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MEMOIRES
DU
MARÉCHAL DE TURENNE
IMPRIMERIE DAUPELEY-GOUVERNEUR
A NOGENT-LE-ROTROU.
HF.Ô
MEMOIRES
DU
MARÉCHAL DE TURENNE
PUBLIES POUR LA. SOCIETE DE L HISTOIRE DE FRANCE
d'après le manuscrit autographe
APPARTENANT A M. LE MARQUIS DE TALHOUËt-ROY
PAR
Paul MARICHAL
TOME DEUXIÈME
1654-1659
M
3
A PARIS '3-<1/ l^*''
LIBRAIRIE RENOUARD %i\
H. LAURENS, SUCCESSEUR
LIBRAIRE DE LA SOCIETE DE l'hISTOIRE DE FRANCE
RUE DE TOURNON, n" 6
MDCCCGXrS'
364
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EXTRAIT DU REGLEMENT.
Art. 14. — Le Conseil désigne les ouvrages h publier,
et choisit les personnes les plus capables d'en préparer et
d'en suivre la publication.
Il nomme, pour chaque ouvrage à publier, un Commis-
saire responsable, chargé d'en surveiller l'exécution.
Le nom de l'éditeur sera placé en tête de chaque volume.
Aucun volume ne pourra paraître sous le nom de la
Société sans l'autorisation du Conseil, et s'il n'est accom-
pagné d'une déclaration du Commissaire responsable, por-
tant que le travail lui a paru mériter d'être publié.
Le Commissaire responsable soussigné déclare que le
tome II des Mémoires du Maréchal de Turenne, préparé
par M. Paul Marichal, lui a paru digne d'être publié
par la Société de l'Histoire de France.
Fait à Pai-is, le iô février 191k.
Signé : Marquis DE VOGUÉ.
Certifié :
Le Secrétaire de la Société de l'Histoire de France,
NOËL VALOIS.
MÉMOIRES
DU
MARÉCHAL DE TURENNE
TROISIÈME PARTIE
(Suite).
L'hiver* se passa sans qu'il y eust rien de considé-
rable à la Cour, l'autorité toute entière estant tous-
jours entre les mains de M. le cardinal Mazarin. Au
printemps^, le Roi s'en alla se faire sacrer à Rheims^,
où on résolut de prendre le régiment des gardes
Irançoises et suisses, et quatre ou cinq autres régi-
ments d'infanterie, et douxe ou quinze cents chevaux,
et d'en donner le commandement à M. Fabert^ pour
1. En marge est écrit 165k.
2. MP 459, note : voir notre Appendice I, n"* 68 et (59.
3. Départ de la Cour pour Meaux le 30 mai [Gazette, 1654,
p. 552); coucher à la Ferté-Milon le l^"" juin, à Fismes le 2
[ibid., p. 550); arrivée à Reims le 3. Le saci^e a lieu le 7 [ihid.,
p. 573-575); sur cette cérémonie, voir Le sacre du Roi [ibid.,
p. 577 et suiv.). Le 18, départ pour Rethel [ibid., p. 632).
4. Par provisions du 15 juin 1654 (Bibl. nat., ms. fr. 4188,
fol. 352).
II 1
2 MÉMOIRES [1654
faire le siège de StenaiS pendant que le Roi seroit à
Sedan afin d'en estre proche; que cependant l'année
du Roi se tiendroit dans la frontière de Champaigne
afin d'eslre aussi tost à Stenai que celle des ennemis,
en cas qu'ils passassent en Luxembourg pour y aller ;
(|ue s'ils le vouloint secourir par la Champaigne, que
l'armée s'i opposeroit ; et afin qu'en cas qu'ils entre-
prissent quelque chose vers les frontières de Flandres,
on peust aussi marcher de ce costé là. Il n'i avoit pas
d'apparence que les ennemis entreprissent une chose
si considérable que celle du siège d'Arras, à quoi ils
se résolurent ; et pour dire les sentiments dans lesquels
on estoit, on ne croioit pas qu'en cas qu'ils ne vou-
lussent pas marcher vers Stenai, ils peussent entre-
prendre autre chose que le siège de Bétune ou de la
Bassée : auquel cas on se fust résolu à quelqu'autre-
siège sur la frontière, comme celui de la Gapelle ou
de Landrecies.
Comme l'armée du Roy estoit auprès de la Fére,
on apprit par M. de Mondejeu, gouverneur d'Arras,
qu'il estoit investi^, lequel n'en avoit eu aupara-
vant nul advis. Il est vrai que dans les guerres de
Flandres cela se peut assés aisément, parce que le pais
dans lequel elle se fait est fort serré ; et les places sont
1. Fabert mit le siège devant Stenay le 19 juin [Gazette,
1654, p. 632).
2. (petit).
3. Les Espagnols, qui étaient vers Hazebrouck et Aire,
partent de là le 1" juillet vers 6 heures du soir, se dirigeant
vers Arras, suivis de l'infanterie des Lorrains, tandis que la
cavalerie marche vers Saint-Pol et Cercamp [Gazette, 1654,
p. 662). Arras fut investi le 2 juillet [Mémoires de Puységur,
II, 178j.
1654] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 3
si proches les unes des autres, que les armées en
nmenassent beaucoup, et ainsi les gouverneurs ne savent
pas à laquelle on veut s'atacher. Celui d'Arras avoit,
à la réserve de cent chevaux qu'il avoit dans la place,
toute sa cavallerie, composée de cinq cent chevaux,
dans un camp volant que commandoit M. de Bar,
lequel estoit sur la rivière d'Othie auprès de Dour-
lens\ et avoit ordre de couvrir les places d'Arras,
Bétune et la Bassée. Il avoit mis son infanterie dans les
deux dernières, comme estants les plus esloignèes et
les plus difficilles à secourir, en cas que l'ennemi les
eust assiégées; et il croioit, et le gouverneur mesmes
d'Arras, qu'il auroit tousjours assés de temps pour
entrer dans la place avant que d'estre investi, parce
que c'est un pais de plaine, et qu'il n'en n'estoit pas
trop esloigné ; mais il fut investi si promtement, que
cela ne peust pas réussir les deux ou trois premiers
jours; mais ayant envoie M. d'Ecancour avec^ quatre
cents chevaux, et M. de Saint-Lieu avec presque un
pareil nombre par différents endroits, et à un jour dis-
tant l'un de l'autre, tous deux entrèrent dans la place ^
avec beaucoup de hardiesse, ayant trouvés la caval-
lerie de l'ennemi qui les attendoit sur deux lignes. Il
y eust bien la moitié de leurs gens qui furent pris ou
qui furent contraints de retourner, mais l'autre moi-
tié entra dans la place avec eux. M. de Turenne fit
1. A Orville et Araplier [Gazette, 1654, p. 652).
2. [cinq].
3. D'Esquancourt entra dans Arras le 5 juillet, étant passé
par l'abbaye d'Etrun, tandis que Bar avait réussi à attirer les
principales forces de l'ennemi dans la direction de Bapaume
[Gazette, 1654, p. 666).
4 MÉMOIRES [1654
aussi délachcr de son armée le chevalier de Créqui
avec cinq cents chevaux, conriposés de son régiment,
de celui de Bouillion et de gens comandés qui, après
avoir fait un grand tour, ayant trouvé une barrière du
camp des ennemis qui n'estoit pas fermée, y entrèrent^ ;
et quoi qu'ils fussent chargés par leur cavallerie, il
entra dans la place avec deux cent cinquante chevaux,
ayant eu beaucoup des siens prisonniers dans le camp
des ennemis; et sa dernière troupe, qu'un coronel
commandoit, s'estant perdue la nuict, ne les peust pas
suivre.
Comme on sceut que cette cavallerie estoit entrée
dans Arras, on fut quelque temps en doute si les
ennemis continueroint le siège ; mais on apprit qu'ils
faisoint travaillier à leurs lignes, et que ce secours
empeschoit seulement de quelques jours l'ouverture
de la trenchée. L'armée du Roy s'avança en ce temps
auprès de Péronne^; et, comme on craignoit de ne
pouvoir pas en tirer toutes les assistances des vivres
qui estoint nécessaires, M. de Turenne ne fut pas
d'advis que l'on s'approchast du camp des ennemis
qu'après que l'on auroit donnné tel ordre aus vivres,
que par la nécessité on ne fût obligé, ou de combattre
l'ennemi dans leurs lignes sans raison, ou de se reti-
rer à faute d'i pouvoir subssister. Pour le premier, il
n'i avoit pas d'apparence de combattre une armée
beaucoup plus forte, qui n'avoit point ouvert de tren-
1. Cf. Brachet à Mazarin, Tincourt, 12 juillet 1654 (Arch.
des A£f. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 272).
2. La Ferté avait joint Turenne aux environs de Saint-Quen-
tin le 6 juillet (La Ferté à Le Tellier, camp de Seraucourt,
C juillet 1654. Arch. hist. de la Guerre, vol. 157, n" 35).
1654] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 5
chées, et par conséquent point afïoiblie ni par la
désertion, ni par la nécessité, ni par un grand nombre
de gens que l'on pert en un siège; et pour l'autre
considération, il estoit clair que de s'approcher de l'en-
nemi pour estre après obligé de s'en retirer, cela feroit
un très mauvais effect, et dans l'armée, si on vouloit
entreprendre (|uelque autre chose, et parmi les assié-
gés, que cela décourageroit beaucoup. Sans les incon-
vénients susdits, il est sans doute qu'il eust esté bon
d'estre bien tost auprès des ennemis après qu'ils
furent devant la place, parce que l'on leur eustempes-
ché de faire un grand magasin de vivres dans leur
camp ; mais on creut le dernier inconvénient moindre
que les autres.
M. le Cardinal, qui estoit avec le Roy à Sedan,
durant le siège de Stenai, pensa s'en venir à Péronne,
mais il y envoia M. Le Tellier^. M. de Turenne et
M. le mareschal de la Ferté le virent le matin qu'ils
marchèrent vers le camp de l'ennemi, et s'assurèrent
tout à fait que, lui estant à la frontière, toutes choses
seroint bien réglées pour la subssistance de l'armée,
qui s'en esloignoit de nœuf lieux, et s'alloit loger à la
portée du canon du camp des ennemis, et se mettre
entre eux et Douai, d'où ils tiroint tous leurs vivres.
L'armée du Roy n'avoit pas plus de quatorze ou
1. Le Tellier arriva à Péronne le 15 juillet [Gazette, 1654,
p. 753) ; le lendemain, il rencontra à une lieue de là ïurenne
et La Ferté, qui lui « dirent qu'ils faisoyent marcher les
armées ce mesme jour pour aller loger à Inchy et le lendemain
aller prendre des postes sur la Scarpe, soit à Sailly ou Vitry,
selon qu'ils verront estre pour le mieux » (Le Tellier à Maza-
rin, Péronne, 18 juillet 1654. Arch. des Aff. étr., Corresp.,
Pays-Bas, 33, fol. 291).
6 MÉMOIRES [1654
quinze mille homes et celle des ennemis passoit
vingt cinq mille; et M. de Turenne, à cause de sa foi-
biesse, et du peu d'équippage d'artillerie et de vivres
qu'elle avoit, ne fut jamais d'advis d'entreprendre
rien autre chose que le secours d'Arras\ voiant bien
qu'on ne pouvoit pas faire un siège d'aussi grande
importance que celui-là, et que d'en faire un petit,
c'estoit la perte d'Arras assurée, et n'avoir rien pris
qui la peut contrebalancer; et aussi, sachant que cette
cavallerie estoit entrée dans Arras, il a tousjours creu
que ce seroit aus ennemis un siège si difficille qu'il
seroit malaisé que, demeurant tousjours auprès de leur
camp, et ayant des vivres assurés pour cela, il ne s'i
trouvastun temps dans lequel il y auroit grande appa-
rence de pouvoir forcer les lignes ; n'estant point en
cela de l'opinion commune qu'il faut faire agir les
François en arrivant, mais croiant que l'on leur peut
fort bien faire entendre raison là dessus, et qu'estants
persuadés que l'on agit sur de bons principes, ils ont
la mesme patience que les autres nations.
On marcha deux jours ^, dans lesquels on arriva à la
veue du camp des ennemis. L'armée que commandoit
M. le mareschal de la Ferté rouloit avec celle de
M. de Turenne pour l'avantgarde, et on arriva auprès^
d'une hauteur qui s'appelloit Monchi le Preux*. Gomme
1. MP 460-462, note : voir notre Appendice I, n°* 70 à 76 et
78 à 82.
2. Le premier, c'est-à-dire le 16 juillet, on campa à Sains-
lès-Marquion [Mémoires du duc d'York, p. 573).
3. Ms. après.
4. Le 17 juillet (Turenne et La Ferté à Mazarin, 18 juillet
1654. Arch. des AÉf. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 287),
après être passé à l'Écluse [Mémoires de Puységur, II, 178).
1654] DU MARÉCHAL DE TimENNE. 7
les ennemis y avoint quelque cavallerie, on auroit peu
penser^ que leur armée se mettroit derrière en
bataillie, pour empescher à l'armée du Roy de passer
un défilé; mais néamoins c'estoit si loing de la place,
que l'on ne creut pas qu'ils le fissent, parce qu'il fal-
loit lever le siège, ce qui ne se fait pas si promtement,
que l'armée du Roi n'eût eu le temps de se mettre
en posture de faire apréhander avec raison aus enne-
mis l'issue du combat; on a néamoins dit que M. le
Prince a voit voulu le faire, mais que les^ Espagnols n'i
avoint pas consenti. Gome donc leurs troupes virent
que l'on avoit fait divers ponts sur ce ruisseau, ils se
retirèrent dans leur camp, après quelques escar-
mouches, et l'armée du Roy s'estant toute avancée
sur la hauteur, où on comença à se fortifier : ce
qui fut fait dans la fin de ce jour là et dans la nuict
suivante.
Le camp avoit son aisle droite sur l'Escarpe^, où on
fit aussi promtement des ponts pour communiquer à
la Bassée, et empescher les vivres de Douay ; de sorte
que tout le front du camp tenoit l'entre-deux de l'Es-
carpe et d'un petit ruissée [sic)^ qui dessent à Arleux;
et, parlemoien de la cavallerie, on gardoit, autant que
1. Le ms. porte pensait. Ayant d'abord écrit on creut, Turenne
avait biffé ce dernier mot pour le remplacer en interligne par
pensait : ce n'est qu'ensuite qu'il a ajouté auroit peu, sans
prendre soin de corriger pensoit en penser.
2. (ennemis).
3. Le quartier du maréchal de la Ferté était à Pelves
[Mémoires du duc d'York, p. 573).
4. C'est la Sensée qui passe à Arleux; mais il s'agit ici vrai-
semblablement de son affluent de gauche le Cojeul, qu'elle
reçoit dès une dizaine de kilomètres en amont de ce bourg.
R MÉMOIRES [1654
l'on pouvoit. le chemin de Ganribrai et de Douai à Arras,
(jui n'estant que des plaines, on empeschoit bien qu'il
n'i vint des chariots, mais non pas que des cavalliers
ne portassent en^ croupe des munitions de guerre,
come ils ont fait souvent. On manda aussi au conte
Ijroglie, gouverneur de la Bassée, de se venir loger à
Lens-, avec quinze cent ou deux mille homes des gar-
nisons : et par ce moien là on empeschoit les vivres
par le costé de Douai et de Liste. Il y avoit le costé du
conté de Saint Paul qui demeuroit fort libre, par où
les ennemis pouvoint avoir la communication avec
Aire et Saint Omer : dès le soir que l'on arriva avec
l'armée à Monchi le Preux, on escrivit au gouverneur
d'Hédin de mettre des gens dans Saint Paul; et si
cela eust esté fait, le siège d' Arras auroit assurément
esté levé sans estre obligé de donner ans lignes; mais
ou les intérests particuliers, ou la foiblesse de la gar-
nison d'Hédin l'en empescha ; et on y eust aussi remé-
dié sans la mort de M. de Beaujeu^ qui, ayant esté
promtement envoie avec douxe cents chevaux, avec
ordre de prendre quelque infanterie du conte Bro-
glie pour garder ce costé du conté de Saint Paul, il
rencontra les ennemis qui alloint faire un convoi à
Aire ; et un nommé Drouat, avec sept ou huict cents
chevaux, l'ayant attaqué à la pointe du jour, come ses
gens repaissoint, ils furent au comencement mis en
1. Ce mot et le suivant en marge.
2. Cf. Broglio à Mazarin, camp de Lens, 21 juillet 1654
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 302, et Bar-
thélémy, p. 146),
3. Cf. Castelnau à Mazarin, camp de Monchy-le-Preux,
25 juillet 1654 (Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33,
fol. 327). — MP 463-464, note : voir notre Appendice I, n° 77.
[1654] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 9
désordre, et dans cet abord M. de Beaujeu fut tué;
mais ses gens s'estants remis, les ennemis furent batus,
et beaucoup des leurs tués ou pris prisonniers ; mais
corne les nostres n'eurent plus de chef, ils s'en
revindrent à Bétune, et ne marchèrent point jusques à
Saint Pol, où M. de Beaujeu a voit ordre d'aller; et
dans cet entretemps les ennemis envoiérent promte-
ment de l'infanterie dans Saint Pol, ce qui mit ce lieu
là en estât de n'estre pas pris sans qu'une armée y
allast, ce que l'on ne pouvoit faire, ne pouvant quitter
le costé de Douai, où estoit l'armée, qui sont des lieux
justement à l'opposite les uns des autres.
Gome cette cavallerie fut retournée à Bétune, M. de
Turenne envoia M. de Lilebonne pour la commander,
et il s'en retourna avec eux à Pernes pour empes-
cher la comunication du camp des ennemis à Aire.
Mais le costé de Saint Pol leur demeuroit libre, d'où
ils tiroint beaucoup de commodités : M. le conte Bro-
glie essaia de prendre Saint Pol, mais il y fut repoussé
avec perte de peu de gens. Il s'i passa quelque temps
que les choses estoint dans cette assiète, les ennemis
trouvants de grandes difficultés au siège par la résis-
tance de ceux de dedans, et l'armée du Roy estant tous-
jours campée dans le camp dont j'ai parlé. Et come
on savoit touts les jours Testât du siège, cela obligeoit
à n'avoir application qu'à empescher les convois des
ennemis, et à ne vouloir point donner aus lignes que
les assiégés ne fussent fort pressés. On savoit aussi que
l'armée de l'ennemi diminuoit beaucoup ; et pour leur
circonvallation, il n'i a voit plus rien à ménager là des-
sus, parce que par le temps elle ne pouvoit estre mise
guéres en meillieur estât. Il ne s'i passa rien de fort
\0 MÉMOIRES [1654]
considérable presque l'espace d'un mois, j'entens
entre les armées, hors quelques poudres qui se brul-
lérent comme les ennemis les portoint en croupe \ et
quelques petits convois qui furent rencontrés ; mais
presque tout ce qui venoit de Cambrai à leur camp
avec des cavalliers qui en estoint chargés, le mettant
sur la croupe de leurs chevaux, passa la nuict sans
pouvoir estre rencontré, quoi que toutes les nuict la
cavallerie fût sur les avenues pour les attendre : mais
ce sont de si grandes plaines, que l'on ne les rencon-
troit jamais. Cependant les assiégés défendoint fort
bien leurs dehors, et repoussèrent trois ou quatre fois
les ennemis à une première palissade fort loin de la
place, et défendoint si bien leur terrain, qu'au bout de
sept sepmaines de trenchées ouvertes les ennemis
n'en estoint que sur la contrescarpe d'une demie lune
qui est devant le fossé; il est vrai qu'il leur avoit fallu
prendre un ouvrage à corne, et après couler tout du
long de Taisle pour aller à cette demie lune; et les
assiégés faisoint tout ce qui se peut pour bien
défendre leur terrain. M. le chevalier de Créqui fut
blessé dans les dehors, oùilservoit fort bien ; M. d'Ecan-
cour aussi y fut blessé, et M. de Saint Lieu; et M. de
Mondejeu se conduisoit aussi bien qu'un gouverneur
peut faire.
Durant ce temps là, le siège de Stenai continuoit et
tiroit un peu en longueur, par la bonne défence de
ceux de dedans; de sorte M. de Turenne et M. le
1. Le duc d'York (p. 574) donne des détails sur cet « étrange
accident », dont il connut la cause lorsqu'il fut passé au ser-
vice de l'Espagne. Turenne en rend compte dans sa lettre à Le
Tellier du 23 juillet. Voir aussi Montglat, p. 301.
[1654] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 11
mareschal de la Ferté, volants que les ennemis, quoi
qu'avec beaucoup de difficulté, ne laissoint pas d'avan-
cer, se résolurent à donner ans lignes, y estans aussi
poussés par les nouvelles qu'ils avoint receu de M. de
Mondejeu, qui se faisoit un peu plus pressé qu'il
n'estoit*; et il n'est pas estrange que les gouverneurs
en usent ainsi, parce que n'estans pas assurés si les
ennemis se porteront avec plus de vigueur, ou si leurs
tjens se relascheront de la deffence, ils veulent tous-
jours mettre les choses au pis, et faire entendre qu'ils
se défendront moins de temps qu'il n'i a apparence
qu'ils le puissent faire par la raison ordinaire de la
guerre. On avoit comandé de tenir prêt toutes les fas-
cines et les claies pour l'attaque que l'on devoit faire
le jour d'après; il vint nouvelle le soir que Stenai
capituloit-; et M. le Cardinal manda que le Roi mar-
cheroit en diligence à Péronne, et envoieroit toutes les
troupes qui avoint servi au siège de Stenai pour ren-
forcer l'armée^. M. de Turenne fut d'advis d'attendre
1. Gela ne paraît pas exact. Le duc d'York (p. 575) parle d'une
dépêche de Mondejeux dont on s'autorisa pour « différer l'at-
taque des lignes jusqu'à l'arrivée des troupes qui étoient devant
Stenay ». L'homme chargé de cette dépêche l'avait avalée pour
traverser les lignes ennemies avec moins de risque ; il arriva
au camp français le 5 août au matin (Barthélémy, p. 39-40) et
ne parvint qu'à grand'peine à s'acquitter de sa mission, à
la grande colère de La Ferté qui parlait de le faire éventrer.
Puységur, racontant cet épisode, assure (II, 182) que cet envoyé
de Mondejeux « est l'unique qui m'ait apporté des nouvelles ».
2. Le 5 août [Gazette, 1654, p. 869 et suiv.).
3. La lettre de Mazarin à laquelle Turenne fait allusion fut
écrite de Rethel le 7 août (Bibl. nat.. ms. Mélanges Colbert41,
fol. 238 v°). Cette lettre n'est qu'analysée dans le recueil de
M. d'Avenel (VI, 606) qui, la datant du 6 août, a imprimé le
\1 MÉMOIRES [1654]
ce renfort, parce que l'on savoit très certainement que
la ville en donneroit le loisir; et on estoit si proche
des ennemis, qu'il n'i pouvoit rien arriver dont on ne
fût averti tous les jours. M. le Cardinal voulut aussi
présentir s'il ne seroit pas choqué si M. le mareschal
d'Oquincour venoit commander ces troupes qui
venoint du siège de Stenai*; mais dans une chose si
importante que celle du secours d'Arras, il croioit
qu'il ne pouvoit pas y avoir trop de troupes ni trop
de chefs; M. le mareschal de la Ferté fut aussi du
mesme advis. Ces troupes donc marchèrent en grande
diligence après la reddition de Stenai ; et, passants la
Somme et faisants d'assés grandes journées, vindrent
auprès de Bapaume.
Deux jours avant leur arrivée, M. le duc d'Iorc et
M. de Joieuse, qui estoit coronel général de la cavalle-
rie légère^, estant allés proumener avec M. de Turenne
nom de Rethel entre crochets, ce qu'il explique dans une note
ainsi conçue : « Le nos. porte bien Rethel; mais les autres
lettres du 6 août sont datées de Sedan. Il faut donc, ou chan-
ger la date du 6 et y substituer celle du 7 août, ou remplacer
Rethel par Sedan ». A vrai dii'e, le texte manuscrit nest daté
du 6 août que par l'efFet d'une modification faite après coup :
le chiffre 6 remplace un 7 encore visible, écrit de la même
main que le reste du document. Aussi optons-nous pour la
première des corrections que propose M. d'Avenel : elle con-
siste à ne pas tenir compte de la modification que nous venons
de signaler.
1. Cf. Mazarin à Le Tellier, Sedan, 6 août [Lettres de Maza-
rin, VI, 261).
2. Louis de Lorraine-Guise, duc de Joyeuse, avait été nommé
colonel général de la cavalerie par provisions du 20 juillet
1653. L'action dont il est question ici eut lieu le 22 août 1654
(Pinard, IV, 191).
[1654] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 13
auprès du camp des ennemis, assés proche du quar-
tier de M. le Prince, on vit deux troupes un peu
esloignées de leur grande garde; M. de Gastelnau s'i
trouva aussi avec quelques volontaires, ce qui obligea
à vouloir pousser ces troupes de l'ennemi. On fît seu-
lement avancer un escadron de nostre garde pour
soutenir ces volontaires, lesquels s'estants engagés,
ces deux troupes de l'ennemi se retournèrent, ayants
rencontré une ravine, et avec leurs carabines ayants
mis en quelque confusion tous ces messiers; ils com-
mencèrent à les suivre ; l'escadron qui les soutenoit
prit aussi de l'espouvante : de sorte qu'ils se retirèrent
deux ou trois cents pas, assès pressés des ennemis.
Il y eust sept ou huict volontaires blessés ou prison-
niers. M. de Joieuse fut aussi blessé d'un coup de
carabine au bras : on croioit au commencement sa
blessure légère, mais ayant esté porté à Paris, il en
mourut au bout de six sepmaines*.
Gomme on sceut que ces troupes de Stenai estoint
à trois lieux du camp des ennemis, on avoit dessein
au commencement qu'elles logeassent à un lieu
nommé Rivière, qui estoit vis à vis du quartier de M. le
Prince, et en estoit distant de deux heures; et, pour
leur donner moien de s'i retrancher en attendant que
l'on prît le jour pour donner aus lignes, M. de Turenne
s'en alla joindre M. le mareschal d'Oquincour^ avec
deux mille chevaux. Gome ils furent ensemble, on
eust advis que les ennemis attendoint un grand convoi
de Saint Pol, et qu'ils envoioit des troupes de leur
1. Le 27 septembre 1654 (Pinard, IV, 191).
2. Le 17 août [Mémoires du duc d'York, p. 576).
-J4 MÉMOIRES [1654]
camp au devant; on se résolut aussi tost, au lieu de
lo"^er à Rivière, de laisser le camp des ennemis à main
droite, et de marcher entre Saint Pol et ledit camp,
auquel lieu on apprit que les troupes sorties du camp
de l'ennemi y estoint rentrées, mais que le convoi
estoit vers Saint Pol. On logea cette nuict là à Aubi-
gni, qui est à* trois heures d'Arras, et le lendemain
on alla vers Saint Pol, que l'on prit en arrivant^; et
ayants sceu que les ennemis attendoint trois mille
hommes qui leur devoint mener ce convoi, et que
mesmes le siège alloit lentement, faute de munitions
de guerre que ce convoi leur devoit enmener, cela
obligea à donner ce temps à l'empescher, ce qui
estoit une chose de telle conséquence, que les enne-
mis eussent levé le siège s'il n'i eust rien entré de ce
convoi là.
Après que Saint Pol fut pris, M. de Turenne estant
joint avec cette cavallerie aus troupes de M. lemares-
chal d'Oquincour, on vint se loger au camp de César ^,
et on battit tout un jour l'abaïe de Saint Eloi, où les
ennemis avoint cinq cents homes, qui se rendirent à
discrétion : laquelle n'estoit distante que d'une petite
heure du camp des ennemis. M. le mareschal de la
Ferté estoit demeuré au Monchi Preux avec l'armée,
et on a assuré que M. le Prince avoit voulu venir atta-
quer ce corps qui attaquoit l'abaïe^ du Mont Saint
1. [deux].
2. Le 18 août {Gazette, 1654, p. 894-895).
3. Turenne avait d'abord écrit Sésar. — La veille, soit le
19 août, les troupes de Turenne et de d'Hoquincourt avaient
campé de nouveau à Aubigny [Gazette, 1654, p. 895-896).
4. Turenne avait d'abord écrit le Mont.
[1654] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 15
Eloi, et que les Espagnols ne l'avoint pas trouvé à
propos; mais on trouve souvent des empeschements
dans une grande circonvallation, et après un long
siège, dont la moindre circonstance empesched'exécu-
cuter ce qui vient dans l'esprit : de sorte que l'on n'en
peut pas dire les véritables raisons, à moins d'i estre
soi mesme.
Comme le Mont Saint Eloi fut rendu S M. le mares-
chal d'Oquincour comença à se retrancher au camp
de César*; et M. de Turenne s'en retourna joindre l'ar-
mée, et marcha tout le long des lignes de l'ennemi plus
de deux heures; il n'i sortit que des escarmoucheurs,
et M. de Gastelnau les alla recognoistre de fort près,
et la cavallerie marcha tout ce temps là à la portée du
canon des pièces de trois livres. On vit tout ce costé
de lignes assés dégarni, qui estoit le quartier de Don
Fernando Solis ; et assurément que cette marche proche
des lignes a donné beaucoup de cognoissance, et pour
l'attaque, et pour le chemin qu'il falloit prendre pour
donner aus lignes. Comme M. de Turenne fut arrivé
au camp, il envoia dire à M. le mareschal de la Ferté
que la cavallerie de l'ennemi qui avoit voulu mener
ce convoi prenoit le chemin de Douai, et qu'appa-
rement ils essaieroint d'entrer cette nuict là dans les
lignes^. H donna touts les ordres nécessaires pour
l'empescher, ayant fait monter toute la cavallerie à
cheval ; mais par la faute d'un olïîcier, qui comandoit
un petit corps de garde de cavallerie, qui n'en donna
1. Le 20 août [Mémoires de Montglat, p. 301). Cf. Mazarin à
Turenne, Péronne, 22 août 1654 [Lettres de Mazarin, VI, 295).
2. Turenne avait d'abord écrit Sésnr.
3. (il monta à cheval la).
-IG MÉMOIRES [1654]
point d'avis, M. de Bouteville, qui commandoit cette
cavallerie des ennemis, laquelle estoit chargée de
poudre et de grenades, entra dans leurs lignes : ce
qui ayant esté sceu, il fut résolu de faire l'attaque le
lendemain ; et, après avoir considéré toutes choses, on
trouva que le plus à propos estoit de donner avec les
armées toutes de front, et la nuict, M. de Turenne
ayant tousjours esté d'advis de ne point tenter par
divers costés, parce que chaquun s'attent à donner, et
ainsi on laisse souvent passer le temps, et le jour vient,
et aussi quant on ne se voit point, on entre aisément
en soubson que les autres sont repoussés; si on ten-
toit ces choses là le jour, l'ennemi mettroit toutes ses
troupes ensemble, mais la nuict on n'ose point entiè-
rement dégarnir les quartiers; la plus grande difficulté
qui se rencontre, c'est que les marches de nuict sont
difficilles et il est aisé de se perdre : c'est pourquoi il
faut que les camps soint proches des lignes de l'en-
nemi, afin de ne pas tomber dans cet inconvénient là.
On marcha donc à l'entrée de la nuict ^; M. de
Turenne avoit l'avant garde; et, ayant passé l'Escarpe
sous le quartier de M. le mareschal de la Ferté, qui
avoit commandé que l'on y fît quantité de ponts, on
prit le mesme chemin que l'on avoit fait en revenant
du Mont Saint Eloi. On estoit bien averti de Testât des
lignes de l'ennemi : ils avoint par tout un fossé perdu,
creux de cinq ou six pieds, et large de huict ou nœuf ;
et, entre ce fossé là et celui de la Ugne, il y avoit un
espace de quatre ou cinq pas, rempli de trous qu'ils
appclloint des puits, qui estoint profonds de trois ou
1. Du 24 au 25 août {Mémoires de Montglat, p. 301).
[1654] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 17
quatres pieds, et estoint ronds, et avoint environ un
pied de diamètre; quand on les avoit passé, on ren-
controit la ligne, qui estoit à l'ordinaire, avec un fossé
de sept ou huict pieds, et un parapet de la hauteur
ordinaire; on avoit mis entre ces trous comme de
petites palissades hautes seulement d'un pied et demi,
pour embaraser davantage les chevaux.
On résolut de donner avec l'infanterie sur deux
lignes, et on avoit donné à chaque bataillion de la pre-
mière ligne quatre ou cinq escadrons pour porter les
fascines et les claies que l'on vouloit mettre sur les
trous; la cavallerie portoit aussi des outils. Ayant
marché à une petite demie lieu de la ligne plus de deux
heures, come on vit qu'il n'i avoit plus que deux
petites heures devant le jour, l'armée de M. de
Turenne se tourna, et celle de M. le mareschal do la
Ferté se mit en la mesme disposition à la main gauche :
ainsi on marcha droit à la ligne. M. le mareschal
d'Oquincour venoit aussi d'auprès du Mont Saint
Eloi pour donner sur le mesme front. On s'approcha
à deux cent pas de la ligne sans donner l'alarme; et
ainsi deux cent homes, qui estoint à la teste de chaque
bataillion de la première ligne, abordèrent le premier
fossé : on leur fît une fort légère décharge, et néa-
moins si les bataillions n'eussent marché au mesme
instant pour seconder ces gens commandés, ils se
fussent renversés. On ne trouva presque point de résis-
tance; mais toutes les troupes avoint concerté cette
action comme une chose si difficille, qu'il n'i avoit que
les officiers et quelques soldats qui s'opiniatroint à
s'attacher au parapet, et le reste des régiments demeu-
roint dans la campaigne sans en oser aprocher; de
H 2
18 MÉMOIRES [1654]
l'armée de M. le mareschal de la Ferté il n'i eust que
quelques régiments qui allèrent jusques au dernier
fossé, mais pas un n'entra par son attaque. Mais
comme on eust forcé la ligne à leur main droite, ils
vindrent entrer par ce lieu là. On demeura bien une
demie heure à combler les fossés, la cavallerie qui
estoit derrière les bataillions mettant pied à terre et
portants les claies et les fassines, durant lequel temps
il y avoit beaucoup de bruit de timbales et de trom-
pettes derrière la ligne, mais un fort petit feu, et ce ne
fust rien qu'à cause du grand front que l'on occupoit
pour donner, que l'on emportoit la ligne en quelques
endroits : car là où on trouvoit quelque résistance, on
estoit facilement repoussé.
M. le conte Broglie, M. de Castelnau et M. du Pas-
sage commandoint l'infanterie de la première ligne
de M. de Turenne; M. de Ronceroles deux bataillions
de la seconde ligne; et M. le duc d'Iorc, M. de Lile-
bonne et M. d'Eclainvilliers estoint avec la cavallerie,
laquelle, comme l'infanterie se fût rendu maistre de
la ligne, on commença à faire entrer par une barrière,
menant les chevaux en main ; et, un peu après, les régi-
ments qui estoint sur la première ligne, qui estoint les
gardes suisses, Picardie, La Feuillade, Plessis Pralain
et Turenne, ayant fait chaquun leur passage, la caval-
lerie qui estoit destinée pour suivre chaque régiment
d'infanterie entra par le passage que le régiment lui
avoit fait.
Il estoit fort peu devant le jour quand les ouver-
tures de la ligne furent faites, et les ordres estoint
donnés que la cavallerie, après estre entrée, formeroit
ses escadrons près de la ligne, à la faveur de l'infan-
[1654] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 19
terie qui demeureroit en bataillie ; mais la grande joie
que les troupes eurent de se voir dans la ligne, et
quelque cavallerie et infanterie de l'ennemi qui prenoit
l'espouvante de les y voir, et aussi l'espérance du
butin, voiant toutes les tentes tendues, obligeoient touts
les soldats de courir en confusion dans le camp, l'in-
fanterie à piller, et la cavallerie à suivre quelques
escadrons qui se retiroint du costé du quartier des
Lorrains.
L'armée de M. le mareschal d'Oquincour s' estant un
peu égarée, à cause de l'obscurité de la nuict, donna
aus lignes un peu après la première attaque, et l'em-
porta avec fort peu de difficulté. M. le mareschal de la
Ferté, dès qu'il vit un passage ouvert, il entra avec sa
cavallerie, et s'avança avec quelques escadrons, coulant
dedans la ligne à la main gauche; il y avoit aussi
quelques officiers et soldats de nostre infanterie, qui le
suivoit fort en désordre.
M. le Prince, ayant passé par le quartier des Espa-
gnols, menoit de la cavallerie au secours de la ligne ; il
y avoit aussi de son infanterie qui le suivoit; mais
l'ayant vue emportée en si peu de temps, et tout son
camp desjà en si grand désordre, on dit que M. l'Ar-
chiduc lui demandant ce qu'il lui conseillioit de faire,
il lui respondit qu'il croioit qu'il devoit se retirer, et
lui marcha droit où estoit M. le mareschal de la Ferté,
qui fut obligé de faire un peu retirer ses escadrons.
M. de Turenne avoit mis ensemble quelques troupes,
et voioit bien que, si les ennemis revenoint, qu'il y
arrivoit une grande confusion; et tout ce qu'il peut
faire, ce fut de les rassurer quand cette cavallerie qui
s'estoit avancée s'en revint, ayant pour cela fait passer
20 MÉMOIRES [1654]
la ligne à deux pièces de vingt-quatre ; et il est certain
que, si M. le Prince eust peu mener quelques régiments
d'infanterie avec sa cavallerie, qu'il eust obligé toute
l'armée du Roy à se jetter dans Arras, tant la confu-
sion estoit grande dès que l'on fut entré dans les
lignes; mais comme l'espouvante estoit très grande
dans son armée, tout ce qu'il peut faire, ce fut de
pousser cette cavallerie, et de prendre beaucoup de
prisonniers de l'infanterie que j'ai dit qui l'avoit suivi,
et donner par ce moïen le loisir à beaucoup d'infan-
terie de l'armée espagnole de se retirer, les uns à
Cambrai, les autres à Douai; pour la cavallerie, ils en
perdirent fort peu; il y demeura près de soixante
pièces de canon ou dans les tranchées ou sur les lignes ;
je croi qu'il y eust bien deux ou trois mille soldats de
leur infanterie tués ou prisonniers, et tout leur bagage
perdu; de l'armée du Roy, il y eust quelques officiers
des régiments tués ou blessés, et trois ou quatres cents
soldats; de prisonniers il y eust quelques uns, et des
officiers des gardes. Quand M. le Prince se retourna,
toute l'armée du Roy se mit à piller le camp des enne-
mis, de sorte que l'on ne les suivit pas plus loing que
leur circonvallation^.
La Cour estoit en ce temps là à Péronne, qui s'en
vint à Arras ^ cinq ou six jours après la levée du
siège ^ ; et, comme on ne pouvoit pas faire de grands
1. 25 août. Cf. Des premières nouvelles de la levée du siège
d' Arras par les Espagnols, après l'attaque de leurs lignes, où
ils ont laissé tout leur bagage et canon [Gazette, 1654, Extraord.
du 27 août, p. 905 et suiv.).
2. Le 28 août [Gazette, 1654, p. 945).
3. MP 466-467, note : voir notre Appendice I, n°* 84 et 114.
[1654] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 21
sièges, n'ayants nuls préparatifs pour cela, et toute
l'armée de l'ennemi s'estant retirée dans leurs places,
le Roy ayant repris le chemin de Paris ^ M. de Turenne
passa l'Escaut 2 entre Cambrai et Bouchain, M. le
mareschal de la Ferté et M. le mareschal d'Oquincour
s'en estant allés avec le Roy ; et, ayant marché jusques
auprès de Condé, il sceut que le Quénoi, dont les
ennemis avoint fait raser les dehors, estoit fort dégarni
de gens : de sorte qu'il marcha trois lieux en arriére,
et le prit le second jour\ et ensuite s'avança à Bains \
qui est une méchante ville qui se rendit, là où il
demeura douxe ou quinze jours, ayant laissé une gar-
nison au Quénoi \ laquelle place il n'esloigna pas
jusques au mois de novembre, y ayant faits faire
divers convois, à cause qu'elle est fort avancée dans
le païs*^, et le Roy s'estant raproché de Guise afin de
faciliter les voitures pour la conservation de la place.
1. Le retour du Roy à Paris [Gazette, 1654, Extraord. du
10 septembre, p. 949 et suiv.). LL. MM. arrivèrent à Paris le
4 septembre.
2. Le 3 septembre [Gazette, 1654, p. 957), à Thun-Saint-
Martin [Mémoires du duc d'York, p. 585).
3. Le 6 septembre [Gazette, 1654, p. 958 et 977).
4. Il s'agit de Binche : Turenne écrit de même le nom de
cette place dans la lettre, en date du 15 septembre, par laquelle
il en annonce à Mazarin la reddition (Arch. des Aff. étr., Cor-
resp., Pays-Bas, SB, fol. 33). Binche avait ouvert ses portes le
11 septembre [Mémoires du duc d'York, p. 585).
5. Le commandement de cette place fut donné à M. de Beau-
vau, lieutenant général, par lettres du 17 octobre (Bibl. nat.,
ms. fr. 4189, fol. 192-194). Le même jour, commission fut
donnée à Talon pour « l'intendance et la direction des deniers
et denrées au Quesnoy » [ibid., fol. 194 v'*-198).
6. MP 467 : voir notre Appendice I, n° 83.
22 Ml^MOIRES [16541
M. le Prince ayant sollicité les Espagnols de mettre
leur armée ensembre douxe ou quinze jours après leur
défaite à Arras, il les fît mettre en corps d'armée ; et,
ayant les places et les vivres pour lui, il se tint tous-
jours à deux ou trois heures de l'armée du Roy^ : de
sorte que, pour conserver le Quénoi, le fortifier et le
munir de munitions de guerre et de bouche, il y eust
de grandes difficultés; et l'armée patit beaucoup, et
fît divers convois, estant fort proche de leur armée;
et il est certain que, sans ce qui leur estoit arrivé à
Arras, ce qui assurément rend tousjours pour quelque
temps les armées moins entreprenantes, on n'eût
point peu conserver le Quénoi. Aussi, sans la personne
de M. le Prince, les Espagnols ne se seroint pas remis
en corps d'armée, et il eust aisément peu y arriver
beaucoup de désordre dans leur pais: ce que le corps
de l'armée empescha, parce^ qu'estant ensemble on
ne pouvoit pas marcher vers Bruxelles et le Brabant,
comme s'ils eussent esté séparés. La campaigne fînit
ainsi, en conservant le Quénoi, et les armées se reti-
rants de part et d'autre.
Encores que l'on fust sorti depuis peu des guerres
civiles, les hivers se passoint fort tranquillement, y
ayants néamoins beaucoup de personnes ennuiées ou
mécontents du ministère de M. le cardinal Mazarin;
mais les maux et les incomodités qu'un chaquun avoit
resenti dans ces désordres du dedans du royaume
rendoint tous les particuliers si clairvoiants, que les dis-
cours des gens intéressés ne pouvoint pas les émou-
1. Cf. dépêche du Quesnoy, du 26 septembre [Gazette, 1654,
p. 1061).
2. Ici ie ras. intercale le mot que.
[165ri] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 23
voir; et, comme quand il arrive de grandes révolu-
tions, il semble qu'il faillie que tous les particuliers
croient qu'ils sont en pire estât qu'ils puissent estre ;
ainsi, au sortir des guerres civiles, il se recommence
rarement de nouveaus remuements, peu de gens se
laissants persuader contre ce qu'ils viennent de voir
depuis si peu de temps.
*Dans l'hiver qui suivit cette campaigne, il y eut
une mésintelligence qui dura assés longtenps entre la
Cour et le Parlement sur le sujet des lis, qui est une
monnoie que le Roy vouloit faire faire, et auquel le
Parlement s'opposoit. Et, comme les choses sembloint
se porter tout à fait à l'aigreur, M. le Cardinal, en pré-
sence du Roy, pria M. de Turenne d'aller trouver
M. le Premier Président^, à cause de l'assemblée des
chambres qui devoit se faire le lendemain, à quoi on
trouva des expédients; et M. de Turenne souhaitoit
fort que les choses ne se portassent pas à l'extrémité :
car outre que cela eust empesché les desseins de la
campaigne, il est certain que M. le Prince estant en
Flandre, et M. le cardinal de Rets à Rome^, qui avoint
beaucoup de gens dépendant d'eux à Paris, lesquels,
1. En marge est écrit 1655.
2. Nicolas de Pomponne de Bellièvre. « II convient de faire
remarquer une certaine confusion dans ce passage des
Mémoires. Turenne intervint en mai 1655. La difiQcuIté au sujet
des lys ne fut soulevée qu en 1656 » (J. Lair, Nicolas Foucquet, I,
359, note 2; cf. ibid., I, 374, note 1). L'ordonnance prescri-
vant la frappe des lis est mentionnée, sans indication de source,
dans la Compilation chronologique de Blanchard, sous la date
de décembre 1655.
3. Il y était arrivé le 30 novembre 1654, et avait reçu le
chapeau le 7 décembre suivant [Gazette, 1655, p. 18).
24 MÉMOIRES [1655]
favorisés de ceux qu\ vouloint qu'il y eust du change-
ment, lesquels estoint en très grand nombre, tous
ensemble eussent rendu la chose malaisée à raccomo-
der, si elle eusl esté en rupture ouverte. Ainsi la Cour
partit de Paris ^ pour aller à Gompiégne^, et de là à la
Fére^, Paris estant plustost lassé des affaires passées
que hors de volonté d'i retomber*. M. le Cardinal, qui
de son naturel aime^ à tenir toutes choses en balance,
et à raccomoder ceux qu'il voit qui ont quelque suject
de mécontentement, aidoit beaucoup à diriger les
choses dans cette manière là, qui estoit que les esprits
ne fussent pas contents, mais que néamoins il n'i eust
point de rupture ouverte.
Comme le Roy estoit à la Fére, son armée se met-
toit ensemble, et celle des ennemis s'assembloit aussi
en mesme temps dans leur pais. M. de Turenne prit
quelques troupes, et mena deux convois au Quénoi^;
et il vit bien que si on n'assiégeoit Landrecies, qu'il
seroit impossible de maintenir le Quénoi, et outre
1. Le 18 mai [Gazette, 1655, p. 532); elle arriva à Chantilly
vers minuit, ayant soupe à Louvres [ibid., p. 531).
2. Arrivée le 22 vers 7 heures du soir [Gazette, 1655, p. 555).
3. La Cour arriva à La Fère le 7 juin [Gazette, 1655, p. 613),
étant passée à Chauny le l*"" (Turenne à sa femme. Grimoard, I,
231).
4. De cette proposition incidente, Ramsay a fait la phrase
que voici : « Paris étoit plutôt las des troubles que guéri de
ses préjugés ». Cette phrase a paru assez bien tournée pour
qu'on la cite textuellement (Dareste, Histoire de France, V, 354) :
on voit que Turenne ne l'a point écrite.
5. Ramsay a imprimé « aimoit »; l'emploi du présent de
l'indicatif, qu'on observe sur l'original, indique que Turenne a
écrit du vivant de Mazarin.
6. Cf. Gazette, 1655, p. 554 et 613 : Turenne était de retour
du Quesnoy à Chauny le 6 juin.
[1655] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 25
cela c'estoit la conqueste la plus proportionnée aus
forces que l'on a voit. M. le Cardinal fut dans ce sen-
timent là, et on y fit venir M. le mareschal de la
Ferté, de qui l'armée s'assembloit vers Laon. M. le
Prince et M. l'Archiduc estoint, il y avoit plus de quinze
jours, hors de Bruxelles, et toute leur armée au ren-
dés-vous, celle de M. le Prince sur la Sambre, à cinq
ou six heures de Landrecies, et celle de l'Archiduc
auprès de Mons, n'estant séparées que de quatre ou
cinq heures l'une de l'autre, et les deux emsemble à
peu près d'égale force à celle du Roy : en sorte qu'il
estoit fort dangereux de commencer un siège presque
en leur présence; mais la situation de Landrecies con-
tribuant à y pouvoir réussir plus aisément qu'à une
autre place (à cause que le Quénoi, qui est plus avancé,
esloignoit un peu les ennemis, et les empeschoit de
marcher si aisément pour s'opposer au siège), on se
résolut à l'entreprendre. M. de Turenne ayant donné
rendés-vous à l'armée qu'il commandoit auprès de
Guise, et M. le mareschal de la Ferté aussi au mesme
lieu*, n'ayant reposé que trois ou quatres heures, on
se trouva à trois heures après midi avec toute l'armée
à une portée de canon de Landrecies
M. de Turenne n'avoit point voulu (quoique cela
incomodast fort le pais, et que la Cour l'eust désiré,
néamoins sans ordre exprès, M. le Cardinal trouvant
la chose raisonnable, dès qu'elle lui fut remontrée)
1. A Lesquielle-Saint-Germain, où Turenne arriva le 17 juin
[Gazette, 1655, p. 674). Le 3 juin, ordre avait été donné à La
Ferté de diriger sur les environs de Rethel, où il recevrait de
nouveaux ordres, les troupes qu'il avait précédemment ras-
semblées à Consenvoye (Bibl. nat., ms. fr. 4190, fol. 236; cf.
ibid., fol. 198-200).
26 MÉMOIRES [1655]
mettre l'armée ensemble avant ce rendes vous à Guise,
parce qu'il est certain que sa séparation en divers
quartiers faisoit que l'ennemi avoit l'œuil de plus de
costés; et si l'armée du Roy eust esté ensemble, celle
de l'ennemi s'en seroit approchée : et ainsi, n'estants
pas inégales en forces, il eust esté impossible d'entre-
prendre de siège devant eux. La première nouvelle
que sceut l'ennemi, c'est que l'armée du Roy estoit
devant Landrecies, où ils avoint mis deux régiments
d'infanterie, de sorte qu'il y avoit dedans quinze cents
hommes de pied et plus de cent chevaux; néamoins sa
première pensée, ce fust d'i envoier quelque secours,
et se mettre promtement ensemble. i\I. le Prince et
M. l'Archiduc s'estant veus pour cela, la tentative du
secours ne réussit pas, n'ayant pas approché du camp,
à cause qu'il y eust difficulté aus rendes vous de
quelques troupes.
L'armée du Roy estant arrivée devant la place, on
travaillia avec tant de diligence à la circonvallation,
qu'elle fut en trois jours en défence. M. le mareschal
de la Ferté estant tombé malade en passant auprès de
Guise, y demeura deux jours, et le troisième il vint
rejoindre son armée au camp devant Landrecies, où
dans les cinq premiers jours on fit une telle diligence,
que la circonvallation fut en estât, et qu'il y eust des
vivres dans le camp pour un mois. M. le Prince, qui
avoit la principale part dans les résolutions de l'armée
de Flandres, creut qu'en marchant en diligence, et se
mettant entre Guise et Landrecies S qu'il seroit impos-
1. L'ennemi arriva à Saint-Souplet le 27 juin (Gazette, 1655,
p. 710).
[16551 DU MARÉCHAL DE TURENNE. 27
sible que l'armée du Roy fit plus de convois, et que,
dans le peu de temps qu'il y avoit que l'on estoit au
siège, que l'on ne pouvoit pas estre fourni suffisam-
ment de vivres, d'artillerie et de munitions de guerre;
mais la diligence que l'on fît pour les convois lui fit
prendre de fausses mesures ; et arrivant, le septième
jour après que l'armée du Roy eust investi la place,
auprès de Guise en un camp nomé Vadancour, il
empescha bien que l'on ne fît plus de convois ; mais il
y avoit suffisamment de toutes choses pour achever le
siège. On voulut donner l'alarme bien chaude au Roy
et à la Reine qui estoint à la Fère à cause de cette
aproche des ennemis; mais M. le Cardinal les ayants
rassurés, ils en partirent pour alleràLaon* avec moins
de précipitation que si c'eust esté dans le premier
mouvement; il voulut donner cela au bruit de beau-
coup de gens qui disoint que la personne du Roy n'es-
toit pas en seurté à la Fère.
La trenchée s'ouvrit à Landrecies le huictième
jour^, et y ayant deux attaques, une de M. de Turenne
et une de M. le mareschal de la Ferté, le troisième
jour on fut sur la contrescarpe d'un ouvrage à corne
que les ennemis défendirent fort mal; et y ayant fait
deux logements, on descendit le fossé de la corne^;
et, après y avoir attaché des mineurs, et ayant fait
1. La Cour quitta La Fère le l*"" juillet pour se rendre à
Soissons (Gazette, 1655, p. 734); elle était de retour à La Fère
le 15 [ibid., p. 802).
2. Dans la nuit du 26 au 27 juin [Gazette, 1655, p. 732; cf.
ibid., p. 710-711); le siège avait commencé le 18 (cf. Journal
de ce qui s'est passé au siège et en la prise de Landrecies, dans
la même Gazette, p. 769 et suiv.).
3. Le l^-- juillet (Gazette, 1655, p. 733).
28 MÉMOIRES [1655]
sauter les deux faces, on emporta toute la teste de
l'ouvrage. Les ennemis avoint un retranchement au
milieu ; on coula dans l'espesseur du parapet pour y
aller, et cependant on conduisoit des trenchées pour
aller aus demies lunes qui estoint aus deux costcs de
l'ouvrage à corne. Tous ces travaux furent avancés
avec tant de diligence, et avec peu de perte de gens,
que, le dixseptiéme jour après la trenchée ouverte, les
mines jouèrent^ aus deus bastions de la place; et après
avoir fait de petits logements au bas des brèches, les
assiégés se rendirent-, et sortirent au bout de deux
jours, avec bonne composition, au nombre d'environ
douxe cents hommes, ne s'estants pas trop bien
défendus.
L'armée de l'ennemi ne fît durant ce temps là rien
de considérable ; ils envoiérent souvent contre les fou-
rageurs, où ils ne réussirent pas trop bien, M. de Bou-
teville ayant esté battu par le marquis de Renel et le
conte de Granpré, qui commandoint l'escorte des fou-
rageurs de l'armée du Roy. Celle des ennemis, qui
estoit à Vadancour, ayant appris que Landrecies capi-
tuloit, se retira en diligence vers Cambrai^. On enten-
1. Le 3 juillet (Gazette, 1655, p. 741).
2. Le 13 juillet {Gazette, 1655, p. 778-780). Une copie, cer-
tifiée par Talon, des « articles accordez par Son Altesse Mon-
sieur de Turenne et Monsieur de La Ferté Sennetère, généraux
de l'armée du Roy. au s"" de Maugré, gouverneur de Landre-
cliies, et don Jean de Morfy, ra*^ de camp d'un régiment irlan-
dois », est consei'vée aux Archives nationales (R2 57, plaq. 1,
fol. 36). Le gouvernement de la place de Landrecies fut donné
à M. de la Guillotière, maréchal de camp, le 20 juillet (Bibl.
nat., ms. fr. 4190, fol. 275-277).
3. Elle partit de Vadencourt le 15 [Gazette, 1655, p. 832); le
récit de Bussy-Rabutin (I, 424) porte le 14.
[1655] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 29
dit, toute la nuict qu'ils apprirent cette nouvelle, grand
bruit dans leur camp ; et assurément, parmi le com-
mun des soldats, il y avoit un peu d'étonnement.
Après la prise de Landrecies, le Roy s'en vint à
Guise*, et on fît investir la Gapelle^. Néamoins, après
que l'on eust fait considérer à M. le Cardinal^ le peu
d'importance de la place, et comme après sa prise on
pouroit difficillement entrer dans le pais, parce que la
saison se passeroit, et que l'armée de l'ennemi ruine-
roit les lieux par où il falloit que celle du Roy passast,
il trouva bon que le Roy marchast avec son armée
pour entrer dans le pays ennemi*, et on jugea qu'il
n'i avoit point de lieu plus commode pour les vivres
qu'en marchant le long de la rivière de Sambre, ce
que l'on fit, et le Roy s'avança jusques vers Thuin^.
1. Le 23 [Gazette, 1655, p. 839-840). — (et M. de Ca ...j'ou-
bliois à dire que pendant le siège il y demeura tousjours un
corps de trois mille hommes, outre la garnison, dans les con-
trescarpes du Quénoi, lequel M. de Castelnau commandoit).
2. « Le 20, nous receumes nouvelles que la Capelle avoit esté
investie par les troupes du marquis de Castelnau et le camp
volant du marquis de RoncheroUes » (dépêche de La Fère,
22 juillet, Gazette, 1655, p. 803). D'après Bussy-Rabutin (I,
426), c'est le lendemain seulement que Castelnau aurait investi
la Capelle.
3. Dans une conférence qui eut lieu à Guise le 23 juillet et
d'où fut rapportée le lendemain « la résolution de ne point
assiéger la Capelle » [Mémoires de Bussy-Rabutin, I, 426).
4. Voir dans la Gazette V Extraordinaire du 25 août 1655 :
La marche du Roy dans le païs ennemi à la teste de son armée.
5. Louis XIV campa le 2 août à Hautmont (Bibl. nat., ms.
fr. 4190, fol. 288), le 4 à Jeumont [ibid., fol. 288 v°); il arriva
le 5 à Fontaine-Haute, et y séjourna jusqu'au 10 : c'est de là
qu'il se rendit aux portes de Thuin; ce bourg faisait partie du
pays de Liège (cf. Gazette, 1655, p. 930-931).
30 MÉMOIRES [1655]
M. de Casteinau alla se saisir d'un poste auprès de
Dinan nommé *, lequel on croioit pouvoir gar-
der, mais ayant trouvé qu'il ne se pouvoit fortifier, on
l'abandonna. De là le Roy vint auprès de Bavai*, où
on tint un conseil de guerre pour voir ce qu'il y avoit
à faire; quelques uns de la Cour eussent bien désiré
que l'on eust assiégé Avesnes^; mais n'y ayant point
de préparatifs, M. de Turenne ni M. le mareschal de
la Ferté n'en furent point d'advis : de sorte que l'on
regarda aus moiens de passer l'Escaut pour s'aprocher
de l'ennemi, et voir s'il donneroit ouverture à faire
quehjue chose, ou en vse séparant dans les places, ou
en s'opposant au passage de la rivière.
Les ennemis avoint tellement inondé le pais depuis
Valencienne jusques à Condé, et de Condé jusques à
Saint Gilain, qu'il n'i avoit pas d'apparence de tenter
le passage en ces endroits là, et leur armée estoit der-
rière pour l'empescher : de sorte que l'on se résolut
de marcher en diligence entre Bouchain et Valen-
cienne^. M. le mareschal de la Ferté avoit l'avantgarde ;
1. Blanc laissé dans le ms. — Il s'agit de Bouvignes [Gazette,
1655, p. 929-930); Casteinau, détaché le 2 août [Mémoires de
Bussy-Rabutin, I, 428), fit « abatre les murailles de Bovines, en
conséquence de la résolution prise en conseil de guerre, la
place ne pouvant être fortifiée à cause de la scituation désa-
vantageuse »; il était de retour le 8 [Gazette, 1655, p. 931), ou,
d'après Bussy-Rabutin (I, 432), le 9.
2. Il y arriva le 11 août et y séjourna le lendemain [Gazette,
1655, p. 921; cf. Mémoires du duc d'York, p. 588).
3. On avait pu constater quelques jours auparavant l'état de
défense de cette place, devant laquelle Casteinau s'était rendu
le l"^"" août avec quatre mille chevaux, « comme s'il avoit eu
dessein de l'investir » [Gazette, 1655, p. 918).
4. « Ici le vicomte passe sous silence les excellens avis qu il
donna dans le conseil de guerre et qu'on a trouvés dans les
[1655] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 31
et, estant parti la nuit d'auprès de Bavai*, il arriva
vers le midi à une (sic) lieu nomé La Neufville, où,
ayant jette deux ponts et ne trouvant point de résis-
tance, il commença à y faire passer son armée, dont
quelques escadrons estoint desjà au delà de l'eau
quand M. de Turenne arriva dans la fin du jour; et la
nuict les armées passèrent l'eau avec leur bagage. Une
partie de la cavallerie de l'ennemi s'avança à une
demie lieu de là; mais, voiants que l'armée passoit,
elle se retira auprès de Valencienne, où le corps de
leur armée estoit arrivé ce jour là. Ils jettérent la
nuict quelque infanterie dans Bouchain, et commen-
cèrent à se retrancher ; mais ils le firent sans estre
bien résolus si ils garderoint ce poste là si l'armée du
Roy venoit à eux : en sorte que le lendemain, comme
ils virent qu'après avoir passé la rivière on marclioit
droit à leur camp, ils commencèrent à faire filer leur
avantgarde droit à Gondé; et comme on n'a d'ordi-
naire pas envie de se retirer que l'on ne sache assu-
rément si c'est toute l'armée qui marche, et que l'on
se flate souvent que c'est seulement un corps de caval-
lerie, M. le Prince demeura un peu long temps avec
son arriéregarde^ à marcher. Gomme l'on ne voioit
pas leurs mouvements, on croioit qu'ils vouloint
demeurer dans le retranchement, et M. de Turenne
Mémoires du duc d'Yorck » (Note de Ramsay). Mazarin aurait
voulu qu'on passât la Haisne « à la barbe » de l'ennemi.
Turenne représenta que l'entrepinse était dangereuse, et qu'il
était préférable de passer l'Escaut vers Bouchain, puis à Condé :
c'est cet avis qui prévalut [Mémoires du duc d'York, p. 589).
1. Dans la nuit du 12 au 13 août; il passa l'Escaut le jour
même [Gazette, 1655, p. 934; cf. Mémoires du duc d'York,
p. 589).
2. Ms. arriegarde.
32 MÉMOIRES [1655]
allendoit le canon et l'infanterie, qui estoit un peu
derrière, pour les attaquer; cepandant il faisoit avan-
cer M. de Gastelnau avec son corps pour se saisir d'un
bois proche de leur camp, et vouloit qu'il avançast
dans leur flanc, qui paroissoit estre un peu descou-
vert, n'i ayant que la teste de leur camp retranché, et
ce flanc là ne l'estant pas. Comme M. de Gastelnau
avançoit, et que M. de Turenne estoit un peu loing de
là, attendant l'infanterie et le canon, il vit que l'armée
de l'ennemi se retiroit, et qu'il n'i avoit plus que
quelques escadrons dans le camp : de sorte qu'il
manda à M. de Turenne que l'ennemi se retiroit, et
eust ordre de suivre avec son corps. Quand on estoit
sorti du camp des ennemis en allant vers Gondé, c'est
un pais fort estroit. M. le Prince, ayant laissé filer
toutes les troupes, estoit demeuré avec sept ou huict
escadrons à l'arriére garde. L'armée de l'ennemi
n'avoit pas mené de bagage au camp de Valencienne,
ce qui leur donnoit grande facilité à se retirer. M. de
Gastelnau s'avança avec quelques escadrons des siens,
dont un ou deux ayant passé un défilé, M. le Prince
retourna lui mesmes avec peu de gens, et fit repasser
en confusion ce qui avoit passé le défilé. On escar-
moucha un peu à cette arriéregarde, et il ne s'i fit
rien autre chose, car l'ennemi, ayant passé la rivière
d'Escaut auprès de Gondé, laissa deux mille hommes
dans la place, et se retira deux heures devant le jour
vers Tournai.
L'avantgarde de l'armée du Roy arriva fort tard à
la veue de leur camp ^ y ayant entre les deux armées
1. Ici le ms. intercale les mots auprès de camp.
[1655] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 33
l'Escaut, que i'ennemi avoit passé; et M. le mares-
chal de la Ferté estant arrivé le lendemain de bon
matin sur le bord de l'eau pour prendre l'avant-
garde, et avec dessein de passer la rivière pour
combattre l'ennemi, on vit à la pointe du jour qu'il
s'estoit retiré, comme j'ai dit, vers Tournai, ayant
laissé cette infanterie dans Gondé. Ce fut cette nuict
là que M. de Turenne escrivit à M. le Cardinal, qui
estoit avec le Roy au Quénoi, et lui fit une relation
de ce qui s'estoit passée La lettre tombant entre les
mains de M. le Prince, il trouva fort mauvais deux
choses : l'une qu'il mandoit que M. le Prince avoit dit
qu'il ne vouloit pas quitter le poste de Valencienne, et
l'autre que l'on lui avoit dit qu'un des escadrons de
l'arriéregarde des ennemis avoit passé l'Escaut à
nage. Ce qui obligea M. de Turenne à mander la pre-
mière, ce fut que beaucoup de gens de condition ayant
parlé aus gens de M. le Prince à l'arriéregarde, ils
dirent le soir à M. de Turenne qu'ils disoint que si
M. le Prince eust esté creu, qu'il n'eust pas quitté le
poste de Valencienne; et pour ce qu'il mandoit de l'es-
cadron qui avoit passé à nage, M. de Saint Lieu, coro-
nel, lui avoit dit quand il l'aborda : et en effect, quand
l'ennemi rompit son pont sur l'Escaut, il y avoit
quelques gens que l'on dit qui passèrent à nage; pour
le reste de la relation, M. de Turenne ne le nommoit
en rien, ni n'appuioit pas sur la retraite précipitée des
ennemis, ni sur le mauvais parti qu'ils prirent de
venir à un poste au devant de l'armée du Roy pour le
quitter en sa présence, et en suite de cela entrer dans
1. MP 470 : voir notre Appendice I, n° 86.
II
34 MÉMOIRES [1655]
une telle confusion, qu'ils abandonnèrent toutes les
rivières et les pais du monde les plus avantageux,
ayant une armée (s'ils ne l'eussent pas affoiblie en
prenant jalousie de leurs places sans sujet) qui n'estoit
pas inférieure à celle du Roy.
M. le Prince se sentit fort piqué de cette relation,
qui lui tomba entre les mains, et envoia un trompette
à M. de Turenne, avec une lettre qu'il lui escrivoit fort
piquante ; et lui mandoit que, s'il avoit esté à l'avant-
garde de l'armée aussi bien que lui à l'arriéregarde
de la sienne, qu'il eust mieux veu les choses, et qu'il
n'eût jamais creu qu'il en eust dit de si esloignées de
la vérité ^ M. le Prince escrivit aussi à beaucoup d'of-
ficiers^ de l'armée du Roy, come voulant faire un mani-
feste de son action, et manda aussi à M. le mareschal
de la Ferté que M. de Turenne ne parloit pas de lui
en bons termes dans sa relation^ : mais comme il l'en-
voioit, on ne pouvoit pas supposer des choses qui n'i
estoint pas. M. de Turenne receut la lettre de M. le
Prince devant beaucoup d'officiers et leur montra
aussi tost, ne mandant rien sur l'heure au trompette :
et en efîect cela ne le fascha pas, ne se sentant en cela
avoir rien fait, ni contre l'estime qu'il a pour M. le
Prince, ni contre le respect que l'on doit à un prince
du sang; mais il vit bien que les choses ne lui ayant
1. MP471 : voir notre Appendice I, n° 87. En note Aimé
Champollion donne le texte d'un billet de Caillet à Lenet sur
lequel cf. le n° 67 dudit Appendice.
2. Le duc d'Aumale [Histoire des princes de Condé, VI, 424)
dit, avec raison, semble-t-il, que les seuls officiers à qui Condé
écrivit furent La Ferté et Castelnau.
3. MP 472-473 : voir notre Appendice l, n°^ 88 et 89.
J
[1G55] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 35
pas réussi jusque là, il s'eschaufoit sur une^ bien
légère. Aussi, comme M. le Prince passoit un peu les
bornes de ce qui se pratique, il dit à son trompette
qu'il le feroit mal traiter s'il portoit de semblables
lettres-, et ne rescrivit point à M. le Prince qui, dans
cette fin de campaigne et dans la suivante, a tesmoigné
beaucoup d'aigreur contre lui, ne s'estants point escrit
comme ils avoint fait les années précédentes ^
On passa l'Escaut auprès de Gondé; et, come il estoit
inutille de suivre l'ennemi, qui se mettroit sous Tour-
nai, ou y passeroit la rivière, on attaqua Gondé, qui
fut pris le troisième jour de la trenchée ouverte ^ Les
fortifications n'en estoint pas bonnes, et il n'i avoit
que de petits travaux qui ne valloint guéres mieux
qu'un retranchement de camp; mais comme il y avoit
deux mille hommes dans la place, ils firent grand feu
quand on Iravaillioit, et tuèrent beaucoup de soldats
et deux capitaines aus gardes avec d'autres officiers.
Durant ce siège, M. de Bussi estant allé pour escorter
1. (chose).
2. Cet incident est raconté aussi par le duc d'York (p. 591),
par Bussy-Rabutin (I, 440) et par Montglat (p. 309). Près d'une
année plus tard, Condé disait àLaFerté, fait prisonnier devant
Valenciennes : « J'aurais souhaité que voire camarade eût été
pris plutôt que vous, je lui aurais appris à écrire la vérité; ce
n'est pas que je le craigne en campagne, je vous appréhende-
rais bien plus que lui » [Mémoires de Puységur, II, 224-225).
3. C'est peu de temps après cet incident, le 19 septembre,
que parut une « ordonnance portant defFenses à tous gens de
guerre ny autres de conférer ny parler au prince de Condé et
ses adhérentz » (Bibl. nat., ms. fr. 4190, fol. 329-330).
4. Le comte d'Hennin, qui commandait dans Condé pour
S. M. catholique, capitula le 18 août [Gazette, 1655, p. 961 et
suiv.].
36 MÉMOIRES [1655]
les fourageurs avec trois régiments de cavallerie, en
se retirant après que touts les fourageurs turent reve-
nus au camp, il fut chargé par quelque cavallerie de
l'armée de l'ennemi qui estoit venue à Valencienne, et
fut battu avec fort peu de résistance ^
On estoit si fort avancé dans le pais de l'ennemi,
qu'il avoit jalousie pour toutes ses places; et ainsi, en
les garnissant d'hommes, il n'osoit s'aprocher en corps
d'armée; et il leur arrivoit en cela une chose fort ordi-
naire, qui est que l'on craint beaucoup plus d'un
ennemi qu'il ne peut exécuter; et, quoi que l'on ait
une grande expérience, on ne laisse pas d'apréhander
des choses que l'on sçait bien que l'on ne feroit pas,
si on estoit à la place de l'ennemi; mais comme il
arriveroit de grands maux si un ennemi faisoit plus
qu'on ne pense, on aime mieux remédier à ce que
mesme on croit qu'il ne peut pas faire. Ainsi l'ennemi
envoia un corps pour couvrir Bruxelles, et l'armée du
Roy avoit beaucoup de peine à avoir des vivres sans
s'avancer plus avant que Gondé. Elle alla de là assiéger
Saint Gilain, qui n'en est qu'à trois lieux, et où les
vivres venoint avec la mesme facilité.
Le Roy, qui avoit demeuré au Quénoi^ durant cette
marche de l'armée, s'en vint au siège de Saint Gilain^,
qui fut pris'^ en peu de jours. On donna la mesme
1. Voir dans les Mémoires de Bussy-Rabutin (I, 436-438) les
détails de cette action, qui eut lieu le 16 août.
2. 11 y était arrivé le 13 août [Gazette, 1655, p. 921).
3. Le 23 août [Gazette, 1655, p. 958; cf. Lettres de Maza-
rin, VIT, 66).
4. Le 25 [Gazette, 1655, p. 994). Le comte de Schomberg fut
nonamé au commandement de cette place le 7 septembre (Bibl.
nat., ras. fr. 4190, fol. 314-315 v").
[1655] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 37
capitulation qu'à Coudé, qui fut d'en laisser sortir la
garnison, et la conduire à la plus prochaine place. Le
Roy, après avoir demeuré huict ou dix à l'armée,
s'en retourna à Guise, et son armée demeura plus de
six sepmaines à faire travailler à la fortification de
ces deux places, et à faire venir des convois pour les
munir. Ilfalloit que touts les vivres vinssent de Guise :
car encores que Landrecies et le Quénoi donnassent de
la facilité pour les convois, c'estoint des cotiquestes
si nouvelles et si dépourvues de vivres, qu'il falloit leur
en aporter de France, et pour l'armée aussi ; de sorte
qu'il y avoit quatres places ausquelles il falloit fournir
le courant, et ravitaillier pour tout l'hiver, et outre
cela donner le pain touts les jours à l'armée, ce qui
donna une grande peine à achever la campaigne*, et
on ne quitta point le pais (ju'après estre avancé dans
le mois de novembre.
L'ennemi creut longtemps que l'on vouloit avancer
vers Bruxelles, ce qui lui osta la pensée d'empescher
les convois ; et outre cela ils furent un peu long tenps
à revenir du mauvais succès de la campaigne. A la fin,
néamoins, ils se remirent ensemble, et vindrent sur
la rivière de Sambre. M. de Turenne, ayant mis plus
de quatres mille hommes de pied dans les places con-
quises, demeura jusquesau sept ou huitième novembre
assés proche de l'ennemi. M. de Gastelnau^ estant
demeuré à Gondé^ avec un corps d'infanterie d'envi-
1. MP 473-474 : voir notre Appendice I, n" 91.
2. Castelnau avait été nommé, par commission du 19 sep-
tembre 1655, au commandement de toutes les troupes mises
en garnison dans les places, châteaux et autres lieux conquis
en Hainaut (Bibl. nat., ms. fr. 4190, fol. 326 v°-329j.
3. MP 474, note : voir notre Appendice I, n° 90.
38 MEMOIRES [1655]
ron deux mille cinq cents hommes, l'armée se retira
vers Ribicmont', le mauvais temps empeschant qu'il
n'i peut plus venir de convoi à l'armée, à cause que
les chemins estoint trop rompus; et, comme il se reti-
roit, il vint un secrétaire nommé Rouserot^, que M. le
Cardinal lui envoioit, pour lui dire que M. de Oquin-
cour s'en estoit allé à Péronne, et que l'on avoit advis
(ju'il traictoit avec les Espagnols pour Han et pour
cette place là; il faisoit aussi entendre à M. de
Turenne que l'on souhaiteroit qu'il s'approchast de
Péronne avec l'armée, mais néamoins il ne lui porta
nul ordre exprès. M. de Turenne lui dit qu'il croioit
que, s'il s'approchoit avec l'armée, cela obligeroit
M. d'Oquincour à prendre quelque résolution extrême,
et que, la chose se pouvant racomoder, il ne falloit
rien faire qui précipitast la résolution de M. d'Oquin-
cour. L'armée de l'ennemi n'estoit pas ruinée, ayant
tousjours demeuré dans leur pais, et celle du Roy
estoit fort affoiblie par les longues fatigues et par la
nécessité des vivres que la longueur du chemin des
convois leur avoit causée^ : de sorte que c'estoit un
estrange contretemps d'apréhander en ce temps là
1. A. la date du 9 novembre, l'armée de Turenne était campée
à Moy et celle de La Ferté à Ribemont, s'étendant jusqu'à
Housset et à Sons [Gazette, 1655, p. 1270).
2. Ce secrétaire de Mazarin, dont on trouve de fréquentes
mentions dans le recueil des lettres du cardinal, s'appelait, en
réalité, Roussereau. Turenne le reçut le 2 novembre [Mémoires
de Bussy-Rabutin, I, 452; le texte de cet auteur porte Rous-
seau).
3. Cf. dans le recueil des Lettres de Mazarin (VII, 120-121)
une lettre écrite le 5 novembre, lendemain du jour où Rous-
sereau revint auprès du cardinal après avoir vu Turenne.
[1655] DU MARÉCHAX DE TURENNE. 39
avec raison que M. le Prince et l'armée espagnolle
eussent à leur disposition Péronne et Han, qui sont
deux places sur la Somme, et de très considérables
entrées pour porter la guerre jusques auprès de Paris
et dans la Normandie.
La présence de M. le Prince dans ces conjonctures là
rendoit la guerre en partie civile, ce qui faisoit la con-
séquence de ces places beaucoup plus grande que si les
Espagnols ne l'eussent pas eu dans leur parti : ce qui
a obligé M. de Turenne, dans tout le temps que l'on a
négotié avec i\I. le mareschal d'Oquincour (s'en estant
allé à Gompiégne* trouver la Cour, où il demeura jus-
qu'à la fin de la campaigne^), à conseillier à M. le Car-
dinal de ne point faire aprocher l'armée de Péronne,
et de ne point donner suject à M. le mareschal
d'Oquincour à entrer en liaison avec les ennemis-^.
M. le Cardinal avoit souvent sur le cœur que cela lui
estoit fascheux, qu'il fallust que le Roy traitast avec un
de ses sujects, et sous des conditions bien rudes,
1. Le 8 novembre; il en repartit le lendemain [Lettres de
Mazarin, VH, 128).
2. Turenne fait allusion à un second séjour qu'il fît à Com-
piègne, et qui dura à peu près toute la seconde moitié de
novembre [Gazette, 1655, p. 1295 et 1367).
3. Quelques années plus tard, un des correspondants de
Turenne lui rappelait ses conseils de modération : « Je me
souviens que vous dites à feu M. le Cardinal à Compiégne, sur
l'affaire de M. d'Hocquincourt, qui demandoit deux cens mille
écus, et que S. E. faisoit difficulté d'accorder, que vous lui
conseilliez d'en donner plutôt cinq cens mille que de reculer
cette affaire, et que M. le Prince, avec les Espagnols dans
Péronne, coûteroit plus de vingt millions, et peut-être la perte
du royaume » (D'Estrades à Turenne, Londres, 21 août 1662.
Grimoard, I, 348-349).
40 MÉMOIRES [1655]
demandant deux cent mille escus, et qu'un des gou-
vernements demeurast à son fils (il est vrai que l'on
y prenoit une entière confiance) ; mais quand on regar-
doit Péronne et Ham entre les mains de M. le Prince,
et toute l'armée d'Espaigne pour le soutenir; voiant
aussi l'assiète des esprits de presque tous les per-
sonnes de calité de France, qui ne demandoint qu'un
désordre, ou pour se mettre contre la Cour, ou pour
s'en faire aclietertrés cher; M. de Turenne a tousjours
porté l'esprit de M. le Cardinal à n'entrer point dans
une affaire dont il est bien malaisé d'en voir que de
fort mauvaises suites. M. le Prince et une partie de
l'armée d'Espaigne vindrent à Cambrai, et il y eust
durant quinze jours auprès de M. le mareschal
d'Oquincour des envoies du Roy, et d'autres des Espa-
gnols, à qui il donnoit des audiences séparées, ne se
cachant point aus uns ni aus autres de ce que chaque
parti lui offroit, comme s'il lui eust esté libre de choi-
sir^. L'arrest de Madame- de Chàtillon^, comme elle
s'en aloit le trouver, et laquelle avoit ménagé M. le
mareschal d'Oquincour pour les intérests de M. le
Prince, l'obligea, à ce qu'il dit, en estant fort amou-
reux et craignant que l'on ne la traitast mal, à faire
son accomodement avec le Roy : c'est une longue his-
toire de la part que l'abbé Fouquet y eust*, et comme
1. Cf. Lettres de Mazarin, VII, 134.
2. Ms. M.
3. Elle fut arrêtée à Mello le 8 novembre [Lettres de Maza-
rin, VII, 125, note 3) et conduite à Paris chez un nommé de
Vaux, rue de Poitou; elle y fut retenue trois semaines (Bussy-
Rabutin, Histoire amoureuse, éd. Lalanne, II, 405-406).
4. Voir à ce sujet Lettres de Mazarin, VII, 125, 129, 132,
135, 137, 148, et Histoire amoureuse des Gaules citée ci-dessus.
[1655] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 41
l'on prist beaucoup de lettres que M. le Prince lui
escrivoit, en estant aussi en ce temps là fort amoureux,
au moins comme il le paroissoit par là. Le traité fut
que l'on lui donneroit deux cent mille escus, et qu'il
remettroit Péronne et Han entre les mains du Roy; on
lui accorda de donner le gouvernement de la première
à son fils, à qui M. le Cardinal prenoit beaucoup de
confiance*.
M. le Prince, qui s'estoit avancé à deux ou trois
heures de Péronne, et qui le reste du temps demeuroit
avec un corps d'armée auprès de Cambrai, se retira
vers la Sambre, ayant apris le traité. On fut en doute
s'il attaqueroit Condé ou Saint Gilain en se retirant, et
pour cela l'armée du Roy s'estoit avancée jusques
auprès de Saint-Quentin; mais ayant appris (ju'ils se
retiroint plus avant dans leur pais, le Roy, après avoir
esté à Han 2 et à Péronne, ayant M. le Cardinal avec
lui, s'en alla à Paris, et M. de Turenne deux jours
après ^, les quartiers d'hiver ayants esté distribués à
l'armée.
Ce fut cet hiver là que l'on comença à mettre la
1. Cl. sur cet arrangement, dans le recueil de M. d'Avenel
(Vil, 147-149), une lettre de Mazarin du 25 novembre. Les
lettres d'abolition accordées au maréchal d'Hocquincourt, don-
nées à Compiègne au mois de novembre 1655 (Bibl. nat., ms.
fr. 4190, fol. 424 ¥0-428 v°), furent adressées le 28 au Parle-
ment de Paris [Ibid., fol. 428 ¥"-429) pour y être enregistrées.
C'est par provision du 22 décembre que Georges de Monchy
obtint la lieutenance des gouvernements de Péronne, Montdi-
dier et Roye, résignée par son père, le maréchal d'Hocquin-
court (Pinard, IV, 213).
2. Il était parti de Compiègne le 30 novembre pour coucher
à Noyon, et le lendemain à Ham [Lettres de Mazarin, VII, 162).
3. Le 11 décembre [Gazette. 1655, p. 1402).
4? MÉMOIRES [1656]
cavallerie dans les villages S la faisant paier sur les
laillies, à raison de vingt sols par cavallier et un
nombre certain de places pour les officiers, ce qui
empeschoit la dépence des remises de l'argent, faisoit
<iu'il n'i eust point de nonvaleurs, les troupes les
tirants eux mesmes sur les lieux; et les cavalliers,
estant dispersés par les villages, leur servoint de sau-
vegardes, et dépendoint sur les lieux une bonne par-
tie de l'argent qu'ils en tiroint : ce qui a fait que
beaucoup de villages du plat pais ont labouré avec
plus d'assurance; et, contre l'opinion commune, une
partie des villages de Champaigne se sont remis par
cette nouvelle façon de distribuer les troupes.
Get^ hiver se passa dans une entière dépendance du
Roy et de la Reine pour M. le Cardinal, qui a voit
lousjours une grande considération pour M. deTurenne,
lequel savoit autant que personne les intérests de la
Cour les plus cachés; et assurément, dans une affaire
ditficille, il eust eu la principale confiance; mais M. le
Cardinal, n'estant nullement contraint, ni par le Roy,
ni par la Reyne, et ayant une parfaite cognoissance
de touts les esprits de la Cour, vivoit selon les senti-
ments dans lesquels il savoit qu'un chaquun estoit,
ayant cette manière fort particulière de mener les
esprits à son point, et de leur faire prétendre plus ou
moins de choses, selon qu'il cognoist qu'ils^ les sou-
haitent avec plus ou moins d'ardeur.
1. Sur les ordonnances du 20 novembre 1655, auxquelles
Turenne fait ici allusion, cf. Louis André, Michel Le Tellier et
l'organisation de V armée monarchique (Montpellier, 1906, in-8°,
p. 389 et suiv.).
2. En marge est écrit 1656.
3. (les prétendent).
[1656] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 43
Les convois que l'on avoit mis clans Gondé^ et dans
Saint Gilain, et le soin que M. de Gastelnau prit durant
tout l'hiver, y en ayant fait entrer beaucoup de petits
par la commodité du Quénoi^, mirent ces places en
estât de n'avoir point de nécessité jusques au mois de
may : auquel temps M. de Turenne, estant sorti de
Paris, s'en alla à la frontière, et s'en alla à^ Gondé, y
menant un grand convoi ; et les chevaux des vivres
estants en ce temps là à la frontière, avec l'aide aussi
des chevaux des paisans, en dix ou douxe jours on
mit quantité de vivres dans les places avancées suffi-
samment pour y entretenir l'armée et pour y en
avoir pour les garnisons. Les ennemis n'estants
point en campaigne, il n'i eust nulle difficulté pour les
convois.
En ce temps là le Roy vint à la Férc*; et M. le
Cardinal ayant souvent parlé à M. de Turenne des
desseins de la campaigne, on avoit remis jusqu'à ce
que l'on fût sur la frontière pour voir ce qu'on pou-
voit entreprendre. M. le mareschal de la Ferté y vint
avec son corps de Lorraine; mais s'estant trouvé
incommodé^, il ne peut venir à l'armée que bien
avant dans le siège de Valencienne. Le Roy estant
1. « Les convois continuans de venir en cette ville avec le
bonheur accoustumé, ces jours passez nous en receumes encor
deux de toutes sortes de munitions de guerre et de bouche »
(Dépêche de Condé, 18 mars. Gazette, 1656, p. 309).
2. Cf. Gazette, 1656, p. 310, 392, 441, 514.
3. Cette préposition, réclamée par le sens, est omise dans
le ms.
4. Il y arriva le 6 juin [Gazette, 1656, p. 585).
5. Il attendit son rétablissement à Guise [Gazette, 1656,
p. 634); le 28 juin on le voit rester à Marie « fort incommodé
de ses goûtes » [Ibid., p. 657).
