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FOR THE PEOPLE
FOR EDVCATION
FOR SCIENCE
LIBRARY
OF
THE AMERICAN MUSEUM
OF
NATURAL HISTORY
/
MÉMOIRES
SOCIETE ZOOLOGIQUE
DE FRANCE
POUR L'ANNEE 1901
LILLE. — IMP. LE BIGOT FRERES
MÉMOIRES
^^
f '■
SOCIETE ZOOLOGIQIE
DE FRANCE
(RECONNUE D'UTELITÉ PUBLIQUE)
ANNÉE 1901
TOME XIV
PARIS
AU SIÈGE DE [.A SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE
88, rue Serpente, Hôtel des Sociétés savantes
i(V arrondissement).
190 l
J y,
cf. ^'yfé^'^cA^
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES
ET EN PARTICULIER DES CÉPHALASPIDES
PAU
JULES GUIART
INTRODUCTION
L'idée première de ce travail m'est venue il y a un certain
nombre d'années, alors que M. le professeur H. de Lacaze-Dlthiers
m'avait fait l'honneur de me contier, en qualité de préparateur, la
direction du Laboratoire de Roscotï. C'est dans ce Laboratoire que,
durant de longues années, je suis venu puiser le goût et l'amour
de la science zoologique. Jamais je n'oublierai les heures déli-
cieuses que j'y ai passées à étudier la faune si riche et si variée de
la région, au milieu de bons camarades et de maîtres dévoués
dont je suis fier d'avoir pu conquérir l'amitié.
C'est M. le professeur de Lacaze-Duthiers qui m'a donné l'idée
d'étudier les Tectibranches. Il m'avait conseillé l'étude morpholo-
gique et histologique de l'organe de Hancock, de manière à mon-
trer par son innervation, c'est-à-dire par la loi des connexions
ses homologies avec les organes sensoriels céphaliques des autres
Gastéropodes. Malheureusement, quand on étudie un groupe
aussi intéressant que celui des Tectibranches, il faut une force de
volonté bien rare pour pouvoir se limiter à l'étude d'un organe
sans chercher aussi à vouloir approfondir les autres. J'ai donc
subi le sort coinmun. Je pus de la sorte enrichir mon bagage
scientifique, mais au point de vue du but que je me proposais
d'atteindre, je perdis un temps précieux et lorsque je trouvai le
moment venu de publier mes résultats, je m'étais laissé devancer
par le travail de Mazzarelli (1895) sur l'appareil olfactif des Bulli-
dés. Je n'en continuai pas moins mes études sur les Tectibranches,
quand je fus nommé sur ces entrefaites à la place de Chef des
travaux pratiques de Parasitologie à la Faculté de médecine de
Paris. Absorbé par des études nouvelles pour moi, je dus pour un
certain temps abandonner les Mollusques.
Mais ce n'était pas sans regrets que je voyais de temps à autre
publier les résultats que je possédais déjà depuis un certain temps
dans mes cartons. Je me suis donc décidé, sur les conseils de mon
maître et ami M. le professeur R. Blanchard, à reprendre mes
fi .1. GUIART
anciennes études, à contrôler les faits que j'avais observés autre-
fois et à les publier. C'est aussi sur ses conseils et sur sa recom-
mandation que je suis allé étudier en Allemagne, où M. le profes-
seur F. E. ScHULZE m'a ouvert libéralement les portes de l'Institut
y.oologique de Berlin. Je suis profondément touché de l'accueil
cordial que j'y ai reçu et je lui suis très reconnaissant des maté-
riaux provenant du Laboratoire de Naples, qui ont été mis à ma
disposition. Mais j'adresse un hommage tout particulier de ma
reconnaissance à M. le professeur L. Plate, près de qui j'ai appris
tant de choses dans de journaliers entretiens empreints d'une si
franche cordialité. Je le remercie surtout de m'avoir bien per-
suadé que les données fournies par le scalpel et par le microscope
ne sont pas toujours les plus importantes en zoologie, mais qu'il
ne faut jamais perdre de vue les mœurs des animaux que l'on
étudie, car ce sont elles qui la plupart du temps vont entraîner
les modifications morphologiques que l'on observe. J'essaierai du
reste de mettre à profit ses bonnes leçons dans le cours de ce
travail.
Mais quand je me décidai, il y a quelque lemps, à publier le
résultat de mes études sur les Tectibranches, une première diffi-
culté se présentait à moi. Allais je me borner à une simple mono-
graphie de l'espèce que j'avais le mieux étudiée, comme la Philine
par exemple, ou bien allais-je donner une série de monographies
des espèces principales en insistant particulièrement sur les points
laissés dans l'obscurité par les auteurs qui s'étaient occupés de la
question antérieurement, comme Vayssière. Je ne m'arrêtai pas
longtemps à la première solution, parce que les types fondamen-
taux sont aujourd'hui connus depuis de longues années et que je
crois, avec M. le professeur Delagk, que la simple monographie a
fait son temps. Mais la seconde solution me captiva davantage.
Toutefois, pour ne pas m'exposer à des redites continuelles, je
me décidai, au lieu de faire une série de monographies des prin-
cipaux types, à donner la morphologie comparée de certains
organes chez les différentes espèces de l*êctibranches que j'avais
eu l'occasion d'étudier. Cette méthode avait pour moi l'avantage
de me permettre d'être plus concis, de mieux montrer les rapports
de ces différentes espèces et d'arriver peut-être à jeter les bases
de leur classification naturelle. En effet « la méthode comparative,
a dit M. le professeur Ed. Van Beneden (1893), cherche à déter-
miner par l'analyse morphologique du plus grand nombre possible
de formes d'un même groupe naturel, les rapports analogiques qui
GASTEROPODES OPISTHOBKANCHES /
existent entre ces tonnes, en vue d'arriver, par une appréciation
plus exacte des ressemblances et des ditïérences, à la détermi-
nation des liens phylogénétiques qui rattachent entre eux les
divers représentants de ce groupe naturel. Elle vise à faire mieux
connaître les variations d'un type, atin de déterminer les liens
génétiques qui relient entre elles les formes diverses qui réalisent
ce type. » Cette méthode a malheureusement l'inconvénient d'exiger
des connaissances bibliographiques trop étendues et la possession
parfaite de tout un groupe, ce qui devient une difficulté réelle
lorsqu'il s'agit, comme l'a fait Pelseneer, de l'ensemble des Opis-
thobranches et ce qui m'a déjà suffisamment effrayé, bien que
mon intention soit de me borner autant que possible à l'étude
comparative des seuls Tectibranches. S'il m'arrive dans ce travail
d'étudier certains types dans les groupes voisins, ce sera pour
mieux montrer leurs rapports et leur filiation avec les Tecti-
branches qui font avant tout l'objet de ce mémoire.
Si nous ouvrons différents traités de Zoologie, nous voyons que
l'on a coutume de diviser les Opisthobranches en Tectibranches,
Ptéropodes et Nudibranches. Les Tectibranches se divisent à leur
tour en Géphalaspides ou BuUéens, Anaspides ou Aplysiens et
Notaspides ou Pleurobranchéens ; les Ptéropodes comprennent les
Thécosomes et les Gymnosomes.
( Céplialaspides ou Bulléens.
Tectibranches . . < Anaspides ou Aplysiens.
> Notaspidesou Pleurobranchéens.
Opislobranches;
Ptéropodes. .
\ Nudibranches.
Thécosomes.
Gymnosomes.
Or, une telle classification n'est nullement d'accord avec la clas-
sification naturelle. Pour des raisons que j'exposerai à la fin de
ce travail, je supprime les Pleurobranchéens de l'ordre des Tecti-
branches pour les rapprocher des Nudibranches. Quant aux
Ptéropodes, de Blainville (1824) et Souleyet (18o2j sont les
premiers à avoir montré leurs affinités pour les Tectibranches.
Puis vint Boas (1886) qui, le premier, formula l'opinion d'une
origine séparée des Thécosomes et des Gymnosomes et montra
que les premiers se rapprochent surtout des Bulléens. Mais
c'est à Pelseneer (1888) que revient le mérite d'avoir bien
débrouillé ces affinités et d'avoir montré que les Thécosomes n'é-
taient que des Bulléens modifiés par la vie pélagique et les Gym-
nosomes des Aplysiens modifiés par le même genre de vie. Pel-
seneer supprime donc l'ordre des Ptéropodes pour faire rentrer
les Thécosomes parmi les Bulléens et les Gymnosomes parmi les
Aplysiens. Nous acceptons sa manière de voir.
La classification des Tectibranches se trouve donc singulière-
ment simplifiée et devient la suivante :
/ Céphalaspides
Tectibranches <
\ Anaspides . .
Bulléens.
Thécosomes.
Aplysiens.
Gymnosomes.
Gomme je n'ai pas étudié les Ptéropodes d'une façon spéciale,
je me contenterai d'étudier les Bulléens et les Aplysiens avec quel-
ques incursions parmi les groupes voisins.
Après un historique détaillé du groupe des Céphalaspides et
après avoir établi la synonymie des espèces que j'étudierai, je
donnerai, dans une première partie, tous les détails que j'ai pu
observer relativement aux mœurs et à la biologie de ces animaux.
La seconde partie comprendra l'anatomie comparée des Tecti-
branches. J'étudierai spécialement l'extérieur et la cavité palléale,
le tube digestif, le système nerveux et les organes reproducteurs.
A la fin de chaque chapitre j'étudierai, à propos de chaque organe,
les rapports de parenté entre les principaux types.
La troisième partie sera consacrée au développement et à la
phylogénie des Tectibranches et j'établirai un essai de classification
naturelle.
Comme j'ai donné un résumé à la fin de chaque chapitre, j'ai cru
inutile de condenser mes résultats à la fin de ce travail. J'ai pré-
féré donner une table des matières détaillée pour que les personnes
qui consulteront ce mémoire puissent trouver facilement les ren-
seignements dont elles auront besoin.
Je tiens en terminant à renouveler mes remerciements à M. de
Lacaze-Duthiers pour l'accueil que j'ai reçu autrefois dans ses
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES 9
Laboratoires. Je serais mal venu d'oublier mon premier maître
M. le professeur Pruvùt, qui a été pour moi un initiateur en
Zoologie et dont je n'oublierai jamais les leçons consciencieuses et
l'admirable dévouement. L'enseifi;nement si savant et si clair de
M. le professeur Y. Delage a vivement frappé autrefois mon imagi-
nation d'élève, et si j'ai cherché à fournir des dessins pouvant être
compris de tout le monde, c'est à lui que je le dois. Certains
d'entre eux pourront paraître schématiques ; ils sont cependant
l'expression de la réalité et j'ai simplement laissé volontairement
de côté tous les détails superflus qui, en les complétant inutile-
ment, auraient pu les rendre obscurs.
Mon ancien maître, M. le professeur Boutan, a droit aussi à ma
reconnaissance ; en de nombreuses circonstances il m'a témoigné
une cordiale sympathie et j'espère qu'il voudra bien continuer à
ne pas me tenir rigueur de ne pas professer les mêmes idées que
lui en ce qui concerne la phylogénie des Opisthobranches.
Je renouvelle aussi mes remerciements à M. le professeur
F. E. ScHULZE et à M. le professeur L. Plate, dont j'ai déjà cité plus
haut le bienveillant accueil et les utiles conseils. Mais je tiens à
adresser un hommage tout particulier à mon Maître, M. le profes-
seur R. Blanchard, qui a de si nombreux titres à ma reconnaissance.
Je voudrais pouvoir les rappeler tous ici, mais je craindrais
de mettre sa modestie à une trop rude épreuve. Les sentiments les
plus discrets sont souvent les plus sincères. Qu'il soit du reste bien
persuadé que je ferai toujours mon possible pour conserver son
estime et son amitié.
10
CHAPITRE PREMIER
HISTORIQUE
Céphalaspides. — La première espèce qui fut décrite dans ce
sous-ordre est la PliUine aperta que Fabius Columna fit connaître
dès l'année I0I6. Il décrivit sa coquille sous le nom de concha
natatilis minima exotica; il décrivit également le gésier, mais le
prit pour un opercule.
En 1739 Giovanni Bianchi, plus connu sous le nom de Janus
Plancus, représente de nouveau la Philine sous le nom d'amande
de mer, d'abord assez mal (pi. V, fig. 9 et lOi, puis d'une manière
plus précise en y joignant le gésier (pi. XI, fig. E-I).
En 1757 Adanson, dans son histoire naturelle du Sénégal, décrit
également sous le nom de Sormet une espèce très voisine de Va-
perta. Il montre que cet animal ressemble beaucoup au Bulla
ampulla, et il constitue avec l'un et l'autre son genre Gondole qu'il
caractérise par l'absence de tentacules. C'est ce même caractère
qui fut i-epris plus tard par 0. F. Muller lorsqu'il créa son genre
Akera.
C'est en 1767 que Linné, dans la douzième édition de son Sys-
tema natume, montra la place de la Philine dans la systématique,
en la faisant rentrer dans le genre Bulla qu'il venait de décrire et
en la plaçant sous le nom de Bulla aperta à côté de Bulla hydatis.
Ce fait est d'autant plus intéressant que Linné ne connaissait pas
l'animal, mais simplement sa coquille. Dès cette époque il range
aussi le Scaphander dans le même genre sous le nom de Bulla
lignaria.
Ce n'est que quelques années plus tard que Ascanius lit de la
Philine un genre à part sous le nom de Plnjliue quadripartUa. C'est
alors que dans le second volume de sa Zoologie du Danemarck
(pi. LXXI, lig. 1-5) 0. F. MiiLLER crée pour la Philine le genre
Akera. Puis ayant eu probablement entre les mains un exemplaire
plus complet, il crée dans le troisième volume un nouveau genre
GASTKROPODES OPISTHOBRANCHES il
Lobaria qui s'applique évidemment à la même espèce. Il croit que
le Lobaria avait avalé sa coquille et parle des i»laques stomacales
comme d'un organe inconnu. Toutefois son éditeur Abildgaard fait
remarquer la ressemblance de l'animal avec l'Amande de mer de
Plancls et les rapports de sa coquille avec celle du Biilla kijdatia.
Mais ces rapports ne frappèrent pas Gmelin qui dans la treizième
édition du Systema naiurae de Linné décrit Bulla aperta comme une
espèce rare venant du Cap et considère aussi Lobaria comme un
genre à part. Cependant, dès 1780, de Born se basant sur ce
qu'avaient dit Adanson et Plancus avait fort bien compris que toutes
les Bulles étaient à peu près semblables et il avait indiqué les
subdivisions qu'il croyait devoir établir dans le genre Bulla de
Linné. Ses idées furent reprises plus tard par Bruguière.
Nous devons dire maintenant quelques mots d'une des plus fortes
erreurs qui aient été faites en histoire naturelle. En 1783, un
Chevalier de Malte sicilien du nom de Gioeni proposa modeste-
ment d'établir, sous son propre nom, un genre nouveau et même
une nouvelle famille de Mollusques testacés. Quelques années plus
tard, un Zoologiste allemand nommé Betzius redécrivait ce genre
Gioenia sous le nom de Trida. Enlin Bruguière lui-même dans
V Encyclopédie méthodique décrit et ligure ce même genre sous le
nom de Char, et un naturaliste anglais Humphrev le redécrit sous
le nom de Gioenia. Ce n'est qu'en l'année 180U que Draparnaud en
étudiant le gésier de Bulla lùjnaria montra son ideutité avec les
prétendus genres Gioenia et Tricla. Or, Gioeni non content de décrire
l'aspect extérieur et l'anatomie de son animal avait élé jusqu'à
raconter les différents moyens de le pêcher et de le conserver
vivant et il avait fourni sur ses mœurs les délails les plus cir-
constanciés. Il y avait donc là une supercherie flagrante et l'histoire
de la Gioenia doit servir d'avertissement aux naturalistes qui écri-
vent des traités généraux et leur apprendi-e à ne pas donner trop
d'importance à certaines observations particulières pouvant con-
cerner certains animaux, tant que l'on n'a pas acquis des notions
positives sur l'organisation de ces derniers.
Dans la même année 1800 paraît une très importante note de
CuviER relative au Bulla aperta; il fait connaître la position de sa
coquille dans l'épaisseur du manteau et montre ses analogies avec
l'Aplysie, fixant ainsi la place définitive des Bulles dans la classi-
fication.
L'année suivante Lamarck, se basant sur les observations de
CuviER, sépare alors le Bulla aperta des autres Bulles sous le nom
42 J. GUIART
de Bullea, genre qu'il place avec l'Aplysie parmi les Mollusques
céphalés nus dans la division des Limaciers. Quant au genre Bulla
il le place parmi les Gastéropodes concliyfèies entre les genres
Janîina eiBuHmus. Mais dans l'Extrait de son cours qu'il publia en
4812, il en retira les Tethi/s et les Limaces et substitua à la déno-
mination de Limaciens celle de Laplysiens; il commit toutefois la
faute d'y ajouter le genre Sigaret qui depuis a été placé parmi les
Pectinibranches. Mais par contre il y place les Bulles à côté des
Bullées, des Acères et des Aplysies.
L'année 1810 marque une date importante dans l'histoire des
Tectibranches, car elle vit paraître le travail de Clvier sur les
Acères ou « Gastéropodes sans tentacules apparents ». 11 divise les
Acères en trois sous genres : les Bulles qui ont une coquille
ample, solide et visible du dehors ; les Bullées dont la coquille est
cachée dans l'épaisseur charnue du manteau; enfin les Acères
proprement dits qu'il croyait ne point posséder de coquille. Cuvier
croyait avoir découvert ces derniers alors qu'ils avaient été déjà
décrits par Renier qui, en 1804, en avait fait le genre Aglaja et par
Meckel qui, en 4809, en avait fait le genre Doridinm. Cuvier, dans
ce travail, décrit l'aspect extérieur et les dispositions anatomiques
des principaux genres parmi lesquels il étudie principalement le
Bidlea aperta, les Bulla lir/naria, ampnlla et hifdatis et Y Avéra car-
nosa. Les planches qu'il donne à la suite constituent un progrès
considérable, malgré quelques inexactitudes. Il est toutefois regret-
table que Cuvier ait cru devoir diviser ses Acères d'après un
caractère aussi secondaire que la coquille. 11 en est résulté en effet
qu'il a du supprimer le Scaphaiider du genre BnLea où l'avait
placé Lamarck à côté de la Philine, pour le ranger au contraire
dans le g^nre Bulla dont il est cependant très éloigné. Mais en
4849, dans la première édition de son Histoire naturelle des animaux
sans x)ertî>hres , Lamarck modifie son ancienne classification et
établit sa famille des Bulles d'après ce qu'en avait dit Cuvier. Il
accepte également l'ordre des Tectibranches que venait de créer
Cuvier en y comprenant les Bulles, les Aplysies et les Pleuro-
branches.
L'année suivante, Schvvevgger accepte également cette classifi-
cation, mais il crée la famille des Pomatobranches qui correspond
aux Tectibranches de Cuvier, et il a le tort de faire rentrer tous les
Acères de Cuvjer dans le genre Akera de Millier, faisant ainsi dis-
paraître d'un trait de plume les genres Bullea et Bulla.
En 4824, dans son article du Dictionnaire des Sciences naturelles
GASTEROPODES OFlSTHOBRAiNCHES 13
sur l'Hyale, de Blainville montre que les Ptéropocles de Cuviek
offrent de nombreux rapports avec les Céphalopodes. Il montre en
particulier que la seule différence qu'on avait cru trouver dans
l'organe de la locomotion, n'existe [tas, et((ue les ailes ou nageoires
ne sont rien autre chose que le pied des Mollusques Gastéropodes,
disposé d'une manière presque semblable à ce qui a lieu dans les
Bulles. Il les plaça donc parmi les Gastéropodes monoïques, auprès
des Aplysiens et des Acères. On ne peut que regretter que sa clas-
sification n'ait pas été admise par les naturalistes qui suivirent.
Vers la même époque, Délie Chiage, dans son ouvrage sur l'his-
toire et l'anatomie des animaux sans vertèbres est le premier à faire
d'une manière sérieuse, l'anatomie d'un animal qu'il décrit sous le
nom de Clio Amati, animal qui avait été décrit auparavant par
F. Martens, sous le nom de Clio et par Pallas sous la dénomination
de Clione borealis. Délie Chiaje décrit assez exactement la forme
générale du corps, sa coloration, sa pèche et les principales dispo-
sitions anatomiques, pour qu'il nous soit possible de l'identifier
avec le genre Gastropîeron. 11 publie ensuite un mémoire sur
l'Acère et rétablit le nom générique de Doridium que lui avait
donné Meckel, auquel il dédie l'espèce étudiée. Il en donne une
bonne description extérieure, mais la description anatomique
laisse beaucoup à désirer ; toutefois il constate la [)résence d'une
coquille rudimentaire et place ce genre entre les Bulles et les
Aplysies. Plus tard, il établit une nouvelle espèce, le Doridium
api y si forme, dont il donne les caractères extérieurs, mais en tou-
chant à peine à la partie anatomique.
En 1825, Latreille divise les Tectibranches en Tentacules et en
Acères. Parmi ces derniers, il place à part le genre Doridium qu'il
croit ne pas posséder de coquille. La même année, de Blainville,
dans son Manuel de malacolof/ie et de conchtjlioloijie, place la famille
des Acères dans son troisième ordre des Paracéphalophores, après
les Patelloïdes. Mais, outre les genres Bulla, Bullea, Loboria et
Gasteropteron, il y fait rentrer d'autres types de Mollusques qui ne
doivent point en faire partie, tels que Bellerophus, Sormetus et Atlas.
Dans le Rè(jne animal de Cuvier, publié soit de son vivant (1830),
soit après sa mort (1836), la famille des Acères est placée parmi
les Tectibranches, mais le genre Castropteron se trouve placé sépa-
rément à la suite.
Dans la deuxième édition de Lamarck publiée en 1836, par
H. Milne-Edwards et Deshayes, la famille des Acères comprend
les Bullines, es Bulles, les Bullées, les Acères et le genre Gaste-
14 J. GUIAHT
ropUTon. Mais en 1840, dans sa Malacnloffie méditer ranéerme et
littorale, Canthaine n'admet pins que les seuls genres Akera ou
Doridimn, Buila et Gaatcropteran. Il commet de nombreuses erreurs
dans la caractéristique de la famille, mais il relève toutefois l'erreur
de Délie Chiaje qui avait pris l'énorme bulhe pharyngien du Dori-
dium pour l'estomac. Quant au genre Bullea il le fait rentrer dans
le genre BulJa. Enfin en cette même année H. Milne-Edwards, dans
ses leçons de zoologie, maintient la division de Cuvier en Bulle,
BuUée et Acère.
En IHl'i, Philii'pi, danssm ouvriige sur les Mollusques de Sicile,
parle de la famille des Bulléens, mais ne donne que quelques
diagnoses génériques et spécifiques de chacun des types qu'il a pu
se procurer [Accra, Bullea, Bulla et (iastroptcron).
En 1850, W. Clark publie un travail sur les Bullidés. Il s'étend
surtout sur le Bulla hydatis, mais ne donne malheureusement pas
de figures. On trouve aussi quelques considérations générales sur
la famille et particulièrement sur Bulla cyliclina{=^ Bulla truncatula
Philippi) et Bhiline.
En 1852, Rang et Souleyet reprennent la classification de
DE Blainville et rangent à son exemple les Ptéropodes parmi les
Tectibranches, auprès des Aplysiens et surtout aupj-ès des Bulléens.
Deux ans plus (ai'd Hancock i)ublie une note extrêmement inté-
ressante sur les organes olfactifs des Bullidés. Nous aurons du reste
à y revenir dans le cours de ce travail.
A la même époque Souleyet, dans le tome second du Voiiagedc la
Bonite, décrit l'anatomie générale du Gafttropterou; il insiste parti-
culièrement sur le système nerveux, mais d'une manière encore
incomplète et en donne même des figures inexactes.
En 1860 Krohn décrit la coquille et la larve de ce même (iastrop-
teron, ce que personne n'avait fait avant lui.
En 1865 Meyer et Môbius s'occupent des Bullidés dans leur faune
de la baie de Kiel et donnent une monographie, très succincte, mais
très consciencieuse, de Philinc aperta, Accra bullata et Cylichna
trun ata, s'attachaut surtout à bien décrire la coquille, la radula et
les pièces stomacales.
En 1868, dans la seconde édition de son Manuel dex Mollusques,
Woodwaru divise les Tectibranches en cinq familles : Tornatellidés,
Bullidés, Aplysiadés, Pleurobranchidés et Phyllidiadés. Il range
parmi les Bullidés les genres Bulla, Accra, Cylichna, Klcinclla,
Amphisphyra, Buccinulus, Aplu^itrum, Scapliander, Philine, Doridium,
(iastropteroii et Phy^ema. Quant aux Tornatellidés il montre qu'ils
(lASTÉKOPOOES Ol'ISïHOBR ANCHES 15
sont très voisins du genre Bulla et que les genres Tornatella et
Tornatina, actuellement vivants, présentent quelque ressemblance
avec les Pyramidellidae. Nous rencontrons pour la première fois
cette famille des Tornatellidés, mais le genre Tornatella qui lui a
servi de type était cependant connu depuis longtemps. Mais J.inné
l'avait confondu avec le genre Voluta et Bruguière avec le genre
Bulimus. Le genre Tornatella fut créé par Lamauck en 1812. mais
il doit s'appeler aujourd'hui Actwon, dénomination (|ui lui avait
été donnée deux années auparavant par Montfokt.
En 1877 John Jeffueys, dans sa Conchyliologie l)ritanni(|ue, place
la famille des BuUidés en tète de son ordre des Pleurobranches.
Après quelques généralités sur l'ensemble de cette famille il étudie
les divers genres ayant des représentants dans la faune britanni-
que ; mais il n'en fait pas l'anatomie et ne donne dans ses planches
que la coquille et le faciès des animaux.
En cette même année parut l'important travail de Von Iheklng sur
les centres nerveux des Mollusques. 11 est malheureusement regret-
table que ce qui a trait au système nerveux des BuUidés soit le plus
souvent inexact. Nous retiendrons ce seul fait, que se basant sur
l'étude du système nerveux, l'auteur retranche des BuUidés, les
genres Gastroptemn, Phil'me et Sca.fhander , pour en former la
famille des Philinidés, (ju'il [>la(;e iunnédiatement avant.
Nous arrivons maintenant à l'important mémoire consacré par
Vayssière à l'anatomie des BuUidés. Ce travail, publié en 1880,
marque une ère nouvelle dans l'histoire des Tectibranches. Il com-
mence par une monographie très détaillée du genre (iasleropteron,
où il rectifie les erreurs de ses devanciers. 11 fait ensuite l'anatomie
comparée des genres Doridium, Philine, Scaphauder et Bulla, en
faisant ressortir les analogies et les différences qui existent entre
eux et le GaUcropterou. Ici encore il rectifie certaines inexactitudes,
mais nous aurons nous-mêmes l'occasion d'en relever un certain
nombre dans son travail, qui n'en reste pas moins fondamental
|)our l'étude qui nous occupe. 11 a le tort de ne point accepter les
divisions de Von Ihering et conserve la famille des BuUidés, telle
que la comprenait Woodvvaku, en la subdivisant seulement en
deux sous-familles, comprenant, l'une le seul genre (iasleropteron
et l'autre tous les autres types connus.
L'année suivante, Macdonald. dans un essai de classification natu-
relle des Gastéropodes, divise les Tectibranches en Tornatellidés,
BuUidés, Aplysidés et IMeurobranchidés. Il essaye ensuite de sub-
16 J- GUIART
diviser chacun de ces groupes d'après l'absence ou la présence
d'une coquille et dans ce dernier cas d'après sa situation interne
ou externe. 11 en résulte une classitication tout à fait arbitraire,
des genres voisins se trouvant séparés ; de plus, l'auteur décrit le
Gastiroptcron coinnie n'ayant pas de coquille, faute impardon-
nable, puisque celle-ci avait été déjà décrite et figurée par Krohn
et par Vayssièhe.
Par contre, cette même année 1881 est marquée par l'important
travail de Spengel, sur l'organe olfactif et le système nerveux des
Mollusques. Sous le nom d'organe olfactif, il décrit dans le voi"
sinage de l'insertion antérieure de la branchie des Tectibranches,
une fossette ciliée en rapport avec un ganglion innervé lui-même
par un nerf provenant toujours du ganglion viscéral antérieur droit
ou ganglion sus-intestinal. 11 décrit cet organe chez Aplysia, Dori-
dium et (iaslropteron, et à propos de son innervation, décrit rapi-
dement le système nerveux de ces différents genres. Cet organe
qu'il n'a rencontré, ni chez les Pleurobranches, ni chez les Nudi-
branches, serait homologue à celui des Prosobranches, à l'organe de
Lacaze des Pulmonés et aux fossettes ciliées des Ptéropodes. Il montre
aussi que le système nerveux des Tectibranches est en effet identique
à celui des Prosobranches et que les uns et les autres dériveraient
d'une forme ancestrale commune. Il montre de plus qu'on observe
chez les Opisthobranches une disparition complète de la moitié
gauche du corps et une condensation des ganglions vers la région
antérieure de l'animal.
Au commencement de 1883 Vayssière publie une monographie
des genres Pelta et Tylodina. Il montre que Pelta est un Tecti-
branche et constitue pour lui la famille des Peltidés, intermédiaire
entre les BuUidés et les Pleurobranchidés. Il possède en effet une
houppe branchiale cachée sous le rebord du manteau, ce qui est un
caractère de Pleurobranchidé; d'autre part on constate l'absence
de tentacules dorsaux, la présence dans le gésier de plaques mas-
ticatrices puissantes et l'existence d'un pénis distinct situé en
avant du corps, caractères qui appartiennent en propre au groupe
des Bullidés. Ce sont ces derniers caractères qui ont décidé Vays-
sière à le sortir de la famille des Pleurobranchidés, où l'avait
placé WooDWARD, pour en faire une famille à part très voisine de
celle des Bullidés. Quant au genre Tylodina il le place avec Um-
brella parmi les Pleurobranchidés.
La même année paraît le fascicule des Tectibranches du Manuel
de Conchyliologie de P. Fischer. D'après l'existence ou l'absence
GASTÉROPODES OIMSTHOBRANCHES 17
d'un disque cépliali<(ue ou duu bouclier dorsal, il les divise en
Céphalaspides, Anaspides et Nolaspides. Les Céphalaspides corres-
pondent aux deux premières familles de WooovvAun iTornatellidae
et Bullidae), les Anaspides à la troisième du même auteur (Aply-
siadae) et les Notaspides à la ([uatrième (Pleurobranchiadae).
Quant aux Phyllidiadae qui formaient la cinquième famille, Fischer
les retire de l'ordre des Tectibranclies pour les placer parmi les
Nudibranches, sous la dénomination d'Inférobrancbes donnée par
CuviER en 1817. Il place en tète des Céphalaspides les Actéonidés
qui possèdent un opercule, mais il a le tort de vouloir diviser les
autres suivant la situation de la coquille à l'extérieur ou à l'inté-
rieur du manteau et en arrive aussi à éloigner des espèces voi-
sines. Cette classification est sans doute commode au point de vue
systématique, mais elle a le grand inconvénient de n'être pas
naturelle, l'auteur ne s'étant nullement occupé des dispositions
anatomiques des différents genres. Il est regrettable que Fischer
ait couvert cette classification de son autorité incontestable, car
tous les auteurs ont cru pouvoir l'accepter sans discussion et c'est
ainsi qu'elle a pu se perpétuer jusqu'à l'époque actuelle.
En 1884 Watsox publie la liste des Opisthobranches dragués par
le Challenger. Il sépare des Bullidés la famille des ïornatellidés
dans laquelle il range les genres Aclœon. Aplmtrum et Ringicula.
L'année suivante Vayssière fait paraître le résultat de ses
recherches zoologiques et anatomiques sur les Mollusques ïecti-
branches du Golfe de Marseille. Le travail de Vayssière olïre un
intérêt tout spécial parce que l'auteur ne se contente pas de baser
ses déterminations spécifiques sur quelques caractères extérieurs
de l'animal et de sa coquille; mais pour apporter plus de précision
dans son travail, il appuie ses déterminations sur des caractères
internes faciles à constater, tels que la structure des mâchoires,
de la radula et des pièces stomacales. Il fait mieux encore, car il
ne craint pas, à la suite des descriptions zoologiques, de placer
certains détails anatomiques, insistant spécialement sur les espèces
dont l'organisation n'avait point fait encore l'objet d'un travail
anatomique spécial. Comme classification, l'auteur adopte les divi-
sions établies par H. Milne-Edwards pour la classe des Gastéropodes
et repousse énergiquement la classification de von Ihering. Pour
le détail il admet les subdivisions établies par Fischer dans sou
Manuel de Conchyologie.
C'est à cette époque que parurent différents travaux de Boas et
de Pelseneer, qui montrèrent les affinités des Ptéropodes avec les
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901. xiv. — i.
18 J. (U'IART
Teclibraoches et prouvèrent que la position systématique assignée
aux Ptéropodes dans ce groupe par Spengkl, était absolument
exacte.
En 1886, Watsox publie le volume relatif aux Gastéropodes
rapportés par le Challenger. Mais c'est encore là une simple liste
qui n'a])])orte rien de nouveau dans la question.
Puis vient le travail de Bûtschu sur l'asymétrie des Gastéropodes,
travail qui complète celui de Spengel en le rendant plus conforme
à la marche naturelle des faits. Biitschli suppose aussi une forme
ancestrale opisthobranche, d'où dériverait les Opisthobranches et
les Prosobranches à la suite d'un mouvement de torsion du com-
plexe palléal. Mais il considère aussi les Tectibranches comme
étant des formes plus anciennes que les Prosobranches.
En cette même année 1888 paraît un travail d'une grande impor-
tance et qui certainement n'a pas reçu des zoologues l'accueil qu'il
mérite. Je veux parler de la note présentée a l'Académie par
DE Lacaze-Duthiers pour exposer une nouvelle classification des
Gastéropodes, basée sur les dispositions du système nerveux. Il
divise les Gastéropodes en Strepsine lires ou Gastéropodes à chaîne
viscérale tordue et en A strepsineures ou Gastéropodes à chaîne
viscérale non tordue. Ces derniers se divisent à leur tour en Gastro-
neurés dont les ganglions viscéraux sont venus s'accoler aux
ganglions pédieux pour former une volumineuse masse sous-
œsophagienne et qui correspondent aux Pulmonés ; en Pleiironeurés,
dont les ganglions viscéraux sont situés en arrière et à droite et
qui comprennent les Tectibranches moins les Pleurobranchidés ;
enfin en Xoloncurés, où tous les ganglions sont venus constituer une
masse unique sus-œsophagienne et qui correspondent aux Pleuro-
branchidés et aux Nudibranches.
Pelseneek fait aussitôt remarquer que les Strepsineures et les
Astrepsiueures de de Lacaze-Duthiers correspondent respective-
ment aux Slreptoneures et aux Euthyneures de Sfexgel, et les
Gastroneurés aux Pulmonés des auteurs. Il fait de plus remarquer
avec juste raison que conformément à la diagnose, Xotarchm et
DolabeUa devraient rentrer dans l'ordre des Gastroneurés bien
qu'ils soient certainement des Aplysiens. 11 se refuse enfin à consi-
dérer les Notoneurés, où sont réunis les iNudibranches et les
Ombrelles, comme étant un groupe naturel, mais sans a])porter
aucune raison pour justifier son opinion. Nous aurons du reste à
revenir plus loin sur ce sujet. Les erreurs commises par de Lacaze-
Duthiers seraient dues, d'après Pelseneer, à une fausse interpréta-
GASTKROPOUES OPISTHOBUANCHES 19
tiou des ganglions pleuraux qui appartiendraient au gronpe anté-
rieur avec les divers ganglions duquel ils peuvent se fusionner et
non pas au groupe viscéral avec lequel ils ne se fusionnent jamais.
Thiele montre l'année suivante qu'il existerait chez les Mol-
lusques primitifs une ligne sensorielle latérale, constituant une
sorte de collerette, dont les tentacules marqueraient l'extrémité
antérieure. Elle serait homologue à la ligne latérale des Chétopodes
et des Vertébrés. On en retrouverait encore la trace dans les
organes sensoriels du bord du manteau des Lamellii)ranches, dans
la collerette des Rhipidoglosses et dans les branchies du Chiton. Il
est regrettable que Thiele n'aie pas eu connaissance de l'existence
chez les BuUéens d'un osphradion et d'un organe de Hancock, où
plusieurs organes des sens se trouvent confondus en un même
organe, qui constitue un véritable organe sensoriel latéral.
En 1890, dans un travail sur les organes palléaux des Proso-
branches, F. Bernaru étudie incidemment l'osphradion de Haminea
kijdatis, Pinluie aperta, Doridium membranaceum et Apltjsia punctata.
11 en conclut que dans les deux grandes familles de Tectibranches
(Bullidés et Aplisidés), il existe un organe sensoriel semblable à
la fausse branchie des Diolocardes, et, comme elle, sous la dépen-
dance du ganglion branchial. Cet organe manquerait au contraire
chez le Pleurobranche et l'Ombrelle, d'après de Lacaze-Duthiers et
Moquin-Tandon. Mais d'après Bernard, il existerait le long de la
branchie de l'Ombrelle, une sorte d'organe de Spengel, ditïus sous
la dépendance, non d'un ganglion, mais d'un véritable réseau
nerveux desservi par le nerf palléo-branchial. Dans ce même
travail, nous trouvons quelques données relatives à la branchie et
aux glandes à mucus des Tectibranches.
Dans son travail sur le rein des Gastéropodes Prosobranches
publiés la même année, R. Perrier indique incidemment que le
groupe des Opisthobranches, au point de vue du rein, semble se
diviser en deux ty[)es distincts : les Tectibranches qui se ratta-
chent aux Prosobranches et les Nudibranches, dont le rein se
rapprocherait de celui du Chiton, comme l'avait déjà fait observer
Hancock.
Vient alors un travail de Von Ihering, sur les relations natu-
relles des Cochlides et des Ichnopodes. Nous signalerons le cha[)itre
concernant le système nerveux des Tectibranches, qui renferme
de nombreuses inexactitudes sur lesquelles nous aurons à revenir
plus tard. A propos de la phylogénie des Iclinopodes (Opistho-
branches et Pulmonés) l'auteur montre que les Branchiopueustes
20
ne sont que des Tectibranclies modifiés d'eau douce, tandis que les
Néphropneustes se rapprocheraient plutôt des Nudibranches. Mais
tandis que Bekgh, Fol et la plupart des auteurs considèrent les
Nudibranches comme des Gastéropodes qui ont perdu leur
coquille, Von Ihering aiimet qu'ils dérivent de formes sans coquille
et que la coquille larvaire ne serait qu'une simple acquisition de
la larve. L'étude de rai)pareil génital lui aurait montré de plus que
l'état primitif est monaule : les Tectibranches seraient donc les
plus archaïques et parmi eux le stade le plus primitif serait repré-
senté par les Umbrellidae et Peltidae. Les Tectibranches ne
devraient du reste pas comprendre, d'après lui, les Pleurobranches,
mais on devrait y rattacher cependant les Umbrellidae, Peltidae et
Lophocercidae, cela d'après leur système nerveux et leur appareil
génital. Il en profite pour critiquer la classification de Lacaze-
DuTHiERs, qui serait une classification des systèmes nerveux bien
plus qu'une classification des Gastéropodes. Von Ihering n'a évi-
demment pas compris la valeur des groupes créés par Lacaze, car
il lui reproche précisément la division des Tectibranches en trois
sous-ordres, alors qu'en réalité de Lacaze est le premier à en avoir
séparé les Pleurobranches pour les réunir aux Nudibranches.
Quant aux IHéropodes, il admet qu'ils dérivent probablement
des Tectibranches, mais il continue néanmoins à les en tenir
séparés pour constituer avec les Ptéropodes et les Ichnopodes le
phylum des Platymalakia qui peut se résumer dans le tableau
suivant :
Platymalakia
Ichnopodes
Ptéropodes.
Nudibranches
Sacogiosses .
Pleurobranches
Tectibranches
Branchiopneustes
Néphropneustes
Phanérobranches.
i Dorididae.
\ Phyllidiidae.
Triaules
Bullidae.
Aplysiidae.
Umbrellidae.
Peltidae.
Lophocercidae.
Quant aux relations phylogénétiques elles seraient les suivantes :
tous dérivaient des Plathelminthes, mais tandis que les Saco-
giosses, les Ptéropodes, les Nudibranches et les Branchiopneustes
dériveraient directement des Tectibranches ancestraux, les Né-
phropneustes dériveraient des Nudibranches.
P. Fischer établit que d'après les règles de la nomenclature le
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 21
Gauropteron Meckeli doit s'appeler dorénavant G. rubrum (Rafines-
que). Il indique également sa présence dans le golfe de Gascogne
et incline à croire que loin d'être une espèce méditerranéenne le
Gaatropteron proviendrait vraisemblablement de l'Atlantique.
Dans son travail sur les Mollusques Opisthobranches trouvés à
Plymouth, Garstang divise les Tectibranches d'après la classifica-
tion de Fischer, c'est-à-dire en Céphalaspides (Scaphandridae,
Bullidae et Philinidae) , Anaspides (Aplysidae) et Notaspides
(Pleurobranchidae et Runcinidae). Le principal intérêt de ce
travail réside dans les notes très intéresssantes concernant la
morphologie, l'habitat et les mœurs des principales espèces. C'est
ainsi qu'il montre que les jeunes Aplysies changent de couleur
au fur et à mesure qu'elles changent de milieu, vivant tour à tour
dans des Algues rouge-brun, puis finalement vert-olive à mesure
qu'elles se rapprochent de la côte. Un fait très important qui
résulterait de ses observations, c'est que VAplysia punctata ne
serait pas autre chose que la forme jeune de VA. depilans, mais
l'étude anatomique des deux espèces n'autorise pas cette assertion.
Bouvier, à propos des Gastéropodes provenant des campagnes du
Yacht V Hirondelle, étudie, dans les principaux groupes, les rapports
de l'appareil circulatoire artériel avec le système nerveux. Chez
l'Aplysie l'aorte antérieure passerait entre la commissure pédieuse
et la commissure parapédieuse, tandis qu'elle passerait tout à fait
en dehors chez la Bulle, le Scaphandre et la Philine.
Dans une courte note Pelseneer montre que chez Limacina et les
larves de Cymbuliidae, la coquille est sénestre et l'animal dextre.
Ceci s'explique par le fait que ce sont des animaux ullra-dextres.
En effet chez tous les Gastéropodes la spire operculaire doit être
inverse de celle de la coquille. Or ici la spire de l'opercule est
sénestre, ce qui prouve bien que la coquille n'est devenue sénestre
que secondairement.
En 1891, dans son ti-avail sur l'appareil reproducteur de l'Aply-
sie, Mazzarelli montre que ce dernier présente de grands rapports
morphologiques avec celui des Céphalaspides, mais se distingue
nettement de celui des Pleurobranchidae.
Ray Lankester, dans son article zoologique sur les Mollusques,
divise les Euthyneures de la façon suivante :
22
Opistho-
ïornatellidae.
BuUidae.
<. . Aplisidae.
Tectibranches i I n, , ,_■ ,
I Pleurobrancnuiae.
Palliata ou \ Ctenidiobranchia
Euthyneui-es( '^""^"'"•i^s ] [ Pliyllidiobranchia | Phyllidiadae.
Dorididae.
Piilmonés
Quant aux Ptéropodes, il continue à les ranger parmi les Cépha-
lopodes.
L'Acera bullata n'était encore connu que par quelques notes
anatomiques de Vayssière sur les principaux organes, de Meyer,
MôBius et Sars sur l'appareil digestif, de Von Ihering sur le sys-
tème nerveux. Restait seul l'appareil reproducteur que Mazzarelli
montre constitué absolument sur le même type que celui des
Aplysiens. Du reste, par toute sa structure anatomique, ce Tecti-
branche doit être éloigné des Bullidae avec lesquels on l'a toujours
placé, pour le rapprocher au contraire des Aplysidae. Malheureu-
sement, Mazzarelli n'eut pas le courage d'aller jusqu'au bout des
conclusions qu'il était en droit de tirer et se contenta de retirer
Acera de la famille des Bullidae pour en constituer une famille
distincte, celle des Aceridae.
L'année 1892 est marquée par un important mémoire de Fischer
et Bouvier sur l'asymétrie des Mollusques univalves, d'où il résulte
que les Opisthobranches sont des Prosobranches dont la torsion
s'est pour ainsi dire arrêtée en chemin, mais Bouvier ne tarda pas
à changer d'opinion et dès l'année suivante, il fait paraître toute
une série de notes où il montre que les Opisthobranches dérivent
au contraire des Prosobranches à la suite d'une détorsion qui
ramène la branchie en arrière et que la forme de passage entre
l'un et l'autre est l'Actéon. Il en donne du reste une courte mono-
grapliie qui fut complétée par Pelseneer.
Dans un travail sur la morphologie des Oxynoidae, Mazzarelli
montre que cette famille, composée de Lobiger et de Lopkocercus,
est intermédiaire entre les Tectibranches et les Nudi branches.
Toutefois on doit la placier parmi les Nudibranches, tout près des
Ascoglosses. Ce sont, en effet, des Ascoglosses très primitifs ayant
à la fois des alïinités avec les BuUéens et avec les Pleurobranches.
Puis de recherches anatomiques sur les Peltidae, Mazzarelli con-
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 23
dut que ce ne sont pas des ïectibranches archaïques, comme le
voulait Von Ihering, et qu'ils ne sont pas davantage intermédiaires
entre les Bulléens et les Aplysiens, comme le voulait Vayssière,
mais que ce sont bien plutôt des Pleurobranches ayant subi une
réduction. La même année, Bergh confirme les données de Vays-
sière relatives au système nerveux du (jastropteron, mais donne
une description inexacte de l'appareil reproducteur.
En 1804, reprenant le travail de Hancock sur l'organe olfactif
des Bullidés, Mazzarelli montre que cet organe correspond en
réalité par son innervation aux organes du goût, du tact et de
l'olfaction. Il décrit cet organe chez VHaminea hydatu et le passe
rapidement en revue chez les principaux ïectibranches. Il arrive
à cette conclusion que chez les formes ancestrales une bande d'épi-
thélium sensoriel s'étendait depuis la bouche jusqu'à l'extrémité
postérieure du corps, et que les organes de Hancock et de Spengel
en sont les restes.
Pelseneer montre que la coquille de la Philine n'est pas contenue
dans l'épaisseur même du manteau, mais dans une cavité coquillère
qui communique avec le dehors par un très étroit canal qu'il est
possible de mettre en évidence dans l'épaisseur du tégument
dorsal.
Survient alors l'important mémoire de Pelseneer sur les Opistho-
branches qui peut se résumer brièvement de la façon suivante. Les
Tectibranches (y compris les Ptéropodes) descendent des Bulléens
dont la forme la plus archaïque est Action. Les Nudibranches
dérivent des Tritoniens, qui proviennent eux-mêmes de formes
voisines de P leur oh r an chus. Les Pulmonés Stylommatophores des-
cendent des Auriculidae, Basommatophores les plus archaïques,
qui dérivent eux-mêmes de Bulléens voisins d'Actéon. Les Gastro-
podes ne sont pas diphylétiques, mais les Tectibranches archaïques
dérivent de Streptoneures dont les formes actuelles les plus voisi-
nes sont les Trochidae. La torsion est détruite par une détorsion
dont l'amplitude croît en même temps que la spécialisation. Ce
mémoire constitue avec ceux de Vayssière les ouvrages de chevet
des auteurs qui veulent étudier les Opisthobranches.
La théorie de Bouvier, reprise par Pelseneer, est admise égale-
ment par Grobben qui fait aussi dériver les Opisthobranches des
Prosobranches par détorsion du sac viscéral.
Mazzarelli montre que le sac rénal est simple chez Actseori et
Pelta, après quoi il indique les modifications de la circulation chf^z
les différentes Tectibranches après la sortie du rein.
24 .1. GUI ART
GiLCHRisT décrit les organes palléaux des principaux Tecti-
branches montrant les modifications que chacun d'eux subit dans
la série. Il étudie spécialement les rhinophores, l'osphradion et la
branchie. Il s'attache en particulier à montrer la réduction que
subit cette dernière au furet à mesure du développement progressif
des parapodies ou du manteau qui peuvent jour un rôle dans
la respiration. En même temps l'osphradion disparaît et les rhino-
phores se développent de plus en plus.
Dans son Introduction à l'étude des Mollusques, Pelseneer
admet encore l'ancienne classification de P. Fischer en Bulléens,
Aplysiens et Pleurobranchéens, mais il fait rentrer les Ptéropodes
ïhécosomes, les Peltidés et les Oxynoéidés parmi les Bulléens et les
Ptéropodes Gymnosomes parmi les Aplysiens.
La même année, Frenzel étudie la structure du foie d'un certain
nombre de Tectibranches parmi lesquels : BuUa hijdalis, Doridium
tricoloratum, Philine aperta. Cijlichna truncata, Acera huila ta et
Aplysia punctata.
Puis vient un travail de R. Bergh sur les Doridiidae que l'auteur
divise en Doridiens vrais, sans tentacules, comprenant le genre
Doridium et en Doridiens pourvus de tentacules, comprenant le
genre Namrclius. On trouve à la suite quelques données anato-
miques destinées à aidera la systématique de la famille.
ÏHIELE publie alors une courte note phylogénétique, où il admet
eu partie la phylogénie desOpisthobranches donnée par Pelseneer.
Toutefois, il n'admet pas quWctcPon puisse descendre des Tro-
chidae. En etïet, la branchie d'Actéon n'est pas bipectinée comme
le prétend Pelseneer, mais c'est une simple lamelle repliée ; de
plus, l'osphradion est allongé chez les ïrochidae, comme chez les
Ténioglosses, taudis qu'il est arrondi chez Actéon et les Bulléens.
Il lui semble au contraire qu'Actceon descend des Pyramidellidae.
D'Actéon dérivent les Bulléens et les Ptéropodes Thécosomes ; du
Bulléen Acéra proviennent les Aplysiens et les Ptéropodes Gymno-
somes ; enfin, des Bulléens dérivent aussi les Umbrellidae et en
particulier Tijlodina. Dans le voisinage de ces derniers on doit
placer les Pleurobranchéens, qui sont toutefois beaucoup plus
rapprochés des Nudibranches. Il repousse aussi l'hypothèse de
Von Ihering, et admet l'unité phylogénique des Mollusques.
Enfin, iMazzarelli montre que le prétendu œil anal décrit par de
Lacaze-Duthiers et Pruvôt, chez les larves d'Opisthobranches ne
serait rien autre que l'origine du rein définitif et son opinion est
bientôt confirmée par Von Erlanger.
OASTEKOPODES OPISTHOBRANf.HES Z.)
En 1898, dans une nouvelle note, Mazzarelli s'élève contre l'ori-
gine ectodermique que Privôt, de Lacaze-Duthiers et Heymons
prêtent au rein larvaire des Opisthobranches. 11 admet avec Von
Erlanger qu'il est i)rimitivement pair et d'origine niésodermique.
Mais Heymons le considère comme un rein primitif, tandis que
pour lui ce serait le rein définitif. Quant à l'organe avec lequel il
entre en communication en arrière, ce n'est pas le ganglion viscé-
ral comme le veulent de Lacaze-Duthiers et Pruvùt, mais le péri-
carde. Ce rein correspondrait enfin au rein gauche des Monoto-
cardes.
La même année Amaudr(it, étudiant la partie antérieure du tube
digestif chez les Mollusques Gastéropodes, examine le gésier des
Tecti brandies. Il étudie le gésier de Bulla ampulla, de Scaphander
et cVAplt/sia et en conclut que ce gésier est l'homologue des forma-
tions connues chez les Prosobranches sous les noms de poches
œsophagiennes, jabot, glande de Leiblein et glande à venin. Cette
homologie ne nous paraît nullement justifiée. On trouve toutefois
des données très intéressantes relatives à la torsion des organes
contenus dans la cavité antérieure du corps, et leurs rapports avec
la commissure palléo-viscérale et l'aorte. L'auteur déduit d'ingé-
nieuses hypothèses sur la torsion en général et sur l'origine des
Opisthobranches en particulier.
L'année suivante, Guiart publie une contribution à la phylogénie
des Opisthobranches basée surtout sur les dispositions du système
nerveux. Il suit les modifications du système nerveux dans la série
des Gastéropodes et insiste particulièrement sur l'origine des
ganglions pleuiaux et leurs migrations au fur et à mesure du
développement des parapodies. Contrairement à Pelseneer, il fait
dériver les Actéonidés des Monotocardes et divise les Opisthobran-
ches en deux groupes : l'un renfermant les Bulléens, les Aplysiens
et les Pféropodes ; l'autre renfermant les Pleurobranchéens et
les Nudibranches.
La même année Boltan essaie d'expliquer l'asyméti'ie des Gas-
téropodes comme étant le résultat d'un antagonisme de dévelop-
pement entre la coquille et le pied. Il explique ainsi la torsion
larvaire des Prosobranches, mais en ce qui concerne les Opistho-
branches, le travail manque de base vraiment sérieuse. Il admet
une déviation larvaire à la suite de laquelle l'anus serait seul
déplacé et se refuse à faire dériver les Opisthobranches des Proso-
branches. Nous aurons du reste l'occasion de revenir longuement
sur ce travail.
26 .1. GUIART
BouTAN, au cours de son mémoire, ayant prétendu, sans donner
de preuves à l'appui, que les ganj^lions pédieux et les ganglions
pleuraux naissaient toujours isolément, Guiarï montre dans une
seconde note que toutes les données emjjryogéniques que nous
possédons sur l'origine du système nerveux des Mollusques sont
certainement encore très vagues, mais semblent cependant d'ac-
cord avec les idées qu'il a émises. On doit en conclure, à son avis,
que le système nerveux des Mollusques dérive de deux centres :
l'' une aire sensorielle céphalique d'où dériveront les ganglions
cérébroïdes, qui fourniront les organes des sens ; 2» une aire sen-
sorielle venti'ale d'où dériveront les ganglions pédieux et palléaux
qui fourniront l'innervation des téguments (pied et manteau).
Mazzarelli publie alors une série de notes sur la morphologie
des Gastéropodes Tectibranches,où il réédite certains travaux déjà,
pour la plupart, publiés antérieurement. Il trace assez bien dans
leurs traits essentiels l'appareil reproducteur des Tectibranches,
mais il commet dans le détail des erreurs vraiment regrettables et
la figure qu'il donne des organes génitaux de la Philine est si mau-
vaise et si inexacte que l'on peut se demander quelle confiance on
doit attribuer aux autres. L'auteur passe un peu trop sous silence
les travaux de Vayssière et attribue à ses travaux personnels une
mportance exagérée. Il rappelle aussi ses travaux sur le foie de
Pelta et (ÏAplysia, sur une communication réno-auriculaire chez
certains Opisthobranches, sur le ganglion optique des Aplysiens,
sur l'organe de Hancock des Tectibranches et sur la phylogénie
des Opisthobranches, mais il n'apporte rien de nouveau dans ces
différentes questions. Il est regrettable que l'auteur ait voulu
faire un simple plaidoyer pro domo sua. afin de pouvoir attaquer
es auteurs qui ont oublié de le citer, ou qui, volontairement, n'ont
pas cité certains de ses travaux dans leurs ouvrages didactiques.
Enfin tout récemment Guiart publie d'autres travaux sur les
Mollusques Tectibranches. Il en sépare les Pleurobranches qu'il
rapproche des Nudibranches. Il donne la monographie des genres
Philine Qi ApUjsia comme types des Céphalaspides et des Anaspides
et se basant sur l'étude anatomique range le genre Acera parmi
ces derniers, alors qu'on l'avait jusque là rangé parmi les Cépha-
laspides, sauf cependant Mazzarelli qui en avait fait une famille
intermédiaire. II indique également les affinités qui existent entre
les deux familles, ainsi que leurs relations avec les Prosobranches
d'une part, les Pleurobranches et les Nudibranches d'autre part.
Il les fait dériver des Prosobranches Monotocardes par l'intermé-
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 27
diaire d'Actaeon à la suite d'une détorsion de sens contraire à la
torsion larvaire.
Nous avons essayé de fournir la bibliograpliie aussi complète
que possible du groupe des Céphalaspides, dont nous nous sommes
particulièrement occupé dans ce travail. Mais il nous a semblé
qu'un travail semblable pour les autres Opistliobranches nous
forcerait à étendre ce cbapitre dans de trop fortes proportions.
Pour les Aplysiens on pourra se reporter aux ouvrages de Rang
(1828), de Blochmann (1884) et de Mazzarelli (1893j, pour les
Ptéropodes à ceux de Boas (1886) et de Pelseneeh /1887 et 1888),
pour les Pleurobranches et les Nudibranches à ceux de Vayssière
(1885 et 181)9). Nous donnerons du reste au fur et à mesure toutes
les indications bibliographiques nécessaires.
CHAPITR E II
SYNONYMIE
Nous nous contenterons de donner ci-dessous la synonymie des
principales espèces étudiées dans ce travail :
Genre Actaeon Monfort 1810.
AcT.iîON TORNATiLTs (Linné 1766).
Voluta tornatilis, Linné, Sy.^trma Naturae, éd. XII, p. 1187, 1766.
Turbo omln, Da Costa, Brit. Conch., p. 101, pi. VKI, fig. 2, 1778.
Bulimus iornatiUs Lin., Bruguière, Dict. encyclop., p. 338, 1789.
Voluta bifasciata, Gmelin, Sijstema NcKtirae, éd. XIII, p. 3.436,
1790.
TornateUa fasciata, Lamarck, Anim. s. vert., VI (2) p. 220, 1822.
Pedipes tornatilis, Blainville, Man. de MalacoL, p. 452, pi.
XXXVIII, fig. 5.5 a, 1825.
Speo tornatilis Lin., Risso, Eur. mérid., IV, p. 236, pi. VIII, lig.
109, 1826.
Speo bifamatus, Risso, fbid., fig. 107, 1826.
TornateUa tornatilis Lin., 0. G. Costa, Catal. Sist., p. 75, 1829.
TornateUa pellucida, Mac Gillivray. MoU. Anim. of Scotland,
p. 60 et 158, 1844.
TornateUa pusilla, Mac Gillivray. fbid., p. 60 et 159, 1844.
A ctseon tornatilis Lin., H. et A. Adams, Gênera of récent MolL,
II, p. 4, p. LVI, fig. 1, la, 1858.
Genre Scaphander Montfort, 1810.
ScAPHANDER LiGNARius (Linné 1760).
Bullalignaria,hm^t, Syst.Nat., éd. XII, p. 1184, 1760.
Scaphander lignarius Lin., Montfort, Conch. Syst., II, p. 334,1810.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 29
Assula convolula, Schumachek, Nouv. Si/st., p. 258, 1817.
Scapliander yiganteus Risso, Eur. merid., IV, p. oi, pi. 11, i\<^. 12,
1826.
Scaplicmder targionius, Risso, Ihid., lig. 13, 1820.
Scapliander Brownl, Leach, Synopsis Mill. Gr. Brit., p. 40, 1852.
Geure Philine Ascanius 1772.
Philine apekta (Linné 17()6).
Bulla aperla, Linné, Sijst. nat., éd. XII, p. 1183, 1760.
Phylina quadripartita, Ascanius, K. Veteuàlc. Ak. Stock. HandL,
p. 329, pi. X, tîg. A et R, 1772.
Bulla huila, Da Costa, Brit. Concli., p. 30, pi. 11, tig. 3, 1778.
Lobaria quadriloba, Muller, Zool. Dan., 111, p. 30, pi. C, fig. 1 à
5, 1788.
Lobaria quadrilobata, Gmelin, Syst. nat., éd. XllI, p. 3.143, 1790.
Bullœa planciana, Lamarck, Syst. anim. s. tert., p. 63, 1801.
Bullœa aperta Lin., Lamarck, Anim. s. vert., VI, p. 30, 1822.
Bullea aperta, de Blainville, Man. de Conch., pi. XLV, tig. 2, 1825.
Philine quadripartita Asc, Lovén, Index Moll. Skand., p. 114, 1846.
Bullxa Schrœteri, Krauss, die Sudafrikanischen MolL, p. 70, 1848.
Philine aperta Lin., Forbes et Hanley, Brit. MolL, 111, p. 539,
pi. CXIV, E, lig. 1 ; animal, pi. UU, lig. 1, 1853.
Philina quadripartita Asc., Hidalgo, Catal. in Journ. Conch., XV,
p. 421, 1807.
Genre Doridium Meckel 1805 (1).
Doridium depictum (Renier 1807)
Aglaja depicta Renier, Tav. di classific, pi. VIII, 1807. Oss. post.,
p. 4-7, taf. XVI, fig. 1-11, 1847.
Acera carnosa Cuyier, Mém. sur les Acères, Ann. Mus. Hist. nat.
Paris, XVI, p. 9-12, 12-15, pi. I, lig. 15-20, 1810.
Doridium aplysiaeforme Delle Chiaje, Mém. storia e notomia d. an.
s. vert., II, p. 185, pi. XIII et pi. LXXX, fig. 23, 1825.
Doridium carnosum, Delle Chiaje, Ibid., 11, pi. LXXVI, fig. 9-11
et pi. CVII, fig. 2, 1825.
(I) Aglaja Rknier 1804, doit être rejeté parte qu'une plante portait déjà ce nom
générique ; ion doit accepter la dénomination de Doridium qui fut donnée par
Meckel en 1805. Mais le nom spécilique depicta que lui donna Renier en ib07
reste valable et l'espèce devient dès lors Doridium depictum (Renier 1807).
30 J. GUIART
Acera marniorata Cantraine, Malac. médit, p. 73, pi. II, fig. 2,
1840.
Acera apliysiceformis Délie Cliiaje, Cantrai.ne, [bid., p. 74, 1840.
Genre Gastropteron Kosse 1813.
Gastropteron rubrum (Rafinesque 1814).
Sarcopterns ruber Rafinesque, Précis des découv., p. 30, 1814.
Gasteropteron coccineum F'erussac, Tabl. syst. des aniin. MolL,
p. 25, 1822.
Clio Amati Délie Chiaje, Anlni. s. vert., 1823.
Gasteroptera Meckeli Blain ville, Man. de Malac, p. 479, 1825.
Gastropteron rubrum (Ralinesque 1814) P. Fischer, Journ. de
Conch., (3), XXX, p. 349, 1890.
Genre Haminea Leach in Gray 1847,
Haminea navicula (Da Costa 1778).
Bulla ampulla, Pennant, Bnî. ZooL, n« 84, 1776.
Bidla navicula, Da Costa. Brit. Conch., p. 28, pi. 1, lig. 10, 1778.
Bulla hijdatis, Bruguière, Eneifcl. Métk., p. 374 (ex parte), 1792.
Bulla cornea, Lamarck, Anim. s. oert. VI, 2^ part., p. 36, 1822.
Haminea Cuvieri, Leach, Synopsis Moll. Gr. Brit., p. 41, 1852.
Haminea hydatis, Chenu, Man. de Conch., I, p. 390, tîg. 2. 948 à
2.951, 1859.
Bulla hydatis var. cornea, Petit, Catal. Test, mar., p. 101, 1869.
Haminea htplatis var. cornea, Dautzenberg, Coq. de Gabès, p. 42,
1883.
Haminea cornea Lamk., Monterosato, Nom. Gen. e Spec, p. 145,
1884.
Haminea naumcula Da Costa, Dautzenberg, Moll. du Roussillon, I,
p. 517, 1886.
Genre Acera Millier 1776 (1).
Accra bullata Mûller 1776.
Akera bullata Muller, Zool. Dan. pi. LXXI, fiJ,^ 1-5, 1776.
Bulla voluta parva Chemnitz, Conch. Cab., X, p. 122, pi. CXLVl,
fig. 1358, 1784.
(1) Le genre Acera de Mûller ayant la priorité, les genres Àceras créés par
HoDGR. pour un Oiseau en 1844, et par Déj. pour un Coléoptère en 1833, doivent
disparaître de la nomenclature.
GASTÉKOPOOKS OPISTHOBRANCUKS 31
BuUa akera Gmelin, Sijst. nai., eil. XIII, p. 3. 434, 171)0.
BuUa norvegica Bruguière, Enciicl. Métli., Vers, I, p. 377, pi.
CCCLX, lig. 4, 1792.
BuUa resilicns Donovan, nrit. Shdis, III, pi. LXXIX, 1803.
BuUa fragilis Lamarck, Anim. s. vert., VI (2), p. 3H, 1822.
Akera flexUis Brown, fUiiM. Concli. G. B., p. 59, pi. XIX, fig. 31-
32, 1827.
BuUa {Akera) buUata A. Adams, Soir. Thesaur. Conch., Il, p. 572,
pi. CXXI, 1842.
BuUa (Akera) Uanleiji A. Adams, IbicL, p. 572, pi. CXXI, fig. 41
et 46, 1842.
Eucampe Do)iora)ii Leach, Synopsis, p. 42, 1852.
BuUa elastica Danilo et Sandri, Eleuconom., 11, p. 26, 1856.
Aceras buUaluin Locard, Prodrom., p. 78, 1886.
(ienie Aplysia Linné 1767 (1).
Aplysia punctata Cuvier 1803.
Laphjsia depUans Pennant, Brit. ZooL, IV, p. 42, 1777.
Laplusia depilans miiior Barbvt, Gen. Verm., p. 32, 1783.
Aplysia punctata Cv\iei\, Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, II, p. 295,
pi. I, fig-. 2-4, 1803.
Laply ia punctata Lamarck, Anim. s. vert., 111, 1803.
Aplysia Cuvieri Belle Ghlue, Anim. s. vert., p. 58, 1823.
Aplysia marginata DE Blalwille, Dict. se. nat., XXVI, p. 326, 1823.
Aplysia virescens, Risso, Eur., mer., IV, 1826.
Aplysia lonyicornis Rang, Hist. nat. ApL, p. 66, 1828.
Aplysia Ferussaci Rang, Ibid., p. 66, 1828.
Aplysia Dumortieri Cantraine, Mal. Med., 1841.
Aplysia nexa Thompson, Ann. May. Nat. Hist., XV, 1845.
Esmia Grifjlthsiana Thompson, Ibid., 1845.
(1) Dans la quatrième édition du Systema naturae, Linné, qui ne connaissait
l'Aplysie que par les figures de Rondelet, la confondit avec les Lernées sous le
nom de Lernea. Aussi, est-ce sous cette dénomination que Rohadsch, en 1761, en
donna la description anatomique. Pendant ce temps Linné, dans sa dixième édition
(1758) l'avait placée dans le genre Tetliys. Bohadsch, dans son travail, indique
que l'Aplysie n'appartient en réalité, ni à l'un ni à l'autre de ces deux genres,
mais il ne lui donne pas de dénomination pour laisser, dit-il, à Linné le plaisir
de créer un nouveau nom. C'est ce que fit celui-ci en 1867 dans sa douzième édition
où il crée pour l'Aplysie le genre Lapli/sid, qui doit rester. Toutefois, d'après
l'étymologie grecque (de à négatif et de 7t).-j(.j, laver, c'est-à-dire qu'on ne peut
laver) on doit, à l'exemple de Gmeun, modifier ce nom et en faire le genre Aplysia.
32 J. GUIARÏ
Aplysia variant Leach, Synopsis, 1832.
Aplysia hybrida Forbes et Hanley, Bnr. MolL, III, p. 554, 1853.
Aplysia minor Lankester, Philos, trans., 1873.
Aplysia guttata Sars, Fauna rcg. art. Norv., 1878.
Genre Notarchus.
NoTARCHus PUNCTATUS Pliilippi 1836.
Notarchus punctatus Philippi, Enum. MolL, 1836.
Notarchns ncapolitanus Délie Chiaje, An.. Iitoert. Sic. cit., 1841.
(ienre Oscanius Leach 1852.
OSCANIUS MEMHRANACEUS (MontagU 1811).
Lamellaria mcmhraiiacea Montagu, Trans. Linn. Soc, XI, p. 184,
pi. Xll, fig. 4, 1811.
Bulla membranacea Mtg., Turton, Con.ch. Dlrt., p. 25, 1819.
Pleurobranchus membranaceus Mtg., Fleming, British Animais,
p. 291, 1828.
Oscanius argentatus Leach, Synopsis of the Moll. of Great Britain,
p. 29, 1852.
Oscanius membranaceus Mtg., H. et A. Adams, Gênera of récent
Shells, 11, p. 39, pi. LX, lig. 5 B, 1858
GASTÉROPODES OPISTHOBRANGHES 33
PREMIÈRE PARTIE
BIOLOGIE
CHAPITRE III
MŒURS DES OPISTHOBRANGHES
Nous allons consacrer la première partie de notre travail à la
biologie des Tectibranches.
Nous nous appesantirons particulièrement sur les formes vivant
sur les côtes de l'Océan, dans la zone de balancement des marées
et dont il nous a été possible d'étudier les mœurs dans le milieu
même où elles sont accoutumées de vivre. Nos observations ont
porté principalement sur quatre espèces : la Philine aperta,
Vllaminea navicula, VAcera huila ta et VAplysia punctata.
Philine aperta. — Nos recherches ont été faites sur la côte
septentrionale du Finistère dans la région comprise entre l'île de
Sieck et la baie de Morlaix. Contrairement à ce qui se passe pour
un certain nombre d'animaux de la côte qui sont répandus à peu
près uniformément sur les grèves, les Philines abondent sur cer-
taines plages où elles restent localisées. Elles ne se disséminent pas
dans les localités environnantes et depuis une dizaine d'années que
je me rends à peu près régulièrement dans ces régions, j'ai pu
constater que ces gisements n'ont point changé. Les principales
localités que nous signalerons sont celles deCarantec, de Pempoul
et de Santec.
Le village deCarentecse trouve situé à l'extrémité d'une pointe
avancée qui divise la baie de Morlaix en deux grandes échancrures :
celle de droite, ou baie de Morlaix proprement dite, dans laquelle
se jette la rivière de Morlaix, et celle de gauche ou baie de Pempoul,
dans laquelle vient se jeter la rivière de Penzé. Cette dernière
rivière, sur un assez long parcours, se continue à travers la vase
de la baie de Pempoul (lar un profond chenal. Sur les bords de ce
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901. xiv. — 3.
34 J. GUIART
chenal croissent d'abondantes prairies de Zostères qui se déve-
loppent sur une vase noire et puante, ne pouvant supporter le
poids de l'Homme, et si l'on ne veut pas avoir le désagrément de
s'enfoncer dans cette vase jusqu'à la ceinture, voire même plus
profondément, il est bou de ne s'avancer sur ces herbiers qu'avec
la plus grande prudence. A droite les herbiers occupent à peu près
toute la portion comprise entre le chenal et Carantec, mais à
gauche nous avons au delà de l'herbier la vaste grève de Pempoul
sur laquelle nous aurons à revenir tout à l'heure.
Dès que l'on s'éloigne des herbiers, la vase devient plus com-
pacte, se recouvre d'une notable quantité de sable et le sol devient
résistant. Les courants qui prennent naissance dans le fond de la
baie de Pempoul, lorsque la mer se retire, se réunissent bientôt
pour former une véritable rivière dont la trace se trouve indiquée
sur le sable par un petit chenal qui vient se jeter daos le grand
chenal de la Penzé au niveau de la presquîle Sainte-Anne, qui
limite au nord le port de Pempoul. Cest dans la région où le
chenal de Pempoul se laisse facilement traverser lors des marées
de moyenne grandeur, que Ion devra se livrer à la recherche des
Philines.
Celles-ci se rencontrent de part et d'autre de ce chenal, à mi-
chemin entre Sainte-Anne et l'île Blanche, mais surtout sur la rive
droite du chenal, en se rapprochant de ce dernier rocher. Là se
trouve une sorte de plateau de sable qui découvre, dès que la mer
commence à baisser et où abondent à la fois les Philines et les
Couteaux iSolen ensis L.). Ce dernier habitat n'est pas sans impor-
tance, car il permettra de trouver facilement l'emplacement que
nous indiquons. En effet, c'est là qu'au moment des basses mers
les habitants de Pempoul se livrent à la pèche des Couteaux. Cette
pêche au sel, déjà intéressante par elle même, vous mettra sur la
piste des Philines.
Le sable présente en ce point une multitude d'ondulations et
de plissements, qui s'intriquent les uns dans les autres et dans
lesquels il semble difficile au premier abord de pouvoir distinguer
la trace d'un animal qui comme la Philine rampe sous le sable.
En effet, si nous parcourons la plage au fur et à mesure que la
mer se retire devant nous, nous avons beaucoup de chance de ne
rien trouver. C'est qu'à ce moment la Philine est encore enfoncée
profondément dans le sable. Mais quand la mer est déjà retirée
depuis un certain temps les couches superficielles du sol se dessè-
chent peu à peu et la Philine vient à la surface pour chercher vrai-
GASTEROl'ODKS OPISTHOBRANCHES
37
-irMf^^M
semblal)lement une llaque d'eau où elle puisse respirer plus à
l'aise. Elle rampe alors sur le sol, mais au fur et à mesure qu'elle
avance elle sécrète une mucosité qui englue les particules de sable
et le tout se trouve entraîné en arrière par les cils vibratiles qui
recouvrent la face dorsale du corps. Il en résulte un véritable
manteau de sable qui protège l'animal dans sa marche.
Malheureusement pour lui, à mesure qu'il progresse, sa large
sole pédieuse creuse
dans le sable un sil- ■■,^'~;.-. :X:;'r.s; v;. .V;V •;v..^:^■'!:^;^.';^^:-;^^".:•
lon dont les bords
sont légèrement su-
rélevés et qui va
mettre sur sa piste
le Zoologiste venu
pour l'étudier. Cha-
que fois que celui-ci
apercevra un sillon
large et uniforme il
devra le suivre jus-
qu'à ses deux extré-
mités. A l'une d'elles
(fig. 2), il trouvera
un petit
au niveai
sable présente
néral un certain
nombre de rides
transversales ; un
simple coup d'ongle
donné en ce point
mettra à nu un ani-
mal d'une blanclieur
éclatante qui est la
Philine. Il suffit de la placer dans un vase rempli d'eau pour la
ramener bien vivante au logis. Les Philines sont assez abondantes
à Pempoul, et durant le mois de juin il est possible, pendant une
même marée, d'en prendre facilement une centaine. De retour à la
maison, le problème qui se pose est de pouvoir les conserver.
Comme ces animaux vivent dans le sable et dans des lieux bien
déterminés, on pensera naturellement que pour les garder en vie
dans les conditions les meilleures, il faut les mettre dans le sable
n trouvera ■':{^^^-.^:r^.,::.:m:^^^^
t monticule ::}:f:'i.:.:.y-::y^m^^^X<timM^
lu duquel le V^,-■''y^:W')■ï;?^K^^
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^^''i&
J-M"^
Fg. 2. — Trace de Philine à la surface du sable.
En avant du sillon on observe un monticule plissé
au niveau duquel se trouve la Philine.
38 J, GUIART
même où on les a trouvés. C'est là une idée qui vient immédiate-
ment à l'esprit, et l'on se charge d'un lourd seau de sable mouillé
que l'on rapporte souvent avec beaucoup de peine à la maison ou
au Laboratoire, là où l'on se propose de conserver le produit de sa
pêche. On place donc une couche de sable au fond d'un aquarium
ou d'une simple cuvette, on remplit d'eau de mer et l'on y aban-
donne ses animaux. Ils s'y enfoncent avec une rapidiîé qui semble
montrer le plaisir qu'ils éprouvent à le faire, et l'on est soi-même
tout heureux de l'idée magnifique que l'on croit avoir eue. Si l'on
n'a pas à sa disposition un courant d'eau de mer continu, on change
l'eau des cuvettes plusieurs fois par jour, et l'on est persuadé que
les Philines vont pouvoir parfaitement vivje.
Mais deux jours après on est tout étonné de voir certains ani-
maux quitter le sable pour venir à la surface. Ils se tordent en tous
sens, tombent sur le côté et sur le dos et finalement ne tardent pas
à mourir. C'est que le sable que nous avons rapporté renfermait
une quantité innombrable de petits animalcules extrêmement
ténus qui sont morts petit à petit et dont les cadavres ont souillé
l'eau qui par cela même devient inhabitable pour les Philines
Si l'on veut éviter un tel inconvénient, il suffira de prendre
au-dessus du niveau de la haute mer un sable quelconque, pourvu
qu'il soit bien blanc, bien sec et frappé depuis longtemps parles
rayons du soleil. Dans ces conditions, si l'on a soin de récolter le
sable de la surface, les animalcules sont certainement détruits et
desséchés sous l'action des rayons solaires, qui constituent, comme
on le sait, un des meilleurs agents de stérilisation. Ce sera donc du
sable parfaitement pur que l'on mettra dans les récipients et si
l'on dispose d'un courant d'eau de mer les Philines se trouveront
dans des conditions parfaites de bien être. Du reste, même dans
de simples cuvettes, il suffira de renouveler l'eau deux fois par
jour pour qu'elles puissent y vivre très longtemps et même s'y
reproduire.
Dans ces conditions elles sont presque toujours enfouies sous
le sable. Tantôt elles laissent un de leurs sillons ou l'une des extré-
mités de la cavité palléale en rapport avec l'eau, tantôt elles
s'enfoncent si profondément dans le sable, qu'on peut les y perdre
de vue. Mais si l'on vient à les observer pendant la nuit on peut
constater, à l'exemple de Môbius, qu'elles sont complètement sor-
ties du sable et rampent librement à sa surface ou même le long
des parois du vase ou de l'aquarium. Mais il suffit d'allumer une
lumière pour les voir aussitôt retourner se cacher. Elles sont donc
GASTEROPODKS OPISTHOBR ANCHES
39
sensibles à la lumière, bien que nous verrons plus tard qu'elles ne
possèdent que des yeux rudimentaiies, situés dans la cavité cépha-
lique et qui ne peuvent vraisemblablement pas leur servir. La
Philine est donc un animal nocturne ; c'est pendant la nuit qu'elle
se met en quête des autres Mollus(|ues dont elle se nourrit, et c'est
enfin le moment où elle se reproduit.
C'est donc le soir qu'on devra l'obser-
ver si l'on veut étudier son accouple-
ment (lig. 3).
Un m(jt maintenant des autres
stations de la côte Bretonne où l'on
rencontre des Pbilines. En même
temps que celle de Pempoul, nous
avons signalé les plages de Carantec.
Les côtes qui avoisinent le village de
Carentec (fig. \) possèdent un certain
nombre de plages de sable. Celle qui
nous intéresse ici est située dans la
partie basse du village, entre l'hôtel
Poultier et l'Ile Callot. Autrefois hé-
rissée d'aiguilles rocheuses, cette pla-
ge a été recouverte récemment d'un
sable très fin et qui leste générale-
ment très propre, d'où le nom de
plage Blanche que lui ont donné les
habitants du pays. C'est en été le point
le plus fréquenté par les baigneurs.
C'est là à un niveau très élevé et à
quelque cent mètres des habitations que l'on peut très facilement
se procurer des Pbilines. Elles y vivent dans un espace très limité
compris entre la plage même et le grand herbier qui entoure l'île
Callot. Celte petite étendue de sable est située très haut, à tel point
que vers la demi marée on trouve les Pbilines à l'endroit même où
l'on se baignait quelques instants auparavant. J'insiste ici sur le
fait que cette plage est très élevée au-dessus du niveau de la basse
mer, fait qui se trouve en rapport avec le retard très appréciable
constaté dans l'état de développement des Philines trouvées en ce
point. De plus nous signalerons qu'elles sont moins nombreuses
qu'à Pempoul, ce qui n'a pas lieu de nous étonner, parce que la
localité où elles vivent est d'une beaucoup moins grande étendue.
Fig. 3.
Ai-couplemont de la
Philine.
40 J. GUIART
Quant à la localité de Santec, nous l'avons conservée à dessein
pour la fin, car elle constitue un véritable régal pour le natura-
liste. Le village de Santec se trouve situé à quatre kilomètres à
Fig. 17. — P, Philines de Pcmpoul, grosseur moyenne on juin : C, grosseur
moyenne des Philines récoltées sur la plage Blanche de Carantec le 15 juin;
C, les mêmes le 23 juillet ; DC, disque céphalique, P, pied ; M, manteau;
CE, œsophage; J, jabot: G, gésier; C, coquille: H, masse hépatique; ces
derniers organes (CE, J, G, C, H) sont vus par transparence à travers le
tégument.
l'ouest de S^-Pol-de-Léon (fig. 1). Si l'on traverse le village en droite
igné et que l'on suive un petit sentier sablonneux, on arrive à un
kilomètre de là à une petite maisonnette enfouie sous le feuillage
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
41
et domin;int la mer. De cette maison qui sert de gîte aux douaniers
et que l'on nomme pour ce motif le Corps de garde, on a une vue
superbe sur les innombrables récifs (|ui barrent le clienal entre la
côte et l'extrémité occidentale de 1 ile de Batz. En cet endroit les
dunes forment une pointe qui a reçu le nom de Pointe du Guersit.
Entre cette pointe et le massif rocheux de An Néret on voit une
grande plage de sable au moment des grandes marées. Cette plage
est en effet très basse et ne découvre pas aux basses mers ordi-
naires.
Si l'on veut faire une récolte fructueuse on devra donc se rendre
Fig. 5. — Grosseur moyenne des Philines provenant de Santec ; B, bouclie ;
H, organe de Hancock ; DC, disque ccphalique ; M, manteau ; P, pied ;
Prt, parapodie.
à Santec au moment d'une grande marée et il faudra autant que
possible que la hauteur de la basse mer ne dépasse pas 60 centi-
mètres. On aura soin d'arriver de bonne heure, car bien avant que
la plage ne découvre, on pouri'a commencer sa pèche. « Souvent, dit
H. de Lacaze-Duthiers (1875), je me suis promené, ayant encore de
l'eau jusqu'à mi-cuisses sur les grèves, où, quelques instants après,
je découvrais les Philines en quantité considérable; mais jamais je
n'en ai vu sur le sable; ces paroles sont absolument justes en ce
42 .1. GUI ART
qui concerne les Philines de Pempoul et de Carantec, mais sont
inexactes pour les Pliilines de Santec.
En eiïet, cette dernière plage étant très basse et ne découvrant que
rarement, les Philines n'y sont point habituées au phénomène de la
marée. Aussi dès que la hauteur de l'eau n'atteint plus que 30 à 40
centimètres, elles commencent sans doute à en éprouver les efïets
et se mettent en mouvement. Contrairement à ce qui se passe pour
les autres localités, c'est donc au moment où la mer commence à
se retirer et où l'on a encore de l'eau jusqu'à mi-jambes que l'on
doit pêcheries Philines. Elles sont ici en quantité considérable et
en une heure de temps on pourra facilement en capturer plusieurs
centaines. De plus, alors que les Philines de Pempoul et de Carantec
(fîg. 4) mesuraient en moyenne 2 à 3 centimètres de longueur,
celles de Santec (tig. 5) en mesurent communément 7, et il n'est
pas rare de voir certains exemplaires atteindre les dimensions de
la paume de la main. A part la profondeur, la seule différence que
j'ai pu constater dans les conditions du milieu est qu'ici le sable
de la plage est moins vaseux et plus grossier. Mais si les Philines
de Santec sont volumineuses, elles sont malheureusement plus
difficiles à conserver, car elles résistent encore bien moins que
les petits spécimens aux causes d'infection et l'on devra veiller
avec grand soin à la propreté du sable et de l'eau.
Haminea navicula et Acera buUata. — Nous allons étudier en
même temps les mœurs de ces deu.x espèces qui vivent à peu près
dans les mêmes conditions. Nous n'aurons plus à nous promener
sur les plages de sable, mais au contraire, dans les herbiers
vaseux dont nous avons déjà parlé précédemment. La pêche des
Bulles et des Acères n'est donc pas précisément agréable, car les
herbiers où ils vivent reposent toujours sur une vase noire et
repoussante, constituée en grande partie par des Zostères en
décomposition et dans laquelle on enfonce très facilement jusqu'à
la ceinture. Mais que ce désagrément n'arrête point le naturaliste,
car il en sera récompensé. Cn aura soin de marcher sur l'herbier
en plaçant les pieds perpendiculairement à la direction des Zos-
tères. afin d'être déjà soutenu par ces derniers et l'on fera en sorte
de marcher sans s'arrêter^ car ce sont naturellement les plus
timides qui, restant sur place, enfonceront le plus.
On gagnera de la sorte un des nombreux chenaux qui serpentent
au milieu des herbiers, véritables petits ruisseaux qui recueillent
l'eau de ruissellement quand la mer se retire et qui reçoivent les
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
43
Pig- 6. - Ponte de
Bulle fixée à un
fragment de Zos-
tère.
premiers les effets du flot quand elle monte. Comme ces canaux
sont pourvus d'un fond de sable, par conséquent résistant, on
sera maintenant plus à l'aise.
Il suffit de se promener sur le sable de ces ruisseaux, et quand
on observe un endroit où la végétation de Zostères semble plus
abondante et se montre parsemée de pontes
gélatineuses semblables à celle que nous repro-
duisons ici (11g. 6), on donne un coup de bêche
sur le bord. Si la vase que l'on retourne est
franchement noire, en pleine putréfaction, et
non mêlée de sable, on peut continuer sans
crainte de retourner toute la bordure de
Zostères, car on peut être certain d'y trouver
ce que l'on cherche.
Au fur et à mesure que l'on retournera la
vase, on mettra à jour tout d'abord un certain
nombre de Bulles qui habitent les parties les
plus superficielles et que l'on reconnaîtra faci-
lement avec un peu d'exercice, puis plus pro-
fondément et de petites boules noirâtres que
l'on pourra prendre pour des concrétions de
vase et que par suite on courrait risque de
méconnaître. Mais il suffira de les laver dans
l'eau courante pour leur voir prendre une
teinte violacée caractéristique. Ce sont des
Acères rétractées dans leur coquille et comme
celle-ci est complètement enveloppée dans les
parapodies, qui sont fortement contractées
autour d'elle, il en résulte que la coquille n'est
presque point visible (fig. 7). La localité la
plus riche en Haminea et en Âcera dans la
région que nous avons étudiée est le grand herbier de la baie de
Pempoul, qui occupe, comme nous l'avons vu, les deux rives du
chenal de la Penzé. Sur la rive gauche, du côté de Pempoul, existe
un certain nombre de ruisseaux qui viennent se fusionner les uns
avec les autres pour se jeter finalement dans la rivière de Pem-
poul dont nous avons parlé plus haut. Mais ces ruisseaux ont le
désagrément d'être en général assez profonds, de sorte qu'on ne
peut s'y promener sans avoir de l'eau au moins jusqu'à la cein-
ture ; c'est un avantage si l'on veut chercher à la main des animaux
- Acera con-
tracté toi qu'on le
trouve dans la vase,
t, tète ; p. parapo-
dies ; c, coquille.
44 J. GUIART
SOUS les herbes du bord, mais c'est un grand inconvénient, si l'on
se propose d'y donner des coups de bêche.
De plus, un autre inconvénient est venu s'y ajouter depuis peu,
c'est la présence du Poulpe en quantité innombrable dans la baie
de Pempoul. Les Poulpes, qui étaient relativement rares sur les
côtes du Finistère, sont devenus cette année tellement aijondants
que sous chaque pierre on en trouve un uu plusieurs exemplaires.
Le Poulpe a môme trouvé le moyen de se loger sur les plages de
sable et c'est ce qui se produit en particulier sur la limite de
l'herbier dont nous venons de parler et dans les ruisseaux qui en
partent. Les plus gros spécimens ont creusé dans le sol de profondes
excavations qu'ils ont tapissées de petits cailloux tellement liien
joints les uns aux autres que les parois semblent être véritablement
maçonnées. Quelques pierres plus grosses placées à l'entrée limitent
un orifice carré ou hexagonal qui constitue l'entrée du terrier.
Cet orifice est caché en général sous une toufïe d'Algues ou bien
recouvert par une ou plusieurs coquilles d'Huîtres que le Poulpe,
placé à l'intérieur, maintient avec ses ventouses. Mais, parfois
aussi, l'orifice est entièrement libre ; le Poulpe est alors roulé en
boule à l'intérieur de l'excavation et entièrement recouvert de
petites coquilles et de petites pierres qui adhèrent aux ventouses
et qui le cachent entièrement, ne laissant voir que les deux yeux
qui guettent le Crabe ou le Homard imprudent qui va s'aventurer
par là. Il en sera malheureusement de même du chercheur de
Bulles et d'Acères qui, mettant tout à coup le pied dans un
trou, le sentira enlacé dans les bras d'un Poulpe. Comme ceux-ci
sont d'assez grande taille, il faut avouer que la sensation est plutôt
désagréable. Un jour que je me promenais dans un des ruisseaux
de l'herbier de Pempoul, ayant de l'eau jusqu'au haut des cuisses,
je fis aussi la rencontre d'un Poulpe dont les l)ras pouvaient attein-
dre la grosseur du poignet et qui m'a paru mesurer environ
1 mètre 50 de longueur. Après avoir tourné autour de moi pendant
quelques instants, il eut la bonne idée de s'enfuir, ce dont je fus
très heureux, car je ne désirais nullement faire plus ample con-
naissance avec lui. Bref, tout cela me décida à chercher un autre
lieu de pèche et je n'ai certes pas eu à le regretter.
H s'agit dun petit chenal qui recueille à basse mer les eaux de
ruissellement du petit port de Carantec et les conduit jusque dans
le chenal de la Penzé après avoir recueilli également tous les ruis-
seaux qui sillonnent Iherbier de Carantec. Nous l'appellerons la
rivière de Carantec.
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES 45
Ce ruisseau otïre beaucoup d'avantages : il est situé très près de
la côte et l'on peut s'y rendre sans avoir à traverser ni vase, ni
herbier ; il est peu profond et est par suite accessible aux marées
ordinaires en même temps qu'il est très facile de bêcher sur ses
bords. Enfin il est très riche en Bulles et en Acères ; il est donc
tout à fait recommandable aux naturalistes qui veulent étudier ces
animaux. Mais si la Philine et la Bulle vivent en rampant sur le
sable ou sous les Algues, il n'en est pas de même de VAcera qui
possède en plus la faculté de nager. Et quand vous descendrez les
rivières de Carantec ou de Pempoul, il pourra vous arriver d'as-
sister à un spectacle fort curieux (fig. 8). Si c'est par une belle
journée de printemps, allez le plus
loin possible ; métiez-vous des sables
mouvants, mais ne vous occupez point
des Poulpes, car ce que vous allez
voir vous dédommagera amplement
des petits ennuis qui pourront surve
nir. Ne craignez point surtout de pé-
netT-er dans l'eau au moins jusqu'au
haut de& cuisses. Au fur et à mesure
que les rayons du soleil viennent
échautïer le fond du ruisseau, vous ^. „ , , ,, , , .
' . F\g. 8. —Acem hiillula \olant
verrez surgir du sable de gracieux ^ j^ g^^f.j.^ d^ ,.^,u_ g^an.
petits animaux qui prennent aussitôt deur naturelle.
leur envolée vers la surface de l'eau.
Ils descendent, remontent, vont de droite et de gauche, frappant
joyeusement l'eau de leurs ailes flexibles qui ondulent à la façon
de la tunique d'une Loie Fuller en miniature.
Vous resterez émerveillé à la vue de cette danse serpentine d'un
nouveau genre. Quelques coups de filet vous permettront de cap-
turer un certain nombre d'exemplaires de ces Acères qui viendront
rejoindre ceux que vous avez déjà dans vos bocaux. De retour à la
maison vous placerez le produit de votre pèche dans de grands
récipients que vous remplirez d'eau de mer et où vous aurez soin
de déposer quelques pierres recouvertes d'Algues. La Bulle trou-
vera parmi ces Algues les animalcules dont elle se nourrit et
VAcera, qui est herbivore, fera de ces Algues sa nourriture.
Les causes d'infection sont ici moins à craindre, puisque ces ani-
maux sont accoutumés de vivre, ÏAce7'a principalement, dans un
milieu en putréfaction. Vous pourrez facilement observer leurs
mœurs et constater que, comme la Philine, la Bulle est un animal
46 J. GUIART
nocturne. Enfouie dans la vase ou le sable pendant le jour, elle se
met en chasse dès lapprocbe de la nuit.
Quant à ÏAcera le jour ne lui fait pas peur, bien au contraire, et
il sufïit qu'un rayon de soleil vienne frapper l'aquarium ou le
récipient qui la renferme, pour qu'elle prenne aussitôt son vol à
l'intérieur de l'eau. On peut aussi, en excitant l'Acère, provoquer
à volonté ces mouvements de natation.
Rien n'est à la fois plus intéressant et plus gracieux que l'Acère
en train de nager, mais comme ce spectacle a été décrit par Meyer
et MôBius (I860) d'une façon à la fois très exacte et très pittoresque,
nous ne pouvons résister au désir de retracer ici leur description.
(( L'Acère est presque toujours en mouvement; elle rampe sur le
fond ou le long des parois de l'aquarium. Parfois aussi elle se tient
à la surface, dans une attitude un peu recroquevillée. En rampant,
elle lève la tète et la rabaisse, et elle incline la partie antérieure
du corps à droite et à gauche. Avec la partie inférieure du pied,
ses ailerons relevés se reportent en avant, de sorte que la coquille
sur laquelle ils reposent, est alternativement recouverte ou libérée
plus ou moins.
Quand ces alternatives se répètent plus vivement que d'ordinaire,
l'Acère s'apprête à nager ; c'est là un des mouvements les moins
fréquents, mais des plus particuliers et des plus attrayants ; on
pourrait dire que cet animal vole dans l'eau. Sa coquille jaune
glisse de plus en plus vite, en avant et en arrière, la partie anté-
rieure se courbe par mouvements rythmiques, les lobes du pied
sont relâchés, puis étendus de nouveau, ses mouvements prennent
une extension et une rapidité toujours croissantes jusqu'à ce que
ses battements écartent le corps entier du fond. L'animal vogue
alors tantôt à gauche, tantôt à droite, tantôt en avant, tantôt en
arrière, en s'élevant toujours dans l'eau, et plane dans son élément
transparent avec les attitudes les plus gracieuses. Quand ces mou-
vements ont acquis leur degré d'activité le plus élevé, le pied effectue
en une seconde trois ou quatre battements en s'écartant du corps
au point de former une surface concave inférieurement. En même
temps la partie antérieure du corps s'incurve en avant ou en
arrière. Pendant ce temps l'animal descend un peu à chaque fois,
mais en rabattant son pied étendu il se relève obliquement tout
d'un coup.
u Quand ces mouvements très vifs ont duré quelques minutes,
les battements s'affaiblissent ; le Gastéropode descend plus bas ; de
temps en temps il se relève, avant de toucher le fond, au moyen
GASTÉROPODES OPIS THOBRANCHES 47
de quelques battements violents, mais il ne remonte pas aussi
haut; ses forces s'épuisent ; il tombe au fond, agite seulement les
bords relevés de son pied, les soulève encore quelques fois, puis
le« rassemble paisiblement sur sa coquille et se remet enfin à
ramper. »
Les auteurs de cette description imagée pensent que les désirs
du printemps sont le point de départ de ces mouvements. Il est
exact que c'est surtout à l'époque où ces animaux se recherchent
pour se reproduire qu'on peut les voir nager, mais nous nous
rappelons en avoir vu autrefois en plein été nager dans les bacs
de l'aquarium de Hoscotï.
Aplysie. — Je n'ai nullemeot l'intention de m'étendre longue-
ment sur les mœurs de cet intéressant Gastéropode qui est certai-
nement l'un des mieux connus qui existent. Je tiens cependant à
relever une erreur qui tend à s'accréditer dans les ouvrages
d'histoire naturelle. On a coutume d'entendre dire en effet que
les Aplysies vivent parmi les herbes marines aux dépens des-
quelles elles se nourrissent et qu'elles sont particulièrement
abondantes dans les herbiers. C'est là une erreur qui peut se justi-
fier dans les mers où la marée n'existant pas, comme la Méditer-
ranée, les mœurs des animaux sont plus difficiles à observer sur
place. Sur les côtes de Bietagne, au contraire, où la marée est très
considérable et les Aplysies très nombreuses, rien de plus facile.
Le naturaliste inexpérimenté qui voudra se procurer des Aplysies
pourra en trouver dans les herbiers, où elles sont parfaitement
connues des pêcheuses de Crevettes sous le nom de Vaches de mer.
En effet, ces animaux ayant besoin d'une eau très aérée, se trou-
vent dans des conditions parfaites de vie dans les ruisseaux et à la
limite des Zostères, là où à chaque marée s'établissent des courants
qui permettent un renouvellement constant de l'eau. Mais en ces
points, les Aplysies seront cependant peu abondantes, car il
existe le long de la côte une zone où l'eau est encore mieux aérée,
celle des rochers littoraux compris dans la zone de balancement
des marées.
il suifira donc de se promener à la base des falaises de la côte
pour y faire une abondante récolte. Les rochers, en effet, consti-
tuent de place en place de véritables vasques où l'eau sera forte-
ment battue au moment de la marée montante et où elle va pou-
voir rester à mer basse. A haute mer l'Aplysie n'a pas à craindre
d'y être entraînée par les vagues, car elle peut se mettre à l'abri
d'un rocher ou même se fixer aux Algues par son pied. A bass
48 J. GUIAUT
mer elle reste dans ces flaques d'eau où elle n'a pas à craindre la
dessiccation ; elle n'a pas besoin du reste d'une bien grande
quantité d'eau, et il n'est pas rare de voir quelquefois son corps
émerger en partie au dessus de la surface. Si l'on rencontre un
point de la côte où se trouvent des rochers à proximité d'un herbier
et où ces rochers soient couverts d'une riche végétation d'Algues,
c'est là qu'il faudra se diriger, car c'est là qu'on aura le plus de
chance de faire une abondante récolte. 11 faut que la cote soit en
pente douce, afin que la mer ne monte pas trop vite et que les
vagues ne battent pas trop fortement les rochers, car les Aplysies
seraient naturellement entraînées et ne pourraient du reste trouver
à se nourrir sur les rochers dénudés. L'observation que nous
venons de faire nous parait avoir son importance, car c'est sur la
côte même qu'on trouvera les adultes et qu'on les verra le mieux
se reproduire. Enfin, pour les personnes qui n'auraient point de
Laboratoire à leur disposition, les rochers de la côte pourront au
besoin servir de bassins d'expériences ou tout au moins de
bassins de réserve.
Nous ne pouvons malheureusement dire que peu de mots des
mœurs des quelques autres ïectibranches dont nous aurons l'occa-
sion de parler dans le cours de ce travail.
Scaphander lignarius. — Le Scapliaitdcrliguariu!^ se trouve aussi
bien sur les côtes de la Bretagne (jue dans la Méditerranée. Sur les
côtes de Bretagne on le rencontre par 25 à 30 mètres de profondeur
au large de Duon, au nord du Béclem et en divers autres points de
la baie de Morlaix. Il vit toujours sur un fond de sable et de vieilles
coquilles où sont particulièrement fréquentes certaines coquilles
turbinées de (Gastéropodes habitées par un (îéphyrien, \e Phascolion
stromln (1).
Dans la Méditerranée le Scaphander est également dragué à une
certaine profondeur et se trouve au milieu de coquilles de Turri-
tella renfernumt également un Géphyrien déterminé par Vays-
siÈHE comme appartenant au genre Phancolosoma. Voici donc une
même espèce qui, dans des mers aussi dilïérentes, vit cependant
dans les mêmes conditions. Transporté dans un aquarium, le
Scaphander présente des mœurs identiques à celles de la Philine.
Ceci ne doit i)as du reste nous étonner, car déjà par l'extérieur le
(1) Ce sont précisément les draguages que je fis faire autrefois à RoscofI pour
me procurer des Scaphander, qui ont permis à mon collègue et ami M. Brumpt
(1897) d'étudier cet intéressant Géphyrien.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHKS
49
Scaphander ne ditïère giuM-e de la Phiiine (|iie par sa coquille
externe. Comme mœurs il est simplement plus carnassier, ce ((ui
est en rapport avec le développement plus considérable de son
appareil digestif. Mais il s'en distingue par un procédé défensif
particulier (fig. î)). VZn effet, lorstju'on tracasse un Scaphander,
il laisse échapper une substance jaune, floconneuse et vis(|ueuse,
qui ne tarde pas à se dissoudre dans
l'eau. Cette sécrétion, parfois très abon-
dante, est produite par la glande palléale
située à la face inférieure et au voisinage
du bord libre du manteau. Elle est for-
mée de nombreuses glandes uni-cellu
laires dont la sécrétion a vraisemblaltle-
ment pour but do protéger l'animal en
troublant l'eau et en lui communiquant
certaines propriétés désagréables ou
toxiques. Elle est analogue à la pourpre
de l'Aplysie.
Fig. 9. — Scaphander ligna-
rius. Les flèches indiquent
le sens dans lequel l'animal
émet son liquide défensif.
Doridium depictum. — Il vit seule
ment dans la Méditerranée. On le ren-
contre à une profondeur moyenne de 20
mètres sur les fonds de Zostères ou sur
des rochers couverts d'Algues. C'est une
espèce très carnassière et très résis-
tante. Il se nourrit principalement
d'Annélides, de Mollusques et en particulier de Philines, de Pois-
sons et même de substances végétales. Nous ne savons malheureu-
sement rien des mœurs de cet intéressant animal, n'ayant pas eu
l'occasion de l'observer en captivité.
Gastropteron rubrum. ~ Quant au Gastropteron, il n'est guère
connu que dans certaines régions de la Méditerranée, bien que sa
vie pélagique semblerait cependant devoir favoriser son extension
géographique. Il vit sur les fonds vaseux ou sablonneux à des pro-
fondeurs très diverses pouvant aller parfois jusqu'à 60 et même
120 mètres. On le rencontre toutefois moins profondément à
la limite des fonds coralligènes ou des Zostères. Dans les fonds
sablonneux il trouve en abondance les Foraminifères et les larves
d'Invertébrés dont il fait sa nourriture habituelle. Comme nous
n'avons eu à notre disposition que des exemplaires en alcool prove-
nant du laboratoire de Naples, nous n'avons aucune donnée sur les
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901.
50 J- GUIART
mœurs du Gastropteron, et nous céderons sur ce point la parole à
Vayssière (1 885) qui a eu l'occasion de l'étudier au laboratoire d'An-
doume. « Bien que nous ayons pu en conserver de nombreux
exemplaires, pendant des semaines entières, dans de petits aqua-
riums, il ne nous a jamais été possible, dit l'auteur, de voir ces
Mollusques s'accoupler ; nous pouvons même dire que chez aucune
de nos espèces de Bullidés, nous n'avons assisté à ce phénomène (1).
(( Nous ne pouvons donc rien dire de la forme du ruban rudimen-
taire du Gastropteron ni de ses œufs ; ces derniers ont cependant
été vus et un peu étudiés par Krohn (1860), qui a pu suivre les
premières phases de leur développement.
« Le Gastropteron nage avec assez de rapidité, grâce aux dimen-
sions considérables des parapodies et à leur indépendance vis-à-vis
du reste du corps. Ce Mollusque, pour nager, agite simultanément
ses parapodies de chaque côté et en les inclinant postérieurement,
tandis qu'il dirige sa tète en haut, en bas ou par côté, suivant le
sens dans lequel il veut aller ; la partie antérieure de son corps
lui sert en quelque sorte de gouvernail. Lorsqu'il veut monter
rapidement, on le voit agiter violemment ses parapodies, et celles-
ci, au lieu de décrire dans leur évolution un arc de cercle de 90 à
100 degrés, décrivent alors presque un arc de 180°, car à chaque
coup donné par les parapodies, on voit leur bord venir se toucher
alternativement au-dessus et au-dessous du corps de l'animal.
« Mais l'animal ne nage pas toujours, et malgré l'état d'atrophie
assez accentué de la face plantaire, il peut cependant ramper à
la surface des corps sur lesquels il se trouve (pierres, sable, surface
lisse comme celle d'un cristallisoir, etc.) ; pour cela, il relève au-
dessous de son dos les expansions latérales de son pied et les fait
même se croiser, chevaucher lune sur l'autre en laissant cepen-
dant une ouverture par laquelle sort le llagellum. Le disque
céphalique qui, dans les autres positions de l'animal, se trouve
étalé sur le corps, sa pointe dirigée en arrière, est maintenant
ramené en avant ; sa pointe s'enroule et forme une espèce de tronc
de cône creux. Cette partie du corps semble alors remplir le rôle
des rhinophores des Aplysies, car elle a l'air de flairer les objets
qui se trouvent en avant du Mollusque.
« Le Gastropteron dans cette position rampe alors, mais lente-
(1) Plus heureux que Vayssikre, nous avons pu as-sister à l'accouplement d'un
certain nombre de BuUidae. Nous avons donné précédemment (lig. 3) l'accouple-
ment de la Philine ; quant à la Bulle et a lAcère, elles s'accouplent comme
l'Aplysie.
GASTÉHOPODES OPISTHOBRANCHES 31
ment, cherchant sa nourriture de droite et de gauche sur les corps
environnants; il contracte très peu d'adliérence avec ceux sur
lesquels il se trouve et il lui serait impossible de monter ainsi le
long des parois d'un cristallisoir, même lorsque celles-ci forment
un plan un peu incliné. »
Notarchus punctatus. — Cette espèce est une l'orme d'Aplysie
extrêmement intéressante qui na encore été trouvée que dans la
Méditerranée. Comme nous n'avons eu en notre possession que
des exemplaires en alcool provenant du Laboratoire de Naples
nous devrons encore recourir aux observations deVAYSsiÈRE(188o).
Le Notarchus vit sur les fonds de Zostères à une profondeur de
15 à 23 mètres. C'est une Aplysie dont les parapodies se sont sou-
dées sur la face dorsale du corps, constituant ainsi un sac para-
podial contractile ouvert en avant et entourant la masse viscérale
(fig. lU).Le tégument présente une coloration jaune verdàtre. Le pied
est très étroit et se plie longitudinalement de manière à permettre
à l'animal d'embrasser étroitement le bord d'une feuille de Zostère
ou quelque tige d'Algue, afin de
se mieux fixer contre elles.
C'est de plus un animal pélagi-
que qui est aux Aplysiens ce
que le (irtstropteron est aux Bul-
léens. Mais, tandis que le Gas-
^ j j Fis. \0. — .^•'t(irrku.< punctatus, coupe
tropteron monte et descend au ^longitudinale, daprès Pelseneer.
sein des eaux en agitant ses
parapodies à la façon d'un Ptéropode, le Notarchus a recours à un
tout autre mécanisme. L'animal remplit tout d'abord d'eau sa
vaste cavité parapodiale; puis, en se contractant brusquement, il
chasse par l'ouverture dorsale un volume d'eau relativement
considérable.
Le Mollusque se trouve ainsi chassé en arrière par le mouvement
de recul et nage par conséquent à la manière d'un Céphalopode.
La tête semble servir de gouvernail et suivant la direction ([ue
prend celle ci le Notarchus peut nager de haut en bas, de bas en
haut ou horizontalement. Quant aux faibles contractions du sac
parapodial que l'on observe d'ordinaire, elles ont simplement pour
but de renouveler l'eau qui se trouve dans la cavité et de favoriser
ainsi les fonctions respiratoires.
Oscanius membranaceus. — Nous avons eu l'occasion d'observer
une fois à l'état vivant cet intéressant animal au laboratoire de
52
.1. GUIART
Banyuls. La coloration de notre exemplaire était jaune orangé clair
avec sur le dos de larges taches brunes (tig.lt). Elle ne correspondait
donc pas à la teinte brune uniforme indiquée par VAyssiÈHE(1899).
Mais ce n'est évidemment là qu'une simple coloration protectrice,
par adaptation au milieu dans lequel vivait l'animal. Celte même
coloration a du reste été signalée par GiLcmusi (i894). On le pèche
dans la Méditerranée sur les fonds vaseux à une profondeur d'une
cinquantaine de mètres. Aussi,
peut-on le faire vivre facilement
dans un aquarium. Là on peut
constater que sa large sole pé-
dieuse lui permet aussi bien de
ramper que de nager. Sa gran-
de largeur lui permet en elïet
de glisser facilement sur la vase
la plus molle sans enfoncer et
elle lui permet aussi de faire
des mouvements latéraux assez
puissants pour que, placé sur le
dos, l'animal puisse nager. J'ai
fait l'expérience suivante sur
l'exemplaire que j'ai eu en ma
possession. L'ayant placé d'a-
bord dans une cuvette renfer-
mant de l'eau de mer bien
aérée, je le vis prendre la forme
indiquée dans la tig. 12, A ; les
bords du pied relevés vers le haut venaient s'accoler aux bords du
manteau de manière à constituer un véritable canal circulaire
renfermant la branchie et s'ouvrant en avant par les orilices supé-
rieurs des rhinophores et en arrière par une sorte de siphon for-
mé par la partie postérieure du manteau. 11 existait ainsi un
courant d'eau très net permettant le fonctionnement régulier et
normal de la branchie. Mais ayant alors placé VOscanius dans une
autre cuvette renfermant de l'eau de mer privée d'air par l'ébulli-
tion, je le vis prendre l'attitude de la lig. 12, B ; la branchie se
trouvait ainsi largement en contact avec l'eau et l'animal faisait
des efforts évidents pour découvrir les portions les plus minces de
son tégument et les mettre en rapport direct avec le liquide
ambiant. On avait vraiment la sensation d'un animal faisant des
efforts pour échapper à l'asphyxie. Finalement il se retourna
Fig. H. — Oscanius inembranaceus,
fHco dorsale ; grandeur naturelle ;
V, voile labial ; r, rhinophore ; «,
noteum; p, sole pédieuse; br, bran-
chie ; s, siphon.
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
53
sur le dos et se mit à faire onduler les bords de son pied, puis à en
frapper l'eau verticalement. Dès qu'il se fut soulevé un peu au-
dessus du fond, il se mit à glisser en avant pour se diriger sans
doute vers des eaux plus hospitalières. Mais il rencontra le bord
du vase et retomba
aussitôt sur le fond.
Il resta ainsi quel-
que temps sur le
dos et serait sans
doute mort si je ne
lavais transporté
dans une eau plus
aérée. Cependant, il
ne faudrait pas croi-
re que cette position
soit exceptionnelle
chez Oscatiius. Il
nous est arrivé
maintes fois de le
voir se retourner
sur le dos pour ex-
pulser le contenu de
son intestin (fig. 12,
C). De l'anus ne tar
dait pas à sortir un
petit boudin noirâ-
tre constitué par des
excréta et que les
cils vibratiles qui
revêtent le manteau
entraînaient assez
rapidement vers le
siphon postérieur et
de là en dehors de
l'animal qui se re-
tournait alors et
rampait dans une
autre direction.
Mais je ne veux pas quitter VOscanius sans signaler un fait dont
j'ai été le témoin et qui m'a vivement frappé. Entre la branchie et
les organes génitaux (fig. 13, a) on observe un orifice en forme
Fig. 12. — Principales attitudes de VOscamus inem-
branaceus : A, dans l'eau bien aérée; B, dans l'eau
non aérée ; C, pendant la défécation ; v, voile la-
bial ; r, rhinophores ; n, noteum ; p, sole pédieuse ;
s, siphon; br, branchie ; ?/)/, excréta. Les animaux
A el B sont vus par le côté droit ; l'animal C est
renversé sur le dos et vu par l'extrémité posté-
rieure du corps.
54
J. GUIART
de boutonnière qui correspond identiquement comme position à
lorilice signalé par de Lacaze-Duthiers (1859) chez le Pleuro-
branche comme mettant l'appareil circulatoire en rapport avec
l'extérieur. Cet orifice se continue intérieurement par un canal
extrêmement oblique qui présente aussi les mêmes rapports
anatomiques que ceux indiqués par de LACAZE-DuTmERS. Je ne
saurais atTirmer que ce canal soit en communication avec l'appareil
circulatoire comme le croient de Lacaze-Duthiers(1859) et Gilcrhist
(1894) ou en soit séparé par une
simple membrane, comme le
veut Bourne(1885), n'ayant pas
fait moi-même l'examen histolo-
gique de cet organe. Mais après
avoir fait sur VOscanius l'expé-
rience d'asphyxie que je relatais
précédemment, j'ai pu observer
l'orifice en question se dilater
rythmiquement durant un
temps assez long et chaque dila-
tation coïncidait avec l'expul-
sion d'une petite quantité de
liquide. Je ne saurais admettre
l'hypothèse de Bourne qui con-
sidère ce nouvel orifice comme
correspondant à la glande hypo-
branchiale de l'Aplysie. Rien
dans la structure qu'il lui assi-
gne, ne permet d'expliquer la
sécrétion possible d'un liquide
assez abondant pour que son
émission en dehors soit nette-
ment visible. Il serait trop long
de discuter ici la question de la
communication ou de la non communication de l'appareil circula-
toire des Mollusques avec l'eau de mer. Mais quoi d'impossible à
ce que l'animal se soit débarrassé d'un liquide sanguin devenu
toxique par l'asphyxie pour le remplacer par le liquide extérieur,
dans lequel viendraient se déverser les nombreux globules formés
dans la volumineuse glande lymphoide que l'on observe au voisi-
nage du cœur de tous les Pleurobranches. Ce n'est évidemment là
qu'une liypothèse, mais que les faits observés par de Lacaze-
Fig. 13. — Moitié antérieure droite
grossie àeVOscanius ntembranaceus;
V, voile labial ; r/i, rhinophore ; m,
noteum ou manteau ; p, sole pédieu-
se ; pe, pénis ; Q, orifice femelle ; x,
orifice mettant en communication
l'appareil circulatoire avec l'exté-
rieur: 6, branchie.
GASTEROPODES OPISTHOBR ANCHES
55
DuTHiERs, par Gilchrist et par nous, nous autorisent du moins à
avancer.
Pleurobranchus plumula. — Nous ne pouvons ffue renvoyer au
beau travail de H. de I.acaze-Duthiers (1859). Ce Pleurobranciie se
rencontre sur les côtes de Bretagne sous presque toutes les pierres
des herbiers. De coloration jaunâtre très claire et ses tissus étant
très transparents, on peut le confondre très facilement avec certains
animaux qui font aussi des pierres leur
habitat et en paiticulier avec certaines
Ascidies. Il n'est pas rare de les rencon-
trer accouplés, les individus étant alors
plus ou moins contractés et accolés l'un
à l'autre. 11 ne m'a pas été possible d'ob-
server si l'accouplement était récipro-
que. Ils s'accouplent fréquemment aussi
dans les aquariums où on les élève et
produisent ces pontes aplaties, accolées
au substratum par l'un des bords et en-
roulées en spirale (fig. 14). Sur l'une de ces pontes il m'a été possi-
ble de suivre en partie le développement du Pleurobranche.
Le pied de ses animaux ne leur permettant guère que de se fixer
aux cailloux, mais rendant la reptation très pénible, il en résulte
que le Pleurobranche n'est pas difficile pour le choix de sa nour-
riture et mange tout ce qui tombe sous sa radula. 11 dévore aussi
bien des substances végétales que des substances animales, pourvu
que celles-ci soient à sa portée, aussi trouve-t-on surtout dans son
tube digestif des fragments d'Algues et de Synascidies.
Fig 14 — Fonte d( Pleuro-
branchus plumula (d'ap.
H. de Lacaze-Duthiers).
Archidoris tuberculata. — Cet animal est très commun
côtes septentrionales de Breta-
gne, où on le trouve sous les
blocs de pierre disséminés au
milieu des herbiers de Zostères
et sur les bancs de sable de ces
herbiers. Comme l'indique
Hecht (1895), il est très fré-
quent au commencement du
printemps, mais il diminue dès
le mois de juin pour devenir ,
très rare en juillet et en août. "" '"
La ponte (fig'. 15), très voisine ^^'^- ^^- ~ P«ote ^e ooru
Alder et Hancock).
sur les
l'a près
56 J. GUIART
de la précédente, commence de bonne heure et finit en juin. La
coloration du tégument est très variable suivant le milieu où l'on
rencontre l'animal. La houppe branchiale que l'on observe sur le
dos est généralement bien épanouie sur les exemplaires en parfait
état de vie, mais il suffit que l'eau soit légèrement agitée pour que
les branchies se rétractent aussitôt dans un enfoncement du man-
teau. L'animal se nourrit généralement aux dépens des Eponges
qui encroûtent si fréquemment les pierres sous lesquelles il a
établi sa demeure. Il peut du reste présenter avec ces Eponges
une homochromie des plus intéressantes.
RÉSUMÉ. — Il résulte de ce qui précède que les BuUéens peuvent
être considérés comme des formes rampantes et fouisseuses,
vivant dans le sable ou la vase, où ils se nourrissent des animaux
qu'ils rencontrent sur leur passage, parfois même d'animaux
vivant dans des coquilles, ce qui nous expliquera la puissance de
leur armature stomacale.
Les Aplysiens, au contraire, sont également des formes ram-
pantes, mais vivant au grand jour dans les prairies de Zostères ou
au milieu des Algues dont ils font leur nourriture, ce qui entraî-
nera, comme nous le verrons plus loin, des modifications impor-
tantes de l'appareil digestif.
Nous ne pouvons dès maintenant assigner une place définitive
au genre Acera, qui est une forme fouisseuse comme les Bulléens,
mais qui est herbivore comme les Aplysiens.
Quant aux Pleurobranchéens et aux Doridiens, ils vivent en
général fixés sous les rochers et se nourrissent indifféremment de
substances végétales ou animales, mais plus particulièrement de
ces dernières.
Nous avons fait chez Pinline et chez Oscanius certaines observa-
tions que nous croyons intéressantes, mais auxquelles nous ne
pouvons que renvoyer, car il serait trop long de les résumer ici.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANGHES 57
CHAPITRE IV
DURÉE DE VIE DES TECTIBRANCHES
C'est là une question totalement inconnue et que nous ne pour-
rons malheureusement pas résoudre. Si l'on se rend sur les bords
de l'Océan au printemps et en particulier durant les mois de mai
et de juin, on constate qu'à cette époque les Tectihranclies sont
extrêmement abondants. Ils diminuent notablement durant le
mois de juillet et ont à peu près complètement disparu au mois
d'août. On en a donc conclu que les Tectibranches venaient à la
cote pour pondre et qu'ensuite ils regagnaient les eaux profondes.
La déduction n'est pas absolument logique, car, à part quelques
exemplaires isolés, jamais on n'a ramené des profondeurs les
espèces de la côte et depuis les recherches de Garstang (1890)
et de Hecht (1895), nous savons que pour des Opisthobranches
voisins, les Nudibranches, les choses se passent tout autrement.
Les adultes pondent généralement et meurent ensuite sur la côte
vers le mois d'avril ; les larves véligères écloses de ces pontes
seraient entraînées au large, tomberaient au fond, y subiraient
leurs transformations et les jeunes reviendraient graduellement
vers le rivage pour y paraître en février suivant (1). La question se
pose donc de savoir si les Tectibranches aussi sont des formes
annuelles, ou si cette brièveté de la vie est caractéristique des
Nudibranches.
Sur les côtes du Finistère, c'est en mai et en juin que s'eflectue
la ponte des Philines, des Bulles et des Aplysies. Occupons-nous
d'abord des Philines.
(1) Lorsque nous étudierons le développement, nous verrons que rien ne permet
de supposer une telle évolution. L'habitat bien localisé des principales formes
donne au contraire à penser que les larves véligères doivent rester à la côte dans
la zone des marées oîi l'eau plus battue leur assure de meilleures conditions de
vie. En supposant en effet que les larves soient entraînées au large, pour revenir
ensuite à la côte, on ne comprendrait pas comment la dispersion de certaines
espèces ne s'opère pas régulièrement comme pour tant d'autres animaux marins
et pourquoi les mêmes espèces se retrouvent chaque année dans la même localité
bien précise et jamais ailleurs.
58 J. GUIART
Au commencement de juin les plages où elles vivent sont entière-
ment couvertes de pontes gélatineuses piriformes, dont l'extrémité
effilée est fixée dans le sable (fig. 16). D'abord transparentes, elles
prennent au bout de quelques jours une coloration jaune orangée
qui les rend beaucoup plus apparentes. La présence de ces pontes
est naturellement le meil-
leur signe qui puisse indi-
quer la présence des Phi-
lines en ce lieu. Les larves
doivent éclore vers la fin
juin, car dès la première
E,. ,,, D ♦ . m •!■ j marée de juillet on ne
Fia;. Kl. — Ponte de Philine, grandeur •"
naturelle. trouve plus que de rares
pontes. Par contre, on
trouve alors à foison, dans chaque flaque d'eau, des pontes gélati-
neuses sphériques et blanchâtres, que l'on pourra prendre à pre-
mière vue pour des pontes de Philines, mais qui s'en distinguent
facilement en ce qu'elles sont libres dans l'eau et ne sont pas
reliées au sol par un pédicule ; ce sont des pontes de Lamellibran-
ches. Reste à savoir ce que sont devenues les larves veligères
issues des pontes de Philines.
Il nous a été impossible de résoudre la question. Nous ne pen-
sons pas toutefois, comme nous le disions précédemment, que ces
larves émigrent vers les eaux plus profondes pour revenir ensuite
à la côte, car nous ne pourrions alors comprendre comment les
gisements de Philines puissent être aussi bien localisés. De plus, si
tel était le cas, les plus petits spécimens se rencontreraient sur les
plages plus profondes et les plus grands sur les points les plus
élevés de la côte. Or nous savons qu'en réalité c'est le contraire qui
a lieu. Nous avons à une même époque rencontré les plus petits
spécimens sur la plage de Carantec qui est la plus élevée que nous
ayons observée et les plus gros sur celle de Pempoul un peu plus
profonde. Je ne tiens pas compte ici des volumineux exemplaires
de Santec, vivant sur une plage beaucoup plus basse, car ici d'au-
tres éléments doivent vraisemblablement intervenir : soit qu'il
s'agisse d'une modification dans l'alimentation, ou d'un état parti-
culier de l'eau, le gisement de Santec se trouvant dans la passe
même de lile de Batz en un point où l'eau est sans cesse renouvelée.
Voyons donc ce qui se passe à Carantec où nous avons été plus à
même de pouvoir observer.
Vers la mi juin les Philines n'y dépassent guère la dimension de
GASTF.KOI'ODKS ()l>ISTHOB|{ANCHKS
39
2 centimères (lig. 17, C) et l'on trouve déjà au milieu d'elles de noms
breuses pontes. Celles ci disparaissent c(nnnie nous l'avons vu, ver-
la fin de juin. Le 2o juillet les petites Fhilines de Carantec ont lait
Fig. 17. — P, Philines de Pcmpoul, grosseur moyenne en juin : C, grosseur
moyenne des Pliilines récoltées sur la plage Blanche de Carantec le l;ï juin;
C, les mêmes le 25 juillet; DC, disque céphalique; P, pied ; M, manteau;
Œ, œsophage; J, jabot; G, gésier; C. coquille ; H, masse hépatique; ces
derniers organes (OE, J, G, C, H) sont vus par transparence à travers le
tégument.
place à des exemplaires adultes d'au moins 4 centimètres de lon-
gueur (fig. 17, C), et l'on rencontre de nouvelles pontes en assez
grande quantité. 11 semble donc que les Pbilines se développent
60 J. GUIART
assez rapidement et fournissent plusieurs pontes dans une même
saison. Des observations faites à Pempoul n'ont pu que nous
confirmer dans cette opinion. Mais nous pensons aussi qu'épuisées
par les pontes successives les Philines adultes ne tardent pas à
mourir. La Philine serait par conséquent annuelle. Nous avons bien
rencontré vers la fin de juillet des Philines entraînées vers la
pleine mer dans les ruisseaux des herbiers, mais c'étaient là de
rares exceptions.
11 nous est arrivé beaucoup plus souvent d'en trouver de mortes
à cette époque ou de rencontrer leurs coquilles, alors que nous
n'en trouvions pas auparavant. Du reste ce qui se passe dans les
aquariums où on les élève vient encore à l'appui de notre opinion.
En etîet tant que les Philines ne pondent pas, on peut les conserver
facilement en captivité, mais dès que les pontes commencent à se
montrer, elles meurent les unes après les autres et il faut visiter
chaque matin les bacs et les récipients avec grand soin pour les
débarrasser des cadavres. Peut-être la ponte produit-elle une simple
diminution de la résistance vitale de l'animal, qui ne peut plus
alors résister aux causes multiples d'infection.
Ce que nous venons de dire des Philines nous l'avons observé
également pour les Bulles et les Acères. Nous avons pu constater
aussi leur croissance rapide ; la seule différence, c'est que les Bulles
semblent mourir les premières, car dès le commencement de
juillet nous avons trouvé dans les herbiers une grande quantité de
coquilles de Bulles et le nombre de celles-ci avait sensiblement
diminué, tandis que vers la fin de juillet on trouvait encore beau-
coup d'Acères et c'est même à ce moment que nous avons rencontré
les plus gros exemplaires.
RÉSUMÉ. — Nous sommes donc amenés à conclure que comme
la plupart des Gastéropodes que l'on trouve à la grève, les Tecti-
branches y naissent, s'y développent, s'y reproduisent et quand ils
meurent, y laissent leurs débris. Ce sont vraisemblablement des
formes annuelles. Ils apparaissent au commencement du prin-
temps et s'accroissent très rapidement en l'espace de quelques
mois. Ils pondent par intermittence durant tout le temps de leur
croissance et meurent vers le mois de juillet épuisés par les pertes
de substances abondantes et répétées auxquelles donne naissance
la ponte. Quant à ce qui se passe entre la mise en liberté des
larves véligères et l'apparition des jeunes exemplaires, nous
l'ignorons complètement.
Il y a évidemment là dans l'histoire de leur développement une
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES 61
lacune qu'il serait dauUmt plus ijitéressaiit de combler qu'elle se
rencontre aussi dans le groupe très voisin des Nudibranclies. Cette
question ne pourra être résolue que le jour où l'on pourra élever
les jeunes larves après le stade véligère et les conduire jusqu'à la
forme adulte (1). Nous reviendrons du reste sur celte question en
étudiant le développement.
(1) M. le professeur Pruvôt nous a dit avoir obtenu le développement complet
de YHaminea depuis l'œuf jusqu'à l'adulte. C'est là un résultat des plus intéres-
sants et il est vraiment regrettable que le savant directeur du laboratoire de
Banyuls n'ait pas cru devoir en faire l'objet d'un travail spécial, qui aurait certai-
nement permis de résoudre le problème que nous avons dû laisser sans solution.
62
J. GUrART
DEUXIÈME PARTIE
MORPHOLOGIE
CHAPITRE V
EXTÉRIEUR ET COMPLEXUS PALLÉAL
Il serait fort intéressant de commencer ce travail par la descrip-
tion détaillée de l'extérieur des Tectibranclies, ainsi que par l'étude
des principaux organes que l'on rencontre dans la cavité palléale.
Mais une semblable description nous condui-
rait trop loin et comme elle a été faite en
grande partie par Gilchrist (1894) nous nous
contenterons de résumer ici les principales
modifications qui pourront nous être utiles
dans la suite.
Fig 18 — Coquillo do
Philinc apeitd vuo
par 1r face interne.
seuse, adaptation
BuUéens,— Chez les Bulléens (tlg. 20) le corps
se trouve divisé en deux régions : l'une anté-
rieure ou disque céphalique ; l'autre posté-
rieure ou manteau. Le disque céphalique est
dû à une adaptation de l'animal à la vie fouis-
la ^suite de 'laquelle le tégument dorsal de la
2^!»,
Flg. 19. — Coupe transversale passant par la partie moyenne de la région viscé-
rale de Philme operla. I, manteau ; II, cavité coquillière ; III, coquille ; IV,
sillon palléo-pédieux ; V, parapodie ; VI, région génitale de la cavité viscérale;
VII, région hépatique de la cavité viscérale ; VIII, extrémité postérieure de la
cavité céphalique ; IX, rein; X, cavité palléale ; XI. branchie; XII, canal copu-
lateur; XIII, vagin ; XIV, partie terminale de la glande de la glaire; XV, intes-
tin; XVI, foie; XVII, glande de la glaire; XVIII, muscle rétracteur; XIX, glande
hermaphrodite ; XX, diaphragme.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES
63
Fig. 118. — Bulléens: A, Actéon; B, Scaphander ■ C, Philine ; U, Bulle, E, iJun-
^(j (iium ; F, Gaslropleroti.
GASTtROPODES OPISTHOBRANCHES
65
tète s'est épaissi, en même temps que les organes des sens cépha-
liques semblent avoir disparu pour échapper à une destruction
certaine. Mais en réalité ils se sont simplement modiliés et nous
verrons plus tard ce qu'ils sont devenus.
Le manteau est la partie du tégument dorsal qui recouvre la
cavité viscérale et la cavité respiratoire. Chez les formes les plus
ancestrales ce manteau sécrète une coquille externe spiralée
(Actseon, Scaphander, Bulla, Haminea).
La coquille, épaisse et résistante chez les deux premiers genres,
devient mince et fragile chez les deux derniers. Mais si l'on s'a-
dresse à des formes plus spécialisées, on voit la coquille subir un
Fig. 21. — Philine vue parla face
dorsale. 1, disque cépbalique;
2,parapodie; 3, gouttière géni-
tale ; 4, orifice génital corn- Fig
mun; ij, manteau; 6, orifice
de la cavité coquillière.
- Coquille de Dnridium depictum,
grossie environ cinq fois ; G, partie incrustée
de calcaire; M, partie membraneuse.
arrêt de développement (fig. 18) et devenir interne (Pkiline). Elle
est alors située dans une cavité coquillière renfermée dans l'épais-
seur du manteau (fig. 19, III), cavité qui communique toujours avec
l'extérieur par un orifice plus ou moins large (fig. 2i, 6). Mais cette
coquille interne, encore encroûtée de calcaire chez la Philine, ne
tarde pas à se réduire à une mince pellicule jaunâtre présentant
simplement un léger épaississement calcaire au point qui corres-
pond au sommet de la spire (Doridivm fig. 22, et Gastropteron).
Le pied est simplement très développé chez l'Actéon, mais les
bords latéraux, chez les autres Bulléens, se relèvent vers la face
Guiart.
m
dorsale et subissent un épaississement considérable. Ils consti-
tuent les parapodies qui, chez les genres Scaphander, Philine et
Doridium, ne semblent pas avoir dautre rôle ({ue de protéger les
côtés du corps. Toutefois, chez Bulla qui est une forme plutôt ram-
pante que fouisseuse les parapodies constituent deux lames minces
qui viennent recouvrir dorsalement la coquille. Nous retrouve-
rons cette même disposition chez les Aplysiens et elles prennent
encore un plus grand développement ciiez t.aUropteron et chez
Acera où elles constituent les deux grandes nageoires latérales
qui permettent à l'animal de venir nager à la surface de l'eau.
La cavité palléale qui s'ouvrait vers l'extrémité antérieure du
corps chez les Prosobranches se trouve reportée sur le côté droit.
L'orifice d'entrée de cette cavité se trouve situé à droite et en
avant ; l'orifice postérieur à droite et en arrière.
Les organes situés dans la cavité palléale sont : l'osphradion, la
branchie, l'orifice rénal, l'anus, la glande palléale, la glande hypo-
branchiale. L'osphradion est un organe des sens destiné vraisem-
blablement à apprécier les qualités de
l'eau qui va servir à la respiration. 11
est donc situé immédiatement en ar-
rière de l'orifice palléal, en avant de
l'insertion antérieure de la branchie
(fig.23,4). Cette position est invariable
cliez tous les TectibrancJies.
Il n'en est pas de même de la direc-
tion de la branchie qui varie chez les
principaux types (fig. 24). Cette di-
rection est d'autant plus importante
qu'elle est en rapport direct avec la
position du cœur. Chez ActixonVà bran-
chie est située parallèlement à l'axe
longitudinal du corps et son extrémité
libre est dirigée en avant. Le vaisseau
efïérent se dirige en arrière et vient
se jeter dans l'oreillette du cœur si-
tuée en avant du ventricule. L'Actéon
est donc une forme nettement proso-
branche. Chez Scaphander et Uaminea
la brancliie est perpendiculaire à l'axe
longitudinale du corps, son extrémité
libre se trouvant à droite. Le cœur est
Fig. 23. — Philine vue par la face
ventrale ; 1, sole pédieuse ;
2, face inférieure du man-
teau ; 3, orifice génital sup-
posé vu par transparence ;
4, osphradion ; 5, branchie .
6, pore rénal ; 7, anus ; 8, fos.
sette glandulaire.
GASTEKOPODES OFISTHOBHANCHES
67
(XnXMÂui^
S^(yxÀAMMV)—
^COAVU^
Fig. 24. — Direction de la branchie chez les principaux types; ses rapports avec le
cœur et avec le rein, k, aorlc ; B, branchie ; C, cœur ; CA, Cïula aurtae : 0, ori-
fice rénal; P. glande péricardique; R, rein ; RP, orllicc réno péricardique ; V, veine
branchiale.
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
69
ég:alement transversal, légèrement prosobranche chez Scaphander,
tandis que chez llaminea l'oreillette se trouve légèrement en arrière
du ventrirule. ce (jui constitue un commencement dopisthobran-
chialité. Chez rhiline (fig. 23) et chez Gastwpteron (fig. 26) l'extré-
mité libre de la branchie s'in-
cline de plus en plus en arriè-
re et enfin chez Doridium la
branchie devient parallèle à
l'axe longitudinal du corps,
mais son extrémité lii)re au
lieu d'être dirigée en avant,
comme chez Action, est diri-
gée nettement en arrière (fig.
25). Nous avons donc chez les
Bulléens toutes les formes de
passage entre les Prosobran-
ches et les Opisthobranches.
Nous verrons plus tard, en
étudiant le système nerveux,
qu'ils montrent aussi toutes
les formes de passage entre
les Streptoneures et les Eu-
thyneures.
Le rein (fig. 24, R) se trouve
toujours en rapport avec la
base de la branchie et l'orifice
rénal est toujours situé ven-
tralement au niveau du point
d'attache postérieur de cette
branchie.
Plus en arrière on observe
l'anus. Les excréta provenant
du rein et du tube digestif
sont donc expulsés dans la
cavité palléale en arrière de
la branchie et, sans risquer
de souiller cette dernière, ils
sont entraînés au dehors par l'orifice palléal postérieur en même
temps que leau qui a servi à la respiration.
Les cellules glandulaires de la cavité palléale se localisent en
deux points particuliers de manière à constituer la glande palléale
Fig. 25. — Doridium depictum vu par
face ventrale ; l'extrémité postérieure
de la sole pédieuse a été repliée en
avant pour montrer la branchie. Celle-
ci a été relevée pour être plus visible,
mais normalement elle occupe la dépres-
sion qui se trouve au-dessous d'elle, de
sorte qu'elle est fortement oblique en
arrière et non transversale comme sur
ce dessin. L, ligne pigmentée faisant le
tour du pied et du manteau ; P, P', sole
pédieuse ; B, branchie.
70
et la glande hypobranchiale. La glande palléale se trouve située à
la face inférieure du bord libre du manteau. La glande hypoljran-
chiale occupe au contraire le plancher de la cavité respiratoire. La
glande palléale semble seule bien développée chez les BuUéens ;
quant à la glande hypobranchiale elle ne parait exister que chez
les genres Bulla et Haminea. Ces glandes sont des organes de
défense destinés à sécréter un liquide coloré et odorant analogue
à la pourpre des Prosobranches.
Enfin nous' de-
vons signaler la
présence en arriè-
re de la cavité pal-
léale d'un cœcum
glandulaire que
l'on doit considé-
rer comme le pro-
longement de la
cavité palléale.
C'est un simple
organe rudimen-
taire correspon-
dant vraisembla-
blement à la ré-
gion postérieure
droite de la cavité
palléale des Pro-
sobranches . Ce
cœcum très volu-
mineuxchez YAc-
tsponeWeScaplian-
rfer(pl.I et II) s'en-
roule en spirale
dans la coquille avec le tortillon viscéral. Mais il ne semble pas
exister chez les autres Bulléens, sauf toutefois chez Gastropteron
(fig. 26) où il s'eftile en un long prolongement tlagelliforme qui
pend en arrière du corps.
Aplysiens. — Chez les formes primitives (fig. 27, A) on observe
encore un semblant de disque céphalique, mais celui-ci est moins
épaissi et se continue directement en arrière avec les téguments
du manteau. C'est du moins ce que l'on observe chez^ccm que l'on
a coutume de ranger parmi les Bulléens, mais que nous considérons
Fig. 2Q. — Gastropteron, profil; a, anus; b. branchie ; de,
disque céphalique; gg, gouttière génitale; /;), lobe pal-
léal postérieur ; m, manteau ; p', parapodies.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES
71
par une ligne poinlillée ; 14, oriHce génital; C Dolabella , U. Apiy.i ,
E. Noiarchus.
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
73
Fig. 28. — Coquille
d'Acera buUaiawie
par la face ventrale.
Grandeur naturelle
dans ce tiavail comme étant un Aplysien. VAcera en etïet ne peut
être considéré comme une forme fouisseuse au même titre que la
Philine ; il vit dans la vase superficielle des herbiers et ne s'y
enfonce qu'à la condition que cette vase soit
extrêmement meuMe. Les mœurs de cet animal
nous ont montré qu'on doit le considérer com-
me une forme rampante et nageuse. Le disque
céphalique s'atrophie donc et les organes des
sens, comme nous le verrons plus tard, com-
mencent à se spécialiser. Il existe une coquille
spiralée (tig. 28), mais fragile, rappelant celle
de VHamineQ, une branchie et un cœur placés
transversalement comme chez Scaphander et
Haminea et enfin un cœcum palléal postérieur
flagelliforme rappelant celui du Gasîropteron .
Les parapodies. plus développées que|chez ï Ha-
minea, rajjpellent de très près les nageoires du Gastropterun et per-
mettent aussi à VAcera de mener une existence pélagique.
Chez les Aplysies (fig. 21) il ne reste plus aucune trace de disque
céphalique et les
organes senso-
riels de la tête
peuvent acquérir
un grand dévelop-
pement. La bran-
chie et le cœur de-
viennent nette -
ment opistho-
branches (fig. 24)
et l'orifice palléal
postérieur se pro-
longe en un si-
phon compara -
ble au siphon des
Prosobranches et
par où sont élimi-
nés les excréta et
l'eau de la respiration. Enfin la coquille membraneuse et externe
chez Acera (fig. 29) s'atrophie pour devenir membraneuse et interne
chez Aphjsia (fig. 30) et disparaît presque chez Notarchus quand les
parapodies ont pris leur maximum de développement et peuvent
protéger les viscères.
