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Full text of "Mires de la Soci zoologique de France"

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FOR  THE  PEOPLE 

FOR  EDVCATION 

FOR  SCIENCE 


LIBRARY 

OF 

THE  AMERICAN  MUSEUM 

OF 

NATURAL  HISTORY 


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MÉMOIRES 


SOCIETE    ZOOLOGIQUE 

DE    FRANCE 

POUR      L'ANNEE      1901 


LILLE.    —    IMP.    LE    BIGOT    FRERES 


MÉMOIRES 


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SOCIETE  ZOOLOGIQIE 

DE    FRANCE 

(RECONNUE     D'UTELITÉ     PUBLIQUE) 

ANNÉE       1901 


TOME     XIV 


PARIS 

AU  SIÈGE   DE   [.A  SOCIÉTÉ  ZOOLOGIQUE  DE   FRANCE 

88,  rue  Serpente,  Hôtel  des  Sociétés  savantes 

i(V  arrondissement). 

190  l 


J   y, 
cf.  ^'yfé^'^cA^ 


CONTRIBUTION  A   L'ÉTUDE  DES   GASTÉROPODES   OPISTHOBRANCHES 
ET  EN  PARTICULIER  DES  CÉPHALASPIDES 


PAU 

JULES    GUIART 


INTRODUCTION 


L'idée  première  de  ce  travail  m'est  venue  il  y  a  un  certain 
nombre  d'années,  alors  que  M.  le  professeur  H.  de  Lacaze-Dlthiers 
m'avait  fait  l'honneur  de  me  contier,  en  qualité  de  préparateur,  la 
direction  du  Laboratoire  de  Roscotï.  C'est  dans  ce  Laboratoire  que, 
durant  de  longues  années,  je  suis  venu  puiser  le  goût  et  l'amour 
de  la  science  zoologique.  Jamais  je  n'oublierai  les  heures  déli- 
cieuses que  j'y  ai  passées  à  étudier  la  faune  si  riche  et  si  variée  de 
la  région,  au  milieu  de  bons  camarades  et  de  maîtres  dévoués 
dont  je  suis  fier  d'avoir  pu  conquérir  l'amitié. 

C'est  M.  le  professeur  de  Lacaze-Duthiers  qui  m'a  donné  l'idée 
d'étudier  les  Tectibranches.  Il  m'avait  conseillé  l'étude  morpholo- 
gique et  histologique  de  l'organe  de  Hancock,  de  manière  à  mon- 
trer par  son  innervation,  c'est-à-dire  par  la  loi  des  connexions 
ses  homologies  avec  les  organes  sensoriels  céphaliques  des  autres 
Gastéropodes.  Malheureusement,  quand  on  étudie  un  groupe 
aussi  intéressant  que  celui  des  Tectibranches,  il  faut  une  force  de 
volonté  bien  rare  pour  pouvoir  se  limiter  à  l'étude  d'un  organe 
sans  chercher  aussi  à  vouloir  approfondir  les  autres.  J'ai  donc 
subi  le  sort  coinmun.  Je  pus  de  la  sorte  enrichir  mon  bagage 
scientifique,  mais  au  point  de  vue  du  but  que  je  me  proposais 
d'atteindre,  je  perdis  un  temps  précieux  et  lorsque  je  trouvai  le 
moment  venu  de  publier  mes  résultats,  je  m'étais  laissé  devancer 
par  le  travail  de  Mazzarelli  (1895)  sur  l'appareil  olfactif  des  Bulli- 
dés.  Je  n'en  continuai  pas  moins  mes  études  sur  les  Tectibranches, 
quand  je  fus  nommé  sur  ces  entrefaites  à  la  place  de  Chef  des 
travaux  pratiques  de  Parasitologie  à  la  Faculté  de  médecine  de 
Paris.  Absorbé  par  des  études  nouvelles  pour  moi,  je  dus  pour  un 
certain  temps  abandonner  les  Mollusques. 

Mais  ce  n'était  pas  sans  regrets  que  je  voyais  de  temps  à  autre 
publier  les  résultats  que  je  possédais  déjà  depuis  un  certain  temps 
dans  mes  cartons.  Je  me  suis  donc  décidé,  sur  les  conseils  de  mon 
maître  et  ami  M.   le  professeur  R.  Blanchard,  à  reprendre  mes 


fi  .1.    GUIART 

anciennes  études,  à  contrôler  les  faits  que  j'avais  observés  autre- 
fois et  à  les  publier.  C'est  aussi  sur  ses  conseils  et  sur  sa  recom- 
mandation que  je  suis  allé  étudier  en  Allemagne,  où  M.  le  profes- 
seur F.  E.  ScHULZE  m'a  ouvert  libéralement  les  portes  de  l'Institut 
y.oologique  de  Berlin.  Je  suis  profondément  touché  de  l'accueil 
cordial  que  j'y  ai  reçu  et  je  lui  suis  très  reconnaissant  des  maté- 
riaux provenant  du  Laboratoire  de  Naples,  qui  ont  été  mis  à  ma 
disposition.  Mais  j'adresse  un  hommage  tout  particulier  de  ma 
reconnaissance  à  M.  le  professeur  L.  Plate,  près  de  qui  j'ai  appris 
tant  de  choses  dans  de  journaliers  entretiens  empreints  d'une  si 
franche  cordialité.  Je  le  remercie  surtout  de  m'avoir  bien  per- 
suadé que  les  données  fournies  par  le  scalpel  et  par  le  microscope 
ne  sont  pas  toujours  les  plus  importantes  en  zoologie,  mais  qu'il 
ne  faut  jamais  perdre  de  vue  les  mœurs  des  animaux  que  l'on 
étudie,  car  ce  sont  elles  qui  la  plupart  du  temps  vont  entraîner 
les  modifications  morphologiques  que  l'on  observe.  J'essaierai  du 
reste  de  mettre  à  profit  ses  bonnes  leçons  dans  le  cours  de  ce 
travail. 

Mais  quand  je  me  décidai,  il  y  a  quelque  lemps,  à  publier  le 
résultat  de  mes  études  sur  les  Tectibranches,  une  première  diffi- 
culté se  présentait  à  moi.  Allais  je  me  borner  à  une  simple  mono- 
graphie de  l'espèce  que  j'avais  le  mieux  étudiée,  comme  la  Philine 
par  exemple,  ou  bien  allais-je  donner  une  série  de  monographies 
des  espèces  principales  en  insistant  particulièrement  sur  les  points 
laissés  dans  l'obscurité  par  les  auteurs  qui  s'étaient  occupés  de  la 
question  antérieurement,  comme  Vayssière.  Je  ne  m'arrêtai  pas 
longtemps  à  la  première  solution,  parce  que  les  types  fondamen- 
taux sont  aujourd'hui  connus  depuis  de  longues  années  et  que  je 
crois,  avec  M.  le  professeur  Delagk,  que  la  simple  monographie  a 
fait  son  temps.  Mais  la  seconde  solution  me  captiva  davantage. 

Toutefois,  pour  ne  pas  m'exposer  à  des  redites  continuelles,  je 
me  décidai,  au  lieu  de  faire  une  série  de  monographies  des  prin- 
cipaux types,  à  donner  la  morphologie  comparée  de  certains 
organes  chez  les  différentes  espèces  de  l*êctibranches  que  j'avais 
eu  l'occasion  d'étudier.  Cette  méthode  avait  pour  moi  l'avantage 
de  me  permettre  d'être  plus  concis,  de  mieux  montrer  les  rapports 
de  ces  différentes  espèces  et  d'arriver  peut-être  à  jeter  les  bases 
de  leur  classification  naturelle.  En  effet  «  la  méthode  comparative, 
a  dit  M.  le  professeur  Ed.  Van  Beneden  (1893),  cherche  à  déter- 
miner par  l'analyse  morphologique  du  plus  grand  nombre  possible 
de  formes  d'un  même  groupe  naturel,  les  rapports  analogiques  qui 


GASTEROPODES  OPISTHOBKANCHES  / 

existent  entre  ces  tonnes,  en  vue  d'arriver,  par  une  appréciation 
plus  exacte  des  ressemblances  et  des  ditïérences,  à  la  détermi- 
nation des  liens  phylogénétiques  qui  rattachent  entre  eux  les 
divers  représentants  de  ce  groupe  naturel.  Elle  vise  à  faire  mieux 
connaître  les  variations  d'un  type,  atin  de  déterminer  les  liens 
génétiques  qui  relient  entre  elles  les  formes  diverses  qui  réalisent 
ce  type.  »  Cette  méthode  a  malheureusement  l'inconvénient  d'exiger 
des  connaissances  bibliographiques  trop  étendues  et  la  possession 
parfaite  de  tout  un  groupe,  ce  qui  devient  une  difficulté  réelle 
lorsqu'il  s'agit,  comme  l'a  fait  Pelseneer,  de  l'ensemble  des  Opis- 
thobranches  et  ce  qui  m'a  déjà  suffisamment  effrayé,  bien  que 
mon  intention  soit  de  me  borner  autant  que  possible  à  l'étude 
comparative  des  seuls  Tectibranches.  S'il  m'arrive  dans  ce  travail 
d'étudier  certains  types  dans  les  groupes  voisins,  ce  sera  pour 
mieux  montrer  leurs  rapports  et  leur  filiation  avec  les  Tecti- 
branches qui  font  avant  tout  l'objet  de  ce  mémoire. 

Si  nous  ouvrons  différents  traités  de  Zoologie,  nous  voyons  que 
l'on  a  coutume  de  diviser  les  Opisthobranches  en  Tectibranches, 
Ptéropodes  et  Nudibranches.  Les  Tectibranches  se  divisent  à  leur 
tour  en  Géphalaspides  ou  BuUéens,  Anaspides  ou  Aplysiens  et 
Notaspides  ou  Pleurobranchéens  ;  les  Ptéropodes  comprennent  les 
Thécosomes  et  les  Gymnosomes. 

(  Céplialaspides  ou  Bulléens. 
Tectibranches  .    .   <  Anaspides  ou  Aplysiens. 

>  Notaspidesou  Pleurobranchéens. 


Opislobranches; 


Ptéropodes.   . 
\  Nudibranches. 


Thécosomes. 
Gymnosomes. 


Or,  une  telle  classification  n'est  nullement  d'accord  avec  la  clas- 
sification naturelle.  Pour  des  raisons  que  j'exposerai  à  la  fin  de 
ce  travail,  je  supprime  les  Pleurobranchéens  de  l'ordre  des  Tecti- 
branches pour  les  rapprocher  des  Nudibranches.  Quant  aux 
Ptéropodes,  de  Blainville  (1824)  et  Souleyet  (18o2j  sont  les 
premiers  à  avoir  montré  leurs  affinités  pour  les  Tectibranches. 
Puis  vint  Boas  (1886)  qui,  le  premier,  formula  l'opinion  d'une 
origine  séparée  des  Thécosomes  et  des  Gymnosomes  et  montra 
que    les    premiers    se   rapprochent    surtout    des    Bulléens.   Mais 


c'est  à  Pelseneer  (1888)  que  revient  le  mérite  d'avoir  bien 
débrouillé  ces  affinités  et  d'avoir  montré  que  les  Thécosomes  n'é- 
taient que  des  Bulléens  modifiés  par  la  vie  pélagique  et  les  Gym- 
nosomes  des  Aplysiens  modifiés  par  le  même  genre  de  vie.  Pel- 
seneer supprime  donc  l'ordre  des  Ptéropodes  pour  faire  rentrer 
les  Thécosomes  parmi  les  Bulléens  et  les  Gymnosomes  parmi  les 
Aplysiens.  Nous  acceptons  sa  manière  de  voir. 

La  classification  des  Tectibranches  se  trouve  donc  singulière- 
ment simplifiée  et  devient  la  suivante  : 


/  Céphalaspides 
Tectibranches    < 

\  Anaspides  .   . 


Bulléens. 
Thécosomes. 

Aplysiens. 
Gymnosomes. 


Gomme  je  n'ai  pas  étudié  les  Ptéropodes  d'une  façon  spéciale, 
je  me  contenterai  d'étudier  les  Bulléens  et  les  Aplysiens  avec  quel- 
ques incursions  parmi  les  groupes  voisins. 

Après  un  historique  détaillé  du  groupe  des  Céphalaspides  et 
après  avoir  établi  la  synonymie  des  espèces  que  j'étudierai,  je 
donnerai,  dans  une  première  partie,  tous  les  détails  que  j'ai  pu 
observer  relativement  aux  mœurs  et  à  la  biologie  de  ces  animaux. 

La  seconde  partie  comprendra  l'anatomie  comparée  des  Tecti- 
branches. J'étudierai  spécialement  l'extérieur  et  la  cavité  palléale, 
le  tube  digestif,  le  système  nerveux  et  les  organes  reproducteurs. 
A  la  fin  de  chaque  chapitre  j'étudierai,  à  propos  de  chaque  organe, 
les  rapports  de  parenté  entre  les  principaux  types. 

La  troisième  partie  sera  consacrée  au  développement  et  à  la 
phylogénie  des  Tectibranches  et  j'établirai  un  essai  de  classification 
naturelle. 

Comme  j'ai  donné  un  résumé  à  la  fin  de  chaque  chapitre,  j'ai  cru 
inutile  de  condenser  mes  résultats  à  la  fin  de  ce  travail.  J'ai  pré- 
féré donner  une  table  des  matières  détaillée  pour  que  les  personnes 
qui  consulteront  ce  mémoire  puissent  trouver  facilement  les  ren- 
seignements dont  elles  auront  besoin. 

Je  tiens  en  terminant  à  renouveler  mes  remerciements  à  M.  de 
Lacaze-Duthiers  pour  l'accueil  que  j'ai  reçu  autrefois  dans  ses 


GASTEROPODES   OPISTHOBRANCHES  9 

Laboratoires.  Je  serais  mal  venu  d'oublier  mon  premier  maître 
M.  le  professeur  Pruvùt,  qui  a  été  pour  moi  un  initiateur  en 
Zoologie  et  dont  je  n'oublierai  jamais  les  leçons  consciencieuses  et 
l'admirable  dévouement.  L'enseifi;nement  si  savant  et  si  clair  de 
M.  le  professeur  Y.  Delage  a  vivement  frappé  autrefois  mon  imagi- 
nation d'élève,  et  si  j'ai  cherché  à  fournir  des  dessins  pouvant  être 
compris  de  tout  le  monde,  c'est  à  lui  que  je  le  dois.  Certains 
d'entre  eux  pourront  paraître  schématiques  ;  ils  sont  cependant 
l'expression  de  la  réalité  et  j'ai  simplement  laissé  volontairement 
de  côté  tous  les  détails  superflus  qui,  en  les  complétant  inutile- 
ment, auraient  pu  les  rendre  obscurs. 

Mon  ancien  maître,  M.  le  professeur  Boutan,  a  droit  aussi  à  ma 
reconnaissance  ;  en  de  nombreuses  circonstances  il  m'a  témoigné 
une  cordiale  sympathie  et  j'espère  qu'il  voudra  bien  continuer  à 
ne  pas  me  tenir  rigueur  de  ne  pas  professer  les  mêmes  idées  que 
lui  en  ce  qui  concerne  la  phylogénie  des  Opisthobranches. 

Je  renouvelle  aussi  mes  remerciements  à  M.  le  professeur 
F.  E.  ScHULZE  et  à  M.  le  professeur  L.  Plate,  dont  j'ai  déjà  cité  plus 
haut  le  bienveillant  accueil  et  les  utiles  conseils.  Mais  je  tiens  à 
adresser  un  hommage  tout  particulier  à  mon  Maître,  M.  le  profes- 
seur R.  Blanchard,  qui  a  de  si  nombreux  titres  à  ma  reconnaissance. 
Je  voudrais  pouvoir  les  rappeler  tous  ici,  mais  je  craindrais 
de  mettre  sa  modestie  à  une  trop  rude  épreuve.  Les  sentiments  les 
plus  discrets  sont  souvent  les  plus  sincères.  Qu'il  soit  du  reste  bien 
persuadé  que  je  ferai  toujours  mon  possible  pour  conserver  son 
estime  et  son  amitié. 


10 


CHAPITRE     PREMIER 
HISTORIQUE 


Céphalaspides.  —  La  première  espèce  qui  fut  décrite  dans  ce 
sous-ordre  est  la  PliUine  aperta  que  Fabius  Columna  fit  connaître 
dès  l'année  I0I6.  Il  décrivit  sa  coquille  sous  le  nom  de  concha 
natatilis  minima  exotica;  il  décrivit  également  le  gésier,  mais  le 
prit  pour  un  opercule. 

En  1739  Giovanni  Bianchi,  plus  connu  sous  le  nom  de  Janus 
Plancus,  représente  de  nouveau  la  Philine  sous  le  nom  d'amande 
de  mer,  d'abord  assez  mal  (pi.  V,  fig.  9  et  lOi,  puis  d'une  manière 
plus  précise  en  y  joignant  le  gésier  (pi.  XI,  fig.  E-I). 

En  1757  Adanson,  dans  son  histoire  naturelle  du  Sénégal,  décrit 
également  sous  le  nom  de  Sormet  une  espèce  très  voisine  de  Va- 
perta.  Il  montre  que  cet  animal  ressemble  beaucoup  au  Bulla 
ampulla,  et  il  constitue  avec  l'un  et  l'autre  son  genre  Gondole  qu'il 
caractérise  par  l'absence  de  tentacules.  C'est  ce  même  caractère 
qui  fut  i-epris  plus  tard  par  0.  F.  Muller  lorsqu'il  créa  son  genre 
Akera. 

C'est  en  1767  que  Linné,  dans  la  douzième  édition  de  son  Sys- 
tema  natume,  montra  la  place  de  la  Philine  dans  la  systématique, 
en  la  faisant  rentrer  dans  le  genre  Bulla  qu'il  venait  de  décrire  et 
en  la  plaçant  sous  le  nom  de  Bulla  aperta  à  côté  de  Bulla  hydatis. 
Ce  fait  est  d'autant  plus  intéressant  que  Linné  ne  connaissait  pas 
l'animal,  mais  simplement  sa  coquille.  Dès  cette  époque  il  range 
aussi  le  Scaphander  dans  le  même  genre  sous  le  nom  de  Bulla 
lignaria. 

Ce  n'est  que  quelques  années  plus  tard  que  Ascanius  lit  de  la 
Philine  un  genre  à  part  sous  le  nom  de  Plnjliue  quadripartUa.  C'est 
alors  que  dans  le  second  volume  de  sa  Zoologie  du  Danemarck 
(pi.  LXXI,  lig.  1-5)  0.  F.  MiiLLER  crée  pour  la  Philine  le  genre 
Akera.  Puis  ayant  eu  probablement  entre  les  mains  un  exemplaire 
plus  complet,  il  crée  dans  le  troisième  volume  un  nouveau  genre 


GASTKROPODES    OPISTHOBRANCHES  il 

Lobaria  qui  s'applique  évidemment  à  la  même  espèce.  Il  croit  que 
le  Lobaria  avait  avalé  sa  coquille  et  parle  des  i»laques  stomacales 
comme  d'un  organe  inconnu.  Toutefois  son  éditeur  Abildgaard  fait 
remarquer  la  ressemblance  de  l'animal  avec  l'Amande  de  mer  de 
Plancls  et  les  rapports  de  sa  coquille  avec  celle  du  Biilla  kijdatia. 
Mais  ces  rapports  ne  frappèrent  pas  Gmelin  qui  dans  la  treizième 
édition  du  Systema  naiurae  de  Linné  décrit  Bulla  aperta  comme  une 
espèce  rare  venant  du  Cap  et  considère  aussi  Lobaria  comme  un 
genre  à  part.  Cependant,  dès  1780,  de  Born  se  basant  sur  ce 
qu'avaient  dit  Adanson  et  Plancus  avait  fort  bien  compris  que  toutes 
les  Bulles  étaient  à  peu  près  semblables  et  il  avait  indiqué  les 
subdivisions  qu'il  croyait  devoir  établir  dans  le  genre  Bulla  de 
Linné.    Ses  idées  furent  reprises  plus  tard  par  Bruguière. 

Nous  devons  dire  maintenant  quelques  mots  d'une  des  plus  fortes 
erreurs  qui  aient  été  faites  en  histoire  naturelle.  En  1783,  un 
Chevalier  de  Malte  sicilien  du  nom  de  Gioeni  proposa  modeste- 
ment d'établir,  sous  son  propre  nom,  un  genre  nouveau  et  même 
une  nouvelle  famille  de  Mollusques  testacés.  Quelques  années  plus 
tard,  un  Zoologiste  allemand  nommé  Betzius  redécrivait  ce  genre 
Gioenia  sous  le  nom  de  Trida.  Enlin  Bruguière  lui-même  dans 
V Encyclopédie  méthodique  décrit  et  ligure  ce  même  genre  sous  le 
nom  de  Char,  et  un  naturaliste  anglais  Humphrev  le  redécrit  sous 
le  nom  de  Gioenia.  Ce  n'est  qu'en  l'année  180U  que  Draparnaud  en 
étudiant  le  gésier  de  Bulla  lùjnaria  montra  son  ideutité  avec  les 
prétendus  genres  Gioenia  et  Tricla.  Or,  Gioeni  non  content  de  décrire 
l'aspect  extérieur  et  l'anatomie  de  son  animal  avait  élé  jusqu'à 
raconter  les  différents  moyens  de  le  pêcher  et  de  le  conserver 
vivant  et  il  avait  fourni  sur  ses  mœurs  les  délails  les  plus  cir- 
constanciés. Il  y  avait  donc  là  une  supercherie  flagrante  et  l'histoire 
de  la  Gioenia  doit  servir  d'avertissement  aux  naturalistes  qui  écri- 
vent des  traités  généraux  et  leur  apprendi-e  à  ne  pas  donner  trop 
d'importance  à  certaines  observations  particulières  pouvant  con- 
cerner certains  animaux,  tant  que  l'on  n'a  pas  acquis  des  notions 
positives  sur  l'organisation  de  ces  derniers. 

Dans  la  même  année  1800  paraît  une  très  importante  note  de 
CuviER  relative  au  Bulla  aperta;  il  fait  connaître  la  position  de  sa 
coquille  dans  l'épaisseur  du  manteau  et  montre  ses  analogies  avec 
l'Aplysie,  fixant  ainsi  la  place  définitive  des  Bulles  dans  la  classi- 
fication. 

L'année  suivante  Lamarck,  se  basant  sur  les  observations  de 
CuviER,  sépare  alors  le  Bulla  aperta  des  autres  Bulles  sous  le  nom 


42  J.    GUIART 

de  Bullea,  genre  qu'il  place  avec  l'Aplysie  parmi  les  Mollusques 
céphalés  nus  dans  la  division  des  Limaciers.  Quant  au  genre  Bulla 
il  le  place  parmi  les  Gastéropodes  concliyfèies  entre  les  genres 
Janîina  eiBuHmus.  Mais  dans  l'Extrait  de  son  cours  qu'il  publia  en 
4812,  il  en  retira  les  Tethi/s  et  les  Limaces  et  substitua  à  la  déno- 
mination de  Limaciens  celle  de  Laplysiens;  il  commit  toutefois  la 
faute  d'y  ajouter  le  genre  Sigaret  qui  depuis  a  été  placé  parmi  les 
Pectinibranches.  Mais  par  contre  il  y  place  les  Bulles  à  côté  des 
Bullées,  des  Acères  et  des  Aplysies. 

L'année  1810  marque  une  date  importante  dans  l'histoire  des 
Tectibranches,  car  elle  vit  paraître  le  travail  de  Clvier  sur  les 
Acères  ou  «  Gastéropodes  sans  tentacules  apparents  ».  11  divise  les 
Acères  en  trois  sous  genres  :  les  Bulles  qui  ont  une  coquille 
ample,  solide  et  visible  du  dehors  ;  les  Bullées  dont  la  coquille  est 
cachée  dans  l'épaisseur  charnue  du  manteau;  enfin  les  Acères 
proprement  dits  qu'il  croyait  ne  point  posséder  de  coquille.  Cuvier 
croyait  avoir  découvert  ces  derniers  alors  qu'ils  avaient  été  déjà 
décrits  par  Renier  qui,  en  1804,  en  avait  fait  le  genre  Aglaja  et  par 
Meckel  qui,  en  4809,  en  avait  fait  le  genre  Doridinm.  Cuvier,  dans 
ce  travail,  décrit  l'aspect  extérieur  et  les  dispositions  anatomiques 
des  principaux  genres  parmi  lesquels  il  étudie  principalement  le 
Bidlea  aperta,  les  Bulla  lir/naria,  ampnlla  et  hifdatis  et  Y  Avéra  car- 
nosa.  Les  planches  qu'il  donne  à  la  suite  constituent  un  progrès 
considérable,  malgré  quelques  inexactitudes.  Il  est  toutefois  regret- 
table que  Cuvier  ait  cru  devoir  diviser  ses  Acères  d'après  un 
caractère  aussi  secondaire  que  la  coquille.  11  en  est  résulté  en  effet 
qu'il  a  du  supprimer  le  Scaphaiider  du  genre  BnLea  où  l'avait 
placé  Lamarck  à  côté  de  la  Philine,  pour  le  ranger  au  contraire 
dans  le  g^nre  Bulla  dont  il  est  cependant  très  éloigné.  Mais  en 
4849,  dans  la  première  édition  de  son  Histoire  naturelle  des  animaux 
sans  x)ertî>hres ,  Lamarck  modifie  son  ancienne  classification  et 
établit  sa  famille  des  Bulles  d'après  ce  qu'en  avait  dit  Cuvier.  Il 
accepte  également  l'ordre  des  Tectibranches  que  venait  de  créer 
Cuvier  en  y  comprenant  les  Bulles,  les  Aplysies  et  les  Pleuro- 
branches. 

L'année  suivante,  Schvvevgger  accepte  également  cette  classifi- 
cation, mais  il  crée  la  famille  des  Pomatobranches  qui  correspond 
aux  Tectibranches  de  Cuvier,  et  il  a  le  tort  de  faire  rentrer  tous  les 
Acères  de  Cuvjer  dans  le  genre  Akera  de  Millier,  faisant  ainsi  dis- 
paraître d'un  trait  de  plume  les  genres  Bullea  et  Bulla. 

En  4824,  dans  son  article  du  Dictionnaire  des  Sciences  naturelles 


GASTEROPODES   OFlSTHOBRAiNCHES  13 

sur  l'Hyale,  de  Blainville  montre  que  les  Ptéropocles  de  Cuviek 
offrent  de  nombreux  rapports  avec  les  Céphalopodes.  Il  montre  en 
particulier  que  la  seule  différence  qu'on  avait  cru  trouver  dans 
l'organe  de  la  locomotion,  n'existe  [tas,  et((ue  les  ailes  ou  nageoires 
ne  sont  rien  autre  chose  que  le  pied  des  Mollusques  Gastéropodes, 
disposé  d'une  manière  presque  semblable  à  ce  qui  a  lieu  dans  les 
Bulles.  Il  les  plaça  donc  parmi  les  Gastéropodes  monoïques,  auprès 
des  Aplysiens  et  des  Acères.  On  ne  peut  que  regretter  que  sa  clas- 
sification n'ait  pas  été  admise  par  les  naturalistes  qui  suivirent. 

Vers  la  même  époque,  Délie  Chiage,  dans  son  ouvrage  sur  l'his- 
toire et  l'anatomie  des  animaux  sans  vertèbres  est  le  premier  à  faire 
d'une  manière  sérieuse,  l'anatomie  d'un  animal  qu'il  décrit  sous  le 
nom  de  Clio  Amati,  animal  qui  avait  été  décrit  auparavant  par 
F.  Martens,  sous  le  nom  de  Clio  et  par  Pallas  sous  la  dénomination 
de  Clione  borealis.  Délie  Chiaje  décrit  assez  exactement  la  forme 
générale  du  corps,  sa  coloration,  sa  pèche  et  les  principales  dispo- 
sitions anatomiques,  pour  qu'il  nous  soit  possible  de  l'identifier 
avec  le  genre  Gastropîeron.  11  publie  ensuite  un  mémoire  sur 
l'Acère  et  rétablit  le  nom  générique  de  Doridium  que  lui  avait 
donné  Meckel,  auquel  il  dédie  l'espèce  étudiée.  Il  en  donne  une 
bonne  description  extérieure,  mais  la  description  anatomique 
laisse  beaucoup  à  désirer  ;  toutefois  il  constate  la  [)résence  d'une 
coquille  rudimentaire  et  place  ce  genre  entre  les  Bulles  et  les 
Aplysies.  Plus  tard,  il  établit  une  nouvelle  espèce,  le  Doridium 
api  y  si  forme,  dont  il  donne  les  caractères  extérieurs,  mais  en  tou- 
chant à  peine  à  la  partie  anatomique. 

En  1825,  Latreille  divise  les  Tectibranches  en  Tentacules  et  en 
Acères.  Parmi  ces  derniers,  il  place  à  part  le  genre  Doridium  qu'il 
croit  ne  pas  posséder  de  coquille.  La  même  année,  de  Blainville, 
dans  son  Manuel  de  malacolof/ie  et  de  conchtjlioloijie,  place  la  famille 
des  Acères  dans  son  troisième  ordre  des  Paracéphalophores,  après 
les  Patelloïdes.  Mais,  outre  les  genres  Bulla,  Bullea,  Loboria  et 
Gasteropteron,  il  y  fait  rentrer  d'autres  types  de  Mollusques  qui  ne 
doivent  point  en  faire  partie,  tels  que  Bellerophus,  Sormetus  et  Atlas. 

Dans  le  Rè(jne  animal  de  Cuvier,  publié  soit  de  son  vivant  (1830), 
soit  après  sa  mort  (1836),  la  famille  des  Acères  est  placée  parmi 
les  Tectibranches,  mais  le  genre  Castropteron  se  trouve  placé  sépa- 
rément à  la  suite. 

Dans  la  deuxième  édition  de  Lamarck  publiée  en  1836,  par 
H.  Milne-Edwards  et  Deshayes,  la  famille  des  Acères  comprend 
les  Bullines,    es  Bulles,  les  Bullées,  les  Acères  et  le  genre  Gaste- 


14  J.    GUIAHT 

ropUTon.  Mais  en  1840,  dans  sa  Malacnloffie  méditer ranéerme  et 
littorale,  Canthaine  n'admet  pins  que  les  seuls  genres  Akera  ou 
Doridimn,  Buila  et  Gaatcropteran.  Il  commet  de  nombreuses  erreurs 
dans  la  caractéristique  de  la  famille,  mais  il  relève  toutefois  l'erreur 
de  Délie  Chiaje  qui  avait  pris  l'énorme  bulhe  pharyngien  du  Dori- 
dium  pour  l'estomac.  Quant  au  genre  Bullea  il  le  fait  rentrer  dans 
le  genre  BulJa.  Enfin  en  cette  même  année  H.  Milne-Edwards,  dans 
ses  leçons  de  zoologie,  maintient  la  division  de  Cuvier  en  Bulle, 
BuUée  et  Acère. 

En  IHl'i,  Philii'pi,  danssm  ouvriige  sur  les  Mollusques  de  Sicile, 
parle  de  la  famille  des  Bulléens,  mais  ne  donne  que  quelques 
diagnoses  génériques  et  spécifiques  de  chacun  des  types  qu'il  a  pu 
se  procurer  [Accra,  Bullea,  Bulla  et  (iastroptcron). 

En  1850,  W.  Clark  publie  un  travail  sur  les  Bullidés.  Il  s'étend 
surtout  sur  le  Bulla  hydatis,  mais  ne  donne  malheureusement  pas 
de  figures.  On  trouve  aussi  quelques  considérations  générales  sur 
la  famille  et  particulièrement  sur  Bulla  cyliclina{=^  Bulla  truncatula 
Philippi)  et  Bhiline. 

En  1852,  Rang  et  Souleyet  reprennent  la  classification  de 
DE  Blainville  et  rangent  à  son  exemple  les  Ptéropodes  parmi  les 
Tectibranches,  auprès  des  Aplysiens  et  surtout  aupj-ès  des  Bulléens. 

Deux  ans  plus  (ai'd  Hancock  i)ublie  une  note  extrêmement  inté- 
ressante sur  les  organes  olfactifs  des  Bullidés.  Nous  aurons  du  reste 
à  y  revenir  dans  le  cours  de  ce  travail. 

A  la  même  époque  Souleyet,  dans  le  tome  second  du  Voiiagedc  la 
Bonite,  décrit  l'anatomie  générale  du  Gafttropterou;  il  insiste  parti- 
culièrement sur  le  système  nerveux,  mais  d'une  manière  encore 
incomplète  et  en  donne  même  des  figures  inexactes. 

En  1860  Krohn  décrit  la  coquille  et  la  larve  de  ce  même  (iastrop- 
teron,  ce  que  personne  n'avait  fait  avant  lui. 

En  1865  Meyer  et  Môbius  s'occupent  des  Bullidés  dans  leur  faune 
de  la  baie  de  Kiel  et  donnent  une  monographie,  très  succincte,  mais 
très  consciencieuse,  de  Philinc  aperta,  Accra  bullata  et  Cylichna 
trun  ata,  s'attachaut  surtout  à  bien  décrire  la  coquille,  la  radula  et 
les  pièces  stomacales. 

En  1868,  dans  la  seconde  édition  de  son  Manuel  dex  Mollusques, 
Woodwaru  divise  les  Tectibranches  en  cinq  familles  :  Tornatellidés, 
Bullidés,  Aplysiadés,  Pleurobranchidés  et  Phyllidiadés.  Il  range 
parmi  les  Bullidés  les  genres  Bulla,  Accra,  Cylichna,  Klcinclla, 
Amphisphyra,  Buccinulus,  Aplu^itrum,  Scapliander,  Philine,  Doridium, 
(iastropteroii  et  Phy^ema.  Quant  aux  Tornatellidés  il  montre  qu'ils 


(lASTÉKOPOOES    Ol'ISïHOBR ANCHES  15 

sont  très  voisins  du  genre  Bulla  et  que  les  genres  Tornatella  et 
Tornatina,  actuellement  vivants,  présentent  quelque  ressemblance 
avec  les  Pyramidellidae.  Nous  rencontrons  pour  la  première  fois 
cette  famille  des  Tornatellidés,  mais  le  genre  Tornatella  qui  lui  a 
servi  de  type  était  cependant  connu  depuis  longtemps.  Mais  J.inné 
l'avait  confondu  avec  le  genre  Voluta  et  Bruguière  avec  le  genre 
Bulimus.  Le  genre  Tornatella  fut  créé  par  Lamauck  en  1812.  mais 
il  doit  s'appeler  aujourd'hui  Actwon,  dénomination  (|ui  lui  avait 
été  donnée  deux  années  auparavant  par  Montfokt. 

En  1877  John  Jeffueys,  dans  sa  Conchyliologie  l)ritanni(|ue,  place 
la  famille  des  BuUidés  en  tète  de  son  ordre  des  Pleurobranches. 
Après  quelques  généralités  sur  l'ensemble  de  cette  famille  il  étudie 
les  divers  genres  ayant  des  représentants  dans  la  faune  britanni- 
que ;  mais  il  n'en  fait  pas  l'anatomie  et  ne  donne  dans  ses  planches 
que  la  coquille  et  le  faciès  des  animaux. 

En  cette  même  année  parut  l'important  travail  de  Von  Iheklng  sur 
les  centres  nerveux  des  Mollusques.  11  est  malheureusement  regret- 
table que  ce  qui  a  trait  au  système  nerveux  des  BuUidés  soit  le  plus 
souvent  inexact.  Nous  retiendrons  ce  seul  fait,  que  se  basant  sur 
l'étude  du  système  nerveux,  l'auteur  retranche  des  BuUidés,  les 
genres  Gastroptemn,  Phil'me  et  Sca.fhander ,  pour  en  former  la 
famille  des  Philinidés,  (ju'il  [>la(;e  iunnédiatement  avant. 

Nous  arrivons  maintenant  à  l'important  mémoire  consacré  par 
Vayssière  à  l'anatomie  des  BuUidés.  Ce  travail,  publié  en  1880, 
marque  une  ère  nouvelle  dans  l'histoire  des  Tectibranches.  Il  com- 
mence par  une  monographie  très  détaillée  du  genre  (iasleropteron, 
où  il  rectifie  les  erreurs  de  ses  devanciers.  11  fait  ensuite  l'anatomie 
comparée  des  genres  Doridium,  Philine,  Scaphauder  et  Bulla,  en 
faisant  ressortir  les  analogies  et  les  différences  qui  existent  entre 
eux  et  le  GaUcropterou.  Ici  encore  il  rectifie  certaines  inexactitudes, 
mais  nous  aurons  nous-mêmes  l'occasion  d'en  relever  un  certain 
nombre  dans  son  travail,  qui  n'en  reste  pas  moins  fondamental 
|)our  l'étude  qui  nous  occupe.  11  a  le  tort  de  ne  point  accepter  les 
divisions  de  Von  Ihering  et  conserve  la  famille  des  BuUidés,  telle 
que  la  comprenait  Woodvvaku,  en  la  subdivisant  seulement  en 
deux  sous-familles,  comprenant,  l'une  le  seul  genre  (iasleropteron 
et  l'autre  tous  les  autres  types  connus. 

L'année  suivante,  Macdonald.  dans  un  essai  de  classification  natu- 
relle des  Gastéropodes,  divise  les  Tectibranches  en  Tornatellidés, 
BuUidés,  Aplysidés  et  IMeurobranchidés.  Il  essaye  ensuite  de  sub- 


16  J-    GUIART 

diviser  chacun  de  ces  groupes  d'après  l'absence  ou  la  présence 
d'une  coquille  et  dans  ce  dernier  cas  d'après  sa  situation  interne 
ou  externe.  11  en  résulte  une  classitication  tout  à  fait  arbitraire, 
des  genres  voisins  se  trouvant  séparés  ;  de  plus,  l'auteur  décrit  le 
Gastiroptcron  coinnie  n'ayant  pas  de  coquille,  faute  impardon- 
nable, puisque  celle-ci  avait  été  déjà  décrite  et  figurée  par  Krohn 
et  par  Vayssièhe. 

Par  contre,  cette  même  année  1881  est  marquée  par  l'important 
travail  de  Spengel,  sur  l'organe  olfactif  et  le  système  nerveux  des 
Mollusques.  Sous  le  nom  d'organe  olfactif,  il  décrit  dans  le  voi" 
sinage  de  l'insertion  antérieure  de  la  branchie  des  Tectibranches, 
une  fossette  ciliée  en  rapport  avec  un  ganglion  innervé  lui-même 
par  un  nerf  provenant  toujours  du  ganglion  viscéral  antérieur  droit 
ou  ganglion  sus-intestinal.  11  décrit  cet  organe  chez  Aplysia,  Dori- 
dium  et  (iaslropteron,  et  à  propos  de  son  innervation,  décrit  rapi- 
dement le  système  nerveux  de  ces  différents  genres.  Cet  organe 
qu'il  n'a  rencontré,  ni  chez  les  Pleurobranches,  ni  chez  les  Nudi- 
branches,  serait  homologue  à  celui  des  Prosobranches,  à  l'organe  de 
Lacaze  des  Pulmonés  et  aux  fossettes  ciliées  des  Ptéropodes.  Il  montre 
aussi  que  le  système  nerveux  des  Tectibranches  est  en  effet  identique 
à  celui  des  Prosobranches  et  que  les  uns  et  les  autres  dériveraient 
d'une  forme  ancestrale  commune.  Il  montre  de  plus  qu'on  observe 
chez  les  Opisthobranches  une  disparition  complète  de  la  moitié 
gauche  du  corps  et  une  condensation  des  ganglions  vers  la  région 
antérieure  de  l'animal. 

Au  commencement  de  1883  Vayssière  publie  une  monographie 
des  genres  Pelta  et  Tylodina.  Il  montre  que  Pelta  est  un  Tecti- 
branche  et  constitue  pour  lui  la  famille  des  Peltidés,  intermédiaire 
entre  les  BuUidés  et  les  Pleurobranchidés.  Il  possède  en  effet  une 
houppe  branchiale  cachée  sous  le  rebord  du  manteau,  ce  qui  est  un 
caractère  de  Pleurobranchidé;  d'autre  part  on  constate  l'absence 
de  tentacules  dorsaux,  la  présence  dans  le  gésier  de  plaques  mas- 
ticatrices puissantes  et  l'existence  d'un  pénis  distinct  situé  en 
avant  du  corps,  caractères  qui  appartiennent  en  propre  au  groupe 
des  Bullidés.  Ce  sont  ces  derniers  caractères  qui  ont  décidé  Vays- 
sière à  le  sortir  de  la  famille  des  Pleurobranchidés,  où  l'avait 
placé  WooDWARD,  pour  en  faire  une  famille  à  part  très  voisine  de 
celle  des  Bullidés.  Quant  au  genre  Tylodina  il  le  place  avec  Um- 
brella  parmi  les  Pleurobranchidés. 

La  même  année  paraît  le  fascicule  des  Tectibranches  du  Manuel 
de  Conchyliologie  de  P.  Fischer.  D'après  l'existence  ou  l'absence 


GASTÉROPODES    OIMSTHOBRANCHES  17 

d'un  disque  cépliali<(ue  ou  duu  bouclier  dorsal,  il  les  divise  en 
Céphalaspides,  Anaspides  et  Nolaspides.  Les  Céphalaspides  corres- 
pondent aux  deux  premières  familles  de  WooovvAun  iTornatellidae 
et  Bullidae),  les  Anaspides  à  la  troisième  du  même  auteur  (Aply- 
siadae)  et  les  Notaspides  à  la  ([uatrième  (Pleurobranchiadae). 
Quant  aux  Phyllidiadae  qui  formaient  la  cinquième  famille,  Fischer 
les  retire  de  l'ordre  des  Tectibranclies  pour  les  placer  parmi  les 
Nudibranches,  sous  la  dénomination  d'Inférobrancbes  donnée  par 
CuviER  en  1817.  Il  place  en  tète  des  Céphalaspides  les  Actéonidés 
qui  possèdent  un  opercule,  mais  il  a  le  tort  de  vouloir  diviser  les 
autres  suivant  la  situation  de  la  coquille  à  l'extérieur  ou  à  l'inté- 
rieur du  manteau  et  en  arrive  aussi  à  éloigner  des  espèces  voi- 
sines. Cette  classification  est  sans  doute  commode  au  point  de  vue 
systématique,  mais  elle  a  le  grand  inconvénient  de  n'être  pas 
naturelle,  l'auteur  ne  s'étant  nullement  occupé  des  dispositions 
anatomiques  des  différents  genres.  Il  est  regrettable  que  Fischer 
ait  couvert  cette  classification  de  son  autorité  incontestable,  car 
tous  les  auteurs  ont  cru  pouvoir  l'accepter  sans  discussion  et  c'est 
ainsi  qu'elle  a  pu  se  perpétuer  jusqu'à  l'époque  actuelle. 

En  1884  Watsox  publie  la  liste  des  Opisthobranches  dragués  par 
le  Challenger.  Il  sépare  des  Bullidés  la  famille  des  ïornatellidés 
dans  laquelle  il  range  les  genres  Aclœon.  Aplmtrum  et  Ringicula. 

L'année  suivante  Vayssière  fait  paraître  le  résultat  de  ses 
recherches  zoologiques  et  anatomiques  sur  les  Mollusques  ïecti- 
branches  du  Golfe  de  Marseille.  Le  travail  de  Vayssière  olïre  un 
intérêt  tout  spécial  parce  que  l'auteur  ne  se  contente  pas  de  baser 
ses  déterminations  spécifiques  sur  quelques  caractères  extérieurs 
de  l'animal  et  de  sa  coquille;  mais  pour  apporter  plus  de  précision 
dans  son  travail,  il  appuie  ses  déterminations  sur  des  caractères 
internes  faciles  à  constater,  tels  que  la  structure  des  mâchoires, 
de  la  radula  et  des  pièces  stomacales.  Il  fait  mieux  encore,  car  il 
ne  craint  pas,  à  la  suite  des  descriptions  zoologiques,  de  placer 
certains  détails  anatomiques,  insistant  spécialement  sur  les  espèces 
dont  l'organisation  n'avait  point  fait  encore  l'objet  d'un  travail 
anatomique  spécial.  Comme  classification,  l'auteur  adopte  les  divi- 
sions établies  par  H.  Milne-Edwards  pour  la  classe  des  Gastéropodes 
et  repousse  énergiquement  la  classification  de  von  Ihering.  Pour 
le  détail  il  admet  les  subdivisions  établies  par  Fischer  dans  sou 
Manuel  de  Conchyologie. 

C'est  à  cette  époque  que  parurent  différents  travaux  de  Boas  et 
de  Pelseneer,  qui  montrèrent  les  affinités  des  Ptéropodes  avec  les 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901.  xiv.  —  i. 


18  J.    (U'IART 

Teclibraoches  et  prouvèrent  que  la  position  systématique  assignée 
aux  Ptéropodes  dans  ce  groupe  par  Spengkl,  était  absolument 
exacte. 

En  1886,  Watsox  publie  le  volume  relatif  aux  Gastéropodes 
rapportés  par  le  Challenger.  Mais  c'est  encore  là  une  simple  liste 
qui  n'a])])orte  rien  de  nouveau  dans  la  question. 

Puis  vient  le  travail  de  Bûtschu  sur  l'asymétrie  des  Gastéropodes, 
travail  qui  complète  celui  de  Spengel  en  le  rendant  plus  conforme 
à  la  marche  naturelle  des  faits.  Biitschli  suppose  aussi  une  forme 
ancestrale  opisthobranche,  d'où  dériverait  les  Opisthobranches  et 
les  Prosobranches  à  la  suite  d'un  mouvement  de  torsion  du  com- 
plexe palléal.  Mais  il  considère  aussi  les  Tectibranches  comme 
étant  des  formes  plus  anciennes  que  les  Prosobranches. 

En  cette  même  année  1888  paraît  un  travail  d'une  grande  impor- 
tance et  qui  certainement  n'a  pas  reçu  des  zoologues  l'accueil  qu'il 
mérite.  Je  veux  parler  de  la  note  présentée  a  l'Académie  par 
DE  Lacaze-Duthiers  pour  exposer  une  nouvelle  classification  des 
Gastéropodes,  basée  sur  les  dispositions  du  système  nerveux.  Il 
divise  les  Gastéropodes  en  Strepsine lires  ou  Gastéropodes  à  chaîne 
viscérale  tordue  et  en  A strepsineures  ou  Gastéropodes  à  chaîne 
viscérale  non  tordue.  Ces  derniers  se  divisent  à  leur  tour  en  Gastro- 
neurés  dont  les  ganglions  viscéraux  sont  venus  s'accoler  aux 
ganglions  pédieux  pour  former  une  volumineuse  masse  sous- 
œsophagienne  et  qui  correspondent  aux  Pulmonés  ;  en  Pleiironeurés, 
dont  les  ganglions  viscéraux  sont  situés  en  arrière  et  à  droite  et 
qui  comprennent  les  Tectibranches  moins  les  Pleurobranchidés  ; 
enfin  en  Xoloncurés,  où  tous  les  ganglions  sont  venus  constituer  une 
masse  unique  sus-œsophagienne  et  qui  correspondent  aux  Pleuro- 
branchidés et  aux  Nudibranches. 

Pelseneek  fait  aussitôt  remarquer  que  les  Strepsineures  et  les 
Astrepsiueures  de  de  Lacaze-Duthiers  correspondent  respective- 
ment aux  Slreptoneures  et  aux  Euthyneures  de  Sfexgel,  et  les 
Gastroneurés  aux  Pulmonés  des  auteurs.  Il  fait  de  plus  remarquer 
avec  juste  raison  que  conformément  à  la  diagnose,  Xotarchm  et 
DolabeUa  devraient  rentrer  dans  l'ordre  des  Gastroneurés  bien 
qu'ils  soient  certainement  des  Aplysiens.  11  se  refuse  enfin  à  consi- 
dérer les  Notoneurés,  où  sont  réunis  les  iNudibranches  et  les 
Ombrelles,  comme  étant  un  groupe  naturel,  mais  sans  a])porter 
aucune  raison  pour  justifier  son  opinion.  Nous  aurons  du  reste  à 
revenir  plus  loin  sur  ce  sujet.  Les  erreurs  commises  par  de  Lacaze- 
Duthiers  seraient  dues,  d'après  Pelseneer,  à  une  fausse  interpréta- 


GASTKROPOUES    OPISTHOBUANCHES  19 

tiou  des  ganglions  pleuraux  qui  appartiendraient  au  gronpe  anté- 
rieur avec  les  divers  ganglions  duquel  ils  peuvent  se  fusionner  et 
non  pas  au  groupe  viscéral  avec  lequel  ils  ne  se  fusionnent  jamais. 

Thiele  montre  l'année  suivante  qu'il  existerait  chez  les  Mol- 
lusques primitifs  une  ligne  sensorielle  latérale,  constituant  une 
sorte  de  collerette,  dont  les  tentacules  marqueraient  l'extrémité 
antérieure.  Elle  serait  homologue  à  la  ligne  latérale  des  Chétopodes 
et  des  Vertébrés.  On  en  retrouverait  encore  la  trace  dans  les 
organes  sensoriels  du  bord  du  manteau  des  Lamellii)ranches,  dans 
la  collerette  des  Rhipidoglosses  et  dans  les  branchies  du  Chiton.  Il 
est  regrettable  que  Thiele  n'aie  pas  eu  connaissance  de  l'existence 
chez  les  BuUéens  d'un  osphradion  et  d'un  organe  de  Hancock,  où 
plusieurs  organes  des  sens  se  trouvent  confondus  en  un  même 
organe,  qui  constitue  un  véritable  organe  sensoriel  latéral. 

En  1890,  dans  un  travail  sur  les  organes  palléaux  des  Proso- 
branches,  F.  Bernaru  étudie  incidemment  l'osphradion  de  Haminea 
kijdatis,  Pinluie  aperta,  Doridium  membranaceum  et  Apltjsia  punctata. 
11  en  conclut  que  dans  les  deux  grandes  familles  de  Tectibranches 
(Bullidés  et  Aplisidés),  il  existe  un  organe  sensoriel  semblable  à 
la  fausse  branchie  des  Diolocardes,  et,  comme  elle,  sous  la  dépen- 
dance du  ganglion  branchial.  Cet  organe  manquerait  au  contraire 
chez  le  Pleurobranche  et  l'Ombrelle,  d'après  de  Lacaze-Duthiers  et 
Moquin-Tandon.  Mais  d'après  Bernard,  il  existerait  le  long  de  la 
branchie  de  l'Ombrelle,  une  sorte  d'organe  de  Spengel,  ditïus  sous 
la  dépendance,  non  d'un  ganglion,  mais  d'un  véritable  réseau 
nerveux  desservi  par  le  nerf  palléo-branchial.  Dans  ce  même 
travail,  nous  trouvons  quelques  données  relatives  à  la  branchie  et 
aux  glandes  à  mucus  des  Tectibranches. 

Dans  son  travail  sur  le  rein  des  Gastéropodes  Prosobranches 
publiés  la  même  année,  R.  Perrier  indique  incidemment  que  le 
groupe  des  Opisthobranches,  au  point  de  vue  du  rein,  semble  se 
diviser  en  deux  ty[)es  distincts  :  les  Tectibranches  qui  se  ratta- 
chent aux  Prosobranches  et  les  Nudibranches,  dont  le  rein  se 
rapprocherait  de  celui  du  Chiton,  comme  l'avait  déjà  fait  observer 
Hancock. 

Vient  alors  un  travail  de  Von  Ihering,  sur  les  relations  natu- 
relles des  Cochlides  et  des  Ichnopodes.  Nous  signalerons  le  cha[)itre 
concernant  le  système  nerveux  des  Tectibranches,  qui  renferme 
de  nombreuses  inexactitudes  sur  lesquelles  nous  aurons  à  revenir 
plus  tard.  A  propos  de  la  phylogénie  des  Iclinopodes  (Opistho- 
branches et  Pulmonés)  l'auteur  montre  que  les  Branchiopueustes 


20 


ne  sont  que  des  Tectibranclies  modifiés  d'eau  douce,  tandis  que  les 
Néphropneustes  se  rapprocheraient  plutôt  des  Nudibranches.  Mais 
tandis  que  Bekgh,  Fol  et  la  plupart  des  auteurs  considèrent  les 
Nudibranches  comme  des  Gastéropodes  qui  ont  perdu  leur 
coquille,  Von  Ihering  aiimet  qu'ils  dérivent  de  formes  sans  coquille 
et  que  la  coquille  larvaire  ne  serait  qu'une  simple  acquisition  de 
la  larve.  L'étude  de  rai)pareil  génital  lui  aurait  montré  de  plus  que 
l'état  primitif  est  monaule  :  les  Tectibranches  seraient  donc  les 
plus  archaïques  et  parmi  eux  le  stade  le  plus  primitif  serait  repré- 
senté par  les  Umbrellidae  et  Peltidae.  Les  Tectibranches  ne 
devraient  du  reste  pas  comprendre,  d'après  lui,  les  Pleurobranches, 
mais  on  devrait  y  rattacher  cependant  les  Umbrellidae,  Peltidae  et 
Lophocercidae,  cela  d'après  leur  système  nerveux  et  leur  appareil 
génital.  Il  en  profite  pour  critiquer  la  classification  de  Lacaze- 
DuTHiERs,  qui  serait  une  classification  des  systèmes  nerveux  bien 
plus  qu'une  classification  des  Gastéropodes.  Von  Ihering  n'a  évi- 
demment pas  compris  la  valeur  des  groupes  créés  par  Lacaze,  car 
il  lui  reproche  précisément  la  division  des  Tectibranches  en  trois 
sous-ordres,  alors  qu'en  réalité  de  Lacaze  est  le  premier  à  en  avoir 
séparé  les  Pleurobranches  pour  les  réunir  aux  Nudibranches. 

Quant  aux  IHéropodes,  il  admet  qu'ils  dérivent  probablement 
des  Tectibranches,  mais  il  continue  néanmoins  à  les  en  tenir 
séparés  pour  constituer  avec  les  Ptéropodes  et  les  Ichnopodes  le 
phylum  des  Platymalakia  qui  peut  se  résumer  dans  le  tableau 
suivant  : 


Platymalakia 


Ichnopodes 


Ptéropodes. 


Nudibranches 
Sacogiosses . 

Pleurobranches 
Tectibranches 
Branchiopneustes 
Néphropneustes 


Phanérobranches. 

i    Dorididae. 
\    Phyllidiidae. 


Triaules 


Bullidae. 

Aplysiidae. 

Umbrellidae. 

Peltidae. 

Lophocercidae. 


Quant  aux  relations  phylogénétiques  elles  seraient  les  suivantes  : 
tous  dérivaient  des  Plathelminthes,  mais  tandis  que  les  Saco- 
giosses, les  Ptéropodes,  les  Nudibranches  et  les  Branchiopneustes 
dériveraient  directement  des  Tectibranches  ancestraux,  les  Né- 
phropneustes dériveraient  des  Nudibranches. 

P.  Fischer  établit  que  d'après  les  règles  de  la  nomenclature  le 


GASTÉROPODES   OPISTHOBRANCHES  21 

Gauropteron  Meckeli  doit  s'appeler  dorénavant  G.  rubrum  (Rafines- 
que).  Il  indique  également  sa  présence  dans  le  golfe  de  Gascogne 
et  incline  à  croire  que  loin  d'être  une  espèce  méditerranéenne  le 
Gaatropteron  proviendrait  vraisemblablement  de  l'Atlantique. 

Dans  son  travail  sur  les  Mollusques  Opisthobranches  trouvés  à 
Plymouth,  Garstang  divise  les  Tectibranches  d'après  la  classifica- 
tion de  Fischer,  c'est-à-dire  en  Céphalaspides  (Scaphandridae, 
Bullidae  et  Philinidae) ,  Anaspides  (Aplysidae)  et  Notaspides 
(Pleurobranchidae  et  Runcinidae).  Le  principal  intérêt  de  ce 
travail  réside  dans  les  notes  très  intéresssantes  concernant  la 
morphologie,  l'habitat  et  les  mœurs  des  principales  espèces.  C'est 
ainsi  qu'il  montre  que  les  jeunes  Aplysies  changent  de  couleur 
au  fur  et  à  mesure  qu'elles  changent  de  milieu,  vivant  tour  à  tour 
dans  des  Algues  rouge-brun,  puis  finalement  vert-olive  à  mesure 
qu'elles  se  rapprochent  de  la  côte.  Un  fait  très  important  qui 
résulterait  de  ses  observations,  c'est  que  VAplysia  punctata  ne 
serait  pas  autre  chose  que  la  forme  jeune  de  VA.  depilans,  mais 
l'étude  anatomique  des  deux  espèces  n'autorise  pas  cette  assertion. 

Bouvier,  à  propos  des  Gastéropodes  provenant  des  campagnes  du 
Yacht  V Hirondelle,  étudie,  dans  les  principaux  groupes,  les  rapports 
de  l'appareil  circulatoire  artériel  avec  le  système  nerveux.  Chez 
l'Aplysie  l'aorte  antérieure  passerait  entre  la  commissure  pédieuse 
et  la  commissure  parapédieuse,  tandis  qu'elle  passerait  tout  à  fait 
en  dehors  chez  la  Bulle,  le  Scaphandre  et  la  Philine. 

Dans  une  courte  note  Pelseneer  montre  que  chez  Limacina  et  les 
larves  de  Cymbuliidae,  la  coquille  est  sénestre  et  l'animal  dextre. 
Ceci  s'explique  par  le  fait  que  ce  sont  des  animaux  ullra-dextres. 
En  effet  chez  tous  les  Gastéropodes  la  spire  operculaire  doit  être 
inverse  de  celle  de  la  coquille.  Or  ici  la  spire  de  l'opercule  est 
sénestre,  ce  qui  prouve  bien  que  la  coquille  n'est  devenue  sénestre 
que  secondairement. 

En  1891,  dans  son  ti-avail  sur  l'appareil  reproducteur  de  l'Aply- 
sie, Mazzarelli  montre  que  ce  dernier  présente  de  grands  rapports 
morphologiques  avec  celui  des  Céphalaspides,  mais  se  distingue 
nettement  de  celui  des  Pleurobranchidae. 

Ray  Lankester,  dans  son  article  zoologique  sur  les  Mollusques, 
divise  les  Euthyneures  de  la  façon  suivante  : 


22 


Opistho- 


ïornatellidae. 

BuUidae. 

<.  .  Aplisidae. 

Tectibranches      i  I  n,         ,         ,_■  , 

I  Pleurobrancnuiae. 


Palliata  ou  \  Ctenidiobranchia 


Euthyneui-es(  '^""^"'"•i^s  ]  [  Pliyllidiobranchia  |  Phyllidiadae. 

Dorididae. 


Piilmonés 

Quant  aux  Ptéropodes,  il  continue  à  les  ranger  parmi  les  Cépha- 
lopodes. 

L'Acera  bullata  n'était  encore  connu  que  par  quelques  notes 
anatomiques  de  Vayssière  sur  les  principaux  organes,  de  Meyer, 
MôBius  et  Sars  sur  l'appareil  digestif,  de  Von  Ihering  sur  le  sys- 
tème nerveux.  Restait  seul  l'appareil  reproducteur  que  Mazzarelli 
montre  constitué  absolument  sur  le  même  type  que  celui  des 
Aplysiens.  Du  reste,  par  toute  sa  structure  anatomique,  ce  Tecti- 
branche  doit  être  éloigné  des  Bullidae  avec  lesquels  on  l'a  toujours 
placé,  pour  le  rapprocher  au  contraire  des  Aplysidae.  Malheureu- 
sement, Mazzarelli  n'eut  pas  le  courage  d'aller  jusqu'au  bout  des 
conclusions  qu'il  était  en  droit  de  tirer  et  se  contenta  de  retirer 
Acera  de  la  famille  des  Bullidae  pour  en  constituer  une  famille 
distincte,  celle  des  Aceridae. 

L'année  1892  est  marquée  par  un  important  mémoire  de  Fischer 
et  Bouvier  sur  l'asymétrie  des  Mollusques  univalves,  d'où  il  résulte 
que  les  Opisthobranches  sont  des  Prosobranches  dont  la  torsion 
s'est  pour  ainsi  dire  arrêtée  en  chemin,  mais  Bouvier  ne  tarda  pas 
à  changer  d'opinion  et  dès  l'année  suivante,  il  fait  paraître  toute 
une  série  de  notes  où  il  montre  que  les  Opisthobranches  dérivent 
au  contraire  des  Prosobranches  à  la  suite  d'une  détorsion  qui 
ramène  la  branchie  en  arrière  et  que  la  forme  de  passage  entre 
l'un  et  l'autre  est  l'Actéon.  Il  en  donne  du  reste  une  courte  mono- 
grapliie  qui  fut  complétée  par  Pelseneer. 

Dans  un  travail  sur  la  morphologie  des  Oxynoidae,  Mazzarelli 
montre  que  cette  famille,  composée  de  Lobiger  et  de  Lopkocercus, 
est  intermédiaire  entre  les  Tectibranches  et  les  Nudi branches. 
Toutefois  on  doit  la  placier  parmi  les  Nudibranches,  tout  près  des 
Ascoglosses.  Ce  sont,  en  effet,  des  Ascoglosses  très  primitifs  ayant 
à  la  fois  des  alïinités  avec  les  BuUéens  et  avec  les  Pleurobranches. 

Puis  de  recherches  anatomiques  sur  les  Peltidae,  Mazzarelli  con- 


GASTÉROPODES   OPISTHOBRANCHES  23 

dut  que  ce  ne  sont  pas  des  ïectibranches  archaïques,  comme  le 
voulait  Von  Ihering,  et  qu'ils  ne  sont  pas  davantage  intermédiaires 
entre  les  Bulléens  et  les  Aplysiens,  comme  le  voulait  Vayssière, 
mais  que  ce  sont  bien  plutôt  des  Pleurobranches  ayant  subi  une 
réduction.  La  même  année,  Bergh  confirme  les  données  de  Vays- 
sière relatives  au  système  nerveux  du  (jastropteron,  mais  donne 
une  description  inexacte  de  l'appareil  reproducteur. 

En  1804,  reprenant  le  travail  de  Hancock  sur  l'organe  olfactif 
des  Bullidés,  Mazzarelli  montre  que  cet  organe  correspond  en 
réalité  par  son  innervation  aux  organes  du  goût,  du  tact  et  de 
l'olfaction.  Il  décrit  cet  organe  chez  VHaminea  hydatu  et  le  passe 
rapidement  en  revue  chez  les  principaux  ïectibranches.  Il  arrive 
à  cette  conclusion  que  chez  les  formes  ancestrales  une  bande  d'épi- 
thélium  sensoriel  s'étendait  depuis  la  bouche  jusqu'à  l'extrémité 
postérieure  du  corps,  et  que  les  organes  de  Hancock  et  de  Spengel 
en  sont  les  restes. 

Pelseneer  montre  que  la  coquille  de  la  Philine  n'est  pas  contenue 
dans  l'épaisseur  même  du  manteau,  mais  dans  une  cavité  coquillère 
qui  communique  avec  le  dehors  par  un  très  étroit  canal  qu'il  est 
possible  de  mettre  en  évidence  dans  l'épaisseur  du  tégument 
dorsal. 

Survient  alors  l'important  mémoire  de  Pelseneer  sur  les  Opistho- 
branches  qui  peut  se  résumer  brièvement  de  la  façon  suivante.  Les 
Tectibranches  (y  compris  les  Ptéropodes)  descendent  des  Bulléens 
dont  la  forme  la  plus  archaïque  est  Action.  Les  Nudibranches 
dérivent  des  Tritoniens,  qui  proviennent  eux-mêmes  de  formes 
voisines  de  P  leur  oh  r  an  chus.  Les  Pulmonés  Stylommatophores  des- 
cendent des  Auriculidae,  Basommatophores  les  plus  archaïques, 
qui  dérivent  eux-mêmes  de  Bulléens  voisins  d'Actéon.  Les  Gastro- 
podes ne  sont  pas  diphylétiques,  mais  les  Tectibranches  archaïques 
dérivent  de  Streptoneures  dont  les  formes  actuelles  les  plus  voisi- 
nes sont  les  Trochidae.  La  torsion  est  détruite  par  une  détorsion 
dont  l'amplitude  croît  en  même  temps  que  la  spécialisation.  Ce 
mémoire  constitue  avec  ceux  de  Vayssière  les  ouvrages  de  chevet 
des  auteurs  qui  veulent  étudier  les  Opisthobranches. 

La  théorie  de  Bouvier,  reprise  par  Pelseneer,  est  admise  égale- 
ment par  Grobben  qui  fait  aussi  dériver  les  Opisthobranches  des 
Prosobranches  par  détorsion  du  sac  viscéral. 

Mazzarelli  montre  que  le  sac  rénal  est  simple  chez  Actseori  et 
Pelta,  après  quoi  il  indique  les  modifications  de  la  circulation  chf^z 
les  différentes  Tectibranches  après  la  sortie  du  rein. 


24  .1.    GUI  ART 

GiLCHRisT  décrit  les  organes  palléaux  des  principaux  Tecti- 
branches  montrant  les  modifications  que  chacun  d'eux  subit  dans 
la  série.  Il  étudie  spécialement  les  rhinophores,  l'osphradion  et  la 
branchie.  Il  s'attache  en  particulier  à  montrer  la  réduction  que 
subit  cette  dernière  au  furet  à  mesure  du  développement  progressif 
des  parapodies  ou  du  manteau  qui  peuvent  jour  un  rôle  dans 
la  respiration.  En  même  temps  l'osphradion  disparaît  et  les  rhino- 
phores se  développent  de  plus  en  plus. 

Dans  son  Introduction  à  l'étude  des  Mollusques,  Pelseneer 
admet  encore  l'ancienne  classification  de  P.  Fischer  en  Bulléens, 
Aplysiens  et  Pleurobranchéens,  mais  il  fait  rentrer  les  Ptéropodes 
ïhécosomes,  les  Peltidés  et  les  Oxynoéidés  parmi  les  Bulléens  et  les 
Ptéropodes  Gymnosomes  parmi  les  Aplysiens. 

La  même  année,  Frenzel  étudie  la  structure  du  foie  d'un  certain 
nombre  de  Tectibranches  parmi  lesquels  :  BuUa  hijdalis,  Doridium 
tricoloratum,  Philine  aperta.  Cijlichna  truncata,  Acera  huila  ta  et 
Aplysia  punctata. 

Puis  vient  un  travail  de  R.  Bergh  sur  les  Doridiidae  que  l'auteur 
divise  en  Doridiens  vrais,  sans  tentacules,  comprenant  le  genre 
Doridium  et  en  Doridiens  pourvus  de  tentacules,  comprenant  le 
genre  Namrclius.  On  trouve  à  la  suite  quelques  données  anato- 
miques  destinées  à  aidera  la  systématique  de  la  famille. 

ÏHIELE  publie  alors  une  courte  note  phylogénétique,  où  il  admet 
eu  partie  la  phylogénie  desOpisthobranches  donnée  par  Pelseneer. 
Toutefois,  il  n'admet  pas  quWctcPon  puisse  descendre  des  Tro- 
chidae.  En  etïet,  la  branchie  d'Actéon  n'est  pas  bipectinée  comme 
le  prétend  Pelseneer,  mais  c'est  une  simple  lamelle  repliée  ;  de 
plus,  l'osphradion  est  allongé  chez  les  ïrochidae,  comme  chez  les 
Ténioglosses,  taudis  qu'il  est  arrondi  chez  Actéon  et  les  Bulléens. 
Il  lui  semble  au  contraire  qu'Actceon  descend  des  Pyramidellidae. 
D'Actéon  dérivent  les  Bulléens  et  les  Ptéropodes  Thécosomes  ;  du 
Bulléen  Acéra  proviennent  les  Aplysiens  et  les  Ptéropodes  Gymno- 
somes ;  enfin,  des  Bulléens  dérivent  aussi  les  Umbrellidae  et  en 
particulier  Tijlodina.  Dans  le  voisinage  de  ces  derniers  on  doit 
placer  les  Pleurobranchéens,  qui  sont  toutefois  beaucoup  plus 
rapprochés  des  Nudibranches.  Il  repousse  aussi  l'hypothèse  de 
Von  Ihering,  et  admet  l'unité  phylogénique  des  Mollusques. 

Enfin,  iMazzarelli  montre  que  le  prétendu  œil  anal  décrit  par  de 
Lacaze-Duthiers  et  Pruvôt,  chez  les  larves  d'Opisthobranches  ne 
serait  rien  autre  que  l'origine  du  rein  définitif  et  son  opinion  est 
bientôt  confirmée  par  Von  Erlanger. 


OASTEKOPODES   OPISTHOBRANf.HES  Z.) 

En  1898,  dans  une  nouvelle  note,  Mazzarelli  s'élève  contre  l'ori- 
gine ectodermique  que  Privôt,  de  Lacaze-Duthiers  et  Heymons 
prêtent  au  rein  larvaire  des  Opisthobranches.  11  admet  avec  Von 
Erlanger  qu'il  est  i)rimitivement  pair  et  d'origine  niésodermique. 
Mais  Heymons  le  considère  comme  un  rein  primitif,  tandis  que 
pour  lui  ce  serait  le  rein  définitif.  Quant  à  l'organe  avec  lequel  il 
entre  en  communication  en  arrière,  ce  n'est  pas  le  ganglion  viscé- 
ral comme  le  veulent  de  Lacaze-Duthiers  et  Pruvùt,  mais  le  péri- 
carde. Ce  rein  correspondrait  enfin  au  rein  gauche  des  Monoto- 
cardes. 

La  même  année  Amaudr(it,  étudiant  la  partie  antérieure  du  tube 
digestif  chez  les  Mollusques  Gastéropodes,  examine  le  gésier  des 
Tecti brandies.  Il  étudie  le  gésier  de  Bulla  ampulla,  de  Scaphander 
et  cVAplt/sia  et  en  conclut  que  ce  gésier  est  l'homologue  des  forma- 
tions connues  chez  les  Prosobranches  sous  les  noms  de  poches 
œsophagiennes,  jabot,  glande  de  Leiblein  et  glande  à  venin.  Cette 
homologie  ne  nous  paraît  nullement  justifiée.  On  trouve  toutefois 
des  données  très  intéressantes  relatives  à  la  torsion  des  organes 
contenus  dans  la  cavité  antérieure  du  corps,  et  leurs  rapports  avec 
la  commissure  palléo-viscérale  et  l'aorte.  L'auteur  déduit  d'ingé- 
nieuses hypothèses  sur  la  torsion  en  général  et  sur  l'origine  des 
Opisthobranches  en  particulier. 

L'année  suivante,  Guiart  publie  une  contribution  à  la  phylogénie 
des  Opisthobranches  basée  surtout  sur  les  dispositions  du  système 
nerveux.  Il  suit  les  modifications  du  système  nerveux  dans  la  série 
des  Gastéropodes  et  insiste  particulièrement  sur  l'origine  des 
ganglions  pleuiaux  et  leurs  migrations  au  fur  et  à  mesure  du 
développement  des  parapodies.  Contrairement  à  Pelseneer,  il  fait 
dériver  les  Actéonidés  des  Monotocardes  et  divise  les  Opisthobran- 
ches en  deux  groupes  :  l'un  renfermant  les  Bulléens,  les  Aplysiens 
et  les  Pféropodes  ;  l'autre  renfermant  les  Pleurobranchéens  et 
les   Nudibranches. 

La  même  année  Boltan  essaie  d'expliquer  l'asyméti'ie  des  Gas- 
téropodes comme  étant  le  résultat  d'un  antagonisme  de  dévelop- 
pement entre  la  coquille  et  le  pied.  Il  explique  ainsi  la  torsion 
larvaire  des  Prosobranches,  mais  en  ce  qui  concerne  les  Opistho- 
branches, le  travail  manque  de  base  vraiment  sérieuse.  Il  admet 
une  déviation  larvaire  à  la  suite  de  laquelle  l'anus  serait  seul 
déplacé  et  se  refuse  à  faire  dériver  les  Opisthobranches  des  Proso- 
branches. Nous  aurons  du  reste  l'occasion  de  revenir  longuement 
sur  ce  travail. 


26  .1.    GUIART 

BouTAN,  au  cours  de  son  mémoire,  ayant  prétendu,  sans  donner 
de  preuves  à  l'appui,  que  les  ganj^lions  pédieux  et  les  ganglions 
pleuraux  naissaient  toujours  isolément,  Guiarï  montre  dans  une 
seconde  note  que  toutes  les  données  emjjryogéniques  que  nous 
possédons  sur  l'origine  du  système  nerveux  des  Mollusques  sont 
certainement  encore  très  vagues,  mais  semblent  cependant  d'ac- 
cord avec  les  idées  qu'il  a  émises.  On  doit  en  conclure,  à  son  avis, 
que  le  système  nerveux  des  Mollusques  dérive  de  deux  centres  : 
l''  une  aire  sensorielle  céphalique  d'où  dériveront  les  ganglions 
cérébroïdes,  qui  fourniront  les  organes  des  sens  ;  2»  une  aire  sen- 
sorielle venti'ale  d'où  dériveront  les  ganglions  pédieux  et  palléaux 
qui  fourniront  l'innervation  des  téguments  (pied  et  manteau). 

Mazzarelli  publie  alors  une  série  de  notes  sur  la  morphologie 
des  Gastéropodes  Tectibranches,où  il  réédite  certains  travaux  déjà, 
pour  la  plupart,  publiés  antérieurement.  Il  trace  assez  bien  dans 
leurs  traits  essentiels  l'appareil  reproducteur  des  Tectibranches, 
mais  il  commet  dans  le  détail  des  erreurs  vraiment  regrettables  et 
la  figure  qu'il  donne  des  organes  génitaux  de  la  Philine  est  si  mau- 
vaise et  si  inexacte  que  l'on  peut  se  demander  quelle  confiance  on 
doit  attribuer  aux  autres.  L'auteur  passe  un  peu  trop  sous  silence 
les  travaux  de  Vayssière  et  attribue  à  ses  travaux  personnels  une 
mportance  exagérée.  Il  rappelle  aussi  ses  travaux  sur  le  foie  de 
Pelta  et  (ÏAplysia,  sur  une  communication  réno-auriculaire  chez 
certains  Opisthobranches,  sur  le  ganglion  optique  des  Aplysiens, 
sur  l'organe  de  Hancock  des  Tectibranches  et  sur  la  phylogénie 
des  Opisthobranches,  mais  il  n'apporte  rien  de  nouveau  dans  ces 
différentes  questions.  Il  est  regrettable  que  l'auteur  ait  voulu 
faire  un  simple  plaidoyer  pro  domo  sua.  afin  de  pouvoir  attaquer 
es  auteurs  qui  ont  oublié  de  le  citer,  ou  qui,  volontairement,  n'ont 
pas  cité  certains  de  ses  travaux  dans  leurs  ouvrages  didactiques. 

Enfin  tout  récemment  Guiart  publie  d'autres  travaux  sur  les 
Mollusques  Tectibranches.  Il  en  sépare  les  Pleurobranches  qu'il 
rapproche  des  Nudibranches.  Il  donne  la  monographie  des  genres 
Philine  Qi  ApUjsia  comme  types  des  Céphalaspides  et  des  Anaspides 
et  se  basant  sur  l'étude  anatomique  range  le  genre  Acera  parmi 
ces  derniers,  alors  qu'on  l'avait  jusque  là  rangé  parmi  les  Cépha- 
laspides, sauf  cependant  Mazzarelli  qui  en  avait  fait  une  famille 
intermédiaire.  II  indique  également  les  affinités  qui  existent  entre 
les  deux  familles,  ainsi  que  leurs  relations  avec  les  Prosobranches 
d'une  part,  les  Pleurobranches  et  les  Nudibranches  d'autre  part. 
Il  les  fait  dériver  des  Prosobranches  Monotocardes  par  l'intermé- 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANCHES  27 

diaire  d'Actaeon  à  la  suite  d'une  détorsion  de  sens  contraire  à  la 
torsion  larvaire. 

Nous  avons  essayé  de  fournir  la  bibliograpliie  aussi  complète 
que  possible  du  groupe  des  Céphalaspides,  dont  nous  nous  sommes 
particulièrement  occupé  dans  ce  travail.  Mais  il  nous  a  semblé 
qu'un  travail  semblable  pour  les  autres  Opistliobranches  nous 
forcerait  à  étendre  ce  cbapitre  dans  de  trop  fortes  proportions. 
Pour  les  Aplysiens  on  pourra  se  reporter  aux  ouvrages  de  Rang 
(1828),  de  Blochmann  (1884)  et  de  Mazzarelli  (1893j,  pour  les 
Ptéropodes  à  ceux  de  Boas  (1886)  et  de  Pelseneeh  /1887  et  1888), 
pour  les  Pleurobranches  et  les  Nudibranches  à  ceux  de  Vayssière 
(1885  et  181)9).  Nous  donnerons  du  reste  au  fur  et  à  mesure  toutes 
les  indications  bibliographiques  nécessaires. 


CHAPITR  E    II 
SYNONYMIE 

Nous  nous  contenterons  de  donner  ci-dessous  la  synonymie  des 
principales  espèces  étudiées  dans  ce  travail  : 

Genre  Actaeon  Monfort  1810. 

AcT.iîON  TORNATiLTs   (Linné  1766). 

Voluta  tornatilis,  Linné,  Sy.^trma  Naturae,  éd.  XII,  p.  1187,  1766. 

Turbo  omln,  Da  Costa,  Brit.  Conch.,  p.  101,  pi.  VKI,  fig.  2,  1778. 

Bulimus  iornatiUs  Lin.,  Bruguière,  Dict.  encyclop.,  p.  338,  1789. 

Voluta  bifasciata,  Gmelin,  Sijstema  NcKtirae,  éd.  XIII,  p.  3.436, 
1790. 

TornateUa  fasciata,  Lamarck,  Anim.  s.  vert.,  VI  (2)  p.  220,  1822. 

Pedipes  tornatilis,  Blainville,  Man.  de  MalacoL,  p.  452,  pi. 
XXXVIII,  fig.  5.5  a,  1825. 

Speo  tornatilis  Lin.,  Risso,  Eur.  mérid.,  IV,  p.  236,  pi.  VIII,  lig. 
109,  1826. 

Speo  bifamatus,  Risso,  fbid.,  fig.  107,  1826. 

TornateUa  tornatilis  Lin.,  0.  G.  Costa,  Catal.  Sist.,  p.  75,  1829. 

TornateUa  pellucida,  Mac  Gillivray.  MoU.  Anim.  of  Scotland, 
p.  60  et  158,  1844. 

TornateUa  pusilla,  Mac  Gillivray.   fbid.,  p.  60  et  159,  1844. 

A ctseon  tornatilis  Lin.,  H.  et  A.  Adams,  Gênera  of  récent  MolL, 
II,  p.  4,  p.  LVI,  fig.  1,  la,  1858. 

Genre  Scaphander  Montfort,  1810. 
ScAPHANDER   LiGNARius    (Linné    1760). 

Bullalignaria,hm^t,  Syst.Nat.,  éd.  XII,  p.  1184,  1760. 
Scaphander  lignarius Lin.,  Montfort,  Conch.  Syst.,  II,  p.  334,1810. 


GASTÉROPODES   OPISTHOBRANCHES  29 

Assula  convolula,  Schumachek,  Nouv.  Si/st.,  p.  258,  1817. 
Scapliander  yiganteus  Risso,  Eur.  merid.,  IV,  p.  oi,  pi.  11,  i\<^.  12, 
1826. 

Scaplicmder  targionius,  Risso,  Ihid.,  lig.  13,  1820. 

Scapliander  Brownl,  Leach,  Synopsis  Mill.  Gr.  Brit.,  p.  40,  1852. 

Geure  Philine  Ascanius  1772. 
Philine  apekta  (Linné   17()6). 

Bulla  aperla,  Linné,  Sijst.  nat.,  éd.  XII,  p.  1183,  1760. 

Phylina  quadripartita,  Ascanius,  K.  Veteuàlc.  Ak.  Stock.  HandL, 
p.  329,  pi.  X,  tîg.  A  et  R,  1772. 

Bulla  huila,  Da  Costa,  Brit.  Concli.,  p.  30,  pi.  11,  tig.  3,  1778. 

Lobaria  quadriloba,  Muller,  Zool.  Dan.,  111,  p.  30,  pi.  C,  fig.  1  à 
5,  1788. 

Lobaria  quadrilobata,  Gmelin,  Syst.  nat.,  éd.  XllI,  p.  3.143,  1790. 

Bullœa  planciana,  Lamarck,  Syst.  anim.  s.  tert.,  p.  63,  1801. 

Bullœa  aperta  Lin.,  Lamarck,  Anim.  s.  vert.,  VI,  p.  30,  1822. 

Bullea  aperta,  de  Blainville,  Man.  de  Conch.,  pi.  XLV,  tig.  2,  1825. 

Philine  quadripartita  Asc,  Lovén,  Index  Moll.  Skand.,  p.  114,  1846. 

Bullxa  Schrœteri,  Krauss,  die  Sudafrikanischen  MolL,  p.  70,  1848. 

Philine  aperta  Lin.,  Forbes  et  Hanley,  Brit.  MolL,  111,  p.  539, 
pi.  CXIV,  E,  lig.  1  ;  animal,  pi.  UU,  lig.  1,  1853. 

Philina  quadripartita  Asc.,  Hidalgo,  Catal.  in  Journ.  Conch.,  XV, 
p.  421,  1807. 

Genre  Doridium  Meckel  1805  (1). 
Doridium  depictum   (Renier  1807) 

Aglaja  depicta  Renier,  Tav.  di  classific,  pi.  VIII,  1807.  Oss.  post., 
p.  4-7,  taf.  XVI,  fig.  1-11,  1847. 

Acera  carnosa  Cuyier,  Mém.  sur  les  Acères,  Ann.  Mus.  Hist.  nat. 
Paris,  XVI,  p.  9-12,  12-15,  pi.  I,  lig.  15-20,  1810. 

Doridium  aplysiaeforme  Delle  Chiaje,  Mém.  storia  e  notomia  d.  an. 
s.  vert.,  II,  p.  185,  pi.  XIII  et  pi.  LXXX,  fig.  23,  1825. 

Doridium  carnosum,  Delle  Chiaje,  Ibid.,  11,  pi.  LXXVI,  fig.  9-11 
et  pi.  CVII,  fig.  2,  1825. 

(I)  Aglaja  Rknier  1804,  doit  être  rejeté  parte  qu'une  plante  portait  déjà  ce  nom 
générique  ;  ion  doit  accepter  la  dénomination  de  Doridium  qui  fut  donnée  par 
Meckel  en  1805.  Mais  le  nom  spécilique  depicta  que  lui  donna  Renier  en  ib07 
reste  valable  et  l'espèce  devient  dès  lors  Doridium  depictum  (Renier  1807). 


30  J.    GUIART 

Acera  marniorata  Cantraine,  Malac.  médit,  p.  73,  pi.  II,  fig.   2, 
1840. 
Acera  apliysiceformis  Délie  Cliiaje,  Cantrai.ne,  [bid.,  p.  74,  1840. 

Genre  Gastropteron  Kosse  1813. 
Gastropteron  rubrum  (Rafinesque  1814). 

Sarcopterns  ruber  Rafinesque,  Précis  des  découv.,  p.  30,  1814. 

Gasteropteron  coccineum  F'erussac,  Tabl.  syst.  des  aniin.  MolL, 
p.  25,  1822. 

Clio  Amati  Délie  Chiaje,  Anlni.  s.  vert.,  1823. 

Gasteroptera  Meckeli  Blain ville,    Man.  de  Malac,  p.  479,  1825. 

Gastropteron  rubrum  (Ralinesque  1814)  P.  Fischer,  Journ.  de 
Conch.,  (3),  XXX,  p.  349,  1890. 

Genre  Haminea  Leach  in  Gray  1847, 
Haminea  navicula  (Da  Costa  1778). 

Bulla  ampulla,  Pennant,  Bnî.  ZooL,  n«  84,  1776. 

Bidla  navicula,  Da  Costa.  Brit.  Conch.,  p.  28,  pi.  1,  lig.  10,  1778. 

Bulla  hijdatis,  Bruguière,  Eneifcl.  Métk.,  p.  374  (ex  parte),  1792. 

Bulla  cornea,  Lamarck,  Anim.  s.  oert.  VI,  2^  part.,  p.  36,  1822. 

Haminea  Cuvieri,  Leach,  Synopsis  Moll.  Gr.  Brit.,  p.  41,  1852. 

Haminea  hydatis,  Chenu,  Man.  de  Conch.,  I,  p.  390,  tîg.  2.  948  à 
2.951,  1859. 

Bulla  hydatis  var.  cornea,  Petit,  Catal.  Test,  mar.,  p.  101,  1869. 

Haminea  htplatis  var.  cornea,  Dautzenberg,  Coq.  de  Gabès,  p.  42, 
1883. 

Haminea  cornea  Lamk.,  Monterosato,  Nom.  Gen.  e  Spec,  p.  145, 
1884. 

Haminea  naumcula  Da  Costa,  Dautzenberg,  Moll.  du  Roussillon,  I, 
p.  517,  1886. 

Genre  Acera  Millier  1776  (1). 

Accra  bullata  Mûller  1776. 

Akera  bullata  Muller,  Zool.  Dan.  pi.  LXXI,  fiJ,^  1-5,  1776. 
Bulla  voluta  parva  Chemnitz,  Conch.  Cab.,  X,  p.  122,  pi.  CXLVl, 
fig.  1358,  1784. 

(1)  Le  genre  Acera  de  Mûller  ayant  la  priorité,  les  genres  Àceras  créés  par 
HoDGR.  pour  un  Oiseau  en  1844,  et  par  Déj.  pour  un  Coléoptère  en  1833,  doivent 
disparaître  de  la  nomenclature. 


GASTÉKOPOOKS    OPISTHOBRANCUKS  31 

BuUa  akera  Gmelin,  Sijst.  nai.,  eil.  XIII,  p.  3. 434,  171)0. 

BuUa  norvegica  Bruguière,  Enciicl.  Métli.,  Vers,  I,  p.  377,  pi. 
CCCLX,  lig.  4,  1792. 

BuUa  resilicns  Donovan,  nrit.  Shdis,  III,  pi.  LXXIX,  1803. 

BuUa  fragilis  Lamarck,  Anim.  s.  vert.,  VI  (2),  p.  3H,  1822. 

Akera  flexUis  Brown,  fUiiM.  Concli.  G.  B.,  p.  59,  pi.  XIX,  fig.  31- 
32,  1827. 

BuUa  {Akera)  buUata  A.  Adams,  Soir.  Thesaur.  Conch.,  Il,  p.  572, 
pi.  CXXI,  1842. 

BuUa  (Akera)  Uanleiji  A.  Adams,  IbicL,  p.  572,  pi.  CXXI,  fig.  41 
et  46,  1842. 

Eucampe  Do)iora)ii  Leach,  Synopsis,  p.  42,  1852. 

BuUa  elastica  Danilo  et  Sandri,  Eleuconom.,  11,  p.  26,  1856. 

Aceras  buUaluin  Locard,  Prodrom.,  p.  78,  1886. 

(ienie  Aplysia  Linné  1767  (1). 

Aplysia  punctata  Cuvier  1803. 

Laphjsia  depUans  Pennant,  Brit.  ZooL,  IV,  p.  42,  1777. 
Laplusia  depilans  miiior  Barbvt,  Gen.  Verm.,  p.  32,  1783. 
Aplysia  punctata  Cv\iei\,  Ann.  Mus.  Hist.  Nat.  Paris,  II,  p.  295, 
pi.  I,  fig-.  2-4,  1803. 
Laply  ia  punctata  Lamarck,  Anim.  s.  vert.,  111,  1803. 
Aplysia  Cuvieri  Belle  Ghlue,  Anim.  s.  vert.,  p.  58,  1823. 
Aplysia  marginata  DE  Blalwille,  Dict.  se.  nat.,  XXVI,  p.  326, 1823. 
Aplysia  virescens,  Risso,  Eur.,  mer.,  IV,  1826. 
Aplysia  lonyicornis  Rang,  Hist.  nat.  ApL,  p.  66,  1828. 
Aplysia  Ferussaci  Rang,  Ibid.,  p.  66,  1828. 
Aplysia  Dumortieri  Cantraine,  Mal.  Med.,  1841. 
Aplysia  nexa  Thompson,  Ann.  May.  Nat.  Hist.,  XV,  1845. 
Esmia  Grifjlthsiana  Thompson,  Ibid.,  1845. 

(1)  Dans  la  quatrième  édition  du  Systema  naturae,  Linné,  qui  ne  connaissait 
l'Aplysie  que  par  les  figures  de  Rondelet,  la  confondit  avec  les  Lernées  sous  le 
nom  de  Lernea.  Aussi,  est-ce  sous  cette  dénomination  que  Rohadsch,  en  1761,  en 
donna  la  description  anatomique.  Pendant  ce  temps  Linné,  dans  sa  dixième  édition 
(1758)  l'avait  placée  dans  le  genre  Tetliys.  Bohadsch,  dans  son  travail,  indique 
que  l'Aplysie  n'appartient  en  réalité,  ni  à  l'un  ni  à  l'autre  de  ces  deux  genres, 
mais  il  ne  lui  donne  pas  de  dénomination  pour  laisser,  dit-il,  à  Linné  le  plaisir 
de  créer  un  nouveau  nom.  C'est  ce  que  fit  celui-ci  en  1867  dans  sa  douzième  édition 
où  il  crée  pour  l'Aplysie  le  genre  Lapli/sid,  qui  doit  rester.  Toutefois,  d'après 
l'étymologie  grecque  (de  à  négatif  et  de  7t).-j(.j,  laver,  c'est-à-dire  qu'on  ne  peut 
laver)  on  doit,  à  l'exemple  de  Gmeun,  modifier  ce  nom  et  en  faire  le  genre  Aplysia. 


32  J.    GUIARÏ 

Aplysia  variant  Leach,  Synopsis,  1832. 

Aplysia  hybrida  Forbes  et  Hanley,  Bnr.   MolL,  III,  p.  554,  1853. 

Aplysia  minor  Lankester,  Philos,  trans.,  1873. 

Aplysia  guttata  Sars,  Fauna  rcg.  art.  Norv.,  1878. 

Genre  Notarchus. 

NoTARCHus  PUNCTATUS  Pliilippi   1836. 

Notarchus  punctatus  Philippi,  Enum.  MolL,  1836. 

Notarchns  ncapolitanus  Délie  Chiaje,  An..  Iitoert.  Sic.  cit.,  1841. 

(ienre  Oscanius  Leach  1852. 

OSCANIUS    MEMHRANACEUS    (MontagU    1811). 

Lamellaria  mcmhraiiacea  Montagu,  Trans.  Linn.  Soc,  XI,  p.  184, 
pi.  Xll,  fig.  4,  1811. 

Bulla  membranacea  Mtg.,  Turton,  Con.ch.  Dlrt.,  p.  25,  1819. 

Pleurobranchus  membranaceus  Mtg.,  Fleming,  British  Animais, 
p.  291,  1828. 

Oscanius  argentatus  Leach,  Synopsis  of  the  Moll.  of  Great  Britain, 
p.  29,  1852. 

Oscanius  membranaceus  Mtg.,  H.  et  A.  Adams,  Gênera  of  récent 
Shells,  11,  p.  39,  pi.  LX,  lig.  5  B,  1858 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANGHES  33 

PREMIÈRE     PARTIE 

BIOLOGIE 


CHAPITRE     III 
MŒURS  DES  OPISTHOBRANGHES 

Nous  allons  consacrer  la  première  partie  de  notre  travail  à  la 
biologie  des  Tectibranches. 

Nous  nous  appesantirons  particulièrement  sur  les  formes  vivant 
sur  les  côtes  de  l'Océan,  dans  la  zone  de  balancement  des  marées 
et  dont  il  nous  a  été  possible  d'étudier  les  mœurs  dans  le  milieu 
même  où  elles  sont  accoutumées  de  vivre.  Nos  observations  ont 
porté  principalement  sur  quatre  espèces  :  la  Philine  aperta, 
Vllaminea  navicula,  VAcera  huila  ta  et  VAplysia  punctata. 

Philine  aperta.  —  Nos  recherches  ont  été  faites  sur  la  côte 
septentrionale  du  Finistère  dans  la  région  comprise  entre  l'île  de 
Sieck  et  la  baie  de  Morlaix.  Contrairement  à  ce  qui  se  passe  pour 
un  certain  nombre  d'animaux  de  la  côte  qui  sont  répandus  à  peu 
près  uniformément  sur  les  grèves,  les  Philines  abondent  sur  cer- 
taines plages  où  elles  restent  localisées.  Elles  ne  se  disséminent  pas 
dans  les  localités  environnantes  et  depuis  une  dizaine  d'années  que 
je  me  rends  à  peu  près  régulièrement  dans  ces  régions,  j'ai  pu 
constater  que  ces  gisements  n'ont  point  changé.  Les  principales 
localités  que  nous  signalerons  sont  celles  deCarantec,  de  Pempoul 
et  de  Santec. 

Le  village  deCarentecse  trouve  situé  à  l'extrémité  d'une  pointe 
avancée  qui  divise  la  baie  de  Morlaix  en  deux  grandes  échancrures  : 
celle  de  droite,  ou  baie  de  Morlaix  proprement  dite,  dans  laquelle 
se  jette  la  rivière  de  Morlaix,  et  celle  de  gauche  ou  baie  de  Pempoul, 
dans  laquelle  vient  se  jeter  la  rivière  de  Penzé.  Cette  dernière 
rivière,  sur  un  assez  long  parcours,  se  continue  à  travers  la  vase 
de  la  baie  de  Pempoul  (lar  un  profond  chenal.    Sur  les  bords  de  ce 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901.  xiv.  —  3. 


34  J.    GUIART 

chenal  croissent  d'abondantes  prairies  de  Zostères  qui  se  déve- 
loppent sur  une  vase  noire  et  puante,  ne  pouvant  supporter  le 
poids  de  l'Homme,  et  si  l'on  ne  veut  pas  avoir  le  désagrément  de 
s'enfoncer  dans  cette  vase  jusqu'à  la  ceinture,  voire  même  plus 
profondément,  il  est  bou  de  ne  s'avancer  sur  ces  herbiers  qu'avec 
la  plus  grande  prudence.  A  droite  les  herbiers  occupent  à  peu  près 
toute  la  portion  comprise  entre  le  chenal  et  Carantec,  mais  à 
gauche  nous  avons  au  delà  de  l'herbier  la  vaste  grève  de  Pempoul 
sur  laquelle  nous  aurons  à  revenir  tout  à  l'heure. 

Dès  que  l'on  s'éloigne  des  herbiers,  la  vase  devient  plus  com- 
pacte, se  recouvre  d'une  notable  quantité  de  sable  et  le  sol  devient 
résistant.  Les  courants  qui  prennent  naissance  dans  le  fond  de  la 
baie  de  Pempoul,  lorsque  la  mer  se  retire,  se  réunissent  bientôt 
pour  former  une  véritable  rivière  dont  la  trace  se  trouve  indiquée 
sur  le  sable  par  un  petit  chenal  qui  vient  se  jeter  daos  le  grand 
chenal  de  la  Penzé  au  niveau  de  la  presquîle  Sainte-Anne,  qui 
limite  au  nord  le  port  de  Pempoul.  Cest  dans  la  région  où  le 
chenal  de  Pempoul  se  laisse  facilement  traverser  lors  des  marées 
de  moyenne  grandeur,  que  Ion  devra  se  livrer  à  la  recherche  des 
Philines. 

Celles-ci  se  rencontrent  de  part  et  d'autre  de  ce  chenal,  à  mi- 
chemin  entre  Sainte-Anne  et  l'île  Blanche,  mais  surtout  sur  la  rive 
droite  du  chenal,  en  se  rapprochant  de  ce  dernier  rocher.  Là  se 
trouve  une  sorte  de  plateau  de  sable  qui  découvre,  dès  que  la  mer 
commence  à  baisser  et  où  abondent  à  la  fois  les  Philines  et  les 
Couteaux  iSolen  ensis  L.).  Ce  dernier  habitat  n'est  pas  sans  impor- 
tance, car  il  permettra  de  trouver  facilement  l'emplacement  que 
nous  indiquons.  En  effet,  c'est  là  qu'au  moment  des  basses  mers 
les  habitants  de  Pempoul  se  livrent  à  la  pèche  des  Couteaux.  Cette 
pêche  au  sel,  déjà  intéressante  par  elle  même,  vous  mettra  sur  la 
piste  des  Philines. 

Le  sable  présente  en  ce  point  une  multitude  d'ondulations  et 
de  plissements,  qui  s'intriquent  les  uns  dans  les  autres  et  dans 
lesquels  il  semble  difficile  au  premier  abord  de  pouvoir  distinguer 
la  trace  d'un  animal  qui  comme  la  Philine  rampe  sous  le  sable. 

En  effet,  si  nous  parcourons  la  plage  au  fur  et  à  mesure  que  la 
mer  se  retire  devant  nous,  nous  avons  beaucoup  de  chance  de  ne 
rien  trouver.  C'est  qu'à  ce  moment  la  Philine  est  encore  enfoncée 
profondément  dans  le  sable.  Mais  quand  la  mer  est  déjà  retirée 
depuis  un  certain  temps  les  couches  superficielles  du  sol  se  dessè- 
chent peu  à  peu  et  la  Philine  vient  à  la  surface  pour  chercher  vrai- 


GASTEROl'ODKS   OPISTHOBRANCHES 


37 


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semblal)lement  une  llaque  d'eau  où  elle  puisse  respirer  plus  à 
l'aise.  Elle  rampe  alors  sur  le  sol,  mais  au  fur  et  à  mesure  qu'elle 
avance  elle  sécrète  une  mucosité  qui  englue  les  particules  de  sable 
et  le  tout  se  trouve  entraîné  en  arrière  par  les  cils  vibratiles  qui 
recouvrent  la  face  dorsale  du  corps.  Il  en  résulte  un  véritable 
manteau  de  sable  qui  protège  l'animal  dans  sa  marche. 

Malheureusement  pour  lui,  à  mesure  qu'il  progresse,  sa  large 
sole  pédieuse  creuse 

dans  le  sable  un  sil-  ■■,^'~;.-.  :X:;'r.s;  v;.  .V;V  •;v..^:^■'!:^;^.';^^:-;^^".:• 
lon  dont  les  bords 
sont  légèrement  su- 
rélevés et  qui  va 
mettre  sur  sa  piste 
le  Zoologiste  venu 
pour  l'étudier.  Cha- 
que fois  que  celui-ci 
apercevra  un  sillon 
large  et  uniforme  il 
devra  le  suivre  jus- 
qu'à ses  deux  extré- 
mités. A  l'une  d'elles 
(fig.  2),  il  trouvera 
un  petit 
au  niveai 
sable  présente 
néral  un  certain 
nombre  de  rides 
transversales  ;  un 
simple  coup  d'ongle 
donné  en  ce  point 
mettra  à  nu  un  ani- 
mal d'une  blanclieur 
éclatante  qui  est  la 

Philine.  Il  suffit  de  la  placer  dans  un  vase  rempli  d'eau  pour  la 
ramener  bien  vivante  au  logis.  Les  Philines  sont  assez  abondantes 
à  Pempoul,  et  durant  le  mois  de  juin  il  est  possible,  pendant  une 
même  marée,  d'en  prendre  facilement  une  centaine.  De  retour  à  la 
maison,  le  problème  qui  se  pose  est  de  pouvoir  les  conserver. 

Comme  ces  animaux  vivent  dans  le  sable  et  dans  des  lieux  bien 
déterminés,  on  pensera  naturellement  que  pour  les  garder  en  vie 
dans  les  conditions  les  meilleures,  il  faut  les  mettre  dans  le  sable 


n  trouvera  ■':{^^^-.^:r^.,::.:m:^^^^ 

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J-M"^ 


Fg.  2.  —  Trace  de  Philine  à  la  surface  du  sable. 
En  avant  du  sillon  on  observe  un  monticule  plissé 
au  niveau  duquel  se  trouve  la  Philine. 


38  J,    GUIART 

même  où  on  les  a  trouvés.  C'est  là  une  idée  qui  vient  immédiate- 
ment à  l'esprit,  et  l'on  se  charge  d'un  lourd  seau  de  sable  mouillé 
que  l'on  rapporte  souvent  avec  beaucoup  de  peine  à  la  maison  ou 
au  Laboratoire,  là  où  l'on  se  propose  de  conserver  le  produit  de  sa 
pêche.  On  place  donc  une  couche  de  sable  au  fond  d'un  aquarium 
ou  d'une  simple  cuvette,  on  remplit  d'eau  de  mer  et  l'on  y  aban- 
donne ses  animaux.  Ils  s'y  enfoncent  avec  une  rapidiîé  qui  semble 
montrer  le  plaisir  qu'ils  éprouvent  à  le  faire,  et  l'on  est  soi-même 
tout  heureux  de  l'idée  magnifique  que  l'on  croit  avoir  eue.  Si  l'on 
n'a  pas  à  sa  disposition  un  courant  d'eau  de  mer  continu,  on  change 
l'eau  des  cuvettes  plusieurs  fois  par  jour,  et  l'on  est  persuadé  que 
les  Philines  vont  pouvoir  parfaitement  vivje. 

Mais  deux  jours  après  on  est  tout  étonné  de  voir  certains  ani- 
maux quitter  le  sable  pour  venir  à  la  surface.  Ils  se  tordent  en  tous 
sens,  tombent  sur  le  côté  et  sur  le  dos  et  finalement  ne  tardent  pas 
à  mourir.  C'est  que  le  sable  que  nous  avons  rapporté  renfermait 
une  quantité  innombrable  de  petits  animalcules  extrêmement 
ténus  qui  sont  morts  petit  à  petit  et  dont  les  cadavres  ont  souillé 
l'eau  qui  par  cela  même  devient  inhabitable  pour  les  Philines 
Si  l'on  veut  éviter  un  tel  inconvénient,  il  suffira  de  prendre 
au-dessus  du  niveau  de  la  haute  mer  un  sable  quelconque,  pourvu 
qu'il  soit  bien  blanc,  bien  sec  et  frappé  depuis  longtemps  parles 
rayons  du  soleil.  Dans  ces  conditions,  si  l'on  a  soin  de  récolter  le 
sable  de  la  surface,  les  animalcules  sont  certainement  détruits  et 
desséchés  sous  l'action  des  rayons  solaires,  qui  constituent,  comme 
on  le  sait,  un  des  meilleurs  agents  de  stérilisation.  Ce  sera  donc  du 
sable  parfaitement  pur  que  l'on  mettra  dans  les  récipients  et  si 
l'on  dispose  d'un  courant  d'eau  de  mer  les  Philines  se  trouveront 
dans  des  conditions  parfaites  de  bien  être.  Du  reste,  même  dans 
de  simples  cuvettes,  il  suffira  de  renouveler  l'eau  deux  fois  par 
jour  pour  qu'elles  puissent  y  vivre  très  longtemps  et  même  s'y 
reproduire. 

Dans  ces  conditions  elles  sont  presque  toujours  enfouies  sous 
le  sable.  Tantôt  elles  laissent  un  de  leurs  sillons  ou  l'une  des  extré- 
mités de  la  cavité  palléale  en  rapport  avec  l'eau,  tantôt  elles 
s'enfoncent  si  profondément  dans  le  sable,  qu'on  peut  les  y  perdre 
de  vue.  Mais  si  l'on  vient  à  les  observer  pendant  la  nuit  on  peut 
constater,  à  l'exemple  de  Môbius,  qu'elles  sont  complètement  sor- 
ties du  sable  et  rampent  librement  à  sa  surface  ou  même  le  long 
des  parois  du  vase  ou  de  l'aquarium.  Mais  il  suffit  d'allumer  une 
lumière  pour  les  voir  aussitôt  retourner  se  cacher.  Elles  sont  donc 


GASTEROPODKS   OPISTHOBR ANCHES 


39 


sensibles  à  la  lumière,  bien  que  nous  verrons  plus  tard  qu'elles  ne 
possèdent  que  des  yeux  rudimentaiies,  situés  dans  la  cavité  cépha- 
lique  et  qui  ne  peuvent  vraisemblablement  pas  leur  servir.  La 
Philine  est  donc  un  animal  nocturne  ;  c'est  pendant  la  nuit  qu'elle 
se  met  en  quête  des  autres  Mollus(|ues  dont  elle  se  nourrit,  et  c'est 
enfin  le  moment  où  elle  se  reproduit. 
C'est  donc  le  soir  qu'on  devra  l'obser- 
ver si  l'on  veut  étudier  son  accouple- 
ment (lig.  3). 

Un  m(jt  maintenant  des  autres 
stations  de  la  côte  Bretonne  où  l'on 
rencontre  des  Pbilines.  En  même 
temps  que  celle  de  Pempoul,  nous 
avons  signalé  les  plages  de  Carantec. 
Les  côtes  qui  avoisinent  le  village  de 
Carentec  (fig.  \)  possèdent  un  certain 
nombre  de  plages  de  sable.  Celle  qui 
nous  intéresse  ici  est  située  dans  la 
partie  basse  du  village,  entre  l'hôtel 
Poultier  et  l'Ile  Callot.  Autrefois  hé- 
rissée d'aiguilles  rocheuses,  cette  pla- 
ge a  été  recouverte  récemment  d'un 
sable  très  fin  et  qui  leste  générale- 
ment très  propre,  d'où  le  nom  de 
plage  Blanche  que  lui  ont  donné  les 
habitants  du  pays.  C'est  en  été  le  point 
le  plus  fréquenté  par  les  baigneurs. 

C'est  là  à  un  niveau  très  élevé  et  à 
quelque  cent  mètres  des  habitations  que  l'on  peut  très  facilement 
se  procurer  des  Pbilines.  Elles  y  vivent  dans  un  espace  très  limité 
compris  entre  la  plage  même  et  le  grand  herbier  qui  entoure  l'île 
Callot.  Celte  petite  étendue  de  sable  est  située  très  haut,  à  tel  point 
que  vers  la  demi  marée  on  trouve  les  Pbilines  à  l'endroit  même  où 
l'on  se  baignait  quelques  instants  auparavant.  J'insiste  ici  sur  le 
fait  que  cette  plage  est  très  élevée  au-dessus  du  niveau  de  la  basse 
mer,  fait  qui  se  trouve  en  rapport  avec  le  retard  très  appréciable 
constaté  dans  l'état  de  développement  des  Philines  trouvées  en  ce 
point.  De  plus  nous  signalerons  qu'elles  sont  moins  nombreuses 
qu'à  Pempoul,  ce  qui  n'a  pas  lieu  de  nous  étonner,  parce  que  la 
localité  où  elles  vivent  est  d'une  beaucoup  moins  grande  étendue. 


Fig.  3. 


Ai-couplemont  de  la 
Philine. 


40  J.    GUIART 

Quant  à  la  localité  de  Santec,  nous  l'avons  conservée  à  dessein 
pour  la  fin,  car  elle  constitue  un  véritable  régal  pour  le  natura- 
liste. Le  village  de  Santec  se  trouve  situé  à  quatre  kilomètres  à 


Fig.  17.  —  P,  Philines  de  Pcmpoul,  grosseur  moyenne  on  juin  :  C,  grosseur 
moyenne  des  Philines  récoltées  sur  la  plage  Blanche  de  Carantec  le  15  juin; 
C,  les  mêmes  le  23  juillet  ;  DC,  disque  céphalique,  P,  pied  ;  M,  manteau; 
CE,  œsophage;  J,  jabot:  G,  gésier;  C,  coquille:  H,  masse  hépatique;  ces 
derniers  organes  (CE,  J,  G,  C,  H)  sont  vus  par  transparence  à  travers  le 
tégument. 


l'ouest  de  S^-Pol-de-Léon  (fig.  1).  Si  l'on  traverse  le  village  en  droite 
igné  et  que  l'on  suive  un  petit  sentier  sablonneux,  on  arrive  à  un 
kilomètre  de  là  à  une  petite  maisonnette  enfouie  sous  le  feuillage 


GASTEROPODES   OPISTHOBRANCHES 


41 


et  domin;int  la  mer.  De  cette  maison  qui  sert  de  gîte  aux  douaniers 
et  que  l'on  nomme  pour  ce  motif  le  Corps  de  garde,  on  a  une  vue 
superbe  sur  les  innombrables  récifs  (|ui  barrent  le  clienal  entre  la 
côte  et  l'extrémité  occidentale  de  1  ile  de  Batz.  En  cet  endroit  les 
dunes  forment  une  pointe  qui  a  reçu  le  nom  de  Pointe  du  Guersit. 
Entre  cette  pointe  et  le  massif  rocheux  de  An  Néret  on  voit  une 
grande  plage  de  sable  au  moment  des  grandes  marées.  Cette  plage 
est  en  effet  très  basse  et  ne  découvre  pas  aux  basses  mers  ordi- 
naires. 
Si  l'on  veut  faire  une  récolte  fructueuse  on  devra  donc  se  rendre 


Fig.  5.  —  Grosseur  moyenne  des  Philines  provenant  de  Santec  ;  B,  bouclie  ; 
H,  organe  de  Hancock  ;  DC,  disque  ccphalique  ;  M,  manteau  ;  P,  pied  ; 
Prt,  parapodie. 


à  Santec  au  moment  d'une  grande  marée  et  il  faudra  autant  que 
possible  que  la  hauteur  de  la  basse  mer  ne  dépasse  pas  60  centi- 
mètres. On  aura  soin  d'arriver  de  bonne  heure,  car  bien  avant  que 
la  plage  ne  découvre,  on  pouri'a  commencer  sa  pèche.  «  Souvent,  dit 
H.  de  Lacaze-Duthiers  (1875),  je  me  suis  promené,  ayant  encore  de 
l'eau  jusqu'à  mi-cuisses  sur  les  grèves,  où,  quelques  instants  après, 
je  découvrais  les  Philines  en  quantité  considérable;  mais  jamais  je 
n'en  ai  vu  sur  le  sable;  ces  paroles  sont  absolument  justes  en  ce 


42  .1.    GUI  ART 

qui  concerne  les  Philines  de  Pempoul  et  de  Carantec,  mais  sont 
inexactes  pour  les  Pliilines  de  Santec. 

En  eiïet,  cette  dernière  plage  étant  très  basse  et  ne  découvrant  que 
rarement,  les  Philines  n'y  sont  point  habituées  au  phénomène  de  la 
marée.  Aussi  dès  que  la  hauteur  de  l'eau  n'atteint  plus  que  30  à  40 
centimètres,  elles  commencent  sans  doute  à  en  éprouver  les  efïets 
et  se  mettent  en  mouvement.  Contrairement  à  ce  qui  se  passe  pour 
les  autres  localités,  c'est  donc  au  moment  où  la  mer  commence  à 
se  retirer  et  où  l'on  a  encore  de  l'eau  jusqu'à  mi-jambes  que  l'on 
doit  pêcheries  Philines.  Elles  sont  ici  en  quantité  considérable  et 
en  une  heure  de  temps  on  pourra  facilement  en  capturer  plusieurs 
centaines.  De  plus,  alors  que  les  Philines  de  Pempoul  et  de  Carantec 
(fîg.  4)  mesuraient  en  moyenne  2  à  3  centimètres  de  longueur, 
celles  de  Santec  (tig.  5)  en  mesurent  communément  7,  et  il  n'est 
pas  rare  de  voir  certains  exemplaires  atteindre  les  dimensions  de 
la  paume  de  la  main.  A  part  la  profondeur,  la  seule  différence  que 
j'ai  pu  constater  dans  les  conditions  du  milieu  est  qu'ici  le  sable 
de  la  plage  est  moins  vaseux  et  plus  grossier.  Mais  si  les  Philines 
de  Santec  sont  volumineuses,  elles  sont  malheureusement  plus 
difficiles  à  conserver,  car  elles  résistent  encore  bien  moins  que 
les  petits  spécimens  aux  causes  d'infection  et  l'on  devra  veiller 
avec  grand  soin  à  la  propreté  du  sable  et  de  l'eau. 

Haminea  navicula  et  Acera  buUata.  —  Nous  allons  étudier  en 
même  temps  les  mœurs  de  ces  deu.x  espèces  qui  vivent  à  peu  près 
dans  les  mêmes  conditions.  Nous  n'aurons  plus  à  nous  promener 
sur  les  plages  de  sable,  mais  au  contraire,  dans  les  herbiers 
vaseux  dont  nous  avons  déjà  parlé  précédemment.  La  pêche  des 
Bulles  et  des  Acères  n'est  donc  pas  précisément  agréable,  car  les 
herbiers  où  ils  vivent  reposent  toujours  sur  une  vase  noire  et 
repoussante,  constituée  en  grande  partie  par  des  Zostères  en 
décomposition  et  dans  laquelle  on  enfonce  très  facilement  jusqu'à 
la  ceinture.  Mais  que  ce  désagrément  n'arrête  point  le  naturaliste, 
car  il  en  sera  récompensé.  Cn  aura  soin  de  marcher  sur  l'herbier 
en  plaçant  les  pieds  perpendiculairement  à  la  direction  des  Zos- 
tères. afin  d'être  déjà  soutenu  par  ces  derniers  et  l'on  fera  en  sorte 
de  marcher  sans  s'arrêter^  car  ce  sont  naturellement  les  plus 
timides  qui,  restant  sur  place,  enfonceront  le  plus. 

On  gagnera  de  la  sorte  un  des  nombreux  chenaux  qui  serpentent 
au  milieu  des  herbiers,  véritables  petits  ruisseaux  qui  recueillent 
l'eau  de  ruissellement  quand  la  mer  se  retire  et  qui  reçoivent  les 


GASTEROPODES  OPISTHOBRANCHES 


43 


Pig-  6.  -  Ponte  de 
Bulle  fixée  à  un 
fragment  de  Zos- 
tère. 


premiers  les  effets  du  flot  quand  elle  monte.  Comme  ces  canaux 
sont  pourvus  d'un  fond  de  sable,  par  conséquent  résistant,  on 
sera  maintenant  plus  à  l'aise. 

Il  suffit  de  se  promener  sur  le  sable  de  ces  ruisseaux,  et  quand 
on  observe  un  endroit  où  la  végétation  de  Zostères  semble  plus 
abondante  et  se  montre  parsemée  de  pontes 
gélatineuses  semblables  à  celle  que  nous  repro- 
duisons ici  (11g.  6),  on  donne  un  coup  de  bêche 
sur  le  bord.  Si  la  vase  que  l'on  retourne  est 
franchement  noire,  en  pleine  putréfaction,  et 
non  mêlée  de  sable,  on  peut  continuer  sans 
crainte  de  retourner  toute  la  bordure  de 
Zostères,  car  on  peut  être  certain  d'y  trouver 
ce  que  l'on  cherche. 

Au  fur  et  à  mesure  que  l'on  retournera  la 
vase,  on  mettra  à  jour  tout  d'abord  un  certain 
nombre  de  Bulles  qui  habitent  les  parties  les 
plus  superficielles  et  que  l'on  reconnaîtra  faci- 
lement avec  un  peu  d'exercice,  puis  plus  pro- 
fondément et  de  petites  boules  noirâtres  que 
l'on  pourra  prendre  pour  des  concrétions  de 
vase  et  que  par  suite  on  courrait  risque  de 
méconnaître.  Mais  il  suffira  de  les  laver  dans 
l'eau  courante  pour  leur  voir  prendre  une 
teinte  violacée  caractéristique.  Ce  sont  des 
Acères  rétractées  dans  leur  coquille  et  comme 
celle-ci  est  complètement  enveloppée  dans  les 
parapodies,  qui  sont  fortement  contractées 
autour  d'elle,  il  en  résulte  que  la  coquille  n'est 
presque  point  visible  (fig.  7).  La  localité  la 
plus  riche  en  Haminea  et  en  Âcera  dans  la 
région  que  nous  avons  étudiée  est  le  grand  herbier  de  la  baie  de 
Pempoul,  qui  occupe,  comme  nous  l'avons  vu,  les  deux  rives  du 
chenal  de  la  Penzé.  Sur  la  rive  gauche,  du  côté  de  Pempoul,  existe 
un  certain  nombre  de  ruisseaux  qui  viennent  se  fusionner  les  uns 
avec  les  autres  pour  se  jeter  finalement  dans  la  rivière  de  Pem- 
poul dont  nous  avons  parlé  plus  haut.  Mais  ces  ruisseaux  ont  le 
désagrément  d'être  en  général  assez  profonds,  de  sorte  qu'on  ne 
peut  s'y  promener  sans  avoir  de  l'eau  au  moins  jusqu'à  la  cein- 
ture ;  c'est  un  avantage  si  l'on  veut  chercher  à  la  main  des  animaux 


-  Acera  con- 
tracté toi  qu'on  le 
trouve  dans  la  vase, 
t,  tète  ;  p.  parapo- 
dies ;  c,  coquille. 


44  J.    GUIART 

SOUS  les  herbes  du  bord,  mais  c'est  un  grand  inconvénient,  si  l'on 
se  propose  d'y  donner  des  coups  de  bêche. 

De  plus,  un  autre  inconvénient  est  venu  s'y  ajouter  depuis  peu, 
c'est  la  présence  du  Poulpe  en  quantité  innombrable  dans  la  baie 
de  Pempoul.  Les  Poulpes,  qui  étaient  relativement  rares  sur  les 
côtes  du  Finistère,  sont  devenus  cette  année  tellement  aijondants 
que  sous  chaque  pierre  on  en  trouve  un  uu  plusieurs  exemplaires. 
Le  Poulpe  a  môme  trouvé  le  moyen  de  se  loger  sur  les  plages  de 
sable  et  c'est  ce  qui  se  produit  en  particulier  sur  la  limite  de 
l'herbier  dont  nous  venons  de  parler  et  dans  les  ruisseaux  qui  en 
partent.  Les  plus  gros  spécimens  ont  creusé  dans  le  sol  de  profondes 
excavations  qu'ils  ont  tapissées  de  petits  cailloux  tellement  liien 
joints  les  uns  aux  autres  que  les  parois  semblent  être  véritablement 
maçonnées.  Quelques  pierres  plus  grosses  placées  à  l'entrée  limitent 
un  orifice  carré  ou  hexagonal  qui  constitue  l'entrée  du  terrier. 
Cet  orifice  est  caché  en  général  sous  une  toufïe  d'Algues  ou  bien 
recouvert  par  une  ou  plusieurs  coquilles  d'Huîtres  que  le  Poulpe, 
placé  à  l'intérieur,  maintient  avec  ses  ventouses.  Mais,  parfois 
aussi,  l'orifice  est  entièrement  libre  ;  le  Poulpe  est  alors  roulé  en 
boule  à  l'intérieur  de  l'excavation  et  entièrement  recouvert  de 
petites  coquilles  et  de  petites  pierres  qui  adhèrent  aux  ventouses 
et  qui  le  cachent  entièrement,  ne  laissant  voir  que  les  deux  yeux 
qui  guettent  le  Crabe  ou  le  Homard  imprudent  qui  va  s'aventurer 
par  là.  Il  en  sera  malheureusement  de  même  du  chercheur  de 
Bulles  et  d'Acères  qui,  mettant  tout  à  coup  le  pied  dans  un 
trou,  le  sentira  enlacé  dans  les  bras  d'un  Poulpe.  Comme  ceux-ci 
sont  d'assez  grande  taille,  il  faut  avouer  que  la  sensation  est  plutôt 
désagréable.  Un  jour  que  je  me  promenais  dans  un  des  ruisseaux 
de  l'herbier  de  Pempoul,  ayant  de  l'eau  jusqu'au  haut  des  cuisses, 
je  fis  aussi  la  rencontre  d'un  Poulpe  dont  les  l)ras  pouvaient  attein- 
dre la  grosseur  du  poignet  et  qui  m'a  paru  mesurer  environ 
1  mètre  50  de  longueur.  Après  avoir  tourné  autour  de  moi  pendant 
quelques  instants,  il  eut  la  bonne  idée  de  s'enfuir,  ce  dont  je  fus 
très  heureux,  car  je  ne  désirais  nullement  faire  plus  ample  con- 
naissance avec  lui.  Bref,  tout  cela  me  décida  à  chercher  un  autre 
lieu  de  pèche  et  je  n'ai  certes  pas  eu  à  le  regretter. 

H  s'agit  dun  petit  chenal  qui  recueille  à  basse  mer  les  eaux  de 
ruissellement  du  petit  port  de  Carantec  et  les  conduit  jusque  dans 
le  chenal  de  la  Penzé  après  avoir  recueilli  également  tous  les  ruis- 
seaux qui  sillonnent  Iherbier  de  Carantec.  Nous  l'appellerons  la 
rivière  de  Carantec. 


GASTEROPODES  OPISTHOBRANCHES  45 

Ce  ruisseau  otïre  beaucoup  d'avantages  :  il  est  situé  très  près  de 
la  côte  et  l'on  peut  s'y  rendre  sans  avoir  à  traverser  ni  vase,  ni 
herbier  ;  il  est  peu  profond  et  est  par  suite  accessible  aux  marées 
ordinaires  en  même  temps  qu'il  est  très  facile  de  bêcher  sur  ses 
bords.  Enfin  il  est  très  riche  en  Bulles  et  en  Acères  ;  il  est  donc 
tout  à  fait  recommandable  aux  naturalistes  qui  veulent  étudier  ces 
animaux.  Mais  si  la  Philine  et  la  Bulle  vivent  en  rampant  sur  le 
sable  ou  sous  les  Algues,  il  n'en  est  pas  de  même  de  VAcera  qui 
possède  en  plus  la  faculté  de  nager.  Et  quand  vous  descendrez  les 
rivières  de  Carantec  ou  de  Pempoul,  il  pourra  vous  arriver  d'as- 
sister à  un  spectacle  fort  curieux  (fig.  8).  Si  c'est  par  une  belle 
journée  de  printemps,  allez  le  plus 
loin  possible  ;  métiez-vous  des  sables 
mouvants,  mais  ne  vous  occupez  point 
des  Poulpes,  car  ce  que  vous  allez 
voir  vous  dédommagera  amplement 
des  petits  ennuis  qui  pourront  surve 
nir.  Ne  craignez  point  surtout  de  pé- 
netT-er  dans  l'eau  au  moins  jusqu'au 
haut  de&  cuisses.  Au  fur  et  à  mesure 
que   les    rayons    du  soleil    viennent 

échautïer  le  fond  du  ruisseau,  vous      ^.    „       ,        ,    ,,  ,      ,    . 

'    .  F\g.  8. —Acem  hiillula  \olant 

verrez  surgir   du  sable   de  gracieux         ^  j^  g^^f.j.^  d^  ,.^,u_  g^an. 

petits  animaux  qui  prennent  aussitôt        deur  naturelle. 

leur  envolée  vers  la  surface  de  l'eau. 

Ils  descendent,  remontent,  vont  de  droite  et  de  gauche,  frappant 

joyeusement  l'eau  de  leurs  ailes  flexibles  qui  ondulent  à  la  façon 

de  la  tunique  d'une  Loie  Fuller  en  miniature. 

Vous  resterez  émerveillé  à  la  vue  de  cette  danse  serpentine  d'un 
nouveau  genre.  Quelques  coups  de  filet  vous  permettront  de  cap- 
turer un  certain  nombre  d'exemplaires  de  ces  Acères  qui  viendront 
rejoindre  ceux  que  vous  avez  déjà  dans  vos  bocaux.  De  retour  à  la 
maison  vous  placerez  le  produit  de  votre  pèche  dans  de  grands 
récipients  que  vous  remplirez  d'eau  de  mer  et  où  vous  aurez  soin 
de  déposer  quelques  pierres  recouvertes  d'Algues.  La  Bulle  trou- 
vera parmi  ces  Algues  les  animalcules  dont  elle  se  nourrit  et 
VAcera,  qui  est  herbivore,  fera  de  ces  Algues  sa  nourriture. 
Les  causes  d'infection  sont  ici  moins  à  craindre,  puisque  ces  ani- 
maux sont  accoutumés  de  vivre,  ÏAce7'a  principalement,  dans  un 
milieu  en  putréfaction.  Vous  pourrez  facilement  observer  leurs 
mœurs  et  constater  que,  comme  la  Philine,  la  Bulle  est  un  animal 


46  J.    GUIART 

nocturne.  Enfouie  dans  la  vase  ou  le  sable  pendant  le  jour,  elle  se 
met  en  chasse  dès  lapprocbe  de  la  nuit. 

Quant  à  ÏAcera  le  jour  ne  lui  fait  pas  peur,  bien  au  contraire,  et 
il  sufïit  qu'un  rayon  de  soleil  vienne  frapper  l'aquarium  ou  le 
récipient  qui  la  renferme,  pour  qu'elle  prenne  aussitôt  son  vol  à 
l'intérieur  de  l'eau.  On  peut  aussi,  en  excitant  l'Acère,  provoquer 
à  volonté  ces  mouvements  de  natation. 

Rien  n'est  à  la  fois  plus  intéressant  et  plus  gracieux  que  l'Acère 
en  train  de  nager,  mais  comme  ce  spectacle  a  été  décrit  par  Meyer 
et  MôBius  (I860)  d'une  façon  à  la  fois  très  exacte  et  très  pittoresque, 
nous  ne  pouvons  résister  au  désir  de  retracer  ici  leur  description. 
((  L'Acère  est  presque  toujours  en  mouvement;  elle  rampe  sur  le 
fond  ou  le  long  des  parois  de  l'aquarium.  Parfois  aussi  elle  se  tient 
à  la  surface,  dans  une  attitude  un  peu  recroquevillée.  En  rampant, 
elle  lève  la  tète  et  la  rabaisse,  et  elle  incline  la  partie  antérieure 
du  corps  à  droite  et  à  gauche.  Avec  la  partie  inférieure  du  pied, 
ses  ailerons  relevés  se  reportent  en  avant,  de  sorte  que  la  coquille 
sur  laquelle  ils  reposent,  est  alternativement  recouverte  ou  libérée 
plus  ou  moins. 

Quand  ces  alternatives  se  répètent  plus  vivement  que  d'ordinaire, 
l'Acère  s'apprête  à  nager  ;  c'est  là  un  des  mouvements  les  moins 
fréquents,  mais  des  plus  particuliers  et  des  plus  attrayants  ;  on 
pourrait  dire  que  cet  animal  vole  dans  l'eau.  Sa  coquille  jaune 
glisse  de  plus  en  plus  vite,  en  avant  et  en  arrière,  la  partie  anté- 
rieure se  courbe  par  mouvements  rythmiques,  les  lobes  du  pied 
sont  relâchés,  puis  étendus  de  nouveau,  ses  mouvements  prennent 
une  extension  et  une  rapidité  toujours  croissantes  jusqu'à  ce  que 
ses  battements  écartent  le  corps  entier  du  fond.  L'animal  vogue 
alors  tantôt  à  gauche,  tantôt  à  droite,  tantôt  en  avant,  tantôt  en 
arrière,  en  s'élevant  toujours  dans  l'eau,  et  plane  dans  son  élément 
transparent  avec  les  attitudes  les  plus  gracieuses.  Quand  ces  mou- 
vements ont  acquis  leur  degré  d'activité  le  plus  élevé,  le  pied  effectue 
en  une  seconde  trois  ou  quatre  battements  en  s'écartant  du  corps 
au  point  de  former  une  surface  concave  inférieurement.  En  même 
temps  la  partie  antérieure  du  corps  s'incurve  en  avant  ou  en 
arrière.  Pendant  ce  temps  l'animal  descend  un  peu  à  chaque  fois, 
mais  en  rabattant  son  pied  étendu  il  se  relève  obliquement  tout 
d'un  coup. 

u  Quand  ces  mouvements  très  vifs  ont  duré  quelques  minutes, 
les  battements  s'affaiblissent  ;  le  Gastéropode  descend  plus  bas  ;  de 
temps  en  temps  il  se  relève,  avant  de  toucher  le  fond,  au  moyen 


GASTÉROPODES    OPIS THOBRANCHES  47 

de  quelques  battements  violents,  mais  il  ne  remonte  pas  aussi 
haut;  ses  forces  s'épuisent  ;  il  tombe  au  fond,  agite  seulement  les 
bords  relevés  de  son  pied,  les  soulève  encore  quelques  fois,  puis 
le«  rassemble  paisiblement  sur  sa  coquille  et  se  remet  enfin  à 
ramper.  » 

Les  auteurs  de  cette  description  imagée  pensent  que  les  désirs 
du  printemps  sont  le  point  de  départ  de  ces  mouvements.  Il  est 
exact  que  c'est  surtout  à  l'époque  où  ces  animaux  se  recherchent 
pour  se  reproduire  qu'on  peut  les  voir  nager,  mais  nous  nous 
rappelons  en  avoir  vu  autrefois  en  plein  été  nager  dans  les  bacs 
de  l'aquarium  de  Hoscotï. 

Aplysie. — Je  n'ai  nullemeot  l'intention  de  m'étendre  longue- 
ment sur  les  mœurs  de  cet  intéressant  Gastéropode  qui  est  certai- 
nement l'un  des  mieux  connus  qui  existent.  Je  tiens  cependant  à 
relever  une  erreur  qui  tend  à  s'accréditer  dans  les  ouvrages 
d'histoire  naturelle.  On  a  coutume  d'entendre  dire  en  effet  que 
les  Aplysies  vivent  parmi  les  herbes  marines  aux  dépens  des- 
quelles elles  se  nourrissent  et  qu'elles  sont  particulièrement 
abondantes  dans  les  herbiers.  C'est  là  une  erreur  qui  peut  se  justi- 
fier dans  les  mers  où  la  marée  n'existant  pas,  comme  la  Méditer- 
ranée, les  mœurs  des  animaux  sont  plus  difficiles  à  observer  sur 
place.  Sur  les  côtes  de  Bietagne,  au  contraire,  où  la  marée  est  très 
considérable  et  les  Aplysies  très  nombreuses,  rien  de  plus  facile. 
Le  naturaliste  inexpérimenté  qui  voudra  se  procurer  des  Aplysies 
pourra  en  trouver  dans  les  herbiers,  où  elles  sont  parfaitement 
connues  des  pêcheuses  de  Crevettes  sous  le  nom  de  Vaches  de  mer. 
En  effet,  ces  animaux  ayant  besoin  d'une  eau  très  aérée,  se  trou- 
vent dans  des  conditions  parfaites  de  vie  dans  les  ruisseaux  et  à  la 
limite  des  Zostères,  là  où  à  chaque  marée  s'établissent  des  courants 
qui  permettent  un  renouvellement  constant  de  l'eau.  Mais  en  ces 
points,  les  Aplysies  seront  cependant  peu  abondantes,  car  il 
existe  le  long  de  la  côte  une  zone  où  l'eau  est  encore  mieux  aérée, 
celle  des  rochers  littoraux  compris  dans  la  zone  de  balancement 
des  marées. 

il  suifira  donc  de  se  promener  à  la  base  des  falaises  de  la  côte 
pour  y  faire  une  abondante  récolte.  Les  rochers,  en  effet,  consti- 
tuent de  place  en  place  de  véritables  vasques  où  l'eau  sera  forte- 
ment battue  au  moment  de  la  marée  montante  et  où  elle  va  pou- 
voir rester  à  mer  basse.  A  haute  mer  l'Aplysie  n'a  pas  à  craindre 
d'y  être  entraînée  par  les  vagues,  car  elle  peut  se  mettre  à  l'abri 
d'un  rocher  ou  même  se  fixer  aux  Algues  par  son  pied.  A  bass 


48  J.    GUIAUT 

mer  elle  reste  dans  ces  flaques  d'eau  où  elle  n'a  pas  à  craindre  la 
dessiccation  ;  elle  n'a  pas  besoin  du  reste  d'une  bien  grande 
quantité  d'eau,  et  il  n'est  pas  rare  de  voir  quelquefois  son  corps 
émerger  en  partie  au  dessus  de  la  surface.  Si  l'on  rencontre  un 
point  de  la  côte  où  se  trouvent  des  rochers  à  proximité  d'un  herbier 
et  où  ces  rochers  soient  couverts  d'une  riche  végétation  d'Algues, 
c'est  là  qu'il  faudra  se  diriger,  car  c'est  là  qu'on  aura  le  plus  de 
chance  de  faire  une  abondante  récolte.  11  faut  que  la  cote  soit  en 
pente  douce,  afin  que  la  mer  ne  monte  pas  trop  vite  et  que  les 
vagues  ne  battent  pas  trop  fortement  les  rochers,  car  les  Aplysies 
seraient  naturellement  entraînées  et  ne  pourraient  du  reste  trouver 
à  se  nourrir  sur  les  rochers  dénudés.  L'observation  que  nous 
venons  de  faire  nous  parait  avoir  son  importance,  car  c'est  sur  la 
côte  même  qu'on  trouvera  les  adultes  et  qu'on  les  verra  le  mieux 
se  reproduire.  Enfin,  pour  les  personnes  qui  n'auraient  point  de 
Laboratoire  à  leur  disposition,  les  rochers  de  la  côte  pourront  au 
besoin  servir  de  bassins  d'expériences  ou  tout  au  moins  de 
bassins  de  réserve. 

Nous  ne  pouvons  malheureusement  dire  que  peu  de  mots  des 
mœurs  des  quelques  autres  ïectibranches  dont  nous  aurons  l'occa- 
sion de  parler  dans  le  cours  de  ce  travail. 

Scaphander  lignarius.  —  Le  Scapliaitdcrliguariu!^  se  trouve  aussi 
bien  sur  les  côtes  de  la  Bretagne  (jue  dans  la  Méditerranée.  Sur  les 
côtes  de  Bretagne  on  le  rencontre  par  25  à  30  mètres  de  profondeur 
au  large  de  Duon,  au  nord  du  Béclem  et  en  divers  autres  points  de 
la  baie  de  Morlaix.  Il  vit  toujours  sur  un  fond  de  sable  et  de  vieilles 
coquilles  où  sont  particulièrement  fréquentes  certaines  coquilles 
turbinées  de  (Gastéropodes  habitées  par  un  (îéphyrien,  \e  Phascolion 
stromln  (1). 

Dans  la  Méditerranée  le  Scaphander  est  également  dragué  à  une 
certaine  profondeur  et  se  trouve  au  milieu  de  coquilles  de  Turri- 
tella  renfernumt  également  un  Géphyrien  déterminé  par  Vays- 
siÈHE  comme  appartenant  au  genre  Phancolosoma.  Voici  donc  une 
même  espèce  qui,  dans  des  mers  aussi  dilïérentes,  vit  cependant 
dans  les  mêmes  conditions.  Transporté  dans  un  aquarium,  le 
Scaphander  présente  des  mœurs  identiques  à  celles  de  la  Philine. 
Ceci  ne  doit  i)as  du  reste  nous  étonner,  car  déjà  par  l'extérieur  le 

(1)  Ce  sont  précisément  les  draguages  que  je  fis  faire  autrefois  à  RoscofI  pour 
me  procurer  des  Scaphander,  qui  ont  permis  à  mon  collègue  et  ami  M.  Brumpt 
(1897)  d'étudier  cet  intéressant  Géphyrien. 


GASTÉROPODES  OPISTHOBRANCHKS 


49 


Scaphander  ne  ditïère  giuM-e  de  la  Phiiine  (|iie  par  sa  coquille 
externe.  Comme  mœurs  il  est  simplement  plus  carnassier,  ce  ((ui 
est  en  rapport  avec  le  développement  plus  considérable  de  son 
appareil  digestif.  Mais  il  s'en  distingue  par  un  procédé  défensif 
particulier  (fig.  î)).  VZn  effet,  lorstju'on  tracasse  un  Scaphander, 
il  laisse  échapper  une  substance  jaune,  floconneuse  et  vis(|ueuse, 
qui  ne  tarde  pas  à  se  dissoudre  dans 
l'eau.  Cette  sécrétion,  parfois  très  abon- 
dante, est  produite  par  la  glande  palléale 
située  à  la  face  inférieure  et  au  voisinage 
du  bord  libre  du  manteau.  Elle  est  for- 
mée de  nombreuses  glandes  uni-cellu 
laires  dont  la  sécrétion  a  vraisemblaltle- 
ment  pour  but  do  protéger  l'animal  en 
troublant  l'eau  et  en  lui  communiquant 
certaines  propriétés  désagréables  ou 
toxiques.  Elle  est  analogue  à  la  pourpre 
de  l'Aplysie. 


Fig.  9.  —  Scaphander  ligna- 
rius.  Les  flèches  indiquent 
le  sens  dans  lequel  l'animal 
émet  son  liquide  défensif. 


Doridium  depictum.  —  Il  vit  seule 
ment  dans  la  Méditerranée.  On  le  ren- 
contre à  une  profondeur  moyenne  de  20 
mètres  sur  les  fonds  de  Zostères  ou  sur 
des  rochers  couverts  d'Algues.  C'est  une 
espèce  très  carnassière  et  très  résis- 
tante.    Il    se     nourrit     principalement 

d'Annélides,  de  Mollusques  et  en  particulier  de  Philines,  de  Pois- 
sons et  même  de  substances  végétales.  Nous  ne  savons  malheureu- 
sement rien  des  mœurs  de  cet  intéressant  animal,  n'ayant  pas  eu 
l'occasion  de  l'observer  en  captivité. 

Gastropteron  rubrum.  ~  Quant  au  Gastropteron,  il  n'est  guère 
connu  que  dans  certaines  régions  de  la  Méditerranée,  bien  que  sa 
vie  pélagique  semblerait  cependant  devoir  favoriser  son  extension 
géographique.  Il  vit  sur  les  fonds  vaseux  ou  sablonneux  à  des  pro- 
fondeurs très  diverses  pouvant  aller  parfois  jusqu'à  60  et  même 
120  mètres.  On  le  rencontre  toutefois  moins  profondément  à 
la  limite  des  fonds  coralligènes  ou  des  Zostères.  Dans  les  fonds 
sablonneux  il  trouve  en  abondance  les  Foraminifères  et  les  larves 
d'Invertébrés  dont  il  fait  sa  nourriture  habituelle.  Comme  nous 
n'avons  eu  à  notre  disposition  que  des  exemplaires  en  alcool  prove- 
nant du  laboratoire  de  Naples,  nous  n'avons  aucune  donnée  sur  les 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901. 


50  J-    GUIART 

mœurs  du  Gastropteron,  et  nous  céderons  sur  ce  point  la  parole  à 
Vayssière  (1 885)  qui  a  eu  l'occasion  de  l'étudier  au  laboratoire  d'An- 
doume.  «  Bien  que  nous  ayons  pu  en  conserver  de  nombreux 
exemplaires,  pendant  des  semaines  entières,  dans  de  petits  aqua- 
riums, il  ne  nous  a  jamais  été  possible,  dit  l'auteur,  de  voir  ces 
Mollusques  s'accoupler  ;  nous  pouvons  même  dire  que  chez  aucune 
de  nos  espèces  de  Bullidés,  nous  n'avons  assisté  à  ce  phénomène  (1). 

((  Nous  ne  pouvons  donc  rien  dire  de  la  forme  du  ruban  rudimen- 
taire  du  Gastropteron  ni  de  ses  œufs  ;  ces  derniers  ont  cependant 
été  vus  et  un  peu  étudiés  par  Krohn  (1860),  qui  a  pu  suivre  les 
premières  phases  de  leur  développement. 

«  Le  Gastropteron  nage  avec  assez  de  rapidité,  grâce  aux  dimen- 
sions considérables  des  parapodies  et  à  leur  indépendance  vis-à-vis 
du  reste  du  corps.  Ce  Mollusque,  pour  nager,  agite  simultanément 
ses  parapodies  de  chaque  côté  et  en  les  inclinant  postérieurement, 
tandis  qu'il  dirige  sa  tète  en  haut,  en  bas  ou  par  côté,  suivant  le 
sens  dans  lequel  il  veut  aller  ;  la  partie  antérieure  de  son  corps 
lui  sert  en  quelque  sorte  de  gouvernail.  Lorsqu'il  veut  monter 
rapidement,  on  le  voit  agiter  violemment  ses  parapodies,  et  celles- 
ci,  au  lieu  de  décrire  dans  leur  évolution  un  arc  de  cercle  de  90  à 
100  degrés,  décrivent  alors  presque  un  arc  de  180°,  car  à  chaque 
coup  donné  par  les  parapodies,  on  voit  leur  bord  venir  se  toucher 
alternativement  au-dessus  et  au-dessous  du  corps  de  l'animal. 

«  Mais  l'animal  ne  nage  pas  toujours,  et  malgré  l'état  d'atrophie 
assez  accentué  de  la  face  plantaire,  il  peut  cependant  ramper  à 
la  surface  des  corps  sur  lesquels  il  se  trouve  (pierres,  sable,  surface 
lisse  comme  celle  d'un  cristallisoir,  etc.)  ;  pour  cela,  il  relève  au- 
dessous  de  son  dos  les  expansions  latérales  de  son  pied  et  les  fait 
même  se  croiser,  chevaucher  lune  sur  l'autre  en  laissant  cepen- 
dant une  ouverture  par  laquelle  sort  le  llagellum.  Le  disque 
céphalique  qui,  dans  les  autres  positions  de  l'animal,  se  trouve 
étalé  sur  le  corps,  sa  pointe  dirigée  en  arrière,  est  maintenant 
ramené  en  avant  ;  sa  pointe  s'enroule  et  forme  une  espèce  de  tronc 
de  cône  creux.  Cette  partie  du  corps  semble  alors  remplir  le  rôle 
des  rhinophores  des  Aplysies,  car  elle  a  l'air  de  flairer  les  objets 
qui  se  trouvent  en  avant  du  Mollusque. 

«  Le  Gastropteron  dans  cette  position  rampe  alors,  mais  lente- 

(1)  Plus  heureux  que  Vayssikre,  nous  avons  pu  as-sister  à  l'accouplement  d'un 
certain  nombre  de  BuUidae.  Nous  avons  donné  précédemment  (lig.  3)  l'accouple- 
ment de  la  Philine  ;  quant  à  la  Bulle  et  a  lAcère,  elles  s'accouplent  comme 
l'Aplysie. 


GASTÉHOPODES    OPISTHOBRANCHES  31 

ment,  cherchant  sa  nourriture  de  droite  et  de  gauche  sur  les  corps 
environnants;  il  contracte  très  peu  d'adliérence  avec  ceux  sur 
lesquels  il  se  trouve  et  il  lui  serait  impossible  de  monter  ainsi  le 
long  des  parois  d'un  cristallisoir,  même  lorsque  celles-ci  forment 
un  plan  un  peu  incliné.  » 

Notarchus  punctatus.  —  Cette  espèce  est  une  l'orme  d'Aplysie 
extrêmement  intéressante  qui  na  encore  été  trouvée  que  dans  la 
Méditerranée.  Comme  nous  n'avons  eu  en  notre  possession  que 
des  exemplaires  en  alcool  provenant  du  Laboratoire  de  Naples 
nous  devrons  encore  recourir  aux  observations  deVAYSsiÈRE(188o). 

Le  Notarchus  vit  sur  les  fonds  de  Zostères  à  une  profondeur  de 
15  à  23  mètres.  C'est  une  Aplysie  dont  les  parapodies  se  sont  sou- 
dées sur  la  face  dorsale  du  corps,  constituant  ainsi  un  sac  para- 
podial  contractile  ouvert  en  avant  et  entourant  la  masse  viscérale 
(fig.  lU).Le  tégument  présente  une  coloration  jaune  verdàtre. Le  pied 
est  très  étroit  et  se  plie  longitudinalement  de  manière  à  permettre 
à  l'animal  d'embrasser  étroitement  le  bord  d'une  feuille  de  Zostère 
ou  quelque  tige  d'Algue,  afin  de 
se  mieux  fixer  contre  elles. 
C'est  de  plus  un  animal  pélagi- 
que qui  est  aux  Aplysiens  ce 
que  le  (irtstropteron  est  aux  Bul- 

léens.  Mais,  tandis  que  le  Gas- 

^    j  j  Fis.  \0.  —  .^•'t(irrku.<  punctatus,  coupe 

tropteron    monte    et   descend  au  ^longitudinale,  daprès  Pelseneer. 

sein  des  eaux    en  agitant  ses 

parapodies  à  la  façon  d'un  Ptéropode,  le  Notarchus  a  recours  à  un 

tout  autre  mécanisme.  L'animal   remplit  tout  d'abord    d'eau   sa 

vaste  cavité  parapodiale;  puis,  en  se  contractant  brusquement,  il 

chasse  par   l'ouverture    dorsale  un  volume    d'eau   relativement 

considérable. 

Le  Mollusque  se  trouve  ainsi  chassé  en  arrière  par  le  mouvement 
de  recul  et  nage  par  conséquent  à  la  manière  d'un  Céphalopode. 
La  tête  semble  servir  de  gouvernail  et  suivant  la  direction  ([ue 
prend  celle  ci  le  Notarchus  peut  nager  de  haut  en  bas,  de  bas  en 
haut  ou  horizontalement.  Quant  aux  faibles  contractions  du  sac 
parapodial  que  l'on  observe  d'ordinaire,  elles  ont  simplement  pour 
but  de  renouveler  l'eau  qui  se  trouve  dans  la  cavité  et  de  favoriser 
ainsi  les  fonctions  respiratoires. 

Oscanius  membranaceus.  —  Nous  avons  eu  l'occasion  d'observer 
une  fois  à  l'état  vivant  cet  intéressant  animal  au  laboratoire  de 


52 


.1.    GUIART 


Banyuls.  La  coloration  de  notre  exemplaire  était  jaune  orangé  clair 
avec  sur  le  dos  de  larges  taches  brunes  (tig.lt).  Elle  ne  correspondait 
donc  pas  à  la  teinte  brune  uniforme  indiquée  par  VAyssiÈHE(1899). 
Mais  ce  n'est  évidemment  là  qu'une  simple  coloration  protectrice, 
par  adaptation  au  milieu  dans  lequel  vivait  l'animal.  Celte  même 
coloration  a  du  reste  été  signalée  par  GiLcmusi  (i894).  On  le  pèche 
dans  la  Méditerranée  sur  les  fonds  vaseux  à  une  profondeur  d'une 

cinquantaine  de  mètres.  Aussi, 
peut-on  le  faire  vivre  facilement 
dans  un  aquarium.  Là  on  peut 
constater  que  sa  large  sole  pé- 
dieuse  lui  permet  aussi  bien  de 
ramper  que  de  nager.  Sa  gran- 
de largeur  lui  permet  en  elïet 
de  glisser  facilement  sur  la  vase 
la  plus  molle  sans  enfoncer  et 
elle  lui  permet  aussi  de  faire 
des  mouvements  latéraux  assez 
puissants  pour  que,  placé  sur  le 
dos,  l'animal  puisse  nager.  J'ai 
fait  l'expérience  suivante  sur 
l'exemplaire  que  j'ai  eu  en  ma 
possession.  L'ayant  placé  d'a- 
bord dans  une  cuvette  renfer- 
mant de  l'eau  de  mer  bien 
aérée,  je  le  vis  prendre  la  forme 
indiquée  dans  la  tig.  12,  A  ;  les 
bords  du  pied  relevés  vers  le  haut  venaient  s'accoler  aux  bords  du 
manteau  de  manière  à  constituer  un  véritable  canal  circulaire 
renfermant  la  branchie  et  s'ouvrant  en  avant  par  les  orilices  supé- 
rieurs des  rhinophores  et  en  arrière  par  une  sorte  de  siphon  for- 
mé par  la  partie  postérieure  du  manteau.  11  existait  ainsi  un 
courant  d'eau  très  net  permettant  le  fonctionnement  régulier  et 
normal  de  la  branchie.  Mais  ayant  alors  placé  VOscanius  dans  une 
autre  cuvette  renfermant  de  l'eau  de  mer  privée  d'air  par  l'ébulli- 
tion,  je  le  vis  prendre  l'attitude  de  la  lig.  12,  B  ;  la  branchie  se 
trouvait  ainsi  largement  en  contact  avec  l'eau  et  l'animal  faisait 
des  efforts  évidents  pour  découvrir  les  portions  les  plus  minces  de 
son  tégument  et  les  mettre  en  rapport  direct  avec  le  liquide 
ambiant.  On  avait  vraiment  la  sensation  d'un  animal  faisant  des 
efforts  pour   échapper  à  l'asphyxie.    Finalement   il  se    retourna 


Fig.  H.  —  Oscanius  inembranaceus, 
fHco  dorsale  ;  grandeur  naturelle  ; 
V,  voile  labial  ;  r,  rhinophore  ;  «, 
noteum;  p,  sole  pédieuse;  br,  bran- 
chie ;  s,  siphon. 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANCHES 


53 


sur  le  dos  et  se  mit  à  faire  onduler  les  bords  de  son  pied,  puis  à  en 
frapper  l'eau  verticalement.  Dès  qu'il  se  fut  soulevé  un  peu  au- 
dessus  du  fond,  il  se  mit  à  glisser  en  avant  pour  se  diriger  sans 
doute  vers  des  eaux  plus  hospitalières.  Mais  il  rencontra  le  bord 
du  vase  et  retomba 
aussitôt  sur  le  fond. 
Il  resta  ainsi   quel- 
que   temps    sur    le 
dos   et    serait    sans 
doute  mort  si  je  ne 
lavais     transporté 
dans  une   eau   plus 
aérée.  Cependant,  il 
ne  faudrait  pas  croi- 
re que  cette  position 
soit    exceptionnelle 
chez     Oscatiius.      Il 
nous    est     arrivé 
maintes  fois    de   le 
voir     se    retourner 
sur  le  dos  pour  ex- 
pulser le  contenu  de 
son  intestin  (fig.  12, 
C).  De  l'anus  ne  tar 
dait  pas  à  sortir  un 
petit  boudin  noirâ- 
tre constitué  par  des 
excréta   et    que   les 
cils    vibratiles     qui 
revêtent  le  manteau 
entraînaient      assez 
rapidement  vers   le 
siphon  postérieur  et 
de  là  en  dehors  de 
l'animal  qui  se  re- 
tournait alors  et 
rampait    dans    une 
autre  direction. 

Mais  je  ne  veux  pas  quitter  VOscanius  sans  signaler  un  fait  dont 
j'ai  été  le  témoin  et  qui  m'a  vivement  frappé.  Entre  la  branchie  et 
les  organes  génitaux  (fig.  13,  a)  on  observe  un  orifice  en  forme 


Fig.  12.  —  Principales  attitudes  de  VOscamus  inem- 
branaceus  :  A,  dans  l'eau  bien  aérée;  B,  dans  l'eau 
non  aérée  ;  C,  pendant  la  défécation  ;  v,  voile  la- 
bial ;  r,  rhinophores  ;  n,  noteum  ;  p,  sole  pédieuse  ; 
s,  siphon;  br,  branchie  ;  ?/)/,  excréta.  Les  animaux 
A  el  B  sont  vus  par  le  côté  droit  ;  l'animal  C  est 
renversé  sur  le  dos  et  vu  par  l'extrémité  posté- 
rieure du  corps. 


54 


J.    GUIART 


de  boutonnière  qui  correspond  identiquement  comme  position  à 
lorilice  signalé  par  de  Lacaze-Duthiers  (1859)  chez  le  Pleuro- 
branche  comme  mettant  l'appareil  circulatoire  en  rapport  avec 
l'extérieur.  Cet  orifice  se  continue  intérieurement  par  un  canal 
extrêmement  oblique  qui  présente  aussi  les  mêmes  rapports 
anatomiques  que  ceux  indiqués  par  de  LACAZE-DuTmERS.  Je  ne 
saurais  atTirmer  que  ce  canal  soit  en  communication  avec  l'appareil 
circulatoire  comme  le  croient  de  Lacaze-Duthiers(1859)  et  Gilcrhist 

(1894)  ou  en  soit  séparé  par  une 
simple  membrane,  comme  le 
veut  Bourne(1885),  n'ayant  pas 
fait  moi-même  l'examen  histolo- 
gique  de  cet  organe.  Mais  après 
avoir  fait  sur  VOscanius  l'expé- 
rience d'asphyxie  que  je  relatais 
précédemment,  j'ai  pu  observer 
l'orifice  en  question  se  dilater 
rythmiquement  durant  un 
temps  assez  long  et  chaque  dila- 
tation coïncidait  avec  l'expul- 
sion d'une  petite  quantité  de 
liquide.  Je  ne  saurais  admettre 
l'hypothèse  de  Bourne  qui  con- 
sidère ce  nouvel  orifice  comme 
correspondant  à  la  glande  hypo- 
branchiale  de  l'Aplysie.  Rien 
dans  la  structure  qu'il  lui  assi- 
gne, ne  permet  d'expliquer  la 
sécrétion  possible  d'un  liquide 
assez  abondant  pour  que  son 
émission  en  dehors  soit  nette- 
ment visible.  Il  serait  trop  long 
de  discuter  ici  la  question  de  la 
communication  ou  de  la  non  communication  de  l'appareil  circula- 
toire des  Mollusques  avec  l'eau  de  mer.  Mais  quoi  d'impossible  à 
ce  que  l'animal  se  soit  débarrassé  d'un  liquide  sanguin  devenu 
toxique  par  l'asphyxie  pour  le  remplacer  par  le  liquide  extérieur, 
dans  lequel  viendraient  se  déverser  les  nombreux  globules  formés 
dans  la  volumineuse  glande  lymphoide  que  l'on  observe  au  voisi- 
nage du  cœur  de  tous  les  Pleurobranches.  Ce  n'est  évidemment  là 
qu'une  liypothèse,  mais  que  les  faits  observés  par  de    Lacaze- 


Fig.  13.  —  Moitié  antérieure  droite 
grossie àeVOscanius  ntembranaceus; 
V,  voile  labial  ;  r/i,  rhinophore  ;  m, 
noteum  ou  manteau  ;  p,  sole  pédieu- 
se  ;  pe,  pénis  ;  Q,  orifice  femelle  ;  x, 
orifice  mettant  en  communication 
l'appareil  circulatoire  avec  l'exté- 
rieur: 6,  branchie. 


GASTEROPODES    OPISTHOBR ANCHES 


55 


DuTHiERs,  par  Gilchrist  et  par  nous,  nous  autorisent  du  moins  à 
avancer. 

Pleurobranchus  plumula.  —  Nous  ne  pouvons  ffue  renvoyer  au 
beau  travail  de  H.  de  I.acaze-Duthiers  (1859).  Ce  Pleurobranciie  se 
rencontre  sur  les  côtes  de  Bretagne  sous  presque  toutes  les  pierres 
des  herbiers.  De  coloration  jaunâtre  très  claire  et  ses  tissus  étant 
très  transparents,  on  peut  le  confondre  très  facilement  avec  certains 
animaux  qui  font  aussi  des  pierres  leur 
habitat  et  en  paiticulier  avec  certaines 
Ascidies.  Il  n'est  pas  rare  de  les  rencon- 
trer accouplés,  les  individus  étant  alors 
plus  ou  moins  contractés  et  accolés  l'un 
à  l'autre.  11  ne  m'a  pas  été  possible  d'ob- 
server si  l'accouplement  était  récipro- 
que. Ils  s'accouplent  fréquemment  aussi 
dans  les  aquariums  où  on  les  élève  et 
produisent  ces  pontes  aplaties,  accolées 
au  substratum  par  l'un  des  bords  et  en- 
roulées en  spirale  (fig.  14).  Sur  l'une  de  ces  pontes  il  m'a  été  possi- 
ble de  suivre  en  partie  le  développement  du  Pleurobranche. 

Le  pied  de  ses  animaux  ne  leur  permettant  guère  que  de  se  fixer 
aux  cailloux,  mais  rendant  la  reptation  très  pénible,  il  en  résulte 
que  le  Pleurobranche  n'est  pas  difficile  pour  le  choix  de  sa  nour- 
riture et  mange  tout  ce  qui  tombe  sous  sa  radula.  11  dévore  aussi 
bien  des  substances  végétales  que  des  substances  animales,  pourvu 
que  celles-ci  soient  à  sa  portée,  aussi  trouve-t-on  surtout  dans  son 
tube  digestif  des  fragments  d'Algues  et  de  Synascidies. 


Fig  14  —  Fonte  d(  Pleuro- 
branchus plumula  (d'ap. 
H.  de  Lacaze-Duthiers). 


Archidoris  tuberculata.  —  Cet  animal  est  très  commun 
côtes  septentrionales  de  Breta- 
gne, où  on  le  trouve  sous  les 
blocs  de  pierre  disséminés  au 
milieu  des  herbiers  de  Zostères 
et  sur  les  bancs  de  sable  de  ces 
herbiers.  Comme  l'indique 
Hecht  (1895),  il  est  très  fré- 
quent au  commencement  du 
printemps,  mais  il  diminue  dès 
le   mois  de  juin  pour  devenir  , 

très  rare  en  juillet  et  en  août.  ""    '" 

La  ponte  (fig'.  15),  très  voisine      ^^'^-  ^^-  ~  P«ote  ^e  ooru 

Alder  et  Hancock). 


sur  les 


l'a  près 


56  J.    GUIART 

de  la  précédente,  commence  de  bonne  heure  et  finit  en  juin.  La 
coloration  du  tégument  est  très  variable  suivant  le  milieu  où  l'on 
rencontre  l'animal.  La  houppe  branchiale  que  l'on  observe  sur  le 
dos  est  généralement  bien  épanouie  sur  les  exemplaires  en  parfait 
état  de  vie,  mais  il  suffit  que  l'eau  soit  légèrement  agitée  pour  que 
les  branchies  se  rétractent  aussitôt  dans  un  enfoncement  du  man- 
teau. L'animal  se  nourrit  généralement  aux  dépens  des  Eponges 
qui  encroûtent  si  fréquemment  les  pierres  sous  lesquelles  il  a 
établi  sa  demeure.  Il  peut  du  reste  présenter  avec  ces  Eponges 
une  homochromie  des  plus  intéressantes. 

RÉSUMÉ.  —  Il  résulte  de  ce  qui  précède  que  les  BuUéens  peuvent 
être  considérés  comme  des  formes  rampantes  et  fouisseuses, 
vivant  dans  le  sable  ou  la  vase,  où  ils  se  nourrissent  des  animaux 
qu'ils  rencontrent  sur  leur  passage,  parfois  même  d'animaux 
vivant  dans  des  coquilles,  ce  qui  nous  expliquera  la  puissance  de 
leur  armature  stomacale. 

Les  Aplysiens,  au  contraire,  sont  également  des  formes  ram- 
pantes, mais  vivant  au  grand  jour  dans  les  prairies  de  Zostères  ou 
au  milieu  des  Algues  dont  ils  font  leur  nourriture,  ce  qui  entraî- 
nera, comme  nous  le  verrons  plus  loin,  des  modifications  impor- 
tantes de  l'appareil  digestif. 

Nous  ne  pouvons  dès  maintenant  assigner  une  place  définitive 
au  genre  Acera,  qui  est  une  forme  fouisseuse  comme  les  Bulléens, 
mais  qui  est  herbivore  comme  les  Aplysiens. 

Quant  aux  Pleurobranchéens  et  aux  Doridiens,  ils  vivent  en 
général  fixés  sous  les  rochers  et  se  nourrissent  indifféremment  de 
substances  végétales  ou  animales,  mais  plus  particulièrement  de 
ces  dernières. 

Nous  avons  fait  chez  Pinline  et  chez  Oscanius  certaines  observa- 
tions que  nous  croyons  intéressantes,  mais  auxquelles  nous  ne 
pouvons  que  renvoyer,  car  il  serait  trop  long  de  les  résumer  ici. 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANGHES  57 

CHAPITRE  IV 
DURÉE  DE  VIE  DES  TECTIBRANCHES 


C'est  là  une  question  totalement  inconnue  et  que  nous  ne  pour- 
rons malheureusement  pas  résoudre.  Si  l'on  se  rend  sur  les  bords 
de  l'Océan  au  printemps  et  en  particulier  durant  les  mois  de  mai 
et  de  juin,  on  constate  qu'à  cette  époque  les  Tectihranclies  sont 
extrêmement  abondants.  Ils  diminuent  notablement  durant  le 
mois  de  juillet  et  ont  à  peu  près  complètement  disparu  au  mois 
d'août.  On  en  a  donc  conclu  que  les  Tectibranches  venaient  à  la 
cote  pour  pondre  et  qu'ensuite  ils  regagnaient  les  eaux  profondes. 
La  déduction  n'est  pas  absolument  logique,  car,  à  part  quelques 
exemplaires  isolés,  jamais  on  n'a  ramené  des  profondeurs  les 
espèces  de  la  côte  et  depuis  les  recherches  de  Garstang  (1890) 
et  de  Hecht  (1895),  nous  savons  que  pour  des  Opisthobranches 
voisins,  les  Nudibranches,  les  choses  se  passent  tout  autrement. 
Les  adultes  pondent  généralement  et  meurent  ensuite  sur  la  côte 
vers  le  mois  d'avril  ;  les  larves  véligères  écloses  de  ces  pontes 
seraient  entraînées  au  large,  tomberaient  au  fond,  y  subiraient 
leurs  transformations  et  les  jeunes  reviendraient  graduellement 
vers  le  rivage  pour  y  paraître  en  février  suivant  (1).  La  question  se 
pose  donc  de  savoir  si  les  Tectibranches  aussi  sont  des  formes 
annuelles,  ou  si  cette  brièveté  de  la  vie  est  caractéristique  des 
Nudibranches. 

Sur  les  côtes  du  Finistère,  c'est  en  mai  et  en  juin  que  s'eflectue 
la  ponte  des  Philines,  des  Bulles  et  des  Aplysies.  Occupons-nous 
d'abord  des  Philines. 

(1)  Lorsque  nous  étudierons  le  développement,  nous  verrons  que  rien  ne  permet 
de  supposer  une  telle  évolution.  L'habitat  bien  localisé  des  principales  formes 
donne  au  contraire  à  penser  que  les  larves  véligères  doivent  rester  à  la  côte  dans 
la  zone  des  marées  oîi  l'eau  plus  battue  leur  assure  de  meilleures  conditions  de 
vie.  En  supposant  en  effet  que  les  larves  soient  entraînées  au  large,  pour  revenir 
ensuite  à  la  côte,  on  ne  comprendrait  pas  comment  la  dispersion  de  certaines 
espèces  ne  s'opère  pas  régulièrement  comme  pour  tant  d'autres  animaux  marins 
et  pourquoi  les  mêmes  espèces  se  retrouvent  chaque  année  dans  la  même  localité 
bien  précise  et  jamais  ailleurs. 


58  J.    GUIART 

Au  commencement  de  juin  les  plages  où  elles  vivent  sont  entière- 
ment couvertes  de  pontes  gélatineuses  piriformes,  dont  l'extrémité 
effilée  est  fixée  dans  le  sable  (fig.  16).  D'abord  transparentes,  elles 
prennent  au  bout  de  quelques  jours  une  coloration  jaune  orangée 
qui  les  rend  beaucoup  plus  apparentes.  La  présence  de  ces  pontes 

est  naturellement  le  meil- 
leur signe  qui  puisse  indi- 
quer la  présence  des  Phi- 
lines  en  ce  lieu.  Les  larves 
doivent  éclore  vers  la  fin 
juin,  car  dès  la  première 
E,.     ,,,        D    ♦     .    m  •!■  j  marée    de    juillet   on    ne 

Fia;.  Kl.  —  Ponte  de  Philine,  grandeur  •" 

naturelle.  trouve  plus  que  de  rares 

pontes.  Par  contre,  on 
trouve  alors  à  foison,  dans  chaque  flaque  d'eau,  des  pontes  gélati- 
neuses sphériques  et  blanchâtres,  que  l'on  pourra  prendre  à  pre- 
mière vue  pour  des  pontes  de  Philines,  mais  qui  s'en  distinguent 
facilement  en  ce  qu'elles  sont  libres  dans  l'eau  et  ne  sont  pas 
reliées  au  sol  par  un  pédicule  ;  ce  sont  des  pontes  de  Lamellibran- 
ches. Reste  à  savoir  ce  que  sont  devenues  les  larves  veligères 
issues  des  pontes  de  Philines. 

Il  nous  a  été  impossible  de  résoudre  la  question.  Nous  ne  pen- 
sons pas  toutefois,  comme  nous  le  disions  précédemment,  que  ces 
larves  émigrent  vers  les  eaux  plus  profondes  pour  revenir  ensuite 
à  la  côte,  car  nous  ne  pourrions  alors  comprendre  comment  les 
gisements  de  Philines  puissent  être  aussi  bien  localisés.  De  plus,  si 
tel  était  le  cas,  les  plus  petits  spécimens  se  rencontreraient  sur  les 
plages  plus  profondes  et  les  plus  grands  sur  les  points  les  plus 
élevés  de  la  côte.  Or  nous  savons  qu'en  réalité  c'est  le  contraire  qui 
a  lieu.  Nous  avons  à  une  même  époque  rencontré  les  plus  petits 
spécimens  sur  la  plage  de  Carantec  qui  est  la  plus  élevée  que  nous 
ayons  observée  et  les  plus  gros  sur  celle  de  Pempoul  un  peu  plus 
profonde.  Je  ne  tiens  pas  compte  ici  des  volumineux  exemplaires 
de  Santec,  vivant  sur  une  plage  beaucoup  plus  basse,  car  ici  d'au- 
tres éléments  doivent  vraisemblablement  intervenir  :  soit  qu'il 
s'agisse  d'une  modification  dans  l'alimentation,  ou  d'un  état  parti- 
culier de  l'eau,  le  gisement  de  Santec  se  trouvant  dans  la  passe 
même  de  lile  de  Batz  en  un  point  où  l'eau  est  sans  cesse  renouvelée. 
Voyons  donc  ce  qui  se  passe  à  Carantec  où  nous  avons  été  plus  à 
même  de  pouvoir  observer. 

Vers  la  mi  juin  les  Philines  n'y  dépassent  guère  la  dimension  de 


GASTF.KOI'ODKS  ()l>ISTHOB|{ANCHKS 


39 


2  centimères  (lig.  17,  C)  et  l'on  trouve  déjà  au  milieu  d'elles  de  noms 
breuses  pontes.  Celles  ci  disparaissent  c(nnnie  nous  l'avons  vu,  ver- 
la  fin  de  juin.  Le  2o  juillet  les  petites  Fhilines  de  Carantec  ont  lait 


Fig.  17.  —  P,  Philines  de  Pcmpoul,  grosseur  moyenne  en  juin  :  C,  grosseur 
moyenne  des  Pliilines  récoltées  sur  la  plage  Blanche  de  Carantec  le  l;ï  juin; 
C,  les  mêmes  le  25  juillet;  DC,  disque  céphalique;  P,  pied  ;  M,  manteau; 
Œ,  œsophage;  J,  jabot;  G,  gésier;  C.  coquille  ;  H,  masse  hépatique;  ces 
derniers  organes  (OE,  J,  G,  C,  H)  sont  vus  par  transparence  à  travers  le 
tégument. 


place  à  des  exemplaires  adultes  d'au  moins  4  centimètres  de  lon- 
gueur (fig.  17,  C),  et  l'on  rencontre  de  nouvelles  pontes  en  assez 
grande  quantité.   11  semble  donc  que  les  Pbilines  se  développent 


60  J.    GUIART 

assez  rapidement  et  fournissent  plusieurs  pontes  dans  une  même 
saison.  Des  observations  faites  à  Pempoul  n'ont  pu  que  nous 
confirmer  dans  cette  opinion.  Mais  nous  pensons  aussi  qu'épuisées 
par  les  pontes  successives  les  Philines  adultes  ne  tardent  pas  à 
mourir.  La  Philine  serait  par  conséquent  annuelle.  Nous  avons  bien 
rencontré  vers  la  fin  de  juillet  des  Philines  entraînées  vers  la 
pleine  mer  dans  les  ruisseaux  des  herbiers,  mais  c'étaient  là  de 
rares  exceptions. 

11  nous  est  arrivé  beaucoup  plus  souvent  d'en  trouver  de  mortes 
à  cette  époque  ou  de  rencontrer  leurs  coquilles,  alors  que  nous 
n'en  trouvions  pas  auparavant.  Du  reste  ce  qui  se  passe  dans  les 
aquariums  où  on  les  élève  vient  encore  à  l'appui  de  notre  opinion. 
En  etîet  tant  que  les  Philines  ne  pondent  pas,  on  peut  les  conserver 
facilement  en  captivité,  mais  dès  que  les  pontes  commencent  à  se 
montrer,  elles  meurent  les  unes  après  les  autres  et  il  faut  visiter 
chaque  matin  les  bacs  et  les  récipients  avec  grand  soin  pour  les 
débarrasser  des  cadavres.  Peut-être  la  ponte  produit-elle  une  simple 
diminution  de  la  résistance  vitale  de  l'animal,  qui  ne  peut  plus 
alors  résister  aux  causes  multiples  d'infection. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  des  Philines  nous  l'avons  observé 
également  pour  les  Bulles  et  les  Acères.  Nous  avons  pu  constater 
aussi  leur  croissance  rapide  ;  la  seule  différence,  c'est  que  les  Bulles 
semblent  mourir  les  premières,  car  dès  le  commencement  de 
juillet  nous  avons  trouvé  dans  les  herbiers  une  grande  quantité  de 
coquilles  de  Bulles  et  le  nombre  de  celles-ci  avait  sensiblement 
diminué,  tandis  que  vers  la  fin  de  juillet  on  trouvait  encore  beau- 
coup d'Acères  et  c'est  même  à  ce  moment  que  nous  avons  rencontré 
les  plus  gros  exemplaires. 

RÉSUMÉ.  —  Nous  sommes  donc  amenés  à  conclure  que  comme 
la  plupart  des  Gastéropodes  que  l'on  trouve  à  la  grève,  les  Tecti- 
branches  y  naissent,  s'y  développent,  s'y  reproduisent  et  quand  ils 
meurent,  y  laissent  leurs  débris.  Ce  sont  vraisemblablement  des 
formes  annuelles.  Ils  apparaissent  au  commencement  du  prin- 
temps et  s'accroissent  très  rapidement  en  l'espace  de  quelques 
mois.  Ils  pondent  par  intermittence  durant  tout  le  temps  de  leur 
croissance  et  meurent  vers  le  mois  de  juillet  épuisés  par  les  pertes 
de  substances  abondantes  et  répétées  auxquelles  donne  naissance 
la  ponte.  Quant  à  ce  qui  se  passe  entre  la  mise  en  liberté  des 
larves  véligères  et  l'apparition  des  jeunes  exemplaires,  nous 
l'ignorons  complètement. 

Il  y  a  évidemment  là  dans  l'histoire  de  leur  développement  une 


GASTEROPODES  OPISTHOBRANCHES  61 

lacune  qu'il  serait  dauUmt  plus  ijitéressaiit  de  combler  qu'elle  se 
rencontre  aussi  dans  le  groupe  très  voisin  des  Nudibranclies.  Cette 
question  ne  pourra  être  résolue  que  le  jour  où  l'on  pourra  élever 
les  jeunes  larves  après  le  stade  véligère  et  les  conduire  jusqu'à  la 
forme  adulte  (1).  Nous  reviendrons  du  reste  sur  celte  question  en 
étudiant  le  développement. 

(1)  M.  le  professeur  Pruvôt  nous  a  dit  avoir  obtenu  le  développement  complet 
de  YHaminea  depuis  l'œuf  jusqu'à  l'adulte.  C'est  là  un  résultat  des  plus  intéres- 
sants et  il  est  vraiment  regrettable  que  le  savant  directeur  du  laboratoire  de 
Banyuls  n'ait  pas  cru  devoir  en  faire  l'objet  d'un  travail  spécial,  qui  aurait  certai- 
nement permis  de  résoudre  le  problème  que  nous  avons  dû  laisser  sans  solution. 


62 


J.    GUrART 


DEUXIÈME  PARTIE 

MORPHOLOGIE 


CHAPITRE  V 
EXTÉRIEUR  ET  COMPLEXUS  PALLÉAL 

Il  serait  fort  intéressant  de  commencer  ce  travail  par  la  descrip- 
tion détaillée  de  l'extérieur  des  Tectibranclies,  ainsi  que  par  l'étude 
des  principaux  organes  que  l'on  rencontre  dans  la  cavité  palléale. 
Mais  une  semblable  description  nous  condui- 
rait trop  loin  et  comme  elle  a  été  faite  en 
grande  partie  par  Gilchrist  (1894)  nous  nous 
contenterons  de  résumer  ici  les  principales 
modifications  qui  pourront  nous  être  utiles 
dans  la  suite. 


Fig  18  —  Coquillo  do 
Philinc  apeitd  vuo 
par  1r  face  interne. 


seuse,  adaptation 


BuUéens,— Chez  les  Bulléens  (tlg.  20)  le  corps 
se  trouve  divisé  en  deux  régions  :  l'une  anté- 
rieure ou  disque  céphalique  ;  l'autre  posté- 
rieure ou  manteau.  Le  disque  céphalique  est 
dû  à  une  adaptation  de  l'animal  à  la  vie  fouis- 
la  ^suite  de 'laquelle  le  tégument  dorsal  de  la 


2^!», 


Flg.  19.  —  Coupe  transversale  passant  par  la  partie  moyenne  de  la  région  viscé- 
rale de  Philme  operla.  I,  manteau  ;  II,  cavité  coquillière  ;  III,  coquille  ;  IV, 
sillon  palléo-pédieux  ;  V,  parapodie  ;  VI,  région  génitale  de  la  cavité  viscérale; 
VII,  région  hépatique  de  la  cavité  viscérale  ;  VIII,  extrémité  postérieure  de  la 
cavité  céphalique  ;  IX,  rein;  X,  cavité  palléale  ;  XI.  branchie;  XII,  canal  copu- 
lateur;  XIII,  vagin  ;  XIV,  partie  terminale  de  la  glande  de  la  glaire;  XV,  intes- 
tin; XVI,  foie;  XVII,  glande  de  la  glaire;  XVIII,  muscle  rétracteur;  XIX,  glande 
hermaphrodite  ;  XX,  diaphragme. 


GASTÉROPODES  OPISTHOBRANCHES 


63 


Fig.  118.  —  Bulléens:  A,  Actéon;  B,  Scaphander  ■  C,  Philine  ;  U,  Bulle,  E,  iJun- 
^(j  (iium  ;  F,  Gaslropleroti. 


GASTtROPODES   OPISTHOBRANCHES 


65 


tète  s'est  épaissi,  en  même  temps  que  les  organes  des  sens  cépha- 
liques  semblent  avoir  disparu  pour  échapper  à  une  destruction 
certaine.  Mais  en  réalité  ils  se  sont  simplement  modiliés  et  nous 
verrons  plus  tard  ce  qu'ils  sont  devenus. 

Le  manteau  est  la  partie  du  tégument  dorsal  qui  recouvre  la 
cavité  viscérale  et  la  cavité  respiratoire.  Chez  les  formes  les  plus 
ancestrales  ce  manteau  sécrète  une  coquille  externe  spiralée 
(Actseon,  Scaphander,  Bulla,  Haminea). 

La  coquille,  épaisse  et  résistante  chez  les  deux  premiers  genres, 
devient  mince  et  fragile  chez  les  deux  derniers.  Mais  si  l'on  s'a- 
dresse à  des  formes  plus  spécialisées,  on  voit  la  coquille  subir  un 


Fig.  21.  —  Philine  vue  parla  face 
dorsale.  1,  disque  cépbalique; 
2,parapodie;  3,  gouttière  géni- 
tale ;  4,  orifice  génital  corn-  Fig 
mun;  ij,  manteau;  6,  orifice 
de  la  cavité  coquillière. 


-  Coquille  de  Dnridium  depictum, 
grossie  environ  cinq  fois  ;  G,  partie  incrustée 
de  calcaire;  M,  partie  membraneuse. 


arrêt  de  développement  (fig.  18)  et  devenir  interne  (Pkiline).  Elle 
est  alors  située  dans  une  cavité  coquillière  renfermée  dans  l'épais- 
seur du  manteau  (fig.  19,  III),  cavité  qui  communique  toujours  avec 
l'extérieur  par  un  orifice  plus  ou  moins  large  (fig.  2i,  6).  Mais  cette 
coquille  interne,  encore  encroûtée  de  calcaire  chez  la  Philine,  ne 
tarde  pas  à  se  réduire  à  une  mince  pellicule  jaunâtre  présentant 
simplement  un  léger  épaississement  calcaire  au  point  qui  corres- 
pond au  sommet  de  la  spire  (Doridivm  fig.  22,  et  Gastropteron). 

Le  pied  est  simplement  très  développé  chez  l'Actéon,  mais  les 
bords  latéraux,  chez  les  autres  Bulléens,  se  relèvent  vers  la  face 


Guiart. 


m 


dorsale  et  subissent  un  épaississement  considérable.  Ils  consti- 
tuent les  parapodies  qui,  chez  les  genres  Scaphander,  Philine  et 
Doridium,  ne  semblent  pas  avoir  dautre  rôle  ({ue  de  protéger  les 
côtés  du  corps.  Toutefois,  chez  Bulla  qui  est  une  forme  plutôt  ram- 
pante que  fouisseuse  les  parapodies  constituent  deux  lames  minces 
qui  viennent  recouvrir  dorsalement  la  coquille.  Nous  retrouve- 
rons cette  même  disposition  chez  les  Aplysiens  et  elles  prennent 
encore  un  plus  grand  développement  ciiez  t.aUropteron  et  chez 
Acera  où  elles  constituent  les  deux  grandes  nageoires  latérales 
qui  permettent  à  l'animal  de  venir  nager  à  la  surface  de  l'eau. 

La  cavité  palléale  qui  s'ouvrait  vers  l'extrémité  antérieure  du 
corps  chez  les  Prosobranches  se  trouve  reportée  sur  le  côté  droit. 
L'orifice  d'entrée  de  cette  cavité  se  trouve  situé  à  droite  et  en 
avant  ;  l'orifice  postérieur  à  droite  et  en  arrière. 

Les  organes  situés  dans  la  cavité  palléale  sont  :  l'osphradion,  la 
branchie,  l'orifice  rénal,  l'anus,  la  glande  palléale,  la  glande  hypo- 
branchiale.  L'osphradion  est  un  organe  des  sens  destiné  vraisem- 
blablement à  apprécier  les  qualités  de 
l'eau  qui  va  servir  à  la  respiration.  11 
est  donc  situé  immédiatement  en  ar- 
rière de  l'orifice  palléal,  en  avant  de 
l'insertion  antérieure  de  la  branchie 
(fig.23,4).  Cette  position  est  invariable 
cliez  tous  les  TectibrancJies. 

Il  n'en  est  pas  de  même  de  la  direc- 
tion de  la  branchie  qui  varie  chez  les 
principaux  types  (fig.  24).  Cette  di- 
rection est  d'autant  plus  importante 
qu'elle  est  en  rapport  direct  avec  la 
position  du  cœur.  Chez  ActixonVà  bran- 
chie est  située  parallèlement  à  l'axe 
longitudinal  du  corps  et  son  extrémité 
libre  est  dirigée  en  avant.  Le  vaisseau 
efïérent  se  dirige  en  arrière  et  vient 
se  jeter  dans  l'oreillette  du  cœur  si- 
tuée en  avant  du  ventricule.  L'Actéon 
est  donc  une  forme  nettement  proso- 
branche.  Chez  Scaphander  et  Uaminea 
la  brancliie  est  perpendiculaire  à  l'axe 
longitudinale  du  corps,  son  extrémité 
libre  se  trouvant  à  droite.  Le  cœur  est 


Fig.  23.  —  Philine  vue  par  la  face 
ventrale  ;  1,  sole  pédieuse  ; 
2,  face  inférieure  du  man- 
teau ;  3,  orifice  génital  sup- 
posé vu  par  transparence  ; 
4,  osphradion  ;  5,  branchie  . 
6,  pore  rénal  ;  7,  anus  ;  8,  fos. 
sette  glandulaire. 


GASTEKOPODES  OFISTHOBHANCHES 


67 


(XnXMÂui^ 


S^(yxÀAMMV)— 


^COAVU^ 


Fig.  24.  —  Direction  de  la  branchie  chez  les  principaux  types;  ses  rapports  avec  le 
cœur  et  avec  le  rein,  k,  aorlc  ;  B,  branchie  ;  C,  cœur  ;  CA,  Cïula  aurtae  :  0,  ori- 
fice rénal;  P.  glande  péricardique;  R,  rein  ;  RP,  orllicc  réno  péricardique  ;  V,  veine 
branchiale. 


GASTEROPODES  OPISTHOBRANCHES 


69 


ég:alement  transversal,  légèrement  prosobranche  chez  Scaphander, 
tandis  que  chez  llaminea  l'oreillette  se  trouve  légèrement  en  arrière 
du  ventrirule.  ce  (jui  constitue  un  commencement  dopisthobran- 
chialité.  Chez  rhiline  (fig.  23)  et  chez  Gastwpteron  (fig.  26)  l'extré- 
mité libre  de  la  branchie  s'in- 
cline de  plus  en  plus  en  arriè- 
re et  enfin  chez  Doridium  la 
branchie  devient  parallèle  à 
l'axe  longitudinal  du  corps, 
mais  son  extrémité  lii)re  au 
lieu  d'être  dirigée  en  avant, 
comme  chez  Action,  est  diri- 
gée nettement  en  arrière  (fig. 
25).  Nous  avons  donc  chez  les 
Bulléens  toutes  les  formes  de 
passage  entre  les  Prosobran- 
ches  et  les  Opisthobranches. 
Nous  verrons  plus  tard,  en 
étudiant  le  système  nerveux, 
qu'ils  montrent  aussi  toutes 
les  formes  de  passage  entre 
les  Streptoneures  et  les  Eu- 
thyneures. 

Le  rein  (fig.  24,  R)  se  trouve 
toujours  en  rapport  avec  la 
base  de  la  branchie  et  l'orifice 
rénal  est  toujours  situé  ven- 
tralement  au  niveau  du  point 
d'attache  postérieur  de  cette 
branchie. 

Plus  en  arrière  on  observe 
l'anus.  Les  excréta  provenant 
du  rein  et  du  tube  digestif 
sont  donc  expulsés  dans  la 
cavité  palléale  en  arrière  de 
la  branchie  et,  sans  risquer 
de  souiller  cette  dernière,  ils 

sont  entraînés  au  dehors  par  l'orifice  palléal  postérieur  en  même 
temps  que  leau  qui  a  servi  à  la  respiration. 

Les  cellules  glandulaires  de  la  cavité  palléale  se  localisent  en 
deux  points  particuliers  de  manière  à  constituer  la  glande  palléale 


Fig.  25.  —  Doridium  depictum  vu  par 
face  ventrale  ;  l'extrémité  postérieure 
de  la  sole  pédieuse  a  été  repliée  en 
avant  pour  montrer  la  branchie.  Celle- 
ci  a  été  relevée  pour  être  plus  visible, 
mais  normalement  elle  occupe  la  dépres- 
sion qui  se  trouve  au-dessous  d'elle,  de 
sorte  qu'elle  est  fortement  oblique  en 
arrière  et  non  transversale  comme  sur 
ce  dessin.  L,  ligne  pigmentée  faisant  le 
tour  du  pied  et  du  manteau  ;  P,  P',  sole 
pédieuse  ;  B,  branchie. 


70 


et  la  glande  hypobranchiale.  La  glande  palléale  se  trouve  située  à 
la  face  inférieure  du  bord  libre  du  manteau.  La  glande  hypoljran- 
chiale  occupe  au  contraire  le  plancher  de  la  cavité  respiratoire.  La 
glande  palléale  semble  seule  bien  développée  chez  les  BuUéens  ; 
quant  à  la  glande  hypobranchiale  elle  ne  parait  exister  que  chez 
les  genres  Bulla  et  Haminea.  Ces  glandes  sont  des  organes  de 
défense  destinés  à  sécréter  un  liquide  coloré  et  odorant  analogue 
à  la  pourpre  des  Prosobranches. 

Enfin  nous'  de- 
vons signaler  la 
présence  en  arriè- 
re de  la  cavité  pal- 
léale d'un  cœcum 
glandulaire  que 
l'on  doit  considé- 
rer comme  le  pro- 
longement de  la 
cavité  palléale. 
C'est  un  simple 
organe  rudimen- 
taire  correspon- 
dant vraisembla- 
blement à  la  ré- 
gion postérieure 
droite  de  la  cavité 
palléale  des  Pro- 
sobranches .  Ce 
cœcum  très  volu- 
mineuxchez  YAc- 
tsponeWeScaplian- 
rfer(pl.I  et  II)  s'en- 
roule en  spirale 
dans  la  coquille  avec  le  tortillon  viscéral.  Mais  il  ne  semble  pas 
exister  chez  les  autres  Bulléens,  sauf  toutefois  chez  Gastropteron 
(fig.  26)  où  il  s'eftile  en  un  long  prolongement  tlagelliforme  qui 
pend  en  arrière  du  corps. 