4 5 MÉMOIRES [1656]
sur la frontière, et l'armée des ennemis n'estant pas
ensemble, à cause que la venue de Don Juan d'Au-
triche ^ estant comme un nouvel establissement, avoit
retardé leurs affaires, cela fit songer à des entreprises
un peu vastes; et quand M. le Cardinal proposa à
M. de Turenne- de lascher à trouver Tournai dégarni,
et en ce cas là l'attaquer, ou si on le trouvoit trop
bien pourveu d'hommes, de revenir assiéger Valen-
cienne, il ne s'i opposa point, quoi qu'il ait assés de
considération pour craindre un mauvais événement,
estant néamoins assés aise de hasarder (juelque chose
quand on en a un peu les moïens, et croiant qu'à la
guerre il faut tousjours tascher à faire de nouvelles
choses, et que, dès que l'on se relasche, on sent bien
que l'on ne se satisfait pas entièrement. Il y avoit beau-
coup de troupes et de recreues à joindre l'armée ; mais
comme l'ennemi n'estoil pas ensemble, il n'estoit pas
dangereux, quoi que tout n'eust pas joint, de marcher
dans le pais de l'ennemi : de sorte que M. de Turenne,
ayant mis ensemble ce qui estoit sur la frontière,
marcha en grande diligence à Condé, et de là jusqu'à
deux lieux de Tournai^ avec toute la cavallerie, faisant
1. Il s'embarqua à Barcelone le l*"'' mars [Gazette, 1656,
p. 332), relâcha à Minorque, puis en Sardaigne, arriva à Gênes
le 23, incognito, et fit un court séjour à San Pier d'Arena [Ibid.,
p. 391-392); passant par Milan, Trente et Innsbruck [Ibid.,
p. 440), il arriva à Bruxelles le 11 mai [Ibid., p. 513).
2. Sans doute lors de l'entrevue qu'ils eurent à la Fère le
3 juin 1656 [Gazette, 1656, p. 585). Dans une lettre datée du
16 juin, c'est-à-dire postérieure à la reconnaissance faite par Tu-
renne vers Tournai, Mazarin fait allusion à l'éventualité du siège
de Valenciennes, qu'à mots couverts il appelle « l'autre place
dont nous sommes convenus » [Lettres de Mazarin,Y\\, 226-227) .
3. Le 14 juin (Talon à Mazarin, Condé, 15 juin 1656. Arch.
[1656] DU MARÉCHAL DE TURENiNE. 45
suivre l'infanterie, le canon et tout l'équippage des
vivres, que M. le marquis d'Usel commandoit. Gomme
il fut par delà Mortaigne, ayant envoie M. de Castel-
nau, qui passa par Saint Gilain avec une partie de la
cavallerie pour investir Tournai, il sceut qu'il y avoit
quelques régiments de l'ennemi campés auprès de
Tournai; et comme la pensée de l'attaquer n'estoit
que sur ce qu'il seroit sans garnison (n'i ayant point
d'apparence de faire un siège qui durast quelque temps
si avant dans le pais ennemi, et par conséquent si
esloigné de ses vivres et de ses munitions de guerre),
il retourna à Condé; et, ayant laissé son pont à Mor-
taigne, qui est situé au lieu où l'Escarpe et l'Escaut
sejoingnent, avec un corps de troupes^ pour attendie
quatre mille qui venoint du costé d'Arras, il marcha le
lendemain au matin devant Valencienne, ayant donné
ordre à ce corps laissé à Mortaigne et ans troupes
qu'il attendoit de l'i venir joindre.
Il n'i avoit dans Valencienne pas plus de mille
hommes de pied et deux cents chevaux ; mais, comme
c'est une grande ville, la bourgeoisie peut augmenter
le nombre de l'un et de l'autre. L'Escaut passant au
travers de la ville, M. de Turenne tît passer M. le mar-
quis d'Usel, quicomandoit le corps de M. le mareschal
de la Ferté, dans l'isle de Saint Amanf^, et lui ordonna
des AfF. étr., Corresp., Pays-Bas, 36, fol. 411). « Nous allâmes
passer proche d'Ourchy, qui était du gouvei^nement de la Bas-
sée », écrit Puységur [Mémoires, II, 199); « Ourchy » désigne
incontestablement Orchies.
1. C'était chose faite dès le 15 juin (cf. Lettres de Mazarin,
VII, 231-232).
2. Puységur rend compte [Mémoires, II, 200-201) d'un
entretien qu'il eut avec le marquis d'Huxelles au château de
46 MÉMOIRES [1656]
de marcher jusques à l'Escaut au dessus de la ville
sur le chemin de Bouchain; et lui, marchant par les
campai^nes qui regardent le Quénoi et Cambrai, investit
la place par ce costé là. Il y a voit en ce temps là fort
peu de difificulté à se communiquer par le haut de la
rivière; et, le mesme soir que M. de Turenne arriva
devant la place, il passa sur un pont qui fut fait au
quartier de M. le marquis d'Usel; et ayant laissé M. de
Gastelnau au dessous de la ville, on tit quiter à l'ennemi
deux redoutes qu'ils tenoint au dessous de la ville, de
façon que, dès la première nuict, la ville estoit assès bien
fermée. On commença dès le lendemain au matin à
travaillier à la circonvallation : de sorte que, le troisième
jour, il y avoit assès de terre remuée par tout pour
empescher un petit secours d'i entrer ; quoi que l'on
parlast de quelque retenue d'eau qui se pouvoit faire à
Bouchain, on n'avoit jamais creu qu'il y eust rien d'ap-
piochant à ce qui se^ vit depuis. Les ennemis tentèrent
un petit secours de sept ou huict cents hommes la troi-
sième nuict^ par le quartier des Lorrains, mais il n'i
entra personne; et quelques uns furent pris, et le reste
se retira à Bouchain.
Le cinq ou sixième jour, la circonvallation se mit en
fort bon estât, premièrement avec un seul fossé, et
après avec double fossé et des palissades; mais,
comme il n'i avoit pas beaucoup d'infanterie pour une
« Brebache » : ce dernier nom paraît bien désigner Beuvrages,
entre Saint-Amand et Valenciennes.
1. Ce pronom, réclamé par le sens, ne figure pas dans le
manuscrit.
2. Dans la nuit du 18 au 19 juin [Gazette, 1656, p. 634-635).
Cf. à ce sujet Lettres de Mazarin, VII, 237.
[1656] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 47
si grande enceinte, tout ne se pouvoit pas mettre en
également bon estât. On travaillioit seulement aus
principalles avenuées, et ce qui n'estoit pas si dange-
reux à estre attaqué se raccomodoit après. On comença
les deux ou trois premiers jours à voir croistre la rivière
entre Bouchain et Valencienne, et à se déborder dans
la prairie; mais ayant t'ait porter quantité de fascines,
on tenoit le passage libre ; si on eust veu au commen-
cement l'eau haute comme elle le devint depuis, on
n'auroit pas songé à pouvoir faire une communication,
ni à s'engager au siège; mais connue elle croissoit
peu à peu, on y remédioit par un soin continuel, et
presque toute la cavallerie de l'armée y portant deux
ou trois fois par jour des fascines, outre des régiments
entiers occupés à cela. A la tin, il y eust plus de mille
pas de distance où il y avoit au moindre endroit plus
de dix pieds d'eau, et aus autres beaucoup davantage,
et dans tous cet espace on fît un pont de fascines,
flottant en des endroits, et aus autres attachés avec
des piquets, sur lequel l'infanterie a toujours passé, et
la cavallerie dès qu'il estoit un peu racomodé; il y
venoit quelquefois de telles creues d'eau, que l'on
estoit dans l'eau jusques à la ceinture sur la digue ; mais
parle travail de l'armée ce jour là cela estoit racomodé.
G'estoit au dessus de la ville, et cependant au dessous
on fit des ponts de communication; en sorte que le
neufvième jour ^ on estoit en estât d'ouvrir la trenchée.
Les vivres que l'on avoit mené dans les places avan-
cées faisoint qu'il y en avoit abondance dans le camp,
et de munitions de guerre. Les ennemis ne peurent
1. Le 25, « la résolution avoit esté prise d'ouvrir le lende-
main la tranchée » [Gazette, 1656, p. 641).
48 MÉMOIRES [1656]
jetter auquun secours dans la ville, quoi qu'elle soit au
milieu de toutes leurs places. Gomme M. de Turenne
eust advis qu'ils s'estoint assemblés auprès de Douai,
et qu'ils alloint marcher vers le camp, on retarda de
trois jours l'ouverture de la trenchée, afin d'avoir plus
de temps detravaiilierà la digue et à la circonvallation.
L'ennemi attendoit aussi que la trenchée tùt ouverte
pour s'approcher. Le lendemain qu'elle le fut, ils se
vindrent loger à une lieu de l'armée, et, continuants à
marcher, ils se vindrent camper au dessus du camp des
Lorrains à une demie portée de canon des lignes. Leur
armée estoit de quelque peu plus (bible que celle du
Roy, Ils avoint au moins ving mille hommes ; la grande
estendue de la circonvallation, et la difficulté de ras-
sembler les quartiers, estèrent le moien de songer seu-
lement que l'on peut les attaquer. En se venants loger,
ils s'i retranchèrent dès le mesme jour; et on a dit
que Don Juan d'Autriche avoit voulu attaquer les hgnes
en arrivant ; elles se rendirent bien meillieures par leur
présence, et M. de Navaillie arriva avec quinze cents
hommes de pied : ce qui obligea à faire une avance à
la ligne, atin de gagner une petite hauteur qui estoit
entre les ennemis et le camp des Lorrains. On demeura
sept ou huict jours de cette façon ; la trenchée ouverte
dans un grand front, on estoit fort incommodé du
canon de la ville; néamoins on avança fort les premiers
jours, et on perdoit fort peu de gens; mais comme on
approchoit des travaux de l'ennemi, on commença à
perdre beaucoup de travaillieurs. 11 y avoit deux
attaques, et les ennemis ne firent point de sortie fort
considérable; mais, quand on approcha de la contres-
carpe des dehors, ils la défendirent fort bien, et on fut
[1656] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 49
repoussé trois ou quatre fois en s'i voulant loger. Les
ennemis de dehors n'estants campés qu'à une demie
portée de canon de l'armée du Roy, cela obligeoit
M. de Turenne à ne pas demeurer à la trenchée dès
que la nuict venoit, ce qu'il eust fait sans cela; et il a
tousjours tenu pour certain que les ennemis donneroint
aus lignes : de sorte que, comme il ne manquoit rien
pour continuer le siège, il ne le pressoit pas comme la
principale affaire, voiant bien que celle de dehors
deviendroit tout. Les ennemis voiants comme le siège
s'avançoit, on jugeoit à peu près comme eux du temps
qu'ils donneroint aus lignes, parce que c'estoit l'avance
du siège que l'on voioit bien qui leur feroit prendre
leur parti.
M. le mareschal de la Ferté vint à l'armée huict*
ou dix jours après la trenchée ouverte, estant encores
un peu indisposé'; il fit fort travaillier aus lignes
de son quartier, et à la digue dont j'ai parlé; et,
au bout de trois semaines de trenchées ouvertes à
l'attaque de M. de Turenne, il y avoit une branche
sur le bort du fossé de la place, et une autre branche
qui estoit descendue dans le fossé de la demie lune;
et, à l'attaque de M. le mareschal de la Ferté, on
avoit pris une tenaillie. Ceux de la ville avoint
fait leurs grands efforts ; et on voioit bien que,
1. Turenne paraît avoir écrit d'abord sept.
2. Le 28 juin, Mazarin ne prévoyait pas que La Ferté pût
être en état d'aller au siège de Valenciennes [Lettres de Maza-
rin, VII, 248). Le l*^"" juillet, il signale à Turenne que La Ferté
est arrivé la veille au soir à Guise « et prétend passer à l'armée »
[Ibid., p. 255). Le 6, il se réjouit d'apprendre que La Ferté est
arrivé au camp [Ibid., p. 265).
II 4
50 MÉMOIRES [1656]
depuis trois ou quatre jours, ils commençoint à se
relascher.
En ce mesme temps, l'armée de l'ennemi prit le
malin les armes; et en suite on vit marcher leurs
bagages vers Bouchain. On ne douta point qu'ils
ne donnassent cette nuict là aus lignes; leur camp
estoit sur une éniinence au dessus du quartier des
Lorrains; ils avoint à leur main gauche l'Escaut, sur
lequel ils avoint fait cinq ou six ponts, la rivière
estant fort estroite, et à leur main droite ils avoint un
petit ruisseau^ qui vient de devers le Quénoi, et qui
séparoit les Lorrains des autres quartiers de M. de
Turenne; les ennemis avoint aussi fait divers ponts
sur ce ruisseau là. On attendit toute cette première
nuict, ayant esté averti, par un homme qui se vint
rendre, qu'ils vouloint marcher vers le quartier de
M. le mareschal de la Ferté; ce que M. de Turenne
pouvoit faire, c'estoit de tenir de l'infanterie preste à
marcher sur la digue, avec ordre de passer si on
attaquoit le quartier de delà, ou de marcher en deçà au
lieu où ils verroint que seroit l'attaque. Dans une cir-
convallation très grande, il n'i avoit pas plus de douxe
mille hommes de pied, sur quoi il falloit de l'infanterie
à deux attaques, de façon qu'il estoit impossible d'avoir
auquun endroit bien garni ; mais on s'attendoit à un
grand corps de cavallerie derrière la ligne, et à l'in-
fanterie qui marcheroit promtement de renfort, et
aussi à ce que ceux qui attaquent s'embarrassent sou-
vent eux mesmes, pour petite que soit la résistance.
La première nuict se passa sans alarme, attendant à
1. La Bhonelle.
[1656] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 51
touts moments d'estre attaqués ; tout le jour du lende-
main on vit l'ennemi en bataillie sans bagage ; et la nuit
vint, que l'on estoit en cette disposition là, en laquelle
on avoit esté dès le jour auparavant. M. de Turenne
estoit au quartier qui regardoit celui des ennemis; et
M. le mareschal de la Ferté ayant passé leur garde et
pris quelques prisonniers, il avertit M. de Turenne
qu'ils lui avoint raporté qu'ils devoint attaquer son
quartier; mais ayant les ennemis en présence, sans
qu'il y eust rien qui les empescbast d'estre en une
demie heure devant les retranchements, il ne pouvoit
rien changer à la disposition première. On estoit aussi
averti qu'il y avoit un corps de trois ou quatres mille
hommes sous M. de Marsin à Saint Amand, qui devoint
faire une attaque à part; et M. de Turenne a tousjours
creu que les ennemis tenteroint une grande attaque au
front des Lorrains, ou il pouvoint venir en bataillie en
sortant de leur quartier, et que cependant M. de Mar-
sin, avec ce corps de Saint Amand , marcheroit dans l'isle
au dessous de la ville, ce qui estoit deux grandes lieux
de distance l'un de l'autre, et ainsi sans moien de se
pouvoir assister; mais Don Juan d'Autriche et M. le
Prince, ayant pris le dessein d'attaquer l'armée de
M. le mareschal de la Ferté, commencèrent à passer
la rivière à l'entrée de la nuict, laissant à leur ordi-
naire les gardes à la teste de leur quartier; celui des
Lorrains estoit si proche de celui des ennemis que
l'on avoit fermé toutes les grandes barrières, et il n'i
avoit, en tout le front du camp des Lorrains, que deux
sorties où il n'i passoit qu'un cheval de front : ce
qui estoit cause que l'on ne tenoit la nuict que dix ou
douxe chevaux hors des Hgnes. Ainsi l'ennemi, n'estant
50 MÉMOIRES [1656]
pas descouvert, passa la rivière d'Escaut derrière lui;
et M. le mareschal de la Ferté, n'ayant fait tenir per-
sonne hors des lignes, dans la croiance qu'il avoit que
cela estoit inulille, et ayant disposé ses troupes pour
attendre l'ennemi, lequel, sans estre descouvert ayant
passé l'eau, se mit en bataillie, les Espaignols à main
droite, et M. le Prince à main gauche.
La première alarme que l'on entendit fut quand ils
arrivèrent au premier fossé du retranchement. Ils y
donnèrent dans un grand front, et emportèrent la
ligne avec peu de résistance de l'infanterie, laquelle fut
fort mal secondée de la cavallerie. Au premier coup de
mousquet, deux régiments de M. de Turenne passèrent
la digue, que quatres autres suivoint; mais les pre-
miers qui y arrivèrent, qui fut du régiment de Ver-
vins, trouvèrent toutes les troupes de l'ennemi entrées
dans la ligne, laquelle dans l'obscurité de la nuict fut
emportée; et, quoi que M. le mareschal de la Ferté y
vint avec quelques escadrons, il y trouva la confusion
si grande, qu'il n'i peust faire auquun effect. Toutes les
troupes de l'ennemi, trouvants si peu de résistance,
comblèrent les deux fossés, rompirent les palissades,
et, le jour venant, marchèrent à la ville de Valen-
cienne, faisant suivre par leur cavallerie toutes les
troupes qui s'enfuioint. Il y eust, outre M. le mares-
chal de la Ferté, diverses personnes de condition qui,
ayants dans le désordre fait tout ce qui ce peut, estant
à la fin rompus, furent pris : de façon que, de toute
son armée, tout fut pris ou se retira à Condé; ce qui
causa la grande perte, ce fut qu'il n'i avoit qu'un pont
où les bagages s'embarrassèrent. Les deux régiments
que M. de Turenne avoit fait passer sur la digue ayants
[1656] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 53
esté deffaits par l'ennemi desjà entré dans la ligne, les
autres qui les suivoint s'arrestérent sur la digue, où
M. de Turenne arriva un peu après le commencement
du combat, lequel ne dura pas un quart d'heure depuis
le temps que les ennemis vindrent au bord du fossé
jusqu'à celui qu'ils furent en bataillie dans les retran-
chements.
Dans ce temps là le jour vint. M. de Turenne ne
sachant pas assurément ce qui s'estoit passé, y ayant
envoie en diligence ces gardes qui furent tout pris ou
tués, personne ne venant assés à temps pour défendre
la ligne ; et come on vit, par des cris qui se faisoint à
Valencienne, que la ville estoit secourue*, et, par ce
qu'il n'i avoit plus de feu à la ligne, qu'elle estoit
forcée, il envoia en diligence aus trenchées, afin que
l'on se retirast ; mais comme il y avoit plus d'une lieu
de là, on y arriva un peu tard, et quelques troupes
de l'ennemi avoint desjà passé dans la ville; de sorte
qu'il s'i perdit la moitié de ses troupes qui estoint dans
les trenchées. Le jour devenant plus grand, on vit
toute l'armée de l'ennemi en bataillie, qui marchoit droit
à la ville. M. de Turenne retira l'infanterie qui estoit
sur la digue, et commanda que l'on prît tout le canon
1. Voir aux Arch. des Aff. étr. [Cot^resp., Pays-Bas, 39,
fol. 13) la plaquette intitulée : Vera relatione di quanto è
seguito nel soccorso di Valencianes, con la rotta deW essercito
francese, che assediava detta piazza, commandando le armi de
Sua Maestà il serenissimo sig. Don Giovanni d'Austria, sig.
Prencipe di Condé et sig. marchese di Carazena. Tradotta del
fiamengo in italiano [Milano et in Genova, nella stamperia di
Gio-Maria Farroni, 8 p. in-4°). — L'événement fut annoncé à
Mazarin du Quesnoy le 16 juillet 1656 par Talon [Lettres de
Mazarin, VII, 275).
54 MEMOIRES [1656]
qui estoit sur les lignes, se réglant ans chevaux qui
estoint de garde pour mener les pièces d'un lieu à
l'autre en cas d'attaque ; il comanda aussi que l'on fit
abatre les lignes ; et, marchant avec les Lorrains vers le
quartier de M. de Gastelnau, il fit sortir M. de Navaillie ;
et ainsi on se rejoignit un peu au bord des retran-
chements.
Les ennemis firent passer un corps de cavallerie
dans la ville, et M. le Prince passa lui mesme en dili-
gence; mais on rompit la ligne en quantité d'endroits;
et, ayant fait ferme avec quelques escadrons, on se
mit en quelque ordre hors des retranchements, y
demeurant quelques tentes et bagages. Corne on se
rassembloit de tant de costés, il estoit impossible
qu'il n'i eust un peu de désordre; néamoins, à une
demie de la ville, on se mit en quelque ordre; et ces
troupes de l'ennemi voiants cela, elles s'arrestérent,
et ne suivirent pas avec grande ardeur, trouvants
en beaucoup d'endroits quelque chose à prendre ^
Gomme M. de Turenne ne se persuada que fort
tard qu'il estoit arrivé du désordre de l'autre costé de
la rivière, il est certain que, dans le temps qui restoit,
on fit ce qui se pouvoit pour se mettre au meillieur
ordre que l'on peut ; et ainsi, avec cinq ou six pièces
de canon, et l'armée ensemble, on marcha au Quénoi ;
les ponts s'estants rompus du dessous de la rivière vers
l'isle dont j'ai parlé, il ne s'i peut pas retirer de troupes
de l'armée de M. le mareschal de la Ferté vers le quar-
tier de M. de Turenne; et M. de Marsin, qui avoit fait
une attaque avec ces troupes de Saint Amant, ayant esté
1. MP 478-479 : voir notre Appendice 1, n° 92.
[1656] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 55
au commencement repoussé, le désordre estant com-
mencé dans l'armée du Roy de l'autre costé, fut aussi
cause de la grande perte de l'armée, parce qu'il aidoit
à leur couper le chemin du pont; de cette façon, les
ennemis, trovants beaucoup à piller, et ayants pris
M. le mareschal de la Ferté, et presques tous les offi-
ciers généraux, et quantité d'autres de son armée, ils
s'arrestérent ce jour là à Valencienne, n'ayant fait
guéres suivre l'armée avec leur cavallerie, comme les
troupes estoint dans la circonvallation pour défendre
la ligne qui estoit devant. Il n'i avoit point d'ordre de
bataillie fait ainsi en marchant vers le Quénoi ; il y avoit
un peu de confusion. Toute l'armée croioit que l'on
passeroit outre, et qu'on s'en iroit vers Landrecies et
sur les frontières de France ; et le bagage commençoit
desjà à filer par delà le Quénoi ; mais M. de Turenne
envoia quelques troupes pour le faire arrester; et,
ayant choisi un camp proche de la ville, l'armée s'i
logea cette nuict. Le lendemain, de grand matin, M. de
Turenne fit mettre l'armée en bataillie pour régler les
aisles de sa cavallerie, et aussi les bataillions de l'infan-
terie, et afin que l'on se mît ensemble, et que l'on se
rassurast, estant certain, quoi qu'il n'i eust de perte
notable que dans l'armée de M. le mareschal de la
Ferté, qu'il ne laissoit d'i avoir un grand estonnement.
Quoique le commun bruit fût que l'armée des ennemis
allast assiéger Gondé, M. de Turenne croioit bien qu'ils
pouvoint venir à lui, et certainement l'opinion de l'ar-
mée n'estoit pas que l'on les attendit. Ils avoint, le len-
demain du combat des lignes, receu un renfort de deux
mille hommes de pied allemans; et, ayants donné un
jour entier pour se remettre en ordre et se désemba-
56 MÉMOIRES [1656]
passer de leurs prisonniers, ils marchèrent le lende-
main droit a l'armée du Roy. Il est certain que, si
M. de Turenne n'eust craint cjue la perte du Quénoi,
qu'il se seroit retiré sur les frontières; mais il voioit
une si grande suite à cette retraite, par un mécon-
tentement général en France, et par la présence de
M . le Prince (qui donnoit lieu à tous les François mal
intentionnés pour la Cour d'avoir un prétexte de ne
cercher que son rétasblissement, et de ne point favo-
riser les ennemis) qu'il aima mieux attendre là les
ennemis que de commencer une retraite qui eust attiré
tant d'accidents.
Il falloit passer deux petits ruisseaux pour venir du
chemin par où venoint les ennemis au camp où estoit
l'armée du Roy ; et comme on sçait bien que les armées
ne s'approchent l'une de l'autre qu'avec beaucoup de
précautions, et que cela donne du temps, M. de Turenne
commanda que l'on ne prît point les armes, mais que
l'on se tînt prest, craignant que, par la marche de
quelque bagage, il ne se fit quelque méchante con-
tenance; et aussi il vouloit faire voir à l'armée qu'il n'i
avoit pas suject d'avoir de l'ambarras, encores que
l'armée de l'ennemi approchast d'eux ; et M. de Turenne
en discourust avec les officiers généraux ; mais on ne
tint point de conseil de guerre pour savoir si on demeu-
reroitdans ce poste là, ou si on seretireroit. Ainsi, l'en-
nenemi s'approchant à une portée de canon de l'armée
du Roy, M. de Turenne s'avança avec quelques régi-
ments de la grande garde, et l'ennemi, voiant toutes
les lentes tendues, et la grande garde à la teste, vit
bien que l'armée n'estoit pas deslogée, ce en quoi ils
[1656] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 57
furent trompés, ayant commandé trois mille chevaux
pour la suivre, et n'ayant jamais douté qu'après la
deffaite de Valencienne (sachants bien que ce qui restoit
de l'armée de M. le mareschal de la Ferté estoit à Condé)
que l'armée du Roy ne se retirast devant eux. Il est vrai
qu'il estoit venu quinze cents hommes joindre l'armée
du Roy, le jour qu'elle partit de devant Valencienne,
lesquels estoint destinés pour mener un convoi au
siège, lequel seroit au camp auprès du Quénoi.
L'armée de l'ennemi, arrivant un peu tard, ne songea
ce jour là qu'à se loger ; et M. de Turenne, n'ayant point
d'outils pour faire de grands travaux, et n'en voulant
point faire de petits qui n'eussent tesmoigné que de la
crainte, et n'eussent donné que peu de seurté, ne fit
pas travaillier. Les ennemis demeurèrent deux jours en
présence, sans avoir rien tenté; et tout ce temps là on
avoit nouvelle, par les prisonniers, qu'ils vouloint atta-
quer l'armée, et aussi qu'ils pensoint à marcher entre
le Quénoi et Landrecies, pour empescher les vivres et
les fourages à l'armée du Roy, auquel cas M. de
Turenne estoit d'advis de s'opposera cette marche des
ennemis, et de combattre, quoi que cela parust un peu
téméraire en Testât qu'estoit l'armée; néamoins en
prenant le parti de demeurer au Quénoi, il falloit ne
se pas relascher en rien.
Deux ou trois mille hommes qui s'estoint sauvés de
l'armée de M. le mareschal de la Ferté, à Condé, ayant
passé par Saint Gilain, vindrent à Landrecies, et de là au
Quénoi, le second jour que les armées furent en pré-
sence : de sorte que les ennemis, ne jugeants pas à
propos de rien entreprendre sur l'armée, marchèrent
58 MÉMOIRES [1656]
vers Condé. M. de Turenne, comme ii vit qu'ils des-
logeoit, envoia mille chevaux chargés de farine ^ à
Saint Gilain et Condé, dans laquelle place il y avoit
beaucoup de vivres au commencement du siège de
Valencienne; mais M. de Turenne, afin d'avoir toutes
ces provisions dans son camp, y en avoit fait venir une
grande quantité.
M. du Passage, qui commandoit dans Condé^, n'avoit
retenu que deux mille cinq cents hommes. Les enne-
mis trouvèrent beaucoup de facilité à assiéger cette
place là, laquelle ne servit principalement qu'à aider à
avancer des conquestes; mais, le siège de Valenciennes
estant levé, elle demeuroit si enclavée dans leur païs,
qu'il estoit fort aisé à l'ennemi, sans séparer leurs
quartiers qu'avec du temps, d'empescher que l'on ne
la secourust. Ainsi ils prenoint leurs quartiers les uns
après les autres, n'estants pas en peine que l'on y
peut jetter des vivres, à cause de la situation. M. de
Turenne en ce temps en mit dans Saint Gilain", estant
impossible d'aller à Condé, que les ennemis n'atta-
quèrent point de force; et M. de Turenne, ayant eu
nouvelle du gouverneur qu'il n'i avoit de vivres que
pour dix ou douxe* jours, ne creut pas qu'en Testât
1. Le 21 juillet {Gazette, 1656, p. 766).
2. Il avait été nommé à cet emploi le 7 septembre 1655 (Bibl.
nat., ms. fr. 4190, fol. 312; cf. Pinard, IV, 127).
3. Le 11 août [Gazette, 1656, p. 838) ; quinze jours aupara-
vant, il avait annoncé l'intention d'envoyer à Saint-Ghislain
« mille septiers de farine » (Turenne àMazarin, 28 juillet 1656.
Grimoard, I, 233).
4. Du Passage écrivait en ce sens à Turenne le 21 juillet
(Grimoard, I, 233). Le 28, Turenne écrit à Mazarin : « Je man-
derai à M. Dupassage, croyant que c'est pour le mieux qu'à
[1656] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 59
OÙ estoit l'armée, qu'il fût raisonnable de rien entre-
prendre^. Il en dit son sentiment à M. le Cardinal, qui
le trouva à propos, et il le vit à Guise- là dessus. Mais
comme le gouverneur avoit plus de vivres que pour
ce temps là, et que cela tira un peu en longueur, M. le
Cardinal fut d'advis que M. de Turenne marchast vers
l'Escaut, et lui laissa à son choix, ou de donner jalou-
sie au Catelet, ou de marcher vers la Lis.
Cette marche se fit dans le temps que Condé estoit
prest à capituler, et à dessein de sauver les troupes
qui estoint dedans. M. de Turenne, ayant passé l'Es-
caut, marcha à Arras^, et de là sur la rivière du Lis;
et il eust attaqué Saint Venant, s'il n'eust eu nouvelle
que Condé estoit rendu ^. La capitulation de la garni-
deux ou trois jours après la fin de ses vivres il se retirât en
garnison, afin qu ils ne soient pas faits prisonniers de guerre...
Je ne sais nul expédient de mettre des vivres à Condé » (Gri-
raoard, I, 234).
1. « J'advoue à V. E. que je me suis un peu mortifié de voir
l'ennemi prendre Condé, sans le secourir et sans rien faire
autre; mais, après avoir bien songé, je ne trouve rien à entre-
prendre l'aisonnablement, car assurément le malheur arrivé
est si frais, qu'il seroit plus à craindre à cette heure de prendre
un mauvais parti » (Turenne à Mazarin, camp de Berlaimont,
3 août 1656. Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 39,
fol. 33 et v°).
2. « Je me trouveray demain vendredy sans faute à Guise »
(Turenne à Mazarin, camp de Berlaimont, 10 août 1656. Arch.
des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 39, fol. 52). Turenne était
de retour au camp le 12 [Gazette, 1656, p. 838).
3. Turenne écrit à Mazarin, du camp près d'Arras, le 17 août
1656 au soir (Arch. des AfF. étr., Corresp., Pays-Bas, 39, fol. 61).
4. Cf. lettre de Turenne à Mazarin écrite au camp de Robecq
le 19 août 1656 (Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 39,
fol. 78; publ. par Grimoard, I, 235, sous la date du 20 août).
60 Ml^MOIRES [1656]
son fut qu'elle seroit ramenée en France par le pais
de Luxembourg*. Les ennemis, après avoir donné
trois ou quatre jours de temps à abattre les fortifica-
tions, marchèrent assés proche de Cambrai pour
donner jalousie qu'ils vouloint entrer en France, où
il y avoit grande espouvante, ou bien, en cas que Tar-
mée du Roy allast couvrir la frontière, attaquer Bétune
ou la Bassée. M. le Cardinal avoit fait tous les efforts
possibles pour remonter la cavallerie depuis l'action
de Valencienne. Il fit mettre de cette cavallerie, qu'il
avoit remontée, dans les places de la frontière ; et
M. de Turenne ne bougea point de Lens*, qui est à
quatre lieux d'Arras et trois de la Bassée.
Les ennemis, s'estants rafrachis quelques jours dans
les plaines entre Cambrai et Bapaume, marchèrent,
laissants Arras à leur gauche, pour s'en venir vers
Lens^, où M. de Turenne avoit demeuré dix ou douxe
jours, et mesmes en dessein d'i attendre l'ennemi;
mais comme il vit qu'ils pouvoint venir par des hau-
teurs, à la faveurs desquelles ils estoint maistres d'un
passage, auquel lieu seul on pouvoit les combattre, et
qu'il falloit, faute de fourages, desloger de Lens
devant eux, il aima mieux en partir devant qu'ils
fussent en présence ; et comme il sceut leur armée à
1. « Je vientz d'avoir nouvelles de Valencienne que les enne-
mis ont receu Mons'"du Passage à capitulation, s'obligeant d'es-
corter la garnison à la plus proche ville de Lorrayne » (Navailles
à Mazarin, Bapaume, 18 août 1656. Arch. des Aff. étr., Cor-
rcsp., Pays-Bas, 39, fol. 68).
2. On l'y voit dès le 24 août (Arch. des Aff. étr., Corresp.,
Pays-Bas, 39, fol. 78).
3. Le 2 septembre [Gazette, 1656, p. 1024), en passant par
Fampoux [Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 20).
[1656] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 61
trois lieux de lui, il marcha vers Bétune. Il voioit fort
bien que cela faisoit un mauvais effect dans l'esprit de
l'armée (encores un peu estonnée) de se retirer sur la
venue de l'ennemi ; mais ayant bien considéré la néces-
sité qu'il y a voit, il trouva plus à propos de ne se pas
arrester à ce scrupule^; il avoit vu sur la carte un
lieu nommé Houdain, qui estoit dans la situation qu'il
désiroit pour avoir Arras près de soi, et donner la main
à Bétune et à la Bassée; mais y estant arrivé, il y
trouva grande difficulté pour aller abreuver les che-
vaux'^ et un campement fort incomode; de sorte qu'il
se relascha un peu, et alla cercher un lieu plus proche
à loger, qui estoit la Bussiére, qui estoit distant d'une
lieu de Houdain; mais, comme il sceut, par des pri-
sonniers, que l'armée de l'ennemi estoit arrivée à
Lens, en intention de le suivre, estants bien glorieux
de cette retraite, et croyants qu'ils le feroint toujours
marcher devant eus, il creut que le lieu de Houdain
estoit meilUeur pour attendre l'ennemi, non pas qu'il
fût trop avantageux pour combattre, mais la principale
raison estoit que l'on y avoit Arras derrière soi pour
y avoir des vivres ; et demeurant à la Bussiéres, et
l'ennemi se logeant à Houdain, il en ostoit toute la
communication^ : de façon que, partant à minuict, afin
qu'au point du jour il peust estre en bataillie (croyant
bien que l'ennemi y marcheroit de bonne heure), il
1. (et estant arrrivé).
2. C'est évidemment ce mot que réclame le sens; mais le ms.
porte choses.
3. Cf. Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 20. Houdain est sur
le parcours de l'antique voie, dite Chaussée Brunehaut, qui
relie Arras à Thérouanne.
62 MÉMOIRES [1656]
marcha avec l'armée vers Houdain^ ; et mettant l'aisle
droite sur une hauteur, l'infanterie et l'aisle gauche
descendoint dans la plaine, prenants la distance quil
faut quand on se met en bataillie. Il y avoitun ruisseau
derrière; mais M. de Turenne ne le voulut pas passer,
craignant que l'ennemi ne se mît devant la Bassée,
dont la situation est de telle façon, qu'i arrivant dix
heures devant un ennemi, il est malaisé de la secourir ;
et M. de Turenne vouloit estre en estât d'i arrivei'
bien tost après l'ennemi, ce que le défilé du ruisseau
eust empesché.
A huict ou nœuf heures du matin, l'armée de l'en-
nemi comença à paroistre environ à une lieu et demie
de l'armée du Roy ^ ; et, comme ils la virent en bataillie,
ils firent alte plus de trois heures, et tindrent conseil,
après lequel ils marchèrent droit à l'armée. On croioit
combattre ce jour là, n'i ayant rien entre les deux
armées ; mais, la nuict venant, ils se mirent en batail-
lie à un petit quart de lieu de l'armée du Roy, esten-
dants leurs aisles de cavallerie et leur infanterie dans le
mesme ordre que celle qui leur estoit opposée. Dans
la nuict M. de Turenne se voulut saisir d'un village, et
y mettre son infanterie, afin de changer la forme de
l'aile gauche, qu'il ne trouvoit pas qui se peust bien
placer. Après avoir perdu trois ou quatres heures dans
cet embarras, il creut que le meillieur estoit de laisser
l'armée corne elle estoit, et fit faire en deux heures
1. Dans la nuit du 3 au 4 septembre (Arch. des Aff. étr.,
Corresp., Pays-Bas, 39, fol. 214; cf. Gazette, 1656, p. 1025,
et Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 20).
2. Entre les positions françaises et Labuissière (Me^/îo/Ves de
Bussy-Rabutin, p. 21).
[1656] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 63
quelques petits redans à la teste de l'aisle gauche ^ On
dit que l'ennemi estoit approché, croiant que l'on se
retiroit. Corne le jour vint, les ennemis vindrent recog-
noistre ; et il y eust quelques escarmouches, en quoi
se passa toute cette journée là. Le lendemain au matin,
ils marchèrent vers Lens- avec beaucoup d'ordre :
comme ce sont de grandes plaines, cela empesche les
confusions dans la marche. Il y eust assés d'escar-
mouches dans leur retraite, et cela commença un peu
à faire changer les esprits dans les armées, estant cer-
tain qu'il y avoit un peu de consternation dans celle
du Roy. M. de Turenne, au camp de Lens, avoit fait
souvent faire l'exercice à l'infanterie, et assurément
cela y avoit remis un peu de vigueur. Les ennemis
allèrent se loger auprès de Douai 3, d'où, quelques
jours après, ils détachèrent un corps d'infanterie pour
aller assiéger Saint Gilain^, pendant qu'ils couvriroient
le siège avec leur armée ; et la situation du pais leur
donnoit cette facilité là, et rendoit come une chose
impossible de l'aller secourir; et aussi, l'attaquants
avec peu de gens, le reste de leur armée suffisoit pour
1. Dans la nuit du 4 au 5 septembre [Mémoires de Bussy-
Rabutin, II, 21).
2. Le 6 septembre (Turenne à Mazarin, camp de Houdain,
6 septembre 1656. Arch. des Aff. éti'., Corresp., Pays-Bas,
39, fol. 129 v").
3. « L'ennemy est parti à ce matin de Lens et marche vers
Douay » (Turenne à Mazarin, en partant du camp de Houdain,
7 septembre 1656. Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 39,
fol. 128).
4. Don Fernando Solis et don Francisco Pardo arrivèrent
le 15 devant Saint-Ghislain, où ils furent rejoints par don Juan
d'Autriche, Condé et le marquis de Caracena; la circonvallation
fut commencée le 17 [Gazette, 1656, p. 1084-1085).
64 MÉMOIRES [1656]
pouvoir empescher de rien entreprendre en Flandre.
M. de Turenne, dès que l'ennemi fut deslogé de devant
lui, envoia Saint Martin, lieutenant de l'artillerie,
trouver M. le Cardinal, qui estoit à la Fère, afin de
donner ordre à tenir de l'artillerie preste et des outils
onmanchés, dans la pensée que M. de Turenne eust
qu'il pou voit assiéger la Gapelle, qui estoit si esloignée
du lieu où il estoit, qu'il croioit que les ennemis n'en
auroient auquun soubson. M. le Cardinal laissa au
choix de M. de Turenne de ce qu'il trouveroit plus à
propos de faire ^. Ainsi partant d'auprès de Bétune et
allant loger auprès d'Arras^, il fit semblant de mar-
cher vers la rivière de Somme, pour éviter que Cam-
brai ne vît point le lieu où il marchoit; et, coulant tout
le long de la rivière, laissant son infanterie derrière, il
alla investir la Capelle.
M. le Prince avoit détaché un corps sous le comte de
la Suse, pour y mettre de l'infanterie; mais, estants
logés à deux heures de la Gapelle, et n'ayants point de
nouvelle de l'armée du Roy, ils n'entrèrent point dans
1. Cf. lettre de Mazarin à Turenne, du 10 septembre [Lettres
de Mazarin, VII, 348).
2. Ramsay a imprimé : « Il partit d'auprès de Béthune, passa
par Arras » ; ces derniers mots, en modifiant le texte de l'ori-
ginal, contiennent une inexactitude; c'est à Aubigny, à une
quinzaine de kilomètres d' Arras, que Turenne se rendit, ayant
quitté Houdain le 7 septembre (Arch. des Aff. étr., Corresp.,
Pays-Bas, 39, fol. 128 v"); le 16, il est encore à Aubigny, d'où
il annonce son départ pour le lendemain [Ibid., fol. 171); on
le voit le 17 à Rivière [Gazette, 1656, p. 1048), où il est dou-
teux qu'il se soit rendu en passant par Arras : il couchera à
Vermand le 18, passera à Saint-Quentin le 19 [Ibid.) et sera
devant la Capelle le 20 [Ibid., p. 1092), conformément aux
prévisions qu'il exprimait en écrivant à Mazarin le 16.
[1656] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 65
la place, et ce qu'ils commencèrent à apprendre, ce
fut qu'elle estoit investie. M. de Turenne avoit pris
en passant quinze cents homes de pied qui venoient
de Gondé, avec quoi et la cavallerie on commença à
se retrancher. Quelques troupes de ce corps de M. de
la Suse taschèrent d'i entrer la première nuict; mais
la seconde, le fils de M. de Chamilli, gouverneur, y
entra avec environ quatrevingt chevaux, ayant passé
tout au travers des escadrons qui estoint autour de
la place. L'infanterie arriva le second jour après la
cavallerie; et, come il n'i avoit pas plus de ceux cents
hommes dans la place, on emporta en une nuict la
contrescarpe. On prit trois demi-lunes; et, passant le
fossé on attacha des soldats au bastion, qui estant
très bien revestu, ils ne s'i purent pas tenir. Tous ces
dehors que l'on prit estoient très bien fresès et palis-
sades. Cependant l'ennemi, s'estant mis tout ensemble
à Saint Gilain, ayant un chemin bien plus court à faire
que l'armée du Roy, se résolut d'en lever le siège, et
marcha en diligence à la Gapelle. M. le Prince, qui
estoit avec Don Juan au siège de Saint Gilain, l'aiant
envoie avertir comme celle du Roy arrivoit devant la
Gapelle, on ne mit pas en doute de lever le siège; ce
qui se fit assurément dans la pensée qu'arrivants si
promptement, on ne continueroit pas le siège, et
qu'eux pouroint retomber sur Saint Gilain, la situation
du pais donnant sujet de se fier sur ces mesures là.
M. de Turenne sceut que toute l'armée des ennemis,
ayant levé le siège de Saint Gilain ', arrivoit à Avenue,
1. Cf. lettre de Turenne à sa femme, 23 septembre 1656
(Grimoard, I, 241).
n 5
66 MÉMOIRES [1656]
et cela une heure après que touts les dehour furent
emportés. Gela l'obligea à demeurer au siège; car n'i
ayant presque point de ligne faite, et l'ennemi arrivant
à* deux heures de lui, il n'eust pas continué le siège,
s'il n'eust esté en cet estât là ; quoi que la place de la
Gapelle soit fort petite, la circonvallation avoit plus de
trois lieux de tour; mais comme il y a des bois autour
de la place, qui empeschent qu'une armée ennemie
ne puisse donner jalousie par touts les endroits, on fît
travaillier en diligence à la teste par où l'ennemi pou-
voit venir, qui avoit un grand front; et la nuict,
comme on ne craignoit pas la place, on en tenoit l'ar-
mée fort proche, afin d'aller promptement au quartier
d'où les ennemis s'approcheroint. Ils s'avancèrent sans
perdre de temps à une heure de la circonvallation;
et, y estant survenu une grande pluie après deux jours
de marche, qu'ils avoint fait en grande diligence, on à
dit qu'ayants trouvé leur infanterie en mauvais estât,
ils^ n' avoint pas trouvé à propos de se résoudre de
combattre, et demeurèrent deux jours à cette distance
du camp de l'armée du Roy. Cependant les soldats,
qui s'estoint mis la première nuit contre la muraillie
du bastion, n'ayants peu y demeurer, on fit des trous
à coups de canon, dans lesquels les mineurs se logèrent ;
et la place se rendit le quatriesme jour^ après que
l'infanterie fut arrivée, l'armée de l'ennemi estant
venue en présence le second jour.
1. [une],
2. [ne se résolurent pas].
3. La capitulation accordée par Turenne au comte de Cha-
milly, gouverneur de la Capelle, est du 26 septembre (Arch.
des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 39, fol. 226. Cf. Gazette,
1656, p. 1095).
[1656] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 67
Gomme ils apprirent la reddition de la place, M. le
Prince envoia de ces troupes dans Rocroix, et ils se
sentirent hors d'estat de retourner si tost devant Saint
Gilain. Ils allèrent se loger à Maubeuge ; et, le Roy avec
M. le Cardinal arrivants à Guise \ ils trouvèrent à pro-
pos de mettre un grand convoi dans Saint Gilain^. Il
y avoit grande apparence que les ennemis se remet-
troint dans leur vieux camp de Saint Gilain, qui estoit
fort avantageux pour empescher que l'on n'allast avec
ce convoi, et mesmes avec l'armée, jusques à la place;
néamoins, M. le Cardinal ne laissa pas de croire que le
Roy devoit hasarder de faire ce voiage là^. Il partit donc
de Guise ^ avec l'armée; et, se venant loger auprès du
Quènoi^, le lendemain ils s'avancèrent à trois heures
1. D'après la Gazette, il y aurait été tenu, les 26 et 27 sep-
tembre, un conseil de guerre, auquel Turenne se trouva le
second jour [Gazette, 1656, p. 1252). Il y a lieu sans aucun
doute de retarder de vingt-quatre heures ces deux indications
chronologiques. Le 26, Mazarin n'avait pas encore quitté
La Fère, et on l'y voit encore le 27. C'est le 28 qu'il écrit :
« Nous attendons dans deux heures M. de Turenne » [Lettres
de Mazarin, VII, 387) ; d'autre part, à cette date, vraisembla-
blement le matin, Turenne était encore près de la Capelle, à
Buironfosse (Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 39,
fol. 136; cf. Gazette, 1656, p. 1222).
2. Le 29 septembre, Mazarin annonce que ce convoi sera
prêt le lendemain [Lettres de Mazarin, VII, 392).
3. Dans la lettre que cite la note précédente, Mazarin dit :
« Nous avons nouvelles du Quesnoy et de Landrecies que les
ennemis ont passé la Sainbre; et quoy qu'on dise que c'est
pour retourner à Saint-Guillain, je répondrois bien que ce
n'est pas leur pensée. »
4. « Enfin le Roy l'a emporté, et demain il s'advancera avec
l'armée, et au Quesnoy » (Mazarin à Anne d'Autriche, Guise,
30 septembre. Lettres de Mazarin, VII, 397).
5. Le 2 octobre, Mazarin écrit à Anne d'Autriche que le Roi
68 MÉMOIRES [1656]
de Saint Gilain, d'où M. de Turenne ayant passé outre
avec l'armée, et s'avançant à une heure de la place,
il y envoya M. de Castelnau avec quatre ou cinq cents
homes de pied, des vivres pour huict mois, et beau-
coup de munitions de guerre. L'ennemi, ne s'estant pas
trouvé en estât de l'empescher, marcha auprès de
Mons, qui n'est qu'à une heure de Saint Gilain, et se
montra devant la place deux heures après que les
troupes qui i avoint mené le convoi furent retirées.
Il y avoit un méchant château^ que l'on prit dans cette
marche. De là le Roy s'en estant allé à Guise^, corne
la saison estoit fort avancée, s'en vint de là à Paris.
Les ennemis ne furent plus en estât d'assiéger Saint
Gilain ; et l'armée du Roy demeura dans le Cambresis
jusques au commencement de novembre, que l'on ne
peut plus demeurer en campaigne ; auquel temps elle
repassa la Somme -^ pour se mettre dans ses quartiers
en France, et celle de l'ennemi se retira entre Mons et
Namur, où, après avoir demeuré quelque temps dans
les villages, on la sépara dans les pais où elle a accou-
va coucher le soir même au Quesnoy [Lettres de Mazarin, VII,
398). Le lieu d'où cette lettre est datée, et dont le nom est
imprimé, dans le recueil cité, « Vannegs-au-Bois », n'est autre
que Vendegies-au-Bois, l'une des communes du canton du
Quesnoy.
1. Il s'agit de Boisin, que Turenne prit à discrétion le
3 octobre [Gazette, 1656, p. 1223 et 1257).
2. On l'y voit le 5 octobre [Lettres de Mazarin, VII, 404-
405).
3. Turenne, qui était encore à Banteux le 23 octobre (Gri-
moard, I, 244-245) se trouve le 27 au camp d'Athies (Arch. des
Aff. étr. , Corresp., Pays-Bas, 39, fol. 299), en deçà de la
Somme; il rentrera à Paris le 9 novembre [Gazette, 1656,
p. 1356).
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 69
tumé d'estre. L'armée du Roy fut distribuée dans les
villages, et on commença cette année là à y mettre
l'infanterie S à qui on donnoit des places comme à la
cavallerie, tant aux officiers qu'aux soldats.
^Get hiver là^, les ennemis ayants eu intelligence
avec quelques officiers irlandois qui estoint dans Saint
Gilain, qui leur avoint promis de faire révolter les sol-
dats quand ils en aprocheroint, se vindrent mettre
autour de la place avec quelques troupes tirées des
garnisons et attaquèrent les dehors, lesquels ils
emportèrent ; et, quoi que l'intelligence ne réussit point
comme ils avoint creu'^, ils continuèrent le siège, et
prirent la place en six ou sept jours de trenchées
ouvertes. C'est M. de Shomberg qui y commandoit^
une garnison de six cents hommes, qui s'en revint
avec capitulation au Quénoi''. Il n'i eust rien de fort
1. Sur cette extension des mesures prises un an auparavant,
cf. L. André, Michel Le Tellier, p. 394-397.
2. En marge est écrit le millésime 1657.
3. MP482, note. Tci Aimé Champollion, au lieu d'intercaler
des documents dans le texte de Turenne, ou de les donner en
note, renvoie une fois pour toutes à un appendice qui occupe
les pages 307 à 529 du volume, sous ce titre : « Documents
inédits pour servir de complément aux mémoires du vicomte
de Turenne pour les années 1657, 1658 et 1659. » Ces docu-
ments sont désignés dans notre Appendice 1 sous les n°^ 85, 93
à 113, et 115 à 142.
4. Cf. dépêche du Quesnoy, du 20 mars 1657 [Gazette, 1657,
p. 285-286).
5. Frédéric-Armand, comte de Schomberg, qui devait rece-
voir le bâton de maréchal de France en 1675, avait été nommé
au gouvernement de Saint-Ghislain le 25 août 1656 (Pinard,
III, 20).
6. La garnison française de Saint-Ghislain évacua cette place
le 22 mars, et arriva à Guise le lendemain [Gazette, 1657, p. 309).
70 MÉMOIRES [1657]
considérable à la Cour cet hiver là, où le plein pou-
voir demeuroit entre les mains de M. le cardinal
Mazarin.
Le traité ayant esté faict avec le Protecteur d'Angle-
terre',— qui promit de fournir six mille hommes, que
le Roy paieroit pour entreprendre sur Dunquerque ou
sur Gravelines, avec promesse que la première que
Ton prendroit lui seroit mise entre les mains ^; néa-
moins que, si c'estoit Graveline, que ce lui seroit un
ostage jusqu'à ce que Dunquerque fût pris, lequel on
lui mettroit entre les mains, et Graveline seroit mise en
celles du Roy, — l'armée sortit en campaigne au com-
mencement de may, avec l'intention de faire ce qui se
pouroit du costé de la mer, M. de Turenne fut quelque
temps à Amiens^ avant la Cour, afin d'assembler l'ar-
mée, ce qui tira plus en longueur qu'on ne pensoit, à
cause de la lenteur des officiers à faire leurs recreues ; et
aussi les Anglois ne peurent débarquer auprès de Calais
que bien avant dans le mois de mai*, ce qui donna du
temps aux ennemis d'estre ensemble en Flandre; et,
come le Roy ne tenoit nul passage pour y entrer, on
ne se fioit pour^ les entreprises du costé de la mer
1. Le 23 mars (cf. Bourelly, Cronnvell et Mazarin, deux
campagnes de Turenne en Flandre, p. 11).
2. (jusqu'à ce).
3. Il était parti de Paris le 29 avril [Gazette, 1657, p. 431-
432); on le voit arriver le 8 mai à Amiens [Ibid., p. 453),
qu'il quittera le 22, la Cour étant arrivée en cette ville le 21 au
soir [Ibid., p. 502). Cf. ce passage d'une dépêche de Com-
piègne, du 16 mai : « Les troupes marchent incessamment
vers leurs rendez-vous, dont le principal est à quatre lieues
d'Amiens » [Ibid., p. 479).
4. Du 18 au 24 (Bourelly, op. cit., p. 18, note 1).
5. Turenne avait d'abord écrit aus.
[16571 DU MARÉCHAL DE TURENNE. 7t
qu'en ce qu'elles se feroint de si bonne heure, que l'ar-
mée de rennemi ne pouroit pas estre ensemble. Ainsi
ces mesures là furent rompues du costé de la Flandres,
qui est un pais si serré, qu'il n'i a point de project
apparent à y faire, quand on n'i tient point de passage,
et qu'il y a une armée ennemie* qui est ensemble pour
s'i opposer. M. le mareschal de la Ferté estoit avec un
corps d'armée vers le Luxembourg, afin d'attaquer
Arlon, s'il le trou voit dégarni, ou tout au moins avec
intention d'i arrester le corps d'armée de M. le Prince,
qui hivernoit depuis quelques années en ce pais là et
en ceux de Gueldres, Juliers et Brabant.
M. le Cardinal vint à Amiens^, où M. de Turenne
résolut avec lui de marcher vers la Lis avec l'armée,
et que le Roy s'en iroit à Montreuil, afin de donner
jalousie à l'ennemi du costé de la mer, et que on
retourneroit tout d'un coup sur Cambrai, lequel estoit
entièrement dégarni d'hommes. Pour donner plus
d'aparence à ce dessain, et faire que les ennemis ne
pourveussent pas à Cambrai, il falloit que les Anglois
ne débarquassent qu'au mesme temps que l'armée du
Roy arriveroit devant Cambrai, parce que autrement,
faisant du séjour dans le Boulonnois, cela donnoit du
soubson à l'ennemi que l'on marchandoit à entrer en
Flandre, et incontinent le faisoit songer d'un autre
costé à mettre des gens dans Cambrai. Le pais est si
serré que l'on y va aisément en deux jours de marche.
De l'autre costé on ne jugeoit pas à propos que M. le
mareschal de la Ferté repassast la Meuse et quittast le
Luxembourg, de peur que M. le Prince, avec son corps
1. Turenne avait d'abord écrit ense...
2. On l'y voit dès le 22 mai [Lettres de Mazarin, VU, 719).
72 MÉMOIRES [i657]
d'armée, voiaiit qu'il a voit la teste tournée pour venir
en Flandre, ne marchast aussi vers Cambrai. Ces con-
sidérations là faisoint que M. de Turenne, sans les
Anglois ni sans l'armée de M. le maresclial de la Ferlé,
vouloit se mettre devant Cambrai, aimant mieux se
hasarder à y laisser entrer quelque secours, et en ce
cas là ne continuer pas le siège, qu'estre assuré en y
allant avec plus de précaution et faisant approcher
les Anglois et M. de la Ferté avant que de le commen-
cer, que les ennemis mettroit (sic) la place en estât
que l'on ne songeroit pas à l'attaquer. Ainsi, estant
parti d'auprès de Bétune^ il marcha avec toute sa
cavallerie; et en un jour et une nuict il arriva devant
la place-, ayant passé l'Escaut au dessus de la place, et
fait le tour de la citadelle; il se rencontra avec M. de
Castelnau, lequel il avoit envoie avec une partie de la
cavallerie entre Cambrai et Bouchain au dessous de la
rivière; et, l'infanterie estant arrivée avec un pont de
bateaux le soir du mesme matin que M. de Turenne
y estoit avec la cavallerie, on fît en une heure le pont
pour se communiquer; et, ayant distribué les outils le
mesme jour, on comença à sept heures du soir à tra-
vaillier aus lignes. On n'avoit auquune langue de l'en-
nemi, car on n'estoit arrivé devant la place que de ce
jour là; et M. de Turenne savoit bien qu'avec toute la
diligence qu'une cavallerie peut faire, que ce qu'il y
en avoit de l'ennemi en Flandres devant lui ne pou-
voit y estre que le lendemain, auquel temps il croioit
1. Il était le 28 à Calonne-sur-la-Lys (Arch. des Aff. étr., Cor-
resp., Pays-Bas, 39, fol. 417; cf. Mémoires de Bussy-Rabutin,
II, 28).
2. Le 29 [Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 28). — « M. de
Turenne avoit faict une marche de seize lieues avec la cavalerie,
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 73
pouvoir estre fermé, ou par des fossés de lignes, ou
par des bagages de l'armée et charettes de vivres, ce
qui suffit pour empescher de la cavailerie ; et comme
il venoit du costé de la Flandres pour investir Cam-
brai, il ne savoit rien de M. le Prince, qui estant vers
la Meuse, et pressé par les Espagnols de marcher en
Flandres, laquelle ils aimoint mieux sauver, et laisser
courre hasart à quelque place de Luxembourg, arriva
le mesme matin avec toute sa cavailerie à Valencienne,
que M. de Turenne arrivoit devant Cambrai; et, en
ayant esté averti par divers courriers du gouverneur
qu'il envoia à Bouchain, comme il commença à voir
paroistre l'armée du Roy, et aussi par les coups de
canon de la citadelle et de la ville, il s'en vint à Bou-
chain avec sa cavailerie, qui n'est qu'à deux heures de
Valencienne, et il y en a autant de là à Cambrai : de
sorte qu'arrivant vers les dix heures du matin à Bou-
chain, il vit tout ce jour là* venir l'armée du Roy
devant Cambrai ; et quoi que beaucoup de gens lui
conseillassent d'attendre des troupes d'Espaigne pour
secourir la place, il jugea bien que la difficulté s'aug-
menteroit, s'il donnoit le temps de travaillier aus lignes ;
et, dès la mesme nuict que l'on avoit investi Cambrai,
sur les onze heures du soir il marcha par les plaines,
qui est le seul pais qu'il y ait autour de Cambrai, droit
à la citadelle avec près de trois mille chevaux sans
infanterie.
M. de Turenne avoit eu advis à l'entrée de la nuict
et estoit arrivé à la pointe du jour aux portes de Cambray... »
(Relation pour envoyer aux ambassadeurs. Lettres de Mazarin,
VU, 494) .
1. \arru'er\.
74 MÉMOIRES [1657]
qu'il y estoit arrivé quelque cavallerie à Bouchain, et
qu'il y avoit nœuf escadrons, creut que c'estoint des
troupes d'Espaigne qui vouloint entrer dans la place;
et, pensant qu'ils éviteroint le lieu où estoit le camp
pour prendre le tour, et entrer sans rencontrer per-
sonne, il s'alla mettre en ce lieu là avec sept ou huict
régiments de cavallerie, laissant toutes les troupes
estendues le long de la plaine, avec l'ordre que l'on
peut aporter pour se mettre devant une grande place
comme Cambrai, où les troupes n'arrivoint que peu
devant la nuict. On ne sçait pas bien si M. le Prince
fut perdu par le guide qui vouloit, à ce qu'on dit, le
mener pour éviter le camp, mais il s'en vint le grand
chemin de Bouchain à la citadelle. Il avoit vint cinq
ou vint six escadrons, et n'estoint que trois escadrons
de front, et les autres derrière sur trois colonnes : ils
ne trouvèrent à leur chemin que quatre ou cinq esca-
drons* de cavallerie de l'armée du Roy, qui, ayant fait
quelques descharges, et une partie ne s'opposant pas
au front, les laissèrent passer avec peu de perte. Un
escadron de Glérambaut, avec lequel estoit M. de
Varenne, chargea celui où estoit M. le Prince, suivit
jusques sur la contrescarpe de la citadelle, et prit beau-
coup de prisonniers. Il y en eust aussi quelques uns
qui se trouvèrent embarassès dans l'obscurité de la
nuict; mais M. le Prince se trouva une heure devant le
jour sur les fossés de la citadelle avec toutes ses
troupes, à la réserve de vint cinq ou trente officiers, et
trois ou quatre cent^ cavalliers qu'il perdit. M. de
Turenne estoit fort esloigné de là, et on lui avoit
1. Turenne avait d'abord écrit rég...
2. [chevau.v].
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 75
emmené le liutenant coronel d'Anguien pris, corne
M. le Prince entroit dans le camp; et, ayant voulu
marcher vers ce costé là, il ne peust pas aprendre,
avant qu'il fût jour, s'il y estoit entré ou non un corps
dans Cambrai, cela estant fort ordinaire aus affaires
qui arrivent de nuict.
Le jour commençant à paroistre, M. de Turenne vit
toutes les troupes de l'ennemi en bataillie sur les
contrescarpes de la citadelle, et ordonna aussi tost à
M. de Gastelnau, qui estoit de l'autre costé de l'Es-
caut, de repasser en deçà, et ne délibéra pas s'il pouroit
continuer le siège, la chose estant hors d'aparance, ne
l'ayant entrepris que sur l'assurance qu'il avoit qu'il
trouveroit peu de gens dans la place, et que, s'il bat-
toit le secours des Espagnols, qui, comme il a esté
dit, ne pouvoit pas estre fort considérable, ni de la
première, ni de la seconde nuict, qu'il pouvoit conti-
nuer aisément le siège; mais ce que M. le Prince se
trouva si ajuste à Bouchain le jour qu'il arrivoit devant
Cambrai, et aussi la résolution qu'il prit d'entrer lui
mesmes dans la place, ce qui fut une chose fort hardie,
rompit tout à fait les mesures, et obligea d'assembler
toutes les troupes; et, ayant levé les ponts de l'Es-
caut, et remis dans les chariots tout ce qui avoit peu
estre deschargé dans un bloquus d'une nuict, il cona-
mença à marcher entre Cambrai et le Catelet-.
1. [à point nomé^.
2. « M. de Turenne me mande ... qu'après ce secours il avoit
creu ne devoir pas former le siège, et s'estoit retiré avec l'ar-
mée à Crèvecœur » (Mazarin à l'abbé Foucquet, Amiens, i*"" juin
1657. Lettres de Mazarin, VII, 481). Il y a une lettre de
Turenne datée du 2 (Arch. des AfF. étr., Corresp., Pays-Bas,
39, fol. 437) et écrite au camp de « Lédin » : ce nom désigne
76 MÉMOIRES [1657]
Gomme M. de Casteinau avoit achevé de passer l'Es-
caut, et qu'il rcchargeoit son pont, il y parust quelque
cavallerie de l'armée d'Espaigne, que M. le Prince,
estant arrivé à Bouchain, avoit fait haster; il n'i eust
nulle escarmouche considérable à l'arriéregarde, et
l'armée du Roy , après avoir séjourné deux jours auprès
de Cambrai, se reprocha de Saint Quentin, où le Roy,
qui estoit en Picardie, s'en vint à quelques jours de
là ; et, cette tentative de Cambrai ayant donné le temps
aus ennemis de se mettre ensemble, les entreprises
depuis la mer jusques à l'Escaut devindrent comme
impossibles dans le temps présent, de sorte que l'on
fit avancer les Anglois vers Saint Quentin \ qui avoint
débarqué au nombre de prés de six mille homes; et le
Roy y vint avec M. le Cardinal-, où M. de Turenne
estant allé, il fut résolu que l'on envoieroit proposer
à M. le mareschal de la Ferté d'attaquer Arlon ou
Mommedi, croiant qu'une attaque d'une petite place en
Luxembourg pouvoit faire prendre quelque mauvais
parti à l'ennemi, ce que l'on aimoit mieux faire que,
se mettant devant une grande place après leur avoir
donné le temps d'estre ensemble, leur donner moien,
ou d'entrer en^ France, ou d'attaquer quelque place
sans doute Lesdain, tout à côté de Crèvecœur. — Le même
jour il sera à Fonsommes [Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 29),
où on le verra encore le 11 (Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-
Bas, 39, fol. 447).
1. « Le corps anglois partit h ver matin d'Amiens. Il doit
estre demain au soir à Ham, ... Après quoy ils iront à Saint-
Quentin pour joindre ensuite l'armée » (Mazarin à Turenne,
La Fère, 10 juin 1657. Lettres de Mazarin, VII, 500).
2. Le 6 juin [Lettres de Mazarin, VII, 726j.
3. [place\.
|16o7] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 77
que l'on ne pouroit pas avoir bien garnie, comme il
est difficille de faire, ayant une armée occupée à un
grand siège, et beaucoup de places à garder. C'est ce
qui fit prendre la résolution d'attaquer Montmédi, à
quoi M. le mareschal de la Ferté donna les mains; et,
quoi qu'il y eust de grandes difficultés, à cause du roc *,
néamoins on se flatta un peu dans la créance que l'on
eust de trouver peu de gens dedans, come en effect
il n'i avoit pas plus de quatre cents hommes.
M. de Turenne envoia- quatres mille homes de pied
à M. le mareschal de la Ferté, et fit aprocher de lui le
corps des Anglois^, afin de l'opposer à l'armée des
ennemis ; et, mettant quelque infanterie dans Landre-
cies et dans le Quénoi, il se tint à la teste de la fron-
tière, afin d'empescher qu'ils n'entreprissent de secou-
rir Momedi, ni de rien faire de considérable, dont le
siège commença; et M. de Turenne y marcha une fois
avec sa cavallerie, sur un advis^ que l'ennemi mar-
choit entre Sambre et Meuse pour y aller, et y alla
1. Une dépêche de Stenay, en date du 21 juillet, dit qu'au
siège de Montmédy un fourneau de mine placé sous la demi-
lune ne fit « qu'entamer la pointe, à cause du marbre qui s'y
rencontre » [Gazette, 1657, p. 730).
2. [trois].
3. « Le 8 juin, nous allâmes camper à Tupigny, où les six
mille Anglois commandés par le chevalier Reinolds nous
vinrent joindre » [Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 30).
4. Reçu le 17 juin, Turenne étant à Vervins [Gazette, 1657,
p. 599); le même jour, il écrit à Mazarin de Signy-l'Abbaye :
« J'ay esté avec la cavallerie à une lieue de Mézières » (Arch.
des Aff, étr., Corresp., Pays-Bas, 40, fol. 32; Grimoard, I,
249). D'après le passage cité de la Gazette, lequel est emprunté
à une dépêche envoyée le 19 du camp de Rozoy-sur-Serre, et
par conséquent émanant de l'entourage de Turenne, celui-ci
78 MÉMOIRES [1657]
une seconde fois, toute l'armée de l'ennemi ayant esté
cette fois jusques à Chalemont', qui est sur la Meuse^,
d'où ils retournèrent en diligence par la Flandre^
jusques à Calais, pour une entreprise qu'ils avoinl
aurait poussé « jusques à une lieue de Sedan » ; Bussy-Rabutin
(II, 30) dit de même, mais en rapportant la chose aux premiers
jours de juillet.
1. « Sur une nouvelle que j'ay par des prisonniers, que l'en-
nemi est parti aujourdhuy de la Sambre, et marche vers
Givet, ... » (Turenne à Mazarin, camp d'Autreppes, 22 juin
1657. Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 40, fol. 52;
Grimoard, II, 255). — Turenne séjourna à Montmédy du 27
au 29 [Gazette, 1657, p. 659-660).
2. (et quoi que).
3. « J'appris la nuict d'avant hier que l'ennemi, après avoir
tenu conseil de guerre à Givet, avoit envoyé de la cavallerie
devant luy, et marchoit droict à la Bussiére sur la Sambre. Le
bruict de tout le pays est qu'ils vont à la Bassée » (Turenne à
Mazarin, camp de Châtillon, sur la Bar, 29 juin 1657. Arch. des
Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 40, fol. 126). — « Toutes les
troupes ont repassé la Sambre et l'Escaut; et, ayant laissé
Béthune et la Bassée, ont encore passé la Lys, et sont allées
droit à Ardres, oii il n'y a presque personne » (Mazarin à La
Ferté, La Fère, 30 juin 1657. Lettres de Mazarin, VII, 540). —
Le duc d'York, qui était alors passé au service de l'Espagne,
donne des détails sur cette expédition (p. 595-596) : le 19 juin,
départ des environs de Mons, campement sur la Sambre en amont
de Thuin; le 22, passage de la Sambre, campement près de
Philippeville; on rebrousse chemin le 26, Don Juan, Condé et
Caracena partant en avant, et laissant le duc d'York et Marchin
suivre avec l'infanterie. Celle-ci campe le 26 à a Tilli » (sans
doute Thuillies) ; le duc d'York arrive le 27 aux faubourgs de
Mons, le 28 à Bruxelles, passe le lendemain l'Escaut à Tournai
pour camper à Bouvines; le 31, il contourne Lille, passe la Lys
à Armentières, et campe à « Nieukerke » (vraisemblablement
Neuve-Eglise) ; il arrive le l^"" juillet à Hazebrouck et le 2 à
Arques, près de Saint-Omer, où il reçoit de Don Juan l'ordre
de s'arrêter, l'entreprise de Calais ayant manqué.
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 79
sur cette place là, laquelle manqua^ ; et M. le Cardi-
nal, qui estoit à la Fére^ avec le Roy, envoia promte-
ment des^ mousquetaires de Sa Majesté à Ardres*,
lesquels, avec de la cavallerie que M. de Gastelnau,
— que M. de Turenne avoit laissé vers Guise, — y
envoia aussi, empeschérent que l'ennemi, après avoir
manqué son entreprise sur Calais, ne s'arresta pas à
Ardres ; mais, s'eslant rafraichis près de quinze jours
aus frontières de Flandres, ils se raprochérent encores
de la frontière, et vindrent jusques à Riblemont^.
Le siège de Montmédi duroit beaucoup plus que l'on
n'avoit creu, à cause des rochers qui se trouvoit près
de la contrescarpe : en sorte que l'ennemi, estant mesme
estonné de la longueur du siège, après toutes ces ten-
tatives de s'estre aproché pour le secourir, et de là
d'estre marché à Calais, se résolvoit encores de faire
1. Cette tentative eut lieu dans la nuit du l*^'" au 2 juillet
[Gazette, 1657, p. 658).
2. « Son Eminence vint hier en cette ville avec le mareschal
de Turenne, le marquis de Castelnau, le colonel Reynolds,
général des Anglois, et diverses autres personnes de marque,
et, après y avoir tenu conseil de guerre, elle s'en retourna sur
le soir à La Fère » (Dépêche de Saint-Quentin, 4 juillet. Gazette,
1657, p. 659).
3. (gardes).
4. Cf. dépêche de La Fère, 5 juillet [Gazette, 1657, p. 660).
— « Le 20 de ce mois, les mousquetaires du Roy et les gardes
de Son Eminence, qui avoyent esté commandez vers Ardres,
revinrent ici, ayant laissé en chemin le marquis d'Hocquincourt,
lequel, avec 900 chevaux, alloit rejoindre l'armée du mareschal
de Turenne » (Dépêche de La Fère, 23 juillet. Ibid., p. 730).
5. Exactement à Origny-Sainte-Benoîte, où ils arrivèrent le
29 juillet, après avoir séjourné du 6 au 12 à Bourecq, du 15
au 21 à Sauchy-Cauchy, et du 21 au 27 à Marcoing [Mémoires
du duc d'York, p. 597).
80 MÉMOIRES [1657J
semblant d'entrer en France, ayant envoie M. de Mar-
chin avec un corps en Luxembourg, pour tascher
encores de secourir Mommédi * ; mais ils ne demeu-
rèrent qu'un jour à Riblemont, et se retirèrent de là
dans leur païs^; et M. de Turenne envoia encores un
renfort de troupes à Mommedi : de sorte que, après
plus de deux mois de trenchées ouvertes, la place se
rendit^, les ennemis n'ayants rien entrepris, et leur
armée s'estaiit fort ruinée en diverses marches qui
avoint fort mal succédé. On avoit esté quelque temps
ayant fort mauvaise opinion du siège de Montmédi, ce
1. « Nostre armée estoit le 15 à Arleux, d'où le sieur de
Marchin avoit esté détaché avec quelques troupes pour tanter
derechef le secours de Montmédy » (Dépêche de Bruxelles,
21 juillet. Gazette, 1657, p. 730).
2. « Le mareschal de Turenne, ... ayant sceu le 30 du passé
qu'ils tyroient vers la frontière de Picardie, s'avança pour les
couper, en cas qu'ils entrassent en France, et, de cette façon
obligea leurs généraux à décamper de Riblemont, oîi ils avoyent
demeuré une nuit, pour se retirer en leur pays » (Dépêche du
camp de Dohis, 6 août. Gazette, 1657, p. 788-789). — Le duc
d'York (p. 597) nous apprend que l'armée ennemie, ayant
séjourné un jour seulement, en effet, à Origny, campa à Englan-
court jusqu'au 8 août, puis se rendit le 8 à Féron, le 9 à Maçon,
et le 10 à Aublain, où elle apprit la capitulation de Montmédy.
3. Molin de Bernant, raestre de camp qui commandait dans
Montmédy, capitula le 6 août. Voir dans la Gazette de 1657
les Extraordinaires des 10 et 17 août, intitulés, le premier La
prise de Montmédy par V armée du Roy (p. 769 et suiv.), le
second La capitulation de Montmédy (p. 805 et suiv.). On con-
serve aux archives de la chefferie du génie de Montmédy un
« journal du siège » de cette place en 1657 : cette pièce con-
siste en un extrait de Y Histoire du duché de Luxembourg du
P. Bertholet, avec des annotations et une copie du plan dressé
par l'ingénieur Beaulieu.
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 81
qui obligea le Roy à s'en aprocher^ ; et ensuite la
Reine, qui estoit demeurée à la Fére, s'i en alla trou-
ver le Roy^, lequel fut tousjours à Stenai^, allans de
temps en temps se proumener pour voir le siège ^.
Quand la place se rendit, toute l'armée des enne-
mis estoit entre Sambre et Meuse; et M. le Cardinal
demanda à M. de Turenne ce qu'il croioit le plus à
propos de faire, proposant le siège de Rocroix^ : ce
que les ennemis jugeans faisable, s'en aprochérent avec
toute leur armée ^; et, come M. de Turenne estoit à
quatorze ou quinze lieux du lieu où estoit la Cour, et
qu'il savoit bien que l'on n'avoit rien de réglé pour
les entreprises (la Cour croiant toutes choses bonnes,
1. Louis XIV quitta La Fère le 6 juillet et coucha ce jour-là
à Sissonne, et le lendemain à Rethel, d'où il partit le 8 dans la
direction de Sedan [Gazette, 1657, p. 682-683).
2. Anne d'Autriche et Monsieur partirent de La Fère le 23 juil-
let [Gazette, 1657, p. 731) et arrivèrent à Sedan le 26 [Ibid.,
p. 755).
3. A partir du 12 juillet [Lettres de Mazarin, VIII, 23).
4. Louis XIV se rendit au camp devant Montmédy le 11
[Gazette, 1657, p. 706; cf. Lettres de Mazarin, VIII, 22-23),
dans la nuit du 15 au 16 [Gazette, 1657, p. 729; cf. Lettres de
Mazarin, VIII, 41-42), le 18 [Lettres de Mazarin, VIII, 49;
cf. Gazette, 1657, p. 730) et le 4 août [Gazette, 1657, p. 773);
il retourna à Stenay après la capitulation [Ibid., p. 779).
5. Lettre du 30 juin 1657 [Lettres de Mazarin, VIII, 79-80).
6. Le duc d'York ne fait aucune mention de cette pointe vers
Rocroy. Il dit seulement (p. 596) qu'on apprit, en même temps
que la capitulation de Montmédy, la marche de Turenne a en
Flandre pour y entreprendre un siège », et qu'on se remit en
marche le 14 pour arriver à Calonne-sur-la-Lys. Ainsi qu'on va
le voir, le 14 était le lendemain du jour où Turenne avait passé
la Sambre à Aymeries, et l'avant-veille de celui où il devait arri-
ver devant Saint- Venant.
II 6
82 MÉMOIRES [1657]
pourveu qu'elles peussent réussir), voiant que l'ennemi
s'esloit beaucoup avancé vers Rocroix, il se résolut
de marcher de grand matin et les prévenir, arrivant
en Flandres devant eux. Il avertit, en començant à
marcher, M. le Cardinal de son dessein; et toutes les
troupes de M. le mareschal de la Ferlé, tant celles qui
esloint de son corps que celles qu'il y avoit envoyées,
demeurèrent auprès de Montmédi, à la réserve de la
cavallerie, que M. de Lilebonne et M. de Varenne
comandoint, qu'il savoitqui le venoint rejoindre. Ainsi,
en partant de Rumigni*, il prit sa marche auprès
1. Bussy-Rabutin (II, 33), appelle « Oye » la localité d'où
Turenne partit le 12 août. La dépêche, en date du 11, dans
laquelle Turenne lui-même annonce à Mazarin son intention de
partir le lendemain, est datée de Dohis (Arch. des Aff, étr.,
Corresp., Pays-Bas, 40, fol. 248). Nous n'hésitons pas à recon-
naître dans « Oye » une déformation du nom de Dohis, car Bussy
fait connaître que, pour se rendre d' « Oye » vers la Sambre,
Turenne passa l'Oise à Etréaupont, et campa à « Etreux-
en-Cauchie », c'est-à-dire à Etrœungt, village situé sur la chaus-
sée romaine de Reims à Bavai. La Gazette (p. 862), tout en don-
nant la date du 12 août, fait partir l'armée d' « Oisy », loca-
lité qu'elle place près de la Capelle. Or, si Oisy, commune du
canton de Wassigny, n'est pas très loin de la Capelle, Avesnes
n'est aucunement sur le trajet direct d'Oisy à Aymeries. D'autre
part, le passage en question de la Gazette porte que l'armée
avait séjourné trois semaines à « Oisy » : or, à l'époque dont
il s'agit, le seul endroit où l'armée ait fait un long séjour est
tout près de la Capelle : c'est Luzoir, où elle arriva le 12 juil-
let (Arch. des Aff. étr., vol. cité, fol. 176) et où on la retrouve
le 24 [Gazette, 1657, p. 731), étant restée entre temps « dans
la plus grande oisiveté du monde » (Bussy-Rabutin, II, 30).
Nous pensons que l'indication d' « Oisy » a été donnée par
erreur au lieu de celle de Luzoir; une partie des troupes était
vraisemblablement restée en ce lieu, d'où elle aura rejoint
Turenne au passage, par exemple vers Etréaupont.
[1657] DU MARÉCHAL DE TURÈNNE. 83
d'Avennes* et de là passa la Sambre à Émeri^; et, ne
séjournant que le temps qu'il falloit pour donner loi-
sir de repaistre, il passa auprès du Quénoi, et alla pas-
ser l'Escaut à la Neufville-', à une heure au dessous de
Bouchain, d'où il alla loger à Sailly sur l'Escarpe*, et
envoia de là dès la nuict M. de Casteinau investir Saint
Venant, lui ayant donné ordre de passer de l'autre
costé de la Lis; et M. de Turenne arriva en mesme
temps de deçà" avec toute la cavallerie et quelques
mousquetaires comandés. On fit de la Sambre en trois
jours la marche jusques à Saint Venant : le premier
à la Neufville, près de Bouchain, le second à Sailli sur
l'Escarpe et le troisième devant Saint Venant.
1. Le 13 août [Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 33). La chaus-
sée romaine de Reims à Bavai, en effet, ne passe pas à Avesnes,
mais laisse cette ville sur la droite.
2. « J'ay passé à ce soir la Sambre à Emery et à Barlaimont »
(Turenne à Mazarin, camp de Berlaimont, 13 août. Arch. des
AfiP. étr., Corresp., Pays-Bas, 40, fol. 255). « Emeri » ou
« Emery », nom auquel Ramsay a maladroitement substitué
celui d'Amiens, désigne Aymeries. Il en est de même, soit
dit en en passant, d' « Hemery », cité dans une lettre de Maza-
rin à Turenne, en date du 17 juillet précédent, et que M. d'Ave-
nel [Lettres de Mazarin, VIII, 45, note 3) propose d'identifier
avec Emmerin.
3. Le mardi 14 (Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 40,
fol. 260; cf. Gazette, 1657, p. 891).
4. Ce nom désigne évidemment Sailly-en-Ostrevent, bien que
ce village ne soit pas sur la Scarpe; Turenne passa cette rivière
un peu plus loin, à Vitry-en-Artois : c'est de là qu'il écrit à
Mazarin le 15 (Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 40,
fol. 260).
5. Casteinau avait passé la Lys à la Gorgue, de manière à
faire croire à l'ennemi qu'il se portait sur Armentières; Turenne
avait pris par Béthune [Gazette, 1657, p. 891).
84 MÉMOIRES [1657]
M. de Turenne savoit bien qu'il ne pouvoit gagner
le devant à l'ennemi que d'un jour, lequel pouvant
marcher par son pais, ne seroit point retardé en sa
marche : ce qui fut cause qu'il ne voulut pas assiéger
Armentiére, à cause que l'ennemi eust peu y estre un
jour plus tost qu'à Saint Venant. Cette diligence que
fit l'armée du Roy ne fut point retardée par le bagage,
que l'on avoit* presque tout envoie, à la réserve de
quelques chariots et du canon, qui marchoint avec
l'armée ; et M. de Giron, qui le conduisoit, eust ordre
de M. de Turenne de prendre des outils qui devoint
estre à Saint Quentin, et s'en venir, par Arras et Bé-
tune, droit à Saint Venant.
Come l'armée y fut arrivée, on trouva la place
assés dégarnie, n'i ayant pas plus de trois cents
hommes dedans; et, comme on n'avoit peu mener que
fort peu de munitions de vivres et de guerre avec
l'armée, M. de Turenne fit promtement mener ce qu'il
peust de la Bassée et de Bétune. M. le Prince et Don
Juan d'Autriche ne perdirent pas de temps; et, ayant
marché sans bagage, leur avantgarde arriva à quatres
heures de Saint Venant le jour d'après que l'armée du
Roy estoit arrivée devant la place, qui manquoit de
toutes choses pour faire son siège. M. de Turenne
prist de la cavallerie et s'en alla à la Bassée, d'où
après, en repassant à Bétune, il mena quelques
vivres au camp, et un peu de munitions de guerre.
L'armée de l'ennemi arriva le troisième jour après
celle du Roy devant la place ^, en présance que les
bagages n'estoint pas venus, et que l'on manquoit au
1. Ce mot est répété deux fois.
2. A Galonné, le 20 août {Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 34).
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 85
camp de toutes choses ; où on eust avis ce jour là que
le bagage de l'armée, conduit par sept ou huict régi-
ments de cavallerie et quinze cents hommes de pied,
estoit parti d'Arras et venoit au camp. M, de Turenne
envoia cinq cents chevaux au devant, et manda à M. de
Ciron, qui le conduisoit, de prendre le tour par Lilers,
où il campa le soir, à une* et demie de Saint Venant;
et le lendemain M. de Giron, en estant parti assés
tard, s'en vint le matin au camp trouver M. de Turenne
avec une partie des troupes qu'il avoit mis à l'avant-
garde, n'ayant point de nouvelles des ennemis, dont
un corps de mille ou douxe cents chevaux, renforcé
des garnisons d'Aire et Saint Omer, sous la conduite
de M. de Bouteville, eurent nouvelles par Aire que
ces bagages estoint campés auprès de Lilers, et, estant
partis de la Mote au Bois (ce corps s'estant trouvé
séparé de l'armée des ennemis) s'en vindrent par
Aire- droit à Lilers. Ils trouvèrent le bagage dans la
marche, une partie estant desjà assés près du camp;
et, comme ce sont tous défilés, où la teste ne pouvoit
pas secourir la queue, trois régiments de cavallerie
et le régiment d'infanterie d'Alsace, qui estoit à l'ar-
riéregarde, furent chargés par cette cavallerie de
l'ennemi ; et, estant aisément rompus, une partie du
bagage fut pris par les ennemis. On sauva beaucoup
de chevaux ; mais il y eust beaucoup de régiments qui
firent une perte fort considérable ; on n'en eust que
1. Il faut ici sous-entendre un des mots « heure » ou « lieue » :
de Lillers à Saint-Venant la distance est d'environ 8 kilomètres
à vol d'oiseau.
2. Cf. lettre de Turenne à Mazarin, du 22 août 1657 (Gri-
moard, I, 277).
86 MÉMOIRES [1657]
bien tard l'alarme au camp, et beaucoup de cavallerie*
y courut en désordre ; ils prirent quelques prison-
niers de l'ennemi, qui s'estoint trop arrestés dans
le bagage, et rassurèrent beaucoup de valets qui
allèrent quérir le bagage de leurs maîtres, qui estoint
abandonné, et que les ennemis n'eurent pas le loisir
de piller.
11 y eust tout ce jour là beaucoup d'abatement, à
cause de cette perte ; et y arriva néamoins des outils,
avec lesquels on commença à travaillier en diligence ;
et, comme le pais est fort couvert et serré, les enne-
mis ne pouvoint ni voir Testât auquel estoit l'armée
du Roy, ni s'eslargir pour venir en bataillie pour atta-
quer^ l'armée; et aussi, encores qu'ils en fussent fort
proches, on ne rassambla auquun cartier, quoi qu'on
ne fût pas retranché ; mais on se fioit, en leur oppo-
sant peu de troupes, a la difficulté qu'ils avoint à
venir.
La trenchée n'estoit pas ouverte, et l'ennemi,
croiant que c'estoit sa présence qui l'empeschoit,
s'en vint se loger à une portée de canon d'un vil-
lage^ par lequel on entroit au camp, et qui estoit le
lieu le plus aisé à l'attaquer. Il trouva en venant se
loger là, qu'il y arrivoit quelques quaissons qui por-
toint du pain de Bétune; trois escadrons qui les con-
duisoint se mirent à l'arriéregarde, et, faisans entrer
1. Quarante escadrons, sous la conduite de Bussy-Rabutin
[Mémoires de ce dernier, II, 36).
2. (les reiranc^emenfs i; pour annuler ce dernier mot, Turenne
a écrit dessus, en surcharge : que voulés vous.
3. Mont-Bernanchon [Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 37;
cf. Mémoires du duc d'York, p. 597).