Fig. 29. — Coupe transversale de la moitié postérieure du
corps de Acera; 1, parapodie ; 2, coquille ; 3, rein ;
4, branchie; 5, manteau ; 6, glande palléale : 7, anus;
8, masse viscérale ; 9, pied : 10, cavité palléale.
74
Ces parapndies, d'abord complètement libres chez VAplysia
fasciata forme nageuse, se soudent progressivement d'arrière en
avant à mesure que se produit la réduction de la coquille, ce que
l'on peut observer peu à peu chez Aplysia depilans, Aphjsia punctata
et Apliisiella, jusqu'à ce que finalement elles constituent autour du
corps de l'animal un sac rétractile ouvert en avant (lig. 31). Il en
résulte ainsi chez Notarchus un nouvel appareil qui joue à la fois
le rôle d'organe de protection vis à-vis des viscères pour rempla-
cer la coquille devenue rudimentaire (Vayssière 1882) et le rôle
d'organe locomoteur. En
effet les contractions de ce
sac musculaire, en chas-
sant violemment l'eau en
avant, produisent néces-
sairement le recul en ar-
rière de l'animal qui nage
ainsi à la façon d'un Cé-
phalopode. Les organes
palléaux sont à peu près
identiques à ceux des Rul-
léens et occupent absolu-
ment la même position.
Mais le cœcum postérieur
a disparu et les glandes
palléale et hypobranchiale
ont pris un grand dévelop
pement et sont devenues
des organes défensifs très
importants.
Fig. 30. — Coupe transversale passant par la
moitié postérieure du corps de Aplysia
d'après Gilchrist ; 1, orifice de la cavité co
quillière : 2, coquille ; 3, rein ; 4, branchie"
5, manteau; 0, parapodie : 7, glande pal
léale; 8, glande hypobranchiale; 9, anus
lU, masse viscérale ; M, cavité palléale
12, sole pédieuse.
Pleurobranchéens . — Les
Pleurobranchéens étant
des animaux qui vivent
généralement fixés, le pied
va prendre chez eux un
grand développement et les organes palléaux, n'ayant plus besoin
d'être protégés, puisque l'animal ne se déplace pas, la cavité palléale
va disparaître (Tylodina et Umbrella). Chez ces deux genres on
observe encore une ce quille patelliforme, mais bientôt la coquille
va devenir m\erne (Plenrabra'nchvs) et se réduire à une simple mem-
brane flexible {Oscanhoi). La tête s'atrophie également etle tégument
GASTEROPODES OPISTHOBR ANCHES
m
Fig. 31. — Notarchus punclatus ;
coupe longitudinale (d'après Pel-
seneer).
dorsal se réduit bientôt au manteau (nowum). Mais si la cavité
palléale a disparu, il n'en est pas de même des organes palléaux
(jui ont subsisté pour la plupart. Seul l'osphradion n'existe plus,
étant devenu inutile par suite de la suppression de la cavité palléale.
Du reste celle-ci a été remplacée en réalité par le sillon palléo-
pédieux droit qui peut constituer un véritable canal lorsque les
bords du pied se relèvent vers le
manteau (fig. 12, A). Or en avant
de ce sillon se trouve le rhinophore
droit qui est en forme de cornet
(fig. 32) et que l'eau doit traverser
dans toute sa longueur avant d'ar-
river à la brancbie. Le rhinophore
doit remplir vraiseniblal)lement la
même fonction que l'osphradion,
car chez tous les Pieu roi )ranchéens
l'osphradion a disparu, sauf toutefois chez le genre Tijlod'ma que l'on
a coutume de considérer comme étant le plus primitif de ce groupe
Pelseneer a du reste montré
que le développement des rhino-
phores et le développement de
l'osphradion chez les Opistho-
bianches sont toujours en rap
port indirect l'un avec l'autre.
Si l'on étudie la série des
Pleurobranchéens en partant du
plus primitif pour remonter jus-
qu'au plus différencié, on cons-
tate que malgré la disparition de
la cavité palléale et de la coquil-
le, le manteau n'en subit pas
moins un développement de
plus en plus considérable. Ceci
n'a plus lieu de nous étonner
depuis que de Lacaze-Dlthiers
(1859), dans son important mé-
moire sur le PleurobranchC; a
montré l'importance que joue le
manteau dans la respiration.
Nudibranches. — Un pas de
Fig. 32. — Moitié antérieure droite
grossie d'Osfa«îws memhranaceus :
t', voile; rh, rhinophore; m, noteum
ou manteau : p, sole pédieuse ; pe,
pénis ; J, orifice femelle ; x, orifice
mettanten communication l'appareil
circulatoire avec l'extérieur ; ft,
blanchie.
76 J. GUIART
plus est fait chez les Nudibranches où la branchie disparaît totale-
ment, tandis que l'importance respiratoire du manteau va sans
cesse en augmentant. Ce manteau va pouvoir donner naissance
à des appendices dorsaux très variés qui vont jouer un rôle im-
portant dans la respiration, mais que l'on ne peut comparer mor-
phologiquement à la branchie des Prosobranches ou des autres
Opisthobranches.
RÉSUMÉ. — Nous voyons donc que par l'étude des caractères
extérieurs nous sommes amenés à diviser les Opisthobranches
en deux grands groupes : l'un qui comprend les BuUéens et les
Aplysiens et qui est caractérisé par la présence d'une cavité
palléale et d'un osphradion ; l'autre qui comprend les Pleuro-
branchéens et les Nudibranches et est caractérisé par l'absence
d'une cavité palléale et d'un osphradion et par l'importance du
i-ôle respiratoire du manteau, ce que nous pouvons résumer dans
le tableau suivant
Pleurocœles
(cavité palléale latérale)
Céphalaspides
ou Bulléens
Anaspides
Opisthobranches ^ [ ou Aplysiens
Acœles \ Pleurobranches
(pas de cavité palléale) | Derraatobranchcs
Nous insisterons ici sur ce fait, c'est que le plus primitif des
Tectibranches (Actseon) est franchement prosobranche et que dans
la série des Tectibranches nous trouvons déjà tous les termes de
passage entre les Prosobranches et les Opisthobranches.
Ouant au disque céphalique, nous verrons que c'est une simple
modification due à l'adaptation des Bulléens à la vie fouisseuse.
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
77
CHAPITRE VI
TUBE DIGESTIF
Pour mieux comprendre les rapports du système nerveux,
donnons dabord quelques renseignements sur le tube digestif des
Opisthobranches.
Le tube digestif se compose du bulbe
^^-j^ pharyngien, du jabot, du gésier, de l'es-
/AÏ/.;v-B tomac et de l'intestin.
Bulléens et Aplysiens. — Le bulbe
pharyngien est une masse musculaire
Fig. 33. — Extrémité anté-
rieure d'Haininea navicu-
la ; trompe dévaginée. B,
bulbe pharyngien ; D, dis-
que céphalique; M, trompe;
F, parapodie; R, radula.
n + 1 + n.
Fig. 34. — Région médiane
de la radula de llaniinea
nacicula.
plus ou moins volumineuse qui fait suite
à la bouche. La partie antérieure peut se
dévaginer en dehors pour constituer une
véritable trompe et permettre aux pièces cornées intérieures de se
présenter au niveau de l'orifice buccal (fig. 33). Ces pièces cornées
comprennent les mâchoires et la radula. Les mâchoires sont cons-
tituées par deux plaques cornées situées de part et d'autre de la
bouche et formant à ce niveau un anneau presque complet. La
radula est située à la région postérieure et ventrale du bulbe pha-
ryngien au-dessus d'une puissante masse musculaire qui constitue
la masse radulaire. La radula se compose de petites dents cornées
78
J. GUIART
qui se présentent sous deux types bien distincts. Chez les
herbivores (Aplysiens et Bulles, fig. 34) la radula est complète,
c'est à-dire qu'elle se compose d'une dent rachidienne médiane
et de dents latérales en nombre généralement très considérable.
Les crochets dont sont armées ces dents sont dirigés en avant et
comme il existe de nombreuses rangées de dents et que la radula
n + 1 + n.
Fig. 35. — Radula de la Acera bullata ; moitié latérale
(d'après Meyer et Môbius).
se meut darrière en avant il en résulte que l'ensemble de ces dents
constitue une véritable râpe très bien armée pour réduire en parti-
cules très fines les petits fragments d'Algue qui auraient été saisis
entre les mâchoires. Une semblable radula se rencontre chez
Haminea (fig. 34), Acera (fig. 35) et chez tous les Aplysiens.
n -f 0 -f n.
Fig. 3G. — Une rangée transversale de la radula du Gaslropteron.
Chez les Tectibranches carnivores, au contraire, la radula est
beaucoup plus simple. Elle se compose uniquement de quelques
dents latérales en forme de crochets et dont la pointe est dirigée
vers le rachis généralement inerme. Mais la plus interne de ces
dents, qui a reçu le nom de dent intermédiaire, prend un très
grand développement. Il en résulte donc au centre de la radula
deux rangées longitudinales de dents très puissantes à pointes
GASTEUOPODES OPISTHOBRANCHES
79
dirigées l'une vers l'autre et constituant ainsi un appareil très
bien disposé pour saisir et déchirer les cliairs de la victime.
C'est ce que Ion observe par exemple chez le Gastropteroit. (lig. 36),
Mais si nous nous
adressons à des ani-
maux de plus en plus
carnivores, nous
voyons les dents la-
térales disparaître
complètement. Gest
ce qui existe chez
Scaphander, mais ce
dernier étant une
forme primitive, il
existe encore un ru-
diment de dent ra-
chidienne. Celle - ci
disparaît chez la Phi-
line (iig. 37). Enfin
chez une forme tout-
à-fait Carnivore, le Doridium, la dent inter-
médiaire elle-même a disparu de sorte qu'on
n'observe plus la moindre trace de radula.
Son emplacement seul se trouve indiqué
par un sillon situé à la région postéro-ven-
1+04-1
Fig. 37.— Bulbe radulaire
dePtiilino; I, dent de la
radula ; i. épithélium
buccal , 3, tissu conjonc-
tif; 4, muscle rétrac-
teur et 5, muscle ten-
seur de la radula.
traie du bulbe (lig. 47;
Fig. 38. — Hégion antérieure
Le bulbe pharyngien se continue en ar- du tube digestif de p/iî7«/ie
ri ère par l'oesophage. Celui-ci est un organe aperta en section longitu
très musculaire. Chez les carnivores sa lu-
mière est de forme triangulaire, l'un des
côtés étant ventral et les deux autres dorso
latéraux. Chez les herbivores au contraire
la lumière est de forme arrondie et présente
un très grand nombre de replis.
La région postérieure de l'œsophage se
dilate en un jabot. Celui-ci, peu développé gueuse interne do la plaque
chez les carnivores (Actseon et Bulléens), masticatrice; G, cavité du
prend au contraire une très grande exten- gésier ; E, estomac ; l, m-
sion chez les herbivores et chez les Aplysiens,
par exemple, il constitue une vaste poche très dilatable pouvant
renfermer une très grande quantité de nourriture.
dinale; B, bouche ; BP,
bulbe pharyngien ; MR,
masse radulaire ; OS, ori-
Gce salivaire ; GS, glande
salivaire ; J, jabot ; M,
muscle dorsal reliant les
deux plaques maïticatrices
latérales; PM, plaque mas-
cicatrice ; R, portion ru-
J. GUIART
Immédiatement après le jabot le tube digestif produit un rétré-
cissement annulaire, puis se dilate rapidement pour constituer le
gésier (fîg. 38). Ce gésier est en principe une masse musculaire
Fig. 40. — Gésier de Philine. A, face dor-
sale ; B, face ventrale ; C, face latérale.
Fig 39. - Gésier de Scaphander i, œsophage; 2, muscle dorsalreliant les
lignarins ', œ, œsophage; PM, plaques masticatrices paires 3; 4, intes-
plaque masticatrice gauche ; PR, tj^ . g^ muscles ventraux ; 6, plaque
portion rugueuse de la plaque masticatrice impaire ; 7, orifices nour-
masticatrice ; PMI, plaque masti- liciers de la plaque,
catrice impaire.
armée intérieurement de pièces calcaires destinées à broyer et à
triturer les aliments. Mais il est construit aussi suivant deux types
bien distincts.
Chez les carnivores, qui,
comme le Scaphander (fig. 39)
et la Philine (fig. 40, 41 et 42),
ne craignent pas de s'attaquer
à d'autres Gastéropodes et à
des animaux très résistants,
le gésier constitue un puis-
sant appareil broyeur qui oc-
cupe la plus grande partie de
la cavité céphalique. Il est
formé par trois plaques cal-
caires reliées entre elles par
des muscles courts et puis-
sants. De ces trois plaques calcaires il en existe deux plus grosses
qui occupent les faces dorso-latérales et une plus petite qui occupe
la face ventrale.
Fig. 41. — Plaquo dorso-
lalérale du gésier de
la Philine; A, face ex-
terne ; B, face interne.
Fig 42.
Petite
plaqueventrale;
A, face interne ;
B, face externe
GASTEROPODES OPISTHOBllAiNCHES
81
Ces plaques présentent des formes dilïérentes cliez chaque
espèce, formes dont on pourra facilement se rendre compte sur
les ligures ci-jointes (lig, 41 et 42j. Elles ont du moins ce caractère
commun d'être lisses et concaves par la face externe, rugueuses et
convexes par la face interne.
Cette face rugueuse est absolument libre dans la cavité du gésier
et sert à broyer les aliments, la muqueuse intestinale se repliant
autour de la dent pour venir l'englober complètement. Il en résulte
que les pla(iues calcaires se trouvent comprises en réalité dans la
cavité digestive, alors qu'elles semblent incluses dans la paroi
même du gésier. Enfin il est bon de noter que par suite de son trop
grand développement dorso ventral, le gésier, pour tenir dans la
cavité céphalique,
doit s'incliner sur
le côté droit, La
plaque droite de-
vient dès lors ven-
trale, la plaque
gauche dorsale et
la plaque ventrale
se trouve située à
gauche. Ce carac-
tère n'a pas gran-
de importance
pour le moment,
mais nous aurons
à le signaler lors
que nous parle-
rons du système nerveux, parce qu'il va jouer un grand rôle dans
la détorsion de la commissure palléo-viscérale.
Chez les genres Bulla et Haminea (pi. V, gs) le gésier moins déve-
loppé et cylindrique rappelle par sa forme une bourse de quêteuse
et offre trois bosselures dues à la présence des trois plaques, mais
celles-ci sont d'égale dimension et entre elles on observe antérieu-
rement trois mamelons sur chacun desquels sont implantées deux
petites dents chitineuses (fig. 43). La pointe de ces dents est tournée
vers l'orifice du gésier, de sorte que les aliments provenant du
jabot sont retenus en ce point et forcés de passer au niveau des
plaques masticatrices pour être broyés. Nous avons donc ici trois
grandes dents masticatrices et six petites et cette multiplication
des dents va aller en s'accentuant au fur et à mesure que nous
allons nous adresser à des formes de plus en plus herbivores.
Gésier à'Haininea nacicula ouvert.
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901.
82
Chez l'Aplysie en etïet le gésier (pi. VII, S2) est constitué par un
épaississement musculaire du tube digestif tapissé intérieurement
par des dents chitineuses dont le
NG)
m
\v.
~^y/
nombre varie avec chaque espè-
ce. Ces dents sont simplement
encastrées dans des alvéoles peu
profondes de l'épithélium, aussi
se détachent elles avec une gran-
de facilité. Elles sont en forme
de pyramide à pointes plus ou
moins recourbées en arrière.
Quand l'estomac est clos les
dents sont en contact, leurs ex-
trémités se plaçant entre les
dents du côté opposé, comme les
dents de deux roues à engrenage.
La contraction des muscles cir-
culaires de la paroi produira
donc une trituration parfaite des
aliments. La région postérieure
du gésier de l'Aplysie (pi. VII, 23)
se trouve tapissée par de nom-
breuses petites dents à pointes
dirigées en avant, comme chez
les Bulles, et qui servent à rete-
nir les aliments de manière à ce
qu'ils n'arrivent que graduelle-
ment dans la dernière dilatation
du tube digestif. Le gésier de
Notarchus ptmctatus{fig. 44 et 45).
est presque identique à celui de
A cera huila ta{iig. 46) et d'Aplysia.
Le gésier n'existe pas chez
ActcTon, chez Doridlum et chez
('•astropteron.
D'après Amaudrut, le gésier
des Tectibranches correspon
drait morphologiquement au
jabot des Prosobranches. Nous ne nous rallierons cependant pas
aux conclusions de cet auteur, qui ne nous paraissent pas sulli-
samment démontrées. Nous avons vu qu'il existe aussi chez les
Fig. 44. — Rc^gion antérieure du tube
digestif de NDtarrhus ])iiiict(ilus B,
bouche ; BP, bulbe pharyngien ; D,
diaphragme; E, estomac ; G, G', G",
gésier ; GS, glandes salivaires ; II.
orifices hépatiques ; I, intestin : J,
jabot; NG, nerf génital; NO, nerf
ospliradial ; 0, osphradion ; P, gan-
glions pédieux ; PL, ganglions pleu-
raux ; PV, ganglions palléo-viscé-
raux.
GASTEROPODES OHISTHOBRANCHES
83
Tectibranches un jabot (jui, de par sa position et ses rapports avec
les organes voisins, nous semble bien correspondre au jabot des
Prosobranches Le gésier serait
donc un organe de nouvelle forma-
tion. Reste à savoir s'il appartient
à l'intestin antérieur ou à l'intestin
moyen. Or les glandes salivaires
qui appartiennent certainement à
l'intestin antérieur ne dépassent
jamais la limite postérieure du ja-
bot ; il semble donc que le gésier
appartienne au segment suivant du
tube digestif, c'est-à-dire à l'intes-
tin moyen. Le développement des
Tectibranches montre en effet que
le gésier et l'estomac se développent
aux dépens de l'archentéron. Nous
nous rallierons] à cette manière de
voir et nous considérerons dans le
tube digestif des Tectibranches
trois portions : l'intestin antéiieur
qui comprend le bulbe, l'œsophage
et le jabot, qui naît du stomodeum ;
l'intestin moyen qui comprend le
gésier, l'estomac et l'intestin et naît
de l'archentéron; et enfin l'intestin
postérieur qui comprend le rectum
et naît du proctodeum. L'intestin moyen est seul d'origine endo
dermique; l'intestin antérieur et l'in
testin postérieur d'origine ectoder-
mique.
Après le gésiei, le tube digestif se
rétrécit de nouveau pour se dilater
bientôt en une dernière cavité qui est
l'estomac. Celui-ci occupe la région
diaphragmatique et peut se trouver
compris en partie dans chacune des
cavités céphalique et viscérale. Mais
en général l'estomac occupe la région
antérieure de la cavité viscérale et est
généralement compris dans l'intérieur même de la masse hépa
Fig. 45. — Gésier de Notarc/nis
punctatus ouvert. CE, œsophage ;
G', région antérieure du gésier ;
G, gésier proprement dit ; G",
région postérieure du gésier ; D,
dent masticatrice ; M, muscles
circulaires du gésier.
. 46. — Gésier de Accra
littllata ouvert. 1, œsophage ;
2. dent ; 3, muscles.
84
J. GUIART
tique. Les parois de l'estomac sont très minces et
-.GS
Fig. 47. — Tube digestif ouvert du Boridium depictum.
M, masses musculaires du bulbe pharyngien BB ;
R, gouttière qui représente le rudiment de la radu-
la ; OS, orifice des glandes salivaires ; GS, glande
salivaire ; P, replis internes de la muqueuse diges-
tive ; T, grande valvule limitant une cavité qui se
continue avec l'intestin ; JG, estomac des auteurs,
correspondant vraisemblablement au jabot et au
gésier.
peu glandulaires.
Les canaux hépati-
ques débouchent
par plusieurs ori-
fices, soit dans sa
partie moyenne,
soit dans sa partie
terminale. C'est
donc dans cette
cavité que com-
mence vraiment
la digestion, ce
quinousexplique
les nombreux re-
plis et la riche
vascularisation
de ses parois (1).
Chez les Aplysies
l'estomac s'allon-
ge latéralement
en un long cœcum
(pi. VII, 25) où sé-
journent un peu
les aliments , ce
qui tient au régi-
me herbacé de l'a-
nimal dont la di-
gestion est par
suite plus labo-
rieuse. C'est du
reste pour un mo-
tif analogue que
chez les autres
herbivores (Bulla,
Hamiiiea, Acera),
l'estomac se trou-
ve au milieu de la
(1) Ce qu'on appelle estomac chez le Doridium (fig. 47, JG) n'est pas en réalité
l'homologue de l'estomac des autres Bulléens. La disposition des glandes salivaires
et l'innervation montrent au contraire (|u'il correspond morphologiquement au
jabot et au gésier. Toutelois pour être plus affirmatif il faudrait en suivre le déve-
loppement.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHKS 85
masse hépatique de manière à ce que les aliments baignent direc-
tement dans le liquide digestif qui se déverse dans l'estomac lui-
même par plusieurs orifices.
Après l'estomac vient l'intestin (|ui est généralement très long*
et forme une ou plusieurs circonvolutions dans la masse du foie.
Suivant une règle générale pour le règne animal, l'intestin est
beaucoup plus long chez les herbivores que chez les carnivoies.
Il va finalement, comme nous l'avons vu, s'ouvrir dans la cavité
palléale en arrière de la branchie. Chez Actœon l'intestin est très
court, mais parcouru par un repli longitudinal de la paroi ou
typhlosolis qui sert à ralentir le cours des aliments et à augmenter
la surface absorbante.
Chez Àctœon (PI. I, GB), une paire de glandes buccales viennent
déboucher dorsalement dans le bulbe en arrière de la bouche.
Chez les autres BuUéens les glandes buccales forment un cercle
complet en arrière de l'orifice buccal, mais elles disparaissent
chez les Aplysiens. Les glandes salivaires affectent des formes
assez différentes. Elles s'ouvrent toujours dans le bulbe de chaque
côté de l'œsophage et leur canal reçoit directement le produit des
cellules glandulaires. Chez \e Scaphander {\û.ll, GS) et la Philine
(pi. ni, GS), ce sont des corps cylindriques courts et libres posté-
rieurement où ils se terminent en massue. Elles commencent à
s'allonger chez le Doridium (fig. 47, GS] où leur extrémité posté-
rieure contracte une légère adhérence, avec les parois de l'estomac.
Chez VActaeon (pi. I, GS) et le Gastropteron (pi. IV, GS) leur allonge-
ment est encore plus considérable puisqu'elles s'étendent jusqu'à
l'extrémité postérieure du jabot, c'est-à-dire jusqu'au niveau du
diaphragme. La torsion subie par le tube digestif durant la période
larvaire est nettement indiquée par la torsion des glandes salivai-
res dont la droite est dorsale et la gauche ventrale par rapport au
tube digestif. Il en est de même chez Haminea (pi. V, Gsdet Gsg)
où la région postérieure de la glande salivaire droite se trouve
placée nettement à gauche et dorsalement, tandis que la partie
postérieure de la glande salivaire gauche se trouve à droite et ven-
tralement. Elles viennent se terminer en arrière du jabot et s'ac-
colent par leurs extrémités postérieures au niveau de la face
antérieure du gésier. Elles offrent la même longueur et la même
disi)osilion chez Acera{\)\.\\, GS) et chez les Aplysiens (pi. VII, 21)
où elles se tiennent toujours au niveau du sillon de séparation
situé entre le jabot et le gésier.
Nous n'avons rien à dire de particulier de la masse hépatique
86
constituée par la glande digestive qui forme avec la glande herma-
phrodite une masse plus ou moins compacte occupant la plus
grande partie de la cavité viscérale (pi. VII, '26). Les produits de
la glande digestive,
comme nous l'avons
déjà vu, viennent tou-
jours s'ouvrir par un ou
plusieurs orifices dans
la région digestive de
l'estomac.
Mais si le tube digestif
est constitué suivant un
type bien identique
chez lesBuIléens et chez
les Aplysiens, il n'en est
plus de même chez les
autres Opisthobran-
ches.
Pleurobranchéens . —
Chez les Pleurobranches
le tube digestif se com-
pose d'un bulbe pharyn-
gien présentant une ré
gion antérieure probos-
cidienne très longue,
comme chez l'Actéon.
Les mâchoires sont très
développées et consti-
tuées par un nombre
considérable de petites
pièces cornées imbri-
quées comme les tuiles
(l'un toit ou comme les
écailles d'un Poisson, ce
qui donne à l'ensemble
la consistance d'une pla-
que homogène. Ces mâ-
choires fonctionnent à la manière d'une râpe. Quant à la radula,
elle répond à la formule n -!- 0 -h n, se rapprochant ainsi de celle
des Bulléens, mais se compose d'un très grand nombre de dents
rn^Éf
Fig. 48. — Tube digestif û'Oscanius membrana-
cens. B, bouche ; N, centres nerveux ; T,
trompe ; GB, glandes buccales ; BP, bulbe
pharyngien ; GD, glande dorsale impaire ; Œ,
œsophage ; J, jabot ; E, estomac ; GS, glande
salivaire.
GASTKIÎOPODES OPISTHOBHANCHES 87
latérales. Après le bulbe vient un œsophage de longueur moyenne
qui se renfle progressivement en airière pour former un vaste
jabot. Il n'existe jamais de gésier. Le jabot se continue par un
estomac plus ou moins vaste contenu dans la masse hépatique et i'i
la surface duquel viennent se ramifier les glandes salivaires.
L'intestin ofïreà son début une «lilalalion dans lacfuelle viennent
déboucher les canaux excréteurs de la glande digestive. Cet intestin
toujours assez volumineux déci-il une ou deux circonvolutions
dans la masse hépatique et vient se terminer à l'anus en arrière de
la branchie. En arrière de la bouche on observe de nombreuses
glandes buccales qui, comme chez les Bulléens, entourent la région
proboscidienne du bulbe. Les glandes salivaires se terminent en
arrière par de nombreuses ramifications qui adhèrent, comme
nous l'avons vu, aux parois de l'eslomac. Cet estomac correspon-
drait donc en réalité au jal)ot des formes i)récédenteset le véritable
estomac serait la dilatation où viennent débouchei" les canaux
hépatiques. De plus on observe une troisième glande salivaire
impaire siégeant sur le plancher de la cavité viscérale et venant
se terminer à la face dorsale du bulbe pharyngien en avant des
glandes salivaires latérales. Cette glande correspond vraisembla-
blement à la glanrle à venin de certains Monotocardes.
Chez les Nudibi-anches le tube digestif peut être analogue à celui
que nous venons de décrire chez les Pieu robranches (^rc/aV/ons) ;
chez tous les autres Nudibranches la principale différence réside
dans ce fait que l'estomac s'allonge en arrière et reçoit tout un
système de canaux provenant de la glande hépatique, qui tend à
devenir de plus en plus diffuse. En même temps l'intestin devient
très court comme chez VActteon et possède aussi un repli interne
ou tijphlosolis qui a été très bien décrit par Hkcht (1895). Il peut
exister aussi une seconde paire de glandes salivaires, mais celles-ci
sont antérieures et ventrales.
RÉSUMÉ. — Il nous semble inutile de l'ésumer ce chapiti-e qui
n'est lui-même qu'un simple résumé destiné à faciliter la compré-
hension des rapports entre le tube digestif et le système nerveux.
Nous espérons que les nombreuses figures que nousy avons jointes
permettront de comprendre plus facilement certaines descriptions
que nous n'avons pu qu'esquisser à grands traits.
J. GUIART
CHAPITRE VII
SYSTÈME NERVEUX
Nous allons consacrer ce chapitre à l'analomie comparée du
système nerveux chez les principaux types d'Opisfhobranches.
Mais pour plus de clarté dans notre exposé nous allons commencer
par la description concrète du système nerveux tel que nous le
comprenons d'après l'examen des principaux types, après quoi il
nous sera plus facile d'indiquer les modifications qu'il subit dans
la série des Opisthobranches.
Type morphologique. — Le système nerveux, se compose de
quatre centres ganglionnaires principaux : le centre cérébroïde, le
centre pédieux, le centre palléo-viscéral et le centre slomato-
gastrique.
Le centre cérébroïde se compose de deux ganglions symétriques
situés dorsalement de part et d'autre de l'œsophage et réunis entre
eux par une commissure plus ou moins longue qui passe au-dessus
de cet œsophage. Ces ganglions, qui fournissent l'innervation des
organes des sens, constituent le centre sensitif du Gastéropode.
Le centre pédieux se compose de deux ganglions symétriques
situés ventralement de part et d'autre de l'œsophage et réunis au-
dessous de ce dernier par une commissure plus ou moins longue.
Ces ganglions qui innervent la masse musculaire pédieuse et le
pénis constituent le centre moteur.
Le ganglion cérébroïde et le ganglion pédieux d'un même côté
sont réunis entre eux par un connectif plus ou moins long qui
contourne latéralement l'œsophage. Ces deux connectifs cérébro-
pédieux constituent avec les commissures cérébroïde et pédieuse
un cercle nerveux complet entourant l'œsophage et qui a reçu le
nom d'anneau œsophagien. Il existe en outre une fine commissure
réunissant les ganglions cérébroïdes au-dessous de l'œsophage et
une seconde commissure pédieuse plus fine et plus longue quia
reçu le nom de commissure parapédieuse. Le centre palléo-viscéral
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 89
a reçu des dilTérenls autours les noms les plus variés suivant les
fonctions qui lui ont été attribuées.
Comme on a coutume de dénommer les c^angiions des Gastéro-
podes d'aprcs la fonction qu'ils paraissent remplir, nous employons
ici l'expression de centre palléo-visoéral pour indiquer que ce
centre va donner l'innervation au manteau et aux viscères, mais
nous acceptons également les dénominations de centre asymétrique
et encore mieux de centi-ecommissural. Centre asymétrique, parce
qu'il a pour caractère constant d'être toujours formé, non plus
seulement de deux, mais d'un nombre impair de gani;lions que
l'on peut ramènera sept chez les types les plus primitifs. Centre
coramissural, parce que ces différents ganj:^lions sont réunis les uns
aux autres par une longue commissure ventrale par rapport au
tube digestif, mais s'étendanl jusqu'à l'extrémité postérieure de la
cavité antérieure du cor[)s ; de plus si l'on considère les deux
ganglions situés à l'extrémité antérieure de la commissure on
constate que chacun d'eux est réuni par un connectif au ganglion
cérébroïde et au ganglion pédieux correspondant.
Le centre palléo-viscéral peut donc être considéré comme une
vaste commissure prenant son origine à la fois dans le centre
cérébroïde sensitif et dans le centre pédieux moteur. Son innerva-
tion sera donc mixte; et c'est ainsi qu'elle pourra donner naissance
à des nerfs sensitifs pour l'osphradion et le manteau et à des nerfs
principalement moteurs pour les viscères. C'est donc bien un centre
commissural au premier chef et s'il comprend un plus grand
nombre de ganglions c'est que son activité doit s'étendre sur un
territoire beaucoup plus vaste et les cellules ganglionnaiies vont
se concentrer aux points où naîtront les nerfs les plus importants.
Les principaux ganglions de cette chaîne sont d'avant en arrière
les suivants : deux ganglions pleuraux symétriques et qui ne
donnent jamais de nerfs, dont nous avons déjà précédemment
parlé; deux ganglions palléaux qui innervent les téguments de la
région antérieure du corps, qu'il ne faut pas confondre avec les
précédents bien qu'ils leur soient fusionnés chez un grand nombre
de Gastéropodes; enfin trois ganglions viscéraux. Nous insistons
principalement ici sur l'existence des ganglions palléaux , car
ceux-ci sont petits et ont une tendance particulière à se fusionner
avec les ganglions voisins de sorte que les nerfs qu'ils fournissent
sembleront provenir des ganglions pleuraux ou des ganglions
viscéraux suivant que les ganglions palléaux se seront fusionnés
avec les uns ou les autres de ces ganglions. Chez les Gastéropodes
90 J. GUIART
tordus ou Streptoneures la torsion porte sur la commissure viscé-
rale de telle sorte que le ganglion viscéral impair d'abord ventral
vient se placer dorsalement par rapport à l'intestin. Des deux
ganglions viscéraux voisins celui de droite reporté dorsalement et
à gauche a reçu le nom de ganglion sus intestinal tandis que celui
de gauche qui est reporté à droite mais qui reste ventral a reçu le
nom de ganglion sous-intestinal. Bien que cette streptoneurie
n'existe plus chez le plus grand nombre des Opisthobranches nous
conserverons néanmoins les expressions de ganglion sus-intestinal
et de ganglion sous-intestinal pour faciliter la comparaison avec le
système nerveux des Streptoneures.
Chacun de ces ganglions donne des nerfs au manteau, mais de
plus le ganglion sus-intestinal fournit toujours le nerf osphradial,
tandis que le ganglion viscéral innerve les principaux viscères et
donne naissance en particulier au volumineux nerf génital.
Le centre stomato-gastrique qui constitue le système sympathique
des Gastéropodes est formé essentiellement d'une paire de petits
ganglions que l'on trouve toujours entre la masse du bulbe lingual
et l'origine de l'œsophage et qui sont réunis l'un à l'autre par une
commissure ordinairement courte. On les connaît généralement
sous le nom peu exact de ganglions buccaux, mais le nom de
ganglions bulbo-œsophagiens leur conviendrait beaucoup mieux.
De ces ganglions partent en avant deux connectifs dont chacun
semble avoir une double origine : d'une part dans les ganglions
cérébroïdes et d'autre part dans les ganglions pédieux. Mais cette
dernière peut s'accoler au connectif cérébro-pédieux sur une
longueur plus ou moins grande jusqu'au point de paraître naître
des ganglions cérébroïdes mais ce n'est là qu'une apparence.
Des deux ganglions bulbo-œsophagiens partent vers l'arrière
deux nerfs stomato-gastriques, qui, après de nombreuses tlexuosi-
tés au niveau du jabot qui pourra ainsi se distendre, arrivent à
l'entrée du gésier où ils s'anastomosent de manière à constituer
un anneau nerveux. De cet anneau parlent vers l'arrière un certain
nombre de nerfs destinés à l'innervation des muscles du gésier et
qui viennent en arrière de celui-ci constituer un nouvel anneau
nerveux qui lui-même donne naissance à un ou jilusieurs nerfs
sympathiques dont les ditïéientes ramifications vont se fusionner
les unes avec les autres de manière à constituer un riche réseau
nerveux accolé au tube digestif qu'il innerve.
Le système nerveux des Gasléiopodes |»eut donc se ramener
schématiquement à trois centres : un centre antérieur ou céphalique
GASTEllOPOUE? Ol'ISTHOBRANCHES
91
F\g. 49. — Système nerveux des Tectibranches ; type morphologique. A, A',
anneaux nerveux; B, bouche: BB, bulbe pharyngien; BG, boulon gestatif ;
BO, ganglion buibo-œsophagien ; BB, branchie : C, ganglion ccrébroïde; CP,
commissure pédieuse; CPP, commissure parapcdieuse; E, estomac ; G, gésier ;
J, jabot ; XB, nerf osphradial; NC, nerf commissural ; NG, nerf gastrique:
NGP, nerf viscéral; NL, nerf labial ; NO. nerf olfactif; NP, nerfs pailéaux ;
0, osphradion; OE, œil; OG, orifice génital; OR, orifice rénal ; OT, otocyste :
R, rhinophore ; SC, commissure sous-cérébroïdienne : SG, nerf stomato-gas-
trique : TL, tentacule labial ; 1. ganglion pleural droit ; 2, ganglion palléal
droit; 3, ganglion sus-intestinal ; 4. ganglion viscéral ; 5, ganglion sous-intes-
linal; 6, ganglion palléal gauche; 7, ganglion pleural gauche.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 93
et deux centres postérieurs : l'un volontaire ou palléo-viscéral et
l'autre involontaire ou stouiato-gastrique.
Chacun de ces centres comprend donc une partie sensitive et
une partie motrice, mais ces deux parties sont nettement séparées
dans le centre antérieur, tandis qu'elles sont intimement fusionnées
dans les deux autres centres. De plus les fibres nerveuses des deux
centres postérieurs proviennent toutes du centre céphalique.
Celui-ci commande donc à tous les tissus, à tous les organes et
peut être considéré très exactement comme l'homologue du
cerveau des Vertébrés ; comme ce dernier en efïet il commande à
la fois aux organes des sens et au système locomoteur.
Le centre palléo-viscéral également volontaire n'en est certaine-
ment qu'une émanation, mais est très difficile à homologuer. Il
rappelle un peu par ses fonctions et sa structure ganglionnaire le
système spinal des Vertébrés. La ressemblance est d'autant plus
naturelle que le centre palléo-viscéral s'anastomose aussi avec le
sympathique. Cette anastomose fut découverte pour la première
fois par de Lacaze-Duthiers (1898) qui s'est borné à la décrire,
mais sans paraître y attacher grande importance. Il est cependant
curieux de voir un nerf de la vie animale communiquer avec le
sympathique d'autant plus que ce nerf va lui-même donner des
branches à certains organes que, comme les organes génitaux par
exemple, on s'attendrait plutôt à voir innerver par le sympathique.
Mais ce fait devient encore bien plus intéressant quand on l'observe
à la lumière de l'anatomie comparée. On sait en efïet depuis long-
temps que la destruction du système nerveux volontaire n'entraîne
nullement la suspension des fonctions des organes innervés par le
sympathique (contractions rythmiques du cœur par exemple). On
sait aussi que chez les Vertébrés supérieurs, les affections du
sympathique peuvent avoir une répercussion sur le système ner-
veux cérébro-spinal et réciproquement (neurasthénie), dépendance
qui est rendue possible par les nombreuses anastomoses entre les
deux systèmes (rameaux communiquants des Vertébrés). Il est
donc important de voir que chez les Mollusques aussi le système
nerveux sympathique offre d'étroits rapports avec le système
nerveux volontaire.
Organes des sens
Avant de quitter le système nerveux considérons ce que sont
les organes des sens dans la série des Opisthobranches.
94 J- GUIAUT
Chez la plupart d'entre eux les yeux sont situés. au-dessous des
téguments dorsaux, atrophiés, libres dans la cavité céphalique et
réunis aux ganglions cérébroïdes par deux nerfs optiques très
courts et très grêles. Cependant, par suite de la transparence des
téguments ils sont encore capables de distinguer le jour de l'obs-
curité, ce qui sera grandement suffisant pour le genre de vie de
la plupart de ces animaux, sauf cependant pour quelques espèces,
comme le Gastropteron, qui à certains moments sont susceptibles
d'une véritable existence pélagique.
Les otocystes sont appliqués contre la face externe des ganglions
pédieux. Ils sont ovoïdes, renferment généralement un très grand
nombre de petits otolitiies et, suivant la loi établi par de Lacaze-
DuimEus (1872), sont toujours innervés par un nerf auditif qui
naît des ganglions cérébroïdes entre les connectifs cérébro-pleural
et cérébro-pédieux.
Les autres organes sensoriels, qui nous restent à étudier, sont de
beaucoup les plus intéressants. Si l'on s'adresse aux Bulléens que
nous apprendrons plus tard être les plus primitifs des Opistho-
branches, nous ne distinguons à première vue aucun organe des
sens. C'est que les Bulléens sont, comme nous l'avons vu, des formes
fouisseuses qui vivent en rampant dans le sable ou dans la vase et
tout organe des sens en saillie sur le tégument eût été inutilisable
et aurait été voué à une destruction certaine.
Le tégument céphalique s'est donc hypertrophié en son milieu
de manière à constituer le bouclier céphalique et les organes des
sens, que nous sommes accoutumés de rencontrer sur la tète du
Gastéropode, se sont trouvés refoulés sur les côtés du corps au fond
du sillon céphalo-pédieux, où ils sont protégés à la fois par les
bords du bouclier et par les bords du pied. De plus, comme leur
saillie aurait été nuisible à l'espèce, ils sont restés à l'état d'aires
sensorielles analogues à celles que l'on rencontre chez les em-
bryons de Mollusques ou d'Annélides.
Ces aires sensorielles étant très rapprochées, il eu résulte un
organe unique qui a reçu le nom de organe de Hancock, en
l'honneur du célèbre naturaliste qui le décrivit pour la première
fois chez les Bulléens. Cet organe est formé par une simple
différenciation du tégument qui se plisse et présente une belle
couleur orangée. Histologiquement (tig. 50), il est caractérisé par
la présence de nombreuses cellules neuro-épithéliales qui sont
partout identiques. Mais si l'on veut savoir à quoi correspond
GASTÉROPODES OPISTHOBRANGHES 95
et orf^aiie tic nouvelle lornialion, il faut recourir à la loi des
coQiiectioiis et étudier son innervation. C'est ce qu'a fait Hancock
(1852) dans une courte note i'oi-t importante, mais malheureuse-
^ë^'"
Fîg. oO. — Coupe du sillon céphalopédieux de Phiiine apcita pour montrer la
terminaison du nerf olfactif dans l'organe de Hancock. CM, cellule muqueuse ;
EV, épithélium vibratile ; DC, disque céphaliquc ; GM, glande muqueuse ; CC,
cellule calicifoime; Tel, tissu conjonctif ; N, nerf; ES, épithélium sensoriel :
es, cellule neuro épitliéliale ou sensorielle; CN, cellules nerveuses; P, pied.
ment trop peu connue. Cet organe est morphologiquement divisé
en deux régions : l'une antérieure, très petite, située de chaque côté
de la bouche, et Tautre postérieure, beaucoup plus longue s'éten-
dant presque jusqu'à l'extrémité postérieure du disque céphalique.
96
J. GUIART
Entre les deux portions s'ouvre l'oritice mâle par où peut se déva-
giner le pénis (fig. 31). La région antérieure innervée par les deux
branches du nerf labial correspond évidemment à l'organe du
goût et à l'organe du tact, qui sont toujours innervés par ce nerf.
En eiïet la branche interne innerve la i)artie de l'organe qui
pénètre dans l'orifice buccal (fig. 52) et qu'il est très vraisemblable
de considérer comme un organe du goût, tandis que la branche
externe innerve la partie de l'organe située de chaque côté de la
bouche et avec laquelle l'ani-
mal vient tàter les objets qu'il
rencontre sur son chemin,
ce qui constitue un vérita-
ble organe du tact. Ce nerf
labial est très court, mais
l'importance de ses fonctions
est nettement indiquée par
ce fait qu'il est très volumi-
neux et renforcé sur tout son
trajet par de nombreuses cel
Iules ganglionnaires qui se
condensent de place en place
sous forme de petits gan-
glions.
La région postérieure de
l'organe, innervée par le nerf
olfactif, correspond par con^
séquent à l'organe olfactif ou
rhinophore des autres Gasté
ropodes. Ce nerf olfactif part
d'un volumineux ganglion
olfactif accolé au ganglion
cérébroïde et donne nais-
sance à un grand nombre de branches qui se ramifient richement
dans l'organe. Ce nerf, à l'exemple du nerf labial, se renfie
également en une série de ganglions de renforcement.
Mazarelli (1894), dans un travail qui n'ajoute eu réalité rien de
nouveau à celui de Hancock (1852). a cru pouvoir décrire un à un ces
ganglions chez Haminea, mais nous ne suivrons pas son exemple.
Nous nous sommes en etïet exercé à ce petit jeu de patience
chez les principaux Bulléens et sur un assez grand nombre
d'exemplaires de chaque espèce étudiée. Tout ce qu'il nous a été
Fig. ol. — Innervation de l'organe de
Hancock de Philiite apertit; G, région
gustative ; T, région tactile ; 0, région
olfactive ; NL, nerf labial ; OE, œil ;
NO, nerf olfactif; çj^, orifice mAle ; C,
ganglion cérébroïde ; P, ganglion p6-
dieux; PL, ganglion palléal; 0, otocyste.
PV, commissure palléo-viscérale.
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
97
permis de eonstater, c'est (lue remplacement de ces ganglions
n'otïre en realilc rien de constant. Cette constatation purement
négative nous a demandé beaucoup de travail et les ol)servalions
que nous avons faites pour y arriver occuperaient beaucoup de
place si nous voulions même les résumer. Mais un tel travail nous
semble purement oiseux et nous croyons être plus utile aux natu-
ralistes qui étudieront plus tard les ïectibranches en les mettant
en garde contre une semblable tendance et en n'encombiant pas
inutilement la bibliograpliie du sujet.
Fig. 52. — Coupe transversale de l'extrémité buccale de la Philine iiperta ; DC
disque céphalique; P, sole pédieuse; P', pénis; B, cavité buccale; H, région
tectile de l'organe de Hancock ; H', région guslative ; GB, glaades buccales ;
N, ramifications du nerf labial ; CS, cellules sensitives.
Nous devons donc rejeter la dénomination d'organe olt'actit qu'on
a continué de donner depuis Hancock à l'organe qui porte aujour-
d'hui son nom. Nous savons, en efïet, qu'il correspond morpho-
logiquement à trois organes des sens : l'organe du goût, l'organe
du tact et l'organe olfactif, constituant ainsi de chaque côté de
l'extrémité céphaliciue une véritable ligne latérale sensorielle.
Losphi-adion se trouve du côté droit au niveau de l'insertion
antérieure de la braïu'hieet dans le prolongement même de l'organe
de Hancock. Comme Pelseneer (1889) a montré ((ue le nerf osphra-
dial, (jui provient toujours du ganglion sus-intestinal, tire en réalité
son origine du ganglion cérébroide, nous pouvons donc présumer
que l'on pourra peut-être trouver d«s formes où l'organe de Hancock
Mém. Suc. Zool. de Fr., 1901.
98 J- GUIART
et l'osphradion ne formeront qu'une seule ligne sensitive latérale.
C'est cette ligne latérale ancestrale qui, en se dilïérenciant, donne
naissance à l'organe du goût, à l'organe du tact, à l'organe olfactif
et à l'osphradion. La seule ditïérence c'est que chez les uns,
comme ce sera le cas tout à l'heure pour l'Aplysie, ces quatre
organes sont distincts l'un de l'autre, tandis que chez les Bulléens
les trois premiers sont fusionnés. Entin notons en passant que
l'osphradion disparait chez les Pleurobranches (sauf Tylodina) et
chez les Nudibranches.
Morphologie comparée du système nerveux des Opisthobranches
BULLÉENS
ActaBon. — Bien qu'il ne nous ait pas été possible de nous
procurer d'Actéon , nous ne pouvons cependant faire l'étude
comparative du système nerveux des Tectibranches sans dire tout
d'abord quelques mots du système nerveux de cet intéressant
Gastéropode. Il a du reste été très bien étudié par Pelseneer
(1893 et 1894) et par Bouvier (1893) aux travaux desquels il nous
suffira de nous reporter.
Le tube digestif (pi. I) commence par une masse buccale mus-
culeuse et très allongée suivie d'un très long œsophage. Les gan-
glions cérébroïdes sont situés à une faible distance en arrière de
l'orifice buccal; ils sont assez éloignés l'un de l'autre et réunis
par une commissure ; le tout est recouvert en partie par les
glandes buccales. Les ganglions pédieux sont écartés et situés
également en avant du bulbe. Ils sont réunis par une double
commissure ventrale : l'une volumineuse qui est la commissure
pédieuse proprement dite, l'autre plus grêle qui est la commissure
parapédieuse ; Bouvier cite également la présence d'une troisième
commissure issue des ganglions cérébroides et accompagnant
les deux précédentes, c'est la commissure subcérébrale. Chacun
des ganglions pédieux est uni au ganglion cérébroïde correspon-
dant par un double connectif. Ce sont évidemment les connectifs
cérébro-pédieux et pleuro-pédieux. Ce que nous venons de décrire
comme étant le ganglion cérébroïde est donc en réalité une masse
ganglionnaire constituée par le ganglion cérébroïde et le ganglion
pleural fusionnés ensemble. Une section longitudinale permet du
reste de voir les deux centres fusionnés encore assez distincts.
De plqs les ganglions pleuraux étant les premiers ganglions du
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
99
centre palléo-viscéral, si ce (|ue nous venons d'indiquer est exact,
la commissure palléo-viscérale doit naître des ganglions céréi)ro-
pleuraux; c'est ce qui a lieu en etïet.
Cette commissure est
particulièrement intéres-
sante par ce fait qu'elle est
franchement streptoneure
comme chez les Prosobran-
ches. L'une des branches
part du ganglion cérébro-
pleural droit, se dirige
obliquement en arrière et
à gauche par dessus la
masse buccale, se renfle en
un petit ganglion palléal
d'où sort un nerf palléal
droit et aboutit plus en
arrière au ganglion sus-
intestinal situé à gauche
sur les pajois dn corps ; de
ce ganglion naît le nerf
osphradial, qui se termine
dans le ganglion osphra-
dial à la base de la bran-
chie. A partir de ce gan-
glion sus - intestinal la
branche commissurale se
dirige en arrière, puis,
avant d'arriver au niveau
de l'anus, se dirige à droite
en passant au-dessus de
l'œsophage et se termine
au ganglion viscéral, qui
se trouve à gauche sous le
conduit génital.
A ce ganglion aboutit
également la branche gau-
che de la commissure palléo-viscérale, qui part du ganglion
cérébro-pleural gauche, se dirige obliquement de gauche à droite
et d'avant en arrière en passant au-dessous de la longue masse
buccale présente sur son parcours un petit ganglion palléal don-
Fig. 53. — Système nerveux de l'Actéon
(d'après Bouvier) ; CPl, masse ganglion-
naire cérébro-pleurale; P, ganglion pé-
dieux ; Pad, ganglion palléal droit ; Pag,
ganglion palléal gauche ; OE, ganglion
bulbo-œsophagien ; Su; ganglion sus-intes-
tinal ; So, ganglion sous-intestinal ; V,
ganglion viscéral.
100 J. GUIART
liant le nerf palléal gauche, se lenlle en un gros ganglion sous
intestinal situé à droite contre les parois du corps et se continue
en arrière à droite de l'œsophage jusqu'au ganglion viscéral. De
ce dernier ganglion part un long nerf génital, qui se renfle bientôt
en un ganglion qui va fournir l'innervation des organes génitaux.
La commissure stomato-gastrique est allongée; elle passe en
arrière du bulbe, sous l'œsopliage, et porte deux ganglions ovoïdes
écartés, situés en dehors des glandes salivaires. Le reste de son
trajet n'est pas connu.
En résumé nous voyons que le fait le plus important dans le
système nerveux de l'Actéon est la torsion de la commissure
palléo-viscérale, qui est tordue en 8 de chiffre, au même degré que
chez les Prosobranches. D'après Bouvier il se rapproclierait du
système nerveux de la Janthine à la fois par la torsion de la
commissure, par la fusion des ganglions pleuraux avec les gan-
glions cérébroïdes et par la présence d'une assez longue commis-
sure pédieuse. Il est bon d'insister également sur la situation du
collier œsophagien en avant du bulbe buccal, car c'est là l'un des
caractères sur lesquels s'appuie Pelseneer (1899) pour rapprocher
au contraire l'Actéon des Rhipidoglosses trochoïdes.
Enfin nous signalerons que la seule différence entre le système
nerveux de l'Actéon et celui des Streptoneures proprement dits est
la présence sur la commissure de ganglions palléaux.
Les organes des sens sont peu connus. Les yeux peu profonds
sont analogues à ceux de la Bulle. Les otocytes se trouvent
à la face postérieure des ganglions pédieux et renferment de
nombreux otolithes. D'après Pelseneer il n'existerait pas de
rhinophores différenciés. C'est là un fait assez inexplicable et
étant donné les analogies de forme et de genre de vie, il ne serait
pas étonnant qu'un autre auteur soit plus heureux et trouve, sur
les côtés de l'orifice buccal tout au moins, les traces d'un organe
sensoriel analogue à l'organe de Hancock des autres Tectibranches.
Quant à l'osphradion il présente la forme normale chez les Tecti-
branches au plafond de la cavité palléale et à la base antérieure de
la branchie.
Scaphander lignarius (pi. II).— Son système nerveux lut parfai-
tement décrit par Vayssière (1880), malheureusement nous devons
dressera ce dernier un reproche que l'on peut adresser également
à tant d'autres auteurs. C'est la tendance déplorable qui consiste à
représenter isolément chaque organe, alors que les rapports avec
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 101
les organes voisins sont le plus souvent très importants et permet-
tent d'expliquer certains faits utiles à la morphologie et à la phy-
logénèse. C'est ce qu'a fort bien compris Pelseneer (1894, fpl. III,
fig. 18), aussi son dessin bien qu'incomplet et inexact (au point
de vue du nombre des ganglions) lui a permis cependant de bien
marquer la position du collier œsophagien et le degré de torsion
de la commissure palléo-viscérale, ce qui ne manque pas d'un
certain intcrèt au point de vue des affinités du genre.
Les ganglions nerveux présentent une belle teinte orangée. On
peut les réunir en deux groupes, un groupe céphalique et un
groupe viscéral ; le groupe céphalique qui constitue le collier
œsophagien se trouve situé en avant du bulbe buccal, par consé-
quent comme chez l'Actéon. Il comprend une paire de ganglions
cérébroïdes très écartés l'un de l'autre, une paire de ganglions
pédieux encore plus éloignés et une paire de ganglions pleuraux
placés dans l'angle formé de chaque côté par le ganglion céi'ébroïde
et le ganglion pédieux. Toutefois, accolé au ganglion pleural de
droite on observe un second ganglion plus petit qui est le ganglion
palléal droit. La commissure palléo-viscérale offre une torsion
moindre que chez Actseon, mais il est facile de constater que la
branche droite y compris le ganglion qu'elle porte se trouve placée
dorsalement par rapport au gésier. Son ganglion est en effet le
ganglion sus-intestinal, car c'est lui qui fournit le nerf osphradial.
La branche gauche de la commissure se trouve au contraire
ventrale par rapport au gésier et, après avoir fourni un petit
ganglion palléal pour l'innervation du manteau , elle vient en
arrière du gésier se terminer à l'opposé de la branche droite dans
un groupe ganglionnaire composé de trois ganglions.
Si la torsion du système nerveux n'est pas plus marquée chez le
Scaphander, ceci tient à ce que l'énorme gésier a dû, comme nous
l'avons vu, s'incliner sur le côté droit pour pouvoir se loger dans
la cavité céphalique. Il en résulte naturellement que ce qui était
dorsal est venu se placer à droite, d'où détorsion du système
nerveux ne portant que sur la branche droite de la commissure.
Le même phénomène s'observera chez la Philine.
Des trois ganglions viscéraux le ganglion médian piriforme, qui
innerve les viscères et la région postérieure du manteau, doit être
considéré comme étant le ganglion viscéral. Le nerf génital qui
en part remonte le long de la branche droite de la commissure et
avant de s'en séparer se renfle en un ganglion génital accessoire,
qui constitue le ganglion droit de la masse ganglionnaire viscé-
102
raie. Quant au ganglion de gauche c'est le ganglion sous-intes-
tinal. C'est lui en etïetqui reçoit la branche gauche de la commis-
sure. De plus il en part un nerf palléal assez volumineux qui
remonte le long de la branche gauche sur un assez long trajet et
qui s'en sépare après avoir donné quelques cellules ganglionnaires
qui constituent le très petit ganglion palléal dont nous avons
signalé précédemment l'existence. C'est là la trace évidente d'un
commencement de concentration ganglionnaire. Le ganglion
Fig. 54. — Scaphander lignarms vu
de profil ; B, bouche ; P, orifice
mâle; D, disque céphalique ; H,
organe de Hancock ; G, gouttière
génitale; Pa, parapodie ; M, man-
teau ; C, coquille.
Fig. 55. — Innervation de l'organe de
Hancock du Scaphander lignaritis.
G, région gustative ; T. région tac-
tile ; 0, région olfactive : c^, orifice
mâle.
palléal gauche est venu se fusionner avec le ganglion sous-intes-
tinal, laissant simplement quelques cellules au point où il existait
autrefois et les deux ganglions fusionnés sont venus s'accoler au
ganglion viscéral. Du coté droit la concentration ne se manifeste
que par l'accolement du ganglion palléal avec le ganglion pleural.
C'est là le résultat d'une loi générale dans le règne animal, loi
d'après laquelle les éléments nerveux tendent vers la coalescence
finale au fur et à mesure de la différenciation des organismes.
GASTRROPOnES OPISTHOBRANCHES 103
C'est ainsi que chez l'Homme, qui esl le plus dilïérencié de tous
les animaux, le système nerveux central se trouve concentré en
une masse unique cérébro-sjoinale. Mais les découvertes récentes
sur le système nerveux ont montré que cette masse ganglionnaire
devait en réalité se dédoubler en un très grand nombre de ganglions
isolés constituant autant de centres nerveux pouvant permettre la
division du travail.
Le centre stomato-gastrique est construit sur le type normal que
nous avons décrit en commençant. Du ganglion bulbo-œsophagien
de droite part un nerf stomato-gastrique, qui, d'abord ventral par
rapport à l'œsophage, contourne le jabot pour venir se placer
dorsalement. Le nerf de gauche devient au contraire ventral et
cette torsion des nerfs gastriques semble aussi un indice évident
de streptoneurie. Tous deux se fusionnent finalement l'un avec
Tautre pour constituer un anneau nerveux au point même où le
jabot pénètre dans le gésier. De cet anneau partent trois nerfs qui
contournent le gésier en passant au milieu de chacune des trois
bandes musculaires qui réunissent les trois plaques masticatrices.
A la face inférieure du gésier les trois nerfs se fusionnent en un
nouvel anneau nerveux qui entoure l'estomac à sa sortie même du
gésier. De cet anneau partent enfin un certain nombre de branches
nerveuses pour l'innervation de l'estomac et de l'intestin. Ce
système stomato-gastrique fut étudié pour la première fois par
Vayssière (1880) et son étude plus détaillée a été faite plus récem-
ment par DE Lacaze-Duthiers (1898).
Le Scaphander fait partie des animaux qui ont été considérés par
certains naturalistes comme étant aveugles. Les yeux en etîet ne
sont pas visibles, comme chez l'Actéon, à la surface du tégument
externe. Ils existent cependant, mais les nerfs optiques sont telle-
ment courts qu'ils ne peuvent arriver au contact du tégument
dorsal et se trouvent dans la cavité céphalique à peu de distance
des ganglions cérébroïdes. Rien de particulier à dire des autres
organes des sens qui consistent en deux otolithes, deux organes
de Hancock (fig. 54 et 55) et un osphradion typique.
Haminea navicula. — Le système nerveux des Bulles est abso-
lument identique à celui du Scaphander et tout ce que nous avons
dit de ce dernier serait à répéter textuellement ici. Pour le genre
Bulla la seule différence est que la torsion de la commissure
palléo-viscérale est moins accentuée. La branche gauche de la
commissure passe bien sous le tube digestif, mais la branche
104
droite n'arrive plus jusqu'au dos du gésier, bien que le ganglion
sus-intestinal occupe encore un niveau presque aussi élevé que
chez Scaphander. Chez le genre Uaminea la différence s'accentue
par ce t'ait que le collier œsophagien au lieu d'entourer la partie
antérieure du bulbe buccal entoure l'origine de l'œsophage (pi. V).
Les ganglions nerveux offrent la même disposition et possèdent
Fig. 57. — Innervation de l'organe de
Hancock de YEaminea navicula :
G, région gustalive ; T, région tac-
tile ; 0, région olfactive ; c^, orifice
mâle.
Fig. 56. — Hamineu navicula
de profil ; T, région tactile
de l'organe de Hancock ; H,
région olfactive ; B, bouche ;
P, orifice mAle ; G, gouttière
génitale ; Pa, parapodie ;
cr' Ç orifice hermaphrodite ;
M, manteau ; Œ, œil : D, dis-
que céphalique ; C, coquille.
une teinte orangée assez faible. Les commissures cérébroïde et
pédieuse sont plus fortes et plus courtes.
Le centre stomato-gastrique otïre la disposition typique que
nous avons décrite au commencement de ce chapitre.
Les yeux encore superficiels dans le genre BuUa s'enfoncent dans
le tégument chez Haminea où ils sont situés au fond de deux
petites fossettes dorsales assez profondes. Entin les organes de
Hancock sont très différenciés. Décrits pour la première fois par
Clark (1850) qui les considérait comme des glandes salivaires, leur
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 105
véritable nature fut reconnue par Hancock (1852) qui décrivit
même leur innervation. Dans le genre Rvlla l'organe de Hancock
est constitué par de simples replis transversaux du tégument
externe, mais chez Haminea la différenciation est plus accentuée
et l'organe devient iiipectiné, formant ainsi une double série de
lamelles rattachées à un même axe longitudinal. C'est du moins
ce que l'on observe dans la région postérieure de l'organe, c'est-à-
dire ilans la portion qui correspond à l'organe olfactif.
Cette conformation, comme l'a montré Pelseneer, est analogue
à celle de l'osphradion de divers Streptoneures^ ce qui plaiderait
en faveur d'une même origine. Mais cette forme rappelle aussi
à n'en pas douter le rhinophore de certains Pleurobranches
et de certains Xudibranches, ce qui n'a pas lieu de nous étonner
puisque ce sont des organes entièrement homologues. Cette région
olfactive de l'organe de Hancock, étant la plus apparente, est la
seule qui ait été vue par Vayssière (1880) et par Pelseneer (1894.
pi. III, tig. 22). Mais en observant de plus près on distingue en
avant une ligne légèrement colorée qui longe un repli du tégument
faisant saillie de chaque côté de la bouche et vient finalement
pénétrer entre les lèvres de l'orifice buccal. Cette ligne sensorielle,
déjà vue par Hancock (1832), est innervée par les deux branches
du nerf labial et correspond par conséquent à l'organe du goût
et à l'organe du tact, c'est-à-dire à la région antérieure de l'organe
de Hancock du Scapliander. Nous insisterons sur ce fait que la
partie qui correspond à l'organe du tact est porté précisément par
le repli cutané que nous avons précédemment signalé. Comme
celui-ci peut s'allonger ou se contracter à volonté pour tàter les
objets, il en résulte que nous avons ici un véritable rudiment de
voile buccal.
Rien de particulier en ce qui concerne les otocystes et l'osphra-
dion.
Philine aperta. — Le système nerveux de la Philine a été décrit
par Von Ihering (1877) qui en a donné une assez mauvaise repré-
sentation, surtout en ce qui concerne les ganglions viscéraux. La
description qu'en a depuis donnée Vayssière(1880) est exacte, mais
nous lui adresserons le même reproche que précédemment
Le système nerveux de la Philine (pi. III) est très voisin de celui
du Scaphander. Il ne s'en distingue guère que par une plus faible
torsion de la commissure palléo-viscérale et un progrès dans la
condensation ganglionnaire. En etïet les deux branches de la
106
J. GUIART
commissure palléo-viscérale sont situées à peu près sur un même
plan passant entre les muscles rétracteurs du bulbe et ce n'est que
dans la région tout-à-fait postérieure de la cavité céphalique que
se manifeste la torsion. Là en etîet dans le fond de l'infundibulum
/ /
Flif. 58. — Masse ganglionnaire viscérale de la Philine aperta ; D_
diaphragme ; OD, oriûce diaphragmatique par où passe l'inteslin];
CD, branche droite delà commissure palléo-viscérale; CG. branche
gauche: GSo, ganglion sous-inle<tinal fusionné avec le ganglion
palléal gauche ; CiV. ganglion viscéral : NP, nerf palléal postérieur ;
GG, ganglion génital ; NG, nerf génital.
compris entre le diaphragme et la sole pédieuse (lig. 58), on trouve
une masse ganglionnaire furmée par le ganglion viscéral et par le
ganglion sous-intestinal fusionné avec le ganglion palléal gauche.
Fig. 59. -- PliiUneaperlu (semi-schématique). — 1, œil ; 2, orifice par où se dévagine^le
pénis; '^, gouttière génitale; 4, orifice génital : 5, osphradion ; G, branchie ; 7, pore
rénal ; 8, anus; 9. parapodie: 10. bouche; 11, bulbe ; 12, radula ; 13. œsophage ; 14,
glande salivaire; 15, jabot ; IG, gésier; 17, plaque stomacale; 1~<, estomac; 19, foie ;
20, intestin; 21, ventricule ; 22, artère branchiale; 23, veine branchiale ; 24, oreillette ;
'21j, cavité péricardique • 26. orifice réno péricardique : 27, rein ; 2ii. ganglion céré-
broïde; 29. nerf labial ; 3i), nerf optique ; 31, nerf olfactif; 32, ganglions pédieux ; 33,
ganglion pleural ; 34, ganglion sus-intestinal ; 35, commissure viscérale; 36, ganglion
génital accessoire; 37, ganglion viscéral; 38, ganglion sous-intestinal; 39, ganglion
bulbo-œsophagien ; WJ, nerf stomato-gastrique ; 'il, collier sympathique antérieur;
42. collier sympathique postérieur; 43, nerf sympathique viscéral; 44, nerf commis-
sural ; 45, nerf osphradial ; 46, ganglion osphradial; 47, nerf palléal; 48, glande her-
maphrodite; 49, canal efiérent; 50, vésicule séminale ; 51, glande de l'albumine ; 52,
lande de la glaire ; 53, vagin; 54, vésicule de Swammerdam ; 55, prostate; 56, pénis.
GASTEROPODES OPISTHOBRANGHES
t09
Cette masse ganglionnaire se trouve située à tlroite de l'intestin
et la branche gauche de la commissure passe sous l'intestin avant
de venir se jeter dans le ganglion sous-intestinal, [^a branche
droite au contraire vient contourner la face dorsale de l'intestin et
vient se terminej- dorsalement et à gauche dans le ganglion
viscéral. Ici comme chez le Scapliander le nerf génital suit légère-
ment la branche droite de la commissure et se i-entle bientôt en un
ganglion génital accessoire qui semble, à première vue, faire [)artie
Fig. 60. — Exemplaire tératologique de l'hiluie aperta où le nerf osphradial nait
directement du ganglion sus-intestinal, au lieu de naître de la commissure
palléo-viscérale.
de la chaîne palléo-viscérale (lig. 58). Quant à la condensation gan-
glionnaire, elle se manifeste par ce fait que le ganglion palléal gau-
che s'est fusionné complètement avec le ganglion sous-intestinal et
que le ganglion sus-intestinal est venu s'accoler au ganglion palléal
droit, fusionné lui-même avec le ganglion pleural droit. Ces fusions
sont rendues moins apparentes par le fait que les nerfs qui en
partent restent accolés un certain temps aux deux bi-anches de la
commissure, de telle sorte qu'ils semblent en naître véritablement.
Cependant la direction de leur origine montre déjà à elle seule
110
J. GLIIART
Fig. 61. — Extrémité antérieure
de Philine. 1, ciibque cepli.ili-
que ; 2, sillon cephalo-pe-
dieux; 3, organe de Hancock ;
4, sole pédieuse ; 5, oriQce
par où se dévagine le pénis ;
(). bouche.
d'où ils proviennent, et pour le néri osphradial en particulier j'ai
l'absolue certitude qu'il tire réellement son origine du ganglion
^ sus-intestinal et reste simplement ac-
colé un certain temps à la branche
droite de la commissure palléo-viscé-
rale. Il suffit en etïet de disséquer un
certain nombre de Ptiilines pour se
rendre compte que ce nerf s'en détache
à des niveaux très ditïérents. De plus
ayant eu à disséquer de très nombreux
exemplaires de cette espèce, j'ai eu la
chance de tomber un jour sur un cas
tératologique (fig. 60) où le nerf
osphradial, au lieu de naître de la
commissure, naissait directement du
ganglion sus-intestinal, comme c'est le cas normal chez un genre
voisin, le Doridlum, que nous étudierons tout à l'heure.
Le centre stomato-gaslrique
n'offre rien de bien particulier,
si ce n'est que contrairement aux
descriptions de de Lacaze-Du-
THiERS (1898) les deux anneaux
nerveux occupent non pas les
bords supérieur et inférieur du
gésier, mais le fond des culs-de-
sac compris entre cet organe
d'une part et l'œsophage et l'es-
tomac d'autre part. De plus les
bandes musculaires qui réunis-
sent les plaques masticatrices
étant ici plus larges, les trois
nerfs méridiens se sont tlétlou-
blés pour suivre le muscle au
niveau de son insertion.
Fig. 62. — Innervation de l'organe di-
Hancouk de Pinliiic (ipertu : G,
région gustative ; T, région tactile.
0, région olfactive ; NL, nerf labial:
Œ. œil; NO. nerf olfactif; r-^. orifice
niAle ; C. ganglion cérébroïde ; P,
ganglion pédieux : PL, ganglion pleu-
ral ; Pa, ganglion palléal ; 0, otocyste ;
PV, commissure palléo-viscérale.
Les yeux sont atrophiés comme
chez le Scaphander et libres éga-
lement dans la cavité céphalique
à une petite distance des gan-
glions cérébroïdes.
L'otocyste a été trop bien décrit
par DE Lacaze-Duthiers (1872jpour qu'il soit besoiu d'y revenir.
GASTÉROPODES OPiSTHOBKANCHES Hl
Il ne ditïere pas du reste du type g-énéral qiK! nous avons décrit
précédemment chez les Bulléens. L'osi)hradion n'otïre rien de
particulier.
Quant à l'organe de Hancock déjà décrit par Hancock (i8o2) lui-
même, il lut méconnu de Vayssikrk (1880), qui croyait qu'il n'exis-
tait pas chez la Philine. Ceci tient à ce fait que cet organe est en
réalité très petit et limité à la légion antérieure du corps de chaque
côté de la bouche. Mais il sullit d'écarter en ce point les sillons
céphalopédieux pour apercevoir distinctement deux organes en
forme de raquettes présentant une belle coloration jaune et striés
verticalement (lig. (il). Ici encore l'innervation nous montre que
nous avons atïaire à un organe de Hancock typique (fig. 62).
Doridium depictum. — Le système nerveux du Doridiuni sera
vite décrit car il nous suffit dédire qu'il est entièrement semblable
au système nerveux de la Philine, du moins d'une Philine téralo-
gique telle que celle que nous décrivions tout à l'heure et où le
nerf osphradial ne se soude pas avec la branche droite de la com-
missure palléo-viscérale. Les autres dilïérences sont de simples
modifications de détail dues simplement à l'énorme développe-
ment du bulbe buccal, d'où il résulte que les commissures céré-
broïde et pédieuse sont forcément très longues et les ganglions
bulbo-œsophagiens situés très loin des ganglions cérébroïdes : la
première partie du système stomato-gastrique forme donc une anse
très allongée. Les ganglions bulbo-œsophagiens fournissent laté-
ralement deux gros nerfs pour le bulbe buccal et de la courte
commissure qui les réunit part un nerf radulaire impair. En
arrière des ganglions bulbo-œsophagiens partent les deux nerfs
stomato-gastriques, qui contournent latéralement l'estomac auquel
ils fournissent de nombreux rameaux et viennent en arrière de cet
organe constituer un cercle nerveux unique d'où part le plexus
sympathique intestinal.
Un nerf commissural volumineux réunit le nerf stomato-gastri-
que droit avec l'extrémité postérieure de la branche droite de la
commissure palléo-viscérale. Nous venons de nous étendre un peu
longuement sur le centre stomato-gastrique du Doridium simple-
ment parce qu'il n'avait pas été décrit paruELACAZE-DuTHiERS (1898).
L'œil n'arrive pas à la surface extérieure du corps, mais cepen-
dant, grâce à la grande longueur du nerf optique, il peut arriver
jusqu'à la face inférieure du tégument dorsal. Les otocystes n'of-
frent rien de bien particulier, si ce n'est une abondance d'otolithes
qui sont au nombre de cent cinquante à deux cents. L'osphradion
112
est identique à celui des autres BuUéens. Enfin l'organe de Han-
coclv, de coloralion noirâtre, est très visible et d'aspect pectine. Il
Fig. 63. — DoruUitin depictuni ouvert par la face dorsale, la commissure céré-
broïde ayant été coupée; B, bulbe pharyngien ; C, ganglions cérébroïdes; CV,
commissure palléo viscérale ; H, masse hépatique ; JG, estomac; M, manteau ;
MD, muscle* dilatateurs de l'estomac; ML. muscles longitudinaux; MP, mus-
cles protracteuis du bulbe; MT, muscles pour les mouvements de torsion du
bulbe; NO, nerf osphradial ; NP, nerf palléal; 0, osphradion; OC, oreillette du
cœur; OE, œil: P, ganglions pédieux; Pa, ganglion palléal; PA. parapodie ;
PI, ganglions pleuraux ; VC, ventricule du cœur ; VS, poche copulatrice
oiîre toujours la même innervation et par conséquent la même
valeur morphologique.
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
143
Gastropteron rubrum. — Cet intéressant animal étant adapté à
la vie pélagique, son système nerveux, comme chez tous les animaux
soumis à ce genre de vie, va subir une très forte ditïérenciation.
Celte ditïérenciation va consister en une condensation très accen-
T.U
Fig. 64. — Région antérieure du tube digestif
du Doridinm (lepictuni : B, bouctie; BB,
bulbe pharyngien; GS, glandes salivaires ;
NS, nerfs stomato gastriques ; NC, nerf
commissural ; CV, commissure palléo vis-
cérale; H. masse hépatique.
Fig. 65, — Doridimn depic-
tuni, vu de profil; B, bou-
che ; 0, organe de Han-
cock : P, orifice mtlle ; G,
gouttière génitale ; cf"S>
orifice hermaphrodite ;
Br, branchie; Pa, para-
podie; M, manteau.
tuée des ganglions i[ui vont tous se concentrer autour de l'œsophage.
La description du système nerveux du Gastropteron ayant été faite
d'une façon remarquable par Vayssière (1880), nous ne nous éten-
drons pas longuement sur ce sujet ; nous ferons simplement
remarquer qu'on peut le considérer comme un système nerveux
de Dondium dont la masse ganglionnaire postérieure, formée des
ganglions palléal et sous intestinal fusionnés et du ganglion vis-
céral, est venue s'accoler au ganglion pleural gauche. En même
temps la commissure palléo-viscéralea subi un raccourcissement
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901.
XIV. - 8.
114
J. GUIAKT
considérable et est venue se placer sous l'œsophage presqu'au
contact des commissures pédieuses.
Quant au centre stomato-gastrique, lui aussi est construit sur le
Fig. 66. — Région antérieure du GnMropterou ruhrum pour montrer les détails du
système nerveux ; B, bulbe pharyngien et (petite Bgurel nerfs sympathiques
bulbaires ; C, ganglions cérébroïdes ; CV, commissure palléo-viscérale ■. G, gan-
glions bulbo-œsophagiens ; G', ganglions œsophagiens accessoires ; GD, nerf
stomato-gastrique droit ; GG, nerf stomato-gastrique gauche: GS, glandes sali-
vaires ; M, muscle prolracteur du pénis ; m, "nerf palléal : NG, nerf génital ; NL,
nerf labial ; NO, nerf osphrapial ; NT, nerf olfactif; Œ, œsophage ; P, ganglions
pédieux ; Pa, ganglion palléal ; PaSo, masse ganglionnaire formée par la tusion
des ganglions palléal gauche et sous-intestinal ; PL, ganglions pleuraux ; PP,
gaine du pénis ; Su, ganglion sus-intestinal ; V. ganglion viscéral.
même plan que celui du Doridium. La seule différence consiste
dans la présence d'un ganglion accessoire, comme chez les Pleu-
robranches et les Nudibranches. 11 semblerait donc que le Gastrop-
teron soit une espèce voisine du Doridium, adaptée à la vie
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHKS 115
pélagique. Nous verrons (|ue d'autres systèmes d'organes nous
amèneront à une conclusion identique.
L'œil, ici encore, se trouve lihre dans la cavité céphalique, le
nerf optique étant trop court pour lui perjnettre d'arriver au tégu-
Fig. 67. — CastropteroH ruhruni vu par l'extrémité antérioure ; branchie ;
(le, disque céphalique ; r, voile buccal ; H, organe de Hancock ; p, pied ;
p\ parapodie.
ment tiorsal. L'otocyste et l'osphradion n'otïrent rien de particulier.
L'organe de Hancock n'existerait pas d'après Vayssière, mais cepen-
dant si l'on étudie les nerfs qui partent des ganglions cérébroïdes,
on constate la présence d'un nerf labial et d'un nerf olfactif très
volumineux et ganglionnaire dont la position, la structure et les
ramifications sont trop identiques à celles des autres Bulléeus pour
ne pas innerver un organe de Hancock. L'innervation montre que
cet organe doit être limité aux régions latérales de la bouche. En
elïet si l'on examine de face l'extrémité antérieure de l'animal on
distingue sur les côtés de la bouche, un organe de Hancock peu
pigmenté, mais absolument semblable à celui de la Philine (fig. 67).
L'étude que nous venons de faire du système nerveux des
Bulléens nous a montré que ceux-ci sont considérés à tort comme
des Euthyneures, car nous avons vu que le système nerveux, sauf
chez Doridium et Gastropîeron, est au contraire franchement
Stre|)toneure. Nous avons vu également que le collier œsophagien,
d'abord situé en avant bulbe buccal, émigré en arrière pour venir
entourer l'œsophage. Les ganglions cérébroïdes, d'abord très écar-
tés, se rapprochent peu à peu, les ganglions pleuraux leur sont
toujours accolés et les autres ganglions de la commissure palléo-
viscérale ont une tendance très marquée à venir se fusionner avec
eux, constituant de la sorte un véritable amas ganglionnaire sus-
œsophagien. Il y a en un mot une tendance vers la notoneurie vraie
que nous allons trouver tout à l'heure à son maximum de dilïéren-
ciation chez les Pleurobranches et chez les Nudibranches.
116
J. GLUART
APLYSIENS
Fig. 68. — Système nerveux de VAcera
bullata i\ ganglions cérébroïdes ; PL,
ganglions pleuraux; P, ganglions pé-
dieux; Pa, ganglions çalléaux; S«, gan-
glion sus-intestinal; .So, ganglion sous-
intestinal; V, ganglion viscéral; /, nerf
latéral; /, nerf olfactif; p, commissure
pédiaeus; pp, commissure para-pédieu-
se; g, nerf génital; o, ospbradion.
Acera bullata. — Le systè-
me nerveux de ['Accra a été
décrit par Von Ihering (1877)
et par Pelseneer (1894). La
description de Von Ihering
est tout-à-fait fausse et nous
n'en parlerons point. Celle de
Pelseneer est également in-
exacte, dans ce sens qu'il a
omis de citer le ganglion pal-
léal droit et a représenté un
système nerveux euthyneure,
alors qu'il existe une strepto-
neurie très accentuée.
11 nous sulTit de considérer
un instant le système nerveux
de VA cera pour constater qu'il
présente avec le système ner-
veux des Bulléens un certain
nombre de modillcations qui
vont aller en s'accentuant
chez les autres Aplysiens.
Le collier œsophagien est
situé assez en ari-ière du bulbe
et est traversé par l'œsophage
et les glandes salivaires. Les
ganglions cérébroïdes , qui
étaient éloignés l'un de l'au-
tre chez tous les Bulléens,
sont ici accolés et situés à la
l'ace dorsale de l'œsophage.
Les ganglions pédieux sont
restés éloignés et sont par
conséquent situés sur les
côtés de l'œsophage. Ils sont
réunis par deux longues com-
missures : l'une volumi-
neuse, qui est la commissure
pédieuse, l'autre grêle, qui
est la commissure parapé-
dieuse. Entre les deux passe
l'aorte antérieure.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 117
Les ganglions pleuraux sont petits et presque accolés aux gan-
glions pédieux, ce qui est encore un caractère qui éloigne VAcera
des BuUéens et que nous allons retrouver chez tous les Aplysiens.
Deux connectifs assez longs réunissent chaque ganglion cérébroïde
au ganglion pleural et au ganglion pédieux correspondant. Des
ganglions pleuraux part en arrière une très longue commissure
viscérale qui s'étend jusqu'au niveau du gésier. Du ganglion
pleural droit part la branche droite qui vient se jeter au milieu du
gésier dans le ganglion sus-intestinal après s'être rentlé en un petit
ganglion palléal. Le ganglion sus-intestinal donne un très court
nerf osphradial qui se renfle bientôt en un ganglion osphradial au
niveau de l'attache antérieure de la branchie. Presque au point
même où il a reçu la branche droite de la commissure, le ganglion
sus-intestinal donne une branche nerveuse qui est la continuation
de cette commissure. Elle contourne en effet le bord droit du gésier
pour venir se jeter dans un ganglion assez volumineux qui fournit
le nerf génital et qui est par conséquent le ganglion viscéral.
Au-dessus de ce ganglion s'en trouve accolé un autre plus petit
que Pelseneer (1894) considère à tort comme un ganglion acces-
soire et qui est le ganglion sous-intestinal. 11 en part la branche
gauche de la commissure qui passe sous le gésier, se renfle en un
petit ganglion palléal considéré faussement par Pelseneer comme
le sous-intestinal et va se terminer dans le ganglion pleural gauche.
Le centre stomato -gastrique a été très bien décrit par de
LACAZE-DuTHiERs(18y8). Le collier œsophagien pouvant se déplacer
en arrière du bulbe buccal, les connectifs cérébro-œsophagiens
sont assez longs, contrairement à ce que prétend cet auteur, et
aboutissent à deux ganglions bulbo-œsophagiens accolés. Les deux
nerfs gastriques s'étendent jusqu'au niveau du gésier, où ils
s'anastomosent en un réseau irrégulier qui s'étend jusqu'à l'in-
testin sans former d'anneau nerveux de part et d'autre du gésier.
Quant au nerf commissural il se trouve compris cette fois entre le
nerf palléal gauche et le plexus sympathique du gésier.
Pour nous résumer, nous voyons que le système nerveux de
l'Acera est comme celui de Aclœon, très voisin de celui des Strep-
toneures monotocardes (en particulier de certains Ténioglosses).
C'est ce qu'avait fort bien observé de Lacaze-Dlthiers qui compare
le système nerveux de VAcera à celui d'un Gastéropode Pectini-
branche, en supposant toutefois le ganglion sus-intestinal reporté
sur le dos du gésier. Or la comparaison est beaucoup plus frap-
pante, puisqu'en réalité le système nerveux de VAcera est franche-
H8
J. GUIART
ment streptoneure ; mais pour s'en convaincre il faut enlerer,
comme nous l'avons déjà dit, le tégument dorsal tout entier. En
effet, si l'on recourt au procédé classique de dissection, qui con-
siste à inciser l'animal sur le milieu de la face dorsale et à rabattre
les deux lambeaux sur le côté, on produit de la sorte une détor-
sion artificielle de la branche sus-intestinal
de la commissure et c'est ainsi que tous les
auteurs représentent le système nerveux des
Tectibranches comme euthyneure, alors que
chez tous, sauf chez Gasîropteron, il est
franchement streptoneure.
Des organes des sens nous aurons très
peu de chose à dire. Les yeux sont superti-
ciels et situés tout à fait latéralement vers
l'extrémité antérieure de la tète. En avant
le tégument céphalique forme une sorte de
repli mobile innervé par la branche externe
du nerf labial, qui correspond par consé-
quent à l'organe du tact et en particulier au
rudiment du voile buccal que nous avons
observé chez Haminea hjjdatis. Quant à la
branche interne du nerf labial elle vient se
ramifier sur le côté de la bouche où se trouve
vraisemblablement l'organe du goût. En
arrière des yeux un autre repli mobile du
tégument dorsal est innervé par les ramifi-
cations du nerf tentaculaire et correspond
certainement à un rudiment de rhinophore.
On voit donc, si les tentacules céphaliques
ne sont pas encore différenciées, que du
moins les organes des sens qui constituaient
l'organe de Hancock des Bulléens sont
maintenant nettement séparés.
Fig. 69.
Acera huilât a
vu de profil ; V, voile;
b, bouche; H', région
tactile et H, région ol-
factive de l'organe de
Hancock; œ, œil; cf,
orifice mâle; rh, rudi-
ment de rhinophore ;
gg, gouttière génitale;
P, pied et parapodies;
C, coquille ; L, lobe
palléal postérieur.
Aplysia punctata. — Avec l'Aplysie nous
arrivons à un système nerveux beaucoup
plus dilîérenciéet par conséquent plus con-
densé. Le collier œsophagien est identique
à celui de V Acera. Des ganglions pleuraux part une longue com-
missure palléo-viscérale qui se dirige en arrière et à droite (type
pleuroneuré de de Lacaze-Duthiers) et se termine dans une masse
GASTRROPODES OPISTHOBRANCHKS 419
ganfçlionnaire situ(^e en avant de la cavité |)alléale. Certains obser-
vateurs, à l'exemple de Clvier(1817), ont pu croire que cette masse
ganglionnaire était unique, mais il suffit d'un examen un peu
attentif pour s'apercevoir qu'elle est double. Toutefois la plupart
des auteurs ne pouvant homologuer ces deux ganglions avec les
ganglions viscéraux impairs des autres Gastéropodes admettent
que ce sont des ganglions accessoires développés secondairement
sur la commissure viscérale. Or on peut constater facilement au
microscope qu'elle se compose en réalité de trois ganglions. Le
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Fig. 70. — Centres nerveux viscéraux de l'Apiysie ; cd, branctie droite et cg, bran-
die K^uche de la commissure palléo-viscérale; Pa, ganglion palléal: So, gan-
glion sous-intestinal: F, ganglion viscéral; Su, ganglion sus-intestinal; PS,
ganglion palléo-sous-inteslinal : o, nerf osphradial ; g, nerf génital ; c, cellules
nerveuses.
ganglion de droite qui fournit le nerf palléal droit et le nerf osphra-
dial est incontestablement le représentant du ganglion palléal
droit fusionné avec le ganglion sus-intestinal. Il est du reste placé
dorsalement par rapport aux deux autres et c'est là la trace évi-
dente d'un reste de streptoneurie. Quant à la masse ganglionnaire
située à gauche et ventralement, le microscope montre qu'elle est
en réalité formée de deux ganglions (tig. 70, fi): l'un postérieur
plus volumineux, uni par un connectif avec le ganglion sus-intes-
tinal et fournissant le gros nerf génital, représente le ganglion
viscéral; l'autre antérieur et plus petit, qui lui est accolé et d'où
120 J. GUIART
part un nerf palléal ainsi que la branche gauche de la commis-
sure, représente le ganglion sous-intestinal fusionné avec le gan-
glion palléal gauche. Du reste en examinant beaucoup de gan-
glions viscéraux d'Aplysie au microscope, on trouve parfois le
ganglion viscéral gauche dissocié en ses trois ganglions d'origine
(fig. 70, .4) (1). Un examen plus attentif nous a donc permis de
ramener le système nerveux de l'Aplysie au type normal des
Gastéropodes.
Les connectifs stomato-gastriques aboutissent à deux ganglions
bulbo-œsophagiens réunis par une courte commissure. Le reste
du centre stomato-gastrique répond à la description typique que
nous avons donnée précédemment. Les yeux sont situés entre les
deux tentacules et compris dans l'épaisseur du tégument. Ils sont
très développés.
Les otocystes offrent leurs rapports normaux, mais ne renfer-
ment qu'un seul otolithe très volumineux.
Les tentacules antérieurs correspondent au voile labial de
Acera. Ils sont en effet innervés par la branche externe du nerf
labial, tandis que la branche interne se ramifie au niveau de l'ori-
fice buccal. Quant aux tentacules postérieurs, ils sont innervés par
un gros nerf tentaculaire se renflant en un ganglion d'où partent
une série de rameaux nerveux, qui vont se terminer dans des
éléments neuro-épithéliaux particulièrement nombreux dans le
sillon terminal qui donne à ces tentacules la forme particulière
d'une oreille. Ils sont donc entièrement comparables aux rhino-
phores des autres Gastéropodes, auxquels les recherches de
Moquin-Tandon (1851 et 1854) et de Garnault (1887) permettent
d'attribuer une fonction olfactive. Nous voyons donc que chez
l'Aplysie les trois organes des sens qui constituaient un organe
unique chez les Bulléens sont maintenant nettement séparés
(pi. VII). Rien de particulier à dire de l'osphradion.
Notarchus punctatus. — Son système nerveux a été bien décrit
par Vayssière (1885). Il présente le maximum de condensation chez
les Aplysiens. Il correspond chez ces derniers au système nerveux
du Gastropteron chez les Bulléens, tous les ganglions étant venus
aussi se concentrer autour de l'œsophage. Mais chez le Gasttropteron
tous les ganglions avaient une tendance marquée à se fusionner
(1) Il est vrai qu'il arrive aussi assez souvent que le ganglion viscéral gauche
constitue une masse unique. Dans un cas certainemenl lératologique j'ai même
observé les deux ganglions viscéraux fusionnés en une seule masse.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES
121
avec les ganglions rérébroïdes, il y avait notoneurie. Giiez Notarchus
au contraire les ganglions ont une tendance à se fusionner avec les
ganglions pédieux ; il y a gastroneurie.
Le collier œsophagien se compose de deux ganglions cérébroïdes
accolés, de deux ganglions pédieux très rapprochés et de deux
ganglions pleuraux accolés aux ganglions pédieux. Si la commis-
sure pédieuse s'est raccourcie la commissure parapédieuse s'est
au contraire allongée et l'aorte antérieure, comme chez Acera et
Aplyfiia, continue à passer entre les deux.
La commissure palléo-viscérale
est extrêmement courte. Les gan-
glions viscéraux constituent com-
me chez l'Aplysie deux masses
ganglionnaii-es accolées ; mais la
droite est juxtaposée au ganglion
pleural droit, tandis qu'entre la
masse gauche et le ganglion pleural
gauche il existe une courte branche
visible de la commissure. De la
masse ganglionnaire de droite part
un long nerf osphradial qui se rend
au ganglion osphradial situé très
loin en arrière et à droite au niveau
de l'insertion antérieure de la bran-
chie. De la masse viscérale gauche
part également un long nerf génital
qui se dirige aussi à droite et en
arrière.
Il en résulte que le système ner-
veux de Notarchus est absolument
comparable à un système nerveux d'Aplysie dont les ganglions
viscéraux seraient remontés le long de la commissure jusqu'au
contact de l'œsophage. Le nerf osphradial et le nerf génital corres-
pondraient en partie aux deux branches de la commissure. De
plus la condensation des ganglions viscéraux est encore plus
accentuée.
Rien de particulier à dire du système sympathique et des orga-
nes des sens.
D'après Vayssière (I880) et Pelseneer (1894) le genre Aphisiella
présenterait un système nerveux presque absolument identique
à celui de Notarchus.
Fig. 71. — Système nerveux central
de Notarchus pimctatus. C, gan-
glions cérébroïdes ; P, ganglions
pédieux; PL, PL', ganglions pleu-
raux; F, F', ganglions viscéraux ;
m, nerfs palléaux; g, nerf géni-
tal; 0, nerf osphradial.
122 J. GUIART
Pour résumer ce que nous venons d'observer dans le système
nerveux des Aplysiens, nous voyons que la streptoneurie, encore
si nettement marquée chez les Bulléens, a presque disparu. Elle
n'existe véritablement que chez Acera, elle est difficilement recon-
naissable chez Aplysia et elle n'existe plus chez Aplijsiella et
Notarchus. Le collier œsophagien, qui était situé en avant du bulbe
chez les plus primitifs des Bulléens est toujours situé autour de
l'œsophage chez les Aplysiens. La commissure palléo-viscérale se
dénude de plus en plus et les ganglions nerveux ont une tendance
très marquée à se fusionner les uns avec les autres.
Enfin au fur et à mesure de la spécialisation, ces ganglions
tendent à se concentrer vers la face ventrale du tube digestif de
manière à donner naissance à un système nerveux gastroneuré
assez voisin de celui des Pulmonés.
PLEUROBRANCHÉENS
Le système nerveux des Pleurobranches a été décrit autrefois
par DE Lacaze-Duthiers (1859) et Von Ihering (1877) et plus ré-
cemment complété et rectifié par Pelseneer (1894) et par Vayssière
(1899).
Le système nerveux des Pleurobranches est constitué sur le type
suivant. Au dos de l'œsophage existe une volumineuse masse
ganglionnaire constituée par les deux ganglions cérébroïdes accolés
avec lesquels les ganglions pleuraux sont toujours plus ou moins
étroitement fusionnés. Une paire de connectifs cérébro-pédieux et
pleuro-pédieux unissent cette masse ganglionnaire aux deux
ganglions pédieux qui peuvent être situés sur le côté de l'œsophage,
mais qui souvent aussi viennent s'accoler à la masse antérieure. Il
y a alors notoneurie vraie, tous les ganglions se trouvant reportés
sur la face dorsale de l'œsophage. Quant au collier œsophagien, il
est constitué par un volumineux cordon nerveux qui réunit par
dessous l'œsophage les extrémités latérales de la masse ganglion-
naire dorsale. Mais si l'on examine attentivement ce cordon, on
constate qu'il est formé en réalité de plusieurs commissures, à
savoir : une double commissure pédieuse, une commissure sub-
cérébrale réunissant les ganglions cérébroides par dessous
l'œsophage et une commissure viscérale unissant les deux gan-
glions pleuraux. Vers l'origine droite de cette dernière on observe
un petit ganglion viscéral formé uniquement de quelques cellules
ganglionnaires, fournissant l'innervation de la branchie et des
GASTEROPODES OPISTHOBR ANCHES
123
v'\
PL.
,S
^1
organes génitaux et correspondant par conséquent au ganglion
viscéral et au ganglion sus-intestinal. Du reste, chez Oacanim ces
deux ganglions existent isolément. L'osphradion n'existant pas
chez les Pleurobranches le ganglion sus-intestinal se trouve forcé-
ment réduit. Quant au ganglion sous-intestinal il est vraisembla-
blement lusionné, avec le ganglion palléal, dans le ganglion pleural
gauche fusionné lui-même
avec le ganglion cérébroï-
de. Reste le ganglion pal-
léal droit qui est vraisem-
blablement fusionné avec
le ganglion pleural du mê-
me côté. En elîet, si l'on
étudie les nerfs qui partent
des ganglions pleuraux on
constate que le ganglion
pleural gauche donne nais-
sance à deux nerfs pal-
léaux et le ganglion pleu-
ral droit à un seul, ce qui
est d'accord avec la fusion
ganglionnaire que nous
venons d'exposer.
Le système nerveux du
genre Pleurobranchœa est
construit sur le même plan
qne celui des Pleurobran-
ches, la principale diffé-
rence consiste en ce que
les ganglions cérébroïdes
sont un peu plus écartés
et réunis par une courte
commissure. De même les
ganglions pédieux sont assez éloignés de la masse cérébro-pleurale
et situés sur les bords latéraux-ventraux de l'œsophage.
Du reste si nous étudions chez les Pleurobranchéens des formes
de moins en moins différenciées nous pourrons facilement cons-
tater que les différents ganglions vont se séparer progressivement.
C'est ainsi que chez Umbrella (tig. 73, B) les ganglions pleuraux
sont nettement distincts aussi bien des ganglions cérébroïdes
que des ganglions pédieux. Le ganglion pleural gauche qui fournit
<^0i
'-^
PP
Fig. 72. — Système nerveux central de VOaca-
)iivs nieuihionaceiin. f, ganglions cérébroï-
des; Pi, PL', ganglions pleuraux; P, gan-
glions pédieux ; S, commissure subcérébrale;
p, commissure pédieuse ; r, commissure pal-
léo-viscérale:pp, commissure para pédieuse;
Su, ganglion sus intestinal; F, ganglion vis-
céral; br, nerf branchial; 3, nerf génital.
424 J. GUIART
l'innervation des tég-uments et du manteau de ce même côté cor-
respond vraisemblablement au ganglion pleural, au ganglion pal-
léal et au ganglion sous-intestinal. Au contraire le gangliim pleu-
ral droit qui innerve à la fois les téguments, le manteau, la branchie
et les organes génitaux doit correspondre au ganglion pleural, au
ganglion palléal, au ganglion sus-intestinal et au ganglion viscéral.
Le genre le moins ditïérencié est bien certainement le genre
Tylodina (lig. 73, A) qui a été placé tour à tour parmi les Bulléens
et parmi les Pleurobranchéens, mais que les auteurs les plus
récents, et en particulier Mazzarelli (1897), tendent à placer défi-
nitivement parmi les Pleurobranchéens. Ici non seulement lesgan-
/^
^- r
r
■ >
' ^ P PP
Fig. 73. — .4, système nerveux de Tylodina; B, système nerveux de Umbrella;
r, ganglions cérébroïdes ; P, ganglions pédieux : PV, masses pleuro-viscérales ;
V, ganglion viscéral; ;>, commissure pédieuse; jjp, commissure parapédieuse :
c, commissure subcérébrale; r, commissure palléo- viscérale; hr, nerf bran-
chial ; (j, nerf génital; m, nerf palliaux.
glions pleuraux sont distincts des ganglions cérébroïdes et des
ganglions pédieux, mais encore ils sont réunis au-dessous de l'œso-
phage par une troisième grosse masse ganglionnaire. La masse
gauche, qui innerve les téguments et le manteau, doit être consi-
dérée comme formée par la fusion du ganglion pleural, du ganglion
palléal et du ganglion sous-intestinal. La masse ganglionnaire
impaire qui n'innerve que les organes génitaux correspond évidem-
ment au ganglion viscéral. Enfin le ganglion de droite qui innerve
à la fois les téguments, le manteau et la branchie correspond vrai-
semblablement à la fusion du ganglion pleural et du ganglion
palléal avec le ganglion sus-intestinal.
Comme nous avons dit précédemment que Tylodina était parmi
les Pleurobranchéens le genre le moins différencié, ce doit être
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
125
une l'orme primitive se rattachant par certains caractères avec les
familles voisines. En etïet, alors que tous les Pleurobranchéens en
sont dépourvus, Pelseneer (1894) a montré t]ue ce genre possédait
CP? c
Fig. 74. — Idalia ramosa, système nerveux ; H, bulbe pharyngien relevé en avant
C, ganglions cérébroides ; CP, commissure pédieuse ; CPP, commissure para
pédieuse ; CS, commissure subcérébrale ; CV, commissure palléo-viscérale
gbr, nerf génito-branchial; m, nerfs palléaux ; NO, nerf olfactif ; 0, œil ; Œ,
ganglions bulbo -œsophagiens ; Oi, ganglions olfactifs; OT, otocystes ; P, gan
glions pédieux ; PV, ganglions pleuro-viscéraux; B, rhinophore; .S, conduits
salivaires; T, tentacule labial.
un osphradion, caractère qui le rapproche évidemment des Tecti-
branches. Il semble, comme le veut Pelseneer (1894), que ses atrini-
tés soient pour les Bulléens qui ont une tendance évidente vers la
notoneurie, mais l'étude du système nerveux ne nous suffit pas
pour oser émettre une semblable affirmation.
126
En réalité lesjstème nerveux des Pleurobranchéens est construit
sur un type bien distinct et l'origine de ce groupe est tout ce qu'il
y a de plus incertaine. Nous avons déjà vu du reste pour d'autres
organes que les Pleurobranchéens s'éloignent des Tectibranches
pour ressembler beaucoup plus aux Nudibranches.
NUDIBRANCHES
Nous prendrons comme type de Nudibranches un très bel
animal que nous avons eu l'occasion de disséquer autrefois au
Laboratoire de Banyuls, VIdalia ramosa du groupe des Doridiens.
Or, comme on peut
le voir sur la figure
ci-contre, c'est un
simple système ner-
veux de Pleurobran-
che dont le ganglion
situé sur la commis-
sure palléo-viscérale
est venu se fusionner
avec le ganglion
pleural droit ou,
pour parler plus ex-
actement , avec la
masse cérébro-pleu-
rale droite dont la
région postérieure
innerve à la fois les
téguments, la bran-
chie et les'[organes génitaux. C'est donc un système nerveux de
Pleurobranche qui a fait encore un pas de plus vers la différen-
ciation, c'est à-dire vers la condensation ganglionnaire. La con-
densation est encore plus marquée chez V Archidorh tuberculata.
Nous sommes donc arrivés au type notoneuré vrai que nous
considérons avec de Lacaze-Duthiers (1888) comme caractérisant
le grand groupe malacologiquequi comprend lesPleurobrancheset
les Nudibranches. Pelseneer f 1888) a bien essayé de montrer que ce
groupement était artificiel, mais il sest appuyé surtout sur les
caractères particuliers du système nerveux des Sacoglosses (Ely-
siens) dont les centres pédieux seraient situés sous l'œsophage. Or
les Sacoglosses sont encore si peu connus que certains auteurs les
Fig. 75.— Système nerveux d'Archidori!< tnherculata.
G, ganglions cérébroïdes ; T, ganglions pédieux ;
PV, PV\ ganglions pleuro-viscéraux ; gh, nerf
génito-branchial ; m, nerfs palléaux; p, commis-
sure pédieuse ; r, commissure palléo-viscérale.
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES 127
placent parmi les Tectihraiiches, tandis que certains autres en font
des Nudibranches. Il est peut-être encore prématuré de vouloir
résoudre la question et j'avoue pour ma part n'être pas très
convaincu par les raisons que donne Pelsenekr pour prouver que
les Éiysiens sont les Nudibranches les plus ditïérenciés.
Je crains que Pelseneer qui ne redoute cependant pas les idées
nouvelles se soit refusé un peu trop systématiquement à admettre
le terme de notoneurie qui ne visait évidemment dans l'esprit de
son auteur à rien moins qu'à réunir les Pleurobranches et les
Nudibranches. J'en suis d'autant plus étonné que plus je relis le
merveilleux travail de Pelseneer sur les Opisthobrancheset plus je
suis persuadé que les Pleurobranches doivent être définitivement
séparés des Tectibranches pour être rapprochés des Nudibran-
ches (1).
On arrive du reste à la même conclusion si l'on considère le
centre stomato-gastrique et les organes des sens des Opisthobran-
ches notoneurés. Chez les Pleurobranches et les Nudibranches le
centre stomato-gastrique est caractérisé en effet par la présence
d'un ganglion gastro-œsophagien accessoire situé sur le nerf gas-
trique à peu de distance du ganglion bulbo-œsophagien. Toutefois,
il est juste de dire que nous avons observé un semblable ganglion
chez le genre Gastropteron, ce qui rapproche encore le système
nerveux des Pleurobranches et des Nudibranches de celui de ce
dernier genre. Des organes des sens nous aurons peu de choses
à dire. Les yeux sont toujours atrophiés et presque toujours
accolés à la masse nerveuse ganglionnaire, sauf chez quelques
Pleurobranches où ils peuvent pénétrer dans les téguments cépha-
liques. Cependant grâce à la transparence des tissus il est presque
toujours possible de les distinguer sous la forme de deux petits
points noirs placés à la base d'insertion des tentacules.
Les otocystes renferment de nombreux otolithes.
Chez les Pleurobranches, comme chez les Nudibranches, l'organe
du tact forme un voile buccal très développé et les rhinophores
constituent un appareil olfactif de plus en plus compliqué.
Enfin (sauf chez Tylodina) l'osphradion n'existe pas. Mais en
même temps qu'il a disparu, ainsi que le ganglion osphradial qui
l'innerve, le ganglion tentaculaire du rhinophore a pris un énorme
(1) Le système nerveux en particulier coïncide merveilleusement jusque dans
ses moindres détails. C'est ainsi que la commissure parapédieuse ne fournil jamais
de nerf chez les Notoneurés et que l'aorte antérieure passe toujours en dehors
des commissures pédieuses.
128 J. GUIART
développement par une sorte de balancement organique. Ce gan-
glion se développe vraisemblablement aux dépens de nombreuses
cellules ganglionnaires qui accompagnent le nerf olfactif et qui
tendent à se fusionner en un ganglion unique au fur et à mesure
que le rhinophore se perfectionne et s'individualise.
Résumé. — Une revue rapide du système nerveux des Opistho-
branches nous permet de faire les conclusions suivantes :
1. La condensation des centres nerveux va de pair avec la
différenciation ou la spécialisation de l'organisme.
2. Il en est de même de la détorsion de la commissure palléo-
viscérale (Euthyneures).
3. Les Bulléens, qui ont des ganglions distincts et une commis-
sure palléo-viscérale tordue, sont les plus primitifs des Tecti-
branches .
4. Les formes les plus primitives ont le collier œsophagien en
en avant du bulbe buccal (Actœoii, Scapliander, Philine, Bulla,
Doridium, Gastropteron).
5. ActœoH qui est le BuUéen le plus primitif offre un système
nerveux streptoneure et aponotoneuré semblable à celui des
Prosobranches Monotocardes d'où il semble dériver.
6. Chez les Bulléens les plus spécialisés (Gaslropteron) le système
nerveux a tendance à la notoneurie.
7. Le système nerveux des Aplysiens est épipodoneuré.
8. Chez les plus primitifs d'entre eux (Acera) la commissure
viscérale est également tordue.
9. Chez les Aplysiens les plus spécialisés [Notarclius] le système
nerveux tend à la gastroneurie.
10. Les Pleurobranchéens et les Nudibranches sont tous des
animaux très spécialisés.
11. Chez les uns comme chez les autres le système nerveux est
construit sur un plan absolument identique qui répond au type
notoneuré de de Lagaze-Duthiers (1888).
12. Le système nerveux des Notoneurés se rapproche de celui
des Bulléens spécialisés (Gastropteron).
13. Le système nerveux du Gastropteron se distingue de celui des
Notoneurés en ce que le ganglion viscéral s'est porté à gauche et
le ganglion sus-intestinal à droite tandis que chez les Notoneurés
le ganglion viscéral s'est porté du côté droit avec le ganglion sus-
intestinal.
14. La fusion primitive des ganglions cérébroïdes ou pleuraux
fl<wnx/vita.
Fig. 70. - Schéma destiné à montrer les principales modificationi du système
nerveux dans la série des Tectihranclies ; B, bulbe pharyngien; T, tube
digestif ; C, ganglions cérébroîdes ; P, ganglions pédieux ; 0, ganglion
ospliradicil ; 1 et 7, ganglions pleuraux ; 2 et 6, ganglions palléaux ; 3,
ganglion sus intestinal ; 4, ganglion viscéral: 5, ganglion sous intestinal.
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901.
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
131
chez les Notoiieurés est également l'indice qu'ils dérivent de la
forme aponotoneurée.
15. Le collier œso})hagien entoure toujours l'œsophage chez les
Aplysiens et chez les Nudibranchesqui sont par conséquent moins
primitifs que les Bulléens et les Pleurobranches où le système
nerveux est toujours placé en avant du bulbe (sauf chez Haminea).
16. Au fur et à mesure que l'on s'adresse à des formes de plus
en plus différenciées la commissure cérébroide disparaît, la com-
missure palléo-viscérale se raccourcit et la commissure pédieuse
s'allonge.
17. Chez les Bulléens et chez les Notoneurés l'aorte antérieure
passe toujours en dehors des commissures sous-œsophagiennes.
Fig. 77. — Schéma destiné à montrer les modifications du système nerveux dans
la série des Notoreurés; A, Tylodinu; B, Pleurobranchea; C, Pleurobran-
chus; D, Umhrella : E, Nudibranches (pour les chiffres, voir la fig. 76).
18. Chez les Aplysiens l'aorte antérieure passe toujours entre la
commissure pédieuse et la commissure parapédieuse.
19. Les nerfs issus de chaque masse ganglionnaire permettent
toujours de retrouver les ganglions qui la constituent, la loi des
connections devant toujours servir de base à l'étude du système
nerveux des Mollusques.
20. Les ganglions pleuraux ne fournissent jamais de nerfs chez
les Opisthobranches.
21. Tous les autres ganglions de la commissure palléo-viscérale
peuvent fournir des nerfs palléaux.
132 J. GUIART
22. Le ganglion sus-intestinal innerve toujours l'osphradion ou
à son défaut la branchie.
23. Le ganglion viscéral innerve toujours les organes génitaux.
24. Les ganglions cérébroïdes président à l'innervation des orga-
nes des sens.
25. Les ganglions pédieux innervent le pied et ses dépendances
(parapodies, pénis).
26. Les ganglions bulbo-œsophagiens et leur commissure inner-
vent le bulbe buccal et la radula.
27. Le centre stomato-gastrique des Notoneurés est caractérisé
par la présence d'un ganglion gastro-œsophagien accessoire au
voisinage du ganglion bulbo œsophagien. Ce ganglion œsophagien
accessoire existe aussi chez Gastropteron et chez Haminea.
28. Les yeux, chez la plupart des Opistliobranches, sont situés
dans la cavité céphalique au-dessous du tégument dorsal.
29. Les otocystes existent chez tous les Opisthobranches.
30. Les Tectibranches (BuUéens et Aplysiens) sont caractérisés
par la présence d'un osphradion arrondi situé au niveau de l'in-
sertion antérieure de la branchie.
3i. Les Bulléens sont caractérisés par la présence dun organe
de Hancock correspondant à la fois à l'organe du goût, à l'organe
du tact et à l'organe olfactif.
32. Il est vraisemblable que chez les Gastéropodes primitifs
existait une ligne latérale sensorielle dont lorgane de Hancock et
l'osphradion sont les vestiges.
33. L'organe de Hancock chez les Opisthobranches plus spécialisés
{Aplysiens et Notoneurés) a donné naissance aux papilles gusta-
tives, au voile buccal et aux rhinophores dans lesquels se sont
spécialisés les organes du goût, du toucher et de l'olfaction.
34. Chez les formes non pourvues d'osphradion il existe un
énorme ganglion olfactif à la base du rhinophore.
35. Ce ganglion olfactif est dû vraisemblablement à la fusion de
toutes les cellules ganglionnaires situées sur le trajet du nerf
olfactif. Ces cellules se fusionnent en un ganglion unique au fur
et à mesure que le rhinophore s'individualise et se perfectionne.
C'est ainsi que la concentration se rencontre chez Aplysia et
acquiert son maximum chez les Notoneurés.
36. Tous les caractères tirés du système nerveux et des organes
des sens montrent que les Pleurobranchéens doivent être retranchés
des Tectibranches.
37. Les mêmes caractères montrent qu'on doit les classer avec
les Nudibranches.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 133
CHAPITRE VIII
STRUCTURE DES CENTRES NERVEUX
La structure des centres nerveux des Gastéropodes a été étudiée
par un assez grand nombre d'auteurs parmi lesquels nous citerons :
Waldeykr (1863), Trinchese (1863), Boll (1869), Schulze (1879),
Leydig (J883), ViGNAL (1881 et 1883), Haller (1886), Nansen (1887),
Garnault (1887), Bernard (1890) et de Nabias (1894 et 1899).
Ces auteurs sont malheureusement loin d'être d'accord surtout
en ce qui concerne la nature des prolongements des cellules
nerveuses et leurs rapports avec les fibrilles des nerfs. Nous nous
mêlerons d'autant moins à la discussion qu'elle n'a plus sa raison
d'être à l'heure actuelle, depuis les importants travaux des Golgi,
des Ramonv Cajal, des Retzius, etc., etc. Personne ne croit plus
en effet aujourd'hui à l'origine indirecte des nerfs. Tout le monde
sait que les libiilles nerveuses ne sont rien autre chose que le
prolongement direct de la cellule nerveuse. Aussi dans le très
court chapitre que nous allons consacrer à la structure des centres
nerveux chez les Opisthobranches, nous laisserons de côté les
discussions qui risqueraient de nous entraîner trop loin, pour nous
en tenir simplement à la structure et à la topographie des centres.
Il eût été du plus haut intérêt de rechercher l'origine des nerfs,
malheureusement la méthode d'Elirlich au bleu de méthylène nous
a fourni des résultats négatifs chez tous les Mollusques. La méthode
de Golgi nous a paru souvent trompeuse, résultat qui est peut-être
dû soit à une installation défectueuse, soit à notre inexpérience de
la méthode, soit à une réaction spéciale des animaux sur lesquels
nous opérions. Quant à la méthode des coupes, employée par
de Nabias, elle ne nous a pas paru répondre, comme résultats, à la
somme de travail qu'elle exige ; cette méthode n'aurait d'intérêt
qu'à la condition de permettre de fournir des figures très claires
indiquant le trajet des fibrilles nerveuses et l'origine des princi-
paux nerfs. Or ce travail exige l'exécution de nombreuses séries de
134
coupes et de nombreuses reconstructions qui, les unes et les autres,
demandent un temps considérable devant lequel j'ai bien natu-
rellement reculé, étant donné les nombreuses questions dont je
désirais m'occuper Quant à donner la représentation de nom-
breuses coupes, comme l'a fait de Nabias (1894), je me serais abso-
lument refusé à le faire, car c'est vouloir imposer aux personnes
qui consultent un ouvrage de refaire complètement le travail de
l'auteur.
Cellules nerveuses. — Les cellules nerveuses des Mollusques
Opisthobranches sont très faciles à étudier parce qu'elles sont en
général très volumineuses. Elles répondent à deux types princi-
paux. Les plus communes ont reçu le nom de cellules ganglionnaires
proprement dites (fig. 79, G). On les rencontre surtout dans les
ganglions pédieux, dans les ganglions palléo-viscéraux et dans les
ganglions stomato-gastriques. Elles occupent la périphérie de ces
ganglions dont le centre est occupé par les nombreuses fibrilles
Fig. 78 .- Répartition des cellules nerveuses sensitives clans les renflements
ganglionnaires des nerfs sensoriels de la Pliiline; A. nerf olfactif; B, nerf
labial.
nerveuses qui en émanent et qui constituent la substance ponctuée
de Leydig.
Les plus petites cellules ganglionnaires sont situées du côté du
centre contre la substance ponctuée et les plus volumineuses
occupent la périphérie du ganglion. Ces cellules peuvent atteindre
les dimensions les plus variables, suivant la situation qu'elles
occupent, mais les plus volumineuses se rencontrent certainement
dans le centre palléo-viscéral (fig. 79, Su). Toutes celles que j'ai
... 7. -système nerveux du DorUliu^n dep.cU.nn ^^^^\'^^^'::^^:ÙSl
^.liou cérébro<de; P, ganglion pédieux PI, masse f^^ll^'^lllJ^^^^^^
ganglion pleural et du ganglion palléal • Su, gangl.on ^^'^l^'^^^^^^^^ NO, nerf
,a commissure palléo viscérale; V. gangUon ^^^'^^^^^^^^^^^^ S, cellule
osp'.radial; NP, nerf palléal;? 0, ganglion osphradidl, G, ctllu.e „ .
sensitlve.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 137
observées m'ont paru être unipolaires. Ces cellules sont f^énérale-
ment piriformes et renferment un très volumineux noyau dans
lequel on observe un ou plusieurs nucléoles. La substance proto-
plasmique est nettement fibrillaire et toutes les lîbrilles conver-
î?ent vers le prolono^ement axial de la cellule de manière à
constituer la fibre nerveuse. Celle-ci se dirige vers le centre du
2:anglion et chaque fois que j'ai pu la suivre elle était toujours
unique. Mais une fois arrivé dans la substance ponctuée elle se
recourbe pour gagner un nerf ou un autre ganglion et on la i)erd
de vue.
La seconde forme cellulaire est la cellulr aensorielle (fig. 79, S)
encore appelée par certains auteurs cellule chromatique. Contraire-
ment aux cellules ganglionnaires) qui étaient grosses et piriformes,
celles-ci sont toujours petites, de taille uniforme et arrondies. On
ne les rencontre que dans les ganglions cérébroïdes et dans les
ganglions situés sur le trajet des nerfs qui se rendent aux organes
des sens (fig. 78).
Origine des nerfs. — Il est facile de constater que les nerfs
prennent leur origine dans la substance ponctuée, mais il n'en est
pas de même de leur continuité avec les fibi-es nerveuses issues des
cellules ganglionnaires. Toutefois, par analogie avec ce qui se
passe dans d'autres groupes voisins, il est permis de supposer que
les nerfs sont formés par la réunion d'un certain nombre de
fibres nerveuses issues d'un même groupe de cellules. C'est ainsi
que Retzius (1892), chez les Annélides et chez les Crustacés, a
pu, grâce à la méthode d'Erlich, voir les cylindraxes des cellules
nerveuses pénétrer directement dans les nerfs.
Quant au névrilemme qui entoure les nerfs il n'est que la conti-
nuation du stroma conjonctif qui entoure les ganglions nerveux et
dans lequel viennent se terminer un certain nombre d'artères de
sorte que les éléments nerveux sont directement baignés par le
liquide nourricier.
Terminaisons nerveuses sensorielles. — Celles-ci n'ont guère été
étudiées chez les Gastéropodes que par Flemming (1869, 1870 et
1884),Garnault (1887), Bernard (1890), Mazzarelli (1893) et Retzius
(1892). Mazzarelli est, à ma connaissance, le seul à les avoir
observées chez les Tectibranches. Je n'ai pas eu l'occasion de les
étudier dans ce groupe, mais je vais indiquer rapidement ce que
j'ai pu observer dans le groupe voisin des Pleurobranches.dansun
travail entrepris il y a quelques années au Laboratoire de Roscolï
138
à l'instigation de l'éminent directeur de la station. Frappé des
mauvais résultats obtenus par la méthode ordinaire des coupes,
qui déforme trop ou par la méthode des imprégnations, qui ne
fournit que des silhouettes, j'étais résolu à n'employer que la
méthode des dissociations, ou à ne couper du moins que des tissus
se rapprochant le plus possible de l'état frais. Je comptais tout
d'abord étudier les terminaisons nerveuses du rhinophore de
l'Aplysie, mais je ne tardai pas à me convaincre que les granulations
pigmentaires dont les cellules épithéliales sont absolument gorgées
constituaient un inconvénient réel. Sur les conseils du professeur
DE Lacaze-Duthiers, je m'adressai donc au tentacule postérieur du
a l'avantage d'être constitué par une lame
aplatie très mince et très
?
Pleurobranche
A B
peu pigmentée. Toute la
face interne de cette lame
forme un certain nombre
de replis transversaux
dans lesquels viennent se
ramifier les terminaisons
ultimes du nerf tentacu-
laire et qui constitue vrai-
semblablement l'organe
olfactif. Je fis un certain
nombre de dissociations
par le procédé de Ranvier,
c'est-à-dire après macéra-
tion dans l'alcool au tiers,
fixation rapide à l'acide os-
mique et coloration au
l)icro-carmin. La figure ci jointe montre les différentes terminai-
sons nerveuses que j'ai pu obtenir par ce procédé, ainsi que deux
cellules épithéliales. Les cellules épithéliales se reconnaissent à
leur volume, à leur noyau arrondi et à leurs deux extrémités dont
l'une aplatie correspond à la cuticule, tandis que les digitations
de l'extrémité opposée, en s'intriquant avec les prolongements des
cellules musculaires vont constituer la membrane basale. Quant
aux autres cellules, elles répondent très certainement aux cellules
iieuro-épithéliales observées par Garnault (1887) et par Bernard
(1890) chez les Prosobranches et par Mazzarelli (1893) chez les
ïectibranches. La portion protoplasmique très allongée et très
étroite peut se terminer par une extrémité effilée ou plus ou moins
Fig. 80. — Cellules épithéliales et sensorielles
du rhinophore du Pleurobranche; A, cellule
épithéliale; B, C, D, E, cellules sensorielles
dont le prolongement protoplasmique est
plus ou moins contracté ; F, cellule épithé-
liale, cellules sensorielles et une cellule
neuro-épitiiéliale en bouton.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 130
renflée en bouton, mais toujours elle s'arn'fe au niveau du bord
cuticulaire de la cellule épidermique de soutien.
Quant au noyau il est généralement ovale ou fusiforme, entouré
d'une très mince couche de protoplasma. Celui-ci se continue en
arrière, par une tibrille nerveuse très nette ])résentant parfois une
série de petits renflements analogues à ceux que l'on observe si
souvent sur le trajet des neurones. Je signale d'une façon toute
particulière une cellule neuro-épithéliale (tlg. 80, F) à extrémité
distale très courte et renflée en bouton, qui se trouve logée au
dessous d'une cellule(le soutien et qui pourrait correspondre à
une cellule tactile destinée à percevoir les sensations de pression.
Mais comme, par suite de la macération, le plateau cuticulaire
des cellules de soutien avait disparu je pouvais craindre que les
extrémités distales de mes cellules neuro-épithéliales ne soient
également incomplètes et qu'elles ne portent en réalité un ou
plusieurs cils. Je me résolus donc à faire des coupes, mais par le
procédé très simple suivant. Sectionnant le tentacule d'un Pleuro-
branche je le traitais successivement par le sublimé acétique pour
le fixer rapidement, puis par un colorant nucléaire, après quoi
je l'abandonnais dans une solution fortement concentrée de
gomme arabique dans l'eau. Le lendemain je prenais un morceau
de colle à bouche assez épais. J'étalais le tentacule à l'une des
extrémités et je le recouvrais d'une grosse goutte de la solution de
gomme arabique. Après avoir laissé sécher le tout je faisais toute
une série de coupes avec le rasoir à main et je recueillais les coupes
dans un verre de montre rempli d'eau. Au contact de l'eau la
gomme était dissoute et les coupes s'étalaient merveilleusement.
Il suffisait alors de les examiner directement au microscope soit
dans l'eau, soit dans l'eau glycérinée. Beaucoup de coupes étaient
forcément mauvaises, mais dans le nombre il s'en trouvait de
réellement minces, n'offrant qu'une seule rangée de cellules, où les
tissus étaient admirablement conservés et que j'avais beaucoup
plus de plaisir à considérer que les plus belles coupes à la paraffine,
qui sont toujours extrêmement modifiées par le passage dans les
différents réactifs. Les cellules observées étaient absolument dans
le même état que celles que je pouvais obtenir par les dissocia-
tions à l'état frais. Je ne saurais donc trop conseiller ce procédé,
qui a été décrit autrefois par de Lacaze-Duthiers (1877). J^orsquc
l'on n'a pas besoin de faire des coupes en série, il permet de se
rendre compte très rapidement de la structure d'un organe ou d'un
tissu et il a le mérite d'être à la fois' très simple, très rapide et très
140
exact. La figure 81 représente deux dessins exécutés à la chambre
claire et où l'on reconnaîtra très facilement les cellules de soutien
que je décrivais, tout-à l'heure, ainsi que les cellules neuro-
épithéliales. Mais ici du moins on peut observer tous les détails de
la cellule de soutien y compris le pigment, les racines ciliaires, la
bordure en brosse et les cils.
Quant aux cellules neuro-épithéliales on peut constater que leur
extrémité protoplasmique ne dépasse jamais le niveau inférieur
de la cuticule. Cette extrémité ne possède certainement pas de cils
et elle semble pouvoir se rétracter entre les cellules de soutien.
C'est ce qui nous explique que dans les macérations nous avons
pu observer des longueurs
B
et des formes variables
dans la partie protoplaç-
miquede la cellule neuro-
épithéliale. Cela du reste
n'a pas lieu de nous éton-
ner puisque toute cellule
sensorielle est en réalité
une cellule nerveuse et
nous savons aujourd'hui
que le principal caractère
du prolongement proto-
plasmique de la cellule
nerveuse est précisément
l'amo'boisme. Quant au
prolongement centripète
de la cellule neuro-épilhé-
liale, nous ne connaissons
pas sa destinée, mais, par analogie avec ce que Retzius (1892) a
observé chez Arion nous sommes en droit de supposer que chaque
fibre nerveuse va se ramifier, sinon dans le ganglion, du moins
dans le voisinage d'une des cellules sensitives qui sont étagées le
long du nerf tentaculaire.
J'avais entrepris des recherches analogues sur l'organe de
Hancock de la Philine, quand sur ces entrefaites j'eus connaissance
du travail de Mazzahelli (1895) sur l'appareil olfactif des Bulléens.
Comme les faits que j'avais déjà observés ne faisaient que confir-
mer les résultats de Mazzahelli et me permettaient de conclure que
les terminaisons nerveuses sensorielles (fig. 82) sont analogues
dans la série des Gastéropodes, je ne poussai pas mes recherches
Fig. Hl — Détails liistologiqiics du tonlacule
de Pleiirobranche; A, coupe: 1, cellule épi-
tliélialc; 2, cellule neuroépithéliale; B,
cellule épithéliale : 1, cils vibratiles; 2, bor-
dure en brosse ; 3, racines ciliaires et pig-
ment; 4, protoplasme; 5, noyau.
GASTÉROPODES OPISTHOBHANCHES
141
plus avant dans cette direction. Je ne ne m'étendrai donc pas plus
longuement sur ce sujet.
RÉSUMÉ. — Les recherches que nous venons de résumer nous
CM
\ '
\^
>"'h -
--L
CM-
.:V\| ^C-^A
^P
Fig. 82. — Coupe de l'organe de Hancock chez Philiiie aperki ; CM, cellules
muqueuses; EV, épithéliuni vibratile ; DC, disque céphaliquc; GM, glande
muqueuse; CC, cellule caliclforme; Tel, tissu conjonctif ; L, lacune sanguine ; N,
nerf; ES, épititélium sensoriel; CS, cellules sensorielles; CN, cellules ner-
veuses sous-jacentes à répithélium sensoriel ; P, parapodie.
permettent de conclure que le système nerveux des Opisthobranches
ofïre une structure identique à celle des autres Gastéropodes.
C'était un fait intéressant à constater, mais il nous semble superflu
de le développer plus longuement.
142
CHAPITRE IX
APPAREIL REPRODUCTEUR
L'appareil reproducteur des Tectihranches a été étudié par
Vayssière (1880 et 18So), Pelseneer (1894), Robert (1889 et 1890)
et Mazzarelli (1889 à 1891, 1893 et 1899). Des erreurs assez
nombreuses s'étant glissées dans ces diiïérents travaux, nous allons
reprendre l'étude comparative des organes génitaux des principaux
Tectibranches, ce qui nous permettra de trouver de nouveaux
caractères pour mieux établir les rapports des Tectibranches, soit
entre eux, soit avec les groupes voisins.
Actaeon. — L'appareil reproducteur de l'Actéon a été décrit par
Bouvier et par Pelseneer (fig. 83). La glande génitale, comme chez
tous les Opisthobranches dont nous aurons a parler dans ce chapi-
tre, est hermaphrodite. Elle est située dans le tortillon et composée
d'acini mâles et femelles distincts. Cette glande est enchâssée dans
la masse du foie. Il en part un canal hermaphrodite assez large et
sinueux qui se dirige vers l'estomac, vers le niveau antérieur
duquel il s'élargit en un large conduit qui a reçu le nom d'oviducte,
mais qui joue en réalité le même rôle que le canal godronné de
l'Escargot, puisqu'il doit conduire à la fois les œufs et les sperma-
tozoïdes. Ici aussi du reste les spermatozoïdes suivent une gouttière
formée par deux replis internes du conduit. La partie la plus large,
qui correspond à l'oviducte, reçoit en arrière deux glandes volumi-
neuses : la glande de l'albumine et la glande de la glaire.
Dans la gouttière déférentielle s'ouvre au contraire un court
canal qui se termine bientôt dans une vésicule arrondie, pleine de
spermatozoïdes, qui constitue la poche copulatrice ou vésicule de
Swammerdam. Après avoir passé sous le rectum l'oviducte se dirige
vers la droite où il se termine par l'orifice femelle caché sous le man-
teau. Mais auparavant la gouttière devient un canal déférent très net
qui chemine sous les téguments et se rend au pénis situé sur le
côté droit de la tète, un peu en avant de l'ouverture palléale. Ce
GASTEUOPODES OPISTHOBUANCHES
443
pénis rappelle par sa forme celui du B
plus court ; il est tout entier rempli
canal déférent qui vient s'ouvrir à son
extrémité. Il est dépourvu de glandes
prostatiques et, fait unique chez les
Opisthobranches, il n'est pas invagi-
nable.
11 résulte de cette description que
l'appareil reproducteur de l'Actéon est
pourvu de deux conduits mâle et fe-
melle distincts se détachant du conduit
hermaphrodite. C'est là ce qu'on ap-
pelle le type diaule que nous n'aurons
plus l'occasion de rencontrer chez les
Tectibranches, mais que nous retrou-
verons chez les Pleurobranches et chez
les Nudibranches.
L'appareil reproducteur de tous les
autres Tectibranches (Bulléens etAply-
siens) est au contraire construit d'a-
près le type monaule, c'est-à dire que
le canal hermaphrodite débouche di-
rectement au dehors par un orifice
hermaphrodite qui sert à l'expulsion
des œufs et des spermatozoïdes. Le
pénis se trouve situé à l'extrémité
antérieure du corps et se trouve relié
à l'orifice hermaphrodite par une
longue gouttière ciliée externe que
l'on connaît généralement sous le nom
de gouttière génitale. Etudions main-
tenant les détails de cet appareil repro-
ducteur dans la série des Opistho-
branches.
Scaphander lignarius. — L'orifice
hermaphrodite débouche dans un
vestibule génital, ou vagin, de forme
cylindrique mais peu profond. Dans
ce vagin viennent s'ouvrir difïérents
organes qui sont d'avant en arrière :
uccin, mais il est beaucoup
par les circonvolutions du
Fig. 83. — Organes génitaux de
VÀctmon. tornatiliH (d'après
Pelseneer) ; P, pénis; CD, canal
déférent; MR, muscle rétrac-
teur; GG, glande de la glaire;
GA, glande de l'albumine; PC,
poche copulatrice; CH, canal
hermaphrodite ; GH, glande
hermaphrodite.
1« le conduit copulateur;
144
Fig. 84. — Organes génitaux du Scaphandcr
lignarim; GH, glande hermaphrodite; C,
H, canal hermaphrodite ; V, vésicule sémi-
nale; VS, vésiculedeSwammerdam ou poche
copulatrice; A, glande de l'albumine; G-
glande de la glaire; cf, orifice hermaphro-
dite.
2» le canal hermaphrodite ; 3" les glandes de l'albumine et de la
glaire. Un repli lon-
gitudinal divise le
vagin en deux cavi-
tés : l'une antérieure
pour la copulation,
l'autre postérieure
pour l'élimination
des produits sexuels.
La glande de la
glaire est blanchâtre
et hyaline. Elle cons-
titue un corps cylin-
drique légèrement
aplati dorso-ventra-
lement, de direction
d'abord transversale
puis se recourbant
en arrière et à droite.
La glande de l'albu-
mine égalementblan-
chàtre, mais granu-
leuse, occupe la ré-
gion moyenne du
bord antérieur de la
glande de la glaire.
Son canal excréteur
va s'ouvrir au fond
du vagin un peu en
arrière du point où
la glande de la glaire
se déverse directe-
ment dans ce dernier.
Après sa sortie de
la glande hermaphro-
dite, le canal herma-
phrodite , d'abord
très sinueux, con-
tourne le bord anté-
rieur de la glande de la glaire jusqu'au niveau de la glande de
l'albumine. 11 fait alors un tour complet sur lui même en se dila"
Fig. 85. — Organes génitaux de VUuminea nuricula.
GH, glande hermaphrodite; CH, canal hermaphro-
dite; V, vésicule séminale; A, glande de l'albu-
mine; G, glande de la glaire; X, glande nidamen-
laire annexée au vestibule génital; VS, poche
copulatrice; GG, gouttière génitale; cf, orifice
hermaphrodite. +
GASTÉROPODES OPIM HOBHA.NCHKS 145
tant progiessivemeul puis se dirige Irausversalenuiut vers la droite
pour aller s'ouvrir daus le foud du vagiu. Mais auparavant il a reçu
le conduit excréteur d'un t)rgaiie léniforiue assez volumineux qui
joue le riMe de vésicule séminale.
La poche copulatrice , encore appelée chez les Tectibranches
vésicule de Swammerdam, se trouve placée entre le gésier, le péri-
carde et la paroi gauche dn corps. Elle est très volumineuse et son
canal excréteur, que nous avons appelé canal co[)ulateur, se dirige
transversalement ù droite, pour revenir, après un très long trajet,
s'ouvrir au tond du vagin, dans le cul de sac copulateur antérieur.
Le pénis est presque entièrement analogue h celui de VUaminea
navicula que nous étudierons dans le paragraphe suivant (voir
pi. Y Pe et Pr).
Haminea navicula. — L'appareil génital ((ig. So) est dans ses
grandes lignes identique à celui du Scaphander, La principale
ditïérence réside dans ce fait que le vagin forme une éniinence qui
déborde daus la cavité palléale et que l'orilice génital se trouve
reporté vers la région antérieure, de sorte qu'il s'ouvre directement
dans le cul de sac copulateur.
Quant au vestibule génital il se replie en arrière, devient très
large et très long et donne naissance à une glande uidamentaire
très développée à l'époque de la ponte et qui semble correspondre
à une glande analogue à celle que nous observons dans le vestibule
génital des Aplysiens. L'appareil reproilucteur de VUaminea tien-
drait donc à la fois de celui des Bulléens et de celui des Aplysieus.
L'organe copulateur de ÏHaminea navicula peut se diviser eu
trois régions bien distinctes : 1° un renflement postérieure cylin-
drique (pi. V, Pri présentant en avant un étranglement circulaire
qui lui donne l'aspect d'un gland contenu dans sa cupule; c'est la
prostate pourvue de parois fort épaisses formées par une multitude
de glandes qui déverse une substance mucilagineuse daus le canal
central ; :Jo un canal qui est la continuation du canal central de la
prostate; 3" une partie renflée dont la cavité communique avec
l'extérieur par une ouverture située à droite de la bouche et où
vient se perdre l'extrémité antérieure de la gouttière génitale ;
c'est la gaine du pénis au fond de laquelle se trouve un mamelon
plus ou moins développé (jui est un rudiment de péuis, au sommet
duquel vient s'ouvrir le canal excréteur de la prostate. Au moment
du coït la gaine se dévagiue comme un doigt de gant et peut ainsi
pénétrer daus l'orilice hermaphrodite d'un autre individu.
M»in. Soc. Zool. lU- Fr., 1901.
146
J. GUIART
Philine aperta. — Le vagin est une cavité à paroi musculaire, de
forme cylindrique et dont l'extrémité se trouve incurvée en arrière.
Le cul-de-sac copulateur en est presque complètement séparé, ne
communiquant avec lui que par un étroit orifice. Il constitue sur
le côté gauche du vagin un réservoir séminal dans lequel vient se
jeter en avant le conduit de la poche copulatrice.
Fig. 86. — Organes génitaux de Philine aperta \ GH, glande hermaphrodite; CH,
canal hermaphrodite; VS, vésicule séminale ; V, vagin; GA, glande de l'albu-
mine; GG, glande de la glaire ; PC, poche copulatrice; RS, réceptacle séminal;
Q cf, orifice hermaphrodite.
Dans le fond du vagin s'ouvrent le canal hermaphrodite et les
glandes annexes. La glande de la glaire a la forme d'un large ruban
aplati contourné en forme d'S et qui communiquerait avec le vagin
par la portion convexe de la boucle postérieure. Elle occupe la face
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHliS
147
ventrale de la masse hépatùiue et son i^rand axe est oblique d'avant
en arrière et de gauche à droite. La l'ace dorsale du crochet pos-
térieur est occupé par la g^lande de l'aUnuniue dont l'extréinilé
se termine vers le milieu du conduit qui réunit la glande de la
glaire au vagin.
L'examen microscopique de la glande hermaphrodite de la
Philiue nous a montré que tous les acini ne sont pas franchement
hermaphrodites, mais que généralement on trouve certains lobules
glandulaires dont les acini ne donnent que des spermatozoïdes et
d'autres qui ne produisent que des œufs. On peut ainsi trouver
dans la glande des régions mâles et femelles distinctes ; il est vrai
qu'on peut aussi trouver côte à côte les différents genres d'acini
comme le montre la fig. 87.
Fig. 87. — Trois acini de la glande hermaphrodite de Philine aperta : A,
nus hermaphrodite ; B, acinus mâle ; C, acinus femelle.
La glande hermaphrodite forme une masse de couleur orangée,
qui occupe la partie postérieure du foie. Le canal hermaphrodite
s'élargit presqu'aussitôt et forme cinq ou six circonvolutions. Puis
vient une région très grêle qui se dilate bientôt subitement, se
recourbe en forme de crosse et va finalement se terminer dans le
vagin en diminuant peu à peu le diamètre et après avoir reçu le
conduit excréteur d'un organe réniforme qui est encore une
vésicule séminale.
Chez la PliiUne aperta la prostate se compose d'un long tube
glandulaire gui forme de nombreux replis dans la cavité céphalique
de l'animal, mais le canal central de cette prostate se trouve en
rapport par un double conduit : d'une part avec la gaîne du pénis
par un conduit relativement court et d'autre part avec le pénis par
un tube excréteur formant une anse assez considérable. Ce pénis a
148
j. GL'IARt
la forme d'une eDcluiiie dont l'une des pointes un peu plus longue
possède l'orifice excréteur prostaticjue. Quanta la gaine du pénis
elle possède un petit cœcuni latéral oîi vient se loger la pointe du
pénis à l'état de repos (fig. 88).
Doridium depictum.— L'appareil
génital est identique à celui de la
Philine. On retrouve en effet les
mêmes parties et l'on n'observe de
différence que dans les détails. La
principale modification consiste en
une forme différente de la glande
de la glaire qui se dirige d'abord
en arrière puis se recourbe à gau-
che et vers le haut de manière à
s'enrouler dans le sens des aiguilles
d'une montre; il en résulte que
quand la glande est très développée
les bords de chaque tour s'accolent
avec les précédents pour former
ainsi une grande masse aplatie et
elliptique, en forme de ressort de
montre, qui s'étend entre la masse
hépatique et la sole pédieuse. La
glande de l'albumine , de forme
triangulaire, se trouve située en
arrière du vagin et appliquée contre
l'origine de la glande de la glaire.
Vayssière (1880) a montré que
le pénis forme un véritable cylin-
dre charnu à la surface duquel on
observe une rainure longitudinale
due à ce que le canal prostatique
est incouiplètement fermé. A la
base de ce pénis débouche une
prostate bilobée et d'aspect fram-
boisée, petite et à téguments très
minces. La gaine présente inté-
rieurement des plis longitudinaux.
Gastropteron rubrum. — Le vagin est piriforme. Le canal copu-
lateur est très court et conduit dans une poche copulatrice assez
Fig. 88. — Pénis de Philine et ses
annexes : GP, gaîne du pénis; P,
pénis; CPr, CPr', canaux prosta-
tiques; GPr, prostate.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANGHES
149
volumineuse située eutre la glande de la glaire et le diaphragme.