Aplysiens.  —  Chez  les  formes  primitives  (fig.  27,  A)  on  observe 
encore  un  semblant  de  disque  céphalique,  mais  celui-ci  est  moins 
épaissi  et  se  continue  directement  en  arrière  avec  les  téguments 
du  manteau.  C'est  du  moins  ce  que  l'on  observe  chez^ccm  que  l'on 
a  coutume  de  ranger  parmi  les  Bulléens,  mais  que  nous  considérons 


Fig.  2Q.  — Gastropteron,  profil;  a,  anus;  b.  branchie  ;  de, 
disque  céphalique;  gg,  gouttière  génitale;  /;),  lobe  pal- 
léal  postérieur  ;  m,  manteau  ;  p',  parapodies. 


GASTÉROPODES  OPISTHOBRANCHES 


71 


par  une  ligne  poinlillée  ;  14,  oriHce  génital;    C    Dolabella  ,  U.  Apiy.i        , 
E.  Noiarchus. 


GASTEROPODES  OPISTHOBRANCHES 


73 


Fig.  28.  —  Coquille 
d'Acera  buUaiawie 
par  la  face  ventrale. 
Grandeur  naturelle 


dans  ce  tiavail  comme  étant  un  Aplysien.  VAcera  en  etïet  ne  peut 
être  considéré  comme  une  forme  fouisseuse  au  même  titre  que  la 
Philine  ;  il  vit  dans  la  vase  superficielle  des  herbiers  et  ne  s'y 
enfonce  qu'à  la  condition  que  cette  vase  soit 
extrêmement  meuMe.  Les  mœurs  de  cet  animal 
nous  ont  montré  qu'on  doit  le  considérer  com- 
me une  forme  rampante  et  nageuse.  Le  disque 
céphalique  s'atrophie  donc  et  les  organes  des 
sens,  comme  nous  le  verrons  plus  tard,  com- 
mencent à  se  spécialiser.  Il  existe  une  coquille 
spiralée  (tig.  28),  mais  fragile,  rappelant  celle 
de  VHamineQ,  une  branchie  et  un  cœur  placés 
transversalement  comme  chez  Scaphander  et 
Haminea  et  enfin  un  cœcum  palléal  postérieur 
flagelliforme  rappelant  celui  du  Gasîropteron . 
Les  parapodies.  plus  développées  que|chez  ï Ha- 
minea, rajjpellent  de  très  près  les  nageoires  du  Gastropterun  et  per- 
mettent aussi  à  VAcera  de  mener  une  existence  pélagique. 

Chez  les  Aplysies  (fig.  21)  il  ne  reste  plus  aucune  trace  de  disque 
céphalique  et  les 
organes  senso- 
riels de  la  tête 
peuvent  acquérir 
un  grand  dévelop- 
pement. La  bran- 
chie et  le  cœur  de- 
viennent nette  - 
ment  opistho- 
branches  (fig.  24) 
et  l'orifice  palléal 
postérieur  se  pro- 
longe en  un  si- 
phon compara  - 
ble  au  siphon  des 
Prosobranches  et 
par  où  sont  élimi- 
nés les  excréta  et 

l'eau  de  la  respiration.  Enfin  la  coquille  membraneuse  et  externe 
chez  Acera  (fig.  29)  s'atrophie  pour  devenir  membraneuse  et  interne 
chez  Aphjsia  (fig.  30)  et  disparaît  presque  chez  Notarchus  quand  les 
parapodies  ont  pris  leur  maximum  de  développement  et  peuvent 
protéger  les  viscères. 


Fig.  29.  —  Coupe  transversale  de  la  moitié  postérieure  du 
corps  de  Acera;  1,  parapodie  ;  2,  coquille  ;  3,  rein  ; 
4,  branchie;  5,  manteau  ;  6,  glande  palléale  :  7,  anus; 
8,  masse  viscérale  ;  9,  pied  :  10,  cavité  palléale. 


74 


Ces  parapndies,  d'abord  complètement  libres  chez  VAplysia 
fasciata  forme  nageuse,  se  soudent  progressivement  d'arrière  en 
avant  à  mesure  que  se  produit  la  réduction  de  la  coquille,  ce  que 
l'on  peut  observer  peu  à  peu  chez  Aplysia  depilans,  Aphjsia punctata 
et  Apliisiella,  jusqu'à  ce  que  finalement  elles  constituent  autour  du 
corps  de  l'animal  un  sac  rétractile  ouvert  en  avant  (lig.  31).  Il  en 
résulte  ainsi  chez  Notarchus  un  nouvel  appareil  qui  joue  à  la  fois 
le  rôle  d'organe  de  protection  vis  à-vis  des  viscères  pour  rempla- 
cer la  coquille  devenue  rudimentaire  (Vayssière  1882)  et  le  rôle 
d'organe  locomoteur.  En 
effet  les  contractions  de  ce 
sac  musculaire,  en  chas- 
sant violemment  l'eau  en 
avant,  produisent  néces- 
sairement le  recul  en  ar- 
rière de  l'animal  qui  nage 
ainsi  à  la  façon  d'un  Cé- 
phalopode. Les  organes 
palléaux  sont  à  peu  près 
identiques  à  ceux  des  Rul- 
léens  et  occupent  absolu- 
ment la  même  position. 
Mais  le  cœcum  postérieur 
a  disparu  et  les  glandes 
palléale  et  hypobranchiale 
ont  pris  un  grand  dévelop 
pement  et  sont  devenues 
des  organes  défensifs  très 
importants. 


Fig.  30.  —  Coupe  transversale  passant  par  la 
moitié  postérieure  du  corps  de  Aplysia 
d'après  Gilchrist  ;  1,  orifice  de  la  cavité  co 
quillière  :  2,  coquille  ;  3,  rein  ;  4,  branchie" 
5,  manteau;  0,  parapodie  :  7,  glande  pal 
léale;  8,  glande  hypobranchiale;  9,  anus 
lU,  masse  viscérale  ;  M,  cavité  palléale 
12,  sole  pédieuse. 


Pleurobranchéens . — Les 

Pleurobranchéens  étant 
des  animaux  qui  vivent 
généralement  fixés,  le  pied 
va  prendre   chez   eux  un 

grand  développement  et  les  organes  palléaux,  n'ayant  plus  besoin 
d'être  protégés,  puisque  l'animal  ne  se  déplace  pas,  la  cavité  palléale 
va  disparaître  (Tylodina  et  Umbrella).  Chez  ces  deux  genres  on 
observe  encore  une  ce  quille  patelliforme,  mais  bientôt  la  coquille 
va  devenir  m\erne  (Plenrabra'nchvs)  et  se  réduire  à  une  simple  mem- 
brane flexible  {Oscanhoi).  La  tête  s'atrophie  également  etle  tégument 


GASTEROPODES    OPISTHOBR ANCHES 


m 


Fig.  31.  —  Notarchus  punclatus  ; 
coupe  longitudinale  (d'après  Pel- 

seneer). 


dorsal  se  réduit  bientôt  au  manteau  (nowum).  Mais  si  la  cavité 
palléale  a  disparu,  il  n'en  est  pas  de  même  des  organes  palléaux 
(jui  ont  subsisté  pour  la  plupart.  Seul  l'osphradion  n'existe  plus, 
étant  devenu  inutile  par  suite  de  la  suppression  de  la  cavité  palléale. 
Du  reste  celle-ci  a  été  remplacée  en  réalité  par  le  sillon  palléo- 
pédieux  droit  qui  peut  constituer  un  véritable  canal  lorsque  les 
bords  du  pied  se  relèvent  vers  le 
manteau  (fig.  12,  A).  Or  en  avant 
de  ce  sillon  se  trouve  le  rhinophore 
droit  qui  est  en  forme  de  cornet 
(fig.  32)  et  que  l'eau  doit  traverser 
dans  toute  sa  longueur  avant  d'ar- 
river à  la  brancbie.  Le  rhinophore 
doit  remplir  vraiseniblal)lement  la 
même  fonction  que  l'osphradion, 
car  chez  tous  les  Pieu  roi  )ranchéens 

l'osphradion  a  disparu,  sauf  toutefois  chez  le  genre  Tijlod'ma  que  l'on 
a  coutume  de  considérer  comme  étant  le  plus  primitif  de  ce  groupe 

Pelseneer  a  du  reste  montré 
que  le  développement  des  rhino- 
phores  et  le  développement  de 
l'osphradion  chez  les  Opistho- 
bianches  sont  toujours  en  rap 
port  indirect  l'un  avec  l'autre. 

Si  l'on  étudie  la  série  des 
Pleurobranchéens  en  partant  du 
plus  primitif  pour  remonter  jus- 
qu'au plus  différencié,  on  cons- 
tate que  malgré  la  disparition  de 
la  cavité  palléale  et  de  la  coquil- 
le, le  manteau  n'en  subit  pas 
moins  un  développement  de 
plus  en  plus  considérable.  Ceci 
n'a  plus  lieu  de  nous  étonner 
depuis  que  de  Lacaze-Dlthiers 
(1859),  dans  son  important  mé- 
moire sur  le  PleurobranchC;  a 
montré  l'importance  que  joue  le 
manteau  dans  la  respiration. 


Nudibranches.  —  Un  pas  de 


Fig.  32.  —  Moitié  antérieure  droite 
grossie  d'Osfa«îws  memhranaceus  : 
t',  voile;  rh,  rhinophore;  m,  noteum 
ou  manteau  :  p,  sole  pédieuse  ;  pe, 
pénis  ;  J,  orifice  femelle  ;  x,  orifice 
mettanten communication  l'appareil 
circulatoire  avec  l'extérieur  ;  ft, 
blanchie. 


76  J.    GUIART 

plus  est  fait  chez  les  Nudibranches  où  la  branchie  disparaît  totale- 
ment, tandis  que  l'importance  respiratoire  du  manteau  va  sans 
cesse  en  augmentant.  Ce  manteau  va  pouvoir  donner  naissance 
à  des  appendices  dorsaux  très  variés  qui  vont  jouer  un  rôle  im- 
portant dans  la  respiration,  mais  que  l'on  ne  peut  comparer  mor- 
phologiquement à  la  branchie  des  Prosobranches  ou  des  autres 
Opisthobranches. 

RÉSUMÉ.  —  Nous  voyons  donc  que  par  l'étude  des  caractères 
extérieurs  nous  sommes  amenés  à  diviser  les  Opisthobranches 
en  deux  grands  groupes  :  l'un  qui  comprend  les  BuUéens  et  les 
Aplysiens  et  qui  est  caractérisé  par  la  présence  d'une  cavité 
palléale  et  d'un  osphradion  ;  l'autre  qui  comprend  les  Pleuro- 
branchéens  et  les  Nudibranches  et  est  caractérisé  par  l'absence 
d'une  cavité  palléale  et  d'un  osphradion  et  par  l'importance  du 
i-ôle  respiratoire  du  manteau,  ce  que  nous  pouvons  résumer  dans 
le  tableau  suivant 


Pleurocœles 
(cavité  palléale  latérale) 


Céphalaspides 
ou  Bulléens 

Anaspides 


Opisthobranches  ^  [        ou   Aplysiens 

Acœles  \      Pleurobranches 

(pas  de  cavité  palléale)  |     Derraatobranchcs 

Nous  insisterons  ici  sur  ce  fait,  c'est  que  le  plus  primitif  des 
Tectibranches  (Actseon)  est  franchement  prosobranche  et  que  dans 
la  série  des  Tectibranches  nous  trouvons  déjà  tous  les  termes  de 
passage  entre  les  Prosobranches  et  les  Opisthobranches. 

Ouant  au  disque  céphalique,  nous  verrons  que  c'est  une  simple 
modification  due  à  l'adaptation  des  Bulléens  à  la  vie  fouisseuse. 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANCHES 


77 


CHAPITRE  VI 
TUBE    DIGESTIF 


Pour  mieux  comprendre  les  rapports  du  système  nerveux, 
donnons  dabord  quelques  renseignements  sur  le  tube  digestif  des 
Opisthobranches. 

Le  tube  digestif  se  compose  du  bulbe 
^^-j^  pharyngien,  du  jabot,  du  gésier,  de  l'es- 

/AÏ/.;v-B  tomac  et  de  l'intestin. 

Bulléens  et  Aplysiens.  —  Le   bulbe 
pharyngien   est  une  masse  musculaire 


Fig.  33.  —  Extrémité  anté- 
rieure d'Haininea  navicu- 
la  ;  trompe  dévaginée.  B, 
bulbe  pharyngien  ;  D,  dis- 
que céphalique;  M,  trompe; 
F,  parapodie;  R,  radula. 


n  +  1  +  n. 
Fig.  34.  —  Région    médiane 
de  la  radula  de  llaniinea 
nacicula. 


plus  ou  moins  volumineuse  qui  fait  suite 
à  la  bouche.  La  partie  antérieure  peut  se 
dévaginer  en  dehors  pour  constituer  une 
véritable  trompe  et  permettre  aux  pièces  cornées  intérieures  de  se 
présenter  au  niveau  de  l'orifice  buccal  (fig.  33).  Ces  pièces  cornées 
comprennent  les  mâchoires  et  la  radula.  Les  mâchoires  sont  cons- 
tituées par  deux  plaques  cornées  situées  de  part  et  d'autre  de  la 
bouche  et  formant  à  ce  niveau  un  anneau  presque  complet.  La 
radula  est  située  à  la  région  postérieure  et  ventrale  du  bulbe  pha- 
ryngien au-dessus  d'une  puissante  masse  musculaire  qui  constitue 
la  masse  radulaire.  La  radula  se  compose  de  petites  dents  cornées 


78 


J.    GUIART 


qui  se  présentent  sous  deux  types  bien  distincts.  Chez  les 
herbivores  (Aplysiens  et  Bulles,  fig.  34)  la  radula  est  complète, 
c'est  à-dire  qu'elle  se  compose  d'une  dent  rachidienne  médiane 
et  de  dents  latérales  en  nombre  généralement  très  considérable. 
Les  crochets  dont  sont  armées  ces  dents  sont  dirigés  en  avant  et 
comme  il  existe  de  nombreuses  rangées  de  dents  et  que  la  radula 


n  +  1  +  n. 

Fig.  35.  —  Radula  de  la  Acera  bullata  ;  moitié  latérale 
(d'après  Meyer  et  Môbius). 

se  meut  darrière  en  avant  il  en  résulte  que  l'ensemble  de  ces  dents 
constitue  une  véritable  râpe  très  bien  armée  pour  réduire  en  parti- 
cules très  fines  les  petits  fragments  d'Algue  qui  auraient  été  saisis 
entre  les  mâchoires.  Une  semblable  radula  se  rencontre  chez 
Haminea  (fig.  34),  Acera  (fig.  35)  et  chez  tous  les  Aplysiens. 


n  -f  0  -f  n. 
Fig.  3G.  —  Une  rangée  transversale  de  la  radula  du  Gaslropteron. 

Chez  les  Tectibranches  carnivores,  au  contraire,  la  radula  est 
beaucoup  plus  simple.  Elle  se  compose  uniquement  de  quelques 
dents  latérales  en  forme  de  crochets  et  dont  la  pointe  est  dirigée 
vers  le  rachis  généralement  inerme.  Mais  la  plus  interne  de  ces 
dents,  qui  a  reçu  le  nom  de  dent  intermédiaire,  prend  un  très 
grand  développement.  Il  en  résulte  donc  au  centre  de  la  radula 
deux  rangées  longitudinales  de  dents  très  puissantes  à  pointes 


GASTEUOPODES    OPISTHOBRANCHES 


79 


dirigées  l'une  vers  l'autre  et  constituant  ainsi  un  appareil  très 
bien  disposé  pour  saisir  et  déchirer  les  cliairs  de  la  victime. 
C'est  ce  que  Ion  observe  par  exemple  chez  le  Gastropteroit.  (lig.  36), 
Mais  si  nous  nous 
adressons  à  des  ani- 
maux de  plus  en  plus 
carnivores,  nous 
voyons  les  dents  la- 
térales disparaître 
complètement.  Gest 
ce  qui  existe  chez 
Scaphander,  mais  ce 
dernier  étant  une 
forme  primitive,  il 
existe  encore  un  ru- 
diment de  dent  ra- 
chidienne.  Celle  -  ci 
disparaît  chez  la  Phi- 
line  (iig.  37).  Enfin 
chez  une  forme  tout- 
à-fait  Carnivore,  le  Doridium,  la  dent  inter- 
médiaire elle-même  a  disparu  de  sorte  qu'on 
n'observe  plus  la  moindre  trace  de  radula. 
Son  emplacement  seul  se  trouve  indiqué 
par  un  sillon  situé  à  la  région  postéro-ven- 


1+04-1 

Fig.  37.—  Bulbe  radulaire 
dePtiilino;  I,  dent  de  la 
radula  ;  i.  épithélium 
buccal ,  3,  tissu  conjonc- 
tif;  4,  muscle  rétrac- 
teur et  5,  muscle  ten- 
seur de  la  radula. 


traie  du  bulbe  (lig.  47; 


Fig.  38.  —  Hégion  antérieure 


Le  bulbe  pharyngien  se  continue  en  ar-    du  tube  digestif  de  p/iî7«/ie 
ri  ère  par  l'oesophage.  Celui-ci  est  un  organe    aperta  en  section  longitu 
très  musculaire.   Chez  les  carnivores  sa  lu- 
mière est  de  forme  triangulaire,  l'un  des 
côtés  étant  ventral  et  les  deux  autres  dorso 
latéraux.  Chez  les  herbivores  au  contraire 
la  lumière  est  de  forme  arrondie  et  présente 
un  très  grand  nombre  de  replis. 

La  région  postérieure  de  l'œsophage  se 
dilate  en  un  jabot.  Celui-ci,  peu  développé  gueuse  interne  do  la  plaque 
chez  les  carnivores  (Actseon  et  Bulléens),  masticatrice;  G,  cavité  du 
prend  au  contraire  une  très  grande  exten-  gésier  ;  E,  estomac  ;  l,  m- 
sion  chez  les  herbivores  et  chez  les  Aplysiens, 

par  exemple,  il  constitue  une  vaste  poche  très  dilatable  pouvant 
renfermer  une  très  grande  quantité  de  nourriture. 


dinale;  B,  bouche  ;  BP, 
bulbe  pharyngien  ;  MR, 
masse  radulaire  ;  OS,  ori- 
Gce  salivaire  ;  GS,  glande 
salivaire  ;  J,  jabot  ;  M, 
muscle  dorsal  reliant  les 
deux  plaques  maïticatrices 
latérales;  PM,  plaque  mas- 
cicatrice  ;    R,  portion   ru- 


J.    GUIART 


Immédiatement  après  le  jabot  le  tube  digestif  produit  un  rétré- 
cissement annulaire,  puis  se  dilate  rapidement  pour  constituer  le 
gésier  (fîg.  38).  Ce  gésier  est  en  principe  une  masse  musculaire 


Fig.  40.  —  Gésier  de  Philine.  A,  face  dor- 
sale ;  B,  face  ventrale  ;  C,  face  latérale. 
Fig  39.  -  Gésier  de  Scaphander  i, œsophage;  2, muscle  dorsalreliant  les 
lignarins  ',  œ,  œsophage;  PM,  plaques  masticatrices  paires  3;  4,  intes- 
plaque  masticatrice  gauche  ;  PR,  tj^  .  g^  muscles  ventraux  ;  6,  plaque 
portion  rugueuse  de  la  plaque  masticatrice  impaire  ;  7,  orifices  nour- 
masticatrice  ;  PMI,  plaque  masti-  liciers  de  la  plaque, 

catrice  impaire. 

armée  intérieurement  de  pièces  calcaires  destinées  à  broyer  et  à 
triturer  les  aliments.  Mais  il  est  construit  aussi  suivant  deux  types 
bien  distincts. 

Chez  les  carnivores,  qui, 
comme  le  Scaphander  (fig.  39) 
et  la  Philine  (fig.  40,  41  et  42), 
ne  craignent  pas  de  s'attaquer 
à  d'autres  Gastéropodes  et  à 
des  animaux  très  résistants, 
le  gésier  constitue  un  puis- 
sant appareil  broyeur  qui  oc- 
cupe la  plus  grande  partie  de 
la  cavité  céphalique.  Il  est 
formé  par  trois  plaques  cal- 
caires reliées  entre  elles  par 
des  muscles  courts  et  puis- 
sants. De  ces  trois  plaques  calcaires  il  en  existe  deux  plus  grosses 
qui  occupent  les  faces  dorso-latérales  et  une  plus  petite  qui  occupe 
la  face  ventrale. 


Fig.  41.  —  Plaquo  dorso- 
lalérale  du  gésier  de 
la  Philine;  A,  face  ex- 
terne ;  B,  face  interne. 


Fig    42. 


Petite 
plaqueventrale; 
A,  face  interne  ; 
B, face  externe 


GASTEROPODES    OPISTHOBllAiNCHES 


81 


Ces  plaques  présentent  des  formes  dilïérentes  cliez  chaque 
espèce,  formes  dont  on  pourra  facilement  se  rendre  compte  sur 
les  ligures  ci-jointes  (lig,  41  et  42j.  Elles  ont  du  moins  ce  caractère 
commun  d'être  lisses  et  concaves  par  la  face  externe,  rugueuses  et 
convexes  par  la  face  interne. 

Cette  face  rugueuse  est  absolument  libre  dans  la  cavité  du  gésier 
et  sert  à  broyer  les  aliments,  la  muqueuse  intestinale  se  repliant 
autour  de  la  dent  pour  venir  l'englober  complètement.  Il  en  résulte 
que  les  pla(iues  calcaires  se  trouvent  comprises  en  réalité  dans  la 
cavité  digestive,  alors  qu'elles  semblent  incluses  dans  la  paroi 
même  du  gésier.  Enfin  il  est  bon  de  noter  que  par  suite  de  son  trop 
grand  développement  dorso  ventral,  le  gésier,  pour  tenir  dans  la 
cavité  céphalique, 
doit  s'incliner  sur 
le  côté  droit,  La 
plaque  droite  de- 
vient dès  lors  ven- 
trale, la  plaque 
gauche  dorsale  et 
la  plaque  ventrale 
se  trouve  située  à 
gauche.  Ce  carac- 
tère n'a  pas  gran- 
de importance 
pour  le  moment, 
mais  nous  aurons 
à  le  signaler  lors 
que  nous  parle- 
rons du  système  nerveux,  parce  qu'il  va  jouer  un  grand  rôle  dans 
la  détorsion  de  la  commissure  palléo-viscérale. 

Chez  les  genres  Bulla  et  Haminea  (pi.  V,  gs)  le  gésier  moins  déve- 
loppé et  cylindrique  rappelle  par  sa  forme  une  bourse  de  quêteuse 
et  offre  trois  bosselures  dues  à  la  présence  des  trois  plaques,  mais 
celles-ci  sont  d'égale  dimension  et  entre  elles  on  observe  antérieu- 
rement trois  mamelons  sur  chacun  desquels  sont  implantées  deux 
petites  dents  chitineuses  (fig.  43).  La  pointe  de  ces  dents  est  tournée 
vers  l'orifice  du  gésier,  de  sorte  que  les  aliments  provenant  du 
jabot  sont  retenus  en  ce  point  et  forcés  de  passer  au  niveau  des 
plaques  masticatrices  pour  être  broyés.  Nous  avons  donc  ici  trois 
grandes  dents  masticatrices  et  six  petites  et  cette  multiplication 
des  dents  va  aller  en  s'accentuant  au  fur  et  à  mesure  que  nous 
allons  nous  adresser  à  des  formes  de  plus  en  plus  herbivores. 


Gésier  à'Haininea  nacicula  ouvert. 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901. 


82 


Chez  l'Aplysie  en  etïet  le  gésier  (pi.  VII,  S2)  est  constitué  par  un 
épaississement  musculaire  du  tube  digestif  tapissé  intérieurement 

par  des  dents  chitineuses  dont  le 


NG) 


m 


\v. 


~^y/ 


nombre  varie  avec  chaque  espè- 
ce. Ces  dents  sont  simplement 
encastrées  dans  des  alvéoles  peu 
profondes  de  l'épithélium, aussi 
se  détachent  elles  avec  une  gran- 
de facilité.  Elles  sont  en  forme 
de  pyramide  à  pointes  plus  ou 
moins  recourbées  en  arrière. 
Quand  l'estomac  est  clos  les 
dents  sont  en  contact,  leurs  ex- 
trémités se  plaçant  entre  les 
dents  du  côté  opposé,  comme  les 
dents  de  deux  roues  à  engrenage. 
La  contraction  des  muscles  cir- 
culaires de  la  paroi  produira 
donc  une  trituration  parfaite  des 
aliments.  La  région  postérieure 
du  gésier  de  l'Aplysie  (pi. VII,  23) 
se  trouve  tapissée  par  de  nom- 
breuses petites  dents  à  pointes 
dirigées  en  avant,  comme  chez 
les  Bulles,  et  qui  servent  à  rete- 
nir les  aliments  de  manière  à  ce 
qu'ils  n'arrivent  que  graduelle- 
ment dans  la  dernière  dilatation 
du  tube  digestif.  Le  gésier  de 
Notarchus  ptmctatus{fig.  44  et  45). 
est  presque  identique  à  celui  de 
A cera huila ta{iig.  46) et  d'Aplysia. 
Le  gésier  n'existe  pas  chez 
ActcTon,  chez  Doridlum  et  chez 
('•astropteron. 

D'après  Amaudrut,  le  gésier 
des  Tectibranches  correspon 
drait  morphologiquement  au 
jabot  des  Prosobranches.  Nous  ne  nous  rallierons  cependant  pas 
aux  conclusions  de  cet  auteur,  qui  ne  nous  paraissent  pas  sulli- 
samment  démontrées.   Nous  avons  vu  qu'il  existe  aussi  chez  les 


Fig.  44.  —  Rc^gion  antérieure  du  tube 
digestif  de  NDtarrhus  ])iiiict(ilus  B, 
bouche  ;  BP,  bulbe  pharyngien  ;  D, 
diaphragme;  E,  estomac  ;  G,  G',  G", 
gésier  ;  GS,  glandes  salivaires  ;  II. 
orifices  hépatiques  ;  I,  intestin  :  J, 
jabot;  NG,  nerf  génital;  NO,  nerf 
ospliradial  ;  0,  osphradion  ;  P,  gan- 
glions pédieux  ;  PL,  ganglions  pleu- 
raux ;  PV,  ganglions  palléo-viscé- 
raux. 


GASTEROPODES  OHISTHOBRANCHES 


83 


Tectibranches  un  jabot  (jui,  de  par  sa  position  et  ses  rapports  avec 
les  organes  voisins,  nous  semble  bien  correspondre  au  jabot  des 
Prosobranches  Le  gésier  serait 
donc  un  organe  de  nouvelle  forma- 
tion. Reste  à  savoir  s'il  appartient 
à  l'intestin  antérieur  ou  à  l'intestin 
moyen.  Or  les  glandes  salivaires 
qui  appartiennent  certainement  à 
l'intestin  antérieur  ne  dépassent 
jamais  la  limite  postérieure  du  ja- 
bot ;  il  semble  donc  que  le  gésier 
appartienne  au  segment  suivant  du 
tube  digestif,  c'est-à-dire  à  l'intes- 
tin moyen.  Le  développement  des 
Tectibranches  montre  en  effet  que 
le  gésier  et  l'estomac  se  développent 
aux  dépens  de  l'archentéron.  Nous 
nous  rallierons]  à  cette  manière  de 
voir  et  nous  considérerons  dans  le 
tube  digestif  des  Tectibranches 
trois  portions  :  l'intestin  antéiieur 
qui  comprend  le  bulbe,  l'œsophage 
et  le  jabot,  qui  naît  du  stomodeum  ; 
l'intestin  moyen  qui  comprend  le 
gésier,  l'estomac  et  l'intestin  et  naît 
de  l'archentéron;  et  enfin  l'intestin 
postérieur  qui  comprend  le  rectum 
et  naît  du  proctodeum.  L'intestin  moyen  est  seul  d'origine  endo 
dermique;  l'intestin  antérieur  et  l'in 
testin  postérieur  d'origine  ectoder- 
mique. 

Après  le  gésiei,  le  tube  digestif  se 
rétrécit  de  nouveau  pour  se  dilater 
bientôt  en  une  dernière  cavité  qui  est 
l'estomac.  Celui-ci  occupe  la  région 
diaphragmatique  et  peut  se  trouver 
compris  en  partie  dans  chacune  des 
cavités  céphalique  et  viscérale.  Mais 
en  général  l'estomac  occupe  la  région 
antérieure  de  la  cavité  viscérale  et  est 
généralement  compris  dans  l'intérieur  même  de  la  masse  hépa 


Fig.  45.  —  Gésier  de  Notarc/nis 
punctatus  ouvert.  CE,  œsophage  ; 
G',  région  antérieure  du  gésier  ; 
G,  gésier  proprement  dit  ;  G", 
région  postérieure  du  gésier  ;  D, 
dent  masticatrice  ;  M,  muscles 
circulaires  du  gésier. 


.  46.  —  Gésier  de  Accra 
littllata  ouvert.  1,  œsophage  ; 
2.  dent  ;  3,  muscles. 


84 


J.    GUIART 


tique.  Les  parois  de  l'estomac  sont  très  minces  et 


-.GS 


Fig.  47.  —  Tube  digestif  ouvert  du  Boridium  depictum. 
M,  masses  musculaires  du  bulbe  pharyngien  BB  ; 
R,  gouttière  qui  représente  le  rudiment  de  la  radu- 
la  ;  OS,  orifice  des  glandes  salivaires  ;  GS,  glande 
salivaire  ;  P,  replis  internes  de  la  muqueuse  diges- 
tive  ;  T,  grande  valvule  limitant  une  cavité  qui  se 
continue  avec  l'intestin  ;  JG,  estomac  des  auteurs, 
correspondant  vraisemblablement  au  jabot  et  au 
gésier. 


peu  glandulaires. 
Les  canaux  hépati- 
ques débouchent 
par  plusieurs  ori- 
fices, soit  dans  sa 
partie  moyenne, 
soit  dans  sa  partie 
terminale.  C'est 
donc  dans  cette 
cavité  que  com- 
mence vraiment 
la  digestion,  ce 
quinousexplique 
les  nombreux  re- 
plis et  la  riche 
vascularisation 
de  ses  parois  (1). 
Chez  les  Aplysies 
l'estomac  s'allon- 
ge latéralement 
en  un  long  cœcum 
(pi.  VII,  25)  où  sé- 
journent un  peu 
les  aliments ,  ce 
qui  tient  au  régi- 
me herbacé  de  l'a- 
nimal dont  la  di- 
gestion est  par 
suite  plus  labo- 
rieuse. C'est  du 
reste  pour  un  mo- 
tif analogue  que 
chez  les  autres 
herbivores  (Bulla, 
Hamiiiea,  Acera), 
l'estomac  se  trou- 
ve au  milieu  de  la 


(1)  Ce  qu'on  appelle  estomac  chez  le  Doridium  (fig.  47,  JG)  n'est  pas  en  réalité 
l'homologue  de  l'estomac  des  autres  Bulléens.  La  disposition  des  glandes  salivaires 
et  l'innervation  montrent  au  contraire  (|u'il  correspond  morphologiquement  au 
jabot  et  au  gésier.  Toutelois  pour  être  plus  affirmatif  il  faudrait  en  suivre  le  déve- 
loppement. 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANCHKS  85 

masse  hépatique  de  manière  à  ce  que  les  aliments  baignent  direc- 
tement dans  le  liquide  digestif  qui  se  déverse  dans  l'estomac  lui- 
même  par  plusieurs  orifices. 

Après  l'estomac  vient  l'intestin  (|ui  est  généralement  très  long* 
et  forme  une  ou  plusieurs  circonvolutions  dans  la  masse  du  foie. 
Suivant  une  règle  générale  pour  le  règne  animal,  l'intestin  est 
beaucoup  plus  long  chez  les  herbivores  que  chez  les  carnivoies. 
Il  va  finalement,  comme  nous  l'avons  vu,  s'ouvrir  dans  la  cavité 
palléale  en  arrière  de  la  branchie.  Chez  Actœon  l'intestin  est  très 
court,  mais  parcouru  par  un  repli  longitudinal  de  la  paroi  ou 
typhlosolis  qui  sert  à  ralentir  le  cours  des  aliments  et  à  augmenter 
la  surface  absorbante. 

Chez  Àctœon  (PI.  I,  GB),  une  paire  de  glandes  buccales  viennent 
déboucher  dorsalement  dans  le  bulbe  en  arrière  de  la  bouche. 
Chez  les  autres  BuUéens  les  glandes  buccales  forment  un  cercle 
complet  en  arrière  de  l'orifice  buccal,  mais  elles  disparaissent 
chez  les  Aplysiens.  Les  glandes  salivaires  affectent  des  formes 
assez  différentes.  Elles  s'ouvrent  toujours  dans  le  bulbe  de  chaque 
côté  de  l'œsophage  et  leur  canal  reçoit  directement  le  produit  des 
cellules  glandulaires.  Chez  \e  Scaphander  {\û.ll,  GS)  et  la  Philine 
(pi.  ni,  GS),  ce  sont  des  corps  cylindriques  courts  et  libres  posté- 
rieurement où  ils  se  terminent  en  massue.  Elles  commencent  à 
s'allonger  chez  le  Doridium  (fig.  47,  GS]  où  leur  extrémité  posté- 
rieure contracte  une  légère  adhérence,  avec  les  parois  de  l'estomac. 
Chez  VActaeon  (pi.  I,  GS)  et  le  Gastropteron  (pi.  IV,  GS)  leur  allonge- 
ment est  encore  plus  considérable  puisqu'elles  s'étendent  jusqu'à 
l'extrémité  postérieure  du  jabot,  c'est-à-dire  jusqu'au  niveau  du 
diaphragme.  La  torsion  subie  par  le  tube  digestif  durant  la  période 
larvaire  est  nettement  indiquée  par  la  torsion  des  glandes  salivai- 
res dont  la  droite  est  dorsale  et  la  gauche  ventrale  par  rapport  au 
tube  digestif.  Il  en  est  de  même  chez  Haminea  (pi.  V,  Gsdet  Gsg) 
où  la  région  postérieure  de  la  glande  salivaire  droite  se  trouve 
placée  nettement  à  gauche  et  dorsalement,  tandis  que  la  partie 
postérieure  de  la  glande  salivaire  gauche  se  trouve  à  droite  et  ven- 
tralement.  Elles  viennent  se  terminer  en  arrière  du  jabot  et  s'ac- 
colent par  leurs  extrémités  postérieures  au  niveau  de  la  face 
antérieure  du  gésier.  Elles  offrent  la  même  longueur  et  la  même 
disi)osilion  chez  Acera{\)\.\\,  GS)  et  chez  les  Aplysiens  (pi.  VII,  21) 
où  elles  se  tiennent  toujours  au  niveau  du  sillon  de  séparation 
situé  entre  le  jabot  et  le  gésier. 

Nous  n'avons  rien  à  dire  de  particulier  de  la  masse  hépatique 


86 


constituée  par  la  glande  digestive  qui  forme  avec  la  glande  herma- 
phrodite une  masse  plus  ou  moins  compacte  occupant  la  plus 
grande  partie  de  la  cavité  viscérale  (pi.  VII,  '26).  Les  produits  de 

la  glande  digestive, 
comme  nous  l'avons 
déjà  vu,  viennent  tou- 
jours s'ouvrir  par  un  ou 
plusieurs  orifices  dans 
la  région  digestive  de 
l'estomac. 

Mais  si  le  tube  digestif 
est  constitué  suivant  un 
type  bien  identique 
chez  lesBuIléens  et  chez 
les  Aplysiens,  il  n'en  est 
plus  de  même  chez  les 
autres  Opisthobran- 
ches. 

Pleurobranchéens .  — 

Chez  les  Pleurobranches 
le  tube  digestif  se  com- 
pose d'un  bulbe  pharyn- 
gien présentant  une  ré 
gion  antérieure  probos- 
cidienne  très  longue, 
comme  chez  l'Actéon. 
Les  mâchoires  sont  très 
développées  et  consti- 
tuées par  un  nombre 
considérable  de  petites 
pièces  cornées  imbri- 
quées comme  les  tuiles 
(l'un  toit  ou  comme  les 
écailles  d'un  Poisson,  ce 
qui  donne  à  l'ensemble 
la  consistance  d'une  pla- 
que homogène.  Ces  mâ- 
choires fonctionnent  à  la  manière  d'une  râpe.  Quant  à  la  radula, 
elle  répond  à  la  formule  n  -!-  0  -h  n,  se  rapprochant  ainsi  de  celle 
des  Bulléens,  mais  se  compose  d'un  très  grand  nombre  de  dents 


rn^Éf 


Fig.  48.  —  Tube  digestif  û'Oscanius  membrana- 
cens.  B,  bouche  ;  N,  centres  nerveux  ;  T, 
trompe  ;  GB,  glandes  buccales  ;  BP,  bulbe 
pharyngien  ;  GD,  glande  dorsale  impaire  ;  Œ, 
œsophage  ;  J,  jabot  ;  E,  estomac  ;  GS,  glande 
salivaire. 


GASTKIÎOPODES    OPISTHOBHANCHES  87 

latérales.  Après  le  bulbe  vient  un  œsophage  de  longueur  moyenne 
qui  se  renfle  progressivement  en  airière  pour  former  un  vaste 
jabot.  Il  n'existe  jamais  de  gésier.  Le  jabot  se  continue  par  un 
estomac  plus  ou  moins  vaste  contenu  dans  la  masse  hépatique  et  i'i 
la  surface  duquel  viennent  se  ramifier  les  glandes  salivaires. 
L'intestin  ofïreà  son  début  une  «lilalalion  dans  lacfuelle  viennent 
déboucher  les  canaux  excréteurs  de  la  glande  digestive.  Cet  intestin 
toujours  assez  volumineux  déci-il  une  ou  deux  circonvolutions 
dans  la  masse  hépatique  et  vient  se  terminer  à  l'anus  en  arrière  de 
la  branchie.  En  arrière  de  la  bouche  on  observe  de  nombreuses 
glandes  buccales  qui,  comme  chez  les  Bulléens,  entourent  la  région 
proboscidienne  du  bulbe.  Les  glandes  salivaires  se  terminent  en 
arrière  par  de  nombreuses  ramifications  qui  adhèrent,  comme 
nous  l'avons  vu,  aux  parois  de  l'eslomac.  Cet  estomac  correspon- 
drait donc  en  réalité  au  jal)ot  des  formes  i)récédenteset  le  véritable 
estomac  serait  la  dilatation  où  viennent  débouchei"  les  canaux 
hépatiques.  De  plus  on  observe  une  troisième  glande  salivaire 
impaire  siégeant  sur  le  plancher  de  la  cavité  viscérale  et  venant 
se  terminer  à  la  face  dorsale  du  bulbe  pharyngien  en  avant  des 
glandes  salivaires  latérales.  Cette  glande  correspond  vraisembla- 
blement à  la  glanrle  à  venin  de  certains  Monotocardes. 

Chez  les  Nudibi-anches  le  tube  digestif  peut  être  analogue  à  celui 
que  nous  venons  de  décrire  chez  les  Pieu robranches  (^rc/aV/ons)  ; 
chez  tous  les  autres  Nudibranches  la  principale  différence  réside 
dans  ce  fait  que  l'estomac  s'allonge  en  arrière  et  reçoit  tout  un 
système  de  canaux  provenant  de  la  glande  hépatique,  qui  tend  à 
devenir  de  plus  en  plus  diffuse.  En  même  temps  l'intestin  devient 
très  court  comme  chez  VActteon  et  possède  aussi  un  repli  interne 
ou  tijphlosolis  qui  a  été  très  bien  décrit  par  Hkcht  (1895).  Il  peut 
exister  aussi  une  seconde  paire  de  glandes  salivaires,  mais  celles-ci 
sont  antérieures  et  ventrales. 

RÉSUMÉ.  —  Il  nous  semble  inutile  de  l'ésumer  ce  chapiti-e  qui 
n'est  lui-même  qu'un  simple  résumé  destiné  à  faciliter  la  compré- 
hension des  rapports  entre  le  tube  digestif  et  le  système  nerveux. 
Nous  espérons  que  les  nombreuses  figures  que  nousy  avons  jointes 
permettront  de  comprendre  plus  facilement  certaines  descriptions 
que  nous  n'avons  pu  qu'esquisser  à  grands  traits. 


J.    GUIART 


CHAPITRE  VII 
SYSTÈME  NERVEUX 


Nous  allons  consacrer  ce  chapitre  à  l'analomie  comparée  du 
système  nerveux  chez  les  principaux  types  d'Opisfhobranches. 
Mais  pour  plus  de  clarté  dans  notre  exposé  nous  allons  commencer 
par  la  description  concrète  du  système  nerveux  tel  que  nous  le 
comprenons  d'après  l'examen  des  principaux  types,  après  quoi  il 
nous  sera  plus  facile  d'indiquer  les  modifications  qu'il  subit  dans 
la  série  des  Opisthobranches. 

Type  morphologique.  —  Le  système  nerveux,  se  compose  de 
quatre  centres  ganglionnaires  principaux  :  le  centre  cérébroïde,  le 
centre  pédieux,  le  centre  palléo-viscéral  et  le  centre  slomato- 
gastrique. 

Le  centre  cérébroïde  se  compose  de  deux  ganglions  symétriques 
situés  dorsalement  de  part  et  d'autre  de  l'œsophage  et  réunis  entre 
eux  par  une  commissure  plus  ou  moins  longue  qui  passe  au-dessus 
de  cet  œsophage.  Ces  ganglions,  qui  fournissent  l'innervation  des 
organes  des  sens,  constituent  le  centre  sensitif  du  Gastéropode. 

Le  centre  pédieux  se  compose  de  deux  ganglions  symétriques 
situés  ventralement  de  part  et  d'autre  de  l'œsophage  et  réunis  au- 
dessous  de  ce  dernier  par  une  commissure  plus  ou  moins  longue. 
Ces  ganglions  qui  innervent  la  masse  musculaire  pédieuse  et  le 
pénis  constituent  le  centre  moteur. 

Le  ganglion  cérébroïde  et  le  ganglion  pédieux  d'un  même  côté 
sont  réunis  entre  eux  par  un  connectif  plus  ou  moins  long  qui 
contourne  latéralement  l'œsophage.  Ces  deux  connectifs  cérébro- 
pédieux  constituent  avec  les  commissures  cérébroïde  et  pédieuse 
un  cercle  nerveux  complet  entourant  l'œsophage  et  qui  a  reçu  le 
nom  d'anneau  œsophagien.  Il  existe  en  outre  une  fine  commissure 
réunissant  les  ganglions  cérébroïdes  au-dessous  de  l'œsophage  et 
une  seconde  commissure  pédieuse  plus  fine  et  plus  longue  quia 
reçu  le  nom  de  commissure  parapédieuse.  Le  centre  palléo-viscéral 


GASTÉROPODES   OPISTHOBRANCHES  89 

a  reçu  des  dilTérenls  autours  les  noms  les  plus  variés  suivant  les 
fonctions  qui  lui  ont  été  attribuées. 

Comme  on  a  coutume  de  dénommer  les  c^angiions  des  Gastéro- 
podes d'aprcs  la  fonction  qu'ils  paraissent  remplir,  nous  employons 
ici  l'expression  de  centre  palléo-visoéral  pour  indiquer  que  ce 
centre  va  donner  l'innervation  au  manteau  et  aux  viscères,  mais 
nous  acceptons  également  les  dénominations  de  centre  asymétrique 
et  encore  mieux  de  centi-ecommissural.  Centre  asymétrique,  parce 
qu'il  a  pour  caractère  constant  d'être  toujours  formé,  non  plus 
seulement  de  deux,  mais  d'un  nombre  impair  de  gani;lions  que 
l'on  peut  ramènera  sept  chez  les  types  les  plus  primitifs.  Centre 
coramissural,  parce  que  ces  différents  ganj:^lions  sont  réunis  les  uns 
aux  autres  par  une  longue  commissure  ventrale  par  rapport  au 
tube  digestif,  mais  s'étendanl  jusqu'à  l'extrémité  postérieure  de  la 
cavité  antérieure  du  cor[)s  ;  de  plus  si  l'on  considère  les  deux 
ganglions  situés  à  l'extrémité  antérieure  de  la  commissure  on 
constate  que  chacun  d'eux  est  réuni  par  un  connectif  au  ganglion 
cérébroïde  et  au  ganglion  pédieux  correspondant. 

Le  centre  palléo-viscéral  peut  donc  être  considéré  comme  une 
vaste  commissure  prenant  son  origine  à  la  fois  dans  le  centre 
cérébroïde  sensitif  et  dans  le  centre  pédieux  moteur.  Son  innerva- 
tion sera  donc  mixte;  et  c'est  ainsi  qu'elle  pourra  donner  naissance 
à  des  nerfs  sensitifs  pour  l'osphradion  et  le  manteau  et  à  des  nerfs 
principalement  moteurs  pour  les  viscères.  C'est  donc  bien  un  centre 
commissural  au  premier  chef  et  s'il  comprend  un  plus  grand 
nombre  de  ganglions  c'est  que  son  activité  doit  s'étendre  sur  un 
territoire  beaucoup  plus  vaste  et  les  cellules  ganglionnaiies  vont 
se  concentrer  aux  points  où  naîtront  les  nerfs  les  plus  importants. 
Les  principaux  ganglions  de  cette  chaîne  sont  d'avant  en  arrière 
les  suivants  :  deux  ganglions  pleuraux  symétriques  et  qui  ne 
donnent  jamais  de  nerfs,  dont  nous  avons  déjà  précédemment 
parlé;  deux  ganglions  palléaux  qui  innervent  les  téguments  de  la 
région  antérieure  du  corps,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  les 
précédents  bien  qu'ils  leur  soient  fusionnés  chez  un  grand  nombre 
de  Gastéropodes;  enfin  trois  ganglions  viscéraux.  Nous  insistons 
principalement  ici  sur  l'existence  des  ganglions  palléaux  ,  car 
ceux-ci  sont  petits  et  ont  une  tendance  particulière  à  se  fusionner 
avec  les  ganglions  voisins  de  sorte  que  les  nerfs  qu'ils  fournissent 
sembleront  provenir  des  ganglions  pleuraux  ou  des  ganglions 
viscéraux  suivant  que  les  ganglions  palléaux  se  seront  fusionnés 
avec  les  uns  ou  les  autres  de  ces  ganglions.  Chez  les  Gastéropodes 


90  J.    GUIART 

tordus  ou  Streptoneures  la  torsion  porte  sur  la  commissure  viscé- 
rale de  telle  sorte  que  le  ganglion  viscéral  impair  d'abord  ventral 
vient  se  placer  dorsalement  par  rapport  à  l'intestin.  Des  deux 
ganglions  viscéraux  voisins  celui  de  droite  reporté  dorsalement  et 
à  gauche  a  reçu  le  nom  de  ganglion  sus  intestinal  tandis  que  celui 
de  gauche  qui  est  reporté  à  droite  mais  qui  reste  ventral  a  reçu  le 
nom  de  ganglion  sous-intestinal.  Bien  que  cette  streptoneurie 
n'existe  plus  chez  le  plus  grand  nombre  des  Opisthobranches  nous 
conserverons  néanmoins  les  expressions  de  ganglion  sus-intestinal 
et  de  ganglion  sous-intestinal  pour  faciliter  la  comparaison  avec  le 
système  nerveux  des  Streptoneures. 

Chacun  de  ces  ganglions  donne  des  nerfs  au  manteau,  mais  de 
plus  le  ganglion  sus-intestinal  fournit  toujours  le  nerf  osphradial, 
tandis  que  le  ganglion  viscéral  innerve  les  principaux  viscères  et 
donne  naissance  en  particulier  au  volumineux  nerf  génital. 

Le  centre  stomato-gastrique  qui  constitue  le  système  sympathique 
des  Gastéropodes  est  formé  essentiellement  d'une  paire  de  petits 
ganglions  que  l'on  trouve  toujours  entre  la  masse  du  bulbe  lingual 
et  l'origine  de  l'œsophage  et  qui  sont  réunis  l'un  à  l'autre  par  une 
commissure  ordinairement  courte.  On  les  connaît  généralement 
sous  le  nom  peu  exact  de  ganglions  buccaux,  mais  le  nom  de 
ganglions  bulbo-œsophagiens  leur  conviendrait  beaucoup  mieux. 
De  ces  ganglions  partent  en  avant  deux  connectifs  dont  chacun 
semble  avoir  une  double  origine  :  d'une  part  dans  les  ganglions 
cérébroïdes  et  d'autre  part  dans  les  ganglions  pédieux.  Mais  cette 
dernière  peut  s'accoler  au  connectif  cérébro-pédieux  sur  une 
longueur  plus  ou  moins  grande  jusqu'au  point  de  paraître  naître 
des  ganglions  cérébroïdes  mais  ce  n'est  là  qu'une  apparence. 

Des  deux  ganglions  bulbo-œsophagiens  partent  vers  l'arrière 
deux  nerfs  stomato-gastriques,  qui,  après  de  nombreuses  tlexuosi- 
tés  au  niveau  du  jabot  qui  pourra  ainsi  se  distendre,  arrivent  à 
l'entrée  du  gésier  où  ils  s'anastomosent  de  manière  à  constituer 
un  anneau  nerveux.  De  cet  anneau  parlent  vers  l'arrière  un  certain 
nombre  de  nerfs  destinés  à  l'innervation  des  muscles  du  gésier  et 
qui  viennent  en  arrière  de  celui-ci  constituer  un  nouvel  anneau 
nerveux  qui  lui-même  donne  naissance  à  un  ou  jilusieurs  nerfs 
sympathiques  dont  les  ditïéientes  ramifications  vont  se  fusionner 
les  unes  avec  les  autres  de  manière  à  constituer  un  riche  réseau 
nerveux  accolé  au  tube  digestif  qu'il  innerve. 

Le  système  nerveux  des  Gasléiopodes  |»eut  donc  se  ramener 
schématiquement  à  trois  centres  :  un  centre  antérieur  ou  céphalique 


GASTEllOPOUE?   Ol'ISTHOBRANCHES 


91 


F\g.  49.  —  Système  nerveux  des  Tectibranches  ;  type  morphologique.  A,  A', 
anneaux  nerveux;  B,  bouche:  BB,  bulbe  pharyngien;  BG,  boulon  gestatif  ; 
BO,  ganglion  buibo-œsophagien  ;  BB,  branchie  :  C,  ganglion  ccrébroïde;  CP, 
commissure  pédieuse;  CPP,  commissure  parapcdieuse;  E,  estomac  ;  G,  gésier  ; 
J,  jabot  ;  XB,  nerf  osphradial;  NC,  nerf  commissural  ;  NG,  nerf  gastrique: 
NGP,  nerf  viscéral;  NL,  nerf  labial  ;  NO.  nerf  olfactif;  NP,  nerfs  pailéaux  ; 
0,  osphradion;  OE,  œil;  OG,  orifice  génital;  OR,  orifice  rénal  ;  OT,  otocyste  : 
R,  rhinophore  ;  SC,  commissure  sous-cérébroïdienne  :  SG,  nerf  stomato-gas- 
trique  :  TL,  tentacule  labial  ;  1.  ganglion  pleural  droit  ;  2,  ganglion  palléal 
droit;  3,  ganglion  sus-intestinal  ;  4.  ganglion  viscéral  ;  5,  ganglion  sous-intes- 
linal;  6,  ganglion  palléal  gauche;  7,  ganglion  pleural  gauche. 


GASTÉROPODES   OPISTHOBRANCHES  93 

et  deux  centres  postérieurs  :  l'un  volontaire  ou  palléo-viscéral  et 
l'autre  involontaire  ou  stouiato-gastrique. 

Chacun  de  ces  centres  comprend  donc  une  partie  sensitive  et 
une  partie  motrice,  mais  ces  deux  parties  sont  nettement  séparées 
dans  le  centre  antérieur,  tandis  qu'elles  sont  intimement  fusionnées 
dans  les  deux  autres  centres.  De  plus  les  fibres  nerveuses  des  deux 
centres  postérieurs  proviennent  toutes  du  centre  céphalique. 
Celui-ci  commande  donc  à  tous  les  tissus,  à  tous  les  organes  et 
peut  être  considéré  très  exactement  comme  l'homologue  du 
cerveau  des  Vertébrés  ;  comme  ce  dernier  en  efïet  il  commande  à 
la  fois  aux  organes  des  sens  et  au  système  locomoteur. 

Le  centre  palléo-viscéral  également  volontaire  n'en  est  certaine- 
ment qu'une  émanation,  mais  est  très  difficile  à  homologuer.  Il 
rappelle  un  peu  par  ses  fonctions  et  sa  structure  ganglionnaire  le 
système  spinal  des  Vertébrés.  La  ressemblance  est  d'autant  plus 
naturelle  que  le  centre  palléo-viscéral  s'anastomose  aussi  avec  le 
sympathique.  Cette  anastomose  fut  découverte  pour  la  première 
fois  par  de  Lacaze-Duthiers  (1898)  qui  s'est  borné  à  la  décrire, 
mais  sans  paraître  y  attacher  grande  importance.  Il  est  cependant 
curieux  de  voir  un  nerf  de  la  vie  animale  communiquer  avec  le 
sympathique  d'autant  plus  que  ce  nerf  va  lui-même  donner  des 
branches  à  certains  organes  que,  comme  les  organes  génitaux  par 
exemple,  on  s'attendrait  plutôt  à  voir  innerver  par  le  sympathique. 
Mais  ce  fait  devient  encore  bien  plus  intéressant  quand  on  l'observe 
à  la  lumière  de  l'anatomie  comparée.  On  sait  en  efïet  depuis  long- 
temps que  la  destruction  du  système  nerveux  volontaire  n'entraîne 
nullement  la  suspension  des  fonctions  des  organes  innervés  par  le 
sympathique  (contractions  rythmiques  du  cœur  par  exemple).  On 
sait  aussi  que  chez  les  Vertébrés  supérieurs,  les  affections  du 
sympathique  peuvent  avoir  une  répercussion  sur  le  système  ner- 
veux cérébro-spinal  et  réciproquement  (neurasthénie),  dépendance 
qui  est  rendue  possible  par  les  nombreuses  anastomoses  entre  les 
deux  systèmes  (rameaux  communiquants  des  Vertébrés).  Il  est 
donc  important  de  voir  que  chez  les  Mollusques  aussi  le  système 
nerveux  sympathique  offre  d'étroits  rapports  avec  le  système 
nerveux  volontaire. 

Organes  des  sens 

Avant  de  quitter  le  système  nerveux  considérons  ce  que  sont 
les  organes  des  sens  dans  la  série  des  Opisthobranches. 


94  J-    GUIAUT 

Chez  la  plupart  d'entre  eux  les  yeux  sont  situés. au-dessous  des 
téguments  dorsaux,  atrophiés,  libres  dans  la  cavité  céphalique  et 
réunis  aux  ganglions  cérébroïdes  par  deux  nerfs  optiques  très 
courts  et  très  grêles.  Cependant,  par  suite  de  la  transparence  des 
téguments  ils  sont  encore  capables  de  distinguer  le  jour  de  l'obs- 
curité, ce  qui  sera  grandement  suffisant  pour  le  genre  de  vie  de 
la  plupart  de  ces  animaux,  sauf  cependant  pour  quelques  espèces, 
comme  le  Gastropteron,  qui  à  certains  moments  sont  susceptibles 
d'une  véritable  existence  pélagique. 

Les  otocystes  sont  appliqués  contre  la  face  externe  des  ganglions 
pédieux.  Ils  sont  ovoïdes,  renferment  généralement  un  très  grand 
nombre  de  petits  otolitiies  et,  suivant  la  loi  établi  par  de  Lacaze- 
DuimEus  (1872),  sont  toujours  innervés  par  un  nerf  auditif  qui 
naît  des  ganglions  cérébroïdes  entre  les  connectifs  cérébro-pleural 
et  cérébro-pédieux. 

Les  autres  organes  sensoriels,  qui  nous  restent  à  étudier,  sont  de 
beaucoup  les  plus  intéressants.  Si  l'on  s'adresse  aux  Bulléens  que 
nous  apprendrons  plus  tard  être  les  plus  primitifs  des  Opistho- 
branches,  nous  ne  distinguons  à  première  vue  aucun  organe  des 
sens.  C'est  que  les  Bulléens  sont,  comme  nous  l'avons  vu,  des  formes 
fouisseuses  qui  vivent  en  rampant  dans  le  sable  ou  dans  la  vase  et 
tout  organe  des  sens  en  saillie  sur  le  tégument  eût  été  inutilisable 
et  aurait  été  voué  à  une  destruction  certaine. 

Le  tégument  céphalique  s'est  donc  hypertrophié  en  son  milieu 
de  manière  à  constituer  le  bouclier  céphalique  et  les  organes  des 
sens,  que  nous  sommes  accoutumés  de  rencontrer  sur  la  tète  du 
Gastéropode,  se  sont  trouvés  refoulés  sur  les  côtés  du  corps  au  fond 
du  sillon  céphalo-pédieux,  où  ils  sont  protégés  à  la  fois  par  les 
bords  du  bouclier  et  par  les  bords  du  pied.  De  plus,  comme  leur 
saillie  aurait  été  nuisible  à  l'espèce,  ils  sont  restés  à  l'état  d'aires 
sensorielles  analogues  à  celles  que  l'on  rencontre  chez  les  em- 
bryons de  Mollusques  ou  d'Annélides. 

Ces  aires  sensorielles  étant  très  rapprochées,  il  eu  résulte  un 
organe  unique  qui  a  reçu  le  nom  de  organe  de  Hancock,  en 
l'honneur  du  célèbre  naturaliste  qui  le  décrivit  pour  la  première 
fois  chez  les  Bulléens.  Cet  organe  est  formé  par  une  simple 
différenciation  du  tégument  qui  se  plisse  et  présente  une  belle 
couleur  orangée.  Histologiquement  (tig.  50),  il  est  caractérisé  par 
la  présence  de  nombreuses  cellules  neuro-épithéliales  qui  sont 
partout  identiques.    Mais  si  l'on  veut  savoir  à  quoi  correspond 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANGHES  95 

et  orf^aiie  tic  nouvelle  lornialion,  il  faut  recourir  à  la  loi  des 
coQiiectioiis  et  étudier  son  innervation.  C'est  ce  qu'a  fait  Hancock 
(1852)  dans  une  courte  note  i'oi-t  importante,  mais  malheureuse- 


^ë^'" 


Fîg.  oO.  —  Coupe  du  sillon  céphalopédieux  de  Phiiine  apcita  pour  montrer  la 
terminaison  du  nerf  olfactif  dans  l'organe  de  Hancock.  CM,  cellule  muqueuse  ; 
EV,  épithélium  vibratile  ;  DC,  disque  céphaliquc  ;  GM,  glande  muqueuse  ;  CC, 
cellule  calicifoime;  Tel,  tissu  conjonctif  ;  N,  nerf;  ES,  épithélium  sensoriel  : 
es,  cellule  neuro  épitliéliale  ou  sensorielle;  CN,  cellules  nerveuses;    P,  pied. 

ment  trop  peu  connue.  Cet  organe  est  morphologiquement  divisé 
en  deux  régions  :  l'une  antérieure,  très  petite,  située  de  chaque  côté 
de  la  bouche,  et  Tautre  postérieure,  beaucoup  plus  longue  s'éten- 
dant  presque  jusqu'à  l'extrémité  postérieure  du  disque  céphalique. 


96 


J.    GUIART 


Entre  les  deux  portions  s'ouvre  l'oritice  mâle  par  où  peut  se  déva- 
giner  le  pénis  (fig.  31).  La  région  antérieure  innervée  par  les  deux 
branches  du  nerf  labial  correspond  évidemment  à  l'organe  du 
goût  et  à  l'organe  du  tact,  qui  sont  toujours  innervés  par  ce  nerf. 
En  eiïet  la  branche  interne  innerve  la  i)artie  de  l'organe  qui 
pénètre  dans  l'orifice  buccal  (fig.  52)  et  qu'il  est  très  vraisemblable 
de  considérer  comme  un  organe  du  goût,  tandis  que  la  branche 
externe  innerve  la  partie  de  l'organe  située  de  chaque  côté  de  la 

bouche  et  avec  laquelle  l'ani- 
mal vient  tàter  les  objets  qu'il 
rencontre  sur  son  chemin, 
ce  qui  constitue  un  vérita- 
ble organe  du  tact.  Ce  nerf 
labial  est  très  court,  mais 
l'importance  de  ses  fonctions 
est  nettement  indiquée  par 
ce  fait  qu'il  est  très  volumi- 
neux et  renforcé  sur  tout  son 
trajet  par  de  nombreuses  cel 
Iules  ganglionnaires  qui  se 
condensent  de  place  en  place 
sous  forme  de  petits  gan- 
glions. 

La  région   postérieure   de 
l'organe,  innervée  par  le  nerf 
olfactif,  correspond  par  con^ 
séquent  à  l'organe  olfactif  ou 
rhinophore  des  autres  Gasté 
ropodes.  Ce  nerf  olfactif  part 
d'un    volumineux    ganglion 
olfactif  accolé   au    ganglion 
cérébroïde    et    donne    nais- 
sance à  un  grand  nombre  de  branches  qui  se  ramifient  richement 
dans  l'organe.    Ce  nerf,  à   l'exemple   du   nerf  labial,  se   renfie 
également  en  une  série  de  ganglions  de  renforcement. 

Mazarelli  (1894),  dans  un  travail  qui  n'ajoute  eu  réalité  rien  de 
nouveau  à  celui  de  Hancock  (1852).  a  cru  pouvoir  décrire  un  à  un  ces 
ganglions  chez  Haminea,  mais  nous  ne  suivrons  pas  son  exemple. 
Nous  nous  sommes  en  etïet  exercé  à  ce  petit  jeu  de  patience 
chez  les  principaux  Bulléens  et  sur  un  assez  grand  nombre 
d'exemplaires  de  chaque  espèce  étudiée.  Tout  ce  qu'il  nous  a  été 


Fig.  ol.  —  Innervation  de  l'organe  de 
Hancock  de  Philiite  apertit;  G,  région 
gustative  ;  T,  région  tactile  ;  0,  région 
olfactive  ;  NL,  nerf  labial  ;  OE,  œil  ; 
NO,  nerf  olfactif;  çj^,  orifice  mAle  ;  C, 
ganglion  cérébroïde  ;  P,  ganglion  p6- 
dieux;  PL, ganglion  palléal;  0,  otocyste. 
PV,  commissure  palléo-viscérale. 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANCHES 


97 


permis  de  eonstater,  c'est  (lue  remplacement  de  ces  ganglions 
n'otïre  en  realilc  rien  de  constant.  Cette  constatation  purement 
négative  nous  a  demandé  beaucoup  de  travail  et  les  ol)servalions 
que  nous  avons  faites  pour  y  arriver  occuperaient  beaucoup  de 
place  si  nous  voulions  même  les  résumer.  Mais  un  tel  travail  nous 
semble  purement  oiseux  et  nous  croyons  être  plus  utile  aux  natu- 
ralistes qui  étudieront  plus  tard  les  ïectibranches  en  les  mettant 
en  garde  contre  une  semblable  tendance  et  en  n'encombiant  pas 
inutilement  la  bibliograpliie  du  sujet. 


Fig.  52.  —  Coupe  transversale  de  l'extrémité  buccale  de  la  Philine  iiperta  ;  DC 
disque  céphalique;  P,  sole  pédieuse;  P',  pénis;  B,  cavité  buccale;  H,  région 
tectile  de  l'organe  de  Hancock  ;  H',  région  guslative  ;  GB,  glaades  buccales  ; 
N,  ramifications  du  nerf  labial  ;  CS,  cellules  sensitives. 

Nous  devons  donc  rejeter  la  dénomination  d'organe  olt'actit  qu'on 
a  continué  de  donner  depuis  Hancock  à  l'organe  qui  porte  aujour- 
d'hui son  nom.  Nous  savons,  en  efïet,  qu'il  correspond  morpho- 
logiquement à  trois  organes  des  sens  :  l'organe  du  goût,  l'organe 
du  tact  et  l'organe  olfactif,  constituant  ainsi  de  chaque  côté  de 
l'extrémité  céphaliciue  une  véritable  ligne  latérale  sensorielle. 

Losphi-adion  se  trouve  du  côté  droit  au  niveau  de  l'insertion 
antérieure  de  la  braïu'hieet  dans  le  prolongement  même  de  l'organe 
de  Hancock.  Comme  Pelseneer  (1889)  a  montré  ((ue  le  nerf  osphra- 
dial,  (jui  provient  toujours  du  ganglion  sus-intestinal,  tire  en  réalité 
son  origine  du  ganglion  cérébroide,  nous  pouvons  donc  présumer 
que  l'on  pourra  peut-être  trouver  d«s  formes  où  l'organe  de  Hancock 


Mém.  Suc.  Zool.  de  Fr.,  1901. 


98  J-    GUIART 

et  l'osphradion  ne  formeront  qu'une  seule  ligne  sensitive  latérale. 
C'est  cette  ligne  latérale  ancestrale  qui,  en  se  dilïérenciant,  donne 
naissance  à  l'organe  du  goût,  à  l'organe  du  tact,  à  l'organe  olfactif 
et  à  l'osphradion.  La  seule  ditïérence  c'est  que  chez  les  uns, 
comme  ce  sera  le  cas  tout  à  l'heure  pour  l'Aplysie,  ces  quatre 
organes  sont  distincts  l'un  de  l'autre,  tandis  que  chez  les  Bulléens 
les  trois  premiers  sont  fusionnés.  Entin  notons  en  passant  que 
l'osphradion  disparait  chez  les  Pleurobranches  (sauf  Tylodina)  et 
chez  les  Nudibranches. 

Morphologie  comparée  du  système  nerveux  des  Opisthobranches 
BULLÉENS 

ActaBon.  —  Bien  qu'il  ne  nous  ait  pas  été  possible  de  nous 
procurer  d'Actéon ,  nous  ne  pouvons  cependant  faire  l'étude 
comparative  du  système  nerveux  des  Tectibranches  sans  dire  tout 
d'abord  quelques  mots  du  système  nerveux  de  cet  intéressant 
Gastéropode.  Il  a  du  reste  été  très  bien  étudié  par  Pelseneer 
(1893  et  1894)  et  par  Bouvier  (1893)  aux  travaux  desquels  il  nous 
suffira  de  nous  reporter. 

Le  tube  digestif  (pi.  I)  commence  par  une  masse  buccale  mus- 
culeuse  et  très  allongée  suivie  d'un  très  long  œsophage.  Les  gan- 
glions cérébroïdes  sont  situés  à  une  faible  distance  en  arrière  de 
l'orifice  buccal;  ils  sont  assez  éloignés  l'un  de  l'autre  et  réunis 
par  une  commissure  ;  le  tout  est  recouvert  en  partie  par  les 
glandes  buccales.  Les  ganglions  pédieux  sont  écartés  et  situés 
également  en  avant  du  bulbe.  Ils  sont  réunis  par  une  double 
commissure  ventrale  :  l'une  volumineuse  qui  est  la  commissure 
pédieuse  proprement  dite,  l'autre  plus  grêle  qui  est  la  commissure 
parapédieuse  ;  Bouvier  cite  également  la  présence  d'une  troisième 
commissure  issue  des  ganglions  cérébroides  et  accompagnant 
les  deux  précédentes,  c'est  la  commissure  subcérébrale.  Chacun 
des  ganglions  pédieux  est  uni  au  ganglion  cérébroïde  correspon- 
dant par  un  double  connectif.  Ce  sont  évidemment  les  connectifs 
cérébro-pédieux  et  pleuro-pédieux.  Ce  que  nous  venons  de  décrire 
comme  étant  le  ganglion  cérébroïde  est  donc  en  réalité  une  masse 
ganglionnaire  constituée  par  le  ganglion  cérébroïde  et  le  ganglion 
pleural  fusionnés  ensemble.  Une  section  longitudinale  permet  du 
reste  de  voir  les  deux  centres  fusionnés  encore  assez  distincts. 

De  plqs  les  ganglions  pleuraux  étant  les  premiers  ganglions  du 


GASTEROPODES  OPISTHOBRANCHES 


99 


centre  palléo-viscéral,  si  ce  (|ue  nous  venons  d'indiquer  est  exact, 
la  commissure  palléo-viscérale  doit  naître  des  ganglions  céréi)ro- 
pleuraux;  c'est  ce  qui  a  lieu  en  etïet. 

Cette  commissure  est 
particulièrement  intéres- 
sante par  ce  fait  qu'elle  est 
franchement  streptoneure 
comme  chez  les  Prosobran- 
ches.  L'une  des  branches 
part  du  ganglion  cérébro- 
pleural droit,  se  dirige 
obliquement  en  arrière  et 
à  gauche  par  dessus  la 
masse  buccale,  se  renfle  en 
un  petit  ganglion  palléal 
d'où  sort  un  nerf  palléal 
droit  et  aboutit  plus  en 
arrière  au  ganglion  sus- 
intestinal  situé  à  gauche 
sur  les  pajois  dn  corps  ;  de 
ce  ganglion  naît  le  nerf 
osphradial,  qui  se  termine 
dans  le  ganglion  osphra- 
dial à  la  base  de  la  bran- 
chie.  A  partir  de  ce  gan- 
glion sus  -  intestinal  la 
branche  commissurale  se 
dirige  en  arrière,  puis, 
avant  d'arriver  au  niveau 
de  l'anus,  se  dirige  à  droite 
en  passant  au-dessus  de 
l'œsophage  et  se  termine 
au  ganglion  viscéral,  qui 
se  trouve  à  gauche  sous  le 
conduit  génital. 

A  ce  ganglion  aboutit 
également  la  branche  gau- 
che de  la  commissure  palléo-viscérale,  qui  part  du  ganglion 
cérébro-pleural  gauche,  se  dirige  obliquement  de  gauche  à  droite 
et  d'avant  en  arrière  en  passant  au-dessous  de  la  longue  masse 
buccale  présente  sur  son  parcours  un  petit  ganglion  palléal  don- 


Fig.  53.  —  Système  nerveux  de  l'Actéon 
(d'après  Bouvier)  ;  CPl,  masse  ganglion- 
naire cérébro-pleurale;  P,  ganglion  pé- 
dieux  ;  Pad,  ganglion  palléal  droit  ;  Pag, 
ganglion  palléal  gauche  ;  OE,  ganglion 
bulbo-œsophagien  ;  Su;  ganglion  sus-intes- 
tinal ;  So,  ganglion  sous-intestinal  ;  V, 
ganglion  viscéral. 


100  J.    GUIART 

liant  le  nerf  palléal  gauche,  se  lenlle  en  un  gros  ganglion  sous 
intestinal  situé  à  droite  contre  les  parois  du  corps  et  se  continue 
en  arrière  à  droite  de  l'œsophage  jusqu'au  ganglion  viscéral.  De 
ce  dernier  ganglion  part  un  long  nerf  génital,  qui  se  renfle  bientôt 
en  un  ganglion  qui  va  fournir  l'innervation  des  organes  génitaux. 

La  commissure  stomato-gastrique  est  allongée;  elle  passe  en 
arrière  du  bulbe,  sous  l'œsopliage,  et  porte  deux  ganglions  ovoïdes 
écartés,  situés  en  dehors  des  glandes  salivaires.  Le  reste  de  son 
trajet  n'est  pas  connu. 

En  résumé  nous  voyons  que  le  fait  le  plus  important  dans  le 
système  nerveux  de  l'Actéon  est  la  torsion  de  la  commissure 
palléo-viscérale,  qui  est  tordue  en  8  de  chiffre,  au  même  degré  que 
chez  les  Prosobranches.  D'après  Bouvier  il  se  rapproclierait  du 
système  nerveux  de  la  Janthine  à  la  fois  par  la  torsion  de  la 
commissure,  par  la  fusion  des  ganglions  pleuraux  avec  les  gan- 
glions cérébroïdes  et  par  la  présence  d'une  assez  longue  commis- 
sure pédieuse.  Il  est  bon  d'insister  également  sur  la  situation  du 
collier  œsophagien  en  avant  du  bulbe  buccal,  car  c'est  là  l'un  des 
caractères  sur  lesquels  s'appuie  Pelseneer  (1899)  pour  rapprocher 
au  contraire  l'Actéon  des  Rhipidoglosses  trochoïdes. 

Enfin  nous  signalerons  que  la  seule  différence  entre  le  système 
nerveux  de  l'Actéon  et  celui  des  Streptoneures  proprement  dits  est 
la  présence  sur  la  commissure  de  ganglions  palléaux. 

Les  organes  des  sens  sont  peu  connus.  Les  yeux  peu  profonds 
sont  analogues  à  ceux  de  la  Bulle.  Les  otocytes  se  trouvent 
à  la  face  postérieure  des  ganglions  pédieux  et  renferment  de 
nombreux  otolithes.  D'après  Pelseneer  il  n'existerait  pas  de 
rhinophores  différenciés.  C'est  là  un  fait  assez  inexplicable  et 
étant  donné  les  analogies  de  forme  et  de  genre  de  vie,  il  ne  serait 
pas  étonnant  qu'un  autre  auteur  soit  plus  heureux  et  trouve,  sur 
les  côtés  de  l'orifice  buccal  tout  au  moins,  les  traces  d'un  organe 
sensoriel  analogue  à  l'organe  de  Hancock  des  autres  Tectibranches. 
Quant  à  l'osphradion  il  présente  la  forme  normale  chez  les  Tecti- 
branches au  plafond  de  la  cavité  palléale  et  à  la  base  antérieure  de 
la  branchie. 

Scaphander  lignarius  (pi.  II).—  Son  système  nerveux  lut  parfai- 
tement décrit  par  Vayssière  (1880),  malheureusement  nous  devons 
dressera  ce  dernier  un  reproche  que  l'on  peut  adresser  également 
à  tant  d'autres  auteurs.  C'est  la  tendance  déplorable  qui  consiste  à 
représenter  isolément  chaque  organe,  alors  que  les  rapports  avec 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANCHES  101 

les  organes  voisins  sont  le  plus  souvent  très  importants  et  permet- 
tent d'expliquer  certains  faits  utiles  à  la  morphologie  et  à  la  phy- 
logénèse.  C'est  ce  qu'a  fort  bien  compris  Pelseneer  (1894,  fpl.  III, 
fig.  18),  aussi  son  dessin  bien  qu'incomplet  et  inexact  (au  point 
de  vue  du  nombre  des  ganglions)  lui  a  permis  cependant  de  bien 
marquer  la  position  du  collier  œsophagien  et  le  degré  de  torsion 
de  la  commissure  palléo-viscérale,  ce  qui  ne  manque  pas  d'un 
certain  intcrèt  au  point  de  vue  des  affinités  du  genre. 

Les  ganglions  nerveux  présentent  une  belle  teinte  orangée.  On 
peut  les  réunir  en  deux  groupes,  un  groupe  céphalique  et  un 
groupe  viscéral  ;  le  groupe  céphalique  qui  constitue  le  collier 
œsophagien  se  trouve  situé  en  avant  du  bulbe  buccal,  par  consé- 
quent comme  chez  l'Actéon.  Il  comprend  une  paire  de  ganglions 
cérébroïdes  très  écartés  l'un  de  l'autre,  une  paire  de  ganglions 
pédieux  encore  plus  éloignés  et  une  paire  de  ganglions  pleuraux 
placés  dans  l'angle  formé  de  chaque  côté  par  le  ganglion  céi'ébroïde 
et  le  ganglion  pédieux.  Toutefois,  accolé  au  ganglion  pleural  de 
droite  on  observe  un  second  ganglion  plus  petit  qui  est  le  ganglion 
palléal  droit.  La  commissure  palléo-viscérale  offre  une  torsion 
moindre  que  chez  Actseon,  mais  il  est  facile  de  constater  que  la 
branche  droite  y  compris  le  ganglion  qu'elle  porte  se  trouve  placée 
dorsalement  par  rapport  au  gésier.  Son  ganglion  est  en  effet  le 
ganglion  sus-intestinal,  car  c'est  lui  qui  fournit  le  nerf  osphradial. 
La  branche  gauche  de  la  commissure  se  trouve  au  contraire 
ventrale  par  rapport  au  gésier  et,  après  avoir  fourni  un  petit 
ganglion  palléal  pour  l'innervation  du  manteau  ,  elle  vient  en 
arrière  du  gésier  se  terminer  à  l'opposé  de  la  branche  droite  dans 
un  groupe  ganglionnaire  composé  de  trois  ganglions. 

Si  la  torsion  du  système  nerveux  n'est  pas  plus  marquée  chez  le 
Scaphander,  ceci  tient  à  ce  que  l'énorme  gésier  a  dû,  comme  nous 
l'avons  vu,  s'incliner  sur  le  côté  droit  pour  pouvoir  se  loger  dans 
la  cavité  céphalique.  Il  en  résulte  naturellement  que  ce  qui  était 
dorsal  est  venu  se  placer  à  droite,  d'où  détorsion  du  système 
nerveux  ne  portant  que  sur  la  branche  droite  de  la  commissure. 
Le  même  phénomène  s'observera  chez  la  Philine. 

Des  trois  ganglions  viscéraux  le  ganglion  médian  piriforme,  qui 
innerve  les  viscères  et  la  région  postérieure  du  manteau,  doit  être 
considéré  comme  étant  le  ganglion  viscéral.  Le  nerf  génital  qui 
en  part  remonte  le  long  de  la  branche  droite  de  la  commissure  et 
avant  de  s'en  séparer  se  renfle  en  un  ganglion  génital  accessoire, 
qui  constitue  le  ganglion  droit  de  la  masse  ganglionnaire  viscé- 


102 


raie.  Quant  au  ganglion  de  gauche  c'est  le  ganglion  sous-intes- 
tinal. C'est  lui  en  etïetqui  reçoit  la  branche  gauche  de  la  commis- 
sure. De  plus  il  en  part  un  nerf  palléal  assez  volumineux  qui 
remonte  le  long  de  la  branche  gauche  sur  un  assez  long  trajet  et 
qui  s'en  sépare  après  avoir  donné  quelques  cellules  ganglionnaires 
qui  constituent  le  très  petit  ganglion  palléal  dont  nous  avons 
signalé  précédemment  l'existence.  C'est  là  la  trace  évidente  d'un 
commencement    de    concentration    ganglionnaire.    Le    ganglion 


Fig.  54.  —  Scaphander  lignarms  vu 
de  profil  ;  B,  bouche  ;  P,  orifice 
mâle;  D,  disque  céphalique  ;  H, 
organe  de  Hancock  ;  G,  gouttière 
génitale;  Pa,  parapodie  ;  M,  man- 
teau ;  C,  coquille. 


Fig.  55.  —  Innervation  de  l'organe  de 
Hancock  du  Scaphander  lignaritis. 
G,  région  gustative  ;  T.  région  tac- 
tile ;  0,  région  olfactive  :  c^,  orifice 
mâle. 


palléal  gauche  est  venu  se  fusionner  avec  le  ganglion  sous-intes- 
tinal, laissant  simplement  quelques  cellules  au  point  où  il  existait 
autrefois  et  les  deux  ganglions  fusionnés  sont  venus  s'accoler  au 
ganglion  viscéral.  Du  coté  droit  la  concentration  ne  se  manifeste 
que  par  l'accolement  du  ganglion  palléal  avec  le  ganglion  pleural. 
C'est  là  le  résultat  d'une  loi  générale  dans  le  règne  animal,  loi 
d'après  laquelle  les  éléments  nerveux  tendent  vers  la  coalescence 
finale  au  fur  et  à  mesure  de  la  différenciation  des  organismes. 


GASTRROPOnES  OPISTHOBRANCHES  103 

C'est  ainsi  que  chez  l'Homme,  qui  esl  le  plus  dilïérencié  de  tous 
les  animaux,  le  système  nerveux  central  se  trouve  concentré  en 
une  masse  unique  cérébro-sjoinale.  Mais  les  découvertes  récentes 
sur  le  système  nerveux  ont  montré  que  cette  masse  ganglionnaire 
devait  en  réalité  se  dédoubler  en  un  très  grand  nombre  de  ganglions 
isolés  constituant  autant  de  centres  nerveux  pouvant  permettre  la 
division  du  travail. 

Le  centre  stomato-gastrique  est  construit  sur  le  type  normal  que 
nous  avons  décrit  en  commençant.  Du  ganglion  bulbo-œsophagien 
de  droite  part  un  nerf  stomato-gastrique,  qui,  d'abord  ventral  par 
rapport  à  l'œsophage,  contourne  le  jabot  pour  venir  se  placer 
dorsalement.  Le  nerf  de  gauche  devient  au  contraire  ventral  et 
cette  torsion  des  nerfs  gastriques  semble  aussi  un  indice  évident 
de  streptoneurie.  Tous  deux  se  fusionnent  finalement  l'un  avec 
Tautre  pour  constituer  un  anneau  nerveux  au  point  même  où  le 
jabot  pénètre  dans  le  gésier.  De  cet  anneau  partent  trois  nerfs  qui 
contournent  le  gésier  en  passant  au  milieu  de  chacune  des  trois 
bandes  musculaires  qui  réunissent  les  trois  plaques  masticatrices. 
A  la  face  inférieure  du  gésier  les  trois  nerfs  se  fusionnent  en  un 
nouvel  anneau  nerveux  qui  entoure  l'estomac  à  sa  sortie  même  du 
gésier.  De  cet  anneau  partent  enfin  un  certain  nombre  de  branches 
nerveuses  pour  l'innervation  de  l'estomac  et  de  l'intestin.  Ce 
système  stomato-gastrique  fut  étudié  pour  la  première  fois  par 
Vayssière  (1880)  et  son  étude  plus  détaillée  a  été  faite  plus  récem- 
ment par  DE  Lacaze-Duthiers  (1898). 

Le  Scaphander  fait  partie  des  animaux  qui  ont  été  considérés  par 
certains  naturalistes  comme  étant  aveugles.  Les  yeux  en  etîet  ne 
sont  pas  visibles,  comme  chez  l'Actéon,  à  la  surface  du  tégument 
externe.  Ils  existent  cependant,  mais  les  nerfs  optiques  sont  telle- 
ment courts  qu'ils  ne  peuvent  arriver  au  contact  du  tégument 
dorsal  et  se  trouvent  dans  la  cavité  céphalique  à  peu  de  distance 
des  ganglions  cérébroïdes.  Rien  de  particulier  à  dire  des  autres 
organes  des  sens  qui  consistent  en  deux  otolithes,  deux  organes 
de  Hancock  (fig.  54  et  55)  et  un  osphradion  typique. 

Haminea  navicula.  —  Le  système  nerveux  des  Bulles  est  abso- 
lument identique  à  celui  du  Scaphander  et  tout  ce  que  nous  avons 
dit  de  ce  dernier  serait  à  répéter  textuellement  ici.  Pour  le  genre 
Bulla  la  seule  différence  est  que  la  torsion  de  la  commissure 
palléo-viscérale  est  moins  accentuée.  La  branche  gauche  de  la 
commissure  passe  bien   sous  le  tube  digestif,  mais  la  branche 


104 


droite  n'arrive  plus  jusqu'au  dos  du  gésier,  bien  que  le  ganglion 
sus-intestinal  occupe  encore  un  niveau  presque  aussi  élevé  que 
chez  Scaphander.  Chez  le  genre  Uaminea  la  différence  s'accentue 
par  ce  t'ait  que  le  collier  œsophagien  au  lieu  d'entourer  la  partie 
antérieure  du  bulbe  buccal  entoure  l'origine  de  l'œsophage  (pi.  V). 
Les  ganglions  nerveux  offrent  la  même  disposition  et  possèdent 


Fig.  57.  —  Innervation  de  l'organe  de 
Hancock  de  YEaminea  navicula  : 
G,  région  gustalive  ;  T,  région  tac- 
tile ;  0,  région  olfactive  ;  c^,  orifice 
mâle. 


Fig.  56.  —  Hamineu  navicula 
de  profil  ;  T,  région  tactile 
de  l'organe  de  Hancock  ;  H, 
région  olfactive  ;  B,  bouche  ; 
P,  orifice  mAle  ;  G,  gouttière 
génitale  ;  Pa,  parapodie  ; 
cr'  Ç  orifice  hermaphrodite  ; 
M,  manteau  ;  Œ,  œil  :  D,  dis- 
que céphalique  ;  C,  coquille. 

une  teinte  orangée  assez  faible.  Les  commissures  cérébroïde  et 
pédieuse  sont  plus  fortes  et  plus  courtes. 

Le  centre  stomato-gastrique  otïre  la  disposition  typique  que 
nous  avons  décrite  au  commencement  de  ce  chapitre. 

Les  yeux  encore  superficiels  dans  le  genre  BuUa  s'enfoncent  dans 
le  tégument  chez  Haminea  où  ils  sont  situés  au  fond  de  deux 
petites  fossettes  dorsales  assez  profondes.  Entin  les  organes  de 
Hancock  sont  très  différenciés.  Décrits  pour  la  première  fois  par 
Clark  (1850)  qui  les  considérait  comme  des  glandes  salivaires,  leur 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANCHES  105 

véritable  nature  fut  reconnue  par  Hancock  (1852)  qui  décrivit 
même  leur  innervation.  Dans  le  genre  Rvlla  l'organe  de  Hancock 
est  constitué  par  de  simples  replis  transversaux  du  tégument 
externe,  mais  chez  Haminea  la  différenciation  est  plus  accentuée 
et  l'organe  devient  iiipectiné,  formant  ainsi  une  double  série  de 
lamelles  rattachées  à  un  même  axe  longitudinal.  C'est  du  moins 
ce  que  l'on  observe  dans  la  région  postérieure  de  l'organe,  c'est-à- 
dire  ilans  la  portion  qui  correspond  à  l'organe  olfactif. 

Cette  conformation,  comme  l'a  montré  Pelseneer,  est  analogue 
à  celle  de  l'osphradion  de  divers  Streptoneures^  ce  qui  plaiderait 
en  faveur  d'une  même  origine.  Mais  cette  forme  rappelle  aussi 
à  n'en  pas  douter  le  rhinophore  de  certains  Pleurobranches 
et  de  certains  Xudibranches,  ce  qui  n'a  pas  lieu  de  nous  étonner 
puisque  ce  sont  des  organes  entièrement  homologues.  Cette  région 
olfactive  de  l'organe  de  Hancock,  étant  la  plus  apparente,  est  la 
seule  qui  ait  été  vue  par  Vayssière  (1880)  et  par  Pelseneer  (1894. 
pi.  III,  tig.  22).  Mais  en  observant  de  plus  près  on  distingue  en 
avant  une  ligne  légèrement  colorée  qui  longe  un  repli  du  tégument 
faisant  saillie  de  chaque  côté  de  la  bouche  et  vient  finalement 
pénétrer  entre  les  lèvres  de  l'orifice  buccal.  Cette  ligne  sensorielle, 
déjà  vue  par  Hancock  (1832),  est  innervée  par  les  deux  branches 
du  nerf  labial  et  correspond  par  conséquent  à  l'organe  du  goût 
et  à  l'organe  du  tact,  c'est-à-dire  à  la  région  antérieure  de  l'organe 
de  Hancock  du  Scapliander.  Nous  insisterons  sur  ce  fait  que  la 
partie  qui  correspond  à  l'organe  du  tact  est  porté  précisément  par 
le  repli  cutané  que  nous  avons  précédemment  signalé.  Comme 
celui-ci  peut  s'allonger  ou  se  contracter  à  volonté  pour  tàter  les 
objets,  il  en  résulte  que  nous  avons  ici  un  véritable  rudiment  de 
voile  buccal. 

Rien  de  particulier  en  ce  qui  concerne  les  otocystes  et  l'osphra- 
dion. 

Philine  aperta.  —  Le  système  nerveux  de  la  Philine  a  été  décrit 
par  Von  Ihering  (1877)  qui  en  a  donné  une  assez  mauvaise  repré- 
sentation, surtout  en  ce  qui  concerne  les  ganglions  viscéraux.  La 
description  qu'en  a  depuis  donnée  Vayssière(1880)  est  exacte,  mais 
nous  lui  adresserons  le  même  reproche  que  précédemment 

Le  système  nerveux  de  la  Philine  (pi.  III)  est  très  voisin  de  celui 
du  Scaphander.  Il  ne  s'en  distingue  guère  que  par  une  plus  faible 
torsion  de  la  commissure  palléo-viscérale  et  un  progrès  dans  la 
condensation   ganglionnaire.    En  etïet  les  deux  branches   de   la 


106 


J.    GUIART 


commissure  palléo-viscérale  sont  situées  à  peu  près  sur  un  même 
plan  passant  entre  les  muscles  rétracteurs  du  bulbe  et  ce  n'est  que 
dans  la  région  tout-à-fait  postérieure  de  la  cavité  céphalique  que 
se  manifeste  la  torsion.  Là  en  etîet  dans  le  fond  de  l'infundibulum 


/    / 


Flif.  58.  —  Masse  ganglionnaire  viscérale  de  la  Philine  aperta  ;  D_ 
diaphragme  ;  OD,  oriûce  diaphragmatique  par  où  passe  l'inteslin]; 
CD,  branche  droite  delà  commissure  palléo-viscérale;  CG.  branche 
gauche:  GSo,  ganglion  sous-inle<tinal  fusionné  avec  le  ganglion 
palléal  gauche  ;  CiV.  ganglion  viscéral  :  NP,  nerf  palléal  postérieur  ; 
GG,  ganglion  génital  ;  NG,  nerf  génital. 


compris  entre  le  diaphragme  et  la  sole  pédieuse  (lig.  58),  on  trouve 
une  masse  ganglionnaire  furmée  par  le  ganglion  viscéral  et  par  le 
ganglion  sous-intestinal  fusionné  avec  le  ganglion  palléal  gauche. 


Fig.  59.  --  PliiUneaperlu  (semi-schématique).  —  1,  œil  ;  2,  orifice  par  où  se  dévagine^le 
pénis;  '^,  gouttière  génitale;  4,  orifice  génital  :  5,  osphradion  ;  G,  branchie  ;  7,  pore 
rénal  ;  8,  anus;  9.  parapodie:  10.  bouche;  11,  bulbe  ;  12,  radula  ;  13.  œsophage  ;  14, 
glande  salivaire;  15,  jabot  ;  IG,  gésier;  17,  plaque  stomacale;  1~<,  estomac;  19,  foie  ; 
20,  intestin;  21,  ventricule  ;  22,  artère  branchiale;  23,  veine  branchiale  ;  24,  oreillette  ; 
'21j,  cavité  péricardique  •  26.  orifice  réno  péricardique  :  27,  rein  ;  2ii.  ganglion  céré- 
broïde;  29.  nerf  labial  ;  3i),  nerf  optique  ;  31,  nerf  olfactif;  32,  ganglions  pédieux  ;  33, 
ganglion  pleural  ;  34,  ganglion  sus-intestinal  ;  35,  commissure  viscérale;  36,  ganglion 
génital  accessoire;  37,  ganglion  viscéral;  38,  ganglion  sous-intestinal;  39,  ganglion 
bulbo-œsophagien  ;  WJ,  nerf  stomato-gastrique  ;  'il,  collier  sympathique  antérieur; 
42.  collier  sympathique  postérieur;  43,  nerf  sympathique  viscéral;  44,  nerf  commis- 
sural  ;  45,  nerf  osphradial  ;  46,  ganglion  osphradial;  47,  nerf  palléal;  48,  glande  her- 
maphrodite; 49,  canal  efiérent;  50,  vésicule  séminale  ;  51,  glande  de  l'albumine  ;  52, 
lande  de  la  glaire  ;  53,  vagin;  54,  vésicule  de  Swammerdam  ;  55,  prostate;  56,  pénis. 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANGHES 


t09 


Cette  masse  ganglionnaire  se  trouve  située  à  tlroite  de  l'intestin 
et  la  branche  gauche  de  la  commissure  passe  sous  l'intestin  avant 
de  venir  se  jeter  dans  le  ganglion  sous-intestinal,  [^a  branche 
droite  au  contraire  vient  contourner  la  face  dorsale  de  l'intestin  et 
vient  se  terminej-  dorsalement  et  à  gauche  dans  le  ganglion 
viscéral.  Ici  comme  chez  le  Scapliander  le  nerf  génital  suit  légère- 
ment la  branche  droite  de  la  commissure  et  se  i-entle  bientôt  en  un 
ganglion  génital  accessoire  qui  semble,  à  première  vue,  faire  [)artie 


Fig.  60.  —  Exemplaire  tératologique  de  l'hiluie  aperta  où  le  nerf  osphradial  nait 
directement  du  ganglion  sus-intestinal,  au  lieu  de  naître  de  la  commissure 
palléo-viscérale. 


de  la  chaîne  palléo-viscérale  (lig.  58).  Quant  à  la  condensation  gan- 
glionnaire, elle  se  manifeste  par  ce  fait  que  le  ganglion  palléal  gau- 
che s'est  fusionné  complètement  avec  le  ganglion  sous-intestinal  et 
que  le  ganglion  sus-intestinal  est  venu  s'accoler  au  ganglion  palléal 
droit,  fusionné  lui-même  avec  le  ganglion  pleural  droit.  Ces  fusions 
sont  rendues  moins  apparentes  par  le  fait  que  les  nerfs  qui  en 
partent  restent  accolés  un  certain  temps  aux  deux  bi-anches  de  la 
commissure,  de  telle  sorte  qu'ils  semblent  en  naître  véritablement. 
Cependant  la  direction  de  leur  origine  montre  déjà  à  elle  seule 


110 


J.    GLIIART 


Fig.  61.  —  Extrémité  antérieure 
de  Philine.  1,  ciibque  cepli.ili- 
que  ;  2,  sillon  cephalo-pe- 
dieux;  3,  organe  de  Hancock  ; 
4,  sole  pédieuse  ;  5,  oriQce 
par  où  se  dévagine  le  pénis  ; 
().  bouche. 


d'où  ils  proviennent,  et  pour  le  néri  osphradial  en  particulier  j'ai 
l'absolue  certitude  qu'il  tire  réellement  son  origine  du  ganglion 
^  sus-intestinal  et  reste  simplement  ac- 

colé un  certain  temps  à  la  branche 
droite  de  la  commissure  palléo-viscé- 
rale.  Il  suffit  en  etïet  de  disséquer  un 
certain  nombre  de  Ptiilines  pour  se 
rendre  compte  que  ce  nerf  s'en  détache 
à  des  niveaux  très  ditïérents.  De  plus 
ayant  eu  à  disséquer  de  très  nombreux 
exemplaires  de  cette  espèce,  j'ai  eu  la 
chance  de  tomber  un  jour  sur  un  cas 
tératologique  (fig.  60)  où  le  nerf 
osphradial,  au  lieu  de  naître  de  la 
commissure,  naissait  directement  du 
ganglion  sus-intestinal,  comme  c'est  le  cas  normal  chez  un  genre 
voisin,  le  Doridlum,  que  nous  étudierons  tout  à  l'heure. 

Le  centre  stomato-gaslrique 
n'offre  rien  de  bien  particulier, 
si  ce  n'est  que  contrairement  aux 
descriptions  de  de  Lacaze-Du- 
THiERS  (1898)  les  deux  anneaux 
nerveux  occupent  non  pas  les 
bords  supérieur  et  inférieur  du 
gésier,  mais  le  fond  des  culs-de- 
sac  compris  entre  cet  organe 
d'une  part  et  l'œsophage  et  l'es- 
tomac d'autre  part.  De  plus  les 
bandes  musculaires  qui  réunis- 
sent les  plaques  masticatrices 
étant  ici  plus  larges,  les  trois 
nerfs  méridiens  se  sont  tlétlou- 
blés  pour  suivre  le  muscle  au 
niveau  de  son  insertion. 


Fig.  62.  —  Innervation  de  l'organe  di- 
Hancouk  de  Pinliiic  (ipertu  :  G, 
région  gustative  ;  T,  région  tactile. 
0,  région  olfactive  ;  NL,  nerf  labial: 
Œ.  œil;  NO.  nerf  olfactif;  r-^.  orifice 
niAle  ;  C.  ganglion  cérébroïde  ;  P, 
ganglion  pédieux  :  PL,  ganglion  pleu- 
ral ;  Pa,  ganglion  palléal  ;  0,  otocyste  ; 
PV,  commissure  palléo-viscérale. 


Les  yeux  sont  atrophiés  comme 
chez  le  Scaphander  et  libres  éga- 
lement dans  la  cavité  céphalique 
à  une  petite  distance  des  gan- 
glions cérébroïdes. 
L'otocyste  a  été  trop  bien  décrit 
par  DE  Lacaze-Duthiers  (1872jpour  qu'il  soit  besoiu  d'y  revenir. 


GASTÉROPODES  OPiSTHOBKANCHES  Hl 

Il  ne  ditïere  pas  du  reste  du  type  g-énéral  qiK!  nous  avons  décrit 
précédemment  chez  les  Bulléens.  L'osi)hradion  n'otïre  rien  de 
particulier. 

Quant  à  l'organe  de  Hancock  déjà  décrit  par  Hancock  (i8o2)  lui- 
même,  il  lut  méconnu  de  Vayssikrk  (1880),  qui  croyait  qu'il  n'exis- 
tait pas  chez  la  Philine.  Ceci  tient  à  ce  fait  que  cet  organe  est  en 
réalité  très  petit  et  limité  à  la  légion  antérieure  du  corps  de  chaque 
côté  de  la  bouche.  Mais  il  sullit  d'écarter  en  ce  point  les  sillons 
céphalopédieux  pour  apercevoir  distinctement  deux  organes  en 
forme  de  raquettes  présentant  une  belle  coloration  jaune  et  striés 
verticalement  (lig.  (il).  Ici  encore  l'innervation  nous  montre  que 
nous  avons  atïaire  à  un  organe  de  Hancock  typique  (fig.  62). 

Doridium  depictum.  —  Le  système  nerveux  du  Doridiuni  sera 
vite  décrit  car  il  nous  suffit  dédire  qu'il  est  entièrement  semblable 
au  système  nerveux  de  la  Philine,  du  moins  d'une  Philine  téralo- 
gique  telle  que  celle  que  nous  décrivions  tout  à  l'heure  et  où  le 
nerf  osphradial  ne  se  soude  pas  avec  la  branche  droite  de  la  com- 
missure palléo-viscérale.  Les  autres  dilïérences  sont  de  simples 
modifications  de  détail  dues  simplement  à  l'énorme  développe- 
ment du  bulbe  buccal,  d'où  il  résulte  que  les  commissures  céré- 
broïde  et  pédieuse  sont  forcément  très  longues  et  les  ganglions 
bulbo-œsophagiens  situés  très  loin  des  ganglions  cérébroïdes  :  la 
première  partie  du  système  stomato-gastrique  forme  donc  une  anse 
très  allongée.  Les  ganglions  bulbo-œsophagiens  fournissent  laté- 
ralement deux  gros  nerfs  pour  le  bulbe  buccal  et  de  la  courte 
commissure  qui  les  réunit  part  un  nerf  radulaire  impair.  En 
arrière  des  ganglions  bulbo-œsophagiens  partent  les  deux  nerfs 
stomato-gastriques,  qui  contournent  latéralement  l'estomac  auquel 
ils  fournissent  de  nombreux  rameaux  et  viennent  en  arrière  de  cet 
organe  constituer  un  cercle  nerveux  unique  d'où  part  le  plexus 
sympathique  intestinal. 

Un  nerf  commissural  volumineux  réunit  le  nerf  stomato-gastri- 
que droit  avec  l'extrémité  postérieure  de  la  branche  droite  de  la 
commissure  palléo-viscérale.  Nous  venons  de  nous  étendre  un  peu 
longuement  sur  le  centre  stomato-gastrique  du  Doridium  simple- 
ment parce  qu'il  n'avait  pas  été  décrit  paruELACAZE-DuTHiERS  (1898). 

L'œil  n'arrive  pas  à  la  surface  extérieure  du  corps,  mais  cepen- 
dant, grâce  à  la  grande  longueur  du  nerf  optique,  il  peut  arriver 
jusqu'à  la  face  inférieure  du  tégument  dorsal.  Les  otocystes  n'of- 
frent rien  de  bien  particulier,  si  ce  n'est  une  abondance  d'otolithes 
qui  sont  au  nombre  de  cent  cinquante  à  deux  cents.  L'osphradion 


112 


est  identique  à  celui  des  autres  BuUéens.  Enfin  l'organe  de  Han- 
coclv,  de  coloralion  noirâtre,  est  très  visible  et  d'aspect  pectine.  Il 


Fig.  63.  —  DoruUitin  depictuni  ouvert  par  la  face  dorsale,  la  commissure  céré- 
broïde  ayant  été  coupée;  B,  bulbe  pharyngien  ;  C,  ganglions  cérébroïdes;  CV, 
commissure  palléo  viscérale  ;  H,  masse  hépatique  ;  JG,  estomac;  M,  manteau  ; 
MD,  muscle*  dilatateurs  de  l'estomac;  ML.  muscles  longitudinaux;  MP,  mus- 
cles protracteuis  du  bulbe;  MT,  muscles  pour  les  mouvements  de  torsion  du 
bulbe;  NO,  nerf  osphradial  ;  NP,  nerf  palléal;  0,  osphradion;  OC,  oreillette  du 
cœur;  OE,  œil:  P,  ganglions  pédieux;  Pa,  ganglion  palléal;  PA.  parapodie  ; 
PI,  ganglions  pleuraux  ;  VC,  ventricule  du  cœur  ;  VS,  poche  copulatrice 


oiîre  toujours  la  même  innervation  et  par  conséquent  la  même 
valeur  morphologique. 


GASTEROPODES   OPISTHOBRANCHES 


143 


Gastropteron  rubrum.  —  Cet  intéressant  animal  étant  adapté  à 
la  vie  pélagique,  son  système  nerveux,  comme  chez  tous  les  animaux 
soumis  à  ce  genre  de  vie,  va  subir  une  très  forte  ditïérenciation. 
Celte  ditïérenciation  va  consister  en  une  condensation  très  accen- 


T.U 


Fig.  64.  —  Région  antérieure  du  tube  digestif 
du  Doridinm  (lepictuni  :  B,  bouctie;  BB, 
bulbe  pharyngien;  GS,  glandes  salivaires  ; 
NS,  nerfs  stomato  gastriques  ;  NC,  nerf 
commissural  ;  CV,  commissure  palléo  vis- 
cérale; H.  masse  hépatique. 


Fig.  65,  —  Doridimn  depic- 
tuni,  vu  de  profil;  B,  bou- 
che ;  0,  organe  de  Han- 
cock :  P,  orifice  mtlle  ;  G, 
gouttière  génitale  ;  cf"S> 
orifice  hermaphrodite  ; 
Br,  branchie;  Pa,  para- 
podie;  M,  manteau. 


tuée  des  ganglions  i[ui  vont  tous  se  concentrer  autour  de  l'œsophage. 
La  description  du  système  nerveux  du  Gastropteron  ayant  été  faite 
d'une  façon  remarquable  par  Vayssière  (1880),  nous  ne  nous  éten- 
drons pas  longuement  sur  ce  sujet  ;  nous  ferons  simplement 
remarquer  qu'on  peut  le  considérer  comme  un  système  nerveux 
de  Dondium  dont  la  masse  ganglionnaire  postérieure,  formée  des 
ganglions  palléal  et  sous  intestinal  fusionnés  et  du  ganglion  vis- 
céral, est  venue  s'accoler  au  ganglion  pleural  gauche.  En  même 
temps  la  commissure  palléo-viscéralea  subi  un  raccourcissement 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901. 


XIV.   -  8. 


114 


J.    GUIAKT 


considérable  et   est  venue  se  placer  sous   l'œsophage  presqu'au 
contact  des  commissures  pédieuses. 
Quant  au  centre  stomato-gastrique,  lui  aussi  est  construit  sur  le 


Fig.  66.  —  Région  antérieure  du  GnMropterou  ruhrum  pour  montrer  les  détails  du 
système  nerveux  ;  B,  bulbe  pharyngien  et  (petite  Bgurel  nerfs  sympathiques 
bulbaires  ;  C,  ganglions  cérébroïdes  ;  CV,  commissure  palléo-viscérale  ■.  G,  gan- 
glions bulbo-œsophagiens  ;  G',  ganglions  œsophagiens  accessoires  ;  GD,  nerf 
stomato-gastrique  droit  ;  GG,  nerf  stomato-gastrique  gauche:  GS,  glandes  sali- 
vaires  ;  M,  muscle  prolracteur  du  pénis  ;  m,  "nerf  palléal  :  NG,  nerf  génital  ;  NL, 
nerf  labial  ;  NO,  nerf  osphrapial  ;  NT,  nerf  olfactif;  Œ,  œsophage  ;  P,  ganglions 
pédieux  ;  Pa,  ganglion  palléal  ;  PaSo,  masse  ganglionnaire  formée  par  la  tusion 
des  ganglions  palléal  gauche  et  sous-intestinal  ;  PL,  ganglions  pleuraux  ;  PP, 
gaine  du  pénis  ;  Su,  ganglion  sus-intestinal  ;  V.  ganglion  viscéral. 


même  plan  que  celui  du  Doridium.  La  seule  différence  consiste 
dans  la  présence  d'un  ganglion  accessoire,  comme  chez  les  Pleu- 
robranches  et  les  Nudibranches.  11  semblerait  donc  que  le  Gastrop- 
teron  soit   une   espèce    voisine  du   Doridium,  adaptée   à    la  vie 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANCHKS  115 

pélagique.   Nous  verrons  (|ue  d'autres  systèmes   d'organes  nous 
amèneront  à  une  conclusion  identique. 

L'œil,  ici  encore,  se  trouve  lihre  dans  la  cavité  céphalique,  le 
nerf  optique  étant  trop  court  pour  lui  perjnettre  d'arriver  au  tégu- 


Fig.  67.  —  CastropteroH  ruhruni  vu  par  l'extrémité  antérioure  ;  branchie  ; 
(le,  disque  céphalique  ;  r,  voile  buccal  ;  H,  organe  de  Hancock  ;  p,  pied  ; 
p\  parapodie. 

ment  tiorsal.  L'otocyste  et  l'osphradion  n'otïrent  rien  de  particulier. 
L'organe  de  Hancock  n'existerait  pas  d'après  Vayssière,  mais  cepen- 
dant si  l'on  étudie  les  nerfs  qui  partent  des  ganglions  cérébroïdes, 
on  constate  la  présence  d'un  nerf  labial  et  d'un  nerf  olfactif  très 
volumineux  et  ganglionnaire  dont  la  position,  la  structure  et  les 
ramifications  sont  trop  identiques  à  celles  des  autres  Bulléeus  pour 
ne  pas  innerver  un  organe  de  Hancock.  L'innervation  montre  que 
cet  organe  doit  être  limité  aux  régions  latérales  de  la  bouche.  En 
elïet  si  l'on  examine  de  face  l'extrémité  antérieure  de  l'animal  on 
distingue  sur  les  côtés  de  la  bouche,  un  organe  de  Hancock  peu 
pigmenté,  mais  absolument  semblable  à  celui  de  la  Philine  (fig.  67). 

L'étude  que  nous  venons  de  faire  du  système  nerveux  des 
Bulléens  nous  a  montré  que  ceux-ci  sont  considérés  à  tort  comme 
des  Euthyneures,  car  nous  avons  vu  que  le  système  nerveux,  sauf 
chez  Doridium  et  Gastropîeron,  est  au  contraire  franchement 
Stre|)toneure.  Nous  avons  vu  également  que  le  collier  œsophagien, 
d'abord  situé  en  avant  bulbe  buccal,  émigré  en  arrière  pour  venir 
entourer  l'œsophage.  Les  ganglions  cérébroïdes,  d'abord  très  écar- 
tés, se  rapprochent  peu  à  peu,  les  ganglions  pleuraux  leur  sont 
toujours  accolés  et  les  autres  ganglions  de  la  commissure  palléo- 
viscérale  ont  une  tendance  très  marquée  à  venir  se  fusionner  avec 
eux,  constituant  de  la  sorte  un  véritable  amas  ganglionnaire  sus- 
œsophagien.  Il  y  a  en  un  mot  une  tendance  vers  la  notoneurie  vraie 
que  nous  allons  trouver  tout  à  l'heure  à  son  maximum  de  dilïéren- 
ciation  chez  les  Pleurobranches  et  chez  les  Nudibranches. 


116 


J.    GLUART 


APLYSIENS 


Fig.  68.  —  Système  nerveux  de  VAcera 
bullata  i\  ganglions  cérébroïdes ;  PL, 
ganglions  pleuraux;  P,  ganglions  pé- 
dieux;  Pa,  ganglions  çalléaux;  S«,  gan- 
glion sus-intestinal;  .So,  ganglion  sous- 
intestinal;  V,  ganglion  viscéral;  /,  nerf 
latéral;  /,  nerf  olfactif;  p,  commissure 
pédiaeus;  pp,  commissure  para-pédieu- 
se;  g,  nerf  génital;  o,  ospbradion. 


Acera  bullata.  —  Le  systè- 
me nerveux  de  ['Accra  a  été 
décrit  par  Von  Ihering  (1877) 
et  par  Pelseneer  (1894).  La 
description  de  Von  Ihering 
est  tout-à-fait  fausse  et  nous 
n'en  parlerons  point.  Celle  de 
Pelseneer  est  également  in- 
exacte, dans  ce  sens  qu'il  a 
omis  de  citer  le  ganglion  pal- 
léal  droit  et  a  représenté  un 
système  nerveux  euthyneure, 
alors  qu'il  existe  une  strepto- 
neurie  très  accentuée. 

11  nous  sulTit  de  considérer 
un  instant  le  système  nerveux 
de  VA  cera  pour  constater  qu'il 
présente  avec  le  système  ner- 
veux des  Bulléens  un  certain 
nombre  de  modillcations  qui 
vont  aller  en  s'accentuant 
chez  les  autres  Aplysiens. 

Le  collier  œsophagien  est 
situé  assez  en  ari-ière  du  bulbe 
et  est  traversé  par  l'œsophage 
et  les  glandes  salivaires.  Les 
ganglions  cérébroïdes  ,  qui 
étaient  éloignés  l'un  de  l'au- 
tre chez  tous  les  Bulléens, 
sont  ici  accolés  et  situés  à  la 
l'ace  dorsale  de  l'œsophage. 
Les  ganglions  pédieux  sont 
restés  éloignés  et  sont  par 
conséquent  situés  sur  les 
côtés  de  l'œsophage.  Ils  sont 
réunis  par  deux  longues  com- 
missures :  l'une  volumi- 
neuse, qui  est  la  commissure 
pédieuse,  l'autre  grêle,  qui 
est  la  commissure  parapé- 
dieuse.  Entre  les  deux  passe 
l'aorte  antérieure. 


GASTÉROPODES  OPISTHOBRANCHES  117 

Les  ganglions  pleuraux  sont  petits  et  presque  accolés  aux  gan- 
glions pédieux,  ce  qui  est  encore  un  caractère  qui  éloigne  VAcera 
des  BuUéens  et  que  nous  allons  retrouver  chez  tous  les  Aplysiens. 
Deux  connectifs  assez  longs  réunissent  chaque  ganglion  cérébroïde 
au  ganglion  pleural  et  au  ganglion  pédieux  correspondant.  Des 
ganglions  pleuraux  part  en  arrière  une  très  longue  commissure 
viscérale  qui  s'étend  jusqu'au  niveau  du  gésier.  Du  ganglion 
pleural  droit  part  la  branche  droite  qui  vient  se  jeter  au  milieu  du 
gésier  dans  le  ganglion  sus-intestinal  après  s'être  rentlé  en  un  petit 
ganglion  palléal.  Le  ganglion  sus-intestinal  donne  un  très  court 
nerf  osphradial  qui  se  renfle  bientôt  en  un  ganglion  osphradial  au 
niveau  de  l'attache  antérieure  de  la  branchie.  Presque  au  point 
même  où  il  a  reçu  la  branche  droite  de  la  commissure,  le  ganglion 
sus-intestinal  donne  une  branche  nerveuse  qui  est  la  continuation 
de  cette  commissure.  Elle  contourne  en  effet  le  bord  droit  du  gésier 
pour  venir  se  jeter  dans  un  ganglion  assez  volumineux  qui  fournit 
le  nerf  génital  et  qui  est  par  conséquent  le  ganglion  viscéral. 

Au-dessus  de  ce  ganglion  s'en  trouve  accolé  un  autre  plus  petit 
que  Pelseneer  (1894)  considère  à  tort  comme  un  ganglion  acces- 
soire et  qui  est  le  ganglion  sous-intestinal.  11  en  part  la  branche 
gauche  de  la  commissure  qui  passe  sous  le  gésier,  se  renfle  en  un 
petit  ganglion  palléal  considéré  faussement  par  Pelseneer  comme 
le  sous-intestinal  et  va  se  terminer  dans  le  ganglion  pleural  gauche. 

Le  centre  stomato -gastrique  a  été  très  bien  décrit  par  de 
LACAZE-DuTHiERs(18y8).  Le  collier  œsophagien  pouvant  se  déplacer 
en  arrière  du  bulbe  buccal,  les  connectifs  cérébro-œsophagiens 
sont  assez  longs,  contrairement  à  ce  que  prétend  cet  auteur,  et 
aboutissent  à  deux  ganglions  bulbo-œsophagiens  accolés.  Les  deux 
nerfs  gastriques  s'étendent  jusqu'au  niveau  du  gésier,  où  ils 
s'anastomosent  en  un  réseau  irrégulier  qui  s'étend  jusqu'à  l'in- 
testin sans  former  d'anneau  nerveux  de  part  et  d'autre  du  gésier. 
Quant  au  nerf  commissural  il  se  trouve  compris  cette  fois  entre  le 
nerf  palléal  gauche  et  le  plexus  sympathique  du  gésier. 

Pour  nous  résumer,  nous  voyons  que  le  système  nerveux  de 
l'Acera  est  comme  celui  de  Aclœon,  très  voisin  de  celui  des  Strep- 
toneures  monotocardes  (en  particulier  de  certains  Ténioglosses). 
C'est  ce  qu'avait  fort  bien  observé  de  Lacaze-Dlthiers  qui  compare 
le  système  nerveux  de  VAcera  à  celui  d'un  Gastéropode  Pectini- 
branche,  en  supposant  toutefois  le  ganglion  sus-intestinal  reporté 
sur  le  dos  du  gésier.  Or  la  comparaison  est  beaucoup  plus  frap- 
pante, puisqu'en  réalité  le  système  nerveux  de  VAcera  est  franche- 


H8 


J.    GUIART 


ment  streptoneure  ;  mais  pour  s'en  convaincre  il  faut  enlerer, 
comme  nous  l'avons  déjà  dit,  le  tégument  dorsal  tout  entier.  En 
effet,  si  l'on  recourt  au  procédé  classique  de  dissection,  qui  con- 
siste à  inciser  l'animal  sur  le  milieu  de  la  face  dorsale  et  à  rabattre 
les  deux  lambeaux  sur  le  côté,  on  produit  de  la  sorte  une  détor- 
sion artificielle  de  la  branche  sus-intestinal 
de  la  commissure  et  c'est  ainsi  que  tous  les 
auteurs  représentent  le  système  nerveux  des 
Tectibranches  comme  euthyneure,  alors  que 
chez  tous,  sauf  chez  Gasîropteron,  il  est 
franchement  streptoneure. 

Des  organes  des  sens  nous  aurons  très 
peu  de  chose  à  dire.  Les  yeux  sont  superti- 
ciels  et  situés  tout  à  fait  latéralement  vers 
l'extrémité  antérieure  de  la  tète.  En  avant 
le  tégument  céphalique  forme  une  sorte  de 
repli  mobile  innervé  par  la  branche  externe 
du  nerf  labial,  qui  correspond  par  consé- 
quent à  l'organe  du  tact  et  en  particulier  au 
rudiment  du  voile  buccal  que  nous  avons 
observé  chez  Haminea  hjjdatis.  Quant  à  la 
branche  interne  du  nerf  labial  elle  vient  se 
ramifier  sur  le  côté  de  la  bouche  où  se  trouve 
vraisemblablement  l'organe  du  goût.  En 
arrière  des  yeux  un  autre  repli  mobile  du 
tégument  dorsal  est  innervé  par  les  ramifi- 
cations du  nerf  tentaculaire  et  correspond 
certainement  à  un  rudiment  de  rhinophore. 
On  voit  donc,  si  les  tentacules  céphaliques 
ne  sont  pas  encore  différenciées,  que  du 
moins  les  organes  des  sens  qui  constituaient 
l'organe  de  Hancock  des  Bulléens  sont 
maintenant  nettement  séparés. 


Fig.  69. 


Acera  huilât  a 
vu  de  profil  ;  V,  voile; 
b,  bouche;  H',  région 
tactile  et  H,  région  ol- 
factive de  l'organe  de 
Hancock;  œ,  œil;  cf, 
orifice  mâle;  rh,  rudi- 
ment de  rhinophore  ; 
gg,  gouttière  génitale; 
P,  pied  et  parapodies; 
C,  coquille  ;  L,  lobe 
palléal  postérieur. 


Aplysia  punctata.  —  Avec  l'Aplysie  nous 
arrivons  à  un  système  nerveux  beaucoup 
plus  dilîérenciéet  par  conséquent  plus  con- 
densé. Le  collier  œsophagien  est  identique 
à  celui  de  V Acera.  Des  ganglions  pleuraux  part  une  longue  com- 
missure palléo-viscérale  qui  se  dirige  en  arrière  et  à  droite  (type 
pleuroneuré  de  de  Lacaze-Duthiers)  et  se  termine  dans  une  masse 


GASTRROPODES  OPISTHOBRANCHKS  419 

ganfçlionnaire  situ(^e  en  avant  de  la  cavité  |)alléale.  Certains  obser- 
vateurs, à  l'exemple  de  Clvier(1817),  ont  pu  croire  que  cette  masse 
ganglionnaire  était  unique,  mais  il  suffit  d'un  examen  un  peu 
attentif  pour  s'apercevoir  qu'elle  est  double.  Toutefois  la  plupart 
des  auteurs  ne  pouvant  homologuer  ces  deux  ganglions  avec  les 
ganglions  viscéraux  impairs  des  autres  Gastéropodes  admettent 
que  ce  sont  des  ganglions  accessoires  développés  secondairement 
sur  la  commissure  viscérale.  Or  on  peut  constater  facilement  au 
microscope  qu'elle  se  compose  en  réalité  de  trois  ganglions.  Le 


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cg 


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Fig.  70. —  Centres  nerveux  viscéraux  de  l'Apiysie  ;  cd,  branctie  droite  et  cg,  bran- 
die K^uche  de  la  commissure  palléo-viscérale;  Pa,  ganglion  palléal:  So,  gan- 
glion sous-intestinal:  F,  ganglion  viscéral;  Su,  ganglion  sus-intestinal;  PS, 
ganglion  palléo-sous-inteslinal  :  o,  nerf  osphradial  ;  g,  nerf  génital  ;  c,  cellules 
nerveuses. 

ganglion  de  droite  qui  fournit  le  nerf  palléal  droit  et  le  nerf  osphra- 
dial est  incontestablement  le  représentant  du  ganglion  palléal 
droit  fusionné  avec  le  ganglion  sus-intestinal.  Il  est  du  reste  placé 
dorsalement  par  rapport  aux  deux  autres  et  c'est  là  la  trace  évi- 
dente d'un  reste  de  streptoneurie.  Quant  à  la  masse  ganglionnaire 
située  à  gauche  et  ventralement,  le  microscope  montre  qu'elle  est 
en  réalité  formée  de  deux  ganglions  (tig.  70,  fi):  l'un  postérieur 
plus  volumineux,  uni  par  un  connectif  avec  le  ganglion  sus-intes- 
tinal et  fournissant  le  gros  nerf  génital,  représente  le  ganglion 
viscéral;  l'autre  antérieur  et  plus  petit,  qui  lui  est  accolé  et  d'où 


120  J.    GUIART 

part  un  nerf  palléal  ainsi  que  la  branche  gauche  de  la  commis- 
sure, représente  le  ganglion  sous-intestinal  fusionné  avec  le  gan- 
glion palléal  gauche.  Du  reste  en  examinant  beaucoup  de  gan- 
glions viscéraux  d'Aplysie  au  microscope,  on  trouve  parfois  le 
ganglion  viscéral  gauche  dissocié  en  ses  trois  ganglions  d'origine 
(fig.  70,  .4)  (1).  Un  examen  plus  attentif  nous  a  donc  permis  de 
ramener  le  système  nerveux  de  l'Aplysie  au  type  normal  des 
Gastéropodes. 

Les  connectifs  stomato-gastriques  aboutissent  à  deux  ganglions 
bulbo-œsophagiens  réunis  par  une  courte  commissure.  Le  reste 
du  centre  stomato-gastrique  répond  à  la  description  typique  que 
nous  avons  donnée  précédemment.  Les  yeux  sont  situés  entre  les 
deux  tentacules  et  compris  dans  l'épaisseur  du  tégument.  Ils  sont 
très  développés. 

Les  otocystes  offrent  leurs  rapports  normaux,  mais  ne  renfer- 
ment qu'un  seul  otolithe  très  volumineux. 

Les  tentacules  antérieurs  correspondent  au  voile  labial  de 
Acera.  Ils  sont  en  effet  innervés  par  la  branche  externe  du  nerf 
labial,  tandis  que  la  branche  interne  se  ramifie  au  niveau  de  l'ori- 
fice buccal.  Quant  aux  tentacules  postérieurs,  ils  sont  innervés  par 
un  gros  nerf  tentaculaire  se  renflant  en  un  ganglion  d'où  partent 
une  série  de  rameaux  nerveux,  qui  vont  se  terminer  dans  des 
éléments  neuro-épithéliaux  particulièrement  nombreux  dans  le 
sillon  terminal  qui  donne  à  ces  tentacules  la  forme  particulière 
d'une  oreille.  Ils  sont  donc  entièrement  comparables  aux  rhino- 
phores  des  autres  Gastéropodes,  auxquels  les  recherches  de 
Moquin-Tandon  (1851  et  1854)  et  de  Garnault  (1887)  permettent 
d'attribuer  une  fonction  olfactive.  Nous  voyons  donc  que  chez 
l'Aplysie  les  trois  organes  des  sens  qui  constituaient  un  organe 
unique  chez  les  Bulléens  sont  maintenant  nettement  séparés 
(pi.  VII).  Rien  de  particulier  à  dire  de  l'osphradion. 

Notarchus  punctatus.  —  Son  système  nerveux  a  été  bien  décrit 
par  Vayssière  (1885).  Il  présente  le  maximum  de  condensation  chez 
les  Aplysiens.  Il  correspond  chez  ces  derniers  au  système  nerveux 
du  Gastropteron  chez  les  Bulléens,  tous  les  ganglions  étant  venus 
aussi  se  concentrer  autour  de  l'œsophage.  Mais  chez  le  Gasttropteron 
tous  les  ganglions  avaient  une  tendance  marquée  à  se  fusionner 

(1)  Il  est  vrai  qu'il  arrive  aussi  assez  souvent  que  le  ganglion  viscéral  gauche 
constitue  une  masse  unique.  Dans  un  cas  certainemenl  lératologique  j'ai  même 
observé  les  deux  ganglions  viscéraux  fusionnés  en  une  seule  masse. 


GASTÉROPODES  OPISTHOBRANCHES 


121 


avec  les  ganglions  rérébroïdes,  il  y  avait  notoneurie.  Giiez  Notarchus 
au  contraire  les  ganglions  ont  une  tendance  à  se  fusionner  avec  les 
ganglions  pédieux  ;  il  y  a  gastroneurie. 

Le  collier  œsophagien  se  compose  de  deux  ganglions  cérébroïdes 
accolés,  de  deux  ganglions  pédieux  très  rapprochés  et  de  deux 
ganglions  pleuraux  accolés  aux  ganglions  pédieux.  Si  la  commis- 
sure pédieuse  s'est  raccourcie  la  commissure  parapédieuse  s'est 
au  contraire  allongée  et  l'aorte  antérieure,  comme  chez  Acera  et 
Aplyfiia,  continue  à  passer  entre  les  deux. 

La  commissure  palléo-viscérale 
est  extrêmement  courte.  Les  gan- 
glions viscéraux  constituent  com- 
me chez  l'Aplysie  deux  masses 
ganglionnaii-es  accolées  ;  mais  la 
droite  est  juxtaposée  au  ganglion 
pleural  droit,  tandis  qu'entre  la 
masse  gauche  et  le  ganglion  pleural 
gauche  il  existe  une  courte  branche 
visible  de  la  commissure.  De  la 
masse  ganglionnaire  de  droite  part 
un  long  nerf  osphradial  qui  se  rend 
au  ganglion  osphradial  situé  très 
loin  en  arrière  et  à  droite  au  niveau 
de  l'insertion  antérieure  de  la  bran- 
chie.  De  la  masse  viscérale  gauche 
part  également  un  long  nerf  génital 
qui  se  dirige  aussi  à  droite  et  en 
arrière. 

Il  en  résulte  que  le  système  ner- 
veux de  Notarchus  est  absolument 

comparable  à  un  système  nerveux  d'Aplysie  dont  les  ganglions 
viscéraux  seraient  remontés  le  long  de  la  commissure  jusqu'au 
contact  de  l'œsophage.  Le  nerf  osphradial  et  le  nerf  génital  corres- 
pondraient en  partie  aux  deux  branches  de  la  commissure.  De 
plus  la  condensation  des  ganglions  viscéraux  est  encore  plus 
accentuée. 

Rien  de  particulier  à  dire  du  système  sympathique  et  des  orga- 
nes des  sens. 

D'après  Vayssière  (I880)  et  Pelseneer  (1894)  le  genre  Aphisiella 
présenterait  un  système  nerveux  presque  absolument  identique 
à  celui   de   Notarchus. 


Fig.  71.  —  Système  nerveux  central 
de  Notarchus  pimctatus.  C,  gan- 
glions cérébroïdes  ;  P,  ganglions 
pédieux;  PL,  PL',  ganglions  pleu- 
raux; F,  F',  ganglions  viscéraux  ; 
m,  nerfs  palléaux;  g,  nerf  géni- 
tal; 0,  nerf  osphradial. 


122  J.    GUIART 

Pour  résumer  ce  que  nous  venons  d'observer  dans  le  système 
nerveux  des  Aplysiens,  nous  voyons  que  la  streptoneurie,  encore 
si  nettement  marquée  chez  les  Bulléens,  a  presque  disparu.  Elle 
n'existe  véritablement  que  chez  Acera,  elle  est  difficilement  recon- 
naissable  chez  Aplysia  et  elle  n'existe  plus  chez  Aplijsiella  et 
Notarchus.  Le  collier  œsophagien,  qui  était  situé  en  avant  du  bulbe 
chez  les  plus  primitifs  des  Bulléens  est  toujours  situé  autour  de 
l'œsophage  chez  les  Aplysiens.  La  commissure  palléo-viscérale  se 
dénude  de  plus  en  plus  et  les  ganglions  nerveux  ont  une  tendance 
très  marquée  à  se  fusionner  les  uns  avec  les  autres. 

Enfin  au  fur  et  à  mesure  de  la  spécialisation,  ces  ganglions 
tendent  à  se  concentrer  vers  la  face  ventrale  du  tube  digestif  de 
manière  à  donner  naissance  à  un  système  nerveux  gastroneuré 
assez  voisin  de  celui  des  Pulmonés. 

PLEUROBRANCHÉENS 

Le  système  nerveux  des  Pleurobranches  a  été  décrit  autrefois 
par  DE  Lacaze-Duthiers  (1859)  et  Von  Ihering  (1877)  et  plus  ré- 
cemment complété  et  rectifié  par  Pelseneer  (1894)  et  par  Vayssière 
(1899). 

Le  système  nerveux  des  Pleurobranches  est  constitué  sur  le  type 
suivant.  Au  dos  de  l'œsophage  existe  une  volumineuse  masse 
ganglionnaire  constituée  par  les  deux  ganglions  cérébroïdes  accolés 
avec  lesquels  les  ganglions  pleuraux  sont  toujours  plus  ou  moins 
étroitement  fusionnés.  Une  paire  de  connectifs  cérébro-pédieux  et 
pleuro-pédieux  unissent  cette  masse  ganglionnaire  aux  deux 
ganglions  pédieux  qui  peuvent  être  situés  sur  le  côté  de  l'œsophage, 
mais  qui  souvent  aussi  viennent  s'accoler  à  la  masse  antérieure.  Il 
y  a  alors  notoneurie  vraie,  tous  les  ganglions  se  trouvant  reportés 
sur  la  face  dorsale  de  l'œsophage.  Quant  au  collier  œsophagien,  il 
est  constitué  par  un  volumineux  cordon  nerveux  qui  réunit  par 
dessous  l'œsophage  les  extrémités  latérales  de  la  masse  ganglion- 
naire dorsale.  Mais  si  l'on  examine  attentivement  ce  cordon,  on 
constate  qu'il  est  formé  en  réalité  de  plusieurs  commissures,  à 
savoir  :  une  double  commissure  pédieuse,  une  commissure  sub- 
cérébrale réunissant  les  ganglions  cérébroides  par  dessous 
l'œsophage  et  une  commissure  viscérale  unissant  les  deux  gan- 
glions pleuraux.  Vers  l'origine  droite  de  cette  dernière  on  observe 
un  petit  ganglion  viscéral  formé  uniquement  de  quelques  cellules 
ganglionnaires,  fournissant  l'innervation  de  la  branchie  et  des 


GASTEROPODES    OPISTHOBR ANCHES 


123 


v'\ 


PL. 


,S 


^1 


organes  génitaux  et  correspondant  par  conséquent  au  ganglion 
viscéral  et  au  ganglion  sus-intestinal.  Du  reste,  chez  Oacanim  ces 
deux  ganglions  existent  isolément.  L'osphradion  n'existant  pas 
chez  les  Pleurobranches  le  ganglion  sus-intestinal  se  trouve  forcé- 
ment réduit.  Quant  au  ganglion  sous-intestinal  il  est  vraisembla- 
blement lusionné,  avec  le  ganglion  palléal,  dans  le  ganglion  pleural 
gauche  fusionné  lui-même 
avec  le  ganglion  cérébroï- 
de.  Reste  le  ganglion  pal- 
léal droit  qui  est  vraisem- 
blablement fusionné  avec 
le  ganglion  pleural  du  mê- 
me côté.  En  elîet,  si  l'on 
étudie  les  nerfs  qui  partent 
des  ganglions  pleuraux  on 
constate  que  le  ganglion 
pleural  gauche  donne  nais- 
sance à  deux  nerfs  pal- 
léaux  et  le  ganglion  pleu- 
ral droit  à  un  seul,  ce  qui 
est  d'accord  avec  la  fusion 
ganglionnaire  que  nous 
venons  d'exposer. 

Le  système  nerveux  du 
genre  Pleurobranchœa  est 
construit  sur  le  même  plan 
qne  celui  des  Pleurobran- 
ches, la  principale  diffé- 
rence consiste  en  ce  que 
les  ganglions  cérébroïdes 
sont  un  peu  plus  écartés 
et  réunis  par  une  courte 
commissure.  De  même  les 

ganglions  pédieux  sont  assez  éloignés  de  la  masse  cérébro-pleurale 
et  situés  sur  les  bords  latéraux-ventraux  de  l'œsophage. 

Du  reste  si  nous  étudions  chez  les  Pleurobranchéens  des  formes 
de  moins  en  moins  différenciées  nous  pourrons  facilement  cons- 
tater que  les  différents  ganglions  vont  se  séparer  progressivement. 
C'est  ainsi  que  chez  Umbrella  (tig.  73,  B)  les  ganglions  pleuraux 
sont  nettement  distincts  aussi  bien  des  ganglions  cérébroïdes 
que  des  ganglions  pédieux.  Le  ganglion  pleural  gauche  qui  fournit 


<^0i 


'-^ 


PP 


Fig.  72.  —  Système  nerveux  central  de  VOaca- 
)iivs  nieuihionaceiin.  f,  ganglions  cérébroï- 
des; Pi,  PL',  ganglions  pleuraux;  P,  gan- 
glions pédieux  ;  S, commissure  subcérébrale; 
p,  commissure  pédieuse  ;  r,  commissure  pal- 
léo-viscérale:pp,  commissure  para  pédieuse; 
Su,  ganglion  sus  intestinal;  F,  ganglion  vis- 
céral; br,  nerf  branchial;  3,  nerf  génital. 


424  J.    GUIART 

l'innervation  des  tég-uments  et  du  manteau  de  ce  même  côté  cor- 
respond vraisemblablement  au  ganglion  pleural,  au  ganglion  pal- 
léal  et  au  ganglion  sous-intestinal.  Au  contraire  le  gangliim  pleu- 
ral droit  qui  innerve  à  la  fois  les  téguments,  le  manteau,  la  branchie 
et  les  organes  génitaux  doit  correspondre  au  ganglion  pleural,  au 
ganglion  palléal,  au  ganglion  sus-intestinal  et  au  ganglion  viscéral. 
Le  genre  le  moins  ditïérencié  est  bien  certainement  le  genre 
Tylodina  (lig.  73,  A)  qui  a  été  placé  tour  à  tour  parmi  les  Bulléens 
et  parmi  les  Pleurobranchéens,  mais  que  les  auteurs  les  plus 
récents,  et  en  particulier  Mazzarelli  (1897),  tendent  à  placer  défi- 
nitivement parmi  les  Pleurobranchéens.  Ici  non  seulement  lesgan- 


/^ 


^-  r 


r 


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'  ^  P  PP 


Fig.  73.  —  .4,  système  nerveux  de  Tylodina;  B,  système  nerveux  de  Umbrella; 
r,  ganglions  cérébroïdes  ;  P,  ganglions  pédieux  :  PV,  masses  pleuro-viscérales  ; 
V,  ganglion  viscéral;  ;>,  commissure  pédieuse;  jjp,  commissure  parapédieuse : 
c,  commissure  subcérébrale;  r,  commissure  palléo- viscérale;  hr,  nerf  bran- 
chial ;  (j,  nerf  génital;  m,  nerf  palliaux. 

glions  pleuraux  sont  distincts  des  ganglions  cérébroïdes  et  des 
ganglions  pédieux,  mais  encore  ils  sont  réunis  au-dessous  de  l'œso- 
phage par  une  troisième  grosse  masse  ganglionnaire.  La  masse 
gauche,  qui  innerve  les  téguments  et  le  manteau,  doit  être  consi- 
dérée comme  formée  par  la  fusion  du  ganglion  pleural,  du  ganglion 
palléal  et  du  ganglion  sous-intestinal.  La  masse  ganglionnaire 
impaire  qui  n'innerve  que  les  organes  génitaux  correspond  évidem- 
ment au  ganglion  viscéral.  Enfin  le  ganglion  de  droite  qui  innerve 
à  la  fois  les  téguments,  le  manteau  et  la  branchie  correspond  vrai- 
semblablement à  la  fusion  du  ganglion  pleural  et  du  ganglion 
palléal  avec  le  ganglion  sus-intestinal. 

Comme  nous  avons  dit  précédemment  que  Tylodina  était  parmi 
les  Pleurobranchéens  le  genre  le  moins  différencié,  ce  doit  être 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANCHES 


125 


une  l'orme  primitive  se  rattachant  par  certains  caractères  avec  les 
familles  voisines.  En  etïet,  alors  que  tous  les  Pleurobranchéens  en 
sont  dépourvus,  Pelseneer  (1894)  a  montré  t]ue  ce  genre  possédait 


CP?    c 


Fig.  74.  —  Idalia  ramosa,  système  nerveux  ;  H,  bulbe  pharyngien  relevé  en  avant 
C,  ganglions  cérébroides  ;  CP,  commissure  pédieuse  ;  CPP,  commissure  para 
pédieuse  ;  CS,  commissure  subcérébrale  ;  CV,  commissure  palléo-viscérale 
gbr,  nerf  génito-branchial;  m,  nerfs  palléaux  ;  NO,  nerf  olfactif  ;  0,  œil  ;  Œ, 
ganglions  bulbo -œsophagiens ;  Oi,  ganglions  olfactifs;  OT,  otocystes  ;  P,  gan 
glions  pédieux  ;  PV,  ganglions  pleuro-viscéraux;  B,  rhinophore;  .S,  conduits 
salivaires;  T,  tentacule  labial. 


un  osphradion,  caractère  qui  le  rapproche  évidemment  des  Tecti- 
branches.  Il  semble,  comme  le  veut  Pelseneer  (1894),  que  ses  atrini- 
tés  soient  pour  les  Bulléens  qui  ont  une  tendance  évidente  vers  la 
notoneurie,  mais  l'étude  du  système  nerveux  ne  nous  suffit  pas 
pour  oser  émettre  une  semblable  affirmation. 


126 


En  réalité  lesjstème  nerveux  des  Pleurobranchéens  est  construit 
sur  un  type  bien  distinct  et  l'origine  de  ce  groupe  est  tout  ce  qu'il 
y  a  de  plus  incertaine.  Nous  avons  déjà  vu  du  reste  pour  d'autres 
organes  que  les  Pleurobranchéens  s'éloignent  des  Tectibranches 
pour  ressembler  beaucoup  plus  aux  Nudibranches. 

NUDIBRANCHES 


Nous  prendrons  comme  type  de  Nudibranches  un  très  bel 
animal  que  nous  avons  eu  l'occasion  de  disséquer  autrefois  au 
Laboratoire  de  Banyuls,  VIdalia  ramosa  du  groupe  des  Doridiens. 

Or,  comme  on  peut 
le  voir  sur  la  figure 
ci-contre,  c'est  un 
simple  système  ner- 
veux de  Pleurobran- 
che  dont  le  ganglion 
situé  sur  la  commis- 
sure palléo-viscérale 
est  venu  se  fusionner 
avec  le  ganglion 
pleural  droit  ou, 
pour  parler  plus  ex- 
actement ,  avec  la 
masse  cérébro-pleu- 
rale droite  dont  la 
région  postérieure 
innerve  à  la  fois  les 
téguments,  la  bran- 
chie  et  les'[organes  génitaux.  C'est  donc  un  système  nerveux  de 
Pleurobranche  qui  a  fait  encore  un  pas  de  plus  vers  la  différen- 
ciation, c'est  à-dire  vers  la  condensation  ganglionnaire.  La  con- 
densation est  encore  plus  marquée  chez  V Archidorh  tuberculata. 

Nous  sommes  donc  arrivés  au  type  notoneuré  vrai  que  nous 
considérons  avec  de  Lacaze-Duthiers  (1888)  comme  caractérisant 
le  grand  groupe  malacologiquequi  comprend  lesPleurobrancheset 
les  Nudibranches.  Pelseneer  f  1888)  a  bien  essayé  de  montrer  que  ce 
groupement  était  artificiel,  mais  il  sest  appuyé  surtout  sur  les 
caractères  particuliers  du  système  nerveux  des  Sacoglosses  (Ely- 
siens)  dont  les  centres  pédieux  seraient  situés  sous  l'œsophage.  Or 
les  Sacoglosses  sont  encore  si  peu  connus  que  certains  auteurs  les 


Fig.  75.—  Système  nerveux  d'Archidori!<  tnherculata. 
G,  ganglions  cérébroïdes  ;  T,  ganglions  pédieux  ; 
PV,  PV\  ganglions  pleuro-viscéraux  ;  gh,  nerf 
génito-branchial  ;  m,  nerfs  palléaux;  p,  commis- 
sure pédieuse  ;  r,  commissure  palléo-viscérale. 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANCHES  127 

placent  parmi  les  Tectihraiiches,  tandis  que  certains  autres  en  font 
des  Nudibranches.  Il  est  peut-être  encore  prématuré  de  vouloir 
résoudre  la  question  et  j'avoue  pour  ma  part  n'être  pas  très 
convaincu  par  les  raisons  que  donne  Pelsenekr  pour  prouver  que 
les  Éiysiens  sont  les  Nudibranches  les  plus  ditïérenciés. 

Je  crains  que  Pelseneer  qui  ne  redoute  cependant  pas  les  idées 
nouvelles  se  soit  refusé  un  peu  trop  systématiquement  à  admettre 
le  terme  de  notoneurie  qui  ne  visait  évidemment  dans  l'esprit  de 
son  auteur  à  rien  moins  qu'à  réunir  les  Pleurobranches  et  les 
Nudibranches.  J'en  suis  d'autant  plus  étonné  que  plus  je  relis  le 
merveilleux  travail  de  Pelseneer  sur  les  Opisthobrancheset  plus  je 
suis  persuadé  que  les  Pleurobranches  doivent  être  définitivement 
séparés  des  Tectibranches  pour  être  rapprochés  des  Nudibran- 
ches (1). 

On  arrive  du  reste  à  la  même  conclusion  si  l'on  considère  le 
centre  stomato-gastrique  et  les  organes  des  sens  des  Opisthobran- 
ches  notoneurés.  Chez  les  Pleurobranches  et  les  Nudibranches  le 
centre  stomato-gastrique  est  caractérisé  en  effet  par  la  présence 
d'un  ganglion  gastro-œsophagien  accessoire  situé  sur  le  nerf  gas- 
trique à  peu  de  distance  du  ganglion  bulbo-œsophagien.  Toutefois, 
il  est  juste  de  dire  que  nous  avons  observé  un  semblable  ganglion 
chez  le  genre  Gastropteron,  ce  qui  rapproche  encore  le  système 
nerveux  des  Pleurobranches  et  des  Nudibranches  de  celui  de  ce 
dernier  genre.  Des  organes  des  sens  nous  aurons  peu  de  choses 
à  dire.  Les  yeux  sont  toujours  atrophiés  et  presque  toujours 
accolés  à  la  masse  nerveuse  ganglionnaire,  sauf  chez  quelques 
Pleurobranches  où  ils  peuvent  pénétrer  dans  les  téguments  cépha- 
liques.  Cependant  grâce  à  la  transparence  des  tissus  il  est  presque 
toujours  possible  de  les  distinguer  sous  la  forme  de  deux  petits 
points  noirs  placés  à  la  base  d'insertion  des  tentacules. 

Les  otocystes  renferment  de  nombreux  otolithes. 

Chez  les  Pleurobranches,  comme  chez  les  Nudibranches,  l'organe 
du  tact  forme  un  voile  buccal  très  développé  et  les  rhinophores 
constituent  un  appareil  olfactif  de  plus  en  plus  compliqué. 

Enfin  (sauf  chez  Tylodina)  l'osphradion  n'existe  pas.  Mais  en 
même  temps  qu'il  a  disparu,  ainsi  que  le  ganglion  osphradial  qui 
l'innerve,  le  ganglion  tentaculaire  du  rhinophore  a  pris  un  énorme 

(1)  Le  système  nerveux  en  particulier  coïncide  merveilleusement  jusque  dans 
ses  moindres  détails.  C'est  ainsi  que  la  commissure  parapédieuse  ne  fournil  jamais 
de  nerf  chez  les  Notoneurés  et  que  l'aorte  antérieure  passe  toujours  en  dehors 
des  commissures  pédieuses. 


128  J.    GUIART 

développement  par  une  sorte  de  balancement  organique.  Ce  gan- 
glion se  développe  vraisemblablement  aux  dépens  de  nombreuses 
cellules  ganglionnaires  qui  accompagnent  le  nerf  olfactif  et  qui 
tendent  à  se  fusionner  en  un  ganglion  unique  au  fur  et  à  mesure 
que  le  rhinophore  se  perfectionne  et  s'individualise. 

Résumé.  —  Une  revue  rapide  du  système  nerveux  des  Opistho- 
branches  nous  permet  de  faire  les  conclusions  suivantes  : 

1.  La  condensation  des  centres  nerveux  va  de  pair  avec  la 
différenciation  ou  la  spécialisation  de  l'organisme. 

2.  Il  en  est  de  même  de  la  détorsion  de  la  commissure  palléo- 
viscérale  (Euthyneures). 

3.  Les  Bulléens,  qui  ont  des  ganglions  distincts  et  une  commis- 
sure palléo-viscérale  tordue,  sont  les  plus  primitifs  des  Tecti- 
branches . 

4.  Les  formes  les  plus  primitives  ont  le  collier  œsophagien  en 
en  avant  du  bulbe  buccal  (Actœoii,  Scapliander,  Philine,  Bulla, 
Doridium,  Gastropteron). 

5.  ActœoH  qui  est  le  BuUéen  le  plus  primitif  offre  un  système 
nerveux  streptoneure  et  aponotoneuré  semblable  à  celui  des 
Prosobranches  Monotocardes  d'où  il  semble  dériver. 

6.  Chez  les  Bulléens  les  plus  spécialisés  (Gaslropteron)  le  système 
nerveux  a  tendance  à  la  notoneurie. 

7.  Le  système  nerveux  des  Aplysiens  est  épipodoneuré. 

8.  Chez  les  plus  primitifs  d'entre  eux  (Acera)  la  commissure 
viscérale  est  également  tordue. 

9.  Chez  les  Aplysiens  les  plus  spécialisés  [Notarclius]  le  système 
nerveux  tend  à  la  gastroneurie. 

10.  Les  Pleurobranchéens  et  les  Nudibranches  sont  tous  des 
animaux  très  spécialisés. 

11.  Chez  les  uns  comme  chez  les  autres  le  système  nerveux  est 
construit  sur  un  plan  absolument  identique  qui  répond  au  type 
notoneuré  de  de  Lagaze-Duthiers  (1888). 

12.  Le  système  nerveux  des  Notoneurés  se  rapproche  de  celui 
des  Bulléens  spécialisés  (Gastropteron). 

13.  Le  système  nerveux  du  Gastropteron  se  distingue  de  celui  des 
Notoneurés  en  ce  que  le  ganglion  viscéral  s'est  porté  à  gauche  et 
le  ganglion  sus-intestinal  à  droite  tandis  que  chez  les  Notoneurés 
le  ganglion  viscéral  s'est  porté  du  côté  droit  avec  le  ganglion  sus- 
intestinal. 

14.  La  fusion  primitive  des  ganglions  cérébroïdes  ou  pleuraux 


fl<wnx/vita. 


Fig.  70.  -  Schéma  destiné  à  montrer  les  principales  modificationi  du  système 
nerveux  dans  la  série  des  Tectihranclies  ;  B,  bulbe  pharyngien;  T,  tube 
digestif  ;  C,  ganglions  cérébroîdes  ;  P,  ganglions  pédieux  ;  0,  ganglion 
ospliradicil  ;  1  et  7,  ganglions  pleuraux  ;  2  et  6,  ganglions  palléaux  ;  3, 
ganglion  sus  intestinal  ;  4,  ganglion  viscéral:  5,  ganglion  sous  intestinal. 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901. 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANCHES 


131 


chez  les  Notoiieurés  est  également  l'indice  qu'ils  dérivent  de  la 
forme  aponotoneurée. 

15.  Le  collier  œso})hagien  entoure  toujours  l'œsophage  chez  les 
Aplysiens  et  chez  les  Nudibranchesqui  sont  par  conséquent  moins 
primitifs  que  les  Bulléens  et  les  Pleurobranches  où  le  système 
nerveux  est  toujours  placé  en  avant  du  bulbe  (sauf  chez  Haminea). 

16.  Au  fur  et  à  mesure  que  l'on  s'adresse  à  des  formes  de  plus 
en  plus  différenciées  la  commissure  cérébroide  disparaît,  la  com- 
missure palléo-viscérale  se  raccourcit  et  la  commissure  pédieuse 
s'allonge. 

17.  Chez  les  Bulléens  et  chez  les  Notoneurés  l'aorte  antérieure 
passe  toujours  en  dehors  des  commissures  sous-œsophagiennes. 


Fig.  77.  — Schéma  destiné  à  montrer  les  modifications  du  système  nerveux  dans 
la  série  des  Notoreurés;  A,  Tylodinu;  B,  Pleurobranchea;  C,  Pleurobran- 
chus;  D,  Umhrella  :  E,  Nudibranches  (pour  les  chiffres,  voir  la  fig.  76). 


18.  Chez  les  Aplysiens  l'aorte  antérieure  passe  toujours  entre  la 
commissure  pédieuse  et  la  commissure  parapédieuse. 

19.  Les  nerfs  issus  de  chaque  masse  ganglionnaire  permettent 
toujours  de  retrouver  les  ganglions  qui  la  constituent,  la  loi  des 
connections  devant  toujours  servir  de  base  à  l'étude  du  système 
nerveux  des  Mollusques. 

20.  Les  ganglions  pleuraux  ne  fournissent  jamais  de  nerfs  chez 
les  Opisthobranches. 

21.  Tous  les  autres  ganglions  de  la  commissure  palléo-viscérale 
peuvent  fournir  des  nerfs  palléaux. 


132  J.    GUIART 

22.  Le  ganglion  sus-intestinal  innerve  toujours  l'osphradion  ou 
à  son  défaut  la  branchie. 

23.  Le  ganglion  viscéral  innerve  toujours  les  organes  génitaux. 

24.  Les  ganglions  cérébroïdes  président  à  l'innervation  des  orga- 
nes des  sens. 

25.  Les  ganglions  pédieux  innervent  le  pied  et  ses  dépendances 
(parapodies,  pénis). 

26.  Les  ganglions  bulbo-œsophagiens  et  leur  commissure  inner- 
vent le  bulbe  buccal  et  la  radula. 

27.  Le  centre  stomato-gastrique  des  Notoneurés  est  caractérisé 
par  la  présence  d'un  ganglion  gastro-œsophagien  accessoire  au 
voisinage  du  ganglion  bulbo  œsophagien.  Ce  ganglion  œsophagien 
accessoire  existe  aussi  chez  Gastropteron  et  chez  Haminea. 

28.  Les  yeux,  chez  la  plupart  des  Opistliobranches,  sont  situés 
dans  la  cavité  céphalique  au-dessous  du  tégument  dorsal. 

29.  Les  otocystes  existent  chez  tous  les  Opisthobranches. 

30.  Les  Tectibranches  (BuUéens  et  Aplysiens)  sont  caractérisés 
par  la  présence  d'un  osphradion  arrondi  situé  au  niveau  de  l'in- 
sertion antérieure  de  la  branchie. 

3i.  Les  Bulléens  sont  caractérisés  par  la  présence  dun  organe 
de  Hancock  correspondant  à  la  fois  à  l'organe  du  goût,  à  l'organe 
du  tact  et  à  l'organe  olfactif. 

32.  Il  est  vraisemblable  que  chez  les  Gastéropodes  primitifs 
existait  une  ligne  latérale  sensorielle  dont  lorgane  de  Hancock  et 
l'osphradion  sont  les  vestiges. 

33.  L'organe  de  Hancock  chez  les  Opisthobranches  plus  spécialisés 
{Aplysiens  et  Notoneurés)  a  donné  naissance  aux  papilles  gusta- 
tives,  au  voile  buccal  et  aux  rhinophores  dans  lesquels  se  sont 
spécialisés  les  organes  du  goût,  du  toucher  et  de  l'olfaction. 

34.  Chez  les  formes  non  pourvues  d'osphradion  il  existe  un 
énorme  ganglion  olfactif  à  la  base  du  rhinophore. 

35.  Ce  ganglion  olfactif  est  dû  vraisemblablement  à  la  fusion  de 
toutes  les  cellules  ganglionnaires  situées  sur  le  trajet  du  nerf 
olfactif.  Ces  cellules  se  fusionnent  en  un  ganglion  unique  au  fur 
et  à  mesure  que  le  rhinophore  s'individualise  et  se  perfectionne. 
C'est  ainsi  que  la  concentration  se  rencontre  chez  Aplysia  et 
acquiert  son  maximum  chez  les  Notoneurés. 

36.  Tous  les  caractères  tirés  du  système  nerveux  et  des  organes 
des  sens  montrent  que  les  Pleurobranchéens  doivent  être  retranchés 
des  Tectibranches. 

37.  Les  mêmes  caractères  montrent  qu'on  doit  les  classer  avec 
les  Nudibranches. 


GASTÉROPODES   OPISTHOBRANCHES  133 


CHAPITRE  VIII 
STRUCTURE  DES  CENTRES  NERVEUX 


La  structure  des  centres  nerveux  des  Gastéropodes  a  été  étudiée 
par  un  assez  grand  nombre  d'auteurs  parmi  lesquels  nous  citerons  : 
Waldeykr  (1863),  Trinchese  (1863),  Boll  (1869),  Schulze  (1879), 
Leydig  (J883),  ViGNAL  (1881  et  1883),  Haller  (1886),  Nansen  (1887), 
Garnault  (1887),  Bernard  (1890)  et  de  Nabias  (1894  et  1899). 
Ces  auteurs  sont  malheureusement  loin  d'être  d'accord  surtout 
en  ce  qui  concerne  la  nature  des  prolongements  des  cellules 
nerveuses  et  leurs  rapports  avec  les  fibrilles  des  nerfs.  Nous  nous 
mêlerons  d'autant  moins  à  la  discussion  qu'elle  n'a  plus  sa  raison 
d'être  à  l'heure  actuelle,  depuis  les  importants  travaux  des  Golgi, 
des  Ramonv  Cajal,  des  Retzius,  etc.,  etc.  Personne  ne  croit  plus 
en  effet  aujourd'hui  à  l'origine  indirecte  des  nerfs.  Tout  le  monde 
sait  que  les  libiilles  nerveuses  ne  sont  rien  autre  chose  que  le 
prolongement  direct  de  la  cellule  nerveuse.  Aussi  dans  le  très 
court  chapitre  que  nous  allons  consacrer  à  la  structure  des  centres 
nerveux  chez  les  Opisthobranches,  nous  laisserons  de  côté  les 
discussions  qui  risqueraient  de  nous  entraîner  trop  loin,  pour  nous 
en  tenir  simplement  à  la  structure  et  à  la  topographie  des  centres. 

Il  eût  été  du  plus  haut  intérêt  de  rechercher  l'origine  des  nerfs, 
malheureusement  la  méthode  d'Elirlich  au  bleu  de  méthylène  nous 
a  fourni  des  résultats  négatifs  chez  tous  les  Mollusques.  La  méthode 
de  Golgi  nous  a  paru  souvent  trompeuse,  résultat  qui  est  peut-être 
dû  soit  à  une  installation  défectueuse,  soit  à  notre  inexpérience  de 
la  méthode,  soit  à  une  réaction  spéciale  des  animaux  sur  lesquels 
nous  opérions.  Quant  à  la  méthode  des  coupes,  employée  par 
de  Nabias,  elle  ne  nous  a  pas  paru  répondre,  comme  résultats,  à  la 
somme  de  travail  qu'elle  exige  ;  cette  méthode  n'aurait  d'intérêt 
qu'à  la  condition  de  permettre  de  fournir  des  figures  très  claires 
indiquant  le  trajet  des  fibrilles  nerveuses  et  l'origine  des  princi- 
paux nerfs.  Or  ce  travail  exige  l'exécution  de  nombreuses  séries  de 


134 


coupes  et  de  nombreuses  reconstructions  qui,  les  unes  et  les  autres, 
demandent  un  temps  considérable  devant  lequel  j'ai  bien  natu- 
rellement reculé,  étant  donné  les  nombreuses  questions  dont  je 
désirais  m'occuper  Quant  à  donner  la  représentation  de  nom- 
breuses coupes,  comme  l'a  fait  de  Nabias  (1894),  je  me  serais  abso- 
lument refusé  à  le  faire,  car  c'est  vouloir  imposer  aux  personnes 
qui  consultent  un  ouvrage  de  refaire  complètement  le  travail  de 
l'auteur. 

Cellules  nerveuses.  —  Les  cellules  nerveuses  des  Mollusques 
Opisthobranches  sont  très  faciles  à  étudier  parce  qu'elles  sont  en 
général  très  volumineuses.  Elles  répondent  à  deux  types  princi- 
paux. Les  plus  communes  ont  reçu  le  nom  de  cellules  ganglionnaires 
proprement  dites  (fig.  79,  G).  On  les  rencontre  surtout  dans  les 
ganglions  pédieux,  dans  les  ganglions  palléo-viscéraux  et  dans  les 
ganglions  stomato-gastriques.  Elles  occupent  la  périphérie  de  ces 
ganglions  dont  le  centre  est  occupé  par  les  nombreuses  fibrilles 


Fig.  78 .-  Répartition  des  cellules  nerveuses  sensitives  clans  les  renflements 
ganglionnaires  des  nerfs  sensoriels  de  la  Pliiline;  A.  nerf  olfactif;  B,  nerf 
labial. 

nerveuses  qui  en  émanent  et  qui  constituent  la  substance  ponctuée 
de  Leydig. 

Les  plus  petites  cellules  ganglionnaires  sont  situées  du  côté  du 
centre  contre  la  substance  ponctuée  et  les  plus  volumineuses 
occupent  la  périphérie  du  ganglion.  Ces  cellules  peuvent  atteindre 
les  dimensions  les  plus  variables,  suivant  la  situation  qu'elles 
occupent,  mais  les  plus  volumineuses  se  rencontrent  certainement 
dans  le  centre  palléo-viscéral  (fig.  79,  Su).  Toutes  celles  que  j'ai 


...  7.  -système  nerveux  du  DorUliu^n  dep.cU.nn  ^^^^\'^^^'::^^:ÙSl 
^.liou  cérébro<de;  P,  ganglion  pédieux     PI,    masse  f^^ll^'^lllJ^^^^^^ 
ganglion  pleural  et  du  ganglion  palléal  •  Su,  gangl.on  ^^'^l^'^^^^^^^^  NO,  nerf 

,a  commissure  palléo  viscérale;  V.  gangUon  ^^^'^^^^^^^^^^^^  S,  cellule 

osp'.radial;  NP,  nerf  palléal;?  0,  ganglion   osphradidl,  G,  ctllu.e   „     . 
sensitlve. 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANCHES  137 

observées  m'ont  paru  être  unipolaires.  Ces  cellules  sont  f^énérale- 
ment  piriformes  et  renferment  un  très  volumineux  noyau  dans 
lequel  on  observe  un  ou  plusieurs  nucléoles.  La  substance  proto- 
plasmique  est  nettement  fibrillaire  et  toutes  les  lîbrilles  conver- 
î?ent  vers  le  prolono^ement  axial  de  la  cellule  de  manière  à 
constituer  la  fibre  nerveuse.  Celle-ci  se  dirige  vers  le  centre  du 
2:anglion  et  chaque  fois  que  j'ai  pu  la  suivre  elle  était  toujours 
unique.  Mais  une  fois  arrivé  dans  la  substance  ponctuée  elle  se 
recourbe  pour  gagner  un  nerf  ou  un  autre  ganglion  et  on  la  i)erd 
de  vue. 

La  seconde  forme  cellulaire  est  la  cellulr  aensorielle  (fig.  79,  S) 
encore  appelée  par  certains  auteurs  cellule  chromatique.  Contraire- 
ment aux  cellules  ganglionnaires)  qui  étaient  grosses  et  piriformes, 
celles-ci  sont  toujours  petites,  de  taille  uniforme  et  arrondies.  On 
ne  les  rencontre  que  dans  les  ganglions  cérébroïdes  et  dans  les 
ganglions  situés  sur  le  trajet  des  nerfs  qui  se  rendent  aux  organes 
des  sens  (fig.  78). 

Origine  des  nerfs.  —  Il  est  facile  de  constater  que  les  nerfs 
prennent  leur  origine  dans  la  substance  ponctuée,  mais  il  n'en  est 
pas  de  même  de  leur  continuité  avec  les  fibi-es  nerveuses  issues  des 
cellules  ganglionnaires.  Toutefois,  par  analogie  avec  ce  qui  se 
passe  dans  d'autres  groupes  voisins,  il  est  permis  de  supposer  que 
les  nerfs  sont  formés  par  la  réunion  d'un  certain  nombre  de 
fibres  nerveuses  issues  d'un  même  groupe  de  cellules.  C'est  ainsi 
que  Retzius  (1892),  chez  les  Annélides  et  chez  les  Crustacés,  a 
pu,  grâce  à  la  méthode  d'Erlich,  voir  les  cylindraxes  des  cellules 
nerveuses  pénétrer  directement  dans  les  nerfs. 

Quant  au  névrilemme  qui  entoure  les  nerfs  il  n'est  que  la  conti- 
nuation du  stroma  conjonctif  qui  entoure  les  ganglions  nerveux  et 
dans  lequel  viennent  se  terminer  un  certain  nombre  d'artères  de 
sorte  que  les  éléments  nerveux  sont  directement  baignés  par  le 
liquide  nourricier. 

Terminaisons  nerveuses  sensorielles.  —  Celles-ci  n'ont  guère  été 
étudiées  chez  les  Gastéropodes  que  par  Flemming  (1869,  1870  et 
1884),Garnault  (1887),  Bernard  (1890),  Mazzarelli  (1893)  et  Retzius 
(1892).  Mazzarelli  est,  à  ma  connaissance,  le  seul  à  les  avoir 
observées  chez  les  Tectibranches.  Je  n'ai  pas  eu  l'occasion  de  les 
étudier  dans  ce  groupe,  mais  je  vais  indiquer  rapidement  ce  que 
j'ai  pu  observer  dans  le  groupe  voisin  des  Pleurobranches.dansun 
travail  entrepris  il  y  a  quelques  années  au  Laboratoire  de  Roscolï 


138 


à  l'instigation  de  l'éminent  directeur  de  la  station.  Frappé  des 
mauvais  résultats  obtenus  par  la  méthode  ordinaire  des  coupes, 
qui  déforme  trop  ou  par  la  méthode  des  imprégnations,  qui  ne 
fournit  que  des  silhouettes,  j'étais  résolu  à  n'employer  que  la 
méthode  des  dissociations,  ou  à  ne  couper  du  moins  que  des  tissus 
se  rapprochant  le  plus  possible  de  l'état  frais.  Je  comptais  tout 
d'abord  étudier  les  terminaisons  nerveuses  du  rhinophore  de 
l'Aplysie,  mais  je  ne  tardai  pas  à  me  convaincre  que  les  granulations 
pigmentaires  dont  les  cellules  épithéliales  sont  absolument  gorgées 
constituaient  un  inconvénient  réel.  Sur  les  conseils  du  professeur 
DE  Lacaze-Duthiers,  je  m'adressai  donc  au  tentacule  postérieur  du 
a  l'avantage  d'être  constitué  par  une  lame 
aplatie  très  mince  et  très 
? 


Pleurobranche 
A        B 


peu  pigmentée.  Toute  la 
face  interne  de  cette  lame 
forme  un  certain  nombre 
de  replis  transversaux 
dans  lesquels  viennent  se 
ramifier  les  terminaisons 
ultimes  du  nerf  tentacu- 
laire  et  qui  constitue  vrai- 
semblablement l'organe 
olfactif.  Je  fis  un  certain 
nombre  de  dissociations 
par  le  procédé  de  Ranvier, 
c'est-à-dire  après  macéra- 
tion dans  l'alcool  au  tiers, 
fixation  rapide  à  l'acide  os- 
mique  et  coloration  au 
l)icro-carmin.  La  figure  ci  jointe  montre  les  différentes  terminai- 
sons nerveuses  que  j'ai  pu  obtenir  par  ce  procédé,  ainsi  que  deux 
cellules  épithéliales.  Les  cellules  épithéliales  se  reconnaissent  à 
leur  volume,  à  leur  noyau  arrondi  et  à  leurs  deux  extrémités  dont 
l'une  aplatie  correspond  à  la  cuticule,  tandis  que  les  digitations 
de  l'extrémité  opposée,  en  s'intriquant  avec  les  prolongements  des 
cellules  musculaires  vont  constituer  la  membrane  basale.  Quant 
aux  autres  cellules,  elles  répondent  très  certainement  aux  cellules 
iieuro-épithéliales  observées  par  Garnault  (1887)  et  par  Bernard 
(1890)  chez  les  Prosobranches  et  par  Mazzarelli  (1893)  chez  les 
ïectibranches.  La  portion  protoplasmique  très  allongée  et  très 
étroite  peut  se  terminer  par  une  extrémité  effilée  ou  plus  ou  moins 


Fig.  80.  —  Cellules  épithéliales  et  sensorielles 
du  rhinophore  du  Pleurobranche;  A,  cellule 
épithéliale;  B,  C,  D,  E,  cellules  sensorielles 
dont  le  prolongement  protoplasmique  est 
plus  ou  moins  contracté  ;  F,  cellule  épithé- 
liale, cellules  sensorielles  et  une  cellule 
neuro-épitiiéliale  en  bouton. 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANCHES  130 

renflée  en  bouton,  mais  toujours  elle  s'arn'fe  au  niveau  du  bord 
cuticulaire  de  la  cellule  épidermique  de  soutien. 

Quant  au  noyau  il  est  généralement  ovale  ou  fusiforme,  entouré 
d'une  très  mince  couche  de  protoplasma.  Celui-ci  se  continue  en 
arrière,  par  une  tibrille  nerveuse  très  nette  ])résentant  parfois  une 
série  de  petits  renflements  analogues  à  ceux  que  l'on  observe  si 
souvent  sur  le  trajet  des  neurones.  Je  signale  d'une  façon  toute 
particulière  une  cellule  neuro-épithéliale  (tlg.  80,  F)  à  extrémité 
distale  très  courte  et  renflée  en  bouton,  qui  se  trouve  logée  au 
dessous  d'une  cellule(le  soutien  et  qui  pourrait  correspondre  à 
une  cellule  tactile  destinée  à  percevoir  les  sensations  de  pression. 
Mais  comme,  par  suite  de  la  macération,  le  plateau  cuticulaire 
des  cellules  de  soutien  avait  disparu  je  pouvais  craindre  que  les 
extrémités  distales  de  mes  cellules  neuro-épithéliales  ne  soient 
également  incomplètes  et  qu'elles  ne  portent  en  réalité  un  ou 
plusieurs  cils.  Je  me  résolus  donc  à  faire  des  coupes,  mais  par  le 
procédé  très  simple  suivant.  Sectionnant  le  tentacule  d'un  Pleuro- 
branche  je  le  traitais  successivement  par  le  sublimé  acétique  pour 
le  fixer  rapidement,  puis  par  un  colorant  nucléaire,  après  quoi 
je  l'abandonnais  dans  une  solution  fortement  concentrée  de 
gomme  arabique  dans  l'eau.  Le  lendemain  je  prenais  un  morceau 
de  colle  à  bouche  assez  épais.  J'étalais  le  tentacule  à  l'une  des 
extrémités  et  je  le  recouvrais  d'une  grosse  goutte  de  la  solution  de 
gomme  arabique.  Après  avoir  laissé  sécher  le  tout  je  faisais  toute 
une  série  de  coupes  avec  le  rasoir  à  main  et  je  recueillais  les  coupes 
dans  un  verre  de  montre  rempli  d'eau.  Au  contact  de  l'eau  la 
gomme  était  dissoute  et  les  coupes  s'étalaient  merveilleusement. 
Il  suffisait  alors  de  les  examiner  directement  au  microscope  soit 
dans  l'eau,  soit  dans  l'eau  glycérinée.  Beaucoup  de  coupes  étaient 
forcément  mauvaises,  mais  dans  le  nombre  il  s'en  trouvait  de 
réellement  minces,  n'offrant  qu'une  seule  rangée  de  cellules,  où  les 
tissus  étaient  admirablement  conservés  et  que  j'avais  beaucoup 
plus  de  plaisir  à  considérer  que  les  plus  belles  coupes  à  la  paraffine, 
qui  sont  toujours  extrêmement  modifiées  par  le  passage  dans  les 
différents  réactifs.  Les  cellules  observées  étaient  absolument  dans 
le  même  état  que  celles  que  je  pouvais  obtenir  par  les  dissocia- 
tions à  l'état  frais.  Je  ne  saurais  donc  trop  conseiller  ce  procédé, 
qui  a  été  décrit  autrefois  par  de  Lacaze-Duthiers  (1877).  J^orsquc 
l'on  n'a  pas  besoin  de  faire  des  coupes  en  série,  il  permet  de  se 
rendre  compte  très  rapidement  de  la  structure  d'un  organe  ou  d'un 
tissu  et  il  a  le  mérite  d'être  à  la  fois' très  simple,  très  rapide  et  très 


140 


exact.  La  figure  81  représente  deux  dessins  exécutés  à  la  chambre 
claire  et  où  l'on  reconnaîtra  très  facilement  les  cellules  de  soutien 
que  je  décrivais,  tout-à  l'heure,  ainsi  que  les  cellules  neuro- 
épithéliales.  Mais  ici  du  moins  on  peut  observer  tous  les  détails  de 
la  cellule  de  soutien  y  compris  le  pigment,  les  racines  ciliaires,  la 
bordure  en  brosse  et  les  cils. 

Quant  aux  cellules  neuro-épithéliales  on  peut  constater  que  leur 
extrémité  protoplasmique  ne  dépasse  jamais  le  niveau  inférieur 
de  la  cuticule.  Cette  extrémité  ne  possède  certainement  pas  de  cils 
et  elle  semble  pouvoir  se  rétracter  entre  les  cellules  de  soutien. 
C'est  ce  qui  nous  explique  que  dans  les  macérations  nous  avons 

pu  observer  des  longueurs 


B 


et  des  formes  variables 
dans  la  partie  protoplaç- 
miquede  la  cellule  neuro- 
épithéliale.  Cela  du  reste 
n'a  pas  lieu  de  nous  éton- 
ner puisque  toute  cellule 
sensorielle  est  en  réalité 
une  cellule  nerveuse  et 
nous  savons  aujourd'hui 
que  le  principal  caractère 
du  prolongement  proto- 
plasmique de  la  cellule 
nerveuse  est  précisément 
l'amo'boisme.  Quant  au 
prolongement  centripète 
de  la  cellule  neuro-épilhé- 
liale,  nous  ne  connaissons 
pas  sa  destinée,  mais,  par  analogie  avec  ce  que  Retzius  (1892)  a 
observé  chez  Arion  nous  sommes  en  droit  de  supposer  que  chaque 
fibre  nerveuse  va  se  ramifier,  sinon  dans  le  ganglion,  du  moins 
dans  le  voisinage  d'une  des  cellules  sensitives  qui  sont  étagées  le 
long  du  nerf  tentaculaire. 

J'avais  entrepris  des  recherches  analogues  sur  l'organe  de 
Hancock  de  la  Philine,  quand  sur  ces  entrefaites  j'eus  connaissance 
du  travail  de  Mazzahelli  (1895)  sur  l'appareil  olfactif  des  Bulléens. 
Comme  les  faits  que  j'avais  déjà  observés  ne  faisaient  que  confir- 
mer les  résultats  de  Mazzahelli  et  me  permettaient  de  conclure  que 
les  terminaisons  nerveuses  sensorielles  (fig.  82)  sont  analogues 
dans  la  série  des  Gastéropodes,  je  ne  poussai  pas  mes  recherches 


Fig.  Hl  —  Détails  liistologiqiics  du  tonlacule 
de  Pleiirobranche;  A,  coupe:  1,  cellule  épi- 
tliélialc;  2,  cellule  neuroépithéliale;  B, 
cellule  épithéliale  :  1,  cils  vibratiles;  2,  bor- 
dure en  brosse  ;  3,  racines  ciliaires  et  pig- 
ment; 4,  protoplasme;  5,  noyau. 


GASTÉROPODES   OPISTHOBHANCHES 


141 


plus  avant  dans  cette  direction.  Je  ne  ne  m'étendrai  donc  pas  plus 
longuement  sur  ce  sujet. 

RÉSUMÉ.  —  Les  recherches  que  nous  venons  de  résumer  nous 


CM 


\  ' 


\^ 


>"'h  - 


--L 


CM- 


.:V\|  ^C-^A 


^P 


Fig.  82.  —  Coupe  de  l'organe  de  Hancock  chez  Philiiie  aperki  ;  CM,  cellules 
muqueuses;  EV,  épithéliuni  vibratile  ;  DC,  disque  céphaliquc;  GM,  glande 
muqueuse;  CC,  cellule  caliclforme;  Tel,  tissu  conjonctif  ;  L,  lacune  sanguine  ;  N, 
nerf;  ES,  épititélium  sensoriel;  CS,  cellules  sensorielles;  CN,  cellules  ner- 
veuses sous-jacentes  à  répithélium  sensoriel  ;  P,  parapodie. 


permettent  de  conclure  que  le  système  nerveux  des  Opisthobranches 
ofïre  une  structure  identique  à  celle  des  autres  Gastéropodes. 
C'était  un  fait  intéressant  à  constater,  mais  il  nous  semble  superflu 
de  le  développer  plus  longuement. 


142 


CHAPITRE  IX 
APPAREIL  REPRODUCTEUR 


L'appareil  reproducteur  des  Tectihranches  a  été  étudié  par 
Vayssière  (1880  et  18So),  Pelseneer  (1894),  Robert  (1889  et  1890) 
et  Mazzarelli  (1889  à  1891,  1893  et  1899).  Des  erreurs  assez 
nombreuses  s'étant  glissées  dans  ces  diiïérents  travaux,  nous  allons 
reprendre  l'étude  comparative  des  organes  génitaux  des  principaux 
Tectibranches,  ce  qui  nous  permettra  de  trouver  de  nouveaux 
caractères  pour  mieux  établir  les  rapports  des  Tectibranches,  soit 
entre  eux,  soit  avec  les  groupes  voisins. 

Actaeon.  —  L'appareil  reproducteur  de  l'Actéon  a  été  décrit  par 
Bouvier  et  par  Pelseneer  (fig.  83).  La  glande  génitale,  comme  chez 
tous  les  Opisthobranches  dont  nous  aurons  a  parler  dans  ce  chapi- 
tre, est  hermaphrodite.  Elle  est  située  dans  le  tortillon  et  composée 
d'acini  mâles  et  femelles  distincts.  Cette  glande  est  enchâssée  dans 
la  masse  du  foie.  Il  en  part  un  canal  hermaphrodite  assez  large  et 
sinueux  qui  se  dirige  vers  l'estomac,  vers  le  niveau  antérieur 
duquel  il  s'élargit  en  un  large  conduit  qui  a  reçu  le  nom  d'oviducte, 
mais  qui  joue  en  réalité  le  même  rôle  que  le  canal  godronné  de 
l'Escargot,  puisqu'il  doit  conduire  à  la  fois  les  œufs  et  les  sperma- 
tozoïdes. Ici  aussi  du  reste  les  spermatozoïdes  suivent  une  gouttière 
formée  par  deux  replis  internes  du  conduit.  La  partie  la  plus  large, 
qui  correspond  à  l'oviducte,  reçoit  en  arrière  deux  glandes  volumi- 
neuses :  la  glande  de  l'albumine  et  la  glande  de  la  glaire. 

Dans  la  gouttière  déférentielle  s'ouvre  au  contraire  un  court 
canal  qui  se  termine  bientôt  dans  une  vésicule  arrondie,  pleine  de 
spermatozoïdes,  qui  constitue  la  poche  copulatrice  ou  vésicule  de 
Swammerdam.  Après  avoir  passé  sous  le  rectum  l'oviducte  se  dirige 
vers  la  droite  où  il  se  termine  par  l'orifice  femelle  caché  sous  le  man- 
teau. Mais  auparavant  la  gouttière  devient  un  canal  déférent  très  net 
qui  chemine  sous  les  téguments  et  se  rend  au  pénis  situé  sur  le 
côté  droit  de  la  tète,  un  peu  en  avant  de  l'ouverture  palléale.  Ce 


GASTEUOPODES    OPISTHOBUANCHES 


443 


pénis  rappelle  par  sa  forme  celui  du  B 
plus  court  ;  il  est  tout  entier  rempli 
canal  déférent  qui  vient  s'ouvrir  à  son 
extrémité.  Il  est  dépourvu  de  glandes 
prostatiques  et,  fait  unique  chez  les 
Opisthobranches,  il  n'est  pas  invagi- 
nable. 

11  résulte  de  cette  description  que 
l'appareil  reproducteur  de  l'Actéon  est 
pourvu  de  deux  conduits  mâle  et  fe- 
melle distincts  se  détachant  du  conduit 
hermaphrodite.  C'est  là  ce  qu'on  ap- 
pelle le  type  diaule  que  nous  n'aurons 
plus  l'occasion  de  rencontrer  chez  les 
Tectibranches,  mais  que  nous  retrou- 
verons chez  les  Pleurobranches  et  chez 
les  Nudibranches. 

L'appareil  reproducteur  de  tous  les 
autres  Tectibranches  (Bulléens  etAply- 
siens)  est  au  contraire  construit  d'a- 
près le  type  monaule,  c'est-à  dire  que 
le  canal  hermaphrodite  débouche  di- 
rectement au  dehors  par  un  orifice 
hermaphrodite  qui  sert  à  l'expulsion 
des  œufs  et  des  spermatozoïdes.  Le 
pénis  se  trouve  situé  à  l'extrémité 
antérieure  du  corps  et  se  trouve  relié 
à  l'orifice  hermaphrodite  par  une 
longue  gouttière  ciliée  externe  que 
l'on  connaît  généralement  sous  le  nom 
de  gouttière  génitale.  Etudions  main- 
tenant les  détails  de  cet  appareil  repro- 
ducteur dans  la  série  des  Opistho- 
branches. 

Scaphander  lignarius.  —  L'orifice 
hermaphrodite  débouche  dans  un 
vestibule  génital,  ou  vagin,  de  forme 
cylindrique  mais  peu  profond.  Dans 
ce  vagin  viennent  s'ouvrir  difïérents 
organes  qui  sont  d'avant  en  arrière  : 


uccin,  mais  il  est  beaucoup 
par   les  circonvolutions  du 


Fig.  83.  —  Organes  génitaux  de 
VÀctmon.  tornatiliH  (d'après 
Pelseneer)  ;  P,  pénis;  CD,  canal 
déférent;  MR,  muscle  rétrac- 
teur; GG,  glande  de  la  glaire; 
GA,  glande  de  l'albumine;  PC, 
poche  copulatrice;  CH,  canal 
hermaphrodite  ;  GH,  glande 
hermaphrodite. 

1«  le  conduit  copulateur; 


144 


Fig.  84.  —  Organes  génitaux  du  Scaphandcr 
lignarim;  GH,  glande  hermaphrodite;  C, 
H,  canal  hermaphrodite  ;  V,  vésicule  sémi- 
nale; VS,  vésiculedeSwammerdam  ou  poche 
copulatrice;  A,  glande  de  l'albumine;  G- 
glande  de  la  glaire;  cf,  orifice  hermaphro- 
dite. 


2»  le  canal   hermaphrodite  ;  3"  les  glandes  de  l'albumine  et  de  la 

glaire.  Un  repli  lon- 
gitudinal divise  le 
vagin  en  deux  cavi- 
tés :  l'une  antérieure 
pour  la  copulation, 
l'autre  postérieure 
pour  l'élimination 
des  produits  sexuels. 
La  glande  de  la 
glaire  est  blanchâtre 
et  hyaline.  Elle  cons- 
titue un  corps  cylin- 
drique légèrement 
aplati  dorso-ventra- 
lement,  de  direction 
d'abord  transversale 
puis  se  recourbant 
en  arrière  et  à  droite. 
La  glande  de  l'albu- 
mine égalementblan- 
chàtre,  mais  granu- 
leuse, occupe  la  ré- 
gion moyenne  du 
bord  antérieur  de  la 
glande  de  la  glaire. 
Son  canal  excréteur 
va  s'ouvrir  au  fond 
du  vagin  un  peu  en 
arrière  du  point  où 
la  glande  de  la  glaire 
se  déverse  directe- 
ment dans  ce  dernier. 
Après  sa  sortie  de 
la  glande  hermaphro- 
dite, le  canal  herma- 
phrodite ,  d'abord 
très  sinueux,  con- 
tourne le  bord  anté- 
rieur de  la  glande  de  la  glaire  jusqu'au  niveau  de  la  glande  de 
l'albumine.  11  fait  alors  un  tour  complet  sur  lui  même  en  se  dila" 


Fig.  85.  —  Organes  génitaux  de  VUuminea  nuricula. 
GH,  glande  hermaphrodite;  CH,  canal  hermaphro- 
dite; V,  vésicule  séminale;  A,  glande  de  l'albu- 
mine; G,  glande  de  la  glaire;  X,  glande  nidamen- 
laire  annexée  au  vestibule  génital;  VS,  poche 
copulatrice;  GG,  gouttière  génitale;  cf,  orifice 
hermaphrodite.  + 


GASTÉROPODES    OPIM  HOBHA.NCHKS  145 

tant  progiessivemeul  puis  se  dirige  Irausversalenuiut  vers  la  droite 
pour  aller  s'ouvrir  daus  le  foud  du  vagiu.  Mais  auparavant  il  a  reçu 
le  conduit  excréteur  d'un  t)rgaiie  léniforiue  assez  volumineux  qui 
joue  le  riMe  de  vésicule  séminale. 

La  poche  copulatrice  ,  encore  appelée  chez  les  Tectibranches 
vésicule  de  Swammerdam,  se  trouve  placée  entre  le  gésier,  le  péri- 
carde et  la  paroi  gauche  dn  corps.  Elle  est  très  volumineuse  et  son 
canal  excréteur,  que  nous  avons  appelé  canal  co[)ulateur,  se  dirige 
transversalement  ù  droite,  pour  revenir,  après  un  très  long  trajet, 
s'ouvrir  au  tond  du  vagin,  dans  le  cul  de  sac  copulateur  antérieur. 

Le  pénis  est  presque  entièrement  analogue  h  celui  de  VUaminea 
navicula  que  nous  étudierons  dans  le  paragraphe  suivant  (voir 
pi.  Y  Pe  et  Pr). 

Haminea  navicula.  —  L'appareil  génital  ((ig.  So)  est  dans  ses 
grandes  lignes  identique  à  celui  du  Scaphander,  La  principale 
ditïérence  réside  dans  ce  fait  que  le  vagin  forme  une  éniinence  qui 
déborde  daus  la  cavité  palléale  et  que  l'orilice  génital  se  trouve 
reporté  vers  la  région  antérieure,  de  sorte  qu'il  s'ouvre  directement 
dans  le  cul  de  sac  copulateur. 

Quant  au  vestibule  génital  il  se  replie  en  arrière,  devient  très 
large  et  très  long  et  donne  naissance  à  une  glande  uidamentaire 
très  développée  à  l'époque  de  la  ponte  et  qui  semble  correspondre 
à  une  glande  analogue  à  celle  que  nous  observons  dans  le  vestibule 
génital  des  Aplysiens.  L'appareil  reproilucteur  de  VUaminea  tien- 
drait donc  à  la  fois  de  celui  des  Bulléens  et  de  celui  des  Aplysieus. 

L'organe  copulateur  de  ÏHaminea  navicula  peut  se  diviser  eu 
trois  régions  bien  distinctes  :  1°  un  renflement  postérieure  cylin- 
drique (pi.  V,  Pri  présentant  en  avant  un  étranglement  circulaire 
qui  lui  donne  l'aspect  d'un  gland  contenu  dans  sa  cupule;  c'est  la 
prostate  pourvue  de  parois  fort  épaisses  formées  par  une  multitude 
de  glandes  qui  déverse  une  substance  mucilagineuse  daus  le  canal 
central  ;  :Jo  un  canal  qui  est  la  continuation  du  canal  central  de  la 
prostate;  3"  une  partie  renflée  dont  la  cavité  communique  avec 
l'extérieur  par  une  ouverture  située  à  droite  de  la  bouche  et  où 
vient  se  perdre  l'extrémité  antérieure  de  la  gouttière  génitale  ; 
c'est  la  gaine  du  pénis  au  fond  de  laquelle  se  trouve  un  mamelon 
plus  ou  moins  développé  (jui  est  un  rudiment  de  péuis,  au  sommet 
duquel  vient  s'ouvrir  le  canal  excréteur  de  la  prostate.  Au  moment 
du  coït  la  gaine  se  dévagiue  comme  un  doigt  de  gant  et  peut  ainsi 
pénétrer  daus  l'orilice  hermaphrodite  d'un  autre  individu. 


M»in.  Soc.  Zool.  lU-   Fr.,  1901. 


146 


J.    GUIART 


Philine  aperta.  —  Le  vagin  est  une  cavité  à  paroi  musculaire,  de 
forme  cylindrique  et  dont  l'extrémité  se  trouve  incurvée  en  arrière. 
Le  cul-de-sac  copulateur  en  est  presque  complètement  séparé,  ne 
communiquant  avec  lui  que  par  un  étroit  orifice.  Il  constitue  sur 
le  côté  gauche  du  vagin  un  réservoir  séminal  dans  lequel  vient  se 
jeter  en  avant  le  conduit  de  la  poche  copulatrice. 


Fig.  86.  —  Organes  génitaux  de  Philine  aperta  \  GH,  glande  hermaphrodite;  CH, 
canal  hermaphrodite;  VS,  vésicule  séminale  ;  V,  vagin;  GA,  glande  de  l'albu- 
mine; GG,  glande  de  la  glaire  ;  PC,  poche  copulatrice;  RS,  réceptacle  séminal; 
Q  cf,   orifice  hermaphrodite. 