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 87
le convoi en seurté, furent chargés par beaucoup d'es-
cadrons de l'ennemi, qui faisoint l'avantgarde de leur
armée, et furent renversés jusques dans la barrière
qui estoit au village, dont quelques charrettes de
vivandiers, qui marchoint après le convoi, en empes-
choint l'entrée. G'estoit à* quatres heures après midi;
et cela vint si promtement, qu'il n'i eust que quelques
mousquetaires qui estoint à la barrière, qui tirèrent
quelques coups; toute l'infanterie, estant au travail, se
trouva fort loing de ce lieu là. M. de Turenne estoit
dans le camp, qui courut au bruit, et n'avoit que
douxe ou quinze personnes avec lui, entres lesquels
estoit M. d'Umiéres : lequel s'avançant arriva à la
barrière, où les ennemis estoint desjà. M. de Turenne
y arriva en mesme temps, de manière que les enne-
mis, qui n'avoint point de dessein formé sur le camp
en ce temps là, se retirèrent vers leur camp, qui n'es-
toit pas à plus de mille pas de là. S'ils avoint eu des
dragons ou de l'infanterie à leur avantgarde, il est cer-
tain qu'ils pouvoint en ce temps là mettre une grande
confusion dans l'armée, qui estoit fort séparée. M. de
Turenne ^ voiant que l'ennemi n'avoit autre dessein
que de lui empesclier d'ouvrir la trenchée, et sauver
par ce moien la place, par l'apréhension que l'on avoit
du voisinage de leur armée, dans un temps que celle
du Roy n'estoit plus de moitié retranchée^, ni pourveue
de choses nécessaires pour un siège, cognut bien que
le retardement ne feroit que rendre les choses plus
difficilles, et oster les raisons de l'entreprendre, au lieu
1. [deux].
2. Cf. à ce sujet les Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 37-38.
3. Ms. retracliée.
88 MÉMOIRES [1657]
d'en fournir : de sorte qu'il ouvrit la trenchée dès le
soir mesmes*.
La place, quoique de conséquence aus ennemis, à
cause du passage de la Lis, n'estant pas de celles qui
puissent faire apréhender les événements des grands
sièges, l'ennemi n'ouït qu'après minuit que la trenchée
estoit ouverte : de sorte qu'il ne prit pas de résolution
de cette nuict là; mais, ayant demeuré tout le jour
dans son camp, et y ayant eu quelques escarmouches,
et aussi M. le duc d'iorc et M. le duc de Glocestrre
ayant parlé avec beaucoup d'officiers françois de leur
cognoissance, la nuict suivante ils marchèrent en dili-
gence devant Ardres^, ayant envoie le jour auparavant,
qui est celui que j'ai dit, les troupes qui estoint vers
Aire pour investir la place.
Toute la nuict que les ennemis deslogèrent, on ne
peut pas savoir leur dessein ; et mesmes, la nuict
d'après, n'ayant d'autres nouvelles que celles qu'ils
marchoint vers Aire, on creut qu'ils faisoint le tour
du camp pour l'attaquer par une autre costé : de sorte
que les trenchées ne s'avançoint qu'à l'ordinaire ; mais,
comme M. de Turenne sceut qu'ils arrivoint devant
Ardres^, il fit emporter la contrescarpe par son régi-
ment d'infanterie qui estoit de garde^; il y avoit un
grand fossé plein d'eau pour y aller, de manières qu'il
1. Dans la nuit du 23 au 24 août [Mémoires de Bussy-Rabu-
tin, II, 38).
2. L'armée ennemie « partit le vingt-cinq au matin et arriva
devant Ardres le vingt-sept avant midi » [Mémoires du duc
d'York, p. 598). D'après Bussy-Rabutin (II, 38) elle avait
quitté Mont-Bernanchon dès le 24.
3. Le 26 août [Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 38).
4. « Le Vicomte tait ici la belle action qu'il fit, en faisant
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 89
s'i noia quelques soldats ; et on fit le logement sans le
combler qu'après qu'il fut fait. On y perdit bien cent
soldats, et près de vingt cinq officiers tués ou blessés;
car les ennemis, qui en faisoint leur capitale deffense,
s'i opiniàtrérent fort, et ce fut une des plus difficilles
actions qui se soit veue dans les sièges. Gela pressa si
fort les ennemis, que, la garde qui suivit leur ayant
encores emporté un travail, ils demandèrent à capitu-
ler, voiants toute la cavallerie de l'armée qui portoit
des fascines pour remplir le fossé de la place. M. de
Turenne, ayant parlé aus ostages à la teste du travail,
pressa si fort la chose, que dans une heure on se fit
mastre d'une porte*. Il commanda à l'instant qu'il y
partit quatre ou cinq mille chevaux^, qui marchassant
le chemin d'Ardres, et allassent jusques aus portes
d'Aire, afin que, la place tirant le canon, l'armée qui
estoit devant Ardres vit que Saint-Venant estoit pris,
et ainsi cessast de continuer le siège ^. C'est ce qui en
effect sauva la place : car les ennemis, sachants qu'ils
couper sa vaisselle pour la distribuer aux soldats » (note de
Ramsay). Cf. à ce sujet Lettres de Mazarin, VIII, 132.
1. La capitulation de Saint-Venant fut signée le 27 août
[Gazette, 1657, p. 886). Cf. ibid., p. 889 et suiv., l'extraordi-
naire du 5 septembre : La prise de Saint- Venant sur la rivière
du Lys par le mareschal de Turenne.
2. Sous les ordres de d'Huraières et de Bussy-Rabutin. Ce
dernier (II, 39) ne parle que de 2,000 chevaux.
3. L'ennemi leva le siège d'Ardres le jour même de la capi-
tulation de Saint-Venant. Cf. dans la Gazette de 1657 (p. 901
et suiv.) l'extraordinaire du 7 septembre : La levée du siège
d'Ardres et la honteuse retraite des Espagnols de devant la
place, avec perte de plus de 1,500 des leurs, tuez ou faits pri-
sonniers, et de la plupart des choses qui servoyent à cette entre-
prise.
90 MÉMOIRES [1657]
n'i avoit que des dehors hors d'estat de deffence, ne
firent qu'une faute, qui estoit de ne les pas emporter
la première nuict qu'ils arrivèrent; mais, les ayants
attaqués la seconde, et ne trouvants personne pour les
deffendre, ils descendirent la mesme nuict dans le
fossé par trois endroits, la descente n'estant pas diffi-
cille, et attachèrent des mineurs à une courtine et à
un bastion; ce fut cette mesme nuict là qu'ils enten-
dirent le canon à Aire, et firent sommer diverses fois
la place, et eurent nouvelles le matin comme toute
l'armée du Roy marchoit à Ardres, ce qui estoit très
vrai ; mais il n'i eust de méconte qu'en ce qu'ils creurent
que c'estoit l'armée, quand ce n'estoit que cette avant-
garde dont j'ai parlé, l'armée n'ayant peu partir que
le lendemain à la pointe du jour, mais faisant tousjours
continuer la marche par cette cavallerie qui estoit arri-
vée à Aire. Ainsi celle des ennemis, sur les onze heures
du matin de ce jour là, se retira vers son païs^ les
digues par lesquelles il falloit se retirer leur ayants fait
haster leur marche. Ils laissèrent quelques mineurs
atachés au bastion, et quelque poste d'infanterie qu'ils
ne peurent retirer le jour. Il est certain qu' Ardres
estoit pris dans celui là, n'i ayant pas deux cents
hommes dans la place, et n'i ayant qu'à l'entreprendre,
comme on le vit par l'exécution, pour s'attacher en une
nuict au corps de la place.
M. de Turenne, ayant marché ce jour là sept Heux
avec l'armée, apprit le soir que celle des ennemis s'es-
toit retirée en Flandre. Ainsi, après s'estre rafrachi
1. Dans la direction de Gravelines (Mémoires de Bussy-Rabu-
tin, II, 40).
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 91
trois jours ^ il retourna par Saint- Venant^ passer la
Lis, et fît prendre la Motte au Bois^, où il y avoit cent
cinquante hommes, qui est un château qui incomodoiL
fort Saint- Venant, et commanda qu'on le fît raser ^;
et, sachant que l'armée de l'ennemi estoit près de la
Golme, n'estant pas bien assuré s'ils l'avoint passée,
et espérant en trouver une partie en deçà, il laissa son
bagage dans le camp, avec ordre de le suivre jusques
à Cassel, et y demeurer; et lui, avec l'armée, marcha
en un jour depuis Merville jusques à la Berge ^. Le
1. Au camp de Belettes, où il arriva le 31 août [Gazette,
1657, p. 922), et où on le voit encore le 3 septembre fArch.
des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 40, fol. 305).
2. « Je marcherai sur la Lis pour voir en quelle posture les
ennemis se mettront » (Turenne à Mazarin, camp de Delettes,
3 septembre 1657. Grimoard, I, 279).
3. Ce château fut investi le 9 septembre et capitula le 11
[Gazette, 1657, p. 981) à trois heures (Mondejeux à Mazarin,
Arras, 12 septembre 1657. Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-
Bas, 40, fol. 330).
4. Le 13, du camp de Merville, Talon écrit à Mazarin : « Je
viens de revenir présentement de la Motte au Bois, où j'ay
passé tout le jour, tant pour la démolition de la place que pour
la conservation de toutes les choses qui peuvent servir dans
Saint-Venant » (Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 40,
fol. 332). Turenne attachait une grande importance à la des-
truction de cette petite place : « Il est certain que la Motte au
Bois n'estant plus, Saint-Venant est un passage sur la Lys très
considérable, et qui peut mener sur la mer et par toute la
Flandre » (Turenne à Mazarin, camp de Merville, 12 septembre
1637. Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 40, fol. 334).
5. Turenne quitta Merville le 14 septembre [Gazette, 1657,
p. 1007). « La Berge » désigne ici Looberghe : Turenne croyait
l'ennemi campé à Wormhoudt et à Esquelbecq [Gazette, ibid.,
et Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 43), à quelque trois lieues
de là. L'ennemi avait séjourné dans la première de ces locali-
tés du 7 au 12 [Mémoires du duc d'York, p. 599).
92 MÉMOIRES [1657]
temps fut si mauvais, qu'il n'i eust qu'une partie de
l'avantgarde qui y peust arriver avec peu d'ordre. On
apprit par des prisonniers que toute l'armée des enne-
mis estoit en delà de la rivière, et on les fut reco-
gnoistre le lendemain : on vit qu'ils achevoint de s'i
retrancher; et, le temps estant perdu d'entreprendre
quelque chose, l'armée alla à Wate*, d'où M. de
Turcnne ayant appris- que les ennemis quittoint le
poste de Bourbourc, et ayant pris le fort de Rup^ que
les ennemis gardoint, et empesché par la diligence que
les ennemis ne coupassent les digues, on vit claire-
ment que l'on pouvoit passer la Colme avec l'armée,
et entreprendre sur Mardic, ce qui obligea M. de
Turenne d'envoier le sieur Talon en Angleterre* pour
en faire la proposition à M. le Protecteur, ayant tous-
jours eu ordre de la Cour de s'approcher de la mer
quand il le pouroit, et sachant bien que c'estoit l'in-
tention d'exécuter le traité qui avoit esté fait au com-
mencement de la campaigne; mais, comme on ne peut
agir que selon les temps que l'ennemi donne, M. de
1. Turenne arriva à Watten le 17 septembre [Gazette, 1657,
p. 320).
2. Par deux capucins qui venaient lui demander une sauve-
garde [Mémoires de Puységur, II, 247).
3. Turenne fit attaquer le fort du Ruth le 18 (Talon à Mazarin,
Calais, 22 septembre 1657. Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-
Bas, 40, fol. 356 v°).
4. Les instructions de Turenne à Talon sont datées du 21 sep-
tembre (Arch. des Afï. étr., Corresp., Pays-Bas, 40, fol. 348
et 350). Talon s'embarqua le lendemain; la lettre citée dans
la note qui précède se termine par ces mots : « Le vent me
presse de partir dans ce moment ci, et ne me donne pas le
temps de relire cette depesche » [ibid., fol. 359).
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 93
Turenne creut neMevoir^ pas négliger celui ci, encores
que la saison fût fort avancée pour comencer des con-
questes en Flandres.
Le mois de septembre estant desjà assés avancé, et
dans le temps que M. Talon alloit en Angleterre^, on
prit le fort d'Ennuin^, qui estoit un passage, et on
prépara les choses nécessaires, tant de vivres que
d'artillerie, pour entreprendre un siège. L'armée
séjourna nœuf ou dix jours à Wale^, dans lequel
temps il ne s'i passa rien de considérable ; et ce séjour
fît croire aus ennemis que l'on ne songeoit plus à aller
plus avant : de sorte que, dans les premiers jours que
l'armée y estoit arrivée, ils avoint résolu de rendre
inutille le fort de Mardic en le faisant sauter, et avoint
commencé des mines sous les bastions; mais, voiants
que l'armée ne marchoit point, et se flattans sur l'in-
comodité qu'elle recevroit d'assiéger Mardic en cette
saison là, se fondants sur la difficulté des chemins, ils
firent cesser le travail des mines, et mirent garnison
dans la place. M. de Turenne, qui ne pouvoit assiéger
1. Turenne avait d'abord voulu écrire que.
2. Ms. de<,'oit.
3. Talon était de retour dès le 7 octobre : il vit ce jour-là
Turenne et écrivit le 9 de Bourbourg à Mazarin (Arch. des Aff.
étr., Corresp., Pays-Bas, 40, fol. 382).
4. Le 20 septembre, antérieurement, on le voit, et contrai-
rement à ce que dit Turenne, au départ de Talon; c'est d'ail-
leurs Talon qui, dans la lettre du 22 citée plus haut, fait part
(fol. 357 v") de ce succès, dû à Castelnau. Ramsay a légèrement
retouché ici le texte de Turenne, de manière à en faire dispa-
raître le petit anachronisme que nous venons de relever.
5. Le départ du camp de Watten eut lieu le 28 [Gazette,
1657, p. 1031; Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 46).
94 AfÉMOIRES [1657]
ni Graveline ni Dunquerque, la première à cause de la
bonté de la place, qui rendoit la chose impossible, la
saison estant si avancée, et l'autre à cause que l'armée
de l'ennemi y estoit, se résolut d'aller à Mardic sans
avoir de nouvelles positives de ce que M. le Protec-
teur pensoit sur ce siège là. Il savoit bien que la flotte
d'Angleterre estoit à la rade, et aimoit mieux comen-
cer une chose, quoique très difficille, tant dans son
entreprise que dans les suites, que d'achever la cam-
paigne sans rien faire davantage : ainsi envoiant son
bagage sous Calais avec cinq ou six régiments de caval-
lerie, il marcha à Mardic*. Il falloit que toute l'armée
passast sur une digue, et on s'avançoit dans le pais
n'ayant nulle retraite que par ce mesme chemin par
lequel on y alloit; on commanda à toute la cavallerie
de porter des palissades, et à l'infanterie des fassines^,
n'i ayant point de bois auprès de Mardic, lequel est si
proche de Dunquerque, où estoit l'armée des ennemis,
qu'il falloit planter des palissades en y arrivant.
Les ennemis avoint dans la place six ou sept cents
hommes, composés de trois régiments italiens, et le
reste d'Espagnols et de Walons. On fut deux jours que
les vaisseaux ne pouvoint pas entrer dans la fosse, à
cause du vent, et que l'on voioit passer des bateaux
qui alloint de Dunquerque à Mardic, ce qui rendoit le
siège fort difficille; et aussi le manque de fourage fai-
soit voir que l'armée ne pouvoit pas y demeurer long-
temps. M. de Turenne fut en balance un jour entier
1. Le 29 septembre; la veille on avait campé à Cappelle-
Brouck [Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 46).
2. Ce détail est consigné dans le passage de la Gazette que
mentionne la note 5 de la page précédente.
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 95
s'il comenceroit le siège, à quoi M. de Gastelnaii le
confirma beaucoup : de sorte que l'on se résolut à
ouvrir la trenchée, et à emmener du canon pour batre
le fort de bois, par lequel les ennemis y mettoint du
secours de Dunquerque. Leur armée estoit campée
depuis cette place là jusques à Bergue, ce qui n'est
qu'une petite demie heure de Mardic. Ainsi ayant fait
tirer quelques coups de canon au fort de bois, et
voiant que les ennemis vouloint l'abandonner, il y cou-
rut de la cavallerie sur le bord de la mer entre les deux
forts, et on prit quelques soldats qui se retiroint du
fort de bois dans le haut fort ; ayant osté par ce moien
la communication de la mer, on poursuivit avec plus
de plaisir la résolution qui estoit prise d'ouvrir la tren-
chée : ce qui se fit cette nuict là, où les gardes entrèrent,
et on s'approcha tout près de la contrescarpe. Le len-
demain on y fit une attaque généralle, et on l'emporta
de touts les costés; et, s'i estant logé, on commença
sans perdre de temps à la percer pour descendre dans
le fossé de la place, et au matin on y jettoit des fas-
cines pour le combler. Les ennemis demandèrent aussi
tost à capituler, et n'estant point receus à se rendre
que prisonniers de guerre ^ après avoir voulu deux
ou trois fois en cinq ou six heures la surcèance d'armes,
ils acceptèrent la capitulation ^, et sortirent le lende-
main au matin tous prisonniers de guerre^, excepté le
gouverneur*, et un capitaine espagnol venu en ostage,
1. Cf. Mémoires de Puységur, II, 251.
2. Le 3 octobre (Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas,
40, fol. 373; cf. Gazette, 1657, p. 1033 et suiv.).
3. Voir dans la Gazette, p. 1041, la liste des 242 officiers et
des 387 soldats faits prisonniers.
4. Don Juan de la Torre.
96 MÉMOIRES [1657]
que M. de Turenne renvoia. On laissa seulement aller
à Dunquerque quelques officiers, pour solliciter la
liberté des autres, qui furent renvoies en France* et
dispersés dans les villes.
Après la prise de Mardic, la conservation estoit bien
plus difficille que n'en avoit esté la conqueste, parce
que, comme j'ai dit, M. de Turenne avoit mieux aimé
passer par dessus beaucoup de considération pour
entreprendre quelque chose, que d'achever la campai-
gnie sans rien faire.
Comme il avoit marché au siège de Mardic sans avoir
de responce positive de M. le Protecteur, s'il désiroit
faire les choses nécessaires pour la conservation, la
place estant prise il s'i rencontra beaucoup de difficul-
tés dans les résolutions du parti qu'il y avoit à prendre.
L'ambassadeur d'Angleterre qui estoit à la Cour arriva
en ce mesme temps là, qui apportoit les ordres à
M. de Turenne de faire toutes choses possibles pour
le siège de Dunquerque ou de Gravelines, lesquels
quoi que l'on sceut bien estre impossibles, néamoins
M. le Cardinal estoit bien aise de contenter en cela
M. le Protecteur, et aussi dans le fonds il eust^ sou-
haité que la chose eust réussi, si elle eust esté faisable.
L'armée de l'ennemi, qui estoit campée sous Dun-
querque, empeschoit d'i songer, et celle du Roi se
trouvoit un peu embarassée pour savoir quelle résolu-
tion elle prendroit. M. de Turenne résolut une fois de
1. « Les prisonniers de la garnison de Mardik sont arrivez
depuis deux jours à nostre port; mais ils n'en ont pu jusques
à présent sortir, à cause du mauvais temps, sans lequel on les
auroit fait partir pour Saint- Vallery » (dépêche de Calais, 10 oc-
tobre. Gazette, 1657, p. 1056).
2. (esté bien aise).
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 97
demeurer quelques jours dans le camp pour fortifier
Mardic; mais le manque de fourage, et le temps qu'il
faut pour mettre en estât une place dénuée de toutes
choses, faisoit que l'on ne pouvoit prendre auqune
bonne résolution : celle de raser la place, qui estoit
la plus seure, portoit de si mauvaises conséquences, à
cause de l'alliance avec les Anglois, que l'on ne pou-
voit s'i résoudre, et il en estoit comme de ces choses
dans lesquelles il n'i a rien de bon à faire : on se flatte
qu'en choisissant le moins mauvais il poura en réussir
quelque chose de bon. Je croi que j'ai oublié de dire
que M. de Ghomberg avoit esté laissé à Borbourc avec
près de deux mille hommes pour garder le passage;
et aussi on vouloit tascher à garder cette place là, qui
estoit entièrement rasée, et qui donnoit autant de diffi-
culté à estre mise en estât que Mardic'. M. de Turenne
creut que, s'aprochant de Graveline, il pouroit peut
estre trouver moïen de l'investir, et d'i demeurer tout
l'hiver, et par ce moïen conserver Mardic et Bour-
bourc, en demeurant avec l'armée tout près de ses
places là; mais, pour dire vrai, la pensée n'estoit pas
bien fondée ; et tout ceci n'ayant pas des principes
bien seurs, on ne pouvoit pas voir bien clair aus réso-
lutions que l'on prenoit. Il se rencontra aussi qu'il
pleust beaucoup la nuict d'auparavant, et le jour que
1. « Le mareschal de Turenne, après avoir laissé à Bourbourg
la plus grande partie des Anglois, quelques régimens françois
et six ou sept escadrons sous le comte de Schomberg, pour
faire travailler à ses fortifications, partit du camp de Wate le
28 du passé... » (dépêche du camp de Mardick, 1^'' octobre.
Gazette, 1657, p. 1031). Dans une lettre du 22, Turenne avait
entretenu Mazarin de la nécessité de fortifier Bourbourg (Arch.
des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 40, fol. 360).
II 7
98 MÉMOIRES [1657]
l'armée décampa : de sorte qu'il fut impossible de se
camper auprès de Graveline, et on fut obligé de faire
repasser l'armée au delà de Bourbourc; et les chemins
devindrent si mauvais sur les digues, que l'on fut
obligé de laisser le canon dans Borbourc; et toute l'ar-
mée, et principalement l'infanterie se débanda entiè-
rement, et s'en alla cercher des lieux où il y eust du
bois pour se chaufer, ayant esté trois jours sur des
digues avec des incomodités qui ne se peuvent pas
dire. Personne dans ce temps là ne vouloit demeurer
à Borbourc ; et, hors M. de Schomberg, qui prit cela sur
lui, il est certain qu'il eût fallu abandonner la place.
M. de Varenne avoit esté blessé à Mardic.
M. de Turenne, voiant qu'il falloit céder aus mau-
vais temps, laissa près de deux mille à Borborc (pour
Mardic, il y estoit demeuré sept ou huict cens Anglois)
et se mit à Rumingen\ qui estoit le plus proche lieu
où il peut trouver de la terre ferme pour camper l'ar-
mée, et se résolut de là de faire les chemins pour por-
ter les provisions à Bourbourc, et à y faire travaillier
pour le mettre en estât, et espéroit aussi que le séjour
de l'armée en ce poste là pouroit empescher le siège
de Mardic; il doutoit lui mesmes que cela peust réus-
sir, et pas un homme de l'armée ne croioit la chose
faisable; et il est certain que, voiant la chose en Testât
qu'elle estoit, il ne s'i peut rien imaginer de plus
malaisé. On estoit bien avant dans le mois d'octobre,
Bourbourc une place rasée qui manquoit de tout; il
falloit accomoder les canaux pour y aller depuis Calais ;
1. On l'y voit dès le 11 octobre (Arch. des Aff. étr., Cor-
resp., PayS'Bas, 40, fol. 392); il en partira définitivement le
12 novembre [Gazette, 1657, p. 1187).
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 99
et la rivière d'A, qui vient de' Saint-Omer, et qui va
à^ Gra vélines, rendoit la comunication impossible,
sans les forts et les ponts qu'on estoit obligé de faire
dessus ; et il falloit envoier les soldats du camp de
Rumingen, qui estoit trois grandes heures de Borborc,
pour travaillier à touts les ouvrages, sans qu'il y eust
en auquun lieu ni bois ni couvert. Le long séjour de
l'armée dans ce camp, qui y fut près de six sepmaines,
donna de la facilité à toutes ces choses là. ^Jaquier,
munitionnaire général, se chargea de rendre les canaux^
navigables, et en vint à bout^ avec le travail de beau-
coup de gens de Calais. M. de Castelnau et M. le mar-
quis d'Usel entreprirent chaquun un fort sur la rivière
d'A, qu'ils mirent en estât avec des ponts sur la
rivière, et M. de Shomberg fit travaillier à la place.
Les ennemis se flattoint tousjours que l'armée se reti-
reroit, et n'attaquoint point Mardic; et l'ambassadeur
d'Angleterre estoit fort en peine de la place, et s'il
devoit demander que l'on l'abandonnast. Il avoit fort
souhaité que l'armée du Roy retournast à Mardic pour
fortifier la place, et en voioitbien l'impossibilité; mais
il y a apparence que sa pensée estoit de se descharger
de sa garde, parce que dès qu'elle fut prise, M. de
Turenne y avoit mis des Anglois. Le général qui estoit
en Angleterre ni lui n'estants pas encores arrivés au
1. [Graveline].
2. [Dunquerque].
3. [M).
4. Ms. canons.
5. « Présentement nous allons de Calais à Bourbourg avec
autant de facilité que si nous estions au cœur de la France »
(dépêche du camp de Ruminghen, 22 octobre. Gazette, 1657,
p. 1116).
100 MÉMOIRES [1657]
camp, tout ce temps là se passoit dans une grande
incertitude de ce qui en arriveroit; et mesmes M. de
Turenne, voiant comme ils la négligeoint, avoit pro-
posé d'i envoier des mineurs pour faire sauter les
bastions; mais l'ambassadeur d'Angleterre faisant
cognoistre qu'encores qu'ils ne s'en voulussent pas
charger, que néamoins cela feroit* voir à M. le Pro-
tecteur que l'on ne vouloit point continuer le traité,
cela fît résoudre M. de Turenne à hasarder plus tost
la prise de la place par les ennemis que d'encourir une
mésintelligence assurée avec les Anglois; et il y envoia
deux ou trois cents François pour se mettre dans la
contrescarpe, la chose ayant demeuré près d'un mois
en estât que les ennemis l'auroient emportée en six
heures.
Quelques jours après que les François y furent
entrés, les ennemis firent une tentative^ dont on n'a
pas bien pu savoir la raison, si ce n'est qu'elle fut
fondée sur quelque intelligence qu'ils avoint dans la
place, car ils ne rasèrent point le bas fort, comme ils
le pouvoint faire, et demeurèrent toute la nuict assés
proche de la contrescarpe, sans y faire d'attaque : de
sorte qu'ils se retirèrent avec perte de quelques gens.
Gela ne laissa pas de donner beaucoup de courage à
ceux de dedans ; et mesmes en Angleterre ils prirent
1. (cognoistre).
2. Le 1" novembre [Gazette, 1657, p. 1162). Voir dans la
même Gazette l'extraordinaire du 9 novembre (p. 1141 et
suiv.) : La honteuse retraite des Espagnols devant Mardik,
après y avoir perdu plus de 300 des leurs tuez, et beaucoup
d'autres faits prisonniers, avec 800 grenades, quantité de
bombes et de poudres, et tous les outils qu'ils avoyent apportez
pour cette attaque.
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 101
depuis cela la chose avec plus de chaleur. M. de
Turenne y envoia encores quelque infanterie; et il y
vint quelques pahssades d'Angleterre, avec lesquelles
on fit travaillier au bas fort.
La fin du mois de novembre venant, l'armée du Roy
fut obligée de se retirer de Rumingen ; et celle des
ennemis, qui avoit tousjours esté campée derrière Dun-
querque, se retira aussi dans son pais sans avoir rien
peu entreprendre. M. le Prince en ce temps là tomba
malade^ et se fit portera Gand, où il fut en danger^;
mais s'estant remis on le mena à Bruxelles. Comme
M. de Turenne faisoit retirer l'armée vers le Boulon-
nois, il sceut par M. le Cardinal, qui avoit de très
bonnes nouvelles de Flandres^, que les ennemis avoint
1. A Nieuport.
2. Sur cette maladie de Condé, voir dans la Gazette de 1657
les dépêches de Bruxelles en date des 1" (p. 1268), 8 (p. 1288),
15 (p. 1311) et 22 décembre (p. 1336-1337). Condé fut traité à
Gand par le médecin Guénaut qu'il avait fait venir de Paris
[Gazette, 1657, p. 1288; cf. Lettres de Mazarin, VIII, 231).
3. Dans sa correspondance avec Turenne, Mazarin fait de
fréquentes allusions aux « advis » et aux « nouvelles » qu'il
recevait de Flandre, et dont il faisait grand cas; il écrit le
17 août 1658 : « J'ay nouvelles de Flandre de personnes que
vous sçavez qui ont accoustumez de me donner de bons advis »
[Lettres de Mazarin, IX, 11). Ces avis, adressés par plusieurs
correspondants et « de tous les lieux » [ibid., VIII, 500), se
présentaient sous forme de dépêches chiffrées, témoin ce pas-
sage d'une lettre du 11 juin 1658 : « Je vous dépesche en dili-
gence ce gentilhomme, afin que vous ayez cognoissance le plus
tost qu'il sera possible des advis que je reçois de Flandres...
Je vous envoyé l'original de ces advis, que M. Le Tellier vient
de deschiffrer, et je vous prie de me l'envoyer ce papier par ce
mesrae gentilshomme [ibid., p. 410). Mazarin insiste volontiers
sur la démoralisation, — signalée dans ces avis, — que eau-
102 MÉMOIRES [1657]
tousjours dessein d'attaquer Mardic, et que leur armée
n'estoit séparée en Flandres que pour attendre l'hiver,
dans lequel temps l'armée du Roy ne pouvoit plus
secourir Mardic*. C'est pourquoi il y envoia un renfort
d'infanterie Françoise, et les régiments n'ayants plus
guéres de soldats (la désertion estant venue à cause
que l'on n'avoit rien touché durant toute la campaigne,
ce qui n'avoit jamais esté depuis le commencement de
la guerre), on fut obligé de commander des officiers
saient chez l'ennemi les succès des armes françaises. Pareille
tendance perce dans les informations de Bruxelles données par
la Gazette, dont il est d'ailleurs assez curieux d'observer le ton.
Emanées apparemment de gens du pays, qui traitent de « mau-
vaise » la nouvelle de la prise de Montmédy [Gazette, 1657,
p. 861), et qui disent « nos troupes » et « nos généraux » en
parlant des Espagnols, elles sont conçues en des termes par-
fois assez désagréables pour ces derniers (cf. ibid., p. 1090-
1091 et 1288) ; à tout le moins elles ne manquent pas de souli-
gner leurs échecs, et de louer la valeur des Français en général
et de ïui'enne en particulier. On est tenté de se demander si
ces nouvelles de Bruxelles ne sont pas de véritables « commu-
niqués » élaborés dans le cabinet de Mazarin d'après les
dépêches de ses cori'espondants. Peut-être, d'ailleurs, reflètent-
elles un état d'esprit dont Mazarin pouvait songer à tirer pro-
fit lorsqu'il cherchait à faire des Pays-Bas espagnols un état
indépendant (cf. Lettres de Mazarin, IX, 65 et 68).
1. Turenne résume ici une lettre que Mazarin lui avait écrite
de Paris le 18 novembre [Lettres de Mazarin, VIII, 219). Dans
le numéro de la Gazette paru le 24, on trouve cette dépêche
de Bruxelles datée du 17 : « Nos troupes sont encore campées
entre Dunkerque et Bergue, où elles attendent l'ordre de nos
généraux pour faire sur le fort de Mardick une seconde tenta-
tive qui puisse réparer l'affront qu'elles y ont receu » (p. 1210).
Cette information éventant un dessein que les Espagnols cher-
chaient sans doute à tenir secret est bien une de celles dans
lesquelles nous sommes tenté de voir de véritables communi-
qués officieux.
I
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 103
de chaque corps sans soldats, ce qui ne s'estoit point
encores fait; et depuis le Roy y envoia touts ses mous-
quetaires avec les compagnies de gendarmes et che-
vaux légers de M. le Cardinal et ses gardes; et comme
M. de Turenne revint avec l'armée sur la frontière \
M. le mareschal d'Aumont, qui estoit dans son gouver-
nement du Boulenois, eust ordre de s'en aller à Mardic,
où il demeura bien avant dans le mois de janvier^.
Les ennemis, ayant veu toutes les précautions que
l'on avoit pris pour cette place là, n'entreprirent rien,
et se contentèrent de faire hiverner presque toute
leur armée dans la Flandres, tant pour ne pas perdre
de temps à attaquer cette place là, quand ils en trou-
veroint l'occasion, que pour estre plus près pour s'op-
poser à l'attaque de quelqu'une des villes de Flandres,
quand le Roi, favorisé des Anglois, le voudroit entre-
prendre. Son armée demeura jusques au commence-
ment de janvier sur les frontières, après lequel temps
elle fut séparée à l'ordinaire dans ces quartiers en
diverses provinces de France. M. le Prince, (jui avoit
esté en quelque danger de sa maladie à Bruxelles,
commença à se porter mieux, et les généraux des
ennemis s'i en retournèrent, ayants laissé leurs fron-
tières du costé de la Flandre avec des garnisons beau-
coup plus fortes qu'à l'ordinaire.
1. Il n'avait fait que deux apparitions à Paris : du 14 au
17 décembi-e [Gazette, 1657, p. 1312, et 1658, p. 13) et à partir
du 3 janvier [Gazette, 1658, p. 24). Dès le 11, il est au camp
d'Ypres (Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 42, fol. 90).
2. Le 19 janvier 1658, Mazarin l'engageait à attendre encore
pour user de l'autorisation qui lui avait été donnée de venir à
Paris [Lettres de Mazarin, VIII, 273).
QUATRIÈME PARTIE
^Dans le comencement de mars, le gouverneur de
Hesdin^ estant mort, on pourveut à la Cour M. de
Moret du gouvernement, croiant qu'il n'i auroit pas
plus de précautions à prendre là dessus qu'aux autres
qui vaquent ordinairement, n'i ayant dans la place
qu'un liutenant de Roy qui n'estoit pas cognu, et le
major se trouvant à Paris, qui vint aussi tost trouver
M. de iMoret pour recevoir ses ordres; et ainsi il s'en
alla sans auquun soubsson dans la place, où M. de
Moret, voulant aller fort peu de jours après, on lui
refusa la porte ; et on apprit qu'il y avoit longtenps que
ce major s'estoit rendu maistre des esprits d'une par-
lie des officiers, et, voiant que le gouverneur esloit
malfain, avoit pensé de longue main à se rendre maistre
de la place. Il trouva aussi M. le mareschal d'Oquin-
cour, qui esloit depuis fort longtemps malcontent en
Picardie ; et, come il esloit homme qui prenoit des réso-
lutions fort légèrement, il s'en alla à Hesdin, sachant
les intentions de Fargues, qui esloit major de la place,
et qui conduisoit toute l'affaire, où il demeura quelque
temps sans y avoir auquun pouvoir, et de là alla trou-
ver M. le Prince en Flandre^, et ceux de Hesdin, ne
1. En marge est écrit 1658.
2. Antoine de Blondel de Joigny, marquis de Bellebrune : il
mourut à Paris le 16 lévrier [Mémoires de Montglat, p. 328).
Son successeur Antoine du Bec-Crespin, comte de Moret, fut
nommé le même jour (cf. Pinard, IV, 216).
3. Il joignit les Espagnols entre Adinkerke et Fumes, où ils
[1658] MÉMOIRES DU MARÉCHAX DE TURENNE. 105
trouvants plus de seurté de se racomoder avec M. le
Cardinal, après ce qu'ils avoint fait, traitèrent avec
M. le Prince et avec les Espagnols, qui leur envoiérent
des troupes, lesquelles ils ne receurent point dans la
ville, mais les mirent quelque temps dans un camp
fort proche, et insensiblement, après beaucoup d'allées
et de venues pour négotier à Bruxelles, ils les mirent
dans leurs fauxbourgs; ils traitèrent durant tout ce
temps là à la Cour, mais on vit bien que c'estoit pour
gagner temps, et, en donnant espérance de s'accomo-
der, diminuer ou affoiblir l'envie de les aller attaquer
si promtement.
L'armée du Roy n'estant point encores en estât de
sortir en campaigne, M. le Cardinal voioit bien que
cette négotiation ne pouvoit nuire à rien. Ainsi le
temps vint que les troupes sortirent de leurs quartiers,
et le Roy s'en vint à Amiens avec la Reine. On eust
par un commis de M. Le Tellier, nommé Carlier*, qui
avoit fait divers voiages à Hesdin, des nouvelles qui
donnèrent moins d'espérance que jamais que ceux de
Hesdin s'accomodassent avec le Roy. Cette nouveauté
commençoit à réveillier beaucoup de gens en France,
où naturellement il s'i trouve lousjours beaucoup de
mécontents; et aussi la longue guerre et la nécessité
des provinces, parla continuation des grandes charges
et tailHes, donnoit grand sujet au peuple de souhaiter
un changement, et ils le souhaitoint si ardemment qu'ils
ne regardoint pas s'il leur seroit avantageux ou dom-
mageable.
étaient arrivés le 10 juin; le 11, il assista à un conseil de guerre
[Mémoires du duc d'York, p. 603).
1. SurCarlier, cf. Louis André, Michel Le Tellier, p. 645, note i.
i06 MÉMOIRES [1658]
Il y avoit eu auparavant des assemblées de noblesses
de diverses provinces, qui conninençoint à avoir
quelques gcntilshonfitmes pour chefs, et cela avoit
commencé par la Normandie ; et quoique Madame de
Longueville fut dans une dévotion si grande, que cela
lui empeschoit de se mesler d'auquune cabale, néa-
moins son esprit a tant d'ascendant sur les personnes
(lui sont dans les provinces, qu'elle les fait pencher du
costé où elle avouoit bien que son inclination la por-
loit, qui estoit pour les affaires de M. son frère; et
aussi la retraite* donne quelquefois, aussi bien que les
autres lieux, des semences aus plus grandes affaires.
Les^ choses estoint ainsi disposées cjuand la Cour
vint à Amiens, où le Roy demeura quelques jours ^, et
on y assembla une partie de l'armée. En ce temps là
se fit cette entreprise sur Ostende, où M. le mareschal
d'Omont, qui avoit esté durant l'hiver quelque temps
dans Mardic, s'engagea sur la parolle de quelques
petites gens, qui, trompés par ceux d'Ostende le plus
grossièrement de monde, et ayant joué devant eux une
farce dans la ville, faisant semblants d'arrester leur
gouverneur*, criants « Vive le Roy » dans les rues et
disant milles outrages des Espagnols. Ces gens s'en
retournèrent le trouver, comme il estoit à la rade avec
douze ou quinze cents hommes; et l'ayant assuré qu'il
estoit maistre de la ville s'il vouloit y venir, sans
1. (d'un chaquun)?
2. [^affaires].
3. La Cour, partie de Paris le 25 avril [Gazette, 1658,
p. 368), arriva à Amiens le 27 [ibid., p. 392); elle en repartit
le 14 mai [ibid., p. 439).
4. (et).
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 107
prendre aucun ostage, il entra dans le port avec une
partie de ses gens. Cependant, les Espagnols, qui
estoint* cachés dans des caves, sortirent, et, fer-
mants le havre où ils trouvoint qu'il y entroit trop de
gens, en prirent cinq ou six- cents avec M. le mares-
chal d'Omont^, et le reste, qui n'estoit pas entré, se
retira dans les navires'*.
Cette entreprise d'Ostende manquée avec perte, et
l'affaire de Hesdin, qui t'aisoit concevoir de grandes
espérances de M. le Prince, fit commencer la campaigne
avec de fort meschantes apparences de succès; et la
Cour mesmes, qui se trouvoit en ce temps là à l'ar-
mée^, descrioit, au moins pour la plus part, les
affaires autant ou plus que les autres. M. le Cardinal
cognoissoit très bien cela, et mesmes la plus part des
officiers de l'armée n'estoint pas encores venus. En cet
1. [en/er/wes].
2. Turenne avait d'abord écrit sept ou huict.
3. Il ne fut écliangé qu'au mois de janvier suivant (cf. D"" E.-T.
Hamy, Correspondance du cardinal Mazarin avec le maréchal
d'Aumont, Monaco, 1904, in-4°, p. 112).
4. Ici le manuscrit présente le texte suivant, qui a été
biffé : Un peu auparavant cette entreprise, M. le Cardinal,
parlant devant le Roy à M. de Turenne du siège de Dun~
querque, et disant que, M. le maresclial d'Omont se trouvant
à Mardic, qu'il serait assés raisonnable qu'il eût un quartier,
dès que M. de Turenne eust dit fort doucement qu'il ne croioit
que le Roy ni lui voulussent lui donner un autre poste , et
que il ne commandast pas en Flandre, M. le Cardinal dit
avec toute la courtoisie possible que l'on avoit seulement parlé
de cela en passant, de sorte que la chose demeura entièrement
estoufée. — Sur l'affaire d'Ostende, qui eut lieu le 14 mai,
voy. Bourelly, Cromwell et Mazarin, p. 122 et suiv.
5. [donnoit~\.
108 MÉMOIRES [1658]
estât là le Roy s'approcha de Hesdin^ avec dix ou douze
mille hommes; et ceux de dedans, ayants quelques
troupes espa^^nolles campées dans les dehors, sortirent
pour escarmoucher, et on tira le canon sur le Roy
mesmes qui s'estoit avancé : de manière que, par cette
déclaration si ouverte, on ne songea plus, à traiter
avec Hesdin, mais à s'y gouverner comme contre une
place ennemie.
Durant l'hiver, M. le Cardinal a voit traité avec l'am-
bassadeur d'Angleterre^, qui pressoit extrêmement
que l'on s'engageast devant Dunquerque, et on avoit
signé les articles par lesquels Dunquerque devoit
estre mis entre les mains des Anglois, qu'ils fourni-
roint six mille homes de pied pour mettre à terre, et
tiendroint la mer avec leur armée navalle. Le traité
n'estoit que pour un an, dans lequel ils devoint con-
tinuer le mesme secours par terre, aider aussi par
mer au siège de Graveline, qui devoit demeurer au
Roy, et ne prétendre point d'autre place que celle de
Dunquerque; et, quoi que l'affaire de Hesdin arrivast
après la conclusion du traité, la chose demeuroit tous-
jours aus mesmes termes ; mais les Anglois, quoi
qu'ils souhaitassent fort que le siège de Dunquerque
se ftt, se fussent néanmoins laissé aller à la nécessité
que l'affaire de Hesdin eust apportée pour ne le point
faire. On avoit déjà fait des magasins à Mardic; cela
et la place de Hesdin, qui se trouva bien munie de
1. C'est le 19 mai que Louis XIV « fut coucher dans un châ-
teau proche de Hesdin » ; cette indication que donne Montglat
(p. 330) paraît avoir été empruntée à la Gazette (p. 463).
2. Sur le traité franco-anglais du 28 mars 1658, voy. Bou-
relly, Cromifell et Mazarin, p. 83 et suiv.
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 109
toutes choses, les ennemis ne doutant point que l'on
nel'assiégeast, obligèrent M. le Cardinal à souhaiter que
l'on poursuivit le dessein de marcher en Flandre.
M. de Turenne fut de son sentiment ; et, sans savoir si
on pouvoit assiéger Dunquerque, ou si on s'arreste-
roit à Bergues, qui en est à une heure, on fut d'advis
d'i marcher et faire voir naïvement aus Anglois que
l'on alloit de tout son pouvoir pour l'exécution du
traité. Ainsi le Roy, qui estoit campé à une petite
heure de Hesdin, s'en alla rejoindre la Reine à Mon-
trueil^ pour s'en aller ensemble à Calais avec deux ou
trois mille, que M. de Castelnau comandoit ; et
M. de Turenne, avec sept ou huict mille hommes, prit
le chemin de Saint-Venant pour y passer la Lis, et
ensuite marcher vers Bergues et Dunquerque.
En arrivant auprès de Bétune^ il apprit de M. le
marquis de Créqui, qui en est gouverneur^, qu'il y
a voit deux ou trois régiments de^ l'ennemi dans Cas-
sel, qui est à cinq heures de Saint-Venant sur le che-
min de Bergues. Il lui donna sept ou huict cents che-
vaux avec quelques mousquetaires commandés, avec
lesquels s'avançant il prit dans ledit Cassel deux régi-
ments d'infanterie irlandois, qui faisoint deux ou trois
cents homes, sans auquune résistance. M. de Turenne
y arriva peu de temps après ^ avec l'avantgarde, et, à
cause des mauvais chemins, il y séjourna un jour pour
1. Le 20 mai [Gazette, 1658, p. 463).
2. A Chocques, le 19 mai [Gazette, 1658, p. 491).
3. Il avait été nommé à cet emploi par commission du
4 mars 1655 (Bibl. nat., ms. fr. 4190, fol. 97).
4. Ce mot et les deux suivants en interligne.
5. Le 21 [Gazette, 1658, p. 491 et 509).
no IVIÉMOIRES [1658]
attendre son bagage; et, s'il eust creu tous ceux du
pais, il n'en auroit point mené, ni canon, à cause de
la difficulté qui disoint qu'il trouveroit pour les che-
mins, lesquels avoint esté rendus plus mauvais qu'à
l'ordinaire, à cause du grand hiver qui avoit duré si
longtemps, et on n'estoit guéres avancé dans la saison,
car c'estoit au moy de may. M. de Turenne, voiant bien
que la diligence estoit fort nécessaire, aprenant par
les prisonniers que l'armée ennemie* n'estoit pas
ensemble, fit suivre toute la nuict le bagage, et, fai-
sant accomoderles chemins devant lui, marcha droit à
Bergues, et en arrivant il s'avança sur la Golme, lais-
sant Bergues à main gauche, et s'avança par des
pais fort inondés- auprès d'une petite redoute^ que les
ennemis gardoint avec trente homes et un capitaine.
On fit un passage sur la rivière, et, ayant trouvé
quelques piliers sur lesquels on mit des planches, on
y mena quelques chevaux par la bride : ce que voiant
ceux de la redoute, et qu'il s'i avançoit cinquante ou
soixante mousquetaires, ils se rendirent*. C'estoit le
seul passage par lequel on peust passer à cause du
pais inondé qui est entre Furnes et Bergues; on
ne voioit de là à Dunquerque rien que de l'eau, et
M. de Turenne s'en retourna avec^ peine, à cause des
1. En interligne.
2. Sur ce « déluge factice » provoqué par les Espagnols,
voy. Bourelly, p. 139 et suiv.
3. La redoute de Beentis-Meulen, dont « l'emplacement...
paraît voisin du point où le canal de Bergues à Furnes coupe
le chemin menant de ïeteghem à la Maison-Blanche » (Bou-
relly, p. 141, note 1).
4. Le 23 [Gazette, 1658, p. 509).
5. Ce mot et les cinq suivants en interligne.
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNÉ, 111
eaux, à son quartier, qui estoit à une heure de là*,
ayant laissé M. de Bellefond, liutenant général, avec
quek(ue infanterie, afin de recognostre les chemins de
là à Dunquerque. Il n'y avoit auquun homme dans le
pais qui dît qu'il y eust un chemin ; et M. de Turenne,
ayant envoie ce soir là M. de Varenne le long de la
Golme, laissa Bergues à droit pour voir s'il y avoit
moyen de communiquer par là avec Mardic, où estoit
M. de Castelnau. Il lui raporta qu'à cause des eaux
on ne pouvoit pas passer : de sorte que toute la nuict
se passa sans qu'il creût qu'il y eust auquune apparence
de pouvoir aller vers Dunquerque, néamoins en inten-
tion d'emploier tout le jour à le cercher. Le matin,
M. de Bellefont lui manda que les ennemis avoint
quitté une autre redoute près de Bergues, et qu'il y
avoit une digue par laquelle il croioit que l'on pouvoit
aller vers les forts que les ennemis avoint entre
Bergue et Dunquerque. Les ennemis, depuis la prise
de Mardic, avoint travaillié à deux grands forts sur la
digue de Bergues à Dunquerque, et ils estoint à une
telle distance, qu'il est certain qu'estants en estât de
deffense on ne peut point assiéger Bergues ni Dun-
querque sans les prendre, n'estant chaquun qu'à une
portée de canon l'un de l'autre, et à la mesme dis-
tance chaquun de Dunquerque et de Bergues. On n'avoit
point eu d'information juste de leur estât, de manière
que cela avoit tousjours paru le plus grand obstacle
pour le siège de Dunquerque. Mais, comme j'ai dit, la
résolution estoit prise de faire toutes choses pour-
respondre avec netteté au traité des Anglois.
1. A Socx (Bourelly, p. 139 et 141).
2. (contenter).
H2 MÉMOIRES [1658]
M. de Turenne se trouva de grand matin avec toute
l'armée à cette redoute qui avoit esté prise le soir
auparavant; et, faisant accomoder le pont sur la
Golme, on s'avança vers ces forts. Les prisonniers de
la redoute avoint dit que l'un estoit en estât de def-
fense, et l'autre^ en nul estât. Après avoir fait combler
beaucoup de fossés, les ennemis, voiants que l'armée
s'avançoit entre Bergueet Dunquerque, commencèrent
à abandonner les forts et la digue, à la faveur de
laquelle ils deffendoint le grand canal qui va de
Bergue à Dunquerque. M. de Gastelnau, avec ces trois
mille hommes que j'ai dit, qui estoint partis avec le
Roy, et trois mille Anglois, estant dès le jour aupa-
ravant, suivant ce qu'il avoit esté convenu, estant à
une portée de canon d'eux, lesquels avoint deux
bataillions sortis de Dunquerque, et environ six ou
sept cent chevaux, avec lesquels ils deffendoint ce
canal et les forts, lequel est si grand, et il y avoit si
peu de préparatifs pour le passer, qu'il est sans doute
que la chose eust esté sans effect.
L'ambassadeur d'Angleterre y estant fort chagrin de
ce qu'il voioit si peu d'apparence à l'entreprise, l'ar-
mée aprochant, corne j'ai dit, quoi qu'avec beaucoup
de difficulté, entre Bergues et Dunquerque, les enne-
mis estant pris par derrière, et leurs forts n'estants
point en deffence, l'un des deux à la vérité un peu
plus que l'autre, se retirèrent à Bergues et à Dun-
querque, mais le grand corps des troupes dans la der-
nière. M. de Turenne, ayant marché avec peu de gens
sur cette digue, envoia promtement un de ses gens à
1. fpoin..).
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. H3
nage, pour avertir M. de Gaslelnau comme il avoit
passé. Il s'en vint le trouver tout aussi tost, et comme
il falloit à l'instant se résoudre au siège de Bergues ou
de Dunquerque, le premier estant fort aisé, et l'autre
très difficile, M. de Turenne creut que si on pcrdoit ce
temps, que l'on pouvoit ne jamais y revenir, l'ennemi
s'estant amusé à l'affaire de Hesdin et à celle d'Os-
tende, croiant que c'estoit cette entreprise^ icy qui
avoit emmené le Roy sur la frontière, et une partie de
ce qui estoit en estât de leurs troupes ayant marché à
Hesdin, de façon que cette conjoncture d'affaires sem-
blant propre, quoi qu'avec de très grandes difficultés
à surmonter, il se résolut d'aller à Dunquerque. On ne
peut pas y marcher- ce jour là, à cause des eaux et des
canaux ; mais on ne perdit pas de temps, et, ayant tra-
vaillié ans ponts, sur la Golme, sur le canal de Hons-
cot à Dunquerque, et sur celui de Furnes à Dunquerque,
on se trouva le lendemain-' à deux heures après midi
auprès des dunes.
Tout ce qu'il y avoit de troupes de l'ennemi, qui estoit
dans le voisinage, s'i jetta de façon qu'il se trouva
dans la place environ^ deux mille deux cents homes
de pied et sept à huict cents chevaux. M. le marquis
de Leide y estoit aussi entré le jour auparavant que
l'armée y arrivast. M. le Prince et Don Juan estoint
encores à Bruxelles, ayants creu l'entreprise de ce
siège là impossible dans la saison, et n'ayant pour
soi ni Bergues ni Furnes ni Gravelines; la première
1. [là].
2. [cette nuict].
3. 25 mai {Gazette, 1658, p. 494 et 508).
4. [dix huit cents].
II 8
114 MÉMOIRES [1658]
de ces places là n'estoit distante que d'une heure,
l'autre de trois et la dernière de quatres; et la saison
empeschoit qu'il n'i eust auquune herbe pour faire
paistre les chevaux. On comença dès ce soir là à
prendre les quartiers; et il est certain que, durant les
cinq où six premiers jours, si quelque officier général
des ennemis, avec un peu de troupes, se fût mis à
Furnes ou à Bergues, que difficillement on eût peu faire
les communications avant qu'il y fust entré beaucoup
de troupes dans la ville; mais l'ennemi ayant creu, au
commencement, que on assiégeroit^ Bergues, et ayant
ensuite, après le siège de Dunquerque, ayant seule-
ment envoie deux ou trois régiments sous de méchants
officiers qui, ayant ordre d'entrer dans la ville, demeu-
rèrent à Bergues, mandants l'impossibilité d'exécu-
ter ce que l'on leur commandoit, se résolut d'assem-
bler promtement toute l'armée pour venir au secours.
Les premiers jours, demeurants ainsi libres du
dehors, donnèrent de très grandes difficultés par
l'assiète du camp, à cause des communications par le
manque de bois pour les soldats, par celui du fourage
pour la cavallerie; et, comme on n'avoit que la mer,
il est impossible d'en tirer les assistances nécessaires,
et à cause de la difficulté des débarquements ; et aussi
les Anglois, hors ce qui estoit nécessaire pour les vais-
seaux et quelques canons qu'ils ont fourni, ont
apporté, — à l'exception de leur infanterie, dont il y
a eu environ cinq mille hommes qui ont très bien
servi, — fort peu de comodités au siège. Le Roy qui
estoit à Calais, dès qu'il sceut que l'on estoit devant
1. Turenne avait d'abord écrit assiégeait , ce qui, imparfai-
tement corrigé, est devenu, assiégeoiroit.
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 115
Dunquerque, pressa M. le Cardinal, qui y donna les
mains : de manières qu'ils vindrent dans le vieux fort
de Mardic trois jours après que l'on fut arrivé devant
Dunquerque. Or, j'avois commencé à dire que l'armée
prit ses quartiers : M. de Turenne se logea dans les
dunes auprès de l'estrang, et retint une bonne partie
des troupes avec lui depuis la mer jusques au canal
de Furnes, où il logea un régiment d'infanterie, et en
suite mit quelques régiments lorrains et un régiment
d'infanterie dans ce grand fort entre Bergue et Dun-
querque avec peu de cavallerie, ayant mis le corps des
troupes du costé de la mer, vers où les ennemis pou-
voint venir avec un corps considérable.
M. de Castelnau demeura au delà du canal de
Bergues avec les troupes qu'il avoit menées avec lui
et les Anglois. Il y eut des difficultés extrêmes de faire
les ponts de communication. L'ennemi se montroit
quelquefois avec sept ou huict escadrons dehors ; mais,
comme il n'i avoit point de trenchée ouverte, on
n'estoit pas assés près de lui pour pouvoir rien entre-
prendre.
Ces premiers jours ayant été très difficilles, il com-
mença à y venir quelques barques avec des vivres;
et, en suite de cela, il y vint de l'avoine pour la caval-
lerie qui estoit du costé des dunes. Il y vint aussi des
outils et quelques palisssades, avec quoi on travaillia
à la circonvallation, qui ne valust jamais rien, et prin-
cipalement du costé des dunes. On fit aussi une esta-
cade de gros piliers tenus par des chaisnes, que les
matelots anglois venoint accomoder, lesquels ne pou-
voint jamais résister aux grandes marées, quand il y
avoit beaucoup de vent ; mais toutes les nuicts toute
116 MÉMOIRES [1658]
la cavallerie estoit de garde sur le bord de la mer, et
on mettoit les quaissons quand la mer s'en alloit, que
l'on ostoit avec les chevaux quand elle revenoit; de
sorte qu'il n'i demeuroit jamais d'espace vuide. L'ar-
mée estant fort foible au commencement, se grossis-
soit peu à peu par beaucoup de troupes qui vindrent
de France, ayant esté trouvé à propos de se haster
plus tost avec peu de troupes qu'en les attendant don-
ner du temps aus ennemis, ce qui assurément eust
rompu tout le dessein, leur estant aisé de pourvoir à
une place comme Dunquerque, voiant bien que ce n'es-
toit que par là seulement que l'on maintenoit l'alliance
des Anglois. Mais, comme j'ai dit, les affaires de Hes-
din et d'Ostende leur avoint come fermé les yeux.
Le Roy fut quelques jours à Mardic\ où M. le Cardi-
nal faisoit pourvoir à toutes choses, comme munitions
de guerre et avoines pour la cavallerie, et à faire appor-
ter par mer des fascines et des plateformes; et, come
on commença à parler, avant que la trenchée fût
ouverte, que les ennemis s'assembloint pour s'apro-
cher avec l'armée, il conseillia très prudemment au
Roy de s'en retourner à Calais, n'i ayant auquun lieu
où il peut demeurer seurement, et ce siège là estant,
par la situation du pais, d'une autre condition que les
autres, où la retraite estoit come impossible, y arri-
vant du malheur à un quartier de l'armée.
Ainsi le Roy s'en retourna à Calais^ où estoit la
Reine et Monsieur. Trois ou quatres jours après leur
département^, on ouvrit la trenchée du costé des
1. Il y arriva le 26 mai {Gazette, 1658, p. 510).
2. Le 3 juin (Bourelly, p. 154).
3. A vrai dire dans la nuit du 4 au 5 juin (Bourelly, p. 166).
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. H7
dunes, desquelles on se servoit comme de places
d'armes, et la première nuict les ennemis furent
dehors avec toute leur cavallerie, et on eust beaucoup
d'alarmes en mettant les gens au travail, et les Anglois,
qui n'estoint pas beaucoup accoutumés aus sièges,
quittoint le travail, et couroint aussi tostà leurs armes.
Comme les premières nuicts ne sont guères dange-
reuses, on ne perdit presque personne et on vit le
matin' toute la cavallerie des ennemis dehors, et la
face de la ville estant grande de ce costé, les ennemis
avoint bien vingt pièces de canon qui voioint les tren-
chèes : de sorte que, jusques à onze heures ou midi,
la cavallerie de l'ennemi s'avançant assès à la faveur
du canon, cela paroissoit come des troupes en cam-
paignie les unes devant les autres; mais, dès qu'ils
vouloint aprocher des trenchèes, la cavallerie de l'ar-
mée les repoussoit avec tant de vigueur, qu'en diverses
sorties qu'ils ont fait ils n'ont pas eu le moindre avan-
tage; et quoi que la cavallerie perdit beaucoup par le
canon, et mesmes par la mousqueterie, en aprochant
descontrescarpes,onlesatousjourspoussésjusquessur
le bord.
Les Suisses relevèrent les gardes, et le quatriesme
jour que Picardie estoit en garde, et que le régi-
ment du Plessis avoit la teste de la trenchèe, il
laisoit un si grand vent que l'on ne pouvoit pas voir,
à cause du sable. Les ennemis sortirent^ et rasèrent
un peu du bout de la trenchèe, ayant bien blessé ou
tué cent hommes des nostres. Les Anglois avoint une
1. Le 5 juin {Gazette, 1658, p. 530).
2. Cette sortie eut lieu le 8 juin, vers trois heures de l'après-
midi, et fut repoussée par Créqui [Gazette, 1658, p. 542-543).
118 MÉMOIRES [1658]
attaque à la main gauche; et, la cinq ou sixième
nuict, on fut sur le bord des premières palissades
que les Anglois attaquèrent souvent fort vigoureuse-
ment; mais, comme ils alloint hardiment sur les palis-
sades, ils ne savoint pas s'i loger, et revenoint tous-
jours dans les Irenchèes avec beaucoup de perte. On
l'a aussi essaie trois ou quatres fois du costé des Fran-
çois sans y réussir. Vers le six ou septiesme jour de
la trenchée ouverte, xM. de Turenne eust avis que les
ennemis s'assembloint, et que M. le Prince et Don
Juan arrivoint à Furne avec l'armée^
On ne pouvoit rien faire de bon du costè des dunes
pour la circonvallation ; et, quoi que l'on en prît
quelques unes avancées, on en voioit tousjours
d'autres qui incommodoint, et l'incertitude si un
ennemi viendra, et encore par quel costé, fait tous-
jours paroistre les choses moins dangereuses que
quand on se voit en présence. Les ennemis, dedans la
ville, avoint fait diverses sorties avec leur cavallerie,
mais elles furent tousjours repoussées avec tant de
vigueur par la cavallerie de l'armée du Roy, que cela
les empeschoit de rien faire de conséquence ; mais on
y perdoit tousjours de bons officiers, et principalement
par leur canon, dont ils demeurèrent longtemps les
maistres. ïouts les officiers généraux, qui estoint
M. de Ghomberg, M. de Créqui, M. de Varenne,
M. d'Umiéres, M. de Bellefond, M. de Gadaigne, tous
liutenants généraux, se signaloint tousjours où ils se
rencontroint, et M. le marquis de Créqui fit très bien
à une ou deux sorties de cavallerie, en une desquelles
1. Le 10 juin [Mémoires du duc d'York, p. 603).
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 119
M. le conte de Guiche*, maistre de camp aus gardes,
fut blessé^ comme y esloit couru volontaire. M. le
conte de Soissons cust aussi un cheval tué et pensa
estre pris prisonnier^ fort proche des palissades de la
contrescarpe.
Au huict ou neufviesme jour de la trenchée ouverte,
on avoit pris quelques palissades avancées sur le gla-
cis de la contrescarpe des ennemis; et mesmes on
avoit essaie quelques logements à la contrescarpe, où
on n'avoit peu se maintenir; et s'estoit en un de ces
jours là que les^ gardes, estants de garde, n'avoint
peu se loger que Taprès disnée ; on vit un corps de
cavallerie qui s'avançoit le long des dunes : on ne
savoit pas si c'estoit toute l'armée. M. de Turenne
s'avança avec peu de gens le long de la mer; dans ce
temps là ils poussèrent la garde de l'autre costé des
dunes, qui n'estoit que d'un régiment de cavallerie; et
M. le mareschal d'Oquincour, s'estant avancé avec les
coureurs, receut un coup de mousquet par quelques
soldats avancés à un petit travail, dont il mourut le
soir. On ne sceut pas seulement qu'il fût blessé que
par des trompettes qui vindrent^, et cette cavallerie
1. Ms. M. de conte Guic/ie.
2. 11 reçut un coup de mousquet à la main droite [Gazette,
1658, p. 543).
3. Cf. Gazette, 1658, p. 542-543.
4. [iSuisses].
5. Cela ne confirme aucunement le récit qu'on lit dans la
Gazette (p. 544) : d'Hocquincourt, blessé, aurait été transporté
dans les lignes françaises et aurait pu, avant de mourir, ren-
seigner Turenne sur les positions et les projets de l'ennemi.
On relève d'ailleurs dans ce récit un détail incontestablement
inexact : d'Hocquincourt aurait été blessé dans la nuit du 13 au
120 MEMOIRES [1658]
se retira auprès de l'abbaïe des Dunes, qui est assés
proche de Furnes, où estoit l'armée des ennemis, envi-
ron à deux heures du camp.
Les^ Suisses entrèrent ce soir là aus trenchées, et
on ne peut pas se rendre maistre de la contrescarpe.
Le lendemain on vit toute l'armée des ennemis qui
marchoit dans les dunes^, et cet avantage qu'elles leur
donnoint pour s'aprocher du quartier général se fai-
soit encores bien mieux voir quand l'ennemi estoit
proche : de sorte que M. de Turenne se résolut de
s'avancer de sept ou huict cent pas seulement au
devant de son quartier avec les troupes qui y estoint,
laissant toutes les autres dans la circonvallation , et
occupa une haute dune où il craignoit que les ennemis
ne vinssent se mettre, fit promtement planter des pieux
sur l'estrang vis a vis de ce lieu là, l'autre estacade
lui estant inutille, à cause qu'il avançoit ses troupes.
On fit aussi quelque petit retranchement sur le haut
des dunes en présence; mais on peut bien juger que
tous ces travaux là ne pouvoint estre guéres bons,
estant faits en si peu de temps, ni que des piliers
14. Or, dès le 13 Mazarin connaissait la nouvelle; il est vrai
qu'il en attendait confirmation [Lettres de Mazarin, V'III, 420).
C'est à la fin de novembre que le corps de d'Hocquincourt fut,
conformément au vœu du défunt, inhumé à Liesse [Gazette,
1658, p. 1162). Mazarin n'avait pas voulu faire condamner la
mémoire du maréchal rebelle, en considération de la conduite
loj^ale de son fils [Lettres de Mazarin, VIII, 463).
1. [gardes'\.
2. Dans un conseil de guerre tenu le 11 juin, et auquel
avaient assisté don Juan d'Autriche, Condé, Caracena, le maré-
chal d'Hocquincourt et le prince de Ligne, il avait été décidé
que cette marche aurait lieu le 13 [Mémoires du duc d'York,
p. 603).
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 121
plantés si à la haste où la marée revenoit, ne pouvoit
guéres bien tenir. L'ennemi s'estant avancé à une demi
heure de ce lieu, où M. de Turenne s'estoit mis avec
l'armée, fit alte, et on vit bien qu'il s'alloit loger. Don
Juan d'Autriche avoit la main droite qui regardoit la
mer, et M. le prince de Gondé avoit la main gauche,
qui alloit sur le canal qui vient de Furne à Dun-
querque. Il y a de cet espace là environ quinze cent
pas de dunes qui sont accessibles, mais inégales, l'es-
trang à la main droite, et à la main gauche une prai-
rie de douxe ou quinze cent pas et plus, traversée de
petits fossés, qui va jusques au canal de Furne. M. le
Prince fit facillement la communication de ces petits
fossés, et, deus ou trois heures devant la nuict, il fit
un pont sur le canal avec beaucoup de barques qui lui
vindrentde Furnes; etcepont tenoit a son aisle gauche.
M. de Turenne, allant le long de ce canal, les vit travail-
ler au pont, et le faire en une heure; il fit retirer toutes
les gardes avancées qui estoint de ce costé là; et,
voiant l'avantage que l'ennemi auroit de marcher ou
d'un costé ou de l'autre du canal, vers Dunquerque,
et comme cela le tenoit séparé, vid bien à l'instant
qu'il n'i avoit rien à faire que de combattre les enne-
mis; et, avant que d'avoir repassé le canal pour venir à
son quartier, il envoia ses ordres à touts les quartiers
pour se rendre deux heures devant le jour au sien. 11
comanda aus Anglois, qui estoint entre Dunquerque et
Mardic, d'envoier leur bagage sous le fort, et aus troupes
qui estoint en deçà du canal de Dunquerque à Bergues
de mettre le leur sous un grand fort que les ennemis
avoint commencé l'hiver et que l'on gardoit.
Gomme il y avoit six ou sept canaux entre les
122 MÉMOIRES [1658]
quartiers, il estoit bien plus facille à ceux de Dun-
(juerque de faire quelque sortie sur eux, quand ils
estoint affoiblis; et ainsi il estoit fort dangereux de
laisser une grande circonvallation sans troupes, ceux
de la ville pouvants mettre le feu au camp et rompre
les ponts de communication; mais la grande néces-
sité que M. de Turenne croioit qu'il y avoit à com-
battre l'obligeoit à passer par dessus toutes les consi-
dérations qui l'eussent arresté; il laissa donc dans tous
les quartiers, aus endroits les plus seurs, fort peu de
troupes; outre cela la trenchée le mettoit en grande
peine; car, n'estant pas assuré de combattre, une
sortie de l'ennemi et un estonnement de troupes qui
croient y demeurer comme abandonnées , l'armée
marchant au devant de l'ennemi, obligeoit à lever le
siège; et on estoit, comme j'ai dit, fort proche du
chemin couvert de la contrescarpe, y ayant eu desjà
quekjues traverses du glacis prises ; et ainsi les sorties
estoint fort à craindre, parce que l'on ne peut plus
sortir des trenchées quand la teste est poussée, et la
confusion se met aisément, l'ennemi ayant toutes les
contrescarpes et le feu de la place, au lieu que les
trenchées sont fort resserrées; et elle estoit si avancée
que la cavallerie ne pouvoit plus* agir. On ne pouvoit
pas remédier à cela, et continuer son dessein de com-
battre, qu'en faisant entrer, comme on fit, une bonne
garde de trenchée qui fut deux bataillons des gardes
françoises, qui eurent ordre d'essaier à se loger sur la
contrescarpe, comme les jours précédents. Les Anglois
entrèrent aussi à la main gauche avec une bonne
1. (sortir).
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 123
garde; et il yeust huict escadrons de cavallerie coman-
dés pour y estre de^ renfort.
Les troupes marchèrent toute la nuict selon l'ordre
donné, et les dernières furent un peu devant le jour
au quartier de M. de Turenne. La nuict se passa de cette
façon, les ennemis ayant seulement envoie donner une
alarme ou deux. Il s'i trouva de l'armée du Roy, sans
conter ce qui demeura au camp, au bagages et à la
Irenchée, huict à nœuf mille homes de pied, et cinq à
à six mille chevaux, il y avoit dix bataillions françois,
etsixanglois et deux françois meslés dans l'aisle droite
de la cavallerie, et des mousquetaires françois et anglois
dans l'aisle gauche, avec dix pièces de canon , dont
cinq alloint à l'aisle droite entre les dunes et la prairie,
et les cincj autres le long de l'estrang, lequel estoit
très large parce que la mer estoit basse. Il y avoit
cinquante quatre escadrons de cavallerie légère et
quatres de gendarmes.
La première ligne de l'aisle droite et de l'aisle
gauche estoit composée chaquune de quatorze esca-
drons, les secondes lignes de dix; quatres escadrons
de gendarmes qui soutenoint l'infanterie, et six esca-
drons de réserve qui marchoint à une assés grande dis-
tance derrière toute l'armée. La première ligne d'in-
fanterie estoit de dix bataillions, et la seconde de six,
qui n'avoint^ point de commandés devant eux que
cinquante mousquetaires des gardes pour faire un peu
esloigner de la cavallerie ennemie qui estoit en
petites troupes sur les dunes un peu loing de leur
armée.
1. (garde).
2. 'lpersonnc'\.
124 MÉMOIRES [1658]
M. de Castelnau commandoit Taisle gauche, et
avoit M. de Varenne qui menoit la première ligne de
cavallerie; et, corne les Lorrains en faisoint une partie,
M. de Ligneville comandoit quelques escadrons près de
l'infanterie; M. le marquis de Gréqui comandoit les
escadrons de la droite de l'aisle droite, et M. d'Umiéres
cstoit avec ceux qui estoit proche de l'intanterie; M. de
Ghomberg commandoit la seconde ligne de l'aisle
gauche, et M. d'Écancour la seconde ligne de l'aisle
droite; M. de Richelieu estoit à la réserve, et M. de
Gadaigne comandoit la première ligne de l'infanterie,
et M. de Bellefonds la seconde. L'infanterie angloise
de la première et seconde ligne estoit comandée par
M. Lokart, lors ambassadeur d'Angleterre en France,
et qui estoit général de ces troupes là, et par M. Mor-
gan, général major.
A une heure de jour on sortit en cet ordre là de ce
lieu ou M. de Turenne s'estoit avancé le jour précè-
dent dans les dunes, et où les troupes l'estoint venues
joindre la nuict; et, comme les gardes des deux
armées se voioint, dés que l'armée du Roy commença
à monter sur la première dune, les ennemis furent
promtement avertis de sa marche : de manière que
l'on vit revenir en diligence quelques chevaux qui
estoint à la pasture, et former les escadrons et batail-
Hons qui estoint dans le camp sans bagage. Leur
armée estoit demeuré corne le jour précédent. Don
Juan d'Autriche à la main droite avec le marquis de
Garacene et M. le duc d'Iorc, le duc de Glocestre et
Don Estevan de Gamarre; et à la main gauche M. le
prince de Gondé avec ses officiers généraux, M. de Gol-
ligni, M. de Bouteville, M. de Persan, M. de Guitaut,
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 125
M. de Meillie, M. le conte de la Suse ; M. de Marchin, qui
estoit le seul officier général qui y manquoit, estoit
avec un petit corps vers le Luxembourg ^ La cavallerie
de l'aisle gauche, qui estoit fort estendue vers le canal,
ne pouvant pas estre emploiée dans cette prairie, à
cause des fossés, M. le Prince la mit sur cinq ou six
lignes depuis les dunes jusqu'à ces fossés où ni les uns
ni les autres ne pouvoint marcher que deux ou trois
escadrons de front; et son infanterie, il en mit deux
bataillions dans un lieu un peu couvert, tout devant
sa cavallerie, et après en remontant les dunes. Il com-
mençoit à yen avoir jusqu'à ce qu'ils joignissent l'in-
fanterie de Don Juan d'Autriche, laquelle alloit jusquos
au bord des dunes, qui regarde l'estrang; et toute sa
cavallerie estoit derrière son infanterie, de laquelle il
avoit avancé un bataillion espagnol sur une dune assés
haute, qui estoit près de cent pas devant toutes les
autres.
On les vit mettre en cet ordre là comme l'armée
du Roy marchoit à eux; et, comme la hauteur des
dunes empeschoit que l'on ne peut pas voir touts leurs
mouvements, M. de Turenne croioit qu'il y avoit
beaucoup de cavallerie derrière leur infanterie ; et on
lui a dit après- que M. le Prince, qui avoit cinq ou six
lignes les unes derrière les autres, en vouloit prendre
1. « Tous les officiers généraux y estoient, hors Marsin, qui
estoit demeuré à Givet, avec quelques quinze cents hommes,
pour observer le corps de M. le mareschal de la Ferté, qui
estoit du costé de Luxembourg » (Mazarin aux ambassadeurs
français à Francfort, Calais, 17 juin 1658. Lettres de Mazarin,
VIII, 433).
2. En interligne.
126 MÉMOIRES [1658]
(juelqu'une pour mettre derrière son infanterie,
comme en efïect ses gardes y estoint, et encores
quelques escadrons. Le canon de l'ennemi n'estoit
pas encore venu, et il de voit arriver ce soir là avec
leur bagage; et il pouvoit y avoir dans leur armée
nœuf à dix mille chevaux, et cinq à six mille hommes
de pied. M. le Prince courut lui^ mesmes avertir Don
Juan que l'armée du Roy marchoit ; et il fit mettre les
troupes en ordre , avec toute la diligence qu'il se
peut.
Les choses estant ainsi disposées des deux costés,
l'armée du Roy marchoit au petit pas; et, l'ennemi
estant assés empesché à se mettre en bataillie, tous les
officiers généraux y estoint occupés ; et on voioit bien
qu'il n'en venoit point à leurs gardes avancées, les-
quelles se retiroint sans escarmoucher au gros de l'ar-
mée. On voioit bien que plus de diligence à marcher
porteroit un grand avantage, estant tousjours à l'en-
nemi un temps de se mettre en ordre; mais un corps
d'armée qui marche en bataillie ne peut aller qu'un
certain pas réglé, et souvent il faut un peu s'attendre
les uns les autres pour se pouvoir dresser. On avoit,
comme j'ai dit, dans l'armée du Roy cinq pièces de
canon à chaque aisle, qui marchoit à la teste des
premiers escadrons; et estant à une distance raison-
nable de l'ennemi , on tiroit un coup ou deux de
chaquune, et après on attelloit en diligence pour
reprendre la teste des escadrons. On fit quatres ou
cinq descharges de chaquune avant que de joindre les
ennemis.
1. Ce mot et le suivant en interligne.
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 127
Les Anglois qui estoint à l'aisle gauche, trouvants
les premiers cette dune qui estoit plus avancée, mon-
tèrent avec deux bataillions pour l'attaquer, et ils y
eurent quelque temps les piques croisées avec les Espa-
gnols; mais la grande résolution avec laquelle ils les
attaquèrent, et quelques commandés d'infanterie du
corps anglois qui vindrent par le flanc, obligea les
Espagnols à se mettre en confusion et à s'enfuir :
c'estoit le régiment de Don Gaspar Boniface.
La cavallerie de l'ennemi soutint assés bien au com-
mencement son infanterie ; mais les régiments de caval-
lerie de l'aisle gauche ayant promtement secouru les
Anglois, et aussi quehjues escadrons des nôtres ayant
pris le long de l'estrang, vindrent se mettre entre les
deux hgnes de l'eimemi, ce qui les mit en confusion,
estants aussi chargés si vigoureusement à la teste. Dans
le temps que les Anglois estoint montés sur la dune,
et que ce régiment espagnol, et celui qui le soutenoit,
commençoit à reculer, les gardes, les Suisses, les régi-
ments de Picardie et de Turenne, commençoint à
attaquer l'infanterie qui estoit devant eux , et les
quatres escadrons de l' avant-garde marchèrent à ce
qui avoit la teste du corps de M. le Prince. Son infan-
terie ne fit qu'une fort meschante descharge, et l'in-
fanterie de l'armée ne tira presque pas, et ne se mil en
nulle confusion pour les rompre. La cavallerie rompit
aussi les premiers escadrons de l'ennemi avec peu de
résistance; et, poussant trop avant, elle fut ramenée
parcelle de l'ennemi; où M. Le Prince se trouvant, il
y eust un temps où les choses furent un peu en
balance. Toute la cavallerie de l'ennemi avançant en
bon ordre, à cause de ce petit succès, mais n'i ayant eu
128 MÉMOIRES [1658]
que quatres escadrons poussés, la cavallerie se trou-
voit derrière en ordre pour soutenir; et les gardes et
les Suisses, qui avoint trouvé fort peu de résistance, et
qui estoint en fort bon ordre (quoi que les derniers
eussent esté chargés par les gardes à cheval de M. le
Prince, dont il y en demeura une partie sans qu'ils
entrassent dans le bataillion) se tournèrent un peu à
droit, et receurent avec un fort grand feu cette caval-
lerie de M. le Prince qui s'avançoit. Le régiment^ de
Mongommeri d'infanterie, qui estoit aussi meslé dans
l'aisle droite, tit une descharge, et ces régiments
poussés se remirent. M. le Prince y eust son cheval
blessé, et en prit diligemment un autre, la confusion
commençant desjà dans ses troupes, et eust grande
peine à se sauver. M. de Bouteville et de Golligni y
furent pris, M. de Meillie pris et blessé, dont il mourut
peu de jours après^.
Gela arrivant un peu après la confusion de l'aisle
gauche des ennemis , toute leur armée se mit en
désordre sans ralliement ; et, hors quelques escadrons
qui se débandèrent, toute l'armée les suivit un quart
d'heure en fort bon ordre. Il s'i sauva de leur infan-
terie par la main gauche dans le marais ; tout le reste
fut pris; il y eust bien entre trois et quatres milles
prisonniers de l'ennemi, et mille au plus tués ou
blessés. De l'armée du Roy il y eust quelques officiers
et cavalhers tués, des escadrons de la droite et de la
gauche des deux aisles, quelques soldats et officiers
1. Ce mot et le suivant en interligne.
2. Henri de Foix, comte de Meille, ami d'enfance de Condé,
mourut le surlendemain de la bataille (cf. Histoire des princes
de Condé, VII, 24).
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 129
de l'infanterie angioise, et peu du reste de l'infan-
terie.
Comme on estoit engagé au siège , on ne peut
pas suivre fort longtemps; néamoins la cavallerie
poussa jusques auprès de Furne, derrière laquelle
place les ennemis se retirèrent, et s'i arrestérent,
sachant bien que l'armée du Roy s'arresteroit au
siège. Il s'i sauva quantité de prisonniers, que les
cavalliers et officiers laissoint aller pour leur rançon,
et on sceut depuis que presque tous les officiers de
l'ennemi le furent dans le combat. Don Juan et le
marquis de Garacene, M. le duc d'Iorc et M. le duc
de Gloceslre, son frère, estoint à l'aisle droite, qui
firent très bien, mais furent obligés de se sauver avec
les autres ^
M. de Turenne retournant au camp, envoia le sieur
de Pertuis en porter la nouvelle au Roy, qui estoit à
Calais, lequel revint le lendemain à Mardic; et le siège
se continua, les assiégeans n'ayant point relasché de
leur vigoureuse résistance; et, trois jours après la
bataillie, M. le marquis de Créqui se logea avec le
régiment de Turenne sur la contrescarpe, où on per-
dit beaucoup de gens; et depuis cela M. de Schom-
berg, M. de Varenne, M. d'Umiéres, M. de Bellefonds
et M. de Gadaigne avancèrent à leurs gardes autant
qu'il se pouvoit; et comme il avoit beaucoup de tra-
verse, il n'i avoit de garde où il ne fallust faire quelque
chose de fort vigoureux à descouvert. Les Anglois,
qui estoint à main gauche, quoi qu'ils fissent très bien
1. Voir dans la Gazette (p. 573 et suiv.) l'extraordinaire du
1'"' juillet : Les parlicularitez de la bataille gangnée sur les
Espagnols, proclie les dunes de Dunkerque .
n 9
130 MÉMOIRES [1658]
leur devoir, ne peurent jamais se loger sur la con-
trescarpe, qu'après qu'elle fut abandonnée. M. de Cas-
telnau, qui avoit agi avec beaucoup d'utilité et de
vigueur durant tout le siège, fut blessé, allant au fort
Léon, dont^ il mourut-, où depuis la bataillie ne crai-
gnant plus d'engager beaucoup d'infanterie devant la
ville, on avoit comencé une attaque, laquelle servit
plus tost à une diversion qu'à autre chose. On fit aussi
abandonner aus ennemis un fort de bois dans lequel ils
avoint du canon, et tout le long d'une digue qui avan-
çoit dans la mer, de quoi ils incommodoint fort la tren-
chée, ce qui quittèrent aussi : de manière que, six ou
sept jours après la bataillie, qui estoit le dixhuitiesme
de l'ouverture de la trenchée, corne on estoit logé au
pied de leur dernier ouvrage, ils demandèrent à capi-
tuler; et on sceut que le marquis de Leide estoit mort
le mesme jour, ayant esté blessé cinq ou six jours
auparavant^.
Le Roy, estant depuis cinq ou six jours à Mardic^,
vint le lendemain avec M. le Cardinal au quartier de
M. de Turenne, où, les ostages estants donnés, la capi-
1. Ce mot et les deux suivants en interligne.
2. Le 15 juillet [Gazette, 1658, p. 686). « On le fit maréchal
de France en mourant, et ce ne fut que sur la parole des méde-
cins qu'il ne pourroit encore vivre vingt-quatre heures qu'on
lui fit cet honneur » [Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 78) : à
vrai dire, son état de maréchal de France est du 30 juin (Bibl.
nat., ms. fr. 4193, p. 172; cf. Pinard, II, 629, note b).
3. Guillaume Bete, marquis de Lede, avait été blessé dans la
nuit du 19 au 20 juin; il mourut le 23 (cf. Histoire des princes
de Condé, VII, 23).
4. Louis XIV était arrivé à Mardick le 23 juin [Gazette, 1658,
p. 597).
[1G58] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 131
tulation fut signée*; et la garnison sortit un jour après,
et fut conduite à Saint-Omer; il y restoit mille homes
de pied, en sept ou huict régiments, et six à sept cents
chevaux. La ville fut, selon le traité^, remise aus
Anglois^ et deux jours après M. de Turenne marcha à
Bergue*. Les ennemis estoint demeurés à Furnes, et
avoint laissé huict ou nœuf cents hommes dans Bergues.
Le Roy, qui n'avoit bougé de Mardic depuis la prise
de Dunquerque, s'i en vint comme l'armée y arrivoit;
et, la trenchée estant ouverte le lendemain, il vint
encores se proumener au quartier de M. de Turenne,
et il paroissoit bien qu'il avoit fort mauvais visage; et
en effect il eust dés le soir une grande fièvre^, et
avoua qu'il en avoit quelque ressentiment depuis deux
jours sans l'avoir voulu dire^; c'est là où sa grande
maladie commença ; et, estant porté à Calais^, il y fut à
l'extrémité^.
1. Le 24. Voir dans la Gazette de 1658 (p. 585 et suiv.) l'ex-
traordinaire du 3 juillet : La réduction de Dunkerque à l'obéis-
sance du Roy avec les articles de sa capitulation.
2. Turenne avait d'abord écrit la capitulation.
3. Le 25, aussitôt après l'entrée du Roi {Gazette, 1658,
p. 613).
4. Cette place fut investie le 28, et la tranchée ouverte le soir
même [Gazette, 1658, p. 614).
5. Le 29 juin. Mazarin ne parle que d'un léger mal de tête
[Lettres de Mazarin, VIII, 479).