La glande de la glaire de forme globuleuse mais légèrement
Fig. 89. — Organes génitaux du Doridium depictuni; G H, glande hermaphrodite;
CH, canal hermaphrodite; VS, vésicule séminale; V, vagin; GA, glande de
l'albumine; GG, glande de la glaire; PC, poche copulatrice ; RS, réservoir
séminal; c^, orifice hermaphrodite.
aplatie dorso-ventralement se trouve située immédialemeot à
gauche et au fond du vagin et occupe le côté droit et antérieur de
'J50
,1. GUiART
Fig. 90. - Organes génitaux du Gastropteron rubrum ; GH, glande herma-
phrodite; CH, canal hermaphrodite; VS, vésicule séminale; V. vagin- G4
glande de 1 albumine; GG, glande de la glaire; PC, poche copulatrice i
o*, oritice hermaphrodite.
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
151
la cavité viscérale. La glande de l'albumiue est de forme triangu-
laire et est appliquée sur la lace dorsale de la glande de la glaire.
La glande hermaphrodite occupe
la partie postéro-dorsale de la
masse hépatique. Le canal her-
maphrodite offre les trois ré-
gions typiques que nous avons
observées chez les précédents
BuUéens, et vient se terminer
dans la vésicule séminale qui
s'ouvre directement dans le
vagin.
Chez le Gastropteron la pros-
tate est formée par un tube assez
long terminé en cœcum, formant
de nombreux replis dans la ca-
vité céphalique. Ce tube prosta-
tique d'aspect blanc nacré, de
consistance rigide, ressemble
beaucoup à celui de la Philine.
Ce canal excréteur de la prostate
se continue directement dans
l'intérieur du pénis. Celui-ci est
un organe rigide, strié transver-
salement et qui s'efTile progres-
sivement. Il s'étend jusqu'au ni-
veau de l'orifice mâle, présente
normalement une double flexion
mais je ne l'ai pas observé replié
sur lui-même comme l'a décrit
Vayssièriî(1880). La gouttière gé-
nitale externe se continue le long
de la paroi interne du sac du
pénis jusqu'au niveau de la base
de ce dernier organe (fig. 91).
Aplysia punctata. — Après
s'être dirigé transversalement
de gauche à droite et d'avant en
arriére le vagin reçoit le conduit
copulaleur et se dirige ensuite
presque perpendiculairement eu arrière jusqu
Fig. 91. — Pénis du Gastropteron et
ses annexes : GP, gaino du pénis;
P, pénis; GG, prolongement de la
gouttière génitale; CPr, canal prosta-
tique.
la rencontre d'un
152
masse globuleuse assez grosse appliquée contre la face ventrale
du foie et qui a reçu le nom de tuasse génitale annexe.
Fig. 92. — OrganesUgénitaux de VÀplysia punctata; GH, glande hermaphrodite ;
CH, canal hermaphrodite; VS, vésicule se nmale;! GA, glande de l'albumine;
GC, glande contournée ; GG, glande de la glaire ; PC, poche copulatrice; RS,
réservoir séminal; V, vagin; (y^, orifice hermaphrodite ; CC, gouttière génitale.
Cette masse est formée par la glande de la glaire, la glande de
l'albumine, la vésicule séminale et un organe de nouvelle formation
GASTÉROPODES OPISTHOBR ANCHES
15:^
qui a reçu le nom de glande contournée. Un examen attentif montre
que la région postérieure du vagin est en réalité formée par la
fusion du cul-de-sac postérieur très allongé avec la portion termi-
nale du canal hermaphrodite, ce que nous avons déjà observé chez
l'Haminea navicula. Nous avons du reste une glande nidamentaire
-=:^
Fig. 93. — Pénis d'Aplysia pimctata et ses annexes. A, vu dorsalement; B, lo
même rabattu et vu ventralement ; GP, gaine du pénis; l^, pénis ; GG, prolon-
gement de la gouttière génitale ; GG', saillie dorsale formée par cette gouttière :
M, muscle rétracteur.
s'ouvranl aussi dans le long vestibule génital (|ui fait suite au
vagin.
La vésicule séminale semble s'ouvrir directement dans le vagin,
alors qu'elle s'ouvre en réalité dans une gouttière qui est la conti-
nuation du canal hermaphrodite. Les spermatozoïdes pourront
154
suivre cette gouttière pour gagner la gouttière génitale externe et
le pénis, mais eu débouchant du canal hermaphrodite les œufs trop
volumineux vont écarter les bords de la gouttière et tomber dans
le fond du cul-de-sac vaginal. Ils sont alors englués dans la sécré-
tion de la glande de l'albumine qui débouche en ce point, puis
Fig. 94. — Organes génitaux de VAcera buUatu; A, sorte de pavillon entourant
l'orifice hermaphrodite ; B, organes génitaux au moment de la ponte ; C, les
mêmes après la ponte; ch, canal hermaphrodite; VS, vésicule séminale ; gc,
glande contournée; (ja, glande de l'albumine; g, glande de la glaire ; MA,
masse génitale annexe; PC, poche copulatrice ; RS, réservoir séminal ; T,
tégument; oh, orifice hermaphrodite: gg, gouttière génitale.
entraînés par les cils vibratiles jusque dans l'organe que nous avons
appelé glande contournée. Cette glande n'est pas comme on le
croyait formée par un tube très fin, pelotonné sur lui-même, mais
c'est une cavité unique dont la paroi forme de nombreux replis
GA8TEH0P0DES OPISTHOBRANCHES
155
limitant ainsi toute une série d'alvéoles à peu près sphéri({ues com-
muniquant les uns avec les autres. C'est dans cet organe que prend
naissance le chapelet de coques ovigères dont chacune englobe un
certain nombre d'ovules. Ce chapelet est alors entraîné dans une
longue glande de la glaire qui fait suite à la glande contournée et
qui vient se terminer dans le fond du cul-de-sac vaginal après avoir
serpenté autour de la glande albumine.
Quant au canal hermaphrodite, comme sa portion terminale s'est
soudée en grande partie avec le vagin, et comme sa portion moyenne
Fig. 95. — Organes génitaux du Notarchus pimctatus ; GH, canal hermaphrodite;
VS, vésicule séminale; G, glande de la glaire; GA, glande de ■ l'albumine ;
PC, poche copulatrice; V, vagin.
effilée est très réduite, ou n'observe guère que la première portiou
qui est très rentlée et très sinueuse.
La glande hermaphrodite occupe la région postérieure gauche de
la masse hépatique.
Chez Aphjaia punctata le pénis (fig. 93) est constitué par un organe
cylindrique, comme anuelé, efTilé et taillé en biseau à son extré-
mité recouvert de chitine et constituant un véritable stylet qui doit
servir à l'animal d'organe d'excitation pendant les préludes de
l'accouplement. Il n'existe pas de prostate, mais un simple muscle
rètracteur qui vient s'insérer à l'extrémité de la gaine du pénis. La
136 J. GUIART
gouttière génitale externe pénètre dans la gaine du pénis, parcourt
la face ventrale de cet organe et se termine un peu en arrière de
son extrémité terminale efifilée.
Acera buUata. — L'appareil reproducteur de VAcera est absolu-
ment identique à ce que nous venons de décrire chez Apltjsia. Nous
n'aurions à signaler que quelques légères difïérences de détail qui
se liront facilement sur la figure 94, B.
Nous donnons ici un second dessin (fig. 94, C), pour bien mon-
trer l'énorme réduction que subit la masse génitale annexe après
la ponte. Il en est de même, chez les BuUéens, des glandes de la
glaire et de l'albumine.
La figure 95 montre enfin que ce nous venons de dire de
l'appareil reproducteur de VAcera peut s'appliquer également en
tous points à celui du Notarchns.
Mazzarellt, en étudiant l'appareil reproducteur d'Aplysia Umacina
et d'Aplijsia depilans, qui sont un peu plus compliqués, était arrivé
à la conviction que la glande de la glaire des BuUéens devient la
glande contournée des Aphysiens, que la région postérieure du
cul-de sac vaginal donne une glande de la glaire de nouvelle forma-
tion et que la vésicule séminale est aussi un organe de nouvelle
formation. L'étude des organes génitaux de VAplysin punctata nous
porte à croire au contraire qu'il s'est simplement développé un
nouvel organe, la glande contournée, qui s'est ouverte d'une part
dans le fond du cul-de-sac vaginal et d'autre part dans l'extrémité
libre de la glande de la glaire.
Pleurobranchéens. — Les organes génitaux offrent dans cette
famille deux à trois orifices externes qui sont placés sur le flanc
droit de l'animal un peu en avant et au dessous du point d'inser-
tion de la branchie. Ces orifices sont situés à côté l'un de l'autre.
Le plus antérieur est l'orifice par où se dévagine le pénis; il
correspond donc à l'orifice antérieur des Tectibranches qui s'est
fortement déplacé vers l'arrière. L'orifice moyen correspond à
l'orifice femelle et l'orifice le plus postérieur sert à déverser au
dehors le contenu des glandes de la glaire et de l'albumine. Géné-
ralement ces deux derniers orifices sont fusionnés en un seul
(fig. 96, 9). La glande hermaphrodite, enchâssée dans la partie
droite de la masse hépatique, donne un canal hermaphrodite long
et sinueux dont le diamètre augmente progressivement en s'éloi-
gnant de la glande. Arrivé au niveau des orifices externes ce canal
devient diaule, c'est-à-dii^e se bifurque en deux branches dont la
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
157
plus longue devieul le canal déférent, tandis que la plus courte
devient l'oviducte. A peu de distance de son point de départ le
Fig. 96. — Organes génitaux de l'Oscanius meinbranaceuit ; GH, glande herma-
phrodite ; CH, canal tiermaplirodite ; PR, prostate; CD, canal déférent ; P, pé-
nis ; 0, oviducte; PC, poche copulatrice; V. vagin; GG, masse formée par la
fusion de la glande de la glaire et de la glande de l'albumine; Ç, orifice femelle.
canal déférent traverse une glande qui est la prostate et va se
terminer à l'extrémité du pénis.
A l'oviducte se trouvent annexées une ou deux vésicules : l'une
158 J. GUIART
volumineuse et arrondie qui existe toujours et qui correspond à la
poche copulatrice ; l'autre plus allongée qui peut ne pas exister et
qui correspond au réceptacle séminal. Quant à l'orifice génital pos-
térieur il est toujours plus ou moins eu rapport avec l'extrémité de
l'oviducte et débouche dans un large conduit dont la portion pos-
térieure glandulaire très renflée est constituée par la réunion des
glandes de l'albumine et de la glaire. Tel est dans ses grandes
lignes l'appareil reproducteur des Pleurobranches.
NuDiBRANCHES. — Nous u'avous Hcn de particulier à dire, de
l'appareil reproducteur si ce n'est qu'il est identique à celui des
Pleurobranches. C'est du moins le cas pour les moins différenciés
d'entre eux, pour le genre Archidoris par exemple. L'appareil
reproducteur nous indique donc les mêmes afTinités entre les deux
familles que celles qui nous avaient été fournies par l'examen
attentif du système nerveux.
Résumé. — Nous pouvons donc diviser les Opisthobranches en
deux grands groupes :
1° Ceux dont les orifices génitaux sont éloignés l'un de
l'autre; ce seront les Télégonostoni es, ([ui comprendront les Bulléens
et les Aplysiens;
2° Ceux dont les orifices génitaux sont rapprochés; ce sont les
PUsiogonostomcs, qui comprennent les Pleurobranches et les Nudi-
branches.
Nous ferons remarquer en passant que les Télégonostomes sont
tous monaules (sauf les Actaeonidés qui sont diaules), c'est-à-dire
possèdent un orifice génital hermaphrodite et une gouttière
externe réunissant cet orifice au pénis situé assez loin en avant.
Les Plésiogonostomes sont tous diaules, c'est-à-dire possèdent un
orifice mâle et un orifice femelle distincts et la gouttière externe
devenue inutile a disparu. Souvent la différenciation est encore
poussée plus loin et l'orifice femelle se dédouble lui-même en un
orifice copulateur et un orifice pour la ponte ; on a alors le type
triaule qui est fréquent chez certains Dermatobranches.
Le pénis existe chez tous les Opisthobranches. U est invaginable
chez tous (sauf chez .4 6'^œo/)) et possède généralement une glande
prostatique. Toutefois cette glande n'existe pas chez les Aplysiens,
sauf chez Àceni(\\.n en possède un rudiment sous forme d'un tube
prostatique extrêmement court.
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES 159
TROISIÈME PARTIE
ONTOGENÈSE ET PHr[.OGÉNÈSE
CHAPITRE X
DÉVELOPPEMENT DES OPISTHOBRANCHES
Les seuls travaux qui aient été publiés jusqu'ici sur le dévelop-
pement des Opisthobranches sont ceux de Van Beneden (1841),
Stuart(1865), Lankester (1873 et 1875), Manfre»i(1883), Blochmann
(1883), Mazzarelli(1893), Carazzi (1900) et Georgevitch (1900) chez
Aplyna ; de Langerhans (1873) chez Accra, de Heymons (1892; chez
Umbrella; de Fol (1875) et Knipowitsch (1891) chez les Picropodcx et
enfin de Tringhese (1880 et 1881) et de Viguier (1897 et 1898) chez
les ^udihianches. Mais le développement des Bulléens n'a encore
été le sujet d'aucun travail d'ensemble et c'est ce qui nous a
déterminé à publier celui de l'un d'eux, bien que notre étude n'ait
pas été poussée aussi loin que nous l'aurions désiré.
Nous allons tout d'abord tracer le développement de Ph.iUne
aperta, après quoi nous décrirons rapidement le développement de
quelques autres Opisthobranches.
DÉVELOPPEMENT DE LA PhILINE.
Si nous considérons une ponte fraîchement pondue, uous voyons
qu'elle est constituée par une masse gélatineuse piriforme, de
couleur légèrement orangée et dont l'extrémité effilée est fixée plus
ou moins profondément dans le vase. A l'intérieur on observe un
filament enroulé en spirale dans la région périphérique de la masse
et qui, à la lampe, se montre constitué par une série de points
blancs opaques placés l'un à la suite de l'autre comme les grains
d'un chapelet.
160
f^onte de Philiiie. Grandeur nalu-
du
Fig, 98. — Portion grossie du ruban nida-
mentaire: «, masse gélatineuse; ft, coque
ovigère; c, embryon.
Si nous prélevons un fragment de cette ponte et que nous le
portions sous le microscope entre les deux lames d'un compres-
seur de Fol, nous voyons
que le filament intérieur
forme en réalité un vérita-
ble chapelet dont t-hacun
des grains représente une
coque ovigère. Chaque co-
que présente une forme
ovale et sa substance s'ef-
file aux deux extrémités
rand diamètre pour se continuer directement avec celle des
coques voisines. Chaque
coque ovigère renferme
un liquide transparent
comme l'eau de roche, au
milieu duquel on observe
Vorule (fig. 99, /).
Le volume de cet ovule
égale environ la moitié de
celui de la coque qu'il ren-
ferme. 11 présente également une forme ovale. On ne distingue
pas de membrane d'enveloppe et le protoplasme est rempli de
sphères vitellines irrégulièrement réparties et constituant deux
zones distinctes. A l'une des extrémités du petit diamètre on
observe une tache claire formée de protoplasme finement granu-
leux. Cesi\À\e mteltus fonïiatif qui renferme le noyau et qu'une zone
hémisphérique plus ou moins nette sépare du vitellus nutritif où
les sphères vitellines deviennent de plus en plus abondantes au fur
et à mesure qu'on se rapproche de l'extrémité opposée du petit
diamètre de l'ovule. Ces sphères vitellines ou deutolécithes sont des
globules réfringents, colorés de teintes qui varient du jaune clair au
rouge orangé, donnant cette même teinte au vitellus nutritif, tandis
que le vitellus formatif, reste incolore. Dans ce vitellus formatif on
observe le noyau, sous forme d'une tache sombre renfermant en son
milieu un nucléole foncé situé lui-même au milieu d'un espace
plus clair.
Tout près de ce noyau, mais en dehors de l'ovule, ou voit deux
globules réfringents dont l'un est plus volumineux que l'autre et
qui constituent les globules polaires encore nommés corpuscules de
rebut ou corpuscules de direction. C'est en effet perpendiculairement
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES 161
à eux que va se faire, couime nous allons le voir, la première seg-
mentation de l'œuf.
Pour cela la mass« du noyau commence [)ar se fondre dans le
vitellus forniatif et disparaît, en même temps que les granulations
protoplasmiques se disposent radiairement, de manièreà constituer
un aster. Au bout de quelques minutes l'aster commence à s'allon-
ger dans le sens du grand axe de l'ovule et donne bientôt un aster
double ou amphlnstcr (fig. 99, t>).
Le protoi)lasme se sépare dans la partie intermédiaire de manière
à constituer un sillon qui devient de plus en plus profond et sépare
tinalement l'ovule en deux sphères qui restent accolées l'une à
l'autre. Ces deux nouvelles cellules sont généralement de grandeur
inégale : l'une d'elles étant environ un tiers plus petite que l'autre.
Leur composition n'est pas non plus complètement identique.
Chacune d'elles offre dans sou ensemble la môme structure que
l'ovule, mais le vitellus nutritif est sensiblement plus abondant
dans la grosse. Dès que la division s'est opérée le noyau réapparaît
au milieu du vitellus formatif de chacune d'elles (fig. 91), S et 4).
Par un processus de karyokynèse identique, et sur lequel nous
ne voulons pas revenir, chacune de ces cellules se divise à son tour
en deux. 11 en résulte par conséquent quatre cellules qui diffèrent
sensiblement l'une de l'autre. La grande cellule du stade précédent
se scinde en deux cellules dont l'une est un peu plus riche que
l'autre en vitellus nutritif; quant à la petite cellule, elle donne
naissance à deux cellules de grandeur inégale dont la plus grande
très riche en vitellus nutritif et la plus petite composée presque
uniquement de vitellus formatif (fig. 99, 5).
Si nous plaçons en arrière cette dernière cellule, nous aurons
en avant une grosse cellule riche en vitellus nutritif, mais renfer-
mant une notable proportion de vitellus formatif. Enfin latéralement
nous avons de chaque côté une cellule composée presque unique-
ment de vitellus nutritif et dont l'une est déjà notablement plus
grosse que l'autre. Comme nous verrons plus tard que ces deux
cellules vont subir de très faibles modifications jusqu'à un stade
avancé de la période larvaire et constituent les origines du foie,
nous pouvons donc déjà constater que la théorie de Plate (1896; qui
fait jouer un rôle prépondérant au foie dans le développement de
l'asymétrie des Mollusques, n'est nullement contraire aux faits
embryogéniques, comme certains auteurs paraissent tentés de le
croire. Les faits que nous venons de signaler montrent du moins
que chez les Mollusques, il existe une tendance très nette à l'asy-
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901. xiv. — II.
162
mélrie et cela dès les premiers stades de la segmentation et par
conséquent bien avant le stade gastrula, comme l'a observé Gonklin
chez Crépidula.
Toutefois, en dépit de l'asymétrie très nette des quatre blasto-
mères, il est bon de noter que leur partie la plus essentielle, le
protoplasuie formatif, est répandu à peu près uniformément dans
chacun d'eux. Ils diffèrent donc surtout par l'adjonction très
inégale du vitellus nutritif. Nous les numéroterons de A à D en
commençant par le blastomère gauche et en suivant ensuite le
sens des aiguilles d'une montre.
5i3K
^ > 1= \
7 k
Fig. 99. — Sefimentation de l'œuf de Philine aperta; l à 8, coques ovigères ren-
fermanl l'embryon à différents stades de développement ; 1, ovule; 2, forma-
tion de l'amphiaster; 3 et 4, stade à 2 cellules; 5, stade à 4 cellules; 0, stade à
8 cellules ; 7, stade à 12 cellules; 8, stade à 24 cellules ; A, B, C, D, macromères;
la à Id, premier quartette de micromères; 2a à 2d, deuxième quartette; 3a à
3d, troisième quartette; la*, la=, cellules résultant de la division de la; 2a',
2a'-, cellules résultant de la division de 2a.
Les quatre blastomères sont situés sur le même plan. Si, au lieu
de les regarder de face, nous les considérons maintenant de profil,
nous pouvons constater que chez chacun d'eux le protoplasme
formatif occupe le même pôle et le vitellus nutritif le pôle opposé,
de telle sorte que notre embryon dans son ensemble possède un
pôle formatif où l'on observe le protoplasme et les noyaux et un
pôle nutritif où se sont accumulés les deutolécithes. A partir de ce
moment la segmeutation va devenir tout-à-fait inégale.
Après disparition des noyaux, chacun des blastomères se divise
en effet en deux cellules : l'une très petite constituée uniquement
de protoplasme formatif et l'autre très volumineuse constituée par
GASTEROPODES OPISTHOBRANGBES 4(i3
le vitellus nutritif et le restaut du protoplasme formatif. Notre
embryon se compose donc maintenant de huit blastomères : quatre
gros ou macromères, qui occupent le pôle nutritif et quatre petits
ou micro)nères qui occupent le pôle formatif et constituent le
premier quartette, que nous numéroterons de la à Id (dg. 99, 6).
Les premiers phénomènes de la segmentation ont duré environ
sept heures et ceux qu'il nous reste à décrire vont évoluer encore
plus rapidement.
Les quatre micromères qui viennent de se former sont tout
d'abord respectivement situés au-dessus les quatre macromères qui
leur ont donné naissance. Mais très rapidement, on observe un
mouvement de torsion de gauche à droite, déxiotropique par
conséquent, à la suite duquel les quatre micromères se trouvent
placés en croix au-dessus des quatre macromères.
Bientôt les quatre macromères, par un procédé de division
analogue à celui que nous venons de décrire, donnent encore
naissance à quatre nouveaux micromères qui viennent se placer
dans langle des précédents. C'est le second quartette que nous
numéroterons de 2a à M. Nous sommes maintenant au stade XII
constitué par les quatre micromères qui ont conservé leurs deuto-
lécithes et que recouvre au pôle formatif une petite calotte com-
posée des huit micromères, qui se présentent sous forme de petites
cellules de coloration pâle (lig. 99, 7).
A la suite d'un semblable processus de division (on est presque
tenté de dire de bourgeonnement) les macromères continuant
encore à produire, au niveau de leur pôle formatif, des micromères
qui se divisent à leur tour, se trouvent
bientôt recouverts d'une calotte périphé-
rique de micromères. On observe en un
mot la formation d'une gastrula par épi-
bolie dont les micromères constituent
Vectoderme et les macromères rent/o(/(îrme.
Le point de l'enveloppe ectodermique qui
se fermera le dernier, se trouve naturel- ^.^^ ^^^ _ ^^^^.^^^^ ^e la
lement à l'opposé du pôle formatif, c'est- gastrula.
à-dire au pôle nutritif. C'est là le blasto-
pore et c'est là que nous verrons plus tard s'ouvrir la bouche de la
jeune larve.
Quant aux macromères nous croyons bon de signaler dès main-
tenant leur destinée ultérieure. Les deux macromères A et C les
plus riches en vitellus nutritif, seront, comme nous l'avons déjà
164
dit, les orip:inesdu foie ; des deux autre le plus gros B sera l'origine
de ïestomac, tandis que le petit D qui était constitué surtout de
protoplasme formatif sera l'origine du mésodennc. l\ est intéressant
Fig. 101. — Gastrula, coupe optique mon-
trant la formation du mésoderme aux
dépens de D.
Fig. 102. — Gastrula vue par
le pôle formatif: A, B, G,
macromères; M, origines
du mésodermes.
de noter qu'ici aussi le feuillet intermédiaire prend naissance aux
dépens du feuillet endodermique par un procédé différent de celui
Fig. 103. — Développement de la larve trochophore; I et :
ventrale: III, larve vue de profil en coupe optique:
foie ; B, origine del'estomac; G, origine droite du foie
larves vues par la face
A, origine gauche du
M, m, cellules méso-
dermiques; Bl, blastop'ore; V, voile; S, atomodeum ; GG, glande coquillière.
qu'on observe dans la gastrula embolique, mais qui présente en
réalité la même signification.
Formation du mésoderme. — Pendant la formation de la gastula,
le blastomère clair D, dont nous venons de parler, se place dorsa-
lement par rapport aux trois autres macromèies, souvent même il
GASTÉROPODES OPISTHOBR ANCHES 165
se divise tout crabor(] eu deux cellules (fig. 102). Le plan de l'em-
bryon se trouve alors modifié. La gastrula, d'abord aplatie, devient
piriforme et le i)lastopore preud la forme d'une fente longitudinale
qui s'étend depuis le milieu de la grosse extrémité de l'embryon
jusqu'au niveau du blastomère dorsal (lig. 103, 1).
Celui-ci ne tarde pas à se diviseï- en deux, puis en quatre cellules
mésodermiques, qui se placent entre l'ectoderme et l'endoderme.
En même temps le blastopore se ferme progressivement d'arrière
en avant ou mieux depuis la grosse vers la petite extrémité
(fig. i03, II). Au point où le blastopore se ferme en premier,
s'ouvrira plus tard l'anus, et la partie qui se ferme en dernier,
sera celle où s'ouvrira plus tard la bouche {f\g. 103, III). Les cellules
mésodermiques se mettent alors à proliférer rapidement au niveau
du point où le blastopore vient de se fermer et cette partie de
l'embryon prend un développement relativement considérable.
Formation de la larve. — Les cellules ectodermiques se mettent
alors à se diviser très activement et la surface de l'ectoderme
augmentant dans de notables proportions, se détache de l'endo-
derme dans toute sa portion antérieure et il en résulte une vaste
cavité ; les autres restant accolées aux cellules eododermiques et
aux cellules ectodermiques s'étirent en forme de filaments, qui
réunissent les deux feuillets et qui vont constituer l'origine du
tissu conjonctivo-musculaire.
Une large invagination ectodermique se produit alors au niveau
de la cavité de segmentation, pénètre à son intérieur, s'enfonce
entre les deux cellules nutritives origines du foie et vient s'accoler
au macromère postérieur qui est en train de se diviser.
De cette division résultent un grand nombre de petites cellules
qui se disposent périphériquement, de manière à limiter entre
elles une cavité qui est Varclieuléron ou intestin primitif (ûg.l03,l\l).
L'invagination antérieure au .sfoworfe'Mm s'ouvre alors dans l'ar-
chentéron qui se trouve ainsi en rapport avec l'extérieur. L'orifice
externe est la bouche et l'invagination l'origine du pharynx, de
l'œsophage et du jabot. Nous avons dès lors une larve trochophore
de forme ovoïde dont la grosse extrémité constitue le pôle oral et
la petite le pôle aboral. Ou pourra se rendre compte aisément que
Vaxe larvaire qui passe par ces deux pôles ne coïncide nullement
avec Vaxe embrifonnaire , qui passait par les pôles formatif et
nutritif. Ces deux axes forment entre eux un angle de 90'' et le
plan perpendiculaire qui passe par ces deux axes constitue le plan
de symétrie de la larve.
166
J. GUIART
Apparition des premiers rudiments d'organes. — Les premiers
organes qui vout se développer iiiaintenant sont le voile, la coquille,
le pied, les otocystes et le rein.
L'un des premiers que l'on voit apparaître est le voile. Il se montre
sous forme d'une couronne de cils entourant la région antérieure
de la larve. Ces cils vibratiles sont assez longs et volumineux dès
leur apparition et prennent naissance dans des cellules ectoder-
miques qui ne tardent pas à être plus volumineuses que les voisines,
d'où résulte un véritable bourrelet cellulaire. C'est immédiatement
au dessous de ce bourrelet que s'est formée la bouche qui est
antérieure et ventrale. Dès que les cils apparaissent l'embryon
Fig. 104. — Trois stades successifs du développement de la larve véligère : I et II,
profil ; III, face dorsale; B, bouche; C, coquille; CA, cellules anales; E, estomac;
F, F', foie; M, manteau; 0, otocystes; P, pied ; R, rein définitif; V, voile. Le rein
d'abord ventral évolue vers la droite et la coquille dorsale s'incline vers la gauche.
commence à se mouvoir. On observe d'abord des mouvements à
peine perceptibles et qui deviennent de plus en plus accentués
jusqu'à ce que la larve se mette à tourner à la façon d'une toupie.
Vers la même époque et au pôle opposé à l'invagination œsopha-
gienne, c'est-à-dire vers la région postérieure et dorsale, on voit les
cellules ectodermiques s'épaissir et s'invaginer, pour constituer une
invagination préconchylienne très réduite. Au lieu de se dévaginer au
dehors, comme c'est le cas chez la plupart des Gastéropodes, il se
produit alors à un phénomène identique à celui décrit par H. Fol
chez Cymbulia.
L'invagination se referme simplement et la coquille se développe
aux dépens des cellules ectodermiques qui entouraient l'orifice.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES
167
Elle offre donc, dès le début, une forme en verre de montre. Quant
à la petite invagination close, elle se résorbe simplement, ou bien,
comme c'est le cas o^énéral pour les pontes provenant de Santec,
elle donne naissance à une ou plusieurs masses tuberculeuses
d'apparence calcaire ou cornée, qui resteront adhérentes à la
coquille après résorption de l'invaiçination qui leur a donné nais-
sance (fig. 105, c'). Au fur et à
mesure que la coquille se dé-
veloppe, elle repousse devant
elle un bourrelet périphéri-
que ectodermique qui cons-
titue l'origine du manteau
(fig. 104, 111).
Mais les cellules ectoder-
miques de la région ventrale
de la larve se sont également
épaissies et des cellules méso
dermiques viennent s'accu-
muler en grand nombre entre
cet épaississement et l'endo-
derme sous jacent. Il en ré-
sulte une sorte de gibbosité
qui en continuant à se déve-
lopper va donner naissance
au pied. Dès que celui-ci com-
mence à être à peine apparent,
on voit se former de chaque
côté, au-dessous de la bouche, une invagination qui ne tarde pas à
se fermer et à s'enfoncer au milieu des cellules mésodermiques; ce
sont les otocxjutfs. En même temps vers la partie postérieure du
pied, on voit naître un organe pigmenté qui constitue Vœil anal de
DE Lacaze-Duth[ers et Pruvôt que l'on considère généralement
aujourd'hui comme étant l'origine du rein définitif. Nous n'avons
pu reconnaître s'il était d'origine ectodermique ou mésodermique.
Enfin, au pôle postérieur de la larve, au point même où avait
commencé à se fermer le blastopore, nous voyons deux cellules
ectodermiques devenir vacuolaires et se détacher presque des voi-
sines; ce sont les cellules anales on cellules de Lawjheram, qui ne
nous ont pas paru aussi constantes qu'on a coutume de les décrire.
Mais la coquille se développe et les cellules épidermiques refoulées
parles cellules mésodermiques qui occupent les régions vélaire et
Fig. 105. — Larve vogilere provenant d'une
ponle de Santec; b, bouche; c, coquille ;
c' masse calcaire résultant de la résorp-
tion de l'invagination préconchylienne ;
e, estomac ; /", f foie ; o, otocyste ; p,
pied ; r, rein ; r, voile ; .r, origine du
coelome.
168
pédieuse, soDt repoussées dans la région sous-jacente à la coquille,
région qui va prendre un grand développement et constituer en
quelque sorte l'abdomen de la larve. Il en résulte que les cellules
anales qui, eu réalité, n'ont pas changé de place, se trouvent
maintenant occuper une situation ventrale, et semblent s'être
rapprochées de la bouche, alors qu'en réalité elles se trouvent à
la même distance. C'est ainsi que se produit la flexion laroaire qui
est, on le voit, plus apparente que réelle.
A partir de ce moment la larve va évoluer très rapidement, aussi
pour introduire plus de clarté dans notre description, nous allons
étudier séparément le développement de chaque organe.
Fi^. 106. — Larves véligères vues par la face dorsale (A) et par la face ventrale (B);
c, coquille; e, estomac ; f, /', foie; /, intestin; o, otocystes ; a', œsophage; p,
pied ; r, rein ; r, voile.
Voile. — Sur des larves vivantes, colorées par le bleu de méthy-
lène, il est facile de déceler les noyaux des cellules du voile. On
constate que ces dernières semblent constituer tout d'abord deux
rangées coutiguës. Mais dans la suite du développement ces
cellules s'intriquent vraisemblablement les unes entre les autres,
car on n'observe plus qu'une rangée unique. Les cils qui ont
acquis leur graudeur définitive dès le début ne subissent aucun
accroissement.
Le voile d'abord circulaire ne tarde pas à prendre une forme
toute particulière par suite d'une inégalité d'accroissement. En
effet il cesse bientôt de croître au niveau de la bouche et dorsale-
ment, tandis qu'il continue à se développer latéralement. 11 en
résulte deux grands disques moteurs latéraux séparés par une
GASTÉROPODES OPISTHOBUANGIIES
169
profonde gouttière à l'une des extrémités de laquelle se trouve la
bouche. En même temps les cellules mésodermiques du voile se
diiïérencient sous forme de fibres musculaires ramifiées qui
lui permettent d'acquérir une grande mobilité. Laléralenient et
surtout dorsalement on observe une profonde gouttière qui sépare
le voile du reste du corps auquel il se trouve rattaché par un assez
large pédicule ; ventralement et de chapue côté de la bouche, il se
continue avec le pied.
Pied. — Ce pied commence à se former de très bonne heure. Il
se développe ventralement dans l'espace compris entre la bouche
et les cellules anales. De simple bosse, au début, il prend bientôt
la forme d'un lobe arrondi qui s'étale peu à peu latéralement de
manière à s'élargir en même temps qu'à
s'aplatir de haut en bas. L'aplatissement
augmente naturellement au fur et à me-
sure que la coquille venant à se dévelop
per repousse devant elle son extrémité
postérieure. A ce moment le pied, qui
était simplement garni de cils vibratiles
sur sa face supérieure, commence à se
créter un opercule par sa face inférieure.
En effet à ce stade l'aspect de l'embryon
a singulièrement changé, il existe nette-
ment une région céphalique libre et une
région viscérale enfermée dans la coquil-
le. Mais les cellules eudodermiques se
sont fortement appauvries en vitellus;
elles sont devenues beaucoup plus petites
et sont largement à l'aise dans la cavité
viscérale. Des muscles assez puissants se sont déjà développés et
vont pouvoir rétracter la jeune larve à l'intérieur de sa coquille,
que l'opercule viendra c(miplètement obstruer. En même temps le
pied s'est creusé d'un vaste sinus et les otocystes situés d'abord à
la partie supérieure sont descendus petit à petit et sont venus se
placer latéralement.
Coquille. — Celle-ci n'est tout d'abord qu'une simple cuticule
ectodermique, qui se développe vers la région dorsale de la larve,
au pôle opposé à la bouche, en un point où l'ectoderme est aminci
et limité par un bourrelet circulaire qui constitue le bord libre du
manteau. Mais cette coquille ne va pas rester longtemps dorsale.
Fig. 107. — Larve véligère
vue de trois quarts ; «,
anus ; e, estomac ; /', f,
foie ; 0, otocystes ; j^, pied ;
r, rein ; v, voile.
170
J. GUIART
Fig. 108. - Coquille larvaire
senestre de la Philine.
De très bonne heure elle subit un mouvement de torsion qui
l'amène graduellement à gauche, puis
ventralemeut. 11 ne faut certainement pas
songer à un conflit de croissance entre
la coquille et le pied, car l'un et l'autre
sont encore à peine développées et ne se
gênent en aucune façon. A quelle cause
mécanique obéit la coquille dans ce dé-
placement ? je ne saurais le dire. Tou-
jours est il que la coquille qui était pri-
mitivement dorsale se trouve presque
ventrale lorsqu'elle a terminé son déve-
loppement larvaire. Cette coquille est alors senestre et présente
ventralement et à gauche un
commencement d'enroule-
ment ; elle est absolument
semblable à celle décrite par
Fol chez Cymbulii (1875), par
Trinchese chez Ercolania
(1881) ou par Fischer chez
Corambe (1891). On a discuté
pour savoir si cette coquille
se renforçait intérieurement
par des couches d'épaississe-
ment. Nous ne le croyons pas
car l'ectoderme qui lui donne
naissance s'en écarte d'assez
bonne heure (sauf au niveau
de l'ouverture où elle conti-
nue sans cesse à s'accroître)
et elle nous a paru rester tou-
jours aussi mince qu'au mo-
ment de son apparition.
En même temps que la co-
quille larvaire s'achève, on
voit une cavité se creuser
dans la région dorsale et droi-
te, c'est le rudiment de la ca-
vité pahéale. iVu-dessous se
développe un vaste sinus que
des fibres musculaires mésodermiques traversent de part en part
- Larve véligèredans sa coque;
CO, coque ovigère ; E, estomac ; F, lobe
droit du foie ; M, tractus mésodermiques;
MC, muscle rétracteur de la larve; 0,
otocyste; P, pied; RC, rein céphalique ;
RD, rein définitif; SP, sinus pédieux .
V, voile.
GASTEROPODES OPlSTHOBRANCHEij
171
pour eo permettre la contraction. La contraction alternative de ce
sinus et de celui du pied produit le brassaj^e continu du liquide
contenu à l'intérieur du corps de la larve et permet par suite la
respiration et la circulation de ce liquide.
Tube digestif. — Nous avons assisté à la formation de Tarchen-
teron et du stomodeum ; quand ces deux cavités sont entrées en
contact, l'archenteron prend la forme d'une poire unie au stomo-
deum par sa grosse extrémité. La petite extrémité continuant à
s'effîler et à croître donne naissance à l'intestin qui ne tarde pas à
venir s'ouvrir du côté droit du corps au fond d'une petite invagina-
tion ectodermique qui constitue le proctodenm. Cette invagination
Fig 110. — Larves vt^ligères ; I, vue parla face ventrale; II, vue par la face
dorsale : a, anus; c, coquille; e, estomac (la flèche indique le sens du mouve-
ment des cils vibratiles) ; /",/"', foie; i, intestin; 7?), muscle rétracteur; 0,
otocyste; p, pied; /', rein définitif: v, voile.
est elle-même contiguë à une glande pigmentaire de coloration
rougeâtre, déjà décrite, qui est l'origine du rein définitif. L'intestin
est d'abord rectiligne, mais comme il croît beaucoup plus vite que
les tissus environnants, il se replie bientôt sur lui-même et cons-
titue une ou deux circonvolutions. A ce moment le tube digestif
est complet.
La bouche s'ouvre à l'extrémité antérieure de la larve dans
l'enfoncement compris entre les deux lobes du voile d'une part et
du pied d'autre part. Elle se continue par l'œsophage, qui s'est
formé aux dépens du stomodeum et qui vient s'ouvrir dans
l'archenteron, que nous pouvons appeler maintenant intestin moyen
ou estomac larvaire. Le macromère antérieur dorsal a donné
172
GUIART
naissance par divisions successives à un grand nombre de petites
cellules épithéliales cylindriques et vibratiles,à assez gros noyaux
et limitant une cavité plus ou moins sphérique contenant encore
un certain nombre de deutolécithes, qui sont mis continuellement
en mouvement par les cils vibratiles qui tapissent l'estomac et qui
battent dans le sens contraire à celui des aiguilles d'une montre.
Deux orifices mettent en communication la cavité de l'estomac avec
celle des sacs nutritifs développés aux dépens des macromères laté-
raux. Le sac nutritif de gauche est resté très volumineux et occupe tout
le nucléus de la coquille. Nous verrons plus loin le rôle qu'il a pu
jouer, suivant nous, dans le déve-
loppement de l'asymétrie et de la
torsion de la larve. Quant au sac
nutritif de droite il va en s'atro-
phiant et finira par disparaître ,
tandis que celui de gauche donnera
naissance au foie. Enfin, le tube
digestif ne tarde pas à être tapissé
dans son entier par des cils vibra-
tiles qui batteut de la bouche vers
l'anus. Une telle larve (fig. 111) est
bien prête d'éclore et c'est alors
que son tube digestif va commen-
cer à fonctionner. Jusque là elle
s'était uniquement nourrie aux dé-
pens des deutolécithes contenus
dans l'estomac et les sacs vitellins;
maintenant elle va se nourrir aux
dépens des particules nutritives
contenues dans l'eau ambiante où elle va nager. En effet, les cils
qui avoisinent la bouche et particulièrement ceux de la face dorsale
du pied et ceux compris entre les deux lobes du voile sont disposés
et battent de telle sorte que les particules nutritives contenues
dans l'eau sont forcément entraînées vers la bouche, d'où les cils
du tube digestif les entraînent vers l'estomac. Là, celles qui ne
sont pas digérées sont reprises par les cils de l'intestin et expulsées
par l'anus.
Excrétion. — Nous avons vu la cavité de segmentation se déve-
lopper dès le stade gastrula et être complètement formée chez la
trochosphère. Elle est donc bien antérieure à la cavité cœlomique
qui ne se développe dans le mésoderme même qu'à un stade assez
Fig. m. — Larve véligère vue de
profil ; t, bouche ; cp, cavité
palléale ; cr, rein céphalique : e,
estomac; f, foie; i, intestin; m,
muscle rétracteur ; op, opercule ;
p, pied ; r, voile.
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
173
avancé de la larve véligère. Il doit donc exister des reins transi-
toires pour opérer la dépuration du liquide contenu dans la cavité
de segmentation, et comme celle-ci occupe principalement le voile
et le pied, c'est donc dans cette région qu'ils vont se développer.
Au-dessous du voile et dans la région dorsale on assiste en effet à
la formation de deux épaississements mésodermiques, où viennent
s'accumuler progressivement des éléments de rebut, ce qui les
rendra de plus en plus nettement visibles. C'est ce que l'on appelle
les reins céphdliques ((ig. 111, cr).
Mais au fur et à mesure que la larve va se dévelo|)per, nous
voyons à la région postérieure du pied apparaître une formation
longtemps éuigmatique, que certains auteurs croient de nature
Fig. 112. — I, jeune larve véligèrc vue par la face ventrale; II, par la face dorsale;
B, bouche : c, cocjuillc encore peu développée en 1. mais ayant nettement
évolué vers la gauche; E, estomac; F, F', foie; M, muscle rétracteur; 0,
otocyste; P, pied; R, rein; V, voile
ectodermique et que de Lacaze-Duthiers et Pruvôt (1887) ont
décrite comme étant un organe des sens larvaire. 11 nous a semblé
cependant f|u'elle était mésodermique, comme le veulent Mazza-
RELLi (1892, 1893, 1896 et 1898) et ERLANCiiK 1893 et 1895). Nous
avons vu du moins qu'il se développait aux dépens de deux
petites cellules, qui se divisent chacune en deux de manière
à former quatre cellules qui s'accolent longitudinalement, mais
de manière à limiter entre elles une petite cavité. Ces cellules
divergent en éventail et constituent de la sorte une petite masse
conique reposant par sa base sur la masse vitelline endodermique
et dont l'extrémité est dirigée vers l'ectoderme. Des granulations
174
pigmentaires louge carmin se déposent en abondance dans les
cellules. Cette formation d'abord ventrale, ne tarde pas à être
entraînée vers la droite et se porte
vers la face dorsale de la larve où elle
reste un certain temps, après quoi elle
revient légèrement sur ses pas vers la
face latérale droite. C'est en un mot
un mouvement analogue, mais de sens
contraire à celui que nous avons déjà
observé pour la coquille.
Eu même temps les cellules méso-
dermiques situées à la périphérie du
sinus dorsal, dont nous avons parlé
tout à l'heure, se condensent peu à peu
de manière à limiter une cavité close
qui se trouve sous-jacente à l'organe
précédent qui ne tarde pas à s'y ouvrir,
en même temps qu'il s'ouvre à l'ex-
térieur. Les auteurs s'accordent actuel-
lement à considérer l'organe pigmen-
taire comme l'origine du rein définitif.
Nous sommes assez tentés d'admettre
cette opinion, d'autant que dans un
certain nombre de cas (tig. 114) nous
avons trouvé des larves possédant deux de ces organes : l'un à
droite et l'autre à gauche, comme c'est
le cas normal pour le rein larvaire de
beaucoup de Gastéropodes. La cavité
mésodermique sous-jacente (fig. 105, j)
est donc vraisemblablement la camté
cœlomique aux dépens de laquelle se
développeront le péricarde, le cœur et
la glande génitale, mais il nous a été
impossible d'assister même aux dé-
bus de ce développement.
Système nerveux. — Je ne reviendrai
pas sur les otocysles que nous avons
vu naître aux dépens de l'ectoderme
du pied. Dans chacun d'eux se déve-
loppe un volumineux otolithe. Malgré
il nous a été impossible de trouver
Fig. 113. — Larve véligére vue
par la face ventrale; b, bouche;
c, coquille; cr. rein céphalique;
e, estomac développé aux dé-
pens du macromère B ; /', ori-
gine gauche du foie développée
aux dépens du macromère A ;
f. origine droite du foie déve-
loppée aux dépens du macro-
mère C ; 0, otocyste; p, pied ;
/■, rein définitif ; i\ voile.
Fig. 114. — Larve véligére
monstrueuse présentant une
paire de reins définitifs /.et /'.
une observation attentive.
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
175
la moindre trace de i-anj
Par contre nous avons
été plus heureux en ce qui
concerne les ganglions ce
rébroïdes, que nous avons
vu se développer aux dé-
pens du boni antérieur du
voile, mais sans pouvoir
dire si c'est par invagina-
tion ou épaississement, par
une origine unique ou dou-
ble. De même nous ne sau-
rions affirmer si les rami-
lications qui en partent
sont des nerfs ou les ter-
minaisons ultimes du mus-
cle rétracteur du voile.
:liou nerveux dans leur
voisinaKe.
Fig. 115. — Larve véligère vue par l'extrémité
antérieure pour montrer le voile de face; b,
bouche; (je, ganglions cérébroïries; p, pied,
c, voile.
Muscle rétracteur. — Ce muscle s'insère d'une part au sommet de
la coquille au point où s'était développée l'invagination précon-
chylienne et il va d'autre part se ramifier dans les lobes latéraux
du voile. Il est formé par un très grand nombre de cellules
allongées, dont les noyaux sont d'abord très volumineux, mais
deviennent de moins en moins apparents. Ce muscle envoie
quelques libres au pied. 11 est destiné à rétracter la jeune larve à
l'intérieur de sa coquille.
Nous attirerons l'attention sur l'insertion postérieure de ce
muscle, qui est l'abord dorsale, mais qui peu à peu se porte vers
la gauche et vers la face ventrale, au fur et à mesure que le nucleus
de la coquille se développe dans cette région. Ceci n'a rien du reste
qui d€ive nous étonner, l'insertion du muscle suivant simplement
la coquille dans son émigration.
La larve véligère que nous venons de voir se former peu à peu se
trouve constamment dans un mouvement perpétuel de va et vient.
Tantôt elle tourne sur elle-même comme une toupie, mais le plus
souvent elle culbute sans cesse en arrière autour d'un axe qui
passerait à peu près par le centre du gros sac vitellin. Il semble donc
bien que celui ci doive jouer un rôle dans l'équilibre de la larve;
il n'est donc pas étonnant qu'il ait pu jouer un rôle dans la torsion
du corps et dans la forme de la coquille. Quand la larve est complè-
tement développée, elle déchire sans trop de difficultés la coque
ovigère devenue trop petite pour la contenir et où elle peut à peine
176 ,1. GUIART
se remuer et se trouve mise en liberté dans l'eau extérieure. Nous
sommes vers le quinzième jour. Elle se met alors à nager à l'aide
de son voile, la tête eu haut et la coquille eu bas, sans cesse en
mouvement pour se maintenir dans l'eau, en même temps que
pour activer la circulation de cette eau autour d'elle. Elle est en
elïet très sensible au manque d'oxygène et sous un compresseur les
larves, quand elles commencent à souffrir, se portent toutes vers la
périphérie de la goutte d'eau, à la façon des Infusoires, et du reste
avec les Infusoires mêmes qui accompagnent presque toujours
les pontes.
La larve une fois libre va subir sans aucun doute la métamor-
phose qui va l'amener à l'état adulte, mais nous n'avons malheu-
reusement pu l'y suivre. Étant donné les moyens très restreints
dont nous disposions nous n'avons pu dépasser le stade libre.
Nous n'avons pas à en rougir, aucun des auteurs qui se sont
occupé des Tectibranches n'ayant pu réussir mieux que nous(l),
mais si nous avions pu disposer des ressources d'un laboratoire, tel
que celui de Roscoff, nous nous proposions d'élever nos larves dans
un bac-filtre analogue à celui décrit par M. Boutan et dans lequel
nous aurions disposé au centre un siphon dont nous aurions gradué
le débit de manière à ce que le bac se vide deux fois par jour et
mette un certain temps à se remplir. Il semble en effet que ce phé-
nomène de la marée doive jouer un certain rùle dans le développe-
ment des animaux qui viennent toujours déposer leurs œufs le long
des côtes, dans une région toujours soumise au phénomène de la
marée.
11 me suffira de rappeler les bons résultats obtenus par M. Joyeux-
Laffuie dans le cas de l'Oncidie, en imitant ce phénomène de la
marée. Le seul avantage du procédé que je viens d'indiquer est de
le produire mécaniquement.
On pourra encore essayer le développement des larves dans un
vase dont l'eau se trouve contiuuellement agitée et dans lequel on
aura ensemencé des Infusoires, qui pourront servir à la nourriture
des jeunes larves. On sait en effet que pour les larves de Poissons on
observait jusqu'ici le même phénomène que nous avons rencontré
chez les Tectibranches. Il était facile de les élever jusqu'au moment
(1) M. le professeur Pruvùt, dans une communication verbale, nous a affirmé
avoir pu conduire les larves de Bulle jusqu'à l'état adulte. C'est là un fait impor-
tant, car à notre connaissance l'étude des métamorphoses post-larvaires n'a
encore été faite chez aucun Tectibranche et nous regrettons bien vivement que
l'auteur n'ait pas cru devoir publier ses importantes observations.
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
177
de la résorption de la vésicule ombilicale, mais à partir de ce
moment toutes mouraient invariablement. Or les expériences de
M. Fabre DoMKRGUE viennent de montrer qu'il sufllt de les main-
tenir dans une eau constamment en mouvement et de les nourrir
avec des Infusoires pour leur faire dépasser le point critique.
Comme l'époque de la résorption de la vésicule ombilicale chez les
Poissons correspond vraisemblablement à la mise en liberté de la
larve véligère chez les Tectibranches, il est possible que ce qui a
réussi dans un cas réussisse aussi dans l'autre et nous nous propo-
Fig. 116 — Monstres doubles chez la Philine aperta; A, larves tôte-béche; B, lar-
ves fusionnées par le côlé du corps, mais regardant l'une en avant, l'autre en
arrière; p, pied; r, rein; v, voile.
sons d'instituer prochainement des expériences qui nous permet-
tront peut-être de résoudre cette question si intéressante. 11 est
certain du moins qu'en élevant les jeunes larves dans un bac où
l'eau soit sans cesse en mouvement, soit constamment renouvelée et
soit soumise au phénomène de la marée, on placerait ces larves
dans les conditions mêmes du milieu où elles vivent et l'on aurait
certainement plus de chances d'arriver à leur complet développe-
ment.
Nous venons de résumer précédemment le développement normal
de la Philine. Mais il ne faudrait pas croire qu'il en soit toujours
ainsi. Lorsque l'on vient à troubler certaines Philines sur le point
de pondre, la ponte généralement se trouve modifiée et chaque
coque ovigère, au lieu d'un ovule peut en renfermer plusieurs et
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901.
XIV. - 12.
178 J. GUIART
le plus ordinairement deux. Ces ovules qui ne sont point adaptés
à ce genre de vie, mais sont faits pour mener une vie solitaire,
s'accolent le plus souvent ensemble et chacun continuant à se
développer pour son propre compte, il en résulte ces embryons
monstrueux doubles dont nous donnons ici quelques exemples et
qui ont été autrefois très bien décrits par de Lacaze-Duthieks (1875).
Mais ce phénomène que l'on peut produire expérimentalement se
présente très fréquemment dans la nature et c'est ainsi que nous
avons pu observer que les pontes des Philines de Santec présentent
presque toujours deux ovules dans chaque coque ovigère, d'où la
fréquence des monstres doubles dans les pontes de cette dernière
localité. Mais il est vraisemblable que ces monstres ne peuvent
dépasser le stade véligère, car jamais nous n'avons rencontré une
semblable monstruosité chez l'adulte, bien qu'ayant eu l'occasiou
d'en observer plusieurs centaines d'exemplaires.
Aplysiens. — Les premiers auteurs qui se soient occupés du
développement de l'Aplysie sont Van Beneden (1841), Stuart
(1865), Lankester (1873 et 1875) et Manfredi (1883). Mais le premier
travail exact qui ait été publié sur la question est celui de Bloch-
MANN (1883), qui releva de nombreuses erreurs chez ses devanciers
et fournit la première contribution importante à l'étude de la seg-
mentation des Gastéropodes. Plus récemment Mazzarelli (1893) a
décrit le développement de l'Aplysie, mais il a reproduit les
erreurs de Lankester et de Manfredi, même celles relevées par
Blochmann, et en a ajouté un nombre considérable de nouvelles, à
tel point que Carazzi (190U) qui a repris nouvellement le dévelop-
pement de l'Aplysie a cru préférable de ne tenir aucun compte du
travail de son compatriote.
Nous n'avons pas étudié spécialement le développement de
l'Aplysie, mais cependant le peu que nous en avions vu et ce que
nous avions observé chez la Philine nous avait, dès le début de
l'année 1900, donné la certitude que les observations de Mazzarelli
devaient être inexactes, et dans une conférence faite le 8 mai 1900
devant la Société Zoologique de France, alors que nous ne connais-
sions malheureusement pas les travaux de Carazzi (1900) et de
Georgevitch (1900), nous avons cru devoir rejeter les données four-
nies par Mazzarelli pour nous en tenir aux premières phases du
développement, telles que les avait étudiées Blochmann. Depuis, les
travaux de Carazzi (1900) sur l'embryologie d'Aplysia limacina et de
Georgevitch (1900) sur le développement d'Aplysia depilans sont
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 179
venus nous donner raison, en confirmant dans ses grandes lignes
le travail de Bloghmann.
Les premières phases de la segmentation sont identiques à ce
que BOUS avons décrit cliez la Philine. La seule différence provient
d'une orientation différente de l'embryon et d'une nomenclature
différente des blastomères. En ce qui concerne la Philine nous
avons adopté la nomenclature de Carazzi (1900) qui est du reste
celle de VVilson (1892), modiffée par Conklin (1897), mais nous
avons orienté différemment l'embryon, de manière à ce que les
blastomères A et G occupent respectivement le côté gauche et le
côté droit. C'est du reste l'orientation admise par Fol (1875) pour les
Ptéropodes (1875). Cette orientation a l'avantage de placer à gauche
ce qui sera l'origine gauche du foie, à droite, ce qui sera l'origine
droite et de mettre ainsi eu évidence l'asymétrie du Gastéropode
dès les premiers stades embryonnaires.
Pour Carazzi, comme pour Georgevitch, le mésoderme naîtrait
aux dépens de l'endoderme, mais tandis que Georgevitch le fait
naître des macromères C D, Carazzi lui fait tirer 5-on origine du
seul macromère mésodermique D. Cette dernière observation nous
semble plus vraisemblable, car elle est analogue à ce que nous
avons observé chez la Philine, et à ce qui a été vu par Heymons
(1892) chez Umbrella, par Fol (1875) chez les Ptéropodes et par de
nombreux auteurs chez différents Mollusques.
La grande différence qui existe entre l'embryon de l'Aplysie et
celui des autres Gastéropodes réside dans la grande inégalité des
macromères. C'est ce qui a fait que Mazzarelli, à la suite d'une
observation par trop superficielle, a pu confondre les blastomères
C et D avec les petits blastomères ectodermiques.
Le peu que nous connaissons du développement de Acera (Lan-
gerhans, 1873) nous montre qu'il en est absolument de même de
sou embryon et que son développement se fait sur le même type
que celui de l'Aplysie. C'est donc encore une raison de plus pour
ranger V Acera bullata parmi les Aplysiens.
Ptéropodes. — Il suffît de lire le travail magistral de Fol (1875)
pour constater facilement la similitude absolue qui existe entre le
développement des Ptéropodes et celui des autres Opisthobranches.
Le développement de CymlmUa en particulier est presque entiè-
rament superposable à celui de l'Iiiline. Il est intéressant de voir
l'embryogénie établir un semblable rapprochement entre des ani-
maux en apparence aussi différents, mais que l'anatomie comparée
a permis de réunir également dans une même famille.
180 J. GUI A UT
Pleurobranchéens. — Le travail de Heymons (1892), sur le déve-
loppemeut de Umbrella constitue I'uq des plus importants travaux
qui aient été écrits sur l'embryogénie des Gastéropodes. Le déve-
loppement est encore le même dans ses grandes lignes que chez la
Pliiline et montre une fois de plus la similitude des phénomènes
de la segmentation chez tous les Opisthobranches.
il en est du reste de même chez le Pleurobrauche, comme le fait
voir la ligure 117 qui reproduit les principales phases de la
segmentation du iHeurohranchus pluninla, ainsi que certaines de
ses formes larvaires.
Ce développement est évidemment bien incomplet, mais l'em-
bryogénie du Pleurobrauche n'ayant |jas encore été faite, du moins
à notre connaissance, nous croyons utile de publier ici le résultat
d'observations commencées autrefois, mais que nous n'avons pu
malheureusement continuer. L'identité de ces figures avec ce qui a
été décrit précédemment pour la Philiue rend superflu tout com-
mentaire.
Nudibranches. — Le développement de Tethyslimhriota très bien
étudié par Viguieh (1898) nous montre une similitude absolue avec
le développement des Pleurobranches et de la Philine.
RÉSUMÉ. — Les observations que nous avons pu faire sur l'em-
bryogénie de la Philine et celles qui ont été faites par d'autres
auteurs dans les groupes voisins, nous amènent à cette conclusion
que le développement se fait d'après un plan identique dans toute
la série des Opisthobranches.
. Des quatre macromères auxquels l'ovule donne naissance,
deux constitueront les origines du foie et des deux autres, le plus
gros donnera naissance à l'estomac, tandis que le plus petit sera
l'origine du mésoderme. Par leur pôle formatif ces macromères
vont produire successivement trois quartettes de micromères qui,
se divisant à leur tour, finiront par englober les macromères cons-
tituant ainsi une gastrula par épibolie.
A la suite du déplacement de la cellule endo-mésodermique, la
gastrula d'abord sphérique devient piriforme et se transforme en
larve trochophore. Celle-ci se munit d'une couronne de cils vibratiles
qui constitue le voile au-dessous duquel s'ouvre ventralement la
bouche au point où s'était fermé le blastopore.
A l'opposé de cette bouche, c'est-à-dire en arrière et dorsalement,
se développe la coquille. Au-dessous de la bouche se développe le
pied et à la base du pied se développe ventralement un organe
GASTEROPODES OPISTHOBHANCHES
181
Fig. 117. - Quelques stades du développement du Pleurobj anchus piumula. A à
N, segmentation jusqu'au stade gastrula ; 0, larve véligère de profil; F, face
ventrale ; R, face dorsale ; S, extrémité antérieure ; œ, œil ; p, pied ; r, rein ;
i', voile.
GASTÉROPODES OPISTHOBKANCHES 183
arrondi qui se charge de pigment et qui constitue l'origine du
rein définitif.
Or, dès les premiers stades de la segmentation l'embryon est
franchement asymétrique, parce que des deux macromères qui
constituent les origines du foie, le gauche est dès le début plus
volumineux que le droit. Comme ce dernier se résorbe graduelle-
ment pour servir à la nutrition de la larve, l'asymétrie va sans
cesse en augmentant. Il est probable que cette asymétrie réagit à
son tour sur le développement de la larve, en produisant par
exemple, une prolifération plus active des cellules du côté qui est
le plus distendu, ou bien en produisant un manque d'équilibre
dans cette larve. Toujours est-il que la coquille qui était d'abord
dorsale se trouve transportée ventralement et à gauche, tandis que
l'origine du rein d'abord ventrale, se trouve transportée dorsale-
ment et à droite. Comme ce déplacement s'opère progressivement et
à une époque ou la coquille n'a pas encore commencé à s'enrouler,
il en résulte que ce déplacement de la coquille est très difficile à
observer, tandis que celui de l'origine du rein frappe au contraire
l'observateur. Et comme cet origine du rein correspond avec le
point ou doit s'ouvrir l'anus, il est tout naturel que Boutan (1899) ait
eu l'idée d'imaginer la déviation larvaire qui serait produite par le
simple déplacemant de l'anus, la coquille restant en place. Mais
c'est là une hypothèse absolument gratuite et nous verrons plus
loin qu'on doit aujourd'hui l'abandonner. Il existe une véritable
torsion larvaire, torsion qui porte non seulement sur l'anus et le
rein, mais aussi sur la coquille et le muscle columellaire qui y
adhère. La seule difïérence c'est que la torsion larvaire n'est pas
tout à fait de 180" comme cela se passe chez les autres Gastéropodes,
encore cet angle se trouve-t-il singulièrement réduit à la suite
d'une légère détorsion en sens inverse. C'est alors seulement que la
coquille commence à s'enrouler. En un mot si la torsion est diffi-
cile à constater chez les Opisthobranches, c'est parce que cette
torsion, au lieu de se produire subitement, se produit progressive-
ment et à une époque où l'enroulement de la coquille n'ayant pas
encore eu lieu ne peut faciliter la constatation de cette torsion.
Le reste du développement ne présente pas de difïérence impor-
tante avec celui des autres Gastéropodes.
Des conditions défectueuses d'installation ne nous ont pas permis
d'étudier le développement post-larvaire des Tectibranches, encore
inconnu, mais tout porte à croire que l'on pourrait y arriver en
imitant les conditions du milieu extérieur où se développent
naturellement les larves (phénomène de la marée, agitation de
l'eau, nutrition des larves).
184
CHAPITRE XI
ORIGINE DES OPISTHOBRANCHES
Il nous reste à étudier maintenant une des questions les plus
controversées dans l'histoire des Mollusques, celle de l'origine des
Opisthobranches que le développement embryonnaire va nous
permettre de résoudre.
Asymétrie et torsion larvaires. — Butschli (1887) admettait
une origine commune des Prosobranches et des Opisthobranches et
il pensait que les Opisthobranches se distinguaient des Proso-
branches par suite d'une torsion moins considérable du complexus
anal, qui se serait arrêté sur le côté droit au lieu de progresser
jusqu'à l'extrémité antérieure de l'animal. Cette idée fut admise
par les différents auteurs jusqu'aux travaux de Bouvieii (1893), de
Grobben (1894) et de Pelseneer (1894) qui vinrent modifier cette
manière de voir. Ces auteurs, partant de points de vue différents,
arrivèrent simultanément à cette conception que les Euthyneures
dérivent des Streptoneures par détorsion en sens contraire. Cette
conception que les Euthyneures ont d'abord été des Streptoneures
fut acceptée par tous les Malacologistes, à l'exception toutefois de
Von Ihering qui continue à admettre l'origiue séparée des deux
groupes. L'accord pouvait donc être considéré comme parfait
lorsque parut un travail de Boutan (1899) suivant lequel les
Streptoneures et les Euthyneures dériveraient d'une même forme
ancestrale : les premiers à la suite d'une torsion de 180», suivant
l'opinion généralement admise ; les derniers à la suite d'une simple
déviation latérale de l'anus, ce qui constitue l'idée originale du
travail. L'auteur a eu l'excellente intention de vouloir faire
abstraction de théories pouvant être très originales, comme celle
de Lang (1892), mais qui expliquent les faits sans s'occuper suffi-
samment de ce qui se passe dans le cours du développement.
L'auteur est malheureusement tombé dans l'excès contraire et
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 185
n'a voulu asseoir sa théorie que sur des faits embryogéniques.
N'ayant pas suffisamment étudié le développement des Euthyneures,
il s'est appuyé sur des faits inexacts ou insulïisamment constatés et
peut être aurait il été moins afllîrmatif s'il avait mieux approfondi
ce développement, car nous verrons tout à l'heure, par le simple
examen des ligures données dans son travail, que sa théorie doit
être considérée comme fausse en ce qui concerne les Opisthobran-
ches et que Ton doit continuer à se rallier à la théorie de la
détorsion.
Nous allons exposer à notre tour nos idées relatives au dévelop-
pement de l'asymétrie des Mollusques en nous basant également
sur les faits embryogéniques.
Si nous partons de l'ovule, nous avons vu chez la Philioeque
dès la première division nous étions en présence d'un embryon
asymétrique constitué par deux blastomères de volume très inégal.
Or le même fait a été constaté par Blochmann (1883) et Mazzarelli
(1893) chez Aplysia, par Fol (1875) chez CavoUnia et chez Cijmbulia
et par Trinchese (1881) chez Ercolania. A la suite de la seconde
division l'asymétrie ne fait que s'accentuer.
Nous avons maintenant un embryon constitué par quatre blas-
tomères dont deux sont beaucoup plus volumineux que les deux
autres. La segmentation va devenir encore plus inégale et donner
naissance au pôle formafif aux micromères, qui constitueront le
revêtement ectodermique de la gastrula.
Or, ce qui nous semble tout particulièrement intéressant, c'est
qu'avant même la formation de cette gastrula, les macromères
latéraux vont cesser de se diviser et ils constitueront les sacs
nutritifs qui vont subsister intacts jusqu'à la fin de la période lar-
vaire, époque à laquelle ils vont se transformer pour donner nais-
sance au foie. Ces deux blastomères dont l'inégalité nous a frappé
dès le début de la segmentation sont donc les origines du foie.
Or, ils constituent les organes les plus volumineux de l'embryon
et de la larve et il n'y a donc rien d'étonnant à ce qu'ils puissent
jouer le principal rôle dans le développement de l'asymétrie et
cela à une époque où l'embryon est à peine ébauché et où l'on ne
peut songer à un conflit de croissance entre la coquille et le pied
qui n'existent encore ni l'un ni l'autre, même à l'état de simple
ébauche. Si nous quittons maintenant la gastrula pour passer à la
trochosphère nous trouvons à la partie antérieure le petit macro-
mère mésodermique et au-dessous les trois autres macromères :
l'un volumineux et dorsal qui sera l'origine de l'estomac et les
186 J. GUIART
deux autres inégaux qui sont l'origine du foie. Il en résulte forcé-
ment que l'embryon est plus volumineux du côté gauche et ventral
et le macromère gauche aura par suite une tendance à venir se
placer sur la face ventrale de l'embryon pour rétablir l'équilibre.
Notre embryon est donc maintenant tout-à-fait asymétrique.
Nous sommes donc amenés, de par l'embryogénie à admettre la
théorie de Plate (1896) qui, par la phylogénie était arrivé à la con-
viction que l'asymétrie du foie est la véritable cause de l'asymétrie
des Mollusques. H. Fischer (1892), qui a consacré un important
travail à l'origine du foie chez les Gastéropodes, a du reste montré
que cette origine est toujours paire et que celle de gauche est
toujours beaucoup plus développée chez les Mollusques dextres,
tandis que c'est au contraire celle de droite qui est la plus volumi-
neuse chez les formes senestres. Quoiqu'il en soit nous ne nous
proposons pas ici de rechercher quelles sont les causes de la torsion
des Gastéropodes. Nous exposons à titre de simple indication ce
qu'a pu nous suggérer l'étude du développement, mais contentons-
nous de décrire et non de commenter. La question importante à nos
yeux est de savoir s'il y a ou non torsion chez les Opisthobranches.
Chez les Prosobranches, oîi cette torsion se produit quand la coquille
a déjà une forme nautiloïde à nucleus dorsal, rien de plus facile à
observer. Mais il n'en est plus de même chez les Opisthobranches où
cette torsion s'opère de très bonne heure. En effet ici encore la
coquille se développe dorsalement, comme nous l'avons vu, mais la
petite coquille ne tarde pas à subir un mouvement de translation
qui l'amène finalement ventralement et à gauche. Mais pendant cette
longue émigration elle a continué à se développer et quand le dépla-
cement est opéré la coquille larvaire est constituée telle que Boutan
nous la représente dans sa fig 18 (3). Aussi quand il vient nous dire
que l'anus seul subit un déplacement, la coquille gardant sa posi-
tion primitive, cela n'a rien qui nous étonne, car à ce moment la
torsion est déjà opérée, torsion qui est du reste indiquée par le
déplacement du rein primitif et de l'anus, des sacs nourriciers et de
l'insertion sur la coquille du muscle columellaire. La figure que
nous venons de signaler est inexacte dans ce sens qu'au stade
qu'elle représente l'anus a depuis longtemps quitté sa position
ventrale pour venir se placer assez loin à droite. La torsion est
d'autant plus difficile à constater qu'ici l'enroulement de la coquille
n'a pas encore eu lieu quand la torsion est terminée. Chez les Strep-
toneures au contraire 1 enroulement précède la torsion (Fischer et
Bouvier, 1892jce qui rend très apparente cette dernière.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHRS 187
L'erreur dans laquelle est tombée Boutan est du reste d'autant
plus extraordinaire qu'il se défend de vouloir donner aux Strep-
toneures et aux Euthyneures une origine séparée. Tous deux des-
cendraient par une voie différente d'un ancêtre commun possédant
une coquille nautiloïde à nucleus dorsal. OrBouTAN trouve ce nucleus
ventral chez la larve de tous les Gastéropodes et il est bizarre qu'at-
tribuant cette transformation chez les uns à la torsion larvaire, il
admette pour les autres que ce soit un état primitif. Nous croyons
avoir suffisamment démontré que c'est la lenteur du développe-
ment chez ces derniers qui a trompé l'auteur. Il suffit du reste de
se reporter aux dessins donnés par les ditTérents auteurs qui se
sont occupés du développement des Opisthobranches pour constater
l'exactitude de la torsion, torsion portant à la fois sur la coquille
et les organes qu'elle renferme. Toutefois nous devons indiquer
que jamais nous n'avons vu la portion renflée de la coquille
se porter entièrement ventralement. Elle reste toujours un peu
à gauche au niveau précisément du gros sac nourricier, de l'ori-
gine gauche du foie qui est logé dans le renflement. C'est ce
que Boutan a du reste observé lui-même chez Eolis, dans le
troisième dessin de sa fig. 23, qui représente la coquille ayant
déjà subi la torsion, mais ne s'étant pas encore enroulée. A
la même époque le muscle columellaire qui était primitivement
dorsal et qui n'a pas quitté ses rapports avec la coquille, est
venu se placer ventralement et à gauche. Mais le sac viscéral a suivi
la coquille dans sa torsion et puisque la région dorsale de la coquille
s'est placée ventralement et à gauche, il est naturel que la région
ventrale du sac vienne se placer dorsalement et à droite. C'est en
effet ce qui se produit et l'on a constaté précédemment ([ue le rein
et l'anus nés sur la face ventrale sont venus se placer précisément
comme nous venons de l'indiquer. On a coutume de dire que la
coquille larvaire des Opisthobranches est sénestre. Toutes celles
que nous avons observées étaient en effet semblables à celles
de la figure 108, et il en est de même de la coquille larvaire
de tous les Opisthobranches étudiés jusqu'ici, comme on peut s'en
rendre facilement compte par les figures de Fol [CijmhuHa), de
Trinchese (Ercolania, Doto, Javns), de Fischer (Corambe), etc.
Mais si nous nous adressons à l'Actéon qui conserve son opercule à
l'état adulte , on constate que cet opercule est sénestre, or
Pelseneer (1890) nous a enseigné que l'enroulement de l'opercule
est toujours de sens contraire à celui de la coquille. Du reste cette
coquille larvaire sénestre n'est pas une difficulté et Fischer et
188 J. GUIART
Bouvier (1892) ont montré que l'embryon des Opisthobranches est
une forme ultra-dextre, ce qui n'a pas lieu de nous étonner puis-
qu'il est en etïet asymétriquement dextre par tous les autres traits
de son organisation.
Pour nous résumer nous avons vu que la torsion semble le
propre de l'embryon des Gastéropodes et qu'elle existe dès les
premiers stades de la segmentation. Il n'y a donc rien d'étonnant à
ce qu'elle persiste jusqu'à la fin de la période larvaire. Mais à ceux
qui nous demanderont les causes mécaniques de cette torsion et
qui nous reprocheront de ne pas l'avoir trouvée chez l'embryon,
nous répondrons simplement ceci. Il ne faut pas confondre onto-
génie et phylogénie, les causes n'existent pas chez l'embryon,
mais chez le Mollusque primitif. C'est lui qui, à la suite d'une
certaine adaptation que nous croyons avoir été produite par le foie,
a commencé à se tordre et la variation étant favorable à son évolu-
tion s'est conservée chez ses descendants. Mais de ce que cette
torsion est héréditaire il ne s'ensuit pas que sa cause primordiale
doive être trouvée chez l'embryon. « On sait, dit le prof, Delage
(Hérédité, p. 342), que les caractères transmissibles apparaissent
normalement chez le fils au même âge que chez le parent ou seule-
ment un peu plus tôt. Chaque fois qu'une espèce se forme, c'est
par addition d'un caractère nouveau à la fin de l'ontogenèse,
lorsque tous les caractères spécifiques se sont déjà montrés; le
caractère nouveau se montrera donc dans l'espèce nouvelle, après
que tous les caractères de l'espèce dont elle est née se seront mon-
trés. Comme il en est ainsi depuis les premières origines, on voit que
les caractères doivent apparaître dans l'ontogenèse dans l'ordre suc-
cessif de leur formation phylogénétique. ))
L'asymétrie précédant la torsion dans le cours de l'ontogenèse,
puisque nous la rencontrons dès les premiers stades de la segmen-
tation il en résulte que les Gastéropodes ont commencé par être
asymétriques et c'est cette asymétrie qui a vraisemblablement
engeudré la torsion qui n'est que secondaire. Mais pour être certain
que les Euthyueures dérivent des Streptoneures, il nous faut
chercher dans les dernières phases du développement le caractère
nouveau qui est venu se surajouter, ce caractère est, nous allons le
voir, la détorsion.
Détorsion. — Si nous considérons une larve de Philine à un
stade assez avancé, nous constatons que le rein se trouve placé
dorsalement et à droite, tandis que vers le moment de l'éclosion il
s'est déplacé pour revenir se placer sur le côté droit, faible dépla-
GASTÉMOPODES OPISTHOBRANCHES 189
cernent naturelleinent, mais sensible néanmoins. Ce déplacement
semble avoir été également entrevu par Pelsenkr (1894) lorsqu'il
dit : «La torsion qui s'etïectue durant le développement des Slrepto
neures, se manifeste aussi pendant le commencement delà vie embryon-
naire des Euthynenres ; mais pendant la fin de celle-ci cette torsion esl
atténuée (et en grande partie détruite) par un mouvement en sens
contraire que je qualifierai de « détorsion ». Mais en supposant que
je me sois trompé et que la détorsion n'existe pas chez les larves
d'Opisthobranches, l'existence de la torsion reste du moins cer-
taine. En elïet si l'on admet avec Boutan que la torsion n'existe pas
chez la larve des Euthynenres, comment admettre la possibilité de
la torsion des Tectibranches. Au point de vue de l'asymétrie et de
la torsion, il n'y a certainement pas de différence entre un Actéon
et un Streptoneure, la différence est encore très faible chez les
autres Bullidés, elle ne s'accentue que chez les Aplysidés. J'avoue
que pour ma part je ne puis comprendre comment on peut expli-
quer cette torsion si accentuée par la simple déviation larvaire,
qui ne pourrait expliquer que le déplacement du complexe cir-
cumanal, mais qui ne peut expliquer par exemple, la torsion si
accentuée du système nerveux et de toute la région antérieure du
tube digestif. Tout ce qu'il est permis de supposer c'est que les
larves n'éprouvant pas le besoin de se tordre, pour se détordre
ensuite en partie, se sont simplement tordues incomplètement,
c'est-à-dire de moins de 180°. Et si c'est à cette torsion incomplète
que Boutan a donné le nom de déviation larvaire, je suis très
heureux de me trouver d'accord avec lui, mais à condition que
cette torsion porte non seulement sur l'anus et le rein, nicis aussi
sur la coquille.
190
CHAPITRE XII.
ESSAI DE CLASSIFICATION NATURELLE DES GASTÉROPODES
Nous allons essayer de donner une classification des Mollusques
Gastéropodes telle que nous la comprenons.
Celte classilicatiou sera certainement très incomplète, ce sera
bien plutôt un simple cauevas, mais nous nous tiendrons pour
heureux si elle peut ouvrir le champ à de nouvelles recherches.
Les classifications usitées en Zoologie sont rarement naturelles.
Elles ont plutôt pour but de réunir dans un même groupe des ani-
maux possédant certains caractères communs. Mais les auteurs de
classifications ne cherchent guère à savoir si les animaux qu'ils
réunissent ainsi ne sont pas en réalité très différents et si les
caractères communs observés ne sont pas de simples modifications
adaptatives dues à un même genre de vie. Aussi, les classifications
varient-elles en général pour uu même groupe suivant que les
auteurs ont pris pour base tel ou tel organe. C'est là ce qui a
rendu les questions de phylogénèse aussi compliquées, les auteurs
étant le plus souvent par trop respectueux des classifications
admises. Il en est de la science comme du milieu social ; l'un
et l'autre demandent à être bien étudiés, mais lorsque l'on s'est
aperçu d'une erreur manifeste il ne faut pas craindre de laisser de
côté les conveutions scientifiques ou sociales et il faut oser être
révolutionnaire, si l'ou croit qu'il pourra en résulter quelque
progrès. On laissera derrière soi quelques ruines, mais les maté-
riaux en seront bien vite rassemblés et permettront tôt ou tard
d'édifier quelque chose de plus solide.
Pour en revenir à nos Mollusques il me semble insensé de
vouloir établir parmi eux des différences aussi tranchées que celles
que l'on a voulu placer entre les Prosobranches et les Opistho-
branches. 11 existe en effet toute une série d'êtres qui établissent
entre ces deux ordres de nombreux points de passage. L'adaptation
de certains Prosobranches à des genres de vie particuliers a fait
GASTKROPODE.S OI'ISTHUBKANCHES 191
que la branchie a dL\ se porter ea arrière pour être mieux protégée
(Opisthobranches) ou se transformer en poumon pour s'adapter à
un nouveau milieu (Pulmonés). iMais ce phénomène a pu se produire
dans différentes familles de Prosobranches, d'où les différences si
tranchées que l'on observe parmi les Prosobrauches et les Pul-
monés. Tous n'ont en réalité qu'un point couimun, c'est d'avoir
la branchie et le complexe palléal plus ou moins reportés en arrière
(Opisthobranches) ou la cavité palléale transformée en cavité
pulmonaire (Pulmonés). Mais cela n'est pas suffisant, ce n'est
point là une classification naturelle.
En effet, si Ion trouve bon de diviser les Gastéropodes branchifo-
res en Prosobrauches et Opistliobrauches, pourquoi ne pas diviser
aussi les Pulmonés en Propulmonés et Opisthopulmonés ; la même
différence existe cependant. Là aussi la position de l'oreillette et de
l'anus vont être modifiées. Ce qu'il faut trouver, c'est donc un plan
de classification répondant mieux à la théorie de la descendance et
tenant compte à la fois du genre de vie, des caractères extérieurs,
de l'anatomie comparée et de l'embryogénie, au lieu de s'eu tenir à
des caractères aussi futiles que ceux de la radula.
Du reste les Hétéropodes ont déjà disparu pour se fusionner avec
les Prosobranches; les Ptéropodes viennent à leur tour d'être
placés parmi les Opisthobranches. Nous croyons avoir suffisamment
montré l'étroite parenté des Prosobranches et de certains Opistho-
branches que nous allons réunir dans un même ordre, celui des
Anisopleures. La dilficuUé qu'éprouvent les auteurs à classer la
plupart des Nudibranches nous montre aussi que c'est là un grou-
pement hétérogène appelé à disparaître et il nous semble que le
moment n'est pas loin où les Pulmonés devront être démembrés à
leur tour en un certain nombre de groupes que l'on devra rapprocher
de ceux avec lesquels on leur trouvera le plus d'affinités.
Nous diviserons donc les Gastéropodes à l'exemple de Ray-
Lankester(1891) en deux grands groupes : les Isopleures ou Gasté-
ropodes symétriques et les Anisopleures ou Gastéropodes asymé-
triques. Les Isopleures comprennent les Aplocophores et les
Polyplocophores. Les Anisopleures embrassent tous les autres
Gastéropodes. Nous les diviserons à leur tour en Diotocardes et en
Monotocardes. Les Diotocardes sont suffisamment connus pour que
nous n'ayons pas besoin d'y insister; nous nous bornerons donc à
donner la classification des Monotocardes. Nous les diviserons en
dioïques ou monotocardes à sexes séparés et en hermaphrodites.
Monotocardes dioïques. — Les dioïques se divisent en ïénio-
192 J. GUIART
glosses et en Sténoglosses. C'est du moins la classification
adoptée par Bouvier (1887) dans son important travail sur les
Prosobranches et nous ne pouvons mieux faire que de reproduire
pour chacun de ces deux sous-ordres la diagnose qu'il en donne.
TÉNioGLOssES. — Système nerveux dialyneure ou zygoneure
médiocrement concentré, sans cordons pédieux scalariîormes ;
branchie monopectinée, fausse branchie plus ou moins développée,
souvent bipectiuée, cœur à une seule oreillette, le ventricule n'étant
pas traversé par le rectum ; masse buccale médiocrement dévelop-
pée, située en avant des colliers nerveux ; glandes salivaires éloi-
gnées de la masse buccale avec des conduits traversant les colliers
nerveux ; connectif buccal en partie seulement récurrent et pro-
fond; généralement un siphon, un pénis et une trompe ; rein s'ou-
vrant par une fente en boutonnière au fond de la cavité palléale ;
un ou plusieurs otolithes dans les otocystes ; ganglions buccaux
(bulbo-œsophagiens) appliqués contre la masse buccale.
Sténoglosses.— Système nerveux zygoneure, très concentré, sans
cordons pédieux scalariformes ; branchie monopectinée; fausse
branchie très développée, bipectiuée ; cœur à une seule oreillette,
le ventricule n'étant pas traversé par le rectum; masse buccale très
peu développée ; glandes salivaires éloignées de la masse buccale,
avec des conduits ne traversant pas les colliers nerveux ; connectif
buccal extrêmement court, jamais profond ; ganglions buccaux
(bulbo-œsophagiens) éloignés de la masse buccale et très rapprochés
des ganglions cérébroïdes; un siphon, un pénis, une trompe, une
glande spéciale impaire ; rein s'ouvrant par une fente en boutonnière
au fond de la cavité palléale ; un seul otolithe dans les otocystes.
Monotocardes hermaphrodites. — Quant aux Monotocardes her-
maphrodites, ils comprennent les anciens Euthyneures, c'est-à-dire
les Opislhobranches et les Pulmonés. La classification que nous
venons d'exposer en revient donc simplement à supprimer les
barrières artificielles qui avaient été établies entre les Streptoneures
et les Euthyneures, barrières que les auteurs n'ont pas encore osé
franchir et cela sans même se demander si ceux qui les ont élevées
étaient bien en réalité dans leur droit. C'est une suppression qui,
peut être, effraiera certaines personnes, mais je dois avouer que
pour ma part j'éprouve une véritable honte de m'en tenir là.
J'ai en effet la conviction intime qu'il faudra quelque jour aller
plus loin et renverser les nouvelles barrières encore artificielles,
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 193
celles-là que je viens d'établir entre les Monotocardes dioïques et
hermaphrodites, ces derniers se trouvant alors démembrés pour
rentrer à leur tour dans les difïéreiUes familles de Monotocardes.
Comme nous sommes loin des deux phylums de Von Ihering!
Malheureusement les données actuelles de la science ne nous
permettent pas d'être aussi audacieux.
Nous diviserons les Monotocardes hermapiirodites en Branchi-
fères et en Pulmonés. iNous ne parlerons plus de ces derniers, ne
nous en étant pas occupé d'une façon spéciale dans le cours de ce
travail.
Branchifères. — Les Branchifères se diviseront à leur tour en
FMeurocœles, ou Gastéropodes pourvus d'une cavité palléale, qui
comprennent les anciens Tectibranches moins les Notaspides et
en Acœles, ou Gastéropodes dépourvus de cavité palléale, qui
comprennent les anciens Notaspides et les anciens Nudibranches.
Pleurocœles. — Ces Pleurocœles que nous pourrions encore
appeler Télégouostomes, parce que l'orifice mâle est très loin de
l'orifice hermaphrodite pourraient être caractérisés de la façon
suivante : cavité palléale et organes palléaux rejelés sur le côté
droit du corps ; branchie cténidiale plissée ; osphradion ; coquille
plus ou moins développée ; tendance du manteau à recouvrir la
coquille ; parapodies plus ou moins développées, mais existant
toujours; système nerveux peu concentré et généralemeut strep-
toneure; ganglions viscéraux rejetés àl'extrémité postérieure de la
cavité céphalique (sauf cependant chez Gastr opter on, chez Àplysiella
et chez Nolarchm) ; veine branchiale débouchant dans l'oreillette
située à droite ou en arrière du ventricule (sauf chez Actéou qui est
nettement Prosobranche) ; tube digestif généralement pourvu d'un
gésier (sauf chez Actéon, chez Gastropteron et chez Doridium) ;
pénis situé toujours sur le côté droit de la bouche ; pontes gélati-
neuses déforme globuleuse ou allongée et généralement fixées aux
plantes marines ; tous animaux marins. Ce sous-ordre renferme
deux groupes : les Diaules ou Actéonidés et les Monaules qui com-
prennent les Céphalaspides et les A.naspides, c'est-à dire les anciens
Tectibranches moins les Notaspides.
Diaules. — Animaux pourvus d'une coquille externe à tours de
spire assez nombreux, pouvant rentrer complètement dans leur
coquille et possédant un opercule ; parapodies peu développées ;
Mém. Soc. Zool. de Fr., 19UI. >^'^ " 1^-
194 J- GUIART
disque céphalique ; Dettement streptoiieures et prosobranches ;
conduit géuital diaule ; pénis non invaginable. Comprennent la
famille des Actéouidés qui a pour type VActseon tornatilis Linné
(Océan atlantique et Méditerranée).
MoNAULES. — Parapodies bien développées ; coquille non
operculée ; veine branchiale débouchant toujours dans l'oreillette
à droite ou en arrière du ventricule ; pénis toujours invaginable ;
conduit génital monaule se terminant à l'orifice hermaphrodite et
se continuant jusqu'au pénis par une gouttière génitale externe
ciliée. Ils comprennent deux familles : celle des Céphalaspides et
celle des Anaspides.
Céphalaspides. — Coquille externe ou interne souvent bien
développée ; la partie dorsale de la tète s'épaissit en un disque
céphalique ou bouclier fouisseur, protégeant sur les côtés un organe
de Hancock formé par la fusion de plusieurs organes sensoriels ;
parapodies épaisses et volumineuses pouvant se développer en
nageoires {Gastropteron). Le manteau forme en arrière de la coquille
un lobe palléal postérieur. L'estomac possède généralement trois
plaques masticatrices (sauf Doridiuni et Gastropteron). Animaux
fouisseurs ou nageurs. Les uns sont carnivores et les autres
hervivores.
Parmi les carnivores, dont la radula répond à la formule
^^o-i-n, nous citerons le Scapliander lignarius (Linné), à coquille
externe et à gésier très développé (Océan Atlantique et Méditer-
ranée); la Philine aperta (Linné), à coquille interne et à gésier très
développé, qui se rencontre également dans l'Océan Atlantique et
la Méditerranée; le Doridium depictmn (Renier), à coquille interne
rudimentaire et sans gésier (Méditerranée); le Gastropteron Meckeli
Kosse, dont les parapodies sont développées en forme de nageoires
(Méditerranée).
Les herbivores, dont la radula répond à la formule n -h 1 4- n,
comprennent les genres BuUa et Haminea. Les parapodies sont plus
minces et assez développées, recouvrant en partie une coquille
externe membraneuse; enfin le gésier comprend trois plaques
égales et d'apparence cornée. Les principaux types sont : Bulla
striata Bruguière et Haminea navieula (Da Costa) tous deux de
l'Atlantique et de la Méditerranée.
Anaspides. — Coquille interne plus ou moins rudimentaire ; pas
de disque céphalique ; tentacules bien développés ; parapodies
minces et très développées, tantôt libres, de manière à constituer
GASTEROPODES OPISTHOBRANCHES
195
Fig. H8. - Bulléens : A, Actéon ; B, Scaphander ; C, Philine; D, Bulle; E, nori-
dtuin ; F, Gastropteron.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES 497
de véritables nageoires {Accra buUata) tantôt soudées d'arrière en
avant, de manière à former un sac parapodial contractile, entou-
rant le sac viscéral et pouvant jouer un rôle dans la locomotion
(Notarchus) ; gésier armé de nombreuses dents cornées; animaux
herbivores dont la radula répond aussi à la formule n + 1 -|-n. On
les divise en trois sous-familles, les Acéridés, les Aplysidés et les
Notarchidés.
Les Acéridés caractérisés par une commissure palléo-viscérale,
longue et tordue, comprennent le seul genre Accra que tous les
auteurs ont rangés jusqu'ici parmi les Géphalaspides herbivores à
côté des genres Bnlla et Haminea. Mais l'examen du tube digestif,
du système nerveux, des organes reproducteurs et le développe-
ment nous a montré que Accra est bien en réalité un Aplysien.
Acera 0. F. Muller possède un bouclier céphalique qui se con-
tinue avec le manteau ; une coquille mince et gloi)uleuse, trop
petite pour contenir l'animal; des parapodies très développées qui
lui permettent de nager; un appendice palléal postérieur; douze à
quatorze plaques stomacales. Une seule espèce Accra ballata Muller
(Océan Atlantique et Méditerranée).
Les deux autres sous-familles ont un système nerveux franche-
ment eutbyneure.
Les Aplysidés sont caractérisés par la grande longueur de la
commissure viscérale. Ils comprennent les genres suivants: AphiMa
Linné, dont nous avons spécialement étudié une espèce : VAplysia
punctata des côtes de France. Dolabella Lamarck possède une coquille
épaisse; des tentacules antérieurs plissés et auriformes; des
parapodies peu développées; le corps renflé en arrière et tronqué :
Dolabella Rumphii (Ile Maurice). Dolabrifer Gray n'a pas le corps
tronqué postérieurement : Dolabrifer Cumeri (Iles Philippines).
Les Notarchidés sont caractérisés par la grande brièveté de la
commissure viscérale. Ils renferment les genres suivants : /l/)/ysiW/rt
P. Fischer où les parapodies fusionnées en partie sur la ligne
médiane, cachent une coquille libre : Aphysiella petalifcra (Médi-
terranée). iVofrwc/îM.s- Cuvier, où les parapodies entièrement soudées
sur la ligne dorsale du corps, forment autour de la masse viscérale
un sac contractile ouvert en avant et dont les contractions chassant
l'eau en avant permettent à l'animal de nager à la façon d'un Cépha-
lopode; la coquille est petite et renfermée dans le manteau : Notar-
chm punctaîus (Méditerranée). Phyllapli/sia P. Fischer ne possède
pas de coquille et a des parapodies peu développées : Phyllaplysia
Lafonti (Arcachon).
198 J. GUIART
Acœles. — Les Acœles que nous pourrions encore appeler Plésio-
gonostoraes parce que l'orifice mâle et l'orifice hermaphrodite sont
contigus, peuvent être caractérisés de la façon suivante : cavité
palléale nulle ; organes palléaux rejetés sur le côté droit ou en arrière
du corps; branchie bien développée ou nulle; pas d'osphadion (sauf
chez Tylodina) ; rhinophores très développés ; coquille externe,
interne ou nulle ; pas de parapodies ; système nerveux très concentré,
du type notoneuré ; animaux nettement opisthobranches ; pas de
gésier ; pénis situé sur le côté droit près de l'orifice hermaphrodite ;
conduit génital diaule ; pontes gélatineuses; tous animaux mar ns.
Se divisent en deux sous-classes : les Holohépa tiques ou Notaspides
et les Dendrohépatiques ou Dermatobranches.
HoLOHÉPATiQUES. — Spicules dans les téguments ; branchie
latérale ou dorsale bien développée; foie non ramifié; animaux
carnivores dont la radula répond à la formule : n. -f o. + n. Deux
groupes : les Pleurobranchidés et les Notobranchidés.
Les Pleurobranchidés présentent une branchie latérale ; ils
comprennent la famille des Umbrellidés parmi lesquels nous cite-
rons : ri//o(/inaa7/'^nrtJoAi\Nis pourvue d'un osphradion et Umbrella
méditer ranea Lamarck, tous deux de la Méditerranée; et la famille
des Pleurobranchidés vrais qui comprend Oscanius memhranaceus
(Montagu), Pleurobranchm plumula (Montagu) et Pleurobranchea
Meckeli (Leue), tous de la Méditerranée, sauf Pleurohranchus plu-
mula qui se rencontre aussi dans l'Atlantique.
Les Notobranchidés comprennent les Dorididés parmi lesquels
Archidoru luberculata (Linné), de l'xVtlantique.
Pour ce qui est des autres Nudibranches, nous les plaçons sous
le nom de Dermatobranches ou Dendrohépatiques dans le voisinage
des Holohépatiques, à cause de leur système nerveux également
notoneuré, mais sans vouloir rien affirmer de leur place véritable
dans la systématique. 11 y a longtemps que A. Bergh a pressenti
qu'ils étaient constitués d'éléments dissemblables et qu'une révision
sérieuse des genres qui les composent s'imposait. C'est aussi
l'opinion d'autres malacologistes et en particulier de H. Fischer
et de Vayssière et nous ne pouvons que nous associer à leur manière
de voir.
Nous donnons plus loin un tableau qui résume les idées que nous
venons d'exposer relativement à la classification des Mollusques.
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES
199
GASTÉROPODES OPISTHOBRANCHES
201
Quant à la pliyloyénie des anciens Teetihianehes, nous la résu-
merons dans le tableau suivant :
Gastropteron
1
Doridium Philine Haminea
Scapliander Bulla
Actseon
Gastéropodes monotocardes dioïques.
Gastéropodes diotocardes
ASTÉROPODES
-
!
Gastérc
1
Diaules
Actaeonidés
Actceon
Monaules
Céi)lialaspides
Carnivores
Scaphander
Phi Une
Doridiuin
Gastropteron
Herbivores
Bulla
Haininea
Anaspides
Aceridés
Acer a
Aplysidés
Aplysia
Notarcbidés
Notarchus
Holohépatiqiies ou Notaspides
Pieurobranchidés
Berthella
Pleurobranchus
Oscanius
Pleurobiancha'a
Notobranchidés
Archidoris
Idalia
Dendrohépaliques ou Dermalobranches
(le reste des anci
ens Nudi branches)
ESSAI DE CLASSIFICATION DES GASTÉROPODES
Polypiacophores
Moiiolocardes
l'ieurocœles
Télégonostonies
Acœles
Plésiogonostomes
Dendroliépaliques ou tJeniialobranchcs
Pleurobranclti
Oscanius
Nolobranchidés
(le reste des anciens Nudihranelies)
GASTEROPODES OPISTHOURANCHKS 203
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TABLE DES MATIÈRES
Pages
Introduction 5
Chapitre I. — Historique. . . . 10
Chapitre II. — Synonymie 28
Première partie
Biologie.
Chapitre III. — Mœurs des Opisthobranches 33
Philine aperta 33
Haminea navicula et Acera hullata . . 42
Aplysia punctata 47
Scaphander lignarius 48
Doridium depictum 49
Gastropteron rubrum . 49
Notarchus punctatus 51
Oseanius membranaceus 51
Pleurobranchus plumula .... 55
Arckidoris tuberculata 55
Résumé , 56
Chapitre IV. — Durée de vie des Tectibranches 57
Résumé 60
Deuxième partie
Morphologie.
Chapitre V. — Extérieur et complexus palléal . 62
Bulléens 62
Aplysiens ... 70
Pleurobranchéens 74
Nudibranches 75
Résumé 76
Chapitre VI. — Tube digestif 77
Bulléens et Aplysiens. 77
Pleurobranchéens ... 86
Nudibranches 87
Résumé ....... 87
Chapitre VII. — Système nerveux et organes des sens 88
Type morphologique 88
Système nerveux 88
Organes des sens . 93
Morphologie comparée du système nerveux et des organes sensoriels 98
Bulléens 98
Actœon 98
Scaphander lignarius 100
Mém. Soc. Zool. de France, XIV, 1901.
PL I.
ACT.EON TORNATILIS
Les téguments sont supposés transparents: A, anus; B, branchie ; BB, bulbe pharyngien; C. cœur ;
CPl, masse ganglionnaire cérébro-pleurale; E, estomac ; GB, glandes buccales; GP, glande pen-
cardique; GS, glandes salivaires ; 0, ganglions bulbo-œsophagicns ; Œ, œsophage ; Or, orihce
rénal ; Os, osphradion ; P, ganglion pédieux ; Pad, ganglion palléal droit ; Pag. gang ion palleal
gauche; Pé, péricarde; R, rein ; Su, ganglion sous-intestinal; Sa, ganglion sus-intestinai ; v,
ganglion viscéral ; J, orifice femelle ; c^, orifice mâle.
Mém. Soc. Zool. de France., XIV^ 190 1.
PL
SCAPHANDER LIGNARIUS
Les téguments sont supposés transparents ; A, anus ; Ao, aorte ; B, bulbe pharyngien ; Br, branchie ; C,
ganglion cérébroïde , C, disque céphalique ; F, région hépatique; G, gésier; GG, gouttière génitale ;
GH, glande hermaphrodite ; GS, glande salivaire ; I, intestin ; J. jabot; LPP, lobe palléal postérieur ;
M, manteau; Oc, oreillelte; Os, osphradion ; P, ganglion pédieux ; I^a, ganglion palléal et para-
podie ; PI, ganglion pleural : Pr, péricarde ; R, rein ; So, ganglion sous-intestinal ; Su, ganglion sus-
intestinal ; V, ganglion viscéral ; Vc, ventricule ; çf, oriflce hermaphrodite ; çf, orifice mAle.
Mém. Soc.
Zool. de France, XIV, iqoï-
PI.
Philine aperta
R bouche • Br brancliie ; Bu, bulbe pbary
Les téguments sont supposés transparents : i^- «^"^^; '. ^^ ^y^^ céphalique; E, estomac; G,^
C gandion cérébroïde ; Co, coquille ; D ^^^''f [^"'"'; . j ' ' . m, manteau ; MP, muscles p
GG, ganglion génital ; GS, glande sahvaire; I mte n J ,ab ^^^^^.^^^^^ . ^^ „,,f ...^tr,
leurs du bulbe; MR, muscles retracteurs du bulbe^^ NU ^^^^ ^^ ^^ ^^^^^^ _^^^^^,^
nerf génital; 0. osphradion ; OC, -^^^^^^iZi;'^:,,,,, „..le; PI, ganglion pleural ; PM
oriQce ^nal ; P, ^^on ped^ ^ ;^S^^^^e;'so, ganglion sous-intestinal ; .u. gangU
Mcm. Soc. Zool. de France, XIV
1901,
PI. IV.
Gastropteron rubrum
Les téguments sont supposés transparents ; A, anus; B, bulbe pharyngien ; Br. branchie ; C, ganglion céré-
brolde ; DC, disque cephalique; E, estomac ; GS, glandes salivaires; H, orifices hépatiques ; I, intestin •
J. jabot; LP, lobe palléal postérieur ; M. manteau; 0, osphradion; Oc, oreillette; P L-antrlion
pédieux; PA, para podies; Vc, ventricule.
Mévu Soc. Zool. de France, XIV, 1901.
PL V.
Haminea navicula
Les téguments sont supposés transparents; A, anus; B, bulbe pharyngien; Br, branchie ; C. ganglion
ccrebro.de; G, ganglion génital; GG, gouttière génitale; Gs, gésier; Gsd, glande salivaire droite; Gsg,
glande sahvaire gauche; I, intestin; J, jabot ; LPP, lobe palléal postérieur; OC. oreillette du cœur ■
OH orifices hépatiques; Os, osphradion; P, ganglion pédieux; Pa, extrémité antérieure des plaques
masticatrices; Pad, ganglion palléal droit; Pag, ganglion palléal gauche; Par, parapodie ; Pé, pénis •
l er, péricarde; PI, ganglions pleuraux ; Pr, prostate; R, rein ; So, ganglion sous-intestinal; Su. gan-
glion sus-mtestinal ; V, ganglion viscéral ; VC, ventricule.
Mém. Soc. Zool. de France, XIV, 1901,
PI. VI.
ACEHA BULLATA
Les téguments sont supposés transparents; A, anus; B, bulbe pharyngien; Br, branchie ; C, ganglions
cérébroïdes et coquille ; CA, crista aortae ; DC. disque céphalique; G, gésier; GG, gouttière génitale;
GS, glandes salivaires : J, intestin ; J, jabot ; LP, lobe palléal postérieur ; 0, osphradion ; OC, oreillette ;
CE, œsophage; OR, orifice rénal; P, ganglion pédieux ; Pa, ganglions palléaux ; PA, paropodie; PI,
ganglions pleuraux; R, rein; v'^o, ganglion sous-intestinal; Su, ganglion sus- intestinal; T, rhinophorc ;
V, ganglion viscéral ; VB, voile buccal ; VC, ventricule; o^, orifice hermaphrodite; cf, orifice mâle.
+
Mém. Soc. ZooL de France, XIV, imi,
PI. VII.
sV/
Al'LVSIA
mi-schématique; 1, tentacule labial; 2, pénis; 3, œil; 4, rliinophore ; 5, goiitlim- i;énilale; (!. oriHro
génital; 7, osphradion; 8, glande liypobrancbiale; 9. branchie; 10, pore rénal; 11, anus; li', siplmu;
13, parapodie; 14, pied; 15, bouche; 16, mâchoire ; 17, bulbe; IS, radula; 19, «l'sophage; 20, jabot; 21,
glande salivaire; 22, gésier; 23, estomac; 24, chambre et orifices hépatiques; 25, cci'cuiii hépatique;
20, foie; 27, intestin : 2,S, ventricule ; 29. glande pcricardi(|u<'; :i<), aorte céphaliciue; 31, arlerr génitale ;
32, artère pédieuse; 33, art«rc gastrique; 34, aorte visc.nilc; 35. sinus visc-ral ; :«}, vnnc porte n-nale;
37, veine réno-auriculaire ; :iS, artère branchiale; 39, lamell.- branchiale; 40, veine branchialr; 41.
ort-iHette; 42, cavité péricardique; 43, orifice réno-péricardique; iV, rem; 4o, ganglion cérebrolde; -id,
nerf labial; 47, nerf optique; 48, nerf olfactif; 49, ganglion jt.'di.-ux; iiO, commissur.^ para-pcdieuse;
51 ganglion pleural ; 52, commissun- viscérale; 53, ganglion sus-int<'stinal ; 54, ganglion yiscçral; jvi,
ganglion sous-intestinal; 50, nerf osphradial; 57, ganglion osphradial ; .58, glande hermaphrodite; d9,
canal etiérent; 60, masse génitale annexe; 01, chambre de fécondation; 02. glande contournée; hJ,
glande nidamentaire; 04, conduit ovo-déférent; 05, vagin; GO, vésicule de Swammerdam ; 67, poche
copulatrice ; 08, glande de l'albumine.
TABLE DES MATIÈRES 219
Pages
Haminea naviciUa 103
Philine aperta 105
Doridium depictum . ... 112
Gastropteron rubrum . 113
Résumé 115
Aplysiens .... 116
Acera bullata . llrt
Aplysia punctata ... . . 118
Notarchus pimctalua .......... . . 120
Résumé 122
Pleurobranchéens . . .... 122
Nudibranches ......... 126
Résumé général 128
Chapitre VIII. — Structure des centres nerveux . 133
Cellules nerveuses 134
Origine des nerfs 137
Terminaisons nerveuses sensorielles .... 137
Résumé 141
Chapitre IX. — Organes reproducteurs 142
' Actason 142
Scaphander lignarius ...... 143
Haminea navicula 145
Doridium depictum 148
Gastropteron rubrum ..... 148
Aplysia punctata . 151
Acera bullata et Notarchus punctatus 156
Pleurobranchéens . 156
Nudibranches 158
Résumé 158
Troisième Partie
Ontogenèse et phylogénèse.
Chapitre X. — Développement des Opisthobranches ....... 159
Philine aperta ... 159
Aplysiens ...... ... .... 178
Ptéropodes . . • 179
Pleurobranchéens 180
Nudibranches ...... ..... 180
Résumé 180
Chapitre XI. — Origine des Opisthobranches 184
Asymétrie et torsion larvaires 184
Détorsion 188
Chapitre XII. — Essai de classification naturelle des Mollusques . . . 190
Tableau phylogénétique 201
Tableau résumant cette classification ... .... 202
Index bibliographique 203
Table des matières . 219
220
LES ODONATES DU CONTINENT AUSTRALIEN
M. RENE MARTIN.
Le continent australien est habité par une faune très-spéciale
et très-remarquable. La plupart des espèces de la grande île,
Mammifères, Oiseaux, Insectes, ne se retrouvent sur aucun autre
point du globe, et ces espèces semblent avoir vécu là depuis des
milliers de siècles sans avoir subi de grandes modifications.
De même que les autres groupes d'animaux, les Odonates de
l'Australie ont, le plus souvent, un faciès caractéristique, et sont,
en général, distincts de ceux des régions voisines. Sur cent espèces
décrites, quatre-vingts au moins sont exclusivement spéciales au
continent austral.
Le fait est encore plus remarquable en ce qui concerne les
genres. Plusieurs genres représentés en Australie sont plus ou
moins cosmopolites comme les genres Tramea, Diplax, Croco-
themis,Orthetrum., Somatochlora, Mschna, Gynacantha, Lestes, Agrion,
Ischnura, Pseudagrion; d'autres asiatiques, malais ou papous
comme les genres Hhyothemis, Meurothemis, Lathrecista, Argiolestes,
Agriocnemis ; mais, en majeure partie, ce sont des genres particuliers,
comme les genres Bmchgniesia, Nannodythemis, Nannodiplax,
Cordulephya, Hemicordulia, Pentathemis, Syncordulia, Synthemis,
Acanthœschna, Austroasschna, Telephlebia, Austrogomphus et Hemi-
gomphus, Petalura, Diphlebia, Podopteryx, Synlestes, Nososticta,
Fsosticta, Hemiphlebia. Tout au plus, un ou deux de ces genres,
comme Hemicordulia, comptent quelques rares espèces dans
d'autres régions I
Pour ces raisons, une liste des Odonates du continent austral est
nécessairement intéressante. Celle que nous avons ci-après dressée
devra notablement s'augmenter quand on aura exploré toutes les
parties d'une si vaste contrée, car l'Australie est, de toutes les
régions peu connues, celle qui certainement nous réserve le plus
grand nombre de trouvailles et il est probable que les insectes à
découvrir accroîtront encore le nombre des genres spéciaux à ces
pays.
Les endroits où l'on a chassé les Odonates avec un peu de suite sont
certaines localités de la province de Victoria, du Queensland et de
New South Wales. On connaît moins la faune de l'Australie du sud,
LES ODONATES DU CONTINENT AUSTRALIEN 221
très peu celles de l'ouest et du iiord et pas du tout celle du centre.
Je dois tout d'abord remercier les Entomologistes qui m'ont aidé
de leurs communications, notamment M. de Selys-Longchamps qui
a bien voulu me commuuiquer plusieurs espèces de ses collections;
M, le docteur Ris, directeur de l'Asile de Rheiuau qui, de Suisse,
m'a envoyé des Insectes très rares de sa collection et plusieurs des-
sins reproduits ci-après ; M. Billinghurst, d'Alexandra, qui a chassé
pour moi en plusieurs districts de Victoria avec uue compétence et
une intelligence remarquables et qui va lui-même, paraît-il, publier
d'intéressantes notes sur les mœurs et la coloration des Odonatesde
son pays ; M. Otto Tepper, d'Adélaïde, auteur d'une liste de Libel-
lules de l'Australie et de la Nouvelle Guinée.
Pour ne pas trop allonger ce petit travail, nous nous bornerons
aux descriptions des espèces nouvelles ou peu connues et à quel-
ques remarques pouvant intéresser les entomologistes.
Famille 1. — LIBELLULIDAE
Subfam. I. — Libellulinae
1° Tholymis tiltarga Fab. Espèce commune dans toutes les
Indes orientales, c'est-à-dire dans l'Indouslan, l'Indo-Chine, l'ar-
chipel de la Sonde jusqu'à Célèbes; commune aussi au Japon;
trouvée aux Philippines, à la Nouvelle Guinée et en Australie. Elle
n'est pas rare non plus dans une grande partie de l'Afrique. Les
individus de l'Afrique sont identiques à ceux d'Asie.
2» Pantala flavescens Fabr. Habite toutes les contrées chaudes de
l'Asie, de l'Afrique, et de l'Amérique. On l'a aussi observée à la
Nouvelle-Calédonie, aux îles Fiji, à Tahiti, aux Sandwich, dans
presque toutes les îles de l'Océanie et dans les New South Wales.
Elle ne varie guère que par la taille.
3° Tramea Loëiril Brauer. Indiquée comme habitant la Nouvelle-
Guinée, la Nouvelle-Calédonie, Cerani et aussi le Queensland.
4° Tramea brevistyla Brauer. New South Wales. C'est une Tramea
sans taches sombres aux ailes inférieures,
0» Rhijothcmis graphiptcra Rambur. Commune dans le Queensland
et New South Wales, aussi en Nouvelle-Calédonie.
6» Hhuothemis apicalis Kirby. Habite une grande partie du conti-
uant australien, ainsi que la Nouvelle-Calédonie et les Nouvelles-
Hébrides.
7o Hhyothemis resplendens Selys. Prise en Australie et dans la
Nouvelle-Guinée.
TJiZ R. MARTIN
8° Rhyothemis princeps Kirby { = luctifera Selys) Australie,
notamment au Queensland.
9» Rhyothemis Chloë Kirby. Queensland.
10° Rhyothemis Turneri Kirby. Queensland. Je ne la connais pas.
11° Neurothemis oculata Fabr. Paraît répandue partout dans
l'arcbipel océanique et en Australie, surtout dans l'Australie du
nord, La race elegans se trouve au Queensland, et certainement
ailleurs.
12» Neurothemis lluctuans Fabr. Très commune partout dans les
Indes orientales, trouvée en Australie.
130 Neurothemis oligoneura Brauer. Australie du Nord.
14» Diplax meianopsis Selys. Cette espèce, non encore décrite, vole
sur les étangs et les réservoirs, de décembre à avril ; elle est extrê-
mement commune en Victoria et dans les New South Wales.
Longueur totale : 30-32 mm., abdomen 22 mm., aile inférieure
25 mm.
Aux supérieures 8-9 anténodales, dont, assez souvent, la dernière
est continue, et 5-6 postnodales; aux inférieures 6-7 anténodales
avec des exemples de la dernière non continue et 6 postnodales.
Les ailes souvent un peu safranées, avec un peu de jaune vif à la
base des inférieures contre la membranule qui est noirâtre. Le
ptérostigma long, jaune ou rougeàtre.
cf' Face noir brillant, traversée par deux raies jaunâtres, et les
lèvres jaunes; le vertex noir violet métallique.
Thorax brun passant au noir en dessus, jaune en dessous ; abdo-
men jaune chez le jeune, rouge chez l'adulte, assez mince, très
joliment marqueté de noir comme suit : à la base du l^r segment,
à l'extrémité du 2e, de chaque côté de l'arête dorsale, 2 très petits
points triangulaires; à l'extrémité du 3« deux points plus gros ; au
4« un point supérieur sur l'arête et à l'extrémité uue tache en
forme de trèfle avec une tache oblougue de chaque côté du trèfle ;
5e 6e 7e comuic le 4^ ; 8« avec deux taches noires sur l'arête, une en
haut et l'autre en bas ; 9" avec une petite tache en haut sur l'arête;
10« sans tache. Les appendices jaunes ou rouges, les supérieurs
très pointus, l'inférieur très-large, presque aussi long.
Pieds noirs avec les premiers fémurs jaunes ou rouges.
$ à peu près semblable au jeune mâle, la face jaune, le thorax
jaune-brun, la naissance de tous les fémurs jaune, les appendices
jaunes, courts.
15° Diplax nigrescens nov. sp.
Taille identique à celle du meianopsis. Aux supérieures 8-10 anté-
LES ODONATKS DU CONTINENT AUSTRALIEN 223
nodales et 7 postnodales ; aux inférieures fi-7 anténodales et 8
postnodales.
cf : ailes limpides avec la base des inférieures safranée et por-
tant, sur le safrané, un treillis noir; nienibranule grise, blanche
en haut; ptérostignia long, brun foncé ou noir.
Face jaune avec la lèvre supérieure bordée de noir, le front bleu
foncé métallique avec les côtés jaune d'or, le vertex bleu métallique.
Thorax noir au-dessus, sauf une très fine ligne dorsale jaune,
avec, en haut, deux taches jaunes; varié sur les côtés de jaune et
de noir ; abdomen élargi du 5« au S'^ segment, rouge taché de noir,
tout le premier segment noir et la base du 2« ; le 3^ avec deux
points noirs à l'extrémité, de chaque côté de l'arête ; les suivants
avec les côtés noirs et une large bande noire dorsale qui, à partir
du oe ne forme plus qu'une fourche à l'extrémité, dont les deux
pointes sont tournés en haut ; le 9'' noir avec du jaune sur les côtés,
le 10" tout noir ; les appendices courts, noirs.
Pieds tout noirs, sauf à peine la base des premiers fémurs.
9 Avec la face entièrement jaune et le devant des yeux noir
foncé. Le dessus du thorax noir sauf une fine ligne dorsale jaune,
les côtés jaunes rayés de noir ; l'abdomen jaune taché comme celui
du mâle, élargi du 4= au 8« segment, les appendices très petits,
noirs.
Les ailes largement safranées à la base et le long de la costale
jusqu'au pterostigma, et sous celui-ci, avec une teinte brune le
long de la membranule qui est blanchâtre. Le pterostigma marron.
Assez rare sur les marais en Victoria et New South Wales.
16° Diplax bipunctata Brauer. Presque toute l'Australie et les
îles du Pacifique. Trouvée à Bornéo et à Célèbes.
17° Diplax rubra Kirby. NewSouthWales, Victoria, Queensland.
18° Diptax hœmatodes Burm. Australie, aussi Célèbes et Nouvelle-
Guinée.
Le Diplax hmmatodes est à peu près de la taille des melanopsis et
nigreacens ; le mâle en difïère au premier coup d'oeil, par son
abdomen déprimé, rouge sans tache ; la femelle, par ses ailes
safranées largement, souvent même entièrement, et une raie latérale
noire à l'abdomen ainsi qu'au bout des segments 3-9. Cependant on
trouve des exemplaires dont les taches noires de l'abdomen
n'existent pour ainsi dire pas. Il ressemble extrêmement, en
apparence, à la Trithemis aurora, des Indes orientales.
Le Diplax rubra a également l'abdomen tout rouge.
Les Diplax melanopsis et nigrescens diffèrent à première vue des
224 R- MARTIN
rubra et hœmatodes par les dessins noirs qu'ils ont sur l'abdomen.
Ils dilïèrent l'un de l'autre, notamment en ce que le melanopsis a
l'abdomen à peu près cylindrique, le thorax, noirâtre sans raie
dorsale, le plerostigma jaune, les appendices rouges ou jaunes,
tandis que le nigrescens a l'abdomen très élargi, le thorax avec une
mince raie dorsale jaune, le pterostigma noir, les appendices noirs.
Le Diplar bipunclata a, lui, au contraire, la stature et la forme du
Diplacodes trivialis, le corps mince, rouge avec les segments 3-7
tachés plus ou moins de noir. Il varie beaucoup de taille et je ne
serais pas étonné que sous le vocable « bipunctata Brauer » il y eût
en réalité deux espèces voisines.
19° Crocothemis servilia Drury. Observée au Queensland, de
même que dans les Indes orientales, les Philippines, le Japon, la
Chine, le Tonkin.
20° Brcichymesia australis Kirby. Indiquée de Sydney et de toute
la région du Queensland.
21o Uroîhemis circnmscripta Selys. Queensland.
22° Ortlietrum caledonicum Brauer. Parait commun presque par-
tout en Australie sur les étangs et les marais. Aussi en Nouvelle
Calédonie. C'est bien un Orthetrum et non pas une Trithemis.
23° Orthetrum oblituin Rambur. Outre l'Australie, habite les
Indes orientales et Ceylan.
24° Orthetrum cillosovittatum Brauer. Le nord de l'Australie,
Amboine et certaines îles du Pacifique.
25o Orthetrum sahina Drury. Une des espèces cosmopolites les
plus répandues, depuis l'Inde et même l'Asie antérieure jusqu'à
l'Australie et les îles du Pacifique. Une espèce très-voisine d'appa-
rence n'est pas rare en Afrique.
26° Orthetrum. nigrifrons Kirby. Queensland. Le mâle est remar-
quable par le front et la lèvre d'un noir brillant, ainsi que le dessus
de la tête, le thorax noir de velours, l'abdomen brun jaunâtre chez
le jeune, devenant bleu pruineux chez les adultes. Il a la stature
et la taille de VOrthetrum glaucum et, comme lui, le triangle des
ailes inférieurs non traversé. Il a le pterostigma brun jaune, plus
grand que celui de son congénère, la costale d'un beau jaune d'or
jusqu'au pterostigma, aux 4 ailes. Il a la taille, la stature de
VOrthetrum glaucum.
27" Lathrecista [esta Selys. Queensland.
28° Diplacodes trivialis Ramb. C'est un Diplacodes et non une
Trithemis. Il est commun dans d'immenses régions, puisqu'il habite
de l'Asie mineure jusqu'à la nouvelle Guinée, ainsi qu'au Japon,
LES ODONATES DU CONTINENT AUSTRALIEN 2^6
aussi Madagascar et les Séchelles. Je ne l'ai jamais reçu ni de l'Afri-
que, ni du continent australien, mais il est indiqué d^i Queenslaud
par M. O.Tepper dans une liste des LibelluUdae of Australasia publiée
dans les Transactions of the Royal societij of South AustraUa, en 1899.
La taille est très variable.
29'' Nannodytheiais atistralis BrRuer. Victoria, Queensland, South
AustraUa, New South Wales.
30" Nannopklebia Lorquini Selys. Plusieurs parties de l'Australie
et les Moluques.
31° Nannodiplax rabra Brauer, Victoria, Queenslaud.
Subfam. II. — Cordulinae
32° Cordulephija pyrjmxa Selys. Très jolie petite espèce qui vole,
comme un Diplax, dans l'arrière-saisou, c'est-à-dire en mars- avril,
et aime à se poser sur les piquets et les troncs d'arbres, souvent loin
des eaux.
330 HemicorduUa novse hoUandiœ Selys. —Victoria.
34" Hemicordulia Auslraliae Rambur — Victoria, Queensland. Le
mâle porte aux appendices supérieurs une forte dent que n'a pas le
mâle de l'espèce précédente.
350 Hemicordulia intermedia Selys, Queensland, South Australia.
36» Hemicordulia tau Selys. Commune en Victoria, sur les étangs,
aussi en South Australia.
37° Pentathcmis membranulata Karsch. Australie. Je ne l'ai
jamais reçue.
38o Somatochlora Jacksoniensis Ramb. Victoria. Parait rare.
39° Somatochlora affinis Selys. Sud-ouest de l'Australie.
40° Syncordulia gracilis Burm. Australie.
41° Syncordulia atrifrons Mac Lachlau. Queensland.
M. Mac Lachlan a décrit, dans les Comptes-rendus de la Société
Entomologique de Belgique pour l'année 1883, la femelle de cette
espèce remarquable. Voici la description d'un ma le qui figure
actuellement dans la collection démon ami le D"" F. Ris :
Ailes plutôt courtes, avec, aux supérieures 9 anténodales et 5-7
postnodales, aux inférieures 6 anténodales et 8-9 postnodales. La
membranule blanche, assez grande. Le pterostigma noir, court,
assez épais, un peu pointu intérieurement couvrant à peu près deux
cellules.
Longueur totale 42™"^, abdomen 33™™, aile inférieure 29™'".
Face et front entièrement d'un noir métallique, plus mat en bas ;
lèvres d'un beau jaune ; vertex bleu métallique.
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901. xiv. ~ 1d.
226
R. MARTIN
Thorax ealièreraenl vert doré, pileux, avec une mjace crête
do sale jaune d'or, un peu élargie en haut ; attaches des a.les ncres
Conen min;», cylindrique, entièrement d'un vert no.r, a
Figure 2
Figure 3
Syncordulia atrifrons Mac Lachlan.
LES ODONATES DU CONTINENT AUSTHALIEN 227
l'exception du premier segment qui est jauue terne, et du 2*= tra-
versé à son premier tiers par une bande jaune et portant à son
extrémité une tache dorsale jaune en forme de pointe d'épieu dont
le bout est tourné vers la base ; le 10^ segment assez court, légère-
ment redressé au bout. Les pieds noirs.
Les appendices supérieurs longs, minces, droits, noirs, portant
intérieurement deux protubérances, l'une au l<^r tiers, l'autre au 2";
leur bout arrondi et revêtu de petits poils. L'inférieur noir, moitié
plus court, conique, un peu courbé en bas et légèrement redressé
au bout (fig. 1). Quant à l'appareil génital du mâle, les fig. 2 et 3
ci-dessus, en donneront, mieux qu'une description, la configura-
tion exacte.
42° Epophtlialmia australis Hagen. Observée en Australie en
même temps qu'à Célèbes et à Bornéo.
43'' Epophthalmia elegans Brauer. Aurait été prise en Australie,
alors que son habitat est la Chine et le Japon. Cette capture est
rapportée dans l'ouvrage cité plus haut de M. 0. Tepper.
44° Synthemis Leachi Selys. Australie.
45'' Synthemis eustalacta Burm. Victoria, en janvier et mars;
South Australia.
46° Si/nt/iemis/T^iMCf Selys. Queensland, Victoria, New SouthWales.
47° Synthemis guttata Selys. Victoria.
48"^ Sgnthemis brevistyla Selys. Victoria, Queensland, New South
Wales. Commune en Victoria.
Chez les Synthemis Leachi, eustalacta et regina^ les appendices du
cf sont longs. Chez les guttata et hrevistgla, de même que chez la
virgula qui est, je crois, différente de la guttata, les appendices du
mâle sont courts et de forme différente.
C'est au moyen d'une comparaison synoptique qu'on verra le
plus aisément les difïérences entre la guttata et la brevistyla.
Brevistyla Guttata
d^ Taille petite, abdomen très cf' Taille plus grande, abdo-
mince d'une longueur de 28 à men mince d'une longueur de
32mm. 32 à 35mm.
Face noire ou bleu métallique Face noire ou bleu foncé sans
avec des traces jaunes très- jaune ou presque sans jaune.
apparentes.
Front noir avec 2 grosses Front noir avec 2 grosses
taches jaunes au sommet, une taches jaunessurlescôtésparais-
de chaque côté. sent descendre davantage devant
les yeux.
228
R. AtARTIN
Thorax noir ou vert foncé
avec la suture finement jaune ;
sur les côtés une bande jaune
coupée en deux taches.
Un point jaune brillant à la
naissance de chaque aile.
Abdomen noir taché de jaune
comme suit :
3^ segment avec 2 taches basa-
les et une tache centrale, parfois
se confondant pour entourer
une tache noire au haut du
segment.
4e-7e avec un point central et
2 à la base.
8» avec une très-large tache
basale remplissant la moitié ou
moins, bilobée en bas ; 9^ avec
2 points, 10'= noir.
$ avec les 4 points jaune
brillant à la naissance des qua-
tre ailes ;
Avec la raie latérale du thorax
coupée en deux taches.
Avec le dessus du 8^ segment
largement jaune.
Thorax noir avec suture fine-
ment jaune; sur les côtés une
bande jaune droite, non coupée.
Pas de points jaune brillant à
la naissance d'aucune des 4 ailes.
Abdomen noir, taché de jaune
comme suit :
3e-8e segments avec 2 points
au centre, de chaque côté de
l'arête ; les points du 8^ segment
pas plus gros que les autres ;
9e 10e uoirs.
$ sansles points jaunes, avec
la raie latérale du thorax, droite,
non coupée.
Avec seulement deux points
jaunes sur le 8^ segment.
Nous n'avons ainsi relevé que les principales différences, mais
elles suffisent, étant très constantes, pour démontrer que les deux
espèces sont bien distinctes. La suivante est une proche voisine.
49» Syntliemis virgula Selys. Victoria.
Elle tient des deux espèces ci- dessus et pourrait n'être qu'une
variété de la guttata.
Elle est d'assez grande taille : abdomen 37™™.
Elle a la face presque entièrement jaune citron, les quatre ailes
safranées entre la costale et la médiane jusqu'à l'extrémité, avec le
pterostigma assez long, rouge.
Elle a quatre points brillants jaunes à la naissance des ailes,
comme brevistyla, mais elle en diffère par sa taille plus forte, la
face jaune, les côtés du thorax avec la bande jaune droite entre les
ailes, non coupée et à laquelle est accoUée une bande noire égale-
ment droite, et par le manque de la grosse tache du 8' segment.
LKS ODONATES DU CONTINENT AUSTRALIEN 229
Elle diffère de guttata par les points brillauts à la naissance des
ailes qui nsanquent chezguttata, par la face jaune qui est noire chez
guttata, par le système des taches de l'abdomen, un peu différent.
50° Syntheinis flavolerminata nov. sp. New South Wales.
Espèce extrêmement fine et svelte, variée de noir et de jaune,
abd. cf '■{0-36™"' ? 32'"'".
Ailes supérieures 12-14 anténodales et 8 postnodaies; inférieu-
res 8-10 anténodales et 7-8 postnodaies, pterostignia noir, moyen ;
ailes inférieures larges surtout chez la femelle, teintées de safrané,
SRus gouttelette brune.
cf Front jaune clair avec une bande noire devant les yeux, la
face jaune au centre, tout entourée de noir, la lèvre supérieure
jaune, le vertex noir bleu métallique.
Thorax jaune avec 2 très larges bandes antéhumérales noires,
laissant entre elles une mince ligne dorsale jaune, et sur chaque
côté une ligne noire ou bleu de prusse entre les ailes, de laquelle
descendent vers les pieds 2 courtes lignes noires ou bleues perpen-
diculaires à la première.
Abdomen très mince et long, noir varié de jaune comme suit :
l""" segment tout jaune, 2*^ avec 2 taches centrales dorsales en forme
de croix, ou de flèche, ou de triangle, suivant les individus, se
prolongeant par une fine ligne dorsale jaune jusqu'au 3« segment ;
3e avec la moitié basale jaune, mais la ligne dorsale portant un
trait noir plus ou moins isolé et plus ou moins élargi ; 4« avec une
tache basale et une tache centrale coupées par l'arête ; 5-7» avec 2
taches basales et 2 centrales, plus petites au 6^, encore plus petites
au 7^ ; 8« noir avec apparence d'une tache sur les cotés, à la base ;
9-iOe jaunes.
Appendices allongés, un peu en massue, noirs, presque aussi
longs que les deux derniers segments ; l'inférieur noir un peu
moins long, recourbé en haut.
Pieds noirs avec les premiers fémurs jaunes presque entière-
ment, et les autres seulement à la naissance. Membranule petite,
blanche.
9 semblable au mâle, avec là ligne noire du devant des yeux
débordant en pointe au centre ; le 2*^ segment avec un triangle
supérieur, une ligne dorsale, enflée à la base, descendant d'un
bout à l'autre et de petites taches centrales de chaque côté; le 3^,
comme chez le mâle, ou, suivant les individus, avec une large
bande dorsale noire plus mince en avant, d'un bout à l'autre du
segment largenjent jaune sur les côtés ; 4-8, comme chez le mâle. Le
230 R. MARTIN
9' très court jaune, ou avec une tache noire centrale à la base, le 10^
très court, jaune, mais largement noir à la base. Appendices écar-
tés, très courts, très fins, noirs, avec, entre eux, un tubercule noir,
poilu, arrondi, un peu fendu au centre.
Famille IL .ESCHNID.E.
Subfam. I. Gomphln.e
51° Austrogoniphus collaris Selys. Victoria, Soutli australia.
52° AustrogoDiphus australis Selys. Victoria, South australia,
Queensland.
Les deux espèces sont très voisines. Chez collaris 9 le tuber-
cule médian placé derrière l'occiput est beaucoup plus petit que
les tubercules latéraux, tandis que chez australis $ les trois
tubercules sont à peu près égaux.
53° Austrogomphus Guerini Rambur. Presque toute l'Australie, et
la Tasmanie, Commun en Victoria.
54° Ausîrogomphm amphiclytus Selys. Queensland.
55*^ Austrogomphus heteroclyîus Selys. Australie, Victoria.
56° Austrogomphus Gouldi Selys. South Australia, Victoria.
57° Austrogomphus ochraceus Selys. Parait très commun en
Victoria.
58° Austrogomphus lateralis Selys. Nord de l'Australie.
59° Austrogomphus prœruptus Selys. Adélaïde.
60° Austrogomphus interruptus Selys. Australie.
Les auteurs ont divisé les Gomphus australiens en deux genres
Austrogomphus et Hemigomphus. Nous les plaçons tous dans un seul
genre parce quil n'y a véritablement aucune différence générique
pouvant légitimer un double genre.
6I0 Austrogomphus Turneri nov. sp. Queensland.
Un seul mâle de la collection Ris.
d^ Longueur totale 43mm, abdomen 33mm^ ^\\q \^f 25mm.
Front et face jaunes, avec une assez large raie transverse noire
au bas du front. Une large raie d'un brun noir devant les yeux
s'avançant un peu au centre en pointe dans )a dépression médiane;
tout le dessus de la tète noir, sauf une tache carrée entre les
ocelles et la base des antennes entourée d'un petit cercle jaune.
Prothorax noir bordé de jaune à sa base et à son extrémité.
Thorax noir en haut avec deux marques jaunes antéhumérales un
peu obliques, suivies de deux gros points supérieurs, deux raies
LES ODONATES DU CONTINENT AUSTRALIEN
231
humérRles, la crête dorsale jaunes ; les côtés jaunes avec plusieurs
raies noires courbées et se rejoignant, le dessous jaune taché de
quelques points noirs.
Abdomen noir taché de jaune comme suit : une fine ligne au
Kig. 4
Fig. 7.
Fig. 5.
Fig. 6.
Àuxtj'ogomphus Titrneri nov. sp.
bout du le"" segment, les deux oreillettes, une tache dorsale en
forme de pointe de flèche au centre du 2'- et deux taches sur les
cotés; au 3-6 un cercle basai et une tache dorsale oblongue un peu
élargie au milieu, ne joignant pas le haut du segment, sinon par
232 R. MAKTIN
une ligne finale excessivement tenue, les 3/4 du 7® à partir de la
base ; les trois derniers d'un jaune brun sans tache.
Appendices anals supérieurs jaunes, très écartés et divariqués,
courts, très pointus ou plutôt paraissant assez épais, mais terminés
par une pointe aiguë ; l'inférieur presque aussi long, cylindrique,
droit, se divisant en deux branches presque coutiguës. Fig. 4 et 5.
vus d'en haut et de profil.
Les figures 6 et 7 représentent l'appareil génital du 2»^ segment.
Pieds noirs, sauf les fémurs en partie jaunes.
La membranule à peine visible, le pterostigma brun bordé en
haut et en bas de noir, long, élargi au centre.
Aux ailes sup. 11-14 anténodales et 7-8 postnodales ; aux inf. 8-10
anténodales et 8 postnodales.
62» Austrogomphus Risi nov. sp. Queensland.
Une seule femelle de la collection Ris.
9 Longueur totale 43™'", abdomen 35™™, aile inf. 35™™.
Ailes très légèrement safranées surtout à la côte, pterostigma
brun, long, membranule presque nulle.
Aux supérieures 15-16 anténodales et 10-12 postnodales ; aux
inférieures 11-12 anténodales et 10 postnodales.
Front et face jaunes avec, au dessous du front une très large
raie noire se terminant, de chaque côté, par une circonférence
jaune ; la lèvre supérieure bordée inférieurement de noir et d'une
rangée de petits poils jaunes et presque traversée en haut par une
ligne élargie noire. Devant des yeux et dessus de la tête noirs, avec
une tache carrée, jaune derrière les ocelles.
Prothorax noir avec une tache centrale carrée jaune.
Thorax jaune avec 6 lignes noires droites, dont 2 dorsales ne
touchant pas le bas et séparées par une mince ligne jaune, 2 anté-
humérales très élargies touchant en haut les dorsales et 2 autres
sur les côtés très près des antéhumérales; de telle sorte que le
dessus du thorax porte deux lignes jaunes en forme de 7.
Dessous jaune clair.
Abdomen noir varié de jaune comme suit : le l^r segment jaune;
le 2^ jaune sauf deux lignes noires latérales assez minces encadrant
une figure jaune, 3-4-5-6, avec la crête jaune et deux taches
basales latérales, 7^ avec la moitié basale jaune, ce jaune s'avan-
çant sur la crête en pointe jusqu'aux 2/3 du segment ; 8-9 avec deux
petites taches jaunes basales latérales.
Appendices de la longueur du 10^, jaunâtres, droits , cylin-
driques, un peu pointus.
LKS ODONATES DU CONTINENT AUSTHALIEN 233
Pieds noirs, sauf l'intérieur des premiers fémurs et les attaches
des autres.
Dans la collection De Selys figurent deux autres espèces non
décrites mais nommées par notre éminent collègue : Austronom-
plim acolythm, Insecte noir et jaune, avec l'appeudice supérieur
droit, vu de profil, et l'inférieur recourbé en haut, et Anstrofioni-
phus proselylhus, de taille plus grande, avec le thorax noir semé
de points jaunes, les appendices jaunes très petits, surtout l'infé-
rieur, la face jaune. Ces deux exemplaires uniques viennent, si
je ne me trompe, du Queensland.
63° Ictinus australis Selys. Queensland.
64° Veîalura ijigantea Leach. Australie. M. Billinghurst n'a jamais
rencontré en Victoria cette espèce qui est de celles qui ne passent
point inaperçues.
Subfam. II. .Eschnin^
65° Hemianax papuensls Burm. Victoria, South Australia et proba-
blement tout le continent australien.
Il vole, dès le commencement d'octobre, sur les lagunes, exacte
ment comme fait en Europe VAnax fonnosus. Comme lui, il attaque
tous les petits Insectes qui volent autour des étangs.
66° .Eschna brevititijld Rambur. Australie et Nouvelle-Zélande.
Les brevistyla de la Nouvelle-Zélande et celles de l'Australie sont
absolument semblables. La différence tirée de ce que l'espèce de la
Nouvelle-Zélande aurait 3 cellules au lieu de 2 dans le triangle
contre la membranule, n'est pas du tout constante.
67° Acnntha"ichna Victoria Selys. Queensland. New South Wales.
cf abdomen 48, aile inférieure 37"»™.
Réticulation noire, la costale jaunâtre en dehors, Ptérostigma
long de 4^111, jaunâtre, couvrant environ 4 cellules. Aux supérieures
16 anténodales et 12-13 postnodales. Triangle assez court de 2-3
cellules, précédé dans l'espace sous-médian de 4-5 nervules. Ailes
inférieures étroites à la base, leur triangle anal assez large de 3
cellules. Membranule blanche, courte, étroite.
Tête jaunâtre sale, lavée de brun obscur à la lèvre supérieure,
noire au rhinarium et à la crête du front en dessus. Pas de tuber-
cule ou de corne à l'occiput qui est échancré.
Thorax jaunâtre lavé de brun, le devant plus foncé avec vestige
d'une ligne antéhumérale étroite. Sur les côtés une bande longitu-
dinale noirâtre luisante, épaisse, d'un bout à l'autre.
Abdomen grêle, épaissi à la base, paraissant avoir été jaunâtre
234 R. MARTIN
livide; le 3" segmeut et les suivants, jusqu'au 9^, ayant 2 traits
transverses très fins.
Appendices anals brunâtres, les sup. de la longueur du 10^
segment, sublancéolés, élargis en dedans, puis très-pointus et
portant, après leur base en dessous un fort tubercule obtus.
Appendice inf. plus court, subtriangulaire, tronqué et échancré au
bout. Pieds grêles, roussâtre clair, à cils assez longs aux tibias.
L'exemplaire mâle du Queensland sur lequel est prise cette
description figure dans la collection De Selys.
Un autre mâle des New South Wales qui se trouve dans ma
collection est un peu différent.
L'abdomen mesure 44™"'^ l'aile inf. 37.
La réticulation est jaunâtre; il y a aux supérieures 15 antéuo-
dales et 14 postnodales.
Les ailes sont limpides avec une tache brune accolée intérieu-
rement au nodus dans l'espace sous-costal et remplissant la dernière
cellule souscostale avant le nodus, aux quatre ailes.
La face entièrement brune, sans trace de T, coupée au milieu
par une très-large raie noire. Le thorax gris jaunâtre avec la crête
dorsale élevée au centre et bordée d'un trait jaune peu apparent. Il
y a une antéhumérale jaune courte, bordée d'une raie noire.
L'abdomen est brun clair, les articulations noirâtres.
Les oreillettes jaunes, noires au bout, très-larges. Quelques traits
transverses visibles au 3' segment, le sont à peine aux 7.8 et 9°»es.
68° Acanthsenchna unicornis Selys.
9 unique. Abdomen 48™"! aile inf. 48""'^. Peut être est-ce la
femelle de la Victoria dont elle a la stature et la réticulation. Voici
en quoi elle diffère du l^r mâle ci-dessus décrit :
La réticulation des ailes est roussâtre cannelle ; la membranule
qui est blanche est plus large, triangulaire. L'occiput porte, en
arrière, sous sa lame, un fort tubercule pâle, mousse, subcylin-
drique. Le front montre un T obscur, dont les vestiges existent
chez le mâle, mais, chez elle, il déborde en avant sur toute la face
du front.
Vu de profil, l'aspect du thorax est différent : sur sa couleur
brun-roussâtre se montrent deux bandes étroites, jaune pâle, l'une
à la suture humérale, l'autre à la médiane.
L'abdomen a des dessins mieux marqués, blanc jaunâtre sur
fond brun cannelle. Ces dessins consistent en une tache latérale
aux 1-2 segments, en deux taches latérales superposées submé-
dianes de chaque côté des 3-7 segments, et toutes ces taches
LES ODONATES DU CONTINENT AUSTRALIEN 235
subarrondies sont cerclées de noir, ainsi que les articulations des
segments.