Dans  le  fond  du  vagin  s'ouvrent  le  canal  hermaphrodite  et  les 
glandes  annexes.  La  glande  de  la  glaire  a  la  forme  d'un  large  ruban 
aplati  contourné  en  forme  d'S  et  qui  communiquerait  avec  le  vagin 
par  la  portion  convexe  de  la  boucle  postérieure.  Elle  occupe  la  face 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANCHliS 


147 


ventrale  de  la  masse  hépatùiue  et  son  i^rand  axe  est  oblique  d'avant 
en  arrière  et  de  gauche  à  droite.  La  l'ace  dorsale  du  crochet  pos- 
térieur est  occupé  par  la  g^lande  de  l'aUnuniue  dont  l'extréinilé 
se  termine  vers  le  milieu  du  conduit  qui  réunit  la  glande  de  la 
glaire  au  vagin. 

L'examen  microscopique  de  la  glande  hermaphrodite  de  la 
Philiue  nous  a  montré  que  tous  les  acini  ne  sont  pas  franchement 
hermaphrodites,  mais  que  généralement  on  trouve  certains  lobules 
glandulaires  dont  les  acini  ne  donnent  que  des  spermatozoïdes  et 
d'autres  qui  ne  produisent  que  des  œufs.  On  peut  ainsi  trouver 
dans  la  glande  des  régions  mâles  et  femelles  distinctes  ;  il  est  vrai 
qu'on  peut  aussi  trouver  côte  à  côte  les  différents  genres  d'acini 
comme  le  montre  la  fig.  87. 


Fig.  87.  —  Trois  acini  de  la  glande  hermaphrodite  de   Philine  aperta  :  A, 
nus  hermaphrodite  ;  B,  acinus  mâle  ;  C,  acinus  femelle. 


La  glande  hermaphrodite  forme  une  masse  de  couleur  orangée, 
qui  occupe  la  partie  postérieure  du  foie.  Le  canal  hermaphrodite 
s'élargit  presqu'aussitôt  et  forme  cinq  ou  six  circonvolutions.  Puis 
vient  une  région  très  grêle  qui  se  dilate  bientôt  subitement,  se 
recourbe  en  forme  de  crosse  et  va  finalement  se  terminer  dans  le 
vagin  en  diminuant  peu  à  peu  le  diamètre  et  après  avoir  reçu  le 
conduit  excréteur  d'un  organe  réniforme  qui  est  encore  une 
vésicule  séminale. 

Chez  la  PliiUne  aperta  la  prostate  se  compose  d'un  long  tube 
glandulaire  gui  forme  de  nombreux  replis  dans  la  cavité céphalique 
de  l'animal,  mais  le  canal  central  de  cette  prostate  se  trouve  en 
rapport  par  un  double  conduit  :  d'une  part  avec  la  gaîne  du  pénis 
par  un  conduit  relativement  court  et  d'autre  part  avec  le  pénis  par 
un  tube  excréteur  formant  une  anse  assez  considérable.  Ce  pénis  a 


148 


j.    GL'IARt 


la  forme  d'une  eDcluiiie  dont  l'une  des  pointes  un  peu  plus  longue 
possède  l'orifice  excréteur  prostaticjue.  Quanta  la  gaine  du  pénis 
elle  possède  un  petit  cœcuni  latéral  oîi  vient  se  loger  la  pointe  du 
pénis  à  l'état  de  repos  (fig.  88). 

Doridium  depictum.— L'appareil 
génital  est  identique  à  celui  de  la 
Philine.  On  retrouve  en  effet  les 
mêmes  parties  et  l'on  n'observe  de 
différence  que  dans  les  détails.  La 
principale  modification  consiste  en 
une  forme  différente  de  la  glande 
de  la  glaire  qui  se  dirige  d'abord 
en  arrière  puis  se  recourbe  à  gau- 
che et  vers  le  haut  de  manière  à 
s'enrouler  dans  le  sens  des  aiguilles 
d'une  montre;  il  en  résulte  que 
quand  la  glande  est  très  développée 
les  bords  de  chaque  tour  s'accolent 
avec  les  précédents  pour  former 
ainsi  une  grande  masse  aplatie  et 
elliptique,  en  forme  de  ressort  de 
montre,  qui  s'étend  entre  la  masse 
hépatique  et  la  sole  pédieuse.  La 
glande  de  l'albumine ,  de  forme 
triangulaire,  se  trouve  située  en 
arrière  du  vagin  et  appliquée  contre 
l'origine  de  la  glande  de  la  glaire. 

Vayssière  (1880)  a  montré  que 
le  pénis  forme  un  véritable  cylin- 
dre charnu  à  la  surface  duquel  on 
observe  une  rainure  longitudinale 
due  à  ce  que  le  canal  prostatique 
est  incouiplètement  fermé.  A  la 
base  de  ce  pénis  débouche  une 
prostate  bilobée  et  d'aspect  fram- 
boisée,  petite  et  à  téguments  très 
minces.  La  gaine  présente  inté- 
rieurement des  plis  longitudinaux. 

Gastropteron  rubrum.  —  Le  vagin  est  piriforme.  Le  canal  copu- 
lateur  est  très  court  et  conduit  dans  une  poche  copulatrice  assez 


Fig.  88.  —  Pénis  de  Philine  et  ses 
annexes  :  GP,  gaîne  du  pénis;  P, 
pénis;  CPr,  CPr',  canaux  prosta- 
tiques; GPr,  prostate. 


GASTÉROPODES   OPISTHOBRANGHES 


149 


volumineuse  située  eutre  la  glande  de  la  glaire  et  le  diaphragme. 
La  glande  de  la  glaire  de  forme  globuleuse  mais  légèrement 


Fig.  89.  —  Organes  génitaux  du  Doridium  depictuni;  G  H,  glande  hermaphrodite; 
CH,  canal  hermaphrodite;  VS,  vésicule  séminale;  V,  vagin;  GA,  glande  de 
l'albumine;  GG,  glande  de  la  glaire;  PC,  poche  copulatrice  ;  RS,  réservoir 
séminal;  c^,  orifice  hermaphrodite. 


aplatie    dorso-ventralement    se  trouve   située    immédialemeot    à 
gauche  et  au  fond  du  vagin  et  occupe  le  côté  droit  et  antérieur  de 


'J50 


,1.    GUiART 


Fig.  90.  -  Organes  génitaux  du  Gastropteron  rubrum  ;  GH,  glande  herma- 
phrodite; CH,  canal  hermaphrodite;  VS,  vésicule  séminale;  V.  vagin-  G4 
glande  de  1  albumine;  GG,  glande  de  la  glaire;  PC,  poche  copulatrice  i 
o*,  oritice  hermaphrodite. 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANCHES 


151 


la  cavité  viscérale.  La  glande  de  l'albumiue  est  de  forme  triangu- 
laire et  est  appliquée  sur  la  lace  dorsale  de  la  glande  de  la  glaire. 
La  glande  hermaphrodite  occupe 
la  partie  postéro-dorsale  de  la 
masse  hépatique.  Le  canal  her- 
maphrodite offre  les  trois  ré- 
gions typiques  que  nous  avons 
observées  chez  les  précédents 
BuUéens,  et  vient  se  terminer 
dans  la  vésicule  séminale  qui 
s'ouvre  directement  dans  le 
vagin. 

Chez  le  Gastropteron  la  pros- 
tate est  formée  par  un  tube  assez 
long  terminé  en  cœcum,  formant 
de  nombreux  replis  dans  la  ca- 
vité céphalique.  Ce  tube  prosta- 
tique d'aspect  blanc  nacré,  de 
consistance  rigide,  ressemble 
beaucoup  à  celui  de  la  Philine. 
Ce  canal  excréteur  de  la  prostate 
se  continue  directement  dans 
l'intérieur  du  pénis.  Celui-ci  est 
un  organe  rigide,  strié  transver- 
salement et  qui  s'efTile  progres- 
sivement. Il  s'étend  jusqu'au  ni- 
veau de  l'orifice  mâle,  présente 
normalement  une  double  flexion 
mais  je  ne  l'ai  pas  observé  replié 
sur  lui-même  comme  l'a  décrit 
Vayssièriî(1880).  La  gouttière  gé- 
nitale externe  se  continue  le  long 
de  la  paroi  interne  du  sac  du 
pénis  jusqu'au  niveau  de  la  base 
de  ce  dernier  organe  (fig.  91). 

Aplysia  punctata.  —  Après 
s'être  dirigé  transversalement 
de  gauche  à  droite  et  d'avant  en 
arriére  le  vagin  reçoit  le  conduit 
copulaleur  et  se  dirige  ensuite 
presque  perpendiculairement  eu  arrière  jusqu 


Fig.  91.  —  Pénis  du  Gastropteron  et 
ses  annexes  :  GP,  gaino  du  pénis; 
P,  pénis;  GG,  prolongement  de  la 
gouttière  génitale;  CPr,  canal  prosta- 
tique. 

la  rencontre  d'un 


152 


masse  globuleuse  assez  grosse  appliquée  contre  la  face  ventrale 
du  foie  et  qui  a  reçu  le  nom  de  tuasse  génitale  annexe. 


Fig.  92.  —  OrganesUgénitaux  de  VÀplysia  punctata;  GH,  glande  hermaphrodite  ; 
CH,  canal  hermaphrodite;  VS,  vésicule  se  nmale;!  GA,  glande  de  l'albumine; 
GC,  glande  contournée  ;  GG,  glande  de  la  glaire  ;  PC,  poche  copulatrice;  RS, 
réservoir  séminal;  V,  vagin;  (y^,  orifice  hermaphrodite  ;  CC, gouttière  génitale. 


Cette  masse  est  formée  par  la  glande  de  la  glaire,  la  glande  de 
l'albumine,  la  vésicule  séminale  et  un  organe  de  nouvelle  formation 


GASTÉROPODES    OPISTHOBR ANCHES 


15:^ 


qui  a  reçu  le  nom  de  glande  contournée.  Un  examen  attentif  montre 
que  la  région  postérieure  du  vagin  est  en  réalité  formée  par  la 
fusion  du  cul-de-sac  postérieur  très  allongé  avec  la  portion  termi- 
nale du  canal  hermaphrodite,  ce  que  nous  avons  déjà  observé  chez 
l'Haminea  navicula.  Nous  avons  du  reste  une  glande  nidamentaire 


-=:^ 


Fig.  93.  —  Pénis  d'Aplysia  pimctata  et  ses  annexes.  A,  vu  dorsalement;  B,  lo 
même  rabattu  et  vu  ventralement  ;  GP,  gaine  du  pénis;  l^,  pénis  ;  GG,  prolon- 
gement de  la  gouttière  génitale  ;  GG',  saillie  dorsale  formée  par  cette  gouttière  : 
M,  muscle  rétracteur. 


s'ouvranl  aussi   dans  le  long  vestibule  génital   (|ui   fait  suite  au 
vagin. 

La  vésicule  séminale  semble  s'ouvrir  directement  dans  le  vagin, 
alors  qu'elle  s'ouvre  en  réalité  dans  une  gouttière  qui  est  la  conti- 
nuation du  canal   hermaphrodite.    Les  spermatozoïdes   pourront 


154 


suivre  cette  gouttière  pour  gagner  la  gouttière  génitale  externe  et 
le  pénis,  mais  eu  débouchant  du  canal  hermaphrodite  les  œufs  trop 
volumineux  vont  écarter  les  bords  de  la  gouttière  et  tomber  dans 
le  fond  du  cul-de-sac  vaginal.  Ils  sont  alors  englués  dans  la  sécré- 
tion de  la  glande  de  l'albumine  qui  débouche  en  ce  point,  puis 


Fig.  94.  —  Organes  génitaux  de  VAcera  buUatu;  A,  sorte  de  pavillon  entourant 
l'orifice  hermaphrodite  ;  B,  organes  génitaux  au  moment  de  la  ponte  ;  C,  les 
mêmes  après  la  ponte;  ch,  canal  hermaphrodite;  VS,  vésicule  séminale  ;  gc, 
glande  contournée;  (ja,  glande  de  l'albumine;  g,  glande  de  la  glaire  ;  MA, 
masse  génitale  annexe;  PC,  poche  copulatrice  ;  RS,  réservoir  séminal  ;  T, 
tégument;  oh,  orifice  hermaphrodite:  gg,  gouttière  génitale. 


entraînés  par  les  cils  vibratiles  jusque  dans  l'organe  que  nous  avons 
appelé  glande  contournée.  Cette  glande  n'est  pas  comme  on  le 
croyait  formée  par  un  tube  très  fin,  pelotonné  sur  lui-même,  mais 
c'est  une  cavité  unique  dont  la  paroi  forme  de  nombreux  replis 


GA8TEH0P0DES    OPISTHOBRANCHES 


155 


limitant  ainsi  toute  une  série  d'alvéoles  à  peu  près  sphéri({ues  com- 
muniquant les  uns  avec  les  autres.  C'est  dans  cet  organe  que  prend 
naissance  le  chapelet  de  coques  ovigères  dont  chacune  englobe  un 
certain  nombre  d'ovules.  Ce  chapelet  est  alors  entraîné  dans  une 
longue  glande  de  la  glaire  qui  fait  suite  à  la  glande  contournée  et 
qui  vient  se  terminer  dans  le  fond  du  cul-de-sac  vaginal  après  avoir 
serpenté  autour  de  la  glande  albumine. 

Quant  au  canal  hermaphrodite,  comme  sa  portion  terminale  s'est 
soudée  en  grande  partie  avec  le  vagin,  et  comme  sa  portion  moyenne 


Fig.  95.  —  Organes  génitaux  du  Notarchus  pimctatus  ;  GH,  canal  hermaphrodite; 
VS,  vésicule  séminale;  G,  glande  de  la  glaire;  GA,  glande  de  ■  l'albumine  ; 
PC,  poche  copulatrice;  V,  vagin. 

effilée  est  très  réduite,  ou  n'observe  guère  que  la  première  portiou 
qui  est  très  rentlée  et  très  sinueuse. 

La  glande  hermaphrodite  occupe  la  région  postérieure  gauche  de 
la  masse  hépatique. 

Chez  Aphjaia  punctata  le  pénis  (fig.  93)  est  constitué  par  un  organe 
cylindrique,  comme  anuelé,  efTilé  et  taillé  en  biseau  à  son  extré- 
mité recouvert  de  chitine  et  constituant  un  véritable  stylet  qui  doit 
servir  à  l'animal  d'organe  d'excitation  pendant  les  préludes  de 
l'accouplement.  Il  n'existe  pas  de  prostate,  mais  un  simple  muscle 
rètracteur  qui  vient  s'insérer  à  l'extrémité  de  la  gaine  du  pénis.  La 


136  J.    GUIART 

gouttière  génitale  externe  pénètre  dans  la  gaine  du  pénis,  parcourt 
la  face  ventrale  de  cet  organe  et  se  termine  un  peu  en  arrière  de 
son  extrémité  terminale  efifilée. 

Acera  buUata.  —  L'appareil  reproducteur  de  VAcera  est  absolu- 
ment identique  à  ce  que  nous  venons  de  décrire  chez  Apltjsia.  Nous 
n'aurions  à  signaler  que  quelques  légères  difïérences  de  détail  qui 
se  liront  facilement  sur  la  figure  94,  B. 

Nous  donnons  ici  un  second  dessin  (fig.  94,  C),  pour  bien  mon- 
trer l'énorme  réduction  que  subit  la  masse  génitale  annexe  après 
la  ponte.  Il  en  est  de  même,  chez  les  BuUéens,  des  glandes  de  la 
glaire  et  de  l'albumine. 

La  figure  95  montre  enfin  que  ce  nous  venons  de  dire  de 
l'appareil  reproducteur  de  VAcera  peut  s'appliquer  également  en 
tous  points  à  celui  du  Notarchns. 

Mazzarellt,  en  étudiant  l'appareil  reproducteur  d'Aplysia  Umacina 
et  d'Aplijsia  depilans,  qui  sont  un  peu  plus  compliqués,  était  arrivé 
à  la  conviction  que  la  glande  de  la  glaire  des  BuUéens  devient  la 
glande  contournée  des  Aphysiens,  que  la  région  postérieure  du 
cul-de  sac  vaginal  donne  une  glande  de  la  glaire  de  nouvelle  forma- 
tion et  que  la  vésicule  séminale  est  aussi  un  organe  de  nouvelle 
formation.  L'étude  des  organes  génitaux  de  VAplysin  punctata  nous 
porte  à  croire  au  contraire  qu'il  s'est  simplement  développé  un 
nouvel  organe,  la  glande  contournée,  qui  s'est  ouverte  d'une  part 
dans  le  fond  du  cul-de-sac  vaginal  et  d'autre  part  dans  l'extrémité 
libre  de  la  glande  de  la  glaire. 

Pleurobranchéens.  —  Les  organes  génitaux  offrent  dans  cette 
famille  deux  à  trois  orifices  externes  qui  sont  placés  sur  le  flanc 
droit  de  l'animal  un  peu  en  avant  et  au  dessous  du  point  d'inser- 
tion de  la  branchie.  Ces  orifices  sont  situés  à  côté  l'un  de  l'autre. 
Le  plus  antérieur  est  l'orifice  par  où  se  dévagine  le  pénis;  il 
correspond  donc  à  l'orifice  antérieur  des  Tectibranches  qui  s'est 
fortement  déplacé  vers  l'arrière.  L'orifice  moyen  correspond  à 
l'orifice  femelle  et  l'orifice  le  plus  postérieur  sert  à  déverser  au 
dehors  le  contenu  des  glandes  de  la  glaire  et  de  l'albumine.  Géné- 
ralement ces  deux  derniers  orifices  sont  fusionnés  en  un  seul 
(fig.  96,  9).  La  glande  hermaphrodite,  enchâssée  dans  la  partie 
droite  de  la  masse  hépatique,  donne  un  canal  hermaphrodite  long 
et  sinueux  dont  le  diamètre  augmente  progressivement  en  s'éloi- 
gnant  de  la  glande.  Arrivé  au  niveau  des  orifices  externes  ce  canal 
devient  diaule,  c'est-à-dii^e  se  bifurque  en  deux  branches  dont  la 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANCHES 


157 


plus  longue  devieul  le  canal  déférent,  tandis  que  la  plus  courte 
devient  l'oviducte.  A  peu  de  distance  de  son  point  de  départ  le 


Fig.  96.  —  Organes  génitaux  de  l'Oscanius  meinbranaceuit  ;  GH,  glande  herma- 
phrodite ;  CH,  canal  tiermaplirodite  ;  PR,  prostate;  CD,  canal  déférent  ;  P,  pé- 
nis ;  0,  oviducte;  PC,  poche  copulatrice;  V.  vagin;  GG,  masse  formée  par  la 
fusion  de  la  glande  de  la  glaire  et  de  la  glande  de  l'albumine;  Ç,  orifice  femelle. 


canal  déférent  traverse   une  glande   qui  est  la  prostate  et  va  se 
terminer  à  l'extrémité  du  pénis. 
A  l'oviducte  se  trouvent  annexées  une  ou  deux  vésicules  :  l'une 


158  J.    GUIART 

volumineuse  et  arrondie  qui  existe  toujours  et  qui  correspond  à  la 
poche  copulatrice  ;  l'autre  plus  allongée  qui  peut  ne  pas  exister  et 
qui  correspond  au  réceptacle  séminal.  Quant  à  l'orifice  génital  pos- 
térieur il  est  toujours  plus  ou  moins  eu  rapport  avec  l'extrémité  de 
l'oviducte  et  débouche  dans  un  large  conduit  dont  la  portion  pos- 
térieure glandulaire  très  renflée  est  constituée  par  la  réunion  des 
glandes  de  l'albumine  et  de  la  glaire.  Tel  est  dans  ses  grandes 
lignes  l'appareil  reproducteur  des  Pleurobranches. 

NuDiBRANCHES.  —  Nous  u'avous  Hcn  de  particulier  à  dire,  de 
l'appareil  reproducteur  si  ce  n'est  qu'il  est  identique  à  celui  des 
Pleurobranches.  C'est  du  moins  le  cas  pour  les  moins  différenciés 
d'entre  eux,  pour  le  genre  Archidoris  par  exemple.  L'appareil 
reproducteur  nous  indique  donc  les  mêmes  afTinités  entre  les  deux 
familles  que  celles  qui  nous  avaient  été  fournies  par  l'examen 
attentif  du  système  nerveux. 

Résumé.  —  Nous  pouvons  donc  diviser  les  Opisthobranches  en 
deux  grands  groupes  : 

1°  Ceux  dont  les  orifices  génitaux  sont  éloignés  l'un  de 
l'autre;  ce  seront  les  Télégonostoni es, ([ui  comprendront  les  Bulléens 
et  les  Aplysiens; 

2°  Ceux  dont  les  orifices  génitaux  sont  rapprochés;  ce  sont  les 
PUsiogonostomcs,  qui  comprennent  les  Pleurobranches  et  les  Nudi- 
branches. 

Nous  ferons  remarquer  en  passant  que  les  Télégonostomes  sont 
tous  monaules  (sauf  les  Actaeonidés  qui  sont  diaules),  c'est-à-dire 
possèdent  un  orifice  génital  hermaphrodite  et  une  gouttière 
externe  réunissant  cet  orifice  au  pénis  situé  assez  loin  en  avant. 

Les  Plésiogonostomes  sont  tous  diaules, c'est-à-dire  possèdent  un 
orifice  mâle  et  un  orifice  femelle  distincts  et  la  gouttière  externe 
devenue  inutile  a  disparu.  Souvent  la  différenciation  est  encore 
poussée  plus  loin  et  l'orifice  femelle  se  dédouble  lui-même  en  un 
orifice  copulateur  et  un  orifice  pour  la  ponte  ;  on  a  alors  le  type 
triaule  qui  est  fréquent  chez  certains  Dermatobranches. 

Le  pénis  existe  chez  tous  les  Opisthobranches.  U  est  invaginable 
chez  tous  (sauf  chez  .4  6'^œo/))  et  possède  généralement  une  glande 
prostatique.  Toutefois  cette  glande  n'existe  pas  chez  les  Aplysiens, 
sauf  chez  Àceni(\\.n  en  possède  un  rudiment  sous  forme  d'un  tube 
prostatique  extrêmement  court. 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANCHES  159 


TROISIÈME  PARTIE 

ONTOGENÈSE  ET  PHr[.OGÉNÈSE 


CHAPITRE    X 
DÉVELOPPEMENT   DES   OPISTHOBRANCHES 


Les  seuls  travaux  qui  aient  été  publiés  jusqu'ici  sur  le  dévelop- 
pement des  Opisthobranches  sont  ceux  de  Van  Beneden  (1841), 
Stuart(1865),  Lankester  (1873 et  1875),  Manfre»i(1883),  Blochmann 
(1883),  Mazzarelli(1893),  Carazzi  (1900)  et  Georgevitch  (1900)  chez 
Aplyna  ;  de  Langerhans  (1873)  chez  Accra,  de  Heymons  (1892;  chez 
Umbrella;  de  Fol  (1875)  et  Knipowitsch  (1891)  chez  les  Picropodcx  et 
enfin  de  Tringhese  (1880  et  1881)  et  de  Viguier  (1897  et  1898)  chez 
les  ^udihianches.  Mais  le  développement  des  Bulléens  n'a  encore 
été  le  sujet  d'aucun  travail  d'ensemble  et  c'est  ce  qui  nous  a 
déterminé  à  publier  celui  de  l'un  d'eux,  bien  que  notre  étude  n'ait 
pas  été  poussée  aussi  loin  que  nous  l'aurions  désiré. 

Nous  allons  tout  d'abord  tracer  le  développement  de  Ph.iUne 
aperta,  après  quoi  nous  décrirons  rapidement  le  développement  de 
quelques  autres  Opisthobranches. 

DÉVELOPPEMENT   DE   LA    PhILINE. 

Si  nous  considérons  une  ponte  fraîchement  pondue,  uous  voyons 
qu'elle  est  constituée  par  une  masse  gélatineuse  piriforme,  de 
couleur  légèrement  orangée  et  dont  l'extrémité  effilée  est  fixée  plus 
ou  moins  profondément  dans  le  vase.  A  l'intérieur  on  observe  un 
filament  enroulé  en  spirale  dans  la  région  périphérique  de  la  masse 
et  qui,  à  la  lampe,  se  montre  constitué  par  une  série  de  points 
blancs  opaques  placés  l'un  à  la  suite  de  l'autre  comme  les  grains 
d'un  chapelet. 


160 


f^onte  de  Philiiie.  Grandeur  nalu- 


du 


Fig,  98.  —  Portion  grossie  du  ruban  nida- 
mentaire:  «,  masse  gélatineuse;  ft, coque 
ovigère;  c,  embryon. 


Si  nous  prélevons  un  fragment  de  cette  ponte  et  que  nous  le 
portions  sous  le  microscope  entre  les  deux  lames  d'un  compres- 
seur de  Fol,  nous  voyons 
que  le  filament  intérieur 
forme  en  réalité  un  vérita- 
ble chapelet  dont  t-hacun 
des  grains  représente  une 
coque  ovigère.  Chaque  co- 
que présente  une  forme 
ovale  et  sa  substance  s'ef- 
file aux  deux  extrémités 
rand  diamètre  pour  se  continuer  directement  avec  celle  des 

coques  voisines.  Chaque 
coque  ovigère  renferme 
un  liquide  transparent 
comme  l'eau  de  roche,  au 
milieu  duquel  on  observe 
Vorule  (fig.  99,  /). 

Le  volume  de  cet  ovule 
égale  environ  la  moitié  de 
celui  de  la  coque  qu'il  ren- 
ferme. 11  présente  également  une  forme  ovale.  On  ne  distingue 
pas  de  membrane  d'enveloppe  et  le  protoplasme  est  rempli  de 
sphères  vitellines  irrégulièrement  réparties  et  constituant  deux 
zones  distinctes.  A  l'une  des  extrémités  du  petit  diamètre  on 
observe  une  tache  claire  formée  de  protoplasme  finement  granu- 
leux. Cesi\À\e  mteltus  fonïiatif  qui  renferme  le  noyau  et  qu'une  zone 
hémisphérique  plus  ou  moins  nette  sépare  du  vitellus  nutritif  où 
les  sphères  vitellines  deviennent  de  plus  en  plus  abondantes  au  fur 
et  à  mesure  qu'on  se  rapproche  de  l'extrémité  opposée  du  petit 
diamètre  de  l'ovule.  Ces  sphères  vitellines  ou  deutolécithes  sont  des 
globules  réfringents,  colorés  de  teintes  qui  varient  du  jaune  clair  au 
rouge  orangé,  donnant  cette  même  teinte  au  vitellus  nutritif,  tandis 
que  le  vitellus  formatif,  reste  incolore.  Dans  ce  vitellus  formatif  on 
observe  le  noyau,  sous  forme  d'une  tache  sombre  renfermant  en  son 
milieu  un  nucléole  foncé  situé  lui-même  au  milieu  d'un  espace 
plus  clair. 

Tout  près  de  ce  noyau,  mais  en  dehors  de  l'ovule,  ou  voit  deux 
globules  réfringents  dont  l'un  est  plus  volumineux  que  l'autre  et 
qui  constituent  les  globules  polaires  encore  nommés  corpuscules  de 
rebut  ou  corpuscules  de  direction.  C'est  en  effet  perpendiculairement 


GASTEROPODES   OPISTHOBRANCHES  161 

à  eux  que  va  se  faire,  couime  nous  allons  le  voir,  la  première  seg- 
mentation de  l'œuf. 

Pour  cela  la  mass«  du  noyau  commence  [)ar  se  fondre  dans  le 
vitellus  forniatif  et  disparaît,  en  même  temps  que  les  granulations 
protoplasmiques  se  disposent  radiairement,  de  manièreà  constituer 
un  aster.  Au  bout  de  quelques  minutes  l'aster  commence  à  s'allon- 
ger dans  le  sens  du  grand  axe  de  l'ovule  et  donne  bientôt  un  aster 
double  ou  amphlnstcr  (fig.  99,  t>). 

Le  protoi)lasme  se  sépare  dans  la  partie  intermédiaire  de  manière 
à  constituer  un  sillon  qui  devient  de  plus  en  plus  profond  et  sépare 
tinalement  l'ovule  en  deux  sphères  qui  restent  accolées  l'une  à 
l'autre.  Ces  deux  nouvelles  cellules  sont  généralement  de  grandeur 
inégale  :  l'une  d'elles  étant  environ  un  tiers  plus  petite  que  l'autre. 
Leur  composition  n'est  pas  non  plus  complètement  identique. 
Chacune  d'elles  offre  dans  sou  ensemble  la  môme  structure  que 
l'ovule,  mais  le  vitellus  nutritif  est  sensiblement  plus  abondant 
dans  la  grosse.  Dès  que  la  division  s'est  opérée  le  noyau  réapparaît 
au  milieu  du  vitellus  formatif  de  chacune  d'elles  (fig.  91),  S  et  4). 

Par  un  processus  de  karyokynèse  identique,  et  sur  lequel  nous 
ne  voulons  pas  revenir,  chacune  de  ces  cellules  se  divise  à  son  tour 
en  deux.  11  en  résulte  par  conséquent  quatre  cellules  qui  diffèrent 
sensiblement  l'une  de  l'autre.  La  grande  cellule  du  stade  précédent 
se  scinde  en  deux  cellules  dont  l'une  est  un  peu  plus  riche  que 
l'autre  en  vitellus  nutritif;  quant  à  la  petite  cellule,  elle  donne 
naissance  à  deux  cellules  de  grandeur  inégale  dont  la  plus  grande 
très  riche  en  vitellus  nutritif  et  la  plus  petite  composée  presque 
uniquement  de  vitellus  formatif  (fig.  99,  5). 

Si  nous  plaçons  en  arrière  cette  dernière  cellule,  nous  aurons 
en  avant  une  grosse  cellule  riche  en  vitellus  nutritif,  mais  renfer- 
mant une  notable  proportion  de  vitellus  formatif.  Enfin  latéralement 
nous  avons  de  chaque  côté  une  cellule  composée  presque  unique- 
ment de  vitellus  nutritif  et  dont  l'une  est  déjà  notablement  plus 
grosse  que  l'autre.  Comme  nous  verrons  plus  tard  que  ces  deux 
cellules  vont  subir  de  très  faibles  modifications  jusqu'à  un  stade 
avancé  de  la  période  larvaire  et  constituent  les  origines  du  foie, 
nous  pouvons  donc  déjà  constater  que  la  théorie  de  Plate  (1896;  qui 
fait  jouer  un  rôle  prépondérant  au  foie  dans  le  développement  de 
l'asymétrie  des  Mollusques,  n'est  nullement  contraire  aux  faits 
embryogéniques,  comme  certains  auteurs  paraissent  tentés  de  le 
croire.  Les  faits  que  nous  venons  de  signaler  montrent  du  moins 
que  chez  les  Mollusques,  il  existe  une  tendance  très  nette  à  l'asy- 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901.  xiv.   —  II. 


162 


mélrie  et  cela  dès  les  premiers  stades  de  la  segmentation  et  par 
conséquent  bien  avant  le  stade  gastrula,  comme  l'a  observé  Gonklin 
chez  Crépidula. 

Toutefois,  en  dépit  de  l'asymétrie  très  nette  des  quatre  blasto- 
mères,  il  est  bon  de  noter  que  leur  partie  la  plus  essentielle,  le 
protoplasuie  formatif,  est  répandu  à  peu  près  uniformément  dans 
chacun  d'eux.  Ils  diffèrent  donc  surtout  par  l'adjonction  très 
inégale  du  vitellus  nutritif.  Nous  les  numéroterons  de  A  à  D  en 
commençant  par  le  blastomère  gauche  et  en  suivant  ensuite  le 
sens  des  aiguilles  d'une  montre. 


5i3K 


^    >  1=    \ 


7  k 


Fig.  99.  —  Sefimentation  de  l'œuf  de  Philine  aperta;  l  à  8,  coques  ovigères  ren- 
fermanl  l'embryon  à  différents  stades  de  développement  ;  1,  ovule;  2,  forma- 
tion de  l'amphiaster;  3  et  4,  stade  à  2  cellules;  5,  stade  à  4  cellules;  0,  stade  à 
8  cellules  ;  7,  stade  à  12 cellules;  8,  stade  à  24  cellules  ;  A,  B,  C,  D,  macromères; 
la  à  Id,  premier  quartette  de  micromères;  2a  à  2d,  deuxième  quartette;  3a  à 
3d,  troisième  quartette;  la*,  la=,  cellules  résultant  de  la  division  de  la;  2a', 
2a'-,  cellules  résultant  de  la  division  de  2a. 


Les  quatre  blastomères  sont  situés  sur  le  même  plan.  Si,  au  lieu 
de  les  regarder  de  face,  nous  les  considérons  maintenant  de  profil, 
nous  pouvons  constater  que  chez  chacun  d'eux  le  protoplasme 
formatif  occupe  le  même  pôle  et  le  vitellus  nutritif  le  pôle  opposé, 
de  telle  sorte  que  notre  embryon  dans  son  ensemble  possède  un 
pôle  formatif  où  l'on  observe  le  protoplasme  et  les  noyaux  et  un 
pôle  nutritif  où  se  sont  accumulés  les  deutolécithes.  A  partir  de  ce 
moment  la  segmeutation  va  devenir  tout-à-fait  inégale. 

Après  disparition  des  noyaux,  chacun  des  blastomères  se  divise 
en  effet  en  deux  cellules  :  l'une  très  petite  constituée  uniquement 
de  protoplasme  formatif  et  l'autre  très  volumineuse  constituée  par 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANGBES  4(i3 

le  vitellus  nutritif  et  le  restaut  du  protoplasme  formatif.  Notre 
embryon  se  compose  donc  maintenant  de  huit  blastomères  :  quatre 
gros  ou  macromères,  qui  occupent  le  pôle  nutritif  et  quatre  petits 
ou  micro)nères  qui  occupent  le  pôle  formatif  et  constituent  le 
premier  quartette,  que  nous  numéroterons  de  la  à  Id  (dg.  99,  6). 

Les  premiers  phénomènes  de  la  segmentation  ont  duré  environ 
sept  heures  et  ceux  qu'il  nous  reste  à  décrire  vont  évoluer  encore 
plus  rapidement. 

Les  quatre  micromères  qui  viennent  de  se  former  sont  tout 
d'abord  respectivement  situés  au-dessus  les  quatre  macromères  qui 
leur  ont  donné  naissance.  Mais  très  rapidement,  on  observe  un 
mouvement  de  torsion  de  gauche  à  droite,  déxiotropique  par 
conséquent,  à  la  suite  duquel  les  quatre  micromères  se  trouvent 
placés  en  croix  au-dessus  des  quatre  macromères. 

Bientôt  les  quatre  macromères,  par  un  procédé  de  division 
analogue  à  celui  que  nous  venons  de  décrire,  donnent  encore 
naissance  à  quatre  nouveaux  micromères  qui  viennent  se  placer 
dans  langle  des  précédents.  C'est  le  second  quartette  que  nous 
numéroterons  de  2a  à  M.  Nous  sommes  maintenant  au  stade  XII 
constitué  par  les  quatre  micromères  qui  ont  conservé  leurs  deuto- 
lécithes  et  que  recouvre  au  pôle  formatif  une  petite  calotte  com- 
posée des  huit  micromères,  qui  se  présentent  sous  forme  de  petites 
cellules  de  coloration  pâle  (lig.  99,  7). 

A  la  suite  d'un  semblable  processus  de  division  (on  est  presque 
tenté  de  dire  de  bourgeonnement)  les  macromères  continuant 
encore  à  produire,  au  niveau  de  leur  pôle  formatif,  des  micromères 
qui  se  divisent  à  leur  tour,  se  trouvent 
bientôt  recouverts  d'une  calotte  périphé- 
rique de  micromères.  On  observe  en  un 
mot  la  formation  d'une  gastrula  par  épi- 
bolie  dont  les  micromères  constituent 
Vectoderme  et  les  macromères  rent/o(/(îrme. 
Le  point  de  l'enveloppe  ectodermique  qui 
se  fermera  le  dernier,  se  trouve  naturel-  ^.^^  ^^^  _  ^^^^.^^^^  ^e  la 
lement  à  l'opposé  du  pôle  formatif,  c'est-  gastrula. 

à-dire  au  pôle  nutritif.  C'est  là  le  blasto- 

pore  et  c'est  là  que  nous  verrons  plus  tard  s'ouvrir  la  bouche  de  la 
jeune  larve. 

Quant  aux  macromères  nous  croyons  bon  de  signaler  dès  main- 
tenant leur  destinée  ultérieure.  Les  deux  macromères  A  et  C  les 
plus  riches  en  vitellus  nutritif,  seront,  comme  nous  l'avons  déjà 


164 


dit,  les  orip:inesdu  foie  ;  des  deux  autre  le  plus  gros  B  sera  l'origine 
de  ïestomac,  tandis  que  le  petit  D  qui  était  constitué  surtout  de 
protoplasme  formatif  sera  l'origine  du  mésodennc.  l\  est  intéressant 


Fig.  101.  —  Gastrula,  coupe  optique  mon- 
trant la  formation  du  mésoderme  aux 
dépens  de  D. 


Fig.  102.  —  Gastrula  vue  par 
le  pôle  formatif:  A,  B,  G, 
macromères;  M,  origines 
du  mésodermes. 


de  noter  qu'ici  aussi  le  feuillet  intermédiaire  prend  naissance  aux 
dépens  du  feuillet  endodermique  par  un  procédé  différent  de  celui 


Fig.  103.  —  Développement  de  la  larve  trochophore;  I  et  : 
ventrale:  III,    larve  vue  de  profil  en  coupe  optique: 
foie  ;  B,   origine  del'estomac;   G,  origine  droite  du  foie 


larves  vues  par  la  face 
A,  origine  gauche  du 
M,  m,  cellules  méso- 


dermiques; Bl,  blastop'ore;  V,  voile;  S,  atomodeum  ;  GG,  glande  coquillière. 


qu'on  observe  dans  la  gastrula  embolique,  mais  qui  présente  en 
réalité  la  même  signification. 

Formation  du  mésoderme.  —  Pendant  la  formation  de  la  gastula, 
le  blastomère  clair  D,  dont  nous  venons  de  parler,  se  place  dorsa- 
lement  par  rapport  aux  trois  autres  macromèies,  souvent  même  il 


GASTÉROPODES   OPISTHOBR ANCHES  165 

se  divise  tout  crabor(]  eu  deux  cellules  (fig.  102).  Le  plan  de  l'em- 
bryon se  trouve  alors  modifié.  La  gastrula,  d'abord  aplatie,  devient 
piriforme  et  le  i)lastopore  preud  la  forme  d'une  fente  longitudinale 
qui  s'étend  depuis  le  milieu  de  la  grosse  extrémité  de  l'embryon 
jusqu'au  niveau  du  blastomère  dorsal  (lig.  103,  1). 

Celui-ci  ne  tarde  pas  à  se  diviseï-  en  deux,  puis  en  quatre  cellules 
mésodermiques,  qui  se  placent  entre  l'ectoderme  et  l'endoderme. 
En  même  temps  le  blastopore  se  ferme  progressivement  d'arrière 
en  avant  ou  mieux  depuis  la  grosse  vers  la  petite  extrémité 
(fig.  i03,  II).  Au  point  où  le  blastopore  se  ferme  en  premier, 
s'ouvrira  plus  tard  l'anus,  et  la  partie  qui  se  ferme  en  dernier, 
sera  celle  où  s'ouvrira  plus  tard  la  bouche  {f\g.  103,  III).  Les  cellules 
mésodermiques  se  mettent  alors  à  proliférer  rapidement  au  niveau 
du  point  où  le  blastopore  vient  de  se  fermer  et  cette  partie  de 
l'embryon  prend  un  développement  relativement  considérable. 

Formation  de  la  larve.  —  Les  cellules  ectodermiques  se  mettent 
alors  à  se  diviser  très  activement  et  la  surface  de  l'ectoderme 
augmentant  dans  de  notables  proportions,  se  détache  de  l'endo- 
derme dans  toute  sa  portion  antérieure  et  il  en  résulte  une  vaste 
cavité  ;  les  autres  restant  accolées  aux  cellules  eododermiques  et 
aux  cellules  ectodermiques  s'étirent  en  forme  de  filaments,  qui 
réunissent  les  deux  feuillets  et  qui  vont  constituer  l'origine  du 
tissu  conjonctivo-musculaire. 

Une  large  invagination  ectodermique  se  produit  alors  au  niveau 
de  la  cavité  de  segmentation,  pénètre  à  son  intérieur,  s'enfonce 
entre  les  deux  cellules  nutritives  origines  du  foie  et  vient  s'accoler 
au  macromère  postérieur  qui  est  en  train  de  se  diviser. 

De  cette  division  résultent  un  grand  nombre  de  petites  cellules 
qui  se  disposent  périphériquement,  de  manière  à  limiter  entre 
elles  une  cavité  qui  est  Varclieuléron  ou  intestin  primitif (ûg.l03,l\l). 

L'invagination  antérieure  au  .sfoworfe'Mm  s'ouvre  alors  dans  l'ar- 
chentéron  qui  se  trouve  ainsi  en  rapport  avec  l'extérieur.  L'orifice 
externe  est  la  bouche  et  l'invagination  l'origine  du  pharynx,  de 
l'œsophage  et  du  jabot.  Nous  avons  dès  lors  une  larve  trochophore 
de  forme  ovoïde  dont  la  grosse  extrémité  constitue  le  pôle  oral  et 
la  petite  le  pôle  aboral.  Ou  pourra  se  rendre  compte  aisément  que 
Vaxe  larvaire  qui  passe  par  ces  deux  pôles  ne  coïncide  nullement 
avec  Vaxe  embrifonnaire ,  qui  passait  par  les  pôles  formatif  et 
nutritif.  Ces  deux  axes  forment  entre  eux  un  angle  de  90''  et  le 
plan  perpendiculaire  qui  passe  par  ces  deux  axes  constitue  le  plan 
de  symétrie  de  la  larve. 


166 


J.    GUIART 


Apparition  des  premiers  rudiments  d'organes.  —  Les  premiers 
organes  qui  vout  se  développer  iiiaintenant  sont  le  voile,  la  coquille, 
le  pied,  les  otocystes  et  le  rein. 

L'un  des  premiers  que  l'on  voit  apparaître  est  le  voile.  Il  se  montre 
sous  forme  d'une  couronne  de  cils  entourant  la  région  antérieure 
de  la  larve.  Ces  cils  vibratiles  sont  assez  longs  et  volumineux  dès 
leur  apparition  et  prennent  naissance  dans  des  cellules  ectoder- 
miques  qui  ne  tardent  pas  à  être  plus  volumineuses  que  les  voisines, 
d'où  résulte  un  véritable  bourrelet  cellulaire.  C'est  immédiatement 
au  dessous  de  ce  bourrelet  que  s'est  formée  la  bouche  qui  est 
antérieure  et  ventrale.  Dès  que  les  cils  apparaissent  l'embryon 


Fig.  104.  —  Trois  stades  successifs  du  développement  de  la  larve  véligère  :  I  et  II, 
profil  ;  III,  face  dorsale;  B,  bouche;  C,  coquille;  CA,  cellules  anales;  E,  estomac; 
F,  F',  foie;  M,  manteau;  0,  otocystes;  P,  pied  ;  R,  rein  définitif;  V,  voile.  Le  rein 
d'abord  ventral  évolue  vers  la  droite  et  la  coquille  dorsale  s'incline  vers  la  gauche. 


commence  à  se  mouvoir.  On  observe  d'abord  des  mouvements  à 
peine  perceptibles  et  qui  deviennent  de  plus  en  plus  accentués 
jusqu'à  ce  que  la  larve  se  mette  à  tourner  à  la  façon  d'une  toupie. 

Vers  la  même  époque  et  au  pôle  opposé  à  l'invagination  œsopha- 
gienne, c'est-à-dire  vers  la  région  postérieure  et  dorsale,  on  voit  les 
cellules  ectodermiques  s'épaissir  et  s'invaginer,  pour  constituer  une 
invagination  préconchylienne  très  réduite.  Au  lieu  de  se  dévaginer  au 
dehors,  comme  c'est  le  cas  chez  la  plupart  des  Gastéropodes,  il  se 
produit  alors  à  un  phénomène  identique  à  celui  décrit  par  H.  Fol 
chez  Cymbulia. 

L'invagination  se  referme  simplement  et  la  coquille  se  développe 
aux  dépens  des  cellules  ectodermiques  qui  entouraient  l'orifice. 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANCHES 


167 


Elle  offre  donc,  dès  le  début,  une  forme  en  verre  de  montre.  Quant 
à  la  petite  invagination  close,  elle  se  résorbe  simplement,  ou  bien, 
comme  c'est  le  cas  o^énéral  pour  les  pontes  provenant  de  Santec, 
elle  donne  naissance  à  une  ou  plusieurs  masses  tuberculeuses 
d'apparence  calcaire  ou  cornée,  qui  resteront  adhérentes  à  la 
coquille  après  résorption  de  l'invaiçination  qui  leur  a  donné  nais- 
sance (fig.  105,  c').  Au  fur  et  à 
mesure  que  la  coquille  se  dé- 
veloppe, elle  repousse  devant 
elle  un  bourrelet  périphéri- 
que ectodermique  qui  cons- 
titue l'origine  du  manteau 
(fig.  104, 111). 

Mais  les  cellules  ectoder- 
miques  de  la  région  ventrale 
de  la  larve  se  sont  également 
épaissies  et  des  cellules  méso 
dermiques  viennent  s'accu- 
muler en  grand  nombre  entre 
cet  épaississement  et  l'endo- 
derme sous  jacent.  Il  en  ré- 
sulte une  sorte  de  gibbosité 
qui  en  continuant  à  se  déve- 
lopper va  donner  naissance 
au  pied.  Dès  que  celui-ci  com- 
mence à  être  à  peine  apparent, 
on  voit  se  former  de  chaque 

côté,  au-dessous  de  la  bouche,  une  invagination  qui  ne  tarde  pas  à 
se  fermer  et  à  s'enfoncer  au  milieu  des  cellules  mésodermiques;  ce 
sont  les  otocxjutfs.  En  même  temps  vers  la  partie  postérieure  du 
pied,  on  voit  naître  un  organe  pigmenté  qui  constitue  Vœil  anal  de 
DE  Lacaze-Duth[ers  et  Pruvôt  que  l'on  considère  généralement 
aujourd'hui  comme  étant  l'origine  du  rein  définitif.  Nous  n'avons 
pu  reconnaître  s'il  était  d'origine  ectodermique  ou  mésodermique. 

Enfin,  au  pôle  postérieur  de  la  larve,  au  point  même  où  avait 
commencé  à  se  fermer  le  blastopore,  nous  voyons  deux  cellules 
ectodermiques  devenir  vacuolaires  et  se  détacher  presque  des  voi- 
sines; ce  sont  les  cellules  anales  on  cellules  de  Lawjheram,  qui  ne 
nous  ont  pas  paru  aussi  constantes  qu'on  a  coutume  de  les  décrire. 
Mais  la  coquille  se  développe  et  les  cellules  épidermiques  refoulées 
parles  cellules  mésodermiques  qui  occupent  les  régions  vélaire  et 


Fig.  105.  —  Larve  vogilere  provenant  d'une 
ponle  de  Santec;  b,  bouche;  c,  coquille  ; 
c'  masse  calcaire  résultant  de  la  résorp- 
tion de  l'invagination  préconchylienne  ; 
e,  estomac  ;  /",  f  foie  ;  o,  otocyste  ;  p, 
pied  ;  r,  rein  ;  r,  voile  ;  .r,  origine  du 
coelome. 


168 


pédieuse,  soDt  repoussées  dans  la  région  sous-jacente  à  la  coquille, 
région  qui  va  prendre  un  grand  développement  et  constituer  en 
quelque  sorte  l'abdomen  de  la  larve.  Il  en  résulte  que  les  cellules 
anales  qui,  eu  réalité,  n'ont  pas  changé  de  place,  se  trouvent 
maintenant  occuper  une  situation  ventrale,  et  semblent  s'être 
rapprochées  de  la  bouche,  alors  qu'en  réalité  elles  se  trouvent  à 
la  même  distance.  C'est  ainsi  que  se  produit  la  flexion  laroaire  qui 
est,  on  le  voit,  plus  apparente  que  réelle. 

A  partir  de  ce  moment  la  larve  va  évoluer  très  rapidement,  aussi 
pour  introduire  plus  de  clarté  dans  notre  description,  nous  allons 
étudier  séparément  le  développement  de  chaque  organe. 


Fi^.  106.  —  Larves  véligères  vues  par  la  face  dorsale  (A)  et  par  la  face  ventrale  (B); 
c,  coquille;  e,  estomac  ;  f,  /',  foie;  /,  intestin;  o,  otocystes  ;  a',  œsophage;  p, 
pied  ;  r,  rein  ;  r,  voile. 

Voile.  —  Sur  des  larves  vivantes,  colorées  par  le  bleu  de  méthy- 
lène, il  est  facile  de  déceler  les  noyaux  des  cellules  du  voile.  On 
constate  que  ces  dernières  semblent  constituer  tout  d'abord  deux 
rangées  coutiguës.  Mais  dans  la  suite  du  développement  ces 
cellules  s'intriquent  vraisemblablement  les  unes  entre  les  autres, 
car  on  n'observe  plus  qu'une  rangée  unique.  Les  cils  qui  ont 
acquis  leur  graudeur  définitive  dès  le  début  ne  subissent  aucun 
accroissement. 

Le  voile  d'abord  circulaire  ne  tarde  pas  à  prendre  une  forme 
toute  particulière  par  suite  d'une  inégalité  d'accroissement.  En 
effet  il  cesse  bientôt  de  croître  au  niveau  de  la  bouche  et  dorsale- 
ment,  tandis  qu'il  continue  à  se  développer  latéralement.  11  en 
résulte   deux  grands  disques  moteurs   latéraux  séparés  par  une 


GASTÉROPODES    OPISTHOBUANGIIES 


169 


profonde  gouttière  à  l'une  des  extrémités  de  laquelle  se  trouve  la 
bouche.  En  même  temps  les  cellules  mésodermiques  du  voile  se 
diiïérencient  sous  forme  de  fibres  musculaires  ramifiées  qui 
lui  permettent  d'acquérir  une  grande  mobilité.  Laléralenient  et 
surtout  dorsalement  on  observe  une  profonde  gouttière  qui  sépare 
le  voile  du  reste  du  corps  auquel  il  se  trouve  rattaché  par  un  assez 
large  pédicule  ;  ventralement  et  de  chapue  côté  de  la  bouche,  il  se 
continue  avec  le  pied. 

Pied.  —  Ce  pied  commence  à  se  former  de  très  bonne  heure.  Il 
se  développe  ventralement  dans  l'espace  compris  entre  la  bouche 
et  les  cellules  anales.  De  simple  bosse,  au  début,  il  prend  bientôt 
la  forme  d'un  lobe  arrondi  qui  s'étale  peu  à  peu  latéralement  de 
manière  à  s'élargir  en  même  temps  qu'à 
s'aplatir  de  haut  en  bas.  L'aplatissement 
augmente  naturellement  au  fur  et  à  me- 
sure que  la  coquille  venant  à  se  dévelop 
per  repousse  devant  elle  son  extrémité 
postérieure.  A  ce  moment  le  pied,  qui 
était  simplement  garni  de  cils  vibratiles 
sur  sa  face  supérieure,  commence  à  se 
créter  un  opercule  par  sa  face  inférieure. 

En  effet  à  ce  stade  l'aspect  de  l'embryon 
a  singulièrement  changé,  il  existe  nette- 
ment une  région  céphalique  libre  et  une 
région  viscérale  enfermée  dans  la  coquil- 
le. Mais  les  cellules  eudodermiques  se 
sont  fortement  appauvries  en  vitellus; 
elles  sont  devenues  beaucoup  plus  petites 
et  sont  largement  à  l'aise  dans  la  cavité 

viscérale.  Des  muscles  assez  puissants  se  sont  déjà  développés  et 
vont  pouvoir  rétracter  la  jeune  larve  à  l'intérieur  de  sa  coquille, 
que  l'opercule  viendra  c(miplètement  obstruer.  En  même  temps  le 
pied  s'est  creusé  d'un  vaste  sinus  et  les  otocystes  situés  d'abord  à 
la  partie  supérieure  sont  descendus  petit  à  petit  et  sont  venus  se 
placer  latéralement. 

Coquille.  —  Celle-ci  n'est  tout  d'abord  qu'une  simple  cuticule 
ectodermique,  qui  se  développe  vers  la  région  dorsale  de  la  larve, 
au  pôle  opposé  à  la  bouche,  en  un  point  où  l'ectoderme  est  aminci 
et  limité  par  un  bourrelet  circulaire  qui  constitue  le  bord  libre  du 
manteau.  Mais  cette  coquille  ne  va  pas  rester  longtemps  dorsale. 


Fig.  107.  —  Larve  véligère 
vue  de  trois  quarts  ;  «, 
anus  ;  e,  estomac  ;  /',  f, 
foie  ;  0,  otocystes  ;  j^,  pied  ; 
r,  rein  ;  v,  voile. 


170 


J.    GUIART 


Fig.  108.  -  Coquille  larvaire 
senestre  de  la  Philine. 


De  très  bonne  heure  elle  subit  un  mouvement  de  torsion  qui 
l'amène  graduellement  à  gauche,  puis 
ventralemeut.  11  ne  faut  certainement  pas 
songer  à  un  conflit  de  croissance  entre 
la  coquille  et  le  pied,  car  l'un  et  l'autre 
sont  encore  à  peine  développées  et  ne  se 
gênent  en  aucune  façon.  A  quelle  cause 
mécanique  obéit  la  coquille  dans  ce  dé- 
placement ?  je  ne  saurais  le  dire.  Tou- 
jours est  il  que  la  coquille  qui  était  pri- 
mitivement dorsale  se  trouve  presque 
ventrale  lorsqu'elle  a  terminé  son  déve- 
loppement larvaire.  Cette  coquille  est  alors  senestre  et  présente 

ventralement  et  à  gauche  un 
commencement  d'enroule- 
ment ;  elle  est  absolument 
semblable  à  celle  décrite  par 
Fol  chez  Cymbulii  (1875),  par 
Trinchese  chez  Ercolania 
(1881)  ou  par  Fischer  chez 
Corambe  (1891).  On  a  discuté 
pour  savoir  si  cette  coquille 
se  renforçait  intérieurement 
par  des  couches  d'épaississe- 
ment.  Nous  ne  le  croyons  pas 
car  l'ectoderme  qui  lui  donne 
naissance  s'en  écarte  d'assez 
bonne  heure  (sauf  au  niveau 
de  l'ouverture  où  elle  conti- 
nue sans  cesse  à  s'accroître) 
et  elle  nous  a  paru  rester  tou- 
jours aussi  mince  qu'au  mo- 
ment de  son  apparition. 

En  même  temps  que  la  co- 
quille larvaire  s'achève,  on 
voit  une  cavité  se  creuser 
dans  la  région  dorsale  et  droi- 
te, c'est  le  rudiment  de  la  ca- 
vité pahéale.  iVu-dessous  se 
développe  un  vaste  sinus  que 
des  fibres  musculaires  mésodermiques  traversent  de  part  en  part 


-  Larve  véligèredans  sa  coque; 
CO,  coque  ovigère  ;  E,  estomac  ;  F,  lobe 
droit  du  foie  ;  M,  tractus  mésodermiques; 
MC,  muscle  rétracteur  de  la  larve;  0, 
otocyste;  P,  pied;  RC,  rein  céphalique  ; 
RD,  rein  définitif;  SP,  sinus  pédieux  . 
V,  voile. 


GASTEROPODES    OPlSTHOBRANCHEij 


171 


pour  eo  permettre  la  contraction.  La  contraction  alternative  de  ce 
sinus  et  de  celui  du  pied  produit  le  brassaj^e  continu  du  liquide 
contenu  à  l'intérieur  du  corps  de  la  larve  et  permet  par  suite  la 
respiration  et  la  circulation  de  ce  liquide. 

Tube  digestif.  —  Nous  avons  assisté  à  la  formation  de  Tarchen- 
teron  et  du  stomodeum  ;  quand  ces  deux  cavités  sont  entrées  en 
contact,  l'archenteron  prend  la  forme  d'une  poire  unie  au  stomo- 
deum par  sa  grosse  extrémité.  La  petite  extrémité  continuant  à 
s'effîler  et  à  croître  donne  naissance  à  l'intestin  qui  ne  tarde  pas  à 
venir  s'ouvrir  du  côté  droit  du  corps  au  fond  d'une  petite  invagina- 
tion ectodermique  qui  constitue  le  proctodenm.  Cette  invagination 


Fig  110.  —  Larves  vt^ligères  ;  I,  vue  parla  face  ventrale;  II,  vue  par  la  face 
dorsale  :  a,  anus;  c,  coquille;  e,  estomac  (la  flèche  indique  le  sens  du  mouve- 
ment des  cils  vibratiles)  ;  /",/"',  foie;  i,  intestin;  7?),  muscle  rétracteur;  0, 
otocyste;  p,  pied;  /',  rein  définitif:  v,  voile. 


est  elle-même  contiguë  à  une  glande  pigmentaire  de  coloration 
rougeâtre,  déjà  décrite,  qui  est  l'origine  du  rein  définitif.  L'intestin 
est  d'abord  rectiligne,  mais  comme  il  croît  beaucoup  plus  vite  que 
les  tissus  environnants,  il  se  replie  bientôt  sur  lui-même  et  cons- 
titue une  ou  deux  circonvolutions.  A  ce  moment  le  tube  digestif 
est  complet. 

La  bouche  s'ouvre  à  l'extrémité  antérieure  de  la  larve  dans 
l'enfoncement  compris  entre  les  deux  lobes  du  voile  d'une  part  et 
du  pied  d'autre  part.  Elle  se  continue  par  l'œsophage,  qui  s'est 
formé  aux  dépens  du  stomodeum  et  qui  vient  s'ouvrir  dans 
l'archenteron,  que  nous  pouvons  appeler  maintenant  intestin  moyen 
ou  estomac  larvaire.    Le    macromère   antérieur    dorsal   a  donné 


172 


GUIART 


naissance  par  divisions  successives  à  un  grand  nombre  de  petites 
cellules  épithéliales  cylindriques  et  vibratiles,à  assez  gros  noyaux 
et  limitant  une  cavité  plus  ou  moins  sphérique  contenant  encore 
un  certain  nombre  de  deutolécithes,  qui  sont  mis  continuellement 
en  mouvement  par  les  cils  vibratiles  qui  tapissent  l'estomac  et  qui 
battent  dans  le  sens  contraire  à  celui  des  aiguilles  d'une  montre. 
Deux  orifices  mettent  en  communication  la  cavité  de  l'estomac  avec 
celle  des  sacs  nutritifs  développés  aux  dépens  des  macromères  laté- 
raux. Le  sac  nutritif  de  gauche  est  resté  très  volumineux  et  occupe  tout 
le  nucléus  de  la  coquille.  Nous  verrons  plus  loin  le  rôle  qu'il  a  pu 

jouer,  suivant  nous,  dans  le  déve- 
loppement de  l'asymétrie  et  de  la 
torsion  de  la  larve.  Quant  au  sac 
nutritif  de  droite  il  va  en  s'atro- 
phiant  et  finira  par  disparaître , 
tandis  que  celui  de  gauche  donnera 
naissance  au  foie.  Enfin,  le  tube 
digestif  ne  tarde  pas  à  être  tapissé 
dans  son  entier  par  des  cils  vibra- 
tiles qui  batteut  de  la  bouche  vers 
l'anus.  Une  telle  larve  (fig.  111)  est 
bien  prête  d'éclore  et  c'est  alors 
que  son  tube  digestif  va  commen- 
cer à  fonctionner.  Jusque  là  elle 
s'était  uniquement  nourrie  aux  dé- 
pens des  deutolécithes  contenus 
dans  l'estomac  et  les  sacs  vitellins; 
maintenant  elle  va  se  nourrir  aux 
dépens  des  particules  nutritives 
contenues  dans  l'eau  ambiante  où  elle  va  nager.  En  effet,  les  cils 
qui  avoisinent  la  bouche  et  particulièrement  ceux  de  la  face  dorsale 
du  pied  et  ceux  compris  entre  les  deux  lobes  du  voile  sont  disposés 
et  battent  de  telle  sorte  que  les  particules  nutritives  contenues 
dans  l'eau  sont  forcément  entraînées  vers  la  bouche,  d'où  les  cils 
du  tube  digestif  les  entraînent  vers  l'estomac.  Là,  celles  qui  ne 
sont  pas  digérées  sont  reprises  par  les  cils  de  l'intestin  et  expulsées 
par  l'anus. 

Excrétion.  —  Nous  avons  vu  la  cavité  de  segmentation  se  déve- 
lopper dès  le  stade  gastrula  et  être  complètement  formée  chez  la 
trochosphère.  Elle  est  donc  bien  antérieure  à  la  cavité  cœlomique 
qui  ne  se  développe  dans  le  mésoderme  même  qu'à  un  stade  assez 


Fig.  m.  —  Larve  véligère  vue  de 
profil  ;  t,  bouche  ;  cp,  cavité 
palléale  ;  cr,  rein  céphalique  :  e, 
estomac;  f,  foie;  i,  intestin;  m, 
muscle  rétracteur  ;  op,  opercule  ; 
p,  pied  ;  r,  voile. 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANCHES 


173 


avancé  de  la  larve  véligère.  Il  doit  donc  exister  des  reins  transi- 
toires pour  opérer  la  dépuration  du  liquide  contenu  dans  la  cavité 
de  segmentation,  et  comme  celle-ci  occupe  principalement  le  voile 
et  le  pied,  c'est  donc  dans  cette  région  qu'ils  vont  se  développer. 
Au-dessous  du  voile  et  dans  la  région  dorsale  on  assiste  en  effet  à 
la  formation  de  deux  épaississements  mésodermiques,  où  viennent 
s'accumuler  progressivement  des  éléments  de  rebut,  ce  qui  les 
rendra  de  plus  en  plus  nettement  visibles.  C'est  ce  que  l'on  appelle 
les  reins  céphdliques  ((ig.  111,  cr). 

Mais  au  fur  et  à  mesure  que  la  larve  va  se  dévelo|)per,  nous 
voyons  à  la  région  postérieure  du  pied  apparaître  une  formation 
longtemps   éuigmatique,  que  certains  auteurs  croient  de  nature 


Fig.  112.  —  I,  jeune  larve  véligèrc  vue  par  la  face  ventrale;  II,  par  la  face  dorsale; 
B,  bouche  :  c,  cocjuillc  encore  peu  développée  en  1.  mais  ayant  nettement 
évolué  vers  la  gauche;  E,  estomac;  F,  F',  foie;  M,  muscle  rétracteur;  0, 
otocyste;  P,  pied;  R,  rein;  V,  voile 


ectodermique  et  que  de  Lacaze-Duthiers  et  Pruvôt  (1887)  ont 
décrite  comme  étant  un  organe  des  sens  larvaire.  11  nous  a  semblé 
cependant  f|u'elle  était  mésodermique,  comme  le  veulent  Mazza- 
RELLi  (1892,  1893,  1896  et  1898)  et  ERLANCiiK  1893  et  1895).  Nous 
avons  vu  du  moins  qu'il  se  développait  aux  dépens  de  deux 
petites  cellules,  qui  se  divisent  chacune  en  deux  de  manière 
à  former  quatre  cellules  qui  s'accolent  longitudinalement,  mais 
de  manière  à  limiter  entre  elles  une  petite  cavité.  Ces  cellules 
divergent  en  éventail  et  constituent  de  la  sorte  une  petite  masse 
conique  reposant  par  sa  base  sur  la  masse  vitelline  endodermique 
et  dont  l'extrémité  est  dirigée  vers  l'ectoderme.  Des  granulations 


174 


pigmentaires  louge  carmin  se  déposent  en  abondance  dans  les 
cellules.  Cette  formation  d'abord  ventrale,  ne  tarde  pas  à  être 
entraînée  vers  la  droite  et  se  porte 
vers  la  face  dorsale  de  la  larve  où  elle 
reste  un  certain  temps,  après  quoi  elle 
revient  légèrement  sur  ses  pas  vers  la 
face  latérale  droite.  C'est  en  un  mot 
un  mouvement  analogue,  mais  de  sens 
contraire  à  celui  que  nous  avons  déjà 
observé  pour  la  coquille. 

Eu  même  temps  les  cellules  méso- 
dermiques situées  à  la  périphérie  du 
sinus  dorsal,  dont  nous  avons  parlé 
tout  à  l'heure,  se  condensent  peu  à  peu 
de  manière  à  limiter  une  cavité  close 
qui  se  trouve  sous-jacente  à  l'organe 
précédent  qui  ne  tarde  pas  à  s'y  ouvrir, 
en  même  temps  qu'il  s'ouvre  à  l'ex- 
térieur. Les  auteurs  s'accordent  actuel- 
lement à  considérer  l'organe  pigmen- 
taire  comme  l'origine  du  rein  définitif. 
Nous  sommes  assez  tentés  d'admettre 
cette  opinion,  d'autant  que  dans  un 
certain  nombre  de  cas  (tig.  114)  nous 
avons  trouvé  des  larves  possédant  deux  de  ces  organes  :  l'un  à 
droite  et  l'autre  à  gauche,  comme  c'est 
le  cas  normal  pour  le  rein  larvaire  de 
beaucoup  de  Gastéropodes.  La  cavité 
mésodermique  sous-jacente (fig.  105, j) 
est  donc  vraisemblablement  la  camté 
cœlomique  aux  dépens  de  laquelle  se 
développeront  le  péricarde,  le  cœur  et 
la  glande  génitale,  mais  il  nous  a  été 
impossible  d'assister  même  aux  dé- 
bus  de  ce  développement. 

Système  nerveux.  —  Je  ne  reviendrai 
pas  sur  les  otocysles  que  nous  avons 
vu  naître  aux  dépens  de  l'ectoderme 
du  pied.  Dans  chacun  d'eux  se  déve- 
loppe un  volumineux  otolithe.  Malgré 
il   nous  a  été  impossible  de   trouver 


Fig.  113.  —  Larve  véligére  vue 
par  la  face  ventrale;  b,  bouche; 
c,  coquille;  cr.  rein  céphalique; 

e,  estomac  développé  aux  dé- 
pens du  macromère  B  ;  /',  ori- 
gine gauche  du  foie  développée 
aux  dépens  du  macromère  A  ; 

f.  origine  droite  du  foie  déve- 
loppée aux  dépens  du  macro- 
mère C  ;  0,  otocyste;  p,  pied  ; 
/■,  rein  définitif  ;  i\  voile. 


Fig.  114.  —  Larve  véligére 
monstrueuse  présentant  une 
paire  de  reins  définitifs  /.et  /'. 

une  observation   attentive. 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANCHES 


175 


la   moindre    trace    de    i-anj 

Par  contre  nous  avons 
été  plus  heureux  en  ce  qui 
concerne  les  ganglions  ce 
rébroïdes,  que  nous  avons 
vu  se  développer  aux  dé- 
pens du  boni  antérieur  du 
voile,  mais  sans  pouvoir 
dire  si  c'est  par  invagina- 
tion ou  épaississement,  par 
une  origine  unique  ou  dou- 
ble. De  même  nous  ne  sau- 
rions affirmer  si  les  rami- 
lications  qui  en  partent 
sont  des  nerfs  ou  les  ter- 
minaisons ultimes  du  mus- 
cle rétracteur  du  voile. 


:liou    nerveux    dans    leur 


voisinaKe. 


Fig.  115.  —  Larve  véligère  vue  par  l'extrémité 
antérieure  pour  montrer  le  voile  de  face;  b, 
bouche;  (je,  ganglions  cérébroïries;  p,  pied, 
c,  voile. 


Muscle  rétracteur.  —  Ce  muscle  s'insère  d'une  part  au  sommet  de 
la  coquille  au  point  où  s'était  développée  l'invagination  précon- 
chylienne  et  il  va  d'autre  part  se  ramifier  dans  les  lobes  latéraux 
du  voile.  Il  est  formé  par  un  très  grand  nombre  de  cellules 
allongées,  dont  les  noyaux  sont  d'abord  très  volumineux,  mais 
deviennent  de  moins  en  moins  apparents.  Ce  muscle  envoie 
quelques  libres  au  pied.  11  est  destiné  à  rétracter  la  jeune  larve  à 
l'intérieur  de  sa  coquille. 

Nous  attirerons  l'attention  sur  l'insertion  postérieure  de  ce 
muscle,  qui  est  l'abord  dorsale,  mais  qui  peu  à  peu  se  porte  vers 
la  gauche  et  vers  la  face  ventrale,  au  fur  et  à  mesure  que  le  nucleus 
de  la  coquille  se  développe  dans  cette  région.  Ceci  n'a  rien  du  reste 
qui  d€ive  nous  étonner,  l'insertion  du  muscle  suivant  simplement 
la  coquille  dans  son  émigration. 

La  larve  véligère  que  nous  venons  de  voir  se  former  peu  à  peu  se 
trouve  constamment  dans  un  mouvement  perpétuel  de  va  et  vient. 
Tantôt  elle  tourne  sur  elle-même  comme  une  toupie,  mais  le  plus 
souvent  elle  culbute  sans  cesse  en  arrière  autour  d'un  axe  qui 
passerait  à  peu  près  par  le  centre  du  gros  sac  vitellin.  Il  semble  donc 
bien  que  celui  ci  doive  jouer  un  rôle  dans  l'équilibre  de  la  larve; 
il  n'est  donc  pas  étonnant  qu'il  ait  pu  jouer  un  rôle  dans  la  torsion 
du  corps  et  dans  la  forme  de  la  coquille.  Quand  la  larve  est  complè- 
tement développée,  elle  déchire  sans  trop  de  difficultés  la  coque 
ovigère  devenue  trop  petite  pour  la  contenir  et  où  elle  peut  à  peine 


176  ,1.    GUIART 

se  remuer  et  se  trouve  mise  en  liberté  dans  l'eau  extérieure.  Nous 
sommes  vers  le  quinzième  jour.  Elle  se  met  alors  à  nager  à  l'aide 
de  son  voile,  la  tête  eu  haut  et  la  coquille  eu  bas,  sans  cesse  en 
mouvement  pour  se  maintenir  dans  l'eau,  en  même  temps  que 
pour  activer  la  circulation  de  cette  eau  autour  d'elle.  Elle  est  en 
elïet  très  sensible  au  manque  d'oxygène  et  sous  un  compresseur  les 
larves,  quand  elles  commencent  à  souffrir,  se  portent  toutes  vers  la 
périphérie  de  la  goutte  d'eau,  à  la  façon  des  Infusoires,  et  du  reste 
avec  les  Infusoires  mêmes  qui  accompagnent  presque  toujours 
les  pontes. 

La  larve  une  fois  libre  va  subir  sans  aucun  doute  la  métamor- 
phose qui  va  l'amener  à  l'état  adulte,  mais  nous  n'avons  malheu- 
reusement pu  l'y  suivre.  Étant  donné  les  moyens  très  restreints 
dont  nous  disposions  nous  n'avons  pu  dépasser  le  stade  libre. 

Nous  n'avons  pas  à  en  rougir,  aucun  des  auteurs  qui  se  sont 
occupé  des  Tectibranches  n'ayant  pu  réussir  mieux  que  nous(l), 
mais  si  nous  avions  pu  disposer  des  ressources  d'un  laboratoire,  tel 
que  celui  de  Roscoff,  nous  nous  proposions  d'élever  nos  larves  dans 
un  bac-filtre  analogue  à  celui  décrit  par  M.  Boutan  et  dans  lequel 
nous  aurions  disposé  au  centre  un  siphon  dont  nous  aurions  gradué 
le  débit  de  manière  à  ce  que  le  bac  se  vide  deux  fois  par  jour  et 
mette  un  certain  temps  à  se  remplir.  Il  semble  en  effet  que  ce  phé- 
nomène de  la  marée  doive  jouer  un  certain  rùle  dans  le  développe- 
ment des  animaux  qui  viennent  toujours  déposer  leurs  œufs  le  long 
des  côtes,  dans  une  région  toujours  soumise  au  phénomène  de  la 
marée. 

11  me  suffira  de  rappeler  les  bons  résultats  obtenus  par  M.  Joyeux- 
Laffuie  dans  le  cas  de  l'Oncidie,  en  imitant  ce  phénomène  de  la 
marée.  Le  seul  avantage  du  procédé  que  je  viens  d'indiquer  est  de 
le  produire  mécaniquement. 

On  pourra  encore  essayer  le  développement  des  larves  dans  un 
vase  dont  l'eau  se  trouve  contiuuellement  agitée  et  dans  lequel  on 
aura  ensemencé  des  Infusoires,  qui  pourront  servir  à  la  nourriture 
des  jeunes  larves.  On  sait  en  effet  que  pour  les  larves  de  Poissons  on 
observait  jusqu'ici  le  même  phénomène  que  nous  avons  rencontré 
chez  les  Tectibranches.  Il  était  facile  de  les  élever  jusqu'au  moment 

(1)  M.  le  professeur  Pruvùt,  dans  une  communication  verbale,  nous  a  affirmé 
avoir  pu  conduire  les  larves  de  Bulle  jusqu'à  l'état  adulte.  C'est  là  un  fait  impor- 
tant, car  à  notre  connaissance  l'étude  des  métamorphoses  post-larvaires  n'a 
encore  été  faite  chez  aucun  Tectibranche  et  nous  regrettons  bien  vivement  que 
l'auteur  n'ait  pas  cru  devoir  publier  ses  importantes  observations. 


GASTEROPODES  OPISTHOBRANCHES 


177 


de  la  résorption  de  la  vésicule  ombilicale,  mais  à  partir  de  ce 
moment  toutes  mouraient  invariablement.  Or  les  expériences  de 
M.  Fabre  DoMKRGUE  viennent  de  montrer  qu'il  sufllt  de  les  main- 
tenir dans  une  eau  constamment  en  mouvement  et  de  les  nourrir 
avec  des  Infusoires  pour  leur  faire  dépasser  le  point  critique. 
Comme  l'époque  de  la  résorption  de  la  vésicule  ombilicale  chez  les 
Poissons  correspond  vraisemblablement  à  la  mise  en  liberté  de  la 
larve  véligère  chez  les  Tectibranches,  il  est  possible  que  ce  qui  a 
réussi  dans  un  cas  réussisse  aussi  dans  l'autre  et  nous  nous  propo- 


Fig.  116  —  Monstres  doubles  chez  la  Philine  aperta;  A,  larves  tôte-béche;  B,  lar- 
ves fusionnées  par  le  côlé  du  corps,  mais  regardant  l'une  en  avant,  l'autre  en 
arrière;  p,  pied;  r,  rein;   v,  voile. 

sons  d'instituer  prochainement  des  expériences  qui  nous  permet- 
tront peut-être  de  résoudre  cette  question  si  intéressante.  11  est 
certain  du  moins  qu'en  élevant  les  jeunes  larves  dans  un  bac  où 
l'eau  soit  sans  cesse  en  mouvement,  soit  constamment  renouvelée  et 
soit  soumise  au  phénomène  de  la  marée,  on  placerait  ces  larves 
dans  les  conditions  mêmes  du  milieu  où  elles  vivent  et  l'on  aurait 
certainement  plus  de  chances  d'arriver  à  leur  complet  développe- 
ment. 

Nous  venons  de  résumer  précédemment  le  développement  normal 
de  la  Philine.  Mais  il  ne  faudrait  pas  croire  qu'il  en  soit  toujours 
ainsi.  Lorsque  l'on  vient  à  troubler  certaines  Philines  sur  le  point 
de  pondre,  la  ponte  généralement  se  trouve  modifiée  et  chaque 
coque  ovigère,  au  lieu  d'un  ovule  peut  en  renfermer  plusieurs  et 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901. 


XIV.  -  12. 


178  J.    GUIART 

le  plus  ordinairement  deux.  Ces  ovules  qui  ne  sont  point  adaptés 
à  ce  genre  de  vie,  mais  sont  faits  pour  mener  une  vie  solitaire, 
s'accolent  le  plus  souvent  ensemble  et  chacun  continuant  à  se 
développer  pour  son  propre  compte,  il  en  résulte  ces  embryons 
monstrueux  doubles  dont  nous  donnons  ici  quelques  exemples  et 
qui  ont  été  autrefois  très  bien  décrits  par  de  Lacaze-Duthieks  (1875). 
Mais  ce  phénomène  que  l'on  peut  produire  expérimentalement  se 
présente  très  fréquemment  dans  la  nature  et  c'est  ainsi  que  nous 
avons  pu  observer  que  les  pontes  des  Philines  de  Santec  présentent 
presque  toujours  deux  ovules  dans  chaque  coque  ovigère,  d'où  la 
fréquence  des  monstres  doubles  dans  les  pontes  de  cette  dernière 
localité.  Mais  il  est  vraisemblable  que  ces  monstres  ne  peuvent 
dépasser  le  stade  véligère,  car  jamais  nous  n'avons  rencontré  une 
semblable  monstruosité  chez  l'adulte,  bien  qu'ayant  eu  l'occasiou 
d'en  observer  plusieurs  centaines  d'exemplaires. 

Aplysiens.  —  Les  premiers  auteurs  qui  se  soient  occupés  du 
développement  de  l'Aplysie  sont  Van  Beneden  (1841),  Stuart 
(1865),  Lankester  (1873  et  1875)  et  Manfredi  (1883).  Mais  le  premier 
travail  exact  qui  ait  été  publié  sur  la  question  est  celui  de  Bloch- 
MANN  (1883),  qui  releva  de  nombreuses  erreurs  chez  ses  devanciers 
et  fournit  la  première  contribution  importante  à  l'étude  de  la  seg- 
mentation des  Gastéropodes.  Plus  récemment  Mazzarelli  (1893)  a 
décrit  le  développement  de  l'Aplysie,  mais  il  a  reproduit  les 
erreurs  de  Lankester  et  de  Manfredi,  même  celles  relevées  par 
Blochmann,  et  en  a  ajouté  un  nombre  considérable  de  nouvelles,  à 
tel  point  que  Carazzi  (190U)  qui  a  repris  nouvellement  le  dévelop- 
pement de  l'Aplysie  a  cru  préférable  de  ne  tenir  aucun  compte  du 
travail  de  son  compatriote. 

Nous  n'avons  pas  étudié  spécialement  le  développement  de 
l'Aplysie,  mais  cependant  le  peu  que  nous  en  avions  vu  et  ce  que 
nous  avions  observé  chez  la  Philine  nous  avait,  dès  le  début  de 
l'année  1900,  donné  la  certitude  que  les  observations  de  Mazzarelli 
devaient  être  inexactes,  et  dans  une  conférence  faite  le  8  mai  1900 
devant  la  Société  Zoologique  de  France,  alors  que  nous  ne  connais- 
sions malheureusement  pas  les  travaux  de  Carazzi  (1900)  et  de 
Georgevitch  (1900),  nous  avons  cru  devoir  rejeter  les  données  four- 
nies par  Mazzarelli  pour  nous  en  tenir  aux  premières  phases  du 
développement,  telles  que  les  avait  étudiées  Blochmann.  Depuis,  les 
travaux  de  Carazzi  (1900)  sur  l'embryologie  d'Aplysia  limacina  et  de 
Georgevitch  (1900)  sur  le  développement  d'Aplysia  depilans  sont 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANCHES  179 

venus  nous  donner  raison,  en  confirmant  dans  ses  grandes  lignes 
le  travail  de  Bloghmann. 

Les  premières  phases  de  la  segmentation  sont  identiques  à  ce 
que  BOUS  avons  décrit  cliez  la  Philine.  La  seule  différence  provient 
d'une  orientation  différente  de  l'embryon  et  d'une  nomenclature 
différente  des  blastomères.  En  ce  qui  concerne  la  Philine  nous 
avons  adopté  la  nomenclature  de  Carazzi  (1900)  qui  est  du  reste 
celle  de  VVilson  (1892),  modiffée  par  Conklin  (1897),  mais  nous 
avons  orienté  différemment  l'embryon,  de  manière  à  ce  que  les 
blastomères  A  et  G  occupent  respectivement  le  côté  gauche  et  le 
côté  droit.  C'est  du  reste  l'orientation  admise  par  Fol  (1875)  pour  les 
Ptéropodes  (1875).  Cette  orientation  a  l'avantage  de  placer  à  gauche 
ce  qui  sera  l'origine  gauche  du  foie,  à  droite,  ce  qui  sera  l'origine 
droite  et  de  mettre  ainsi  eu  évidence  l'asymétrie  du  Gastéropode 
dès  les  premiers  stades  embryonnaires. 

Pour  Carazzi,  comme  pour  Georgevitch,  le  mésoderme  naîtrait 
aux  dépens  de  l'endoderme,  mais  tandis  que  Georgevitch  le  fait 
naître  des  macromères  C  D,  Carazzi  lui  fait  tirer  5-on  origine  du 
seul  macromère  mésodermique  D.  Cette  dernière  observation  nous 
semble  plus  vraisemblable,  car  elle  est  analogue  à  ce  que  nous 
avons  observé  chez  la  Philine,  et  à  ce  qui  a  été  vu  par  Heymons 
(1892)  chez  Umbrella,  par  Fol  (1875)  chez  les  Ptéropodes  et  par  de 
nombreux  auteurs  chez  différents  Mollusques. 

La  grande  différence  qui  existe  entre  l'embryon  de  l'Aplysie  et 
celui  des  autres  Gastéropodes  réside  dans  la  grande  inégalité  des 
macromères.  C'est  ce  qui  a  fait  que  Mazzarelli,  à  la  suite  d'une 
observation  par  trop  superficielle,  a  pu  confondre  les  blastomères 
C  et  D  avec  les  petits  blastomères  ectodermiques. 

Le  peu  que  nous  connaissons  du  développement  de  Acera  (Lan- 
gerhans,  1873)  nous  montre  qu'il  en  est  absolument  de  même  de 
sou  embryon  et  que  son  développement  se  fait  sur  le  même  type 
que  celui  de  l'Aplysie.  C'est  donc  encore  une  raison  de  plus  pour 
ranger  V Acera  bullata  parmi  les  Aplysiens. 

Ptéropodes.  —  Il  suffît  de  lire  le  travail  magistral  de  Fol  (1875) 
pour  constater  facilement  la  similitude  absolue  qui  existe  entre  le 
développement  des  Ptéropodes  et  celui  des  autres  Opisthobranches. 
Le  développement  de  CymlmUa  en  particulier  est  presque  entiè- 
rament  superposable  à  celui  de  l'Iiiline.  Il  est  intéressant  de  voir 
l'embryogénie  établir  un  semblable  rapprochement  entre  des  ani- 
maux en  apparence  aussi  différents,  mais  que  l'anatomie  comparée 
a  permis  de  réunir  également  dans  une  même  famille. 


180  J.    GUI  A  UT 

Pleurobranchéens.  —  Le  travail  de  Heymons  (1892),  sur  le  déve- 
loppemeut  de  Umbrella  constitue  I'uq  des  plus  importants  travaux 
qui  aient  été  écrits  sur  l'embryogénie  des  Gastéropodes.  Le  déve- 
loppement est  encore  le  même  dans  ses  grandes  lignes  que  chez  la 
Pliiline  et  montre  une  fois  de  plus  la  similitude  des  phénomènes 
de  la  segmentation  chez  tous  les  Opisthobranches. 

il  en  est  du  reste  de  même  chez  le  Pleurobrauche,  comme  le  fait 
voir  la  ligure  117  qui  reproduit  les  principales  phases  de  la 
segmentation  du  iHeurohranchus  pluninla,  ainsi  que  certaines  de 
ses  formes  larvaires. 

Ce  développement  est  évidemment  bien  incomplet,  mais  l'em- 
bryogénie du  Pleurobrauche  n'ayant  |jas  encore  été  faite,  du  moins 
à  notre  connaissance,  nous  croyons  utile  de  publier  ici  le  résultat 
d'observations  commencées  autrefois,  mais  que  nous  n'avons  pu 
malheureusement  continuer.  L'identité  de  ces  figures  avec  ce  qui  a 
été  décrit  précédemment  pour  la  Philiue  rend  superflu  tout  com- 
mentaire. 

Nudibranches.  —  Le  développement  de  Tethyslimhriota  très  bien 
étudié  par  Viguieh  (1898)  nous  montre  une  similitude  absolue  avec 
le  développement  des  Pleurobranches  et  de  la  Philine. 

RÉSUMÉ.  —  Les  observations  que  nous  avons  pu  faire  sur  l'em- 
bryogénie de  la  Philine  et  celles  qui  ont  été  faites  par  d'autres 
auteurs  dans  les  groupes  voisins,  nous  amènent  à  cette  conclusion 
que  le  développement  se  fait  d'après  un  plan  identique  dans  toute 
la  série  des  Opisthobranches. 

.  Des  quatre  macromères  auxquels  l'ovule  donne  naissance, 
deux  constitueront  les  origines  du  foie  et  des  deux  autres,  le  plus 
gros  donnera  naissance  à  l'estomac,  tandis  que  le  plus  petit  sera 
l'origine  du  mésoderme.  Par  leur  pôle  formatif  ces  macromères 
vont  produire  successivement  trois  quartettes  de  micromères  qui, 
se  divisant  à  leur  tour,  finiront  par  englober  les  macromères  cons- 
tituant ainsi  une  gastrula  par  épibolie. 

A  la  suite  du  déplacement  de  la  cellule  endo-mésodermique,  la 
gastrula  d'abord  sphérique  devient  piriforme  et  se  transforme  en 
larve  trochophore.  Celle-ci  se  munit  d'une  couronne  de  cils  vibratiles 
qui  constitue  le  voile  au-dessous  duquel  s'ouvre  ventralement  la 
bouche  au  point  où  s'était  fermé  le  blastopore. 

A  l'opposé  de  cette  bouche,  c'est-à-dire  en  arrière  et  dorsalement, 
se  développe  la  coquille.  Au-dessous  de  la  bouche  se  développe  le 
pied  et  à  la  base  du  pied  se  développe  ventralement  un  organe 


GASTEROPODES   OPISTHOBHANCHES 


181 


Fig.  117.  -  Quelques  stades  du  développement  du  Pleurobj anchus  piumula.  A  à 
N,  segmentation  jusqu'au  stade  gastrula  ;  0,  larve  véligère  de  profil;  F,  face 
ventrale  ;  R,  face  dorsale  ;  S,  extrémité  antérieure  ;  œ,  œil  ;  p,  pied  ;  r,  rein  ; 
i',  voile. 


GASTÉROPODES  OPISTHOBKANCHES  183 

arrondi  qui  se  charge  de  pigment  et  qui    constitue  l'origine  du 
rein  définitif. 

Or,  dès  les  premiers  stades  de  la  segmentation  l'embryon  est 
franchement  asymétrique,  parce  que  des  deux  macromères  qui 
constituent  les  origines  du  foie,  le  gauche  est  dès  le  début  plus 
volumineux  que  le  droit.  Comme  ce  dernier  se  résorbe  graduelle- 
ment pour  servir  à  la  nutrition  de  la  larve,  l'asymétrie  va  sans 
cesse  en  augmentant.  Il  est  probable  que  cette  asymétrie  réagit  à 
son  tour  sur  le  développement  de  la  larve,  en  produisant  par 
exemple,  une  prolifération  plus  active  des  cellules  du  côté  qui  est 
le  plus  distendu,  ou  bien  en  produisant  un  manque  d'équilibre 
dans  cette  larve.  Toujours  est-il  que  la  coquille  qui  était  d'abord 
dorsale  se  trouve  transportée  ventralement  et  à  gauche,  tandis  que 
l'origine  du  rein  d'abord  ventrale,  se  trouve  transportée  dorsale- 
ment  et  à  droite.  Comme  ce  déplacement  s'opère  progressivement  et 
à  une  époque  ou  la  coquille  n'a  pas  encore  commencé  à  s'enrouler, 
il  en  résulte  que  ce  déplacement  de  la  coquille  est  très  difficile  à 
observer,  tandis  que  celui  de  l'origine  du  rein  frappe  au  contraire 
l'observateur.  Et  comme  cet  origine  du  rein  correspond  avec  le 
point  ou  doit  s'ouvrir  l'anus,  il  est  tout  naturel  que  Boutan (1899) ait 
eu  l'idée  d'imaginer  la  déviation  larvaire  qui  serait  produite  par  le 
simple  déplacemant  de  l'anus,  la  coquille  restant  en  place.  Mais 
c'est  là  une  hypothèse  absolument  gratuite  et  nous  verrons  plus 
loin  qu'on  doit  aujourd'hui  l'abandonner.  Il  existe  une  véritable 
torsion  larvaire,  torsion  qui  porte  non  seulement  sur  l'anus  et  le 
rein,  mais  aussi  sur  la  coquille  et  le  muscle  columellaire  qui  y 
adhère.  La  seule  difïérence  c'est  que  la  torsion  larvaire  n'est  pas 
tout  à  fait  de  180"  comme  cela  se  passe  chez  les  autres  Gastéropodes, 
encore  cet  angle  se  trouve-t-il  singulièrement  réduit  à  la  suite 
d'une  légère  détorsion  en  sens  inverse.  C'est  alors  seulement  que  la 
coquille  commence  à  s'enrouler.  En  un  mot  si  la  torsion  est  diffi- 
cile à  constater  chez  les  Opisthobranches,  c'est  parce  que  cette 
torsion,  au  lieu  de  se  produire  subitement,  se  produit  progressive- 
ment et  à  une  époque  où  l'enroulement  de  la  coquille  n'ayant  pas 
encore  eu  lieu  ne  peut  faciliter  la  constatation  de  cette  torsion. 
Le  reste  du  développement  ne  présente  pas  de  difïérence  impor- 
tante avec  celui  des  autres  Gastéropodes. 

Des  conditions  défectueuses  d'installation  ne  nous  ont  pas  permis 
d'étudier  le  développement  post-larvaire  des  Tectibranches,  encore 
inconnu,  mais  tout  porte  à  croire  que  l'on  pourrait  y  arriver  en 
imitant  les  conditions  du  milieu  extérieur  où  se  développent 
naturellement  les  larves  (phénomène  de  la  marée,  agitation  de 
l'eau,  nutrition  des  larves). 


184 


CHAPITRE   XI 
ORIGINE    DES   OPISTHOBRANCHES 

Il  nous  reste  à  étudier  maintenant  une  des  questions  les  plus 
controversées  dans  l'histoire  des  Mollusques,  celle  de  l'origine  des 
Opisthobranches  que  le  développement  embryonnaire  va  nous 
permettre  de  résoudre. 

Asymétrie  et  torsion  larvaires.  —  Butschli  (1887)  admettait 
une  origine  commune  des  Prosobranches  et  des  Opisthobranches  et 
il  pensait  que  les  Opisthobranches  se  distinguaient  des  Proso- 
branches par  suite  d'une  torsion  moins  considérable  du  complexus 
anal,  qui  se  serait  arrêté  sur  le  côté  droit  au  lieu  de  progresser 
jusqu'à  l'extrémité  antérieure  de  l'animal.  Cette  idée  fut  admise 
par  les  différents  auteurs  jusqu'aux  travaux  de  Bouvieii  (1893),  de 
Grobben  (1894)  et  de  Pelseneer  (1894)  qui  vinrent  modifier  cette 
manière  de  voir.  Ces  auteurs,  partant  de  points  de  vue  différents, 
arrivèrent  simultanément  à  cette  conception  que  les  Euthyneures 
dérivent  des  Streptoneures  par  détorsion  en  sens  contraire.  Cette 
conception  que  les  Euthyneures  ont  d'abord  été  des  Streptoneures 
fut  acceptée  par  tous  les  Malacologistes,  à  l'exception  toutefois  de 
Von  Ihering  qui  continue  à  admettre  l'origiue  séparée  des  deux 
groupes.  L'accord  pouvait  donc  être  considéré  comme  parfait 
lorsque  parut  un  travail  de  Boutan  (1899)  suivant  lequel  les 
Streptoneures  et  les  Euthyneures  dériveraient  d'une  même  forme 
ancestrale  :  les  premiers  à  la  suite  d'une  torsion  de  180»,  suivant 
l'opinion  généralement  admise  ;  les  derniers  à  la  suite  d'une  simple 
déviation  latérale  de  l'anus,  ce  qui  constitue  l'idée  originale  du 
travail.  L'auteur  a  eu  l'excellente  intention  de  vouloir  faire 
abstraction  de  théories  pouvant  être  très  originales,  comme  celle 
de  Lang  (1892),  mais  qui  expliquent  les  faits  sans  s'occuper  suffi- 
samment de  ce  qui  se  passe  dans  le  cours  du  développement. 

L'auteur  est  malheureusement  tombé  dans  l'excès  contraire  et 


GASTÉROPODES   OPISTHOBRANCHES  185 

n'a  voulu  asseoir  sa  théorie  que  sur  des  faits  embryogéniques. 
N'ayant  pas  suffisamment  étudié  le  développement  des  Euthyneures, 
il  s'est  appuyé  sur  des  faits  inexacts  ou  insulïisamment  constatés  et 
peut  être  aurait  il  été  moins  afllîrmatif  s'il  avait  mieux  approfondi 
ce  développement,  car  nous  verrons  tout  à  l'heure,  par  le  simple 
examen  des  ligures  données  dans  son  travail,  que  sa  théorie  doit 
être  considérée  comme  fausse  en  ce  qui  concerne  les  Opisthobran- 
ches  et  que  Ton  doit  continuer  à  se  rallier  à  la  théorie  de  la 
détorsion. 

Nous  allons  exposer  à  notre  tour  nos  idées  relatives  au  dévelop- 
pement de  l'asymétrie  des  Mollusques  en  nous  basant  également 
sur  les  faits  embryogéniques. 

Si  nous  partons  de  l'ovule,  nous  avons  vu  chez  la  Philioeque 
dès  la  première  division  nous  étions  en  présence  d'un  embryon 
asymétrique  constitué  par  deux  blastomères  de  volume  très  inégal. 
Or  le  même  fait  a  été  constaté  par  Blochmann  (1883)  et  Mazzarelli 
(1893)  chez  Aplysia,  par  Fol  (1875)  chez  CavoUnia  et  chez  Cijmbulia 
et  par  Trinchese  (1881)  chez  Ercolania.  A  la  suite  de  la  seconde 
division  l'asymétrie  ne  fait  que  s'accentuer. 

Nous  avons  maintenant  un  embryon  constitué  par  quatre  blas- 
tomères dont  deux  sont  beaucoup  plus  volumineux  que  les  deux 
autres.  La  segmentation  va  devenir  encore  plus  inégale  et  donner 
naissance  au  pôle  formafif  aux  micromères,  qui  constitueront  le 
revêtement  ectodermique  de  la  gastrula. 

Or,  ce  qui  nous  semble  tout  particulièrement  intéressant,  c'est 
qu'avant  même  la  formation  de  cette  gastrula,  les  macromères 
latéraux  vont  cesser  de  se  diviser  et  ils  constitueront  les  sacs 
nutritifs  qui  vont  subsister  intacts  jusqu'à  la  fin  de  la  période  lar- 
vaire, époque  à  laquelle  ils  vont  se  transformer  pour  donner  nais- 
sance au  foie.  Ces  deux  blastomères  dont  l'inégalité  nous  a  frappé 
dès  le  début  de  la  segmentation  sont  donc  les  origines  du  foie. 

Or,  ils  constituent  les  organes  les  plus  volumineux  de  l'embryon 
et  de  la  larve  et  il  n'y  a  donc  rien  d'étonnant  à  ce  qu'ils  puissent 
jouer  le  principal  rôle  dans  le  développement  de  l'asymétrie  et 
cela  à  une  époque  où  l'embryon  est  à  peine  ébauché  et  où  l'on  ne 
peut  songer  à  un  conflit  de  croissance  entre  la  coquille  et  le  pied 
qui  n'existent  encore  ni  l'un  ni  l'autre,  même  à  l'état  de  simple 
ébauche.  Si  nous  quittons  maintenant  la  gastrula  pour  passer  à  la 
trochosphère  nous  trouvons  à  la  partie  antérieure  le  petit  macro- 
mère mésodermique  et  au-dessous  les  trois  autres  macromères  : 
l'un  volumineux  et  dorsal  qui  sera  l'origine  de  l'estomac  et  les 


186  J.    GUIART 

deux  autres  inégaux  qui  sont  l'origine  du  foie.  Il  en  résulte  forcé- 
ment que  l'embryon  est  plus  volumineux  du  côté  gauche  et  ventral 
et  le  macromère  gauche  aura  par  suite  une  tendance  à  venir  se 
placer  sur  la  face  ventrale  de  l'embryon  pour  rétablir  l'équilibre. 
Notre  embryon  est  donc  maintenant  tout-à-fait  asymétrique. 

Nous  sommes  donc  amenés,  de  par  l'embryogénie  à  admettre  la 
théorie  de  Plate  (1896)  qui,  par  la  phylogénie  était  arrivé  à  la  con- 
viction que  l'asymétrie  du  foie  est  la  véritable  cause  de  l'asymétrie 
des  Mollusques.  H.  Fischer  (1892),  qui  a  consacré  un  important 
travail  à  l'origine  du  foie  chez  les  Gastéropodes,  a  du  reste  montré 
que  cette  origine  est  toujours  paire  et  que  celle  de  gauche  est 
toujours  beaucoup  plus  développée  chez  les  Mollusques  dextres, 
tandis  que  c'est  au  contraire  celle  de  droite  qui  est  la  plus  volumi- 
neuse chez  les  formes  senestres.  Quoiqu'il  en  soit  nous  ne  nous 
proposons  pas  ici  de  rechercher  quelles  sont  les  causes  de  la  torsion 
des  Gastéropodes.  Nous  exposons  à  titre  de  simple  indication  ce 
qu'a  pu  nous  suggérer  l'étude  du  développement,  mais  contentons- 
nous  de  décrire  et  non  de  commenter.  La  question  importante  à  nos 
yeux  est  de  savoir  s'il  y  a  ou  non  torsion  chez  les  Opisthobranches. 
Chez  les  Prosobranches,  oîi  cette  torsion  se  produit  quand  la  coquille 
a  déjà  une  forme  nautiloïde  à  nucleus  dorsal,  rien  de  plus  facile  à 
observer.  Mais  il  n'en  est  plus  de  même  chez  les  Opisthobranches  où 
cette  torsion  s'opère  de  très  bonne  heure.  En  effet  ici  encore  la 
coquille  se  développe  dorsalement,  comme  nous  l'avons  vu,  mais  la 
petite  coquille  ne  tarde  pas  à  subir  un  mouvement  de  translation 
qui  l'amène  finalement  ventralement  et  à  gauche.  Mais  pendant  cette 
longue  émigration  elle  a  continué  à  se  développer  et  quand  le  dépla- 
cement est  opéré  la  coquille  larvaire  est  constituée  telle  que  Boutan 
nous  la  représente  dans  sa  fig  18  (3).  Aussi  quand  il  vient  nous  dire 
que  l'anus  seul  subit  un  déplacement,  la  coquille  gardant  sa  posi- 
tion primitive,  cela  n'a  rien  qui  nous  étonne,  car  à  ce  moment  la 
torsion  est  déjà  opérée,  torsion  qui  est  du  reste  indiquée  par  le 
déplacement  du  rein  primitif  et  de  l'anus,  des  sacs  nourriciers  et  de 
l'insertion  sur  la  coquille  du  muscle  columellaire.  La  figure  que 
nous  venons  de  signaler  est  inexacte  dans  ce  sens  qu'au  stade 
qu'elle  représente  l'anus  a  depuis  longtemps  quitté  sa  position 
ventrale  pour  venir  se  placer  assez  loin  à  droite.  La  torsion  est 
d'autant  plus  difficile  à  constater  qu'ici  l'enroulement  de  la  coquille 
n'a  pas  encore  eu  lieu  quand  la  torsion  est  terminée.  Chez  les  Strep- 
toneures  au  contraire  1  enroulement  précède  la  torsion  (Fischer  et 
Bouvier,  1892jce  qui  rend  très  apparente  cette  dernière. 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANCHRS  187 

L'erreur  dans  laquelle  est  tombée  Boutan  est  du  reste  d'autant 
plus  extraordinaire  qu'il  se  défend  de  vouloir  donner  aux  Strep- 
toneures  et  aux  Euthyneures  une  origine  séparée.  Tous  deux  des- 
cendraient par  une  voie  différente  d'un  ancêtre  commun  possédant 
une  coquille  nautiloïde  à  nucleus  dorsal.  OrBouTAN  trouve  ce  nucleus 
ventral  chez  la  larve  de  tous  les  Gastéropodes  et  il  est  bizarre  qu'at- 
tribuant cette  transformation  chez  les  uns  à  la  torsion  larvaire,  il 
admette  pour  les  autres  que  ce  soit  un  état  primitif.  Nous  croyons 
avoir  suffisamment  démontré  que  c'est  la  lenteur  du  développe- 
ment chez  ces  derniers  qui  a  trompé  l'auteur.  Il  suffit  du  reste  de 
se  reporter  aux  dessins  donnés  par  les  ditTérents  auteurs  qui  se 
sont  occupés  du  développement  des  Opisthobranches  pour  constater 
l'exactitude  de  la  torsion,  torsion  portant  à  la  fois  sur  la  coquille 
et  les  organes  qu'elle  renferme.  Toutefois  nous  devons  indiquer 
que  jamais  nous  n'avons  vu  la  portion  renflée  de  la  coquille 
se  porter  entièrement  ventralement.  Elle  reste  toujours  un  peu 
à  gauche  au  niveau  précisément  du  gros  sac  nourricier,  de  l'ori- 
gine gauche  du  foie  qui  est  logé  dans  le  renflement.  C'est  ce 
que  Boutan  a  du  reste  observé  lui-même  chez  Eolis,  dans  le 
troisième  dessin  de  sa  fig.  23,  qui  représente  la  coquille  ayant 
déjà  subi  la  torsion,  mais  ne  s'étant  pas  encore  enroulée.  A 
la  même  époque  le  muscle  columellaire  qui  était  primitivement 
dorsal  et  qui  n'a  pas  quitté  ses  rapports  avec  la  coquille,  est 
venu  se  placer  ventralement  et  à  gauche.  Mais  le  sac  viscéral  a  suivi 
la  coquille  dans  sa  torsion  et  puisque  la  région  dorsale  de  la  coquille 
s'est  placée  ventralement  et  à  gauche,  il  est  naturel  que  la  région 
ventrale  du  sac  vienne  se  placer  dorsalement  et  à  droite.  C'est  en 
effet  ce  qui  se  produit  et  l'on  a  constaté  précédemment  ([ue  le  rein 
et  l'anus  nés  sur  la  face  ventrale  sont  venus  se  placer  précisément 
comme  nous  venons  de  l'indiquer.  On  a  coutume  de  dire  que  la 
coquille  larvaire  des  Opisthobranches  est  sénestre.  Toutes  celles 
que  nous  avons  observées  étaient  en  effet  semblables  à  celles 
de  la  figure  108,  et  il  en  est  de  même  de  la  coquille  larvaire 
de  tous  les  Opisthobranches  étudiés  jusqu'ici,  comme  on  peut  s'en 
rendre  facilement  compte  par  les  figures  de  Fol  [CijmhuHa),  de 
Trinchese  (Ercolania,  Doto,  Javns),  de  Fischer  (Corambe),  etc. 
Mais  si  nous  nous  adressons  à  l'Actéon  qui  conserve  son  opercule  à 
l'état  adulte ,  on  constate  que  cet  opercule  est  sénestre,  or 
Pelseneer  (1890)  nous  a  enseigné  que  l'enroulement  de  l'opercule 
est  toujours  de  sens  contraire  à  celui  de  la  coquille.  Du  reste  cette 
coquille  larvaire  sénestre   n'est  pas  une  difficulté   et  Fischer  et 


188  J.    GUIART 

Bouvier  (1892)  ont  montré  que  l'embryon  des  Opisthobranches  est 
une  forme  ultra-dextre,  ce  qui  n'a  pas  lieu  de  nous  étonner  puis- 
qu'il est  en  etïet  asymétriquement  dextre  par  tous  les  autres  traits 
de  son  organisation. 

Pour  nous  résumer  nous  avons  vu  que  la  torsion  semble  le 
propre  de  l'embryon  des  Gastéropodes  et  qu'elle  existe  dès  les 
premiers  stades  de  la  segmentation.  Il  n'y  a  donc  rien  d'étonnant  à 
ce  qu'elle  persiste  jusqu'à  la  fin  de  la  période  larvaire.  Mais  à  ceux 
qui  nous  demanderont  les  causes  mécaniques  de  cette  torsion  et 
qui  nous  reprocheront  de  ne  pas  l'avoir  trouvée  chez  l'embryon, 
nous  répondrons  simplement  ceci.  Il  ne  faut  pas  confondre  onto- 
génie  et  phylogénie,  les  causes  n'existent  pas  chez  l'embryon, 
mais  chez  le  Mollusque  primitif.  C'est  lui  qui,  à  la  suite  d'une 
certaine  adaptation  que  nous  croyons  avoir  été  produite  par  le  foie, 
a  commencé  à  se  tordre  et  la  variation  étant  favorable  à  son  évolu- 
tion s'est  conservée  chez  ses  descendants.  Mais  de  ce  que  cette 
torsion  est  héréditaire  il  ne  s'ensuit  pas  que  sa  cause  primordiale 
doive  être  trouvée  chez  l'embryon.  «  On  sait,  dit  le  prof,  Delage 
(Hérédité,  p.  342),  que  les  caractères  transmissibles  apparaissent 
normalement  chez  le  fils  au  même  âge  que  chez  le  parent  ou  seule- 
ment un  peu  plus  tôt.  Chaque  fois  qu'une  espèce  se  forme,  c'est 
par  addition  d'un  caractère  nouveau  à  la  fin  de  l'ontogenèse, 
lorsque  tous  les  caractères  spécifiques  se  sont  déjà  montrés;  le 
caractère  nouveau  se  montrera  donc  dans  l'espèce  nouvelle,  après 
que  tous  les  caractères  de  l'espèce  dont  elle  est  née  se  seront  mon- 
trés. Comme  il  en  est  ainsi  depuis  les  premières  origines,  on  voit  que 
les  caractères  doivent  apparaître  dans  l'ontogenèse  dans  l'ordre  suc- 
cessif de  leur  formation  phylogénétique.  )) 

L'asymétrie  précédant  la  torsion  dans  le  cours  de  l'ontogenèse, 
puisque  nous  la  rencontrons  dès  les  premiers  stades  de  la  segmen- 
tation il  en  résulte  que  les  Gastéropodes  ont  commencé  par  être 
asymétriques  et  c'est  cette  asymétrie  qui  a  vraisemblablement 
engeudré  la  torsion  qui  n'est  que  secondaire.  Mais  pour  être  certain 
que  les  Euthyueures  dérivent  des  Streptoneures,  il  nous  faut 
chercher  dans  les  dernières  phases  du  développement  le  caractère 
nouveau  qui  est  venu  se  surajouter,  ce  caractère  est,  nous  allons  le 
voir,  la  détorsion. 

Détorsion.  —  Si  nous  considérons  une  larve  de  Philine  à  un 
stade  assez  avancé,  nous  constatons  que  le  rein  se  trouve  placé 
dorsalement  et  à  droite,  tandis  que  vers  le  moment  de  l'éclosion  il 
s'est  déplacé  pour  revenir  se  placer  sur  le  côté  droit,  faible  dépla- 


GASTÉMOPODES  OPISTHOBRANCHES  189 

cernent  naturelleinent,  mais  sensible  néanmoins.  Ce  déplacement 
semble  avoir  été  également  entrevu  par  Pelsenkr  (1894)  lorsqu'il 
dit  :  «La  torsion  qui  s'etïectue  durant  le  développement  des  Slrepto 
neures,  se  manifeste  aussi  pendant  le  commencement  delà  vie  embryon- 
naire des  Euthynenres  ;  mais  pendant  la  fin  de  celle-ci  cette  torsion  esl 
atténuée  (et  en  grande  partie  détruite)  par  un  mouvement  en  sens 
contraire  que  je  qualifierai  de  «  détorsion  ».  Mais  en  supposant  que 
je  me  sois  trompé  et  que  la  détorsion  n'existe  pas  chez  les  larves 
d'Opisthobranches,  l'existence  de  la  torsion  reste  du  moins  cer- 
taine. En  elïet  si  l'on  admet  avec  Boutan  que  la  torsion  n'existe  pas 
chez  la  larve  des  Euthynenres,  comment  admettre  la  possibilité  de 
la  torsion  des  Tectibranches.  Au  point  de  vue  de  l'asymétrie  et  de 
la  torsion,  il  n'y  a  certainement  pas  de  différence  entre  un  Actéon 
et  un  Streptoneure,  la  différence  est  encore  très  faible  chez  les 
autres  Bullidés,  elle  ne  s'accentue  que  chez  les  Aplysidés.  J'avoue 
que  pour  ma  part  je  ne  puis  comprendre  comment  on  peut  expli- 
quer cette  torsion  si  accentuée  par  la  simple  déviation  larvaire, 
qui  ne  pourrait  expliquer  que  le  déplacement  du  complexe  cir- 
cumanal,  mais  qui  ne  peut  expliquer  par  exemple,  la  torsion  si 
accentuée  du  système  nerveux  et  de  toute  la  région  antérieure  du 
tube  digestif.  Tout  ce  qu'il  est  permis  de  supposer  c'est  que  les 
larves  n'éprouvant  pas  le  besoin  de  se  tordre,  pour  se  détordre 
ensuite  en  partie,  se  sont  simplement  tordues  incomplètement, 
c'est-à-dire  de  moins  de  180°.  Et  si  c'est  à  cette  torsion  incomplète 
que  Boutan  a  donné  le  nom  de  déviation  larvaire,  je  suis  très 
heureux  de  me  trouver  d'accord  avec  lui,  mais  à  condition  que 
cette  torsion  porte  non  seulement  sur  l'anus  et  le  rein,  nicis  aussi 
sur  la  coquille. 


190 


CHAPITRE  XII. 
ESSAI  DE  CLASSIFICATION  NATURELLE  DES  GASTÉROPODES 


Nous  allons  essayer  de  donner  une  classification  des  Mollusques 
Gastéropodes  telle  que  nous  la  comprenons. 

Celte  classilicatiou  sera  certainement  très  incomplète,  ce  sera 
bien  plutôt  un  simple  cauevas,  mais  nous  nous  tiendrons  pour 
heureux  si  elle  peut  ouvrir  le  champ  à  de  nouvelles  recherches. 

Les  classifications  usitées  en  Zoologie  sont  rarement  naturelles. 
Elles  ont  plutôt  pour  but  de  réunir  dans  un  même  groupe  des  ani- 
maux possédant  certains  caractères  communs.  Mais  les  auteurs  de 
classifications  ne  cherchent  guère  à  savoir  si  les  animaux  qu'ils 
réunissent  ainsi  ne  sont  pas  en  réalité  très  différents  et  si  les 
caractères  communs  observés  ne  sont  pas  de  simples  modifications 
adaptatives  dues  à  un  même  genre  de  vie.  Aussi,  les  classifications 
varient-elles  en  général  pour  uu  même  groupe  suivant  que  les 
auteurs  ont  pris  pour  base  tel  ou  tel  organe.  C'est  là  ce  qui  a 
rendu  les  questions  de  phylogénèse  aussi  compliquées,  les  auteurs 
étant  le  plus  souvent  par  trop  respectueux  des  classifications 
admises.  Il  en  est  de  la  science  comme  du  milieu  social  ;  l'un 
et  l'autre  demandent  à  être  bien  étudiés,  mais  lorsque  l'on  s'est 
aperçu  d'une  erreur  manifeste  il  ne  faut  pas  craindre  de  laisser  de 
côté  les  conveutions  scientifiques  ou  sociales  et  il  faut  oser  être 
révolutionnaire,  si  l'ou  croit  qu'il  pourra  en  résulter  quelque 
progrès.  On  laissera  derrière  soi  quelques  ruines,  mais  les  maté- 
riaux en  seront  bien  vite  rassemblés  et  permettront  tôt  ou  tard 
d'édifier  quelque  chose  de  plus  solide. 

Pour  en  revenir  à  nos  Mollusques  il  me  semble  insensé  de 
vouloir  établir  parmi  eux  des  différences  aussi  tranchées  que  celles 
que  l'on  a  voulu  placer  entre  les  Prosobranches  et  les  Opistho- 
branches.  11  existe  en  effet  toute  une  série  d'êtres  qui  établissent 
entre  ces  deux  ordres  de  nombreux  points  de  passage.  L'adaptation 
de  certains  Prosobranches  à  des  genres  de  vie  particuliers  a  fait 


GASTKROPODE.S    OI'ISTHUBKANCHES  191 

que  la  branchie  a  dL\  se  porter  ea  arrière  pour  être  mieux  protégée 
(Opisthobranches)  ou  se  transformer  en  poumon  pour  s'adapter  à 
un  nouveau  milieu  (Pulmonés).  iMais  ce  phénomène  a  pu  se  produire 
dans  différentes  familles  de  Prosobranches,  d'où  les  différences  si 
tranchées  que  l'on  observe  parmi  les  Prosobrauches  et  les  Pul- 
monés. Tous  n'ont  en  réalité  qu'un  point  couimun,  c'est  d'avoir 
la  branchie  et  le  complexe  palléal  plus  ou  moins  reportés  en  arrière 
(Opisthobranches)  ou  la  cavité  palléale  transformée  en  cavité 
pulmonaire  (Pulmonés).  Mais  cela  n'est  pas  suffisant,  ce  n'est 
point  là  une  classification  naturelle. 

En  effet,  si  Ion  trouve  bon  de  diviser  les  Gastéropodes  branchifo- 
res  en  Prosobrauches  et  Opistliobrauches,  pourquoi  ne  pas  diviser 
aussi  les  Pulmonés  en  Propulmonés  et  Opisthopulmonés  ;  la  même 
différence  existe  cependant.  Là  aussi  la  position  de  l'oreillette  et  de 
l'anus  vont  être  modifiées.  Ce  qu'il  faut  trouver,  c'est  donc  un  plan 
de  classification  répondant  mieux  à  la  théorie  de  la  descendance  et 
tenant  compte  à  la  fois  du  genre  de  vie,  des  caractères  extérieurs, 
de  l'anatomie  comparée  et  de  l'embryogénie,  au  lieu  de  s'eu  tenir  à 
des  caractères  aussi  futiles  que  ceux  de  la  radula. 

Du  reste  les  Hétéropodes  ont  déjà  disparu  pour  se  fusionner  avec 
les  Prosobranches;  les  Ptéropodes  viennent  à  leur  tour  d'être 
placés  parmi  les  Opisthobranches.  Nous  croyons  avoir  suffisamment 
montré  l'étroite  parenté  des  Prosobranches  et  de  certains  Opistho- 
branches que  nous  allons  réunir  dans  un  même  ordre,  celui  des 
Anisopleures.  La  dilficuUé  qu'éprouvent  les  auteurs  à  classer  la 
plupart  des  Nudibranches  nous  montre  aussi  que  c'est  là  un  grou- 
pement hétérogène  appelé  à  disparaître  et  il  nous  semble  que  le 
moment  n'est  pas  loin  où  les  Pulmonés  devront  être  démembrés  à 
leur  tour  en  un  certain  nombre  de  groupes  que  l'on  devra  rapprocher 
de  ceux  avec  lesquels  on  leur  trouvera  le  plus  d'affinités. 

Nous  diviserons  donc  les  Gastéropodes  à  l'exemple  de  Ray- 
Lankester(1891)  en  deux  grands  groupes  :  les  Isopleures  ou  Gasté- 
ropodes symétriques  et  les  Anisopleures  ou  Gastéropodes  asymé- 
triques. Les  Isopleures  comprennent  les  Aplocophores  et  les 
Polyplocophores.  Les  Anisopleures  embrassent  tous  les  autres 
Gastéropodes.  Nous  les  diviserons  à  leur  tour  en  Diotocardes  et  en 
Monotocardes.  Les  Diotocardes  sont  suffisamment  connus  pour  que 
nous  n'ayons  pas  besoin  d'y  insister;  nous  nous  bornerons  donc  à 
donner  la  classification  des  Monotocardes.  Nous  les  diviserons  en 
dioïques  ou  monotocardes  à  sexes  séparés  et  en  hermaphrodites. 

Monotocardes  dioïques.  —  Les  dioïques  se  divisent  en  ïénio- 


192  J.    GUIART 

glosses  et  en  Sténoglosses.  C'est  du  moins  la  classification 
adoptée  par  Bouvier  (1887)  dans  son  important  travail  sur  les 
Prosobranches  et  nous  ne  pouvons  mieux  faire  que  de  reproduire 
pour  chacun  de  ces  deux  sous-ordres  la  diagnose  qu'il  en  donne. 

TÉNioGLOssES.  —  Système  nerveux  dialyneure  ou  zygoneure 
médiocrement  concentré,  sans  cordons  pédieux  scalariîormes  ; 
branchie  monopectinée,  fausse  branchie  plus  ou  moins  développée, 
souvent  bipectiuée,  cœur  à  une  seule  oreillette,  le  ventricule  n'étant 
pas  traversé  par  le  rectum  ;  masse  buccale  médiocrement  dévelop- 
pée, située  en  avant  des  colliers  nerveux  ;  glandes  salivaires  éloi- 
gnées de  la  masse  buccale  avec  des  conduits  traversant  les  colliers 
nerveux  ;  connectif  buccal  en  partie  seulement  récurrent  et  pro- 
fond; généralement  un  siphon,  un  pénis  et  une  trompe  ;  rein  s'ou- 
vrant  par  une  fente  en  boutonnière  au  fond  de  la  cavité  palléale  ; 
un  ou  plusieurs  otolithes  dans  les  otocystes  ;  ganglions  buccaux 
(bulbo-œsophagiens)  appliqués  contre  la  masse  buccale. 

Sténoglosses.—  Système  nerveux  zygoneure,  très  concentré,  sans 
cordons  pédieux  scalariformes  ;  branchie  monopectinée;  fausse 
branchie  très  développée,  bipectiuée  ;  cœur  à  une  seule  oreillette, 
le  ventricule  n'étant  pas  traversé  par  le  rectum;  masse  buccale  très 
peu  développée  ;  glandes  salivaires  éloignées  de  la  masse  buccale, 
avec  des  conduits  ne  traversant  pas  les  colliers  nerveux  ;  connectif 
buccal  extrêmement  court,  jamais  profond  ;  ganglions  buccaux 
(bulbo-œsophagiens)  éloignés  de  la  masse  buccale  et  très  rapprochés 
des  ganglions  cérébroïdes;  un  siphon,  un  pénis,  une  trompe,  une 
glande  spéciale  impaire  ;  rein  s'ouvrant  par  une  fente  en  boutonnière 
au  fond  de  la  cavité  palléale  ;  un  seul  otolithe  dans  les  otocystes. 

Monotocardes  hermaphrodites.  —  Quant  aux  Monotocardes  her- 
maphrodites, ils  comprennent  les  anciens  Euthyneures,  c'est-à-dire 
les  Opislhobranches  et  les  Pulmonés.  La  classification  que  nous 
venons  d'exposer  en  revient  donc  simplement  à  supprimer  les 
barrières  artificielles  qui  avaient  été  établies  entre  les  Streptoneures 
et  les  Euthyneures,  barrières  que  les  auteurs  n'ont  pas  encore  osé 
franchir  et  cela  sans  même  se  demander  si  ceux  qui  les  ont  élevées 
étaient  bien  en  réalité  dans  leur  droit.  C'est  une  suppression  qui, 
peut  être,  effraiera  certaines  personnes,  mais  je  dois  avouer  que 
pour  ma  part  j'éprouve  une  véritable  honte  de  m'en  tenir  là. 
J'ai  en  effet  la  conviction  intime  qu'il  faudra  quelque  jour  aller 
plus  loin  et  renverser  les  nouvelles  barrières  encore  artificielles, 


GASTÉROPODES  OPISTHOBRANCHES  193 

celles-là  que  je  viens  d'établir  entre  les  Monotocardes  dioïques  et 
hermaphrodites,  ces  derniers  se  trouvant  alors  démembrés  pour 
rentrer  à  leur  tour  dans  les  difïéreiUes  familles  de  Monotocardes. 
Comme  nous  sommes  loin  des  deux  phylums  de  Von  Ihering! 

Malheureusement  les  données  actuelles  de  la  science  ne  nous 
permettent  pas  d'être  aussi  audacieux. 

Nous  diviserons  les  Monotocardes  hermapiirodites  en  Branchi- 
fères  et  en  Pulmonés.  iNous  ne  parlerons  plus  de  ces  derniers,  ne 
nous  en  étant  pas  occupé  d'une  façon  spéciale  dans  le  cours  de  ce 
travail. 

Branchifères.  —  Les  Branchifères  se  diviseront  à  leur  tour  en 
FMeurocœles,  ou  Gastéropodes  pourvus  d'une  cavité  palléale,  qui 
comprennent  les  anciens  Tectibranches  moins  les  Notaspides  et 
en  Acœles,  ou  Gastéropodes  dépourvus  de  cavité  palléale,  qui 
comprennent  les  anciens  Notaspides  et  les  anciens  Nudibranches. 

Pleurocœles.  —  Ces  Pleurocœles  que  nous  pourrions  encore 
appeler  Télégouostomes,  parce  que  l'orifice  mâle  est  très  loin  de 
l'orifice  hermaphrodite  pourraient  être  caractérisés  de  la  façon 
suivante  :  cavité  palléale  et  organes  palléaux  rejelés  sur  le  côté 
droit  du  corps  ;  branchie  cténidiale  plissée  ;  osphradion  ;  coquille 
plus  ou  moins  développée  ;  tendance  du  manteau  à  recouvrir  la 
coquille  ;  parapodies  plus  ou  moins  développées,  mais  existant 
toujours;  système  nerveux  peu  concentré  et  généralemeut  strep- 
toneure;  ganglions  viscéraux  rejetés  àl'extrémité  postérieure  de  la 
cavité  céphalique  (sauf  cependant  chez  Gastr  opter  on,  chez  Àplysiella 
et  chez  Nolarchm)  ;  veine  branchiale  débouchant  dans  l'oreillette 
située  à  droite  ou  en  arrière  du  ventricule  (sauf  chez  Actéou  qui  est 
nettement  Prosobranche)  ;  tube  digestif  généralement  pourvu  d'un 
gésier  (sauf  chez  Actéon,  chez  Gastropteron  et  chez  Doridium)  ; 
pénis  situé  toujours  sur  le  côté  droit  de  la  bouche  ;  pontes  gélati- 
neuses déforme  globuleuse  ou  allongée  et  généralement  fixées  aux 
plantes  marines  ;  tous  animaux  marins.  Ce  sous-ordre  renferme 
deux  groupes  :  les  Diaules  ou  Actéonidés  et  les  Monaules  qui  com- 
prennent les  Céphalaspides  et  les  A.naspides,  c'est-à  dire  les  anciens 
Tectibranches  moins  les  Notaspides. 

Diaules.  —  Animaux  pourvus  d'une  coquille  externe  à  tours  de 
spire  assez  nombreux,  pouvant  rentrer  complètement  dans  leur 
coquille  et  possédant  un  opercule  ;  parapodies  peu  développées  ; 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  19UI.  >^'^      "  1^- 


194  J-    GUIART 

disque  céphalique  ;  Dettement  streptoiieures  et  prosobranches  ; 
conduit  géuital  diaule  ;  pénis  non  invaginable.  Comprennent  la 
famille  des  Actéouidés  qui  a  pour  type  VActseon  tornatilis  Linné 
(Océan  atlantique  et  Méditerranée). 

MoNAULES.  —  Parapodies  bien  développées  ;  coquille  non 
operculée  ;  veine  branchiale  débouchant  toujours  dans  l'oreillette 
à  droite  ou  en  arrière  du  ventricule  ;  pénis  toujours  invaginable  ; 
conduit  génital  monaule  se  terminant  à  l'orifice  hermaphrodite  et 
se  continuant  jusqu'au  pénis  par  une  gouttière  génitale  externe 
ciliée.  Ils  comprennent  deux  familles  :  celle  des  Céphalaspides  et 
celle  des  Anaspides. 

Céphalaspides.  —  Coquille  externe  ou  interne  souvent  bien 
développée  ;  la  partie  dorsale  de  la  tète  s'épaissit  en  un  disque 
céphalique  ou  bouclier  fouisseur,  protégeant  sur  les  côtés  un  organe 
de  Hancock  formé  par  la  fusion  de  plusieurs  organes  sensoriels  ; 
parapodies  épaisses  et  volumineuses  pouvant  se  développer  en 
nageoires  {Gastropteron).  Le  manteau  forme  en  arrière  de  la  coquille 
un  lobe  palléal  postérieur.  L'estomac  possède  généralement  trois 
plaques  masticatrices  (sauf  Doridiuni  et  Gastropteron).  Animaux 
fouisseurs  ou  nageurs.  Les  uns  sont  carnivores  et  les  autres 
hervivores. 

Parmi  les  carnivores,  dont  la  radula  répond  à  la  formule 
^^o-i-n,  nous  citerons  le  Scapliander  lignarius  (Linné),  à  coquille 
externe  et  à  gésier  très  développé  (Océan  Atlantique  et  Méditer- 
ranée); la  Philine  aperta  (Linné),  à  coquille  interne  et  à  gésier  très 
développé,  qui  se  rencontre  également  dans  l'Océan  Atlantique  et 
la  Méditerranée;  le  Doridium  depictmn  (Renier),  à  coquille  interne 
rudimentaire  et  sans  gésier  (Méditerranée);  le  Gastropteron  Meckeli 
Kosse,  dont  les  parapodies  sont  développées  en  forme  de  nageoires 
(Méditerranée). 

Les  herbivores,  dont  la  radula  répond  à  la  formule  n  -h  1  4-  n, 
comprennent  les  genres  BuUa  et  Haminea.  Les  parapodies  sont  plus 
minces  et  assez  développées,  recouvrant  en  partie  une  coquille 
externe  membraneuse;  enfin  le  gésier  comprend  trois  plaques 
égales  et  d'apparence  cornée.  Les  principaux  types  sont  :  Bulla 
striata  Bruguière  et  Haminea  navieula  (Da  Costa)  tous  deux  de 
l'Atlantique  et  de  la  Méditerranée. 

Anaspides.  —  Coquille  interne  plus  ou  moins  rudimentaire  ;  pas 
de  disque  céphalique  ;  tentacules  bien  développés  ;  parapodies 
minces  et  très  développées,  tantôt  libres,  de  manière  à  constituer 


GASTEROPODES    OPISTHOBRANCHES 


195 


Fig.  H8.  -  Bulléens  :  A,  Actéon  ;  B,  Scaphander  ;  C,  Philine;  D,  Bulle;  E,  nori- 

dtuin  ;  F,  Gastropteron. 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANCHES  497 

de  véritables  nageoires  {Accra  buUata)  tantôt  soudées  d'arrière  en 
avant,  de  manière  à  former  un  sac  parapodial  contractile,  entou- 
rant le  sac  viscéral  et  pouvant  jouer  un  rôle  dans  la  locomotion 
(Notarchus)  ;  gésier  armé  de  nombreuses  dents  cornées;  animaux 
herbivores  dont  la  radula  répond  aussi  à  la  formule  n  +  1  -|-n.  On 
les  divise  en  trois  sous-familles,  les  Acéridés,  les  Aplysidés  et  les 
Notarchidés. 

Les  Acéridés  caractérisés  par  une  commissure  palléo-viscérale, 
longue  et  tordue,  comprennent  le  seul  genre  Accra  que  tous  les 
auteurs  ont  rangés  jusqu'ici  parmi  les  Géphalaspides  herbivores  à 
côté  des  genres  Bnlla  et  Haminea.  Mais  l'examen  du  tube  digestif, 
du  système  nerveux,  des  organes  reproducteurs  et  le  développe- 
ment nous  a  montré  que  Accra  est  bien  en  réalité  un  Aplysien. 
Acera  0.  F.  Muller  possède  un  bouclier  céphalique  qui  se  con- 
tinue avec  le  manteau  ;  une  coquille  mince  et  gloi)uleuse,  trop 
petite  pour  contenir  l'animal;  des  parapodies  très  développées  qui 
lui  permettent  de  nager;  un  appendice  palléal  postérieur;  douze  à 
quatorze  plaques  stomacales.  Une  seule  espèce  Accra  ballata  Muller 
(Océan  Atlantique  et  Méditerranée). 

Les  deux  autres  sous-familles  ont  un  système  nerveux  franche- 
ment eutbyneure. 

Les  Aplysidés  sont  caractérisés  par  la  grande  longueur  de  la 
commissure  viscérale.  Ils  comprennent  les  genres  suivants:  AphiMa 
Linné,  dont  nous  avons  spécialement  étudié  une  espèce  :  VAplysia 
punctata  des  côtes  de  France.  Dolabella  Lamarck  possède  une  coquille 
épaisse;  des  tentacules  antérieurs  plissés  et  auriformes;  des 
parapodies  peu  développées;  le  corps  renflé  en  arrière  et  tronqué  : 
Dolabella  Rumphii  (Ile  Maurice).  Dolabrifer  Gray  n'a  pas  le  corps 
tronqué  postérieurement  :  Dolabrifer  Cumeri  (Iles  Philippines). 

Les  Notarchidés  sont  caractérisés  par  la  grande  brièveté  de  la 
commissure  viscérale.  Ils  renferment  les  genres  suivants  : /l/)/ysiW/rt 
P.  Fischer  où  les  parapodies  fusionnées  en  partie  sur  la  ligne 
médiane,  cachent  une  coquille  libre  :  Aphysiella  petalifcra  (Médi- 
terranée). iVofrwc/îM.s-  Cuvier,  où  les  parapodies  entièrement  soudées 
sur  la  ligne  dorsale  du  corps,  forment  autour  de  la  masse  viscérale 
un  sac  contractile  ouvert  en  avant  et  dont  les  contractions  chassant 
l'eau  en  avant  permettent  à  l'animal  de  nager  à  la  façon  d'un  Cépha- 
lopode; la  coquille  est  petite  et  renfermée  dans  le  manteau  :  Notar- 
chm  punctaîus  (Méditerranée).  Phyllapli/sia  P.  Fischer  ne  possède 
pas  de  coquille  et  a  des  parapodies  peu  développées  :  Phyllaplysia 
Lafonti  (Arcachon). 


198  J.    GUIART 

Acœles.  —  Les  Acœles  que  nous  pourrions  encore  appeler  Plésio- 
gonostoraes  parce  que  l'orifice  mâle  et  l'orifice  hermaphrodite  sont 
contigus,  peuvent  être  caractérisés  de  la  façon  suivante  :  cavité 
palléale  nulle  ;  organes  palléaux  rejetés  sur  le  côté  droit  ou  en  arrière 
du  corps;  branchie  bien  développée  ou  nulle;  pas  d'osphadion  (sauf 
chez  Tylodina)  ;  rhinophores  très  développés  ;  coquille  externe, 
interne  ou  nulle  ;  pas  de  parapodies  ;  système  nerveux  très  concentré, 
du  type  notoneuré  ;  animaux  nettement  opisthobranches  ;  pas  de 
gésier  ;  pénis  situé  sur  le  côté  droit  près  de  l'orifice  hermaphrodite  ; 
conduit  génital  diaule  ;  pontes  gélatineuses;  tous  animaux  mar  ns. 
Se  divisent  en  deux  sous-classes  :  les  Holohépa tiques  ou  Notaspides 
et  les  Dendrohépatiques  ou  Dermatobranches. 

HoLOHÉPATiQUES.  —  Spicules  dans  les  téguments  ;  branchie 
latérale  ou  dorsale  bien  développée;  foie  non  ramifié;  animaux 
carnivores  dont  la  radula  répond  à  la  formule  :  n.  -f  o.  +  n.  Deux 
groupes  :  les  Pleurobranchidés  et  les  Notobranchidés. 

Les  Pleurobranchidés  présentent  une  branchie  latérale  ;  ils 
comprennent  la  famille  des  Umbrellidés  parmi  lesquels  nous  cite- 
rons :  ri//o(/inaa7/'^nrtJoAi\Nis  pourvue  d'un  osphradion  et  Umbrella 
méditer ranea  Lamarck,  tous  deux  de  la  Méditerranée;  et  la  famille 
des  Pleurobranchidés  vrais  qui  comprend  Oscanius  memhranaceus 
(Montagu),  Pleurobranchm  plumula  (Montagu)  et  Pleurobranchea 
Meckeli  (Leue),  tous  de  la  Méditerranée,  sauf  Pleurohranchus  plu- 
mula qui  se  rencontre  aussi  dans  l'Atlantique. 

Les  Notobranchidés  comprennent  les  Dorididés  parmi  lesquels 
Archidoru  luberculata  (Linné),  de  l'xVtlantique. 

Pour  ce  qui  est  des  autres  Nudibranches,  nous  les  plaçons  sous 
le  nom  de  Dermatobranches  ou  Dendrohépatiques  dans  le  voisinage 
des  Holohépatiques,  à  cause  de  leur  système  nerveux  également 
notoneuré,  mais  sans  vouloir  rien  affirmer  de  leur  place  véritable 
dans  la  systématique.  11  y  a  longtemps  que  A.  Bergh  a  pressenti 
qu'ils  étaient  constitués  d'éléments  dissemblables  et  qu'une  révision 
sérieuse  des  genres  qui  les  composent  s'imposait.  C'est  aussi 
l'opinion  d'autres  malacologistes  et  en  particulier  de  H.  Fischer 
et  de  Vayssière  et  nous  ne  pouvons  que  nous  associer  à  leur  manière 
de  voir. 

Nous  donnons  plus  loin  un  tableau  qui  résume  les  idées  que  nous 
venons  d'exposer  relativement  à  la  classification  des  Mollusques. 


GASTÉROPODES    OPISTHOBRANCHES 


199 


GASTÉROPODES   OPISTHOBRANCHES 


201 


Quant  à  la  pliyloyénie  des  anciens  Teetihianehes,  nous  la  résu- 
merons dans  le  tableau  suivant  : 


Gastropteron 

1 

Doridium      Philine        Haminea 
Scapliander  Bulla 

Actseon 
Gastéropodes  monotocardes  dioïques. 
Gastéropodes  diotocardes 


ASTÉROPODES 


- 

! 

Gastérc 

1 

Diaules 

Actaeonidés 

Actceon 

Monaules 

Céi)lialaspides 

Carnivores 

Scaphander 
Phi  Une 
Doridiuin 
Gastropteron 

Herbivores 

Bulla 
Haininea 

Anaspides 

Aceridés 

Acer  a 

Aplysidés 

Aplysia 

Notarcbidés 

Notarchus 

Holohépatiqiies  ou  Notaspides 

Pieurobranchidés 

Berthella 

Pleurobranchus 
Oscanius 

Pleurobiancha'a 

Notobranchidés 

Archidoris 
Idalia 

Dendrohépaliques  ou  Dermalobranches 

(le  reste  des  anci 

ens  Nudi branches) 

ESSAI      DE      CLASSIFICATION      DES      GASTÉROPODES 


Polypiacophores 


Moiiolocardes 


l'ieurocœles 
Télégonostonies 


Acœles 
Plésiogonostomes 


Dendroliépaliques  ou  tJeniialobranchcs 


Pleurobranclti 
Oscanius 


Nolobranchidés 


(le  reste  des  anciens  Nudihranelies) 


GASTEROPODES    OPISTHOURANCHKS  203 


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TABLE   DES   MATIÈRES 


Pages 

Introduction 5 

Chapitre  I.  —  Historique.     . .     .  10 

Chapitre  II.  —  Synonymie 28 

Première  partie 
Biologie. 

Chapitre  III.  —  Mœurs  des  Opisthobranches 33 

Philine  aperta 33 

Haminea  navicula  et  Acera  hullata .     .  42 

Aplysia  punctata 47 

Scaphander  lignarius 48 

Doridium  depictum 49 

Gastropteron  rubrum .  49 

Notarchus  punctatus 51 

Oseanius  membranaceus 51 

Pleurobranchus  plumula    ....          55 

Arckidoris  tuberculata 55 

Résumé   , 56 

Chapitre  IV.  —  Durée  de  vie  des  Tectibranches 57 

Résumé 60 

Deuxième  partie 
Morphologie. 

Chapitre  V.  —  Extérieur  et  complexus  palléal .  62 

Bulléens 62 

Aplysiens      ... 70 

Pleurobranchéens 74 

Nudibranches 75 

Résumé 76 

Chapitre  VI.  —  Tube  digestif 77 

Bulléens  et  Aplysiens. 77 

Pleurobranchéens ...  86 

Nudibranches 87 

Résumé   ....... 87 

Chapitre  VII.  —  Système  nerveux  et  organes  des  sens 88 

Type  morphologique 88 

Système  nerveux 88 

Organes  des  sens    .          93 

Morphologie  comparée  du  système  nerveux  et  des  organes  sensoriels  98 

Bulléens 98 

Actœon 98 

Scaphander  lignarius 100 


Mém.   Soc.   Zool.   de  France,  XIV,    1901. 


PL    I. 


ACT.EON  TORNATILIS 
Les  téguments  sont  supposés  transparents:  A,  anus;  B,  branchie  ;  BB,  bulbe  pharyngien;  C.  cœur  ; 
CPl,  masse  ganglionnaire  cérébro-pleurale;  E,  estomac  ;  GB,  glandes  buccales;  GP,  glande  pen- 
cardique;  GS,  glandes  salivaires  ;  0,  ganglions  bulbo-œsophagicns  ;  Œ,  œsophage  ;  Or,  orihce 
rénal  ;  Os,  osphradion  ;  P,  ganglion  pédieux  ;  Pad,  ganglion  palléal  droit  ;  Pag.  gang  ion  palleal 
gauche;  Pé,  péricarde;  R,  rein  ;  Su,  ganglion  sous-intestinal;  Sa,  ganglion  sus-intestinai  ;  v, 
ganglion  viscéral  ;  J,  orifice  femelle  ;  c^,  orifice  mâle. 


Mém.   Soc.   Zool.   de  France.,  XIV^   190 1. 


PL 


SCAPHANDER    LIGNARIUS 

Les  téguments  sont  supposés  transparents  ;  A,  anus  ;  Ao,  aorte  ;  B,  bulbe  pharyngien  ;  Br,  branchie  ;  C, 
ganglion  cérébroïde ,  C,  disque  céphalique  ;  F,  région  hépatique;  G,  gésier;  GG,  gouttière  génitale  ; 
GH,  glande  hermaphrodite  ;  GS,  glande  salivaire  ;  I,  intestin  ;  J.  jabot;  LPP,  lobe  palléal  postérieur  ; 
M,  manteau;  Oc,  oreillelte;  Os,  osphradion  ;  P,  ganglion  pédieux  ;  I^a,  ganglion  palléal  et  para- 
podie  ;  PI,  ganglion  pleural  :  Pr,  péricarde  ;  R,  rein  ;  So,  ganglion  sous-intestinal  ;  Su,  ganglion  sus- 
intestinal  ;  V,  ganglion  viscéral  ;  Vc,  ventricule  ;  çf,  oriflce  hermaphrodite  ;  çf,  orifice  mAle. 


Mém.  Soc. 


Zool.   de   France,  XIV,    iqoï- 


PI. 


Philine  aperta 

R    bouche  •  Br  brancliie  ;  Bu,  bulbe  pbary 
Les  téguments  sont  supposés  transparents  :  i^-  «^"^^;      '.  ^^   ^y^^       céphalique;  E,  estomac;  G,^ 
C  gandion  cérébroïde  ;  Co,  coquille  ;  D    ^^^''f  [^"'"'; .  j  '         '  .   m,  manteau  ;  MP,  muscles  p 
GG,  ganglion  génital  ;  GS,  glande  sahvaire;  I    mte     n    J    ,ab     ^^^^^.^^^^^  .  ^^     „,,f  ...^tr, 
leurs  du  bulbe;  MR,   muscles  retracteurs  du  bulbe^^  NU  ^^^^   ^^   ^^  ^^^^^^  _^^^^^,^ 

nerf  génital;  0.  osphradion  ;  OC,  -^^^^^^iZi;'^:,,,,,  „..le;  PI,  ganglion  pleural  ;  PM 
oriQce  ^nal  ;  P,  ^^on  ped^    ^     ;^S^^^^e;'so,  ganglion  sous-intestinal  ;  .u.  gangU 


Mcm.   Soc.    Zool.   de  France,  XIV 


1901, 


PI.   IV. 


Gastropteron  rubrum 
Les  téguments  sont  supposés  transparents  ;  A,  anus;  B,  bulbe  pharyngien  ;  Br.  branchie  ;  C,  ganglion  céré- 
brolde  ;  DC,  disque  cephalique;  E,  estomac  ;  GS,  glandes  salivaires;  H,  orifices  hépatiques  ;  I,  intestin  • 
J.  jabot;  LP,    lobe   palléal  postérieur  ;   M.    manteau;    0,   osphradion;   Oc,    oreillette;    P     L-antrlion 
pédieux;  PA,  para podies;  Vc,  ventricule. 


Mévu   Soc.   Zool.   de  France,  XIV,    1901. 


PL  V. 


Haminea  navicula 

Les  téguments  sont  supposés  transparents;  A,  anus;  B,  bulbe  pharyngien;  Br,  branchie  ;  C.  ganglion 
ccrebro.de;  G,  ganglion  génital;  GG,  gouttière  génitale;  Gs,  gésier;  Gsd,  glande  salivaire  droite;  Gsg, 
glande  sahvaire  gauche;  I,  intestin;  J,  jabot  ;  LPP,  lobe  palléal  postérieur;  OC.  oreillette  du  cœur  ■ 
OH  orifices  hépatiques;  Os,  osphradion;  P,  ganglion  pédieux;  Pa,  extrémité  antérieure  des  plaques 
masticatrices;  Pad,  ganglion  palléal  droit;  Pag,  ganglion  palléal  gauche;  Par,  parapodie  ;  Pé,  pénis  • 
l  er,  péricarde;  PI,  ganglions  pleuraux  ;  Pr,  prostate;  R,  rein  ;  So,  ganglion  sous-intestinal;  Su.  gan- 
glion sus-mtestinal  ;  V,  ganglion  viscéral  ;  VC,  ventricule. 


Mém.  Soc.   Zool.   de  France,  XIV,    1901, 


PI.   VI. 


ACEHA    BULLATA 

Les  téguments  sont  supposés  transparents;  A,  anus;  B,  bulbe  pharyngien;  Br,  branchie  ;  C,  ganglions 
cérébroïdes  et  coquille  ;  CA,  crista  aortae  ;  DC.  disque  céphalique;  G,  gésier;  GG,  gouttière  génitale; 
GS,  glandes  salivaires  :  J,  intestin  ;  J,  jabot  ;  LP,  lobe  palléal  postérieur  ;  0,  osphradion  ;  OC,  oreillette  ; 
CE,  œsophage;  OR,  orifice  rénal;  P,  ganglion  pédieux  ;  Pa,  ganglions  palléaux  ;  PA,  paropodie;  PI, 
ganglions  pleuraux;  R,  rein;  v'^o,  ganglion  sous-intestinal;  Su,  ganglion  sus- intestinal;  T,  rhinophorc  ; 
V,  ganglion  viscéral  ;  VB,  voile  buccal  ;  VC,  ventricule;  o^,  orifice  hermaphrodite;  cf,  orifice  mâle. 

+ 


Mém.   Soc.   ZooL    de  France,    XIV,    imi, 


PI.    VII. 


sV/ 


Al'LVSIA 

mi-schématique;  1,  tentacule  labial;  2,  pénis;  3,  œil;  4,  rliinophore  ;  5,  goiitlim- i;énilale;  (!.  oriHro 
génital;  7,  osphradion;  8,  glande  liypobrancbiale;  9.  branchie;  10,  pore  rénal;  11,  anus;  li',  siplmu; 
13,  parapodie;  14,  pied;  15,  bouche;  16,  mâchoire  ;  17,  bulbe;  IS,  radula;  19,  «l'sophage;  20,  jabot;  21, 
glande  salivaire;  22,  gésier;  23,  estomac;  24,  chambre  et  orifices  hépatiques;  25,  cci'cuiii  hépatique; 
20,  foie;  27,  intestin  :  2,S,  ventricule  ;  29.  glande  pcricardi(|u<';  :i<),  aorte  céphaliciue;  31,  arlerr  génitale  ; 
32,  artère  pédieuse;  33,  art«rc  gastrique;  34,  aorte  visc.nilc;  35.  sinus  visc-ral  ;  :«},  vnnc  porte  n-nale; 
37,  veine  réno-auriculaire  ;  :iS,  artère  branchiale;  39,  lamell.-  branchiale;  40,  veine  branchialr;  41. 
ort-iHette;  42,  cavité  péricardique;  43,  orifice  réno-péricardique;  iV,  rem;  4o,  ganglion  cérebrolde;  -id, 
nerf  labial;  47,  nerf  optique;  48,  nerf  olfactif;  49,  ganglion  jt.'di.-ux;  iiO,  commissur.^  para-pcdieuse; 
51  ganglion  pleural  ;  52,  commissun-  viscérale;  53,  ganglion  sus-int<'stinal  ;  54,  ganglion  yiscçral;  jvi, 
ganglion  sous-intestinal;  50,  nerf  osphradial;  57,  ganglion  osphradial  ;  .58,  glande  hermaphrodite;  d9, 
canal  etiérent;  60,  masse  génitale  annexe;  01,  chambre  de  fécondation;  02.  glande  contournée;  hJ, 
glande  nidamentaire;  04,  conduit  ovo-déférent;  05,  vagin;  GO,  vésicule  de  Swammerdam  ;  67,  poche 
copulatrice  ;  08,  glande  de  l'albumine. 


TABLE   DES    MATIÈRES  219 

Pages 

Haminea  naviciUa                                            103 

Philine  aperta 105 

Doridium  depictum   . ...  112 

Gastropteron  rubrum     . 113 

Résumé 115 

Aplysiens ....  116 

Acera  bullata     . llrt 

Aplysia  punctata  ...          .     .  118 

Notarchus  pimctalua      ..........          .          .  120 

Résumé 122 

Pleurobranchéens  .     .                                                            ....  122 

Nudibranches    .........                126 

Résumé  général 128 

Chapitre  VIII.  —  Structure  des  centres  nerveux .  133 

Cellules  nerveuses 134 

Origine  des  nerfs 137 

Terminaisons  nerveuses  sensorielles ....  137 

Résumé 141 

Chapitre  IX.  —  Organes  reproducteurs 142 

'  Actason 142 

Scaphander   lignarius  ......               143 

Haminea  navicula 145 

Doridium  depictum 148 

Gastropteron  rubrum     .....  148 

Aplysia  punctata .  151 

Acera  bullata  et  Notarchus  punctatus 156 

Pleurobranchéens . 156 

Nudibranches 158 

Résumé 158 

Troisième   Partie 

Ontogenèse  et   phylogénèse. 

Chapitre  X.  —  Développement  des  Opisthobranches  .......  159 

Philine  aperta ...  159 

Aplysiens      ......                ...                     ....  178 

Ptéropodes .      .     • 179 

Pleurobranchéens             180 

Nudibranches    ......     .....  180 

Résumé 180 

Chapitre  XI.  —  Origine  des  Opisthobranches 184 

Asymétrie  et  torsion  larvaires 184 

Détorsion 188 

Chapitre  XII.  —  Essai  de  classification  naturelle  des  Mollusques  .     .      .  190 

Tableau  phylogénétique 201 

Tableau  résumant  cette  classification      ...          ....  202 

Index  bibliographique 203 

Table  des  matières     . 219 


220 


LES  ODONATES  DU  CONTINENT  AUSTRALIEN 


M.   RENE  MARTIN. 

Le  continent  australien  est  habité  par  une  faune  très-spéciale 
et  très-remarquable.  La  plupart  des  espèces  de  la  grande  île, 
Mammifères,  Oiseaux,  Insectes,  ne  se  retrouvent  sur  aucun  autre 
point  du  globe,  et  ces  espèces  semblent  avoir  vécu  là  depuis  des 
milliers  de  siècles  sans  avoir  subi  de  grandes  modifications. 

De  même  que  les  autres  groupes  d'animaux,  les  Odonates  de 
l'Australie  ont,  le  plus  souvent,  un  faciès  caractéristique,  et  sont, 
en  général,  distincts  de  ceux  des  régions  voisines.  Sur  cent  espèces 
décrites,  quatre-vingts  au  moins  sont  exclusivement  spéciales  au 
continent  austral. 

Le  fait  est  encore  plus  remarquable  en  ce  qui  concerne  les 
genres.  Plusieurs  genres  représentés  en  Australie  sont  plus  ou 
moins  cosmopolites  comme  les  genres  Tramea,  Diplax,  Croco- 
themis,Orthetrum.,  Somatochlora,  Mschna,  Gynacantha,  Lestes,  Agrion, 
Ischnura,  Pseudagrion;  d'autres  asiatiques,  malais  ou  papous 
comme  les  genres  Hhyothemis,  Meurothemis,  Lathrecista,  Argiolestes, 
Agriocnemis  ;  mais,  en  majeure  partie,  ce  sont  des  genres  particuliers, 
comme  les  genres  Bmchgniesia,  Nannodythemis,  Nannodiplax, 
Cordulephya,  Hemicordulia,  Pentathemis,  Syncordulia,  Synthemis, 
Acanthœschna,  Austroasschna,  Telephlebia,  Austrogomphus  et  Hemi- 
gomphus,  Petalura,  Diphlebia,  Podopteryx,  Synlestes,  Nososticta, 
Fsosticta,  Hemiphlebia.  Tout  au  plus,  un  ou  deux  de  ces  genres, 
comme  Hemicordulia,  comptent  quelques  rares  espèces  dans 
d'autres  régions  I 

Pour  ces  raisons,  une  liste  des  Odonates  du  continent  austral  est 
nécessairement  intéressante.  Celle  que  nous  avons  ci-après  dressée 
devra  notablement  s'augmenter  quand  on  aura  exploré  toutes  les 
parties  d'une  si  vaste  contrée,  car  l'Australie  est,  de  toutes  les 
régions  peu  connues,  celle  qui  certainement  nous  réserve  le  plus 
grand  nombre  de  trouvailles  et  il  est  probable  que  les  insectes  à 
découvrir  accroîtront  encore  le  nombre  des  genres  spéciaux  à  ces 
pays. 

Les  endroits  où  l'on  a  chassé  les  Odonates  avec  un  peu  de  suite  sont 
certaines  localités  de  la  province  de  Victoria,  du  Queensland  et  de 
New  South  Wales.  On  connaît  moins  la  faune  de  l'Australie  du  sud, 


LES    ODONATES    DU    CONTINENT    AUSTRALIEN  221 

très  peu  celles  de  l'ouest  et  du  iiord  et  pas  du  tout  celle  du  centre. 

Je  dois  tout  d'abord  remercier  les  Entomologistes  qui  m'ont  aidé 
de  leurs  communications,  notamment  M.  de  Selys-Longchamps  qui 
a  bien  voulu  me  commuuiquer  plusieurs  espèces  de  ses  collections; 
M,  le  docteur  Ris,  directeur  de  l'Asile  de  Rheiuau  qui,  de  Suisse, 
m'a  envoyé  des  Insectes  très  rares  de  sa  collection  et  plusieurs  des- 
sins reproduits  ci-après  ;  M.  Billinghurst,  d'Alexandra,  qui  a  chassé 
pour  moi  en  plusieurs  districts  de  Victoria  avec  uue  compétence  et 
une  intelligence  remarquables  et  qui  va  lui-même,  paraît-il,  publier 
d'intéressantes  notes  sur  les  mœurs  et  la  coloration  des  Odonatesde 
son  pays  ;  M.  Otto  Tepper,  d'Adélaïde,  auteur  d'une  liste  de  Libel- 
lules de  l'Australie  et  de  la  Nouvelle  Guinée. 

Pour  ne  pas  trop  allonger  ce  petit  travail,  nous  nous  bornerons 
aux  descriptions  des  espèces  nouvelles  ou  peu  connues  et  à  quel- 
ques remarques  pouvant  intéresser  les  entomologistes. 

Famille   1.  —  LIBELLULIDAE 

Subfam.  I.  —  Libellulinae 

1°  Tholymis  tiltarga  Fab.  Espèce  commune  dans  toutes  les 
Indes  orientales,  c'est-à-dire  dans  l'Indouslan,  l'Indo-Chine,  l'ar- 
chipel de  la  Sonde  jusqu'à  Célèbes;  commune  aussi  au  Japon; 
trouvée  aux  Philippines,  à  la  Nouvelle  Guinée  et  en  Australie.  Elle 
n'est  pas  rare  non  plus  dans  une  grande  partie  de  l'Afrique.  Les 
individus  de  l'Afrique  sont  identiques  à  ceux  d'Asie. 

2»  Pantala  flavescens  Fabr.  Habite  toutes  les  contrées  chaudes  de 
l'Asie,  de  l'Afrique,  et  de  l'Amérique.  On  l'a  aussi  observée  à  la 
Nouvelle-Calédonie,  aux  îles  Fiji,  à  Tahiti,  aux  Sandwich,  dans 
presque  toutes  les  îles  de  l'Océanie  et  dans  les  New  South  Wales. 
Elle  ne  varie  guère  que  par  la  taille. 

3°  Tramea  Loëiril  Brauer.  Indiquée  comme  habitant  la  Nouvelle- 
Guinée,  la  Nouvelle-Calédonie,  Cerani  et  aussi  le  Queensland. 

4°  Tramea  brevistyla  Brauer.  New  South  Wales.  C'est  une  Tramea 
sans  taches  sombres  aux  ailes  inférieures, 

0»  Rhijothcmis  graphiptcra  Rambur.  Commune  dans  le  Queensland 
et  New  South  Wales,  aussi  en  Nouvelle-Calédonie. 

6»  Hhuothemis  apicalis  Kirby.  Habite  une  grande  partie  du  conti- 
uant  australien,  ainsi  que  la  Nouvelle-Calédonie  et  les  Nouvelles- 
Hébrides. 

7o  Hhyothemis  resplendens  Selys.  Prise  en  Australie  et  dans  la 
Nouvelle-Guinée. 


TJiZ  R.    MARTIN 

8°  Rhyothemis    princeps    Kirby   {  =  luctifera  Selys)  Australie, 
notamment  au  Queensland. 

9»  Rhyothemis  Chloë  Kirby.  Queensland. 

10°  Rhyothemis  Turneri  Kirby.  Queensland.  Je  ne  la  connais  pas. 

11°  Neurothemis  oculata  Fabr.  Paraît  répandue  partout  dans 
l'arcbipel  océanique  et  en  Australie,  surtout  dans  l'Australie  du 
nord,  La  race  elegans  se  trouve  au  Queensland,  et  certainement 
ailleurs. 

12»  Neurothemis  lluctuans  Fabr.  Très  commune  partout  dans  les 
Indes  orientales,  trouvée  en  Australie. 

130  Neurothemis  oligoneura  Brauer.  Australie  du  Nord. 

14»  Diplax  meianopsis  Selys.  Cette  espèce,  non  encore  décrite,  vole 
sur  les  étangs  et  les  réservoirs,  de  décembre  à  avril  ;  elle  est  extrê- 
mement commune  en  Victoria  et  dans  les  New  South  Wales. 

Longueur  totale  :  30-32  mm.,  abdomen  22  mm.,  aile  inférieure 
25  mm. 

Aux  supérieures  8-9  anténodales,  dont,  assez  souvent,  la  dernière 
est  continue,  et  5-6  postnodales;  aux  inférieures  6-7  anténodales 
avec  des  exemples  de  la  dernière  non  continue  et  6  postnodales. 
Les  ailes  souvent  un  peu  safranées,  avec  un  peu  de  jaune  vif  à  la 
base  des  inférieures  contre  la  membranule  qui  est  noirâtre.  Le 
ptérostigma  long,  jaune  ou  rougeàtre. 

cf'  Face  noir  brillant,  traversée  par  deux  raies  jaunâtres,  et  les 
lèvres  jaunes;  le  vertex  noir  violet  métallique. 

Thorax  brun  passant  au  noir  en  dessus,  jaune  en  dessous  ;  abdo- 
men jaune  chez  le  jeune,  rouge  chez  l'adulte,  assez  mince,  très 
joliment  marqueté  de  noir  comme  suit  :  à  la  base  du  l^r  segment, 
à  l'extrémité  du  2e,  de  chaque  côté  de  l'arête  dorsale,  2  très  petits 
points  triangulaires;  à  l'extrémité  du  3«  deux  points  plus  gros  ;  au 
4«  un  point  supérieur  sur  l'arête  et  à  l'extrémité  uue  tache  en 
forme  de  trèfle  avec  une  tache  oblougue  de  chaque  côté  du  trèfle  ; 
5e  6e  7e  comuic  le  4^  ;  8«  avec  deux  taches  noires  sur  l'arête,  une  en 
haut  et  l'autre  en  bas  ;  9"  avec  une  petite  tache  en  haut  sur  l'arête; 
10«  sans  tache.  Les  appendices  jaunes  ou  rouges,  les  supérieurs 
très  pointus,  l'inférieur  très-large,  presque  aussi  long. 

Pieds  noirs  avec  les  premiers  fémurs  jaunes  ou  rouges. 

$  à  peu  près  semblable  au  jeune  mâle,  la  face  jaune,  le  thorax 
jaune-brun,  la  naissance  de  tous  les  fémurs  jaune,  les  appendices 
jaunes,  courts. 

15°  Diplax  nigrescens  nov.  sp. 

Taille  identique  à  celle  du  meianopsis.  Aux  supérieures  8-10  anté- 


LES   ODONATKS    DU    CONTINENT    AUSTRALIEN  223 

nodales  et  7  postnodales  ;  aux  inférieures  fi-7  anténodales  et  8 
postnodales. 

cf  :  ailes  limpides  avec  la  base  des  inférieures  safranée  et  por- 
tant, sur  le  safrané,  un  treillis  noir;  nienibranule  grise,  blanche 
en  haut;  ptérostignia  long,  brun  foncé  ou  noir. 

Face  jaune  avec  la  lèvre  supérieure  bordée  de  noir,  le  front  bleu 
foncé  métallique  avec  les  côtés  jaune  d'or,  le  vertex  bleu  métallique. 

Thorax  noir  au-dessus,  sauf  une  très  fine  ligne  dorsale  jaune, 
avec,  en  haut,  deux  taches  jaunes;  varié  sur  les  côtés  de  jaune  et 
de  noir  ;  abdomen  élargi  du  5«  au  S'^  segment,  rouge  taché  de  noir, 
tout  le  premier  segment  noir  et  la  base  du  2«  ;  le  3^  avec  deux 
points  noirs  à  l'extrémité,  de  chaque  côté  de  l'arête  ;  les  suivants 
avec  les  côtés  noirs  et  une  large  bande  noire  dorsale  qui,  à  partir 
du  oe  ne  forme  plus  qu'une  fourche  à  l'extrémité,  dont  les  deux 
pointes  sont  tournés  en  haut  ;  le  9''  noir  avec  du  jaune  sur  les  côtés, 
le  10"  tout  noir  ;  les  appendices  courts,  noirs. 

Pieds  tout  noirs,  sauf  à  peine  la  base  des  premiers  fémurs. 

9  Avec  la  face  entièrement  jaune  et  le  devant  des  yeux  noir 
foncé.  Le  dessus  du  thorax  noir  sauf  une  fine  ligne  dorsale  jaune, 
les  côtés  jaunes  rayés  de  noir  ;  l'abdomen  jaune  taché  comme  celui 
du  mâle,  élargi  du  4=  au  8«  segment,  les  appendices  très  petits, 
noirs. 

Les  ailes  largement  safranées  à  la  base  et  le  long  de  la  costale 
jusqu'au  pterostigma,  et  sous  celui-ci,  avec  une  teinte  brune  le 
long  de  la  membranule  qui  est  blanchâtre.  Le  pterostigma  marron. 

Assez  rare  sur  les  marais  en  Victoria  et  New  South  Wales. 

16°  Diplax  bipunctata  Brauer.  Presque  toute  l'Australie  et  les 
îles  du  Pacifique.  Trouvée  à  Bornéo  et  à  Célèbes. 

17°  Diplax  rubra  Kirby.  NewSouthWales,  Victoria,  Queensland. 

18°  Diptax  hœmatodes  Burm.  Australie,  aussi  Célèbes  et  Nouvelle- 
Guinée. 

Le  Diplax  hmmatodes  est  à  peu  près  de  la  taille  des  melanopsis  et 
nigreacens  ;  le  mâle  en  difïère  au  premier  coup  d'oeil,  par  son 
abdomen  déprimé,  rouge  sans  tache  ;  la  femelle,  par  ses  ailes 
safranées  largement,  souvent  même  entièrement,  et  une  raie  latérale 
noire  à  l'abdomen  ainsi  qu'au  bout  des  segments  3-9.  Cependant  on 
trouve  des  exemplaires  dont  les  taches  noires  de  l'abdomen 
n'existent  pour  ainsi  dire  pas.  Il  ressemble  extrêmement,  en 
apparence,  à  la  Trithemis  aurora,  des  Indes  orientales. 

Le  Diplax  rubra  a  également  l'abdomen  tout  rouge. 

Les  Diplax  melanopsis  et  nigrescens  diffèrent  à  première  vue  des 


224  R-    MARTIN 

rubra  et  hœmatodes  par  les  dessins  noirs  qu'ils  ont  sur  l'abdomen. 
Ils  dilïèrent  l'un  de  l'autre,  notamment  en  ce  que  le  melanopsis  a 
l'abdomen  à  peu  près  cylindrique,  le  thorax,  noirâtre  sans  raie 
dorsale,  le  plerostigma  jaune,  les  appendices  rouges  ou  jaunes, 
tandis  que  le  nigrescens  a  l'abdomen  très  élargi,  le  thorax  avec  une 
mince  raie  dorsale  jaune,  le  pterostigma  noir,  les  appendices  noirs. 

Le  Diplar  bipunclata  a,  lui,  au  contraire,  la  stature  et  la  forme  du 
Diplacodes  trivialis,  le  corps  mince,  rouge  avec  les  segments  3-7 
tachés  plus  ou  moins  de  noir.  Il  varie  beaucoup  de  taille  et  je  ne 
serais  pas  étonné  que  sous  le  vocable  «  bipunctata  Brauer  »  il  y  eût 
en  réalité  deux  espèces  voisines. 

19°  Crocothemis  servilia  Drury.  Observée  au  Queensland,  de 
même  que  dans  les  Indes  orientales,  les  Philippines,  le  Japon,  la 
Chine,  le  Tonkin. 

20°  Brcichymesia  australis  Kirby.  Indiquée  de  Sydney  et  de  toute 
la  région  du  Queensland. 

21o  Uroîhemis  circnmscripta  Selys.  Queensland. 

22°  Ortlietrum  caledonicum  Brauer.  Parait  commun  presque  par- 
tout en  Australie  sur  les  étangs  et  les  marais.  Aussi  en  Nouvelle 
Calédonie.  C'est  bien  un  Orthetrum  et  non  pas  une  Trithemis. 

23°  Orthetrum  oblituin  Rambur.  Outre  l'Australie,  habite  les 
Indes  orientales  et  Ceylan. 

24°  Orthetrum  cillosovittatum  Brauer.  Le  nord  de  l'Australie, 
Amboine  et  certaines  îles  du  Pacifique. 

25o  Orthetrum  sahina  Drury.  Une  des  espèces  cosmopolites  les 
plus  répandues,  depuis  l'Inde  et  même  l'Asie  antérieure  jusqu'à 
l'Australie  et  les  îles  du  Pacifique.  Une  espèce  très-voisine  d'appa- 
rence n'est  pas  rare  en  Afrique. 

26°  Orthetrum.  nigrifrons  Kirby.  Queensland.  Le  mâle  est  remar- 
quable par  le  front  et  la  lèvre  d'un  noir  brillant,  ainsi  que  le  dessus 
de  la  tête,  le  thorax  noir  de  velours,  l'abdomen  brun  jaunâtre  chez 
le  jeune,  devenant  bleu  pruineux  chez  les  adultes.  Il  a  la  stature 
et  la  taille  de  VOrthetrum  glaucum  et,  comme  lui,  le  triangle  des 
ailes  inférieurs  non  traversé.  Il  a  le  pterostigma  brun  jaune,  plus 
grand  que  celui  de  son  congénère,  la  costale  d'un  beau  jaune  d'or 
jusqu'au  pterostigma,  aux  4  ailes.  Il  a  la  taille,  la  stature  de 
VOrthetrum  glaucum. 

27"  Lathrecista  [esta  Selys.  Queensland. 

28°  Diplacodes  trivialis  Ramb.  C'est  un  Diplacodes  et  non  une 
Trithemis.  Il  est  commun  dans  d'immenses  régions,  puisqu'il  habite 
de  l'Asie  mineure  jusqu'à  la  nouvelle  Guinée,  ainsi  qu'au  Japon, 


LES    ODONATES    DU    CONTINENT    AUSTRALIEN  2^6 

aussi  Madagascar  et  les  Séchelles.  Je  ne  l'ai  jamais  reçu  ni  de  l'Afri- 
que, ni  du  continent  australien,  mais  il  est  indiqué  d^i  Queenslaud 
par  M.  O.Tepper  dans  une  liste  des  LibelluUdae  of  Australasia  publiée 
dans  les  Transactions  of  the  Royal  societij  of  South  AustraUa,  en  1899. 
La  taille  est  très  variable. 

29''  Nannodytheiais  atistralis  BrRuer.  Victoria,  Queensland,  South 
AustraUa,  New  South  Wales. 

30"  Nannopklebia  Lorquini  Selys.  Plusieurs  parties  de  l'Australie 
et  les  Moluques. 

31°  Nannodiplax  rabra  Brauer,  Victoria,  Queenslaud. 

Subfam.  II.  —  Cordulinae 

32°  Cordulephija  pyrjmxa  Selys.  Très  jolie  petite  espèce  qui  vole, 
comme  un  Diplax,  dans  l'arrière-saisou,  c'est-à-dire  en  mars- avril, 
et  aime  à  se  poser  sur  les  piquets  et  les  troncs  d'arbres,  souvent  loin 
des  eaux. 

330  HemicorduUa  novse  hoUandiœ  Selys.  —Victoria. 

34"  Hemicordulia  Auslraliae  Rambur  — Victoria,  Queensland.  Le 
mâle  porte  aux  appendices  supérieurs  une  forte  dent  que  n'a  pas  le 
mâle  de  l'espèce  précédente. 

350  Hemicordulia  intermedia  Selys,  Queensland,  South  Australia. 

36»  Hemicordulia  tau  Selys.  Commune  en  Victoria,  sur  les  étangs, 
aussi  en  South  Australia. 

37°  Pentathcmis  membranulata  Karsch.  Australie.  Je  ne  l'ai 
jamais  reçue. 

38o  Somatochlora  Jacksoniensis  Ramb.  Victoria.  Parait  rare. 

39°  Somatochlora  affinis  Selys.  Sud-ouest  de  l'Australie. 

40°  Syncordulia  gracilis  Burm.  Australie. 

41°  Syncordulia  atrifrons  Mac  Lachlau.  Queensland. 

M.  Mac  Lachlan  a  décrit,  dans  les  Comptes-rendus  de  la  Société 
Entomologique  de  Belgique  pour  l'année  1883,  la  femelle  de  cette 
espèce  remarquable.  Voici  la  description  d'un  ma  le  qui  figure 
actuellement  dans  la  collection  démon  ami  le  D""  F.  Ris  : 

Ailes  plutôt  courtes,  avec,  aux  supérieures  9  anténodales  et 5-7 
postnodales,  aux  inférieures  6  anténodales  et  8-9  postnodales.  La 
membranule  blanche,  assez  grande.  Le  pterostigma  noir,  court, 
assez  épais,  un  peu  pointu  intérieurement  couvrant  à  peu  près  deux 
cellules. 

Longueur  totale  42™"^,  abdomen  33™™,  aile  inférieure  29™'". 

Face  et  front  entièrement  d'un  noir  métallique,  plus  mat  en  bas  ; 
lèvres  d'un  beau  jaune  ;  vertex  bleu  métallique. 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901.  xiv.  ~  1d. 


226 


R.    MARTIN 


Thorax  ealièreraenl  vert  doré,  pileux,   avec  une  mjace  crête 

do  sale  jaune  d'or,  un  peu  élargie  en  haut  ;  attaches  des  a.les  ncres 

Conen  min;»,  cylindrique,   entièrement  d'un  vert  no.r,   a 


Figure  2 


Figure  3 
Syncordulia  atrifrons  Mac  Lachlan. 


LES    ODONATES    DU    CONTINENT    AUSTHALIEN  227 

l'exception  du  premier  segment  qui  est  jauue  terne,  et  du  2*=  tra- 
versé à  son  premier  tiers  par  une  bande  jaune  et  portant  à  son 
extrémité  une  tache  dorsale  jaune  en  forme  de  pointe  d'épieu  dont 
le  bout  est  tourné  vers  la  base  ;  le  10^  segment  assez  court,  légère- 
ment redressé  au  bout.  Les  pieds  noirs. 

Les  appendices  supérieurs  longs,  minces,  droits,  noirs,  portant 
intérieurement  deux  protubérances,  l'une  au  l<^r  tiers,  l'autre  au  2"; 
leur  bout  arrondi  et  revêtu  de  petits  poils.  L'inférieur  noir,  moitié 
plus  court,  conique,  un  peu  courbé  en  bas  et  légèrement  redressé 
au  bout  (fig.  1).  Quant  à  l'appareil  génital  du  mâle,  les  fig.  2  et  3 
ci-dessus,  en  donneront,  mieux  qu'une  description,  la  configura- 
tion exacte. 

42°  Epophtlialmia  australis  Hagen.  Observée  en  Australie  en 
même  temps  qu'à  Célèbes  et  à  Bornéo. 

43''  Epophthalmia  elegans  Brauer.  Aurait  été  prise  en  Australie, 
alors  que  son  habitat  est  la  Chine  et  le  Japon.  Cette  capture  est 
rapportée  dans  l'ouvrage  cité  plus  haut  de  M.  0.  Tepper. 

44°  Synthemis  Leachi  Selys.  Australie. 

45''  Synthemis  eustalacta  Burm.  Victoria,  en  janvier  et  mars; 
South  Australia. 

46°  Si/nt/iemis/T^iMCf  Selys. Queensland, Victoria, New SouthWales. 

47°  Synthemis  guttata  Selys.  Victoria. 

48"^  Sgnthemis  brevistyla  Selys.  Victoria,  Queensland,  New  South 
Wales.  Commune  en  Victoria. 

Chez  les  Synthemis  Leachi,  eustalacta  et  regina^  les  appendices  du 
cf  sont  longs.  Chez  les  guttata  et  hrevistgla,  de  même  que  chez  la 
virgula  qui  est,  je  crois,  différente  de  la  guttata,  les  appendices  du 
mâle  sont  courts  et  de  forme  différente. 

C'est  au  moyen  d'une  comparaison  synoptique  qu'on  verra  le 
plus  aisément  les  difïérences  entre  la  guttata  et  la  brevistyla. 

Brevistyla  Guttata 

d^  Taille  petite,  abdomen  très  cf'  Taille  plus  grande,  abdo- 

mince  d'une  longueur  de  28  à  men  mince  d'une  longueur  de 

32mm.  32  à  35mm. 

Face  noire  ou  bleu  métallique  Face  noire  ou  bleu  foncé  sans 

avec    des    traces    jaunes    très-  jaune    ou  presque  sans   jaune. 

apparentes. 

Front    noir    avec    2    grosses  Front    noir    avec    2    grosses 

taches  jaunes  au  sommet,  une  taches jaunessurlescôtésparais- 

de  chaque  côté.  sent  descendre  davantage  devant 

les  yeux. 


228 


R.    AtARTIN 


Thorax  noir  ou  vert  foncé 
avec  la  suture  finement  jaune  ; 
sur  les  côtés  une  bande  jaune 
coupée  en  deux  taches. 

Un  point  jaune  brillant  à  la 
naissance  de  chaque  aile. 

Abdomen  noir  taché  de  jaune 
comme  suit  : 

3^  segment  avec  2  taches  basa- 
les  et  une  tache  centrale,  parfois 
se  confondant  pour  entourer 
une  tache  noire  au  haut  du 
segment. 

4e-7e  avec  un  point  central  et 
2  à  la  base. 

8»  avec  une  très-large  tache 
basale  remplissant  la  moitié  ou 
moins,  bilobée  en  bas  ;  9^  avec 
2  points,  10'=  noir. 

$  avec  les  4  points  jaune 
brillant  à  la  naissance  des  qua- 
tre ailes  ; 

Avec  la  raie  latérale  du  thorax 
coupée  en  deux  taches. 

Avec  le  dessus  du  8^  segment 
largement  jaune. 


Thorax  noir  avec  suture  fine- 
ment jaune;  sur  les  côtés  une 
bande  jaune  droite,  non  coupée. 

Pas  de  points  jaune  brillant  à 
la  naissance  d'aucune  des  4  ailes. 

Abdomen  noir,  taché  de  jaune 
comme  suit  : 

3e-8e  segments  avec  2  points 
au  centre,  de  chaque  côté  de 
l'arête  ;  les  points  du  8^  segment 
pas  plus  gros  que  les  autres  ; 


9e  10e  uoirs. 


$  sansles  points  jaunes,  avec 
la  raie  latérale  du  thorax,  droite, 
non  coupée. 


Avec  seulement  deux   points 
jaunes  sur  le  8^  segment. 


Nous  n'avons  ainsi  relevé  que  les  principales  différences,  mais 
elles  suffisent,  étant  très  constantes,  pour  démontrer  que  les  deux 
espèces  sont  bien  distinctes.  La  suivante  est  une  proche  voisine. 

49»  Syntliemis  virgula  Selys.  Victoria. 

Elle  tient  des  deux  espèces  ci- dessus  et  pourrait  n'être  qu'une 
variété  de  la  guttata. 

Elle  est  d'assez  grande  taille  :  abdomen  37™™. 

Elle  a  la  face  presque  entièrement  jaune  citron,  les  quatre  ailes 
safranées  entre  la  costale  et  la  médiane  jusqu'à  l'extrémité,  avec  le 
pterostigma  assez  long,  rouge. 

Elle  a  quatre  points  brillants  jaunes  à  la  naissance  des  ailes, 
comme  brevistyla,  mais  elle  en  diffère  par  sa  taille  plus  forte,  la 
face  jaune,  les  côtés  du  thorax  avec  la  bande  jaune  droite  entre  les 
ailes,  non  coupée  et  à  laquelle  est  accoUée  une  bande  noire  égale- 
ment droite,  et  par  le  manque  de  la  grosse  tache  du  8'  segment. 


LKS    ODONATES    DU   CONTINENT    AUSTRALIEN  229 

Elle  diffère  de  guttata  par  les  points  brillauts  à  la  naissance  des 
ailes  qui  nsanquent  chezguttata,  par  la  face  jaune  qui  est  noire  chez 
guttata,  par  le  système  des  taches  de  l'abdomen,  un  peu  différent. 

50°  Syntheinis  flavolerminata  nov.  sp.  New  South  Wales. 

Espèce  extrêmement  fine  et  svelte,  variée  de  noir  et  de  jaune, 
abd.  cf '■{0-36™"'  ?  32'"'". 

Ailes  supérieures  12-14  anténodales  et  8  postnodaies;  inférieu- 
res 8-10  anténodales  et  7-8  postnodaies,  pterostignia  noir,  moyen  ; 
ailes  inférieures  larges  surtout  chez  la  femelle,  teintées  de  safrané, 
SRus  gouttelette  brune. 

cf  Front  jaune  clair  avec  une  bande  noire  devant  les  yeux,  la 
face  jaune  au  centre,  tout  entourée  de  noir,  la  lèvre  supérieure 
jaune,  le  vertex  noir  bleu  métallique. 

Thorax  jaune  avec  2  très  larges  bandes  antéhumérales  noires, 
laissant  entre  elles  une  mince  ligne  dorsale  jaune,  et  sur  chaque 
côté  une  ligne  noire  ou  bleu  de  prusse  entre  les  ailes,  de  laquelle 
descendent  vers  les  pieds  2  courtes  lignes  noires  ou  bleues  perpen- 
diculaires à  la  première. 

Abdomen  très  mince  et  long,  noir  varié  de  jaune  comme  suit  : 
l"""  segment  tout  jaune,  2*^  avec  2  taches  centrales  dorsales  en  forme 
de  croix,  ou  de  flèche,  ou  de  triangle,  suivant  les  individus,  se 
prolongeant  par  une  fine  ligne  dorsale  jaune  jusqu'au  3«  segment  ; 
3e  avec  la  moitié  basale  jaune,  mais  la  ligne  dorsale  portant  un 
trait  noir  plus  ou  moins  isolé  et  plus  ou  moins  élargi  ;  4«  avec  une 
tache  basale  et  une  tache  centrale  coupées  par  l'arête  ;  5-7»  avec  2 
taches  basales  et  2  centrales,  plus  petites  au  6^,  encore  plus  petites 
au  7^  ;  8«  noir  avec  apparence  d'une  tache  sur  les  cotés,  à  la  base  ; 
9-iOe  jaunes. 

Appendices  allongés,  un  peu  en  massue,  noirs,  presque  aussi 
longs  que  les  deux  derniers  segments  ;  l'inférieur  noir  un  peu 
moins  long,  recourbé  en  haut. 

Pieds  noirs  avec  les  premiers  fémurs  jaunes  presque  entière- 
ment, et  les  autres  seulement  à  la  naissance.  Membranule  petite, 
blanche. 

9  semblable  au  mâle,  avec  là  ligne  noire  du  devant  des  yeux 
débordant  en  pointe  au  centre  ;  le  2*^  segment  avec  un  triangle 
supérieur,  une  ligne  dorsale,  enflée  à  la  base,  descendant  d'un 
bout  à  l'autre  et  de  petites  taches  centrales  de  chaque  côté;  le  3^, 
comme  chez  le  mâle,  ou,  suivant  les  individus,  avec  une  large 
bande  dorsale  noire  plus  mince  en  avant,  d'un  bout  à  l'autre  du 
segment  largenjent  jaune  sur  les  côtés  ;  4-8,  comme  chez  le  mâle.  Le 


230  R.    MARTIN 

9'  très  court  jaune,  ou  avec  une  tache  noire  centrale  à  la  base,  le  10^ 
très  court,  jaune,  mais  largement  noir  à  la  base.  Appendices  écar- 
tés, très  courts,  très  fins,  noirs,  avec,  entre  eux,  un  tubercule  noir, 
poilu,  arrondi,  un  peu  fendu  au  centre. 

Famille  IL  .ESCHNID.E. 

Subfam.  I.  Gomphln.e 

51°  Austrogoniphus  collaris  Selys.  Victoria,  Soutli  australia. 

52°  AustrogoDiphus  australis  Selys.  Victoria,  South  australia, 
Queensland. 

Les  deux  espèces  sont  très  voisines.  Chez  collaris  9  le  tuber- 
cule médian  placé  derrière  l'occiput  est  beaucoup  plus  petit  que 
les  tubercules  latéraux,  tandis  que  chez  australis  $  les  trois 
tubercules  sont  à  peu  près  égaux. 

53°  Austrogomphus  Guerini  Rambur.  Presque  toute  l'Australie,  et 
la  Tasmanie,   Commun  en  Victoria. 

54°  Ausîrogomphm  amphiclytus  Selys.  Queensland. 

55*^  Austrogomphus  heteroclyîus  Selys.  Australie,  Victoria. 

56°  Austrogomphus  Gouldi  Selys.  South  Australia,  Victoria. 

57°  Austrogomphus  ochraceus  Selys.  Parait  très  commun  en 
Victoria. 

58°  Austrogomphus  lateralis  Selys.  Nord  de  l'Australie. 

59°  Austrogomphus  prœruptus  Selys.  Adélaïde. 

60°  Austrogomphus  interruptus  Selys.  Australie. 

Les  auteurs  ont  divisé  les  Gomphus  australiens  en  deux  genres 
Austrogomphus  et  Hemigomphus.  Nous  les  plaçons  tous  dans  un  seul 
genre  parce  quil  n'y  a  véritablement  aucune  différence  générique 
pouvant  légitimer  un  double  genre. 

6I0  Austrogomphus  Turneri  nov.  sp.  Queensland. 

Un  seul  mâle  de  la  collection  Ris. 

d^  Longueur  totale  43mm,  abdomen  33mm^  ^\\q  \^f   25mm. 

Front  et  face  jaunes,  avec  une  assez  large  raie  transverse  noire 
au  bas  du  front.  Une  large  raie  d'un  brun  noir  devant  les  yeux 
s'avançant  un  peu  au  centre  en  pointe  dans  )a  dépression  médiane; 
tout  le  dessus  de  la  tète  noir,  sauf  une  tache  carrée  entre  les 
ocelles  et  la  base  des  antennes  entourée  d'un  petit  cercle  jaune. 

Prothorax  noir  bordé  de  jaune  à  sa  base  et  à  son  extrémité. 

Thorax  noir  en  haut  avec  deux  marques  jaunes  antéhumérales  un 
peu  obliques,  suivies  de  deux  gros  points  supérieurs,  deux  raies 


LES    ODONATES    DU    CONTINENT    AUSTRALIEN 


231 


humérRles,  la  crête  dorsale  jaunes  ;  les  côtés  jaunes  avec  plusieurs 
raies  noires  courbées  et  se  rejoignant,  le  dessous  jaune  taché  de 
quelques  points  noirs. 

Abdomen   noir  taché  de  jaune  comme  suit  :  une  fine  ligne  au 


Kig.  4 


Fig.  7. 


Fig.  5. 


Fig.  6. 
Àuxtj'ogomphus  Titrneri  nov.  sp. 

bout  du  le""  segment,  les  deux  oreillettes,  une  tache  dorsale  en 
forme  de  pointe  de  flèche  au  centre  du  2'-  et  deux  taches  sur  les 
cotés;  au  3-6  un  cercle  basai  et  une  tache  dorsale  oblongue  un  peu 
élargie  au  milieu,  ne  joignant  pas  le  haut  du  segment,  sinon  par 


232  R.    MAKTIN 

une  ligne  finale  excessivement  tenue,  les  3/4  du  7®  à  partir  de  la 
base  ;  les  trois  derniers  d'un  jaune  brun  sans  tache. 

Appendices  anals  supérieurs  jaunes,  très  écartés  et  divariqués, 
courts,  très  pointus  ou  plutôt  paraissant  assez  épais,  mais  terminés 
par  une  pointe  aiguë  ;  l'inférieur  presque  aussi  long,  cylindrique, 
droit,  se  divisant  en  deux  branches  presque  coutiguës.  Fig.  4  et  5. 
vus  d'en  haut  et  de  profil. 

Les  figures  6  et  7  représentent  l'appareil  génital  du  2»^  segment. 
Pieds  noirs,  sauf  les  fémurs  en  partie  jaunes. 

La  membranule  à  peine  visible,  le  pterostigma  brun  bordé  en 
haut  et  en  bas  de  noir,  long,  élargi  au  centre. 

Aux  ailes  sup.  11-14  anténodales  et  7-8  postnodales  ;  aux  inf.  8-10 
anténodales  et  8  postnodales. 

62»  Austrogomphus  Risi  nov.  sp.  Queensland. 

Une  seule  femelle  de  la  collection  Ris. 

9  Longueur  totale  43™'",  abdomen  35™™,  aile  inf.  35™™. 

Ailes  très  légèrement  safranées  surtout  à  la  côte,  pterostigma 
brun,  long,  membranule  presque  nulle. 

Aux  supérieures  15-16  anténodales  et  10-12  postnodales  ;  aux 
inférieures  11-12  anténodales  et  10  postnodales. 

Front  et  face  jaunes  avec,  au  dessous  du  front  une  très  large 
raie  noire  se  terminant,  de  chaque  côté,  par  une  circonférence 
jaune  ;  la  lèvre  supérieure  bordée  inférieurement  de  noir  et  d'une 
rangée  de  petits  poils  jaunes  et  presque  traversée  en  haut  par  une 
ligne  élargie  noire.  Devant  des  yeux  et  dessus  de  la  tête  noirs,  avec 
une  tache  carrée,  jaune  derrière  les  ocelles. 

Prothorax  noir  avec  une  tache  centrale  carrée  jaune. 

Thorax  jaune  avec  6  lignes  noires  droites,  dont  2  dorsales  ne 
touchant  pas  le  bas  et  séparées  par  une  mince  ligne  jaune,  2  anté- 
humérales  très  élargies  touchant  en  haut  les  dorsales  et  2  autres 
sur  les  côtés  très  près  des  antéhumérales;  de  telle  sorte  que  le 
dessus  du  thorax  porte  deux  lignes  jaunes  en  forme  de  7. 

Dessous  jaune  clair. 