6. Cf. Lettres de Mazarin, VIII, 495.
7. Le l®-" juillet [Lettres de Mazarin, VIII, 480).
8. La journée du 5 juillet fut la plus mauvaise de cette mala-
die [Lettres de Mazarin, VIII, 489) ; le leiidemain, le Roi exigea
de Mazarin la promesse de ne pas lui cacher la vérité sur son
état, et communia pendant la nuit [ibid., p. 493-494). Guénaut
qui, ainsi qu'il a été dit plus haut, avait donné ses soins à
132 MÉMOIRES [1658]
La première nuict de la trenchée à Bergues, on
emporta une redoute qu'ils avoiiit, fort proche de leur
contrescarpe, et on se logea en un lieu avec toute la
garde de la trenchée, où on ne pouvoit pas aller de
jour. Le lendemain, M. de Ghomberg commandant la
garde, on emporta la contrescarpe et tous les travaux
de dehors, et on se logea sur le bord du fossé, lequel
on commença à remplir; et il fit mener du canon à
descouvert tout proche de la pente : de sorte que ceux
de la ville, demandants à capituler, ne furent receus
Condé, fut un des médecins appelés au chevet de Louis XIV
[ibid., p. 487). On conserve aux Archives des Affaires étran-
gères [Corresp., Pays-Bas, 46, fol. 255) une pièce assez
curieuse sur cette maladie du Roi. C'est la « coppie d'une lettre
dattée de Calais le 1^ juillet 1658, envoyée à un bon amy de
Brussel ». On y lit ce qui suit : « Depuis la redition de la
renommée ville maritime de Dunkerque entres les mains des
Anglois, le Roy a esté tellement épouvanté d'une ombre quy
luy a paru en dormant, qu'il en est icy malade et désespéré des
médecins. Le fantôme, à ce qu'il a dit, estoit de grande sta-
ture, les cheveux hérissés, les yeux enfoncés, et tellement
hydeux et descharné qu'il faizoit horreur, tenant son espée
flamboyante à la main droite, et le menaçoit, dizant avec un
son de voix farouche : Para te, para, brevi tnorieris; en suitte
luy dit qu'il estoit persécuteur des catholiques, qu'il raettoit la
plus belle province et la plus religieuse entres les mains des
hérétiques, que le Ciel en avoit rougi, qu'il devoit songer à sa
conscience, et se mettre en estât d'en aller faire conte devant
le tribunal de Dieu. Depuis, l'on a fait tout ce que l'on a peu
pour luy oster de l'esprit cette vision chimérique. Cependant,
quoy qu'on luy die et qu'on luy persuade, estant dans les
pathétiques mouvements d une doulleur amére, sa maladie aug-
mente sy fort, qu'on le tient plustost mort qu'en vie; mesme le
bruict court qu'il auroit rendu l'esprit depuis hier à six heures
du soir, qu'une demie heure devant il fist venir un père Carme
proche son lict, qu'il en chargea très expressément de dire à la
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 133
que prisonniers de guerre ^ Il y avoit cinq vieux
régiments d'infanterie et un régiment de cavallerie
dans la place, qui faisoint entre huict et nœufs cents
hommes, et dès qu'ils eurent demandé à capituler, et
qu'ils virent que l'on ne les vouloit recevoir que pri-
sonniers de guerre, il leur prit un si grand estonne-
ment, qu'il s'i en jelta beaucoup dans le marais pour
se sauver, qui furent repris par les soldats; et le
reste jettoit les armes, et abandonnoit tous les postes
le long des muraillies; et, si M. de Turenne n'i fût
arrivé, on s'en alloit pillier la ville. On fit emfermer
tous ces soldats et officiers, et y furent envoies en
France par Calais 2. Le lendemain M. de Turenne,
sachant que l'ennemi quittoit les environs de Furnes,
fort surpris de la prise de Bergue en deux jours, il
y envoia M. de Varenne avec deux mille homes, et
Reyne, sa mère, et au duc d Anjou, son frère, que sa mort
estoit un châtiment de Dieu, qu'il leur ordonnoit, pour le salut
de son âme, de faire une paix avec la courone d'Espagne, et
sur tout de désister absoUument de l'alliance des Anglois, sy
préjudiciable à la foy catholique, et qu'en cas que le duc d'An-
jou y contredise, il luy donnoit sa malédiction, et le citoit
devant la Majesté divine pour en respondre. Il est arrivé icy
dix compagnies des gardes que l'on croit devoir escorter le
corps à Paris. Voilà ce qui se passe à présent en cette ville.
La Cour y est fort triste, ce quy nous fait croire que la chose
est véritable ».
1. Le 30 juin [Gazette, 1658, p. 637). Voir dans la même
Gazette (p. 617 et suiv.) l'extraordinaire du 12 juillet : La
prise de Bergues-Saint-Vinox par le mareschal de Turenne.
2. « Cinq vaisseaux sont aussi arrivez de Mardik en ce port,
chargez des prisonniers faits à Bergues, au nombre de 860, y
compris cent blessez, outre 150 alemans, qui ont pris parti
dans les troupes de Sa Majesté » (dépêche de Calais, 9 juillet.
Gazette, 1658, p. 639).
134 MÉMOIRES [1658]
suivit quatrcs ou cinq heures après, avec fort peu de
gens avec lui; et ceux de Furnes ayant tiré quelques
coups, voiant qu'ils estoint abandonnés par leur
armée, qui estoit de Neuport, et qui n'i avoit laissé
que quatre vingts homes, ils se rendirent* à un trom-
pette qu'il leur envoia, après avoir fort menacé les
bourgeois qu'ils seroint pilliés s'ils se deffendoint; et,
dans l'instant mesmes, M. de Turenne entra dans la
ville, et renvoia ces quatre vingts homes à Neuport,
où estoit don Juan d'Autriche; il y demeura cette
nuict là, parce qu'ils ne se rendirent qu'à une heure
de nuict, et s'en retourna le lendemain de grand
matin au matin, et comme il avoit tenu M. le marquis
de Créqui avec un corps à Rogebrege^, qui est un lieu
sur le chemin de Bergues à Ipres, il lui ordonna de
prendre le chemin de Dixmuide par le dedans du pais;
et lui marcha le long de la digue droit à la Fintelle et
à la Knoc^, qui est où se sépare le canal qui va à
Ipres et à Dixmuide.
Les ennemis qui, depuis la prise de Bergues, s'étoint
retirés entre Neuport, Dixmude et Ipres*, vouloint
garder ces canaus là; mais la marche si promte, qui ne
1. Le 3 juillet (Gazette, 1658, p. 637).
2. Rousbrugge.
3. « L'armée partit avant hier du camp de Bergue et elle
arriva le mesme jour à la Knoc » (Talon à Mazarin, Furnes,
l*"" juillet. Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 46, fol. 256).
— « Je fais travaillier en deux endroits, à la Knoc et à
la Fintelle, qui sont des lieux sur le chemin de Dixmuide à
Furne » (Turenne à Mazarin, camp de Dixmude, 10 juillet.
Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 46, fol. 258).
4. Cf. dépêche de Bruxelles, du 6 juillet [Gazette, 1658,
p. 636).
[1658[ DU MARECHAL DE TURENNE. 135
leur donnoit auquuii temps, les empeschoit d'oser s'ar-
rester en pas un lieu, n'ayant pas eu le temps de l'ac-
comoder. Ils començoint à Iravaillier à une redoute à
la Knoc, et il y avoit quelque cavallerie derrière; et,
comme c'est un pais ou^ on ne va que par des digues,
le premier fortifié en un lieu y a un grand avantage;
mais le peu de temps qu'ils avoint pour disposer leurs
affaires les faisoittousjours prendre des partis ausquels
on voioit bien que c'estoit la nécessité qui les y
obligeoit; et ainsi ils estoint tousjours embarassésdès^
que l'on s'avanceroit, estant aisé à cognoistre qu'ils ne
s'arrestoint que dans l'espérance qu'ils avoint que l'on
n'iroit pas plus avant; leur bagage estoit tousjours
(juatre ou cinq heures derrière eux. Ayant fait une
grande marche^ de Bergues à la Knoc, où un tiers de
l'armée passa à nage pour prendre du bétail qui estoit
au delà, on marcha le lendemain de grand matin vers
Dixmuide, qui n'en est qu'à une bonne heure, et où
on ne va aussi que par des digues.
La ville avoit eslé fort négligée, estant au cœr du
pais, et ils commençoint depuis huict ou dix jours
à en raccomoder les contrescarpes. M. le Prince, qui
demeura longtemps à une porte pour voir arriver
l'armée du Roy, vit bien qu'il n'estoit pas en estât de
la deffendre, et y laissa néamoins trois ou quatre
cents homes, avec ordre, comme il parut ^ depuis, de
se rendre en cas que l'on passast la rivière, et qu'ils
vissent que l'on formast le siège. L'armée de l'ennemi
1. Ce mot, réclamé par le sens, est omis dans le ms.
2. [marches suivantes que des premières].
3. Le 5 juillet [Gazette, 1658, p. 661).
4. Turenne avait d'abord écrit a paru.
136 MÉMOIRES [\C)bS]
estoit entre cette place là et Neuport, mais, ayant mis
des gens dans Ipres, ils s'estoint beaucoup affoiblis ; et
outre cela ils ne trouvoint pas à propos, à cause de
l'étonnement de leurs troupes , de faire teste en
auquun endroit, quelque serré qu'il fût, la situation
de la Flandre en donnant l'occasion en beaucoup
d'endroits.
L'armée du Roy fit un pont auprès de Dixmuide; et,
ayant fait passer quelques troupes pour sommer la
ville, M. de Moret arriva en ce temps là, envoie de
M. le Cardinal à M. de Turenne, pour lui dire comme le
Roy estoit à l'extrémité, et qu'il n'entreprît rien avant
que de savoir l'issue de la maladie de Sa Majesté;
et peut estre que l'on eût songé à passer la rivière,
si la ville ne se fust rendue, à cause de cette nouvelle ;
mais ils envoiérent demander à capituler, et ne s'es-
tant pas défendus. M. de Turenne permit à la garnison
de se retirer à leur armée ou à Neuport : ce qu'elle
fit^ M. le Cardinal mandoit à M. de Turenne de lui
envoier quelques compagnies des gardes, et deux ou
trois des Suisses : ce qu'il fit; et M. le conte de Sois-
sons s'en alla avec ses compagnies des Suisses. On
estoit fort en peine de la maladie du Roy, et toute l'ar-
mée estoit dans les sentiments qu'elle devoit, et dans
la considération de cette perte là, et dans la pensée de
demeurer dans son devoir, si ce malheur leur arrivoit.
Comme c'est ui;e chose qui regardoit le détail de la
Cour, beaucoup de personnes qui y estoint pouront
parler de toutes les circonstances, lesquelles M. de
Turenne a fort bien sceues ; et il est très vrai que le
Roy a tousjours, dans son extrémité, témoigné une
1. Le 7 juillet [Gazette, 1658, p. 661).
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 137
grande tendresse à M le Cardinal, lequel fut un jour
ou deux en peine de l'esprit de Monsieur, si ce malheur
arrivoit, auquel il parla de très bon sens, et lui dit
qu'il savoit qu'il y avoit des gens qui cabaloint avec
lui sur la maladie du Roy, et que, si ce malheur là
arrivoit, qu'il ne falloit pas qu'il se mît en peine de la
manière qu'il falloit en user pour estre roy, ni douter
que lui et tout le roiaume ne dépendissent de lui^ ; et
en effect M. le Cardinal, contre qui on crie, comme on
fait d'ordinaire contre ceux qui gouvernent, trouva
par divers intérests beaucoup d'amis en ce temps là.
Il y eust quelques femmes^ meslées là dedans, à qui la
Reine a sceu fort mauvais gré de quelques discours
qu'elles avoint tenus durant la maladie du Roy, et de
curiosités de voir comme il se portoit^. Le Roy fut deux
jours à l'extrémité, et revint par du vin émétique*,
parlant dans ses rêveries fort souvent de l'armée, et
comença par un grand effort de nature de reprendre
un peu de vigueur, et il n'i eut que ces deux jours de
1. Cf. Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 16-17.
2. M""*"* de Tiennes et de Choisy et la fameuse princesse pala-
tine, Anne de Gonzague [Mémoires de Bussy-Rabutin, II, 76-77,
et de M"^ de Montpensier, III, 265-267).
3. « La Reine, qui connoissoit son humeur intéressée, disoit :
Je suis assurée que madame de Fienne souhaite la mort du Roi.
Comme elle avoit cela dans la tête, la nouri'ice du Roi et une
autre de ses femmes de chambre lui vinrent dire : Madame de
Fienne est à la porte, couchée par terre, pour regarder ce que
l'on fait ici. La Reine étoit dans la chambre du Roi, c[ui fut si
outrée de colère, qu'elle partit disant : Je ni en vais la faire
jeter par les fenêtres. Créquy retint la Reine, qui dit que sans
lui l'affaire étoit faite » [Mémoires de M"*^ de Montpensier, III,
266-267).
4. Cf. Lettres de Mazarin, VIII, 498.
138 MÉMOIRES [1658]
Cour un peu troublés, car les réjouissances recom-
mencèrent, avec des couriers d'un chaquun sur la
convalescence de Sa Majesté.
M. de Turenne ne bougea pas de l'armée auprès de
Dixmuide, et recevoit tous les jours des lettres de
M. le Cardinal sur Testât où estoit le Roy^. Gela fit
arrester l'armée nœuf ou dix jours sans rien entre-
[)rendre, et il fit seulement avancer M. le marquis de
Gréqui fort proche de Neuport; et l'ennemi, croiant
que c'estoit le corps de l'armée, quitta son camp, qui
estoit à une demie heure de Neuport derrière un canal
où ils commençoint à se retrancher; et, se séparant,
M. le marquis de Garacene entra à Neuport, avec une
bonne partie^ de l'infanterie^. M. le Prince s'en alla à
Ostende, et don Juan à Bruge; et il est certain que, si
on n'eust esté arresté par la maladie du Roy, que
M. de Turenne se seroit mis entre Neuport et Ostende
le mesme jour que l'ennemi se sépare; et, comme on
a sceu depuis qu'ils n'avoint ni vivres ni munitions de
guerre dans cette place là, estant logé sur le chemin
d'où il y en pouvoit venir, on en eust eu langue tous les
jours, et veu, par la grande envie qu'ils eussent eu d'i
mettre des convois, le besoin qu'ils en avoint ; et le
costé de Bergue, Dunquerque, Furnes et Dixmuide
estant seur, il est certain que l'on eust pris les deux
tiers de l'armée d'Espaigne dans cette place là avec
1. Voir Lettres de Mazarin, VIII, 480, 485, 489, 491, 497,
500, 750, 751.
2. Ce mot, que réclame le sens, ne figure pas dans le manus-
crit; mais il est à remarquer que le d de la préposition qui
suit est écrit en surcharge sur un p que Turenne avait d'abord
tracé.
3. Cf. Gazette, 1658, p. 661-662.
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 139
un peu de patience, et n'i restant presque plus per-
sonne pour les secourir ; mais les liuict ou dix jours
que l'on demeura dans l'attente de la maladie du Roy
donna le temps à l'ennemi d'i mettre de grands
convois, et ainsi la chose changea entièrement de face.
Le Roy commenceant à se porter mieux, M. le Car-
dinal manda à M. de Turenne* qu'il s'en venoit à
Bergues^, et le pria de s'i en venir. G'estoit dans le
commencement du mois de juilliet^; et M. le mares-
chal de la Ferté, qui avoit assemblé son corps ordi-
naire de troupes qu'il entretient à Lorraine, et y ayant
joint quelques autres régiments, ce qui pouvoit faire
en tout cinq ou six milles hommes, estoit vers Lens^,
et M. le Cardinal lui avoit promis dès le commence-
ment de la campaigne qu'il prendroit quelque temps
pour lui faire faire un siège : de sorte qu'il lui manda ^ de
s'en venir à Cassel, et M. le Cardinal s'i trouva avec
M. de Turenne ; M. le Tellier y estoit aussi ^; et, devant
que de partir de Bergues, on estoit convenu qu'il n'i
avoit point d'autre place à assiéger que Gravelines.
M. de Turenne ayant fait voir à M. le Cardinal qu'il
espéroit couvrir avec l'armée Bergues, Furnes et Dix-
muide, et pouvoir donner la main à Graveline si l'en-
nemi y alloit, ce que l'on ne pouvoit pas faire au siège
1. Lettre du 22 juillet, analysée par M. d'Avenel (VIII, 757).
2. Mazarin séjourna à Bergues du 23 juillet au 1®"" août.
3. Il est à peine besoin de faire remarquer l'inexactitude de
cette indication. Le début de juillet était, on la vu, l'époque
de la maladie du Roi.
4. Il était le 23 à la Bassée et le 25 à Béthune [Gazette, 1658,
p. 710).
5. Par lettre du 24 juillet [Lettres de Mazarin, VIII, 759).
6. Le 26 juillet [Lettres de Mazarin, VIII, 540).
140 MÉMOIRES [1658]
d'auquune autre place, où il eust fallu* s'esloigner
davantage de ces places conquises. J'avois oublié à
dire que M. de Turcnne a voit desjà veu une fois M. le
Cardinal à Bergues^ depuis la maladie du Roy, où il
lui avoit conté tout ce qui s'i estoit passé, qui estoit
en substance ce que j'en ai dit auparavant ; et il estoit
revenu ce dernier voiage, ayant laissé partir le Roy
pour aller à Paris avec la Reine^, lequel estoit encores
fort foible, mais qui se remit fort promtement; et lui
voulant voir encores commencer quelque chose avant
que de s'en aller, et n'estant pas bien résolu du
séjour qu'il feroit dans le pais, lequel à la fin il alon-
gea jusques à la prise de Gravelines. Ainsi on alla à
Gassel, où estoit M. le mareschal de la Ferlé, qui dit à
M. le Cardinal que, pourveu qu'il demeurast dans le
voisinage, (ju'il entreprendroit ce qu'il voudroit; et
ainsi il fît marcher des troupes^ pour investir Grave-
lines.
On savoit bien que, depuis la bataillie de Dun-
querque, que l'ennemi en avoit retiré ce qu'il y avoit
de meillieur d'infanterie; et, se flattans sur ce qu'ils
1. se [séparer].
2. Le 16 {Gazette, 1658, p. 686).
3. Louis XIV, Anne d'Autriche et Monsieur partirent de
Calais le 22; ils couchèrent le jour même à Boulogne, le 23 à
Montreuil, le 24 à Abbeville [Gazette, 1658, p. 687), le 26 à
Amiens, le 27 à Monldidier, le 28 à Corapiègne [ibid., p. 710)
qu'ils ne devaient quitter que le 11 août pour rentrer le lende-
main à Paris [ibid., p. 759). Conipiègne et Vincennes étaient
les deux résidences dont le Roi aimait à entendre parler durant
sa maladie [Lettres de Mazarin, VIII, 505).
4. Sous le commandement du marquis de Bellefonds, le
27 juillet. La Ferté arriva lui-même devant Gravelines le 30
[Gazette, 1658, p. 733).
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 141
pensoint, qu'ayant cette place là derrière soi on ne
songeroit qu'à l'affamer, et aussi que, comme ils avoint
le cœur du pais à deffendre, ils laissoint la frontière
assés mal pourveue, — il n'i avoit pas plus de sept à
huict cents hommes dans Gravelines, — M. de Turenne
envoia sept ou huict régiments d'infanterie pour le
siège, et demoura auprès de Dixmuide, M. le marquis
de Crèqui estant tousjours avec un corps détaché fort
proche de Neuport, où M. le duc d'Iorc et M. le
marquis de Caracene furent plus d'un mois, M. le
Prince à Ostende, et don Juan à Bruges, et le prince de
Ligne à Ipres, se tenants tous si serrés, que l'armée
du Roy ne s'affoiblissoint que par les maladies, quoi
qu'il fallust aller tous les jours au fourage, et que l'on
fit beaucoup de courses dans le pais.
M. de Turenne envoia M. de Varenne, liutenant
général, que M. le mareschal lui demanda comme une
personne qui entendoit très bien les sièges. Le trois
ou quatriesme jour après la trenchée ouverte *, il fut tué
d'un coup de canon*. Il avoit esté toute sa vie avec
M. de Turenne et c'estoit un des meillieurs officiers
qu'il y eust en France. M. le conte de Moret fut aussi
tué du mesme coup ; il estoit liutenant des gendarmes
de M. le Cardinal, et de voit avoir le gouvernement de
Gravelines. M. de Turenne l'aimoit tendrement, et il
n'i avoit de gentilhomme en France à qui il eust si tost
ouvert son cœur, lui ayant recognu en diverses
affaires de la Cour un procédé fort sincère, et accom-
1. L'ouverture de la tranchée avait eu lieu dans la nuit du 7
au 8 août [Gazette, 1658, p. 757).
2. Dans la nuit du 12 au 13 [Gazette, 1658, p. 793) ; Varennes
eut la tête emportée [Lettres de Mazarin, VIII, 582).
142 MÉMOIRES [1658]
pagné de beaucoup de jugement, sans laquelle qua-
lité toutes les autres, et principalement à la Cour, se
rendent inutilles, et à soi et à ses amis : il n'est pas
croiable comme il en a esté touché, et comme d'une
perte qui ne se répare pointa
On ne fit presque point de circonvalation à Grave-
lines, à cause que l'armée du Roy couvroit le siège, et
on demeura trois sepmaines devant la place ; et la tren-
chée avoit esté ouverte près de quinze jours, que
l'ennemi n'avoit pas bougé de la posture où j'ai dit
qu'il estoit; ils avoint toujours eu un corps sous
M. de Marchin, qui regardoit le Luxembourg, lequel
ils firent raprocher de la Flandres^, et levèrent trois
ou quatre mille hommes de pied vers le Brabant. Tout
cela se trouva prest à marcher vers le temps que j'ai
dit. Ils avoint au commencement de la campaigne un
corps de cavallerie qui passoit douxe mille chevaux,
— ils l'estimoint quatorze mille, — lequel s'estant
racomodé, et ayant beaucoup de régiments qui
n'avoint pas esté à la bataillie de Dunquerque, leur
armée s'assembla vers Bruge, et, s'approchants de la
Lis pour esloigner le costé de Dixmuide où estoit l'ar-
1. Mazarin s'exprime avec les mêmes regrets sur la mort de
Moret [Lettres de Mazarin, VIII, 580-581).
2. On a vu plus haut (p. 125, note 1) que vers le 17 juin Mar-
chin était à Givet. Une lettre écrite par Mazarin à Turenne, le
8 juillet, indique que « les régiraens que Marsin a ramenez de
Luxembourg » ont été « jetez dans Gambray, Bouchain, Valen-
ciennes, Condé et Saint-Guillain » [Lettres de Mazarin, VIII,
501). Le 25 juillet, le Cardinal signale que Marchin s'est porté
sur la Lys [ibid., p. 538). Un peu avant le 20 août, on le
retrouve dans la même l'égion, entre Lille et Armentières
[ibid., IX, 16).
[1658J DU MARÉCHAL DE TURENNE. 143
mée du Roy, ils y joignirent M. de Marchin avec une
partie de ses nouvelles levées, et passèrent par Ipres,
où estoit le corps de M. le prince de Ligne, et s'avan-
cèrent vers Poperinge' en corps d'armée, où estoint
tous les généraux. M. de Turenne, voiant que le costé
de Neuport et d'Ostende se dégarnissoit de troupes
pour composer l'armée, changea de posture, et fit mar-
cher M. le marquis de Gréqui avec son corps, qui
estoit proche de Neuport, à la Fintelle, pour se tenir
à la teste de l'armée de l'ennemi, qui estoit à Pop-
peringe, et qui s'avançoit à Rogebrege; et ce corps
avoit ordre de renvoier ces bagages au camp, et estoit
destiné pour Dixmuide, y tenant lousjours la main
par des dragons et de la cavallerie qui estoit à la Knoc ;
et, de peur que l'ennemi, qui avoit tout son bagage
sous Ipres, ne desrobast une marche, laissant Bergues
à main droite pour aller secourir Gravelines, d'où il
n'y avoit que six à sept heures, M. de Turenne tenoit
deux brigades de cavallerie à Mardic, qui avoint ordre
de marcher à Gravelines dès qu'ils auroint langue des
ennemis; et lui, avec peu de troupes, se tenoit auprès
de Dunquerque, et avoit des troupes logées par petits
corps séparés jusques par delà Furnes; et on faisoit
tousjours la garde, qui regardoit Dixmuide; et, de
l'autre costé, ce qui estoit à Mardic voioit le camp de
Gravelines. Il y a bien dix lieux de l'un à l'autre, mais
c'est le pais qui fait que l'on se peut gouverner de
cette façon là; et, l'ennemi ne pouvant le traverser
qu'en faisant des ponts, on estoit hbre à se seconder
sur une grand digue. Les bagages qui estoint à costé
1. On les y voit le 25 août [Lettres de Mazarin, IX, 38).
\U MÉMOIRES [1658]
n'embarassoint point ; et ces corps, à demie heure ou
une heure les uns des autres, estoint aussi tost secou-
rus par dessus la digue, et la cognoissance du pais fait
voir (jue l'on ne peut pas se mettre entre deux.
On demeura en cette posture là jusques à la fin du
siège de Gravelines, cjui dura ving cinq ou ving six
jours de trenchée ouverte. M. le marquis d'Usel y fut
tué*, qui estoit un homme de mérite, et qui estoit des
premiers liutenants généraux de France. Il y eust bien
aussi huict ou nœuf cents homes tués ou blessés au
siège ; et, corne c'est une des meillieures places qui se
puisse voir, quoi qu'il y eust fort peu de gens dedans,
ils ne laissèrent pas d'i faire une résistance qui donna
assés de peine.
Les ennemis estants à Rogebrege, ayant sceu qu'elle
capituloit-, se retirèrent vers Ipres, et de là le long
de la Lis; et M. le Cardinal, qui avoit demeuré durant
tout le siège de Gravelines à Calais, et qui avoit un
grand soin, avoit fait fournir toutes choses, quoi (ju'il
ne parusl pas qu'il y eust auquun préparatif, au com-
mencement, s'en vint à Dunquerque avant que de
s'en retourner trouver le Roy; et on est obligé de
dire qu'il n'i a personne, ni qui travaillie tant, ni qui
trouve tant d'expédient avec une grande netteté d'es-
1. Il fut frappé, la nuit du 9 au 10 août, d'un coup de mous-
quet à la cuisse [Gazette, 1658, p. 758); il mourut le 17 [ibid.,
p. 795; Lettres de Mazarin, IX, 9^.
2. Voir dans la Gazette (p. 833 et suiv.) l'extraordinaire du
4 septembre : La réduction de Gravelines à V obéissance du
Roy, avec les articles de la capitulation accordée à sa garnison
par le mareschal de la Ferté. La capitulation est datée du
28 août; le gouverneur de Gravelines s'appelait Christophe
Manquez.
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 145
prit pour • terminer beaucoup d'affaires de différentes
sortes; et, avec cela, il ne se contente pas^ l'esprit
aisément. Beaucoup de personnes qui auroint esté en
sa place s'en seroint retournés avec le Roy après la
prise de Dunquerque, où il s'en vint, ainsi que j'ai
dit, et où M. de Turenne le trouva^.
M. le mareschal de la Ferté, après la prise de Gra-
veline, laissa ses troupes à deux ou trois liutenants
généraux, et s'en retourna en France, où il avoit des
affaires'*. On n'i demeura qu'un jour entier. Le Roy,
qui avoit arresté quelques jours à Compiégne, et qui
estoit entièrement remis, pressoit beaucoup M. le Car-
dinal de l'aller en diligence trouver à Fontainebleau,
où il s'en alloit avec la Reine et toute la Gour^. Après
la prise de Gra vélines on renvoya deux ou trois régi-
ments d'infanterie auprès de Hesdin ; et il y demeuroit
un corps d'armée de dix mille chevaux, et nœuf à
dix mille hommes de pied, et un assés bel équippage
d'artillerie et de vivres pour la campaigne. M. le Car-
dinal dit à M. de Turenne de faire les choses qu'il
1. [expédier].
2. [de peu de choses].
3. Le 30 août [Gazette, 1658, p. 865). Mazarin avait annoncé
à la Reine, dans une lettre du 27, son projet d'aller à Dun-
kerque s'aboucher avec Turenne [Lettres de Mazarin, IX, 43).
4. « M. de la Ferté s'en retourne avec moy, et il désire que
vous laissiez toujours l'armée qu'il commande à part, c'est-à-
dire qu'elle conserve son nom, comme l'année passée » [Lettres
de Mazarin, IX, 46) : cela est écrit de Gravelines, le 30 août,
à Turenne par Mazarin qui, dès le 6 septembre, sera à Vin-
cennes.
5. La Cour partit de Paris pour Fontainebleau le 19 août
[Gazette, 1658, p. 796). Mazarin arriva à Fontainebleau le
7 septembre au soir [ibid., p. 891).
II 10
146 MÉMOIRES [1658]
trouveroit estre le plus à propos, souhaitant beaucoup
que l'on peust faire en sorte de laisser beaucoup de
troupes dans le pais, l'avertissant seulement qu'il avoit
eu advis certain que les ennemis, après la prise de
Dunquerque, s'attendoint assés à perdre Armentiéres.
M. de Turenne estoit tousjours d'advis que l'on
laissast quelques troupes auprès de Hesdin, afin que
s'il ne réussissoit à rien de considérable dans le pais,
que l'on peust, en fortifiant ce corps là, faire un blo-
quus à Hesdin tout l'hiver ; et ce fust la raison pour
laquelle on y envoia ces régiments là, et on y destinoit
M. le mareschal de Ghulenberg ^ pour avoir la direction
de cette entreprise là durant l'hiver. Dans ces pensées,
qui n'estoint déterminées à rien de certain, M. le Car-
dinal partit de Dunquerque pour s'en aller à Paris,
et M. de Turenne s'en alla joindre l'armée, qui estoit
à quatres heures de Dunquerque. L'ambassadeur
d'Angleterre demeura à Dunquerque avec une grande
garnison, et il y eust au plus deux mille soldats anglois.
sous M. Morgan, qui suivirent l'armée, et ordonna
à ce corps de M. le mareschal de la Ferté de le suivre
à Dixmuide. L'embarras de la sortie de la garnison de
1. Ce que Turenne écrit là justifie pleinement l'interpréta-
tion, proposée par M. d'Avenel [Lettres de Mazarin, IX, 45,
note 4), d'un passage d'une lettre du 30 août dans lequel
Mazarin s'exprime à mots très couverts. C'est à cette occasion
évidemment que fut envoyé le billet ainsi conçu, qui est con-
servé aux Archives des Affaires étrangères [Corresp., Pays-
Bas, 46, fol. 435) : « Je prie Monsieur le lieutenant de roy de
la Bassée de me faire savoir présentement en quel lieu est Mon-
sieur le mareschal de Chulemberg, et lui faire savoir que je lui
ai escrit ce billet afin d'avoir de ses nouvelles, du camp de
Rercove, à une heure et demi d'Oudenarde, qui se rendit hier
au matin. Ce premier septembre. Turenne. »
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 147
Gravelines les retint un jour; mais comme c'est un
pais estroit, où l'on ne fait que s'embarrasser d'at-
tendre trop de troupes à un rendes vous, il passa avec
l'armée, et alla loger au delà de Dixmuide, où ayant
laissé ordre à M. de Ghomberg de mettre ensemble
sept ou huict régiments qu'il lui laissa pour demeurer
sous les places de Dixmude, Furnes et Bergues, il
marcha avec l'armée à Thielt, qui est le chemin entre
Bruge et Gand, avec dessein de marcher sur la Lis et
sur l'Escaut, laissant l'ennemi loing derrière lui, qu'il
savoit avoir dessein de couvrir Armentiére et Gourtrai,
afin que, lui donnant grande jalousie de ces grandes
places de Gand et Bruge, il le fit séparer ou prendre
une posture qui lui donneroit jour de faire quelque
chose de considérable contre lui.
L'ennemi, après la prise de Graveline, s'estoit logé
en delà de la Lis, et avoit laissé un grand corps
dans Ipre à la teste. M. de Turenne avoit pris un
grand corps de cavallerie à l'avant garde, et, arrivant
à Thielt* de bonne heure, comanda que l'armée y
logeast, et passa outre, marchant droit à Deinse, où il
savoit qu'il y avoit un pont sur la Lys ; et de là il vou-
loit, sans s'arrester avec cette avantgarde, où il y
avoit des dragons, marcher droit à Oudenaerde, quoi
qu'il n'eust pas esté dans le pais, le sachant très
bien, et par les gens du pais et par les cartes; mais à
l'entrée de la nuict le guide se perdit : de manière
qu'il fut obligé de retourner au quartier, bien marri
de croire avoir manqué le dessein d'Oudenarde. Il ne
laissa pas néamoins M. de Gassion avec cinq ou six
1. Le 4 septembre [Gazette, 1658, p. 890); il y resta jus-
qu'au 6 [ibid., p. 914).
148 MÉMOIRES [1658]
régiments à Deinse sur la Lis, avec ordre d'envoier
des partis vers Oudenaerde, comme il creut qu'on ne
pouvoit plus rien entreprendre à cette teste là, et qu'il
n'i avoit pas apparence de marcher plus outre sans
attendre l'arrière-garde qu'il avoit laissée à huict ou
nœuf heures de là.
On séjourna deux jours à Thielt ; et, comme il sceut
que ces troupes de l'arriéregarde arrivoint à une
heure de là, il partit de grand matin avec toute l'ar-
mée, laissant le bagage audit Thielt, et ce corps de
M. de la Ferté, qui faisoit l'arriéregarde, le venant
joindre à la pointe du jour avec la réserve de l'ar-
mée qui y demeura, il commanda à tout ce corps d'i
camper, ayant fait seulement changer le camp : en
sorte qu'il peut estre plus seur et plus prest à deslo-
ger pour le venir joindre au premier ordre; et, mar-
chant, corne j'ai dit, à la pointe du jour avec une par-
tie de l'armée sans bagage, il passa la rivière du Lis
à Deinse ^ où il apprit qu'il y estoit arrivé un corps de
cinq ou six régiments de l'ennemi à Oudenaerde ; et,
ayant envoie beaucoup de partis pour donner jalousie
à l'ennemi de touts les costés, et laissé encores
quelques régiments sous M. de Gassion à Deinse, il
marcha le mesme jour à Gavre, qui est un château sur
l'Escaut à trois heures de Deinse ; on y arriva encores
de fort bonne heure; et, l'ennemi n'ayant pas eu le
temps de s'assembler derrière l'Escaut, il n'i parust
que cinquante chevaux. Il s'i devoit trouver beaucoup
de paisans; mais, comme les marches promtes ne
donnent loisir qu'au raisonnements, mais point de
1. Le 6 septembre [Gazette, 1658, p. 914).
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. U9
temps pour apporter les remèdes, de quatre ou cinq
mille païsans qui avoint ordre de se trouver à ce pas-
sage, il n'i en eust que deux ou trois cents, qui s'en-
fuirent aussi tost, à la réserve de cinquante qui se
mirent dans le château, qui estoit de l'autre costé de
l'eau.
Come les dragons de l'armée du Roy arrivèrent sur
le bord de l'eau, et la cavallerie de l'avantgarde, il y
eust d'abort près deux de cents chevaux qui passèrent
à nage la rivière sous le château, dont ceux de dedans
furent si effroiès, qu'ils se rendirent tout aussi tost.
M. de Turenne fit passer en suite quatres régiments de
la brigade de Podvits, avec touts les corps des régi-
ments, et on courut jusques à quatres lieux de
Bruxelles^ Quelques régiments de cavallerie de l'en-
nemi, qui passoint vers Gand, laissèrent leur bagage;
et cela mit une telle confusion, que les régiments
qui estoint sous Oudenaerde marchèrent aussi vers
Bruxelles; c'estoit Don Antoine de la Gueve, qui les
commandoit, qui en eust l'ordre. On fit travailler
aussi au pont de bateaux sur TEscaut^, et M. de
Turenne n'estoit encores résolu à rien, quand le len-
demain, de grand matin, il sceut par un homme qui
estoit envoie du gouverneur d'Oudenaerde pour
demander des sauvegardes, comme la cavallerie en
estoit sortie. Il prit aussi tost mille chevaux et deux
cens dragons, et passa l'Escaut, envoiant dire au gou-
1. Avant le 12 septembre (cf. Gazette, 1658, p. 913).
2. « Au décampement de Tielt, M. de Turenne marcha à
Gavre pour y faire son pont sur l'Escaut » (Talon à Mazarin,
camp d'Ypres, 14 septembre. Arch. des Aff. étr., Corresp.,
Pays-Bas, 46, fol. 473).
150 MÉMOIRES [1658]
verneur, par M. de Madailliaii, qui servoit d'aide de
camp près de lui, comme il alloit l'assiéger, et qu'il
se résolût de prendre neutralité pour la ville, et donner
passage à l'armée. Il s'approcha avec cette cavallerie
fort proche de la ville, et se fit saisir de quelques mai-
sons fort proches de la porte par ces dragons. Il y
eust un temps que l'on creut qu'ils se rendroint; mais,
voiant le peu de gens qu'ils y avoint, ils recomen-
cérent à tirer. M. de Turenne, après avoir demeuré
trois ou quatres heures proche de la place, et voiant
qu'il y avoit si peu de gens dedans, se résolut de s'i
en venir avec l'armée, et commanda un parti de trois
cents chevaux sous le liutenant coronel de Buillion pour
aller de l'autre costé de l'eau, pensants bien que par
Gourtrai ils voudroint y mettre des troupes; et lui s'en
alla à l'armée, ayant envoyé quérir sept ou huict cents
mousquetaires pour fortifier M. d'Umiéres, qui n'avoit
que ces deux cents dragons. Gomme il estoit à une
heure de là, ceux de la ville, ne voiants que fort peu
de gens près de leurs portes, firent une sortie sur les
dragons, et en tuèrent* quelques-uns, mirent le feu aus
maisons, et les en chaSvSérent. M. de Turenne pensa en
chemin qu'il y avoit quelque danger de laisser ce
corps là si proche de la ville, et que les ennemis avoint
le temps de faire passer un corps par Tournai. G'est
pourquoi il renvoya Saint-Martin, mareschal des logis
de la cavallerie, dire à M. d'Umiéres qu'il se retirast
à moitié chemin de la ville à l'armée, ce qu'il fit à
l'entrée de la nuict; et le lendemain, de grand matin,
ayant travaillié à faire défaire le pont toute la nuict,
1. Ms. turent.
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. \h\
l'armée marcha tout le long de l'eau en remontant
droit à la ville et faisant tirer le pont après soi.
Ce liutenant coronel de Bouillion bâtit à la pointe du
jour deux régiments qui vouloint entrer dans la ville.
La cavallerie de l'un des deux fut toute prise, mais
les dragons y entrèrent; il n'i en avoit pas plus de
cent. L'armée arriva de bonne heure devant la ville du
costé de Courtrai, et le corps qui avoit esté le jour
auparavant de l'autre costé, eust ordre de s'avancer à
son mesme pOvSte; et M. de Turenne, ayant passé l'eau
en bateau, le pont n'estant pas fait, alla visiter les
postes; et, estant descendu le long de la coste, où il
vit un lieu où il pouvoit venir des gens fort à cou-
vert de Courtrai, il y fît venir les dragons du Roy ; et,
ayant commandé que l'on rompît des passages,
comme il visitoit ces lieux là avec trente ou quarante
chevaux, s'estant un peu esloigné de ce lieu où il
avoit laissé des dragons, trois régiments de cavallerie
sous M. de Chamilli, que M. le Prince avoit commandé
qui s'en vinssent^ dans la ville, arrivèrent en plein
jour en ce lieu, où on ne faisoit que de mettre les
dragons. M. de Péguillin, qui les commandoit, s'i
estant rencontré, ils tindrent ferme dans une rue, ce
qui arresta tout court cette cavallerie, laquelle prit
aussi tost l'espouvante ; il n'i en entra pas un dans la
ville; et M. de Chamilli fut pris avec la moitié de ces
gens : c'estoit le régiment de Condé et deux autres
régiments, lesquels ayant voulu venir de l'autre costé de
l'eau, le gouverneur de la place les avoit envoie aver-
tir qu'il n'i avoit personne du costé qu'ils abordèrent,
1. M s. vissent.
152 MÉMOIRES [1658]
comme en efFect les troupes se faisoint que d'i arriver
un quart d'heure auparavant. On sceut par les prison-
niers corne les ennemis s'estoint fort séparés ; et ainsi
on vit bien que, sans ligne ni presque de communi-
cation sur l'Escaut, que par un petit pont que l'on fit
la nuict, que l'on pouvoit aisément prendre la place.
M. de Turenne avoit mandé le jour auparavant à
tout le corps, qui estoit demeuré à Tielt avec le
bagage, de marcher droit à Oudenaerde : de façon
qu'il y arriva le soir mesmes; et, ayant la nuict
ouvert la trenchée en trois endroits différents, et
approché en deux heures fort proche d'une demie
lune que l'on alloit prendre, et en suite la ville, dans
la mesme nuict ceux de dedans demandèrent à capi-
tuler; on les receut^ comme les bourgeois le deman-
doint; mais trois régiments, qui estoint entrés de
Courtrai ce jour là que l'on s'estoit aproché de la ville
de l'autre costé de l'eau, et que l'on s'estoit retiré
ensuite, ne furent point receus à autre composition
que prisonniers de guerre.
G'estoit une ville où il y avoit un très grand peuple,
mais où il y manquoit de tout pour la deffence; aussi
est elle si fort au milieu du pais, qu'elle n'estoit pas
estimée corne une ville de guerre. Comme c'estoit une
conqueste fort avancée, la conservation en paroissoit
assés difficile durant l'hiver, et M. de Turenne fut en
doute un peu de temps s'il s'avanceroit vers Bruxelles
avec l'armée, où s'il retourneroit sur la Lis, où il
savoit bien que Menen estoit une place à pouvoir
accomoder, et dont la situation donnoit beaucoup de
facilité pour la communication de Dixmuide à Oude-
1. Le 9 septembre [Gazette, 1658, p. 914).
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 153
naerde; et aussi il ne sa voit ^ si en marchant promte-
ment sur la Lis, il ne trouveroit pas occasion d'entre-
prendre sur Gourtrai. Ce qui l'empescha d'avancer
vers Bruxelles, qu'il eût espéré de pouvoir prendre,
c'est que, n'ayant (ju'un équippage de campaigne, il
ne pouvoit pas faire de siège, et n'avoit que pour
deux ou trois jours de vivres; de manière que la
moindre résistance qu'il eust trouvé, estant obligé
d'épuiser tout ce qu'il y avoit de vivres dans Oude-
naerde, et la ville n'estant point fortifiée, il eust
fallu se retirer en arriére, et quitter, et le pais au
devant d'Oudenaerde, et Oudenaerde mesmes; au lieu
que, ce mettant en arriére, il vivoit par ce qui lui
venoit de la mer, et prenoit des mesures plus seures
pendant six sepmaines ou deux mois, par la conserva-
tion d'Oudenaerde. Ainsi, ne voulant pas se ruiner
par le séjour de l'armée, ni aussi en y laissant une
grande garnison qui estoit inutille, parce qu'il vouloit
soutenir la place avec l'armée, il y laissa seulement
deux régiments de cavallerie, et quatre cents hommes
de pied sous M. de Rochepaire, et marcha, le lende-
main que la ville fut rendue, en remontant l'Escaut,
le laissant à gauche, faisant suivre des bateaux, corne
s'il eust voulu faire un pont pour assiéger Tournai,
ou pour entrer dans le Brabant. Il avoit tousjours
laissé M. de Gassion avec douze ou quinze cents
hommes pour garder le pont de Deinse sur la Lis. Il
lui envoya l'ordre de le venir joindre au camp, à une
heure et demie d'Oudenaerde, d'où il vouloit partir à
minuit, espérant que, par une marche promte, et qui
1. Ici figure une première fois le mot en.
154 MÉMOIRES [1658]
ne seroit pas veue, qu'il Irouveroit quelque chose
d'inportance à faire sur la Lis.
On n'eust nouvelles que quatres heures devant le
jour que M. de Gassion arrivoit; et, comme on ne
vouloit pas marcher que l'on n'eust de ses nouvelles,
pour ne le pas laisser si fort derrière, on partit deux
heures devant le jour; et, prenant assés long temps
le chemin de Tournai, où estoit M. le Prince, don
Juan et une partie des troupes estant marché vers
Bruxelles, on fut environ à midi auprès de Menen*.
G'estoit au commencement de septembre; et, M. de
Turenne ayant envoie trente chevaux de la garde pour
savoir si les ennemis gardoint Menen, il lui ramenèrent
deux prisonniers, qui lui dirent que M. le prince de
Ligne estoit à une heure et demie de là, avec deux
mille hommes de pied et quinze ou seize cents che-
vaux, du mesme costé de la rivière. Il commanda en
mesme temps les régiments de cavallerie qui avoint
la garde, et qui estoint à l'avantgarde, pour les enga-
ger : c'estoit celui du conte de Roie et de Melin; et,
come il y avoit beaucoup d'officiers qui venoint au loge-
ment, ils poussèrent aussi avec les premières troupes
comandèes. On les suivit au grand galop avec la caval-
lerie comme elle se trouvoit dans la marche, ne mar-
chants pas ce jour là en trop bon ordre, à cause que
l'on avoit trouvé toutes les maisons pleines. M. le
prince de Ligne avoit tousjours esté avec ce corps là
dans Ipre; et, comme l'ennemi creut que l'armée du
Roy vouloit aller vers Bruxelles, il devoit entrer dans
Tournai avec ce corps là, quand M. le Prince en parti-
roit pour joindre don Juan vers Bruxelles ; et il estoit
1. Le 12 septembre [Gazette, 1658, p. 914).
[1658] DU xMARÉCHAL DE TURENNE. 155
en haste dès le matin en campaigne pour se gouverner
suvant ce qu'il aprendroit par Tournai, ou par des
partis qu'il avoit envoie vers l'armée du Roy; les-
quels* retournèrent sans auquune langue, hors un^ qui
arrivoit dans leur camp comme on commençoit desjà
à pousser leur garde. Si on avoit attendu que
quelques troupes fussent ensemble pour charger, il
est assuré qu'il auroit eu le temps de se retirer; mais,
ayant comandé aus premiers de s'engager, sans
attendre ni dragons ni infanterie, cela leur osta tout
moïen de songer à autre chose qu'à faire teste comme
ils se trouvoint disposés le long du chemin, tout ce
pais là estant fait de façon que l'on ne peut y aller
que deux ou trois de front. Les premiers qui abor-
dèrent près des troupes des ennemis, se furent des
officiers qui avoint poussé à la teste, dont il y en eust
quelques uns de tués ; et les régiments de l'ennemi de
Droot et de Louvigni, ayant monté à cheval, repous-
sèrent au commencement les premières troupes de la
garde. Le conte de Roie se trouva à la teste du régi-
ment, qui fit fort bien, et chargea le régiment de
Louvigni, où le maître de camp fut très dangereuse-
ment blessé et prisonnier ; le conte de Roye y receut
deux coups de pistollet aus deux jambes^, et rompit
les premiers escadrons de l'ennemi. Les régiments de
la Reine, Reinel et Créqui suivoint, avec lesquels
M. d'Umiéres et M. de Gadaigne se mirent, et le régi-
ment de dragons de la Fertè. Les ennemis, volants que
1. Ms. lesquells, Turenne ayant d'abord écrit lesquelles.
2. Ms. une; on a vu par la note précédente que Turenne avait
d'abord traité le mot partis comme s'il était féminin.
3. Cf. lettre de Turenne à sa femme, du camp d'Ypres,
13 septembre 1658 (Grimoard, I, 288).
156 MÉMOIRES [1658]
les troupes se secondoint les uns les autres de si près,
comancérent à se mettre en confusion : leur infanterie,
qui estoit dans des champs fermés, ne fit qu'une
méchante descharge, et comença à jetter les armes.
On les suivit jusques à un pont sur la Lis, qui est à un
château que les ennemis tenoint, nomé Gomines. Ils
avoint quelque bagage, et des chariots de vivres, qui
leur estoint venus de Lille, qui aidèrent encores à les
mettre en confusion. Ainsi on prit presque toute leur
infanterie, leurs armes et leurs drapeaux ; et pour leur
cavallerie, il s'en sauva trois ou quatre cents chevaux
à Ipres avec le prince de Ligne, et quelque cent ou
cent cinquante se retirèrent à Lille, qui n'en estoit
distant que de deux heures; il n'i sauva que cela
ensemble, de mille ou douxe cents chevaux qu'ils
estoint, et de douxe ou trexe cents hommes de pied,
dont presque tous les officiers furent pris, mais beau-
coup de soldats dans les hayes sans armes. Il y eust
divers prisonniers, comme chaquun est d'ordinaire bien
aise de parler, quoi que ce soit au désavantage de son
parti, qui dirent comme la ville d'Ipres estoit demeu-
rée dégarnie d'hommes; et ce fust M. d'Umières qui
le dit le premier à M. de Turenne; lequel, ayant,
voulu au commencement faire avancer du canon pour
prendre le château de Gomines, dans lequel il s'estoit
retiré quelques gens du prince de Ligne, changea
après de pensée, le mesme lui ayant encore continué
à lui dire que l'on pou voit faire quelque chose à
Ipres, et ainsi craignant que, dès la mesme nuict, il n'i
cntrast des gens d'Armentiéres dans Ipres, ou de la
garnison ordinaire, qui estoit renforcée par des
troupes de Saint Omer et Aire, qui y estoint arrivés
depuis deux jours, ou par celles que M. le Prince, —
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 157
qui estoit à Tournai, qui n'en est qu'à cinq heures, —
pouvoit y envoier en intention de les jetter dans
Ipres : car, ayant pris un secrétaire de M. le prince de
Ligne, on vit diverses lettres de M. le Prince escrites
du jour auparavant, et de la nuict avant le combat, de
Tournai où il estoit, par lesquelles il lui mandoit la
marche de M. de Turenne en remontant l'Escaut, qui
estoit du jour auparavant le combat; mais, quoi que
beaucoup de gens ayent dit qu'il l'avoit averti de
repasser la Lis, et de se mettre en lieu pour pouvoir
entrer dans Ipres, cela ne paroissoit pas par ses
lettres là. Et en effect, dans des guerres de campaigne,
il est impossible de pouvoir prescrire justement à un
corps séparé comme il se doit gouverner dans chaque
action, parce que tous les différents mouvements de
l'ennemi, et les diverses cognoissances que l'on en a,
doivent faire changer de conseil^ ; et on ne peut dire
à un homme qui commande que de certaines règles
générales, le reste dépendant de sa conduite et de la
fortune. Ainsi M. le Prince, à ce que je croi, n'avoit
rien prescrit déterminément à M. le prince de Ligne,
qui commandoit ce corps là, lequel avoit envoie divers
partis pour prendre langue de l'armée du Roy; mais
à l'un, comme il le venoit avertir de sa marche, ceux
de Menen lui fermèrent la porte, de peur qu'il ne
piliast dans la ville; et un autre, n'ayant pris langue de
rien, n'arriva dans le camp des ennemis qu'un moment
avant que les premières troupes commencèrent à les
attaquer; et ce fust la grande diligence avec laquelle
on marcha aus ennemis, qui les empescha d'avoir
nouvelles par leurs partis.
1. {en chaque action}.
158 MÉMOIRES [1658]
Ainsi afin d'empescher qu'il ne s'i jettast personne
dans Ipres, M. de Turenne envoia promtement dire à
la brigade de M. de Bodvits, qui estoit composée de
huict ou dix escadrons, et qui n'estoit pas ce jour là
à l'avantgarde, de faire rafrachir leurs chevaux une
heure ou deux, pendant lequel il s'en alla à Menen,
pour demander le passage pour les troupes; et, comme
c'estoit une place à demi rasée, les bourgeois n'en
firent nulle difficulté. Il y a un pont sur la Lis où,
ayant fait racomoder quelque peu de chose, M. de
Bodvits passa avec douxe ou quinze cents chevaux
le jour mesmes du combat, et fut presque à l'entrée
de la nuict, ou au moins avant qu'elle fût finie, devant
Ipres, sur le chemin qui venoit d'Armentiéres ; et,
come il arrivoit, il vit un régiment de deux ou trois
cents dragons qui venoint d'Armentiéres pour y
entrer; et, lui ayant fait couper en diligence le chemin
auprès de la ville, il n'i entra que sept ou huict
hommes : le reste fut pris, ou se retira à Armentières.
M. de Turenne avoit aussi envoie dès le soir M. de
Saint Lieu, avec une brigade de cavallerie, pour se
mettre par le chemin de Gand à Ipres; mais ils ne ren-
contrèrent personne.
L'armée campa cette nuict là auprès de Menen, qui
est à quatre heures d'Ipres, et M. de Turenne avoit
commandé que l'on se tînt prest à marcher, attendant
qu'un corps qu'il avoit laissé pour faire teste à Tour-
nai, et couvrir les bagages de l'armée qui tiennent une
longue file, l'eust joint, ou au moins qu'il sceût qu'il
estoit en marche pour cela. Le matin on ouït un grand
bruit au camp, comme d'un magasin qui avoit sauté,
et on apprit par des gens qui estoint sur un clocher
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE, 159
que c'estoit à Ipres. Cela fît encores haster la résolu-
tion d'i marcher; et M. de Turenne laissa dans Menen
mille hommes de pied, et cinq cents chevaux; envoia
aussi ordre à M. de Gassion, qui avec huict cents
homes de pied et cinq cents chevaux, avec lesquels il
avoit esté à Deinse, et avoit rejoint ce corps qui estoit
auprès de Tournai, de s'en aller à Oudenaerde, — ce
qui y estoit demeuré de troupes estant trop foible,
— et lui marcha droit à Ipres, commandant que tout,
excepté ce qui estoit demeuré à Menen, et ce qu'il
avoit envoie à Oudenaerde, marchast avec le bagage.
11 apprit en chemin comme M. de Podvits avoit deffait
ce régiment dont j'ai parlé. L'armée ne peust arriver
que fort tard devant Ipres^. Il estoit aussi demeuré
douxe ou quinze cents hommes sous M. de Schonberg,
pour garder les places de Bergues, Furnes et Dix-
muide, auquel il fut envoie ordre de venir à Ipres,
l'approche de l'armée mettant ces places là en seurté.
M. de Turenne estoit fort foible, arrivant devant
Ipres, et il vouloit conserver Oudenaerde, qui n'estoit
point en estât de deffence, et Menen, qui estoit le seul
passage qu'il eust sur la Lis pour y aller. Come M. le
Cardinal estoit parti de Dunquerque, il avoit trouvé
à propos, et M. de Turenne en estoit d'advis, de lais-
ser quelques régiments d'infanterie à M. le mareschal
de Chulemberg, pour voir si on pouvoit faire un
bloquus à Hesdin^. On savoit bien que l'on pouvoit
faire estât d'avoir encores deux ou trois mille
hommes d'infanterie de ce costé là ; et l'ennemi estoit
1. Le 13 septembre [Gazette, 1658, p. 951).
2. Cf. Mazarin à Turenne, Fontainebleau, 15 septembre 1658
[Lettres de Mazarin, IX, 58-59).
i60 MÉMOIRES [1658]
en si mauvais estât, et, depuis la bataillie des Dunes,
outre le combat du prince de Ligne, avoit eu tant de
régiments deffaits, et tant de partis batus, que l'on
savoit bien que l'on pouvoit hasarder d'attaquer une
grande place avec peu de gens. Il n'i avoit pas d'ou-
tils pour se retrancher, et M. de Turenne avoit com-
mandé à quelques régiments de cavallerie d'en cer-
cher, en marchans dans les maisons abandonnées des
païsans.
Le soir que l'armée arriva devant Ipres, on ne
trouva point du tout de fourage ; mais, le matin estant
venu, M. de Turenne fît le tour de la ville. Toutes les
troupes arrivèrent, et on rompit quelques avenuées le
mieux que l'on peust; et, quoi que l'on apprit qu'il y
avoit six ou sept cents chevaux dans la ville avec le
prince de Ligne, on se flatta un peu sur le nombre
d'infanterie que l'on creut n'estre que de trois ou
quatre cents, mais que l'on vit de mille ou douxe
cents hommes, — dont à la vérité il y avoit beaucoup
de milice, — et ainsi on s'engagea à s'i attacher,
M. Talon, intendant de l'armée, ayant esté envoie à
Dunquerque et Gravelines, pour faire venir des outils
et des munitions de guerre et du canon, n'i ayant rien
de tout cela en la quantité qu'il faut pour un siège
dans une armée de campaigne.
M. de Turenne n'avoit pas dessein de s'attacher à
Jpre comme pour y borner toute sa campaigne, et
d'abandonner Menen et Oudenaerde, dont la première
est* sur la Lis, et l'autre sur l'Escaut, et savoit bien que
la foiblesse de l'ennemi arrivée^ par tant de pertes,
1. Ms. et.
2. M s. arr^'ée, en interliffne.
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. \Qi
l'avoit mis en estât de n'estre plus craint comme on
fait d'ordinaire une armée qui peut entreprendre,
quand celle qui lui est opposée est engagée à un siège.
Ainsi le commencement du siège d'Ipres estoit comme
une espèce de bloquus, tant parce que les outils et
munitions manquoient, que parce que il estoit résolu
d'en partir avec une partie de l'armée, si l'ennemi
entreprenoit quelque chose; et, pour estre plus assuré
de Menen, qui estoit le seul passage pour aller à
Oudcnaerde, dès que M. de Shomberg fut arrivé avec
douxe ou quinze cents hommes, qu'il avoit auprès de
Dixmuide, il l'envoia avec deux régiments de cavalle-
rie, et deux d'infanterie, pour renforcer la garnison
de Menen, qui estoit une place qui ne pouvoit estre
maintenue que par beaucoup d'hommes. Il y avoit
tousjours eu mille ou douxe cents chevaux détachés
de l'armée qui avoit esté à Saint Venant, et y recevant
les ordres de M. le mareschal de Chulenberg, gouver-
neur d'Arras : lequel M. de Turenne pria de s'avan-
cer sur la Lis pendant qu'il feroit le siège d'Ipres, pen-
sant par là venir encores plus seurement à son but,
qui estoit de conserver Oudenaerde. Ainsi il marcha
avec cette cavallerie et quelques régiments demeurer
auprès de Hesdin, et, tirant près de deux mille de
pied de la garnison d'Arras, il s'en vint campera deux
heures d'Ipres, et le lendemain marcha à Menen.
M. de Turenne leur laissa aussi sous ses ordres les
troupes qui y estoint, en ayant seulement retiré M. de
Schonberg avec deux régiments d'infanterie, en ayant
fort peu pour le siège.
Deux jours après il y vint quelques outils du costé
de Calais, et M. le mareschal de Chulenberg en
II U
162 MÉMOIRES [1658]
mena aussi deux ou trois mille; et avec cela, ayant
fait quelques fossés devant les avenuées les plus
aisées, on commença le siège, ouvrant la trenchée à la
faveur d'une grande hauteur qui est à cinq cent pas
de la place, et derrière laquelle on peut mettre beau-
coup de troupes à couvert; on ouvrit deux trenchées,
dont les gardes eurent la teste d'une, et les troupes de
M. le mareschal de la Ferté, qui estoint sous deux ou
trois liutenants généraux, eurent la teste de l'autre.
J'oubliois à dire que la cavallerie de la ville avoit fait
le soir auparavant une sortie, où M. de Gharost fut fort
blessé 1, et quelques officiers, et qui n'eut point d'ef-
fect, ayant esté repoussés jusques sur les palissades
de la contrescarpe. Toutes les personnes de condition
y coururent, et y firent très bien. Le second jour de
la trenchée on s'approcha principalement du costé
de l'attaque des gardes fort proche de la contrescarpe ;
et le troisième, croiant qu'il falloit diligenter la chose,
— de peur que les ennemis n'eussent loisir de se
recognoistre, et d'entreprendre quelque chose, ou pour
le secours de la place, n'i ayant point de circonvalla-
tion, ou par quelque diversion — M. de Turenne se
résolut de faire emporter la contrescarpe , et renforça
les deux attaques de cinq cents Anglois, y en ayant
environ quinze cents dans le camp; et, à l'entrée de
la nuict, les ayants mis derrière cette hauteur entre
les deux attaques, ils marchèrent en mesme temps
que les François, et abordèrent tous la contrescarpe
par un front de trois cents pas, avec beaucoup de gre-
nades. Les ennemis n'i firent pas beaucoup de résis-
tance, ayant mis une partie de leurs forces dans les
1. Le 20 septembre [Gazette, i658, p. 951).
[1658] DU MARÉCHAL DK TURENNE. 163
demies lunes, dans l'une desquelles estoit M. le prince
de Ligne, avec beaucoup d'officiers; et les François et
les Anglois, ne se contentans pas d'estre maistres de la
contrescarpe, ils attaquèrent les demies lunes, et en
prirent trois, quelques officiers de l'ennemi ayant esté
pris prisonniers, et M. le prince de Ligne s'estant
sauvé avec peine dans la ville sur une planchette qui
estoit au travers du fossé, lequel estoit plein d'eau ; et
il y eust un capitaine anglois, avec quatres ou cinq sol-
dats anglois, qui, les suivant dans la ville, et croiant
l'estre des siens ou des François, y fut pris, y estant
entré assés avant. Ainsi au point du jour toutes les con-
trescarpes du front des attaques, et trois demies
lunes* estant prises, on s'i trouva logés, quoi qu'avec
peu de communication pour y aller. M. de Chomberg,
M. de Gadaigne et M. d'Umiéres servoint à l'attaque
des gardes, qui agirent toutes les nuicts avec beaucoup
de vigueur, et M. de Bellefonds, M. du Coudrai Mon-
pensier et M. de Brégis servoint à l'attaque de Pied-
mont, qui firent aussi très bien leur devoir.
La quatrième nuict se passa à faire les communica-
tions pour aller aus contrescarpes et aus demies lunes,
et à descendre au fossé de la place, en commençant
à en faire l'ouverture. La cinquième la cavallerie
ayant porté beaucoup de fascines, comme c'estoit son
ordinaire, et le fossé de la ville commençant à se
remplir par deux grandes ouvertures à l'attaque des
gardes, ceux de la ville demandèrent à capituler; et
pour cela M. le coronel Droot fut envoie à M. de
Turenne, avec quekjues uns des principaux bourgeois;
et il accorda à M. le prince de Ligne une capitulation
1. Réclamé par le sens, ce mot est omis dans le manuscrit.
164 MÉMOIRES [1658]
fort honorable, qui estoit de sortir le lendemain avec
deux pièces de canon, et les choses accoutumées aus
capitulations ^ Comme le siège alla fort vite, on y
perdit bien mille homme tués ou blessés, avec beau-
coup d'officiers ; et il y sortit de la ville six ou sept cents^
chevaux, et onze ou douze cents hommes de pied,
qui furent conduits à Gourtrai, le siège n'ayant duré
que cinq jours. Et, durant les sept ou huict jours que
Ton avoit demeuré devant la place avant que d'ouvrir
les trenchées^, les ennemis n'ayant pas creu que l'on
se résoudroit à l'attaquer, cela leur avoit osté tout
moïen de prendre auquunes mesures pour secourir la
place, ni mesmes de se mettre en estât de se trouver
en bonne posture quand elle seroit prise : de sorte
que M. le prince et don Juan d'Autriche se trouvèrent
à Tournai aussi empeschés après le siège d'Ipres que
devant, voiants bien que la saison n'obligeroit pas si
tost l'armée de sortir de la Flandre. Ainsi M. de
Turenne, pour ne pas perdre de temps, envoia dès
le jour de la capitulation deux mille homes pour
attaquer le château de* Gomines sur la Lis, qui est fort
1. Voir aux archives des Affaires étrangères [Corresp., Pays-
Bas, 46, fol. 517) une plaquette imprimée intitulée : Ariicles
accordez par M. te vicomte de Turenne ... aux bourgmaistres,
esc/ievins, habitans et aultres de la ville d'Ipre ; ces « articles »
sont datés du 25 septembre. — Voir aussi dans la Gazette
(p. 975 et suiv.), l'extraordinaire du 10 octobre : La prise
dCYpres avec ce qui s'est passé au siège de cette place-là jus-
f/ues au jour de sa réduction.
2. Réclamé par le sens, ce mot est omis dans le manuscrit.
3. « Le mareschal de Turenne, qui s'estoit ici rendu le 13 de
ce mois..., fit ouvrir la tz'anchée la nuit du 19 au 20 » (Dépêche
du camp d'Ypres du 21 septembre. Gazette, 1658, p. 951).
4. Ce mot et le suivant en interligne.
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 165
bon, et un passage considérable; elle lendemain que
la garnison de l'ennemi fut sortie d'Ipres, il marcha
avec toute l'armée en s'avançant sur la Lis* pour
favoriser le siège. C'estoit le coronel des gardes écos-
soises, nomé Ruiterfort, qui commandoit, et qui, en
trois jours, obligea ceux du château à se rendre ~. Il
en sortit quatre vingts hommes.
M. de Turenne y ayant laissé garnison, passa le
lendemain la Lis avec l'armée, dont la cavallerie
estoit fort fatiguée, ayant beaucoup manqué de fou-
rage devant Ipres; et, ayant trouvé un lieu nomé
Turquoin^, entre la Lis et l'Escaut, il y demeura cinq
ou six jours, y ayant trouvé beaucoup de grain, et don-
nant durant ce temps là les ordres pour les fortifica-
tions de Menen et d'Oudenaerde; c'estoit à la fin du
mois de septembre, et quoi que la saison fût fort
avancée, il falloit mettre Oudenaerde qui estoit la
principale, et où il n'y avoit rien de comencé en
estât de deffence, estant, comme un chaquun le
sçait, à quatre heures de Gand et sept de Bruxelles,
les maisons de deux ou trois faubourgs venants sur le
bord des fossés, et y ayant une montaigne^ du costé de
Bruxelles, qui commande à une demie porté de mous-
quet tout un costé de la ville : en sorte que personne
1. « Ce matin il a pris sa marche avec l'armée vers Varne-
ton sur la Lys et disposé toutes choses pour l'attaque de Cora-
mines » (Dépêche d'Ypres, 28 septembre. Gazette, 1658,
p. 973).
2. Le 29 septembre [Gazette, 1658, p. 995-996).
3. On l'y voit le 5 octobre (Barthélémy, p. 75).
4. C'est sur cette montagne, passablement abrupte, qu'est bâti
le village d Edelaere.
166 MÉMOIRES [1658]
ne sçauroit demeurer hors des murailles, ni de l'autre
costé du fossé, qui est plein d'eau.
M. le mareschal de Ghulenberg ayant demeuré à
Menen jusques à cinq ou six jours après la prise
d'Ipres, s'en retourna à Arras^ à cause de l'incomo-
dité de ses goules, laissant toutes les troupes qu'il
avoit emmenées, mesmes celle de sa garnison, à Menen.
M. de Turenne, après avoir demeuré quelques jours
à Turquoi, et laissé seulement mille ou douze cents
hommes dans Ipres, sans désarmer auquun habitant,
se fiant sur l'armée qui estoit tousjours opposée^ à ce
qui restoit de celle de l'ennemi, marcha sur l'Escaut
à un lieu nomé Espiers^, entre Oudenaerde et Tournai,
et, ayant fait remonter des bateaux d'Oudenaerde*, il
y fit deux ponts, se voulant appliquer principalement
à la fortification d'Oudenaerde, et à se pourveoir de
munition de guerre, dont il manqueoit beaucoup ; pour
cet effet il en fit venir de France par Dunquerque à
Ipre, M. le Cardinal, à qui il avoit mandé toutes choses,
estant bien aise des bons succès, donnant touts les
ordres nécessaires pour cela.
La marche de l'armée du Roy sur l'Escaut remit les
ennemis dans leurs premières confusions^; M. le
Prince demeura à Tournai*'; don Juan d'Autriche et le
1. Il y rentra le 9 octobre [Gazette, 1658, p. 1016).
2. Ms. opposé.
3. On l'y voit dès le 10 octobre (Arch. des Aff. étr., Corresp.,
Pays-Bas, 47, fol. 37); il en partira le 27 [Gazette, 1658,
p. 27).
4. Cf. Gazette, 1658, p. 1017 et 1040.
5. Turenne avait d'abord écrit : premiers embarras.
6. Cf. dépêche de Bruxelles du 12 octobre [Gazette, 1658,
p. 1016).
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 167
marquis de Garacene s'en allèrent avec quelque partie
des troupes à Bruxelles et à Dendremonde\ qui est un
lieu sur l'Escaut entre Anvers et Gand, que les enne-
mis craignoint extrêmement, et mirent quelque peu
de troupes sur la rivière du Tendre, pour couvrir
Bruxelles, attendants de cette façon là, faute de savoir
ni ne pouvoir rien faire de mieux, que les mauvais
temps obligeassent l'armée du Roy de se retirer. Le
lieu où elle estoit campée ^ est oit fort plein de fourage,
tant deçà que delà l'eau; et le pain de munition
venoit par Ipre, et remontoit sur l'Escaut par Oude-
naerde; et c'est seulement de ce temps là que l'on
comencea à travailler de bonne façon aus fortifications
d'Oudenaerde. M. de Rochepaire, que M. de Turenne
y avoit laissé pour y commander, estoit un homme
très intelligent, de manière qu'il trouva beaucoup de
païsans; et le chevalier de Glerville, fort entendu aus
fortifications^, y estant envoie, on commença de
très grands travaux qui, dans l'opinion d'un chaquun,
ne pouvoint pas estre mis en estât avant que l'armée
se retirast, mais qui néamoins surpassèrent l'attente.
H y avoit plus de mille païsans qui travaillioint touts
les jours, sans les soldats; et l'armée estoit à quatre
ou cinq lieux d'eux, qui estoit une distance pour ne
1. Cf. dépêche de Bruxelles du 5 octobre [Gazette, 1658,
p. 997). Don Juan d'Autriche était encore à ïermonde le 19.
On était persuadé que Turenne voulait assiéger Bruxelles (cf.
ibid., p. 1040 et 1041).
2. Turenne avait d'abord écrit : Le lieu où estoit campée
l'armée.
3. C'est à son profit que fut créée, par provisions du 30 juin
1662, la charge de commissaire général des fortifications et
réparations des villes de France (Pinard, VI, 382).
168 MÉMOIRES [1658]
les pas empescher de venir, et aussi pour ne pas
ruiner les environs en sorte que la garnison en fût
incomodée durant l'hiver.
L'armée demeura prés de quatres sepmaines dans
ce camp sur le bord de l'Escaut; et, comme elle
estoit à trois heures de Tournai où estoit M. le Prince
— avec peu d'infanterie, mais deux ou trois mille
chevaux — et à quatre de ' Courtrai — dans laquelle
place il y avoit un grand corps de cavallerie, — il s'i
passoit tous les jours de petites actions, et aus fou-
rages, et aus partis qui se renconlroint, dans les-
quels l'armée du Roy avoit tousjours de l'avantage.
Dans le comencement de novembre, don Juan
d'Autriche, ayant eu advis que l'armée du Roy vou-
loit décamper de ce camp d'Espiers, où elle avoit
demeuré quatres sepmaines, s'en vint à Courtrai avec
le marquis de Garacene, avec quelque cavallerie qu'il
avoit emmenée d'auprès de Gand, croiant haster
davantage, par son approche, la retraite de l'armée.
M. de Turenne avoit résolu de demeurer tout le
temps qui se pouvoit dans ce camp là, et après de
passer en delà de l'Escaut du costé de Bruxelles,
quoi que, la saison estant si avancée, cela parust
fort difficille; et ce qu'il l'obligeoit aussi à alonger le
plus qu'il pouvoit la campagne, c'est qu'il avoit receu
des lettres de M. le Cardinal^ qui lui mandoit que le
Roy et la Reine partoint de Paris pour s'en aller à
Lion^, ayant veu les affaires de Flandres si bien esta-
1. (Tourn...).
2. Cf. Lettres de Mazarin, IX, 732.
3. Le voyage de la cour de Paris à Lyon dura tout près d'un
mois. En voici litinéraii^e, d'après la Gazette : 26 octobre,
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 169
blies, et y ayant quelque temps qu'il avoit promis
à Madame de Savoie^ que le Roy feroit ce voiage
pour voir Madame la princesse Margueritte, du mariage
de laquelle avec Sa Majesté on lui avoit donné espérance
depuis quelque temps, néamoins lui faisant tousjours
cognoistre que le Roy ne vouloit s'engager à rien
avant que d'avoir veu la personne qu'il devoit espou-
ser. Ainsi voulant alonger le plus qu'il pouroit la cam-
pagne, quoique dans une très mauvaise saison et
fort avancée, il passa l'Escaut, aprenant, le soir aupa-
ravant que de passer le pont, que Don Juan estoit
arrivé à Courtrai^, ce qui ne lui fit pas changer de réso-
lution, au contraire lui en donna plus d'envie, afin de
le faire retourner de plus loing à Bruxelles. Ainsi dès
la pointe du jour l'armée comencea à passer le
pont; il avoit à l'entrée de la nuict comandé M. de
Podvits, avec deux mille chevaux et quelques dragons,
pour aller passer la rivière de Tendre, qui est à
quatres heures de l'Escaut, et pareillie distance de
Bruxelles. Les ennemis avoit deux ou trois régiments
derrière, plus pour avertir du passage que pour le
départ de Paris, coucher à Corbeil; 27, coucher àMoret; 28, à
Sens (p. 1066); 29, à Joigny; 30, à Auxerre (p. 1089); séjour
en cette ville jusqu'au 2 novembre fp. 1090) ; 2, coucher à
iXoyers; 3, à Montbard; 4, à Saint-Seine; 5, à Dijon (p. 1114);
séjour en cette ville jusqu'au 19 fp. 1114, 1137, 1138 et 1162);
19, coucher à Beaune; 20, à Chalon-sur-Saône (p. 1161); 21, à
Tournus; 22, àMâcon; 23, à Villefranche; 24, à Lyon (p. 1184).
1. Christine de France.
2. « Le 27 [octobre], sur l'avis que Dom Juan d'Austriche et le
marquis de Caracène estoyent allez à Gand... » [Gazette, 1658,
p. 1088). — « Dom Juan d'Austriche, après avoir esté visité
Gand et Courtray ..., arriva ici [à Bruxelles] le 28 du passé »
[Ibid., p. 1089] .
170 MÉMOIRES [1658]
défendre. M. de Podvits prit une partie d'un régi-
ment d'infanterie qui vouloit se retirer, et se logea
dans Granimont, (ju'ils abandonnèrent*. M. de
Turenne, après avoir passé l'Escaut, ne s'esloigna pas
de la rivière avec l'infanterie et le bagage de l'armée,
avec lequel il laissa aussi quelque cavallerie pour regar-
der Tournai, où estoit tousjours M. le Prince; et il
s'en alla avec une partie delà cavallerie vers Ninnoven,
ayant envoyé M. de Lilebonne, avec deux mille che-
vaux, et seulement deux cents hommes de pied, pour
voir si on pouvoit obliger ceux u'Alost à se rendre
sans y mener du canon. Deux cents hommes de pied,
que les ennemis avoint mis dans la place, ayants
empesché les bourgeois de se rendre, M. de Turenne
manda à M. de Lilebonne de le venir joindre à Ninno-
ven, ne voulant point en cette saison là entreprendre,
avec quelque danger de n'i pas réussir, des choses qu'il
croioit inutilles, ne voulant pas conserver cette place
là^. Ainsi, estant déjà assés avant dans le mois de
1. « Comme j'allois passer le lendemain l'Escaut avec l'ar-
mée, je fis partir la nuict M. de Podwitz avec dix ou douze
escadrons de cavallerie et cent dragons, qui marchèrent droit
à Gramont. Il y avoit dans la ville un régiment d'infanterie et
un de cavallerie campé derrière, qui se retira; mais celuy d'in-
fanterie, se voulant sauver dans le bois, a perdu une partie de
ses gens; le régiment n'avoit guères plus de cent hommes »
(Turenne à Mazarin, Gramont, 4 novembre 1658. Arch. des
Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 47, fol. 98). C'est le 27 octobre
que Turenne était parti d'Espierres [Gazette, 1658, p. 27).
2. « Je fis aussi advancer des gens jusques à Alost, ... mais
l'ayant trouvé gardé, je n'ay pas trouvé à propos de faire
advancer si loin du canon, pour un lieu qu'il faudroit quitter
et dans une saison si advancée » [Lettre du 4 novembre citée
dans la note qui précède).
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 171
novembre, on ne songea plus à rien entreprendre,
parce qu'il falloit se restreindre à ce que l'on avoit
pris, de peur de tomber dans l'inconvénient que l'hi-
ver eust produit assurément, qui estoit que, le corps
de l'armée sortant du pais — estant impossible qu'il
y hivernast entier — si on eust voulu conserver des
postes où il n'eust pas esté besoin d'un siège pour
les reprendre, ne pouvant plus estre secourus par l'ar-
mée, on les eust perdu assurément, et les gens qui
eussent esté dedans, et en mesme temps la réputation
d'avoir si mal pris ses mesures. Ainsi quoi que l'en-
nemi creût que l'on songeast à garder Ninnoven et
Grammont, M. de Turenne n'a jamais eu cette pensée
là*, mais seulement d'i laisser des troupes, pendant
que l'armée seroit dans les^ lieux où elle pouvoit les
soutenir; jugeant aussi fort nécessaire de faire ruiner
autant qu'il pouvoit ces lieux là, afin que l'ennemi
n'i peut pas tenir de troupes durant l'hiver, ou que,
s'il le faisoit, que ce fust en petit nombre, et avec
incomodité; et aussi, ce corps de trois ou quatre
mille chevaux estant hors de l'armée, cela donnoit plus
de comodité pour les fourages, et resserroit don Juan
et le marquis de Garacene dans Bruxelles, avec un
corps de troupes dans les fauxbourgs, où ils ne se
tenoint pas en grande seurté; et ainsi cela réduisoit
leur armée, dans leur propre pais, à souhaiter autant
le quartier d'hiver que celle du Roy, et se ren-
1. « Nienoven, qui est une petite ville à quatre lieues de
Bruxelles, ... a receu des sauvegardes. On y entre partout à
cheval, et Gramont mesme ne vaut rien du tout » (Lettre du
4 novembre citée plus haut).
2. le (voir).
172 MÉMOIRES [1658]
doit incapable de rien entreprendre sur les places
conquises, quand celle-ci s'en seroit retournée en
France ; et ce qui estoit dans Tournai et Gourtrai estoit
tellement incomodé, que les troupes ennemies avoint
plus de besoin de s'en aller vers la Meuse, et de sor-
tir de Flandres pour se rafraîchir, que celle du Roy de
s'en aller en France.
On demeura tout le mois de novembre dans ces
lieux là; et cependant on travailloit àMenen, mais avec
plus d'aplication à Oudenaerde^ dans laquelle M. de
Turenne laissa sept ou huict cent chevaux, et entre
deux et trois mille homes de pied ; et , au comence-
ment de décembre, l'armée s'en alla passer la Lis à
Harlebec-, à une heure de Gourtrai au dessus Ipres,
et les places de Dunquerque, Gravelinnes, Bergues,
Furnes et Dixmuide se trouvants si esloignées de l'en-
nemi, que l'on ne songeoit à les maintenir qu'avec
des garnisons ordinaires. Le Roy estoit en ce temps
là à Lion, et M. de Turenne pouvoit retenir en
Flandres, ou renvoier en France, toutes les troupes
1. « Rienn'est si pressé et si nécessaire que d'achever le travail
d'Oudenarde du costé de la montagne. U y a mille paysans qui y
travaillent tous les jours. Je crains que l'argent ne soit court.
Les journées vont à plus de huict cens frans. Je voudrois que
l'on peut avoir des gens pour davantage d'argent, car il n'y a
presque plus de beau temps à travailler ; et je suis persuadé
que l'ennemi ne peut pas garder la Flandre et laisser Oudc-
narde entre les mains du Roy » (Lettre du 4 novembre citée
ci-dessus).
2. « Nous arrivasmes hier en ce bourg, duquel on doit par-
tir demain pour passer aussi la Lis, et aller camper à Iseghem »
(^Dépêche du camp de Harlebeke, du 20 novembre. Gazette,
1658, p. 1159). Il y a lieu, on le voit, de corriger l'indication
du début de décembre donnée par Turenne.
[1659] DU MARÉCHAL DE TURENISE. 173
qu'il jugeoit à propos, et ne voulant pas laisser la
Flandre dans ce nouvel establissement, quoi que le
Roy et M. le Cardinal trouvassent bon qu'il fît ce qu'il
jugeroit à propos pour son retour, ayant laissé ce que
j'ai dit dans Oudenaerde, et six sept* chevaux et
quinze cents homes de pied dans Menen, ausquels
coinendoit M. de Bellefonds, et il s'en alla à Ipre~, y
menant douxe compagnies des gardes françoises et six
régiments de cavallerie, et retint cent compagnies de
cavallerie en tout dans les places conquises, et bien la
moitié de l'infanterie, quiconsisloiten cinq mille homes^
de pied, et conduisit l'armée jusques à Éterre, qui
s'en retourna en France sous la conduite de M. de
Lilebonne et de M. de Wirtemberg et de M. du Cou-
drai, qui ramenoit le corps de Lorraine; et de là s'en
revint, comme j'ai dit, au dit Ipres, où il demeura
jusques au commencement de février*, qui fut le
temps que le Roy s'en revint de Lion à Paris^ et
laissa M. d'Umiéres à Ipres, à qui le Roy en avoit
donné le comandement à sa prière, M. de Bellefonds
1. Sic. Turenne paraît avoir voulu écrire six cents, puis sur-
chargé le commencement de ce dernier mot par sept, sans
prendre soin de faire précéder ce nombre de la conjonction om,
et de le faire suivre de cents rétabli.
2. Il y arriva le 4 décembre [Gazette, 1658, p. 1207).
3. En marge est écrit 1659.
4. Cela n'est pas tout à fait exact. Turenne, qu'on voyait
encore à Ypres le 8 janvier (Arch. des Aff. étr., Corresp.,
Pays-Bas, 47, fol. 234], rentra à Paris avant la fin du mois.
5. Le 6 novembre, Talon avait écrit à Mazarin, en parlant
de Turenne : « Il fait estât de demeurer de deçà tout autant de
temps qu'il pourra, et de ne point abandonner ces pays pendant
le temps du voyage de la Cour, et de faire son séjour à Ipre »
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 47, fol. lOG v°).
174 MEMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE. [1659]
dans* Menen, et avec ordre d'avoir l'œuil à Oude-
naerde^ et M. de Shomberg à Bergues, Furnes et
Dixmuide. La communication demeurant libre entre
toute ses places là, les ennemis songeans de leur costé
à raccomoder leur armée, le corps anglois, qui^ po[u-
voit estjre de quinze cents hommes, fut renvoie à
Amiens et [la g]arnis[on] de Dunquerque demeuroit
forte de près de trois mille hommes de pied avec trois
cents chevaux. Ainsi M. de Turenne, voiant que les
choses pouvoint aisément subssister de la façon, les
places estant pourveues de toutes choses durant l'hiver,
et le commerce estant libre par tout le pais, s'en revintà
Paris, où il arriva deux jours après le retour du Roy de
Lion^.
1. [Oudenaerde],
2. Le 15 novembre, Mazarin remercie Bellefonds des rensei-
gnements qu'il lui a donnés sur le bon état où a été mis Aude-
narde [Lettres de Mazarin, IX, 746).
3. Les portions de texte imprimées ci-après entre crochets
ont été rétablies d'après Ramsay, le ms. ayant été déchiré en
ces endroits.
4. Parti de Lyon le 13 janvier [Gazette, 1659, p. 95),
Louis XIV arriva à Paris le 28 [ibid., p. 120). D'après ce der-
nier passage de la Gazette, c'est dès le 29 que Turenne fut de
retour à Paris; il alla saluer LL. MM. le lendemain.
PIÈCES JUSTIFICATIVES
Les documents qui suivent se rapportent au « secours d'Ar-
ras », en 1654, et pourront être rapprochés des lettres de
ïurenne concernant la même opération qui figurent au bas des
pages 400 à 402 de lédition Michaud et Poujoulat. Ainsi qu'on
le verra, la plupart ont été tirés, comme ceux que nous avons
donnés à la fin de notre premier volume, des archives des
Affaires étrangères; mais quelques-uns nous ont été fournis
par les archives historiques de la Guerre, en particulier une
lettre de ïurenne à Le Tellier (n** XXXIV) qui a échappé aux
investigations d'Aimé CharapoUion et d'Edouard de Barthé-
lémy.
I.
Fuensaldana au prince de Ligne (1654, 30 juin).
Monsieur,
Il s'est résou de prendre les posts devant la ville d'Arras
en la forme que V. E. voirai, et estant l'entreprise de Fim-
portance qu'EUe sçait, et qu'au commencement d'icelle il
convient qu'on y travaille avec le soing et vigilance qu'elle
requiert, pour ce que, se trouvant INF de Bar entre Corbie
et Arras^, selon les advis que j'av receus à cest instant
du comte de Salazar, il pourroit entrer dans lad'^ ville
d'Arras, et pour empescher qu'il ne le face facilement,
comme il est à craindre, il s'est disposé que le comte de
Ligniville laisse son infanterie et bagage avecq Don Fer-
1. Cf. ci-dessus, p. 3.
176 MÉMOIRES
nando de Solis, et qu'avecq toute la cavallerie de sa charge
il s'avance dès Aire jusques arriver d'une marche entre
les deux rivières auprez d'Arras du costé de Dourleus,
qui serat le vendredi prochain ^ de bonne heure. Monsieur
le Prince de Condé, avecq la cavallerie de sa charge, arrive-
rat aussi le vendredi au soir, ou le samedi au matin, du
costé de Bappaume; et V. E., avecq la sienne et celle qui est
dans Douay, moins deux compagnies qu'il Luy plairat
d'y laisser, marcherai led' jour vendredy, prennant ses
mesures, sortant des quartiers à temps pour arriver le
mesme jour auprez d'Arras, passant la rivière d'Escarpe
à Vitry ou Biatz^, pour se donner la main avecq Monsieur
le Prince de Condé, à qui V. E. pourrat obéir, laissant à
chasq'un desd'* passages deux cens mousquetaires pour
la garde d'iceux, que V. E. pourrat mener avecq luy, et
de mesme trois cens chevaux, avecq un chef qui soit pra-
ticque par là, pour se donner la main avec le comte de
Ligniville et Don Fernando de Solis du costé de Mont
S' Eloi, et au mesme temps que V. E. s'y mettrat en marche,
hiisserat disposé que l'infanterie, artillerie et le bagage
se trouve le tout vendredi prez de Douay, et un adju-
dant ou autre officier avecq la mémoire des lieux où ils
seront, y faisant halte, attendant mon arrivée et celle du
comte de Garcies, lequel partirat demain d'icy, et moy
après demain, pour estre là le mesme jour de vendredy,
et en disposer la marche de ceux là, et des autres trouppes
qui y arriveront; et si V. E. trouve à propos de mener
quelques petites barques pour s'en servir en cas de
besoing, Elle le pourrat faire; et en cas que M"" de Bar
fût entré dans Arras, avant que le comte de Ligniville luy
puisse empescher, il serat nécessaire que V. E. avecq les
irouppes se retire, repassant l'Escarpe aux dits lieux pour
1. 3 juillet.
2. Biache-Saint-Vaast.
DU MARÉCHAX DE TURENNE. 177
y demeurer jusques à autre ordre, pour laquelle V. E.
envoyerat à Douay, advertissant que M"" le Prince avecq
ses trouppes prendrai aussi la mesme marche, et s'irat
camper au long^ de ladite rivière du costé de l'Encluse,
et le comte de Ligniville, avecq les siennes, ensamble
avecq celles de Don Fernando de Solis, s'en irat poster sur
la petite rivière de Lens, si bien pour se donner la main
avecq V. E. que pour empescher la communication de la
Bassèe et Béthune avec Arras, allant à cest e£fect les
lettres cy-jointes, que je vous prie de leur faire tenir. Il
conviendrai aussy que V. E. dispose qu'on ne face aucun
tort aux moulins qu'il y al au long de la rivière Escarpe,
et de les conserver le plus qu'il serai possible, pour s'en
servir en cas de besoing. Je suis, Monsieur, vostre Ires
humble serviteur,
FUENSALDANA.