Appendices anals de la longueur du lO^ segment, assez épais,
subcylindriques, bruns. La pièce terminale inférieure du 10« seg-
ment avancée, subarrondie, portant sept fortes deuts coniques,
noires.
Un 9 unique d'Australie, en médiocre état, dans la coll. De Selys.
69» Planxschna tripimctata nov. sp.
cT abdomen 46™™, aile inférieure 'Sl^^.
Réticulation noire, la costale jaune en dehors. Pterostigma court,
noir, couvrant 3 ou 4 cellules. Aux supérieures 16-18 antenodales
et 11-12 postnodales. Triangles courts de 3 cellules, précédés dans
l'espace sous-médian de 4nervules. Ailes inférieures très étroites à
la base, leur triangle anal assez large de 3 cellules. Membranule
blanche, courte, assez large. Face jaune avec le rhinarium brun ou
noir rougeàtre, ainsi que le bas du front ; dessus du front vert avec
apparence d'un T brunâtre très large, devenant noir au haut du
front.
Thorax brun marron avec 2 raies antéhumérales droites, un peu
élargies en haut et en bas, vertes ; les côtés avec 2 bandes vertes
complètes et entre ces deux bandes un point et une petite ligue
incomplète, verts.
Abdomen brun noir, aminci au 3" segment, taché de jaune
comme suit : 1" segment avec un point central et deux petites
taches de chaque côté ; les oreillettes jaunes ; le 2», avec un petit
triangle basai, 2 petits traits au centre séparés par l'arête et à
l'extrémité une tache dorsale flanquée de 2 points, avec une tache
de chaque côté ; 3-8^ avec deux petites taches triangulaires au
centre à peine séparées par l'arête et deux taches à l'extrémité plus
séparées par l'arête qui reste noirâtre ; le 9^ avec deux points à
l'extrémité ; le 10^ brun rougeàtre avec, chez quelques individus,
deux points jaunes au bout.
Appendices anals supérieurs noirs presque aussi longs que les
deux derniers segments, très séparés et très minces à la base, puis
s'abaissant en s'élargissant, et aplatis jusqu'au bout, qui n'est pas
très pointu, avec un tubercule inférieur un peu après la base ;
appendice inférieur triangulaire moitié moins long, brun rougeàtre
Pieds longs, fémurs rougeâtres, l'extrémité des fémurs et le reste
noir.
La femelle est semblable au mâle, avec l'abdomen un peu plus
court, brun, garni au bout de poils blancs ; les appendices noirs
236 R. MARTIN
(brisés) avec un gros tubercule arrondi entre eux, encastré dans le
10« segment.
Le pterostigma d'un beau jaune.
Assez commune, sur les étangs, en Victoria.
11 n'est pas certain que cette espèce soit du genre Planœschna. Il
conviendra peut-être de former pour elle et la suivante, un genre
nouveau.
70 : Planiescltna sagiltata nov. sp.
cT abdomen 54™''^ aile inférieure 38"™.
Réticulation noire, la costale jauue en dehors. Pterostigma court,
noir, couvrant environ 3 cellules. Aux supérieures 16 17 anténo-
dales et 14-15 postnodales. Triangles petits de 2-3 cellules précédés
dans l'espace sous-médian de 4 nervules. Ailes inférieures étroites
à la base, leur triangle anal assez large de 3 cellules.
Membranule blanche, courte, assez large.
Face brun foncé avec la lèvre supérieure et une raie courbe en
bas du front jaunes, le haut du front jaune avec un T dont la tète
très-épaisse se confond avec le brun de la face.
Thorax brun marron avec deux raies antéhumérales minces,
jaunes, droites, et sur les côtés deux larges raies jaunes complètes
avec, entre elles, apparence d'une 3^ raie incomplète.
Abdomen brun noir, aminci au 3« segment, cylindrique et assez
large ensuite, taché de jaune comme suit : l-^r segment avec un
point central à l'extrémité; le 2<= avec une fine raie basale et une
assez large triangulaire au bout entourée de trois tubercules noirs,
le 3^ avec une tache basale et une ligne dorsale en fer de lance
d'un bout à l'autre, 46-7^ avec une tache centrale et une ligne
dorsale en fer de lance, la pointe tournée vers le haut, le 8= avec
le fer de lance plus ou moins bien marqué, le 9* avec deux points
à l'extrémité très séparés par l'arête, le 10^ bordé au bout de
chaque côté par un feston jaune.
Appendices anals supérieurs presque aussi longs que les deux
derniers segments, minces, rapprochés d'abord puis s'éloignaut à
leur extrémité, courbés en bas, avec un tubercule à la base. Appen-
dice inférieur triangulaire, moitié moins long, brun noirâtre.
Pieds assez longs, fémurs d'abord bruns, puis noirs, ainsi que
le reste des pieds.
Une femelle qui paraît bien appartenir à la même espèce a le
faciès général du mâle ci-dessus. Elle en diffère par le pterostigma
jaune rougeâtre très-court ne couvrant guère que 2 cellules, et par
les ailes légèrement safranées à la base. Sa face est brun-jaunâtre
LES ODONATES DU CONTINENT AUSTRALIEN 37
sale avec le T à peine iiidiciué, et une petite tache jaune de chaque
côté de la tête.
Le thorax identi([ue à celui du inàle. L'abdomen brun, aminci
après le 2^ segment et comprimé dans toute sa longueur avec les
sutures de chaque segment très-marquées, comme s'emboîtant l'une
dans l'autre; les oreillettes brunes, petites; le 2° segment portant
3 taches, une basale et 2 centrales à droite et à gauche de l'arête,
le 3* brun rougeâtre avec apparence de 2 taches basales latérales;
4e-7e, noirs à la base, rougeàtres au bout, avec les 2 taches basales
latérales peu marquées; les 8-9<= noirâtres avec 3 taches basales
rougeàtres; le lO^ brun-noirâtre, très-court. Les appendices noirs,
très-courts, de la longueur du 10« segment, très-minces avec, entre
eux, un gros tubercule marron, de la même longueur qu'eux, con-
tinué en bas par un prolongement garni de fortes épines.
Les mâles (6 ou 7) de Victoria, la femelle de New South Wales.
71° Planœschna lonii issiina nov. sp.
Abdomen cT 60'"™, $ ^0^^, aile inférieure 41-43'n'".
Ailes limpides, un peu étroites; pterostigma petit, couvrant 3-4
cellules, brun chez le mâle, jaune, foncé chez la femelle ; costale
jaune en dehors. Aux supérieurs 16-17 anténodales et 14-1() postno-
dales ; triangles petits de 3 cellules, précédés dans l'espace sous-
médian de 3-4 nervules ; ailes inférieures assez étroites à la base, leur
triangle anal assez large de 3 cellules ; membranule courte, blanche,
assez large.
Face jaune clair ou verdàtre, avec la lèvre supérieure brune, une
large raie brune au milieu de la face et le front largement brun.
Entre le front brun et le devant des yeux également brun deux
longues taches jaunes séparées par la Mue queue d'un T brun,
réunissant le front et le devant des yeux. Triangle occipital jaune.
Thorax brun marron avec la crête dorsale élevée; de chaque côté
une raie antéhumérale jaune courbée en dehors, une raie humérale
jaune courbée en dedans, de façon à presque entourer entre elles
un large ovale marron ; sur chaque côté, un gros point jaune, puis
une large raie jaune entière.
cf Abdomen excessivement, allongé, grossi à la base, aminci
fortement au 3^ segment, s'élargissant un peu du 5" au 9o, varié de
noir, de marron, de brun et de jaune clair comme suit : l^r et 2'
segments bruns avec une tache jaune au centre de chaque côté et
le bout noir ; 3"= avec la base finement jaune, la moitié basale noirâ-
tre, la tache jaune centrale de chaque côté de l'arête, le dernier
tiers d'un beau marron et la suture noire ; 4-8^ commençant par un
238 R- MARTIN
mince anneau basai jaune, puis le tiers marron nuancé de noir,
une tache centrale jaune clair de chaque côlé de larête, le reste
marron et la suture noire ; 9 10*^ bruns variés de jaune.
Appendices supérieurs noirs, moyens, éloignés à leur base, puis
se rapprochant et s'abaissanl, presque cylindriques jusqu'au bout
qui est arrondi ; l'inférieur brun, tronqué, plus court des 3/4.
Pieds rongea très avec les tibias noirs.
9 Abdomen à peu près taché comme celui du mâle, mais avec
des couleurs beaucoup moins vives, de sorte qu'il paraît surtout
brun, avec les taches jaunes au milieu des segments, plus
petites ; aux 8^-10», une petite tache jaune sur l'arête à l'extrémité
du segment; 10* excessivement court; appendices bruns ou jaunâtres
extrêmement courts aussi, minces, droits ; la pièce terminale
inférieure du lO^ segment avancée, subarrondie, portant dix fortes
épines coniques noires. Le triangle occipital jauue projetant en
arrière une protubérance jaune en forme de corne.
Cette espèce qui pourrait peut être constituer un nouveau genre,
diffère des deux espèces précédentes par son abdomen plus long et
plus mince chez le mâle, par les raies du thorax fortement
courbées au lieu d'être droites, par l'appendice inférieur du mâle
très court.
Habitat: province de Victoria.
72° Planœschna multipunctata nov. sp.
c^ Abdomen 47™™, aile inférieure 40™™.
Ailes limpides, étroites à la base, pterostigma petit, brun clair,
couvrant 2-3 cellules, costale jaune en dehors. Aux supérieures
14-15 anténodales et 13-14 postnodales ; triangles petits de 2 ou 3
cellules précédés, dans l'espace sous-médian, de 3 nervules, trian-
gle anal large de 3 cellules, membranule courte, étroite, blanchâtre.
Face brune avec la lèvre jaune entourée de noir, au milieu une
large raie jaune remontant sur les côtés ; front jaune traversé par
la queue fine d'un T noir dont la tête excessivement épaisse
déborde sur tout le front ; triangle occipital noir, très petit.
Thorax brun marron avec la crête dorsale élevée, de chaque côté
une raie antéhumérale jaune courbée, courte, s'arrétant à la moitié,
suivie en haut de deux petites taches et d'un point jaunes; de
chaque côté une raie jaune divisée en 4 tronçons et au-dessous 4
points espacés.
Abdomen grossi à la base et rétréci au 3' segment, noirâtre,
varié de jaune comme suit : les 1", 2* avec des traces très peu
apparentes, les oreillettes brunes énormes ; 3«-6e avec une ligne
LKS OnONATRS DU CONriNRNT AUSTRALIEN 239
oblique à la base, 2 |)oints au ceutre de chaque côté de l'arête et
2 points de chaque côté; le 7-8*^ avec 1 point à la base et les
2 points du centre fondus en une seule tache de chaque côté de
l'arête, ainsi que 2 points de chaque côté; 9-10« noirs avec 2 grosses
taches latérales vers l'extrémité, le lO» large avec une forte pointe
conique noire sur sa crête dorsale.
Appendices supérieurs noirs, allongés, très-écartés à la base, avec
un tubercule au centre, s'élargissant jusqu'au bout; l'inférieur
plus de moitié plus court, triangulaire, très-large.
Pieds de couleur cannelle.
2 mâles de Victoria.
73° Austroseschna par\?istlgma Selys.
cT abdomen 46°^™, aile inf. 35-39^^,
Réticulation noirâtre, costale jaunâtre en dehors. Ptérostigma
noir, très court et très-étroit. Aux supérieures 13-18 anténodales et
12-17 postnodales, triangles courts de 2 ou 3 cellules précédés dans
l'espace sous-médian de 3-4 nervules; ailes inférieures étroites à la
base, leur triangle anal assez large, de 3 cellules. Membranule
blanche assez étroite.
Face jaunâtre-livide; lèvre supérieure entourée et traversée de
noir. Occiput un peu renflé, poilu, noir ainsi que le derrière de
la tête.
Thorax brunâtre avec un vestige de raie antéhumérale jaunâtre.
Les côtés brun noirâtre luisant, marquetés de taches jaune pâle
ainsi qu'il suit : trois taches supérieures irrégulières alignées
longitudinalement et trois ou quatre inférieures plus petites. Le
dessous obscur.
Abdomen grêle, étranglé au 3^ segment, noir taché de jaunâtre,
comme suit : le dessus du 2= avec des taches peu marquées ; une
tache basale dorsale, une médiane et deux petites transversales
aux 3-8nie segments et une latérale basale à leurs côtés; aux 7-8'"«
la tache basale dorsale, plus large divisée par l'arête noire; aux
g-lOme une simple tache latérale. Au lO^ avant le bout un tubercule
dorsal très-pointu.
Appendices anals supérieurs à peine plus longs que le 10«
segment, sublancéolés, penchés puis recourbés en haut dans leur
seconde moitié, munis en dessous d'un tubercule basai, le bout
mousse, leur intérieur cilié.
Appendice inférieur moitié plus court, échancré au bout,
arrondi, très large.
Pieds roux cannelle, des cils aux tibias seulement.
240
R. MARTIN
La femelle est de taille au moins aussi forte que le mâle, tout-à-
fait semblable pour la tète, le thorax et les ailes, sauf que son
pterostigma est jaune et que, au bord postérieur de l'occiput, elle
porte 2 petites branches à bout jaune, en forme de fourche; son
abdomen à fond noirâtre assez massif est fortement tacheté de
jaunâtre dans toute sa longueur.
Ses appendices sont noirs, minces, très-courts, séparés en
dessous par une protubérance brune qui se prolonge en bas par
une pièce garnie d'une dizaine de dents courtes et tines.
Cette espèce vole, en février, sur les étangs, dans les provinces de
Victoria, en New South Wales et South Australia.
740 Austroœschna inermif! nov. sp.
Cette espèce, représentée par un mâle unique, est tout-à-fait
identique à la précédente ; elle n'en diffère que par la coloration
du corps, par la conformation du lO" segment et par les appendices
anals.
Une comparaison synoptique indiquera de suite les différences :
parvistigma
Face jaunâtre livide.
Thorax brunâtre avec à peine
un vestige de raie antéhumérale
jaunâtre, les côtés bruns luisant
avec quelques taches irréguliè-
res peu visibles.
9® et 10^ segments de l'abdo-
men avec une simple tache laté-
rale et sur le lO*- une forte épine
conique pointue sur le milieu
dorsal.
Appendices supérieurs un peu
en forme de cuiller, s'élargissant
presque subitement après le
premier tiers basai.
Appendice inférieur arrondi
et échancré, large.
inermis
Face jaune vif avec du brun au
front et aux lèvres.
Thorax marron avec une raie
jaune antéhumérale légèrement
courbe en bas, sur les côtés deux
larges raies et une fine ligne
entières, d'un beau jaune.
9^ segment avec 2 points ronds
jaunes en haut, de chaque côté
et éloignés de l'arête, le 1/4 ter-
minal jaune clair ; le 10« noir
avec l'extrémité jaune, large,
terminé par un feston noir, sans
aucune apparence d'épine ni de
tubercule.
Appendices supérieurs un peu
en forme de massue, s'élargis-
sant insensiblement jusqu'au
bout.
Appendice inférieur en forme
de coupe oblongue, très large, les
bords ayant l'apparence de deux
LES ODONATES DU CONTINENT AUSTRALIEN 241
branches divariquées noires en
manière de festons, et formant les
rebords de la coupe dont le fond
rougeàtre et mince les joint l'un
à l'autre.
Le mâle en question a été pris à Alexandra, sur les étangs. Si ce
n'était le 10« segment et la forme des appendices, il y aurait certai-
nement lieu de le réunir au parvistigma.
M. DE Selys-Longchamps possède une femelle d'austroxscima
qu'il a nommée « utiicornis » mais cette femelle est évidemment
celle du (( parvistigma » et la différence de la curieuse corne sous-
occipitale n'est qu'un caractère sexuel.
En récapitulant les différences existant entre les diverses espèces
nouvelles ci-dessus décrites, il sera facile de trouver le moyen de
les distinguer au premier abord :
Les Acanthœschna ont le ptérostigma allongé.
Les PlaihTschna et Austroaesclina l'ont court et petit.
La tripunctata d^ a les raies du dessus du thorax droites et les
bandes des côtés complètes, les appendices supérieurs très-longs,
l'inférieur moitié moins long.
La tripunctata Ç semble n'avoir aucune corne occipitale. Les
appendices (brisés) paraissent longs.
La sagittata cf^ a le faciès de tripunctata, mais est beaucoup plus
grande; les raies du dessus du thorax sont droites et les bandes
des côtés complètes, les appendices supérieurs très-longs, l'infé-
rieur moitié moins long.
La sagittata $ semble n'avoir aucune corne occipitale ; les
appendices sont courts.
La longissima cT faciès remarquable par la longueur, l'étroitesse
et les dessins de l'abdomen, les raies très courbées au-dessus du
thorax et une seule bande au côté, les appendices moyens, l'infé-
rieur court.
La longissima $ a le triangle occipital avec corne centrale en
arrière, les appendices très-courts.
La tmdtipunctata cf a les raies du dessus du thorax courbes,
avec, aux côtés du thorax seulement, des points et des taches très-
séparés, le 10-= segment avec une forte corne pointue, les appendices
supérieurs longs, l'inférieur assez court.
La parvistigma cf avec des vestiges de raies ou sans raies
antéhumérales, les côtés du thorax avec des points et des taches
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901.
242 R MARTIN
très séparés, le 10= segment avec une forte corne pointue, les
appendices supérieurs assez courts, l'inférieur relativement long,
très large. La $ porte à l'occiput 2 longues branches.
L'inermis a" a le thorax au-dessus sans raie, les côtés avec des
points et des taches séparés, le 10'= segment sans aucune protubé-
rance, les appendices supérieurs assez longs, l'inférieur relative-
ment long, excessivement large.
Tripunctata et sagittata sont évidemment du même genre,
longissima pourrait peut-être constituer un genre différent. Multi-
punctata pourrait être rapproché de parvistigma, et si le manque de
corne du 10^ segment est un caractère suffisant, inermis pourrait
en être séparé.
La larve-nymphe de l'une de ces six espèces que j'ai sous les
yeux ressemble beaucoup à celle de B. irene d'Europe.
75» Telephlebia Godefroyi Selys.
Cette admirable espèce semble assez rare dans les districts
montagneux de la province de Victoria, de janvier à mars, et en
New South Wales.
Abdomen 50°^^^ 25 à 30 anténodales aux ailes supérieures et 20-
22 postnodales. La face jaunâtre, le front proéminent en forme
d'ogive, brun noirâtre ou brun jaunâtre bordé de noir en avant, la
tête plutôt petite, le triangle occipital extrêmement petit.
Thorax velours marron avec la raie dorsale jaune mince en bas
et s'élargissant en triangle en haut, une raie jaune humérale, les
côtés jaunâtres avec une raie jaune plus ou moins marquée; le
dessous' pâle.
Abdomen peu élargi au 2' segment, rétréci et comprimé au 3«
chez le mâle seulement, tout brun clair. Les oreillettes brunes en
forme de nageoires. Sur le lO^ segment du mâle une petite protubé-
rance arrondie.
Les appendices du mâle jaunes, les supérieurs allongés, plus longs
que le 10'^ segment, minces, presque cylindriques et presque droits,
l'inférieur presqu'aussi long, triangulaire, courbé, peu large,
tronqué au bout.
Ceux de la femelle petits, jaunes, droits, très-courts, avec, entre
eux, une grosse protubérance jaune au moins aussi longue, poilue,
subarrondie en bas ; sur cette protubérance une pièce jaune dessi-
nant une pointe de flèche émoussée placée entre les deuxappendices.
Pieds cannelle.
Les ailes très-étroites à la base, identiques en l'un ou l'autre
sexe, limpides avec une large raie brune partant de la base des 4
LES ODONATES DU CONTINENT AUSTRALIEN 2'l3
et se prolongent jusqu'au bout de l'aile, remplissant l'espace sous-
costal dans toute sa longueur, l'espace médian et ses prolongements
jusqu'au nodus, l'espace sous-médian en partie, l'espace entre le
haut de l'arculus et le nodus, et se confondant avec une grosse
tache autour du nodus. Pterostigma rose. Membranule moyenne,
très-blanche.
Cette espèce ne peut être confondue avec aucune autre tant à
cause de ses caraclères génériques qu'à cause de sa coloration.
76° Gynacaiitha bongnensis Forster. Queensland.
77° Gynacantha heterogena Selys. Queensland.
78° Gynacantha Rosenberghi Kaup. Queensland.
Famille III. AGRIONIDAE.
Sub-fam. 1. Calopteryginae.
79° Diphlebia lestoïdes Selys. C'est la seule calopterygine qui
habite l'Australie où elle semble commune sur les rivières en
Victoria et Nev^^ South Wales.
Elle varie tellement pour la taille et la coloration qu'on serait
tenté de voir deux espèces distinctes quand on considère un grand
mâle tout vert mat ou bleu luisant ayant un abdomen de 35 à 36'»'"
et 7 anténodales et d'autre part un petit mâle plus ou moins varié
de noir sur le corps, ayant un abdomen de 30°^™ et seulement 4
anténodales, mais on trouve toutes les tailles et toutes les colora-
tion intermédiaires.
La description donnée par M. De Selys dans le Synopsis des
Caloptérygines s'applique à un mâle semi-adulte ayant les ailes un
peu salies, enfumées au bout, une mince bande laiteuse entre le
nodus et le pterostigma noir, le thorax brun rayé de roux en avant,
jaunâtre sur les côtés, l'abdomen bleu verdàtre avec les sutures
noires.
Chez les mâles jeunes, ce qui devient bleu plus tard est d'abord
jaune clair, et les ailes ne sont pas enfumées au bout.
Chez le mâle adulte, le thorax devient vert ou bleu glacé en
dessus, avec la suture dorsale noire et des raies noires sur les côtés.
Parfois les côtés portent une large raie jaune ; souvent cette raie a
disparu et les côtés sont uniformément verts ou bleus, comme le
dessus. L'abdomen est vert ou bleu, nuancé de verdàtre. L'appen-
dice inférieur paraît relativement plus long chez certains individus
que chez d'autres.
244 R- MAllTIN
La femelle, à laquelle ressemble le jeune mâle, a, dans sa jeunesse,
les ailes fortement jaunes à la base, cette couleur accusée surtout sur
la costale dans toute sa longueur. Plus tard, les ailes deviennent à
peu près hyalines. Le pterostigma est jaune.
La face jaunâtre, le dessus de la tête jaune avec 3 raies noires d'un
œil à l'autre, celle du milieu irrégulière, presque en zigzacs, la
raie postérieure s'élargissant en touchant les yeux.
Le thorax jaune brun, devenant chez l'adulte brun foncé, avec
une raie humérale noire ; le bas des côtés restant jaune sale ou
jaune clair, avec une raie noire.
L'abdomen jaunâtre avec raie dorsale noire élargie au bout des
segments, les 8-10« noirs variés de jaune. Les appendices noirs,
très courts, très pointus, assez larges à la base, mais s'amincissant
de suite. Les fémurs jaunâtres, le reste des pieds noirs.
Les anténodales varient de 4 à 7, dont les deux premières toujours
sont prolongées jusqu'à la médiane ; les postnodales sont de 18-20
aux supérieures et de 16-18 aux inférieures.
Subfam. IL Agbioninae.
80° Lestes psyché Selys. Presque toute l'Australie.
81° Lestes io Selys. Victoria.
82° Lestes leda Selys. Commune en Victoria.
83° Lestes annulosa Selys. Commune en Victoria et South
Australia.
84» Lestes analis Rambur. Très-commune partout, en Australie.
85° Lestes cingulata Burm. Australie. Je ne l'ai jamais reçue de
Victoria.
86° Podopteryx roseonotata Selys. Magnifique espèce qui semble
rare partout. New South Wales, Queenslaud.
87" Ai'giolestes icteromelas Selys. Semble très-commune en beau-
coup d'endroits. Victoria, New South Wales.
88° Argiolestes grisea Selys. Victoria.
89» Synlestes Weyersii Selys. Victoria, abondante, mais très-locale.
90° Nososticta solida Selys. South Australia, Victoria.
Certains individus sontsafranés, d'autres ne le sont aucunement,
sans que cette teinte paraisse dépendre de l'âge.
91° Isosticta siinplex nov. sp.
Espèce très voisine de /. spinipes Selys, de la Nouvelle-Calédonie.
Abdomen environ 'di'"^, aile inférieure 20°^'^.
Ailes assez longues, étroites; 12-14 postcubitales aux supérieures;
nervule basale postcostale située notablement avant le niveau de la
LES ODONATES DU CONTINENT AUSTRALIEN 245
première autécubitale. Pterostigma brun cerclé de livide, le côté
inférieur presque moitié plus court que la cellule qu'il surmonte,
l'externe très oblique, de sorte que le côté costal est long et prolongé.
Corps noirâtre taché de jaune. Tète très-petite, noirâtre en
dessous.
Prothorax noirâtre marqueté de jaune pâle, le bord postérieur
carré, long et redressé largement, mais peu profondément échancré
au milieu. Thorax noirâtre tirant sur le vert métallique avec une
fine ligne dorsale et deux belles raies humérales jaunes, le dessous
jaune.
p Abdomen très mince et long, noirâtre avec une très fine ligne
dorsale jaune sur les deux premiers segments, les 3«-6e avec 2 petites
taches basales jaunes séparées par l'arête, 7^-8® tout noire, 9^ avec
Fig. 8. — A. Tsoslicta simplex nov. sp. B. Isosticta spinipef
deux taches jaunes terminales de chaque côté de l'arête, 10" très
court avec 2 petites taches terminales jaunes. Tout le dessous
jaune. Chez les adultes, les S^-\0'- segments ne présentent plus les
taches jaunes visibles et sont couverts d'une pulvérulence bleue,
de même que la couleur noirâtre de l'abdomen prend un peu la
teinte vert métallique.
Appendices supérieurs noirs, épais, un peu en crochets, plus
longs que le 10' segment, les inférieurs notablement plus longs,
presque de moitié, très minces, aussi un peu en crochets, c'est-à-
dire éloignés à la base et se rejoignant au bout, après une courbe.
Ç semblable au mâle, avec l'abdomen plus massif, les 8^-10^
segments comme gonflés, les derniers tachés plus largement de
jaune. Les appendices noirs, courts, ayant l'apparence de 2 petites
dents dont les bouts en crochets se rapprochent l'un de l'autre.
Pieds assez courts, jaunâtres.
En février-mars, dans la province de Victoria, sur les ruisseaux.
Chez cette espèce, le côté inférieur du quadrilatère est prolongé
de manière à atteindre le bord de l'aile après avoir formé une seule
246 R. MARTIN
cellule, tandis que chez la spinipcs,ce côté inférieur du quadrilatère
n'atteint le bord qu'après avoir formé une seconde cellule, et cela
aux quatre ailes.
Le bord postérieur du prothorax est également différent, plus
redressé et non échancré chez spinipes.
Nous l'avons nommée simp/ca' à cause de la cellule unique qui
suit le quadrilatère.
d2" Ischnura heterosticta Burm. Commune en Australie, surtout
en Victoria, aussi à la Nouvelle-Calédonie.
93° Ischnura senegalensis Rarabur. Victoria, Nord de l'Australie.
Cette espèce se trouve aussi dans toutes les Indes orientales, à
Célèbes, dans pres(|ue toute l'Asie, et en Afrique avec Madagascar
et les Séchelles.
94° Ischnura distigma Brauer. Indiquée du Queensland.
95" Ischnura delicata Selys. Australie, Victoria.
96'^ Ischnura rubilio Selys. Australie.
97° Ischnura cinglllum. Brauer. Queensland.
98° Ischnura œruginosum Brauer. Queensland.
Il y a peut-être là, parmi les espèces ci-dessus dont plusieurs
nous sont inconnues, une ou plusieurs espèces nominales.
99° Pseudagrion cyane Selys. Australie, assez commune en
Victoria.
100° Pseudagrion australasiae Selys. Australie, 1 exemplaire de
Victoria.
101° Pseudagrion BilUnghursti nov. sp.
cT Longeur totale 45°»™^ abdomen 35™"", aile inférieure 2C^^^.
Devant et dessus de la tète d'un vert foncé brillant, avec une large
raie noire allant d'un œil à l'autre, à travers les ocelles.
Prothorax noir, taché de vert.
Thorax vert avec une large raie dorsale noire, une raie antéhu-
mérale noire de chaque côté, à la suite de cette raie noire une raie
jaune, le reste vert avec une courte ligne noire à la première suture ;
le dessous blanchâtre.
1er segment de l'abdomen bleu verdâtre avec une double tache
noire bordée à la base de jaune, le 2^ vert bleu avec une tache
dorsale noire hastiforme unie au bord postérieur par une tige ;
3^ vert bleu avec une grosse tache noire au bout qui remonte, en
forme de lance et couvre la plus grande partie du segment; 4^ vert
bleu avec le dessin du 3^ mais plus massif, 5-8 presque entièrement
bronzés avec la base seulement bleue, 8-10 entièrement bleus ; le
10^ échancré, bordé d'un mince (ilet noir.
LES ODONATES DU CONTINENT AUSTRALIEN 247
Appendices supérieurs jaunes, écartés, nuancés de noirâtre. Vus
de profil, les supérieurs sont courts, droits, tronqués; les infé-
rieurs jaunes, larges à la base, coniques, courts.
Pieds jaunâtres lignés de noir.
9 Longueur totale 40"""^; abdomen 33'"'". Thorax et tête comme
ceux du mâle, mais d'un jaune brun au lieu de vert ou de bleu.
Ur Segment de l'abdomen jaune, 2" jaune avec une raie dorsale
bronzée d'un bout à l'autre, élargie et arrondie à l'extrémité, 3e-5™e
avec le dessin du 2^, mais la raie dorsale bronzée couvrant presque
entièrement le segment, 6«-8™« entièrement bronzés sauf la base qui
demeure jaune, les 9®-lÛ™^ noirs en dessus avec les côtés jaunes.
Appendices courts, droits, noirs à bouts jaunes.
Fémurs jaune clair, le reste des pieds noir.
Les deux sexes ont les ailes limpides avec 14-16 postnodales, le
pterostigma brun jaunâtre, pointu en dedans et en dehors,
couvrant une cellule.
Habitat: Victoria.
102» Xanthagrion erythroneurum Selys. Toute l'Australie où il
paraît commun en beaucoup d'endroits.
103° Agriocnemis splendida nov. sp.
Longueur totale 29°i'^, abdomen il^^, aile inférieure 11""°.
Aux ailes supérieures 6-8 postnodales, aux inférieures 5-6 post-
nodales; pterostigma jaunâtre clair plus foncé au centre.
d^ et Ç. Lèvre sup. vert bronzé, entourée de jaune clair, tout le
reste de la tète vert bronzé brillant, sauf un gros point bleu métal-
lique derrière chaque œil.
Prothorax et thorax entièrement d'un vert brillant.
Abdomen vert brillant, sauf une fine ligne jaune à la base de
chaque segment jusqu'au 9®; chez le mâle, ce 9^ segment est bleu
avec un point noir à la base, le 10<= noir, les appendices épais, villeux,
dabord parallèles, puis s'écartant et se rapprochant un peu en
crochets. Vus de profil, ils sont épais, tronqués; les inférieures
minces, un peu plus courts. Chez la femelle, le 9^ segment est bleu
entre deux taches bronzées à la base et au bout, le 10<^ largement noir
au dos, bleu sur les côtés; les appendices jaunes droits, exces-
sivement courts.
Pieds brunâtres très-longs.
Outre la femelle que j'appellerai normale, il existe une autre
forme 9 qui difïère de la première comme suit, rappelant les
formes orangées des Ischnura : la face est jaune serin, sauf le
dessus de la lèvre supérieure bronzé ; le reste de la tête vert bronzé.
248 R. MARTIN. — LES ODONATES DU CONTINENT AUSTRALIEN
le prothorax tout jaune; le dessus du thorax vert bronzé brillant
avec deux très-fines lignes antéhumérales jaunes, jaune sur les
côtés dès la première suture en dessous.
Le ler segmentde l'abdomen tout jaune, le 2^ jaune avec une assez
large raie basale et un cône terminal vert bronzé; tout le reste de
l'abdomen bronzé en dessus, sauf les sutures finement jaunes, avec
les côtés et le dessous jaunes. Les pieds remarquablement longs,
tous les fémurs et la première moitié des tibias d'un beau jaune,
le reste des pieds noirâtre.
Cet admirable petit Insecte vole au mois de février sur les lagu-
nes, dans la province de Victoria.
D'une structure absolument différente de celle deVHemiphlebia
mirabilis, il lui ressemble par la taille et la coloration. Les points
postoculaires bleu foncé métallique qui manquent chez certaines
femelles, lui donnent, au premier aspect, une physionomie très
particulière.
104° Agriocnemis velaris Selys. Queensland ; observée aussi dans
rinde, à Ceylan, à Java, aux Philippines, etc.
lOS-^ Agriocnemis australis Selys. Queensland.
106° Agriocnemis rubescens Selys. Queensland.
107° Hemiphlebia mirabilis Selys. Cette jolie petite espèce, consi-
dérée longtemps comme très rare, semble assez répandue dans
certaines localités de la province de Victoria. Aussi au Queensland,
où elle avait été d'abord trouvée.
249
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS
PAR
G. NEUMANN,
Professeur à l'École nationale voti'^rinaire de Toulouse.
I 4' Mémoire) (1)
Depuis la publication de luoii 3'' Mémoire, j'ai reçu, de diverses
sources, un nombre considérable de matériaux, qui me permettent
de préciser, compléter et modifier ce que j'ai déjà écrit sur la
famille des Ixodidés. Il m'est passé sous les yeux plus de 5000
nouveaux spécimens, répartis eu 660 lots environ.
La plus grande partie (3130 spécimens, dont 225 secs et le reste
en 263 flacons) appartient à la Zoologische Sammiung du Kônigl.
Muséum fiir Naturkuude de Berlin, dont l'émineut directeur, M. le
Dr Môbius, a spontanément mis à ma disposition les richesses en
Ixodidés de ses collections.
Du Muséum de Hambourg, j'ai reçu, par l'intermédiaire de M. le
Df V. Brunn, environ 280 Ixodidés en 52 lots, complément de
l'importante collection que j'avais utilisée pour mes travaux
antérieurs.
M. le professeur Bouvier, du Muséum de Paris, a continué de
m'envoyer les matériaux que lui fournissaient ses nombreux et
dévoués correspondants : cela représente 75 individus et forme 28
lots.
M. Walter W. Froggatt m'a donné, pour les étudier, une centaine
de spécimens formant 24 lots, provenant tous de la Nouvelle Galles
du Sud.
M. le Conseiller Kôhler m'a soumis, pour leur détermination, les
Ixodidés africains de l'Oflice Sanitaire impérial allemand, repré-
sentant plus de 150 spécimens g^roupés en 20 lots, souvent hétéro-
gènes.
M. Lounsbury, entomologiste du département de l'agriculture de
la Colonie du Cap, a été aussi mon collaborateur en me procurant
près de 400 Ixodidés variés de la région que ses explorations
embrassent.
(1) Voir: Mém. de la Soc. ZooL de France, IX, 1896, p. 1-44; X, 1897, p. 324-420;
XII, 1899, p. 107-294.
250 G. NEUMANN
Bien d'autres naturalistes enfin, de diverses contrées du globe,
sont venus à moi et, par leur gracieuse obligeance, ont montré,
comme les précédents, leur zèle actif et désintéressé pour les
progrès de la science.
Je ne puis qu'exprimer à tous ma grande reconnaissance pour
les services qu'ils m'ont rendus avec tant de généreuse spontanéité.
Grâce à des matériaux si abondants et d'origine si variée, il m'est
possible de donner dans ce mémoire des indications utiles sur la
répartition géographique et parasitique des Acariens dont je m'oc-
cupe. Je complète et rectifie mes descriptions antérieures, au moyen
de spécimens plus nombreux, mieux développés et mieux conser-
vés. J'établis l'identité d'espèces primitivement considérées comme
distinctes, parce que rien n'autorisait à les réunir jusqu'alors, le
mâle et la femelle formant des lots indépendants. J'ai rencontré
plusieurs espèces nouvelles dont on trouvera ici la description.
Une bonne fortune particulière, que je dois à la bienveillance de
M. le Ministre de l'agriculture et à l'accueil cordial de MM. les
professeurs Môbius et Dabi, m'a permis d'étudier sur place, à
Berlin, le plus grand nombredes types décrits par G. L. Kochdans
son travail fondamental sur les Ixodidés (Uebersicht des Araclmi-
densystenn, 4. Heft). Par la même occasion, j'ai pu m'édifier de vmi
sur les espèces de Gerstâcker et de Karsch. A propos de chaque
espèce, j'indiquerai les modifications que cette étude importante
m'a amené à introduire dans la caractéristique ou la désignation
de pbisieurs espèces. Pour celles où j'ai été tout à fait confirmé
dans mes premières conclusions, mon silence indiquera ces résul-
tats. Toutefois, pour éviter tout doute sur ce sujet, je donne ici la
liste des espèces types que j'ai étudiées à Berlin.
A Collection C. L. Koch (1).
1, Ornilkodoros coriaceus, 3 exemp, 2. Argas winiatvif, 2 exemp.
1. Hyalomma drnmedarii , i cf, 6 9- i^. Hyalornwn syriacum, 1 (j^.
8. » xmpressum,i cf,2 9- 13. » excavalum, l cJ^.
9. » truncatum, l cf. 14. » hispanum, 2 cf'. 4 9-
10. » rufipex, 2cr, 1 9- l»- " lusitanicum,2, çj^, i '^ .
11. n latiim, nef. 16. » devium, 2 9-
1, Amhlynmwa humerale, i cf. 7. Amblyommatriguttatuw,i cf-
3. » vartuiii,^ ç^, i 9- ''^- » hippnpotanii, c^, Q.
4. » marmoreum, 1 cT- 1 $• 9- " hebraeum;2 cf •
5. » renustum,2(^ 10. » difisimile,2 <$ , i Ç.
(1) On suit ici l'ordre et le numérotage de l'Uebersicht des Arachnidensy stems.
REVISION l)K LA FAMILLE DKS IXODIDKS
251
11.
Ainblyo
»iHia irroratum, 3 cf.
24.
4m/)/,yf
)iumainfuiHal.niii. 2
9.
12.
n
tiifesluni, 1 o^, 1 2.
25.
»
xtrialum, 1 <f , 1 9'
13
0
testudinarium, 1 (f .
26.
1)
obUmgum, 3 9
14.
))
adspersum, 3 d^. 1 9-
27.
»
confine, 2 9
15.
»
cnjemiense, 5 cT, 9 9-
28.
»
fas<<',2 9
16.
»
lenellum, 2 (f .
29.
»
rotitndatuin, 1 9
17.
))
mixtum, ± cT, 1 9
30.
»
ainericanum, 1 (j^
49.
18.
))
uiaculatum, 3 d^.
3S.
»
annulipeii, 2 cf
2 9-
19.
u
tigrinuni, 3 cf.
39
1)
h eh 0 lu m, 1 9
20.
»
oiirt/e, 4 cf.
40
n
decoratum, 3 cf
21.
»
rubripes, 3 9 •
41.
1,
exornatum, 2 cf
1 9.
22
»
ovatum, 1 cf •
42.
„
fiinhriatiim, 1 q*
23.
))
ohl()ngoguitatum,2 9-
43.
11
/aatm, 1 9
1.
Ixodes
j-icmiis, 3 o", 5 9, 1 n.
12.
Ixodex
humanux, 1 nymphe.
5.
n
veapertilionis, 1 9-
13.
1)
sexpunctaluft, 2 nymphes
7.
»
sciiiri, 6 nymphes
14.
n
rufus, 3 nymphes
8.
1)
/«.*CH.S 1 cT, 2 9-
16.
»
pilimis. l (f, - 9 ■
9.
»
brunneus, 1 9-
17.
n
fuscipes, 1 9 •
10.
»
lut e un, l nymphe.
18.
»
/??/(/ /«,c)/.s-, 9 nymphes
M.
"
flavidus, 2 nymphes
19
»
sidcdtus, 1 nymphe.
1.
Dermarenlnr eleclua , 1 cf', 2 Ô-
7.
Dennacenlor ferrugi -
2.
»
reliciilatus, ç^ . 9-
/i^)K^, 4 9-
1.
Hœinaphysaiis rosen, 3 cf , 5 Ç.
4.
Hœinapliysalis concin-
2.
»
ciniiaberinn, 2 9-
««, 3 d^, 4 9 •
2.
Rliipicephalus sangui-
6.
Rh-ipic
ephalus senega-
news, 3 cf. 7 9.
lcnsis,3 9.
3.
»
capensis, 1 cf •
7.
))
decoloralus, 1 9-
4.
»
simus, 2 cf'.
8.
»
liinbatiif, 1 9 •
5.
»
ritftVws, 1 9.
9.
n
siculu.<, 2 cT
t 9.
Rliipisloina ellipticvm, 1 c-;^.
B. Collection Karseli.
Omithodoros rudin, 1 exemp.
» miliaris. 2 ex. jeunes
Àmblynmma arcanum, 3 cf.
•) Peleraii, 1 9-
» mtegriim, 1 9-
6. Àinblyom. distinctum,l Q.
7. Hxmalasttor crassitar-
siis, 6 cf •
8. » acutitarsus, 1 9-
9. MargnropusWinthemiA cf.
C. Collection Gerstacker.
Ornithoduros Savignyi, 1 cf •
» morbillosius, 1.
ylrf/a.s reflexus, 2 a'- 2 cf •
Awblyom. ehurneum,3 cf, 2 cf-
» variegatuni, 1 cf •
Derr/iacentur pulchel-
lus, 3 cf •
7. Dermacentnr rhinnce-
rotis, 1 d^.
8. Rhipicephulua puncta-
tissinina, 1 9*
9. » utigmaticmi, 1 cf •
10. » prxtextatu!i,\ ç^ .
11 . » perpulcher, 1 9-
D. Collection Frauenleld.
1. Eschatocephalus gracilipes, 1 cf-
252 G. NEUMANN
Malgré la loogueur de mes travaux, la question est loin d'être
épuisée. Quantité d'espèces ne sont connues que par un seul sexe,
iucoinplètement connues par conséquent, et bien des contrées n'ont
pas été explorées au point de vue des Ixodidés ou n'en ont fourni
qu'un très faible contingent. Il faudra aussi ne plus se limiter à
la morphologie externe, mais chercher dans l'étude anatomique les
raisons fonctionnelles des différences spécifiques. Il y a là un vaste
champ ouvert aux chercheurs.
Les renseignements complémentaires fournis sur les espèces
décrites dans les mémoires antérieurs sont disposés ici selon
l'ordre même où j'ai déjà étudié ces espèces : Argas, Ornithodoros
(ler mémoire); Hœmapkysalis, Dermacentor , Hinpicephalus {2^ mém.);
Ixodes, Hœmalastor, Aponomma, Amblijomma etHyalomma{3'^ mém.).
Chacune s'y retrouve avec le numéro d'ordre qu'elle avait primiti-
vement reçu. Il sera ainsi facile de rapporter ces additions au
texte qu'elles concernent.
Les espèces nouvelles prennent, tantôt un numéro de série à la
suite des anciennes, tantôt un numéro bisou ter entre les anciennes,
pour en indiquer les afïînités.
Les tableaux synoptiques, destinés à faciliter la détermination et
que j'avais donnés dans mes mémoires II et III, exigeaient des modi-
fications en rapport avec les données nouvelles que j'avais acquises.
Au lieu de n'indiquer que ces modifications, j'ai cru utile, pour plus
de clarté et de commodité, de reprendre tous ces tableaux et de les
refondre d'après mes nouvelles comparaisons. Il ne m'avait pas paru
nécessaire d'établir des tableaux synoptiques pour les Argiisinae,
en raison du petit nombre d'espèces contenues dans cette sous-
famille. L'expérience m'a montré que c'était une erreur, et qu'il
est bon de donner aussi des tableaux synoptiques des genres. On
trouvera tous ces tableaux réunis à leur place naturelle, c'est-à-
dire à la suite de ma nouvelle étude des espèces. J'y joindrai
quelques considérations historiques et taxinomiques sur la classi-
fication des Ixodidés, et un tableau général de la synonymie des
espèces.
Pour éviter des recherches longues et pénibles, j'ai donné ensuite
la liste des hôtes indiqués comme ayant fourni des Ixodidés, avec
le nom spécifique des parasites qu'on y a trouvés.
Enfin, je termine par l'étude de la répartition géographique des
espèces et des genres.
revision de la famille des ixodidés 253
Première Partie
REVISION DES GENRES ET DES ESPÈCES
A. Argas Latreille.
Ce geDre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces, toutes très
voisines les unes des autres et souvent difficiles à distinguer. Les
caractères tégumentaires ont ici plus d'importance qu'ailleurs,
tandis que les détails du rostre et des pattes varient peu.
1. Argas /v/îca-î/s (Fabricius). — A été trouvé à Tlemcen (Algérie)
par E. Simon : un bel exemplaire de 9™m de long sur 5°^™ de large
(Muséum de Paris).
2. Argas persiciis Fischer. — Il est répandu dans la Colonie du Cap,
où il s'attaque à l'Homme (Coll. Lounsbury).
Je rapporte à la même espèce une $ recueillie à Fort National
(Algérie) par P. Lesne; 3 individus secs, piqués, en mauvais
état, étiquetés «Judée. Roux. 1.36»; 6 individus secs, piqués,
étiquetés ((Mianak (Perse). Page et Leclancher » ; 1 bel exemplaire
dans l'alcool : « Turkestan oriental. Chaffanjon. 243-95» ; un
exemplaire dans l'alcool: (( Pékin. A. David. 936-72. Aux Montaqui,
Rare. » (Mus. de Paris) ; — un individu en préparation microscopique,
peu analysable, recueilli à Ssamjam (Russie), par A. Spoof (Coll.
Oudemans) ; une dizaine de spécimens pris sur des Poules à
Melbourne (Coll. Desmond) ; 3 individus rapportés d'Egypte par
Klunzinger et 3 autres du Dongola par Ehrenberg (Mus. de Berlin).
Je suis porté à rattacher à A. persicus la forme décrite sous le
Domd'/l. mauritianus par Guérin-Méneville (Voy. n" 10, p. 236) .
3. Argas americanus Packard. — Voir plus loin : Argas miniatus
Koch, no 9, p. 255.
4. Argas H ermanni Audouin. — Klunzinger en a rapporté 3 indi-
vidus d'Egypte (Mus. de Berlin).
6. Argas Sanchezi k. Dugès. — Une nouvelle étude comparative
des éléments qui m'ont servi pour la description de cette forme,
m'a convaincu du peu d'importance du caractère invoqué pour la
distinguer d'.4. miniatus Koch. Je me décide donc à la réunir à
cette dernière espèce.
7. Argas vespertilionis (Latreille). — Une nymphe de grande
254 G. NEUMANN
taille, trouvée dans une église à Queenstown, Colonie du Cap (Coll.
Lounsburg), rappelle tout a fait par la forme et par les dimensions
les figures d'Argas Fischeri, données par Audouin. Elle est aussi
large que longue (5™™^ 5)^ uiaig paraît plus large que longue à cause
du rétrécissement antérieur ; sa couleur est brun rouge. Elle corres-
pond à la description que j'ai donnée.
Syn. — Argas pidcheUd George (1).
6'^'". Argas Kochi n. sp.
Mâle. - Corps plat, mince, en ovale large, presque aussi large en
avant qu'en arrière; long de 7mm g^ large de e™"" ; brun rouge, pattes
et rostre plus clairs. Face dorsale convexe, excavée le long du
bord, qui est relevé ; tégument finement chagriné. Sur chaque face,
une bordure relativement large (0°»'"3), formée de plis radiés, irré-
guliers. A la face dorsale, scutelles nombreuses, formant des séries
rayonnantes dans le tiers périphérique de la surface, d'autres dispo-
sées comme dans le type. Face ventrale peu concave, à scutelles peu
apparentes ; anus vers la moitié de la longueur, en regard des
péritrèmes, qui ont à peine son petit diamètre. Orifice sexuel très
petit, en regard de l'extrémité postérieuie des hanches I. — Rostre
très petit (0™™ 8), très antérieur, éloigné des hanches I; sa base,
plus longue (Uin°i5) que lai'ge, logée dans un camérostome très net;
hypostome étroit, palpes courts. — Pattes courtes ; lignes des han-
ches très écartées, limitant entre elles environ le tiers de la largeur,
celles de la première paire très éloignées de celles de la deuxième.
Tarses I fortement bossus près de leur extrémité, les autres ter-
minés en biseau, à saillie dorsale subterminale presque obsolète.
D'après un individu rapporté du pays des Basoutos (Cafrerie), par
Christol (Mus. de Paris).
6'<"'. Argas cucumerinus n. sp.
IVIâle. — Corps plat, en ovale allongé, presque aussi large en
avant qu'en arrière, long de 10™"", large de 5™"^, brun rouge sale,
pattes et rostre plus clairs. Tégument assez finement chagriné ; sur
chaque face, une bordure assez étroite de plis radiés ; des scutelles
assez nombreuses, les unes rapprochées de la bordure, les autres
formant des séries rayonnantes ou disposées comme dans les autres
espèces. Face dorsale un peu convexe, excavée le long et en dedans
de la bordure. Face ventrale convexe; anus presque circulaire,
(1) Georgi-: C. F. On « The Blyborough Tick ». Journal QuekeU microsc, Club,
iV, p. 223.
REVISION DE LA FyV MILLE UES IXODIDËS 255
situé vers le milieu de la lougueur, bien eu arrière des périlrèmes,
dont le diamètre est inférieur au sien; orifice sexuel petit, eu
regard de l'extrémité postérieure des hanches I. — Rostre petit
^|mm) et antérieur, sa base, un peu plus longue que large, dépassant
l'extrémité antérieure des hanches I,et logée dansuu camérostome
peu prononcé; hypostome à deux rangées de dents de chaque côté.
— Pattes longues ; les alignements internes des hanches limitant le
quart de la largeur; celles de la première paire un peu éloignées de
celles de la deuxième. Tarses pourvus tous d'une forte saillie dor-
sale, près de leur extrémité.
D'après deux individus trouvés sous les roches, dans les lieux
secs, à Lima (Pérou), par Gaudichaud (Musée de Parisj.
Il est possible que ce soient des mâles d'.4. magnus, de l'Equateur
(voir 1^' Mémoire, p. 14).
8. Argas Forskâli (Audouin). — C. L. Koch a fait rentrer cette
forme dans le genre //.(/a/o/» ma: //. Forskœlii (1). Il faut, eu etïet,
attacher peu d'importance à l'indication des « palpes filiformes »,
donnée par Audouin. La présence des yeux est beaucoup plus
significative et la figure de Savigny représente évidemment un
Ixodidé, peut-être Hyalomma œgyptium.
9. Argas miniatus Koch.
Syno.nymie. — Argas americanus Packard {'2).
Argas Sanchezi Dugès (3).
Argas radiatus Railliet (4).
L'examen de deux spécimens types de Koch, provenant de la
Guyane Anglaise, m'a démontré leur identité avec ce que j'ai décrit
sous le nom d'.irgfasttwerïcawws Packard. Cette désignation tombe
en synonymie, .4. miniatus ayant la priorité (1844).
Je crois devoir également comprendre dans A. miniatus la forme
décrite sous le nom d'4. Sanchezi Dugès (Voir n» 6, p. 253).
C'est par une erreur évidente que Hermann a rattaché Acarus
americanus L. {Acarus nigua de Geer) à ses Rhynclwprion, puisqu'il
(1) Koch. C. L., Syslematische Vebcrsichl iiber die Ordnung der Zecken,
Archiv. f. Naturgesch., X (I), p. 222 ; 1844.
(2) Packard A. S., Aracknida. U. S. Geological Survey of the Territories, p. 74U,
fig. 68; 1872.
(3) Dugès Alf., La Naturaleza (2), 1, p. 20, 1 pi ; 18U1.
(4) Railliet A., Traité de zoologie médicale et agricole, 2« édit ; 1 fasc,
p. 718; 1893.
256 G. NEUMANN
constate que la « bouche est terminale ». Acarus americanus L. est
bien plus nettement un Amhlyomma (A. americanum).
L'espèce se trouve à Antigua dans les poulaillers (Coll. Goodwin),
dans la Nouvelle-Galles du Sud, également sur les Poules (Coll. du
Dep. of Mines and Agriculture).
10. Argas mauritianus Guénn-Méne\i\\e. — D"après un individu
sec, en mauvais état, rapporté de l'île Maurice par Desjardins
(Mus. de Paris), je suis porté à considérer .4r^aswaMnfianî<s comme
identique à l'espèce qui vit daus la colonie du Cap et par conséquent
à A. persicus.
B. Ornithodoros Koch.
1. Ornithodoros Savignyi Audouin.
A été recueilli par C. V. A. Pell à Bularli, dans l'ouest du pays
des Somalis (1).
Var. cœcus. — Je ne puis que considérer comme une variété
d' Ornithodoros Savignyi de nombreux spécimens, qui ne me parais-
sent différer du type que par l'absence d'yeux. Ce caractère pourrait
être regardé comme assez important pour justifier la création
d'une nouvelle espèce. Je n'ai pu m'y résoudre; car, sauf que le
corps est généralement bien plus renflé, je ne vois pas de différences
essentielles dans les autres détails, qui sont si significatifs chez 0.
Savignyi.
Ces spécimens ne peuvent pas être rapportés à 0. morbillosus
Gerst. ni à 0. Schinzi Berlese, puisque ces deux espèces sont
pourvues d'yeux. Kramer, qui a eu entre les mains une partie des
mêmes individus que j'ai examinés (Mus. de Hambourg), les a
cependant étiquetés « Argas Schinzii » d'après : 1° Une cinquan-
taine d'individus, recueillis par Stuhlmann dans l'Afrique orientale
(Mus. de Hambourg) ; 2'^ six de l'Afrique orientale allemande,
6.*1 d'Angola, 10 de Quango (Mus. de Berlin); 3'^ une trentaine du
Namaqualand, du Transvaal, de l'Afrique orientale allemande
(Coll. Lounsbury) ; 4° 14 du haut Zambèze par E. Foà, 12 de
Landana (Loango), 4 du Congo, 1 du bassin méridional du Tchad,
par Closel et 1 de l'Egypte, par Boue (Mus. de Paris).
Cette variété paraît bien plus commune que le type, pourvu
(1) PococK Y\.3.,Chil(>pnda and Arachnida. Collection of Insects and Arachnids
made by C. V. A. Fell in Somaliland (Proceedings of the Zool. Soc. of London,
1900), p. 49. — Orn morbillosus Gerstàcker, étudié sur le type, ne m'a pas paru
dillérer d' Ornithodoros Savignyi.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 257
d'yeux. Celui-ci se trouve représenté dans la coUectiou du Muséum
de Berlin par '6 individus de Nubie, 1 de l'Afrique orientale alle-
mande et J de l'Afrique S.O. — Courbon en a recueilli 2 individus
en Abyssinie (Mus. de Paris).
1'^'^ OrNITHUDOROS PAVIMENTOSUS U. Sp.
Corps en ovale court, largement arrondi aux deux extrémités,
long de 12"'™, large de S""™, plat, brun clair; couvert de granula-
tions plates, contiguës, circulaires ou polygonales; des poils gros-
siers, apparents surtout dans les parties antérieures. A la face
dorsale, de nombreuses dépressions, où les granulations sont plus
petites, espacées et séparées par des fossettes sculptées ; ces
dépressions forment vers le quart postérieur un sillon transversal,
courbe, à concavité antérieure, divisé au niveau des pattes de la
4^ paire en deux branches interrompues, qui arrivent eu avant et
en ariière de l'émergence des pattes de la 2^ paire ; un sillon longi-
tudinal médian, interrompu, est coupé en son milieu par le sillon
transverse ; d'autres dépressions longitudinales rayonnent, dans la
partie antérieure entre les branches internes du sillon transversal,
et dans la partie postérieure en arrière de sa convexité. A la face
ventrale, mêmes pli et sillons que chezO. Savignyi ; de chaque côté,
deux yeux noirs, ternes, petits, dans une légère dépression, sur le
pli sus-coxal, en regard des hanches de la première paire et du
deuxième intervalle coxal. — Rostre semblable, dans sa forme
générale, à celui d'O. Savignyi. — Pattes blanc jaunâtre, fortes, plus
courtes que chez 0. Savignyi. Hanches comme
chez ce dernier. Deuxième article tronconi-
que, plus large que long aux trois premiè
res paires, plus long que large à la quatriè-
me. Cinquième article et tarses pourvus, à
leur bord dorsal, du même nombre de dents ' "^ c--^TT^
que chez 0. Savignyi ; mais, aux trois pre-
mières paires, ces articles sont bien plus
courts, les dents plus fortes et presque
Fig. 1. — Omiihoduros
COntlgues. pavimentosus. Extré-
D'après une femelle sèche, recueillie par mités des pattes i et il.
Schenck à Bethany, du grand Namaland
(Mus. de Berlin).
Cette espèce se dislingue d'O. Saoigngi par les granulations tégu-
mentaires qui sont contiguës, et par les deux derniers articles des
pattes qui sont courts et à dents très rapprochées.
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901.
^^^
258 G. NEUMANN
2. Ornithodoros coriaceus Koch.
Aux caractères déjà donnés (1er mém., p. 31) d'après Koch,
j'ajoute les suivants :
Corps plus étroit que chez 0. Savignyi. Téguments à granulations
blanchâtres. Yeux situés comme chez 0. Savignyi, hémisphériques,
vitreux, verdàtres ; les antérieurs grands, saillants, en regard et un
peu en arrière des hanches de la première paire ; les postérieurs
moitié plus petits, entre les hanches II et III, sur le pli sus-coxal.
Pattes : à la première paire, tarses portant à leur bord dorsal trois ou
quatre dentelures blanchâtres, aplaties transversalement, allongées
dans le sens de l'article, peu saillantes, la distale davantage ; 5® et 4»
articles avec quatre dentelures semblables, peu saillantes. Aux
deuxième et troisième paires, tarses à trois dentelures, deux basi-
laires successives, rapprochées, une terminale aiguë ; cinquième
article comme à la l^» paire. A la 4® paire, tarses longs, avec ébauche
de deux ou trois dents à la base, et une dentelure terminale aiguë ;
5« et 4« articles simplement granuleux. Des poils courts, rares, sur
les trois ou quatre articles terminaux.
D'après 3 exemplaires de la collection de Koch, recueillis au
Mexique par Deppe (Mus. de Berlin).
4. Ornithodoros TALAJE Guérin-Méneville.
Birula dit que plusieurs spécimens de cette espèce {Argas coni-
ceps Can.), pris au voisinage de la mer d'Aral, existent au Musée
zoologique de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg.
0. talaje a été rapporté de Santiago de Chili par Gay, et de
Colombie par Steinheil (Mus. de Paris).
Une nymphe a été trouvée libre par le D^ Schauinsland à l'île
Laysan de l'Archipel Hawai (Coll. Poppe).
Var. capensis. — Difïère du type américain principalement: l^par
les joues moins développées en largeur, plus écartées par leur bord
d'insertion, qui ne paraissent pas pouvoir cacher complètement
l'hypostome et les palpes et n'atteignent pas le niveau de la face
ventrale de la base du rostre ; 2° par les poils plus longs et plus
abondants sur les articles mobiles des pattes. — D'après de
nombreux individus recueillis dans les nids des Pingouins, sur le
guano, dans des îles, le long de la côte septentrionale de la colonie
du Cap (Coll. Lounsbury). Cette variété, plus voisine de la variété
coniceps que du type, se distingue de coniceps surtout par ses pattes
REVISION J>E LA FAMILLE DES IXUDIDÉS 259
plus grêles. Elle s'est fixée volontiers sur la Poule qua ad ou a exposé
celle-ci à ses atteintes. Elle abonde en ses lieux d'origine.
5. Ornithodoros erraticus (Lucas). — Deux individus longs de S^^o
ont été trouvés par Doria aux environs de Tunis (l).
Voyez aussi Ornithodoros miliaris Karsch (n» 8, p. 259).
5'''*. Ornithodoros ^qualis n. sp.
Corps plat, long de 5""', large de Sn^mg^ à bords latéraux parallèles,
le postérieur arrondi, l'extrémité antérieure rétrécie en pointe
courte, arrondie ; teinte rougeàtre, rostre et pattes blanc jaunâtre.
Tégument plissé et à granulations très fines, revêtu de poils blan-
châtres, sauf à la face ventrale entre les hanches. Face dorsale limitée
par une bordure saillante formée de plis fins, rayonnants, excavée en
dedans de cette bordure; une saillie antérieure correspondant au
rostre; des dépressions symétriques occupées par des scutelles.
Face ventrale très saillante dans sa partie médiane, à sillons (pré-
anal, post-anal et anal) obsolètes. Orifice sexuel ponctiforme, entre
les hanches I. Pas d'yeux. — Rostre deux fois aussi long (l^mj (base
comprise) que large , la base deux fois aussi large que longue,
reposant sur un gros pli transversal égal à deux fois sa largeur.
Hypostome long, étroit, aigu, lancéolé, à nombreux denticules
antérieurs, suivis, sur chaque moitié, de deux files de dents qui
De s'étendent pas jusqu'au milieu de sa longueur. — Pattes assez
longues. Hanches 1 fortes, épaisses, un peu éloignées des suivantes.
Tarses à saillie pré-unguéale obsolète.
D'après un individu (mâle ou nymphe) , recueilli à Utengala
(Afrique orientale allemande), par Fùlleborn (Mus. de Berlin).
6. Ornithodoros Tholozani {Laboulbène et Mégnin). — Synonymie :
Argas papillipes Birula (2).
Trouvé dans le Caucase, par Motschulsky.
7. Ornithodoros rudis Karsch. — N'est autre qu' Ornithodoros
ta/a/e(Guérin-i\lénev.) - D'après le type de Karsch (Mus. de Berlin).
8. Ornithodoros miliaris Karsch. — Espèce basée sur un individu
jeune, qui ne m'a pas paru difïérer nettement d' Ornithodoros
erraticus (Lucas).
(1) Pavesi p., Materiali per l.o studio délia fnuna tunisina raccoUi da G. e
L. Doria. Annali del Museo civico di storia naturale diGenova, XX, p. 485; 1884.
(2) Birula A., Jxodidae novi vel paruni congniti Musei zoologici Academiae
Caesareae scientiarum Petropolitanae. I. BuU. de l'Acad. Impér. des Se. de
Saint Pétersbourg, n» 4, p. 3j9; pi. I, tig. 4-6 ; 1895.
260 G. NËUMANN
gbis. Ornithodoros Canestrinii (Birula).
Synonymie. — Argas Canestrinu Birula (1).
Corps allongé, à côtés subparallèles, arrondi en arrière, attéaué
en cône en avant. Couleur générale fauve ou fauve noirâtre, plus
claire à la face ventrale ; palpes et pattes plus clairs. Longueur
10mm (ç^) à \i^^^[<^) ; largeur 5^^ (^) à 8"^™ ($). Pas de sillons à
la face ventrale. Tégument dorsal finement rugueux, avec des
dépressions arrondies, peu profondes, confluentes par places ; à la
face ventrale, tégument lisse sur la ligne médiane et sur les han-
ches ; ouverture génitale située entre les hanches de la première
paire; de chaque côté de la base du rostre, un pli moitié moins long
qu'elle. Celle-ci à peine plus large que longue, rectangulaire. Hypo-
stome allongé, arrondi et entier au sommet, une fois et demie aussi
long que la base, à deux files de dents de chaque côté. Palpes plus
longs que 1 hypostome, pourvus de soies à leur bord dorsal ; pre-
mier article très épais ; le deuxième de jnème longueur, plus grêle ;
le troisième moitié plus court. Pattes épaisses. Hanches 1 divisées
en deux dents courtes, arrondies. Tarses l pourvus de trois saillies
successives à leur bord dorsal ; une seule près de l'extrémité
terminale des autres tarses.
Trouvé à Téhéran (Perse), par E. Keyserling et à Tasch-Burun
(Caucase).
(D'après Birula).
C. H.^MAPHYSALIS Koch.
1. Hsemaphysalis punctata Cauestriui et Fanzago. — Onze $
réparties en cinq lots, dont un du Muséum de Hambourg et quatre
du Muséum de Berlin, proviennent d'Athènes, de Crète, des Cyclades,
de Ténérife et du Japon ; — 9 nymphes sur Lacerta oeeUata var. tm-
gitana, recueillies par Doumergue à Djebel Ksel (Algérie) ; — 3
nymphes sur Vipera aspis, par C. Parona à Gènes ; — une femelle
sur le Hérisson, en Hollaude, par Oudemans.
Ixodes testudinarius Murray, que l'auteur fait synonyme {.VLiodes
marginatiis Leach, est probablement, d'après les mauvaises figures
qu'il en donne, Uœmaphysalis punctata (2).
6. Hœmaphysalis flam Nn. — Se trouve dans la Caucasie occiden-
tale; d'après Kost (Mus. de Berlin).
^1) Birula A. Loc. cit., p. 353 ; pi. 1, fiîf. 1-3 ; 1895.
(1) Murray A., Economie Entomology. Aptera,p. 192 (s. d.).
REVISION DB LA FAMILLK DKS IXODIDKS
261
9'''^ . H^MAPHYSALIS LONGICORNIS D. Sp.
Mâle. — Inconnu.
Femelle. — Corps ovale, long de 4'^ra^ large de 3mm. Ecusson
arrondi, à peu près aussi large que long, à ponctuations fines,
distantes. Rostre à base deux fois au moins aussi large que longue,
angles postérieurs peu saillants. Hypostome portant, de chaque
côté, cinq files longitudinales de dents
aiguës, décroissant de largeur d'avant en
arrière, en raison de la l'orme spatulée
de l'organe. Palpes à deuxième article
formant en dehors une forte saillie coni-
que, dont la pointe est en regard du mi-
lieu de sa longueur; six soies à son bord
interne ventral ; troisième article concave
en dedans, portant en arrière de sa face
ventrale une longue épine rétrograde dont
la pointe atteint presque le bord posté
rieur du deuxième; le quatrième inséré
vers la moitié de la longueur du troisiè-
me. Pattes : hanches de la i^'^ paire pour-
vues, à leur angle postéro-interne, d'une
épine presque égale en longueur à leur
largeur; une épine à peine plus longue
que large au bord postérieur des hanches
II et III et à l'angle postéro-interne des
hanches IV. Tarses longs et étroits;
caroncule atteignant les deux tiers de la
longueur des ongles.
Sur le Bœuf à Kempsey. D'après une préparation du Départ, of
Mines and Agriculture, Nouvelle-Galles du Sud.
Cette espèce se rapproche surtout de H. flava et de H. concinna;
s'en distingue principalement parla longueur bien plus grande de
l'épine infère rétrograde du 3« article des palpes, par l'épine des
hanches 1 bien plus développée aussi que dans ces deux espèces.
De plus, //. flava n'a que quatre files de dents sur chaque moitié
de l'hypostome. Les tarses sont plus longs que dans H. flava, plus
courts que dans H. concinna.
11, H^MAPHYSALis BispiNOSA Ncumann.
Mâle. — Corps en ovale court, à côtés arrondis, plus large en
Fig. 2. — Bsernaphyaalis
longicornis 9- P» palpe
droit, face ventrale; H, han-
che I.
262 G. NEUMANN
arrière, loug de 2 millimètres (rostre compris), large de 1mm 4,
Ecusson couvexe, jaune rougeâtre, à pouctuations extrêmement
fines; pas de sillon marginal; lestons courts, séparés par des sillons
foncés. Face ventrale glabre, lisse, brillante ; sillon anal eu ogive.
— Rostre court ; base deux fois aussi large que longue, à angles
postérieurs très saillants. Hypostome court, spatule, portant de
chaque côté cinq (?) files longitudinales de dents courtes, décrois-
sant de largeur d'avant en arrière. Palpes courts; deuxième article
formant en dehors une saillie conique, dont le sommet est en
regard du millieu de sa longueur; troisième article portant à son
bord postérieur deux épines rétrogrades, l'une dorsale, l'autre
ventrale plus longue. — Paf/cs longues. Hanches I pourvues d'une
forte épine ; une très petite épine aux autres. Une épine dorsale
rétrograde à l'extrémité distale du 2« article de la première paire.
Tarses de longueur moyenne, progressivement atténués à leur
extrémité.
Femelle. — Corps brunâtre, ovale, long de S^^^S (rostre com-
pris), large de 2"""3. Ecusson arrondi, aussi large que long, rou-
geàlre, brillant, finement ponctué. Face dorsale glabre, à ponctua-
tions très nombreuses ; un sillon marginal; des festons postérieurs.
Rostre et pattes comme chez le mâle.
D'après 1 cf et 4 $ recueillis parH. Lehmann à Macao (Chine), dont
deux sur Paradoxurus larvatus ; et 2 $ du Japon, par Hilgd (Mus.
de Berlin).
Le nombre des files de dents est cinq, au lieu de quatre comme
dans la très jeune femelle qui m'avait servi pour établir l'espèce ;
mais l'identité spécifique ne me paraît guère douteuse.
Une autre jeune femelle provenant d'une Chèvre des Indes (Coll.
Freeraan) présente aussi 4 files de dents.
13. Hsemaphyualù leporix (Packard). — Une 9 repue, rapportée du
Brésil par Delalande (Mus. de Paris).
13'''^ HiEMAPHYSALIS AMBIGUA U. sp.
Mâle. — Inconnu.
Femelle. — Corps ovale, plus large (2mm) vers le tiers postérieur,
long de 2mmy( rostre non compris), côtés arrondis, jaune brunâtre.
Ecusson plus large (1™'"6) que long, cordiforme, les angles latéraux
vers le milieu de la longueur, l'angle postérieur large, relié aux
bords latéraux postérieurs par un sinus concave ; sillons cervicaux
superficiels ; ponctuations nombreuses, égales, fines ; couleur jaune
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDKS 263
brunâtre, plus foncée sur les côtés. Face dorsale glabre, criblée de
ponctuations très Unes et denses, laissant voir par transparence les
ramitications noirâtres de l'intestin ; onze festons occupant la
moitié postérieure du i)ourtour. Face ventrale un peu plus claire,
ponctuée de même, quelques poils épars ; sillons anaux réunis en
ogive en arrière ; péritrèines grands, blanchâtres, arrondis, avec
un court prolongement dorsal. — Rostre à base courte, plus de
deux fois aussi large que longue, subtrapézoïdale ; aires poreuses
grandes, écartées. Hypostonie très élargi en avant, à trois files de
dents de chaque côté. Palpes relativement longs, le ^'^ article non
saillant en dehors, rétréci à sa base, à peine plus long que le 3«. —
Pattes longues. Hanches toutes pourvues d'une pointe courte à leur
bord postérieur. Tarses longuement atténués.
D'après 6 spécimens de France (coll. E. Simon).
Cette espèce s'éloigne des Hsemaphysalis par la forme des palpes ;
elle m'a paru cependant devoir y être rattachée plutôt qu'aux
Aponomma, en raison surtout de la configuration des pattes.
14'^''. H^MAPHYSALIS SEMERMIS n. Sp.
Mâle. — Corps ovale, étroit en avant, à côtés arrondis, jaune
terreux dans toutes ses parties, long de 2™m8 (rostre non compris),
large de 2""". Écusson convexe, finement ponctué ; sillons cervicaux
courts ; pas de sillon marginal ; festons postérieurs longs. Face ven-
trale plus pâle, glabre; sillons sexuels peu profonds; péritrèmes
blanchâtres, ovales, avec un prolongement rétro dorsal arrondi.
— Rostre long de O^mg. Base rectangulaire, plus large que longue,
à angles postérieurs saillants. Hypostome à bords parallèles, nom-
breux denticules antérieurs, cinq liles de dents aiguës de chaque
côté. Palpes étroits, un peu plus longs que larges ; 2« article à peine
plus long que le 3®, à angle externe peu saillant ; 3« article pourvu
d'une épine ventrale, rétrograde. — Pattes longues. Hanches I à
angle postérieur atténué en une épine courte ; une très courte
épine sur le milieu du bord postérieur des autres. Tarses assez
longs, atténués progressivement.
Femelle. — Inconnue.
D'après un o^ rapporté des Benkalis, parMaindron(Mus. de Paris).
15. Hœmaphysalis Leachi (Audouin). — Se trouve à la Nouvelle-
Galles du Sud : 7 9, dont une sur le Cheval (Coll. du Dep. of Agri-
culture N. South VVales). — C'est surtout une espèce africaine : on
la rencontre en divers points de l'Afrique Orientale allemande, en
264 G. NEUMANN
Cafrerie. au Cap fPort-Elisabeth), au Togo, au Cameroun (Kais.
GesuQdheitsamt, Mus. de Hambourg, Mus. de Berlin), au Congo
(Coll. A.Poppe). — Les hôtes indiqués sont le Chien, le Chat domes-
tique (Baumann), le Léopard, le Lion (Schillings), la Genette (Kum-
mer), la Civette (Hesse).
17, Hœmaphyaalis spinigera Neumann. — 3 $ rapportées de Judée
par Roux (Mus. de Paris).
23. HiEMAPHYSALis iNERMis Birula (1)
Mâle. — Inconnu.
Femelle {jeune, à jeun). — Corps ovale, long de 3""", large de
2"'™, un peu rétréci au niveau de la deuxième paire de pattes, le
bord postérieur divisé en 11 festons; téguments à granulations peu
nombreuses. Ecusson dorsal presque circulaire, à peine échancré
en avant, un peu excavé de chaque côté de l'angle postérieur, à
ponctuations éparses. Vulve petite, étroite, située entre les hanches
IL Péritrèmes subcirculaires, plus grands que les hanches, prolon-
gés en virgule courte à leur bord externe. Rostre à base subqua-
drangulaire, deux fois aussi large que longue, les angles postérieurs
arrondis, un peu saillants en dehors ; aires poreuses presque
obsolètes. Hypostome égalant en longueur la largeur dorsale de la
base du rostre, étroit, à 3 files de dents de chaque côté. Palpes
allongés, sétifères, non saillants en dehors, convergents eu avant.
Pattes grè\es, les antérieures plus longues. Hanches quadrangu-
laires, inermes, sauf celles de la première paire, qui sont pourvues
d'une dent obtuse près de leur angle interne. Tarses sans éperon,
atténués graduellement à l'extrémité. — Un seul spécimen, du
Caucase (?). — (D'après Birula).
Les aires poreuses obsolètes et l'ouverture sexuelle à peine
marquée semblent indiquer qu'il s'agit d'une nymphe. Des trois
genres dépourvus d'yeux {Ixodes, Aponomma et Hsemaphysalis),
abstraction faite naturellement d'Eschatoceplialus, il semble bien
que c'est à Hsemaphysalis que le spécimen se rapporte. Ixodcs ne
porte pas de festons postérieurs et Aponomma à l'écusson triangu-
laire. L'absence de saillie au 2^ article des pattes peut être attribuée
au jeune âge.
(1) Birula A., Ixodidae novi.. . Bull, de l'Acad. Imp. des se. de Saint-Péters-
bourg, p. 360; pi. II, flg. 7-9; 189o.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES 200
24. H^MAPHYSALis LAGOTis (Gervais).
Syu. — Ixodes lagotis Gervais (1).
(( I. inermis, corpore subrotuudo, cinereo, anticc pallidiori,
lineishyalinis supra ornata. »
A cette diagiiose vague, Gervais ajoute quelques détails peu
importants. Celui qui concerne le deuxième article des palpes,
« dilatado à modo de espiua », indique qu'il s'agit d'un HiEmaphysalis.
Cette espèce est très abondante dans les oreilles de la Viscache
(Lagostomus viscaccia).
D. Dermacentor Koch.
i. Dermacentor reticidatm (Fab). — Se trouve à Corfou, d'après
1 cf. rapporté par Schmiedeknecbt; en Sibérie occidentale sur 0ns
argali d'après Fiiisch; en Asie (?) sur AirJomys bohac (Mus. de
Berlin) ; — a été pris sur Sus scrofa par Lacomme (Toulouse).
Synonymie. — Acarus marginatus Sulzer (2) ; Crotonus varie-
gatus Duméril (3) ; Cynorlmstes pktus Herrnana (4) ; Ixodes pictus
Gervais (5).
2. Dermacentor electus Koch (6).
Synonymie. — [rodes naponensis Packard (7).
[xodes aibipictus Packard (7).
Dermacentor americanus Railliet (8).
Dermacentor americanus (Linné) Neumann (9).
La collection Koch (Mus. de Berlin) comprend 1 cf et 2 9 de D.
electus, provenant de Pensylvanie et 'lu Texas. Ils concordent avec
la description que j'ai donnée sous le nom de D. americanus (Linné).
D'autre part, j'ai reconnu que Acarus americanus Linné (Acarus
(1) Gervais P.. Zoologie, in Gav, Historia fisica y politica de Chile, IV, p. 49;
1849.
(2) Sulzer, Ins. éd. 2, pi. XXIX, Gg 7 (d'après Hermann).
(3) Duméril C, Art. Tique. Dict. des se. natur., LIV, p. 402: 1829; planches
de zoologie, pi. LUI, flg. 6.
(4) Hermann J.-F , Mémoire aptérologique, p. 67; 1804.
(5) Gervais P., Histoire natur. des Insectes. Aptères, Ul, p. 239; 1844.
(6) Koch C. L. Ordnung der Zecken. Archiv f. Naturg , X, (I), p. 23:> ; 1844.
— Arachnidenstjstem, IV, p. 109; pi. XXII, flg. 83 et 84; 1847.
(7) Packard S., Appendix of t/ie Report on.-lrliculates. First annual Report of
the trustées of the Peabody Academy of Science, p. 65. 1867.
(8) Railliet A., Traité de zoologie médic. et agric, 2'édit., p. 714; 1893.
(9) Neumann G., Révision de la fain. des Ixodidés, 2' mém., p. 635; 1897.
^66 G. NKUMANN
nigua de Geer, Txcxfes americnnus Gervais) se rapporte à ce que j'ai
décrit comme AmbUfomma americanum Koch. C'est donc D. electus
Koch qui doit être substitué à D. americanus iL.).
3 c^ trouvés sur Lepus callotis par A. Dugès, à Guanajuato
(Mexique).
3. Dermacentor variegatus (Marx et Neumann). — Il est possible
que cette espèce se confonde avec Ixodes 5 striatus Fitch (1). La
description de celui-ci est trop insuffisante pour permettre l'identi-
fication. Fitch dit l'avoir reçu de Virginie et du territoire indien à
l'ouest de l'Arkansas. D'après Albert Hassall {in iitt.), on trouve
communément sur le bétail du S. 0. des États-Unis une Tique qui
concorde avec la description de D. variegatus. Cette donnée plaide
en faveur de l'identification des deux espèces.
3 ''S. Dermacentor triangulatus n. sp.
IVIâle. — Inconnu.
Femelle. — Corps en ovale allongé, long de 10'"'", large de 6'""'.
Écusson triangulaire, bords latéraux postérieurs droits, angle
postérieur étroit ; yeux jaunes, plats, vers le tiers antérieur; sillons
cervicaux égaux à la moitié de la longueur: ponctuations nombreuses,
très fines, égales ; couleur générale blanc jaunâtre, avec des parties
brun foncé formant le contour des yeux, les ponctuations, les
sillons cervicaux; une tache étroite, longitudinale, en avant de
l'angle postérieur, une autre sur chaque bord postérieur en regard
du sillon cervical, une petite en dehors de chaque sillon cervical,
une autre plus claire sur le boF'd cervical. Corps rouge jaunâtre ;
trois sillons dorsaux longitudinaux dans la moitié postérieure ; de
fines ponctuations; anus petit, rougeàtre ; péritrèmes petits, trian-
gulaires. — Rostre relativement long; aires poreuses, profondes,
ovales; entre elles, une tache jaune clair. Chélicères et hypostome?
Palpes à 3« article plus large que long ; le 2^ blanc jaunâtre, près de
deux fois aussi long que le 3^. — Pattes courtes. Hanches I divisées en
deux épines aiguës ; une petite saillie au bord postérieur des autres.
Tarses très courts, non bossus.
D'après un spécimen de Corrientes, en République Argentine
(Coll. Carlos Berg).
4. Dermacentor rhinocerotis (de Geer). — On peut considérer
comme une variété une forme dans laquelle, chez le mâle, les
(1) Asa Fitch, Fourleenth Report on tlie noxious, bénéficiai and other Insects
of the State of New-York, p. 366 ; 1870.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 267
taches de l'écusson soat plus nombreuses, parce que la f];raDde
tache médiane antérieure est divisée, par le fond sombre, en cinq
taches dont une impaire en représente l'angle postérieur, deux
autres les angles scapulaires, et deux autres les bords ; celles-ci
sont élargies transversalement ; de plus, tous ou presque tous les
festons sont marqués de jaune ou de rouge. Chez la femelle, la
tache qui entoure l'œil se prolonge en arrière sur la moitié du
bord latéral. — D'après des spécimens de l'Afrique orientale alle-
mande recueillis par 0. Neumaun et par P. Reichardt (Mus. de
Berlin), et une 9 du Zambèze rapportée par Durand (Mus. de Paris).
D'autres spécimens de la même colonie (Momberg), recueillis par
Schillings, montrent une maculature presque semblable. Chez un
mâle, le nombre des taches est, au contraire, diminué par la
fusion de celles qui sont en arrière de la grande antérieure (Mus.
de Berlin).
Un o^ du Bureau of animal Industry de Washington présente,
comme anomalie, un arrêt de développement de la 4« patte droite.
La hanche est moitié plus petite que celle de gauche. L'ensemble
du membre est à peine égal aux pattes I et II, au lieu d'être plus
fort que la patte III.
5. Dermacentor circumguttatus Nn. — Se trouve au Camerouu :
d'après 4 9 rapportées par G. Zenkeret parPreuss (Mus. de Berlin),
6. Dermacentor nitens Nn. — Se trouve au Guatemala (Coll. Soula,
1 9), au Venezuela, d'après Gollmer, et à Porto Rico, d'après Guiid-
lack (Mus. de Berlin).
6**'^ Dermacentor parumapertus n. sp.
Mâle. — Inconnu.
Femelle. — Corps ovale, renflé, un peu plus large en avant, à
côtés subrectilignes, long de 9mm, \afgQ de 5°>m5^ brun marron
foncé. Écusson ovale, un peu plus long (l^mS) que large, à contour
un peu sinueux en arrière des yeux ; ceux-ci plats, noirâtres,
grands, vers le milieu delà longueur; sillons cervicaux très larges,
se confondant avec les sillons latéraux ; ponctuations nombreuses,
inégales, les grandes occupant surtout les sillons et formant deux
séries longitudinales sur le champ médian ; couleur brun marron
foncé. Faces dorsale et ventrale glabres, à nombreuses ponctuations
fines. Vulve très petite, très antérieure, en regard du deuxième
espace intercoxal. Anus très petit, vers le tiers postérieur; pas de
sillon anal. Péritrèmes très petits (340 a), ovales, avec un court
268 G. NEUMANN
prolougement rétro-dorsal. — Rostre petit (0°i'û7); base courte,
deux fois au moins aussi large que longue, rectangulaire, à angles
postérieurs un peu saillants ; aires poreuses petites, profondes,
ovales, subparallèles. Hypostome spatule, peu arrondi à l'extrémité,
à 3 files de 7-9 dents de chaque côté. Palpes minces, à côtés
parallèles, le 2^ article une fois et demie aussi long que le 3'\ —
Pattes moyennes. Hanches I divisées en deux épines courtes,
l'interne plus épaisse ; une petite épine à l'angle postéro-externe
des autres. Tarses atténués progressivement, terminés par un
court éperon.
D'après 4 9 de Lakeside en Californie (Smithsonian Institution).
7^'*^ Dermacentor gompactus n. sp.
Mâle. — Corps ovale, à côtés arrondis, long de S"""" (rostre non
compris), large de 4"^™ vers le tiers postérieur. Ecusson peu
convexe, présentant eu avant une saillie correspondant à un
écusson de femelle et parcourue par une saillie plus forte, longitu-
dinale, médiane; sillons cervicaux profonds, eu fossettes ovales;
sillon marginal formé par des ponctuations écartées, s'arrêtant à
la limite antérieure du feston extrême; festons étroits, allongés,
à sillons de séparation courbés en avant; ponctuations grandes,
profondes, inégales, distantes, inégalement réparties, manquant
par places et, en particulier, sur la saillie médiane antérieure et
sur les festons; coloration brunâtre, avec une mince patine blan-
châtre, qui manque sur les jeunes, parfois sur les adultes, où elle
ne se voit que par places et surtout sur les angles scapulaires et
sur les festons; ceux-ci plus foncés sur les bords latéraux. Yeux
plats, assez grands, peu apparents. i'\ice ventrale jaunâtre, avec
des ponctuations fines et quelques poils courts; orifice sexuel au
niveau du premier intervalle coxal ; péritrèmes en virgule, rap-
prochés de l'extrémité postérieure. — Uostre long de i'^^S. Base
rectangulaire, un peu plus large que longue, angles postérieurs
peu saillants. Hypostome spatule, à 8 files de dents de chaque côté.
Palpes non renflés en dehors, deux fois aussi longs que larges, le 2«
et le 3*^ articles sensiblement égaux, le second prolongé en pointe
mousse et courte à son extrémité postéro-dorsale; le premier fai-
sant une saillie ventrale. — Pattes fortes, épaisses. Hanches I divi-
sées en deux dents écartées, relativement courtes, l'externe conique,
l'interne comme quadrangulaire; deux très courtes épines brunes,
très écartées, au bord postérieur des autres hanches, qui vont en
croissant de la 2^ à la 4-^ ; celle-ci, an moins deux fois aussi grande
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 269
que la 3% en rectangle allongé transversalement, porte, en outre,
une ou deux très petites épines entre les deux extrêmes du bord
postérieur. Tarses assez courts, progressivement atténués, à éperon
terminal court et précédé d'une ou de deux petites pointes.
Femelle. — Corps en ovale court, à côtés peu convexes, peu
rentlé, atteignant 9™™ de long (rostre non compris) sur G™'" de
large. Ecusson un peu plus large (3""™) que long, à contour presque
circulaire, un peu sinueux ; yeux rougeâlres, vers le milieu de la
longueur ; sillons cervicaux peu profonds, un peu apparents jusque
près du bord postérieur ; ponctuations comme chez le mâle ; patine
blanchâtre, manquant souvent, ne recouvrant pas le champ médian
ni les bords latéraux. Face dorsale irrégulière, plissée, grossière-
ment ponctuée, à poils courts ; brua rougeàtre ; un sillon marginal
et des festons chez les jeunes individus. Face ventraleà ponctuations
peu profondes; sillons sexuels très divergents en arrière. — Rostre
conforme à celui du mâle; base à angles postérieurs un peu plus
saillants ; aires poreuses grandes, profondes, presque circulaires,
rapprochées. Hypostome à liles de dents plus longues. — Pattes
conformes à celles du mâle, plus longues, plus grêles, parfois mar-
brées de blanc. Epines des hanches I moins écartées ; hanches IV
de grandeur ordinaire. Tarses plus longs.
D'après : IMl mâles et 11 femelles recueillis à Bornéo sur Swà- laroa-
tus, par Grabowsky, et une femelle, recueillie à Sumatra, par Mosch
(Mus. de Berlin). Ils étaient mélangés à des Aniblyomma testu-
dinarium, avec lesquels ils ont des analogies réelles, surtout dans
la forme de l'écusson chez le mâle. 2° 4 mâles et 1 femelle, sur Sus
vittalus, à Java, par Koningsberger. Je rattache à cette espèce un cf
en préparation microscopique, pris aux Indes sur un Ours (Coll.
Freeman).
E. Rhipicephalus Koch.
1. Rhipicephalus sanguineus (Latreille). —Se trouve à Antigua
sur le Chien (Coll. Goodwin), au pays des Somalis (Coll. Peel) (1) ;
en divers points de l'Afrique orientale allemande, sur le Chien, le
Bœuf, le Mouton, le Lion, Olus.eliipsiprymnus ; au Cap de Bonne-
Espérance, à Delagoa Bay, au Cameroun, au Togo, au Quango ; en
Egypte, sur Cani* megalotis, .Sm.r a6ca/«/j/jui-;enNubie,enAbyssinie,
sur Lepus éthiopiens ; à Canton sur le Chien ; en Grèce, en Crète, à
Beyrouth (Mus. de Berlin, Mus. de Hambourg) ; à Djibouti (Mus. de
Paris).
(l) PococK R. J., Chilopoda and Arachnida. Collection of Insects and Arach-
nids made by C. V. A. Peel, p. 49 (Proceed. Zool. Soc. of London, 1900).
270 G. NEUMANN
C'est par erreur que, à l'exemple de A. Berlese et de G. Canes-
trini. j'ai rapporté fxodes rufas Koch à Hhipicephalus sanguineus,
sous le nom de PhauUxodes ru/us (2« Mém., p. 385). L'examen des
types de Koch montre qu'il s'agit de nymphes d'Ixodes ricinus (L.).
2. Hhipicephalus punctatissimus Gerslâcker. — Se trouve dans
l'Afrique orientale allemande sur le Bœuf, à Port-Elisabeth (colonie
du Cap), à Walvisch Bai, au Togo sur le Chien (Kais. Gesund-
heitsamt. Mus. de Berlin, Mus. de Hambourg).
3. Hhipicephalus bursa Can. et Fanz. — Se trouve dans la
colonie du Cap sur les animaux domestiques (Coll. Lounsbury), à
Delagoa Bay, au Transvaal, au Pondoland, à Walvisch Bay (Mus.
Berlin), en Guinée portugaise, à Batavia (Mus. Hambourg), en
Libye, à Bhodes et dans les Sporades méridionales (Mus. Berlin).
4. Hhipicephalus compositus Nn. — Un d^ a été rapporté de
l'Afrique orientale allemande par Schillings (Mus. de Berlin).
0. Hhipicephalus simus Koch. — La femelle peut atteindre l^^m
de long sur 8™™5 de large. — D'après les individus recueillis par
Stuhlmann à Bagamoyo (Mus. de Hambourg).
L'espèce se trouve répandue en divers points de l'Afrique orien-
tale allemande, à la Côte d'Ivoire, dans le Togo, à Sierra Leone ;
paraît rare à Madagascar, à Port Elisabeth (Mus. de Berlin, Mus.
de Hambourg, Mus. de Paris, Kais. Gesundheitsamt de Berlin). J'y
rattache avec doute 4 9 repues, rapportées de Bornéo par Grabovi^ski
(Mus. de Berlin). — On l'a trouvée sur le Chien, le Lion, le Cheval
et le Bœuf, sur le Chœroptamus ! (ou Potamoc hœ rus) (Siuhlmaiiiii).
5'^'^ Rhipicephalus appendiculatus n.sp.
Mâle. - Corps deux fois aussi large (2"""6) dans le tiers posté-
rieur qu'en avant, long de 4""", brun rougeâtre. Ecu^son débordé
par le corps sur les côtés et en arrière, brun foncé ; un sillon
marginal profond, limitant en dedans le feston extrême; sillons
cervicaux très larges, peu profonds ; ponctuations inégales (des
petites, très nombreuses, très superficielles, bien apparentes ; des
grandes rares, presque toutes antérieures et continuant les sillons
marginaux) ; festons postérieurs étroits, deux fois aussi longs que
larges, sauf les extrêmes qui sont petits, carrés ou triangulaires;
ces festons se continuent sur la marge postérieure du corps et le
médian s'étend en un prolongement conique, deux fois aussi long
RKVISION DK LA FAMILLE DES IXODIDÉS ^71
que large, tronqué au somnieL En avant des festons, trois silloos
longitudinaux, larges, courts, le médian un peu plus long. Yeux
plats, rougeàtres, latéraux. Face ventrale ponctuée, presque glabre;
écussons adauaux triangulaires, à ponctuations plus profondes; pas
d'écussons accessoires. Rostre à base relativement lougue, les angles
latéraux vers le tiers antérieur, les postérieurs saillants. Le reste
comme dans Rhipicephnlm buraa.
Femelle. — Diffère de Rhipkcphcdus hursa par les caractères sui-
vants : Corps relativement moins long. Ecusson plus régulièrement
ovale ; sillons latéraux bien formés, peu profonds ; ponctuations
inégales, la plupart très fines, superficielles, les autres grandes,
éparses, peu nombreuses ; yeux plus grands, plus postérieurs. Aires
poreuses plus petites. Pattes plus faibles.
D'après 3 cT et 7 $ du Cap (Coll. Lounsbury) ; 3 cf, dont deux
d'origine inconnue et un de l'Afrique S.-O, et des centaines decT
et de 9, pris sur Bos caffer {!) par Schillings (Mus. de Berlin).
D'une lettre de Lounsbury, il résulte que cette espèce est très
répandue dans la Colonie du Cap.
5'^. Rhipicephalus armatus Pocock (1).
Mâle. — Corps deux fois aussi large en arrière qu'en avant,
long de 5'"'°(rostre non compris), large de 4'""\ Ecusson peu convexe,
brillant, brun rougeâtre, ne couvrant toute la face dorsale que
chez les jeunes individus, fortement débordé sur les côtés et en
arrière chez les autres ; sillons cervicaux profonds, larges, un peu
convergents en arrière ; yeux plats, jaune rougeâtre, tout à fait laté-
raux ; festons allongés, étroits, prolongés sur la bordure qui dépasse
l'écusson ; sillons marginaux profonds, s'étendant de l'œil jusqu'à
la limite antérieure du feston extrême ; ponctuations très grandes,
profondes, contiguës ou presque contiguës dans le fond des sillons
marginaux, les prolongeant en avant et formant sur le reste de
récussondes alignements irréguliers comme dans Rh. simus ; chez
les plus grands individus, ces ponctuations alignées sont dans des
sillons, dont deux internes, postérieurs, courts, et deux externes,
un peu concaves au dehors, de longueur double. Face ventrale jaune
rougeâtre, ridée ou légèrement ponctuée, glabre ou revêtue de
poils clair-semés, plus abondants au bord postérieur. Anus brun
M) Pocock R. I., Chilopodn and Arachnida . Collection of Insects and Arach-
nids made by C. V. A. Peel in Somaliland, p. 50(Proceed Zool Soc. of London,
19IJ0;.
172
NKUMANN
marron , en regard de l'extrémilé antérieure des écussons adanaux ;
ceux-ci ponctués, garnis de poils espacés, de forme triangulaire,
à bord interne un peu concave, l'externe plus court et un peu
convexe, le postérieur concave et formant avec l'interne une longue
pointe ; pas d'écusson externe ; sous la pointe de l'écusson adanal,
un très petit écusson ou épine triangulaire ; en arrière de l'anus
et entre les écussons adanaux deux petits écussons ovales, symé-
triques, couronnant chacun un mamelon. Pas de pointe caudale.
Péritrèmes brun marron, en virgule longuement prolongée. —
Rostre à base dorsale plus large que longue, les angles latéraux très
saillants et vers le tiers antérieur de la
longueur, les postérieurs saillants; deux
grosses ponctuations symétriques, près
du bord postérieur. Hypostome court, à
trois files de dents de chaque côté. Palpes
presque aussi larges que longs, plats à
leur face dorsale, dépassant beaucoup
l'bypostome, le 2-3 et le 3^ articles de
même longueur, convexes en dehors. —
Pattes fortes, épaisses, à articles ponc-
tués ; deux courtes épines au bord pos-
térieur des hanches II, III et IV ; tarses
courts, à forts éperons terminaux.
Femelle. — Corps de dimensions ordi-
naires, brun rougeâtre. Écusson à peine
un peu plus long que large ; les côtés
sinueux en arrière des yeux, qui sont
vers les deux cinquièmes postérieurs de
la longueur; sillons cervicaux s'arrètant
au niveau des yeux; sillons latéraux pro-
fonds, formés par de grosses ponctuations ; une dizaine de ponc-
tuations dans le champ médian ; d'autres plus grosses, en même
nombre, sur chaque bord préoculaire. Face dorsale presque unie ou
à ponctuations fines, portant des poils courts ; un sillon latéral, des
sillons longitudinaux, des festons postérieurs. Face ventrale à ponc-
tuations fines, à poils courts et épais; orifice sexuel étroit; sillons
sexuels très rapprochés; péritrèmes ovales, avec un court prolon-
gement basilaire, dorsal. Rostre semblable à celui du mâle, à base
plus courte; aires poreuses profondes, ovales, parallèles. Pattes
bien plus longues et plus grêles.
Fig. 3. — Rhipicephaliis ar-
matus. Extrémité ventrale
du cf ; rostre et écusson
dorsal de la 2.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 273
D'après 10 mâles et 4 femelles, pris sur un Lion dans l'Afrique
orientale allemande, par Schillings (Mus. de Berlin).
Peel a recueilli cette espèce à Bularli, dans le pays des Somalis
(Pocock).
6. Rhipicephalus paulopunctatus Nn. — Se trouve à Canton et à
Fumni (Chine), d'après 11 d^ et 15 $ rapportés par Lehmann (Mus.
de Berlin).
7. Rhipicephalus perpulcuer Gerstàcker.
Femelle. — Dans un lot comprenant 32 Hyalomma œgyptium et
5 femelles de Rhipicephalus, pris sur des animaux domestiques
de Aar, colonie du Cap (Coll. Lounsbury), un des Rhipicephalus
était presque identique à celui que Gerstàcker a nommé
R. perpulcher. Les quatre femelles se rapportaient à R. hursa ;
mais, parmi elles, trois, qui étaient en état de réplélion plus avancé
que ce R. perpulcher, présentaient encore des traces des lignes
blanches qui seraient caractéristiques de cette espèce ; la quatrième
était une femelle à jeun. De la comparaison de ces cinq individus
il ressort que les signes et points blancs que Gerstàcker a crus
spécifiques sont probablement des particularités individuelles et
que R. perpulcher représente, sans doute, une forme de R. hursa.
L'absence du mâle laisse encore quelque incertitude.
8. Rhipicephalus pulchellus (Gerstàcker).
Synonymie. — Rhipicephalus marmoreus Pocock (J).
Se trouve au pays des Somalis (Pocock). La collection du Muséum
de Berlin en possède 36 spécimens dont 35 cf, recueillis dans
l'Afrique orientale allemande par 0. Neumann et Schillings, et
provenant d'un Phacochœrus, d'un Olus eUipsiprymnus, d'un Franco-
iinus infuscus.
8'''^ Rhipicephalus maculatus n. sp.
IVIâle. — Corps ovale, à côtés arrondis, à peu près aussi large en
avant qu'en arrière, long de 3'""'4 (rostre non compris), large de
2"""5. Ecusson convexe, couvrant toute la face dorsale ; sillons
cervicaux courts, profonds, concaves ; pas de sillon marginal ;
festons postérieurs non saillants, à séparations peu profondes ;
(I) Pocock R. J., Chilopoda and Arachmda. Collection of Insects and Arach-
nidsmadebyC V A. Peel in Somaliland, p. oO (Froceed. Zool. Sor. of London,
lyoui.
Mém. Soc. Zool. de Kr., 1901. xiv. - 18
274 G. NEUMANN
pouctuations grandes, profondes, peu nombreuses, plus abon-
dantes dans les angles scapulaires, localisées presque exclusive-
ment aux parties claires; couleur générale brun rouge, avec
taches jaunâtres, dont une impaire triangulaire, vers le milieu de
la longueur, une de chaque côté, en dehors du sillon cervical,
une triangulaire à base marginale vers le tiers postérieur, une autre
plus petite eu arrière de celle-ci, plus un grand nombre de petites
taches circulaires, isolées ou continentes, ayant chacune pour centre
une ponctuation. Yeux grands, pâles, plats. Face ventrale comme
chez lihipicrphalus pulchellus. — Rostre et Pattes comme chez Rhipi-
cephalm pulchellus, mais uniformément brun rouge.
Femelle. — Rappelle beaucoup Rhipicephalus pulchellus, en diffère
par les détails suivants : Ecusson dorsal moins ovale, plus large, à
peu près aussi large que long, à contours plus sinueux ; échancrure
cervicale plus large ; grosses ponctuations un peu plus nombreuses
et plus grandes. Face dorsale à poils moins abondants, à amas
beaucoup moins étendus. Hypostome de largeur presque double, à
dents plus fortes. Palpes à 2" article dont le bord dorsal interne se
recourbe en arrière et en dehors. Hanches I à épines plus courtes,
plus plates, plus larges ; celles des autres paires à épines plus
larges et plus fortes.
D'après un mâle et deux femelles pris sur un Platymeris horrida
au Cameroun (Mus. de Berlin).
9. Rhipicephalus bremcollis Nn. — Un lot de 2 cT et 6 9 rapporté
du Dongola, par Ehrenberg (Mus. de Berlin), reproduit, par la
plupart des femelles, les caractères que j'ai attribués à cette
espèce. Mais l'ensemble du lot se relie à Rhipicephalus sanguineus et
je suis porté à le considérer comme lui appartenant, les différences,
entre les mâles surtout, me paraissant tenir à la période de déve-
loppement. J'ai vainement cherché un seul caractère net qui puisse
être reconnu aux uns et non aux autres. Rhipicephalus bremcollis me
semble donc devoir disparaître en tant qu'espèce ; c'est, au plus,
une variété petite et plus pâle de Rhipicephalus sanguineus.
11. Rhipicephalus capensis Koch. — Se trouve au Namaland,
d'après 3 $ rapportées de Bethany, par Schenck. Une 9 a été
trouvé par Fritsch sur un Varanus sauras de Port Elisabeth (Mus.
de Berlin).
11'^'^ Rhipicephalus oculatus n. sp.
lYlâle. — Corps étroit, régulièrement élargi d'avant en arrière,
long de 3 millimètres (rostre compris). Ecusson brun rougeâtre,
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES ZId
couvrant toute la face dorsale; sillons cervicaux longs, très-
divergents; sillons latéraux profonds, commençant à quelque dis-
tance des yeux, s'arrêtantau feston extrême ; un sillon médian pos-
térieur ; festons postérieurs courts ; ponctuations très-nombreuses,
fines, subégales: yeux petits, brillants, orbites. Face ventrale comme
chez Rhipicephalus aangiiinetis ; pas de prolongement caudal. —
Rostre à base plus large ([ue longue, les angles latéraux vers le tiers
de sa longueur, les postérieurs saillants; une ligne de ponctuations
parallèle au bord postérieur; pour le reste, conforme au type. —
Pattes comme chez Rhipicephalus sangidneus.
Femelle. — Corps de longueur variable. Ecusson ovale allongé,
plus long que large, brun marron ; sillons cervicaux étendus jusqu'au
tiers postérieur ; sillons latéraux bien développés, atteignant le
bord postérieur; yeux comme chez le mâle, en arrière du milieu
de l'écusson. Pour le reste, conforme au type.
D'après deux mâles et deux femelles recueillis par Borchmann
sur Lepus timidus dans le pays des Damaras (Mus. de Berlin), et une
femelle sur le Bœuf à Kilossa (Coll. du K. Gesundheitsamt de
Berlin).
12. Rhipicephalus Evertsi Neumann. — Très répandu dans toute
la colonie du Cap sur les divers animaux domestiques (Coll. Louns-
bury), dans l'Afrique orientale allemande, sur le Bœuf, le Cheval,
l'Ane, le Mulet, le Mouton, le Chien, la Girafe (Coll. du Kais.
Gesundheitsamt de Berlin, Coll. Stuhlmann et Stierling du Mus.
de Hambourg, Coll. Schillings du Mus. de Berlin).
13^'^ Rhipicephalus ecinctus n. sp.
Mâle. — Voisin de Rhipiceptialus simus; en diffère par les caractères
suivants. Corps un peu plus petit, relativement plus large, plus
convexe, plus clair. Sillons cervicaux plus profonds; pas de sillon
marginal. Festons courts, à séparations peu profondes. Ponctua-
tions grandes, peu nombreuses, non alignées, sauf sur les bords
latéraux, où elles remplacent les sillons en restant très distantes et
irrégulièrement réparties. Ecussons adanaux triangulaires, à base
arrondie. — Rostre à base un peu plus longue que large, les angles
arrondis, très rapprochés du bord antérieur, les postérieurs un
peu saillants, rappelant Rhipicephalus pulchellus.
Femelle.— Inconnue.
D'après six individus d'origine inconnue (Mus. de Berlin).
276 G. NEUMANN
13'^^ Rhipicephalus NIGER RUDOW(l).
Kudow décrit sous ce nom un individu long de i'"'"^, de forme
presque circulaire, qu'il prend pour un mâle, bien que l'écusson
couvre seulement la moitié de la face dorsale. Couleur presque
noire. Ecusson à angles antérieurs saillants, étroit en arrière.
Palpes plus longs que d'habitude, avec de petits angles latéraux.
Des festons postérieurs plus clairs que l'abdomen et portant chacun
une longue soie dans le milieu. Pattes longues; tarses forts. —
Trouvé sur un Boa.
11 est impossible de deviner à quel genre appartenait cet individu
qui était probablement une nymphe.
14. Rhipicephalus annulatus (Say).
Syn. — Hse.maphysalis rosea se confond réellement avec Rhipi-
cephalus annulatus.
Dans mon deuxième mémoire (2) sur la « Revision de la famille
des Ixodidés », j'ai considéré comme appartenant à la même espèce
toutes les formes affines du type américain. Elles ont, en effet,
entre elles la plus grande parenté et souvent, sans l'indication
d'origine, il serait difficile de les distinguer, soit par les mâles,
soit par les femelles.
Dans ces derniers temps, Fuller a publié un travail (3) où il
distingue dans le type quatre espèces : lih. annulatus (Say), Rh.
caudatus (Neumann), Rh. decoluratus Koch et Rh. australis Fuller.
Rh. annulatus appartient aux Etats-Unis d'Amérique et pays
circonvoisins; Rh. caudatus, surtout au Japon; Rh. decoloratus, à
la colonie du Cap de Bonne-Espérauce; Rh. australis, au N. E. et
au N. 0. de l'Australie et à l'Amérique du Sud.
Les caractères sur lesquels reposerait la distinction de ces
espèces sont : 1° le nombre des files de dents sur l'hypostome,
qui serait de 10 pour Rli. caudatus, de 8 pour Rh. annulatus et Rh.
australis, de G pour Rh. decoloratus ; 2» la forme de l'apophyse
interne du doigt des chélicères, qui est bicuspide dans Rh. annu-
latus et Rh. decoloratus, tricuspide dans Rh. australis; 3° la pré-
(1) RuDow F., Einigeneue Ixoden. Zeilsch. fur die gcs.Naturw., XXXV, p. 19;
1870.
(2) Mémoires de la Société zoolog. de France, t. X, p. 407; 1897. {Erratum :
p. 408, au lieu d7.ro(/es ideniaius, lire Ix. indenlatus).
(3) Fuller Cl., The common blue Tick. Agricultural Journal of Cape ïown,
16 mars 1899.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 277
sence d'un appeudice caudal dans Rk. caudatua, lih. dccoloratm
et /?/?. australis; son absence dans Uh. aniinlalus.
J'ai été naturellement amené à vérifier et à apprécier ces don-
nées, à les rechercher sur les nombreux lots dont je dispose. Ils
comprennent la plupart de ceux qui ont été utilisés pour mon
deuxième mémoire et dont la restitution n'était pas encore faite à
leurs propriétaires. J'ai, en outre, reçu de beaux spécimens du Cap
(Lounsbury) et d'Australie (Desmond). L'étude de ces matériaux
m'a convaincu de l'insutTisance, au point de vue spécifique, des
caractères invoqués par P'uller et je persiste à ne faire qu'une seule
espèce [Rh. annnlatus) de toutes les formes qui se rattachent au
type ; car elles n'en diffèrent le plus souvent que par des détails de
proportions qui me paraissent insuffisants pour prendre une
valeur spécifique.
Si cette étude m'avait conduit à admettre les espèces reconnues
par Fulier, je n'eusse pas hésité à proposer le rétablissement du
genre Boophiliis que Curtice avait créé en 1890 pour l'espèce si
abondante aux Etats-Unis et décrite par Riley sous le nom û'I.vodes
bovis. Ce genre avait pour caractère : « Rostre et palpes très courts ;
base du rostre (capitulum) largement soudée avec les palpes et le
rostre ; deuxième et troisième articles des palpes presque égaux et
s'étendant chacun vers le milieu de manière à former un angle
saillant eu dehors ; des yeux », Curtice fait remarquer que Koch
semble avoir décrit celte espèce dans son genre Hœmaphysalis, ce
qui est exact [IL rosea Koch) ; mais, comme celui-ci est carac-
térisé par la saillie latérale du bord postérieur du deuxième article
des palpes, Curtice n'a pas cru pouvoir y faire rentrer Ixodes bovis.
D'ailleurs, la présence des yeux, qui fait défaut dans Hœinaphysalis
et qui a toujours dans les Ixodidœ une grande importance, justifiait
la séparation établie par Curtice entre Jxodes bovis Riley et les
Hcemaphysalls.
La brièveté du rostre, la forme hexagonale de sa base, la présence
des yeux et celle des écussons ventraux du mâle m'ont paru justi-
fier le rattachement de Boophilus bovis nu genre Rhipicephalus. 3e
crois toujours qu'il se confond avec Ixodes annidaîus Sny et devient,
par conséquent, Rhipicephalus annulatus (Say).
Néanmoins, aux caractères génériques insuffisants de C. Curtice,
je pourrais en ajouter un autre, qui, à ce point de vue, a une
grande valeur dans toute la série des Ixodinne ; il est fourni par les
sillons anaux. Ceux-ci, chez Ixodes et Hmmalastor, se réunissent
en arc de cercle ou en ogive devant l'anus pour s'écarter en arrière
de lui ; et, chez Hcemaphysalis, Dennacentor, Aponomma (sauf
278 G. NEUMANN
A. transversale) , Amblyomma et Hyalomma, contournent l'anus en
arrière pour se porter en avant vers les sillons sexuels. Dans les
formes du type Ixodes bovis Riley, ces sillons anaux manquent
complètement. Ce caractère, que je n'ai retrouvé que chez A ponomma
transversale, pourrait être considéré comme ayant une valeur
générique.
Je n'ai pas cru cependant devoir la lui reconnaître. Il ne m'a pas
paru utile, en ce cas, d'augmenter, même d'une nouvelle unité,
le nombre des genres. Dans un groupe aussi homogène que les
Ixodinae, la plupart des genres sont reliés entre eux par des formes
intermédiaires, et leur valeur est surtout subjective et utilitaire.
Créer un genre pour une espèce m'a semblé ici un luxe superflu.
En ce qui concerne les espèces admises par Fuller, je ne puis
reconnaître aux caractères sur lesquels elles reposent la valeur
qu'il leur attribue.
Le nombre des files longitudinales de dents de l'hypostome, qui
est toujours de quatre de chaque côté chez le mâle, n'a pas, chez
les femelles de ce groupe, la constance qu'il présente dans les
autres espèces et, par suite, il perd sa signification spécifique. On
verra plus loin, dans l'exposé des caractères des variétés que je
reconnais, que le nombre est généralement aussi de quatre sur
chaque moitié et que, même dans les types où l'on peut en trouver
trois et cinq, maints individus en ont quatre ou une tendance à en
avoir quatre. Même dans le type des Etats-Unis, je vois, chez cer-
taines femelles, les dents de la file externe présenter une ébauche
de division.
L'apophyse interne du doigt des chélicères n'est pas conique,
comme je l'ai indiqué, par erreur, dans Rhipkephalus annulatus,
mais bicuspide, comme le dit justement Fuller, et se montre
ainsi plus ou moins nettement selon les individus et les hasards
des préparations. Mais je retrouve cette disposition dans toutes les
variétés et l'apparence tricuspide me paraît due au tenon de la base,
qui peut donner l'illusion d'une troisième dent.
Enfin, le prolongement caudal du mâle, qui est le caractère le plus
net de ceux que Fuller fait valoir, est constant dans les spécimens
du Cap (decolomtus) et du Japon (caadatus); mais ne l'est plus dans
ceux d'Australie (australis), où il peut se réduire jusqu'à dispa-
raître. Il n'est pas accompagné de modifications constantes dans les
écussons ventraux, non plus que dans les autres détails. Dans
toutes les variétés, les affinités entre les mâles sont plus grandes
encore qu'entre les femelles et, à moins de tomber dans les
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 279
subtililés taxiûomiques, je ne puis que les laisser sous la même
dénomination spécifique.
En conformité de ces considérafions, l'espèce Hfiipicephaius annu-
latus se trouve répartie ainsi qu'il suit.
1° Type. — Conforme à la description donnée (2^ Mémoire). —
Font partie de ce groupe tous les lots des États-Unis, dont j'ai
indiqué la provenance. 11 eu est de même de ceux du Mexique
(coll. A. Dugès), de Cufja (sur le Bœuf et sur le Chien).
2" Var. Diigesi (Jxodes Diigesi Mégnin, nec Gervaisj. — Forme
très voisine du type. Mâle un peu plus petit. Femelle à écusson un
peu plus petit ; à l'état de réplétion, n'atteint pas tout à fait la
taille du type. — Habile le nord de l'Afrique. D'après 4 cf et 23 9,
recueillis à Vinceanes sur des Bœufs du Maroc, par Mégnin ; 3 cf et
un grand nombre de femelles, pris àTroyes sur des Bœufs algériens,
par Morot ; 2 $ prises sur un Cheval et un Bœuf à Blida, par Biaise;
plusieurs 9, sur le Bœuf en Egypte (Piot-bey et Coll. du Bureau of
animal Industry).
Ixodes calcamtus Birula (1), de la Caucasie, paraît se rapporter à
cette variété.
3° Var. decoloratus (lihipicephalus decoloratus Koch). — Mâle à
téguments plus minces, laissant souvent voir les ramifications de
l'intestin ; poils un peu plus abondants ; écussons adanaux un peu
plus étroits, échancrés à leur bord postérieur, leur bord interne
prolongé en une pointe plus marquée ; écussons accessoires ofïraot
en plus petit la même disposition ; une forte pointe caudale. Hypo-
stome à quatre files de dents sur chaque moitié, quelquefois à trois
files. Femelle difficile à distinguer de Rhipicephalua annulatus Dugtsi
parles dimensions et la forme du corps et del'écusson; hypostome
à trois files de dents sur chaque moitié, souvent quatre. (Quand le
nombre des files est trois, les dents de la file externe sont plus
larges, moins aiguës et la plupart montrent une ébauche de division
à leur bord postérieur).— D'après : 1° de nombreux individus cf et $ ,
recueillis sur le Bœuf dans la colonie du Cap par Lounsbury; 2° une
cinquantaine de femelles et de nymphes, prises sur le Bœuf et le
Mulet à Dar es Salam et à Iringa (Coll. du K. Gesundheitsamt de
Berlin ; 3° une trentaine de femelles sur le Bœuf, à Madagascar
(Sikora, Alluaud, Coquerel), au Cap Lopez, Gabon (Mocquerys),
à Fort-Elisabeth (Simon) ; 4° un grand nombre de cf et de 9, pris
(i) Birula, A., Travaux de la Soc. des Naturalistes de Saint-Pétersbourg.
XXIV, p. 137. —(Rhipicephalus calcaratus), Bull, de l'Acad. Imp. des sciences
de Saint-Pétersbourg, n» 4, p. 361 ; pi. Il, fig. 10-20; 1895.
280 G. NEUMANN
sur le Bœuf, parfois sur le Cheval, en divers points de l'Afrique
orientale allemande, au Cap, au Transvaal, à Madagascar, à
Walvisch Bai, au Togo, aux îles du Cap Vert (Mus. de Berlin, Mus.
de Hambourg) ; o» un grand nombre de cf et de $ de l'île Maurice
(Mus. de Paris).— Cette variété est Sud-Africaioe.
4° Var. microplus (Hœmaphysalis micropla Cauestrini). — Mâle :
diffère du type par ses écussons ventraux plus chitineux, terminés
chacun à leur angle postéro-interne par une très petite pointe; au
bord postérieur, une pointe caudale ordinairement forte. Femelle
un peu plus petite que le type, à écusson dorsal un peu plus court.
— Variété Sud-Américaine. —D'après de nombreux individus mâles
et femelles de la République Argentine (Coll. Lignières, Coll. C.
Berg); delà Guadeloupe surle Bœuf (Coll. Couzin) ; d'Antigua, sur le
Bœuf, le Mouton, le Cheval (Coll. Goodwin); 8 ? de Montevideo
(Coll. Arechavaleta); 3 9 de Guatemala (Coll. Soula) ; des centaines
de Ç et 15 cf recueillis sur le Bœuf, le Cheval, le Chien (Inslitute of
Jamaica) ; plusieurs $ du Brésil, du Paraguay et du Guatemala
(Mus. de Hambourg); quelques 9 sur le Bœuf à Cuba(Bur. of animal
industry de Washington). — Cette variété est très voisine de celle
du Sud de l'Afrique.
5° Var. australis (lihipicephaliis australis FuUer). — Mâle un peu
plus petit que le type, plus régulièrement ovale, moins resserré en
avant; poils plus abondants, pas de festons au bord postérieur de
récusson,qui porte une très petite pointe conique médiane. Doigt des
chélicères long de 75 à 80 p.. Epines des hanches de la 1 repaire plus
profondément séparées. Articles des pattes relativement plus grêles.
Femelle ne dépassant pas, à l'état de réplélion, 10-11 millimètres de
longueur, tendant à la forme globuleuse chez plusieurs individus.
Ecusson dorsal dun tiers plus petit, relativement plus large ;
ordinairement jaunâtre au milieu ; yeux très peu apparents. Rostre
plus court; doigt des chélicères long de 105 [x, son apophyse
interne à deux dents nettes, écartées, en croissant. — D'après de
nombreux individus récoltés sur le Bœuf, en Australie, par Des-
mond ; 1 d^ à Bornéo sur un Cerf; 1 cf à Sumatra, sur un Buffle
(Coll. Oudemans); l $ à Sumatra (Mus. de Hambourg); 4 d", 2i nym-
phes sur le Bœuf, à la Nouvelle-Galles du Sud (Coll. Dep. of. agri-
culture, N. South Wales). — Je rattache, avec doute, à cette variété
2ç^ de Singapour (Coll. Simon).
6. Var. avgentinus. — Mâle inconnu. F^j/îp//? repue un peu plus
petite (longueur 10 millimètres) que le type. Ecusson comme chez
Rhiplcephalus annulatus australis, un peu plus petit que dans lilupi-
REVISION UK LA FAMILLE DES IXODIDÉS 281
cephalus njiniilntm^ niin'oplu<<. Rostre très petit; aires poreuses peti-
tes, peu profondes; apophyse interne des chélicères en croissant;
hypostome à trois tiles de dents de chaque côté, celles de la (ile
externe plus épaisses, souvent un peu dentelées à leur bord externe;
palpes à articles peu saillants en dehors. Pattes plus courtes, rela-
tivement plus trapues; hanches de la première paire à divisions
plus profondes. — D'après une soixantaine d'individus originaires
de la province de Buenos Aires (Mus. de Hambourg).
7. Var. caudaliis. — Uâle semblable à II. a. dccoloratus, à
appendice caudal bien développé. Femelle peu différente de
/^ a. microplus ; hypostome présentant quatre ou cinq files
de dents de chaque côté (quand il y en a quatre, les dents de la
file externe sont plus larges, moins aiguës et montrent une
ébauche de division de leur bord postérieur). — D'après 2 cT et 23 9
recueillis sur le Cheval à Miyasaki (Japon).
Anomalie. — Karsch a créé (1) un genre (Margaropus) et une
espèce (AI. Wmthemi) pour un individu sec et collé, recueilli à
Valparaiso par Winthem. Le caractère essentiel consiste dans la
forme des pattes de la 4*= paire, dont les trois derniers articles sont
plats, presque discoïdes, leurs dimensions relatives allant en
décroissant du proximal au distal ; celui-ci se terminerait par un
ongle recourbé.
L'examen de cet exemplaire m'a convaincu qu'il représente un
mâle tératologique de Rhipicephalus annulatus var. microplus. Il
en a la taille, la couleur, le rostre, l'écusson dorsal; on peut en
apercevoir les écussons adanaux et le prolongement caudal. L'ano-
malie porte surtout sur les pattes IV; mais le développement en
largeur des articles apparaît déjà sur les pattes II et Ut; l'ongle
recourbé que Karsch indique comme terminant la patte est le
tarse, qui n'a pas participé à la malformation. L'individu a une
taille un peu supérieure à celle de l'espèce.
F. IxoDES Latreille.
1. IxoDEs RiciNus (Linné) Latreille, 1806.
Dans Fauna suecica (1746), Linné décrit au n" 1192 un Acarus
ovinus, qu'il fait synonyme de Redumus Charleton {Onomasticon
zooicum, 1668) et de Pcdiculus ocinus Rajus (Historia insec/orum,
(1) Karsch F., Zwei neue Arachniden des Berliiiev Muséums. .MittlieiL der
Mùnchener Entomol. Vereine, 1879, p. 96.
282 G. NEUMANN
1710). Dans son Si/steina natiirae (10'-^ édition, 1758, p. 615), Linné
fait d'Acarua ovinus son Acarus reduvius, et il le reproduit sous cette
nouvelle dénomination au n" 1966 deFauna mecica, 2^ édition (1761),
en maintenant ses synonymies. Or, de l'examen du texte et des
figures données par les auteurs qu'il cite, il ressort nettement que
ceux-ci ont parlé de Melophagns ovinus et non d'un Acarien. C'est
donc évidemment par erreur que Linné a placé le Reduvius ou le
Pediculus ovinus dans son ^enre Acurus. Quelle que soit en réalité
la forme qu'il a voulu appeler Acarus reduvius, ce nom perd toute
valeur taxinomique et il convient de reprendre celui d'ixodes
ricimis {Acarus ricinus Linné), qui s'applique à la même espèce
d'Ixodidé et ne prête pas à confusion.
Synonymie. — Ixodes ru fus Koch, Ixodes sulcatus Koch, Ixodes
sciuri Koch. (L'examen des types de Koch inscrits sous ces noms
montre que ce sont des nymphes dlvodes ricinus, toutes originaires
d'Allemagne).
Le Muséum de Paris a reçu de Tunisie des nymphes et des larves
de cette espèce, fixées à un Lacerta ocellata et à un Tropidosaurus
ahjirus. Le Muséum de Berlin possède des mâles, des femelles et
des nymphes provenant de Pasajes (Espagne), de Prusse, d'Albanie,
de Rhodes, d'Arabie, et pris en partie sur Lacerta agilis, L. arenicola,
L. vivipara. Les larves se fixent aussi sur la Fouine (Coll. Mégnin).
l^'K Ixodes rubidus n. sp.
Mâle. — Inconnu.
Femelle. — Rappelle Ixodes hexagonus; en diffère par les carac-
tères suivants :
Corps relativement plus large en avant et plus étroit en arrière;
brun rouge foncé. Ecusson ovale, relativement plus grand, à peine
plus long que large, glabre, sans sillons latéraux ; ponctuations un
peu plus fines ; une grande fossette vers le milieu et près de
chaque bord latéral. Sillon marginal plus prononcé, plus rapproché
du bord. Hypostume à dents fortes, semblable à celui d'ixodes rici-
nus. Pattes plus grêles ; hanches de la première paire à dent rétro-
grade presque aussi longue que chez Ixodes hexagonus ; tarses plus
grêles, à gibbosité peu marquée.
Les nymphes rappellent celles d'ixodes ricinus.
D'après une femelle et trois nymphes recueillies par A. Dugès, sur
un Bassaris astuta de Guanajuato (Mexique).
9. Ixodes bifurcatus Neumann. — Il ne me paraît guère douteux,
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES 283
d'après le spécimen original d'Lvodes hrunneus de Koch, que Ixodes
bijurcatus Nu. se coufoude avec cette dernière espèce.
9bïs. IxODES INERMIS n. Sp.
Mâle. — Inconnu.
Femelle. — Corps long de 4mra (rostre compris), jaunâtre.
Ecusson bruu rougeàtre, clair, glabre, aussi large que long, losan-
gique (les angles latéraux vers le milieu de la longueur), pas de
sillons latéraux, ponctuations nombreuses; surface un peu chagri-
née. Faces dorsale et ventrale pourvues de poils courts; sillons
anaux bien divergents. Base du rostre plus de deux fois aussi large
que longue; hypostome lancéolé, à 2 files marginales de fortes
dents et à nombreux denticules antérieurs; palpes relativement
courts. Hanches inermes; tarses assez longs, bossus près de leur
extrémité.
D'après trois femelles et quatre nymphes, recueillies par Z. Wa-
gner (à ?) (Mus. de Berlin). Dans ce lot se trouvaient deux mâles
identiques à Ixodes ricinus et trop différents des femelles pour pou-
voir être considérés comme de la même espèce qu'elles.
12. fxodes putus Cambridge.— 15 nymphes et une larve, recueillies
par l'Expédition antarctique belge « sur des Cormorans et des
Manchots de la Terre de Feu et de l'Antarctique ».
15. IxoDES HEXAGONUs Lcach.
Ixodes sexpunctaUis Koch, originaire d'Allemagne, consiste en des
nymphes d'ixodes hexagonus (d'après les types de Koch).
On peut, dans Ixodes hexagonus, distinguer, en dehors du type,
deux variétés principales, qui paraissent constantes; car, sauf deux
ou trois exceptions, elles ne se trouvent pas mélangées Tune à
l'autre ni avec le type, dans les nombreux lots dont je dispose.
1° Var. longispinosus. — Hanches I pourvues d'une épine longue,
aiguë, qui recouvre en partie la hanche suivante ; les courtes épines
des autres hanches un peu plus fortes que dans le type. — D'après
42 d^ et 113 ? pris sur des Loutres, 1 cf' et 4 9 sur l'atreolus vison,
3 9 sur des Moutons du Texas, 1 9 sur Spermophile, 1 9 sur un
Chat domestique du Maine, 2 9 sur un Benard du Colorado, 1 9 sur
une Belette, 2 9 sur un Porc épie, 1 nymphe sur une Marmotte
(coll. de Smithsonian Institution et du Bureau of animal Industry
de Washington).
2° Var. inchoatus. — Hanches I sans épine, l'angle postéro-interne
284 G. NEUMANN
aigu ; les tubérosités des autres hanches plus faibles que dans le
type. — D'après plusieurs 9 recueillies par Wheler sur des Chiens
de berger d'Angleterre ; 3 9 jeunes sur un Renard de France (Coll.
R. Blanchard) ; 4 9 sur le Chien à Toulouse ; 2 9 sur le Blaireau
(Coll. Railliet). J'y rattache, avec doute, 2 9 prises sur un Ecureuil
et sur un Renard aux Etats-Unis ; l'angle coxal est un peu plus
aigu que dans les spécimens européens (Coll. G. Marx, Bur. of
animal Industry).
16'''^ IXODES PARVIROSTRIS B. Sp.
Mâle. — Inconnu.
Femelle. — Corps allongé, plus étroit dans sa moitié postérieure,
jaune, long de 6""'", large de 3"""!, 5. Éc^w.son ovale allongé, marron,
long de l"!™?, large de lmm2, les bords latéraux antérieurs aussi
longs que les latéraux postérieurs, les uns et les autres presque
droits, réunis à angle très obtus et arrondi ; sillons cervicaux
n'atteignant pas le bord postérieur ; pas de sillons latéraux ; ponc-
tuations très fines, peu visibles. Face dorsale parcourue par deux
longs sillons; des poils très courts, blanchâtres, épars. Face ventrale
à poils semblables ; vulve étroite, eu arrière du niveau postérieur
des hanches de la deuxième paire ; sillons sexuels parallèles ;
sillons anaux longs, se rapprochant un peu en arrière ; péritrèmes
blanchâtres, arrondis. — Rostre court, à base courte et large; aires
poreuses grandes, plus larges que longues, presques contiguës.
Chélicères grêles, à doigt long de 110 [jl ; apophyse interne à deux
pointes rétrogrades, l'une antérieure, l'autre postérieure, portées
par une longue tige d'insertion (comme chez Ixodesputus); apophyse
externe à trois dents successives, l'antérieure denticulée à son bord
antérieur. Hypostome à bords parallèles; trois files de dents sur
chaque moitié, l'interne égale en longueur au tiers des autres.
Palpes courts, plats, le second article prolongé à sa base dorsale
par une courte pointe rétrograde. — Pattes longues, grêles, marron ;
hanches petites, toutes pourvues d'une pointe courte à leur angle
postérieur externe ; tarses longs, atténués à leur extrémité.
D'après 8 9 recueillies à Yézo (Japon) sur Phalacrocorax pelagicus
(Mus. de Hambourg).
18. IxoDEs ANGusTus G. Ncumaun.
Mâle. — Inconnu.
Femelle (1). — Corps à côtés presque parallèles ou ovale, plus
(1) La description donnée dans le 3' Mémoire élait incomplète, la femelle qui
l'avait fournie manquant de roslrç et de pattes.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 283
large en arrière qu'en avant et largement arrondi eu arrière. Ecusson
à sillons latéraux plus ou moins profonds. Face dorsale avec trois
longs sillons postérieurs plus ou moins apparents ; des poils longs,
blanchâtres, abondants. Face ventrale à sillons sexuels s'étendant
jusqu'au bord postérieur. Sillons anaux un peu rapprochés et
devenant un peu concaves vers le milieu de leur longueur. — liosireix
base trapézoïde, étroite en avant, les bords latéraux et postérieurs
relevés par un petit bourrelet saillant. Chélicères grêles, à doigt
long de 125 [j.; apophyse interne courte, terminée
à chacune de ses extrémités par une forte dent
recourbée ; apophyse externe presque aussi longue
que le doigt, à six ou sept dents progressivement
croissantes de l'antérieure à la postérieure, qui
est forte. Hypostome étroit, sans deuticules anté-
rieurs, pourvu, sur chaque moitié, de deux files
latérales de 11-12 dents, les externes fortes. Pal-
pes courts, larges, le deuxième article une fois et
Fig. 4 -- Ixodes demie seulement aussi long que le troisième. —
angi Ks us y. i^mç^ grêles et courtes. Tarses allongés, progres-
Doigt de la chc- ^ o ' i o
licère gauche. sivement atténues à leur bord dorsal ; caroncules
égales aux deux tiers de la longueur des ongles.
D'après deux individus recueillis par C. Berg à Buenos Aires sur
Didelphys Azarai.
20. Ixodes rasas Neumann. — Chez la femelle, comme chez le
mâle, les sillons anaux se réunissent en formant un cercle autour
de l'anus. — D'après 4 $ recueillies au Kameroun, par Zenker et
par Conradt; 2$ dans l'Afrique orientale allemande, dont une sur
un Ickneumon, par Kummer et par Conradt ; une au Togo (Mus. de
Berlin).
21. Ixodes loricatus Neumann. — Une $ repue de laTerre-de-Feu
(Coll. C. Berg.)
22. Ixodes ornitliorliynchi (Lucas). — Se trouve à la Nouvelle-Galles
du Sud, sur les pattes de l'Ornithorynque (Coll. Bur. of agricul-
ture, N. South Wales).
24. Ixodes luteus Koch. — L'espèce a été établie par Koch, d'après
un spécimen unique, qui est une nymphe.
25. Ixodes spinosiis Nn. — Devient synonyme à' Iwdes fascipeslioch
(D'après le spécimen de Koch).
26. Ixodes laevis Nn. — Par l'examen du type de Hsenialastur
286
G. NEUMANN
acutitarsus Karsch, j'ai reconnu son identité avec mon Ixode^; Ixvis.
Celui-ci devient donc Ixodes acutitarsus (Karsch). — Le Muséum de
Berlin possède 2 9 recueillies à Sikkim (Indes), comme celle qui
m'avait servi de type.
27'"^ IXODES TENUIROSTRIS n. Sp.
Mâle. — Inconnu.
Femelle. — Corps ovale alloogé, renflé, long de 3""" (rostre non
compris) sur l^^^o, ou de 6™m5 g^r 4"'m7^ brun rouge foncé.
Écusson plus long que large, les bords latéraux sub-rectilignes,
divergents, réunis par un bord postérieur largement arrondi ; bord
antérieur non échancré pour l'insertion du
rostre ; surface unie, brillante, sans sillons
cervicaux, sans ponctuations apparentes ;
Fig. 5. — Ixodes tenuiros-
tris 9 Ecusson et rostre,
face dorsale.
Fig. 6. — Ixodes tenuirostris 9- Ros-
tre, face ventrale.
sillons latéraux droits, parallèles aux bords, très fins. Face dorsale
revêtue de poils fins, courts, épars ; dans le tiers postérieur un
sillon en fer à cheval ouvert en arrière, et, dans l'espace qu'il
circonscrit, un sillon impair, plus prolongé en arrière. Face ventrale
à poils un peu plus abondants; vulve large, en regard des hanches
III ; sillons sexuels et sillons anaux très divergents, ceux-ci réunis
en ogive devant l'anus ; péritrèines blanchâtres, circulaires. —
Rostre petit (O^^S) ; base à face dorsale triangulaire, plus de deux
fois aussi large que longue, la face ventrale un peu plus longue
que large ; aires poreuses grandes, occupant la plus grande partie
de ta face dorsale. Hypostome étroit à deux files de 7-8 dents
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES
287
obtuses, de chaque côté. Palpes étroits, le premier article en forme
de corne forte, dirigée transversalement en dehors, le 2^ article
deux fois aussi long que le 3'. — Pattes faibles, courtes. Hanches
plates, à bord postérieur mince, sans épine, ni tubérosité. Tarses
grêles, atténués progressivement ; caroncule presque aussi longue
que les ongles.
D'après 3 9 et 2 nymphes recueillies sur un Àrcicola fflareolus
de l'île de Rugen, par Lemm (Mus. de Berlin); une 9 en prépara-
tion microscopique, recueillie sur un Arvicola pratensis à Painswick
(Glocester) par Watkins (Coll. Wheler).
27''''. IXODES ACUMINATUS U. Sp.
IVIâle. — Inconnu.
Femelle (j>im(^). — Corps ovale allongé, long de 2"^™ (rostre non com-
pris), au moins deux fois aussi large (l'"™2) vers le tiers postérieur
qu'en avant, rouge jaunâtre. Ecusson plus long (l'n™3) que large
(Qmmgj ^ ovale losangique , les
bords latéraux subrectilignes,
divergents, réunis vers les trois
cinquièmes de la longueur par
Fig. 7. — Ixodes aciiininatus<^ .
Face ventrale.
Fig. 8. — Ixodes acu-
minatus 9. C, doigt
de la chélicère gau-
che; H, hypostome.
un bord postérieur arrondi ; bord antérieur à peine échancré pour
l'insertion du rostre; surface brillante, sans sillons cervicaux,
parallèles aux bords et arrêtés à la partie courbe de ces derniers;
ponctuations nombreuses, très fines ; quelques poils épars. Face
288 G. NEUMANN
dorsale revêtue de poils longs, surtout dans la partie postérieure ; de
chaque côté, un sillon marginal profond, s'arrêtanlà la courbe posté-
rieure du bord. Face ventrale pourvue de poils semblables; vulve
très postérieure, en regard des hanches IV ; sillons sexuels et sillons
anaux peu divergents, ceux-ci réunis en arc de cercle devant l'anus ;
péritrèmes grands, blanchâtres, circulaires. — Rostre long de 0™"" 8;
base dorsale à peu près aussi large que longue, à bords latéraux
parallèles, le postérieur rectiligne, à angles un peu saillants; aires
poreuses circulaires, très écartées, rapprochées du bord postérieur;
face ventrale plus longue que large, auriculée par une saillie plate
rétrograde, derrière l'insertion du l'^ article des palpes. Chéli-
cères à doigt grêle, long de 120 [j.; apophyse interne en croissant
longitudinal et à pointes rétrogrades ; l'externe à cinq dents plus
grandes et plus écartées de la terminale à la basilaire. Hypostome
lancéolé, très aigu, armé sur chaque moitié de trois, puis de deux
files de dents aiguës. Palpes longs, grêles, minces. — Pat t'^s longues,
grêles. Hanches larges, plates, toutes pourvues d'une courte épine
à leur angle postérieur interne, celles de la première paire avec une
épine interne longue et grêle. Tarses longs, grêles, atténués progres-
sivement; caroncules aussi longues que les ongles.
Femelle repue, longue de -i'^n", large de t^^, brun rouge, à
hanches rapprochées dans le quart antérieur du corps.
D'après 2 individus recueillis à Gênes sur Mus agrarius, par
C. Parona.
28. Ixodes pilosus Koch. — Trouvé en abondance dans la Colonie
du Cap; vit sur le Bœuf, le Mulet, le Cheval, le Porc (Coll.
Lounsbury).
29. Jxodes holocyclus Neumann. — A été trouvé à la Nouvelle-
Galles du Sud sur le Veau (Coll. du Bureau of agriculture, N. South
Wales).
29' "^ IxoDEs Sghillingsi n. sp.
Mâle. — Inconnu.
Femelle. — Corps relativement court, rétréci en avant, très
dilaté vers le milieu de la longueur , en avant des stigmates,
arrondi en arrière, long de 4m'n3 (rostre non compris), large de
3mm5^ blanc jaunâtre. Ecusson brun rougeàtre, ovale, plus long
(l°i™o) que large (l^nii)^ plus large vers le tiers antérieur ; sillons
cervicaux superliciels, pas de sillons latéraux ; ponctuations nom-
breuses, profondes, égales. Face dorsale pourvue de quelques poils
épars ; finement striée dans la longueur. Face ventrale à poils plus
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 289
nombreux, à striations semblables. Vulve en regard des hanches IV;
sillons sexuels très divergents, puis un peu convergents en arrière
de l'anus. Celui-ci très postérieur, enfoncé ; sillons anaux formant
presque un cercle, se perdant en arrière par un court prolongement.
Péritrèmes circulaires, blanchâtres. — Rostre long de O^^Q. Base
triangulaire, plus large que longue; aires poreuses subtriangulaires,
élargies transversalement, grandes, peu profondes ; à la face ven-
trale, de chaque côté, une épine rétrograde très développée. Hypo-
stome long, étroit, lancéolé, aigu en avant, à dents aiguës, nom-
breuses et petites en avant, formant ensuite trois, puis deux files
de 12-13 dents qui s'étendent presque jusqu'à la base, les files
internes très écartées, surtout en arrière. Palpes longs, étroits,
dépassant à peine l'hypostome, très écartés à leur base, puis se
courbant en dedans; 2" et 3' articles de même longueur. — Pattes
de longueur moyenne. Hanches I à épine postéro-iuterne bien déve-
loppée; II et III comme ailées à leur bord postérieur; IV à épine
courte et brune à leur angle postéro externe. Une épine courte, ven-
trale, à l'extrémité distale du 2^ article. Tarses longs, surtout à la
lie et à la 4^ paire, assez brusquement rétrécis près de leur extré
mité; caroncule presque aussi longue que les ongles.