Abdomen  noir  varié  de  jaune  comme  suit  :  le  l^r  segment  jaune; 
le  2^  jaune  sauf  deux  lignes  noires  latérales  assez  minces  encadrant 
une  figure  jaune,  3-4-5-6,  avec  la  crête  jaune  et  deux  taches 
basales  latérales,  7^  avec  la  moitié  basale  jaune,  ce  jaune  s'avan- 
çant  sur  la  crête  en  pointe  jusqu'aux  2/3  du  segment  ;  8-9  avec  deux 
petites  taches  jaunes  basales  latérales. 

Appendices  de  la  longueur  du  10^,  jaunâtres,  droits ,  cylin- 
driques, un  peu  pointus. 


LKS    ODONATES    DU    CONTINENT   AUSTHALIEN  233 

Pieds  noirs,  sauf  l'intérieur  des  premiers  fémurs  et  les  attaches 
des  autres. 

Dans  la  collection  De  Selys  figurent  deux  autres  espèces  non 
décrites  mais  nommées  par  notre  éminent  collègue  :  Austronom- 
plim  acolythm,  Insecte  noir  et  jaune,  avec  l'appeudice  supérieur 
droit,  vu  de  profil,  et  l'inférieur  recourbé  en  haut,  et  Anstrofioni- 
phus  proselylhus,  de  taille  plus  grande,  avec  le  thorax  noir  semé 
de  points  jaunes,  les  appendices  jaunes  très  petits,  surtout  l'infé- 
rieur, la  face  jaune.  Ces  deux  exemplaires  uniques  viennent,  si 
je  ne  me  trompe,  du  Queensland. 

63°  Ictinus  australis  Selys.  Queensland. 

64°  Veîalura  ijigantea  Leach.  Australie.  M.  Billinghurst  n'a  jamais 
rencontré  en  Victoria  cette  espèce  qui  est  de  celles  qui  ne  passent 
point  inaperçues. 

Subfam.  II.   .Eschnin^ 

65°  Hemianax  papuensls  Burm. Victoria,  South  Australia  et  proba- 
blement tout  le  continent  australien. 

Il  vole,  dès  le  commencement  d'octobre,  sur  les  lagunes,  exacte 
ment  comme  fait  en  Europe  VAnax  fonnosus.  Comme  lui,  il  attaque 
tous  les  petits  Insectes  qui  volent  autour  des  étangs. 

66°  .Eschna  brevititijld  Rambur.  Australie  et  Nouvelle-Zélande. 

Les  brevistyla  de  la  Nouvelle-Zélande  et  celles  de  l'Australie  sont 
absolument  semblables.  La  différence  tirée  de  ce  que  l'espèce  de  la 
Nouvelle-Zélande  aurait  3  cellules  au  lieu  de  2  dans  le  triangle 
contre  la  membranule,  n'est  pas  du  tout  constante. 

67°  Acnntha"ichna  Victoria  Selys.  Queensland.  New  South  Wales. 
cf  abdomen  48,  aile  inférieure  37"»™. 

Réticulation  noire,  la  costale  jaunâtre  en  dehors,  Ptérostigma 
long  de  4^111,  jaunâtre,  couvrant  environ  4  cellules.  Aux  supérieures 
16  anténodales  et  12-13  postnodales.  Triangle  assez  court  de  2-3 
cellules,  précédé  dans  l'espace  sous-médian  de  4-5  nervules.  Ailes 
inférieures  étroites  à  la  base,  leur  triangle  anal  assez  large  de  3 
cellules.  Membranule  blanche,  courte,  étroite. 

Tête  jaunâtre  sale,  lavée  de  brun  obscur  à  la  lèvre  supérieure, 
noire  au  rhinarium  et  à  la  crête  du  front  en  dessus.  Pas  de  tuber- 
cule ou  de  corne  à  l'occiput  qui  est  échancré. 

Thorax  jaunâtre  lavé  de  brun,  le  devant  plus  foncé  avec  vestige 
d'une  ligne  antéhumérale  étroite.  Sur  les  côtés  une  bande  longitu- 
dinale noirâtre  luisante,  épaisse,  d'un  bout  à  l'autre. 

Abdomen  grêle,  épaissi  à  la  base,  paraissant  avoir  été  jaunâtre 


234  R.    MARTIN 

livide;  le  3"  segmeut  et  les  suivants,  jusqu'au  9^,  ayant  2  traits 
transverses  très  fins. 

Appendices  anals  brunâtres,  les  sup.  de  la  longueur  du  10^ 
segment,  sublancéolés,  élargis  en  dedans,  puis  très-pointus  et 
portant,  après  leur  base  en  dessous  un  fort  tubercule  obtus. 
Appendice  inf.  plus  court,  subtriangulaire,  tronqué  et  échancré  au 
bout.  Pieds  grêles,  roussâtre  clair,  à  cils  assez  longs  aux  tibias. 

L'exemplaire  mâle  du  Queensland  sur  lequel  est  prise  cette 
description  figure  dans  la  collection  De  Selys. 

Un  autre  mâle  des  New  South  Wales  qui  se  trouve  dans  ma 
collection  est  un  peu  différent. 

L'abdomen  mesure  44™"'^  l'aile  inf.  37. 

La  réticulation  est  jaunâtre;  il  y  a  aux  supérieures  15  antéuo- 
dales  et  14  postnodales. 

Les  ailes  sont  limpides  avec  une  tache  brune  accolée  intérieu- 
rement au  nodus  dans  l'espace  sous-costal  et  remplissant  la  dernière 
cellule  souscostale  avant  le  nodus,  aux  quatre  ailes. 

La  face  entièrement  brune,  sans  trace  de  T,  coupée  au  milieu 
par  une  très-large  raie  noire.  Le  thorax  gris  jaunâtre  avec  la  crête 
dorsale  élevée  au  centre  et  bordée  d'un  trait  jaune  peu  apparent.  Il 
y  a  une  antéhumérale  jaune  courte,  bordée  d'une  raie  noire. 
L'abdomen  est  brun  clair,  les  articulations  noirâtres. 

Les  oreillettes  jaunes,  noires  au  bout,  très-larges.  Quelques  traits 
transverses  visibles  au  3'  segment,  le  sont  à  peine  aux  7.8  et  9°»es. 

68°  Acanthsenchna  unicornis  Selys. 

9  unique.  Abdomen  48™"!  aile  inf.  48""'^.  Peut  être  est-ce  la 
femelle  de  la  Victoria  dont  elle  a  la  stature  et  la  réticulation.  Voici 
en  quoi  elle  diffère  du  l^r  mâle  ci-dessus  décrit  : 

La  réticulation  des  ailes  est  roussâtre  cannelle  ;  la  membranule 
qui  est  blanche  est  plus  large,  triangulaire.  L'occiput  porte,  en 
arrière,  sous  sa  lame,  un  fort  tubercule  pâle,  mousse,  subcylin- 
drique. Le  front  montre  un  T  obscur,  dont  les  vestiges  existent 
chez  le  mâle,  mais,  chez  elle,  il  déborde  en  avant  sur  toute  la  face 
du  front. 

Vu  de  profil,  l'aspect  du  thorax  est  différent  :  sur  sa  couleur 
brun-roussâtre  se  montrent  deux  bandes  étroites,  jaune  pâle,  l'une 
à  la  suture  humérale,  l'autre  à  la  médiane. 

L'abdomen  a  des  dessins  mieux  marqués,  blanc  jaunâtre  sur 
fond  brun  cannelle.  Ces  dessins  consistent  en  une  tache  latérale 
aux  1-2  segments,  en  deux  taches  latérales  superposées  submé- 
dianes de   chaque   côté   des  3-7  segments,  et  toutes   ces  taches 


LES    ODONATES    DU    CONTINENT    AUSTRALIEN  235 

subarrondies  sont  cerclées  de  noir,  ainsi  que  les  articulations  des 
segments. 

Appendices  anals  de  la  longueur  du  lO^  segment,  assez  épais, 
subcylindriques,  bruns.  La  pièce  terminale  inférieure  du  10«  seg- 
ment avancée,  subarrondie,  portant  sept  fortes  deuts  coniques, 
noires. 

Un  9  unique  d'Australie,  en  médiocre  état,  dans  la  coll.  De  Selys. 

69»  Planxschna  tripimctata  nov.  sp. 

cT  abdomen  46™™,  aile  inférieure  'Sl^^. 

Réticulation  noire,  la  costale  jaune  en  dehors.  Pterostigma  court, 
noir,  couvrant  3  ou  4  cellules.  Aux  supérieures  16-18  antenodales 
et  11-12  postnodales.  Triangles  courts  de  3  cellules,  précédés  dans 
l'espace  sous-médian  de  4nervules.  Ailes  inférieures  très  étroites  à 
la  base,  leur  triangle  anal  assez  large  de  3  cellules.  Membranule 
blanche,  courte,  assez  large.  Face  jaune  avec  le  rhinarium  brun  ou 
noir  rougeàtre,  ainsi  que  le  bas  du  front  ;  dessus  du  front  vert  avec 
apparence  d'un  T  brunâtre  très  large,  devenant  noir  au  haut  du 
front. 

Thorax  brun  marron  avec  2  raies  antéhumérales  droites,  un  peu 
élargies  en  haut  et  en  bas,  vertes  ;  les  côtés  avec  2  bandes  vertes 
complètes  et  entre  ces  deux  bandes  un  point  et  une  petite  ligue 
incomplète,  verts. 

Abdomen  brun  noir,  aminci  au  3"  segment,  taché  de  jaune 
comme  suit  :  1"  segment  avec  un  point  central  et  deux  petites 
taches  de  chaque  côté  ;  les  oreillettes  jaunes  ;  le  2»,  avec  un  petit 
triangle  basai,  2  petits  traits  au  centre  séparés  par  l'arête  et  à 
l'extrémité  une  tache  dorsale  flanquée  de  2  points,  avec  une  tache 
de  chaque  côté  ;  3-8^  avec  deux  petites  taches  triangulaires  au 
centre  à  peine  séparées  par  l'arête  et  deux  taches  à  l'extrémité  plus 
séparées  par  l'arête  qui  reste  noirâtre  ;  le  9^  avec  deux  points  à 
l'extrémité  ;  le  10^  brun  rougeàtre  avec,  chez  quelques  individus, 
deux  points  jaunes  au  bout. 

Appendices  anals  supérieurs  noirs  presque  aussi  longs  que  les 
deux  derniers  segments,  très  séparés  et  très  minces  à  la  base,  puis 
s'abaissant  en  s'élargissant,  et  aplatis  jusqu'au  bout,  qui  n'est  pas 
très  pointu,  avec  un  tubercule  inférieur  un  peu  après  la  base  ; 
appendice  inférieur  triangulaire  moitié  moins  long,  brun  rougeàtre 

Pieds  longs,  fémurs  rougeâtres,  l'extrémité  des  fémurs  et  le  reste 
noir. 

La  femelle  est  semblable  au  mâle,  avec  l'abdomen  un  peu  plus 
court,  brun,  garni  au  bout  de  poils  blancs  ;  les  appendices  noirs 


236  R.    MARTIN 

(brisés)  avec  un  gros  tubercule  arrondi  entre  eux,  encastré  dans  le 
10«  segment. 

Le  pterostigma  d'un  beau  jaune. 

Assez  commune,  sur  les  étangs,  en  Victoria. 

11  n'est  pas  certain  que  cette  espèce  soit  du  genre  Planœschna.  Il 
conviendra  peut-être  de  former  pour  elle  et  la  suivante,  un  genre 
nouveau. 

70  :  Planiescltna  sagiltata  nov.  sp. 

cT  abdomen  54™''^  aile  inférieure  38"™. 

Réticulation  noire,  la  costale  jauue  en  dehors.  Pterostigma  court, 
noir,  couvrant  environ  3  cellules.  Aux  supérieures  16  17  anténo- 
dales  et  14-15  postnodales.  Triangles  petits  de  2-3  cellules  précédés 
dans  l'espace  sous-médian  de  4  nervules.  Ailes  inférieures  étroites 
à  la  base,  leur  triangle  anal  assez  large  de  3  cellules. 

Membranule  blanche,  courte,  assez  large. 

Face  brun  foncé  avec  la  lèvre  supérieure  et  une  raie  courbe  en 
bas  du  front  jaunes,  le  haut  du  front  jaune  avec  un  T  dont  la  tète 
très-épaisse  se  confond  avec  le  brun  de  la  face. 

Thorax  brun  marron  avec  deux  raies  antéhumérales  minces, 
jaunes,  droites,  et  sur  les  côtés  deux  larges  raies  jaunes  complètes 
avec,  entre  elles,  apparence  d'une  3^  raie  incomplète. 

Abdomen  brun  noir,  aminci  au  3«  segment,  cylindrique  et  assez 
large  ensuite,  taché  de  jaune  comme  suit  :  l-^r  segment  avec  un 
point  central  à  l'extrémité;  le  2<=  avec  une  fine  raie  basale  et  une 
assez  large  triangulaire  au  bout  entourée  de  trois  tubercules  noirs, 
le  3^  avec  une  tache  basale  et  une  ligne  dorsale  en  fer  de  lance 
d'un  bout  à  l'autre,  46-7^  avec  une  tache  centrale  et  une  ligne 
dorsale  en  fer  de  lance,  la  pointe  tournée  vers  le  haut,  le  8=  avec 
le  fer  de  lance  plus  ou  moins  bien  marqué,  le  9*  avec  deux  points 
à  l'extrémité  très  séparés  par  l'arête,  le  10^  bordé  au  bout  de 
chaque  côté  par  un  feston  jaune. 

Appendices  anals  supérieurs  presque  aussi  longs  que  les  deux 
derniers  segments,  minces,  rapprochés  d'abord  puis  s'éloignaut  à 
leur  extrémité,  courbés  en  bas,  avec  un  tubercule  à  la  base.  Appen- 
dice inférieur  triangulaire,  moitié  moins  long,  brun  noirâtre. 

Pieds  assez  longs,  fémurs  d'abord  bruns,  puis  noirs,  ainsi  que 
le  reste  des  pieds. 

Une  femelle  qui  paraît  bien  appartenir  à  la  même  espèce  a  le 
faciès  général  du  mâle  ci-dessus.  Elle  en  diffère  par  le  pterostigma 
jaune  rougeâtre  très-court  ne  couvrant  guère  que  2  cellules,  et  par 
les  ailes  légèrement  safranées  à  la  base.  Sa  face  est  brun-jaunâtre 


LES    ODONATES    DU    CONTINENT    AUSTRALIEN  37 

sale  avec  le  T  à  peine   iiidiciué,  et  une  petite  tache  jaune  de  chaque 
côté  de  la  tête. 

Le  thorax  identi([ue  à  celui  du  inàle.  L'abdomen  brun,  aminci 
après  le  2^  segment  et  comprimé  dans  toute  sa  longueur  avec  les 
sutures  de  chaque  segment  très-marquées,  comme  s'emboîtant  l'une 
dans  l'autre;  les  oreillettes  brunes,  petites;  le  2°  segment  portant 
3  taches,  une  basale  et  2  centrales  à  droite  et  à  gauche  de  l'arête, 
le  3*  brun  rougeâtre  avec  apparence  de  2  taches  basales  latérales; 
4e-7e,  noirs  à  la  base,  rougeàtres  au  bout,  avec  les  2  taches  basales 
latérales  peu  marquées;  les  8-9<=  noirâtres  avec  3  taches  basales 
rougeàtres;  le  lO^  brun-noirâtre,  très-court.  Les  appendices  noirs, 
très-courts,  de  la  longueur  du  10«  segment,  très-minces  avec,  entre 
eux,  un  gros  tubercule  marron,  de  la  même  longueur  qu'eux,  con- 
tinué en  bas  par  un  prolongement  garni  de  fortes  épines. 

Les  mâles  (6  ou  7)  de  Victoria,  la  femelle  de  New  South  Wales. 
71°  Planœschna  lonii issiina  nov.  sp. 
Abdomen  cT  60'"™,  $  ^0^^,  aile  inférieure  41-43'n'". 
Ailes  limpides,  un  peu  étroites;  pterostigma  petit,  couvrant  3-4 
cellules,  brun  chez  le  mâle,  jaune,  foncé  chez  la  femelle  ;  costale 
jaune  en  dehors.  Aux  supérieurs  16-17  anténodales  et  14-1()  postno- 
dales  ;  triangles  petits  de  3  cellules,  précédés  dans  l'espace  sous- 
médian  de  3-4  nervules  ;  ailes  inférieures  assez  étroites  à  la  base,  leur 
triangle  anal  assez  large  de  3  cellules  ;  membranule  courte,  blanche, 
assez  large. 

Face  jaune  clair  ou  verdàtre,  avec  la  lèvre  supérieure  brune,  une 
large  raie  brune  au  milieu  de  la  face  et  le  front  largement  brun. 
Entre  le  front  brun  et  le  devant  des  yeux  également  brun  deux 
longues  taches  jaunes  séparées  par  la  Mue  queue  d'un  T  brun, 
réunissant  le  front  et  le  devant  des  yeux.  Triangle  occipital  jaune. 
Thorax  brun  marron  avec  la  crête  dorsale  élevée;  de  chaque  côté 
une  raie  antéhumérale  jaune  courbée  en  dehors,  une  raie  humérale 
jaune  courbée  en  dedans,  de  façon  à  presque  entourer  entre  elles 
un  large  ovale  marron  ;  sur  chaque  côté,  un  gros  point  jaune,  puis 
une  large  raie  jaune  entière. 

cf  Abdomen  excessivement,  allongé,  grossi  à  la  base,  aminci 
fortement  au  3^  segment,  s'élargissant  un  peu  du  5"  au  9o,  varié  de 
noir,  de  marron,  de  brun  et  de  jaune  clair  comme  suit  :  l^r  et  2' 
segments  bruns  avec  une  tache  jaune  au  centre  de  chaque  côté  et 
le  bout  noir  ;  3"=  avec  la  base  finement  jaune,  la  moitié  basale  noirâ- 
tre, la  tache  jaune  centrale  de  chaque  côté  de  l'arête,  le  dernier 
tiers  d'un  beau  marron  et  la  suture  noire  ;  4-8^  commençant  par  un 


238  R-    MARTIN 

mince  anneau  basai  jaune,  puis  le  tiers  marron  nuancé  de  noir, 
une  tache  centrale  jaune  clair  de  chaque  côlé  de  larête,  le  reste 
marron  et  la  suture  noire  ;  9  10*^  bruns  variés  de  jaune. 

Appendices  supérieurs  noirs,  moyens,  éloignés  à  leur  base,  puis 
se  rapprochant  et  s'abaissanl,  presque  cylindriques  jusqu'au  bout 
qui  est  arrondi  ;  l'inférieur  brun,  tronqué,  plus  court  des  3/4. 

Pieds  rongea  très  avec  les  tibias  noirs. 

9  Abdomen  à  peu  près  taché  comme  celui  du  mâle,  mais  avec 
des  couleurs  beaucoup  moins  vives,  de  sorte  qu'il  paraît  surtout 
brun,  avec  les  taches  jaunes  au  milieu  des  segments,  plus 
petites  ;  aux  8^-10»,  une  petite  tache  jaune  sur  l'arête  à  l'extrémité 
du  segment;  10* excessivement  court;  appendices  bruns  ou  jaunâtres 
extrêmement  courts  aussi,  minces,  droits  ;  la  pièce  terminale 
inférieure  du  lO^  segment  avancée,  subarrondie,  portant  dix  fortes 
épines  coniques  noires.  Le  triangle  occipital  jauue  projetant  en 
arrière  une  protubérance  jaune  en  forme  de  corne. 

Cette  espèce  qui  pourrait  peut  être  constituer  un  nouveau  genre, 
diffère  des  deux  espèces  précédentes  par  son  abdomen  plus  long  et 
plus  mince  chez  le  mâle,  par  les  raies  du  thorax  fortement 
courbées  au  lieu  d'être  droites,  par  l'appendice  inférieur  du  mâle 
très  court. 

Habitat:  province  de  Victoria. 

72°  Planœschna  multipunctata  nov.  sp. 

c^  Abdomen  47™™,  aile  inférieure  40™™. 

Ailes  limpides,  étroites  à  la  base,  pterostigma  petit,  brun  clair, 
couvrant  2-3  cellules,  costale  jaune  en  dehors.  Aux  supérieures 
14-15  anténodales  et  13-14  postnodales  ;  triangles  petits  de  2  ou  3 
cellules  précédés,  dans  l'espace  sous-médian,  de  3  nervules,  trian- 
gle anal  large  de  3  cellules,  membranule  courte,  étroite,  blanchâtre. 

Face  brune  avec  la  lèvre  jaune  entourée  de  noir,  au  milieu  une 
large  raie  jaune  remontant  sur  les  côtés  ;  front  jaune  traversé  par 
la  queue  fine  d'un  T  noir  dont  la  tête  excessivement  épaisse 
déborde  sur  tout  le  front  ;  triangle  occipital  noir,  très  petit. 

Thorax  brun  marron  avec  la  crête  dorsale  élevée,  de  chaque  côté 
une  raie  antéhumérale  jaune  courbée,  courte,  s'arrétant  à  la  moitié, 
suivie  en  haut  de  deux  petites  taches  et  d'un  point  jaunes;  de 
chaque  côté  une  raie  jaune  divisée  en  4  tronçons  et  au-dessous  4 
points  espacés. 

Abdomen  grossi  à  la  base  et  rétréci  au  3'  segment,  noirâtre, 
varié  de  jaune  comme  suit  :  les  1",  2*  avec  des  traces  très  peu 
apparentes,  les  oreillettes  brunes  énormes  ;    3«-6e  avec  une  ligne 


LKS    OnONATRS    DU   CONriNRNT    AUSTRALIEN  239 

oblique  à  la  base,  2  |)oints  au  ceutre  de  chaque  côté  de  l'arête  et 
2  points  de  chaque  côté;  le  7-8*^  avec  1  point  à  la  base  et  les 
2  points  du  centre  fondus  en  une  seule  tache  de  chaque  côté  de 
l'arête,  ainsi  que  2  points  de  chaque  côté;  9-10«  noirs  avec  2  grosses 
taches  latérales  vers  l'extrémité,  le  lO»  large  avec  une  forte  pointe 
conique  noire  sur  sa  crête  dorsale. 

Appendices  supérieurs  noirs,  allongés,  très-écartés  à  la  base,  avec 
un  tubercule  au  centre,  s'élargissant  jusqu'au  bout;  l'inférieur 
plus  de  moitié  plus  court,  triangulaire,  très-large. 

Pieds  de  couleur  cannelle. 

2  mâles  de  Victoria. 

73°  Austroseschna  par\?istlgma  Selys. 

cT  abdomen  46°^™,  aile  inf.  35-39^^, 

Réticulation  noirâtre,  costale  jaunâtre  en  dehors.  Ptérostigma 
noir,  très  court  et  très-étroit.  Aux  supérieures  13-18  anténodales  et 
12-17  postnodales,  triangles  courts  de  2  ou  3  cellules  précédés  dans 
l'espace  sous-médian  de  3-4  nervules;  ailes  inférieures  étroites  à  la 
base,  leur  triangle  anal  assez  large,  de  3  cellules.  Membranule 
blanche  assez  étroite. 

Face  jaunâtre-livide;  lèvre  supérieure  entourée  et  traversée  de 
noir.  Occiput  un  peu  renflé,  poilu,  noir  ainsi  que  le  derrière  de 
la  tête. 

Thorax  brunâtre  avec  un  vestige  de  raie  antéhumérale  jaunâtre. 
Les  côtés  brun  noirâtre  luisant,  marquetés  de  taches  jaune  pâle 
ainsi  qu'il  suit  :  trois  taches  supérieures  irrégulières  alignées 
longitudinalement  et  trois  ou  quatre  inférieures  plus  petites.  Le 
dessous  obscur. 

Abdomen  grêle,  étranglé  au  3^  segment,  noir  taché  de  jaunâtre, 
comme  suit  :  le  dessus  du  2=  avec  des  taches  peu  marquées  ;  une 
tache  basale  dorsale,  une  médiane  et  deux  petites  transversales 
aux  3-8nie  segments  et  une  latérale  basale  à  leurs  côtés;  aux  7-8'"« 
la  tache  basale  dorsale,  plus  large  divisée  par  l'arête  noire;  aux 
g-lOme  une  simple  tache  latérale.  Au  lO^  avant  le  bout  un  tubercule 
dorsal  très-pointu. 

Appendices  anals  supérieurs  à  peine  plus  longs  que  le  10« 
segment,  sublancéolés,  penchés  puis  recourbés  en  haut  dans  leur 
seconde  moitié,  munis  en  dessous  d'un  tubercule  basai,  le  bout 
mousse,  leur  intérieur  cilié. 

Appendice  inférieur  moitié  plus  court,  échancré  au  bout, 
arrondi,  très  large. 

Pieds  roux  cannelle,  des  cils  aux  tibias  seulement. 


240 


R.    MARTIN 


La  femelle  est  de  taille  au  moins  aussi  forte  que  le  mâle,  tout-à- 
fait  semblable  pour  la  tète,  le  thorax  et  les  ailes,  sauf  que  son 
pterostigma  est  jaune  et  que,  au  bord  postérieur  de  l'occiput,  elle 
porte  2  petites  branches  à  bout  jaune,  en  forme  de  fourche;  son 
abdomen  à  fond  noirâtre  assez  massif  est  fortement  tacheté  de 
jaunâtre  dans  toute  sa  longueur. 

Ses  appendices  sont  noirs,  minces,  très-courts,  séparés  en 
dessous  par  une  protubérance  brune  qui  se  prolonge  en  bas  par 
une  pièce  garnie  d'une  dizaine  de  dents  courtes  et  tines. 

Cette  espèce  vole,  en  février,  sur  les  étangs,  dans  les  provinces  de 
Victoria,  en  New  South  Wales  et  South  Australia. 

740  Austroœschna  inermif!  nov.  sp. 

Cette  espèce,  représentée  par  un  mâle  unique,  est  tout-à-fait 
identique  à  la  précédente  ;  elle  n'en  diffère  que  par  la  coloration 
du  corps,  par  la  conformation  du  lO"  segment  et  par  les  appendices 
anals. 

Une  comparaison  synoptique  indiquera  de  suite  les  différences  : 


parvistigma 
Face  jaunâtre  livide. 

Thorax  brunâtre  avec  à  peine 
un  vestige  de  raie  antéhumérale 
jaunâtre,  les  côtés  bruns  luisant 
avec  quelques  taches  irréguliè- 
res peu  visibles. 

9®  et  10^  segments  de  l'abdo- 
men avec  une  simple  tache  laté- 
rale et  sur  le  lO*-  une  forte  épine 
conique  pointue  sur  le  milieu 
dorsal. 


Appendices  supérieurs  un  peu 
en  forme  de  cuiller,  s'élargissant 
presque  subitement  après  le 
premier  tiers  basai. 

Appendice  inférieur  arrondi 
et  échancré,  large. 


inermis 

Face  jaune  vif  avec  du  brun  au 
front  et  aux  lèvres. 

Thorax  marron  avec  une  raie 
jaune  antéhumérale  légèrement 
courbe  en  bas,  sur  les  côtés  deux 
larges  raies  et  une  fine  ligne 
entières,  d'un  beau  jaune. 

9^  segment  avec  2  points  ronds 
jaunes  en  haut,  de  chaque  côté 
et  éloignés  de  l'arête,  le  1/4  ter- 
minal jaune  clair  ;  le  10«  noir 
avec  l'extrémité  jaune,  large, 
terminé  par  un  feston  noir,  sans 
aucune  apparence  d'épine  ni  de 
tubercule. 

Appendices  supérieurs  un  peu 
en  forme  de  massue,  s'élargis- 
sant insensiblement  jusqu'au 
bout. 

Appendice  inférieur  en  forme 
de  coupe  oblongue,  très  large,  les 
bords  ayant  l'apparence  de  deux 


LES    ODONATES    DU    CONTINENT    AUSTRALIEN  241 

branches  divariquées  noires  en 
manière  de  festons,  et  formant  les 
rebords  de  la  coupe  dont  le  fond 
rougeàtre  et  mince  les  joint  l'un 
à  l'autre. 

Le  mâle  en  question  a  été  pris  à  Alexandra,  sur  les  étangs.  Si  ce 
n'était  le  10«  segment  et  la  forme  des  appendices,  il  y  aurait  certai- 
nement lieu  de  le  réunir  au  parvistigma. 

M.  DE  Selys-Longchamps  possède  une  femelle  d'austroxscima 
qu'il  a  nommée  «  utiicornis  »  mais  cette  femelle  est  évidemment 
celle  du  ((  parvistigma  »  et  la  différence  de  la  curieuse  corne  sous- 
occipitale  n'est  qu'un  caractère  sexuel. 

En  récapitulant  les  différences  existant  entre  les  diverses  espèces 
nouvelles  ci-dessus  décrites,  il  sera  facile  de  trouver  le  moyen  de 
les  distinguer  au  premier  abord  : 

Les  Acanthœschna  ont  le  ptérostigma  allongé. 

Les  PlaihTschna  et  Austroaesclina  l'ont  court  et  petit. 

La  tripunctata  d^  a  les  raies  du  dessus  du  thorax  droites  et  les 
bandes  des  côtés  complètes,  les  appendices  supérieurs  très-longs, 
l'inférieur  moitié  moins  long. 

La  tripunctata  Ç  semble  n'avoir  aucune  corne  occipitale.  Les 
appendices  (brisés)  paraissent  longs. 

La  sagittata  cf^  a  le  faciès  de  tripunctata,  mais  est  beaucoup  plus 
grande;  les  raies  du  dessus  du  thorax  sont  droites  et  les  bandes 
des  côtés  complètes,  les  appendices  supérieurs  très-longs,  l'infé- 
rieur moitié  moins  long. 

La  sagittata  $  semble  n'avoir  aucune  corne  occipitale  ;  les 
appendices  sont  courts. 

La  longissima  cT  faciès  remarquable  par  la  longueur,  l'étroitesse 
et  les  dessins  de  l'abdomen,  les  raies  très  courbées  au-dessus  du 
thorax  et  une  seule  bande  au  côté,  les  appendices  moyens,  l'infé- 
rieur court. 

La  longissima  $  a  le  triangle  occipital  avec  corne  centrale  en 
arrière,  les  appendices  très-courts. 

La  tmdtipunctata  cf  a  les  raies  du  dessus  du  thorax  courbes, 
avec,  aux  côtés  du  thorax  seulement,  des  points  et  des  taches  très- 
séparés,  le  10-=  segment  avec  une  forte  corne  pointue,  les  appendices 
supérieurs  longs,  l'inférieur  assez  court. 

La  parvistigma  cf  avec  des  vestiges  de  raies  ou  sans  raies 
antéhumérales,  les  côtés  du  thorax  avec  des  points  et  des  taches 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901. 


242  R      MARTIN 

très  séparés,  le  10=  segment  avec  une  forte  corne  pointue,  les 
appendices  supérieurs  assez  courts,  l'inférieur  relativement  long, 
très  large.  La  $  porte  à  l'occiput  2  longues  branches. 

L'inermis  a"  a  le  thorax  au-dessus  sans  raie,  les  côtés  avec  des 
points  et  des  taches  séparés,  le  10'=  segment  sans  aucune  protubé- 
rance, les  appendices  supérieurs  assez  longs,  l'inférieur  relative- 
ment long,  excessivement  large. 

Tripunctata  et  sagittata  sont  évidemment  du  même  genre, 
longissima  pourrait  peut-être  constituer  un  genre  différent.  Multi- 
punctata  pourrait  être  rapproché  de  parvistigma,  et  si  le  manque  de 
corne  du  10^  segment  est  un  caractère  suffisant,  inermis  pourrait 
en  être  séparé. 

La  larve-nymphe  de  l'une  de  ces  six  espèces  que  j'ai  sous  les 
yeux  ressemble  beaucoup  à  celle  de  B.  irene  d'Europe. 

75»  Telephlebia  Godefroyi  Selys. 

Cette  admirable  espèce  semble  assez  rare  dans  les  districts 
montagneux  de  la  province  de  Victoria,  de  janvier  à  mars,  et  en 
New  South  Wales. 

Abdomen  50°^^^  25  à  30  anténodales  aux  ailes  supérieures  et  20- 
22  postnodales.  La  face  jaunâtre,  le  front  proéminent  en  forme 
d'ogive,  brun  noirâtre  ou  brun  jaunâtre  bordé  de  noir  en  avant,  la 
tête  plutôt  petite,  le  triangle  occipital  extrêmement  petit. 

Thorax  velours  marron  avec  la  raie  dorsale  jaune  mince  en  bas 
et  s'élargissant  en  triangle  en  haut,  une  raie  jaune  humérale,  les 
côtés  jaunâtres  avec  une  raie  jaune  plus  ou  moins  marquée;  le 
dessous' pâle. 

Abdomen  peu  élargi  au  2'  segment,  rétréci  et  comprimé  au  3« 
chez  le  mâle  seulement,  tout  brun  clair.  Les  oreillettes  brunes  en 
forme  de  nageoires.  Sur  le  lO^  segment  du  mâle  une  petite  protubé- 
rance arrondie. 

Les  appendices  du  mâle  jaunes,  les  supérieurs  allongés,  plus  longs 
que  le  10'^  segment,  minces,  presque  cylindriques  et  presque  droits, 
l'inférieur  presqu'aussi  long,  triangulaire,  courbé,  peu  large, 
tronqué  au  bout. 

Ceux  de  la  femelle  petits,  jaunes,  droits,  très-courts,  avec,  entre 
eux,  une  grosse  protubérance  jaune  au  moins  aussi  longue,  poilue, 
subarrondie  en  bas  ;  sur  cette  protubérance  une  pièce  jaune  dessi- 
nant une  pointe  de  flèche  émoussée  placée  entre  les  deuxappendices. 

Pieds  cannelle. 

Les  ailes  très-étroites  à  la  base,  identiques  en  l'un  ou  l'autre 
sexe,  limpides  avec  une  large  raie  brune  partant  de  la  base  des  4 


LES    ODONATES    DU    CONTINENT    AUSTRALIEN  2'l3 

et  se  prolongent  jusqu'au  bout  de  l'aile,  remplissant  l'espace  sous- 
costal  dans  toute  sa  longueur,  l'espace  médian  et  ses  prolongements 
jusqu'au  nodus,  l'espace  sous-médian  en  partie,  l'espace  entre  le 
haut  de  l'arculus  et  le  nodus,  et  se  confondant  avec  une  grosse 
tache  autour  du  nodus.  Pterostigma  rose.  Membranule  moyenne, 
très-blanche. 

Cette  espèce  ne  peut  être  confondue  avec  aucune  autre  tant  à 
cause  de  ses  caraclères  génériques  qu'à  cause  de  sa  coloration. 

76°  Gynacaiitha  bongnensis  Forster.  Queensland. 

77°  Gynacantha  heterogena  Selys.  Queensland. 

78°  Gynacantha  Rosenberghi  Kaup.  Queensland. 

Famille  III.  AGRIONIDAE. 

Sub-fam.    1.    Calopteryginae. 

79°  Diphlebia  lestoïdes  Selys.  C'est  la  seule  calopterygine  qui 
habite  l'Australie  où  elle  semble  commune  sur  les  rivières  en 
Victoria  et  Nev^^  South  Wales. 

Elle  varie  tellement  pour  la  taille  et  la  coloration  qu'on  serait 
tenté  de  voir  deux  espèces  distinctes  quand  on  considère  un  grand 
mâle  tout  vert  mat  ou  bleu  luisant  ayant  un  abdomen  de  35  à  36'»'" 
et  7  anténodales  et  d'autre  part  un  petit  mâle  plus  ou  moins  varié 
de  noir  sur  le  corps,  ayant  un  abdomen  de  30°^™  et  seulement  4 
anténodales,  mais  on  trouve  toutes  les  tailles  et  toutes  les  colora- 
tion intermédiaires. 

La  description  donnée  par  M.  De  Selys  dans  le  Synopsis  des 
Caloptérygines  s'applique  à  un  mâle  semi-adulte  ayant  les  ailes  un 
peu  salies,  enfumées  au  bout,  une  mince  bande  laiteuse  entre  le 
nodus  et  le  pterostigma  noir,  le  thorax  brun  rayé  de  roux  en  avant, 
jaunâtre  sur  les  côtés,  l'abdomen  bleu  verdàtre  avec  les  sutures 
noires. 

Chez  les  mâles  jeunes,  ce  qui  devient  bleu  plus  tard  est  d'abord 
jaune  clair,  et  les  ailes  ne  sont  pas  enfumées  au  bout. 

Chez  le  mâle  adulte,  le  thorax  devient  vert  ou  bleu  glacé  en 
dessus,  avec  la  suture  dorsale  noire  et  des  raies  noires  sur  les  côtés. 
Parfois  les  côtés  portent  une  large  raie  jaune  ;  souvent  cette  raie  a 
disparu  et  les  côtés  sont  uniformément  verts  ou  bleus,  comme  le 
dessus.  L'abdomen  est  vert  ou  bleu,  nuancé  de  verdàtre.  L'appen- 
dice inférieur  paraît  relativement  plus  long  chez  certains  individus 
que  chez  d'autres. 


244  R-    MAllTIN 

La  femelle,  à  laquelle  ressemble  le  jeune  mâle,  a,  dans  sa  jeunesse, 
les  ailes  fortement  jaunes  à  la  base,  cette  couleur  accusée  surtout  sur 
la  costale  dans  toute  sa  longueur.  Plus  tard,  les  ailes  deviennent  à 
peu  près  hyalines.  Le  pterostigma  est  jaune. 

La  face  jaunâtre,  le  dessus  de  la  tête  jaune  avec  3  raies  noires  d'un 
œil  à  l'autre,  celle  du  milieu  irrégulière,  presque  en  zigzacs,  la 
raie  postérieure  s'élargissant  en  touchant  les  yeux. 

Le  thorax  jaune  brun,  devenant  chez  l'adulte  brun  foncé,  avec 
une  raie  humérale  noire  ;  le  bas  des  côtés  restant  jaune  sale  ou 
jaune  clair,  avec  une  raie  noire. 

L'abdomen  jaunâtre  avec  raie  dorsale  noire  élargie  au  bout  des 
segments,  les  8-10«  noirs  variés  de  jaune.  Les  appendices  noirs, 
très  courts,  très  pointus,  assez  larges  à  la  base,  mais  s'amincissant 
de  suite.  Les  fémurs  jaunâtres,  le  reste  des  pieds  noirs. 

Les  anténodales  varient  de  4  à  7,  dont  les  deux  premières  toujours 
sont  prolongées  jusqu'à  la  médiane  ;  les  postnodales  sont  de  18-20 
aux  supérieures  et  de  16-18  aux  inférieures. 

Subfam.  IL  Agbioninae. 

80°  Lestes  psyché  Selys.  Presque  toute  l'Australie. 

81°  Lestes  io  Selys.  Victoria. 

82°  Lestes  leda  Selys.  Commune  en  Victoria. 

83°  Lestes  annulosa  Selys.  Commune  en  Victoria  et  South 
Australia. 

84»  Lestes  analis  Rambur.  Très-commune  partout,  en  Australie. 

85°  Lestes  cingulata  Burm.  Australie.  Je  ne  l'ai  jamais  reçue  de 
Victoria. 

86°  Podopteryx  roseonotata  Selys.  Magnifique  espèce  qui  semble 
rare  partout.  New  South  Wales,  Queenslaud. 

87"  Ai'giolestes  icteromelas  Selys.  Semble  très-commune  en  beau- 
coup d'endroits.  Victoria,  New  South  Wales. 

88°  Argiolestes  grisea  Selys.  Victoria. 

89»  Synlestes  Weyersii  Selys.  Victoria,  abondante,  mais  très-locale. 

90°  Nososticta  solida  Selys.  South  Australia,  Victoria. 

Certains  individus  sontsafranés,  d'autres  ne  le  sont  aucunement, 
sans  que  cette  teinte  paraisse  dépendre  de  l'âge. 

91°  Isosticta  siinplex  nov.  sp. 

Espèce  très  voisine  de  /.  spinipes  Selys,  de  la  Nouvelle-Calédonie. 

Abdomen  environ  'di'"^,  aile  inférieure  20°^'^. 

Ailes  assez  longues,  étroites;  12-14  postcubitales  aux  supérieures; 
nervule  basale  postcostale  située  notablement  avant  le  niveau  de  la 


LES    ODONATES    DU    CONTINENT    AUSTRALIEN  245 

première  autécubitale.  Pterostigma  brun  cerclé  de  livide,  le  côté 
inférieur  presque  moitié  plus  court  que  la  cellule  qu'il  surmonte, 
l'externe  très  oblique,  de  sorte  que  le  côté  costal  est  long  et  prolongé. 

Corps  noirâtre  taché  de  jaune.  Tète  très-petite,  noirâtre  en 
dessous. 

Prothorax  noirâtre  marqueté  de  jaune  pâle,  le  bord  postérieur 
carré,  long  et  redressé  largement,  mais  peu  profondément  échancré 
au  milieu.  Thorax  noirâtre  tirant  sur  le  vert  métallique  avec  une 
fine  ligne  dorsale  et  deux  belles  raies  humérales  jaunes,  le  dessous 
jaune. 

p  Abdomen  très  mince  et  long,  noirâtre  avec  une  très  fine  ligne 
dorsale  jaune  sur  les  deux  premiers  segments,  les  3«-6e  avec 2  petites 
taches  basales  jaunes  séparées  par  l'arête,  7^-8®  tout  noire,  9^  avec 


Fig.  8.  —  A.  Tsoslicta  simplex  nov.  sp.    B.  Isosticta  spinipef 


deux  taches  jaunes  terminales  de  chaque  côté  de  l'arête,  10"  très 
court  avec  2  petites  taches  terminales  jaunes.  Tout  le  dessous 
jaune.  Chez  les  adultes,  les  S^-\0'-  segments  ne  présentent  plus  les 
taches  jaunes  visibles  et  sont  couverts  d'une  pulvérulence  bleue, 
de  même  que  la  couleur  noirâtre  de  l'abdomen  prend  un  peu  la 
teinte  vert  métallique. 

Appendices  supérieurs  noirs,  épais,  un  peu  en  crochets,  plus 
longs  que  le  10'  segment,  les  inférieurs  notablement  plus  longs, 
presque  de  moitié,  très  minces,  aussi  un  peu  en  crochets,  c'est-à- 
dire  éloignés  à  la  base  et  se  rejoignant  au  bout,  après  une  courbe. 

Ç  semblable  au  mâle,  avec  l'abdomen  plus  massif,  les  8^-10^ 
segments  comme  gonflés,  les  derniers  tachés  plus  largement  de 
jaune.  Les  appendices  noirs,  courts,  ayant  l'apparence  de  2  petites 
dents  dont  les  bouts  en  crochets  se  rapprochent  l'un  de  l'autre. 

Pieds  assez  courts,  jaunâtres. 

En  février-mars,  dans  la  province  de  Victoria,  sur  les  ruisseaux. 

Chez  cette  espèce,  le  côté  inférieur  du  quadrilatère  est  prolongé 
de  manière  à  atteindre  le  bord  de  l'aile  après  avoir  formé  une  seule 


246  R.    MARTIN 

cellule,  tandis  que  chez  la  spinipcs,ce  côté  inférieur  du  quadrilatère 
n'atteint  le  bord  qu'après  avoir  formé  une  seconde  cellule,  et  cela 
aux  quatre  ailes. 

Le  bord  postérieur  du  prothorax  est  également  différent,  plus 
redressé  et  non  échancré  chez  spinipes. 

Nous  l'avons  nommée  simp/ca' à  cause  de  la  cellule  unique  qui 
suit  le  quadrilatère. 

d2"  Ischnura  heterosticta  Burm.  Commune  en  Australie,  surtout 
en  Victoria,  aussi  à  la  Nouvelle-Calédonie. 

93°  Ischnura  senegalensis  Rarabur.  Victoria,  Nord  de  l'Australie. 
Cette  espèce  se  trouve  aussi  dans  toutes  les  Indes  orientales,  à 
Célèbes,  dans  pres(|ue  toute  l'Asie,  et  en  Afrique  avec  Madagascar 
et  les  Séchelles. 

94°  Ischnura  distigma  Brauer.  Indiquée  du  Queensland. 

95"  Ischnura  delicata  Selys.  Australie,  Victoria. 

96'^  Ischnura  rubilio  Selys.  Australie. 

97°  Ischnura  cinglllum.  Brauer.  Queensland. 

98°  Ischnura  œruginosum  Brauer.  Queensland. 

Il  y  a  peut-être  là,  parmi  les  espèces  ci-dessus  dont  plusieurs 
nous  sont  inconnues,  une  ou  plusieurs  espèces  nominales. 

99°  Pseudagrion  cyane  Selys.  Australie,  assez  commune  en 
Victoria. 

100°  Pseudagrion  australasiae  Selys.  Australie,  1  exemplaire  de 
Victoria. 

101°  Pseudagrion  BilUnghursti  nov.  sp. 

cT  Longeur  totale  45°»™^  abdomen  35™"",  aile  inférieure  2C^^^. 

Devant  et  dessus  de  la  tète  d'un  vert  foncé  brillant,  avec  une  large 
raie  noire  allant  d'un  œil  à  l'autre,  à  travers  les  ocelles. 

Prothorax  noir,  taché  de  vert. 

Thorax  vert  avec  une  large  raie  dorsale  noire,  une  raie  antéhu- 
mérale  noire  de  chaque  côté,  à  la  suite  de  cette  raie  noire  une  raie 
jaune,  le  reste  vert  avec  une  courte  ligne  noire  à  la  première  suture  ; 
le  dessous  blanchâtre. 

1er  segment  de  l'abdomen  bleu  verdâtre  avec  une  double  tache 
noire  bordée  à  la  base  de  jaune,  le  2^  vert  bleu  avec  une  tache 
dorsale  noire  hastiforme  unie  au  bord  postérieur  par  une  tige  ; 
3^  vert  bleu  avec  une  grosse  tache  noire  au  bout  qui  remonte,  en 
forme  de  lance  et  couvre  la  plus  grande  partie  du  segment;  4^  vert 
bleu  avec  le  dessin  du  3^  mais  plus  massif,  5-8  presque  entièrement 
bronzés  avec  la  base  seulement  bleue,  8-10  entièrement  bleus  ;  le 
10^  échancré,  bordé  d'un  mince  (ilet  noir. 


LES    ODONATES    DU    CONTINENT    AUSTRALIEN  247 

Appendices  supérieurs  jaunes,  écartés,  nuancés  de  noirâtre.  Vus 
de  profil,  les  supérieurs  sont  courts,  droits,  tronqués;  les  infé- 
rieurs jaunes,  larges  à  la  base,  coniques,  courts. 

Pieds  jaunâtres  lignés  de  noir. 

9  Longueur  totale  40"""^;  abdomen  33'"'".  Thorax  et  tête  comme 
ceux  du  mâle,  mais  d'un  jaune  brun  au  lieu  de  vert  ou  de  bleu. 

Ur  Segment  de  l'abdomen  jaune,  2"  jaune  avec  une  raie  dorsale 
bronzée  d'un  bout  à  l'autre,  élargie  et  arrondie  à  l'extrémité,  3e-5™e 
avec  le  dessin  du  2^,  mais  la  raie  dorsale  bronzée  couvrant  presque 
entièrement  le  segment,  6«-8™«  entièrement  bronzés  sauf  la  base  qui 
demeure  jaune,  les  9®-lÛ™^  noirs  en  dessus  avec  les  côtés  jaunes. 

Appendices  courts,  droits,  noirs  à  bouts  jaunes. 

Fémurs  jaune  clair,  le  reste  des  pieds  noir. 

Les  deux  sexes  ont  les  ailes  limpides  avec  14-16  postnodales,  le 
pterostigma  brun  jaunâtre,  pointu  en  dedans  et  en  dehors, 
couvrant  une  cellule. 

Habitat:  Victoria. 

102»  Xanthagrion  erythroneurum  Selys.  Toute  l'Australie  où  il 
paraît  commun  en  beaucoup  d'endroits. 

103°  Agriocnemis  splendida  nov.  sp. 

Longueur  totale  29°i'^,  abdomen  il^^,  aile  inférieure  11""°. 

Aux  ailes  supérieures  6-8  postnodales,  aux  inférieures  5-6  post- 
nodales; pterostigma  jaunâtre  clair  plus  foncé  au  centre. 

d^  et  Ç.  Lèvre  sup.  vert  bronzé,  entourée  de  jaune  clair,  tout  le 
reste  de  la  tète  vert  bronzé  brillant,  sauf  un  gros  point  bleu  métal- 
lique derrière  chaque  œil. 

Prothorax  et  thorax  entièrement  d'un  vert  brillant. 

Abdomen  vert  brillant,  sauf  une  fine  ligne  jaune  à  la  base  de 
chaque  segment  jusqu'au  9®;  chez  le  mâle,  ce  9^  segment  est  bleu 
avec  un  point  noir  à  la  base,  le  10<=  noir,  les  appendices  épais, villeux, 
dabord  parallèles,  puis  s'écartant  et  se  rapprochant  un  peu  en 
crochets.  Vus  de  profil,  ils  sont  épais,  tronqués;  les  inférieures 
minces,  un  peu  plus  courts.  Chez  la  femelle,  le  9^  segment  est  bleu 
entre  deux  taches  bronzées  à  la  base  et  au  bout,  le  10<^  largement  noir 
au  dos,  bleu  sur  les  côtés;  les  appendices  jaunes  droits,  exces- 
sivement courts. 

Pieds  brunâtres  très-longs. 

Outre  la  femelle  que  j'appellerai  normale,  il  existe  une  autre 
forme  9  qui  difïère  de  la  première  comme  suit,  rappelant  les 
formes  orangées  des  Ischnura  :  la  face  est  jaune  serin,  sauf  le 
dessus  de  la  lèvre  supérieure  bronzé  ;  le  reste  de  la  tête  vert  bronzé. 


248         R.    MARTIN.    —    LES    ODONATES    DU    CONTINENT    AUSTRALIEN 

le  prothorax  tout  jaune;  le  dessus  du  thorax  vert  bronzé  brillant 
avec  deux  très-fines  lignes  antéhumérales  jaunes,  jaune  sur  les 
côtés  dès  la  première  suture  en  dessous. 

Le  ler  segmentde  l'abdomen  tout  jaune,  le  2^  jaune  avec  une  assez 
large  raie  basale  et  un  cône  terminal  vert  bronzé;  tout  le  reste  de 
l'abdomen  bronzé  en  dessus,  sauf  les  sutures  finement  jaunes,  avec 
les  côtés  et  le  dessous  jaunes.  Les  pieds  remarquablement  longs, 
tous  les  fémurs  et  la  première  moitié  des  tibias  d'un  beau  jaune, 
le  reste  des  pieds  noirâtre. 

Cet  admirable  petit  Insecte  vole  au  mois  de  février  sur  les  lagu- 
nes, dans  la  province  de  Victoria. 

D'une  structure  absolument  différente  de  celle  deVHemiphlebia 
mirabilis,  il  lui  ressemble  par  la  taille  et  la  coloration.  Les  points 
postoculaires  bleu  foncé  métallique  qui  manquent  chez  certaines 
femelles,  lui  donnent,  au  premier  aspect,  une  physionomie  très 
particulière. 

104°  Agriocnemis  velaris  Selys.  Queensland  ;  observée  aussi  dans 
rinde,  à  Ceylan,  à  Java,  aux  Philippines,  etc. 

lOS-^  Agriocnemis  australis  Selys.  Queensland. 

106°  Agriocnemis  rubescens  Selys.  Queensland. 

107°  Hemiphlebia  mirabilis  Selys.  Cette  jolie  petite  espèce,  consi- 
dérée longtemps  comme  très  rare,  semble  assez  répandue  dans 
certaines  localités  de  la  province  de  Victoria.  Aussi  au  Queensland, 
où  elle  avait  été  d'abord  trouvée. 


249 


REVISION  DE  LA  FAMILLE  DES  IXODIDÉS 

PAR 

G.  NEUMANN, 

Professeur  à  l'École  nationale  voti'^rinaire  de  Toulouse. 

I  4'  Mémoire)  (1) 

Depuis  la  publication  de  luoii  3''  Mémoire,  j'ai  reçu,  de  diverses 
sources,  un  nombre  considérable  de  matériaux,  qui  me  permettent 
de  préciser,  compléter  et  modifier  ce  que  j'ai  déjà  écrit  sur  la 
famille  des  Ixodidés.  Il  m'est  passé  sous  les  yeux  plus  de  5000 
nouveaux  spécimens,  répartis  eu  660  lots  environ. 

La  plus  grande  partie  (3130  spécimens,  dont  225  secs  et  le  reste 
en  263  flacons)  appartient  à  la  Zoologische  Sammiung  du  Kônigl. 
Muséum  fiir  Naturkuude  de  Berlin,  dont  l'émineut  directeur,  M.  le 
Dr  Môbius,  a  spontanément  mis  à  ma  disposition  les  richesses  en 
Ixodidés  de  ses  collections. 

Du  Muséum  de  Hambourg,  j'ai  reçu,  par  l'intermédiaire  de  M.  le 
Df  V.  Brunn,  environ  280  Ixodidés  en  52  lots,  complément  de 
l'importante  collection  que  j'avais  utilisée  pour  mes  travaux 
antérieurs. 

M.  le  professeur  Bouvier,  du  Muséum  de  Paris,  a  continué  de 
m'envoyer  les  matériaux  que  lui  fournissaient  ses  nombreux  et 
dévoués  correspondants  :  cela  représente  75  individus  et  forme  28 
lots. 

M.  Walter  W.  Froggatt  m'a  donné,  pour  les  étudier,  une  centaine 
de  spécimens  formant  24  lots,  provenant  tous  de  la  Nouvelle  Galles 
du  Sud. 

M.  le  Conseiller  Kôhler  m'a  soumis,  pour  leur  détermination,  les 
Ixodidés  africains  de  l'Oflice  Sanitaire  impérial  allemand,  repré- 
sentant plus  de  150  spécimens  g^roupés  en  20  lots,  souvent  hétéro- 
gènes. 

M.  Lounsbury,  entomologiste  du  département  de  l'agriculture  de 
la  Colonie  du  Cap,  a  été  aussi  mon  collaborateur  en  me  procurant 
près  de  400  Ixodidés  variés  de  la  région  que  ses  explorations 
embrassent. 

(1)  Voir:  Mém.  de  la  Soc.  ZooL  de  France,  IX,  1896,  p.  1-44;  X,  1897,  p.  324-420; 
XII,  1899,  p.  107-294. 


250  G.    NEUMANN 

Bien  d'autres  naturalistes  enfin,  de  diverses  contrées  du  globe, 
sont  venus  à  moi  et,  par  leur  gracieuse  obligeance,  ont  montré, 
comme  les  précédents,  leur  zèle  actif  et  désintéressé  pour  les 
progrès  de  la  science. 

Je  ne  puis  qu'exprimer  à  tous  ma  grande  reconnaissance  pour 
les  services  qu'ils  m'ont  rendus  avec  tant  de  généreuse  spontanéité. 

Grâce  à  des  matériaux  si  abondants  et  d'origine  si  variée,  il  m'est 
possible  de  donner  dans  ce  mémoire  des  indications  utiles  sur  la 
répartition  géographique  et  parasitique  des  Acariens  dont  je  m'oc- 
cupe. Je  complète  et  rectifie  mes  descriptions  antérieures,  au  moyen 
de  spécimens  plus  nombreux,  mieux  développés  et  mieux  conser- 
vés. J'établis  l'identité  d'espèces  primitivement  considérées  comme 
distinctes,  parce  que  rien  n'autorisait  à  les  réunir  jusqu'alors,  le 
mâle  et  la  femelle  formant  des  lots  indépendants.  J'ai  rencontré 
plusieurs  espèces  nouvelles  dont  on  trouvera  ici  la  description. 

Une  bonne  fortune  particulière,  que  je  dois  à  la  bienveillance  de 
M.  le  Ministre  de  l'agriculture  et  à  l'accueil  cordial  de  MM.  les 
professeurs  Môbius  et  Dabi,  m'a  permis  d'étudier  sur  place,  à 
Berlin,  le  plus  grand  nombredes  types  décrits  par  G.  L.  Kochdans 
son  travail  fondamental  sur  les  Ixodidés  (Uebersicht  des  Araclmi- 
densystenn,  4.  Heft).  Par  la  même  occasion,  j'ai  pu  m'édifier  de  vmi 
sur  les  espèces  de  Gerstâcker  et  de  Karsch.  A  propos  de  chaque 
espèce,  j'indiquerai  les  modifications  que  cette  étude  importante 
m'a  amené  à  introduire  dans  la  caractéristique  ou  la  désignation 
de  pbisieurs  espèces.  Pour  celles  où  j'ai  été  tout  à  fait  confirmé 
dans  mes  premières  conclusions,  mon  silence  indiquera  ces  résul- 
tats. Toutefois,  pour  éviter  tout  doute  sur  ce  sujet,  je  donne  ici  la 
liste  des  espèces  types  que  j'ai  étudiées  à  Berlin. 

A    Collection  C.  L.  Koch  (1). 

1,  Ornilkodoros  coriaceus,  3  exemp,         2.  Argas  winiatvif,  2  exemp. 

1.  Hyalomma drnmedarii , i  cf,  6  9-       i^.  Hyalornwn    syriacum,  1  (j^. 

8.  »  xmpressum,i  cf,2  9-       13.  »  excavalum,  l  cJ^. 

9.  »  truncatum,  l  cf.  14.  »  hispanum,  2  cf'.  4  9- 

10.  »  rufipex,        2cr,  1  9-       l»-  "        lusitanicum,2,  çj^,  i  '^ . 

11.  n  latiim,  nef.  16.  »  devium,        2  9- 

1,  Amhlynmwa  humerale, i  cf.  7.  Amblyommatriguttatuw,i  cf- 

3.  »  vartuiii,^  ç^,  i  9-  ''^-  »       hippnpotanii,  c^,  Q. 

4.  »        marmoreum,  1  cT-  1  $•  9-  "  hebraeum;2  cf  • 

5.  »  renustum,2(^  10.  »  difisimile,2  <$ ,  i  Ç. 

(1)  On  suit  ici  l'ordre  et  le  numérotage  de  l'Uebersicht  des  Arachnidensy stems. 


REVISION    l)K    LA    FAMILLE    DKS    IXODIDKS 


251 


11. 

Ainblyo 

»iHia  irroratum,  3  cf. 

24. 

4m/)/,yf 

)iumainfuiHal.niii.  2 

9. 

12. 

n 

tiifesluni,  1  o^,   1  2. 

25. 

» 

xtrialum,  1  <f ,  1  9' 

13 

0 

testudinarium,  1  (f . 

26. 

1) 

obUmgum,  3  9 

14. 

)) 

adspersum,  3  d^.  1  9- 

27. 

» 

confine,  2  9 

15. 

» 

cnjemiense,  5  cT,  9  9- 

28. 

» 

fas<<',2  9 

16. 

» 

lenellum,  2  (f . 

29. 

» 

rotitndatuin,  1  9 

17. 

)) 

mixtum,  ±  cT,  1  9 

30. 

» 

ainericanum,  1  (j^ 

49. 

18. 

)) 

uiaculatum,  3  d^. 

3S. 

» 

annulipeii,  2  cf 

2  9- 

19. 

u 

tigrinuni,  3  cf. 

39 

1) 

h  eh  0  lu  m,  1  9 

20. 

» 

oiirt/e,  4  cf. 

40 

n 

decoratum,  3  cf 

21. 

» 

rubripes,  3  9  • 

41. 

1, 

exornatum,  2  cf 

1  9. 

22 

» 

ovatum,  1  cf  • 

42. 

„ 

fiinhriatiim,  1  q* 

23. 

)) 

ohl()ngoguitatum,2  9- 

43. 

11 

/aatm,  1   9 

1. 

Ixodes 

j-icmiis,  3  o",  5  9,  1  n. 

12. 

Ixodex 

humanux,  1  nymphe. 

5. 

n 

veapertilionis,  1  9- 

13. 

1) 

sexpunctaluft,  2  nymphes 

7. 

» 

sciiiri,  6  nymphes 

14. 

n 

rufus,  3  nymphes 

8. 

1) 

/«.*CH.S  1  cT,  2  9- 

16. 

» 

pilimis.  l  (f,  -  9  ■ 

9. 

» 

brunneus,  1  9- 

17. 

n 

fuscipes,  1   9  • 

10. 

» 

lut e un,  l  nymphe. 

18. 

» 

/??/(/ /«,c)/.s-,  9  nymphes 

M. 

" 

flavidus,  2  nymphes 

19 

» 

sidcdtus,  1  nymphe. 

1. 

Dermarenlnr    eleclua  ,  1  cf',  2  Ô- 

7. 

Dennacenlor  ferrugi  - 

2. 

» 

reliciilatus,  ç^ .  9- 

/i^)K^,  4  9- 

1. 

Hœinaphysaiis     rosen,  3  cf ,  5  Ç. 

4. 

Hœinapliysalis  concin- 

2. 

» 

ciniiaberinn,  2  9- 

««,  3  d^,  4  9  • 

2. 

Rliipicephalus  sangui- 

6. 

Rh-ipic 

ephalus  senega- 

news,  3  cf.  7  9. 

lcnsis,3  9. 

3. 

» 

capensis,  1  cf  • 

7. 

)) 

decoloralus,  1  9- 

4. 

» 

simus,  2  cf'. 

8. 

» 

liinbatiif,  1   9  • 

5. 

» 

ritftVws,  1  9. 

9. 

n 

siculu.<,  2  cT 

t  9. 

Rliipisloina  ellipticvm,  1  c-;^. 

B.  Collection  Karseli. 

Omithodoros       rudin,  1  exemp. 

»  miliaris.  2  ex. jeunes 

Àmblynmma  arcanum,  3  cf. 

•)  Peleraii,  1  9- 

»  mtegriim,  1  9- 


6.  Àinblyom.  distinctum,l  Q. 

7.  Hxmalasttor  crassitar- 
siis,  6  cf  • 

8.  »        acutitarsus,  1  9- 

9.  MargnropusWinthemiA  cf. 


C.  Collection  Gerstacker. 


Ornithoduros  Savignyi,  1  cf  • 

»         morbillosius,  1. 
ylrf/a.s  reflexus,  2  a'-  2  cf  • 

Awblyom.    ehurneum,3  cf,  2  cf- 

»        variegatuni,  1  cf  • 
Derr/iacentur    pulchel- 

lus,  3  cf  • 


7.  Dermacentnr    rhinnce- 

rotis,  1  d^. 

8.  Rhipicephulua  puncta- 

tissinina,  1  9* 

9.  »         utigmaticmi,  1  cf  • 

10.  »        prxtextatu!i,\  ç^ . 

11 .  »  perpulcher,  1  9- 


D.  Collection  Frauenleld. 

1.  Eschatocephalus  gracilipes,  1  cf- 


252  G.    NEUMANN 

Malgré  la  loogueur  de  mes  travaux,  la  question  est  loin  d'être 
épuisée.  Quantité  d'espèces  ne  sont  connues  que  par  un  seul  sexe, 
iucoinplètement  connues  par  conséquent,  et  bien  des  contrées  n'ont 
pas  été  explorées  au  point  de  vue  des  Ixodidés  ou  n'en  ont  fourni 
qu'un  très  faible  contingent.  Il  faudra  aussi  ne  plus  se  limiter  à 
la  morphologie  externe,  mais  chercher  dans  l'étude  anatomique  les 
raisons  fonctionnelles  des  différences  spécifiques.  Il  y  a  là  un  vaste 
champ  ouvert  aux  chercheurs. 

Les  renseignements  complémentaires  fournis  sur  les  espèces 
décrites  dans  les  mémoires  antérieurs  sont  disposés  ici  selon 
l'ordre  même  où  j'ai  déjà  étudié  ces  espèces  :  Argas,  Ornithodoros 
(ler  mémoire);  Hœmapkysalis,  Dermacentor ,  Hinpicephalus {2^ mém.); 
Ixodes,  Hœmalastor,  Aponomma,  Amblijomma  etHyalomma{3'^  mém.). 
Chacune  s'y  retrouve  avec  le  numéro  d'ordre  qu'elle  avait  primiti- 
vement reçu.  Il  sera  ainsi  facile  de  rapporter  ces  additions  au 
texte  qu'elles  concernent. 

Les  espèces  nouvelles  prennent,  tantôt  un  numéro  de  série  à  la 
suite  des  anciennes,  tantôt  un  numéro  bisou  ter  entre  les  anciennes, 
pour  en  indiquer  les  afïînités. 

Les  tableaux  synoptiques,  destinés  à  faciliter  la  détermination  et 
que  j'avais  donnés  dans  mes  mémoires  II  et  III,  exigeaient  des  modi- 
fications en  rapport  avec  les  données  nouvelles  que  j'avais  acquises. 
Au  lieu  de  n'indiquer  que  ces  modifications,  j'ai  cru  utile,  pour  plus 
de  clarté  et  de  commodité,  de  reprendre  tous  ces  tableaux  et  de  les 
refondre  d'après  mes  nouvelles  comparaisons.  Il  ne  m'avait  pas  paru 
nécessaire  d'établir  des  tableaux  synoptiques  pour  les  Argiisinae, 
en  raison  du  petit  nombre  d'espèces  contenues  dans  cette  sous- 
famille.  L'expérience  m'a  montré  que  c'était  une  erreur,  et  qu'il 
est  bon  de  donner  aussi  des  tableaux  synoptiques  des  genres.  On 
trouvera  tous  ces  tableaux  réunis  à  leur  place  naturelle,  c'est-à- 
dire  à  la  suite  de  ma  nouvelle  étude  des  espèces.  J'y  joindrai 
quelques  considérations  historiques  et  taxinomiques  sur  la  classi- 
fication des  Ixodidés,  et  un  tableau  général  de  la  synonymie  des 
espèces. 

Pour  éviter  des  recherches  longues  et  pénibles,  j'ai  donné  ensuite 
la  liste  des  hôtes  indiqués  comme  ayant  fourni  des  Ixodidés,  avec 
le  nom  spécifique  des  parasites  qu'on  y  a  trouvés. 

Enfin,  je  termine  par  l'étude  de  la  répartition  géographique  des 
espèces  et  des  genres. 


revision  de  la  famille  des  ixodidés  253 

Première  Partie 

REVISION  DES  GENRES   ET  DES  ESPÈCES 

A.  Argas  Latreille. 

Ce  geDre  ne  comprend  qu'un  petit  nombre  d'espèces,  toutes  très 
voisines  les  unes  des  autres  et  souvent  difficiles  à  distinguer.  Les 
caractères  tégumentaires  ont  ici  plus  d'importance  qu'ailleurs, 
tandis  que  les  détails  du  rostre  et  des  pattes  varient  peu. 

1.  Argas  /v/îca-î/s  (Fabricius).  —  A  été  trouvé  à  Tlemcen  (Algérie) 
par  E.  Simon  :  un  bel  exemplaire  de  9™m  de  long  sur  5°^™  de  large 
(Muséum  de  Paris). 

2.  Argas  persiciis  Fischer. —  Il  est  répandu  dans  la  Colonie  du  Cap, 
où  il  s'attaque  à  l'Homme  (Coll.  Lounsbury). 

Je  rapporte  à  la  même  espèce  une  $  recueillie  à  Fort  National 
(Algérie)  par  P.  Lesne;  3  individus  secs,  piqués,  en  mauvais 
état,  étiquetés  «Judée.  Roux.  1.36»;  6  individus  secs,  piqués, 
étiquetés  ((Mianak  (Perse).  Page  et  Leclancher  »  ;  1  bel  exemplaire 
dans  l'alcool  :  «  Turkestan  oriental.  Chaffanjon.  243-95»  ;  un 
exemplaire  dans  l'alcool:  ((  Pékin.  A.  David.  936-72. Aux Montaqui, 
Rare.  »  (Mus.  de  Paris)  ;  —  un  individu  en  préparation  microscopique, 
peu  analysable,  recueilli  à  Ssamjam  (Russie),  par  A.  Spoof  (Coll. 
Oudemans)  ;  une  dizaine  de  spécimens  pris  sur  des  Poules  à 
Melbourne  (Coll.  Desmond)  ;  3  individus  rapportés  d'Egypte  par 
Klunzinger  et  3  autres  du  Dongola  par  Ehrenberg  (Mus.  de  Berlin). 

Je  suis  porté  à  rattacher  à  A.  persicus  la  forme  décrite  sous  le 
Domd'/l.  mauritianus  par  Guérin-Méneville  (Voy.  n"  10,  p.  236) . 

3.  Argas  americanus  Packard. —  Voir  plus  loin  :  Argas  miniatus 
Koch,  no  9,  p.  255. 

4.  Argas  H ermanni  Audouin.  —  Klunzinger  en  a  rapporté  3  indi- 
vidus d'Egypte  (Mus.  de  Berlin). 

6.  Argas  Sanchezi  k.  Dugès.  —  Une  nouvelle  étude  comparative 
des  éléments  qui  m'ont  servi  pour  la  description  de  cette  forme, 
m'a  convaincu  du  peu  d'importance  du  caractère  invoqué  pour  la 
distinguer  d'.4.  miniatus  Koch.  Je  me  décide  donc  à  la  réunir  à 
cette  dernière  espèce. 

7.  Argas  vespertilionis    (Latreille).  —  Une    nymphe   de    grande 


254  G.    NEUMANN 

taille,  trouvée  dans  une  église  à  Queenstown,  Colonie  du  Cap  (Coll. 
Lounsburg),  rappelle  tout  a  fait  par  la  forme  et  par  les  dimensions 
les  figures  d'Argas  Fischeri,  données  par  Audouin.  Elle  est  aussi 
large  que  longue  (5™™^  5)^  uiaig  paraît  plus  large  que  longue  à  cause 
du  rétrécissement  antérieur  ;  sa  couleur  est  brun  rouge.  Elle  corres- 
pond à  la  description  que  j'ai  donnée. 
Syn.  —  Argas pidcheUd  George  (1). 

6'^'".  Argas  Kochi  n.  sp. 

Mâle.  -  Corps  plat,  mince,  en  ovale  large,  presque  aussi  large  en 
avant  qu'en  arrière;  long  de  7mm  g^  large  de  e™"" ;  brun  rouge,  pattes 
et  rostre  plus  clairs.  Face  dorsale  convexe,  excavée  le  long  du 
bord,  qui  est  relevé  ;  tégument  finement  chagriné.  Sur  chaque  face, 
une  bordure  relativement  large  (0°»'"3),  formée  de  plis  radiés,  irré- 
guliers. A  la  face  dorsale,  scutelles  nombreuses,  formant  des  séries 
rayonnantes  dans  le  tiers  périphérique  de  la  surface,  d'autres  dispo- 
sées comme  dans  le  type.  Face  ventrale  peu  concave,  à  scutelles  peu 
apparentes  ;  anus  vers  la  moitié  de  la  longueur,  en  regard  des 
péritrèmes,  qui  ont  à  peine  son  petit  diamètre.  Orifice  sexuel  très 
petit,  en  regard  de  l'extrémité  postérieuie  des  hanches  I.  —  Rostre 
très  petit  (0™™  8),  très  antérieur,  éloigné  des  hanches  I;  sa  base, 
plus  longue (Uin°i5)  que  lai'ge,  logée  dans  un  camérostome  très  net; 
hypostome  étroit,  palpes  courts.  —  Pattes  courtes  ;  lignes  des  han- 
ches très  écartées,  limitant  entre  elles  environ  le  tiers  de  la  largeur, 
celles  de  la  première  paire  très  éloignées  de  celles  de  la  deuxième. 
Tarses  I  fortement  bossus  près  de  leur  extrémité,  les  autres  ter- 
minés en  biseau,  à  saillie  dorsale  subterminale  presque  obsolète. 

D'après  un  individu  rapporté  du  pays  des  Basoutos  (Cafrerie),  par 
Christol  (Mus.  de  Paris). 

6'<"'.   Argas  cucumerinus  n.  sp. 

IVIâle.  —  Corps  plat,  en  ovale  allongé,  presque  aussi  large  en 
avant  qu'en  arrière,  long  de  10™"",  large  de  5™"^,  brun  rouge  sale, 
pattes  et  rostre  plus  clairs.  Tégument  assez  finement  chagriné  ;  sur 
chaque  face,  une  bordure  assez  étroite  de  plis  radiés  ;  des  scutelles 
assez  nombreuses,  les  unes  rapprochées  de  la  bordure,  les  autres 
formant  des  séries  rayonnantes  ou  disposées  comme  dans  les  autres 
espèces.  Face  dorsale  un  peu  convexe,  excavée  le  long  et  en  dedans 
de  la  bordure.  Face  ventrale  convexe;  anus  presque  circulaire, 

(1)  Georgi-:  C.  F.  On  «  The  Blyborough  Tick  ».  Journal  QuekeU  microsc,  Club, 
iV,  p.  223. 


REVISION    DE    LA    FyV MILLE    UES    IXODIDËS  255 

situé  vers  le  milieu  de  la  lougueur,  bien  eu  arrière  des  périlrèmes, 
dont  le  diamètre  est  inférieur  au  sien;  orifice  sexuel  petit,  eu 
regard  de  l'extrémité  postérieure  des  hanches  I.  —  Rostre  petit 
^|mm)  et  antérieur,  sa  base,  un  peu  plus  longue  que  large,  dépassant 
l'extrémité  antérieure  des  hanches  I,et  logée  dansuu  camérostome 
peu  prononcé;  hypostome  à  deux  rangées  de  dents  de  chaque  côté. 
—  Pattes  longues  ;  les  alignements  internes  des  hanches  limitant  le 
quart  de  la  largeur;  celles  de  la  première  paire  un  peu  éloignées  de 
celles  de  la  deuxième.  Tarses  pourvus  tous  d'une  forte  saillie  dor- 
sale, près  de  leur  extrémité. 

D'après  deux  individus  trouvés  sous  les  roches,  dans  les  lieux 
secs,  à  Lima  (Pérou),  par  Gaudichaud  (Musée  de  Parisj. 

Il  est  possible  que  ce  soient  des  mâles  d'.4.  magnus,  de  l'Equateur 
(voir  1^'  Mémoire,  p.  14). 

8.  Argas  Forskâli  (Audouin).  —  C.  L.  Koch  a  fait  rentrer  cette 
forme  dans  le  genre //.(/a/o/» ma: //.  Forskœlii  (1).  Il  faut,  eu  etïet, 
attacher  peu  d'importance  à  l'indication  des  «  palpes  filiformes  », 
donnée  par  Audouin.  La  présence  des  yeux  est  beaucoup  plus 
significative  et  la  figure  de  Savigny  représente  évidemment  un 
Ixodidé,  peut-être  Hyalomma  œgyptium. 

9.   Argas  miniatus  Koch. 

Syno.nymie.   —  Argas  americanus  Packard  {'2). 
Argas  Sanchezi  Dugès  (3). 
Argas  radiatus  Railliet  (4). 

L'examen  de  deux  spécimens  types  de  Koch,  provenant  de  la 
Guyane  Anglaise,  m'a  démontré  leur  identité  avec  ce  que  j'ai  décrit 
sous  le  nom  d'.irgfasttwerïcawws  Packard.  Cette  désignation  tombe 
en  synonymie,  .4.  miniatus  ayant  la  priorité  (1844). 

Je  crois  devoir  également  comprendre  dans  A.  miniatus  la  forme 
décrite  sous  le  nom  d'4.  Sanchezi  Dugès  (Voir  n»  6,  p.  253). 

C'est  par  une  erreur  évidente  que  Hermann  a  rattaché  Acarus 
americanus  L.  {Acarus  nigua  de  Geer)  à  ses  Rhynclwprion,  puisqu'il 

(1)  Koch.  C.  L.,  Syslematische  Vebcrsichl  iiber  die  Ordnung  der  Zecken, 
Archiv.  f.  Naturgesch.,  X  (I),  p.  222  ;  1844. 

(2)  Packard  A.  S.,  Aracknida.  U.  S.  Geological  Survey  of  the  Territories,  p.  74U, 
fig.  68;  1872. 

(3)  Dugès  Alf.,  La  Naturaleza  (2),  1,  p.  20,  1  pi  ;  18U1. 

(4)  Railliet  A.,  Traité  de  zoologie  médicale  et  agricole,  2«  édit  ;  1  fasc, 
p.   718;  1893. 


256  G.    NEUMANN 

constate  que  la  «  bouche  est  terminale  ».   Acarus  americanus  L.  est 
bien  plus  nettement  un  Amhlyomma  (A.  americanum). 

L'espèce  se  trouve  à  Antigua  dans  les  poulaillers  (Coll.  Goodwin), 
dans  la  Nouvelle-Galles  du  Sud,  également  sur  les  Poules  (Coll.  du 
Dep.  of  Mines  and  Agriculture). 

10.  Argas  mauritianus  Guénn-Méne\i\\e.  — D"après  un  individu 
sec,  en  mauvais  état,  rapporté  de  l'île  Maurice  par  Desjardins 
(Mus.  de  Paris),  je  suis  porté  à  considérer  .4r^aswaMnfianî<s  comme 
identique  à  l'espèce  qui  vit  daus  la  colonie  du  Cap  et  par  conséquent 
à  A.  persicus. 

B.  Ornithodoros  Koch. 

1.  Ornithodoros  Savignyi  Audouin. 

A  été  recueilli  par  C.  V.  A.  Pell  à  Bularli,  dans  l'ouest  du  pays 
des  Somalis  (1). 

Var.  cœcus.  —  Je  ne  puis  que  considérer  comme  une  variété 
d' Ornithodoros  Savignyi  de  nombreux  spécimens,  qui  ne  me  parais- 
sent différer  du  type  que  par  l'absence  d'yeux.  Ce  caractère  pourrait 
être  regardé  comme  assez  important  pour  justifier  la  création 
d'une  nouvelle  espèce.  Je  n'ai  pu  m'y  résoudre;  car,  sauf  que  le 
corps  est  généralement  bien  plus  renflé,  je  ne  vois  pas  de  différences 
essentielles  dans  les  autres  détails,  qui  sont  si  significatifs  chez  0. 
Savignyi. 

Ces  spécimens  ne  peuvent  pas  être  rapportés  à  0.  morbillosus 
Gerst.  ni  à  0.  Schinzi  Berlese,  puisque  ces  deux  espèces  sont 
pourvues  d'yeux.  Kramer,  qui  a  eu  entre  les  mains  une  partie  des 
mêmes  individus  que  j'ai  examinés  (Mus.  de  Hambourg),  les  a 
cependant  étiquetés  «  Argas  Schinzii  »  d'après  :  1°  Une  cinquan- 
taine d'individus,  recueillis  par  Stuhlmann  dans  l'Afrique  orientale 
(Mus.  de  Hambourg)  ;  2'^  six  de  l'Afrique  orientale  allemande, 
6.*1  d'Angola,  10  de  Quango  (Mus.  de  Berlin);  3'^  une  trentaine  du 
Namaqualand,  du  Transvaal,  de  l'Afrique  orientale  allemande 
(Coll.  Lounsbury)  ;  4°  14  du  haut  Zambèze  par  E.  Foà,  12  de 
Landana  (Loango),  4  du  Congo,  1  du  bassin  méridional  du  Tchad, 
par  Closel  et  1  de  l'Egypte,  par  Boue  (Mus.  de  Paris). 

Cette  variété  paraît  bien  plus  commune  que  le  type,   pourvu 

(1)  PococK  Y\.3.,Chil(>pnda  and  Arachnida.  Collection  of  Insects  and  Arachnids 
made  by  C.  V.  A.  Fell  in  Somaliland  (Proceedings  of  the  Zool.  Soc.  of  London, 
1900),  p.  49.  —  Orn  morbillosus  Gerstàcker,  étudié  sur  le  type,  ne  m'a  pas  paru 
dillérer  d' Ornithodoros  Savignyi. 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES   IXODIDÉS  257 

d'yeux.  Celui-ci  se  trouve  représenté  dans  la  coUectiou  du  Muséum 
de  Berlin  par  '6  individus  de  Nubie,  1  de  l'Afrique  orientale  alle- 
mande et  J  de  l'Afrique  S.O.  —  Courbon  en  a  recueilli  2  individus 
en  Abyssinie  (Mus.  de  Paris). 

1'^'^    OrNITHUDOROS  PAVIMENTOSUS  U.  Sp. 

Corps  en  ovale  court,  largement  arrondi  aux  deux  extrémités, 
long  de  12"'™,  large  de  S""™,  plat,  brun  clair;  couvert  de  granula- 
tions plates,  contiguës,  circulaires  ou  polygonales;  des  poils  gros- 
siers, apparents  surtout  dans  les  parties  antérieures.  A  la  face 
dorsale,  de  nombreuses  dépressions,  où  les  granulations  sont  plus 
petites,  espacées  et  séparées  par  des  fossettes  sculptées  ;  ces 
dépressions  forment  vers  le  quart  postérieur  un  sillon  transversal, 
courbe,  à  concavité  antérieure,  divisé  au  niveau  des  pattes  de  la 
4^  paire  en  deux  branches  interrompues,  qui  arrivent  eu  avant  et 
en  ariière  de  l'émergence  des  pattes  de  la  2^  paire  ;  un  sillon  longi- 
tudinal médian,  interrompu,  est  coupé  en  son  milieu  par  le  sillon 
transverse  ;  d'autres  dépressions  longitudinales  rayonnent,  dans  la 
partie  antérieure  entre  les  branches  internes  du  sillon  transversal, 
et  dans  la  partie  postérieure  en  arrière  de  sa  convexité.  A  la  face 
ventrale,  mêmes  pli  et  sillons  que  chezO.  Savignyi  ;  de  chaque  côté, 
deux  yeux  noirs,  ternes,  petits,  dans  une  légère  dépression,  sur  le 
pli  sus-coxal,  en  regard  des  hanches  de  la  première  paire  et  du 
deuxième  intervalle  coxal.  —  Rostre  semblable,  dans  sa  forme 
générale,  à  celui  d'O.  Savignyi.  —  Pattes  blanc  jaunâtre,  fortes,  plus 
courtes  que  chez  0.  Savignyi.  Hanches  comme 
chez  ce  dernier.  Deuxième  article  tronconi- 
que,  plus  large  que  long  aux  trois  premiè 
res  paires,  plus  long  que  large  à  la  quatriè- 
me. Cinquième  article  et  tarses  pourvus,  à 
leur  bord  dorsal,  du  même  nombre  de  dents  '  "^  c--^TT^ 
que  chez  0.  Savignyi  ;  mais,  aux  trois  pre- 
mières paires,  ces  articles  sont  bien  plus 

courts,   les    dents    plus    fortes  et   presque 

Fig.  1.  —  Omiihoduros 
COntlgues.  pavimentosus.   Extré- 

D'après  une  femelle  sèche,  recueillie  par        mités  des  pattes  i  et  il. 
Schenck  à  Bethany,  du   grand   Namaland 
(Mus.  de  Berlin). 

Cette  espèce  se  dislingue  d'O.  Saoigngi  par  les  granulations  tégu- 
mentaires  qui  sont  contiguës,  et  par  les  deux  derniers  articles  des 
pattes  qui  sont  courts  et  à  dents  très  rapprochées. 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901. 


^^^ 


258  G.    NEUMANN 


2.  Ornithodoros  coriaceus  Koch. 


Aux  caractères  déjà  donnés  (1er  mém.,  p.  31)  d'après  Koch, 
j'ajoute  les  suivants  : 

Corps  plus  étroit  que  chez  0.  Savignyi.  Téguments  à  granulations 
blanchâtres.  Yeux  situés  comme  chez  0.  Savignyi,  hémisphériques, 
vitreux,  verdàtres  ;  les  antérieurs  grands,  saillants,  en  regard  et  un 
peu  en  arrière  des  hanches  de  la  première  paire  ;  les  postérieurs 
moitié  plus  petits,  entre  les  hanches  II  et  III,  sur  le  pli  sus-coxal. 
Pattes  :  à  la  première  paire,  tarses  portant  à  leur  bord  dorsal  trois  ou 
quatre  dentelures  blanchâtres,  aplaties  transversalement,  allongées 
dans  le  sens  de  l'article,  peu  saillantes,  la  distale  davantage  ;  5®  et  4» 
articles  avec  quatre  dentelures  semblables,  peu  saillantes.  Aux 
deuxième  et  troisième  paires,  tarses  à  trois  dentelures,  deux  basi- 
laires  successives,  rapprochées,  une  terminale  aiguë  ;  cinquième 
article  comme  à  la  l^»  paire.  A  la  4®  paire,  tarses  longs,  avec  ébauche 
de  deux  ou  trois  dents  à  la  base,  et  une  dentelure  terminale  aiguë  ; 
5«  et  4«  articles  simplement  granuleux.  Des  poils  courts,  rares,  sur 
les  trois  ou  quatre  articles  terminaux. 

D'après  3  exemplaires  de  la  collection  de  Koch,  recueillis  au 
Mexique  par  Deppe  (Mus.  de  Berlin). 

4.  Ornithodoros  TALAJE  Guérin-Méneville. 

Birula  dit  que  plusieurs  spécimens  de  cette  espèce  {Argas  coni- 
ceps  Can.),  pris  au  voisinage  de  la  mer  d'Aral,  existent  au  Musée 
zoologique  de  l'Académie  des  sciences  de  Saint-Pétersbourg. 

0.  talaje  a  été  rapporté  de  Santiago  de  Chili  par  Gay,  et  de 
Colombie  par  Steinheil  (Mus.  de  Paris). 

Une  nymphe  a  été  trouvée  libre  par  le  D^  Schauinsland  à  l'île 
Laysan  de  l'Archipel  Hawai  (Coll.  Poppe). 

Var.  capensis. —  Difïère  du  type  américain  principalement:  l^par 
les  joues  moins  développées  en  largeur,  plus  écartées  par  leur  bord 
d'insertion,  qui  ne  paraissent  pas  pouvoir  cacher  complètement 
l'hypostome  et  les  palpes  et  n'atteignent  pas  le  niveau  de  la  face 
ventrale  de  la  base  du  rostre  ;  2°  par  les  poils  plus  longs  et  plus 
abondants  sur  les  articles  mobiles  des  pattes.  —  D'après  de 
nombreux  individus  recueillis  dans  les  nids  des  Pingouins,  sur  le 
guano,  dans  des  îles,  le  long  de  la  côte  septentrionale  de  la  colonie 
du  Cap  (Coll.  Lounsbury).  Cette  variété,  plus  voisine  de  la  variété 
coniceps  que  du  type,  se  distingue  de  coniceps  surtout  par  ses  pattes 


REVISION    J>E    LA    FAMILLE    DES    IXUDIDÉS  259 

plus  grêles.  Elle  s'est  fixée  volontiers  sur  la  Poule  qua ad  ou  a  exposé 
celle-ci  à  ses  atteintes.  Elle  abonde  en  ses  lieux  d'origine. 

5.  Ornithodoros  erraticus  (Lucas). —  Deux  individus  longs  de  S^^o 
ont  été  trouvés  par  Doria  aux  environs  de  Tunis  (l). 

Voyez  aussi  Ornithodoros  miliaris  Karsch  (n»  8,  p.  259). 

5'''*.   Ornithodoros  ^qualis  n.  sp. 

Corps  plat,  long  de  5""',  large  de  Sn^mg^  à  bords  latéraux  parallèles, 
le  postérieur  arrondi,  l'extrémité  antérieure  rétrécie  en  pointe 
courte,  arrondie  ;  teinte  rougeàtre,  rostre  et  pattes  blanc  jaunâtre. 
Tégument  plissé  et  à  granulations  très  fines,  revêtu  de  poils  blan- 
châtres, sauf  à  la  face  ventrale  entre  les  hanches.  Face  dorsale  limitée 
par  une  bordure  saillante  formée  de  plis  fins,  rayonnants,  excavée  en 
dedans  de  cette  bordure;  une  saillie  antérieure  correspondant  au 
rostre;  des  dépressions  symétriques  occupées  par  des  scutelles. 
Face  ventrale  très  saillante  dans  sa  partie  médiane,  à  sillons  (pré- 
anal, post-anal  et  anal)  obsolètes.  Orifice  sexuel  ponctiforme,  entre 
les  hanches  I.  Pas  d'yeux. —  Rostre  deux  fois  aussi  long  (l^mj  (base 
comprise)  que  large ,  la  base  deux  fois  aussi  large  que  longue, 
reposant  sur  un  gros  pli  transversal  égal  à  deux  fois  sa  largeur. 
Hypostome  long,  étroit,  aigu,  lancéolé,  à  nombreux  denticules 
antérieurs,  suivis,  sur  chaque  moitié,  de  deux  files  de  dents  qui 
De  s'étendent  pas  jusqu'au  milieu  de  sa  longueur.  —  Pattes  assez 
longues.  Hanches  1  fortes,  épaisses,  un  peu  éloignées  des  suivantes. 
Tarses  à  saillie  pré-unguéale  obsolète. 

D'après  un  individu  (mâle  ou  nymphe)  ,  recueilli  à  Utengala 
(Afrique  orientale  allemande),  par  Fùlleborn  (Mus.  de  Berlin). 

6.  Ornithodoros  Tholozani  {Laboulbène  et  Mégnin).  — Synonymie  : 
Argas  papillipes  Birula  (2). 

Trouvé  dans  le  Caucase,  par  Motschulsky. 

7.  Ornithodoros  rudis  Karsch.  —  N'est  autre  qu' Ornithodoros 
ta/a/e(Guérin-i\lénev.)  -  D'après  le  type  de  Karsch  (Mus.  de  Berlin). 

8.  Ornithodoros  miliaris  Karsch.  —  Espèce  basée  sur  un  individu 
jeune,  qui  ne  m'a  pas  paru  difïérer  nettement  d' Ornithodoros 
erraticus  (Lucas). 

(1)  Pavesi  p.,  Materiali  per  l.o  studio  délia  fnuna  tunisina  raccoUi  da  G.  e 
L.  Doria.  Annali  del  Museo  civico  di  storia  naturale  diGenova,  XX,  p.  485;  1884. 

(2)  Birula  A.,  Jxodidae  novi  vel  paruni  congniti  Musei  zoologici  Academiae 
Caesareae  scientiarum  Petropolitanae.  I.  BuU.  de  l'Acad.  Impér.  des  Se.  de 
Saint  Pétersbourg,  n»  4,  p.  3j9;  pi.  I,  tig.  4-6  ;  1895. 


260  G.    NËUMANN 

gbis.  Ornithodoros  Canestrinii  (Birula). 
Synonymie.  —  Argas  Canestrinu  Birula  (1). 

Corps  allongé,  à  côtés  subparallèles,  arrondi  en  arrière,  attéaué 
en  cône  en  avant.  Couleur  générale  fauve  ou  fauve  noirâtre,  plus 
claire  à  la  face  ventrale  ;  palpes  et  pattes  plus  clairs.  Longueur 
10mm  (ç^)  à  \i^^^[<^)  ;  largeur  5^^  (^)  à  8"^™  ($).  Pas  de  sillons  à 
la  face  ventrale.  Tégument  dorsal  finement  rugueux,  avec  des 
dépressions  arrondies,  peu  profondes,  confluentes  par  places  ;  à  la 
face  ventrale,  tégument  lisse  sur  la  ligne  médiane  et  sur  les  han- 
ches ;  ouverture  génitale  située  entre  les  hanches  de  la  première 
paire;  de  chaque  côté  de  la  base  du  rostre,  un  pli  moitié  moins  long 
qu'elle.  Celle-ci  à  peine  plus  large  que  longue,  rectangulaire.  Hypo- 
stome  allongé,  arrondi  et  entier  au  sommet,  une  fois  et  demie  aussi 
long  que  la  base,  à  deux  files  de  dents  de  chaque  côté.  Palpes  plus 
longs  que  1  hypostome,  pourvus  de  soies  à  leur  bord  dorsal  ;  pre- 
mier article  très  épais  ;  le  deuxième  de  jnème  longueur,  plus  grêle  ; 
le  troisième  moitié  plus  court.  Pattes  épaisses.  Hanches  1  divisées 
en  deux  dents  courtes,  arrondies.  Tarses  l  pourvus  de  trois  saillies 
successives  à  leur  bord  dorsal  ;  une  seule  près  de  l'extrémité 
terminale  des  autres  tarses. 

Trouvé  à  Téhéran  (Perse),  par  E.  Keyserling  et  à  Tasch-Burun 
(Caucase). 

(D'après  Birula). 

C.  H.^MAPHYSALIS  Koch. 

1.  Hsemaphysalis  punctata  Cauestriui  et  Fanzago.  —  Onze  $ 
réparties  en  cinq  lots,  dont  un  du  Muséum  de  Hambourg  et  quatre 
du  Muséum  de  Berlin,  proviennent  d'Athènes,  de  Crète,  des  Cyclades, 
de  Ténérife  et  du  Japon  ;  —  9  nymphes  sur  Lacerta  oeeUata  var.  tm- 
gitana,  recueillies  par  Doumergue  à  Djebel  Ksel  (Algérie)  ;  —  3 
nymphes  sur  Vipera  aspis,  par  C.  Parona  à  Gènes  ;  —  une  femelle 
sur  le  Hérisson,  en  Hollaude,  par  Oudemans. 

Ixodes  testudinarius  Murray,  que  l'auteur  fait  synonyme  {.VLiodes 
marginatiis  Leach,  est  probablement,  d'après  les  mauvaises  figures 
qu'il  en  donne,  Uœmaphysalis  punctata  (2). 

6.  Hœmaphysalis  flam  Nn.  —  Se  trouve  dans  la  Caucasie  occiden- 
tale; d'après  Kost  (Mus.  de  Berlin). 

^1)  Birula  A.  Loc.  cit.,  p.  353  ;  pi.  1,  fiîf.  1-3  ;  1895. 

(1)  Murray  A.,  Economie  Entomology.  Aptera,p.  192  (s.  d.). 


REVISION    DB    LA    FAMILLK    DKS    IXODIDKS 


261 


9'''^  .     H^MAPHYSALIS  LONGICORNIS  D.   Sp. 

Mâle.  —  Inconnu. 

Femelle.  —  Corps  ovale,  long  de  4'^ra^  large  de  3mm.  Ecusson 
arrondi,  à  peu  près  aussi  large  que  long,  à  ponctuations  fines, 
distantes.  Rostre  à  base  deux  fois  au  moins  aussi  large  que  longue, 
angles  postérieurs  peu  saillants.  Hypostome  portant,  de  chaque 
côté,  cinq  files  longitudinales  de  dents 
aiguës,  décroissant  de  largeur  d'avant  en 
arrière,  en  raison  de  la  l'orme  spatulée 
de  l'organe.  Palpes  à  deuxième  article 
formant  en  dehors  une  forte  saillie  coni- 
que, dont  la  pointe  est  en  regard  du  mi- 
lieu de  sa  longueur;  six  soies  à  son  bord 
interne  ventral  ;  troisième  article  concave 
en  dedans,  portant  en  arrière  de  sa  face 
ventrale  une  longue  épine  rétrograde  dont 
la  pointe  atteint  presque  le  bord  posté 
rieur  du  deuxième;  le  quatrième  inséré 
vers  la  moitié  de  la  longueur  du  troisiè- 
me. Pattes  :  hanches  de  la  i^'^  paire  pour- 
vues, à  leur  angle  postéro-interne,  d'une 
épine  presque  égale  en  longueur  à  leur 
largeur;  une  épine  à  peine  plus  longue 
que  large  au  bord  postérieur  des  hanches 
II  et  III  et  à  l'angle  postéro-interne  des 
hanches  IV.  Tarses  longs  et  étroits; 
caroncule  atteignant  les  deux  tiers  de  la 
longueur  des  ongles. 

Sur  le  Bœuf  à  Kempsey.  D'après  une  préparation  du  Départ,  of 
Mines  and  Agriculture,  Nouvelle-Galles  du  Sud. 

Cette  espèce  se  rapproche  surtout  de  H.  flava  et  de  H.  concinna; 
s'en  distingue  principalement  parla  longueur  bien  plus  grande  de 
l'épine  infère  rétrograde  du  3«  article  des  palpes,  par  l'épine  des 
hanches  1  bien  plus  développée  aussi  que  dans  ces  deux  espèces. 
De  plus,  //.  flava  n'a  que  quatre  files  de  dents  sur  chaque  moitié 
de  l'hypostome.  Les  tarses  sont  plus  longs  que  dans  H.  flava,  plus 
courts  que  dans  H.  concinna. 

11,  H^MAPHYSALis  BispiNOSA  Ncumann. 
Mâle.  —  Corps  en  ovale  court,  à  côtés  arrondis,  plus  large  en 


Fig.  2.  —  Bsernaphyaalis 
longicornis  9-  P»  palpe 
droit,  face  ventrale;  H,  han- 
che I. 


262  G.    NEUMANN 

arrière,  loug  de  2  millimètres  (rostre  compris),  large  de  1mm  4, 
Ecusson  couvexe,  jaune  rougeâtre,  à  pouctuations  extrêmement 
fines;  pas  de  sillon  marginal;  lestons  courts,  séparés  par  des  sillons 
foncés.  Face  ventrale  glabre,  lisse,  brillante  ;  sillon  anal  eu  ogive. 
—  Rostre  court  ;  base  deux  fois  aussi  large  que  longue,  à  angles 
postérieurs  très  saillants.  Hypostome  court,  spatule,  portant  de 
chaque  côté  cinq  (?)  files  longitudinales  de  dents  courtes,  décrois- 
sant de  largeur  d'avant  en  arrière.  Palpes  courts;  deuxième  article 
formant  en  dehors  une  saillie  conique,  dont  le  sommet  est  en 
regard  du  millieu  de  sa  longueur;  troisième  article  portant  à  son 
bord  postérieur  deux  épines  rétrogrades,  l'une  dorsale,  l'autre 
ventrale  plus  longue.  —  Paf/cs  longues.  Hanches  I  pourvues  d'une 
forte  épine  ;  une  très  petite  épine  aux  autres.  Une  épine  dorsale 
rétrograde  à  l'extrémité  distale  du  2«  article  de  la  première  paire. 
Tarses  de  longueur  moyenne,  progressivement  atténués  à  leur 
extrémité. 

Femelle.  —  Corps  brunâtre,  ovale,  long  de  S^^^S  (rostre  com- 
pris), large  de  2"""3.  Ecusson  arrondi,  aussi  large  que  long,  rou- 
geàlre,  brillant,  finement  ponctué.  Face  dorsale  glabre,  à  ponctua- 
tions très  nombreuses  ;  un  sillon  marginal;  des  festons  postérieurs. 
Rostre  et  pattes  comme  chez  le  mâle. 

D'après  1  cf  et  4  $  recueillis  parH.  Lehmann  à  Macao  (Chine),  dont 
deux  sur  Paradoxurus  larvatus  ;  et  2  $  du  Japon,  par  Hilgd  (Mus. 
de  Berlin). 

Le  nombre  des  files  de  dents  est  cinq,  au  lieu  de  quatre  comme 
dans  la  très  jeune  femelle  qui  m'avait  servi  pour  établir  l'espèce  ; 
mais  l'identité  spécifique  ne  me  paraît  guère  douteuse. 

Une  autre  jeune  femelle  provenant  d'une  Chèvre  des  Indes  (Coll. 
Freeraan)  présente  aussi  4  files  de  dents. 

13.  Hsemaphyualù  leporix  (Packard).  —  Une  9  repue,  rapportée  du 
Brésil  par  Delalande  (Mus.  de  Paris). 

13'''^    HiEMAPHYSALIS    AMBIGUA    U.    sp. 

Mâle.  —  Inconnu. 

Femelle.  —  Corps  ovale,  plus  large  (2mm)  vers  le  tiers  postérieur, 
long  de  2mmy( rostre  non  compris),  côtés  arrondis,  jaune  brunâtre. 
Ecusson  plus  large  (1™'"6)  que  long,  cordiforme,  les  angles  latéraux 
vers  le  milieu  de  la  longueur,  l'angle  postérieur  large,  relié  aux 
bords  latéraux  postérieurs  par  un  sinus  concave  ;  sillons  cervicaux 
superficiels  ;  ponctuations  nombreuses,  égales,  fines  ;  couleur  jaune 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDKS  263 

brunâtre,  plus  foncée  sur  les  côtés.  Face  dorsale  glabre,  criblée  de 
ponctuations  très  Unes  et  denses,  laissant  voir  par  transparence  les 
ramitications  noirâtres  de  l'intestin  ;  onze  festons  occupant  la 
moitié  postérieure  du  i)ourtour.  Face  ventrale  un  peu  plus  claire, 
ponctuée  de  même,  quelques  poils  épars  ;  sillons  anaux  réunis  en 
ogive  en  arrière  ;  péritrèines  grands,  blanchâtres,  arrondis,  avec 
un  court  prolongement  dorsal.  —  Rostre  à  base  courte,  plus  de 
deux  fois  aussi  large  que  longue,  subtrapézoïdale  ;  aires  poreuses 
grandes,  écartées.  Hypostonie  très  élargi  en  avant,  à  trois  files  de 
dents  de  chaque  côté.  Palpes  relativement  longs,  le  ^'^  article  non 
saillant  en  dehors,  rétréci  à  sa  base,  à  peine  plus  long  que  le  3«.  — 
Pattes  longues.  Hanches  toutes  pourvues  d'une  pointe  courte  à  leur 
bord  postérieur.  Tarses  longuement  atténués. 

D'après  6  spécimens  de  France  (coll.  E.  Simon). 

Cette  espèce  s'éloigne  des  Hsemaphysalis  par  la  forme  des  palpes  ; 
elle  m'a  paru  cependant  devoir  y  être  rattachée  plutôt  qu'aux 
Aponomma,  en  raison  surtout  de  la  configuration  des  pattes. 

14'^''.   H^MAPHYSALIS  SEMERMIS  n.  Sp. 

Mâle.  —  Corps  ovale,  étroit  en  avant,  à  côtés  arrondis,  jaune 
terreux  dans  toutes  ses  parties,  long  de  2™m8  (rostre  non  compris), 
large  de  2""".  Écusson  convexe,  finement  ponctué  ;  sillons  cervicaux 
courts  ;  pas  de  sillon  marginal  ;  festons  postérieurs  longs.  Face  ven- 
trale plus  pâle,  glabre;  sillons  sexuels  peu  profonds;  péritrèmes 
blanchâtres,  ovales,  avec  un  prolongement  rétro  dorsal  arrondi. 
—  Rostre  long  de  O^mg.  Base  rectangulaire,  plus  large  que  longue, 
à  angles  postérieurs  saillants.  Hypostome  à  bords  parallèles,  nom- 
breux denticules  antérieurs,  cinq  liles  de  dents  aiguës  de  chaque 
côté.  Palpes  étroits,  un  peu  plus  longs  que  larges  ;  2«  article  à  peine 
plus  long  que  le  3®,  à  angle  externe  peu  saillant  ;  3«  article  pourvu 
d'une  épine  ventrale,  rétrograde.  —  Pattes  longues.  Hanches  I  à 
angle  postérieur  atténué  en  une  épine  courte  ;  une  très  courte 
épine  sur  le  milieu  du  bord  postérieur  des  autres.  Tarses  assez 
longs,  atténués  progressivement. 

Femelle.  — Inconnue. 

D'après  un  o^  rapporté  des  Benkalis,  parMaindron(Mus.  de  Paris). 

15.  Hœmaphysalis  Leachi  (Audouin).  —  Se  trouve  à  la  Nouvelle- 
Galles  du  Sud  :  7  9,  dont  une  sur  le  Cheval  (Coll.  du  Dep.  of  Agri- 
culture N.  South  VVales).  —  C'est  surtout  une  espèce  africaine  :  on 
la  rencontre  en  divers  points  de  l'Afrique  Orientale  allemande,  en 


264  G.    NEUMANN 

Cafrerie.  au  Cap  fPort-Elisabeth),  au  Togo,  au  Cameroun  (Kais. 
GesuQdheitsamt,  Mus.  de  Hambourg,  Mus.  de  Berlin),  au  Congo 
(Coll.  A.Poppe).  —  Les  hôtes  indiqués  sont  le  Chien,  le  Chat  domes- 
tique (Baumann),  le  Léopard,  le  Lion  (Schillings),  la  Genette  (Kum- 
mer),  la  Civette  (Hesse). 

17,  Hœmaphyaalis  spinigera  Neumann.  —  3  $  rapportées  de  Judée 
par  Roux  (Mus.  de  Paris). 

23.    HiEMAPHYSALis  iNERMis  Birula  (1) 

Mâle.  —  Inconnu. 

Femelle  {jeune,  à  jeun).  —  Corps  ovale,  long  de  3""",  large  de 
2"'™,  un  peu  rétréci  au  niveau  de  la  deuxième  paire  de  pattes,  le 
bord  postérieur  divisé  en  11  festons;  téguments  à  granulations  peu 
nombreuses.  Ecusson  dorsal  presque  circulaire,  à  peine  échancré 
en  avant,  un  peu  excavé  de  chaque  côté  de  l'angle  postérieur,  à 
ponctuations  éparses.  Vulve  petite,  étroite,  située  entre  les  hanches 
IL  Péritrèmes  subcirculaires,  plus  grands  que  les  hanches,  prolon- 
gés en  virgule  courte  à  leur  bord  externe.  Rostre  à  base  subqua- 
drangulaire,  deux  fois  aussi  large  que  longue,  les  angles  postérieurs 
arrondis,  un  peu  saillants  en  dehors  ;  aires  poreuses  presque 
obsolètes.  Hypostome  égalant  en  longueur  la  largeur  dorsale  de  la 
base  du  rostre,  étroit,  à  3  files  de  dents  de  chaque  côté.  Palpes 
allongés,  sétifères,  non  saillants  en  dehors,  convergents  eu  avant. 
Pattes  grè\es,  les  antérieures  plus  longues.  Hanches  quadrangu- 
laires,  inermes,  sauf  celles  de  la  première  paire,  qui  sont  pourvues 
d'une  dent  obtuse  près  de  leur  angle  interne.  Tarses  sans  éperon, 
atténués  graduellement  à  l'extrémité.  —  Un  seul  spécimen,  du 
Caucase  (?).  —  (D'après  Birula). 

Les  aires  poreuses  obsolètes  et  l'ouverture  sexuelle  à  peine 
marquée  semblent  indiquer  qu'il  s'agit  d'une  nymphe.  Des  trois 
genres  dépourvus  d'yeux  {Ixodes,  Aponomma  et  Hsemaphysalis), 
abstraction  faite  naturellement  d'Eschatoceplialus,  il  semble  bien 
que  c'est  à  Hsemaphysalis  que  le  spécimen  se  rapporte.  Ixodcs  ne 
porte  pas  de  festons  postérieurs  et  Aponomma  à  l'écusson  triangu- 
laire. L'absence  de  saillie  au  2^  article  des  pattes  peut  être  attribuée 
au  jeune  âge. 


(1)  Birula  A.,  Ixodidae  novi.. .  Bull,  de  l'Acad.  Imp.  des  se.  de  Saint-Péters- 
bourg, p.  360;  pi.  II,  flg.  7-9;  189o. 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES    IXODIDES  200 

24.  H^MAPHYSALis  LAGOTis  (Gervais). 
Syu.  — Ixodes  lagotis  Gervais  (1). 

((  I.  inermis,  corpore  subrotuudo,  cinereo,  anticc  pallidiori, 
lineishyalinis  supra  ornata.  » 

A  cette  diagiiose  vague,  Gervais  ajoute  quelques  détails  peu 
importants.  Celui  qui  concerne  le  deuxième  article  des  palpes, 
«  dilatado  à  modo  de  espiua  »,  indique  qu'il  s'agit  d'un  HiEmaphysalis. 

Cette  espèce  est  très  abondante  dans  les  oreilles  de  la  Viscache 
(Lagostomus  viscaccia). 

D.  Dermacentor  Koch. 

i.  Dermacentor  reticidatm  (Fab).  —  Se  trouve  à  Corfou,  d'après 
1  cf.  rapporté  par  Schmiedeknecbt;  en  Sibérie  occidentale  sur  0ns 
argali  d'après  Fiiisch;  en  Asie  (?)  sur  AirJomys  bohac  (Mus.  de 
Berlin)  ;  —  a  été  pris  sur  Sus  scrofa  par  Lacomme  (Toulouse). 

Synonymie.  —  Acarus  marginatus  Sulzer  (2)  ;  Crotonus  varie- 
gatus  Duméril  (3)  ;  Cynorlmstes  pktus  Herrnana  (4)  ;  Ixodes  pictus 
Gervais  (5). 

2.  Dermacentor  electus  Koch  (6). 

Synonymie.  —  [rodes  naponensis  Packard  (7). 
[xodes  aibipictus  Packard  (7). 
Dermacentor  americanus  Railliet  (8). 
Dermacentor  americanus  (Linné)  Neumann  (9). 

La  collection  Koch  (Mus.  de  Berlin)  comprend  1  cf  et  2  9  de  D. 
electus,  provenant  de  Pensylvanie  et  'lu  Texas.  Ils  concordent  avec 
la  description  que  j'ai  donnée  sous  le  nom  de  D.  americanus  (Linné). 
D'autre  part,  j'ai  reconnu  que  Acarus  americanus  Linné  (Acarus 

(1)  Gervais  P..  Zoologie,  in  Gav,  Historia  fisica  y  politica  de  Chile,  IV,  p.  49; 
1849. 

(2)  Sulzer,  Ins.  éd.  2,  pi.  XXIX,  Gg    7  (d'après  Hermann). 

(3)  Duméril  C,  Art.  Tique.  Dict.  des  se.  natur.,  LIV,  p.  402:  1829;  planches 
de  zoologie,  pi.  LUI,  flg.  6. 

(4)  Hermann  J.-F  ,  Mémoire  aptérologique,  p.  67;  1804. 

(5)  Gervais  P.,  Histoire  natur.  des  Insectes.  Aptères, Ul,  p.  239;  1844. 

(6)  Koch  C.  L.  Ordnung  der  Zecken.  Archiv  f.  Naturg  ,  X,  (I),  p.  23:>  ;  1844. 
—  Arachnidenstjstem,  IV,  p.  109;  pi.  XXII,  flg.  83  et  84;  1847. 

(7)  Packard  S.,  Appendix  of  t/ie  Report  on.-lrliculates.  First  annual  Report  of 
the  trustées  of  the  Peabody  Academy  of  Science,  p.  65.  1867. 

(8)  Railliet  A.,  Traité  de  zoologie  médic.  et  agric,  2'édit.,  p.  714;  1893. 

(9)  Neumann  G.,  Révision  de  la  fain.  des  Ixodidés,  2'  mém.,  p.  635;  1897. 


^66  G.    NKUMANN 

nigua  de  Geer,  Txcxfes  americnnus  Gervais)  se  rapporte  à  ce  que  j'ai 
décrit  comme  AmbUfomma  americanum  Koch.  C'est  donc  D.  electus 
Koch  qui  doit  être  substitué  à  D.  americanus  iL.). 

3  c^  trouvés   sur  Lepus  callotis  par  A.  Dugès,  à  Guanajuato 
(Mexique). 

3.  Dermacentor  variegatus  (Marx  et  Neumann).  —  Il  est  possible 
que  cette  espèce  se  confonde  avec  Ixodes  5  striatus  Fitch  (1).  La 
description  de  celui-ci  est  trop  insuffisante  pour  permettre  l'identi- 
fication. Fitch  dit  l'avoir  reçu  de  Virginie  et  du  territoire  indien  à 
l'ouest  de  l'Arkansas.  D'après  Albert  Hassall  {in  iitt.),  on  trouve 
communément  sur  le  bétail  du  S.  0.  des  États-Unis  une  Tique  qui 
concorde  avec  la  description  de  D.  variegatus.  Cette  donnée  plaide 
en  faveur  de  l'identification  des  deux  espèces. 

3 ''S.   Dermacentor  triangulatus  n.  sp. 

IVIâle.  —  Inconnu. 

Femelle.  —  Corps  en  ovale  allongé,  long  de  10'"'",  large  de  6'""'. 
Écusson  triangulaire,  bords  latéraux  postérieurs  droits,  angle 
postérieur  étroit  ;  yeux  jaunes,  plats,  vers  le  tiers  antérieur;  sillons 
cervicaux  égaux  à  la  moitié  de  la  longueur:  ponctuations  nombreuses, 
très  fines,  égales  ;  couleur  générale  blanc  jaunâtre,  avec  des  parties 
brun  foncé  formant  le  contour  des  yeux,  les  ponctuations,  les 
sillons  cervicaux;  une  tache  étroite,  longitudinale,  en  avant  de 
l'angle  postérieur,  une  autre  sur  chaque  bord  postérieur  en  regard 
du  sillon  cervical,  une  petite  en  dehors  de  chaque  sillon  cervical, 
une  autre  plus  claire  sur  le  boF'd  cervical.  Corps  rouge  jaunâtre  ; 
trois  sillons  dorsaux  longitudinaux  dans  la  moitié  postérieure  ;  de 
fines  ponctuations;  anus  petit,  rougeàtre  ;  péritrèmes  petits,  trian- 
gulaires. —  Rostre  relativement  long;  aires  poreuses,  profondes, 
ovales;  entre  elles,  une  tache  jaune  clair.  Chélicères  et  hypostome? 
Palpes  à  3«  article  plus  large  que  long  ;  le  2^  blanc  jaunâtre,  près  de 
deux  fois  aussi  long  que  le  3^.  —  Pattes  courtes.  Hanches  I  divisées  en 
deux  épines  aiguës  ;  une  petite  saillie  au  bord  postérieur  des  autres. 
Tarses  très  courts,  non  bossus. 

D'après  un  spécimen  de  Corrientes,  en  République  Argentine 
(Coll.  Carlos  Berg). 

4.  Dermacentor  rhinocerotis  (de  Geer).  —  On  peut  considérer 
comme  une  variété  une   forme   dans   laquelle,   chez  le  mâle,  les 

(1)  Asa  Fitch,  Fourleenth  Report  on  tlie  noxious,  bénéficiai  and  other  Insects 
of  the  State  of  New-York,  p.  366  ;  1870. 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  267 

taches  de  l'écusson  soat  plus  nombreuses,  parce  que  la  f];raDde 
tache  médiane  antérieure  est  divisée,  par  le  fond  sombre,  en  cinq 
taches  dont  une  impaire  en  représente  l'angle  postérieur,  deux 
autres  les  angles  scapulaires,  et  deux  autres  les  bords  ;  celles-ci 
sont  élargies  transversalement  ;  de  plus,  tous  ou  presque  tous  les 
festons  sont  marqués  de  jaune  ou  de  rouge.  Chez  la  femelle,  la 
tache  qui  entoure  l'œil  se  prolonge  en  arrière  sur  la  moitié  du 
bord  latéral.  —  D'après  des  spécimens  de  l'Afrique  orientale  alle- 
mande recueillis  par  0.  Neumaun  et  par  P.  Reichardt  (Mus.  de 
Berlin),  et  une  9  du  Zambèze  rapportée  par  Durand  (Mus.  de  Paris). 

D'autres  spécimens  de  la  même  colonie  (Momberg),  recueillis  par 
Schillings,  montrent  une  maculature  presque  semblable.  Chez  un 
mâle,  le  nombre  des  taches  est,  au  contraire,  diminué  par  la 
fusion  de  celles  qui  sont  en  arrière  de  la  grande  antérieure  (Mus. 
de  Berlin). 

Un  o^  du  Bureau  of  animal  Industry  de  Washington  présente, 
comme  anomalie,  un  arrêt  de  développement  de  la  4«  patte  droite. 
La  hanche  est  moitié  plus  petite  que  celle  de  gauche.  L'ensemble 
du  membre  est  à  peine  égal  aux  pattes  I  et  II,  au  lieu  d'être  plus 
fort  que  la  patte  III. 

5.  Dermacentor  circumguttatus  Nn.  —  Se  trouve  au  Camerouu  : 
d'après  4  9  rapportées  par  G.  Zenkeret  parPreuss  (Mus.  de  Berlin), 

6.  Dermacentor  nitens  Nn.  —  Se  trouve  au  Guatemala  (Coll.  Soula, 
1  9),  au  Venezuela,  d'après  Gollmer,  et  à  Porto  Rico,  d'après  Guiid- 
lack  (Mus.  de  Berlin). 

6**'^  Dermacentor  parumapertus  n.  sp. 

Mâle.  —  Inconnu. 

Femelle.  —  Corps  ovale,  renflé,  un  peu  plus  large  en  avant,  à 
côtés  subrectilignes,  long  de  9mm,  \afgQ  de  5°>m5^  brun  marron 
foncé.  Écusson  ovale,  un  peu  plus  long  (l^mS)  que  large,  à  contour 
un  peu  sinueux  en  arrière  des  yeux  ;  ceux-ci  plats,  noirâtres, 
grands,  vers  le  milieu  delà  longueur;  sillons  cervicaux  très  larges, 
se  confondant  avec  les  sillons  latéraux  ;  ponctuations  nombreuses, 
inégales,  les  grandes  occupant  surtout  les  sillons  et  formant  deux 
séries  longitudinales  sur  le  champ  médian  ;  couleur  brun  marron 
foncé.  Faces  dorsale  et  ventrale  glabres,  à  nombreuses  ponctuations 
fines.  Vulve  très  petite,  très  antérieure,  en  regard  du  deuxième 
espace  intercoxal.  Anus  très  petit,  vers  le  tiers  postérieur;  pas  de 
sillon  anal.  Péritrèmes  très  petits  (340  a),  ovales,  avec  un  court 


268  G.    NEUMANN 

prolougement  rétro-dorsal.  —  Rostre  petit  (0°i'û7);  base  courte, 
deux  fois  au  moins  aussi  large  que  longue,  rectangulaire,  à  angles 
postérieurs  un  peu  saillants  ;  aires  poreuses  petites,  profondes, 
ovales,  subparallèles.  Hypostome  spatule,  peu  arrondi  à  l'extrémité, 
à  3  files  de  7-9  dents  de  chaque  côté.  Palpes  minces,  à  côtés 
parallèles,  le  2^  article  une  fois  et  demie  aussi  long  que  le  3'\  — 
Pattes  moyennes.  Hanches  I  divisées  en  deux  épines  courtes, 
l'interne  plus  épaisse  ;  une  petite  épine  à  l'angle  postéro-externe 
des  autres.  Tarses  atténués  progressivement,  terminés  par  un 
court  éperon. 
D'après  4  9  de  Lakeside  en  Californie  (Smithsonian  Institution). 

7^'*^  Dermacentor  gompactus  n.  sp. 

Mâle.  —  Corps  ovale,  à  côtés  arrondis,  long  de  S""""  (rostre  non 
compris),  large  de  4"^™  vers  le  tiers  postérieur.  Ecusson  peu 
convexe,  présentant  eu  avant  une  saillie  correspondant  à  un 
écusson  de  femelle  et  parcourue  par  une  saillie  plus  forte,  longitu- 
dinale, médiane;  sillons  cervicaux  profonds,  eu  fossettes  ovales; 
sillon  marginal  formé  par  des  ponctuations  écartées,  s'arrêtant  à 
la  limite  antérieure  du  feston  extrême;  festons  étroits,  allongés, 
à  sillons  de  séparation  courbés  en  avant;  ponctuations  grandes, 
profondes,  inégales,  distantes,  inégalement  réparties,  manquant 
par  places  et,  en  particulier,  sur  la  saillie  médiane  antérieure  et 
sur  les  festons;  coloration  brunâtre,  avec  une  mince  patine  blan- 
châtre, qui  manque  sur  les  jeunes,  parfois  sur  les  adultes,  où  elle 
ne  se  voit  que  par  places  et  surtout  sur  les  angles  scapulaires  et 
sur  les  festons;  ceux-ci  plus  foncés  sur  les  bords  latéraux.  Yeux 
plats,  assez  grands,  peu  apparents.  i'\ice  ventrale  jaunâtre,  avec 
des  ponctuations  fines  et  quelques  poils  courts;  orifice  sexuel  au 
niveau  du  premier  intervalle  coxal  ;  péritrèmes  en  virgule,  rap- 
prochés de  l'extrémité  postérieure.  —  Uostre  long  de  i'^^S.  Base 
rectangulaire,  un  peu  plus  large  que  longue,  angles  postérieurs 
peu  saillants.  Hypostome  spatule,  à  8  files  de  dents  de  chaque  côté. 
Palpes  non  renflés  en  dehors,  deux  fois  aussi  longs  que  larges,  le  2« 
et  le  3*^  articles  sensiblement  égaux,  le  second  prolongé  en  pointe 
mousse  et  courte  à  son  extrémité  postéro-dorsale;  le  premier  fai- 
sant une  saillie  ventrale.  —  Pattes  fortes,  épaisses.  Hanches  I  divi- 
sées en  deux  dents  écartées,  relativement  courtes,  l'externe  conique, 
l'interne  comme  quadrangulaire;  deux  très  courtes  épines  brunes, 
très  écartées,  au  bord  postérieur  des  autres  hanches,  qui  vont  en 
croissant  de  la  2^  à  la  4-^  ;  celle-ci,  an  moins  deux  fois  aussi  grande 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  269 

que  la  3%  en  rectangle  allongé  transversalement,  porte,  en  outre, 
une  ou  deux  très  petites  épines  entre  les  deux  extrêmes  du  bord 
postérieur.  Tarses  assez  courts,  progressivement  atténués,  à  éperon 
terminal  court  et  précédé  d'une  ou  de  deux  petites  pointes. 

Femelle.  —  Corps  en  ovale  court,  à  côtés  peu  convexes,  peu 
rentlé,  atteignant  9™™  de  long  (rostre  non  compris)  sur  G™'"  de 
large.  Ecusson  un  peu  plus  large  (3""™)  que  long,  à  contour  presque 
circulaire,  un  peu  sinueux  ;  yeux  rougeâlres,  vers  le  milieu  de  la 
longueur  ;  sillons  cervicaux  peu  profonds,  un  peu  apparents  jusque 
près  du  bord  postérieur  ;  ponctuations  comme  chez  le  mâle  ;  patine 
blanchâtre,  manquant  souvent,  ne  recouvrant  pas  le  champ  médian 
ni  les  bords  latéraux.  Face  dorsale  irrégulière,  plissée,  grossière- 
ment ponctuée,  à  poils  courts  ;  brua  rougeàtre  ;  un  sillon  marginal 
et  des  festons  chez  les  jeunes  individus.  Face  ventraleà  ponctuations 
peu  profondes;  sillons  sexuels  très  divergents  en  arrière.  —  Rostre 
conforme  à  celui  du  mâle;  base  à  angles  postérieurs  un  peu  plus 
saillants  ;  aires  poreuses  grandes,  profondes,  presque  circulaires, 
rapprochées.  Hypostome  à  liles  de  dents  plus  longues.  —  Pattes 
conformes  à  celles  du  mâle,  plus  longues,  plus  grêles,  parfois  mar- 
brées de  blanc.  Epines  des  hanches  I  moins  écartées  ;  hanches  IV 
de  grandeur  ordinaire.  Tarses  plus  longs. 

D'après  :  IMl  mâles  et  11  femelles  recueillis  à  Bornéo  sur  Swà-  laroa- 
tus,  par  Grabowsky,  et  une  femelle,  recueillie  à  Sumatra,  par  Mosch 
(Mus.  de  Berlin).  Ils  étaient  mélangés  à  des  Aniblyomma  testu- 
dinarium,  avec  lesquels  ils  ont  des  analogies  réelles,  surtout  dans 
la  forme  de  l'écusson  chez  le  mâle.  2°  4  mâles  et  1  femelle,  sur  Sus 
vittalus,  à  Java,  par  Koningsberger.  Je  rattache  à  cette  espèce  un  cf 
en  préparation  microscopique,  pris  aux  Indes  sur  un  Ours  (Coll. 
Freeman). 

E.  Rhipicephalus  Koch. 

1.  Rhipicephalus  sanguineus  (Latreille).  —Se  trouve  à  Antigua 
sur  le  Chien  (Coll.  Goodwin),  au  pays  des  Somalis  (Coll.  Peel)  (1)  ; 
en  divers  points  de  l'Afrique  orientale  allemande,  sur  le  Chien,  le 
Bœuf,  le  Mouton,  le  Lion,  Olus.eliipsiprymnus  ;  au  Cap  de  Bonne- 
Espérance,  à  Delagoa  Bay,  au  Cameroun,  au  Togo,  au  Quango  ;  en 
Egypte,  sur  Cani*  megalotis,  .Sm.r  a6ca/«/j/jui-;enNubie,enAbyssinie, 
sur  Lepus  éthiopiens  ;  à  Canton  sur  le  Chien  ;  en  Grèce,  en  Crète,  à 
Beyrouth  (Mus.  de  Berlin,  Mus.  de  Hambourg)  ;  à  Djibouti  (Mus.  de 
Paris). 

(l)  PococK  R.  J.,  Chilopoda  and  Arachnida.  Collection  of  Insects  and  Arach- 
nids  made  by  C.  V.  A.  Peel,  p.  49  (Proceed.   Zool.  Soc.  of  London,  1900). 


270  G.    NEUMANN 

C'est  par  erreur  que,  à  l'exemple  de  A.  Berlese  et  de  G.  Canes- 
trini.  j'ai  rapporté  fxodes  rufas  Koch  à  Hhipicephalus  sanguineus, 
sous  le  nom  de  PhauUxodes  ru/us  (2«  Mém.,  p.  385).  L'examen  des 
types  de  Koch  montre  qu'il  s'agit  de  nymphes  d'Ixodes  ricinus  (L.). 

2.  Hhipicephalus  punctatissimus  Gerslâcker.  —  Se  trouve  dans 
l'Afrique  orientale  allemande  sur  le  Bœuf,  à  Port-Elisabeth  (colonie 
du  Cap),  à  Walvisch  Bai,  au  Togo  sur  le  Chien  (Kais.  Gesund- 
heitsamt.  Mus.  de  Berlin,  Mus.  de  Hambourg). 

3.  Hhipicephalus  bursa  Can.  et  Fanz.  —  Se  trouve  dans  la 
colonie  du  Cap  sur  les  animaux  domestiques  (Coll.  Lounsbury),  à 
Delagoa  Bay,  au  Transvaal,  au  Pondoland,  à  Walvisch  Bay  (Mus. 
Berlin),  en  Guinée  portugaise,  à  Batavia  (Mus.  Hambourg),  en 
Libye,  à  Bhodes  et  dans  les  Sporades  méridionales  (Mus.  Berlin). 

4.  Hhipicephalus  compositus  Nn.  —  Un  d^  a  été  rapporté  de 
l'Afrique  orientale  allemande  par  Schillings  (Mus.  de  Berlin). 

0.  Hhipicephalus  simus  Koch.  —  La  femelle  peut  atteindre  l^^m 
de  long  sur  8™™5  de  large.  —  D'après  les  individus  recueillis  par 
Stuhlmann  à  Bagamoyo  (Mus.  de  Hambourg). 

L'espèce  se  trouve  répandue  en  divers  points  de  l'Afrique  orien- 
tale allemande,  à  la  Côte  d'Ivoire,  dans  le  Togo,  à  Sierra  Leone  ; 
paraît  rare  à  Madagascar,  à  Port  Elisabeth  (Mus.  de  Berlin,  Mus. 
de  Hambourg,  Mus.  de  Paris,  Kais.  Gesundheitsamt  de  Berlin).  J'y 
rattache  avec  doute  4  9  repues,  rapportées  de  Bornéo  par  Grabovi^ski 
(Mus.  de  Berlin).  —  On  l'a  trouvée  sur  le  Chien,  le  Lion,  le  Cheval 
et  le  Bœuf,  sur  le  Chœroptamus  !  (ou  Potamoc hœ rus)  (Siuhlmaiiiii). 

5'^'^  Rhipicephalus  appendiculatus  n.sp. 

Mâle.  -  Corps  deux  fois  aussi  large  (2"""6)  dans  le  tiers  posté- 
rieur qu'en  avant,  long  de  4""",  brun  rougeâtre.  Ecu^son  débordé 
par  le  corps  sur  les  côtés  et  en  arrière,  brun  foncé  ;  un  sillon 
marginal  profond,  limitant  en  dedans  le  feston  extrême;  sillons 
cervicaux  très  larges,  peu  profonds  ;  ponctuations  inégales  (des 
petites,  très  nombreuses,  très  superficielles,  bien  apparentes  ;  des 
grandes  rares,  presque  toutes  antérieures  et  continuant  les  sillons 
marginaux)  ;  festons  postérieurs  étroits,  deux  fois  aussi  longs  que 
larges,  sauf  les  extrêmes  qui  sont  petits,  carrés  ou  triangulaires; 
ces  festons  se  continuent  sur  la  marge  postérieure  du  corps  et  le 
médian  s'étend  en  un  prolongement  conique,  deux  fois  aussi  long 


RKVISION    DK   LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  ^71 

que  large,  tronqué  au  somnieL  En  avant  des  festons,  trois  silloos 
longitudinaux,  larges,  courts,  le  médian  un  peu  plus  long.  Yeux 
plats,  rougeàtres,  latéraux.  Face  ventrale  ponctuée,  presque  glabre; 
écussons  adauaux  triangulaires,  à  ponctuations  plus  profondes;  pas 
d'écussons  accessoires.  Rostre  à  base  relativement  lougue,  les  angles 
latéraux  vers  le  tiers  antérieur,  les  postérieurs  saillants.  Le  reste 
comme  dans  Rhipicephnlm  buraa. 

Femelle.  —  Diffère  de  Rhipkcphcdus  hursa  par  les  caractères  sui- 
vants :  Corps  relativement  moins  long.  Ecusson  plus  régulièrement 
ovale  ;  sillons  latéraux  bien  formés,  peu  profonds  ;  ponctuations 
inégales,  la  plupart  très  fines,  superficielles,  les  autres  grandes, 
éparses,  peu  nombreuses  ;  yeux  plus  grands,  plus  postérieurs.  Aires 
poreuses  plus  petites.  Pattes  plus  faibles. 

D'après  3  cT  et  7  $  du  Cap  (Coll.  Lounsbury)  ;  3  cf,  dont  deux 
d'origine  inconnue  et  un  de  l'Afrique  S.-O,  et  des  centaines  decT 
et  de  9,  pris  sur  Bos  caffer  {!)  par  Schillings  (Mus.  de  Berlin). 
D'une  lettre  de  Lounsbury,  il  résulte  que  cette  espèce  est  très 
répandue  dans  la  Colonie  du  Cap. 

5'^.  Rhipicephalus  armatus  Pocock  (1). 

Mâle.  —  Corps  deux  fois  aussi  large  en  arrière  qu'en  avant, 
long  de  5'"'°(rostre  non  compris),  large  de  4'""\  Ecusson  peu  convexe, 
brillant,  brun  rougeâtre,  ne  couvrant  toute  la  face  dorsale  que 
chez  les  jeunes  individus,  fortement  débordé  sur  les  côtés  et  en 
arrière  chez  les  autres  ;  sillons  cervicaux  profonds,  larges,  un  peu 
convergents  en  arrière  ;  yeux  plats,  jaune  rougeâtre,  tout  à  fait  laté- 
raux ;  festons  allongés,  étroits,  prolongés  sur  la  bordure  qui  dépasse 
l'écusson  ;  sillons  marginaux  profonds,  s'étendant  de  l'œil  jusqu'à 
la  limite  antérieure  du  feston  extrême  ;  ponctuations  très  grandes, 
profondes,  contiguës  ou  presque  contiguës  dans  le  fond  des  sillons 
marginaux,  les  prolongeant  en  avant  et  formant  sur  le  reste  de 
récussondes  alignements  irréguliers  comme  dans  Rh.  simus  ;  chez 
les  plus  grands  individus,  ces  ponctuations  alignées  sont  dans  des 
sillons,  dont  deux  internes,  postérieurs,  courts,  et  deux  externes, 
un  peu  concaves  au  dehors,  de  longueur  double.  Face  ventrale  jaune 
rougeâtre,  ridée  ou  légèrement  ponctuée,  glabre  ou  revêtue  de 
poils  clair-semés,  plus  abondants  au  bord  postérieur.   Anus  brun 

M)  Pocock  R.  I.,  Chilopodn  and  Arachnida .  Collection  of  Insects  and  Arach- 
nids  made  by  C.  V.  A.  Peel  in  Somaliland,  p.  50(Proceed  Zool  Soc.  of  London, 
19IJ0;. 


172 


NKUMANN 


marron ,  en  regard  de  l'extrémilé  antérieure  des  écussons  adanaux  ; 
ceux-ci  ponctués,  garnis  de  poils  espacés,  de  forme  triangulaire, 
à  bord  interne  un  peu  concave,  l'externe  plus  court  et  un  peu 
convexe,  le  postérieur  concave  et  formant  avec  l'interne  une  longue 
pointe  ;  pas  d'écusson  externe  ;  sous  la  pointe  de  l'écusson  adanal, 
un  très  petit  écusson  ou  épine  triangulaire  ;  en  arrière  de  l'anus 
et  entre  les  écussons  adanaux  deux  petits  écussons  ovales,  symé- 
triques, couronnant  chacun  un  mamelon.  Pas  de  pointe  caudale. 
Péritrèmes  brun  marron,  en  virgule  longuement  prolongée.  — 
Rostre  à  base  dorsale  plus  large  que  longue,  les  angles  latéraux  très 
saillants  et  vers  le  tiers  antérieur  de  la 
longueur,  les  postérieurs  saillants;  deux 
grosses  ponctuations  symétriques,  près 
du  bord  postérieur.  Hypostome  court,  à 
trois  files  de  dents  de  chaque  côté.  Palpes 
presque  aussi  larges  que  longs,  plats  à 
leur  face  dorsale,  dépassant  beaucoup 
l'bypostome,  le  2-3  et  le  3^  articles  de 
même  longueur,  convexes  en  dehors.  — 
Pattes  fortes,  épaisses,  à  articles  ponc- 
tués ;  deux  courtes  épines  au  bord  pos- 
térieur des  hanches  II,  III  et  IV  ;  tarses 
courts,  à  forts  éperons  terminaux. 

Femelle.  —  Corps  de  dimensions  ordi- 
naires, brun  rougeâtre.  Écusson  à  peine 
un  peu  plus  long  que  large  ;  les  côtés 
sinueux  en  arrière  des  yeux,  qui  sont 
vers  les  deux  cinquièmes  postérieurs  de 
la  longueur;  sillons  cervicaux  s'arrètant 
au  niveau  des  yeux;  sillons  latéraux  pro- 
fonds, formés  par  de  grosses  ponctuations  ;  une  dizaine  de  ponc- 
tuations dans  le  champ  médian  ;  d'autres  plus  grosses,  en  même 
nombre,  sur  chaque  bord  préoculaire.  Face  dorsale  presque  unie  ou 
à  ponctuations  fines,  portant  des  poils  courts  ;  un  sillon  latéral,  des 
sillons  longitudinaux,  des  festons  postérieurs.  Face  ventrale  à  ponc- 
tuations fines,  à  poils  courts  et  épais;  orifice  sexuel  étroit;  sillons 
sexuels  très  rapprochés;  péritrèmes  ovales,  avec  un  court  prolon- 
gement basilaire,  dorsal.  Rostre  semblable  à  celui  du  mâle,  à  base 
plus  courte;  aires  poreuses  profondes,  ovales,  parallèles.  Pattes 
bien  plus  longues  et  plus  grêles. 


Fig.  3.  —  Rhipicephaliis  ar- 
matus.  Extrémité  ventrale 
du  cf  ;  rostre  et  écusson 
dorsal  de  la  2. 


REVISION    DE   LA    FAMILLE   DES   IXODIDÉS  273 

D'après  10  mâles  et  4  femelles,  pris  sur  un  Lion  dans  l'Afrique 
orientale  allemande,  par  Schillings  (Mus.  de  Berlin). 

Peel  a  recueilli  cette  espèce  à  Bularli,  dans  le  pays  des  Somalis 
(Pocock). 

6.  Rhipicephalus  paulopunctatus  Nn.  —  Se  trouve  à  Canton  et  à 
Fumni  (Chine),  d'après  11  d^  et  15  $  rapportés  par  Lehmann  (Mus. 
de  Berlin). 

7.  Rhipicephalus  perpulcuer  Gerstàcker. 

Femelle.  —  Dans  un  lot  comprenant  32  Hyalomma  œgyptium  et 
5  femelles  de  Rhipicephalus,  pris  sur  des  animaux  domestiques 
de  Aar,  colonie  du  Cap  (Coll.  Lounsbury),  un  des  Rhipicephalus 
était  presque  identique  à  celui  que  Gerstàcker  a  nommé 
R.  perpulcher.  Les  quatre  femelles  se  rapportaient  à  R.  hursa  ; 
mais,  parmi  elles,  trois,  qui  étaient  en  état  de  réplélion  plus  avancé 
que  ce  R.  perpulcher,  présentaient  encore  des  traces  des  lignes 
blanches  qui  seraient  caractéristiques  de  cette  espèce  ;  la  quatrième 
était  une  femelle  à  jeun.  De  la  comparaison  de  ces  cinq  individus 
il  ressort  que  les  signes  et  points  blancs  que  Gerstàcker  a  crus 
spécifiques  sont  probablement  des  particularités  individuelles  et 
que  R.  perpulcher  représente,  sans  doute,  une  forme  de  R.  hursa. 
L'absence  du  mâle  laisse  encore  quelque  incertitude. 

8.  Rhipicephalus  pulchellus  (Gerstàcker). 

Synonymie.  —  Rhipicephalus  marmoreus  Pocock  (J). 

Se  trouve  au  pays  des  Somalis  (Pocock).  La  collection  du  Muséum 
de  Berlin  en  possède  36  spécimens  dont  35  cf,  recueillis  dans 
l'Afrique  orientale  allemande  par  0.  Neumann  et  Schillings,  et 
provenant  d'un  Phacochœrus,  d'un  Olus  eUipsiprymnus,  d'un  Franco- 
iinus  infuscus. 

8'''^  Rhipicephalus  maculatus  n.  sp. 

IVIâle.  —  Corps  ovale,  à  côtés  arrondis,  à  peu  près  aussi  large  en 
avant  qu'en  arrière,  long  de  3'""'4  (rostre  non  compris),  large  de 
2"""5.  Ecusson  convexe,  couvrant  toute  la  face  dorsale  ;  sillons 
cervicaux  courts,  profonds,  concaves  ;  pas  de  sillon  marginal  ; 
festons   postérieurs  non  saillants,  à  séparations  peu  profondes  ; 

(I)  Pocock  R.  J.,  Chilopoda  and  Arachmda.  Collection  of  Insects  and  Arach- 
nidsmadebyC    V    A.  Peel  in  Somaliland,  p.  oO  (Froceed.  Zool.  Sor.  of  London, 

lyoui. 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Kr.,  1901.  xiv.  -  18 


274  G.    NEUMANN 

pouctuations  grandes,  profondes,  peu  nombreuses,  plus  abon- 
dantes dans  les  angles  scapulaires,  localisées  presque  exclusive- 
ment aux  parties  claires;  couleur  générale  brun  rouge,  avec 
taches  jaunâtres,  dont  une  impaire  triangulaire,  vers  le  milieu  de 
la  longueur,  une  de  chaque  côté,  en  dehors  du  sillon  cervical, 
une  triangulaire  à  base  marginale  vers  le  tiers  postérieur,  une  autre 
plus  petite  eu  arrière  de  celle-ci,  plus  un  grand  nombre  de  petites 
taches  circulaires,  isolées  ou  continentes,  ayant  chacune  pour  centre 
une  ponctuation.  Yeux  grands,  pâles,  plats.  Face  ventrale  comme 
chez  lihipicrphalus  pulchellus.  —  Rostre  et  Pattes  comme  chez  Rhipi- 
cephalm  pulchellus,  mais  uniformément  brun  rouge. 

Femelle. —  Rappelle  beaucoup  Rhipicephalus  pulchellus,  en  diffère 
par  les  détails  suivants  :  Ecusson  dorsal  moins  ovale,  plus  large,  à 
peu  près  aussi  large  que  long,  à  contours  plus  sinueux  ;  échancrure 
cervicale  plus  large  ;  grosses  ponctuations  un  peu  plus  nombreuses 
et  plus  grandes.  Face  dorsale  à  poils  moins  abondants,  à  amas 
beaucoup  moins  étendus.  Hypostome  de  largeur  presque  double,  à 
dents  plus  fortes.  Palpes  à  2"  article  dont  le  bord  dorsal  interne  se 
recourbe  en  arrière  et  en  dehors.  Hanches  I  à  épines  plus  courtes, 
plus  plates,  plus  larges  ;  celles  des  autres  paires  à  épines  plus 
larges  et  plus  fortes. 

D'après  un  mâle  et  deux  femelles  pris  sur  un  Platymeris  horrida 
au  Cameroun  (Mus.  de  Berlin). 

9.  Rhipicephalus  bremcollis  Nn.  —  Un  lot  de  2  cT  et  6  9  rapporté 
du  Dongola,  par  Ehrenberg  (Mus.  de  Berlin),  reproduit,  par  la 
plupart  des  femelles,  les  caractères  que  j'ai  attribués  à  cette 
espèce.  Mais  l'ensemble  du  lot  se  relie  à  Rhipicephalus  sanguineus  et 
je  suis  porté  à  le  considérer  comme  lui  appartenant,  les  différences, 
entre  les  mâles  surtout,  me  paraissant  tenir  à  la  période  de  déve- 
loppement. J'ai  vainement  cherché  un  seul  caractère  net  qui  puisse 
être  reconnu  aux  uns  et  non  aux  autres.  Rhipicephalus  bremcollis  me 
semble  donc  devoir  disparaître  en  tant  qu'espèce  ;  c'est,  au  plus, 
une  variété  petite  et  plus  pâle  de  Rhipicephalus  sanguineus. 

11.  Rhipicephalus  capensis  Koch.  —  Se  trouve  au  Namaland, 
d'après  3  $  rapportées  de  Bethany,  par  Schenck.  Une  9  a  été 
trouvé  par  Fritsch  sur  un  Varanus  sauras  de  Port  Elisabeth  (Mus. 
de  Berlin). 

11'^'^  Rhipicephalus  oculatus  n.  sp. 

lYlâle.  —  Corps  étroit,  régulièrement  élargi  d'avant  en  arrière, 
long  de  3  millimètres  (rostre  compris).  Ecusson  brun  rougeâtre, 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDES  ZId 

couvrant  toute  la  face  dorsale;  sillons  cervicaux  longs,  très- 
divergents;  sillons  latéraux  profonds,  commençant  à  quelque  dis- 
tance des  yeux,  s'arrêtantau  feston  extrême  ;  un  sillon  médian  pos- 
térieur ;  festons  postérieurs  courts  ;  ponctuations  très-nombreuses, 
fines,  subégales:  yeux  petits,  brillants,  orbites.  Face  ventrale  comme 
chez  Rhipicephalus  aangiiinetis  ;  pas  de  prolongement  caudal.  — 
Rostre  à  base  plus  large  ([ue  longue,  les  angles  latéraux  vers  le  tiers 
de  sa  longueur,  les  postérieurs  saillants;  une  ligne  de  ponctuations 
parallèle  au  bord  postérieur;  pour  le  reste,  conforme  au  type.  — 
Pattes  comme  chez  Rhipicephalus  sangidneus. 

Femelle.  —  Corps  de  longueur  variable.  Ecusson  ovale  allongé, 
plus  long  que  large,  brun  marron  ;  sillons  cervicaux  étendus  jusqu'au 
tiers  postérieur  ;  sillons  latéraux  bien  développés,  atteignant  le 
bord  postérieur;  yeux  comme  chez  le  mâle,  en  arrière  du  milieu 
de  l'écusson.  Pour  le  reste,  conforme  au  type. 

D'après  deux  mâles  et  deux  femelles  recueillis  par  Borchmann 
sur Lepus  timidus  dans  le  pays  des  Damaras  (Mus.  de  Berlin),  et  une 
femelle  sur  le  Bœuf  à  Kilossa  (Coll.  du  K.  Gesundheitsamt  de 
Berlin). 

12.  Rhipicephalus  Evertsi  Neumann.  —  Très  répandu  dans  toute 
la  colonie  du  Cap  sur  les  divers  animaux  domestiques  (Coll.  Louns- 
bury),  dans  l'Afrique  orientale  allemande,  sur  le  Bœuf,  le  Cheval, 
l'Ane,  le  Mulet,  le  Mouton,  le  Chien,  la  Girafe  (Coll.  du  Kais. 
Gesundheitsamt  de  Berlin,  Coll.  Stuhlmann  et  Stierling  du  Mus. 
de  Hambourg,  Coll.  Schillings  du  Mus.  de  Berlin). 

13^'^  Rhipicephalus  ecinctus  n.  sp. 

Mâle. — Voisin  de  Rhipiceptialus  simus;  en  diffère  par  les  caractères 
suivants.  Corps  un  peu  plus  petit,  relativement  plus  large,  plus 
convexe,  plus  clair.  Sillons  cervicaux  plus  profonds;  pas  de  sillon 
marginal.  Festons  courts,  à  séparations  peu  profondes.  Ponctua- 
tions grandes,  peu  nombreuses,  non  alignées,  sauf  sur  les  bords 
latéraux,  où  elles  remplacent  les  sillons  en  restant  très  distantes  et 
irrégulièrement  réparties.  Ecussons  adanaux  triangulaires,  à  base 
arrondie. —  Rostre  à  base  un  peu  plus  longue  que  large,  les  angles 
arrondis,  très  rapprochés  du  bord  antérieur,  les  postérieurs  un 
peu  saillants,  rappelant  Rhipicephalus  pulchellus. 

Femelle.—  Inconnue. 

D'après  six  individus  d'origine  inconnue  (Mus.  de  Berlin). 


276  G.    NEUMANN 

13'^^  Rhipicephalus  NIGER  RUDOW(l). 

Kudow  décrit  sous  ce  nom  un  individu  long  de  i'"'"^,  de  forme 
presque  circulaire,  qu'il  prend  pour  un  mâle,  bien  que  l'écusson 
couvre  seulement  la  moitié  de  la  face  dorsale.  Couleur  presque 
noire.  Ecusson  à  angles  antérieurs  saillants,  étroit  en  arrière. 
Palpes  plus  longs  que  d'habitude,  avec  de  petits  angles  latéraux. 
Des  festons  postérieurs  plus  clairs  que  l'abdomen  et  portant  chacun 
une  longue  soie  dans  le  milieu.  Pattes  longues;  tarses  forts.  — 
Trouvé  sur  un  Boa. 

11  est  impossible  de  deviner  à  quel  genre  appartenait  cet  individu 
qui  était  probablement  une  nymphe. 

14.  Rhipicephalus  annulatus  (Say). 

Syn.  —  Hse.maphysalis  rosea  se  confond  réellement  avec  Rhipi- 
cephalus annulatus. 

Dans  mon  deuxième  mémoire  (2)  sur  la  «  Revision  de  la  famille 
des  Ixodidés  »,  j'ai  considéré  comme  appartenant  à  la  même  espèce 
toutes  les  formes  affines  du  type  américain.  Elles  ont,  en  effet, 
entre  elles  la  plus  grande  parenté  et  souvent,  sans  l'indication 
d'origine,  il  serait  difficile  de  les  distinguer,  soit  par  les  mâles, 
soit  par  les  femelles. 

Dans  ces  derniers  temps,  Fuller  a  publié  un  travail  (3)  où  il 
distingue  dans  le  type  quatre  espèces  :  lih.  annulatus  (Say),  Rh. 
caudatus  (Neumann),  Rh.   decoluratus  Koch  et  Rh.  australis  Fuller. 

Rh.  annulatus  appartient  aux  Etats-Unis  d'Amérique  et  pays 
circonvoisins;  Rh.  caudatus,  surtout  au  Japon;  Rh.  decoloratus,  à 
la  colonie  du  Cap  de  Bonne-Espérauce;  Rh.  australis,  au  N.  E.  et 
au  N.  0.  de  l'Australie  et  à  l'Amérique  du  Sud. 

Les  caractères  sur  lesquels  reposerait  la  distinction  de  ces 
espèces  sont  :  1°  le  nombre  des  files  de  dents  sur  l'hypostome, 
qui  serait  de  10  pour  Rli.  caudatus,  de  8  pour  Rh.  annulatus  et  Rh. 
australis,  de  G  pour  Rh.  decoloratus  ;  2»  la  forme  de  l'apophyse 
interne  du  doigt  des  chélicères,  qui  est  bicuspide  dans  Rh.  annu- 
latus et  Rh.  decoloratus,  tricuspide  dans  Rh.  australis;  3°  la  pré- 

(1)  RuDow  F.,  Einigeneue  Ixoden.  Zeilsch.  fur  die  gcs.Naturw.,  XXXV,  p.  19; 
1870. 

(2)  Mémoires  de  la  Société  zoolog.  de  France,  t.  X,  p.  407;  1897.  {Erratum  : 
p.  408,  au  lieu  d7.ro(/es  ideniaius,  lire  Ix.  indenlatus). 

(3)  Fuller  Cl.,  The  common  blue  Tick.  Agricultural  Journal  of  Cape  ïown, 
16  mars  1899. 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  277 

sence  d'un  appeudice  caudal  dans  Rk.  caudatua,  lih.  dccoloratm 
et  /?/?.  australis;  son  absence  dans  Uh.  aniinlalus. 

J'ai  été  naturellement  amené  à  vérifier  et  à  apprécier  ces  don- 
nées, à  les  rechercher  sur  les  nombreux  lots  dont  je  dispose.  Ils 
comprennent  la  plupart  de  ceux  qui  ont  été  utilisés  pour  mon 
deuxième  mémoire  et  dont  la  restitution  n'était  pas  encore  faite  à 
leurs  propriétaires.  J'ai,  en  outre,  reçu  de  beaux  spécimens  du  Cap 
(Lounsbury)  et  d'Australie  (Desmond).  L'étude  de  ces  matériaux 
m'a  convaincu  de  l'insutTisance,  au  point  de  vue  spécifique,  des 
caractères  invoqués  par  P'uller  et  je  persiste  à  ne  faire  qu'une  seule 
espèce  [Rh.  annnlatus)  de  toutes  les  formes  qui  se  rattachent  au 
type  ;  car  elles  n'en  diffèrent  le  plus  souvent  que  par  des  détails  de 
proportions  qui  me  paraissent  insuffisants  pour  prendre  une 
valeur  spécifique. 

Si  cette  étude  m'avait  conduit  à  admettre  les  espèces  reconnues 
par  Fulier,  je  n'eusse  pas  hésité  à  proposer  le  rétablissement  du 
genre  Boophiliis  que  Curtice  avait  créé  en  1890  pour  l'espèce  si 
abondante  aux  Etats-Unis  et  décrite  par  Riley  sous  le  nom  û'I.vodes 
bovis.  Ce  genre  avait  pour  caractère  :  «  Rostre  et  palpes  très  courts  ; 
base  du  rostre  (capitulum)  largement  soudée  avec  les  palpes  et  le 
rostre  ;  deuxième  et  troisième  articles  des  palpes  presque  égaux  et 
s'étendant  chacun  vers  le  milieu  de  manière  à  former  un  angle 
saillant  eu  dehors  ;  des  yeux  »,  Curtice  fait  remarquer  que  Koch 
semble  avoir  décrit  celte  espèce  dans  son  genre  Hœmaphysalis,  ce 
qui  est  exact  [IL  rosea  Koch)  ;  mais,  comme  celui-ci  est  carac- 
térisé par  la  saillie  latérale  du  bord  postérieur  du  deuxième  article 
des  palpes,  Curtice  n'a  pas  cru  pouvoir  y  faire  rentrer  Ixodes  bovis. 
D'ailleurs,  la  présence  des  yeux,  qui  fait  défaut  dans  Hœinaphysalis 
et  qui  a  toujours  dans  les  Ixodidœ  une  grande  importance,  justifiait 
la  séparation  établie  par  Curtice  entre  Jxodes  bovis  Riley  et  les 
Hcemaphysalls. 

La  brièveté  du  rostre,  la  forme  hexagonale  de  sa  base,  la  présence 
des  yeux  et  celle  des  écussons  ventraux  du  mâle  m'ont  paru  justi- 
fier le  rattachement  de  Boophilus  bovis  nu  genre  Rhipicephalus.  3e 
crois  toujours  qu'il  se  confond  avec  Ixodes  annidaîus  Sny  et  devient, 
par  conséquent,  Rhipicephalus  annulatus  (Say). 

Néanmoins,  aux  caractères  génériques  insuffisants  de  C.  Curtice, 
je  pourrais  en  ajouter  un  autre,  qui,  à  ce  point  de  vue,  a  une 
grande  valeur  dans  toute  la  série  des  Ixodinne  ;  il  est  fourni  par  les 
sillons  anaux.  Ceux-ci,  chez  Ixodes  et  Hmmalastor,  se  réunissent 
en  arc  de  cercle  ou  en  ogive  devant  l'anus  pour  s'écarter  en  arrière 
de  lui  ;   et,  chez    Hcemaphysalis,    Dennacentor,    Aponomma    (sauf 


278  G.    NEUMANN 

A.  transversale) ,  Amblyomma  et  Hyalomma,  contournent  l'anus  en 
arrière  pour  se  porter  en  avant  vers  les  sillons  sexuels.  Dans  les 
formes  du  type  Ixodes  bovis  Riley,  ces  sillons  anaux  manquent 
complètement.  Ce  caractère,  que  je  n'ai  retrouvé  que  chez  A  ponomma 
transversale,  pourrait  être  considéré  comme  ayant  une  valeur 
générique. 

Je  n'ai  pas  cru  cependant  devoir  la  lui  reconnaître.  Il  ne  m'a  pas 
paru  utile,  en  ce  cas,  d'augmenter,  même  d'une  nouvelle  unité, 
le  nombre  des  genres.  Dans  un  groupe  aussi  homogène  que  les 
Ixodinae,  la  plupart  des  genres  sont  reliés  entre  eux  par  des  formes 
intermédiaires,  et  leur  valeur  est  surtout  subjective  et  utilitaire. 
Créer  un  genre  pour  une  espèce  m'a  semblé  ici  un  luxe  superflu. 

En  ce  qui  concerne  les  espèces  admises  par  Fuller,  je  ne  puis 
reconnaître  aux  caractères  sur  lesquels  elles  reposent  la  valeur 
qu'il  leur  attribue. 

Le  nombre  des  files  longitudinales  de  dents  de  l'hypostome,  qui 
est  toujours  de  quatre  de  chaque  côté  chez  le  mâle,  n'a  pas,  chez 
les  femelles  de  ce  groupe,  la  constance  qu'il  présente  dans  les 
autres  espèces  et,  par  suite,  il  perd  sa  signification  spécifique.  On 
verra  plus  loin,  dans  l'exposé  des  caractères  des  variétés  que  je 
reconnais,  que  le  nombre  est  généralement  aussi  de  quatre  sur 
chaque  moitié  et  que,  même  dans  les  types  où  l'on  peut  en  trouver 
trois  et  cinq,  maints  individus  en  ont  quatre  ou  une  tendance  à  en 
avoir  quatre.  Même  dans  le  type  des  Etats-Unis,  je  vois,  chez  cer- 
taines femelles,  les  dents  de  la  file  externe  présenter  une  ébauche 
de  division. 

L'apophyse  interne  du  doigt  des  chélicères  n'est  pas  conique, 
comme  je  l'ai  indiqué,  par  erreur,  dans  Rhipkephalus  annulatus, 
mais  bicuspide,  comme  le  dit  justement  Fuller,  et  se  montre 
ainsi  plus  ou  moins  nettement  selon  les  individus  et  les  hasards 
des  préparations.  Mais  je  retrouve  cette  disposition  dans  toutes  les 
variétés  et  l'apparence  tricuspide  me  paraît  due  au  tenon  de  la  base, 
qui  peut  donner  l'illusion  d'une  troisième  dent. 

Enfin,  le  prolongement  caudal  du  mâle,  qui  est  le  caractère  le  plus 
net  de  ceux  que  Fuller  fait  valoir,  est  constant  dans  les  spécimens 
du  Cap  (decolomtus)  et  du  Japon  (caadatus);  mais  ne  l'est  plus  dans 
ceux  d'Australie  (australis),  où  il  peut  se  réduire  jusqu'à  dispa- 
raître. Il  n'est  pas  accompagné  de  modifications  constantes  dans  les 
écussons  ventraux,  non  plus  que  dans  les  autres  détails.  Dans 
toutes  les  variétés,  les  affinités  entre  les  mâles  sont  plus  grandes 
encore   qu'entre  les   femelles    et,  à   moins  de   tomber  dans  les 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  279 

subtililés  taxiûomiques,  je  ne  puis  que  les  laisser  sous  la  même 
dénomination  spécifique. 

En  conformité  de  ces  considérafions,  l'espèce  Hfiipicephaius  annu- 
latus  se  trouve  répartie  ainsi  qu'il  suit. 

1°  Type.  —  Conforme  à  la  description  donnée  (2^  Mémoire).  — 
Font  partie  de  ce  groupe  tous  les  lots  des  États-Unis,  dont  j'ai 
indiqué  la  provenance.  11  eu  est  de  même  de  ceux  du  Mexique 
(coll.  A.  Dugès),  de  Cufja  (sur  le  Bœuf  et  sur  le  Chien). 

2"  Var.  Diigesi  (Jxodes  Diigesi  Mégnin,  nec  Gervaisj.  —  Forme 
très  voisine  du  type.  Mâle  un  peu  plus  petit.  Femelle  à  écusson  un 
peu  plus  petit  ;  à  l'état  de  réplétion,  n'atteint  pas  tout  à  fait  la 
taille  du  type.  —  Habile  le  nord  de  l'Afrique.  D'après  4  cf  et  23  9, 
recueillis  à  Vinceanes  sur  des  Bœufs  du  Maroc,  par  Mégnin  ;  3  cf  et 
un  grand  nombre  de  femelles,  pris  àTroyes  sur  des  Bœufs  algériens, 
par  Morot  ;  2  $  prises  sur  un  Cheval  et  un  Bœuf  à  Blida,  par  Biaise; 
plusieurs  9,  sur  le  Bœuf  en  Egypte  (Piot-bey  et  Coll.  du  Bureau  of 
animal  Industry). 

Ixodes  calcamtus  Birula  (1),  de  la  Caucasie,  paraît  se  rapporter  à 
cette  variété. 

3°  Var.  decoloratus  (lihipicephalus  decoloratus  Koch).  —  Mâle  à 
téguments  plus  minces,  laissant  souvent  voir  les  ramifications  de 
l'intestin  ;  poils  un  peu  plus  abondants  ;  écussons  adanaux  un  peu 
plus  étroits,  échancrés  à  leur  bord  postérieur,  leur  bord  interne 
prolongé  en  une  pointe  plus  marquée  ;  écussons  accessoires  ofïraot 
en  plus  petit  la  même  disposition  ;  une  forte  pointe  caudale.  Hypo- 
stome  à  quatre  files  de  dents  sur  chaque  moitié,  quelquefois  à  trois 
files.  Femelle  difficile  à  distinguer  de  Rhipicephalua  annulatus  Dugtsi 
parles  dimensions  et  la  forme  du  corps  et  del'écusson;  hypostome 
à  trois  files  de  dents  sur  chaque  moitié,  souvent  quatre.  (Quand  le 
nombre  des  files  est  trois,  les  dents  de  la  file  externe  sont  plus 
larges,  moins  aiguës  et  la  plupart  montrent  une  ébauche  de  division 
à  leur  bord  postérieur).— D'après  :  1°  de  nombreux  individus  cf  et  $  , 
recueillis  sur  le  Bœuf  dans  la  colonie  du  Cap  par  Lounsbury;  2°  une 
cinquantaine  de  femelles  et  de  nymphes,  prises  sur  le  Bœuf  et  le 
Mulet  à  Dar  es  Salam  et  à  Iringa  (Coll.  du  K.  Gesundheitsamt  de 
Berlin  ;  3°  une  trentaine  de  femelles  sur  le  Bœuf,  à  Madagascar 
(Sikora,  Alluaud,  Coquerel),  au  Cap  Lopez,  Gabon  (Mocquerys), 
à  Fort-Elisabeth  (Simon)  ;  4°  un  grand  nombre  de  cf  et  de  9,  pris 

(i)  Birula,  A.,  Travaux  de  la  Soc.  des  Naturalistes  de  Saint-Pétersbourg. 
XXIV,  p.  137.  —(Rhipicephalus  calcaratus),  Bull,  de  l'Acad.  Imp.  des  sciences 
de  Saint-Pétersbourg,  n»  4,  p.  361  ;  pi.  Il,  fig.  10-20;  1895. 


280  G.    NEUMANN 

sur  le  Bœuf,  parfois  sur  le  Cheval,  en  divers  points  de  l'Afrique 
orientale  allemande,  au  Cap,  au  Transvaal,  à  Madagascar,  à 
Walvisch  Bai,  au  Togo,  aux  îles  du  Cap  Vert  (Mus.  de  Berlin,  Mus. 
de  Hambourg)  ;  o»  un  grand  nombre  de  cf  et  de  $  de  l'île  Maurice 
(Mus.  de  Paris).—  Cette  variété  est  Sud-Africaioe. 

4°  Var.  microplus  (Hœmaphysalis  micropla  Cauestrini).  —  Mâle  : 
diffère  du  type  par  ses  écussons  ventraux  plus  chitineux,  terminés 
chacun  à  leur  angle  postéro-interne  par  une  très  petite  pointe;  au 
bord  postérieur,  une  pointe  caudale  ordinairement  forte.  Femelle 
un  peu  plus  petite  que  le  type,  à  écusson  dorsal  un  peu  plus  court. 
—  Variété  Sud-Américaine. —D'après  de  nombreux  individus  mâles 
et  femelles  de  la  République  Argentine  (Coll.  Lignières,  Coll.  C. 
Berg);  delà  Guadeloupe surle Bœuf  (Coll.  Couzin)  ;  d'Antigua,  sur  le 
Bœuf,  le  Mouton,  le  Cheval  (Coll.  Goodwin);  8  ?  de  Montevideo 
(Coll.  Arechavaleta);  3  9  de  Guatemala  (Coll.  Soula)  ;  des  centaines 
de  Ç  et  15  cf  recueillis  sur  le  Bœuf,  le  Cheval,  le  Chien  (Inslitute  of 
Jamaica)  ;  plusieurs  $  du  Brésil,  du  Paraguay  et  du  Guatemala 
(Mus.  de  Hambourg);  quelques  9  sur  le  Bœuf  à  Cuba(Bur.  of  animal 
industry  de  Washington).  —  Cette  variété  est  très  voisine  de  celle 
du  Sud  de  l'Afrique. 

5°  Var.  australis  (lihipicephaliis  australis  FuUer).  —  Mâle  un  peu 
plus  petit  que  le  type,  plus  régulièrement  ovale,  moins  resserré  en 
avant;  poils  plus  abondants,  pas  de  festons  au  bord  postérieur  de 
récusson,qui  porte  une  très  petite  pointe  conique  médiane.  Doigt  des 
chélicères  long  de  75  à  80  p..  Epines  des  hanches  de  la  1  repaire  plus 
profondément  séparées.  Articles  des  pattes  relativement  plus  grêles. 
Femelle  ne  dépassant  pas,  à  l'état  de  réplélion,  10-11  millimètres  de 
longueur,  tendant  à  la  forme  globuleuse  chez  plusieurs  individus. 
Ecusson  dorsal  dun  tiers  plus  petit,  relativement  plus  large  ; 
ordinairement  jaunâtre  au  milieu  ;  yeux  très  peu  apparents.  Rostre 
plus  court;  doigt  des  chélicères  long  de  105  [x,  son  apophyse 
interne  à  deux  dents  nettes,  écartées,  en  croissant.  —  D'après  de 
nombreux  individus  récoltés  sur  le  Bœuf,  en  Australie,  par  Des- 
mond  ;  1  d^  à  Bornéo  sur  un  Cerf;  1  cf  à  Sumatra,  sur  un  Buffle 
(Coll.  Oudemans);  l  $  à  Sumatra  (Mus.  de  Hambourg);  4  d",  2i  nym- 
phes sur  le  Bœuf,  à  la  Nouvelle-Galles  du  Sud  (Coll.  Dep.  of.  agri- 
culture, N.  South  Wales).  —  Je  rattache,  avec  doute,  à  cette  variété 
2ç^  de  Singapour  (Coll.  Simon). 

6.  Var.  avgentinus. — Mâle  inconnu.  F^j/îp//?  repue  un  peu  plus 
petite  (longueur  10  millimètres)  que  le  type.  Ecusson  comme  chez 
Rhiplcephalus  annulatus  australis,  un  peu  plus  petit  que  dans  lilupi- 


REVISION    UK    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  281 

cephalus  njiniilntm^  niin'oplu<<.  Rostre  très  petit;  aires  poreuses  peti- 
tes, peu  profondes;  apophyse  interne  des  chélicères  en  croissant; 
hypostome  à  trois  tiles  de  dents  de  chaque  côté,  celles  de  la  (ile 
externe  plus  épaisses,  souvent  un  peu  dentelées  à  leur  bord  externe; 
palpes  à  articles  peu  saillants  en  dehors.  Pattes  plus  courtes,  rela- 
tivement plus  trapues;  hanches  de  la  première  paire  à  divisions 
plus  profondes.  —  D'après  une  soixantaine  d'individus  originaires 
de  la  province  de  Buenos  Aires  (Mus.  de  Hambourg). 

7.  Var.  caudaliis.  —  Uâle  semblable  à  II.  a.  dccoloratus,  à 
appendice  caudal  bien  développé.  Femelle  peu  différente  de 
/^  a.  microplus  ;  hypostome  présentant  quatre  ou  cinq  files 
de  dents  de  chaque  côté  (quand  il  y  en  a  quatre,  les  dents  de  la 
file  externe  sont  plus  larges,  moins  aiguës  et  montrent  une 
ébauche  de  division  de  leur  bord  postérieur).  —  D'après  2  cT  et  23  9 
recueillis  sur  le  Cheval  à  Miyasaki  (Japon). 

Anomalie. —  Karsch  a  créé  (1)  un  genre  (Margaropus)  et  une 
espèce  (AI.  Wmthemi)  pour  un  individu  sec  et  collé,  recueilli  à 
Valparaiso  par  Winthem.  Le  caractère  essentiel  consiste  dans  la 
forme  des  pattes  de  la  4*=  paire,  dont  les  trois  derniers  articles  sont 
plats,  presque  discoïdes,  leurs  dimensions  relatives  allant  en 
décroissant  du  proximal  au  distal  ;  celui-ci  se  terminerait  par  un 
ongle  recourbé. 

L'examen  de  cet  exemplaire  m'a  convaincu  qu'il  représente  un 
mâle  tératologique  de  Rhipicephalus  annulatus  var.  microplus.  Il 
en  a  la  taille,  la  couleur,  le  rostre,  l'écusson  dorsal;  on  peut  en 
apercevoir  les  écussons  adanaux  et  le  prolongement  caudal.  L'ano- 
malie porte  surtout  sur  les  pattes  IV;  mais  le  développement  en 
largeur  des  articles  apparaît  déjà  sur  les  pattes  II  et  Ut;  l'ongle 
recourbé  que  Karsch  indique  comme  terminant  la  patte  est  le 
tarse,  qui  n'a  pas  participé  à  la  malformation.  L'individu  a  une 
taille  un  peu  supérieure  à  celle  de  l'espèce. 

F.  IxoDES  Latreille. 

1.   IxoDEs  RiciNus  (Linné)  Latreille,  1806. 

Dans  Fauna  suecica  (1746),  Linné  décrit  au  n"  1192  un  Acarus 
ovinus,  qu'il  fait  synonyme  de  Redumus  Charleton  {Onomasticon 
zooicum,  1668)  et  de  Pcdiculus  ocinus  Rajus  (Historia  insec/orum, 

(1)  Karsch  F.,  Zwei  neue  Arachniden  des  Berliiiev  Muséums.  .MittlieiL  der 
Mùnchener  Entomol.  Vereine,  1879,  p.  96. 


282  G.    NEUMANN 

1710).  Dans  son  Si/steina  natiirae  (10'-^  édition,  1758,  p.  615),  Linné 
fait  d'Acarua  ovinus  son  Acarus  reduvius,  et  il  le  reproduit  sous  cette 
nouvelle  dénomination  au  n"  1966  deFauna  mecica,  2^  édition  (1761), 
en  maintenant  ses  synonymies.  Or,  de  l'examen  du  texte  et  des 
figures  données  par  les  auteurs  qu'il  cite,  il  ressort  nettement  que 
ceux-ci  ont  parlé  de  Melophagns  ovinus  et  non  d'un  Acarien.  C'est 
donc  évidemment  par  erreur  que  Linné  a  placé  le  Reduvius  ou  le 
Pediculus  ovinus  dans  son  ^enre  Acurus.  Quelle  que  soit  en  réalité 
la  forme  qu'il  a  voulu  appeler  Acarus  reduvius,  ce  nom  perd  toute 
valeur  taxinomique  et  il  convient  de  reprendre  celui  d'ixodes 
ricimis  {Acarus  ricinus  Linné),  qui  s'applique  à  la  même  espèce 
d'Ixodidé  et  ne  prête  pas  à  confusion. 

Synonymie.  —  Ixodes  ru  fus  Koch,  Ixodes  sulcatus  Koch,  Ixodes 
sciuri  Koch.  (L'examen  des  types  de  Koch  inscrits  sous  ces  noms 
montre  que  ce  sont  des  nymphes  dlvodes  ricinus,  toutes  originaires 
d'Allemagne). 

Le  Muséum  de  Paris  a  reçu  de  Tunisie  des  nymphes  et  des  larves 
de  cette  espèce,  fixées  à  un  Lacerta  ocellata  et  à  un  Tropidosaurus 
ahjirus.  Le  Muséum  de  Berlin  possède  des  mâles,  des  femelles  et 
des  nymphes  provenant  de  Pasajes  (Espagne),  de  Prusse,  d'Albanie, 
de  Rhodes,  d'Arabie,  et  pris  en  partie  sur  Lacerta  agilis,  L.  arenicola, 
L.  vivipara.  Les  larves  se  fixent  aussi  sur  la  Fouine  (Coll.  Mégnin). 

l^'K  Ixodes  rubidus  n.  sp. 

Mâle.  — Inconnu. 

Femelle.  —  Rappelle  Ixodes  hexagonus;  en  diffère  par  les  carac- 
tères suivants  : 

Corps  relativement  plus  large  en  avant  et  plus  étroit  en  arrière; 
brun  rouge  foncé.  Ecusson  ovale,  relativement  plus  grand,  à  peine 
plus  long  que  large,  glabre,  sans  sillons  latéraux  ;  ponctuations  un 
peu  plus  fines  ;  une  grande  fossette  vers  le  milieu  et  près  de 
chaque  bord  latéral.  Sillon  marginal  plus  prononcé,  plus  rapproché 
du  bord.  Hypostume  à  dents  fortes,  semblable  à  celui  d'ixodes  rici- 
nus. Pattes  plus  grêles  ;  hanches  de  la  première  paire  à  dent  rétro- 
grade presque  aussi  longue  que  chez  Ixodes  hexagonus  ;  tarses  plus 
grêles,  à  gibbosité  peu  marquée. 

Les  nymphes  rappellent  celles  d'ixodes  ricinus. 

D'après  une  femelle  et  trois  nymphes  recueillies  par  A.  Dugès,  sur 
un  Bassaris  astuta  de  Guanajuato  (Mexique). 

9.  Ixodes  bifurcatus  Neumann.  —  Il  ne  me  paraît  guère  douteux, 


REVISION    DE    LA   FAMILLE    DES    IXODIDES  283 

d'après  le  spécimen  original  d'Lvodes  hrunneus  de  Koch,  que  Ixodes 
bijurcatus  Nu.  se  coufoude  avec  cette  dernière  espèce. 

9bïs.    IxODES    INERMIS  n.  Sp. 

Mâle.  —  Inconnu. 

Femelle.  —  Corps  long  de  4mra  (rostre  compris),  jaunâtre. 
Ecusson  bruu  rougeàtre,  clair,  glabre,  aussi  large  que  long,  losan- 
gique  (les  angles  latéraux  vers  le  milieu  de  la  longueur),  pas  de 
sillons  latéraux,  ponctuations  nombreuses;  surface  un  peu  chagri- 
née. Faces  dorsale  et  ventrale  pourvues  de  poils  courts;  sillons 
anaux  bien  divergents.  Base  du  rostre  plus  de  deux  fois  aussi  large 
que  longue;  hypostome  lancéolé,  à  2  files  marginales  de  fortes 
dents  et  à  nombreux  denticules  antérieurs;  palpes  relativement 
courts.  Hanches  inermes;  tarses  assez  longs,  bossus  près  de  leur 
extrémité. 

D'après  trois  femelles  et  quatre  nymphes,  recueillies  par  Z.  Wa- 
gner (à  ?)  (Mus.  de  Berlin).  Dans  ce  lot  se  trouvaient  deux  mâles 
identiques  à  Ixodes  ricinus  et  trop  différents  des  femelles  pour  pou- 
voir être  considérés  comme  de  la  même  espèce  qu'elles. 

12.  fxodes  putus  Cambridge.— 15  nymphes  et  une  larve,  recueillies 
par  l'Expédition  antarctique  belge  «  sur  des  Cormorans  et  des 
Manchots  de  la  Terre  de  Feu  et  de  l'Antarctique  ». 

15.  IxoDES  HEXAGONUs  Lcach. 

Ixodes  sexpunctaUis  Koch,  originaire  d'Allemagne,  consiste  en  des 
nymphes  d'ixodes  hexagonus  (d'après  les  types  de  Koch). 

On  peut,  dans  Ixodes  hexagonus,  distinguer,  en  dehors  du  type, 
deux  variétés  principales,  qui  paraissent  constantes;  car,  sauf  deux 
ou  trois  exceptions,  elles  ne  se  trouvent  pas  mélangées  Tune  à 
l'autre  ni  avec  le  type,  dans  les  nombreux  lots  dont  je  dispose. 

1°  Var.  longispinosus.  —  Hanches  I  pourvues  d'une  épine  longue, 
aiguë,  qui  recouvre  en  partie  la  hanche  suivante  ;  les  courtes  épines 
des  autres  hanches  un  peu  plus  fortes  que  dans  le  type.  —  D'après 
42  d^  et  113  ?  pris  sur  des  Loutres,  1  cf'  et  4  9  sur  l'atreolus  vison, 
3  9  sur  des  Moutons  du  Texas,  1  9  sur  Spermophile,  1  9  sur  un 
Chat  domestique  du  Maine,  2  9  sur  un  Benard  du  Colorado,  1  9  sur 
une  Belette,  2  9  sur  un  Porc  épie,  1  nymphe  sur  une  Marmotte 
(coll.  de  Smithsonian  Institution  et  du  Bureau  of  animal  Industry 
de  Washington). 

2°  Var.  inchoatus.  —  Hanches  I  sans  épine,  l'angle  postéro-interne 


284  G.    NEUMANN 

aigu  ;  les  tubérosités  des  autres  hanches  plus  faibles  que  dans  le 
type.  —  D'après  plusieurs  9  recueillies  par  Wheler  sur  des  Chiens 
de  berger  d'Angleterre  ;  3  9  jeunes  sur  un  Renard  de  France  (Coll. 
R.  Blanchard)  ;  4  9  sur  le  Chien  à  Toulouse  ;  2  9  sur  le  Blaireau 
(Coll.  Railliet).  J'y  rattache,  avec  doute,  2  9  prises  sur  un  Ecureuil 
et  sur  un  Renard  aux  Etats-Unis  ;  l'angle  coxal  est  un  peu  plus 
aigu  que  dans  les  spécimens  européens  (Coll.  G.  Marx,  Bur.  of 
animal  Industry). 

16'''^    IXODES   PARVIROSTRIS    B.    Sp. 

Mâle.  —  Inconnu. 

Femelle.  —  Corps  allongé,  plus  étroit  dans  sa  moitié  postérieure, 
jaune,  long  de  6""'",  large  de  3"""!,  5.  Éc^w.son  ovale  allongé,  marron, 
long  de  l"!™?,  large  de  lmm2,  les  bords  latéraux  antérieurs  aussi 
longs  que  les  latéraux  postérieurs,  les  uns  et  les  autres  presque 
droits,  réunis  à  angle  très  obtus  et  arrondi  ;  sillons  cervicaux 
n'atteignant  pas  le  bord  postérieur  ;  pas  de  sillons  latéraux  ;  ponc- 
tuations très  fines,  peu  visibles.  Face  dorsale  parcourue  par  deux 
longs  sillons;  des  poils  très  courts,  blanchâtres,  épars.  Face  ventrale 
à  poils  semblables  ;  vulve  étroite,  eu  arrière  du  niveau  postérieur 
des  hanches  de  la  deuxième  paire  ;  sillons  sexuels  parallèles  ; 
sillons  anaux  longs,  se  rapprochant  un  peu  en  arrière  ;  péritrèmes 
blanchâtres,  arrondis.  —  Rostre  court,  à  base  courte  et  large;  aires 
poreuses  grandes,  plus  larges  que  longues,  presques  contiguës. 
Chélicères  grêles,  à  doigt  long  de  110  [jl  ;  apophyse  interne  à  deux 
pointes  rétrogrades,  l'une  antérieure,  l'autre  postérieure,  portées 
par  une  longue  tige  d'insertion  (comme  chez  Ixodesputus);  apophyse 
externe  à  trois  dents  successives,  l'antérieure  denticulée  à  son  bord 
antérieur.  Hypostome  à  bords  parallèles;  trois  files  de  dents  sur 
chaque  moitié,  l'interne  égale  en  longueur  au  tiers  des  autres. 
Palpes  courts,  plats,  le  second  article  prolongé  à  sa  base  dorsale 
par  une  courte  pointe  rétrograde.  —  Pattes  longues,  grêles,  marron  ; 
hanches  petites,  toutes  pourvues  d'une  pointe  courte  à  leur  angle 
postérieur  externe  ;  tarses  longs,  atténués  à  leur  extrémité. 

D'après  8  9  recueillies  à  Yézo  (Japon)  sur  Phalacrocorax  pelagicus 
(Mus.  de  Hambourg). 

18.  IxoDEs  ANGusTus  G.  Ncumaun. 

Mâle.  —  Inconnu. 

Femelle  (1).  —  Corps  à  côtés  presque  parallèles  ou  ovale,  plus 

(1)  La  description  donnée  dans  le  3'  Mémoire  élait  incomplète,  la  femelle  qui 
l'avait  fournie  manquant  de  roslrç  et  de  pattes. 


REVISION    DE   LA   FAMILLE    DES    IXODIDÉS  283 

large  en  arrière  qu'en  avant  et  largement  arrondi  eu  arrière.  Ecusson 
à  sillons  latéraux  plus  ou  moins  profonds.  Face  dorsale  avec  trois 
longs  sillons  postérieurs  plus  ou  moins  apparents  ;  des  poils  longs, 
blanchâtres,  abondants.  Face  ventrale  à  sillons  sexuels  s'étendant 
jusqu'au  bord  postérieur.  Sillons  anaux  un  peu  rapprochés  et 
devenant  un  peu  concaves  vers  le  milieu  de  leur  longueur. —  liosireix 
base  trapézoïde,  étroite  en  avant,  les  bords  latéraux  et  postérieurs 
relevés  par  un  petit  bourrelet  saillant.  Chélicères  grêles,  à  doigt 
long  de  125  [j.;  apophyse  interne  courte,  terminée 
à  chacune  de  ses  extrémités  par  une  forte  dent 
recourbée  ;  apophyse  externe  presque  aussi  longue 
que  le  doigt,  à  six  ou  sept  dents  progressivement 
croissantes  de  l'antérieure  à  la  postérieure,  qui 
est  forte.  Hypostome  étroit,  sans  deuticules  anté- 
rieurs, pourvu,  sur  chaque  moitié,  de  deux  files 
latérales  de  11-12  dents,  les  externes  fortes.  Pal- 
pes courts,  larges,  le  deuxième  article  une  fois  et 
Fig.  4    --  Ixodes      demie  seulement  aussi  long  que  le  troisième.  — 

angi  Ks  us  y.      i^mç^  grêles  et  courtes.  Tarses  allongés,  progres- 
Doigt  de  la  chc-  ^  o      '  i       o 

licère  gauche.        sivement  atténues  à  leur  bord  dorsal  ;  caroncules 
égales  aux  deux  tiers  de  la  longueur  des  ongles. 
D'après  deux  individus  recueillis  par  C.  Berg  à  Buenos  Aires  sur 
Didelphys  Azarai. 

20.  Ixodes  rasas  Neumann.  —  Chez  la  femelle,  comme  chez  le 
mâle,  les  sillons  anaux  se  réunissent  en  formant  un  cercle  autour 
de  l'anus.  —  D'après  4  $  recueillies  au  Kameroun,  par  Zenker  et 
par  Conradt;  2$  dans  l'Afrique  orientale  allemande,  dont  une  sur 
un  Ickneumon,  par  Kummer  et  par  Conradt  ;  une  au  Togo  (Mus.  de 
Berlin). 

21.  Ixodes  loricatus  Neumann.  —  Une  $  repue  de  laTerre-de-Feu 
(Coll.  C.  Berg.) 

22.  Ixodes  ornitliorliynchi  (Lucas).  —  Se  trouve  à  la  Nouvelle-Galles 
du  Sud,  sur  les  pattes  de  l'Ornithorynque  (Coll.  Bur.  of  agricul- 
ture, N.  South  Wales). 

24.  Ixodes  luteus  Koch.  —  L'espèce  a  été  établie  par  Koch,  d'après 
un  spécimen  unique,  qui  est  une  nymphe. 

25.  Ixodes  spinosiis  Nn.  — Devient  synonyme  à' Iwdes  fascipeslioch 
(D'après  le  spécimen  de  Koch). 

26.  Ixodes   laevis  Nn.  —  Par  l'examen  du  type   de  Hsenialastur 


286 


G.    NEUMANN 


acutitarsus  Karsch,  j'ai  reconnu  son  identité  avec  mon  Ixode^;  Ixvis. 
Celui-ci  devient  donc  Ixodes  acutitarsus  (Karsch).  —  Le  Muséum  de 
Berlin  possède  2  9  recueillies  à  Sikkim  (Indes),  comme  celle  qui 
m'avait  servi  de  type. 

27'"^    IXODES   TENUIROSTRIS   n.    Sp. 

Mâle.  —  Inconnu. 

Femelle.  —  Corps  ovale  alloogé,  renflé,  long  de  3"""  (rostre  non 
compris)  sur  l^^^o,  ou  de  6™m5  g^r  4"'m7^  brun  rouge  foncé. 
Écusson  plus  long  que  large,  les  bords  latéraux  sub-rectilignes, 
divergents,  réunis  par  un  bord  postérieur  largement  arrondi  ;  bord 
antérieur  non  échancré  pour  l'insertion  du 
rostre  ;  surface  unie,  brillante,  sans  sillons 
cervicaux,  sans  ponctuations  apparentes  ; 


Fig.  5.  —  Ixodes  tenuiros- 
tris  9  Ecusson  et  rostre, 
face  dorsale. 


Fig.  6.  —  Ixodes  tenuirostris  9-  Ros- 
tre, face  ventrale. 


sillons  latéraux  droits,  parallèles  aux  bords,  très  fins.  Face  dorsale 
revêtue  de  poils  fins,  courts,  épars  ;  dans  le  tiers  postérieur  un 
sillon  en  fer  à  cheval  ouvert  en  arrière,  et,  dans  l'espace  qu'il 
circonscrit,  un  sillon  impair,  plus  prolongé  en  arrière.  Face  ventrale 
à  poils  un  peu  plus  abondants;  vulve  large,  en  regard  des  hanches 
III  ;  sillons  sexuels  et  sillons  anaux  très  divergents,  ceux-ci  réunis 
en  ogive  devant  l'anus  ;  péritrèines  blanchâtres,  circulaires.  — 
Rostre  petit  (O^^S)  ;  base  à  face  dorsale  triangulaire,  plus  de  deux 
fois  aussi  large  que  longue,  la  face  ventrale  un  peu  plus  longue 
que  large  ;  aires  poreuses  grandes,  occupant  la  plus  grande  partie 
de  ta  face  dorsale.   Hypostome  étroit  à  deux  files  de  7-8  dents 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDES 


287 


obtuses,  de  chaque  côté.  Palpes  étroits,  le  premier  article  en  forme 
de  corne  forte,  dirigée  transversalement  en  dehors,  le  2^  article 
deux  fois  aussi  long  que  le  3'.  —  Pattes  faibles,  courtes.  Hanches 
plates,  à  bord  postérieur  mince,  sans  épine,  ni  tubérosité.  Tarses 
grêles,  atténués  progressivement  ;  caroncule  presque  aussi  longue 
que  les  ongles. 

D'après  3  9  et  2  nymphes  recueillies  sur  un  Àrcicola  fflareolus 
de  l'île  de  Rugen,  par  Lemm  (Mus.  de  Berlin);  une  9  en  prépara- 
tion microscopique,  recueillie  sur  un  Arvicola  pratensis  à  Painswick 
(Glocester)  par  Watkins  (Coll.  Wheler). 