Bruxelles, le 30"" de juin 1654.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 206 et v°.)
II.
Turenne à Mazarin (1654, 30 juin).
Je viens de recevoir une lettre de Monsieur le mareschal
de la Ferlé, par laquelle il me mande comme il s'en va
marcher avec l'armée vers Stenay, et m'envoye la lettre
que V. E. lui escrit, qui contient les advis qu'elle a que
les ennemis doivent passer à Givè. Je Luy diray que je n'ay
aucune nouvelle que les trouppes qui sont dans Cambray
et Douay soyent marchèes, qui est un grand corps de l'in-
fanterie de l'ennemi, ni les trouppes que le prince de
Ligne commande, où y a encore beaucoup d'infanterie,
qui sont auprès d'Arleux. Dom Fernando Solis est à Has-
brock avec deux mille hommes, et les Lorrains tousjours
auprès de S' Orner, d' Arras et de Bapaume. Je seray
II 12
178 MÉMOIRES
adverti quand ces trouppes là marcheront, et il est
impossible qu'elles aillent à Stenav par delà la Meuse,
que l'on n'en soit adverti assés à temps, que Mons"^ le
mar*' de la Ferté n'y puisse estre du poste où il est
auprès de Rethel; et V. É. me permettra de Luy dire
que, si Elle n'a des advis bien contraires à ce que je luy
dis, qu'il me semble que M. le mareschal de la Ferté
pouroit demeurer aux environs de Rethel, et laisser
quelque corps de sa cavallerie entre luy et Stenay, pour
estre plus proche au premier advis.
Si l'équippage des vivres et de l'artillerie de l'en-
nemi est en estât, je ne doubte pas que, quand il sçaura
toute l'armée de Monsieur le mar*' de la Ferté estre
marchée à Stenay, qu'il n'entreprenne quelque chose.
J'av envové le régiment d'Iork à Guise, et le régiment
de Paluau à S' Quentin. Il ne me reste d'infanterie que mon
régiment, Plessis-Praslain et la Couronne. Piedmont est
encore ici auprès, qui attend ordre pour aller joindre M. le
mareschal de la Ferté. Si l'ennemi ne passe pas en Luxem-
bourg, je croi que V. E. juge bien que tout ce qui va
devant Stenay est beaucoup trop fort, principallement en
cavallerie ; et, si on a advis qu'il entreprenne quelque chose
d'un autre costé, les trouppes qui seront devant Stenay
seront bien reculées. L'ennemi sera adverti par Rocroy
dès le temps que Mons"^ le mar*' de la Ferté marchera en
delà. Si Mons' de Bar ou MM"^* les gouverneurs m'adver-
tissent de quelque chose considérable, j'en advertiray
aussitost V. É., Laquelle je supplie très humblement de
me croire son très humble et très obéissant serviteur,
TURENNE.
Au camp de Coartille, ce 30 au soir, juin 1654.
J'oubliois à dire à V. E. que l'on n'a point d'advis que
les trouppes qui estoyent vers Maubeuge soyent mar-
chées, mais celles là pourroyent estre à Givé sans qu'on le
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 179
sceust d'ici. Je ne crois pas qu'il y ait là d'infanterie que
quelques irlandois'.
J'oubliois à conter dans l'infanterie le régiment
Dilon, qui auroit grand besoin des trois cents pistolles
que l'on lui a promises : ils sont en grande nécessité.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 205 et v°.)
m.
Bridieu à Le Tellier (1654, 3 juillet).
De Guise, le 3 juillet 1654, à midy.
Monseigneur,
J'ay advis certain, et confirmé de plusieurs endroicts,
que M"" le Prince, aiant fait avant hier une fausse marche,
feignant d'aller pour le secours de Stenay, marcha hier
avec toutes ses troupes du costé de l'Artois, et fit neuf
lieues. Il est parti de Solem aujourd'huv une heure devant
le jour, et doit faire mesme diligence qu'hier, le rendes
vous estant entre Bouchain et Douay, où toutes les armées
ennemies se doivent assembler; et le bruit est qu'elles
doivent assiéger la Bassée ou Arras, pour lequel effet les
officiers de Cambray assembloient hier les pionniers
commandés du plat pais. J'ay cru ne devoir pas manquer
devons despecherce porteur exprès pour vous informer de
cette nouvelle; et par la mesme occasion je vous asseureray
que vous n'avés personne qui soit plus que moy. Mon-
seigneur, vostre très humble et très obéissant serviteur,
De Bridieu.
(Arch. hist. de la Guerre, vol. 157, n° 20.)
1. L'alinéa qui suit est autographe.
180 MÉMOIRES
IV.
Le duc d'Elheiifà Le Tellier^ (1654, 4 juillet).
Monsieur,
Je viens d'apprendre que les ennemvs, n'ayans osé
entreprendre de tenter par un combat le secours de Stenay,
ont passé sur le pont de Givais pour tenter quelque diver-
sion en attaquant une place de mon g^ouvernement. J'ay seu
en mesme temps que M""" les mareschaus de Turenne et La
Ferté ont ordre de les suivre, et que le corps que Son
Em*® m'avoit promis de servir sous mes ordres pour la con-
servation des plases de mon g^ouvernement a joint l'ar-
mée de M*" le mar*' de Turenne. Je vous suplie que je
puisse resevoir un mot de vous qui me mande les senti-
mens de Son Em*" en se rencontre. Au pis allé, les miens
seront de m'en aller faire le gouverneur de provinse-, s'il
en use comme il doit avec une personne qui a plus de
naissance que luy, qui est son ansien dans la généralité des
armées de vingt anées, qui n'a jamais mesusé du pouvoir
que le Roy luy a donné sur ses trouppes en les tournant
contre le servise de Sa Ma*^. Chacun fera sa charge sans
entreprendre sur celle de son compagnon. Je dijfféreray
encore mon partement quelque jours pour attendre les
sentimens de Son Em''® sur se qu'il m'a promis, et seray
toute ma vie, Monsieur, vostre très humble serviteur,
Le Duc d'Elbeuf.
A Paris, se 4 juillet 1654.
(Arch. hist. de la Guerre, vol. 157, n° 25.)
1. Cette lettre est entièrement autographe.
2. Le duc d'Elbeuf avait obtenu le gouvernement de Picar-
die et d'Artois par provisions du 5 mai 1652 (Pinard, IV, 39).
DU MARECHAL DE TURENNE. 181
V.
Turenne à Mazarin (1654, 4 juillet).
J'av i^eceu advis de M. de Bridieu que les ennemis qui
estovent vers Maubeuge marchent en diligence vers Bou-
chain; et hier au soir me vint un gentilhomme de la part
de M. de Broglia pour m'advertir que l'on amasse beaucoup
de pionniers en ces pays là. Je marche tout présentement
à Ribbemont, et continuerav ma marche selon les advis que
l'on aura. Cependant, il plaira à V. E. de faire bien prendre
garde du costé de Stenay, qui est en deçà de la Meuse, de
peur que les ennemis, venans par Rocrov, ne trouvent
quelques quartiers faibles à La Neufville' ou près de là.
Escrit en partant du camp de Coartille le quatrième
juillet 1654, à cinq heures du matin-.
Ma pensée est que, par le derrière des bois de Rocroy,
il viendroit un fort parti: et, partant d'autour de Mons ou
Valenciennes, on en seroit difEcillement averti, qu'il ne fût
bien avancé vers Stenai. Il n'i a que la facilité qu'ils
croiroint trouver à forcer le quartier qui est en deçà de
la rivière à Stenai qui peut leur donner cette pensée.
Turenne.
M. le mareschal de laFerté m'a mandé comme il marche
pour venir en deçà. Le régiment de Plessis Pralain n'a
pas encore ses armes; il a vendu tous ses fusils. J'ai
envoie quérir à Rheims celles pour le régiment d'Iorc.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 216.)
i. Laneuville-sur-Meuse.
2. L'alinéa qui suit est autographe, ainsi que le post-scrip-
tuin.
182 MÉMOIRES
VI.
Turenne à Mazarin (1654, 4 juillet).
Je suis arrivé à ce soir auprès de S' Quentin. J'ai eu
diverses confirmations, en marchant, que l'armée de l'en-
nemy avoit investi Arras; et M. de Bar, ayant esté adverti
par Mons'' de Mondejeux que l'ennemi marchoit à luy, luy
envoya incontinent de la cavallerie par deux endroicts.
Mons"* de S' Lieu, qui commandoit son régiment et celuy
de Puimarets, n'a pu entrer, et les cavalliers des siens qui
se sont retirés à Bapaume asseurent qu'il est prisonnier. On
m'a asseuré aussi que Mons"" d'Esquancourt, qui comman-
doit le régiment de Mons"" de Mondejeux, n'a pu entrer. Un
tambour des siens, qui est arrivé, asseure qu'avec les offi-
ciers il a bien cinq mille hommes dans la place. Il n'a que
trois compagnies de cavallerie. J'ai mandé à M. de Bar de
retirer promptement tout ce qui estoit séparé dans les
places, hors de celles de Béthune et la Bassée, dont on
pourra peut estre s'approcher.
Monsieur le mar*' de la Ferté me mande qu'il marche
en diligence; dès qu'il sera proche, nous verrons et adver-
tirons V. E. des résolutions que nous prendrons. J'ay escrit
aujourd'huv une lettre de compliment à Monsieur le
mar*' d'Hocquincourt sur ce que l'on pourroit loger par
mesgarde sur les terres de son gouvernement, et afin qu'il
fît sçavoir à Mons"" de Beaujeu, qui est de ses parents, ou à
moy, ce qu'il désire conserver.
Je sçai bien de quelle importance est l'entreprise des
ennemis, et il n'y a rien au monde que je n'employé de
bon cœur afin qu'ils n'v réussissent pas. J'ay donné quatre
cens cavaliers bien montez à M. le chevalier de Créquy,
avec beaucoup d'officiers, qui ira par Béthune et la Bassée,
afin d'entrer à quelque prix que ce soit dans Arras.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 183
Escrit au camp de Gauchi près S' Quentin, le quatrième
juillet 1654.
TuRENNE.
(Arch. des Afî. étr., Correap., Pays-Bas, 33, fol. 217 et v".)
VII.
Broglie à Mazarin (1654, 5 juillet).
A la Bassée, ce 5 juillet 1654.
Monseigneur,
Je receuz advis de M"" de Mondejeux, vendredv à deux
heures après midy, que les ennemis en vouloient à sa place.
J'envoya à l'instant un officier à Béthune, pour faire desta-
cher trois cent hommes des gardes, ce qu'ils firent, et fis
préparer les dix companies de Picardie qui sont dans ma
place, faisans environ trois cent hommes, lesquels je fis
marcher le mesme jour à Souchetz pour se jecter dans la
place ; mais le s*" de la Guionniére, qui a esté mar*' des logis
des chevaux légers de Vostre Eminence, que se desta-
cha deux heures auparavant avec quelques cavaliers pour
en donner advis à Arras, rencontra à moictié chemin
quatrevingt maistres suivys de 3 escadrons des ennemis,
qui le poussèrent jusques audict Souchetz; estans sur les
six heures du matin, ils crurent tous ensemble la chose
impossible. Les gardes s'en retournèrent à Béthune suivant
mes ordres, et les dix companies de Picardie à la Bassée.
Hier j'envoya un capitaine de ma garnison, qui cognoist
fort le païs, pour recognoistre un chemin passant par les
montz de Béthune, suivant les bois du MontS*Eloy, tâcher
de gagner la source de l'Escarpe à la traverse des bledz,
comme aussy un autre party au dessoubz la rivière vers
Douay, affin de pouvoir jecter six cent hommes dans la
place. Ils viennent d'estre de retour, et m'ont asseuré que.
184 MEMOIRES
sans un grand nombre de cavallerie, il estoit impraticable.
Ainsi j'ai jugé à propos d'envoyer M*" de Griboval pour
informer Vostre Eminence de ce qui se passe de ce
costé icY-
Hier samedy Don Fernando Solis, avec le comte de
Brouay et l'infanterie des Lorrains, faisant environ le tout
cinq mille hommes, avec leur bagage, arrivèrent dans leur
poste. Il semble que les Lorrains sont de deçà, puisque les
sauvegardes des villages des environs sont de leurs troupes.
Dans l'abaye du Montz S^ Elov il estoit resté un sergent
avec vingt hommes, qui se rendirent à deux heures après
midy, et ont esté envoyez à Dourlens. L'on m'assure qu'ilz
auront vingt deux mil hommes et huict h neuf mil pion-
niers. Hz font courir le bruit que les Anglois leur donne-
ront environ huict mil hommes; je me remetz à la vérité.
Ledict sieur de Griboval dira à Vostre Eminence mon
sentiment au suject du secours, et en mon particulier je La
suplie très humblement d'estre persuadée que je serois ravy
de touttes les occasions de Luv faire cognoistre que je suis
avec respect, Monseigneur, son très humble et très obéis-
sant serviteur et obligé,
F. -M. Broglia.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 220-221 v°.)
VHL
Turenne à La Ferlé^ (1654, 5 juillet).
A Gauchi près S' Quentin, ce 5^ juillet 1654.
Monsieur,
Je viens de recevoir celle qu'il vous a pieu m'escrire de
Versigni. Il n'i a rien si certain que les ennemis ont assiégé
1. Cette lettre est entièrement autographe.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 185
Arras. Leur infanterie y arriva hier au matin, et M. le
Prince et le prince de Ligne avoint investi la place le
jour auparavant. Je croi que, s'il vous plaist venir loger à
Seraucour, vous y pourés passer la Somme, et moi à
S' Quentin. Je vous irai trouver audit Seraucour dès que
je sçaurai que vous y serés arrivé. Fargni^ ne vous approche
pas plus de Seraucour qu'estant à la Fére, parce qu'il
prent tout à fait à gauche. Si vous ne pouviés pas venir h
Seraucour, vous sériés plus sur le chemin à Travesi^. Il y
a 3 quelque cavallerie commandée qui taschera d'entrer à
Arras. Celle de M. de Mondejeu estoit avec M. de Bar, qui
n'a peu y entrer. Je suis très véritablement. Monsieur,
vostre très humble serviteur,
TuRENNE.
(Arch. des Aff. étr., Corresp.,. Pays-Bas, 33, fol 232.)
IX.
Turenne à Mazarin^ (1654, 6 juillet).
Je n'ai rien à ajouster à ce que cet officier dira à V. E.
J'ai beaucoup de peine à croire que les ennemis puissent
continuer le siège d' Arras, si cette cavallerie de M. d'Ekan-
cour est entrée^, comme il a toutes les apparences. M. le
chevalier de Créqui^ sera défiait ou y entrera. On sçail
l'importance d'Arras pour n'oublier rien au monde, afin
d'empescher que l'ennemi ne la prenne. M. le mareschal
de la Ferté est arrivé à ce soir sur la Somme^. Nous pas-
1. Fargniers.
2. Travecy.
3. Ce mot, réclamé par le sens, a été omis par Turenne.
4. Cette lettre est entièrement autographe.
5. Voir ci-dessus, p. 3.
6. Voir ci-dessus, p. 4.
7. Voir ci-après le n" XIII.
186 MÉMOIRES
sons demain la rivière, et ferons ce qui sera jugé plus à
propos. Il seroit bien nécessaire d'avoir quelqu'un avec de
l'argent pour faire beaucoup de petites dépenses; et, s'ap-
prochant de l'ennemi, il faudra voiturerdes munitions. On
a envoie à Amiens afin de mener beaucoup de farines à
Corbie, et j'ai escrit à M. de Bar, afin qu'il face trouver des
voitures audit Amiens. Il faudra aussi faire avancer des
munitions sur la rivière de Somme. J'ai escrit à M. le
mareschal d'Oquincourt, qui ma respondu fort civilement.
La cavallerie de cette armée s'est mise en fort bon estât,
mais les officiers sont si pauvres, qu'ils ont grand besoin
d'estre assistés. Pour l'infanterie, hors mon régiment, les
autres ne sont pas en bon estât; les recreues que l'on
emmène ne valent rien du tout. Si le chevalier de Créqui
entre h Arras, je crois certainement qu'ils ne continueront
pas le siège; et quand il n'i entreroitpas, je doute qu'ils le
puissent continuer.
TUBENNE.
Au camp près S' Quentin, ce 6® juillet.
J'ai receu, depuis estre arrivé icy, les trois billets de
V. E. qui me mandoit le siège d' Arras.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 3.3, fol. 252 et v°.)
Broglie à Turenne (1654, 6 juillet).
A la Bassée, ce 6 juillet 1654.
Monseigneur,
Je crois que vous ne doubtez pas que le siège d'Arras
ne soit mené avec tous les soins et diligence. M"" le
Prince, à ce que l'on me raporte. ne perd pas un moment
de temps. Il est assez bien secondé de Fuensaldagne en
ce qui regarde les assistances du pais, lesquelz, en tout
ce qui dépend d'eux, v contribuent de tout leur cœur, de
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 187
sorte qu'ils ne manqueront point de voictures ny de pion-
niers. L'on faict le destail qui suit de leurs forces : les Lox"-
rains, quatre mil chevaux et deux mil hommes de pied;
Don Fernando Solis deux mil hommes; le prince de Ligne
et le comte de Garcies, avec les troupes qui estoient dans
Cambray et Douay et l'isle S' Amand douze mille; l'on
compte M' le Prince pour six mille; Ton compte quattre
mil hommes, compris les Irlandois, qu'ils ont sortis des
garnisons; dans la cognoissance que j'ay, nous ne ferons
point de mal à suputer sur ce pied, M. de Griboval vous
aura dit l'assistance que vous pouvez tirer de la Bassée et
Béthune, tant pour les vivres que pour les hommes, et le
tout en estât au moindre advis. Si par la voye de
Bapaume il se trouvast quelque païsant proche de la
rivière d'Escarpe, qui voulus recevoir mes lettres pour les
porter à Bapaume, vous seriez mieux adverty par le der-
rière que du costè où vous estes. J'adresseray cependant
mes lettres à M"^ de Bellebrune pour les faire tenir à M"^ de
Bar, qui vous les envoira. Du costè du Montz S'Eloy, l'on
n'a point commencé aucunes lignes, mais bien de l'autre
costè depuis hier dimanche au matin. Nous aurons com-
modité de faire tenir des lettres dedans la place lorsque
vous le jugerez nécessaire, ne l'ayant pas fait jusques à
présent, n'y voyant pas nécessité. Depuis trois jours, le
bruit continue toujours qu'ils attendent des Anglois. Il
s'est venu rendre ce matin un capitaine et vingt un Irlan-
dois qui estoit en garnison à Namur. Et en attendant
l'honneur de vos commandemens, je vous asseureray que
je suis, Monseigneur, vostre très humble et très obéissant
serviteur,
F. -M. Broglia.
Je n'escris point à Son Eminence, me supposant
que vous luy envoirez la présente, si vous le jugez à
propos.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 236-237.)
188 MÉMOIRES
XI.
Broglie à Mazarin (1654, 6 juillet).
A la Bassée, ce 6 juillet 1654.
Monseigneur,
Je n'ay pas manqué d'advertir punctuellement les s"" de
IJar et de Mondejeux de tous les mouvemens que les enne-
mis ont faict, comme aussy, le jour mesme qu'Arras a esté
investy, de jeoter trois cent hommes des gardes et trois
cent de celte garnison, sans avoir pu réussir. Je crois que
Voslre Eminence ne doublera plus que la chose ne soit
tout de bon; ilz auront tout autant de pionniers, chariotz
et vivres qu'ilz voudront, tout le pais s'i portant avec une
joye sans pareille. M' le Prince y arriva avant hier, et les
lignes furent commencées hier dimanche avec soins et dili-
gence. Tlz font estât de trente cinq mil hommes, et font
courir un bruit depuis trois jours qu'ils auront des Anglois.
Quant à moy, j'ai cognoissance certaine qu'ilz ont, retirez
en Flandre en quartier d'hiver, six mil hommes de pied ;
du depuis il leur est arrivé en deux fois trois mil Espa-
gnolz. Hz ont deux mil Valons qu'ilz ont levez en quattre
régiment de nouvelle levée. Hz ont receu quattre mil
Trlandois. Je compte les Lorrains pour deux mil, et M"" le
Prince pour trois. L'on m'assure qu'ils ont retirez dix à
douze mil chevaux de la campagne. Hs ont sorty touttes
les garnisons de Flandre generallement. De sorte qu'exa-
minant Voslre Eminence cette suputation, ilz peuvent
avoir trente mil hommes. Hz ont des magazins de vivres
et munitions de guerre à Aire, Armentiéres et Douay.
Du costé de la Bassée, les lignes ne sont point commen-
cées ; et l'on dit que c'est le quartier des Lorrains et de Don
Fernando Solis qui sont séparez aux deux boutz de la
rivière. Quel parti que Vostre Eminence prenne, j'ose me
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 189
promettre qu'Elle ne me laissera pas inutile. M"" de Gri-
boval, que j'ay envoyé à Monsieur de Turenne, avec
ordre, s'il pouvoit joindre Vostre Eminence, de s'i rendre,
pour dire que, pendant le siège de Stenay, Messieurs de
Turenne et de la Ferlé voulans se mettre dans le poste
d'Harleu', ilz viendroient à couper les provisions qui sont
dans Douay, Valenciennes et Cambray, et faire que M"^ de
Bar rassemble son cors et se rende à Béthune. Nous pou-
vons le grossir d'un bon nombre d'infanterie, et se porter à
Lens pour donner les mains à M*" de Turenne, et les incom-
moder : en sorte qu'ils seront fort embarassez à bien sortir
de cette affaire. S'il sera nécessaire de douze jours de
vivres pour l'armée, l'on peut faire estât, vingt quattre
heures après que je serav advertv, de les faire fournir. A
ce suject je fais travailler incessemment à Béthune et h la
Bassée à faire mettre deux mil septiers de bled en farines.
Et en attendant l'honneur des commendemans de Vostre
Eminence, je La suplie très humblement de me croire avec
respect, Monseigneur, son très humble, très obéissant et
obligé serviteur,
F. -M. Broglia.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 238-239.)
XII.
Bar à Le Te/lier'^- (1654, 6 juillet).
Monseigneur,
Monsieur de Vouldy dira h Son E., et à vous, l'état des
aflPaires de delà. Sy je garny d'hommes les hostres plases,
et non pas Arras, je ne m'advisoy pas d'osfry des hommes
1. Arleux.
2. Cette lettre, dont on remarquera la graphie fantaisiste,
est entièrement autographe.
190 MÉMOIRES
à M. de Mondejeux, quy m'avoyt envoyé, sens que je les
luy demendase, 350 chevaux. Ses lettres justifient que je
lyé mendé qu'absen ou prézen, l'intention du Roy étoit
qu'il ordonât, et M. de Broglia, de ce quy ly auroit à
faire. Il n'a souhaité d'hommes que le soir que les enne-
mis sont venus vers Arras ; et huit heures après la datte de
ses byliets, Esquencour marchen d'un hostre côté, où il n'a
pas réûcy lors, le régimen de S*^ Lieu et de mon fiz on été
réponses près de la ville. La nuit il on faict une acsion
for vigoureuse, et plus heureuse que je ne l'uy pas creue,
car on m'avoit dit que de ses deux régiment il s'étoit relâ-
chés trente cavaliers et quelques osfisiers à Doullens;
mais sela n'est pas, et il ly et entré 200 cavalliers et 37 ou
38 osfisiers. Il lia divers signais conformes à ceux que
j'avois donné à M. d'Esquencour, et à d'ostres qui fezoit
leurs éfors sette nuit, la mesme cantité de coup de canon,
et les feux dezirés on été faits; reste à savoir quelle dimi-
nusion il Iv aura eu an entren. L'on commense les lignes ;
partye de leur artilierïe et arivée ; la plus diligente a été
selle de Don Ferdinendo de Solis, quy étoit au quartier
d'Asbroq avec un esquipage de six pièces et de deux mor-
tiers. Il ce poura que M. le Prince ce repentira d'avoir
souhaité une sy belle et sy haute entreprise, et sy contrère
à l'opinion qu'avoit M. de Mondejeux. Je suis, avec tout le
respect posible, Monseigneur, vostre très humble, très
osbéissant et très fidel serviteur.
Bar.
De Bapaume, ce 6 julliet à midy.
Monsieur de Navaille accordera que je levase les régi-
ments de Broglia, de Moncavrel et d'Elbeuf, quy étoyt
ysi avec moy. Je les lyé levé.
Il vien d'arriver nouvelles que Equencour est entré.
(Arch. hist. de la Guerre, vol. 157, n" 36.)
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 191
XIII.
La Ferté à Mazarin^ (1654, 6-7 juillet).
Monseigneur,
Je me sers de cette occazion pour dire à Vostre Esm.
que j'ay jouint aujourd'huy Monsieur de Turène, et que
nous passons la Somme demain, luy à Sintquautin, et moy
à Seraucourt. J' envoyé à Vostre Esm. la copie de deux
letres que je viens de recepvoir. Je ne juge pas que les
annemis ayent grande facillité à sousteuir leurs antreprinze,
quy n'est pas petitte. J'envoye ausy à Monsieur Le Tellier
l'extret des trouppes que je commande, pour en randre
conte à vostre Esm.
Je fès partir demain aveq le jour les deux compagne de
Vostre Esm. et deux cent de mes draguons pour Monsieur
de Navalie. Après avoir fet tout debvoir par le destail, ont
n'oublira rien en gros, que Vostre Esm. en soit persuadée.
Et jusques à la mort, Monsegneur, vostre très humble et
très hobessant serviteur.
Le m. de la Ferté Senect.
Au camp de Seraucourt, ce 6*^""® juliet à 7 hures
du soir.
Despuis ma letre escritte. Monsieur de Turenne me vient
de mander qu'Esquancourt estoit antre dans Aras. S'il y
eust eu deus mille chevaus, ils y seroit antre aveq plus
de facillité, et la place auroit esté tout à fet secourue. Je
supplie Vostre Esm. de se souvenir que, sy elle fortifie des
guarnizons ses armé, de considérer que M"" de Turène a
deus fois plus de trouppe que moy. Ce 7 au point du jour.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 233-235.)
1. Cette lettre est entièrement autographe.
192 MÉMOIRES
XIV.
Brachet à Mazarin (1654, 8 juillet).
Monseigneur,
Nous sommes arrivez hyer en ce lieu, et M. de Turenne
à Colincourt sur le mesme ruisseau^, où en arrivant nous
aprismes que Equencourt estoit entré dans Arras avecq
250 chevaulx, ayant rencontré les ennemis qu'il combatit,
et y perdit 40 maistres; le reste perça. Monsieur le Prince
mesmes acourut à l'alarme, et pendant qu'il s'informoit de
ce que c'estoit, l'autre passa. S' Lieu y est aussy entré avecq
plus de cent chevaulx et trente officiers : de sorte qu'il y
a certainement dans la place, et de l'adveu de M. de Mon-
dejeu, au moingsOOO chevaulx; etle chevalier de Créqui est
encores en campagne avecq 500 chevaulx, parmi lesquelz
il y a cent officiers, h desseing d'y entrer, et nous n'avons
point encores advis de ce qu'il aura faict.
En passant hier matin la Somme, M. le mar*' de la
Ferté envoya à M. de Navailles les deux compagnies de
V. E., celle de Monsieur avecq cent cinquante dragons,
qu'il luy avoit demandez; et un gentilhomme, qu'il fit pai'-
tir après midy de Bapaume, les rencontra proche de là. Ce
gentilhomme est venu dire de sa part que si on vouloit luy
envoier un grand parti, qu'il verroit de le jetter dans la
place. Je fus à l'instant avecq luy au quartier de M. de
Turenne pour résouldre cette affaire, et commanda à
mesme temps six escadrons, lesquelz M" de Castelnau et
Beaujeu commandent. M. le mar*' de la Ferté en a com-
mandé encores deux des siens, et sont allez joindre ce qu'il
envoia hier à M. de Navailles, avec ordre de faire ce qu'il
leur ordonnera, soit qu'il veuille les mener luy mesme
1. L'Omignon.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 193
ou les bailler à ces M'■^ Hz feront leur efifect la nuict pro-
chaine, et il n'y a point de temps à perdre, parce que les
ennemis travaillent avecq la dernière diligence, et une
quantité extraordinaire de paysans à leurs lignes.
Je croy que nous irons demain à Moulin ^ vers Péronne,
et il fault donner le repos du jour d'huv à noz trouppes, .
qui sont fort harassées, et attendre du pain.
Je trouvai hier au soir au quartier de M*" de Turenne la
depesche et dupplicata de V. E. du 4® de ce mois, avecq
touttes les lettres pour les gouverneurs des places de Picar-
die; et je partz présentement pour aller à Péronne, afin
d'envoierles plus esloignées et veoirnostre pain. Cependant
je supplie V. E. me faire l'honneur de me croire tousjours,
Monseigneur, vostre très humble, très obéissant et très
fidelle serviteur,
Brachet.
A Atigni-, le 8 juillet 1654, à neuf heures du matin.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 253-254.)
XV.
Bridîeu à Le Tellier^ (1654, 9 juillet).
De Guise, ce 9" juillet 1654,
à dix heure du matain.
Monseigneur,
Je vien de rescevoir par ce porteur celle que vous
m'avez escritte, dattée de Sedan du 5*^ du courant, avec
celle de Son Emvnance; aussy tost je dépêché un cavallier,
que Monsieur de Turenne m'avoit envoyé, pour faire
tenir à Messieurs nos généreaux les dépêche qui estoit pour
1. Moislains.
2. Athies, situé, comme Caulaincourt, sur l'Oraignon.
3. Cette lettre est entièrement autographe.
II 13
194 MÉMOIRES
eux. Ils sont encoyre campé à Collincour. Je vous pro-
teste auparavant vous avoir dépêché mou mesagé. Je
donne avys à Monsieur de Turenne de la marche de
Mons*" le Prince vers Arras et du dessing- que les ennemys
avoit de l'ataquer. Aussy tost il marcha vers S' Quantain,
mes Monsieur de la Ferrelé ne l'a joint que trois jours
après. Au sujet de son esloignement, je ne manqueray
d'obéyr aux ordres du Roy, et les vostres, et faire ce que
Messieurs nos généraux voudront, quoy que j'ay bien sujet
d'apréander, suyvant les ressons alléguée par ma dernière * ;
au surplus, donnant la compagnve de cheveaux légers de
Son Altesse, je ue pourav lever aucun sol sur la contribus-
sion, en ayant esté empêché depuis quattre moys par le
séjour des trouppes ennemve quv ont fait dans mon dépar-
tement. Si je ne prend mon tant, pandant qu'il attaqueront
Arras, de lever les deniers quy me sont deu, je ue pou-
ray à l'avenire toucher aucun sol, et ma garnyson sera en
danger de périr, faulte de subesistance. Je vous suplye très
vivement (?) de vouloir mander à Monsieur de Turenne de
me renvoyer laditte compaignye, et les deux de Souysse,
pour garder mes postes, afin d'anpêcher la désertion des
soldas, et celle d'uu insulte ayant pour opossé à cette
place beaucoup de garnyson extraordinére ennemye qui
pouroit bien me faire rescevoir un déplésir. J'en donne
l'advis à Messieurs nos généraux, et aussy bien qu'à vous,
Monseigneur, il vous pléra faire quelcque considération
de ce que je mande et que j'ay l'honneur d'estre plus que
personne du monde. Monseigneur, vostre très humble et
très obéissant serviteur,
De Bridieu.
(Arch. hist. de la Guerre, vol. 157, n° 43.)
1. La lettre à laquelle Bridieu fait allusion est du 6 juillet et
est conservée dans le même volume que celle-ci, sous le n" 33.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. i95
XVI.
Broglie à Mazarin (1654, 9 juillet).
A la Bassée, ce 9 juillet 1654,
à six heures du soir.
Monseigneur,
Ayant faict recognoistre de nouveau un chemin pour
jecter de l'infanterie dans Arras, sur la relation de l'offi-
cier que j'avois envoyé, jugeant la chose faisable, je fis
partir hier au soir sur les cinq heures les dix companies de
Picardie, faisant, avec quelque monde que je leur ay don-
nez, deux cent cinquante des meilleurs hommes de France,
dans le nombre desquelz il y avoit vingt deux ou vingt
trois officiers. Je leur donna deux hommes pour les
accompagner jusques dans le maretz, et se tenir audict lieu,
jusques à tant que l'infanterie seroit à Arras pour me
donner nouvelle du succès ; lesquelz ont esté deux heures
et demve sans entendre aucun bruit, et ensuitte s'en sont
venus sur une hauteur pour entendre le signal, qui seroit
un coup de canon, lorsque l'infanterie seroit entrée dans la
ville. Ledit coup de canon a esté tiré, et lesdictz hommes
m'ont assuré que l'infanterie estoit dedans. Un sergent que
je leur avois donné pour guide, qui est fort praticque de
ces environs, ayant perdu la file, il retrouva la piste de leur
marche, et alla jusques sur le bord du maretz, où il y a
esté jusques au jour. Il confirme le coup de canon, et
asseure qu'ils ont entrez sans qu'on les aye ouïs. Jusques à
cette heure, je n'ay rien qui me contrarie de le croire,
mais pour m'en aSseurer j'ay envoyé un trompette rendre
deux cavaliers lorrains du colonel Poulonnois qui furent
pris hier matin par mes gens. Je fis aussy tenter au coro-
nel S' Jean avec cent chevaux au mesme poste qu'entra le
196 MEMOIRES
chevalier de Créqui, mais ilz jugèrent sur le lieu entre
eux ne le debvoir pas entreprendre. Je me sers du retour
du mesme pour faire tenir à Vostre Eminence la présente
en seureté, et L'informer de ce qui se passe de ce costé. Je
commanceray à Luy dire qu'on travaille tout autant que
l'on peut aux lignes, qui sont jusquesà présent à moictié
imparfaictes, et reste à parachever depuis le Montz S' Eloy
jusques au pont de S' Laurens, qui est le quartier du Roy
qu'ils apellent. Tueurs convois viennent de Douay par de
deçà la rivière d'Escarpe, et sont fort fréquens. Tous les
peuples assistent avec grande joye, et ne manqueront de
quoy que ce soit, faisans des grandz magazins pour se pré-
cautionner de tout ce qui leur peut arriver. Tous les vil-
lages de la Flandre ont contribué d'un chariot.
Le prince de Robec et le comte de Brouaye ont party
ce matin d'Eterre et Merville sur la Lis avec deux mil
hommes de pied, qui estoient dans touttes les garnisons de
Flandre, et s'en vont au camp. Je suplie Vostre Eminence
de croire qu'ilz ont vingt un à vingt deux mil hommes de
pied, et j'en suis informé par destail. Hz ont dix mil che-
vaux pour le moins, en sorte que Vostre Eminence peut
faire réflexion là dessus. J'attendz avec impatience le
retour de M"^ de Griboval, que j'ay envoyé vers Monsieur
de Turenne, pour savoir ce que l'on aura résolu, et ce que
je deviendray . Cependant je suplie très humblement Vostre
Eminence d'estre persuadée qu'il n'y a personne au monde
qui soit, avec plus de passion et de respect que mov, Mon-
seigneur, son très humble, très obéissant et obligé ser-
viteur,
F. -M. Broglia.
(Arch. des Aff. étr. Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 261-263.)
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 197
XVII.
Turenne à Mazarin^ (1654, 9 juillet).
J'envoie à S. E. une lettre de M. le conte Broglie pour
Elle, et une qu'il m'escrit, et aussi une de M. de Bar,
par lesquelles Elle verra les forces des ennemis, et comme
ils attendent encores de l'infanterie. Je croi que ces gens
dont M. de Bar parle, qui sont descendus à Donkerke, ce
sont des Irlandois qu'ils atlendoint d'Espaigne ; et il me
semble que tout cet hiver on n'a pas parlé de ces trois
mille Espagnols arrivés, de ce grand nombre de Walons
levés, et de ces Irlandois au moins d'un si grand nombre.
On n'a point de nouvelles de M. le chevalier de Créqui,
ni de messiers de Castelnau, Navaillies et Beaujeu.
Je croi que V. E. regardera ans moiens d'avoir de l'in-
fanterie, la campaigne estant encores bien longue. M. de
Bar n'a présentement que mille chevaux et cinq cents
hommes de pied. On rassemblera tout ce qu'on poura.
Colincour, ce 9® juillet 1654.
Turenne.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 259 et v°.)
XVIII.
B racket à Mazarin (1654, 10 juillet).
A Atti, le 10® juillet, à six heures du matin.
Monseigneur,
J'ai mandé à V. E. qu'on avoit envoyé à Arras un parti
de douze à quinze cens chevaulx, commandé par M'"'* de
1. Cette lettre est entièrement autographe.
198 MÉMOIRES
Castelnau, Navailles et lieaujeu, qui debvoit tenler d'en-
trer la nuict précédente cette dernière ; mais, comme nous
n'avons point eu de nouvelles de ces M'^ il est à croire
qu'il n'a pas faict l'efFect qu'on auroit souhaitté; et Des-
fourneaux, qui estoit hier à Péronne, dict qu'il y arriva un
cavallier de Bapaume, qui raporte que ces M"^' y sont
retournez, disans avoir esté découvertz par les batteurs
d'estrade, et n'avoir pu entrer, quoiqu'ilz se soient pré-
sentez aux lignes, mais qu'ilz se préparoient pour s'y pré-
senter encore cette dernière nuict. Je souhaitté que ce
retour leur aye esté plus favorable, dont nous attendons
nouvelles d'heure à autre.
M. le mar*' d'Hoquincourt n'estoit point avant hier à
Péronne quand j'y fus, et je vis seulement Madame sa
femme, qui me fit de grandes plaintes de ce que partie de
cette armée est dans deux vilages du gouvernement; sans
vouloir se payer des raisons qu'on a de ne pouvoir mieulx
faire, elle vouldroit qu'on allast dans le gouvernement du
Catelet, et nous esloigner de deux ou trois lieues davan-
tage de Péronne, d'où nous tirons notre pain, et qui n'y
est pas en la quantité qui seroit nécessaire pour avancer au
delà de Bapaume, comme c'est l'intention; ni mesmes
l'équipage de M. de Turenne n'ayant que 300 chevaulx, et
nous 200, qui est bien loing des 1000 que V. E. m'a dict
qu'on debvoit fournir; et, chose très fascheuse dans cette
conjoncture, les commis me promettent que nous n'en
manquerons point; mais nous ne voyons point l'abondance
qui seroit nécessaire pour porter de quoi vivre douze ou
quinze jours en aprochant des ennemis. Néantmoings on
s'avance présentement sur le ruisseau ^ de Rozées^ et Tin-
court dans ces deux villages là, où j'appréhende qu'il
fauldra encores séjourner attendant du pain, ce qui sera
1. La Cologne.
2. Roisel.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 199
fort fascheux, et pour le service, et accause que c'est dans
le gouvernement de M. le mar*' d'Hoquincourt.
J'ai receu la lettre que V. E. m'a faict l'honneur de
m'escripre, avecq celle qui l'accompagnoit pour M. Piètre ',
afin d'avoir des armes à Amiens. Je lui ai escript pour
le supplier de nous les faire venir à Péronne afin de gan-
gner tousjours temps, et je crov fju'elles ne viendront
point si à temps qu'il seroit nécessaire pour en faire
délivrer aux recreues de Lorraine, qui sont au deçà de
Rethel. Celles du régiment de V. E. suivent aussy, et le
régiment d'Espagni; mais je croi que je pourai me servir
de la partie de celles que j'ai apportées pour M . de Turenne,
qui m'a dict qu'il se contenteroit de la moityé.
J'envoye à V. E. l'extraict de la reveue qui a esté faicte
de cette armée, au passage de la rivière d'Oyse, qu'EUe
poura avoir desjh veue, M. de la Ferté l'avant adressée à
M. Le Tellier, qui est tout ce que je puis Luy faire sçavoir
avecq mes protestations ordinaires d'estre toute ma vie,
Monseigneur, vostre très humble, très obéissant et très
fidelle serviteur,
Brachet.
On a receu les dépesches de V. E. du vi®.
(Arch. des Aff. étr. Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 264-265 v°.)
XIX.
Brachet à Mazarin (1654, 12 juillet).
Monseigneur,
V. E. aura sceu, outre ce que je lui ai escript, que nostre
grand secours n'estoit point entré dans Arras, comme la
1. Vraisemblablement il s'agit de deux lettres du 6 juillet
qui ne sont qu'analysées dans le recueil des Lettres de Mazai'in
(VI, 581).
ÎOO MÉMOIRES
faulte a esté aux guides qui firent marcher les trouppes
toute la nuict, et se trouvèrent à la pointe du jour h plus
d'une grande lieue de la ville; et elles n'ont pas tante la
seconde comme je l'avois mandé à V. E., par ce qu'ilz
sceurent par des prisonniers que la ligne estoit toute ache-
vée, et que les ennemis, estans advertis de leur marche,
estoient préparez pour les recevoir : de sorte que le tout
est retourné dans ce camp. Depuis nous avons appris que
le chevalier de Créqui est entré dans la place après avoir
rendu quelque combat, et que deux petitz escadrons, d'en-
viron quarente chevaulx chascun, qui s'estoient perdus,
ayans voulu entrer aussy dans la place, s'estoient mis pour
cet effect avecq dix compagnies du régiment de Picardie,
et ont forcé la ligne; mais que l'infanterie, n'ayant pu
suivre la cavallerie, a esté prise et menée à Douai. On
adjoustoit aussi que quatre compagnies de cavallerie lor-
raine estoient entrées dans la place, ayans battu la grande
garde des ennemis. Maintenant M''* les généraulx reçoivent
de la part de M. de Navailles le billet cy joinct^, auquel il
y a grande apparence, et font dire dans le camp que per-
sonne ne s'escarte, afin d'estre prestz à marcher du costé
qu'on aprendra que tourneront les ennemis; et font com-
mander des partis pour aller en apprendre des nouvelles.
M. de Bar est venu cette nuict au Mont S' Quentin,
auquel on envoie ordre d'y demeurer, mesmes faire faire
alte aux trouppes qui viennent du Boulenois. On est aussy
en pensée de renvoierles Suisses à Guise, et M. de la Car-
donniére une journée devant nous du costé de la Somme,
afin qu'il marche, et que nous le suivions pour Stenai, si
les ennemis en prennent le chemin, ou qu'il revienne nous
trouver, s'ilz nous mennent ailleurs. Enfin on observe et
est au guet pour tout ce qu'ilz pouront faire ; et on en
attendera en ce camp des nouvelles certaines, qui ne
1. Ce billet ne figure pas dans le volume.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 201
peuvent tarder à venir, puisqu'il fault une confirmation de
ce dernier advis devant que de bransler.
Noz commis des vivres ont donné quelque ordre à ce
que nous ayons du pain; mais nous n'en avons pas encores
la bonne provision qui seroit nécessaire, ce qu'ilz me pro-
mettent d'heure à autre.
J'ai baillé à M. de Turenne deux cens mousquetz et
cent picques, qui est plus qu'il ne m'en a demandé, et
qu'il luy en fault pour le régiment Duplessis, qu'il estime
avoir 250 hommes; et j'ay envoie à Amiens à M. Piètre la
lettre de V. E. avecq le dupplicata, le priant de nous
faire venir des armes à Péronne.
Le régiment d'Espagni est proche de nous, et les
recreues de Lorraine semblablement : je croi que nous
pourons les veoir demain, qui est tout ce que je puis
faire sçavoir à V. E. , de Laquelle je serai éternellement,
Monseigneur, vostre très humble, très obéissant et très
fidelle serviteur,
Brachet.
Au camp de Tincourt, le 12^ juillet, à dix heures du
matin, 1654.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 272-273 v».)
XX.
Le duc d'FAbeiif à Mazarin^ (1654, 13 juillet).
Monsieur,
Je ne saurois m'erapescher de tesmoigner à Vostre Em*®
la douleur que je resens de voir le Roy et l'Estat sur le
point de perdre Aras, que je crois la plus importante plase
de l'Estat, comme selle qui tenoit les ennemys esloignès
1. Cette lettre est entièrement autographe.
202 MEMOIRES
du centre et du cœur du royaume. J'oserois asseurer
Vostre Ém** que, si Elle m'avoit confié, comme les deux
dernières années passées, le commandement du corps des-
tiné pour la conservation des places frontières de mon
iTouvernement, que j'aurois, par la mesme conduite que
j'ay tenue, mis les ennemys hors de puissance d'entre-
prendre, non seulement sur sette place, mais sur les voi-
sines. Il n'y avoit qu'à se jetler dans Aras avec toutes les
troupes destinées pour la conservation de la frontière : dès
là les ennemys ne pouvoient plus faire cette entreprise, et
pouvoient diffîcillement réussir en aucune autre que
d'Aras; observant leur marche, l'on ne fût tousj ours arrivé
en mesme temps qu'eux, et devant qu'ils eussent pu
prendre leurs cartiers, ni travailler à la circonvallation,
en tous les lieus qu'ilz eussent voulu attacquer, et ainsy
les réduire à n'attaquer point de plase où ils n'eussent
trouvé une armée dedans. De cette manière M. deTurenne,
sans pouvoir prendre d'excuse, auroit eu le loisir d'arri-
ver pour prendre tous les avantages qu'il auroit jugé à
propos, bien qu'une conduite toute contraire à la mienne,
qui a esté de tirer des trouppes d'Aras au lieu d'y en
mettre, se qui a donné lieu aus ennemys d'attaquer, que
M"" de Turenne y estant arrivé quasi aussytost qu'eux, et
avant une circonvallation de sinq lieues à faire, dont les
cartiers sont si distans et séparés, comme tout le monde
sçait, ne leur fase lever le siège avec honte, ou ne leur
prenne Cambray durant le temps qu'ils attaqueront Aras.
Pour mov, quelque maltraité que je sois, et quelque dou-
leur que j'aye dans le cœur de me voir privé de tout
employ dans mon gouvernement, n'ayant rien au monde
de si cher que le servise du Roy; si l'on croid qu'en assem-
blant se peu de noblesse qui y est, et toutes les communes,
qui est m'èriger en meneur d'arrière ban et en capitaine
de pionniers, je m'ofre d'y aler donner jusqu'à la dernière
goutte de mon sang, ma fidélité m'empeschant de trouver
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 203
rien de trop chaud ni de trop froid dans des occasions si
importantes que selles de sauver Aras. Voisy la quatriesme
despesche que je fais à M"" Le Tellier sur se sujet, sans en
avoir eu aucune response. Quand Vostre Em'^® me fera
l'honneur de me considérer pour le plus fidelle sujet, qu'ayt
le Roy, et pour le plus affectionné et respectueux de tous
ses serviteurs, Elle ne se trompera jamais, puisque je veux
vivre et mourir de V, Ém^^, Monsieur, le très humble et
très obéissant serviteur,
Le Duc d'Elbeuf.
A Vilmareuil, le 13 juillet 1654.
(Arch. des AfF. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 274-277.)
XXL
Brachet à Mazarin (1654, 14-15 juillet).
Monseigneur,
J'ai receu la lettre dont il a pieu à V. E. m'honorer, du
XI® de ce mois', pour responce à laquelle je Luy dirai qu'il
ne se peult souhailter une meilleure ny plus parfaicte
intelligence que celle qui est entre M'''' les généraulx, et
je puis respondre à V. E. que ceulx qui vouldront s'en-
tremettre de l'altérer n'i réussiront pas, et de cela je La
supplie d'en demeurer persuadée.
Quant au partage des trouppes en cas de combat ou
aultrement, M. de Turenne m'en a parlé de la meilleure
manière qu'il se pouvoit désirer, et dont M"^ le mar*' de
la Ferté est fort content, ce qui m'a empesché de luy
rendre la lettre que V. E. m'a adressée pour luv à ce sub-
ject, et particulièrement pour le régiment de Candalle; et
s'il a quelque chose à souhaitter en cela, ce seroit d'avoir
1. Analysée dans le recueil des Lettres de Mazarin (VI, 585).
204 MÉMOIRES
des trouppes entièrement à sa disposition, et non pas par
emprunt. Mais il aura bientost contentement, luy ayant
dict ce que V. E. me faict l'honneur de m'escripre, qu'elle
luv enverra des compagnies des gardes suisses et françoises
après la prise de Stenai, avecq tout ce qui est au siège,
destiné pour servir soubz luy.
Noz commis des vivres sont allez à Corbie et Amiens,
pour nous amener un grand convoi, mesmes le faire pas-
ser droict à Bapaume, et où nous espérons qu'il poura
estre après demain au soir, ayant esté jugé à propos de ne
point partir d'ici qu'on ne sceût qu'il y fust rendu, pour
n'avoir pas h retourner sur ses pas chercher des vivres, et
qu'efiectivement les ennemis ne soient engagez au siège
d'Arras, et la tranchée ouverte, dont on poura avoir quelque
certitude par le retour d'un parti de 300 chevaulx que
M. le mar*' de la Ferté envoia hier au soir à la guerre, et
que j'attenderai devant que fermer cette lettre. Cependant
M""* les gouverneurs de la Bassée, Béthune et Bapaume
font faire le plus de farines qu'ilz peuvent dans leurs places,
afin de nous en asister quand nous serons de ces costez là ;
mais pour les chevaulx des vivres, les commis mesmes
disent qu'il n'y en a que cinq cens dans les deux équipages,
et ce n'est pas ce qui nous empesche d'avoir l'abondance
de pain que nous souhaitterions : le défault vient de n'avoir
la quantité de farines nécessaires pour cela.
M. Piètre m'a envoyé à Péronne quatre cens mousquetz
et deux cens picques, que je mesnagerai aultant que je
pourai; et n'en donnerai que ce qu'il fauldra au régiment
d'Espagni et aux recreues du régiment de V. E. et de Lor-
raine, qui arriveront aujourd'hui; je serai toute ma vie,
Monseigneur, vostre très humble, très obéissant et très
fidelle serviteur,
Brachet.
Au camp de Tincourt, le 14* juillet 1654, à midy.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 205
Du 14*^, à une heure de nuict.
Monseigneur,
Depuis cette lettre escripte, les recreues de Lorraine et
Mazzarin sont arrivées, les premières au nombre de six
vingtz hommes, et les dernières de deux cens cinquante
pour quinze compagnies seulement, M. de Longprè estant
encores par les chemins avecq les recreues des quinze
autres. Le tout a pris des armes en passant à Rethel : de
sorte que je ne toucherai point à celles qui sont venues à
Pèronne, que pour Espagni, quand il sera arrivé. J'ai
baillé pourtant soixante mousquetz et vingt picques à
M. de Riberpré, dont il m'a dict avoir affaire, et quarente
cinq mousquetz et quinze picques au régiment de l'Isle de
France, le tout de celles que j'avois apportées de Rethel.
Nostre parti arrive présentement, qui estoit parti trop
tard pour aller se mettre en embuscade proche des lignes
d'Arras, comme c'estoit le desseing; et M*^ de Navailles,
qui le commandoit, a jugé à propos de n'en aprocher pas
plus près d'une lieue, et envoierS'Hillaire, mar^^ des logis
de la comp® des gens d'armes de V. E., avecq seulement
trente m®% qui a faict quelques prisonniers, desquelz nous
avons appris la résolution des ennemis de faire le siège,
que la tranchée debvoit s'ouvrir la nuict présente ou la
prochaine, et que pour cet effect on avoit commandé quan-
tité de gens pour aller à la fassine, que Monsieur le Prince
a faict faire une manière de contrevalation du costé qu'il
veult ouvrir la tranchée, et que tous les chariotz de l'armée
estoient de retour d'un grand convoi qu'ilz sont allez
quérir à Douai. Il adjouste que les assiégez les incom-
modent, faisans sortir douze et quatorze petitz escadrons
de cavallerie.
Du 15® juillet à unze heures du matin.
Ce porteur n'ayant deub partir que ce matin, à la pointe
206 MÉMOIRES
(lu jour, il s'est retenu parce que M. le mar^' estoit monté
à cheval, sur un advis qu'on luy avoit donné qu'il y avoit
quatre cens chevaulx des ennemis à une lieue d'ici ; mais il
retourne présentement sans avoir rien veu, et seulement
entendu tirer quantité de coups de canon, ce qui a esté ouy
dès hier au soir et toute [sic) ce matin dans ce camp, et
nous pourroit faire croire que la tranchée a esté ouverte
cette nuict.
M""' les généraulx ont résolu de partir demain matin
pour aller à Inschi. Nous portons des vivres avecq nous
pour le 21® de ce mois, et il doibt arriver aujourd'hui à
Bapaume un convoi de Corbie, au devant duquel M"" d'Es-
clainvilliers est allé avecq mille chevaulx, qui portera des
farines pour trois jours. Je crov que M. de Navailles nous
en fournira bien pour autant, mesmes pour quatre, après
quoy il faudra retourner en chercher ici ou du costé de la
Bassée. Cette approche des ennemis, et la marche de costé
ou d'autre ne se passeront point sans quelque combat de
considération. Herbouville arriva hier avec 250 hommes
seulement. Les Suisses qui estoient à Ardres viennent, et
deux ou trois comp'^^ de Calais, et semblablement le régi-
ment de cavallerie d'Aumont. M. d'Hoquincourt nous bail-
lera aussy sa cavallerie.
M" de l'Islebonne, de Chaulnes et marquis de Cœuvres
arrivèrent hier.
J'ai escript quatre lettres à M*^ de Seyron pour l'avertir
tle nous envoier ses hommes, et le dernier messager
retourne présentement sans m'aporter de ses lettres, qui
me dit seulement qu'il partit hier, et vient nous joindre
avecq deux régiments. Ce poura estre Espagni et les
hommes qu'il nous a offertz.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 280-281.)
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 207
XXII.
Le Tellier à Mazarin (1654, 18 juillet).
Du XVIII* juillet 1654, à Péronne.
J'arrive mercredy* au soir de bonne heure en cette
ville, et le lendemain, de grand matin, j'euz l'honneur de
voir Messieurs de Turenne et de la Ferté Senneterre à une
lieue d'icy, lesquels me dirent qu'ils faisoyent marcher les
armées ce mesme jour pour aller loger à Inchy, et le len-
demain aller prendre des postes sur la Scarpe, soit à Sailly
ou Vitry, selon qu'ilz verront estre pour le mieux ; que
leur desseing en ce faisant estoit de tascher à faire entrer
le plus de monde qu'ilz pourroient dans Arras, s'ilz en
rencontrent l'occasion, pour empescher aux ennemis les
convoys des vivres et de toutes les choses qui leur pour-
roient faire besoin, pour les obliger par nécessité à lever le
siège, et de prendre sur eux tous les advantages possibles,
estantz partys dans toute la résolution qu'en cas qu'ilz
sortissent de leurs lignes pour venir à eux, de les bien rece-
voir et de les combattre. Hz me dirent que les ad vis qu'ilz
avoient de la force des ennemis portoient qu'ils avoient
quinze mil hommes de pied et quinze mil chevaux dans
leur armée, et que M. le comte Broglia leur avoit escrit
que les prisonniers qu'il avoit faictz asseurent qu'ilz
avoient vingt mil hommes de pied.
Hz me dirent que le jour précédent ilz avovent eu des
nouvelles de mess""* de Mondejeux et chevalier de Créquy,
qui leur mandoyent que, depuis qu'Arras avoit esté assiégé,
l'on avoit faictsix bonnes demies lunes autour de la place,
frezées et palissadées pour deflPendre le corps d'icelle ;
qu'ilz leur dounoyent advis des endroictz les plus faibles
1. 15 juillet; cf. ci-dessus, p. 5, note i.
208 MÉMOIRES
(les lignes, et par où l'on pourroit attaquer les ennemis
avec plus de succez,, des postes qu'il/, pourroyent prendre
pour leur empescher d'avoir des vivres; que lors que les
ennemis ouvrirent leur tranchée pour aller à la place, ilz
en ouvrirent une autre pour aller au devant d'eux; que si
Mess""* les généraux attaquoient les lignes, ilz feroient de la
place douze cens hommes de pied et huict cens chevaux
pour seconder ce dessein et en favoriser l'exécution, sans
qu'ils ayent particularizé le nombre de l'infanterie qui est
dans la place; que la lettre est signée desd. s"^^ de Montde-
jeux et chevalier de Créquy, et que le dernier mande
qu'il est entre dans la place avec trois cens cinquante
maistres.
Dans l'entretien que jeux avec eux, je m'apperceuz
qu'ilz faisoient estât qu'il pouvoit avoir seize ou dix sept
mil hommes dans les deux armées qu'ilz commandent.
Hz me demandèrent de l'argent tant pour le rembour-
sement des frais qui ont esté advancés (sçavoir trois mille
livres que M. de Turenne faict donner au régiment d'Il-
lon, cinq centz livres au régiment d'York, pour attirer des
Irlandois au service de Sa Majesté, et cent cinquante livres
qu'il a fallu despenser en faisant marcher l'armée) que
pour les frais qui seront à faire dans la suitte du temps,
outre qu'il en fault pour l'hospital, et pour faire faire des
ponts de batteaux dont ilz ont besoin. Hz me dirent qu'ils
n'avoyent point encores touché les quatre mille livres que
M. de Navailles a ordre de leur faire tenir, parce qu'ils ne
l'ont point encores veu ; et je les asseuré qu'il seroit pour-
veu à tout, et que je n'avois eu ordre de venir en ces
quartiers que pour cela, à quoy je m'employerois sans
relasche.
Hz me disent qu'il estoit nécessaire que l'on remplaceast
au plustost le s'' des Hayes, qu'ilz ont envoyé à Stenay
suivant les ordres du Roy, d'un bon lieutenant d'artille-
rie, et qu'outre cela ils avoyent besoin de quatre commis-
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 209
saires d'artillerie, et de huict canonniers et de quelques
charpentiers et charrons, pour travailler à lad. artillerie;
Que l'on feist venir en cette ville vingt milliers de
poudre, ving-t milliers de mesche et dix ou douze milliers
de plomb qui sont à Compiégne, et en outre cinq ou six
batteaux que ceux qui sont à Amiens, pour faire un pont
sur la Scarpe ;
Que sur tout il fust pourveu au fonds nécessaire pour
l'entretenement des esquipages d'artillerie, sur quoy j'ay
escrit à Paris à M""* les surintendans', h Mons' de la Guette
et à Mons"" Clapisson pour ce qui est de l'artillerie, et à
M. de Bordeaux, qui doibt arriver ce soir à Amiens, pour
faire venir lesd. batteaux et des cordages pour former le
pont.
Vo. É. observe, s'il luv plaist, que Mess''* les généraux
n'attendent pas les batteaux qui doivent venir d'Amiens
pour se porter sur la Scarpe, par ce qu'ils sont incertains
si ceux qu'ils ont faict venir de Doulans seront suflisans
pour faire ce pont; ilz ont demandé ceux d'Amiens pour
s'en servir selon le besoin.
Par la supputation que l'on a faicte des vivres qui sont
à la suitte desd. armées, et de ceux qui sont à Bapaume
au compte des munitionnaires, il se trouve qu'elles en
pourront avoir jusqu'à la fin de ce mois, auquel temps Ton
cessera de fournir le pain à la cavallerie, n'ayant pas
estimé à propos de le faire plustost dans cette conjonc-
ture; après quoy, si M""* les généraux n'en peuvent tii'er
de Bapaume, nv de la Bassée, ilz en envoyeront icv l'es-
corte suffisante pour faire rendre en seureté à l'armée les
vivres que le s"" Jacquier v faict préparer à toutes fins.
Bien que je n'ave pas esté long temps avec Mess*"* les
1. La lettre de Le Tellier aux surintendants, datée du 16 juil-
let 1654, est conservée aux archives historiques de la Guerre
(vol. 157, n" 78'i.
II 14
210 MÉMOIRES
généraux, je n'ay pas laissé d'apprendre qu'ils sont en fort
bonne intelligence, M. le mar^' de Turenne m'ayant dict
en particulier qu'il avoil tout subject de se louer de la
conduitte de M. le mar"' de la Ferté Senneterre; et j'avois
appris le soir précédent de mous' Brachet que M. le
mar"' de la Ferté estoit dans les mesmes sentiments à
l'esgard de M. de Turenne.
Hz estoyent encores incertains si les ennemis avoyent
ouvert la tranchée devant Arras, quelques uns des prison-
niers qui avoyent esté faicts les en ayant asseurez, les
autres en parlant autrement. Jeudy au soir, il passa icy
quatre soldatz espagnolz, qui avoyent abandonné le camp
des ennemis, lesquels asseuroyent que la tranchée avoit
esté ouverte dès le mardi xim® du courrant. Toute l'armée
est fort bien disposée pour tout entreprendre pour sauver
Arras, les officiers et soldatz ont beaucoup d'oppinion
d'eux, beaucoup de mespris pour les ennemis; et ces
Mess"^' advouent que ce qu'ils en ont est parfaictement
bon, qu'il y manque peu d'officiers, et que ce qui a esté
faict à l'esgard de ceux du régiment de la Reyne, qui
estoyent absentz de leurs charges, a beaucoup contribué à
faire rendre en l'armée les officiers des autres trouppes
qui estoyent absentz.
Incontinent après que je fus arrivé en cette ville, je
receus par un courrier de M. de Nouveau les mesmes
advis qui ont esté donnez à V. E., desquelz j'ay informé
bien particulièrement Mess"^* les généraux par deux diflFé-
rentes voyes, ce qui aura servy à les destromper de l'opi-
nion qu'ils avoient prise de la force des assiégeans, et
leur fera beaucoup plus estimer les armées qu'ils com-
mandent.
Je n'ay rien oublié de ce qui leur peust bien faire con-
noistre ce qui a obligé les ennemis à faire le siège d' Ar-
ras. L'estat de leur force, la mauvaise opinion qu'ilz ont
du succez de leur entreprise, et les voyes par lesquelles on
DU MARECHAL DE TURENNE. 2H
les peut efficacement incommoder; et tout cela bien pesé
peut servir, ce me semble, de fondement raisonnable à
toutes les résolutions que mess'' les généraux pourront
prendre en cette occasion.
Je leur ay aussy donné avis que, depuis qu'ils ont des
camps, mons"" de Seyron est arrivé icy avec des hommes de
sa garnison^ au nombre de trois centz, à la suite desquels
il faict traisner une pièce d'artillerie avec des munitions
pour tirer quatre vingts coups; le régiment d'Espagny,
qui peut estre de deux centz hommes sans les vallets, et
deux compagnies Suisses venant de Calais, et une d'Ardres,
que les officiers d'icelles disent faire ensemble cinq centz
hommes effectifs, sont aussy arrivées; et outre cela la com-
pagnie de gendarmes d'Estrée, la compagnie des chevaux
légers de Rolancourt, et celle du chevalier de Bellegarde,
qui estoit du régiment de Longueville, et que l'on a mise
dans celluy du chevalier de Rohan, lesquelles trois
comp®^ peuvent faire environ cent m^\ s'y sont pareille-
ment rendues. L'on attend des nouvelles de Mess""* les
généraux pour sçavoir si cette infanterie les ira joindre
sans autre escorte que celle desd. comp'"* de cav""^®.
V. E. observera, s'il luy plaist, que M. le c. de Charost
et Mons' de Rouville ont retenu chacun une compagnie
suisse, contre l'ordre qu'ils ont receu de les faire toutes
partir, et que iVP de Bellebrune a refuzé de donner des
hommes de sa garnison, soubz prétexte que les ennemis,
levant le siège d'Arras, iront assiéger Hesdin. Je leur
envoyé de nouveaux ordres pour faire qu'ils exécuttent
les premiers, estant nécessaire que ces mess""* s'accous-
tument à obéir. Voillà Testât des affaires de deçà, h quoy
je doibs adjouster que les armées ont esté assistées de
cette place cy tout autant que l'on le sçauroit désirer, bien
1. Il s'agit de la garnison de la Fère : cf. arch. des Aff. étr.,
Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 218 et 246.
212 MEMOIRES
que l'on aye tesmoigné desplaisir de ce que les lieux des-
pendantz du gouvernement ayent souffert par le séjour
desd. armées.
M. le mar^' d'Hoquincourt est allé à Plainville passer
son mescontentenient, et y a mené avec luy M. le com-
mandeur de Vallencey : si bien que je n'ay trouvé icy que
Madame la mar*' [sic) d'Hoquincourt, qui à la vérité faict
fournir tout ce que l'on demande, mais ce n'est pas sans
se plaindre. En passant à Rethel j'av laissé douze cents
livres pour donner aux offi""' et soldatz du régiment de la
Melleraye, qui sont au nombre de deux cent soixante
soldats, douze capp"®' et dix huict lieutenans sans leurs
vallets; les hommes sont assez bien faicts. J'ay aussy
laissé à Rheims, entre les mains d'un commis du trésorier
de l'extraordinaire de la guerre qui y est, cinq mille livres
pour employer en amas de fourrages suivant les ordres du
s*" Raguenvau, les sentiments duquel, sur le subject desd.
fourrages, V. E. prendra la peine de voir dans la lettre cy
joincte.
J'ay receu en chemin une lettre de M. l'archevesque
de Thoulouze pour Vostre E., avec celle qu'il m'a escritte
touchant ses intérestz, et je les envoyé à V. E. pour y faire
les considérations qu'elle estimera à propos.
J'ay receu aussv une lettre de mons"" d'Estrades pour
Vostre E., laquelle je Luy envoyé; et comme j'ay veu, par
une qu'il m'a escritte, qu'il ne reste plus que dix mille
livres du fonds faict pour les réparations du Château Trom-
pette, j'en ay donné advis à Mess'* les surintendants, afBn
qu'ils y pourvoyent.
J'ay veu, par des lettres du s"^ Clapisson', qu'il doibt
arriver à Compiégne lundy prochain- un bateau chargé de
1. Cette lettre, écrite de Paris le 14 juillet, est conservée
aux archives historiques de la Guerre, vol. 157, n° 72.
2. 20 juillet.
DU MARECHAL DE TTJRENNE. 213
neuf canons de batterie, deux bastardes, quatre moyennes,
et un faucon, et deux affusts à canon, le tout venu de
Montrond, de huict charrettes neufves à essieu de fer, de
huict milliers cent livres de mesches, et de neuf mille cinq
cents vingt quatre outils à pionniers de diverses sortes, qui
ont esté pris dans l'arsenal de Paris.
Il se plaint par sad. lettre que les esquipages d'artille-
rie des armées vont périr de faulte d'entretenement. J'en
ay donné advis à Mess""* les surintendants.
J'ay aussy receu une lettre de Mons"" de la Guette du
XII® du courrant, que je croy estre à présent à Paris, par
laquelle il me marque que M. lemar^'delaMelleraye est allé
à Blavet, Mad®la mar^''®safemmeàlaMelleraye, etMons'"le
Grand M" à Nantes, lequel il croit en debvoir partir bien-
tost pour se rendre auprès du Roy.
C'est ce que j'auray l'honneur de dire à V. E. pour
cette fois, et je luy adresse ce mémoire par la voye de
l'ordinaire, n'ayant pas estimé, comme il n'y a rien, en ce
qu'il contient, qui requière une diligence extraordinaire,
luy debvoir despescher exprés. J'ay seuUement observé de
faire mettre en chiffre quelques endroicts qui parlent de
choses desquelles il seroit fascheux que les ennemis
eussent congnoissance, à cause des courreurs de la garni-
son de Rocroy^. Je suis, avec tout le respect et la soubz-
1. Voir dans le vol. 144 des archives historiques de la Guerre
les deux pièces suivantes, écrites de Sedan le 19 juillet :
1° « Ordre à un trompette d'aller à Rocroy réclamer les lettres
et paquets qu'un party de la garnison du dit lieu avoit pris avec
le courrier ordinaire de Champagne » (fol. 24 v°) ; 2° « Lettres
de la main de M. de Brienne à M. Le Tellier, pour lui donner
avis de la prise dudit courrier avec les dépêches et d'en aver-
tir Messieurs les maréchaux de Turenne et de la Ferté pour en
faire plainte au comte de Fuensaldagne » (fol. 25 v") ; l'origi-
nal de cette dernière pièce est conservé sous le n"98 du vol. 157.
Le fait dont il s'agit s'était produit le vendredi 17.
214 MÉMOIRES
mission que je doibs, de V. E. le très humble, très obéis-
sant et très oblige serviteur,
Le Tellier.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 291-296.)
XXIII.
Turenne et La Ferté à Mazarin^ (1654, 18 juillet).
Nous avons creu que M' Le Tellier aura rendu compte
à V. E. de Testât auquel nous luy avons dit qu'estoit l'ar-
mée, et comme nous sommes marchez vers l'armée des
ennemis. Nous logeasmes la première nuictà Inchi, et hier
nous vinsmes sur la hauteur de Monchi le Preux ; et n'avons
pas trouvé de camp plus commode : c'est à une demie
lieue des lignes des ennemis, et il y a une aisle de l'ar-
mée qui donne sur la rivière de Scarpe, et l'autre sur un
petit ruisseau qui va à Arleux. Nous n'avons veu que
quelque escadron qui se promène au delà^de la Scarpe, et
verrons si nous pouvons faire le pont sans batteaux, n'en
ayant pu mener avec nous, à cause qu'il n'y en avoit pas à
Amiens en estât. Nous mandons à M. Le Tellier en tout
cas de nous faire venir des batteaux à Bapaume pour
les envoyer quérir par un convoy ■^ si nous en avons besoing.
L'ennemi n'avoit que quatre ou cinq escadrons hors de
leurs lignes, et se retirèrent sur le bord sans aucune escar-
mouche. Elles sont partout fermées. Nous envoierons à
1. Une copie de cette lettre est conservée aux archives his-
toriques de la Guerre (vol. 157, n" 218); elle est chiffrée et
accompagnée d'un déchiffrement qui n'est pas sans inexacti-
tudes.
2. Ce mot, nécessaire au sens, est omis.
3. Les cinq mots qui suivent ne figurent que dans la copie
conservée aux archives historiques de la Guerre.
DU MARECHAL DE TURENNE. Î15
M. le comte de Broglia dès que l'on aura pu faire le pont
sur la Scarpe. La tranchée est ouverte depuis trois ou
quatre jours. Il a esté bien nécessaire que M. le Tellier
vinst à la frontière. Nous avons trouvé un lieu aussi com-
mode que nous eussions pu espérer, dont nos gardes
voyent tout le camp des ennemis; et quand le pont de la
Scarpe sera fait, nous tenons tout le chemin de Douay et
de Cambray à leur camp; et suivant les temps que nous
pourrions trouver, on est en portée de marcher deçà et delà
la Scarpe. Comme il ne se peut que le siège d'Arras ne
soit grand, par la rèsistence de ceux de dedans, on verra
à ne pas perdre de conjonctures, s'il s'en présente. On
espère aussy que le siège de Stenay sera bientost achevé,
auquel cas l'ennemi, qui se trouveroit afFoibly par ce siège
cy, se trouveroit bien assurément embarrassé.
TURENNK. Le M. DE LA FeRTÉ.
Au camp de Monchi le Preux, le 18* juillet 1654.
(Arch. des Aff. étr,, Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 287 et v».)
XXIV.
Brachet à Mazarin (1654, 19 juillet).
Monseigneur,
Depuis avoir escript hier à V. E. , M. de Mondejeu fit
faire une furieuse sortie sur les ennemis, et à ce qui put nous
en paroistre, nous fusmes longtemps m®* de la tranchée,
et il y a pris un tel goust, qu'il en a usé encores de mesme
cejourd'hui; et nous avons veu sacavallerie assez près des
lignes des ennemis, lesquelz sont assurément fort incom-
modez de telles visittes; et cette vigoureuse deffence des
assiégez, joincte h nostre présence, ne donnent pas peu
d'inquiétude et de chagrin aux assiègeans du peu de bon
succez qu'il y a à attendre de leur entreprise.
216 MÉMOIRES
Il ne nousparoist pas qu'ilz ayenl encores qu'une petite
batterie de deux pièces très esloiguée de la place, quoi
qu'il y aye cinq jours que la tranchée soit ouverte.
Nous avons présentement deux pontz faictz sur la
rivière de Scarpe, et les dragons logez au delà. A ce soir
il y aura quatre pontz; et il fault dés à présent compter la
communication des ennemis avecq Douai pour perdue.
M. de Turenne fit passer hier deux cens chevaulx à la
Bassée, si tost que le pont des dragons fut faict : ils
doibvent y estre arrivez ce matin devant le jour, et M. de
Broglio en estre parti présentement avecq 3000 hommes
eflfectifz, qu'il mande qu'il tirera de la Bassée ou Béthune,
pour faire ce que M. de Turenne lui a ordonné.
Il escript du 17® qu'il a des farines pour nous fournir huict
jours de pain, à raison de 35™ rations par jour; et passé
cela, qu'il nous en fournira tous les jours 20™ : de sorte
qu'avecq ce que nous tirerons de Péronne et Bapaume, nous
aurons du pain abondament, principalement dans le mois
prochain, qu'il ne fauldra plus en bailler à la cavalerie.
M. Broglio escript aussy qu'il fournira les voitures pour
20™ rations par jour.
J'adresse à M. Le Tellier un chiffre pour faire passer à
V. E., quand je sçaurai qu'il aura esté rendu à Péronne.
Je lui escrirai plus librement et amplement. Cependant je
demeurerai toute ma vie. Monseigneur, vostre très humble,
très obéissant et très fidelle serviteur,
Brachet.
Au camp de Monchi le Preux, le 19®juillet 1654, à trois
heures après midy.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 300-301.)
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 217
XXV.
Le Tellier à Mazarin (1654, 21 juillet).
Du xxi^ juillet 1654, à Péronne.
Je rendis compte à Vostre Eminence, le xviii^ du cour-
rant, par la voye de Paris, de Testât des affaires de deçà,
depuis mon arrivée en ce lieu; et le lendemain j'envoyé à
V. E., par un pavsan exprès, la lettre que Mess""* les géné-
raux m'avovent adressée pourLuy faire tenir, par laquelle
ils donnoyent part à V. E. de ce qui s'estoit passé depuis
que je n'a\ois eu l'honneur de les voir. Maintenant je me
sers encores de la mesme voye de Paris pour adresser à
V. E. le dupp'^ de la lettre de Messieurs les généraux, dont
ledit paysan Luy aura deub randre l'original ; et je luy
adresse en mesme temps un billet à elle adressant de
M. le comte Broglia, qui m'a esté envoyé de Bapaume, la
relation de ce qui s'est passé en la surprise du Fort Phi-
lippe, que M. le c. de Charost m'a envoyée par la voye
d'un courrier que M. de Bordeaux a despesché à la Cour,
et un pacquet que j'ay receu de M. le comte de Grandcey
pour V. E., duquel il me prie avec instance de luy faire
avoir response.
Sur quoy je doibs dire à V. E. que j'adresse une lettre
de M. l'ambassdeur en Piedmont à M. Le Rov, laquelle il
se donnera l'honneur de luy présenter, par laquelle V. E.
verra quelle est la conduitte que M. de Grandcev a tenue,
et les inconvénientz qui en sont arrivez, et qui en peuvent
arriver à l'advenir. La difficulté qu'il a faicte de laisser
passer en Piedmont les trouppes, non seullement de Dau-
phiné, mais celles venues de Bresse et de Dombes, ayant
causé beaucoup de foulles à lad. province du Dauphiné, et
la permission qu'il leur a donnée de passer en Piedmont
218 MÉMOIRES
après que les peuples de lad. province de Dauphiné sont
convenus de donner de l'argent aux trouppes, ayant donné
occasion à Madame d'y apporter de nouvelles difficultés de
sa part, espérant de pouvoir tirer de lad. province par la
mesme voye les six vingtz mille livres que le Roy a pro-
mis pour le desdommagement de la cavallerie de M. de
Savoye.
Quant aux nouvelles de deçà, j'ay receu deux lettres de
Mess" les généraux, des dix-neuf et vingtième de ce mois i,
qui portent qu'ils ont faict des ponts sur la Scarpe sans
batteaux, et qu'il n'est pas besoin que je leur en envoyé;
Qu'une batterie des ennemis de huict pièces a com-
mencé de jouer led. jour xix® au matin ;
Que le dixhuictième au soir Mess" les généraux avoyent
envoyé deux cents chevaux à la Bassée, pour donner moyen
à M. le comte Broglio de prendre le poste de Lens, de
quov je n'ay point encores eu de nouvelles;
Que M. de Beaubrun, filz de M. le comte de Nogent,
cappitaine dans le régiment de cavallerie estrangére de son
frère, a defFaict un parti des ennemis de trente m^% avec
pareil nombre de 30 m'^ qu'il avoit avec luy.
Ils m'ont aussv envoyé la coppie des lettres qu'ils ont
receues de Mess'* de Montdejeux et chevalier de Créquy,
dans lesquelles je n'y ay pas trouvé cette particularité que
je m'estois donné l'honneur de faire sçavoir à V. E., qu'ilz
ouvriroyent une tranchée pour aller au devant des enne-
mis, aussy tost qu'ils ouvriroyent la leur pour aller contre
la place.
L'on prépare icy un convoy de quinze centz septiers de
farine, qui doibt partir demain pour aller h Bapaume,
lequel sera escorté de toutes les troupes de cavalerie et
d'infanterie qui sont aux environs de cette ville, les quelles
peuvent bien faire six vingts m^* et quinze cents hommes
1. Cf. ci-après Appendice 1, n°' 72 à 74.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 219
de pied; ied. convoy sera commandé par Mons'"de Seyron.
Par le moyen de ce convoy, je trouve qu'en faisant ces-
ser à la fin de ce mois la fourniture du pain à la cavalle-
rie, et en faisant fournir à l'infanterie sur le pied de vingt
cinq mille rations par jour, qui est le plus que l'on luy
puisse donner, il y en aura jusques au douzième du mois
d'aoust prochain; et le s' Jacquier partira avec Ied. con-
voy pour aller à Bapaume, et s'employer à y faire provi-
sion de vivres; en sorte que l'on n'aura plus besoin de
revenir icy pour en avoir, ce qui sera un grand advantage,
pour la grande difficulté qu'il y a de recouvrer des cha-
rois. Ce n'est pas que je ne voye que chacun n'en fasse son
debvoir, mais je peus dire à V. E. que, bien que j'y apporte
tous les soins possibles, que je fasse payer les voictures,
et que j'asseure le payement de la valleur des chevaux en
cas qu'ils fussent pris, ayant mesme emprunté icy une
somme considérable pour faire voir que j'estois en pouvoir
d'exécutter ce que je promettois, néantmoins j'ay eu toutes
les peines immaginables à en avoir.
Je suis obligé de dire à V. E. que M. Doudancourt est
celuy des gouverneurs ^ qui a le mieux faict son debvoir
pour nous assister de toutes les choses dont nous avons eu
besoin.
M. le mar^^ d'Hoquincourt est revenu en cette ville le
27® [sic) de ce mois. Il n'a pas esté à Plainville, comme on
l'avoit faict croire ; il estoil allé à Paris pour y accompa-
gner M. le commandeur de Vallencey : il en est convenu;
mais il est vray que Mad® la mar**'® ny personne ne le sça-
voit icy. Je luy ay trouvé l'esprit bien remis, et se porte
volontiers à ce qui est à faire : en sorte que l'on a avec
assés de facilité les choses que l'on désire.
1. C'est de Corbie que La Motte-Houdancourt écrit à Le Tel-
her le 27 juillet 1654 (Arch. hist. de la Guerre, vol. 157,
n° 163).
220 MÉMOIRES
Je doibz néanlmoins faire observer à V. E. que, le gen-
tilhomme qui estoit allé à la Cour pour demander une
compagnie au régiment de Picardie l'estant venu voira son
retour, et luy ayant raporté que V. E. luy avoit ordonné
de dire à M. de Turenne que le Roy partiroit le 27 de
ce mois de Sedan pour venir icy, je remarqué quelque
changement en son visage, qui me donna à congnoistre
qu'il en avoit appréhension. Je tasche de le remettre en luy
(lisant que je n'estimois pas qu'il deusl venir en ceste ville,
fondant ma pensée sur le mauvais air et la difficulté du
logement, sans néantmoins luy rien faire cognoislre de ce
que je m'estois aperceu : de sorte que je croy qu'il en est
tout à fait guary.
Mons"^ de Bordeaux arriva hier en cette ville sur les cinq
heures du soir, avec le gentilhomme anglois dont V. E. a
esté informée; l'on adresse led. gentilhomme à M. de
Turenne, affîn qu'il l'oblige à mettre à exécution les choses
qu'il a promises, sans quov l'argent qu'il a demandé ne
luv sera point deslivré. M. de Bordeaux a pour cet eflFect
le fond de dix raille escus-.
La comp'® de gendarme et les deux comp^* de chevaux
légers de la Revne et celle de Linan du régiment M^ de
camp viennent d'arriver icv présentement, lesquelles, avec
la cavallerie qui y est, pourront faire jusques à deux cents
cinquante chevaux.
Comme j'allois fermer ce mémoire, j'ay receu les deux
lettres cy joinctes, par lesquelles V. E. verra les nouvelles
de ce qui se passe à Arras.
Je suis de V. É. le très humble et très obéissant et très
obligé serviteur,
Le Tellier.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 304-307.)
1. Voici ce que Bordeaux avait écrit d'Amiens, le 18 juil-
let, à Le Tellier au sujet de cette affaire : « M. Servien m'a
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 221
XXVI.
Broglie à Mazarin (1654, 21 juillet).
Au camp de Lens, ce 21 juillet 1654.
Monseigneur,
J'ai receu ordre de M' de Turenne de m'emparer du
poste de Lens^ avec deux cent hommes en attendant
plus grand cors. Mais, ayant cognoissance du lieu, j'y fus
avec mille dans le temps que les ennemis se présentèrent
à demye lieue dud. Lens avec cavallerie et infanterie pour
s'yjecter, et j'envoya en diligence prendre les gardes fran-
çoises, qui font douze cent hommes effectifz et les gardes
escosoises six cent, de venir à la Bassée; et ce mesme jour
avec deux pièces de canon, munitions de guerre, suffisem-
ment pour le nombre de gens, sur la minuict, le tout fut
dedans ledit poste. Comme il estoit nécessaire de facilli-
ter la communication avec nostre armée , un chasteau
nommé Vilerval^ en estât de souffrir le canon, je l'ay faict
prendre cette nuict, n'y estant que des païsans dedans, et y
ay faict mettre cent hommes de garnison. Le mar^' de la
Ferté est arrivé avec mil chevaux pour me voir et a tesmoi-
gné estre satisfaict des précautions que j'ay pris, ayant en
chargé de mener un gentilhomme anglois nommé de With qui
ariva hier au soir, et qu'il a proposé dans un grand secret
estre asseuré de deux ou trois coUonelz hirlandois de desbau-
cher les trois ou quatre milles soldats qui sont de leurs païs,
et maintenant sous la solde de M. le Prince et des Lorrains,
dans l'armée qui assiège Arras, et mesme qu'il prêtent les
attirer au service du Roy, ou les faire entrer dans la ville,
suivant qu'il sera aresté par Mess'Mes généraux » (Arch. hist.
de la Guerre, vol. 157, n° 84).
1. Cf. ci-dessus, p. 8.
2. Willerval.
522 MÉMOIRES
outre occupé un petit fort qui n'est qu'une tour à une lieue
et demye des lig^nes d'Arras, laquelle void touttes les lignes
depuis le Mont S' Eloy jusques à l'extrémité de la ligne
vers Douay jusques à la rivière : en sorte que rien ne peut
sortir du camp de jour qu'il ne soit veu, et le poste de
Lens donne la main à nostre armée par le moyen de Viler-
val, de manière que les ennemis, ayans pris toutes leurs
plus grandes mesures et précautions du costé de Douay, ilz
seront en nécessité de recevoir par Aire et S' Omer ce que
leur sera nécessaire. Hz manquent de bouletz de canon
et munitions de guerre, qui estoit leur plus grand convoy
qu'ils debvoient recevoir aujourd'huy ou demain par Douay,
et que nous avons nouvelle estre arrivé à veue de Douay,
et reparty du costé de Tournay : en sorte que je vois une
nécessité d'avoir mil chevaux à Béthune pour empescher
les convois d'Aire; autrement, prenant le party d'obliger
les ennemis à lever le siège, laissant ce passage libre, ce ne
seroit rien faire, quoy qu'il peut arriver qu'il ne sera pas à
leur pouvoir que par des convois ilz puissent réussir et
fournira ce qui leur est nécessaire. Le mar*' d'Aumont, qui
a son régiment de cavallerie avec cinq cent chevaux de son
gouvernement, ce seroit expédient. J'en ay parlay au mar**
de la Ferté, qui luy en a escrit, et auquel j'ay mandé aussy
qu'il auroit la part de faire lever le siège d'Arras.
Le grand convoy, pendant que j'escris, l'on m'asseure
qu'il y avoit 1,300 hommes de pied et 400 chevaux sur la
rivière; lequel estant à Douay en est reparty, et est allé
dans un des faubourgs de Tournay, où il est à présent.
]VF Brachet m'a adverty aujourd'huy de tenir prest un
convoy de six vingt mil rations de pain pour samedy pro-
chain^, ce que je ne manqueray pas de faire, et aporteray
tous mes soins pour continuer, afEn que M""* les généraux
soient satisfaits pour que le service du Roy se face. Je suis
1. 25 juillet.
DU MARECHAL DE TURENNE. 223
bien aise que Vostre Eminence sache que je suis le muni-
tionnaire général : j'ay fourny les bledz, voictures et sacqz ;
j'ay sorty mil hommes et soixante ofEciers qui ne doibvent
rien à tous ceux qui sont dans l'armée. Je continueray
jusques à la fin, outre les 300 hommes qui estoient avec
le convoy. Le comte de Brouay est au pont Arras avec deux
mil hommes de pied et cinq cent chevaux. M"" le mar*'
de la Ferté m'a dit qu'au cas d'attaque des lignes je le pou-
rois fournir du canon. Je luy ay dit que je luy en donnerois
dix pièces touttes attelées, avec les officiers pour les servir.