D'après une douzaine d'individus pris sur un Singe (Colobus
caudatus) de l'Afrique orientale allemande, par Schillings (Mus. de
Berlin). D'après Schillings (in litt.), cet Ixode se fixe exclusivement
aux yeux et souvent un œil est complètement perdu ; c'est presque
toujours le cas pour les jeunes sujets.
31. Ixodes brunneus Koch. — Je me décide, après l'examen du spé-
cimen de Koch, à réunir à cette espèce la jeune femelle que j'ai
décrite (3« mém., p. 122) sous le nom d'Ixodes bifurcatm.
33. Ixodes fuscipes Koch. — D'après l'exemplaire de Koch, c'est
la forme que j'ai appelée iic. spinosus, nom qui tombe en synonymie.
34. Ixodes pygmaeus Koch. — Neuf nymphes inscrites sous ce
nom dans la collection de Koch sont des AmbUjomma, spécifique-
ment indéterminables, comme la plupart des nymphes de ce genre.
35. Ixodes sulcatas Koch. — C'est la nymphe d' Ixodes ricinus
(Voir p. 515).
62. Ixodes nriae White (1). — La description et la figure que
White a données permettent seulement de i-econnaîlre qu'il s'agit
d'un Ixodiné femelle. C'est une espèce purement nominative.
(i) White Adam, Àppendix. Journal of voyage in Badin' Bay, par F. C.
SUTHERLAND, II, p. GGX ; 1852.
Mém. Soc. Zooi, de Fr., 1901. xit. — 19
290 G. NEUMANN
G. EscHATOCEPHALUs Frauenfeld, 1853.
Le nom générique Eschatocephalus doit être substitué à Hsema-
lastor Kocli.
Comme je l'ai rappelé (S-? Mémoire, p. 166), C. L. Koch avait
institué ce dernier genre pour une espèce, H. long iront ris, dont il ne
connaissait que la femelle, originaire du Brésil. Or, dans la collec-
tion du Muséum de Hambourg, j'ai trouvé, accompagnées de nom-
breux mâles, quatre femelles prises sur un Porc-épicde Rio-grande-
do-Sul (Brésil), qui correspondent exactement par leur forme
extérieure, toute particulière et très caractéristique, à celle que
C. L. Koch a décrite et figurée sous le nom de H. longirostri^ ;
l'identité ne fait pas doute. Mais l'écusson porte des yeux larges,
plats, marginaux, peu apparents, que Koch n'a pas vus ; le sillon
anal est ouvert en avant, et l'ensemble des caractères essentiels
place cette espèce dans le genre Hyalomma, où elle devient
Hyalomma longirostre (C. L. Koch) et se substitue à Hyalomma
crassitarsus (Karsch).
Le genre Hagmalastor disparait donc avec l'espèce qui le consti-
tuait exclusivement pour Koch et qui, d'ailleurs, se séparait
nettement des autres groupées depuis sous le même nom. Celles-ci
forment le genre Eschatocephalus Frauenfeld, qui comprend: E. ves-
pertilionis (Koch), E. exaratus (Kolenati), E. nodulipes (Kolenati),
E. crassipes (Kolenati), E. brevipes (Neumann), E. acutitarsus
(Karsch).
J'ajoute que Arnblyomma giganteum Neumann, décrit d'après une
grosse femelle repue et mutilée de Trinidad, et Arnblyomma amcola
Marx et Neumann, décrit d'après une nymphe de Trinidad, appar-
tenant à une autre collection et que je considérais, d'ailleurs, comme
très rapproché d'/l m6/î/omma giganteum, ne sont que des formes de
Hyalomma longirostre.
4. Eschatocephalus crassipes (Kolenati). — Sur Rhinolophus clivosus
Kretschmar, en Egypte. Recueilli par Zelebor (Kolenati).
5. Haemalastor longirostris C. L. Koch. — Voyez Hyalomma longi-
rostre (n» 3).
7. Eschatocephalus acutitarsus (Karsch). — L'examen du type
de Karsch montre qu'il s'agit d'un Ixodes 9. H est identique à mon
Ixodes Isevis, qui devient, par suite, Ixodes acutitarsus (Karsch).
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 291
H. Aponomma Neumann.
1. Aponomma (iervaisi (Lucas). — A été trouvé au Togo par
Kersting (Mus. de Berlin) et sur uu Boa comtrictor (de ménagerie),
par C. Parona, près de Gênes.
2. Aponomma exornatum (Koch). — A été trouvé dans l'Afrique
orientale allemande sur des Varanuii on Monitor, par Stulilmaun,
Fiilleborn, 0. Neumann ; à Madagascar par Hildebrandt (Mus. de
Berlin, Mus. de Hambourg).
3. Aponomma trimaculatum (Lucas). — Une 9 sur Boa taurus de
la Nouvelle-Galles du Sud (Coll. du Dep. of Agriculture New
South Wales).
0. Aponomma L/Eve G. Neumann.
Une 9 a été prise sur un Psammophia irregularis dans l'Afrique
orientale allemande, par Fisch (Mus. de Berlin) et un çf sur un
Boa coiutrktor (de ménagerie), près de Gênes, par C. Parona.
Var. capense, n. var.
Mâle. — Ecusson brun rouge acajou; ponctuations nulles; pas
de sillons cervicaux. Festons bien apparents à la face ventrale,
plus foncés qu'elle. Hypostome plus étroit, à dents plus petites.
Hanches un peu plus longues.
Femelle. — Corps relativement plus large. Ecusson brun rouge
acajou ; ponctuations encore plus petites et plus rares ; pas de
sillons cervicaux. Faces jaune rougeâtre. Aires poreuses plus
petites et plus écartées. Hanches plus grandes, à épines un peu
plus longues, plus aiguës, noires.
D'après 4 cf et 4 9, pris sur un Serpent noir, à Adélaïde, Colonie
du Cap (Coll. Lounsbury).
6. Aponomma latum (Koch)
Synonymie. — Amblyojnma latum, Koch (1).
Aponomma politum Nn. (2).
Amblyom.ma Ixve Nn. (3).
L'examen du type d'Amhlyomma latum Koch m'a montré son
(1) Koch C. L., Ordnung der Zecken. Archiv f. Naturg., X (I), p. 231 ; 1844.
— ArachnidensysLem, IV, p. 96; pi. XVIII, flg. 69 ; 1847.
(2) Neumann G., Revis, de la fain. des Ixodidés, 'â' mém., p. 191.
(3} Neumann G., Revis, de la Jam des Ixodidés, 3' mém., p. 276.
292 G. NEUMANN
identité avec Aponomma politum Nn., qui devient ainsi Aponomma
latum (Kocli).
IVIâle. — A la périphérie de l'écusson, des ponctuations éparses
très fines ; sur chaque bord et au niveau des pattes de la deuxième
paire, une surface plus lisse, qui représente un œil obsolète. Le
bord postérieur des hanches des trois dernières paires muni d'une
dent plate, large, courte.
Femelle. — A l'état de replétion, corps reutlé, long deO'"'", large de
gmms^ bi-un rougeàtre. Écusson brun rougeàtre, clair, sans taches,
à ponctuations très fines, à peine visibles, cordiforme-arrondi, un
peu plus large que long. Face dorsale montrant encore en arrière
les limites des festons marginaux. Quelques poils courts et des
ponctuations à la face ventrale. Rostre à base rectangulaire, près
de deux fois aussi large que longue ; hypostome loug, arrondi en
avant, à 3 files de dents sur chaque moitié; palpes longs, plats,
velus. Hanches comme chez le uiàle ; tarses plus longs, à bosse
moins marquée.
D'après 4 d^ et l 9 des Indes orientales, sur un Serpent (Mus. de
Hambourg).
Cette espèce se distingue d'-4/Jo/(om?)ia Ixm surtout par l'écusson,
la forme de la base du rostre et les hanches.
8. Aponomma decouosum (L. Koch).
Mâle. — Je crois utile de donner ici une nouvelle figure pour
représenter l'écusson. Elle est prise sur un spécimen d'un Serpent
d'Australie qui n'a pas subi l'action de
l'alcool et dont, par suite, les taches sont
plus nettes et plus significatives (CoH.
du Départ, of agriculture, New South
Wales).
Femelle. — Rostre à base trapézoïde,
plus large que longue ; aires poreuses
petites, arrondies, sub contiguës, rappro-
Yis.'d. — Apoixoina decuro- ' , ' , , ... „ ,. -
sum cf. Ecusson dorsal. chees du bord postérieur. Hypostome a
trois files de fortes dents de chaque
côté. Palpes plats, élargis à leur extrémité ; le 3« article pjus large
que long, le 2^ plus de deux fois aussi long que le 3e. — D'après 2
femelles prises sur Echidun hi/strix en Australie, par Damrach
(Mus. de Berlin).
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 293
9. Apnnnmma lii/dromuri (I)enny). — Une 9 sur uu Vamnusvarius
de la Nouvelle Galles du Sud (Coll. du Départ, of ciyi'icullure, New
South VVales).
12. Aponomma oghhaceum n. sp.
Mâle. — Corps en ovale court, long de 2^017 (rostre non compris),
large de 2'"'n4. Ecusson brun rougeâlre clair, blanc sur une bordure
latérale, qui va jusqu'aux festons extrêmes et sur les bords des
festons ; une étroite bande rouge en dedans de la bande blanche ;
sillons cervicaux courts; pas de sillon latéral ; festons plus larges
que longs ; ponctuations nombreuses, très fines, plus grandes
près des bords. Face ventrale jaune sale, à festons apparents.
Rostre court, étroit ; hypostome à trois files de dents de chaque
côté. Hanche I à deux épines très courtes, noires ; une épine sem-
blable aux autres. Tarses assez longs, atténués graduellement à leur
extrémité.
Femelle. — Corps en ovale court {3"^»^8 de long, rostre non com-
pris, sur 3'"'n2 de large), jaune terreux. Ecusson jaune rougeâtre,
plus large que long, subtriangulaire, les bords latéraux postérieurs
à peine concaves, l'angle postérieur large ; sillons cervicaux larges,
très superficiels, sauf en avant; ponctuations profondes, inégales,
absentes dans le tiers postérieur ; une tache brun rouge dans les
angles latéraux. Face dorsale très finement striée, à poils très courts,
fins, rares ; des festons postérieurs. Face ventrale glabre ; péritrè-
mes en virgule, à pointe étroite, presque longitudinaux. — Rostre
à base deux fois aussi large que longue. Hypostome spalulé, à
trois files de dents sur chaque moitié. Palpes étroits, \e tr'oisième
article presque aussi long que le deuxième. — Pattes semblables à
celles du mâle, plus fortes.
D'après G rf attachés à un Mabuja striata, de Zanzibar, recueillis
par 0. Neumann (Mus. de Berlin) ; deux cT et deux 9 pris dans
l'Afrique orientale par F. Stuhlmann (Mus. de Hambourg.)
13. Aponomma ecinctum n. sp.
Mâle. — Corps (rostre non compris) à contour subcirculaire, à
peu près aussi large que long (2"^™3). Ecusson couvrant toute la
face dorsale, jaune rougeâtre, concolore, glabre, à sillons cervicaux
profonds et courts, courbes; pas de sillon marginal; les onze
festons postérieurs à séparations courtes et peu pi-ofondes ; ponc-
tuations nombreuses, bien apparentes, inégales, réparties sur toute
294 G. NEUMANN
la surface. Face umfra^c jaunâtre ; festons plus apparents qu'à l'écus-
son. liostre long, étroit. Chélicères à doigt long de 140 [j., à apophyses
semblables à celles ûWponomma Gervalsi cf ■ Hypostome à quatre
files de 8-9 dents, les dents internes très petites, nombreux denti-
cules squamiformes en arrière. Palpes longs, étroits, le deuxième
article deux fois et demi aussi long que le 3*=. Pattes épaisses, jau-
nâtres, Hnnches faibles, toutes pourvues d'une courte épine à
l'angle postéro-interne. Tarses trois fois aussi longs que larges,
pourvus d'une forte bosse dorsale comme chez A .decoromm; un petit
éperon terminal et un autre petit en regard de la bosse dor&ale.
Femelle. — De même taille, de même couleur et un peu plus
étroite que le mâle. Ecusson plus large que long, cordiforme, jaune
rougeâtre, concolore; sillons cervicaux et ponctuations comme chez
le cf- Face dorsale à festons marginaux postérieurs bien prononcés.
Face ventrale, rostre et pattes comme chez le cT.
D'après trois mâles et une femelle jeune de la Nouvelle-Galles du
Sud (Departem. of mines and agriculture). D'après les renseigne-
ments fournis par W. W. Froggatt, cette espèce serait très com-
mune sur un Coléoptère (!) Aulacoyclus Kaupi. — J'y rattache
^ cT et2 9 en mauvais état provenant de l'île de Luçon (Mus. de
Berlin).
Cette espèce, caractérisée surtout par le mâle, se distingue des
autres par l'absence de taches et de sillon marginal, par la pré-
sence des ponctuations et la saillie dorsale des tarses.
14. Aponomma crassipes n. sp.
Mâle. — Corps sub-quadrangulaire, à côtés et bord postérieur
arrondis, deux fois aussi large vers le tiers postérieur (3™ni 5) qu'en
avant, long de 4°»^» (rostre non compris). Ecusson convexe ; sillons
cervicaux courts et profonds ; pas de sillon marginal ; festons
postérieurs courts, à séparations peu profondes ; ponctuations
nombreuses, inégales, profondes, régulièrement réparties ; couleur
générale brun rougeâtre, jaunâtre sur les bords, avec des reflets
verdâtres dans les angles scapulaires, dans le milieu et sous forme de
deux bandes longitudinales eu avant des festons. Face ventrale iàune
terreux, glabre ; péritrèmes étroits, en virgule allongée. — Rostre
long de Inii", à base quadrangulaire, deux fois aussi large que
longue, angles postérieurs non saillants. Hypostome à bords paral-
lèles, trois files de dents de chaque côté. Palpes courts. — L'allés
fortes, épaisses. Hanches 1 à deux très petites pointes brunes au
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES
295
bord postérieur; une pointe semblable aux trois autres. Tarses très
courts, bossus vers le milieu de leur longueur aux 2« et 3* paires, à
peine à la 4^
Femelle. — Inconnue.
D'après un spécimen recueilli par Sornier, sur Varanus griseus
d'Asie (Mus. de Berlin).
I. Amblyomma Koch.
1. Amblyomma cajennense (Fabricius).
Synonymie. — Acarus cajennensis Fabricius (1).
Amblyomina cajennense Koch (2).
Amblyomma tenellum Koch (3).
Amblyomma tenellum a été établi sur un exemplaire cf du Mexi-
que. La collection de Koch (Mus. de Berlin) en compte deux cT ; ce
sont, en réalité, de jeunes Amblyomma cajennense et non, comme je
l'avais pensé, des Amblyomnia maculatum.
2'J'^ Amblyomma parvitarsum n. sp.
Mâle. — Inconnu.
Femelle (repue). — Corps épais, brun marron foncé, plus large
en avant qu'en arrière, long de 18"i™, large de 14°i™. Ecus.son à peine
plus large ['2'^^&) que loug (2™™4), triangulaire à bords latéraux
postérieurs un peu concaves ; yeux
petits, noirs, brillants, suborbités ,
marginaux, vers le tiers antérieur de
la longueur; angle postérieur large;
sillons cervicaux larges, profonds,
atteignant les limites de l'angle posté-
rieur; ponctuations très fines, quel-
ques-unes plus grosses dans le champ
médian et dans les angles scapulaires ;
couleur générale brun foncé, les
champs latéraux rouge cuivré. Face
dorsale glabre ; quelques poils fins
sur la face ventrale. — Rostre court
Fig. 10.
Amblyomma
parvitarsum 9 • Rostre
et écusson.
(1) Fabricius, Mantissa insectonim, II, p. 372, n° 11 ; 1787.
(2) Neu.mann g.. Revision... des Ixodidés, 111, p. 205; 1899.
(3) Koch C. L., Aracimidtnsystem. IV, p. 78; pi. XIV, fig. 51; 1847.
296 G. NEUMANN
(1™"'6); hase deux fois aussi large que longue; aires poreuses,
profondes, ovales, divergentes. Hypostome spatule, à 3 files de
dents de chaque côté. Palpes larges, le 2^ article à peine deux fois
aussi large que le 3^. — Pattes moyennes. Hanches I à deux épines
coniques, courtes, l'externe plus longue; hanches II et lll avec une
simple tubérosité conique; hanches IV avec une
épine conique aussi longue que l'externe des han-
ches I. Quatrième et surtout cinquième articles
très renflés à leur extréniiré distale. Tarses étroits,
coniques, recourbés. (Les caroncules manquent
aux huit pattes et n'y ont pas laissé de trace de
leur présence antérieure ! ).
D'après un individu de Bolivie (Mus. de Ham-
bourg).
Je rattache, au moins provisoirement, à cette
espèce une autre femelle à jeun, originaire de
Patagonie (Mus. de Paris). Les différences suivan-
Fig. 11. — Am- tes dépendent peut-être de l'état si opposé des
blyommaparci- ^eux spécimens :
tarsum<i. Extvé- ^ . ^ ^^ 3^^^ ^ ^^^ ^mmS. Yeux
mité d une patte f f > o ?»
IV. plus nettement orbites. Face dorsale chagrinée et
ponctuée, à nombreux poils courts ; un sillon
marginal et des festons. Face ventrale ponctuée, à poils semblables.
Pattes à quatrième et cinquième articles non renflés. Tarses pour-
vus de caroncules petites, couvrant seulement la base des ongles.
4. Amhlyomma umericnnum (Linné) Koch. — Synonymie : Acarus
americanus L., Acarus nigua de Geer, Ixodes americanus Gervais.
N'est pas synonyme d'Amhlijonuna ohlongoguttatum Koch.
0. Ambhjomma mttatum Nn. — Tombe en synonymie avec
Amhlyomma ohlongogiittatum Koch. — D'après les spécimens de
Koch (Mus. de Berlin).
7^'^ Amblyomma compactum u. sp.
Mâle.— Inconnu.
Femelle.— Corps en ovale court, plat, long de 9 ou 12™m (rostre
non compris], large de 8 ou lOmm. Ecusson triangulaire, à angles
arrondis, bien plus large (4mm à 4nim y) q^^ \Qj^g (3mm 5 à 4mm), ^r^Q
foncé sur les bords, brun rouge dans le milieu, blanc jaunâtre dans
les champs latéraux; sillons cervicaux profonds en avant, très
larges et peu distincts en arrière ; ponctuations nombreuses.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 297
profondes, grandes, plus abondantes dans les champs latéraux.
Yeux grands, plats, l)lancliàtres, un peu en arrière du quart anté-
rieur de la lougueur. Face dorsale brun foncé; sillon latéral bien
marqué, ne dépassant pas la limite antérieure du feston extrême;
festons bien apparents ; ponctuations nombreuses, profondes,
grandes; pas de poils. Face ventrale de même teinte; festons plus
courts ; pas de poils ; ponctuations moins grandes, peu nombreuses,
localisées près du bord postérieur; péritrèmes grands, triangu-
laires.— Rostre long de 3^'"; base deux fois aussi large que longue;
aires poreuses grandes, ovales, écartées, prolongées par un sillon
vers le bord postérieur. GhélicèresVHypostome ? Palpes à 3^ article
aussi large que long, à bord interne saillant ; le i^ plus de deux fois
aussi long que le 3^ — Pattes longues, rougeàtres, annelées de
blanc à l'extrémité distale des articles. Hanches I à deux épines
longues, plates, égales; les autres avec une saillie plate au bord
postérieur. Tarses assez courts, brusquement atténués aux extré-
mités.
D'après deux individus secs recueillis à Sumatra par Môsch
(Mus. de Berlin).
8. Amblyomma crenatum Neumann.
Mâle (Syn. : Amblyomma subluteum Neumunn). — Écusson con-
vexe, jaune terreux, avec une mince patine blanchâtre dans les
angles scapulaires et sur les côtés. (Les bandes et la tache brunâ-
tre, indiquées dans la description d\\ mbliiomma snhluteum, sont un
etïet de la transparence due à une mauvaise conservation). Pattes
très longues, à articles intermédiaires blanc jaunâtre, le quatrième
rougeàtre au milieu, le cinquième dans sa moitié proximale.
Femelle. — Écusson à champ médian peu saillant ; couleur
jaune rougeàtre, avec une patine blanc jaunâtre sur les champs
latéraux, le long du bord cervical et dans tout l'angle postérieur;
une petite tache brunâtre marginale de chaque côté au tiers posté-
rieur des bords latéraux. Pattes très longues.
Un lot de 2 cf et de 2 ?, conservés secs, recueillis à Sumatra
par Môsch (Mus. de Berlin), me permet d'identifier A. crenatum et
A. suhluteum, d'en compléter et rectifier la description. Sur trois
spécimens du Muséum de Paris, deux étaient indiqués comme
provenant d'un Rhinocéros d'Afrique. A moins d'erreur dans les
Indications d'origine, il est étonna ut de trouver cette espèce loca-
lisée en des pays si éloignés, sans stations intermédiaires. C'est
298 G. NEUMANN
probablement rindication « Sumatra » qui est inexacte. (Voir
A. badium, p. 300).
9. Amblyomma trlguttatum Koch. — La femelle repue peut
atteindre 20™"» de longueur (rostre non compris) sur 16"»"» de lar-
geur. — D'après un individu du Queensland (Mus. de Berlin).
Se trouve à la Nouvelle-Galles du Sud, sur Bos taurm et sur des
Kanguroos (Coll. du Bureau of Agriculture N. South Wales). Vit
aussi sur l'Ornithorynque (Mus. de Berlin).
14. Amblyomma subl^ve Neumann.
Mâle. — Corps ovale, à côtés arrondis, long de 3°"™ (rostre non
compris), deux fois aussi large (4°»™) vers le tiers postérieur qu'en
avant. Ecusson plat ; sillons cervicaux très courts et peu profonds;
pas de sillon marginal; festons postérieurs nets, plus longs que
larges; ponctuations fines, apparentes seulement vers les bords;
yeux plats, peu visibles; couleur générale brun jaunâtre, plus
foncée à la périphérie, sans taches; quelques poils marginaux. Face
veîitrale ]Rune ssi\e, à ponctuations et poils bien apparents; festons
nets ; péritrèmes grands, allongés, blanchâtres. — Hostre à base
rectangulaire, plus large que longue, brune. Hypostome spatule,
à 3 files de dents de chaque côté. Palpes bruns; 2« article deux
fois aussi long que le 3^ — Pattes fortes ; hanches I divisées en deux
dents larges, plates et courtes; une dent plus plate, plus large,
plus courte, bordant en arrière les autres hanches, plus étroite à la
4« paire. Tarses assez courts, atténués brusquement à leur extré-
mité, terminés par deux éperons consécutifs.
Femelle. — Corps ovale, large, peu renflé, brun foncé, long de
10""" (rostre non compris), large de 7™°i. Ecusson plus foncé, cordi-
forme, à côtés arrondis, angle postérieur large, plus large (3™™)
que long (2^"' 4); yeux de même couleur que l'écusson, plats, peu
visibles, vers le tiers antérieur; sillons cervicaux plus profonds en
avant, puis très superficiels, atteignant presque le bord postérieur;
ponctuations nombreuses, fines, superficielles, réparties unifor-
mément. Face dorsale finement striée et ponctuée, avec festons et
trace d'un sillon marginal en avant du dernier; des dépressions
en sillons, longitudinales, symétriques, divergentes ; quelques poils
très courts. Face ventrale semblable par les stries, les ponctuations
et les poils; vulve étroite, en regard des hanches de la 2fi paire;
péritrèmes triangulaires, à côtés arrondis. — Rostre plus long
('Immg) que chez le mâle, semblable d'ailleurs; aires poreuses
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 299
profondes, ovales, divergentes. — Pattes comme chez le mâle, plus
longue; tarses relativement longs.
D'après 2 d" et 2 9, recueillis à Canton (Chine), par Lehmann
(Mus. de Berlin).
Le mâle est très voisin d'Amblijoniuia f'uloum.
17. Amblyomma Geayi Neumann.
Femelle. — .4 jeun, corps ovale, à côtés arrondis, longde6™°i
(rostre non compris), large de 4m'^7. Ecusson cordiforme, à côtés
arrondis, à angle postérieur assez étroit, à peine plus large (S""™)
que long ; yeux un peu en avant du milieu de la longueur, grands,
plats, jaunâtres ; sillons cervicaux profonds en avant, prolongés
par une dépression vague jusque vers le milieu ; ponctuations
nombreuses, grandes, inégales ; couleur brun marron, avec quel-
ques petites taches cuivrées près de l'angle et des bords postérieurs.
Face dorsale brun marron plus clair, à grandes ponctuations ; un
sillon marginal ; onze festons postérieurs. Face centrale un peu
plus pâle ; mêmes ponctuations ; môme festons, sans sillon margi-
nal. — Rostre plus long (2™'") que chez le mâle, base à bord posté-
rieur plus large ; aires poreuses ovales, grandes, écartées, diver-
gentes. Hypostome à 3 files de dents de chaque côté. Palpes à 2«
article aussi long que le 3^. — Pattes semblables à celles du cf, plus
longues. — Repue, la femelle atteint 18'"'" de longueur sur 14"^"" de
largeur et 12'"'" d'épaisseur.
D'après 18 cT et 11 9 recueillis par Schulz au Para (Brésil)
(Mus. de Berlin) ; un cT, trouvé sur une Tortue (sp ?) au Jardin
zoologique d'Amsterdam par de Meyere (Coll. Oudemans).
19^'s. Amblyomma furcosum n. sp.
Mâle. — Inconnu.
Femelle. — Corps ovale, à peine plus large en arrière qu'en avant,
à côtés arrondis, long de 4™°! (rostre non compris), large de 3'^'^.
Ecusson cordiforme, un peu plus large (2^^'2) que long ; yeux
grands, plats, jaunâtres, un peu en avant du milieu de la lon-
gueur; bords postérieurs un peu concaves, angle postérieur large;
sillons cervicaux profonds en avant, prolongés presque jusqu'à la
limite concave de l'angle postérieur; ponctuations nombreuses,
égales, moyennes, écartées; couleur générale brun marron, avec
trois taches vertes, l'une oblongue devant l'angle postérieur, les
deux autres triangulaires, dans les angles scapulaires, et touchant
300 G. NEUMANN
les yeux en arrière. Face dorsale gris terreux, ponctuée ; traces de
festons postérieurs; trois sillons principaux en arrière, dont un
médian. Face ventrale de même teinte, finement ponctuée ; sillon
anal demi-circulaire; péritrèmes grands, blanchâtres, en virgule
large. — Rostre long de Imm^, à base quadrangulaire, plus large
que longue, à côtés arrondis ; aires poreuses petites. Hypostome
étroit, à 3 files de dents de chaque côté. Palpes ordinaires, le 2'^
article deux fois aussi long que le 3^. — l*attes longues, grêles.
Hanches I à 2 épines courtes, coniques, écartées; une plus petite
au bord postérieur des autres. Tarses longs, progressivement
atténués.
D'après deux 9 prises sur Pytlioii reticulatus à Java (Mus. de
Berlin.
21. Amhlyomma dissimile Koch (2 cf ) a été trouvé à la Guyane
par Seurat sur Crotalus terri ficus etsuv Epicrates cenchrys. (Voir A.
irroratum, p. 312).
25. Amblyomma latum (Koch). — D'après les types çf de Koch,
il s'agit en réalité d'Amblyomma sylmticiim (De Geer).
25'''s Amblyomma badium n. sp.
IVIâle. — Corps en ovale court, deux fois aussi large dans le tiers
postérieur qu'en avant, long de 5°^°^ à Q^'^ (rostre compris), large
de 4inm à 4°^ra S. Ecusson brun marron, plus foncé sur les côtés;
sillons cervicaux très courts, peu profonds; sillon latéral court, peu
profond, souvent obsolète, formé *de ponctuations distantes, en
ligne, s'arrêtant aux festons ; ceux-ci nettement séparés, plus
longs que larges, le bord interne des extrêmes plus long que
l'externe, d'où l'aspect denté de l'écusson en ce point ; ponctuations
peu nombreuses, larges, peu profondes. Face ventrale ydane terreux,
à ponctuations plus nombreuses et portant des poils fins ; festons
semblables à ceux du dos ; péritrèmes longs, étroits, à extrémité
postérieure un peu saillante latéralement. — Rostre relativement
court, à base brun marron, rectangulaire, près de deux fois aussi
large que longue. Hypostome à trois files de dents de, chaque côté.
Palpes brun marron, épais, le 2^ article moins de deux fois aussi
long que le 3®. — Pattes courtes, fortes, brun marron. Hanches I à
deux dents courtes, larges, plates, écartées; une dent semblable
aux autres paires. Tarses courts, trapus, brusquement atténués ;
deux éperons.
Femelle (repue) —Corps ovale, long de 8™"" (rostre non compris),
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 301
large de 6™™. Écusson cordiforme, à côtés courbes, l'iingle posté-
rieur arrondi, plus large (3""^) que loug (2ni""7); yeux plats, larges,
peu apparents, vers le tiers antérieur de la longueur ; sillons cervi-
caux courts, en forme de fossettes profondes, ovales ; ponctuations
nombreuses, fines, égales, bien distantes ; couleur générale brun
marron, sans taches. Face dorsale brun marron, finement striée, à
ponctuations fines, très écartées, portant chacune un poil blanc;
des festons postérieurs, un peu plus longs que larges, intéressant
toute la moitié postérieure du bord ; des traces de sillon latéral en
avant des festons extrêmes. Face centrale de mêmes couleur, rides,
ponctuations, poils et festons. Orifice sexuel étroit, en regard des
hanches II ; péritrèmes semblables à ceux du mâle. — Rostre sem-
blable à celui du mâle, un peu plus loug; aires poreuses, petites,
ovales, séparées par le tiers de la largeur de la base, un peu diver-
gentes en avant. Hypostome large, spatule, à trois files de fortes
dents de chaque côté. 2" article des palpes deux fois aussi long
que le 3^ — Pattes plus longues et plus grêles que chez le mâle, à
hanches et tarses semblables. — (Forme voisine d\4. suhlieve).
Nymphe. — Semblable à la femelle ; longue de 3'"'" ; ponctua-
tions de l'écusson plus discrètes ; hypostome à deux files de dents
de chaque côté ; dents des hanches peu prononcées ; tarses moins
brusquement atténués.
D'après 3 a^ secs, rapportés de Sumatra par Môsch ; 6 autres
attachés à la membrane d'union sous des écailles qui paraissent
provenir d'un Pangolin (Maiiis), sans indication d'origine (Mus. de
Berlin) ; 19 cf , 6 9 et 6 nymphes, pris à Java sur Manis javanica
par le D"" Kohlbrugge (Coll. Oudemans).
26. Amblyomma cuNEATUM G. Neumann.
Femelle. — Corps très étroit en avant, relativement très large
fgmmj au niveau des stigmates, les bords très convergents en avant,
le postérieur largement arrondi; longueur, lln""(rostre non com-
pris). Ecusson brun rougeàtre, concolore, triangulaire, les bords
postérieurs à peine convexes, l'angle postérieur étroit ; yeux plats,
peu apparents, vers le tiers antérieur de longueur; celle-ci un peu
inférieure à la largeur (2'"°'5) ; ponctuations nombreuses, égales,
moyennes, régulièrement réparties ; sillons cervicaux profonds en
avant, ditïus en arrière. Face dorsale brun terne, à ponctuations très
fines, peu nombreuses ; quelques poils très courts. Face ventrale de
même couleur; vulve et anus relativement antérieurs. —Rostre
302 G. NE U MANN
relativement un peu plus long que chez le mâle; aires poreuses,
ovales, parallèles, assez rapprochées. Hypostome comme chez le
mâle, plus long, à files de dents plus longues. Palpes à 2« article
deux fois aussi long que le 3«. — Pattes rapprochées dans les deux-
cinquièmes antérieurs de la longueur, moyennes, robustes, marron.
Hanches comme chez le 6^ : tarses plus longs, terminés de même.
D'après 1 c^ et 1 9 recueillis au Togo par Baumann ; 2 cT et 2 9
au Cameroun, par Zenker (Mus. de Berlin).
30^^^. Amblyomma cruciferum n. sp.
Mâle. — Corps court, aussi large que long (rostre non compris),
présentant sa plus grande largeur (3™'"2) vers le tiers postérieur,
où il est deux fois aussi large qu'en avant, le bord postérieur en
courbe large. Ecusaon peu convexe ; sillons cervicaux courts et
profonds ; pas de sillon marginal ; festons plus longs que larges;
ponctuations très nombreuses, égales, distantes, peu profondes,
bien apparentes, sauf dans le champ médian antérieur, absentes
sur des saillies dont l'une forme comme la limite postérieure d'un
écusson femelle, les autres figurent dans le tiers postérieur une
croix à axe médian court et qui rejoint la saillie précédente, à
branches longues et qui s'étendent en travers d'un côté à l'autre ;
yeux pâles, peu apparents ; couleur générale jaune sale, marbré de
marron surtout sur les bords, autour des yeux, sur les saillies et
sur le bord interne des festons. — Rostre relativement long, à base
rectangulaire, jaunâtre, bordée de brun ; hypostome spatule, à 3
files de dents de chaque côté ; palpes larges, à 2« article au moins
deux fois aussi long que Ie3'?. — Pattes fortes, jaunâtres, marbrées
de brun. Hanches 1 à 2 épines courtes ; deux tubérosités plus petites
avec hanches II et lil ; une seule aux hanches IV, Tarses courts,
non brusquement atténués; deux éperons terminaux.
Femelle. — Inconnue.
Nymphe. — Corps de même forme, long (rostre non compris) et
large de 2"™. Ecusson plus large que long, cordiforme, à côtés
un peu arrondis, blanchâtre avec reflet vert métallique, bordure
brunâtre étroite, ponctuations nombreuses, superficielles, rougeâ-
tres, distantes. A la face dorsale quelques poils blancs, longs, et
au bord postérieur d'autres plus longs, insérés chacun sur un sillou
de séparation des festons, et rendant le bord comme cilié.
D'après 4 mâles et et 2 nymphes, pris à Haïti sur un Iguanien,
Metopoceros cornutus (Mus. de Berlin),
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 303
33. Amhliiomma testudinarium Koch. — Synonymie: Ixodes auri-
scutellatus Koningsberger (1).
2 9, dont une mesure O'nm de long (rostre non compris) sur
S^'^ de large, prises par J. M. Bel sur un Tigre en Annam (Mus.
de Paris) ; 2 9 de Ceylan, 4 d^ et 5 9 prises par Grabowsky sur
Sua larvatus, à Bornéo (Mus. de Berlin) ; une 9 de Java, par Reiche
(Coll. Mégnin) ; 1 rf , sur Sus vittatus et 7 9 sur BufJ'elm indicus, à
Java, par Koningsberger.
33b'\ Amblyomma iNTEGRUM Karsch (2).
Mâle. — Inconnu.
Femelle. — Corps ovale, plat, long de o^^, large de 4'"m_ Ecus-
son triangulaire, à angle postérieur étroit, à bords postérieurs
droits, plus long que large (S^m sur 2™™5); yeux plats, grands,
jaunâtres, vers le quart antérieur de la longueur; couleur blanc
jaunâtre, sauf sur les sillons cervicaux, autour des yeux et aux
ponctuations; celles-ci, peu rapprocbées, non profondes, inégales.
Face dorsale brun marron, ridée; un sillon marginal, des festons
postérieurs. — Rostre long, blanchâtre à sa face dorsale; côtés de
la base convergents en avant; aires poreuses ovales, parallèles,
rapprochées. Hypostome à trois liles de deuts de chaque côté sur
sa moitié antérieure. Palpes longs; deuxième article trois fois aussi
long que le troisième. — Pattes longues, blanchâtres ou marbrées
de blanc sur le bord dorsal des articles. Hanches 1 à deux épines
écartées, l'externe plus forte; une épine ou tubérosité plate et
courte aux autres hanches.
D'après le spécimen de Karsch (Mus. de Berlin), recueilli à
Ceylau, par Holîmeister.
Espèce voisine, mais distincte d' Amblyomma testudinarium.
33t<"". Amblyomma distinctum Karsch (3).
Mâle. — Inconnu.
Femelle. — Corps ovale, plat, long de o"™, large de 4'""'. Écusson
triangulaire, à angle postérieur étroit, à bords postérieurs droits,
(1) Koningsberger J. C, Onderzoekingen betreffende de Teken (Ixodidae) van
Nederlandsch-lndië. Teijsmannia, XI, n" 1, 1900.
(2) Karsch F., Arachnologische Beitrage. Zeitschrift fûr die ges. Naturwissen-
schaft, LU, p. 334; 1879.
(3) Karsch F., Ibid.
304 G. NEUMANN
aussi long que large (S^^^S) ; yeux plats, grands, jaunâtres, un
peu en arrière du quart antérieur de la longueur ; couleur blanc
jaunâtre, avec taches brun marron, formant une large bande sur
chaque sillon cervical jusqu'au bord postérieur, couvrant les angles
scapulaires jusqu'autour et en arrière des yeux, une autre bande,
transversale, allant du sillou cervical jusqu'au bord vers le milieu
de la longueur de l'écusson : ainsi se trouvent limitées cinq taches
claires, dont une occupant tout le champ médian, et deux de chaque
côté en arrière des yeux, consécutives, subtriangulaires. Face dorsale
comme chez A . inlegvum. — Rostre à base semblable à celle dU. inte-
gruui, mais sans la patine blanche et à côtés divergents en avant.
— Pattes brunes, annelées de jaune à l'extrémité distale des articles,
sur plus de la moitié de la longueur du 4"^ et du 5^
D'après le spécimen de Karsch (Mus. de Berlin), recueilli à Ceylan,
par Hufïmeister.
Espèce voisine, mais distincte d'.4. testudinarium et iVA. integrum.
34. AmblyoDima Tholloni NeumHBn. — Les taches cuivrées, indi-
quées sur l'écusson du a' et de la 9, peuvent être très réduites et
même manquer complètement. — D'après 3 cT et 2 $ pris sur une
Gazelle, au Kilimandjaro, par Schillings. L'espèce se trouve aussi
au Cameroun (Mus. de Berlin).
36. Amblyonmia decoratnin Koch. — A. fimbriat n m Koch, repré-
senté par un seul spécimen cT, appartient bien à la même espèce
qu'A, deeoratum \ on y voit encore les taches claires sur le bord
latéral en regard des pattes.
37. Amblijonima quadrimaciilatum Nn. — 4 c?' et 2 $ mutilées,
recueillis à Java, sur Python reticulatus, par Koningsberger.
38. Amblyomma varium Koch.
Bien que, dans sa description de cette espèce, Koch dise : « Weib-
chen unbekannt », sa collection du Muséum de Berlin comprend
sous le même nom 2 cT etl 9. Cette dernière semble bien appartenir
à la même espèce que les mâles. Je la réunis sous ce nom à une
autre femelle (sèche) provenant de Corrientes en République Argen-
tine (Coll. Carlos Berg).
Femelle. — Corps ovale, étroit en avant, long de 9^"'" (rostre non
compris), large de 6™'n5, ou de 13™°! de long sur S"""! de large. Ecus-
sou triangulaire, aussi large (2Dim.o) que long; yeux plats, jaunâtres,
vers les deux ciuquièmes antérieurs de la longueur; bords latéraux
postérieurs à peine convexes, angle postérieur étroit ; sillons cervi-
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 305
eaux profonds, atteignant le milieu delà longueur; ponctuations
profondes, très inégales, nombreuses, confluentes par places dans
les angles scapulaires ; couleur générale brun foncé, avec ou sans
une grande tache jaune dans l'angle postérieur, de petites taches
longitudinales dans les champs latéraux. Face dormle brun rouge,
à ponctuations superficielles, distantes ; des traces d'un sillon
marginal et de festons. Face ventrale de même teinte ; anus vers le
tiers postérieur ; péritrèmes triangulaires, blancs, bordés de noir.
— Rostre long de l™m5; base ponctuée; aires poreuses grandes,
ovales, divergentes en avant. Hypostome spatule, à 3 files de
dents de chaque coté. Palpes relativement courts, le 2^ article
deux fois aussi long que le 3e. — Pattes. Hanches I pourvues de
deux longues épines ; hanches II, 111 et IV à bord postérieur droit
et tranchant, avec une très petite pointe conique. Tarses I étroits,
aussi longs que le cinquième article; les autres brusquement
atténués, échancrés carrément à leur extrémité ; deux éperons
consécutifs.
40. Amblifomma sparsum Neumann. — Un cf a été rapporté du
Kilima n'Djaro par Kretschner (Mus. de Berlin).
42. Amhlyomma maculatum Koch. — Une femelle repue, de Villa
Rica (Paraguay), mesure U^m de long sur lO'^'" de large en
arrière, un peu plus étroite en avant (Mus. de Hambourg).
J'ai eu à examiner une trentaine d'individus, dont un tiers de (f
et le reste de $ provenant de l'Equateur (Mus. de Hambourg), de la
République Argentine, du Chili et du Mexique (Mus. de Berlin).
6 cf* et 3 $ du Mexique avaient été pris par Frenzel sur un Lézard,
Podinema tejuexin.
Ce n'est pas sur un Coléoptère (Cercus), mais sur un Mammifère
(Cervus campestris) qu'ont été pris les trois individus de Buenos-
Ayres, envoyés par G. Berg (Lettre de C. Berg).
Amblyomma tenellum Koch rentre dans Amhlyomma cajennense et
non dans Amblyomma maculatum (voir n" 1, p. 295).
43. Amhlyomma omle Koch.— Espèce très voisine d' Amblyomma
striatum; en diffère surtout par les détails de coloration et par la
netteté du sillon marginal.
44. Amblyomma rugosum. Neumann. — Espèce à supprimer (voir
.4. marmoreum Koch, n^ 58, p. 309).
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901. Xiv. — 20
306 G. NEUMANN
45. Amblyomma Petersi Karsch.
Synonymie. — Amhbjomma aureum Nn.
Amblyomma Foài Nn.
L'examen du type cT de Karsch montre qu'il ne rentre pas dans
A. ehurncum, comme je l'avais supposé. C'est la forme que j'avais
décrite sous le nom A' A. Foài, qui tombe ainsi en synonymie.
D'autre part, dans un lot recueilli par Stiihlmann, sans indica-
tion d'origine, je trouve des màles semblables réunis à des femelles
répondant à mou type d'i. aureum. Il y a, d'ailleurs, une corré-
lation parfaite dans les caractères. Par priorité, A . Petersi devient
le nom de l'espèce, dont le (j^ a été décrit à A. Foài (n» 54) et la $
à A. aureum (no45).
Cette espèce a encore été trouvée en divers points de l'Afrique
orientale allemande par Bohm, FuUeborn, 0. Neumann, Reichardt
et Schillings, à Madagascar par Hildebrandt, au Zanguebar, à
Libéria (Mus. de Berlin).
De cinq 9 recueillies par Schillings sur Hhinoceros lucerius,
dans l'Afrique orientale allemande, trois s'écartent un peu du type
par leur écusson plus petit (4«i™ de largeur), leurs pattes plus
courtes, à épines coxales moins développées, à tarses plus briève-
ment atténués.
C'est par erreur que j'ai rapporté provisoirement à cette espèce
une 9 recueillie à Java par Oberthur : il s'agit, en réalité, d'Anih.
testudinarium.
45^'^. Amblyomma personatum n, sp.
IVIâle. — Corps régulièrement ovale, long de 8°»™, large de 6™in 5.
Ecusson convexe, jaune, avec taches brun foncé (devenant brun
rouge dans l'alcool) : une petite entre les sillons cervicaux ;
deux grandes, paires, allongées, commençant en arrière des yeux,
se dirigeant obliquement eu dedans et en arrière, en délimitant
les bords latéraux de la ligure d'un écusson femelle, sans se rejoin-
dre; une grande, impaire, médiane, postérieure, en forme de T;
une étroite bordure aux angles scapulaires jusqu'autour des yeux;
treize taches symétriques, dont 11 sur les festons, les deux autres
en avant des festons extrêmes ; sillons cervicaux courts et pro-
fonds; pas de sillon marginal; des festons postérieurs plus longs
que larges. Ponctuations inégales : les unes grandes, très distan-
tes, plus nombreuses dans la moitié postérieure ; les autres très
fines et très nombreuses, toutes paraissant en brun sur le fond
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES
307
jaune. Yeux graotls, plais, jaunes. Face ventrale jaune foncé; fes-
tons postérieurs aussi i^rauds qu'à l'écusson, marqués de brun
rouge; sept taches de même couleur, dont deux en dehors des
festons extrêmes, une en avant du
feston médian, les autres en regard
des festons de rang impair; cadre
anal brun rouge; péritrèmes grands,
à fond laiteux. — Rostre long de iJ"^™.
Hypostome à quatre files de dents de
chaque côté. Palpes à deuxième arti-
cle plus de deux fois aussi long que
le 3» — Pattes longues; chaque article
(sauf les hanches et les tarses) jaune
dans sa moitié distale. Hanches I à
deux fortes dents plates; une large
dent plate à l'angle interne des autres,
plus étroite et plus longue à la qua-
trième paire. Tarses brusquement
rétrécis, comme échancrés à leur bord dorsal près de leur extré-
mité; ceux de la 1''" paire aussi longs que l'article précédent; les
autres relativement très courts et épais, terminés par deux éperons
consécutifs.
Fig. 12. — Amblyomma persn-
natum (f. Ecusson dorsal.
Femelle. — Corps ovale, peu renflé, long de 14'^!™ (rostre non
compris), large de Hmm^ ^ côtés presque droits. Écussun semblable
à celui d'A. Petersi, mais à taches brunes plus étendues, celles du
pourtour des yeux reliées à celles des bords latéraux postérieurs
par un liséré marginal, les sillons cervicaux plus couverts, le
champ médian marqué aussi de brun ; yeux deux fois aussi grands.
Face dorsale, indiquant par ses sillons et ses ponctuations sa grande
ressemblance avec celles d'A. Petersi. Rostre comme chez .4. Petersi.
Pattes semblables à celles du cf, plus longues, moins épaisses.
Hanches IV à dent à peine plus longue qu'aux deux précédentes.
D'après un cT sec, d'Irangi (Afrique orientale allemande), deux
d^ et une $ du Gabon (Mus. de Berlin).
46. Amblyomma devium (Koch). — Deux $, types de Koch, inscri-
tes sous le nom de Hijalomma devium, montrent que cette espèce de
Koch rentre dans Amblyomma sylvaticum (de Geer) et doit, par con-
séquent, disparaître.
Ce que j'ai décrit comme A. devium (Koch) rentre dans A. mar-
moreum. Koch (11° 58, p. 309).
308 G. NEUMANN
47. x\mblyomma hippopotamense (Denny)
Mâle. — Ecusson dorsal à ponctuations inégales, la plupart très
fines; quelques-unes grandes, profondes. Yeux petits, blanchâtres,
hémisphériques. Hanches I coniques, à pointe épaisse, recourbée
en arrière et un peu en dehors ; près de l'angle postèro-externe,
une épine étroite et longue.
Femelle. — Ecusson dorsal à grandes ponctuations plus abon-
dantes que chez le mâle ; yeux comme chez le mâle. Les deux
taches abdominales lenticulaires; poils abondants sur le reste de
la l'ace dorsale. Péritrèmes largement bordés de blanc en dehors.
D'après les types de C. L. Koch.
49. Amblyomma moreliae (L. Koch).
Mâle.— Voy. 3» Mémoire, p. 258.
Femelle.— Corps ovale, plus étroit en avant qu'en arrière, long
de 8mm^ large de 5°i™5. Ecusson cordiforme, à côtés arrondis, angle
postérieur large, les yeux un peu eu arrière du tiers antérieur de
la longueur, plus large (2™™ 7) que long (2'»m) ; sillons cervicaux
profonds et courts en avant, superficiels en arrière, n'atteignant pas
le bord postérieur ; ponctuatious grandes et abondantes dans la
partie antérieure du champ médian et dans les angles scapulaires,
confluentes en arrière des yeux, rares ou absentes ailleurs ; couleur
générale brun rouge (dans l'alcool), une tache scapulaire jaunâtre et
irrégulière de chaque côté; yeux plats et blanchâtres. Faces dorsale
et ventrale brun rouge, avec quelques poils très courts et épars ; des
festons au bord postérieur (à jeun) ; sillons ordinaires ; péritrèmes
moyens, bruns, triangulaires à angles arrondis. — Rostre long de
l'"'"4 ; base rectangulaire, deux fois aussi large que longue, angles
postérieurs non saillants ; aires poreuses grandes, ovales et écartées.
Doigt des chélicères long de 260 [j. ; apophyse interne recourbée
en un fort crochet ; apophyse externe à trois dents, l'antérieure
petite, les deux autres fortes. Hypostome spatule, à 4 files de
dents de chaque côté, sur sa moitié antérieure. Palpes longs et
plats, le 2e article à peine deux fois aussi long que le 3». — Pattes
moyennes. Hanches petites, celle de la Ire paire à deux épines
coniques, courtes, subégales, écartées; une épine semblable, plus
courte au bord postérieur des autres. Tarses grêles, non brusque-
ment atténués ; un éperon terminal ; caroncule courte, atteignant
le tiets de la longueur des ongles.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 309
D'après un mâle et trois femelles de la Nouvelle-Galles du Sud,
dont une prise sur un Cheval et une autre sur un Macropus sp.
(Coll. du Départ, of mines and agricult., New South VVales).
La femelle paraît une réduction de .4. cordiferum.
51. Amblyomma giganteum Neumann. — C'est la forme repue de
Hyalomma longirostrc (Koch) (Voyez p. 313).
52. Amblyomma aoicola Marx et Neumann. — C'est la nymphe de
Hyalomma longirustre (Koch) (.4. giganteum Nn.), comme je l'avais
supposé.
54. Amblyomma Foài Neumann. — Espèce à supprimer (voir ^.
l*etersi, n» 45, p. 306).
55. Amblyomma subluteum Neumann. — Espèce à supprimer
(voir A. crenatum., n» 8, p. 1^1).
56. Amblyomma eburneum Gerstacker, — 5 cT et 9 9 pris sur
des Antilopes et sur le Lion, par Foà, à l'ouest du Tanganyika
(Ouroua).
Amblyomma Petersi Karsch est synonyme d',4. Foâi, d'A. aureum,
non d'A. eburneum.
57. Amblyomma hebr^um Koch.
Synonymie. — Ixodes Poortm a ni Lucas.
Amblyomma Hassalli Marx et Neumann.
Amblyomma annidipes Koch.
L'examen d'environ 120 individus d^ et 9 recueillis dans la
Colonie du Cap sur les divers animaux domestiques (Coll. Louns-
bury) me fait reconnaître l'identité d'A. Hassalli et d'A. Iiebrxum.
Les surfaces claires de l'écusson chez le mâle et chez la femelle
varient, à sec, du jaune soufre au rouge ou jaune cuivré; le séjour
dans l'alcool donne toujours cette dernière teinte.
Pour la description de la femelle et la répartition de l'espèce, on
devra donc se reporter à ce qui est dit d'.4 . Hassalli.
Cette espèce est répandue en abondance dans l'Afrique orientale
allemande, à Delagoa Bay. Schillings l'a trouvée sur Camelopardalis
Giraffa et sur Rhinocéros lucerius.
58. Amblyomma marmoreum Koch.
Synonymie. — Amblyomma rugosum Nn., cf.
Amblyomma devium (Koch) Nn., 9.
Koch a décrit A . marmoreum cT, disant : « Weibchen unbekannt ».
310 G. NEUMANN
Sa collection du Musée de Berlin comprend cependant un cT et
une ?, que rapproche, d'ailleurs, l'ensemble de leurs caractères,
si bien qu'on ne peut douter que les deux types appartiennent à
la même espèce.
D'autre part, un lot de 4 o^ et de 2 9, pris sur une Tortue au Cap
de Bonne Espérance (Coll. Lounsbury), montre les femelles identi-
ques à celle de Koch et à celle que j'avais décrite sous le nom
d'.4. dexium (Koch). La synonymie que j'indique plus haut me
semble donc justifiée. J'en conclus, d'après les divers spécimens
que j'ai eus en mains, que les mâles sont susceptibles de varier
dans d'assez grandes limites sous le rapport de la profondeur et des
dimensions des ponctuations, ainsi que par la netteté des dessins
et l'intensité du fond de l'écusson.
Je complète ce que j'ai dit, sous les numéros 44, 46 et 58, par les
détails suivants, applicables aussi à un cf* de l'Afrique orientale
allemande, recueilli par 0. Neumann (Mus. de Berlin).
IVIâle. — Corps atteignant 8™«» 5 de longueur (rostre non compris),
sur 7mm de largeur. Les taches brunes sur fond jaune sont dispo-
sées ainsi : deux bandes étroites sur les sillons cervicaux ; en
arrière de celles-ci deux bandes écar-
tées en avant (où elles sont plus lar-
ges), rapprochées en arrière, reliées
au milieu par une bande transversale
étroite : dans le tiers postérieur, trois
bandes convergeant en avant, élargies
ou non à leur extrémité antérieure :
sur le bourrelet marginal en avant des
festons, trois taches successives, dont
l'antérieure borde l'œil en dehors ; les
festons bordés de brun à leur bord
interne. Yeux grands, plats, jaunes-
Fig. 13. — Awblyoïiiiiia inar- . , , 7 i o \
nwreumcf. Ecusson dorsal. A la (nce ventrale, les festons marques
par des taches brunes et leurs sillons
de séparation — Rostre assez court ; palpes épais, le deuxième article
courbé vers la face ventrale, deux fois aussi long que le 3^. — Pattes
fortes, épaisses, brun marron, annelées de jaune à l'extrémité
distale des articles intermédiaires. Hanches I à deux épines courtes
et plates ; une seule épine semblable aux autres, plus forte à la 4^
paire. Tarses courts, épais, brièvement atténués.
Dans les spécimens du Cap de Bonne-Espérauce, les taches sont
souvent moins nettes, la partie brune du fond plus étendue, la
REVISION DE LA FAMILLE DES IXOUIDÉS 311
surface rendue plus irrégulière par les grandes ponctuations, qui
sont plus nombreuses et plus profondes.
Femelle. — A jeun, même contour et mêmes dimensions que
le mâle ; atteint lO'""" (rostre non compris) sur une largeur de 8™™.
Ecusson à peine plus large (4"^'") que long, les angles scapulaires
saillants en pointes antérieures, les bords postérieurs un peu
convexes ; yeux vers le tiers antérieur de la longueur ; ponctuations
comme chez le mâle, les grandes plus ou moins nombreuses. (Pour
les autres caractères, voir .4. démuni, 3^ mém., p. 255).
D'après les spécimens de Koch, de Lounsbury, ceux de Delalande
et d'Audinet-Serville, ceux de Marx, ceux du Mus. de Hambourg,
du Mus. de Berlin, du Mus. de Paris, déjà cités; d'autres trouvés à
Algoa Bay et à Port-Elisabeth (Colonie du Cap) par Brauns(Mus. de
Hambourg), à Tanga (Afrique orientale allemande) par 0. Neu-
mann, et sur Rhinocéros lucerius, par Schillings (Mus. de Berlin).
Je rapporte à A. tnarnioreum, mais avec doute, une femelle prise sur
une Tortue de Zanzibar par Stuhlmanu (Mus. de Hambourg). Elle
difïère de celles de Lounsbury, par sa taille un peu plus faible,
l'écusson un peu plus cordiforme, à grosses ponctuations moins
nombreuses, les espaces clairs réduits (peut-être par l'action de
l'alcool) à deux taches irrégulières, scapulaires, rouge cuivré; une
tache semblable entre les aires poreuses.
Un mâle recueilli dans le Haut-Zambèze par Foà (Mus. de Paris)
a été par erreur (3^ mém., p. 272) rapporté provisoiremenl à
A. hebraeum {A. HassaUi). C'est un .4. marmoreum.
59. Amblyomma aunulipes Koch. — L'étude des types cf et 9 de
Koch me porte à confondre cette espèce avec A. hebrœum K.
La tache noire antérieure du cT m'a paru accidentelle ou indivi-
duelle. Les particularités des 9 ne m'ont pas non plus paru
spécifiques.
61. Amblyomma variegatum (Fabricius). — Cette espèce est essen-
tiellement africaine. On la signale en divers points de l'Afrique
orientale allemande (Stuhlmann, Stierling, FûUeborn), au Togo
(Conradt, Baumaun), en Angola (Wissmann), en Guinée (Ungar).
Son hôte de prédilection est le Bœuf et le Zèbre; Stuhlmann l'a
trouvée aussi sur le Mouton (Kais. Gesundheitsamt de Berlin, Mus.
de Hambourg, Mus. de Berlin).
Elle vit à Antigua dans les mêmes conditions qu'à la Guade-
loupe; ou l'y nomme « Gold Tick » (Coll. Goodwin).
312 G. NEUMANN
62. Amblyomma HassaUi Marx et Neumann. — Espèce à sup-
primer (Voir A. hebraeum, n° 57).
Un mâle du Haut-Zambèze a été, par erreur, rapporté provisoi-
rement (p. 272) a A. HassaUi. C'est un A. mannoreum.
63. Amblyomma splendidiiui Giebel. — 6 cf et 7 9 ont été rap-
portés de la région du Tanganyika par Bôhm. L'espèce vit sur le
Buffle dans l'Afrique orientale allemande, d'après Zech (Mus. de
Berlin).
65. Amblyomma syhatirum (de Geer). — Cette espèce comprend
les 9 décrites par Koch sous le nom de Hyalomma devium.
66. Amblyomma lœve Nn. — D'après l'examen du type de Koch,
il s'agit d'un Aponomma, qui appartient à l'espèce que j'ai appelée
Ap. politum et qui devient, par suite, Ap. latum (Koch).
70. Amblyomma irroratum Koch. — Koch le dit très rapproché
à.' A. hebrœum. C'est d'^. dissimile qu'il aurait dû dire; car la
distinction m'a paru impossible, et je considère A . irroratum comme
synonyme d'A. dissimile. (D'après les spécimens de Koch).
73. Amblyomma helwlum Koch. — Correction : Ecusson cordi-
forme, à côtés convexes, à peu près aussi large que long. Hanches I
à deux épines courtes ; une épine courte au bord postérieur des
autres. Tarses atténués progressivement. — D'après le spécimen de
Koch (Mus. de Berlin).
87. Amblyomma inflatum n. sp.
Mâle et Femelle. — Inconnus.
Nymphe. — Corps jaune verdâtre, renflé, cordiforrae, plus large
dans le tiers antérieur, rétréci en arrière, oii la largeur est réduite
de moitié environ, long de 3™™ (rostre non compris), large de
2"i"'5, parfois plus large que long chez les jeunes. Éimsson brunâtre,
un peu plus long (0'"">5) que large, à bord antérieur à peine concave,
les latéraux rectilignes, à peine divergents en arrière, où ils sont
réunis par un bord courbe et très peu sinueux ; yeux petits, bril-
lants, entre le tiers et le quart postérieur, à la réunion des bords
latéraux et du bord postérieur ; sillons cervicaux très écartés,
presque rectilignes, atteignant le bord postérieur ; ponctuations
obsolètes. Face dorsale creusée, chez les jeunes, d'un sillon qui part
de l'angle postérieur de l'écusson et se divise en deux branches
divergentes en arrière, de manière à limiter de chaque côté un
renflement arrondi ; des ponctuations très fines, quelques poils
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS
313
épars. Face ventrale renflée ; ponctuations plus marquées ; poils
plus nombreux. Orificj sexuel indiqué par une ponctuation en
regard des hanches de la 2® paire. Anus petit, vers le quart posté-
rieur ; sillon anal obsolète ; sillons sexuels superficiels. Péritrèmes
très petits, circulaires, au niveau de l'anus. — liostrc à base courte,
large, triangulaire, à angles laté-
raux très aigus; sans aires poreu-
ses. Hypostome étroit, à deux files
de dents de chaque côté ; palpes
minces, étroits, surtout à la base,
le 2^ article au moins deux fois
aussi long que le 3e. — Pattes
déliées, très écartées les unes des
autres, la première paire éloignée
du rostre, toutes cachées dans leurs
deux tiers sous la face inférieure.
Hanches I à deux rudiments de
dents, les autres inermes. Tarses
longs, grêles, atténués progressi-
vement.
D'après deux spécimens du Chili (Coll. Lataste) et quatre d'origine
inconnue, mais certainement sud-américaine (Mus. de Berlinj.
Cette forme, tout exceptionnelle, rappelle les nymphes Phauli-
xodes que Canestrini a rapportées à Rhiplcephalus, mais qui ne diffè-
rent pas essentiellement de celles d'un grand nombre d'Amhlyonima.
Je les place provisoirement dans ce dernier genre en raison de la
forme des palpes et parce qu'il a beaucoup de représentants en
Amérique, tandis que Rhiplcephalus n'y figure que par R. finnulatus,
auquel il n'y a pas à songer ici.
Fig. 14. — Àmbiyomma inflatum,
nymphe. Rostre et écusson.
K. HvALOMMA Koch.
1. Hyalomma ^gyptium (Linné).
L'étude des types de Koch que j'ai réunis dans une même espèce
me permet d'y reconnaître plusieurs variétés.
l'' Var. dromedarii (Koch). — Les pattes sont plus claires. Mâle:
écusson à ponctuations peu profondes ; feston médian blanchâtre ;
face ventrale blanchâtre ; écussons adanaux et accessoires bien
apparents, se recourbant eu pointe vers la ligne médiane en arrière
de l'anus. Femelle : écusson faiblement ponctué — Syrie, Egypte,
Bukkara. — H. excavatam Koch rentre dans ce type.
314 , G. NEUMANN
2° Var. lusitanicum (Koch). — Coloration dorsale moins foncée
que dans le type. Chez le 7nâle, cela est à peine notable pour
l'écusson ; pattes blanchâtres au bord dorsal et aux faces des
articles, avec des ponctuations foncées. Chez la femelle, la patine
blanchâtre des pattes est plus accentuée ; l'écusson et le rostre sont
roussàtres ; les dépressions entre les sillons cervicau.x et latéraux
ainsi que le bord postérieur de l'écusson sont plus foncés; les yeux
sont très noirs. — Portugal.
3° Var. impressum (Koch). — Mâle : ponctuations égales, très
nombreuses, rapprochées, rendant l'écusson comme chagriné.
Femelle : ponctuations aussi abondantes, mais plus fines. — Sénégal.
Dans une forme recueillie par P. Reichardt dans l'Afrique orien-
tale allemande (Mus. de Berlin), les festons marginaux ne sont
nets qu'en dehors du bord postérieur de l'écusson; sur celui ci, ils
paraissent réduits à sept : le médian double des autres, arrondi en
avant, blanc, les extrêmes larges et longs; en avant des festons, les
ponctuations sont continentes et, par suite, l'écusson chagriné dans
son quart postérieur.
L'espèce est répandue dans toute la colonie du Cap sur les
divers animaux domestiques (Coll. Lounsbury).
La collection du Muséum de Berlin possède 175 individus de
cette espèce, qui eu prouvent de nouveau la grande extension :
Egypte, Nubie, Tripoli, Tunisie, Maroc, Téuérife, Walvisch Bay,
Afrique S.-O. , Colonie du Cap, Orange, Afrique orientale alle-
mande, Delagoa Bay, Grèce, Crète, Asie Mineure, Afghanistan et
même Pékin.
Les hôtes indiqués, outre les animaux domestiques, sont Came-
lapardnlis Gii'affa, Capra caucasica, Ovis Arknl.
J'avais fait rentrer fxodes algeriensis Mégnin dans //. œgyptium.
En réalité, Ixodes algeriensis ne correspond pas à une forme spéci-
fique. La collection de Mégnin comprend "21 Ixodidés répartis
en six lots étiquetés sous ce nom, comme provenant du Bœuf: la
majorité (19) est formée de H. œgyptium. cT et 9; le reste, par
7 lihipicephalus bursa cr' et $ et 1 Dermacentor reticulatus $.
Cette espèce est indiquée [H. grossum) comme recueillie à Bu-
larli, dans l'oust du pays de Somalis, par Peel (1).
(1) PococK R. J., Chilopoda and Arachnida. Collection of Insects and Arach-
nids made by C. V. A. Peel in Somaliland, p. 49 (Proceed. of the zoolog. Soc. of
London 1900).
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 313
2. Hyalomma syriacum Koch.
L'examen des types de Koch m'a fait retrouver, dans sou Hya-
lomma syriacum, ce que j'ai appelé //. a/fine : ce nom tombe donc
en synonymie.
Une dizaine de lots, dont deux du Musée de Hambourg et les
autres du Musée de Berlin, confirment l'aire d'expausiou indiquée
pour cette espèce. C'est le nord de l'Afrique, l'Egypte, Tripoli,
l'Asie Mineure, Athènes, l'île de Cos. Les hôtes indiqués sont encore
des Tortues, spécialement Testudo maiiritanica et T. grœca.
3. Hyalomma longirostre (G. L. Koch).
Synonymie. — Hœmalastor longirostrls Koch (1).
Hœmalastor crassitarsus Karsch (2).
Amhlyomma giganteum Neumann (3).
Amhlyomma avicola Marx et Neumann (4).
Hyalomma crassitar'bus Neumann (5).
Mâle. — (Syn. : Hœmalastor crassitarsm Karsch, Hyalomma
crassitarsus Nn.). — Les écussons ventraux ne consistent qu'en des
épaississements chitineux, non saillants comme ils le sont dans
les deux Hyalomma africains. H. longirostre cf est très voisin d'Am-
blyomma Geayi, qui présente une ébauche d'écussons adanaux et
d'écussons accessoires.
Femelle. — (Syn. : Hœmalastor lonyirostris Koch, Amb. giganteum
Nn., Ay))b. avicola Marx et Nn.). — Corps plat ovale, très étroit en
avant, présentant sa plus grande largeur vers le tiers postérieur,
long de 6"'"' (rostre non compris), large de 4'"'". Ecusson ovale losan-
gique,à angle postérieur étroit, les côtés un peu convexes, bien
plus long (4'"'") que large (3'"'"), peu échancré en avant; yeux un peu
en arrière du tiers antérieur de la longueur ; sillons cervicaux pro-
fonds à leur origine, très larges et diffus en arrière ; ponctuations
très nombreuses, grandes sur toute la surface, petites entre les
(1) KochC. L., Ordnung der Zecken. Archiv f. Naturg., X (I), p. 223; 1844. —
Arachnidensyslem, IV, p. 49; pi. Vil, tig. 23; 1847.
(2) Karsch F., Vier neue Ixodiden des Berliner Muséums. Mitlheil. cl. Mûn-
chener entom. Vereine, IX, p. 141 ; 1880.
(3) Neumann G., Rec. de la lam. des Ixodidés, 3' Mémoire. Mémoires de la
Soc. Zoolog. de France, XII, p. 259; 1899.
(4) Neumann G., Ibid., p. 260.
(3) Neuma.nn g., Ibid., p. 293.
316
G. NEUMANN
sillons cervicaux ; couleur brun marron, plus foncé en dedans
des yeux et le long du bord postérieur; sur la ligne médiane,
une tache longitudinale, verte et jaune, irrégulière, interrompue,
élargie au milieu , où elle
embrasse un espace brun lo-
sangique. Yeux grands, plats,
rougeâtres, peu apparents.
Face dorsale rouge brunâtre,
à ponctuations grossières et
fossettes irrégulières; un sil-
lon marginal parallèle au
bord, formant la limite anté-
rieure de onze festons posté-
rieurs; quelques poils très
courts. Face ventrale brun
jaunâtre, glabre ou presque
glabre ; vulve étroite , en
regard du bord postérieur
des hanches de la 2^ paire ;
anus vers le tiers postérieur ;
festons postérieurs apparents,
non limités en avant ; cercle
anal bien arrondi ; péritrèmes
à fond laiteux, triangulaires, à angles arrondis. — Rostre étroit,
A long (2"""5) ; base en trian-
gle équilatéral, le bord
postérieur ne pénétrant
pas dans l'échancrure de
l'écusson ; des ponctua-
Fig. la. - Eyalomma longirostre 9.
Face dorsale.
Fig. 16.— Hyalomma
longirosti'e^ .Boigi
de la chélicère gau-
che.
Fig. 17. — Hya-
lomma longi -
rostre 9, Hypo-
stome.
Fig. 18. — Hyalomma longi-
rostre 5. Extrémité de l'hypo-
stome.
tions fines; aires poreuses grandes, ovales, comme réunies à leur
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 317
base par un sillon. Gliélicères à gaine épineuse, à doigt étroit, long
de 330 a; apophyse interne allongée dans le sens du doigt, avec
deux pointes terminales, 1 antérieure saillante en dehors, la posté-
rieure directement rétrograde; apophyse externe à deux dents
fortes (l'antérieure un peu moins), plus une petite dent serretée
terminale, antérieure. Hypostome très lancéolé, très aigu à son
extrémité antérieure, armé, sur chaque moitié, de trois liles longi-
tudinales de dix dents aiguës, plus des petites dents aiguës anté-
rieures sur 3-4 files, plus des dents squamiformes postérieures
jusqu'à sa base; les bords de l'hypostome très finement denticulés
depuis la pointe jusqu'au milieu de la longueur. Palpes très longs,
très plats ; premier article relativement long, le deuxième deux
fois et demi aussi long que le 3^. — Pattes très longues, surtout
celles de la 4« paire. Hanches de la 1'» paire à deux pointes courtes,
l'exterue plus forte: une épine semblable plus courte au bord
postérieur des autres. Tarses très longs, leur bord dorsal taillé en
biseau à son extrémité; deux éperons terminaux; caroncule
atteignant les deux tiers de la longueur des ongles.
Pour la femelle repue, voir Amhlyomma giganleum (3® Mém.,
p. 259), et pour la nymphe, A. amcola (Ibid., p. 260).
D'après 1 cT et 3 9 recueillis sur un Porc -Épie dans la colonie
de Santa-Gruz de Rio grande do Sul , par Stieglmayr fMus. de
Hambourg) ; une femelle repue de 26™"" de long sur 20""" de large,
recueillie à Caracas (Venezuela), par Gollmer (Mus. de Berlin). La
femelle de cette espèce se caractérise nettement par la forme de
son écusson, de son rostre et surtout de son hypostome si fortement
armé. Cet organe peut aussi s'implanter dans les piquants du Porc-
Épic, comme le montre une des femelles encore adhérente à l'un
d'eux.
4. Hyalomma rhipicephaloides n. sp.
Mâle. — Corps en ovale allongé, deux fois aussi large vers le tiers
postérieur qu'en avant, long de 2mm8 (rostre non compris), large de
1""™8. Ecussoth convexe, jaune terreux, concolore, couvrant toute la
face dorsale; sillons cervicaux courts et profonds; pas de sillon
marginal ; festons à séparations peu profondes, un peu plus longs
que larges; dans le quart postérieur, trois courts sillons longitudi-
naux, dont un médian ; ponctuations très superficelles, rares ; yeux
petits, brillants, orbites, entourés d'une auréole brunâtre. Face ven.
traie de même couleur, glabre ; orifice sexuel en regard du premier
espace intercoxal ; sillons sexuels rectilignes, formant en arrière la
318 G. NEUMANN
limite externe de deux écussons adanaux ; ceux-ci et les écussons
accessoires de même couleur que le reste de la face ventrale, à bord
postérieur arrondi et à peine saillant; sillon anal en ogive large ;
péritrèmes en virgule allongée. — Rostre long de Omm? ; base deux
fois aussi large que longue, à côtés arrondis, angles postérieurs un
peu saillants et brunâtres. Hypostome à trois tiles de dents de cha-
que côté. Palpes courts, le deuxième article presque deux fois aussi
long que le 3^. — Pattes longues, jaune sale. Hanches 1 profondé-
ment divisées eu deux dents, dont l'externe, plus longue et conique,
touche la hanche suivante ; deux petites tubérosités brunâtres aux
hanches II et III, une seule aux hanches IV. Tarses assez courts,
non brusquement atténués à l'extrémité.
Femelle. — Inconnue.
D'après deux spécimens rapportés d'Egypte par Ehrenberg
(Mus. de Berlin).
Cette espèce, établie sur des individus évidemment jeunes, est
intermédiaire à Rhlpiceplialus et Hyalomma. Elle a des premiers
le faciès général et la forme des pattes ; elle se rattache aux
seconds parle rostre, qui est, d'ailleurs, court et rappelle encore
les Rhipicephalus.
Deuxième Partie
CLASSIFICATION
Avant toute ébauche de classification, les Ixodidés étaient réunis
aux autres Acariens dans le grand genre Acarus de Linné. Ce fut
Latreille (I) qui, le premier, partagea les Acariens en plusieurs
genres, parmi lesquels se trouvaient Artjas et J.wdes. Ces deux
genres furent adoptés par Hermann (2), avec des noms différents
[Rhynchopnon pour Argas, Cynorhœstes pour Ixodes). Plus tard,
Duméril (3) proposa, sans succès ni raison suffisante, de substituer
le nom de Crotonus à celui dlxodes.
En 1806, Latreille (4) avait réuni dans sa famille VII des Acères
(Riciniae ou Tiques) les genres Ixodes et Argas avec Sarcoptes, Chey-
(1) Latreille P. A., Magasin encyclopédique, t. IV, p. lo; 1795. — Précis des
caractères génériques des Insectes disposés dans un ordre naturel; an V.
(2) Hermann J.-F. Mémoire aptéro logique, an XII.
(3) Duméril C, Art. Ixode. Dict. des Sciences naturelles, XXIV, p. 55; 1822.
(4) Latreille P.-A., Gênera. Crustaceorum et insectorum, I, p. 151; 1806.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 319
letus, Smaris, Bdella et IJropoda. Mais c'est en 1814 que la famille
des (( Ixodides » prend corps dans la classification que Leach (1)
donne des Acariens : il la constitue avec les genres Argaa et Ixodes
d'une part, Uropoda d'autre part. Elle arrive à sa constitution défi-
nitive avec Surdew^all (2), qui n'y comprend que les genres Ixodes et
Argas.
Dugès (3) a méconnu les atîinités des Argas et des Ixodes, en
faisant de la forme des palpes un caractère dominateur et en
mettant les premiers dans sa famille des Gamasei, les seconds
formant seuls celle des Ixodei. Cette séparation a été maintenue
par Gervais (4).
Bien que Gervais décriveouénumère plus de 50 espèces d'Ixodes,
son travail est presque exclusivement bibliographique. Il n'a vu
qu'un petit nombre de spécimens et les descriptions très incom-
plètes dont il s'est servi n'ont pu lui inspirer de notions taxino-
miques sur le groupe.
C. L. Koch (5) est le seul qui, avant moi, ait étudié des collections
étendues ; elles l'ont conduit à démembrer les genres Argas et
Ixodes. Il fait des Tiques son septième ordre d'Arachnides, l'ordre
des Ricini, qu'il place à la suite du sixième, les Acari. Il divise les
Ricini en trois familles : Argasidis, Ixodidas et Hhipistomidœ. La
première comprend deux genres [Ornitliodoros, Argas), la deuxième
quatre (//j/a/omma, Hseinalastor , Amblyomma, Ixodes), la troisième
quatre aussi [Dermacentor, Hasmaphysalis, Rhipicephakis, Hhipi-
stoma).
Ces nouveaux genres n'ont pas été adoptés en France par Ger-
vais, par Lucas et par Mégnin, qui ont eu l'occasion d'écrire sur les
Ixodides et d'en indiquer des espèces nouvelles ou crues telles.
Mais les auteurs allemands et italiens, en particulier Berlese et
Cauestrini, en ont tenu compte, à juste titre, dans leurs travaux.
Canestrini (6), se bornant aux genres représentés dans la faune
italienne, maintient les Ixodini et les Argasini parmi les Acariens;
mais il en fait deux familles distinctes. D'après la forme des
palpes, il divise les Ixodini en Cultripalpi (Ixodes, Hyalomma) et en
(1) Leach W. E,, Transact. linn. Society London, XI, p. 387; 1814.
(2) SuNDEWALL, Couspectus Arachniduin, 1833.
(3) Dugès A., Recherches sur l'ordre des Acariens. Ann. des se. natur., (2), I,
p. o; 1834.
(4) Gervais P.. Histoire natur. des Insectes. Aptères, III, pp. 229 et 234; 1844.
(5) Koch C. L., Systematische Uebersicht der Ordnumj der Zecken. Archiv fur
Naturgeschichte, X (I) ; 1844. — Uebersicht des Arachnidensy stems, IV; 1849.
(6) Canestrini G., Prospetto deW Acarojauna italiana, IV, p. 491; 1890.
320 G. NEUMANN
Conipalpi (PhatiUxodes, Rhipicephalus, Dermacentor, Hsejnaphysalis,
Herpetobia). Les Ai^gasini sont réduits au seul genre italien Aj^gas
(bien qu Argas coniceps doive passer dans Ornithodoros).
Les genres Phaulixodes et Herpetobia ne doivent pas être main-
tenus ; car ils correspondent à des formes nymphales, le premier
de Rhipicephalus, le second d'Hxmaphysalis.
Canestrini reconnaît que la forme des palpes nesl pas suffisante
pour servir de base à la classilicatlon et, faisant abstraction de
Phaulixodes et de Herpetobia, dont il ne connaît pas le mâle (et pour
cause), il fait intervenir, dans une division qui lui paraît plus
naturelle, le nombre des écussons ventraux du mâle. Il partage
ainsi les /a;odmi en trois groupes : Poliopli, dont presque toute la
face ventrale est couverte d'écussons [Ixodes] ; Tetraopli, qui ont
quatre écussons disposés sur les côtés de l'anus {Hyalomma,
Rhipicephalus) ; Anopli, dont le ventre est nu [Dermacentor,
Hœmaphy salis).
La classification la plus récente est celle que George Marx a pro-
posée (1). Il considère le groupe comme un sous-ordre, non un
ordre. Il abandonne la dénomination de Ricini employée parKoch,
parce que le nom de Ricinus a déjà été appliqué par de Geer à un
genre de Mallopbages, et il lui substitue celle de Cynorhœstea,
Cynorhœstes étant le nom que les anciens Grecs donnaient aux
Tiques du Chien. Les Cynorhœstea comprennent les Argasidae, les
Ixodidae et les Rhipistomidae de Koch.
Les Cynorhsestea sont partagés en deux « groupes » :
1° Catastoniata : Rostre inséré au-dessous de la face dorsale ;
palpes non excavés au bord interne.
2° Antistomata : Rostre inséré au niveau de la face dorsale ; palpes
creusés longitudinalement à leur bord interne, embrassant les côtés
du rostre.
Les Catastoniata comprennent deux familles : 1° Argasidae (Orni-
thodoros et Argas) ; 2° Eschatocephalidae (Eschatocephalus).
Les Antistomata se divisent en trois familles : !« Hœmalastoridae
[Sarconyssus, Hxmalastor) ; 2° Ixodidae {Ixodes, Aniblyomma, Hya-
lomma) ; 3" Rhipistomidae (Boophilus, Rhipicephalus, Dermacentor,
Rhipistoma, Hœmaphysalis).
Cet essai de classification représente un efïort méritoire; l'auteur
a tenu compte de la plupart des notes ou travaux sur le sujet;
mais, bien qu'il ait réuni une collection relativement importante
(1) Marx George, Note on the classification on Ihe Ixodidae. Proceed. of
Entomological Society of Washington, 1892, II, p. 2SÈ.
REVISION I)F- LA FAMILLE DES IXODIDÉS 321
(qui m'a été commuDiquée), il n'a pu étudier de visu certains
genres et est ainsi tombé dans des erreurs d'appréciation et de
rapprocliement.
Il est évident que la classification ayant pour but le groupement
des genres, il faut tout d'abord établir quels sont ceux qui méri-
tent d'être conservés.
J'ai déjà dit l'abandon où l'on doit laisser Vhaulixodes Berlese
et Herpeîohia Canestrini. — Hsemalastor Koch, ayant pour type
H. longirostris Koch, rentre dans //(/a/omma (Voy. p. 290). — Sm-co-
nyssus Kolenati doit se fusionner avec Eschatocephalus Frauenfeld
(Vùy.3« mém., p. 167 et 4emém., p. 290). — Boop/i//M.s' Curtice demeure
encore réuni à Rhipicephalus. (Voy. p. 276).
Rhipistoma Koch ne mérite pas d'être distrait de Hfemaphysaiis
Koch ; car la forte saillie externe du 2^ article des palpes, qui en est
l'unique caractère différentiel, ne représente que l'accentuation de
ce que montrent les Hœinaphijsalis, et tous les autres caractères
sont les mêmes.
Opisthodon Canestrini est dans le même cas (Voy. 2« mém.,
p. 326) ; du reste, le genre Hœmaphijsalis n'est pas encore assez
encombré pour qu'il soit opportun de le démembrer, surtout
selon des bases aussi étroites.
Carifi Latreille, Crotonm Duméril, Cynorhœstes Hermann ne sont
quedessynonymes plus ou moins précis d'Eschatocephalus et d'Ixodes.
De même Gonlxodes Dugès est uu Hœmapliymlis ; Pseudixodes Haller
un Dermacentor .
Ophiodes Murray ne peut être maintenu, comme préoccupé.
Xiphiastor Murray (1) n'a pas de caractère distinctif: « Corps
plat; rostre très long, palpes rapprochés; bord postérieur de
l'abdomen crénelé ». L'espèce type et unique {X. rostratum) repose
sur un spécimen (mâle?), reçu du Calabar (corps ovale, uni, long de
6"^35 , qui est probablement un Amblyomma.
Adenopleura Macalister (2) tire son nom de deux prétendues
glandes (I) situées de chaque côté, immédiatement en avant du
premier feston marginal et qui sont évidemment les stigmates com-
muns à tous les Ixodidés. L'espèce {A . compTessitm) était représentée
exclusivement par des « femelles », qui, d'après les caractères et les
figures, sont des mâles de quelque Amblyomma. L'hôte était un Manis
multiscutata de l'Afrique occidentale.
(1) Murray A., Economie Entomology, p, 201, fig; 1879.
(2) Macalistek a., Description of a new Genus of Ixodea (Adenopleura).
Quaterly Journal of micrnsc. Science (N. Ser.), XII, p. 287; pi. XIV, flg. 5-8; 1872.
Mém. Soc. Zool. de Fr,, 1901. xiv. — 21
irZZ G. NEUMANN
Margnropufi Karsch (M. Winthemi) n'est autre qu'un individu
anormal de Rhipicephalus annulatns (Say) var. microplus.
Quant à Cecidopus Karscii (1) (C. diversipes, de Ceylan), carac-
térisé par la forme globuleuse de l'avant -dernier article des pattes
de la 4'' paire, il est probable que ce n'est point un Ixodidé.
Le groupe des Ixodidés, que, avec la presque unanimité des
zoologistes, je considère comme formant simplement une famille
de l'ordre des Acariens, comprend, d'après la revision que j'en
termine, 10 genres : Ixodes, Eschatocephalus, Aponomma, Amblyomma,
Hyalomma, Haemaphysalis, Rhipicephalus, Dermacentor, Argas et
Ornithodords.
De ces dix genres, un seul, Aponomma, est nouveau. Sa
création se justifie par l'ensemble des caractères que je lui ai attri-
bués.
Les autres se rapprochent à peu près selon le même sens que dans
la classification de Marx. Toutefois, faute d'en avoir eu des
spécimens sous les yeux, Marx s'est complètement mépris sur le
mode d'insertion du rostre dans Eschatocephalus et il a, par une
erreur évidente, rapproché ce genre des Argasinés, alors qu'il a
tous les caractères des Ixodinés et les plus grandes affinités avec
Ixodes.
La famille des Ixodidae est divisée en deux sous-familles : Ixodinae
et Argasinae.
Les Arpasmae ne comprennent que les genres Argas et Ornitho-
doros.
Les Ixodinae sont divisés en deux tribus : Ixodae et Rhipicephalae.
Contrairement à ce qu'avait fait Koch, il ne m'a pas paru que les
Ixodae et les Rhipicephalae puissent avoir le même rang taxinomique
que les Argasinae. D'ailleurs, des formes intermédiaires relient les
Ixodae aux Rhipicephalae, par les Hyalomma relativement aux Rhipi-
cephalus, et par les Amblyomma en regard des Dermacentor.
Conformément aux « règles de la nomenclature », j'ai donné aux
familles, sous-familles et tribus, des noms dérivés de ceux des
genres par changement de désinence.
L'ensemble de la classification est représenté par les tableaux
synoptiques qui suivent.
1) Karsch, F., Arachnologische BeUrage. Zeitschr. f. die ges. Naturwissen-
schaft, LU, p. o62, fig. 9; 1879.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS
323
TABLEAUX SYNOPTIQUES DES GENRES ET DES ESPÈCES
SOUS-FAMILLES, TRIBUS et GENRES
Rostre terminal;
aux tarses . .
Rostre infère;
aux tarses
Ixodinae. —
Rostre. . .
un écusson dorsal; des ambulacres
pas d'écusson dorsal ; pas d'ambulacres
Ixodae. —
Ion anal .
Sil-
Palpes
Uhipioephalae .
Argasinae .
Ixodinae
Argasinae
Ixodae
Rhipicephalae
b
Ixodes
Eschalocephalus
long- • •
court
contournant l'anus en avant, indé-
pendant des sillons sexuels. Pas
d'yeux
contournant l'anus en arrière, re-
joignant souvent en avant les
sillons sexuels. Souvent des yeux,
creux à leur face interne dans les
deux sexes ...
claviformes, non creux chez le cf.
Pattes ordinairem. très longues.
Pas d'yeux. Pas d'écussons adanaux
chez le cr' Aponomma
Des yeux c
^ Pas d'écussons adanaux chez le cy. Amblyomma
I Des écussons adanaux chez le o^ . Hyalomma
Des yeux d
Pas d'yeux. Pas d'écussons adanaux
chez le c/". 2" article des palpes
saillant en dehors Hasmaphysalis
Des écussons adanaux; hanches IV
conformes aux autres chez le cr*.
Base du rostre hexagonale, à
angles latéraux saillants. . . . Rhipicephalus
Pas d'écussons adanaux; hanches
IV bien plus grandes que les
autres chez le c/". Base du rostre
rectangulaire ......... Dermacentor
Corps ordinairement plat, à bords
minces, sans sillons ventraux
profonds. Pas d'yeux. ..... Argas
Corps à bords épais ; des sillons ven-
traux (préanal, postanal, anal).
Quelquefois des yeux Ornithodoros
Ecusson anal.
Ecusson dorsal.
IXODES
A. Mâle
à côtés divergents ou parallèles. . a
à côtés convergents /
couvrant la plus grande partie du
dos h
ne couvrant guère que la moitié
de la largeur du dos ..... . loricatus (21)
324
G. NEUMANN
b. Ecusson dorsal
c. Hanches I . .
d. Tarses ....
e. Ecusson dorsal
f. Ecusson anal,
g. Ecusson anal.
non frangé en arrière c
bordé de poils longs en arrière. . fimbriatus (14)
à forte épine interne d
à épines interne et externe cour-
tes, égales coxxfurcatus (13)
non bossus e
bossus près de leur extrémité . . hexagonus (13)
pubescent ricinus (1)
glabre ovatus (2)
ouvert en arrière g
fermé en arrière rasus (20)
en fer à cheval pilosus (28)
presque fermé en arrière holocyclus (29)
B. Femelle
Sillons anaux
Sillons anaux
l'' article des
palpes . .
Ecusson . .
Ecusson . .
Ecusson . .
Ecusson . .
Hanches I .
Tarses. . .
Aires poreuses
Ecusson . . .
Aires poreuses
Tarses
prolongés en arrière de l'anus. . . a
formant un cercle autour de l'anus rasus (20)
divergents ou parallèles b
convergents en arrière de l'anus . ee
court, ne formant pas de corne
dirigée en avant c
formant une corne forte, dirigée
en avant thoracicus (27)
plus long que large d
aussi large ou plus large que long, aa
à côtés arrondis ou anguleux en
dehors e
à côtés concaves, rentrants. . . . pulus (12)
creusé de sillons cervicaux. . . . f
dépourvu de sillons cervicaux. . . :
à sillons latéraux plus ou moins
apparents g
sans sillons latéraux o
unicuspidées ou sans épine interne, h
à deux épines ou deux tubérosités k
non bossus. i
bossus hexagonus (15)
plus larges que longues, rappro-
chées ricinus (1)
aussi longues ou plus longues que
larges, écartées j
à sillons latéraux peu apparents.
Ponctuations fines ovatus (2)
à sillons latéraux très nets. Ponc-
tuations grandes dentalus (4)
arrondies i
triangulaires angustus (18)
bossus m
non bossus diversifossus (19)
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS
325
Hanches I . .
Hanches I . .
Hanches I . .
Hanches I . .
Tarses
Epine des han
chesl ...
Ecusson à ponc
tuations .
Abdomen .
Ecusson pluslar
ge. . . .
Tarses .
Ecusson à ponc
tuations . .
Hanches I
Ecusson . . .
Hanches I . .
Hanches I . .
Hanches I , .
Sillons anaux.
Ecusson . . .
à épines coniques, au moins l'ex-
terne n
à deux dents plates loricatus (21)
à épine interne forte et longue. . fonsu latus (5)
à épine interne moyenne ..... fronlalis, var. (17)
uni ou bicuspidées p
inermes tuer mis (9 bis)
unicuspidées q
à deux épines ou deux tubérosités. i'
non bossus. . . _ . r
bossus spinicoxalis {iO)
longue, à l'angle postéro -interne . s
courte, à l'angle postéro-externe . u
inégales, les grandes près du bord
postérieur affinis (6)
égales t
pourvu de granulations obscurus (7)
dépourvu de granulations .... rubidus (7 bis)
vers son tiers antérieur. Corps
large intermedius (16)
vers son milieu. Corps allongé . . parviroslris (16 bis)
atténués progressivement x
atténués brusquement y
très fines, rapprochées ...... prxcoxalis (8)
grandes, écartées . brunneus (9-31)
à deux petites tubérosités posté-
rieures eudyptidis (14)
à deux épines fronlalis (17)
uni, sans ponctuations, l'article des
palpes en forme de corne trans-
versale tenuirostris (21 bis)
ponctué. 1*^' article des palpes or-
dinaire. Hypostome aigu. . . . a eu mina tus (21 ter)
bien plus large que long ornilhorhynchi (22)
aussi large ou à peine plus large
que long bb
inermes Tasmani (23)
cuspidées ce
unicuspidées dd
bicuspidées acutitarsus (26)
 une épine courte. ...... luteus (24)
à une épine longue fuscipes {2o)
non réunis en arrière //
réunis en pointe en arrière ; ecus-
son à sillons latéraux holocyclus '29)
aussi lar^eque long, à ponctuations
superficielles, à sillons latéraux;
hanches 1 à épine obsolète . . . pilosus (28)
plus long que large, ponctuations
profondes, pas de sillonslaléraux.
Hanches I à épine bien dévelop-
pée SchilUngsi (29 bis)
326
G. NEUMANN
C Nymphe
„ \ plus long que large a
Ecusson. . . . , *^ . , *' ^ ,*' , , „
( aussi large ou plus large que long. /
^.,, \ écartés en arrière b
Sillons anaux • ; , . . . .^ l , ,
{ réunis en pointe en arrière .... holocyclus (29)
„ (, non bossus près de leur extrémité, c
( bossus près de leur extrémité. . . hexagonus (15)
„ \ à sillons latéraux d
Ecusson . . . . , ., . ,
( sans silons latéraux putus (12)
ien ovale court e
en ovale allongé, à côtés presque
droits loricalus (21)
I k trois files de dents de chaque
\ côté ricinus (1)
^P ■ ■ ■ J à deux files de dents de chaque
[ côté imperfectus (3)
! arrondi. g
cordiforme, bien plus large que
long ornilhorhynchi
„ . j ( pourvues d'une simple tubérosité. juvenis (11)
' " ' ( pourvues d'une épine longue . . . spinosus (25^
Taches de l'écus-
son
b. Ecusson
Ecusson
Tarses .
Tarses IV .
Tarses II,
III,IV.
Ecusson
Tarses II
III
IV.
APONOMMA
A. Mâle
^ marqué de taches vert métallique, a
' sans taches vert métallique. . . . b
^ au nombre de cinq Gervaisi (l)
I au nombre de neuf exornatum (2)
dépourvu de sillon marginal pro-
fond c
pourvu d'un sillon marginal pro-
fond . . . h
creusé de ponctuations d
uni. Corps plus long ou aussi long
que large g
\ plus large que long transversale (4)
I plus long ou aussi long que large . e
i atténués progressivement ochi-aceum (12)
I bossus à lear extrémité /
( à bosse bien développée ecinctum (13)
( à bosse très peu développée. . . . crassipes (14)
\ atténués à leur extrémité lœve {6)
{ bossus à leur extrémité . ... laLum (6)
( concolore, brun rougeâtre. . . . i
( marqué de taches plus claires. . . decorusum (8)
( atténués à leur extrémité .... trachysauri (7)
I bossus à leur extrémité concolor (10)
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES
327
Ecusson
Corps
d. Ecusson.
Hanches I
Ecusson
Ponctuations.
Tarses .
B. Femelle
' marqué de trois taches vert métal-
\ lique a
I brun rougeâtre, concolore, sans ta-
[ ches vertes . c
( au moins aussi large que long;
\ ponctuations grandes, écartées . Gervaisi {i)
j aussi long ou plus long que large;
( ponctuations fines, rapprochées, b
i éperonnés exornatum (2)
( non éperonnés trimaculatum (3)
( bien plus large que long ..... transversale (4)
( plus long ou aussi long que large, d
\ plus large que long e
I aussi long que large, triangulaire, i
épines aiguës. /
épines plates. Ponctuations obso-
lètes latum(io)
i à ponctuations rares, petites . . . Ixve (5)
( à ponctuations nombreuses. . . . g
f profondes, confluentes par places.
i Aires poreuses subtriangulaires,
rapprochées • trachysauri (7)
moyennes, distantes. Aires poreuses
circulaires, écartées h
t atténués progressivement. Espèce
' africaine ochraceum (12)
f bossus. Espèce australienne . . . ecinctum (13)
( 3 fois au plus aussi longs que larges decorosum (S)
\ 4 fois au moins aussi longs que
I larges hydrosauri (9)
AMBLYOMMA
Sillon marginal.
Yeux
Hanches I
A. Mâle
Des festons marginaux postérieurs a
Pas de festons marginaux .... hippopotamense (47)
un sillon marginal continu ou
formé de ponctuations b
pas de sillon marginal ....■■ bb
contournant le bord postérieur. . c
ne contournant pas le bord posté-
rieur. ^
( plats ^
I hémisphériques, orbites. ..... variegatum (61)
/ foncés, avec ou sans taches cuivrées
) ou blanc jaunâtre . ^
( clair, avec ou sans dessin foncé. . s
\ bicuspidées '
t armées d'une longue épine . . . maculatum (42)
328
G. NEUMANN
Hanches I divi-
sées . . . . .
Hanches IV à
épine ....
Ponctuations de
l'écusson. . .
Bourrelet mar-
ginal ....
Tache antérieu-
re de l'écusson
Ponctuations.
Ponctuations. .
Hanches I à épi-
nes
Hanches IV à
épine ....
Ponctuations. .
Ponctuations des
angles scapu-
laires ....
Dessin de l'écus-
son
Ecusson . .
Hanches I
Tache linéaire
médiane pos-
térieure . . .
Corps
Hanches I . . .
Sillon marginal.
, au bord postérieur. . . . .... g
[ presque jusqu'au bord antérieur . ovale (43)
aussi ou presque aussi longue que la
hanche h
plus courte que la hanche i
manquant sur des saillies triangu-
laire, plates, rayonnant dans la
moitié postérieure . cajennense (1)
réparties sur toute la surface . . . americanuin (4)
lisse ou ponctué k
strié dans sa longueur trigutlatum (9)
marqué d'une tache claire, médiane,
antérieure, plus ou moins allon-
gée . l
sans tache claire, médiane . . . n
séparée de la tache médiane posté-
rieure par une bande brune trans-
versale. m
continue avec la tache médiane
postérieure. sptendidum (63)
inégales: des grandes, très profon-
des, nombreuses ; des petites, très
superficielles. • . . marmoreum (58)
égales, fines hebraeum (57)
très nombreuses sur tout l'écusson o
rares, manquant par places . . . . r
courtes p
très longues fossum (10)
très courte et faible q
forte et longue. Corps large. . . . cœ/efcs (16)
très flnes, obsolètes concolor (io)
grandes, inégales Geayi {M)
grandes, 10 environ spars h j« (40)
très fines, 20 au moins paulopunclatum (41)
ne formant pas d'H ni d'Y . . . . t
formant un H et un Y consécutifs, eburiieum (56)
sans tache linéaire médiane posté-
rieure . u
avec une tache linéaire médiane
postérieure v
à deux épines, l'externe forte. . . crenatum (8)
simplement bilobées clypeolatum (48)
indépendante des taches antérieures hebrseum (57)
continue avec les taches antérieures marmoreum (58)
étroit au moins en avant, à côtés
subrectilignes y
large, à côtés arrondis. ..... r
à deux épines très longues .... striatum (5)
à deux épines courtes cuneatum (26)
formé de ponctuations aa
continu moreliae (49)
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES
329
aa. Ecusson
bb. Yeux. .
ce. Ecusson ....
dd. Ponctuations . .
ee. Hanches II et III
/y. Corps.
gg. Hanches IV. . .
hh. Hanches IV. . .
ii. Hanches I à épi-
marqué de deux lâches claires,
marginales, paires liinhalum (23)
sans taches claires badiuin (25 bis)
\ plats ce
{ orbites sylvnticum (Go)
i jaunes, avec deux grandes taches
brun noir derrière les yeux et
une dans le tiers postérieur. . . personatuin (45 bis)
sans ces particularités dd
< grandes, au moins en partie . . . ee
{ toutes très fines uu
{ épineuses ou tuberculeuses . ...//'
( inermes. Espèce sud-africaine. . . Pe<e/'si (45)
court, plus large ordinairement vers
le milieu, à côtés arrondis . . . gg
long, plus large en arrière, à côlés
subrectilignes It
à une épine ou tubérosité hh
à deux épines, dont une, au moins,
courte Tr
\ à épine courte ii
{ à épine longue . . qq
bien développées . kk
très courtes, en forme de tubéro-
sités PP
kk. Ponctuations .
II. Tarses ....
U
nn
cyprium (12)
mm
nn. Tarses .
00. 2" article des
palpes ....
pp. HancliesII et III
qq. Hypostome k. .
rr. Ponctuations
\ absentes par places.
( sur toute la surface .....
\ longs, atténués progressivement
( courts, atténués brièvement .
( brun marron, concolore; ponclua-
l tion peu nombreuses. Hypostome
\ à 6 files de dents de chaque côté, badium (25 bis)
{ jaune clair avec dessins foncés ;
ponctuations nombreuses. Hypo-
stome à 4 files de dents de cha-
que côté testudinarium (33 )
( atténués brièvement oo
( atténués progressivement quadrimaculatumCii)
Îune fois et demie seulement aussi
long que large. Ecusson à taches
cuivrées nodosum (18)
bien plus long que large. Ecusson
concolore Goldii (31)
à une tubérosité. Corps aussi large
en avant qu'en arrière sculalum (30)
à deux tubérosités. Corps deux fois
aussi large en arrière qu'en avant crucilerum (30 bis)
\ trois files de dents de chaque côté, calcaralum (19)
( quatre files de dents de chaque côté. muUipunclum i20|
( inégales : des grandes et des tr.-s
fines. ... . . .^s
f subégales, profondes, nombreuses, ggpsatum (30)
330
G. NEUMANN
jaune, à taches brunes . Epines des
ss Ecusson ^ hanches coniques dissimile (21)
■ " ■ ■ ^ brun, à petites taches blanchâtres.
Epines des hanches plates. . . . humerale (22)
tt. HvDostome à •'' ^'^«is files de dents de chaque côté, varium (38)
{ quatre files de dents de chaque côté, crassî'piincfaittm (39)
T, { atténués brusquement vv
uu. Tarses i .. . , .
f atténues progressivement zz
! subégales. Hanches II et IIL épi-
neuses XX
inégales. Hanches II et III inermes ThoUoni (34)
!en ovale court .......... yy
subtriangulaire, denté en arrière
parles festons. Ecusson concolore fulvnm (29)
y y Ecusson < '^«ncolore. Espèce asiatique. . . . sublœve (14)
' ' ' ' ( discolore. Espèce américaine . . . iuberculatum (28)
/ unicuspidées. Ecusson à taches
„ , , ) blanches albopictum (35)
zz. Hanches 1 . . . •{ k- ■ ,a -c . u ^» .
I bicuspidées. Ecusson a taches métal-
[ liques decoratum (36)
B. Femelle
! concolore a
marqué de deux taches dorsales,
rouges, symétriques hippopotamense {iTl)
a. Yeux \ P't"!! • *
( orbites p
b. Hanches I ... 5 ^icuspides ......... .c
{ armées d une très longue épine. . maculatuin (42)
_ ( creusé de ponctuations d
c. Ecusson . . . . 5 ,.
( lisse a
l brun ou taché de clair ...... e
d. Ecusson . . . . \ jaune au jaunâtre avec taches
( foncées uu
iplus large ou aussi large que long /
ovale ou losangique, bien plus long
que large /'flj/a/omHia/ longirostre (3)
/ triangulaire (bords latéraux posté-
y rieurs presque droits) g
f. Ecusson . . . . < cordiforme, ovale ou pentagonal
/ (bords latéraux postérieurs con-
[ vexes) aa
g. Ecusson ... j' °*«y^° (2""" ^ ^""^ '^^ ^'''^S*- ■ ' ■ ^
{ très grand (5°"" de long) crenatum (8)
aussi large ou à peine plus large
h. Ecusson . . . . l que long i
bien plus large que long z
en avant du tiers antérieur de
l'écusson j
'au niveau ou en arrière du tiers
antérieur de l'écusson o
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES
331
j. Yeux .
k. Ecusson
/. Yeux .
m. Hanches I
n. Ecusson
0. Hanches I .
p. Tarses. . .
q. Hanches I .
r. Ecusson à ponc-
tuations . . .
s. Hanches IV. .
t. Hypostome. .
u. Ecusson . .
V. Ponctuations.
w. Hanches I . .
X. Ponctuations.
vers le quart antérieur de l'écusson k
en avant du quart antérieur de
l'écusson n
à taches claires. . /
sans taches pilosum (3)
inclus dans l'écusson m
débordant l'écusson en dehors . . extraoculatum{6i,)
à épines plus longues que larges.
Pattes grêles cajennense {1}
à épines (au moins l'interne) aussi
larges que longues. Pattes épais-
ses, fortes hebrseum (57)
à taches latérales en dehors des
sillons cervicaux eburneum (56)
sans taches en dehors des sillons
cervicaux splendidum (63)
à deux dents ou épines courtes. . p
à deux épines, dont une, au moins,
très longue w
atténués progressivement q
atténués brusquement à l'extrémité u
à deux épines aiguës. Hanches II,
III el IV à une tubérosité ou
épine r
à deux épines mousses. Hanches II,
III et IV à deux tubérosités. . . t
toutes ou presque toutes fines. . s
grandes, profondes, écartées . . . iiifumatuiu (71)
à une tubérosité. Ecusson à bords
postérieurs droits . paroiscutatum (2)
à une épine longue. Ecusson à bords
postérieurs concaves parvitarsum (2 bis)
à quatre files de dents de chaque
côté. Ecusson clair seulement le
long des bords scapulaires. . . sabanerae (53)
à trois files de dents de chaque
côté. Ecusson marbré de clair
sur le milieu et les champs
latéraux rotundatum (72)
brun, concolore. Aires poreuses
parallèles, rapprochées. 2' arti
cle des palpes deux fois aussi
long que le 3' cuneatuin (26)
marqué de clair. Aires poreuses
divergentes, écartées. 2' article
des palpes plus de deux fois
aussi long que le 3'. ...... v
grandes, profondes testudinarium (33)
petites, superficielles ThoUoni (34)
à une épine très longue americanum (i)
à deux épines longues c
égales ou subégales, distantes . . y
très inégales, confluen tes par places uarium (38)
332
G. NEUMANN
kk.
II.
Yeux vers . . .
Tarses
Face dorsale du
rostre ....
nn.
00.
bb. Ecusson
Hanches là deux
épines ....
Hanches à épi-
nes
Hanches IV
pourvues . .
ff. Ponctuations.
gg. Hypostorae.
il. Yeux vers le.
Ponctuations.
Ecusson . . .
Hanches I à épi-
nes
mm. Hanches I
Ponctuations.
Grandes ponc
tuations . .
la moitié de la longueur de l'écusson striatum (5)
le tiers antérieur de l'écusson. . . oblongoguttatum (6)
atténués progressivement. .... brevisculatum (1)
atténués brusquement conipactiim (7 bis)
avec un sillon profond en dehors
des aires poreuses triguttatum (9)
sans sillon. bb
plus large que long ce
aussi large ou à peine plus large
que long ii
longues, rapprochées, parallèles. . fossum (iO)
courtes, écartées, divergentes. . . dd
coniques, fortes ee
plates, rudimentaires k II, 111 et IV ff
d'une épine et d'un tubercule. . . cordiferuin (11>
d'une épine seulement moreliae (49)
inégales, grandes, au moins en
partie. Tarses atténués progres-
sivement gg
égales, fines. Tarses atténués brus-
quement hh
à quatre files de dents de chaque
côté. Ecusson large de 3°"°3. . . cyprium (12)
à trois files de dents de chaque côté.
Ecusson large de l"""? deminutivum {\^)
en arrière du tiers antérieur de
l'écusson ; ponctuations peu visi-
bles surtout dans le champ mé-
dian. Pattes IV longues de 3""°7 sublœve (14)
vers le tiers antérieur de l'écusson;
ponctuations toutes bien appa-
rentes. Pattes IV longues de 5""° badium (2a bis)
milieu de la longueur de l'écusson jj
tiers antérieur de la longueur de
l'écusson nn
très fines. Ecusson pentagonal . . concolor (15)
grandes. Ecusson ovale ou cordi-
forme kk
sans grande tache médiane. . . . U
à grande tache médiane ..... nnn
courtes. 2' article des palpes triple
du 3" Geayi (17)
longues. 2' article des palpes dou-
ble du 3'. . no do su m (i8)
à épines longues et parallèles. . . calcaratuin (19)
à épines courtes et divergentes. . furcosum (19 bis)
inégales . . oo
égales pp
non rares (30 environ) dissimile (21)
rares (3 ou 4) limbatum (23;
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS
333
pp. Ecusson
Ponctuations.
rr. Ecusson
Ecusson
Ecusson
Hypostome à. .
Hanches III et IV
Ecusson . . . .
Ecusson à champ
médian . . .
Hanches I à épi-
nes .....
Hanches I à épi-
nes
Ecusson .... s
Tarses \
Ecusson . . . , <
pentagonal; ponctuations égales. . dubiUiluiti {2.1)
corditbrme. qq
plus grandes dans les angles anté-
rieurs . /•>•
égales, très flnes ; cinq taches
blanc jaunâtre à l'écusson . . helvoium (73)
grand (4-5""") ; des taches cuivrées
latérales iuherculatum (28)
moyen (2"""d ou moins) ss
trois files de dents de chaque côté It
quatre files de dents de chaque
côté. Un tubercule aux hanches
III et IV acutangulalum {?i2)
à un tubercule. scutatum (.30)
à deux tubercules Goldii (31)
cordiforme (S^^o de large) vv
triangulaire (2"'"'4 de large). . . . ww
jaune. Tarses atténués progressi-
vement Petersi (45)
taché de brun. Tarses atténués
brusquement. Articles des pattes
mi-partie jaunes et bruns . . . personalum (45 bis)
plus large ou aussi large que long xx
plus long que large integrum (33 bis)
plus large que long testudinarium {33)
aussi long que large. ■■.... yy
(au moins l'externe) coniques, plus
longues que larges zz
plates, aussi larges que longues.
Espèce africaine niarnioreum (58)
très longues, égales, recouvrant les
hanches II. Espèce américaine, slriatum (5)
courtes, inégales. distinctum (33 ter)
plus large que long Ixve {66)
plus long que large (nymphe). . . inflatum {81}
atténués progressivement par vitarsum {2 bis)
atténués brusquement y
triangulaire, brun foncé variegahim (Q\)
cordiforme, blanc jaunâtre. . . . sylvalicum (65)
HYALOMMA
A. Mâle
Yeux saillants, orbites Ecusson dorsal à ponctuations nom-
breuses, inégales. Hanches I profondément divisées. Ecus-
sons adanaux à bord interne plus long que le bord
postérieur segyplium (1)
Yeux saillants, orbites. Ecusson dorsal à ponctuations peu
nombreuses, égales. Hanches I peu profondément divisées.
Ecussons adanaux à bord interne plus court que le bord
postérieur ayriacum (2)
334
G. NEUMANN
Yeux plats. Ecusson dorsal à ponctuations nombreuses,
égales. Hanches 1 à deux épines très courtes. Ecussons
adanaux à bord interne plus long que le bord postérieur.
Pattes très longues longirostre (3)
B. Femelle
Veux saillants, orbites. Ecusson aussi large ou un peu plus
large que long, à ponctuations nombreuses, inégales. Han-
ches I profondément divisées segyptium (1)
Yeux saillants, orbites. Ecusson à peine plus long que large,
à ponctuations peu nombreuses, égales. Hanches I peu
profondément divisées syriacum (2)
Yeux plats. Ecusson bien plus long que large, à ponctuations
nombreuses, inégales. Hanches I à deux pointes courtes ;
pattes très longues longirostre {3)
3 article des pal-
Hanches I
b. Angle externe
du 2' article
des palpes . .
c. Angle externe
du 2" article
des palpes . .
d. Angle externe
du 2.' article
des palpes . .
e. Chaque palpe. .
/. Hanches IV. . .
(
(
g. Hanches IV . .
h. 3' article des pal- (
pes (
i. 3" article des pal- \
pes l
k. 2'articledespal- )
pes )
l. Face dorsale des \
palpes . . . . /
H^MAPHYSALIS
A. Mâle
ne formant pas pince avec son con-
génère . a
formant pince avec son congénère concinna (9)
pourvues d'une épine ...... b
sans épine erinacei (3)
sans prolongement dorsal rétro-
grade c
avec un prolongement dorsal ré-
trograde l
sans prolongement ventral rétro-
grade d
avec un prolongement ventral ré-
trograde. spinigera (17)
arrondi punctata (1)
anguleux e
plus large ou presque aussi large
que long. /"
bien plus long que large leporis (13)
à épine longue g
à épine courte ou nulle h
à épine faible . fîava (6i
à épine forte. . cornigera (16)
sans saillie ventrale rétrograde. . papuana (8)
avec une saillie ventrale rétrograde i
à épine dorsale rétrograde. . . . bispinosa (H)
sans épine dor.sale k
très saillant. Tarses courts, brus-
quement atténués simplex(ii)
très peu saillant. Tarses longs, pro-
gressivement atténués semermis (14 bis)
aussi large ou plus large que longue Leachi ( 15)
bien moins large que longue . . . elongaia (18)
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS
335
2' article des pal-
pes
La paire de pal-
Ecusson . . .
Hanches I .
Tarses IV . .
e. Ecusson ....
/". 2' article des pal-
pes . .
g. Face ventrale. .
h. 3' article des pal- \
pes (
i. 3' article des pal-
pes
k. 3" article des pal- ^
pes (
l. Tarses. . . . . ^
m. 2' article des pal- ^
pes (
2» article des pal-
pes ....
( à
B. Femelle
anguleux ou arrondi ou non sail-
lant en dehors . a
aigu, comme spinescent en dehors n
aussi large ou plus large que longue b
plus longue que large m
pourvu de ponctuations c
sans ponctuations rhinolophi (4)
pourvues d'une épine d
sans épine erinacei (3)
moins de quatre fois aussi longs
que larges. ........ e
au moins quatre fois aussi longs
que larges. . k
aussi large ou presque aussi large
que long, à côtés arrondis . . f
bien plus long que large, à côtés
presque droits sanguinolenta (5)
arrondi en dehors g
anguleux en dehors .h
concolore punctata (1)
avec un cadre blanchâtre autour
de la vulve et de l'anus .... cinnaberina (2)
avec une épine ventrale i
sans épine ventrale papuana (8)
non recourbé en dedans. Hypostome
à huit files de dents flnva (6)
recourbé en dedans. Hypostome à
dix files de dents longicornis (9 bis)
sans corne dorsale ... l
avec une corne dorsale rétrograde bispinosa (11)
cinq fois aussi longs que larges. . concinna (9)
trois fois aussi longs que larges. . hirudo [iO]
anguleux en dehors leporis (13)
non saillant en dehors ainbigua (13 bis)
une simple tubérosité aux hanches
IV o
une épine aiguë à toutes les han-
ches elongata (18)
bien plus long que large Leachi (15)
peine ou pas plus long que large p
sans prolongement rétrograde . . cornigera (i&)
à prolongements rétrogrades. . . spinigera (17)
C. D'après les dents de l'htpostome
Deux files sur chaque moitié : punctata nymphe et larve, leporis nymphe.
Trois files : leporis cf 9- ambigua 9, inermis '^,simplex nymphe, elongata cf9'
Quatre files : flava ^9» Birmanix 9> papuana cf9> bispinosa '+, simplex çf
Leachi 9, cornigera <^, spinigera 9» Canestrinii cf»
336
G. NEUMANN
Cinq files: punctata (f 9> rhinolophi '^, flava 9» Birmanise. c/*, concinna Q,
longicornis 5. bispinosa cf 2. hystricis o* Q, semer mis cf, Leachi o^ $,
cornigera cf, spinigera cf, cuscobia cf.
Six files : flava cf, concinna cf, asiatica cf.
Sept files : Gestroi J.
RHIPICEPHALUS
A. Mâle
/ plats à la face dorsale, à bords
Palpes . . . . < droits ou convexes ....... a
( courts, épais, anguleux annulatus (14)
„ ( concolore b
a. Ecusson . . . . i ...
f marque de taches 0
. -.,, . , ( simple ou double c
b. Sillon marginal. ; / * ,jo v v
(nul ectnctus (13 bis)
_.,, . , ( simple d
c. Sillo 1 marginal. ] , ^i , /.o^
( double carinatus (13)
. ,, ( plats. e
d. Yeux i ^..^
r orbites n
I à ponctuations nombreuses. . . . f
e. Ecusson .... < à ponctuations peu nombreuses,
I grandes, en lignes l
/. Ponctuations. . \ [^'f " • "^
( égales ou presque égales i
„ , ,. \ réparties régulièrement . .... h
g. Ponctuations. ■],,...,., . .■ ■
{ réparties irrégulièrement punctatisstmus (2)
/ toutes bien apparentes; appendice
i caudal nul ou court sanginneus (1)
h. Ponctuations. . < la plupart très fines; appendice
I caudal deux fois aussi long que
\ large appendiculatus (6^is)
distantes . . . k
i. Ponctuations. . { contiguëspar places, rendant l'écus-
son chagriné capensis (11)
fines, couvrant tout l'écusson. . . bursa (3)
k. Ponctuations. . { profondes, manquant sur la bor-
dure et les festons compositus (4)
inon prolongés en pointe ; des écus-
sons externes . . m
prolonges en pointe ; pas d écus-
sons externes, quatre petits écus-
sons internes. arma ««.s (5 ter)
i couvrant toute la surface, non on-
dulé, brillant simus (5)
débordé sur les côtés et en arrière ;
irrégulièrement ondulé paulopunctatus (6)
^ à ponctuations distantes, brun rouge oculatus (11 bis)
H. Ecusson ....'. chagriné, brun foncé ; pattes rouge
' safran Evertsi (12)
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES
337
Palpes ....
fl. Ecusson . . .
b. Yeux ....
c. Abdomen . .
d. Ecusson . . .
e. Ecusson . . .
f. Ponctuations.
g. Ponctuations.
h. Cadre anal. .
i. Ecusson . . .
k. Ponctuations.
l Ponctuations
m. Séparation des
aires poreuses
Ecusson . .
Ecusson
Ecusson
^ blanc et noir pulchcUua (8)
( à fond brun rouge, taché de blanc maculatns (8 bis)
B. Femelle
! plats à la face dorsale, à bords
droits ou convexes a
courts, épais, anguleux ..... annulalus (14)
^ brun ou brunâtre b
{ blanc . 0
^ plats c
( orbites n
i concolore ............ d
( orné de lignes et do points blancs, perpulcher (7)
ovale allongé. e
ovale court ou aussi large que
long h
^ profondément échancré en avant, f
( peu échancré en avant brevicollis (9)
^ inégales . . sanguineus (i)
' égales .g
nombreuses punctatissiinus (2)
peu nombreuses, profondes ; ecus-
son à surfaceirrégulière, ondulée, paulopunctatns (6)
^ non bordé de blanc i
i bordé de blanc rutilus (iO)
^ à ponctuations distinctes k
I chagriné, sauf sur les bords . . - capeiisis (IJ)
\ égales /
( inégales m
\ nombreuses, rapprochées bursa (3)
' peu nombreuses, très grandes . . armatus (5 ter)
[ égale à leur diamètre. Fines ponc-
V tuations de l'écusson peu visibles simus (5)
\ double de leur diamètre. Fines
/ ponctuations de l'écusson très
' apparentes (ippendiculatu.'i(o^^'>s)
ovale allongé, à ponctuations dis-
tantes oculatus (11 bis)
ovale court, chagriné. Pattes rouge
safran Evertsi (12)
ovale, à contour à peine sinueux . pulchellus (8)
aussi large que long, à contour
sinueux . maculaius (8 bis)
C. Phaulixodes
plus long que large, à côtés pres-
que droits. rufus (1)
plus large que long, à côtés courbes plumbeus (16)
aussi large que long, à côtés un
peu courbes intermedius (17)
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901.
338
G. NEIMANN
DERMACENTOR
Mâle
concolore ou à taches blanches. . a
Ecusson .... { k taches rouges ou jaunes (espèces
africaines) . . /'
à une épine ou un tubercule au
„ . „, , bord postérieur b
Hanches IV . . ^ , ;., . • ^ ^
deux petites épines au bord poste-
rieur compactus (7 bis
, „ ^ à taches blanches c
b. Ecusson ..... . ^
f sans taches, concolore e
très renflé en dehors, à épine dor-
c. :2' article des pal- ) sale rétrograde relimolatm (l)
pes ..... ^ peu renflé en dehors, sans épine
' dorsale d
, „ , ^ ovale electiis (2)
a. Forme du corps ... . „
' triangulaire vanegatus (3)
^ pubescent. Palpes non renflés. . . nitens (6)
e. Ecusson ..... ^ ^
' glabre. Palpes renflés en dehors . parvus (7)
, -...,,, ( délimitant comme un ecusson fe-
^' son"' '■"'.' "^«»« ■ ■ • rhinocerolis ii)
( ne délimitant pas d'écusson femelle circuinguttatus (5)
B. Fe.melle
p i marqué de taches claires. .... a
' * ' ' ( sans taches; noirâtre ou brunâtre, g
a. Taches de l'écus- ^ blanches b
son / rouges ou jaunes . . . /
,, 1^ ( ovale, arrondi ou cordiforme. . . c
/'. Ecusson ..... ' . , , , .
f triangulaire triaiigulatus (3 bis).
/ plus large ou presque aussi large
\ que long d
c. Ecusson , . . . < plus long que large. 2" article des
palpes sans pointe dorsale rétro-
grade e
1 presque aussi large que long. Han-
w vn oo^n * ^hes 1 à deux épines longues. . reliculalus (1)
a. LiCusson . . , / n i . ■
\ plus large que long. Hanches 1 a
{ deux épines courtes et plates . . compactus (7 bis)
T, , ^ ovale ; poils rares electus (2)
e. Forme du corps , ' ^ . „
( oblongue ; poils abondants .... vanegatus (3)
/'. Taches de l'écus- i occupant presque toute sa surface, rhinocerolis (i)
so° ' au nombre de trois; en triangle . circumgultalus (l'y)
i ridé, sans ponctuations; yeux petits nilens (Q)
g. Ecusson . . . . ^ non ridé, à ponctuations; yeux
( grands parumapertus (6 bis)
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS
339
ARGAS
Corps
Bordure
corps .
du
b. Tégument à plis
Corps
Corps
Corps
Granulations
dorsales sub-
marginales. .
ovale, plus long que large, plus
étroit en avant. a
presque circulaire, aussi large en
avant qu'en arrière (nymphe) . vesiierlilionis {!)
formée de plis étroits, radiés. . . b
formée de festons rectangulaires /'
grossiers. Corps plat. ...... c
très Gns. Corps long, renflé. Han-
ches IV vers le tiers antérieur
delà longueur Hermanni (4)
bien plus étroit en avant qu'en
arrière. . d
presque aussi large en avant qu'en
arrière e
large en arrière, une fois et demie
aussi long que large reflexus (1)
étroit en arrière, près de deux fois
aussi long que large magnus (5)
court, à peine plus long que large.
Rostre bien en avantdeshanchesl Kochi (6 bis)
deux fois aussi long que large . . cucumerinus (6 ter)
distantes persicus (2)
contiguës miniatus (9)
ORNITHODOROS
Corps
Articles termi-
naux des pattes
glabre ou velu a
épineux au moins dans sa partie
antérieur (nymphe) Megnini (10)
Rostre ! dépourvu de joues latérales. . . . b
\ pourvu de joues latérales lalaje{!k)
1 dentés ou granuleux à leur bord
] dorsal c
D' article des pat-
tes
Tarses.
Dentelures des
pattes ....
Tarses IV
non dentés ni granuleux f
à dents saillantes, écartées, plus
hautes que longues ; tégument à
saillies non contiguës Savignyi (\)
à dents ou tubercules peu saillants,
rapprochés, plus longs que hauts (/
à dents ou granulations bien appa-
rentes. Des yeux e
granuleux. Pas d'yeux turicata (3)
contiguës. Yeux petits, noirs. Espèce
africaine pavimentosus (1 bis)
écartées. Yeux grands, verdâtres.
Espèce américaine. coriaceus (3)
progressivement atténués g
bossus près de l'extrémité. . . . h
340 G. NEUMANN
ibien marqués. Tégument granu-
leux erralicus (5)
obsolètes. Tégument lisse ou fine-
ment granuleux œqualis (5 bis)
h. Rostre (base \ plus long que large i
comprise) . . / au moins aussi large que long. . Megnini (iO)
[ plus courts ou à peine plus longs
) que la base du rostre Tholozani (fi)
^ ^^^ j bien plus longs que la base du
f rostre Canestrinii (6 bis)
TYPES
Sur l'avis de MM. SalmoQ et Stiles, de Washington, je crois utile
de donner ici l'indication des types génériques et spécifiques.
1» Genres actuels
IxoDES Latreille. — Ixodes ricinm (L.). Sur Ovis aries. France.
EscHATOCEPHALUs Ffauenfeld. — Eschatocephalus firacilipes Frauenf .
Cavernes.
Aponomma Neumann. — Aponomma Gervaisi (Lucas). Sur Python
molurus. Indes.
Amblyomma Koch. — Amblyomma cajennense (Fabricius). Sur
Bos taurus. Brésil.
Hyalomma Koch. — Hyalomma œgyptium (L.). Sur Bus taurus.
Egypte.
HiEMAPHYSALis Koch. — Hœmaphysalis concinna Koch. Sur Ovis
aries (?). Brunsw^ick.
Rhipigephalus Koch. — Rhipicephalus sanguineus (Latreille). Sur
Canis familiaris. Portugal, Dalmatie, France méridionale.
Dermacentor Koch. — Dermacentor reticulatus (Fabr.). Sur Bos
taurus. France.
Argas Latreille. — Argas reflexus (Fabr.). Sur Columba domestica.
France.
Ornithodoros Koch. — Ornithodoros Sanignyi (Audouin) . Egypte.
2» Genres abandonnés
Cynorh^estes Hermann. — Cynorhœstes ricinus (L.). Sur Canis
familiaris.
Rhynchoprion Hermann. — Rhynchoprion columbae Herm. — Sur
Columba domestica. Strasbourg.
REVISION UE LA FAMILLE DES IX0UIUÉ8 341
H^MALASTOR Koch. — Ndsiiialastor longirostris Koch. — Brésil.
RuiPiSTOMA Koch. — Rhipistoma Leachii (Audouin). — Egypte.
Phaulixodes Berlese. — Phaulixodes rufas (K.). — Sur Cervus
dama, Ovis aries. Italie.
Herpetobia Canestrini. — Herpetohia sutcata (GaQ. et F.). Sur
Lacerta viridis. Toscane.
Sarconissus Kolenati. — Sarconissus flavipes Kol. Sur Rhinolo-
phus hippocrepis. Moravie.
BooPHiLus Gurtice. — Boophilm bocis (Riley). Sur Bos taurus.
Texas.
Opisthodon Canestrini. — Opistkodon cuscoblus Gan. Sur Cuscus
sp. Nouvelle-Guinée.
Garis Latreille. — Caris vespertilionis Latr. — Sur Vespertilio.
France.
GoNixoDES Alf. Dugès. — Gonixodes rostralis Dugès. Sur Homo
sapiens. Mexique.
PsEUDixoDEs Haller. — Pseudixodes holsatus Haller. Allemagne.
Ophiodes Murray. — Ophiodes ophiophilus (MûUer). Sur Dipsas
sp. Patrie ?
XiPHiASïOR Murray. — Xiphiastor rostratum Murr. Du vieux
Galabar.
Adenopleura Macalister. — Adenopleura compressum Mac. Sur
Manis multiscutata. Afrique occidentale.
Margaropus Karsch. — Margaropus Winthemi K. Do Valparaiso.
Troisième Partie
LISTE DES SYNONYMES
Les listes suivantes comprennent toutes les espèces, bonnes ou
mauvaises, qui ont été plus ou moins décrites et se rapportent ou
peuvent être rapportées à la famille des Ixodidae.
Beaucoup sont purement nominales. On trouvera les renseigne-
ments que j'ai pu donner sur chacune d'elles dans celui de mes
quatre mémoires auquel je renvoie, en regard du nom spécifique
que j'ai cru devoir adopter.
342
G. NEUMANN
Acarus aegyptius L. = Hyalomma
aegyptium (L.).
— americanus L. = Amblyomma
americanum (L.).
— aureolatus Fabr. ~ Amblyom-
ma aureolatum (Fabr.).
— elephantinus L. —Amblyomma
elephanlinum (L.).
— frontalis Panzer = Ixodes
frontalis (Panz.)
— grossus Pallas — Ambl. gros-
sum (Pall).
— hirudo Fabr., 3, 166.
hispanus Fabr.- Hyal. segyp-
tium (L.).
— hislrio Fabr. = Ambl. histrio
(Fabr.).
— holsatus Fabr. = Ix. bolsatus
(Fabr.).
— iguanae Fabr. =.\mbl. iguanae
(Fabr.).
— indus L. = Ambl. indum (L.).
— linealus Fabr. — Ambl. linea-
tum (Fab.).
— lipsiensis Fabr. = Ix. lipsiensis
(Fab.).
— marginatus Fabr. = Argas rc-
flexus (Fabr.).
— nigua de Geer ■= Ambl. ameri-
canum (L.).
— pallipes Fabr. = Ix. frontalis
(Panz.)
— plumbeus Panzer = Rhipic.
sp., 3, 133.
— reduviusL. = Ix. ricinus (L.).
— reflexus Fabr. == Argas reflexus
(Fabr.).
— reticulatus Fabr. = Derm.
reticulatus (Fabr.).
— rhinoeerotis de Geer = Derm.
rhinocerotis (de Geer).
— ricinoides de Geer = Ix. rici-
nus (L.).
— ricinus L. = Ix. ricinus (L.).
— sanguisugus L. = Ambl. san-
guisugum (L.)-
— sylvaticus de Geer = Ambl.
sylvaticum (de Geer).
— trisiriatus Panzer = Ix. tri-
striatus (Panz.).
— undatus Fabr., 3, 166.
— variegatus Fabr. = Ambl. va-
riegatum (Fabr.).
Adenopleiira compTQSsum Macalister =
Amb. compressum (Mac).
Amblyomma G. L. Koch, 3. 108, 200.
— acutangulatum Nn., 3, 240.
— adspersum Koch, 3, 227.
— albopictum Nn., 3, 244.
— americanum(L.),3,"209;4,296-
— annulipes Koch — Amb. he-
braeum Koch.
— arcanum Karsch = Apon. Ger-
vaisi ^Lucas).
— arteriosum Koch, 3, 281.
— aureolatum (Fabr.), 3, 283.
— aureum Nn., = Amb. Petersi
Karsch.
— auronitens Berlese = Ambl.
ovale Koch.
— avicola Marx et Nn = Hyal.
longirostre (Koch).
— badium Nn., 4,300.
— bengalense Rudow, 3, 280.
— breviscutatum Nn., 3, 214.
— cajennense (Fabr.), 3, 205.
— calcaratum Nn., 3, 226.
— clypeolatum Nn., 3, 257.
— compactum Nn., 4, 296.
— complanatum Berlese— Ambl.
maculatum Koch.
— compressum (Macalister), 4,
321.
— concolor Nn., 3, 222.
— confine Koch = Ambl. stria-
lum Koch, 3, 211.
— corda tu m Rudow, 3, 280.
— cordiferum Nn., 3, 218.
— crassipunctatum Stoll, 3, 247.
— cronatum Nn., 3, 214, 263;
4, 297.
— cruciferum Nn., 4, 302.
— cunealum Nn., 3,333; 4,301.
— cyprium L. Koch et Nn., 3, 219.
— docoratum Koch, 3, 245; 4,304.
— deuiinutivum Nn., 3, 221.
— denticuiatum Koch, 3, 277,
— devium (Koch) = Amb. sylva-
ticum (de Geer).
— devium (Koch) Nn. = Amb.
marmoreum Koch.
— dissimile Koch, 3, 227; 4, 300.
— distinctum Karsch, 4, 303.
— dubitatum Nn., 3, 234.
— eburneum Gerstâcker, 3, 264;
4, 309.
— elephanlinum (L.), 3, 282.
— exornatum Koch = Apon. exor-
natum (Koch).
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES
343
Aniblyoïiuna extraoculatumNn.,3, 274.
— fimbriatuin Koch = Amb. de-
coratum Koch.
— Foài Nn.= Amb. Petersi Karsch.
— Foreli Sloll — Amb. america-
num (L.).
— fossum Nn,, 3, 217.
— fulvum Nn., 3, 236.
— furcosum Nn., 4, 299.
— Geayi Nn., 3, 223; 4, 299.
— gigantcum Nn. = Hyal. lon-
girostre (Koch).
— Gôldii Nn., 3, 238.
— grossum (Pallas), 3, 282.
— gypsatum Nn., 3, 2;j9.
— Hassalli Marx et Nn. — Amb.
hebrîEum Koch.
— hebraBum Koch, 3, 2tJG, 271 ; 4,
309.
— helvolum Koch, 3, 278; 4,312.
— hippopotamensc(l)enny),3,2DG;
-i, .:i08.
— hippupotami Koch =.\mb. hip-
popotamenso (Denny).
— histrio (Fabr.), 3, 283.
— humerale Koch, 3, 230.
— hydrosauri Koch 3 = Apon.
hydrosauri (Denny).
— iguanae (Fabr.), 3, 283.
— indum (L.), 3, 282.
— infestum Koch= Amb. lesdu-
dinarium Koch.
— influtum Nn., 4, 312.
— infumalum Koch. 3, 277.
— inlegrum Karsch, 4, 303.
— irroratum Koch — .\mb. dissi-
mile Koch.
— lœve Nn. - Apon. latum (Koch).
— latum Koch = Apon. latum (K.).
— latum (Koch) = Amb. sylvati-
cum (de Geer).
— limbatum Nn.,3, 231.
— lineatum (Fabr.), 3, 283.
— macula tum Koch, 3, 249 ; 4, 305.
— marmoreum Koch, 3, 2(i6; 4,309.
— mixtum Koch = .\mb. cajen-
nense Koch.
— moreliae (L. Koch), 3, 232,
238; 4, 308.
— multipunctum Nn , 3, 226.
— nausiticum Koch, 2, 276.
— nodosum Nn., 3, 224.
— oblongoguttatum Koch, 3, 213;
4, 296.
Àmhlynmina oblongum Koch= Amb.
striatum Koch.
— ovale Koch, 3, 2j2.
— ovatum Koch = Amb. macula-
tum Koch.
— pacificuin Murray, 3, 281.
— parviscutatum Nn., 3, 208.
— parvitarsum Nn., 4, 295.
— paulopunctatum Nn., 3, 248.
— persoiiatum Nn., 4, 30l).
— Petersi Karsch, 3, 254; 4, 3(J6.
- pilosum Nn., 3, 209.
— postoculatum Nn., 3, 232.
— punctatum Koch, 3, 276.
— quadriguttatum Pavesi, 3, 267.
— quadrimaculatum Nn.. 3, 245.
— Quantini Martin = .Amb. splen-
didum Giebel.
— rhinocerinus Koch = Derm. rhi-
nocerotis (de Geer).
— rhinocerotis Koch — Derm. rhi
nocerotis (de Geer).
— rostratum (Murray), 4, 321.
— rotundatum Koch, 3.278.
— rubripes Koch — Amb. macu-
latum Koch.
— rugosum Nn. = .Amb. marmo-
reum Koch.
— sabaneraeStoll, 3, 201.
— sanguisugum(L.), 3, 283.
— sculptum Berlese -• Amb. ca-
jennense Koch.
— scutatum Nn , 3, 237.
— sparsum Nn., 3, 247; 4, 305.
— spinosum (Rudow), 3, 279.
— splendidum Giebel, 3, 273;
4,312.
— striatum Koch, 3, 211.
— Strobeli Berlese et ïrouessarl,
3,281.
— sublœve Nn., 3. 221 ; 4, 298.
— subluteum Nn. = Amb. crena-
tum Nn.
— sylvaticum (deGeer),3, 274.
— tenellum Koch = Amb. cajen-
nense (Fabr.).
— testudinarium Koch, 3, 240; 4,
303.
— Tholloni Nn., 3, 242 : 4, 304.
— tigrinum Koch = Amb. macu-
latum Koch.
— triguttatum Koch, 3, 215; 4,298.
— triste Koch = Amb. maculatum
Koch.
344
G. NEUMANN
Amblyomma tuberculatum Marx, 3,235.
— varani L. Koch = Amb. aculan-
gulatum Nn.
— varani (Rudow), 3, 280.
— variegatum (Fabr.), 3, 268; 4,
311.
— varium Koch, 3, 246; 4, 304.
— venustum Koch = Amb. varie-
gatum (Fab.).
— vittalum Nn. = Amb. oblongo-
guttatum Koch.
— VValckeoairi, 3, 279.
Antislomala Mar.x, 4, 320.
Aponomma^n., 3, 107, 180.
— concolor Nn., 3, 198.
— crassipes Nn., 4, 294.
— decorosum (L. Koch), 3, 194;
4, 292.
— ecinctum Nn., 4, 293.
— exornatum (Koch), 3, 186; 4,
291.
— Gervaisi (Lucas), 3, 182; 4, 291.
— globulus (Lucas), 3, 199.
— hydrosauri (Denny), 3, 197;
4, 293.
— lœveNn., 3, 190; 4,291.
— latum (Koch), 3, 191 ; 4, 291 .
— ochraceum Nn., 4, 293.
— politumNn.=Ap. latum (Koch).
— testudinis (Supino),3, 199.
— trachysauri (Lucas), 3, 191.
— trimaculatum (Lucas), 3, 187;
4, 291.
Argas La treille, 1, 3.
— americanus Packard = Ar. mi-
niatus Koch.
— Canestrinii Birula =Orn. Canes-
trini (Birula).
— chinche Goudot= Ar. miniatus
Koch.
— coniceps Canestrini = Orn. ta-
laje Guér.
— cucumerinus Nn., 4, 254.
— erraticus Lucas = Orn. errati-
cus (Lucas).
— Fischeri Audouin = Ar. ves-
pertilionis (Latreille).
— Forskaeli Audouin, 1, 24 ; 4,
255.
— Hermanni Audouin, 1, 12.
— Kochi Nn., 4, 254.
— magnus Nn., 1, 14; 4, 255.
— mauritianus Guér. Méneville
= Ar. persicus Fischex".
Argas Megnini Dugès =Orn. Megnini
(Dugès).
— miniatus Koch, 1, 24; 4, 255.
— miniatus firmatus Nn., 1, 12.
— monbata Murray = Orn. Savi-
gnyi (Audouin).
— persicus Fischer, 1,7, 25; 4,253.
— pipistrellae Audouin = Ar.
vespertilionis (Latreille).
— pulchella George = Ar. vesper-
tilionis (Latreille).
— radiatus Railliet = At. minia-
tus Koch.
— reflexus(Fabricius),l,4; 4, 253.
— reticulatus Gervais = Orn. re-
ticulatus (Gervais).
— Sanchezi Dugès — Ar. minialus
Koch.
— Savignyi Audouin = Orn. Savi-
gnyi (Aud.).
— Schinzii Berlese = Orn. Savi-
gnyi (Audouin).
— talaje Guérin-Méneville = Orn.
talaje (Guér.).
— Tholozani Laboulbène et Mé-
gnin = Orn. Tholozani (Lab.
et Még.).
— troguloides Gervais, 1, 25.
— turicata Dugès = Orn. turicata
(Dugès).
— vespertilionis (Latreille), 1,
19; 4, 253.
Argaainae, 1, 2.
Boophilus Curtice, 2, 384.
— bovis Curtice = Rhip. annula-
tus (Say).
Carias decussata Kolenati = Ar. ves-
pertilionis (Latr.).
— elliptica Kol. = Ar. vesperti-
lionis (Latr.).
— inermis Kol. = Ar. vesperti-
lionis (Latr.).
— longimana Kol. = Ar. vesper-
tilionis (Latr.).
— vespertilionis Latr. = Ar. ves-
pertilionis (Latr.).
Catastomata Marx, 4, 320.