27''''.    IXODES    ACUMINATUS    U.    Sp. 

IVIâle.  —  Inconnu. 

Femelle (j>im(^). — Corps  ovale  allongé,  long  de  2"^™ (rostre  non  com- 
pris), au  moins  deux  fois  aussi  large  (l'"™2)  vers  le  tiers  postérieur 
qu'en  avant,  rouge  jaunâtre.  Ecusson  plus  long  (l'n™3)  que  large 

(Qmmgj  ^  ovale  losangique  ,  les 
bords  latéraux  subrectilignes, 
divergents,  réunis  vers  les  trois 
cinquièmes  de  la  longueur  par 


Fig.  7.  —  Ixodes  aciiininatus<^ . 
Face  ventrale. 


Fig.  8.  —  Ixodes  acu- 
minatus  9. C, doigt 
de  la  chélicère  gau- 
che; H,  hypostome. 


un  bord  postérieur  arrondi  ;  bord  antérieur  à  peine  échancré  pour 
l'insertion  du  rostre;  surface    brillante,  sans  sillons    cervicaux, 


parallèles  aux  bords  et  arrêtés  à  la  partie  courbe  de  ces  derniers; 
ponctuations  nombreuses,  très  fines  ;  quelques  poils  épars.  Face 


288  G.    NEUMANN 

dorsale  revêtue  de  poils  longs,  surtout  dans  la  partie  postérieure  ;  de 
chaque  côté,  un  sillon  marginal  profond,  s'arrêtanlà  la  courbe  posté- 
rieure du  bord.  Face  ventrale  pourvue  de  poils  semblables;  vulve 
très  postérieure,  en  regard  des  hanches  IV  ;  sillons  sexuels  et  sillons 
anaux  peu  divergents,  ceux-ci  réunis  en  arc  de  cercle  devant  l'anus  ; 
péritrèmes  grands,  blanchâtres,  circulaires.  —  Rostre  long  de  0™""  8; 
base  dorsale  à  peu  près  aussi  large  que  longue,  à  bords  latéraux 
parallèles,  le  postérieur  rectiligne,  à  angles  un  peu  saillants;  aires 
poreuses  circulaires,  très  écartées,  rapprochées  du  bord  postérieur; 
face  ventrale  plus  longue  que  large,  auriculée  par  une  saillie  plate 
rétrograde,  derrière  l'insertion  du  l'^  article  des  palpes.  Chéli- 
cères  à  doigt  grêle,  long  de  120  [j.;  apophyse  interne  en  croissant 
longitudinal  et  à  pointes  rétrogrades  ;  l'externe  à  cinq  dents  plus 
grandes  et  plus  écartées  de  la  terminale  à  la  basilaire.  Hypostome 
lancéolé,  très  aigu,  armé  sur  chaque  moitié  de  trois,  puis  de  deux 
files  de  dents  aiguës.  Palpes  longs,  grêles,  minces. —  Pat t'^s  longues, 
grêles.  Hanches  larges,  plates,  toutes  pourvues  d'une  courte  épine 
à  leur  angle  postérieur  interne,  celles  de  la  première  paire  avec  une 
épine  interne  longue  et  grêle. Tarses  longs,  grêles,  atténués  progres- 
sivement; caroncules  aussi  longues  que  les  ongles. 

Femelle  repue,  longue  de  -i'^n",  large  de  t^^,  brun  rouge,  à 
hanches  rapprochées  dans  le  quart  antérieur  du  corps. 

D'après  2  individus  recueillis  à  Gênes  sur  Mus  agrarius,  par 
C.  Parona. 

28.  Ixodes  pilosus  Koch.  —  Trouvé  en  abondance  dans  la  Colonie 
du  Cap;  vit  sur  le  Bœuf,  le  Mulet,  le  Cheval,  le  Porc  (Coll. 
Lounsbury). 

29.  Jxodes  holocyclus  Neumann.  —  A  été  trouvé  à  la  Nouvelle- 
Galles  du  Sud  sur  le  Veau  (Coll.  du  Bureau  of  agriculture,  N.  South 
Wales). 

29' "^  IxoDEs  Sghillingsi  n.  sp. 

Mâle.  —  Inconnu. 

Femelle.  —  Corps  relativement  court,  rétréci  en  avant,  très 
dilaté  vers  le  milieu  de  la  longueur ,  en  avant  des  stigmates, 
arrondi  en  arrière,  long  de  4m'n3  (rostre  non  compris),  large  de 
3mm5^  blanc  jaunâtre.  Ecusson  brun  rougeàtre,  ovale,  plus  long 
(l°i™o)  que  large  (l^nii)^  plus  large  vers  le  tiers  antérieur  ;  sillons 
cervicaux  superliciels,  pas  de  sillons  latéraux  ;  ponctuations  nom- 
breuses, profondes,  égales.  Face  dorsale  pourvue  de  quelques  poils 
épars  ;  finement  striée  dans  la  longueur.  Face  ventrale  à  poils  plus 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  289 

nombreux,  à  striations  semblables.  Vulve  en  regard  des  hanches  IV; 
sillons  sexuels  très  divergents,  puis  un  peu  convergents  en  arrière 
de  l'anus.  Celui-ci  très  postérieur,  enfoncé  ;  sillons  anaux  formant 
presque  un  cercle,  se  perdant  en  arrière  par  un  court  prolongement. 
Péritrèmes  circulaires,  blanchâtres.  —  Rostre  long  de  O^^Q.  Base 
triangulaire, plus  large  que  longue;  aires  poreuses  subtriangulaires, 
élargies  transversalement,  grandes,  peu  profondes  ;  à  la  face  ven- 
trale, de  chaque  côté,  une  épine  rétrograde  très  développée.  Hypo- 
stome  long,  étroit,  lancéolé,  aigu  en  avant,  à  dents  aiguës,  nom- 
breuses et  petites  en  avant,  formant  ensuite  trois,  puis  deux  files 
de  12-13  dents  qui  s'étendent  presque  jusqu'à  la  base,  les  files 
internes  très  écartées,  surtout  en  arrière.  Palpes  longs,  étroits, 
dépassant  à  peine  l'hypostome,  très  écartés  à  leur  base,  puis  se 
courbant  en  dedans;  2"  et  3'  articles  de  même  longueur.  —  Pattes 
de  longueur  moyenne.  Hanches  I  à  épine  postéro-iuterne  bien  déve- 
loppée; II  et  III  comme  ailées  à  leur  bord  postérieur;  IV  à  épine 
courte  et  brune  à  leur  angle  postéro  externe.  Une  épine  courte,  ven- 
trale, à  l'extrémité  distale  du  2^  article.  Tarses  longs,  surtout  à  la 
lie  et  à  la  4^  paire,  assez  brusquement  rétrécis  près  de  leur  extré 
mité;  caroncule  presque  aussi  longue  que  les  ongles. 

D'après  une  douzaine  d'individus  pris  sur  un  Singe  (Colobus 
caudatus)  de  l'Afrique  orientale  allemande,  par  Schillings  (Mus.  de 
Berlin).  D'après  Schillings  (in  litt.),  cet  Ixode  se  fixe  exclusivement 
aux  yeux  et  souvent  un  œil  est  complètement  perdu  ;  c'est  presque 
toujours  le  cas  pour  les  jeunes  sujets. 

31.  Ixodes  brunneus  Koch.  — Je  me  décide,  après  l'examen  du  spé- 
cimen de  Koch,  à  réunir  à  cette  espèce  la  jeune  femelle  que  j'ai 
décrite  (3«  mém.,  p.  122)  sous  le  nom  d'Ixodes  bifurcatm. 

33.  Ixodes  fuscipes  Koch.  —  D'après  l'exemplaire  de  Koch,  c'est 
la  forme  que  j'ai  appelée  iic.  spinosus,  nom  qui  tombe  en  synonymie. 

34.  Ixodes  pygmaeus  Koch.  —  Neuf  nymphes  inscrites  sous  ce 
nom  dans  la  collection  de  Koch  sont  des  AmbUjomma,  spécifique- 
ment indéterminables,  comme  la  plupart  des  nymphes  de  ce  genre. 

35.  Ixodes  sulcatas  Koch.  —  C'est  la  nymphe  d' Ixodes  ricinus 
(Voir  p.  515). 

62.  Ixodes  nriae  White  (1).  —  La  description  et  la  figure  que 
White  a  données  permettent  seulement  de  i-econnaîlre  qu'il  s'agit 
d'un  Ixodiné  femelle.  C'est  une  espèce  purement  nominative. 

(i)  White  Adam,   Àppendix.  Journal  of  voyage    in    Badin'    Bay,    par    F.    C. 

SUTHERLAND,    II,    p.   GGX  ;    1852. 

Mém.  Soc.  Zooi,   de  Fr.,  1901.  xit.  —  19 


290  G.    NEUMANN 

G.  EscHATOCEPHALUs  Frauenfeld,  1853. 

Le  nom  générique  Eschatocephalus  doit  être  substitué  à  Hsema- 
lastor  Kocli. 

Comme  je  l'ai  rappelé  (S-?  Mémoire,  p.  166),  C.  L.  Koch  avait 
institué  ce  dernier  genre  pour  une  espèce,  H.  long  iront  ris,  dont  il  ne 
connaissait  que  la  femelle,  originaire  du  Brésil.  Or,  dans  la  collec- 
tion du  Muséum  de  Hambourg,  j'ai  trouvé,  accompagnées  de  nom- 
breux mâles,  quatre  femelles  prises  sur  un  Porc-épicde  Rio-grande- 
do-Sul  (Brésil),  qui  correspondent  exactement  par  leur  forme 
extérieure,  toute  particulière  et  très  caractéristique,  à  celle  que 
C.  L.  Koch  a  décrite  et  figurée  sous  le  nom  de  H.  longirostri^  ; 
l'identité  ne  fait  pas  doute.  Mais  l'écusson  porte  des  yeux  larges, 
plats,  marginaux,  peu  apparents,  que  Koch  n'a  pas  vus  ;  le  sillon 
anal  est  ouvert  en  avant,  et  l'ensemble  des  caractères  essentiels 
place  cette  espèce  dans  le  genre  Hyalomma,  où  elle  devient 
Hyalomma  longirostre  (C.  L.  Koch)  et  se  substitue  à  Hyalomma 
crassitarsus  (Karsch). 

Le  genre  Hagmalastor  disparait  donc  avec  l'espèce  qui  le  consti- 
tuait exclusivement  pour  Koch  et  qui,  d'ailleurs,  se  séparait 
nettement  des  autres  groupées  depuis  sous  le  même  nom.  Celles-ci 
forment  le  genre  Eschatocephalus  Frauenfeld,  qui  comprend:  E.  ves- 
pertilionis  (Koch),  E.  exaratus  (Kolenati),  E.  nodulipes  (Kolenati), 
E.  crassipes  (Kolenati),  E.  brevipes  (Neumann),  E.  acutitarsus 
(Karsch). 

J'ajoute  que  Arnblyomma  giganteum  Neumann,  décrit  d'après  une 
grosse  femelle  repue  et  mutilée  de  Trinidad,  et  Arnblyomma  amcola 
Marx  et  Neumann,  décrit  d'après  une  nymphe  de  Trinidad,  appar- 
tenant à  une  autre  collection  et  que  je  considérais,  d'ailleurs,  comme 
très  rapproché  d'/l m6/î/omma  giganteum,  ne  sont  que  des  formes  de 
Hyalomma  longirostre. 

4.  Eschatocephalus  crassipes  (Kolenati).  —  Sur  Rhinolophus  clivosus 
Kretschmar,  en  Egypte.  Recueilli  par  Zelebor  (Kolenati). 

5.  Haemalastor  longirostris  C.  L.  Koch.  —  Voyez  Hyalomma  longi- 
rostre (n»  3). 

7.  Eschatocephalus  acutitarsus  (Karsch).  —  L'examen  du  type 
de  Karsch  montre  qu'il  s'agit  d'un  Ixodes  9.  H  est  identique  à  mon 
Ixodes  Isevis,  qui  devient,  par  suite,  Ixodes  acutitarsus  (Karsch). 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  291 


H.   Aponomma  Neumann. 

1.  Aponomma  (iervaisi  (Lucas).  —  A  été  trouvé  au  Togo  par 
Kersting  (Mus.  de  Berlin)  et  sur  uu  Boa  comtrictor  (de  ménagerie), 
par  C.  Parona,  près  de  Gênes. 

2.  Aponomma  exornatum  (Koch).  —  A  été  trouvé  dans  l'Afrique 
orientale  allemande  sur  des  Varanuii  on  Monitor,  par  Stulilmaun, 
Fiilleborn,  0.  Neumann  ;  à  Madagascar  par  Hildebrandt  (Mus.  de 
Berlin,  Mus.  de  Hambourg). 

3.  Aponomma  trimaculatum  (Lucas).  —  Une  9  sur  Boa  taurus  de 
la  Nouvelle-Galles  du  Sud  (Coll.  du  Dep.  of  Agriculture  New 
South  Wales). 

0.  Aponomma  L/Eve  G.  Neumann. 

Une  9  a  été  prise  sur  un  Psammophia  irregularis  dans  l'Afrique 
orientale  allemande,  par  Fisch  (Mus.  de  Berlin)  et  un  çf  sur  un 
Boa  coiutrktor  (de  ménagerie),  près  de  Gênes,  par  C.  Parona. 

Var.  capense,  n.  var. 

Mâle.  —  Ecusson  brun  rouge  acajou;  ponctuations  nulles;  pas 
de  sillons  cervicaux.  Festons  bien  apparents  à  la  face  ventrale, 
plus  foncés  qu'elle.  Hypostome  plus  étroit,  à  dents  plus  petites. 
Hanches  un  peu  plus  longues. 

Femelle.  —  Corps  relativement  plus  large.  Ecusson  brun  rouge 
acajou  ;  ponctuations  encore  plus  petites  et  plus  rares  ;  pas  de 
sillons  cervicaux.  Faces  jaune  rougeâtre.  Aires  poreuses  plus 
petites  et  plus  écartées.  Hanches  plus  grandes,  à  épines  un  peu 
plus  longues,  plus  aiguës,  noires. 

D'après  4  cf  et  4  9,  pris  sur  un  Serpent  noir,  à  Adélaïde,  Colonie 
du  Cap  (Coll.  Lounsbury). 

6.  Aponomma  latum  (Koch) 

Synonymie.  —  Amblyojnma  latum,  Koch  (1). 
Aponomma  politum  Nn.  (2). 
Amblyom.ma  Ixve  Nn.  (3). 

L'examen  du  type  d'Amhlyomma  latum  Koch  m'a  montré  son 

(1)  Koch  C.  L.,  Ordnung  der  Zecken.  Archiv  f.  Naturg.,  X  (I),  p.  231  ;  1844. 
—  ArachnidensysLem,  IV,  p.  96;  pi.  XVIII,  flg.  69  ;  1847. 

(2)  Neumann  G.,  Revis,  de  la  fain.  des  Ixodidés, 'â' mém.,  p.  191. 
(3}  Neumann  G.,  Revis,  de  la  Jam    des  Ixodidés,  3'  mém.,  p.  276. 


292  G.    NEUMANN 

identité  avec  Aponomma  politum  Nn.,  qui  devient  ainsi  Aponomma 
latum  (Kocli). 

IVIâle.  —  A  la  périphérie  de  l'écusson,  des  ponctuations  éparses 
très  fines  ;  sur  chaque  bord  et  au  niveau  des  pattes  de  la  deuxième 
paire,  une  surface  plus  lisse,  qui  représente  un  œil  obsolète.  Le 
bord  postérieur  des  hanches  des  trois  dernières  paires  muni  d'une 
dent  plate,  large,  courte. 

Femelle.  —  A  l'état  de  replétion,  corps  reutlé,  long  deO'"'",  large  de 
gmms^  bi-un  rougeàtre.  Écusson  brun  rougeàtre,  clair,  sans  taches, 
à  ponctuations  très  fines,  à  peine  visibles,  cordiforme-arrondi,  un 
peu  plus  large  que  long.  Face  dorsale  montrant  encore  en  arrière 
les  limites  des  festons  marginaux.  Quelques  poils  courts  et  des 
ponctuations  à  la  face  ventrale.  Rostre  à  base  rectangulaire,  près 
de  deux  fois  aussi  large  que  longue  ;  hypostome  loug,  arrondi  en 
avant,  à  3  files  de  dents  sur  chaque  moitié;  palpes  longs,  plats, 
velus.  Hanches  comme  chez  le  uiàle  ;  tarses  plus  longs,  à  bosse 
moins  marquée. 

D'après  4  d^  et  l  9  des  Indes  orientales,  sur  un  Serpent  (Mus.  de 
Hambourg). 

Cette  espèce  se  distingue d'-4/Jo/(om?)ia  Ixm  surtout  par  l'écusson, 
la  forme  de  la  base  du  rostre  et  les  hanches. 

8.  Aponomma  decouosum  (L.  Koch). 

Mâle.  —  Je  crois  utile  de  donner  ici  une  nouvelle  figure  pour 
représenter  l'écusson.  Elle  est  prise  sur  un  spécimen  d'un  Serpent 
d'Australie  qui  n'a  pas  subi  l'action  de 
l'alcool  et  dont,  par  suite,  les  taches  sont 
plus  nettes  et  plus  significatives  (CoH. 
du  Départ,  of  agriculture,  New  South 
Wales). 

Femelle.  —  Rostre  à  base  trapézoïde, 
plus  large  que  longue  ;   aires  poreuses 

petites,  arrondies,  sub  contiguës,  rappro- 
Yis.'d.  —  Apoixoina  decuro-       '     ,        '      ,        ,  ...  „  ,.  - 

sum  cf.  Ecusson  dorsal.  chees  du  bord  postérieur.  Hypostome  a 
trois  files  de  fortes  dents  de  chaque 
côté.  Palpes  plats,  élargis  à  leur  extrémité  ;  le  3«  article  pjus  large 
que  long,  le  2^  plus  de  deux  fois  aussi  long  que  le  3e.  —  D'après  2 
femelles  prises  sur  Echidun  hi/strix  en  Australie,  par  Damrach 
(Mus.  de  Berlin). 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  293 

9.  Apnnnmma  lii/dromuri  (I)enny).  —  Une  9  sur  uu  Vamnusvarius 
de  la  Nouvelle  Galles  du  Sud  (Coll.  du  Départ,  of  ciyi'icullure,  New 
South  VVales). 

12.  Aponomma  oghhaceum  n.  sp. 

Mâle.  —  Corps  en  ovale  court,  long  de  2^017  (rostre  non  compris), 
large  de  2'"'n4.  Ecusson  brun  rougeâlre  clair,  blanc  sur  une  bordure 
latérale,  qui  va  jusqu'aux  festons  extrêmes  et  sur  les  bords  des 
festons  ;  une  étroite  bande  rouge  en  dedans  de  la  bande  blanche  ; 
sillons  cervicaux  courts;  pas  de  sillon  latéral  ;  festons  plus  larges 
que  longs  ;  ponctuations  nombreuses,  très  fines,  plus  grandes 
près  des  bords.  Face  ventrale  jaune  sale,  à  festons  apparents. 
Rostre  court,  étroit  ;  hypostome  à  trois  files  de  dents  de  chaque 
côté.  Hanche  I  à  deux  épines  très  courtes,  noires  ;  une  épine  sem- 
blable aux  autres.  Tarses  assez  longs,  atténués  graduellement  à  leur 
extrémité. 

Femelle.  —  Corps  en  ovale  court  {3"^»^8  de  long,  rostre  non  com- 
pris, sur  3'"'n2  de  large),  jaune  terreux.  Ecusson  jaune  rougeâtre, 
plus  large  que  long,  subtriangulaire,  les  bords  latéraux  postérieurs 
à  peine  concaves,  l'angle  postérieur  large  ;  sillons  cervicaux  larges, 
très  superficiels,  sauf  en  avant;  ponctuations  profondes,  inégales, 
absentes  dans  le  tiers  postérieur  ;  une  tache  brun  rouge  dans  les 
angles  latéraux.  Face  dorsale  très  finement  striée,  à  poils  très  courts, 
fins,  rares  ;  des  festons  postérieurs.  Face  ventrale  glabre  ;  péritrè- 
mes  en  virgule,  à  pointe  étroite,  presque  longitudinaux.  —  Rostre 
à  base  deux  fois  aussi  large  que  longue.  Hypostome  spalulé,  à 
trois  files  de  dents  sur  chaque  moitié.  Palpes  étroits,  \e  tr'oisième 
article  presque  aussi  long  que  le  deuxième.  —  Pattes  semblables  à 
celles  du  mâle,  plus  fortes. 

D'après  G  rf  attachés  à  un  Mabuja  striata,  de  Zanzibar,  recueillis 
par  0.  Neumann  (Mus.  de  Berlin)  ;  deux  cT  et  deux  9  pris  dans 
l'Afrique  orientale  par  F.  Stuhlmann  (Mus.  de  Hambourg.) 

13.  Aponomma  ecinctum  n.  sp. 

Mâle.  —  Corps  (rostre  non  compris)  à  contour  subcirculaire,  à 
peu  près  aussi  large  que  long  (2"^™3).  Ecusson  couvrant  toute  la 
face  dorsale,  jaune  rougeâtre,  concolore,  glabre,  à  sillons  cervicaux 
profonds  et  courts,  courbes;  pas  de  sillon  marginal;  les  onze 
festons  postérieurs  à  séparations  courtes  et  peu  pi-ofondes  ;  ponc- 
tuations nombreuses,  bien  apparentes,  inégales,  réparties  sur  toute 


294  G.    NEUMANN 

la  surface.  Face  umfra^c  jaunâtre  ;  festons  plus  apparents  qu'à  l'écus- 
son.  liostre  long,  étroit.  Chélicères  à  doigt  long  de  140  [j.,  à  apophyses 
semblables  à  celles  ûWponomma  Gervalsi  cf  ■  Hypostome  à  quatre 
files  de  8-9  dents,  les  dents  internes  très  petites,  nombreux  denti- 
cules  squamiformes  en  arrière.  Palpes  longs,  étroits,  le  deuxième 
article  deux  fois  et  demi  aussi  long  que  le  3*=.  Pattes  épaisses,  jau- 
nâtres, Hnnches  faibles,  toutes  pourvues  d'une  courte  épine  à 
l'angle  postéro-interne.  Tarses  trois  fois  aussi  longs  que  larges, 
pourvus  d'une  forte  bosse  dorsale  comme  chez  A  .decoromm;  un  petit 
éperon  terminal  et  un  autre  petit  en  regard  de  la  bosse  dor&ale. 

Femelle.  —  De  même  taille,  de  même  couleur  et  un  peu  plus 
étroite  que  le  mâle.  Ecusson  plus  large  que  long,  cordiforme,  jaune 
rougeâtre,  concolore;  sillons  cervicaux  et  ponctuations  comme  chez 
le  cf-  Face  dorsale  à  festons  marginaux  postérieurs  bien  prononcés. 
Face  ventrale,  rostre  et  pattes  comme  chez  le  cT. 

D'après  trois  mâles  et  une  femelle  jeune  de  la  Nouvelle-Galles  du 
Sud  (Departem.  of  mines  and  agriculture).  D'après  les  renseigne- 
ments fournis  par  W.  W.  Froggatt,  cette  espèce  serait  très  com- 
mune sur  un  Coléoptère  (!)  Aulacoyclus  Kaupi.  —  J'y  rattache 
^  cT  et2  9  en  mauvais  état  provenant  de  l'île  de  Luçon  (Mus.  de 
Berlin). 

Cette  espèce,  caractérisée  surtout  par  le  mâle,  se  distingue  des 
autres  par  l'absence  de  taches  et  de  sillon  marginal,  par  la  pré- 
sence des  ponctuations  et  la  saillie  dorsale  des  tarses. 

14.  Aponomma  crassipes  n.  sp. 

Mâle.  —  Corps  sub-quadrangulaire,  à  côtés  et  bord  postérieur 
arrondis,  deux  fois  aussi  large  vers  le  tiers  postérieur  (3™ni  5)  qu'en 
avant,  long  de  4°»^»  (rostre  non  compris).  Ecusson  convexe  ;  sillons 
cervicaux  courts  et  profonds  ;  pas  de  sillon  marginal  ;  festons 
postérieurs  courts,  à  séparations  peu  profondes  ;  ponctuations 
nombreuses,  inégales,  profondes,  régulièrement  réparties  ;  couleur 
générale  brun  rougeâtre,  jaunâtre  sur  les  bords,  avec  des  reflets 
verdâtres  dans  les  angles  scapulaires,  dans  le  milieu  et  sous  forme  de 
deux  bandes  longitudinales  eu  avant  des  festons.  Face  ventrale  iàune 
terreux,  glabre  ;  péritrèmes  étroits,  en  virgule  allongée.  —  Rostre 
long  de  Inii",  à  base  quadrangulaire,  deux  fois  aussi  large  que 
longue,  angles  postérieurs  non  saillants.  Hypostome  à  bords  paral- 
lèles, trois  files  de  dents  de  chaque  côté.  Palpes  courts.  —  L'allés 
fortes,  épaisses.  Hanches  1  à  deux  très  petites  pointes  brunes  au 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES   IXODIDES 


295 


bord  postérieur;  une  pointe  semblable  aux  trois  autres.  Tarses  très 
courts,  bossus  vers  le  milieu  de  leur  longueur  aux  2«  et  3*  paires,  à 
peine  à  la  4^ 

Femelle. —  Inconnue. 

D'après  un  spécimen  recueilli  par  Sornier,  sur  Varanus  griseus 
d'Asie  (Mus.  de  Berlin). 

I.  Amblyomma  Koch. 


1.  Amblyomma  cajennense  (Fabricius). 

Synonymie.  —  Acarus  cajennensis  Fabricius  (1). 
Amblyomina  cajennense  Koch  (2). 
Amblyomma  tenellum  Koch  (3). 

Amblyomma  tenellum  a  été  établi  sur  un  exemplaire  cf  du  Mexi- 
que. La  collection  de  Koch  (Mus.  de  Berlin)  en  compte  deux  cT  ;  ce 
sont,  en  réalité,  de  jeunes  Amblyomma  cajennense  et  non,  comme  je 
l'avais  pensé,  des  Amblyomnia  maculatum. 

2'J'^  Amblyomma  parvitarsum  n.  sp. 

Mâle.  —  Inconnu. 

Femelle  (repue).  — Corps  épais,  brun  marron  foncé,  plus  large 
en  avant  qu'en  arrière,  long  de  18"i™,  large  de  14°i™.  Ecus.son  à  peine 
plus  large  ['2'^^&)  que  loug  (2™™4),  triangulaire  à  bords  latéraux 
postérieurs  un  peu  concaves  ;  yeux 
petits,  noirs,  brillants,  suborbités , 
marginaux,  vers  le  tiers  antérieur  de 
la  longueur;  angle  postérieur  large; 
sillons  cervicaux  larges,  profonds, 
atteignant  les  limites  de  l'angle  posté- 
rieur; ponctuations  très  fines,  quel- 
ques-unes plus  grosses  dans  le  champ 
médian  et  dans  les  angles  scapulaires  ; 
couleur  générale  brun  foncé,  les 
champs  latéraux  rouge  cuivré.  Face 
dorsale  glabre  ;  quelques  poils  fins 
sur  la  face  ventrale.  —  Rostre  court 


Fig.  10. 


Amblyomma 
parvitarsum  9  •  Rostre 
et  écusson. 


(1)  Fabricius,  Mantissa  insectonim,  II,  p.  372,  n°  11  ;  1787. 

(2)  Neu.mann  g..  Revision...  des  Ixodidés,  111,  p.  205;  1899. 

(3)  Koch  C.  L.,  Aracimidtnsystem.  IV,  p.  78;  pi.  XIV,  fig.  51;  1847. 


296  G.    NEUMANN 

(1™"'6);  hase  deux  fois  aussi  large  que  longue;  aires  poreuses, 
profondes,  ovales,  divergentes.  Hypostome  spatule,  à  3  files  de 
dents  de  chaque  côté.  Palpes  larges,  le  2^  article  à  peine  deux  fois 
aussi  large  que  le  3^.  —  Pattes  moyennes.  Hanches  I  à  deux  épines 
coniques,  courtes,  l'externe  plus  longue;  hanches  II  et  lll  avec  une 
simple  tubérosité  conique;  hanches  IV  avec  une 
épine  conique  aussi  longue  que  l'externe  des  han- 
ches I.  Quatrième  et  surtout  cinquième  articles 
très  renflés  à  leur  extréniiré  distale.  Tarses  étroits, 
coniques,  recourbés.  (Les  caroncules  manquent 
aux  huit  pattes  et  n'y  ont  pas  laissé  de  trace  de 
leur  présence  antérieure  !  ). 

D'après  un  individu  de  Bolivie  (Mus.  de  Ham- 
bourg). 

Je  rattache,  au  moins  provisoirement,  à  cette 
espèce  une  autre  femelle  à  jeun,  originaire  de 
Patagonie  (Mus.  de  Paris).  Les  différences  suivan- 
Fig.   11.  —  Am-      tes  dépendent  peut-être  de  l'état  si  opposé  des 
blyommaparci-      ^eux  spécimens  : 

tarsum<i. Extvé-  ^  .        ^  ^^  3^^^    ^  ^^^  ^mmS.  Yeux 

mité  d  une  patte  f     f      >         o  ?» 

IV.  plus  nettement  orbites.  Face  dorsale  chagrinée  et 

ponctuée,  à  nombreux  poils  courts  ;  un  sillon 
marginal  et  des  festons.  Face  ventrale  ponctuée,  à  poils  semblables. 
Pattes  à  quatrième  et  cinquième  articles  non  renflés.  Tarses  pour- 
vus de  caroncules  petites,  couvrant  seulement  la  base  des  ongles. 

4.  Amhlyomma  umericnnum  (Linné)  Koch.  —  Synonymie  :  Acarus 
americanus  L.,  Acarus  nigua  de  Geer,  Ixodes  americanus  Gervais. 
N'est  pas  synonyme  d'Amhlijonuna  ohlongoguttatum  Koch. 

0.  Ambhjomma  mttatum  Nn.  —  Tombe  en  synonymie  avec 
Amhlyomma  ohlongogiittatum  Koch.  —  D'après  les  spécimens  de 
Koch  (Mus.  de  Berlin). 

7^'^  Amblyomma  compactum  u.   sp. 

Mâle.—  Inconnu. 

Femelle.—  Corps  en  ovale  court,  plat,  long  de  9  ou  12™m  (rostre 
non  compris],  large  de  8  ou  lOmm.  Ecusson  triangulaire,  à  angles 
arrondis,  bien  plus  large  (4mm  à  4nim  y)  q^^  \Qj^g  (3mm  5  à  4mm),  ^r^Q 
foncé  sur  les  bords,  brun  rouge  dans  le  milieu,  blanc  jaunâtre  dans 
les  champs  latéraux;  sillons  cervicaux  profonds  en  avant,  très 
larges  et    peu   distincts    en    arrière  ;  ponctuations  nombreuses. 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  297 

profondes,  grandes,  plus  abondantes  dans  les  champs  latéraux. 
Yeux  grands,  plats,  l)lancliàtres,  un  peu  en  arrière  du  quart  anté- 
rieur de  la  lougueur.  Face  dorsale  brun  foncé;  sillon  latéral  bien 
marqué,  ne  dépassant  pas  la  limite  antérieure  du  feston  extrême; 
festons  bien  apparents  ;  ponctuations  nombreuses,  profondes, 
grandes;  pas  de  poils.  Face  ventrale  de  même  teinte;  festons  plus 
courts  ;  pas  de  poils  ;  ponctuations  moins  grandes,  peu  nombreuses, 
localisées  près  du  bord  postérieur;  péritrèmes  grands,  triangu- 
laires.— Rostre  long  de  3^'";  base  deux  fois  aussi  large  que  longue; 
aires  poreuses  grandes,  ovales,  écartées,  prolongées  par  un  sillon 
vers  le  bord  postérieur.  GhélicèresVHypostome  ?  Palpes  à  3^  article 
aussi  large  que  long,  à  bord  interne  saillant  ;  le  i^  plus  de  deux  fois 
aussi  long  que  le  3^  —  Pattes  longues,  rougeàtres,  annelées  de 
blanc  à  l'extrémité  distale  des  articles.  Hanches  I  à  deux  épines 
longues,  plates,  égales;  les  autres  avec  une  saillie  plate  au  bord 
postérieur.  Tarses  assez  courts,  brusquement  atténués  aux  extré- 
mités. 

D'après  deux  individus  secs  recueillis  à  Sumatra  par  Môsch 
(Mus.  de  Berlin). 

8.   Amblyomma  crenatum  Neumann. 

Mâle  (Syn.  :  Amblyomma  subluteum  Neumunn).  —  Écusson  con- 
vexe, jaune  terreux,  avec  une  mince  patine  blanchâtre  dans  les 
angles  scapulaires  et  sur  les  côtés.  (Les  bandes  et  la  tache  brunâ- 
tre, indiquées  dans  la  description  d\\  mbliiomma  snhluteum,  sont  un 
etïet  de  la  transparence  due  à  une  mauvaise  conservation).  Pattes 
très  longues,  à  articles  intermédiaires  blanc  jaunâtre,  le  quatrième 
rougeàtre  au  milieu,  le  cinquième  dans  sa  moitié  proximale. 

Femelle.  —  Écusson  à  champ  médian  peu  saillant  ;  couleur 
jaune  rougeàtre,  avec  une  patine  blanc  jaunâtre  sur  les  champs 
latéraux,  le  long  du  bord  cervical  et  dans  tout  l'angle  postérieur; 
une  petite  tache  brunâtre  marginale  de  chaque  côté  au  tiers  posté- 
rieur des  bords  latéraux.  Pattes  très  longues. 

Un  lot  de  2  cf  et  de  2  ?,  conservés  secs,  recueillis  à  Sumatra 
par  Môsch  (Mus.  de  Berlin),  me  permet  d'identifier  A.  crenatum  et 
A.  suhluteum,  d'en  compléter  et  rectifier  la  description.  Sur  trois 
spécimens  du  Muséum  de  Paris,  deux  étaient  indiqués  comme 
provenant  d'un  Rhinocéros  d'Afrique.  A  moins  d'erreur  dans  les 
Indications  d'origine,  il  est  étonna  ut  de  trouver  cette  espèce  loca- 
lisée en  des  pays  si  éloignés,  sans  stations  intermédiaires.  C'est 


298  G.    NEUMANN 

probablement  rindication    «  Sumatra  »    qui  est  inexacte.  (Voir 
A.  badium,  p.  300). 

9.  Amblyomma  trlguttatum  Koch.  —  La  femelle  repue  peut 
atteindre  20™"»  de  longueur  (rostre  non  compris)  sur  16"»"»  de  lar- 
geur. —  D'après  un  individu  du  Queensland  (Mus.  de  Berlin). 

Se  trouve  à  la  Nouvelle-Galles  du  Sud,  sur  Bos  taurm  et  sur  des 
Kanguroos  (Coll.  du  Bureau  of  Agriculture  N.  South  Wales).  Vit 
aussi  sur  l'Ornithorynque  (Mus.  de  Berlin). 

14.   Amblyomma  subl^ve  Neumann. 

Mâle.  —  Corps  ovale,  à  côtés  arrondis,  long  de  3°"™  (rostre  non 
compris),  deux  fois  aussi  large  (4°»™)  vers  le  tiers  postérieur  qu'en 
avant.  Ecusson  plat  ;  sillons  cervicaux  très  courts  et  peu  profonds; 
pas  de  sillon  marginal;  festons  postérieurs  nets,  plus  longs  que 
larges;  ponctuations  fines,  apparentes  seulement  vers  les  bords; 
yeux  plats,  peu  visibles;  couleur  générale  brun  jaunâtre,  plus 
foncée  à  la  périphérie,  sans  taches;  quelques  poils  marginaux.  Face 
veîitrale  ]Rune  ssi\e,  à  ponctuations  et  poils  bien  apparents;  festons 
nets  ;  péritrèmes  grands,  allongés,  blanchâtres.  —  Hostre  à  base 
rectangulaire,  plus  large  que  longue,  brune.  Hypostome  spatule, 
à  3  files  de  dents  de  chaque  côté.  Palpes  bruns;  2«  article  deux 
fois  aussi  long  que  le  3^  —  Pattes  fortes  ;  hanches  I  divisées  en  deux 
dents  larges,  plates  et  courtes;  une  dent  plus  plate,  plus  large, 
plus  courte,  bordant  en  arrière  les  autres  hanches,  plus  étroite  à  la 
4«  paire.  Tarses  assez  courts,  atténués  brusquement  à  leur  extré- 
mité, terminés  par  deux  éperons  consécutifs. 

Femelle.  —  Corps  ovale,  large,  peu  renflé,  brun  foncé,  long  de 
10"""  (rostre  non  compris),  large  de  7™°i.  Ecusson  plus  foncé,  cordi- 
forme,  à  côtés  arrondis,  angle  postérieur  large,  plus  large  (3™™) 
que  long  (2^"'  4);  yeux  de  même  couleur  que  l'écusson,  plats,  peu 
visibles,  vers  le  tiers  antérieur;  sillons  cervicaux  plus  profonds  en 
avant,  puis  très  superficiels,  atteignant  presque  le  bord  postérieur; 
ponctuations  nombreuses,  fines,  superficielles,  réparties  unifor- 
mément. Face  dorsale  finement  striée  et  ponctuée,  avec  festons  et 
trace  d'un  sillon  marginal  en  avant  du  dernier;  des  dépressions 
en  sillons,  longitudinales,  symétriques,  divergentes  ;  quelques  poils 
très  courts.  Face  ventrale  semblable  par  les  stries,  les  ponctuations 
et  les  poils;  vulve  étroite,  en  regard  des  hanches  de  la  2fi  paire; 
péritrèmes  triangulaires,  à  côtés  arrondis.  —  Rostre  plus  long 
('Immg)  que   chez  le  mâle,    semblable  d'ailleurs;  aires  poreuses 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  299 

profondes,  ovales,  divergentes.  —  Pattes  comme  chez  le  mâle,  plus 
longue;  tarses  relativement  longs. 

D'après  2  d"  et  2  9,  recueillis  à  Canton  (Chine),  par  Lehmann 
(Mus.  de  Berlin). 

Le  mâle  est  très  voisin  d'Amblijoniuia  f'uloum. 

17.   Amblyomma  Geayi  Neumann. 

Femelle.  —  .4  jeun,  corps  ovale,  à  côtés  arrondis,  longde6™°i 
(rostre  non  compris),  large  de  4m'^7.  Ecusson  cordiforme,  à  côtés 
arrondis,  à  angle  postérieur  assez  étroit,  à  peine  plus  large  (S""™) 
que  long  ;  yeux  un  peu  en  avant  du  milieu  de  la  longueur,  grands, 
plats,  jaunâtres  ;  sillons  cervicaux  profonds  en  avant,  prolongés 
par  une  dépression  vague  jusque  vers  le  milieu  ;  ponctuations 
nombreuses,  grandes,  inégales  ;  couleur  brun  marron,  avec  quel- 
ques petites  taches  cuivrées  près  de  l'angle  et  des  bords  postérieurs. 
Face  dorsale  brun  marron  plus  clair,  à  grandes  ponctuations  ;  un 
sillon  marginal  ;  onze  festons  postérieurs.  Face  centrale  un  peu 
plus  pâle  ;  mêmes  ponctuations  ;  môme  festons,  sans  sillon  margi- 
nal. —  Rostre  plus  long  (2™'")  que  chez  le  mâle,  base  à  bord  posté- 
rieur plus  large  ;  aires  poreuses  ovales,  grandes,  écartées,  diver- 
gentes. Hypostome  à  3  files  de  dents  de  chaque  côté.  Palpes  à  2« 
article  aussi  long  que  le  3^.  —  Pattes  semblables  à  celles  du  cf,  plus 
longues.  —  Repue,  la  femelle  atteint  18'"'"  de  longueur  sur  14"^""  de 
largeur  et  12'"'"  d'épaisseur. 

D'après  18  cT  et  11  9  recueillis  par  Schulz  au  Para  (Brésil) 
(Mus.  de  Berlin)  ;  un  cT,  trouvé  sur  une  Tortue  (sp  ?)  au  Jardin 
zoologique  d'Amsterdam  par  de  Meyere  (Coll.  Oudemans). 

19^'s.  Amblyomma  furcosum  n.  sp. 

Mâle.  —  Inconnu. 

Femelle.  — Corps  ovale,  à  peine  plus  large  en  arrière  qu'en  avant, 
à  côtés  arrondis,  long  de  4™°!  (rostre  non  compris),  large  de  3'^'^. 
Ecusson  cordiforme,  un  peu  plus  large  (2^^'2)  que  long  ;  yeux 
grands,  plats,  jaunâtres,  un  peu  en  avant  du  milieu  de  la  lon- 
gueur; bords  postérieurs  un  peu  concaves,  angle  postérieur  large; 
sillons  cervicaux  profonds  en  avant,  prolongés  presque  jusqu'à  la 
limite  concave  de  l'angle  postérieur;  ponctuations  nombreuses, 
égales,  moyennes,  écartées;  couleur  générale  brun  marron,  avec 
trois  taches  vertes,  l'une  oblongue  devant  l'angle  postérieur,  les 
deux  autres  triangulaires,  dans  les  angles  scapulaires,  et  touchant 


300  G.    NEUMANN 

les  yeux  en  arrière.  Face  dorsale  gris  terreux,  ponctuée  ;  traces  de 
festons  postérieurs;  trois  sillons  principaux  en  arrière,  dont  un 
médian.  Face  ventrale  de  même  teinte,  finement  ponctuée  ;  sillon 
anal  demi-circulaire;  péritrèmes  grands,  blanchâtres,  en  virgule 
large.  —  Rostre  long  de  Imm^,  à  base  quadrangulaire,  plus  large 
que  longue,  à  côtés  arrondis  ;  aires  poreuses  petites.  Hypostome 
étroit,  à  3  files  de  dents  de  chaque  côté.  Palpes  ordinaires,  le  2'^ 
article  deux  fois  aussi  long  que  le  3^.  —  l*attes  longues,  grêles. 
Hanches  I  à  2  épines  courtes,  coniques,  écartées;  une  plus  petite 
au  bord  postérieur  des  autres.  Tarses  longs,  progressivement 
atténués. 

D'après  deux  9  prises  sur  Pytlioii  reticulatus  à  Java  (Mus.  de 
Berlin. 

21.  Amhlyomma  dissimile  Koch  (2  cf )  a  été  trouvé  à  la  Guyane 
par  Seurat  sur  Crotalus  terri  ficus  etsuv  Epicrates  cenchrys.  (Voir  A. 
irroratum,  p.  312). 

25.  Amblyomma  latum  (Koch).  —  D'après  les  types  çf  de  Koch, 
il  s'agit  en  réalité  d'Amblyomma  sylmticiim  (De  Geer). 

25'''s  Amblyomma  badium  n.   sp. 

IVIâle.  —  Corps  en  ovale  court,  deux  fois  aussi  large  dans  le  tiers 
postérieur  qu'en  avant,  long  de  5°^°^  à  Q^'^  (rostre  compris),  large 
de  4inm  à  4°^ra  S.  Ecusson  brun  marron,  plus  foncé  sur  les  côtés; 
sillons  cervicaux  très  courts,  peu  profonds;  sillon  latéral  court,  peu 
profond,  souvent  obsolète,  formé  *de  ponctuations  distantes,  en 
ligne,  s'arrêtant  aux  festons  ;  ceux-ci  nettement  séparés,  plus 
longs  que  larges,  le  bord  interne  des  extrêmes  plus  long  que 
l'externe,  d'où  l'aspect  denté  de  l'écusson  en  ce  point  ;  ponctuations 
peu  nombreuses,  larges,  peu  profondes.  Face  ventrale  ydane  terreux, 
à  ponctuations  plus  nombreuses  et  portant  des  poils  fins  ;  festons 
semblables  à  ceux  du  dos  ;  péritrèmes  longs,  étroits,  à  extrémité 
postérieure  un  peu  saillante  latéralement.  —  Rostre  relativement 
court,  à  base  brun  marron,  rectangulaire,  près  de  deux  fois  aussi 
large  que  longue.  Hypostome  à  trois  files  de  dents  de,  chaque  côté. 
Palpes  brun  marron,  épais,  le  2^  article  moins  de  deux  fois  aussi 
long  que  le  3®. —  Pattes  courtes,  fortes,  brun  marron.  Hanches  I  à 
deux  dents  courtes,  larges,  plates,  écartées;  une  dent  semblable 
aux  autres  paires.  Tarses  courts,  trapus,  brusquement  atténués  ; 
deux  éperons. 

Femelle  (repue)  —Corps  ovale, long  de  8™""  (rostre  non  compris), 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  301 

large  de  6™™.  Écusson  cordiforme,  à  côtés  courbes,  l'iingle  posté- 
rieur arrondi,  plus  large  (3""^)  que  loug  (2ni""7);  yeux  plats,  larges, 
peu  apparents,  vers  le  tiers  antérieur  de  la  longueur  ;  sillons  cervi- 
caux courts,  en  forme  de  fossettes  profondes,  ovales  ;  ponctuations 
nombreuses,  fines,  égales,  bien  distantes  ;  couleur  générale  brun 
marron,  sans  taches.  Face  dorsale  brun  marron,  finement  striée,  à 
ponctuations  fines,  très  écartées,  portant  chacune  un  poil  blanc; 
des  festons  postérieurs,  un  peu  plus  longs  que  larges,  intéressant 
toute  la  moitié  postérieure  du  bord  ;  des  traces  de  sillon  latéral  en 
avant  des  festons  extrêmes.  Face  centrale  de  mêmes  couleur,  rides, 
ponctuations,  poils  et  festons.  Orifice  sexuel  étroit,  en  regard  des 
hanches  II  ;  péritrèmes  semblables  à  ceux  du  mâle.  —  Rostre  sem- 
blable à  celui  du  mâle,  un  peu  plus  loug;  aires  poreuses,  petites, 
ovales,  séparées  par  le  tiers  de  la  largeur  de  la  base,  un  peu  diver- 
gentes en  avant.  Hypostome  large,  spatule,  à  trois  files  de  fortes 
dents  de  chaque  côté.  2"  article  des  palpes  deux  fois  aussi  long 
que  le  3^  —  Pattes  plus  longues  et  plus  grêles  que  chez  le  mâle,  à 
hanches  et  tarses  semblables.  —  (Forme  voisine  d\4.  suhlieve). 

Nymphe.  —  Semblable  à  la  femelle  ;  longue  de  3'"'"  ;  ponctua- 
tions de  l'écusson  plus  discrètes  ;  hypostome  à  deux  files  de  dents 
de  chaque  côté  ;  dents  des  hanches  peu  prononcées  ;  tarses  moins 
brusquement  atténués. 

D'après  3  a^  secs,  rapportés  de  Sumatra  par  Môsch  ;  6  autres 
attachés  à  la  membrane  d'union  sous  des  écailles  qui  paraissent 
provenir  d'un  Pangolin  (Maiiis),  sans  indication  d'origine  (Mus.  de 
Berlin)  ;  19  cf ,  6  9  et  6  nymphes,  pris  à  Java  sur  Manis  javanica 
par  le  D""  Kohlbrugge  (Coll.  Oudemans). 

26.  Amblyomma  cuNEATUM  G.  Neumann. 

Femelle.  —  Corps  très  étroit  en  avant,  relativement  très  large 
fgmmj  au  niveau  des  stigmates,  les  bords  très  convergents  en  avant, 
le  postérieur  largement  arrondi;  longueur,  lln""(rostre  non  com- 
pris). Ecusson  brun  rougeàtre,  concolore,  triangulaire,  les  bords 
postérieurs  à  peine  convexes,  l'angle  postérieur  étroit  ;  yeux  plats, 
peu  apparents,  vers  le  tiers  antérieur  de  longueur;  celle-ci  un  peu 
inférieure  à  la  largeur  (2'"°'5)  ;  ponctuations  nombreuses,  égales, 
moyennes,  régulièrement  réparties  ;  sillons  cervicaux  profonds  en 
avant,  ditïus  en  arrière.  Face  dorsale  brun  terne,  à  ponctuations  très 
fines,  peu  nombreuses  ;  quelques  poils  très  courts.  Face  ventrale  de 
même  couleur;  vulve  et  anus  relativement   antérieurs.   —Rostre 


302  G.    NE U MANN 

relativement  un  peu  plus  long  que  chez  le  mâle;  aires  poreuses, 
ovales,  parallèles,  assez  rapprochées.  Hypostome  comme  chez  le 
mâle,  plus  long,  à  files  de  dents  plus  longues.  Palpes  à  2«  article 
deux  fois  aussi  long  que  le  3«.  —  Pattes  rapprochées  dans  les  deux- 
cinquièmes  antérieurs  de  la  longueur,  moyennes,  robustes,  marron. 
Hanches  comme  chez  le  6^  :  tarses  plus  longs,  terminés  de  même. 

D'après  1  c^  et  1  9  recueillis  au  Togo  par  Baumann  ;  2  cT  et  2  9 
au  Cameroun,  par  Zenker  (Mus.  de  Berlin). 

30^^^.  Amblyomma  cruciferum  n.  sp. 

Mâle.  —  Corps  court,  aussi  large  que  long  (rostre  non  compris), 
présentant  sa  plus  grande  largeur  (3™'"2)  vers  le  tiers  postérieur, 
où  il  est  deux  fois  aussi  large  qu'en  avant,  le  bord  postérieur  en 
courbe  large.  Ecusaon  peu  convexe  ;  sillons  cervicaux  courts  et 
profonds  ;  pas  de  sillon  marginal  ;  festons  plus  longs  que  larges; 
ponctuations  très  nombreuses,  égales,  distantes,  peu  profondes, 
bien  apparentes,  sauf  dans  le  champ  médian  antérieur,  absentes 
sur  des  saillies  dont  l'une  forme  comme  la  limite  postérieure  d'un 
écusson  femelle,  les  autres  figurent  dans  le  tiers  postérieur  une 
croix  à  axe  médian  court  et  qui  rejoint  la  saillie  précédente,  à 
branches  longues  et  qui  s'étendent  en  travers  d'un  côté  à  l'autre  ; 
yeux  pâles,  peu  apparents  ;  couleur  générale  jaune  sale,  marbré  de 
marron  surtout  sur  les  bords,  autour  des  yeux,  sur  les  saillies  et 
sur  le  bord  interne  des  festons.  — Rostre  relativement  long,  à  base 
rectangulaire,  jaunâtre,  bordée  de  brun  ;  hypostome  spatule,  à  3 
files  de  dents  de  chaque  côté  ;  palpes  larges,  à  2«  article  au  moins 
deux  fois  aussi  long  que  Ie3'?.  —  Pattes  fortes,  jaunâtres,  marbrées 
de  brun.  Hanches  1  à  2  épines  courtes  ;  deux  tubérosités  plus  petites 
avec  hanches  II  et  lil  ;  une  seule  aux  hanches  IV,  Tarses  courts, 
non  brusquement  atténués;  deux  éperons  terminaux. 

Femelle.  —  Inconnue. 

Nymphe.  —  Corps  de  même  forme,  long  (rostre  non  compris)  et 
large  de  2"™.  Ecusson  plus  large  que  long,  cordiforme,  à  côtés 
un  peu  arrondis,  blanchâtre  avec  reflet  vert  métallique,  bordure 
brunâtre  étroite,  ponctuations  nombreuses,  superficielles,  rougeâ- 
tres,  distantes.  A  la  face  dorsale  quelques  poils  blancs,  longs,  et 
au  bord  postérieur  d'autres  plus  longs,  insérés  chacun  sur  un  sillou 
de  séparation  des  festons,  et  rendant  le  bord  comme  cilié. 

D'après  4  mâles  et  et  2  nymphes,  pris  à  Haïti  sur  un  Iguanien, 
Metopoceros  cornutus  (Mus.  de  Berlin), 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  303 

33.  Amhliiomma  testudinarium  Koch.  —  Synonymie:  Ixodes  auri- 
scutellatus  Koningsberger  (1). 

2  9,  dont  une  mesure  O'nm  de  long  (rostre  non  compris)  sur 
S^'^  de  large,  prises  par  J.  M.  Bel  sur  un  Tigre  en  Annam  (Mus. 
de  Paris)  ;  2  9  de  Ceylan,  4  d^  et  5  9  prises  par  Grabowsky  sur 
Sua  larvatus,  à  Bornéo  (Mus.  de  Berlin)  ;  une  9  de  Java,  par  Reiche 
(Coll.  Mégnin)  ;  1  rf ,  sur  Sus  vittatus  et  7  9  sur  BufJ'elm  indicus,  à 
Java,  par  Koningsberger. 

33b'\  Amblyomma  iNTEGRUM  Karsch  (2). 
Mâle.  —  Inconnu. 

Femelle.  —  Corps  ovale,  plat,  long  de  o^^,  large  de  4'"m_  Ecus- 
son  triangulaire,  à  angle  postérieur  étroit,  à  bords  postérieurs 
droits,  plus  long  que  large  (S^m  sur  2™™5);  yeux  plats,  grands, 
jaunâtres,  vers  le  quart  antérieur  de  la  longueur;  couleur  blanc 
jaunâtre,  sauf  sur  les  sillons  cervicaux,  autour  des  yeux  et  aux 
ponctuations;  celles-ci,  peu  rapprocbées,  non  profondes,  inégales. 
Face  dorsale  brun  marron,  ridée;  un  sillon  marginal,  des  festons 
postérieurs.  —  Rostre  long,  blanchâtre  à  sa  face  dorsale;  côtés  de 
la  base  convergents  en  avant;  aires  poreuses  ovales,  parallèles, 
rapprochées.  Hypostome  à  trois  liles  de  deuts  de  chaque  côté  sur 
sa  moitié  antérieure.  Palpes  longs;  deuxième  article  trois  fois  aussi 
long  que  le  troisième.  —  Pattes  longues,  blanchâtres  ou  marbrées 
de  blanc  sur  le  bord  dorsal  des  articles.  Hanches  1  à  deux  épines 
écartées,  l'externe  plus  forte;  une  épine  ou  tubérosité  plate  et 
courte  aux  autres  hanches. 

D'après  le  spécimen  de  Karsch  (Mus.  de  Berlin),  recueilli  à 
Ceylau,  par  Holîmeister. 

Espèce  voisine,  mais  distincte  d' Amblyomma  testudinarium. 

33t<"".  Amblyomma  distinctum  Karsch  (3). 

Mâle.  —  Inconnu. 

Femelle.  —  Corps  ovale,  plat,  long  de  o"™,  large  de  4'""'.  Écusson 
triangulaire,  à  angle  postérieur  étroit,  à  bords  postérieurs  droits, 

(1)  Koningsberger  J.  C,  Onderzoekingen  betreffende  de  Teken  (Ixodidae)  van 
Nederlandsch-lndië.  Teijsmannia,  XI,  n"  1,  1900. 

(2)  Karsch  F.,  Arachnologische  Beitrage.  Zeitschrift  fûr  die  ges.  Naturwissen- 
schaft,  LU,  p.  334;  1879. 

(3)  Karsch  F.,  Ibid. 


304  G.    NEUMANN 

aussi  long  que  large  (S^^^S)  ;  yeux  plats,  grands,  jaunâtres,  un 
peu  en  arrière  du  quart  antérieur  de  la  longueur  ;  couleur  blanc 
jaunâtre,  avec  taches  brun  marron,  formant  une  large  bande  sur 
chaque  sillon  cervical  jusqu'au  bord  postérieur,  couvrant  les  angles 
scapulaires  jusqu'autour  et  en  arrière  des  yeux,  une  autre  bande, 
transversale,  allant  du  sillou  cervical  jusqu'au  bord  vers  le  milieu 
de  la  longueur  de  l'écusson  :  ainsi  se  trouvent  limitées  cinq  taches 
claires,  dont  une  occupant  tout  le  champ  médian,  et  deux  de  chaque 
côté  en  arrière  des  yeux,  consécutives,  subtriangulaires.  Face  dorsale 
comme  chez  A .  inlegvum.  —  Rostre  à  base  semblable  à  celle  dU.  inte- 
gruui,  mais  sans  la  patine  blanche  et  à  côtés  divergents  en  avant. 
—  Pattes  brunes,  annelées  de  jaune  à  l'extrémité  distale  des  articles, 
sur  plus  de  la  moitié  de  la  longueur  du  4"^  et  du  5^ 

D'après  le  spécimen  de  Karsch  (Mus.  de  Berlin),  recueilli  à  Ceylan, 
par  Hufïmeister. 

Espèce  voisine,  mais  distincte  d'.4.  testudinarium  et  iVA.  integrum. 

34.  AmblyoDima  Tholloni  NeumHBn. — Les  taches  cuivrées,  indi- 
quées sur  l'écusson  du  a'  et  de  la  9,  peuvent  être  très  réduites  et 
même  manquer  complètement.  —  D'après  3  cT  et  2  $  pris  sur  une 
Gazelle,  au  Kilimandjaro,  par  Schillings.  L'espèce  se  trouve  aussi 
au  Cameroun  (Mus.  de  Berlin). 

36.  Amblyonmia  decoratnin  Koch.  —  A.  fimbriat n m  Koch,  repré- 
senté par  un  seul  spécimen  cT,  appartient  bien  à  la  même  espèce 
qu'A,  deeoratum  \  on  y  voit  encore  les  taches  claires  sur  le  bord 
latéral  en  regard  des  pattes. 

37.  Amblijonima  quadrimaciilatum  Nn.  —  4  c?'  et  2  $  mutilées, 
recueillis  à  Java,  sur  Python  reticulatus,  par  Koningsberger. 

38.  Amblyomma  varium  Koch. 

Bien  que,  dans  sa  description  de  cette  espèce,  Koch  dise  :  «  Weib- 
chen  unbekannt  »,  sa  collection  du  Muséum  de  Berlin  comprend 
sous  le  même  nom  2  cT  etl  9.  Cette  dernière  semble  bien  appartenir 
à  la  même  espèce  que  les  mâles.  Je  la  réunis  sous  ce  nom  à  une 
autre  femelle  (sèche)  provenant  de  Corrientes  en  République  Argen- 
tine (Coll.  Carlos  Berg). 

Femelle.  —  Corps  ovale,  étroit  en  avant,  long  de  9^"'"  (rostre  non 
compris),  large  de  6™'n5,  ou  de  13™°!  de  long  sur  S"""!  de  large.  Ecus- 
sou  triangulaire,  aussi  large (2Dim.o)  que  long;  yeux  plats,  jaunâtres, 
vers  les  deux  ciuquièmes  antérieurs  de  la  longueur;  bords  latéraux 
postérieurs  à  peine  convexes,  angle  postérieur  étroit  ;  sillons  cervi- 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  305 

eaux  profonds,  atteignant  le  milieu  delà  longueur;  ponctuations 
profondes,  très  inégales,  nombreuses,  confluentes  par  places  dans 
les  angles  scapulaires  ;  couleur  générale  brun  foncé,  avec  ou  sans 
une  grande  tache  jaune  dans  l'angle  postérieur,  de  petites  taches 
longitudinales  dans  les  champs  latéraux.  Face  dormle  brun  rouge, 
à  ponctuations  superficielles,  distantes  ;  des  traces  d'un  sillon 
marginal  et  de  festons.  Face  ventrale  de  même  teinte  ;  anus  vers  le 
tiers  postérieur  ;  péritrèmes  triangulaires,  blancs,  bordés  de  noir. 
—  Rostre  long  de  l™m5;  base  ponctuée;  aires  poreuses  grandes, 
ovales,  divergentes  en  avant.  Hypostome  spatule,  à  3  files  de 
dents  de  chaque  coté.  Palpes  relativement  courts,  le  2^  article 
deux  fois  aussi  long  que  le  3e.  —  Pattes.  Hanches  I  pourvues  de 
deux  longues  épines  ;  hanches  II,  111  et  IV  à  bord  postérieur  droit 
et  tranchant,  avec  une  très  petite  pointe  conique.  Tarses  I  étroits, 
aussi  longs  que  le  cinquième  article;  les  autres  brusquement 
atténués,  échancrés  carrément  à  leur  extrémité  ;  deux  éperons 
consécutifs. 

40.  Amblifomma  sparsum  Neumann.  —  Un  cf  a  été  rapporté  du 
Kilima  n'Djaro  par  Kretschner  (Mus.  de  Berlin). 

42.  Amhlyomma  maculatum  Koch.  —  Une  femelle  repue,  de  Villa 
Rica  (Paraguay),  mesure  U^m  de  long  sur  lO'^'"  de  large  en 
arrière,  un  peu  plus  étroite  en  avant  (Mus.  de  Hambourg). 

J'ai  eu  à  examiner  une  trentaine  d'individus,  dont  un  tiers  de  (f 
et  le  reste  de  $  provenant  de  l'Equateur  (Mus.  de  Hambourg),  de  la 
République  Argentine,  du  Chili  et  du  Mexique  (Mus.  de  Berlin). 
6  cf*  et  3  $  du  Mexique  avaient  été  pris  par  Frenzel  sur  un  Lézard, 
Podinema  tejuexin. 

Ce  n'est  pas  sur  un  Coléoptère  (Cercus),  mais  sur  un  Mammifère 
(Cervus  campestris)  qu'ont  été  pris  les  trois  individus  de  Buenos- 
Ayres,  envoyés  par  G.  Berg  (Lettre  de  C.  Berg). 

Amblyomma  tenellum  Koch  rentre  dans  Amhlyomma  cajennense  et 
non  dans  Amblyomma  maculatum  (voir  n"  1,  p.  295). 

43.  Amhlyomma  omle  Koch.—  Espèce  très  voisine  d' Amblyomma 
striatum;  en  diffère  surtout  par  les  détails  de  coloration  et  par  la 
netteté  du  sillon  marginal. 

44.  Amblyomma  rugosum.  Neumann.  —  Espèce  à  supprimer  (voir 
.4.  marmoreum  Koch,  n^  58,  p.  309). 


Mém.  Soc.   Zool.  de  Fr.,  1901.  Xiv.  —  20 


306  G.    NEUMANN 

45.  Amblyomma  Petersi  Karsch. 

Synonymie.  —  Amhbjomma  aureum  Nn. 
Amblyomma  Foài  Nn. 

L'examen  du  type  cT  de  Karsch  montre  qu'il  ne  rentre  pas  dans 
A.  ehurncum,  comme  je  l'avais  supposé.  C'est  la  forme  que  j'avais 
décrite  sous  le  nom  A' A.  Foài,  qui  tombe  ainsi  en  synonymie. 

D'autre  part,  dans  un  lot  recueilli  par  Stiihlmann,  sans  indica- 
tion d'origine,  je  trouve  des  màles  semblables  réunis  à  des  femelles 
répondant  à  mou  type  d'i.  aureum.  Il  y  a,  d'ailleurs,  une  corré- 
lation parfaite  dans  les  caractères.  Par  priorité,  A .  Petersi  devient 
le  nom  de  l'espèce,  dont  le  (j^  a  été  décrit  à  A.  Foài  (n»  54)  et  la  $ 
à  A.  aureum  (no45). 

Cette  espèce  a  encore  été  trouvée  en  divers  points  de  l'Afrique 
orientale  allemande  par  Bohm,  FuUeborn,  0.  Neumann,  Reichardt 
et  Schillings,  à  Madagascar  par  Hildebrandt,  au  Zanguebar,  à 
Libéria  (Mus.  de  Berlin). 

De  cinq  9  recueillies  par  Schillings  sur  Hhinoceros  lucerius, 
dans  l'Afrique  orientale  allemande,  trois  s'écartent  un  peu  du  type 
par  leur  écusson  plus  petit  (4«i™  de  largeur),  leurs  pattes  plus 
courtes,  à  épines  coxales  moins  développées,  à  tarses  plus  briève- 
ment atténués. 

C'est  par  erreur  que  j'ai  rapporté  provisoirement  à  cette  espèce 
une  9  recueillie  à  Java  par  Oberthur  :  il  s'agit,  en  réalité,  d'Anih. 
testudinarium. 

45^'^.  Amblyomma  personatum  n,  sp. 

IVIâle.  —  Corps  régulièrement  ovale,  long  de  8°»™,  large  de  6™in  5. 
Ecusson  convexe,  jaune,  avec  taches  brun  foncé  (devenant  brun 
rouge  dans  l'alcool)  :  une  petite  entre  les  sillons  cervicaux  ; 
deux  grandes,  paires,  allongées,  commençant  en  arrière  des  yeux, 
se  dirigeant  obliquement  eu  dedans  et  en  arrière,  en  délimitant 
les  bords  latéraux  de  la  ligure  d'un  écusson  femelle,  sans  se  rejoin- 
dre; une  grande,  impaire,  médiane,  postérieure,  en  forme  de  T; 
une  étroite  bordure  aux  angles  scapulaires  jusqu'autour  des  yeux; 
treize  taches  symétriques,  dont  11  sur  les  festons,  les  deux  autres 
en  avant  des  festons  extrêmes  ;  sillons  cervicaux  courts  et  pro- 
fonds; pas  de  sillon  marginal;  des  festons  postérieurs  plus  longs 
que  larges.  Ponctuations  inégales  :  les  unes  grandes,  très  distan- 
tes, plus  nombreuses  dans  la  moitié  postérieure  ;  les  autres  très 
fines  et  très  nombreuses,  toutes  paraissant  en  brun  sur  le  fond 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDES 


307 


jaune.  Yeux  graotls,  plais,  jaunes.  Face  ventrale  jaune  foncé;  fes- 
tons postérieurs  aussi  i^rauds  qu'à  l'écusson,  marqués  de  brun 
rouge;  sept  taches  de  même  couleur,  dont  deux  en  dehors  des 
festons  extrêmes,  une  en  avant  du 
feston  médian,  les  autres  en  regard 
des  festons  de  rang  impair;  cadre 
anal  brun  rouge;  péritrèmes  grands, 
à  fond  laiteux.  —  Rostre  long  de  iJ"^™. 
Hypostome  à  quatre  files  de  dents  de 
chaque  côté.  Palpes  à  deuxième  arti- 
cle plus  de  deux  fois  aussi  long  que 
le  3»  —  Pattes  longues;  chaque  article 
(sauf  les  hanches  et  les  tarses)  jaune 
dans  sa  moitié  distale.  Hanches  I  à 
deux  fortes  dents  plates;  une  large 
dent  plate  à  l'angle  interne  des  autres, 
plus  étroite  et  plus  longue  à  la  qua- 
trième paire.  Tarses  brusquement 
rétrécis,  comme  échancrés  à  leur  bord  dorsal  près  de  leur  extré- 
mité; ceux  de  la  1''"  paire  aussi  longs  que  l'article  précédent;  les 
autres  relativement  très  courts  et  épais,  terminés  par  deux  éperons 
consécutifs. 


Fig.  12. —  Amblyomma  persn- 
natum  (f.  Ecusson  dorsal. 


Femelle.  —  Corps  ovale,  peu  renflé,  long  de  14'^!™  (rostre  non 
compris),  large  de  Hmm^  ^  côtés  presque  droits.  Écussun  semblable 
à  celui  d'A.  Petersi,  mais  à  taches  brunes  plus  étendues,  celles  du 
pourtour  des  yeux  reliées  à  celles  des  bords  latéraux  postérieurs 
par  un  liséré  marginal,  les  sillons  cervicaux  plus  couverts,  le 
champ  médian  marqué  aussi  de  brun  ;  yeux  deux  fois  aussi  grands. 
Face  dorsale,  indiquant  par  ses  sillons  et  ses  ponctuations  sa  grande 
ressemblance  avec  celles  d'A.  Petersi.  Rostre  comme  chez  .4.  Petersi. 
Pattes  semblables  à  celles  du  cf,  plus  longues,  moins  épaisses. 
Hanches  IV  à  dent  à  peine  plus  longue  qu'aux  deux  précédentes. 

D'après  un  cT  sec,  d'Irangi  (Afrique  orientale  allemande),  deux 
d^  et  une  $  du  Gabon  (Mus.  de  Berlin). 

46.  Amblyomma  devium  (Koch).  —  Deux  $,  types  de  Koch,  inscri- 
tes sous  le  nom  de  Hijalomma  devium,  montrent  que  cette  espèce  de 
Koch  rentre  dans  Amblyomma  sylvaticum  (de  Geer)  et  doit,  par  con- 
séquent, disparaître. 

Ce  que  j'ai  décrit  comme  A.  devium  (Koch)  rentre  dans  A.  mar- 
moreum.  Koch  (11°  58,  p.  309). 


308  G.    NEUMANN 

47.  x\mblyomma  hippopotamense  (Denny) 

Mâle.  —  Ecusson  dorsal  à  ponctuations  inégales,  la  plupart  très 
fines;  quelques-unes  grandes,  profondes.  Yeux  petits,  blanchâtres, 
hémisphériques.  Hanches  I  coniques,  à  pointe  épaisse,  recourbée 
en  arrière  et  un  peu  en  dehors  ;  près  de  l'angle  postèro-externe, 
une  épine  étroite  et  longue. 

Femelle.  —  Ecusson  dorsal  à  grandes  ponctuations  plus  abon- 
dantes que  chez  le  mâle  ;  yeux  comme  chez  le  mâle.  Les  deux 
taches  abdominales  lenticulaires;  poils  abondants  sur  le  reste  de 
la  l'ace  dorsale.  Péritrèmes  largement  bordés  de  blanc  en  dehors. 

D'après  les  types  de  C.  L.  Koch. 

49.  Amblyomma  moreliae  (L.  Koch). 
Mâle.—  Voy.  3»  Mémoire,  p.  258. 

Femelle.—  Corps  ovale,  plus  étroit  en  avant  qu'en  arrière,  long 
de  8mm^  large  de  5°i™5.  Ecusson  cordiforme,  à  côtés  arrondis,  angle 
postérieur  large,  les  yeux  un  peu  eu  arrière  du  tiers  antérieur  de 
la  longueur,  plus  large  (2™™  7)  que  long  (2'»m)  ;  sillons  cervicaux 
profonds  et  courts  en  avant,  superficiels  en  arrière,  n'atteignant  pas 
le  bord  postérieur  ;  ponctuatious  grandes  et  abondantes  dans  la 
partie  antérieure  du  champ  médian  et  dans  les  angles  scapulaires, 
confluentes  en  arrière  des  yeux,  rares  ou  absentes  ailleurs  ;  couleur 
générale  brun  rouge  (dans  l'alcool),  une  tache  scapulaire  jaunâtre  et 
irrégulière  de  chaque  côté;  yeux  plats  et  blanchâtres.  Faces  dorsale 
et  ventrale  brun  rouge,  avec  quelques  poils  très  courts  et  épars  ;  des 
festons  au  bord  postérieur  (à  jeun)  ;  sillons  ordinaires  ;  péritrèmes 
moyens,  bruns,  triangulaires  à  angles  arrondis.  —  Rostre  long  de 
l'"'"4  ;  base  rectangulaire,  deux  fois  aussi  large  que  longue,  angles 
postérieurs  non  saillants  ;  aires  poreuses  grandes,  ovales  et  écartées. 
Doigt  des  chélicères  long  de  260  [j.  ;  apophyse  interne  recourbée 
en  un  fort  crochet  ;  apophyse  externe  à  trois  dents,  l'antérieure 
petite,  les  deux  autres  fortes.  Hypostome  spatule,  à  4  files  de 
dents  de  chaque  côté,  sur  sa  moitié  antérieure.  Palpes  longs  et 
plats,  le  2e  article  à  peine  deux  fois  aussi  long  que  le  3».  —  Pattes 
moyennes.  Hanches  petites,  celle  de  la  Ire  paire  à  deux  épines 
coniques,  courtes,  subégales,  écartées;  une  épine  semblable,  plus 
courte  au  bord  postérieur  des  autres.  Tarses  grêles,  non  brusque- 
ment atténués  ;  un  éperon  terminal  ;  caroncule  courte,  atteignant 
le  tiets  de  la  longueur  des  ongles. 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  309 

D'après  un  mâle  et  trois  femelles  de  la  Nouvelle-Galles  du  Sud, 
dont  une  prise  sur  un  Cheval  et  une  autre  sur  un  Macropus  sp. 
(Coll.  du  Départ,  of  mines  and  agricult.,  New  South  VVales). 

La  femelle  paraît  une  réduction  de  .4.  cordiferum. 

51.  Amblyomma  giganteum  Neumann.  —  C'est  la  forme  repue  de 
Hyalomma  longirostrc  (Koch)  (Voyez  p.  313). 

52.  Amblyomma  aoicola  Marx  et  Neumann.  —  C'est  la  nymphe  de 
Hyalomma  longirustre  (Koch)  (.4.  giganteum  Nn.),  comme  je  l'avais 
supposé. 

54.  Amblyomma  Foài  Neumann.  —  Espèce  à  supprimer  (voir  ^. 
l*etersi,  n»  45,  p.  306). 

55.  Amblyomma  subluteum  Neumann.  —  Espèce  à  supprimer 
(voir  A.  crenatum.,  n»  8,  p.  1^1). 

56.  Amblyomma  eburneum  Gerstacker,  —  5  cT  et  9  9  pris  sur 
des  Antilopes  et  sur  le  Lion,  par  Foà,  à  l'ouest  du  Tanganyika 
(Ouroua). 

Amblyomma  Petersi  Karsch  est  synonyme  d',4.  Foâi,  d'A.  aureum, 
non  d'A.  eburneum. 

57.  Amblyomma  hebr^um  Koch. 

Synonymie.  —  Ixodes  Poortm a  ni  Lucas. 

Amblyomma  Hassalli  Marx  et  Neumann. 
Amblyomma  annidipes  Koch. 

L'examen  d'environ  120  individus  d^  et  9  recueillis  dans  la 
Colonie  du  Cap  sur  les  divers  animaux  domestiques  (Coll.  Louns- 
bury)  me  fait  reconnaître  l'identité  d'A.  Hassalli  et  d'A.  Iiebrxum. 
Les  surfaces  claires  de  l'écusson  chez  le  mâle  et  chez  la  femelle 
varient,  à  sec,  du  jaune  soufre  au  rouge  ou  jaune  cuivré;  le  séjour 
dans  l'alcool  donne  toujours  cette  dernière  teinte. 

Pour  la  description  de  la  femelle  et  la  répartition  de  l'espèce,  on 
devra  donc  se  reporter  à  ce  qui  est  dit  d'.4 .  Hassalli. 

Cette  espèce  est  répandue  en  abondance  dans  l'Afrique  orientale 
allemande,  à  Delagoa  Bay.  Schillings  l'a  trouvée  sur  Camelopardalis 
Giraffa  et  sur  Rhinocéros  lucerius. 

58.  Amblyomma  marmoreum  Koch. 

Synonymie.  —  Amblyomma  rugosum  Nn.,  cf. 

Amblyomma  devium  (Koch)  Nn.,  9. 
Koch  a  décrit  A .  marmoreum  cT,  disant  :  «  Weibchen  unbekannt  ». 


310  G.    NEUMANN 

Sa  collection  du  Musée  de  Berlin  comprend  cependant  un  cT  et 
une  ?,  que  rapproche,  d'ailleurs,  l'ensemble  de  leurs  caractères, 
si  bien  qu'on  ne  peut  douter  que  les  deux  types  appartiennent  à 
la  même  espèce. 

D'autre  part,  un  lot  de  4  o^  et  de  2  9,  pris  sur  une  Tortue  au  Cap 
de  Bonne  Espérance  (Coll.  Lounsbury),  montre  les  femelles  identi- 
ques à  celle  de  Koch  et  à  celle  que  j'avais  décrite  sous  le  nom 
d'.4.  dexium  (Koch).  La  synonymie  que  j'indique  plus  haut  me 
semble  donc  justifiée.  J'en  conclus,  d'après  les  divers  spécimens 
que  j'ai  eus  en  mains,  que  les  mâles  sont  susceptibles  de  varier 
dans  d'assez  grandes  limites  sous  le  rapport  de  la  profondeur  et  des 
dimensions  des  ponctuations,  ainsi  que  par  la  netteté  des  dessins 
et  l'intensité  du  fond  de  l'écusson. 

Je  complète  ce  que  j'ai  dit,  sous  les  numéros  44,  46  et  58,  par  les 
détails  suivants,  applicables  aussi  à  un  cf*  de  l'Afrique  orientale 
allemande,  recueilli  par  0.  Neumann  (Mus.  de  Berlin). 

IVIâle.  —  Corps  atteignant  8™«»  5  de  longueur  (rostre  non  compris), 
sur  7mm  de  largeur.  Les  taches  brunes  sur  fond  jaune  sont  dispo- 
sées ainsi  :  deux  bandes  étroites  sur  les  sillons  cervicaux  ;  en 
arrière  de  celles-ci  deux  bandes  écar- 
tées en  avant  (où  elles  sont  plus  lar- 
ges), rapprochées  en  arrière,  reliées 
au  milieu  par  une  bande  transversale 
étroite  :  dans  le  tiers  postérieur,  trois 
bandes  convergeant  en  avant,  élargies 
ou  non  à  leur  extrémité  antérieure  : 
sur  le  bourrelet  marginal  en  avant  des 
festons,  trois  taches  successives,  dont 
l'antérieure  borde  l'œil  en  dehors  ;  les 
festons  bordés  de  brun  à  leur  bord 

interne.  Yeux  grands,  plats,  jaunes- 
Fig.   13.  —  Awblyoïiiiiia  inar-        .    ,      ,  7    i       o    \ 

nwreumcf.  Ecusson  dorsal.         A  la  (nce  ventrale,  les  festons  marques 

par  des  taches  brunes  et  leurs  sillons 
de  séparation  —  Rostre  assez  court  ;  palpes  épais,  le  deuxième  article 
courbé  vers  la  face  ventrale,  deux  fois  aussi  long  que  le  3^.  —  Pattes 
fortes,  épaisses,  brun  marron,  annelées  de  jaune  à  l'extrémité 
distale  des  articles  intermédiaires.  Hanches  I  à  deux  épines  courtes 
et  plates  ;  une  seule  épine  semblable  aux  autres,  plus  forte  à  la  4^ 
paire.  Tarses  courts,  épais,  brièvement  atténués. 

Dans  les  spécimens  du  Cap  de  Bonne-Espérauce,  les  taches  sont 
souvent  moins  nettes,  la  partie  brune  du  fond  plus  étendue,  la 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXOUIDÉS  311 

surface  rendue  plus  irrégulière  par  les  grandes  ponctuations,  qui 
sont  plus  nombreuses  et  plus  profondes. 

Femelle.  —  A  jeun,  même  contour  et  mêmes  dimensions  que 
le  mâle  ;  atteint  lO'"""  (rostre  non  compris)  sur  une  largeur  de  8™™. 
Ecusson  à  peine  plus  large  (4"^'")  que  long,  les  angles  scapulaires 
saillants  en  pointes  antérieures,  les  bords  postérieurs  un  peu 
convexes  ;  yeux  vers  le  tiers  antérieur  de  la  longueur  ;  ponctuations 
comme  chez  le  mâle,  les  grandes  plus  ou  moins  nombreuses.  (Pour 
les  autres  caractères,  voir  .4.  démuni,  3^  mém.,  p.  255). 

D'après  les  spécimens  de  Koch,  de  Lounsbury,  ceux  de  Delalande 
et  d'Audinet-Serville,  ceux  de  Marx,  ceux  du  Mus.  de  Hambourg, 
du  Mus.  de  Berlin,  du  Mus.  de  Paris,  déjà  cités;  d'autres  trouvés  à 
Algoa  Bay  et  à  Port-Elisabeth  (Colonie  du  Cap)  par  Brauns(Mus.  de 
Hambourg),  à  Tanga  (Afrique  orientale  allemande)  par  0.  Neu- 
mann,  et  sur  Rhinocéros  lucerius,  par  Schillings  (Mus.  de  Berlin). 

Je  rapporte  à  A.  tnarnioreum,  mais  avec  doute,  une  femelle  prise  sur 
une  Tortue  de  Zanzibar  par  Stuhlmanu  (Mus.  de  Hambourg).  Elle 
difïère  de  celles  de  Lounsbury,  par  sa  taille  un  peu  plus  faible, 
l'écusson  un  peu  plus  cordiforme,  à  grosses  ponctuations  moins 
nombreuses,  les  espaces  clairs  réduits  (peut-être  par  l'action  de 
l'alcool)  à  deux  taches  irrégulières,  scapulaires,  rouge  cuivré;  une 
tache  semblable  entre  les  aires  poreuses. 

Un  mâle  recueilli  dans  le  Haut-Zambèze  par  Foà  (Mus.  de  Paris) 
a  été  par  erreur  (3^  mém.,  p.  272)  rapporté  provisoiremenl  à 
A.  hebraeum  {A.  HassaUi).  C'est  un  .4.  marmoreum. 

59.  Amblyomma  aunulipes  Koch.  —  L'étude  des  types  cf  et  9  de 
Koch  me  porte  à  confondre  cette  espèce  avec  A.  hebrœum  K. 
La  tache  noire  antérieure  du  cT  m'a  paru  accidentelle  ou  indivi- 
duelle. Les  particularités  des  9  ne  m'ont  pas  non  plus  paru 
spécifiques. 

61.  Amblyomma  variegatum  (Fabricius).  —  Cette  espèce  est  essen- 
tiellement africaine.  On  la  signale  en  divers  points  de  l'Afrique 
orientale  allemande  (Stuhlmann,  Stierling,  FûUeborn),  au  Togo 
(Conradt,  Baumaun),  en  Angola  (Wissmann),  en  Guinée  (Ungar). 
Son  hôte  de  prédilection  est  le  Bœuf  et  le  Zèbre;  Stuhlmann  l'a 
trouvée  aussi  sur  le  Mouton  (Kais.  Gesundheitsamt  de  Berlin,  Mus. 
de  Hambourg,  Mus.  de  Berlin). 

Elle  vit  à  Antigua  dans  les  mêmes  conditions  qu'à  la  Guade- 
loupe; ou  l'y  nomme  «  Gold  Tick  »  (Coll.  Goodwin). 


312  G.    NEUMANN 

62.  Amblyomma  HassaUi  Marx  et  Neumann.  —  Espèce  à  sup- 
primer (Voir  A.  hebraeum,  n°  57). 

Un  mâle  du  Haut-Zambèze  a  été,  par  erreur,  rapporté  provisoi- 
rement (p.  272)  a  A.  HassaUi.  C'est  un  A.  mannoreum. 

63.  Amblyomma  splendidiiui  Giebel.  —  6  cf  et  7  9  ont  été  rap- 
portés de  la  région  du  Tanganyika  par  Bôhm.  L'espèce  vit  sur  le 
Buffle  dans  l'Afrique  orientale  allemande,  d'après  Zech  (Mus.  de 
Berlin). 

65.  Amblyomma  syhatirum  (de  Geer).  —  Cette  espèce  comprend 
les  9  décrites  par  Koch  sous  le  nom  de  Hyalomma  devium. 

66.  Amblyomma  lœve  Nn.  —  D'après  l'examen  du  type  de  Koch, 
il  s'agit  d'un  Aponomma,  qui  appartient  à  l'espèce  que  j'ai  appelée 
Ap.  politum  et  qui  devient,  par  suite,  Ap.  latum  (Koch). 

70.  Amblyomma  irroratum  Koch.  — Koch  le  dit  très  rapproché 
à.' A.  hebrœum.  C'est  d'^.  dissimile  qu'il  aurait  dû  dire;  car  la 
distinction  m'a  paru  impossible,  et  je  considère  A .  irroratum  comme 
synonyme  d'A.  dissimile.  (D'après  les  spécimens  de  Koch). 

73.  Amblyomma  helwlum  Koch.  —  Correction  :  Ecusson  cordi- 
forme,  à  côtés  convexes,  à  peu  près  aussi  large  que  long.  Hanches  I 
à  deux  épines  courtes  ;  une  épine  courte  au  bord  postérieur  des 
autres.  Tarses  atténués  progressivement.  —  D'après  le  spécimen  de 
Koch  (Mus.  de  Berlin). 

87.  Amblyomma  inflatum  n.  sp. 

Mâle  et  Femelle.  —  Inconnus. 

Nymphe.  —  Corps  jaune  verdâtre,  renflé,  cordiforrae,  plus  large 
dans  le  tiers  antérieur,  rétréci  en  arrière,  oii  la  largeur  est  réduite 
de  moitié  environ,  long  de  3™™  (rostre  non  compris),  large  de 
2"i"'5,  parfois  plus  large  que  long  chez  les  jeunes.  Éimsson  brunâtre, 
un  peu  plus  long  (0'"">5)  que  large,  à  bord  antérieur  à  peine  concave, 
les  latéraux  rectilignes,  à  peine  divergents  en  arrière,  où  ils  sont 
réunis  par  un  bord  courbe  et  très  peu  sinueux  ;  yeux  petits,  bril- 
lants, entre  le  tiers  et  le  quart  postérieur,  à  la  réunion  des  bords 
latéraux  et  du  bord  postérieur  ;  sillons  cervicaux  très  écartés, 
presque  rectilignes,  atteignant  le  bord  postérieur  ;  ponctuations 
obsolètes.  Face  dorsale  creusée,  chez  les  jeunes,  d'un  sillon  qui  part 
de  l'angle  postérieur  de  l'écusson  et  se  divise  en  deux  branches 
divergentes  en  arrière,  de  manière  à  limiter  de  chaque  côté  un 
renflement  arrondi  ;  des  ponctuations  très  fines,   quelques  poils 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS 


313 


épars.  Face  ventrale  renflée  ;  ponctuations  plus  marquées  ;  poils 
plus  nombreux.  Orificj  sexuel  indiqué  par  une  ponctuation  en 
regard  des  hanches  de  la  2®  paire.  Anus  petit,  vers  le  quart  posté- 
rieur ;  sillon  anal  obsolète  ;  sillons  sexuels  superficiels.  Péritrèmes 
très  petits,  circulaires,  au  niveau  de  l'anus.  —  liostrc  à  base  courte, 
large,  triangulaire,  à  angles  laté- 
raux très  aigus;  sans  aires  poreu- 
ses. Hypostome  étroit,  à  deux  files 
de  dents  de  chaque  côté  ;  palpes 
minces,  étroits,  surtout  à  la  base, 
le  2^  article  au  moins  deux  fois 
aussi  long  que  le  3e.  —  Pattes 
déliées,  très  écartées  les  unes  des 
autres,  la  première  paire  éloignée 
du  rostre,  toutes  cachées  dans  leurs 
deux  tiers  sous  la  face  inférieure. 
Hanches  I  à  deux  rudiments  de 
dents,  les  autres  inermes.  Tarses 
longs,  grêles,  atténués  progressi- 
vement. 

D'après  deux  spécimens  du  Chili  (Coll.  Lataste)  et  quatre  d'origine 
inconnue,  mais  certainement  sud-américaine  (Mus.  de  Berlinj. 

Cette  forme,  tout  exceptionnelle,  rappelle  les  nymphes  Phauli- 
xodes  que  Canestrini  a  rapportées  à  Rhiplcephalus,  mais  qui  ne  diffè- 
rent pas  essentiellement  de  celles  d'un  grand  nombre  d'Amhlyonima. 
Je  les  place  provisoirement  dans  ce  dernier  genre  en  raison  de  la 
forme  des  palpes  et  parce  qu'il  a  beaucoup  de  représentants  en 
Amérique,  tandis  que  Rhiplcephalus  n'y  figure  que  par  R.  finnulatus, 
auquel  il  n'y  a  pas  à  songer  ici. 


Fig.  14.  —  Àmbiyomma  inflatum, 
nymphe.  Rostre  et  écusson. 


K.  HvALOMMA  Koch. 


1.   Hyalomma  ^gyptium  (Linné). 

L'étude  des  types  de  Koch  que  j'ai  réunis  dans  une  même  espèce 
me  permet  d'y  reconnaître  plusieurs  variétés. 

l''  Var.  dromedarii  (Koch).  —  Les  pattes  sont  plus  claires.  Mâle: 
écusson  à  ponctuations  peu  profondes  ;  feston  médian  blanchâtre  ; 
face  ventrale  blanchâtre  ;  écussons  adanaux  et  accessoires  bien 
apparents,  se  recourbant  eu  pointe  vers  la  ligne  médiane  en  arrière 
de  l'anus.  Femelle  :  écusson  faiblement  ponctué  —  Syrie,  Egypte, 
Bukkara.  —  H.  excavatam  Koch  rentre  dans  ce  type. 


314  ,  G.    NEUMANN 

2°  Var.  lusitanicum  (Koch).  —  Coloration  dorsale  moins  foncée 
que  dans  le  type.  Chez  le  7nâle,  cela  est  à  peine  notable  pour 
l'écusson  ;  pattes  blanchâtres  au  bord  dorsal  et  aux  faces  des 
articles,  avec  des  ponctuations  foncées.  Chez  la  femelle,  la  patine 
blanchâtre  des  pattes  est  plus  accentuée  ;  l'écusson  et  le  rostre  sont 
roussàtres  ;  les  dépressions  entre  les  sillons  cervicau.x  et  latéraux 
ainsi  que  le  bord  postérieur  de  l'écusson  sont  plus  foncés;  les  yeux 
sont  très  noirs.  —  Portugal. 

3°  Var.  impressum  (Koch).  —  Mâle  :  ponctuations  égales,  très 
nombreuses,  rapprochées,  rendant  l'écusson  comme  chagriné. 
Femelle  :  ponctuations  aussi  abondantes,  mais  plus  fines. — Sénégal. 

Dans  une  forme  recueillie  par  P.  Reichardt  dans  l'Afrique  orien- 
tale allemande  (Mus.  de  Berlin),  les  festons  marginaux  ne  sont 
nets  qu'en  dehors  du  bord  postérieur  de  l'écusson;  sur  celui  ci,  ils 
paraissent  réduits  à  sept  :  le  médian  double  des  autres,  arrondi  en 
avant,  blanc,  les  extrêmes  larges  et  longs;  en  avant  des  festons,  les 
ponctuations  sont  continentes  et,  par  suite,  l'écusson  chagriné  dans 
son  quart  postérieur. 

L'espèce  est  répandue  dans  toute  la  colonie  du  Cap  sur  les 
divers  animaux  domestiques  (Coll.  Lounsbury). 

La  collection  du  Muséum  de  Berlin  possède  175  individus  de 
cette  espèce,  qui  eu  prouvent  de  nouveau  la  grande  extension  : 
Egypte,  Nubie,  Tripoli,  Tunisie,  Maroc,  Téuérife,  Walvisch  Bay, 
Afrique  S.-O. ,  Colonie  du  Cap,  Orange,  Afrique  orientale  alle- 
mande, Delagoa  Bay,  Grèce,  Crète,  Asie  Mineure,  Afghanistan  et 
même  Pékin. 

Les  hôtes  indiqués,  outre  les  animaux  domestiques,  sont  Came- 
lapardnlis  Gii'affa,  Capra  caucasica,  Ovis  Arknl. 

J'avais  fait  rentrer  fxodes  algeriensis  Mégnin  dans  //.  œgyptium. 
En  réalité,  Ixodes  algeriensis  ne  correspond  pas  à  une  forme  spéci- 
fique. La  collection  de  Mégnin  comprend  "21  Ixodidés  répartis 
en  six  lots  étiquetés  sous  ce  nom,  comme  provenant  du  Bœuf:  la 
majorité  (19)  est  formée  de  H.  œgyptium.  cT  et  9;  le  reste,  par 
7  lihipicephalus  bursa  cr'  et  $  et  1  Dermacentor  reticulatus  $. 

Cette  espèce  est  indiquée  [H.  grossum)  comme  recueillie  à  Bu- 
larli,  dans  l'oust  du  pays  de  Somalis,  par  Peel  (1). 


(1)  PococK  R.  J.,  Chilopoda  and  Arachnida.  Collection  of  Insects  and  Arach- 
nids  made  by  C.  V.  A.  Peel  in  Somaliland,  p.  49  (Proceed.  of  the  zoolog.  Soc.  of 
London    1900). 


REVISION    DE  LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  313 


2.  Hyalomma  syriacum  Koch. 

L'examen  des  types  de  Koch  m'a  fait  retrouver,  dans  sou  Hya- 
lomma  syriacum,  ce  que  j'ai  appelé  //.  a/fine  :  ce  nom  tombe  donc 
en  synonymie. 

Une  dizaine  de  lots,  dont  deux  du  Musée  de  Hambourg  et  les 
autres  du  Musée  de  Berlin,  confirment  l'aire  d'expausiou  indiquée 
pour  cette  espèce.  C'est  le  nord  de  l'Afrique,  l'Egypte,  Tripoli, 
l'Asie  Mineure,  Athènes,  l'île  de  Cos.  Les  hôtes  indiqués  sont  encore 
des  Tortues,  spécialement  Testudo  maiiritanica  et  T.  grœca. 

3.   Hyalomma  longirostre  (G.  L.  Koch). 

Synonymie.  —  Hœmalastor  longirostrls  Koch  (1). 
Hœmalastor  crassitarsus  Karsch  (2). 
Amhlyomma  giganteum  Neumann  (3). 
Amhlyomma  avicola  Marx  et  Neumann  (4). 
Hyalomma  crassitar'bus  Neumann  (5). 

Mâle.  —  (Syn.  :  Hœmalastor  crassitarsm  Karsch,  Hyalomma 
crassitarsus  Nn.).  —  Les  écussons  ventraux  ne  consistent  qu'en  des 
épaississements  chitineux,  non  saillants  comme  ils  le  sont  dans 
les  deux  Hyalomma  africains.  H.  longirostre  cf  est  très  voisin  d'Am- 
blyomma  Geayi,  qui  présente  une  ébauche  d'écussons  adanaux  et 
d'écussons  accessoires. 

Femelle.  —  (Syn.  :  Hœmalastor  lonyirostris  Koch,  Amb.  giganteum 
Nn.,  Ay))b.  avicola  Marx  et  Nn.).  —  Corps  plat  ovale,  très  étroit  en 
avant,  présentant  sa  plus  grande  largeur  vers  le  tiers  postérieur, 
long  de  6"'"'  (rostre  non  compris),  large  de  4'"'".  Ecusson  ovale  losan- 
gique,à  angle  postérieur  étroit,  les  côtés  un  peu  convexes,  bien 
plus  long  (4'"'")  que  large  (3'"'"),  peu  échancré  en  avant;  yeux  un  peu 
en  arrière  du  tiers  antérieur  de  la  longueur  ;  sillons  cervicaux  pro- 
fonds à  leur  origine,  très  larges  et  diffus  en  arrière  ;  ponctuations 
très  nombreuses,  grandes  sur  toute  la  surface,  petites  entre  les 

(1)  KochC.  L.,  Ordnung  der  Zecken.  Archiv  f.  Naturg.,  X  (I),  p.  223;  1844.  — 
Arachnidensyslem,  IV,  p.  49;  pi.  Vil,  tig.  23;  1847. 

(2)  Karsch  F.,  Vier  neue  Ixodiden  des  Berliner  Muséums.  Mitlheil.  cl.  Mûn- 
chener  entom.  Vereine,  IX,  p.  141  ;  1880. 

(3)  Neumann  G.,  Rec.  de  la  lam.  des  Ixodidés,  3'  Mémoire.  Mémoires  de  la 
Soc.  Zoolog.  de  France,  XII,  p.  259;  1899. 

(4)  Neumann  G.,  Ibid.,  p.  260. 
(3)  Neuma.nn  g.,  Ibid.,  p.  293. 


316 


G.    NEUMANN 


sillons  cervicaux  ;  couleur  brun  marron,  plus  foncé  en  dedans 
des  yeux  et  le  long  du  bord  postérieur;  sur  la  ligne  médiane, 
une  tache  longitudinale,  verte  et  jaune,  irrégulière,  interrompue, 

élargie  au  milieu ,  où  elle 
embrasse  un  espace  brun  lo- 
sangique.  Yeux  grands,  plats, 
rougeâtres,  peu  apparents. 
Face  dorsale  rouge  brunâtre, 
à  ponctuations  grossières  et 
fossettes  irrégulières;  un  sil- 
lon marginal  parallèle  au 
bord,  formant  la  limite  anté- 
rieure de  onze  festons  posté- 
rieurs; quelques  poils  très 
courts.  Face  ventrale  brun 
jaunâtre,  glabre  ou  presque 
glabre  ;  vulve  étroite ,  en 
regard  du  bord  postérieur 
des  hanches  de  la  2^  paire  ; 
anus  vers  le  tiers  postérieur  ; 
festons  postérieurs  apparents, 
non  limités  en  avant  ;  cercle 
anal  bien  arrondi  ;  péritrèmes 
à  fond  laiteux,  triangulaires,  à  angles  arrondis.  —  Rostre  étroit, 
A  long  (2"""5)  ;  base  en  trian- 

gle équilatéral,  le  bord 
postérieur  ne  pénétrant 
pas  dans  l'échancrure  de 
l'écusson  ;    des    ponctua- 


Fig.  la.  -    Eyalomma  longirostre  9. 
Face  dorsale. 


Fig.  16.—  Hyalomma 
longirosti'e^  .Boigi 
de  la  chélicère  gau- 
che. 


Fig.  17.  —  Hya- 
lomma longi  - 
rostre  9,  Hypo- 
stome. 


Fig.  18.  —  Hyalomma  longi- 
rostre 5.  Extrémité  de  l'hypo- 
stome. 


tions  fines;  aires  poreuses  grandes,  ovales,  comme  réunies  à  leur 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  317 

base  par  un  sillon.  Gliélicères  à  gaine  épineuse,  à  doigt  étroit,  long 
de  330  a;  apophyse  interne  allongée  dans  le  sens  du  doigt,  avec 
deux  pointes  terminales,  1  antérieure  saillante  en  dehors,  la  posté- 
rieure directement  rétrograde;  apophyse  externe  à  deux  dents 
fortes  (l'antérieure  un  peu  moins),  plus  une  petite  dent  serretée 
terminale,  antérieure.  Hypostome  très  lancéolé,  très  aigu  à  son 
extrémité  antérieure,  armé,  sur  chaque  moitié,  de  trois  liles  longi- 
tudinales de  dix  dents  aiguës,  plus  des  petites  dents  aiguës  anté- 
rieures sur  3-4  files,  plus  des  dents  squamiformes  postérieures 
jusqu'à  sa  base;  les  bords  de  l'hypostome  très  finement  denticulés 
depuis  la  pointe  jusqu'au  milieu  de  la  longueur.  Palpes  très  longs, 
très  plats  ;  premier  article  relativement  long,  le  deuxième  deux 
fois  et  demi  aussi  long  que  le  3^.  —  Pattes  très  longues,  surtout 
celles  de  la  4«  paire.  Hanches  de  la  1'»  paire  à  deux  pointes  courtes, 
l'exterue  plus  forte:  une  épine  semblable  plus  courte  au  bord 
postérieur  des  autres.  Tarses  très  longs,  leur  bord  dorsal  taillé  en 
biseau  à  son  extrémité;  deux  éperons  terminaux;  caroncule 
atteignant  les  deux  tiers  de  la  longueur  des  ongles. 

Pour  la  femelle  repue,  voir  Amhlyomma  giganleum  (3®  Mém., 
p.  259),  et  pour  la  nymphe,  A.  amcola  (Ibid.,  p.  260). 

D'après  1  cT  et  3  9  recueillis  sur  un  Porc -Épie  dans  la  colonie 
de  Santa-Gruz  de  Rio  grande  do  Sul  ,  par  Stieglmayr  fMus.  de 
Hambourg)  ;  une  femelle  repue  de  26™""  de  long  sur  20"""  de  large, 
recueillie  à  Caracas  (Venezuela),  par  Gollmer  (Mus.  de  Berlin).  La 
femelle  de  cette  espèce  se  caractérise  nettement  par  la  forme  de 
son  écusson,  de  son  rostre  et  surtout  de  son  hypostome  si  fortement 
armé.  Cet  organe  peut  aussi  s'implanter  dans  les  piquants  du  Porc- 
Épic,  comme  le  montre  une  des  femelles  encore  adhérente  à  l'un 
d'eux. 

4.  Hyalomma  rhipicephaloides  n.  sp. 

Mâle.  —  Corps  en  ovale  allongé,  deux  fois  aussi  large  vers  le  tiers 
postérieur  qu'en  avant,  long  de  2mm8  (rostre  non  compris),  large  de 
1""™8.  Ecussoth  convexe,  jaune  terreux,  concolore,  couvrant  toute  la 
face  dorsale;  sillons  cervicaux  courts  et  profonds;  pas  de  sillon 
marginal  ;  festons  à  séparations  peu  profondes,  un  peu  plus  longs 
que  larges;  dans  le  quart  postérieur,  trois  courts  sillons  longitudi- 
naux, dont  un  médian  ;  ponctuations  très  superficelles,  rares  ;  yeux 
petits,  brillants,  orbites,  entourés  d'une  auréole  brunâtre.  Face  ven. 
traie  de  même  couleur,  glabre  ;  orifice  sexuel  en  regard  du  premier 
espace  intercoxal  ;  sillons  sexuels  rectilignes,  formant  en  arrière  la 


318  G.    NEUMANN 

limite  externe  de  deux  écussons  adanaux  ;  ceux-ci  et  les  écussons 
accessoires  de  même  couleur  que  le  reste  de  la  face  ventrale,  à  bord 
postérieur  arrondi  et  à  peine  saillant;  sillon  anal  en  ogive  large  ; 
péritrèmes  en  virgule  allongée.  —  Rostre  long  de  Omm?  ;  base  deux 
fois  aussi  large  que  longue,  à  côtés  arrondis,  angles  postérieurs  un 
peu  saillants  et  brunâtres.  Hypostome  à  trois  tiles  de  dents  de  cha- 
que côté.  Palpes  courts,  le  deuxième  article  presque  deux  fois  aussi 
long  que  le  3^.  —  Pattes  longues,  jaune  sale.  Hanches  1  profondé- 
ment divisées  eu  deux  dents,  dont  l'externe,  plus  longue  et  conique, 
touche  la  hanche  suivante  ;  deux  petites  tubérosités  brunâtres  aux 
hanches  II  et  III,  une  seule  aux  hanches  IV.  Tarses  assez  courts, 
non  brusquement  atténués  à  l'extrémité. 

Femelle.  —  Inconnue. 

D'après  deux  spécimens  rapportés  d'Egypte  par  Ehrenberg 
(Mus.  de  Berlin). 

Cette  espèce,  établie  sur  des  individus  évidemment  jeunes,  est 
intermédiaire  à  Rhlpiceplialus  et  Hyalomma.  Elle  a  des  premiers 
le  faciès  général  et  la  forme  des  pattes  ;  elle  se  rattache  aux 
seconds  parle  rostre,  qui  est,  d'ailleurs,  court  et  rappelle  encore 
les  Rhipicephalus. 

Deuxième  Partie 
CLASSIFICATION 

Avant  toute  ébauche  de  classification,  les  Ixodidés  étaient  réunis 
aux  autres  Acariens  dans  le  grand  genre  Acarus  de  Linné.  Ce  fut 
Latreille  (I)  qui,  le  premier,  partagea  les  Acariens  en  plusieurs 
genres,  parmi  lesquels  se  trouvaient  Artjas  et  J.wdes.  Ces  deux 
genres  furent  adoptés  par  Hermann  (2),  avec  des  noms  différents 
[Rhynchopnon  pour  Argas,  Cynorhœstes  pour  Ixodes).  Plus  tard, 
Duméril  (3)  proposa,  sans  succès  ni  raison  suffisante,  de  substituer 
le  nom  de  Crotonus  à  celui  dlxodes. 

En  1806,  Latreille  (4)  avait  réuni  dans  sa  famille  VII  des  Acères 
(Riciniae  ou  Tiques)  les  genres  Ixodes  et  Argas  avec  Sarcoptes,  Chey- 

(1)  Latreille  P.  A.,  Magasin  encyclopédique,  t.  IV,  p.  lo;  1795.  —  Précis  des 
caractères  génériques  des  Insectes  disposés  dans  un  ordre  naturel;  an  V. 

(2)  Hermann   J.-F.  Mémoire  aptéro logique,  an  XII. 

(3)  Duméril  C,  Art.  Ixode.  Dict.  des  Sciences  naturelles,  XXIV,  p.  55;  1822. 

(4)  Latreille  P.-A.,  Gênera.  Crustaceorum  et  insectorum,  I,  p.  151;  1806. 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  319 

letus,  Smaris,  Bdella  et  IJropoda.  Mais  c'est  en  1814  que  la  famille 
des  ((  Ixodides  »  prend  corps  dans  la  classification  que  Leach  (1) 
donne  des  Acariens  :  il  la  constitue  avec  les  genres  Argaa  et  Ixodes 
d'une  part,  Uropoda  d'autre  part.  Elle  arrive  à  sa  constitution  défi- 
nitive avec  Surdew^all  (2),  qui  n'y  comprend  que  les  genres  Ixodes  et 
Argas. 

Dugès  (3)  a  méconnu  les  atîinités  des  Argas  et  des  Ixodes,  en 
faisant  de  la  forme  des  palpes  un  caractère  dominateur  et  en 
mettant  les  premiers  dans  sa  famille  des  Gamasei,  les  seconds 
formant  seuls  celle  des  Ixodei.  Cette  séparation  a  été  maintenue 
par  Gervais  (4). 

Bien  que  Gervais  décriveouénumère  plus  de  50  espèces  d'Ixodes, 
son  travail  est  presque  exclusivement  bibliographique.  Il  n'a  vu 
qu'un  petit  nombre  de  spécimens  et  les  descriptions  très  incom- 
plètes dont  il  s'est  servi  n'ont  pu  lui  inspirer  de  notions  taxino- 
miques  sur  le  groupe. 

C.  L.  Koch  (5)  est  le  seul  qui,  avant  moi,  ait  étudié  des  collections 
étendues  ;  elles  l'ont  conduit  à  démembrer  les  genres  Argas  et 
Ixodes.  Il  fait  des  Tiques  son  septième  ordre  d'Arachnides,  l'ordre 
des  Ricini,  qu'il  place  à  la  suite  du  sixième,  les  Acari.  Il  divise  les 
Ricini  en  trois  familles  :  Argasidis,  Ixodidas  et  Hhipistomidœ.  La 
première  comprend  deux  genres  [Ornitliodoros,  Argas),  la  deuxième 
quatre  (//j/a/omma,  Hseinalastor ,  Amblyomma,  Ixodes),  la  troisième 
quatre  aussi  [Dermacentor,  Hasmaphysalis,  Rhipicephakis,  Hhipi- 
stoma). 

Ces  nouveaux  genres  n'ont  pas  été  adoptés  en  France  par  Ger- 
vais, par  Lucas  et  par  Mégnin,  qui  ont  eu  l'occasion  d'écrire  sur  les 
Ixodides  et  d'en  indiquer  des  espèces  nouvelles  ou  crues  telles. 
Mais  les  auteurs  allemands  et  italiens,  en  particulier  Berlese  et 
Cauestrini,  en  ont  tenu  compte,  à  juste  titre,  dans  leurs  travaux. 

Canestrini  (6),  se  bornant  aux  genres  représentés  dans  la  faune 
italienne,  maintient  les  Ixodini  et  les  Argasini  parmi  les  Acariens; 
mais  il  en  fait  deux  familles  distinctes.  D'après  la  forme  des 
palpes,  il  divise  les  Ixodini  en  Cultripalpi  (Ixodes,  Hyalomma)  et  en 

(1)  Leach  W.  E,,  Transact.  linn.  Society  London,  XI,  p.  387;  1814. 

(2)  SuNDEWALL,  Couspectus  Arachniduin,  1833. 

(3)  Dugès  A.,  Recherches  sur  l'ordre  des  Acariens.  Ann.  des  se.  natur.,  (2),  I, 
p.  o;  1834. 

(4)  Gervais    P..  Histoire  natur.  des  Insectes.  Aptères,  III,  pp.  229  et  234;  1844. 

(5)  Koch  C.  L.,  Systematische  Uebersicht  der  Ordnumj  der  Zecken.  Archiv  fur 
Naturgeschichte,  X  (I)  ;  1844.  —  Uebersicht  des  Arachnidensy stems,  IV;  1849. 

(6)  Canestrini  G.,  Prospetto  deW  Acarojauna  italiana,  IV,  p.  491;  1890. 


320  G.    NEUMANN 

Conipalpi  (PhatiUxodes,  Rhipicephalus,  Dermacentor,  Hsejnaphysalis, 
Herpetobia).  Les  Ai^gasini  sont  réduits  au  seul  genre  italien  Aj^gas 
(bien  qu  Argas  coniceps  doive  passer  dans  Ornithodoros). 

Les  genres  Phaulixodes  et  Herpetobia  ne  doivent  pas  être  main- 
tenus ;  car  ils  correspondent  à  des  formes  nymphales,  le  premier 
de  Rhipicephalus,  le  second  d'Hxmaphysalis. 

Canestrini  reconnaît  que  la  forme  des  palpes  nesl  pas  suffisante 
pour  servir  de  base  à  la  classilicatlon  et,  faisant  abstraction  de 
Phaulixodes  et  de  Herpetobia,  dont  il  ne  connaît  pas  le  mâle  (et  pour 
cause),  il  fait  intervenir,  dans  une  division  qui  lui  paraît  plus 
naturelle,  le  nombre  des  écussons  ventraux  du  mâle.  Il  partage 
ainsi  les /a;odmi  en  trois  groupes  :  Poliopli,  dont  presque  toute  la 
face  ventrale  est  couverte  d'écussons  [Ixodes]  ;  Tetraopli,  qui  ont 
quatre  écussons  disposés  sur  les  côtés  de  l'anus  {Hyalomma, 
Rhipicephalus)  ;  Anopli,  dont  le  ventre  est  nu  [Dermacentor, 
Hœmaphy  salis). 

La  classification  la  plus  récente  est  celle  que  George  Marx  a  pro- 
posée (1).  Il  considère  le  groupe  comme  un  sous-ordre,  non  un 
ordre.  Il  abandonne  la  dénomination  de  Ricini  employée  parKoch, 
parce  que  le  nom  de  Ricinus  a  déjà  été  appliqué  par  de  Geer  à  un 
genre  de  Mallopbages,  et  il  lui  substitue  celle  de  Cynorhœstea, 
Cynorhœstes  étant  le  nom  que  les  anciens  Grecs  donnaient  aux 
Tiques  du  Chien.  Les  Cynorhœstea  comprennent  les  Argasidae,  les 
Ixodidae  et  les  Rhipistomidae  de  Koch. 

Les  Cynorhsestea  sont  partagés  en  deux  «  groupes  »  : 

1°  Catastoniata  :  Rostre  inséré  au-dessous  de  la  face  dorsale  ; 
palpes  non  excavés  au  bord  interne. 

2°  Antistomata  :  Rostre  inséré  au  niveau  de  la  face  dorsale  ;  palpes 
creusés  longitudinalement  à  leur  bord  interne,  embrassant  les  côtés 
du  rostre. 

Les  Catastoniata  comprennent  deux  familles  :  1°  Argasidae  (Orni- 
thodoros et  Argas)  ;  2°  Eschatocephalidae  (Eschatocephalus). 

Les  Antistomata  se  divisent  en  trois  familles  :  !«  Hœmalastoridae 
[Sarconyssus,  Hxmalastor)  ;  2°  Ixodidae  {Ixodes,  Aniblyomma,  Hya- 
lomma)  ;  3"  Rhipistomidae  (Boophilus,  Rhipicephalus,  Dermacentor, 
Rhipistoma,  Hœmaphysalis). 

Cet  essai  de  classification  représente  un  efïort  méritoire;  l'auteur 
a  tenu  compte  de  la  plupart  des  notes  ou  travaux  sur  le  sujet; 
mais,  bien  qu'il  ait  réuni  une  collection  relativement  importante 

(1)  Marx  George,  Note  on  the  classification  on  Ihe  Ixodidae.  Proceed.  of 
Entomological  Society  of  Washington,  1892,  II,  p.  2SÈ. 


REVISION    I)F-    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  321 

(qui  m'a  été  commuDiquée),  il  n'a  pu  étudier  de  visu  certains 
genres  et  est  ainsi  tombé  dans  des  erreurs  d'appréciation  et  de 
rapprocliement. 

Il  est  évident  que  la  classification  ayant  pour  but  le  groupement 
des  genres,  il  faut  tout  d'abord  établir  quels  sont  ceux  qui  méri- 
tent d'être  conservés. 

J'ai  déjà  dit  l'abandon  où  l'on  doit  laisser  Vhaulixodes  Berlese 
et  Herpeîohia  Canestrini.  —  Hsemalastor  Koch,  ayant  pour  type 
H.  longirostris  Koch,  rentre  dans //(/a/omma  (Voy.  p.  290).  —  Sm-co- 
nyssus  Kolenati  doit  se  fusionner  avec  Eschatocephalus  Frauenfeld 
(Vùy.3«  mém.,  p.  167  et  4emém.,  p.  290).  — Boop/i//M.s' Curtice demeure 
encore  réuni  à  Rhipicephalus.  (Voy.  p.  276). 

Rhipistoma  Koch  ne  mérite  pas  d'être  distrait  de  Hfemaphysaiis 
Koch  ;  car  la  forte  saillie  externe  du  2^  article  des  palpes,  qui  en  est 
l'unique  caractère  différentiel,  ne  représente  que  l'accentuation  de 
ce  que  montrent  les  Hœinaphijsalis,  et  tous  les  autres  caractères 
sont  les  mêmes. 

Opisthodon  Canestrini  est  dans  le  même  cas  (Voy.  2«  mém., 
p.  326)  ;  du  reste,  le  genre  Hœmaphijsalis  n'est  pas  encore  assez 
encombré  pour  qu'il  soit  opportun  de  le  démembrer,  surtout 
selon  des  bases  aussi  étroites. 

Carifi  Latreille,  Crotonm  Duméril,  Cynorhœstes  Hermann  ne  sont 
quedessynonymes  plus  ou  moins  précis  d'Eschatocephalus  et  d'Ixodes. 
De  même  Gonlxodes  Dugès  est  uu  Hœmapliymlis  ;  Pseudixodes  Haller 
un  Dermacentor . 

Ophiodes  Murray  ne  peut  être  maintenu,  comme  préoccupé. 

Xiphiastor  Murray  (1)  n'a  pas  de  caractère  distinctif:  «  Corps 
plat;  rostre  très  long,  palpes  rapprochés;  bord  postérieur  de 
l'abdomen  crénelé  ».  L'espèce  type  et  unique  {X.  rostratum)  repose 
sur  un  spécimen  (mâle?),  reçu  du  Calabar  (corps  ovale,  uni,  long  de 
6"^35  ,  qui  est  probablement  un  Amblyomma. 

Adenopleura  Macalister  (2)  tire  son  nom  de  deux  prétendues 
glandes  (I)  situées  de  chaque  côté,  immédiatement  en  avant  du 
premier  feston  marginal  et  qui  sont  évidemment  les  stigmates  com- 
muns à  tous  les  Ixodidés.  L'espèce  {A .  compTessitm)  était  représentée 
exclusivement  par  des  «  femelles  »,  qui,  d'après  les  caractères  et  les 
figures,  sont  des  mâles  de  quelque  Amblyomma.  L'hôte  était  un  Manis 
multiscutata  de  l'Afrique  occidentale. 

(1)  Murray  A.,  Economie  Entomology,  p,  201,  fig;  1879. 

(2)  Macalistek  a.,  Description  of  a  new  Genus  of  Ixodea  (Adenopleura). 
Quaterly  Journal  of  micrnsc.   Science  (N.  Ser.),  XII,  p.  287;  pi.  XIV,  flg.  5-8;  1872. 

Mém.  Soc.   Zool.  de  Fr,,  1901.  xiv.  —  21 


irZZ  G.    NEUMANN 

Margnropufi  Karsch  (M.  Winthemi)  n'est  autre  qu'un  individu 
anormal  de  Rhipicephalus  annulatns  (Say)  var.  microplus. 

Quant  à  Cecidopus  Karscii  (1)  (C.  diversipes,  de  Ceylan),  carac- 
térisé par  la  forme  globuleuse  de  l'avant -dernier  article  des  pattes 
de  la  4''  paire,  il  est  probable  que  ce  n'est  point  un  Ixodidé. 

Le  groupe  des  Ixodidés,  que,  avec  la  presque  unanimité  des 
zoologistes,  je  considère  comme  formant  simplement  une  famille 
de  l'ordre  des  Acariens,  comprend,  d'après  la  revision  que  j'en 
termine,  10  genres  :  Ixodes,  Eschatocephalus,  Aponomma,  Amblyomma, 
Hyalomma,  Haemaphysalis,  Rhipicephalus,  Dermacentor,  Argas  et 
Ornithodords. 

De  ces  dix  genres,  un  seul,  Aponomma,  est  nouveau.  Sa 
création  se  justifie  par  l'ensemble  des  caractères  que  je  lui  ai  attri- 
bués. 

Les  autres  se  rapprochent  à  peu  près  selon  le  même  sens  que  dans 
la  classification  de  Marx.  Toutefois,  faute  d'en  avoir  eu  des 
spécimens  sous  les  yeux,  Marx  s'est  complètement  mépris  sur  le 
mode  d'insertion  du  rostre  dans  Eschatocephalus  et  il  a,  par  une 
erreur  évidente,  rapproché  ce  genre  des  Argasinés,  alors  qu'il  a 
tous  les  caractères  des  Ixodinés  et  les  plus  grandes  affinités  avec 
Ixodes. 

La  famille  des  Ixodidae  est  divisée  en  deux  sous-familles  :  Ixodinae 
et  Argasinae. 

Les  Arpasmae  ne  comprennent  que  les  genres  Argas  et  Ornitho- 
doros. 

Les  Ixodinae  sont  divisés  en  deux  tribus  :  Ixodae  et  Rhipicephalae. 
Contrairement  à  ce  qu'avait  fait  Koch,  il  ne  m'a  pas  paru  que  les 
Ixodae  et  les  Rhipicephalae  puissent  avoir  le  même  rang  taxinomique 
que  les  Argasinae.  D'ailleurs,  des  formes  intermédiaires  relient  les 
Ixodae  aux  Rhipicephalae,  par  les  Hyalomma  relativement  aux  Rhipi- 
cephalus, et  par  les  Amblyomma  en  regard  des  Dermacentor. 

Conformément  aux  «  règles  de  la  nomenclature  »,  j'ai  donné  aux 
familles,  sous-familles  et  tribus,  des  noms  dérivés  de  ceux  des 
genres  par  changement  de  désinence. 

L'ensemble  de  la  classification  est  représenté  par  les  tableaux 
synoptiques  qui  suivent. 


1)  Karsch,  F.,  Arachnologische  BeUrage.  Zeitschr.  f.  die   ges.   Naturwissen- 
schaft,  LU,  p.  o62,  fig.  9;  1879. 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS 


323 


TABLEAUX  SYNOPTIQUES  DES  GENRES  ET  DES  ESPÈCES 


SOUS-FAMILLES,   TRIBUS    et   GENRES 


Rostre   terminal; 
aux  tarses  .    . 

Rostre  infère; 
aux  tarses 

Ixodinae.  — 
Rostre.    .   . 


un  écusson  dorsal;  des  ambulacres 


pas  d'écusson  dorsal  ;  pas  d'ambulacres 


Ixodae.   — 
Ion  anal  . 


Sil- 


Palpes 


Uhipioephalae . 


Argasinae . 


Ixodinae 

Argasinae 

Ixodae 

Rhipicephalae 


b 

Ixodes 

Eschalocephalus 


long-   •   • 

court 

contournant  l'anus  en  avant,  indé- 
pendant des  sillons  sexuels.  Pas 
d'yeux 

contournant  l'anus  en  arrière,  re- 
joignant souvent  en  avant  les 
sillons  sexuels.  Souvent  des  yeux, 

creux  à  leur  face  interne  dans  les 

deux  sexes    ...    

claviformes,  non  creux  chez  le  cf. 

Pattes  ordinairem.  très  longues. 

Pas  d'yeux.  Pas  d'écussons  adanaux 

chez  le  cr' Aponomma 

Des  yeux c 

^   Pas  d'écussons  adanaux  chez  le  cy.  Amblyomma 
I  Des  écussons  adanaux  chez  le  o^  .  Hyalomma 

Des  yeux d 

Pas  d'yeux.  Pas  d'écussons  adanaux 

chez  le  c/".  2"  article   des  palpes 

saillant  en  dehors Hasmaphysalis 

Des  écussons  adanaux;  hanches  IV 

conformes  aux  autres  chez  le  cr*. 

Base    du    rostre    hexagonale,  à 

angles  latéraux  saillants.    .    .   .  Rhipicephalus 
Pas  d'écussons  adanaux;  hanches 

IV    bien   plus  grandes   que    les 

autres  chez  le  c/".  Base  du  rostre 

rectangulaire    .........  Dermacentor 

Corps  ordinairement  plat,  à  bords 
minces,  sans  sillons  ventraux 
profonds.  Pas  d'yeux.    .....   Argas 

Corps  à  bords  épais  ;  des  sillons  ven- 
traux (préanal,  postanal,  anal). 
Quelquefois  des  yeux Ornithodoros 


Ecusson  anal. 


Ecusson  dorsal. 


IXODES 

A.  Mâle 

à  côtés  divergents  ou  parallèles.  .  a 
à  côtés  convergents / 

couvrant  la  plus  grande  partie  du 
dos h 

ne  couvrant  guère  que  la  moitié 
de  la  largeur  du  dos  .....   .  loricatus  (21) 


324 


G.    NEUMANN 


b.  Ecusson  dorsal 

c.  Hanches  I  .    . 


d.  Tarses .... 

e.  Ecusson  dorsal 

f.  Ecusson  anal, 

g.  Ecusson  anal. 


non  frangé  en  arrière c 

bordé  de  poils  longs  en  arrière.   .  fimbriatus  (14) 

à  forte  épine  interne d 

à  épines  interne   et  externe  cour- 
tes, égales coxxfurcatus  (13) 

non  bossus e 

bossus  près  de  leur  extrémité  .   .  hexagonus  (13) 

pubescent ricinus  (1) 

glabre ovatus  (2) 

ouvert  en  arrière g 

fermé  en  arrière rasus  (20) 

en  fer  à  cheval pilosus  (28) 

presque  fermé  en  arrière holocyclus  (29) 


B.  Femelle 


Sillons  anaux 
Sillons  anaux 


l''    article    des 
palpes .    . 


Ecusson  .  . 

Ecusson  .  . 

Ecusson  .  . 

Ecusson  .  . 

Hanches  I  . 

Tarses.   .  . 


Aires  poreuses 

Ecusson  .    .    . 

Aires  poreuses 
Tarses  


prolongés  en  arrière  de  l'anus.   .   .  a 
formant  un  cercle  autour  de  l'anus  rasus  (20) 

divergents  ou  parallèles b 

convergents  en  arrière  de  l'anus  .  ee 

court,   ne   formant   pas  de   corne 

dirigée  en  avant c 

formant  une  corne   forte,  dirigée 

en  avant thoracicus  (27) 

plus  long  que  large d 

aussi  large  ou  plus  large  que  long,  aa 

à  côtés  arrondis  ou  anguleux  en 
dehors e 

à  côtés  concaves,  rentrants.  .    .   .  pulus  (12) 

creusé  de  sillons  cervicaux.   .   .   .  f 

dépourvu  de  sillons  cervicaux.  .    .   : 

à  sillons  latéraux  plus  ou  moins 
apparents g 

sans  sillons  latéraux      o 

unicuspidées  ou  sans  épine  interne,  h 

à  deux  épines  ou  deux  tubérosités  k 

non  bossus. i 

bossus hexagonus  (15) 

plus  larges  que  longues,  rappro- 
chées  ricinus  (1) 

aussi  longues  ou  plus  longues  que 
larges,  écartées j 

à  sillons  latéraux  peu  apparents. 
Ponctuations  fines ovatus  (2) 

à  sillons  latéraux  très  nets.  Ponc- 
tuations grandes dentalus  (4) 

arrondies i 

triangulaires angustus  (18) 

bossus m 

non  bossus diversifossus  (19) 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS 


325 


Hanches  I  .  . 

Hanches  I  .  . 

Hanches  I  .  . 

Hanches  I  .  . 


Tarses 


Epine   des  han 
chesl   ... 

Ecusson  à  ponc 
tuations  . 


Abdomen    . 

Ecusson  pluslar 

ge.    .    .    . 


Tarses . 


Ecusson  à  ponc 
tuations  .    . 


Hanches  I 


Ecusson  .    .    . 

Hanches  I  .  . 
Hanches  I  .  . 
Hanches  I  ,   . 

Sillons  anaux. 
Ecusson  .  .   . 


à  épines  coniques,  au  moins  l'ex- 
terne          n 

à  deux  dents  plates loricatus  (21) 

à  épine  interne  forte  et  longue.   .  fonsu latus  (5) 

à  épine  interne  moyenne  .....  fronlalis,  var.  (17) 

uni  ou  bicuspidées p 

inermes tuer  mis  (9  bis) 

unicuspidées q 

à  deux  épines  ou  deux  tubérosités.  i' 

non  bossus.   .   .  _ .  r 

bossus spinicoxalis  {iO) 

longue,  à  l'angle  postéro -interne  .  s 

courte,  à  l'angle  postéro-externe  .  u 

inégales,  les  grandes  près  du  bord 

postérieur affinis  (6) 

égales t 

pourvu  de  granulations obscurus  (7) 

dépourvu  de  granulations  ....  rubidus  (7  bis) 

vers    son    tiers   antérieur.    Corps 

large intermedius  (16) 

vers  son  milieu.  Corps  allongé  .    .  parviroslris  (16  bis) 

atténués  progressivement x 

atténués  brusquement y 

très  fines,  rapprochées  ......  prxcoxalis  (8) 

grandes,   écartées  . brunneus  (9-31) 

à  deux  petites  tubérosités  posté- 
rieures      eudyptidis  (14) 

à  deux  épines fronlalis  (17) 

uni,  sans  ponctuations,  l'article  des 
palpes  en  forme  de  corne  trans- 
versale      tenuirostris  (21  bis) 

ponctué.  1*^'  article  des  palpes  or- 
dinaire.  Hypostome  aigu.    .    .    .  a  eu  mina  tus  (21  ter) 

bien  plus  large  que  long ornilhorhynchi  (22) 

aussi  large  ou  à  peine   plus  large 

que  long bb 

inermes Tasmani  (23) 

cuspidées ce 

unicuspidées dd 

bicuspidées acutitarsus  (26) 

  une  épine  courte.  ......  luteus  (24) 

à  une  épine  longue fuscipes  {2o) 

non  réunis  en  arrière // 

réunis  en  pointe  en  arrière  ;  ecus- 
son à  sillons  latéraux holocyclus  '29) 

aussi  lar^eque  long,  à  ponctuations 
superficielles,  à  sillons  latéraux; 

hanches  1  à  épine  obsolète  .   .    .  pilosus  (28) 

plus  long  que  large,  ponctuations 
profondes,  pas  de  sillonslaléraux. 
Hanches  I  à  épine  bien  dévelop- 
pée   SchilUngsi  (29  bis) 


326 


G.    NEUMANN 


C  Nymphe 


„  \  plus  long  que  large a 

Ecusson.    .    .     .     ,  *^      .  ,    *'  ^  ,*'    ,  ,  „ 

(  aussi  large  ou  plus  large  que  long.  / 

^.,,  \  écartés  en  arrière b 

Sillons  anaux  •    ;     ,      .  .   .  .^  l   ,        , 

{  réunis  en  pointe  en  arrière  ....  holocyclus  (29) 

„  (,  non  bossus  près  de  leur  extrémité,  c 

(  bossus  près  de  leur  extrémité.   .    .  hexagonus  (15) 

„  \  à  sillons  latéraux d 

Ecusson  .    .    .   .     ,  .,        .     , 

(  sans  silons  latéraux putus  (12) 

ien  ovale  court e 
en   ovale  allongé,  à  côtés  presque 
droits loricalus  (21) 

I  k  trois  files   de   dents  de  chaque 

\      côté ricinus  (1) 

^P  ■   ■    ■    J  à   deux  files  de  dents  de   chaque 

[      côté imperfectus  (3) 

!  arrondi. g 
cordiforme,    bien    plus  large   que 
long ornilhorhynchi 

„       .       j  (  pourvues  d'une  simple  tubérosité.  juvenis  (11) 

'   "   '    (  pourvues  d'une  épine  longue  .    .    .  spinosus  (25^ 


Taches  de  l'écus- 
son 


b.      Ecusson 


Ecusson 


Tarses . 

Tarses  IV   . 

Tarses  II, 

III,IV. 

Ecusson 

Tarses  II 

III 

IV. 

APONOMMA 

A.  Mâle 

^  marqué  de  taches  vert  métallique,  a 

'  sans  taches  vert  métallique.    .   .    .  b 

^  au  nombre  de  cinq Gervaisi  (l) 

I  au  nombre  de  neuf exornatum  (2) 

dépourvu  de  sillon  marginal  pro- 
fond    c 

pourvu  d'un  sillon   marginal  pro- 
fond    .    .    .  h 

creusé  de  ponctuations d 

uni.  Corps  plus  long  ou  aussi  long 

que  large g 

\  plus  large  que  long transversale  (4) 

I  plus  long  ou  aussi  long  que  large  .  e 

i  atténués  progressivement ochi-aceum  (12) 

I  bossus  à  lear  extrémité / 

(  à  bosse  bien  développée ecinctum  (13) 

(  à  bosse  très  peu  développée.  .   .   .  crassipes  (14) 

\  atténués  à  leur  extrémité lœve  {6) 

{  bossus  à  leur  extrémité     .       ...  laLum  (6) 

(  concolore,  brun  rougeâtre.    .       .    .  i 

(  marqué  de  taches  plus  claires.  .   .  decorusum  (8) 

(  atténués  à  leur  extrémité  ....  trachysauri  (7) 

I  bossus  à  leur  extrémité concolor  (10) 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDES 


327 


Ecusson 


Corps 


d.       Ecusson. 


Hanches  I 


Ecusson 


Ponctuations. 


Tarses . 


B.  Femelle 

'  marqué  de  trois  taches  vert  métal- 

\      lique a 

I  brun  rougeâtre,  concolore,  sans  ta- 

[      ches  vertes .  c 

(  au    moins    aussi   large  que  long; 

\       ponctuations  grandes,  écartées  .  Gervaisi  {i) 

j  aussi  long  ou  plus  long  que  large; 

(       ponctuations  fines,  rapprochées,  b 

i  éperonnés exornatum  (2) 

(  non  éperonnés trimaculatum  (3) 

(  bien  plus  large  que  long  .....  transversale  (4) 

(  plus  long  ou  aussi  long  que  large,  d 

\  plus  large  que  long e 

I  aussi  long  que  large,  triangulaire,  i 

épines  aiguës. / 

épines  plates.  Ponctuations  obso- 
lètes  latum(io) 

i  à  ponctuations  rares,  petites  .    .    .   Ixve  (5) 

(  à  ponctuations  nombreuses.    .    .   .  g 

f   profondes,  confluentes  par  places. 

i       Aires  poreuses  subtriangulaires, 

rapprochées •  trachysauri  (7) 

moyennes,  distantes.  Aires  poreuses 
circulaires,  écartées h 

t   atténués  progressivement.  Espèce 

'      africaine ochraceum  (12) 

f  bossus.  Espèce  australienne  .   .    .  ecinctum  (13) 

(   3  fois  au  plus  aussi  longs  que  larges  decorosum  (S) 

\  4  fois  au   moins   aussi   longs    que 

I      larges hydrosauri  (9) 


AMBLYOMMA 


Sillon  marginal. 


Yeux 


Hanches  I 


A.  Mâle 

Des  festons  marginaux  postérieurs  a 

Pas  de  festons  marginaux   ....  hippopotamense  (47) 

un    sillon     marginal    continu     ou 
formé  de  ponctuations b 

pas  de  sillon  marginal  ....■■   bb 

contournant  le  bord  postérieur.    .  c 

ne  contournant  pas  le  bord  posté- 
rieur.  ^ 

(  plats ^ 

I  hémisphériques,  orbites.  .....  variegatum  (61) 

/  foncés,  avec  ou  sans  taches  cuivrées 

)       ou  blanc  jaunâtre   . ^ 

(  clair,  avec  ou  sans  dessin  foncé.    .  s 

\  bicuspidées ' 

t  armées  d'une  longue  épine     .    .   .  maculatum  (42) 


328 


G.    NEUMANN 


Hanches  I  divi- 
sées .    .   .    .    . 


Hanches    IV    à 
épine    .... 


Ponctuations  de 
l'écusson.   .    . 


Bourrelet  mar- 
ginal   .... 


Tache  antérieu- 
re de  l'écusson 


Ponctuations. 


Ponctuations.   . 

Hanches  I  à  épi- 
nes   


Hanches    IV    à 
épine .... 

Ponctuations.  . 

Ponctuations  des 
angles  scapu- 
laires  .... 

Dessin  de  l'écus- 
son   


Ecusson  .   . 


Hanches  I 


Tache  linéaire 
médiane  pos- 
térieure .    .    . 


Corps 


Hanches  I  .    .    . 
Sillon  marginal. 


,  au  bord  postérieur.  .   .     .   ....  g 

[  presque  jusqu'au  bord  antérieur  .  ovale  (43) 

aussi  ou  presque  aussi  longue  que  la 
hanche h 

plus  courte  que  la  hanche i 

manquant  sur  des  saillies  triangu- 
laire, plates,  rayonnant  dans  la 
moitié  postérieure  . cajennense  (1) 

réparties  sur  toute  la  surface  .    .   .  americanuin  (4) 

lisse  ou  ponctué k 

strié  dans  sa  longueur trigutlatum  (9) 

marqué  d'une  tache  claire,  médiane, 
antérieure,  plus  ou  moins  allon- 
gée   .    l 

sans  tache  claire,  médiane  .    .       .  n 

séparée  de  la  tache  médiane  posté- 
rieure par  une  bande  brune  trans- 
versale.  m 

continue  avec  la  tache  médiane 
postérieure. sptendidum  (63) 

inégales:  des  grandes,  très  profon- 
des, nombreuses  ;  des  petites,  très 

superficielles. •   .   .  marmoreum  (58) 

égales,  fines hebraeum  (57) 

très  nombreuses  sur  tout  l'écusson  o 
rares,  manquant  par  places  .    .   .    .  r 

courtes p 

très  longues fossum  (10) 

très  courte  et  faible q 

forte  et  longue.  Corps  large.    .    .   .  cœ/efcs  (16) 

très  flnes,  obsolètes concolor  (io) 

grandes,  inégales Geayi  {M) 

grandes,  10  environ spars h j«  (40) 

très  fines,  20  au  moins paulopunclatum  (41) 

ne  formant  pas  d'H  ni  d'Y   .    .    .   .   t 

formant  un  H  et  un  Y  consécutifs,  eburiieum  (56) 

sans  tache  linéaire  médiane  posté- 
rieure     .  u 

avec  une  tache  linéaire  médiane 
postérieure v 

à  deux  épines,  l'externe  forte.   .   .  crenatum  (8) 

simplement  bilobées clypeolatum  (48) 

indépendante  des  taches  antérieures  hebrseum  (57) 
continue  avec  les  taches  antérieures  marmoreum  (58) 
étroit  au  moins  en  avant,  à  côtés 

subrectilignes y 

large,  à   côtés  arrondis.   .....   r 

à  deux  épines  très  longues  ....  striatum  (5) 

à  deux  épines  courtes cuneatum  (26) 

formé  de  ponctuations aa 

continu moreliae  (49) 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES    IXODIDES 


329 


aa.    Ecusson 
bb.    Yeux.   . 


ce.     Ecusson    .... 

dd.     Ponctuations  .   . 
ee.      Hanches  II  et  III 


/y.      Corps. 


gg.  Hanches  IV.  .  . 
hh.  Hanches  IV.  .  . 
ii.      Hanches  I  à  épi- 


marqué    de    deux    lâches    claires, 

marginales,  paires liinhalum  (23) 

sans  taches  claires badiuin  (25  bis) 

\   plats ce 

{  orbites sylvnticum  (Go) 

i   jaunes,  avec  deux  grandes   taches 
brun  noir  derrière  les   yeux  et 
une  dans  le  tiers  postérieur.    .    .  personatuin  (45  bis) 
sans  ces  particularités dd 

<   grandes,  au  moins  en  partie  .    .    .  ee 

{  toutes  très  fines uu 

{  épineuses  ou  tuberculeuses  .   ...//' 
(  inermes.  Espèce  sud-africaine.    .    .  Pe<e/'si  (45) 
court,  plus  large  ordinairement  vers 

le  milieu,  à  côtés  arrondis  .    .    .  gg 
long,  plus  large  en  arrière,  à  côlés 

subrectilignes It 

à  une  épine  ou  tubérosité hh 

à  deux  épines,  dont  une,  au  moins, 

courte Tr 

\   à  épine  courte ii 

{  à  épine  longue .    .   qq 

bien  développées .  kk 

très  courtes,  en  forme  de  tubéro- 
sités PP 


kk.     Ponctuations . 
II.      Tarses .... 


U 
nn 

cyprium  (12) 
mm 


nn.    Tarses . 


00.     2"     article     des 
palpes  .... 


pp.  HancliesII  et  III 
qq.  Hypostome  k.  . 
rr.     Ponctuations 


\   absentes  par  places. 

(  sur  toute  la  surface  ..... 

\    longs,  atténués  progressivement 

(  courts,  atténués  brièvement    . 

(    brun  marron,  concolore;  ponclua- 

l       tion  peu  nombreuses.  Hypostome 

\       à  6  files  de  dents  de  chaque  côté,     badium  (25  bis) 

{  jaune  clair  avec  dessins  foncés  ; 
ponctuations  nombreuses.  Hypo- 
stome à  4  files  de  dents  de  cha- 
que côté testudinarium  (33  ) 

(  atténués  brièvement oo 

(  atténués  progressivement quadrimaculatumCii) 

Îune  fois  et  demie  seulement  aussi 
long  que  large.  Ecusson  à  taches 
cuivrées                nodosum  (18) 
bien  plus  long  que  large.  Ecusson 
concolore Goldii  (31) 

à  une  tubérosité.  Corps  aussi  large 

en  avant  qu'en  arrière sculalum  (30) 

à  deux  tubérosités.  Corps  deux  fois 
aussi  large  en  arrière  qu'en  avant  crucilerum  (30  bis) 
\  trois  files  de  dents  de  chaque  côté,  calcaralum  (19) 
(  quatre  files  de  dents  de  chaque  côté.  muUipunclum  i20| 
(   inégales  :  des  grandes  et   des   tr.-s 

fines.    ... .    .  .^s 

f  subégales,  profondes,  nombreuses,  ggpsatum  (30) 


330 


G.    NEUMANN 


jaune,  à  taches  brunes .  Epines  des 

ss       Ecusson  ^      hanches  coniques dissimile  (21) 

■    "    ■   ■    ^  brun,  à  petites  taches  blanchâtres. 

Epines  des  hanches  plates.  .    .    .   humerale  (22) 
tt.       HvDostome  à         •''   ^'^«is  files  de  dents  de  chaque  côté,  varium  (38) 

{  quatre  files  de  dents  de  chaque  côté,  crassî'piincfaittm  (39) 

T,  {  atténués  brusquement vv 

uu.    Tarses i     ..  .      ,  . 

f  atténues  progressivement zz 

!   subégales.   Hanches  II   et  IIL  épi- 
neuses  XX 
inégales.  Hanches  II  et  III  inermes  ThoUoni  (34) 
!en  ovale  court  ..........  yy 
subtriangulaire,  denté   en  arrière 
parles  festons.  Ecusson  concolore  fulvnm  (29) 
y  y      Ecusson                 <   '^«ncolore.  Espèce  asiatique.    .    .    .  sublœve  (14) 

'   '   '   '    (  discolore.  Espèce  américaine  .   .   .  iuberculatum  (28) 
/    unicuspidées.     Ecusson     à    taches 

„       ,       ,  )       blanches albopictum  (35) 

zz.     Hanches  1  .   .    .   •{   k-         ■  ,a      -c  .    u        ^»  . 

I   bicuspidées.  Ecusson  a  taches  métal- 

[       liques decoratum  (36) 

B.   Femelle 

!  concolore a 
marqué   de   deux  taches  dorsales, 
rouges,   symétriques hippopotamense  {iTl) 

a.  Yeux \  P't"!! •  * 

(  orbites p 

b.  Hanches  I  ...    5  ^icuspides  .........   .c 

{  armées  d  une  très  longue  épine.  .  maculatuin  (42) 

_  (   creusé  de  ponctuations d 

c.  Ecusson  .    .    .    .    5   ,. 

(   lisse a 

l   brun  ou  taché  de  clair  ......  e 

d.  Ecusson  .   .   .   .    \  jaune    au    jaunâtre    avec    taches 

(       foncées uu 

iplus  large  ou  aussi  large  que  long  / 
ovale  ou  losangique,  bien  plus  long 
que  large /'flj/a/omHia/ longirostre  (3) 

/   triangulaire  (bords  latéraux  posté- 
y       rieurs  presque  droits) g 

f.  Ecusson  .    .    .   .    <  cordiforme,   ovale   ou    pentagonal 

/      (bords  latéraux  postérieurs  con- 
[      vexes) aa 

g.  Ecusson  ...       j'  °*«y^°  (2"""  ^  ^""^  '^^  ^'''^S*-    ■   '   ■  ^ 

{  très  grand  (5°""  de  long) crenatum  (8) 

aussi  large  ou   à  peine  plus  large 

h.       Ecusson  .   .   .   .    l      que  long i 

bien  plus  large  que  long z 

en  avant    du    tiers   antérieur   de 

l'écusson j 

'au  niveau   ou  en  arrière  du  tiers 

antérieur  de  l'écusson o 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDES 


331 


j.       Yeux    . 

k.       Ecusson 
/.        Yeux    . 


m.      Hanches  I 


n.       Ecusson 


0.       Hanches  I  . 


p.       Tarses.   .   . 
q.       Hanches  I  . 


r.       Ecusson  à  ponc- 
tuations .   .    . 


s.  Hanches  IV.  . 

t.  Hypostome.  . 

u.  Ecusson  .    . 

V.  Ponctuations. 

w.  Hanches  I  .   . 

X.  Ponctuations. 


vers  le  quart  antérieur  de  l'écusson  k 
en   avant  du   quart   antérieur  de 
l'écusson n 

à  taches  claires.   . / 

sans  taches pilosum  (3) 

inclus  dans  l'écusson m 

débordant  l'écusson  en  dehors  .   .  extraoculatum{6i,) 

à  épines  plus  longues  que  larges. 
Pattes  grêles cajennense  {1} 

à  épines  (au  moins  l'interne)  aussi 
larges  que  longues.  Pattes  épais- 
ses,  fortes hebrseum  (57) 

à  taches   latérales  en  dehors   des 

sillons  cervicaux eburneum  (56) 

sans  taches   en  dehors  des  sillons 

cervicaux splendidum  (63) 

à  deux  dents  ou  épines  courtes.   .  p 
à  deux  épines,  dont  une,  au  moins, 
très   longue w 

atténués  progressivement q 

atténués  brusquement  à  l'extrémité  u 
à  deux  épines  aiguës.   Hanches  II, 

III  el  IV    à  une  tubérosité    ou 

épine r 

à  deux  épines  mousses.  Hanches  II, 

III  et  IV  à  deux  tubérosités.   .   .  t 

toutes  ou    presque  toutes  fines.   .  s 

grandes,  profondes,  écartées  .   .   .  iiifumatuiu  (71) 

à  une  tubérosité.  Ecusson  à  bords 

postérieurs  droits  . paroiscutatum  (2) 

à  une  épine  longue.  Ecusson  à  bords 

postérieurs   concaves parvitarsum  (2  bis) 

à  quatre  files  de   dents  de  chaque 

côté.  Ecusson  clair  seulement  le 

long  des  bords  scapulaires.   .   .  sabanerae  (53) 
à  trois  files    de   dents   de   chaque 

côté.    Ecusson    marbré   de  clair 

sur    le    milieu    et    les    champs 

latéraux rotundatum  (72) 

brun,    concolore.    Aires    poreuses 

parallèles,   rapprochées.  2'  arti 

cle  des  palpes   deux   fois  aussi 

long  que  le  3' cuneatuin  (26) 

marqué   de   clair.   Aires   poreuses 

divergentes,  écartées.  2'  article 

des    palpes  plus    de    deux   fois 

aussi  long  que  le  3'.    ......  v 

grandes,  profondes testudinarium  (33) 

petites,  superficielles ThoUoni  (34) 

à  une  épine  très  longue americanum  (i) 

à  deux  épines  longues c 

égales  ou  subégales,  distantes  .    .  y 

très  inégales,  confluen  tes  par  places  uarium  (38) 


332 


G.    NEUMANN 


kk. 
II. 


Yeux  vers  .    .    . 
Tarses  


Face  dorsale  du 
rostre  .... 


nn. 

00. 


bb.     Ecusson 


Hanches  là  deux 
épines  .... 

Hanches  à  épi- 
nes   


Hanches    IV 
pourvues    .    . 


ff.      Ponctuations. 


gg.    Hypostorae. 


il.      Yeux  vers  le. 


Ponctuations. 
Ecusson  .    .   . 


Hanches  I  à  épi- 
nes   


mm.  Hanches  I 


Ponctuations. 

Grandes    ponc 
tuations  .    . 


la  moitié  de  la  longueur  de  l'écusson  striatum  (5) 

le  tiers  antérieur  de  l'écusson.   .    .  oblongoguttatum  (6) 

atténués  progressivement.   ....  brevisculatum  (1) 

atténués  brusquement conipactiim  (7  bis) 

avec   un  sillon  profond  en  dehors 

des  aires  poreuses triguttatum  (9) 

sans  sillon. bb 

plus  large  que  long ce 

aussi   large  ou  à  peine  plus  large 

que  long ii 

longues,  rapprochées,  parallèles.   .  fossum  (iO) 

courtes,  écartées,  divergentes.   .    .  dd 

coniques,   fortes ee 

plates,  rudimentaires  k  II,  111  et  IV  ff 

d'une  épine  et  d'un  tubercule.   .   .  cordiferuin  (11> 

d'une  épine  seulement moreliae  (49) 

inégales,  grandes,  au  moins  en 
partie.  Tarses  atténués  progres- 
sivement  gg 

égales,  fines.  Tarses  atténués  brus- 
quement  hh 

à  quatre  files   de  dents  de  chaque 

côté.  Ecusson  large  de  3°"°3.   .   .  cyprium  (12) 
à  trois  files  de  dents  de  chaque  côté. 

Ecusson  large  de  l"""? deminutivum  {\^) 

en  arrière  du  tiers  antérieur  de 
l'écusson  ;  ponctuations  peu  visi- 
bles surtout  dans  le  champ  mé- 
dian. Pattes  IV  longues  de  3""°7  sublœve  (14) 

vers  le  tiers  antérieur  de  l'écusson; 
ponctuations  toutes  bien  appa- 
rentes. Pattes  IV  longues  de  5""°  badium  (2a  bis) 

milieu  de  la  longueur  de  l'écusson  jj 
tiers  antérieur   de   la  longueur  de 

l'écusson nn 

très  fines.  Ecusson  pentagonal  .   .  concolor  (15) 
grandes.    Ecusson  ovale  ou  cordi- 

forme kk 

sans  grande  tache  médiane.   .   .   .  U 

à  grande  tache  médiane  .....   nnn 

courtes.  2'  article  des  palpes  triple 
du  3" Geayi  (17) 

longues.  2'  article  des  palpes  dou- 
ble du  3'.   .   no  do  su  m  (i8) 

à  épines  longues  et  parallèles.   .   .  calcaratuin  (19) 

à  épines  courtes  et  divergentes.   .  furcosum  (19  bis) 

inégales .   .  oo 

égales pp 

non  rares  (30  environ) dissimile  (21) 

rares  (3  ou  4) limbatum  (23; 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS 


333 


pp.     Ecusson 


Ponctuations. 


rr.     Ecusson 


Ecusson 
Ecusson 


Hypostome  à.    . 

Hanches  III  et  IV 
Ecusson  .    .    .   . 


Ecusson  à  champ 
médian  .    .    . 


Hanches  I  à  épi- 
nes ..... 

Hanches  I  à  épi- 
nes   

Ecusson  ....    s 

Tarses \ 

Ecusson  .   .   .   ,    < 


pentagonal;  ponctuations  égales.    .  dubiUiluiti  {2.1) 
corditbrme. qq 

plus  grandes  dans  les  angles  anté- 
rieurs . /•>• 

égales,  très  flnes  ;  cinq  taches 
blanc  jaunâtre  à  l'écusson  .   .       helvoium  (73) 

grand  (4-5""")  ;  des  taches  cuivrées 
latérales iuherculatum  (28) 

moyen  (2"""d  ou  moins) ss 

trois  files  de  dents  de  chaque  côté  It 

quatre  files  de  dents  de  chaque 
côté.  Un  tubercule  aux  hanches 
III  et  IV acutangulalum  {?i2) 

à  un  tubercule. scutatum  (.30) 

à  deux  tubercules Goldii  (31) 

cordiforme  (S^^o  de  large) vv 

triangulaire  (2"'"'4  de  large).    .    .    .  ww 

jaune.  Tarses  atténués  progressi- 
vement     Petersi  (45) 

taché  de  brun.  Tarses  atténués 
brusquement.  Articles  des  pattes 
mi-partie  jaunes  et  bruns    .  .    .  personalum  (45  bis) 

plus  large  ou  aussi  large  que  long  xx 

plus  long  que  large integrum  (33  bis) 

plus  large  que  long testudinarium  {33) 

aussi  long  que  large.    ■■....  yy 

(au  moins  l'externe) coniques,  plus 
longues  que  larges zz 

plates,  aussi  larges  que  longues. 
Espèce  africaine niarnioreum  (58) 

très  longues,  égales,  recouvrant  les 
hanches  II.   Espèce  américaine,  slriatum  (5) 

courtes,  inégales. distinctum  (33  ter) 

plus  large  que  long Ixve  {66) 

plus  long  que  large  (nymphe).   .   .  inflatum  {81} 

atténués  progressivement par vitarsum  {2  bis) 

atténués  brusquement y 

triangulaire,  brun  foncé variegahim  (Q\) 

cordiforme,  blanc  jaunâtre.   .   .   .  sylvalicum  (65) 


HYALOMMA 


A.  Mâle 


Yeux  saillants,  orbites  Ecusson  dorsal  à  ponctuations  nom- 
breuses, inégales.  Hanches  I  profondément  divisées.  Ecus- 
sons  adanaux  à  bord  interne  plus  long  que  le  bord 
postérieur segyplium  (1) 

Yeux  saillants,  orbites.  Ecusson  dorsal  à  ponctuations  peu 
nombreuses,  égales.  Hanches  I  peu  profondément  divisées. 
Ecussons  adanaux  à  bord  interne  plus  court  que  le  bord 
postérieur ayriacum  (2) 


334 


G.    NEUMANN 


Yeux  plats.  Ecusson  dorsal  à  ponctuations  nombreuses, 
égales.  Hanches  1  à  deux  épines  très  courtes.  Ecussons 
adanaux  à  bord  interne  plus  long  que  le  bord  postérieur. 
Pattes  très  longues longirostre  (3) 

B.  Femelle 

Veux  saillants,  orbites.  Ecusson  aussi  large  ou  un  peu  plus 
large  que  long,  à  ponctuations  nombreuses,  inégales.  Han- 
ches I  profondément  divisées segyptium  (1) 

Yeux  saillants,  orbites.  Ecusson  à  peine  plus  long  que  large, 
à  ponctuations  peu  nombreuses,  égales.  Hanches  I  peu 
profondément  divisées syriacum  (2) 

Yeux  plats.  Ecusson  bien  plus  long  que  large,  à  ponctuations 
nombreuses,  inégales.  Hanches  I  à  deux  pointes  courtes  ; 
pattes  très  longues longirostre  {3) 


3  article  des  pal- 


Hanches  I 


b.  Angle  externe 
du  2'  article 
des  palpes  .    . 


c.  Angle     externe 

du    2"    article 
des  palpes  .    . 

d.  Angle     externe 

du   2.'    article 
des  palpes  .   . 

e.  Chaque  palpe.  . 
/.       Hanches  IV.  .   . 


( 
( 
g.      Hanches  IV    .   . 

h.      3' article  des  pal-    ( 
pes ( 

i.       3"  article  des  pal-   \ 
pes l 

k.      2'articledespal-    ) 
pes ) 

l.        Face  dorsale  des   \ 
palpes .   .  .    .    / 


H^MAPHYSALIS 

A.  Mâle 

ne  formant  pas  pince  avec  son  con- 
génère    . a 

formant  pince  avec  son  congénère  concinna  (9) 
pourvues  d'une   épine  ......  b 

sans  épine erinacei  (3) 

sans  prolongement  dorsal  rétro- 
grade   c 

avec  un  prolongement  dorsal  ré- 
trograde  l 

sans  prolongement  ventral  rétro- 
grade   d 

avec  un  prolongement  ventral  ré- 
trograde.     spinigera  (17) 

arrondi punctata  (1) 

anguleux e 

plus  large   ou   presque  aussi  large 

que  long. /" 

bien  plus  long  que  large leporis  (13) 

à  épine  longue g 

à  épine  courte  ou  nulle h 

à  épine  faible   . fîava  (6i 

à  épine  forte.    . cornigera  (16) 

sans  saillie  ventrale  rétrograde.   .  papuana  (8) 
avec  une  saillie  ventrale  rétrograde  i 
à  épine  dorsale  rétrograde.   .   .   .  bispinosa  (H) 
sans  épine  dor.sale k 

très  saillant.  Tarses  courts,  brus- 
quement atténués  simplex(ii) 

très  peu  saillant.  Tarses  longs,  pro- 
gressivement atténués semermis  (14  bis) 

aussi  large  ou  plus  large  que  longue  Leachi  (  15) 
bien  moins  large  que  longue  .   .   .  elongaia  (18) 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS 


335 


2' article  des  pal- 
pes   

La  paire  de  pal- 


Ecusson  .    .    . 
Hanches  I  . 

Tarses  IV   .   . 


e.       Ecusson  .... 

/".       2' article  des  pal- 
pes      .    . 

g.       Face  ventrale.  . 

h.       3' article  des  pal-    \ 

pes ( 

i.       3' article  des  pal- 
pes   

k.       3"  article  des  pal-    ^ 
pes ( 

l.        Tarses.    .   .   .   .    ^ 

m.     2' article  des  pal-   ^ 
pes ( 


2»  article  des  pal- 
pes  .... 


(  à 


B.  Femelle 

anguleux   ou   arrondi  ou  non  sail- 
lant en  dehors .  a 

aigu,  comme  spinescent  en  dehors  n 

aussi  large  ou  plus  large  que  longue  b 

plus  longue  que  large m 

pourvu  de  ponctuations c 

sans  ponctuations rhinolophi  (4) 

pourvues  d'une  épine d 

sans  épine erinacei  (3) 

moins  de  quatre   fois    aussi   longs 

que  larges.       ........  e 

au  moins  quatre  fois   aussi   longs 

que  larges.    . k 

aussi  large  ou  presque  aussi  large 

que  long,  à  côtés  arrondis  .       .   f 
bien  plus  long  que   large,  à  côtés 

presque  droits sanguinolenta  (5) 

arrondi  en  dehors g 

anguleux  en  dehors      .h 

concolore punctata  (1) 

avec    un   cadre  blanchâtre  autour 

de  la  vulve  et  de  l'anus  ....  cinnaberina  (2) 

avec  une  épine  ventrale i 

sans  épine  ventrale papuana  (8) 

non  recourbé  en  dedans.  Hypostome 

à  huit  files  de  dents flnva  (6) 

recourbé  en  dedans.   Hypostome  à 

dix  files  de  dents longicornis  (9  bis) 

sans  corne  dorsale  ...    l 

avec  une  corne  dorsale  rétrograde  bispinosa  (11) 

cinq  fois  aussi  longs  que  larges.   .  concinna  (9) 

trois  fois  aussi  longs  que  larges.  .  hirudo  [iO] 

anguleux  en  dehors leporis  (13) 

non  saillant  en  dehors ainbigua  (13  bis) 

une  simple  tubérosité  aux  hanches 

IV o 

une  épine  aiguë  à   toutes  les  han- 
ches   elongata  (18) 

bien  plus  long  que  large Leachi  (15) 

peine  ou  pas  plus  long  que  large  p 
sans  prolongement  rétrograde  .    .  cornigera  (i&) 
à  prolongements  rétrogrades.   .   .  spinigera  (17) 


C.  D'après  les  dents  de  l'htpostome 


Deux  files  sur  chaque  moitié  :  punctata  nymphe  et  larve,  leporis  nymphe. 
Trois  files  :  leporis  cf  9-  ambigua  9,  inermis  '^,simplex  nymphe,  elongata  cf9' 
Quatre  files  :  flava  ^9»  Birmanix  9>  papuana  cf9>  bispinosa  '+,  simplex  çf 
Leachi  9,  cornigera  <^,  spinigera  9»  Canestrinii  cf» 


336 


G.    NEUMANN 


Cinq  files:  punctata  (f  9>  rhinolophi  '^,  flava  9»  Birmanise.  c/*,  concinna  Q, 
longicornis  5.  bispinosa  cf  2.  hystricis  o*  Q,  semer  mis  cf,  Leachi  o^  $, 
cornigera  cf,  spinigera  cf,  cuscobia  cf. 

Six  files  :  flava  cf,  concinna  cf,  asiatica  cf. 

Sept  files  :  Gestroi  J. 

RHIPICEPHALUS 

A.  Mâle 

/  plats   à   la    face   dorsale,    à  bords 
Palpes  .       .   .    .    <       droits  ou  convexes  .......  a 

(  courts,  épais,  anguleux annulatus  (14) 

„  (  concolore b 

a.  Ecusson  .   .   .   .    i  ... 

f   marque  de  taches 0 

.         -.,,  .     ,     (  simple  ou  double c 

b.  Sillon  marginal.    ;        /  *       ,jo  v  v 

(nul ectnctus  (13  bis) 

_.,,  .     ,     (  simple d 

c.  Sillo  1  marginal.    ]    ,     ^i  ,       /.o^ 

(  double carinatus  (13) 

.        ,,  (  plats. e 

d.  Yeux i       ^..^ 

r   orbites n 

I  à  ponctuations  nombreuses.    .   .    .  f 

e.  Ecusson  ....    <   à  ponctuations    peu    nombreuses, 

I       grandes,    en  lignes l 

/.        Ponctuations.   .    \  [^'f "    • "^ 

(  égales  ou  presque  égales i 

„       ,     ,.  \   réparties  régulièrement  .    ....  h 

g.       Ponctuations.  ■],,...,.,  .  .■     ■ 

{  réparties  irrégulièrement punctatisstmus  (2) 

/  toutes  bien  apparentes;  appendice 

i       caudal  nul  ou  court sanginneus  (1) 

h.       Ponctuations.  .    <  la    plupart   très  fines;    appendice 

I  caudal  deux  fois  aussi  long  que 

\      large appendiculatus  (6^is) 

distantes .   .   .   k 

i.        Ponctuations.   .    {  contiguëspar places, rendant l'écus- 

son  chagriné capensis  (11) 

fines,  couvrant  tout  l'écusson.   .    .  bursa  (3) 
k.       Ponctuations.   .    {  profondes,  manquant   sur  la  bor- 
dure et  les  festons compositus  (4) 

inon  prolongés  en  pointe  ;  des  écus- 
sons  externes  .    . m 
prolonges  en  pointe  ;    pas  d  écus- 
sons  externes, quatre  petits  écus- 
sons  internes. arma  ««.s  (5  ter) 

i  couvrant  toute  la  surface,  non  on- 
dulé, brillant simus  (5) 
débordé  sur  les  côtés  et  en  arrière  ; 
irrégulièrement  ondulé paulopunctatus  (6) 

^  à  ponctuations  distantes,  brun  rouge  oculatus  (11  bis) 
H.       Ecusson  ....'.  chagriné,  brun  foncé  ;  pattes  rouge 

'      safran Evertsi  (12) 


REVISION    DE   LA    FAMILLE   DES    IXODIDES 


337 


Palpes  .... 

fl.  Ecusson  .    .    . 

b.  Yeux    .... 

c.  Abdomen    .    . 

d.  Ecusson  .   .    . 

e.  Ecusson  .   .   . 

f.  Ponctuations. 

g.  Ponctuations. 

h.  Cadre  anal.   . 

i.  Ecusson  .    .    . 

k.  Ponctuations. 

l  Ponctuations 


m.      Séparation    des 
aires  poreuses 


Ecusson  .    . 


Ecusson 


Ecusson 


^   blanc  et  noir pulchcUua  (8) 

(  à  fond  brun  rouge,  taché  de  blanc  maculatns  (8  bis) 

B.  Femelle 

!  plats    à    la   face   dorsale,   à  bords 
droits  ou  convexes a 
courts,  épais,  anguleux  .....   annulalus  (14) 

^   brun  ou  brunâtre  b 

{  blanc .   0 

^   plats c 

(  orbites n 

i  concolore    ............  d 

(  orné  de  lignes  et  do  points  blancs,  perpulcher  (7) 

ovale  allongé. e 

ovale  court  ou  aussi  large  que 
long h 

^   profondément  échancré  en  avant,  f 

(  peu  échancré  en  avant brevicollis  (9) 

^  inégales  .   . sanguineus  (i) 

'  égales .g 

nombreuses punctatissiinus  (2) 

peu  nombreuses,  profondes  ;  ecus- 
son à  surfaceirrégulière,  ondulée,  paulopunctatns  (6) 

^   non  bordé  de  blanc i 

i   bordé  de  blanc rutilus  (iO) 

^   à  ponctuations  distinctes k 

I   chagriné,  sauf  sur  les  bords  .   .   -   capeiisis  (IJ) 

\  égales / 

(  inégales m 

\  nombreuses,  rapprochées bursa  (3) 

'   peu  nombreuses,  très  grandes  .    .  armatus  (5  ter) 

[  égale  à  leur  diamètre.  Fines  ponc- 

V  tuations  de  l'écusson  peu  visibles  simus  (5) 

\  double    de    leur   diamètre.    Fines 

/  ponctuations   de    l'écusson    très 

'        apparentes (ippendiculatu.'i(o^^'>s) 

ovale  allongé,  à  ponctuations  dis- 
tantes   oculatus  (11  bis) 

ovale  court,  chagriné.  Pattes  rouge 
safran Evertsi  (12) 

ovale,  à  contour  à  peine  sinueux  .  pulchellus  (8) 

aussi  large  que  long,  à  contour 
sinueux  . maculaius  (8  bis) 

C.  Phaulixodes 

plus  long  que  large,  à  côtés  pres- 
que  droits. rufus  (1) 

plus  large  que  long,  à  côtés  courbes  plumbeus  (16) 

aussi  large  que  long,  à  côtés  un 
peu  courbes intermedius  (17) 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901. 


338 


G.    NEIMANN 


DERMACENTOR 


Mâle 


concolore  ou  à  taches  blanches.   .  a 
Ecusson  ....    {  k  taches  rouges  ou  jaunes  (espèces 

africaines) .    .  /' 

à  une  épine    ou    un   tubercule  au 

„       .        „,  ,       bord  postérieur b 

Hanches  IV   .    .    ^    ,  ;.,      .    •  ^     ^ 

deux  petites  épines  au  bord  poste- 
rieur    compactus  (7  bis 

,         „  ^   à  taches  blanches c 

b.  Ecusson  .....  .     ^ 

f   sans  taches,  concolore e 

très  renflé  en  dehors,  à  épine  dor- 

c.  :2' article  des  pal-   )       sale  rétrograde relimolatm  (l) 

pes    .....    ^  peu  renflé  en  dehors,  sans  épine 

'       dorsale d 

,        „  ,  ^  ovale electiis  (2) 

a.       Forme  du  corps    ...  .  „ 

'   triangulaire vanegatus  (3) 

^   pubescent.  Palpes  non  renflés.    .    .  nitens  (6) 
e.        Ecusson  .....  ^  ^ 

'   glabre.  Palpes  renflés  en  dehors  .  parvus  (7) 

,        -...,,,  (   délimitant  comme   un  ecusson  fe- 

^'  son"'  '■"'.'  "^«»« ■    ■   •  rhinocerolis  ii) 

(   ne  délimitant  pas  d'écusson  femelle  circuinguttatus  (5) 

B.  Fe.melle 

p  i  marqué  de  taches  claires.   ....  a 

'   *   '    '  (  sans  taches;  noirâtre  ou  brunâtre,   g 

a.       Taches  de  l'écus-  ^  blanches b 

son /  rouges  ou  jaunes .    .    .   / 

,,        1^  (   ovale,  arrondi  ou  cordiforme.    .    .   c 

/'.       Ecusson  .....  '  .  ,  ,  ,  . 

f  triangulaire triaiigulatus  (3  bis). 

/   plus  large  ou  presque  aussi  large 
\       que  long d 

c.  Ecusson  ,  .  .  .  <  plus  long  que  large.  2"  article  des 
palpes  sans  pointe  dorsale  rétro- 
grade   e 

1    presque  aussi  large  que  long.  Han- 

w        vn  oo^n  *      ^hes  1  à  deux  épines  longues.    .  reliculalus  (1) 

a.       LiCusson  .    .       ,   /  n       i       .  ■ 

\  plus  large  que   long.    Hanches  1  a 
{       deux  épines  courtes  et  plates  .   .  compactus  (7  bis) 

T,  ,  ^  ovale  ;  poils  rares electus  (2) 

e.       Forme  du  corps    ,  '  ^  .  „ 

(  oblongue  ;  poils  abondants  ....  vanegatus  (3) 

/'.        Taches  de  l'écus-    i  occupant  presque  toute  sa  surface,  rhinocerolis  (i) 

so° '  au  nombre  de  trois;  en  triangle  .  circumgultalus  (l'y) 

i  ridé,  sans  ponctuations;  yeux  petits  nilens  (Q) 

g.       Ecusson  .    .   .   .    ^  non    ridé,    à   ponctuations;    yeux 

(       grands parumapertus  (6  bis) 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS 


339 


ARGAS 


Corps 


Bordure 
corps    . 


du 


b.       Tégument  à  plis 


Corps 


Corps 


Corps 


Granulations 
dorsales  sub- 
marginales.   . 


ovale,  plus  long  que  large,  plus 
étroit  en  avant. a 

presque  circulaire,  aussi  large  en 
avant  qu'en  arrière  (nymphe)     .   vesiierlilionis  {!) 

formée  de  plis  étroits,  radiés.    .    .   b 

formée  de  festons  rectangulaires      /' 

grossiers.   Corps  plat.    ......  c 

très  Gns.  Corps  long,  renflé.  Han- 
ches IV  vers  le  tiers  antérieur 
delà  longueur Hermanni  (4) 

bien  plus  étroit  en  avant  qu'en 
arrière.   . d 

presque  aussi  large  en  avant  qu'en 
arrière e 

large  en  arrière,  une  fois  et  demie 
aussi  long  que  large reflexus  (1) 

étroit  en  arrière,  près  de  deux  fois 
aussi  long  que  large magnus  (5) 

court,  à  peine  plus  long  que  large. 
Rostre  bien  en  avantdeshanchesl  Kochi  (6  bis) 

deux  fois  aussi  long  que  large     .   .  cucumerinus  (6  ter) 

distantes persicus  (2) 

contiguës miniatus  (9) 


ORNITHODOROS 


Corps 


Articles    termi- 
naux des  pattes 


glabre  ou  velu a 

épineux  au  moins  dans    sa   partie 

antérieur  (nymphe) Megnini  (10) 

Rostre  !   dépourvu  de  joues  latérales.    .   .   .   b 

\  pourvu  de  joues  latérales lalaje{!k) 

1  dentés  ou  granuleux  à  leur  bord 
]       dorsal c 


D'  article  des  pat- 
tes  


Tarses. 


Dentelures    des 
pattes  .... 


Tarses  IV 


non  dentés  ni  granuleux f 

à  dents  saillantes,  écartées,  plus 
hautes  que  longues  ;  tégument  à 
saillies  non  contiguës Savignyi  (\) 

à  dents  ou  tubercules  peu  saillants, 
rapprochés,  plus  longs  que  hauts  (/ 

à  dents  ou  granulations  bien  appa- 
rentes. Des  yeux e 

granuleux.  Pas  d'yeux turicata  (3) 

contiguës.  Yeux  petits,  noirs.  Espèce 

africaine pavimentosus  (1  bis) 

écartées.  Yeux   grands,  verdâtres. 

Espèce   américaine.       coriaceus  (3) 

progressivement  atténués g 

bossus  près  de  l'extrémité.    .    .   .   h 


340  G.    NEUMANN 

ibien    marqués.    Tégument  granu- 
leux  erralicus  (5) 
obsolètes.  Tégument  lisse  ou  fine- 
ment   granuleux œqualis  (5  bis) 

h.       Rostre    (base   \   plus  long  que   large i 

comprise)   .   .    /  au  moins  aussi  large  que  long.   .  Megnini  (iO) 

[  plus  courts  ou  à  peine  plus  longs 

)      que  la  base  du  rostre Tholozani  (fi) 

^  ^^^ j  bien    plus  longs   que  la   base    du 

f      rostre Canestrinii  (6  bis) 


TYPES 

Sur  l'avis  de  MM.  SalmoQ  et  Stiles,  de  Washington,  je  crois  utile 
de  donner  ici  l'indication  des  types  génériques  et  spécifiques. 

1»  Genres  actuels 

IxoDES  Latreille.  —  Ixodes  ricinm  (L.).  Sur  Ovis  aries.  France. 

EscHATOCEPHALUs  Ffauenfeld.  —  Eschatocephalus  firacilipes  Frauenf . 
Cavernes. 

Aponomma  Neumann.  —  Aponomma  Gervaisi  (Lucas).  Sur  Python 
molurus.  Indes. 

Amblyomma  Koch.  —  Amblyomma  cajennense  (Fabricius).  Sur 
Bos  taurus.  Brésil. 

Hyalomma  Koch.  —  Hyalomma  œgyptium  (L.).  Sur  Bus  taurus. 
Egypte. 

HiEMAPHYSALis  Koch.  —  Hœmaphysalis  concinna  Koch.  Sur  Ovis 
aries  (?).  Brunsw^ick. 

Rhipigephalus  Koch.  —  Rhipicephalus  sanguineus  (Latreille).  Sur 
Canis  familiaris.  Portugal,  Dalmatie,  France  méridionale. 

Dermacentor  Koch.  —  Dermacentor  reticulatus  (Fabr.).  Sur  Bos 
taurus.  France. 

Argas  Latreille.  —  Argas  reflexus  (Fabr.).  Sur  Columba  domestica. 
France. 

Ornithodoros  Koch.  —  Ornithodoros  Sanignyi  (Audouin) .  Egypte. 

2»  Genres  abandonnés 

Cynorh^estes  Hermann.  —  Cynorhœstes  ricinus  (L.).  Sur  Canis 
familiaris. 

Rhynchoprion  Hermann.  —  Rhynchoprion  columbae  Herm.  —  Sur 
Columba  domestica.  Strasbourg. 


REVISION    UE   LA    FAMILLE    DES    IX0UIUÉ8  341 

H^MALASTOR  Koch.  —  Ndsiiialastor  longirostris  Koch.  —  Brésil. 

RuiPiSTOMA  Koch.  —  Rhipistoma  Leachii  (Audouin).  —  Egypte. 

Phaulixodes  Berlese.  —  Phaulixodes  rufas  (K.).  —  Sur  Cervus 
dama,  Ovis  aries.  Italie. 

Herpetobia  Canestrini.  —  Herpetohia  sutcata  (GaQ.  et  F.).  Sur 
Lacerta  viridis.  Toscane. 

Sarconissus  Kolenati.  —  Sarconissus  flavipes  Kol.  Sur  Rhinolo- 
phus  hippocrepis.  Moravie. 

BooPHiLus  Gurtice.  —  Boophilm  bocis  (Riley).  Sur  Bos  taurus. 
Texas. 

Opisthodon  Canestrini.  —  Opistkodon  cuscoblus  Gan.  Sur  Cuscus 
sp.  Nouvelle-Guinée. 

Garis  Latreille.  —  Caris  vespertilionis  Latr.  —  Sur  Vespertilio. 
France. 

GoNixoDES  Alf.  Dugès.  —  Gonixodes  rostralis  Dugès.  Sur  Homo 
sapiens.  Mexique. 

PsEUDixoDEs  Haller.  —  Pseudixodes  holsatus  Haller.  Allemagne. 

Ophiodes  Murray.  —  Ophiodes  ophiophilus  (MûUer).  Sur  Dipsas 
sp.  Patrie  ? 

XiPHiASïOR  Murray.  —  Xiphiastor  rostratum  Murr.  Du  vieux 
Galabar. 

Adenopleura  Macalister.  —  Adenopleura  compressum  Mac.  Sur 
Manis  multiscutata.  Afrique  occidentale. 

Margaropus  Karsch.  —  Margaropus  Winthemi  K.  Do  Valparaiso. 


Troisième  Partie 
LISTE    DES    SYNONYMES 

Les  listes  suivantes  comprennent  toutes  les  espèces,  bonnes  ou 
mauvaises,  qui  ont  été  plus  ou  moins  décrites  et  se  rapportent  ou 
peuvent  être  rapportées  à  la  famille  des  Ixodidae. 

Beaucoup  sont  purement  nominales.  On  trouvera  les  renseigne- 
ments que  j'ai  pu  donner  sur  chacune  d'elles  dans  celui  de  mes 
quatre  mémoires  auquel  je  renvoie,  en  regard  du  nom  spécifique 
que  j'ai  cru  devoir  adopter. 


342 


G.    NEUMANN 


Acarus    aegyptius     L.      =    Hyalomma 
aegyptium  (L.). 

—  americanus  L.  =  Amblyomma 

americanum  (L.). 

—  aureolatus  Fabr.  ~  Amblyom- 

ma aureolatum  (Fabr.). 

—  elephantinus  L. —Amblyomma 

elephanlinum  (L.). 

—  frontalis     Panzer     =     Ixodes 

frontalis  (Panz.) 

—  grossus  Pallas    —  Ambl.  gros- 

sum  (Pall). 

—  hirudo  Fabr.,  3,  166. 
hispanus  Fabr.-  Hyal.  segyp- 

tium  (L.). 

—  hislrio  Fabr.  =  Ambl.    histrio 

(Fabr.). 

—  holsatus  Fabr.  =   Ix.  bolsatus 

(Fabr.). 

—  iguanae  Fabr.  =.\mbl.  iguanae 

(Fabr.). 

—  indus  L.  =  Ambl.    indum  (L.). 

—  linealus  Fabr.  —  Ambl.  linea- 

tum  (Fab.). 

—  lipsiensis  Fabr.  =  Ix.  lipsiensis 

(Fab.). 

—  marginatus  Fabr.  =  Argas  rc- 

flexus  (Fabr.). 

—  nigua  de  Geer  ■=  Ambl.  ameri- 

canum (L.). 

—  pallipes  Fabr.   =    Ix.   frontalis 

(Panz.) 

—  plumbeus    Panzer    =    Rhipic. 

sp.,  3,  133. 

—  reduviusL.  =  Ix.  ricinus  (L.). 

—  reflexus  Fabr.  ==  Argas  reflexus 

(Fabr.). 

—  reticulatus     Fabr.     =     Derm. 

reticulatus  (Fabr.). 

—  rhinoeerotis  de  Geer  =  Derm. 

rhinocerotis  (de  Geer). 

—  ricinoides  de  Geer  =  Ix.   rici- 

nus (L.). 

—  ricinus  L.  =  Ix.  ricinus  (L.). 

—  sanguisugus  L.   =    Ambl.  san- 

guisugum  (L.)- 

—  sylvaticus  de   Geer    =    Ambl. 

sylvaticum  (de  Geer). 

—  trisiriatus   Panzer    =   Ix.    tri- 

striatus  (Panz.). 

—  undatus  Fabr.,  3,  166. 

—  variegatus  Fabr.  =  Ambl.  va- 

riegatum  (Fabr.). 
Adenopleiira  compTQSsum  Macalister  = 
Amb.  compressum  (Mac). 


Amblyomma  G.  L.  Koch,  3.  108,  200. 

—  acutangulatum  Nn.,  3,  240. 

—  adspersum  Koch,  3,    227. 

—  albopictum  Nn.,  3,  244. 

—  americanum(L.),3,"209;4,296- 

—  annulipes  Koch   —    Amb.    he- 

braeum  Koch. 

—  arcanum  Karsch  =  Apon.  Ger- 

vaisi  ^Lucas). 

—  arteriosum  Koch,  3,  281. 

—  aureolatum  (Fabr.),  3,  283. 

—  aureum  Nn.,  =  Amb.   Petersi 

Karsch. 

—  auronitens    Berlese  =   Ambl. 

ovale  Koch. 

—  avicola  Marx   et   Nn   =  Hyal. 

longirostre  (Koch). 

—  badium  Nn.,  4,300. 

—  bengalense  Rudow,  3,  280. 

—  breviscutatum  Nn.,  3,  214. 

—  cajennense  (Fabr.),  3,  205. 

—  calcaratum  Nn.,  3,  226. 

—  clypeolatum  Nn.,  3,  257. 

—  compactum  Nn.,  4,  296. 

—  complanatum  Berlese—  Ambl. 

maculatum  Koch. 

—  compressum    (Macalister),     4, 

321. 

—  concolor  Nn.,  3,  222. 

—  confine    Koch  =  Ambl.    stria- 

lum  Koch,  3,  211. 

—  corda  tu  m  Rudow,  3,  280. 

—  cordiferum  Nn.,  3,  218. 

—  crassipunctatum  Stoll,  3,  247. 

—  cronatum   Nn.,    3,    214,   263; 

4,  297. 

—  cruciferum  Nn.,  4,  302. 

—  cunealum  Nn.,  3,333;  4,301. 

—  cyprium  L.  Koch  et  Nn.,  3,  219. 

—  docoratum  Koch,  3, 245;  4,304. 

—  deuiinutivum  Nn.,  3,  221. 

—  denticuiatum  Koch,  3,  277, 

—  devium  (Koch)  =  Amb.  sylva- 

ticum (de  Geer). 

—  devium    (Koch)   Nn.   =   Amb. 

marmoreum  Koch. 

—  dissimile  Koch,  3,  227;  4,  300. 

—  distinctum  Karsch,  4,  303. 

—  dubitatum  Nn.,  3,  234. 

—  eburneum  Gerstâcker,  3,  264; 

4,  309. 

—  elephanlinum  (L.),  3,  282. 

—  exornatum  Koch  =  Apon.  exor- 

natum  (Koch). 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDES 


343 


Aniblyoïiuna  extraoculatumNn.,3,  274. 

—  fimbriatuin  Koch  =  Amb.  de- 

coratum  Koch. 

—  Foài  Nn.=  Amb.  Petersi  Karsch. 

—  Foreli  Sloll   —  Amb.   america- 

num  (L.). 

—  fossum  Nn,,  3,  217. 

—  fulvum  Nn.,  3,  236. 

—  furcosum  Nn.,  4,  299. 

—  Geayi  Nn.,  3,  223;  4,  299. 

—  gigantcum    Nn.   =  Hyal.    lon- 

girostre  (Koch). 

—  Gôldii  Nn.,  3,  238. 

—  grossum  (Pallas),  3,  282. 

—  gypsatum  Nn.,  3,  2;j9. 

—  Hassalli  Marx  et   Nn.  —  Amb. 

hebrîEum  Koch. 

—  hebraBum  Koch,  3,  2tJG,  271  ;  4, 

309. 

—  helvolum  Koch,  3,  278;  4,312. 

—  hippopotamensc(l)enny),3,2DG; 

-i,  .:i08. 

—  hippupotami  Koch  =.\mb.  hip- 

popotamenso  (Denny). 

—  histrio  (Fabr.),  3,  283. 

—  humerale  Koch,  3,  230. 

—  hydrosauri    Koch    3  =  Apon. 

hydrosauri  (Denny). 

—  iguanae  (Fabr.),  3,  283. 

—  indum  (L.),  3,  282. 

—  infestum  Koch=  Amb.  lesdu- 

dinarium  Koch. 

—  influtum  Nn.,  4,  312. 

—  infumalum  Koch.  3,  277. 

—  inlegrum  Karsch,    4,  303. 

—  irroratum  Koch  —  .\mb.  dissi- 

mile  Koch. 

—  lœve  Nn.  -  Apon.  latum  (Koch). 

—  latum  Koch  =  Apon.  latum  (K.). 

—  latum  (Koch)  =  Amb.  sylvati- 

cum  (de  Geer). 

—  limbatum  Nn.,3,  231. 

—  lineatum  (Fabr.),  3,  283. 

—  macula tum  Koch,  3, 249 ;  4, 305. 

—  marmoreum  Koch, 3, 2(i6;  4,309. 

—  mixtum    Koch  =  .\mb.   cajen- 

nense  Koch. 

—  moreliae   (L.    Koch),    3,    232, 

238;  4,  308. 

—  multipunctum  Nn  ,  3,  226. 

—  nausiticum  Koch,  2,  276. 

—  nodosum  Nn.,  3,  224. 

—  oblongoguttatum  Koch,  3,  213; 

4,  296. 


Àmhlynmina  oblongum  Koch=  Amb. 
striatum  Koch. 

—  ovale  Koch,  3,  2j2. 

—  ovatum  Koch  =  Amb.  macula- 

tum  Koch. 

—  pacificuin  Murray,  3,  281. 

—  parviscutatum  Nn.,  3,  208. 

—  parvitarsum  Nn.,  4,  295. 

—  paulopunctatum  Nn.,  3,  248. 

—  persoiiatum  Nn.,  4,  30l). 

—  Petersi  Karsch,  3,  254;  4,  3(J6. 
-      pilosum  Nn.,  3,  209. 

—  postoculatum  Nn.,  3,  232. 

—  punctatum  Koch,  3,  276. 

—  quadriguttatum  Pavesi,  3,  267. 

—  quadrimaculatum  Nn..  3,  245. 

—  Quantini  Martin  =  .Amb.  splen- 

didum  Giebel. 

—  rhinocerinus  Koch  =  Derm.  rhi- 

nocerotis  (de  Geer). 

—  rhinocerotis  Koch  —  Derm.  rhi 

nocerotis  (de  Geer). 

—  rostratum  (Murray),  4,  321. 

—  rotundatum  Koch,  3.278. 

—  rubripes  Koch  —  Amb.  macu- 

latum  Koch. 

—  rugosum  Nn.  =  .Amb.  marmo- 

reum Koch. 

—  sabaneraeStoll,  3,  201. 

—  sanguisugum(L.),  3,  283. 

—  sculptum  Berlese  -•  Amb.  ca- 

jennense  Koch. 

—  scutatum  Nn  ,  3,  237. 

—  sparsum  Nn.,  3,  247;  4,  305. 

—  spinosum  (Rudow),  3,  279. 

—  splendidum    Giebel,    3,    273; 

4,312. 

—  striatum  Koch,  3,  211. 

—  Strobeli  Berlese  et  ïrouessarl, 

3,281. 

—  sublœve  Nn.,  3.  221  ;  4,  298. 

—  subluteum  Nn.  =  Amb.  crena- 

tum  Nn. 

—  sylvaticum  (deGeer),3,  274. 

—  tenellum  Koch  =  Amb.  cajen- 

nense  (Fabr.). 

—  testudinarium  Koch,  3,  240;  4, 

303. 

—  Tholloni  Nn.,  3,  242  :  4,  304. 

—  tigrinum  Koch  =  Amb.  macu- 

latum  Koch. 

—  triguttatum  Koch,  3, 215;  4,298. 

—  triste  Koch  =  Amb.  maculatum 

Koch. 


344 


G.    NEUMANN 


Amblyomma  tuberculatum  Marx,  3,235. 

—  varani  L.  Koch  =  Amb.  aculan- 

gulatum  Nn. 

—  varani  (Rudow),  3,  280. 

—  variegatum  (Fabr.),  3,  268;  4, 

311. 

—  varium  Koch,  3,  246;  4,  304. 

—  venustum  Koch  =  Amb.  varie- 

gatum (Fab.). 

—  vittalum  Nn.  =  Amb.  oblongo- 

guttatum  Koch. 

—  VValckeoairi,  3,  279. 
Antislomala  Mar.x,  4,  320. 
Aponomma^n.,  3,  107,  180. 

—  concolor  Nn.,  3,  198. 

—  crassipes  Nn.,  4,  294. 

—  decorosum  (L.  Koch),  3,   194; 

4,  292. 

—  ecinctum  Nn.,  4,  293. 

—  exornatum   (Koch),  3,  186;  4, 

291. 

—  Gervaisi  (Lucas),  3,  182;  4,  291. 

—  globulus  (Lucas),  3,  199. 