Et, en attendant l'honneur de ses commandemens, je l'as-
seureray que je suis, Monseigneur, son très humble et très
obéissant et obligé serviteur.
F. -M. Broglia.
(A.rch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, Id. 302-303 \\)
XXVII.
Brachet à Mazarin (1654, 23 juillet).
Monseigneur,
Plus nous allons en avant, et plus noz espérances s'aug-
mentent que les ennemis lèveront bientost le siège de
devant Arras; et ilz l'attaquent si foiblement, et avec une
telle lenteur, qu'ilz nous font bien connoistre par là qu'ilz
ont peu d'espérances de le prendre. Un trompette de M. le
mar"' de la Ferté, qui fut hier dans leur camp remener à
Monsieur l'Archiduc ses chasseurs que nous avions pris,
assure n'avoir jamais veu une telle consternation que celle
qui paroist parmi eulx, et n'avoir veu ni pain ni viande
dans aulcun des quartiers où il a passé, non pas mesme
dans celui de l'Archiduc, et la nécessité de vivres n'est pas
moindre parmi eulx que celle des munitions de guerre, qui
les presse au point qu'ilz furent contrainctz de faire passer
224 MEMOIRES
hier de Cambrai dans leur camp des pouldres en crouppe
sur quatre à cinq cents chevaulx, qui y entrèrent heureu-
sement; mais cela ne leur réussira pas toujours, et c'est si
peu pour un siège d'Arras qu'on ne le doibt pas compter
pour quelque chose. Les passages sont si bien gardez pour
ce qui pouvoit venir de Douai et l'Isle que ces gens là
ont esté contrainctz de venir de Cambrai vers Bapaume.
M. le comte Broglio a bien mil chevaux avec son infan-
terie pour garder le costé de Aire, qui est le seul lieu d'où
les ennemis peuvent tirer quelque chose. J'espère pouvoir
escripre bien tost des nouvelles qui seront encores plus
agréables à V. E., Laquelle cependant je supplie me
faire tousjours l'honneur de croire que je serai toute ma
vie, Monseigneur, vostre très humble, très obéissant et très
fid€lle serviteur.
Brachet.
Au camp de Monchy le Preux, le 23® juillet 1654.
Un soldat des ennemis sorti hier du camp dict que les
trois boyaulx qu'ilz avoient faict ont tous rendu à un, que
l'infanterie est fort rebuttée, et que l'on n'est pas encores
h la palissade de la première contrescarpe. Il adjouste
encore, et le trompette de M. le mar^' de la Fertè qui a
esté dans le camp des ennemis le confirme, qu'ilz ont un
fossé perdu devant celui de leurs lignes.
Du 23® juillet 1654 à huict heures du matin.
Depuis ma lettre escripte, M. de Navailles, qui estoit en
garde avecq les régiments de la Royne, Mazzarin et deux
autres, pour empescher que rien ne pasast de Douai au
camp des ennemis, a rencontré cette nuict deux à trois
cens chevaulx qui portoient des poudres en crouppe, avec
soixante chevaulx de paysans qui portoient des bouletz et a
mis le feu parmy eulx, qui se sont bruslez la pluspart^, et
1. Cf. ci-dessus, p. 10.
DU MARECHAL DE TURENNE. 225
le reste a esté pris. Cela ne donnera pas subject aux autres
de retourner à de semblables convoys, et doibt faire
juger de Testât où sont les ennemis dans leur camp.
(Arch. des Alf. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 308-310.)
XXVIII.
Le Tellier à Mizarin (1654, 24 juillet).
Du xxiin® juillet 1654, à Péronne.
Par l'ordinaire qui partit avant hyer de Paris, j'ay rendu
compte à Vostre Eminence de Testât des choses de deçà,
et luy ay faict sçavoir que Messieurs les généraux ont faict
faire plusieurs ponts sur la rivière de Scarpe, et que parce
moyen ils ont oslé la communication que les ennemis
avoyent de leurs lignes à Douav et Cambray;
Que Mons*^ le comte Broglia a pris le poste de Lens
avec deux mil cinq cens hommes de pied, qu'il a tiré de
Béthune et de la garnison de la Bassée, et six cens
chevaux que M*"* les généraux luy ont envoyé du camp;
et qu'avec cela il oste la communication que les enne-
mis avoient de leurs lignes avec la ville de Tlsle;
Que led. comte Broglia a faict sçavoir à M""* les généraux
qu'il a dans la Bassée des farines pour fournir du pain à
toute l'armée pendant seize jours, sçavoir h raison de
trente cinq mil rations par jour, pendant les huict pre-
miers jours, et de vingt mil rations pendant les huict
autres ;
Que Messieurs les généraux ne pouvoyent retrancher le
pain à la cavalerie de l'armée encore de quinze jours, à
cause que les bledz en Flandre ne peuvent estre meurs
qu'eu ce temps là ;
Que dimanche dernier, dix neufièrae du courant, à six
heures du malin, M. de Mondejeux feit une grande sortie,
II 15
22f'. MÉMOIRES
(ju'il fut maistre de la tranchée fort longtemps, qu'il
combla la teste de lad. tranchée, et tua trois cents hommes
des ennemis; que M. le Prince eust grand peine à
redonner cœur à leurs soldatz, et à les obligera reprendre
leur poste.
Maintenant je despesche ce paysan à V. E. pour l'in-
former de ce qui s'est passé depuis. Je receuz avant hyer
matin un billet de M""* les généraux, par lequel ils me
mandoyent qu'il ne restoit plus qu'à couper aux ennemis
le chemin qu'ils avoient libre de leurs lignes à Ayre et
S' Omer, pour leur interdire toute communication, et leur
couper entièrement les vivres et toutes les autres choses
dont ils peuvent avoir besoing; que, pour cet effect, il
estoit nécessaire de prendre le poste de Béthune ou celuy
de Lislers, et proposoient que M"" le mar*^ d'Aumont pour-
roit assembler grand nombre de gens du Boulonnois, et
venir se saisir de l'un de ces postes, et qu'eux destache-
roient de l'armée mil hommes de pied et mil chevaux pour
servir à asseurer l'un de cesd. postes. Sur quoy j'ay
escrit à M. le mar*' d'Aumont de faire lever le plus
d'hommes qu'il pourra du Boulonnois, et de les envoyer
soubz la conduicte d'une personne capable pour les
mener à l'un desd. postes. Mais je ne luy ay point faict
l'ouverture de venir luv mesme, parce que j'ay creu que
V. Ém'^" ne l'auroit pas approuvé, de crainte qu'il n'eust pré-
tendu en ce faisant d'avoir part au commandement de l'ar-
mée, et qu'il ne convient pas de joindre personne à M""* les
généraux, outre que cela auroit causé plus d'embarras sans
doute que le service qu'il eust rendu n'eust été utile. Si je
n'ay pas bien deviné en cela l'intention de V. E., Elle me
le pardonnera, s'il Luy plaist.
Le régiment de cavalierie de Villequiert pourra estre
icy dans les derniers jours de la semaine prochaine.
Je feis partir avant hyer un convoy de dix huict cens
septlers de farines, escortépar environ quinze cents hommes
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 221
de pied et deux cents cinquante chevaux; il a passé à
lîapaume, et les charettes en sont revenues dès hyer au soir,
lesquelles j'ay retenues pour faire un autre convoy de
douze cens septiers de farine, lequel j'espère faire partir
demain matin vingtcinquième du courant, pourveu que
M'"'* les généraux envoyent l'escorte que je leur ay demandée.
Pour faire passer les troupes qui ont escorté ledit con-
voy, j'ay esté obligé de faire donner deux mil cinq cens
livres aux trois compagnies suisses venues de Calais et
d'Ardres, dix huict cens livres au régiment de Vervins,
à compter de ce qui luy est deub de son quartier d'hyver,
cinq cens livres à M. de Seyron qui a conduict led. convoy
pour employer à la subsistance des Italiens qu'il a ame-
nez de la Fére; outre cela, il a fallu achepter de la
poudre pour distribuer aux soldats et leur donner de quoy
se deffendre par les chemins. Ce n'est pas que M. le mar*'
d'Hoquincourt ne donne volontiers les choses que l'on
désire de luy; mais je reconnois que, pour avoir créance
auprès de luy, il ne luy faut rien demander de tout ce que
l'on peut avoir pour de l'argent.
V. É. verra, par la lettre cy joincte, les nouvelles les
plus fresches que j'ave receues de l'armée; et Elle doibt
estre, s'il Luv plaist, persuadée que tout le monde par
deçà travaille de toutes ses forces pour le secours d'Ar-
ras, et que M. de Turenne s'y employé avec autant d'ap-
plication que si la place estoit à luy, et que toute sa
fortune despendît du salut d'icelle.
Mess""* les surintendants m'ayant escrit qu'ils avoyent
trouvé encores deux personnes pour remplir les unziéme
et douzième charges d'intendant des finances, et qu'il estoit
nécessaire que j'en signasse les commissions, je l'ay faict,
non seullement par ce qu'il m'ont marqué que V. E. le
desiroit, mais parce que j'ay creu, suivant ce que j'ay eu
l'honneur de luy entendre dire plusieurs fois, que c'étoit
son intention. L'une est remplie du nom de M. Housset,
228 MÉMOIRES
trésorier tles parties casuelles, et l'autre a esté laissée en
blanc, l'ayant demandée en cette sorte. T'ay aussv signé
deux brevets d'asseurance de la somme de deux cents
mille livres chacun pour le prix de ces charges, et j'ay
expédié une lettre de cachet à M. le Garde des sceaux, affin
qu'il ne feist point de difficultés de sceler lesd. commis-
sions, et leur ay envoyé le tout par celuy qu'ils m'avoyent
despesché exprés. Je suis de V. É. le très humble et très
obligé serviteur.
Le Tellier.
Après avoir bien travaillé sur des lettres en chiffre qui
ont esté cy devant interceptées, nous croyons avoir trouvé
que M. le comte de Fuensaldagne recommande au comte
de Broué d'envoyer au camp le plus de poudre qu'il pourra,
avec des boullets de quart et demy quart de canon, luy
faisant congnoistre qu'il n'a que faire de se mettre en
peine de luy envoyer du canon. Il luy prescrit, à ce qu'il
nous semble, de faire partir le convoy de Cambray, et de
prendre le chemin d'entre Péronne et Bapaume, ce qui
nous donne occasion de juger que nostre armée a tout à
faict osté la communication de Douay et Cambray avec les
lignes; mais il paroist aussy par là que les ennemis n'ont
pas besoin dans leurs lignes de boullets à gros canon,
et que celuy qu'ils préparent n'est que pour leur deffense
dans lesd. lignes.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 319-322.)
XXIX.
Le Tellier à Mazarin (1654, 26 juillet).
Du dimanche 26 juillet 1654, à Péronne.
Le s'" du Rouvroy, l'un des chevaux légers de la com-
pagnie du Roy, me rendit hycr sur les cinq heures après
DU MARECHAL DE TURENNE. Î29
midy le mémoire qu'il a plù à V. E. de m'adresser des 21
et 22 du courant; et une heure après le s"" Le Nain, ingé-
nieur, m'aporta le dupplicata de la part de M. de Ligniéres,
gouverneur de S' Quentin. J'y av veu les divers âdvis
qu'on a donné h V. E. des advantages remportez sur les
ennemis, et les asseurances de la levée prompte du siège
d'Arras; Elle les prendra, s'il Luv plaist, pour un effect de
la conduitte de nostre nation, qui s'imagine avsément tout
ce qu'elle désire ou qu'elle craint; et Elle doibt eslre per-
suadée, s'il Luv plaist, que, comme on Luv donne de
grandes espérances de la levée du siège d'Arras; qu'en
mesme temps on en publie la perte ailleurs avec des termes
si précis, qu'en vérité, si j'etois plus esloigné de nostre
camp que je ne suis, j'aurois cru les ennemis dedans il y a
plus de six jours; ce ne sera pas ce qui sauvera la place,
mais bien la continuation de la vigoureuse deflFense des
assiégez, avec la valleur, bonne et prudente conduitte,
et parfaite union de Messieurs les généraux ; vous pouvant
asseurer que rien au monde n'est à y désirer, que la per-
sonne de V. E., Laquelle, par son auctorité et son sçavoir
faire, leur inspireroit beaucoup de choses dont il ne s'ad-
vise [sic-] pas, et leur fourniroit les movens de les exé-
cuter. Hors cela, je La supplie de croire qu'on travaille dans
l'armée pour le salut d'iVrras avec la mesme afifection que
les historiens raportent que les François les plus zélez ont
eu dans les siècles passez pour le service du Roy et de la
France. V. E. aura veu, par ce que je me suis donné l'hon-
neur de luv envoyer de temps en temps, le véritable estât
des affaires de deçà, premièrement le 18 par Paris, le 19
par un paysan, les 21 et 24 par Paris et le mesme jour 24
par un pavsan ; et je me disposois à Luv en envoyer encores
un hyer, quant le s"" du Rouveray me rendit son paquet ;
et Elle aura bien remarqué sans doubte que j'ay donné h
Mess'' les généraux les advis que j'av receu de la force
des ennemis, des motifs de leur entreprise, et la mau-
^30 MEMOIRES
vaise opinion qu'ils ont du sucés, qui est tout ce qui
peut servir à M'* les généraux pour régler leur con-
duicte pour les chasser, ou les obliger à lever le siège par
autre voye.
Je n'ay pas manqué aussv de leur expliquer les deux
premiers poinctz dontV. E. me chargea en partant de Sedan,
d'attaquer les lignes ou d'oster les vivres aux ennemis ;
mais je ne me suis point faict entendre du dernier, qui est
la diversion, d'autant que V.»E. estima qu'il ne faloit faire
qu'à toute extrémité, crainte qu'on ne prist promptement
ce party là, comme le plus facile, quoy qu'il fust le moins
utile pour le service du Roy, et que, s'ilz attaquoient pas
les lignes, ilz ne pouvoient sçavoir ce qu'ils auroient à
espérer du soing qu'ils prendroient de couper les vivres
aux ennemis, en se postant prés d'eux, qu'aprez v avoir
séjourné quelque espace de temps, ne pouvant pas arriver
que les vivres leur manquassent tout en un jour, et V. E.
verra, par les lettres que je luy adresse de Monsieur de
Turenne, de M'* de Navailles, Broglio et Brachet, avec quel
fondement on en peut bien espérer, et ce qu'il paroist
desjà de leur nécessité à l'esgard des vivres et des muni-
tions de guerre, si M'''' de Navailles et Brachet vont viste
dans leur prognoslicq. Monsieur de Turenne y marche
fort lentement, et V. E. sçaura, selon sa prudence, former
son jugement sur la diversité des tempéramments qui font
la différence des advis.
Le convoy que j'avois projecté de faire partir hyer a esté
retardé jusques à ce matin, à cause que M"" de Turenne
n'estant pas au quartier pour commander l'escorte, lorsque
ma lettre y arriva, elle ne nous vint qu'hyer trop tard.
M. des Hâves est passé à la faveur de ce convoy avec ses
cinquante chevaux d'artillerie et des charettes du pavs que
je luy ay fait donner pour voicturer à Bapaume de la
poudre, du plomb, de la mesche et des outilz, que ces
messieurs avoyent demandé. Le trésorier de l'artillerie est
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 2?A
aussy allé au camp porterla subsistance de l'esquipage pour
laquelle Messieurs des finances ont fait payer comptant la
somme de six vingt mil livres, ainsy que ce trésorier m'a
asseuré, et parce moyen les clameurs cesseront pourquelque
temps. Led. s*" des Hayes a envoyé quérir des munitions à
Compiégne ; j'ay donné de l'argent pour les voictures; j'en
av donné aussy pour refaire les aflPusts des deux pièces
qu'il a amené de Stenay, qu'il m'a dit ne rien valloir, et
j'ay encores pavé les voictures pour les munitions d'ar-
tillerie du convov- Enfin, pour cinq cens livres, toutes
choses demeureroyent, si on n'y pourvoioit exlraordinaire-
ment.
A cette occasion, je doibs dire à V. E. que, par toutes
les nouvelles que j'av de l'armée, on me mande qu'il y a
grande nécessité parmy les bas officiers, et mesme les
cavaliers, et que M. de Turenne a promis une demie
monstre à l'armée à la fin de ce mois cy, sur ce qui lui a
esté escrit de la part du Roy. J'ay eu l'honneur de faire
sçavoir à V. E. par mes dernières que j'avois escrit à M. le
mar*' d'Aumont pour l'induire à lever de la milice dans
son gouvernement, pour occuper Béthune ou Lilers. Elle
verra la réponse qu'il m'a fait par la coppie de sa lettre^
que je joins icy, laquelle j'ay envoyée à Messieurs les
généraux, afin d'avoir leur advis et m'y conformer. Je
leur ay aussy fait sçavoir ce que M. d'Elbeuf a offert au
Roy, et la réponse de Sa Ma*®, pour avoir aussy leur sen-
timent.
Et je leur ay adressé en mesme temps la lettre que
M. le comte de Brienne m'a escrit par ordre de Sa Ma*®
touchant le courrier ordinaire qui a esté arresté par la
1. Ecrite de Boulogne le 24 juillet 1654 (arch. hist. de la
Guerre, vol. 157, n'' 137); la copie à laquelle Le Tellier fait
allusion ici est conservée aux archives des Affaires étrangères.
Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 312.
232 MEMOIRES
i^arnison de Rocroy, afin qu'ils envoyent un trompette h
M. l'Archiduc, pour luy faire la déclaration y contenue,
et me faire sçavoir la response qu'il leur fera.
M. de Sevron arriva hier icy de Bapaume, avec les
hommes et la pièce d'artillerie qui avoit amené de la Ferre ;
il doibt séjourner aux environs de cette ville, et y attendre
les ordres de Messieurs les généraux, pour aller occuper le
poste de Miraumont avec son infanterie et cinq cens
chevaux qu'ils luy envoyeront pour empescher les convoys
que les ennemis projettent de faire dans leurs lignes de
Cambrav par le chemin d'entre Péronne et Arras; et
cependant il est allé conduire le convoy à Bapaume, et l'a
fortiffié de 100 hommes qu'il a tiré de son infanterie de la
Fére ; et, si dans deux jours Messieurs les généraux ne
luy donnent de leurs nouvelles, il fait estât de remener
ses hommes et son artillerie à la Fére.
M. le comte de Charost et M. de Rouville ont mis en
marche les deux compagnies suisses qu'ils avoit [sic] rete-
nues dans leurs places, en suitte de la lettre que je leur ay
escrit depuis que je suis en cette ville, où je crois qu'elles
arriveront mardy ou mercredv prochaine Elles serviront à
escorter le convoy que nous préparons pour ce temps là
avec cent hommes de recrue du régiment d'Arbouville et
le régiment de cavalerie d'Aumonl de 400 m^% à ce qu'on
dit, qu'on nous fait espérer aussy. Quant à M. de Belle-
brune, il m'a envoyé une lettre de M. de Turenne par
laquelle il luy mande d'envoyer à M. le comte Broglia les
hommes qu'il luv demandera de sa garnison, et m'a
mandé que, si tost qu'il aura de ses nouvelles, il y satis-
fera.
J'ay adressé à M. Brachet plusieurs coppies imprimées
des ordonnances- et de l'instruction concernant les Lor-
1. C'est-à-dire le 28 ou le 29 juillet.
2. Données à Sedan le 2 juillet précédent : 1° « Ordonnance
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 233
rains, et l'av prié d'en faire distribuer au camp des Lor-
rains la plus grande quantité qu'il pourroit, en la forme et
par les moyens qu'il jugeroit pour le mieux.
Le gentilhomme anglois^ que V. É. sçayt avoir esté
envoyé par M. Servien et amené par M. de Bordeaux en
cette ville, est à l'armée présentement auprès M""* les géné-
raux, qui mie feront advertir de la résolution qu'ils pren-
dront sur ses propositions, et de ce qu'il fera pour l'exécu-
tion d'icelles. Cependant il arriva hyer en cette ville un
colonel irlandois nommé Sulivan, qui a cy devant servy
pendant vingt années les Espagnols, lequel m'a dict
qu'il avoit part au dessein de nostre Anglois, et que pour
travailler à l'exécution il avoit amené de Paris à Amiens,
conjoinctement avec le colonel Flarty, quatrevingtz soldatz
et quinze officiers irlandois,, qui avoient quitté le camp des
ennemis par l'intelligence que luy et son camarade avoient
avec les colonels qui les commandent, et qu'il estoit aussy
arrivé à Amiens par Doulaus douze autres soldatz avec
quatre officiers, et qu'il luy estoit besoing d'avoir ordre
pour faire recevoir h Doulans ceux d'entre lesd. soldatz et
officiers qui estoient à Amiens, qui le voudroit suivre,
ensemble ceux qui y arriveroient cy après du camp des enne-
mis, et un pareil ordre aussy à ceux qui demeureroient avec
son camarade, et qui luy arriveroient aussy des ennemis, et
provision pour leur subsistance; et, bien que je croye qu'il
du Roy pour rappeler au service de S. M. les Lorrains et, à
faute de ce, être procédé contre eux par les peines y contenues »
(Bibl. nat., ms. fr. 4189, fol. 4); 2" « Ordonnance du Roy pour
asseurer les coUoneiz, cappitaines, officiers et soldats des
trouppes de l'armée de Lorraine du traittement qu'ils rece-
vront, venantz au service du Roy » [ibid., fol. 7). L'envoi de ces
ordonnances fut fait par Le Tellier le 21 juillet, témoin l'ac-
cusé de réception de Brachet en date du 24 (arch. hist. de la
Guerre, vol. 157, n°140).
1. Voir ci-dessus, p. 220.
^34 MEMOIRES
y ayt subject de craindre que ce quartier là ne fasse des-
bander les Irlandois qui sont avec M. de Turenne et M. de
la Ferté, veu l'inclination de ceux de cette nation, qui
aynient à changer, et qui prendront plaisir à estre en repos
et vivre commodément, néantmoins pour faciliter l'effect
des propositions faictes par led. gentilhomme angloys,j'ay
expédié les ordres du Roy ainsv que ce colonel les a desirez,
et j'av envoyé un commis de l'extraordinaire pour distribuer
2000 livres que M. de Bourdeaux luy a fait donner, des
30 mil livres que M. de Servien luy a confié, aux officiers
et soldats de cette nation, à raison de quatre solz pour sol-
dat, huict solz pour sergent, vingt solz pour enseigne,
trente solz pour lieutenant et cinquante solz pour cap-
pitaine, et ce par les ordres de M. Piètre en l'absence de
M. de Bordeaux; et outre cela j'ay fait l'ordre pour le pain
que M. Piètre ordonnera.
En mesme temps, j'en ay donné advis à M. de Turenne
et à M. de la Ferté et leur av remarqué l'inconvénient que
j'apréhendois, duquel pourtant je crois que nous ne rece-
vrons pas grand préjudice, d'autant que la chose ne peut
pas durer longtemps, et que dans huict ou dix jours M""' de
Turenne et de la Ferté verront bien ce qu'il y aura à
espérer de solide des propositions faictes par cet Anglois,
et qu'en suitte on pourvoira à toutes choses en la forme
qu'ils estimeront la meilleure pour empescher le mau-
vais effect que pourroient faire ces lieux d'assemblée
proche l'armée, et le payement de la subsistance pendant
que ceux de cette nation là, qui nous servent, fatiguent et
souffrent de la nécessité.
Je fais sçavoir à M. de Turenne la grâce que V. E. a
procuré auprès du Rov à Mess*^* de Rouvroy au cas que
leur frère meure. J'en rends grâces de tout mon cœur à
V. É., et La suplie très humblement de trouver bon que
les 50000 livres tournent au proffit des frères, et non pas
de la veufve du cappitaine aux gardes, laquelle sera seu-
I
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 235
lement pavée des conventions portées par son contrat de
mariage, sans profïiter de la récompense que le Roy accor-
dera, s'il plaist à V. E., aux frères, à l'exclusion de la
veufve. Je suis son très humble, très obéissant et très
obligé serviteur.
Le Tellier.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 338-343.)
XXX.
Le Tellier à Mazarin (1654, 29 juillet).
Du XXIX® juillet au soir 1654, à Péronne.
Le xxvi^ du courrant, je feis partir h viii heures du soir
un paysan pour aller porter à Vostre Eminence les nou-
velles que nous avions; le xxvii^, celuy qui commande le
régiment de cavalerie de feu Mons*" de Beaujeu partit d'icy
pour se rendre à Sedan, qui aura dict à V. E. la mort de
son m*^ de camp, et ce qu'il sçavoit du combat; le xxviii®
au matin, un officier du régiment de M. le marquis de
Richelieu en partit aussy pour Sedan, et Mons"" Le Breton,
cappitaine dans S*® Maure, incontinent après midy, qui
auront rendu compte à Vostre E. de toutes choses.
Depuis ce temps là, j'ay receu les lettres cy joinctes de
M' Bracheti, et non pas le destail du combat de Mons"^ de
Beaujeu, que M. de Turenne m'avoit mandé qu'il m'en-
voveroit.
Mons"" des Hayes, lieutenant de l'artillerie, revint hier
au soir du camp, lequel m'a dict une chose qui peut
esclaircir un article de la lettre dud. s' Brachet, qui est
1. Conservées, comme la présente pièce, dans le volume
Pays-Bas, 33, aux archives des Affaires étrangères, ces lettres
sont datées des 24 (fol. 315-316), 25 (fol. 325-326, et duplicata,
fol. 329-330), 26 (fol. 344-345) et 27 (fol. 346-347 V).
536 MÉMOIRES
qu'un cornette du rég^inient de M. de Turenne estant
retourne des lignes des ennemis, où il avoit esté mené pri-
sonnier, a raporté à M. de Turenne avoir veu entrer dans
lesd. lig^nes des ennemis, le lundi xxvii® au matin, le régi-
ment de Croates, les cavalliers ayant de la poudre sur la
crouppe de leurs chevaux. Led. s"" des Hayes est revenu
pour faire conduire au camp les deux petites pièces qu'il a
amenées de celuy de devant Stenay, prenant pour cela
l'occasion d'un convoy de vivres que nous ferons partir.
Dieu aydant, le dernier jour de ce mois pour Bapaume.
Il passa icy le 27* au matin un cappitaine du régiment
de Tracy, avec six officiers et trente cinq cavalliers de son
régiment, qui s'estoyent sauvez à Hesdin, lesquels ne con-
viennent guiéres de leurs faicts avec ceux qui estoyent près
de Mons' de Beaujeu en cette occasion là, qui ont passé
ce jourd'huy par cette ville, accompagnans son corps,
qu'on porte en sa maison en Bourgongne. Ayant envoyé à
Mess*^* les généraux la coppie de la lettre que M. le mar*'
d'Aumont m'a escript sur la proposition que je luy avois
faict de lever du monde dans son gouvernement pour
garnir les postes de Lilers ou de Béthune, pour avoir leur
advis, ils m'ont mandé qu'ils luy envoyeroyent quinze
cents chevaux de Béthune avec ordre de faire tout ce qu'il
ordonneroit, et qu'ils n'en pouvoyent pas envoyer davan-
tage, ce que je luy ay faict sçavoir; et j'auray sa response
dans demain pour tout le jour.
Le s"" de la Guette m'a escrit, que par les dernières nou-
velles qu'il a receues de Bretagne, Mons"" le marquis de la
Melleraye se doibt rendre auprès du Roy sitost que les
sièges seront parachevez : ce sont les propres termes de sa
lettre.
Nous n'avons point de nouvelles de nostre Anglois, qui
est au camp ; le s"" Brachet m'ayant seulement mandé que
dans trois jours au plus tard on verroit quel succès auroient
ces propositions qu'il auroit faictes pour le service du Roy.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 237
J'ay escrit de la part du Roy à mess""** le^ gouverneurs
des villes et places de cette province, pour leur recomman-
der bien expressément de faire taire garde aux portes des
villes et aux passages des rivières, pour arrester les déser-
teurs qui s'y présenteront; et, sur l'advis que j'ay eu, que
quelques habitans des villages de la frontière, et qui sont
soubz la contribution, portoyent secrettement des vivres
dans le camp des ennemis, j'ay expédié une ordonnance^
portant deffences estroictes de ce faire, sur peine de la
vie, et j'en ay adressé des coppies aux gouverneurs de Hes-
din et de Doullens en diligence, h cause que si ce mal est
à craindre, c'est plustost de ce côté là que d'ailleurs. J'en
faicts tenir aussy aux autres gouverneurs de la frontière, et
je n'obmetz rien de ce que je voy nécessaire pour incom-
moder les ennemis et assister les nostres.
J'avois prié M""' les surintendants de faire un fonds de
douze mille livres entre les mains du trésorier de l'ex-
traordinaire pour les despenses de l'armée : ils ont envoyé
ce jourd'huy trente mille livres au lieu de douze en cette
ville pour le mesme efFect, laquelle sera mesnagée, de
mesme que s'ils n'avoient envoyé que ce que je leur
avois proposé.
Jacquier avoit promis à V. E. de fournir en Guyenne
neuf mille rations de pain de munition par jour pendant
trois mois, auquelles on en debvoit distribuer 40 rations
par jour à chacune des 23 compagnies qui sont en Angoul-
mois et en Xainctonge, et ayant veu par les lettres de
Mess""' de Montauzier et d'Estrades que le pain ne se four-
nit point, Jacquier, qui est icy pour les affaires de l'armée,
m'a dict que M""^ les surintendants n'ayant point estimé à
propos de luy donner des assignations, il a creu que cette
fourniture n'étoit point nécessaire. Cependant et l'un et
1. Donnée à Sedan, le 22 juillet 1654 (Bibl. nat., ins. fr. 4189,
fol. 31).
238 MÉMOIRES
l'autre de ces Messieurs se plaignent de la foulle que les
trouppes apportent aux provinces dans lesquelles ils com-
mandent; sur quoy il semble que, pour le soulagement des
peuples, il seroit h propos de leur desduire sur la taille la
despense du pain qu'ils ont fourny, et continueront de faire
jusqu'à ce que les trouppes sortent, à tel prix la ration que
V. É. estimera à propos, ce qui leur sera une consolation
dans leurs soufifrances, qui durent longtemps sans relasche ;
il sera nécessaire que V. É. face sçavoir à Mess""^ les surin-
tendants ce qu'elle résoudra là-dessus. Je suis, de Vostre
Éminence, le très humble, très obéissant et très obligé ser-
viteur,
Le Tellier.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 350-352 v°.)
XXXI.
Le Tellier à Mazarin [iQb^, 20 juillet).
Du XXX* juillet 1654, à Péronne.
J'adjousle ces lignes au mémoire que j'eus hier l'hon-
neur d'escrire à Vostre Eminence, tant pour luy adresser
les lettres de M. Brachet, dont il est faict mention en ice-
luy, lesquelles furent obmises, par celuy qui ferma mon
pacquet, d'y estre joinctes, que pour lui en adresser une
autre d'un commissaire qui est à Bapaume pour le faict
des vivres, par laquelle Vostre É. verra ce qui s'y faict, et
les nouvelles qu'il donne du camp.
Il arriva hyer au soir tout tard un officier de cavallerie
qui va à Paris pour ses affaires particulières avec congé
pour six jours, lequel me dict que Mess""' les généraux
avoyent donné ordre à Mons"" le c. Broglio d'aller brus-
1er des villages du comté de Saint Paul, et de prendre,
s'il pouvoit, le chasteau^, dans lequel ils ont apris que
1. Cf. ci-dessus, p. 9.
DU MARECHAL DE TURENNE, 239
s'est retiré le s"" de Louvigny, qui est celui qui commau-
doit le corps qui combatit contre celuy qui estoit soubz la
charge de feu M, de Beaujeu, et que ce qui a donné lieu
à cet ordre est que Mess'"' les généraux ont esté advertis
que led. Louvigny, avec ceux qui s'estoyent sauvez de ce
combat, préparoyent un convoy dans led. comté pour faire
entrer dans le camp des ennemis, et que M. le Prince avoit
distribué les villages dud. comté à vingt sept régimentz
pour en tirer chaque jour les vivres nécessaires pour leur
subsistance. Led. officier me dict aussy que mess""* les
généraux estoyent advertis que les ennemis préparoyent
un grand convoy, sans lequel ils jugeoient bien qu'ils ne
pouvoyent achever leur entreprize, les petits n'estants pas
suffisans de leur en donner le moyen. C'est pourquoy
Mess"^' les généraux travailioyent à empescher que ce
grand convoy ne passast, d'où apparemment despendoit
la décision de l'affaire. Je suis de Vostre Eminence le très
humble et très obéissant et très obligé serviteur,
Le Tellier.
(Arch. des Ati". étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 353 et v°.)
XXXIL
Le Tellier à Mazarin (1654, 31 juillet).
Du dernier juillet 1654, à Péronne.
J'ay eu l'honneur d'escrire à V. É. le 26 du courant par
un paysan de cette ville, le 29 par un messager de la
Ferre, le 30® par un messager d'icy, et j'auray celuy de luy
envoyer par un piéton de M. de Bridieu les lettres que
j'ay receues de M. Brachet depuis ma dernière, et la coppie
d'une lettre que j'ay receue de jVP de Turenne, qui infor-
meront V. E. de toutes les nouvelles de deçà.
Il est certain que les ennemis assemblent tout ce qu'ils
240 MEMOIRES
peuvent de chevaux de tout costez, pour faire porter dans
leur camp des munitions de g'uerre.
Il vient de revenir un tambour que j'avois envoyé
depuis quelques jours à Cambray pour essayer d'aprendre
ce qui s'y faisoit, qui m'a raporté que cette nuict cy on
avoit fait partir de Cambray un grand convoy, mais qu'on
l'avoit fait rentrer ce matin, et qu'il n'en sçavoit point la
cause : ce qui a du raport avec ce qu'on m'a escrit aujour-
d'huy de Bapaume, que la cav"^, qui estoit postée dans les
contrescarpes, estoit allée à la guerre, et qu'elle avoit
ramené trente ou quarante chevaux qu'elle avoit prise [sic]
sur les ennemis; et c'est ce qui est cause, à mon sens, que
Messieurs les généraux ne m'ont pas envoyé l'escorte qu'ils
m'avoyent fait escrire par M. Brachet qu'ilz m'envoye-
royent ce matin pour servir au convoy que j'av fait pré-
parer pour porter des farines à Bapaume, ainsy que j'ay eu
l'honneur de luy escrire.
J'ay aussy eu celuy de mander à V. E. que j'avois des-
pesché à M. le mar^' d'Aumont pour lui faire sçavoir que
M. de Turenne et M"" le mar*' de la Ferté ne pouvoient
lui donner trois mil chevaux qu'il demandoit pour empes-
cher les convoys d'Aire, mais qu'ils luy oflFroient quinze
cens chevaux pour, avec les hommes qu'il tireroit de son
gouvernement, s'employer à cet efifect là. Je viens présen-
tement d'avoir sa response, qui contient qu'il n'est pas
homme h se mettre à la teste de 1,500 chevaux, et que,
pour les hommes de son gouvernement, il n'en pourroit
avoir d'autres que ceux qui sont dans le régiment de Vil-
lequier, qui arrivera aujourd'huy à Amiens.
Nous avons veu icy une lettre de M. le marquis d'Hoc-
quincourt du 27, qui porte qu'on se debvoit loger sur la
demie lune la nuict du 27 au 28, et qu'on avoit fait deux
descentes dans le fossé de la place, pour aller au bastion
qu'on attaque : en sorte que dans huict ou dix jours le Roy
en pourroit estre le maistre. Par ceste mesme voye, il
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 241
escrit à Madame sa mère que V. E. l'avoit chargé d'as-
seurer M. le mar*' son père que Sa Ma^® esloit fort satis-
faite de luy, ce qui fait un très bon effect de ce costé cy,
en ce qu'il a l'esprit plus content, et prend plus de con-
fiance en moy.
M. le mar*' d'Hoquincourt ne se guérit pas de l'appré-
hension qu'il a que le Roy vienne en cette ville. Il a dit à
ceux qui l'entretiennent que, sur le moindre ordre de Sa
Ma*^, il remettroit sa place, mais que de l'en chasser comme
on a fait M' de Manicamp de la Fère, par l'approche de
Sa Majesté, est une chose qu'il ne pourroit souffrir. Je croy
qu'il seroit bon que, si M. le marquis d'Hoquincourt est
auprez de V. E., qu'Elle s'explique avec luy du lieu où
pourroit séjourner le Roy quand il viendra en ces quar-
tiers, et que cela se dise sans affectation, ou bien que, dans
les mémoires qu'Elle me fera l'honneur de ra'envoyer, Elle
en mette quelque chose que je puisse faire voir.
J'ay receu de mon correspondant des nouvelles du 23. Je
pense que son général n'aura pas manqué d'informer des
mesmes choses V. E., de Laquelle je suis comme je doibz,
très humble, très obéissant et très obligé serviteur,
Le Tellier.
Comme je fermois mon pacquet, j'ay receu une lettre
de M. Brachet pour V. E., dattée de ce jourd'huy^, que je
lui envoyé avec les papiers qui y estoyenl joints.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 364-365).
XXXIIL
Le Tellier à Mazarin (1654, l^"" août).
Du premier aoust 1654, à Péronne, au soir.
Je me sers de l'occasion du voyage que ce gentilhomme
1. Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 358-359.
II 16
?4Î MEMOIRES
va faire à la Cour pour faire tenir à V. E. une lettre de
M. Brachet', qui est de ce jourd'hui, avec le dupplicata de
celles qu'il s'est donné l'honneur de Luy escrire les 29, 30
et 3i du mois passé', dont je vous av adressé les originaux
par des voyes différentes. J'y joints aussy une lettre de
M. le comte Broglio^, qui lui rend compte de ce qu'il fait
pour fournir le pain au camp. Nous avons fait encores por-
ter aujourd'huy de cette ville une bonne quantité de
farines pour Bapaume, où le s' Jaquier trouve moyen d'en
faire porter plus de cent sacs par chacun jour sur des bou-
riques qui passent sans escorte : de sorte qu'à mon sens il
y a présentement h Bapaume des farines pour fournir l'ar-
mée jusqu'à la fin du présent mois, comptant ce qu'on
espère que M. le comte Broglio pourra fournir de son
costé. Enfin l'abondance du pain est telle dans nostre camp,
que la ration ne s'y vend que 15 deniers, au raport de
tous ceux qui en reviennent. J'ay dépesché à M. d'Elbeuf
pour le convier de venir asembler la noblesse et la milice,
suivant son offre, ensuite de l'advis de M" de Turenne
et de la Ferté. Le régiment de cavalerie de Villequier
a deub partir aujourd'huy d'Amiens. Il est de 350 m®'
armez de cuirasses, à ce qu'on m'a mandé. Le comte de
Fuensaldagne ayant ouy le trompette de M. de la Ferté
Senneterre, a renvoyé plusieurs lettres toutes ouvertes qui
avoyeut esté ostées à l'ordinaire de Champagne^, les-
quelles je n'ay pas donné à ce gentilhomme, sçachanl qu'il
1. Arch. des AfT. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 383-
384 v°.
2. Nous avons mentionné dans une précédente note la lettre
du 31; celle du 30 constitue les feuillets 356 et 357 du volume
Pays-Bas, 33; quant à celle du 29, elle n'y a jamais figuré.
3. Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 360-
361 v°.
4. Voir ci-dessus, p. 213, note 1, et 231-232.
DU MARECHAL DE TURENNE. 243
s'en va seul, et qu'il ne prend point de précautions pour sa
seureté.
Hyer au soir, le paysan qui fait profession de hanter les
armées me rendit le pacquet de V. E. du 26 du passé.
J'ay envoyé aujourd'huy à Messieurs les généraux, par l'oc-
casion de nostre convoy, la lettre que V. E. leur fait l'hon-
neur de leur escrire, et ay fait ses compliments ce matin
à M. le m*' d'Hocquincourt, qui est allé coucher h Ham.
Ce messager là a esté cinq jours entiers à venir du camp
devant Stenay en cette ville, et le lacquay de M. d'Ho-
quincourt a aporté des lettres du 27, et est arrivé trente
six heures plus tost que luy. J'ay beaucoup d'impatience
de recevoir les ordres de V. E. sur les lettres interceptées
que je luy adressay hyer dans le pacquet du s"^ Brachet, et
sur les advis que le général de mon correspondant luy a
sans doute envoyé cette semaine cy du lieu de sa rési-
dence. Je demeure toujours de V. E. très humble, très
obéissant et très obligé serviteur,
Le Tellier.
Depuis avoir escrit ce mémoire, j'ay receu la lettre de
V. E. du 29 par un piéton de Guise.
(Arch. des AfF. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 385-386.)
XXXIV.
Turenne à Le Tellier (1654, l^"" août)i.
Je viens tout à cette heure de lire celle qu'il vous a plu
1. De cette lettre, qui n'a pas trouvé place dans le recueil
Barthélémy, on possède deux textes manuscrits.
L'un porte le n° 190 dans le volume 157 des archives histo-
riques de la Guerre ; il est précédé du titre : « Duplicata de la
lettre envoyée le premier jour d'aoust pour response à celle
du dernier juillet ». Bien qu'elle ne soit pas signée, cette pièce
244 MÉMOIRES
m'escrire^, après l'avoir fait déchiffrer, et le mémoire
aussi. Je demeure dans ma mesme pensée, que, si nous
eussions esté en estât de faire un aussi grand siège que
celuy d'Aras^, on eût pu peut estre prendre ce parti là,
mais pour ne rien faire qui équivale la perte d'Aras. Je croi
qu'il vaut mieux demeurer comme nous sommes. Il est
très certain que si nous ne faisons pas lever le siège par
nécesité, nous le retardons beaucoup, et par le courage
qu'une armée en veue donne à ceux de la vile, par les
incomodités que l'armée ennemie reçoit de ne rien avoir
durant un grand siège, que par la cavalerie qui passe avec
grande peine, par la fatigue d'estre continuellement sous
les armes, et aussi que l'ennemi tireroit de toutes choses,
peut être tenue pour un original : d'une part, le papier en est
identique à celui d'une lettre de Turenne, en date du 5 août
(Barthélémy, p. 39 et 40), qui figure au même volume sous le
n° 197 ; d'autre part, nous croyons y reconnaître l'écriture de
Du Han, secrétaire de Turenne, dont il y a dans ce volume un
autre spécimen, désigné par le n° 5. Le chiffre de cette lettre,
— laquelle ne présente en clair que la première phrase et
quelques mots isolés, — est celui dont Turenne se servait pour
correspondre avec Le Tellier (cf. volume cité, n°' 111, 112,
148, 180, 185, etc.).
L'autre texte est conservé aux archives des Affaires étran-
gères [Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 387). Il est entièrement
établi dans le chiffre de la correspondance de Le Tellier avec
Mazarin, mais accompagné d'un déchiffrement interlinéaire.
Nous suivons le premier de ces deux textes, en tenant
compte toutefois des particularités par lesquelles le second s'en
différencie, et que nous signalons le cas échéant.
1. Le texte des Affaires étrangères porte simplement : de lire
votre lettre, après.
2. Ici est intercalé le chiffre ôO, qui, surmonté d'un double
accent, est, semble-t-il, dépourvu de sens. Ce chiffre repré-
sente l'une des syllabes vi et ou, selon qu'il est surmonté d'un
accent simple ou d'un accent circonflexe.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 245
tant vivres, canon, que munitions de guerre', au triple de
toute la Flandre, si nous- n'estions ici. Tout cela asseuré-
ment rend la défence plus vigoureuse, et l'ataque plus
foible; le dessein aussi que nous avons de tenter toutes
choses, quand on verra que la place sera en estât de se
rendre, toutes ces considérations font que je suis d'avis de
continuer plustost dans un parti qui peut sauver Aras, que
d'estre asseuréde le perdre, et ne pas gagner beaucoup. Je
me fie aussi fort à la défence de ceux de dedans. Il est cer-
tain, à ce que disent tous les officiers qui y ont esté, qu'il
V a 3,000 hommes de pied, et vous savés qu'il y a près de
1,000 chevaux'^. Tout cela ne sont pas des certitudes^. Je ne
dirai rien à personne de ce que vous m'escrivés^, et sou-
haitte beaucoup que on ait bientost de bonnes nouvelles
de Stenay.
Au camp de Monchi le Preux le premier aoust^.
(Arch. hist. de la Guerre, vol. 157, n" 190.)
XXXV.
Le Tellier à Mazarin (1654, 2 août).
Du 2® aoust 1654, à Péronne,
à 10 heures du soir.
Ayant considéré les advis de mon correspondant du 23
1. Ici est intercalé le chiffre 200, qui paraît n'avoir aucune
signification.
2. Ici est intercalé le chifFre kOO, qui parait n'avoir aucune
signication.
■3. Ici sont intercalés les deux chiffres 200 et 'lOO , qui,
comme plus haut, paraissent n'avoir aucune signification.
4. La phrase qui suit n'est pas reproduite dans le texte des
Affaires étrangères.
5. Dans ce mot manque le caractère représentant le c.
6. Cette date figure seulement dans le texte des Affaires
246 MÉMOIRES
(lu mois passé, et les lettres interceptées que M. Brachet a
adressé h V. E., qui m'ont semblé conformes auxd. advis,
et fort différentes de ceux qu'on a donné jusques icy h
V. Em*=^ de Testât du siège d'Arras, j'ay creu que V. E.
auroit à plaisir de scavoir le sentiment de M. de Turenne
pour former sa résolution; et pour cet effect je luy ay
envoyé un extrait contenant en substance lesdicts advis,
que je luy ay asseuré m'avoir esté envoyez de fort bon lieu,
et estre tout à fait véritables, et luy ay fait remarquer estre
conformes auxdites lettres interceptées; et ensuite je l'ay
prié de me faire scavoir ce qu'il croyoit qu'il fallust faire
en cette occasion pour le plus grand advantage du service
du Roy, m'estant même expliqué à luy du dernier poinct
des trois dont V. E. me chargea en partant de Sedan, qui
est celuy de la diversion. M. de Turenne m'a mandé ce qui
est contenu dans le mémoire en chiffre cy joint^, que j'en-
voye à V. E. pour essayer de prévenir ses ordres, et La sou-
lager autant comme il peut dépendre de mes foibles soins
et services qui sont fait au dessoubz de ce que je doibs, et
qui ne peuvent jamais mériter la satisfaction qu'il plaist à
V. E. m'en tesmoigner.
J'ay donné ce matin à un lacquay de Madame la mares-
challe d'Hocquincourt un pacquet pour V. E., que je n'ay
pu donner au gentilhomme que je m'estois proposé, à
cause qu'il s'est trouvé party, dans lequel pacquet est une
lettre de M. Brachet du jour d'hyer, dont je joins cy le
dupp**. J'y av mis aussy une lettre de M. le comte Broglio.
J'ay accusé par la voye de ce lacquay là la réception du
billet de V. E. du 29 du passé, qui me fut rendu hyer au
soir fort tard.
étrangères, qui ajoute : C'est la lettre de M. de Turenne à
M. Le Tellier.
1. Il s'agit de la pièce que nous venons de donner sous le
n" XXXIV.
DU MARECHAL DE TURENNE. 247
J'accuseray de mesme par celle cv la réception de celuv
du 30 ensuivant, qui m'a esté aporté par un paysan de cette
ville avec les lettres qui l'accompagnoit (sic), que j'ay fait
tenir à leur adresse.
Je ne mande rien à V. E., dans ma lettre du 26, de la
mort de M. de Beaujeu, h cause que je n'en scavois alors
rien de certain, et qu'il v a de l'imprudence de mander à
V. E. des choses qu'on scait luy debvoir donner de la
peine, sans un fondement asseuré. M. de Turenne m'avoit
fait espérer une relation de ce combat, mais il ne me l'en-
voyera pas, car j'apprendz que l'advantag^e que les enne-
mis V ont eu vient de ce que la cav"^ que commandoit
M*" de Beaujeu avoit débridé par son ordre, et qu'elle n'eut
pas le temps de se mettre en estât de faire une bonne def-
fense devant que les ennemis eussent commencé à char-
ger; et de fait M"" de Beaujeu ne put prendre sa cuirace,
sans quov les ennemis eussent esté défaictz entièrement.
V. E. aura veu par mes précédentes la response de M. le
mar*' d'Aumont; le régiment de M. son filz passera demain
icy pour Bapaume avec trois compagnies de M. le marquis
de Reynel. Il sera de l'Anglois ce que V. E. en a préveu :
il dit qu'il n'y a rien à faire, et songe à se mettre à Amiens
pour V faire recevoir les Irlandois qui quitteront les enne-
mis; et V. E. observera, s'il Luy plaist, que le colonel qui
est à Amiens est venu en cette ville exprès pour me dire
que cet Angloislà nous trompoit, et qu'assurément il estoit
dans nostre camp pour servir les Espagnolz, d'où Elle
jugera quelle part il peut avoir au desbandement des
Irlandois, que ce colonel là croit estre deub seulement à
son crédit et à son affection pour la France.
Il ne tirera rien de M. de Bordeaux, qui ne dispose point
de l'argent sans ma participation. Il a donné seulement
jusques icv aux Withz mil livres, et deux mil livres à un
commis de l'extraordinaire, pour la subsistance des Irlan-
dois qui s'assemblent à Doulans et à Amiens. Quant à la
248 MÉMOIRES
seureté de Doulans, j'ay prévenu les ordres de V. E., ayant
fait marcher à Abbeville ceux qui estoyent venus jusques
à présent h Doulans, et ayant envoyé un commissaire à
Doulans pour faire passer à Abbeville ceux qui s'y assem-
bleront, à l'advenir, quant ilz seront au nombre de quatre
vingt seulement.
J'ay donné advis à M. de Rouvroy de la nouvelle grâce
que V. E. lui a procuré auprez du Roy à l'occasion de la
mort de son frère. Je luv en rendz grâces très humbles de
tout mon cœur, qui suis toujours, comme je doibz, son très
humble, très obéissant et très obligé serviteur,
Le Tellier.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 390-392.)
XXXVI.
Le Tellier à Mazarin (1654, 7 août).
Du 7 aoust 1654, à Péronne.
Hyer, sur les sept heures du soir, le messager de la Ferre
me rendit le billet de V. E. du 3, et le dupp'* de celuy
du 2; et présentement l'homme de Guise me vient de
rendre celuy du 4, et le dupplicata de celuy du 3*. J'ay
envoyé dez ce matin h la porte ouvrante une lettre à
Messieurs les généraux pour leur donner part du contenu
aux deux billetz de V. E. du 2 et du 3, et les ay prié de
me faire sçavoir en diligence leur advis sur ce qui se pour-
roit faire pour employer plus utilement les sept mil com-
batans effectifs que le Roy amènera avec luy sur cette
frontière, et sur le lieu où ils croyent que le Roy doive
s'advancer en personne. Je me promez d'avoir leur res-
ponse demain de bonne heure, et je ne double point
1. Voir ces billets parmi les Lettres de Mazarin (VI, 246-
250 et 252-253).
DU MARÉCHAL DE TURENNE. ?49
qu'ils n'ayent eu bien de la jove d'aprendre que le siège
de Stenay doibve aparamment si tost finir. J'advoue qu'en
mon particulier j'en ay une d'autant plus grande, que V. E.
m'avoit fait l'honneur de me mander qu'on n'attacheroit
point le mineur plus tost que le cinq™^ du courant.
Je fus hier tout tard chez Monsieur le mar*' d'Hocquin-
court, pour l'entretenir de ce que V. E. m'a ordonné de
luy dire par le billet du 3 ; mais, l'ayant trouvé à table, je
ne luy pus dire que les nouvelles du siège; et, comme je
suis retourné ce matin chez Iny, je l'ay trouvé party pour
aller faire un voyage dont il ne s'est point expliqué. Pour
moy, j'ay raison de croire qu'il est allé voir Mad® de Chas-
tillon, parce que j'avois esté adverty à l'advance qu'il avoit
grande impatience d'v aller. Je pense mesme qu'il se sert de
Mad® de Carvoisin pour quelque rendez-vous, car elle me
l'a dit elle mesme, et elle m'a demandé si l'on trouveroit
à dire qu'elle vist Mad® de Chastillon pour satisfaire h ce
que désiroit d'elle M. le mar*' d'Hocquincourt; et, puis
qu'il plaist à V. E. de remettre à moy de luy parler en la
forme que j'estimeray à propos, je ne luy demanderay
point son advis sur la route que le Roy doit tenir pour
aller aux lignes, de crainte qu'il ne croye qu'on veut l'in-
duire à dire qu'il vienne à Péronne.
Je ne luy parlerav point aussv d'assembler la noblesse
de son gouvernement, d'aller au devant du Roy, ny d'al-
ler voir Sa Ma^^ à la Fére, d'autant que, par tous les dis-
cours qu'il lient à tout le monde, il est dans la dernière
mesfiance, et ne se cache pas de dire qu'il n'ira plus h la
Cour. Et comme je congnois bien qu'il n'est pas possible
qu'il demeure en Picardie pendant que le Roy y sera,
sans voir Sa Ma'^, aussy crois-je qu'il s'absentera de son
gouvernement durant ce temps là.
Que si V. Em'=* persiste à croire qu'il soit bon de con-
vier M. le mar*' d'Hoquincourt d'aller au devant du Roy,
ou de venir voir Sa Ma'^ à la Fére, j'estime que V. Em"
250 MÉMOIRES
tloit prendre ia peine de luy escrire un mol de sa main qui
contienne des asseurances positives des bonnes grâces du
Roy pour luy, affin de le fortifier contre les soupçons
qu'on luy donne. J'ay apris sur tout cela beaucoup de
choses, mais, comme elles ne désirent pas un remède tout
présent, je me reniez à en entretenir V. E. lors que j'au-
ray l'honneur de La voir.
Je Luy diray aussy en ce temps là quelque autre chose
sur le subject de celuy qui a refusé d'aler à Lilers ou
Béthune, qui fera que V. E. ne s'estonnera pas de la res-
ponse qu'il m'a faicte.
En un mot, il y a bien peu de sincérité en ces quartiers
pour le service du Roy ; et il y aura beaucoup de gens qui
auront besoin de consolation quand le Rov aura obligé les
ennemis de se retirer de devant Arras.
Je feray donner à Monsieur le Comte de Lislebonne
3000 livres des 30000 que Messieurs les surintendans ont
envoyé icy, sur lesquels j'ay fait reprendre les 3000 livres
que le receveur des tailles de cette ville, et les 9000 et
lant de livres que celuy d'Amiens m'avoient prestez sur
mes billetz, qui leur ont esté acquittez à Paris de l'argent de
Monsieur de Nouveau. L'ofiFre de Messieurs les surinten-
dants de leur donner des descharges pour ces parties là a
esté inutile, parce qu'ilz n'ont voulu prester cet argent que
sur mes billetz payables à Paris, comme une lettre de
change, m'ayant déclaré que, ne debvans rien au Roy et
ne luy pouvans rien advancer, la signature de Messieurs
les surintendants ne les pouvoit satisfaire.
Je donnay avant hyer au soir à l'homme de M. de Pau-
liac les advis que j'avois du camp du 5, qui auront satisfait
V. E. Ils portent qu'il est sorty un homme d'Arras par
ordre de M. de Mondejeux, qui dit que les ennemis n'ont
pas encores pris la demye lune; que par delà la demye
lune, du costé de la ville, il y a deux contrescarpes et des
traverses; que tout va bien dans la ville, et que M. de Mon-
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 251
dejeuxa beaucoup d'hommes; que le mesme homme avoit
avallé une lettre dont il l'avoit chargé ', laquelle on tas-
chera d'avoir pour y voir plus particulièrement ce que
M. de Mondejeux mandoit; de plus, que M. de Tracy avoit
deffait 400 chevaux des ennemis qui venoyent du costé
d'Aire dans leur camp, leur avoit pris 3000 grenades et
200 sacqz de poudre. Depuis ce temps là, j'ay receu deux
lettres de Monsieur de Turenne, par l'une desquelles il
me mande que, par ce que celuy qui est sorty d'Arras luy
a raporté, il voit bien que les assiégez ne sont pas si fort
pressez que luy et moy croyons par les advis que je luy
avois envoyez. Il adjouste que les ennemis se vantans
qu'il leur debvoit arriver un corps considérable d'Irlan-
dois, il estoit bon que nous en fussions informez de bonne
heure, afin de prendre les mesures pour l'attaque par
force des lignes des ennemis, auparavant que ce corps là
d'infanterie les eust joincts dans leurs lignes ; mais il ne
me parle point de cette lettre avallée; ainsy il faut qu'elle
ne se soit peu trouver. Je n'ay rien eu de M. Brachet hyer
ny aujourd'huy.
V. E. trouvera cv joint en chiffre ^ ce que nous avons
apris des lettres interceptées que Monsieur de Turenne
m'avoit envoyé, avec une coppie de la response que Mon-
sieur le mar*' de la Melleraye a faite à la lettre que je luy
avois escrit touchant M. le cardinal de Retz. V. E. v verra
aussy quelque chose de conforme à ce que M"" de la Guette
m'a mandé, qui est que mondit sieur le m*' a retenu Mon-
sieur son filz auprez de luy jusques à la fin des sièges.
M. d'Elbeuf est arrivé à Amiens : je partiray demain au
matin pour l'y aller voir, et luy parler de l'assemblée de
la noblesse et de la milice, suivant l'offre qu'il en a faite
au Roy. Je reviendray coucher le mesme jour à Corbie, et
1. Cf. ci-dessus, p. 11, note 1.
2. Voir l'annexe qui suit.
252 MÉMOIRES
je seray de reLoiii' icy le lendemain dimanche de fort
bonne heure au matin, afin de ne point retarder l'exécu-
tion des choses que Messieurs les généraux pourroyent
désirer, ny interrompre la correspondance que j'ay entre-
tenue avec eux jusques cy.
J'ay escrit à Messieurs le m*' d'Aumont et le comte de
Charost, pour estre adverty du desbarquement des Irlan-
dois.
Le Tellier.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 408-411.)
[Annexe à la lettre qui précède.]
J'ay receu le 6® de ce mois d'aoust les lettres intercep-
tées que j'avois envoyées à l'oracle, dans lesquelles il n'y
a rien de considérable que ce qui s'ensuit :
Le comte Salazare, gouverneur de Cambray, écrit à
Fuensaldagne dud. Cambray, le dernier juillet, que, depuis
avoir faict partir le jour précédent le convoy de chevaux
chargés de munitions de guerre, il a receu la lettre du 29®,
en exécution de laquelle il se dispose à faire partir la cava-
lerie, qui est ez environs de Cambray, par de petites parties,
pour aller dans leurs lignes, que Fuensaldagne aura veu
par la lettre que luy Salazar luy a escrite le jour précé-
dent, comme les François ont posté deux mil hommes dans
les fossez de Bapaume, et qu'ilz ont occupé tous les pas-
sages, particulièrement tous les guays de la petite rivière
qui passe au dessus de Bapaume : au moyen de quoy la
difficulté de passer de Cambray aux lignes est bien plus
grande; que néantmoins, on fera toutes les choses possibles
pour exécuter tout ce que Fuensaldagne a résolu, que,
comme il escrivoit. Don Tito Toralto y est arrivé du lieu où
on l'avoit envové pour l'efFect que S. Ex*^^ scavoit; que le
lendemain, premier aoust, on feroit marcher vers le camp
une partie de cette cavalerie ; que ce seroit les cavaliers
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 253
remontez de Condé qui sont soubz la charg-e du comte de la
Suze, qui font bien cent chevaux, les deux compag"nies de
Croattes, et les deux de Bocarme, et que le reste des troupes
suivra, après que ce party sera passé sans beaucoup de
risque, selon ce que luy ont raporté les batteurs destrade
qu'il a fait sortir pendant la nuict, et les g^uides dont il se
sert; et que le chemin le plus seur sera de s'esloigner du
camp des François, laissant Bapaume à main gauche. Sala-
zare adjouste que les cavaliers ont si grande peur de la
poudre, que ny les raisons ny les menaces ne les oblige [sic]
à la charger sur la crouppe de leur chevaux de bon cœur.
Il se plaint que le munitionnaire ne fournist plus de pain
de munition à sa garnison, et de ce qu'on a tiré beaucoup
de munitions de guerre de sa place.
Il V a une autre lettre de Pedro de Vaux à Fuensaldagne
de Valenciennes, le 30^ juillet, qui porte que l'adjudant
Baras est venu dire la diligence des esleuz de Brabant, et,
selon la route qu'il luv a dict qu'on leur a donnée, qu'ilz
arriveront à Douai le deuxiè^ aoust.
J'ay faict uiettre ce que dessus en chifre parce que, si
mon paquet estoit pris des ennemis, j'ay creu qu'il ne
seroit pas bon qu'ils vissent que nous sçavons deschiffrer
leurs lettres.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 402-403.)
XXXVII.
Le Tellier à Mazarin (1654, 9 août).
Du 9^ aoust 1654, à Corbie,
à six heures du matin.
Je viens de recevoir présentement en ce lieu le billet de
V. E. du six', qui contient la redition de Slenav. J'en ay
1. Lettres de Mazarin, VI, 259-260.
254 MEMOIRES
eu toute la joye que je doibs, tant pour l'advantage de l'Es-
tat que pour la satisfaction de V. E.
Elle trouvera cy joint des lettres de M. Brachet du 7,
et une relation de Testai des choses du siège d'Arras, qui
ne diminueront pas son contentement, et Elle apprendra,
par la lellre que M. Brachet^ m'escrit, que Messieurs les
généraux se disposent à recevoir le secours des troupes
qui estoyent employées au siège de Stenay, et sont pré-
sentement en marche. Je veis hyer Monsieur d'Elbeuf à
Amiens, en disposition de travailler pour assembler la
noblesse et la milice. Je suis asseuré que V. E. ne fait pas
estât que l'armée en soit beaucoup fortifEée.
Je parts présentement pour m'en retourner à Péronne,
où je verray ce qui se pourra faire pour les munitions de
guerre que V. É. désire, comme aussy pour les 30 cha-
rettes pour l'artillerie. Je pense bien qu'on en trouvera,
mais je ne crov pas que les charrettes qu'on trouvera
sovent de la qualité que doibvent estre celles qui sont
employées à l'artillerie, par ce que le bois en est trop
foible. Je me rendray demain à la Fére, si V. E. ne me
donne un ordre contraire. Je suis toujours, avec tout le res-
pect et la passion que je doibs, son très humble, très obéis-
sant et très obligé serviteur,
Le Tellier.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 422.)
XXXVIII.
Le Tellier à Mazarin (1654, 9 août).
Du dimanche 9 aoust 1654, à Péronne,
à trois heures après midy.
J'av receu ce jour d'huy matin à Corbie le billet de
1. Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 406-407.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 255
V. É. du six du courant^ qui m'a apris la redition de Ste-
nav- J'ai en mesme temps envoyé à V. E. des lettres de
M. Brachet du 1^ qui contiennent d'assez bonnes nou-
velles-, et Luyay tesmoigné ma joye de la prise deStenay
et de son arrivée en cette province.
Auparavant que partir de Corbie, j'ay envoyé à Messieurs
les généraux cette nouvelle là par deux endroits diflFérents,
en sorte que j'av subject de croire qu'ils la savent à pré-
sent. Ils n'auront rien à faire pour en donner connoissauce
à M. de Mondejeux, d'autant que, sur les dernières lettres
de V. E. du 4^^, que je leur envoyé promptement, ces mes-
sieurs, avants jugé que la place ne pouvoit plus guiéres
tenir, ilz ont fait faire une descharge par tout leur camp,
qui luv aura apris le subject de leur resjouissance. Je pense
qu'ils en feront faire encores une plus solennelle ce soir
pour marquer l'arrivée du Roy dans la Picardie.
J'ay aussi donné part en mesme temps à M. le ducd'El-
beuf de la redition de Stenay et de l'arrivée de Sa Majesté,
et l'ay convié h faire toute la diligence possible pour
assembler la noblesse et les communes. J'ay pareillement
escrit à M. de Bordeaux de prendre à Amiens quinze cha-
rettes bien attelées, et des plus fortes, choisissant celles de
ceux qui se meslent de voicturer, et de me les envoyer icy,
chargeant une ou deux personnes de la conduitte desd.
voictui-es, pour en avoir soin et en respondre. Et je suis
convenu avec M. d'Oudancour qu'il me fournira huict cha-
riots attelez de quatre chevaux, chacun conduit par une
personne de confiance; et ainsy il ne m'en ï'este que sept
à trouver, que M. de Camp, lieutenant de roy de cette
place cy, m'a promis quand je luv demanderay.
Arrivant de Corbie en cette ville, on m'a rendu le bil-
1. Lettres de Mazarin, VI, 259-260.
2. Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 404-405.
3. Lettres de Mazarin, VI, 252-253.
2f)6 MÉMOIRES
let de V. E. du six, avec la lettre qu'Elle escrit à M. le
m*' d'Aumont^, laquelle je luy envoyeray présentement. Il
fera à mon advis ce qu'Elle luy demande, avec d'autant
plus d'empressement que M. d'Elbeuf l'en conviera comme
estant de son gouvernement; et il sera bien ayse de s'ex-
cuser à M. d'Elbeuf sur l'ordre qu'il en aura receu du Roy
par l'entremise de V. E.
Quant à l'ouverture qu'il vous a plu de faire touchant
M. d'Hocquincourt, ayant conféré avec Madame la mar*"^
depuis avoir donné mon pacquet au messager de Guise, le
six™*^ au soir, il me semble qu'il y a aparance que M. le
ma*' d'floquincourt ira voir le Roy à la Fére, et qu'il sera
bien ayse que Sa Ma'^ vienne à Péronne ; ma raison est que
madite dame la mar*"^ m'a dit confidemment qu'elle luy
en avoit desjà parlé, et qu'elle me pouvoit asseurer que
tout se passeroit bien, qu'il iroit à la Fére, et feroit bien
l'honneur de son gouvernement quand le Roy y viendroit,
mais qu'elle me prioit de n'en rien dire, parce qu'il fal-
loit qu'au retour du voyage qu'il est allé faire, elle l'en
entretînt encores un peu; c'est qu'elle veut voir si dans
l'entretemps on n'aura point changé son esprit, ce qui luy
arrive si souvent, que lors mesme que M. d'Hocquincourt
peste et déclame, on pourroit asseurer avec fondement
qu'il fera le lendemain tout ce qu'il blasme et qu'il peste.
Et comme V. E. a donné une lettre à M. le marquis
d'Hocquincourt pour led. s*" mareschal, je ne luy propose-
ray rien du tout, et le laisseray respondre à V. E.,
essayant d'aprendre dud. s' marquis et de Madame sa
mère la résolution qu'il aura pris.
Comme j'estois en cet endroict, M. le mar*' d'Hocquin-
court m'est venu visitter; je luy ay parlé des bouletz et
grenades, et luy ay offert l'argent nécessaire pour les
remplacer dans ses magasins. Il m'a dit qu'il fera donner
1. Analysée dans le recueil des Lettres de Mazarin (VI, 605).
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 257
tout ce qu'on désireroit, faisant contenance de ne point
voulloir d'arg^ent; mais enfin, luy ayant fait congnoistre
qu'il estoit meilleur de luy en donner le prix qu'aux offi-
ciers de l'artillerie, par les mains desquels il falloit passer
pour en faire l'achapt, il a consenty que je feisse mettre
es mains de son major ce que je jugerois nécessaire pour
remplacer ce qu'on tirera de ses magasins par mon ordre.
A sa contenance, j'ay trouvé qu'il y avoit lieu d'espérer
qu'il se conduira bien en ce rencontre.
Quant à ce qui touche Messieurs d'Elbeuf, d'Aumont
et d'Hocquincourt, pour leur donner le commandement
des troupes qui viennent de Stenay, en y joignant ce qu'ils
pourront assembler, je n'en feray point la proposition,
jusques à ce que M. le comte de Moret revienne de l'ar-
mée, l'ayant prié de sçavoir sur cela les sentiments de
Messieurs les généraux. Je l'ay aussy prié de leur dire
que l'argent pour l'armée sera sur cette frontière dans
les premiers jours de la semaine où nous entrerons demain.
Je doibs croire, par ce que j'ay apris de leurs sentimentz
jusques icy, qu'ils seront bien ayses que ces Messieurs se
trouvent à l'armée pour donner aux lignes, et commander
chacun un poste en cette expédition; d'autant que, leur
ayant fait cette difficulté lorsqu'ils ont désiré que j'escri-
visse à M. d'Elbeuf pour la milice, et à M. d'Aumont pour
le poste de Lillers ou Béthune, ils m'ont respondu qu'ils
n'y trouveroyent pas à redire, et que dans l'attaque des
lignes chacun auroit son poste; mais je crains qu'ils n'ayent
peine à voir qu'on leur donne un corps considérable,
comme celuy de la maison du Roy et de Stenay, à com-
mander, et que ce commandement ne puisse avoir suitte
après cette expédition, dont V. É. sera esclaircie par le
retour dud. s"" comte de Moret, qui va partir présentement
pour Bapaume.
1. Lettres de Mazarin, VI, 262-266.
II 17
258 MÉMOIRES
Pour des farines, il y en a tant à Bapaume, que ceux
qui servent les munitionnaires font difficulté d'en recevoir
davantag^e, crainte qu'elles ne se gastent. On en fait un
magasin icy de deux mil cinq cens sacqz, et je diray au
munitionnaire d'en faire faire à DouUeus.
Je m'en vays escrire à M. de la Groizette pour les gen-
darmes et chevaux légers de Longueville.
J'avois escrit ce matin à V. É. que je me rendois à la
Fére demain, si Elle ne me l'ordonnoit autrement, et
ayant veu dans la lettre de V. É. du ?•, que M. le comte
de Moret m'a rendu, ses intentions pour la continuation
de mon séjour en ce lieu, j'obéiray et n'en partiray point
qu'Elle ne me le commande.
Voyant que V. E. est résolue de faire attaquer les
lignes, en cas que l'on ne puisse point par autre moyen
obliger les ennemis à se retirer de devant Arras, je luy
mets en considération s'il seroit bon d'envoyer quérir des
armes à Paris : n'y en ayant point du tout icy, ny à Amiens
ny à Abbeville, j'ay fait préparer à Paris quatorze cens
mousquets et six cens picques, qui seront en telle ville
de la province qu'il plaira à V. É. de choisir, trois jours
après qu'on aura envoyé l'ordre de les faire venir. C'est
Bernicourt qui les doibt fournir, et nous avons de quoy
luy en payer le prix. Il me semble qu'il seroit bon aussy
de faire préparer quelque chose pour l'hospital dans
Bapaume, choisissant quelqu'un pour en prendre soin, et
achepter les choses qui y sont nécessaires. V. E. fera, s'il
Luy plaist, sçavoir ses intentions là dessus.
J'ay fait donner au gentilhomme de M. le comte de
Lislebonne les trois mil livres que V. E. m'a ordonné de
faire payer à son maistre. Et je La suplie très humble-
ment de croire que je seray toute ma vie son très humble,
très obéissant et très obligé serviteur.
1. Lettres de Mazarin, VI, 262-266.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 259
Je viens présentement de recevoir la lettre cy jointe de
M. de Turenne, avec laquelle il m'envoye des lettres inter-
ceptées qui sont en chiffre, que j'envoye à Paris.
Le corps du régiment d'infanterie de Limosin est dans
Corbie; il sera bon de le faire joindre à ses recrues, et
si V. É. trouve bon que les troupes de Stenay tiennent la
route que M. de Turenne propose, je La suplie très hum-
blement de me mander si Elle trouvera bon que je me
serve de l'occasion du passage desd. troupes pour faire
joindre le corps de Limosin à ses recrues.
M. Rossignol ayant travaillé promptement à ce que je
luy ay envoyé, quoy qu'il croye avoir beaucoup de subject
de se plaindre, je suplie très humblement V. E. de luy
vouUoir escrire pour luy lesmoigner qu'Elle est satisfaite
du service qu'il a rendu à cette occasion.
Le Tellier.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 414-418.)
XXXIX.
Le Tellier à Mazarin (1654, 12 août).
Du XII® aoust 1654, à Péronne.
Je n'ay point faict de response à la lettre que Vostre
Éminence m'a faict l'honneur de m'escrire, et qui m'a
esté rendue par celuy que je Luy avois despesché sur
l'affaire de M. le mar*' d'Hocquincourt, par ce que led.
s"" mar*' me vinst trouver hyer au matin avant que de partir
pour aller voir le Roy, qui me tesmoigna d'estre dans les
dispositions de faire tout ce qu'il plairoit h V. E., et que
celuy que j'eusse peu luy envoyer n'eust peu y arriver
sitost que luy.
Je n'ay receu aucune nouvelle de Mess"^* les généraux
depuis que Mons"^ Brachet est passé icy pour aller trouver
260 MÉMOIRES
V. É.; et si M. le comte de Moret n'a pris un autre che-
min que celuy de Péronne pour luy aller rendre compte
de ce qu'il a fait à l'armée, il y est encores, ne l'ayant
point veu depuis qu'il est party de cette ville pour s'y
rendre.
J'adresse à V. É. la response que M. le mar*' d'Aumont
a faict à la lettre qu'Elle luy avoit escritte, laquelle je luy
envoyé exprès; et il m'a mandé qu'il n'avoit point encores
perdu le souvenir du chemin d'Arras, et qu'il estoit tout
prest de servir Sa Ma*^^ en cette occasion, en telle manière
qu'il luy plairoit de luy ordonner.
J'ay receu lettre de M. le Duc d'Elbeuf, par laquelle il
me mande que plusieurs gouverneurs et gentilzhommes le
sont venus trouver pour offrir leurs services, et luy tesmoi-
gner qu'ils estoyent pretz d'aller où celuy de Sa Ma'^ les
appelleroit. Il me marque que M. de Rambures s'est aussy
venu offrir à luy, mais que, n'ayant sceu que luy respondre,
il me prie de le faire sçavoir à V. E., afïîn qu'il puisse
apprendre ses intentions sur ce subject; et je doibs dire à
V. É. que, par la lettre qu'il m'escrit, il me paroist qu'il
seroit bien ayse que V. E. prît cette occasion d'employer
M. de Rambures pour le faire rentrer en grâce, se promet-
tant que, par ses services et par les efforts qu'il feroit pour
mener avec luy quantité de ses amis, il tascheroit de la
mériter.
J'ay veu le commissaire de l'artillerie que M. de S' Mar-
tin a envoyé par deçà; et, l'ayant faict conférer avec M. des
Hayes en ma présence, l'on est convenu que je ferois
fournir vingt huict charrettes, pour porter des munitions
de guerre et autres choses au camp; que, pour led. com-
missaire, il n'avoit pas besoin de charrettes plus tost que
demain au soir, n'ayant rien présentement de quoy les
charger; j'en ay pour luy faire fournir, mais, comme V. E.
sera icy, Elle en ordonnera comme il luy plaira. Je suis
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 261
de V. E. le très humble, très obéissant et très obligé ser-
viteur,
Le Tellier.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 432-433.)
XL.
Renseignements fournis par quatre déserteurs espagnols
(1654, 14 août).
Mémoire de ce quy a esté raporté par quatre soldatz
espagnolz quv ont icv passé, après avoir abandonné le
camp des ennemis devant Arras mecredv au soir.
Prierement ilz ont asseurè que leur armée estoist ancor
de trente mil hommes, et qu'ilz avoient pris la corne de
biche* par mine le mardy de nuict, et du depuis un aultre
derave lune.
Secondement, que l'archiduc s'estoit fort aproché avec
sa batterie proche celle de Monsieur le Prince, affin qu'aus-
sytost qu'ilz auroient fait bresche à la ville, de donner un
assaut général, ne craignant pas du tout présentement le
secour, atendu que leur travaux sont parfaictz.
Tiercement, ce qu'ilz attaquoyent par le plus fortz estoist
qu'il n'y avoit pas grand rampart de ce costé là.
Et quatriesmement, qu'ilz avoient de la farine et biscuy
jusques à la fin du mois, et qu'il ny avoit que le vin et la
bière quy manquoient aux soldatz, mais non aux officiers.
Fait h Corbve, ce vendredy au soir 14® aoust 1654.
(Arch. hist. de la Guerre, vol. 157, n'^ 203 bis.)
1. Il s'agit de la corne de Guiche, mentionnée ci-après
(p. 264), sur laquelle cf. Histoire des princes de Condé, VI,
399-400, note.
262 MÉMOIRES
XLI.
Brachet à Mazarin (15 août 1654).
Au camp, le 15, h unze heures du soir.
Monseigneur,
Nous avons appris à ce soir par un cavallier de Riche-
lieu, qui a esté un mois parmi les ennemis, qu'il est certain
qu'ilz n'ont point pris la demie lune, et au contraire qu'ilz
y ont esté très bien battus avant hier au soir, et que les
assiégez prirent plus de soixante soldatz des assiégeans,
qu'ilz menèrent prisonniers dans la ville. 11 adjouste qu'un
soldat sorty de la ville dict y avoir veu M. le chevalier de
Créqui avecq une potence dans le milieu de la place,
faisant la reveue des trouppes, et qu'il s'y est trouvé
3,500 hommes, que tout le monde est en grande dispo-
sition de continuer à se bien deffendre.
On a eu advis que les ennemis ont envoyé trois caval-
liers par compagnie au devant d'un convoi, et de l'infante-
rie de milice du pays, qu'ilz font venir d'Aire. M""* les géné-
raulx y ont donné ordre il v a deux jours, et envoyé
encores aujourd'huy M. de Broglio avecq de l'infanterie et
du canon : de sorte que, s'il les rencontre, il pourra bien
en rendre bon compte.
On se prépare pour faire demain ce qui a esté résolu
avecq M. le mar*^ d'Hoquincourt.
Les ennemis, de leur costé, ne s'oublient pas pour se bien
fortiffier et espauler contre les batteries que nous leur
ferons.
J'attendz response de V. E. pour sçavoir ce qu'elle
vouldra ordonner sur ce que je lui ai escript pour un
hospital et des munitions de guerre, qu'il fauldra rem-
placer.
DU MARECHAL DE TURENNE. ?63
A l'heure que j'escriptz, on faict un grand feu à l'al-
tacque. C'est tout ce que peult dire à V. É., Monseigneur,
vostre très humble, très obéissant et très fidelle serviteur,
Brachet.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 439.)
XLII.
Brachet à Mazarin (1654, 16 août).
Monseigneur,
J'escrivis hier au soir à V. E. comme on debvoit poster
aujourd'hui M. le mar*^ d'Hoquincourt au lieu résolu avecq
lui. M. de Turenne, par ce que cela regarde son costé, a
marché ce matin avecq douze escadrons des siens pour
aller le joindre, et luy aider à se retrancher, et luy en a
mené cinq des nostres commandez par le marquis de
Richelieu, qui doibvent lousjours demeurer avecq luy;
mais ayans appris par des prisonniers qu'ils ont faictz que
le convov dont j'escrivis hier à V. E. esloit à S* Paul, ilz
y ont marché, dont M. de Turenne a envoyé donner advis
à M. le mar*' de la Ferté, le priant de donner jalousie au
camp des ennemis avecq ce qui reste ici : ce qu'il a faict
en leur monstrant les trouppes en bataille, et a d'un
autre costé envoyé un parti à la guerre vers le Mont
S' Eloy, qui a faict des prisonniers, par lesquelz nous
avons appris que ce jourd'hui, à huict heures du matin, les
ennemis ont commandé vingt deux escadrons pour aller
au devant dud. convoi ; de sorte que nous espérons que
M*"* les mar*"'* de Turenne et d'Hoquincourt le rencon-
treront et batteront, ce qui en ce cas pouroit bien estre
l'affaire décisive du siège d'Arras. M. le comte Broglio,
d'un autre costé, a escript de Brouai, à deux heures du
matin, qu'il marchoit pour aller à quatre lieues de là joindre
264 MEMOIRES
Tracv, qui lui avoit mandé s'estre mis en embuscade pour
attendre Bouteville h son retour d'Aire, où il estoit allé
avecq quatorze escadrons : de sorte qu'il y a beaucoup à
espérer qu'il sera rencontré et battu par les uns ou par les
autres.
V. É. verra, parles lettres interceptes que je lui envoie,
Testât du camp et de l'attaque des ennemis; un cavalier
d'Espiez qui s'est sauvé aujourd'hui parmi eulx après y
avoir esté quinze jours prisonnier, dict que le vivre y est
assez bon, que la deffence des assiégez est très vigou-
reuse, et les fatigues des ennemis très grandes, qu'à la
moindre alarme leurs cavalliers viennent à pied avecq des
mousquetons border la ligne, et qu'à présent ilz mettent
des pieux dans les trous faictz devant leurs lignes, afin
qu'ilz ne se puisse pas couvrir aisément avecq les clayes
que nous avons faictes pour cet effect.
M. de Turenne a envové dire à M. le mar*^ de la Ferté
avoir appris, par des prisonniers qu'il a faictz, que M. de
Mondejeu, en une sortie qu'il fit faire la nuict précédente
cette dernière, avoit repris l'ouvrage à corne de Guiche, et
plusdeSO soldatz, qu'il a menez prisonniers dans la place.
Des prisonniers que nous avons disent que noz gens ont
tué deux mineurs ennemis, qui estoient soubz la demie
lune dans l'ouvrage à corne, et que la nuict dernière on a
mené dans le camp quantité de blessez et de mortz sur des
chariotz, et que l'hospital est fort rempli. Hz confirment
aussy cette sortie de M. de Mondejeu, et la quantité de
prisonniers qu'il a faictz.
Le chevalier de Grandmont ayant demandé ce matin à
parler sur parolle à Duras, Monsieur le Prince s'est trouvé
proche de là, qui a faict dire au chevalier de s'avancer, et
l'a entretenu, luy ayant dict qu'il sçavoit bien que nous
debvons attacquer les lignes, que nous sommes encores
dans l'incertitude si ce sera de jour ou de nuict qu'on
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 265
doîbt faire trois attacques, qu'il sera bien aise d'avoir
affaire à M. le mar*' d'Hocquincourt, et autres choses sem-
blables. Il luy a demandé si le Roy estoit icy en personne,
et pour conclusion si Madame la Princesse de Comti est
belle; et il a respondu qu'elle estoit très belle, et pouroit
servir à son accommodement; à quoy Monsieur le Prince
n'a rien réplicqué, et le chevalier croit qu'il est fort abattu
et las de la vie qu'il faict.
J'envoie à V. É. un extraict que m'a baillé M. le mar*'
de la Ferté, d'une lettre que M. de Brinon luy a escripte,
par laquelle Elle verra le bel estât auquel est le bloccus
de Clerniont; à quoi M. le mar*' supplie V. É. de donner
ordre promptement, parce qu'aultrement Clermont fera la
récolte, et se mettra en estât qu'il fauldra un bon siège
pour l'emporter; au lieu que mond. s"" le mar*' prétend le
faire facilement après la campagne, si on empesche qu'il y
entre des bledz. Ce porteur est un courrier venu exprès
de ces quartiers pour cet effect, qu'il plaira à V. E.
dépescher avecq ses volontez. Cependant je La supplie me
faire l'honneur de me croire toujours. Monseigneur, vostre
très humble, très obéissant et très fidelle serviteur,
Brachet.
Au camp, le 16® aoust 1654 au soir.
Monsieur le Prince a aussy parlé au chevalier de Grand-
mont de l'évasion de M. le card. de Retz, et demandé
comme la Cour estoit satisfaite en cela de M. le mar*' de
la Meilleraye.
Nous avons un prisonnier lorrain qui dit que le pain
vaut deux escalins parmi les Espagnolz, ausquelz les
propres Lorrains le vendent, et que le pot de vin vaut
douze escalins.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 449-450 v°.)
266 MÉMOIRES
XLIII.
Turenne à La Ferté^ (1654, 17 août).
Sur ce que l'ennemy nous vit marcher entre le camp et
S* Pol, il retira dans le camp un corps de cavallerye qu'il
envoioit au devant du convoy; et, sur ce que nous avons
appris par la lettre de M. le conte de Broglia, que M. de
Boutteville est à Aire avec 14 escadrons, et croyant que ne
prenant point S' Pol il seroit difficille d'empescher à l'en-
nemy de faire venir ce convoy, nous marchons pour le
prendre avec l'armée mesme de Stenay. On a creu néces-
saire que Monsieur le mar*' de la Ferté sceût cette résolu-
tion, affin qu'il eust l'œil au destachement que les ennemis
pouroient faire, et aux desseins qu'ils pouroient avoir de
faire venir quelque convoy de Cambray ou de Douay.
Turenne.
Près Avenue, h dix heures du matin, le 17® aoust.
On a appris par des prisonniers que, la nuict avant
celle cy, ceux d'Arras firent une sortie, en laquelle ilz ont
razé quelque partie de la tranchée, et emmené des pri-
sonniers dans la ville.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, (cl. 451.)
XLIV.
Brachet à Mazarin (1654, 20 août).
Monseigneur,
J'escrivis hier deux lettres à V. E., par lesquelles Elle
aura appris ce que nous sçavions de l'attacque du camp des
1. Cette pièce n'est qu'une copie.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 067
ennemis, et de la prise de S* Pol avecq 500 cavalliers à
pied qui estoient dedans.
Maintenant je dirai à V. E. que hier, à dix heures du
soir, M. le mar*^ de la Ferté receut le billet de M. de Mon-
dejeu cy encloz^ Le porteur dit que les ennemis attaquent
la demie lune qui est sur le bord du fossé; et cela nous
est confirmé par un Italien qui vint se rendre hier au soir,
qui dict que l'ouvrage à corne, et tous les travaulx qui
estoient dedans, sont pris; que Monsieur le Prince n'avoil
faict relever hier après midy que la moyctié de la garde
de la tranchée, ayant réservé l'autre, avec celle qui y
entroit, pour faire cette nuict un insuit, et emporter la
demie lune, pourquoi on avoit préparé quantité de facines.