Cecidopus diversipes Karsch, 4, 322.
Conipalpi Canestrini, 2, 325; 4, 32U.
Crotonus Duméril = Ixodes Latreille.
— ricinus Dum. ^ Ix. ricinus (L.).
— variegatus Dum. = Derm. reti-
culatus (Fabr.).
Cullripalpi Canestrini, 3. 107; 4, 319.
Cynorhœstes Hermann = Ixodes La-
treille.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXUDIDES
345
Cijnorhcestes aegyptius Hennann =
Hyal. œgyptium (L.).
— Hermanni Risso = Ix. ricinus
(L.).
— piclus Herniann = Derm. rcti-
culatus (Fabr.i.
— reduvius Herm. = Ix. ricinus
(L.).
— ricinus Herm. = Ix. ricinus(L.).
— sylvaticus Herm. = Amb. syl-
vaticura (de Geer).
Dermacentor Koch, 2, 36U.
— albicollis Koch = D. reticula-
tus (Fab.).
— americanus (L.) -= D. electus
Koch.
— auralus Supino, 2, 382.
— circumguttatus Nn., 2, 374;
4, 267.
— clathratus Koch, 2, 380.
— compactus Nn., 4, 269.
— coxalis (Gervais), 3, loi, 159.
— cruenlus Koch, 2, 381.
— dentipes Koch, 2, 379.
— electus Koch, 2, 365; 4, 265.
— Foai Supino, 2, 381.
— ferrugineus Koch = D. reticu-
latus (Fab.)
— indicus Supino, 2, 382.
— longipes Supino, 2, 383.
— nitensNn., 2,377; 4,267.
— occidentalis Marx = D. reticu-
latus (Fab).
— paraljolicus Koch, 2, 380.
— pardalinusKoch = D. reticula-
tus(Fab.).
— parumapertus Nn., 4, 267.
— parvus Nn., 2,378.
— planus Rudow, 2, 381.
— pulchellus Gerstâclier = Rhip,
pulchellus (GersL).
— puncticollis Koch, 2, 379.
— reticulatus (Fab.), 2, 360 ; 4
265.
— rhinocerotis (de Geer), 2, 370
4, 266.
— triangulatus Nn.,4, 266.
— variegatus Marx et Nn., 2, 367
4, 266.
— venustus=?D.reticulatus(Fab)
Dermani/ssus rubiginosus Kolenati=Ix
rubiginosus (Kol ).
Eschatoceplidlim Frauenfeld, 3, 166
4, 290.
Esclialocephalus acutitar!-us (Karsch)
= Ix. acutitarsus (Karsch).
— IjrevipesNn., 3, 179; 4, 290.
— crassipes Josepli — E. brevipes
(Nn.;.
— crassipes (Kol.), 3, 178 ; 4, 290.
— e.xaratus (Kol.), 3, 176; 4, 290.
— Frauenfeldi L. Koch = Esc.
vespertilionis iC. L. Koch).
— gracilipes Frauenfeld = Esc.
vespertilionis (Koch).
— nodulipes (Kolenati). 3, 177;
4, 290.
— Seidlitzi L. Koch= Esc. verper-
tilionis (G. L. Koch).
— vespertilionis iC. L. Koch), 3,
169; 4, 290.
Gonixodes Dugès, 2, 326.
— rostralis Dugès = Haenuip. lepo-
ris (Packard).
Hœmalnstor G. L. Koch, 3, 107, 166;
4, 290.
— acutitarsus Karsch = Ix. acu-
titarsus (Karsch).
— brevipes Nn. = Esc. brevipes
(Nn.y..
— crassipes Kolenati = Esc. cras-
sipes (Kol.).
— crassitarsus Karsch = Hyal.
longirostre(Koch).
— exaratus (Kolenati; = Esc. e.xa-
ratus (Kol.).
— gracilipes (Frauenfeld) = Esc.
vespertilionis (Koch).
— longirostris Koch = Hyal. lon-
glrostre (Koch).
— nodulipes (Kol.) = Esc. nodu-
lipes (Kol.).
— vespertilionis (Koch) = Esc. ves-
pertilionis (Koch).
Hceniapliysalis Koch, 2, 326.
— ambigua Nn., 4, 262.
— asiatica (Supino), 2, 357.
— Birmaniae Supino, 2, 336.
— bispinosa Nn., 2, 341 ; 4, 261.
— Canestrinii (Supino), 2, 357.
— cinnaberina Koch, 2,331.
— coneinna Koch, 2, 338.
— cornigera Nn., 2, 3o0.
— cuscobia Canestrini, 2, 330.
— elongata Nn., 2, 334
— erinacei Pavesi, 2, 331.
— flava Nn., 2, 333; 4, 260.
— Gestroi (Supino', 2. 337.
346
G. NEUMANN
Hcemaphysalis hirudo L. Koch, 2, 341.
— hystricis Supino, 2, 342.
— incrmis Rirula, 4, 264.
— lagotis (Gervais), 4, 265.
— Leachi (Audouin) 2,347;4,2G3.
— Icporis (Packard), 2, 343; 4,202.
— longicornis Nn., 4, 261.
— marmorata Berlese = Dcrm.
reticulatus (Fab.).
— micropla Caneslrini = Rhip.
annulatus (Say).
— papuana Thorell, 2, 336.
— perigrinus Cambridge, 2, 327.
— punctata Caneslrini et Fanzago,
2,;527;4, 260.
— rhinolophi Can. et Fanz., 2,
332.
— rosea Koch =— Rhip. annulatus
(Say).
— sanguinolenla Koch, 2, 332.
— semermis Nn . 4, 263.
— simplex Nn., 2, 345.
— spinigera Nn., 2, 352 ; 4. 264.
— sulcata Can. et Fanz., 2, 327,
329.
Uerpelobia, 4, 321.
— sulcata Canestrini, 2, 327. 329.
Hyalomwa, 3, 108, 283.
— aegyptium (L.), 3, 285; 4, 313.
— affine Nn. = H. syriacum Koch.
— algcriense Canestrini = Hyal.
aegyptium (L.).
— anatolicum Koch = Hyal. aegyp-
tium (L.).
— cornugerMurray= Hyal. aegyp-
tium (L.).
— crassitarsus (Karsch) = Hyal.
longirostre (Koch)
— cyclurae Pagenstechcr, 3, 284.
— dentatum Can. et Fanz. = Hyal.
aegyptium (L.).
— devium Koch = Amb. sylvati-
cum (de Geer).
— dromedarii Koch = Hyal. aegyp-
tium (L.).
— excavatum Koch = Hyal. aegyp-
tium (L ).
— Fabricii Koch = Hyal. aegyp-
tium (L.).
— grossum Koch = Hyal. aegyp-
tium (L.).
— hispanum Koch = Hyal. aegyp-
tium (L.).
— impressum Koch ■-= Hyal. aegyp-
tium (L.).
Hyalomnui latum Koch =- Amb sylva-
ticum (de Geer).
— longirostre (Koch), 3, 259, 293 ;
4, 315.
— lusitanicum Koch =- Hyal.
aegyptium (L.).
— marginatum Koch. »= Hyal.
aegyptium (L.).
— puta Cambridge = Ix. pulus
(Camb.).
— rhipicephaloides Nn., 4, 317.
— rufipes Koch = Hyal. segyp-
tium (L.)
— spinosum Rudow = Amb.
spinosum (Rud.).
— syriacum Koch, 3, 291 ; 4, 315.
— truncatum Koch = Hyal. aegyp-
tium (L).
— utriculus Berlese -= Hyal.
segyptium (L.).
— varani Rudow = .4mb. varani
(Rud.).
Ixodae, 3, 107.
IxuJes, 3, 107, 108.
— acanthoglossi Lucas; 3, 161.
— acuminatus Nn.. 4, 287.
~ acutitarsus (Karsch). 3, 148 ;
4, 285.
— affinis Nn., 3, 120.
— africanus Mégnin — Hyal.
aegyptium (L).
— albipictus Packard = Derm.
electus Koch.
— algeriensis Mégnin = Hyal.
aegyptium (L ).
— ameivae Pagenstecher, 3, 159.
— americanus Gervais = Ambl.
americanum (L ).
— angustus Nn., 3, 136 ; 4, 284.
— aptericola Maskell, 3, 163.
— apteridis Maskell ■= Ix. apteri-
cola Mask.
— aquilae ? = Amb. decoralum
Koch.
— arenicola Eichwald, 3, 165.
— auricularis Conil,3, 166
— auriscutellatus Koningsberger
= A mbl. testudinarium Koch.
— autumnalis Leach = Ix. hexa-
gonuS Leach.
— avisugus Berlese = Ix. fronta-
lis \Panzer).
— Berlesei Birula, 3, 163.
— ben^ialensis Supino, 3, 164.
— Bibroni Gervais, 3, 157.
REVISION OE LA FAMILLE DES IXODIDES
347
Ixodes bifurcatus Nn. =- Ix. bninneus
Koch.
— bimaculatus Denny = Amb.
hippopotamense (Denny).
— bipunctatus HIsso = Ix. rk-i-
nus(L.)-
— birmanensis Supino, 3, 1(54.
— boarumStoll= Amb. ilissiiiiile
Koch.
— boroalis Kramer ot Ncuman ^
Ix. putus (Cambridge),
bovis Kiley = Rliip. annulatus
(Say).
— brevipes Murray. 3, ItU.
— brunneus Koch, 3, LirJ; 4. ^S!)
— calcaratus Birula = Rhip. annu-
latus (Say).
— camelinus Kischer = Hyal.
aegyptium (L.)
— cenereolus Lucas, 3, 165.
— cheUfer Mégnin = Haimap. con-
cinna Koch.
— chordeilis Packard = Hœmap.
leporis (Packard).
— cinctus Lucas, 3, 165.
— communis Marx = Ix. allinis
Nn
— Cookei Packard = Hsemap.con-
cinna Koch.
— cornuger Kolenali = Hyal. ae-
gyptium (L.).
— coxaefurcatus Nn., 3, 127.
— coxalis Gcrvais, 3, 157, 199.
— crenatus Say, 3, 165.
— crenulatus Koch = Ix. hexago-
nus Lcach.
— decorosus L. Koch = Ap. deco-
rosuin (L. Koch).
— dentalus Marx, 3, 119.
— distipes Murray, 3, 157.
— diversifossus Nn., 3, 136.
— DugesiiGervais =Rhip. sangui-
neus (Lalr.).
— Dugesii Mégnin = Rhip. annu-
latus (Say)
— elegans Guér.- Mènev. = Amb.
variegatum (Kab.)
— erinacei Audouin = Ix. hexa-
gonus Leacli.
— erinaceus Murray = Ix. he.xa-
gonus Leach.
— erraticus Say, 3, 165.
— eudyptidis Maskell, 3, 128.
— exilipes Lucas, 8, 158.
— Kabricii Audouin = Hyal
aegyptium (L.).
Ixodes fimbriatus Kramer et Ncu-
man, 3, 127.
— flavidus Koch = .\mb. dissi-
mil(^ Koch.
— flavipes Koch — Ksch. vesper-
tilionis (Koch).
— Ilavomaculatus Luca.s ■=- .\p.
exornatum iKoch).
— fodiens Murray = Ix. ricinus
(L.).
— Forskaeli Audouin = Argas
Forskaeli (Aud.).
— fossulalus Nn., 3, 120.
— frontalis (Panzer), 3, 133.
— fuscipes Koch, 3, 156; 4, 289.
— fiiscolineatus Lucas, 3, 158.
— fuscomaculatus Lucas, 3, 160.
— fuscus Koch = Ix. ricinus (L.).
— fuscus Say, 3, 165.
— Gervaisi Lucas = Ap. Gervaisi
(Luc).
— globulosus Supino, 3, 165.
— globulus Lucas = Ap. globu-
lus (Luc).
— gracilontus Lucas = Hyal.
aegyptium (L.).
— granulatus Supino, 3, 164.
— Herrerae Dugès = Amb. cajen-
nense Koch.
— hexagonus Leach, 3, 129; 4, 2^3.
— hippopotamensis Denny = Amb.
hippopotamense (Denny).
— hirsutus Birula, 3, 162.
— hispanus Kolenati = Hyal.
aegyptium (L.).
— holocyclusNn.. 3, 151; 4, 288.
— holsatus (Fabricius), 3, 157.
— holsatus Kolenati = Derm.
reticulatus (Fab ).
— huma nus Koch = .\mb. dissi-
mile Koch.
— hydrosauri Denny = Ap. hy-
drosauri (Denny).
— imperfectus Nn., 3, 118.
— indenlatus Gamgee = Rhip.
annulatus (Say).
— inermis Nn., 4. 283.
— Intermedius Nn., 3, 132.
— juvenis Nn., 3. 124.
— lacertae Koch = Ix. ricinus
(L.).
laevis Nn., = Ix. acutitarsus
(Karsch).
— lagotis Gervais = Hœmap.
lagotis (Gerv.).
348
G. NEUMANN
Ixodes Leachii Audouin = Haemap.
Leachi (Aud.).
— leporis palustris Packard =
Htemap. leporis (Pack.|.
— Linnei Audouin = Rhip. Linnei
(Aud.).
— lipsiensis (Fabricius), 3, 157.
— lividus Koch, 3, 137.
— lividus van Beneden, 3, 160.
— longipes Lucas = Esch. ves-
perlilionis (Koch).
— loricalus Nn., 3, 139; 4, 285.
— luteus Koch, 3, 146 ; 4, 283.
— marginalis Koch, 3, 163.
— marmoralus Risso = Derm.
reticulatus (Fabr ).
— Maskelli Kirk, 3, 160.
— megathyreus Leach -= Ix. rici-
nus (L.).
— mixtus Moniez = Amb. cajen-
nense (Fabr ).
— moreliae L. Koch = Amb. mo-
reliae (L. Koch).
— naponensis Packard = Derm.
electus Koch.
— nigua Guér.-Ménev. = Ambl.
americanum (L.).
— obliquus Koch, 3, 133.
— obscurus Nn ,3, 121.
— ophiophilus Mûller = Ap. Ger-
vaisi (Lucas).
— orbiculatus Say, 3, 163.
— ornithorhynchi Lucas, 3, 142 ;
4, 283.
— ovatus Nn., 3, !16.
— pallipes Koch = Ix. frontalis
(Panzer).
— pallipes Lucas, 3, 163.
— pari Leach =r [\. frontalis
(Panzer).
— parvirostrisNn., 4, 284.
— ,perpunctatus Packard, 3, 139.
— phascolomys Macalister, 3, 160.
— pictus Gervais = Derm. reticu-
latus (Fab.).
— pilosus Koch, 3, 151 ; 4, 288.
— plumbeus Dugès = Ix. rici-
nus (L.).
— plumbeus Koch = Rhip. sp.
2,414
— plumbeus Leach = Ix. lividus
Koch.
— Poortmani Lucas = Amb. he-
braeum Koch.
— prsecoxalis Nn., 3, 121.
Ixodes pulchellus Lucas = Amb. dis-
simile Koch.
— punctulatus Canestrini et Fan-
zago, 3, 160.
— punctulatus Say, 3, 163.
— pustularum Lucas = Ix. rici-
nus (L.).
— putus (.Cambridge), 3, 123; 4,
283.
— pygmaeus Koch, 3, 136; 4,289
:=Ambl. sp?
— quinquestriatus Fitch = Derm.
variegatus Mx, et Nn.
— rasus Nn., 3, 137; 4, 285.
— redu vins Audouin = Ix. hexa-
gonus Leach.
— reduvus (L.)=^Ix, ricinus (L.).
— reticulatus Koch, 3, 166.
— reticulatus Latreille = Derm.
reticulatus (Fab).
— rhinocerinus Denny = Derm.
rhinocerotis (de Geer).
— rhinocerotis Gervais =Derm.
rhinocerotis (de Geer).
— ricinus (L ), 3, 112, 138; 4,281.
— ricinus Mégnin = Ix. hexago-
nus Leach
— rostralis Moniez = Haemap.
leporis (Packard).
— rubidus Nn., 4, 282.
— rubiginosus (Kolenati), 3, 138.
— rufus Koch = Ix. ricinus (L.).
— sanguineus Latreille = Rhip.
sanguineus (Latr.).
— Savignyi Gervais = Hyal. aegyp-
tium (L.).
— scapularis Say, 3, 165.
— Schillingsi Nn., 4, 288.
— sciuri Koch = Ix. ricinus (L.).
— sexpunctatus Koch = Ix. hexa-
gonus Leach.
— siculifer Mégnin = Esch. ves-
pertilionis (Koch).
— signatus Birula, 3, 162.
— spinicoxalis Nn., 3, 123.
— spinosus Nn. = Ix. fuscipes
Koch.
— 5 slriatus Fitch = Derm. varie-
gatus Marx et Nn.
— sturni Pagenstecher = Ix. fron-
talis (Panzer).
sulcatus Koch = Ix. ricinus (L.).
— sylvaticus Gervais = Amb. syl-
vaticum (de Geer).
— Tasmani Nn., 3, 144.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES
349
Ixodes tenuirostris Nn., 4, 286.
— testudinis Conil = Amb. dissi-
mile Koch.
testudinis Supino = Apon. tes-
tudinis (Sup.).
— thoracicus Koch, 3, 149.
— trabeatus Audouin. = Ix. rici-
nus (L.).
— trachysauri Lucas = .\pon.
trachysauri (Luc).
— transversalis Lucas. ~ Apon.
transversale (L.).
— trianguliceps Birula, 3, 163.
— trilineatus Lucas, 3, 165.
— triinaculatus Lucas -= Apon.
trimaculatum (Luc).
— tristriatus (Panzer), 3, lo7.
— troglodytes Schmidt — Esch.
vespertilionis (Koch).
— unipunctata Pacl<ard = .\mb.
americanum Koch.
— uriae White. 3, 166; 4, 289.
— varanensis Supino = Apon.
Gervaisi (Lucas).
— varani L. Koch = Apon. deco-
rosum (L. Koch).
— varani Levais — Apon. exorna-
tum (Koch).
— variabilis Say, 3, 165.
— variegatus Lucas = Amb.
albopictum Nn.
— variolatus Gervais, 3, 158.
— vespertilionis Koch = Esch.
vespertilionis (Koch).
— viperarum Koch, 3, 155.
— vulpis Pagenstecher = Ix.
hexagonus Leach.
— Walckenaeri Gervais. - Amb.
Walckenseri (Gervais).
Ixodinae, 2, 324.
Margaropus Winthemi Karsch — Rhip.
annulatus (monstr.)
Opfiiodes Murray ~ Aponomma Nn.
— flavomaculatus (Lucas) = Ap.
exornatum.
— Gervaisi (Lucas) = Apon. Ger-
vaisi (Luc).
— gracilentus (Lucas) = Hyal.
aegyptium (L.).
— ophiophilus (MùUer) = Apon.
? Gervaisi (Lucas)
Opistodon Canestrini= Hsemaphysalis
Koch.
— asialicus Supino ~ HEemap.
asiatica (Sup.).
Opialodon Canestrinii Supino — Haern.
Canostrinii (Sup.).
— cuscobiusCanestrini =Hîemap.
cuscobia (Gan.).
— Gestroi Supino — Hœmap.Ges-
troi (Sup).
Ornithodoros Koch, 1, 25.
— aequalis Nn., 4, 259.
— americanus Marx — O. turicata
(Dugès).
— Canestrinii (Birula), 4, 260.
— coriaceus Koch, 1, 31 ; 4, 258.
— erraticus (Lucas), 1,37; 4, 259.
— Megnini (Dugès), 1, 42.
— miliaris Karsch = Orn. erra-
ticus (Lucas).
— morbillosus Gerstâclier= Orn.
Savignyi (Audouin).
— pavimentosus Nn., 4, 257.
— reticulatus (Gervais), 1, 41.
— rudis Karsch ~ Orn. talaje
(Guér.-Mén.).
— Savignyi (Audouin), 1, 26 ;
4, 256.
— talaje (Guérin-Mènev.), 1, 34 ;
4, 258.
— Tholozani (Laboulbène et Mé-
gnin), 1, 38 ; 4, 259.
— turicata (Dugès), 1, 31.
Fediculus tigridis Redi, 3, 166.
Phaulixodes Berlese= Rhip. Koch.
— intermedius, 2, 416.
— plumbeus Berlese, 2, 384, 414.
— rufus (Koch) = Lx. ricinus (L.).
Pseudixodes Haller = Derm. Kocii.
— holsatus Haller = Derm.
reticulatus (Fab.).
Rhipicephalae, 2, 325.
Rhipicephalus Koch, 2, 384.
— annulatus (Say), 2, 407; 4, 276.
— appendiculatus Nn., 4, 270.
— armatus Pocock, 4, 271.
— australisFuller = Rh. annula-
tus (Say).
— bhamensis i^upino, 2, 417.
— bilenus Pavesi = Rh. bursa
Can. et Fanz.
— brevicollis Nn. = Rh. sangui-
neus (Latr.).
— bursa Canestrini et Fanzago, 2,
391 ; 4, 270.
— Beccarii Pavesi — Rh. sangui-
neus (Latreille).
350
Rhipicep halus calcaratus Binila^ Rh.
annulalus (Say).
— capensis Kocli, 2, 403; 4, 274.
carinatus Frauenfeld, 2, 407.
— caudatus (Nn.) ~ Rh. annula-
lus (Say).
— corapositus Nn., 2, 393; 4, 270.
— decoloralus Koch = Rhip. annu-
lalus (Say).
— Dugesi Nn. = Rh. annulalus
(Say).
— ecinctus Nn., 4, 275.
— ciliplicus Koch ~ Hsemap.
Leachi (Aud.).
— Everlsi Nn., 2, 4fj;i ; 4, 27o.
— cxposilicius L. Koch, 2, 327.
— llavus Supino, 2, 417.
— haemaphysaloides (Supino), 2,
417.
— — niger Sup. = Rh.
hcTemaphysaloides
(Sup.).
— — ruber Sup. =- Rh.
ruber (Sup.).
— javanensis Supino, 2, 416.
— limbatus Koch — Rh. sangui-
neus (Lalr.),
— Linnci (.\udouin), 2, 418.
— maculatus Nn., 4, 273.
— marmoreus Pocock = Rh. pul-
chellus (Gerst.).
— niger Rudow, 4, 276.
— oculalus Nn., 4, 274.
— pauiopunclalus Nn., 2, 397 ;
4, 273.
— perpulcher Gerstâcker, 2, 398 ;
4, 273.
— prcelpxtatus Gerstâcker = Rh.
simus Koch.
— pulchollus (Gcrslâcker), 2, 399 ;
4, 273,
— punclalissimus Gerslâckcr. 2,
390; 4, 270.
— ruber (Supino), 2, 418.
— rubicundus Frauenfeld = Rh.
sanguineus (Latr.).
Rhipicephalus rulilus Koch, 2, 402.
— sanguineus (La treille), 2, 385;
4, 269.
— senegalensis Koch = Rh. simus
Koch, 2, 394.
— siculus Koch — Rh. sanguineus
(Latr.).
— simus Koch, 2, 394 ; 4, 270.
— stigmaticus Gerstâcker = Rh.
sanguineus (Latr.).
HhipidostomaLe-dcMKaTsch =Haemap.
Leachi (Audouin).
RhipisLonta Koch = Hœinap. Koch.
— ellipticum Koch = Htem. Lea-
chi (Audouin).
— Leachi Koch = Hfem. Leachi
(Audouin).
Ricitms caninus Ray = Ix. ricinus (L.).
Uhynchnpriou Hermann — .\rgas La-
treille.
— americanum Herm. = Ambl.
americanum (L).
— columbae Herm. = Argas re-
flexus (Fab.).
— spinosum Marx =Orn. Megnini
(Dugès).
Sarcoiiyssus Kolenati = Eschatoce-
phalus Frauenfeld.
— brevipes Kol. = Esch. vesper-
lilionis (Koch).
— exaratus Kol. — Esch. exara-
tus (Kol).
— flavidus Kol. = Esch. vesper-
tilionis (Koch).
— flavipcs Kol. — Esch. vesperli-
lionis (Koch)
— hispidulus Kol. — Esch. ves-
perlilionis (Koch).
— Kochi Kol. =; Esch. vesperti-
lionis (Koch).
— nodulipes Kol. = Esch. nodu-
lipes (Kol.).
Xiphiastor roslralum Murray — .\mb.
rosir a tu m (Murr.).
revision de la j'amille des ixodidés 351
Quatrième Partie
1^ DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE.
Les Ixodidés oat des représentants dans toutes les parties du
monde. Ou en a trouvé jusque dans les régions les plus septentrio-
nales et les plus australes de l'Aniéritiue. Cela s'expli(|ue par le
parasitisme auquel ces Acariens sont astreints pendant la plus
grauJe partie de leur vie et qui subordonne leur répartition à celle
des hôtes qu'ils infestent.
Gomme le parasitisme d'une espèce n'est pas lié étroitement à
la présence d'une espèce déterminée de Vertébré, que la même
espèce d'Ixodidé peut se trouver sur des hôtes divers, cette
indifférence pour l'hôte augmente les chances de dispersion du pa-
rasite. Les Ixodidés qui vivent de préférence sur des Mammifères
ou des Oiseaux domestiques ont, par le fait du cosmopolitisme
passif de ceux-ci, plus d'occasion de se répandre loin de leur
patrie d'origine. On comprend ainsi que certaines espèces, comme
Ixodes ricinus, l. hexagonus, Hijalomma œgyptium, Rhipicephalus
sanguiiieus, R. annulatus, etc., se trouvent dans des points très
divers de la surface du globe.
La diversité d'hôte selon la phase de développement du parasite
contribue beaucoup à l'expansion des espèces. Bien des formes
qui, à l'âge adulte, ne se rencontrent que sur des Mammifères,
vivent à l'état de larve ou de nymphe sur des Reptiles, et ont
ainsi plus de chances d'échapper aux causes ambiantes de
destructiou.
Mais l'influence expansive de l'hôte est restreinte par les néces-
sités biologiques du premier âge de l'Ixodidé. Les femelles pou-
dent à terre, sous les feuilles mortes, sous les pierres, sous
l'écorce des arbres ; or, l'éclosion des œufs, la vie des larves
naissantes exigent un minimum de température qui n'est réalisé
qu'exceptionnellement dans les climats polaires. C'est pourquoi
les Ixodidés sont rares dans les régions froides, tandis qu'ils
deviennent de plus en plus abondants et variés à mesure qu'on
se rapproche des zones tropicales.
Les divers genres n'ont pas, à cet égard, les mêmes aptitudes,
bien que chacun ait des représentants sous presque toutes les
zones.
352 G. NEUMANN
I.rodeK, d'ailleurs relativement pauvre en espèces, s'accommode
bien des climats tempérés et envoie des représentants jusque dans
les parties les plus septentrionales de l'Amérique.
Apunomma appartient aux pays chauds (Afrique, Asie, Océanie),
bien qu'.4. lœve soit indiqué en Patagonie.
Eschaîocephalus se trouve dans les cavernes de l'Europe méridio-
nale, sauf E. (?) crampes (Kolenati), de TÉgypteeti:. (?) acutitarsus,
du Japon.
Anthlijomma ne vit pas en Europe. C'est un genre des pays
chauds, richement figuré en Amérique et en Afrique, beaucoup
moins eu Asie et peu en Océanie.
Hyalomma paraît être un genre d'Afrique, surtout par H. xgyp-
tinm, que l'on y retrouve partout en abondance et qui a gagné
l'Asie jusqu'en Chine.
Haemapinjsalis comprend peu d'espèces; l'Asie est la partie du
monde qui eu abrite le plus.
Hhipiccphalus est surtout africain. En Europe, il ne se trouve
guère que dans les régions méridionales. Il figure peu dans la
faune asiatique. En Amérique et en Australie, c'est H. annulatus
type, avec ses variétés, qui le représente à peu près exclusivement;
car les autres espèces y ont probablement été importées.
Argas, peu riche en espèces, les a réparties iudifïéremment.
Ornithodoros n'est représenté en Europe que par 0. talajc var.
coniceps d'Italie et de Russie. 0. Savigniji est l'espèce africaine, qui
se retrouve aux Indes. Mais l'espèce asiatique est 0. Jholozani. Les
contrées chaudes de l'Amérique nous en ofïrent jusqu'à quatre
espèces distinctes.
L'influence du climat se fait sentir, non seulement dans le
nombre des genres et des espèces, mais dans les particularités
pigmeutaires que celles-ci peuvent présenter. Il n'y a pas lieu de les
rechercher dans les genres Jxodes, Eschatoccphalus, Hyalomma,
Hxmitphymlin, Argns et Ornithodoros^ qui ne montrent que des
variations du brun rougeâtre. Toutefois, dans Hyalomma, les
articles des pattes ont des renforcements locaux de cette nuance
qui révèlent rinfluence d'un climat chaud. — Amblijomma a la
plupart de ses espèces, originaires de régions tropicales ou subtro-
picales, caractérisées en grande partie par les dessins de 1 ecusson
aussi bien chez le mâle que chez la femelle. 11 en est de même des
Dermacentor des pays chauds, dont quelques-uns sont d'aspect très
élégant. Aponomma est aussi le plus souvent riche en taches
ornementales.
HEvisiox m: la famille des LxoDinÈs 3o3
On peut dire, d'une ninnière générale, mais non absolue, que les
Ixodidôs des pays chauds ont un tégument plus coloré ou plus
bariolé que ceux des régions tempérées ou froides.
Les listes qui suivent justilient ces considérations générales. On
y trouve la répartition des Ixodidés selon les pays. C'est un cadre
provisoire, qui demande à être complété par des recherches locales,
pour apprécier, selon leur fréquence ou leur rareté, l'importance
des espèces qui entrent dans les faunes régionales.
I. EUROPE.
Bien que les documents précis ne soient pas encore assez abon-
dants, il ne semble guère douteux que les espèces suivantes soient
répandues dans toute l'Europe : Ixodcs rlcinus, I. hexagonus, Hsema-
physalis punctata, H. concinna, Dermaccntor reticulatus et Argas
reflexm. — Eschatocephalus verspertdionis se trouve dans les grottes
de l'Europe méridionale et peut être a-t il la même extension que
les Chiroptères cavernicoles.
Allemagne. — Ixodes ricinus, l. hexagonus, l. teniUrostria (Rugen).
/. Iiolsalus, L lipsieiisis, 1. lividus, I. marginalis, I. sexpunctatus, I.
tristriatus. — Hœmaphysalis punctata, H. concinna. — Dcrmacentor
reticulatus. — Argas reflexus.
Angleterre. — Ixodes ricinus., 1. hexagonus (type et var. inchoa-
tus), I.tenuirostris. — Hyalomma syriacum (importé). — Hœmaphy-
salis punctata. — Dermacent or reticulatus. — Argas reflexus, A. ves-
pertilionis.
Autriche-Hongrie. — Ixodes ricinus. — Eschatocephalus vesper-
tilionis, E. crassipes (Trieste. Carniole), E. exaratus, E. nodnlipes
(Moravie) — Hœmaphysalis punctata, H. concinna, — Dermaccntor
reticulatus, D. dentipes, D. parabolicus, D. cruentus. — Rhipicephalus
bursa, Kh. sanguineus (Dalraatie) — Argas vespertilionis.
Belgique. — Ixodes ricinus, I. lividus.
Espagne. — Ixodes ricinus, L reticulatus Koch. — Eschatocepha-
lus vespcrtilionis. — Ambiyommadubitatum. — Hyalomma œgyptium.
— Rhipicephalus bursa.
France. — Ixodes ricinus, 1. hexagonus (typ. et var. inchoatus)
I. frontalis, I. bipunctat as [Nice). — Eschatocephalus vespertilionis
(grottes). — Hyalomma œgyptium (Midi), H. syriacum (Corse). — Iloema-
pky salis punctata, H. concinna, H. ambigua. — Rhipicephalus sangui-
neus (Midi, Corse), /?. bursa (Midi, Corse), R. plumbeus, R. annulatus
Mém. Soc. Zool, de Fr., 1901. xiv. — 23
354 G. NEUMANN
(Auvergne). — Dermacentorreticulatus. — Argas reflexus, A. tesper-
tilionis
Grèce. — Ixodes ricinus, 1. obliquus, I. viperorum. — Hyalomma
aegyptium, H. syriacum. — Hœmaphysalis flava. — Hhipicephalus bursa.
— Derniacentor reticulatus, D. puncticoUis.
Hollande. — Ixodes ricinus, 1. hexagonus. — Hœmaphysalis punc-
tata.
Italie. — Ixodes ricinus, I. hexagonus, 1. frontalis, I. punctula-
tus', I. acuminatus. — Eschatocephalus vespertilionis. — Hyalomma
segyptium. — Hœmaphysalis punclata, H. rhinolophi. — Rhipicephalus
sanguineus, R. bursa, R. annulatus. — Dermacentor reticulatus. —
Argas reflexus ; Ornithodoros talaje var. coniceps.
Norvège. — Ixodes ricinus. — ? Acarus hirudo.
Pologne. — Hœmaphysalis concinna.
Portugal. — Hyalomma œgyptium, Dermacentor reticulatus et
très probablement les mêmes espèces que l'Espagne.
Roumanie. — Hyalomma affine, Hœmaphysalis punctata, Derma-
centor reticulatus.
Russie. — Ixodes trianguliceps, I. arenicola. — Argas persicus,
Ornithodoros talaje.
II. — AFRIQUE
Maroc. — Hyaloînma œgyptium, Rhipicephalus annulatus var.
Dugesi, et probablement les autres espèces Algériennes.
Madère. — Ixodes obscurus, Hœmaphysalis punctata.
Canaries. — Ixodes obscurus, 1. pallipes Lucas, /. cinctus, I. trili-
neatus, I. cenereolus, Hœmaphysalis punctata, Dermacentor reti-
culatus (?)
Algérie. — Ixodes ricinus, I. exilipes. — Eschatocephalus nerper-
tilionis (grottes). — Aponomma exornatum (Alger). — Hyalomma
œgyptium,, H. syriacum. — Hœmaphysalis Leachi, H. punctata. —
Bhipicephalus sanguineus, R. bursa, R. annulatus var. Dugesi. —
Argas reflexus, A. americanus, A. vespertilionis. — Ornithodoros
erraticus.
Tunisie. — Ixodes distipes ; Hyalomma œgyptium, H. syriacum ;
Hœmaphysalis erinacei; Rhipic. sanguineus; et probablement toutes
les espèces algériennes.
Tripoli. — Hyalomma œgyptium
Egypte. — Ixodes coxœfurcatus , Eschatocephalus crassipes
(Kolenati), Hyalomma œgyptium, H. rhipicephaloides. — Hœma-
physalis punctata, H. Leachi, H. crassipes, Rhipicephalus sanguineus,
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 355
l{. rutilun (Damiette), l{. breucotlis, R. annulatus var. Dugesi. —
Argas persicus, A. Hermanni, A. Fonkœti, A. cespertillonis, Ornitko-
doros Savignyi.
Djibouti. — Aponomma exornatum.
ABYSfiimE.— A mblyomma varieqatum, A. quadrlguttatum, A. he-
brœiim; Hyalomma œgyptium; Rhipicephalus sangaineus, R. bursa,
R. punctatissimm. — Argas Hermanni, Ornithodoros Samgnyi.
Soudan. — Rlupicephalus compositus (Kliartoum).
Pays deSomalis. — Hyalonimasegyptium ; Rhipicephalus sanguineus,
R. armatus, R. pulchellus.
Afrique orientale Allemande. — Ixodes rasus, [. ScIdlUngsi ;
Aponomma exornatum, A.laeve, A. ochraceum; Amblijomma Petersi,
A. eburneum, A.hebraeum, A. marmoreum, A. personatiim, A . sparsum ,
A. splendidum, A. ThoUoni, A. variegatum \ Hyalomma segyptium. —
Hsemaphysalis Leachi ; Dermacentor rhinocerotis ; Rhipicephalus ar-
matus, R. bursa, R. compositus, R. Evertsi, R. oculatus, R. pulchelhis,
R. punctatissiinus, R. sanguineus, R. sinius, R. annulatus var. decolo-
ratus. — Ornithodoros Sangnyi, 0. sequalis.
Zanzibar. — Aponomma ochraceum; Amblyomma Petersi, A. mar-
moreum, A. eburneum, A. hippopotamense, A. variegatum. — Derma-
centor rhinocerotis; Rhipicephalus bremcollis , R. compositus, R.
perpulcher, R. pulchellus, R. punctatissimus, R. sanguineus, R.
simus.
Mozambique. — Amblyojnma eburneum, A. Petersi, A. variegatum.
— Dermacentor rhinocerotis ; Rhipicephalus simus (Ghiré). — Ornitho-
doros Savignyi.
Madagascar. — Aponomma exornatum; Amblyomma Petersi, A.
variegatum. — Hsemaphysalis elongata, H. simplex ; Rhipicephalus
annulatus var. decoloratus, R. sanguineus, R. simus. — Ornithodoros
Savignyi var. cœcus.
La Réunion. — Amblyomma variegatum.
Ile Maurice. — Rhipicephalus annulatus var. decoloratus. —
Argas persicus.
Zambèze. — Amblyomma marmoreum, A. variegatum. Derma-
centor rhinocerotis. — Ornithodoros Savignyi.
Transvaal. — Hsemaphysalis Leachi, Rhipicephalus annulatus var.
decoloratus, R. bursa, R. Evertsi. — Ornithodoros Savignyi.
Delagoa-Bay. — Amblyomma marmoreum.
Afrique Sud. — Ixodes luteus; Aponomma exornatum; Amblyom-
ma hebraeum, A. hipoppotamense, A. marmoreum, A. splendidum.
356 G. NEUMANN
Ih/alomma aegyptium. — Rlupicephalus annulatus var. decoloratus,
R. simus ; Dermacenlor rhinocerotis.
Port-Natal. — Aponomnia exornatum, A. latum ; Amhlyomma
hehraeum, A. hippopotamense. — Rhipicephalus punctatissiimis, R.
rutilus.
Cafrerie. — Amhlyomma Petersi, A. marmoreuii), A. sylvaticiun. —
Hœmaphysalis Leachi. — A rgas Kochi.
Colonie DU Cap. — Ixodes pilosus ; Aponomma lœve; Amblyomma
crenatum, A. marmorcum, A. hebrpeum, A. sykaticum; Hyalomma
cegyptium, Hsemaphysolis Leachi. — Rhipicephalus annulatus var.
decoloratus, R. appendiculatus, R. bursa, R. capensis, R. Emrtsi,
R. punctatissimus, R. sanguineus, R. simus; Dermacentor rhinocerotis.
— Argas persicus, A. vespertilionis; Ornithodoros talaje var. capcnsis.
Iles Kerguelen. — Ixodes putus.
Namaqualand. — Rhipicephalus capcnsis. — Ornithodoros pavi-
mentosus, 0. Savignyi.
Damara. — Rhipicephalus oculatus.
Congo Portugais. — Amblyomma vuriegatum (Angola). —
Ornithodoros Savignyi.
Congo. — Ixodes rasus ; Aponomma exornatum, A. laeve ;
Amblyomma hremscutatum, A. cuneatum, A. marmorcum, A. dubi-
tatum, A. hebrseum, A. splendidum, A. ThoUoni, A. variegatum;
Hyalomma syriacum. — Hœmaphysalis Leachi; Rhipicephalus bursa,
R. sanguineus ; Dermacentor circumguttatus. — Ornithodoros Sa-
vignyi.
LoANGO. — Aponomma Gervaisi, Hyalomma segyptium. — Hœma-
physalis Leachi ; Rhipicephalus bursa, R. sanguineus. — Ornithodoros
Savignyi.
Gabon, — Amblyomma personatum, 4. spkndidum. — Rhipi-
cephalus annulatus var. decoloratus, R. bursa.
Cameroun. — Ixodes rasus; Amblyomma cuneatum, A. Tholloni,
A. variegatum. — Hxmaphysalis Leachi; Rhipicephalus maculatus,
R. sanguineus ; Dermacentor circumguttatus.
Niger. — Amblyomma variegatum.
Togo. — Ixodes rasus; Aponomma Gercaisi; Amblyomma cuneatum^
A. variegatum. — Hœmaphysalis Leachi ; Rhipicephalus annulatus
var, decoloratus, R. punctatissimus, R. sanguineus, R. simus.
Cote d'Ivoire. — Amblyomma variegatum , Rhipicephalus simus.
Libéria. — Amblyomma Petersi, Hœmaphysalis Leachi.
Sierra Leone. — Amblyomma variegatum, Rhipicephalus simus.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 337
Guinée. — Aponomma triinaciilatum; Ambh/omma paulopunctatum,
A. variegatum; Uhipiceiihalus bursa.
Sénégal. — Aponomma e.rornatum, A. Gervaisi ; Amblyomma cor-
datum, A. variegatum ; flyaloinma œgyptium, 11. syriacum. — lihipi-
cephalus annulatus, li. bursa, H. sangidneus.
III. - ASIE
Asie Mineure. — I.rodes ricinus, Hyalomma cBgyptium, Hœma-
physaiis punctata.
Syrie. — Hyalomma aegyptinm, H. syriacum\ Dennacentor parvus.
Caramanie. — Hyalomma syriacum.
Judée. — Hyalomma œgyptium ; Hœmaphysalis spinigera, H. cor-
nigera. — Argas persicus.
Perim, Djeddah. — Hyalomma œgyptium.
Mascate. — liliipiccphalus sanguineus.
Caucase.. — Ixodes ricinua. — Hœmaphysalis flaca, H. inermis\
Rhipicephalns annulatus; Dormacentor reticulatus. — Ornithodoros
Tholozani.
Perse. — Hyalomma œgyptium. — Rhipicephalus sanguineus ;
Dermacentor reticulatus war. nlve\is, D. reticulatus. — Argas persicus;
Ornithodoros Tholozani, 0. Canestrinii.
BouKHARA. — Hyalomma œgyptium.
Indes. — Ixodes (useolineatus, f. holocyclus ; Aponomma Gercaisi,
A. lalum, Amblyomma indum, A. nausificum, A. testudinarium (Bin-
tang); Hyalomma aegyptium. — Hœinaphysalis bispinosa (Ramnad),
H. spinigera ; Rhipicephalus sanguineus ; Dermacentor compactus. —
Ornithodoros Savignyi ( Ra m iiad ) .
Bengale. — Amblyomma bengalensis, Hœmaphysalis semermis,
Ornithodoros miliaris.
Mahratta. — Hœmaphysalis spinigera.
Geylan. — Ixodes breiipes; Amblyomma integrum, A. distinctum ;
Hœmaphysali-i (lava, H. spinigera.
Birmanie. — Ixodes bengalensis, I. birmanensis, I. globulosus,
I. granulatus; Aponomma Genmsi, A. testudinis. — Hœmaphysalis
asiatica, H. Birmaniae, H. Canestrinii, H. Gestroi, H. histricis;
Dermacentor auratus, D. Foai, D. indiens, D. longipes; Rhipicephalus
bhamensts, R. flavus, R. hœmaphysaloides, R. javanensis, R. ruber.
Himalaya. — Ixodes acutitarsus (Sikkim).
Singapour. — Amblyomma extraoculatum ; Hœmaphysalis corni-
géra, Rhipicephalus annulatus var. australis, R. sanguineus.
358 G. NEUMANN
SiAM. — Awhlyomma sublœve.
CocHiNCHiNE ET Annam. — Amblyomma testudinariiim, Hifalomma
syriacum, Hsemaphysalis hirudo (Saïgon).
Chine. — Amblyomma sublœve, Hijalomma œgyptium (Pékin). —
Hœmaphysd.lis bispinosa; Rliipicephalus paulopuncîatus, B. sangui-
neus (Pékin) . — Argas persicus (Pékin).
LoB-NOR ET Maralbachi. — Hyalomma œgyptium.
TuRKESTAN. — Hyalommu œgyptium, Rhipicephaliis simuft (?), Der-
macentor retmdatus. — Argas persicus.
Mongolie. — Hyalomma œgyptium.
Amour. — Ixodes ovatus, Hsemaphysalis hirudo, Dermacentor
reticulatus.
Japon. — Ixodes ovatus, I. parvirostris, I. acutitarsus; Amblyomma
artcriosum. — Hsemaphysalis bispinosa, H. flava, H. hirudo,
H. punctata ; Bhipicephalus annulatus var. caudatus; Derînacentor
reticulatus.
Sibérie. — ïxodes Bertesei, I. hirsutus; Hyalomma segyptium;
Dermacentor reticulatus.
KiRGHiz. ? — Aponomma crassipes.
IV. AMÉRIQUE.
Amérique du Nord. — Ixodes brunneus, Amblyomma multipunctum.
Iles aléoutiennes. — Ixodes hirsutus, I. signatus.
Alaska. — Dermacentor electus.
Ile Saint-Paul. — Ixodes putus.
Ile de Behring. — Ixodes fimbriatus, I. putus.
Terre de Baffin. — Ixodes uriae.
Labrador. — Amblyomma americanum, Dermacentor electus.
Saint Pierre et Miquelon. — Ixodes putus.
Etats-Unis. — Ixodes angustus, I. crenatus, L erraticus, I. fuscus
Say, I. orbicularis, /. punctulatus, I. scapularis, L variabilis; Am-
blyomma americanum; Dermacentor electus (Etats du Nord).
Maine. — Ixodes hexagonus var. longispinosus.
Massachusets. — Hsemaphysalis concinna, H. leporis; Dermacentor
electus.
Nantucket. — Dermacentor electus.
New York. — Ixodes hexagonus var. longispinosus, Hsemaphysalis
concinna.
Pensylvanie. — Ixodes ricinus, Dermacentor electus.
Tennessee. — Amblyomma maculatum.
Kentucky. — nhipicephalus annulatus.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS 359
Caroline. — Ixndes ricinus, Amblyomma maculatum.
lowA. — Ixodes hexagonus.
Minnesota. — Dennacentor electus.
Illinois. — Rhipicephalus annulatus.
Nebraska. — Dermacentor variegatus.
Kansas. — fxodes hexagonus, type et var. longispinosus, T. rici-
nus; Hsemaphysalis leporis; Rhipicephalus annulatus; Dermacentor
electus.
New Mexico. — Fxodes diversifossus ; Rhipicephalus annulatus ;
Dermacentor electus, D. reticulatus.
Missouri. — Argas rejlexus (d'après H. Osborn).
Arkansas. — Rhipicephalus annulatus.
Texas. — Ixodes brunneus, T. hexagonus var. longispinosus, I. rici-
nus; Amblyomma americanum, A. maculatum. — Hœmaphy salis
leporis; Rhipicephalus annulatus; Dermacentor electus, D. reticu-
latus. — .4/Y/a.s miniatus, Ornithodoros turicata.
Montana. — Dermacentor electus.
Maryland. — Ixodes frontalis, I. hexagonus, I. ricinus; Derma-
centor electus, D. nitens.
Washington. — Rhipicephalus annulatus ; Dermacentor variegatus.
Colorado. — Ixodes hexagonus var. longispinosus et inchoatus ;
Dermacentor electus.
Nevada. — Dermacentor variegatus.
Californie. — Ixodes ricinus; Amblyomma maculatum. — Hsema-
physalis leporis; Dermacentor electus, D. reticulatus, D. parum-
apertus. — Argas miniatus.
Arizona. — Dermacentor electus.
Alabama. — Dermacentor electus.
Floride.— Ixodes ricinus; Amblyomma americanum, A. tubercu-
latum ; Rhipicephalus annulatus; Ornithodoros turicata.
Mexique. — Ixodes ameivae, I. rubidus; Amblyomma cajennense,
A. cœlehs, A. dissimile, A. maculatum, A. ovale ; Ilyalommasyriacum
(importé ?j. — Hsemaphysalis leporis; Rhipicephalus annulatus; Der-
macentor electus. — Argas miniatus; Ornithodoros coriaceus, 0. Me-
gnini, 0. talaje, 0. turicata.
Guatemala. — Amblyommu americanum, A. cajennense, A. dissi-
mile, A. sabanerae, A. scutatum, A, variegatum. — Rhipicephalus
annulatus var. microplus ; Dermacentor nitens. — Ornithodoros talaje.
Honduras. — Amblyomma dissimile, Hyalomma cyclurae, Rhipice-
phalus annulatus.
360 G. NEUMANN
Nicaragua. — Ambhjomma cajennense, A. crassipunctattim,
A. dissimile.
Costa Rica. — Ixodes afjinis; Amblyomma cajemiense, A. fossum,
A. nodosum.
Cuba. — Amblyomma albopictum, A. cajennense, A. tuberculatum;
Rhipicephalus annidatus.
Jamaïque. — Amblyomma cajennense; Rhipicephalus annulatus var.
microplus, H. bursa var. americanus ; Dermacentor nitens.
Haïti. — Ambhjomma cruciferum; Rhipicephalus bursa; Derma-
centor nitens.
Barbades. — Amblyomma dissimile.
Antigua. — .4 mblyomma variegatum ; Rhipicephalus annulatus var.
microplus, R. sanguineus ; Argas miniatus.
Guadeloupe. — Amblyomma variegatum ; Hyalomma œgyptium;
Rhipicephalus annulatus var. microplus.
Curaçao. — Rhipicephalus bursa.
Trinité. — Amblyomma cajennense.
Colombie. — Ixodes juvenis (Nouvelle Grenade) ; Amblyomma
cajennense, A. deminuticum, A. dissimile, A. Geayi, A. striatum; Rhi-
picephalus sanguineus. — Argas chinche; Ornithodoros rudis, 0. talaje.
Venezuela. — Amblyomma cajennense, A. dissimile; Hyalomma
longirostre. — Ornithodoros talaje.
Guyane. — Amblyomma americanum, A. cajennense, A. dissimile,
A. Gôldii, A. grossum, A. oblongoguttatum. — Rhipicephalus annu-
latus, R. sanguineus. — Argas miniatus (Daniarara.)
Equateur. — Txodes fossulatus, I. thoracicus (?Punta Arenas) ;
Amblyomma maculatum, A. pilosum. — Argas magnus.
PÉROU. — Amblyomma maculatum ; Argas cucumerinus.
Brésil. — Ixodes juscipcs, I. imper [ectus, 1. loricatus, I. thoracicus,
I. variolatus; Amblyomma albopictum, A. americanum, A. cajennense,
A. calcaratum, A. concolor, A. denticulatum, A. dissimile, A. Jul-
vum, A. Geayi, A. Gôldii, A. humerale, A. infumatum, A. maculatum,
A. nodosum, A. oblongoguttatum, A. parviscutatum, A. rotundatum,
A. scutatum, A. striatum, A. varium; Hyalomma longirostre. —
Hœmaphysalis cinnaberina, H. sanguinolenta; Rhipicephalus annu-
latus var. microplus.
Trinidad. — Hyalomma longirostre.
Bolivie. — Amblyovnna oblongoguttatum, A. parcitarsum.
Paraguay. — Amblyomma cajennense, A. calcaratum, A. dissimile,
A. maculatum, A. ovale, A. scutatum; Rhipicephalus annulatus \ai\
microplus. — Ornithodoros coriaceus.
RKVISION DE LA FAMILLE DES LXOIHDÉS 361
Uruguay. — Avildyomma gypsaUim, A. viaculatiim; Hhipkephalus
annulatus var, microplus.
Chili. — Amblyoïnma injlatum, A. maculatum, A. mrium ;
Hœmaphysalis lagotis. — Ornithodoroa reticulatus, 0. talaje.
RÉi»UBLiQUE Argentine. — I.codes anyiistus, I. auricularis,
I. loricatus; A. fossum, Ambhjomma cariuin, A. maculatum. —
Rhipicephalus annulatus var. microplus, H. anmUatus var. argentl-
nensis (Buenos Aires) ; Dcrmacentor triangulatus.
Patagonie. — Aponomma Iseve ; 'Ambhjomma parcitarsum.
Terre de Feu. — Ixodes loricatus.
Gap Horn. — Ixodes putus.
Amérique du Sud ? — fxodes Bibroni, f. fuscomaculatus, I. perpunc-
tatus ; Amblyomma Strobeli.
IV. OGÉANIE.
Philippines. — Amblyomma cyprium, A. decoratum, A. dissimik,
A. helvolum (Manille.) — Rhipicephalus sanguineus.
Ile Saint- Pierre. — Ixodes Tasmani.
Iles Mariannes. — Ixodes ornithorhynchi ; Amblyomma cyprium.
Bornéo. — Amblyomma testudinarium. — Ilœmaphysalis corni-
gera; Rhipicephalus annulatus var. australis, R. paulopunctalus; Der-
mac enter compact us.
Sumatra. — Ixodes spinicoxalis ; Aponomma trimaculatum ; Am-
blyomma badium, A. compactum, A. crenalam. — Ilœmaphysalis
cnrnigera, H. Leachi; Rhipicephalus annulatus var. australis, R.{?)
intermedius, R. paulopunctatus.
Java. — Amblyomma paulopunctatus ; Rhipicephalus furcosum,
A. quadrimaculatum, A. testudinarium.
Timor. — Hœmaphysalis leporis; Rhipicephalus annulatus var.
australis, R. bursa.
Hawai. — Amblyomma pacificum; Ornithodoros talaje.
MoLUQUES. — Amblyomma cordiferum.
Nouvelle-Guinée. — Ixodes acanthoglossi ; Ilœmaphysalis cuscobia,
H. papuana.
Australie. — Ixodes holocyclus, I. coxalis, I. ornithorhynchi:
Aponomma decorosum, A. trachysauri, A. concolor (Queensland),
A. ecinctum , A. hydrosauri , A. trimaculatum ( Nouvelle -Galles
du Sud); Amblyomma moreliae , A. triguttatum, A. limbatum
(Adélaïde). — Hœmaphysalis papuana (Queensland), H. Leachi,
H. lonyicornis (Nouvelle-Galles du Sud); Rhipicephalus annulatus
362
G. NEUMANN
var. aufstralis, /?. f^anguineus (Queensland). — Argns persicus. —
A car us undatus.
Iles King. — I;rod€S putus ; A mblyomma limbatum, A . postoculatum.
Iles Viti, — Aponomma decorosiim ; Aniblyomma acutangulatum.
Tasmanie. — Ixodes ornithorhynchi, 1. Tasmani ; Aponomma
hydrosaiiri.
Nouvelle Zélande. — Ixodes eudyptidis, I. intermedius, 1. Mas-
kelli, I. prœcoxalis.
Ile Campbell. — Ixodes putus.
2o RÉPARTITION DES IXODIDAE D'APRÈS LEURS HOTES
MAMMALIA
Primates
1. Homo sapiens L.
Ixodes ricinus (L.).
Ixodes hexagonus Leach.
Amblyomma americanum Koch.
Amblyomma dissimile Koch.
Hyalomma segyptium (L.).
Rhipicephalus sanguincus (Latr.).
Dermacentor reticulatus (Fabr.).
Dermacentor electus Koch.
Argas reflexus (Fabricius).
Argas persicus Fischer.
Argas miniatus Koch.
Ornithodoros Savignyi (Aud.).
Ornilhodoros turicata (Dugès).
2. Colobus caudatiis C?) .
Ixodes SchiUingsi Neuraann.
Prosimiae
3. Tarsium speclruvi Geoffroy.
Phaulixodes (Rhipicephalus?) in-
termedius Nn.
Chiroptera
4. Rliinolophus ferrum equinum{L.).
Eschatocephalus vespertilionis
(Koch).
Hajmaphysalis rhinolophi Can. et
Fan.
5. Rhinolophus hippocrepis Herm.
Eschatocephalus vespertilionis
(Koch).
Argas vespertilionis (Latreille).
6. Rliinolophus c^m'osms Kretschmar.
Eschatocephalus vespertilionis
(Koch).
Eschatocephalus crassipes (Kol.).
Argas vespertilionis (Latreille).
7. Rhinolophus Euryale Blasius.
Eschatocephalus vespertilionis
(Koch).
8. Noctilio albiventris Spix.
Amblyomma scutatum Neumann.
9. Miniopterus Schreibcrsi Kays.
et Bl.
Eschatocephalus crassipes (Kol.).
Argas vespertilionis (Latreille).
10. Vesperugo pipistrellus Schreber.
Ixodes lividus Van Beneden.
Argas vespertilionis (Latreille).
1 1 . Vesperugo noctula Schreber.
Argas vespertilionis (Latreille).
12. Vesperugo Kiihli.
Argas vespertilionis (Latreille) .
13. Myotis mitnnM.'? (Schreber) .
Eschatocephalus exaratus (Kol.).
Eschatocephalus nodulipes (Kol.).
.\rgas vespertilionis (Latreille).
14. Synohis barbastelius Schreber.
Argas vespertilionis (Latreille).
13. Plecotus auritus (L.).
Ixodes rubiginosus (Kolenati).
Argas vespertilionis (Latreille).
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES
363
17.
25.
27.
29.
lirachyotHS dasycnemua Kolcn.
Argas vespertilionis (Latreille).
Ixodes ricinus (L ).
Insectivora
Talpa europxa L.
Ixodes ricinus (L.).
Centeles ecaudatus (h.).
Hîemaphysalis elongata Neumann
Centeles madagascariensis ?
Haemaphysalis elongata Neumann
Eri7iaceus europxus L.
Ixodes ricinus (Îj.).
Ixodes hexagonus Leach.
Haernaphysalis punctata C. et F.
Rhipicephalus sanguineus (Latr.)
RhipicephalusbursaCan. etFanz.
Erinaceus niger'l
Rhipicephalus sanguineus (Latr.)
Erinaceus algirus Lereboullet.
Haemaphysalis erinacei Pavesi.
Erinaceus sp ?
Hyalomma aegyptium (L.)-
Haemaphysalis simplex Neumann.
Haemaphysalis Leachi (Audouin)-
Haemaphysalis elongata Neumann
Carnivora
Lynx sp.
Rhipicephalus sanguineus (Latr.).
Felis leo L.
Amblyomma oburneum Gerst.
Haemaphysalis Leachi f Audouin) .
Rhipicephalus simus Koch.
Rhipicephalus armatus Pocock.
Felis tigris L.
Ixodes granulatus Supino.
Amblyomma testudinarium Koch
Haemaphysalis Leachi (Audouin).
Haemaphysalis spinigera Nn.
Felis nebulosa Griff.
Haemaphysalis Gestroi (Supino).
Félix onra L.
Ixodes ricinus (L.).
Dermacentor electus (Koch) ,
30. Felis parddlis L.
Ixodes ricinus (L.).
Ixodes artinis Neumann.
Amblyomma americanum Koch.
31. Felis par dus L.
Haemaphysalis Leachi (Audouin).
32. Felis bengalensis Kerr.
Haemaphysalis Canestrinii (Sup).
33. Felis catus L.
Ixodes ricinus (L.).
34. Felis do mesticaL.
Ixodes ricinus (L.).
Ixodes hexagonus Leach.
Ixodes hexagonus Leach, var. lon-
gispinosus.
Hyalomma aegyptium (L.).
Hœmaphysalis Leachi (Audouin) .
Rhipicephalus sanguineus (Latr.)
35. Felis sp.
Ixodes brunneus Koch.
36. Cy no hy sena picta {Desm.].
Amblyomma hebraeum Koch.
37. Canis familiaris L.
Ixodes ricinus (L.).
Ixodes hexagonus Leach .
Ixodes hexagonus Leach, var.
inchoatus.
Ixodes ovatus Neumann.
Ixodes holocyclus Neumann.
Aponomma exornatum (Koch).
Amblyomma cajennense Koch.
Amblyomma striatum Koch.
Amblyomma calcaratum Nn.
Hyalomma aegyptium (L.).
Haemaphysalis punctata Caji. et
Fanz.
Haemaphysalis flava Neumann.
Haemaphysalis hirudo L. Koch.
Haemaphysalis Leachi (Audouin).
Rhipicephalus sanguineus(Latr.).
Rhipicephalus punctatissimus
Gerst.
RhipicephalusbursaCan. etFanz.
Rhipicephalus annulatus (Say).
Dermacentor reticulatus (Latr.).
Dermacentor electus Koch.
38. Canis lupus L.
Ixodes hexagonus Leach.
364
39. Canis vulpes L.
Ixodes ricinus (L.).
Ixodes hexagonus Leacli^ car.
longispinosus.
Ixodes hexagonus Leach, var.
inchoatus.
Rhipicephalus saaguinous(Latr.)
40. Canis persica ?
Rhipicephalus sanguineus( La tr.).
41. Canis lagopus L.
Ixodes ricinus (L ).
42. Canis megalotis (Desm.)
Rhipicephalus sanguineus ( Lalr.).
43. Ca-nis Azarae Pr. Neuwied.
Amhlyomma striatum Koch.
44 Canis anlhus F. Cuvier.
Hœmaphysalis Leachi (Audouin).
Rhipicephal us sanguineus (Latr.).
45. Canis sp.
Ixodes hexagonus Leach, var.
inchoatus
Ixodes luteus Koch
4G. Herpestes ichnennion (L.).
Ixodes rasus Neumann
47. Paradoxurus larvalus Gray.
Hœmaphysalis bispinosa Neum.
48. Paradoxurus sp. ?
Haemaphysalis leporis (Paciiard).
49. Bassaris astuki Licht.
Ixodes ruhidus Neumann.
50. Viverragenetta I-.
Ixodes ricinus (L.).
H.Temaphysalis Leachi (Audouin).
Rhipicephalus sanguineus (lalr.).
51. Viverra civella Schreb.
Hsemaphysalis Leachi (Audouin).
52. Viverra zibetha L.
Hsemaphysalis Gestroi (Supino).
53. Lutra vulgarisEvx\.
Ixodes hexagonus Leach.
54. Ultra sp. ?
Ixodes hexagonus Leach, var.
longispinosus.
53. Pulorius lulreola Less.
Ixodes hexagonus Leach,
56. l'utorius pulorius L
Ixodes ricinus (L.).
Ixodes hexagonus Leach.
57. Pulorius furo (L.).
Ixodes ricinus (L).
Ixodes hexagonus Leach.
58. Pulorius vulgaris.
Ixodes hexagonus Leach, var.
longispinosus.
59. Pulorius erminea{h.).
Ixodes hexagonus Leach.
60. Mustela flavigula Bodd.
Ixodes spinicoxalis Neumann.
61. Muslela martes L.
Ixodes hexagonus Leach
62. Muslela foina L.
Ixodes ricinus(L.).
Ixodes hexagonus Leach.
63. Muslela vison L.
Ixodes hexagonus Leach, var.
longispinosus.
64. Mêles taxus Pall.
Ixodes ricinus (L.).
Ixodes hexagonus Leach.
Ixodes hexagonus Leach, var.
inchoatus.
65. Proajon lotor L.
Ixodes diversifossus Neumann.
66 Ursus torqua tus \Y agn .
Hfemaphysalis hystricis Supino.
Dermacentov auratus Supino.
67. Ursus sp ?
Hîemaphysalis spinigera Neum.
Dermacentor compactus Neum.
RODENTIA
68. Lepvs limidus L.
Ixodes ricinus (L ).
Ixodes hexagonus Leach.
Hsemaphysalis punctataC. et F.
Rhipicephalus sanguineus (Latr.).
Rhipicephalus oculatus Neumann
69. Lepus cuniculus L.
Ixodes ricinus (L.).
Ixodes dentatus Marx.
70. Lepus palustris Bachmann.
Hiemaphysalis leporis (Paciiard),
nEVlSION DK LA I AMILLI» DLS IXOlJlDKS
365
71. l.epiis sylralicus Baclunann.
Ixodcs ricinus (L.).
Ixodes hcxagonus Lcach.
72. Lepns callotis Wagner.
Dermacentor clpctus (L.).
73. Lepiis sp ?
I.xodes ovatus Neumann.
HiPmaphysalis fia va Neumann.
Ha>maphysalis leporis (Packard).
Dermacentor electus (L.).
74. Hydrochœrus capybara Erxlebcn.
Amblyomma infumatum Koch.
Amblyomma cajennense Koch.
7o. Dasyprocta aguti L.
Ixodps fuscipes Koch.
76. Dasyprocla croconota Wagl.
Amblyomma sciitatum Neumann
77. Dasyprocla sp ?
Ixodes Bibroni Gervais.
78. Cercolabes villosus Fr. Cuvier.
Amblyomma albopiclum Nn.
Hyalomma longirostre (Koch).
79. llyslrixcristataL.
Ixodes hexagonus Leach.
80. Hystrix bengalensis Bly.
Hœmaphysalishyslricis Supino.
81. Hystrix sp ?
Ixodes hexagonus Leach, car.
longispinosus.
Aponomma concolor Neumann.
Hyalomma longirostre (Koch.)
82. Àllierura macrura Gen.
Ixodes globulosus Supino.
Haemaphysalis Birmaniae Supino.
83. Lagoslomus v iscaccia Sch'mz .
Haemaphysalis lagolis (Gervais).
84. Mus decum anus Pallas.
Ixodes ricinus (L ).
85. itfMS agranus Pallas.
Ixodes acuminatus Neumann.
86. Neotoma occidentalis?
Ixodes angustus Neumann.
87. Àrvicola pratensis Bâillon.
Ixodes tenuirostris Neumann.
88.
89.
90.
91.
92.
93.
94.
95.
96.
97.
98.
99.
100.
101.
102.
103
104
Arvicola glareolus Sciireb.
Ixodes tenuirostris Neumann.
Myoxus avi4lanarius L.
Ixodes ricinus (L.).
Sciurus vulgaris !..
Ixodes ricinus (L.).
Sciurus capislratus Bosc.
Ixodes orbiculatus Say.
Sciurus variabilis Is. Geolï.
Ixodes holocyclus Neumann.
Sciurus Gordoni And.
Ixodes granulatus Supino.
Sciurus rufigenis Blf.
Ixodes granulatus Supino.
Sciurus striatus And.
Ixodes granulatus Supino.
Sciurus sp ?
Ixodes hexagonus Leach, var.
inchoatus.
Ixodes holocyclus Neumann.
Spermophilus sp ?
Ixodes hexagonus Leach.
Arctomys monax Gmelin.
Hcemaphysalis concinna Koch.
Arclomys bobac Gmelin.
Dermacentor reticulatus (Fabr.).
Arcloinys sp?
Ixodes hexagonus Lcach, var.
longispinosus.
Proboscide.x
Elephas africanus Blumb.
Amblyomma Tholloni Neumann.
Amblyomma hebraeum Koch.
Elephas indicus Cuvier.
Amblyomma elephantinum (L.).
L.\MNL-.>ICI.\
. Hyraxsp ?
Ixodes rasus Neumann.
Perissodactyl.v
. Rhinocéros africanus G. Cuvier.
Amblyomma crenatum Neumann
Amblyomma Petersi Karsch.
Dermacentor rhinocerotis ( de
Geer).
366
6, NEUMANN
105. Rhinocéros lucerius ?
Amblyomma Petersi Karsch.
Amblyomma marmoreum Kocli.
Amblyomma hebraeum Koch.
Dermacentor rhinocerolis ( de
Geer) .
106. Rhinocéros sp?
Amblyomma testudinarium Koch.
Amblyomma Walckenaeri (Ger-
vais).
Rhipicephalus pulchellus (Ger-
stâcker).
Dermacentor reticulalus (Fabr.).
107. Tapirus americanus h.
Amblyomma Strobeli Berl. et Tr.
108. Tapirus sp?
Amblyomma multipunctum Nn.
Amblyomma testudinariumKoch.
lOS. Equus caballus L.
Ixodes ricinus (L ).
Ixodes ovatus Neumann.
Ixodes pilosus Koch.
Amblyomma cajennense Koch.
Amblyomma triguttatum Koch.
Hyalomma aegyptium (L.).
Hœmaphy salis punctata G. et F.
Hsemaphysalis flava Neumann.
Hsemaphysalis leporis (Packard).
Rhipicephalus sanguineus (La tr.).
Rhipicephalus bursa Can.et Fanz.
Rhipicephalus simus Koch.
Rhipicephalus Evertsi Neumann.
Rhipicephalus annulatus (Say).
Dermacentor reticulatus (Fabr.)
Dermacentor electus Koch.
Dermacentor nitens Neumann.
Argas reflexus (Fabr.).
Grnithodoros Megnini (Dugès).
Ornithodoros turicata (Dugès).
110. Equu>> asinus L.
Hyalomma aegyptium (L.)
Rhipicephalus bursa Can. et Fanz.
Rhipicephalus Evertsi Neumann.
111. Equus asino-caballus Aucl.
Ixodes pilosus Koch.
Hyalomma segyptium (L.).
Rhipicephalus Evertsi Neumann.
Artiodactyla
112. Sus scrofa h.
Ixodes pilosus Koch.
Hyalomma aegyptium (L.).
Hyalomma syriacum Koch.
Rhipicephalus bursa Can. et Fanz.
Dermacentor reticulatus (Fabr).
113. Sus scrofa domesticus Auct.
Ixodes pilosus Koch.
Ornithodoros turicata (Dugès).
114. Sus cristatus Wagner.
Dermacentor auratus Supino.
Ho. Sus viUatus Mûll. et Schlg.
Amblyomma testudinarium K.
Rhipicephalus paulopunctatusNn.
Dermacentor compactus Nn.
116. Sus sp ?
Amblyomma splendidum Giebel.
117. Potamochœrus lar valus Fr. Cuv.
Amblyomma testudinarium Koch.
Dermacentor compactum Nn.
118. Potamochœrus sp f
Rhipicephalus simus Koch.
119. Phacochxrus sp ?
Rhipicephalus pulchellus (Gerst.)
120. Bippopotamus amphibius L.
Amblyomma hippopotamense
(Denny).
121. Camelus dromedariiis L.
Hyalomma œgyptium (L.).
Rhipicephalus sanguineus (La Ir.).
Dermacentor reticulatus (Fabr.).
122. Camelus baclrianus L.
Hyalomma œgyptium (L.).
Ornithodoros Tholozani Lab. et
Még.
123. Auchenia glamah.
Ornithodoros turicata (Dugès).
124. Camelopardalis giraffa Gmel.
Amblyomma hebrseum Koch.
Hyalomma œgyptium (L.).
Rhipicephalus oculatus Neumann.
Rhipicephalus Evertsi Neumann.
125 Cervuliis muntjac Teram .
Htemaphysalis Birmaniae Supino.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDÉS
367
126. Cervus capreohis L.
Ixodes ricinus (L.).
Ixodes punctulatus Can.et Fanz.
Dermacentor reticulatus (Fabr.).
127. Cervus elaphus L.
Ixodes ricinus (L.).
Hyalomma œgyptium (L.).
HcBmaphysalis concinna Koch.
Dermacentor reticulatus (Fabr.) .
128. Cervus virginianus Gmei.
Amblyomma scutatum Neumann.
Ambly omma sylvaticum (de Geer)
Haimapbysalis concinna Koch.
Rhipicephalus annulatus i>Say).
129. Cervus caïupeslris Fr. Cuvier.
Amblyomma maculatum Koch.
130. Cervus sp ?
Haimaphysalis cornigera Nn.
Rhipicephalus annulatus (Say).
131. Cariacus virginianus (Gmelin)
Rhipicephalus annulatus (Say).
132. Cariacus sp?
Dermacentor variegatus M. et Nn.
133. Dama vulgaris Broock.
Hœmaphysalis punctata G. et F.
Dermacentor reticulatus (Fabr.).
134. Alcespalmalus Klein.
Dermacentor americanus (L,).
13o. Rusa equina (G. Cuvier).
Rhipicephalus bursa Can. et Fanz.
Rhipicephalus annulatus (Say).
136. Gazella àorcas (Licht.).
Amblyomma Tholloni Neumann.
Rhipicephalus sanguineus(Latr.).
137. Dicranocerus furcatus H. Smitb.
Amblyomma multipunctum Nn.
138. Boselapfius oreas (Pallas).
Amblyomma hebrseum Koch.
139. Colus ellipsiprymnus Og. et Sm.
Rhipicephalus sanguineus (Latr.).
Rhipicephalus pulchellus(Gerst.).
140. Ovis aries L.
Ixodes ricinus (L ).
Ixodes hexagonus Leach.
Ixodes hexagonus Leacli, var.
longispinosus.
Amblyomma variegatum (Fabr.).
Hyalomma tegyptium (L.).
Hiemapbysylis punctata C. et F.
Htemapbysalis concinna Koch.
Rhipicephalus sanguineus (Latr.).
Rhipicephalus bursa Can. et Fanz.
Rhipicephalus simus Koch.
Rhipicephalus Evertsi Neumann.
Rhipicephalus annulatus (Say).
Dermacentor reticulatus (Fabr.).
141. Ovis argali Pallas.
Dermacentor reticulatus (Fabr.).
142. Ovis Arkal.
Hyalomma cBgyptium (L.).
143. Capra hircus L.
Ixodes ricinus (L.).
Hœmaphysalis punctata C. et F.
Hasmaphysalis bispinosa Nn.
Rhipicephalus sanguineus(Latr.].
Rhipicephalus bursa Can. et Fanz.
Dermacentor reticulatus (Fabr.).
144. Capra caucasica Guld.
Hyalomma tegyptium (L.).
143. Bos taurus L.
Ixodes ricinus (L.).
Ixodes hexagonus Leach.
Ixodes pilosus Koch.
Ixodes holocyclus Neumann.
Aponommatrimaculatum (Lucas).
Amblyomma cajennenseKoch.
Amblyomma americanum (L.),
Amblyomma triguttatum Koch.
Amblyomma maculatum Koch.
Amblyomma variegatum (Fabr.).
Hyalomma aegyptium (L.).
Htemaphysalis punctata C. et F.
HcBmaphysalis flava Neumann.
Hœmaphysalis longicornis Nn.
Rhipicephalussanguineus (Latr.).
Rhipicephalus bursa Can. et Fanz.
Rhipicephalus punctatissimus
Gerstâcker.
Rhipicephalus simus Koch.
Rhipicephalus capensis Koch.
Rhipicephalus Evertsi Neumann.
Rhipicephalus oculatus Nn.
Rhipicep. appendiculatus Nn.
36S
G. NEUMANN
Rhipicephalus annulalus (Say).
Dermacentor reticulalus (Fabr.)-
Dermacentor eleclus Kocli.
Argas miniatus Koch,
146. Bossp?
Hfemaphysalis spinigera Nn.
147. liubalns caffer (L ).
Rhipicephalus appendiculatus Nn.
148. Bubaltis brachyceros (Gray).
Amblyummasplendidum (Gicbel)
149. Biiffclus indiens l\ûl.
AmblyommatesludinariiimKoch.
Hyalomma îPgyptium (L).
Haemaphysalis cornigera Nn.
Rhipicephalus annulatus (Say)
var. auslralis.
Edentata
150. Manis javanica Desm.
Amblyomma badium Neumann.
Rhipicephalus javancnsis Siipino.
Dermacentor indicus Supino.
151. ¥a«ts fflwnïfl Hodgs.
Dermacentor indicus Supino.
152. Manis muUiscutala.
Amblyomma compressum (Mac).
153. Manis sp ?
Amblyomma badium Neumann.
Haemaphysalis Leachi (Audouin).
Rhipicephalus sanguineus (Latr.)
134. Myrmecophaga telradactyla L.
Amblyomma calcaratum Nn.
Amblyomma Gôldii Neumann.
155. Myrmecophaga sp 7
Amblyomma cajennense Koch.
Amblyomma parviscutatum Nn.
156. Dasypus sp ?
Amblyomma concolor Neumann.
157. Uradypus tridacAylus Cuv.
Amblyomma varium Koch.
Marsupiala
158. Phascolomys wnmbal Pér.
Ixodes phascolomys Macalister,
159. Macropus sp?
Amblyomma triguttatum G. L.
Kocii .
Amblyomma moreliac (L. Koch).
160 Phascogale penicillata Temm.
Ixodes holocyclus Neumann.
161. Didelphys opossum L.
Ixodes ricinus (L.).
162. Didelphys Aznrae Temm.
Ixodes anguslus Neumann.
163. Didelphys pusilla Desmarels.
Ixodes imperfectus Neumann.
Amblyomma scutatum Neumann.
164. Didelphys quica Temm.
Ixodes loricatus Neumann.
165. Microdelphys sorex.
Ixodes loricatus Neumann.
166. Didelphys sp ?
Ixodes hexagonus Leach.
167. Cuscus sp?
Haemaphysalis cuscobia (Cm.)
M0N0TREM.\TA
168. Ornilhorhynchus paradoxus
Blumb.
Ixodes ornithorhynchi Lucas.
.\mblyomma triguttatum Koch.
169. Echidna hystrix Cuvier.
Aponomma decorosum(L Koch).
170. Acanlhoglossus Bruijni Gervais.
Ixodes acanthoglossi Lucas.
AVES
Raptatores 173.
171. Cathnrtes alratus Baird.
Amblyomma scutatum Neumann 174.
172. Otus vulgaris L.
HfBraaphysalis punctataC. et F,
Strix brachyotus FoTster.
Ixodes ricinus (L.).
Strix ascalaphus (Savigny).
Rhipicephalus sanguineus (Latr.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES
369
Passeres
175. Alaiida arvensis L.
Phaulixodes (Rhip.) plumbeus
(Panzer).
176. Alauda cristata L.
Phaulixodes (Rhip.) plumbeus
(Panzer).
177. Alauda calandra L.
Phaulixodes (Rhip.) plumbeus
(Panzer).
178. Emberiza schœnidus L.
Ixodes frontalis (Panzer).
179. Fringilla linota Gmelin.
Phaulixodes (Rhip.) plumbeus
(Panzer).
180. Fringilla carduelis L.
Phaulixodes (Rhip.) plumbeus
(Panzer).
181. Fringilla albicollis Gmelin.
Ixodes brunneus Koch.
182. Passer domeslicusL.
Ixodes hexagonus Leach.
183. Passer montanus L.
Ixodes hexagonus Leach.
184. Barnpiiocelus coccineus Vieillot
Ixodes frontalis (Panzer).
185. Orioius sp ?
Ixodes ricinus (L.).
186. Lanius ru fus Brisson.
Hyalomma aegyptium L.
187. Muscicapa sp ?
Hyalomma longirostre (Koch).
188. Parus major L.
Ixodes frontalis (Panzer) .
189. Sitta europœa L.
Ixodes ricinus (L.).
190. Sitta cœsia Meyer.
Ixodes frontalis (Panzer).
191. Anthus pratensis Bechst.
Ixodes frontalis (Panzer).
Phaulixodes (Rhip.) plumbeus
(Panzer).
192. Anthus arboreus Bechst.
Ixodes frontalis (Panzer).
Phaulixodes (Rhip.) plumbeus
(Panzer).
193. MotaciUa alba L.
Phaulixodes (Rhip.) plumbeus
(Panzer).
194. Régulas ignicapillus Nauman.
Ixodes ricinus (L.).
195. Erythacus rubecula (L.).
Ixodes frontalis (Panzer)
196. Luciolia Luscinia L.
Haemaphysalis Leachi (Audouin)
197. Saxicola rubicola (L.) .
Ixodes frontalis (Panzer).
Phaulixodes (Rhip.) plumbeus
(Panzer).
198. Saxicola œnanthe Bechst.
Phaulixodes (Rhip.) plumbeus
(Panzer).
199. Pratincola rubetra (L.).
Ixodes frontalis (Panzer).
200. Turdus mer u la L.
Ixodes frontalis (Panzer).
201. Turdus aonalaschkae Pallas.
Ixodes frontalis (Panzer).
202. Chordeiles popetue Vieillot.
Hccmaphysalis leporis (Packard).
ScansOres
203. Centrococcyx intermedius Hume.
Haemaphysalis Canestrinii (Sup.)
COLUMBINAE
204. Columba dotnestica L.
Argas reflexus (Fabr.).
205 . Turtur sp ?
Argas miniatus Koch.
206. Zenaida macrura (L.).
Argas miniatus Koch.
Gallinacei
207. Gallus gallinaceus Pall.
Argas reflexus (Fab.).
Argas persicus Fischer.
Argas miniatus Koch.
Ornithodoros Tholozani Lab. et
Meg.
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901.
370
G. NEUMANN
208. Maleagris gailopavo L.
Argas minialus Koch.
209. Perdix cimerea Brisson.
Haemaphysalis punctata C. et F.
Pbaulixodes (Rliip.) plumbeus
(Panzer).
210. Perclix rubraTcmm.
Hœmaphysalis punctata C. et F.
Phaulixodes (Rhip.) plumbeus
(Panzer).
21 1 . Perdix Sji ?
Argas miniatus Koch.
212. Francolinus infuscus Cabanis.
Rhipicepbalus pulcbellus (Gerst.)
Grallatores
213. Charadrius auralus Suck.
Ixodes hexagonus Leach.
Phaulixodes (Rhip.) plumbeus
(Panzer).
214. Machetes pugnax Cuvier
Ixodes ricinus (L.).
215. Numenius arcuatush.
Hœmaphysalis punctata C. et F
216. Crex pratmsU L.
Ixodes hexagonus Leach.
Ixodes fronlalis (Panzer)
217. Diomedea exulans L.
Ixodes Maskelli Kirk.
218. Pkalacrocorax pelagicus Pallas.
Ixodes parvirostris Neumann.
219. Phalacrocorax sp?
Ixodes ricinus (L.).
Ixodes intermedius Neumann.
Ixodes putus (Cambridge).
220. Vria troile Temm.
Ixodes uriae White.
221. Eudyptes sp ?
Ixodes eudyplidis Maskell.
222. Pygoscelis taeniatus Coues.
Ixodes putus (Cambridge).
223 Aptenodytessp?
Ixodes putus (Cambridge).
224 A estrelata Cooki G\g. et Salv.
Ixodes praîcoxalis Neumann.
225. Pingouin ?
Ornithodoros talaje Guér.-Mèn.
var. capensis.
REPTILIA
Chelonia
226. Testudo graeca L.
Hyalomma syriacum Koch.
227. Tesludo elongata Blyth.
Ixodes birmanensis Supino.
Aponomma testudinis (Supino).
Haemaphysalis Canestrinii (Sup).
Dermacentor Feai Supino
Dermacentor longipes Supino.
228. Testudo tabulata Fitzinger.
Hyalomma syriacum Koch.
229. Nicoria trijnga Schweigger.
Ixodes birmanensis Supino.
Aponomma testudinis (Supino).
Hsemaphysalis Canestrinii (Su-
pino).
Dermacentor Feai Supino.
Dermacentor longipes Supino.
230. Chersus mauritanicus Duméril.
Hyalomma syriacum Koch.
Rhipicepbalus sanguineus (Latr.)
231. Xerobates polypheiinis Daudin.
Ornithodoros turicata (Dugès).
232 Gen?
Amblyomma tubercuialum Marx.
Amblyomma marmoreum Koch.
Amblyomma clypeolatum Nn.
Amblyomma gypsatum Nn.
Hyalomma syriacum Koch.
Sauria
233. Lacer la agilis L.
Ixodes ricinus (L.).
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES
37 J
23i. Lacerta mur a Us L,\urenl'\.
Hœmaphysalis punclala C. et F.
235. Lacerta viridis L.
Ixodes ricinus (L.).
Ha-maphysalis punctataC. et F.
236. Lacerta ocellata haudin.
Ixodes ricinus (L.).
Ixodes cxilipes Lucas.
Hfemapliysalis punctata C. et F.
237. Lacerta vivipara Jacq.
Ixodes ricinus (L ).
238. Lacerta arenicola Daudin.
Ixodes ricinus (L ).
239. Acanthodacty lus vulgaris Dum.
et Bibr.
Hjemaphysaiis punctata C. et F.
240. Ameiva sp?
Ixodes ameivae Pagenstecher.
241. Podinema teguexin (L.) .
Amblyomma maculatum Koch.
242. Varanus arenarius Dum. et Bibr.
Amblyomma varani (Rudow).
243. Varanus niloticus Hassl.
Aponomma exornatum (Koch).
244. Varanus varhis Schaw.
Aponomma hydrosauri (Denny).
24rj Varanus leucostigma Dum. et
Bibr.
Aponommatrimaculatum( Lucas).
246. Varanus sakator Mérian.
Aponomma Gervaisi (Lucas).
Aponomma trimaculatum (Lucas).
247 Varanus bengalensis Daud.
Ixodes bengalensis Supino.
Aponomma testudinis (Supino).
248. Varanus griseus Fitzinger.
Aponomma crassipes Neumann.
249. Varanus satirus Laurenti.
Amblyomma eburneum Gerst.
Rhipiccpbalus capensis Koch.
250. Varanus sp?
Aponomma Gervaisi (Lucas) .
Aponomma exornatum (Koch).
Aponomma decorosum(L. Koch).
Amblyomma aoutangulatum Nn.
251. Hydrosaurus giganteus Gray.
Aponomma decorosum (L. Ko(h).
252. Hydrosaiirus Gouldi Gray.
Aponomma hydrosauri (Denny).
253. Scincussp?
Ixodes coxalisGervais.
254. Tropidosaurus algirus (L.)
Ixodes ricinus (L.).
255 . Tracliysaurus scaber Gray .
Aponomma trachysauri (Lucas).
256. Metopnceros cornutus (Latr.).
Amblyomma cruciferum Nn.
257. Iguana rhinolopha Wiegmann.
Amblyomma dissimile Kocli.
258. Iguana tuberculata Laurenti.
Amblyomma scutatum Neumann.
Amblyomma dissimile Koch.
259. Iguana sp ?
Ixodes Bibroni Gervais.
Amblyomma dissimile Koch.
260. Cyclura pectinata Wiegmann.
Hyalomma clyclurae Pagenst.
261. Cyclura Harlani Dum. et Bibr.
Amblyomma albopictum Nn.
262. Holotropis sp ?
Ixodes juvenis Neumann.
263. Gen?
Ixodes variolatus Gervais.
Amblyomma scutatum Neumann.
Amblyomma Geayi Neumann.
OpumiA
264. Bolhrops lanceolatus L.
Amblyommascutatum Neumann.
265. Crotalus terrificus Weigmann.
Amblyomma dissimile Koch.
266. Crotalus sp ?
Ixodes Bibroni Gervais.
267. Vipera aspis Merr.
Haemaphysalis punctata C. et F.
268 . Vipera sp ?
Ixodes viperarum Koch.
372
O. NEUMANN.
REVISION DE LA FAMILLE DES IXODIDES
269. Naja haje L.
Aponomma laeve Neumann.
270 Naja tripudians Merr.
Aponomma Gervaisi (Lucas).
271. Scylale coronatum Dum. etBibr.
Amblyomma dissimile Koch.
272. Sepedon hsemachates Daudin.
Aponomma Gervaisi (Lucas).
273. Dipsas sp ?
Aponomma Gervaisi (Lucas),
274. Leptodeira annulata Fitzinger.
Amblyomma dissimile Koch.
275. Dasypeltis fasciolata Smith.
Aponomma laeve Neumann.
276. Psammophis irregularis Sch\egel
Aponomma laeve Neumann.
277 Spilotes variabilis Wagler
Amblyomma dissimile Koch.
Amblyomma sparsum Neumann.
278. lenodon severus Boié.
Amblyomma dissimile Koch.
Python molurus L.
Ixodes fuscolineatus Lucas.
Aponomma Gervaisi (Lucas).
Aponomma latum (Koch).
Python Seftaî Gmelin.
Aponomma exornatum (Koch).
Aponomma transversale (Lucas).
Aponomma globulus (Lucas).
279.
281 . Python reticulatus Schn.
Amblyomma furcosum Neumann.
Amblyomma quadrimaculatum
Nn.
282. Python sp?
Aponomma Gervaisi (Lucas).
Aponomma decorosum (L.Koch).
Amblyomma spinosum (Rudow).
Amblyommabengalense(Rudow).
283. i'orelia argus (L.).
Amblyomma moreliae (L.Koch).
284. Epicratescenchry s Wagler.
Amblyomma dissimile Koch.
285. Eunectes murinus Wagler.
Amblyomma fulvum Neumann.
286. Boa constrictor L.
Ixodes fuscomaculatus Lucas.
Aponomma Gervaisi (Lucas).
Aponomma laeve Neumann.
Amblyomma dissimile Koch.
287. Boa imperator Daadin.
Amblyomma dissimile Koch.
288. Boa sp?
Ixodes Bibroni Gervais.
Amblyomma dissimile Koch.
Rhipicephalus niger Rudow.
289. Trigtyphodondendj-ophilum'Rein-
ward.
Ambl. quadrimaculatum Nn.
290. Gen'f
Amblyomma deminutivum Nn.
Amblyomma cordatum Rudow.
291. Bufo marinus Gravenh.
Amblyomma dissimile Koch«
AMPHIBIA
292. Bufo agua Latr.
Amblyomma cajennense Koch.
Amblyomma Gôldii Neumann.
INSECTA
COLEOPTERA
293.
Platymeris horrida.
Rhipicephalus maculatus Nn.
294. Aulacocyclus Kaupi.
Aponomma ecinctum Neumann.
373
DOCUMENTS SUR LES TÉRÉBELLACÉES ET LES AMPHARÉTIENS
DU GOLFE DE MARSEILLE
PAUL GOURRET
Professeur à l'École de médecine et Sous-directeur de la Station zoologique.
(Planches VIII et IX).
Famille des TÉRÉBELLACÉES
Les Térébellacées signalées jusqu'ici dans le golfe de Marseille se
rapportent aux diverses sous-familles créées par Malmgren, à
l'exception de celle des Polycirridées. Dans leur étude sur les
Annélides de Marseille (1) Marion et Bobretzky citent Octobranchus
Giardi (0. lingnlaîus), Heteroterebella sangulnea Clap. (Leprea lapi-
daria Marenz.) et Terehella Meckelii DeWe Clùaie {Polymnia nebulosa).
La même année, Marion (2) signale la présence du Pista cristata
Mùller et du Trickobranchus massiliemis Mar., ainsi que celle (3) de
VHeterophenacia Rcnouardi, très voisine de Thelepus cincinnatus
(Malm.) Marenzeller. Plus tard (4), le même professeur ajoute
VAmphitrite rubra à la faune des Annélides marseillaises. Enfin, le
Terebellides Stroemii Sars que j'ai trouvé récemment, complète
cette liste.
Quelques-unes de ces Térébellacées donnent lieu à quelques
remarques qui font l'objet de la présente note.
Pista cristata (Mûller) Malmgren.
Ce Ver que je trouve dans la vase molle au large du Bidon, par
58 mètres de profondeur, se loge dans un tube cylindrique recou-
vert de vase fine, sans débris de coquilles. Le corps qui, du reste,
est très contractile, mesure 20 millimètres de longueur sur 1 mill.
de largeur maxima.
Il offre une couleur rouge orange vif avec des tentacules beaucoup
plus clairs, jaunâtres et très transparents. A partir du troisième
(1) Annélides du golfe de Marseille, Ann. Se. Nat., juin 1875.
(2) Annélides de Marseille, Reo. Se. Nat., p. 309, 1875.
(3) Note préliminaire, Draguages profonds au large de Marseille, Ibid., p. 469.
(4) Topographie zoologique du golfe de Marseille, Ann. Musée. Marseille, I,
mém. 1, 1883.
374 P- GOLRRET
aDueau, tous les segments thoraciques portent à la face ventrale
une bande transverse d'un pigment rouge carmin très visible à
l'œil nu.
Les branchies en houppe sont très longues et d'un rouge vif ; car,
elles laissent voir par transparence le liquide sanguin. Elles sont
très remarquables avec leur axe médian assez épais et sur lequel
s'étagent de nombreuses branches dichotomes toutes de longueur
égale et constituent une touffe très dense.
Le lobecéphalique est peu visible à la face dorsale, au milieu des
cirres et des branchies. Il se montre à la face opposée sous forme
d'un grand voile arrondi, débordant en avant de Torifice buccal qui
est disposé transversalement et dont les bords infundibuliformes
sont très protractiles.
La région antérieure porte 17 paires de faisceaux de soies capil-
laires. Le deuxième et le troisième segments, sur lesquels s'insèrent
les branchies et qui précèdent les segments sétigères, montrent à
la face ventrale des replis en forme de collerette, que les dessins
de Malmgren ont bien reproduits.
Les tores uncinigères commencent sur le deuxième anneau séti-
gère. Dans les cinq premières paires, les uncini sont en rangée
rétrogressive. Les autres tores thoraciques contiennent des crochets
en rangées alternes ; puis, la rangée uncinigère redevient rétrogres-
sive à l'abdomen.
Les pinnules abdominales possèdent des soies de soutien (soies-
tendons). Ces tiges de soutien existent déjà, d'ailleurs, sur les tores
thoraciques.
La forme des soies et des uncini est tellement semblable à celle
des organes figurés par Malmgren que je ne crois pas devoir les
représenter.
Il n'y a donc en réalité, aucune différence entre le Pista cristaîa de
Marseille et les vers des côtes de la Suède et de la Norvège. La
taille de notre animal qui était adulte et contenait des ovules à
vitellus brun, est cependant notablement plus petite.
Malmgren a donné en 1865, dans ses Nordiska Ilafs-Annulater,
une bonne description et d'excellentes figures de VAmpliitrUe cris-
taîa Mûller, pour laquelle il crée le terme générique Pista, le mot
Idalia proposé par Savigny ayant été déjà employé en effet pour des
Lépidoptères et des Mollusques. Le Pista cristata devient ainsi un
type bien défini et bien caractérisé par ses curieuses branchies en
houppe.
Il est difficile, par contre, d'apprécier exactement la nature de
TÉREBELLACKKS HT AMPHARÉTIENS DU GOLFE DE MARSEILLE 375
Vldalia vermicidm de Quatrefarges et de VlilaUa lapidaria [Tercbella]
Linné signalée dans VHiatoire dea Annelés comme provenant des
environs de Marseille. Ce dernier térébellien habitant des trous
creusés dans les pierres, se rapporte peut-être à Leprea lapidaria
(Linné) iMarenzeller si commune sur la jetée du bassin national.
Quoi qu'il en soit, le Ver du Bidon ne peut être distingué du Pista
cristata de l'Atlantique boréal.
Trichobranchus massiliensis Mariou.
(PI. viir, fig. 1).
C'est à la sous-famille des Trichobranchidées de Malmgren,
caractérisée nettement par ses branchies filiformes et par ses
uncini de deux sortes, rostres dans les anneaux thoraciques et
aviculaires sur l'abdomen, qu'il faut rapporter une Annélide du
port d'Areuc et du bassin national que Marion a signalée le premier
en 1873 (1) et qu'il a hésité à distinguer du Trichobranchus glacialis
Malmgren. Il la désigne toutefois sous le nom de T. massiliensis.
Celle-ci est-elle une simple race méditerranéenne du T. glacialisl
Malmgren attribue à l'espèce des mers du Nord des crochets avicu-
lair(!s bidentés, tandis que les uncini abdominaux du T. inassiliensis
sont nettement tridentés. Les remarques du naturaliste suédois
sont toujours trop exactes pour qu'il soit possible d'admettre ici une
erreur d'observation. Doit-on attribuer à celte différence de struc-
ture une importance spécifique ou bien ne faul-il pas plutôt consi-
dérer le Trichobranche de Marseille, tellement voisin à tous égards
du T. glacialis, comme constituant une simple forme méditerra-
néenne ?
La figure du T. glacialis donnée par Malmgren, représente l'aspect
exact de l'Annélide qu'on peut recueillir dans la vase des nouveaux
bassins de Marseille. Le corps de ce Ver atteint à peine une longueur
de 18 mm. ; sa largeur maxima égale 3 mm. La coloration générale
est rouge orange.
Les tentacules sont nombreux et très contractiles. Leurs dimen-
sions varient notablement. On reconnaît facilement que le sang
pénètre dans ces organes qui prennent alors une légère teinte rouge.
Les six tiges branchiales sont deux fols plus épaisses que les plus
gros tentacules. Elles sont insérées sur les II, III et IV segments.
Le lobe céphalique porte, à sa face dorsale, deux groupes de
nombreuses taches oculaires.
(1) Rev. Se. .Nat., IV, p. 309.
376 p. GOURRET
On trouve seulement quinze paires de faisceaux de soies capil-
laires thoraciques. Ces soies (fig. 1 a) longues et minces ne présen-
tent qu'une mince bordure dans leur région terminale. Elles sont
en tout identiques à celles du T. glacialis.
Le premier anneau sétigère est en réalité le VI zoonite ; les tores
uncinigères débutent sur le même segment. Les crochets de ces
tores thoraciques sont des uncini rostres à long raanubrium (fig. 1 h).
On ne peut les distinguer de ceux du Trichobranche du Spitzberg.
Le seizième anneau sétigère montre encore de chaque côté un
groupe de douze uncini rostres. Mais les soies capillaires font déjà
défaut. Cette particularité est assez remarquable, mais l'on ne peut
hésiter à rapporter ce seizième anneau sétigère à la région thora-
cique dont il possède seulement les tores uncinigères.
Les segments abdominaux sont munis de véritables palettes
saillantes sur lesquelles sont fixées des pinnules de crochets avicu-
laires. Ces crochets sont armés de trois denticules (fig. 1 c). Des
soies de soutien sont engagées dans les tissus des palettes.
Cette Annélide ne diffère donc du T. (jlacialis que par ses plaques
onciales à trois dents. La persistance des crochets à manubrium
dans le seizième segment et la présence de soies-tendons dans les
palettes abdominales méritent aussi d'être signalées.
Terebellides Stroemii Sars.
(PI. VIII, fig. 2).
Je trouve dans la vase au large de Méjean, par 62 mètres de
profondeur, deux beaux individus de cette espèce longs de 30""™.
Ils ne diffèrent en rien de celui représenté par Malmgren (Nordiska
Hafs-AJinulater, t. XV, fig. 48). Je crois devoir donner quelques
dessins d'après les exemplaires de Marseille, afin de rendre la
détermination bien certaine.
La région antérieure vue de profil (fig. 2) montre la disposition
du lobe céphalique débordant au dessus de l'ouverture buccale et
portant les tentacules à sa face dorsale. Les branchies lamelleuses
sont bien caractérisées et les tentacules sont renflés à leur extrémité.
Il y a 18 segments thoraciques sétigères. Les uncini ne commencent
que sur le VI anneau sétigère. Les pinnules abdominales sont très
saillantes et au nombre de 33 paires.
La disposition des uncini mérite quelques détails. Sur le VI®
segment sétigère apparaissent les premiers crochets, mais ils sont
d'une forme toute particulière et ils diffèrent complètement des
uncini à long manubrium et rostres des autres anneaux thoraciques.
TÉRÉBELLACÉES ET AMPHARÉTIENS DU GOLFE DE MARSEILLE 377
Ce sixième sef^ment coiUiont en eiïef. 4 uncini eourl)és h angle
obtus et terminés en pointe (fig. 2 a). Ces organes ne sont
pas cités par Malmgren. Les uncini des autres tores thoraciqnes
(fig. 2 b) sont identiques à ceux figurés par cet auteur.
Les faisceaux capillaires contiennent des soies à double limbe
strié (fig. 2c).
Les pinnules abdominales contiennent des uncini pectiniformes
nombreux, soutenus par des soies-tendons. Ces uncini, vus de face,
montrent plusieurs crochets qui se recouvrent lorsque l'organe est
vu de profil (fig. 2d et 2d'). D'ailleurs, le nombre de ces crochets
varie suivant les pinnules et suivant la taille des uncini. Le dessin
de Malmgren est tout à fait insufTisant à propos de ces organes. On
distingue bien trois crochets principaux lorsqu'on regarde un de
ces uncini de profil, mais d'autres points apparaissent en saillie
au-dessous.
Il est évident pour moi que le Corepliorus elegans de Grube (1),
malgré l'attribution de 29 segments thoraciqnes, ne diffère pas du
TcrebclUdes Stroemii Sars.
Cette Annélide semble très rare dans la Méditerranée. Ehlers la
cite de Fiume et Grube de Lussiu. Par contre, c'est une espèce
commune dans l'Océan. Elle a été recueillie par les naturalistes du
Porcupine aux stations 45 et 28, par 426 et 1215 brasses. On la cite
dans la mer du Nord, de 10 à 250 brasses. Elle existe au Spitzberg,
au Groenland, en Islande, sur les côtes d'Angleterre et dans la
Baltique. Elle ne semble guère quitter les régions vaseuses.
J'ajoute que Bobretzky (2) a étudié dans la mer Noire, sur les
côtes de Sébastopol, un Terebellides {T. carnea Bobr.) qui paraît
identique avec les Vers marseillais. Le naturaliste russe indique,
de plus, pour les tores uncinigères l'ordre de succession de ceux
du T. Stroemii, du septième anneau (VI sétigère) jusqu'au vingtième
(IXXX sétigèi-e). Remarquons que les uncini abdominaux dessinés
par Bobretzky sont plus exactement représentés que ceux de
Malmgren.
Ce curieux Térébellien posséderait donc une aire géographique
très considérable. Sa présence dans la mer Noire n'est pas surpre-
nante, car la plupart des espèces communes à l'Océan et à la Médi-
terranée se retrouvent sur les côtes méridionales de la Russie.
(1) Archiv. f. Nalurg., XII, p. 161, pi. V, fig 1.
(2) Aunélides Chétopodes du golfe de Sébastopol, 1'' niétnoire, Travaux de la
première réunion des naturalistes rttsses, 1868, p. 156, ïr^, 50-52
378 p. GOURRET
Famille des AMPHARETIENS
Ou n'a signalé encore dans la Méditerranée qu'un petit nombre
d'Ampharétiens, dont la description d'ailleurs mérite d'être reprise
ou complétée. Au Melinnn adriaticaûe Marenzeller et à VAmphicteis
curvipalea de Claparède, Marion a ajouté (1) :
Amafje ndspersa Grube,
— GaUasii Marion,
Amphicteis Gunneri Sars,
— inter média Marion.
Dans une seconde note (2) le savant professeur cite des graviers
vaseux de Marseille, par 105-110 mètres de profondeur, la >iabellides
octocirrata Sars var. niediterranea, espèce qu'il décrit et figure plus
tard (3).
D'après Marion, VAmpliicteis intermcdia présente les caractères
de plusieurs sections : elle est amphareîe par les branchies et les
faisceaux de soies capillaires, Amphicteis par ses tentacules simples
ou lisses. De même l'Amage GaUasii et VAmage [SabeUides] adspersa
ofïrent la réunion des caractères de deux genres. Tandis en elTet que
celle-ci est Amage par les branchies et Samytha par les soies, celle-
là possède 6 branchies comme les Samytha et 14 faisceaux de soies
capillaires comme les Amage.
11 m'a été donné de retrouver les types cités par Marion, à l'excep-
tion toutefois de VAmphicteis Gunneri Sars. Les individus marseil-
lais de cette dernière espèce ne se rapportent-ils pas plutôt à 1'^.
curvipalea Clap., ainsi que le supposent Carus (4) et Fauvel (5)?
Je ne puis aborder ce point litigieux.
L'examen des trois autres formes d'ampharétiens m'a permis
de reconnaître que les types de cette famille sont quelque
peu artiticiels ou du moins , qu'ils ne possèdent pas tous une
importance générique indiscutable. Si la présence et l'absence de
palées ou palmules peuvent être invoquées, comme caractères
principaux, si la structure simple ou pennée des tentacules mérite
(1) Annélides de Marseille, Remie Se. Nat., IV, 1873, p. 307-308
(2) Draguages profonds au large de Marseille, Note préliminaire, Ibid., mars
1876.
(3) Draguage au large de Marseille, Ann. Se. Nat., VI» série, VIII, p. 21-26,
flg. o, 5 A
(4) Carus, Prod. Kaun. Mériterr.
(d) Contribution à l'Histoire naturelle des Ampharétiens français, Soc. nat. Se.
nat. et math, de Cherbourg, XXIX, p. 337.
TÉRÉBELLACÉRS ET AMPHARKTIENS DU GOLFK DK MARSEILLE 371)
aussi d'être prise en considération, je crois que le nombre des
segments, des branchies et des faisceaux de soies capillaires ne
peut avoir qu'une importance secondaire. Elilers (1) n'a pas craint
de rapporter au genre Sabellides un Ampharétien nouveau à tenta-
cules pennés, privé de palmules, mais portant seulement 0 bran-
chies comme les Samijtha.
Peut-être, ainsi que le proposait Marion, serait-il plus naturel de
n'admettre parmi les Ampharétiens connus jusqu'ù présent que
quatre genres principaux { Ampharete, Amphicteis, Sabellides et
Amage), en faisant descendre au rang de sous-genres les Lysippe,
Sosane, Samytha et Melinna. Le tableau de Malmgren serait modifié
de la manière suivante :
A. Présence de palées.
GENRES
SOUS-GENRES
\. Tentacules pennés.
Ampharete.
)
)
f.iisccaux 1
15. Sosane.
2 Tenlacules simples
B. Absence de pai.ées.
Amphicteis.
au )
nombre \
(le f
branchies (
IG. Lysippe.
17. Amphicteis.
8. horealis
1. Tentacules pennés.
Sabellides.
\
IbranchiesV
an \
nombre y
de (
8. Faisceaux (
capillaires \
uctocirrata.
(■). fulva.
14. Amage.
2. Tentacules simples.
Amage.
1 au
\ nombre
i de
1
nombre de (
(■). Avec [
17 faisceaux ^
ciipiilaires (
18. Melinna.
Samytha .
Peut-on même accepter comme sections ces groupes Lysippe,
Sosane, Melinna et Samytha, basés sur le nombre des fascicules de
soies plus encore que sur les branchies? En employant ce procédé,
on serait certainement fot^cé de créer fréquemment des sections
nouvelles pour des Vers qui présentent le mélange des caractères
indiqués ci-dessus.
On trouve la preuve de ce peu d'importance du nombre des
brancbies et des faisceaux de soies capillaires en étudiant les
Ampharétiens de Marseille et je crois qu'il serait préférable de
supprimer même les noms de Samytha, Melinna, Sosane, Lysippe,
pour ne conserver seulement que quatre genres. Faut-il même
admettre que la structure pennée ou lisse des tentacules ait une
(1) Beitrâge zur Kenntniss der Verticalbreitung der Borslenwiirmcr in Meer.
187E).
380 p. GOURRET
importance capitale, lorsque nous trouvons uu Amphicteis {A. inter-
medid) qui ne ditîère des Ampharete que par ce caractère, tandis
qu'il s'éloigne des autres Amphicteis par U disposition des soies?
Amage adspersa, Marion.
Syn. SahcHides adspersa Grube, Arch. f. Naturg. 1863, p. 57,
PI. 6, flg. 2.
Samytha adspersa, Claparède, Annélides Chétopodes Suppl.,
page 133.
(PI. VIII, fig. 3).
Dans son supplément, Claparède a décrit une nouvelle Amphicteis
bien caractérisée, A . cuvmpalea. Cet auteur cite à ce propos l'Anné-
lide découverte dans l'Adriatique, à Lussin piccolo, par le pro-
fesseur Grube et désignée sous le nom de Sabellides adspersus. Il
suffit de regarder le dessin de Grube et de lire sa diagnose pour
reconnaître que ce Ver de l'Adriatique, bien qu'appartenant à la
famille des Ampharétiens , ne peut être rangé dans le genre
Sabellides. Il est bien dépourvu de palmules, mais ses tentacules ne
portent pas de barbules, et il est pourvu de 17 paires de faisceaux
de soies capillaires.
Claparède déclare que le Sabellides adspersa parait devoir entrer
dans le genre Samytha de Malmgren, opinion acceptée par Carus.
Marion n'acceptait pas cette manière de voir et, se basant sur le
nombre des brancbies, plaçait cette espèce dans le genre Amage.
J'ai eu l'occasion d'étudier d'abord un bel individu long de 15
millimètres, et j'ai pu m'assurer qu'il avait 8 branchies au lieu
de 6. Je dois déclarer d'abord que la figure de Grube est très suffi-
sante et très reconnaissable. J'ajouterai quelques points à sa des-
cription.
Le lobe céplialique porte deux groujjes de taches oculaires.
L'abolomus présente 13 segments munis de pinuules ventrales très
saillantes (1). Les trois premiers anneaux sétigères n'ont que des
faisceaux de soies capillaires bordées. 11 n'existe donc que 14 stores
uncinigères thoraciques. Les uncini de ces tores ne sont armés
que de 4 crochets au-dessus de la pointe basilaire arrondie, tandis
que dans Samytha sexcirrata les uncini, disposés d'après le même
type, en ont 5. Les uncini des pinnules abdominales ont la même
forme que ceux du thorax ; ils sont seulement un peu plus petits,
(1) Griihe rcprés^ente dans sa ligure 13 paires de pinnules abdominales; mais
sa description en siginale faussement 15
TÉREBELLACÉES ET AMPHARÉTIENS DU GOU'E UE MARSEILLE 381
le crochet du sommet est moins visible, et ils sout soutenus par
des soies-tendons. I<]utin au segment anal sont deux longs tenta-
cules égalant en longueur celle des cinq derniers segments.
Je retrouve au large du Bidon, dans une vase gris jaunâtre, par
58 mètres, un beau SabcUides adspersa. Ce Ver est contenu dans un
tube entièrement hérissé de filaments feutrés de rhizome de Posi-
donia Caulini.
Cet individu atteint 16 millimètres de long ; sa largeur maxima
est égale à 2 millimètres, non compris les faisceaux de soies capil-
laires. Les branchies mesurent 3 millimètres de long.
A l'œil nu, la couleur est rosée avec quelques taches rouges
résultant de la couleur du tube digestif vu par transparence. Sous
le microscope, on reconnaît que les premiers anneaux thoraciques
et les branchies sont couverts de nombreuses taches orange. Cet
aspect a été parfaitement représenté par Grube. On retrouve
quelques taches analogues sur les derniers segments abdominaux.
Les deux tiges du segment anal sont bien développées.
Ce Ver porte 7 tiges branchiales parcourues par deux vaisseaux
pleins d'un sang vert, et insérées sur un bourrelet transverse. Les
unes semblent dépendre du premier anneau sétigère, les autres du
deuxième. En considérant avec grossissement tous ces organes
respiratoires, je crois reconnaître les traces d'une huitième tige
détachée depuis longtemps. Ceci s'accorderait bien avec ma pre-
mière observation pour faire attribuer 8 branchies à ce Ver. La
fragilité de ces organes est très grande.
Ce Ver aurait donc 8 branchies comme les Amage de Malmgren
et 17 faisceaux capillaires comme les Samytha. C'est encore un
fait de plus pour négliger le nombre des branchies et des segments,
pour s'en tenir aux quatre groupes établis d'après la présence ou
l'absence des palmules et d'après la structure des tentacules
simples ou pennés.
J'attribue donc à ce Ver le nom d' Amage comme je l'attribuerai
à l'Ampharétien suivant qui n'a que 6 branchies et 14 faisceaux
capillaires. Ces deux Vers sont* d'ailleurs, bien distincts spécifi-
quement. Ils diffèrent par la forme du lobe céphalique qui est très
pointu dans Sabellides adspersa, par la forme des uncini, par les
taches des branchies et des premiers segments d'Amage adspersa,
par la structure de leurs tubes. Du reste, V Amage adspersa porte sur
ses segments abdominaux, en dessus des tores, les mêmes papilles
arrondies que l'on voit sur l'autre espèce. Amage adspersa possède
382 p. GOURRET
trois anneaux llioiaciques dépourvus de tores, comme l'espèce
suivante. Elle a 13 anneaux uncinigères abdominaux; les pinnules
commencent sur le quatrième sétigère. En somme, Amagc adspersa
est Amage par les branchies, Samytha par les soies capillaires,
tandis que l'autre espèce est, au contraire, Samytha par les bran-
chies et Amage par les soies.
Un autre individu du Bidon porte 8 branchies bien reconnais-
sablés. C'est bien là le nombre normal. Les tentacules sont excessi-
vement contractiles; ils peuvent dépasser les branchies ou dispa-
raître presque dans la bouche. Toute la région céphalique est
couverte de petites glandules hypodermiques. Je vois sur le lobe
céphalique deux groupes de taches oculaires noires bien consti-
tuées; quelques-unes ont de véritables cristallins.
Enfin, je trouve un dernier individu bien complet avec ses hiiit
branchies, dans un tube feutré, pris dans les graviers coralligènes
avec Algues encroûtées, par 40 mètres de profondeur, entre l'ile de
Pomègues et Montrelon.
Amage Gallasii Marion
(PI. IX, fig. 4).
Marion a trouvé au large du Bidon (golfe de Marseille), dans la
vase, un Ampharétien sans palmules, à tentacules lisses, pourvu de
6 branchies, possédant 14 faisceaux capillaires et autant de
segments thoraciques sétigères, avec pinnules à partir du quatrième
anneau sétigère, enfin muni de 9 segments abdominaux uncini-
gères. Le savant professeur l'a dénommé .4. Gallasii.
Ce Ver est un exemple de la fragilité des genres de Malmgren. Il
est de la section des Ampharétiens sans palmules et à tentacules
non pennés. Nous arrivons dans notre tableau au genre Amage (que
nous avons pris comme type de la section); mais les Amage de
Malmgren ont 8 branchies ; notre Ver n'en porte que 6. On serait
tenté de le rapporter au sous-genre Samytha, mais les Samytha
ofïrent 17 paires de faisceaux capillaires thoraciques, tandis que
l'A. Gallasii possède comme les Amage vrais 14 paires de faisceaux
seulement. Cette Annélide est donc Amage par les faisceaux capil-
laires et Samytha par les branchies.
L'on trouve donc là une nouvelle preuve du peu d'importance du
nombre des branchies. Il ne s'agit pas, du reste, ici d'un animal
mutilé ? Je considère donc, à l'exemple de Marion, cet Ampharétien
comme un Amage méditerranéen à 6 branchies, au lieu de 8.
TEREBELLACÉES ET AMPHAHÉTIENS OU GOLFE DE MARSEILLE 383
Son aspect général rappelle celui de VAma(jeauricula de Malingreu.
Le corps est court et large, l'abdomen ne présente qu'un très petit
nombre d'anneaux (neuf), un cependant de plus que VA. auricuta;
les tentacules sont peu nombreux, très contractiles, souvent renflés
en massue.
Les deux premiers faisceaux capillaires sont tout à fait rudinieu-
taires, quoique les tubes pédieux soient bien développés. Pourtant,
le troisième se distingue déjà mieux ; il est néanmoins encore bien
plus réduit que celui du quatrième anneau sétigère sur lequel
apparaissent les tores uncinigères.
Dimensions
Longueur 19°"".
Largeur maxima, sans les soies 3'""',79.
Longueur des branchies o""",5.
Le corps est couleur de chair, les branchies tirent un peu sur le
jaune et la face dorsale jette des reflets nacrés.
Les branchies sont insérées les unes à côté des autres. Les deux
premières paraissent appartenir au premier segment sétigère,
tandis que la troisième, plus rapprochée de la ligne médiane, naît
un peu plus en arrière, à la hauteur du deuxième segment sétigère.
La structure delà région antérieure est bien celle de VAmage
auricula. Si on considère l'animal par la face ventrale (fig. 4) on
distingue un lobe céphalique arrondi débordanten avantde l'anneau
buccal et au-dessous duquel naissent de nombreux tentacules
simples très contractiles. La bouche s'ouvre à la base de ce lobe et
l'anneau buccal constitue une sorte de lèvre inférieure. Il est suivi
par un segment complètement nu; puis apparaissent les premiers
anneaux sétigères. Les deux premières paires de pieds sont tout à
fait rudimentaires, ainsi que je l'ai dit plus haut.
Les 9 anneaux abdominaux sont très étranglés. Les pinnules
uncinigères font fortement saillie. Le segment anal montre deux
mamelons latéraux très courts et obtus. La région postérieure de
cet Ampharélien est très contractile. Les segments de l'abdomen
offrent un nouveau trait de ressemblance avec VA. auricula. On
trouve, à la face dorsale, au-dessus de chaque tore uncinigère, une
papille assez longue, arrondie et dépourvue d'organe sétacé (fig. 4 c).
Les soies des tores uncinigères très fortes ont un limbe strié bien
distinct (fig. 4 a). On aperçoit cependant, parmi elles, quelques
soies beaucoup plus minces, dont la bordure n'est presque pas
appréciable, identiques aux soies des trois premiers faisceaux.
Les uncini (fig. 4 b) sont armés de 6 denticules recourbés. Mais il
384 p. GOUHRET
faut remarquer que, quelquefois, le premier denticule n'est pas
développé, de sorte que les uncini sont réduits à 5 crochets.
Eu somme, il est évident que ce Ver est un Ainage avec 6 bran-
chies seulement.
Il habite un tube court et épais, membraneux à l'iulérieur,
recouvert extérieurement d'une couche de limon gluant mêlé à de
minces filaments de rhizomes de Posidonia,
Amphakete (Amphicteis) intermkdia Marion
(PI. IX, fjg. 5 et 6).
Il s'agit d'un Ampharétien muni de palmules, à tentacules non
pennés et très courts, pourvu de 8 branchies, de 14 paires de fais-
ceaux capillaires et de 12 segments abdominaux uncinigères.
Cet animal appartient au groupe des Amphicteis puisqu'il porte
des tentacules simples, mais il a 14 paires de faisceaux capillaires
comme les Ampharete. Ce n'est là, à mon avis, qu'un caractère
secondaire à peine spécifique, comme les caractères du reste sur
lesquels sont basés les genre Lysippe et Sosane qui ne diffèrent des
Amphicteis que par une ou deux paires de faisceaux capillaires en
moins.
J'ai recueilli un individu de cette espèce dans la vase gluante un
peu sableuse au large du Bidon, par 50 mètres de profondeur. Il
mesure 13 millimètres de long sur 1 mill. et demi de large. Sa cou-
leur rouge pâle est mêlée de jaune. L'œsophage s'ouvre dans un
intestin à parois verdàtres, su niveau du cinquième segment séti-
gère. On voit au-dessus de la région antérieure de l'appareil digestif
un tube d'un noir intense que j'ai observé chez d'autres Ampharé-
tiens.
Cet individu est remarquable par la longueur de ses branchies
insérées sur le segment qui précède le premier faisceau de soies, et
un peu en arrière des palmules, ainsi que cela existe chez les
AmphareU. L'aspect général de la région antérieure est bien celui
d'un Ampharete, mais les tentacules sont simples et nullement
pennés.
La disposition des soies le rapproche encore davantage des
Ampharete et plus particulièrement de VAmpharete gracUis. Les
tores uncinigères commencent en effet sur le troisième segment
sétigère comme chez les Ampharete et non sur le quatrième comme
chez les Amphicteis vrais. De plus , il existe des Ampharete à
12 segments abdominaux (^1. Grubei), mais les tentacules, quoique
très petits, se montrent cependant nettement lisses. Dans chaque
TÉRÉBELLACÉES ET AMPHARÉTIENS DU GOLFE DE MARSEILLE 385
groupe de palmules il y a 16 à 17 soies larges à la base, mais s'amin-
cissant bientôt et légèrement recourbées (5 a). Les soies des deux
premiers anneaux sétigères sont peu nombreuses et très minces, et
il faut noter que sur ces deux segments il n'y a pas de véritables
tubes pédieux comparables à ceux des anneaux uncinigères. Les
soies des segments uncinigères ont un limbe assez large ; elles se
présentent sous des aspects un peu différents suivant leur position
(3 b) et suivant leur état de développement. Elles sont assez analo-
gues aux soies d'Amphicteis SundevaUi et ne diffèrent pas notable-
ment non plus de celles cVAmpkarete gracilis.
Les uncini sont très petits aussi bien dans les anneaux thora-
ciques que dans les segments abdominaux. Ils otïrent 7 denticules
très recourbés (oc). On peut les comparer à ceux des Ampharete
aussi bien qu'à ceux des Ampliicteis {Lysippe, Sosane).
En résumé, cet Ampharétien n'a que les tentacules lisses des
Amphicteis. Il est Ampharete par la succession des soies et par le
nombre des faisceaux.
Individu femelle
Dans la vase sableuse, par 50 mètres de profondeur, au nord de
Ratonneau, je trouve un petit individu long de 6 millimètres seule-
ment, mais parfaitement identique avec l'individu précédent. Il
montre avec des palmules 8 longues branchies , 14 paires de
faisceaux de soies capillaires tlioraciques, 12 segments abdomi-
naux. 11 est plein d'ovules. Le sang est d'un beau vert.
Avec étonnement je reconnais que ce Ver a les tentacules pennés,
c'est donc un Ampharete voisin du gracilis, sinon identique avec
lui. Ce fait est néanmoins imprévu ; car, le premier exemplaire,
provenant du Bidon, de plus grande taille, mais de même espèce,
avait les tentacules lisses.
Individu mâle
Dans les mêmes lieux et dans un tube analogue à celui du Ver
précédent, tube mince et feutré de sable excessivement ténu, je
récolte un Ampharétien ayant aussi 4 paires de longues branchies
avec palmules, 14 paires de faisceaux, mais avec les tentacules
simples comme l'exemplaire du Bidon.
Ce Ver est plus grand ; il atteint 14 millimètres de longueur. C'est
un mâle.
Je m'assure que les tores uncinigères commencent bien sur le
troisième segment sétigère. Les soies et les uncini sont tels que
ceux dessinés avec le premier individu.
1. Soc. Zool. de Fr., 1901.
386 p. GOL'RRET
A la longue, en observant les tentacules, je finis par voir à la base
de quelques-uns d'entre eux la présence de courtes tiges latérales ou
barbules. Il est bien évident que les barbules secondaires qui sont
très développées sans doute chez les jeunes, persistent chez les
femelles (de petite taille), tandis qu'elles disparaissent chez les
gros mâles.
Ce mâle est logé dans un tube mince, assez long et recouvert
de vase.
Le tube noir est enveloppé dans un sinus sanguin à parois bien
visibles et contractiles. On reconnaît, du reste, dans la région œso-
phagienne du corps, outre la gaîne sanguine du tube digestif,
divers vaisseaux sanguins constituant sur les flancs, au voisinage
de la base des pieds, des plexus d'un beau vert. Ces plexus existent
également dans la région intestinale,
La glande en tube est appliquée par sa partie postérieure aveugle
sur le tube intestinal; sa région antérieure semble s'ouvrir dans
l'œsophage. Elle est entièrement enveloppée dans un tissu sanguin
qui donne en avant diverses branches se résolvant en réseau anas-
tomosé. Cette glande correspond à l'organe éuigmalique que les
Phérusiens présentent dans la même position.
Second individu femelle
Un second individu femelle trouvé à Ratonneau me permet de
compléter certains détails.
Le lobe céphalique, très protéiforme, est identique, dans cer-
taines positions, avec celui des individus mâles. Il comprend une
région médiane, elle-même divisée en deux parties par un sillon
transverse et deux régions latérales. Ces régions sont masquées
lorsque les branchies se portent en avant; lorsque celles-ci se
rejettent en arrière, elles laissent à découvert la portion basilaire du
lobe céphalique sur laquelle on distingue de nombreuses taches
oculaires munies de cristallins, taches que l'on aperçoit par trans-
parence à travers les tiges branchiales. Ces organes visuels ne sont
pas les seuls et on retrouve deux paires de taches oculaires à la
base des deux tentacules du segment anal. Il existe enfin des
fossettes vibratiles sur les flancs du lobe céphalique.
Le tube glandulaire noir est dans une gaîne sanguine qui donne
en avant quatre branches principales.
La couche hépatique de l'intestin contient de belles cellules
rouges.
En définitive, si on laisse de côté les différences sexuelles.
Mihn . Soc. ZouL di- France ,XIV, 1901.
Ib le
PI. MIT.
lithJLTist. vEA.Fun'k&,L&ipzij.
1. TticIioIiiuiicIius nia.s.'iilicnsis; '^. TrrcheJhdes Stiva!iû;3.Amage adsperscv.
Mfiii . Soc. /()()/. (/,■ /■",■(///,■,■ , X/]', l'JOI
P/.IX.
lithJLns t. V EA.Fimke , L&ipzia.
I.J/inu/rf;allmii: ?. .Impha/c/r iiitainedia . : -l Jnip/iairtc inter-medin S.
TEREBELLACEES ET AMPHARKTIENS DU GOLFE DE MARSEILLE 387
l'espèce est réellement très voisine (Wimpharete (jraciUs Malmgreu.
11 semble qu'on doive la placer dans le groupe Ampharete en
remarquant que les tentacules deviennent simples chez les gros
individus, principalement chez les mâles.
EXPLICATION DES PLANCHES VIII ET IX.
Planche VIII.
Fi},'. la. —Soies capillaires peu grossies de Trichobranchusmassiliensis, Marioa.
Fig. 1 h. — Crochet à manubriuni sous un plus fort grossisseraenl, du même.
Fig. 1 c. — Crochet abdominal considérablement grossi.
Fig. 2. — Terebellides Stroemii, Sars. Région antérieure vue de profil.
Fig. 2rA. — Uncinus obtus et pointu du si.xième segment sétigère.
Fig. 2.h. — Uncinus rostre du septième segment sétigère.
Fig. ic. — Soie thoracique à double limbe strié.
Fig. 2,d. — Uncinus pectiniforme abdominal vu de face.
Fig. 2d'. — Le même vu de profil.
Fig. 3. — À mage adspersa (Grube) Marion, vu par la face dorsale.
Fig. 3 a. — Uncinus thoracique.
Fig. 3 6. — Soie thoracique.
Planche IX.
Fig. 4. — Amage Gallasii, Marion, vu parla face ventrale.
Fig. 4rt. — Soie thoracique.
Fig. 4ft. — Uncinus.
Fig. 4c. — Papille plarée^au-dessus des tores uncinigères.
Fig. 4rf. — Crochets.
Fig. 5. — Ampharete (Amphicteis) intermedia, Marion, femelle vue par la
face dorsale.
Fig. 5'. — La même, vue par la face ventrale.
Fig. oa. — Soie recourbée.
Fig. 5h. — Soies à limbe large.
Fig 6c. — Uncinus.
Fig. 6. — Ampharete (Amphicteis) intermedia, Marion. Mâle vu | ar la face
dorsale.
Fig. 6 a. — Soie.
Fig. 6 c. — Uncinus.
388
MISSION SCIENTIFIQUE DE M. CH. ALLUAUD AUX ILES SÉCHELLES
(Mars, Avril, Mai 1892)
CRUSTACÉS AMPHIPODES
PAR
ED. CHEVREUX
Les Amphipodes recueillis par M. Alluaud aux îles Séchelles, et
qui font l'objet du présent travail, comprennent dix espèces
nouvelles et quatre espèces déjà connues. On ne peut tirer aucune
conclusion de la présence de ces quatre espèces aux Séchelles, au
point de vue des affinités de la faune de ces îles avec la faune des
côtes de l'océan Indien. Hyale macrodactylus Stebbing n'était connu
que de Saint-Thomas (Antilles danoises}. Amp hit h oe Vaillanti Lucas,
Erichtlionim abdltus (Templetonj.out une distribution géographique
très étendue. Hyperiapromontorii Stebbing, de l'Atlantique sud et
du cap de Bonne-Espérance, est une forme pélagique qui habite
probablement tout l'océan Indien. Il est peut-être plus intéressant
de signaler la ressemblance de deux des espèces nouvelles, A7a.s-
mopus insiynls et Parelasmopus setiger, avec deux formes du littoral
de l'Australie : Elasmopus subcarinatus (Haswell) et Parelasmopus
suluefisis (Dana).
Lorsqu'on étudie une collection d'animaux aussi fragiles que les
Amphipodes, il faut bien s'attendre à rencontrer un certain nombre
d'exemplaires trop mutilés pour qu'il soit possible de les décrire.
Les pattes des trois dernières paires manquaient chez quelques
spécimens d'une .4 //(/j/iîf/joù/He probablement nouvelle, remarquable
par sa petite taille et par ses antennes inférieures extrêmement
courtes. Trois femelles de Podocerus (Platophium) onl les antennes
brisées au ras de la tête. Par la forme du corps et de ses appendices,
ces exemplaires sont semblables au Podocerus cartegaïus Leach
(Cijrtophium Darwini Sp. Bâte) (1) ; ils n'en diflèreut que par
l'absence d'épines sur le telson. Enfin quelques Amphipodes en
meilleur état de conservation, appartenant à la famille des Aoridae,
(1) Voir Stebbing, 11, p. 237. (Les chilires imprimés en caractères gras ren-
voient aux numéros de l'index bibliographique placé à la tin de ce travail).
CRUSTACES ANfPHIPODES
389
ne peuvent être déterminés, même comme genre, aucun mâle ne se
trouvant parmi les exemplaires recueillis.
L'unique Ampliipode des Séchelles décrit comme nouveau, Mœra
(iivenimnnus Miers, n'a pas été retrouvé par M. Alluaud.
Tribu des GAMMARINA
Famille des TALITRIDAE(l)
Genre TALITRUS Latreille, 4802
Talitrus Alluaudi Clievreux
Il y a lieu de reprendre ici la description de cette remarquable
espèce, dont une courte diagnose a seule élé publiée (4, p. 112).
Fis. 1.
Talitrus Alluaudi Clievreux. Femelle, vue du côté droit.
Femelle. — Le corps, modérément comprimé, est lisse. La tête
égale en longueur l'ensemble des deux premiers segments du
mésosome. Les plaques coxales des cinq premières paires, un peu
moins hautes que les segments correspondants du mésosome, sont
bordées de petites épines. L'angle postérieur des plaques épimé-
rales du métasome est arrondi dans le premier segment, aigu dans
le second, terminé par un petit prolongement obtus dans le troi-
sième. Les yeux, détaille moyenne, sont ovales.
Les antennes supérieures, remarquablement allongées, attei-
gnent au-delà du milieu du dernier article du pédoncule des
antennes inférieures. Les trois articles du pédoncule sont d'égale
(1 Talitridae Slebbing 1900 (14, p. 527).
390
ED. CHÉVREUX
longueur; le flagellum comprend six articles. Les antennes infé-
rieures, très courtes, dépassent à peine en longueur l'ensemble de
la tête et des deux premiers segments du mésosome. Le quatrième
article du pédoncule atteint les deux tiers de la longueur du cin-
quième article. Le flagellum se compose de dix articles, garnis de
petites touffes de soies.
Les gnathopodes antérieurs (fig. 2) sont courts et peu robustes.
L'article basai, un peu plus large à l'extrémité qu'à la base, est
presque aussi long que l'ensemble des trois articles suivants. Le
propode atteint les trois quarts de la longueur du carpe : son bord
postérieur est assez fortement convexe. Le dactyle est très court.
Fig. 2. — Talitrus Aliuaudi Chevreux.
Gnathopodes. A droite , gnathopode
antérieur; à gauche, gnathopode pos-
térieur.
Fig. 3. - Talitrus A Uuaudi Ch&-
vreux . Patte de la cinquième
paire .
Les gnathopodes postérieurs (fig. 2) sont un peu plus longs que
les gnathopodes antérieurs. L'article basai égale en longueur
l'ensemble des trois articles suivants. Le bord postérieur du carpe
se termine par un lobe arrondi. Le propode, un peu plus long
que le carpe, est irrégulièrement ovale, et se termine par un lobe
très dilaté. Le dactyle, situé aux deux tiers de la longueur du
bord antérieur du propode, est rudimentaire.
Les pattes des troisième et quatrième paires sont de même forme,
mais celles de la troisième paire dépassent de beaucoup en longueur
les suivantes. Le propode, un peu plus long que le carpe, est suivi
d'un dactyle très petit. Les pattes de la cinquième paire (fig. 3) sont
CRUSTACES AMPHIPODES
391
un peu plus longues que les pattes précédentes. L'article basai,
relativement étroit, ovale allongé, est légèrement crénelé au bord
postérieur. L'article méral et le carpe sont à peu près d'égale
longueur; le propode est un peu plus allongé. Le dactyle porte
une épine au milieu du bord interne et une petite dent, située près
de l'extrémité de ce même bord. Les pattes de la sixième paire,
de même forme que les pattes précédentes,
sont plus longues d'un tiers. L'article basai,
étroitement ovale, n'est pas crénelé au bord
postérieur. Les pattes de la septième paire, un
peu plus longues que les pattes précédentes,
n'en diffèrent que par la forme de l'article
basai, qui est largement ovale et bien distinc-
tement crénelé au bord postérieur.
Les pléopodes de la première paire (fig. 4)
présentent un caractère bien spécial. La bran-
che interne, rudimentaire, ne comprend qu'un
seul article, aussi long que le premier article
de la branche externe, et portant une courte
soie. La branche externe, un peu plus courte
que le pédoncule, se compose de neuf articles,
garnis de longues soies ciliées. Les pléopodes
de la deuxième paire ne diffèrent des pléopodes
précédents que par leur branche interne, un peu plus longue et
triarticulée. Les pléopodes de la troisième paire (fig. 5), complète-
ment atrophiés, sont
représentés par un
pédoncule grêle et
court, ne possédant
pas de branches, et
simplement armé
d'une petite épine.
Les branches des
uropodes de la pre
mière paire, un peu
plus courtes que le
pédoncule, sont dé-
gale taille. Dans les
uropodes de la deuxième paire, les branches sont aussi longues que
le pédoncule. Les uropodes de la troisième paire (fig. 6), remar-
quablement peu développés, n'atteignent que la moitié de la lon-
Fig. 4. — Talitrns Àl-
luaudi Chevreux.
Pléopode de la pre-
mière paire.
Fig. 5. - Talitrus Alhiaudi
Chevreux. Plaque épimé-
rale du troisième segment
du métasome et son pléo-
pode.
Fig. 6. — Talitrus Allu-
audi Chevreux. Troi-
sième segment de l'u-
rosome, uropode de la
dernière paire et tel-
son.
392
ED. CHEVREUX
gueur du telson. Le pédoncule, deux fois aussi long que large, est
armé d'une longue épine. La branche unique, absolument rudi-
mentaire, n'atteint que le tiers de la longueur du pédoncule. Le
telson (fig. 6), très volumineux, est aussi large que long ; sa face
dorsale, profondément concave, porte neuf épines marginales.
Les femelles portent de trois à cinq œufs très volumineux ; les
plus grandes d'entre elles mesurent? millimètres.
Mâle. — Le dimorphisme sexuel semble très peu accentué chez
cette espèce. Les mâles que j'ai examinés ne sont pas plus grands
que les femelles et n'en diffèrent que par le pédoncule, un peu plus
robuste, de leurs antennes inférieures.
Habitat. — M. Alluaud a trouvé ce Talitre
en plusieurs points de l'île de Mahé, au bord
des marigots, dans les troncs pourris des Coco-
tiers, et dans l'humus des forêts. Taiitrus
Alluaudi a été rencontré depuis dans les serres
chaudes du Jardin des Plantes de Paris (4,
p. 112). Plus récemment, j'en ai reçu de nom-
breux exemplaires provenant de Madagascar,
ou ils ont été trouvés par M. Albert Mogquerys,
les uns à Tamatave, sous une case, d'autres à
Antanambé, au pied d'un Manguier, à 500 mètres
de la mer. Enfin ce Talitre, décidément accli-
maté dans les serres de France, est, paraît-il,
très abondant à Neuville-Saint-Remy, près
Cambrai (8, p. 89).
Cette espèce présente un grand intérêt au
point de vue des modifications apportées à ses pléopodes par l'adap-
tation à la vie terrestre. C'est évidemment au défaut d'usage des
pattes natatoires qu'est due l'atrophie, plus ou moins complète, de
ces organes. A ce sujet, il était intéressant de comparer Taiitrus
Alluaudi à une autre espèce terrestre, Taiitrus sylvaticus Haswell, de
l'Australie. La figure 7, ci-dessus, représente un pléopode de la
première paire de cette dernière espèce, dont le D"" Chilton m'a
aimablement envoyé quelques exemplaires. On voit que la branche
interne, très réduite, n'atteint qu'un peu plus de la moitié de la
longueur de la branche externe, et comprend quatre articles de
moins. Les uropodes de la deuxième paire sont semblables à ceux de
la première paire. Les uropodes de la troisième paire sont de même
forme, mais beaucoup moins grands que ceux des deux paires
précédentes. L'adaptation à la vie terrestre semble donc beaucoup
Fig. 7.— Taiitrus syl
■vatiC'Us Haswell.
Pléopode de la pre-
mière paire.
CRUSTACÉS AMPHIPODES
393
plus récente chez cette forme que chez Talitrus Alluandi. On sait,
d'autre part, que chez le type du genre, Talitrus locmta (Palias),
qui habite le littoral, les pléopodes, bien développés, possèdent
des branches d'égale longueur.
11 n'est pas sans intérêt de se demander à quel usage peut servir
le telson si volumineux et si remarquablement armé de Talitrus
.1 //)/«(<(//. Y-a-l-il là un phénomène d'adaptation à des conditions
particulières d'existence ? On sait que les Talitres etlesOrchesties,
lorsqu'ils marchent, ont l'urosome replié sous le corps et se servent
uniquement, pour la progression, des pattes des troisième, qua-
trième et cinquième paires (3, p. 95). Pour sauter, ils redressent
vivement l'urosome en prenant un point d'appui sur le sol avec les
uropodes. Il est probable que les nombreuses épines du telson de
Talitrus Alluandi, en s'enfonçant dans la vase des marigots,
empêchent l'urosome de glisser et permettent au mouvement qu'il
exécute de produire tout son efïet utile.
Genre ORCHESTIA Leach, 1814.
Orchestia anomala nov. sp.
Fig. 8. — Orchestia anomala nov. sp. Mâle vu du côté gauche.
Mâle. — Le corps est assez fortement comprimé. La têle dépasse
de beaucoup en longueur le premier segment du mésosome. Les
394
ED. CHEVREUX
plaques coxales des quatre premières paires sont à peu près de la
hauteur des segments correspondants du mésosome. Les plaques
coxales de la première paire, très étroites, n'atteignent pas la
hauteur des plaques coxales suivantes, qui sont un peu plus larges
que hautes. Le lobe antérieur des plaques coxales de la cinquième
paire est presque aussi haut que les plaques coxales précédentes. Les
plaques épimérales des deux derniers segments du métasome se
terminent, en arrière, par un petit prolongement subaigu.
Les yeux, très grands, sont arrondis. Les antennes supérieures
atteignent au niveau de l'extrémité de l'avant-dernier article du
pédoncule des antennes infé-
rieures. Les trois articles du
pédoncule sont de même lon-
gueur. Le flagellum se com-
pose de trois articles assez
coui ts, à peine plus longs que
larges, suivis d'un petit arti-
cle rudimentaire. Les anten-
nes inférieures, peu allongées,
atteignent à peu près la lon-
gueur de l'ensemble de la tête
et des quatre premiers seg-
ments du mésosome. Le der-
nier article du pédoncule est
un peu plus long que l'article
précédent. Le flagellum com-
prend seize articles.