—  hydrosauri    (Denny),    3,   197; 

4,  293. 

—  lœveNn.,  3,  190;  4,291. 

—  latum  (Koch),  3,  191  ;  4,  291 . 

—  ochraceum  Nn.,  4,  293. 

—  politumNn.=Ap.  latum  (Koch). 

—  testudinis  (Supino),3,  199. 

—  trachysauri  (Lucas),  3,  191. 

—  trimaculatum  (Lucas),  3,  187; 

4,  291. 

Argas  La  treille,  1,  3. 

—  americanus  Packard  =  Ar.  mi- 

niatus  Koch. 

—  Canestrinii  Birula  =Orn.  Canes- 

trini  (Birula). 

—  chinche  Goudot=  Ar.  miniatus 

Koch. 

—  coniceps  Canestrini  =  Orn.  ta- 

laje  Guér. 

—  cucumerinus  Nn.,  4,  254. 

—  erraticus  Lucas  =  Orn.  errati- 

cus  (Lucas). 

—  Fischeri   Audouin  =   Ar.   ves- 

pertilionis  (Latreille). 

—  Forskaeli  Audouin,   1,  24  ;   4, 

255. 

—  Hermanni  Audouin,  1,  12. 

—  Kochi  Nn.,  4,  254. 

—  magnus  Nn.,  1,  14;  4,  255. 

—  mauritianus    Guér.  Méneville 

=  Ar.  persicus  Fischex". 


Argas  Megnini  Dugès  =Orn.  Megnini 
(Dugès). 

—  miniatus  Koch,  1,  24;   4,  255. 

—  miniatus  firmatus  Nn.,  1,  12. 

—  monbata  Murray  =  Orn.  Savi- 

gnyi  (Audouin). 

—  persicus  Fischer,  1,7, 25;  4,253. 

—  pipistrellae    Audouin   =    Ar. 

vespertilionis  (Latreille). 

—  pulchella  George  =  Ar.  vesper- 

tilionis (Latreille). 

—  radiatus  Railliet  =  At.  minia- 

tus Koch. 

—  reflexus(Fabricius),l,4;  4, 253. 

—  reticulatus   Gervais  =  Orn.  re- 

ticulatus  (Gervais). 

—  Sanchezi  Dugès  —  Ar.  minialus 

Koch. 

—  Savignyi  Audouin  =  Orn.  Savi- 

gnyi  (Aud.). 

—  Schinzii  Berlese  =  Orn.   Savi- 

gnyi (Audouin). 

—  talaje  Guérin-Méneville  =  Orn. 

talaje  (Guér.). 

—  Tholozani   Laboulbène    et   Mé- 

gnin  =  Orn.  Tholozani  (Lab. 
et  Még.). 

—  troguloides  Gervais,  1,  25. 

—  turicata  Dugès  =  Orn.  turicata 

(Dugès). 

—  vespertilionis    (Latreille),     1, 

19;  4,  253. 
Argaainae,  1,  2. 
Boophilus  Curtice,  2,  384. 

—  bovis  Curtice  =  Rhip.  annula- 

tus  (Say). 
Carias  decussata  Kolenati  =  Ar.  ves- 
pertilionis (Latr.). 

—  elliptica    Kol.   =  Ar.  vesperti- 

lionis (Latr.). 

—  inermis    Kol.  =  Ar.  vesperti- 

lionis (Latr.). 

—  longimana  Kol.   =  Ar.  vesper- 

tilionis (Latr.). 

—  vespertilionis  Latr.  =  Ar.  ves- 

pertilionis (Latr.). 
Catastomata  Marx,  4,  320. 
Cecidopus  diversipes  Karsch,  4,  322. 
Conipalpi  Canestrini,  2,  325;  4,  32U. 
Crotonus  Duméril  =  Ixodes  Latreille. 

—  ricinus  Dum.  ^  Ix.  ricinus  (L.). 

—  variegatus  Dum.  =  Derm.  reti- 

culatus (Fabr.). 

Cullripalpi  Canestrini,  3.  107;  4,  319. 

Cynorhœstes  Hermann  =  Ixodes  La- 
treille. 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXUDIDES 


345 


Cijnorhcestes    aegyptius     Hennann    = 
Hyal.  œgyptium  (L.). 

—  Hermanni  Risso  =  Ix.    ricinus 

(L.). 

—  piclus  Herniann  =  Derm.  rcti- 

culatus  (Fabr.i. 

—  reduvius  Herm.   =  Ix.   ricinus 

(L.). 

—  ricinus  Herm. =  Ix.  ricinus(L.). 

—  sylvaticus  Herm.  =  Amb.  syl- 

vaticura  (de  Geer). 
Dermacentor  Koch,  2,  36U. 

—  albicollis  Koch    =   D.  reticula- 

tus  (Fab.). 

—  americanus   (L.)   -=  D.   electus 

Koch. 

—  auralus  Supino,  2,  382. 

—  circumguttatus    Nn.,    2,   374; 

4,  267. 

—  clathratus  Koch,  2,  380. 

—  compactus  Nn.,  4,  269. 

—  coxalis  (Gervais),  3,  loi,  159. 

—  cruenlus  Koch,  2,  381. 

—  dentipes  Koch,  2,  379. 

—  electus   Koch,  2,  365;  4,  265. 

—  Foai  Supino,  2,  381. 

—  ferrugineus  Koch  =  D.  reticu- 

latus  (Fab.) 

—  indicus  Supino,  2,  382. 

—  longipes  Supino,  2,  383. 

—  nitensNn.,  2,377;  4,267. 

—  occidentalis  Marx  =  D.   reticu- 

latus  (Fab). 

—  paraljolicus  Koch,  2,  380. 

—  pardalinusKoch  =  D.  reticula- 

tus(Fab.). 

—  parumapertus  Nn.,  4,  267. 

—  parvus  Nn.,  2,378. 

—  planus  Rudow,  2,  381. 

—  pulchellus  Gerstâclier  =  Rhip, 

pulchellus  (GersL). 

—  puncticollis  Koch,  2,  379. 

—  reticulatus  (Fab.),  2,  360  ;   4 

265. 

—  rhinocerotis  (de  Geer),  2,  370 

4,  266. 

—  triangulatus  Nn.,4,  266. 

—  variegatus  Marx  et  Nn.,  2,  367 

4,  266. 

—  venustus=?D.reticulatus(Fab) 
Dermani/ssus  rubiginosus  Kolenati=Ix 

rubiginosus  (Kol  ). 
Eschatoceplidlim  Frauenfeld,    3,   166 
4,  290. 


Esclialocephalus  acutitar!-us   (Karsch) 
=  Ix.  acutitarsus  (Karsch). 

—  IjrevipesNn.,  3,  179;  4,  290. 

—  crassipes  Josepli  —  E.  brevipes 

(Nn.;. 

—  crassipes  (Kol.),  3,  178  ;  4,  290. 

—  e.xaratus  (Kol.),  3,  176;  4,  290. 

—  Frauenfeldi   L.    Koch    =    Esc. 

vespertilionis  iC.  L.  Koch). 

—  gracilipes    Frauenfeld   =   Esc. 

vespertilionis  (Koch). 

—  nodulipes   (Kolenati).    3,    177; 

4,  290. 

—  Seidlitzi  L.  Koch=  Esc.  verper- 

tilionis  (G.  L.  Koch). 

—  vespertilionis  iC.  L.  Koch),  3, 

169;  4,  290. 
Gonixodes  Dugès,  2,  326. 

—  rostralis  Dugès  =  Haenuip.  lepo- 

ris (Packard). 
Hœmalnstor  G.  L.    Koch,  3,   107,  166; 
4,  290. 

—  acutitarsus  Karsch  =  Ix.  acu- 

titarsus (Karsch). 

—  brevipes  Nn.   =   Esc.  brevipes 

(Nn.y.. 

—  crassipes  Kolenati  =  Esc.  cras- 

sipes (Kol.). 

—  crassitarsus   Karsch  =    Hyal. 

longirostre(Koch). 

—  exaratus  (Kolenati;  =  Esc.  e.xa- 

ratus (Kol.). 

—  gracilipes  (Frauenfeld)  =  Esc. 

vespertilionis  (Koch). 

—  longirostris  Koch  =  Hyal.  lon- 

glrostre  (Koch). 

—  nodulipes  (Kol.)  =   Esc.  nodu- 

lipes (Kol.). 

—  vespertilionis  (Koch)  =  Esc.  ves- 

pertilionis (Koch). 
Hceniapliysalis  Koch,  2,  326. 

—  ambigua  Nn.,  4,  262. 

—  asiatica  (Supino),  2,  357. 

—  Birmaniae  Supino,  2,  336. 

—  bispinosa  Nn.,  2,  341  ;  4,  261. 

—  Canestrinii  (Supino),  2,  357. 

—  cinnaberina  Koch,  2,331. 

—  coneinna  Koch,  2,  338. 

—  cornigera  Nn.,  2,  3o0. 

—  cuscobia  Canestrini,  2,  330. 

—  elongata  Nn.,  2,  334 

—  erinacei  Pavesi,  2,  331. 

—  flava  Nn.,  2,  333;  4,  260. 

—  Gestroi  (Supino',  2.  337. 


346 


G.    NEUMANN 


Hcemaphysalis  hirudo  L.  Koch,  2,  341. 

—  hystricis  Supino,  2,  342. 

—  incrmis  Rirula,  4,  264. 

—  lagotis  (Gervais),  4,  265. 

—  Leachi  (Audouin)  2,347;4,2G3. 

—  Icporis (Packard), 2, 343;  4,202. 

—  longicornis  Nn.,  4,  261. 

—  marmorata    Berlese   =   Dcrm. 

reticulatus  (Fab.). 

—  micropla  Caneslrini   =   Rhip. 

annulatus  (Say). 

—  papuana  Thorell,  2,  336. 

—  perigrinus  Cambridge,   2,  327. 

—  punctata  Caneslrini  et  Fanzago, 

2,;527;4,  260. 

—  rhinolophi    Can.  et   Fanz.,    2, 

332. 

—  rosea   Koch  =—  Rhip.  annulatus 

(Say). 

—  sanguinolenla  Koch,  2,  332. 

—  semermis  Nn  .  4,  263. 

—  simplex  Nn.,  2,  345. 

—  spinigera  Nn.,  2,  352  ;  4.  264. 

—  sulcata   Can.  et   Fanz.,  2,  327, 

329. 
Uerpelobia,  4,  321. 

—  sulcata  Canestrini,  2,  327.  329. 
Hyalomwa,  3,  108,  283. 

—  aegyptium  (L.),  3,  285;  4,  313. 

—  affine  Nn.  =  H.  syriacum  Koch. 

—  algcriense  Canestrini  =   Hyal. 

aegyptium  (L.). 

—  anatolicum  Koch  =  Hyal.  aegyp- 

tium (L.). 

—  cornugerMurray=  Hyal.  aegyp- 

tium (L.). 

—  crassitarsus  (Karsch)   =  Hyal. 

longirostre  (Koch) 

—  cyclurae  Pagenstechcr,  3,  284. 

—  dentatum  Can.  et  Fanz.  =  Hyal. 

aegyptium  (L.). 

—  devium  Koch  =  Amb.  sylvati- 

cum  (de  Geer). 

—  dromedarii  Koch  =  Hyal. aegyp- 

tium (L.). 

—  excavatum  Koch  =  Hyal.  aegyp- 

tium (L  ). 

—  Fabricii  Koch  =  Hyal.  aegyp- 

tium (L.). 

—  grossum   Koch  =  Hyal.  aegyp- 

tium (L.). 

—  hispanum  Koch  =  Hyal.  aegyp- 

tium (L.). 

—  impressum  Koch  ■-=  Hyal.  aegyp- 

tium (L.). 


Hyalomnui  latum  Koch  =-  Amb  sylva- 
ticum  (de  Geer). 

—  longirostre  (Koch),  3,  259,  293  ; 

4,  315. 

—  lusitanicum    Koch     =-     Hyal. 

aegyptium  (L.). 

—  marginatum    Koch.    »=    Hyal. 

aegyptium  (L.). 

—  puta  Cambridge   =   Ix.   pulus 

(Camb.). 

—  rhipicephaloides  Nn.,  4,  317. 

—  rufipes  Koch  =     Hyal.   segyp- 

tium  (L.) 

—  spinosum     Rudow     =     Amb. 

spinosum  (Rud.). 

—  syriacum  Koch,  3,  291  ;  4,  315. 

—  truncatum  Koch  =  Hyal.  aegyp- 

tium (L). 

—  utriculus    Berlese     -=      Hyal. 

segyptium  (L.). 

—  varani  Rudow  =  .4mb.  varani 

(Rud.). 
Ixodae,  3,  107. 
IxuJes,  3,  107,  108. 

—  acanthoglossi  Lucas;  3,  161. 

—  acuminatus  Nn..  4,  287. 

~      acutitarsus  (Karsch).    3,  148  ; 
4,  285. 

—  affinis  Nn.,  3,  120. 

—  africanus     Mégnin    —     Hyal. 

aegyptium  (L). 

—  albipictus    Packard    =   Derm. 

electus  Koch. 

—  algeriensis    Mégnin    =    Hyal. 

aegyptium  (L  ). 

—  ameivae  Pagenstecher,  3,  159. 

—  americanus  Gervais  =  Ambl. 

americanum  (L  ). 

—  angustus  Nn.,  3,  136  ;  4,  284. 

—  aptericola  Maskell,  3,  163. 

—  apteridis  Maskell  ■=  Ix.  apteri- 

cola Mask. 

—  aquilae  ?   =  Amb.   decoralum 

Koch. 

—  arenicola  Eichwald,  3,  165. 

—  auricularis  Conil,3,  166 

—  auriscutellatus    Koningsberger 

=  A  mbl.  testudinarium  Koch. 

—  autumnalis  Leach  =  Ix.  hexa- 

gonuS  Leach. 

—  avisugus  Berlese  =  Ix.  fronta- 

lis  \Panzer). 

—  Berlesei  Birula,  3,  163. 

—  ben^ialensis  Supino,  3,  164. 

—  Bibroni  Gervais,  3,  157. 


REVISION    OE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDES 


347 


Ixodes  bifurcatus  Nn.   =-  Ix.  bninneus 
Koch. 

—  bimaculatus    Denny    =    Amb. 

hippopotamense  (Denny). 

—  bipunctatus  HIsso  =  Ix.    rk-i- 

nus(L.)- 

—  birmanensis  Supino,  3,  1(54. 

—  boarumStoll=  Amb.  ilissiiiiile 

Koch. 

—  boroalis  Kramer  ot  Ncuman  ^ 

Ix.  putus  (Cambridge), 
bovis  Kiley  =  Rliip.  annulatus 
(Say). 

—  brevipes  Murray.  3,  ItU. 

—  brunneus  Koch,  3,  LirJ;  4.  ^S!) 

—  calcaratus  Birula  =  Rhip. annu- 

latus (Say). 

—  camelinus     Kischer    =     Hyal. 

aegyptium  (L.) 

—  cenereolus  Lucas,  3,  165. 

—  cheUfer  Mégnin  =  Haimap.  con- 

cinna  Koch. 

—  chordeilis  Packard  =  Hœmap. 

leporis  (Packard). 

—  cinctus  Lucas,  3,  165. 

—  communis    Marx  =  Ix.    allinis 

Nn 

—  Cookei  Packard  =  Hsemap.con- 

cinna  Koch. 

—  cornuger  Kolenali  =  Hyal.  ae- 

gyptium (L.). 

—  coxaefurcatus  Nn.,  3,  127. 

—  coxalis  Gcrvais,  3,  157,  199. 

—  crenatus  Say,  3,  165. 

—  crenulatus  Koch  =  Ix.  hexago- 

nus  Lcach. 

—  decorosus  L.  Koch  =  Ap.  deco- 

rosuin  (L.  Koch). 

—  dentalus  Marx,  3,  119. 

—  distipes  Murray,  3,  157. 

—  diversifossus  Nn.,  3,  136. 

—  DugesiiGervais  =Rhip.  sangui- 

neus  (Lalr.). 

—  Dugesii  Mégnin  =  Rhip.  annu- 

latus (Say) 

—  elegans  Guér.-  Mènev.  =  Amb. 

variegatum  (Kab.) 

—  erinacei    Audouin  =  Ix.  hexa- 

gonus  Leacli. 

—  erinaceus  Murray  =  Ix.  he.xa- 

gonus  Leach. 

—  erraticus  Say,  3,  165. 

—  eudyptidis  Maskell,  3,  128. 

—  exilipes  Lucas,  8,  158. 

—  Kabricii     Audouin     =      Hyal 

aegyptium  (L.). 


Ixodes    fimbriatus     Kramer    et    Ncu- 
man, 3,  127. 

—  flavidus   Koch    =    .\mb.  dissi- 

mil(^  Koch. 

—  flavipes   Koch  —  Ksch.  vesper- 

tilionis  (Koch). 

—  Ilavomaculatus    Luca.s    ■=-    .\p. 

exornatum  iKoch). 

—  fodiens  Murray  =    Ix.    ricinus 

(L.). 

—  Forskaeli     Audouin    =    Argas 

Forskaeli  (Aud.). 

—  fossulalus  Nn.,  3,  120. 

—  frontalis  (Panzer),  3,  133. 

—  fuscipes  Koch,  3,   156;   4,  289. 

—  fiiscolineatus  Lucas,  3,  158. 

—  fuscomaculatus  Lucas,   3,  160. 

—  fuscus  Koch  =  Ix.  ricinus  (L.). 

—  fuscus  Say,  3,  165. 

—  Gervaisi  Lucas  =  Ap.  Gervaisi 

(Luc). 

—  globulosus  Supino,  3,  165. 

—  globulus  Lucas    =   Ap.  globu- 

lus  (Luc). 

—  gracilontus    Lucas     =     Hyal. 

aegyptium  (L.). 

—  granulatus  Supino,  3,  164. 

—  Herrerae  Dugès  =  Amb.  cajen- 

nense  Koch. 

—  hexagonus  Leach,  3, 129;  4, 2^3. 

—  hippopotamensis  Denny  =  Amb. 

hippopotamense  (Denny). 

—  hirsutus  Birula,  3,  162. 

—  hispanus    Kolenati     =     Hyal. 

aegyptium  (L.). 

—  holocyclusNn..  3,  151;  4,  288. 

—  holsatus  (Fabricius),  3,  157. 

—  holsatus    Kolenati     =     Derm. 

reticulatus  (Fab  ). 

—  huma  nus  Koch  =   .\mb.  dissi- 

mile  Koch. 

—  hydrosauri  Denny  =    Ap.  hy- 

drosauri  (Denny). 

—  imperfectus  Nn.,  3,  118. 

—  indenlatus    Gamgee    =    Rhip. 

annulatus  (Say). 

—  inermis  Nn.,  4.  283. 

—  Intermedius  Nn.,  3,  132. 

—  juvenis  Nn.,  3.  124. 

—  lacertae    Koch   =    Ix.  ricinus 

(L.). 
laevis  Nn.,    =    Ix.   acutitarsus 
(Karsch). 

—  lagotis    Gervais     =     Hœmap. 

lagotis  (Gerv.). 


348 


G.    NEUMANN 


Ixodes    Leachii    Audouin   =   Haemap. 
Leachi  (Aud.). 

—  leporis    palustris    Packard    = 

Htemap.  leporis  (Pack.|. 

—  Linnei  Audouin  =  Rhip.  Linnei 

(Aud.). 

—  lipsiensis  (Fabricius),  3,  157. 

—  lividus  Koch,  3,  137. 

—  lividus  van  Beneden,  3,  160. 

—  longipes   Lucas  =    Esch.   ves- 

perlilionis  (Koch). 

—  loricalus  Nn.,  3,   139;  4,  285. 

—  luteus  Koch,  3,  146  ;  4,  283. 

—  marginalis  Koch,  3,  163. 

—  marmoralus    Risso    =    Derm. 

reticulatus  (Fabr  ). 

—  Maskelli  Kirk,  3,  160. 

—  megathyreus  Leach  -=  Ix.  rici- 

nus  (L.). 

—  mixtus  Moniez  =  Amb.  cajen- 

nense  (Fabr  ). 

—  moreliae  L.  Koch  =  Amb.  mo- 

reliae  (L.  Koch). 

—  naponensis    Packard   =  Derm. 

electus  Koch. 

—  nigua  Guér.-Ménev.  =  Ambl. 

americanum  (L.). 

—  obliquus  Koch,  3,  133. 

—  obscurus  Nn  ,3,  121. 

—  ophiophilus  Mûller  =  Ap.  Ger- 

vaisi  (Lucas). 

—  orbiculatus  Say,  3,  163. 

—  ornithorhynchi  Lucas,  3,  142  ; 

4,  283. 

—  ovatus  Nn.,  3,  !16. 

—  pallipes  Koch  =  Ix.    frontalis 

(Panzer). 

—  pallipes  Lucas,  3,  163. 

—  pari    Leach   =r    [\.    frontalis 

(Panzer). 

—  parvirostrisNn.,  4,  284. 

—  ,perpunctatus  Packard,  3,  139. 

—  phascolomys  Macalister,  3, 160. 

—  pictus  Gervais  =  Derm.  reticu- 

latus (Fab.). 

—  pilosus  Koch,  3,  151  ;  4,  288. 

—  plumbeus    Dugès  =    Ix.   rici- 

nus  (L.). 

—  plumbeus   Koch   =   Rhip.    sp. 

2,414 

—  plumbeus  Leach  =  Ix.  lividus 

Koch. 

—  Poortmani  Lucas  =  Amb.  he- 

braeum  Koch. 

—  prsecoxalis  Nn.,  3,  121. 


Ixodes    pulchellus  Lucas  =  Amb.  dis- 
simile  Koch. 

—  punctulatus  Canestrini  et  Fan- 

zago,  3,  160. 

—  punctulatus  Say,  3,  163. 

—  pustularum   Lucas  =  Ix.    rici- 

nus  (L.). 

—  putus  (.Cambridge),  3,  123;  4, 

283. 

—  pygmaeus  Koch,  3,  136;  4,289 

:=Ambl.  sp? 

—  quinquestriatus  Fitch  =  Derm. 

variegatus  Mx,  et  Nn. 

—  rasus  Nn.,  3,  137;  4,  285. 

—  redu vins  Audouin  =  Ix.  hexa- 

gonus  Leach. 

—  reduvus  (L.)=^Ix,  ricinus  (L.). 

—  reticulatus  Koch,  3,  166. 

—  reticulatus  Latreille  =  Derm. 

reticulatus  (Fab). 

—  rhinocerinus  Denny  =  Derm. 

rhinocerotis  (de  Geer). 

—  rhinocerotis  Gervais  =Derm. 

rhinocerotis  (de  Geer). 

—  ricinus  (L  ),  3,  112,  138;  4,281. 

—  ricinus  Mégnin  =  Ix.  hexago- 

nus  Leach 

—  rostralis  Moniez    =    Haemap. 

leporis  (Packard). 

—  rubidus  Nn.,  4,  282. 

—  rubiginosus  (Kolenati),  3, 138. 

—  rufus  Koch  =  Ix.  ricinus  (L.). 

—  sanguineus  Latreille   =  Rhip. 

sanguineus  (Latr.). 

—  Savignyi Gervais  =  Hyal.  aegyp- 

tium  (L.). 

—  scapularis  Say,  3,  165. 

—  Schillingsi  Nn.,  4,  288. 

—  sciuri  Koch  =  Ix.  ricinus  (L.). 

—  sexpunctatus  Koch  =  Ix.  hexa- 

gonus  Leach. 

—  siculifer  Mégnin  =  Esch.  ves- 

pertilionis  (Koch). 

—  signatus  Birula,  3,  162. 

—  spinicoxalis  Nn.,  3,  123. 

—  spinosus    Nn.   =   Ix.    fuscipes 

Koch. 

—  5  slriatus  Fitch  =  Derm.  varie- 

gatus Marx  et  Nn. 

—  sturni  Pagenstecher  =  Ix.  fron- 

talis (Panzer). 
sulcatus  Koch  =  Ix.  ricinus  (L.). 

—  sylvaticus  Gervais  =  Amb.  syl- 

vaticum  (de  Geer). 

—  Tasmani  Nn.,  3,  144. 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES    IXODIDES 


349 


Ixodes  tenuirostris  Nn.,  4,  286. 

—  testudinis  Conil  =  Amb.  dissi- 

mile  Koch. 
testudinis  Supino  =  Apon.  tes- 
tudinis (Sup.). 

—  thoracicus  Koch,  3,  149. 

—  trabeatus  Audouin.  =  Ix.  rici- 

nus  (L.). 

—  trachysauri    Lucas    =    .\pon. 

trachysauri  (Luc). 

—  transversalis  Lucas.    ~  Apon. 

transversale  (L.). 

—  trianguliceps  Birula,  3,  163. 

—  trilineatus  Lucas,  3,  165. 

—  triinaculatus   Lucas  -=    Apon. 

trimaculatum  (Luc). 

—  tristriatus  (Panzer),  3,  lo7. 

—  troglodytes  Schmidt    —   Esch. 

vespertilionis  (Koch). 

—  unipunctata    Pacl<ard  =  .\mb. 

americanum  Koch. 

—  uriae  White.  3,  166;  4,  289. 

—  varanensis     Supino   =    Apon. 

Gervaisi  (Lucas). 

—  varani  L.  Koch   =  Apon.  deco- 

rosum  (L.  Koch). 

—  varani  Levais  —  Apon.  exorna- 

tum  (Koch). 

—  variabilis  Say,  3,  165. 

—  variegatus      Lucas     =    Amb. 

albopictum  Nn. 

—  variolatus  Gervais,  3,  158. 

—  vespertilionis    Koch    =   Esch. 

vespertilionis  (Koch). 

—  viperarum  Koch,  3,  155. 

—  vulpis     Pagenstecher     =    Ix. 

hexagonus  Leach. 

—  Walckenaeri  Gervais.  -  Amb. 

Walckenseri  (Gervais). 
Ixodinae,  2,  324. 
Margaropus  Winthemi  Karsch  —  Rhip. 

annulatus  (monstr.) 
Opfiiodes  Murray  ~  Aponomma  Nn. 

—  flavomaculatus  (Lucas)  =  Ap. 

exornatum. 

—  Gervaisi  (Lucas)  =  Apon.  Ger- 

vaisi (Luc). 

—  gracilentus   (Lucas)    =    Hyal. 

aegyptium  (L.). 

—  ophiophilus  (MùUer)   =  Apon. 

?  Gervaisi  (Lucas) 
Opistodon  Canestrini=  Hsemaphysalis 
Koch. 

—  asialicus    Supino    ~    HEemap. 

asiatica  (Sup.). 


Opialodon  Canestrinii  Supino  —  Haern. 
Canostrinii  (Sup.). 

—  cuscobiusCanestrini  =Hîemap. 

cuscobia  (Gan.). 

—  Gestroi  Supino  —  Hœmap.Ges- 

troi  (Sup). 
Ornithodoros  Koch,  1,  25. 

—  aequalis  Nn.,  4,  259. 

—  americanus  Marx  —  O.  turicata 

(Dugès). 

—  Canestrinii  (Birula),  4,  260. 

—  coriaceus  Koch,  1,  31  ;  4,  258. 

—  erraticus  (Lucas),  1,37;  4,  259. 

—  Megnini  (Dugès),  1,  42. 

—  miliaris  Karsch  =  Orn.   erra- 

ticus (Lucas). 

—  morbillosus  Gerstâclier=  Orn. 

Savignyi  (Audouin). 

—  pavimentosus  Nn.,  4,  257. 

—  reticulatus  (Gervais),  1,  41. 

—  rudis   Karsch     ~    Orn.    talaje 

(Guér.-Mén.). 

—  Savignyi     (Audouin),     1,     26  ; 

4,  256. 

—  talaje    (Guérin-Mènev.),  1,  34  ; 

4,  258. 

—  Tholozani  (Laboulbène  et  Mé- 

gnin),  1,  38  ;  4,  259. 

—  turicata  (Dugès),  1,  31. 
Fediculus  tigridis  Redi,  3,  166. 
Phaulixodes  Berlese=  Rhip.  Koch. 

—  intermedius,  2,  416. 

—  plumbeus  Berlese,  2,  384,  414. 

—  rufus  (Koch)  =  Lx.  ricinus  (L.). 
Pseudixodes  Haller  =  Derm.  Kocii. 

—  holsatus  Haller  =  Derm. 

reticulatus  (Fab.). 
Rhipicephalae,  2,  325. 
Rhipicephalus  Koch,  2,  384. 

—  annulatus  (Say),  2,  407;  4,  276. 

—  appendiculatus  Nn.,  4,  270. 

—  armatus  Pocock,  4,  271. 

—  australisFuller  =  Rh.  annula- 

tus (Say). 

—  bhamensis  i^upino,  2,  417. 

—  bilenus    Pavesi  =    Rh.    bursa 

Can.  et  Fanz. 

—  brevicollis  Nn.  =  Rh.    sangui- 

neus  (Latr.). 

—  bursa  Canestrini  et  Fanzago,  2, 

391  ;  4,  270. 

—  Beccarii  Pavesi  —  Rh.  sangui- 

neus  (Latreille). 


350 


Rhipicep halus  calcaratus  Binila^  Rh. 
annulalus  (Say). 

—  capensis  Kocli,  2,  403;  4,  274. 
carinatus  Frauenfeld,  2,  407. 

—  caudatus  (Nn.)  ~  Rh.  annula- 

lus (Say). 

—  corapositus  Nn.,  2,  393;  4,  270. 

—  decoloralus  Koch  =  Rhip.  annu- 

lalus (Say). 

—  Dugesi   Nn.    =   Rh.   annulalus 

(Say). 

—  ecinctus  Nn.,  4,  275. 

—  ciliplicus   Koch     ~     Hsemap. 

Leachi  (Aud.). 

—  Everlsi  Nn.,  2,  4fj;i  ;  4,  27o. 

—  cxposilicius  L.  Koch,  2,  327. 

—  llavus  Supino,  2,  417. 

—  haemaphysaloides  (Supino),  2, 

417. 

—  —        niger  Sup.   =  Rh. 

hcTemaphysaloides 
(Sup.). 

—  —        ruber  Sup.  =-   Rh. 

ruber  (Sup.). 

—  javanensis  Supino,  2,  416. 

—  limbatus  Koch    —  Rh.  sangui- 

neus  (Lalr.), 

—  Linnci  (.\udouin),  2,  418. 

—  maculatus  Nn.,  4,  273. 

—  marmoreus  Pocock  =  Rh.  pul- 

chellus  (Gerst.). 

—  niger  Rudow,  4,  276. 

—  oculalus  Nn.,  4,  274. 

—  pauiopunclalus    Nn.,    2,    397  ; 

4,  273. 

—  perpulcher  Gerstâcker,  2,  398  ; 

4,  273. 

—  prcelpxtatus  Gerstâcker  =  Rh. 

simus  Koch. 

—  pulchollus  (Gcrslâcker),  2,  399  ; 

4,  273, 

—  punclalissimus  Gerslâckcr.  2, 

390;  4,  270. 

—  ruber  (Supino),  2,  418. 

—  rubicundus  Frauenfeld  =  Rh. 

sanguineus  (Latr.). 


Rhipicephalus  rulilus  Koch,  2,  402. 

—  sanguineus  (La treille),  2,  385; 

4,  269. 

—  senegalensis  Koch  =  Rh.  simus 

Koch,  2,  394. 

—  siculus  Koch  —  Rh.  sanguineus 

(Latr.). 

—  simus  Koch,  2,  394  ;  4,  270. 

—  stigmaticus    Gerstâcker  =  Rh. 

sanguineus  (Latr.). 
HhipidostomaLe-dcMKaTsch  =Haemap. 

Leachi  (Audouin). 
RhipisLonta  Koch  =  Hœinap.  Koch. 

—  ellipticum  Koch   =  Htem.  Lea- 

chi (Audouin). 

—  Leachi  Koch  =   Hfem.  Leachi 

(Audouin). 

Ricitms  caninus  Ray  =  Ix.  ricinus  (L.). 

Uhynchnpriou  Hermann   —  .\rgas  La- 
treille. 

—  americanum  Herm.  =    Ambl. 

americanum  (L). 

—  columbae  Herm.   =  Argas  re- 

flexus  (Fab.). 

—  spinosum  Marx  =Orn.  Megnini 

(Dugès). 
Sarcoiiyssus    Kolenati    =    Eschatoce- 
phalus  Frauenfeld. 

—  brevipes  Kol.  =  Esch.  vesper- 

lilionis  (Koch). 

—  exaratus  Kol.  —   Esch.  exara- 

tus  (Kol). 

—  flavidus  Kol.    =  Esch.  vesper- 

tilionis  (Koch). 

—  flavipcs  Kol.  —  Esch.  vesperli- 

lionis  (Koch) 

—  hispidulus  Kol.  —    Esch.   ves- 

perlilionis  (Koch). 

—  Kochi  Kol.   =;  Esch.  vesperti- 

lionis  (Koch). 

—  nodulipes  Kol.  =   Esch.  nodu- 

lipes  (Kol.). 
Xiphiastor  roslralum  Murray  —  .\mb. 
rosir  a  tu  m  (Murr.). 


revision  de  la  j'amille  des  ixodidés  351 

Quatrième  Partie 
1^     DISTRIBUTION     GÉOGRAPHIQUE. 

Les  Ixodidés  oat  des  représentants  dans  toutes  les  parties  du 
monde.  Ou  en  a  trouvé  jusque  dans  les  régions  les  plus  septentrio- 
nales et  les  plus  australes  de  l'Aniéritiue.  Cela  s'expli(|ue  par  le 
parasitisme  auquel  ces  Acariens  sont  astreints  pendant  la  plus 
grauJe  partie  de  leur  vie  et  qui  subordonne  leur  répartition  à  celle 
des  hôtes  qu'ils  infestent. 

Gomme  le  parasitisme  d'une  espèce  n'est  pas  lié  étroitement  à 
la  présence  d'une  espèce  déterminée  de  Vertébré,  que  la  même 
espèce  d'Ixodidé  peut  se  trouver  sur  des  hôtes  divers,  cette 
indifférence  pour  l'hôte  augmente  les  chances  de  dispersion  du  pa- 
rasite. Les  Ixodidés  qui  vivent  de  préférence  sur  des  Mammifères 
ou  des  Oiseaux  domestiques  ont,  par  le  fait  du  cosmopolitisme 
passif  de  ceux-ci,  plus  d'occasion  de  se  répandre  loin  de  leur 
patrie  d'origine.  On  comprend  ainsi  que  certaines  espèces,  comme 
Ixodes  ricinus,  l.  hexagonus,  Hijalomma  œgyptium,  Rhipicephalus 
sanguiiieus,  R.  annulatus,  etc.,  se  trouvent  dans  des  points  très 
divers  de  la  surface  du  globe. 

La  diversité  d'hôte  selon  la  phase  de  développement  du  parasite 
contribue  beaucoup  à  l'expansion  des  espèces.  Bien  des  formes 
qui,  à  l'âge  adulte,  ne  se  rencontrent  que  sur  des  Mammifères, 
vivent  à  l'état  de  larve  ou  de  nymphe  sur  des  Reptiles,  et  ont 
ainsi  plus  de  chances  d'échapper  aux  causes  ambiantes  de 
destructiou. 

Mais  l'influence  expansive  de  l'hôte  est  restreinte  par  les  néces- 
sités biologiques  du  premier  âge  de  l'Ixodidé.  Les  femelles  pou- 
dent  à  terre,  sous  les  feuilles  mortes,  sous  les  pierres,  sous 
l'écorce  des  arbres  ;  or,  l'éclosion  des  œufs,  la  vie  des  larves 
naissantes  exigent  un  minimum  de  température  qui  n'est  réalisé 
qu'exceptionnellement  dans  les  climats  polaires.  C'est  pourquoi 
les  Ixodidés  sont  rares  dans  les  régions  froides,  tandis  qu'ils 
deviennent  de  plus  en  plus  abondants  et  variés  à  mesure  qu'on 
se  rapproche  des  zones  tropicales. 

Les  divers  genres  n'ont  pas,  à  cet  égard,  les  mêmes  aptitudes, 
bien  que  chacun  ait  des  représentants  sous  presque  toutes  les 
zones. 


352  G.    NEUMANN 

I.rodeK,  d'ailleurs  relativement  pauvre  en  espèces,  s'accommode 
bien  des  climats  tempérés  et  envoie  des  représentants  jusque  dans 
les  parties  les  plus  septentrionales  de  l'Amérique. 

Apunomma  appartient  aux  pays  chauds  (Afrique,  Asie,  Océanie), 
bien  qu'.4.  lœve  soit  indiqué  en  Patagonie. 

Eschaîocephalus  se  trouve  dans  les  cavernes  de  l'Europe  méridio- 
nale, sauf  E.  (?)  crampes  (Kolenati),  de  TÉgypteeti:.  (?)  acutitarsus, 
du  Japon. 

Anthlijomma  ne  vit  pas  en  Europe.  C'est  un  genre  des  pays 
chauds,  richement  figuré  en  Amérique  et  en  Afrique,  beaucoup 
moins  eu  Asie  et  peu  en  Océanie. 

Hyalomma  paraît  être  un  genre  d'Afrique,  surtout  par  H.  xgyp- 
tinm,  que  l'on  y  retrouve  partout  en  abondance  et  qui  a  gagné 
l'Asie  jusqu'en  Chine. 

Haemapinjsalis  comprend  peu  d'espèces;  l'Asie  est  la  partie  du 
monde  qui  eu  abrite  le  plus. 

Hhipiccphalus  est  surtout  africain.  En  Europe,  il  ne  se  trouve 
guère  que  dans  les  régions  méridionales.  Il  figure  peu  dans  la 
faune  asiatique.  En  Amérique  et  en  Australie,  c'est  H.  annulatus 
type,  avec  ses  variétés,  qui  le  représente  à  peu  près  exclusivement; 
car  les  autres  espèces  y  ont  probablement  été  importées. 

Argas,  peu  riche  en  espèces,  les  a  réparties  iudifïéremment. 

Ornithodoros  n'est  représenté  en  Europe  que  par  0.  talajc  var. 
coniceps  d'Italie  et  de  Russie.  0.  Savigniji  est  l'espèce  africaine,  qui 
se  retrouve  aux  Indes.  Mais  l'espèce  asiatique  est  0.  Jholozani.  Les 
contrées  chaudes  de  l'Amérique  nous  en  ofïrent  jusqu'à  quatre 
espèces  distinctes. 

L'influence  du  climat  se  fait  sentir,  non  seulement  dans  le 
nombre  des  genres  et  des  espèces,  mais  dans  les  particularités 
pigmeutaires  que  celles-ci  peuvent  présenter.  Il  n'y  a  pas  lieu  de  les 
rechercher  dans  les  genres  Jxodes,  Eschatoccphalus,  Hyalomma, 
Hxmitphymlin,  Argns  et  Ornithodoros^  qui  ne  montrent  que  des 
variations  du  brun  rougeâtre.  Toutefois,  dans  Hyalomma,  les 
articles  des  pattes  ont  des  renforcements  locaux  de  cette  nuance 
qui  révèlent  rinfluence  d'un  climat  chaud.  —  Amblijomma  a  la 
plupart  de  ses  espèces,  originaires  de  régions  tropicales  ou  subtro- 
picales, caractérisées  en  grande  partie  par  les  dessins  de  1  ecusson 
aussi  bien  chez  le  mâle  que  chez  la  femelle.  11  en  est  de  même  des 
Dermacentor  des  pays  chauds,  dont  quelques-uns  sont  d'aspect  très 
élégant.  Aponomma  est  aussi  le  plus  souvent  riche  en  taches 
ornementales. 


HEvisiox  m:  la  famille  des  LxoDinÈs  3o3 

On  peut  dire,  d'une  ninnière  générale,  mais  non  absolue,  que  les 
Ixodidôs  des  pays  chauds  ont  un  tégument  plus  coloré  ou  plus 
bariolé  que  ceux  des  régions  tempérées  ou  froides. 

Les  listes  qui  suivent  justilient  ces  considérations  générales.  On 
y  trouve  la  répartition  des  Ixodidés  selon  les  pays.  C'est  un  cadre 
provisoire,  qui  demande  à  être  complété  par  des  recherches  locales, 
pour  apprécier,  selon  leur  fréquence  ou  leur  rareté,  l'importance 
des  espèces  qui  entrent  dans  les  faunes  régionales. 

I.  EUROPE. 

Bien  que  les  documents  précis  ne  soient  pas  encore  assez  abon- 
dants, il  ne  semble  guère  douteux  que  les  espèces  suivantes  soient 
répandues  dans  toute  l'Europe  :  Ixodcs  rlcinus,  I.  hexagonus,  Hsema- 
physalis  punctata,  H.  concinna,  Dermaccntor  reticulatus  et  Argas 
reflexm. —  Eschatocephalus  verspertdionis  se  trouve  dans  les  grottes 
de  l'Europe  méridionale  et  peut  être  a-t  il  la  même  extension  que 
les  Chiroptères  cavernicoles. 

Allemagne.  —  Ixodes  ricinus,  l.  hexagonus,  l.  teniUrostria  (Rugen). 
/.  Iiolsalus,  L  lipsieiisis,  1.  lividus,  I.  marginalis,  I.  sexpunctatus,  I. 
tristriatus.  —  Hœmaphysalis  punctata,  H.  concinna.  —  Dcrmacentor 
reticulatus.  —  Argas  reflexus. 

Angleterre.  —  Ixodes  ricinus.,  1.  hexagonus  (type  et  var.  inchoa- 
tus),  I.tenuirostris.  —  Hyalomma  syriacum  (importé).  —  Hœmaphy- 
salis  punctata.  —  Dermacent or  reticulatus.  —  Argas  reflexus,  A.  ves- 
pertilionis. 

Autriche-Hongrie.  —  Ixodes  ricinus.  —  Eschatocephalus  vesper- 
tilionis,  E.  crassipes  (Trieste.  Carniole),  E.  exaratus,  E.  nodnlipes 
(Moravie)  —  Hœmaphysalis  punctata,  H.  concinna,  —  Dermaccntor 
reticulatus,  D.  dentipes,  D.  parabolicus,  D.  cruentus.  —  Rhipicephalus 
bursa,  Kh.  sanguineus  (Dalraatie)  —  Argas  vespertilionis. 

Belgique.  —  Ixodes  ricinus,  I.  lividus. 

Espagne.  —  Ixodes  ricinus,  L  reticulatus  Koch.  —  Eschatocepha- 
lus vespcrtilionis.  —  Ambiyommadubitatum.  — Hyalomma  œgyptium. 
—  Rhipicephalus  bursa. 

France.  —  Ixodes  ricinus,  1.  hexagonus  (typ.  et  var.  inchoatus) 
I.  frontalis,  I.  bipunctat as  [Nice). —  Eschatocephalus  vespertilionis 
(grottes).  — Hyalomma  œgyptium  (Midi),  H.  syriacum  (Corse). — Iloema- 
pky salis  punctata,  H.  concinna,  H.  ambigua.  —  Rhipicephalus  sangui- 
neus (Midi,  Corse),  /?.  bursa  (Midi,  Corse),  R.  plumbeus,  R.  annulatus 

Mém.   Soc.  Zool,  de  Fr.,  1901.  xiv.  —  23 


354  G.    NEUMANN 

(Auvergne). —  Dermacentorreticulatus.  —  Argas  reflexus,  A.  tesper- 
tilionis 

Grèce.  —  Ixodes  ricinus,  1.  obliquus,  I.  viperorum.  —  Hyalomma 
aegyptium,  H.  syriacum. —  Hœmaphysalis  flava.  —  Hhipicephalus  bursa. 
—  Derniacentor  reticulatus,  D.  puncticoUis. 

Hollande.  —  Ixodes  ricinus,  1.  hexagonus.  —  Hœmaphysalis  punc- 
tata. 

Italie.  —  Ixodes  ricinus,  I.  hexagonus,  1.  frontalis,  I.  punctula- 
tus',  I.  acuminatus.  —  Eschatocephalus  vespertilionis.  —  Hyalomma 
segyptium. —  Hœmaphysalis punclata,  H.  rhinolophi.  —  Rhipicephalus 
sanguineus,  R.  bursa,  R.  annulatus.  —  Dermacentor  reticulatus.  — 
Argas  reflexus  ;  Ornithodoros  talaje  var.  coniceps. 

Norvège.  —  Ixodes  ricinus.  —  ?  Acarus  hirudo. 

Pologne.  —  Hœmaphysalis  concinna. 

Portugal.  —  Hyalomma  œgyptium,  Dermacentor  reticulatus  et 
très  probablement  les  mêmes  espèces  que  l'Espagne. 

Roumanie.  —  Hyalomma  affine,  Hœmaphysalis  punctata,  Derma- 
centor reticulatus. 

Russie.  —  Ixodes  trianguliceps,  I.  arenicola.  —  Argas  persicus, 
Ornithodoros  talaje. 

II.  —  AFRIQUE 

Maroc.  —  Hyaloînma  œgyptium,  Rhipicephalus  annulatus  var. 
Dugesi,  et  probablement  les  autres  espèces  Algériennes. 

Madère.  —  Ixodes  obscurus,  Hœmaphysalis  punctata. 

Canaries.  —  Ixodes  obscurus,  1.  pallipes  Lucas,  /.  cinctus,  I.  trili- 
neatus,  I.  cenereolus,  Hœmaphysalis  punctata,  Dermacentor  reti- 
culatus (?) 

Algérie.  —  Ixodes  ricinus,  I.  exilipes.  —  Eschatocephalus  nerper- 
tilionis  (grottes).  —  Aponomma  exornatum  (Alger).  —  Hyalomma 
œgyptium,,  H.  syriacum.  —  Hœmaphysalis  Leachi,  H.  punctata.  — 
Bhipicephalus  sanguineus,  R.  bursa,  R.  annulatus  var.  Dugesi.  — 
Argas  reflexus,  A.  americanus,  A.  vespertilionis.  —  Ornithodoros 
erraticus. 

Tunisie.  —  Ixodes  distipes  ;  Hyalomma  œgyptium,  H.  syriacum  ; 
Hœmaphysalis  erinacei;  Rhipic.  sanguineus;  et  probablement  toutes 
les  espèces  algériennes. 

Tripoli.  —  Hyalomma  œgyptium 

Egypte.  —  Ixodes  coxœfurcatus ,  Eschatocephalus  crassipes 
(Kolenati),  Hyalomma  œgyptium,  H.  rhipicephaloides.  —  Hœma- 
physalis punctata,  H.  Leachi,  H.  crassipes,  Rhipicephalus  sanguineus, 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  355 

l{.  rutilun  (Damiette),   l{.  breucotlis,  R.  annulatus  var.  Dugesi.   — 
Argas  persicus,  A.  Hermanni,  A.  Fonkœti,  A.  cespertillonis,  Ornitko- 
doros  Savignyi. 
Djibouti.  —  Aponomma  exornatum. 

ABYSfiimE.—  A mblyomma  varieqatum,  A.  quadrlguttatum,  A.  he- 
brœiim;  Hyalomma  œgyptium;  Rhipicephalus  sangaineus,  R.  bursa, 
R.  punctatissimm.  —  Argas  Hermanni,  Ornithodoros  Samgnyi. 
Soudan.  —  Rlupicephalus  compositus  (Kliartoum). 
Pays deSomalis.  — Hyalonimasegyptium ;  Rhipicephalus sanguineus, 
R.  armatus,  R.  pulchellus. 

Afrique  orientale  Allemande.  —  Ixodes  rasus,  [.  ScIdlUngsi  ; 
Aponomma  exornatum,  A.laeve,  A.  ochraceum;  Amblijomma  Petersi, 
A.  eburneum,  A.hebraeum,  A.  marmoreum,  A.  personatiim,  A . sparsum , 
A.  splendidum,  A.  ThoUoni,  A.  variegatum  \  Hyalomma segyptium.  — 
Hsemaphysalis  Leachi  ;  Dermacentor  rhinocerotis  ;  Rhipicephalus  ar- 
matus, R.  bursa,  R.  compositus,  R.  Evertsi,  R.  oculatus,  R.  pulchelhis, 
R.  punctatissiinus,  R.  sanguineus,  R.  sinius,  R.  annulatus  var.  decolo- 
ratus.  —  Ornithodoros  Sangnyi,  0.  sequalis. 

Zanzibar.  —  Aponomma  ochraceum;  Amblyomma  Petersi,  A.  mar- 
moreum,  A.  eburneum,  A.  hippopotamense,  A.  variegatum.  — Derma- 
centor rhinocerotis;  Rhipicephalus  bremcollis ,  R.  compositus,  R. 
perpulcher,  R.  pulchellus,  R.  punctatissimus,  R.  sanguineus,  R. 
simus. 

Mozambique.  —  Amblyojnma  eburneum,  A.  Petersi,  A.  variegatum. 
—  Dermacentor  rhinocerotis  ;  Rhipicephalus  simus  (Ghiré).  —  Ornitho- 
doros Savignyi. 

Madagascar.  —  Aponomma  exornatum;  Amblyomma  Petersi,  A. 
variegatum.  —  Hsemaphysalis  elongata,  H.  simplex  ;  Rhipicephalus 
annulatus  var.  decoloratus,  R.  sanguineus,  R.  simus.  —  Ornithodoros 
Savignyi  var.  cœcus. 
La  Réunion.  —  Amblyomma  variegatum. 

Ile  Maurice.  —  Rhipicephalus  annulatus  var.  decoloratus.  — 
Argas  persicus. 

Zambèze.  —  Amblyomma  marmoreum,  A.  variegatum.  Derma- 
centor rhinocerotis.  —  Ornithodoros  Savignyi. 

Transvaal.  —  Hsemaphysalis  Leachi,  Rhipicephalus  annulatus  var. 
decoloratus,  R.  bursa,  R.  Evertsi.  —  Ornithodoros  Savignyi. 
Delagoa-Bay.  —  Amblyomma  marmoreum. 

Afrique  Sud. — Ixodes  luteus;  Aponomma  exornatum;  Amblyom- 
ma hebraeum,   A.  hipoppotamense,   A.  marmoreum,  A.  splendidum. 


356  G.    NEUMANN 

Ih/alomma  aegyptium.  —  Rlupicephalus  annulatus  var.  decoloratus, 
R.  simus  ;  Dermacenlor  rhinocerotis. 

Port-Natal.  —  Aponomnia  exornatum,  A.  latum  ;  Amhlyomma 
hehraeum,  A.  hippopotamense.  —  Rhipicephalus  punctatissiimis,  R. 
rutilus. 

Cafrerie. —  Amhlyomma  Petersi,  A.  marmoreuii),  A.  sylvaticiun.  — 
Hœmaphysalis  Leachi.  —  A  rgas  Kochi. 

Colonie  DU  Cap.  —  Ixodes  pilosus  ;  Aponomma  lœve;  Amblyomma 
crenatum,  A.  marmorcum,  A.  hebrpeum,  A.  sykaticum;  Hyalomma 
cegyptium,  Hsemaphysolis  Leachi.  —  Rhipicephalus  annulatus  var. 
decoloratus,  R.  appendiculatus,  R.  bursa,  R.  capensis,  R.  Emrtsi, 
R.  punctatissimus,  R.  sanguineus,  R.  simus;  Dermacentor  rhinocerotis. 
—  Argas  persicus,  A.  vespertilionis;  Ornithodoros  talaje  var.  capcnsis. 

Iles  Kerguelen.  —  Ixodes  putus. 

Namaqualand.  —  Rhipicephalus  capcnsis.  —  Ornithodoros  pavi- 
mentosus,  0.  Savignyi. 

Damara.  —  Rhipicephalus  oculatus. 

Congo  Portugais.  —  Amblyomma  vuriegatum  (Angola).  — 
Ornithodoros  Savignyi. 

Congo.  —  Ixodes  rasus  ;  Aponomma  exornatum,  A.  laeve  ; 
Amblyomma  hremscutatum,  A.  cuneatum,  A.  marmorcum,  A.  dubi- 
tatum,  A.  hebrseum,  A.  splendidum,  A.  ThoUoni,  A.  variegatum; 
Hyalomma  syriacum.  —  Hœmaphysalis  Leachi;  Rhipicephalus  bursa, 
R.  sanguineus  ;  Dermacentor  circumguttatus.  —  Ornithodoros  Sa- 
vignyi. 

LoANGO.  —  Aponomma  Gervaisi,  Hyalomma  segyptium.  —  Hœma- 
physalis Leachi  ;  Rhipicephalus  bursa,  R.  sanguineus.  —  Ornithodoros 
Savignyi. 

Gabon,  —  Amblyomma  personatum,  4.  spkndidum.  —  Rhipi- 
cephalus annulatus  var.  decoloratus,  R.  bursa. 

Cameroun.  —  Ixodes  rasus;  Amblyomma  cuneatum,  A.  Tholloni, 
A.  variegatum.  —  Hxmaphysalis  Leachi;  Rhipicephalus  maculatus, 
R.  sanguineus  ;  Dermacentor  circumguttatus. 

Niger.  —  Amblyomma  variegatum. 

Togo.  —  Ixodes  rasus;  Aponomma  Gercaisi;  Amblyomma  cuneatum^ 
A.  variegatum.  —  Hœmaphysalis  Leachi  ;  Rhipicephalus  annulatus 
var,  decoloratus,  R.  punctatissimus,  R.  sanguineus,  R.  simus. 

Cote  d'Ivoire.  —  Amblyomma  variegatum ,  Rhipicephalus  simus. 

Libéria.  —  Amblyomma  Petersi,  Hœmaphysalis  Leachi. 

Sierra  Leone.  —  Amblyomma  variegatum,  Rhipicephalus  simus. 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDÉS  337 

Guinée.  —  Aponomma  triinaciilatum;  Ambh/omma  paulopunctatum, 
A.  variegatum;  Uhipiceiihalus  bursa. 

Sénégal.  —  Aponomma  e.rornatum,  A.  Gervaisi  ;  Amblyomma  cor- 
datum,  A.  variegatum  ;  flyaloinma  œgyptium,  11.  syriacum.  —  lihipi- 
cephalus  annulatus,  li.  bursa,  H.  sangidneus. 

III.  -  ASIE 

Asie  Mineure.  —  I.rodes  ricinus,  Hyalomma  cBgyptium,  Hœma- 
physaiis  punctata. 

Syrie.  —  Hyalomma  aegyptinm,  H.  syriacum\  Dennacentor  parvus. 

Caramanie.  —  Hyalomma  syriacum. 

Judée.  —  Hyalomma  œgyptium  ;  Hœmaphysalis  spinigera,  H.  cor- 
nigera.  —  Argas  persicus. 

Perim,  Djeddah.  —  Hyalomma  œgyptium. 

Mascate.  —  liliipiccphalus  sanguineus. 

Caucase..  —  Ixodes  ricinua.  —  Hœmaphysalis  flaca,  H.  inermis\ 
Rhipicephalns  annulatus;  Dormacentor  reticulatus.  —  Ornithodoros 
Tholozani. 

Perse.  —  Hyalomma  œgyptium.  —  Rhipicephalus  sanguineus  ; 
Dermacentor  reticulatus  war.  nlve\is,  D.  reticulatus.  —  Argas  persicus; 
Ornithodoros  Tholozani,  0.  Canestrinii. 

BouKHARA.  —  Hyalomma  œgyptium. 

Indes.  —  Ixodes  (useolineatus,  f.  holocyclus  ;  Aponomma  Gercaisi, 
A.  lalum,  Amblyomma  indum,  A.  nausificum,  A.  testudinarium  (Bin- 
tang);  Hyalomma  aegyptium.  —  Hœinaphysalis  bispinosa  (Ramnad), 
H.  spinigera  ;  Rhipicephalus  sanguineus  ;  Dermacentor  compactus.  — 
Ornithodoros  Savignyi  ( Ra m iiad ) . 

Bengale.  —  Amblyomma  bengalensis,  Hœmaphysalis  semermis, 
Ornithodoros  miliaris. 

Mahratta.  —  Hœmaphysalis  spinigera. 

Geylan.  —  Ixodes  breiipes;  Amblyomma  integrum,  A.  distinctum ; 
Hœmaphysali-i  (lava,  H.  spinigera. 

Birmanie.  —  Ixodes  bengalensis,  I.  birmanensis,  I.  globulosus, 
I.  granulatus;  Aponomma  Genmsi,  A.  testudinis.  —  Hœmaphysalis 
asiatica,  H.  Birmaniae,  H.  Canestrinii,  H.  Gestroi,  H.  histricis; 
Dermacentor  auratus,  D.  Foai,  D.  indiens,  D.  longipes;  Rhipicephalus 
bhamensts,  R.  flavus,  R.  hœmaphysaloides,  R.  javanensis,  R.  ruber. 

Himalaya.  —  Ixodes  acutitarsus  (Sikkim). 

Singapour.  —  Amblyomma  extraoculatum  ;  Hœmaphysalis  corni- 
géra,  Rhipicephalus  annulatus  var.  australis,  R.  sanguineus. 


358  G.    NEUMANN 

SiAM.  —  Awhlyomma  sublœve. 

CocHiNCHiNE  ET  Annam.  —  Amblyomma  testudinariiim,  Hifalomma 
syriacum,  Hsemaphysalis  hirudo  (Saïgon). 

Chine.  —  Amblyomma  sublœve,  Hijalomma  œgyptium  (Pékin).  — 
Hœmaphysd.lis  bispinosa;  Rliipicephalus  paulopuncîatus,  B.  sangui- 
neus  (Pékin)  .  —  Argas persicus  (Pékin). 

LoB-NOR  ET  Maralbachi.  —  Hyalomma  œgyptium. 

TuRKESTAN.  —  Hyalommu  œgyptium,  Rhipicephaliis  simuft  (?),  Der- 
macentor  retmdatus.  —  Argas  persicus. 

Mongolie.  —  Hyalomma  œgyptium. 

Amour.  —  Ixodes  ovatus,  Hsemaphysalis  hirudo,  Dermacentor 
reticulatus. 

Japon.  —  Ixodes  ovatus,  I.  parvirostris,  I.  acutitarsus;  Amblyomma 
artcriosum.  —  Hsemaphysalis  bispinosa,  H.  flava,  H.  hirudo, 
H.  punctata  ;  Bhipicephalus  annulatus  var.  caudatus;  Derînacentor 
reticulatus. 

Sibérie.  —  ïxodes  Bertesei,  I.  hirsutus;  Hyalomma  segyptium; 
Dermacentor  reticulatus. 

KiRGHiz.  ? —  Aponomma  crassipes. 

IV.  AMÉRIQUE. 

Amérique  du  Nord.  —  Ixodes  brunneus,  Amblyomma  multipunctum. 

Iles  aléoutiennes.  —  Ixodes  hirsutus,  I.  signatus. 

Alaska.  —  Dermacentor  electus. 

Ile  Saint-Paul.  —  Ixodes  putus. 

Ile  de  Behring.  —  Ixodes  fimbriatus,  I.  putus. 

Terre  de  Baffin.  —  Ixodes  uriae. 

Labrador. —  Amblyomma  americanum,  Dermacentor  electus. 

Saint  Pierre  et  Miquelon.  —  Ixodes  putus. 

Etats-Unis.  —  Ixodes  angustus,  I.  crenatus,  L  erraticus,  I.  fuscus 
Say,  I.  orbicularis,  /.  punctulatus,  I.  scapularis,  L  variabilis;  Am- 
blyomma americanum;  Dermacentor  electus  (Etats  du  Nord). 

Maine.  —  Ixodes  hexagonus  var.  longispinosus. 

Massachusets.  — Hsemaphysalis  concinna,  H.  leporis;  Dermacentor 
electus. 

Nantucket.  —  Dermacentor  electus. 

New  York.  —  Ixodes  hexagonus  var.  longispinosus,  Hsemaphysalis 
concinna. 

Pensylvanie.  —  Ixodes  ricinus,  Dermacentor  electus. 
Tennessee.  —  Amblyomma  maculatum. 
Kentucky.  —  nhipicephalus  annulatus. 


REVISION   DE   LA    FAMILLE   DES   IXODIDÉS  359 

Caroline.  —  Ixndes  ricinus,  Amblyomma  maculatum. 

lowA.  —  Ixodes  hexagonus. 

Minnesota.  —  Dennacentor  electus. 

Illinois.  —  Rhipicephalus  annulatus. 

Nebraska.  —  Dermacentor  variegatus. 

Kansas.  —  fxodes  hexagonus,  type  et  var.  longispinosus,  T.  rici- 
nus; Hsemaphysalis  leporis;  Rhipicephalus  annulatus;  Dermacentor 
electus. 

New  Mexico.  —  Fxodes  diversifossus  ;  Rhipicephalus  annulatus  ; 
Dermacentor  electus,  D.  reticulatus. 

Missouri.  —  Argas  rejlexus  (d'après  H.  Osborn). 

Arkansas.  —  Rhipicephalus  annulatus. 

Texas.  —  Ixodes  brunneus,  T.  hexagonus  var.  longispinosus,  I.  rici- 
nus; Amblyomma  americanum,  A.  maculatum.  —  Hœmaphy salis 
leporis;  Rhipicephalus  annulatus;  Dermacentor  electus,  D.  reticu- 
latus. —  .4/Y/a.s  miniatus,  Ornithodoros  turicata. 

Montana.  —  Dermacentor  electus. 

Maryland. —  Ixodes  frontalis,  I.  hexagonus,  I.  ricinus;  Derma- 
centor electus,  D.  nitens. 

Washington.  —  Rhipicephalus  annulatus  ;  Dermacentor  variegatus. 

Colorado. —  Ixodes  hexagonus  var.  longispinosus  et  inchoatus  ; 
Dermacentor  electus. 

Nevada.  —  Dermacentor  variegatus. 

Californie.  —  Ixodes  ricinus;  Amblyomma  maculatum.  —  Hsema- 
physalis leporis;  Dermacentor  electus,  D.  reticulatus,  D.  parum- 
apertus.  —  Argas  miniatus. 

Arizona.  —  Dermacentor  electus. 

Alabama.  —  Dermacentor  electus. 

Floride.—  Ixodes  ricinus;  Amblyomma  americanum,  A.  tubercu- 
latum  ;  Rhipicephalus  annulatus;  Ornithodoros  turicata. 

Mexique.  —  Ixodes  ameivae,  I.  rubidus;  Amblyomma  cajennense, 
A.  cœlehs,  A.  dissimile,  A.  maculatum,  A.  ovale  ;  Ilyalommasyriacum 
(importé  ?j.  —  Hsemaphysalis  leporis;  Rhipicephalus  annulatus;  Der- 
macentor electus.  —  Argas  miniatus;  Ornithodoros  coriaceus,  0.  Me- 
gnini,  0.  talaje,  0.  turicata. 

Guatemala.  —  Amblyommu  americanum,  A.  cajennense,  A.  dissi- 
mile, A.  sabanerae,  A.  scutatum,  A,  variegatum.  —  Rhipicephalus 
annulatus  var.  microplus  ;  Dermacentor  nitens.  —  Ornithodoros  talaje. 

Honduras.  —  Amblyomma  dissimile,  Hyalomma  cyclurae,  Rhipice- 
phalus annulatus. 


360  G.    NEUMANN 

Nicaragua.  —  Ambhjomma  cajennense,  A.  crassipunctattim, 
A.  dissimile. 

Costa  Rica.  —  Ixodes  afjinis;  Amblyomma  cajemiense,  A.  fossum, 
A.  nodosum. 

Cuba.  —  Amblyomma  albopictum,  A.  cajennense,  A.  tuberculatum; 
Rhipicephalus  annidatus. 

Jamaïque.  —  Amblyomma  cajennense;  Rhipicephalus  annulatus  var. 
microplus,  H.  bursa  var.  americanus ;  Dermacentor  nitens. 

Haïti.  —  Ambhjomma  cruciferum;  Rhipicephalus  bursa;  Derma- 
centor nitens. 

Barbades.  —  Amblyomma  dissimile. 

Antigua. —  .4  mblyomma  variegatum  ;  Rhipicephalus  annulatus  var. 
microplus,  R.  sanguineus  ;  Argas  miniatus. 

Guadeloupe.  —  Amblyomma  variegatum  ;  Hyalomma  œgyptium; 
Rhipicephalus  annulatus  var.  microplus. 

Curaçao.  —  Rhipicephalus  bursa. 

Trinité.  —  Amblyomma  cajennense. 

Colombie.  —  Ixodes  juvenis  (Nouvelle  Grenade)  ;  Amblyomma 
cajennense,  A.  deminuticum,  A.  dissimile,  A.  Geayi,  A.  striatum;  Rhi- 
picephalus sanguineus.  —  Argas  chinche;  Ornithodoros  rudis,  0.  talaje. 

Venezuela.  —  Amblyomma  cajennense,  A.  dissimile;  Hyalomma 
longirostre.  —  Ornithodoros  talaje. 

Guyane.  —  Amblyomma  americanum,  A.  cajennense,  A.  dissimile, 
A.  Gôldii,  A.  grossum,  A.  oblongoguttatum.  —  Rhipicephalus  annu- 
latus, R.  sanguineus.  —  Argas  miniatus  (Daniarara.) 

Equateur. —  Txodes  fossulatus,  I.  thoracicus  (?Punta  Arenas)  ; 
Amblyomma  maculatum,  A.  pilosum.  —  Argas  magnus. 

PÉROU.  —  Amblyomma  maculatum  ;   Argas  cucumerinus. 

Brésil. —  Ixodes  juscipcs,  I.  imper [ectus,  1.  loricatus,  I.  thoracicus, 
I.  variolatus;  Amblyomma  albopictum,  A.  americanum,  A.  cajennense, 
A.  calcaratum,  A.  concolor,  A.  denticulatum,  A.  dissimile,  A.  Jul- 
vum,  A.  Geayi,  A.  Gôldii,  A.  humerale,  A.  infumatum,  A.  maculatum, 
A.  nodosum,  A.  oblongoguttatum,  A.  parviscutatum,  A.  rotundatum, 
A.  scutatum,  A.  striatum,  A.  varium;  Hyalomma  longirostre.  — 
Hœmaphysalis  cinnaberina,  H.  sanguinolenta;  Rhipicephalus  annu- 
latus var.  microplus. 

Trinidad.  —  Hyalomma  longirostre. 

Bolivie.  —  Amblyovnna  oblongoguttatum,  A.  parcitarsum. 

Paraguay.  —  Amblyomma  cajennense,  A.  calcaratum,  A.  dissimile, 
A.  maculatum,  A.  ovale,  A.  scutatum;  Rhipicephalus  annulatus  \ai\ 
microplus.  —  Ornithodoros  coriaceus. 


RKVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    LXOIHDÉS  361 

Uruguay.  —  Avildyomma  gypsaUim,  A.  viaculatiim;  Hhipkephalus 
annulatus  var,  microplus. 

Chili.  —  Amblyoïnma  injlatum,  A.  maculatum,  A.  mrium  ; 
Hœmaphysalis  lagotis.  —  Ornithodoroa  reticulatus,  0.  talaje. 

RÉi»UBLiQUE  Argentine.  —  I.codes  anyiistus,  I.  auricularis, 
I.  loricatus;  A.  fossum,  Ambhjomma  cariuin,  A.  maculatum.  — 
Rhipicephalus  annulatus  var.  microplus,  H.  anmUatus  var.  argentl- 
nensis  (Buenos  Aires)  ;  Dcrmacentor  triangulatus. 

Patagonie.  —  Aponomma  Iseve  ;  'Ambhjomma  parcitarsum. 

Terre  de  Feu.  —  Ixodes  loricatus. 

Gap  Horn.  —  Ixodes  putus. 

Amérique  du  Sud  ?  —  fxodes  Bibroni,  f.  fuscomaculatus,  I.  perpunc- 
tatus  ;  Amblyomma  Strobeli. 

IV.  OGÉANIE. 

Philippines.  —  Amblyomma  cyprium,  A.  decoratum,  A.  dissimik, 
A.  helvolum  (Manille.)  —  Rhipicephalus  sanguineus. 

Ile  Saint- Pierre.  —  Ixodes  Tasmani. 

Iles  Mariannes.  —  Ixodes  ornithorhynchi ;  Amblyomma  cyprium. 

Bornéo.  —  Amblyomma  testudinarium.  —  Ilœmaphysalis  corni- 
gera;  Rhipicephalus  annulatus  var.  australis,  R.  paulopunctalus;  Der- 
mac  enter  compact  us. 

Sumatra.  —  Ixodes  spinicoxalis ;  Aponomma  trimaculatum ;  Am- 
blyomma badium,  A.  compactum,  A.  crenalam.  —  Ilœmaphysalis 
cnrnigera,  H.  Leachi;  Rhipicephalus  annulatus  var.  australis,  R.{?) 
intermedius,  R.  paulopunctatus. 

Java.  —  Amblyomma  paulopunctatus  ;  Rhipicephalus  furcosum, 
A.  quadrimaculatum,  A.  testudinarium. 

Timor.  —  Hœmaphysalis  leporis;  Rhipicephalus  annulatus  var. 
australis,  R.  bursa. 

Hawai.  —  Amblyomma  pacificum;  Ornithodoros  talaje. 

MoLUQUES.  —  Amblyomma  cordiferum. 

Nouvelle-Guinée.  — Ixodes  acanthoglossi  ;  Ilœmaphysalis  cuscobia, 
H.  papuana. 

Australie.  —  Ixodes  holocyclus,  I.  coxalis,  I.  ornithorhynchi: 
Aponomma  decorosum,  A.  trachysauri,  A.  concolor  (Queensland), 
A.  ecinctum  ,  A.  hydrosauri ,  A.  trimaculatum  (  Nouvelle -Galles 
du  Sud);  Amblyomma  moreliae ,  A.  triguttatum,  A.  limbatum 
(Adélaïde).  —  Hœmaphysalis  papuana  (Queensland),  H.  Leachi, 
H.   lonyicornis  (Nouvelle-Galles  du  Sud);  Rhipicephalus  annulatus 


362 


G.    NEUMANN 


var.  aufstralis,  /?.  f^anguineus  (Queensland).  —  Argns  persicus.  — 
A  car  us  undatus. 

Iles  King.  —  I;rod€S  putus  ;  A mblyomma  limbatum,  A .  postoculatum. 

Iles  Viti,  —  Aponomma  decorosiim  ;  Aniblyomma  acutangulatum. 

Tasmanie.  —  Ixodes  ornithorhynchi,  1.  Tasmani  ;  Aponomma 
hydrosaiiri. 

Nouvelle  Zélande.  —  Ixodes  eudyptidis,  I.  intermedius,  1.  Mas- 
kelli,  I.  prœcoxalis. 

Ile  Campbell.  —  Ixodes  putus. 


2o  RÉPARTITION  DES  IXODIDAE  D'APRÈS  LEURS  HOTES 


MAMMALIA 


Primates 

1.  Homo  sapiens  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 
Ixodes  hexagonus  Leach. 
Amblyomma  americanum  Koch. 
Amblyomma  dissimile  Koch. 
Hyalomma  segyptium  (L.). 
Rhipicephalus  sanguincus  (Latr.). 
Dermacentor  reticulatus  (Fabr.). 
Dermacentor  electus  Koch. 
Argas  reflexus  (Fabricius). 
Argas  persicus  Fischer. 
Argas  miniatus  Koch. 
Ornithodoros  Savignyi  (Aud.). 
Ornilhodoros  turicata  (Dugès). 

2.  Colobus  caudatiis  C?) . 

Ixodes  SchiUingsi  Neuraann. 

Prosimiae 

3.  Tarsium  speclruvi  Geoffroy. 

Phaulixodes  (Rhipicephalus?)  in- 
termedius Nn. 

Chiroptera 

4.  Rliinolophus  ferrum  equinum{L.). 

Eschatocephalus   vespertilionis 

(Koch). 
Hajmaphysalis  rhinolophi  Can.  et 

Fan. 

5.  Rhinolophus  hippocrepis  Herm. 

Eschatocephalus   vespertilionis 

(Koch). 
Argas  vespertilionis  (Latreille). 


6.  Rliinolophus  c^m'osms  Kretschmar. 

Eschatocephalus     vespertilionis 

(Koch). 
Eschatocephalus  crassipes  (Kol.). 
Argas  vespertilionis  (Latreille). 

7.  Rhinolophus  Euryale  Blasius. 

Eschatocephalus     vespertilionis 
(Koch). 

8.  Noctilio  albiventris  Spix. 

Amblyomma  scutatum  Neumann. 

9.  Miniopterus    Schreibcrsi     Kays. 

et  Bl. 
Eschatocephalus  crassipes  (Kol.). 
Argas  vespertilionis  (Latreille). 

10.  Vesperugo  pipistrellus  Schreber. 

Ixodes  lividus  Van  Beneden. 
Argas  vespertilionis  (Latreille). 

1 1 .  Vesperugo  noctula  Schreber. 

Argas  vespertilionis  (Latreille). 

12.  Vesperugo  Kiihli. 

Argas  vespertilionis  (Latreille) . 

13.  Myotis  mitnnM.'?  (Schreber) . 

Eschatocephalus  exaratus  (Kol.). 
Eschatocephalus  nodulipes  (Kol.). 
.\rgas  vespertilionis  (Latreille). 

14.  Synohis  barbastelius  Schreber. 

Argas  vespertilionis  (Latreille). 

13.  Plecotus  auritus  (L.). 

Ixodes  rubiginosus  (Kolenati). 
Argas  vespertilionis  (Latreille). 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES    IXODIDES 


363 


17. 


25. 


27. 


29. 


lirachyotHS  dasycnemua  Kolcn. 
Argas  vespertilionis  (Latreille). 

Ixodes  ricinus  (L  ). 
Insectivora 

Talpa  europxa  L. 
Ixodes  ricinus  (L.). 

Centeles  ecaudatus  (h.). 
Hîemaphysalis  elongata  Neumann 

Centeles  madagascariensis  ? 
Haemaphysalis  elongata  Neumann 

Eri7iaceus  europxus  L. 
Ixodes  ricinus  (Îj.). 
Ixodes  hexagonus  Leach. 
Haernaphysalis  punctata  C.  et  F. 
Rhipicephalus  sanguineus  (Latr.) 
RhipicephalusbursaCan.  etFanz. 

Erinaceus  niger'l 
Rhipicephalus  sanguineus  (Latr.) 

Erinaceus  algirus  Lereboullet. 
Haemaphysalis  erinacei  Pavesi. 

Erinaceus  sp  ? 

Hyalomma  aegyptium  (L.)- 
Haemaphysalis  simplex Neumann. 
Haemaphysalis  Leachi  (Audouin)- 
Haemaphysalis  elongata  Neumann 

Carnivora 

Lynx  sp. 
Rhipicephalus  sanguineus  (Latr.). 

Felis  leo  L. 
Amblyomma  oburneum  Gerst. 
Haemaphysalis  Leachi  f  Audouin) . 
Rhipicephalus  simus  Koch. 
Rhipicephalus  armatus  Pocock. 

Felis  tigris  L. 

Ixodes  granulatus  Supino. 
Amblyomma  testudinarium  Koch 
Haemaphysalis  Leachi  (Audouin). 
Haemaphysalis  spinigera  Nn. 

Felis  nebulosa  Griff. 

Haemaphysalis  Gestroi  (Supino). 

Félix  onra  L. 
Ixodes  ricinus  (L.). 
Dermacentor  electus  (Koch) , 


30.  Felis  parddlis  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 
Ixodes  artinis  Neumann. 
Amblyomma  americanum  Koch. 

31.  Felis  par  dus  L. 

Haemaphysalis  Leachi  (Audouin). 

32.  Felis  bengalensis  Kerr. 

Haemaphysalis  Canestrinii  (Sup). 

33.  Felis  catus  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 

34.  Felis  do mesticaL. 

Ixodes  ricinus  (L.). 
Ixodes  hexagonus  Leach. 
Ixodes  hexagonus  Leach,  var.  lon- 

gispinosus. 
Hyalomma  aegyptium  (L.). 
Hœmaphysalis  Leachi  (Audouin) . 
Rhipicephalus  sanguineus  (Latr.) 

35.  Felis  sp. 

Ixodes  brunneus  Koch. 

36.  Cy no hy sena  picta  {Desm.]. 

Amblyomma  hebraeum  Koch. 

37.  Canis  familiaris  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 
Ixodes  hexagonus  Leach  . 
Ixodes  hexagonus    Leach,    var. 

inchoatus. 
Ixodes  ovatus  Neumann. 
Ixodes  holocyclus  Neumann. 
Aponomma  exornatum  (Koch). 
Amblyomma  cajennense   Koch. 
Amblyomma  striatum  Koch. 
Amblyomma  calcaratum  Nn. 
Hyalomma  aegyptium  (L.). 
Haemaphysalis   punctata  Caji.  et 

Fanz. 
Haemaphysalis  flava  Neumann. 
Haemaphysalis  hirudo  L.  Koch. 
Haemaphysalis  Leachi  (Audouin). 
Rhipicephalus  sanguineus(Latr.). 
Rhipicephalus    punctatissimus 

Gerst. 
RhipicephalusbursaCan.  etFanz. 
Rhipicephalus  annulatus  (Say). 
Dermacentor  reticulatus  (Latr.). 
Dermacentor  electus  Koch. 

38.  Canis  lupus  L. 

Ixodes  hexagonus  Leach. 


364 


39.  Canis  vulpes  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 

Ixodes    hexagonus  Leacli^   car. 

longispinosus. 
Ixodes    hexagonus  Leach,   var. 

inchoatus. 
Rhipicephalus  saaguinous(Latr.) 

40.  Canis  persica  ? 

Rhipicephalus  sanguineus(  La  tr.). 

41.  Canis  lagopus  L. 

Ixodes  ricinus  (L  ). 

42.  Canis  megalotis  (Desm.) 

Rhipicephalus  sanguineus  (  Lalr.). 

43.  Ca-nis  Azarae  Pr.  Neuwied. 

Amhlyomma  striatum  Koch. 

44     Canis  anlhus  F.  Cuvier. 

Hœmaphysalis  Leachi  (Audouin). 
Rhipicephal  us  sanguineus  (Latr.). 

45.   Canis  sp. 

Ixodes    hexagonus   Leach,  var. 

inchoatus 
Ixodes  luteus  Koch 

4G.  Herpestes  ichnennion  (L.). 
Ixodes  rasus  Neumann 

47.  Paradoxurus  larvalus  Gray. 

Hœmaphysalis   bispinosa   Neum. 

48.  Paradoxurus  sp.  ? 

Haemaphysalis  leporis  (Paciiard). 

49.  Bassaris  astuki  Licht. 

Ixodes  ruhidus  Neumann. 

50.  Viverragenetta  I-. 

Ixodes  ricinus  (L.). 
H.Temaphysalis  Leachi  (Audouin). 
Rhipicephalus  sanguineus  (lalr.). 

51.  Viverra  civella  Schreb. 

Hsemaphysalis  Leachi  (Audouin). 

52.  Viverra  zibetha  L. 

Hsemaphysalis   Gestroi  (Supino). 

53.  Lutra  vulgarisEvx\. 

Ixodes  hexagonus  Leach. 

54.  Ultra  sp.  ? 

Ixodes   hexagonus    Leach,    var. 
longispinosus. 

53.  Pulorius  lulreola  Less. 
Ixodes  hexagonus  Leach, 


56.  l'utorius  pulorius  L 

Ixodes  ricinus  (L.). 
Ixodes  hexagonus  Leach. 

57.  Pulorius  furo  (L.). 

Ixodes  ricinus  (L). 
Ixodes  hexagonus  Leach. 

58.  Pulorius  vulgaris. 

Ixodes    hexagonus   Leach,  var. 
longispinosus. 

59.  Pulorius  erminea{h.). 

Ixodes  hexagonus  Leach. 

60.  Mustela  flavigula  Bodd. 

Ixodes  spinicoxalis  Neumann. 

61.  Muslela  martes  L. 

Ixodes  hexagonus  Leach 

62.  Muslela  foina  L. 

Ixodes  ricinus(L.). 
Ixodes  hexagonus  Leach. 

63.  Muslela  vison  L. 

Ixodes    hexagonus  Leach,    var. 
longispinosus. 

64.  Mêles  taxus  Pall. 

Ixodes  ricinus  (L.). 
Ixodes  hexagonus  Leach. 
Ixodes  hexagonus    Leach,    var. 
inchoatus. 

65.  Proajon  lotor  L. 

Ixodes  diversifossus  Neumann. 
66    Ursus  torqua tus  \Y agn . 

Hfemaphysalis  hystricis   Supino. 
Dermacentov  auratus  Supino. 

67.  Ursus  sp  ? 

Hîemaphysalis    spinigera  Neum. 
Dermacentor  compactus  Neum. 

RODENTIA 

68.  Lepvs  limidus  L. 

Ixodes  ricinus  (L  ). 
Ixodes  hexagonus  Leach. 
Hsemaphysalis  punctataC.  et  F. 
Rhipicephalus  sanguineus  (Latr.). 
Rhipicephalus  oculatus  Neumann 

69.  Lepus  cuniculus  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 
Ixodes  dentatus  Marx. 

70.  Lepus  palustris  Bachmann. 

Hiemaphysalis  leporis  (Paciiard), 


nEVlSION    DK   LA    I  AMILLI»   DLS   IXOlJlDKS 


365 


71.  l.epiis  sylralicus  Baclunann. 

Ixodcs  ricinus  (L.). 
Ixodes  hcxagonus  Lcach. 

72.  Lepns  callotis  Wagner. 

Dermacentor  clpctus  (L.). 

73.  Lepiis  sp  ? 

I.xodes  ovatus  Neumann. 
HiPmaphysalis  fia  va  Neumann. 
Ha>maphysalis  leporis  (Packard). 
Dermacentor  electus  (L.). 

74.  Hydrochœrus  capybara  Erxlebcn. 

Amblyomma  infumatum  Koch. 
Amblyomma  cajennense  Koch. 

7o.  Dasyprocta  aguti  L. 

Ixodps  fuscipes  Koch. 

76.  Dasyprocla  croconota  Wagl. 

Amblyomma  sciitatum  Neumann 

77.  Dasyprocla  sp  ? 

Ixodes  Bibroni  Gervais. 

78.  Cercolabes  villosus  Fr.  Cuvier. 

Amblyomma  albopiclum  Nn. 
Hyalomma  longirostre  (Koch). 

79.  llyslrixcristataL. 

Ixodes  hexagonus  Leach. 

80.  Hystrix  bengalensis  Bly. 

Hœmaphysalishyslricis  Supino. 

81.  Hystrix  sp  ? 

Ixodes    hexagonus  Leach,    car. 

longispinosus. 
Aponomma  concolor  Neumann. 
Hyalomma  longirostre  (Koch.) 

82.  Àllierura  macrura  Gen. 

Ixodes  globulosus  Supino. 
Haemaphysalis  Birmaniae  Supino. 

83.  Lagoslomus  v iscaccia  Sch'mz . 

Haemaphysalis  lagolis  (Gervais). 

84.  Mus  decum anus  Pallas. 

Ixodes  ricinus  (L  ). 

85.  itfMS  agranus  Pallas. 

Ixodes  acuminatus  Neumann. 

86.  Neotoma  occidentalis? 

Ixodes  angustus  Neumann. 

87.  Àrvicola  pratensis  Bâillon. 

Ixodes  tenuirostris  Neumann. 


88. 
89. 
90. 
91. 
92. 
93. 
94. 
95. 
96. 

97. 
98. 
99. 
100. 

101. 
102. 

103 

104 


Arvicola  glareolus  Sciireb. 

Ixodes  tenuirostris  Neumann. 
Myoxus  avi4lanarius  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 

Sciurus  vulgaris  !.. 

Ixodes  ricinus  (L.). 
Sciurus  capislratus  Bosc. 

Ixodes  orbiculatus  Say. 
Sciurus  variabilis  Is.  Geolï. 

Ixodes  holocyclus  Neumann. 
Sciurus  Gordoni  And. 

Ixodes  granulatus  Supino. 

Sciurus  rufigenis  Blf. 

Ixodes  granulatus  Supino. 
Sciurus  striatus  And. 

Ixodes  granulatus  Supino. 
Sciurus  sp  ? 

Ixodes    hexagonus    Leach,   var. 
inchoatus. 

Ixodes  holocyclus  Neumann. 
Spermophilus  sp  ? 

Ixodes  hexagonus  Leach. 
Arctomys  monax  Gmelin. 

Hcemaphysalis  concinna  Koch. 
Arclomys  bobac  Gmelin. 

Dermacentor  reticulatus  (Fabr.). 


Arcloinys  sp? 
Ixodes    hexagonus    Lcach,   var. 
longispinosus. 

Proboscide.x 

Elephas  africanus  Blumb. 
Amblyomma  Tholloni  Neumann. 
Amblyomma  hebraeum  Koch. 

Elephas  indicus  Cuvier. 
Amblyomma  elephantinum  (L.). 

L.\MNL-.>ICI.\ 

.  Hyraxsp  ? 

Ixodes  rasus  Neumann. 

Perissodactyl.v 


.  Rhinocéros  africanus  G.  Cuvier. 
Amblyomma  crenatum  Neumann 
Amblyomma  Petersi  Karsch. 
Dermacentor     rhinocerotis    (  de 
Geer). 


366 


6,    NEUMANN 


105.  Rhinocéros  lucerius  ? 

Amblyomma  Petersi  Karsch. 
Amblyomma  marmoreum  Kocli. 
Amblyomma  hebraeum  Koch. 
Dermacentor     rhinocerolis    (  de 
Geer) . 

106.  Rhinocéros  sp? 

Amblyomma  testudinarium  Koch. 
Amblyomma  Walckenaeri  (Ger- 

vais). 
Rhipicephalus    pulchellus    (Ger- 

stâcker). 
Dermacentor  reticulalus  (Fabr.). 

107.  Tapirus  americanus  h. 

Amblyomma  Strobeli  Berl.  et  Tr. 

108.  Tapirus  sp? 

Amblyomma  multipunctum  Nn. 
Amblyomma  testudinariumKoch. 

lOS.  Equus  caballus  L. 
Ixodes  ricinus  (L  ). 
Ixodes  ovatus  Neumann. 
Ixodes  pilosus  Koch. 
Amblyomma  cajennense  Koch. 
Amblyomma  triguttatum  Koch. 
Hyalomma  aegyptium  (L.). 
Hœmaphy salis  punctata  G.  et  F. 
Hsemaphysalis  flava  Neumann. 
Hsemaphysalis  leporis  (Packard). 
Rhipicephalus  sanguineus  (La  tr.). 
Rhipicephalus  bursa  Can.et  Fanz. 
Rhipicephalus  simus  Koch. 
Rhipicephalus  Evertsi  Neumann. 
Rhipicephalus  annulatus  (Say). 
Dermacentor  reticulatus  (Fabr.) 
Dermacentor  electus  Koch. 
Dermacentor  nitens  Neumann. 
Argas  reflexus  (Fabr.). 
Grnithodoros  Megnini  (Dugès). 
Ornithodoros  turicata  (Dugès). 

110.  Equu>>  asinus  L. 

Hyalomma  aegyptium  (L.) 
Rhipicephalus  bursa  Can.  et  Fanz. 
Rhipicephalus  Evertsi  Neumann. 

111.  Equus  asino-caballus  Aucl. 

Ixodes  pilosus  Koch. 
Hyalomma  segyptium  (L.). 
Rhipicephalus  Evertsi  Neumann. 


Artiodactyla 

112.  Sus  scrofa  h. 

Ixodes  pilosus  Koch. 
Hyalomma  aegyptium  (L.). 
Hyalomma  syriacum  Koch. 
Rhipicephalus  bursa  Can.  et  Fanz. 
Dermacentor  reticulatus  (Fabr). 

113.  Sus  scrofa  domesticus  Auct. 

Ixodes  pilosus  Koch. 
Ornithodoros  turicata  (Dugès). 

114.  Sus cristatus  Wagner. 

Dermacentor  auratus  Supino. 

Ho.  Sus  viUatus  Mûll.  et  Schlg. 

Amblyomma  testudinarium  K. 
Rhipicephalus  paulopunctatusNn. 
Dermacentor  compactus  Nn. 

116.  Sus  sp  ? 

Amblyomma  splendidum  Giebel. 

117.  Potamochœrus  lar valus  Fr.  Cuv. 

Amblyomma  testudinarium  Koch. 
Dermacentor  compactum  Nn. 

118.  Potamochœrus  sp  f 

Rhipicephalus  simus  Koch. 

119.  Phacochxrus  sp  ? 

Rhipicephalus  pulchellus  (Gerst.) 

120.  Bippopotamus  amphibius  L. 

Amblyomma    hippopotamense 
(Denny). 

121.  Camelus  dromedariiis  L. 

Hyalomma  œgyptium  (L.). 
Rhipicephalus  sanguineus  (La Ir.). 
Dermacentor  reticulatus  (Fabr.). 

122.  Camelus  baclrianus  L. 

Hyalomma  œgyptium  (L.). 
Ornithodoros  Tholozani   Lab.  et 

Még. 

123.  Auchenia  glamah. 

Ornithodoros  turicata  (Dugès). 

124.  Camelopardalis  giraffa  Gmel. 

Amblyomma  hebrseum  Koch. 
Hyalomma  œgyptium  (L.). 
Rhipicephalus  oculatus  Neumann. 
Rhipicephalus  Evertsi  Neumann. 

125    Cervuliis  muntjac  Teram . 

Htemaphysalis  Birmaniae  Supino. 


REVISION    DE   LA   FAMILLE    DES   IXODIDÉS 


367 


126.  Cervus  capreohis  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 

Ixodes  punctulatus  Can.et  Fanz. 

Dermacentor  reticulatus  (Fabr.). 

127.  Cervus  elaphus  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 
Hyalomma  œgyptium  (L.). 
HcBmaphysalis  concinna  Koch. 
Dermacentor  reticulatus  (Fabr.) . 

128.  Cervus  virginianus  Gmei. 

Amblyomma  scutatum  Neumann. 
Ambly  omma  sylvaticum  (de  Geer) 
Haimapbysalis  concinna  Koch. 
Rhipicephalus  annulatus  i>Say). 

129.  Cervus  caïupeslris  Fr.  Cuvier. 

Amblyomma  maculatum  Koch. 

130.  Cervus  sp  ? 

Haimaphysalis  cornigera  Nn. 
Rhipicephalus  annulatus  (Say). 

131.  Cariacus  virginianus  (Gmelin) 

Rhipicephalus  annulatus  (Say). 

132.  Cariacus  sp? 

Dermacentor  variegatus  M.  et  Nn. 

133.  Dama  vulgaris  Broock. 

Hœmaphysalis  punctata  G.   et  F. 
Dermacentor  reticulatus  (Fabr.). 

134.  Alcespalmalus  Klein. 

Dermacentor  americanus  (L,). 

13o.  Rusa  equina  (G.  Cuvier). 

Rhipicephalus  bursa  Can.  et  Fanz. 
Rhipicephalus  annulatus  (Say). 

136.  Gazella  àorcas  (Licht.). 

Amblyomma  Tholloni  Neumann. 
Rhipicephalus  sanguineus(Latr.). 

137.  Dicranocerus  furcatus  H.  Smitb. 

Amblyomma  multipunctum  Nn. 

138.  Boselapfius  oreas  (Pallas). 

Amblyomma  hebrseum  Koch. 

139.  Colus  ellipsiprymnus  Og.  et  Sm. 

Rhipicephalus  sanguineus  (Latr.). 
Rhipicephalus  pulchellus(Gerst.). 

140.  Ovis  aries  L. 

Ixodes  ricinus  (L  ). 
Ixodes  hexagonus  Leach. 


Ixodes    hexagonus  Leacli,    var. 

longispinosus. 
Amblyomma  variegatum  (Fabr.). 
Hyalomma  tegyptium  (L.). 
Hiemapbysylis   punctata  C.  et  F. 
Htemapbysalis  concinna  Koch. 
Rhipicephalus  sanguineus  (Latr.). 
Rhipicephalus  bursa  Can.  et  Fanz. 
Rhipicephalus  simus  Koch. 
Rhipicephalus  Evertsi  Neumann. 
Rhipicephalus  annulatus  (Say). 
Dermacentor  reticulatus  (Fabr.). 

141.  Ovis  argali  Pallas. 

Dermacentor  reticulatus  (Fabr.). 

142.  Ovis  Arkal. 

Hyalomma  cBgyptium  (L.). 

143.  Capra  hircus  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 
Hœmaphysalis  punctata  C.  et  F. 
Hasmaphysalis    bispinosa  Nn. 
Rhipicephalus  sanguineus(Latr.]. 
Rhipicephalus  bursa  Can.  et  Fanz. 
Dermacentor  reticulatus  (Fabr.). 

144.  Capra  caucasica  Guld. 

Hyalomma  tegyptium  (L.). 

143.  Bos  taurus  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 
Ixodes  hexagonus  Leach. 
Ixodes  pilosus  Koch. 
Ixodes  holocyclus  Neumann. 
Aponommatrimaculatum  (Lucas). 
Amblyomma  cajennenseKoch. 
Amblyomma  americanum  (L.), 
Amblyomma  triguttatum  Koch. 
Amblyomma   maculatum  Koch. 
Amblyomma  variegatum  (Fabr.). 
Hyalomma  aegyptium  (L.). 
Htemaphysalis   punctata  C.  et  F. 
HcBmaphysalis  flava  Neumann. 
Hœmaphysalis  longicornis  Nn. 
Rhipicephalussanguineus  (Latr.). 
Rhipicephalus  bursa  Can.  et  Fanz. 
Rhipicephalus    punctatissimus 

Gerstâcker. 
Rhipicephalus  simus  Koch. 
Rhipicephalus  capensis  Koch. 
Rhipicephalus  Evertsi  Neumann. 
Rhipicephalus  oculatus  Nn. 
Rhipicep.  appendiculatus  Nn. 


36S 


G.    NEUMANN 


Rhipicephalus  annulalus  (Say). 
Dermacentor  reticulalus  (Fabr.)- 
Dermacentor  eleclus  Kocli. 
Argas  miniatus  Koch, 

146.  Bossp? 

Hfemaphysalis  spinigera  Nn. 

147.  liubalns  caffer  (L  ). 

Rhipicephalus  appendiculatus  Nn. 

148.  Bubaltis  brachyceros  (Gray). 

Amblyummasplendidum  (Gicbel) 

149.  Biiffclus  indiens  l\ûl. 

AmblyommatesludinariiimKoch. 
Hyalomma  îPgyptium  (L). 
Haemaphysalis  cornigera  Nn. 
Rhipicephalus  annulatus    (Say) 
var.  auslralis. 

Edentata 

150.  Manis  javanica  Desm. 

Amblyomma  badium  Neumann. 
Rhipicephalus  javancnsis  Siipino. 
Dermacentor  indicus  Supino. 

151.  ¥a«ts  fflwnïfl  Hodgs. 

Dermacentor  indicus  Supino. 

152.  Manis  muUiscutala. 

Amblyomma  compressum (Mac). 

153.  Manis  sp  ? 

Amblyomma  badium  Neumann. 
Haemaphysalis  Leachi  (Audouin). 
Rhipicephalus  sanguineus  (Latr.) 

134.  Myrmecophaga  telradactyla  L. 
Amblyomma  calcaratum  Nn. 
Amblyomma  Gôldii  Neumann. 

155.  Myrmecophaga  sp  7 

Amblyomma  cajennense  Koch. 
Amblyomma  parviscutatum  Nn. 

156.  Dasypus  sp  ? 

Amblyomma  concolor  Neumann. 


157.  Uradypus  tridacAylus   Cuv. 

Amblyomma  varium  Koch. 

Marsupiala 

158.  Phascolomys  wnmbal  Pér. 

Ixodes  phascolomys  Macalister, 

159.  Macropus  sp? 

Amblyomma  triguttatum  G.  L. 

Kocii . 
Amblyomma  moreliac  (L.  Koch). 

160    Phascogale  penicillata  Temm. 
Ixodes  holocyclus  Neumann. 

161.  Didelphys  opossum  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 

162.  Didelphys  Aznrae  Temm. 

Ixodes  anguslus  Neumann. 

163.  Didelphys  pusilla  Desmarels. 

Ixodes  imperfectus  Neumann. 
Amblyomma  scutatum Neumann. 

164.  Didelphys  quica  Temm. 

Ixodes  loricatus  Neumann. 

165.  Microdelphys  sorex. 

Ixodes  loricatus  Neumann. 

166.  Didelphys  sp  ? 

Ixodes  hexagonus  Leach. 

167.  Cuscus  sp? 

Haemaphysalis  cuscobia  (Cm.) 

M0N0TREM.\TA 

168.  Ornilhorhynchus    paradoxus 

Blumb. 
Ixodes  ornithorhynchi  Lucas. 
.\mblyomma  triguttatum   Koch. 

169.  Echidna  hystrix  Cuvier. 

Aponomma  decorosum(L  Koch). 

170.  Acanlhoglossus  Bruijni  Gervais. 

Ixodes  acanthoglossi  Lucas. 


AVES 

Raptatores  173. 

171.  Cathnrtes  alratus  Baird. 

Amblyomma scutatum  Neumann        174. 

172.  Otus  vulgaris  L. 

HfBraaphysalis  punctataC.  et  F, 


Strix  brachyotus  FoTster. 
Ixodes  ricinus  (L.). 

Strix  ascalaphus  (Savigny). 
Rhipicephalus  sanguineus  (Latr. 


REVISION    DE   LA   FAMILLE   DES   IXODIDES 


369 


Passeres 

175.  Alaiida  arvensis  L. 

Phaulixodes  (Rhip.)    plumbeus 
(Panzer). 

176.  Alauda  cristata  L. 

Phaulixodes    (Rhip.)  plumbeus 
(Panzer). 

177.  Alauda  calandra  L. 

Phaulixodes    (Rhip.)    plumbeus 
(Panzer). 

178.  Emberiza  schœnidus  L. 

Ixodes  frontalis  (Panzer). 

179.  Fringilla  linota  Gmelin. 

Phaulixodes    (Rhip.)   plumbeus 
(Panzer). 

180.  Fringilla  carduelis  L. 

Phaulixodes    (Rhip.)    plumbeus 
(Panzer). 

181.  Fringilla  albicollis  Gmelin. 

Ixodes  brunneus  Koch. 

182.  Passer  domeslicusL. 

Ixodes  hexagonus  Leach. 

183.  Passer  montanus  L. 

Ixodes  hexagonus  Leach. 

184.  Barnpiiocelus  coccineus  Vieillot 

Ixodes  frontalis  (Panzer). 

185.  Orioius  sp  ? 

Ixodes  ricinus  (L.). 

186.  Lanius  ru  fus  Brisson. 

Hyalomma  aegyptium  L. 

187.  Muscicapa  sp  ? 

Hyalomma  longirostre  (Koch). 

188.  Parus  major  L. 

Ixodes  frontalis  (Panzer) . 

189.  Sitta  europœa  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 

190.  Sitta  cœsia  Meyer. 

Ixodes  frontalis  (Panzer). 

191.  Anthus  pratensis  Bechst. 

Ixodes  frontalis  (Panzer). 
Phaulixodes  (Rhip.)   plumbeus 
(Panzer). 

192.  Anthus  arboreus  Bechst. 

Ixodes  frontalis  (Panzer). 
Phaulixodes    (Rhip.)    plumbeus 
(Panzer). 


193.  MotaciUa  alba  L. 

Phaulixodes    (Rhip.)    plumbeus 
(Panzer). 

194.  Régulas  ignicapillus  Nauman. 

Ixodes  ricinus  (L.). 

195.  Erythacus  rubecula  (L.). 
Ixodes  frontalis  (Panzer) 

196.  Luciolia  Luscinia  L. 
Haemaphysalis    Leachi  (Audouin) 

197.  Saxicola rubicola  (L.) . 

Ixodes  frontalis  (Panzer). 
Phaulixodes  (Rhip.)  plumbeus 
(Panzer). 

198.  Saxicola  œnanthe  Bechst. 

Phaulixodes  (Rhip.)  plumbeus 
(Panzer). 

199.  Pratincola  rubetra  (L.). 

Ixodes  frontalis  (Panzer). 

200.  Turdus  mer u  la  L. 

Ixodes  frontalis  (Panzer). 

201.  Turdus  aonalaschkae  Pallas. 
Ixodes  frontalis  (Panzer). 

202.  Chordeiles  popetue  Vieillot. 

Hccmaphysalis  leporis  (Packard). 

ScansOres 

203.  Centrococcyx  intermedius  Hume. 

Haemaphysalis  Canestrinii  (Sup.) 

COLUMBINAE 

204.  Columba  dotnestica  L. 

Argas  reflexus  (Fabr.). 

205 .  Turtur  sp  ? 

Argas  miniatus  Koch. 

206.  Zenaida  macrura  (L.). 

Argas  miniatus  Koch. 

Gallinacei 

207.  Gallus  gallinaceus  Pall. 

Argas  reflexus  (Fab.). 
Argas  persicus  Fischer. 
Argas  miniatus  Koch. 
Ornithodoros   Tholozani   Lab.  et 
Meg. 


Mém.  Soc.  Zool.   de  Fr.,  1901. 


370 


G.    NEUMANN 


208.  Maleagris  gailopavo  L. 

Argas  minialus  Koch. 

209.  Perdix  cimerea  Brisson. 

Haemaphysalis  punctata  C.  et  F. 
Pbaulixodes  (Rliip.)  plumbeus 
(Panzer). 

210.  Perclix  rubraTcmm. 

Hœmaphysalis  punctata  C.  et  F. 
Phaulixodes  (Rhip.)  plumbeus 
(Panzer). 

21 1 .  Perdix  Sji  ? 

Argas  miniatus  Koch. 

212.  Francolinus  infuscus  Cabanis. 

Rhipicepbalus  pulcbellus  (Gerst.) 

Grallatores 

213.  Charadrius  auralus  Suck. 

Ixodes  hexagonus  Leach. 
Phaulixodes  (Rhip.)  plumbeus 
(Panzer). 

214.  Machetes  pugnax  Cuvier 

Ixodes  ricinus  (L.). 

215.  Numenius  arcuatush. 

Hœmaphysalis  punctata  C.  et  F 

216.  Crex  pratmsU  L. 

Ixodes  hexagonus  Leach. 
Ixodes  fronlalis  (Panzer) 


217.  Diomedea  exulans  L. 

Ixodes  Maskelli  Kirk. 

218.  Pkalacrocorax pelagicus  Pallas. 

Ixodes  parvirostris  Neumann. 

219.  Phalacrocorax  sp? 

Ixodes  ricinus  (L.). 

Ixodes  intermedius  Neumann. 

Ixodes  putus  (Cambridge). 

220.  Vria  troile  Temm. 

Ixodes  uriae  White. 

221.  Eudyptes  sp  ? 

Ixodes  eudyplidis  Maskell. 

222.  Pygoscelis  taeniatus  Coues. 

Ixodes  putus  (Cambridge). 

223  Aptenodytessp? 

Ixodes  putus  (Cambridge). 

224  A  estrelata  Cooki  G\g.  et  Salv. 

Ixodes  praîcoxalis  Neumann. 

225.  Pingouin  ? 

Ornithodoros    talaje   Guér.-Mèn. 
var.  capensis. 


REPTILIA 


Chelonia 

226.  Testudo  graeca  L. 

Hyalomma  syriacum  Koch. 

227.  Tesludo  elongata  Blyth. 

Ixodes  birmanensis  Supino. 
Aponomma  testudinis  (Supino). 
Haemaphysalis  Canestrinii  (Sup). 
Dermacentor  Feai  Supino 
Dermacentor  longipes  Supino. 

228.  Testudo  tabulata  Fitzinger. 

Hyalomma  syriacum  Koch. 

229.  Nicoria  trijnga  Schweigger. 

Ixodes  birmanensis  Supino. 
Aponomma  testudinis  (Supino). 
Hsemaphysalis     Canestrinii    (Su- 
pino). 


Dermacentor  Feai  Supino. 
Dermacentor  longipes  Supino. 

230.  Chersus  mauritanicus  Duméril. 

Hyalomma  syriacum  Koch. 
Rhipicepbalus  sanguineus  (Latr.) 

231.  Xerobates  polypheiinis  Daudin. 

Ornithodoros  turicata  (Dugès). 

232    Gen? 

Amblyomma  tubercuialum  Marx. 
Amblyomma  marmoreum  Koch. 
Amblyomma  clypeolatum  Nn. 
Amblyomma  gypsatum  Nn. 
Hyalomma  syriacum  Koch. 

Sauria 

233.  Lacer  la  agilis  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 


REVISION    DE    LA    FAMILLE    DES    IXODIDES 


37  J 


23i.   Lacerta  mur  a  Us  L,\urenl'\. 

Hœmaphysalis  punclala  C.  et  F. 

235.  Lacerta  viridis  L. 

Ixodes  ricinus  (L.). 
Ha-maphysalis  punctataC.   et  F. 

236.  Lacerta  ocellata  haudin. 

Ixodes  ricinus  (L.). 
Ixodes  cxilipes  Lucas. 
Hfemapliysalis  punctata  C.  et  F. 

237.  Lacerta  vivipara  Jacq. 

Ixodes  ricinus  (L  ). 

238.  Lacerta  arenicola  Daudin. 

Ixodes  ricinus  (L  ). 

239.  Acanthodacty lus  vulgaris  Dum. 

et  Bibr. 
Hjemaphysaiis  punctata  C.  et  F. 

240.  Ameiva  sp? 

Ixodes  ameivae  Pagenstecher. 

241.  Podinema  teguexin  (L.) . 

Amblyomma    maculatum   Koch. 

242.  Varanus  arenarius  Dum.  et  Bibr. 

Amblyomma  varani  (Rudow). 

243.  Varanus  niloticus  Hassl. 

Aponomma  exornatum  (Koch). 

244.  Varanus  varhis  Schaw. 

Aponomma  hydrosauri  (Denny). 

24rj  Varanus  leucostigma  Dum.  et 
Bibr. 

Aponommatrimaculatum(  Lucas). 
246.   Varanus  sakator  Mérian. 

Aponomma  Gervaisi  (Lucas). 

Aponomma  trimaculatum  (Lucas). 

247  Varanus  bengalensis  Daud. 
Ixodes  bengalensis  Supino. 
Aponomma  testudinis  (Supino). 

248.  Varanus  griseus  Fitzinger. 

Aponomma  crassipes  Neumann. 

249.  Varanus  satirus  Laurenti. 

Amblyomma  eburneum  Gerst. 
Rhipiccpbalus  capensis  Koch. 

250.  Varanus  sp? 

Aponomma  Gervaisi  (Lucas) . 
Aponomma  exornatum  (Koch). 
Aponomma  decorosum(L.  Koch). 
Amblyomma  aoutangulatum  Nn. 


251.  Hydrosaurus  giganteus  Gray. 

Aponomma decorosum  (L.  Ko(h). 

252.  Hydrosaiirus  Gouldi  Gray. 

Aponomma  hydrosauri  (Denny). 

253.  Scincussp? 

Ixodes  coxalisGervais. 

254.  Tropidosaurus  algirus  (L.) 

Ixodes  ricinus  (L.). 

255 .  Tracliysaurus  scaber  Gray . 

Aponomma  trachysauri  (Lucas). 

256.  Metopnceros  cornutus  (Latr.). 

Amblyomma  cruciferum  Nn. 

257.  Iguana  rhinolopha  Wiegmann. 

Amblyomma  dissimile  Kocli. 

258.  Iguana  tuberculata  Laurenti. 

Amblyomma  scutatum  Neumann. 
Amblyomma  dissimile  Koch. 

259.  Iguana  sp  ? 

Ixodes  Bibroni  Gervais. 
Amblyomma  dissimile  Koch. 

260.  Cyclura  pectinata  Wiegmann. 

Hyalomma  clyclurae  Pagenst. 

261.  Cyclura  Harlani  Dum.   et  Bibr. 

Amblyomma  albopictum   Nn. 

262.  Holotropis  sp  ? 

Ixodes  juvenis  Neumann. 

263.  Gen? 

Ixodes  variolatus  Gervais. 
Amblyomma  scutatum  Neumann. 
Amblyomma    Geayi  Neumann. 

OpumiA 

264.  Bolhrops  lanceolatus  L. 

Amblyommascutatum  Neumann. 

265.  Crotalus  terrificus  Weigmann. 

Amblyomma  dissimile  Koch. 

266.  Crotalus  sp  ? 

Ixodes  Bibroni  Gervais. 

267.  Vipera  aspis  Merr. 
Haemaphysalis  punctata  C.  et  F. 

268 .  Vipera  sp  ? 

Ixodes  viperarum  Koch. 


372 


O.    NEUMANN. 


REVISION    DE   LA    FAMILLE    DES   IXODIDES 


269.  Naja  haje  L. 

Aponomma  laeve  Neumann. 
270    Naja  tripudians  Merr. 

Aponomma  Gervaisi  (Lucas). 

271.  Scylale  coronatum  Dum.  etBibr. 

Amblyomma  dissimile  Koch. 

272.  Sepedon  hsemachates  Daudin. 

Aponomma  Gervaisi  (Lucas). 

273.  Dipsas  sp  ? 

Aponomma  Gervaisi  (Lucas), 

274.  Leptodeira  annulata  Fitzinger. 

Amblyomma  dissimile  Koch. 

275.  Dasypeltis  fasciolata  Smith. 

Aponomma  laeve  Neumann. 

276.  Psammophis  irregularis Sch\egel 

Aponomma  laeve  Neumann. 

277    Spilotes  variabilis  Wagler 
Amblyomma  dissimile  Koch. 
Amblyomma  sparsum  Neumann. 

278.  lenodon  severus  Boié. 

Amblyomma  dissimile  Koch. 

Python  molurus  L. 
Ixodes  fuscolineatus  Lucas. 
Aponomma  Gervaisi  (Lucas). 
Aponomma  latum  (Koch). 

Python  Seftaî  Gmelin. 
Aponomma  exornatum  (Koch). 
Aponomma  transversale  (Lucas). 
Aponomma  globulus  (Lucas). 


279. 


281 .  Python  reticulatus  Schn. 

Amblyomma  furcosum  Neumann. 
Amblyomma  quadrimaculatum 
Nn. 

282.  Python  sp? 

Aponomma  Gervaisi  (Lucas). 
Aponomma  decorosum  (L.Koch). 
Amblyomma  spinosum  (Rudow). 
Amblyommabengalense(Rudow). 

283.  i'orelia  argus  (L.). 

Amblyomma  moreliae  (L.Koch). 

284.  Epicratescenchry s  Wagler. 

Amblyomma  dissimile  Koch. 

285.  Eunectes  murinus  Wagler. 

Amblyomma  fulvum  Neumann. 

286.  Boa  constrictor  L. 

Ixodes  fuscomaculatus  Lucas. 
Aponomma  Gervaisi  (Lucas). 
Aponomma  laeve  Neumann. 
Amblyomma  dissimile  Koch. 

287.  Boa  imperator  Daadin. 

Amblyomma  dissimile  Koch. 

288.  Boa  sp? 

Ixodes  Bibroni  Gervais. 
Amblyomma  dissimile  Koch. 
Rhipicephalus  niger  Rudow. 

289.  Trigtyphodondendj-ophilum'Rein- 

ward. 
Ambl.  quadrimaculatum  Nn. 

290.  Gen'f 

Amblyomma  deminutivum  Nn. 
Amblyomma  cordatum  Rudow. 


291.  Bufo  marinus  Gravenh. 

Amblyomma  dissimile  Koch« 


AMPHIBIA 

292.  Bufo  agua  Latr. 

Amblyomma  cajennense  Koch. 


Amblyomma  Gôldii  Neumann. 


INSECTA 


COLEOPTERA 


293. 


Platymeris  horrida. 
Rhipicephalus  maculatus  Nn. 


294.  Aulacocyclus  Kaupi. 

Aponomma  ecinctum  Neumann. 


373 


DOCUMENTS  SUR  LES  TÉRÉBELLACÉES  ET  LES  AMPHARÉTIENS 
DU  GOLFE  DE  MARSEILLE 


PAUL    GOURRET 

Professeur  à  l'École  de  médecine  et  Sous-directeur  de  la  Station  zoologique. 

(Planches  VIII  et  IX). 

Famille  des  TÉRÉBELLACÉES 

Les  Térébellacées  signalées  jusqu'ici  dans  le  golfe  de  Marseille  se 
rapportent  aux  diverses  sous-familles  créées  par  Malmgren,  à 
l'exception  de  celle  des  Polycirridées.  Dans  leur  étude  sur  les 
Annélides  de  Marseille  (1)  Marion  et  Bobretzky  citent  Octobranchus 
Giardi  (0.  lingnlaîus),  Heteroterebella  sangulnea  Clap.  (Leprea  lapi- 
daria  Marenz.)  et  Terehella  Meckelii  DeWe  Clùaie  {Polymnia  nebulosa). 
La  même  année,  Marion  (2)  signale  la  présence  du  Pista  cristata 
Mùller  et  du  Trickobranchus  massiliemis  Mar.,  ainsi  que  celle  (3)  de 
VHeterophenacia  Rcnouardi,  très  voisine  de  Thelepus  cincinnatus 
(Malm.)  Marenzeller.  Plus  tard  (4),  le  même  professeur  ajoute 
VAmphitrite  rubra  à  la  faune  des  Annélides  marseillaises.  Enfin,  le 
Terebellides  Stroemii  Sars  que  j'ai  trouvé  récemment,  complète 
cette  liste. 

Quelques-unes  de  ces  Térébellacées  donnent  lieu  à  quelques 
remarques  qui  font  l'objet  de  la  présente  note. 

Pista  cristata  (Mûller)  Malmgren. 

Ce  Ver  que  je  trouve  dans  la  vase  molle  au  large  du  Bidon,  par 
58  mètres  de  profondeur,  se  loge  dans  un  tube  cylindrique  recou- 
vert de  vase  fine,  sans  débris  de  coquilles.  Le  corps  qui,  du  reste, 
est  très  contractile,  mesure  20  millimètres  de  longueur  sur  1  mill. 
de  largeur  maxima. 

Il  offre  une  couleur  rouge  orange  vif  avec  des  tentacules  beaucoup 
plus  clairs,  jaunâtres  et  très  transparents.  A  partir  du  troisième 

(1)  Annélides  du  golfe  de  Marseille,  Ann.  Se.  Nat.,  juin  1875. 

(2)  Annélides  de  Marseille,  Reo.  Se.  Nat.,  p.  309,  1875. 

(3)  Note  préliminaire,  Draguages  profonds  au  large  de  Marseille,  Ibid.,  p.  469. 

(4)  Topographie  zoologique  du  golfe  de  Marseille,  Ann.  Musée.  Marseille,  I, 
mém.  1,  1883. 


374  P-    GOLRRET 

aDueau,  tous  les  segments  thoraciques  portent  à  la  face  ventrale 
une  bande  transverse  d'un  pigment  rouge  carmin  très  visible  à 
l'œil  nu. 

Les  branchies  en  houppe  sont  très  longues  et  d'un  rouge  vif  ;  car, 
elles  laissent  voir  par  transparence  le  liquide  sanguin.  Elles  sont 
très  remarquables  avec  leur  axe  médian  assez  épais  et  sur  lequel 
s'étagent  de  nombreuses  branches  dichotomes  toutes  de  longueur 
égale  et  constituent  une  touffe  très  dense. 

Le  lobecéphalique  est  peu  visible  à  la  face  dorsale,  au  milieu  des 
cirres  et  des  branchies.  Il  se  montre  à  la  face  opposée  sous  forme 
d'un  grand  voile  arrondi,  débordant  en  avant  de  Torifice  buccal  qui 
est  disposé  transversalement  et  dont  les  bords  infundibuliformes 
sont  très  protractiles. 

La  région  antérieure  porte  17  paires  de  faisceaux  de  soies  capil- 
laires. Le  deuxième  et  le  troisième  segments,  sur  lesquels  s'insèrent 
les  branchies  et  qui  précèdent  les  segments  sétigères,  montrent  à 
la  face  ventrale  des  replis  en  forme  de  collerette,  que  les  dessins 
de  Malmgren  ont  bien  reproduits. 

Les  tores  uncinigères  commencent  sur  le  deuxième  anneau  séti- 
gère.  Dans  les  cinq  premières  paires,  les  uncini  sont  en  rangée 
rétrogressive.  Les  autres  tores  thoraciques  contiennent  des  crochets 
en  rangées  alternes  ;  puis,  la  rangée  uncinigère  redevient  rétrogres- 
sive à  l'abdomen. 

Les  pinnules  abdominales  possèdent  des  soies  de  soutien  (soies- 
tendons).  Ces  tiges  de  soutien  existent  déjà,  d'ailleurs,  sur  les  tores 
thoraciques. 

La  forme  des  soies  et  des  uncini  est  tellement  semblable  à  celle 
des  organes  figurés  par  Malmgren  que  je  ne  crois  pas  devoir  les 
représenter. 

Il  n'y  a  donc  en  réalité,  aucune  différence  entre  le  Pista  cristaîa  de 
Marseille  et  les  vers  des  côtes  de  la  Suède  et  de  la  Norvège.  La 
taille  de  notre  animal  qui  était  adulte  et  contenait  des  ovules  à 
vitellus  brun,  est  cependant  notablement  plus  petite. 

Malmgren  a  donné  en  1865,  dans  ses  Nordiska  Ilafs-Annulater, 
une  bonne  description  et  d'excellentes  figures  de  VAmpliitrUe  cris- 
taîa Mûller,  pour  laquelle  il  crée  le  terme  générique  Pista,  le  mot 
Idalia  proposé  par  Savigny  ayant  été  déjà  employé  en  effet  pour  des 
Lépidoptères  et  des  Mollusques.  Le  Pista  cristata  devient  ainsi  un 
type  bien  défini  et  bien  caractérisé  par  ses  curieuses  branchies  en 
houppe. 
Il  est  difficile,  par  contre,  d'apprécier  exactement  la  nature  de 


TÉREBELLACKKS    HT    AMPHARÉTIENS    DU    GOLFE    DE   MARSEILLE      375 

Vldalia  vermicidm  de  Quatrefarges  et  de  VlilaUa  lapidaria  [Tercbella] 
Linné  signalée  dans  VHiatoire  dea  Annelés  comme  provenant  des 
environs  de  Marseille.  Ce  dernier  térébellien  habitant  des  trous 
creusés  dans  les  pierres,  se  rapporte  peut-être  à  Leprea  lapidaria 
(Linné)  iMarenzeller  si  commune  sur  la  jetée  du  bassin  national. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  Ver  du  Bidon  ne  peut  être  distingué  du  Pista 
cristata  de  l'Atlantique  boréal. 

Trichobranchus  massiliensis  Mariou. 
(PI.  viir,  fig.  1). 

C'est  à  la  sous-famille  des  Trichobranchidées  de  Malmgren, 
caractérisée  nettement  par  ses  branchies  filiformes  et  par  ses 
uncini  de  deux  sortes,  rostres  dans  les  anneaux  thoraciques  et 
aviculaires  sur  l'abdomen,  qu'il  faut  rapporter  une  Annélide  du 
port  d'Areuc  et  du  bassin  national  que  Marion  a  signalée  le  premier 
en  1873  (1)  et  qu'il  a  hésité  à  distinguer  du  Trichobranchus  glacialis 
Malmgren.  Il  la  désigne  toutefois  sous  le  nom  de  T.  massiliensis. 

Celle-ci  est-elle  une  simple  race  méditerranéenne  du  T.  glacialisl 
Malmgren  attribue  à  l'espèce  des  mers  du  Nord  des  crochets  avicu- 
lair(!s  bidentés,  tandis  que  les  uncini  abdominaux  du  T.  inassiliensis 
sont  nettement  tridentés.  Les  remarques  du  naturaliste  suédois 
sont  toujours  trop  exactes  pour  qu'il  soit  possible  d'admettre  ici  une 
erreur  d'observation.  Doit-on  attribuer  à  celte  différence  de  struc- 
ture une  importance  spécifique  ou  bien  ne  faul-il  pas  plutôt  consi- 
dérer le  Trichobranche  de  Marseille,  tellement  voisin  à  tous  égards 
du  T.  glacialis,  comme  constituant  une  simple  forme  méditerra- 
néenne ? 

La  figure  du  T.  glacialis  donnée  par  Malmgren,  représente  l'aspect 
exact  de  l'Annélide  qu'on  peut  recueillir  dans  la  vase  des  nouveaux 
bassins  de  Marseille.  Le  corps  de  ce  Ver  atteint  à  peine  une  longueur 
de  18  mm.  ;  sa  largeur  maxima  égale  3  mm.  La  coloration  générale 
est  rouge  orange. 

Les  tentacules  sont  nombreux  et  très  contractiles.  Leurs  dimen- 
sions varient  notablement.  On  reconnaît  facilement  que  le  sang 
pénètre  dans  ces  organes  qui  prennent  alors  une  légère  teinte  rouge. 

Les  six  tiges  branchiales  sont  deux  fols  plus  épaisses  que  les  plus 
gros  tentacules.  Elles  sont  insérées  sur  les  II,  III  et  IV  segments. 

Le  lobe  céphalique  porte,  à  sa  face  dorsale,  deux  groupes  de 
nombreuses  taches  oculaires. 

(1)  Rev.  Se.  .Nat.,  IV,  p.  309. 


376  p.    GOURRET 

On  trouve  seulement  quinze  paires  de  faisceaux  de  soies  capil- 
laires thoraciques.  Ces  soies  (fig.  1  a)  longues  et  minces  ne  présen- 
tent qu'une  mince  bordure  dans  leur  région  terminale.  Elles  sont 
en  tout  identiques  à  celles  du  T.  glacialis. 

Le  premier  anneau  sétigère  est  en  réalité  le  VI  zoonite  ;  les  tores 
uncinigères  débutent  sur  le  même  segment.  Les  crochets  de  ces 
tores  thoraciques  sont  des  uncini  rostres  à  long  raanubrium  (fig.  1  h). 
On  ne  peut  les  distinguer  de  ceux  du  Trichobranche  du  Spitzberg. 

Le  seizième  anneau  sétigère  montre  encore  de  chaque  côté  un 
groupe  de  douze  uncini  rostres.  Mais  les  soies  capillaires  font  déjà 
défaut.  Cette  particularité  est  assez  remarquable,  mais  l'on  ne  peut 
hésiter  à  rapporter  ce  seizième  anneau  sétigère  à  la  région  thora- 
cique  dont  il  possède  seulement  les  tores  uncinigères. 

Les  segments  abdominaux  sont  munis  de  véritables  palettes 
saillantes  sur  lesquelles  sont  fixées  des  pinnules  de  crochets  avicu- 
laires.  Ces  crochets  sont  armés  de  trois  denticules  (fig.  1  c).  Des 
soies  de  soutien  sont  engagées  dans  les  tissus  des  palettes. 

Cette  Annélide  ne  diffère  donc  du  T.  (jlacialis  que  par  ses  plaques 
onciales  à  trois  dents.  La  persistance  des  crochets  à  manubrium 
dans  le  seizième  segment  et  la  présence  de  soies-tendons  dans  les 
palettes  abdominales  méritent  aussi  d'être  signalées. 

Terebellides  Stroemii  Sars. 

(PI.  VIII,  fig.  2). 

Je  trouve  dans  la  vase  au  large  de  Méjean,  par  62  mètres  de 
profondeur,  deux  beaux  individus  de  cette  espèce  longs  de  30""™. 
Ils  ne  diffèrent  en  rien  de  celui  représenté  par  Malmgren  (Nordiska 
Hafs-AJinulater,  t.  XV,  fig.  48).  Je  crois  devoir  donner  quelques 
dessins  d'après  les  exemplaires  de  Marseille,  afin  de  rendre  la 
détermination  bien  certaine. 

La  région  antérieure  vue  de  profil  (fig.  2)  montre  la  disposition 
du  lobe  céphalique  débordant  au  dessus  de  l'ouverture  buccale  et 
portant  les  tentacules  à  sa  face  dorsale.  Les  branchies  lamelleuses 
sont  bien  caractérisées  et  les  tentacules  sont  renflés  à  leur  extrémité. 
Il  y  a  18  segments  thoraciques  sétigères.  Les  uncini  ne  commencent 
que  sur  le  VI  anneau  sétigère.  Les  pinnules  abdominales  sont  très 
saillantes  et  au  nombre  de  33  paires. 

La  disposition  des  uncini  mérite  quelques  détails.  Sur  le  VI® 
segment  sétigère  apparaissent  les  premiers  crochets,  mais  ils  sont 
d'une  forme  toute  particulière  et  ils  diffèrent  complètement  des 
uncini  à  long  manubrium  et  rostres  des  autres  anneaux  thoraciques. 


TÉRÉBELLACÉES    ET   AMPHARÉTIENS    DU    GOLFE    DE   MARSEILLE      377 

Ce  sixième  sef^ment  coiUiont  en  eiïef.  4  uncini  eourl)és  h  angle 
obtus  et  terminés  en  pointe  (fig.  2  a).  Ces  organes  ne  sont 
pas  cités  par  Malmgren.  Les  uncini  des  autres  tores  thoraciqnes 
(fig.  2  b)  sont  identiques  à  ceux  figurés  par  cet  auteur. 

Les  faisceaux  capillaires  contiennent  des  soies  à  double  limbe 
strié  (fig.  2c). 

Les  pinnules  abdominales  contiennent  des  uncini  pectiniformes 
nombreux,  soutenus  par  des  soies-tendons.  Ces  uncini,  vus  de  face, 
montrent  plusieurs  crochets  qui  se  recouvrent  lorsque  l'organe  est 
vu  de  profil  (fig.  2d  et  2d').  D'ailleurs,  le  nombre  de  ces  crochets 
varie  suivant  les  pinnules  et  suivant  la  taille  des  uncini.  Le  dessin 
de  Malmgren  est  tout  à  fait  insufTisant  à  propos  de  ces  organes.  On 
distingue  bien  trois  crochets  principaux  lorsqu'on  regarde  un  de 
ces  uncini  de  profil,  mais  d'autres  points  apparaissent  en  saillie 
au-dessous. 

Il  est  évident  pour  moi  que  le  Corepliorus  elegans  de  Grube  (1), 
malgré  l'attribution  de  29  segments  thoraciqnes,  ne  diffère  pas  du 
TcrebclUdes  Stroemii  Sars. 

Cette  Annélide  semble  très  rare  dans  la  Méditerranée.  Ehlers  la 
cite  de  Fiume  et  Grube  de  Lussiu.  Par  contre,  c'est  une  espèce 
commune  dans  l'Océan.  Elle  a  été  recueillie  par  les  naturalistes  du 
Porcupine  aux  stations  45  et  28,  par  426  et  1215  brasses.  On  la  cite 
dans  la  mer  du  Nord,  de  10  à  250  brasses.  Elle  existe  au  Spitzberg, 
au  Groenland,  en  Islande,  sur  les  côtes  d'Angleterre  et  dans  la 
Baltique.  Elle  ne  semble  guère  quitter  les  régions  vaseuses. 

J'ajoute  que  Bobretzky  (2)  a  étudié  dans  la  mer  Noire,  sur  les 
côtes  de  Sébastopol,  un  Terebellides  {T.  carnea  Bobr.)  qui  paraît 
identique  avec  les  Vers  marseillais.  Le  naturaliste  russe  indique, 
de  plus,  pour  les  tores  uncinigères  l'ordre  de  succession  de  ceux 
du  T.  Stroemii,  du  septième  anneau  (VI  sétigère)  jusqu'au  vingtième 
(IXXX  sétigèi-e).  Remarquons  que  les  uncini  abdominaux  dessinés 
par  Bobretzky  sont  plus  exactement  représentés  que  ceux  de 
Malmgren. 

Ce  curieux  Térébellien  posséderait  donc  une  aire  géographique 
très  considérable.  Sa  présence  dans  la  mer  Noire  n'est  pas  surpre- 
nante, car  la  plupart  des  espèces  communes  à  l'Océan  et  à  la  Médi- 
terranée se  retrouvent  sur  les  côtes  méridionales  de  la  Russie. 

(1)  Archiv.  f.  Nalurg.,  XII,  p.  161,  pi.  V,  fig    1. 

(2)  Aunélides  Chétopodes  du  golfe  de  Sébastopol,  1''  niétnoire,  Travaux  de  la 
première  réunion  des  naturalistes  rttsses,  1868,  p.  156,  ïr^,  50-52 


378  p.    GOURRET 


Famille  des  AMPHARETIENS 

Ou  n'a  signalé  encore  dans  la  Méditerranée  qu'un  petit  nombre 
d'Ampharétiens,  dont  la  description  d'ailleurs  mérite  d'être  reprise 
ou  complétée.  Au  Melinnn  adriaticaûe  Marenzeller  et  à  VAmphicteis 
curvipalea  de  Claparède,  Marion  a  ajouté  (1)  : 

Amafje  ndspersa  Grube, 
—      GaUasii  Marion, 
Amphicteis  Gunneri  Sars, 

—  inter média  Marion. 

Dans  une  seconde  note  (2)  le  savant  professeur  cite  des  graviers 
vaseux  de  Marseille,  par  105-110  mètres  de  profondeur,  la  >iabellides 
octocirrata  Sars  var.  niediterranea,  espèce  qu'il  décrit  et  figure  plus 
tard  (3). 

D'après  Marion,  VAmpliicteis  intermcdia  présente  les  caractères 
de  plusieurs  sections  :  elle  est  amphareîe  par  les  branchies  et  les 
faisceaux  de  soies  capillaires,  Amphicteis  par  ses  tentacules  simples 
ou  lisses.  De  même  l'Amage  GaUasii  et  VAmage  [SabeUides]  adspersa 
ofïrent  la  réunion  des  caractères  de  deux  genres.  Tandis  en  elTet  que 
celle-ci  est  Amage  par  les  branchies  et  Samytha  par  les  soies,  celle- 
là  possède  6  branchies  comme  les  Samytha  et  14  faisceaux  de  soies 
capillaires  comme  les  Amage. 

11  m'a  été  donné  de  retrouver  les  types  cités  par  Marion,  à  l'excep- 
tion toutefois  de  VAmphicteis  Gunneri  Sars.  Les  individus  marseil- 
lais de  cette  dernière  espèce  ne  se  rapportent-ils  pas  plutôt  à  1'^. 
curvipalea  Clap.,  ainsi  que  le  supposent  Carus  (4)  et  Fauvel  (5)? 
Je  ne  puis  aborder  ce  point  litigieux. 

L'examen  des  trois  autres  formes  d'ampharétiens  m'a  permis 
de  reconnaître  que  les  types  de  cette  famille  sont  quelque 
peu  artiticiels  ou  du  moins  ,  qu'ils  ne  possèdent  pas  tous  une 
importance  générique  indiscutable.  Si  la  présence  et  l'absence  de 
palées  ou  palmules  peuvent  être  invoquées,  comme  caractères 
principaux,  si  la  structure  simple  ou  pennée  des  tentacules  mérite 

(1)  Annélides  de  Marseille,  Remie  Se.  Nat.,  IV,  1873,  p.  307-308 

(2)  Draguages  profonds  au  large  de  Marseille,  Note  préliminaire,  Ibid.,  mars 
1876. 

(3)  Draguage  au  large  de  Marseille,  Ann.  Se.  Nat.,  VI»  série,  VIII,  p.  21-26, 
flg.  o,  5  A 

(4)  Carus,  Prod.  Kaun.  Mériterr. 

(d)  Contribution  à  l'Histoire  naturelle  des  Ampharétiens  français,  Soc.  nat.  Se. 
nat.  et  math,  de  Cherbourg,  XXIX,  p.  337. 


TÉRÉBELLACÉRS    ET    AMPHARKTIENS    DU    GOLFK    DK   MARSEILLE       371) 

aussi  d'être  prise  en  considération,  je  crois  que  le  nombre  des 
segments,  des  branchies  et  des  faisceaux  de  soies  capillaires  ne 
peut  avoir  qu'une  importance  secondaire.  Elilers  (1)  n'a  pas  craint 
de  rapporter  au  genre  Sabellides  un  Ampharétien  nouveau  à  tenta- 
cules pennés,  privé  de  palmules,  mais  portant  seulement  0  bran- 
chies comme  les  Samijtha. 

Peut-être,  ainsi  que  le  proposait  Marion,  serait-il  plus  naturel  de 
n'admettre  parmi  les  Ampharétiens  connus  jusqu'ù  présent  que 
quatre  genres  principaux  { Ampharete,  Amphicteis,  Sabellides  et 
Amage),  en  faisant  descendre  au  rang  de  sous-genres  les  Lysippe, 
Sosane,  Samytha  et  Melinna.  Le  tableau  de  Malmgren  serait  modifié 
de  la  manière  suivante  : 


A.   Présence  de  palées. 

GENRES 

SOUS-GENRES 

\.  Tentacules  pennés. 

Ampharete. 

) 

) 

f.iisccaux     1 

15.  Sosane. 

2    Tenlacules  simples 
B.  Absence  de  pai.ées. 

Amphicteis. 

au          ) 

nombre      \ 
(le           f 

branchies    ( 

IG.  Lysippe. 
17.  Amphicteis. 

8.  horealis 

1.  Tentacules  pennés. 

Sabellides. 

\ 

IbranchiesV 

an           \ 

nombre      y 

de            ( 

8.  Faisceaux  ( 

capillaires   \ 

uctocirrata. 
(■).  fulva. 
14.  Amage. 

2.  Tentacules  simples. 

Amage. 

1       au 
\  nombre 
i       de 

1 

nombre  de   ( 

(■).   Avec       [ 

17  faisceaux  ^ 

ciipiilaires  ( 

18.  Melinna. 
Samytha . 

Peut-on  même  accepter  comme  sections  ces  groupes  Lysippe, 
Sosane,  Melinna  et  Samytha,  basés  sur  le  nombre  des  fascicules  de 
soies  plus  encore  que  sur  les  branchies?  En  employant  ce  procédé, 
on  serait  certainement  fot^cé  de  créer  fréquemment  des  sections 
nouvelles  pour  des  Vers  qui  présentent  le  mélange  des  caractères 
indiqués  ci-dessus. 

On  trouve  la  preuve  de  ce  peu  d'importance  du  nombre  des 
brancbies  et  des  faisceaux  de  soies  capillaires  en  étudiant  les 
Ampharétiens  de  Marseille  et  je  crois  qu'il  serait  préférable  de 
supprimer  même  les  noms  de  Samytha,  Melinna,  Sosane,  Lysippe, 
pour  ne  conserver  seulement  que  quatre  genres.  Faut-il  même 
admettre  que  la  structure  pennée  ou  lisse  des  tentacules  ait  une 


(1)  Beitrâge  zur  Kenntniss  der  Verticalbreitung  der  Borslenwiirmcr  in  Meer. 

187E). 


380  p.    GOURRET 

importance  capitale,  lorsque  nous  trouvons  uu  Amphicteis  {A.  inter- 
medid)  qui  ne  ditîère  des  Ampharete  que  par  ce  caractère,  tandis 
qu'il  s'éloigne  des  autres  Amphicteis  par  U  disposition  des  soies? 

Amage  adspersa,  Marion. 

Syn.  SahcHides  adspersa  Grube,   Arch.  f.    Naturg.    1863,   p.  57, 
PI.  6,  flg.  2. 
Samytha  adspersa,  Claparède,  Annélides  Chétopodes  Suppl., 
page  133. 

(PI.  VIII,  fig.  3). 

Dans  son  supplément,  Claparède  a  décrit  une  nouvelle  Amphicteis 
bien  caractérisée,  A  .  cuvmpalea.  Cet  auteur  cite  à  ce  propos  l'Anné- 
lide  découverte  dans  l'Adriatique,  à  Lussin  piccolo,  par  le  pro- 
fesseur Grube  et  désignée  sous  le  nom  de  Sabellides  adspersus.  Il 
suffit  de  regarder  le  dessin  de  Grube  et  de  lire  sa  diagnose  pour 
reconnaître  que  ce  Ver  de  l'Adriatique,  bien  qu'appartenant  à  la 
famille  des  Ampharétiens  ,  ne  peut  être  rangé  dans  le  genre 
Sabellides.  Il  est  bien  dépourvu  de  palmules,  mais  ses  tentacules  ne 
portent  pas  de  barbules,  et  il  est  pourvu  de  17  paires  de  faisceaux 
de  soies  capillaires. 

Claparède  déclare  que  le  Sabellides  adspersa  parait  devoir  entrer 
dans  le  genre  Samytha  de  Malmgren,  opinion  acceptée  par  Carus. 
Marion  n'acceptait  pas  cette  manière  de  voir  et,  se  basant  sur  le 
nombre  des  brancbies,  plaçait  cette  espèce  dans  le  genre  Amage. 

J'ai  eu  l'occasion  d'étudier  d'abord  un  bel  individu  long  de  15 
millimètres,  et  j'ai  pu  m'assurer  qu'il  avait  8  branchies  au  lieu 
de  6.  Je  dois  déclarer  d'abord  que  la  figure  de  Grube  est  très  suffi- 
sante et  très  reconnaissable.  J'ajouterai  quelques  points  à  sa  des- 
cription. 

Le  lobe  céplialique  porte  deux  groujjes  de  taches  oculaires. 
L'abolomus  présente  13  segments  munis  de  pinuules  ventrales  très 
saillantes  (1).  Les  trois  premiers  anneaux  sétigères  n'ont  que  des 
faisceaux  de  soies  capillaires  bordées.  11  n'existe  donc  que  14  stores 
uncinigères  thoraciques.  Les  uncini  de  ces  tores  ne  sont  armés 
que  de  4  crochets  au-dessus  de  la  pointe  basilaire  arrondie,  tandis 
que  dans  Samytha  sexcirrata  les  uncini,  disposés  d'après  le  même 
type,  en  ont  5.  Les  uncini  des  pinnules  abdominales  ont  la  même 
forme  que  ceux  du  thorax  ;  ils  sont  seulement  un  peu  plus  petits, 

(1)  Griihe  rcprés^ente  dans  sa  ligure  13  paires  de  pinnules  abdominales;  mais 
sa  description  en  siginale  faussement  15 


TÉREBELLACÉES    ET    AMPHARÉTIENS    DU    GOU'E    UE   MARSEILLE      381 

le  crochet  du  sommet  est  moins  visible,  et  ils  sout  soutenus  par 
des  soies-tendons.  I<]utin  au  segment  anal  sont  deux  longs  tenta- 
cules égalant  en  longueur  celle  des  cinq  derniers  segments. 

Je  retrouve  au  large  du  Bidon,  dans  une  vase  gris  jaunâtre,  par 
58  mètres,  un  beau  SabcUides  adspersa.  Ce  Ver  est  contenu  dans  un 
tube  entièrement  hérissé  de  filaments  feutrés  de  rhizome  de  Posi- 
donia  Caulini. 

Cet  individu  atteint  16  millimètres  de  long  ;  sa  largeur  maxima 
est  égale  à  2  millimètres,  non  compris  les  faisceaux  de  soies  capil- 
laires. Les  branchies  mesurent  3  millimètres  de  long. 

A  l'œil  nu,  la  couleur  est  rosée  avec  quelques  taches  rouges 
résultant  de  la  couleur  du  tube  digestif  vu  par  transparence.  Sous 
le  microscope,  on  reconnaît  que  les  premiers  anneaux  thoraciques 
et  les  branchies  sont  couverts  de  nombreuses  taches  orange.  Cet 
aspect  a  été  parfaitement  représenté  par  Grube.  On  retrouve 
quelques  taches  analogues  sur  les  derniers  segments  abdominaux. 
Les  deux  tiges  du  segment  anal  sont  bien  développées. 

Ce  Ver  porte  7  tiges  branchiales  parcourues  par  deux  vaisseaux 
pleins  d'un  sang  vert,  et  insérées  sur  un  bourrelet  transverse.  Les 
unes  semblent  dépendre  du  premier  anneau  sétigère,  les  autres  du 
deuxième.  En  considérant  avec  grossissement  tous  ces  organes 
respiratoires,  je  crois  reconnaître  les  traces  d'une  huitième  tige 
détachée  depuis  longtemps.  Ceci  s'accorderait  bien  avec  ma  pre- 
mière observation  pour  faire  attribuer  8  branchies  à  ce  Ver.  La 
fragilité  de  ces  organes  est  très  grande. 

Ce  Ver  aurait  donc  8  branchies  comme  les  Amage  de  Malmgren 
et  17  faisceaux  capillaires  comme  les  Samytha.  C'est  encore  un 
fait  de  plus  pour  négliger  le  nombre  des  branchies  et  des  segments, 
pour  s'en  tenir  aux  quatre  groupes  établis  d'après  la  présence  ou 
l'absence  des  palmules  et  d'après  la  structure  des  tentacules 
simples  ou  pennés. 

J'attribue  donc  à  ce  Ver  le  nom  d' Amage  comme  je  l'attribuerai 
à  l'Ampharétien  suivant  qui  n'a  que  6  branchies  et  14  faisceaux 
capillaires.  Ces  deux  Vers  sont*  d'ailleurs,  bien  distincts  spécifi- 
quement. Ils  diffèrent  par  la  forme  du  lobe  céphalique  qui  est  très 
pointu  dans  Sabellides  adspersa,  par  la  forme  des  uncini,  par  les 
taches  des  branchies  et  des  premiers  segments  d'Amage  adspersa, 
par  la  structure  de  leurs  tubes.  Du  reste,  V Amage  adspersa  porte  sur 
ses  segments  abdominaux,  en  dessus  des  tores,  les  mêmes  papilles 
arrondies  que  l'on  voit  sur  l'autre  espèce.  Amage  adspersa  possède 


382  p.    GOURRET 

trois  anneaux  llioiaciques  dépourvus  de  tores,  comme  l'espèce 
suivante.  Elle  a  13  anneaux  uncinigères  abdominaux;  les  pinnules 
commencent  sur  le  quatrième  sétigère.  En  somme,  Amagc  adspersa 
est  Amage  par  les  branchies,  Samytha  par  les  soies  capillaires, 
tandis  que  l'autre  espèce  est,  au  contraire,  Samytha  par  les  bran- 
chies et  Amage  par  les  soies. 

Un  autre  individu  du  Bidon  porte  8  branchies  bien  reconnais- 
sablés.  C'est  bien  là  le  nombre  normal.  Les  tentacules  sont  excessi- 
vement contractiles;  ils  peuvent  dépasser  les  branchies  ou  dispa- 
raître presque  dans  la  bouche.  Toute  la  région  céphalique  est 
couverte  de  petites  glandules  hypodermiques.  Je  vois  sur  le  lobe 
céphalique  deux  groupes  de  taches  oculaires  noires  bien  consti- 
tuées; quelques-unes  ont  de  véritables  cristallins. 

Enfin,  je  trouve  un  dernier  individu  bien  complet  avec  ses  hiiit 
branchies,  dans  un  tube  feutré,  pris  dans  les  graviers  coralligènes 
avec  Algues  encroûtées,  par  40  mètres  de  profondeur,  entre  l'ile  de 
Pomègues  et  Montrelon. 

Amage  Gallasii  Marion 

(PI.  IX,  fig.  4). 

Marion  a  trouvé  au  large  du  Bidon  (golfe  de  Marseille),  dans  la 
vase,  un  Ampharétien  sans  palmules,  à  tentacules  lisses,  pourvu  de 
6  branchies,  possédant  14  faisceaux  capillaires  et  autant  de 
segments  thoraciques  sétigères,  avec  pinnules  à  partir  du  quatrième 
anneau  sétigère,  enfin  muni  de  9  segments  abdominaux  uncini- 
gères. Le  savant  professeur  l'a  dénommé  .4.  Gallasii. 

Ce  Ver  est  un  exemple  de  la  fragilité  des  genres  de  Malmgren.  Il 
est  de  la  section  des  Ampharétiens  sans  palmules  et  à  tentacules 
non  pennés.  Nous  arrivons  dans  notre  tableau  au  genre  Amage  (que 
nous  avons  pris  comme  type  de  la  section);  mais  les  Amage  de 
Malmgren  ont  8  branchies  ;  notre  Ver  n'en  porte  que  6.  On  serait 
tenté  de  le  rapporter  au  sous-genre  Samytha,  mais  les  Samytha 
ofïrent  17  paires  de  faisceaux  capillaires  thoraciques,  tandis  que 
l'A.  Gallasii  possède  comme  les  Amage  vrais  14  paires  de  faisceaux 
seulement.  Cette  Annélide  est  donc  Amage  par  les  faisceaux  capil- 
laires et  Samytha  par  les  branchies. 

L'on  trouve  donc  là  une  nouvelle  preuve  du  peu  d'importance  du 
nombre  des  branchies.  Il  ne  s'agit  pas,  du  reste,  ici  d'un  animal 
mutilé  ?  Je  considère  donc,  à  l'exemple  de  Marion,  cet  Ampharétien 
comme  un  Amage  méditerranéen  à  6  branchies,  au  lieu  de  8. 


TEREBELLACÉES    ET    AMPHAHÉTIENS    OU    GOLFE    DE    MARSEILLE      383 

Son  aspect  général  rappelle  celui  de  VAma(jeauricula  de  Malingreu. 
Le  corps  est  court  et  large,  l'abdomen  ne  présente  qu'un  très  petit 
nombre  d'anneaux  (neuf),  un  cependant  de  plus  que  VA.  auricuta; 
les  tentacules  sont  peu  nombreux,  très  contractiles,  souvent  renflés 
en  massue. 

Les  deux  premiers  faisceaux  capillaires  sont  tout  à  fait  rudinieu- 
taires,  quoique  les  tubes  pédieux  soient  bien  développés.  Pourtant, 
le  troisième  se  distingue  déjà  mieux  ;  il  est  néanmoins  encore  bien 
plus  réduit  que  celui  du  quatrième  anneau  sétigère  sur  lequel 
apparaissent  les  tores  uncinigères. 

Dimensions 

Longueur 19°"". 

Largeur  maxima,  sans  les  soies 3'""',79. 

Longueur   des   branchies o""",5. 

Le  corps  est  couleur  de  chair,  les  branchies  tirent  un  peu  sur  le 
jaune  et  la  face  dorsale  jette  des  reflets  nacrés. 

Les  branchies  sont  insérées  les  unes  à  côté  des  autres.  Les  deux 
premières  paraissent  appartenir  au  premier  segment  sétigère, 
tandis  que  la  troisième,  plus  rapprochée  de  la  ligne  médiane,  naît 
un  peu  plus  en  arrière,  à  la  hauteur  du  deuxième  segment  sétigère. 

La  structure  delà  région  antérieure  est  bien  celle  de  VAmage 
auricula.  Si  on  considère  l'animal  par  la  face  ventrale  (fig.  4)  on 
distingue  un  lobe  céphalique  arrondi débordanten  avantde  l'anneau 
buccal  et  au-dessous  duquel  naissent  de  nombreux  tentacules 
simples  très  contractiles.  La  bouche  s'ouvre  à  la  base  de  ce  lobe  et 
l'anneau  buccal  constitue  une  sorte  de  lèvre  inférieure.  Il  est  suivi 
par  un  segment  complètement  nu;  puis  apparaissent  les  premiers 
anneaux  sétigères.  Les  deux  premières  paires  de  pieds  sont  tout  à 
fait  rudimentaires,  ainsi  que  je  l'ai  dit  plus  haut. 

Les  9  anneaux  abdominaux  sont  très  étranglés.  Les  pinnules 
uncinigères  font  fortement  saillie.  Le  segment  anal  montre  deux 
mamelons  latéraux  très  courts  et  obtus.  La  région  postérieure  de 
cet  Ampharélien  est  très  contractile.  Les  segments  de  l'abdomen 
offrent  un  nouveau  trait  de  ressemblance  avec  VA.  auricula.  On 
trouve,  à  la  face  dorsale,  au-dessus  de  chaque  tore  uncinigère,  une 
papille  assez  longue,  arrondie  et  dépourvue  d'organe  sétacé  (fig.  4  c). 

Les  soies  des  tores  uncinigères  très  fortes  ont  un  limbe  strié  bien 
distinct  (fig.  4  a).  On  aperçoit  cependant,  parmi  elles,  quelques 
soies  beaucoup  plus  minces,  dont  la  bordure  n'est  presque  pas 
appréciable,  identiques  aux  soies  des  trois  premiers  faisceaux. 

Les  uncini  (fig.  4  b)  sont  armés  de  6  denticules  recourbés.  Mais  il 


384  p.    GOUHRET 

faut  remarquer  que,  quelquefois,  le  premier  denticule  n'est  pas 
développé,  de  sorte  que  les  uncini  sont  réduits  à  5  crochets. 

Eu  somme,  il  est  évident  que  ce  Ver  est  un  Ainage  avec  6  bran- 
chies seulement. 

Il  habite  un  tube  court  et  épais,  membraneux  à  l'iulérieur, 
recouvert  extérieurement  d'une  couche  de  limon  gluant  mêlé  à  de 
minces  filaments  de  rhizomes  de  Posidonia, 

Amphakete  (Amphicteis)  intermkdia  Marion 

(PI.  IX,  fjg.  5  et  6). 

Il  s'agit  d'un  Ampharétien  muni  de  palmules,  à  tentacules  non 
pennés  et  très  courts,  pourvu  de  8  branchies,  de  14  paires  de  fais- 
ceaux capillaires  et  de  12  segments  abdominaux  uncinigères. 

Cet  animal  appartient  au  groupe  des  Amphicteis  puisqu'il  porte 
des  tentacules  simples,  mais  il  a  14  paires  de  faisceaux  capillaires 
comme  les  Ampharete.  Ce  n'est  là,  à  mon  avis,  qu'un  caractère 
secondaire  à  peine  spécifique,  comme  les  caractères  du  reste  sur 
lesquels  sont  basés  les  genre  Lysippe  et  Sosane  qui  ne  diffèrent  des 
Amphicteis  que  par  une  ou  deux  paires  de  faisceaux  capillaires  en 
moins. 

J'ai  recueilli  un  individu  de  cette  espèce  dans  la  vase  gluante  un 
peu  sableuse  au  large  du  Bidon,  par  50  mètres  de  profondeur.  Il 
mesure  13  millimètres  de  long  sur  1  mill.  et  demi  de  large.  Sa  cou- 
leur rouge  pâle  est  mêlée  de  jaune.  L'œsophage  s'ouvre  dans  un 
intestin  à  parois  verdàtres,  su  niveau  du  cinquième  segment  séti- 
gère.  On  voit  au-dessus  de  la  région  antérieure  de  l'appareil  digestif 
un  tube  d'un  noir  intense  que  j'ai  observé  chez  d'autres  Ampharé- 
tiens. 

Cet  individu  est  remarquable  par  la  longueur  de  ses  branchies 
insérées  sur  le  segment  qui  précède  le  premier  faisceau  de  soies,  et 
un  peu  en  arrière  des  palmules,  ainsi  que  cela  existe  chez  les 
AmphareU.  L'aspect  général  de  la  région  antérieure  est  bien  celui 
d'un  Ampharete,  mais  les  tentacules  sont  simples  et  nullement 
pennés. 

La  disposition  des  soies  le  rapproche  encore  davantage  des 
Ampharete  et  plus  particulièrement  de  VAmpharete  gracUis.  Les 
tores  uncinigères  commencent  en  effet  sur  le  troisième  segment 
sétigère  comme  chez  les  Ampharete  et  non  sur  le  quatrième  comme 
chez  les  Amphicteis  vrais.  De  plus  ,  il  existe  des  Ampharete  à 
12  segments  abdominaux  (^1.  Grubei),  mais  les  tentacules,  quoique 
très  petits,  se  montrent  cependant  nettement  lisses.  Dans  chaque 


TÉRÉBELLACÉES   ET   AMPHARÉTIENS   DU    GOLFE   DE   MARSEILLE      385 

groupe  de  palmules  il  y  a  16  à  17  soies  larges  à  la  base,  mais  s'amin- 
cissant  bientôt  et  légèrement  recourbées  (5  a).  Les  soies  des  deux 
premiers  anneaux  sétigères  sont  peu  nombreuses  et  très  minces,  et 
il  faut  noter  que  sur  ces  deux  segments  il  n'y  a  pas  de  véritables 
tubes  pédieux  comparables  à  ceux  des  anneaux  uncinigères.  Les 
soies  des  segments  uncinigères  ont  un  limbe  assez  large  ;  elles  se 
présentent  sous  des  aspects  un  peu  différents  suivant  leur  position 
(3  b)  et  suivant  leur  état  de  développement.  Elles  sont  assez  analo- 
gues aux  soies  d'Amphicteis  SundevaUi  et  ne  diffèrent  pas  notable- 
ment non  plus  de  celles  cVAmpkarete  gracilis. 

Les  uncini  sont  très  petits  aussi  bien  dans  les  anneaux  thora- 
ciques  que  dans  les  segments  abdominaux.  Ils  otïrent  7  denticules 
très  recourbés  (oc).  On  peut  les  comparer  à  ceux  des  Ampharete 
aussi  bien  qu'à  ceux  des  Ampliicteis  {Lysippe,  Sosane). 

En  résumé,  cet  Ampharétien  n'a  que  les  tentacules  lisses  des 
Amphicteis.  Il  est  Ampharete  par  la  succession  des  soies  et  par  le 
nombre  des  faisceaux. 

Individu  femelle 

Dans  la  vase  sableuse,  par  50  mètres  de  profondeur,  au  nord  de 
Ratonneau,  je  trouve  un  petit  individu  long  de  6  millimètres  seule- 
ment, mais  parfaitement  identique  avec  l'individu  précédent.  Il 
montre  avec  des  palmules  8  longues  branchies ,  14  paires  de 
faisceaux  de  soies  capillaires  tlioraciques,  12  segments  abdomi- 
naux. 11  est  plein  d'ovules.  Le  sang  est  d'un  beau  vert. 

Avec  étonnement  je  reconnais  que  ce  Ver  a  les  tentacules  pennés, 
c'est  donc  un  Ampharete  voisin  du  gracilis,  sinon  identique  avec 
lui.  Ce  fait  est  néanmoins  imprévu  ;  car,  le  premier  exemplaire, 
provenant  du  Bidon,  de  plus  grande  taille,  mais  de  même  espèce, 
avait  les  tentacules  lisses. 

Individu  mâle 

Dans  les  mêmes  lieux  et  dans  un  tube  analogue  à  celui  du  Ver 
précédent,  tube  mince  et  feutré  de  sable  excessivement  ténu,  je 
récolte  un  Ampharétien  ayant  aussi  4  paires  de  longues  branchies 
avec  palmules,  14  paires  de  faisceaux,  mais  avec  les  tentacules 
simples  comme  l'exemplaire  du  Bidon. 

Ce  Ver  est  plus  grand  ;  il  atteint  14  millimètres  de  longueur.  C'est 
un  mâle. 

Je  m'assure  que  les  tores  uncinigères  commencent  bien  sur  le 
troisième  segment  sétigère.  Les  soies  et  les  uncini  sont  tels  que 
ceux  dessinés  avec  le  premier  individu. 


1.  Soc.   Zool.  de  Fr.,  1901. 


386  p.    GOL'RRET 

A  la  longue,  en  observant  les  tentacules,  je  finis  par  voir  à  la  base 
de  quelques-uns  d'entre  eux  la  présence  de  courtes  tiges  latérales  ou 
barbules.  Il  est  bien  évident  que  les  barbules  secondaires  qui  sont 
très  développées  sans  doute  chez  les  jeunes,  persistent  chez  les 
femelles  (de  petite  taille),  tandis  qu'elles  disparaissent  chez  les 
gros  mâles. 

Ce  mâle  est  logé  dans  un  tube  mince,  assez  long  et  recouvert 
de  vase. 

Le  tube  noir  est  enveloppé  dans  un  sinus  sanguin  à  parois  bien 
visibles  et  contractiles.  On  reconnaît,  du  reste,  dans  la  région  œso- 
phagienne du  corps,  outre  la  gaîne  sanguine  du  tube  digestif, 
divers  vaisseaux  sanguins  constituant  sur  les  flancs,  au  voisinage 
de  la  base  des  pieds,  des  plexus  d'un  beau  vert.  Ces  plexus  existent 
également  dans  la  région  intestinale, 

La  glande  en  tube  est  appliquée  par  sa  partie  postérieure  aveugle 
sur  le  tube  intestinal;  sa  région  antérieure  semble  s'ouvrir  dans 
l'œsophage.  Elle  est  entièrement  enveloppée  dans  un  tissu  sanguin 
qui  donne  en  avant  diverses  branches  se  résolvant  en  réseau  anas- 
tomosé. Cette  glande  correspond  à  l'organe  éuigmalique  que  les 
Phérusiens  présentent  dans  la  même  position. 

Second  individu  femelle 

Un  second  individu  femelle  trouvé  à  Ratonneau  me  permet  de 
compléter  certains  détails. 

Le  lobe  céphalique,  très  protéiforme,  est  identique,  dans  cer- 
taines positions,  avec  celui  des  individus  mâles.  Il  comprend  une 
région  médiane,  elle-même  divisée  en  deux  parties  par  un  sillon 
transverse  et  deux  régions  latérales.  Ces  régions  sont  masquées 
lorsque  les  branchies  se  portent  en  avant;  lorsque  celles-ci  se 
rejettent  en  arrière,  elles  laissent  à  découvert  la  portion  basilaire  du 
lobe  céphalique  sur  laquelle  on  distingue  de  nombreuses  taches 
oculaires  munies  de  cristallins,  taches  que  l'on  aperçoit  par  trans- 
parence à  travers  les  tiges  branchiales.  Ces  organes  visuels  ne  sont 
pas  les  seuls  et  on  retrouve  deux  paires  de  taches  oculaires  à  la 
base  des  deux  tentacules  du  segment  anal.  Il  existe  enfin  des 
fossettes  vibratiles  sur  les  flancs  du  lobe  céphalique. 

Le  tube  glandulaire  noir  est  dans  une  gaîne  sanguine  qui  donne 
en  avant  quatre  branches  principales. 

La  couche  hépatique  de  l'intestin  contient  de  belles  cellules 
rouges. 

En   définitive,   si   on  laisse   de   côté  les  différences  sexuelles. 


Mihn  .  Soc.  ZouL  di-  France  ,XIV,  1901. 
Ib  le 


PI.  MIT. 


lithJLTist.  vEA.Fun'k&,L&ipzij. 
1.  TticIioIiiuiicIius  nia.s.'iilicnsis;  '^.  TrrcheJhdes  Stiva!iû;3.Amage  adsperscv. 


Mfiii .  Soc.  /()()/.  (/,■  /■",■(///,■,■  ,  X/]',  l'JOI 


P/.IX. 


lithJLns  t.  V  EA.Fimke ,  L&ipzia. 
I.J/inu/rf;allmii:  ?.  .Impha/c/r  iiitainedia  .  : -l  Jnip/iairtc  inter-medin  S. 


TEREBELLACEES    ET    AMPHARKTIENS    DU    GOLFE    DE   MARSEILLE      387 

l'espèce  est  réellement  très  voisine  (Wimpharete  (jraciUs  Malmgreu. 
11  semble  qu'on  doive  la  placer  dans  le  groupe  Ampharete  en 
remarquant  que  les  tentacules  deviennent  simples  chez  les  gros 
individus,  principalement  chez  les  mâles. 


EXPLICATION  DES  PLANCHES  VIII  ET  IX. 
Planche  VIII. 

Fi},'.  la.  —Soies  capillaires  peu  grossies  de  Trichobranchusmassiliensis, Marioa. 

Fig.  1  h.  —  Crochet  à  manubriuni  sous  un  plus  fort  grossisseraenl,  du  même. 

Fig.  1  c.  —  Crochet  abdominal  considérablement  grossi. 

Fig.  2.     —  Terebellides  Stroemii,  Sars.  Région  antérieure  vue  de  profil. 

Fig.  2rA.  —  Uncinus  obtus  et  pointu  du  si.xième  segment  sétigère. 

Fig.  2.h.  —  Uncinus  rostre  du  septième  segment  sétigère. 

Fig.  ic.  —  Soie  thoracique  à  double  limbe  strié. 

Fig.  2,d.  —  Uncinus  pectiniforme  abdominal  vu  de  face. 

Fig.  2d'. —  Le  même  vu  de  profil. 

Fig.  3.     —  À  mage  adspersa  (Grube)  Marion,  vu  par  la  face  dorsale. 

Fig.  3  a.  —  Uncinus  thoracique. 

Fig.  3  6.  —  Soie  thoracique. 

Planche  IX. 

Fig.  4.    —  Amage  Gallasii,  Marion,  vu  parla  face  ventrale. 

Fig.  4rt.  —  Soie  thoracique. 

Fig.  4ft.  —  Uncinus. 

Fig.  4c.  — Papille  plarée^au-dessus  des  tores  uncinigères. 

Fig.  4rf.  —  Crochets. 

Fig.  5.     —  Ampharete  (Amphicteis)  intermedia,   Marion,  femelle  vue  par  la 

face  dorsale. 
Fig.  5'.    —  La  même,  vue  par  la  face  ventrale. 
Fig.  oa.  —  Soie  recourbée. 
Fig.  5h.  —  Soies  à  limbe  large. 
Fig   6c.  —  Uncinus. 
Fig.  6.     —  Ampharete  (Amphicteis)  intermedia,  Marion.  Mâle  vu  |  ar  la  face 

dorsale. 
Fig.  6  a.  —  Soie. 
Fig.  6  c.  —  Uncinus. 


388 


MISSION  SCIENTIFIQUE  DE    M.   CH.   ALLUAUD  AUX  ILES  SÉCHELLES 

(Mars,   Avril,    Mai    1892) 

CRUSTACÉS    AMPHIPODES 

PAR 

ED.   CHEVREUX 

Les  Amphipodes  recueillis  par  M.  Alluaud  aux  îles  Séchelles,  et 
qui  font  l'objet  du  présent  travail,  comprennent  dix  espèces 
nouvelles  et  quatre  espèces  déjà  connues.  On  ne  peut  tirer  aucune 
conclusion  de  la  présence  de  ces  quatre  espèces  aux  Séchelles,  au 
point  de  vue  des  affinités  de  la  faune  de  ces  îles  avec  la  faune  des 
côtes  de  l'océan  Indien.  Hyale  macrodactylus  Stebbing  n'était  connu 
que  de  Saint-Thomas  (Antilles  danoises}.  Amp  hit  h  oe  Vaillanti  Lucas, 
Erichtlionim  abdltus  (Templetonj.out  une  distribution  géographique 
très  étendue.  Hyperiapromontorii  Stebbing,  de  l'Atlantique  sud  et 
du  cap  de  Bonne-Espérance,  est  une  forme  pélagique  qui  habite 
probablement  tout  l'océan  Indien.  Il  est  peut-être  plus  intéressant 
de  signaler  la  ressemblance  de  deux  des  espèces  nouvelles,  A7a.s- 
mopus  insiynls  et  Parelasmopus  setiger,  avec  deux  formes  du  littoral 
de  l'Australie  :  Elasmopus  subcarinatus  (Haswell)  et  Parelasmopus 
suluefisis  (Dana). 

Lorsqu'on  étudie  une  collection  d'animaux  aussi  fragiles  que  les 
Amphipodes,  il  faut  bien  s'attendre  à  rencontrer  un  certain  nombre 
d'exemplaires  trop  mutilés  pour  qu'il  soit  possible  de  les  décrire. 
Les  pattes  des  trois  dernières  paires  manquaient  chez  quelques 
spécimens  d'une  .4 //(/j/iîf/joù/He  probablement  nouvelle,  remarquable 
par  sa  petite  taille  et  par  ses  antennes  inférieures  extrêmement 
courtes.  Trois  femelles  de  Podocerus  (Platophium)  onl  les  antennes 
brisées  au  ras  de  la  tête.  Par  la  forme  du  corps  et  de  ses  appendices, 
ces  exemplaires  sont  semblables  au  Podocerus  cartegaïus  Leach 
(Cijrtophium  Darwini  Sp.  Bâte)  (1)  ;  ils  n'en  diflèreut  que  par 
l'absence  d'épines  sur  le  telson.  Enfin  quelques  Amphipodes  en 
meilleur  état  de  conservation,  appartenant  à  la  famille  des  Aoridae, 

(1)  Voir  Stebbing,  11,  p.  237.  (Les  chilires  imprimés  en  caractères  gras  ren- 
voient aux  numéros  de  l'index  bibliographique  placé  à  la  tin  de  ce  travail). 


CRUSTACES   ANfPHIPODES 


389 


ne  peuvent  être  déterminés,  même  comme  genre,  aucun  mâle  ne  se 
trouvant  parmi  les  exemplaires  recueillis. 

L'unique  Ampliipode  des  Séchelles  décrit  comme  nouveau,  Mœra 
(iivenimnnus  Miers,  n'a  pas  été  retrouvé  par  M.  Alluaud. 


Tribu    des    GAMMARINA 

Famille  des  TALITRIDAE(l) 

Genre  TALITRUS  Latreille,  4802 

Talitrus  Alluaudi  Clievreux 

Il  y  a  lieu  de  reprendre  ici  la  description  de  cette  remarquable 
espèce,  dont  une  courte  diagnose  a  seule  élé  publiée  (4,  p.  112). 


Fis.  1. 


Talitrus  Alluaudi  Clievreux.  Femelle,  vue  du  côté  droit. 


Femelle.  —  Le  corps,  modérément  comprimé,  est  lisse.  La  tête 
égale  en  longueur  l'ensemble  des  deux  premiers  segments  du 
mésosome.  Les  plaques  coxales  des  cinq  premières  paires,  un  peu 
moins  hautes  que  les  segments  correspondants  du  mésosome,  sont 
bordées  de  petites  épines.  L'angle  postérieur  des  plaques  épimé- 
rales  du  métasome  est  arrondi  dans  le  premier  segment,  aigu  dans 
le  second,  terminé  par  un  petit  prolongement  obtus  dans  le  troi- 
sième. Les  yeux,  détaille  moyenne,  sont  ovales. 

Les  antennes  supérieures,  remarquablement  allongées,  attei- 
gnent au-delà  du  milieu  du  dernier  article  du  pédoncule  des 
antennes  inférieures.  Les  trois  articles  du  pédoncule  sont  d'égale 


(1   Talitridae  Slebbing  1900  (14,  p.  527). 


390 


ED.    CHÉVREUX 


longueur;  le  flagellum  comprend  six  articles.  Les  antennes  infé- 
rieures, très  courtes,  dépassent  à  peine  en  longueur  l'ensemble  de 
la  tête  et  des  deux  premiers  segments  du  mésosome.  Le  quatrième 
article  du  pédoncule  atteint  les  deux  tiers  de  la  longueur  du  cin- 
quième article.  Le  flagellum  se  compose  de  dix  articles,  garnis  de 
petites  touffes  de  soies. 

Les  gnathopodes  antérieurs  (fig.  2)  sont  courts  et  peu  robustes. 
L'article  basai,  un  peu  plus  large  à  l'extrémité  qu'à  la  base,  est 
presque  aussi  long  que  l'ensemble  des  trois  articles  suivants.  Le 
propode  atteint  les  trois  quarts  de  la  longueur  du  carpe  :  son  bord 
postérieur  est  assez  fortement  convexe.  Le  dactyle  est  très  court. 


Fig.  2.  —  Talitrus  Aliuaudi  Chevreux. 
Gnathopodes.  A  droite ,  gnathopode 
antérieur;  à  gauche,  gnathopode  pos- 
térieur. 


Fig.  3.  -  Talitrus  A  Uuaudi  Ch&- 
vreux .  Patte  de  la  cinquième 
paire . 


Les  gnathopodes  postérieurs  (fig.  2)  sont  un  peu  plus  longs  que 
les  gnathopodes  antérieurs.  L'article  basai  égale  en  longueur 
l'ensemble  des  trois  articles  suivants.  Le  bord  postérieur  du  carpe 
se  termine  par  un  lobe  arrondi.  Le  propode,  un  peu  plus  long 
que  le  carpe,  est  irrégulièrement  ovale,  et  se  termine  par  un  lobe 
très  dilaté.  Le  dactyle,  situé  aux  deux  tiers  de  la  longueur  du 
bord  antérieur  du  propode,  est  rudimentaire. 

Les  pattes  des  troisième  et  quatrième  paires  sont  de  même  forme, 
mais  celles  de  la  troisième  paire  dépassent  de  beaucoup  en  longueur 
les  suivantes.  Le  propode,  un  peu  plus  long  que  le  carpe,  est  suivi 
d'un  dactyle  très  petit.  Les  pattes  de  la  cinquième  paire  (fig.  3)  sont 


CRUSTACES    AMPHIPODES 


391 


un  peu  plus  longues  que  les  pattes  précédentes.  L'article  basai, 
relativement  étroit,  ovale  allongé,  est  légèrement  crénelé  au  bord 
postérieur.  L'article  méral  et  le  carpe  sont  à  peu  près  d'égale 
longueur;  le  propode  est  un  peu  plus  allongé.  Le  dactyle  porte 
une  épine  au  milieu  du  bord  interne  et  une  petite  dent,  située  près 
de  l'extrémité  de  ce  même  bord.  Les  pattes  de  la  sixième  paire, 
de  même  forme  que  les  pattes  précédentes, 
sont  plus  longues  d'un  tiers.  L'article  basai, 
étroitement  ovale,  n'est  pas  crénelé  au  bord 
postérieur.  Les  pattes  de  la  septième  paire,  un 
peu  plus  longues  que  les  pattes  précédentes, 
n'en  diffèrent  que  par  la  forme  de  l'article 
basai,  qui  est  largement  ovale  et  bien  distinc- 
tement crénelé  au  bord  postérieur. 

Les  pléopodes  de  la  première  paire  (fig.  4) 
présentent  un  caractère  bien  spécial.  La  bran- 
che interne,  rudimentaire,  ne  comprend  qu'un 
seul  article,  aussi  long  que  le  premier  article 
de  la  branche  externe,  et  portant  une  courte 
soie.  La  branche  externe,  un  peu  plus  courte 
que  le  pédoncule,  se  compose  de  neuf  articles, 
garnis  de  longues  soies  ciliées.  Les  pléopodes 
de  la  deuxième  paire  ne  diffèrent  des  pléopodes 
précédents  que  par  leur  branche  interne,  un  peu  plus  longue  et 
triarticulée.  Les  pléopodes  de  la  troisième  paire  (fig.  5),  complète- 
ment atrophiés,  sont 

représentés   par  un 

pédoncule    grêle    et 

court,  ne  possédant 

pas  de  branches,  et 

simplement    armé 

d'une  petite  épine. 
Les   branches  des 

uropodes  de  la  pre 

mière  paire,  un  peu 

plus  courtes  que  le 

pédoncule,  sont  dé- 

gale  taille.  Dans  les 
uropodes  de  la  deuxième  paire,  les  branches  sont  aussi  longues  que 
le  pédoncule.  Les  uropodes  de  la  troisième  paire  (fig.  6),  remar- 
quablement peu  développés,  n'atteignent  que  la  moitié  de  la  lon- 


Fig.  4.  —  Talitrns  Àl- 
luaudi  Chevreux. 
Pléopode  de  la  pre- 
mière paire. 


Fig.  5.  -  Talitrus  Alhiaudi 
Chevreux.  Plaque  épimé- 
rale  du  troisième  segment 
du  métasome  et  son  pléo- 
pode. 


Fig.  6.  —  Talitrus  Allu- 
audi  Chevreux.  Troi- 
sième segment  de  l'u- 
rosome,  uropode  de  la 
dernière  paire  et  tel- 
son. 


392 


ED.    CHEVREUX 


gueur  du  telson.  Le  pédoncule,  deux  fois  aussi  long  que  large,  est 
armé  d'une  longue  épine.  La  branche  unique,  absolument  rudi- 
mentaire,  n'atteint  que  le  tiers  de  la  longueur  du  pédoncule.  Le 
telson  (fig.  6),  très  volumineux,  est  aussi  large  que  long  ;  sa  face 
dorsale,  profondément  concave,  porte  neuf  épines  marginales. 

Les  femelles  portent  de  trois  à  cinq  œufs  très  volumineux  ;  les 
plus  grandes  d'entre  elles  mesurent?  millimètres. 

Mâle.  —  Le  dimorphisme  sexuel  semble  très  peu  accentué  chez 
cette  espèce.  Les  mâles  que  j'ai  examinés  ne  sont  pas  plus  grands 
que  les  femelles  et  n'en  diffèrent  que  par  le  pédoncule,  un  peu  plus 
robuste,  de  leurs  antennes  inférieures. 

Habitat.  —  M.  Alluaud  a  trouvé  ce  Talitre 
en  plusieurs  points  de  l'île  de  Mahé,  au  bord 
des  marigots,  dans  les  troncs  pourris  des  Coco- 
tiers, et  dans  l'humus  des  forêts.  Taiitrus 
Alluaudi  a  été  rencontré  depuis  dans  les  serres 
chaudes  du  Jardin  des  Plantes  de  Paris  (4, 
p.  112).  Plus  récemment,  j'en  ai  reçu  de  nom- 
breux exemplaires  provenant  de  Madagascar, 
ou  ils  ont  été  trouvés  par  M.  Albert  Mogquerys, 
les  uns  à  Tamatave,  sous  une  case,  d'autres  à 
Antanambé,  au  pied  d'un  Manguier,  à  500  mètres 
de  la  mer.  Enfin  ce  Talitre,  décidément  accli- 
maté dans  les  serres  de  France,  est,  paraît-il, 
très  abondant  à  Neuville-Saint-Remy,  près 
Cambrai  (8,  p.  89). 

Cette  espèce  présente  un  grand  intérêt  au 
point  de  vue  des  modifications  apportées  à  ses  pléopodes  par  l'adap- 
tation à  la  vie  terrestre.  C'est  évidemment  au  défaut  d'usage  des 
pattes  natatoires  qu'est  due  l'atrophie,  plus  ou  moins  complète,  de 
ces  organes.  A  ce  sujet,  il  était  intéressant  de  comparer  Taiitrus 
Alluaudi  à  une  autre  espèce  terrestre,  Taiitrus  sylvaticus  Haswell,  de 
l'Australie.  La  figure  7,  ci-dessus,  représente  un  pléopode  de  la 
première  paire  de  cette  dernière  espèce,  dont  le  D""  Chilton  m'a 
aimablement  envoyé  quelques  exemplaires.  On  voit  que  la  branche 
interne,  très  réduite,  n'atteint  qu'un  peu  plus  de  la  moitié  de  la 
longueur  de  la  branche  externe,  et  comprend  quatre  articles  de 
moins.  Les  uropodes  de  la  deuxième  paire  sont  semblables  à  ceux  de 
la  première  paire.  Les  uropodes  de  la  troisième  paire  sont  de  même 
forme,  mais  beaucoup  moins  grands  que  ceux  des  deux  paires 
précédentes.  L'adaptation  à  la  vie  terrestre  semble  donc  beaucoup 


Fig.  7.—  Taiitrus  syl 
■vatiC'Us  Haswell. 
Pléopode  de  la  pre- 
mière paire. 


CRUSTACÉS    AMPHIPODES 


393 


plus  récente  chez  cette  forme  que  chez  Talitrus  Alluandi.  On  sait, 
d'autre  part,  que  chez  le  type  du  genre,  Talitrus  locmta  (Palias), 
qui  habite  le  littoral,  les  pléopodes,  bien  développés,  possèdent 
des  branches  d'égale  longueur. 

11  n'est  pas  sans  intérêt  de  se  demander  à  quel  usage  peut  servir 
le  telson  si  volumineux  et  si  remarquablement  armé  de  Talitrus 
.1 //)/«(<(//.  Y-a-l-il  là  un  phénomène  d'adaptation  à  des  conditions 
particulières  d'existence  ?  On  sait  que  les  Talitres  etlesOrchesties, 
lorsqu'ils  marchent,  ont  l'urosome  replié  sous  le  corps  et  se  servent 
uniquement,  pour  la  progression,  des  pattes  des  troisième,  qua- 
trième et  cinquième  paires  (3,  p.  95).  Pour  sauter,  ils  redressent 
vivement  l'urosome  en  prenant  un  point  d'appui  sur  le  sol  avec  les 
uropodes.  Il  est  probable  que  les  nombreuses  épines  du  telson  de 
Talitrus  Alluandi,  en  s'enfonçant  dans  la  vase  des  marigots, 
empêchent  l'urosome  de  glisser  et  permettent  au  mouvement  qu'il 
exécute  de  produire  tout  son  efïet  utile. 

Genre  ORCHESTIA  Leach,  1814. 
Orchestia  anomala  nov.  sp. 


Fig.  8.  —  Orchestia  anomala  nov.  sp.  Mâle  vu  du  côté  gauche. 


Mâle.  —  Le  corps  est  assez  fortement  comprimé.  La  têle  dépasse 
de  beaucoup  en  longueur  le  premier  segment  du  mésosome.    Les 


394 


ED.    CHEVREUX 


plaques  coxales  des  quatre  premières  paires  sont  à  peu  près  de  la 
hauteur  des  segments  correspondants  du  mésosome.  Les  plaques 
coxales  de  la  première  paire,  très  étroites,  n'atteignent  pas  la 
hauteur  des  plaques  coxales  suivantes,  qui  sont  un  peu  plus  larges 
que  hautes.  Le  lobe  antérieur  des  plaques  coxales  de  la  cinquième 
paire  est  presque  aussi  haut  que  les  plaques  coxales  précédentes.  Les 
plaques  épimérales  des  deux  derniers  segments  du  métasome  se 
terminent,  en  arrière,  par  un  petit  prolongement  subaigu. 

Les  yeux,  très  grands,  sont  arrondis.  Les  antennes  supérieures 
atteignent  au  niveau   de  l'extrémité  de  l'avant-dernier  article  du 

pédoncule  des  antennes  infé- 
rieures. Les  trois  articles  du 
pédoncule  sont  de  même  lon- 
gueur. Le  flagellum  se  com- 
pose de  trois  articles  assez 
coui  ts,  à  peine  plus  longs  que 
larges,  suivis  d'un  petit  arti- 
cle rudimentaire.  Les  anten- 
nes inférieures,  peu  allongées, 
atteignent  à  peu  près  la  lon- 
gueur de  l'ensemble  de  la  tête 
et  des  quatre  premiers  seg- 
ments du  mésosome.  Le  der- 
nier article  du  pédoncule  est 
un  peu  plus  long  que  l'article 
précédent.  Le  flagellum  com- 
prend seize  articles. 

Dans  les  gnathopodes  anté- 
rieurs (fig.  9),  l'article  méral 
présente,  vers  le  milieu  de  son 
bord  postérieur,  un  petit  lobe 
arrondi,  armé  d'une  épine.  Le  carpe  se  prolonge  en  arrière  pour 
former  un  lobe  très  volumineux,  armé  de  trois  longues  épines.  Le 
propode,  étroit  à  la  base,  s'élargit  à  l'extrémité,  son  bord  postérieur, 
fortement  convexe,  formant,  en  arrière  du  bord  palmaire,  un  lobe 
arrondi,  armé  d'une  rangée  d'épines.  Le  bord  palmaire  porte  trois 
grandes  et  trois  petites  épines.  Le  dactyle,  gros  à  la  base  et  ter 
miné  en  pointe  aiguë,  est  aussi  long  que  le  bord  palmaire.  Dans  les 
gnathopodes  postérieurs  (fig.  9),  l'article  basai,  très  large  en  son 
milieu,  présente  un  bord  postérieur  fortement  convexe.  Les  trois 
articles  suivants  sont  extrêmement  courts.   Le  propode,  de  forme 


Fig.  9.  —  Orcheatia  anomala  nov.  sp.  — 
Gnathopodes  du  mâle.  A  gauche,  gna- 
thopode  antérieur;  à  droite,  gnathopode 
postérieur. 


CRUSTACES    AMPHIPODES 


395 


ovalaire,  est  un  peu  plus  louj^  que  l'article  basai.  Le  bord  palmaire, 
garni  d'une  rangée  de  petites  épines,  n'est  séparé  du  bord  postérieur 
que  par  une  légère  échancrure.  Le  dactyle,  long  et  grêle,  d'abord 
régulièrement  courbé  sur  les  trois  quarts  de  sa  longueur,  se 
redresse  ensuite  pour  se  recourber  en  sens  inverse,  et  se  termine 
en  pointe  aiguë.  La  l'orme  anomale  de  ce  dactyle  se  retrouve  chez 
les  quatre  exemplaires  mâles  examinés. 

Les  pattes  de  la  troisième  paire,  courtes  et  grêles,  n'atteignent 
pas  la  longueur  des  gnatliopodes  postérieurs.  Le  propode,  un  peu 
plus  long  que  le  carpe,  n'atteint  pas  tout  à  fait  la  longueur  de 
l'article  méral.  Le  dactyle  est  faible  et  court.  Les  pattes  de  la 
quatrième  paire,  beaucoup  plus  courtes  que  les  pattes  précédentes, 
sont  de  même  forme.  Les  pattes  de  la 
cinquième  paire  sont  très  courtes.  L'ar- 
ticle basai  affecte  une  forme  ovale 
allongée.  L'article  méral  et  le  carpe 
sont  d'égale  longueur  ;  le  propode,  très 
grêle,  est  beaucoup  plus  allongé.  Les 
pattes  des  sixième  et  septième  paires, 
très  longues  et  d'égale  taille,  ne  dif- 
fèrent entre  elles  que  par  la  forme 
de  l'article  basai,  étroitement  ovale  et 
lisse  au  bord  postérieur,  dans  les  pat- 
tes de  la  sixième  paire,  largement 
ovale  et  finement  crénelé  au  bord  pos- 
térieur, dans  les  pattes  suivantes. 

Le   pédoncule   des  uropodes  de  la 
première  paire  (fig.    10),   légèrement 

courbé,  porte  quelques  épines  marginales.  Les  branches  sont 
notablement  plus  courtes  que  le  pédoncule.  La  branche  interne 
porte  une  rangée  d'épines  marginales  et  deux  épines  distales; 
la  branche  externe  ne  porte  que  trois  épines  distales.  Dans  chacune 
des  deux  branches,  l'une  des  épines  distales  est  remarquablement 
longue.  Le  pédoncule  des  uropodes  de  la  deuxième  paire  (fig.  10) 
est  large  et  court.  Les  branches,  presque  aussi  longues  que  le 
pédoncule,  portent  quelques  épines.  Le  pédoncule  des  uropodes 
de  la  troisième  paire  (fig.  11),  très  volumineux,  est  armé  de 
trois  fortes  épines  marginales.  La  branche  unique  atteint  les  deux 
tiers  de  la  longueur  du  pédoncule;  elle  porte  trois  épines  mar- 
ginales et  trois  épines  distales.  Le  telson  (fig.  M),  cordiforme, 
aussi  large  que  long,  présente,  à  son  extrémité,  une  petite  échan- 


Fig.  10.  —  Orchestia  anomala 
nov. sp.  A  gauche,  uropode  de 
la  première  paire  ;  à  droite, 
uropode  de  la  deuxième  paire. 


3% 


ED.    CHEVREUX 


crure  arrondie;  il  est  armé  de  six  épines  marginales  et  de  quatre 

épines  distales. 

Les  mâles  recueillis  ne  semblent  pas  complètement  adultes;  le 

plus  grand  d'entre  eux   ne  mesurait  que  8  millimètres,  dans  la 

position  ou  il  est  figuré  ci-dessus. 

Femelle.  —  Plusieurs  des  femelles 
recueillies  sont  notablement  plus 
grandes  que  les  mâles,  et  l'une  d'el- 
les, portant  des  œufs,  mesurait  10 
millimètres.  Chez  celte  femelle,  les 
antennes  supérieures  possèdent 
cinq  articles  au  flagellum,  tandis 
que  les  antennes  inférieures,  plus 
courtes  que  celles  du  mâle,  com- 
prennent quatre  articles  de  moins. 
Les  gnathopodes  antérieurs  (fig.  12) 
sont  surtout  remarquables  par  le 
petit  prolongement  anguleux  qui 

existe  à   l'extrémité  postérieure  de  l'article  basai,  et  par  les  six 

épines  dont  le  dactyle  est  armé.  Dans  les  gnathopodes  postérieurs 


Fig.  11.  —Orchestia  anomala  nov. 
sp.  A  droite,  uropode  de  la  troi- 
sième paire  ;  à  gauche,  telson. 
(Ces  figures  sont  plus  fortement 
grossies  que  les  précédentes). 


Fig.  12.  —  Urchestïa  anomala  nov.   sp.  Gnathopodes  de  la  femelle.  A  droite, 
gnathopode  antérieur;  à  gauche,  gnathopode  postérieur. 


(fig.  12),  le  bord  antérieur  de  l'article  basai  est  très  fortement 
convexe  et  le  lobe  terminal  du  propode  est  extrêmement  déve- 
loppé. 


CRUSTACÉS   AMPUIPODES  ;i5)7 

Habitat.  —  lie  Ronde,  plage,  sous  les  Algues  :  1  mâle,  3  femelles. 
—  La  Digue,  plage,  sous  les  Algues  :  'i  mâles,  4  femelles.  —  Mahé 
dragage,  sable  et  Algues,  2  à  3  mètres  de  profondeur  :  1  mâle. 