Nous avons faict observer ce qui en seroit, et il a esté
raporté que, depuis hier à l'entrée de la nuict jusques à
une heure du matin, on a fait un grand feu de toutes
manières, et que, depuis ce temps là jusques à présent,
qu'il est sept heures, on n'a pas tiré un seul coup de
mousquet, canon, ni quoi que ce soit : ce qui nous fait
croire que la chose ne leur a pas réussy, puisque aultre-
ment le canon de la ville auroit faict ses efFortz, depuis qu'il
est jour, pour les incommoder dans lad. demie lune, s'ilz
y estoient.
L'homme sorti d'Arras dict que le chevalier de Cré-
1. Il s'agit vraisemblablement du billet, en date du 16 août,
qui constitue le feuillet 447 du volume Pays-Bas, 33; entière-
ment chiffré, ce billet est accompagné (fol. 448) d'un déchiffre-
ment. On constate que cette pièce, qui ne mesure que 164 mil-
limètres sur 71, a été repliée sur elle-même huit fois dans le
sens de la hauteur et huit fois dans celui de la largeur; il est
probable que, comme le billet dont il a été question plus haut
(p. 11 et 251), elle était « enveloppée dans un morceau de
plomb » (cf. Mémoires du duc d'York, p. 575), la clôture her-
métique étant complétée au moyen de la cire à cacheter dont
on voit encore des traces sur le bord de di'oite.
268 MÉMOIRES
qui se porte bien et agit présentement, et que Hequencourt
a la goutte; que tout le monde est fort gaillard dans la
place; que M. de Mondejeu faict travailler les bourgeois
autant qu'il peult; qu'il a faict beaucoup de chicanes dans
le fossé; qu'il y a des coffres et des bateaux armez.
M. de Turenne fit escripre avecq du crayon, hier
après mid}^ à M. le mar*^ de la Ferté, pour lui donner
advis comme il estoit arrivé a Aubigni avecq toutes leurs
trouppes, et luy demandoil advis d'un parti qu'il avoit
appris estre sorti du camp des ennemis, et s'ilz ne prépa-
roienl rien du costé de Douai. On luy a respondu qu'il n'y
avoit rien à Douai, ni sorti du camp des ennemis, et qu'il
seroit bon qu'il vinst ici aujourd'huy pour veoir ce que
M. de Mondejeu a escript : de sorte que nous l'attendons.
V. É. verra, par les lettres interceptes que AI. le comte
Broglio nous a adressées, les nouvelles du jour d'hier du
camp des ennemis plus favorables pour eulx que ce que
nous dict l'Italien qui est venu se rendre ; et auquel je
baillerai aujourd huv un passeport, affin qu'il aille à
Péronne dire à V. E. toutes les particularitez qu'il sçait. Il
confirme, comme tous les prisonniers et rendus, que le pain
double ne vault que cinq solz dans le camp, et adjouste
que les ennemis se promettent d'estre le 25^ de ce mois
dans la place. Nous n'avons point veu la lettre que M. de
Mondejeux dit avoir escrite, et ne croyons pas qu'il manque
de poudre, puisqu'il tire beaucoup de canon, et faut que ce
soit d'hommes. M. le mar*^ de la Ferté croid qu'il faudra
donner aux lignes si tost qu'il aura veu M. de Turenne.
Je suis, Monseigneur, vostre très humble, très obéissant et
très fidelle serviteur,
Brachet.
Au camp, le 20® aoust, à sept heures du matin.
M. Le Tellier a le chiffre de M. de Mondejeu.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 476-477 v".)
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 209
XLV.
Turenne à Mazarin (1654, 21 août).
Au camp de Monchi le Preux,
le 21" aoust 1654.
J'ay envoyé un billet à M. le mar^' de la Ferté, que je
crois qu'il aura faict tenir à V. E., et Luy diray que, comme
j'estois parti du camp avec quinze cens chevaux, pour
aller joindre Monsieur le mar*' d'Hocquincourt auprès de
Rivière, j'eus advis qu'il y estoit sorti du camp un grand
corps de cavallerie pour aller au devant du convoy qui
venoit d'Aire. En mesme temps, Monsieur le mar*' d'Hoc-
quincourt laissa son infanterie à Bucquov, et nous mar-
chasmes à deux lieues du camp, entre le camp et S^ Pol,
où nous apprismes que cette cavallerie estoit retournée au
camp; la nuict, je receus une lettre de Monsieur le comte
de Broglia, qui me mandoit que Monsieur de Boutteville
avoit passé à Aire avec quinze escadrons : de sorte que
nous jugeasmes qu'estans advancés, et pour se mettre en
repos du convoy, il falloit prendre S^ Pol, ce que l'on a
faict. Il y avoit quatre cens cavalliers démontés. Le convoy,
sachant la marche de l'armée de Mons"" le comte de Bro-
glie, estant desjà avec dix huict escadrons et mille hommes
de pied h Pernes, s'en est retourné à Aire, n'en estant sorti
que à une lieue. Depuis cela on remarcha au camp de
César, qui est à une portée de canon des lignes, et qui
ferme entièrement le costé du comté de S' Pol, et leur
oste tous leurs moulins. On prit aussi l'abbaye de S' Eloy. Il
y avoit trois cens hommes dedans, et neuf capitaines pri-
sonniers de guerre, comme ceux de S' Pol. Je suis revenu
tout le long de la ligne une lieue et demie durant, les
cavalliers un peu escartés en estant toujours à une portée
de mousquet, sans qu'il en soit sorti que dix ou douze
270 MEMOIRES
cavalliers. On vient d'avoir nouvelles que les ennemis font
revenir leur cavallerie et leur infanterie à Douav- Je
doubte que les chariots qui estoyent h Aire y soient, mais
peut estre qu'ils prendront d'autres voitures, qu'il y a
longtemps qui sont prestes à Douay. Le chemin de Cam-
bray au camp est bien plus ouvert que pas un ; j'y viens
d'envoyer deux cens chevaux aux portes. J'escris aussi à
celuy qui commande à Bapaume. Si V. E. pouvoit trouver
à Péronne des gens pour de l'argent, qui voulussent aller
à Cambray, et en avertir promptement à Bapaume, cela
seroit fort nécessaire. Nous sommes postés de façon que
l'on peut en un soir convenir, et le lendemain faire ce que
l'on aura résolu.
Monsieur le comte de Broglie avoit mandé qu'il n'y
avoit que la cavallerie qui estoit à Aire, qui marchoit à
Douay. Mais depuis on a appris que l'infanterie y estoit.
TURENNE.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 482.)
XLVI.
Brachet à Mazarin (1654, 22 août).
Monseigneur,
J'ai receu ce matin la lettre de V. E. du jour d'hier, que
j'ay faict veoir à M*"^ de Turenne et de la Ferlé, qui ont
pris la résolution de partir lundy au soir de ce camp pour
aller attaquer les lignes : M. d'Hoquincourten sera adverty
demain. Il travaille par advance à ses fascines et on les
renouvellera deçà. Il faut espérer que Dieu nous y don-
nera un bon succès. M. de Turenne, qui vit hyer les
lignes, revenant de S^ Éloy, ne les estime pas insupé-
rables.
V. E. verra, par le mémoire cy joinct, les nouvelles que
DU MARECHAL DE TURENNE. ?71
nous avons de Testât de l'attaque d'Arras et du camp. Il y
a toute apparence qu'elles sont vrayes, et que les choses
ne sont pas plus avancées. Mais nostre mauvaise fortune
de cette nuict donnera du courage aux ennemis, et moyen
de tirer leurs canons plus souvent qu'ilz ne font. M. le
mar*^ de la Ferté est bien en colère contre les officiers qui
ont faict une telle faulte, et a desjà commandé qu'on fit pis-
toler le lieutenant de son régiment, quoi qu'il l'estime un
fort brave soldat. M. de la Cardonniére dict la mesme
chose de son cappitaine, lequel et le mai'*' des logis,
comme estans du^égiment de V. E., demeureront aux
arrestz jusques àce qu'Elle en ave commandé aultrement.
Je suis et serai toute ma vie, Monseigneur, vostre très
humble, très obéissant et très fidelle serviteur,
Brachet.
Au camp, le 22** aoust 1654, après midy.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 494-495.)
XL VII.
Brachet à Mazarin (1654, 24 août).
Monseigneur,
J'ai receu la lettre dont il a pieu à V. E. m'honorer le
22^ de ce mois. Elle verra, par la coppie cv joincte d'une
que nous avons interceptée i, comme le pain est pour man-
quer aux ennemis, si les choses tirent de longue. Sur quoi
il ne fault pas pourtant se reposer entièrement.
Il est certain qu'ilz n'avoient point pris hier la demie
lune, et le feu a esté assez ordinaire cette nuict dernière.
Le gentilhomme irlandois que V. E. nous a renvové pro-
met quelque chose de bon si la volonté est bonne. Il aura
1. Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 496-497.
272 MÉMOIRES
beau jeu dans le temps qu'on attaquera les lignes suivant
la résolution prise, et que j'ai fait sçavoir à V. Ém'^^ estre
ce soir, à quoy il n'y a rien de changé, et Mons' d'Hoquin-
court est adverty pareillement, et que, si nous ne sommes
pas assez heureux pour réussir, on ne l'abandonnera pour
cela, et qu'on fera ce qu'on pourra, attendant l'armée de
Guienne pour redonner de nouveau.
Tout présentement nous venons d'avoir des prisonniers
et rendus, qui assurent que le pain vault quinze ou vingt
solz les deux rations dans le camp des ennemis, et qu'ilz
laissent la demie lune à droict pour aller au fossé de la
place, duquel ilz sont à plus de quarente pas. J'auray
soing d'informer V. E., aultant que je pouray, de tout ce
qui se passera. Et ce pendant je demeurerav toujours,
Monseigneur, vostre très humble, très obéissant et très
fidelle serviteur,
Brachet.
Au camp, le 24® aoust 1654, à midy.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 498-499.)
XLVIII.
Relation du secours d'ArrasK
Relation de ce qui s'est passé en la journée du secours
d'Arras.
Le Rov ayant réduict Stenav en son obéissance, le cinq*
(kl mois d'aoust dernier, par l'armée qu'il avoit composée
des trouppes servant ordinairement à la garde de sa per-
sonne, et de quelques régimentz qui estoyent destinez pour
servir durant la campagne dans ses armées de Flandres et
1. Ce document émane de Le Tellier : le papier et l'écriture
en sont identiques à ceux des lettres de ce ministre qui ont été
données ci-dessus.
!
DU MARECHAL DE TURENNE. 273
de Luxembourg, Sa Ma'^, aprez avoir donné ses ordres à
Mess"^^ les mar*"'' de Turenne et de la Ferté Seneterre, de
s'advancer vers Arras pour le secours de la place, qui
estoit assiégée dez le premier de juillet dernier par les
armées ennemies commandées par l'archiduc, le prince de
Condé, le prince François de Lorraine et le comte de
Fuensaldagne, soit en leur couppant les vivres, soit en les
faisant attacquer dans leurs retranchements, estima que sa
personne seroit nécessaire pour appuyer un dessein de
cette importance, et vinst pour cet effect à grandes jour-
nées à Péronne, où Elle arriva le xiii^ aoust.
Sa Ma'^ mist lesd. trouppes venant de Stenay soubz le
commandement de mons"" le mar*' d'Hocquincourt, avec
lesquelles il marcha à Bapaume, et s'y rendit le xv^ dudit
mois d'aoust.
Lesd. s'* mar*"'' de Turenne et de la Ferté arrivèrent
audit Bapaume le mesme jour, et, ayant conféré tous trois
ensemble des moyens d'exécuter les ordres du Roy pour
le secours d' Arras, soit en empeschant les convoys des
ennemis, soit en les attacquant dans leurs lignes, et pour
cet effect, ayant jugé qu'il falloit occuper les postes de
S' Paul et du Mont S' Eloy, ce qu'ilz n'avoyent pu faire
jusques alors avec les trouppes qu'ilz avoyent, ilz réso-
lurent que mons'' de Turenne, avec deux mille chevaux,
et mons"" d'Hocquincourt, avec tout le corps d'armée qu'il
commandoit, yroient prendre le poste de S' Paul; qu'aprez
cela led. s"" mar*' d'Hocquincourt viendroit se poster au
camp de Cézar, h la portée du canon des lignes, où il se
retrancheroit, et seroit assisté à cette fin de la cavallerie
des armées commandées par lesd. s""^ mar*"'' de Turenne
et de la Ferté; que, durant cette marche vers S' Paul, led.
s"" mar*' de la Ferté se mettroit soubz les armes, proche
les lignes des ennemis, pour les tenir en alarme, et
empescher qu'ils ne s'applicassent à s'opposer à ce qui se
II 18
274 MÉMOIRES
clebvoit faire vers S^ Paul. Cependant lesd. s" g^énéraux
eurent advis que Bouteville estoit sorty du camp des
ennemis avec seize ou dix huict cens chevaux, pour aller
au devant d'un convoy qu'ilz préparovent à Aire et à
S' Omer, avec dessein d'y faire joindre des trouppes
(le nouvelle levée; à quoy les nostres, qui marchoyent
vers S' Paul, se pouvant opposer, il ne se pouvoit rien
résoudre ny ordonner de plus à propos.
Ledit s'' mar*' d'Hocquincourt marcha le xvi* avec le
corps d'armée qu'il commandoit, et mons'. de Turenne le
joingnist en chemin avec deux mille chevaux. Le xvii", ilz se
rendirent devant S' Paul, et le xviii^, y ayant faict advancer
l'artillerie, les ennemis, qui estoyent dans la place, au
nombre de quatre cent cinquante cavalliers desmontez, et
plus de vingt officiers, se voyant en estât d'estre forcez, se
rendirent à discrétion et furent faictz prisonniers.
Le xix^, lesd. s'^*' mar*"'' de Thurenne et d'Hocquincourt
marchèrent vers Arras, et se vinrent camper à Aubigny, où
ilz résolurent que led. s"^ mar"' d'Hocquincourt prendroit
le poste du Mont S' Eloy, et en suitte iroit au camp de
Cézar.
Le XX®, led. s"" mar"' d'Hocquincourt attacqua le Mont S'
Elov, où il y avoit trente officiers choisis de tous les corps
des armées ennemies, et trois cens cinquante bons soldatz
qui avoient ordre de tenir jusques à l'extrémité, et de faict
furent battus, cinq heures durant, de cinq grosses pièces
de canon, et les mineurs furent attachez à la muraille avant
qu'ilz se rendissent. Hz furent faicts prisonniers.
Le XXI®, led. s"" mar'' d'Hocquincourt marcha audit camp
de Cézar, et ledit s' mar*' de Turenne retourna en son
quartier avec la cavallerie qu'il avoit destachée de l'armée
qu'il commande.
Les XXII®, XXIII® et xxiv® furent employez par lesd. s'^
généraux a recognoistre les lignes et retranchement des
ennemis, et à les faire voir aux trouppes : chacun les trouva
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 275
d'une force extraordinaire, y ayant des trous remplis de
pieux, d'autres pieux en pallissade entre deux, un fossé
perdu , et ensuilte la lig^ne de circonvallation avec son
parapet, et les épaulements derrière pour mettre la caval-
lerie à couvert du canon, outre des redoubles garnies d'ar-
tillerie, à la portée du canon l'une de l'autre, ou des
redans où il n'y avoit point de redoubles.
En ce temps là lesd. s""* généraux receurent lettre du
s'^ de Montdejeux, gouverneur d'Arras, portant qu'encores
que les ennemis ne fussent advancez que jusquesau second
ouvrage à corne, qu'ilz attaquoyenl, et qu'ilz eussent encore
h prendre la contrescarpe de la demye lune, le fossé et
la demye lune, outre le fossé de la place, qu'il leur falloit
percer, et le rempart qu'ilz avoyent à gaigner, néantmoins
il estoit besoin de haster le secours, à cause de quelque
manquement qu'il estoit sur le point de souffrir; et il a
esté recongnu depuis qu'il auroit eu bientost nécessité de
poudre.
D'ailleurs, lesd. s*"' généraux apprirent que le convoy
mené par led. de Bouteville estoit entré dans les lignes
au nombre de quinze cens chevaux chargez de munitions
de guerre, sans quoy les ennemis estoyent en résolution
de lever le siège; et, quelque soin que l'on prist d'envoyer
des partis de tous costez à la guerre, et faire toutte la bonne
garde possible à toultes les advenues du camp des ennemis,
néantmoins l'on ne put empescher que ce convoy n'entrast
dans leurs lignes, à cause des grandes pleines, de l'obscu-
rité de la nuict, en laquelle il passa, et de ce qu'ilz
avoyent marché par petites bandes de huict chevaux cha-
cune.
Lesd. s""** généraux ayant donné advis au Roy de ce que
led. s*^ de Montdejeux leur avoit escrit, et que les ennemis
avoyent receu le convoy qu'ils attendoyent. Sa Ma** leur
donna ordre d'attacquer les lignes le jour de la feste
s' Louis son patron.
276 MÉMOIRES
Pour cet effect, lesd. s''^ généraux, s'estant assemblez,
résolurent de passer tous trois la Scarpe, et de marcher
vers le Mont S' Éloy, en quittant les postes où ils estoyent,
pour éviter les quartiers de l'Archiduc et de Fuensaldagne,
qui leur estovent opposez, parce qu'outre la considération
des personnes qui v commandovent, ils estoyent les
mieux fortiffiez, gardez par leurs meilleures trouppes, et
qu'il V en avoit plus grand nombre qu'aux autres. Hz se
chargèrent chacun de deux atlacques, l'une véritable et
l'autre fausse, et concertèrent d'y arriver tous en un mesme
temps, qui estoit une heure avant le jour, et de mar-
cher le plus loin qu'ils pourrovent des lignes des ennemis,
pour leur oster tout subject d'alarme; et ilz disposèrent
touttes choses pour leurs atlacques en telle sorte, et avec
tant de secret, que les ennemis n'en eurent aucune cognois-
sance; au contraire, depuis l'arrivée de leur convov dans le
camp, ilz se confirmovent de plus en plus dans l'opinion
qu'ilz avoyent conceue, qu'on les voulloil afiamer, parce
qu'aprez la prise de S' Paul et du Mont S' Éloy ilz voyoient
que lesd. s""' mar*"'^ de Turenne et de la Fertè avoyent
repris leurs postes, et que led. s"" mar*' d'Hocquincourt se
fortiffioit dans le sien, inesmes qu'il faisoit travailler à une
redoute à la teste de son camp, qui voyoit dans celuy des
ennemis.
Il y avoit en l'attaque de mons"^ de Turenne cinq batail-
lons sur la première ligne, qui debvoyent donner d'un
front aux lignes des ennemis, et deux sur la seconde ligne,
soustenuz chacun de quatre escadrons qui portoyent des
fassines. Les bataillons de la première ligne estoyent des
régiments de Picardie et des gardes suisses, commandez
par mons"" le comte de Broglio, qui avoit la main droicte,
des régimentz du Plessis et Vardes, et celuy de Turenne
commandez par nions'' de Castelnau, qui avoit la gauche,
ayant tiré au sort avec led. comte Broglio à qui seroit le
premier ce jour-là, et des régimentz de la Feuillade, de
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 277
Gesvres, commandez par mons"^ du Passage, qui estoit au
millieu. Les deux bataillons de la seconde ligne estoyent
des gardes escossoises, Herbouville et Vervins, et des gens
de la Bassée, commandez par mons"^ de Roncerolles.
Pour la fausse attacque qui se debvoit faire de l'autre
costé de la Scarpe, il y avoit le régiment d'York et celui
d'IUon ; ceux de la Couronne et de Clérambault estoyent
encores en une autre fausse attacque au quartier du comte
de Fuensaldagne.
Le régiment de Picardie estoit soustenu par les régi-
mentz de cavallerie du Roy, Clérambault, Humiéres et
Broglio en deux lignes; le bataillon des gardes suisses
estoit soustenu par les régimentz de cavallerie de Grammont
et Villequier, les bataillons de la Feuillade et Gesvres
estoyent soustenuz par Gesvres et la Villette de cavalle-
rie ; Plessis et Vardes estoyent soustenuz par les deux régi-
mentz de cavallerie de Créquy, ceux de Rouvroy, d'Es-
trades et de Choiseul. Le régiment d'infanterie de Turenne
l'estoit par ceux d'Esclainvilliers, Beauvau, Podvitz et
Turenne.
Les deux bataillons de la seconde ligne estoyent souste-
nuz par les régiments de Rocquépine, Puimarest, Elbeuf,
Bezançon, Genlis, Rochepaire et Nogent; Mons*" de Bar,
Mons^ le duc d'York et mons"" d'Esclainvilliers comman-
dovent la cava'''® qui soustenoit la première ligne, et Mons""
de l'Islebonne commandoit la cavallerie qui soustenoit la
seconde, Mons' de Tracv commandoit les trouppes ordon-
nées pour la fausse attacque, qui estoyent les régimentz de
cavallerie de Plessis Praslin, de Tracy, S' Lieu, Bouillon,
Meslin et les carabins de Vandy, qui soustenoyent lesdits
deux bataillons de cette fausse attacque.
Il y avoit en l'attacque de mons"^ le mar*' de la Ferté, et
en la première ligne, huict bataillons composez de partie
des compagnies du régiment des gardes françoises, du
régiment de Piedmont, de ceux d'Espagnv et Isle de France,
278 MÉMOIRES
de celuy de Lorraine el de ceux de Bellesunce et Candalle,
de Dampierre, du régiment de la Ferté, qui faisoit deux
bataillons, et de ceux de Mazarini et des Irlandois.
Ces bataillons estoyent soustenuz parles gensdarmes de
la Royne, ceux d'Anjou, de M. le mar*' de la Ferté, et de
Mons*" le mar*' d'Estrée, faisant en tout quatre escadrons.
Aprez quoy estoit la première ligne de la cavallerie,
composée de dix sept escadrons, sçavoir des chevaux
légers de M. le Cardinal, des rég'imentz du M^ de camp,
et de la Roche S* Chamaran, de celui de la Royne, de celuy
de Mazarini, faisant trois escadrons, de celuy de la Ferté,
faisant quatre escadrons, de celuy de Cœuvres, faisant
deux escadrons, de celuy d'Espiedz, faisant deux escadrons,
de ceux de Bavadas, Lamet et Rohan, de celuy de Gassion
et de celui d'Huxelles. Ensuitte marchoit la seconde ligne,
composée de huit escadrons, savoir du régiment du comte
Caries Broglia, de celui de Brinon, faisant deux escadrons,
de celuy des Fourneaux et des trouppes commandées par
M. le duc de Chaunes, faisant quatre autres escadrons,
composez des régimentz d'Elbeuf et de Chaunes.
Mess''' les marquis d'Huxelles et de Cœuvres et duc de
Chaunes estoyent à la teste de la première ligne, où estoit
l'infanterie.
A l'attacque de M. le mar*' d'Hocquincourt, il y avoit à la
première ligne un bataillon de quelques compagnies du
régiment des gardes françoises à la droicle, un bataillon de
quelques compagnies du régiment des gardes suisses à la
gauche, lesquels estoyent soustenuz par deux autres batail-
lons des mesmes tardes françoises el suisses.
A la seconde ligne, il y avoit deux bataillons, l'un des
régimentz de la Marine, de Limosin et d'Huxelles, et
l'autre des régiments irlandois de Muscry et Napier, les-
quelz estoyent soustenuz par deux autres bataillons, l'un
des régimentz de la Melleraye et de Bretagne, l'autre du
régiment irlandois de Grâce.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. Î79
Les gensdarmes et chevaux légers de la Royne, les gens-
darmes d'Elbeuf et ceux d'Hocquincourt, les chevaux
légers d'Hocquincourt, de Soyecourt et de Guyse, faisant
trois grois escadrons, soustenoyent l'infanterie de la pre-
mière ligne.
La cava"^'^ de l'aisle droicte de la première ligne estoit
de six escadrons des régiments de Rouannois et la Luzerne,
de Richelieu, de Bourlemont, de Palaiseau, de Lairé, du
Buisson et de Chamboy.
Celle de l'aisle droicte de la seconde ligne estoit de cinq
escadrons des régiments d'Espense, Candalle, Montcavrel
et rS'anteuil.
La cava""'* de l'aisle gauche de la première ligne estoit
de six escadrons des régimentz de Bougy et Aumont,
Grandprè, qui en faisoit trois, Joyeuse et la Vieuville et la
Feuillée.
L'aisle gauche de la seconde ligne estoit de cinq esca-
drons, composez des régiments de Fabert et de Mancini.
11 y avoit au corps de réserve deux gros escadrons, com-
posez de la compagnie des chevaux légers du Roy, de
celle des gardes de M. le Cardinal, et de celle des gardes
de M. d'Hocquincourt.
Toute l'aisle droicte estoit commandée par le comte de
Navaille, et la gauche par le comte de Grandprè.
Les régimentz de cava"^'® du chevalier d'Hocquincourt,
du marquis de Rothelin, du colonel S* Jean et l'escadron
de la compagnie franche du colonel Raab estovent ordon-
nez pour faire une diversion du costé de l'armée de Lor-
raine.
Il y avoit en chaque attacque des hommes destachez des
bataillons de la première ligne, pour donner à la teste et
abattre les lignes, qui estovent suivis des enfans perduz; et
ceux cv estovent soustenuz des bataillons.
L'artillerie de chacune des trois armées marchoit dans
les intervalles des bataillons et estoit commandée, scavoir
280 MÉMOIRES
celle de l'aruiée de M. de Turenne par le s' des Hayes,
celle de l'armée de M. de la Ferté par le s"" de Letlancourt,
et celle de l'armée de M. d'Hocquincourt par le s"" de S'
Martin, tous trois lieutenantz en l'artillerie.
Lesdits s""^ généraux ayant marché à l'heure et aux ren-
dez vous qu'ilz avoient concerté, attaquèrent les ennemis
dans leurs retranchementz une heure avant le jour, firent
combler les trous, le fossé perdu et celui des lignes avec
des fassines et clayes, et renversèrent les lignes, où l'infan-
terie, ayant faict des passages suffîsantz pour la cava""'®, et
les trouppes de cava'''® et d'infanterie ayant essuyé le feu
des ennemis pendant une heure entière, la cava'^^ y entra
à la pointe du jour, et ayant esté suivie de l'ar"®, ils trou-
vèrent peu de résistance jusques au passage de la rivière
de Scarpe vers la ville d'Arras, tant à droicte qu'à gauche,
où il y eust grand combat; mais le canon et l'infanterie
estant advancez, et les trouppes ayant passé la contrevalla-
tion, qui consistoit encore à une forte ligne avec son para-
pet, et des trous devant, les ennemis furent poussez si
vifvement qu'ils se mirent pour la plus grande partie en
fiiitte, passant par dessus leurs lignes et prenant le che-
min de Cambray et de Douay, avec tant de précipitation
et de confusion, qu'ilz abandonnèrent la plus grande par-
tie de leur infanterie, qui fut taillée en pièces, ou demeura
à la discrétion des nostres, et laissèrent tout leur bagage
et leur canon, au nombre de cinquante sept pièces de
fonte verde, touttes leurs munitions, tentes et esquipage,
avec un grand nombre de blessez. Il s'est trouvé dans
Arras treize cens cinquante soldats, tant de cava"^ que d'in-
fanterie, et prez de six vingts officiers prisonniers, entre
lesquelz il y a plusieurs personnes de qualité, outre ceux
qui sont prisonniers dans l'armée, dont l'on faict présente-
ment recherche.
Sa Ma'^ ayant désiré voir les retranchementz des enne-
mis, les endroicts où ilz ont esté forcez, et les travaux (jui
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 281
ont esté faicts pour l'altacque et la deflFense de la place, et
prendre congnoissance Elle mesme de tant de choses
importantes et extraordinaires qui se sont passées en cette
grande occasion', est allée avec la Royne sa mère et toutte
la Cour à Arras, où Sa Ma**^ a recongnu qu'EUe n'a jamais
esté mieux servie, et que jamais rien n'a esté entrepris et
exécuté avec plus de prudence, de valleur et de générosité,
les généraux y ayant donné l'exemple à tous, et chacun
ayant suivy et exécuté en telle sorte l'ordre qu'il avoit
receu, depuis les lieutenants généraux jusques aux
moindres officiers et soldats, qu'il se peut dire que chacun
y a faict très dignement son debvoir, et s'est signallé en
cette journée selon sa charge et son employ. Et, comme il
a fallu que les officiers ayant payé de leurs personnes en
plusieurs lieux, où la résistance des ennemis eust esté
capable sans cela de rebutter ces soldats, il y en a eu plu-
sieurs officiers de tuez et blessez, comme il se verra par
l'extraict joinct à cette relation. La deffense que led. s'^ de
Montdejeux a rendue dans la place qui a donné lieu de la
secourir n'est pas moins à considérer et estimer que les
ordres et l'action du secours. Il a faict tout ce qu'un sage,
expérimenté et vaillant gouverneur, et tout ce qu'un ingé-
nieur très capable pouvoit faire ; toutte la garnison a sans
exception si généreusement combattu, qu'elle s'est rendue
recommandable à jamais à la France et à la postérité. Le
chevalier de Créquy, les s"^' de S' Lieu et Ecancourt qui
ont tous trois, par les ordres desdits s""* de Turenne et de la
Ferté, jette divers secours d'hommes dans la place, s'y
1. On sait qu'un « plan du siège mis devant la ville d'Arras
par l'archiduc Léopold, général des armées d'Espagne, et du
secours donné le jour Saint-Louis 1654 par les mareschaux de
Turenne, de la Ferté Sennetaire et d'Hoquincourt, comraan-
dans les armées du roi Louis XIV », a été dressé par Beaulieu,
qui avait reçu à cette fin un ordre en date du 12 septembre 1654
(Bibl. nat., ms. fr. 4189, fol. 137).
^S? MÉMOIRES
sont signallés par leurs blesseures et par leur conduille.
Ils ont, dans les sorties et dans les deffenses de la place,
sous les ordres du gouverneur, faict tout debvoir de cap-
pitaines et de soldats; et tous ceux qui y sont entrez avec
eux y ont combattu si vaillamment, qu'il n'y avoit plus que
très peu d'officiers en estât de servir, et s'est trouvé plus
de cinq cens blessez de la garnison, lors que la place a
receu le secours. L'on doibt dire aussi que jamais la con-
duitte et protection de Dieu n'a paru plus visiblement
qu'en tout ce que Sa Ma*^ a entrepris en cette occasion,
et l'exécution que ses fidèles serviteurs en ont si bien et si
heureusement faicte. Aussy, pour marquer comme Elle
recongnoit tenir toutte la prospérité de ses armes de l'as-
sistance divine, Elle est venue exprez pour L'en remercier
sollennellement en la ville capitalle de son royaume, aprez
en avoir faict ses actions de grâces avec la Royne sa mère
dans la cathedralle et dans la plus part des églises de la
ville d'Arras.
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 510-518 v°.)
XLIX.
Critique des opérations espagnoles devant Arras.
Observations sur la conduicte des Espagnols dans leurs
attaques devant Arras.
C'est véritablement avec beaucoup d'injustice que force
gens estiment que les Espagnols ont plus de lumières pour
l'attaque des places, plus de précaution pour l'asseurance
de leurs travaux, plus d'application à la commodité de
leurs trenchées, et enfin plus de perfection dans l'art des
sièges, que les autres. Aussy ne recognoist point cette
incomparable intelligence dans ce grand travail d'approches
qu'ils nous ont laissé devant Arras, comme une pièce sur
laquelle nous pouvons juger du mérite de leur industrie :
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 283
car, bien que leurs plus habiles hommes s'y soient employés,
l'on y rencontre encore tant de deflfaults, que l'on peut
inférer de là, sans aulcune présomption, que nos plus
médiocres apprentifs les devancent dans le jugement au
choix des lieux qui se doibvent attaquer; dans l'œconomie
et dans l'asseurance des lignes qui se doibvent pousser;
dans l'ordre et la netteté des travaux qui se doivent
faire; et finalement dans l'invention des expédients qui se
doibvent trouver pour vaincre les difficultés qui se pré-
sentent, et conduire l'entreprise qu'on se propose à une
prompte et heureuse fin.
Mais pour examiner les fautes et jugement qu'ils ont
faictes au choix du lieu par où ils debvoient attaquer Arras,
il fault rechercher, autant que faire se pourra, les raisons
pour lesquelles ils ont choisy l'endroict par lequel ils pré-
tendoient le prendre.
Or, ce ne peut eslre que parce qu'il y avoit en ce lieu
là un deffault assés considérable, dont ils pensoient tirer
grand avantage; ou parce qu'ils s'imaginoient que, n'y
avant que deux mille cinq cens hommes de pied dans la
place, le gouverneur ne vouldroit pas les exposer à la
garde de tous les grands travaux qui se rencontrent en cest
endroict là, et qu'il leurs abbandonneroit facilement les
plus avancés d'iceux, ou qu'ils les luy pourroient emporter
d'insulte.
Pour ce qui est du deffault qui se trouvoit au corps de
la place, il est certain qu'il y en avoit un assés remarquable
dans la foiblesse d'une muraille mal flanquée ; mais il estoit
si avantageusement séparé par une bonne demie lune cou-
verte de deux tenailles l'une sur l'autre, que ce lieu là ne
pouvant plus estre considéré comme deffectueux, mais
comme un des plus forts de toutte la place, on ne peut pas
dire que ce n'aye esté une témérité inexcusable de l'avoir
attaqué par cest endroict, plus tostquepar quelques autres
beaucoup plus foibles.
284 MÉMOIRES
Mais il est bien malaisé d'ajuster la confiance qu'ils
avoient d'emporter facilement les travaux plus avancés, et
la précaution avec laquelle ils marchoient pour les attaques,
parce qu'ayants ouvert la trenchée d'aussy \oing qu'on l'aye
jamais commancée, et cherchants de l'asseurer par un
grand nombre de longs et d'embrouillés travaux, il sam-
bloit qu'ils craignissent des deffenseurs, sur la foiblesse
desquels ils avoient fondé la résolution de cette attaque ;
ou, s'ils ne les craignoient pas, c^estoit tousjours une
grande imprudence de leurs donner, en eschange du plai-
sir de marcher avec une si lente gravité, le temps de se
fortifier et de s'accoustumer au péril dont ils estoient
menacés.
Supposant loultefFois que l'on n'eust pas peu choisir un
endroicl plus favorable pour eux, que celuv par lequel
ils ont attaqué la place, à cause du deflFault susdict, ne
debvoientils pas considérer que, quand ils y seroient arri-
vés par la victoire des grandes difficultés qui s'y rencon-
troient, ils n'v auroient pas peu loger sans avoir pris à
droicte et à gauche les demies lunes de Rouville et des
Capucins, qui les v auroient veù par derrière? Et puisque
c'estoit une nécessité que de s'asseurer de ces deux pièces,
pourquov, après avoir touché les pointes de la contrescarpe
de la corne de Guiche, ne couloient ils pas à l'une et à
l'autre d'icelles, pour faire abbandonner les tenailles qui
se trouvoient entr'elles deux, et qui par leur perte demeu-
roient incommunicables, sans espoir d'aucun secours?
Ils avoient sur la fin prétendu de faire abbandonner la
demie lune qui estoit dans la seconde tenaille, en coullant
aux deux costés d'icelle, pour luy oster la communication
de ses deux voisines. Ils en pouvoient faire autant des
tenailles, en prenant premièrement les demies lunes, puis-
qu'aussy bien leurs estoient elles nécessaires sur la fin.
Mais si c'estoit une nécessité que d'attaquer lesdictes
tenailles, ce qu'ils ne peuvent pas prouver, y en avoit-il
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 285
quelq'une qui les obligeast à les attaquer par le front, où
ils avoient, outre la redoutte de pierre qui estoit à la leste de
celle de Guiche, des demi bastions bien flanqués h com-
battre, et en suitte quantité de bons retranchements à
emporter ^
On n'avoit point encore guère attaqué jusqu'à celte
heure de samblables ouvrages par la teste, à cause de la
grande quantité de retranchements qu'on peut faire par
dedans, quand on les attaque par là; aussy le prince
d'Orenge, qui pour cette raison attaqua les cornes de
Breda plustost par les aisles que par le front, estoit il un
assés bon exemple pour les en dissuader, s'ils estoient
assés humbles pour vouUoir imiter quelqu'un, et se confor-
mer au sens d'aulruy.
Venons maintenant à l'œconomie des lignes qui se
doibvent pousser dans une attaque.
Il n'y a rien que l'on y doibve si soigneusement éviter,
que le travail inutile, à cause de la perte du temps, et de la
despanse qui en résulte. Pour cela, il faut mener aux.
pointes des pièces qu'on veult éviter, pour se garantir de
l'enfilade, les lignes que l'on veult pousser en avant avec
tant de justesse, qu'il n'y aye pas, s'il se peut, un pied de
travail perdu.
Mais si l'on considère la trenchée que les Espagnols ont
conduicte pour l'attaque susdicte, l'on y trouvera des
destours et des sinuosités si desraisonnables, qu'avec deux
grandes lignes ils n'arrivoient pas en quelques endroicts
guère plus avant qu'avec une seulle.
Il est certain que les lignes transversales que l'on faict
en une trenchée pour servir de places d'armes ne vont
point en avant ; mais elles sont si nécessaires pour le des-
gagement des boyaux et pour leur asseurance, qsa'on ne
les peut assés louer.
Celles dont il est parlé cy dessus ny n'avancent ny ne
deffendent le travail. Et pour ce qui est de ces pièces
286 MÉMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
monstrueuses qu'ils avoient faietes pour l'asseurer, et
qu'on ne peut appeller redouttes, par ce qu'elles n'estoîent
point fossoyées, ny places d'armes, par ce qu'elles n'es-
toient pas assés vuidées pour contenir beaucoup de gens,
nv mesmes en sortir pour aller aux ennemis quand il en
eust esté besoin, il est malaisé d'en comprendre le des-
sein, estant presque impossible de soupçonner les Espai-
gnols d'une si grande ignorance, qu'ils les ayent faietes pour
l'un nv pour l'autre des ouvrages susdicts, tant elles sont
deffectueuses.
Pour ce qui est de l'ordre et de la netteté de leurs tra-
vaux, il ne fault qu'y entrer, pour trouver dans la diffi-
culté de s'en dresbrouiller [sic] l'image d'un chaos et l'am-
barras d'un labvrinte.
Et pour ce qui est de l'invention des expédients, elle
paroist si médiocre, qu'ils ne se sçauroient jamais laver de
la perte de beaucoup de temps qu'ils ont consommé, et de
beaucoup d'hommes qu'ils ont sacrifié, à forcer au dedans
des deux tenailles des retranchements et des traverses
par la teste, qu'un sappeur ou deux, en coullant par
l'épaisseur des parapets, pouvoient en peu de temps et
sans nulle risque descouvrir par le costé.
Il n'est poinct icy parlé du travail de la ligne de cir-
convallation, qui sans contredict estoit fort bonne, à la
réserve que le fossé perdu en estoit un peu trop près, et
que celuy cv, aussv bien que celuy de ladicte ligne,
u'avoient en beaucoup d'endroicts ny assés de profondeur
ny assés de largeur par en bas. Le parapet en estoit mer-
veilleusement bien fait. Mais plus elle avoit de force, et
plus nous revient il de gloire de l'avoir emportée,
(Arch. des Aff. étr., Corresp., Pays-Bas, 33, fol. 520-521.)
APPENDICES
APPENDICE I.
État chronologique des documents annexes publiés avec
LES mémoires de Turenne dans la collection Michaud.
Dans l'édition qu'Aimé Chanipollion en a donnée au
tome III de la troisième série de la collection Michaud,
paru en 1838, les mémoires de Turenne sont accompag^nés
d'un nombre considérable de documents, les uns anté-
rieurs à la période qu'embrassent ces mémoires, les autres
contemporains de cette période.
Des premiers nous dirons seulement qu'ils sont tous
empruntés à la Collection des lettres et mémoires trouvés
clans les portefeuilles du maréchal de Turenne publiée
en 1782 par Grimoard; et c'est aux autres exclusivement
que se rapporte l'état qu'on trouvera plus loin.
Plusieurs de ces documents ont été intercalés dans le
texte des mémoires, et d'autres donnés en note; enfin les
moins anciens en date, ou du moins ceux qu'Aimé Chani-
pollion supposait tels, forment un groupe à part sous ce
titre : « Documents inédits pour servir de complément
aux mémoires du vicomte de Turenne pour les années
1657, 1658 et 1659 ».
Quelle est la provenance de ces documents? Ont-ils été
publiés avec tout le soin désirable?
Sur le premier point, l'éditeur de 1838 ne fournit que
des indications plutôt vagues, à telles enseignes que Ché-
288 MÉMOIRES
ruel, qui a reproduit, dans l'annotation de son recueil des
lettres de Mazarin, un petit nombre des pièces dont il
s'agit, non sans en rectifier le texte par endroits, n'a pu
procéder h cette dernière fin que par hypothèse : ces rec-
tifications préjugeaient le second point dans le sens de la
négative, et soulignaient l'intérêt qu'il y avait à l'élucider.
Voici dans quels termes Aimé Champollion rend compte
des investigations moyennant lesquelles il se flattait de
rendre la « nouvelle édition des mémoires de Turenne plus
digne du public et du héros lui-même » :
« Le recueil de Grimoard se trouve rarement dans des
bibliothèques particulières; toutefois nous n'en avons
extrait que des fragments, auxquels nous avons ajouté
d'autres documents inédits. La Bibliothèque du Roi n'en
possède qu'un très petit nombre d'originaux; mais l'ex-
trême obligeance de M. le général baron Pelet, directeur
du dépôt de la Guerre, nous est venue en aide, en nous per-
mettant de consulter librement les pièces historiques con-
fiées à son zèle et à sa science. Le cabinet de M. F. Feuil-
let nous a été aussi, comme en d'autres occasions, une
utile ressource ».
Partant de ces données, nous avons voulu déterminer
de façon précise à quelles sources, en dehors du i-ecueil de
Grimoard, Aimé Champollion avait puisé.
Trente-huit pièces ont été tirées des manuscrits conservés
à la Bibliothèque nationale sous les numéros 4169 à 4173,
4175, 4176, 4179, 4184, 4185 et 4188 du fonds français,
qui font partie d'une collection de transcriptions de
dépêches et lettres patentes émanées du département du
secrétaire d'Etat Le Tellier; et c'est parmi les papiers de
Lenet, en particulier dans les manuscrits français 6715,
6719, 6720 et 6725 qu'Aimé Champollion a trouvé le
« très petit nombre d'originaux » que la Bibliothèque lui
a fournis.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 289
Aux archives historiques de la Guerre, cet éditeur a mis
a contribution les volumes 75, surtout 157 et 158, peut-
être aussi 81 et 83. L'eusemble des lettres de Turenne
que ce dépôt possède a depuis fait l'objet d'une publica-
tion dont le titre, — correspondance inédite de Turenne
avec Michel Le Tellier et avec Louvois, — donne à penser
que l'auteur, Edouard de Barthélémy, ne soupçonnait pas
les investigations auxquelles avant lui, et dans un pareil
dessein, Aimé Champolliou avait soumis les volumes 157
et 158.
Les pièces que Champollion n'a empruntées ni à la publi-
cation de Grimoard, ni aux recueils manuscrits dont nous
venons de donner l'indication, sont en très grande majorité
des lettres adressées à Mazarin. C'est sans nul doute à ces
documents qu'il faisait allusion en parlant de 1' « utile res-
source » qu'avait été pour lui « le cabinet de M. F. Feuil-
let » : ne disait-il pas ailleurs' devoir au même collection-
neur « la communication des dépêches du duc d'Enghien
adressées à Mazarin »? Il s'agissait de savoir où ces docu-
ments se trouvent aujourd'hui.
Deux lettres de Turenne à Mazarin, écrites l'une au camp
de Schallstadt le 20 juillet 1644, l'autre au camp de Lan-
drecies le 14 juillet 1655, et qu'Aimé Champollion avait
données, ont été publiées de nouveau dans V Histoire des
princes de Condé du duc d'Aumale, la première au tome IV,
avec la référence C. P., c'est-à-dire collection particulière,
la seconde au tome VI, avec la référence A. C, c'est-à-
dire archives de Condé. Le tome IV ayant paru antérieure-
ment, et le tome VI postérieurement à la mort de Feuillet
de Couches, survenue le 5 février 1887, nous avons pensé
qu'il y avait peut-être lieu de chercher à Chantilly la
réponse à la question que nous nous étions posée. Cette
1. Coll. Michaud et Poujoulat, 3* série, t. II, p. 498, note.
II 19
290 MEMOIRES
conjecture est devenue pour nous une certitude, grâce à
l'obligeant concours que nous a prêté le conservateur-
adjoint du Musée Condé, M. Gustave Maçon : les lettres à
Mazarin publiées avec les mémoires de Turenne dans la
collection Michaud sont toutes en original h Chantilly,
sauf trois exceptions; encore deux de celles-ci s'appliquent-
elles à des lettres de Turenne à Mazarin qu'Aimé Cham-
pollion n'a connues que par des copies conservées aux
archives historiques de la Guerre.
Sur la plupart de ces documents du Musée Condé, nous
avons observé, grattés ou pâlis, des numéros de classe-
ment absolument semblables à ceux que présentent, aux
archives des Affaires étrangères, les papiers de Mazarin.
Ayant déterminé la provenance de la presque totalité
des documents annexés par Aimé Champollion au texte
des mémoires de Turenne, nous avions le moyen d'appré-
cier comment ces documents avaient été publiés. Nous
devons à la vérité de dire que l'éditeur de 1838 s'est fort
médiocrement acquitté de sa tâche. On relève des fautes
de transcription jusque dans les pièces tirées du recueil de
Grimoard. Plusieurs dates ont été faussées, bien des noms
propres ont été défigurés; sans compter qu'on peut citer
des groupes de mots qui ont été pris pour de soi-disant
noms propres.
Il faut reconnaître que les textes donnés par Edouard de
Barthélémy laissent aussi à désirer : à les combiner avec
ceux d'Aimé Champollion, on n'aurait aucunement la cer-
titude d'établir des textes corrects.
Il n'aurait donc pas été sans utilité de donner à nouveau
les documents dont il s'agit : du même coup, la présente
édition des mémoires de Turenne, ne contenant rien de
moins que celle de 1838, l'aurait annulée. Pourtant, nous
avons craint de surcharger notre publication de textes
dont plusieurs auraient été ainsi publiés pour la troisième
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 291
fois, et il nous a paru suffisant de mettre les personnes que
ces textes pourraient intéresser en état de les consulter sous
la meilleure forme.
Nous avons numéroté les documents après les avoir ran-
gés selon l'ordre chronologique : ordre auquel Aimé Cham-
pollion ne s'est pas toujours conformé, soit qu'il ait attri-
bué aux documents des dates qui ne sont pas exactes, soit
qu'il les ait rapportés rétrospectivement ou par anticipation.
Il sera d'ailleurs très facile de se reporter de l'édition de
1838 à nos indications en consultant le tableau qui suit.
Dans une première colonne, désignée par les lettres MP
(initiales de Michaud et Poujoulat), on trouvera la suite
numérique des pages de cette édition où figurent les
documents. Une seconde colonne rappelle, sous les
lettres SHF (Société de l'Histoire de France), les pages
correspondantes de la présente édition. Enfin les numéros
que nous avons assignés aux documents occupent la troi-
sième colonne : celle-ci est partagée en six colonnes
secondaires, dont nous avons tiré parti de telle façon,
qu'en passant de l'une à l'autre on rencontre les numéros
dans leur ordre, à très peu d'exceptions près^. Moyennant
ces diverses dispositions on pourra, non seulement se
reporter, nous le répétons, de l'édition de 1838 à nos
indications, mais encore réaliser l'opération inverse.
Les numéros que nous marquons d'un astérisque sont
ceux des pièces dont Aimé Champollion a soit omis, soit
altéré les dates.
1. Par ces derniers mots nous faisons allusion aux numé-
ros 67 et 121, qui figurent ci-après à la page 294, où nous les
avons rais en vedette au moyen de traits gras horizontaux :
pour les maintenir rigoureusement à leur rang numérique, il
eût fallu porter à huit le nombre des colonnes secondaires, ce
qui, au point de vue typographique, eût présenté des incon-
vénients.
292
MÉMOIRES
MP
SHF
1
Numéros des Pièces.
355
1,3
1
356-362
1,4
3
362
1,7
4
362-364
»»
5
364-365
»»
6
365-366
»»
7
365-366 n.
» »
8
366-368
1,8
9
368 n.
I, 9
10
369-370
I, 10
13
371-372
I, 12
11
376-377
1,27
12
380
L 40
14
380-383
»»
15
383
« ))
16
384
»»
17
384-385
»»
18
386
I, 43
19*
388
I, 53
20
388-389
))»
21
389
»»
22
389-390
«»
24*
390
«»
23*
391-392
I, 54
25
395 n.
I, 69
26
396-397 n.
I, 70
2
397-398
1,74
28
; 399-400
I. 77
27
: 401-402
I, 81
29
; 402-403
« »
30
i 408-409
1, 102
31
409-410 n.
I, 104
32
410-411 n.
I, 10
33*
411-412 n.
» »
34
412-413 n.
« n
35
413-414 n.
)) »
36
414 n.
n »
37
414-415 n.
»»
38*
421 n.
I, 131
39
»»
» »
42
DU MARECHAL DE TURENNE.
293
» »
422 n.
»»
422-423 n.
423 n.
» »
430-431 n.
431 n.
» »
437 n.
437-438
438
441 n.
» »
442 n.
»»
443 n.
444 n.
445-446 n.
447 n.
450 n.
451-452 n.
452 n.
452-453 n.
453 n.
453-454 n.
459 n.
»»
460-461 n.
461 n.
»»
»»
»»
»»
461-462 n.
462 n.
» »
»»
»»
»»
»»
I, 187
I, 188
»»
I, 199
»))
I, 200
»»
I, 202
I, 205
I, 208
I, 212
I, 226
I, 232
f, 233
«»
»»
»»
II, 1
11,6
»»
»»
» »
»»
» »
» »
» »
» »
Numéros des Pièces.
40
41
43
44
45
46
47*
48
49*
50
51
52*
53
54*
55
56
57
58
59
60*
61
62
63
64
65
66*
68
69*
70
71*
72*
73*
74
75
76
78
79
80
81
82
294
MÉMOIRES
MP
SHF
Numéros des Pièces.
463-464 n.
II, 8
77
466 n.
II, 20
84*
466-467 n.
n n
114*
467
II, 21
83
470
II, 33
86
471
471 n.
472
II, 34
87
88*
67*
472-473
» »
89
473-474
11, 37
91
474 n.
»»
90
478-479
II, 54
92
507
H, 69
93
507-508
» »
94
508
)) »
95
» »
» »
96
509
•>■>•»
97
509-510
» »
98
510
»»
99
»»
» »
100*
510-511
»»
101
511
» »
102
»»
»»
103*
» »
»»
104
511-512
»«
105
512
»»
106
»»
»»
107
513
» »
108
»»
»«
109
»))
»»
110
513-514
»»
111
514
»»
112
514-515
» »
113
515
»»
85*
515-516
»»
115
516-517
w »
116
517-518
»»
117
518
)> ))
118
518-519
519-520
119
121
'
DU MARÉCHAL DE TURENNE.
295
MP
SHF
Numéros des Pièces.
520
»»
120
520-521
»»
123
521
» »
124
521-522
»))
125
522
»»
127
522-523
»»
128
523
»))
129
523-524
»»
130
524
»»
131
525
» »
132
»»
»»
134
»»
»»
135
526
»»
133*
»»
»»
136
526-527
« »
122*
527
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527-528
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137
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»»
126*
528-529
»»
140
529
» »
141
»n
»))
142
1. Paris, 7 septembre 1643. Louis XIV à Turenne.
Minute aux archives historiques de la Guerre, vol. 75,
n" 309.
2. Paris, 3 décembre 1643. Pros^isioiis de lieutenant
général en Allemagne pour Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4169,
fol. 162 v°-165 V».
3. Paris, 8 décembre 1643. Instructions à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4169,
fol. 50-62 v".
4. Paris, l^' janvier 1644. Anne d'Autriche à Turenne.
Minute aux archives historiques de la Guerre, vol. 81,
296 MÉMOIRES
n** 4. Transcription à la Bibliothèque nationale, rus.
fr. 4170, fol. 5-6.
5. Colmar, 23 janvier 1644. Turenne à Mazarin.
Original au Musée Condé, O 3, fol. 14-15. Seul le der-
nier alinéa est autographe. Au milieu de la marge infé-
rieure de la première page se lisait un numéro d'ordre,
lequel a été gratté. Ce numéro d'ordre était compris entre
174 et 182, numéros que portent deux lettres de Turenne
à Mazarin, des 18 et 31 janvier 1644, conservées dans le
volume 23 (fol. 144 et 148) du fonds Allemagne, aux
archives des Affaires étrangères.
Au nom de « Rosny », qu'Aimé Champollion a imprimé
à la cinquième avant-dernière ligne de la seconde colonne
de la page 363, il faut substituer « Roucy ». Le mot
« compagnies » (p. 364, col. 1, 1.3) est suivi des mots « de
M. de Tracy ».
6. Remiremont, 29 février 1644. Turenne à Mazarin.
Oiiginal au Musée Condé, O 3, fol. 16-17. Seul le der-
nier alinéa est autographe. Le numéro d'ordre que portait
cette pièce était sans doute compris entre 192 (Lettre de
Turenne à Mazarin, 20 février. Arch. des Aff. étr. AU. 23,
fol. 160) et 196 (Lettre du même au même, 29 février.
Ihid., fol. 162).
Cette lettre a été reproduite en partie par Chéruel
[Lettres de Mazarin, I, 623-624, note), qui propose de
remplacer par « paisibles » le w possible » qui termine la
cinquième ligne du troisième alinéa (MP 364, col. 1) :
l'original porte en effet « paisibles ».
Aimé Champollion a imprimé comme suit la fin du même
alinéa : « Je présuppose que l'on prendroit aussy Trêves,
de sorte que, du costé d'Allemagne, il ne resteroit aux
ennemis que celui de Colongne ». Chéruel interprète
« celuv » par « l'électorat »; en réalité, sur l'original,
après le mot « ennemis » il v a : « autre passage ». Après
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 297
K Colongne », Turenne avait fait écrire les mots « ou
Liège » qui ont été ensuite biffés.
Au lieu de « Schimberth » (MP 365, col. 1, 1. 1), il faut
lire « Schimbeck ».
7- Brisach, 15 mars 1644. Turenne à Mazarin.
Original entièrement autographe au Musée Condé, O 3,
fol. 18-19.
Chéruel a donné de cette pièce {^Lettres de Mazarin^ I,
643-645, note) un texte « rectifié », mais d'après ses
propres hypothèses, car il n'a pas connu l'original. Nous
allons indiquer les corrections essentielles auxquelles
donne lieu l'examen de ce dernier.
MP 365, col. 1, 1. 3 de la pièce. Au lieu de 25, lire 24®.
MP 365, col. 2, 1. 2. Au lieu d' « Ossonville », corrigé
par Chéruel en « Oysonville », lire « Ausonville ». — Au
lieu de « et tant », lire « il faut ».
MP 365, col. 2, l. 5. « Hem » a été corrigé par Ché-
ruel en « Oheim » : l'original porte bien « Hem ».
MP 365, col. 2, l. 11. Au lieu de « Bouchet », lire
« Brachet ». — L. 12, Au lieu de « Ebressein », lire
« Ebrestein ».
MP 365, col. 2, l. 23-24. Au lieu d' « Abiosinpente »,
lire, ainsi que Chéruel le soupçonnait, « Uberlingen ».
MP 366, col. 1, 1. 6. Au lieu de « Toussenson », lire,
ainsi que Chéruel le propose, « Torstenson ».
MP 366, col. 1, 1. 23-24. Au lieu d' « Aurilli », corrigé
par Chéruel en « Argilly », lire « Arsilly ».
8. Paris, 13 avril 1644. Anne d' Autriche à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4169,
fol. 94-95.
9- Paris, 22 avril 1644. Instructions à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4169,
fol. 98-101.
298 MÉMOIRES
10. Turckheim, 8 juin 1644. Tiirenne à Mazarin.
Original au Musée Condé, O 3, fol. 28. Seul le post-
scriptum est autographe. Le numéro d'ordre 274, que por-
tait cette pièce, a été gratté.
Chéruel a reproduit cette lettre [Lettres de Mazarin, I,
716-177) : ainsi qu'il le propose, il y a lieu de substituer
« gouverneur » h « gouvernement » (MP 368, col. 2,
1. 8-9 de la note).
La date n'est pas après le post-scriptum, mais avant, et
est ainsi libellée : « A Turkem, le 8 juin 1644 ».
11. Rueil, 13 juin 1644. Instructions à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4169,
fol. 111-116 v«.
12. Paris, 19 juillet 1644. Louis XIV à Turenne.
Minute aux archives historiques de la Guerre, vol. 83,
n° 194. Transcription à la Bibliothèque nationale, ms.
fr. 4170, fol. 150 v<'-153.
13. Camp de Schallstadt, 20 juillet 1644. Turenne à
Mazarin.
Original au Musée Condé, O 3, fol. 34-36. En dépit
d'un grattage, on reconnaît sur cet original le n° 330, qui
manque dans le volume 33 du fonds Allemagne aux
archives des Aflfaires étrangères.
Le duc d'Aumale a publié de nouveau cette pièce {Hist.
des princes de Condé, IV, 597) d'après l'original, qui fai-
sait partie alors d'une « collection particulière ».
14. Mayence, 18 janvier 1645. Turenne à Mazarin.
Original au Musée Condé, O 3, fol. 42.
Dans le deuxième alinéa, cet original porte bien a de
Darmstadt » et non « d'Armstadt ». La dernière phrase du
même alinéa est ainsi conçue : « Une partie de cavalerie de
nos gens en a, la nuit passée, défaict une de trente des
ennemis au delà du Rhyn », ce qui est plus intelligible que
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 299
le texte donné par Aimé Champollion. Le dernier mot de
la phrase qui précède est « villes » et non «. vivres ».
15. Mayence, 4 février 1645. Turenne à Mazarin.
Original au Musée Condé, O 3, fol. 44-48. Le numéro
a été complètement gratté. Ce numéro était vraisembla-
blement 138, car il v a, dans le volume Allemagne 46 des
Affaires étrangères, une lettre de Turenne de même date
numérotée 137 (fol. 94) et une autre lettre de Turenne du
19 février numérotée 139 (fol. 116).
L'alinéa commençant par « J'ay veu, par la lettre de
M. Le Tellier... » (MP 381, col. 2) est chiffré à partir des
mots « aille réservé avec eux » inclusivement.
L'alinéa « Je supplie Vostre Eminence de vouloir écou-
ter... » (MP 382, col. 2) est autographe et a été ajouté en
marge (fol. 47 du volume de Chantillv) : on doit le consi-
dérer comme un post-scriptum.
16. Saverne, 10 mars 1645. Turenne à Maztrin.
Original au Musée Condé, O 3, fol. 49-50. On y recon-
naît, sous un grattage, le n"* d'ordre 149.
MP 383, col. 2, 1. 10. Au lieu de « Halstein », lire
« Hatstein » .
17. Spire, 26 mars 1645. Turenne à Mazarin.
Original au Musée Condé, O 3, fol. 51-52.
MP 384, col. 1, 1. 3 du texte de la lettre. Au lieu de
« Tartenson », lire « Torstenson ».
Ihid., 1. 42 dudit texte. Supprimer le point qui suit
« maistre » : ce point doit être reporté après le mot
« campagne », par lequel débute la ligne suivante.
18. Durlach, 31 mars 1649. Turenne à Mazarin.
Original au Musée Condé, O 3, fol. 55-56. Le premier
alinéa du post-scriptum est autographe.
A la première ligne, au lieu de « Groevius », il faut lire
« Grocius ».
300 MÉMOIRES
A la sixième ligne, au lieu de « Elle ne laisse », lire
« Elles ne laissent ».
MP 385, col. 1, 1. 6-7. Au lieu de « Neckar », lire
« Necker ».
Ibid., 1, 7. Au lieu de « Werts », lire « Werth ».
Ihid., 1. 15. Au lieu de « Ossonville », lire « Oyson-
ville ».
Ibid., 1. 19. Au lieu de « Brasac », lire « Brassac ».
Ibid., 1. 24. Au lieu de « donnerav », lire « donnay »•
Ibid., 1. antépénultième. Au lieu de « resçu », lire
« vescu ».
19. Paris, 29 avril 1645. Louis XIV à Turenne.
Transcription h la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4171,
fol. 232 v°-233.
Aimé Champollion a imprimé h tort, au quantième, 19
au lieu de 29.
20. Brauerschwend, 10 mai 1645. Turenne à Mazarin.
Original au Musée Condé, 0 3, fol. 58-59. On peut lire,
sous un grattage, le n° 185. Dans le volume 46 du fonds
Alleniagne, le n° 184 est porté par une pièce du 8 mai
(fol. 432), et le n*^ 189 par une pièce du 13 mai (fol. 471).
Cette lettre a été reproduite en partie par Chéruel
{Lettres de Mazarin, II, 169-170).
MP 388, col. 2, 1. 2. Au lieu de « pourroit », lire a pou-
voit ».
21. Paris, 14 mai 1645. Louis XIV à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4171,
fol. 285-286.
22. Wetter, 16 mai 1645. Turenne à Mazarin.
Original au Musée Condé, 0 3, fol. 60-61. On reconnaît,
sous un grattage, l'un des numéros 191 ou 192. Ainsi que
nous l'avons dit, une pièce du 13 mai 1645 [Allemagne ^Ç>,
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 301
fol. 471) porte le n" 189; dans le volume Allemagne 47
(fol. 13) une pièce du 2 juin suivant est numérotée 205.
A la date, Aimé Champollion a imprimé « Wesser »,
mais l'original porte nettement « Wetter ».
MP 389, col. 2, 1. 1. Au lieu de « Trêves », lire
« Tracy ».
23. Paris, 15 mai 1645. Louis XIV à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4171,
fol. 290 et v°.
Aimé Champollion a imprimé à tort, au quantième de
la date, 25 au lieu de 15.
24. Paris, 20 mai 1645. Louis XIV à Tm'enne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4171,
fol. 304-306 v«.
Aimé Champollion a imprimé à tort, au quantième de
la date, 22 au lieu de 20.
25. Camp de Fechenheim, 18 juin 1645. Turenne à
Mazarin.
Original au Musée Condé, 0 3, fol. 62-64. On reconnaît
sous un grattage le n° 211 : aux archives des Affaires étran-
gères {Alle?nagne 46, fol. 147), une pièce de même date
est numérotée 212.
Chéruel [Lettres de Mazarin, II, 185, note 1) conteste
la date de cette lettre, et propose d'y substituer celle du
28 mai : l'original n'autorise aucunement cette correction,
à laquelle on pouvait d'ailleurs objecter que Turenne
parle de sa jonction avec Kœnigsmarck, laquelle n'eut lieu
que le 29 mai [Gazette, 1645, p. 505-506).
MP 391, col. 1, 1. 10-11 du texte, et ailleurs où le
même nom se représente. Au lieu de « Konigsmarc », lire
« Konigxmarck ».
Ibid., 1. 12. Au lieu de « Kirkeine », lire « Kirkeim ».
Ihid., 1. 14. Au lieu de « Aschastembourg », lire
« AschaflPembourg ».
302 MEMOIRES
MP 391, col. 1,1.17. Au lieu (le (( Brisac», lire « Brisack».
IbitL, 1. 18. Au lieu de « Ossonville », lire u Oyson-
ville ».
MP 391, col. 2, 1. 14. Au lieu de « envoyeray », lire
« envoyerois ».
Ibid., 1. 29. Au lieu de « Enghien », lire « Anguien ».
Ibid., 1. 30. Au lieu de « en », lire « à ».
Le nom du lieu d'où la lettre est datée a été imprimé
« Ferknheim » : il doit être lu « Fecknheim », ce qui
désigne Fechenheim, non loin de Hanau. On sait positi-
vement que Turenne était près de Hanau le 17 juin (Gri-
moard, I, 50) : et cette circonstance peut être alléguée
contre la correction de date proposée, ainsi que nous
l'avons dit, par Chéruel.
26. Camp de Nœrdlingen, 8 août 1645. Turenne à sa
sœu7\
Cette lettre avait été publiée dans le recueil de Gri-
moard (I, 51-52); mais Aimé Champollion paraît l'avoir
prise ailleurs : son texte débute par un alinéa que Gri-
moard n'a pas donné.
27. [Trêves, 1*"" décembre] 1645. Turenne à Mazarin.
Original au Musée Condé, 0 3, fol. 82-84.
Cette lettre n'est pas datée, mais elle débute par l'accusé
de réception d'une lettre de Mazarin remise par Grotius à
Turenne, et il est aisé de reconnaître, aux allusions faites
par ce dernier, qu'il s'agit d'une lettre qui figure sous la
date du 17 novembre dans le recueil des Lettres de Maza-
rin (II, 259-264).
Il y a plus. Turenne annonce l'envoi, avec sa lettre, du
« traicté qui a esté faict avec M. l'Electeur de Trêves, sous
le bon plaisir de Sa Majesté »; il ajoute, dans un post-
scriptum, qu'il s'est fait communiquer par M. d'Anctoville,
chargé de les porter h la Cour, a les demandes que faisoit
M. l'Électeur de Trêves » et que M. de Vautorte a été
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 303
« scandalisé » de ce que d'Ancto ville allait partir sans les
faire voir. Or le traité dont il s'agit est conservé aux
archives des Affaires étrangères [Corresp., Trêves, 2,
fol. 352-353) sous ce titre : « Articles accordés soubz le
bon plaisir du Roy entre Monsieur l'Electeur de Trêves et
Monsieur le mareschal de Turenne » : il fut passé au
palais électoral de Trêves le 29 novembre 1645. Quant
aux demandes de l'Electeur, elles sont formulées dans
une « instruction, de la part de S. A. l'archevêque et élec-
teur de Trêves, pour Monsieur d'Anctoville, de ce qu'il a à
solliciter auprès de Sa Majesté tréschrestienne, et le faire
expédier en forme convenante » qui porte la date du
30 novembre 1645 [ibid., fol. 359). Enfin, on a la copie
d'une lettre écrite à Trêves le i" décembre 1645, dans
laquelle d'Anctoville parle de la visite qu'il a faite le jour
même à Turenne, et du mécontentement de Vautorte [ibid. ,
fol. 372) : nous n'hésitons pas à croire que la lettre de
Turenne, qui relate les mêmes choses dans un post-scrip-
tum, est également du l""" décembre 1645. D'ailleurs,
l'original de Chantilly porte, gratté, le n" 334, et l'on
voit, dans le volume Allemagne 49 des Affaires étrangères,
les numéros 332 et 338 attribués, celui-là à une pièce du
20 novembre, celui-ci à une pièce du 5 décembre.
MP 399, col. 2, 1. 6. Au lieu de « commandée », lire
« raccommodée ».
Ibid., 1. 14. Au lieu de « chevauché », lire « che-
vaulx ».
Ibid., l. 30. Au lieu de « venir », lire « vivre ».
Ibid., 1. 36. Au lieu de « Ossonville », lire « Oyson-
ville » ; supprimer le point qui suit « Tracy ».
Ibid., 1. 39. Au lieu de « j'ay », lire « icy » et suppri-
mer la virgule qui précède.
Ibid., 1. 42. Au lieu de « en se », lire « et en ».
Ibid., 1. 43. Remplacer les deux points qui suivent
« Lorrain » par une parenthèse ouverte.
304 MÉMOIRES
MP 399, col. 2, 1. 44. Remplacer le point qui suit « régi-
mens » par une parenthèse fermée.
Ibid., 1. 51. Au lieu de « le », lire « ce ».
MP 400, col. 1, 1. 6. Au lieu de « auroil », lire
« reçoit » ; supprimer « bon » .
Ibid., 1. 44-45. Au lieu de « Tarienson », lire « Tors-
tenson ».
Ihid., 1. 46. Au lieu de « lieues », lire « heures ».
Ibid., 1. 53. Au lieu de « ne boug^era plus d^n moys »,
lire « ne bourgera [sic] plus d'avec moy ».
MP 400, col. 2, 1. 6-7. Au lieu de « que l'on », lire
« qu'il en ».
Ibid., 1. 15. Au lieu de « un », lire « cet ».
Ibid., 1. 23. Au lieu de « désiroit », lire « désireroit ».
Le premier alinéa du post-scriptum finit ainsi : « M. de
Vautorte, lequel pourra aisément venir le trouver, quand
il y aura quelque chose de pressé ».
28. Paris, 19 décembre 1645. Louis XIV à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4172,
foi. 322-324 v».
29- Paris, 27 avril 1646. « Mémoire touchant V estât de
la négociation de la paix générale en ce qui concerne les
affaires de l'Empire ».
Transcription h la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4173,
fol. 223-226.
Cette pièce est bien du 27 avril, et non, comme l'a
imprimé Aimé Champollion, à la fin du texte, du 26.
30. Paris, 30 avril 1646. Louis XIV à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4173,
fol. 226-227 vo.
31. Paris, 15 avril 1647. Louis XIV à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4175,
fol. 266 vo-269 v°.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 305
32. Amiens, 20 mai 1647. Louis XIV à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4175,
foi. 383-384.
33. Amiens, 25 juin 1647. Louis XIV à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4175,
fol. 488 ^-494 v°.
Aimé Champollion a imprimé par erreur, au quantième,
26 au lieu de 25.
34. Amiens, 29 juin 1647. Louis XIV à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4175,
fol. 510-511.
35. Amiens, 4 juillet 1647. Instruction à Turenne,
avec addition comprenant la copie d'une lettre à Rosen.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4175,
fol. 13 v°-19 v° et, pour l'addition, 19 v°-20.
36. Dieppe, 5 août 1647. Pouvoir à Turenne touchant
les cavaliers allemands.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4176,
fol. 67-68 v°.
37. Fontainebleau, 28 septembre 1647. Louis XIV à
Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4176,
fol. 131-132 v°.
38. Fontainebleau, 7 octobre 1647. Louis XIV à
Tu l'en ne.
Transcription h la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4176,
fol. 142 v°-143 v°.
Aimé Champollion a imprimé par erreur, au quantième
de la date, 11 au lieu de 7.
39. Saint-Germain-en-Laye, 11 janvier 1649. Anne
d'Autriche à Turenne.
Emprunté au recueil de Grimoard, I, 106-107.
II 20
306 MÉMOIRES
40. Saint-Germain-en-Laye, 16janvier 1649. Louis XIV
à d'Erlach.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4179,
fol. 15 vO-16.
41. Saint-Germain-en-Laye, 16 janvier 1649. Ordre
pour faire reconnaître d'Erlach par les troupes de V ar-
mée d'Allemagne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4179,
fol. 16-17.
42. Saint-Germain-en-Laye, 28 janvier 1649. Anne
d'Autriche à Turenne.
Emprunté au recueil de Grimoard, I, 113-114.
43. Saint-Germain-en-Laye, 29 janvier 1649. Anne
d^ Autriche à Turenne.
Emprunté au recueil de Grimoard, I, 115-116.
44. Saint-Germain-en-Laye, 8 février 1649. Louis XIV
à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4179,
fol. 76 v'>-77 v«.
45. Saint-Germain-en-Laye, 27 mars 1649. Louis XIV
au prince palatin.
46. 20 février 1651. Condé à Turenne.
Emprunté au recueil de Grimoard, I, 176-177.
47. Paris, 6 mars 1651. Louis XIV à Turenne.
Cette lettre, publiée une première fois par Grimoard
(I, 179), n'est pas transcrite dans le ms. fr. 4182. Cette
circonstance nous porte à croire qu'Aimé Champollion l'a
empruntée à Grimoard, bien qu'il y ait quelques diffé-
rences entre les deux textes. A la vérité, le texte de Gri-
moard est de beaucoup le meilleur : aussi, n'hésitons-
nous pas à préférer la date qu'il présente à celle du
11 mars, donnée par Champollion.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 307
48. Paris, 18 mars 1651. Condé à Turenne.
Emprunté au recueil de Grimoard, I, 186-187.
49. Paris, 8 avril 1651. Condé à Turenne.
Emprunté au recueil de Grimoard, I, 192. Aimé Cham-
pollion a supprimé un alinéa et imprimé, à la date, 18 au
lieu de 8.
50. Corbeil, 26 avril 1652. Louis XIV à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4184,
fol. 260 v''-261.
51. Saint-Germain- en-Laye, 28 avril 1652. Louis XIV
à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4184,
fol. 261 v''-263.
52. 20 mai 1652. Louis XIV à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 311-
312 v°. Aimé Champollion a négligé de reproduire la date
de cette pièce.
53. Melun, 7 juin 1652. Louis XIV à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4184,
fol. 340-341 v°.
54. 15 juin 1652. Louis XIV à Turenne.
Transcription h la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4184,
fol. 354v°-355.
Cette lettre avait été publiée une première fois par Gri-
moard avec sa date exacte, à laquelle Aimé Champollion
a substitué celle du 10 juin.
55. 16 juin 1652. Louis XIV à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4184,
fol. 358-359.
56. Melun, 16 juin 1652. Instruction à Beaujeu.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4184,
fol. 359-360 v^
308 MÉMOIRES
57. Melun, 21 juin 1652. Louis XIV à Turenne.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4184,
fol. 383-384.
58. 5 juillet 1652. Louis XIV à Turenne et à La Fertè.
Transcription h la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4185,
fol. 9 etv°.
59. 28 juillet 1652. Instructions à Turenne et à La
Ferlé.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4185,
fol. 44-46 v°.
60. 7 septembre 1652. Louis XIV à Turenne et à
La Fertè.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4185,
fol. 155 v°-156.
Aimé Champollion a négligé de reproduire la date de
cette pièce. A la première ligne de son texte, il faut lire
« Joyeuse-Saint-Rambert » au lieu de « Joyeuse-Saint-
Lambert ».
61. 23 décembre 1652. Louis XIV à Tuî'cnne et à
La Fej'té.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4185,
fol. 411 v«-412.
62. Paris, 18 janvier 1653 au P. Arnolfiny à
Cambrai.
63. Bruxelles, 20 mai 1653. Caillet à Lenet.
Original à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 6715,
fol. 46.
64. Bruxelles, 30 mai 1653. Condé à Lenet.
Original à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 6715,
fol. 141.
65. Bruxelles, 7 juin 1653. Condé à Lenet.
Original à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 6715,
fol. 169.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 309
66. [Avant le 5 juillet 1653.] A^'is de la marche de
Turenne et de La Ferté envoyé à Le Tellier.
Original aux archives historiques delà Guerre, vol. 157,
n" 6.
Cette pièce annonçant que les troupes vont marcher sur
Rethel, la date du l*"" août 1653, dont elle a été revêtue
après coup, semble-t-il, est évidemment inexacte, et il
faut vraisemblablement y substituer celle du l®*" juillet.
67. 11 mars [1654]. Caillet à Lenet.
Original à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 6725,
fol. 14.
D'après Aimé Champollion, cette lettre aurait été écrite
à Lenet pour approuver la minute de la lettre que nous
indiquons ci-après sous le n" 87. Le voisinage immédiat
des deux pièces dans le ms. fr. 6725 a suggéré cette hypo-
thèse, que de prime abord on ne songe pas à écarter, le
texte de la lettre de Caillet qu'a publié Aimé Champollion
ne présentant aucune date. En réalité, il y a sur l'original
une date ainsi libellée : « Ce xi*" mars, par la barque du
soir », qui à elle seule ruine l'hypothèse en question. En
efiFet, la lettre que nous numérotons 87 fut écrite par Condé
à la suite de ce qu'il avait intercepté celle adressée le
14 août 1655 par Turenne à Mazarin, par conséquent dans
ce même mois d'août. D'autre part, l'approbation dont il
s'agit dans la lettre de Caillet est ainsi exprimée : « Elle
[S. A.] m'a seulement commandé de vous dire, Monsieur,
qu'elle approuvoit toutes les choses que vous aviez faites » :
il faut quelque bonne volonté pour croire que ces derniers
mois désignent une minute de lettre.
Tl nous reste à dire pourquoi nous attribuons la lettre de
Caillet à l'année 1654.
Des termes de cette lettre, — y compris ceux de la
date, — il résulte que Caillet était auprès de la personne
de Condé, tandis que Lenet se trouvait éloigné d'eux assez
310 MEMOIRES
pour être obligé de correspondre avec eux par écrit, mais
aussi assez peu pour que telle de ses lettres pût arriver à
destination du jour au lendemain; d'autre part, ces corres-
pondants utilisaient un service de messagerie par eau
fonctionnant à raison de deux départs par jour.
Or, la lettre de Caillet s'encadre fort bien entre deux
lettres de Condé écrites à Lenet de Bruxelles les 10 et
13 mars 1654 (Bibl. nat., ms. fr. 6179, fol. 67 et 73).
L'adresse portée sur la première de ces lettres fait con-
naître que Lenet était h Anvers, logé à l'hôtel de l'Aigle
d'or, chargé pour Condé de certaines affaires d'argent.
Dans la seconde lettre, on lit : « Je vous envoyay par la
barque d'hier au soir les lettres de M. le comte de Fuen-
saldagne que vous désiriés... », ce qui est à rapprocher du
passage où Caillet dit qu'il se rend chez Fuensaldana et
ajoute : « Pour la lettre que vous demandez, je tâcherai
de vous l'envoyer demain par la barque du matin ».
68- Paris, 15 avril 1654. Déclaration du Roi contre les
adhérents de Condé.
Transcription à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 4188,
fol. 236-238 v°.
69. 19 mai 1654. Caillet à Lenet.
Original signé d'un simple paraphe à la Bibliothèque
nationale, ms. fr. 6719, fol. 123.
Aimé ChampoUion a daté à tort ce billet du 9 mai.
70. Camp de Caulaincourt, 8 juillet 1654. Turenne à
Le Teïlier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n" 49. Reproduit par É. de Barthélémy, Correspondance
inédite de Turenne, p. 30-31.
Au lieu de « M. Du Bac » (MP 461, col. 1, 1. 7 de la
note) il faut, avec Barthélémy, lire « M. de Bar ».
71. Camp de Roisel, 11 juillet 1654. Turenne à Le
Tellier.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 311
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n" 64. Reproduit par Barthélémy, p. 31-32.
Aimé Champollion a négligé de donner la date de cette
pièce. A la seconde ligne de son texte, au lieu de « La
Moustale », il faut lire « La Moussaie ».
72. Camp de Monchy-le-Preux, 19 juillet 1654.
Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 103. Reproduit par Barthélémy, p. 32. A la première
ligne il faut lire « l'on » au lieu de « Son Altesse ».
73. 19 juillet 1654. Turenne à Le Tellier-.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n» 111. Reproduit par Barthélémy, p. 33. Le mot qu'Aimé
Champollion a laissé en blanc est le nom de Lens.
Sur l'original de cette pièce a été inscrite après coup la
date du 20 juillet, qu'Aimé Champollion a reproduite, et
dont Barthélémy a fait état : nous la corrigeons sur la foi
du résumé de ladite pièce qu'on a pu lire plus haut (p. 218) :
« Que le dix huictième au soir, etc. »
74. Camp de Monchy-le-Preux, 20 juillet 1654.
Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 112. Reproduit par Barthélémy, p. 33.
75. Au camp, 23 juillet [1654]. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 131. Reproduit par Barthélémy, p. 34-35.
76. Camp de Monchy-le-Preux, 25 juillet 1654.
Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n" 148. Reproduit par Barthélémy, p. 36. Le texte d'Aimé
Champollion est préférable.
77. Au camp, 25 juillet. Post-scriptum du 26 juillet
1654. Turenne à Mazarin.
312 MÉMOIRES
Original au Musée Condé, 0 3, fol. 91; on y reconnaît,
sous un grattage, le n*" 175. Dans le volume Pays-Bas 33
des Aflfaires étrangères, il y a deux pièces du 25 juillet
numérotées 174 et 176 qui se suivent immédiatement
(fol. 333 61334).
78. Au camp, 26 juillet 1654. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 155. Reproduit par Barthélémy, p. 36-37.
Dans le post-scriptum, Aimé ChampoUion a imprimé :
« La Sévillie » et « petit homme » : il faut lire « La Feuil-
lée » et « gentil homme ».
79. Camp de Monchy- le -Preux, 30 juillet 1654.
Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n" 180. Reproduit par Barthélémy, p. 37-38.
80. Camp de Monchy- le-Preux, 5 août 1654. Turenne
à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n" 197. Reproduit par Barthélémy, p. 39-40.
A la 12* ligne du texte d'Aimé ChampoUion, au lieu
de « Mondprix », lire « Mondejeux ». Barthélémy n'a pu
lire ce nom.
81- Camp de Monchy-le-Preux, 6 août 1654. Turenne
à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 198. Reproduit par Barthélerav, p. 40.
82. Camp de Monchy-le-Preux, 7 août 1654. Turenne
à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n** 199. Reproduit par Barthélémy, p. 40-41.
83. LeQuesnoy, 6 septembre 1654. Turenne à Mazarin.
Original autographe au Musée Condé, 0 3, fol. 95-96.
Cet original porte le n" 2, qu'on a décoloré. Dans le
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 313
volume Pays-Bas 35 des Aflfaires étrangères, le n" 1 est
porté par une lettre du 5 septembre (fol. 4) et le n" 3 par
une lettre du 6 (fol. 6).
La première partie de cette lettre a été reproduite par le
duc d'Aumale, Hist. des prmces de Condé, VI, 734-735.
84. Cassel, 24 septembre 1654. Le landgrave de Hesse
à Turenne.
Pièce empruntée au recueil de Grimoard, I, 527. Aimé
Champollion a substitué la date du 4 septembre à celle
du 24.
85. Au camp, 14 juillet [1655]. Turenne à Mazarin.
Original au Musée Condé, 0 3, fol. 101-102.
Aimé Champollion a donné cette lettre parmi des pièces
de 1658 et a imprimé « juin » au lieu de « juillet ». Elle
est reproduite en partie, et sous sa date exacte, dans V His-
toire des princes de Condé, VI, 736-737.
En dehors des corrections qu'on relèvera en se reportant
au texte donné par le duc d'Aumale, nous indiquons la
suivante :
MP 515, 1. 25. Au lieu de « n'a tant », lire « a fort ».
86. Camp près Condé-sur-l'Escaut, 14 août 1655.
Turenne à Mazarin.
Original, revêtu de la mention « duplicata », au Musée
Condé, 0 3, fol. 103.
Il résulte de la mention « duplicata » que Turenne
avait pris la précaution de faire cette lettre en double;
précaution non superflue, puisqu'un exemplaire tomba
entre les mains de Condé. Contrairement à ce qu'on serait
tenté de croire de prime abord, ce n'est pas cet exemplaire
qui est aujourd'hui à Chantilly. La lettre interceptée par
Condé était, — c'est Condé lui-même qui l'affirme, —
écrite et signée de la main de Turenne : le duplicata de
Chantilly a été écrit par un secrétaire, et simplement signé
par Turenne. D'autre part, ce duplicata porte, reconnais-
314 MÉMOIRES
sable en dépit d'un grattage, le n" 272, qu'on lit également
sur une copie de la même pièce conservée aux archives
des Affaires étrangères [Corresp., Pays-Bas, 35, fol. 404) :
ce numéro atteste que le duplicata en question avait pris
rang parmi les papiers de Mazarin, ce qui revient à dire
qu'il était parvenu à destination.
Une autre copie de cette lettre se trouve dans les papiers
de Lenet (Bibl. nat., ms. fr. 6720, fol. 35 et 36).
Celte lettre est bien du 14 août et non, comme l'a
imprimé Aimé Champollion, du 11. Le texte donné par
cet éditeur appelle quelques corrections, dont nous n'in-
diquons que les principales.
MP 470, col. 2, 1. 14. Au lieu de « Banag », lire
« Bavay ».
Ibid,, 1. 22. Entre « travailler » et « cette », intercaler
« dès ».
Ibid., 1. 31. Au lieu de « régent », lire « régiment »;
ce mot est écrit en abrégé « rég. ».
87. [18 août] 1655. Condé à Turenne.
Minute à la Bibliothèque nationale, ras. fr. 6725,
fol. 16-17.
Pour attribuer à cette pièce la même date qu'aux deux
suivantes, nous nous fondons sur l'assertion de Monlglat,
qui dit (p. 308) que Condé « envoya une trompette dans
l'armée française porter trois lettres de sa part aux maré-
chaux de Turenne et de La Ferté et au marquis de Cas-
telnau ».
88. Camp de Tournai, 18 août 1655. Condé à La
Ferté.
Minute à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 6725,
fol. 18-19 : c'est ce texte, dépourvu de date, qui a été
reproduit par Aimé Champollion.
L'original, présentant la date qu'on vient de lire, est
conservé au Musée Condé, L4, fol. 193-194 : mention en
DU MARECHAL DE TURENNE. 315
a été faite par le duc d'Aumale [Hist. des princes de Condé,
VI, 423, note 1).
89- Camp de Tournai, 18 août 1655. Condé à Cas-
telnau.
Minute à la Bibliothèque nationale, ms. fr. 6720,
fol. 34 et 35.
90. Camp de Tournai, 30 août 1655. Condé à Lenet.
91. Camp de Berlaimont, 20 octobre 1655. Turenne à
Mazarin.
Original autographe au Musée Condé, 03, fol. 105-106.
On y reconnaît, sous un grattage, le n"' 53. Dans le volume
Pays-Bas 36 des Affaires étrangères, deux pièces, datées
respectivement des 20 et 22 octobre et occupant les feuil-
lets 118 et 119, sont numérotées 52 et 54. De plus, la
table qui se trouve en tête de ce volume annonce une
lettre de Turenne du 20 octobre 1655.
MP 473, col. 2, 1. 5 de la pièce. Au lieu de « Seuse »,
lire « Leuse ».
Ihid., 1. 9. Au lieu de « leur », lire « cette ».
Ibid., 1. 19. Au lieu de « siens », lire « tiers ».
Ihid., 1. 24. Au lieu de « et des », lire « de ».
Ihid., 1. 25. Au lieu de « crains », lire « ne croi ».