Dans les gnathopodes anté-
rieurs (fig. 9), l'article méral
présente, vers le milieu de son
bord postérieur, un petit lobe
arrondi, armé d'une épine. Le carpe se prolonge en arrière pour
former un lobe très volumineux, armé de trois longues épines. Le
propode, étroit à la base, s'élargit à l'extrémité, son bord postérieur,
fortement convexe, formant, en arrière du bord palmaire, un lobe
arrondi, armé d'une rangée d'épines. Le bord palmaire porte trois
grandes et trois petites épines. Le dactyle, gros à la base et ter
miné en pointe aiguë, est aussi long que le bord palmaire. Dans les
gnathopodes postérieurs (fig. 9), l'article basai, très large en son
milieu, présente un bord postérieur fortement convexe. Les trois
articles suivants sont extrêmement courts. Le propode, de forme
Fig. 9. — Orcheatia anomala nov. sp. —
Gnathopodes du mâle. A gauche, gna-
thopode antérieur; à droite, gnathopode
postérieur.
CRUSTACES AMPHIPODES
395
ovalaire, est un peu plus louj^ que l'article basai. Le bord palmaire,
garni d'une rangée de petites épines, n'est séparé du bord postérieur
que par une légère échancrure. Le dactyle, long et grêle, d'abord
régulièrement courbé sur les trois quarts de sa longueur, se
redresse ensuite pour se recourber en sens inverse, et se termine
en pointe aiguë. La l'orme anomale de ce dactyle se retrouve chez
les quatre exemplaires mâles examinés.
Les pattes de la troisième paire, courtes et grêles, n'atteignent
pas la longueur des gnatliopodes postérieurs. Le propode, un peu
plus long que le carpe, n'atteint pas tout à fait la longueur de
l'article méral. Le dactyle est faible et court. Les pattes de la
quatrième paire, beaucoup plus courtes que les pattes précédentes,
sont de même forme. Les pattes de la
cinquième paire sont très courtes. L'ar-
ticle basai affecte une forme ovale
allongée. L'article méral et le carpe
sont d'égale longueur ; le propode, très
grêle, est beaucoup plus allongé. Les
pattes des sixième et septième paires,
très longues et d'égale taille, ne dif-
fèrent entre elles que par la forme
de l'article basai, étroitement ovale et
lisse au bord postérieur, dans les pat-
tes de la sixième paire, largement
ovale et finement crénelé au bord pos-
térieur, dans les pattes suivantes.
Le pédoncule des uropodes de la
première paire (fig. 10), légèrement
courbé, porte quelques épines marginales. Les branches sont
notablement plus courtes que le pédoncule. La branche interne
porte une rangée d'épines marginales et deux épines distales;
la branche externe ne porte que trois épines distales. Dans chacune
des deux branches, l'une des épines distales est remarquablement
longue. Le pédoncule des uropodes de la deuxième paire (fig. 10)
est large et court. Les branches, presque aussi longues que le
pédoncule, portent quelques épines. Le pédoncule des uropodes
de la troisième paire (fig. 11), très volumineux, est armé de
trois fortes épines marginales. La branche unique atteint les deux
tiers de la longueur du pédoncule; elle porte trois épines mar-
ginales et trois épines distales. Le telson (fig. M), cordiforme,
aussi large que long, présente, à son extrémité, une petite échan-
Fig. 10. — Orchestia anomala
nov. sp. A gauche, uropode de
la première paire ; à droite,
uropode de la deuxième paire.
3%
ED. CHEVREUX
crure arrondie; il est armé de six épines marginales et de quatre
épines distales.
Les mâles recueillis ne semblent pas complètement adultes; le
plus grand d'entre eux ne mesurait que 8 millimètres, dans la
position ou il est figuré ci-dessus.
Femelle. — Plusieurs des femelles
recueillies sont notablement plus
grandes que les mâles, et l'une d'el-
les, portant des œufs, mesurait 10
millimètres. Chez celte femelle, les
antennes supérieures possèdent
cinq articles au flagellum, tandis
que les antennes inférieures, plus
courtes que celles du mâle, com-
prennent quatre articles de moins.
Les gnathopodes antérieurs (fig. 12)
sont surtout remarquables par le
petit prolongement anguleux qui
existe à l'extrémité postérieure de l'article basai, et par les six
épines dont le dactyle est armé. Dans les gnathopodes postérieurs
Fig. 11. —Orchestia anomala nov.
sp. A droite, uropode de la troi-
sième paire ; à gauche, telson.
(Ces figures sont plus fortement
grossies que les précédentes).
Fig. 12. — Urchestïa anomala nov. sp. Gnathopodes de la femelle. A droite,
gnathopode antérieur; à gauche, gnathopode postérieur.
(fig. 12), le bord antérieur de l'article basai est très fortement
convexe et le lobe terminal du propode est extrêmement déve-
loppé.
CRUSTACÉS AMPUIPODES ;i5)7
Habitat. — lie Ronde, plage, sous les Algues : 1 mâle, 3 femelles.
— La Digue, plage, sous les Algues : 'i mâles, 4 femelles. — Mahé
dragage, sable et Algues, 2 à 3 mètres de profondeur : 1 mâle.
Genre HYALE Rathke, 1837
Hyale macrodactylus Stebbing
Fig. 13. — Hyale macrodactylus Stebbing. — MAle vu du côté gauche.
Mâle. — Le corps (fig. 13), assez comprimé, est lisse. La tète,
beaucoup plus longue que le premier segment du mésosome, pré-
sente des lobes latéraux peu prononcés, arrondis. Les plaques
coxales des quatre premières paires sont beaucoup plus hautes que
les segments correspondants du mésosome. Le lobe antérieur des
plaques coxales de la cinquième paire est beaucoup plus large et
plus haut que le lobe postérieur. Le bord inférieur des plaques
épimérales du troisième segment du métasome forme un angle
droit avec le bord postérieur.
Les yeux, arrondis, sont de taille moyenne. Les antennes supé-
rieures atteignent au niveau du septième article du flagellum des
antennes inférieures. Le pédoncule est très court. Le flagellum
comprend onze articles. Le premier de ces articles, aussi long que
l'ensemble des deux suivants, dépasse un peu en longueur le
398 ED. CHEVREUX
deroier article du pédoncule. Les antennes iuférieures sont aussi
longues que l'ensemble de la lèle et des six premiers segments du
mésosome. Le cinquième article du pédoncule atteint le double de
la longueur du quatrième article. Le flagellum comprend vingt-cinq
articles un peu plus longs que larges, absolument glabres.
Le lobe externe des maxillipèdes, à peine plus long que le lobe
interne, atteint le milieu du deuxième article du palpe. Le qua-
trième article du palpe affecte la forme d'un dactyle aigu et recourbé,
presque aussi long que l'article précédent.
Les gnathopodes antérieurs sont très robustes. L'article méral,
quadraugulaire, est beaucoup plus étroit à l'extrémité qu'à la base.
Le carpe se prolonge en arrière pour former un lobe étroit et
arrondi, bordé de longues soies. Le propode affecte une forme
quadraugulaire. Le bord antérieur est assez fortement convexe. Le
bord postérieur, presque droit, est séparé du bord palmaire par
une grosse dent obtuse. Le dactyle est fort et recourbé. Les gnatho-
podes postérieurs sont très développés. L'article méral se prolonge
un peu au delà du niveau du bord postérieur du propode. Le carpe,
très petit, quadraugulaire, est beaucoup plus large que long. Le
propode, très volumineux, est à peu près deux fois aussi long que
large. Le bord antérieur est fortement convexe. Le bord palmaire,
quelque peu concave, se termine par deux dents obtuses ; il porte
deux rangées de longues soies. Le bord postérieur est très court.
Le dactyle, brusquement coudé près de sa base, n'atteint pas tout à
fait la longueur du bord palmaire ; sou bord interne porte une
rangée de petites épines.
Les pattes des cinq paires suivantes portent, à l'extrémité du
propode, deux grosses épines striées, avec lesquelles le dactyle peut
se croiser. Dans les pattes des troisième et quatrième paires, le pro-
pode atteint près du double de la longueur du carpe. Les pattes des
trois dernières paires, très robustes, sont remarquables par la gros-
seur de leur dactyle. L'article basai, de forme ovale dans les pattes
des cinquième et sixième paires, est aussi large que long, et nette-
ment crénelé au bord postérieur, dans les pattes de la septième paire.
Le pédoncule des uropodes de la première paire porte, à son
extrémité, une longue épine, atteignant plus du tiers de la longueur
des branches. Ces dernières, beaucoup plus longues que le pédon-
cule, portent de nombreuses épines marginales et distales. Les
branches des uropodes de la deuxième paire, beaucoup plus lon-
gues que le pédoncule, portent de nombreuses et fortes épines ; la
branche externe est notablement plus courte que la branche interne.
CRUSTACES AMPHIPODES
399
La branche unique des uropodes de la troisième paire, un peu plus
courte que le pédoncule, ne porte d'épines qu'à son extrémité.
Le telson, très volumineux, presque entièrement fendu, n'atteint
pas tout à fait l'extrémité du pédoucule des uropodes de la troi-
sième paire; il ne porte pas d'épines.
Femelle. — Les antennes sout plus courtes que celles du mâle.
On compte seulement dix articles au flagellum des antennes supé-
rieures, et seize articles au flagellum des antenues inférieures. Dans
les gnathopodes antérieurs ffig. 14), le carpe se prolonge en arrière
pour former un lobe large et arrondi, atteignant au niveau du bord
postérieur de l'article méral. Le propode est à peu près deux fois
aussi long que large ; son bord palmaire, régulièrement arrondi,
se confond avec le bord posté-
rieur. Le dactyle est fort et re-
courbé. Les gnatlîopodes posté-
rieurs ( tig. 14), un peu plus
grands que les gnathopodes an-
térieurs, sont de même forme.
Les plus grands mâles ne dé-
passent pas 4 millimètres de
longueur ; les femelles ovifères
mesurent S™'", 5.
Habitat. — La Digue, dans
les Algues marines. Nombreux
exemplaires.
Hyale macrodactjilus a été de
crite par le Rév. Stebbg (12, p.
404, pi. 31 D), d'après des exem-
plaires provenant de Saint-Tho
mas (Antilles danoises). La forme
des Séchelles n'est pas absolument semblable au type. Chez les
exemplaires de Saint-Thomas, le bord palmaire des gnathopodes
postérieurs du mâle ne porte pas de dents, et présente seulement
une légère échancrure, liniilée par deux petites protubérances, et
la branche des uropodes de la dernière paire est aussi longue que
le pédoncule. Il ne pouvait être question de considérer la forme
des Séchelles comme une espèce nouvelle, en s'appuyant sur des
caractères aussi peu importants.
Fig. 14. — Hyale macrodiictylus Steb-
bing. Gnathopodes de la femelle.
A droite, gnatliopode antérieur ; à
gauche, gnathopode postérieur.
4U0 ED. ghevkeux
HyALE BREVIPES UOV. Sp.
Fig. 15. — Hijale brevipes nov. sp. — Femelle, vue du côté gauche.
Femelle onifère. — Le corps est modérément comprimé. Le méso-
some est lisse; les segments du métasome présentent un léger
renflement au bord postérieur de leur partie dorsale. La tête est
un peu plus longue que le premier segment du mésosome. Les
plaques coxales sont très développées ; celles des quatre premières
paires dépassent de beaucoup en hauteur les segments corres-
pondants du mésosome. Les plaques épimérales du troisième
segment du métasome se terminent en arrière par une petite dent,
au-dessus de laquelle se trouve une crénelure garnie d'un cil.
Les yeux, de taille moyenne, sont piriformes. Les autennes
supérieures, aussi longues que l'ensemble de la tête et des deux
premiers segments du mésosome, atteignent un peu au delà de
l'extrémité du pédoncule des antennes inférieures ; leur flagellum
comprend treize articles. Les antennes inférieures égalent en
longueur l'ensemble de la tête et des cinq premiers segments du
mésosome. Le cinquième article du pédoncule est beaucoup plus
grêle et plus long que le quatrième. Le tlagellum comprend vingt-
sept articles, garnis de petites touffes de soies.
Le lobe externe des maxillipèdes (fig. 16) n'atteint pas tout à fait
l'extrémilé du second article du palpe. Le lobe interne, beaucoup
plus court que le lobe externe, porte, au bord interne, trois grandes
CRUSTACES AMPHIPODES
401
épines barbelées. Le palpe est extrêmement volumineux ; son troi-
sième article, beaucoup plus large à l'extrémité qu'à la base,
présente un prolongement anguleux au bord interne. Le quatrième
article, grêle et dactyliforme, est un peu moins long que l'article
précédent.
Les gnathopodes antérieurs (fig. 17) sont peu développés. Le
bord antérieur de l'article basai, légèrement concave, forme, à sa
partie inférieure, un petit lobe arrondi, situé un peu au-dessus de
l'articulation de l'article basai avec l'article suivant. L'article méral
est quadrangulaire. Le carpe se prolonge en arrière pour former un
large lobe arrondi, bordé d'un rang de soies. Le propode, un peu
Fig Kj. — hyale hrevi-
pes nov. sp. — Maxil-
lipède.
Fig. 17. — Hyale hrevipes nov sp. — Gnathopodes de
la femelle. A gauche, gnathopode antérieur ; à
droite, gnathopode postérieur.
plus long que le carpe, est quadrangulaire ; le bord antérieur est
légèrement convexe ; le bord postérieur présente une petite échan-
crure ; une épine le sépare du bord palmaire. Le dactyle,
légèrement recourbé, est de là longueur du bord palmaire. Les
gnathopodes postérieurs (fig. 17), beaucoup plus longs et plus
robustes que les gnathopodes antérieurs, sont à peu près de même
forme, bien que le lobe postérieur du carpe soit plus étroit et plus
allongé.
Les pattes des troisième et quatrième paires sont courtes et
faibles. Le propode, très grêle, est un peu plus long que le carpe.
Le dactyle porte une petite épine au bord interne. Les pattes de la
cinquième paire ne sont pas plus longues que les pattes précédentes.
Les pattes des deux dernières paires, un peu plus allongées, sont
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901.
402
ED. CHEVREUX
néanmoins peu développées. L'article basai, largement ovale dans
les pattes de la sixième paire, est presque circulaire, et crénelé au
bord postérieur, dans les pattes de la septième paire. Le dactyle
porte une petite épine au bord interne.
Les branches des uropodes de la première paire atteignent la
longueur du pédoncule. La branche interne des uropodes de la
deuxième paire est un peu plus longue que la branche externe.
La branche unique des uropodes de la troisième paire n'atteint pas
tout à fait la longueur du pédoncule. Le telson, fendu jusqu'à sa
base, dépasse un peu l'extrémité du pédoncule des uropodes de la
troisième paire.
La longueurde l'exemplaire figuré ci-dessus était de S millimètres.
Mâle. — Les mâles recueillis
plus petits que les femelles,
ne sont peut-être pas complè-
tement adultes. Le plus grand
d'entre eux mesurait 6 milli-
mètres de longueur. Les an-
tennes de ces mâles sont sem-
blables à celles des femelles
et les seuls caractères qui les
en dist nguent ont trait à la
forme des gnathopodes. L'ar-
ticle basai des gnathopodes
antérieurs (fig. 18) ne présente
pas de lobe au bord antérieur.
Le propode, piriforme, pré-
sente, au bord postérieur, une
petite échancrure armée de
deux épines. Le dactyle, très robuste, un peu renflé en son milieu,
se rétrécit brusquement vers son extrémité, pour se terminer en
pointe aiguë. Les gnathopodes postérieurs (fig. 18) sont très volu-
mineux. Le carpe est très petit. Le propode affecte une forme
ovale allongée, le bord palmaire se confondant avec le bord pos-
térieur. Le dactyle, gros, court et recourbé, porte une rangée de
cils au bord interne.
Habitat. — Ile Ronde, sur les Algues marines. Nombreux exem-
plaires.
Fig. 18. — Hyale brevipes nov. sp. — Gna-
thopodes du mâle. A droite, gnalhopode
antérieur ; à gauche, gnalhopode pos-
térieur.
CRUSTACÉS AMPHIPODES 403
Famille des GAMMARIDAE
Genre ERIOPISA Stebbing, 1890
Eriopisa sechellensis nov. sp.
Je n'ai eu entre les mains que deux exemplaires incomplets de
cette intéressante petite forme, qui représente, au voisinage de
l'équateur, un genre dont la seule espèce connue jusqu'à présent,
Eriopisa elongata Bruzelius, habite les mers du nord de l'Europe.
Chez l'exemplaire figuré ici, une femelle mesurant 2m"\4, les pattes
de la septième paire et les uropodes de la dernière paire man-
quaient. L'autre exemplaire, une femelle de même taille, était en
Fig. 19. — Enopisa secheHensis nov. sp. Femelle, vue du côté droit.
beaucoup plus mauvais état, la tète et la partie antérieure du
mésosome ayant disparu. Les pattes de la dernière paire et les
uropodes étaient heureusement intacts, ce qui m'a permis de
compléter la description qui suit.
Femelle. — Le corps (fig. 19), très comprimé, est lisse. La tète, à
peu près aussi longue que l'ensemble des deux premiers segments
du mésosome, présente des lobes latéraux peu prononcés. Les
plaques coxales sont beaucoup moins hautes que les segments
correspondants du mésosome. Les plaques coxales de la première
paire, subtriangulaires et fortement prolongées en avant, pré-
sentent, à l'angle antérieur, une petite échancrure garnie d'un
404
ED. CHEVREUX
cil. Les plaques coxales des trois paires suivantes, régulière-
ment arrondies , sont beaucoup plus larges que hautes. Les
plaques épimérales des deux derniers segments du métasome,
un peu prolongées en arrière, se terminent par un petit crochet
aigu.
Les yeux, assez grands, ovales, ne comprennent qu'une quinzaine
d'ocelles. Les antennes supérieures dépassent de beaucoup en lon-
gueur l'ensemble de la tête et du mésosome. Le premier article du
pédoncule, très volumineux, est un peu plus long que la tète. Le
second article est beaucoup plus grêle et plus long que le premier.
Le troisième article n'atteint que le quart de la longueur du second.
Le llagellum principal comprend dix-neuf articles beaucoup plus
longs que larges, sauf le petit article terminal. Le flagellum acces-
soire, uniarliculé, n'atteint qu'un peu plus de la moitié de la
longueur du premier article du flagellum principal. Les antennes
inférieures, très courtes, sont loin d'atteindre la moitié de la lon-
gueur des antennes
supérieures. Le cin-
quième article du pé-
doncule estbeaucoup
plus court que le qua-
trième. Le flagellum,
de la longueur du
quatrième article du
pédoncule, comprend
cinq articles garnis
de nombreuses peti-
tes soies.
Les pièces buccales
diffèrent quelque peu
de celles de VErioplsa clongata {9^''\ p. 51G, pi. CLXXXl, fig. 2). Les
lobes externes de la lèvre postérieure présentent des angles latéraux
fortement prolongés et terminés en pointe aiguë. Le processus
molaire des mandibules (tîg. 20), extrêmement volumineux, est
situé tout près du bord tranchant. Le troisième article du palpe,
un peu plus long que le second article, se termine par trois longues
soies. Dans les mâchoires de la première paire (fig. 20), le lobe
interne, étroit et allongé, se termine par trois soies spiniformes.
Le lobe externe des mâchoires de la seconde paire est un peu plus
large que le lobe interne. Le lobe externe des maxillipèdes (fig. 20)
atteint presque l'extrémité du second article du palpe.
Fig. 20. — Erurpisa secheltensis nov. sp. Pièces buc-
cales. A gauche, mandibule; au milieu, niAchoire
de la première paire; à droite, maxillipède.
CRUSTACES AMPHIPODKS
405
Les guatliopodes aulérieiirs (lig, "2{) soni luodérémeul robustes.
Le propode, un peu plus court que le carpe, alTecte une forme irré-
gulièrement ovale, le bord postérieur, confondu avec le bord pal-
maire, étant beaucoup plus convexe que le bord antérieur. Les
gnalhopodes postérieurs (fig. 21), beaucoup plus longs et plus
robustes que les gnathopodes antérieurs, sont de forme un peu
différente. Le carpe, remarquablement volumineux, se prolonge en
arrière pour former un large lobe anguleux, garni de longues soies.
Le propode, à jieine aussi long que le carpe, est fortement dilaté
eu arrière, le bord |)almaire formant un angle obtus avec le bord
postérieur.
X. 21. — Hriopisa sechelloisis nov. sp. Gniitlio.
podps. A droite, gnathopode Hnlorieur; îi gnuclic,
gnatliopode posti'srieur.
Fig. 22. — Eriopisa sr-
rhellensis nov. sp. Patte
do la dernière paire.
Les pattes des troisième et quatrième paires sont un peu plus
longues que les pattes précédentes. L'article méral, assez volumi-
neux, atteint piesque la longueur de l'ensemble du carpe et du
propode. Dans les pattes des trois dernières paires, l'article basai,
étroitement ovale, est finement crénelé au bord postérieur, l^e
propode est un peu plus long que le carpe. Le dactyle (fig. 22),
garni d'une petite épine, est fourcliu à l'extrémité.
Les brandies des uropodes de la première paire, un peu jjIus
courtes que le pédoncule, sont d'égale taille. Dans les uropodes de
la deuxième paire (fig. 23), les branches atteignent à peu près la
406
ED. CHEVREUX
m
longueur du pédoncule. L'article basai des uropodesdela troisième
paire (fig. 23) n'est guère plus long que large. La branche externe
se compose d'un article très volumi-
neux, garni de petits bouquets d'épi-
nes, suivi d'un petit article beaucoup
plus étroit, atteignant un peu plus du
tiers de la longueur du premier arti-
cle. Cette branche est probablement
beaucoup plus développée encore chez
le mâle. La branche interne, rudimen-
taire , est presque aussi large que
longue. Le telson (fig. 23) se compose
de deux lobes dont l'extrémité, un
¥ig.23. — Eriopisasechellensis peu échancrée, porte deux épines d'i-
nov. sp. A gauche, uropode de né^ale taille
la deuxième paire; au milieu,
uropode de la troisième paire; Habitat. —Ile Ronde, plage, SOUS
à droite, telson. les Algues. Deux femelles.
Genre ELASMOPUS Costa, ISSH
Elasmopus insignis nov. sp.
Fig. 2.1k. — Elasmopus insignis nov. sp. — MAle vu du côté droit.
Mâle. — Le corps, peu comprimé, très robuste, présente des
téguments solides et opaques. Tous les segments du corps sont
CRUSTACES AMPHIPODES
407
lisses, sauf le premier segment de l'urosome, qui porte deux petites
carènes triangulaires, situées au bord postérieur de sa partie
dorsale. La tête n'atteint pas tout à fait la longueur de Tensemble
des deux premiers segments du mésosome. Les lobes latéraux, très
larges, tronqués à la partie antérieure, sont séparés des angles
inférieurs par une étroite et profonde échancrure. Les angles
inférieurs sont aigus. Les plaques coxales de la première paire
(fig. 26), assez fortement prolongées en avant, sont bordées de
petites épines et de quelques longs cils. Ces épines et ces cils
existent aussi dans les plaques coxales de la deuxième paire. Les
deux lobes des plaques coxales de la cinquième paire sont presque
de même hauteur. Le bord inférieur des plaques épimérales du
troisième segment du métasome forme, avec le bord postérieur,
un angle à peu près droit, bien que légèrement arrondi à l'extrémité.
Les yeux, assez grands, ovalaires,
comprennent de nombreuses ocel-
les. Les antennes supérieures attei-
gnent à peu près la longueur de
l'ensemble de la tête et du méso
some. Le premier article du pédon-
cule, très rol)uste, est un peu plus
court que le second article. Le troi-
sième article n'atteint pas le tiers
de la longueur du second. Le flagel-
lum [principal se compose, chez
l'exemplaire dessiné ci-dessus, de
28 articles, garnis de petites touffes
de soie. Le flagellum accessoire est
tri-articulé. Le pédoncule des antennes inférieures atteint à peu
près la longueur de celui des antennes supérieures. Son cinquième
article est beaucoup plus court que le quatrième. Le flagellum,
peu allongé, se compose d'une douzaine d'articles fortement ciliés.
Les mandibules (fig. 2o), courtes et robustes, sont remarquables
par la petitesse de leur palpe, beaucoup plus court que la distance
qui sépare son point d'attache de l'extrémité du bord tranchant. Le
troisième article de ce palpe, remarquablement grêle, un peu plus
court qne le second, se termine par deux soies presque aussi longues
que lui. Le lobe interne des mâchoires de la première paire (fig. 25)
ne porte que deux soies plumulées. Les autres pièces buccales ne
diffèrent pas sensiblement de celles de l'espèce voisine : Elasmopus
sabcarinahis Haswell.
Fig. i!o. — Ela>^mopns insignis nov.
sp. A gauche, mandibule; à droite,
mâchoire de la première pnire.
408
ED. CHEVREUX
Les gnathopodes antérieurs (fig. 26) sont assez faioles. L'article
basai, fortement renflé au bord postérieur, atteint la longueur de
l'ensemble des trois articles suivants. Le carpe, très grand,
quadrangulaire, porte, au bord postérieur, deux rangées de lon-
gues soies spiniformes.
Le propode, un peu plus
long que le carpe, affec-
te une forme ovalaire,
le bord palmaire n'étant
pas nettement délimité
du bord postérieur. Il
porte de nombreuses
touffes de soies. Une
rangée transversale de
petites épines existe
dans la partie antérieu-
re de sa face interne. Le
dactyle, grêle et légère-
ment courbé, n'atteint
pas la moitié de la lon-
gueur du propode.
Les gnathopodes postérieurs (fig. 27) sont extrêmement robustes.
Le carpe, très court, se prolonge en arrière pour former un lobe
étroit et allongé, garni de nom-
breuses soies spiniformes. Le
propode, très volumineux, irré-
gulièrement ovale, atteint près
du double de la longueur de l'ar-
ticle basai. Le bord antérieur
ne présente pas une courbure
régulière, mais se compose d'une
partie presque droite, séparée,
par une petite épine, d'une partie
légèrement concave. Le bord pal-
maire, confondu avec le bord
postérieur, porte une forte dent
conique, suivie d'un gros tuber-
Fig. 26. — Elasmopus insignis nov. sp. Gnatho-
pode antérieur droit du mâle, vu par la face
interne, fortement erossi.
Fig. 27. — Elasmopus insignis nov. sp.
Gnathopode postérieur gauche du
mâle, vu par la face interne.
cule et de trois petites dents de taille décroissante, situées au voisi-
nage de l'articulation du dactyle. Les bords palmaire et postérieur
sont garnis d'une épaisse rangée de soies. Une autre rangée de
soies très allongées, fixées vers le milieu de la face interne du pro-
CRUSTACES AMPHIPODES
409
potle, vient se confondre avec les soies marginales. Le dactyle, très
fort, recourbé, presque aussi gros à l'extrémité qu'à la base, atteint
plus des trois quarts de la longueur du propode.
Les pattes des troisième et quatrième paires sont grêles et allongées.
L'article méral, assez fortement renflé au bord antérieur, est un peu
plus long que le carpe et que le propode, qui sont d'égale taille. Le
dactyle, fort et cylindrique, se termine brusquement par une petite
griffe beaucoup j)lus étroite que lui, à la base de laquelle sont fixées
une épine et deux petites soies. Cette forme de dactyle se retrouve
dans les pattes des trois dernières
paires. Les pattes de la cinquième
paire sont un peu plus courtes que les
pattes précédentes. L'article basai ,
largement ovale, armé de petites épi-
nes au bord antérieur, est lisse au
bord postérieur. L'article méral, for-
tement lobé au bord postérieur, est
beaucoup plus long et plus large que
le carpe. Le propode, étroit et allongé,
porte trois épines au bord antérieur.
Les pattes des sixième et septième
paires (fig. 28), semblables entre elles,
sont extrêmement robustes. L'article
basai, largement ovale, est lisse au
bord postérieur. L'article méral, forte-
ment prolongé en arrière, beaucoup
plus large que long, atteint presque
la largeur de l'article basai; ses bords
antérieur et postérieur sont armés de
dents , garnies de longs cils et de
quelques épines. Le carpe, un peu
moins grand que l'article méral, pré-
sente une forme analogue et porte quelques longs cils et deux
épines au bord antérieur et des cils au bord postérieur. Le propode,
très robuste, beaucoup plus large à l'extrémité qu'à la base, porte
quelques épines au bord antérieur et se termine par d'épaisses
touffes de longues soies. Le dactyle présente les mêmes caractères
que ceux des pattes précédentes.
Dans les uropodes de la première paire, les branches, à peu près
d'égale taille, un peu plus courtes que le pédoncule, sont armées de
nombreuses épines. Les branches des uropodes de la deuxième paire.
Fig. 28. — Elasmopus insignts
nov. sp. — Patte, de la sixiè-
me paire du mAle.
410
ED. CHEVREUX
également très épineuses, sont beaucoup plus longues que le pédon-
cule ; la branche externe est notablement plus courte que la
branche interne. Les uropodes de la troisième paire (fig. 29)
dépassent à peine les uropodes précédents. Les branches, très
larges, beaucoup plus longues que le pédoncule, sont armées de
nombreux faisceaux d'épines ; la branche in-
terne n'atteint pas tout à fait la longueur de la
branche externe. Le telson (fig. 29), fendu
jusqu'à la base, se compose de deux lobes
quadrangulaires très divergents, armés chacun
de quatre grandes épines au bord distal.
La longueur de l'exemplaire décrit ci-dessus,
dans la position où il est figuré, était de 6 mil-
limètres.
Femelle ovifère. — Les femelles recueillies
sont aussi grandes que les mâles. Comme ces
derniers, elles portent à la partie dorsale du
premier segment de l'urosome, deux petites
carènes dentiformes, et le flagellum accessoire
de leurs antennes supérieures est tri-articulé.
Les gnathopodes antérieurs sont semblables à
ceux du mâle. Les gnathopodes postérieurs
(fig. 30), beaucoup plus allongés que les précédents, en diffèrent
peu comme forme géné-
rale, sauf que le propode
est plus étroit. Les pattes
des deux dernières paires,
bien que très robustes, ne
possèdent pas les lobes si
remarquables qui caracté-
risent ces mêmes pattes,
chez le mâle. L'article ba-
sai des pattes de la sixième
paire (fig. 31) est assez
étroit et présente un bord
postérieur presque droit,
tandis que ce bord est lar-
gement arrondi dans les
pattes de la septième paire. On a vu plus haut que, chez le mâle,
cet article est de même forme dans les deux paires de pattes.
Habilat. — Mahé, Coraux, anse royale : 7 d^, 12 $. — Mahé,
Fig. 29 — Elasmopns
infiignis nov. sp. —
Uropode gauche de
la troisième paire
et telson .
Fig. 30. — Elasmopus insignis nov. sp. Gna-
thopode postérieur de la femelle.
CRUSTACES AMPHIPODES
411
drag-Rge, sable et Algues, 2 à 3 mètres de i)rolondeiir : 2 jeunes
exemplaires.
Cette curieuse espèce, si remarquable par la forme inusitée des
pattes des deux dernières paires du mâle, présente de nombreux
caractères communs avec Ela.smopus subcarinatxx (Haswell), des
côtes d'Australie et de Nouvelle-Zélande, dont le Rév. Th Stkbbino
nous a donné une description très complète (10, p. 1019, pi. xcviii).
Elaxniopussubcarinatus porte, comme l'espèce nouvelle, deux carènes
dentiformes à la partie dorsale du premier seg-
ment de l'urosome, mais il en diffère, en dehors
de la forme normale de ses pattes des deux
dernières paires, par un certain nombre de
caractères, dont je citerai seulement les prin-
cipaux. Chez l'espèce de l'océan Pacifique, le
flagellum principal des antennes supérieures
se compose d'un beaucoup plus grand nombre
d'articles, le flagellum secondaire possède six
articles au lieu de trois, le lobe interne des
mâchoires de la première paire porte trois
soies plumulées, le propode des gnathopodes
antérieurs est plus largement ovale, celui des
gnathopodes postérieurs, chez le mâle, est
armé d'une dent qui sépare le bord palmaire
du bord postérieur et ne possède pas de dents
au voisinage de Tarticulatiou du dactyle. Ce
dernier article, fortement recourbé, aigu à
l'extrémité, présente, au bord interne, un ren-
flement qui correspond au tubercule du bord
palmaire. L'article basai des pattes des trois
dernières paires est nettement crénelé au bord
postérieur. Enfin, les lobes du telson se termi-
nent en pointe longue et aiguë et ne portent
chacun que deux épines.
L'exemplaire de Mxra petriei G. M. Thomson, examiné par le
Rév. Stebbing (10, p. 1024) et considéré par lui comme synonyme
d'E. subcarinatus, se rapproche à'E. insignis par la forme du dactyle
des gnathopodes postérieurs, par les deux soies du lobe interne des
mâchoires de la première paire et par les quatre épines terminales
de chacun des lobes du telson, mais les pattes des deux dernières
paires de cet exemplaire devaient être de forme normale puisque
l'auteur de ChaUenger Ampliipoda n'en fait pas mention. Il n'y a pas
Fig. 31 . — Elasmopus
insignis nov. sp.
Patte de la sixième
paire de la femelle.
412
ED. CHEVREUX
lieu de supposer que les expansions si singulières de ces pattes,
chez E. insignis, caractérisent les mâles complètement adultes,
comme cela existe chez plusieurs espèces d'Orchestia, dans les
pattes de la septième paire. Parmi les exemplaires recueillis aux
Séchelles, un mâle, plus petit que les autres et dont les gnathopodes
postérieurs sont relativement moins robustes, n'en présente pas
moins des pattes des deux dernières paires absolument semblables
à celles des adultes.
Genre PARELASMOPUS Stebbing, 1888
Parelasmopus setiger nov. sp.
Fis. 32. — PiiiPlattinnpusttPtigrr nov. sp. — MA1(^ vu du côté gauche.
Mâle. — Le corps, robuste et peu comprimé, porte, à sa partie
dorsale, une rangée de soies d'inégale taille, plus nombreuses sur
les segments du métasome et de l'urosome que sur ceux du méso-
some Ces soies existent aussi chez la femelle. Le dernier segment
du mésosome, les deux premiers segments du métasome et le
premier segment de l'urosome se terminent, à la partie dorsale, par
deux dents longues et aiguës, atteignant à peu près le tiers de la
CRUSTACES AMPHIPODKS
413
longueur du sejAnient suivant. Le dernier seyinenl du uiétasunie se
termine par deux dents beaucoup plus courtes, à peine saillantes.
La tète, aussi longue que l'ensemble des deux premiers segments
du mésosome, présente des lobes latéraux très larges, carrément
tronqués au bord antérieur, suivis d'angles inférieurs étroits et
très aigus. Le bord antérieur des plaques coxales de la première
paire forme un angle aigu avec le bord postérieur, qui est bordé de
quelques soies et se teiniine, en arrière, par quatre petites dents.
Ces soieg et ces dents existent dans les plaques coxales des trois
paires suivantes. Le lobe antérieur des plaques coxales de la cin-
quième paire est plus baut que le lobe postérieur. Les plaques
épiniérales des deux premieis segments du métasome se terminent
en arrière par une dent longue et aiguë. Les plaques épiuiérales du
troisième segment, très fortement prolon-
gées en arrière, se terminent par trois dents
remarquablement grandes. Le nombre de
ces dents n'est pas constant et j'en ai compté
quatre chez un mâle de même taille que
celui qui a servi à cette description.
Les yeux, de taille moyenne, sont ovales.
Les antennes supérieures atteignent à peu
près les trois quarts de la longueur du corps.
Le pédoncule est aussi long que l'ensemble
de la tête et des quatre premiers segments
du mésosome. Le premier article, beaucoup
plus long que la tète, est très volumineux ;
il porte deux fortes épines, situées, l'une au
milieu, l'autre à l'extrémité du bord posté-
rieur. Le second article est un peu plus grêle
et plus long que le premier. Le troisième
article n'atteint que le quart de la lon-
gueur du second. Le premier article du flagellum principal est
presque aussi long que le dernier article du pédoncule; les articles
suivants, assez courts, garnis de nombreuses petites soies, sont au
nombre de trentre-cinq chez l'exemplaire figuré ci-dessus. Le
flagellum accessoire (lig. 33) est un peu plus long que l'ensemble
des deux premiers articles du flagellum principal ; il comprend trois
articles, croissant progressivement de lougueur, du premier au
troisième, suivis d'un petit article rudimentaire, garni de deux
longues soies. Le pédoncule des antennes inférieures estaussi long
que celui des antennes supérieures. Son cinquième article n'atteint
Kig. 33. — l'ureUtsiiiopus
setiger nov. sp. Pre-
miers articles du tla-
gelluni principal et fla-
gellum accessoire d'une
antenne supérieure du
mâle.
414 ED. CHKVREUX
pas tout à fait la loni^ueur du quatrième. Le flagellum, aussi long
que l'ensemble des deux derniers articles du pédoncule, comprend
quatorze articles garnis de nombreuses petites soies.
La lèvre antérieure est arrondie à son extrémité, qui porte une
épaisse bordure de cils. Les lobes externes de la lèvre postérieure
sont légèrement tronqués à leur partie distale, qui porte de nom-
breux cils et une petite épine ; leurs angles latéraux se prolongent
en pointe aiguë. Les lobes internes, bien développés, sont finement
ciliés au bord interne. Le bord tranchant des mandibules (fig. 34)
se compose de deux lamelles armées, l'une de deux dents, l'autre
de cinq. La lame accessoire de la mandibule gauche porte cinq
petites dents. Le processus molaire est bien développé. Le palpe,
beaucoup plus court que la mandibule, se compose d'un premier
article gros et allongé, fortement
élargi à sou extrémité, suivi d'un
article beaucoup plus étroit et
moitié moins long, et d'un troi-
sième article très grêle, un peu
plus court que le premier, ter-
miné par deux soies beaucoup
plus longues que lui. Le lobe
interne des mâchoires de la pre-
Fig. 3i. - Parela><mopus seiiger nov. miève paire, bien développé,
sp. Mandibule gauche. garni, sur toute sa surface, de
nombreuses petites soies, se ter-
mine par deux grosses soies ciliées. Le lobe externe porte, à son
extrémité, une touffe de six grosses épines dentelées. Le palpe, bi-
articulé, s'étend bien au delà de l'extrémité du lobe externe, et se
termine par huit épines simples. Les lobes des mâchoires de la
seconde paire sont à peu près d'égale taille. Le lobe interne des
maxillipèdes atteint au niveau de l'extrémité du premier article
du palpe; il porte quelques longues soies simples au bord iuterne et
se termine par une rangée de douze grosses soies ciliées. Le lobe
externe n'atteint pas tout à fait l'extrémité du second article du
palpe; il porte, au bord interne, une rangée de dents longues et
plates. Le palpe est grêle et allongé; son quatrième article, aiîectant
l'aspect d'un dactyle, est finement crénelé au bord interne.
Les gnathopodes antérieurs (lig. 3o) sont courts et faibles. Le
carpe est largement arrondi au bord postérieur, qui porte une
épaisse rangée d'épines striées, accompagnées de quelques longs
cils raides. Le propode, ovale allongé, deux fois aussi long que
CRUSTACES AMPHIPODES
415
Fig. 35. — Piirelasmopug seltr/er nov. sp —
Gnathopode antérieur du mâle.
large, est un peu plus long que le carpe ; il porte de nombreux
faisceaux de soies ; uue rangée de petites épines traverse obli-
quement la face interne de
sa partie médiane. Le dac-
tyle, grêle et recourbé, peut
s'appliquer exactement sur
le bord palmaire. Lesgna-
thopodes postérieurs sont
très développés. Le bord
postérieur de l'article nie-
rai se termine par une dent
longue et aiguë. Le carpe,
très court, triangulaire,
porte, à sa partie posté-
rieure, une rangée d'épi-
nes striées, entremêlées de
quelques longs cils. Le
propode, très volumineux,
beaucoup plus long que l'article basai, affecte une forme quadrau
gulaire. Le bord palmaire, à peu
près perpendiculaire au bord posté-
rieur, présente , à partir de son
articulation avec le dactyle, une
petite échancrure, suivie d'un gros
tubercule épineux et tridenté, puis
d'une large échancrure arrondie,
et se termine par une partie droite,
légèrement crénelée. Le dactyle,
gros et recourbé, un peu plus court
que le bord palmaire, est légère-
ment crénelé dans la partie média
ne de son bord interne.
Les pattes des troisième et qua-
trième paires sont de même forme,
mais celles de la quatrième paire
sont beaucoup plus grêles et plus
courtes que les précédentes. Le
propode, un peu plus long que le
carpe, est armé de petites épines au
bord postérieur. Le dactyle, très
robuste et presque droit, se termine
Fig. 36.
sp.-
-Parelasniopus ^eliyer nov-
Patte de la sixième paire.
416
ED. GHEVREUX
par une petite griffe, dont il est séparé, au bord interne, par une
dent aiguë, garnie de trois soies. Les pattes des trois dernières
paires, longues et robustes, sont de même forme. Les pattes des
sixième et septième paires (fig. 36), à peu près d'égale taille, sont
notablement plus allongées que celles de la cinquième paire. L'ar-
ticle basai, garni d'épines au bord antérieur, crénelé au bord pos-
térieur, est relativement étroit; son bord postérieur, presque droit
dans les pattes des cinquième et sixième paires, est régulièrement
arrondi dans les pattes de la septième paire. Dans les trois paires
de pattes, l'article méral, le carpe et le propode portent des touffes
de soies extrêmement allongées, aussi longues, pour la plupart,
que les articles auxquels elles sont fixées. Le dactyle de ces pattes
est armé, comme celui des pattes précédentes, d'une dent et de
trois petites soies au bord interne.
Les pléopodes sont très al-
longés ; les branches des pléo-
podes de la troisième paire
comprennent chacune quinze
articles. Le bord postérieur
du pédoncule des uropodes
de la première paire porte
deux rangées d'épines et se
termine par une longue épine
recourbée. Aussi longues que
le pédoncule, les branches se
rétrécissent brusquement à
leur extrémité, pour se ter-
miner en pointe aiguë. Dans
les uropodes de la seconde
paire, le pédoncule, beaucoup plus court que les branches, porte
trois épines au bord postérieur. La branche externe porte quatre
épines au bord postérieur ; la branche interne, beaucoup plus
allongée, en porte huit. Le pédoncule des uropodes de la troi-
sième paire (fig 37) est large et court. Les branches, semblables
entre elles, sont ovales, tronquées à l'extrémité, et bordées de
nombreuses et robustes épines, entremêlées de quelques longs cils.
Le telson (fig. 37), fendu jusqu'aux trois quarts de sa longueur,
présente deux lobes, fortement divergents, tronqués à l'extrémité,
armés d'une dent à l'angle interne. Quatre épines, aussi longues
que le telson, sont fixées à l'extrémité de chacun de ses lobes.
Femelle. — Comme le mâle, la femelle possède des antennes
Fig. 37. — Parelasmopus setiger nov. sp
— Uropodes de la troisième paire et lelson
CRUSTACÉS AMPHIPODES
417
supérieures très allongées, dont le flagellum 'accessoire comprend
également quatre articles (fig. 38). Les gnatho-
podes antérieurs (fig. 39) ne diffèrent pas sensi-
blement de ceux du raàle; les gnathopodes
postérieurs (fig. 39) sont, au contraire, bien
différents. L'article méral, quadrangulaire, ne
présente pas de dent au bord inférieur. Le
carpe, très allongé, porte de nombreuses touffes
d'épines striées, accompagnées de longs cils.
Le propode beaucoup plus long que la carpe,
présente des bords antérieur et postérieur
parallèles; sa largeur n'atteint que le quart de
sa longueur; il est bordé de longues soies et
porte quelques groupes d'épines , situées au
voisinage du bord postérieur ; deux petites
épines séparent le bord palmaire du bord pos-
térieur. Le dactyle, grêle et aigu, peut s'appli-
quer exactement le long du bord palmaire.
Les pattes des trois dernières paires, sembla-
bles à celles du mâle, portent des touffes de
soies très allongées.
La longueur des mâles est de 7 millimètres;
les femelles sont un peu plus petites.
Habitat. — Port- Victoria, Maiié, sur le récif de Corail. Six exem
plaires.
Fig. 38. — Parelas-
mopus setiger nov.
sp. — Pédoncule et
partie du flagellum
d'une antenne supé-
rieure de la femelle.
Fig. 39. — Parelasmopus setiger nov. sp. — Gnathopodes de la femelle.
A droite, gnathopode antérieur; à gauche, gnathopode postérieur.
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901.
418 ED. CHKVREUX
Cette espèce est très voisine c\e Parelasmopm suiuensis (Dana),
dont le mâle a été décrit par le Rév. Stebbing (10, p. 1029, pi. G) ;
d'après un exemplaire incomplet, pris par le Challenger sur la côte
nord de l'Australie, au voisinage du cap York. Au premier abord,
les deux formes semblent identiques, mais un examen attentif
permet de relever un certain nombre de différences qui justifient
la création d'une espèce nouvelle. Chez le mâle de P. suiuensis, les
angles latéraux de la tête sont arrondis, les dents dorsales des
segments du corps sont beaucoup plus petites, la forme des angles
postérieurs des plaques épimérales de métasome est un peu diffé-
rente, les yeux sont beaucoup plus grands, le flagellum accessoire
des antennes supérieures, à peine plus long que le premier article du
flagellum principal, ne comprend que deux articles, les plaques
coxales du premier segment du mérosome sont arrondies et ne
présentent pas de dent à l'angle antérieur, les lobes du telson ne
portent que deux épines.
Famille des AMPHITHOIDAE (1).
Genre AMPHITHQE Leach, 1813.
Amphithok Vaillanti Lucas.
Habitat. — Mahé, dragage, fond de sable et Algues, 2 à 3 mètres
de profondeur. Deux femelles, trois jeunes exemplaires.
Cette espèce, commune dans toute la Méditerranée occidentale,
a été trouvée, dans l'océan Atlantique, aux Açores et sur le littoral
du sud-ouest de la France (5, p. 100). Sa présence dans l'océan
Indien confirme l'opinion du Rév. Stebbing (10, p. 516), qui consi-
dère Amphithoe erythrœa Kossmann (9, p. 134, pi. xiv, fig. 12 et 13),
de la Mer Rouge, comme identique avec Amphithoe Vaillanti.
Amphithoe Alluaudi nov. sp.
Mâle. — Le corps (fig. 40), modérément comprimé, est maculé de
nombreuses petites taches en forme d'étoiles, colorées en rouge
brun chez les exemplaires conservés dans l'alcool. Les pédoncules
des antennes et les pattes portent des taches semblables. La tête, un
peu plus courte que l'ensemble des deux premiers segments du
mésosome, présente des lobes latéraux peu prononcés, arrondis au
bord supérieur et terminés, au bord inférieur, par un angle droit.
(1) Amphithoidae Stebbing, 1899 (13, p. 2H).
CRUSTACES AMPHIPODES
419
Les plaques coxales de la première paire, un peu plus hautes que
le segment correspoudant du mésosome, sont largement arrondies et
quelque peu prolongées en avant. Le lobe antérieur des plaques
coxales de la cinquième paire, un peu plus haut que les plaques
coxales précédentes, atteint trois fois la hauteur du lobe postérieur.
Les plaques épimérales du troisième segment du métasome sont
régulièrement arrondies en arrière.
Les yeux, très petits, sont ovales. Les antennes supérieures
atteignent à peu près la longueur de l'ensemble de la tête et des
six premiers segments du mésosome. Le premier article du pédon-
cule est très volumineux. Le second article, beaucoup plus étroit,
Fig. 40. — Amphithoe AUuaudi nov. sp. Mâle, vu du côté gauche.
n'atteint pas la longueur du premier. Le troisième article n'est pas
plus long que le premier article du flagellum. Les trois articles du
pédoncule portent de nombreuses soies. Le flagellum comprend
trente-cinq articles un peu plus longs que larges. Le pédoncule des
antennes inférieures, très robuste, est garni de nombreuses touffes
de soies, particulièrement épaisses au bord postérieur. Lecinquième
article est un peu plus court et beaucoup moins gros que l'article
précédent. Le flagellum comprend dix-huit articles, garnis desoies
touflues.
Les mandibules (fig. 41), courtes et robustes, présentent un bord
tranchant oblique, garni de nombreuses dents. Le processus
molaire est bien développé. Le palpe, remarquablement court et
420
ED. CHEVREUX
grêle, est loin d'atteindre au niveau de l'extrémité de la mandibule ;
son troisième article, un peu plus court que le second, se termine
par trois longues soies. La
lèvre postérieure (fig. 41)
présente des lobes externes
bizarrement contournés ,
terminés par une petite
dent aiguë, et des lobes
internes larges et bien dé-
veloppés. Les autres pièces
buccales ne diffèrent pas
sensiblement de celles de
l'espèce commune, Amplii-
thoe rubricata (Montagu)
r. Les gnatbopodes antérieurs (fig. 42) sont assez robustes. Le bord
antérieur de l'article basai se termine par un lobe arrondi, armé
de trois longues épines. Le carpe est beaucoup plus long que large.
Le propode, de forme ovale, est plus de deux fois aussi long que
large ; il porte, au bord postérieur, une forte épine avec laquelle
Fig 41. — Amphithoe AUuaudi nov. sp.
Pièces buccales. A gauche, mandibule
droite, lèvre postérieure.
Fig. 42. - Àmp/iilhoe AUuaudi nov. sp. — Gnatbopodes du mà\e. A gauche,
gnathopode antérieur; à droite, gnathopode postérieur.
l'extrémité du dactyle peut se croiser. Les gnatbopodes postérieurs,
(fig. 42), à peine aussi longs que les précédents, sont beaucoup plus
robustes. L'article basai, très volumineux, porte, comme celui des
gnatbopodes antérieurs, un lobe arrondi, armé de trois épines. Le
carpe, à peu près triangulaire, est aussi long que large. Le propode,
CRUSTACES AMPHIPODES
421
piriforme, présente un l)ord palmaire assez profondément échancré,
séparé du bord postérieur par une petite épine. Le dactyle est
fortement courbé.
. Les pattes des troisième et quatrième paires présentent un
article basai assez fortement dilaté. Les articles suivants sont
courts et grêles. Les pattes de la cinquième paire, remar(|uablemeiit
robustes, présentent un article basai presque circulaire. L'article
méral et le carpe, très volumineux, sont
aussi larges que longs. Le propode (fig. 43),
assez étroit à la base, est dilaté à l'extrémité ;
son bord antérieur porte, tout près de l'arti-
culation du dactyle, une forte épine crochue,
suivie de deux épines droites. On retrouve
ces trois épines, semblablement placées,
dans les pattes des deux paires suivantes.
Ces pattes, plus longues mais moins robus-
tes que les pattes de la cinquième paire,
sout à peu près de même forme et de même
longueur. L'article basai est un peu plus
long que large. L'extrémité du propode est
dilatée. Les pattes de la sixième paire sout
dirigées dans le même sens que les pattes
précédentes.
Les branches des uropodes de la première
paire sont beaucoup plus courtes que le
pédoncule. Dans les uropodes de la deuxième paire, les branches
atteignent la longueur du pédoncule. Dans les uropodes de la
troisième paire (fig. 44) , le pédoncule,
très volumineux, porte, à son extrémité,
quatre petites épines et quelques longues
soies spiniformes, qui dépassent de beau-
coup l'extrémité des branches. La bran-
che externe, qui atteint à peine la moitié
de la longueur du pédoncule, se termine
par deux fortes épines crochues. La bran-
che interne, de forme ovale, plus courte
que la branche externe, porte une petite
épine et quelques soies. Le telson (fig. 44),
remarquablement court, affecte une for-
me semi-circulaire. Il porte deux paires
de soies latérales et deux longues soies terminales. Une petite
Kig. 43. — Am,phiUwe
AUuandi nov. sp. —
Rxtrémité d'une patte
de la cinquième paire
du mâle.
Fig. 44. — Aniphithop Al-
luaudi nov. sp. — Uropo-
des de la dernière paire et
telson du mâle.
422
ED. CHEVREUX
épine crochue, à peine visible à l'aide d'un fort grossissement,
existe de chaque côté de son bord postérieur.
Femelle. — Les antennes inférieures de la femelle sont un peu
moins robustes que celles du mâle et les soies qui les garnissent,
bien que très nombreuses, sont moins touffues. Les gnathopodes
antérieurs (fig. 45) affectent à peu près la même forme que ceux du
mâle. Dans les gnathopodes postérieurs (fig. 45), le carpe se pro-
longe en arrière pour former un lobe anguleux. Le propode n'est
guère plus robuste que celui des gnathopodes antérieurs, mais
affecte une forme à peu près triangulaire. Le dactyle est un peu
plus robuste et plus recourbé.
La longueur du mâle, dans la position où il est figuré ci-dessus
(fig. 40), est de 5 millimètres. La femelle est un peu plus petite.
Habitat. — La Digue, dans les Algues. Nombreux exemplaires.
Cette petite espèce semble être
une forme de transition entre
les genres Amphithoe et Pleone-
xes. Les proportions relatives de
ses antennes en font une véri-
table 4 wp/tiî/ioe, tandis que la di-
latation des extrémités des pattes
des trois dernières paires et les
petits crochets, rudimentaires il
est vrai, de son telson, la rappro-
chent du genre Pleonexes. Il m'a
semblé inutile de créer, pour une
unique espèce, un genre inter-
médiaire entre deux genres très
voisins, et je me suis décidé à la
classer provisoirement parmi les
Amphithoe. Ou sait que l'un des
principaux caractères indiqués par Sp. Bâte (1, p. 147) pour le
genre Pleonexes consiste dans la grande longueur des antennes
inférieures: « Peduncle of the lower antenna reaching nearly to the
extremity of the supper antenna ».
Fig. 45. — Amphithoe Alluaudi no\. sp.
— Gnathopodes de la femelle. A
droite, gnathopode antérieur ; à
gauche, 'gnathopode postérieur.
Genre GRUBL\ Czeruiawski, 1868
Grubia migrophthalma nov. sp.
Femelle. — Le corps (fig. 46), assez fortement comprimé, est lisse.
La tête, aussi longue que l'ensemble des deux premiers segments
CRUSTACES AMPHIPODES
423
du mésosome, présente des lobes latéraux très larges, tronqués au
bord autérieur. Les plaques coxales des quatre premières paires,
beaucoup plus hautes que les segments correspondants du méso-
some, portent, au bord inférieur, une rangée de petites épines,
suivie de quelques longues soies spiniformes. Les plaques coxales
de la première paire, remarquablement larges, se prolongent en
avant jusqu'au niveau du bord antérieur de la tête. Le lobe posté-
rieur des plaques coxales de la cinquième paire n'atteint que le
quart de la hauteur du lobe antérieur. Les plaques épimérales du
troisième segment du métasome sont presque rectangulaires, sauf
Fig. 46. — Grubiamicrophthatma nov. sp. Femelle, vue du côté droit.
un petit crochet situé à l'angle postérieur. Tous les segments du
corps, les plaques coxales et les plaques épimérales sont ponctués
de petites taches, colorées en rouge brun chez les exemplaires
conservés dans l'alcool.
Les yeux, très petits, sont étroitement ovales. Les antennes
supérieures sont à peu près aussi longues que l'ensemble de la
tête et du mésosome. Le premier article du pédoncule, assez volu-
mineux, est un peu dilaté dans sa partie médiane. Le second article
est aussi long, mais beaucoup plus étroit, que le premier. Le troisième
article n'atteint pas le tiers de la longueur du second. Le flagellum
424
ED. CHEVREUX
principal comprend trente-quatre articles, garnis de courtes soies.
Le flagellum accessoire, bi-articulé, n'atteint que la moitié de la
longueur du premier article du flagellum principal. Les antennes
inférieuressontpresqueaussi longues que les antennes supérieures.
Le cinquième article du pédoncule n'atteint pas tout à fait la lon-
gueur de l'article précédent. Le flagellum, aussi long que le
pédoncule, comprend vingt-six articles.
Les pièces buccales ne difièrent pas sensiblement de celles de
l'espèce voisine, Grubia Inrsuta Chevreux (6, p. 95, fig. 3).
Les gnathopodes antérieurs (fig. 47) sont assez robustes. Le carpe,
très volumineux, atteint presque la longueur du propode. Ce der-
nier article est piriforme ; son bord antérieur ne présente qu'une
Fig. 47. — Grubia microphthalma nov. sp. Gnathopodes. A droite, gnathopode
antérieur ; à gauche, gnathopode postérieur.
qu'une légère courbure; le bord postérieur, confondu avec le bord
palmaire, est, au contraire, fortement convexe. Le dactyle, peu
courbé, est aigu à l'extrémité. Les guatbopodes postérieurs (fig. 47)
sont un peu plus robustes que les gnathopodes antérieurs. Le carpe,
assez court, se prolonge en arrière pour former un lobe étroit,
arrondi à l'extrémité. Le propode, quadrangulaire, présente, au
bord palmaire, une petite échancrure arrondie. Le dactyle est un
peu plus long que le bord palmaire.
Dans les pattes des troisième et quatrième paires, l'article méral,
le carpe et le propode sont d'égale longueur. L'article méral est un
peu dilaté au bord antérieur. L'extrémité du dactyle est obtuse.
L'article basai des pattes delà cinquième paire, aussi large que
CRUSTACES AMPHIPODES
4.25
long, est piri forme. Le propode, beaucoup plus long que le carpe,
porte trois fortes épines au bord postérieur. Les pattes des deux
dernières paires, beaucoup plus longues que les pattes précédentes,
sont d'égale taille et de môme forme. L'article _
basai, beaucoup plus long que large, est peu dilaté
en arrière. L'extrémité du propode n'est pas dila-
tée. Le dactyle est grêle et aigu.
Le pédoncule des uropodes de la première paire
(fig. 48), très volumineux, porte quatre grosses
épines au bord postérieur; son bord antérieur est
armé d'une trentaine de soies spini formes. Les
branches portent de nombreuses épines. La bran-
che interne n'atteint pas tout à fait la longueur
du pédoncule. La branche externe est notable-
ment plus courte que la branche interne. Dans les
uropodes de la seconde paire, le pédoncule, très
robuste, porte trois épines au bord externe et
trois épines au bord interne. Les branches, d'égale
taille et garnies de nombreuses épines, sont de la
longueur du pédoncule. Dans les uropodes de la
troisième paire (fig. 49), le pédoncule, très robuste,
un peu plus long que large, porte une rangée de
cinq épines au bord inférieur et une épine au bord interne. Les
branches atteignent à peu près la moitié de la longueur du pédon-
cule. La branche externe porte une
petite épine et quelques soies au bord
externe et se termine par deux épines
crochues d'inégale taille. La branche
interne , un peu plus large que la
branche externe, porte cinq épines et
une touffe de longues soies. Le telson
(fig. 49), beaucoup plus large que long,
carrément tronqué à l'extrémité, est
remarquablement armé. Chacun de
ses bords latéraux porte trois épines;
dans chacun de ses angles postérieurs
se trouve un petit tubercule, garni
d'une spiuule, et deux groupes de
cinq épines, croissant progressive-
ment en taille, existent sur deux
lignes obliques, dirigées des tubercules vers le centre.
Fig. 48. — Grubia
microplithalma
nov. sp. Uropode
do la première
paire.
Fig. 49. — Grubia imcrophthal-
ina nov. sp. Uropodes de la
dernière paire et telson.
426 ED. GHEVREUX
La longueur de l'exemplaire décrit ci-dessus, dans la position où
il est figuré, était de 7 millimètres. Le second exemplaire mesure
8 millimètres.
Habitat. — La Digue, sur des Algues marines. Deux femelles.
Cette espèce se rapproche de la femelle de Grubia hirsuta par le
flagellum accessoire bi-articuléde ses antennes supérieures et par
la forme de ses gnathopodes. Elle en diffère par de nombreux
caractères. Chez la femelle de Grubia hirsuta, les yeux sont beaucoup
plus grands, les antennes inférieures sont plus courtes que les
antennes supérieures, les plaques coxales de la première paire
(6, fig. 5), beaucoup moins larges, ne se prolongent pas en avant,
les pattes postérieures plus robustes, sont un peu dilatées à l'extré-
mité du propode, les uropodes de la dernière paire sont plus
allongés, le telson, arrondi à l'extrémité, affecte une forme bien
différente.
Le professeur Roby Kossmann(9, p. 135) a décrit, sous le nom
d'Amphithoides longicornis nov. gen, et sp., un petit Amphipode de
la mer Rouge, dont le plusgrand exemplaire mesurait4millimètres.
Autant qu'on en peut juger par la description très succincte de cet
Amphipode, description qui n'est malheureusement accompagnée
d'aucune figure, le genre Amphithoides est synonyme de Grubia,
mais l'espèce de la mer Rouge ne peut être considérée comme une
iorme]eune de Grubia niicrophthabna. Elle s'en rapproche, il est
vrai, par le flagellum accessoire bi-articulé de ses antennes supé-
rieures, mais, chez Ampinthoides longicornis, ces antennes sont
aussi longues que le corps, tandis qu'elles atteignent à peine les
deux tiers de cette longueur chez Grubia inicrophthalma . Les
gnathopodes antérieurs et postérieurs de cette dernière espèce sont
de forme assez différente ; ils sont à peu près semblables entre eux
chez l'espèce de la mer Rouge. Enfin, la branche externe des
uropodes de la dernière paire d'Amphithoides longicornis ne porte
qu'une épine crochue. Nous ne savons rien de plus sur cet Amphi-
pode ; aucune description n'est donnée des pattes des cinq
dernières paires, non plus que des uropodes et du telson.
Genre PARAGRUBIA nov. gen.
Corps modérément comprimé. Plaques coxales des cinq premières
paires beaucoup plus hautes que les segments correspondants du
mésosome. Antennes supérieures très allongées, beaucoup plus
longues que les antennes inférieures; flagellum accessoire bien
développé. Pièces buccales remarquablement puissantes. Mandi-
CRUSTACKS AMPHIPODES
427
bules extrêmement robustes et allongées ; palpe faible et court.
Mâchoires de la première paire garnies, chez le mâle seulement, de
deux rangées d'épines. Lobe externe des maxillipèdes presque
aussi long que le palpe. Gnathopodes antérieurs [)lus robustes que
les gnathopodes postérieurs. Pattes de la septième paire beaucoup
plus longues que les pattes précédentes. Telson orbiculaire.
Paragrubia vorax nov. sp.
Mâle. — Le corps (fig. oO) est modérément comprimé. La tête,
aussi longue que l'ensemble des deux premiers segments du méso
Fiiï. 50. — Paragrubia vorax nov. sp. Mâle, vu du côté gauche.
some, présente des lobes latéraux à peine saillants, arrondis. Les
plaques coxales des cinq premières paires sont beaucoup plus hautes
que les segments correspondants du mésosome. Les plaques coxales
de la première paire, très larges etquelquepeu prolongées en avant,
portent, au bord inférieur, une rangée de petites épines, suivies
de quelques longues soies. On retrouve ces épines et ces soies dans
les plaques coxales de la deuxième paire. Le lobe postérieur des
plaques coxales de la cinquième paire atteint près de la moitié
de la lyauteur du lobe postérieur. Les plaques épiniérales du pre-
mier segment du métasome sont régulièrement arrondies. Les
428
ED. CHEVREUX
plaques épimérales des deux seyiiieuts suivants se terminent en
arrière par un petit prolongement obtus.
Les yeux, assez grands, sont ovales. Les antennes supérieures
dépassent en longueur l'ensemble de la tète et du mésosome. Le
premier article du pédoncule, très robuste, porte une épine à
l'extrémité du bord postérieur. Le second article est un peu plus
court et beaucoup moins large que le premier. Le troisième article
atteint un peu plus du tiers delà longueur du second. Le flagellum
Fig. 51. — Paragiubia vorax now sp. — Pièces buccales. .\ gauche, lèvre anté-
rieure ; au milieu, niamiibule; ii droite, lèvre postérieure.
principal, très allongé, comprend une cinquantained'articles, garnis
de courtes soies. Le flagellum accessoire, composé de cinq articles,
atteint la longueur de l'ensemble des cinq premiers articles du
flagellum principal. Les antennes inférieures sont beaucoup plus
courtes que les antennes supérieures. Le cinquième article du
pédoncule est un peu
plus court et beaucoup
moins gros que le qua-
trième. Le flagellum, à
peu près aussi long que
le pédoncule, se com-
pose d'une trentaine
d'articles qui, sauf le
premier, sont extrême-
ment courts. Ces articles
sont garnis d'épaisses
touflfes de soies.
Les pièces buccales
(fig. 51 et 52i sont re-
marquablement déve-
loppées. La lèvre antérieure est arrondie au bord distal. Les lobes
Fig. 52. — Paragnibui vorax nov. sp. — Pièces
buccales. A gauche. mAchoire de la première
paire ; au milieu, mâchoire de la deu.xième
paire ; à droite, maxillipède. (Ces figures sont
dessinées avec le même grossissement que les
précédentes I.
CRUSTACÉS AMPHIl'ODES
t29
iDternes de la lèvre postérieure, bien développés, portent une
épaisse bordure de cils. Les lobes externes présentent, au bord
antérieur, une petite échancrure arrondie. Les mandibules sont
extrêmement robustes et allongées. Le lobe tranchant, armé de
deux fortes dents, est suivi d'un lobe accessoire denticulé. Le
processus molaire est très proéminent. Le palpe, presque rudi-
mentaire, n'atteint pas l'extrémité de la mandibule ; son troisième
article, plus grêle et plus court que le second, se termine par une
touffe de soies. Les mâchoires de la première paire sont remar-
quables par la double rangée d'épines dont leur lobe externe est
armé. Je n'ai pu distinguer aucune trace de lobe interne chez les
exemplaires disséqués. Le palpe, bi-articulé, dépasse de beaucoup
Fig. o3. — Paragrubia vorax nov. sp. — Gnathopodes du mâle. A gauche,
gnathopode antérieur; à droite, gnathopode postérieur.
le lobe externe en longueur ; il porte de longues épines latérales et
terminales. Le lobe externe des mâchoires de la deuxième paire,
beaucoup plus large que le lobe interne, affecte une forme à peu
près quadrangulaire. Les lobes des maxillipèdes sont très déve-
loppés. Le lobe interne se termine par une rangée de dix longues
soies spiniformes. Le lobe externe, garni d'une rangée de petites
épines au bord interne, atteint presque au milieu du troisième
article du palpe. Le quatrième article du palpe est dactyliforme.
Les gnathopodes antérieurs (fig. o.3), peu allongés, sont assez
robustes. L'article basai, fortement dilaté en arrière, présente, à
l'extrémité du bord antérieur, un lobe arrondi, armé de deux
épines. Le carpe est plus long que large. Le propode, assez
430
ED. CHEVREUX
volumineux, atlecte une forme quadrangulaire. Le bord palmaire,
assez fortement échancré, se termine par un angle presque droit,
armé d'une épine. Ce bord palmaire et le bord postérieur sont
garnis de nombreuses touffes de soies. Le dactyle, robuste et
recourbé, est un peu plus long que le bord palmaire. Les gnatho-
podes postérieurs (fig. 33) sont un peu plus longs, mais beaucoup
plus grêles, que les gnatbopodes antérieurs. L'article basai est plus
étroit et plus allongé. Le propode est étroitement ovale. Le dactyle
est grêle et court.
L'article basai des pattes des troisième et quatrième paires est
beaucoup moins dilaté que chez les espèces du genre Grubia.
L'extrémité du dactyle est obtuse. Les pattes des trois dernières
paires sont toutes dirigées en sens inverse des pattes précédentes.
L'article basai, largement ovaledans
les pattes de la cinquième paire,
est étroitement ovale dans les pattes
des deux paires suivantes. Dans
toutes ces pattes, le propode est un
peu dilaté à l'extrémité et son bord
antérieur porte une rangée d'épi-
nes. Les pattes de la cinquième
paire sont très courtes. Les pattes
de la septième paire sont beaucoup
plus longues que celles de la sixiè-
me paire.
Les branches des pléopodes, très
allongées, comprennent de nom-
breux articles. La branche externe
des uropodes de la première paire, un peu plus longue que le
pédoncule, est plus courte que la branche interne. Le pédoncule
des uropodes de la deuxième paire atteint la longueur de la branche
interne ; la branche externe est plus courte. Dans les uropodes de
la troisième paire (fig. 34), le pédoncule, très robuste, porte une
rangée de cinq épines à son extrémité. La branche externe porte
deux épines et une touffe de longues soies au bord externe et se
termine par deux épines recourbées d'inégale taille. La branche
interne, un peu plus longue que la branche externe, se termine
par une épine recourbée, accompagnée d'une touffe de longues
soies. Le telson (fig. 34), à peu près circulaire, est aussi large que
long. Il porte une touffe de quatre longues soies sur chacun de
ses bords latéraux. Deux rangées obliques, de six soies chacune,
Fig. 54. — Paragrubia vorax, nov.
sp. Uropodes de la dernière paire
61 telson.
CRUSTACES AMPHIPODES
431
se trouvent dans sa partie médiane ; une petite épine existe de
chaque côté de son bord postérieur.
Femelle. — Les antennes ne ditïèreutde celles du mâle que par le
flagellum accessoire des antennes supérieures, qui comprend seule-
ment quatre articles. Les màclioires de la première paire ne portent
qu'une rangée d'épines. Les gnathopodes (fig. 55) sont plus faibles
-^'
Fig. 55. — Paragrubin vorax nov. sp. Gnathopodes de la femelle. A droite,
gnathopode antérieur; à gauche, gnathopode postérieur.
que ceux du mâle, mais leurs proportions relatives sont les mêmes,
les gnathopodes antérieurs étant un peu plus courts et plus robus-
tes que les gnathopodes postérieurs. Le propode des gnathopodes
antérieurs est ovalaire ; celui des gnathopodes postérieurs est
plutôt quadrangulaire, son bord palmaire formant un angle obtus
avec le bord postérieur.
La longueur du mâle, dans la position où il est figuré ci-dessus,
est de G millimètres. Les plus grandes femelles atteignent la taille
du mâle.
Habitat. — iMahé, anse royale, sur les Coraux. Un mâle, cinq
femelles.
Famille des ISGH Y ROGERID A E (1)
Genre AUDULLA (2) nov. geu.
Corps assez grêle, comprimé. IMaques coxales petites. Antennes
robustes, pédoncules très allongés, llagellums courts. Premier arti-
(1) Ischyroceridae Stebbing, 1899(13, p. 211).
(2) Anagramme de Alluaud.
432
ED. CHEVREUX
cledu pédoncule des antennes inférieures visible en dehors de la tête.
Lèvre antérieure arrondie. Lobes internes de la lèvre postérieure
bien développés. Palpe des mandibules très robuste. Extrémité du
lobe interne des mâchoires de la première paire obliquement tron-
quée, bordée d'une rangée de soies. Dernier article du palpe des
maxillipèdes cylindrique. Gnathopodes postérieurs très volumi-
neux, chéliformes chez le mâle. Branches des uropodes de la dernière
paire d'égale taille, garnies de fortes épines, mais ne portant pas
d'épines crochues. Telson assez volumineux, quadrangulaire.
AUDL'LLA CHELIFERA, nOV. Sp.
Hjdlc. — Le corps (lig. 56), grêle et comprimé, est lisse. La tête
Fig. 56. — Audulla chelifera nov. sp. Mâle, vu du côté droit.
aussi longue que l'ensemble des deux premiers segments du méso-
some, présente des lobes latéraux peu allongés, aigus à l'extrémité,
et des angles inférieurs très aigus. Les plaques coxales des quatre
premières paires, moins hautes que les segments correspondants
du mésosome, portent quelques cils au bord inférieur. Le lobe an-
térieur des plaques coxales de la cinquième paire atteint le double
de la hauteur du lobe postérieur. Dans les trois segments du méta-
some, les plaques épimérales se terminent en arrière par une petite
dent. Le second segment de l'urosome porte une petite soie, située
à l'extrémité de son bord dorsal. Une touffe de soies, semblable-
ment placées, existe sur le troisième segment.
Les yeux, assez petits, de forme ovale allongée, sont situés obli-
CRUSTACES AMPHIPODES
433
quenient , à la base des lobes latéraux de la tête. Les antennes su-
périeures atteignent à peu près la longueur de l'ensemble de la
tète et des cinq premiers segments du mésosome. Le pédoncule,
très allongé, porte une rangée de longues soies au bord postérieur;
sou troisième article, plus court que le second, atteint à peu près
la longueur du premier. Le flagellum principal, comprenant buit
articles, n'atteint qu'un peu plus de la moitié de la longueur du
pédoncule. Le flagellum accessoire, aussi long que l'ensemble des
deux premiers articles du flagellum principal, comprend quatre
articles courts et d'égale taille. Les antennes inférieures sont un peu
plus longues que les antennes supérieures Tous les articles du
pédoncule sont visibles en dehors de la tête. Les quatrième et
cinquième articles sont d'é-
gale longueur. Le flagellum
(fig. 57), un peu plus long que
le dernier article du pédon-
cule, très volumineux, forte-
ment dilaté en son milieu,
comprend huit articles garnis
de touffes de soies assez al-
longées.
La lèvre antérieure est ar-
rondie et ne présente pas d'é-
chancrure. Les lobes externes
de la lèvre postérieure se ter-
minent en arrière par des an-
gles étroits et allongés ; les
lobes internes sont bien dé-
veloppés. Les mandibules
(fig. oS), grosses et courtes,
sont armées, au bord tran-
chant, de deux longues dents et de deux petites dents arrondies. Le
processus molaire, très volumineux mais peu saillant, est séparé
du bord tranchant par une rangée de dix soies spiniformes. Le
palpe est extrêmement robuste ; son second article présente un
renflement très accentué au bord antérieur, qui porte une rangée
de soies. Le troisième article, beaucoup plus court que le second,
dilaté à l'extrémité, porte également une épaisse bordure de
longues soies ciliées. Le lobe interne des mâchoires de la première
paire (fig. 59), très large, obliquement tronqué, est bordé d'une
rangée de huit soies. Le lobe externe, terminé par un bouquet
Fig. 57. — Aiululla
chelifera nov. sp.
Flagellum d'une an-
tenne inférieure du
mâle.
Fig. 58. — AuduUa
chelifera nov. sp.
Mandibule.
Mém. Soc. Zool, de Fr,, 1901.
434
ED. CHEVRKUX
Fig.59. — AuduUa
cheliferanov. sp.
Mâchoire de la
première paire.
d'épiues, est fiuenieut cilié au bord iuteriie. Le palpe, bi-articulé,
beaucoup plus long que le lobe externe, porte sept petites épines.
Les lobes des mâchoires de la deuxième paire
sont de même taille et ne difïèrent que par les
soies, très nombreuses sur le lobe interne, assez
rares sur le lobe externe, qui les garnissent. Le
lobe interne des maxillipèdes (fig. 60), bien déve-
loppé, porte de nombreuses soies. Le lobe ex-
terne, assez court, est loin d'atteindre l'extrémité
du second article du palpe; il porte une rangée
de dents au bord interne. Le second article du
palpe est de beaucoup le plus long. Le quatrième
article, très court, cylindrique, n'offre pas l'aspect
d'un dactyle.
Les gnathopodes antérieurs (lig. 61) sont modérément déve-
loppés. Le propode, aus-
si long que le carpe,
affecte une forme ova-
laire, le bord palmaire
étante peine distinct du
bord postérieur. L'arti-
cle méral, le carpe et le
propode portent de lon-
gues soies au bord pos-
térieur. Le dactyle, grêle
et peu courbé, beaucoup
plus long que le bord
palmaire , atteint les
deux tiers de la lon-
gueur du propode. Les gnathopodes postérieurs (fig. 62) sont très
développés. Le carpe, triangulaire, porte, ainsi que l'article méral,
une touffe de longues soies spinitormes. Le propode, extrêmement
volumineux, beaucoup plus long que l'article basai, affecte une
forme quadrangulaire. Le bord postérieur se prolonge pour former,
avec le bord palmaire, une forte dent obtuse. Le dactyle, gros et
court, extrêmement large à la base, subaigu à l'extrémité, peut se
croiser avec la dent du propode pour constituer un puissant organe
préhensile.
Les pattes des troisième et quatrième paires atteignent à peu
près la longueur des gnathopodes antérieurs. L'article méral
et le carpe sont d'égale taille ; le propode est un peu plus allongé.
Fig. 60.— iMdi/i/a
cheliferanov.sp.
Maxillipède.
Fig. 61, — Aud^illa chelifera
nov. sp. Gnathopode antérieur
du mâle.
CRUSTACES AMPHIPODES
435
Les quatre derniers articles des pattes des cinquième et sixième
paires sont invertis, c'est-à-dire dirigés en sens inverse de ceux des
pattes suivantes. Les pattes de la cinquième paire sont à peine
plus longues que les pattes précédentes. L'article basai, ovale
allongé, est très faiblement dilaté en arrière. L'article méral et le
carpe atteignent à peu près la même longueur. Le propode, beau-
coup plus allongé, porte quelques épines au bord postérieur. Les
pattes de la sixième paire sont beaucoup plus longues que les précé-
dentes. L'article basai présente une forme ovale un peu plus allongée
que dans les pattes de la cinquième paire. Le carpe est notable-
ment plus court que l'article méral. Les pattes de la septième paire
Fig. 62. — Avdtdla chelifera nov. sp.
Gnathopode postérieur du mâle.
Fig. 63. — Audulla chelifera nov.
sp. Uropodes de la troisième
paire et telson.
sont les i)lus longues. L'article basai, quadrangulaire, un peu plus
large à la base qu'à l'extrémité, porte, au bord postérieur, quelques
crénelures suivies d'une rangée d'épines. Les articles suivants ne
diffèrent pas des articles correspondants des pattes de la sixième
paire.
Le pédoncule des uropodes de la première paire porte une rangée
d'épines au bord postérieur. La branche interne, presque aussi
longue que le pédoncule, dépasse un peu en longueur la branche
externe. La branche interne des uropodes de la deuxième paire,
un peu plus longue que le pédoncule, est beaucoup plus longue
que la branche externe. Le pédoncule des uropodes de la troisième
paire (fig. 63), armé de sept petites épines, est un peu plus court
que les branches, qui sont d'égale taille. La branche externe se
436
ED. CHEVREUX
termine par uu bouquet de six épines de diiïérentes longueurs ; la
branche interne porte, à son extrémité, une longue épine, entourée
de quatre spinules. Le telson (fig. 63), assez volumineux, aussi long
que le pédoncule des uropodes de la troisième paire, est de forme
quadrangulaire. Sou bord postérieur, armé de deux épines, présente,
en son milieu, un petit prolongement anguleux.
Femelle. — Le dimorphisme sexuel ne porte que sur les antennes
et sur les goathopodes postérieurs. Les antennes supérieures
(fig. 64), un peu plus courtes que celles du màle, ne possèdent que
sept articles au flagellum principal. Le flagellum des antennes
Fig. 64. — And alla chclifera nov,
sp. Antennes de la femelle.
Fig iàij.— Audulla chelifera nov. pp.
Gnathopode postérieur de la femelle.
inférieures (fig. 64) comprend, au contraire, un article de plus que
chez le màle, mais il n'est pas dilaté en son milieu et diminue régu-
lièrement de grosseur, de la base à l'extrémité. Le propode des
gnathopodes postérieurs (Og. 65), assez volumineux, afïecte une
forme ovalaire. Le bord palmaire est séparé du bord postérieur par
une forte dent, accompagnée de deux petites épines. Le dactyle,
régulièrement courbé, est un peu plus long que le bord palmaire.
Le màle, dans la position où il est figuré (fig. 56), mesurait 5
millimètres de longueur. La femelle, plus petite, atteint à peine
4 millimètres.
Habitat. — La Digue, sur les Algues marines. Deux mâles, deux
femelles.
CRUSTACÉS AMPHIPODES 437
Genre ERICHTHONIUS H. Miloe-Edwards, 1830
EiucHTHONius ABDiTUs (Templcton)
Habitat. — Ile Ronde, plage. Un mâle adulte.
La distribution géographique de cette espèce est très étendue.
Elle est commune sur les côtes océaniques d'Europe et dans toute
la Méditerranée. Elle a été trouvée aux Açores, au Sénégal, à la
Martinique, au Venezuela (5, p. 108). Sa présence aux îles Séchelles
n'a d'ailleurs pas lieu de surprendre si l'on admet son identité
avec Cerapns pugnnx Dana, des Indes orientales.
Tribu des Hyperina
Famille des Hyperidae
Genre HYPERIA Latreille, 182S
Hyperia PROMONTORii Stebbiug (10, p. 1385, pi. CLXVI, B)
Habitat. — Malié, Port-Victoria, récif de Corail. Un mâle adulte.
Cette espèce a été capturée par le Challenger dans les parages du
cap de Bonne-Espérance et le D"" Bovallius (2, p. 214, pi. XI,
fig. 3 à 13) lui assigné pour habitat les régions tempérées de
l'Atlantique sud. On ne l'avait pas encore rencontrée dans l'océan
Indien.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
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ques sur la locomotion de VOrchestia littorea Montagu, Bull. Soc.
Zool. de France, XIII. Paris, 1888.
438 ED. CHEVREUX. — CnnSTACÉS AMPHIPODES
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14. Stebbing (Th. R. R.), Fauna Hawaiensis, or the Zoology of
the Sandwich (Hawaiian) Isles, II, Cambridge, 1900.
439
SUR LE CARACTÈRE ET L'INTELLIGENCE
DE QUELQUES REPTILES DU DÉPARTEMENT DE L'INDRE
PAR
RAYMOND ROLLINAT
(Planche X)
Si parmi nos Reptiles on trouve des animaux à peu près insi-
pides, d'autres, au contraire, sont remarquablement intelligents.
Quanta leur caractère, il varie non seulement d'un ordre à l'autre,
mais encore parmi les sujets appartenant à la même famille, au
même genre ou à la même espèce.
Quoique la Vipère bérus, le Zaménis vert jaune et le Lézard
vivipare soient au nombre des Reptiles qu'on rencontre dans l'Indre,
où ils ont été découverts, aux environs du Blanc, par mon collègue
et ami René Martin; quoiqu'ayant eu dans mes cages quelques
Lézards des souches qui ui'avaient été envoyés de Lourdoueix-Saint-
Michel par MM. Paratre et T\rdivaux, et d'Issoudun par M. Arrè-
TEAU, je n'ai pas été à môme de juger du caractère et de l'intelligence
d'animaux qu'on ne rencontre pas dans la contrée que j'habite;
je m'abstiendrai donc d'en parler.
Admirateur des Reptiles, êtres superbes et extrêmement propres,
j'ai aimé à peupler mes cages ou mon jardin de bêtes qui pour la
plupartdes gens sont, bien à tort, un objet de répulsion. Beaucoup
de nos Reptiles sont inotïensifs ; quelques-uns sont vraiment
curieux à observer ; et si nos deux espèces de Vipères sont dange-
reuses, elles n'en sont pas moins intéressantes, et il est facile de les
étudier en prenant les précautions nécessaires.
GisTUDE d'Europe Cistudo Europœa Duméril et Bibron
Commune dans les étangs des environs d'Argenton, et dans la
plupart des étangs et des mares de la Brenne, contrée marécageuse
qui s'étend sur une partie des arrondissements du Blanc et de
Châteauroux.
Cette espèce vit en liberté dans mon jardin, où elle se reproduit
parfaitement.
Pendant les premières semaines de sa captivité, la Cistude
d'Europe est assez craintive, et lorsqu'elle est sur le bord d'un
bassin, elle disparaît dans l'eau à l'approche de l'Homme. Elle ne
440 R. ROLLINAT
tarde pas à reconnaître la personne qui lui apporte sa nourriture;
après quelques mois de bons soins elle n'hésite pas à venir chercher
sa proie dans la main de son maître. Elle fait mieux ; à l'approche
de celui-ci, elle témoigne sa joie en nageant vivement de son côté,
la tête droite, les yeux grands ouverts, la gorge dilatée, battant
l'eau de ses membres antérieurs et exécutant sur place des voltes
rapides ; tout en elle semble montrer le bonheur, et elle vient
franchement, sans hésitation, saisir entre ses mandibules cornées
l'Escargot, l'Insecte ou le morceau de viande crue qu'on lui ofïre
du bout des doigts. Si plusieurs personnes sont autour du bassin,
elle se dirige de préférence vers son maître, mais je l'ai vue souvent
saisir sa proie dans la main d'un visiteur.
Certains sujets sont extrêmement familiers ; j'en ai dressé beau-
coup à me monter sur les jambes quand, assis par terre près du
bassin, je leur montrais un plat rempli de viande hachée ou de
petits Poissons, dans lequel chacune d'elles venait prendre sa part.
C'est surtout en mai, juin et juillet que mes Tortues deviennent
très amusantes, car à cette époque elles mangent beaucoup. Quand
avec les beaux jours l'appétit disparaît, la Cistude devient indiffé-
rente. Elle ne semble pas être douée d'une brillante mémoire, car
le printemps venu il est indispensable de s'approcher d'elle souvent,
de la bien soigner pour qu'elle redevienne la bonne bête d'autrefois.
La Cistude n'est pas méchante ; elle ne mord jamais les per-
sonnes qui la touchent. Les mâles se battent parfois entre eux à
coups de mandibules, ou à coups d'ongles lorsqu'ils sont fixés,
museau contre museau, au même morceau de viande ; au moment
de l'accouplement, ils blessent souvent, de leurs mandibules
cornées à bords durs et tranchants, la tète des femelles. Quant à
ces dernières, elles ne se querellent que lorsqu'elles se disputent
une proie.
LÉZARD VERT, Lacevta viridis Daudin.
Très commun dans les endroits boisés, rocailleux et accidentés,
un peu plus rare dans les plaines ; on peut dire qu'on rencontre
cette espèce dans tout le département.
Le Lézard vert est fort méchant lorsqu'on s'en empare ; il mord
avec rage et reste un assez long temps avant d'ouvrir les mâchoires.
Les très gros individus seuls arrivent à percer la peau au moyen
de leurs petites dents aiguës, mais c'est à peine s'il s'échappe
quelques gouttelettes de sang de la minuscule blessure. J'ai été
mordu bien souvent parce Lézard, sans autre désagrément qu'une
douleur, parfois assez vive, lorsque le Reptile tenait pendant plu-
CARACTÈRE ET INTELLIGENCE DE QUELQUES REPTILES DE l'iNDRE 441
sieurs minutes la peau d'uu de mes doigts serrée entre ses
mâchoires.
Mis en cage et nourri d'Insectes, le Lézard vert se fait vite à la
captivité. En quelques semaines, il connaît son maître, se laisse
prendre, caresser et ne cherche pas à mordre; il est intelligent et
prend sans hésiter la Blatte ou la Mouche qu'on lui olïre. J'ai mis
plusieurs fois en liberté, dans mon jardin, des Lézards verts ainsi
apprivoisés par moi; mais après quelques jours ils redevenaient
sauvages et s'enfuyaient à mon approche. Ils disparurent tous,
tués par des Chats.
LÉZARD DES MURAILLES Lacerlu inunilis Duméril et Bibron.
Assez rare dans les plaines, extrêmement commun dans les
endroits accidentés, sur les rochers, les murs des jardins et jusque
dans l'intérieur des villes, on le trouve dans tout le département.
C'est le plus intelligent de nos Reptiles.
Lorsqu'on le capture, il mord immédiatement, et si on le met en
cage il s'apprivoise plus lentement que l'espèce précédente et le
plus souvent n'hésite pas à serrer dans ses mâchoires la main qui
le saisit; la plupartdu temps, sa morsure ne cause aucune douleur.
J'ai eu en captivité quelques sujets qui sont devenus assez familiers,
mais ce Lézard se montre toujours un peu craintif.
Dans mon jardin j'ai constamment vu cette espèce qui vit et se
reproduit là comme dans les jardins du voisinage. Plusieurs
Lézards s'étant établis dans le rocher demi-circulaire qui entoure
une partie du bassin dans lequel vivent d'ordinaire mes Tortues
indigènes, quand je vidais un piège à Blattes dans le bassin de
mes Cistudes je remarquais que les Lézards des murailles obser-
vaient attentivement les Insectes qui se débattaient dans l'eau et
qu'ils s'élançaient rapidement sur ceux qui parvenaient à sortir
du liquide ; ils les emportaient sur le rocher et les dévoraient
devant moi sans paraître gênés par ma présence. J'eus alors l'idée
de distribuer des Blattes aux Lézards avant d'en offrir à mes
Chéloniens, et, pendant deux ans, presque chaque jour durant la
belle saison, je jetai des Blattes à mes Sauriens qui venaient les
prendre de plus en plus près de moi ; enfin quelques-uns vinrent
saisir des Insectes à l'extrémité de mes doigts. Les femelles sont
les plus faciles à apprivoiser; des mâles vinrent prendre des
Blattes à quelques centimètres seulement de ma main, mais c'est
tout ce qu'il me fut possible d'obtenir d'eux. J'avais donc plusieurs
femelles ainsi apprivoisées, et je commençai leur éducation. Je les
4*2 R. ROLLINAT
appris à sortir du rocher au son du piège à Blattes, qui, pour la
circonstance, me servait de tam-tam ; et quand mes petites bêtes,
qui, à ce son bien connu d'elles, sortaient du rocher ou accouraient
du fond du jardin, se présentaient devant moi, je leur offrais un
Insecte, qu'elles venaient sans hésiter prendre dans ma main,
parfois à plusieurs mètres du rocher. Je les fis sortir du rocher,
puis revenir à celui-ci, monter dessus jusqu'au sommet et de là
s'élancer sur l'Insecte et rester ainsi suspendues dans le vide à la
proie que je tenais du bout des doigts ; cela fait, je les posais
délicatement sur le rocher où elles se mettaient aussitôt à manger
sans témoigner la moindre frayeur. Plus tard je plaçai une main
au sommet du rocher; de l'autre j'offris une Blatte et j'entraînai
ainsi mes intelligentes femelles jusque sur mon épaule, d'où elles
sautaient après l'Insecte. Elles étaient assez circonspectes vis-à-vis
des étrangers ; cependant, elles vinrent plusieurs fois prendre des
Mouches ou des Sauterelles à l'extrémité des doigts de plusieurs
de mes amis, à la grande joie de ces derniers.
Je reconnaissais parfaitement mes Lézards apprivoisés, car il est
bien rare que deux sujets de cette espèce se ressemblent absolu-
ment. Parfois, je restais plusieurs semaines sans les voir, et un
beau jour, l'animal que je croyais perdu revenait au rocher et se
présentait devant moi, semblant me demander si je n'avais rien
à lui offrir !
Le Lézard des murailles jouit d'une excellente mémoire, et au
début des beaux jours je n'avais pas besoin d'user du tam-tam pour
voir mes animaux venir à moi alors que j'étais à ce moment
souvent loin de penser à eux !
Hélas ! où est ma petite femelle gris clair à raies blanches, qui,
par sa familiarité, par sa gentillesse était le clou de ma ménagerie ?
Où sont les autres, si choyées et si patiemment dressées ? Mortes,
certainement, tuées par des Chats féroces qui ne les mangent même
pas ! De tous mes charmants petits Lézards, il ne me reste qu'une
belle femelle d'un brun roux en dessus et aux parties inférieures
rougeàtres, merveilleusement apprivoisée elle aussi; un vieux
mâle à costume sombre, avec lequel bien des fois je l'ai vue
s'accoupler en ma présence, a été dernièrement arraché des
mâchoires d'un Chat et par pitié achevé par moi! D'un jour à
l'autre ma petite femelle peut disparaître; et quand je la vois
manœuvrer franchement devant des visiteurs ébahis et que je suis
tout heureux de l'obéissance de mon élève, je me demande si cette
joie aura un lendemain !
CARACTÈRE ET INTELLIGENCE DE QUELQUES REPTILES DE l'iNDRE 443
Orvet fragile, Anyuis Imgilis Duméril et Bibron.
Commun partout, principalement dans les prés, les haies et les
fossés herbus, l'Orvet est le Reptile le plus pacifique qu'on puisse
rêver, — ce qui ne l'empèche pas d'être impitoyablement massacré
par tout le monde. Jamais il ne cherche à mordre et n'eu fait
môme pas le simulacre. En captivité, tout lui semble indilïérent,
et, sans se montrer sauvage à l'égard de son maître, la présence de
celui-ci ne l'intéresse en aucune façon. Dans mes cages, les Orvets
se nourrissaient de Lombrics, de petites Limaces et d'Insectes; je n'ai
jamais pu leur faire prendre aucune proie dans ma main. Dans
mon jardin, oîi il m'en reste encore plusieurs, on les voit peu sou-
vent et ils disparaissent lentement lorsqu'on leur présente quelque
chose ou lorsqu'on les touche.
Elaphe ou Couleuvre d'Esculape, Elaphis .Esadapii
Duméril et Bibron.
Grande et belle espèce commune dans les gorges de la Creuse en
amont d'Argenton, à Chàtillon sur-Creuse, au Pin, Gargilesse et
Chàteaubrun; elle semble être localisée là, car je ne l'ai jamais
reçue d'aucun autre point du département de l'Indre.
La Couleuvre d'Esculape mord parfois au moment de sa capture,
mais sa morsure est insignifiante et ne présente aucun danger; si
même on a soin de ne pas retirer brusquement la main, c'est à
peine si quelques très petites gouttes de sang viennent perler à
l'endroit de la blessure.
En cage, elle cherche à se cacher pendant les premiers temps de
sa captivité et fait souvent preuve d'un très mauvais caractère;
mais plus tard elle sembles'intéresser à ce qui se passe autour d'elle,
et on la surprend au milieu de sa cage, immobile et la tête redressée
à une assez grande hauteur. D'ordinaire, elle ne mord pas lorsqu'on
la saisit franchement, après quelques semaines de captivité ; mais
si on hésite, si la main reste suspendue au-dessus d'elle, elle mord
parfois. Je n'ai jamais pu lui faire prendre au bout de mes doigts
les Souris ou autres petits Mammifères que je lui offrais; mais bien
souvent, j'ai vu des Couleuvres de cette espèce capturer et avaler
devant moi les Souris vivantes que je plaçais dans leur cage.
Mes Couleuvres d'Esculape vivaient en bonne intelligence avec
d'autres Ophidiens placés dans le même local. ^
444 R. ROLLINAT
Tropidonote a collier, Tropidonotus natrix, Duméril et Bibron.
Habite tout le département, où il est commun aux abords des
étangs, des rivières, des ruisseaux et dans les bois humides.
Lorsqu'on met la main dessus, il ne cherche pas à mordre, mais
lâche sur son agresseur le contenu iufect de ses poches anales; il
est bien rare qu'un sujet se défende en mordant.
Quelques individus font preuve d'un bon naturel dès leur mise
en cage, mais beaucoup prennent fort mal leur captivité et
montrent un caractère exécrable. L'Ophidien le plus méchant que
j'ai eu chez moi était une femelle d'assez grande taille appartenant
à cette espèce ; cette bête soufflait bruyamment dès qu'on s'approchait
d'elle et se lançait avec violence sur la toile métallique de sa cage ;
elle frappait de son museau tout ce qu'on lui présentait, et comme,
après quelques jours, elle ne semblait pas s'améliorer, je la mis
dans la cage des Vipères avec lesquelles elle fit bon ménage.
Le plus souvent, le Tropidonote à collier devient très doux après
quelques semaines de captivité et ne cherche pas à mordre; il
circule tranquillement dans sa cage et va de temps à autre prendre
un bain dans le petit bassin. S'il ne va pas jusqu'à saisir une proie
dans la main de son maître, du moins avale-t-il devant lui les
Poissons, Crapauds et Grenouilles qui composent sa nourriture
ordinaire; j'ai assisté bien souvent au repas de mes pensionnaires.
En 1893, j'avais élevé environ deux cents Tropidonotes à collier
dans mon jardin. J'ai dû les expulser par la suite et n'en garder
qu'un seul qui fit d'abord la guerre à mes très jeunes Anoures et
plus tard avala les adultes. Je l'ai gardé cinq ou six ans en liberté
dans mon jardin, et je l'ai plusieurs fois vu capturer et avaler des
Grenouilles et des Alytes. Il habitait d'ordinaire dans le rocher,
près du bassin des Cistudes, et était devenu fort beau. J'avais fini par
l'apprivoiser, car il se laissait approcher et caresser par moi de
temps à autre, lorsqu'un jour il disparut, tué probablement par des
employés timorés que sa présence effrayait; je l'ai vivement regretté,
car je serais certainement arrivé à en faire quelque chose.
Tropidonote vipérin, Tropidonotus viperinus Duméril et Bibron.
Très commun partout où il y a de l'eau, le Tropidonote vipérin ne
mord pas d'ordinaire lorsqu'on le capture, et sa morsure serait
absolument inoffensive. Mis en cage, il reste assez farouche pendant
quelques jours ; mais il se fait vite à la captivité, circule dans sa
cage et se rend souvent au bassin où il capture et avale devant son
CARACTÈRE ET INTELLIGENCE DE QUELQUES REPTILES DE l'iNDRE 445
maître des petits Poissons et de uombreuses larves d'Anoures, à tel
poiot qu'il est presque toujours eu excellent état.
Coronelle lisse, Coronella Isevis Lacépède.
Lorsqu'on saisit une Coronelle lisse, qu'on rencontre assez
conimunénieut dans les bois et les terrains accidentés du départe-
ment, elle se débat violemment et lance sou museau en avant
comme si elle voulait mordre. Placée dans une cage, elle s'aplatit,
élargit sa tête et semble prête à l'attaque ; elle ne lance que des
coups de museau et mord rarement; si ou la saisit brusquement,
même après quelques mois de captivité, elle mord souvent, mais
sa morsure ne parvient pas même à entamer l'épiderme.
Dès les premières semaines de leur captivité, mes Coronelles
semblaient s'intéresser beaucoup à ce qui se passait autour d'elles
et étaient presque toujours hors de leur refuge, circulant dans la
cage et donnant la chasse aux petits Lézards que je leur oiïrais.
Ce Reptile est certainement le plus intelligent de tous nos Ophi-
diens ; c'est aussi celui qui s'apprivoise le mieux.
Le 9 décembre 1898, un ouvrier, qui, tout près de chez moi, tra-
vaillait à la ligne du chemin de fer d'Argenton à la Châtre, m'-apporta
un beau mâle de cette espèce qu'un coup de mine venait de mettre
à découvert et qui heureusement était intact. Je plaçai le Reptile
dans une boîte d'hivernage installée dans ma cave, et les beaux
jours revenus je le mis dans une de mes cages, où il ne tarda pas à
capturer et avaler devant moi les Lézards des murailles que je lui
distribuais.
Pendant les années qui suivirent, je prenais souvent ma Coro-
nelle, qui s'enroulait aussitôt autour de mes doigts et de mon
poignet, et se laissait caresser facilement; elle devint familière et
ne montra bientôt aucune crainte lorsque je la touchais. A force de
patience, de caresses et de bons soins, j'eus, le 9 juillet 1901, la
grande joie de voir cette Coronelle prendre dans ma main le Lézard
vivant que je lui présentais et qu'elle avala aussitôt devant nioi.
Le IGdu même mois, elle prit encore dans ma main un Lézard que
je lui offrais et qu'elle entoura de ses anneaux tant qu'il se débattit ;
je pris alors la Coronelle dans ma main autour de laquelle elle
s'enroula tout en tenant la tète du Lézard serrée entre ses mâchoires;
j'eus beaucoup de peine à lui enlever sa proie, que je lui présentai
à nouveau et qu'elle saisit immédiatement; toujours enroulée
autour de ma main, elle avala le Lézard en cinq minutes, sans
paraître tourmentée en aucune façon. Le 28 juillet, elle avala encore
446 R. ROLLINAT
un Lézard daus ma main, en présence de plusieurs visiteurs. Le
7 août elle lit de même, et un de mes amis prit trois clichés de
cette scène; mais malheureusement les images qu'ils donnèrent
étaient beaucoup trop petites. L'appareil que je possède donnant
des images encore moins grandes, je résolus de mander le photo-
graphe de la localité lorsque mon Reptile serait en état de faire un
nouveau repas. Le 31 août, ma Coronelle change de peau entre 10
et 11 heures du matin. J'envoie chercher le photographe, qui ne
put venir ce jour-là. Néanmoins, je présente un gros Lézard des
murailles à ma bête; elle le saisit aussitôt et lorsqu'elle fut solide-
ment enroulée autour de ma main et (|ue le Lézard ne lit plus que
quelques mouvements, je la portai dans le quartier, ce qui inté-
ressa énormément mes voisins; elle mit seize minutes à avaler
tranquillement son Lézard, nullement gênée par le bruit fait autour
d'elle. Enfin, le 5 septembre, je pus avoir le photographe, et ayant
offert à ma Coronelle une femelle de Lézard des murailles bien
adulte — que je venais de faire capturer aux environs de chez moi,
car je ne donne jamais à mes Serpents aucun des Lézards qui vivent
dans mon jardin — j'eus le plaisir delà voir saisir immédiatement
sa proie. Le Lézard se débat, mais la Coronelle, fixée à ma main
par ses anneaux, le maintient solidement; bientôt le Lézard fut
presque immobile, et le photographe put prendre six excellents
clichés, car il faisait un soleil superbe. Les six épreuves furent
réunies sur un seul cliché qui servit à faire la planche accompagnant
ce travail (pi. X).
Vipère aspic, Vipera a)>jus, Linné.
Très commune dans les bois, les brandes et les endroits acci-
dentés et rocailleux, plus rare dans les pays de plaine, on la trouve
dans tout le département. Sa morsure est dangereuse, car son venin
rend fort malade, mais on en meurt rarement.
Je prends cette espèce au moyen de pinces spéciales ou à l'aide
d'un nœud coulant fixé à l'extrémité d'un bâton ; la Vipère, moins
agile que les Couleuvres, est facile à prendre.
J'ai eu en cage de nombreux sujets de cette espèce, des femelles
surtout. Certaines de ces bêtes étaient fort douces et ne mordaient
jamais les objets à l'aide desquels je les touchais. D'autres, au
contraire, étaient continuellement en garde, la partie antérieure du
corps repliée en S, prêtes à se détendre et à frapper de leurs cro-
chets à venin. Pendant la nuit, l'apparition brusque de la lumière
Méiii. Soc. ZooL de France, XIV, i^oi.
PL X.
}
D' G. Pilaiski imi
27, rue de Coulmiers, Paris
CORONELLE INGÉRANT UN LÉZARD
CARACTÈRK ET IN TKLLIGKNCE UK QUELQUES REPTILES DE l'iNDRE 447
d'une lampe ou cl'uue boui^ie avait la propriété de les agacer forle-
nieut; elles soufflaient à maiutes reprises et s'agitaient dans leur
cage. Bien souvent, j'ai commis l'imprudence de prendre dans leur
demeure des objets situés à portée de leurs crochets, mais je n'ai
jamais eu la témérité de leur offrir, du bout des doigts, des Souris
ou des Lézards.
448
ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES
[Deuxième série) (t)
PAR
E. TOPSENT,
Chargé de cours à l'École de Médecine de Rennes.
Les Hexactinellides qui font l'objet de cette Dotice ont été
recueillies aux Acores par S. A. le Prince de Monaco.
Les descriptions que j'en vais tracer seront accompagnées de
figures d'extérieurs et de dessins de spicules dans un fascicule de
la publication du Prince actuellement en préparation.
Malacosaccus floricomatus n. sp.
F. E. Schulze a fait connaître en 1887 (2), de l'Atlantique, un
Malacosaccus, M. unguiculatus, d'après un spécimen unique dragué
par le Challenger dans le sud de la Sierra-Leoue par 2450 mètres de
profoudeur, puis en a complété la description en 1895 (3).
Au cours de la campagne de 1896, le yacht Princesse- A lice a
recueilli dans l'Est des Açores (Stn. 749, 38"54' lat. N., 23039' Ig. 0.),
par 5005 mètres, plusieurs Malacosaccus qui, à beaucoup d'égards,
rappellent d'assez près M. unguiculatus. Toutefois, comme il est
impossible de ne pas tenir compte de certaines différences, surpre-
nantes dans l'état actuel de nos connaissances, que présentent,
comparativement à cette espèce, et leur conformation et leur
spiculation, je crois nécessaire la création, d'après ces spécimens,
d'une nouvelle espèce pour laquelle je propose le nom de Malaco-
saccus floricomatus.
Le spécimen type de M. unguiculatus Schulze est une Éponge haute
de 3 cent., en forme de sac, à cavité spacieuse et profonde, assez
bien conservé du côté supérieur pour montrer un vaste orifice
cloacal nu, mais déchiré par eu bas. Sa spiculation se compose :
d'hexacts dermiques et gastriques à actine saillante renflée et
(1) La première série a paru dans les Mémoires de la Société Zoologique de
France, XI, p. 225-255. 1898.
(2) F. E. Schulze, Report on the Hexactinellida collecled by H. M. S. Cliallcnger
during the years 1875-76, p. 93, pi. XIX, Edinburgh, 1887.
(3) F. E. Schulze, Uexactinelliden des Indischen Oceanes. II. Theil. Die
Hexasteropliora, p. 13, Berlin, 1895.
ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 449
couverte de dents échelonnées, les gastriques plus faibles que les
dermiques; de floricomes localisés à la face externe du corps, au
sommet des actines distales des hexacls dermiques; d'onychasters
nombreuses; enfin d'oxyhexasters et de discohexasters à rayons
terminaux longs et fins.
De M. (loricomatus, il m'a été remis trois spécimens. I^'un, qui
mesure 25™™ de hauteur et 8""" de diamètre maximum, est ovoïde,
renQé vers le milieu, atténué par en haut, effilé par eu bas, avec,
sur une longueur de 5'"™, un commencement de pédicelle elfiloché.
Il ressetnblerait beaucoup au W. iinguicnlatus du Challenger s'il
n'était plein et si ses flancs n'étaient marqués d'orifices épars, rela-
tivement larges (de Qm^S à 0™m(i de diamètre). 11 n'a plus sa chair
ni ses microsclères. Ses mégasclères sont cependant demeurés en
place, retenant entre eux des parcelles vaseuses. A sa surface se
dressent des hexacts à actine distale différenciée, qui se retrouvent
dans les larges canaux visibles du dehors ; et sous eux se placent
de robustes hexacts fort éjuneux dont je parlerai plus loin. Le
reste n'est que grands hexacts principalia dans le parenchyme, et,
vers le bas, de ces hexacts modifiés en pentacts, tétracts et triacts
pour constituer les soies du pédicelle. J'ai fendu le corps pour
m'assurer de l'absence sur toute sa longueur d'une cavité cloacale.
Je n'ai pas non plus découvert d'orifice en son sommet, mais cette
partie est, comme la base, effilochée et, par suite, peut-être incom-
plète. Cependant, je ne crois pas qu'il en manque beaucoup, à en
juger par la forme générale de la masse et par la faiblesse du pédi-
celle à son origine.
Un second spécimen, mesurant 10 cent, de hauteur, se compose
d'un corps subcylindrique, très mou, épais de 14™™, aminci vers le
bas, et d'un pédicelle soyeux, assez souple, long de 45™™, épais de
4™'", effiloché au bout. A la partie supérieure du corps, un peu
latéralement, existe une déchirure irrégulière, sans doute acci-
dentelle, ne livrant nullement accès dans une cavité cloacale. Ici
encore, par conséquent, le corps est plein. La surface a souffert des
frottements multiples que l'Eponge a dû subir ; cependant, elle
laisse voir quelques orifices assez larges et, par places, elle paraît
finement hispide. Cette hispidation est produite par l'ensemble des
actines distales des hexacts dermiques. La spiculation est bien
conservée.
Le troisième spécimen est aplati, d'une mollesse extrême, coupé
court par en bas, très usé sur presque toute sa surface. Il mesure
70mm de hauteur, 38 à 35™™ de largeur et 10^™ d'épaisseur. Sur
Mém. Soc. Zool. de b\., 1901.
480 E. TOPSENT
ses deux faces, il présente, épars, des orilices de O"^'".^) à l^mo de
diamètre. A l'un des bouts, il est creusé d'une cavité à parois
appliquées l'une contre l'autre, qui n'a guère plus de l^^m de pro-
fondeur, mais qui occupe toute sa largeur. S'agit-il là d'une cavité
naturelle, correspondant à la cavité cloacale des autres EuplecteUidae
mais très peu profonde? Je n'oserais l'affirmer parce que, dans ses
parois, je n'ai pas réussi à voir d'hexacts différenciés propres aux
surfaces mais seulement les hexacts principaux du parenchyme.
Le corps est donc tout au moins plein sur une grande partie de sa
hauteur. Je ne pense pas qu'on puisse le considérer comme un
lambeau détaché d'un grand spécimen tubuleux, d'al)ord parce que
ses bords, au lieu d'être tranchés net « tournent » et portent encore,
par places, les hexacts superficiels dans leur position normale,
puis, parce que, sur les deux faces planes, les hexacts à actine
distale différenciée se ressemblent du tout au tout, au contraire
de ce que Schulze a constaté à la fois chez Malacosaccas vastus et
chez M. unguiculatus.
Il m'a été remis en outre deux pédicelles de Malacomccus séparés
des Éponges auxquelles ils ont appartenu. L'un, en bon état, mesure,
avec la base déchiquetée du spécimen qu'il fixait dans la vase,
14 centimètres de longueur. Il est flexible, assez charnu entre les
soies qui le composent, subcylindrique, épais de 8°i'" en haut et de
6mm en bas. Surtout, il est remarquable par un revêtement grisâtre
lisse qui entoure sa base à son union avec le corps et qui possède
une spiculation propre dont je parlerai bientôt. Un tel revêtement
fait défaut à la naissance du pédicelle des deux premiers spécimens
ci-dessus décrits.
L'autre pédicelle, long de 12 centimètres, épais de 6 à 7™™, est
rigide et se réduit à un faisceau de soies puissantes etraides, en
partie dénudé, en partie revêtu de soies beaucoup plus grêles et
flexibles.
Ces exemples sufTisent à établir que Malacosaccus floriconiatus vit
fixé dans la vase par un long pédicelle. Il est d'ailleurs probable
que M. unguiculatus se comporte de même : le spécimen unique,
recueilli par le Challenger^ montre, en effet, par en bas une région
amincie et effilochée qui paraît bien représenter, comme dans le
plus petit spécimen de M. floricomatus précité, l'origine d'un
pédicelle arraché.
Les différences extérieures consisteraient plutôt, entre les deux
espèces, en ce que M. unguiculatus affecte la forme d'un sac presque
aussi profond que haut, à surface externe percée tout au plus
ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 451
d'orifices très fins, ses orifices larges se localisant sur la face
cloacale de ses parois, taudis que M. floricomatus a le corps plein
(ou peut-être creusé au sommet d'une cavité rudimentaire) et
parsème sa surface d'orifices assez grands.
Ainsi, par sa forme, M. floricomatus constitue une véritable
exception parmi \esEuplectelUdae. Nous allons constater chez lui une
autre bizarrerie, au sujet de la situation de ses floricomes, en
étudiant sa spiculation.
La surface du corps et la paroi des canaux larges qui s'enfoncent
dans le parenchyme portent une assise d'hexacts à actines dissem-
blables, en glaives. Leur acline externe ou distale, lisse à sa base,
se renfle progressivement eu massue eu même temps qu'elle se
charge d'épiues de plus en plus nombreuses et plus fortes,
recourbées vers sa pointe, puis, diminuant rapidement d'épaisseur,
se termine en une pointe obtuse ; elle mesure, en moyenne, 400 a
de longueur sur 17 a d'épaisseur maximum. Les quatre actines
tangentielles toujours plus courtes que la précédente, oscillent,
d'un spicule à l'autre, entre 100 et 300 a de longueur ; elles sont
droites et pointues, parfois presque lisses, le plus souveut ornées
d'épines éparses, surtout au voisinage de leur extrémité. L'actine
interne ou proximale, enfin, est de toutes la plus longue et peut
atteindre 1"™15 ; elle aussi se moutre lisse ou peu épineuse et
s'amincit graduellement jusqu'à sa pointe. Par leurs actines distales
saillantes au dehors, ces hexacts rendent finement hispide la
surface générale du corps. Leurs dimensions et leur ornementation
diffèrent à peine de celles des hexacts dermiques de M. unguiculntiis.
Au-dessous, se trouvent, dans toutes les préparations, mais en
quantité variable, des hexacts bien distincts à la fois de ceux de la
surface et de ceux du parenchyme. Leurs actines, épaisses à la
base, sont pointues au sommet ; souvent courbées, elles sont rare-
ment égales entre elles ; entièrement épineuses, elles portent dans
leur portion épaisse des épines fortes et éparses, tandis qu'elles se
chargent dans leur portion effilée d'épines faibles et rapprochées.
Toujours robustes, ces hexacts sont cependant inégaux entre eux,
leurs actines, épaisses de 2o y. à la base, mesurant 380 à 750 a de
longueur. Rien de semblable n'a été signalé chez Malacosaccus
unguiculatus. Cela paraît plutôt correspondre aux « hexacts, of
médian size, with tubercled rays » du parenchyme de M. vastus.
Mais la localisation de ces hexacts chez M. floricomatus reste digne
de remarque.
La charpente du parenchyme se compose uniquement d'hexacts
452 E. TOPSENT
parfaitement lisses à actines très longues, à bouts ni renflés, ni
ornés, simplement obtus. Ils ressemblent à ceux de M. unguiculatus
et se disposent de la même manière qu'eux. Schulze a fait remar-
quer (l. c, p. 13, 1893) que la finesse de leurs actines dans le type
de M. unguiculatus pouvait se trouver en rapport avec la faible
taille du sujet. Quoi qu'il en soit de la valeur de cette hypothèse
en ce qui concerne M. unguiculatus, nous noterons que, dans les
trois spécimens examinés de M. floricomatus, les hexacts princi-
palia ont partout des actines aussi minces, ne mesurant, malgré
leur longueur, que 9 ix d'épaisseur à leur naissance etSpL à peine
au voisinage de leur extrémité.
Les microsclères que l'on rencontre à la périphérie du corps,
parmi les hexacts en glaive et les hexacts tuberculeux, sont des
onychasters et des floricomes.
Des onychasters existent là en quantité considérable, dont le
diamètre ne dépasse guère 70 ix. Elles ont pour la plupart six
rayons principaux courts portant chacun deux rayons terminaux
raides et fortement divergents couronnés d'un verticille de trois
ou quatre petits crochets horizontaux ou légèrement recourbés en
dehors. Rarement, leurs six rayons restent simples. Plus rarement
encore, chacun de ces rayons se divise eu trois rayons secondaires.
Des intermédiaires s'observent d'ailleurs entre ces difïérentes
conformations. Ces petites onychasters superficielles représentent
une catégorie de microsclères qui paraît faire défaut chez Maiaco-
saccus unguiculatus. Schulze laisse entendre, en effet, dans ses
renseignements complémentaires au sujet de cette Éponge, que les
rayons de ses onychasters ont même taille et même allure que
ceux des discohexasters véritables. Or, nous aurons à parler
plus loin d'une autre catégorie d'onychasters de M. floricomatus
correspondant précisément aux seules onychasters décrites de
M. unguiculatus.
Les floricomes des couches superficielles, bien moins nombreux
que les onychasters précitées, sont remarquables par leur faiblesse
relative, en contraste frappant avec les floricomes du parenchyme,
dont il va être bientôt question. lien est beaucoup, d'un diamètre
de 110 [X environ, qui demeurent assez fins pour que la flexion en
dehors de leurs rayons permette seule de reconnaître leur véritable
signification. Du reste, à côté d'eux, d'autres, moins grêles, ne
prêtent à aucune équivoque. Et çà et là, quelques-uns d'entre
eux atteignent des dimensions qui peuvent être considérées comme
EPONGES NOUVELLES DES AÇORES 453
normales. Je n'ai pas réussi à en voir un seul en rapport avec
l'acline distale d'un hexact dermique.
Dans le parenchyme, parmi les grands hexacts flexibles et lisses
de la charpente, abondent littéralement des floricomes grands et
forts. Leurs six rayons principaux portent chacun quatre rayons
secondaires, recourbés en dehors et en bas, très élargis et finement
raboteux vers leur extrémité, avec trois crochets terminaux.
Mesurant, dans l'un des spécimens, 160 a, et, dans l'autre, 200 [x
de diamètre, ils ressemblent, eu somme, assez bien, tant par leurs
dimensions que par leur conformation, aux floricomes de Mala-
cosaccus nnguiculalus. Seule, leur situation est vraiment extraordi-
naire. On est habitué à ne trouver les microsclères de cette nature
qu'à la périphérie du corps des Euplectellidac, où ils semblent jouer
le rôle d'organites de défense. J'ai multiplié les préparations pour
m'assurer que, dans mes M. (loncoinatus, les floricomes deviennent
surtout nombreux et robustes à partir d'une certaine distance au-des
sous de la surface générale, au contraire de ceux de .1/. unyuiculatus
qui, d'après les dernières déclarations de Schulze, se localisent exclu-
sivement du côté externe de l'Éponge, à la pointe des actines distales
des hexacts en forme de glaive.
J'ai découvert une seconde sorte de floricomes que Schulze n'a
point rencontrée chez M. unguiculatas. Dans une préparation pré-
levée sur l'un de mes Malacosaccus dès le début de mes recherches
à leur sujet, et en un point que j'ai malheureusement omis de noter,
se trouvent, parmi des hexacts en glaive, des hexacts tuberculeux
et de très nombreuses petites onychasters, quelques floricomes de
65 à 90 a de diamètre, intéressants parce que chacun de leurs rayons
principaux porte, non plus trois ou quatre, mais neuf à douze
rayons secondaires recourbés en S avec cinq à sept dents au bord
de leur palette terminale.
Ces floricomes correspondent sans doute aux floricomes plus
petits que les autres et à rayons plus nombreux, signalés d'abord
par Schulze (/. c, p. 93, 1887) comme appartenant à la face interne
de Malacosaccus casUis. Or, Schulze a nié plus tard que des flori-
comes occupassent véritablement cette situation dans son Éponge.
Et comme, chez mes M. jloricomatus, il n'existe pas de cavité
cloacale ; comme, d'autre part, j'ai retrouvé de ces floricomes parti-
culiers à la naissance du pédiceile le plus grand, au-dessous de son
encroûtement superficiel, je ne puis admettre non plus qu'il s'agisse
en eux de floricomes gastriques.
454 E. TOPSENT
Outre les floricomes, le parenchyme renferme encore trois sortes
de microsclères.
1° Des onychasters, de seconde catégorie, d'un diamètre de
85 à 100 [JL, à rayons secondaires très fins et flexueux, au nombre de
quatre sur chaque rayon principal, et terminés par un verticille
de cinq crochets légèrement recourbés en dessous, non insérés
autour d'un disque.
2° Des discohexasters, de 100 a de diamètre, à rayons principaux
courts, à rayons terminaux au nombre de trois (quelquefois
quatre), très divergents, raides et forts, finement épineux, un peu
renflés au bout et surmontés d'un disque assez large que couron-
nent sept ou huit crochets recourbés.
3° Desoxyhexasters, de 110 à 120 [x de diamètre, à rayons termi-
naux grêles, flexueux, pointus, au nombre de deux (quelquefois
trois) sur chaque rayon principal.
Le pédicelle est surtout composé de soies, toutes souples et
grêles dans certains cas, ou bien celles du centre fortes et raides,
dans d'autres échantillons. Ces soies sont, en tout cas, de grands
hexacts lisses modifiés et, pour la plupart, réduits à des triacts
dont le rayon impair et latéral, plus court que les autres et destiné
à relier les soies en faisceau, se recourbe à une distance variable
de son origine suivant le grand axe de l'organe. Les grosses soies
rigides, seules faciles à isoler intactes, mesurent 7 ou 8 cent, de
longueur. Leur rayon latéral inséré beaucoup plus près de l'une de
leurs extrémités que de l'autre, est long de 8 à 28'"'". Leur épais-
seur peut atteindre 0™'"4.
Outre les soies, le pédicelle présente, et cela dès sa base, des
ancres qui peuvent atteindre Q™"" de longueur sur 20 ;x d'épaisseur
en leur milieu. Leur tige se compose de deux moitiés distinctes,
l'une, proximale, lisse et effilée vers sa pointe ; l'autre, distale,
couverte de fortes épines récurvées disposées en spirales. A l'extré-
mité progressivement amincie de cette dernière, un renflement
conique, épais de 30 a environ, porte en dessous sept ou huit
crochets fixateurs.
Partout où il n'est pas endommagé, le pédicelle est recouvert
des mêmes spicules que la surface générale du corps, hexacts
dermiques eu glaive, hexacts entièrement épineux hypodermiques,
avec, en fait de microsclères, onychasters de la petite sorte et flori-
comes de faible constitution.
Nous savons qu'autour de sa base, le plus grand des pédicelles
recueillis présente un revêtement grisâtre particulier. C'est un
ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 43d
feutrage épais et dense d'hexacts de dimensions fort inégales dont
les actines varient entre 80 et 500 a de longueur. Tous ceux de
ces hexacls qui ne sont pas très grêles s'ornent d'épines raides
mais plutôt clairsemées. Une telle agglomération de spicules a sans
doute pour but de consolider la hase du corps au point d'attache
du pédicelle. Elle résulte peut être d'une multiplication locale,
non sans une certaine modilication de leur forme, de ces hexacts
épineux dont nous avons coustaté l'existence partout à la surface
de l'Éponge.
En résumé, sans tenir compte de détails secondaires, les Maln-
cosaccKs (loricomatns de la Princesse- A lice me paraissent se distinguer
de :!/. unguiculatus du Challenner pnrce que leur corps, pédicelle, est
plein, parce que leurs hexacts en glaives se doublent d'hexacts
épineux, pai'ce que, dans leurs régions superficielles, des onychas-
ters spéciales abondent et que les floricomes s'y montrent presque
tous débiles, enfin, en ce que leur parenchyme renferme en quantité
considérable de robustes tloricomes.
Aphrocallistes azoricus n. sp.
Parmi les Hexactinellides recueillies aux Açores par S. A, le
Prince de Monaco au cours des campagnes de VHirondelU', j'ai
mentionné, en 1892 (1), un Aphrocallistes, que j'ai fait figurer et
dont j'ai dessiné quelques spicules. Je l'identifiais avec beaucoup
d'hésitation avec Apkrocallistes rdinosus F. E. Schulze, dont il me
paraissait, en effet, se rapprocher le plus, en faisant remarquer
que certains détails de spiculalion semblaient autoriser la création
d'après lui d'une espèce nouvelle, [^échantillon était, d'ailleurs,
presque entièrement macéré.
Les dragages de la Princesse Alice, en I8î)o, en ont heureusement
fourni trois autres en bien meilleur état de conservation, et leur
étude m'a prouvé qu'il s'agissait réellement d'un Aphrocallistes
distinct des espèces précédemment connues, A cause de sa fré-
quence relative dans l'archipel des Açores, je lui donne le nom tle
A plirocallistes azoricus.
C'est une Éponge tubuleuse, composée d'un axe qui semble con-
server le même calibre sur toute sa hauteur, et d'où émanent, de
distance en distance, à angle très ouvert, des branches d'un dia-
mètre bien inférieur au sien. I^ar un hasard fâcheux, tous les
(1) Topsent(E.), Contribution !i l'élude des Spongiaires de l'Atlantique Nord,
p. 32, pi. V, fig. 12 et pi. VII fig. 10. (Résultats des campagnes scientifiques du
yacht l'Hirondelle, fascicule II, Monaco, 1892). >•
456 E. TOPSENT
rameaux des spécimens obtenus se trouvaient brisés assez près de
leur origine ou même [Hirondelle) au ras du lube principal, de
sorte qu'on ne saurait dire s'ils affectent à leur terminaison quelque
ressemblance avec les rameaux de même ordre des Aphrocallistes
Bocagei Wright et A. beatrix Gray. Mais il est maintenant certain
que, par sa forme générale, Aphrocallistes azoricus diffère profondé-
ment de A. ramosas, celui-ci se ramifiant suivant une sorte de dicho-
tomie en branches de plus en plus épaisses vers le haut. Quant à
A. vaatus F. E. Schulze, pour passer en revue tous les représentants
du genre, il affecte une configuration défiant toute comparaison.
Le diamètre des tubes varie, naturellement, suivant les indi-
vidus. Ainsi, le spécimen de la station 105 se réduisait à une
colonne creuse, large de 10 à 12^'^, percée dans sa paroi de cinq
ouvertures de 4 à 3°i™ de diamètre correspondant à autant de
rameaux disparus. Un autre, de la station 597, se compose d'un tube
principal de 6 à 7™™ de diamètre portant des tubes secondaires de
'2,^^,6 seulement.
Les parois de ces tubes, remarquablement minces, ne mesurent
guère que ()^''^,^S à O^m^e d'épaisseur. Elles sont encore intéres-
santes par ce fait que les orifices des canaux qui les traversent de
part en part restent fort petits (O""!», 2 à 0mm^3), uotabiement inférieurs
à ceux de A. ramosus même et n'offrant, en somme, qu'une ressem-
blance bien lointaine avec les logettes d'un gâteau d'abeilles.
L'Éponge se fixe à des supports solides sur lesquels elle moule sa
base, établissant à leur contact une plaque basilaire unie assez
aisément détachable.
A l'exception de leurs actines libres, qui se couvrent de tuber-
cules arrondis, les grands hexacts dont la fusion constitue la char-
pente demeurent toujours lisses. L'épaisseur de leurs rayons
soudés est, en moyenne, de 40 [l vers le milieu de leur longueur.
L'ectosome a pour spicules propres des hexacts à rayon distal
hérissé de barbules vers son extrémité et long de 100 a ; les autres
rayons sont finement épineux; les tangentiels mesurent aussi
100 [Ji ; le proximal, généralement un peu plus court, n'atteint que
80 [X de longueur.
Comme chez les autres Aphrocallistes, ces pinules ne se retrou-
vent pas sur la face cloacale des tubes. Ils y sont remplacés par des
diacts tangentiels inégaux, variant entre 500 et 800 a, à tige armée
d'épines médiocres, espacées sur toute sa longueur mais serrées
aux deux extrémités, à bouts non renflés, à centrum généralement
bien indiqué par quatre tubercules plus ou moins développés.
ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 457
Les scopules, tournées toutes vers la face externe de la paroi des
tubes, afîecteDt généralement la forme que j'ai figurée (/. c, fig. (/).
Elles mesurent, en moyenne, 415 à 440 \l de longueur, dont 350
pour leur tige. Celle-ci porte, insérés sur une sorte de nodosité,
trois (quelquefois deux) rayons presque droits, assez peu diver-
gents, entièrement couverts de petites épines et couronnés par un
disque large à bords denticulés. Légèrement raboteuse au-dessous
de la nodosité, la tige devient bientôt lisse et se termine souvent
par un léger renflement oblong.
Mais, parmi ces scopules, il s'en trouve, chez tous les individus,
d'autres qui méritent une mention spéciale. Leur tige se prolonge
au-delà de la nodosité en un rayon épineux tantôt pointu au bout
et tantôt surmonté d'un disque deuticulé. Au niveau de la nodosité,
on peut retrouver, beaucoup plus divergents, toutefois, que d'habi-
tude, un verticille de rayons terminés par un disque; mais, le
plus souvent, ce verticille avorte et la nodosité reste nue. Dans un
cas comme dans l'autre, des rayons supplémentaires fortement
coudés, au nombre de un à quatre, émanent du rayon qui continue
la tige, soit isolément, à des iiauteurs différentes et sans ordre
apparent, soit par paire, l'un à droite et l'autre à gauche.
Ces scopules étranges ont sensiblement les mêmes dimensions
que les autres, auxquelles elles se mêlent en proportions variables,
-souvent assez faibles, à vrai dire, suivant les points examinés.
Elles apparaissent moins comme une sorte de spicules à part que
comme des variations encore incounues de scopules ordinaires.
Peut-être ne faudrait-il pas les considérer comme caractéristiques
de Aphrocailistes azoricus. Mais si leur existence doit n'être pas
constante, elle servira, toutes les fois qu'on aura l'occasion de la
constater, de guide à la détermination.
Les uncinètes sont grêles, avec une moitié graduellement plus
mince que l'autre. Leurs barbules, appliquées, sont fines, parfois
rudimentaires. Les dimensions de ces spicules varient de 1'»'" de
longueur sur 5 y. à 1™™ 5 sur 8 [x.
En fait de mégasclères libres, il existe encore, en abondance
dans le parenchyme, des oxyhexacts à rayons pointus, très
flexueux, entièrement et assez fortement épineux, longs de 170 ix,
épais de 3 à 4 a.
Les microsclères sont de deux sortes. D'abord, des discohexas-
ters, de 30 à 35 u. de diamètre seulement, à rayons principaux ne
mesurant que 3 à 4 p. de longueur et portant des rayons terminaux
le plus souvent au nombre de deux, si grêles que le disque qui
458 E. TOPSENT
couronne leur extrémité est à peine distinct. Puis, plus rares, des
oxyhexasters à rayons principaux longs (20 [j.), droits et grêles
(moins de 1 a d'épaisseur), portant chacun deux rayons terminaux
pointus, fins, courbés en dehors et divergents, de moitié moins
longs qu'eux.
Habitat. — Stn. 105 (campagne de 1887), au S.-E. de Pico. par
927 m., sur fond de gravier et vase noirs, baguettes d'Oursins,
Polypiers brisés. Un spécimen.
Sln. 568 (campagne de 1895). au N. de Saô Miguel, par 550 m. sur
fond de roche. Un spécimen.
Stn. 597 (campagne de 1895), au N.-O. de Pico, par 523 m. sur
fond de roche. Deux spécimens.
Chonelasma Sghulzei Topsent.
J'ai créé cette espèce en 1892 d'après plusieurs fragments
aplatis, criblés sur les deux faces d'orifices irréguliere, assez larges,
à bords non saillants. Dans le même mémoire, je décrivais sous le
nom de Periphragella lusitanica, un fragment de Dictyonine qui,
composé d'un ensemble de tubes concrescents assez courts et
n'ayant d'indépendance que vers leur extrémité, ne répondait, par
sa forme générale, qu'à la définition du genre Periphragella. A vrai
dire, la spiculation de cette Éponge ofïrait une ressemblance frap-
pante avec celle de Chonelasma Schuhei. Mais comment supposer
que des fragments de conformation si différente, d'ailleurs dragués
isolément, pouvaient représenter une seule et même espèce? Dans
les Scoputaria, les genres avaient été établis d'après des caractères
extérieurs. Et aucun des Chonelasma connus ne montrait d'élevures
comparables aux petits tubes de ce que, pour ces motifs, je me
crus autorisé à considérer comme une Periphragella.
De nouveaux matériaux recueillis aux Açores à bord de la Prin-
cesse Alice, me faisant mieux connaître Chonelasma Schulzei, m'obli-
gent à supprimer Periphragella lusitanica.
A en juger par le nombre de spécimens qui en ont été obtenus
dans diverses stations, Chonelasma Schulzei paraît être commun
dans l'archipel. Ce sont, pour la plupart, des plaques brisées et
macérées, plus ou moins usées, telles, par exemple, que les Chone-
lasma indéterminés du Challenger dont Schulze a donné des figures
(/. c, pi. XC). Pourtant, il s'en trouve de bien meilleurs. Le plus
beau est une Éponge en forme de coupe comprimée, plus évasée
d'un côté que de l'autre, à bords de hauteur très inégale, fixée par
un pédicelle épais et court et aussi par le dessous de sa portion
ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 4o9
étroite qui se rejette vers le bas et, rapprochant ses lèvres, se trans-
forme en une sorte de pilier plein. Elle atteint 13 cent, de largeur,
7 cm. de hauteur, et ses parois, épaisse de 5 à 6 mm., se
montrent criblées sur les deux faces d'oritices de contour irrégulier
et d'un diamètre de Omn',6 à i^^,^. Les spicules libres y sont géné-
ralement en place, et, eu certains points, une membrane soutenue
par un réseau de pentacts revêt encore les orifices. Ceux-ci figurent
de simples enfoncements à marge nullement en relief au-dessus de
la surface générale. Cependant, en y regardant de bien près, on cons-
tate que, par en-dessous, au voisinage du gros pédicelle et surtout
à la base du pilier latéral, un certain nombre d'entre eux s'ouvrent
au sommet de petites éminences cylindro-coniques rappelant les
courts tubes du fragment type de Periphragella liisitanica. Des éle-
vures semblables et groupées se retrouvent sur une base macérée
d'un autre spécimen, fragment composé d'un pédicelle et de la
partie inférieure d'une coupe profonde à bords épais. D'autres,
enfin, apparaissent, nettement accusées et comme sériées, sur la
face légèrement convexe et sans doute externe d'une plaque en deux
fragments, en bon état de conservation.
Ces divers échantillons nous apprennent deux choses : d'abord
que Cliondasma Schulzei affecte fréquemment, sinon d'habitude, la
forme d'une coupe pédiculée; puis, que, sur sa face externe et
surtout au voisinage de sa base, il soulève parfois ses orifices aqui-
fères au sommet de papilles plus ou moins marquées. Il n'est plus
possible de voir dans ma Periphragella lusitanica autre chose qu'un
fragment basilaire d'un Chonelasma Schulzei. Les tubes qui la carac-
térisaient représentent une disposition simplement éventuelle,
impossible à prévoir d'après les matériaux dont je disposais, des
orifices aquifères externes de cette Éponge.
Dans la chair des spécimens bien conservés existent de belles
cellules sphéruleuses à sphérules grosses, brillantes et peu nom-
breuses.
J'ai peu de choses à reprendre dans la description de la spicu-
lation de Chonelasma Schulzei , telle que je l'ai tracée d'après les
premiers fragments qui en ont été obtenus comme aussi d'après la
Periphragella supposée.
Les grands hexacts qui constituent la charpente fondamentale
restent presque absolument lisses dans l'épaisseur des parois du
corps. Sur les deux faces, au contraire, ils se couvrent de tuber-
cules fins. Leurs actines libres, des deux côtés, sont obtuses et
chargées de ces mêmes tubercules.
460 E. TOPSENT
Les pentacts superficiels, entièrement et finement épineux, sont
remarquables par le renflement terminal de chacune de leurs
actines; l'actine proximale est souvent à peine plus longue que les
tangentielles ; la distale se réduit à un fort mamelon. Sous ce
rapport, Chonelasma Schahei est intermédiaire entre C. lamella et
C. Ijimni, dont les pentacts ont l'actine distale complètement
atrophiée, et les C. calyx, C. tenerum et C. Dœderleini, dont les
pentacts portent pinule.
Les scopules ressemblent davantage, ainsi que je l'ai déjà noté, à
celles des Eurctidae qu'à celles des Coscinoporidae connues. Leur
tige lisse, le plus souvent pointue, parfois un peu hastée, porte
quatre rayons entièrement et finement épineux, surmontés d'un
renflement ovoïde très accusé. Comme chez Chonelasma calyx (de
V Albatros), elles existent non seulement sur les deux faces de
l'Éponge, mais aussi dans les parois des canaux qui traversent le
corps de part en part.
Les uncinètes sont nombreux, à moitié proximale longuement
effilée. Ils mesurent 3™"" de longueur.
J'ai trouvé dans mes préparations quelques oxyhexacts à rayons
droits, pointus, un peu raboteux, longs de 70 p..
Les deux sortes de microsclères abondent, avec prédominance
tantôt de l'une et tantôt de l'autre. En moyenne, les discohexasters
mesurent 45 à 50 a, et les oxyhexasters 70 à 75 <j. de diamètre.
Chonelasma Ijimai n. sp.
Le Challenger avait dragué à Saint-Thomas et aux Bermudes des
fragments macérés de Chonelasma. Aux Açores, les yachts Hiron-
pelle et Princesse- Alice ont recueilli beaucoup de plaques égale-
ment décharnées d'Iiexactinellides de ce genre. Les Chonelasma
peuvent donc n'être pas rares dans l'Atlantique mais le hasard n'en
a presque pas fourni de spécimens en état d'être étudiés et décrits.
A ma première espèce, de 1892, Chonelasma Schubei, je me
trouve à même d'en ajouter une seconde, découverte parmi les
matériaux provenant d'une opération de la Princesse- A lice entre
Saô Miguel et Terceira, en 1895.
Il s'agit d'un seul petit morceau, plat, presque carré, large de
I2mm^ épais de 0mm5 à l'"'n5, macéré vers son bord le plus mince
mais, fort heureusement, bien conservé sur le reste de son étendue
et ayant là tous ses spicules encore en place. Sa spiculation, com-
parée à celle des Chonelasma déjà connus, permet de le considérer
comme le type d'une espèce nouvelle à laquelle je me fais un
EPONGES NOUVKLLES DES AÇORES 461
plaisir d'attacher le nom de M. le Professeur I. Ijima, de Tokio, eu
souveuir de ses belles études sur les Hexactiuellides du Japon.
Les hexacts de la charpente de ('honrlasma Ijimai, non renflés en
leur centre, ont une ornementation variable : les uns sont lisses,
ou peu s'en faut; d'autres présentent des tubercules bas, plus ou
moins serrés; d'autres, enfin, les plus minces, en général, se
couvrent d'épines robustes. Leurs aclines libres, de chaque côté,
sont, comme d'habitude, particulièrement épineuses.
Sur ses deux faces, l'Éponge s'entoure de pentacts, respective-
ment dermiques ou gastriques, semblables entre eux de part et
d'autre. Leurs quatre actines tangentielles, pointues, s'incurvent
assez fortement en dedans ; elles sont remarquables en ce que leur
ornementation se réduit à de faibles épines localisées le long de
leur ligne dorsale ou externe, sauf toutefois vers leurs extrémités,
qui deviennent entièrement raboteuses. L'actine distale s'atrophie
totalement. Quant à la proximale, elle est droite, pointue, pas
beaucoup plus longue que les tangentielles, mais couverte sur
toute sa longueur et tout autour d'épines courtes dont le nombre
augmente au voisinage de sa pointe. 11 règne une certaine inégalité
dans les dimensions de ces spicules. Sur un pentact de moyenne
taille, on relève les mesures suivantes : longueur d'une actine
tangentielle, 4U0 a; longueur de l'actine proximale, 490 fx.; épaisseur
de ces actines à leur base, 20 \x.
Les scopules sont également présentes sur les deux faces et s'y
rangent en deux catégories. Toutes ont une tige lisse et pointue.