Genre  HYALE  Rathke,  1837 
Hyale  macrodactylus  Stebbing 


Fig.  13.  —  Hyale  macrodactylus  Stebbing.  —  MAle  vu  du  côté  gauche. 

Mâle.  —  Le  corps  (fig.  13),  assez  comprimé,  est  lisse.  La  tète, 
beaucoup  plus  longue  que  le  premier  segment  du  mésosome,  pré- 
sente des  lobes  latéraux  peu  prononcés,  arrondis.  Les  plaques 
coxales  des  quatre  premières  paires  sont  beaucoup  plus  hautes  que 
les  segments  correspondants  du  mésosome.  Le  lobe  antérieur  des 
plaques  coxales  de  la  cinquième  paire  est  beaucoup  plus  large  et 
plus  haut  que  le  lobe  postérieur.  Le  bord  inférieur  des  plaques 
épimérales  du  troisième  segment  du  métasome  forme  un  angle 
droit  avec  le  bord  postérieur. 

Les  yeux,  arrondis,  sont  de  taille  moyenne.  Les  antennes  supé- 
rieures atteignent  au  niveau  du  septième  article  du  flagellum  des 
antennes  inférieures.  Le  pédoncule  est  très  court.  Le  flagellum 
comprend  onze  articles.  Le  premier  de  ces  articles,  aussi  long  que 
l'ensemble    des  deux  suivants,  dépasse  un  peu   en  longueur  le 


398  ED.    CHEVREUX 

deroier  article  du  pédoncule.  Les  antennes  iuférieures  sont  aussi 
longues  que  l'ensemble  de  la  lèle  et  des  six  premiers  segments  du 
mésosome.  Le  cinquième  article  du  pédoncule  atteint  le  double  de 
la  longueur  du  quatrième  article.  Le  flagellum  comprend  vingt-cinq 
articles  un  peu  plus  longs  que  larges,  absolument  glabres. 

Le  lobe  externe  des  maxillipèdes,  à  peine  plus  long  que  le  lobe 
interne,  atteint  le  milieu  du  deuxième  article  du  palpe.  Le  qua- 
trième article  du  palpe  affecte  la  forme  d'un  dactyle  aigu  et  recourbé, 
presque  aussi  long  que  l'article  précédent. 

Les  gnathopodes  antérieurs  sont  très  robustes.  L'article  méral, 
quadraugulaire,  est  beaucoup  plus  étroit  à  l'extrémité  qu'à  la  base. 
Le  carpe  se  prolonge  en  arrière  pour  former  un  lobe  étroit  et 
arrondi,  bordé  de  longues  soies.  Le  propode  affecte  une  forme 
quadraugulaire.  Le  bord  antérieur  est  assez  fortement  convexe.  Le 
bord  postérieur,  presque  droit,  est  séparé  du  bord  palmaire  par 
une  grosse  dent  obtuse.  Le  dactyle  est  fort  et  recourbé.  Les  gnatho- 
podes postérieurs  sont  très  développés.  L'article  méral  se  prolonge 
un  peu  au  delà  du  niveau  du  bord  postérieur  du  propode.  Le  carpe, 
très  petit,  quadraugulaire,  est  beaucoup  plus  large  que  long.  Le 
propode,  très  volumineux,  est  à  peu  près  deux  fois  aussi  long  que 
large.  Le  bord  antérieur  est  fortement  convexe.  Le  bord  palmaire, 
quelque  peu  concave,  se  termine  par  deux  dents  obtuses  ;  il  porte 
deux  rangées  de  longues  soies.  Le  bord  postérieur  est  très  court. 
Le  dactyle,  brusquement  coudé  près  de  sa  base,  n'atteint  pas  tout  à 
fait  la  longueur  du  bord  palmaire  ;  sou  bord  interne  porte  une 
rangée  de  petites  épines. 

Les  pattes  des  cinq  paires  suivantes  portent,  à  l'extrémité  du 
propode,  deux  grosses  épines  striées,  avec  lesquelles  le  dactyle  peut 
se  croiser.  Dans  les  pattes  des  troisième  et  quatrième  paires,  le  pro- 
pode atteint  près  du  double  de  la  longueur  du  carpe.  Les  pattes  des 
trois  dernières  paires,  très  robustes,  sont  remarquables  par  la  gros- 
seur de  leur  dactyle.  L'article  basai,  de  forme  ovale  dans  les  pattes 
des  cinquième  et  sixième  paires,  est  aussi  large  que  long,  et  nette- 
ment crénelé  au  bord  postérieur, dans  les  pattes  de  la  septième  paire. 

Le  pédoncule  des  uropodes  de  la  première  paire  porte,  à  son 
extrémité,  une  longue  épine,  atteignant  plus  du  tiers  de  la  longueur 
des  branches.  Ces  dernières,  beaucoup  plus  longues  que  le  pédon- 
cule, portent  de  nombreuses  épines  marginales  et  distales.  Les 
branches  des  uropodes  de  la  deuxième  paire,  beaucoup  plus  lon- 
gues que  le  pédoncule,  portent  de  nombreuses  et  fortes  épines  ;  la 
branche  externe  est  notablement  plus  courte  que  la  branche  interne. 


CRUSTACES    AMPHIPODES 


399 


La  branche  unique  des  uropodes  de  la  troisième  paire,  un  peu  plus 
courte  que  le  pédoncule,  ne  porte  d'épines  qu'à  son  extrémité. 
Le  telson,  très  volumineux,  presque  entièrement  fendu,  n'atteint 
pas  tout  à  fait  l'extrémité  du  pédoucule  des  uropodes  de  la  troi- 
sième paire;  il  ne  porte  pas  d'épines. 

Femelle.  —  Les  antennes  sout  plus  courtes  que  celles  du  mâle. 
On  compte  seulement  dix  articles  au  flagellum  des  antennes  supé- 
rieures, et  seize  articles  au  flagellum  des  antenues  inférieures.  Dans 
les  gnathopodes  antérieurs  ffig.  14),  le  carpe  se  prolonge  en  arrière 
pour  former  un  lobe  large  et  arrondi,  atteignant  au  niveau  du  bord 
postérieur  de  l'article  méral.  Le  propode  est  à  peu  près  deux  fois 
aussi  long  que  large  ;  son  bord  palmaire,  régulièrement  arrondi, 
se  confond  avec  le  bord  posté- 
rieur. Le  dactyle  est  fort  et  re- 
courbé. Les  gnatlîopodes  posté- 
rieurs (  tig.  14),  un  peu  plus 
grands  que  les  gnathopodes  an- 
térieurs, sont  de  même  forme. 

Les  plus  grands  mâles  ne  dé- 
passent pas  4  millimètres  de 
longueur  ;  les  femelles  ovifères 
mesurent  S™'", 5. 

Habitat.  —  La  Digue,  dans 
les  Algues  marines.  Nombreux 
exemplaires. 

Hyale  macrodactjilus  a  été  de 
crite  par  le  Rév.  Stebbg  (12,  p. 
404,  pi.  31  D),  d'après  des  exem- 
plaires provenant  de  Saint-Tho 
mas  (Antilles  danoises).  La  forme 
des  Séchelles  n'est  pas  absolument  semblable  au  type.  Chez  les 
exemplaires  de  Saint-Thomas,  le  bord  palmaire  des  gnathopodes 
postérieurs  du  mâle  ne  porte  pas  de  dents,  et  présente  seulement 
une  légère  échancrure,  liniilée  par  deux  petites  protubérances,  et 
la  branche  des  uropodes  de  la  dernière  paire  est  aussi  longue  que 
le  pédoncule.  Il  ne  pouvait  être  question  de  considérer  la  forme 
des  Séchelles  comme  une  espèce  nouvelle,  en  s'appuyant  sur  des 
caractères  aussi  peu  importants. 


Fig.  14.  —  Hyale  macrodiictylus  Steb- 
bing.  Gnathopodes  de  la  femelle. 
A  droite,  gnatliopode  antérieur  ;  à 
gauche,  gnathopode  postérieur. 


4U0  ED.  ghevkeux 

HyALE   BREVIPES    UOV.    Sp. 


Fig.  15.  —  Hijale  brevipes  nov.  sp.  —  Femelle,  vue  du  côté  gauche. 

Femelle  onifère.  —  Le  corps  est  modérément  comprimé.  Le  méso- 
some  est  lisse;  les  segments  du  métasome  présentent  un  léger 
renflement  au  bord  postérieur  de  leur  partie  dorsale.  La  tête  est 
un  peu  plus  longue  que  le  premier  segment  du  mésosome.  Les 
plaques  coxales  sont  très  développées  ;  celles  des  quatre  premières 
paires  dépassent  de  beaucoup  en  hauteur  les  segments  corres- 
pondants du  mésosome.  Les  plaques  épimérales  du  troisième 
segment  du  métasome  se  terminent  en  arrière  par  une  petite  dent, 
au-dessus  de  laquelle  se  trouve  une  crénelure  garnie  d'un  cil. 

Les  yeux,  de  taille  moyenne,  sont  piriformes.  Les  autennes 
supérieures,  aussi  longues  que  l'ensemble  de  la  tête  et  des  deux 
premiers  segments  du  mésosome,  atteignent  un  peu  au  delà  de 
l'extrémité  du  pédoncule  des  antennes  inférieures  ;  leur  flagellum 
comprend  treize  articles.  Les  antennes  inférieures  égalent  en 
longueur  l'ensemble  de  la  tête  et  des  cinq  premiers  segments  du 
mésosome.  Le  cinquième  article  du  pédoncule  est  beaucoup  plus 
grêle  et  plus  long  que  le  quatrième.  Le  tlagellum  comprend  vingt- 
sept  articles,  garnis  de  petites  touffes  de  soies. 

Le  lobe  externe  des  maxillipèdes  (fig.  16)  n'atteint  pas  tout  à  fait 
l'extrémilé  du  second  article  du  palpe.  Le  lobe  interne,  beaucoup 
plus  court  que  le  lobe  externe,  porte,  au  bord  interne,  trois  grandes 


CRUSTACES    AMPHIPODES 


401 


épines  barbelées.  Le  palpe  est  extrêmement  volumineux  ;  son  troi- 
sième article,  beaucoup  plus  large  à  l'extrémité  qu'à  la  base, 
présente  un  prolongement  anguleux  au  bord  interne.  Le  quatrième 
article,  grêle  et  dactyliforme,  est  un  peu  moins  long  que  l'article 
précédent. 

Les  gnathopodes  antérieurs  (fig.  17)  sont  peu  développés.  Le 
bord  antérieur  de  l'article  basai,  légèrement  concave,  forme,  à  sa 
partie  inférieure,  un  petit  lobe  arrondi,  situé  un  peu  au-dessus  de 
l'articulation  de  l'article  basai  avec  l'article  suivant.  L'article  méral 
est  quadrangulaire.  Le  carpe  se  prolonge  en  arrière  pour  former  un 
large  lobe  arrondi,  bordé  d'un  rang  de  soies.  Le  propode,  un  peu 


Fig  Kj.  —  hyale  hrevi- 
pes  nov.  sp.  —  Maxil- 
lipède. 


Fig.  17.  —  Hyale  hrevipes  nov  sp.  —  Gnathopodes  de 
la  femelle.  A  gauche,  gnathopode  antérieur  ;  à 
droite,  gnathopode  postérieur. 


plus  long  que  le  carpe,  est  quadrangulaire  ;  le  bord  antérieur  est 
légèrement  convexe  ;  le  bord  postérieur  présente  une  petite  échan- 
crure  ;  une  épine  le  sépare  du  bord  palmaire.  Le  dactyle, 
légèrement  recourbé,  est  de  là  longueur  du  bord  palmaire.  Les 
gnathopodes  postérieurs  (fig.  17),  beaucoup  plus  longs  et  plus 
robustes  que  les  gnathopodes  antérieurs,  sont  à  peu  près  de  même 
forme,  bien  que  le  lobe  postérieur  du  carpe  soit  plus  étroit  et  plus 
allongé. 

Les  pattes  des  troisième  et  quatrième  paires  sont  courtes  et 
faibles.  Le  propode,  très  grêle,  est  un  peu  plus  long  que  le  carpe. 
Le  dactyle  porte  une  petite  épine  au  bord  interne.  Les  pattes  de  la 
cinquième  paire  ne  sont  pas  plus  longues  que  les  pattes  précédentes. 
Les  pattes  des  deux  dernières  paires,  un  peu  plus  allongées,   sont 


Mém.  Soc.  Zool.   de  Fr.,  1901. 


402 


ED.    CHEVREUX 


néanmoins  peu  développées.  L'article  basai,  largement  ovale  dans 
les  pattes  de  la  sixième  paire,  est  presque  circulaire,  et  crénelé  au 
bord  postérieur,  dans  les  pattes  de  la  septième  paire.  Le  dactyle 
porte  une  petite  épine  au  bord  interne. 

Les  branches  des  uropodes  de  la  première  paire  atteignent  la 
longueur  du  pédoncule.  La  branche  interne  des  uropodes  de  la 
deuxième  paire  est  un  peu  plus  longue  que  la  branche  externe. 
La  branche  unique  des  uropodes  de  la  troisième  paire  n'atteint  pas 
tout  à  fait  la  longueur  du  pédoncule.  Le  telson,  fendu  jusqu'à  sa 
base,  dépasse  un  peu  l'extrémité  du  pédoncule  des  uropodes  de  la 
troisième  paire. 
La  longueurde  l'exemplaire  figuré  ci-dessus  était  de  S  millimètres. 

Mâle. —  Les  mâles  recueillis 
plus  petits  que  les  femelles, 
ne  sont  peut-être  pas  complè- 
tement adultes.  Le  plus  grand 
d'entre  eux  mesurait  6  milli- 
mètres de  longueur.  Les  an- 
tennes de  ces  mâles  sont  sem- 
blables à  celles  des  femelles 
et  les  seuls  caractères  qui  les 
en  dist  nguent  ont  trait  à  la 
forme  des  gnathopodes.  L'ar- 
ticle basai  des  gnathopodes 
antérieurs  (fig.  18)  ne  présente 
pas  de  lobe  au  bord  antérieur. 
Le  propode,  piriforme,  pré- 
sente, au  bord  postérieur,  une 
petite  échancrure  armée  de 
deux  épines.  Le  dactyle,  très  robuste,  un  peu  renflé  en  son  milieu, 
se  rétrécit  brusquement  vers  son  extrémité,  pour  se  terminer  en 
pointe  aiguë.  Les  gnathopodes  postérieurs  (fig.  18)  sont  très  volu- 
mineux. Le  carpe  est  très  petit.  Le  propode  affecte  une  forme 
ovale  allongée,  le  bord  palmaire  se  confondant  avec  le  bord  pos- 
térieur. Le  dactyle,  gros,  court  et  recourbé,  porte  une  rangée  de 
cils  au  bord  interne. 

Habitat.  —  Ile  Ronde,  sur  les  Algues  marines.  Nombreux  exem- 
plaires. 


Fig.  18.  —  Hyale  brevipes  nov.  sp.  —  Gna- 
thopodes du  mâle.  A  droite,  gnalhopode 
antérieur  ;  à  gauche,  gnalhopode  pos- 
térieur. 


CRUSTACÉS  AMPHIPODES  403 

Famille  des  GAMMARIDAE 

Genre  ERIOPISA  Stebbing,  1890 

Eriopisa  sechellensis  nov.  sp. 

Je  n'ai  eu  entre  les  mains  que  deux  exemplaires  incomplets  de 
cette  intéressante  petite  forme,  qui  représente,  au  voisinage  de 
l'équateur,  un  genre  dont  la  seule  espèce  connue  jusqu'à  présent, 
Eriopisa  elongata  Bruzelius,  habite  les  mers  du  nord  de  l'Europe. 
Chez  l'exemplaire  figuré  ici,  une  femelle  mesurant  2m"\4,  les  pattes 
de  la  septième  paire  et  les  uropodes  de  la  dernière  paire  man- 
quaient. L'autre  exemplaire,  une  femelle  de  même  taille,  était  en 


Fig.  19.  —  Enopisa  secheHensis  nov.  sp.  Femelle,  vue  du  côté  droit. 

beaucoup  plus  mauvais  état,  la  tète  et  la  partie  antérieure  du 
mésosome  ayant  disparu.  Les  pattes  de  la  dernière  paire  et  les 
uropodes  étaient  heureusement  intacts,  ce  qui  m'a  permis  de 
compléter  la  description  qui  suit. 

Femelle.  —  Le  corps  (fig.  19),  très  comprimé,  est  lisse.  La  tète,  à 
peu  près  aussi  longue  que  l'ensemble  des  deux  premiers  segments 
du  mésosome,  présente  des  lobes  latéraux  peu  prononcés.  Les 
plaques  coxales  sont  beaucoup  moins  hautes  que  les  segments 
correspondants  du  mésosome.  Les  plaques  coxales  de  la  première 
paire,  subtriangulaires  et  fortement  prolongées  en  avant,  pré- 
sentent, à  l'angle  antérieur,  une  petite  échancrure  garnie  d'un 


404 


ED.    CHEVREUX 


cil.  Les  plaques  coxales  des  trois  paires  suivantes,  régulière- 
ment arrondies  ,  sont  beaucoup  plus  larges  que  hautes.  Les 
plaques  épimérales  des  deux  derniers  segments  du  métasome, 
un   peu  prolongées  en  arrière,  se  terminent  par  un  petit  crochet 

aigu. 

Les  yeux,  assez  grands,  ovales,  ne  comprennent  qu'une  quinzaine 
d'ocelles.  Les  antennes  supérieures  dépassent  de  beaucoup  en  lon- 
gueur l'ensemble  de  la  tête  et  du  mésosome.  Le  premier  article  du 
pédoncule,  très  volumineux,  est  un  peu  plus  long  que  la  tète.  Le 
second  article  est  beaucoup  plus  grêle  et  plus  long  que  le  premier. 
Le  troisième  article  n'atteint  que  le  quart  de  la  longueur  du  second. 
Le  llagellum  principal  comprend  dix-neuf  articles  beaucoup  plus 
longs  que  larges,  sauf  le  petit  article  terminal.  Le  flagellum  acces- 
soire, uniarliculé,  n'atteint  qu'un  peu  plus  de  la  moitié  de  la 
longueur  du  premier  article  du  flagellum  principal.  Les  antennes 
inférieures,  très  courtes,  sont  loin  d'atteindre  la  moitié  de  la  lon- 
gueur des  antennes 
supérieures.  Le  cin- 
quième article  du  pé- 
doncule estbeaucoup 
plus  court  que  le  qua- 
trième. Le  flagellum, 
de  la  longueur  du 
quatrième  article  du 
pédoncule, comprend 
cinq  articles  garnis 
de  nombreuses  peti- 
tes soies. 

Les  pièces  buccales 
diffèrent  quelque  peu 
de  celles  de  VErioplsa  clongata  {9^''\  p.  51G,  pi.  CLXXXl,  fig.  2).  Les 
lobes  externes  de  la  lèvre  postérieure  présentent  des  angles  latéraux 
fortement  prolongés  et  terminés  en  pointe  aiguë.  Le  processus 
molaire  des  mandibules  (tîg.  20),  extrêmement  volumineux,  est 
situé  tout  près  du  bord  tranchant.  Le  troisième  article  du  palpe, 
un  peu  plus  long  que  le  second  article,  se  termine  par  trois  longues 
soies.  Dans  les  mâchoires  de  la  première  paire  (fig.  20),  le  lobe 
interne,  étroit  et  allongé,  se  termine  par  trois  soies  spiniformes. 
Le  lobe  externe  des  mâchoires  de  la  seconde  paire  est  un  peu  plus 
large  que  le  lobe  interne.  Le  lobe  externe  des  maxillipèdes  (fig.  20) 
atteint  presque  l'extrémité  du  second  article  du  palpe. 


Fig.  20.  —  Erurpisa  secheltensis  nov.  sp.  Pièces  buc- 
cales. A  gauche,  mandibule;  au  milieu,  niAchoire 
de  la  première  paire;  à  droite,  maxillipède. 


CRUSTACES  AMPHIPODKS 


405 


Les  guatliopodes  aulérieiirs  (lig,  "2{)  soni  luodérémeul  robustes. 
Le  propode,  un  peu  plus  court  que  le  carpe,  alTecte  une  forme  irré- 
gulièrement ovale,  le  bord  postérieur,  confondu  avec  le  bord  pal- 
maire, étant  beaucoup  plus  convexe  que  le  bord  antérieur.  Les 
gnalhopodes  postérieurs  (fig.  21),  beaucoup  plus  longs  et  plus 
robustes  que  les  gnathopodes  antérieurs,  sont  de  forme  un  peu 
différente.  Le  carpe,  remarquablement  volumineux,  se  prolonge  en 
arrière  pour  former  un  large  lobe  anguleux,  garni  de  longues  soies. 
Le  propode,  à  jieine  aussi  long  que  le  carpe,  est  fortement  dilaté 
eu  arrière,  le  bord  |)almaire  formant  un  angle  obtus  avec  le  bord 
postérieur. 


X.  21.  —  Hriopisa  sechelloisis  nov.  sp.  Gniitlio. 
podps.  A  droite,  gnathopode  Hnlorieur;  îi  gnuclic, 
gnatliopode  posti'srieur. 


Fig.  22.  —  Eriopisa  sr- 
rhellensis nov.  sp.  Patte 
do  la  dernière  paire. 


Les  pattes  des  troisième  et  quatrième  paires  sont  un  peu  plus 
longues  que  les  pattes  précédentes.  L'article  méral,  assez  volumi- 
neux, atteint  piesque  la  longueur  de  l'ensemble  du  carpe  et  du 
propode.  Dans  les  pattes  des  trois  dernières  paires,  l'article  basai, 
étroitement  ovale,  est  finement  crénelé  au  bord  postérieur,  l^e 
propode  est  un  peu  plus  long  que  le  carpe.  Le  dactyle  (fig.  22), 
garni  d'une  petite  épine,  est  fourcliu  à  l'extrémité. 

Les  brandies  des  uropodes  de  la  première  paire,  un  peu  jjIus 
courtes  que  le  pédoncule,  sont  d'égale  taille.  Dans  les  uropodes  de 
la  deuxième  paire  (fig.  23),  les  branches  atteignent  à  peu  près  la 


406 


ED.    CHEVREUX 


m 


longueur  du  pédoncule.  L'article  basai  des  uropodesdela  troisième 
paire  (fig.  23)  n'est  guère  plus  long  que  large.  La  branche  externe 
se  compose  d'un  article  très  volumi- 
neux, garni  de  petits  bouquets  d'épi- 
nes, suivi  d'un  petit  article  beaucoup 
plus  étroit,  atteignant  un  peu  plus  du 
tiers  de  la  longueur  du  premier  arti- 
cle.  Cette  branche  est  probablement 
beaucoup  plus  développée  encore  chez 
le  mâle.  La  branche  interne,  rudimen- 
taire ,   est   presque  aussi    large    que 
longue.  Le  telson  (fig.  23)  se  compose 
de   deux  lobes  dont  l'extrémité,    un 
¥ig.23.  — Eriopisasechellensis      peu  échancrée,  porte  deux  épines  d'i- 
nov.  sp.  A  gauche,  uropode  de       né^ale  taille 
la  deuxième  paire;  au  milieu, 

uropode  de  la  troisième  paire;  Habitat.  —Ile    Ronde,   plage,    SOUS 

à  droite,  telson.  les  Algues.  Deux  femelles. 


Genre  ELASMOPUS  Costa,  ISSH 
Elasmopus  insignis  nov.  sp. 


Fig.  2.1k.  —  Elasmopus  insignis  nov.  sp.  —  MAle  vu  du  côté  droit. 

Mâle.   —  Le  corps,    peu  comprimé,   très  robuste,   présente  des 
téguments  solides  et  opaques.  Tous  les  segments  du  corps  sont 


CRUSTACES    AMPHIPODES 


407 


lisses,  sauf  le  premier  segment  de  l'urosome,  qui  porte  deux  petites 
carènes  triangulaires,  situées  au  bord  postérieur  de  sa  partie 
dorsale.  La  tête  n'atteint  pas  tout  à  fait  la  longueur  de  Tensemble 
des  deux  premiers  segments  du  mésosome.  Les  lobes  latéraux,  très 
larges,  tronqués  à  la  partie  antérieure,  sont  séparés  des  angles 
inférieurs  par  une  étroite  et  profonde  échancrure.  Les  angles 
inférieurs  sont  aigus.  Les  plaques  coxales  de  la  première  paire 
(fig.  26),  assez  fortement  prolongées  en  avant,  sont  bordées  de 
petites  épines  et  de  quelques  longs  cils.  Ces  épines  et  ces  cils 
existent  aussi  dans  les  plaques  coxales  de  la  deuxième  paire.  Les 
deux  lobes  des  plaques  coxales  de  la  cinquième  paire  sont  presque 
de  même  hauteur.  Le  bord  inférieur  des  plaques  épimérales  du 
troisième  segment  du  métasome  forme,  avec  le  bord  postérieur, 
un  angle  à  peu  près  droit,  bien  que  légèrement  arrondi  à  l'extrémité. 

Les  yeux,  assez  grands,  ovalaires, 
comprennent  de  nombreuses  ocel- 
les. Les  antennes  supérieures  attei- 
gnent à  peu  près  la  longueur  de 
l'ensemble  de  la  tête  et  du  méso 
some.  Le  premier  article  du  pédon- 
cule, très  rol)uste,  est  un  peu  plus 
court  que  le  second  article.  Le  troi- 
sième article  n'atteint  pas  le  tiers 
de  la  longueur  du  second.  Le  flagel- 
lum  [principal  se  compose,  chez 
l'exemplaire  dessiné  ci-dessus,  de 
28  articles,  garnis  de  petites  touffes 
de  soie.  Le  flagellum  accessoire  est 
tri-articulé.  Le  pédoncule  des  antennes  inférieures  atteint  à  peu 
près  la  longueur  de  celui  des  antennes  supérieures.  Son  cinquième 
article  est  beaucoup  plus  court  que  le  quatrième.  Le  flagellum, 
peu  allongé,  se  compose  d'une  douzaine  d'articles  fortement  ciliés. 

Les  mandibules  (fig.  2o),  courtes  et  robustes,  sont  remarquables 
par  la  petitesse  de  leur  palpe,  beaucoup  plus  court  que  la  distance 
qui  sépare  son  point  d'attache  de  l'extrémité  du  bord  tranchant.  Le 
troisième  article  de  ce  palpe,  remarquablement  grêle,  un  peu  plus 
court  qne  le  second,  se  termine  par  deux  soies  presque  aussi  longues 
que  lui.  Le  lobe  interne  des  mâchoires  de  la  première  paire  (fig.  25) 
ne  porte  que  deux  soies  plumulées.  Les  autres  pièces  buccales  ne 
diffèrent  pas  sensiblement  de  celles  de  l'espèce  voisine  :  Elasmopus 
sabcarinahis  Haswell. 


Fig.  i!o.  —  Ela>^mopns  insignis  nov. 
sp.  A  gauche,  mandibule;  à  droite, 
mâchoire  de  la  première  pnire. 


408 


ED.    CHEVREUX 


Les  gnathopodes  antérieurs  (fig.  26)  sont  assez  faioles.  L'article 
basai,  fortement  renflé  au  bord  postérieur,  atteint  la  longueur  de 
l'ensemble    des    trois    articles    suivants.   Le  carpe,    très  grand, 
quadrangulaire,  porte,  au  bord  postérieur,  deux  rangées  de  lon- 
gues soies  spiniformes. 
Le  propode,  un  peu  plus 
long  que  le  carpe,  affec- 
te une  forme  ovalaire, 
le  bord  palmaire  n'étant 
pas  nettement  délimité 
du  bord  postérieur.  Il 
porte    de    nombreuses 
touffes    de  soies.    Une 
rangée  transversale  de 
petites     épines     existe 
dans  la  partie  antérieu- 
re de  sa  face  interne.  Le 
dactyle,  grêle  et  légère- 
ment courbé,  n'atteint 
pas  la  moitié  de  la  lon- 
gueur du  propode. 
Les  gnathopodes  postérieurs  (fig.  27)  sont  extrêmement  robustes. 
Le  carpe,  très  court,  se  prolonge  en  arrière  pour  former  un  lobe 

étroit  et  allongé,  garni  de  nom- 
breuses soies  spiniformes.  Le 
propode,  très  volumineux,  irré- 
gulièrement ovale,  atteint  près 
du  double  de  la  longueur  de  l'ar- 
ticle basai.  Le  bord  antérieur 
ne  présente  pas  une  courbure 
régulière,  mais  se  compose  d'une 
partie  presque  droite,  séparée, 
par  une  petite  épine,  d'une  partie 
légèrement  concave.  Le  bord  pal- 
maire, confondu  avec  le  bord 
postérieur,  porte  une  forte  dent 
conique,  suivie  d'un  gros  tuber- 


Fig.  26.  —  Elasmopus  insignis  nov.  sp.  Gnatho- 
pode  antérieur  droit  du  mâle,  vu  par  la  face 
interne,  fortement  erossi. 


Fig.  27.  —  Elasmopus  insignis  nov.  sp. 
Gnathopode  postérieur  gauche  du 
mâle,  vu  par  la  face  interne. 


cule  et  de  trois  petites  dents  de  taille  décroissante,  situées  au  voisi- 
nage de  l'articulation  du  dactyle.  Les  bords  palmaire  et  postérieur 
sont  garnis  d'une  épaisse  rangée  de  soies.  Une  autre  rangée  de 
soies  très  allongées,  fixées  vers  le  milieu  de  la  face  interne  du  pro- 


CRUSTACES    AMPHIPODES 


409 


potle,  vient  se  confondre  avec  les  soies  marginales.  Le  dactyle,  très 
fort,  recourbé,  presque  aussi  gros  à  l'extrémité  qu'à  la  base,  atteint 
plus  des  trois  quarts  de  la  longueur  du  propode. 

Les  pattes  des  troisième  et  quatrième  paires  sont  grêles  et  allongées. 
L'article  méral,  assez  fortement  renflé  au  bord  antérieur,  est  un  peu 
plus  long  que  le  carpe  et  que  le  propode,  qui  sont  d'égale  taille.  Le 
dactyle,  fort  et  cylindrique,  se  termine  brusquement  par  une  petite 
griffe  beaucoup  j)lus  étroite  que  lui,  à  la  base  de  laquelle  sont  fixées 
une  épine  et  deux  petites  soies.  Cette  forme  de  dactyle  se  retrouve 
dans  les  pattes  des  trois  dernières 
paires.  Les  pattes  de  la  cinquième 
paire  sont  un  peu  plus  courtes  que  les 
pattes  précédentes.  L'article  basai , 
largement  ovale,  armé  de  petites  épi- 
nes au  bord  antérieur,  est  lisse  au 
bord  postérieur.  L'article  méral,  for- 
tement lobé  au  bord  postérieur,  est 
beaucoup  plus  long  et  plus  large  que 
le  carpe.  Le  propode,  étroit  et  allongé, 
porte  trois  épines  au  bord  antérieur. 
Les  pattes  des  sixième  et  septième 
paires  (fig.  28),  semblables  entre  elles, 
sont  extrêmement  robustes.  L'article 
basai,  largement  ovale,  est  lisse  au 
bord  postérieur.  L'article  méral,  forte- 
ment prolongé  en  arrière,  beaucoup 
plus  large  que  long,  atteint  presque 
la  largeur  de  l'article  basai;  ses  bords 
antérieur  et  postérieur  sont  armés  de 
dents ,  garnies  de  longs  cils  et  de 
quelques  épines.  Le  carpe,  un  peu 
moins  grand  que  l'article  méral,  pré- 
sente une  forme  analogue  et  porte  quelques  longs  cils  et  deux 
épines  au  bord  antérieur  et  des  cils  au  bord  postérieur.  Le  propode, 
très  robuste,  beaucoup  plus  large  à  l'extrémité  qu'à  la  base,  porte 
quelques  épines  au  bord  antérieur  et  se  termine  par  d'épaisses 
touffes  de  longues  soies.  Le  dactyle  présente  les  mêmes  caractères 
que  ceux  des  pattes  précédentes. 

Dans  les  uropodes  de  la  première  paire,  les  branches,  à  peu  près 
d'égale  taille,  un  peu  plus  courtes  que  le  pédoncule,  sont  armées  de 
nombreuses  épines.  Les  branches  des  uropodes  de  la  deuxième  paire. 


Fig.  28.  —  Elasmopus  insignts 
nov.  sp.  —  Patte,  de  la  sixiè- 
me paire  du  mAle. 


410 


ED.    CHEVREUX 


également  très  épineuses,  sont  beaucoup  plus  longues  que  le  pédon- 
cule ;  la  branche  externe  est  notablement  plus  courte  que  la 
branche  interne.  Les  uropodes  de  la  troisième  paire  (fig.  29) 
dépassent  à  peine  les  uropodes  précédents.  Les  branches,  très 
larges,  beaucoup  plus  longues  que  le  pédoncule,  sont  armées  de 
nombreux  faisceaux  d'épines  ;  la  branche  in- 
terne n'atteint  pas  tout  à  fait  la  longueur  de  la 
branche  externe.  Le  telson  (fig.  29),  fendu 
jusqu'à  la  base,  se  compose  de  deux  lobes 
quadrangulaires  très  divergents,  armés  chacun 
de  quatre  grandes  épines  au  bord  distal. 

La  longueur  de  l'exemplaire  décrit  ci-dessus, 
dans  la  position  où  il  est  figuré,  était  de  6  mil- 
limètres. 

Femelle  ovifère.  —  Les  femelles  recueillies 
sont  aussi  grandes  que  les  mâles.  Comme  ces 
derniers,  elles  portent  à  la  partie  dorsale  du 
premier  segment  de  l'urosome,  deux  petites 
carènes  dentiformes,  et  le  flagellum  accessoire 
de  leurs  antennes  supérieures  est  tri-articulé. 
Les  gnathopodes  antérieurs  sont  semblables  à 
ceux  du  mâle.  Les  gnathopodes  postérieurs 
(fig.  30),  beaucoup  plus  allongés  que  les  précédents,  en  diffèrent 

peu  comme  forme  géné- 
rale, sauf  que  le  propode 
est  plus  étroit.  Les  pattes 
des  deux  dernières  paires, 
bien  que  très  robustes,  ne 
possèdent  pas  les  lobes  si 
remarquables  qui  caracté- 
risent ces  mêmes  pattes, 
chez  le  mâle.  L'article  ba- 
sai des  pattes  de  la  sixième 
paire  (fig.  31)  est  assez 
étroit  et  présente  un  bord 
postérieur  presque  droit, 
tandis  que  ce  bord  est  lar- 
gement arrondi  dans  les 
pattes  de  la  septième  paire.  On  a  vu  plus  haut  que,  chez  le  mâle, 
cet  article  est  de  même  forme  dans  les  deux  paires  de  pattes. 
Habilat.  —  Mahé,   Coraux,  anse  royale  :  7  d^,  12  $.  —  Mahé, 


Fig.  29  —  Elasmopns 
infiignis  nov.  sp. — 
Uropode  gauche  de 
la  troisième  paire 
et  telson . 


Fig.  30.  — Elasmopus  insignis  nov.  sp.  Gna- 
thopode  postérieur  de  la  femelle. 


CRUSTACES    AMPHIPODES 


411 


drag-Rge,  sable  et  Algues,  2  à  3  mètres  de  i)rolondeiir  :  2  jeunes 
exemplaires. 

Cette  curieuse  espèce,  si  remarquable  par  la  forme  inusitée  des 
pattes  des  deux  dernières  paires  du  mâle,  présente  de  nombreux 
caractères  communs  avec  Ela.smopus  subcarinatxx  (Haswell),  des 
côtes  d'Australie  et  de  Nouvelle-Zélande,  dont  le  Rév.  Th  Stkbbino 
nous  a  donné  une  description  très  complète  (10,  p.  1019,  pi.  xcviii). 
Elaxniopussubcarinatus  porte,  comme  l'espèce  nouvelle,  deux  carènes 
dentiformes  à  la  partie  dorsale  du  premier  seg- 
ment de  l'urosome,  mais  il  en  diffère,  en  dehors 
de  la  forme  normale  de  ses  pattes  des  deux 
dernières  paires,  par  un  certain  nombre  de 
caractères,  dont  je  citerai  seulement  les  prin- 
cipaux. Chez  l'espèce  de  l'océan  Pacifique,  le 
flagellum  principal  des  antennes  supérieures 
se  compose  d'un  beaucoup  plus  grand  nombre 
d'articles,  le  flagellum  secondaire  possède  six 
articles  au  lieu  de  trois,  le  lobe  interne  des 
mâchoires  de  la  première  paire  porte  trois 
soies  plumulées,  le  propode  des  gnathopodes 
antérieurs  est  plus  largement  ovale,  celui  des 
gnathopodes  postérieurs,  chez  le  mâle,  est 
armé  d'une  dent  qui  sépare  le  bord  palmaire 
du  bord  postérieur  et  ne  possède  pas  de  dents 
au  voisinage  de  Tarticulatiou  du  dactyle.  Ce 
dernier  article,  fortement  recourbé,  aigu  à 
l'extrémité,  présente,  au  bord  interne,  un  ren- 
flement qui  correspond  au  tubercule  du  bord 
palmaire.  L'article  basai  des  pattes  des  trois 
dernières  paires  est  nettement  crénelé  au  bord 
postérieur.  Enfin,  les  lobes  du  telson  se  termi- 
nent en  pointe  longue  et  aiguë  et  ne  portent 
chacun  que  deux  épines. 

L'exemplaire  de  Mxra  petriei  G.  M.  Thomson,  examiné  par  le 
Rév.  Stebbing  (10,  p.  1024)  et  considéré  par  lui  comme  synonyme 
d'E.  subcarinatus,  se  rapproche  à'E.  insignis  par  la  forme  du  dactyle 
des  gnathopodes  postérieurs,  par  les  deux  soies  du  lobe  interne  des 
mâchoires  de  la  première  paire  et  par  les  quatre  épines  terminales 
de  chacun  des  lobes  du  telson,  mais  les  pattes  des  deux  dernières 
paires  de  cet  exemplaire  devaient  être  de  forme  normale  puisque 
l'auteur  de  ChaUenger  Ampliipoda n'en  fait  pas  mention.  Il  n'y  a  pas 


Fig.  31 .  —  Elasmopus 
insignis  nov.  sp. 
Patte  de  la  sixième 
paire  de  la  femelle. 


412 


ED.    CHEVREUX 


lieu  de  supposer  que  les  expansions  si  singulières  de  ces  pattes, 
chez  E.  insignis,  caractérisent  les  mâles  complètement  adultes, 
comme  cela  existe  chez  plusieurs  espèces  d'Orchestia,  dans  les 
pattes  de  la  septième  paire.  Parmi  les  exemplaires  recueillis  aux 
Séchelles,  un  mâle,  plus  petit  que  les  autres  et  dont  les  gnathopodes 
postérieurs  sont  relativement  moins  robustes,  n'en  présente  pas 
moins  des  pattes  des  deux  dernières  paires  absolument  semblables 
à  celles  des  adultes. 

Genre  PARELASMOPUS  Stebbing,  1888 
Parelasmopus  setiger  nov.  sp. 


Fis.  32.  —  PiiiPlattinnpusttPtigrr  nov.  sp.  —  MA1(^  vu  du  côté  gauche. 


Mâle.  —  Le  corps,  robuste  et  peu  comprimé,  porte,  à  sa  partie 
dorsale,  une  rangée  de  soies  d'inégale  taille,  plus  nombreuses  sur 
les  segments  du  métasome  et  de  l'urosome  que  sur  ceux  du  méso- 
some  Ces  soies  existent  aussi  chez  la  femelle.  Le  dernier  segment 
du  mésosome,  les  deux  premiers  segments  du  métasome  et  le 
premier  segment  de  l'urosome  se  terminent,  à  la  partie  dorsale,  par 
deux  dents  longues  et  aiguës,  atteignant  à  peu  près  le  tiers  de  la 


CRUSTACES    AMPHIPODKS 


413 


longueur  du  sejAnient  suivant.  Le  dernier  seyinenl  du  uiétasunie  se 
termine  par  deux  dents  beaucoup  plus  courtes,  à  peine  saillantes. 
La  tète,  aussi  longue  que  l'ensemble  des  deux  premiers  segments 
du  mésosome,  présente  des  lobes  latéraux  très  larges,  carrément 
tronqués  au  bord  antérieur,  suivis  d'angles  inférieurs  étroits  et 
très  aigus.  Le  bord  antérieur  des  plaques  coxales  de  la  première 
paire  forme  un  angle  aigu  avec  le  bord  postérieur,  qui  est  bordé  de 
quelques  soies  et  se  teiniine,  en  arrière,  par  quatre  petites  dents. 
Ces  soieg  et  ces  dents  existent  dans  les  plaques  coxales  des  trois 
paires  suivantes.  Le  lobe  antérieur  des  plaques  coxales  de  la  cin- 
quième paire  est  plus  baut  que  le  lobe  postérieur.  Les  plaques 
épiniérales  des  deux  premieis  segments  du  métasome  se  terminent 
en  arrière  par  une  dent  longue  et  aiguë.  Les  plaques  épiuiérales  du 
troisième  segment,  très  fortement  prolon- 
gées en  arrière,  se  terminent  par  trois  dents 
remarquablement  grandes.  Le  nombre  de 
ces  dents  n'est  pas  constant  et  j'en  ai  compté 
quatre  chez  un  mâle  de  même  taille  que 
celui  qui  a  servi  à  cette  description. 

Les  yeux,  de  taille  moyenne,  sont  ovales. 
Les  antennes  supérieures  atteignent  à  peu 
près  les  trois  quarts  de  la  longueur  du  corps. 
Le  pédoncule  est  aussi  long  que  l'ensemble 
de  la  tête  et  des  quatre  premiers  segments 
du  mésosome.  Le  premier  article,  beaucoup 
plus  long  que  la  tète,  est  très  volumineux  ; 
il  porte  deux  fortes  épines,  situées,  l'une  au 
milieu,  l'autre  à  l'extrémité  du  bord  posté- 
rieur. Le  second  article  est  un  peu  plus  grêle 
et  plus  long  que  le  premier.  Le  troisième 
article  n'atteint  que  le  quart  de  la  lon- 
gueur du  second.  Le  premier  article  du  flagellum  principal  est 
presque  aussi  long  que  le  dernier  article  du  pédoncule;  les  articles 
suivants,  assez  courts,  garnis  de  nombreuses  petites  soies,  sont  au 
nombre  de  trentre-cinq  chez  l'exemplaire  figuré  ci-dessus.  Le 
flagellum  accessoire  (lig.  33)  est  un  peu  plus  long  que  l'ensemble 
des  deux  premiers  articles  du  flagellum  principal  ;  il  comprend  trois 
articles,  croissant  progressivement  de  lougueur,  du  premier  au 
troisième,  suivis  d'un  petit  article  rudimentaire,  garni  de  deux 
longues  soies.  Le  pédoncule  des  antennes  inférieures estaussi  long 
que  celui  des  antennes  supérieures.  Son  cinquième  article  n'atteint 


Kig.  33. —  l'ureUtsiiiopus 
setiger  nov.  sp.  Pre- 
miers articles  du  tla- 
gelluni  principal  et  fla- 
gellum accessoire  d'une 
antenne  supérieure  du 
mâle. 


414  ED.    CHKVREUX 

pas  tout  à  fait  la  loni^ueur  du  quatrième.  Le  flagellum,  aussi  long 
que  l'ensemble  des  deux  derniers  articles  du  pédoncule,  comprend 
quatorze  articles  garnis  de  nombreuses  petites  soies. 

La  lèvre  antérieure  est  arrondie  à  son  extrémité,  qui  porte  une 
épaisse  bordure  de  cils.  Les  lobes  externes  de  la  lèvre  postérieure 
sont  légèrement  tronqués  à  leur  partie  distale,  qui  porte  de  nom- 
breux cils  et  une  petite  épine  ;  leurs  angles  latéraux  se  prolongent 
en  pointe  aiguë.  Les  lobes  internes,  bien  développés,  sont  finement 
ciliés  au  bord  interne.  Le  bord  tranchant  des  mandibules  (fig.  34) 
se  compose  de  deux  lamelles  armées,  l'une  de  deux  dents,  l'autre 
de  cinq.  La  lame  accessoire  de  la  mandibule  gauche  porte  cinq 
petites  dents.  Le  processus  molaire  est  bien  développé.  Le  palpe, 
beaucoup  plus  court  que  la  mandibule,  se  compose  d'un  premier 

article  gros  et  allongé,  fortement 
élargi  à  sou  extrémité, suivi  d'un 
article  beaucoup  plus  étroit  et 
moitié  moins  long,  et  d'un  troi- 
sième article  très  grêle,  un  peu 
plus  court  que  le  premier,  ter- 
miné par  deux  soies  beaucoup 
plus  longues  que  lui.  Le  lobe 
interne  des  mâchoires  de  la  pre- 
Fig.  3i.  -  Parela><mopus  seiiger  nov.  miève  paire,  bien  développé, 
sp.  Mandibule  gauche.  garni,  sur  toute  sa  surface,  de 

nombreuses  petites  soies,  se  ter- 
mine par  deux  grosses  soies  ciliées.  Le  lobe  externe  porte,  à  son 
extrémité,  une  touffe  de  six  grosses  épines  dentelées.  Le  palpe,  bi- 
articulé,  s'étend  bien  au  delà  de  l'extrémité  du  lobe  externe,  et  se 
termine  par  huit  épines  simples.  Les  lobes  des  mâchoires  de  la 
seconde  paire  sont  à  peu  près  d'égale  taille.  Le  lobe  interne  des 
maxillipèdes  atteint  au  niveau  de  l'extrémité  du  premier  article 
du  palpe;  il  porte  quelques  longues  soies  simples  au  bord  iuterne  et 
se  termine  par  une  rangée  de  douze  grosses  soies  ciliées.  Le  lobe 
externe  n'atteint  pas  tout  à  fait  l'extrémité  du  second  article  du 
palpe;  il  porte,  au  bord  interne,  une  rangée  de  dents  longues  et 
plates.  Le  palpe  est  grêle  et  allongé;  son  quatrième  article,  aiîectant 
l'aspect  d'un  dactyle,  est  finement  crénelé  au  bord  interne. 

Les  gnathopodes  antérieurs  (lig.  3o)  sont  courts  et  faibles.  Le 
carpe  est  largement  arrondi  au  bord  postérieur,  qui  porte  une 
épaisse  rangée  d'épines  striées,  accompagnées  de  quelques  longs 
cils  raides.  Le  propode,  ovale  allongé,  deux   fois  aussi  long  que 


CRUSTACES   AMPHIPODES 


415 


Fig.  35.  —  Piirelasmopug  seltr/er  nov.  sp   — 
Gnathopode  antérieur  du  mâle. 


large,  est  un  peu  plus  long  que  le  carpe  ;  il  porte  de  nombreux 
faisceaux  de  soies  ;  uue  rangée  de  petites  épines  traverse  obli- 
quement la  face  interne  de 
sa  partie  médiane.  Le  dac- 
tyle, grêle  et  recourbé,  peut 
s'appliquer  exactement  sur 
le  bord  palmaire.  Lesgna- 
thopodes  postérieurs  sont 
très  développés.  Le  bord 
postérieur  de  l'article  nie- 
rai se  termine  par  une  dent 
longue  et  aiguë.  Le  carpe, 
très  court,  triangulaire, 
porte,  à  sa  partie  posté- 
rieure, une  rangée  d'épi- 
nes striées,  entremêlées  de 
quelques  longs  cils.  Le 
propode,  très  volumineux, 

beaucoup  plus  long  que  l'article  basai,  affecte  une  forme  quadrau 
gulaire.  Le  bord  palmaire,  à  peu 
près  perpendiculaire  au  bord  posté- 
rieur, présente ,  à  partir  de  son 
articulation  avec  le  dactyle,  une 
petite  échancrure,  suivie  d'un  gros 
tubercule  épineux  et  tridenté,  puis 
d'une  large  échancrure  arrondie, 
et  se  termine  par  une  partie  droite, 
légèrement  crénelée.  Le  dactyle, 
gros  et  recourbé,  un  peu  plus  court 
que  le  bord  palmaire,  est  légère- 
ment crénelé  dans  la  partie  média 
ne  de  son  bord  interne. 

Les  pattes  des  troisième  et  qua- 
trième paires  sont  de  même  forme, 
mais  celles  de  la  quatrième  paire 
sont  beaucoup  plus  grêles  et  plus 
courtes  que  les  précédentes.  Le 
propode,  un  peu  plus  long  que  le 
carpe,  est  armé  de  petites  épines  au 
bord  postérieur.  Le  dactyle,  très 
robuste  et  presque  droit,  se  termine 


Fig.  36. 
sp.- 


-Parelasniopus  ^eliyer  nov- 
Patte  de  la  sixième  paire. 


416 


ED.    GHEVREUX 


par  une  petite  griffe,  dont  il  est  séparé,  au  bord  interne,  par  une 
dent  aiguë,  garnie  de  trois  soies.  Les  pattes  des  trois  dernières 
paires,  longues  et  robustes,  sont  de  même  forme.  Les  pattes  des 
sixième  et  septième  paires  (fig.  36),  à  peu  près  d'égale  taille,  sont 
notablement  plus  allongées  que  celles  de  la  cinquième  paire.  L'ar- 
ticle basai,  garni  d'épines  au  bord  antérieur,  crénelé  au  bord  pos- 
térieur, est  relativement  étroit;  son  bord  postérieur,  presque  droit 
dans  les  pattes  des  cinquième  et  sixième  paires,  est  régulièrement 
arrondi  dans  les  pattes  de  la  septième  paire.  Dans  les  trois  paires 
de  pattes,  l'article  méral,  le  carpe  et  le  propode  portent  des  touffes 
de  soies  extrêmement  allongées,  aussi  longues,  pour  la  plupart, 
que  les  articles  auxquels  elles  sont  fixées.  Le  dactyle  de  ces  pattes 
est  armé,  comme  celui  des  pattes  précédentes,  d'une  dent  et  de 
trois  petites  soies  au  bord  interne. 

Les  pléopodes  sont  très  al- 
longés ;  les  branches  des  pléo- 
podes de  la  troisième  paire 
comprennent  chacune  quinze 
articles.  Le  bord  postérieur 
du  pédoncule  des  uropodes 
de  la  première  paire  porte 
deux  rangées  d'épines  et  se 
termine  par  une  longue  épine 
recourbée.  Aussi  longues  que 
le  pédoncule,  les  branches  se 
rétrécissent  brusquement  à 
leur  extrémité,  pour  se  ter- 
miner en  pointe  aiguë.  Dans 
les  uropodes  de  la  seconde 
paire,  le  pédoncule,  beaucoup  plus  court  que  les  branches,  porte 
trois  épines  au  bord  postérieur.  La  branche  externe  porte  quatre 
épines  au  bord  postérieur  ;  la  branche  interne,  beaucoup  plus 
allongée,  en  porte  huit.  Le  pédoncule  des  uropodes  de  la  troi- 
sième paire  (fig  37)  est  large  et  court.  Les  branches,  semblables 
entre  elles,  sont  ovales,  tronquées  à  l'extrémité,  et  bordées  de 
nombreuses  et  robustes  épines,  entremêlées  de  quelques  longs  cils. 
Le  telson  (fig.  37),  fendu  jusqu'aux  trois  quarts  de  sa  longueur, 
présente  deux  lobes,  fortement  divergents,  tronqués  à  l'extrémité, 
armés  d'une  dent  à  l'angle  interne.  Quatre  épines,  aussi  longues 
que  le  telson,  sont  fixées  à  l'extrémité  de  chacun  de  ses  lobes. 
Femelle.  —  Comme  le   mâle,   la   femelle  possède  des  antennes 


Fig.  37.  —  Parelasmopus  setiger  nov.  sp 
—  Uropodes  de  la  troisième  paire  et  lelson 


CRUSTACÉS   AMPHIPODES 


417 


supérieures  très  allongées,  dont  le  flagellum  'accessoire  comprend 
également  quatre  articles  (fig.  38).  Les  gnatho- 
podes  antérieurs  (fig.  39)  ne  diffèrent  pas  sensi- 
blement de  ceux  du  raàle;  les  gnathopodes 
postérieurs  (fig.  39)  sont,  au  contraire,  bien 
différents.  L'article  méral,  quadrangulaire,  ne 
présente  pas  de  dent  au  bord  inférieur.  Le 
carpe,  très  allongé,  porte  de  nombreuses  touffes 
d'épines  striées,  accompagnées  de  longs  cils. 
Le  propode  beaucoup  plus  long  que  la  carpe, 
présente  des  bords  antérieur  et  postérieur 
parallèles;  sa  largeur  n'atteint  que  le  quart  de 
sa  longueur;  il  est  bordé  de  longues  soies  et 
porte  quelques  groupes  d'épines  ,  situées  au 
voisinage  du  bord  postérieur  ;  deux  petites 
épines  séparent  le  bord  palmaire  du  bord  pos- 
térieur. Le  dactyle,  grêle  et  aigu,  peut  s'appli- 
quer exactement  le  long  du  bord  palmaire. 
Les  pattes  des  trois  dernières  paires,  sembla- 
bles à  celles  du  mâle,  portent  des  touffes  de 
soies  très  allongées. 

La  longueur  des  mâles  est  de  7  millimètres; 
les  femelles  sont  un  peu  plus  petites. 

Habitat.  —  Port- Victoria,  Maiié,  sur  le  récif  de  Corail.  Six  exem 
plaires. 


Fig.  38.  —  Parelas- 
mopus  setiger  nov. 
sp.  —  Pédoncule  et 
partie  du  flagellum 
d'une  antenne  supé- 
rieure de  la  femelle. 


Fig.  39.   —  Parelasmopus  setiger  nov.  sp. —  Gnathopodes  de  la  femelle. 
A  droite,  gnathopode  antérieur;  à  gauche,  gnathopode  postérieur. 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901. 


418  ED.    CHKVREUX 

Cette  espèce  est  très  voisine  c\e  Parelasmopm  suiuensis  (Dana), 
dont  le  mâle  a  été  décrit  par  le  Rév.  Stebbing  (10,  p.  1029,  pi.  G)  ; 
d'après  un  exemplaire  incomplet,  pris  par  le  Challenger  sur  la  côte 
nord  de  l'Australie,  au  voisinage  du  cap  York.  Au  premier  abord, 
les  deux  formes  semblent  identiques,  mais  un  examen  attentif 
permet  de  relever  un  certain  nombre  de  différences  qui  justifient 
la  création  d'une  espèce  nouvelle.  Chez  le  mâle  de  P.  suiuensis,  les 
angles  latéraux  de  la  tête  sont  arrondis,  les  dents  dorsales  des 
segments  du  corps  sont  beaucoup  plus  petites,  la  forme  des  angles 
postérieurs  des  plaques  épimérales  de  métasome  est  un  peu  diffé- 
rente, les  yeux  sont  beaucoup  plus  grands,  le  flagellum  accessoire 
des  antennes  supérieures,  à  peine  plus  long  que  le  premier  article  du 
flagellum  principal,  ne  comprend  que  deux  articles,  les  plaques 
coxales  du  premier  segment  du  mérosome  sont  arrondies  et  ne 
présentent  pas  de  dent  à  l'angle  antérieur,  les  lobes  du  telson  ne 
portent  que  deux  épines. 

Famille    des    AMPHITHOIDAE  (1). 

Genre  AMPHITHQE  Leach,  1813. 

Amphithok  Vaillanti  Lucas. 

Habitat.  —  Mahé,  dragage,  fond  de  sable  et  Algues,  2  à  3  mètres 
de  profondeur.  Deux  femelles,  trois  jeunes  exemplaires. 

Cette  espèce,  commune  dans  toute  la  Méditerranée  occidentale, 
a  été  trouvée,  dans  l'océan  Atlantique,  aux  Açores  et  sur  le  littoral 
du  sud-ouest  de  la  France  (5,  p.  100).  Sa  présence  dans  l'océan 
Indien  confirme  l'opinion  du  Rév.  Stebbing  (10,  p.  516),  qui  consi- 
dère Amphithoe  erythrœa  Kossmann  (9,  p.  134,  pi.  xiv,  fig.  12 et  13), 
de  la  Mer  Rouge,  comme  identique  avec  Amphithoe  Vaillanti. 

Amphithoe  Alluaudi  nov.  sp. 

Mâle.  —  Le  corps  (fig.  40),  modérément  comprimé,  est  maculé  de 
nombreuses  petites  taches  en  forme  d'étoiles,  colorées  en  rouge 
brun  chez  les  exemplaires  conservés  dans  l'alcool.  Les  pédoncules 
des  antennes  et  les  pattes  portent  des  taches  semblables.  La  tête,  un 
peu  plus  courte  que  l'ensemble  des  deux  premiers  segments  du 
mésosome,  présente  des  lobes  latéraux  peu  prononcés,  arrondis  au 
bord  supérieur  et  terminés,  au  bord  inférieur,  par  un  angle  droit. 

(1)  Amphithoidae  Stebbing,  1899  (13,  p.  2H). 


CRUSTACES   AMPHIPODES 


419 


Les  plaques  coxales  de  la  première  paire,  un  peu  plus  hautes  que 
le  segment  correspoudant  du  mésosome, sont  largement  arrondies  et 
quelque  peu  prolongées  en  avant.  Le  lobe  antérieur  des  plaques 
coxales  de  la  cinquième  paire,  un  peu  plus  haut  que  les  plaques 
coxales  précédentes,  atteint  trois  fois  la  hauteur  du  lobe  postérieur. 
Les  plaques  épimérales  du  troisième  segment  du  métasome  sont 
régulièrement  arrondies  en  arrière. 

Les  yeux,  très  petits,  sont  ovales.  Les  antennes  supérieures 
atteignent  à  peu  près  la  longueur  de  l'ensemble  de  la  tête  et  des 
six  premiers  segments  du  mésosome.  Le  premier  article  du  pédon- 
cule est  très  volumineux.  Le  second  article,  beaucoup  plus  étroit, 


Fig.  40.  —  Amphithoe  AUuaudi  nov.  sp.  Mâle,  vu  du  côté  gauche. 


n'atteint  pas  la  longueur  du  premier.  Le  troisième  article  n'est  pas 
plus  long  que  le  premier  article  du  flagellum.  Les  trois  articles  du 
pédoncule  portent  de  nombreuses  soies.  Le  flagellum  comprend 
trente-cinq  articles  un  peu  plus  longs  que  larges.  Le  pédoncule  des 
antennes  inférieures,  très  robuste,  est  garni  de  nombreuses  touffes 
de  soies,  particulièrement  épaisses  au  bord  postérieur.  Lecinquième 
article  est  un  peu  plus  court  et  beaucoup  moins  gros  que  l'article 
précédent.  Le  flagellum  comprend  dix-huit  articles,  garnis  desoies 
touflues. 

Les  mandibules  (fig.  41),  courtes  et  robustes,  présentent  un  bord 
tranchant  oblique,  garni  de  nombreuses  dents.  Le  processus 
molaire  est  bien  développé.  Le  palpe,  remarquablement  court  et 


420 


ED.    CHEVREUX 


grêle,  est  loin  d'atteindre  au  niveau  de  l'extrémité  de  la  mandibule  ; 
son  troisième  article,  un  peu  plus  court  que  le  second,  se  termine 

par  trois  longues  soies.  La 
lèvre  postérieure  (fig.  41) 
présente  des  lobes  externes 
bizarrement  contournés , 
terminés  par  une  petite 
dent  aiguë,  et  des  lobes 
internes  larges  et  bien  dé- 
veloppés. Les  autres  pièces 
buccales  ne  diffèrent  pas 
sensiblement  de  celles  de 
l'espèce  commune,  Amplii- 
thoe  rubricata  (Montagu) 
r.  Les  gnatbopodes  antérieurs  (fig.  42)  sont  assez  robustes.  Le  bord 
antérieur  de  l'article  basai  se  termine  par  un  lobe  arrondi,  armé 
de  trois  longues  épines.  Le  carpe  est  beaucoup  plus  long  que  large. 
Le  propode,  de  forme  ovale,  est  plus  de  deux  fois  aussi  long  que 
large  ;  il  porte,  au  bord   postérieur,  une  forte  épine  avec  laquelle 


Fig  41.  —  Amphithoe  AUuaudi  nov.  sp. 
Pièces  buccales.  A  gauche,  mandibule 
droite,  lèvre  postérieure. 


Fig.  42.  -  Àmp/iilhoe  AUuaudi  nov.  sp.  —  Gnatbopodes  du  mà\e.  A  gauche, 
gnathopode  antérieur;  à  droite,  gnathopode  postérieur. 

l'extrémité  du  dactyle  peut  se  croiser.  Les  gnatbopodes  postérieurs, 
(fig.  42),  à  peine  aussi  longs  que  les  précédents,  sont  beaucoup  plus 
robustes.  L'article  basai,  très  volumineux,  porte,  comme  celui  des 
gnatbopodes  antérieurs,  un  lobe  arrondi,  armé  de  trois  épines.  Le 
carpe,  à  peu  près  triangulaire,  est  aussi  long  que  large.  Le  propode, 


CRUSTACES    AMPHIPODES 


421 


piriforme,  présente  un  l)ord  palmaire  assez  profondément  échancré, 
séparé  du  bord  postérieur  par  une  petite  épine.  Le  dactyle  est 
fortement  courbé. 

.  Les  pattes  des  troisième  et  quatrième  paires  présentent  un 
article  basai  assez  fortement  dilaté.  Les  articles  suivants  sont 
courts  et  grêles.  Les  pattes  de  la  cinquième  paire,  remar(|uablemeiit 
robustes,  présentent  un  article  basai  presque  circulaire.  L'article 
méral  et  le  carpe,  très  volumineux,  sont 
aussi  larges  que  longs.  Le  propode  (fig.  43), 
assez  étroit  à  la  base,  est  dilaté  à  l'extrémité  ; 
son  bord  antérieur  porte,  tout  près  de  l'arti- 
culation du  dactyle,  une  forte  épine  crochue, 
suivie  de  deux  épines  droites.  On  retrouve 
ces  trois  épines,  semblablement  placées, 
dans  les  pattes  des  deux  paires  suivantes. 
Ces  pattes,  plus  longues  mais  moins  robus- 
tes que  les  pattes  de  la  cinquième  paire, 
sout  à  peu  près  de  même  forme  et  de  même 
longueur.  L'article  basai  est  un  peu  plus 
long  que  large.  L'extrémité  du  propode  est 
dilatée.  Les  pattes  de  la  sixième  paire  sout 
dirigées  dans  le  même  sens  que  les  pattes 
précédentes. 

Les  branches  des  uropodes  de  la  première 
paire  sont  beaucoup  plus  courtes  que  le 
pédoncule.  Dans  les  uropodes  de  la  deuxième  paire,  les  branches 
atteignent  la  longueur  du  pédoncule.  Dans  les  uropodes  de  la 
troisième  paire  (fig.  44) ,  le  pédoncule, 
très  volumineux,  porte,  à  son  extrémité, 
quatre  petites  épines  et  quelques  longues 
soies  spiniformes,  qui  dépassent  de  beau- 
coup l'extrémité  des  branches.  La  bran- 
che externe,  qui  atteint  à  peine  la  moitié 
de  la  longueur  du  pédoncule,  se  termine 
par  deux  fortes  épines  crochues.  La  bran- 
che interne,  de  forme  ovale,  plus  courte 
que  la  branche  externe,  porte  une  petite 
épine  et  quelques  soies.  Le  telson  (fig.  44), 
remarquablement  court,  affecte  une  for- 
me semi-circulaire.  Il  porte  deux  paires 
de  soies  latérales  et  deux   longues  soies  terminales.    Une  petite 


Kig.  43.  —  Am,phiUwe 
AUuandi  nov.  sp.  — 
Rxtrémité  d'une  patte 
de  la  cinquième  paire 
du  mâle. 


Fig.  44.  —  Aniphithop  Al- 
luaudi  nov.  sp.  —  Uropo- 
des de  la  dernière  paire  et 
telson  du  mâle. 


422 


ED.    CHEVREUX 


épine  crochue,  à  peine  visible  à  l'aide  d'un  fort  grossissement, 
existe  de  chaque  côté  de  son  bord  postérieur. 

Femelle.  —  Les  antennes  inférieures  de  la  femelle  sont  un  peu 
moins  robustes  que  celles  du  mâle  et  les  soies  qui  les  garnissent, 
bien  que  très  nombreuses,  sont  moins  touffues.  Les  gnathopodes 
antérieurs  (fig.  45)  affectent  à  peu  près  la  même  forme  que  ceux  du 
mâle.  Dans  les  gnathopodes  postérieurs  (fig.  45),  le  carpe  se  pro- 
longe en  arrière  pour  former  un  lobe  anguleux.  Le  propode  n'est 
guère  plus  robuste  que  celui  des  gnathopodes  antérieurs,  mais 
affecte  une  forme  à  peu  près  triangulaire.  Le  dactyle  est  un  peu 
plus  robuste  et  plus  recourbé. 

La  longueur  du  mâle,  dans  la  position  où  il  est  figuré  ci-dessus 
(fig.  40),  est  de  5  millimètres.  La  femelle  est  un  peu  plus  petite. 
Habitat.  —  La  Digue,  dans  les  Algues.  Nombreux  exemplaires. 

Cette  petite  espèce  semble  être 
une  forme  de  transition  entre 
les  genres  Amphithoe  et  Pleone- 
xes.  Les  proportions  relatives  de 
ses  antennes  en  font  une  véri- 
table 4  wp/tiî/ioe,  tandis  que  la  di- 
latation des  extrémités  des  pattes 
des  trois  dernières  paires  et  les 
petits  crochets,  rudimentaires  il 
est  vrai,  de  son  telson,  la  rappro- 
chent du  genre  Pleonexes.  Il  m'a 
semblé  inutile  de  créer,  pour  une 
unique  espèce,  un  genre  inter- 
médiaire entre  deux  genres  très 
voisins,  et  je  me  suis  décidé  à  la 
classer  provisoirement  parmi  les 
Amphithoe.  Ou  sait  que  l'un  des 
principaux  caractères  indiqués  par  Sp.  Bâte  (1,  p.  147)  pour  le 
genre  Pleonexes  consiste  dans  la  grande  longueur  des  antennes 
inférieures:  «  Peduncle  of  the  lower  antenna  reaching  nearly  to  the 
extremity  of  the  supper  antenna  ». 


Fig.  45. —  Amphithoe  Alluaudi no\.  sp. 
—  Gnathopodes  de  la  femelle.  A 
droite,  gnathopode  antérieur  ;  à 
gauche,  'gnathopode  postérieur. 


Genre  GRUBL\  Czeruiawski,  1868 
Grubia  migrophthalma  nov.  sp. 

Femelle.  —  Le  corps  (fig.  46),  assez  fortement  comprimé,  est  lisse. 
La  tête,  aussi  longue  que  l'ensemble  des  deux  premiers  segments 


CRUSTACES   AMPHIPODES 


423 


du  mésosome,  présente  des  lobes  latéraux  très  larges,  tronqués  au 
bord  autérieur.  Les  plaques  coxales  des  quatre  premières  paires, 
beaucoup  plus  hautes  que  les  segments  correspondants  du  méso- 
some, portent,  au  bord  inférieur,  une  rangée  de  petites  épines, 
suivie  de  quelques  longues  soies  spiniformes.  Les  plaques  coxales 
de  la  première  paire,  remarquablement  larges,  se  prolongent  en 
avant  jusqu'au  niveau  du  bord  antérieur  de  la  tête.  Le  lobe  posté- 
rieur des  plaques  coxales  de  la  cinquième  paire  n'atteint  que  le 
quart  de  la  hauteur  du  lobe  antérieur.  Les  plaques  épimérales  du 
troisième  segment  du  métasome  sont  presque  rectangulaires,  sauf 


Fig.  46.  —  Grubiamicrophthatma  nov.  sp.  Femelle,  vue  du  côté  droit. 


un  petit  crochet  situé  à  l'angle  postérieur.  Tous  les  segments  du 
corps,  les  plaques  coxales  et  les  plaques  épimérales  sont  ponctués 
de  petites  taches,  colorées  en  rouge  brun  chez  les  exemplaires 
conservés  dans  l'alcool. 

Les  yeux,  très  petits,  sont  étroitement  ovales.  Les  antennes 
supérieures  sont  à  peu  près  aussi  longues  que  l'ensemble  de  la 
tête  et  du  mésosome.  Le  premier  article  du  pédoncule,  assez  volu- 
mineux, est  un  peu  dilaté  dans  sa  partie  médiane.  Le  second  article 
est  aussi  long,  mais  beaucoup  plus  étroit, que  le  premier.  Le  troisième 
article  n'atteint  pas  le  tiers  de  la  longueur  du  second.  Le  flagellum 


424 


ED.    CHEVREUX 


principal  comprend  trente-quatre  articles,  garnis  de  courtes  soies. 
Le  flagellum  accessoire,  bi-articulé,  n'atteint  que  la  moitié  de  la 
longueur  du  premier  article  du  flagellum  principal.  Les  antennes 
inférieuressontpresqueaussi  longues  que  les  antennes  supérieures. 
Le  cinquième  article  du  pédoncule  n'atteint  pas  tout  à  fait  la  lon- 
gueur de  l'article  précédent.  Le  flagellum,  aussi  long  que  le 
pédoncule,  comprend  vingt-six  articles. 

Les  pièces  buccales  ne  difièrent  pas  sensiblement  de  celles  de 
l'espèce  voisine,  Grubia  Inrsuta  Chevreux  (6,  p.  95,  fig.  3). 

Les  gnathopodes  antérieurs  (fig.  47)  sont  assez  robustes.  Le  carpe, 
très  volumineux,  atteint  presque  la  longueur  du  propode.  Ce  der- 
nier article  est  piriforme  ;  son  bord  antérieur  ne  présente  qu'une 


Fig.  47.  —  Grubia  microphthalma  nov.  sp.  Gnathopodes.  A  droite,  gnathopode 
antérieur  ;  à  gauche,  gnathopode  postérieur. 


qu'une  légère  courbure;  le  bord  postérieur,  confondu  avec  le  bord 
palmaire,  est,  au  contraire,  fortement  convexe.  Le  dactyle,  peu 
courbé,  est  aigu  à  l'extrémité.  Les  guatbopodes  postérieurs  (fig.  47) 
sont  un  peu  plus  robustes  que  les  gnathopodes  antérieurs.  Le  carpe, 
assez  court,  se  prolonge  en  arrière  pour  former  un  lobe  étroit, 
arrondi  à  l'extrémité.  Le  propode,  quadrangulaire,  présente,  au 
bord  palmaire,  une  petite  échancrure  arrondie.  Le  dactyle  est  un 
peu  plus  long  que  le  bord  palmaire. 

Dans  les  pattes  des  troisième  et  quatrième  paires,  l'article  méral, 
le  carpe  et  le  propode  sont  d'égale  longueur.  L'article  méral  est  un 
peu  dilaté  au  bord  antérieur.  L'extrémité  du  dactyle  est  obtuse. 

L'article  basai  des  pattes  delà  cinquième  paire,  aussi  large  que 


CRUSTACES    AMPHIPODES 


4.25 


long,  est  piri forme.  Le  propode,  beaucoup  plus  long  que  le  carpe, 
porte  trois  fortes  épines  au  bord  postérieur.  Les  pattes  des  deux 
dernières  paires,  beaucoup  plus  longues  que  les  pattes  précédentes, 
sont  d'égale  taille  et  de  môme  forme.  L'article  _ 
basai,  beaucoup  plus  long  que  large,  est  peu  dilaté 
en  arrière.  L'extrémité  du  propode  n'est  pas  dila- 
tée. Le  dactyle  est  grêle  et  aigu. 

Le  pédoncule  des  uropodes  de  la  première  paire 
(fig.  48),  très  volumineux,  porte  quatre  grosses 
épines  au  bord  postérieur;  son  bord  antérieur  est 
armé  d'une  trentaine  de  soies  spini formes.  Les 
branches  portent  de  nombreuses  épines.  La  bran- 
che interne  n'atteint  pas  tout  à  fait  la  longueur 
du  pédoncule.   La  branche  externe  est  notable- 
ment plus  courte  que  la  branche  interne.  Dans  les 
uropodes  de  la  seconde  paire,  le  pédoncule,  très 
robuste,  porte  trois  épines   au   bord  externe  et 
trois  épines  au  bord  interne.  Les  branches,  d'égale 
taille  et  garnies  de  nombreuses  épines,  sont  de  la 
longueur  du  pédoncule.  Dans  les  uropodes  de  la 
troisième  paire  (fig.  49),  le  pédoncule,  très  robuste, 
un  peu  plus  long  que  large,  porte  une  rangée  de 
cinq  épines  au  bord  inférieur  et  une  épine  au  bord  interne.  Les 
branches  atteignent  à  peu  près  la  moitié  de  la  longueur  du  pédon- 
cule.  La  branche  externe  porte  une 
petite  épine  et  quelques  soies  au  bord 
externe  et  se  termine  par  deux  épines 
crochues  d'inégale  taille.  La  branche 
interne ,   un   peu  plus   large   que  la 
branche  externe,  porte  cinq  épines  et 
une  touffe  de  longues  soies.  Le  telson 
(fig.  49),  beaucoup  plus  large  que  long, 
carrément  tronqué  à  l'extrémité,  est 
remarquablement   armé.   Chacun  de 
ses  bords  latéraux  porte  trois  épines; 
dans  chacun  de  ses  angles  postérieurs 
se  trouve  un   petit  tubercule,   garni 
d'une  spiuule,   et    deux   groupes  de 
cinq    épines,    croissant    progressive- 
ment   en    taille,    existent   sur    deux 
lignes  obliques,  dirigées  des  tubercules  vers  le  centre. 


Fig.  48.  —  Grubia 
microplithalma 
nov.  sp.  Uropode 
do  la  première 
paire. 


Fig.  49.  —  Grubia  imcrophthal- 
ina  nov.  sp.  Uropodes  de  la 
dernière  paire  et  telson. 


426  ED.    GHEVREUX 

La  longueur  de  l'exemplaire  décrit  ci-dessus,  dans  la  position  où 
il  est  figuré,  était  de  7  millimètres.  Le  second  exemplaire  mesure 
8  millimètres. 

Habitat.  —  La  Digue,  sur  des  Algues  marines.  Deux  femelles. 

Cette  espèce  se  rapproche  de  la  femelle  de  Grubia  hirsuta  par  le 
flagellum  accessoire  bi-articuléde  ses  antennes  supérieures  et  par 
la  forme  de  ses  gnathopodes.  Elle  en  diffère  par  de  nombreux 
caractères.  Chez  la  femelle  de  Grubia  hirsuta,  les  yeux  sont  beaucoup 
plus  grands,  les  antennes  inférieures  sont  plus  courtes  que  les 
antennes  supérieures,  les  plaques  coxales  de  la  première  paire 
(6,  fig.  5),  beaucoup  moins  larges,  ne  se  prolongent  pas  en  avant, 
les  pattes  postérieures  plus  robustes,  sont  un  peu  dilatées  à  l'extré- 
mité du  propode,  les  uropodes  de  la  dernière  paire  sont  plus 
allongés,  le  telson,  arrondi  à  l'extrémité,  affecte  une  forme  bien 
différente. 

Le  professeur  Roby  Kossmann(9,  p.  135)  a  décrit,  sous  le  nom 
d'Amphithoides  longicornis  nov.  gen,  et  sp.,  un  petit  Amphipode  de 
la  mer  Rouge,  dont  le  plusgrand  exemplaire  mesurait4millimètres. 
Autant  qu'on  en  peut  juger  par  la  description  très  succincte  de  cet 
Amphipode,  description  qui  n'est  malheureusement  accompagnée 
d'aucune  figure,  le  genre  Amphithoides  est  synonyme  de  Grubia, 
mais  l'espèce  de  la  mer  Rouge  ne  peut  être  considérée  comme  une 
iorme]eune  de  Grubia  niicrophthabna.  Elle  s'en  rapproche,  il  est 
vrai,  par  le  flagellum  accessoire  bi-articulé  de  ses  antennes  supé- 
rieures, mais,  chez  Ampinthoides  longicornis,  ces  antennes  sont 
aussi  longues  que  le  corps,  tandis  qu'elles  atteignent  à  peine  les 
deux  tiers  de  cette  longueur  chez  Grubia  inicrophthalma .  Les 
gnathopodes  antérieurs  et  postérieurs  de  cette  dernière  espèce  sont 
de  forme  assez  différente  ;  ils  sont  à  peu  près  semblables  entre  eux 
chez  l'espèce  de  la  mer  Rouge.  Enfin,  la  branche  externe  des 
uropodes  de  la  dernière  paire  d'Amphithoides  longicornis  ne  porte 
qu'une  épine  crochue.  Nous  ne  savons  rien  de  plus  sur  cet  Amphi- 
pode ;  aucune  description  n'est  donnée  des  pattes  des  cinq 
dernières  paires,  non  plus  que  des  uropodes  et  du  telson. 

Genre  PARAGRUBIA  nov.  gen. 

Corps  modérément  comprimé.  Plaques  coxales  des  cinq  premières 
paires  beaucoup  plus  hautes  que  les  segments  correspondants  du 
mésosome.  Antennes  supérieures  très  allongées,  beaucoup  plus 
longues  que  les  antennes  inférieures;  flagellum  accessoire  bien 
développé.  Pièces  buccales  remarquablement  puissantes.  Mandi- 


CRUSTACKS    AMPHIPODES 


427 


bules  extrêmement  robustes  et  allongées  ;  palpe  faible  et  court. 
Mâchoires  de  la  première  paire  garnies,  chez  le  mâle  seulement,  de 
deux  rangées  d'épines.  Lobe  externe  des  maxillipèdes  presque 
aussi  long  que  le  palpe.  Gnathopodes  antérieurs  [)lus  robustes  que 
les  gnathopodes  postérieurs.  Pattes  de  la  septième  paire  beaucoup 
plus  longues  que  les  pattes  précédentes.  Telson  orbiculaire. 

Paragrubia  vorax  nov.  sp. 

Mâle.  —  Le  corps  (fig.  oO)  est  modérément  comprimé.  La  tête, 
aussi  longue  que  l'ensemble  des  deux  premiers  segments  du  méso 


Fiiï.  50.  —  Paragrubia  vorax  nov.  sp.  Mâle,  vu  du  côté  gauche. 


some,  présente  des  lobes  latéraux  à  peine  saillants,  arrondis.  Les 
plaques  coxales  des  cinq  premières  paires  sont  beaucoup  plus  hautes 
que  les  segments  correspondants  du  mésosome.  Les  plaques  coxales 
de  la  première  paire,  très  larges  etquelquepeu  prolongées  en  avant, 
portent,  au  bord  inférieur,  une  rangée  de  petites  épines,  suivies 
de  quelques  longues  soies.  On  retrouve  ces  épines  et  ces  soies  dans 
les  plaques  coxales  de  la  deuxième  paire.  Le  lobe  postérieur  des 
plaques  coxales  de  la  cinquième  paire  atteint  près  de  la  moitié 
de  la  lyauteur  du  lobe  postérieur.  Les  plaques  épiniérales  du  pre- 
mier segment  du    métasome  sont  régulièrement  arrondies.    Les 


428 


ED.    CHEVREUX 


plaques  épimérales  des  deux  seyiiieuts  suivants  se  terminent  en 
arrière  par  un  petit  prolongement  obtus. 

Les  yeux,  assez  grands,  sont  ovales.  Les  antennes  supérieures 
dépassent  en  longueur  l'ensemble  de  la  tète  et  du  mésosome.  Le 
premier  article  du  pédoncule,  très  robuste,  porte  une  épine  à 
l'extrémité  du  bord  postérieur.  Le  second  article  est  un  peu  plus 
court  et  beaucoup  moins  large  que  le  premier.  Le  troisième  article 
atteint  un  peu  plus  du  tiers  delà  longueur  du  second.  Le  flagellum 


Fig.  51.  —  Paragiubia  vorax  now  sp.  —  Pièces  buccales.  .\  gauche,  lèvre  anté- 
rieure ;  au  milieu,  niamiibule;  ii  droite,  lèvre  postérieure. 


principal,  très  allongé,  comprend  une  cinquantained'articles, garnis 
de  courtes  soies.  Le  flagellum  accessoire,  composé  de  cinq  articles, 
atteint  la  longueur  de  l'ensemble  des  cinq  premiers  articles  du 
flagellum  principal.  Les  antennes  inférieures  sont  beaucoup  plus 
courtes  que   les  antennes  supérieures.   Le  cinquième   article  du 

pédoncule  est  un  peu 
plus  court  et  beaucoup 
moins  gros  que  le  qua- 
trième. Le  flagellum,  à 
peu  près  aussi  long  que 
le  pédoncule,  se  com- 
pose d'une  trentaine 
d'articles  qui,  sauf  le 
premier,  sont  extrême- 
ment courts. Ces  articles 
sont  garnis  d'épaisses 
touflfes  de  soies. 

Les    pièces   buccales 
(fig.  51  et  52i  sont  re- 
marquablement   déve- 
loppées.  La  lèvre  antérieure  est  arrondie  au  bord  distal.  Les  lobes 


Fig.  52.  —  Paragnibui  vorax  nov.  sp.  —  Pièces 
buccales.  A  gauche.  mAchoire  de  la  première 
paire  ;  au  milieu,  mâchoire  de  la  deu.xième 
paire  ;  à  droite,  maxillipède.  (Ces  figures  sont 
dessinées  avec  le  même  grossissement  que  les 
précédentes  I. 


CRUSTACÉS   AMPHIl'ODES 


t29 


iDternes  de  la  lèvre  postérieure,  bien  développés,  portent  une 
épaisse  bordure  de  cils.  Les  lobes  externes  présentent,  au  bord 
antérieur,  une  petite  échancrure  arrondie.  Les  mandibules  sont 
extrêmement  robustes  et  allongées.  Le  lobe  tranchant,  armé  de 
deux  fortes  dents,  est  suivi  d'un  lobe  accessoire  denticulé.  Le 
processus  molaire  est  très  proéminent.  Le  palpe,  presque  rudi- 
mentaire,  n'atteint  pas  l'extrémité  de  la  mandibule  ;  son  troisième 
article,  plus  grêle  et  plus  court  que  le  second,  se  termine  par  une 
touffe  de  soies.  Les  mâchoires  de  la  première  paire  sont  remar- 
quables par  la  double  rangée  d'épines  dont  leur  lobe  externe  est 
armé.  Je  n'ai  pu  distinguer  aucune  trace  de  lobe  interne  chez  les 
exemplaires  disséqués.  Le  palpe,  bi-articulé,  dépasse  de  beaucoup 


Fig.  o3.   —    Paragrubia  vorax  nov.  sp.  —  Gnathopodes  du   mâle.  A  gauche, 
gnathopode  antérieur;  à  droite,  gnathopode  postérieur. 

le  lobe  externe  en  longueur  ;  il  porte  de  longues  épines  latérales  et 
terminales.  Le  lobe  externe  des  mâchoires  de  la  deuxième  paire, 
beaucoup  plus  large  que  le  lobe  interne,  affecte  une  forme  à  peu 
près  quadrangulaire.  Les  lobes  des  maxillipèdes  sont  très  déve- 
loppés. Le  lobe  interne  se  termine  par  une  rangée  de  dix  longues 
soies  spiniformes.  Le  lobe  externe,  garni  d'une  rangée  de  petites 
épines  au  bord  interne,  atteint  presque  au  milieu  du  troisième 
article  du  palpe.  Le  quatrième  article  du  palpe  est  dactyliforme. 

Les  gnathopodes  antérieurs  (fig.  o.3),  peu  allongés,  sont  assez 
robustes.  L'article  basai,  fortement  dilaté  en  arrière,  présente,  à 
l'extrémité  du  bord  antérieur,  un  lobe  arrondi,  armé  de  deux 
épines.   Le   carpe  est  plus  long  que  large.    Le    propode,    assez 


430 


ED.    CHEVREUX 


volumineux,  atlecte  une  forme  quadrangulaire.  Le  bord  palmaire, 
assez  fortement  échancré,  se  termine  par  un  angle  presque  droit, 
armé  d'une  épine.  Ce  bord  palmaire  et  le  bord  postérieur  sont 
garnis  de  nombreuses  touffes  de  soies.  Le  dactyle,  robuste  et 
recourbé,  est  un  peu  plus  long  que  le  bord  palmaire.  Les  gnatho- 
podes  postérieurs  (fig.  33)  sont  un  peu  plus  longs,  mais  beaucoup 
plus  grêles,  que  les  gnatbopodes  antérieurs.  L'article  basai  est  plus 
étroit  et  plus  allongé.  Le  propode  est  étroitement  ovale.  Le  dactyle 
est  grêle  et  court. 

L'article  basai  des  pattes  des  troisième  et  quatrième  paires  est 
beaucoup  moins  dilaté  que  chez  les  espèces  du  genre  Grubia. 
L'extrémité  du  dactyle  est  obtuse.  Les  pattes  des  trois  dernières 
paires  sont  toutes  dirigées  en  sens  inverse  des  pattes  précédentes. 

L'article  basai, largement  ovaledans 
les  pattes  de  la  cinquième  paire, 
est  étroitement  ovale  dans  les  pattes 
des  deux  paires  suivantes.  Dans 
toutes  ces  pattes,  le  propode  est  un 
peu  dilaté  à  l'extrémité  et  son  bord 
antérieur  porte  une  rangée  d'épi- 
nes. Les  pattes  de  la  cinquième 
paire  sont  très  courtes.  Les  pattes 
de  la  septième  paire  sont  beaucoup 
plus  longues  que  celles  de  la  sixiè- 
me paire. 

Les  branches  des  pléopodes,  très 
allongées,  comprennent  de  nom- 
breux articles.  La  branche  externe 
des  uropodes  de  la  première  paire,  un  peu  plus  longue  que  le 
pédoncule,  est  plus  courte  que  la  branche  interne.  Le  pédoncule 
des  uropodes  de  la  deuxième  paire  atteint  la  longueur  de  la  branche 
interne  ;  la  branche  externe  est  plus  courte.  Dans  les  uropodes  de 
la  troisième  paire  (fig.  34),  le  pédoncule,  très  robuste,  porte  une 
rangée  de  cinq  épines  à  son  extrémité.  La  branche  externe  porte 
deux  épines  et  une  touffe  de  longues  soies  au  bord  externe  et  se 
termine  par  deux  épines  recourbées  d'inégale  taille.  La  branche 
interne,  un  peu  plus  longue  que  la  branche  externe,  se  termine 
par  une  épine  recourbée,  accompagnée  d'une  touffe  de  longues 
soies.  Le  telson  (fig.  34),  à  peu  près  circulaire,  est  aussi  large  que 
long.  Il  porte  une  touffe  de  quatre  longues  soies  sur  chacun  de 
ses  bords  latéraux.   Deux  rangées  obliques,  de  six  soies  chacune, 


Fig.  54.  —  Paragrubia  vorax,  nov. 
sp.  Uropodes  de  la  dernière  paire 
61  telson. 


CRUSTACES    AMPHIPODES 


431 


se  trouvent  dans  sa  partie  médiane  ;  une  petite  épine  existe  de 
chaque  côté  de  son  bord    postérieur. 

Femelle.  —  Les  antennes  ne  ditïèreutde  celles  du  mâle  que  par  le 
flagellum  accessoire  des  antennes  supérieures,  qui  comprend  seule- 
ment quatre  articles.  Les  màclioires  de  la  première  paire  ne  portent 
qu'une  rangée  d'épines.  Les  gnathopodes  (fig.  55)  sont  plus  faibles 


-^' 


Fig.  55.  —  Paragrubin  vorax  nov.  sp.  Gnathopodes  de  la  femelle.  A  droite, 
gnathopode  antérieur;  à  gauche,  gnathopode  postérieur. 

que  ceux  du  mâle,  mais  leurs  proportions  relatives  sont  les  mêmes, 
les  gnathopodes  antérieurs  étant  un  peu  plus  courts  et  plus  robus- 
tes que  les  gnathopodes  postérieurs.  Le  propode  des  gnathopodes 
antérieurs  est  ovalaire  ;  celui  des  gnathopodes  postérieurs  est 
plutôt  quadrangulaire,  son  bord  palmaire  formant  un  angle  obtus 
avec  le  bord  postérieur. 

La  longueur  du  mâle,  dans  la  position  où  il  est  figuré  ci-dessus, 
est  de  G  millimètres.  Les  plus  grandes  femelles  atteignent  la  taille 
du  mâle. 

Habitat.  —  iMahé,  anse  royale,  sur  les  Coraux.  Un  mâle,  cinq 
femelles. 


Famille   des    ISGH  Y  ROGERID  A  E  (1) 
Genre  AUDULLA  (2)  nov.  geu. 

Corps  assez  grêle,  comprimé.  IMaques  coxales  petites.  Antennes 
robustes,  pédoncules  très  allongés,  llagellums  courts.  Premier  arti- 

(1)  Ischyroceridae  Stebbing,  1899(13,  p.  211). 

(2)  Anagramme  de  Alluaud. 


432 


ED.    CHEVREUX 


cledu  pédoncule  des  antennes  inférieures  visible  en  dehors  de  la  tête. 
Lèvre  antérieure  arrondie.  Lobes  internes  de  la  lèvre  postérieure 
bien  développés.  Palpe  des  mandibules  très  robuste.  Extrémité  du 
lobe  interne  des  mâchoires  de  la  première  paire  obliquement  tron- 
quée, bordée  d'une  rangée  de  soies.  Dernier  article  du  palpe  des 
maxillipèdes  cylindrique.  Gnathopodes  postérieurs  très  volumi- 
neux, chéliformes  chez  le  mâle.  Branches  des  uropodes  de  la  dernière 
paire  d'égale  taille,  garnies  de  fortes  épines,  mais  ne  portant  pas 
d'épines  crochues.  Telson  assez  volumineux,  quadrangulaire. 

AUDL'LLA  CHELIFERA,  nOV.  Sp. 

Hjdlc.  —  Le  corps  (lig.  56),  grêle  et  comprimé,  est  lisse.  La  tête 


Fig.  56.  —  Audulla  chelifera  nov.  sp.  Mâle,  vu  du  côté  droit. 


aussi  longue  que  l'ensemble  des  deux  premiers  segments  du  méso- 
some,  présente  des  lobes  latéraux  peu  allongés,  aigus  à  l'extrémité, 
et  des  angles  inférieurs  très  aigus.  Les  plaques  coxales  des  quatre 
premières  paires,  moins  hautes  que  les  segments  correspondants 
du  mésosome,  portent  quelques  cils  au  bord  inférieur.  Le  lobe  an- 
térieur des  plaques  coxales  de  la  cinquième  paire  atteint  le  double 
de  la  hauteur  du  lobe  postérieur.  Dans  les  trois  segments  du  méta- 
some,  les  plaques  épimérales  se  terminent  en  arrière  par  une  petite 
dent.  Le  second  segment  de  l'urosome  porte  une  petite  soie,  située 
à  l'extrémité  de  son  bord  dorsal.  Une  touffe  de  soies,  semblable- 
ment  placées,  existe  sur  le  troisième  segment. 
Les  yeux,  assez  petits,  de  forme  ovale  allongée,  sont  situés  obli- 


CRUSTACES   AMPHIPODES 


433 


quenient  ,  à  la  base  des  lobes  latéraux  de  la  tête.  Les  antennes  su- 
périeures atteignent  à  peu  près  la  longueur  de  l'ensemble  de  la 
tète  et  des  cinq  premiers  segments  du  mésosome.  Le  pédoncule, 
très  allongé,  porte  une  rangée  de  longues  soies  au  bord  postérieur; 
sou  troisième  article,  plus  court  que  le  second,  atteint  à  peu  près 
la  longueur  du  premier.  Le  flagellum  principal,  comprenant  buit 
articles,  n'atteint  qu'un  peu  plus  de  la  moitié  de  la  longueur  du 
pédoncule.  Le  flagellum  accessoire,  aussi  long  que  l'ensemble  des 
deux  premiers  articles  du  flagellum  principal,  comprend  quatre 
articles  courts  et  d'égale  taille.  Les  antennes  inférieures  sont  un  peu 
plus  longues  que  les  antennes  supérieures  Tous  les  articles  du 
pédoncule  sont  visibles  en  dehors  de  la  tête.  Les  quatrième  et 
cinquième  articles  sont  d'é- 
gale longueur.  Le  flagellum 
(fig.  57),  un  peu  plus  long  que 
le  dernier  article  du  pédon- 
cule, très  volumineux,  forte- 
ment dilaté  en  son  milieu, 
comprend  huit  articles  garnis 
de  touffes  de  soies  assez  al- 
longées. 

La  lèvre  antérieure  est  ar- 
rondie et  ne  présente  pas  d'é- 
chancrure.  Les  lobes  externes 
de  la  lèvre  postérieure  se  ter- 
minent en  arrière  par  des  an- 
gles étroits  et  allongés  ;  les 
lobes  internes  sont  bien  dé- 
veloppés. Les  mandibules 
(fig.  oS),  grosses  et  courtes, 
sont  armées,  au  bord  tran- 
chant, de  deux  longues  dents  et  de  deux  petites  dents  arrondies.  Le 
processus  molaire,  très  volumineux  mais  peu  saillant,  est  séparé 
du  bord  tranchant  par  une  rangée  de  dix  soies  spiniformes.  Le 
palpe  est  extrêmement  robuste  ;  son  second  article  présente  un 
renflement  très  accentué  au  bord  antérieur,  qui  porte  une  rangée 
de  soies.  Le  troisième  article,  beaucoup  plus  court  que  le  second, 
dilaté  à  l'extrémité,  porte  également  une  épaisse  bordure  de 
longues  soies  ciliées.  Le  lobe  interne  des  mâchoires  de  la  première 
paire  (fig.  59),  très  large,  obliquement  tronqué,  est  bordé  d'une 
rangée  de  huit  soies.  Le  lobe  externe,  terminé  par  un  bouquet 


Fig.  57.  —  Aiululla 
chelifera  nov.  sp. 
Flagellum  d'une  an- 
tenne inférieure  du 
mâle. 


Fig.  58.  —  AuduUa 
chelifera  nov.  sp. 
Mandibule. 


Mém.  Soc.  Zool,  de  Fr,,  1901. 


434 


ED.    CHEVRKUX 


Fig.59.  —  AuduUa 
cheliferanov.  sp. 
Mâchoire  de  la 
première  paire. 


d'épiues,  est  fiuenieut  cilié  au  bord  iuteriie.  Le  palpe,  bi-articulé, 
beaucoup  plus  long  que  le  lobe  externe,  porte  sept  petites  épines. 
Les  lobes  des  mâchoires  de  la  deuxième   paire 
sont  de  même  taille  et  ne  difïèrent  que  par  les 
soies,  très  nombreuses  sur  le  lobe  interne,  assez 
rares  sur  le  lobe  externe,  qui  les  garnissent.  Le 
lobe  interne  des  maxillipèdes  (fig.  60),  bien  déve- 
loppé,  porte  de  nombreuses  soies.    Le  lobe  ex- 
terne, assez  court,  est  loin  d'atteindre  l'extrémité 
du  second  article  du  palpe;   il  porte  une  rangée 
de  dents  au  bord  interne.   Le  second  article  du 
palpe  est  de  beaucoup  le  plus  long.  Le  quatrième 
article,  très  court,  cylindrique,  n'offre  pas  l'aspect 
d'un  dactyle. 
Les   gnathopodes  antérieurs  (lig.  61)  sont   modérément    déve- 
loppés. Le  propode,  aus- 
si  long  que  le   carpe, 
affecte  une  forme  ova- 
laire,  le  bord  palmaire 
étante  peine  distinct  du 
bord  postérieur.  L'arti- 
cle méral,  le  carpe  et  le 
propode  portent  de  lon- 
gues soies  au  bord  pos- 
térieur. Le  dactyle, grêle 
et  peu  courbé,  beaucoup 
plus  long  que  le  bord 
palmaire ,    atteint    les 
deux   tiers   de  la  lon- 
gueur du  propode.   Les  gnathopodes  postérieurs  (fig.  62)  sont  très 
développés.  Le  carpe,  triangulaire,  porte,  ainsi  que  l'article  méral, 
une  touffe  de  longues  soies  spinitormes.  Le  propode,  extrêmement 
volumineux,  beaucoup  plus  long  que  l'article  basai,  affecte  une 
forme  quadrangulaire.  Le  bord  postérieur  se  prolonge  pour  former, 
avec  le  bord  palmaire,  une  forte  dent  obtuse.   Le  dactyle,  gros  et 
court,  extrêmement  large  à  la  base,  subaigu  à  l'extrémité,  peut  se 
croiser  avec  la  dent  du  propode  pour  constituer  un  puissant  organe 
préhensile. 

Les  pattes  des  troisième  et  quatrième  paires  atteignent  à  peu 
près  la  longueur  des  gnathopodes  antérieurs.  L'article  méral 
et  le  carpe  sont  d'égale  taille  ;  le  propode  est  un  peu  plus  allongé. 


Fig.  60.— iMdi/i/a 
cheliferanov.sp. 
Maxillipède. 


Fig.  61,  —  Aud^illa  chelifera 
nov.  sp.  Gnathopode  antérieur 
du  mâle. 


CRUSTACES  AMPHIPODES 


435 


Les  quatre  derniers  articles  des  pattes  des  cinquième  et  sixième 
paires  sont  invertis,  c'est-à-dire  dirigés  en  sens  inverse  de  ceux  des 
pattes  suivantes.  Les  pattes  de  la  cinquième  paire  sont  à  peine 
plus  longues  que  les  pattes  précédentes.  L'article  basai,  ovale 
allongé,  est  très  faiblement  dilaté  en  arrière.  L'article  méral  et  le 
carpe  atteignent  à  peu  près  la  même  longueur.  Le  propode,  beau- 
coup plus  allongé,  porte  quelques  épines  au  bord  postérieur.  Les 
pattes  de  la  sixième  paire  sont  beaucoup  plus  longues  que  les  précé- 
dentes. L'article  basai  présente  une  forme  ovale  un  peu  plus  allongée 
que  dans  les  pattes  de  la  cinquième  paire.  Le  carpe  est  notable- 
ment plus  court  que  l'article  méral.  Les  pattes  de  la  septième  paire 


Fig.  62.  —  Avdtdla  chelifera  nov.  sp. 
Gnathopode  postérieur  du  mâle. 


Fig.  63.  —  Audulla  chelifera  nov. 
sp.  Uropodes  de  la  troisième 
paire  et  telson. 


sont  les  i)lus  longues.  L'article  basai,  quadrangulaire,  un  peu  plus 
large  à  la  base  qu'à  l'extrémité,  porte,  au  bord  postérieur,  quelques 
crénelures  suivies  d'une  rangée  d'épines.  Les  articles  suivants  ne 
diffèrent  pas  des  articles  correspondants  des  pattes  de  la  sixième 
paire. 

Le  pédoncule  des  uropodes  de  la  première  paire  porte  une  rangée 
d'épines  au  bord  postérieur.  La  branche  interne,  presque  aussi 
longue  que  le  pédoncule,  dépasse  un  peu  en  longueur  la  branche 
externe.  La  branche  interne  des  uropodes  de  la  deuxième  paire, 
un  peu  plus  longue  que  le  pédoncule,  est  beaucoup  plus  longue 
que  la  branche  externe.  Le  pédoncule  des  uropodes  de  la  troisième 
paire  (fig.  63),  armé  de  sept  petites  épines,  est  un  peu  plus  court 
que  les  branches,  qui  sont  d'égale  taille.  La  branche  externe  se 


436 


ED.    CHEVREUX 


termine  par  uu  bouquet  de  six  épines  de  diiïérentes  longueurs  ;  la 
branche  interne  porte,  à  son  extrémité,  une  longue  épine,  entourée 
de  quatre  spinules.  Le  telson  (fig.  63),  assez  volumineux,  aussi  long 
que  le  pédoncule  des  uropodes  de  la  troisième  paire,  est  de  forme 
quadrangulaire.  Sou  bord  postérieur,  armé  de  deux  épines,  présente, 
en  son  milieu,  un  petit  prolongement  anguleux. 

Femelle.  —  Le  dimorphisme  sexuel  ne  porte  que  sur  les  antennes 
et  sur  les  goathopodes  postérieurs.  Les  antennes  supérieures 
(fig.  64),  un  peu  plus  courtes  que  celles  du  màle,  ne  possèdent  que 
sept  articles  au  flagellum   principal.   Le   flagellum  des  antennes 


Fig.  64.  —  And  alla  chclifera  nov, 
sp.  Antennes  de  la  femelle. 


Fig  iàij.—  Audulla  chelifera  nov.  pp. 
Gnathopode  postérieur  de  la  femelle. 


inférieures  (fig.  64)  comprend,  au  contraire,  un  article  de  plus  que 
chez  le  màle,  mais  il  n'est  pas  dilaté  en  son  milieu  et  diminue  régu- 
lièrement de  grosseur,  de  la  base  à  l'extrémité.  Le  propode  des 
gnathopodes  postérieurs  (Og.  65),  assez  volumineux,  afïecte  une 
forme  ovalaire.  Le  bord  palmaire  est  séparé  du  bord  postérieur  par 
une  forte  dent,  accompagnée  de  deux  petites  épines.  Le  dactyle, 
régulièrement  courbé,  est  un  peu  plus  long  que  le  bord  palmaire. 

Le  màle,  dans  la  position  où  il  est  figuré  (fig.  56),  mesurait  5 
millimètres  de  longueur.  La  femelle,  plus  petite,  atteint  à  peine 
4  millimètres. 

Habitat.  —  La  Digue,  sur  les  Algues  marines.  Deux  mâles,  deux 
femelles. 


CRUSTACÉS    AMPHIPODES  437 

Genre  ERICHTHONIUS  H.  Miloe-Edwards,  1830 
EiucHTHONius  ABDiTUs  (Templcton) 
Habitat.  —  Ile  Ronde,  plage.  Un  mâle  adulte. 
La  distribution  géographique  de  cette  espèce  est  très  étendue. 
Elle  est  commune  sur  les  côtes  océaniques  d'Europe  et  dans  toute 
la  Méditerranée.  Elle  a  été  trouvée  aux  Açores,  au  Sénégal,  à  la 
Martinique,  au  Venezuela  (5,  p.  108).  Sa  présence  aux  îles  Séchelles 
n'a  d'ailleurs  pas  lieu  de  surprendre  si  l'on  admet  son  identité 
avec  Cerapns  pugnnx  Dana,  des  Indes  orientales. 

Tribu  des  Hyperina 
Famille  des  Hyperidae 

Genre  HYPERIA  Latreille,  182S 
Hyperia  PROMONTORii  Stebbiug  (10,  p.  1385,  pi.  CLXVI,  B) 

Habitat.  —  Malié,  Port-Victoria,  récif  de  Corail.  Un  mâle  adulte. 

Cette  espèce  a  été  capturée  par  le  Challenger  dans  les  parages  du 
cap  de  Bonne-Espérance  et  le  D""  Bovallius  (2,  p.  214,  pi.  XI, 
fig.  3  à  13)  lui  assigné  pour  habitat  les  régions  tempérées  de 
l'Atlantique  sud.  On  ne  l'avait  pas  encore  rencontrée  dans  l'océan 
Indien. 


INDEX  BIBLIOGRAPHIQUE 

1.  Bâte  (Sp.),  A  synopsis  of  the  British  Edriophthalmous  Crus- 
tacea.  Parti.  Amphipoda.  iïm.  and  May.  of  lYat.  Biat.  (2),  \IX, 
London,  1857. 

2.  Bovallius  (C),  Contributions  to  a  monograph  of  the  Amphi- 
poda Hyperiidea.  Part  l  :  2.   The  FamiUes  Cyllopid^,  Paraphroni- 

MID.t:,     THAUMATOPSlDiE,     MlMONECTID^,   HVPERUD^,    PhRONIMID.E    aud 

Anchylomerid/E.    K.  Svenska    Vet.-Akad.  Handlingar,  XXII,   n"  7, 
Stockholm,  1889. 

3.  Chevreux  (Ed.),  Note  sur  la  présence  de  VOrchestia  Chevreuxi 
de  Guerne  à  Tenerife,  description  du  mâle  de  cette  espèce  et  remar- 
ques sur  la  locomotion  de  VOrchestia  littorea  Montagu,  Bull.  Soc. 
Zool.  de  France,  XIII.  Paris,  1888. 


438  ED.    CHEVREUX.    —    CnnSTACÉS    AMPHIPODES 

4.  CHEVREUx(Ed.),  Sur  un  Amphipode terrestre  exotique,  Talitrus 
A  lluandi  no\.  sp.,  -dccMmalé  dans  les  serres  du  jardin  des  Plantes  de 
Paris.  Feuille  des  jeunes  Naturalistes,  (3),  26"=  année,  l^''  avril  1896. 

5.  Chevreux  (Kd.),  Aniphipodes  provenant  des  campagnes  de 
Y  Hirondelle.  Résultats  des  campagnes  scientifiques  accomplies  sur  son 
yacht  par  Albert  h',  Prince  souverain  de  Monaco,  fasc.  XVI,  Monaco, 
1900. 

6.  Chevreux  (Ed.),  Campagnes  de  la  Melita.  Description  d'un 
Amphipode  nouveau  appartenant  au  Genre  Grubia  Czerniawski. 
Bull.  Soc.  Zool.  de  France,  XXV,  1900. 

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Natural  Histary  notes  from  H.  M.  S.  Indian  Marine  Survey  Steamer 
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Calcutta,  1887. 

8.  GoDON  (J.  J.),  Le  Talitrus  Alluaudt  nov.  sp.  acclimaté  dans 
une  serre  près  de  Cambrai.  Feuille  des  jeunes  Naturalistes,  (3),  29« 
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9bis.  Sars  (G.  0.),  An  account  of  the  Crustacea  of  Norvvay,  I. 
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10.  Stebbing  (Th.  R.  R.),  Report  on  the  scientific  resnlts  of  the 
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11.  Stebbing  (Th.  R.  R.),  On  the  true  Podocerus  and  some  new 
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12.  Stebbing  (Th.  R.  R.),  Amphipoda  from  the  Copenhagen 
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VII,  part  8,  Mai  1899. 

13.  Stebbing  (Th.  R.  R.).  Revision  of  Amphipoda  (continued). 
Ann.  and  Mag.  of  Nat.  Hist.  (7),  IV,  London,  1899. 

14.  Stebbing  (Th.  R.  R.),  Fauna  Hawaiensis,  or  the  Zoology  of 
the  Sandwich  (Hawaiian)  Isles,  II,  Cambridge,  1900. 


439 


SUR  LE  CARACTÈRE  ET  L'INTELLIGENCE 
DE  QUELQUES  REPTILES  DU  DÉPARTEMENT  DE  L'INDRE 

PAR 

RAYMOND    ROLLINAT 

(Planche  X) 

Si  parmi  nos  Reptiles  on  trouve  des  animaux  à  peu  près  insi- 
pides, d'autres,  au  contraire,  sont  remarquablement  intelligents. 
Quanta  leur  caractère,  il  varie  non  seulement  d'un  ordre  à  l'autre, 
mais  encore  parmi  les  sujets  appartenant  à  la  même  famille,  au 
même  genre  ou  à  la  même  espèce. 

Quoique  la  Vipère  bérus,  le  Zaménis  vert  jaune  et  le  Lézard 
vivipare  soient  au  nombre  des  Reptiles  qu'on  rencontre  dans  l'Indre, 
où  ils  ont  été  découverts,  aux  environs  du  Blanc,  par  mon  collègue 
et  ami  René  Martin;  quoiqu'ayant  eu  dans  mes  cages  quelques 
Lézards  des  souches  qui  ui'avaient  été  envoyés  de  Lourdoueix-Saint- 
Michel  par  MM.  Paratre  et  T\rdivaux,  et  d'Issoudun  par  M.  Arrè- 
TEAU,  je  n'ai  pas  été  à  môme  de  juger  du  caractère  et  de  l'intelligence 
d'animaux  qu'on  ne  rencontre  pas  dans  la  contrée  que  j'habite; 
je  m'abstiendrai  donc  d'en  parler. 

Admirateur  des  Reptiles,  êtres  superbes  et  extrêmement  propres, 
j'ai  aimé  à  peupler  mes  cages  ou  mon  jardin  de  bêtes  qui  pour  la 
plupartdes  gens  sont,  bien  à  tort,  un  objet  de  répulsion.  Beaucoup 
de  nos  Reptiles  sont  inotïensifs  ;  quelques-uns  sont  vraiment 
curieux  à  observer  ;  et  si  nos  deux  espèces  de  Vipères  sont  dange- 
reuses, elles  n'en  sont  pas  moins  intéressantes,  et  il  est  facile  de  les 
étudier  en  prenant  les  précautions  nécessaires. 

GisTUDE  d'Europe  Cistudo  Europœa  Duméril  et  Bibron 

Commune  dans  les  étangs  des  environs  d'Argenton,  et  dans  la 
plupart  des  étangs  et  des  mares  de  la  Brenne,  contrée  marécageuse 
qui  s'étend  sur  une  partie  des  arrondissements  du  Blanc  et  de 
Châteauroux. 

Cette  espèce  vit  en  liberté  dans  mon  jardin,  où  elle  se  reproduit 
parfaitement. 

Pendant  les  premières  semaines  de  sa  captivité,  la  Cistude 
d'Europe  est  assez  craintive,  et  lorsqu'elle  est  sur  le  bord  d'un 
bassin,  elle  disparaît  dans  l'eau  à  l'approche  de  l'Homme.  Elle  ne 


440  R.    ROLLINAT 

tarde  pas  à  reconnaître  la  personne  qui  lui  apporte  sa  nourriture; 
après  quelques  mois  de  bons  soins  elle  n'hésite  pas  à  venir  chercher 
sa  proie  dans  la  main  de  son  maître.  Elle  fait  mieux  ;  à  l'approche 
de  celui-ci,  elle  témoigne  sa  joie  en  nageant  vivement  de  son  côté, 
la  tête  droite,  les  yeux  grands  ouverts,  la  gorge  dilatée,  battant 
l'eau  de  ses  membres  antérieurs  et  exécutant  sur  place  des  voltes 
rapides  ;  tout  en  elle  semble  montrer  le  bonheur,  et  elle  vient 
franchement,  sans  hésitation,  saisir  entre  ses  mandibules  cornées 
l'Escargot,  l'Insecte  ou  le  morceau  de  viande  crue  qu'on  lui  ofïre 
du  bout  des  doigts.  Si  plusieurs  personnes  sont  autour  du  bassin, 
elle  se  dirige  de  préférence  vers  son  maître,  mais  je  l'ai  vue  souvent 
saisir  sa  proie  dans  la  main  d'un  visiteur. 

Certains  sujets  sont  extrêmement  familiers  ;  j'en  ai  dressé  beau- 
coup à  me  monter  sur  les  jambes  quand,  assis  par  terre  près  du 
bassin,  je  leur  montrais  un  plat  rempli  de  viande  hachée  ou  de 
petits  Poissons,  dans  lequel  chacune  d'elles  venait  prendre  sa  part. 

C'est  surtout  en  mai,  juin  et  juillet  que  mes  Tortues  deviennent 
très  amusantes,  car  à  cette  époque  elles  mangent  beaucoup.  Quand 
avec  les  beaux  jours  l'appétit  disparaît,  la  Cistude  devient  indiffé- 
rente. Elle  ne  semble  pas  être  douée  d'une  brillante  mémoire,  car 
le  printemps  venu  il  est  indispensable  de  s'approcher  d'elle  souvent, 
de  la  bien  soigner  pour  qu'elle  redevienne  la  bonne  bête  d'autrefois. 

La  Cistude  n'est  pas  méchante  ;  elle  ne  mord  jamais  les  per- 
sonnes qui  la  touchent.  Les  mâles  se  battent  parfois  entre  eux  à 
coups  de  mandibules,  ou  à  coups  d'ongles  lorsqu'ils  sont  fixés, 
museau  contre  museau,  au  même  morceau  de  viande  ;  au  moment 
de  l'accouplement,  ils  blessent  souvent,  de  leurs  mandibules 
cornées  à  bords  durs  et  tranchants,  la  tète  des  femelles.  Quant  à 
ces  dernières,  elles  ne  se  querellent  que  lorsqu'elles  se  disputent 
une  proie. 

LÉZARD  VERT,  Lacevta  viridis  Daudin. 

Très  commun  dans  les  endroits  boisés,  rocailleux  et  accidentés, 
un  peu  plus  rare  dans  les  plaines  ;  on  peut  dire  qu'on  rencontre 
cette  espèce  dans  tout  le  département. 

Le  Lézard  vert  est  fort  méchant  lorsqu'on  s'en  empare  ;  il  mord 
avec  rage  et  reste  un  assez  long  temps  avant  d'ouvrir  les  mâchoires. 
Les  très  gros  individus  seuls  arrivent  à  percer  la  peau  au  moyen 
de  leurs  petites  dents  aiguës,  mais  c'est  à  peine  s'il  s'échappe 
quelques  gouttelettes  de  sang  de  la  minuscule  blessure.  J'ai  été 
mordu  bien  souvent  parce  Lézard,  sans  autre  désagrément  qu'une 
douleur,  parfois  assez  vive,  lorsque  le  Reptile  tenait  pendant  plu- 


CARACTÈRE  ET  INTELLIGENCE  DE  QUELQUES  REPTILES  DE  l'iNDRE        441 

sieurs    minutes  la    peau    d'uu    de    mes  doigts  serrée    entre    ses 
mâchoires. 

Mis  en  cage  et  nourri  d'Insectes,  le  Lézard  vert  se  fait  vite  à  la 
captivité.  En  quelques  semaines,  il  connaît  son  maître,  se  laisse 
prendre,  caresser  et  ne  cherche  pas  à  mordre;  il  est  intelligent  et 
prend  sans  hésiter  la  Blatte  ou  la  Mouche  qu'on  lui  olïre.  J'ai  mis 
plusieurs  fois  en  liberté,  dans  mon  jardin,  des  Lézards  verts  ainsi 
apprivoisés  par  moi;  mais  après  quelques  jours  ils  redevenaient 
sauvages  et  s'enfuyaient  à  mon  approche.  Ils  disparurent  tous, 
tués  par  des  Chats. 

LÉZARD  DES  MURAILLES  Lacerlu  inunilis  Duméril  et  Bibron. 

Assez  rare  dans  les  plaines,  extrêmement  commun  dans  les 
endroits  accidentés,  sur  les  rochers,  les  murs  des  jardins  et  jusque 
dans  l'intérieur  des  villes,  on  le  trouve  dans  tout  le  département. 

C'est  le  plus  intelligent  de  nos  Reptiles. 

Lorsqu'on  le  capture,  il  mord  immédiatement,  et  si  on  le  met  en 
cage  il  s'apprivoise  plus  lentement  que  l'espèce  précédente  et  le 
plus  souvent  n'hésite  pas  à  serrer  dans  ses  mâchoires  la  main  qui 
le  saisit;  la  plupartdu  temps,  sa  morsure  ne  cause  aucune  douleur. 
J'ai  eu  en  captivité  quelques  sujets  qui  sont  devenus  assez  familiers, 
mais  ce  Lézard  se  montre  toujours  un  peu  craintif. 

Dans  mon  jardin  j'ai  constamment  vu  cette  espèce  qui  vit  et  se 
reproduit  là  comme  dans  les  jardins  du  voisinage.  Plusieurs 
Lézards  s'étant  établis  dans  le  rocher  demi-circulaire  qui  entoure 
une  partie  du  bassin  dans  lequel  vivent  d'ordinaire  mes  Tortues 
indigènes,  quand  je  vidais  un  piège  à  Blattes  dans  le  bassin  de 
mes  Cistudes  je  remarquais  que  les  Lézards  des  murailles  obser- 
vaient attentivement  les  Insectes  qui  se  débattaient  dans  l'eau  et 
qu'ils  s'élançaient  rapidement  sur  ceux  qui  parvenaient  à  sortir 
du  liquide  ;  ils  les  emportaient  sur  le  rocher  et  les  dévoraient 
devant  moi  sans  paraître  gênés  par  ma  présence.  J'eus  alors  l'idée 
de  distribuer  des  Blattes  aux  Lézards  avant  d'en  offrir  à  mes 
Chéloniens,  et,  pendant  deux  ans,  presque  chaque  jour  durant  la 
belle  saison,  je  jetai  des  Blattes  à  mes  Sauriens  qui  venaient  les 
prendre  de  plus  en  plus  près  de  moi  ;  enfin  quelques-uns  vinrent 
saisir  des  Insectes  à  l'extrémité  de  mes  doigts.  Les  femelles  sont 
les  plus  faciles  à  apprivoiser;  des  mâles  vinrent  prendre  des 
Blattes  à  quelques  centimètres  seulement  de  ma  main,  mais  c'est 
tout  ce  qu'il  me  fut  possible  d'obtenir  d'eux.  J'avais  donc  plusieurs 
femelles  ainsi  apprivoisées,  et  je  commençai  leur  éducation.  Je  les 


4*2  R.    ROLLINAT 

appris  à  sortir  du  rocher  au  son  du  piège  à  Blattes,  qui,  pour  la 
circonstance,  me  servait  de  tam-tam  ;  et  quand  mes  petites  bêtes, 
qui,  à  ce  son  bien  connu  d'elles,  sortaient  du  rocher  ou  accouraient 
du  fond  du  jardin,  se  présentaient  devant  moi,  je  leur  offrais  un 
Insecte,  qu'elles  venaient  sans  hésiter  prendre  dans  ma  main, 
parfois  à  plusieurs  mètres  du  rocher.  Je  les  fis  sortir  du  rocher, 
puis  revenir  à  celui-ci,  monter  dessus  jusqu'au  sommet  et  de  là 
s'élancer  sur  l'Insecte  et  rester  ainsi  suspendues  dans  le  vide  à  la 
proie  que  je  tenais  du  bout  des  doigts  ;  cela  fait,  je  les  posais 
délicatement  sur  le  rocher  où  elles  se  mettaient  aussitôt  à  manger 
sans  témoigner  la  moindre  frayeur.  Plus  tard  je  plaçai  une  main 
au  sommet  du  rocher;  de  l'autre  j'offris  une  Blatte  et  j'entraînai 
ainsi  mes  intelligentes  femelles  jusque  sur  mon  épaule,  d'où  elles 
sautaient  après  l'Insecte.  Elles  étaient  assez  circonspectes  vis-à-vis 
des  étrangers  ;  cependant,  elles  vinrent  plusieurs  fois  prendre  des 
Mouches  ou  des  Sauterelles  à  l'extrémité  des  doigts  de  plusieurs 
de  mes  amis,  à  la  grande  joie  de  ces  derniers. 

Je  reconnaissais  parfaitement  mes  Lézards  apprivoisés,  car  il  est 
bien  rare  que  deux  sujets  de  cette  espèce  se  ressemblent  absolu- 
ment. Parfois,  je  restais  plusieurs  semaines  sans  les  voir,  et  un 
beau  jour,  l'animal  que  je  croyais  perdu  revenait  au  rocher  et  se 
présentait  devant  moi,  semblant  me  demander  si  je  n'avais  rien 
à  lui  offrir  ! 

Le  Lézard  des  murailles  jouit  d'une  excellente  mémoire,  et  au 
début  des  beaux  jours  je  n'avais  pas  besoin  d'user  du  tam-tam  pour 
voir  mes  animaux  venir  à  moi  alors  que  j'étais  à  ce  moment 
souvent  loin  de  penser  à  eux  ! 

Hélas  !  où  est  ma  petite  femelle  gris  clair  à  raies  blanches,  qui, 
par  sa  familiarité,  par  sa  gentillesse  était  le  clou  de  ma  ménagerie  ? 
Où  sont  les  autres,  si  choyées  et  si  patiemment  dressées  ?  Mortes, 
certainement,  tuées  par  des  Chats  féroces  qui  ne  les  mangent  même 
pas  !  De  tous  mes  charmants  petits  Lézards,  il  ne  me  reste  qu'une 
belle  femelle  d'un  brun  roux  en  dessus  et  aux  parties  inférieures 
rougeàtres,  merveilleusement  apprivoisée  elle  aussi;  un  vieux 
mâle  à  costume  sombre,  avec  lequel  bien  des  fois  je  l'ai  vue 
s'accoupler  en  ma  présence,  a  été  dernièrement  arraché  des 
mâchoires  d'un  Chat  et  par  pitié  achevé  par  moi!  D'un  jour  à 
l'autre  ma  petite  femelle  peut  disparaître;  et  quand  je  la  vois 
manœuvrer  franchement  devant  des  visiteurs  ébahis  et  que  je  suis 
tout  heureux  de  l'obéissance  de  mon  élève,  je  me  demande  si  cette 
joie  aura  un  lendemain  ! 


CARACTÈRE  ET  INTELLIGENCE  DE  QUELQUES  REPTILES  DE  l'iNDRE        443 

Orvet  fragile,  Anyuis Imgilis  Duméril  et  Bibron. 

Commun  partout,  principalement  dans  les  prés,  les  haies  et  les 
fossés  herbus,  l'Orvet  est  le  Reptile  le  plus  pacifique  qu'on  puisse 
rêver,  —  ce  qui  ne  l'empèche  pas  d'être  impitoyablement  massacré 
par  tout  le  monde.  Jamais  il  ne  cherche  à  mordre  et  n'eu  fait 
môme  pas  le  simulacre.  En  captivité,  tout  lui  semble  indilïérent, 
et,  sans  se  montrer  sauvage  à  l'égard  de  son  maître,  la  présence  de 
celui-ci  ne  l'intéresse  en  aucune  façon.  Dans  mes  cages,  les  Orvets 
se  nourrissaient  de  Lombrics,  de  petites  Limaces  et  d'Insectes;  je  n'ai 
jamais  pu  leur  faire  prendre  aucune  proie  dans  ma  main.  Dans 
mon  jardin,  oîi  il  m'en  reste  encore  plusieurs,  on  les  voit  peu  sou- 
vent et  ils  disparaissent  lentement  lorsqu'on  leur  présente  quelque 
chose  ou  lorsqu'on  les  touche. 

Elaphe  ou  Couleuvre  d'Esculape,  Elaphis   .Esadapii 
Duméril  et  Bibron. 

Grande  et  belle  espèce  commune  dans  les  gorges  de  la  Creuse  en 
amont  d'Argenton,  à  Chàtillon  sur-Creuse,  au  Pin,  Gargilesse  et 
Chàteaubrun;  elle  semble  être  localisée  là,  car  je  ne  l'ai  jamais 
reçue  d'aucun  autre  point  du  département  de  l'Indre. 

La  Couleuvre  d'Esculape  mord  parfois  au  moment  de  sa  capture, 
mais  sa  morsure  est  insignifiante  et  ne  présente  aucun  danger;  si 
même  on  a  soin  de  ne  pas  retirer  brusquement  la  main,  c'est  à 
peine  si  quelques  très  petites  gouttes  de  sang  viennent  perler  à 
l'endroit  de  la  blessure. 

En  cage,  elle  cherche  à  se  cacher  pendant  les  premiers  temps  de 
sa  captivité  et  fait  souvent  preuve  d'un  très  mauvais  caractère; 
mais  plus  tard  elle  sembles'intéresser  à  ce  qui  se  passe  autour  d'elle, 
et  on  la  surprend  au  milieu  de  sa  cage,  immobile  et  la  tête  redressée 
à  une  assez  grande  hauteur.  D'ordinaire,  elle  ne  mord  pas  lorsqu'on 
la  saisit  franchement,  après  quelques  semaines  de  captivité  ;  mais 
si  on  hésite,  si  la  main  reste  suspendue  au-dessus  d'elle,  elle  mord 
parfois.  Je  n'ai  jamais  pu  lui  faire  prendre  au  bout  de  mes  doigts 
les  Souris  ou  autres  petits  Mammifères  que  je  lui  offrais;  mais  bien 
souvent,  j'ai  vu  des  Couleuvres  de  cette  espèce  capturer  et  avaler 
devant  moi  les  Souris  vivantes  que  je  plaçais  dans  leur  cage. 

Mes  Couleuvres  d'Esculape  vivaient  en  bonne  intelligence  avec 
d'autres  Ophidiens  placés  dans  le  même  local.  ^ 


444  R.    ROLLINAT 

Tropidonote  a  collier,  Tropidonotus  natrix,  Duméril  et  Bibron. 

Habite  tout  le  département,  où  il  est  commun  aux  abords  des 
étangs,  des  rivières,  des  ruisseaux  et  dans  les  bois  humides. 

Lorsqu'on  met  la  main  dessus,  il  ne  cherche  pas  à  mordre,  mais 
lâche  sur  son  agresseur  le  contenu  iufect  de  ses  poches  anales;  il 
est  bien  rare  qu'un  sujet  se  défende  en  mordant. 

Quelques  individus  font  preuve  d'un  bon  naturel  dès  leur  mise 
en  cage,  mais  beaucoup  prennent  fort  mal  leur  captivité  et 
montrent  un  caractère  exécrable.  L'Ophidien  le  plus  méchant  que 
j'ai  eu  chez  moi  était  une  femelle  d'assez  grande  taille  appartenant 
à  cette  espèce  ;  cette  bête  soufflait  bruyamment  dès  qu'on  s'approchait 
d'elle  et  se  lançait  avec  violence  sur  la  toile  métallique  de  sa  cage  ; 
elle  frappait  de  son  museau  tout  ce  qu'on  lui  présentait,  et  comme, 
après  quelques  jours,  elle  ne  semblait  pas  s'améliorer,  je  la  mis 
dans  la  cage  des  Vipères  avec  lesquelles  elle  fit  bon  ménage. 

Le  plus  souvent,  le  Tropidonote  à  collier  devient  très  doux  après 
quelques  semaines  de  captivité  et  ne  cherche  pas  à  mordre;  il 
circule  tranquillement  dans  sa  cage  et  va  de  temps  à  autre  prendre 
un  bain  dans  le  petit  bassin.  S'il  ne  va  pas  jusqu'à  saisir  une  proie 
dans  la  main  de  son  maître,  du  moins  avale-t-il  devant  lui  les 
Poissons,  Crapauds  et  Grenouilles  qui  composent  sa  nourriture 
ordinaire;  j'ai  assisté  bien  souvent  au  repas  de  mes  pensionnaires. 

En  1893,  j'avais  élevé  environ  deux  cents  Tropidonotes  à  collier 
dans  mon  jardin.  J'ai  dû  les  expulser  par  la  suite  et  n'en  garder 
qu'un  seul  qui  fit  d'abord  la  guerre  à  mes  très  jeunes  Anoures  et 
plus  tard  avala  les  adultes.  Je  l'ai  gardé  cinq  ou  six  ans  en  liberté 
dans  mon  jardin,  et  je  l'ai  plusieurs  fois  vu  capturer  et  avaler  des 
Grenouilles  et  des  Alytes.  Il  habitait  d'ordinaire  dans  le  rocher, 
près  du  bassin  des  Cistudes,  et  était  devenu  fort  beau.  J'avais  fini  par 
l'apprivoiser,  car  il  se  laissait  approcher  et  caresser  par  moi  de 
temps  à  autre,  lorsqu'un  jour  il  disparut,  tué  probablement  par  des 
employés  timorés  que  sa  présence  effrayait;  je  l'ai  vivement  regretté, 
car  je  serais  certainement  arrivé  à  en  faire  quelque  chose. 

Tropidonote  vipérin,  Tropidonotus  viperinus  Duméril  et  Bibron. 

Très  commun  partout  où  il  y  a  de  l'eau,  le  Tropidonote  vipérin  ne 
mord  pas  d'ordinaire  lorsqu'on  le  capture,  et  sa  morsure  serait 
absolument  inoffensive.  Mis  en  cage,  il  reste  assez  farouche  pendant 
quelques  jours  ;  mais  il  se  fait  vite  à  la  captivité,  circule  dans  sa 
cage  et  se  rend  souvent  au  bassin  où  il  capture  et  avale  devant  son 


CARACTÈRE  ET  INTELLIGENCE  DE  QUELQUES  REPTILES  DE  l'iNDRE       445 

maître  des  petits  Poissons  et  de  uombreuses  larves  d'Anoures,  à  tel 
poiot  qu'il  est  presque  toujours  eu  excellent  état. 

Coronelle  lisse,  Coronella  Isevis  Lacépède. 

Lorsqu'on  saisit  une  Coronelle  lisse,  qu'on  rencontre  assez 
conimunénieut  dans  les  bois  et  les  terrains  accidentés  du  départe- 
ment, elle  se  débat  violemment  et  lance  sou  museau  en  avant 
comme  si  elle  voulait  mordre.  Placée  dans  une  cage,  elle  s'aplatit, 
élargit  sa  tête  et  semble  prête  à  l'attaque  ;  elle  ne  lance  que  des 
coups  de  museau  et  mord  rarement;  si  ou  la  saisit  brusquement, 
même  après  quelques  mois  de  captivité,  elle  mord  souvent,  mais 
sa  morsure  ne  parvient  pas  même  à  entamer  l'épiderme. 

Dès  les  premières  semaines  de  leur  captivité,  mes  Coronelles 
semblaient  s'intéresser  beaucoup  à  ce  qui  se  passait  autour  d'elles 
et  étaient  presque  toujours  hors  de  leur  refuge,  circulant  dans  la 
cage  et  donnant  la  chasse  aux  petits  Lézards  que  je  leur  oiïrais. 

Ce  Reptile  est  certainement  le  plus  intelligent  de  tous  nos  Ophi- 
diens ;  c'est  aussi  celui  qui  s'apprivoise  le  mieux. 

Le  9  décembre  1898,  un  ouvrier,  qui,  tout  près  de  chez  moi,  tra- 
vaillait à  la  ligne  du  chemin  de  fer  d'Argenton  à  la  Châtre,  m'-apporta 
un  beau  mâle  de  cette  espèce  qu'un  coup  de  mine  venait  de  mettre 
à  découvert  et  qui  heureusement  était  intact.  Je  plaçai  le  Reptile 
dans  une  boîte  d'hivernage  installée  dans  ma  cave,  et  les  beaux 
jours  revenus  je  le  mis  dans  une  de  mes  cages,  où  il  ne  tarda  pas  à 
capturer  et  avaler  devant  moi  les  Lézards  des  murailles  que  je  lui 
distribuais. 

Pendant  les  années  qui  suivirent,  je  prenais  souvent  ma  Coro- 
nelle, qui  s'enroulait  aussitôt  autour  de  mes  doigts  et  de  mon 
poignet,  et  se  laissait  caresser  facilement;  elle  devint  familière  et 
ne  montra  bientôt  aucune  crainte  lorsque  je  la  touchais.  A  force  de 
patience,  de  caresses  et  de  bons  soins,  j'eus,  le  9  juillet  1901,  la 
grande  joie  de  voir  cette  Coronelle  prendre  dans  ma  main  le  Lézard 
vivant  que  je  lui  présentais  et  qu'elle  avala  aussitôt  devant  nioi. 
Le  IGdu  même  mois,  elle  prit  encore  dans  ma  main  un  Lézard  que 
je  lui  offrais  et  qu'elle  entoura  de  ses  anneaux  tant  qu'il  se  débattit  ; 
je  pris  alors  la  Coronelle  dans  ma  main  autour  de  laquelle  elle 
s'enroula  tout  en  tenant  la  tète  du  Lézard  serrée  entre  ses  mâchoires; 
j'eus  beaucoup  de  peine  à  lui  enlever  sa  proie,  que  je  lui  présentai 
à  nouveau  et  qu'elle  saisit  immédiatement;  toujours  enroulée 
autour  de  ma  main,  elle  avala  le  Lézard  en  cinq  minutes,  sans 
paraître  tourmentée  en  aucune  façon.  Le  28  juillet,  elle  avala  encore 


446  R.    ROLLINAT 

un  Lézard  daus  ma  main,  en  présence  de  plusieurs  visiteurs.  Le 
7  août  elle  lit  de  même,  et  un  de  mes  amis  prit  trois  clichés  de 
cette  scène;  mais  malheureusement  les  images  qu'ils  donnèrent 
étaient  beaucoup  trop  petites.  L'appareil  que  je  possède  donnant 
des  images  encore  moins  grandes,  je  résolus  de  mander  le  photo- 
graphe de  la  localité  lorsque  mon  Reptile  serait  en  état  de  faire  un 
nouveau  repas.  Le  31  août,  ma  Coronelle  change  de  peau  entre  10 
et  11  heures  du  matin.  J'envoie  chercher  le  photographe,  qui  ne 
put  venir  ce  jour-là.  Néanmoins,  je  présente  un  gros  Lézard  des 
murailles  à  ma  bête;  elle  le  saisit  aussitôt  et  lorsqu'elle  fut  solide- 
ment enroulée  autour  de  ma  main  et  (|ue  le  Lézard  ne  lit  plus  que 
quelques  mouvements,  je  la  portai  dans  le  quartier,  ce  qui  inté- 
ressa énormément  mes  voisins;  elle  mit  seize  minutes  à  avaler 
tranquillement  son  Lézard,  nullement  gênée  par  le  bruit  fait  autour 
d'elle.  Enfin,  le  5  septembre,  je  pus  avoir  le  photographe,  et  ayant 
offert  à  ma  Coronelle  une  femelle  de  Lézard  des  murailles  bien 
adulte  — que  je  venais  de  faire  capturer  aux  environs  de  chez  moi, 
car  je  ne  donne  jamais  à  mes  Serpents  aucun  des  Lézards  qui  vivent 
dans  mon  jardin  —  j'eus  le  plaisir  delà  voir  saisir  immédiatement 
sa  proie.  Le  Lézard  se  débat,  mais  la  Coronelle,  fixée  à  ma  main 
par  ses  anneaux,  le  maintient  solidement;  bientôt  le  Lézard  fut 
presque  immobile,  et  le  photographe  put  prendre  six  excellents 
clichés,  car  il  faisait  un  soleil  superbe.  Les  six  épreuves  furent 
réunies  sur  un  seul  cliché  qui  servit  à  faire  la  planche  accompagnant 
ce  travail  (pi.  X). 

Vipère  aspic,    Vipera  a)>jus,   Linné. 

Très  commune  dans  les  bois,  les  brandes  et  les  endroits  acci- 
dentés et  rocailleux,  plus  rare  dans  les  pays  de  plaine,  on  la  trouve 
dans  tout  le  département.  Sa  morsure  est  dangereuse,  car  son  venin 
rend  fort  malade,  mais  on  en  meurt  rarement. 

Je  prends  cette  espèce  au  moyen  de  pinces  spéciales  ou  à  l'aide 
d'un  nœud  coulant  fixé  à  l'extrémité  d'un  bâton  ;  la  Vipère,  moins 
agile  que  les  Couleuvres,  est  facile  à  prendre. 

J'ai  eu  en  cage  de  nombreux  sujets  de  cette  espèce,  des  femelles 
surtout.  Certaines  de  ces  bêtes  étaient  fort  douces  et  ne  mordaient 
jamais  les  objets  à  l'aide  desquels  je  les  touchais.  D'autres,  au 
contraire,  étaient  continuellement  en  garde,  la  partie  antérieure  du 
corps  repliée  en  S,  prêtes  à  se  détendre  et  à  frapper  de  leurs  cro- 
chets à  venin.  Pendant  la  nuit,  l'apparition  brusque  de  la  lumière 


Méiii.  Soc.  ZooL  de  France,  XIV,  i^oi. 


PL  X. 


} 


D'  G.  Pilaiski  imi 


27,  rue  de  Coulmiers,   Paris 


CORONELLE  INGÉRANT  UN  LÉZARD 


CARACTÈRK  ET  IN TKLLIGKNCE  UK  QUELQUES  REPTILES  DE  l'iNDRE        447 

d'une  lampe  ou  cl'uue  boui^ie  avait  la  propriété  de  les  agacer  forle- 
nieut;  elles  soufflaient  à  maiutes  reprises  et  s'agitaient  dans  leur 
cage.  Bien  souvent,  j'ai  commis  l'imprudence  de  prendre  dans  leur 
demeure  des  objets  situés  à  portée  de  leurs  crochets,  mais  je  n'ai 
jamais  eu  la  témérité  de  leur  offrir,  du  bout  des  doigts,  des  Souris 
ou  des  Lézards. 


448 


ÉPONGES  NOUVELLES  DES  AÇORES 

[Deuxième  série)  (t) 

PAR 

E.    TOPSENT, 

Chargé  de  cours  à  l'École  de  Médecine  de  Rennes. 

Les  Hexactinellides  qui  font  l'objet  de  cette  Dotice  ont  été 
recueillies  aux  Acores  par  S.  A.  le  Prince  de  Monaco. 

Les  descriptions  que  j'en  vais  tracer  seront  accompagnées  de 
figures  d'extérieurs  et  de  dessins  de  spicules  dans  un  fascicule  de 
la  publication  du  Prince  actuellement  en  préparation. 

Malacosaccus  floricomatus  n.  sp. 

F.  E.  Schulze  a  fait  connaître  en  1887  (2),  de  l'Atlantique,  un 
Malacosaccus,  M.  unguiculatus,  d'après  un  spécimen  unique  dragué 
par  le  Challenger  dans  le  sud  de  la  Sierra-Leoue  par  2450  mètres  de 
profoudeur,  puis  en  a  complété  la  description  en  1895  (3). 

Au  cours  de  la  campagne  de  1896,  le  yacht  Princesse- A  lice  a 
recueilli  dans  l'Est  des  Açores  (Stn.  749,  38"54'  lat.  N.,  23039'  Ig.  0.), 
par  5005  mètres,  plusieurs  Malacosaccus  qui,  à  beaucoup  d'égards, 
rappellent  d'assez  près  M.  unguiculatus.  Toutefois,  comme  il  est 
impossible  de  ne  pas  tenir  compte  de  certaines  différences,  surpre- 
nantes dans  l'état  actuel  de  nos  connaissances,  que  présentent, 
comparativement  à  cette  espèce,  et  leur  conformation  et  leur 
spiculation,  je  crois  nécessaire  la  création,  d'après  ces  spécimens, 
d'une  nouvelle  espèce  pour  laquelle  je  propose  le  nom  de  Malaco- 
saccus floricomatus. 

Le  spécimen  type  de  M.  unguiculatus  Schulze  est  une  Éponge  haute 
de  3  cent.,  en  forme  de  sac,  à  cavité  spacieuse  et  profonde,  assez 
bien  conservé  du  côté  supérieur  pour  montrer  un  vaste  orifice 
cloacal  nu,  mais  déchiré  par  eu  bas.  Sa  spiculation  se  compose  : 
d'hexacts  dermiques    et    gastriques   à  actine  saillante   renflée  et 

(1)  La  première  série  a  paru  dans  les  Mémoires  de  la  Société  Zoologique  de 
France,  XI,  p.  225-255.  1898. 

(2)  F.  E.  Schulze,  Report  on  the  Hexactinellida  collecled  by  H.  M.  S.  Cliallcnger 
during  the  years  1875-76,  p.  93,  pi.  XIX,  Edinburgh,  1887. 

(3)  F.  E.  Schulze,  Uexactinelliden  des  Indischen  Oceanes.  II.  Theil.  Die 
Hexasteropliora,  p.  13,  Berlin,  1895. 


ÉPONGES  NOUVELLES  DES  AÇORES  449 

couverte  de  dents  échelonnées,  les  gastriques  plus  faibles  que  les 
dermiques;  de  floricomes  localisés  à  la  face  externe  du  corps,  au 
sommet  des  actines  distales  des  hexacls  dermiques;  d'onychasters 
nombreuses;  enfin  d'oxyhexasters  et  de  discohexasters  à  rayons 
terminaux  longs  et  fins. 

De  M.  (loricomatus,  il  m'a  été  remis  trois  spécimens.  I^'un,  qui 
mesure  25™™  de  hauteur  et  8"""  de  diamètre  maximum,  est  ovoïde, 
renQé  vers  le  milieu,  atténué  par  en  haut,  effilé  par  eu  bas,  avec, 
sur  une  longueur  de  5'"™,  un  commencement  de  pédicelle  elfiloché. 
Il  ressetnblerait  beaucoup  au  W.  iinguicnlatus  du  Challenger  s'il 
n'était  plein  et  si  ses  flancs  n'étaient  marqués  d'orifices  épars,  rela- 
tivement larges  (de  Qm^S  à  0™m(i  de  diamètre).  11  n'a  plus  sa  chair 
ni  ses  microsclères.  Ses  mégasclères  sont  cependant  demeurés  en 
place,  retenant  entre  eux  des  parcelles  vaseuses.  A  sa  surface  se 
dressent  des  hexacts  à  actine  distale  différenciée,  qui  se  retrouvent 
dans  les  larges  canaux  visibles  du  dehors  ;  et  sous  eux  se  placent 
de  robustes  hexacts  fort  éjuneux  dont  je  parlerai  plus  loin.  Le 
reste  n'est  que  grands  hexacts  principalia  dans  le  parenchyme,  et, 
vers  le  bas,  de  ces  hexacts  modifiés  en  pentacts,  tétracts  et  triacts 
pour  constituer  les  soies  du  pédicelle.  J'ai  fendu  le  corps  pour 
m'assurer  de  l'absence  sur  toute  sa  longueur  d'une  cavité  cloacale. 
Je  n'ai  pas  non  plus  découvert  d'orifice  en  son  sommet,  mais  cette 
partie  est,  comme  la  base,  effilochée  et,  par  suite,  peut-être  incom- 
plète. Cependant,  je  ne  crois  pas  qu'il  en  manque  beaucoup,  à  en 
juger  par  la  forme  générale  de  la  masse  et  par  la  faiblesse  du  pédi- 
celle à  son  origine. 

Un  second  spécimen,  mesurant  10  cent,  de  hauteur,  se  compose 
d'un  corps  subcylindrique,  très  mou,  épais  de  14™™,  aminci  vers  le 
bas,  et  d'un  pédicelle  soyeux,  assez  souple,  long  de  45™™,  épais  de 
4™'",  effiloché  au  bout.  A  la  partie  supérieure  du  corps,  un  peu 
latéralement,  existe  une  déchirure  irrégulière,  sans  doute  acci- 
dentelle, ne  livrant  nullement  accès  dans  une  cavité  cloacale.  Ici 
encore,  par  conséquent,  le  corps  est  plein.  La  surface  a  souffert  des 
frottements  multiples  que  l'Eponge  a  dû  subir  ;  cependant,  elle 
laisse  voir  quelques  orifices  assez  larges  et,  par  places,  elle  paraît 
finement  hispide.  Cette  hispidation  est  produite  par  l'ensemble  des 
actines  distales  des  hexacts  dermiques.  La  spiculation  est  bien 
conservée. 

Le  troisième  spécimen  est  aplati,  d'une  mollesse  extrême,  coupé 
court  par  en  bas,  très  usé  sur  presque  toute  sa  surface.  Il  mesure 
70mm  de  hauteur,  38  à  35™™  de  largeur  et  10^™  d'épaisseur.  Sur 


Mém.   Soc.   Zool.  de  b\.,  1901. 


480  E.   TOPSENT 

ses  deux  faces,  il  présente,  épars,  des  orilices  de  O"^'".^)  à  l^mo  de 
diamètre.  A  l'un  des  bouts,  il  est  creusé  d'une  cavité  à  parois 
appliquées  l'une  contre  l'autre,  qui  n'a  guère  plus  de  l^^m  de  pro- 
fondeur, mais  qui  occupe  toute  sa  largeur.  S'agit-il  là  d'une  cavité 
naturelle,  correspondant  à  la  cavité  cloacale  des  autres  EuplecteUidae 
mais  très  peu  profonde?  Je  n'oserais  l'affirmer  parce  que,  dans  ses 
parois,  je  n'ai  pas  réussi  à  voir  d'hexacts  différenciés  propres  aux 
surfaces  mais  seulement  les  hexacts  principaux  du  parenchyme. 
Le  corps  est  donc  tout  au  moins  plein  sur  une  grande  partie  de  sa 
hauteur.  Je  ne  pense  pas  qu'on  puisse  le  considérer  comme  un 
lambeau  détaché  d'un  grand  spécimen  tubuleux,  d'al)ord  parce  que 
ses  bords,  au  lieu  d'être  tranchés  net  «  tournent  »  et  portent  encore, 
par  places,  les  hexacts  superficiels  dans  leur  position  normale, 
puis,  parce  que,  sur  les  deux  faces  planes,  les  hexacts  à  actine 
distale  différenciée  se  ressemblent  du  tout  au  tout,  au  contraire 
de  ce  que  Schulze  a  constaté  à  la  fois  chez  Malacosaccas  vastus  et 
chez  M.  unguiculatus. 

Il  m'a  été  remis  en  outre  deux  pédicelles  de  Malacomccus  séparés 
des  Éponges  auxquelles  ils  ont  appartenu.  L'un,  en  bon  état,  mesure, 
avec  la  base  déchiquetée  du  spécimen  qu'il  fixait  dans  la  vase, 
14  centimètres  de  longueur.  Il  est  flexible,  assez  charnu  entre  les 
soies  qui  le  composent,  subcylindrique,  épais  de  8°i'"  en  haut  et  de 
6mm  en  bas.  Surtout,  il  est  remarquable  par  un  revêtement  grisâtre 
lisse  qui  entoure  sa  base  à  son  union  avec  le  corps  et  qui  possède 
une  spiculation  propre  dont  je  parlerai  bientôt.  Un  tel  revêtement 
fait  défaut  à  la  naissance  du  pédicelle  des  deux  premiers  spécimens 
ci-dessus  décrits. 

L'autre  pédicelle,  long  de  12  centimètres,  épais  de  6  à  7™™,  est 
rigide  et  se  réduit  à  un  faisceau  de  soies  puissantes  etraides,  en 
partie  dénudé,  en  partie  revêtu  de  soies  beaucoup  plus  grêles  et 
flexibles. 

Ces  exemples  sufTisent  à  établir  que  Malacosaccus  floriconiatus  vit 
fixé  dans  la  vase  par  un  long  pédicelle.  Il  est  d'ailleurs  probable 
que  M.  unguiculatus  se  comporte  de  même  :  le  spécimen  unique, 
recueilli  par  le  Challenger^  montre,  en  effet,  par  en  bas  une  région 
amincie  et  effilochée  qui  paraît  bien  représenter,  comme  dans  le 
plus  petit  spécimen  de  M.  floricomatus  précité,  l'origine  d'un 
pédicelle  arraché. 

Les  différences  extérieures  consisteraient  plutôt,  entre  les  deux 
espèces,  en  ce  que  M.  unguiculatus  affecte  la  forme  d'un  sac  presque 
aussi  profond  que   haut,  à   surface  externe  percée  tout  au  plus 


ÉPONGES  NOUVELLES  DES  AÇORES  451 

d'orifices  très  fins,  ses  orifices  larges  se  localisant  sur  la  face 
cloacale  de  ses  parois,  taudis  que  M.  floricomatus  a  le  corps  plein 
(ou  peut-être  creusé  au  sommet  d'une  cavité  rudimentaire)  et 
parsème  sa  surface  d'orifices  assez  grands. 

Ainsi,  par  sa  forme,  M.  floricomatus  constitue  une  véritable 
exception  parmi  \esEuplectelUdae.  Nous  allons  constater  chez  lui  une 
autre  bizarrerie,  au  sujet  de  la  situation  de  ses  floricomes,  en 
étudiant  sa  spiculation. 

La  surface  du  corps  et  la  paroi  des  canaux  larges  qui  s'enfoncent 
dans  le  parenchyme  portent  une  assise  d'hexacts  à  actines  dissem- 
blables, en  glaives.  Leur  acline  externe  ou  distale,  lisse  à  sa  base, 
se  renfle  progressivement  eu  massue  eu  même  temps  qu'elle  se 
charge  d'épiues  de  plus  en  plus  nombreuses  et  plus  fortes, 
recourbées  vers  sa  pointe,  puis,  diminuant  rapidement  d'épaisseur, 
se  termine  en  une  pointe  obtuse  ;  elle  mesure,  en  moyenne,  400  a 
de  longueur  sur  17  a  d'épaisseur  maximum.  Les  quatre  actines 
tangentielles  toujours  plus  courtes  que  la  précédente,  oscillent, 
d'un  spicule  à  l'autre,  entre  100  et  300  a  de  longueur  ;  elles  sont 
droites  et  pointues,  parfois  presque  lisses,  le  plus  souveut  ornées 
d'épines  éparses,  surtout  au  voisinage  de  leur  extrémité.  L'actine 
interne  ou  proximale,  enfin,  est  de  toutes  la  plus  longue  et  peut 
atteindre  1"™15  ;  elle  aussi  se  moutre  lisse  ou  peu  épineuse  et 
s'amincit  graduellement  jusqu'à  sa  pointe.  Par  leurs  actines  distales 
saillantes  au  dehors,  ces  hexacts  rendent  finement  hispide  la 
surface  générale  du  corps.  Leurs  dimensions  et  leur  ornementation 
diffèrent  à  peine  de  celles  des  hexacts  dermiques  de  M.  unguiculntiis. 

Au-dessous,  se  trouvent,  dans  toutes  les  préparations,  mais  en 
quantité  variable,  des  hexacts  bien  distincts  à  la  fois  de  ceux  de  la 
surface  et  de  ceux  du  parenchyme.  Leurs  actines,  épaisses  à  la 
base,  sont  pointues  au  sommet  ;  souvent  courbées,  elles  sont  rare- 
ment égales  entre  elles  ;  entièrement  épineuses,  elles  portent  dans 
leur  portion  épaisse  des  épines  fortes  et  éparses,  tandis  qu'elles  se 
chargent  dans  leur  portion  effilée  d'épines  faibles  et  rapprochées. 
Toujours  robustes,  ces  hexacts  sont  cependant  inégaux  entre  eux, 
leurs  actines,  épaisses  de  2o  y.  à  la  base,  mesurant  380  à  750  a  de 
longueur.  Rien  de  semblable  n'a  été  signalé  chez  Malacosaccus 
unguiculatus.  Cela  paraît  plutôt  correspondre  aux  «  hexacts,  of 
médian  size,  with  tubercled  rays  »  du  parenchyme  de  M.  vastus. 
Mais  la  localisation  de  ces  hexacts  chez  M.  floricomatus  reste  digne 
de  remarque. 

La  charpente  du  parenchyme  se  compose  uniquement  d'hexacts 


452  E.    TOPSENT 

parfaitement  lisses  à  actines  très  longues,  à  bouts  ni  renflés,  ni 
ornés,  simplement  obtus.  Ils  ressemblent  à  ceux  de  M.  unguiculatus 
et  se  disposent  de  la  même  manière  qu'eux.  Schulze  a  fait  remar- 
quer (l.  c,  p.  13,  1893)  que  la  finesse  de  leurs  actines  dans  le  type 
de  M.  unguiculatus  pouvait  se  trouver  en  rapport  avec  la  faible 
taille  du  sujet.  Quoi  qu'il  en  soit  de  la  valeur  de  cette  hypothèse 
en  ce  qui  concerne  M.  unguiculatus,  nous  noterons  que,  dans  les 
trois  spécimens  examinés  de  M.  floricomatus,  les  hexacts  princi- 
palia  ont  partout  des  actines  aussi  minces,  ne  mesurant,  malgré 
leur  longueur,  que  9  ix  d'épaisseur  à  leur  naissance  etSpL  à  peine 
au  voisinage  de  leur  extrémité. 

Les  microsclères  que  l'on  rencontre  à  la  périphérie  du  corps, 
parmi  les  hexacts  en  glaive  et  les  hexacts  tuberculeux,  sont  des 
onychasters  et  des  floricomes. 

Des  onychasters  existent  là  en  quantité  considérable,  dont  le 
diamètre  ne  dépasse  guère  70  ix.  Elles  ont  pour  la  plupart  six 
rayons  principaux  courts  portant  chacun  deux  rayons  terminaux 
raides  et  fortement  divergents  couronnés  d'un  verticille  de  trois 
ou  quatre  petits  crochets  horizontaux  ou  légèrement  recourbés  en 
dehors.  Rarement,  leurs  six  rayons  restent  simples.  Plus  rarement 
encore,  chacun  de  ces  rayons  se  divise  eu  trois  rayons  secondaires. 
Des  intermédiaires  s'observent  d'ailleurs  entre  ces  difïérentes 
conformations.  Ces  petites  onychasters  superficielles  représentent 
une  catégorie  de  microsclères  qui  paraît  faire  défaut  chez  Maiaco- 
saccus  unguiculatus.  Schulze  laisse  entendre,  en  effet,  dans  ses 
renseignements  complémentaires  au  sujet  de  cette  Éponge,  que  les 
rayons  de  ses  onychasters  ont  même  taille  et  même  allure  que 
ceux  des  discohexasters  véritables.  Or,  nous  aurons  à  parler 
plus  loin  d'une  autre  catégorie  d'onychasters  de  M.  floricomatus 
correspondant  précisément  aux  seules  onychasters  décrites  de 
M.  unguiculatus. 

Les  floricomes  des  couches  superficielles,  bien  moins  nombreux 
que  les  onychasters  précitées,  sont  remarquables  par  leur  faiblesse 
relative,  en  contraste  frappant  avec  les  floricomes  du  parenchyme, 
dont  il  va  être  bientôt  question.  lien  est  beaucoup,  d'un  diamètre 
de  110  [X  environ,  qui  demeurent  assez  fins  pour  que  la  flexion  en 
dehors  de  leurs  rayons  permette  seule  de  reconnaître  leur  véritable 
signification.  Du  reste,  à  côté  d'eux,  d'autres,  moins  grêles,  ne 
prêtent  à  aucune  équivoque.  Et  çà  et  là,  quelques-uns  d'entre 
eux  atteignent  des  dimensions  qui  peuvent  être  considérées  comme 


EPONGES  NOUVELLES  DES  AÇORES  453 

normales.  Je  n'ai  pas  réussi  à  en  voir  un  seul  en  rapport  avec 
l'acline  distale  d'un  hexact  dermique. 

Dans  le  parenchyme,  parmi  les  grands  hexacts  flexibles  et  lisses 
de  la  charpente,  abondent  littéralement  des  floricomes  grands  et 
forts.  Leurs  six  rayons  principaux  portent  chacun  quatre  rayons 
secondaires,  recourbés  en  dehors  et  en  bas,  très  élargis  et  finement 
raboteux  vers  leur  extrémité,  avec  trois  crochets  terminaux. 
Mesurant,  dans  l'un  des  spécimens,  160  a,  et,  dans  l'autre,  200  [x 
de  diamètre,  ils  ressemblent,  eu  somme,  assez  bien,  tant  par  leurs 
dimensions  que  par  leur  conformation,  aux  floricomes  de  Mala- 
cosaccus  nnguiculalus.  Seule,  leur  situation  est  vraiment  extraordi- 
naire. On  est  habitué  à  ne  trouver  les  microsclères  de  cette  nature 
qu'à  la  périphérie  du  corps  des  Euplectellidac,  où  ils  semblent  jouer 
le  rôle  d'organites  de  défense.  J'ai  multiplié  les  préparations  pour 
m'assurer  que,  dans  mes  M.  (loncoinatus,  les  floricomes  deviennent 
surtout  nombreux  et  robustes  à  partir  d'une  certaine  distance  au-des 
sous  de  la  surface  générale,  au  contraire  de  ceux  de  .1/.  unyuiculatus 
qui,  d'après  les  dernières  déclarations  de  Schulze,  se  localisent  exclu- 
sivement du  côté  externe  de  l'Éponge,  à  la  pointe  des  actines  distales 
des  hexacts  en  forme  de  glaive. 

J'ai  découvert  une  seconde  sorte  de  floricomes  que  Schulze  n'a 
point  rencontrée  chez  M.  unguiculatas.  Dans  une  préparation  pré- 
levée sur  l'un  de  mes  Malacosaccus  dès  le  début  de  mes  recherches 
à  leur  sujet,  et  en  un  point  que  j'ai  malheureusement  omis  de  noter, 
se  trouvent,  parmi  des  hexacts  en  glaive,  des  hexacts  tuberculeux 
et  de  très  nombreuses  petites  onychasters,  quelques  floricomes  de 
65  à  90  a  de  diamètre,  intéressants  parce  que  chacun  de  leurs  rayons 
principaux  porte,  non  plus  trois  ou  quatre,  mais  neuf  à  douze 
rayons  secondaires  recourbés  en  S  avec  cinq  à  sept  dents  au  bord 
de  leur  palette  terminale. 

Ces  floricomes  correspondent  sans  doute  aux  floricomes  plus 
petits  que  les  autres  et  à  rayons  plus  nombreux,  signalés  d'abord 
par  Schulze  (/.  c,  p.  93,  1887)  comme  appartenant  à  la  face  interne 
de  Malacosaccus  casUis.  Or,  Schulze  a  nié  plus  tard  que  des  flori- 
comes occupassent  véritablement  cette  situation  dans  son  Éponge. 
Et  comme,  chez  mes  M.  jloricomatus,  il  n'existe  pas  de  cavité 
cloacale  ;  comme,  d'autre  part,  j'ai  retrouvé  de  ces  floricomes  parti- 
culiers à  la  naissance  du  pédiceile  le  plus  grand,  au-dessous  de  son 
encroûtement  superficiel,  je  ne  puis  admettre  non  plus  qu'il  s'agisse 
en  eux  de  floricomes  gastriques. 


454  E.    TOPSENT 

Outre  les  floricomes,  le  parenchyme  renferme  encore  trois  sortes 
de  microsclères. 

1°  Des  onychasters,  de  seconde  catégorie,  d'un  diamètre  de 
85  à  100  [JL,  à  rayons  secondaires  très  fins  et  flexueux,  au  nombre  de 
quatre  sur  chaque  rayon  principal,  et  terminés  par  un  verticille 
de  cinq  crochets  légèrement  recourbés  en  dessous,  non  insérés 
autour  d'un  disque. 

2°  Des  discohexasters,  de  100  a  de  diamètre,  à  rayons  principaux 
courts,  à  rayons  terminaux  au  nombre  de  trois  (quelquefois 
quatre),  très  divergents,  raides  et  forts,  finement  épineux,  un  peu 
renflés  au  bout  et  surmontés  d'un  disque  assez  large  que  couron- 
nent sept  ou  huit  crochets  recourbés. 

3°  Desoxyhexasters,  de  110  à  120  [x  de  diamètre,  à  rayons  termi- 
naux grêles,  flexueux,  pointus,  au  nombre  de  deux  (quelquefois 
trois)  sur  chaque  rayon  principal. 

Le  pédicelle  est  surtout  composé  de  soies,  toutes  souples  et 
grêles  dans  certains  cas,  ou  bien  celles  du  centre  fortes  et  raides, 
dans  d'autres  échantillons.  Ces  soies  sont,  en  tout  cas,  de  grands 
hexacts  lisses  modifiés  et,  pour  la  plupart,  réduits  à  des  triacts 
dont  le  rayon  impair  et  latéral,  plus  court  que  les  autres  et  destiné 
à  relier  les  soies  en  faisceau,  se  recourbe  à  une  distance  variable 
de  son  origine  suivant  le  grand  axe  de  l'organe.  Les  grosses  soies 
rigides,  seules  faciles  à  isoler  intactes,  mesurent  7  ou  8  cent,  de 
longueur.  Leur  rayon  latéral  inséré  beaucoup  plus  près  de  l'une  de 
leurs  extrémités  que  de  l'autre,  est  long  de  8  à  28'"'".  Leur  épais- 
seur peut  atteindre  0™'"4. 

Outre  les  soies,  le  pédicelle  présente,  et  cela  dès  sa  base,  des 
ancres  qui  peuvent  atteindre  Q™""  de  longueur  sur  20  ;x  d'épaisseur 
en  leur  milieu.  Leur  tige  se  compose  de  deux  moitiés  distinctes, 
l'une,  proximale,  lisse  et  effilée  vers  sa  pointe  ;  l'autre,  distale, 
couverte  de  fortes  épines  récurvées  disposées  en  spirales.  A  l'extré- 
mité progressivement  amincie  de  cette  dernière,  un  renflement 
conique,  épais  de  30  a  environ,  porte  en  dessous  sept  ou  huit 
crochets  fixateurs. 

Partout  où  il  n'est  pas  endommagé,  le  pédicelle  est  recouvert 
des  mêmes  spicules  que  la  surface  générale  du  corps,  hexacts 
dermiques  eu  glaive,  hexacts  entièrement  épineux  hypodermiques, 
avec,  en  fait  de  microsclères,  onychasters  de  la  petite  sorte  et  flori- 
comes de  faible  constitution. 

Nous  savons  qu'autour  de  sa  base,  le  plus  grand  des  pédicelles 
recueillis   présente   un  revêtement  grisâtre  particulier.  C'est  un 


ÉPONGES   NOUVELLES    DES   AÇORES  43d 

feutrage  épais  et  dense  d'hexacts  de  dimensions  fort  inégales  dont 
les  actines  varient  entre  80  et  500  a  de  longueur.  Tous  ceux  de 
ces  hexacls  qui  ne  sont  pas  très  grêles  s'ornent  d'épines  raides 
mais  plutôt  clairsemées.  Une  telle  agglomération  de  spicules  a  sans 
doute  pour  but  de  consolider  la  hase  du  corps  au  point  d'attache 
du  pédicelle.  Elle  résulte  peut  être  d'une  multiplication  locale, 
non  sans  une  certaine  modilication  de  leur  forme,  de  ces  hexacts 
épineux  dont  nous  avons  coustaté  l'existence  partout  à  la  surface 
de  l'Éponge. 

En  résumé,  sans  tenir  compte  de  détails  secondaires,  les  Maln- 
cosaccKs  (loricomatns  de  la  Princesse- A  lice  me  paraissent  se  distinguer 
de  :!/.  unguiculatus  du  Challenner  pnrce  que  leur  corps,  pédicelle,  est 
plein,  parce  que  leurs  hexacts  en  glaives  se  doublent  d'hexacts 
épineux,  pai'ce  que,  dans  leurs  régions  superficielles,  des  onychas- 
ters  spéciales  abondent  et  que  les  floricomes  s'y  montrent  presque 
tous  débiles,  enfin,  en  ce  que  leur  parenchyme  renferme  en  quantité 
considérable  de  robustes  tloricomes. 

Aphrocallistes  azoricus  n.  sp. 

Parmi  les  Hexactinellides  recueillies  aux  Açores  par  S.  A,  le 
Prince  de  Monaco  au  cours  des  campagnes  de  VHirondelU',  j'ai 
mentionné,  en  1892  (1),  un  Aphrocallistes,  que  j'ai  fait  figurer  et 
dont  j'ai  dessiné  quelques  spicules.  Je  l'identifiais  avec  beaucoup 
d'hésitation  avec  Apkrocallistes  rdinosus  F.  E.  Schulze,  dont  il  me 
paraissait,  en  effet,  se  rapprocher  le  plus,  en  faisant  remarquer 
que  certains  détails  de  spiculalion  semblaient  autoriser  la  création 
d'après  lui  d'une  espèce  nouvelle,  [^échantillon  était,  d'ailleurs, 
presque  entièrement  macéré. 

Les  dragages  de  la  Princesse  Alice,  en  I8î)o,  en  ont  heureusement 
fourni  trois  autres  en  bien  meilleur  état  de  conservation,  et  leur 
étude  m'a  prouvé  qu'il  s'agissait  réellement  d'un  Aphrocallistes 
distinct  des  espèces  précédemment  connues,  A  cause  de  sa  fré- 
quence relative  dans  l'archipel  des  Açores,  je  lui  donne  le  nom  tle 
A plirocallistes  azoricus. 

C'est  une  Éponge  tubuleuse,  composée  d'un  axe  qui  semble  con- 
server le  même  calibre  sur  toute  sa  hauteur,  et  d'où  émanent,  de 
distance  en  distance,  à  angle  très  ouvert,  des  branches  d'un  dia- 
mètre bien   inférieur  au   sien.    I^ar  un   hasard  fâcheux,   tous  les 

(1)  Topsent(E.),  Contribution  !i  l'élude  des  Spongiaires  de  l'Atlantique  Nord, 
p.  32,  pi.  V,  fig.  12  et  pi.  VII  fig.  10.  (Résultats  des  campagnes  scientifiques  du 
yacht  l'Hirondelle,  fascicule  II,  Monaco,  1892).  >• 


456  E.    TOPSENT 

rameaux  des  spécimens  obtenus  se  trouvaient  brisés  assez  près  de 
leur  origine  ou  même  [Hirondelle)  au  ras  du  lube  principal,  de 
sorte  qu'on  ne  saurait  dire  s'ils  affectent  à  leur  terminaison  quelque 
ressemblance  avec  les  rameaux  de  même  ordre  des  Aphrocallistes 
Bocagei  Wright  et  A.  beatrix  Gray.  Mais  il  est  maintenant  certain 
que,  par  sa  forme  générale,  Aphrocallistes  azoricus  diffère  profondé- 
ment de  A.  ramosas,  celui-ci  se  ramifiant  suivant  une  sorte  de  dicho- 
tomie en  branches  de  plus  en  plus  épaisses  vers  le  haut.  Quant  à 
A.  vaatus  F.  E.  Schulze,  pour  passer  en  revue  tous  les  représentants 
du  genre,  il  affecte  une  configuration  défiant  toute  comparaison. 

Le  diamètre  des  tubes  varie,  naturellement,  suivant  les  indi- 
vidus. Ainsi,  le  spécimen  de  la  station  105  se  réduisait  à  une 
colonne  creuse,  large  de  10  à  12^'^,  percée  dans  sa  paroi  de  cinq 
ouvertures  de  4  à  3°i™  de  diamètre  correspondant  à  autant  de 
rameaux  disparus.  Un  autre,  de  la  station  597,  se  compose  d'un  tube 
principal  de  6  à  7™™  de  diamètre  portant  des  tubes  secondaires  de 
'2,^^,6  seulement. 

Les  parois  de  ces  tubes,  remarquablement  minces,  ne  mesurent 
guère  que  ()^''^,^S  à  O^m^e  d'épaisseur.  Elles  sont  encore  intéres- 
santes par  ce  fait  que  les  orifices  des  canaux  qui  les  traversent  de 
part  en  part  restent  fort  petits  (O""!», 2 à  0mm^3),  uotabiement  inférieurs 
à  ceux  de  A.  ramosus  même  et  n'offrant,  en  somme,  qu'une  ressem- 
blance bien  lointaine  avec  les  logettes  d'un  gâteau  d'abeilles. 

L'Éponge  se  fixe  à  des  supports  solides  sur  lesquels  elle  moule  sa 
base,  établissant  à  leur  contact  une  plaque  basilaire  unie  assez 
aisément  détachable. 

A  l'exception  de  leurs  actines  libres,  qui  se  couvrent  de  tuber- 
cules arrondis,  les  grands  hexacts  dont  la  fusion  constitue  la  char- 
pente demeurent  toujours  lisses.  L'épaisseur  de  leurs  rayons 
soudés  est,  en  moyenne,  de  40  [l  vers  le  milieu  de  leur  longueur. 

L'ectosome  a  pour  spicules  propres  des  hexacts  à  rayon  distal 
hérissé  de  barbules  vers  son  extrémité  et  long  de  100  a  ;  les  autres 
rayons  sont  finement  épineux;  les  tangentiels  mesurent  aussi 
100  [Ji  ;  le  proximal,  généralement  un  peu  plus  court,  n'atteint  que 
80  [X  de  longueur. 

Comme  chez  les  autres  Aphrocallistes,  ces  pinules  ne  se  retrou- 
vent pas  sur  la  face  cloacale  des  tubes.  Ils  y  sont  remplacés  par  des 
diacts  tangentiels  inégaux,  variant  entre  500  et  800  a,  à  tige  armée 
d'épines  médiocres,  espacées  sur  toute  sa  longueur  mais  serrées 
aux  deux  extrémités,  à  bouts  non  renflés,  à  centrum  généralement 
bien  indiqué  par  quatre  tubercules  plus  ou  moins  développés. 


ÉPONGES  NOUVELLES  DES  AÇORES  457 

Les  scopules,  tournées  toutes  vers  la  face  externe  de  la  paroi  des 
tubes,  afîecteDt  généralement  la  forme  que  j'ai  figurée  (/.  c,  fig.  (/). 
Elles  mesurent,  en  moyenne,  415  à  440  \l  de  longueur,  dont  350 
pour  leur  tige.  Celle-ci  porte,  insérés  sur  une  sorte  de  nodosité, 
trois  (quelquefois  deux)  rayons  presque  droits,  assez  peu  diver- 
gents, entièrement  couverts  de  petites  épines  et  couronnés  par  un 
disque  large  à  bords  denticulés.  Légèrement  raboteuse  au-dessous 
de  la  nodosité,  la  tige  devient  bientôt  lisse  et  se  termine  souvent 
par  un  léger  renflement  oblong. 

Mais,  parmi  ces  scopules,  il  s'en  trouve,  chez  tous  les  individus, 
d'autres  qui  méritent  une  mention  spéciale.  Leur  tige  se  prolonge 
au-delà  de  la  nodosité  en  un  rayon  épineux  tantôt  pointu  au  bout 
et  tantôt  surmonté  d'un  disque  deuticulé.  Au  niveau  de  la  nodosité, 
on  peut  retrouver,  beaucoup  plus  divergents,  toutefois,  que  d'habi- 
tude, un  verticille  de  rayons  terminés  par  un  disque;  mais,  le 
plus  souvent,  ce  verticille  avorte  et  la  nodosité  reste  nue.  Dans  un 
cas  comme  dans  l'autre,  des  rayons  supplémentaires  fortement 
coudés,  au  nombre  de  un  à  quatre,  émanent  du  rayon  qui  continue 
la  tige,  soit  isolément,  à  des  iiauteurs  différentes  et  sans  ordre 
apparent,  soit  par  paire,  l'un  à  droite  et  l'autre  à  gauche. 

Ces  scopules  étranges  ont  sensiblement  les  mêmes  dimensions 
que  les  autres,  auxquelles  elles  se  mêlent  en  proportions  variables, 
-souvent  assez  faibles,  à  vrai  dire,  suivant  les  points  examinés. 
Elles  apparaissent  moins  comme  une  sorte  de  spicules  à  part  que 
comme  des  variations  encore  incounues  de  scopules  ordinaires. 
Peut-être  ne  faudrait-il  pas  les  considérer  comme  caractéristiques 
de  Aphrocailistes  azoricus.  Mais  si  leur  existence  doit  n'être  pas 
constante,  elle  servira,  toutes  les  fois  qu'on  aura  l'occasion  de  la 
constater,  de  guide  à  la  détermination. 

Les  uncinètes  sont  grêles,  avec  une  moitié  graduellement  plus 
mince  que  l'autre.  Leurs  barbules,  appliquées,  sont  fines,  parfois 
rudimentaires.  Les  dimensions  de  ces  spicules  varient  de  1'»'"  de 
longueur  sur  5  y.  à  1™™  5  sur  8  [x. 

En  fait  de  mégasclères  libres,  il  existe  encore,  en  abondance 
dans  le  parenchyme,  des  oxyhexacts  à  rayons  pointus,  très 
flexueux,  entièrement  et  assez  fortement  épineux,  longs  de  170  ix, 
épais  de  3  à  4  a. 

Les  microsclères  sont  de  deux  sortes.  D'abord,  des  discohexas- 
ters,  de  30  à  35  u.  de  diamètre  seulement,  à  rayons  principaux  ne 
mesurant  que  3  à  4  p.  de  longueur  et  portant  des  rayons  terminaux 
le  plus  souvent  au  nombre  de  deux,  si  grêles  que  le  disque  qui 


458  E.    TOPSENT 

couronne  leur  extrémité  est  à  peine  distinct.  Puis,  plus  rares,  des 
oxyhexasters  à  rayons  principaux  longs  (20  [j.),  droits  et  grêles 
(moins  de  1  a  d'épaisseur),  portant  chacun  deux  rayons  terminaux 
pointus,  fins,  courbés  en  dehors  et  divergents,  de  moitié  moins 
longs  qu'eux. 

Habitat.  —  Stn.  105  (campagne  de  1887),  au  S.-E.  de  Pico.  par 
927  m.,  sur  fond  de  gravier  et  vase  noirs,  baguettes  d'Oursins, 
Polypiers  brisés.  Un  spécimen. 

Sln.  568  (campagne  de  1895).  au  N.  de  Saô  Miguel,  par  550  m.  sur 
fond  de  roche.  Un  spécimen. 

Stn.  597  (campagne  de  1895),  au  N.-O.  de  Pico,  par  523  m.  sur 
fond  de  roche.  Deux  spécimens. 

Chonelasma  Sghulzei  Topsent. 

J'ai  créé  cette  espèce  en  1892  d'après  plusieurs  fragments 
aplatis,  criblés  sur  les  deux  faces  d'orifices  irréguliere,  assez  larges, 
à  bords  non  saillants.  Dans  le  même  mémoire,  je  décrivais  sous  le 
nom  de  Periphragella  lusitanica,  un  fragment  de  Dictyonine  qui, 
composé  d'un  ensemble  de  tubes  concrescents  assez  courts  et 
n'ayant  d'indépendance  que  vers  leur  extrémité,  ne  répondait,  par 
sa  forme  générale,  qu'à  la  définition  du  genre  Periphragella.  A  vrai 
dire,  la  spiculation  de  cette  Éponge  ofïrait  une  ressemblance  frap- 
pante avec  celle  de  Chonelasma  Schuhei.  Mais  comment  supposer 
que  des  fragments  de  conformation  si  différente,  d'ailleurs  dragués 
isolément,  pouvaient  représenter  une  seule  et  même  espèce?  Dans 
les  Scoputaria,  les  genres  avaient  été  établis  d'après  des  caractères 
extérieurs.  Et  aucun  des  Chonelasma  connus  ne  montrait  d'élevures 
comparables  aux  petits  tubes  de  ce  que,  pour  ces  motifs,  je  me 
crus  autorisé  à  considérer  comme  une  Periphragella. 

De  nouveaux  matériaux  recueillis  aux  Açores  à  bord  de  la  Prin- 
cesse Alice,  me  faisant  mieux  connaître  Chonelasma  Schulzei,  m'obli- 
gent à  supprimer  Periphragella  lusitanica. 

A  en  juger  par  le  nombre  de  spécimens  qui  en  ont  été  obtenus 
dans  diverses  stations,  Chonelasma  Schulzei  paraît  être  commun 
dans  l'archipel.  Ce  sont,  pour  la  plupart,  des  plaques  brisées  et 
macérées,  plus  ou  moins  usées,  telles,  par  exemple,  que  les  Chone- 
lasma indéterminés  du  Challenger  dont  Schulze  a  donné  des  figures 
(/.  c,  pi.  XC).  Pourtant,  il  s'en  trouve  de  bien  meilleurs.  Le  plus 
beau  est  une  Éponge  en  forme  de  coupe  comprimée,  plus  évasée 
d'un  côté  que  de  l'autre,  à  bords  de  hauteur  très  inégale,  fixée  par 
un  pédicelle  épais  et  court  et  aussi  par  le  dessous  de  sa  portion 


ÉPONGES   NOUVELLES    DES    AÇORES  4o9 

étroite  qui  se  rejette  vers  le  bas  et,  rapprochant  ses  lèvres,  se  trans- 
forme en  une  sorte  de  pilier  plein.  Elle  atteint  13  cent,  de  largeur, 
7  cm.  de  hauteur,  et  ses  parois,  épaisse  de  5  à  6  mm.,  se 
montrent  criblées  sur  les  deux  faces  d'oritices  de  contour  irrégulier 
et  d'un  diamètre  de  Omn',6  à  i^^,^.  Les  spicules  libres  y  sont  géné- 
ralement en  place,  et,  eu  certains  points,  une  membrane  soutenue 
par  un  réseau  de  pentacts  revêt  encore  les  orifices.  Ceux-ci  figurent 
de  simples  enfoncements  à  marge  nullement  en  relief  au-dessus  de 
la  surface  générale.  Cependant,  en  y  regardant  de  bien  près,  on  cons- 
tate que,  par  en-dessous,  au  voisinage  du  gros  pédicelle  et  surtout 
à  la  base  du  pilier  latéral,  un  certain  nombre  d'entre  eux  s'ouvrent 
au  sommet  de  petites  éminences  cylindro-coniques  rappelant  les 
courts  tubes  du  fragment  type  de  Periphragella  liisitanica.  Des  éle- 
vures  semblables  et  groupées  se  retrouvent  sur  une  base  macérée 
d'un  autre  spécimen,  fragment  composé  d'un  pédicelle  et  de  la 
partie  inférieure  d'une  coupe  profonde  à  bords  épais.  D'autres, 
enfin,  apparaissent,  nettement  accusées  et  comme  sériées,  sur  la 
face  légèrement  convexe  et  sans  doute  externe  d'une  plaque  en  deux 
fragments,  en  bon  état  de  conservation. 

Ces  divers  échantillons  nous  apprennent  deux  choses  :  d'abord 
que  Cliondasma  Schulzei  affecte  fréquemment,  sinon  d'habitude,  la 
forme  d'une  coupe  pédiculée;  puis,  que,  sur  sa  face  externe  et 
surtout  au  voisinage  de  sa  base,  il  soulève  parfois  ses  orifices  aqui- 
fères  au  sommet  de  papilles  plus  ou  moins  marquées.  Il  n'est  plus 
possible  de  voir  dans  ma  Periphragella  lusitanica  autre  chose  qu'un 
fragment  basilaire  d'un  Chonelasma  Schulzei.  Les  tubes  qui  la  carac- 
térisaient représentent  une  disposition  simplement  éventuelle, 
impossible  à  prévoir  d'après  les  matériaux  dont  je  disposais,  des 
orifices  aquifères  externes  de  cette  Éponge. 

Dans  la  chair  des  spécimens  bien  conservés  existent  de  belles 
cellules  sphéruleuses  à  sphérules  grosses,  brillantes  et  peu  nom- 
breuses. 

J'ai  peu  de  choses  à  reprendre  dans  la  description  de  la  spicu- 
lation  de  Chonelasma  Schulzei ,  telle  que  je  l'ai  tracée  d'après  les 
premiers  fragments  qui  en  ont  été  obtenus  comme  aussi  d'après  la 
Periphragella  supposée. 

Les  grands  hexacts  qui  constituent  la  charpente  fondamentale 
restent  presque  absolument  lisses  dans  l'épaisseur  des  parois  du 
corps.  Sur  les  deux  faces,  au  contraire,  ils  se  couvrent  de  tuber- 
cules fins.  Leurs  actines  libres,  des  deux  côtés,  sont  obtuses  et 
chargées  de  ces  mêmes  tubercules. 


460  E.    TOPSENT 

Les  pentacts  superficiels,  entièrement  et  finement  épineux,  sont 
remarquables  par  le  renflement  terminal  de  chacune  de  leurs 
actines;  l'actine  proximale  est  souvent  à  peine  plus  longue  que  les 
tangentielles  ;  la  distale  se  réduit  à  un  fort  mamelon.  Sous  ce 
rapport,  Chonelasma  Schahei  est  intermédiaire  entre  C.  lamella  et 
C.  Ijimni,  dont  les  pentacts  ont  l'actine  distale  complètement 
atrophiée,  et  les  C.  calyx,  C.  tenerum  et  C.  Dœderleini,  dont  les 
pentacts  portent  pinule. 

Les  scopules  ressemblent  davantage,  ainsi  que  je  l'ai  déjà  noté,  à 
celles  des  Eurctidae  qu'à  celles  des  Coscinoporidae  connues.  Leur 
tige  lisse,  le  plus  souvent  pointue,  parfois  un  peu  hastée,  porte 
quatre  rayons  entièrement  et  finement  épineux,  surmontés  d'un 
renflement  ovoïde  très  accusé.  Comme  chez  Chonelasma  calyx  (de 
V Albatros),  elles  existent  non  seulement  sur  les  deux  faces  de 
l'Éponge,  mais  aussi  dans  les  parois  des  canaux  qui  traversent  le 
corps  de  part  en  part. 

Les  uncinètes  sont  nombreux,  à  moitié  proximale  longuement 
effilée.  Ils  mesurent  3™""  de  longueur. 

J'ai  trouvé  dans  mes  préparations  quelques  oxyhexacts  à  rayons 
droits,  pointus,  un  peu  raboteux,  longs  de  70  p.. 

Les  deux  sortes  de  microsclères  abondent,  avec  prédominance 
tantôt  de  l'une  et  tantôt  de  l'autre.  En  moyenne,  les  discohexasters 
mesurent  45  à  50  a,  et  les  oxyhexasters  70  à  75  <j.  de  diamètre. 

Chonelasma  Ijimai  n.  sp. 

Le  Challenger  avait  dragué  à  Saint-Thomas  et  aux  Bermudes  des 
fragments  macérés  de  Chonelasma.  Aux  Açores,  les  yachts  Hiron- 
pelle  et  Princesse- Alice  ont  recueilli  beaucoup  de  plaques  égale- 
ment décharnées  d'Iiexactinellides  de  ce  genre.  Les  Chonelasma 
peuvent  donc  n'être  pas  rares  dans  l'Atlantique  mais  le  hasard  n'en 
a  presque  pas  fourni  de  spécimens  en  état  d'être  étudiés  et  décrits. 
A  ma  première  espèce,  de  1892,  Chonelasma  Schubei,  je  me 
trouve  à  même  d'en  ajouter  une  seconde,  découverte  parmi  les 
matériaux  provenant  d'une  opération  de  la  Princesse- A  lice  entre 
Saô  Miguel  et  Terceira,  en  1895. 

Il  s'agit  d'un  seul  petit  morceau,  plat,  presque  carré,  large  de 
I2mm^  épais  de  0mm5  à  l'"'n5,  macéré  vers  son  bord  le  plus  mince 
mais,  fort  heureusement,  bien  conservé  sur  le  reste  de  son  étendue 
et  ayant  là  tous  ses  spicules  encore  en  place.  Sa  spiculation,  com- 
parée à  celle  des  Chonelasma  déjà  connus,  permet  de  le  considérer 
comme  le  type  d'une  espèce    nouvelle  à  laquelle  je  me  fais   un 


EPONGES    NOUVKLLES    DES    AÇORES  461 

plaisir  d'attacher  le  nom  de  M.  le  Professeur  I.  Ijima,  de  Tokio,  eu 
souveuir  de  ses  belles  études  sur  les  Hexactiuellides  du  Japon. 

Les  hexacts  de  la  charpente  de  ('honrlasma  Ijimai,  non  renflés  en 
leur  centre,  ont  une  ornementation  variable  :  les  uns  sont  lisses, 
ou  peu  s'en  faut;  d'autres  présentent  des  tubercules  bas,  plus  ou 
moins  serrés;  d'autres,  enfin,  les  plus  minces,  en  général,  se 
couvrent  d'épines  robustes.  Leurs  aclines  libres,  de  chaque  côté, 
sont,  comme  d'habitude,  particulièrement  épineuses. 

Sur  ses  deux  faces,  l'Éponge  s'entoure  de  pentacts,  respective- 
ment dermiques  ou  gastriques,  semblables  entre  eux  de  part  et 
d'autre.  Leurs  quatre  actines  tangentielles,  pointues,  s'incurvent 
assez  fortement  en  dedans  ;  elles  sont  remarquables  en  ce  que  leur 
ornementation  se  réduit  à  de  faibles  épines  localisées  le  long  de 
leur  ligne  dorsale  ou  externe,  sauf  toutefois  vers  leurs  extrémités, 
qui  deviennent  entièrement  raboteuses.  L'actine  distale  s'atrophie 
totalement.  Quant  à  la  proximale,  elle  est  droite,  pointue,  pas 
beaucoup  plus  longue  que  les  tangentielles,  mais  couverte  sur 
toute  sa  longueur  et  tout  autour  d'épines  courtes  dont  le  nombre 
augmente  au  voisinage  de  sa  pointe.  11  règne  une  certaine  inégalité 
dans  les  dimensions  de  ces  spicules.  Sur  un  pentact  de  moyenne 
taille,  on  relève  les  mesures  suivantes  :  longueur  d'une  actine 
tangentielle,  4U0  a;  longueur  de  l'actine  proximale,  490  fx.;  épaisseur 
de  ces  actines  à  leur  base,  20  \x. 

Les  scopules  sont  également  présentes  sur  les  deux  faces  et  s'y 
rangent  en  deux  catégories.  Toutes  ont  une  tige  lisse  et  pointue. 
Mais  les  unes,  longues  de  360  a,  présentent  du  côté  distal  quatre, 
cinq  ou  six  rayons  remarquablement  grêles,  doucement  courbés 
en  dehors  et  terminés  par  un  tout  petit  bouton  presque  imper- 
ceptible ;  ces  rayons,  avec  le  renflement  peu  épais  d'où  ils  émanent, 
mesurent  50  à  60  a  de  longueur.  Les  autres,  un  peu  moins  nom- 
breuses, et  longues  de  125  a  seulement,  portent,  sur  un  renflement 
distal  relativement  plus  accusé,  six,  sept  ou  huit  rayons  droits  et  à 
peine  divergents,  épais,  coniques,  avec  un  petit  bouton  terminal  ; 
leurs  rayons,  en  comptant  le  tubercule  d'où  il  se  détachent,  ne 
mesurent  que  23  a  de  longueur  environ. 