Mais les unes, longues de 360 a, présentent du côté distal quatre,
cinq ou six rayons remarquablement grêles, doucement courbés
en dehors et terminés par un tout petit bouton presque imper-
ceptible ; ces rayons, avec le renflement peu épais d'où ils émanent,
mesurent 50 à 60 a de longueur. Les autres, un peu moins nom-
breuses, et longues de 125 a seulement, portent, sur un renflement
distal relativement plus accusé, six, sept ou huit rayons droits et à
peine divergents, épais, coniques, avec un petit bouton terminal ;
leurs rayons, en comptant le tubercule d'où il se détachent, ne
mesurent que 23 a de longueur environ.
Les uncinètes, plutôt nombreux, sont longs et lins, puisque pour
une longueur de 3 et 4™™, ils ont à peine 10 ou 12 jx d'épaisseur,
leur moitié distale ne l'emportant pas, sous ce rapport, de beaucoup
sur la proximale. Ils s'ornent de barbules longues, tines et peu
écartées de la tige.
Le parenchyme renferme d'assez nombreux oxyhexacts libres à
462 E, TOPSENT
actines droites, pointues, finement épineuses dans leur moitié
terminale, longues de 90 à 110 p., épaisses d'environ 3 ix à leur base.
Les microsclères sont seulement des discohexasters, d'ailleurs
abondantes. La plupart se font remarquer par une très grande
simplicité; leurs actines droites, assez fortes, finement raboteuses,
longues de 20 à 2o a, portent à leur extrémité un petit bouton plan-
convexe. Quelques-unes, cependant, bifurquent une ou plusieurs de
leurs actines, rarement toutes, à une dislance de 5 [x de leur origine,
en deux branches à peu près droites, divergentes, douées de la
même ornementation que les actines simples, et longues de 16 [x.
Eu somme, par la forme de ses pentacts dermiques et gastriques,
de ses scopules et de ses microsclères, Chonelasma Ijimai se dis-
lingue aisément de C. Schulzei, qui vil dans les mêmes parages. De
tous les Clwnclasina connus, c'est de C. lamella Schulze, du Pacifique
(îles Kermadec), qu'il se rapproche le plus. Là, en efïel, existent
aussi des pentacts superficiels à actine distale entièrement atro-
phiée et à actines tangentielles pointues, couvertes d'épines sur
leur face externe seulement, et des discohexasters pour la plupartà
actines simples, passant à des discohexasters à actines ramifiées.
Toutefois, entre les deux espèces les différences apparaissent nom-
breuses. C. Jjimai ne possède pas les oxyhexasters de C. lamella ;
ses discohexasters, d'un diamètre de 50 a tout au plus, sont de
plus de moitié plus petites que celles de C. lamella (le diamètre de
ces dernières, d'après les figures données par Schulze, mesurant
environ 120 [jl) ; celles de ses discohexasters qui viennent à se rami-
fier restent quand même bien plus simples que les discohexasters
correspondanles de son congénère ; au lieu d'égaler la taille des
microsclères, ses oxyhexacts atteignent des dimeusions bien plus
grandes, de beaucoup supérieures même à celles des oxyhexacts de
C. lamella ; enfin, ses scopules se montrent de deux sortes. Tout se
borne, en détîuitive, entre les deux espèces en question, à une cer-
taine ressemblance de leurs discohexasters et de leurs pentacts.
Mais les discohexasters simples semblent fréquentes chez les Cho-
nelasma, puisque cette forme de microsclères prédomine aussi chez
C. calyxeX chez C. tmerum, et leur taille relative mérite d'être prise
en considération. Quant aux pentacts, ils diffèrent de C. lamella à
C. Ijimai par les détails de leur ornementation.
EURETE AlICEI U. Sp.
Jusqu'à ces derniers temps, tous les représentants connus du
genre Eurete provenaient du Pacifique (sept espèces, dont quatre
ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 463
des Moluques, ime des PhilippiDes, une du Japou et une des
Galapagos).
J'ai fait connaître récemment, sous le nom de Eurete Gerlachei,
un Eurete recueilli par la Bclgica dans l'Antarctique. Voici mainte-
nant la description d'une neuvième espèce de ce genre, qui s'ajoute
à la liste remarquablement courte (quatre espèces jusqu'ici) des
Ëuretidx découvertes dans l'Atlantique.
Eurete Alicei s'est rencontré à deux reprises dans les chaluts du
yacht Princesse-Alice au cours de la campagne de 1895 dans l'ar-
chipel des Açores : d'abord entre Saô Miguel et Terceira, puis
auprès de la côte méridionale de Saô Jorge.
Dans la première localité (Stn. 578) fut obtenu un magnifique
échantillon, haut de SO^m^ large de 45™™, fournissant une assez
bonne idée des caractères extérieurs de l'Éponge. C'est, attaché
d'un côté à un vieux Polypier rameux, un riche réseau de larges
tubes fréquemment anastomosés. Le diamètre de ces tubes atteint
en moyenne 8'"™ et la longueur sur laquelle ils demeurent indivi-
dualisés reste plus souvent inférieure à cette mesure. Les tubes
s'entrecroisent dans toutes les directions, et, à la partie supérieure
du spécimen, se disposent sur plusieurs plans. Là, l'Eponge atteint
3 cm. d'épaisseur. Vers le bas, au contraire, il n'y a qu'une
seule série de tubes. Du côté supérieur et sur l'un de ses bords, le
corps paraît avoir été tranché net. Rien pourtant ne porte à penser
que, dans son ensemble, il ait affecté une certaine symétrie. Les
tubes, même les moins endommagés en apparence, présentent tous,
comme dans les miives Eurete, un large orifice qui semble bienleur
servir de terminaison naturelle.
La coloration, dans l'alcool, est blanchâtre.
La surface apparaît à la loupe très tinement veloutée par les
actines libres des hexacts périphériques de la charpente. Elle est
percée sur toute son étendue d'orilices fins et nombreux, corres-
pondant aux pores.
Les parois mesurent 0'""\7 à 0'"™,9 d'épaisseur.
A la station 602, ce ne sont que des fragments que l'engin a rap-
portés. Ils étaient, d'ailleurs, comme le grand spécimen, vivants
au moment de la capture. Les uns et les autres ont, en effet, toute
leur chair, laquelle renferme, entre autres éléments, en abon-
dance, de belles cellules spbéruleuses à trois, quatre ou cinq
grosses sphérules réfringentes. Celte constatation a, comme on le
verra bientôt, une réelle importance.
La spiculation se compose d'une charpente d'hexacts soudés, non
464 E- TOPSENT
reuflés en leur ceutre mais entièrement couverts d'épines coniques
assez fortes. Sur la face externe des tubes, ils se montrent plus
robustes, avec leurs actines épaisses de 30 jx, et constituent un
réseau serré, à mailles polygonales, sur lequel se dressent vertica-
lement leurs actiues libres. Les mailles de ce réseau sont de deux
catégories; les unes, petites, se tendent d'une membrane où s'im-
plantent debout les mégasclères dermiques, oxydiacts et scopules ;
les autres, plus grandes et vides, d'un diamètre oscillant entre 200
et 400 [JL, représentent les pores ou orifices des canaux aquifères.Sur
la face interne, gastrique ou cloacale des tubes, les hexacts devien-
nent au contraire plus grêles, leurs actiues ne dépassant guère 18 p.
d'épaisseur, dessinent des mailles rectangulaires étirées suivant
le grand axe des tubes et allongent notablement leurs actines libres.
Avant d'énumérer les spicnles libres, il faut d'abord noter
l'absence complète sur les deux faces des tubes des pentacts
signalés chez tous les autres Eure te.
Ce défaut absolu de mégasclères autodermiques et autogas;^
triques est vraiment surprenant. Je m'en suis pourtant assuré par
de nombreuses préparations prélevées en des points divers du
grand spécimen et des fragments obtenus. On ne peut songer à le
considérer comme un effet de la macération, puisque nous savons
que les échantillons ont été recueillis tous en excellent état.
Certainement, si l'Éponge avait produit de ces mégasclères, il en
serait resté au moins quelques-uns en place dans les points les
plus à l'abri du frottement et dans l'intérieur des tubes. Malgré
tous mes soins, je n'eu ai point trouvé trace.
Par contre, il existe ici des mégasclères qu'on n'a pas encore
rencontrés chez les Eurete et qui rappellent, par leur position et
leur groupement, les soies des Cyrtaulon et des Hexactinella. Ces
oxydiacts abondent sur les deux faces des tubes et s'y disposent,
pour la plupart, verticalement, par faisceaux de trois à six.
Ils mesurent, en moyenne, 500 jx de longueur et 3 ix au plus
d'épaisseur. Ils sont pointus aux deux bouts mais, cela, inégale-
ment, leur moitié proximale étant toujours plus effilée que leur
moitié distale. Sous ce rapport, ils ressemblent aux uncinètes
de beaucoup d'Uncinataria. La ressemblance va d'ailleurs plus loin.
Ces oxydiacts semblent lisses au premier abord, mais quand on les
examine avec attention, on trouve la tige de beaucoup d'entre eux
marquée à intervalles assez réguliers de crans à peine perceptibles.
F. E. Schulze a déjà signalé dans le parenchyme de Hexactinella
ventilabrum des oxydiacts rugueux qui lui ont paru représenter
ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES 468
des uncinètes. Je crois qu'on peut, sans hésitation, considérer, de
même, les soies périphériques de Eurete Alicei comme une forme
grêle et à peine ornée d'uncinètes.
Par une sorte de compensation, les grands uncinètes bien carac-
térisés restent rares chez notre Eurete. Ils ont aussi une extrémité
proximale longue et ertilée et une extrémité distale épaisse (18 [x).
Les barbules que portent leurs crans sont très fines et s'appliquent
contre la tige.
Les scopules sont de deux sortes, qui se rencontrent l'une et
l'autre sur les deux faces des parois des tubes. Les unes, plus gran-
des, longues de 800 tj. en moyenne, possèdent quatre (rarement trois)
rayons, longs de 150 t^ environ, un peu divergents, rugueux, dou-
cement amincis et couronnés par un renflement qu'ornent de
petites épines dirigées vers le bas. Leur tige, droite, est lisse sur sa
plus grande longueur, mais rugueuse, elle aussi, aux deux bouts.
Épaisse de 7 u. du côté distal, elle s'atténue tout doucement du côté
proximal jusqu'à ne mesurer plus que 4[x; enfin, elle se termine
par un petit renflement ovoïde, épineux, de 7 [x de largeur. Ces
scopules se montrent surtout nombreuses du côté interne. Les
autres, plus petites et n'excédant pas 500 [x de longueur, dont 75
pour les rayons, ont une tige entièrement lisse et pointue au bout
proximal, et des rayons (presque toujours au nombre de quatre) à
peine divergents, très finement épineux et surmontés d'un tout
petit bouton.
Enfin, Eurete Alicei possède deux sortes de microsclères : des
onychasters et des discohexasters.
Les onychasters sont très nombreuses. Elles se composent de six
rayons assez forts, droits et lisses, longs de 37 [x, qui portent, à
angle droit autour de leur extrémité, quatre (quelquefois trois)
crochets, fins, aigus et longs de 15 à 17 u..
Dans le beau spécimen de la station 578, quelques onychasters
se compliquent davantage. Leurs rayons, toujours droits et lisses,
n'ont plus que 14 [x de longueur, mais ils se continuent chacun par
quatre rayons secondaires, légèrement rugueux, courbés et diver-
gents, à peu près aussi longs qu'eux et terminés par quatre crochets
horizontaux. Ces onychasters à rayons ramifiés, plus ornées, par
conséquent, ont, par compensation, un diamètre (55 ix) inférieur à
celui des onychasters à rayons simples.
Les discohexasters sont presque rares dans tous les spécimens.
Elles ressemblent beaucoup aux onychasters à rayons divisés,
mesurent sensiblement le même diamètre qu'elles et possèdent
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901. xiv. — 30,
466 E. TOPSENT. — ÉPONGES NOUVELLES DES AÇORES
comme elles des rayons principaux droits et lisses, des rayons
secondaires incurvés, divergents et raboteux. Elles s'en distin-
guent toutefois nettement parce que leurs rayons secondaires por-
tent au lieu de crochets un petit bouton disciforme.
En résumé, Eurete /l/icei est caractérisé, en tant qu'espèce, par
sa charpente entièrement et assez fortement épineuse, par l'absence
complète de pentacts dermiques et gastriques, par la présence sur
ses deux faces de soies fasciculées (ayant la signification d'unci-
nètes grêles et réduits à leur plus simple expression), par ses deux
formes de scopules, et par ses microsclères.
Seul de tous les Eurete, E. Boœerbanki Schulze, du Japon, possède
des microsclères assez semblables aux siens, des oxyhexasters
qu'il conviendrait peut-être mieux de considérer aussi comme des
onychasters. Mais, chez ces deux Éponges, tout diffère par ailleurs,
tant la forme générale du corps que les moindres détails de la
spiculation.
Farrea Weltneri n. sp.
Espèce caractérisée par ses microsclères qui sont seulement des
discohexasters, abondantes, de 75 |x de diamètre, à rayons prin-
cipaux courts (10 ;j.) portant sept ou six (jamais moins) rayons
terminaux faiblement divergents et surmontés d'un petit bouton
finement denticulé.
Clavules dermiques à tige raboteuse, à disque large de 27 y- et
entouré de 20 dents courtes.
Clavules gastriques à 8 (rarement 4) dents aiguës et recourbées,
longues de 25 à 30 [j.. La tige de ces clavules, ordinairement lisse,
porte fréquemment quelques longues épines pareilles à celles des
clavules de Farrea aculeata Schulze.
Caractères extérieurs de Farrea occa.
Stn. 874, par 1260 m.
467
NOUVELLE CONTRIBUTION
A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE L'AUSTRALIE
PAR
ERNEST ANDRÉ
Comme suite aux deux précédents Mémoires insérés dans ce
Recueil (1), je viens apporter un nouveau contingent à la connais-
sance des iMutillides d'Australie et surtout du Queensland. La
majeure partie des matériaux mis eu œuvre a été, en eiïel, recueillie
à Mackay par M. Gilbert Turner, dont les recherches intelligentes
et la libéralité inépuisable m'avaient déjà fourni la presque totalité
des espèces décrites dans mes premières publications sur la faune
de cette riche contrée.
Je ne puis donc que renouveler ici à M. G. ïurner l'expression
de ma profonde gratitude et celle de la reconnaissance que lui
doivent les adeptes de notre aimable science, puisque c'est grâce à
lui que nous commençons à mieux connaître les formes austra-
liennes de l'une des plus jolies familles d'Hyménoptères.
Malheureusement, la question de la coucordance des sexes est
restée stationnaire et aucune observation nouvelle n'est venue
accroître les rares données que nous possédons sur cet important
problème.
Aussi, tandis qu'il m'a été possible, pour les Mutilles de l'Ancien
Monde, d'opérer un premier classement et de créer ou d'adopter
quelques subdivisions aux dépens du vieux genre Mutilla, je ne
puis encore tenter un pareil essai pour l'Australie, puisque, sans
parler de la plus grande uniformité de leurs caractères, presque
toutes les espèces de cette région ne nous sont connues que d'après
un seul sexe.
Sauf indication contraire, les Mutilles décrites ou mentionnées
ci-après font partie de ma collection.
1. Mutilla Cooki André.
Mutilla Cooki André, Mém. Soc. Zool. Fr., VIII, 1895, p. 483 $ cT.
(1) E. André, MuUllides d'Australie nouvelles ou imparfaitement connues, Mém.
Soc. Zool. Fr. VIII, 1895, p. 47ii-Dl7.
E. André, Contribution à la connaissance des Miitillides de l'Australie; Loc. cit.
XI, 1898, p. 256-308.
468 E. ANDRÉ
2 Un individu de Mackay démontre que le thorax de cette
femelle, qui porte ordinairement une grande tache rouge sur le
disque, peut devenir entièreuient uoir, sans que les autres caractères
de l'espèce subissent la moindre modification. Ce fait n'a d'ailleurs
rien d'anormal et démontre une fois de plus que, chez les Mutilles,
la coloration doit jouer un rôle très secondaire dans la distinction
des espèces.
2. MUTILLA QUADRATA Sm.
Mutilla quadrata Smith. Cat. Hym. Brit. Mus. 1855, p. 29 9.
V Fr. Smith a décrit très sommairement cette espèce d'après un
exemplaire d'Adélaïde. Un individu du Queensland répond tout à
fait à cette description que je crois utile de compléter par quelques
indications :
Tète brune, passant au ferrugineux sur les joues et les tempes ;
thorax ferrugineux en dessus, d'un brun noir en dessous et sur les
côtés ; antennes et pattes ferrugineuses avec les cuisses un peu
brunâtres ; abdomen d'un brun noir en dessus, en partie rougeâtre
en dessous. Tête et thorax assez densément revêtus en dessus
d'une belle pubescence dorée; sur les joues et les tempes la pubes-
cence est argentée. Abdomen orné de quatre taches de pubescence
argentée, l'une transversale, un peu triangulaire, au bord apical
du premier segment ; deux autres, ovales et peu fournies, situées
sur une même ligne transversale, vers le milieu du second segment
et à peu près aussi éloiguées l'une de l'autre que du bord externe;
la dernière subquadrangulaire, au milieu du bord apical de ce
même segment. En dessous, les segments 2-5 sont ciliés de poils
blancs à leur bord postérieur. Pattes hérissées de poils blancs;
éperons ferrugineux.
Tète subquadrangulaire, un peu plus étroite que le thorax,
faiblement prolongée derrière les yeux, avec les angles postérieurs
arrondis. Yeux assez convexes, plus éloignés des mandibules que
des angles de l'occiput ; second article du funicule des antennes
sensiblement plus long que le troisième. Thorax subquadrangulaire,
faiblement contracté après son milieu et un peu rétréci en arrière
où il est perpendiculairement tronqué. La tête et le thorax sont
fortement ponctués-réticules en dessus; pas d'onglet scutellaire.
Abdomen subsessile, ovale ; premier segment très court, plus
étroit que le suivant, non contracté en arrière ; dernier segment
avec une aire pygidiale plane, bien circonscrite, densément et
longitudinalement striée. Pattes avec les tibias armés de deux
rangées d'épines sur leur tranche externe. Long. 11 mm.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDRS DE l'aUSTRALIE 469
La .]/. pacificatri.r Sni., de Cluunpion Bay, ne semble, d'après la
description, pas distÏDcte de quadrata.
3. MUTILLA VENUSTA S RI.
Miitilla lenusîa Sniitii, Cat. Hyni. Brit. Mus. I800, p. 26, $
9 Un exemplaire en très mauvais état, qui figure dans les
cartons du Musée de Bruxelles, et un autre éiçalement défectueux
qui fait partie de ma collection, me permettent cependant de
compléter ainsi la description trop insuffisante de Smith :
Noire avec le dessus de la tôte et du thorax rouge; mandibules
noirâtres, rouges au milieu ; antennes et pattes d'un brun plus ou
moins rougeàtre, tarses et éperons testacés; abdomen noir en
dessus, d'un brun rougeàtre en dessous ; second segment orné
en son milieu de deux grandes taches ovales, ferrugineuses, luisan-
tes, situées Tune à côté de l'autre et à peine plus rapprochées entre
elles que chacune du bord externe du segment; 3"'^, 4""' et 5""^
segments ornés eu leur milieu d'une tache transverse de pubes-
cence soyeuse, jaun<àtre, formant par leur réunion une large bande
longitudinale. Eu dessous, les segments deux et suivants sont ciliés
de |)oiIs jaunâtres; pattes hérissées de poils pâles.
Tête subquadrangulaire, plus étroite que le thorax, sensiblement
prolongée derrière les yeux, avec les angles postérieurs distincts
mais arrondis; elle est densément ponctuée-réticulée en-dessus.
Yeux assez petits, convexes, situés vers le milieu des bords latéraux;
mandibules étroites, iuermes, acuminées au sommet. Thorax sub-
piriforme, ayant sa plus grande largeur un peu avant le milieu,
faiblement rétréci en avant avec les angles antérieurs peu marqués,
plus fortement rétréci en arrière avec les bords latéraux un peu
arqués en dedans vers le milieu; métanotum brusquement déclive
en arrière, mais sans arête entre sa face supérieure et sa face
postérieure. Le thorax est grossièrement ponctué-réticule en dessus,
avec les mésopleures et les métapleures concaves, lisses et très
luisantes. Abdomen ovale, sessile; son premier segment large et
court, faiblement contracté à son articulation postérieure, assez
densément ponctué en dessus ; second segment densément ponctué
en dessus, beaucoup plus éparsement en dessous, sans impression
transverse en arrière ; dernier segment rouge, muni d'une aire
pygidiale nettement et longitudinalement striée. Long. 9 H mm.
Australie, sans indication plus précise.
470
4, MUTILLA BIVULNERATA DOV. Sp.
9 Nigra vel nigro-hrunnea, tuherculis antennalihus, mandihularum
parte média, antennarum scapo, funiculi articulo primo , abdominisqne
primo segmento plus minusve ferrugineis ; pedibus brunneo et ferru-
gineo variegatis. Caput transversmn, postice arcuatum. Thorax piri-
formis, postice angustatus. Abdomen subsessile, segmento secundo
maculis duabus magnis, ovatis, basalibus, midis, sanguineis ornato ;
eodem segmento macula apicali prœdito, quse cum maculis mediis seg-
mentorum 3-5 lineam latam, ferrugineam, parce flaw-tomentosam
format : segmento sexto ferrugineo, nitido. Long. 3-6 mm.
Noire ou d'un brun noir, parfois uu peu tachée de rouge sur le
thorax; tubercules antennaires, scape, premier article du funicule,
milieu des mandibules, la majeure partie du premier segment de
l'abdomen et le dessous du segment suivant ferrugineux ; premier
segment plus ou moins bordé de testacé à sa marge postérieure ;
second segment orné près de sa base de deux grandes taches
ovales, d'un rouge de sang, placées l'une à côté de l'autre et un
peu plus rapprochées entre elles que du bord externe; le second
segment est en outre marqué, au milieu de son bord apical, d'une
tache ferrugineuse qui se continue sur les segments suivants,
formant ainsi une large bande longitudinale, éparseuient revêtue
de pubescence jaunâtre ; dernier segment entièrement ferrugineux
et glabre. Pattes rouges ou ferrugineuses, avec les tarses plus
pâles et le somniet des cuisses et des tibias noir. Une pilosité noire,
assez longue et éparse, hérisse la tête, le thorax et le dessus de
l'abdomen; face déclive du métathorax, premier segment de
l'abdomen, côtés et dessous du corps avec des poils blanchâtres;
pattes avec quelques poils noirs mélangés à des poils blancs,
éperons blancs.
Tête transversale, un peu plus large que le thorax, rétrécie en
avant, très arquée en arrière, sans angles postérieurs distincts,
densément ponctuée-réticulée. Yeux grands, arrondis, convexes,
assez éloignés de l'articulation des mandibules ; arêtes frontales
sinueuses et s'étendant jusqu'aux yeux ; mandibules arquées,
acuminées au sommet, munies d'une petite dent antéapicale;
antennes robustes, tous les articles du funicule, sauf le dernier,
aussi larges ou plus larges que lougs, le second article moins large
mais à peine plus court que le troisième. Thorax piriforme,
rétréci en arrière et légèrement contracté après le milieu, son bord
antérieur faiblement arqué avec les angles sensibles mais non
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE l' AUSTRALIE 471
saillants; h dos da thorax est fortement ponctiié-réticulé, passant
au ridé-réticulé en arrière; concavité des pleures presque lisse et
luisante ; métathorax obliquement déclive en arrière, sans arête
supérieure et sans onglet scutellaire. Abdomen ovale, subsessile ;
premier segment beaucoup plus étroit que le suivant, assez court et
non contracté en arrière, éparsement ponctué en dessus, chargé en
dessous d'une carène rectiligue; second segment densément cou-
vert en dessus de points allongés, plus fins et plus serrés en
arrière, plus épars sur les côtés ; les segments suivants finement et
éparsement ponctués ; dernier segment lisse, luisant, faiblement
convexe, sans aire pygidiale bien circonscrite. Pattes avec les
tibias intermédiaires et postérieurs armés d'une seule rangée
d'épines brunes.
Mackay, Queensland (M. G. Turner).
Par la forme et la disposition des deux taches rouges de son
second segment, cette Mutille rappelle la vennsta Sm., mais elle
est plus petite, la tête et le thorax sont autrement colorés et moins
grossièrement sculptés, la tête n'est pas quadrangulaire ni pro-
longée derrière les yeux, le thorax est plus allongé, moins contracté
en arrière, l'aire pygidiale n'est pas striée, etc.
5. MuTiLLA Gilbert! André.
Mutilla Gilberti André, Mém. Soc. zool. Fr. XI, 1898, p. 267, 9 .
9 Une série d'individus, reçus de Mackay, offrent diverses
variations dans l'étendue et la situation de la bande transversale
noire du second segment. La plupart du temps, elle est subapicale
comme chez les exemplaires typiques, mais chez d'autres elle se
déplace pour devenir basale ou presque basale. La largeur de cette
bande semble aussi très variable, tantôt occupant à peine le quart
du segment, tantôt l'envahissant presque en entier, à l'exception
d'uue bordure basale ou apicale. Toutefois ce cas est rare et, le plus
souvent, la bande noire offre la disposition indiquée dans la des-
cription originale. Long. 3-6 mm.
6. Mutilla ABJECTA nov. sp.
9 Nigra, antennis pedibmque nigro et ferrugineo variegatis, tarsis
ferrugineis, calcaribus palliais ; abdominis segmenta primo ferrugineo,
sœpe antice nigricante, segmentis 2-5 parce albo-ciliatii.. Thorax sub-
piriformis vel subhexagonalis, antice reclus, poslice angustatus et
coarctatus. Abdomen sessile, cylindricum, postice attenuatum, area
pygidiali plana, ferruginea, lungiludinaliter striata. Long. 3-5 mm.
472 E. ANDRÉ
Noire ou d'un brun noir, avec les mandibules, les tubercules
antennaires, parfois tout ou partie du scape et de la base du funi-
cule, plus ou moins rougeâtres ; pattes brunes avec la base des
cuisses et des tibias, ainsi que les tarses, ferrugineux ; éperons
blanchâtres ; premier segmeut de l'abdomen ferrugineux, avec un
reflet doré sous certaines incidences, parfois rembruni à sa partie
antérieure ; les segments suivants plus ou moins distinctement
ferrugineux à leur bord apical qui est éparseraent cilié de poils
blanchâtres ; dernier segment en entier d'un ferrugineux doré.
Pilosité courte et éparse, noire sur la tête et le thorax, blanche à
l'occiput, au metanotum et au-dessous du corps; second segment
abdominal peu densémeut revêtu de pubescence brune, couchée*»
pattes hérissées de poils blancs.
Tête arrondie, à peine plus étroite que le thorax, fortement
arquée en arrière avec les angles postérieurs indistincts, densément
ponctuée-réticulée. Yeux de grandeur moyenne, en ovale court,
assez convexes, situés vers le milieu des bords latéraux ; tubercules
antennaires arrondis; mandibules acuminées au sommet; antennes
robustes, second article du funicule pas plus long que le troisième.
Thorax court, son bord antérieur rectiligne avec les angles bien
marqués et dentiformes; ses bords latéraux, également rectilignes
sur leur première moitié, divergent en arrière jusque vers le milieu
où ils se contractent assez fortement, pour redevenir à peu près
parallèles à la partie rétrécie du metanotum ; les bords latéraux
sont munis d'une petite dent après la contraction médiane et d'une
autre de chaque côté de la troncature postérieure du metanotum
qui est abrupte et verticale; le thorax est densément ponctué-
réticule avec la concavité des pleures presque lisse et luisante.
Abdomen cylindrique, atténué en arrière, tout à fait sessile; pre-
mier segment court, cupuliforme, aussi large que le suivant,
ponctué-réticule; second segment densément ponctué en dessus,
plus éparsement en dessous; les segments suivants finement et
plus éparsement ponctués; dernier segment muni d'une aire pygi-
diale plane, nettement et longitudinalement striée. Pattes avec les
tibias intermédiaires et postérieurs armés d'une seule rangée
d'épines.
Mackay, Queensland (M. G. Turner).
Très voisine de Gilberti André, dont elle reproduit tout à fait la
forme générale, mais facile à distinguer par la coloration différente
de son abdomen et par son aire pygidiale nettement striée.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 47.3
7. Mutilla SESSILIS uov. sp.
$ Nigra, abdominis segmentorum margine apicaii plus minusm
ferrugineo et parce flavo-ciliato, calcaribm pailide ferrugineis. Thorax
brevis, sablie.ragonaUs, haud longior (juam tatior, antice reclus,
postice angustalus et contractus. Abdomen sessile, cylindricurn, postice
attenualum, area pijgidiali plana, longitudinaliter striata. Long. 0-7
mm.
Noire, avec les tubercules autennaires, les mandibules, l'extré-
mité du scape et la base du funicule plus ou moins d'un rouge brun,
tarses brunâtres ou rougeàtres, éperons d'un ferrugineux pâle;
bord apical des segments abdominaux plus ou moins largement
d'un ferrugineux sombre, cette bordure, ordinairement étroite au
premier segment, s'élargit en son milieu sur les segments 2-3 ou
2-4, de façon à simuler parfois une tacbe apicale ; tous les segments,
sauf le dernier, sont éparsement ciliés en arrière de poils jaunâtres.
Corps assez abondamment bérissé d'uue pilosité courte et brunâtre,
devenant blanchâtre sur l'occiput, le metanotum, le premier seg-
ment de l'abdomen, le dessous du corps et les pattes.
Tète arrrondie, plus étroite que le thorax, faiblement rétrécie
en avant, arquée en arrière avec les angles postérieurs indistincts,
grossièrement ponctuée et irrégulièrement ridée. Yeux de grandeur
moyenne, en ovale court, assez convexes, éloignés de l'articulation
des mandibules; tubercules antenuaires arrondis; mandibules
acuminées au sommet; antennes robustes, second article du funi-
cule pas plus long que le troisième. Thorax très court, hexagonal,
pas plus long qu'il est large en son milieu ; son bord antérieur
rectiligne avec les angles vifs mais non dentiformes; ses bords
latéraux, à peu près rectilignes sur leur première moitié, divergent
fortement en arrière jusque vers le milieu, où le thorax se contracte
et se rétrécit notablement jusqu'à son extrémité postérieure qui
est obliquement tronquée mais sans dent latérale ; le thorax est
grossièrement et irrégulièrement ridé-pouctué en dessus, avec la
concavité des pleures presque lisse et luisante. Abdomen cylin-
drique, atténué en arrière, tout à fait sessile; premier segment
court, cupuliforme, aussi large que le suivant, densément et assez
fortement ponctué; second segment densément rugueux-pouctué
en avant, simplement ponctué en arrière; les segments suivants
finement et éparsement ponctués; dernier segment muni d'une
aire pygidiale plane, longitudinalement et finement striée. Tibias
intermédiaires et postérieurs armés d'une seule rangée d'épines sur
leur tranche externe.
474 E. ANDRÉ
Mackay, Queenslaud (M. G. Turner).
Par la forme de son thorax et de son abdomen, cette espèce
appartient au même groupe que la précédente, mais elle est plus
grande, plus grossièrement sculptée, son thorax est plus court,
sans denticules latéraux et postérieurs, et son premier segment
abdominal n'est pas ferrugineux sur la majeure partie de son
étendue.
8. MUTILLA ADDENDA UOV. Sp.
$ Nigra, segmento secundo ahdominls macula magna apicali, ferru-
ginea, semicirculari ornato, segmentornm i -5 apice parce fla.vo-ciliato,
calcaribus palliais. Caput transversum, rude reticulatum, ihorace
paulo angustius. Thorax hrevis, suhhexagonalis, rude reticulatus,
antice reclus, postice coartatus et angustatus. Abdomen sessile, cylin-
dricum, postice attenuatnm, area pggidiaU plana, longitudinaliter
striata. Long. 6 mm.
Entièrement noire ainsi que les antennes et les pattes; second
segment de l'abdomen orné, au milieu de son bord apical, d'une
grande tache semicirculaire, ferrugineuse, qui se continue un peu
sur le segment suivant ; bord postérieur du premier segment peu
distinctement cilié de poils jaunâtres, les segments suivants plus
longuement et plus densément ciliés de poils semblables. Corps
assez abondamment revêtu en dessus de poils bruns presque cou-
chés, ces poils plus hérissés et blanchâtres à l'occiput, à la face
postérieure du metanotum et sur le premier segment de l'abdomen;
pattes hérissées et poils blanchâtres; éperons pâles.
Tète transverse, subquadrangulaire-arrondie, un peu plus étroite
que le thorax, faiblement arquée en arrière, avec les angles posté-
rieurs distincts quoique très arrondis ; elle est grossièrement et
irrégulièrement ridée-réticulée. Yeux de grandeur moyenne, en
ovale court, assez convexes, plus rapprochés de l'articulation des
mandibules que de l'occiput ; mandibules acuminées au sommet;
antennes courtes et robustes, second article du fuuicule pas plus
long que le troisième. Thorax court, subhexagoual, son bord anté-
rieur rectiligne avec les angles un peu dentiformes; ses bords laté-
raux, à peu près rectil ignés sur leur première moitié, divergent à
peine en arrière jusque vers leur milieu, oîi le thorax se contracte
brusquement pour se rétrécir fortement jusqu'à son extrémité
postérieure, qui est nettement tronquée et armée d'une dent
aiguë de chaque côté de la troncature. Le dessus du thorax est
grossièrement et longitudinalement ridé-réticulé; la concavité
des pleures est presque lisse et assez luisante. Abdomen cylin-
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DKS MUTILLIDES DE L'aUSTRALIE 47.'>
drique, atténué en arrière, tout à fait sessile; premier segment
court, cupuliforme, aussi large que le suivant, fortement ponctué-
réticule ; second segment grossièrement ridé-ponctué en avant,
moins fortement en arrière, irrégulièrement ponctué en dessous;
les segments suivants finement et plus éparsement ponctués ; der-
nier segment muni d'une aire pygidiale i)lane, nettement et longi-
tudinalement striée. Pattes avec les tibias intermédiaires et posté-
rieurs armés de deux rangées d'épines sur leur tranche externe.
Mackay, Queeusland (M. G. Turner), un seul individu.
C'est encore une espèce très voisine des précédentes et appar-
tenant au même groupe ; elle se rapproche surtout, par sa taille et
sa coloration, de M. sessills, mais son thorax et son abdomen sont
beaucoup plus fortement sculptés, le thorax est un peu moins
court, plus étroit en arrière, plus anguleux, les épaules sont plus
dentiformes et le metanotum est armé, en arrière et de chaque côté,
d'une petite dent qui manque chez sessilis. La structure du thorax
la rapprocherait davantage de M. abjecta, mais elle s'en écarte par
sa taille beaucoup plus grande, par sa sculpture bien plus forte et
par le premier segment de l'abdomen qui est entièrement noir.
9. MUTILLA DIFFICILIS nOV. sp.
9 Caput et thorax brunneo-ferruginea, antennis pedihusque piceo
et (en-ugineo variegatis, calcaribm paUidis. Abdomennigrum, segmen-
torum apice albo ciliato. Caput subrotimdatum, thorace haud angus-
tius. Thorax longior quam latior, antice subparallelus, m mcdio con-
tractus, deinde angustatus, angulis anticis et posticis subacutis.
Abdomen sessile, subcylindricum, antice paulo, postice magis atte-
nuatum, area pygidiali ferruginea, laevi, nitida. Long. 3 mm.
Tête et thorax d'un brun rougeàtre, abdomen noir, sauf le der-
nier segment qui est ferrugineux. Tubercules antennaires, milieu
des mandibules, scape des antennes, premiers articles dufunicule,
base et extrémité des cuisses, tibias et tarses ferrugineux, le reste
des antennes et des pattes d'un brun noir. Premier segment de
l'abdomen peu distinctement cilié de poils blancs, les segments
suivants plus nettement et plus densément ciliés de poils semi)la-
bles à leur bord apical. Dessus de la tête et du thorax avec des
poils brunâtres ; de longs poils blancs hérissent le metanotum, le
devant du premier segment abdominal, les côtés et le dessous du
corps ainsi que les pattes ; éperons blanchâtres.
Tète arrondie, aussi longue que large, à peu près de la largeur
du thorax, assez densément ponctuée en avant, plus éparsement
476 E. ANDRÉ
en arrière et sur les côtés ; elle est forleineut arquée en arrière avec
les angles postérieurs indistincts. Yeux assez petits, arrondis,
médiocrement convexes, situés un peu plus près de l'articulation
des mandibules que du bord postérieur ; tubercules antennaires
arrondis, lisses et luisants; mandibules acumiuées au sommet;
antennes robustes, second article du funicule à peu près de la lon-
gueur du troisième. Thorax beaucoup plus long que large, son bord
antérieur très faiblement arqué avec les angles un peu denti-
formes, ses bords latéraux rectilignes et presque parallèles sur leur
première moitié; à partir de là le thorax se contracte assez brus-
quement, puis se rétrécit jusqu'en arrière où il est obliquement
tronqué avec les angles de la troncature faiblement denliformes.
Le dessus du thorax est régulièrement et assez densémeut ponctué,
la concavité des pleures est finement ridée et un peu luisante.
Abdomen subcylindrique, très peu atténué en avant, acuminé en
arrière, tout à fait sessile; premier segment court, cupuliforme,
peu densément ponctué; second segment assez finement ponctué,
les points plus serrés en avant, plusépars en arrière ; les segments
suivants très finement ponctués ; dernier segment muni d'une
aire pygidiale assez plane, mais lisse et luisante. Epines des tibias
intermédiaires et postérieurs peu distinctes.
Mackay, Queenslaud (iM. G. Turner), un seul exemplaire.
Celte Mutille est à rapprocher des précédentes, mais son thorax
est plus allongé et son aljdomeu, quoi(|ue tout à fait sessile, est un
peu moins cylindrique et faiblement atténué en avant. Elle se
distingue d'ailleurs très facilement de ses voisines par sa coloration
générale et par son aire pygidiale lisse et luisante.
10. MuTiLLA VARiiPEs Audré
Mutilln (Splueroplithalma) varipes André, Mém. Soc. zool. Fr.
VIII, 1895, p. 498, 9.
9 La description de cette Mutille a été faite d'après un seul
individu et je n'ai en conséquence pu tenir compte des variations
que peut présenter l'espèce. Un second exemplaire, que M. G.
Turner m'a envoyé de Mackay, me démontre que la coloration du
corps est sujette à devenir presque entièrement noire, puisque,
chez cet exemplaire, tout le dessus de la tète et la majeure partie du
thorax passent au brun noir très foncé ; le premier et le dernier
segments de l'abdomen sont également d'un brun noir presque
aussi foncé que les autres segments. Le funicule des antennes est
plus largement brun sur sa seconde moitié, mais les pattes restent
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLTDES DE l'aUSTRALIE 477
variées de brun et de ferrugineux coninie chez l'exemplaire typique.
Tous les autres caractères de forme et de sculpture sont identiques
à ceux du premier échautitlon, mais la taille estuu peu plus faible,
ne mesurant que o millimètres.
Jl. MUTILLA SOSIANA, IlOV. Sp.
9 Mgra, tuberculis antennalibus, mandibidis, antennis pedibusque
plus minusce ferrupneis, partim nigricuntibus, Caput poatice arcua-
tum, haud ultra oculos productum, devise et subtiliter reiiculalum.
Thorax brevis, subtnipezoidalis, reticulatus, pronoto antice recto,
angulis dentiformibus, mctanoti angulis posticis bidenticulatis. Abdo-
men sessile, subtiliter punctatum, lucidum, segmenta tertio jasciatini
cinereo-pubescente, pggidio Isevi, convexo, sine arca distincta. Calcaria
pallida. Long. 4-5 mm.
Corps noir ou d'un noir brun, parfois avec un très faible reflet
bronzé; tubercules anteunaires, mandibules et anteuues ferrugi-
neux, ces dernières plus ou moins noirâtres au sommet; pattes soit
entièrement ferrugineuses, soit brunes avec la base des cuisses et
des tibias ainsi que les tarses ferrugineux. Troisième segment de
l'abdomen revêtu d'une fioe pubescence cendrée qui forme une
bande plus ou moins apparente. Pilosité éparse, noire sur le dessus
du corps, blanchâtre sur le premier segment abdominal, la partie
inférieure du corps et les pattes. Eperons pâles.
Tète transversale, à peu près de la largeur du thorax, non
prolongée derrière les yeux, son bord postérieur sensiblement
arqué avec les angles indistincts ; elle est finement, densément
et superriciellement réticulée, le fond des mailles étant à peu près
plan et marqué d'un petit point piligère. Yeux convexes, en ovale
court, assez distants de l'articulation des mandibules. Fossettes
antennaires limitées en haut par une line carène, qui s'étend jus-
qu'à l'œil ; tubercules anteunaires arrondis, lisses et luisants;
antennes robustes, funicule élargi en son milieu avec le second
article à peine plus long que le troisième. Thorax court, subtrapé-
zoïdal, convexe en dessus, son. bord antérieur presque rectiligne,
terminé latéralement par une petite dent aiguë ; de faibles créne-
lures se voient sur l'arête formée par la jonction de la face supé-
rieure et des flancs qui sont fortement concaves. En arrière, le
thorax est subtronqué, mais sans limite entre sa face dorsale et sa
face postérieure et sans onglet scutellaire. Le dos du thorax est
couvert d'une réticulation fine et superficielle à fond plan, avec les
mailles un peu plus larges en arrière ; de chaque côté de son bord
478 E. ANDRÉ
postérieur se voient deux denticules aigus et bien distincts. Abdo-
men tout à fait sessile, avec le premier segment court, cupuliforme,
aussi large que le suivant; sa surface est luisante, très finement
et peu deusément ponctuée. Dernier segment dorsal convexe, lui-
sant, éparsement ponctué, sans aire pygidiale. Tibias intermédiaires
et postérieurs armés d'épines courtes et peu nombreuses, disposées
sur un seul rang.
Mackay, Queensland (M. G. Turner).
Cette Mutille est tellement semblable à variipcs qu'à première
vue il est facile de la confondre avec elle, mais à un examen plus
approfondi, on reconnaît qu'elle s'en distingue par des caractères
sufïisants pour constituer une espèce. En effet, la tête est arquée en
arrière et non prolongée derrière les yeux, tandis que chez variipes
elle est à peu près rectiligne avec les angles marqués quoique très
arrondis ; elle présente en outre, chez la nouvelle espèce, une réti-
culation bien nette, à fond plan, tandis que chez variipes le front
et le vertex sont simplement et assez fortement ponctués, pas ou à
peine réticulés. Le thorax est lui même superficiellement réticulé,
plan au fond des mailles, au lieu d'être densément et irrégulière-
ment ridé-réticulé ; il est aussi un peu moins rétréci en arrière, le
métathorax est plus tronqué et son bord postérieur est armé, de
chaque côté, de deux petits denticules distincts.
12. MUTILLA .ENEA UOV. Sp.
9 Caput et thorax obscure aenea, abdomen viridi-aeneum vel cyaneo-
aeneum, segnienlo tertio fasciattm cinereo-pubescente; antennis pedi-
busque ferrugineis, partini nigricantibus. Caput postice arcuatum, haud
ultra oculos productum, sat sparse punctalum ; thorax subtrapezoidalis,
punctatus, postice reticulatiis ; pronoto antice recto, angulis dentifor-
mibus. Abdomen sessile, subtiliter punctatum, lucidum, pygidio con-
vexo, sine area distincta. Calcaria pallida. Long. 2,5-5 mm.
Var. PURPURACENS nov. var. Caput et thorax purpurea vel violas-
centi-purpurea, abdomen viride vel viridi-cyaneum.
Tête et thorax d'un bronzé obscur, abdomen d'un bronzé ver-
dâtre ou bleuâtre ; tubercules antennaires, mandibules, antennes et
pattes ferrugineux, sommet du funicule, extrémité des cuisses et
des tibias plus ou moins rembrunis. Troisième segment de l'ab-
domen revêtu d'une fine pubescence cendrée qui forme une bande
plus ou moins apparente. Pilosité éparse, noire sur le dessus du
corps, blanche sur les côtés et en dessous. Pattes avec des poils
blanchâtres ou jaunâtres, éperons pâles.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 479
Tête transversale, un peu plus large que le thorax, non prolon-
gée derrière les yeux, sensiblement arquée à son bord postérieur
dont les angles sont complètement etïacés; elle est luisante, assez
éparsement et irrégulièrement ponctuée en dessus, les points étant
plus tins et plus écartés en arrière, plus forts et plus rapprochés sur
le disque, avec des traces de réticulation dans le voisinage des
arêtes frontales. Yeux grands, convexes, en ovale court, assez
distants de l'articulation des mandibules; fossettes antennaires
limitées par une fine carène qui s'étend jusqu'à l'œil; tubercules
antennaires arrondis, lisses et luisants; antennes robustes, funi-
cule élargi en son milieu, avec le second article à peine plus long
que le troisième. Thorax subtrapézoïdal, très rétréci en arrière,
convexe en dessus, son bord antérieur presque rectiligne, terminé
latéralement par une petite dent: de faibles crénelures se voient
sur l'arête formée par la jonction de sa face supérieure et des flancs
qui sont fortement concaves; metanotum obliquement incliné en
arrière, non tronqué, sans limite entre sa face déclive et sa face
supérieure et sans onglet scutellaire. Le thorax est finement et
éparsement ponctué sur le disque, chargé en arrière et sur les
côtés de rides fines et superficielles, formant une réticulation à
fond plan dont les mailles sont plus larges en arrière ; une
ride médiane, longitudinale, extrêmement fine, parcourt le tho-
rax d'avant en arrière, en devenant presque indistincte chez les
très petits individus. Abdomen ovale, sessile, luisant, finement et
épaisement ponctué ; premier segment court, cupuliforme, non
contracté en arrière; dernier segment convexe, sans aire pygidiale.
Tibias intermédiaires et postérieurs armés de quelques épines
courtes, disposées sur un seul rang.
Var. PURPURASCENS nov. var. Tête et thorax d'un beau violet
pourpré, abdomen vert ou d'un vert bleu, bande du troisième seg-
ment plus étroite et parfois interrompue au milieu. Cette remar-
quable variété de coloration est d'ailleurs semblable au type sous
tous autres rapports et sa taille oscille entre 3 et 5 millimètres.
Mackay, Quennsland (M. G. Turner) ; plusieurs individus du
type et de la variété.
La M. œnea est très voisine de sosiana, mais s'en écarte par sa
coloration, par la sculpture différente de la tête et du thorax et par
l'absence de denticules au métathorax.
Les M. variipes, sosiana et œnea sont des espèces extrêmement
affines, formant un groupe très homogène, mais je les crois bien
distinctes, car je n'en ai vu jusqu'à présent aucun exemplaire pré-
sentant des caractères de transition.
480
13. MUTILLA FERRUGINATA WestW.
Mutilla ferruginata Westwood, Arcana ent. II, 1843, p. 18, pi. LIV,
fig. 4, 9
Mutilla {Spliaeroplitholma) ferruginata André, Méni. Soc. zool. Fr.,
VIII, 1895, p. 491, $
9 Deux nouveaux exemplaires reçus de Mackay sont eu tout
semblables aux premiers que M. Turner m'a envoyés du même
pays, sauf que les segments 3 et 4 de l'abdomen sont marqués en
leur milieu d'uue tache de pubescence jaunâtre, comme celle qui
orne les segments 2 et 5, mais plus petite et moins apparente, ce
qui explique qu'elle arrive parfois à s'effacer complètement. La
taille de ces individus est de 10 à 12 millimètres.
14. Mutilla lutaria Sra.
Mulilla lutaria Smith, Cat. Hym. Brit. Mus. 1833, p. 27, 9
9 D'après un exemplaire en mauvais état provenant d'Australie,
sans indication plus précise, et existant dans les cartons du Musée
de Bruxelles; je puis compléter ainsi la description trop brève
mais très exacte de Smith :
Tète un peu plus étroite que le thorax, ce dernier ayant sa plus
grande largeur un peu avant le milieu, faiblement rétréci en avant,
beaucoup plus en arrière, non tubercule sur les côtés; bord anté-
rieur du pronotum presque rectiligne avec les angles bien marqués
quoique non deuliformes; metanotum abruptement tronqué en
arrière, mais sans arête entre ses faces supérieure et postérieure
et sans onglet scutellaire. Abdomen sessile, ovale ou largement
fusiforme, fortement rétréci en avant et en arrière; carène infé-
rieure du premier segment échancrée; second segment muni en
dessous d'uue carène basale, longitudinale, courte, et marqué en
arrière d'une assez forte impression transverse; dernier segment
avec une aire pygidiale finement, régulièrement et longitudinale-
ment striée.
L'Insecte est entièrement ferrugineux, avec le scape des antennes,
l'extrémité des mandibules, le sommet de la face déclive du méta-
thorax, la majeure partie du premier segment de l'abdomen, le
bord apical du dernier segment, les cuisses et partie des tibias
postérieurs plus ou moins noirs. Tout le dessus du corps est
recouvert d'une pubescence dorée, plus éparse sur la tête et le
thorax, beaucoup plus dense sur la seconde moitié de l'abdomen.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCK DKS MUTILLIDKS DK l'aUSTRALIE ''18I
Le corps est en outre hérissé, ainsi que les pattes, d'une longue
pilosité jaunâtre ; en dessous, les segments abdominaux sont ciliés
de poils jaunes. Tibias armés d'une double rangée d'épines; épe-
rons testacés. Long. 10 mill.
Cette espèce ressemble, pour la forme générale, à M. ferruginata
Westw., mais elle s'en distingue de suite par le second segment
abdominal non sillonné en dessus, par la sculpture moins grossière
de son thorax et par la pubescence dorée répandue sur tout le corps.
13. MuTiLLA Mackavensis, nov. sp.
9 Ferniginea vei rufo-castanea., capite thoraceque supra plcrumque
pube aiireo-sericca vestitis, abdomine maculis tribus argenteis, sœpe
obsoletis, ornato, sciUcet : una transversa ad a.picem primi segmenti,
altéra média prope basim secundi, tertiaque transversa ad apicem
ejusdem segmenti. Thorax subtrapezoidalis, postice angustior. Abdo-
men subsessile, segmenta secundo haud longiiudinaliter impresso,
ultinio dorsali area pygidiali longitudinaliter striata prœdito. Long.
5-8 mill.
Entièrement ferrugineuse, passant parfois au brun marron,
surtout sur l'abdomen, les cuisses et les tibias. Front, vertex et
dessus du thorax assez abondamment revêtus de pubescence
soyeuse, dun jaune d'or, qui parfois cache entièrement la couleur
foncière et parfois devient beaucoup plus éparse ou même disparaît
presque entièrement, surtout chez les petits individus. Abdomen
orné de trois taches assez vagues de pubescence argentée, l'une
transversale au bord postérieur du premier segment, une autre,
assez irrégulière, au milieu de la base du second, et la troisième
transversale au milieu du bord apical de ce même segment qui
porte aussi une étroite bordure latérale de même pubescence de
chaque côté de la tache médiane. Ces taches sont très caduques et
sujettes à disparaître facilement. Une pilosité jaunâtre ou bru-
nâtre, assez éparse, hérisse la tête, le thorax et le premier segment
de l'abdomen ; les bords latéraux des 2^6, 3me et 4™» segments sont
ciliés de poils blancs, le bord postérieur des segments 3 à o est
plus ou moins garni de poils noirs. Eu dessous, les segments 2 à o
sont ciliés de poils blancs. Pattes éparsement hérissées de poils
blanchâtres, éperons testacés ou ferrugineux.
Tète plus étroite que le thorax, faiblement arquée en arrière
mais sans angles postérieurs distincts, assez densément ponctuée
en dessus, souvent un peu réticulée sur le vertex. Yeux arrondis,
convexes, assez éloignés de l'articulation des mandibules ; tuber-
Mém. Soc. Zool. de Fr., 1901. x'v. - 31
482 E. ANDRÉ
cules aoteunaires arrondis; fossettes antennaires limitées en haut
par une arête qui s'étend jusqu'à l'œil ; mandibules inermes, acu-
minées au sommet; antennes médiocrement épaisses, second arti-
cle du funicule une fois et demie aussi long que le troisième. Thorax
subtrapézoïdal ou subpiriforme, faiblement rétréci eu avant, plus
sensiblement en arrière, densément ridé-réticulé en dessus ; con-
cavité des pleures presque lisse et luisante. Pronotum à peu près
rectiligne en avant, avec les angles nets mais non dentiformes ; sa
limite postérieure est marquée de chaque côté par une petite
échancrure du bord latéral; metanotum assez abruptement tron-
qué, mais sans arête supérieure et sans onglet scutellaire ; les côtés
du thorax sont très indistinctement et irrégulièrement crénelés.
Abdomen ovale, subsessile ; premier segment court, plus étroit que
le suivant, faiblement contracté à son articulation postérieure, peu
densément ponctué en dessus; second segment longitudinalement
ponctué-réticule, saus impression longitudinale en dessus et sans
carène distincte en dessous où il est assez fortement ponctué ;
dernier segment dorsal pourvu d'une aire pygidiale bien limitée,
nettement et longitudinalement striée. Tibias intermédiaires et
postérieurs armés de deux rangées de fortes épines sur leur tran-
che externe.
Mackay, Queeusland (M. G. Turner).
Cette espèce est rapprochée de M. ferruginata Westw , mais elle
s'en distingue facilement par sa taille généralement plus petite,
par la vestiture de sa tête et de sou thorax, par le second segment
de l'abdomen pourvu d'une tache basaie qui mancjue chez ferrugi-
nata, par son thorax moins nettement piriforme et beaucoup moins
rétréci en arrière, par le premiersegmeut abdominal un peu moins
étroit et moins allongé, et par le second segment dorsal non impres-
sionné longitudinalement.
Elle est aussi très voisine de lutaria Sm., mais loruementatiou
de son abdomen est toute différente.
Le M. mackayemis, de même que la ferruginata Westw. et la
caslaneiventris André, qui est peut-être le mâle de cette dernière,
ne se rencontrent, d'après ce que m'écrit M. G. Turner, que sur le
sable, au voisinage de la mer.
16. MUTILLA MERANOPLOIDLS UOV. Sp.
$ Cwput nigrum^ reticulato-puiictatum, antice plus minusre ferru-
gineum, antennis ferrugineis, apice nigris. Thorax niger, mbpiri-
formis, reticulato-punctatus, metanoto lateraliter denticulato, pedibus
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCK DKS MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 483
fernigineis, femorum. tibiarumque apire nigro. Abdomen otatum, mb-
sesHle, testaceumvel pallide ferrugincum, segmento primo nigro-macu-
lato, segmentis tertio et sequentibus partiin nigricantibus, flavo-ciiiatis,
segmento ultimo convexo, sine area pggidiali. Long. 5-5,5 mill.
Noire, partie antérieure de la tête, mandibules, scape et base du
f uuicule ferrugineux ; pattes ferrugineuses avec l'extrémité des cuis-
ses et des tibias plus ou moins largement noire; abdomen testacé
ou d'un ferrugineux pâle, avec une tache noire sur le premier
segment, et les segments 3 à 5 largement bruns ou noirâtres. Une
pilosité brune, assez longue et éparse, est répandue à la face supé-
rieure du corps ; le bord apical des segments 2 à 5 de l'abdomen
est étroitement et éparsement cilié de poils jaunâtres qui se mélan-
gent à la pilosité brune dont il vient d'être question. Dessous du
corps et pattes hérissés de poils jaunâtres ; éperons pâles.
Tête à peu près de la largeur du thorax, très arquée en arrière,
sans angles postérieurs distincts ; elle est densément et assez
fortement ponctuée-réticulée. Yeux arrondis, convexes, assez
éloignés de l'articulation des mandibules; fossettes antennaires
limitées en haut par une fine carène qui s'étend jusqu'à l'œil.
Antennes robustes; funicule court, élargi en son milieu, avec le
second article à peu près de la longueur du troisième. Thorax
subpiriforme, faiblement rétréci en avant, un peu plus en arrière,
fortement et densément ponctué-réticule en dessus, devenant ridé-
réticulé sur la face déclive du metanotum; pronotum presque droit
en avant, avec les angles antérieurs marqués mais non dentiformes;
metanotum assez abruptement tronqué en arrière, mais sans arête
au sommet de la troncature et sans onglet scutellaire ; les bords
latéraux du thorax sont faiblement crénelés, et ceux du métathorax
sont armés de 4 ou 5 dents aiguës et bien distinctes. Abdomen
en ovale court, subsessile, convexe sur les côtés, acuminé en
arrière; premier segment très court, beaucoup plus étroit que le
suivant avec lequel il s'articule sans ressaut; second segment large,
convexe, densément ponctué, marqué en son milieu d'une impres-
sion longitudinale, superficielle mais bien distincte, et présentant
en outre une autre dépression transversale, tout le long de son bord
postérieur; en dessous ce même segment est assez fortement
ponctué et est chargé, sur ses deux premiers tiers, d'une carène
médiane, longitudinale, se terminant en arrière par une dent peu
saillante; dernier segment dorsal assez convexe, luisant, éparse-
ment ponctué, sans aire pygidiale. Tibias intermédiaires et posté-
rieurs armés de quelques épines peu distinctes.
484 E. ANDRE
Mackay, Queenslaud (M. G. Turner).
Cette Mutille offre une grande ressemblance apparente avec une
Fourmi appartenant à la tribu des Cryptocérides. le Meranoplus
hirsutus Mayr, qui habite les mêmes régions. M. G. Turner m'écrit
qu'à l'état vivant, cette ressemblance est si frappante qu'en cours
d'excursion il ne pouvait distinguer ces deux Insectes qu'à leur
allure, celle de la Mutille étant vive et saccadée, tandis que celle de
la Fourmi est assez lente.
17. MUTILLA PALLIDIVENTRIS UOV. Sp.
cf Caput et thorax nigra, lucida, parce punctata, rnetatkorace reti-
culato, antennis, mandibularum apice tarsisque ferrugineis, calcaribus
pallidis \ocidis integris, mandibulis extus edentatls. Abdomen ocatuin,
subsessile, f'errugineum, lucidum, sparse punctatam, haud dense flavo-
hirtum. Alae hyalinm, stigmate opaco, brunneo, nervis lestaceis,
cellula radiali magna, acuminata, cellulis cubitalibiis tribus, nervis
recurrentibus duobus. Long. 5-6 milL
Tète et thorax noirs, assez luisants; tubercules antennaires,
sommet des mandibules, antennes et la totalité de l'abdomen d'un
ferrugineux clair; pattes brunes, avec la base et l'extrémité des
cuisses, tout ou partie des tibias et les tarses ferrugineux ; éperons
blanchâtres. Joues et devant de la tète avec des poils jaunâtres peu
serrés; front, vertex et dessus du thorax éparsement hérissés de
poils bruns ; abdomen hérissé de poils plus abondants, d'un ferru-
gineux pâle ; pattes et côtés du thorax parsemés de poils blanchâtres.
Tète en ellipse transverse, à peu près de la largeur du thorax,
assez fortement mais peu densément ponctuée, très arquée en
arrière immédiatement après les yeux, sans angles postérieurs
distincts. Yeux grands, ronds, convexes, entiers, voisins de l'arti-
culation des mandibules; ocelles de grandeur moyenne, les posté-
rieurs un peu plus rapprochés entre eux que des yeux ; mandibules
bidentées au souunet, inermes à leur bord externe ; épistome
triangulaire, échaucré au milieu de son bord antérieur; antennes
robustes, second article du funicule à peine plus long que le premier
et sensiblement plus court que le troisième. Thorax ovale, plus
étroit en arrière ; pronotu m faiblement arqué en avant, avec les angles
sensibles mais émoussés, largement échancré en arc à son bord
postérieur, fortement et peu densément ponctué; mesonotum forte-
ment et éparsement ponctué, marqué sur le disque de deux sillons
longitudinaux bien accentués et non raccourcis; écaillettes lisses,
luisantes, convexes, avec quelques points épars ; scutellum plan.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCK DES MUTILLIDES DE l'aUSTRALIE 485
quadrangulaire, forteineol ponctué; lobes latéraux petits, triangu-
laires, peu saillants; métathorax arrondi et non abruptemeut
tronqué en arrière, nettement ridé-réticulé. Abdomen ovale,
subsessile, luisant; premier segment plus étroit que le suivant
avec lequel il s'articule sans ressaut, finement et éparsement
ponctué en dessus, chargé en dessous d'une carène lisse et presque
rectiligne; second segment peu densément marqué en dessus de
points piligères, plus éparsement ponctué en dessous, les segments
suivants très finement ponctués. Ailes hyalines; stigma assez
grand, opaque, d'un brun jaunâtre; nervures testacées ou d'un
brun clair; cellule radiale grande, acuminée au sommet, dépassant
le niveau de la troisième cellule cubitale; trois cellules cubitales
dont la troisième est parfois ouverte en dessous, et deux nervures
récurrentes respectivement reçues vers le milieu des 2™" et 3™«
cellules cubitales. Pattes avec les tibias intermédiaires et postérieurs
dépourvus d'épines sur leur tranche externe.
Mackay, Queensland (M. G. Turner).
Espèce bien distincte de toutes celles qui me sont connues
d'Australie. Sa taille et son mode de coloration font naître l'idée
que ce pourrait être le mâle de meranoploides, mais il faut se
garder d'attacher trop d'importance à cette conjecture qui pourrait
ne pas être justifiée.
18. MUTILLA CYANEICEPS nOV. Sp.
9 Caput cyaneum, transvers um, thorace latins; antennis piceis,
mandibulis ferrugineis. Thorax siibpiriformis, ferrugineus, postice
attenuatus, margine antico recto. Abdomen subsessile, nigro-brun-
neum, segmento primo postice flavo-fimbriato, segmevto secundo vitta
lata, in medio bilobata, testacea, flavo-sericea ornato ; segnientis 3-6
plus minusve flaco pubescentibus ; segmento sexto convexo, nitido, sine
areapygidiali. Pedespicei, calcaribus teslaceis. Long. 10 mill.
Tète bleue, éparsement revêtue sur les tempes et les joues d'une
fine pubescence blanche ; mandibules ferrugineuses, antennes d'un
brun rougeâtre. Thorax d'un ferrugineux clair; pattes brunes, un
peu rougeàtres par places. Abdomen d'un brun noir; bord posté-
rieur du premier segment un peu rougeâtre et garni d'une bande
de pubescence jaunâtre, plus large au milieu, plus étroite sur les
côtés ; second segment éparsement revêtu en dessus de pubescence
brune, son bord postérieur offrant une large bande d'un brun
testacé, plus large et bilobée en son milieu et peu densément revêtue
de pubescence d'un blanc jaunâtre; les segments suivants garnis de
pubescence jauuâtre ou rougeâtre, formant des bandes peu dis-
tinctes, plus denses au milieu que sur les côtés; dernier segment
cilié latéralement de poils jaunâtres, lisse en son milieu, convexe,
luisant, sans aire pygidiale. Pilosité courte, blanchâtre ou jaunâtre,
peu abondante sur les pattes qui ont les éperons testacés. Bord
apical des segments ventraux 2-5 cilié de poils blancs.
Tête beaucoup plus large que longue et notablement plus large
que le thorax ; elle a sa plus grande largeur en avant, se rétrécit
sensiblement en arrière où elle est très prolongée après les yeux,
avec le bord postérieur droit ou un peu concave et les angles très
arrondis ; sa surface est régulièrement et très densément ponctuée-
réticulée. Yeux presque hémisphériques, assez voisins de l'articu-
lation des mandibules ; arêtes frontales n'atteignant pas le bord
interne des yeux ; mandibules tronquées et tridentées au sommet ;
antennes insérées très près du bord antérieur de la tête, second
article du funicule sensiblement plus long que le troisième. Thorax
assez allongé, son bord antérieur rectiligne avec les angles bien
marqués, ses bords latéraux à peu près parallèles sur leur premier
tiers, après lequel le thorax se contracte et se rétrécit jusqu'en
arrière ; il est obliquement tronqué postérieurement avec les arêtes
latérales du métanotum un peu crénelées ; sa face dorsale est den-
sément ponctuée-réticulée, la concavité des pleures est presque lisse
et luisante. Abdomen ovale, subsessile; premier segment très court,
tronqué en avant, plus étroit que le suivant, non contracté en
arrière, éparsement ponctué en dessus, chargé en dessous d'une
carène basse et peu saillante ; second segment densément ponctué
en dessus, plus éparsement en dessous; dernier segment convexe,
lisse, luisant, sans aire pygidiale. Tibias intermédiaires et posté-
rieurs armés seulement de deux ou trois épines' sur leur tranche
externe.
Ile de Key, un seul individu.
Par la forme de toutes les parties de son corps, par sa sculpture
et même par le mode d'ornementation de son abdomen, cette
espèce paraît très voisine decarinata Sm., d'Aru, des Iles Salomou
et de Nouvelle-Guinée, mais sa coloration est toute différente et les
bords de la troncature du premier segment abdominal sont moins
tranchants. Peut-être ne s'agit il que d'une remarquable variété de
carinata, ce que je ne puis décider d'après un seul exemplaire,
mais, en tout cas, cette variété serait assez remarquable pour
mériter un nom spécial.
Bien qu'il s'agisse ici d'une Mutille plutôt asiatique qu'austra-
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUïILLIDES DE l'aUSTIULIE 487
lienne, j'ai cru devoir la comprendre dans ce travail à cause de ses
rapports avec quelques-unes des formes suivantes.
19. Mutilla Henrici André.
Mutilla Henrici André, Mém. Soc. Zool. Fr., XI, 1898, p. 264, $.
9 De nouveaux individus de cette femelle, reçus de Mackay, sont
en tout semblables aux types, même sous le rapport de la taille,
mais la variété à tête et thorax entièrement noirs semble prédo-
miner et ce n'est qu'exceptionnellement que le disque du thorax se
montre taché de rouge.
20. Mutilla rectanguliceps André.
MiUilla rectanguliceps André, Mém. Soc. Zool. Fr., XL 1898
p. 265, 9.
9 Contrairement à la précédente, les spécimens à tête plus ou
moins rougeàtre et à thorax taché de rouge sur le disque paraissent
plus communs que ceux dont la tête et le thorax sont entièrement
noirs, ainsi que me le démontrent quelques exemplaires de cette
espèce que M. G. ïurner a de nouveau recueillis à Mackay.
21. Mutilla gyaneidorsis nov. sp.
9 Coputet thorax supra cyanea, suhtus nigra, mandilmlis, antennis
pedibusque brunneo et ferrugineo variegatis. Abdomen nigrum, seg-
mento primo fascia postica, secundo macula magna apicali, semicircu-
lari, tertio, quarto et quinto macula média transversa, ornatis,
omnibus maculis ferrugineis, pube ffava vestitis. Caput quadrangulare,
transversum, thorace latius ; thorax piriformis, postice angustior :
abdomen sessile, segmento ultimo laevi, nitido. Calcaria alba. Long.
5-6 mill.
Tête et thorax bleus en dessus, noirs ou bruns en dessous et sur
les côtés; tubercules antennaires et majeure partie des mandibules
ferrugineux ; antennes brunes, avec la base et l'extrémité du scape,
souvent aussi la base et le sommet du funicule ferrugineux ; pattes
ferrugineuses, plus ou moins rembrunies à l'extrémité des cuisses
et des tibias; abdomen noir, avec la majeure partie du bord apical
du premier segment, une grande tache semicirculaire au milieu du
bord postérieur du second, et une tache médiane, transverse, sur
les 3e, 4e et 3% ferrugineux ; ces bande et taches plus ou moins
revêtues de pubescence jaunâtre, celles des segments 2 à 5 formant
par leur ensemble une large bande longitudinale, continue, sur la
moitié postérieure de l'abdomen. Joues et tempes très éparsement
revêtues de pubescence blanche; une pilosité noire, clairsemée,
hérisse le dessus de la tête, du thorax et de l'abdomen ; face déclive
du metanotum, devant du premier segment abdominal, côtés et
dessous du corps hérissés de poils blancs ; pattes avec une pilosité
blanchâtre, mélangée de poils bruns; éperons blancs.
Tète quadrangulaire, transverse, plus large en avant qu'en arrière,
plus large que le thorax, notablement prolongée derrière les yeux
avec le bord postérieur presque droit et les angles distincts mais
très arrondis; elle est finement et deusément ponctuée-réticulée,
devenant un peu ridée-réticulée sur le front. Yeux grands, en ovale
court, convexes, assez voisins de l'articulation des mandibules ;
tubercules antennaires petits et peu distincts; mandibules à bords
à peu près parallèles, tronquées avant le sommet qui se termine
par une dent aiguë; second article du funicule des antennes une
fois et demie aussi long que le troisième. Thorax piriforme, arqué
en avant avec les angles antérieurs arrondis, faiblement contracté
vers son milieu, puis rétréci de là jusqu'en arrière où il est
obliquement tronqué, sans dents ni arête au sommet de la
troncature ; sa face dorsale est densément ponctuée-réticulée,
plus finement en avant, plus grossièrement en arrière ; concavité
des pleures presque lisse et luisante. Abdomen subsessiie ; premier
segment court, plus étroit que le suivant, tronqué en avant, avec
une face supérieure plane, beaucoup plus linement et plus densé-
ment ponctuée que la face antérieure qui est luisante et marquée
de gros points peu serrés ; il n'est pas contracté en arrière et est
chargé en dessous d'une carène basse, se terminant en avant par
une dent mousse ; second segment densément ponctué en dessus,
plus éparsement en dessous, les suivants finement ponctués ;
dernier segment avec une aire pygidiale mal définie, un peu
convexe, lisse et luisante. Pattes avec les tibias intermédiaires et
postérieurs armés d'une seule rangée d'épines sur leur tranche
externe.
Mackay, Queensland (M. G. Turner).
Cette espèce appartient au groupe des M. Henrici André et
rectanguliceps André, mais elle est un peu plus grande, sa coloration
est très différente, et elle s'en distingue eu outre par la bande
longitudinale ferrugineuse qui parcourt la seconde moitié de
l'abdomen.
22. MUTILLA AEMULA UOV. Sp,
9 Nigra, mandibulis, antennis pedibmque brunneis vel nigris,
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCK HES MUTII.T.IDES DE l'aUSTRALIE 489
ferrugineo variPijath. Abdonnnis se;/ menti pjimi marcjine apicall
ferrugineo, segmenta secundo macula postica, snhquadrata, segmentis
3-5 macula média transversa, signatis; omnibus maculls ferrugineis,
pube flam vestitis. Caput quadralum, tninsversum, thorace latius ;
thorax piriformis, postice angustior ; abdomen subsessile, segmento
ultimo areapygidiali plana, la ngitnd inaliter striata, priedilo. Catcaria
alba. Long. 5-S mill.
Noire; mandibules fernigiueuses, à l'exceptiou du sommet qui
est noirâtre ; pattes et anteunes brunes, plus ou moius variées de
ferrugineux; une bande apicale sur le premier segment de l'ab-
domen, raccourcie sur les côtés, une tache quadrangulaire, trans-
versale, au bord postérieur du second, et une autre semblable sur
chacun des segmeuts 3 à 5, ferrugineuses, éparsement revêtues de
pubescence jaunâtre; les taches des segments !2 à 5 forment, par
leur ensemble, une large bande longitudinale, continue, sur la
moitié postérieure de l'abdomen. Joues et tempes très éparsement
revêtues de pubescence blanche; une pilosité noire, peu abondante,
hérisse le dessus de la tète, du thorax et de l'abdomen ; face déclive
du metanotum, devant du premier segment abdominal, côtés et
dessous du corps hérissés de poils blancs; pattes avec des poils
semblables, éperons blanchâtres
Têtelransverse, quadrangulaire, plus large que le thorax, aussi
large en arrière qu'en avant, fortement prolongée derrière les yeux,
presque droite en arrière avec les angles bien marqués, mais arron-
dis ; elle est densément et fortement ponctuée-réticulée en dessus.
Yeux grands, en ovale court, convexes, assez voisins de l'articula-
tion des mandibules; tubercules antennaires petits; mandibules
inermes, non tronquées, acuminées au sommet; second article du
funicule des antennes au moins une fois et demie aussi long que le
troisième. Thorax piriforme, presque droit en avant, avec les
angles antérieurs assez vifs, faiblement contracté vers son milieu,
rétréci et obliquement tronqué en arrière, très indistinctement
crénelé sur les arêtes latérales du metanotum; il est fortement et
densément ponctué-réticule en dessus, devenant un peu ridé-réti-
culé en arrière ; concavité des pleures presque lisse et luisante.
Abdomen subsessile ; premier segment court, un peu plus étroit
que le suivant, non contracté en arrière, tronqué en avant,
avec une face supérieure plane, beaucoup plus finement et
plus densément ponctuée que la face antérieure qui est luisante et
marquée de gros points peu serrés ; second segment densément
ponctué en dessus, plus éparsement en dessous ; les suivants plus
4n0 E. ANDRÉ
finement mais densément pouctiiés ; dernier segment avec une aire
pygidiale plane, bien circonscrite, densément et longitudiualement
striée. Pattes avec les tibias intermédiaires et postérieurs armés de
deux rangées d'épines sur leur tranche externe.
Mackay, Queensland (M. G. Turuer).
Espèce très voisine de la précédente, mais bien distincte par sa
tète noire, aussi large en arrière qu'en avant, par le thorax égale-
ment noir, presque droit à son bord antérieur avec les angles bien
accentués, et par son aire pygidiale longitudiualement striée.
Elle se reconnaît facilement de M. rectanguliceps André par sa
taille plus grande, par la bande longitudinale ferrugineuse qui
orne la seconde moitié de l'abdomen, et par son aire pygidiale
striée. Elle se rapproche davantage de M. Henrici André, mais chez
cette dernière le second segment abdominal est orné à son bord
postérieur d'une tache transversale, bilobée, et les suivants ne por-
tent qu'une petite tache médiane, revêtue de pubescence pâle,
tandis que, chez aeniula, la réunion de ces taches forme une bande
ferrugineuse, non bilobée à la base et à peine plus étroite au som-
met ; l'abdomen est aussi plus sessile, avec le premier segment
plus court et plus tronqué en avant.
23. MUTILLA AFFLICTA nOV. Sp.
9 Ni(/ra, nitida, (jenis, temporibus et occipite parce argenteo-pubes-
ccntibus. Caput rotuttdato subquadramjiilnre, haud dense punctatum ;
thorax piriformis, reticulatus ; abdomen ovatum, sessile, segmento-
rinn 1-5 macula apicali, alteraque in disco segmenti secundi. albo-
pubescentibus. Calcarin picea. Area pygidialis longitudlnaliter striata.
Long. 7 mill.
Noire, luisante; joues, tempes et vertex éparsement revêtus de
pubescence soyeuse d'un blanc d'argent ; abdomen orné, au bord
apical de ses cinq premiers segments, d'une tache médiane de
pubescence soyeuse d'un blanc argenté ; une autre tache plus
arrondie, de même pubescence, se voit sur le disque du second
segment, un peu après sou milieu, de sorte que l'abdomen présente
six taches disposées en ligne longitudinale. Dessus de la tête, des-
sus et côtés du thorax hérissés de longs poils noirs épars; une
pilosité blanche se voit sur les mésopleures, le premier segment de
l'abdomen, les côtés des segments suivants, le dessous du corps et
les pattes ; éperons bruns.
Tête subquadrangulaire-arrondie, aussi large que le thorax, fai-
blement arquée en arrière, avec les angles sensibles mais très
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCK DKS MUTILLIDKS DE l'aUSTRALIK 'l!) 1
arrondis; elle est luisante, fortement et peu denséinent ponctuée.
Yeux convexes, luisants, en ovale court, un peu plus rapprochés
de l'articulation des mandibules que de l'occiput ; tubercules anlen-
naires arrondis; mandibules acuminées au sommet; second article
du funiculedes antennes un peu plus lonj,^ que le troisième. Thorax
piriforme, rectiligne en avant avec les angles antérieurs bien mar-
qués, obliquement tronqué en arrière, longitudinalement etirrégu-
lièrement ridé-réticulé en-dessus ; concavité des |)leures lisse et lui-
sante. Les bords latéraux du thorax sont à peu près parallèles sur
leur première moitié, puis à partir de là le thorax se contracte et se
rétrécit en arrière où les côtés du métathorax sont faiblement
crénelés. Abdomen ovale, sessile ; premier segment cupuliforme,
un peu plus étroit que le suivant avec lequel il s'articule régulière-
ment et sans ressaut; second segment densément couvert de points
allongés de chacun desquels sort une soie noire, couchée ; en
dessous il est fortement et éparsement ponctué ; dernier segment
muni d'une aire pygidiale plane, longitudinalement et nettement
striée. Tibias armés de deux rangées de fortes épines sur leur
tranche externe.
Mackay, Queensland (M. G. Turner). Un seul exemplaire.
Par la forme générale et la disposition des taches blanches de
son abdomen, cette espèce rappelle tout à fait la M. queenslandica
André, mais elle est beaucoup plus petite, plus luisante, la tête
n'est pas revêtue de la belle pubescence dorée qui se voit chez cette
dernière et le thorax est plus longitudinalement ridé et plus
luisant. N'ayant vu qu'un seul individu de chacune de ces deux
espèces, je ne sais s'il peut se trouver des exemplaires de transition,
mais il me paraît difficile que ces deux Insectes puissent être réunis.
La M. modesta Sm. semble aussi très voisine d'alflkta, mais la
description de Smith est trop vague pour permettre une assimi-
lation.
24. MuTiLLA quadrisignata uov. sp.
9 i\igra, nigro et albo-pilosa, abdominis segmento secundo maculis
quatuor midis, [lavis, subrotundia, ornalo, scilicet : duabus juxta
margincm anteriorein duabusque paulo ante apicem sitis ; praeterea
segmento secundo et sequentibus macula média, apicaii, albo-sericea
nolatis. Caput rude rugosam, titoraee paulo angustius. Thorax
fortissime reticulato-rugosus, lateribus anterioribus trituberculatis,
pont médium. conUrictus et postice angustatus. Abdomen sessile, ovatum,
area pygidiali plana, irregulariter rugosa. Pedes albo-hirti, calca-
ribus albis. Long. 17 niill.
492 E. ANDRÉ
Entièrement noire avec les tarses plus ou moins rougeâtres ;
second segment de l'abdomen orné de quatre taches arrondies,
d'un jaune un peu testacé, nues, luisantes, dont deux un peu plus
grandes, contiguës au bord antérieur du segment et un peu plus
rapprochées l'une de l'autre que du bord latéral ; les deux autres,
plus petites, faiblement transverses, sont situées à une certaine
distance du bord apical et sensiblement plus écartées Tune de
l'autre que les antérieures; une petite tache transverse ou trian-
gulaire, formée de pubescence blanche, peu serrée, se voit au
milieu du bord apical du second segment et de chacun des trois
suivants, de sorte que l'ensemble de ces taches forme une ligue
longitudinale continue. En dessous, les segments deux et suivants
sont assez longuement ciliés de poils blanchâtres. Tète hérissée
de poils noirs, avec les joues peu densément couvertes de pubes-
cence blanche, soyeuse, et l'occiput hérissé de poils blancs ; dessus
du thorax et de l'abdomen avec une pilosité noire, assez longue
et éparse; face postérieure du métathorax, dessous du corps et
pattes hérissés de poils blancs; éperons blancs.
Tète subarrondie, à peu près aussi longue que large et un peu
plus étroite que le thorax, assez longuement prolongée derrière les
yeux, mais avec les angles postérieurs très arrondis; sa surface est
grossièrement et densément ridée-réticulée. Yeux médiocres, très
convexes, luisants, situés vers le milieu des bords latéraux ; man-
dibules acuminées au sommet et munies d'une petite dent à leur
bord interne; antennes avec le second article du funicule environ
deux fois aussi long que le troisième. Thorax très grossièrement et
largement ridé-réticulé en dessus, mésopleures très concaves, lisses
et luisautes ; pronotum presque droit eu avant avec les angles
latéraux saillants et dentiformes ; vers le milieu du thorax se voit
une expansion latérale, tuberculiforme, et un petit tubercule
arrondi existe entre cette expansion et la dent antérieure, de sorte
que les côtés du thorax offrent trois tubercules sur leur première
moitié,- le thorax est ensuite fortement et brusquement contracté,
et sa partie postérieure devient beaucoup plus étroite que sa partie
antérieure ; le métanotum est obliquement tronqué en arrière,
mais sans arête entre sa face dorsale et sa face postérieure. Abdo-
men ovale, sessile ; premier segment très court, aussi large que le
suivant, peu densément ponctué ; second segment assez densément
marqué en dessus de gros points piligères qui existent également
sur les taches jaunes où ils paraissent un peu plus épars ; second
segment ventral plus éparsement ponctué et marqué, avant le
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MITILLIDES DE l'aUSTR ALIK '(93
sommet, d'une impression transverse assez accentuée. Aire pygi-
diale plane, mate, finement et irréj^^ulièrement rugueuse. Tibias
intermédiaires et postérieurs armés d'une seule rangée de 3 ou 4
épines noires.
Melbourne, Victoria (M. C. French); un seul individu.
Parles quatre taches nues de son second segment abdominal,
cette espèce se distingue de toutes celles qui me sont connues
d'Australie.
25. MUTILLA CORDATA Sm.
Mutilla cordata Smith, Gat. Hym. Brit. Mus. 1855, p. 28, 9
9 Une femelle de ma collection, provenant d'Australie sans autre
indication, répond absolument à la description de Smith que je
vais pouvoir compléter eu quelques points.
Noire, avec le thorax ferrugineux, les mandibules, les antennes,
les tubercules antennaires et les pattes ferrugineux, variés de bru-
nâtre ; bord postérieur du premier segment de l'abdomen testacé,
éparsemeut cilié de pubescence jaunâtre; le reste de l'abdomen
assez abondamment revêtu de pubescence noire ; une large bande
longitudinale de pubescence jaunâtre s'étend du milieu du second
segment jusqu'au sommet du cinquième. Dessus du corps éparse-
meut hérissé de longspoils noirs, devenant blanchâtres sur l'occiput
et le premier segment de l'abdomen; pattes hérissées de poils
blancs, éperons pâles.
Tête arrondie, plus étroite que le thorax, arquée en arrière, lui-
sante, fortement mais peu densément ponctuée. Yeux petits, arron-
dis, situés vers le milieu des bords latéraux ; tubercules antennaires
convexes, tressaillants, bordés en dedans d'une arête vive; man-
dibules acuminées au sommet; second article du funicule des
antennes à peu près de la longueur du troisième. Thorax court,
presque pentagonal ou uu peu cordiforme, son bord antérieur
rectiligne avec les angles vifs mais non dentiformes; ses bords
latéraux divergent sensiblement jusque vers le milieu de leur
longueur, puis convergent fortement jusqu'au sommet qui est très
étroit; le metanotum est obliquement tronqué, sans arête supé-
rieure et sans onglet scutellaire. Le thorax est luisant, fortement,
mais éparsemeut ponctué en avant, un peu ridé-réticulé en arrière,
les métapleures seules concaves, lisses et luisantes. Abdomen
ovale, subsessile ; dernier segment muni d'une aire pygidiale
plane, densément marquée sur sa première moitié de stries longi-
tudinales convergentes, fiuemeut rugueuse en arrière. Pattes avec
494 E. ANDRÉ
les tibias intermédiaires et postérieurs armés de deux rangées de
fortes épines. Longueur 6 millimètres.
26. MUTILLA L^TABILIS nOV. Sp.
9 Caput obscure nigro-cyaneum, punctato-rcticulatum, tuberculis
antennalilms ferrugineis, antennis mandibuUsque piceis. Thorax fer-
rugineus, trapezoidalis, postke paulo angustior ; predibus brunnns,
calcaribus albis. Abdomen ovatum, subsessile, cyaneuin, segmentorum
5,7 margine apicali macula média, transversa, flaoo-sericea, ornatn;
segmenta sexto area pygidiali castanea, longitiidinalUer striata, prae-
dito. Long. 6,5 ivill.
Tète d'un bleu noir très foncé, avec les tubercules antennaires,
le sommet du scape et le milieu des mandibules ferrugineux; le
reste des mandibules, les antennes et les pattes d'un brun plus ou
moins rougeàlre ; thorax ferrugineux ; abdomen bleu, orné, au
bord apicaldes segments 2 à 5, d'une tache médiane, transverse,
de pubescence jaunâtre, peu serrée, formant une bande longitudi-
nale, médiocrement large et ininterrompue. Joues et tempes
éparsement revêtues de pubescence blanche ; une pilosité noire,
courte et éparse, se voit sur le dessus du corps ; des poils plus
longs et blanchâtres hérissent les côtés et le dessous du corps
ainsi que les pattes ; éperons blancs.
Tète en ellipse un peu transverse, à peu près de la largeur du
thorax, densément ponctuée-réticulée ; elle est sensiblement arquée
en arrière avec les angles postérieurs indistincts. Yeux arrondis,
convexes, de grandeur moyenne, bien plus éloignés de l'articulation
des mandibules que de l'occiput ; tubercules antennaires luisants,
arrondis ; second article du fuuicule des antennes un peu plus long
que le troisième. Thorax sublrapézoïdal, très faiblement rétréci en
avant, un peu plus en arrière, son bord antérieur rectiligne avec les
angles bien marqués ; il est densément et grossièrement rugueux-
ponctué en dessus et sur les côtés, à l'exception de la concavité des
pleures qui est lisse et luisante ; métathorax abruptement tronqué
en arrière, mais sans arête et sans onglet scutellaire. Abdomen
ovale, subsessile; premier segment beaucoup plus étroit que le
suivant, mais assez court et non contracté en arrière, éparsement
ponctué en dessus ; second segment luisant, assez densément
ponctué ; les suivants très finement ponctués, le dernier segment
d'un brun noir, passant au rougeâtre en avant, muni d'une aire
pigydiale plane, bien circonscrite, nettement et longitudinaleraent
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DKS MU TILLIDES DE l'aUSTUALIK 'i!).')
Striée. Pattes avec les tibias ialennédiaires et postérieurs armés de
deux raugées d'épines sur leur tranclie externe.
Nouvelle-Galles du Sud ; un seul exemplaire.
Par son système de coloration, cette espèce olTre une vague ressem-
blance avec la M. Turnerl André, mais son thorax est autrement
conformé, sa sculpture est beaucoup plus forte et l'ornemeutatiou
de son abdomen est tout autre.
27. MuTiLLA RUBKOMACULATA André.
Mutitla (Sphaeroplith(ilnia) rubromaculata André, Mém. Soc. Zool.
Fr., VIII, 1895, p. 507.
9 J'ai décrit cette espèce d'après un seul individu de Mackay;
d'autres exemplaires, que iM. Turner m'a envoyés du même pays,
sont semblables au type, mais démontrent que, la plupart du
temps, la moitié antérieure du tliorax est entièrement rouge et ne
présente aucune trace de la ligne longitudinale bleue qu'offrait
l'individu qui a servi à ma description. La taille de l'Insecte varie
de 5 à y millimètres.
28. MuTiLLA SEMicuPREA André.
Mutilla scmicuprea André. Méui. Soc. Zool. Fr., XI, 1898, p. 286, cf.
cf Le type de ce mâle, étiqueté d'Australie, m'avait été commu-
niqué par M, H. de Saussure. Un autre exemplaire qui provient
également d'Australie, sans indication plus précise, et qui fait
partie de ma collection, s'éloigne du premier par sa taille et sa
coloration, mais s'en rapproche tellement sous tous autres rapports
que je dois le considérer comme une variété, à laquelle je donnerai
le nom de cuprea et dont voici le signalement :
Entièrement d'un cuivreux doré, avec le front et le vertex d'un
vert doré, et quelques reflets verdàtres sur le prothorax, la face
déclive du métathorax et le second segment de l'abdomen ; antennes
et pattes colorées comme chez le type. Pilosité semblable, mais
passant au noirâtre sur la tête; les segments 3 et suivants de
l'abdomen plus densément ciliés de poils blancs. Sculpture sem-
blable à celle de l'exemplaire typique. Abdomen un peu moins
nettement pétiole, c'est-à-dire que le premier segment est un peu
plus court et un peu moins contracté en arrière. Tous les autres
caractères identiques. Longueur 10 millimètres.
29. Mutilla princefs André.
AJutilla princeps André, Mém. Soc. Zool. Fr. XI, 1898, p. 271, 9
496 E. ANDRÉ
9 Une nouvelle série d'individus, que M. G. Turner m'a envoyés
de Mackay, me permet de mieux constater les variations de cette
espèce. Le thorax, ordinairement d'un vert doré ou d'un bleu plus
ou moins verdâtre sur le disque, passe parfois au violet sombre,
soit en totalité, soit en majeure partie. L'abdomen, ordinairement
noir, prend quelquefois une teinte bronzée ou bleuâtre sombre.
Longueur 5-JO millimètres.
30. MUTILLA INTERJECTA nOV. Sp.
9 Caimt et thorax cyanea vel viridi-rifaîiea, pectore, epistomate,
tuberculis antennalibm, coxis, femorum, tiblarumque hast et tarsis
plus ininusve ferrugineiK; antennis nùfris; scapo maximaque parte
femorum et tibiarum cyanescentihus, calcaribm pallidis. Abdomen
obscure cupreum, segmenti secundi dimidio poUico linea média longi-
tudinali, segmentis 3-5 macula média, argenteo-sericeis, ornatis.
Cnput ultra ocnlos vix productum ; thorax subpiriformis, postice
avgiistior; abdomen sessile, ovatum, segmenta apicali co7ivexo, sine
area pygidiali. Long. 4-7 mill.
Tête et thorax bleus ou d'un bleu plus ou moins verdâtre, tuber-
cules anteonaires, épistome, mandibules et souvent aussi les côtés
et le dessous du thorax, d'un ferrugineux sombre ; antennes noires
ou d'un brun foncé, avec le dessus du scape bleuâtre ou verdâtre et
son extrémité, ainsi que le premier article du funicule, parfois
ferrugineux ; pattes avec les hanches, la base des cuisses et des
tibias, ainsi que les tarses, ferrugineux; le reste des cuisses et des
tibias d'un brun lavé de bleuâtre; éperons blanchâtres. Abdomen
d'un cuivreux obscur, avec le premier segment plus ou moins ferru-
gineux en arrière et en dessous ; second segment paré, sur sa
moitié ou ses deux tiers postérieurs, d'une bande médiane, longitu-
dinale, de pubescence argentée, soyeuse, formant une ligne continue
avec les taches médianes, de même pubescence, qui ornent les S"»»,
4me et 5°i« segments. Dessus du corps éparsement hérissé de longs
poils noirs ; pattes avec une pilosité blanche, mélangée de quelques
poils noirs.
Tète à peu près de la largeur du thorax, un peu prolongée der-
rière les yeux, médiocrement arquée en arrière avec les angles pos-
térieurs très arrondis mais un peu sensibles, densément ponctuée-
réticulée. Yeux arrondis, convexes, distants de Tarticulation des
mandibules d'une longueur a peu près égale à leur plus grand dia-
mètre; arêtes frontales peu saillantes, prolongées jusqu'au bord
inférieur des yeux ; mandibules acuminées au sommet; antennes
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DKS MUTILLIDES DE LAUSTRALIE 497
robustes, second article du fuuicule beaucoup plus long que le
troisième. Thorax subpiriforme, faiblemeut rétréci en avant, beau-
coup plus en arrière, non contracté latéralement, son bord anté-
rieur faiblement arqué avec les angles accusés et un peu dentifor-
mes ; metanotum insensiblement arqué d'avant en arrière, sans
limite entre sa face supérieure et sa face postérieure, ses bords
latéraux armés de deux ou trois dents spiniformes, aiguës et très
petites. Le thorax est ponctué-réticule en dessus, mais pas plus
fortement que la tète, et la cavité des pleures est presque lisse et
luisante. Abdomen en ovale allongé, subsessile ; premier segment
beaucoup plus étroit que le suivant, mais non contracté à son
articulation postérieure, éparseineut ponctué en dessus, muni en
dessous d'une carène faiblement échancrée en arc ; second segment
assez densément, les suivants finement et éparsement ponctués ;
segment apical convexe, sans aire pygidiale.
Mackay, Queensland (M. G. Turner).
A part sa coloration fort différente et qui permet de la recon-
naître à première vue, la M. interjecta est très voisine de chryso-
clilora André et surtout de lauta André, de laquelle elle se distingue
par sa tête un peu plus prolongée derrière les yeux, mais bien moins
que chez chrtjsochlora, par son thorax un peu plus piriforme, moins
profondément et moins grossièrement ponctué-réticule. Ce dernier
caractère la rapproche de cliryxochlora, mais sa tête est beaucoup
moins prolongée en arrière et les angles postérieurs sont bien
moins accusés. En somme, c'est une espèce intermédiaire entre
chrijsochlura et lauta, mais s'écartant assez de l'une et de l'autre
pour que j'aie cru devoir l'en séparer au moins provisoirement,
jusqu'à ce que la connaissance des mâles nous permette de trancher
la question d'une façon définitive.
31. MuTiLLA LAUTA André.
Mutilla lauta André, Mém. Soc. Zool. Fr. XI, 1898, p. 274.
9 De nouveaux exemplaires reçus de Mackay démontrent que
la tète peut passer au bleu noir comme le thorax, et que l'abdomen
s'assombrit parfois au point de paraître presque noir. La taille
varie de 3 à 7 millimètres.
32. Mutilla confraterna André
Mutilla confraterna André, Mém. Soc. Zool. Fr. XI, 1898, p. 277.
9 Les caractères de cette espèce ainsi que sa coloration parais-
sent assez constants. Sur une dizaine d'individus nouvellement
Mém. Soc. Zool. tk" Fr., 1901. xiv. — oi
498 E. ANDRE
envoyés par M. Turner, je n'ai rien de particulier à signaler, sinon
que la taille varie de 4 à 6 millimètres.
33. MuTiLLA SEMicYANEA Audré
Mutilla (Sphaerophthalma) semicyanea André, Mém. Soc. Zool. Fr.
VIII, 1895, p. 510.
cf J'ai décrit ce mâle d après un seul individu provenant de
Mackay. Un autre exemplaire, reçu de M. G. Turner et recueilli
dans la même localité, est en tout semblable au premier, mais
l'abdomen est entièrement noir, sans teinte bleue sur le premier
segment. Tous les autres caractères étant identiques, il ne s'agit
que d'une variété de coloration sans importance et qu'il suffit de
signaler à l'attention. La taille de ce nouveau spécimen est un peu
plus grande et atteint 9 millimètres.
34. Mutilla ^eruginosa Sm.
Mutilla œruginosa Smith, Descr. new, sp. Hym. Coll. Brit. Mus.
1879, p. 207.
Mutilla (Sphaerophthalma) œruginosa André, Mém. Soc. Zool. Fr.,
VIII, 1895, p. 514.
cf Quand j'ai cherché à préciser un peu les caractères trop vagues
fournis par la description de Smith, je n'avais sous les yeux qu'un
seul exemplaire en assez mauvais état de ce mâle que je rattachais
un peu dubitativement à la M. œruginosa Sm. D'autres individus,
que M. G. Turner m'a envoyés de Mackay, ne font que confirmer
ma première attribution, mais leur meilleure conservation me
permet d'ajouter quelques mots à la description complémentaire
que j'en ai donnée :
Le scape des antennes est creusé en dessous d'un profond sillon
longitudinal, limité de chaque côté par des arêtes vives, le second
article du funicule est à peine plus court que le troisième. Pronotum
avec les angles antérieurs très arrondis et le bord postérieur large-
ment échancré en arc ; mesonotum sans sillons longitudinaux sur
le disque; scutellum plan, triangulaire, arrondi en arrière, lobes
latéraux petits et peu distincts. Ecaillettes brunes, lisses, luisantes,
devenant d'un testacé sale en arrière. Premier segment de l'abdomen
assez rétréci en avant, pas ou à peine plus large en arrière qu'il est
long sur sa ligne médiane, entièrement bleu comme les suivants et
non bordé en arrière de testacé ou de ferrugineux ; second segment
densément ponctué, un peu rugueux; les cils blancs qui garnissent
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUTIIXIDES DE l'aUSTRALIE 499
son bord apical, au moins sur les côtés, se confondent avec des cils
semblables dont est pourvue la base du troisième segment, pour
former uue bordure vague, mais plus apparente que les franges
des segments suivants où dominent surtout les poils bruns. Pattes
hérissées de poils blancs mélangés à des poils noirs; tibias non
épineux sur leur tranche externe. Longueur 6-8 millimètres.
35. MuTiLLA OBSCURICEPS nov. sp.
cf obscure cijanea, capite, antennis pedi busqué nigris vcl nigro-
hrunneis, squamidis piceis, calcaribus albidis. Caput post oculos
arcuatum ; oculis integris; mandibulis extus edentatis. Thorax subqua-
drangularis, pi-onoto postice angulatim emarginato. Abdomen subpe-
tiolalum, segmenlo primo sat lato, postice modice coarctato, secundo
liaud dense punctato, omnium margine apicali sparse albo-cUiato.
Alae subhyalinae, apice fumato ; cellula radiait kaudvel vix truncata ;
cellulis cubitaiibus tribus. Long. 6-9 mill.
D'un bleu foncé, assez luisant, tête, antennes et pattes noires ou
d'un brun noir, occiput rarement un peu bleuâtre, écaillettes
brunes, mandibules plus ou moins rougeâtres avant le sommet;
premier segment de l'abdomen non bordé en arrière de testacé ou
de ferrugineux, mais éparsemeut cilié de poils blancs ainsi que
tous les segments suivants, à l'exception du dernier qui est cilié de
poils noirs. Epistome, joues et occiput garnis de poils blancs, ver-
tex et mesonotum hérissés de poils noirs, pronotum avec une
pilosité brune et blanchâtre, métathorax, premier segment de
l'abdomen, côtés et dessous du corps avec des poils blancs; pilosité
des pattes et éperons blancs.
Tête en ellipse transverse, densément et assez fortement ponc-
tuée, très arquée en arrière à partir des yeux, sans angles posté-
rieurs distincts. Yeux grands, convexes, entiers, très voisins de
l'articulation des mandibules qui sont acuminées, un peu bifides
au sommet et inermes à leur bord externe; ocelles de grandeur
moyenne, les postérieurs beaucoup plus rapprochés entre eux que
des yeux ; scape creusé en dessous d'un profond sillon longitu-
dinal ; second article du funicule un peu plus court que le troi-
sième. Thorax subquadrangulaire ; pronotum un peu rétréci en
avant, rectiligne à son bord antérieur avec les angles bien marqués
mais non dentiformes ; son bord postérieur est anguleusement
échaucré, léchancrure formant un angle presque droit ou faible-
ment obtus; il est densément et régulièrement ponctué-réticule;
500 E. ANDRÉ
inesonotum plus fortemeut ponctué, mais peu ou pas réticulé,
saus sillous longitudinaux sur le disque; scutelluni plan, sub-
Iriangulaire, densément ponctué; écaillettes moyennes, convexes,
lisses, luisantes, avec quelques points épars ; metanotum oblique-
ment déclive, saus arêtes supérieures ou latérales, densément
ridé-réticulé. Abdomen subpétiolé ; premier segment plus large
que long, peu rétréci en avant, bieu plus étroit que le segment
suivant et sensiblement contracté à son articulation postérieure:
il est grossièrement et densément ponctué en dessus, plus for-
tement en avant qu'en arrière, chargé en dessous d'une carène
peu saillante ; second segment beaucoup moins fortement et peu
densément ponctué en dessus, un peu plus éparsement en des-
sous; les segments suivants finement et éparsement ponctués.
Ailes subhyalines, assez largement enfumées au sommet; stigma
petit et opaque, cellule radiale subacumiuée-arrondie au sommet,
non distinctement tronquée; trois cellules cubitales et deux ner-
vures récurrentes dont la première est reçue vers le milieu de la
seconde cellule cubitale, et la deuxième près de l'extrémité de la
troisième cul)itale et est parfois presque interstitiale avec la 3"^®
nervure transverso-cubitale. Pattes avec les tibias intermédiaires
et postérieurs inermes sur leur tranche externe.
Mackay, Queensland (M. Ci. Turner).
Cette espèce est voisine de M. seruginosa Sm., mais elle s'en
éloigne par sa tète noire, par la forme du pronotum dont les angles
antérieurs sont distincts et dont le bord postérieur est anguleux
et non régulièrement arqué, par le premier segment de l'abdomen
bien plus large et moins rétréci eu avant, par le second segment
plus superficiellement et moins densémeut ponctué, non rugueux,
par tous les segments dorsaux, sauf le dernier, ciliés de blanc, sans
mélange de poils noirs, et par la cellule radiale plus grande et non
distinctement tronquée au sommet.
36. MuTiLLA CYANESCENs André, var holocyanea nov. var.
Mutitla cyanesccns André, Mém. Soc. Zool. Fr., XI, 1898, p. 283, cf
cf Entièrement semblable au type décrit par moi, mais l'abdo-
men est entièrement d'un bleu foncé, au lieu d'avoir les segments
trois et suivants noirs comme chez les individus typiques. Nous
n'avons afiaire évidemment qu'à une variété de coloration, à
laquelle cependant je donne un nom spécial à cause de sa cons-
tance, car j'en ai vu six exemplaires identiques. Leur taille varie
de 6 à 9 millimètres.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES MDTILLIUES DK L'aUSTRALIE 501
Mackay, Queenslaud (M. G. Turner).
Cette variété ne pourrait se confondre qu'avec la M. lerwjuwiiti
Sm. qui est semblablement colorée, mais chez cette dernière l'ab-
domen est subpétiolé, avec le premier segment visiblement con-
tracté en arrière et sans bordure testacée ou ferruj^ineuse à son
extrémité ; de plus, les écaillettes sont brunes et non bleues et le
troisième segment de l'abdomen est moins nettement cilié de blanc.
37. MUTILLA CALIC.INOSA IlOV. Sp.
c^ NUjm, abdomitiis seyinento primo testaceo-marginato et spavfie
albo-ciliato, segmenta secundo distinctinii albo-fimhviato, reliffuis parce
atbo et nigro-pilosis : aiilennis pedibiisque nigris, calcarUnis branneis.
Caput post oculos arcuatiim, sat dense punctatum, haud retlculatiitn,
angulis posterwribus nulUs; mandibulis apice bidentatis, extiis iner-
mibus ; oculis comexis, integris; seapo haud vel oix sulcato. Thorax
subtiuadratits, pronoto postice arcuatim emarglnato. Abdomen sessile ;
atae subhyalinae, apice fumatae, cellnla radiali truncata, cellulis cubl-
talibus tribus. Long. 3-S mill.
Corps noir, ainsi que les antennes et les pattes, mandibules plus
OU moins rougeàtres eu leur milieu, premier segment de l'abdomen
et parfois aussi le second inarginés de teslacé ou de ferrugineux à
leur bord postérieur; tous deux sont éparsement ciliés de poils
blancs, la trange apicale du second plus distincte et formée de
poils un peu plus longs ; les segments suivants éparsement hérissés
de poils noirs mélangés à des poils blancs ; en dessous, les
segments sont à peine distinctement ciliés de poils blanchâtres.
Scape des antennes, épistome, joues, occiput, métanotum, premier
segment de l'abdomen, côtés et dessous du corps éparsement
hérissés de poils blancs ; front, vertex, pronotum et mésonoluiii
avec une pilosité noire, peu abondante; pattes garnies de poils
blancs mélangés à quelques poils noirs ; éperons bruns.
Télé en ellipse transverse, à peu près de la largeur du thorax,
assez densément ponctuée, mais non réticulée, fortement arquée
en arrière immédiatement après les yeux, sans angles postérieurs
distincts. Yeux grands, convexes, entiers, très voisins de l'arti-
culation des mandibules; ocelles petits, peu distincts, les posté-
rieurs beaucoup plus rapprochés entre eux que des yeux ; mandi-
bules aiguës à l'extrémité, munies à leur bord interne d'une petite
dent subapicale, iuermes à leur bord externe ; scape des antennes
non ou à peine sillonné en dessous ; tous les articles du fuuicub?,
sauf le premier, beaucoup plus longs que larges, le second à peine
502 E. ANDRÉ
plus court que le troisième. Thorax subquadrangulaire, assez for-
tement ponctué-réticule avec le métauotum ridé-réticulé; pronotum
droit en avant avec les angles antérieurs bien marqués, largement
arqué à son bord postérieur ; mésonotum sans sillons longitudinaux
sur le disque ; écaillettes petites, lisses et luisantes ; scutellum
plan, subtriangulaire, lobes latéraux dentiformes ; métathorax
nettement tronqué en arrière, avec les angles postérieurs arrondis.
Abdomen sessile ; premier segment court, cupuliforme, à peine
plus étroit que le suivant, non contracté à son bord postérieur,
densément ponctué en dessus, chargé en dessous d'uue carène
basse, un peu crénelée ; second segment densément ponctué en
dessus, plus éparsement en dessous ; les suivants linement ponctués.
Ailes subhyalines, enfumées sur leur tiers apical ; stigma petit et
peu distinct, nervures brunes ; cellule radiale tronquée au sommet ;
trois cellules cubitales et deux nervures récurrentes, reçues la
première avant le milieu et la seconde un peu après le milieu des
2me et 3^^ cellules cubitales. Pattes avec les tibias inermes sur leur
tranche externe.
Mackay, Queensland (M. G. Turuer).
La M. carbonaria Sm., de Tasmanie, semble se rapprocher beau-
coup de cette espèce, mais la description de Smith est trop
insuffisante pour qu'il soit possible d'établir une comparaison
sérieuse entre ces deux Insectes.
38. MUTILLA ADJACENS, UOV. Sp.
cf Nigra, segmenta primo abdominis testaceo-marginato, segmentis
omnibus postice albo-ciliatis ; antennis pedibusque nigris, calcaribus
albis. Caput reticulato-punctatum, post ocidos arciiatum, angulis
posteriorihiis nullis ; mandihulis apice bidentatis, extus inermibus ;
oculis convexis, integris. Thorax subguadratus, pronoto postice angu-
latirn emarginato. Abdomen subsessile ; alœ hyalinse, apice fmnatœ,
cellula radiali truncata, cellulis cubitalibus tribus. Long. 6 mill.
Corps noir, ainsi que les mandibules, les antennes et les pattes ;
premier segment de l'abdomen bordé en arrière de testacé rougeâtre
et cilié, ainsi que les segments suivants, de poils blancs, assez longs
et peu serrés ; les segments ventraux moins distinctement ciliés de
poils blancs ; scape des antennes, épistome, base des mandibules,
joues, tempes, métanotum, premier segment de l'abdomen, côtés et
dessous du corps hérissés de poils blancs ; dessus de la tête et du
dorsulum avec de longs poils noirs ; pattes hérissées de poils
blancs ; éperons blancs.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DKS MUTILLIDKS DE L'aUSTRALFE 503
Tète en ellipse transverse, un peu plus large que le thorax,
densénient ponctuée-réticulée, fortement arquée en arrière immé-
diatement après les yeux, sans anj^les postérieurs distincts. Yeux
grands, convexes, entiers, très voisins de l'articulation des mandi-
bules ; ocelles petits, peu distincts, les postérieurs beaucoup plus
rapprochés entre eux que des yeux ; mandibules aiguës au sommet,
munies à leur bord interne dune petite dent subapicale. inermes à
leur bord externe ; scape des antennes profondément sillonné
longitudinalement en dessous, les bords du sillon limités par une
carène tranchante ; funicule assez robuste, ses articles seulement
un peu plus longs que larges, le second subtransverse et sensible-
ment plus court que le troisième. Thorax subquadrangulaire.
densénient ponctué, pas où à peine réticulé, sauf le métathorax qui
est ridé réticulé ; pronotum droit en avant avec les angles antérieurs
bien marqués, anguleusement échancré à sou bord postérieur;
mesonotum sans sillons longitudinaux sur le disque; écaillettes
assez petites, luisantes, marquées de quelques gros poiuts; scutellum
plan, subtriangulaire ; lobes latéraux lamellaires et dentiformes en
arrière ; métathorax trouqué postérieurement avec les angles
arrondis. Abdomen subsessile ; premier segment plus étroit que le
suivant, mais à peine contracté à son articulation postérieure, forte
ment mais peu densément ponctué en dessus, chargé en dessous
d'une carène basse et rectiligne ; second segment plus finement et
peu densément ponctué en dessus et en dessous ,' les suivants
finement ponctués. Ailes subhyalines à la base, enfumées au
sommet; stigma peu distinct; nervures brunes; cellule radiale
petite et tronquée au sommet ; trois cellules cubitales et deux
nervures récurrentes, reçues la première avant le milieu et la
seconde un peu après le milieu des deuxième et troisième cellules
cubitales. Pattes avec les tibias intermédiaires et postérieurs armés
de quelques épines sur leur tranche externe.
Mackay, Queenslaud (M. G. Turner), un seul exemplaire.
Ce mâle est extrêmement voisin du précédent, mais il en diffère
par sa tête plus fortement sculptée, par ses antennes plus robustes
avec le scape profondément sillonné, par le mesonotum moins
densément ponctué, par le pronotum anguleusement échancré eu
arrière, par Tabdomeu bien moins sessile, avec tous les segments
ciliés de poils blancs, par le premier segment moins court et sen-
siblement plus étroit que le second, par le second segment moins
densément ponctué, par les tibias plus distinctement épineux et
par les éperons blancs.
504
39. MuTiLLA AUROVESTiTA Audré.
Mutilla {Sphaerophthalma) aurovestita André, Mém. Soc. Zool.
Fr., VIII, 1895, p. 502 cf.
cf Je dois signaler un exemplaire de ce mâle, qui m'a été
envoyé de Mackay par M. G. Turner et qui se distingue du type par
les antennes, les pattes et les écaillettes entièrement ferrugineuses.
Ne sachant pas s'il s'agit d'une aberration individuelle ou d'une
variété plus ou moins constante, je m'abstiens pour le moment de
lui imposer un nom particulier.
40. Mutilla dentifrons nov. sp.
cT Nigra, albo et nigro parce pilosa, calcaribus albis. Caput trans-
versum, rectangulare, thorace latins; fronte inter antennas bidentato;
oculis integris; mandibulis extus edentatis. Abdomen subpetiolatum,
segmenta primo antice pediculato, postice mx contracto. Alae fumatae,
cellula radiali truncata, cellulis cubitalibus dnabus, nervo récurrente
unico. Long. 8-10 mill.
Corps luisant, entièrement noir, ainsi que les mandibules, les
antennes et les pattes; dessus de la tête, du dorsulum et du second
segment de l'abdomen éparsement hérissé de poils noirs; côtés et
dessous du corps hérissés de poils blancs; joues garnies d'une
pubescence blanche, soyeuse; épistome cilié de poils blancs; meta-
notum et premier segment de l'abdomen avec une pilosité blan-
châtre, les segments suivants pourvus de poils noirs mélangés à
des poils blanchâtres; pilosité des pattes blanche ; éperons blancs.
Tête en rectangle transverse, plus large que le thorax, notable-
ment prolongée derrière les yeux, avec le bord postérieur rectiligne
et les angles bien marqués quoique arrondis; elle est luisante et
assez densément ponctuée. Yeux entiers, arrondis, assez convexes,
distant? de l'articulation des mandibules d'un espace moindre que
leur plus grand diamètre; ocelles petits, peu saillants, très groupés;
tubercules antennaires arrondis; partie inférieure du front, au
dessus de l'épistome, prolongée entre les antennes en deux dents
saillantes, contiguës à leur base, horizontales, aiguës au sommet.
Mandibules arquées, à bords à peu près parallèles, inermes eu
dehors, non acuminées au sommet qui est terminé par une dent
peu allongée, précédée d'une autre dent obtuse. Antennes avec
les articles deux et suivants du funicule beaucoup plus longs
que larges, le second article bien plus long que le premier et à
CONTFUBUTION A LA CONNAISSANCE DKS MUTILT.IDKS Dli: I.'aUSTKALIK 505
peine plus court que le troisième. Thorax subquadrani;ulaire,
assez allongé, un peu plus étroit en arrière qu'en avant; pronoliiin
faiblement arqué en avant avec les angles antérieurs elïacés, forte-
ment arqué-auguleux à son bord postérieur, assez densément
ponctué; mesonotum fortement et peu densément ponctué, sans
sillons longitudinaux sur le disque ; scutellum peu convexe,
arrondi, ponctué-réticule; lobes latéraux terminés en arrière par
une forte dent; écaillettes petites, convexes, luisantes, éparsement
ponctuées; métathorax grossièrement ponctué-réticule ou même
ridé-réticulé. Abdomen subpétiolé ; premier segment assez long,
étroitement pédicule en avant, très élargi en arrière, mais plus
étroit que le segment suivant, faiblement contracté à son articu-
lation postérieure, peu densément ponctué en dessus, chargé en
dessous d'une carène basse et non échancrée; second segment
finement et peu densément ponctué en dessus, plus fortement en
dessous, où il est déprimé au milieu de sa base et marqué d'une
petite tache ferrugineuse de chaque côté de cette dépression; les
segments suivants sont très finement et assez densément ponctués
en dessus, plus fortement et plus éparsement en dessous. Ailes
enfumées avec les nervures noires; stigma petit mais distinct;
cellule radiale tronquée au sommet ; deux cellules cubitales fermées
et une seule nervure récurrente reçue vers le milieu de la seconde
cellule cubitale. Pattes avec les tibias dépourvus d'épines sur leur
tranche externe.
Mackay, Queensland (M. G. ïurner).
Cette espèce rappelle un peu la M. minera André, mais elle en
est bien distincte par sa tête plus large, plus quadrangulaire,
bidentée en avant, par son abdomen moins distinctement cilié de
blanc, ainsi que par ses ailes pourvues seulement de deux cellules
cubitales et n'offrant pas trace d'une troisième nervure transverso-
cubitale non plus que d'une seconde récurrente.
41. MUTILLA LAMELLIFRONS UOV. Sp.
d^ Nigra, alho et nigro parce pilosa, calcaribus alhis. Caput tram-
versum, thorace paulo latins, postiee arcuatuin, jronte antice loho
angusto, Ungui forint, supra canaliculato, praeitito; ocuUs integris :
mandibulis extus inermihus. Abdomen subpetiolatum, segmenta primo
antice pediculato, postiee vix contracto. Alae subhyaHnae, cellnla
radiali apice rotundata cel indistincte truncata ; cellulis cubitalilus
duabus, nervo rectirrente unico. Long. 4-5 mill.
Corps luisant, entièrement noir ainsi que les antennes et les
506 E. ANDRÉ
pattes ; mandibules et tubercules antennaires plus ou moins rou-
geàlres ; dessus de la tète, du dorsulum et du second segment de
l'abdomen très éparsement hérissé de longs poils noirâtres, les
côtés et le dessous du corps portent de longs poils blancs; joues
avec une pubescence soyeuse, blanche et peu serrée ; metanotum
et premier segment de l'abdomen hérissés en dessus de quelques
poils blanchâtres, les segments suivants avec des poils noirâtres
mélangés à des poils blancs, ces derniers étant en majorité sur le
segment apical. Pattes hérissées de poils blancs ; éperons blancs.
Tète transverse, plus large que le thorax, fortement arrondie
en arrière avec les angles postérieurs à peine distincts ; elle est
luisante et assez éparsement ponctuée. Yeux entiers, arrondis,
convexes, distants de l'articulation des mandibules d'un espace
bien moindre que leur plus grand diamètre; ocelles petits et très
groupés. Tubercules antennaires arrondis ; au dessus de l'épistome
se voit un appendice médian, plus ou moins long, qui s'avance
horizontalement en forme de languette tronquée au sommet et
largement canaliculée dans toute sa longueur. Mandibules arquées,
inermes en dehors, à bords presque parallèles, peu acumioées au
sommet où elles sont faiblement bidentées. Antennes assez longues,
tous les articles du funicule, à l'exception du premier, beaucoup
plus longs que larges, le second à peine plus court que le troisième.
Thorax en ovale assez allongé, plus étroit en arrière; pronotum
arrondi en avant, fortement arqué-anguleux à son bord postérieur,
assez fortement ponctué, avec quelques rides irrégulières ; meso-
notum et scutellum marqués de gros points peu serrés; mesonotum
dépourvu de sillons longitudinaux sur le disque; scutellum assez
plan, sublriangulaire, lobes latéraux dentiformes; écaillettes petites,
convexes, luisantes, avec quelques points épars; métathorax ridé-
réticulé. Abdomen subpétiolé; premier segment assez long, étroite-
ment pédicule en avant, très élargi en arrière, mais plus étroit que
le segment suivant, faiblement contracté à son articulation posté-
rieure, éparsement ponctué en dessus, plus densément eu arrière
et sur les côtés, sa carène inférieure basse et peu distincte; second
segment finement et assez densément ponctué en dessus, un peu
plus fortement en dessous, où il est faiblement déprimé au milieu
de sa base et marqué d'une petite tache ferrugineuse de chaque côté
de cette dépression; les segments suivants très finement ponctués.
Ailes subhyalines avec les nervures brunes; stigma bien distinct ;
cellule radiale étroitement subtronquée au sommet: deux cellules
cubitales fermées et une seule nervure récurrente reçue vers le
CONTIUBUTION A LA CONNAISSANCE DES MUT1LLIDE8 DE l'aUSTRAME l^01
milieu de la seconde cellule cubitale. Pattes avec les tibias inernies
sur leur tranche externe.
. Mackay, Queensland (M. G. Turner).
Ce mâle est très voisin de denlijrons, mais de moitié plus petit et
s'en dislingue facilement par sa tête non quadrangulaire, mais
arrondie en arrière, par son appendice facial linguiforme ou lanii-
niforme et par ses ailes beaucoup moins obscures.
TABLEAU DES ESPECES
DÉCRITES DANS LE PRÉSENT MÉMOIRE (')
1. Corps de couleur foncière noire, rouge, brune, ferrugineuse,
ou varié de ces couleurs, sans parties bleues, vertes, violettes ou
métalliques 2.
— Corps en totalité ou en partie de couleur bleue, verte, vio-
lette, bronzée ou cuivrée 21.
2. Second segment de l'abdomen orné de quatre taches testacées,
glabres, dont deux contiguës au bord antérieur et deux près du
bord postérieur du segment. Thorax très fortement sculpté, avec
des expansions latérales saillantes ; abdomen sessile, dernier seg-
ment muni d'une aire pygidiale rugueuse. Longueur 17 millimètres.
— Victoria 24. quadrisignata nov. sp.
— Second segment orné de moins de quatre taches glabres ;
thorax sans expansions latérales 3.
3. Second segment de l'abdomen orné de deux taches glabres,
rouges, situées l'une à côté de l'autre sur une même ligne trans-
versale 4.
— Second segment de l'abdomen avec une seule tache glabre ou
sans tache de cette nature, mais pouvant être orné d'une ou de plu-
sieurs taches formées exclusivement de pubescence . . . o.
4. Tête et thorax eu majeure partie ferrugineux; tète qua-
(1) Ce tableau comprend non seulement toutes les espèces nouvellement décrites,
mais encore celles qui leur sont les plus voisines, afin d'en faciliter la recon-
naissance et la détermination. 11 sera indispensable de consulter aussi le tableau
général que j'ai publié en 1898, dans le tome XI de ces Mémoires, pages :i'Jl et
suivantes, et qui comprend toutes les Mutilles d'Australie qui m'étaient alors
connues en nature.
308 E. ANDRÉ
drangulaire, notablement prolongée derrière les yeux ; aire
pygidiale plane et longitudinalement striée. Longueur 9-10 milli-
mètres. — Australie 3. venusta Smith.
— Tête et thorax en majeure partie noirs; tête arquée en arrière,
non prolongée derrière les yeux ; aire pygidiale lisse et luisante. Lon-
gueur 3-6 millimètres. — Queensland. 4. bivulnerata nov. sp.
5. Tète rectangulaire, au moins aussi large ou plus large que le
thorax, notablement prolongée derrière les yeux, avec les angles
postérieurs bien marqués quoique émoussés ou arrondis . .6,
— Tête pas plus large ou plus étroite que le thorax, non prolon-
gée notablement derrière les yeux, mais plus ou moins fortement
arquée en arrière, avec les angles postérieurs nuls ou peu mar-
qués 8
6. Abdomen orné d'une large bande longitudinale, ferrugineuse,
revêtue de pubescence jaunâtre, partant du sommet du second
segment pour se continuer sur les segments 3 à o ; aire pygidiale
longitudinalement striée. Longueur 5-8 millimètres. — Queensland.
22. œMULA nov. sp.
— Ornementation de l'abdomen sensiblement différente. . 7
7. Aire pygidiale striée; second segment de l'abdomen orné, au
milieu de son bord apical, d'une tache testacée et bilobée, beaucoup
plus large que les petites taches puhescentes qui ornent le milieu
des segments 3 à 5. Longueur 4-5 millimètres. — Queensland,
19. HENRici André.
— Aire pygidiale lisse et luisante; sommet du second segment
et milieu du cinquième seuls ornés d'une tache transversale, tes-
tacée et plus ou moins pubescente. Longueur 4-3 millimètres. —
Queensland 20. rectanguliceps André.
8. Abdomen en majeure partie testacé, ferrugineux, ou d'un
brun rougeâtre 9
— Abdomen en majeure partie noir ou d'un brun noir , . 12
9. Abdomen avec le second segment entièrement d'un testacé
ou d'un ferrugineux pâle, sans tache; tête et thorax noirs; bords
latéraux du métathorax armés de 4 ou 5 dents aiguës. Longueur S»"""
à 5'n'ï'^3. — Queensland .... 16. meranoploides nov. sp.
— Corps en entier ferrugineux ou d'un brun rougeâtre; bords
latéraux du métathorax inermes 10.
10. Corps revêtu en entier d'une pubescence dorée, plus serrée
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCK DES MUTILLIDKS DE l'aUSTRALIE 509
sur la seconde moitié de l'abdonieu ; second segment de l'abdomen
sans sillon longitudinal. Longueur 10 millimètres. — Australie.
14. LUTARIA Smith.
— Abdomen non revêtu de pubescence dorée .... H.
H. Second segment de l'abdomen creusé en dessus d'un sillon
médian longitudinal; tête et thorax non revêtus de pubescence
dorée. Longueurs 19 millimètres. —Queensland.
13. FËRRUGINATA WcStW .
— Second segment de l'abdomen non sillonné en dessus ; tête
et thorax densément revêtus de pubescence dorée. Longueur 5-8
millimètres. — Queensland . . . 15. mackayensis nov. sp.
12. Abdomen allongé, plus ou moins cylindrique, non ou à
peine rétréci en avant, atténué en arrière, tout à fait sessile, avec
le premier segment aussi large que le second 13.
— Abdomen ovale, fortement rétréci en avant et en arrière,
subsessile, avec le premier segment sensiblement plus étroit que
le suivant 16.
13. Aire pygidiale lisse et luisante; tête et thorax d'un brun
rougeàtre: abdomen noir avec les segments ciliés de poils blancs.
Longueurs millimètres. — Queensland . 9. difficilis nov. sp.
— Aire pygidiale longitudinalement striée ; tête et thorax
noirs 14.
14. Premier segment de l'abdomen en totalité ou en majeure
partie ferrugineux ; thorax distinctement plus loug que large ;
metanotum muni d'une petite dent aiguë de chaque côté de sa
troncature postérieure ; taille petite. Longueur 3-5 millimètres. —
Queensland 6. abjecta nov. sp.
— Premier segment de l'abdomen entièrement noir ou seule-
ment avec une étroite bordure ferrugineuse à son bord postérieur :
thorax pas plus loug qu'il est large en sou milieu ; taille plus
grande. Longueur 6-7 millimètres 15.
15. Second segment de l'abdomen avec une grande tache ferru-
gineuse, semicirculaire, au milieu de son bord postérieur ; méta-
thorax armé d'une petite dent aiguë de chaque côté de sa troncature
postérieure ; sculpture du corps plus grossière. — Queensland.
8. addenda nov. sp.
— Second segment de l'abdomen avec une tache apicale, ferru-
gineuse, transverse, non semicirculaire et bien moins apparente ;
métathorax inerme en arrière ; sculpture du corps plus faible. —
Queensland 7. sessilis nov. sp.
OlO E. ANDRÉ
16. Second segment de l'abdomen orné de trois taches de pubes-
sence blanche, dont deux situées sur une ligne transversale, vers
le milieu du segment, et une autre au milieu de son bord apical.
Tête et thorax en partie rouges ou ferrugineux, revêtus de pubes-
cence dorée ; thorax subquadrangulaire, à peine rétréci en arrière.
Longueur 11 millimètres. — Adélaïde, Queensland.
2. QUADRATA Smith.
— Second segment de l'abdomen sans taches ou avec des taches
autrement disposées ; thorax moins quadrangulaire, plus rétréci en
arrière, non revêtu de pubescence dorée ; taille plus petite. 17.
17. Thorax ferrugineux, très court, pentagoual ou cordiforme,
extrêmement rétréci en arrière ; abdomen orné d'une bande lon-
gitudinale de pubescence blanche qui s'étend du milieu du second
segment jusqu'au sommet du cinquième. Longueur 6 millimètres.
Australie 25. cordata Smith.
— Thorax noir ou d'un brun noir, et autrement conformé 18.
18. Abdomen orné d'une série longitudinale de 6 taches de
pubescence blanche, dont une au bord apical de chacun des cinq
premiers segments et une autre sur le disque du second segment;
aire pygidiale lougitndinalement striée 19
— Abdomen sans taches, orné seulement d'une bande de pubes-
cence blanche sur le troisième segment; aire pygidiale lisse et
luisante 20
19. Tête densément revêtue d'une belle pubescence dorée. Lon-
gueur 13 millimètres. — Queensland. . queenslandica André.
— Tête presque glabre, luisante, avec les joues, les tempes et le
vertex éparsement revêtus de pubescence argentée. Longueur 7 mil-
limètres, — Queensland 23. afflicta nov. sp.
20. Tète rectiligne en arrière, sensiblement prolongée après les
yeux, avec les angles postérieurs marqués, quoique très arrondis;
front et vertex fortement ponctués; thorax densément ridé-réti-
culé. Longueur 5""" à 5'""',o — Queensland. 10 variipes André.
— Tète arquée en arrière, sans angles postérieurs distincts,
pourvue, ainsi que le thorax, d'une réticulation fine et superfi-
cielle, à fond plan. Longueur 4-5 millimètres. — Queensland.
11. sosiANAUov. sp.
21. Thorax ferrugineux .22
— Thorax bleu, vert, ou bronzé 23
22. Tête pas plus large que le thorax, d'un bleu noir ; abdomen
bleu, orné d'une tache de pubescence jaunâtre au milieu du bord
CONTRIBUTION A LA CONNATSSANCK DES MUTFLLIDES DE l'aUSTRALIE 511
apical des segments 2 à 5 ; aire pygidiale longitudinalemeiit striée.
Longueur 6-5 millimètres. — Nonvelle-Galles du Sud.
26. L^TABiLis nov. sp.
— Tête beaucoup plus large que le thorax, bleue; abdomen d'un
brun noir avec le second segment orné, à son bord postérieur,
d'une large bande bilobée, d'un brun testacé ; pygidium lisse et
luisant. Longueur 10 millimètres. — Ile de Key.
18. CYANEICEl'S nov. sp.
23. Tète et thorax bleus ou verts, densément sculptés, peu
luisants 24
— Tète et thorax bronzés, cuivreux ou violacés, luisants; ab-
domen sans taches, mais avec le troisième segment orné d'une
bande de pubescence cendrée 27.
24. Second segment de l'abdomen avec une bande longitudinale,
médiane, de pubescence claire, raccourcie en avant et se conti-
nuant sur les segments suivants 25.
— Abdomen noir, avec le second segment orné, à sou bord
postérieur, d'une grande tache semicirculaire, ferrugineuse, se
continuant en se rétrécissant sur les segments suivants; tête et
thorax bleus ; tête rectangulaire plus large que le thorax. Longueur
5-6 millimètres, — Queensland . . 21. cyaneidorsis nov. sp.
25. Tête et thorax bleus ou d'un bleu verdâtre, abdomen d'un
cuivreux obscur. Longueur 4-7 millimètres. — Queensland.
30 INTERJECTA UOV. Sp .
— Abdomen vert ou d'un bronzé bleuâtre, parfois presque
noir !^6.
26. Tout le corps en majeure partie d'un vert doré, mélangé de
violet ; tête notablement prolongée derrière les yeux ; thorax
arrondi aux épaules. Longueur 6-8 millimètres. — Queensland.
CHRYSOCHLORA André.
— Tête noire ou d'un bleu noir, thorax d'un bleu noirâtre,
abdomen d'un bronzé bleuâtre ; tête brusquement arrondie derrière
les yeux; thorax avec les épaules anguleuses. Longueur 3-7 milli-
mètres. — Queensland . 31. LAUTA André.
27. Tète et thorax d'un bronzé obscur, abdomen d'un bronzé
verdâtre on bleuâtre. Longueur 2™°^5 à 5nim. _ Queensland.
12, /ENEA nov. sp.
— Tète et thorax d'un violet pourpré, abdomen vert ou d'un
vert bleu. Longueur 3-5 millimètres. — Queensland.
12. ^NEA, var. l'URPURASCE.NS UOV. var.
312 E. ANDRÉ
MALES
1 . Corps noir, brun, rouge, ferrugineux, ou varié de ces couleurs,
sans aucune partie bleue, verte, violette ou métallique . . 2.
— Corps en totalité ou en partie de couleur bleue, verte,
violette, ou métallique. Ailes avec trois cellules cubitales et deux
nervures récurrentes 6.
2. Ailes avec deux cellules cubitales et une seule nervure récur-
rente. Tète transverse, distinctement plus large que le thorax.
Corps entièrement noir, .\bdomen subpétiolè ... .3.
— Ailes avec trois cellules cubitales et deux nervures récur-
rentes. Tête ordinairement pas plus large que le thorax. Abdomen
sessile ou subsessile 4.
3. Tête rectangulaire, notablement prolongée derrière les yeux,
avec le bord postérieur rectiligne et les angles bien marqués ; front
bidenté entre les autennes. Longueur 8-10 millimètres. — Queens-
land. 40. dentifrons nov. sp.
— Tête très arquée en arrière avec les angles postérieurs effacés ;
au-dessus de l'épistome se voit un appendice linguiforme, canali
culé en dessus et tronqué au sommet. Longueur 4-5 millimètres. —
Queeusland 41. lamellifrons nov. sp.
4. Abdomen en entier d'un ferrugineux clair. Tète et thorax
noirs. Longueur 5-6 millimètres. — Queensland.
17. PALLIDIVENTRIS nov. sp.
— Abdomen noir ainsi que le reste du corps, le premier seg-
ment bordé de testacé 5.
5. Éperons bruns. Pronotum largement arqué et non anguleux
à son bord postérieur. Abdomen sessile. Longueur 3-8 millimètres.
— Queensland 37. caliglnosa nov. sp.
— Éperons blancs. Pronotum anguleusement échancré à son
bord postérieur. Abdomen subsessile. Longueur 6 millimètres.
— Queensland 38. adjacens nov. sp.
6. Tête et thorax d'un cuivré-doré métallique avec des reflets
verts par places ; pattes en majeure partie bleues. Abdomen
pétiole. Tout le corps, sauf les derniers segments de Tabdomen,
densément ponctué-réticule 7.
— Thorax bleu ou noir 8.
7. Abdomen avec le premier segment vert-doré, le second bleu,
les suivants verts. Longueur 10 millimètres. — Australie.
28. Semicuprea André.
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES iMUTILLlDES DE l'aUSTRALIE 513
— Entièrement d'un cuivreux doré, avec le front et le vertex
d'un vert doré. Longueur 10 millimètres. — Australie.
28. SEMicuPHEA, var. guprea nov. var.
8. Abdomen eutiôrenient noir, ou avec le premier segment seul
bleu; tète et thorax bleus; sommet du second segment abdominal
et les trois suivants densément ciliés de longs poils jaunes. Lon-
gueur 8-9 millimètres. — Queenslaud . 33. semicyanea André.
— Abdomenbleu au moinssurses deux premiers segments. 9.
9. Les deux premiers segments de l'abdomen seuls bleus, les
autres noirs; le premier segment bordé de testacé en arrière; tête
et thorax bleus. Troisième et septième segments de l'abdomen assez
éparsemenl ciliés de longs poils blancs. Longueur 8 11 millimètres.
— Queensland 36. cvanescens André.
— Abdomen entièrement bleu, son premier segment parfois
bordé de testacé 10.
10. Premier segment de l'abdomen bordé de testacé en arrière;
écaillettes bleues. Abdomen subsessile. Tête et thorax bleus. Les
2™", 3™e et 7°i« segments de l'abdomen assez éparsement ciliés de
longs poils blancs. Longueur 6-9 millimètres. — Queensland.
36. CYANESCENS var. HOLOCYANEA nov. var.
— Premier segment de l'abdomen non bordé de testacé ; écail-
lettes brunes. Abdomen subpétiolé 11.
11. Tête ainsi que tout le corps d'un bleu-verdàtre sombre,
passant au noirâtre sur le metanotum. Thorax très arrondi en
avant, avec les épaules effacées; pronotum largement échancré
en arc à son bord postérieur. Second segment abdominal cilié de
blanc; les segments suivants éparsement ciliés de poils bruns
mélangés à quelques poils blancs. Longueur 6-8 millimètres. —
Queensland 34. /eruginosa Smith.
— Tête noire avec l'occiput rarement un peu bleuâtre, le reste
du corps d'un bleu foncé. Pronotum avec les angles antérieurs
bien marqués et le bord postérieur anguleusement échancré. Tous
les segments abdominaux ciliés de poils blancs, sans mélange de
poils bruns; le dernier segment seul est cilié de poils noirs. Lon-
gueur 6-9 millimètres. — Queensland. 35. obscuriceps nov. sp.
514
ESPECES ET GENRES NOUVEAUX
DÉCRITS DANS LES MÉMOIRES DE 1901
Eponges
Pages
ÀphrocaUisites a zor icus Topsent. 455
Chonelasma Ijimai T. . 460
Eurele Alicei T. . . . . 462
Farrea Weltneri T. 466
Malacosaccus floricomalns T . .... 448
Amphipodes
Ainphitoe Alluaudi E. Chevreux 418
Audulla (nov. pen.) chclifera E. C. 432
Ektsmnpus insignis E. C. . . . 406
Eriopim secheliensis E. C. ...... . 403
Gruhia tnicrophthalma E. C. . . . . . 422
Hyale brevipct E. C. . . . ........ . . 400
Orcheslia annmala E. C 393
Paragrubia (nov. gen.) vorax E. C. . . . 427
Parelasmopua setiger E. C 412
Acariens
Amhlynmma badium Neumann 300
A. compaïAum N 296
.4. cruciferum N 302
.4. furcosum N . 299
A. inpaluw N 312
A. parvitarsuDi N 295
.4. personatum N 306
Aponomma crassipes N 294
A. ecinctum N ........... 293
A. ochraceuni N 293
Ai'gas cucuwerimts N. ... 2.54
A. Kochi N 254
Dermncentor compaclus N 268
D. parumapertus N 267
D. triangutatus N 266
Hcemaphysalis ainbigua i\. 262
H. lungicornis N. 261
H. semermis N. 263
Hyalomma rhipicephaloides N. 317
Ixodes acuminatus N 287
I. inermis N 283
l. parviroslris N 284
515
/. rubidits N. 282
/. Schillmgxi N. 288
/. tenuirnstri.^ N . 286
Ornithodoros asqualis N 259
0. pavimenlosiis N ... 237
Rhipicephalus appendiculalua N 270
R. ecinctus N 275
R. maculatus N 273
R. oculatus N ....... 274
MUTILLIDES
Mutila ahjecla E. André 471
M. addenda E. A. 474
M. adjacens E. A 502
M. asmuki E. A 489
M. ssnea E. A 478
M. éenea vaT. purpurascem {nov. var.) E. A . 479
M. afjlicta E. A.. . . . 490
M. bivuinerala E. 470
M. caliginosa E. A 501
M. cyaneiceps E. A. 485
M. cyaneidorsis E. A 487
M. cyanescevs E. A. var. holocyanea (nov. var.) E. A. . 500
M. dentifrons E. A 504
M. difficilis E. A 475
M. interjecta E. A. ....... 496
M. Ixlabilis E. A. . . . . 494
M. iametlifrons E. A 503
M. mackayensis E. A. 481
3/. meranoploides E. A . 482
M. obscuriceps E. A. . . . 499
M. pallidiventris E. A. ..... 484
M. quadrisignata E. A. . 491
Si. sewicuprea var. cuprea (nov. var.) E. A ... 495
M. sessilis E. A. . . 473
31. sosiana E. A 477
Odonates
Àgriocnemis spleudida R. Martin . . . . .247
Auslroœschna inermis R. M. . . 240
Austrogomplius Turneri R. M. . 230
Diplax nigrescens R. M. ..... . 222
Isosticta siniplex R. M. 244
Flansesclina longissima R. M 237
P. muUipunclala R. M 238
P. sagiltata R. M 236
P. tripunctata R. M ..... 235
Pseudagrion BiUingliurxti R. M. 246
Synthemis flacolerminaia R. M. . . 229
516
TABLE DES MATIERES
PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS
Pages
E. André. — Nouvelle contribution à la connaissance des Mutillides de
l'Australie 467
E. Chevreux. - Mission scientilique de M. C. Alluaud aux îles Séchelles
(1892). Crustacés Amphipodes 388
P. GouRRET. — Documents sur les Térébellacées et les Ampharétiens du
golfe de Marseille (pi. VIIMX) 373
J. GuiART. — Contribution à l'étude des Gastéropodes Opisthobranches et
en particulier des Céphalaspides (pi. I à VII) . 5
R. Martin. — Les Odonaf es du Continent Australien. . .... 220
G. Neumann. — Revision de la famille des Ixodidés (4' mémoire). . . 246
R. RoLLiNAT. — Sur le caractère et l'intelligence de quelques Reptiles du
département de l'Indre (pi. X) 439
E. ToPSENT. — Eponges nouvelles des Açores (Deuxième série) ... 448
Le Secrétaire général, gérant,
D' J. GUIART.
MÉMOIRES
DE LA
SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE
DE FRANGE
(REOONTSrUE D'UTILITE PUBI-KaXJE)
ANNEE 1901
TOME XIV
PARIS
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
S8, rue Serpente (Hôtel des Sociétés savantes) G" arr.
1901
.c^(^c)5
Le Secrétaire général, Gérant,
D' J. GUIART.
*^
AMNH LIBRARY
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