Les  uncinètes,  plutôt  nombreux,  sont  longs  et  lins,  puisque  pour 
une  longueur  de  3  et  4™™,  ils  ont  à  peine  10  ou  12  jx  d'épaisseur, 
leur  moitié  distale  ne  l'emportant  pas,  sous  ce  rapport,  de  beaucoup 
sur  la  proximale.  Ils  s'ornent  de  barbules  longues,  tines  et  peu 
écartées  de  la  tige. 
Le  parenchyme  renferme  d'assez  nombreux  oxyhexacts  libres  à 


462  E,    TOPSENT 

actines  droites,  pointues,  finement  épineuses  dans  leur  moitié 
terminale,  longues  de  90  à  110  p.,  épaisses  d'environ  3  ix  à  leur  base. 

Les  microsclères  sont  seulement  des  discohexasters,  d'ailleurs 
abondantes.  La  plupart  se  font  remarquer  par  une  très  grande 
simplicité;  leurs  actines  droites,  assez  fortes,  finement  raboteuses, 
longues  de  20  à  2o  a,  portent  à  leur  extrémité  un  petit  bouton  plan- 
convexe.  Quelques-unes,  cependant,  bifurquent  une  ou  plusieurs  de 
leurs  actines,  rarement  toutes,  à  une  dislance  de  5  [x  de  leur  origine, 
en  deux  branches  à  peu  près  droites,  divergentes,  douées  de  la 
même  ornementation  que  les  actines  simples,  et  longues  de  16  [x. 

Eu  somme,  par  la  forme  de  ses  pentacts  dermiques  et  gastriques, 
de  ses  scopules  et  de  ses  microsclères,  Chonelasma  Ijimai  se  dis- 
lingue aisément  de  C.  Schulzei,  qui  vil  dans  les  mêmes  parages.  De 
tous  les  Clwnclasina  connus,  c'est  de  C.  lamella  Schulze,  du  Pacifique 
(îles  Kermadec),  qu'il  se  rapproche  le  plus.  Là,  en  efïel,  existent 
aussi  des  pentacts  superficiels  à  actine  distale  entièrement  atro- 
phiée et  à  actines  tangentielles  pointues,  couvertes  d'épines  sur 
leur  face  externe  seulement,  et  des  discohexasters  pour  la  plupartà 
actines  simples,  passant  à  des  discohexasters  à  actines  ramifiées. 
Toutefois,  entre  les  deux  espèces  les  différences  apparaissent  nom- 
breuses. C.  Jjimai  ne  possède  pas  les  oxyhexasters  de  C.  lamella  ; 
ses  discohexasters,  d'un  diamètre  de  50  a  tout  au  plus,  sont  de 
plus  de  moitié  plus  petites  que  celles  de  C.  lamella  (le  diamètre  de 
ces  dernières,  d'après  les  figures  données  par  Schulze,  mesurant 
environ  120  [jl)  ;  celles  de  ses  discohexasters  qui  viennent  à  se  rami- 
fier restent  quand  même  bien  plus  simples  que  les  discohexasters 
correspondanles  de  son  congénère  ;  au  lieu  d'égaler  la  taille  des 
microsclères,  ses  oxyhexacts  atteignent  des  dimeusions  bien  plus 
grandes,  de  beaucoup  supérieures  même  à  celles  des  oxyhexacts  de 
C.  lamella  ;  enfin,  ses  scopules  se  montrent  de  deux  sortes.  Tout  se 
borne,  en  détîuitive,  entre  les  deux  espèces  en  question,  à  une  cer- 
taine ressemblance  de  leurs  discohexasters  et  de  leurs  pentacts. 
Mais  les  discohexasters  simples  semblent  fréquentes  chez  les  Cho- 
nelasma, puisque  cette  forme  de  microsclères  prédomine  aussi  chez 
C.  calyxeX  chez  C.  tmerum,  et  leur  taille  relative  mérite  d'être  prise 
en  considération.  Quant  aux  pentacts,  ils  diffèrent  de  C.  lamella  à 
C.  Ijimai  par  les  détails  de  leur  ornementation. 

EURETE   AlICEI    U.    Sp. 

Jusqu'à  ces  derniers  temps,  tous  les  représentants  connus  du 
genre  Eurete  provenaient   du  Pacifique  (sept  espèces,  dont  quatre 


ÉPONGES  NOUVELLES  DES  AÇORES  463 

des  Moluques,  ime  des  PhilippiDes,  une  du  Japou  et  une  des 
Galapagos). 

J'ai  fait  connaître  récemment,  sous  le  nom  de  Eurete  Gerlachei, 
un  Eurete  recueilli  par  la  Bclgica  dans  l'Antarctique.  Voici  mainte- 
nant la  description  d'une  neuvième  espèce  de  ce  genre,  qui  s'ajoute 
à  la  liste  remarquablement  courte  (quatre  espèces  jusqu'ici)  des 
Ëuretidx  découvertes  dans  l'Atlantique. 

Eurete  Alicei  s'est  rencontré  à  deux  reprises  dans  les  chaluts  du 
yacht  Princesse-Alice  au  cours  de  la  campagne  de  1895  dans  l'ar- 
chipel des  Açores  :  d'abord  entre  Saô  Miguel  et  Terceira,  puis 
auprès  de  la  côte  méridionale  de  Saô  Jorge. 

Dans  la  première  localité  (Stn.  578)  fut  obtenu  un  magnifique 
échantillon,  haut  de  SO^m^  large  de  45™™,  fournissant  une  assez 
bonne  idée  des  caractères  extérieurs  de  l'Éponge.  C'est,  attaché 
d'un  côté  à  un  vieux  Polypier  rameux,  un  riche  réseau  de  larges 
tubes  fréquemment  anastomosés.  Le  diamètre  de  ces  tubes  atteint 
en  moyenne  8'"™  et  la  longueur  sur  laquelle  ils  demeurent  indivi- 
dualisés reste  plus  souvent  inférieure  à  cette  mesure.  Les  tubes 
s'entrecroisent  dans  toutes  les  directions,  et,  à  la  partie  supérieure 
du  spécimen,  se  disposent  sur  plusieurs  plans.  Là,  l'Eponge  atteint 
3  cm.  d'épaisseur.  Vers  le  bas,  au  contraire,  il  n'y  a  qu'une 
seule  série  de  tubes.  Du  côté  supérieur  et  sur  l'un  de  ses  bords,  le 
corps  paraît  avoir  été  tranché  net.  Rien  pourtant  ne  porte  à  penser 
que,  dans  son  ensemble,  il  ait  affecté  une  certaine  symétrie.  Les 
tubes,  même  les  moins  endommagés  en  apparence,  présentent  tous, 
comme  dans  les  miives  Eurete,  un  large  orifice  qui  semble  bienleur 
servir  de  terminaison  naturelle. 

La  coloration,  dans  l'alcool,  est  blanchâtre. 

La  surface  apparaît  à  la  loupe  très  tinement  veloutée  par  les 
actines  libres  des  hexacts  périphériques  de  la  charpente.  Elle  est 
percée  sur  toute  son  étendue  d'orilices  fins  et  nombreux,  corres- 
pondant aux   pores. 

Les  parois  mesurent  0'""\7  à  0'"™,9  d'épaisseur. 

A  la  station  602,  ce  ne  sont  que  des  fragments  que  l'engin  a  rap- 
portés. Ils  étaient,  d'ailleurs,  comme  le  grand  spécimen,  vivants 
au  moment  de  la  capture.  Les  uns  et  les  autres  ont,  en  effet,  toute 
leur  chair,  laquelle  renferme,  entre  autres  éléments,  en  abon- 
dance, de  belles  cellules  spbéruleuses  à  trois,  quatre  ou  cinq 
grosses  sphérules  réfringentes.  Celte  constatation  a,  comme  on  le 
verra  bientôt,  une  réelle  importance. 

La  spiculation  se  compose  d'une  charpente  d'hexacts  soudés,  non 


464  E-    TOPSENT 

reuflés  en  leur  ceutre  mais  entièrement  couverts  d'épines  coniques 
assez  fortes.  Sur  la  face  externe  des  tubes,  ils  se  montrent  plus 
robustes,  avec  leurs  actines  épaisses  de  30  jx,  et  constituent  un 
réseau  serré,  à  mailles  polygonales,  sur  lequel  se  dressent  vertica- 
lement leurs  actiues  libres.  Les  mailles  de  ce  réseau  sont  de  deux 
catégories;  les  unes,  petites,  se  tendent  d'une  membrane  où  s'im- 
plantent debout  les  mégasclères  dermiques,  oxydiacts  et  scopules  ; 
les  autres,  plus  grandes  et  vides,  d'un  diamètre  oscillant  entre  200 
et  400  [JL,  représentent  les  pores  ou  orifices  des  canaux  aquifères.Sur 
la  face  interne,  gastrique  ou  cloacale  des  tubes,  les  hexacts  devien- 
nent au  contraire  plus  grêles,  leurs  actiues  ne  dépassant  guère  18  p. 
d'épaisseur,  dessinent  des  mailles  rectangulaires  étirées  suivant 
le  grand  axe  des  tubes  et  allongent  notablement  leurs  actines  libres. 

Avant  d'énumérer  les  spicnles  libres,  il  faut  d'abord  noter 
l'absence  complète  sur  les  deux  faces  des  tubes  des  pentacts 
signalés  chez  tous  les  autres  Eure  te. 

Ce  défaut  absolu  de  mégasclères  autodermiques  et  autogas;^ 
triques  est  vraiment  surprenant.  Je  m'en  suis  pourtant  assuré  par 
de  nombreuses  préparations  prélevées  en  des  points  divers  du 
grand  spécimen  et  des  fragments  obtenus.  On  ne  peut  songer  à  le 
considérer  comme  un  effet  de  la  macération,  puisque  nous  savons 
que  les  échantillons  ont  été  recueillis  tous  en  excellent  état. 
Certainement,  si  l'Éponge  avait  produit  de  ces  mégasclères,  il  en 
serait  resté  au  moins  quelques-uns  en  place  dans  les  points  les 
plus  à  l'abri  du  frottement  et  dans  l'intérieur  des  tubes.  Malgré 
tous  mes  soins,  je  n'eu  ai  point  trouvé  trace. 

Par  contre,  il  existe  ici  des  mégasclères  qu'on  n'a  pas  encore 
rencontrés  chez  les  Eurete  et  qui  rappellent,  par  leur  position  et 
leur  groupement,  les  soies  des  Cyrtaulon  et  des  Hexactinella.  Ces 
oxydiacts  abondent  sur  les  deux  faces  des  tubes  et  s'y  disposent, 
pour  la  plupart,  verticalement,  par  faisceaux  de  trois  à  six. 
Ils  mesurent,  en  moyenne,  500  jx  de  longueur  et  3  ix  au  plus 
d'épaisseur.  Ils  sont  pointus  aux  deux  bouts  mais,  cela,  inégale- 
ment, leur  moitié  proximale  étant  toujours  plus  effilée  que  leur 
moitié  distale.  Sous  ce  rapport,  ils  ressemblent  aux  uncinètes 
de  beaucoup  d'Uncinataria.  La  ressemblance  va  d'ailleurs  plus  loin. 
Ces  oxydiacts  semblent  lisses  au  premier  abord,  mais  quand  on  les 
examine  avec  attention,  on  trouve  la  tige  de  beaucoup  d'entre  eux 
marquée  à  intervalles  assez  réguliers  de  crans  à  peine  perceptibles. 
F.  E.  Schulze  a  déjà  signalé  dans  le  parenchyme  de  Hexactinella 
ventilabrum  des  oxydiacts  rugueux  qui  lui  ont  paru  représenter 


ÉPONGES  NOUVELLES  DES  AÇORES  468 

des  uncinètes.  Je  crois  qu'on  peut,  sans  hésitation,  considérer,  de 
même,  les  soies  périphériques  de  Eurete  Alicei  comme  une  forme 
grêle  et  à  peine  ornée  d'uncinètes. 

Par  une  sorte  de  compensation,  les  grands  uncinètes  bien  carac- 
térisés restent  rares  chez  notre  Eurete.  Ils  ont  aussi  une  extrémité 
proximale  longue  et  ertilée  et  une  extrémité  distale  épaisse  (18  [x). 
Les  barbules  que  portent  leurs  crans  sont  très  fines  et  s'appliquent 
contre  la  tige. 

Les  scopules  sont  de  deux  sortes,  qui  se  rencontrent  l'une  et 
l'autre  sur  les  deux  faces  des  parois  des  tubes.  Les  unes,  plus  gran- 
des, longues  de  800  tj.  en  moyenne,  possèdent  quatre  (rarement  trois) 
rayons,  longs  de  150  t^  environ,  un  peu  divergents,  rugueux,  dou- 
cement amincis  et  couronnés  par  un  renflement  qu'ornent  de 
petites  épines  dirigées  vers  le  bas.  Leur  tige,  droite,  est  lisse  sur  sa 
plus  grande  longueur,  mais  rugueuse,  elle  aussi,  aux  deux  bouts. 
Épaisse  de  7  u.  du  côté  distal,  elle  s'atténue  tout  doucement  du  côté 
proximal  jusqu'à  ne  mesurer  plus  que  4[x;  enfin,  elle  se  termine 
par  un  petit  renflement  ovoïde,  épineux,  de  7  [x  de  largeur.  Ces 
scopules  se  montrent  surtout  nombreuses  du  côté  interne.  Les 
autres,  plus  petites  et  n'excédant  pas  500  [x  de  longueur,  dont  75 
pour  les  rayons,  ont  une  tige  entièrement  lisse  et  pointue  au  bout 
proximal,  et  des  rayons  (presque  toujours  au  nombre  de  quatre)  à 
peine  divergents,  très  finement  épineux  et  surmontés  d'un  tout 
petit  bouton. 

Enfin,  Eurete  Alicei  possède  deux  sortes  de  microsclères  :  des 
onychasters  et  des  discohexasters. 

Les  onychasters  sont  très  nombreuses.  Elles  se  composent  de  six 
rayons  assez  forts,  droits  et  lisses,  longs  de  37  [x,  qui  portent,  à 
angle  droit  autour  de  leur  extrémité,  quatre  (quelquefois  trois) 
crochets,  fins,  aigus  et  longs  de  15  à  17  u.. 

Dans  le  beau  spécimen  de  la  station  578,  quelques  onychasters 
se  compliquent  davantage.  Leurs  rayons,  toujours  droits  et  lisses, 
n'ont  plus  que  14  [x  de  longueur,  mais  ils  se  continuent  chacun  par 
quatre  rayons  secondaires,  légèrement  rugueux,  courbés  et  diver- 
gents, à  peu  près  aussi  longs  qu'eux  et  terminés  par  quatre  crochets 
horizontaux.  Ces  onychasters  à  rayons  ramifiés,  plus  ornées,  par 
conséquent,  ont,  par  compensation,  un  diamètre  (55  ix)  inférieur  à 
celui  des  onychasters  à  rayons  simples. 

Les  discohexasters  sont  presque  rares  dans  tous  les  spécimens. 
Elles  ressemblent  beaucoup  aux  onychasters  à  rayons  divisés, 
mesurent  sensiblement  le  même  diamètre  qu'elles  et  possèdent 


Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901.  xiv.  —  30, 


466       E.  TOPSENT.  —  ÉPONGES  NOUVELLES  DES  AÇORES 

comme  elles  des  rayons  principaux  droits  et  lisses,  des  rayons 
secondaires  incurvés,  divergents  et  raboteux.  Elles  s'en  distin- 
guent toutefois  nettement  parce  que  leurs  rayons  secondaires  por- 
tent au  lieu  de  crochets  un  petit  bouton  disciforme. 

En  résumé,  Eurete  /l/icei  est  caractérisé,  en  tant  qu'espèce,  par 
sa  charpente  entièrement  et  assez  fortement  épineuse,  par  l'absence 
complète  de  pentacts  dermiques  et  gastriques,  par  la  présence  sur 
ses  deux  faces  de  soies  fasciculées  (ayant  la  signification  d'unci- 
nètes  grêles  et  réduits  à  leur  plus  simple  expression),  par  ses  deux 
formes  de  scopules,  et  par  ses  microsclères. 

Seul  de  tous  les  Eurete,  E.  Boœerbanki  Schulze,  du  Japon,  possède 
des  microsclères  assez  semblables  aux  siens,  des  oxyhexasters 
qu'il  conviendrait  peut-être  mieux  de  considérer  aussi  comme  des 
onychasters.  Mais,  chez  ces  deux  Éponges,  tout  diffère  par  ailleurs, 
tant  la  forme  générale  du  corps  que  les  moindres  détails  de  la 
spiculation. 

Farrea  Weltneri  n.  sp. 

Espèce  caractérisée  par  ses  microsclères  qui  sont  seulement  des 
discohexasters,  abondantes,  de  75  |x  de  diamètre,  à  rayons  prin- 
cipaux courts  (10  ;j.)  portant  sept  ou  six  (jamais  moins)  rayons 
terminaux  faiblement  divergents  et  surmontés  d'un  petit  bouton 
finement  denticulé. 

Clavules  dermiques  à  tige  raboteuse,  à  disque  large  de  27  y-  et 
entouré  de  20  dents  courtes. 

Clavules  gastriques  à  8  (rarement  4)  dents  aiguës  et  recourbées, 
longues  de  25  à  30  [j..  La  tige  de  ces  clavules,  ordinairement  lisse, 
porte  fréquemment  quelques  longues  épines  pareilles  à  celles  des 
clavules  de  Farrea  aculeata  Schulze. 

Caractères  extérieurs  de  Farrea  occa. 

Stn.  874,  par  1260  m. 


467 


NOUVELLE  CONTRIBUTION 
A  LA  CONNAISSANCE  DES  MUTILLIDES  DE  L'AUSTRALIE 

PAR 

ERNEST    ANDRÉ 

Comme  suite  aux  deux  précédents  Mémoires  insérés  dans  ce 
Recueil  (1),  je  viens  apporter  un  nouveau  contingent  à  la  connais- 
sance des  iMutillides  d'Australie  et  surtout  du  Queensland.  La 
majeure  partie  des  matériaux  mis  eu  œuvre  a  été,  en  eiïel,  recueillie 
à  Mackay  par  M.  Gilbert  Turner,  dont  les  recherches  intelligentes 
et  la  libéralité  inépuisable  m'avaient  déjà  fourni  la  presque  totalité 
des  espèces  décrites  dans  mes  premières  publications  sur  la  faune 
de  cette  riche  contrée. 

Je  ne  puis  donc  que  renouveler  ici  à  M.  G.  ïurner  l'expression 
de  ma  profonde  gratitude  et  celle  de  la  reconnaissance  que  lui 
doivent  les  adeptes  de  notre  aimable  science,  puisque  c'est  grâce  à 
lui  que  nous  commençons  à  mieux  connaître  les  formes  austra- 
liennes de  l'une  des  plus  jolies  familles  d'Hyménoptères. 

Malheureusement,  la  question  de  la  coucordance  des  sexes  est 
restée  stationnaire  et  aucune  observation  nouvelle  n'est  venue 
accroître  les  rares  données  que  nous  possédons  sur  cet  important 
problème. 

Aussi,  tandis  qu'il  m'a  été  possible,  pour  les  Mutilles  de  l'Ancien 
Monde,  d'opérer  un  premier  classement  et  de  créer  ou  d'adopter 
quelques  subdivisions  aux  dépens  du  vieux  genre  Mutilla,  je  ne 
puis  encore  tenter  un  pareil  essai  pour  l'Australie,  puisque,  sans 
parler  de  la  plus  grande  uniformité  de  leurs  caractères,  presque 
toutes  les  espèces  de  cette  région  ne  nous  sont  connues  que  d'après 
un  seul  sexe. 

Sauf  indication  contraire,  les  Mutilles  décrites  ou  mentionnées 
ci-après  font  partie  de  ma  collection. 

1.   Mutilla  Cooki  André. 

Mutilla  Cooki  André,  Mém.  Soc.  Zool.  Fr.,  VIII,  1895,  p.  483  $  cT. 

(1)  E.  André,  MuUllides  d'Australie  nouvelles  ou  imparfaitement  connues,  Mém. 
Soc.  Zool.  Fr.  VIII,  1895,  p.  47ii-Dl7. 

E.  André,  Contribution  à  la  connaissance  des  Miitillides  de  l'Australie;  Loc.  cit. 
XI,  1898,  p.  256-308. 


468  E.    ANDRÉ 

2  Un  individu  de  Mackay  démontre  que  le  thorax  de  cette 
femelle,  qui  porte  ordinairement  une  grande  tache  rouge  sur  le 
disque,  peut  devenir  entièreuient  uoir,  sans  que  les  autres  caractères 
de  l'espèce  subissent  la  moindre  modification.  Ce  fait  n'a  d'ailleurs 
rien  d'anormal  et  démontre  une  fois  de  plus  que,  chez  les  Mutilles, 
la  coloration  doit  jouer  un  rôle  très  secondaire  dans  la  distinction 
des  espèces. 

2.    MUTILLA   QUADRATA    Sm. 

Mutilla  quadrata  Smith.  Cat.  Hym.  Brit.  Mus.  1855,  p.  29  9. 

V  Fr.  Smith  a  décrit  très  sommairement  cette  espèce  d'après  un 
exemplaire  d'Adélaïde.  Un  individu  du  Queensland  répond  tout  à 
fait  à  cette  description  que  je  crois  utile  de  compléter  par  quelques 
indications  : 

Tète  brune,  passant  au  ferrugineux  sur  les  joues  et  les  tempes  ; 
thorax  ferrugineux  en  dessus,  d'un  brun  noir  en  dessous  et  sur  les 
côtés  ;  antennes  et  pattes  ferrugineuses  avec  les  cuisses  un  peu 
brunâtres  ;  abdomen  d'un  brun  noir  en  dessus,  en  partie  rougeâtre 
en  dessous.  Tête  et  thorax  assez  densément  revêtus  en  dessus 
d'une  belle  pubescence  dorée;  sur  les  joues  et  les  tempes  la  pubes- 
cence  est  argentée.  Abdomen  orné  de  quatre  taches  de  pubescence 
argentée,  l'une  transversale,  un  peu  triangulaire,  au  bord  apical 
du  premier  segment  ;  deux  autres,  ovales  et  peu  fournies,  situées 
sur  une  même  ligne  transversale,  vers  le  milieu  du  second  segment 
et  à  peu  près  aussi  éloiguées  l'une  de  l'autre  que  du  bord  externe; 
la  dernière  subquadrangulaire,  au  milieu  du  bord  apical  de  ce 
même  segment.  En  dessous,  les  segments  2-5  sont  ciliés  de  poils 
blancs  à  leur  bord  postérieur.  Pattes  hérissées  de  poils  blancs; 
éperons  ferrugineux. 

Tète  subquadrangulaire,  un  peu  plus  étroite  que  le  thorax, 
faiblement  prolongée  derrière  les  yeux,  avec  les  angles  postérieurs 
arrondis.  Yeux  assez  convexes,  plus  éloignés  des  mandibules  que 
des  angles  de  l'occiput  ;  second  article  du  funicule  des  antennes 
sensiblement  plus  long  que  le  troisième.  Thorax  subquadrangulaire, 
faiblement  contracté  après  son  milieu  et  un  peu  rétréci  en  arrière 
où  il  est  perpendiculairement  tronqué.  La  tête  et  le  thorax  sont 
fortement  ponctués-réticules  en  dessus;  pas  d'onglet  scutellaire. 
Abdomen  subsessile,  ovale  ;  premier  segment  très  court,  plus 
étroit  que  le  suivant,  non  contracté  en  arrière  ;  dernier  segment 
avec  une  aire  pygidiale  plane,  bien  circonscrite,  densément  et 
longitudinalement  striée.  Pattes  avec  les  tibias  armés  de  deux 
rangées  d'épines  sur  leur  tranche  externe.  Long.  11  mm. 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DES  MUTILLIDRS  DE  l'aUSTRALIE     469 

La  .]/.  pacificatri.r  Sni.,  de  Cluunpion  Bay,  ne  semble,  d'après  la 
description,  pas  distÏDcte  de  quadrata. 

3.    MUTILLA   VENUSTA    S  RI. 

Miitilla  lenusîa  Sniitii,  Cat.  Hyni.  Brit.  Mus.  I800,  p.  26,  $ 

9  Un  exemplaire  en  très  mauvais  état,  qui  figure  dans  les 
cartons  du  Musée  de  Bruxelles,  et  un  autre  éiçalement  défectueux 
qui  fait  partie  de  ma  collection,  me  permettent  cependant  de 
compléter  ainsi  la  description  trop  insuffisante  de  Smith  : 

Noire  avec  le  dessus  de  la  tôte  et  du  thorax  rouge;  mandibules 
noirâtres,  rouges  au  milieu  ;  antennes  et  pattes  d'un  brun  plus  ou 
moins  rougeàtre,  tarses  et  éperons  testacés;  abdomen  noir  en 
dessus,  d'un  brun  rougeàtre  en  dessous  ;  second  segment  orné 
en  son  milieu  de  deux  grandes  taches  ovales,  ferrugineuses,  luisan- 
tes, situées  Tune  à  côté  de  l'autre  et  à  peine  plus  rapprochées  entre 
elles  que  chacune  du  bord  externe  du  segment;  3"'^,  4""'  et  5""^ 
segments  ornés  eu  leur  milieu  d'une  tache  transverse  de  pubes- 
cence  soyeuse,  jaun<àtre,  formant  par  leur  réunion  une  large  bande 
longitudinale.  Eu  dessous,  les  segments  deux  et  suivants  sont  ciliés 
de  |)oiIs  jaunâtres;  pattes  hérissées  de  poils  pâles. 

Tête  subquadrangulaire,  plus  étroite  que  le  thorax,  sensiblement 
prolongée  derrière  les  yeux,  avec  les  angles  postérieurs  distincts 
mais  arrondis;  elle  est  densément  ponctuée-réticulée  en-dessus. 
Yeux  assez  petits,  convexes,  situés  vers  le  milieu  des  bords  latéraux; 
mandibules  étroites,  iuermes,  acuminées  au  sommet.  Thorax  sub- 
piriforme,  ayant  sa  plus  grande  largeur  un  peu  avant  le  milieu, 
faiblement  rétréci  en  avant  avec  les  angles  antérieurs  peu  marqués, 
plus  fortement  rétréci  en  arrière  avec  les  bords  latéraux  un  peu 
arqués  en  dedans  vers  le  milieu;  métanotum  brusquement  déclive 
en  arrière,  mais  sans  arête  entre  sa  face  supérieure  et  sa  face 
postérieure.  Le  thorax  est  grossièrement  ponctué-réticule  en  dessus, 
avec  les  mésopleures  et  les  métapleures  concaves,  lisses  et  très 
luisantes.  Abdomen  ovale,  sessile;  son  premier  segment  large  et 
court,  faiblement  contracté  à  son  articulation  postérieure,  assez 
densément  ponctué  en  dessus  ;  second  segment  densément  ponctué 
en  dessus,  beaucoup  plus  éparsement  en  dessous,  sans  impression 
transverse  en  arrière  ;  dernier  segment  rouge,  muni  d'une  aire 
pygidiale  nettement  et  longitudinalement  striée.  Long.  9  H  mm. 

Australie,  sans  indication  plus  précise. 


470 


4,    MUTILLA    BIVULNERATA   DOV.  Sp. 

9  Nigra  vel  nigro-hrunnea,  tuherculis  antennalihus,  mandihularum 
parte  média,  antennarum  scapo,  funiculi  articulo  primo ,  abdominisqne 
primo  segmento  plus  minusve  ferrugineis  ;  pedibus  brunneo  et  ferru- 
gineo  variegatis.  Caput  transversmn,  postice  arcuatum.  Thorax  piri- 
formis,  postice  angustatus.  Abdomen  subsessile,  segmento  secundo 
maculis  duabus  magnis,  ovatis,  basalibus,  midis,  sanguineis  ornato  ; 
eodem  segmento  macula  apicali  prœdito,  quse  cum  maculis  mediis  seg- 
mentorum  3-5  lineam  latam,  ferrugineam,  parce  flaw-tomentosam 
format  :  segmento  sexto  ferrugineo,  nitido.  Long.  3-6  mm. 

Noire  ou  d'un  brun  noir,  parfois  uu  peu  tachée  de  rouge  sur  le 
thorax;  tubercules  antennaires,  scape,  premier  article  du  funicule, 
milieu  des  mandibules,  la  majeure  partie  du  premier  segment  de 
l'abdomen  et  le  dessous  du  segment  suivant  ferrugineux  ;  premier 
segment  plus  ou  moins  bordé  de  testacé  à  sa  marge  postérieure  ; 
second  segment  orné  près  de  sa  base  de  deux  grandes  taches 
ovales,  d'un  rouge  de  sang,  placées  l'une  à  côté  de  l'autre  et  un 
peu  plus  rapprochées  entre  elles  que  du  bord  externe;  le  second 
segment  est  en  outre  marqué,  au  milieu  de  son  bord  apical,  d'une 
tache  ferrugineuse  qui  se  continue  sur  les  segments  suivants, 
formant  ainsi  une  large  bande  longitudinale,  éparseuient  revêtue 
de  pubescence  jaunâtre  ;  dernier  segment  entièrement  ferrugineux 
et  glabre.  Pattes  rouges  ou  ferrugineuses,  avec  les  tarses  plus 
pâles  et  le  somniet  des  cuisses  et  des  tibias  noir.  Une  pilosité  noire, 
assez  longue  et  éparse,  hérisse  la  tête,  le  thorax  et  le  dessus  de 
l'abdomen;  face  déclive  du  métathorax,  premier  segment  de 
l'abdomen,  côtés  et  dessous  du  corps  avec  des  poils  blanchâtres; 
pattes  avec  quelques  poils  noirs  mélangés  à  des  poils  blancs, 
éperons  blancs. 

Tête  transversale,  un  peu  plus  large  que  le  thorax,  rétrécie  en 
avant,  très  arquée  en  arrière,  sans  angles  postérieurs  distincts, 
densément  ponctuée-réticulée.  Yeux  grands,  arrondis,  convexes, 
assez  éloignés  de  l'articulation  des  mandibules  ;  arêtes  frontales 
sinueuses  et  s'étendant  jusqu'aux  yeux  ;  mandibules  arquées, 
acuminées  au  sommet,  munies  d'une  petite  dent  antéapicale; 
antennes  robustes,  tous  les  articles  du  funicule,  sauf  le  dernier, 
aussi  larges  ou  plus  larges  que  lougs,  le  second  article  moins  large 
mais  à  peine  plus  court  que  le  troisième.  Thorax  piriforme, 
rétréci  en  arrière  et  légèrement  contracté  après  le  milieu,  son  bord 
antérieur  faiblement  arqué  avec  les  angles   sensibles  mais  non 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DES  MUTILLIDES  DE  l' AUSTRALIE     471 

saillants;  h  dos  da  thorax  est  fortement  ponctiié-réticulé,  passant 
au  ridé-réticulé  en  arrière;  concavité  des  pleures  presque  lisse  et 
luisante  ;  métathorax  obliquement  déclive  en  arrière,  sans  arête 
supérieure  et  sans  onglet  scutellaire.  Abdomen  ovale,  subsessile  ; 
premier  segment  beaucoup  plus  étroit  que  le  suivant,  assez  court  et 
non  contracté  en  arrière,  éparsement  ponctué  en  dessus,  chargé  en 
dessous  d'une  carène  rectiligue;  second  segment  densément  cou- 
vert en  dessus  de  points  allongés,  plus  fins  et  plus  serrés  en 
arrière,  plus  épars  sur  les  côtés  ;  les  segments  suivants  finement  et 
éparsement  ponctués  ;  dernier  segment  lisse,  luisant,  faiblement 
convexe,  sans  aire  pygidiale  bien  circonscrite.  Pattes  avec  les 
tibias  intermédiaires  et  postérieurs  armés  d'une  seule  rangée 
d'épines  brunes. 

Mackay,  Queensland  (M.  G.  Turner). 

Par  la  forme  et  la  disposition  des  deux  taches  rouges  de  son 
second  segment,  cette  Mutille  rappelle  la  vennsta  Sm.,  mais  elle 
est  plus  petite,  la  tête  et  le  thorax  sont  autrement  colorés  et  moins 
grossièrement  sculptés,  la  tête  n'est  pas  quadrangulaire  ni  pro- 
longée derrière  les  yeux,  le  thorax  est  plus  allongé,  moins  contracté 
en  arrière,  l'aire  pygidiale  n'est  pas  striée,  etc. 

5.  MuTiLLA  Gilbert!  André. 

Mutilla  Gilberti  André,  Mém.  Soc.  zool.  Fr.  XI,  1898,  p.  267,  9  . 

9  Une  série  d'individus,  reçus  de  Mackay,  offrent  diverses 
variations  dans  l'étendue  et  la  situation  de  la  bande  transversale 
noire  du  second  segment.  La  plupart  du  temps,  elle  est  subapicale 
comme  chez  les  exemplaires  typiques,  mais  chez  d'autres  elle  se 
déplace  pour  devenir  basale  ou  presque  basale.  La  largeur  de  cette 
bande  semble  aussi  très  variable,  tantôt  occupant  à  peine  le  quart 
du  segment,  tantôt  l'envahissant  presque  en  entier,  à  l'exception 
d'uue  bordure  basale  ou  apicale.  Toutefois  ce  cas  est  rare  et,  le  plus 
souvent,  la  bande  noire  offre  la  disposition  indiquée  dans  la  des- 
cription originale.  Long.  3-6  mm. 

6.  Mutilla  ABJECTA  nov.  sp. 

9  Nigra,  antennis  pedibmque  nigro  et  ferrugineo  variegatis,  tarsis 
ferrugineis,  calcaribus  palliais  ;  abdominis  segmenta  primo  ferrugineo, 
sœpe  antice  nigricante,  segmentis  2-5  parce  albo-ciliatii..  Thorax  sub- 
piriformis  vel  subhexagonalis,  antice  reclus,  poslice  angustatus  et 
coarctatus.  Abdomen  sessile,  cylindricum,  postice  attenuatum,  area 
pygidiali  plana,  ferruginea,  lungiludinaliter  striata.  Long.  3-5  mm. 


472  E.    ANDRÉ 

Noire  ou  d'un  brun  noir,  avec  les  mandibules,  les  tubercules 
antennaires,  parfois  tout  ou  partie  du  scape  et  de  la  base  du  funi- 
cule,  plus  ou  moins  rougeâtres  ;  pattes  brunes  avec  la  base  des 
cuisses  et  des  tibias,  ainsi  que  les  tarses,  ferrugineux  ;  éperons 
blanchâtres  ;  premier  segmeut  de  l'abdomen  ferrugineux,  avec  un 
reflet  doré  sous  certaines  incidences,  parfois  rembruni  à  sa  partie 
antérieure  ;  les  segments  suivants  plus  ou  moins  distinctement 
ferrugineux  à  leur  bord  apical  qui  est  éparseraent  cilié  de  poils 
blanchâtres  ;  dernier  segment  en  entier  d'un  ferrugineux  doré. 
Pilosité  courte  et  éparse,  noire  sur  la  tête  et  le  thorax,  blanche  à 
l'occiput,  au  metanotum  et  au-dessous  du  corps;  second  segment 
abdominal  peu  densémeut  revêtu  de  pubescence  brune,  couchée*» 
pattes  hérissées  de  poils  blancs. 

Tête  arrondie,  à  peine  plus  étroite  que  le  thorax,  fortement 
arquée  en  arrière  avec  les  angles  postérieurs  indistincts,  densément 
ponctuée-réticulée.  Yeux  de  grandeur  moyenne,  en  ovale  court, 
assez  convexes,  situés  vers  le  milieu  des  bords  latéraux  ;  tubercules 
antennaires  arrondis;  mandibules acuminées  au  sommet;  antennes 
robustes,  second  article  du  funicule  pas  plus  long  que  le  troisième. 
Thorax  court,  son  bord  antérieur  rectiligne  avec  les  angles  bien 
marqués  et  dentiformes;  ses  bords  latéraux,  également  rectilignes 
sur  leur  première  moitié,  divergent  en  arrière  jusque  vers  le  milieu 
où  ils  se  contractent  assez  fortement,  pour  redevenir  à  peu  près 
parallèles  à  la  partie  rétrécie  du  metanotum  ;  les  bords  latéraux 
sont  munis  d'une  petite  dent  après  la  contraction  médiane  et  d'une 
autre  de  chaque  côté  de  la  troncature  postérieure  du  metanotum 
qui  est  abrupte  et  verticale;  le  thorax  est  densément  ponctué- 
réticule  avec  la  concavité  des  pleures  presque  lisse  et  luisante. 
Abdomen  cylindrique,  atténué  en  arrière,  tout  à  fait  sessile;  pre- 
mier segment  court,  cupuliforme,  aussi  large  que  le  suivant, 
ponctué-réticule;  second  segment  densément  ponctué  en  dessus, 
plus  éparsement  en  dessous;  les  segments  suivants  finement  et 
plus  éparsement  ponctués;  dernier  segment  muni  d'une  aire  pygi- 
diale  plane,  nettement  et  longitudinalement  striée.  Pattes  avec  les 
tibias  intermédiaires  et  postérieurs  armés  d'une  seule  rangée 
d'épines. 

Mackay,  Queensland  (M.  G.  Turner). 

Très  voisine  de  Gilberti  André,  dont  elle  reproduit  tout  à  fait  la 
forme  générale,  mais  facile  à  distinguer  par  la  coloration  différente 
de  son  abdomen  et  par  son  aire  pygidiale  nettement  striée. 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DES  MUTILLIDES  DE  l'aUSTRALIE     47.3 

7.   Mutilla  SESSILIS  uov.  sp. 

$  Nigra,  abdominis  segmentorum  margine  apicaii  plus  minusm 
ferrugineo  et  parce  flavo-ciliato,  calcaribm  pailide  ferrugineis.  Thorax 
brevis,  sablie.ragonaUs,  haud  longior  (juam  tatior,  antice  reclus, 
postice  angustalus  et  contractus.  Abdomen  sessile,  cylindricurn,  postice 
attenualum,  area  pijgidiali  plana,  longitudinaliter  striata.  Long.  0-7 
mm. 

Noire,  avec  les  tubercules  autennaires,  les  mandibules,  l'extré- 
mité du  scape  et  la  base  du  funicule  plus  ou  moins  d'un  rouge  brun, 
tarses  brunâtres  ou  rougeàtres,  éperons  d'un  ferrugineux  pâle; 
bord  apical  des  segments  abdominaux  plus  ou  moins  largement 
d'un  ferrugineux  sombre,  cette  bordure,  ordinairement  étroite  au 
premier  segment,  s'élargit  en  son  milieu  sur  les  segments  2-3  ou 
2-4,  de  façon  à  simuler  parfois  une  tacbe  apicale  ;  tous  les  segments, 
sauf  le  dernier,  sont  éparsement  ciliés  en  arrière  de  poils  jaunâtres. 
Corps  assez  abondamment  bérissé  d'uue  pilosité  courte  et  brunâtre, 
devenant  blanchâtre  sur  l'occiput,  le  metanotum,  le  premier  seg- 
ment de  l'abdomen,  le  dessous  du  corps  et  les  pattes. 

Tète  arrrondie,  plus  étroite  que  le  thorax,  faiblement  rétrécie 
en  avant,  arquée  en  arrière  avec  les  angles  postérieurs  indistincts, 
grossièrement  ponctuée  et  irrégulièrement  ridée.  Yeux  de  grandeur 
moyenne,  en  ovale  court,  assez  convexes,  éloignés  de  l'articulation 
des  mandibules;  tubercules  antenuaires  arrondis;  mandibules 
acuminées  au  sommet;  antennes  robustes,  second  article  du  funi- 
cule pas  plus  long  que  le  troisième.  Thorax  très  court,  hexagonal, 
pas  plus  long  qu'il  est  large  en  son  milieu  ;  son  bord  antérieur 
rectiligne  avec  les  angles  vifs  mais  non  dentiformes;  ses  bords 
latéraux,  à  peu  près  rectilignes  sur  leur  première  moitié,  divergent 
fortement  en  arrière  jusque  vers  le  milieu,  où  le  thorax  se  contracte 
et  se  rétrécit  notablement  jusqu'à  son  extrémité  postérieure  qui 
est  obliquement  tronquée  mais  sans  dent  latérale  ;  le  thorax  est 
grossièrement  et  irrégulièrement  ridé-pouctué  en  dessus,  avec  la 
concavité  des  pleures  presque  lisse  et  luisante.  Abdomen  cylin- 
drique, atténué  en  arrière,  tout  à  fait  sessile;  premier  segment 
court,  cupuliforme,  aussi  large  que  le  suivant,  densément  et  assez 
fortement  ponctué;  second  segment  densément  rugueux-pouctué 
en  avant,  simplement  ponctué  en  arrière;  les  segments  suivants 
finement  et  éparsement  ponctués;  dernier  segment  muni  d'une 
aire  pygidiale  plane,  longitudinalement  et  finement  striée.  Tibias 
intermédiaires  et  postérieurs  armés  d'une  seule  rangée  d'épines  sur 
leur  tranche  externe. 


474  E.    ANDRÉ 

Mackay,  Queenslaud  (M.  G.  Turner). 

Par  la  forme  de  son  thorax  et  de  son  abdomen,  cette  espèce 
appartient  au  même  groupe  que  la  précédente,  mais  elle  est  plus 
grande,  plus  grossièrement  sculptée,  son  thorax  est  plus  court, 
sans  denticules  latéraux  et  postérieurs,  et  son  premier  segment 
abdominal  n'est  pas  ferrugineux  sur  la  majeure  partie  de  son 
étendue. 

8.     MUTILLA    ADDENDA    UOV.  Sp. 

$  Nigra,  segmento  secundo  ahdominls  macula  magna  apicali,  ferru- 
ginea,  semicirculari  ornato,  segmentornm  i -5  apice  parce  fla.vo-ciliato, 
calcaribus  palliais.  Caput  transversum,  rude  reticulatum,  ihorace 
paulo  angustius.  Thorax  hrevis,  suhhexagonalis,  rude  reticulatus, 
antice  reclus,  postice  coartatus  et  angustatus.  Abdomen  sessile,  cylin- 
dricum,  postice  attenuatnm,  area  pggidiaU  plana,  longitudinaliter 
striata.  Long.  6  mm. 

Entièrement  noire  ainsi  que  les  antennes  et  les  pattes;  second 
segment  de  l'abdomen  orné,  au  milieu  de  son  bord  apical,  d'une 
grande  tache  semicirculaire,  ferrugineuse,  qui  se  continue  un  peu 
sur  le  segment  suivant  ;  bord  postérieur  du  premier  segment  peu 
distinctement  cilié  de  poils  jaunâtres,  les  segments  suivants  plus 
longuement  et  plus  densément  ciliés  de  poils  semblables.  Corps 
assez  abondamment  revêtu  en  dessus  de  poils  bruns  presque  cou- 
chés, ces  poils  plus  hérissés  et  blanchâtres  à  l'occiput,  à  la  face 
postérieure  du  metanotum  et  sur  le  premier  segment  de  l'abdomen; 
pattes  hérissées  et  poils  blanchâtres;  éperons  pâles. 

Tète  transverse,  subquadrangulaire-arrondie,  un  peu  plus  étroite 
que  le  thorax,  faiblement  arquée  en  arrière,  avec  les  angles  posté- 
rieurs distincts  quoique  très  arrondis  ;  elle  est  grossièrement  et 
irrégulièrement  ridée-réticulée.  Yeux  de  grandeur  moyenne,  en 
ovale  court,  assez  convexes,  plus  rapprochés  de  l'articulation  des 
mandibules  que  de  l'occiput  ;  mandibules  acuminées  au  sommet; 
antennes  courtes  et  robustes,  second  article  du  fuuicule  pas  plus 
long  que  le  troisième.  Thorax  court,  subhexagoual,  son  bord  anté- 
rieur rectiligne  avec  les  angles  un  peu  dentiformes;  ses  bords  laté- 
raux, à  peu  près  rectil ignés  sur  leur  première  moitié,  divergent  à 
peine  en  arrière  jusque  vers  leur  milieu,  oîi  le  thorax  se  contracte 
brusquement  pour  se  rétrécir  fortement  jusqu'à  son  extrémité 
postérieure,  qui  est  nettement  tronquée  et  armée  d'une  dent 
aiguë  de  chaque  côté  de  la  troncature.  Le  dessus  du  thorax  est 
grossièrement  et  longitudinalement  ridé-réticulé;  la  concavité 
des  pleures  est  presque  lisse  et  assez  luisante.  Abdomen  cylin- 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DKS  MUTILLIDES  DE  L'aUSTRALIE     47.'> 

drique,  atténué  en  arrière,  tout  à  fait  sessile;  premier  segment 
court,  cupuliforme,  aussi  large  que  le  suivant,  fortement  ponctué- 
réticule  ;  second  segment  grossièrement  ridé-ponctué  en  avant, 
moins  fortement  en  arrière,  irrégulièrement  ponctué  en  dessous; 
les  segments  suivants  finement  et  plus  éparsement  ponctués  ;  der- 
nier segment  muni  d'une  aire  pygidiale  i)lane,  nettement  et  longi- 
tudinalement  striée.  Pattes  avec  les  tibias  intermédiaires  et  posté- 
rieurs armés  de  deux  rangées  d'épines  sur  leur  tranche  externe. 
Mackay,  Queeusland  (M.  G.  Turner),  un  seul  individu. 
C'est  encore  une  espèce  très  voisine  des  précédentes  et  appar- 
tenant au  même  groupe  ;  elle  se  rapproche  surtout,  par  sa  taille  et 
sa  coloration,  de  M.  sessills,  mais  son  thorax  et  son  abdomen  sont 
beaucoup  plus  fortement  sculptés,  le  thorax  est  un  peu  moins 
court,  plus  étroit  en  arrière,  plus  anguleux,  les  épaules  sont  plus 
dentiformes  et  le  metanotum  est  armé,  en  arrière  et  de  chaque  côté, 
d'une  petite  dent  qui  manque  chez  sessilis.  La  structure  du  thorax 
la  rapprocherait  davantage  de  M.  abjecta,  mais  elle  s'en  écarte  par 
sa  taille  beaucoup  plus  grande,  par  sa  sculpture  bien  plus  forte  et 
par  le  premier  segment  de  l'abdomen  qui  est  entièrement  noir. 

9.  MUTILLA  DIFFICILIS  nOV.  sp. 

9  Caput  et  thorax  brunneo-ferruginea,  antennis  pedihusque  piceo 
et  (en-ugineo  variegatis,  calcaribm  paUidis.  Abdomennigrum,  segmen- 
torum  apice  albo  ciliato.  Caput  subrotimdatum,  thorace  haud  angus- 
tius.  Thorax  longior  quam  latior,  antice  subparallelus,  m  mcdio  con- 
tractus,  deinde  angustatus,  angulis  anticis  et  posticis  subacutis. 
Abdomen  sessile,  subcylindricum,  antice  paulo,  postice  magis  atte- 
nuatum,  area  pygidiali  ferruginea,  laevi,  nitida.  Long.  3  mm. 

Tête  et  thorax  d'un  brun  rougeàtre,  abdomen  noir,  sauf  le  der- 
nier segment  qui  est  ferrugineux.  Tubercules  antennaires,  milieu 
des  mandibules,  scape  des  antennes,  premiers  articles  dufunicule, 
base  et  extrémité  des  cuisses,  tibias  et  tarses  ferrugineux,  le  reste 
des  antennes  et  des  pattes  d'un  brun  noir.  Premier  segment  de 
l'abdomen  peu  distinctement  cilié  de  poils  blancs,  les  segments 
suivants  plus  nettement  et  plus  densément  ciliés  de  poils  semi)la- 
bles  à  leur  bord  apical.  Dessus  de  la  tête  et  du  thorax  avec  des 
poils  brunâtres  ;  de  longs  poils  blancs  hérissent  le  metanotum,  le 
devant  du  premier  segment  abdominal,  les  côtés  et  le  dessous  du 
corps  ainsi  que  les  pattes  ;  éperons  blanchâtres. 

Tète  arrondie,  aussi  longue  que  large,  à  peu  près  de  la  largeur 
du  thorax,  assez  densément  ponctuée  en  avant,  plus  éparsement 


476  E.    ANDRÉ 

en  arrière  et  sur  les  côtés  ;  elle  est  forleineut  arquée  en  arrière  avec 
les  angles  postérieurs  indistincts.  Yeux  assez  petits,  arrondis, 
médiocrement  convexes,  situés  un  peu  plus  près  de  l'articulation 
des  mandibules  que  du  bord  postérieur  ;  tubercules  antennaires 
arrondis,  lisses  et  luisants;  mandibules  acumiuées  au  sommet; 
antennes  robustes,  second  article  du  funicule  à  peu  près  de  la  lon- 
gueur du  troisième.  Thorax  beaucoup  plus  long  que  large,  son  bord 
antérieur  très  faiblement  arqué  avec  les  angles  un  peu  denti- 
formes,  ses  bords  latéraux  rectilignes  et  presque  parallèles  sur  leur 
première  moitié;  à  partir  de  là  le  thorax  se  contracte  assez  brus- 
quement, puis  se  rétrécit  jusqu'en  arrière  où  il  est  obliquement 
tronqué  avec  les  angles  de  la  troncature  faiblement  denliformes. 
Le  dessus  du  thorax  est  régulièrement  et  assez  densémeut  ponctué, 
la  concavité  des  pleures  est  finement  ridée  et  un  peu  luisante. 
Abdomen  subcylindrique,  très  peu  atténué  en  avant,  acuminé  en 
arrière,  tout  à  fait  sessile;  premier  segment  court,  cupuliforme, 
peu  densément  ponctué;  second  segment  assez  finement  ponctué, 
les  points  plus  serrés  en  avant,  plusépars  en  arrière  ;  les  segments 
suivants  très  finement  ponctués  ;  dernier  segment  muni  d'une 
aire  pygidiale  assez  plane,  mais  lisse  et  luisante.  Epines  des  tibias 
intermédiaires  et  postérieurs  peu  distinctes. 

Mackay,  Queenslaud  (iM.  G.  Turner),  un  seul  exemplaire. 

Celte  Mutille  est  à  rapprocher  des  précédentes,  mais  son  thorax 
est  plus  allongé  et  son  aljdomeu,  quoi(|ue  tout  à  fait  sessile,  est  un 
peu  moins  cylindrique  et  faiblement  atténué  en  avant.  Elle  se 
distingue  d'ailleurs  très  facilement  de  ses  voisines  par  sa  coloration 
générale  et  par  son  aire  pygidiale  lisse  et  luisante. 

10.  MuTiLLA  VARiiPEs  Audré 

Mutilln  (Splueroplithalma)  varipes   André,   Mém.   Soc.  zool.    Fr. 
VIII,  1895,  p.  498,  9. 

9  La  description  de  cette  Mutille  a  été  faite  d'après  un  seul 
individu  et  je  n'ai  en  conséquence  pu  tenir  compte  des  variations 
que  peut  présenter  l'espèce.  Un  second  exemplaire,  que  M.  G. 
Turner  m'a  envoyé  de  Mackay,  me  démontre  que  la  coloration  du 
corps  est  sujette  à  devenir  presque  entièrement  noire,  puisque, 
chez  cet  exemplaire,  tout  le  dessus  de  la  tète  et  la  majeure  partie  du 
thorax  passent  au  brun  noir  très  foncé  ;  le  premier  et  le  dernier 
segments  de  l'abdomen  sont  également  d'un  brun  noir  presque 
aussi  foncé  que  les  autres  segments.  Le  funicule  des  antennes  est 
plus  largement  brun  sur  sa  seconde  moitié,  mais  les  pattes  restent 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DES  MUTILLTDES  DE  l'aUSTRALIE     477 

variées  de  brun  et  de  ferrugineux  coninie  chez  l'exemplaire  typique. 
Tous  les  autres  caractères  de  forme  et  de  sculpture  sont  identiques 
à  ceux  du  premier  échautitlon,  mais  la  taille  estuu  peu  plus  faible, 
ne  mesurant  que  o  millimètres. 

Jl.   MUTILLA    SOSIANA,  IlOV.  Sp. 

9  Mgra,  tuberculis  antennalibus,  mandibidis,  antennis  pedibusque 
plus  minusce  ferrupneis,  partim  nigricuntibus,  Caput  poatice  arcua- 
tum,  haud  ultra  oculos  productum,  devise  et  subtiliter  reiiculalum. 
Thorax  brevis,  subtnipezoidalis,  reticulatus,  pronoto  antice  recto, 
angulis  dentiformibus,  mctanoti  angulis  posticis  bidenticulatis.  Abdo- 
men sessile,  subtiliter  punctatum,  lucidum,  segmenta  tertio  jasciatini 
cinereo-pubescente,  pggidio  Isevi,  convexo,  sine  arca  distincta.  Calcaria 
pallida.  Long.  4-5  mm. 

Corps  noir  ou  d'un  noir  brun,  parfois  avec  un  très  faible  reflet 
bronzé;  tubercules  anteunaires,  mandibules  et  anteuues  ferrugi- 
neux, ces  dernières  plus  ou  moins  noirâtres  au  sommet;  pattes  soit 
entièrement  ferrugineuses,  soit  brunes  avec  la  base  des  cuisses  et 
des  tibias  ainsi  que  les  tarses  ferrugineux.  Troisième  segment  de 
l'abdomen  revêtu  d'une  fioe  pubescence  cendrée  qui  forme  une 
bande  plus  ou  moins  apparente.  Pilosité  éparse,  noire  sur  le  dessus 
du  corps,  blanchâtre  sur  le  premier  segment  abdominal,  la  partie 
inférieure  du  corps  et  les  pattes.  Eperons  pâles. 

Tète  transversale,  à  peu  près  de  la  largeur  du  thorax,  non 
prolongée  derrière  les  yeux,  son  bord  postérieur  sensiblement 
arqué  avec  les  angles  indistincts  ;  elle  est  finement,  densément 
et  superriciellement  réticulée,  le  fond  des  mailles  étant  à  peu  près 
plan  et  marqué  d'un  petit  point  piligère.  Yeux  convexes,  en  ovale 
court,  assez  distants  de  l'articulation  des  mandibules.  Fossettes 
antennaires  limitées  en  haut  par  une  line  carène,  qui  s'étend  jus- 
qu'à l'œil  ;  tubercules  anteunaires  arrondis,  lisses  et  luisants; 
antennes  robustes,  funicule  élargi  en  son  milieu  avec  le  second 
article  à  peine  plus  long  que  le  troisième.  Thorax  court,  subtrapé- 
zoïdal, convexe  en  dessus,  son.  bord  antérieur  presque  rectiligne, 
terminé  latéralement  par  une  petite  dent  aiguë  ;  de  faibles  créne- 
lures  se  voient  sur  l'arête  formée  par  la  jonction  de  la  face  supé- 
rieure et  des  flancs  qui  sont  fortement  concaves.  En  arrière,  le 
thorax  est  subtronqué,  mais  sans  limite  entre  sa  face  dorsale  et  sa 
face  postérieure  et  sans  onglet  scutellaire.  Le  dos  du  thorax  est 
couvert  d'une  réticulation  fine  et  superficielle  à  fond  plan,  avec  les 
mailles  un  peu  plus  larges  en  arrière  ;  de  chaque  côté  de  son  bord 


478  E.    ANDRÉ 

postérieur  se  voient  deux  denticules  aigus  et  bien  distincts.  Abdo- 
men tout  à  fait  sessile,  avec  le  premier  segment  court,  cupuliforme, 
aussi  large  que  le  suivant;  sa  surface  est  luisante,  très  finement 
et  peu  deusément  ponctuée.  Dernier  segment  dorsal  convexe,  lui- 
sant, éparsement  ponctué,  sans  aire  pygidiale.  Tibias  intermédiaires 
et  postérieurs  armés  d'épines  courtes  et  peu  nombreuses,  disposées 
sur  un  seul  rang. 

Mackay,  Queensland  (M.  G.  Turner). 

Cette  Mutille  est  tellement  semblable  à  variipcs  qu'à  première 
vue  il  est  facile  de  la  confondre  avec  elle,  mais  à  un  examen  plus 
approfondi,  on  reconnaît  qu'elle  s'en  distingue  par  des  caractères 
sufïisants  pour  constituer  une  espèce.  En  effet,  la  tête  est  arquée  en 
arrière  et  non  prolongée  derrière  les  yeux,  tandis  que  chez  variipes 
elle  est  à  peu  près  rectiligne  avec  les  angles  marqués  quoique  très 
arrondis  ;  elle  présente  en  outre,  chez  la  nouvelle  espèce,  une  réti- 
culation  bien  nette,  à  fond  plan,  tandis  que  chez  variipes  le  front 
et  le  vertex  sont  simplement  et  assez  fortement  ponctués,  pas  ou  à 
peine  réticulés.  Le  thorax  est  lui  même  superficiellement  réticulé, 
plan  au  fond  des  mailles,  au  lieu  d'être  densément  et  irrégulière- 
ment ridé-réticulé  ;  il  est  aussi  un  peu  moins  rétréci  en  arrière,  le 
métathorax  est  plus  tronqué  et  son  bord  postérieur  est  armé,  de 
chaque  côté,  de  deux  petits  denticules  distincts. 

12.    MUTILLA   .ENEA  UOV.  Sp. 

9  Caput  et  thorax  obscure  aenea,  abdomen  viridi-aeneum  vel  cyaneo- 
aeneum,  segnienlo  tertio  fasciattm  cinereo-pubescente;  antennis  pedi- 
busque  ferrugineis,  partini  nigricantibus.  Caput  postice  arcuatum,  haud 
ultra  oculos  productum,  sat  sparse  punctalum  ;  thorax  subtrapezoidalis, 
punctatus,  postice  reticulatiis  ;  pronoto  antice  recto,  angulis  dentifor- 
mibus.  Abdomen  sessile,  subtiliter  punctatum,  lucidum,  pygidio  con- 
vexo,  sine  area  distincta.  Calcaria  pallida.  Long.  2,5-5  mm. 

Var.  PURPURACENS  nov.  var.  Caput  et  thorax  purpurea  vel  violas- 
centi-purpurea,  abdomen  viride  vel  viridi-cyaneum. 

Tête  et  thorax  d'un  bronzé  obscur,  abdomen  d'un  bronzé  ver- 
dâtre  ou  bleuâtre  ;  tubercules  antennaires,  mandibules,  antennes  et 
pattes  ferrugineux,  sommet  du  funicule,  extrémité  des  cuisses  et 
des  tibias  plus  ou  moins  rembrunis.  Troisième  segment  de  l'ab- 
domen revêtu  d'une  fine  pubescence  cendrée  qui  forme  une  bande 
plus  ou  moins  apparente.  Pilosité  éparse,  noire  sur  le  dessus  du 
corps,  blanche  sur  les  côtés  et  en  dessous.  Pattes  avec  des  poils 
blanchâtres  ou  jaunâtres,  éperons  pâles. 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DES  MUTILLIDES  DE  l'aUSTRALIE     479 

Tête  transversale,  un  peu  plus  large  que  le  thorax,  non  prolon- 
gée derrière  les  yeux,  sensiblement  arquée  à  son  bord  postérieur 
dont  les  angles  sont  complètement  etïacés;  elle  est  luisante,  assez 
éparsement  et  irrégulièrement  ponctuée  en  dessus,  les  points  étant 
plus  tins  et  plus  écartés  en  arrière,  plus  forts  et  plus  rapprochés  sur 
le  disque,  avec  des  traces  de  réticulation  dans  le  voisinage  des 
arêtes  frontales.  Yeux  grands,  convexes,  en  ovale  court,  assez 
distants  de  l'articulation  des  mandibules;  fossettes  antennaires 
limitées  par  une  fine  carène  qui  s'étend  jusqu'à  l'œil;  tubercules 
antennaires  arrondis,  lisses  et  luisants;  antennes  robustes,  funi- 
cule  élargi  en  son  milieu,  avec  le  second  article  à  peine  plus  long 
que  le  troisième.  Thorax  subtrapézoïdal,  très  rétréci  en  arrière, 
convexe  en  dessus,  son  bord  antérieur  presque  rectiligne,  terminé 
latéralement  par  une  petite  dent:  de  faibles  crénelures  se  voient 
sur  l'arête  formée  par  la  jonction  de  sa  face  supérieure  et  des  flancs 
qui  sont  fortement  concaves;  metanotum  obliquement  incliné  en 
arrière,  non  tronqué,  sans  limite  entre  sa  face  déclive  et  sa  face 
supérieure  et  sans  onglet  scutellaire.  Le  thorax  est  finement  et 
éparsement  ponctué  sur  le  disque,  chargé  en  arrière  et  sur  les 
côtés  de  rides  fines  et  superficielles,  formant  une  réticulation  à 
fond  plan  dont  les  mailles  sont  plus  larges  en  arrière  ;  une 
ride  médiane,  longitudinale,  extrêmement  fine,  parcourt  le  tho- 
rax d'avant  en  arrière,  en  devenant  presque  indistincte  chez  les 
très  petits  individus.  Abdomen  ovale,  sessile,  luisant,  finement  et 
épaisement  ponctué  ;  premier  segment  court,  cupuliforme,  non 
contracté  en  arrière;  dernier  segment  convexe,  sans  aire  pygidiale. 
Tibias  intermédiaires  et  postérieurs  armés  de  quelques  épines 
courtes,  disposées  sur  un  seul  rang. 

Var.  PURPURASCENS  nov.  var.  Tête  et  thorax  d'un  beau  violet 
pourpré,  abdomen  vert  ou  d'un  vert  bleu,  bande  du  troisième  seg- 
ment plus  étroite  et  parfois  interrompue  au  milieu.  Cette  remar- 
quable variété  de  coloration  est  d'ailleurs  semblable  au  type  sous 
tous  autres  rapports  et  sa  taille  oscille  entre  3  et  5  millimètres. 

Mackay,  Quennsland  (M.  G.  Turner)  ;  plusieurs  individus  du 
type  et  de  la  variété. 

La  M.  œnea  est  très  voisine  de  sosiana,  mais  s'en  écarte  par  sa 
coloration,  par  la  sculpture  différente  de  la  tête  et  du  thorax  et  par 
l'absence  de  denticules  au  métathorax. 

Les  M.  variipes,  sosiana  et  œnea  sont  des  espèces  extrêmement 
affines,  formant  un  groupe  très  homogène,  mais  je  les  crois  bien 
distinctes,  car  je  n'en  ai  vu  jusqu'à  présent  aucun  exemplaire  pré- 
sentant des  caractères  de  transition. 


480 


13.    MUTILLA   FERRUGINATA   WestW. 


Mutilla  ferruginata  Westwood,  Arcana  ent.  II,  1843,  p.  18,  pi.  LIV, 

fig.  4,  9 
Mutilla  {Spliaeroplitholma)  ferruginata  André,  Méni.  Soc.  zool.  Fr., 

VIII,  1895,  p.  491,  $ 

9  Deux  nouveaux  exemplaires  reçus  de  Mackay  sont  eu  tout 
semblables  aux  premiers  que  M.  Turner  m'a  envoyés  du  même 
pays,  sauf  que  les  segments  3  et  4  de  l'abdomen  sont  marqués  en 
leur  milieu  d'uue  tache  de  pubescence  jaunâtre,  comme  celle  qui 
orne  les  segments  2  et  5,  mais  plus  petite  et  moins  apparente,  ce 
qui  explique  qu'elle  arrive  parfois  à  s'effacer  complètement.  La 
taille  de  ces  individus  est  de  10  à  12  millimètres. 

14.  Mutilla  lutaria  Sra. 
Mulilla  lutaria  Smith,  Cat.  Hym.  Brit.  Mus.  1833,  p.  27,  9 

9  D'après  un  exemplaire  en  mauvais  état  provenant  d'Australie, 
sans  indication  plus  précise,  et  existant  dans  les  cartons  du  Musée 
de  Bruxelles;  je  puis  compléter  ainsi  la  description  trop  brève 
mais  très  exacte  de  Smith  : 

Tète  un  peu  plus  étroite  que  le  thorax,  ce  dernier  ayant  sa  plus 
grande  largeur  un  peu  avant  le  milieu,  faiblement  rétréci  en  avant, 
beaucoup  plus  en  arrière,  non  tubercule  sur  les  côtés;  bord  anté- 
rieur du  pronotum  presque  rectiligne  avec  les  angles  bien  marqués 
quoique  non  deuliformes;  metanotum  abruptement  tronqué  en 
arrière,  mais  sans  arête  entre  ses  faces  supérieure  et  postérieure 
et  sans  onglet  scutellaire.  Abdomen  sessile,  ovale  ou  largement 
fusiforme,  fortement  rétréci  en  avant  et  en  arrière;  carène  infé- 
rieure du  premier  segment  échancrée;  second  segment  muni  en 
dessous  d'uue  carène  basale,  longitudinale,  courte,  et  marqué  en 
arrière  d'une  assez  forte  impression  transverse;  dernier  segment 
avec  une  aire  pygidiale  finement,  régulièrement  et  longitudinale- 
ment  striée. 

L'Insecte  est  entièrement  ferrugineux,  avec  le  scape  des  antennes, 
l'extrémité  des  mandibules,  le  sommet  de  la  face  déclive  du  méta- 
thorax,  la  majeure  partie  du  premier  segment  de  l'abdomen,  le 
bord  apical  du  dernier  segment,  les  cuisses  et  partie  des  tibias 
postérieurs  plus  ou  moins  noirs.  Tout  le  dessus  du  corps  est 
recouvert  d'une  pubescence  dorée,  plus  éparse  sur  la  tête  et  le 
thorax,  beaucoup  plus  dense  sur  la  seconde  moitié  de  l'abdomen. 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCK  DKS  MUTILLIDKS  DK  l'aUSTRALIE      ''18I 

Le  corps  est  en  outre  hérissé,  ainsi  que  les  pattes,  d'une  longue 
pilosité  jaunâtre  ;  en  dessous,  les  segments  abdominaux  sont  ciliés 
de  poils  jaunes.  Tibias  armés  d'une  double  rangée  d'épines;  épe- 
rons testacés.  Long.  10  mill. 

Cette  espèce  ressemble,  pour  la  forme  générale,  à  M.  ferruginata 
Westw.,  mais  elle  s'en  distingue  de  suite  par  le  second  segment 
abdominal  non  sillonné  en  dessus,  par  la  sculpture  moins  grossière 
de  son  thorax  et  par  la  pubescence  dorée  répandue  sur  tout  le  corps. 

13.  MuTiLLA  Mackavensis,  nov.  sp. 

9  Ferniginea  vei  rufo-castanea.,  capite  thoraceque  supra  plcrumque 
pube  aiireo-sericca  vestitis,  abdomine  maculis  tribus  argenteis,  sœpe 
obsoletis,  ornato,  sciUcet  :  una  transversa  ad  a.picem  primi  segmenti, 
altéra  média  prope  basim  secundi,  tertiaque  transversa  ad  apicem 
ejusdem  segmenti.  Thorax  subtrapezoidalis,  postice  angustior.  Abdo- 
men subsessile,  segmenta  secundo  haud  longiiudinaliter  impresso, 
ultinio  dorsali  area  pygidiali  longitudinaliter  striata  prœdito.  Long. 
5-8  mill. 

Entièrement  ferrugineuse,  passant  parfois  au  brun  marron, 
surtout  sur  l'abdomen,  les  cuisses  et  les  tibias.  Front,  vertex  et 
dessus  du  thorax  assez  abondamment  revêtus  de  pubescence 
soyeuse,  dun  jaune  d'or,  qui  parfois  cache  entièrement  la  couleur 
foncière  et  parfois  devient  beaucoup  plus  éparse  ou  même  disparaît 
presque  entièrement,  surtout  chez  les  petits  individus.  Abdomen 
orné  de  trois  taches  assez  vagues  de  pubescence  argentée,  l'une 
transversale  au  bord  postérieur  du  premier  segment,  une  autre, 
assez  irrégulière,  au  milieu  de  la  base  du  second,  et  la  troisième 
transversale  au  milieu  du  bord  apical  de  ce  même  segment  qui 
porte  aussi  une  étroite  bordure  latérale  de  même  pubescence  de 
chaque  côté  de  la  tache  médiane.  Ces  taches  sont  très  caduques  et 
sujettes  à  disparaître  facilement.  Une  pilosité  jaunâtre  ou  bru- 
nâtre, assez  éparse,  hérisse  la  tête,  le  thorax  et  le  premier  segment 
de  l'abdomen  ;  les  bords  latéraux  des  2^6,  3me  et  4™»  segments  sont 
ciliés  de  poils  blancs,  le  bord  postérieur  des  segments  3  à  o  est 
plus  ou  moins  garni  de  poils  noirs.  Eu  dessous,  les  segments  2  à  o 
sont  ciliés  de  poils  blancs.  Pattes  éparsement  hérissées  de  poils 
blanchâtres,  éperons  testacés  ou  ferrugineux. 

Tète  plus  étroite  que  le  thorax,  faiblement  arquée  en  arrière 
mais  sans  angles  postérieurs  distincts,  assez  densément  ponctuée 
en  dessus,  souvent  un  peu  réticulée  sur  le  vertex.  Yeux  arrondis, 
convexes,  assez  éloignés  de  l'articulation  des  mandibules  ;  tuber- 

Mém.  Soc.  Zool.  de  Fr.,  1901.  x'v.  -  31 


482  E.    ANDRÉ 

cules  aoteunaires  arrondis;  fossettes  antennaires  limitées  en  haut 
par  une  arête  qui  s'étend  jusqu'à  l'œil  ;  mandibules  inermes,  acu- 
minées  au  sommet;  antennes  médiocrement  épaisses,  second  arti- 
cle du  funicule  une  fois  et  demie  aussi  long  que  le  troisième.  Thorax 
subtrapézoïdal  ou  subpiriforme,  faiblement  rétréci  eu  avant,  plus 
sensiblement  en  arrière,  densément  ridé-réticulé  en  dessus  ;  con- 
cavité des  pleures  presque  lisse  et  luisante.  Pronotum  à  peu  près 
rectiligne  en  avant,  avec  les  angles  nets  mais  non  dentiformes  ;  sa 
limite  postérieure  est  marquée  de  chaque  côté  par  une  petite 
échancrure  du  bord  latéral;  metanotum  assez  abruptement  tron- 
qué, mais  sans  arête  supérieure  et  sans  onglet  scutellaire  ;  les  côtés 
du  thorax  sont  très  indistinctement  et  irrégulièrement  crénelés. 
Abdomen  ovale,  subsessile  ;  premier  segment  court,  plus  étroit  que 
le  suivant,  faiblement  contracté  à  son  articulation  postérieure,  peu 
densément  ponctué  en  dessus;  second  segment  longitudinalement 
ponctué-réticule,  saus  impression  longitudinale  en  dessus  et  sans 
carène  distincte  en  dessous  où  il  est  assez  fortement  ponctué  ; 
dernier  segment  dorsal  pourvu  d'une  aire  pygidiale  bien  limitée, 
nettement  et  longitudinalement  striée.  Tibias  intermédiaires  et 
postérieurs  armés  de  deux  rangées  de  fortes  épines  sur  leur  tran- 
che externe. 

Mackay,  Queeusland  (M.  G.  Turner). 

Cette  espèce  est  rapprochée  de  M.  ferruginata  Westw  ,  mais  elle 
s'en  distingue  facilement  par  sa  taille  généralement  plus  petite, 
par  la  vestiture  de  sa  tête  et  de  sou  thorax,  par  le  second  segment 
de  l'abdomen  pourvu  d'une  tache  basaie  qui  mancjue  chez  ferrugi- 
nata, par  son  thorax  moins  nettement  piriforme  et  beaucoup  moins 
rétréci  en  arrière,  par  le  premiersegmeut  abdominal  un  peu  moins 
étroit  et  moins  allongé,  et  par  le  second  segment  dorsal  non  impres- 
sionné longitudinalement. 

Elle  est  aussi  très  voisine  de  lutaria  Sm.,  mais  loruementatiou 
de  son  abdomen  est  toute  différente. 

Le  M.  mackayemis,  de  même  que  la  ferruginata  Westw.  et  la 
caslaneiventris  André,  qui  est  peut-être  le  mâle  de  cette  dernière, 
ne  se  rencontrent,  d'après  ce  que  m'écrit  M.  G.  Turner,  que  sur  le 
sable,  au  voisinage  de  la  mer. 

16.  MUTILLA  MERANOPLOIDLS  UOV.  Sp. 

$  Cwput  nigrum^  reticulato-puiictatum,  antice  plus  minusre  ferru- 
gineum,  antennis  ferrugineis,  apice  nigris.  Thorax  niger,  mbpiri- 
formis,  reticulato-punctatus,  metanoto  lateraliter  denticulato,  pedibus 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCK  DKS  MUTILLIDES  DE  l'aUSTRALIE     483 

fernigineis,  femorum.  tibiarumque  apire  nigro.  Abdomen  otatum,  mb- 
sesHle,  testaceumvel  pallide  ferrugincum,  segmento  primo  nigro-macu- 
lato,  segmentis  tertio  et  sequentibus  partiin  nigricantibus,  flavo-ciiiatis, 
segmento  ultimo  convexo,  sine  area  pggidiali.  Long.  5-5,5  mill. 

Noire,  partie  antérieure  de  la  tête,  mandibules,  scape  et  base  du 
f uuicule  ferrugineux  ;  pattes  ferrugineuses  avec  l'extrémité  des  cuis- 
ses et  des  tibias  plus  ou  moins  largement  noire;  abdomen  testacé 
ou  d'un  ferrugineux  pâle,  avec  une  tache  noire  sur  le  premier 
segment,  et  les  segments  3  à  5  largement  bruns  ou  noirâtres.  Une 
pilosité  brune,  assez  longue  et  éparse,  est  répandue  à  la  face  supé- 
rieure du  corps  ;  le  bord  apical  des  segments  2  à  5  de  l'abdomen 
est  étroitement  et  éparsement  cilié  de  poils  jaunâtres  qui  se  mélan- 
gent à  la  pilosité  brune  dont  il  vient  d'être  question.  Dessous  du 
corps  et  pattes  hérissés  de  poils  jaunâtres  ;  éperons  pâles. 

Tête  à  peu  près  de  la  largeur  du  thorax,  très  arquée  en  arrière, 
sans  angles  postérieurs  distincts  ;  elle  est  densément  et  assez 
fortement  ponctuée-réticulée.  Yeux  arrondis,  convexes,  assez 
éloignés  de  l'articulation  des  mandibules;  fossettes  antennaires 
limitées  en  haut  par  une  fine  carène  qui  s'étend  jusqu'à  l'œil. 
Antennes  robustes;  funicule  court,  élargi  en  son  milieu,  avec  le 
second  article  à  peu  près  de  la  longueur  du  troisième.  Thorax 
subpiriforme,  faiblement  rétréci  en  avant,  un  peu  plus  en  arrière, 
fortement  et  densément  ponctué-réticule  en  dessus,  devenant  ridé- 
réticulé  sur  la  face  déclive  du  metanotum;  pronotum  presque  droit 
en  avant,  avec  les  angles  antérieurs  marqués  mais  non  dentiformes; 
metanotum  assez  abruptement  tronqué  en  arrière,  mais  sans  arête 
au  sommet  de  la  troncature  et  sans  onglet  scutellaire  ;  les  bords 
latéraux  du  thorax  sont  faiblement  crénelés,  et  ceux  du  métathorax 
sont  armés  de  4  ou  5  dents  aiguës  et  bien  distinctes.  Abdomen 
en  ovale  court,  subsessile,  convexe  sur  les  côtés,  acuminé  en 
arrière;  premier  segment  très  court,  beaucoup  plus  étroit  que  le 
suivant  avec  lequel  il  s'articule  sans  ressaut;  second  segment  large, 
convexe,  densément  ponctué,  marqué  en  son  milieu  d'une  impres- 
sion longitudinale,  superficielle  mais  bien  distincte,  et  présentant 
en  outre  une  autre  dépression  transversale,  tout  le  long  de  son  bord 
postérieur;  en  dessous  ce  même  segment  est  assez  fortement 
ponctué  et  est  chargé,  sur  ses  deux  premiers  tiers,  d'une  carène 
médiane,  longitudinale,  se  terminant  en  arrière  par  une  dent  peu 
saillante;  dernier  segment  dorsal  assez  convexe,  luisant,  éparse- 
ment ponctué,  sans  aire  pygidiale.  Tibias  intermédiaires  et  posté- 
rieurs armés  de  quelques  épines  peu  distinctes. 


484  E.    ANDRE 

Mackay,  Queenslaud  (M.  G.  Turner). 

Cette  Mutille  offre  une  grande  ressemblance  apparente  avec  une 
Fourmi  appartenant  à  la  tribu  des  Cryptocérides.  le  Meranoplus 
hirsutus  Mayr,  qui  habite  les  mêmes  régions.  M.  G.  Turner  m'écrit 
qu'à  l'état  vivant,  cette  ressemblance  est  si  frappante  qu'en  cours 
d'excursion  il  ne  pouvait  distinguer  ces  deux  Insectes  qu'à  leur 
allure,  celle  de  la  Mutille  étant  vive  et  saccadée,  tandis  que  celle  de 
la  Fourmi  est  assez  lente. 

17.  MUTILLA  PALLIDIVENTRIS  UOV.  Sp. 

cf  Caput  et  thorax  nigra,  lucida,  parce  punctata,  rnetatkorace  reti- 
culato,  antennis,  mandibularum  apice  tarsisque  ferrugineis,  calcaribus 
pallidis  \ocidis  integris,  mandibulis  extus  edentatls.  Abdomen  ocatuin, 
subsessile,  f'errugineum,  lucidum,  sparse  punctatam,  haud  dense  flavo- 
hirtum.  Alae  hyalinm,  stigmate  opaco,  brunneo,  nervis  lestaceis, 
cellula  radiali  magna,  acuminata,  cellulis  cubitalibiis  tribus,  nervis 
recurrentibus  duobus.  Long.  5-6  milL 

Tète  et  thorax  noirs,  assez  luisants;  tubercules  antennaires, 
sommet  des  mandibules,  antennes  et  la  totalité  de  l'abdomen  d'un 
ferrugineux  clair;  pattes  brunes,  avec  la  base  et  l'extrémité  des 
cuisses,  tout  ou  partie  des  tibias  et  les  tarses  ferrugineux  ;  éperons 
blanchâtres.  Joues  et  devant  de  la  tète  avec  des  poils  jaunâtres  peu 
serrés;  front,  vertex  et  dessus  du  thorax  éparsement  hérissés  de 
poils  bruns  ;  abdomen  hérissé  de  poils  plus  abondants,  d'un  ferru- 
gineux pâle  ;  pattes  et  côtés  du  thorax  parsemés  de  poils  blanchâtres. 

Tète  en  ellipse  transverse,  à  peu  près  de  la  largeur  du  thorax, 
assez  fortement  mais  peu  densément  ponctuée,  très  arquée  en 
arrière  immédiatement  après  les  yeux,  sans  angles  postérieurs 
distincts.  Yeux  grands,  ronds,  convexes,  entiers,  voisins  de  l'arti- 
culation des  mandibules;  ocelles  de  grandeur  moyenne,  les  posté- 
rieurs un  peu  plus  rapprochés  entre  eux  que  des  yeux  ;  mandibules 
bidentées  au  souunet,  inermes  à  leur  bord  externe  ;  épistome 
triangulaire,  échaucré  au  milieu  de  son  bord  antérieur;  antennes 
robustes,  second  article  du  funicule  à  peine  plus  long  que  le  premier 
et  sensiblement  plus  court  que  le  troisième.  Thorax  ovale,  plus 
étroit  en  arrière  ;  pronotu  m  faiblement  arqué  en  avant,  avec  les  angles 
sensibles  mais  émoussés,  largement  échancré  en  arc  à  son  bord 
postérieur,  fortement  et  peu  densément  ponctué;  mesonotum  forte- 
ment et  éparsement  ponctué,  marqué  sur  le  disque  de  deux  sillons 
longitudinaux  bien  accentués  et  non  raccourcis;  écaillettes  lisses, 
luisantes,  convexes,  avec  quelques  points  épars  ;  scutellum  plan. 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCK  DES  MUTILLIDES  DE  l'aUSTRALIE     485 

quadrangulaire,  forteineol  ponctué;  lobes  latéraux  petits,  triangu- 
laires, peu  saillants;  métathorax  arrondi  et  non  abruptemeut 
tronqué  en  arrière,  nettement  ridé-réticulé.  Abdomen  ovale, 
subsessile,  luisant;  premier  segment  plus  étroit  que  le  suivant 
avec  lequel  il  s'articule  sans  ressaut,  finement  et  éparsement 
ponctué  en  dessus,  chargé  en  dessous  d'une  carène  lisse  et  presque 
rectiligne;  second  segment  peu  densément  marqué  en  dessus  de 
points  piligères,  plus  éparsement  ponctué  en  dessous,  les  segments 
suivants  très  finement  ponctués.  Ailes  hyalines;  stigma  assez 
grand,  opaque,  d'un  brun  jaunâtre;  nervures  testacées  ou  d'un 
brun  clair;  cellule  radiale  grande,  acuminée  au  sommet,  dépassant 
le  niveau  de  la  troisième  cellule  cubitale;  trois  cellules  cubitales 
dont  la  troisième  est  parfois  ouverte  en  dessous,  et  deux  nervures 
récurrentes  respectivement  reçues  vers  le  milieu  des  2™"  et  3™« 
cellules  cubitales.  Pattes  avec  les  tibias  intermédiaires  et  postérieurs 
dépourvus  d'épines  sur  leur  tranche  externe. 

Mackay,  Queensland  (M.  G.  Turner). 

Espèce  bien  distincte  de  toutes  celles  qui  me  sont  connues 
d'Australie.  Sa  taille  et  son  mode  de  coloration  font  naître  l'idée 
que  ce  pourrait  être  le  mâle  de  meranoploides,  mais  il  faut  se 
garder  d'attacher  trop  d'importance  à  cette  conjecture  qui  pourrait 
ne  pas  être  justifiée. 

18.    MUTILLA   CYANEICEPS  nOV.  Sp. 

9  Caput  cyaneum,  transvers um,  thorace  latins;  antennis  piceis, 
mandibulis  ferrugineis.  Thorax  siibpiriformis,  ferrugineus,  postice 
attenuatus,  margine  antico  recto.  Abdomen  subsessile,  nigro-brun- 
neum,  segmento  primo  postice  flavo-fimbriato,  segmevto  secundo  vitta 
lata,  in  medio  bilobata,  testacea,  flavo-sericea  ornato  ;  segnientis  3-6 
plus  minusve  flaco  pubescentibus  ;  segmento  sexto  convexo,  nitido,  sine 
areapygidiali.  Pedespicei,  calcaribus  teslaceis.  Long.  10  mill. 

Tète  bleue,  éparsement  revêtue  sur  les  tempes  et  les  joues  d'une 
fine  pubescence  blanche  ;  mandibules  ferrugineuses,  antennes  d'un 
brun  rougeâtre.  Thorax  d'un  ferrugineux  clair;  pattes  brunes,  un 
peu  rougeàtres  par  places.  Abdomen  d'un  brun  noir;  bord  posté- 
rieur du  premier  segment  un  peu  rougeâtre  et  garni  d'une  bande 
de  pubescence  jaunâtre,  plus  large  au  milieu,  plus  étroite  sur  les 
côtés  ;  second  segment  éparsement  revêtu  en  dessus  de  pubescence 
brune,  son  bord  postérieur  offrant  une  large  bande  d'un  brun 
testacé,  plus  large  et  bilobée  en  son  milieu  et  peu  densément  revêtue 
de  pubescence  d'un  blanc  jaunâtre;  les  segments  suivants  garnis  de 


pubescence  jauuâtre  ou  rougeâtre,  formant  des  bandes  peu  dis- 
tinctes, plus  denses  au  milieu  que  sur  les  côtés;  dernier  segment 
cilié  latéralement  de  poils  jaunâtres,  lisse  en  son  milieu,  convexe, 
luisant,  sans  aire  pygidiale.  Pilosité  courte,  blanchâtre  ou  jaunâtre, 
peu  abondante  sur  les  pattes  qui  ont  les  éperons  testacés.  Bord 
apical  des  segments  ventraux  2-5  cilié  de  poils  blancs. 

Tête  beaucoup  plus  large  que  longue  et  notablement  plus  large 
que  le  thorax  ;  elle  a  sa  plus  grande  largeur  en  avant,  se  rétrécit 
sensiblement  en  arrière  où  elle  est  très  prolongée  après  les  yeux, 
avec  le  bord  postérieur  droit  ou  un  peu  concave  et  les  angles  très 
arrondis  ;  sa  surface  est  régulièrement  et  très  densément  ponctuée- 
réticulée.  Yeux  presque  hémisphériques,  assez  voisins  de  l'articu- 
lation des  mandibules  ;  arêtes  frontales  n'atteignant  pas  le  bord 
interne  des  yeux  ;  mandibules  tronquées  et  tridentées  au  sommet  ; 
antennes  insérées  très  près  du  bord  antérieur  de  la  tête,  second 
article  du  funicule  sensiblement  plus  long  que  le  troisième.  Thorax 
assez  allongé,  son  bord  antérieur  rectiligne  avec  les  angles  bien 
marqués,  ses  bords  latéraux  à  peu  près  parallèles  sur  leur  premier 
tiers,  après  lequel  le  thorax  se  contracte  et  se  rétrécit  jusqu'en 
arrière  ;  il  est  obliquement  tronqué  postérieurement  avec  les  arêtes 
latérales  du  métanotum  un  peu  crénelées  ;  sa  face  dorsale  est  den- 
sément ponctuée-réticulée,  la  concavité  des  pleures  est  presque  lisse 
et  luisante.  Abdomen  ovale,  subsessile;  premier  segment  très  court, 
tronqué  en  avant,  plus  étroit  que  le  suivant,  non  contracté  en 
arrière,  éparsement  ponctué  en  dessus,  chargé  en  dessous  d'une 
carène  basse  et  peu  saillante  ;  second  segment  densément  ponctué 
en  dessus,  plus  éparsement  en  dessous;  dernier  segment  convexe, 
lisse,  luisant,  sans  aire  pygidiale.  Tibias  intermédiaires  et  posté- 
rieurs armés  seulement  de  deux  ou  trois  épines' sur  leur  tranche 
externe. 

Ile  de  Key,  un  seul  individu. 

Par  la  forme  de  toutes  les  parties  de  son  corps,  par  sa  sculpture 
et  même  par  le  mode  d'ornementation  de  son  abdomen,  cette 
espèce  paraît  très  voisine  decarinata  Sm.,  d'Aru,  des  Iles  Salomou 
et  de  Nouvelle-Guinée,  mais  sa  coloration  est  toute  différente  et  les 
bords  de  la  troncature  du  premier  segment  abdominal  sont  moins 
tranchants.  Peut-être  ne  s'agit  il  que  d'une  remarquable  variété  de 
carinata,  ce  que  je  ne  puis  décider  d'après  un  seul  exemplaire, 
mais,  en  tout  cas,  cette  variété  serait  assez  remarquable  pour 
mériter  un  nom  spécial. 

Bien  qu'il  s'agisse  ici  d'une  Mutille  plutôt  asiatique  qu'austra- 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DES  MUïILLIDES  DE  l'aUSTIULIE     487 

lienne,  j'ai  cru  devoir  la  comprendre  dans  ce  travail  à  cause  de  ses 
rapports  avec  quelques-unes  des  formes  suivantes. 

19.  Mutilla  Henrici  André. 

Mutilla  Henrici  André,  Mém.  Soc.  Zool.  Fr.,  XI,  1898,  p.  264,  $. 

9  De  nouveaux  individus  de  cette  femelle,  reçus  de  Mackay,  sont 
en  tout  semblables  aux  types,  même  sous  le  rapport  de  la  taille, 
mais  la  variété  à  tête  et  thorax  entièrement  noirs  semble  prédo- 
miner et  ce  n'est  qu'exceptionnellement  que  le  disque  du  thorax  se 
montre  taché  de  rouge. 

20.  Mutilla  rectanguliceps  André. 

MiUilla  rectanguliceps  André,   Mém.  Soc.   Zool.   Fr.,   XL   1898 
p.  265,  9. 

9  Contrairement  à  la  précédente,  les  spécimens  à  tête  plus  ou 
moins  rougeàtre  et  à  thorax  taché  de  rouge  sur  le  disque  paraissent 
plus  communs  que  ceux  dont  la  tête  et  le  thorax  sont  entièrement 
noirs,  ainsi  que  me  le  démontrent  quelques  exemplaires  de  cette 
espèce  que  M.  G.  ïurner  a  de  nouveau  recueillis  à  Mackay. 

21.  Mutilla  gyaneidorsis  nov.  sp. 

9  Coputet  thorax  supra  cyanea,  suhtus  nigra,  mandilmlis,  antennis 
pedibusque  brunneo  et  ferrugineo  variegatis.  Abdomen  nigrum,  seg- 
mento  primo  fascia  postica,  secundo  macula  magna  apicali,  semicircu- 
lari,  tertio,  quarto  et  quinto  macula  média  transversa,  ornatis, 
omnibus  maculis  ferrugineis,  pube  ffava  vestitis.  Caput  quadrangulare, 
transversum,  thorace  latius  ;  thorax  piriformis,  postice  angustior  : 
abdomen  sessile,  segmento  ultimo  laevi,  nitido.  Calcaria  alba.  Long. 
5-6  mill. 

Tête  et  thorax  bleus  en  dessus,  noirs  ou  bruns  en  dessous  et  sur 
les  côtés;  tubercules  antennaires  et  majeure  partie  des  mandibules 
ferrugineux  ;  antennes  brunes,  avec  la  base  et  l'extrémité  du  scape, 
souvent  aussi  la  base  et  le  sommet  du  funicule  ferrugineux  ;  pattes 
ferrugineuses,  plus  ou  moins  rembrunies  à  l'extrémité  des  cuisses 
et  des  tibias;  abdomen  noir,  avec  la  majeure  partie  du  bord  apical 
du  premier  segment,  une  grande  tache  semicirculaire  au  milieu  du 
bord  postérieur  du  second,  et  une  tache  médiane,  transverse,  sur 
les  3e,  4e  et  3%  ferrugineux  ;  ces  bande  et  taches  plus  ou  moins 
revêtues  de  pubescence  jaunâtre,  celles  des  segments  2  à  5  formant 
par  leur  ensemble  une  large  bande  longitudinale,  continue,  sur  la 


moitié  postérieure  de  l'abdomen.  Joues  et  tempes  très  éparsement 
revêtues  de  pubescence  blanche;  une  pilosité  noire,  clairsemée, 
hérisse  le  dessus  de  la  tête,  du  thorax  et  de  l'abdomen  ;  face  déclive 
du  metanotum,  devant  du  premier  segment  abdominal,  côtés  et 
dessous  du  corps  hérissés  de  poils  blancs  ;  pattes  avec  une  pilosité 
blanchâtre,  mélangée  de  poils  bruns;  éperons  blancs. 

Tète  quadrangulaire,  transverse,  plus  large  en  avant  qu'en  arrière, 
plus  large  que  le  thorax,  notablement  prolongée  derrière  les  yeux 
avec  le  bord  postérieur  presque  droit  et  les  angles  distincts  mais 
très  arrondis;  elle  est  finement  et  deusément  ponctuée-réticulée, 
devenant  un  peu  ridée-réticulée  sur  le  front.  Yeux  grands,  en  ovale 
court,  convexes,  assez  voisins  de  l'articulation  des  mandibules  ; 
tubercules  antennaires  petits  et  peu  distincts;  mandibules  à  bords 
à  peu  près  parallèles,  tronquées  avant  le  sommet  qui  se  termine 
par  une  dent  aiguë;  second  article  du  funicule  des  antennes  une 
fois  et  demie  aussi  long  que  le  troisième.  Thorax  piriforme,  arqué 
en  avant  avec  les  angles  antérieurs  arrondis,  faiblement  contracté 
vers  son  milieu,  puis  rétréci  de  là  jusqu'en  arrière  où  il  est 
obliquement  tronqué,  sans  dents  ni  arête  au  sommet  de  la 
troncature  ;  sa  face  dorsale  est  densément  ponctuée-réticulée, 
plus  finement  en  avant,  plus  grossièrement  en  arrière  ;  concavité 
des  pleures  presque  lisse  et  luisante.  Abdomen  subsessiie  ;  premier 
segment  court,  plus  étroit  que  le  suivant,  tronqué  en  avant,  avec 
une  face  supérieure  plane,  beaucoup  plus  linement  et  plus  densé- 
ment ponctuée  que  la  face  antérieure  qui  est  luisante  et  marquée 
de  gros  points  peu  serrés  ;  il  n'est  pas  contracté  en  arrière  et  est 
chargé  en  dessous  d'une  carène  basse,  se  terminant  en  avant  par 
une  dent  mousse  ;  second  segment  densément  ponctué  en  dessus, 
plus  éparsement  en  dessous,  les  suivants  finement  ponctués  ; 
dernier  segment  avec  une  aire  pygidiale  mal  définie,  un  peu 
convexe,  lisse  et  luisante.  Pattes  avec  les  tibias  intermédiaires  et 
postérieurs  armés  d'une  seule  rangée  d'épines  sur  leur  tranche 
externe. 

Mackay,  Queensland  (M.  G.  Turner). 

Cette  espèce  appartient  au  groupe  des  M.  Henrici  André  et 
rectanguliceps  André,  mais  elle  est  un  peu  plus  grande,  sa  coloration 
est  très  différente,  et  elle  s'en  distingue  eu  outre  par  la  bande 
longitudinale  ferrugineuse  qui  parcourt  la  seconde  moitié  de 
l'abdomen. 

22.    MUTILLA   AEMULA    UOV.  Sp, 

9  Nigra,   mandibulis,   antennis    pedibmque  brunneis   vel    nigris, 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCK  HES  MUTII.T.IDES  DE  l'aUSTRALIE     489 

ferrugineo  variPijath.  Abdonnnis  se;/ menti  pjimi  marcjine  apicall 
ferrugineo,  segmenta  secundo  macula  postica,  snhquadrata,  segmentis 
3-5  macula  média  transversa,  signatis;  omnibus  maculls  ferrugineis, 
pube  flam  vestitis.  Caput  quadralum,  tninsversum,  thorace  latius ; 
thorax  piriformis,  postice  angustior  ;  abdomen  subsessile,  segmento 
ultimo  areapygidiali  plana,  la ngitnd inaliter  striata,  priedilo.  Catcaria 
alba.  Long.  5-S  mill. 

Noire;  mandibules  fernigiueuses,  à  l'exceptiou  du  sommet  qui 
est  noirâtre  ;  pattes  et  anteunes  brunes,  plus  ou  moius  variées  de 
ferrugineux;  une  bande  apicale  sur  le  premier  segment  de  l'ab- 
domen, raccourcie  sur  les  côtés,  une  tache  quadrangulaire,  trans- 
versale, au  bord  postérieur  du  second,  et  une  autre  semblable  sur 
chacun  des  segmeuts  3  à  5,  ferrugineuses,  éparsement  revêtues  de 
pubescence  jaunâtre;  les  taches  des  segments  !2  à  5  forment,  par 
leur  ensemble,  une  large  bande  longitudinale,  continue,  sur  la 
moitié  postérieure  de  l'abdomen.  Joues  et  tempes  très  éparsement 
revêtues  de  pubescence  blanche;  une  pilosité  noire,  peu  abondante, 
hérisse  le  dessus  de  la  tète,  du  thorax  et  de  l'abdomen  ;  face  déclive 
du  metanotum,  devant  du  premier  segment  abdominal,  côtés  et 
dessous  du  corps  hérissés  de  poils  blancs;  pattes  avec  des  poils 
semblables,  éperons  blanchâtres 

Têtelransverse,  quadrangulaire,  plus  large  que  le  thorax,  aussi 
large  en  arrière  qu'en  avant,  fortement  prolongée  derrière  les  yeux, 
presque  droite  en  arrière  avec  les  angles  bien  marqués,  mais  arron- 
dis ;  elle  est  densément  et  fortement  ponctuée-réticulée  en  dessus. 
Yeux  grands,  en  ovale  court,  convexes,  assez  voisins  de  l'articula- 
tion des  mandibules;  tubercules  antennaires  petits;  mandibules 
inermes,  non  tronquées,  acuminées  au  sommet;  second  article  du 
funicule  des  antennes  au  moins  une  fois  et  demie  aussi  long  que  le 
troisième.  Thorax  piriforme,  presque  droit  en  avant,  avec  les 
angles  antérieurs  assez  vifs,  faiblement  contracté  vers  son  milieu, 
rétréci  et  obliquement  tronqué  en  arrière,  très  indistinctement 
crénelé  sur  les  arêtes  latérales  du  metanotum;  il  est  fortement  et 
densément  ponctué-réticule  en  dessus,  devenant  un  peu  ridé-réti- 
culé en  arrière  ;  concavité  des  pleures  presque  lisse  et  luisante. 
Abdomen  subsessile  ;  premier  segment  court,  un  peu  plus  étroit 
que  le  suivant,  non  contracté  en  arrière,  tronqué  en  avant, 
avec  une  face  supérieure  plane,  beaucoup  plus  finement  et 
plus  densément  ponctuée  que  la  face  antérieure  qui  est  luisante  et 
marquée  de  gros  points  peu  serrés  ;  second  segment  densément 
ponctué  en  dessus,  plus  éparsement  en  dessous  ;  les  suivants  plus 


4n0  E.    ANDRÉ 

finement  mais  densément  pouctiiés  ;  dernier  segment  avec  une  aire 
pygidiale  plane,  bien  circonscrite,  densément  et  longitudiualement 
striée.  Pattes  avec  les  tibias  intermédiaires  et  postérieurs  armés  de 
deux  rangées  d'épines  sur  leur  tranche  externe. 

Mackay,  Queensland  (M.  G.  Turuer). 

Espèce  très  voisine  de  la  précédente,  mais  bien  distincte  par  sa 
tète  noire,  aussi  large  en  arrière  qu'en  avant,  par  le  thorax  égale- 
ment noir,  presque  droit  à  son  bord  antérieur  avec  les  angles  bien 
accentués,  et  par  son  aire   pygidiale  longitudiualement  striée. 

Elle  se  reconnaît  facilement  de  M.  rectanguliceps  André  par  sa 
taille  plus  grande,  par  la  bande  longitudinale  ferrugineuse  qui 
orne  la  seconde  moitié  de  l'abdomen,  et  par  son  aire  pygidiale 
striée.  Elle  se  rapproche  davantage  de  M.  Henrici  André,  mais  chez 
cette  dernière  le  second  segment  abdominal  est  orné  à  son  bord 
postérieur  d'une  tache  transversale,  bilobée,  et  les  suivants  ne  por- 
tent qu'une  petite  tache  médiane,  revêtue  de  pubescence  pâle, 
tandis  que,  chez  aeniula,  la  réunion  de  ces  taches  forme  une  bande 
ferrugineuse,  non  bilobée  à  la  base  et  à  peine  plus  étroite  au  som- 
met ;  l'abdomen  est  aussi  plus  sessile,  avec  le  premier  segment 
plus  court  et  plus  tronqué  en  avant. 

23.  MUTILLA  AFFLICTA  nOV.  Sp. 

9  Ni(/ra,  nitida,  (jenis,  temporibus  et  occipite  parce  argenteo-pubes- 
ccntibus.  Caput  rotuttdato  subquadramjiilnre,  haud  dense  punctatum  ; 
thorax  piriformis,  reticulatus  ;  abdomen  ovatum,  sessile,  segmento- 
rinn  1-5  macula  apicali,  alteraque  in  disco  segmenti  secundi.  albo- 
pubescentibus.  Calcarin  picea.  Area  pygidialis  longitudlnaliter  striata. 
Long.  7  mill. 

Noire,  luisante;  joues,  tempes  et  vertex  éparsement  revêtus  de 
pubescence  soyeuse  d'un  blanc  d'argent  ;  abdomen  orné,  au  bord 
apical  de  ses  cinq  premiers  segments,  d'une  tache  médiane  de 
pubescence  soyeuse  d'un  blanc  argenté  ;  une  autre  tache  plus 
arrondie,  de  même  pubescence,  se  voit  sur  le  disque  du  second 
segment,  un  peu  après  sou  milieu,  de  sorte  que  l'abdomen  présente 
six  taches  disposées  en  ligne  longitudinale.  Dessus  de  la  tête,  des- 
sus et  côtés  du  thorax  hérissés  de  longs  poils  noirs  épars;  une 
pilosité  blanche  se  voit  sur  les  mésopleures,  le  premier  segment  de 
l'abdomen,  les  côtés  des  segments  suivants,  le  dessous  du  corps  et 
les  pattes  ;  éperons  bruns. 

Tête  subquadrangulaire-arrondie,  aussi  large  que  le  thorax,  fai- 
blement arquée  en  arrière,  avec  les  angles  sensibles  mais  très 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCK  DKS  MUTILLIDKS  DE  l'aUSTRALIK      'l!)  1 

arrondis;  elle  est  luisante,  fortement  et  peu  denséinent  ponctuée. 
Yeux  convexes,  luisants,  en  ovale  court,  un  peu  plus  rapprochés 
de  l'articulation  des  mandibules  que  de  l'occiput  ;  tubercules  anlen- 
naires  arrondis;  mandibules  acuminées  au  sommet;  second  article 
du  funiculedes  antennes  un  peu  plus  lonj,^  que  le  troisième.  Thorax 
piriforme,  rectiligne  en  avant  avec  les  angles  antérieurs  bien  mar- 
qués, obliquement  tronqué  en  arrière,  longitudinalement  etirrégu- 
lièrement  ridé-réticulé  en-dessus  ;  concavité  des  |)leures  lisse  et  lui- 
sante. Les  bords  latéraux  du  thorax  sont  à  peu  près  parallèles  sur 
leur  première  moitié,  puis  à  partir  de  là  le  thorax  se  contracte  et  se 
rétrécit  en  arrière  où  les  côtés  du  métathorax  sont  faiblement 
crénelés.  Abdomen  ovale,  sessile  ;  premier  segment  cupuliforme, 
un  peu  plus  étroit  que  le  suivant  avec  lequel  il  s'articule  régulière- 
ment et  sans  ressaut;  second  segment  densément  couvert  de  points 
allongés  de  chacun  desquels  sort  une  soie  noire,  couchée  ;  en 
dessous  il  est  fortement  et  éparsement  ponctué  ;  dernier  segment 
muni  d'une  aire  pygidiale  plane,  longitudinalement  et  nettement 
striée.  Tibias  armés  de  deux  rangées  de  fortes  épines  sur  leur 
tranche  externe. 

Mackay,  Queensland  (M.  G.  Turner).  Un  seul  exemplaire. 

Par  la  forme  générale  et  la  disposition  des  taches  blanches  de 
son  abdomen,  cette  espèce  rappelle  tout  à  fait  la  M.  queenslandica 
André,  mais  elle  est  beaucoup  plus  petite,  plus  luisante,  la  tête 
n'est  pas  revêtue  de  la  belle  pubescence  dorée  qui  se  voit  chez  cette 
dernière  et  le  thorax  est  plus  longitudinalement  ridé  et  plus 
luisant.  N'ayant  vu  qu'un  seul  individu  de  chacune  de  ces  deux 
espèces,  je  ne  sais  s'il  peut  se  trouver  des  exemplaires  de  transition, 
mais  il  me  paraît  difficile  que  ces  deux  Insectes  puissent  être  réunis. 

La  M.  modesta  Sm.  semble  aussi  très  voisine  d'alflkta,  mais  la 
description  de  Smith  est  trop  vague  pour  permettre  une  assimi- 
lation. 

24.  MuTiLLA  quadrisignata  uov.  sp. 

9  i\igra,  nigro  et  albo-pilosa,  abdominis  segmento  secundo  maculis 
quatuor  midis,  [lavis,  subrotundia,  ornalo,  scilicet  :  duabus  juxta 
margincm  anteriorein  duabusque  paulo  ante  apicem  sitis  ;  praeterea 
segmento  secundo  et  sequentibus  macula  média,  apicaii,  albo-sericea 
nolatis.  Caput  rude  rugosam,  titoraee  paulo  angustius.  Thorax 
fortissime  reticulato-rugosus,  lateribus  anterioribus  trituberculatis, 
pont  médium.  conUrictus  et  postice  angustatus.  Abdomen  sessile,  ovatum, 
area  pygidiali  plana,  irregulariter  rugosa.  Pedes  albo-hirti,  calca- 
ribus  albis.  Long.  17  niill. 


492  E.    ANDRÉ 

Entièrement  noire  avec  les  tarses  plus  ou  moins  rougeâtres  ; 
second  segment  de  l'abdomen  orné  de  quatre  taches  arrondies, 
d'un  jaune  un  peu  testacé,  nues,  luisantes,  dont  deux  un  peu  plus 
grandes,  contiguës  au  bord  antérieur  du  segment  et  un  peu  plus 
rapprochées  l'une  de  l'autre  que  du  bord  latéral  ;  les  deux  autres, 
plus  petites,  faiblement  transverses,  sont  situées  à  une  certaine 
distance  du  bord  apical  et  sensiblement  plus  écartées  Tune  de 
l'autre  que  les  antérieures;  une  petite  tache  transverse  ou  trian- 
gulaire, formée  de  pubescence  blanche,  peu  serrée,  se  voit  au 
milieu  du  bord  apical  du  second  segment  et  de  chacun  des  trois 
suivants,  de  sorte  que  l'ensemble  de  ces  taches  forme  une  ligue 
longitudinale  continue.  En  dessous,  les  segments  deux  et  suivants 
sont  assez  longuement  ciliés  de  poils  blanchâtres.  Tète  hérissée 
de  poils  noirs,  avec  les  joues  peu  densément  couvertes  de  pubes- 
cence blanche,  soyeuse,  et  l'occiput  hérissé  de  poils  blancs  ;  dessus 
du  thorax  et  de  l'abdomen  avec  une  pilosité  noire,  assez  longue 
et  éparse;  face  postérieure  du  métathorax,  dessous  du  corps  et 
pattes  hérissés  de  poils  blancs;  éperons  blancs. 

Tète  subarrondie,  à  peu  près  aussi  longue  que  large  et  un  peu 
plus  étroite  que  le  thorax,  assez  longuement  prolongée  derrière  les 
yeux, mais  avec  les  angles  postérieurs  très  arrondis;  sa  surface  est 
grossièrement  et  densément  ridée-réticulée.  Yeux  médiocres,  très 
convexes,  luisants,  situés  vers  le  milieu  des  bords  latéraux  ;  man- 
dibules acuminées  au  sommet  et  munies  d'une  petite  dent  à  leur 
bord  interne;  antennes  avec  le  second  article  du  funicule  environ 
deux  fois  aussi  long  que  le  troisième.  Thorax  très  grossièrement  et 
largement  ridé-réticulé  en  dessus,  mésopleures  très  concaves,  lisses 
et  luisautes  ;  pronotum  presque  droit  eu  avant  avec  les  angles 
latéraux  saillants  et  dentiformes  ;  vers  le  milieu  du  thorax  se  voit 
une  expansion  latérale,  tuberculiforme,  et  un  petit  tubercule 
arrondi  existe  entre  cette  expansion  et  la  dent  antérieure,  de  sorte 
que  les  côtés  du  thorax  offrent  trois  tubercules  sur  leur  première 
moitié,-  le  thorax  est  ensuite  fortement  et  brusquement  contracté, 
et  sa  partie  postérieure  devient  beaucoup  plus  étroite  que  sa  partie 
antérieure  ;  le  métanotum  est  obliquement  tronqué  en  arrière, 
mais  sans  arête  entre  sa  face  dorsale  et  sa  face  postérieure.  Abdo- 
men ovale,  sessile  ;  premier  segment  très  court,  aussi  large  que  le 
suivant,  peu  densément  ponctué  ;  second  segment  assez  densément 
marqué  en  dessus  de  gros  points  piligères  qui  existent  également 
sur  les  taches  jaunes  où  ils  paraissent  un  peu  plus  épars  ;  second 
segment  ventral  plus  éparsement  ponctué  et   marqué,    avant  le 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DES  MITILLIDES  DE  l'aUSTR ALIK      '(93 

sommet,  d'une  impression  transverse  assez  accentuée.  Aire  pygi- 
diale  plane,  mate,  finement  et  irréj^^ulièrement  rugueuse.  Tibias 
intermédiaires  et  postérieurs  armés  d'une  seule  rangée  de  3  ou  4 
épines  noires. 

Melbourne,  Victoria  (M.  C.  French);  un  seul  individu. 

Parles  quatre  taches  nues  de  son  second  segment  abdominal, 
cette  espèce  se  distingue  de  toutes  celles  qui  me  sont  connues 
d'Australie. 

25.   MUTILLA  CORDATA    Sm. 

Mutilla  cordata  Smith,  Gat.  Hym.  Brit.  Mus.  1855,  p.  28,  9 

9  Une  femelle  de  ma  collection,  provenant  d'Australie  sans  autre 
indication,  répond  absolument  à  la  description  de  Smith  que  je 
vais  pouvoir  compléter  eu  quelques  points. 

Noire,  avec  le  thorax  ferrugineux,  les  mandibules,  les  antennes, 
les  tubercules  antennaires  et  les  pattes  ferrugineux,  variés  de  bru- 
nâtre ;  bord  postérieur  du  premier  segment  de  l'abdomen  testacé, 
éparsemeut  cilié  de  pubescence  jaunâtre;  le  reste  de  l'abdomen 
assez  abondamment  revêtu  de  pubescence  noire  ;  une  large  bande 
longitudinale  de  pubescence  jaunâtre  s'étend  du  milieu  du  second 
segment  jusqu'au  sommet  du  cinquième.  Dessus  du  corps  éparse- 
meut hérissé  de  longspoils  noirs,  devenant  blanchâtres  sur  l'occiput 
et  le  premier  segment  de  l'abdomen;  pattes  hérissées  de  poils 
blancs,  éperons  pâles. 

Tête  arrondie,  plus  étroite  que  le  thorax,  arquée  en  arrière,  lui- 
sante, fortement  mais  peu  densément  ponctuée.  Yeux  petits,  arron- 
dis, situés  vers  le  milieu  des  bords  latéraux  ;  tubercules  antennaires 
convexes,  tressaillants,  bordés  en  dedans  d'une  arête  vive;  man- 
dibules acuminées  au  sommet;  second  article  du  funicule  des 
antennes  à  peu  près  de  la  longueur  du  troisième.  Thorax  court, 
presque  pentagonal  ou  uu  peu  cordiforme,  son  bord  antérieur 
rectiligne  avec  les  angles  vifs  mais  non  dentiformes;  ses  bords 
latéraux  divergent  sensiblement  jusque  vers  le  milieu  de  leur 
longueur,  puis  convergent  fortement  jusqu'au  sommet  qui  est  très 
étroit;  le  metanotum  est  obliquement  tronqué,  sans  arête  supé- 
rieure et  sans  onglet  scutellaire.  Le  thorax  est  luisant,  fortement, 
mais  éparsemeut  ponctué  en  avant,  un  peu  ridé-réticulé  en  arrière, 
les  métapleures  seules  concaves,  lisses  et  luisantes.  Abdomen 
ovale,  subsessile  ;  dernier  segment  muni  d'une  aire  pygidiale 
plane,  densément  marquée  sur  sa  première  moitié  de  stries  longi- 
tudinales convergentes,  fiuemeut  rugueuse  en  arrière.  Pattes  avec 


494  E.    ANDRÉ 

les  tibias  intermédiaires  et  postérieurs  armés  de  deux  rangées  de 
fortes  épines.  Longueur  6  millimètres. 

26.     MUTILLA    L^TABILIS  nOV.  Sp. 

9  Caput  obscure  nigro-cyaneum,  punctato-rcticulatum,  tuberculis 
antennalilms  ferrugineis,  antennis  mandibuUsque  piceis.  Thorax  fer- 
rugineus,  trapezoidalis,  postke  paulo  angustior  ;  predibus  brunnns, 
calcaribus  albis.  Abdomen  ovatum,  subsessile,  cyaneuin,  segmentorum 
5,7  margine  apicali  macula  média,  transversa,  flaoo-sericea,  ornatn; 
segmenta  sexto  area  pygidiali  castanea,  longitiidinalUer  striata,  prae- 
dito.  Long.  6,5  ivill. 

Tète  d'un  bleu  noir  très  foncé,  avec  les  tubercules  antennaires, 
le  sommet  du  scape  et  le  milieu  des  mandibules  ferrugineux;  le 
reste  des  mandibules,  les  antennes  et  les  pattes  d'un  brun  plus  ou 
moins  rougeàlre  ;  thorax  ferrugineux  ;  abdomen  bleu,  orné,  au 
bord  apicaldes  segments  2  à  5,  d'une  tache  médiane,  transverse, 
de  pubescence  jaunâtre,  peu  serrée,  formant  une  bande  longitudi- 
nale, médiocrement  large  et  ininterrompue.  Joues  et  tempes 
éparsement  revêtues  de  pubescence  blanche  ;  une  pilosité  noire, 
courte  et  éparse,  se  voit  sur  le  dessus  du  corps  ;  des  poils  plus 
longs  et  blanchâtres  hérissent  les  côtés  et  le  dessous  du  corps 
ainsi  que  les  pattes  ;  éperons  blancs. 

Tète  en  ellipse  un  peu  transverse,  à  peu  près  de  la  largeur  du 
thorax,  densément  ponctuée-réticulée  ;  elle  est  sensiblement  arquée 
en  arrière  avec  les  angles  postérieurs  indistincts.  Yeux  arrondis, 
convexes,  de  grandeur  moyenne,  bien  plus  éloignés  de  l'articulation 
des  mandibules  que  de  l'occiput  ;  tubercules  antennaires  luisants, 
arrondis  ;  second  article  du  fuuicule  des  antennes  un  peu  plus  long 
que  le  troisième.  Thorax  sublrapézoïdal,  très  faiblement  rétréci  en 
avant,  un  peu  plus  en  arrière,  son  bord  antérieur  rectiligne  avec  les 
angles  bien  marqués  ;  il  est  densément  et  grossièrement  rugueux- 
ponctué  en  dessus  et  sur  les  côtés,  à  l'exception  de  la  concavité  des 
pleures  qui  est  lisse  et  luisante  ;  métathorax  abruptement  tronqué 
en  arrière,  mais  sans  arête  et  sans  onglet  scutellaire.  Abdomen 
ovale,  subsessile;  premier  segment  beaucoup  plus  étroit  que  le 
suivant,  mais  assez  court  et  non  contracté  en  arrière,  éparsement 
ponctué  en  dessus  ;  second  segment  luisant,  assez  densément 
ponctué  ;  les  suivants  très  finement  ponctués,  le  dernier  segment 
d'un  brun  noir,  passant  au  rougeâtre  en  avant,  muni  d'une  aire 
pigydiale  plane,  bien  circonscrite,  nettement  et  longitudinaleraent 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DKS  MU TILLIDES  DE  l'aUSTUALIK      'i!).') 

Striée.  Pattes  avec  les  tibias  ialennédiaires  et  postérieurs  armés  de 
deux  raugées  d'épines  sur  leur  tranclie  externe. 

Nouvelle-Galles  du  Sud  ;  un  seul  exemplaire. 

Par  son  système  de  coloration,  cette  espèce  olTre  une  vague  ressem- 
blance avec  la  M.  Turnerl  André,  mais  son  thorax  est  autrement 
conformé,  sa  sculpture  est  beaucoup  plus  forte  et  l'ornemeutatiou 
de  son  abdomen  est  tout  autre. 

27.  MuTiLLA  RUBKOMACULATA  André. 

Mutitla  (Sphaeroplith(ilnia)  rubromaculata  André,  Mém.  Soc.  Zool. 
Fr.,  VIII,  1895,  p.  507. 

9  J'ai  décrit  cette  espèce  d'après  un  seul  individu  de  Mackay; 
d'autres  exemplaires,  que  iM.  Turner  m'a  envoyés  du  même  pays, 
sont  semblables  au  type,  mais  démontrent  que,  la  plupart  du 
temps,  la  moitié  antérieure  du  tliorax  est  entièrement  rouge  et  ne 
présente  aucune  trace  de  la  ligne  longitudinale  bleue  qu'offrait 
l'individu  qui  a  servi  à  ma  description.  La  taille  de  l'Insecte  varie 
de  5  à  y  millimètres. 

28.  MuTiLLA  SEMicuPREA  André. 

Mutilla  scmicuprea  André.  Méui.  Soc.  Zool.  Fr.,  XI,  1898,  p.  286,  cf. 

cf  Le  type  de  ce  mâle,  étiqueté  d'Australie,  m'avait  été  commu- 
niqué par  M,  H.  de  Saussure.  Un  autre  exemplaire  qui  provient 
également  d'Australie,  sans  indication  plus  précise,  et  qui  fait 
partie  de  ma  collection,  s'éloigne  du  premier  par  sa  taille  et  sa 
coloration,  mais  s'en  rapproche  tellement  sous  tous  autres  rapports 
que  je  dois  le  considérer  comme  une  variété,  à  laquelle  je  donnerai 
le  nom  de  cuprea  et  dont  voici  le  signalement  : 

Entièrement  d'un  cuivreux  doré,  avec  le  front  et  le  vertex  d'un 
vert  doré,  et  quelques  reflets  verdàtres  sur  le  prothorax,  la  face 
déclive  du  métathorax  et  le  second  segment  de  l'abdomen  ;  antennes 
et  pattes  colorées  comme  chez  le  type.  Pilosité  semblable,  mais 
passant  au  noirâtre  sur  la  tête;  les  segments  3  et  suivants  de 
l'abdomen  plus  densément  ciliés  de  poils  blancs.  Sculpture  sem- 
blable à  celle  de  l'exemplaire  typique.  Abdomen  un  peu  moins 
nettement  pétiole,  c'est-à-dire  que  le  premier  segment  est  un  peu 
plus  court  et  un  peu  moins  contracté  en  arrière.  Tous  les  autres 
caractères  identiques.  Longueur  10  millimètres. 

29.  Mutilla  princefs  André. 

AJutilla  princeps  André,  Mém.  Soc.  Zool.  Fr.  XI,  1898,  p.  271,  9 


496  E.    ANDRÉ 

9  Une  nouvelle  série  d'individus,  que  M.  G.  Turner  m'a  envoyés 
de  Mackay,  me  permet  de  mieux  constater  les  variations  de  cette 
espèce.  Le  thorax,  ordinairement  d'un  vert  doré  ou  d'un  bleu  plus 
ou  moins  verdâtre  sur  le  disque,  passe  parfois  au  violet  sombre, 
soit  en  totalité,  soit  en  majeure  partie.  L'abdomen,  ordinairement 
noir,  prend  quelquefois  une  teinte  bronzée  ou  bleuâtre  sombre. 
Longueur  5-JO  millimètres. 

30.     MUTILLA   INTERJECTA  nOV.  Sp. 

9  Caimt  et  thorax  cyanea  vel  viridi-rifaîiea,  pectore,  epistomate, 
tuberculis  antennalibm,  coxis,  femorum,  tiblarumque  hast  et  tarsis 
plus  ininusve  ferrugineiK;  antennis  nùfris;  scapo  maximaque  parte 
femorum  et  tibiarum  cyanescentihus,  calcaribm  pallidis.  Abdomen 
obscure  cupreum,  segmenti  secundi  dimidio  poUico  linea  média  longi- 
tudinali,  segmentis  3-5  macula  média,  argenteo-sericeis,  ornatis. 
Cnput  ultra  ocnlos  vix  productum  ;  thorax  subpiriformis,  postice 
avgiistior;  abdomen  sessile,  ovatum,  segmenta  apicali  co7ivexo,  sine 
area  pygidiali.  Long.  4-7  mill. 

Tête  et  thorax  bleus  ou  d'un  bleu  plus  ou  moins  verdâtre,  tuber- 
cules anteonaires,  épistome,  mandibules  et  souvent  aussi  les  côtés 
et  le  dessous  du  thorax,  d'un  ferrugineux  sombre  ;  antennes  noires 
ou  d'un  brun  foncé,  avec  le  dessus  du  scape  bleuâtre  ou  verdâtre  et 
son  extrémité,  ainsi  que  le  premier  article  du  funicule,  parfois 
ferrugineux  ;  pattes  avec  les  hanches,  la  base  des  cuisses  et  des 
tibias,  ainsi  que  les  tarses,  ferrugineux;  le  reste  des  cuisses  et  des 
tibias  d'un  brun  lavé  de  bleuâtre;  éperons  blanchâtres.  Abdomen 
d'un  cuivreux  obscur,  avec  le  premier  segment  plus  ou  moins  ferru- 
gineux en  arrière  et  en  dessous  ;  second  segment  paré,  sur  sa 
moitié  ou  ses  deux  tiers  postérieurs,  d'une  bande  médiane,  longitu- 
dinale, de  pubescence  argentée,  soyeuse,  formant  une  ligne  continue 
avec  les  taches  médianes,  de  même  pubescence,  qui  ornent  les  S"»», 
4me  et  5°i«  segments.  Dessus  du  corps  éparsement  hérissé  de  longs 
poils  noirs  ;  pattes  avec  une  pilosité  blanche,  mélangée  de  quelques 
poils  noirs. 

Tète  à  peu  près  de  la  largeur  du  thorax,  un  peu  prolongée  der- 
rière les  yeux,  médiocrement  arquée  en  arrière  avec  les  angles  pos- 
térieurs très  arrondis  mais  un  peu  sensibles,  densément  ponctuée- 
réticulée.  Yeux  arrondis,  convexes,  distants  de  Tarticulation  des 
mandibules  d'une  longueur  a  peu  près  égale  à  leur  plus  grand  dia- 
mètre; arêtes  frontales  peu  saillantes,  prolongées  jusqu'au  bord 
inférieur  des  yeux  ;  mandibules  acuminées  au  sommet;  antennes 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DKS  MUTILLIDES  DE  LAUSTRALIE     497 

robustes,  second  article  du  fuuicule  beaucoup  plus  long  que  le 
troisième.  Thorax  subpiriforme,  faiblemeut  rétréci  en  avant,  beau- 
coup plus  en  arrière,  non  contracté  latéralement,  son  bord  anté- 
rieur faiblement  arqué  avec  les  angles  accusés  et  un  peu  dentifor- 
mes  ;  metanotum  insensiblement  arqué  d'avant  en  arrière,  sans 
limite  entre  sa  face  supérieure  et  sa  face  postérieure,  ses  bords 
latéraux  armés  de  deux  ou  trois  dents  spiniformes,  aiguës  et  très 
petites.  Le  thorax  est  ponctué-réticule  en  dessus,  mais  pas  plus 
fortement  que  la  tète,  et  la  cavité  des  pleures  est  presque  lisse  et 
luisante.  Abdomen  en  ovale  allongé,  subsessile  ;  premier  segment 
beaucoup  plus  étroit  que  le  suivant,  mais  non  contracté  à  son 
articulation  postérieure,  éparseineut  ponctué  en  dessus,  muni  en 
dessous  d'une  carène  faiblement  échancrée  en  arc  ;  second  segment 
assez  densément,  les  suivants  finement  et  éparsement  ponctués  ; 
segment  apical  convexe,  sans  aire  pygidiale. 

Mackay,  Queensland  (M.  G.  Turner). 

A  part  sa  coloration  fort  différente  et  qui  permet  de  la  recon- 
naître à  première  vue,  la  M.  interjecta  est  très  voisine  de  chryso- 
clilora  André  et  surtout  de  lauta  André,  de  laquelle  elle  se  distingue 
par  sa  tête  un  peu  plus  prolongée  derrière  les  yeux,  mais  bien  moins 
que  chez  chrtjsochlora,  par  son  thorax  un  peu  plus  piriforme,  moins 
profondément  et  moins  grossièrement  ponctué-réticule.  Ce  dernier 
caractère  la  rapproche  de  cliryxochlora,  mais  sa  tête  est  beaucoup 
moins  prolongée  en  arrière  et  les  angles  postérieurs  sont  bien 
moins  accusés.  En  somme,  c'est  une  espèce  intermédiaire  entre 
chrijsochlura  et  lauta,  mais  s'écartant  assez  de  l'une  et  de  l'autre 
pour  que  j'aie  cru  devoir  l'en  séparer  au  moins  provisoirement, 
jusqu'à  ce  que  la  connaissance  des  mâles  nous  permette  de  trancher 
la  question  d'une  façon  définitive. 

31.  MuTiLLA  LAUTA  André. 
Mutilla  lauta  André,  Mém.  Soc.  Zool.  Fr.  XI,  1898,  p.  274. 

9  De  nouveaux  exemplaires  reçus  de  Mackay  démontrent  que 
la  tète  peut  passer  au  bleu  noir  comme  le  thorax,  et  que  l'abdomen 
s'assombrit  parfois  au  point  de  paraître  presque  noir.  La  taille 
varie  de  3  à  7  millimètres. 

32.  Mutilla  confraterna  André 
Mutilla  confraterna  André,  Mém.  Soc.  Zool.  Fr.  XI,  1898,  p.  277. 
9  Les  caractères  de  cette  espèce  ainsi  que  sa  coloration  parais- 
sent assez  constants.   Sur  une  dizaine  d'individus  nouvellement 

Mém.  Soc.  Zool.  tk"  Fr.,  1901.  xiv.  —  oi 


498  E.    ANDRE 

envoyés  par  M.  Turner,  je  n'ai  rien  de  particulier  à  signaler,  sinon 
que  la  taille  varie  de  4  à  6  millimètres. 

33.  MuTiLLA  SEMicYANEA  Audré 

Mutilla  (Sphaerophthalma)  semicyanea  André,  Mém.  Soc.  Zool.  Fr. 
VIII,  1895,  p.  510. 

cf  J'ai  décrit  ce  mâle  d  après  un  seul  individu  provenant  de 
Mackay.  Un  autre  exemplaire,  reçu  de  M.  G.  Turner  et  recueilli 
dans  la  même  localité,  est  en  tout  semblable  au  premier,  mais 
l'abdomen  est  entièrement  noir,  sans  teinte  bleue  sur  le  premier 
segment.  Tous  les  autres  caractères  étant  identiques,  il  ne  s'agit 
que  d'une  variété  de  coloration  sans  importance  et  qu'il  suffit  de 
signaler  à  l'attention.  La  taille  de  ce  nouveau  spécimen  est  un  peu 
plus  grande  et  atteint  9  millimètres. 

34.  Mutilla  ^eruginosa  Sm. 

Mutilla  œruginosa  Smith,  Descr.  new,  sp.  Hym.  Coll.  Brit.  Mus. 

1879,  p.  207. 
Mutilla  (Sphaerophthalma)  œruginosa  André,  Mém.  Soc.  Zool.  Fr., 

VIII,  1895,  p.  514. 

cf  Quand  j'ai  cherché  à  préciser  un  peu  les  caractères  trop  vagues 
fournis  par  la  description  de  Smith,  je  n'avais  sous  les  yeux  qu'un 
seul  exemplaire  en  assez  mauvais  état  de  ce  mâle  que  je  rattachais 
un  peu  dubitativement  à  la  M.  œruginosa  Sm.  D'autres  individus, 
que  M.  G.  Turner  m'a  envoyés  de  Mackay,  ne  font  que  confirmer 
ma  première  attribution,  mais  leur  meilleure  conservation  me 
permet  d'ajouter  quelques  mots  à  la  description  complémentaire 
que  j'en  ai  donnée  : 

Le  scape  des  antennes  est  creusé  en  dessous  d'un  profond  sillon 
longitudinal,  limité  de  chaque  côté  par  des  arêtes  vives,  le  second 
article  du  funicule  est  à  peine  plus  court  que  le  troisième.  Pronotum 
avec  les  angles  antérieurs  très  arrondis  et  le  bord  postérieur  large- 
ment échancré  en  arc  ;  mesonotum  sans  sillons  longitudinaux  sur 
le  disque;  scutellum  plan,  triangulaire,  arrondi  en  arrière,  lobes 
latéraux  petits  et  peu  distincts.  Ecaillettes  brunes,  lisses,  luisantes, 
devenant  d'un  testacé  sale  en  arrière.  Premier  segment  de  l'abdomen 
assez  rétréci  en  avant,  pas  ou  à  peine  plus  large  en  arrière  qu'il  est 
long  sur  sa  ligne  médiane,  entièrement  bleu  comme  les  suivants  et 
non  bordé  en  arrière  de  testacé  ou  de  ferrugineux  ;  second  segment 
densément  ponctué,  un  peu  rugueux;  les  cils  blancs  qui  garnissent 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DES  MUTIIXIDES  DE  l'aUSTRALIE     499 

son  bord  apical,  au  moins  sur  les  côtés,  se  confondent  avec  des  cils 
semblables  dont  est  pourvue  la  base  du  troisième  segment,  pour 
former  uue  bordure  vague,  mais  plus  apparente  que  les  franges 
des  segments  suivants  où  dominent  surtout  les  poils  bruns.  Pattes 
hérissées  de  poils  blancs  mélangés  à  des  poils  noirs;  tibias  non 
épineux  sur  leur  tranche  externe.  Longueur  6-8  millimètres. 

35.   MuTiLLA  OBSCURICEPS  nov.  sp. 

cf  obscure  cijanea,  capite,  antennis  pedi busqué  nigris  vcl  nigro- 
hrunneis,  squamidis  piceis,  calcaribus  albidis.  Caput  post  oculos 
arcuatum  ;  oculis  integris;  mandibulis  extus  edentatis.  Thorax  subqua- 
drangularis,  pi-onoto  postice  angulatim  emarginato.  Abdomen  subpe- 
tiolalum,  segmenlo  primo  sat  lato,  postice  modice  coarctato,  secundo 
liaud  dense  punctato,  omnium  margine  apicali  sparse  albo-cUiato. 
Alae  subhyalinae,  apice  fumato  ;  cellula  radiait  kaudvel  vix  truncata  ; 
cellulis  cubitaiibus  tribus.  Long.  6-9  mill. 

D'un  bleu  foncé,  assez  luisant,  tête,  antennes  et  pattes  noires  ou 
d'un  brun  noir,  occiput  rarement  un  peu  bleuâtre,  écaillettes 
brunes,  mandibules  plus  ou  moins  rougeâtres  avant  le  sommet; 
premier  segment  de  l'abdomen  non  bordé  en  arrière  de  testacé  ou 
de  ferrugineux,  mais  éparsemeut  cilié  de  poils  blancs  ainsi  que 
tous  les  segments  suivants,  à  l'exception  du  dernier  qui  est  cilié  de 
poils  noirs.  Epistome,  joues  et  occiput  garnis  de  poils  blancs,  ver- 
tex  et  mesonotum  hérissés  de  poils  noirs,  pronotum  avec  une 
pilosité  brune  et  blanchâtre,  métathorax,  premier  segment  de 
l'abdomen,  côtés  et  dessous  du  corps  avec  des  poils  blancs;  pilosité 
des  pattes  et  éperons  blancs. 

Tête  en  ellipse  transverse,  densément  et  assez  fortement  ponc- 
tuée, très  arquée  en  arrière  à  partir  des  yeux,  sans  angles  posté- 
rieurs distincts.  Yeux  grands,  convexes,  entiers,  très  voisins  de 
l'articulation  des  mandibules  qui  sont  acuminées,  un  peu  bifides 
au  sommet  et  inermes  à  leur  bord  externe;  ocelles  de  grandeur 
moyenne,  les  postérieurs  beaucoup  plus  rapprochés  entre  eux  que 
des  yeux  ;  scape  creusé  en  dessous  d'un  profond  sillon  longitu- 
dinal ;  second  article  du  funicule  un  peu  plus  court  que  le  troi- 
sième. Thorax  subquadrangulaire  ;  pronotum  un  peu  rétréci  en 
avant,  rectiligne  à  son  bord  antérieur  avec  les  angles  bien  marqués 
mais  non  dentiformes  ;  son  bord  postérieur  est  anguleusement 
échaucré,  léchancrure  formant  un  angle  presque  droit  ou  faible- 
ment obtus;  il  est  densément  et  régulièrement  ponctué-réticule; 


500  E.    ANDRÉ 

inesonotum  plus  fortemeut  ponctué,  mais  peu  ou  pas  réticulé, 
saus  sillous  longitudinaux  sur  le  disque;  scutelluni  plan,  sub- 
Iriangulaire,  densément  ponctué;  écaillettes  moyennes,  convexes, 
lisses,  luisantes,  avec  quelques  points  épars  ;  metanotum  oblique- 
ment déclive,  saus  arêtes  supérieures  ou  latérales,  densément 
ridé-réticulé.  Abdomen  subpétiolé  ;  premier  segment  plus  large 
que  long,  peu  rétréci  en  avant,  bieu  plus  étroit  que  le  segment 
suivant  et  sensiblement  contracté  à  son  articulation  postérieure: 
il  est  grossièrement  et  densément  ponctué  en  dessus,  plus  for- 
tement en  avant  qu'en  arrière,  chargé  en  dessous  d'une  carène 
peu  saillante  ;  second  segment  beaucoup  moins  fortement  et  peu 
densément  ponctué  en  dessus,  un  peu  plus  éparsement  en  des- 
sous; les  segments  suivants  finement  et  éparsement  ponctués. 
Ailes  subhyalines,  assez  largement  enfumées  au  sommet;  stigma 
petit  et  opaque,  cellule  radiale  subacumiuée-arrondie  au  sommet, 
non  distinctement  tronquée;  trois  cellules  cubitales  et  deux  ner- 
vures récurrentes  dont  la  première  est  reçue  vers  le  milieu  de  la 
seconde  cellule  cubitale,  et  la  deuxième  près  de  l'extrémité  de  la 
troisième  cul)itale  et  est  parfois  presque  interstitiale  avec  la  3"^® 
nervure  transverso-cubitale.  Pattes  avec  les  tibias  intermédiaires 
et  postérieurs  inermes  sur  leur  tranche  externe. 

Mackay,  Queensland  (M.  Ci.  Turner). 

Cette  espèce  est  voisine  de  M.  seruginosa  Sm.,  mais  elle  s'en 
éloigne  par  sa  tète  noire,  par  la  forme  du  pronotum  dont  les  angles 
antérieurs  sont  distincts  et  dont  le  bord  postérieur  est  anguleux 
et  non  régulièrement  arqué,  par  le  premier  segment  de  l'abdomen 
bien  plus  large  et  moins  rétréci  eu  avant,  par  le  second  segment 
plus  superficiellement  et  moins  densémeut  ponctué,  non  rugueux, 
par  tous  les  segments  dorsaux,  sauf  le  dernier,  ciliés  de  blanc,  sans 
mélange  de  poils  noirs,  et  par  la  cellule  radiale  plus  grande  et  non 
distinctement  tronquée  au  sommet. 

36.  MuTiLLA  CYANESCENs  André,  var  holocyanea  nov.  var. 

Mutitla  cyanesccns  André,  Mém.  Soc.  Zool.  Fr.,  XI,  1898,  p.  283,  cf 
cf  Entièrement  semblable  au  type  décrit  par  moi,  mais  l'abdo- 
men est  entièrement  d'un  bleu  foncé,  au  lieu  d'avoir  les  segments 
trois  et  suivants  noirs  comme  chez  les  individus  typiques.  Nous 
n'avons  afiaire  évidemment  qu'à  une  variété  de  coloration,  à 
laquelle  cependant  je  donne  un  nom  spécial  à  cause  de  sa  cons- 
tance, car  j'en  ai  vu  six  exemplaires  identiques.  Leur  taille  varie 
de  6  à  9  millimètres. 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DES  MDTILLIUES  DK  L'aUSTRALIE      501 

Mackay,  Queenslaud  (M.  G.  Turner). 

Cette  variété  ne  pourrait  se  confondre  qu'avec  la  M.  lerwjuwiiti 
Sm.  qui  est  semblablement  colorée,  mais  chez  cette  dernière  l'ab- 
domen est  subpétiolé,  avec  le  premier  segment  visiblement  con- 
tracté en  arrière  et  sans  bordure  testacée  ou  ferruj^ineuse  à  son 
extrémité  ;  de  plus,  les  écaillettes  sont  brunes  et  non  bleues  et  le 
troisième  segment  de  l'abdomen  est  moins  nettement  cilié  de  blanc. 

37.     MUTILLA    CALIC.INOSA    IlOV.    Sp. 

c^  NUjm,  abdomitiis  seyinento  primo  testaceo-marginato  et  spavfie 
albo-ciliato,  segmenta  secundo  distinctinii  albo-fimhviato,  reliffuis  parce 
atbo  et  nigro-pilosis  :  aiilennis  pedibiisque  nigris,  calcarUnis  branneis. 
Caput  post  oculos  arcuatiim,  sat  dense  punctatum,  haud  retlculatiitn, 
angulis  posterwribus  nulUs;  mandibulis  apice  bidentatis,  extiis  iner- 
mibus  ;  oculis  comexis,  integris;  seapo  haud  vel  oix  sulcato.  Thorax 
subtiuadratits,  pronoto  postice  arcuatim  emarglnato.  Abdomen  sessile  ; 
atae  subhyalinae,  apice  fumatae,  cellnla  radiali  truncata,  cellulis  cubl- 
talibus  tribus.  Long.  3-S  mill. 

Corps  noir,  ainsi  que  les  antennes  et  les  pattes,  mandibules  plus 
OU  moins  rougeàtres  eu  leur  milieu,  premier  segment  de  l'abdomen 
et  parfois  aussi  le  second  inarginés  de  teslacé  ou  de  ferrugineux  à 
leur  bord  postérieur;  tous  deux  sont  éparsement  ciliés  de  poils 
blancs,  la  trange  apicale  du  second  plus  distincte  et  formée  de 
poils  un  peu  plus  longs  ;  les  segments  suivants  éparsement  hérissés 
de  poils  noirs  mélangés  à  des  poils  blancs  ;  en  dessous,  les 
segments  sont  à  peine  distinctement  ciliés  de  poils  blanchâtres. 
Scape  des  antennes,  épistome,  joues,  occiput,  métanotum,  premier 
segment  de  l'abdomen,  côtés  et  dessous  du  corps  éparsement 
hérissés  de  poils  blancs  ;  front,  vertex,  pronotum  et  mésonoluiii 
avec  une  pilosité  noire,  peu  abondante;  pattes  garnies  de  poils 
blancs  mélangés  à  quelques  poils  noirs  ;  éperons  bruns. 

Télé  en  ellipse  transverse,  à  peu  près  de  la  largeur  du  thorax, 
assez  densément  ponctuée,  mais  non  réticulée,  fortement  arquée 
en  arrière  immédiatement  après  les  yeux,  sans  angles  postérieurs 
distincts.  Yeux  grands,  convexes,  entiers,  très  voisins  de  l'arti- 
culation des  mandibules;  ocelles  petits,  peu  distincts,  les  posté- 
rieurs beaucoup  plus  rapprochés  entre  eux  que  des  yeux  ;  mandi- 
bules aiguës  à  l'extrémité,  munies  à  leur  bord  interne  d'une  petite 
dent  subapicale,  iuermes  à  leur  bord  externe  ;  scape  des  antennes 
non  ou  à  peine  sillonné  en  dessous  ;  tous  les  articles  du  fuuicub?, 
sauf  le  premier,  beaucoup  plus  longs  que  larges,  le  second  à  peine 


502  E.    ANDRÉ 

plus  court  que  le  troisième.  Thorax  subquadrangulaire,  assez  for- 
tement ponctué-réticule  avec  le  métauotum  ridé-réticulé;  pronotum 
droit  en  avant  avec  les  angles  antérieurs  bien  marqués,  largement 
arqué  à  son  bord  postérieur  ;  mésonotum  sans  sillons  longitudinaux 
sur  le  disque  ;  écaillettes  petites,  lisses  et  luisantes  ;  scutellum 
plan,  subtriangulaire,  lobes  latéraux  dentiformes  ;  métathorax 
nettement  tronqué  en  arrière,  avec  les  angles  postérieurs  arrondis. 
Abdomen  sessile  ;  premier  segment  court,  cupuliforme,  à  peine 
plus  étroit  que  le  suivant,  non  contracté  à  son  bord  postérieur, 
densément  ponctué  en  dessus,  chargé  en  dessous  d'uue  carène 
basse,  un  peu  crénelée  ;  second  segment  densément  ponctué  en 
dessus,  plus  éparsement  en  dessous  ;  les  suivants  linement  ponctués. 
Ailes  subhyalines,  enfumées  sur  leur  tiers  apical  ;  stigma  petit  et 
peu  distinct,  nervures  brunes  ;  cellule  radiale  tronquée  au  sommet  ; 
trois  cellules  cubitales  et  deux  nervures  récurrentes,  reçues  la 
première  avant  le  milieu  et  la  seconde  un  peu  après  le  milieu  des 
2me  et  3^^  cellules  cubitales.  Pattes  avec  les  tibias  inermes  sur  leur 
tranche  externe. 

Mackay,  Queensland  (M.  G.  Turuer). 

La  M.  carbonaria  Sm.,  de  Tasmanie,  semble  se  rapprocher  beau- 
coup de  cette  espèce,  mais  la  description  de  Smith  est  trop 
insuffisante  pour  qu'il  soit  possible  d'établir  une  comparaison 
sérieuse  entre  ces  deux  Insectes. 

38.    MUTILLA   ADJACENS,    UOV.    Sp. 

cf  Nigra,  segmenta  primo  abdominis  testaceo-marginato,  segmentis 
omnibus  postice  albo-ciliatis  ;  antennis  pedibusque  nigris,  calcaribus 
albis.  Caput  reticulato-punctatum,  post  ocidos  arciiatum,  angulis 
posteriorihiis  nullis  ;  mandihulis  apice  bidentatis,  extus  inermibus  ; 
oculis  convexis,  integris.  Thorax  subguadratus,  pronoto  postice  angu- 
latirn  emarginato.  Abdomen  subsessile  ;  alœ  hyalinse,  apice  fmnatœ, 
cellula   radiali  truncata,   cellulis  cubitalibus   tribus.  Long.   6  mill. 

Corps  noir,  ainsi  que  les  mandibules,  les  antennes  et  les  pattes  ; 
premier  segment  de  l'abdomen  bordé  en  arrière  de  testacé  rougeâtre 
et  cilié,  ainsi  que  les  segments  suivants,  de  poils  blancs,  assez  longs 
et  peu  serrés  ;  les  segments  ventraux  moins  distinctement  ciliés  de 
poils  blancs  ;  scape  des  antennes,  épistome,  base  des  mandibules, 
joues,  tempes,  métanotum,  premier  segment  de  l'abdomen,  côtés  et 
dessous  du  corps  hérissés  de  poils  blancs  ;  dessus  de  la  tête  et  du 
dorsulum  avec  de  longs  poils  noirs  ;  pattes  hérissées  de  poils 
blancs  ;  éperons  blancs. 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DKS  MUTILLIDKS  DE  L'aUSTRALFE     503 

Tète  en  ellipse  transverse,  un  peu  plus  large  que  le  thorax, 
densénient  ponctuée-réticulée,  fortement  arquée  en  arrière  immé- 
diatement après  les  yeux,  sans  anj^les  postérieurs  distincts.  Yeux 
grands,  convexes,  entiers,  très  voisins  de  l'articulation  des  mandi- 
bules ;  ocelles  petits,  peu  distincts,  les  postérieurs  beaucoup  plus 
rapprochés  entre  eux  que  des  yeux  ;  mandibules  aiguës  au  sommet, 
munies  à  leur  bord  interne  dune  petite  dent  subapicale.  inermes  à 
leur  bord  externe  ;  scape  des  antennes  profondément  sillonné 
longitudinalement  en  dessous,  les  bords  du  sillon  limités  par  une 
carène  tranchante  ;  funicule  assez  robuste,  ses  articles  seulement 
un  peu  plus  longs  que  larges,  le  second  subtransverse  et  sensible- 
ment plus  court  que  le  troisième.  Thorax  subquadrangulaire. 
densénient  ponctué,  pas  où  à  peine  réticulé,  sauf  le  métathorax  qui 
est  ridé  réticulé  ;  pronotum  droit  en  avant  avec  les  angles  antérieurs 
bien  marqués,  anguleusement  échancré  à  sou  bord  postérieur; 
mesonotum  sans  sillons  longitudinaux  sur  le  disque;  écaillettes 
assez  petites,  luisantes,  marquées  de  quelques  gros  poiuts;  scutellum 
plan,  subtriangulaire  ;  lobes  latéraux  lamellaires  et  dentiformes  en 
arrière  ;  métathorax  trouqué  postérieurement  avec  les  angles 
arrondis.  Abdomen  subsessile  ;  premier  segment  plus  étroit  que  le 
suivant,  mais  à  peine  contracté  à  son  articulation  postérieure,  forte 
ment  mais  peu  densément  ponctué  en  dessus,  chargé  en  dessous 
d'une  carène  basse  et  rectiligne  ;  second  segment  plus  finement  et 
peu  densément  ponctué  en  dessus  et  en  dessous  ,'  les  suivants 
finement  ponctués.  Ailes  subhyalines  à  la  base,  enfumées  au 
sommet;  stigma  peu  distinct;  nervures  brunes;  cellule  radiale 
petite  et  tronquée  au  sommet  ;  trois  cellules  cubitales  et  deux 
nervures  récurrentes,  reçues  la  première  avant  le  milieu  et  la 
seconde  un  peu  après  le  milieu  des  deuxième  et  troisième  cellules 
cubitales.  Pattes  avec  les  tibias  intermédiaires  et  postérieurs  armés 
de  quelques  épines  sur  leur  tranche  externe. 

Mackay,  Queenslaud  (M.  G.  Turner),  un  seul  exemplaire. 

Ce  mâle  est  extrêmement  voisin  du  précédent,  mais  il  en  diffère 
par  sa  tête  plus  fortement  sculptée,  par  ses  antennes  plus  robustes 
avec  le  scape  profondément  sillonné,  par  le  mesonotum  moins 
densément  ponctué,  par  le  pronotum  anguleusement  échancré  eu 
arrière,  par  Tabdomeu  bien  moins  sessile,  avec  tous  les  segments 
ciliés  de  poils  blancs,  par  le  premier  segment  moins  court  et  sen- 
siblement plus  étroit  que  le  second,  par  le  second  segment  moins 
densément  ponctué,  par  les  tibias  plus  distinctement  épineux  et 
par  les  éperons  blancs. 


504 


39.  MuTiLLA  AUROVESTiTA  Audré. 


Mutilla  {Sphaerophthalma)  aurovestita  André,  Mém.  Soc.  Zool. 
Fr.,  VIII,  1895,  p.  502  cf. 

cf  Je  dois  signaler  un  exemplaire  de  ce  mâle,  qui  m'a  été 
envoyé  de  Mackay  par  M.  G.  Turner  et  qui  se  distingue  du  type  par 
les  antennes,  les  pattes  et  les  écaillettes  entièrement  ferrugineuses. 
Ne  sachant  pas  s'il  s'agit  d'une  aberration  individuelle  ou  d'une 
variété  plus  ou  moins  constante,  je  m'abstiens  pour  le  moment  de 
lui  imposer  un  nom  particulier. 

40.  Mutilla  dentifrons  nov.  sp. 

cT  Nigra,  albo  et  nigro  parce  pilosa,  calcaribus  albis.  Caput  trans- 
versum,  rectangulare,  thorace  latins;  fronte  inter  antennas  bidentato; 
oculis  integris;  mandibulis  extus  edentatis.  Abdomen  subpetiolatum, 
segmenta  primo  antice  pediculato,  postice  mx  contracto.  Alae  fumatae, 
cellula  radiali  truncata,  cellulis  cubitalibus  dnabus,  nervo  récurrente 
unico.  Long.  8-10  mill. 

Corps  luisant,  entièrement  noir,  ainsi  que  les  mandibules,  les 
antennes  et  les  pattes;  dessus  de  la  tête,  du  dorsulum  et  du  second 
segment  de  l'abdomen  éparsement  hérissé  de  poils  noirs;  côtés  et 
dessous  du  corps  hérissés  de  poils  blancs;  joues  garnies  d'une 
pubescence  blanche,  soyeuse;  épistome  cilié  de  poils  blancs;  meta- 
notum  et  premier  segment  de  l'abdomen  avec  une  pilosité  blan- 
châtre, les  segments  suivants  pourvus  de  poils  noirs  mélangés  à 
des  poils  blanchâtres;  pilosité  des  pattes  blanche  ;  éperons  blancs. 

Tête  en  rectangle  transverse,  plus  large  que  le  thorax,  notable- 
ment prolongée  derrière  les  yeux,  avec  le  bord  postérieur  rectiligne 
et  les  angles  bien  marqués  quoique  arrondis;  elle  est  luisante  et 
assez  densément  ponctuée.  Yeux  entiers,  arrondis,  assez  convexes, 
distant?  de  l'articulation  des  mandibules  d'un  espace  moindre  que 
leur  plus  grand  diamètre;  ocelles  petits,  peu  saillants,  très  groupés; 
tubercules  antennaires  arrondis;  partie  inférieure  du  front,  au 
dessus  de  l'épistome,  prolongée  entre  les  antennes  en  deux  dents 
saillantes,  contiguës  à  leur  base,  horizontales,  aiguës  au  sommet. 
Mandibules  arquées,  à  bords  à  peu  près  parallèles,  inermes  eu 
dehors,  non  acuminées  au  sommet  qui  est  terminé  par  une  dent 
peu  allongée,  précédée  d'une  autre  dent  obtuse.  Antennes  avec 
les  articles  deux  et  suivants  du  funicule  beaucoup  plus  longs 
que  larges,  le  second  article  bien  plus  long  que  le  premier  et  à 


CONTFUBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DKS  MUTILT.IDKS  Dli:  I.'aUSTKALIK      505 

peine  plus  court  que  le  troisième.  Thorax  subquadrani;ulaire, 
assez  allongé,  un  peu  plus  étroit  en  arrière  qu'en  avant;  pronoliiin 
faiblement  arqué  en  avant  avec  les  angles  antérieurs  elïacés,  forte- 
ment arqué-auguleux  à  son  bord  postérieur,  assez  densément 
ponctué;  mesonotum  fortement  et  peu  densément  ponctué,  sans 
sillons  longitudinaux  sur  le  disque  ;  scutellum  peu  convexe, 
arrondi,  ponctué-réticule;  lobes  latéraux  terminés  en  arrière  par 
une  forte  dent;  écaillettes  petites,  convexes,  luisantes,  éparsement 
ponctuées;  métathorax  grossièrement  ponctué-réticule  ou  même 
ridé-réticulé.  Abdomen  subpétiolé  ;  premier  segment  assez  long, 
étroitement  pédicule  en  avant,  très  élargi  en  arrière,  mais  plus 
étroit  que  le  segment  suivant,  faiblement  contracté  à  son  articu- 
lation postérieure,  peu  densément  ponctué  en  dessus,  chargé  en 
dessous  d'une  carène  basse  et  non  échancrée;  second  segment 
finement  et  peu  densément  ponctué  en  dessus,  plus  fortement  en 
dessous,  où  il  est  déprimé  au  milieu  de  sa  base  et  marqué  d'une 
petite  tache  ferrugineuse  de  chaque  côté  de  cette  dépression;  les 
segments  suivants  sont  très  finement  et  assez  densément  ponctués 
en  dessus,  plus  fortement  et  plus  éparsement  en  dessous.  Ailes 
enfumées  avec  les  nervures  noires;  stigma  petit  mais  distinct; 
cellule  radiale  tronquée  au  sommet  ;  deux  cellules  cubitales  fermées 
et  une  seule  nervure  récurrente  reçue  vers  le  milieu  de  la  seconde 
cellule  cubitale.  Pattes  avec  les  tibias  dépourvus  d'épines  sur  leur 
tranche  externe. 

Mackay,  Queensland  (M.  G.  ïurner). 

Cette  espèce  rappelle  un  peu  la  M.  minera  André,  mais  elle  en 
est  bien  distincte  par  sa  tête  plus  large,  plus  quadrangulaire, 
bidentée  en  avant,  par  son  abdomen  moins  distinctement  cilié  de 
blanc,  ainsi  que  par  ses  ailes  pourvues  seulement  de  deux  cellules 
cubitales  et  n'offrant  pas  trace  d'une  troisième  nervure  transverso- 
cubitale  non  plus  que  d'une  seconde  récurrente. 

41.  MUTILLA  LAMELLIFRONS  UOV.  Sp. 

d^  Nigra,  alho  et  nigro  parce  pilosa,  calcaribus  alhis.  Caput  tram- 
versum,  thorace  paulo  latins,  postiee  arcuatuin,  jronte  antice  loho 
angusto,  Ungui forint,  supra  canaliculato,  praeitito;  ocuUs  integris  : 
mandibulis  extus  inermihus.  Abdomen  subpetiolatum,  segmenta  primo 
antice  pediculato,  postiee  vix  contracto.  Alae  subhyaHnae,  cellnla 
radiali  apice  rotundata  cel  indistincte  truncata  ;  cellulis  cubitalilus 
duabus,  nervo  rectirrente  unico.  Long.  4-5  mill. 

Corps  luisant,  entièrement  noir  ainsi  que  les  antennes  et  les 


506  E.    ANDRÉ 

pattes  ;  mandibules  et  tubercules  antennaires  plus  ou  moins  rou- 
geàlres  ;  dessus  de  la  tète,  du  dorsulum  et  du  second  segment  de 
l'abdomen  très  éparsement  hérissé  de  longs  poils  noirâtres,  les 
côtés  et  le  dessous  du  corps  portent  de  longs  poils  blancs;  joues 
avec  une  pubescence  soyeuse,  blanche  et  peu  serrée  ;  metanotum 
et  premier  segment  de  l'abdomen  hérissés  en  dessus  de  quelques 
poils  blanchâtres,  les  segments  suivants  avec  des  poils  noirâtres 
mélangés  à  des  poils  blancs,  ces  derniers  étant  en  majorité  sur  le 
segment  apical.  Pattes  hérissées  de  poils  blancs  ;  éperons  blancs. 

Tète  transverse,  plus  large  que  le  thorax,  fortement  arrondie 
en  arrière  avec  les  angles  postérieurs  à  peine  distincts  ;  elle  est 
luisante  et  assez  éparsement  ponctuée.  Yeux  entiers,  arrondis, 
convexes,  distants  de  l'articulation  des  mandibules  d'un  espace 
bien  moindre  que  leur  plus  grand  diamètre;  ocelles  petits  et  très 
groupés.  Tubercules  antennaires  arrondis  ;  au  dessus  de  l'épistome 
se  voit  un  appendice  médian,  plus  ou  moins  long,  qui  s'avance 
horizontalement  en  forme  de  languette  tronquée  au  sommet  et 
largement  canaliculée  dans  toute  sa  longueur.  Mandibules  arquées, 
inermes  en  dehors,  à  bords  presque  parallèles,  peu  acumioées  au 
sommet  où  elles  sont  faiblement  bidentées.  Antennes  assez  longues, 
tous  les  articles  du  funicule,  à  l'exception  du  premier,  beaucoup 
plus  longs  que  larges,  le  second  à  peine  plus  court  que  le  troisième. 
Thorax  en  ovale  assez  allongé,  plus  étroit  en  arrière;  pronotum 
arrondi  en  avant,  fortement  arqué-anguleux  à  son  bord  postérieur, 
assez  fortement  ponctué,  avec  quelques  rides  irrégulières  ;  meso- 
notum  et  scutellum  marqués  de  gros  points  peu  serrés;  mesonotum 
dépourvu  de  sillons  longitudinaux  sur  le  disque;  scutellum  assez 
plan,  sublriangulaire,  lobes  latéraux  dentiformes;  écaillettes  petites, 
convexes,  luisantes,  avec  quelques  points  épars;  métathorax  ridé- 
réticulé.  Abdomen  subpétiolé;  premier  segment  assez  long,  étroite- 
ment pédicule  en  avant,  très  élargi  en  arrière,  mais  plus  étroit  que 
le  segment  suivant,  faiblement  contracté  à  son  articulation  posté- 
rieure, éparsement  ponctué  en  dessus,  plus  densément  eu  arrière 
et  sur  les  côtés,  sa  carène  inférieure  basse  et  peu  distincte;  second 
segment  finement  et  assez  densément  ponctué  en  dessus,  un  peu 
plus  fortement  en  dessous,  où  il  est  faiblement  déprimé  au  milieu 
de  sa  base  et  marqué  d'une  petite  tache  ferrugineuse  de  chaque  côté 
de  cette  dépression;  les  segments  suivants  très  finement  ponctués. 
Ailes  subhyalines  avec  les  nervures  brunes;  stigma  bien  distinct  ; 
cellule  radiale  étroitement  subtronquée  au  sommet:  deux  cellules 
cubitales  fermées   et  une  seule  nervure  récurrente  reçue  vers  le 


CONTIUBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DES  MUT1LLIDE8  DE  l'aUSTRAME     l^01 

milieu  de  la  seconde  cellule  cubitale.  Pattes  avec  les  tibias  inernies 

sur  leur  tranche  externe. 

.   Mackay,  Queensland  (M.  G.  Turner). 

Ce  mâle  est  très  voisin  de  denlijrons,  mais  de  moitié  plus  petit  et 
s'en  dislingue  facilement  par  sa  tête  non  quadrangulaire,  mais 
arrondie  en  arrière,  par  son  appendice  facial  linguiforme  ou  lanii- 
niforme  et  par  ses  ailes  beaucoup  moins  obscures. 


TABLEAU    DES    ESPECES 

DÉCRITES    DANS    LE    PRÉSENT    MÉMOIRE    (') 


1.  Corps  de  couleur  foncière  noire,  rouge,  brune,  ferrugineuse, 
ou  varié  de  ces  couleurs,  sans  parties  bleues,  vertes,  violettes  ou 
métalliques 2. 

—  Corps  en  totalité  ou  en  partie  de  couleur  bleue,  verte,  vio- 
lette, bronzée  ou  cuivrée 21. 

2.  Second  segment  de  l'abdomen  orné  de  quatre  taches  testacées, 
glabres,  dont  deux  contiguës  au  bord  antérieur  et  deux  près  du 
bord  postérieur  du  segment.  Thorax  très  fortement  sculpté,  avec 
des  expansions  latérales  saillantes  ;  abdomen  sessile,  dernier  seg- 
ment muni  d'une  aire  pygidiale  rugueuse.  Longueur  17  millimètres. 
—  Victoria 24.   quadrisignata   nov.  sp. 

—  Second  segment  orné  de  moins  de  quatre  taches  glabres  ; 
thorax  sans  expansions  latérales 3. 

3.  Second  segment  de  l'abdomen  orné  de  deux  taches  glabres, 
rouges,  situées  l'une  à  côté  de  l'autre  sur  une  même  ligne  trans- 
versale   4. 

—  Second  segment  de  l'abdomen  avec  une  seule  tache  glabre  ou 
sans  tache  de  cette  nature,  mais  pouvant  être  orné  d'une  ou  de  plu- 
sieurs taches  formées  exclusivement  de  pubescence     .     .     .       o. 

4.  Tête  et  thorax  eu  majeure   partie   ferrugineux;    tète    qua- 

(1)  Ce  tableau  comprend  non  seulement  toutes  les  espèces  nouvellement  décrites, 
mais  encore  celles  qui  leur  sont  les  plus  voisines,  afin  d'en  faciliter  la  recon- 
naissance et  la  détermination.  11  sera  indispensable  de  consulter  aussi  le  tableau 
général  que  j'ai  publié  en  1898,  dans  le  tome  XI  de  ces  Mémoires,  pages  :i'Jl  et 
suivantes,  et  qui  comprend  toutes  les  Mutilles  d'Australie  qui  m'étaient  alors 
connues  en  nature. 


308  E.    ANDRÉ 

drangulaire,  notablement  prolongée  derrière  les  yeux  ;  aire 
pygidiale  plane  et  longitudinalement  striée.  Longueur  9-10  milli- 
mètres. —  Australie 3.  venusta  Smith. 

—  Tête  et  thorax  en  majeure  partie  noirs;  tête  arquée  en  arrière, 
non  prolongée  derrière  les  yeux  ;  aire  pygidiale  lisse  et  luisante.  Lon- 
gueur 3-6  millimètres. —  Queensland.       4.  bivulnerata  nov.  sp. 

5.  Tète  rectangulaire,  au  moins  aussi  large  ou  plus  large  que  le 
thorax,  notablement  prolongée  derrière  les  yeux,  avec  les  angles 
postérieurs  bien  marqués  quoique  émoussés  ou  arrondis  .     .6, 

—  Tête  pas  plus  large  ou  plus  étroite  que  le  thorax,  non  prolon- 
gée notablement  derrière  les  yeux,  mais  plus  ou  moins  fortement 
arquée  en  arrière,  avec  les  angles  postérieurs  nuls  ou  peu  mar- 
qués   8 

6.  Abdomen  orné  d'une  large  bande  longitudinale,  ferrugineuse, 
revêtue  de  pubescence  jaunâtre,  partant  du  sommet  du  second 
segment  pour  se  continuer  sur  les  segments  3  à  o  ;  aire  pygidiale 
longitudinalement  striée.  Longueur  5-8  millimètres.  — Queensland. 

22.  œMULA  nov.  sp. 

—  Ornementation  de  l'abdomen  sensiblement  différente.     .       7 

7.  Aire  pygidiale  striée;  second  segment  de  l'abdomen  orné,  au 
milieu  de  son  bord  apical,  d'une  tache  testacée  et  bilobée,  beaucoup 
plus  large  que  les  petites  taches  puhescentes  qui  ornent  le  milieu 
des  segments  3  à  5.  Longueur  4-5  millimètres.  —  Queensland, 

19.  HENRici  André. 

—  Aire  pygidiale  lisse  et  luisante;  sommet  du  second  segment 
et  milieu  du  cinquième  seuls  ornés  d'une  tache  transversale,  tes- 
tacée et  plus  ou  moins  pubescente.  Longueur  4-3  millimètres.  — 
Queensland 20.  rectanguliceps  André. 

8.  Abdomen  en  majeure  partie  testacé,  ferrugineux,  ou  d'un 
brun  rougeâtre 9 

—  Abdomen  en  majeure  partie  noir  ou  d'un  brun  noir   ,     .     12 

9.  Abdomen  avec  le  second  segment  entièrement  d'un  testacé 
ou  d'un  ferrugineux  pâle,  sans  tache;  tête  et  thorax  noirs;  bords 
latéraux  du  métathorax  armés  de  4  ou  5  dents  aiguës.  Longueur  S»""" 
à  5'n'ï'^3. — Queensland  ....       16.  meranoploides  nov.   sp. 

—  Corps  en  entier  ferrugineux  ou  d'un  brun  rougeâtre;  bords 
latéraux  du  métathorax  inermes 10. 

10.  Corps  revêtu  en  entier  d'une  pubescence  dorée,  plus  serrée 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCK  DES  MUTILLIDKS  DE  l'aUSTRALIE     509 

sur  la  seconde  moitié  de  l'abdonieu  ;  second  segment  de  l'abdomen 
sans  sillon  longitudinal.  Longueur  10  millimètres.  —  Australie. 

14.  LUTARIA  Smith. 

—  Abdomen  non  revêtu  de  pubescence  dorée    ....       H. 

H.  Second  segment  de  l'abdomen  creusé  en  dessus  d'un  sillon 
médian  longitudinal;  tête  et  thorax  non  revêtus  de  pubescence 
dorée.  Longueurs  19  millimètres. —Queensland. 

13.    FËRRUGINATA  WcStW  . 

—  Second  segment  de  l'abdomen  non  sillonné  en  dessus  ;  tête 
et  thorax  densément  revêtus  de  pubescence  dorée.  Longueur  5-8 
millimètres.  —  Queensland      .     .     .       15.  mackayensis  nov.  sp. 

12.  Abdomen  allongé,  plus  ou  moins  cylindrique,  non  ou  à 
peine  rétréci  en  avant,  atténué  en  arrière,  tout  à  fait  sessile,  avec 
le  premier  segment  aussi  large  que  le  second 13. 

—  Abdomen  ovale,  fortement  rétréci  en  avant  et  en  arrière, 
subsessile,  avec  le  premier  segment  sensiblement  plus  étroit  que 
le  suivant 16. 

13.  Aire  pygidiale  lisse  et  luisante;  tête  et  thorax  d'un  brun 
rougeàtre:  abdomen  noir  avec  les  segments  ciliés  de  poils  blancs. 
Longueurs  millimètres.  —  Queensland     .       9.  difficilis  nov.  sp. 

—  Aire  pygidiale  longitudinalement  striée  ;  tête  et  thorax 
noirs 14. 

14.  Premier  segment  de  l'abdomen  en  totalité  ou  en  majeure 
partie  ferrugineux  ;  thorax  distinctement  plus  loug  que  large  ; 
metanotum  muni  d'une  petite  dent  aiguë  de  chaque  côté  de  sa 
troncature  postérieure  ;  taille  petite.  Longueur  3-5  millimètres.  — 
Queensland 6.  abjecta  nov.  sp. 

—  Premier  segment  de  l'abdomen  entièrement  noir  ou  seule- 
ment avec  une  étroite  bordure  ferrugineuse  à  son  bord  postérieur  : 
thorax  pas  plus  loug  qu'il  est  large  en  sou  milieu  ;  taille  plus 
grande.  Longueur  6-7  millimètres 15. 

15.  Second  segment  de  l'abdomen  avec  une  grande  tache  ferru- 
gineuse, semicirculaire,  au  milieu  de  son  bord  postérieur  ;  méta- 
thorax  armé  d'une  petite  dent  aiguë  de  chaque  côté  de  sa  troncature 
postérieure  ;  sculpture  du  corps  plus  grossière.  —  Queensland. 

8.  addenda  nov.  sp. 

—  Second  segment  de  l'abdomen  avec  une  tache  apicale,  ferru- 
gineuse, transverse,  non  semicirculaire  et  bien  moins  apparente  ; 
métathorax  inerme  en  arrière  ;  sculpture  du  corps  plus  faible.  — 
Queensland 7.  sessilis  nov.  sp. 


OlO  E.    ANDRÉ 

16.  Second  segment  de  l'abdomen  orné  de  trois  taches  de  pubes- 
sence  blanche,  dont  deux  situées  sur  une  ligne  transversale,  vers 
le  milieu  du  segment,  et  une  autre  au  milieu  de  son  bord  apical. 
Tête  et  thorax  en  partie  rouges  ou  ferrugineux,  revêtus  de  pubes- 
cence  dorée  ;  thorax  subquadrangulaire,  à  peine  rétréci  en  arrière. 
Longueur  11  millimètres.  —  Adélaïde,  Queensland. 

2.  QUADRATA  Smith. 

—  Second  segment  de  l'abdomen  sans  taches  ou  avec  des  taches 
autrement  disposées  ;  thorax  moins  quadrangulaire,  plus  rétréci  en 
arrière,  non  revêtu  de  pubescence  dorée  ;  taille  plus  petite.       17. 

17.  Thorax  ferrugineux,  très  court,  pentagoual  ou  cordiforme, 
extrêmement  rétréci  en  arrière  ;  abdomen  orné  d'une  bande  lon- 
gitudinale de  pubescence  blanche  qui  s'étend  du  milieu  du  second 
segment  jusqu'au  sommet  du  cinquième.  Longueur  6  millimètres. 
Australie 25.  cordata  Smith. 

—  Thorax  noir  ou  d'un  brun  noir,  et  autrement  conformé      18. 

18.  Abdomen  orné  d'une  série  longitudinale  de  6  taches  de 
pubescence  blanche,  dont  une  au  bord  apical  de  chacun  des  cinq 
premiers  segments  et  une  autre  sur  le  disque  du  second  segment; 
aire  pygidiale  lougitndinalement  striée 19 

—  Abdomen  sans  taches,  orné  seulement  d'une  bande  de  pubes- 
cence blanche  sur  le  troisième  segment;  aire  pygidiale  lisse  et 
luisante 20 

19.  Tête  densément  revêtue  d'une  belle  pubescence  dorée.  Lon- 
gueur 13  millimètres. —  Queensland.     .       queenslandica  André. 

—  Tête  presque  glabre,  luisante,  avec  les  joues,  les  tempes  et  le 
vertex  éparsement  revêtus  de  pubescence  argentée.  Longueur  7  mil- 
limètres, —  Queensland 23.  afflicta  nov.  sp. 

20.  Tète  rectiligne  en  arrière,  sensiblement  prolongée  après  les 
yeux,  avec  les  angles  postérieurs  marqués,  quoique  très  arrondis; 
front  et  vertex  fortement  ponctués;  thorax  densément  ridé-réti- 
culé. Longueur  5"""  à  5'""',o  —  Queensland.       10  variipes  André. 

—  Tète  arquée  en  arrière,  sans  angles  postérieurs  distincts, 
pourvue,  ainsi  que  le  thorax,  d'une  réticulation  fine  et  superfi- 
cielle, à  fond  plan.  Longueur  4-5  millimètres.  —  Queensland. 

11.  sosiANAUov.  sp. 

21.  Thorax  ferrugineux .22 

—  Thorax  bleu,  vert,  ou  bronzé 23 

22.  Tête  pas  plus  large  que  le  thorax,  d'un  bleu  noir  ;  abdomen 
bleu,  orné  d'une  tache  de  pubescence  jaunâtre  au  milieu  du  bord 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNATSSANCK  DES  MUTFLLIDES  DE  l'aUSTRALIE     511 

apical  des  segments  2  à  5  ;  aire  pygidiale  longitudinalemeiit  striée. 
Longueur  6-5  millimètres.  —  Nonvelle-Galles  du  Sud. 

26.  L^TABiLis  nov.  sp. 

—  Tête  beaucoup  plus  large  que  le  thorax,  bleue;  abdomen  d'un 
brun  noir  avec  le  second  segment  orné,  à  son  bord  postérieur, 
d'une  large  bande  bilobée,  d'un  brun  testacé  ;  pygidium  lisse  et 
luisant.  Longueur  10  millimètres.  —  Ile  de  Key. 

18.    CYANEICEl'S  nov.  sp. 

23.  Tète  et  thorax  bleus  ou  verts,  densément  sculptés,  peu 
luisants 24 

—  Tète  et  thorax  bronzés,  cuivreux  ou  violacés,  luisants;  ab- 
domen sans  taches,  mais  avec  le  troisième  segment  orné  d'une 
bande  de  pubescence  cendrée 27. 

24.  Second  segment  de  l'abdomen  avec  une  bande  longitudinale, 
médiane,  de  pubescence  claire,  raccourcie  en  avant  et  se  conti- 
nuant sur  les  segments  suivants 25. 

—  Abdomen  noir,  avec  le  second  segment  orné,  à  sou  bord 
postérieur,  d'une  grande  tache  semicirculaire,  ferrugineuse,  se 
continuant  en  se  rétrécissant  sur  les  segments  suivants;  tête  et 
thorax  bleus  ;  tête  rectangulaire  plus  large  que  le  thorax.  Longueur 
5-6  millimètres,  —  Queensland     .      .       21.  cyaneidorsis  nov.  sp. 

25.  Tête  et  thorax  bleus  ou  d'un  bleu  verdâtre,  abdomen  d'un 
cuivreux  obscur.  Longueur  4-7  millimètres.  —  Queensland. 

30  INTERJECTA  UOV.  Sp  . 

—  Abdomen  vert  ou  d'un  bronzé  bleuâtre,  parfois  presque 
noir !^6. 

26.  Tout  le  corps  en  majeure  partie  d'un  vert  doré,  mélangé  de 
violet  ;  tête  notablement  prolongée  derrière  les  yeux  ;  thorax 
arrondi  aux  épaules.  Longueur  6-8  millimètres.  —  Queensland. 

CHRYSOCHLORA  André. 

—  Tête  noire  ou  d'un  bleu  noir,  thorax  d'un  bleu  noirâtre, 
abdomen  d'un  bronzé  bleuâtre  ;  tête  brusquement  arrondie  derrière 
les  yeux;  thorax  avec  les  épaules  anguleuses.  Longueur  3-7  milli- 
mètres. —  Queensland  .  31.    LAUTA    André. 

27.  Tète  et  thorax  d'un  bronzé  obscur,  abdomen  d'un  bronzé 
verdâtre  on  bleuâtre.  Longueur  2™°^5  à  5nim.  _  Queensland. 

12,  /ENEA  nov.  sp. 

—  Tète  et  thorax  d'un  violet  pourpré,  abdomen  vert  ou  d'un 
vert  bleu.  Longueur  3-5  millimètres.  —  Queensland. 

12.  ^NEA,  var.  l'URPURASCE.NS  UOV.  var. 


312  E.    ANDRÉ 


MALES 


1 .  Corps  noir,  brun,  rouge,  ferrugineux,  ou  varié  de  ces  couleurs, 
sans  aucune  partie  bleue,  verte,  violette  ou  métallique     .     .       2. 

—  Corps  en  totalité  ou  en  partie  de  couleur  bleue,  verte, 
violette,  ou  métallique.  Ailes  avec  trois  cellules  cubitales  et  deux 
nervures  récurrentes 6. 

2.  Ailes  avec  deux  cellules  cubitales  et  une  seule  nervure  récur- 
rente. Tète  transverse,  distinctement  plus  large  que  le  thorax. 
Corps  entièrement  noir,  .\bdomen  subpétiolè     ...  .3. 

—  Ailes  avec  trois  cellules  cubitales  et  deux  nervures  récur- 
rentes. Tête  ordinairement  pas  plus  large  que  le  thorax.  Abdomen 
sessile  ou  subsessile 4. 

3.  Tête  rectangulaire,  notablement  prolongée  derrière  les  yeux, 
avec  le  bord  postérieur  rectiligne  et  les  angles  bien  marqués  ;  front 
bidenté  entre  les  autennes.  Longueur  8-10  millimètres.  —  Queens- 
land.  40.  dentifrons  nov.  sp. 

—  Tête  très  arquée  en  arrière  avec  les  angles  postérieurs  effacés  ; 
au-dessus  de  l'épistome  se  voit  un  appendice  linguiforme,  canali 
culé  en  dessus  et  tronqué  au  sommet.  Longueur  4-5  millimètres.  — 
Queeusland 41.  lamellifrons  nov.  sp. 

4.  Abdomen  en  entier  d'un  ferrugineux  clair.  Tète  et  thorax 
noirs.  Longueur  5-6  millimètres.  —  Queensland. 

17.    PALLIDIVENTRIS  nov.  sp. 

—  Abdomen  noir  ainsi  que  le  reste  du  corps,  le  premier  seg- 
ment bordé  de  testacé 5. 

5.  Éperons  bruns.  Pronotum  largement  arqué  et  non  anguleux 
à  son  bord  postérieur.  Abdomen  sessile.  Longueur  3-8  millimètres. 

—  Queensland 37.  caliglnosa  nov.  sp. 

—  Éperons  blancs.  Pronotum  anguleusement  échancré  à  son 
bord   postérieur.    Abdomen  subsessile.   Longueur  6  millimètres. 

—  Queensland 38.  adjacens  nov.  sp. 

6.  Tête  et  thorax  d'un  cuivré-doré  métallique  avec  des  reflets 
verts  par  places  ;  pattes  en  majeure  partie  bleues.  Abdomen 
pétiole.  Tout  le  corps,  sauf  les  derniers  segments  de  Tabdomen, 
densément  ponctué-réticule 7. 

—  Thorax  bleu  ou  noir 8. 

7.  Abdomen  avec  le  premier  segment  vert-doré,  le  second  bleu, 
les  suivants  verts.  Longueur  10  millimètres.  —  Australie. 

28.   Semicuprea  André. 


CONTRIBUTION  A  LA  CONNAISSANCE  DES  iMUTILLlDES  DE  l'aUSTRALIE     513 

—  Entièrement  d'un  cuivreux  doré,  avec  le  front  et  le  vertex 
d'un  vert  doré.  Longueur  10  millimètres.  —  Australie. 

28.  SEMicuPHEA,  var.  guprea  nov.  var. 

8.  Abdomen  eutiôrenient  noir,  ou  avec  le  premier  segment  seul 
bleu;  tète  et  thorax  bleus;  sommet  du  second  segment  abdominal 
et  les  trois  suivants  densément  ciliés  de  longs  poils  jaunes.  Lon- 
gueur 8-9  millimètres.  —  Queenslaud     .       33.  semicyanea  André. 

—  Abdomenbleu  au  moinssurses  deux  premiers  segments.      9. 

9.  Les  deux  premiers  segments  de  l'abdomen  seuls  bleus,  les 
autres  noirs;  le  premier  segment  bordé  de  testacé  en  arrière;  tête 
et  thorax  bleus.  Troisième  et  septième  segments  de  l'abdomen  assez 
éparsemenl  ciliés  de  longs  poils  blancs.  Longueur  8  11  millimètres. 
—  Queensland 36.  cvanescens  André. 

—  Abdomen  entièrement  bleu,  son  premier  segment  parfois 
bordé  de  testacé 10. 

10.  Premier  segment  de  l'abdomen  bordé  de  testacé  en  arrière; 
écaillettes  bleues.  Abdomen  subsessile.  Tête  et  thorax  bleus.  Les 
2™",  3™e  et  7°i«  segments  de  l'abdomen  assez  éparsement  ciliés  de 
longs  poils  blancs.  Longueur  6-9  millimètres.  —  Queensland. 

36.  CYANESCENS  var.  HOLOCYANEA  nov.  var. 

—  Premier  segment  de  l'abdomen  non  bordé  de  testacé  ;  écail- 
lettes brunes.  Abdomen  subpétiolé    11. 

11.  Tête  ainsi  que  tout  le  corps  d'un  bleu-verdàtre  sombre, 
passant  au  noirâtre  sur  le  metanotum.  Thorax  très  arrondi  en 
avant,  avec  les  épaules  effacées;  pronotum  largement  échancré 
en  arc  à  son  bord  postérieur.  Second  segment  abdominal  cilié  de 
blanc;  les  segments  suivants  éparsement  ciliés  de  poils  bruns 
mélangés  à  quelques  poils  blancs.  Longueur  6-8  millimètres.  — 
Queensland 34.  /eruginosa  Smith. 

—  Tête  noire  avec  l'occiput  rarement  un  peu  bleuâtre,  le  reste 
du  corps  d'un  bleu  foncé.  Pronotum  avec  les  angles  antérieurs 
bien  marqués  et  le  bord  postérieur  anguleusement  échancré.  Tous 
les  segments  abdominaux  ciliés  de  poils  blancs,  sans  mélange  de 
poils  bruns;  le  dernier  segment  seul  est  cilié  de  poils  noirs.  Lon- 
gueur 6-9  millimètres.  —  Queensland.       35.  obscuriceps  nov.  sp. 


514 


ESPECES     ET     GENRES     NOUVEAUX 
DÉCRITS   DANS   LES  MÉMOIRES  DE  1901 


Eponges 

Pages 

ÀphrocaUisites  a zor icus  Topsent. 455 

Chonelasma  Ijimai  T.       . 460 

Eurele  Alicei  T.    .   .    .           . 462 

Farrea  Weltneri  T. 466 

Malacosaccus  floricomalns  T .       ....  448 

Amphipodes 

Ainphitoe  Alluaudi  E.  Chevreux 418 

Audulla  (nov.  pen.)  chclifera  E.  C. 432 

Ektsmnpus  insignis  E.  C.  .   .    . 406 

Eriopim  secheliensis  E.  C.    ......    .       403 

Gruhia  tnicrophthalma  E.  C.    .    .    .    .    . 422 

Hyale  brevipct  E.  C.    .   .    .          ........              .   .  400 

Orcheslia  annmala  E.  C 393 

Paragrubia  (nov.  gen.)  vorax  E.  C.   .    .          . 427 

Parelasmopua  setiger  E.  C 412 

Acariens 

Amhlynmma  badium  Neumann 300 

A.  compaïAum  N 296 

.4.  cruciferum   N 302 

.4.  furcosum  N .  299 

A.  inpaluw  N 312 

A.  parvitarsuDi  N 295 

.4.  personatum  N 306 

Aponomma  crassipes  N 294 

A.  ecinctum  N ...........  293 

A.  ochraceuni  N 293 

Ai'gas  cucuwerimts  N. ...  2.54 

A.  Kochi  N 254 

Dermncentor  compaclus  N 268 

D.  parumapertus  N 267 

D.  triangutatus  N 266 

Hcemaphysalis  ainbigua  i\. 262 

H.  lungicornis  N. 261 

H.  semermis  N. 263 

Hyalomma  rhipicephaloides  N. 317 

Ixodes  acuminatus  N 287 

I.  inermis  N 283 

l.  parviroslris  N 284 


515 

/.  rubidits  N. 282 

/.  Schillmgxi  N.       288 

/.  tenuirnstri.^  N .  286 

Ornithodoros  asqualis  N 259 

0.  pavimenlosiis  N ...  237 

Rhipicephalus  appendiculalua  N 270 

R.  ecinctus  N 275 

R.  maculatus  N 273 

R.  oculatus  N .......  274 

MUTILLIDES 

Mutila  ahjecla  E.  André 471 

M.  addenda  E.  A. 474 

M.  adjacens  E.  A 502 

M.  asmuki  E.  A 489 

M.  ssnea  E.  A 478 

M.  éenea  vaT.  purpurascem  {nov.  var.)  E.  A .  479 

M.  afjlicta  E.  A..   .    .   . 490 

M.  bivuinerala  E. 470 

M.  caliginosa  E.  A 501 

M.  cyaneiceps  E.  A. 485 

M.  cyaneidorsis  E.  A 487 

M.  cyanescevs  E.  A.  var.  holocyanea  (nov.  var.)  E.  A.    . 500 

M.  dentifrons  E.  A 504 

M.  difficilis  E.  A 475 

M.  interjecta  E.  A.    ....... 496 

M.  Ixlabilis  E.  A.     .    .    .    . 494 

M.  iametlifrons  E.  A 503 

M.  mackayensis  E.  A. 481 

3/.  meranoploides  E.  A    .           482 

M.  obscuriceps  E.  A.    .    . .  499 

M.  pallidiventris  E.  A.   ..... 484 

M.  quadrisignata  E.  A.  .                            491 

Si.  sewicuprea  var.  cuprea  (nov.  var.)  E.  A ...  495 

M.  sessilis  E.  A.    .    . 473 

31.  sosiana  E.  A 477 

Odonates 

Àgriocnemis  spleudida  R.  Martin  .    .  .    .       .247 

Auslroœschna  inermis  R.  M.                                   .    .  240 

Austrogomplius  Turneri  R.  M.    .  230 

Diplax  nigrescens  R.  M.    .....              .  222 

Isosticta  siniplex  R.  M. 244 

Flansesclina  longissima  R.  M 237 

P.  muUipunclala  R.  M 238 

P.  sagiltata  R.  M 236 

P.  tripunctata  R.  M .....  235 

Pseudagrion   BiUingliurxti  R.  M. 246 

Synthemis  flacolerminaia  R.  M.   .   .       229 


516 


TABLE   DES   MATIERES 

PAR  ORDRE  ALPHABÉTIQUE  D'AUTEURS 


Pages 
E.  André.   —  Nouvelle  contribution   à  la   connaissance  des  Mutillides   de 

l'Australie 467 

E.  Chevreux.  -    Mission  scientilique  de  M.  C.  Alluaud  aux  îles  Séchelles 

(1892).  Crustacés  Amphipodes 388 

P.  GouRRET.  —  Documents  sur  les  Térébellacées   et   les   Ampharétiens  du 

golfe  de  Marseille  (pi.  VIIMX) 373 

J.  GuiART.  —  Contribution  à  l'étude  des  Gastéropodes  Opisthobranches  et 

en  particulier  des  Céphalaspides  (pi.  I  à  VII)  . 5 

R.  Martin.  —  Les  Odonaf es  du  Continent  Australien.      .  ....      220 

G.  Neumann.  —  Revision  de  la  famille  des  Ixodidés  (4'  mémoire).  .      .       246 

R.  RoLLiNAT.  —  Sur  le  caractère  et  l'intelligence  de  quelques  Reptiles  du 

département  de  l'Indre  (pi.  X) 439 

E.  ToPSENT.  —  Eponges  nouvelles  des  Açores  (Deuxième  série)    ...      448 


Le  Secrétaire  général,  gérant, 
D'  J.  GUIART. 


MÉMOIRES 


DE    LA 


SOCIÉTÉ  ZOOLOGIQUE 


DE    FRANGE 


(REOONTSrUE    D'UTILITE     PUBI-KaXJE) 


ANNEE      1901 


TOME     XIV 


PARIS 

AU     SIÈGE     DE     LA     SOCIÉTÉ 

S8,   rue   Serpente   (Hôtel   des   Sociétés   savantes)  G"  arr. 

1901 


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Le  Secrétaire  général,  Gérant, 
D'  J.  GUIART. 


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AMNH   LIBRARY 


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