Aimé Champollion a fait suivre d'un sic la dernière
phrase de cette lettre, phrase qui, telle qu'il l'a imprimée,
est en effet peu intelligible. La fin de cette phrase doit
être rétablie ainsi : « Je me reculerai pour voir l'effort
que je peux faire avec les chevaux de vivres d'artillerie
et des païsans. »
A la date, l'original porte « Barlaimont » : Aimé Cham-
pollion avait lu « Besançon ».
A la 2^ ligne du post-scriptum, au lieu de « des enne-
mis », lire « de l'ennemi ».
92. Mons, 19 juillet [1656]. La Ferté à Mazarin.
Original au Musée Condé, 0 8, fol. 70-71.
316 MÉMOIRES
La table placée en tête du volume Pays-Bas 36, aux
archives des AflFaires étrangères, annonce une lettre à La
Ferté du 19 juillet 1654. Les feuillets 584 et 587 de ce
volume consistent en deux pièces datées respectivement
des 19 et 20 juillet et numérotées, la première 324, la
seconde 327; et sur la pièce de Chantilly, on reconnaît,
sous un grattage, le n° 325.
Cette pièce est autographe et présente une graphie très
bizarre.
93. 31 août 1657. TurenneàLe Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 243. Reproduit par Barthélémy, p. 45-46.
94. Camp de Ruminghen, 25 octobre 1657. Turenne
à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 249. Reproduit par Barthélémy, p. 47-49.
95. 31 octobre 1657. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n" 250. Reproduit par Barthélémy, p. 49-51.
96. Camp de Ruminghen, 31 octobre 1657. Turenne
à Mazarin.
Cette pièce a été publiée par Aimé Champollion, puis
par Edouard de Barthélémy (p. 51-54), d'après une copie
destinée à Le Tellier, qui est conservée aux archives his-
toriques de la Guerre (vol. 157, n° 251). Mais l'original
s'en trouve aux archives des Affaires étrangères, où il
constitue les feuillets 416 à 418 du volume Pays-Bas 40.
A la 4^ ligne du texte d'Aimé Champollion, il faut lire
« Fisicat » au lieu de « Fisciat » .
97. Ruminghen, l^"" novembre 1657. Turenne à Le
Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n" 252. Reproduit par Barthélémy, p. 54-55.
DU MARECHAL DE TURENNE. 317
98- Camp de Ruminghen, 6 novembre 1657. Tureniie
à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n" 254. Reproduit par Barthélémy, p. 56-57.
99. Calais, 17 novembre 1657. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 255. Reproduit par Barthélémy, p. 57-58.
100. 20 novembre [1657]. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 256. Reproduit par Barthélémy, p. 58-59. Aimé Cham-
pollion a négligé de transcrire le second post-scriptum et
la date de cette lettre.
101. Ardres, 25 novembre 1657. Turenjie à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n** 257. Reproduit par Barthélémy, p. 59-60.
Le dernier mot de cette lettre doit être lu « Madaillian »
et non « Madvillers ».
102. Ardres, 27 novembre 1657. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 258. Reproduit par Barthélémy, p. 60-62.
A la 3® ligne du texte d'Aimé Champollion, il faut, au
lieu de « Nanci », lire « Renti ».
103. [28 novembre 1657]. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n" 259. Reproduit par Barthélémy, p. 62-63.
A la 7^ ligne du texte publié par Aimé Champollion,
au lieu de « Pusange, Havarion et Autrequan », il faut
lire « Putange, Flavaucourt et Artaignan » ; à la 8® ligne,
au lieu de « Podwâtz », lire « Renouart »; à la 11^, au
lieu de « pour », lire « par » ; à la 19®, au lieu de « Sain-
ville » et d' « Elarcour », lire « Linville » et « Ecan-
court ».
Cette lettre n'est pas datée, mais les mots : « Je me
318 MEMOIRES
suis donné l'honneur de vous escrire hier par M. de Cou-
lange » se rapportent à la lettre du 27 novembre 1657
que nous venons d'indiquer sous le n° 101.
104. 5 décembre 1657. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n" 260. Reproduit par Barthélémy, p. 63.
A la 3® ligne du texte, au lieu de « Béthune », lire
« Belsunce ».
105. Amiens, 21 décembre 1657. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n** 267. Reproduit de façon plus correcte par Barthélémy,
p. 64-65.
106. Amiens, 22 décembre 1657. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n" 460. Reproduit par Barthélémy, p. 65-66.
107. Amiens, 22 décembre 1657. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n° 461. Reproduit par Barthélémy, p. 66-67.
108- Amiens, 24 décembre 1657. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 268. Reproduit par Barthélémy, p. 68-69.
109. [Avant le 29 décembre 1657]. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n" 464. Reproduit par Barthélémy, p. 69-71.
Il existe au Musée Condé (0 3, fol. 121-123) une lettre
de Turenne à Mazarin, datée du 29 décembre 1657, et
qui paraît contenir des allusions à celle-ci.
110. Amiens, 29 décembre 1657. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n° 463. Résumé par Barthélémy, p. 69.
111. Cassel, mercredi 22 mai [1658]. Turenne à
Mazarin.
Original autographe au Musée Condé, fol. 124-125. Cet
DU MARECHAL DE TURENNE. 319
original porte le n° 190, qui a été déteint. Dans le volume
Pays-Bas 42 des Affaires étrangères, dont la table annonce
une lettre de Turenne du 22 mai 1658, les n°' 189 et 191
sont portés l'un par une pièce du 21 (fol. 321-322),
l'autre par une pièce du 22 (fol. 323).
Au lieu de « avec l'infanterie » (MP514, col. 1, 1. 13),
il faut lire « avec nœuf capitaines ».
Le nom propre par lequel se termine cette lettre et
qu'Aimé Champollion a imprimé « Barbone » est en réa-
lité Bourbourg, écrit « Borbourc ».
112. Camp de Dunkerque, 27 mai 1658. Turenne à
Mazai'in.
Original autographe au Musée Condé, 03, fol. 126-127.
Cet original porte le no219, qu'on a fait pâlir. La table du
volume Pays-Bas 42 annonce une lettre de Turenne du
27 mai. Et dans ce volume les n°' 218 et 220 sont portés
par deux pièces datées respectivement des 25 (fol. 371) et
27 (fol. 372).
A « estang » (MP514, col. 1, 1. 6 de la pièce), il faut
substituer « estrang » .
Le nom propre qui termine le quatrième alinéa est
« Fisicat » et non « Tissiot » .
A la quatrième avant-dernière ligne du dernier alinéa,
il faut lire non pas « Boutinois », mais « Boulonois ».
113. 4 juin [1658]. Turenne à Mazarin.
Original autographe au Musée Condé, 0 3, fol. 128-129.
Cet original porte le n° 11, qu'on a déteint. Or, dans le
volume Pays-Bas 46, dont la table annonce une lettre de
Turenne du 4 juin, on constate le déficit, parmi les pièces
de cette date, de celle qui portait le n° 11.
Le texte donné par Aimé Champollion est très incorrect.
« Heide » (MP515, col. 1, 1. 14) doit être lu « Leide ».
Au lieu de « Bourbonne » (1. 21 et 25), il faut lire
« Bourbourc ».
Au lieu de « Courtin » (1. 23), on doit lire « Coaslin ».
320 MEMOIRES
« Casius » est imprimé à tort (1. 29) pour « Calais ».
Les points qu'on observe à la ligne 31 doivent être
remplacés par les mots « le Protecteur. »
A « Mondei » (1. 39-40) doit être substitué « Mardic ».
Au lieu de « passer » (1. 40), lire « porter ».
Entre « un » et « grand » (1. 42) intercaler « très ».
A la dernière ligne, il faut remplacer « défendront »
par « disputeront ».
114. [Juin 1658]. Le duc François de Lorraine à
Tnrenne.
Cette lettre, empruntée au recueil de Grimoard (I, 654),
n'est pas datée. On ne peut admettre, avec Aimé Cham-
pollion, qu'elle ait été écrite à la suite du secours d'Arras
(août ou septembre 1654), car à cette époque Nicolas-Fran-
çois de Lorraine, qui ne devait passer au service de la
France que le 18 décembre 1655, était du côté des Espa-
gnols, et n'aurait pas, ainsi qu'il le dit, considéré comme
siens propres tous les succès de Turenne ; bien plus, on
ne s'expliquerait pas qu'il ajoute : « J'ai su avec quel
avantage vous en avez voulu rendre participant mon fils » ;
ce dernier, Ferdinand de Lorraine, montra devant Arras
un grand courage malgré son extrême jeunesse; mais,
encore une fois, ce fut dans les rangs ennemis ; il se retira
avec son père à Cambrai (cf. Mèni. du marquis de Beau-
çau, p. 129-130).
A notre avis, le succès dont il s'agit dans la lettre qui
nous occupe est la prise de Dunkerque. Le 22 juin 1658,
Mazarin écrivait de Calais à François de Lorraine au sujet
du jeune Ferdinand : « Il arriva ic}^ il y a 3 jours, où il a
esté fort bien reçu de Leurs Majestés. Il s'en ira demain
à l'armée, avec regret pourtant de n'y estre arrivé assez
h temps pour avoir sa part à la gloire du grand advan-
tage qu'il a pieu à Dieu de donner aux armes du Roy et
au corps lorrain que ledit s"" prince eust commandé » (Bibl.
nat,, ms. Mélanges Colbert 52, fol. 382 v°). Le « grand
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 321
advantage » en question est la bataille des Dunes, livrée
le 14 juin. Le siège de Dunkerque dura jusqu'au 24; Fer-
dinand de Lorraine, à qui Turenne portait intérêt [Journal
de la Société d'archéologie lorraine, 1873, p. 137), put
donc prendre part à cette opération. Le 28, Mazarin,
dans une nouvelle lettre à François, s'exprimait ainsi :
« Cependant je me dois réjouyr avec V. A. de la part que
le corps lorrain a eu en ceste victoire, et comme je ne
doubte pas que M. le prince Ferdinand et ceux qui ont
ordre de l'informer de ce qui se passe icy, et des intérestz
dudit corps, ne le fassent avec ponctualité, je me dispense
d'entretenir V. A. là dessus » (ms. cité, fol. 411). C'est,
pensons-nous, h la suite d'un rapport adressé, conformé-
ment à ce que donne à entendre Mazarin, par Ferdinand
au duc François, que ce dernier aurait écrit la lettre qui
vient de retenir notre attention.
115. Bergues, 2 juillet 1658. Turenne à Mazarin.
Cette pièce a certainement figuré dans le volume Pays-
Bas 46 des Affaires étrangères, en tête duquel la table
annonce une lettre de Turenne datée du 2 juillet, et dans
lequel on constate le déficit du n° 136, le n" 135 ayant été
attribué à une lettre du l*"" juillet (fol. 248) et le n° 137 à
une lettre du 3; elle n'est pas entrée au Musée Condé.
116. Au camp, 13 septembre [1658] . Turenne à Mazarin.
Original au Musée Condé, 0 3, fol. 160-164; on y
reconnaît, sous un grattage, les n"'* 302 et 303, qui
manquent dans le volume Pays-Bas 46 des Affaires étran-
gères : la table placée en tête de ce volume annonce bien
une lettre de Turenne du 13 septembre 1658.
MP516, col. 1, 1. 7-8 du texte. Au lieu de « Gauvre »,
lire « Gavre ».
Ihid., 1. 8. Au lieu de a Oudenverde », lire « Oude-
narde » ; de même aux autres endroits où ce vocable se
rencontre.
II 21
322 MÉMOIRES
MP516, col. 2, 1. 8. Au lieu de « Leire » et de « Pequil-
iin », lire « Keire » et « Peguillin ».
Ibid., 1. 12. Au lieu de « Bléausne », lire « d'autres ».
Ibid., 1. 30. Au lieu de « le régiment de cavallerie »,
lire « les régimeos de cavallerie ».
Ibid., 1. 34. Au lieu de « en sera très bien traité », lire
« on les a très bien traittez » et supprimer le point qui
suit, lequel doit être reporté h la fin de la ligne, après le
mot « esté ».
Ibid., 1. 43. Au lieu de « soit » lire « fust ».
Ibid., 1. 55. Au lieu de « Gadaigne », lire « Gadagne »,
— de même plus loin, — et, à la suite de ce nom, interca-
ler les mots « qui estoit de jour ».
Ibid., 1. 57. Au lieu de « Trie », lire « Roye » ; de même
plus loin.
Ibid., 1. 61. Au lieu de « Souvigni », lire « Louvigni »;
de même plus loin.
MF 517, col. 1, 1. 13. Au lieu de « deux » lire
« douze ».
Ibid., 1. 14. A la suite de « cavallerie » intercaler les
mots « c'est à dire assez peu de régimens ».
Ibid., 1. 16. Au lieu de « Gensin » lire « Genlis ».
Ibid., 1. 17. Au lieu de « Renet » et de « ses » lire
« Renel » et « les ».
Ibid., 1. 38. Au lieu de « simballes », lire « tymballes ».
Ibid., 1. 39. Au lieu de « et », lire « il ».
Ibid., 1. 41. Au lieu de « Beutin », lire « Bertin ».
MP517, col. 2, 1. 3. Au lieu de « Chusenberg », lire
« Chulemberg » ; de même plus loin.
Ibid., 1. 10. Au lieu de « Menin », lire « Menen ».
Le millésime de la date n'est pas exprimé.
117. 18 septembre 1658. Turenne à Mazarin.
Original autographe au Musée Condé, 0 3, fol. 165-
167. Duplicata aux archives des Affaires étrangères,
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 323
Correspondance, Pays-Bas 46, fol. 486. Ce duplicata
porte le n° 316, et sur l'original de Chantilly on voit le
n« 315 pâli.
MP517, col. 2, 1. 3 du texte. Au lieu de « au loin », lire
« autour ».
Ibid.j 1. 5. Au lieu de « compagne », lire « campaigne ».
Ibid., 1. 15. Au lieu de « dont le », lire « et comme
son ».
Ibid. y 1. 18-19. Au lieu de « se tiendront parmi eux
aux plus grandes affaires », lire « se tiendront au plus
gros des affaires » .
Ibid., 1. 24. Au lieu de « Chusemberg », lire « Chu-
lemberg ».
Ibid., 1. 28. Au lieu de « Menin », lire « Menen ».
MP518, col. 1, 1. 1. Au lieu de « Oudenverde », lire
« Oudenaerde » ; de même plus loin.
Ibid., 1. 4. Au lieu de « Spols », lire « Ipres ».
Ibid., 1. 7. Au lieu de « places », lire « lieux ».
Ibid., 1. 30. Au lieu de « même », lire « mener ».
Ibid., 1. 33. Au lieu de « que ce sont des..., à moins »,
lire « que ce sont tous défilez, à moins ».
Ibid., 1. 38. Au lieu de « Druot », lire « Droot ».
Ibid., 1. 39. Au lieu de « plus », lire « près ».
118. Camp devant Ypres, 24 septembre 1658. Turenne
à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n» 277. Reproduit par Barthélémy, p. 73.
119. Camp devant Ypres, 25 septembre 1658. Capitu-
lation accordée au clergé d' Ypres.
Copie du 30 septembre 1658, collationnée sur l'original
déposé aux archives du chapitre cathédral d'Ypres, aux
archives historiques de la Guerre, vol. 157, n° 279. Ce
texte, qu'a suivi Aimé Champollion, est précédé d'un titre
attribuant à la pièce la date du 26 septembre.
324 MÉMOIRES
120. 27 septembre 1658. Capitulation accordée à la
gai-nison d'Ypres.
Copie aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n» 283.
121. Camp d'Ypres, 27 septembre 1658. Turenne à
Le Te Hier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 282. Reproduit par Barthélémy, p. 74-75.
122. Camp de Tourcoing, 5 octobre [1658]. Turenne
à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n" 480. Reproduit par Barthélémy, p. 75-76.
Aimé Champollion, trompé parla place que cette lettre
occupe dans le volume de la Guerre, l'a classée parmi
celles de 1659, et, tandis que l'original porte, à la date :
« Au camp de Turcoin », il a imprimé seulement : « Au
camp ».
123. Camp d'Espierres, 25 octobre 1658. Turenne à
Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n" 466. Résumé par Barthélémy, p. 75.
124. Grammont, 5 novembre 1658. Turenne à Le
Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n" 284. Reproduit par Barthélémy, p. 77-78.
125. Au camp, 15 novembre 1658. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 285. Reproduit par Barthélémy, p. 78-80.
126. Camp de Harlebeke, 20 novembre [1658]. Turenne
à Le Tellier.
Original autographe aux archives historiques de la
Guerre, vol. 158, n" 485. Reproduit par Barthélémy,
p. 85-86.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 325
Aimé Champollion, trompé par la place que cette lettre
occupe dans le volume 158 de la Guerre, l'a classée parmi
celles de 1659.
127. Camp d'Iseghem, 24 novembre 1658. Turenne
à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 286. Reproduit par Barthélémy, p. 81-84.
128. Camp de Moorseele, 29 novembre 1658. Turenne
à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n° 468. Résumé par Barthélémy, p. 85.
129. Camp de Neuve-Église, 2 décembre 1658. Turenne
à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n" 287. Reproduit par Barthélémy, p. 87-88.
130. Ypres, 4 janvier 1659. Turenne à Le Tellier.
Original autographe aux archives historiques de la
Guerre, vol. 157, n° 289. Reproduit par Barthélémy,
p. 88-90.
Au lieu de « Sontègne » (MP523, col. 2, 1. 5 de la
pièce), il faut lire « sorte que », et le point qui suit doit
être supprimé.
Au lieu de « cent cinquante et ne » [Ibid., 1. 10 de la
pièce), il y a « cent cinquante et une ».
Au lieu de « de Penne » [Ibid., 1. 16 de la pièce), lire
« d'Epence » .
Au lieu de « Pienne » (MP524, col. 1, 1. 6), lire
« Dienne » .
131- Ypres, 11 janvier 1659. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n" 472. Reproduit par Barthélémy, p. 90-92.
132. Amiens, 26 janvier 1659. Turenne à Le Tellier.
326 MEMOIRES
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 290. Reproduit par Barthélémy, p. 92-93.
133. [Paris, 13 mai 1659]. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n" 477. Reproduit par Barthélémy, p. 99-100.
Dans le volume 158 de la Guerre, cette pièce non datée
suit immédiatement celle que nous indiquons ci-après
sous le n° 135; elle est pareillement classée par Aimé
Champollion et par Barthélémy; ce dernier imprime en
tête : « Présumé d'août 1659 ». A vrai dire, il y a dans
cette lettre des énonciations qui permettent d'en fixer très
exactement la date : « Je m'en vas demain en Picardie...
Je passerai à Chantilli où je coucherai, et je ferai peut
estre un bon tour jusques aux villes de Flandres pour
m'en revenir à Fontainebleau ». Or, c'est du 5 au 9 juillet
1659 qu'on voit Turenne visiter Ypres, Menin, Aude-
narde et la Bassée ; le 16 du même mois, il arrive à Fon-
tainebleau [Gazette, 1659, p. 713). Il était parti de Paris
le 14 mai [Ibid., p. 467); écrite la veille de ce départ, la
lettre qui nous occupe est évidemment du 13 mai 1659.
134. Paris, 17 août 1659. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n" 475. Reproduit par Barthélémy, p. 97-98.
135. Paris, 28 août 1659. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n** 476. Reproduit par Barthélémy, p. 98-99.
Au lieu de « Cambert » (MP 525, col. 2, 1. 13), lire
« Lambert ».
136. Amiens, 3 octobre 1659. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n** 479. Reproduit par Barthélémy, p. 103-104.
137. Amiens, 30 octobre 1659. Turenne à Mazarin.
DU MARECHAL DE TURENNE. 327
Celte lettre a été publiée par Aimé Champollion
d'après une copie conservée aux archives historiques de
la Guerre, vol. 158, n° 482. Nous n'en avons retrouvé
l'original, aux archives des Affaires étrangères, ni dans le
volume France 1686, relatif à la Picardie, ni dans le volume
Pays-Bas 48.
138. Amiens, 30 octobre 1659. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n° 481. Reproduit par Barthélémy, p. 108-109.
139. Amiens, 3 novembre 1659. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n° 484. Reproduit par Barthélémy, p- 109.
Aimé Champollion a publié cette pièce avec la date du
5 novembre.
140. Amiens, 4 décembre 1659. Turenne à Le Tellier,
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n" 486. Reproduit par Barthélémy, p. 110-112.
141. [6, 13, 20 ou 27 décembre 1659]. Turenne à
Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 158,
n° 486 bis. Reproduit par Barthélémy, p. 112-113.
A la première ligne du texte d'Aimé Champollion, il
faut remplacer « Vausin » par « Raulin ».
Cette lettre est simplement datée : « Ce samedi au
soir ». Les interprétations que nous proposons de cette
date sont fondées uniquement sur la place occupée par la
pièce dans le vol. 158 de la Guerre.
142. Amiens, 30 décembre 1659. Turenne à Le Tellier.
Original aux archives historiques de la Guerre, vol. 157,
n° 301. Reproduit par Barthélémy, p. 115.
APPENDICE II.
Itinéraire de Turenne
pendant la période a laquelle correspondent ses mémoires.
Abréviations employées
pour désigner les sources d'après lesquelles a été établi
r itinéraire qui suit.
AU. = Fonds Allemagne de la série Correspondance politique
aux Archives des Affaires étrangères. Renvois aux feuillets
des volumes de ce fonds, ces derniers étant désignés par
leurs numéros d'ordre, imprimés en italique.
AM = Archives des Missions scientifiques et littéraires. Ren-
vois aux pages du tome IV (1856) de cette publication, lequel
contient (p. 185-401 et 473-652) un rapport de Geffroy inti-
tulé : « Notices et extraits des manuscrits concernant l'his-
toire ou la littérature de la France, qui sont conservés dans
les bibliothèques ou archives de Suède, Danemark et Nor-
vège ».
Aum. = Histoire des princes de Condé pendant les XVP et
XVIP siècles, par M. le duc d'Aumale. Paris, 1885-1896,
7 vol. in-8°.
Barth. = Correspondance inédite de Turenne avec Michel Le
Tellier et avec Louvois, publiée ... par M. Edouard de Bar-
thélémy, ... Paris, s. d., in-8°.
Bav. = Fonds Bavière de la série Correspondance politique
aux Archives des Affaires étrangères. Renvois aux feuillets
du second volume de ce fonds.
BR = Mémoires de Roger de Rabutin , comte de Bussy , ...
Nouvelle édition ...par Ludovic Lalanne. Paris, 1882, 2 vol.
in-8».
I
MÉMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE. 329
Châl. = Archives communales de Châlons-sur-Marne, BB 21,
fol. 373.
Chéruel = Communication de Chéruel au ministère de l'Ins-
truction publique (1846). Archives nationales, F 86235.
Corb. = Archives communales de Corbeil, liasse AA17.
Doublet = Communication de Doublet de Boisthibault, avocat
à Chartres, au ministère de l'Instruction publique (1851).
Archives nationales, F 86236.
Erl. = Mémoires historiques concernant M. le général d'Er~
lach, ... Yverdon, 1784, 4 vol. in-8'^. Renvois aux pages du
tome III de cette publication.
Fr. = Fonds France de la série Mémoires et documents aux
Archives des Affaires éti'angères. Renvois aux feuillets des
volumes de ce fonds, ces derniers étant désignés par leurs
numéros d'ordre, imprimés en italique.
Gaz. = Gazettes. Renvois aux pages, les millésimes étant sous-
entendus, sauf dans le cas où une nouvelle, se rapportant à
la fin d'une année donnée, ne paraît qu'au début de l'année
suivante.
Gonz. = Der General Hans Ludwig von Erlach von Castelen, ...
von D' August von Gonzenbach, ... Bern, 1880-1882, 3 parties
in-8*'. Renvois aux pages des preuves [Urkunden] de la
2* partie.
Gr. = Collection des lettres et mémoires trouvés dans les porte-
feuilles du maréchal de Turenne ... par M. le c. de Gri-
moard, ... Paris, 1782, 2 vol. in-fol. Renvois aux pages du
tome P'' de cette publication.
HC = Archives des Affaires étrangères. Correspondance poli-
tique, Hesse-Cassel, 2, fol. 360.
HF = Collection de la Société de l'Histoire de France. Ren-
vois aux pages des deux volumes de la présente publication,
désignés par leurs numéros d'ordre, imprimés en italique.
//^G = Archives historiques de la Guerre. Renvois à la numé-
rotation intérieure des volumes de ce dépôt, lesdits volumes
330 MÉMOIRES
étant désignés par leurs numéros dordre, imprimés en ita-
lique.
KK =: Série ainsi désignée aux Archives nationales. Renvois
aux feuillets des volumes de cette série, ceux-ci étant dési-
gnés par leurs numéros d'ordre, imprimés en italique.
Lecl. = Catalogue de livres anciens, rares et curieux, de livres
modernes, en vente aux prix marqués à la librairie Henri
Leclerc, 219, rue Saint- Honoré, ... XXII (1905). Renvois aux
pages de ce catalogue où se trouve décrit, sous le n" 6048,
un recueil en trois volumes de papiers du lieutenant géné-
ral d'Erlach. Ce recueil a figuré depuis sous le n" 485 d'un
autre catalogue intitulé : .500 important books manuscripts
and auto grap/i letters, publié par la librairie J. Pearson and
C, 5, Pall-Mall Place, London SW.
M 32. Recueil conservé sous cette cote aux archives du Musée
Condé, à Chantilly. Renvois aux feuillets.
MAD = Musée des Archives départementales . Paris, 1878,
in-4°. Renvoi à la page 371 de ce volume.
Marb. = Lettres de Turenne conservées au Staatsarchiv de
Marburg : communication due à l'obligeance de M. le D''
Fr. Kiich.
Maz. = Lettres du cardinal Mazarin pendant son ministère,
recueillies et publiées par M. A. Chéruel [puis par M. le
vicomte G. d'Avenel, dans la collection des Documents iné-
dits]. Paris, 1872-1906, 8 vol. in-4°.
Algl. = Mémoires du marquis de Montglat, dans la collection
Michaud et Poujoulat, 3* série, t. V, p. 7-365. Renvois aux
pages de cette édition.
MP =^ Nouvelle collection des mémoires pour servir à r/iis-
toire de France ... par MM. Michaud ...et Poujoulat. Ren-
vois aux pages du t. III de la 3® série, contenant fp. 355-529)
les Mémoires du maréchal vicomte de Turenne et (p. 535-
612) les Mémoires du duc d'Yorck.
N. Char. := Renseignements obligeamment fournis par M. Noël
Charavay au sujet des autographes de Turenne qui ont figuré
sur les catalogues de sa maison.
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 331
0 3. r= Recueil de lettres de Turenne conservé sous cette cote
aux archives du Musée Cojidé, à Chantilly. Renvois aux feuil-
lets de ce volume.
Orm. ■= Journal d'Olivier Lefèvre d'Ormesson, éd. Chéruel
[Collection des Documents inédits]. Paris, 1860-1861, 2 vol.
in-4°. Renvoi aux pages 347-348 du t. P^
PB = Fonds Pays-Bas de la série Correspondance politique
aux Archives des Affaires étrangères. Renvois aux feuillets
des volumes de ce fonds, ces volumes étant désignés par leurs
numéros d'ordre, imprimés en italique.
Piép. = Turenne et l'invasion de la Champagne (16^9-1650)
par le commandant de Piépape, ... Paris, 1889, in-8°. Ren-
vois aux pages de ce volume.
B"^ 56. = Article des Archives nationales ainsi coté.
BA = Bévue d'Alsace, année 1905. Renvois aux pages.
BU A = Bévue historique ardennaise, année 1908.
Str. = Archives communales de Strasbourg. Renvois aux
articles de ce dépôt.
Tr. = Archives des Affaires étrangères, Correspondance poli-
tique, Trêves, 2, fol. 353.
Vill. ^=: Communications dues à l'obligeance de M. Villette,
conseiller à la Cour d'appel de Douai.
Y190. = Article des Archives nationales ainsi coté. Renvoi
aux feuillets.
Nous avons marqué d'un astérisque les indications qui, con-
cernant l'entourage de Turenne, n'ont été appliquées par nous
à sa personne que par hypothèse, donc sous réserves : telles
sont, entre autres, les informations qu'on trouve dans les
Mémoires de Russy-Rabutin et dans ceux du duc d'York,
ainsi que dans la Gazette, sur les mouvements des troupes
commandées par Turenne, et dans la même Gazette sur les
déplacements de la Cour en février et mars 1652.
33Î MÉMOIRES [1643J
1643.
Décembre.
4. Départ de Paris. Gaz., 1048.
6. Châlons-sur-Marne. Châl.
19. Colraar. AU. 23, 117.
20. Brisach. LecL, 26.
25. — G/-., 41.
28. Colmar. ErL, 79.
29. — Gr., 41.
1644.
Janvier.
1. Brisach. Gac., 48.
2. « Je crois aller samedi à Bâle », écrivait Turenne, le
28 décembre 1643. ErL, 79.
5. Bâle. Gr., 41. Gaz., 60.
6. Rheinfelden. G;., 42.
10. Laufenburg. Str., AA 1895.
13. Bâle, retour. Gaz., 84.
14. — départ pour Brisach. Gaz., 84.
18. Colmar. Gr., 43.
19. — ErL, 90.
22. — Gr., 503-504.
23. — MP, 364.
26. Thann. Str., AA 1895.
31. Remiremont. AU. 23, 148. Str., AA 1895.
Eéçrier.
2. Remiremont. Gaz., 121.
5. — .9^/-., AA1895.
6. — AU. 23, 157.
11. — Gaz., 133.
[1644] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 333
12. Remiremont. Gr., 44.
13.
Ail. 23, 159.
14.
- Str., AA 1895
20.
AU. 23, 160.
24.
ErL, 94.
27.
- LecL, 26.
29.
MP, 365.
Mars.
3. Remiremont. Marb.
9. Colmar. ErL, 97. Lec^., 26.
10. « Je m'en vais demain à Brisach », écrivait Turenne
le 9. ErL, 96.
15. Brisach. MP, 366.
? Fribourg-en-Brisgau : Tin*enne annonçait, le 9, son
intention de « faire un tour jusques à Fribourg » avant de
retournera Remiremont. ErL, 96.
21. Remiremont. ErL, 98.
22. Thann. Gaz., 220.
24. Remiremont : Turenne est revenu d'Alsace depuis
deux jours. AIL 23, 167.
31. Vesoul. ^^/. 23, 172.
Açril.
4. Capitulation de Luxeuil. MAD.
5. Camp près de Luxeuil. ErL, 105.
9. Bruyères. AIL 23, 181.
14. Saint-Dié. ErL, 110.
16. Remiremont. ErL, 112.
17.
—
AIL 23, 184.
18.
—
0 5, 20.
21.
—
Gr,, 45.
25.
—
AIL 23, 187.
26.
—
ErL, 114. LecL, 26.
28.
—
AU. 23, 189. ErL, 115
334 MÉMOIRES [1644]
29. Remiremont. Erl., 116.
30. — Erl., 118.
Mai.
1. Remiremont. Gr.^ 45.
2. — 0 5,22.
6. — Erl., 119, 122. Ler/., 26.
7. — A^Z. 25, 191.
8. — AU. 23, 199.
9. Anould. Lecl., 26.
12. Brisach, arrivée. AIL 23, 201.
13. —
AU. 23, 202.
15. —
N. Char.
20. —
0 3, 24.
21. —
Gr., 45.
22. —
Str.,AAi895.
24. —
Marb.
29. Colmar
. AU. 23, 214.
30. Turckheim. AIL 23, 30.
31. —
^-^z-., AA1895,
Juin.
3. Turckheim. AU. 23, 219. Gaz., 440.
4. « Vallée de Fischer ». ErL, 128 : peut-être s'agit-il
de Fischthal, écart de Sainte-Marie-aux-Mines.
6. Brisach. Str., AAiS96.
7. Retour de delà le Rhin. Gr., 46.
8. Turckheim. Gr., 46.
9.
Str., AA1896.
12.
- Gr., 46.
15.
- AU. 23, 234. Gaz., 495.
17.
ErL, 130.
18.
5^/-., AA1896.
26.
AU. 23, 248.
27.
^/•Z.,139, 140. LecZ., 26
[1644] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 335
29. Brisach. AIL 23, 249.
30. _ 6>.,AA1896.
Juillet.
2. Kirchhofen. AU. 23, 234.
10. Camp de Schallstadt. Gr., 47.
11. — Aum., IV, 584.
16. — AU. 23, 299.
20. — MP, 370. Aum., IV, 597.
24. Départ de Schallstadt, après un séjour de vingt-
quatre jours; campement à Krozing-en, près « Sainl-
Offen », c'est-à-dire Staufen. Gaz., 646.
26. Camp de Krozingen. Aum., IV, 602.
27. Camp de Schallstadt. ^^/. 23, 303.
28. Camp de Krozingen. Erl:, 159.
29. — Erl., 161.
30. — Str.,AAi896.
31. Brisach : rencontre avec le duc d'Enghien. Gaz.,
662.
Août.
3. Premier combat de Fribourg.
5. Deuxième combat de Fribourg.
6. Camp devant Fribourg. Erl., 166.
8. — Gr., 47.
9. — AU. 2k, 41 v°. Troisième
combat de Fribourg.
12. Camp de Langen-Denzlingen. AU. 2k, 51. Gr., 47.
13. « Je m'en vas demain au matin à Brisac », écrivait
Turenne le 12. AU. 2k, 50.
16. Camp d'Altenheim. AU. 2k, 70. Gr., 48.
18. Strasbourg. Marh.
25. Camp devant Philipsbourg. Erl., 171.
27. — AU. 2k, 127.
29. — Erl., 174.
336
MEMOIRES
[1644]
Septembre.
3. Camp devant Philipsbourg. AU. 2k, 158. Gr., 48.
8. — Marh.
*9. Capitulation de Philipsbourg. Gaz., 794-799.
10. Camp devant Philipsbourg. AU. 24, 234. Gr., 48.
— Passage du Rhin. HF i, 30.
? Worms.HF 1, 31.
13. Camp devant Mayence. AU. 54, 263.
15. — Aum., IV, 619.
17. — 0 5,37.
18. — Gr., 49.
25. Philipsbourg. Str., AA 1896.
— Camp de Landau. Aum., IV, 620.
28. Landau. AIL 24, 449.
— Spire. Gr., 49.
30. Philipsbourg. AU. 24, 350 v».
Octobre.
4. Camp de Winzingen. AU. 24, 374.
? Marche sur Mannheim, Aum., IV, 637.
10. Oggersheim. Aum., IV, 637.
13. — AU. 24, 412.
15. — ^^z-., AA1897.
21. Spire. Marb.
25. — 0 5,38.
28. — ^^7-., AA1897. 6>., 46.
30. — AU. 24, 502.
Novembre.
4. Spire. AU. 25, 13.
11. Mayence. AU. 25, 42. 0 5, 39-40.
12. — AU. 25, 42.
16. Heidesheim. Gonz., 51.
17. — Gonz., 52.
[1644] DU MARECHAL DE TURENNE. 337
17. Mayence. Ail. 25, 78. O 3, 41.
19. — Marb.
23. Oppenheim. AU. 25, 115 v°.
Décembre.
2. Oppenheim. AIL 25, 160.
8. Bingen. AU. 25, 284 v°. Gaz., 1049.
9. — Marb.
26. Capitulation du château de Kreuznach. Gaz., 1645,
p. 39-40. Le siège en avait duré quinze ou seize jours.
HF 1, 39.
27. Kreuznach. Aum., IV, 637.
1645
Janvier.
18. Mayence. MP, 380.
22. Flœrsheim. Gaz., 120.
Février.
4. Mayence. AU. 46, 94. MP, 383.
5. — 5^/-., AA1898.
8. _ Marb.
10. Philipsbourg. Str., AA 1898.
19. — AU. 46, 116.
Mars.
9. Saverne. Marb.
10. _ MP, 383.
25. Spire. Gr., 504.
26. — MP, 384.
30. Durlach. 0 3, 53-54.
31. — MP, 385.
*16-17. Vers Heilbronn. Gaz., 346.
Il 22
338 MÉMOIRES [1645]
?Hall. HF 1,^2.
? Mergentheim. HF i, 42.
Mai.
3. Mergentheim. Marb.
5. Bataille de Mergentheim.
8. Neuhof. Marb.
10. Krainfeld? Cf. HF 1, 53, note 1.
— Brauerschwend. HF 2, 300.
11. Alsfeld. Marb.
16. Wetter. HF2, 300-301.
18. Cassel. HC : cf. HF 1, 51-52, note.
21. Sur la bruyère de Ziegenhain. Marb.
24. Quartier près Ziegenhain. Marb.
26. Quartier général près Fritzlar. 0 3, 61.
29. Warburg : jonction avec Kœnigsmarck. Gaz.,
505-506.
Juin.
6. « Weimar », c'est-à-dire Ober-Weimar ou Nie-
der-Weimar. Gaz., 526.
15. Camp de « la Sebe ». Aum., IV, 648 : à vrai dire,
on a grand'peine à lire sur l'original [M 32, 112) ce nom
de lieu : mais il paraît se terminer en felt.
17. Près de Hanau. Gr., 50.
18. Camp de Fechenheim. MP, 392; cf. HF 2, 302.
23. Camp de « Niedervsrissen », sans doute Nieder-Wei-
sel.Aum., IV, 649.
26. Quartier général près Hanau. Marb.
— Camp d'Offenbach. Aum., IV, 650.
Juillet.
1. Prise de W^einheim. Gaz., 619; cf. Gr., 51.
— Ladenburg : jonction avec le duc d'Enghien. Gaz.,
619.
[1645] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 339
5. Camp de Weinheim. 0 3, 65-66.
* — Marche de l'armée sur la rive droite du Neckar, en
vue de Heidelberg; campement à Nussloch, prise de
Wiesloch. Gaz., 735-736.
*6. Départ du camp de Rohrbach. Gaz., 619. Marche
de la cavalerie jusqu'à une demi-heure de Heilbronn.
Gaz., 738.
*8. Prise de Wimpfen. Gaz., 736.
*9. Passage du Neckar, campement h Duttenberg.
Gaz., 736.
*10. Mœckmûhl. Gaz., 736-737.
11. Camp de Mœckmûhl. Maib.
*12. Ballenberg. Gaz., 737.
*13. Hollenbach. Gaz., 737.
*14. A une heure de Rothenburg. Gaz., 737.
*30. Départ du camp de Rothenburg; marche sur Din-
kelsbuhl. Gaz., 738.
*31. Campement en vue de Dinkelsbûhl. Gaz., 740.
Août.
3. Bataille de Nœrdlingen.
8. Camp près Nœrdlingen. Barth., 4.
12. Camp de Nœrdlingen. Alarb.
18. Fin du séjour à Nœrdlingen. HG 98, 137.
20. « Devant DentschiflP » . Gr., 53 : ce mot est évidem-
ment une mauvaise transcription du nom de Dinkelsbûhl.
21. Camp de Dinkelsbûhl. AU. 48, 151.
24. — 0 5,67.
Septembr-e.
*3. Gochsheim. BR, l, 109.
*4-14. Heilbronn. BR, I, 109.
15. Camp près Heilbronn. AH. 48, 251.
*— « Glet». BR, I, 110.
340 MÉMOIRES [1645]
*17. Le Rosengarlen. BR, I, 111 : cette région s'étend
au sud-ouest de Hall en Souabe.
21. Camp près Hall. AU. 48, 289-290.
Octobre.
*3. Départ de devant Hall. BR, I, 112.
*5. Passage du Neckar à Wimpfen. BR, I, 112.
*7. Wiesloch. BR, I, 113.
8. Camp de « Kislac ». M 32, 359 : il s'agit de Kiss-
lau ou de Kirrlach; cf. Aum., IV, .663. — Camp de
(c Mingrickshausen ». 0 5, 71 : l'examen d'une carte auto-
rise à supposer qu'il s'agit de Mingolsheim.
*— Roth. BR, \, 113.
*9. Camp de « Mingrickshausen ». Gaz., 911. —
Bruchsal. BR, I, 113.
*10. Philipsbourg. BR, I, 113.
12. Graben. 0 3, 72.
17. Camp près Philipsbourg. 0 3, 73-74.
23. Landau. AU. 48, 525. 0 3, 75 (cf. MF 1, 75,
note 1).
26. Alzey. Marb.
Novembre.
13. Arrivée devant Trêves. Gaz., 1114.
19. Capitulation de Trêves. Gaz., 1122.
20. Trêves. Gr., 54. Il existe au moins deux lettres de
Turenne datées de Saint-Maximin. AU. 49, 106. 0 3, 76.
29. Trêves. Tr.
Décembre.
1. Trêves. Gr., 54.
2-3. Saint-Maximin. Str., A A 1899.
8. Départ de Trêves pour Kastellaun et Mayence.
Gaz., 1203.
? Oberw^esel. Gaz., 1203.
[1645] DU MARÉCHAL DE TURENNÉ. 341
18. Dillingen an der Saar. 0 3, 78.
19. _ 0 3, 79-80.
30. Bingen. 0 5,81.
1646.
Janvier.
10. Mayence. iV. Char.
13. Philipsbourg. Ail. 63, 251.
16. Saverne. Lecl., 27.
30. Mayence. Marb.
3. Paris. Orm.
26. — Marb.
10. Paris. Marb.
24. — Marb.
27. — Gaz., 223.
28. — Chéruel.
Février.
Mai
Avril.
3. Bar-le-Dac. AM, 596.
4. — Ail. 64, 199.
12. Nancy. AU. 64, 228.
15. Saverne. Gr., 56.
? Haguenau. Gaz., 320,
27. Saverne. HF 1, 253.
Mai.
3. Saverne. Str., AA 1901.
4. — HF1,25^.
9. — .<»Z/-., AA1901.
10. _ Gr., 56-57.
342 MÉMOIRES [1646]
11. Saverne. Départ pour Mayence. Gaz., 375.
15. Arrivée à Mayence. AU. 65, 174.
22. Mayence. Ail. 65, 200. Gr., 57.
24. — Str., AA 1901. AM, 625. Chéruel.
26. — Gaz., 415.
30. Worms. Maib.
Juin.
9. Près Bacharach. AM, 597 et 626.
11. Camp près Bacharach. A3I, 598.
13. Ober-Diebach. AM, 598.
16. Camp près Bacharach. AM, 598.
17. — HFl, 271.
22. Camp d'Oberwesel. AU. 66, 82.
28. — Marb.
Jidllet.
5. Camp d'Oberwesel. HFl, 279.
7. Oberwesel. Gaz., 632.
8. Winningen. iV. Chai\ C'est vraisemblablement en
ce lieu, qui n'est guère qu'à une dizaine de kilomètres,
et non à « cinq ou six heures )> en amont de Coblenz, que
Turenne passa la Moselle à gué. HF 1, 82.
? Lechenich. Gaz., 648.
16. Zons : départ pour Wesel. Gaz., 672.
? Meurs, Rheinberg. HF 1, 82.
19. Passage du Rhin à Wesel, autrement dit Nieder-
wesel. Gf., 57.
20. Près Wesel : rencontre avec M™® de Longueville.
Gr., 57.
21. Camp de Schw^arzenstein. HF 1, 287.
24. Camp d'Ostendorf. Marb.
? Unna, Soest. Gaz., 700. Sgour de quatre ou cinq
jours aux environs de cette dernière ville. Gaz., 728.
Lippstadt. HF 1,83.
[1646] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 343
Août.
1. Camp près Bûren. HF i, 293.
3. « Vessen ». Marh. Peut-être s'agit-il de Wetter.
6. Camp de Mûnchhausen. Marh. AM, 600.
7. — Marb.
10-11. Camp près de Giessen. HF 1,296.
12. Près Friedberg in Hessèn. HF 1, 296.
19. Camp près Hanau. HF 1, 301.
21. Camp devant Aschaffenburg-. HF 1, 301.
22. — Gr., 57.
Septembre.
2. Camp près Schorndorf. AM, 600.
4. Camp de Weiler, près Schorndorf. AU. 66, 362.
9. Reddition de Schorndorf. Gr., I, 57. Départ pour
Gmiind. AM, 602.
12. En marche pour Heidenheim. AM, 603.
14. Lauingen. Gr.,58. — Passage du Danube. AjM, 603.
20. Camp de Rain. AU. 66, 444 v°.
21. — capitulation de la place. Gaz., 997.
24. — Erl., 251.
25. — AU. 66, ^55. Gr., 58.
Octobre.
6. Camp devant Augsbourg. Gr., 59.
17. Camp de Wertingen. AM, 621 .
22. Camp près Lauingen. AU. 61, 126.
27. Camp de Holzheim. Marb.
29. — Marb.
Novembre.
18. Quartier près Bruck. AU. 61, 329.
344 MÉMOIRES [1646]
Décembre.
12. Camp de Weissenhorn. Erl., 264.
15. Donauwœrth. Gaz. 16kl , 26.
21. Camp de Weissenhorn. AU. 68, 144.
1647.
Janvier.
11. Saulgau. AU. 87, 87.
22. — Baç., 14.
25. Pfullendorf. Bai^., 15 v°.
24. Départ du quartier de Saulgau. Gaz., 155.
Féçrier.
13. Saulgau. AU. 81, 318.
14. — AM, 604.
16. — AM, 605.
18. — AM, 606.
27. Blaubeuren. AM, 606.
31. Ulm. Gaz., 331.
.A m?.
2. Nœrdlingen. Gaz., 331.
3. Giengen. Gr., 60. ^M, 606 et 628.
4. _ G/-., 60-61. ^Fi, 312.
7. « Gesldorf », venant de Heilbronn. AM, 607. Peut-
être s'agit-il de Gaildorf.
14. Dœrzbach. AM, 607.
20. Tauberbischofsheim. AM, 608.
Mai.
1. Commencement du siège de Hœchst. Gaz., 387.
[1647] DU MARÉCHAL DE TURÈNNE. 345
2. Hœchst. AIL 88, 193.
5. Gross-Gerau. AM, 608.
7, 8. — AM, 609.
13. Gernsheim. AM, 609.
15. Arrivée à Francfort-sur-le-Mein. Gaz., 400.
17. Départ de Francfort pour l'Odenwald. Gaz., 411.
31. Melsungen. AM, 610.
Juin.
2. « Dimanche prochain, second jour de juin, je seray
à Wurtzbourg », écrivait Turenne le 31 mai. AM, 610.
6. Heilbronn. Vill.
7. 8. Weyersheim. Str., AA1148.
8. Philipsbourg. HF 1, 314.
10. Stattmatten. Str., AA1148.
13. Entre Brumath et Saverne. HF 1, 105, 336.
14. Saverne. HF 1, 357.
15. 16. Phalsbourg. HFi, 339.
17. Sarrebourg. HFI, 318.
19. Camp devant Sarrebourg. AU. 88, 532 v**.
20. Près de Sarrebourg. HF 1, 317.
— Coucher près de Haguenau. HF 1, 320.
21. Camp près Bischwiller. Str., AA 1902.
22. Près de Drusenheim. HF 1, 318.
24. Stollhofen. HFi, 361 et 364.
25. — ErL, 314.
29. Weyersheim. Str., AA 1902.
Juillet
2. Weversheim. HFI, 362. Str., AA 1902.
4, 5. Wolfisheim. Str., AA 1902.
7. Kehl : Turenne et Rosen se rencontrèrent en ce lieu
la veille du jour où, à Biihl, ils traitèrent avec les cavaliers
allemands. HF 1, 345-346.
8. Bûhl in Baden. HF. 1, 369.
346 MÉMOIRES [1647]
9. Kuppenheim. Str., AA 1903.
14. — Str., AA 1903.
18. Ettlingen. RA, 71, note 5.
22. — LecL, 27.
26. Pforzheim. Marb.
30. Heilbronn. Gr., 62.
31. — HFl, 329.
Aoiit.
? Expédition dans la vallée de la Tauber contre les cava-
liers allemands mutinés, que Turenne met en déroute à
Kœnigshofen. Gaz., 795.
8. Heilbronn. RA, 72, note.
12. — Lecl.,21.
17. Arrivée à Strasbourg. Gaz., 759.
18. Départ de Strasbourg. Gaz., 759.
23. Vers Saverne. Gaz., 788.
— Phalsbourg. Ail. 89, 61 v\
26. Lunéville. TV. Char. Nous ne donnons cette indi-
cation que sous réserves. Le document auquel nous ren-
voyons, indiqué sur deux des catalogues delà maison Cha-
ravay avec la date dont nous faisons état ici, est rapporté
par un autre de ces catalogues à l'année 1636, ce qui n'est
pas invraisemblable, car on sait que Turenne était, le
17 août de cette année, à Lixheim [Gr., 29), soit à une
cinquantaine de kilomètres de Lunéville. D'autre part, le
26 août 1647, Turenne n'a pu se trouver à Lunéville qu'en
s'écartant fortement de la route que son armée suivait pour
passer d'Alsace en Luxembourg. En rappelant que nous
avons énuméré [HF 1, 115-116, note) les étapes de cette
route, nous ferons observer que, par « la mauvaise Ache »,
il faut entendre, non pas, comme nous l'avons supposé,
la Maxe, mais Esch-sur-l'Alzette, que la carte de Cassini
appelle « Mauvais-Esche »; l'armée de Turenne, ajoute-
[1647] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 347
rons-nous, se trouva en ce lieu, non point avant d'atteindre
Briey, mais bien en se rendant de Briey à Arlon.
Septembre.
3. « Sloren ». AU. 89 y 80; il s'agit vraisemblable-
ment de Soleuvre (cf. HF i, 116, note).
10. Virton. Ail. 89, 228.
14. Camp près Montmédy. AU. 89, 189 V.
21. Camp de Vezin. AU. 89, 184 v».
Octobre.
10. Arrivée à Thionville. AU. 89, 355.
12. Thionville. AU. 89, 360 v°.
— Richemont. AU. 89, 355.
14. Sarrebruck. AU. 89, 362.
17. — en route vers le Rhin. AM, 611.
18. Birkenfeld. Gaz., 1043.
21. « Heubach ». AM , 611. En plaçant cette localité
sur le Mein, Geffroy l'identifie avec l'un des deux bourgs
jumeaux de Grossheubach et Kleinheubach, dans la
Basse-Franconie, ce qui est inadmissible. Il s'agit peut-être
de l'un des deux villages appelés Ober-Heimbach et Nie-
der-Heimbach, ce dernier situé sur le Rhin en amont de
Bacharach.
Novembre.
2. Ober-Ingelheim. AU. 90, 3.
11. Ingelheim. AU. 90, 55.
27. Mayence : arrivée, puis départ pour Hœchst. Gaz.,
1223.
30. Mayence. AU. 90, 140. AM, 612.
Décembre.
12. Hœchst. LecL, 27.
348 MÉMOIRES [1647]
14. Oppenheim. AIL 90, 228.
20. Près Worms, sur le point de remonter vers Philips-
bourg. AU. 90, 246.
25. Départ, après un séjour de deux jours, des environs
de Frankenthal pour « Biedelsheim ». Gaz. 16^8, 64.
Ce dernier nous désigne vraisemblablement Friedelsheim,
qui, par rapport à Frankenthal, est bien dans la direction de
Saverne.
1648.
lancier.
13. Saverne. Ail. 107, 41.
14. _ AM, 612.
16. — Ail. 101, ^i. Gaz., 188.
Février.
1. Landau. AM, 613.
4. Neustadt. Ail. 101, 214. Gr., 65.
6. Arrivée h Mayence. Gaz., 256. Cf. AM, 613.
*7. Mayence : passage du Rhin par une partie des
troupes. Gaz., 256.
11. Biebrich. AM, 614.
12. — AU. 101, 232.
25. Lohr. AM, 615.
? Gemûnden. AU. 101, 290.
Mars.
3. « Heidfeld ». AU. 101, 290 v°. Il s'agit, sans doute,
de Markt-Heidenfeld.
7. Wachbach. AM, 615.
13. Windsheim an der Aisch. Gaz., 440.
18. Rœttingen. AU. 101, 381.
*22. Passage de la Tauber près de Dinkelsbùhl. Gaz.,
523.
[1648] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 349
23. Jonction des Français et des Suédois à Nœrdlingen.
Gr., 89.
25. Prise de « Hornebourg ». Gaz., 523 : il s'agit, sans
doute, de Harburg in Bayern.
5. « Oppenheim ». AM, 617 : il s'agit vraisemblable-
ment d'Uflfenheim.
6. Iphofen. AU. 107, 412.
10. — AM, 618.
*15. Kreglingen. Gaz., 543.
16. Camp au-dessous de Lorch. AM, 625. Il y a lieu
de corriger le millésime de 1646, imprimé par Geffroy :
la lettre qu'il a donnée à cette place a trait, comme celle
écrite le 27 avril 1648 d'auprès de Heidenheim, aux mou-
vements de l'ennemi sur le Danube, et à l'éventualité du
choix, par Turenne, de Gœppingen comme base d'opéra-
tions.
18. Herrenthierbach. AM, 618.
23. Quartier général de « Sunth ». AU. 101, 526. S'il
est permis de supposer que Turenne a voulu écrire le nom
de Sontheim, on peut se demander s'il s'agit de Sontheim
an der Brenz, tout près de Heidenheim, ou bien de l'une
des localités appelées Obersontheim et Untersontheim,
par lesquelles il a pu passer, venant de Herrenthierbach.
27. Près Heidenheim. AM, 629.
Mai.
2. Quartier général d'Ebersbach. AM, 619.
4. — AU. 108, 22.
5. — AU. 108, 24 v°.
9. — AU. 108, 28.
10. — AU. 108, 31. AM,
619.
350 MÉMOIRES [1648]
12. Départ du Wurtemberg vers le Danube. Gr., 89.
15. Langenau. Gaz., 690.
16. Passage du Danube à Lauingen. Gr., 90.
17. Bataille de Zusmarshausen. G/-., 90.
22. Quartier général près Augsbourg. AU. 107, 521. Il
existe une lettre de Turenne écrite le même jour de
« Berka w [AU. 108, 132) : cette localité, indiquée ailleurs
{Gr., 93) sous le nom de « Berga », comme voisine de
Schlipsheim, n'est autre, semble-t-il, que Stadtbergen,
village situé à un peu plus de trois kilomètres à l'ouest
d'Augsbourg.
23. Tentative de passage du Lech au-dessus d'Augs-
bourg. Gr., 93.
*24. Tentative de passage du Lech au-dessous d'Augs-
bourg. Campement àOberndorf, en face de Rain. Gr., 93.
29. Passage du Lech à Rain. Gr., 94. Gaz., 842.
*30. Campement à « Oberschonfeld ». Gr., 94 : il s'agit
en réalité, pensons-nous, du village de Nieder-Schœnen-
feld, situé à proximité du confluent du Danube et du Lech,
à droite de cette rivière, soit sur la rive que Turenne avait
gagnée la veille; Ober-Schœnenfeld est le nom d'un
monastère de Bernardines situé au sud-ouest d'Augsbourg
et peu éloigné, par conséquent, du chemin que Turenne
avait suivi pour se diriger vers cette ville après la bataille
de Zusmarshausen : cette circonstance explique sans doute
la confusion que nous supposons pour la rectifier.
*31. Entre Neuburg an der Donau et Ingolstadt. Gr., 94.
Juin.
*1. (c Pfafenhausen ». Gr., 94. Il s'agit vraisemblable-
ment de Pfaffenhofen.
2. Passage de l'Amper, arrivée à Freising. Gr., 94.
4. Freising. AU. 108, 231.
*12. Passage de l'Isar à Freising. Gr., 95.
*12ou 13. Erding. Gr., 95.
[1648] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 351
14. Haag : reconnaissance de Wasserburg. Gr., 95.
*15. Campement sur l'Inn. Siège de « Zochembourg ».
Gr., 95 : si l'on se reporte à la citation que nous faisons
ci-après sous la date du 18, on estimera sans doute que ce
lieu n'était pas très éloigné de Wasserburg : peut-être
s'agit-il de Hohenburg, qui, à une distance à vol d'oiseau
de quatre kilomètres au nord de Wasserburg, domine la
rive gauche de l'Inn.
*16. Prise de « Zochembourg ».
*18. Un avis, envoyé d'Ingolstadt le 27 juin 1648, porte :
« Les confédérez, après avoir batu durant deux jours la
ville de Vasserbourg, qui est un passage sur la rivière
d'Iun, s'en retirèrent le 18 de ce mois pour s'approcher
de la ville de Mulhdorf ». Gaz., 914.
*19. Mûhldorf. Gr., 96.
Juillet.
*6. Départ de Mûhldorf pour Neumarkt au der Rott.
Gr., 96.
*9. Fin du séjour à Neumarkt, arrivée à Eggenfelden.
Gr., 96.
18. Camp d'Eggenfelden. Gr., 66 : ce texte porte
« Essenfelden » et date la lettre du 18 juin; mais il est
évident que la correction s'impose.
19. Eggenfelden. Ail. 109, 91.
22. Départ d'Eggenfelden, arrivée à deux heures au delà
de Pfarrkirchen. Gr., 97.
*27. Arrivée à Dingolfing. Gr., 98.
Août.
3. Camp de Dingolfing. AU. 109, 109.
*28. Départ de Dingolfing pour Landshut. Gr., 100.
Septembre.
4. Arrivée à Moosburg. Attaque et prise de Dachau.
Gr., 100,
352 MÉMOIRES [1648]
11. Camp de Moosburg. AIL 109, 374.
20. — AU. 109, 415.
23. — AIL 109, 425.
30. Départ de Moosburg. Gr., 101.
Octob
re.
*2 à 4. Campement à Dachau. Gr., 101.
*8. Arrivée près de Landsberg. Gj\, 101.
*10. Passage du Lech près de Friedberg in Bayern.
Gr., 101.
*15. Passage du Danube à Donauwœrth. Gr., 101.
28. Camp de Dillingen in Bayern. AIL 110, 537.
Novembre.
23.
Heilbronn
. AM, 620.
Décembre.
2.
Tûbingen.
AIL
111, 114.
8.
—
Gr.
,79.
9.
—
Gr.,
,79.
13.
—
AU.
111, 171.
15.
—
AU.
111, 173.
26.
Gr.
, I, 81.
1649.
Jaîivier.
6. Tûbingen. AM, 620 et 631.
19. — AM, 621.
22. — AU. 125, 130.
Fé crier.
4. Tiibingen. AU. 125, 195.
21. — AU. 125, 276.
24. Spire. AM, 621.
[1649] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 353
Mars.
? Cassel. Gaz., 216.
17. Coucher à Werne. Gaz., 216.
Avril.
26. Bois-le-Duc. Gr., 121. Le séjour de Turenne eu
Hollande dura un mois. HF i, 134.
? Traversée de Zélande à Dieppe, HF i, 135.
Mai.
3. Arrivée à Paris. Gaz., 284.
Avant le 14. Compiègne. Gaz., 296.
19. Paris. Gr., 509.
26. — Gr., 509.
Juillet.
Août.
6. Compiègne. AM, 622.
8. — AM, 622 : le texte donné par Gef-
froy porte « avril », mais la correction s'impose.
1650.
Janvier.
26. Stenay, depuis quatre ou cinq jours. KKlOli, 232.
30. Départ de Stenay. Gaz., 603.
Février.
il. Stenay. AM, 623.
AvT'il.
20. Stenay. Gr., 133. Traité conclu par Turenne avec
II 23
354 MÉMOIRES [1650]
l'archiduc Léopold, après six semaines de négociations, au
cours desquelles Turenne séjourna trois jours à Marche.
HF 1, 144.
Mai.
1. Devant Mouzon. Gaz., 603.
3. Stenay. Gr., 644-647.
24. — Gr., 136.
25. Près Ivoy, départ pour Charlemont. Gaz., 734.
Juin.
2. A une lieue et demie d'Hirson. Gaz., 752.
3. Neufmaison. Gaz., 752.
14. Prise du Catelet. Piép., 23.
*16. Commencement du siège de Guise. Gaz., 833.
Juillet.
*2. Levée du siège de Guise. Gaz., 843-848; cf. 872.
*— Étreux. Gaz., 848.
*19. Étreux et la Neuville-lès-Dorengt. Gaz., 931.
Août.
*2. Capitulation de la Capelle. Gaz., 1039.
*10-11. Vervins. Gaz., 1040.
13. Siège de Château-Porcien. Piép., 28.
14. Siège de Rethel : cette place tient une semaine.
Gaz., 1634.
? Neufchâtel-sur-Aisne. HF 1, 147.
26. Fismes : combat contre d'Hocquincourt. Gaz., 1172.
Septembre.
19. Départ de Fismes. Mgl., 231.
29. Siège de Mouzon. Piép., 38.
[1650] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 355
Novembre.
?
Camp de Romagne-sous-Montfaucon. Piép., 43.
Décembre.
9. Suippes. Piép., 47.
10. (Le) xAIesnil-lès-Hurlus. Piép., 47.
13. Givry. Piép., 48.
— Pauvres. Maz., III, 939.
14. « Berthaumont ». Piép., 48. Il s'agit, sans doute, de
Bertoncourt.
15. Bataille dite de Rethel, entre Sommepy et Saint-
Étienne-à-Arnes. Gaz., 1645.
? Bar-le-Duc, Saint-Mihiel, Virton. KK 1012, 13.
18. Montmédy. KK 1011, 563.
19. Séjour à Montmédy. KK 1011, 563.
20. Arrivée à Stenay. KK 1011, 563.
1651.
Janvier,
1. Montmédy. KK 1012, 7.
4. Arrivée à Stenay. KK 1012, 15.
5. Séjour à Stenay. KK 1012, 15.
6. Retour à Montmédy. KK 1012, 15.
7. Départ de Montmédy pour Arlon. KK 1012, 15.
16. Namur. Gaz., 118.
22. — Gr., 159.
Février.
12. Marche. Gr., 174.
? Laroche; retour à Stenay. HF 1, 165.
Mais.
15. Stenay. Gr., 184-185.
356 MÉMOIRES [1651]
20. Stenay. Gr., 187. Aum., VI, 482.
25. — Gr., 188.
Avril.
1. Stenay. Aum., VI, 483.
2. — Gr., 190.
13. _ Gr., 192-193.
2. Arrivée à Paris. Gaz., 480.
8. Paris : contrat de mariage avec Charlotte de Cau-
mont. Y 190, 104.
Juillet.
? Saint-Maur-des-Fossés. HF 1, 174.
Novemb/e.
3. Limours. Gaz., 1252.
1652.
1. Arrivée à Poitiers. Gaz., 177.
*3. Départ de Poitiers. Gaz., 167.
*4. Coucher à Loudun. Gaz., 161 .
*5. Coucher à Saumur, Gaz., 167.
*7. Départ de Saumur, coucher à Richelieu. Gaz., 288.
*9. Départ de Richelieu, coucher à Azay-le-Rideau.
Gaz., 288.
*10. Coucher à Tours. Gaz., 288.
*12. Départ de Tours, coucher à Amboise. Gaz., 311.
[1652] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 357
*15. Arrivée à Blois. Gaz., 311.
*27. Départ de Blois, coucher à Cléry. Gaz., 359.
*28. Coucher à Sully-sur-Loire. Gaz., 360.
30. Sully-sur-Loire. Gr., 201.
Avril.
i. Gien. Barth., 8.
3. — Barth., 8.
12. Saint-Privé. Barth., 9.
15. — Barth., 9.
20. Arrivée à Moret-sur-Loing après avoir marché jour
et nuit. Barth., 10.
21. Moret-sur-Loing. Barth., 11.
23. — Barth., 13.
— Camp de Soisy-sur-Ecole. Projet de marcher le len-
demain vers la Ferté-Alais. Bai th., 11.
24. Châtres. MP, 537.
27. — Barth., 13.
Mai.
3. Châtres. Corh.
4. Étréchy. Barth., 13.
6. Châtres. Corb.
10. Palaiseau. Barth., 13.
14. _ j5a/-^/t., 14.
15. — Barth., 14.
18. — Barth., 14.
20. — 5ar^/i., 15.
22. — Corb.
23. — HG., 133, 350.
25. — Barth., 16.
26. De Palaiseau à Étréchy. MP, 540.
27. Étréchy. Barth., 16.
27. A une lieue d'Étampes. MP, 540.
28. Devant Étampes. Doublet.
358 MÉMOIRES [1652]
Juin.
*8. Étréchy. MP, 543.
*? Itteville, Ballancourt. MP, 543.
*14. Passage de la Seine à Corbeil. MP, 543.
16. Près Villeneuve-Saint-Georges : articles accordés au
duc de Lorraine. Gr., 521.
18. Passage de la Marne à Lagny, campement à Villeroy.
HF 1, 201, note 1.
*21. Entre Claye et Dammartin. Gaz., 636.
Juillet.
1. La Chevrette. MP, 545.
2. Saint-Denis : entrevue avec Mazarin. MP, 546.
Combat du faubourg Saint- Antoine.
15? Saint-Denis. MP, 551.
19. Camp près Compiègne. Barth., 19.
20. Compiègne. Barth., 19.
22. — 03, 85-86.
23. Beaulieu-les-Fontaines. Barth., 29.
24. — Barth., 20.
27. — Barth., 31.
28. Camp de Compiègne. Barth., 29 et 144.
29. Camp près de Crépy-en- Valois. Barth., p. 21.
31. Montlognon. Barth., 21.
— Villeneuve-sous-Dammatin. Gaz., 744.
Août.
2. Camp de Neufmoulin. Barth., 22. Fr. 88k, 7.
3. Pontoise. Turenne dit être arrivé auprès de son
frère, le duc de Bouillon, le huitième jour de sa maladie.
HF 1,210.
9. Pontoise; mort du duc de Bouillon, le quatorzième
jour de sa maladie. HF i, 210. Gaz., 719.
[1652] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 359
*? Le Thillay. MP, 552.
24. Camp de Saint-Mesmes. Barth., 22.
27. — Barth., 23.
31. — Barth., 23.
Septembre.
1. Camp de Saint-Germain-lès-Couilly. Barth., 23.
L'armée avait passé la Marne à Lagny. MP, 552.
5. Vers Brie-Comte-Robert. MP, 552. Rencontre du
duc de Lorraine. HF î, 213.
8. Camp de Villeneuve-Saint-Georges. Corb^
13. — Corh.
15. — Barth., 24.
25. — Corh.
27. — HG 13k, 307.
Octobre.
1. Camp de Villeneuve-Saint-Georges. Fr. 883, 21.
2. — ^G i54, 308.
*4. Départ de Villeneuve-Saint-Georges. ^V/P, 555.
*5. Arrivée à Corbeil. MP, 556.
*6. De Corbeil à Chaumes. MP, 556.
*? Presles, Tournan, Quincy-Ségv- MP, 556.
*11. Passage de la Marne à Trilport; campement à Boresl.
MP, 556; d.Mgl, 277.
*? Mont-l'Évêque, Courteuil. MP, 556.
16. Mantes. Gaz., 1004.
21. Retour de Louis XIV à Paris. Gaz., 985-996.
? Séjour de cinq ou six jours à Paris. HF 1, 223.
23. Louvres; Turenne doit rejoindre, le 24, La Ferté
à Saint-Nicolas, près de Pontarmé. HG 13i, 336.
26. Camp de Rully. Barth., 26.
27. — Ba7-th., 26.
30. Marche vers la Ferté-Milon. Barth., 27.
360 MÉMOIRES [1652]
Novembre.
*2. Camp de Baslieux-sous-Châtillon. MP, 557.
3. — HG 13i, 376.
*4. Dizy. MP, 557.
*5. Passage de la Marne à Dizy. MP, 457.
*6. Cheppes. MP, 557.
9. — HG13^,36i.
12. Camp de Vitry-le-Brûlé. Bai th., 28.
*16. Marche vers Vitry-le-François. MP, 558.
18. Vitry-le-François. MP, 558.
— Marche de nuit vers Saint-Dizier. HG 13k, 381.
20. Camp de Saint-Dizier. Barth., 28.
*25. Stainville. MP, 559.
30. Vignot. /i:iri072, 207.
*30. Arrivée à Saint-Mihiel. MP, 559.
Décembre.
*1. De Saint-Mihiel à Villotte-devant-Saint-Mihiel.
MP, 559.
2. Tronville. MP, 559.
3. Marche vers Bar-le-Duc. MP, 559.
5. Longeville. Maz., V, 492.
9? Marche jusqu'à Condé-en-Barrois. MP, 560.
15. Camp de Contrisson. Corb.
*18. Capitulation de Bar-le-Duc. Maz., V, 508.
*22. Capitulation de Ligny-en-Barrois. MP, 561.
24. Quartier de Contrisson. Vill.
*27. Départ de Contrisson. MP, 562.
*28-30. Séjour à Somme-Yèvre. MP, 562.
*31? Minaucourt, Grivy-Loisy. MP, 562.
1653.
Janvier.
*1. Attigny. MP, 562.
[1653] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 361
*2. Passage de l'Aisne à Attigny; arrivée à Saulces-aux-
Bois. MP, 562.
6. Son. MP, 562.
*13. Passage de l'Aisne. MP, 562.
*? Poilcourt. MP, 562.
*? Prouilly. MP, 562.
*20. Pontavert. MP, 562.
*25. Voulpaix. MP, 563.
28. Entrée dans Vervins. MP, 563.
Février.
3. Retour à Paris avec Mazarin. MP, 563.
Juin.
1. Paris. Y 190, 104 V».
18. Fismes. Gaz., 629.
20. Épernay. KK 1012, ^21.
23. Bisseuil. ^Â"i072, 431.
28. Départ de Bisseuil. Pont-Givart. Gaz., 655.
30. Vers Château-Porcien. Gaz., 655.
Juillet.
1. Camp de Wasigny. KK 1072, 451 v".
3. — m 56, 55.
5. Arrivée devant Rethel. Gaz., 678.
*8. Capitulation de Rethel. MP, 564.
*11. Noircourt. MP, 564.
? « Nost » . MP, 564 : ce nom désigne vraisemblable-
ment Anor.
*14. Retour h Noircourt. MP, 564.
15. Camp de Rozoy-sur-Serre. Fr. 1685, 264.
*17. Hary. MP, 564.
22. Vers Marie. Gaz., 767.
*25. Saint-Algis. Gaz., 779. Mgl., 290.
* — Arrivée à Ribemont. MP, 564.
362 MÉMOIRES [1653]
29. Camp de Ribemont. Gaz., 779.
Août.
*1. Mayot. MP, 564.
*3. Fargniers. MP, 565.
*5. Noyon. MP, 565.
7. Camp de Noyon. Fr. 1685, 318. Aum., VI, 592.
8. — Gr., 224-225.
9. Camp de Margny-aux-Cerises. Fr. 1685, 320.
*10. Eppeville. MP, 564.
12. Allaines. i^r. 1685, 340; cf. 7l/P, 565.
13. Péromie. MP, 565.
15. Camp de Buire. Fr. 1685, 351. Aum., VI, 593.
16. Arrivée à Ham. Fr. 1685, 359.
19. Camp de Pargny. Aum., VI, 594.
27. Camp de Golancourt. KK 1012, 497.
31. — iiT^ i072, 499 V».
Septembre.
3. Béthancourt-en-Vaux, Gaz., 910.
4. Passage de l'Oise à la Fère. KK1012, 503; cf.
MP, 568.
*9. Remilly. MP, 568.
10. Camp devant Mouzon. KK1012, 512, anc. n° 274.
17. — KK1012, 522 v».
24. — KK1013, 23.
27. . — KK1013, 29.
*— Amblimont. i^P, 571.
Octobre.
1. V^arnécourt. KK1013, 59.
3. — KK1013, 64.
5. Camp d'Aubigny. KK1013, 78.
7. Laon. Gas., 1028; cf. KK1015, 249.
[1653] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 363
15. Camp de Signy-1' Abbaye . KK1073, 90.
17. — RHA,167.
? Eppes. Fr. 1685, 450.
25. Marche vers Crécy-sur-Serre. Fr. 1685, 450.
27. Nouvion-le-Comte. KK1013, 136.
31. Craonne. Fr. 1685, 459. Aum., VI, 598.
2. Camp de Parfondru. KK1013, 168.
? Passage de la Somme à Seraucourt- le -Grand.
Fr. 1685, 463.
6. Camp de Brie. Fr. 1685, 463.
9. Camp de Bray-sur-Somme. PB 33, 30.
13. Camp de Hérissart. PB 33, 39.
16. Camp de Fouquescourt. PB 33, 40.
? Visite de la Bassée et de Béthune. Gr., 229.
29. Doullens. KK 1013, 362.
1654.
Jui/i.
2. Départ de Paris pour la Ferté-sous-Jouarre. Gaz.,
552.
21. Camp de Cohartille. PB 33, 207.
24. Marie. Gaz., 633.
26. Départ de Marie. Gaz., 658.
*28. Cohartille. Gaz., 657-658.
30. Camp de Cohartille. HF 2, 178. Aum., VI, 727.
Juillet.
4. Départ du camp de Cohartille à cinq heures du
matin. P5 55, 216.
4. Seraucourt-le-Grand. Fr. 1685, 519.
— Arrivée à Saint-Quentin . Gaz., 720.
5. Gauchy. HF2, 184.
364 MÉMOIRES [1654]
6. Camp près Saint-Quentin. HF'2, 186.
8. Camp de Caulaincourt. Barth., 30 et 144.
9. Caulaincourt. HF 2, 197.
11. Camp de Roisel. Barth., 31; cf. Aum., VI, 727.
13. A une lieue de Péronne; rencontre avec le roi d'An-
gleterre. Gaz., 753.
16. A un quart de lieue de Péronne; rencontre avec Le
Tellier. ffF2, 207; cf. Gaz., 752.
16. Campement vers Inchy et Sains-lès-Marquion. HF2,
2i^;MP, 574.
17. Arrivée sur la hauteur de Monchy-le-Preux. HF2,
214.
18. Camp de Monchy-le-Preux. HF2, 215.
19. — Barth., ^2.
20. — Barth., Z'^.
21. — Barth., 33-34.
23. —• P5 55, 311.
24. — Barth., 29.
25. — Barth., 36.
26. — Barth., 29 et 35.
27. — Barth., 30.
30. — Barth., Zl.
Août.
1. Camp de Monchy-le-Preux. HF2, 245.
3. — Barth., 39.
5. — Barth., 39.
6. — Barth., 40.
7. — Barth., 40.
15. Bapaume. HF2, 273.
*16. Monchy-le-Preux. Gaz., 888.
17. Près Avesnes-le-Comte. HF2, 266.
— Devant Saint-Pol. HF2, 274.
18. Prise de Saint-Pol. HF2, 274.
[1654] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 365
19. Campement à Aubigny. HF 2, 274. Gaz., 895.
MP, 576.
20. Le Camp-de-César. Gaz., 895.
— Retour à Monchy-le-Preux. Gaz., 896.
21. Camp de Monchy-le-Preux. HF2, 269
22-24. Reconnaissance des lignes d'Arras. HF2, 274.
25. Délivrance d'Arras. HF2, 275-280.
26. Camp près d'Arras. Gr., 210.
28. Entre Sapignies et Ervillers, à la rencontre de
LL. MM. Gaz., 944-945.
Septembre.
1. Départ d'Arras. Gaz., 957. MgL, 302.
3. Passage de l'Escaut à Thun-Saint-Martin. Gaz. ,958.
MP, 585.
4. Arrivée à Saulzoir. Gaz., 959. MP, 585.
*5. Quiévrain. MP, 585.
6. Le Quesnoy. MP, 467. Aum., VI, 734.
7. Reddition du Quesnoy.
*? Bavai. MP, 585.
10. Vertain. PB 35, 21.
*11 au 22. Binche. MP, 585.
*22. Arrivée près de Maubeuge. MP, 587.
*23. Bavai. MP, 587.
*? Beaudignies, le Quesnoy. MP, 587.
25. Camp du Quesnoy. 03, 97-98.
28. Du Quesnoy au Cateau. MP, 587.
30. Le Cateau. i>^ 55, 54.
Octobre.
3. Camp du Cateau. PB 35, 55.
6. Du Cateau à Guise; conférence avec Mazarin. Gaz.,
1086; MgL, 302.
7. De Guise au Cateau. Gaz., 1110.
366 MÉMOIRES [1654J
13. Camp du Cateau. PB 35, 63.
15. Guise; conférence avec Louis XIV et Mazarin. Gaz.,
1134.
18. Catillon. Gaz., 1170.
19. Camp de la Neuville-lès-Dorengt. Gaz., 1170.
25. — PB 35, 13.
26. — 03, 99. Le séjour
en ce lieu fut de dix jours. PB 35, 75.
30. Camp de Proisy. PB 35, 75.
31. Camp de Saint-Gobert. PB 35, 76.
Novembre.
1. A deux lieues de Vervins. Gaz., 1206.
4. Camp de Saint-Gobert. PB 35, 80.
7. Girondelle, Auvillers-les-Forges. Gaz., 1231.
10. Camp de Parfondeval. PB 35, 81.
*11. — Gaz., 1231.
12. Camp de Dizy-le-Gros. PB 35, 82.
14. Craonne. PB 35, 83.
1655.
Mai.
14. Départ de Paris, coucher à Senlis. Gaz., 508.
15. Arrivée à Compiègne. Gaz., 554.
16. Départ de Compiègne. Gaz., 554.
23. Ribemont./>5 55, 179.
27. Arrivée à Compiègne. Gaz., 578.
29. Départ de Compiègne. Gaz., 578.
— Arrivée à Chauny. Gaz., 576.
30. Coucher à la Fère. Gaz., 576.
31. Départ de la Fère. Gaz., 576.
Juin.
1. Chauny. Gr., 230.
6. Chauny, retour du Quesnoy. Gaz., 613.
[1655] DU MARÉCHAL DE TURENNÉ. 367
10. LaFère. Gaz., 651.
13. De la Fère à Laon. Gaz., 652.
14. De Laon à la Fère. Gaz., 652.
15. Départ de la Fère. Gaz., 652.
16. Moy. Gaz., 652.
17. Lesquielle-Saint-Germain. Gaz., 652.
18. Arrivée devant Landrecies. PB 35, 210.
19. Camp devant Landrecies. PB 35, 210.
20. — PB 35, 220.
21. — Gr., 230. PB35, 230.
23. — PB 35, 2^1.
24. — PB 35, 250.
25. — PB 35, 269.
26. — P5 55, 271 et 280.
29. — Gr., 230-231.
30. — PB 35, 298.
Juillet.
9. Devant Landrecies. Gr., 231.
13. Capitulation de Landrecies. PB 35, 362.
14. Camp devant Landrecies. Aum., VI, 736.
15. Devant Landrecies. Gr., 528.
*19. Arrivée à l'abbaye de Maroilles. BR, I, 425.
20. Abbaye de Maroilles. Gaz., 802.
21. Aymeries. BR, I, 426.
*22. Etrœungt. BR, I, 426.
23. Guise; conférence avec Mazarin. BR, I, 426.
24. Départ de Guise. BR, I, 426.
*25 et 26. Leschelle. BR, \, 426-427.
27. Guise; conférence avec Mazarin. BR, I, 427.
30. Guise. BR, l, 428.
31. Camp de Maroilles. Gaz., 916. BR, I, 428.
Août.
*1. Hautmont. BR, I, 428.
368 MÉMOIRES [1655]
3. Solre-le-Château. Gaz., 928.
*— Jeumont. BR, I, 428.
*5 et 6. Fontaine-Valmont. BR, I, 429.
*11. Bavai. MP, 588.
— Camp près de Condé. MP, 470.
*12? De Bavai à Bouchain. MP, 588.
13. Passage de l'Escaut. Gaz., 921. BR, l, 433. MP,
589.
14. Camp près Condé. PB 35, 404.
16. — />5 55, 409 et 411.
18. — PB 35, ^2^.
— Capitulation de Condé-sur-l'Escaut. Gaz., 971.
BR, I, 439.
*19. Sortie de la garnison de Condé. PB 35, 445. BR,
I, 439.
*19. De Fresnes à Bernissart. BR, I, 439.
*20. Hornu. BR, l, 439.
23. Le Quesnoy, au-devant du Roi. BR, I, 441.
27. Camp de Saint-Ghislain. PB 35, 439.
29. Au fourrage vers Chièvres. BR, I, 442.
Septembre.
1. Camp de Saint-Ghislain. PB 36, 12.
4. — PB37, 17.
6. Visite de Quiévrain. BR, I, 442.
8. Camp de Saint-Ghislain. PB 37, 24.
*14. Hautrage. MP, 593. BR, 1, 145.
16. _ PB 36, 50.
18. Condé-sur-l'Escaut. Gaz., 1091.
19. Leuze. MP, 573. BR, l, 445.
23. Entre le Quesnoy et Saint-Ghislain. Gaz., 958.
25. Camp de Leuze. PB 36, 66.
26. Pommerœul. MP, 593. BR, l, 446.
27. Passage de la Haisne, campement à Angre. MP,
593. BR, I, 446; cf. Gaz., 1150.
29. Camp d'Angre. PB 36, 78.
[1655] DU MARÉCHAX DE TURENNE. 369
Octobre.
9. Angréau. Gaz., 1174.
*11. Berlaimoat. Gaz., 1175. RB, I, 449.
13. Camp de Berlaimoat. PB 36, 102.
15. — PB 36, 105.
19. — PB 36, 116.
— Entre Guise et Landrecies. BR, I, 450.
20. Camp de Berlaimont. HF 2, 315.
*22. Abbaye de Maroilles. MP, 593.
26. Camp de Maroilles. PB 36, 136.
28. Vendegies-au-Bois. BR, I, 451; ci. MP, 593.
Noi>efnbre.
1. Camp de Vendegies-au-Bois. PB 36, 153.
4. Moy. MP, 594.
8. Compiègne. Maz., VII, 128.
9. Départ de Compiègne. Maz., VIT, 128.
13. Départ de Mondescourt pour Compiègne. Gaz.,
1294-1295; cf. 0 3, 107.
14. Compiègne. Gaz., 1295.
15. — Gaz., 1295.
19. — Gaz., 1342.
22. Départ pour Compiègne. BR, 1, 454.
30. Départ de Compiègne pour Saint-Quentin. Gaz.,
1367.
Décembre.
1. Laon. Gaz., 1367.
11. Retour à Paris. Gaz., 1402.
1656.
Mars.
13. Longjumeau. Gaz., 287.
II 24
370 MÉMOIRES [165G]
Mai.
15. Paris. Gaz., 515.
17. Départ de Paris. Gaz., 516.
20. Arrivée à Marie, venant de Soissons et Laon. Gaz.,
538.
22. Marie. PB 36, 366 v°.
24. Départ de Marie. Gaz., 561.
? Visite des places avancées du Hainaut. Gaz., 561.
25. LeQuesnoj. 03, 108.
27. Départ de Berlaimont. Gaz., 561.
? Passage de la Sambre à Aymeries. Eclaibes, Solre.
Gaz., 561-562. Cf. PB36, 360.
29. Marie. PB 36, 361 v».
Juin.
3. La Fère; conférence avec Mazarin. Gaz., 585.
4. Retour de La Fère à Marie. Gaz., 585.
6. Marie. PB 36, 391 v°.
8. — G?., 528.
11. _ Gr., 231-232. PB36, 399 v°.
12. Départ de Marie. Gaz., 633.
13. Passage au Quesnoy. PB 36, 408.
— Arrivée à Condé-sur-l'Escaut. Gaz., 633. il^Z., 315.
14. Marche vers Tournai et retour. PB 36, 411.
15. Condé-sur-l'Escaut. PB 36, 409.
17. Devant Valenciennes. 03, 110.
18. — G7-.,232.
26. Camp devant Valenciennes. PB 36, 419.
28. — Vill.
Juillet.
2. Camp devant Valenciennes. Gr., 232-233.
3. — PB 36, ^Si.
[i656] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 371
4. Camp devant Valenciennes. PB 36, 496.
7. — PB 36, 516.
8. — PB 36,521.
9. — i^^ 56, 532.
16. Le Quesnoy. PB 36, 515. Gr., 233. Aum., VI, 757.
19. Camp près du Quesnoy. PB 36, 585. Aum.,Yl, 758.
20. — PB36,5S1.
21. — PB36, 601.
22. — Aum., VI, 758.
23. — PB 36, 606.
26. — PB 36, 611.
27. — PB 36, 623.
28. — i^.836, 628 et 629.
29. — PB 36, 630.
31. — P5 39, 38. ^«m., VI, 759.
— Camp de Berlaimont. PB 36, 646.
AoiU.
1. Camp de Berlaimont. Gr., 234.
3. — PB 39, 33.
8. — PB 39, 45.
10. — PB 39, 51.
12. Camp de Berlaimont, retour de Guise. Gaz., 838.
13. Camp de Berlaimont. PB 39, 55.
14. Camp du Cateau. PB 39, 61.
*15. Près l'abbaye de Vaucelles. Gaz., 838-839. BR,
II, 19.
16. Inchy. PB 39, 66; Gaz., 838-839.
*— Fampoux. PB, II, 19.
17. Camp près d'Arras. PB 39, 61.
*_ Près Saint-Venant. BR, II, 19.
19. Camp de Robecq. PB 39, 78.
24. Camp de Lens. PB 39, 78.
26. — PB39, 97.
30. — Gr., 239-240.
372 MÉMOIRES [1656J
Septembî^e.
Nuit du 3 au 4. De Labuissière à Houdaiu. PB 39,
124.
4. Houdain. Gaz., 1024.
6. Camp de Houdain. PB39, 129.
7. Départ du camp de Houdain pour Aubigny. PB 39,
128 V».
9. Camp d'Aubigny. PB 39, 140. Gaz., 1025.
10. Camp d'Aubigny. PB 39, 147.
12. Camp de Divion. PB 39, 157.
16. Camp d'Aubigny. PB 39, 171.
17. Rivière. Gaz., 1048.
— Miraumont. BR, II, 23. D'après Bussy, c'est le 16
que Turenne aurait quitté Aubigny et campé à Miraumont ;
nous corrigeons ce renseignement, d'abord parce que le 16
Turenne annonçait son départ pour le lendemain; ensuite
en raison de la mention de son passage à Rivière le 17.
18. Vermand. Gr., 528 : le texte porte 13 et non 18;
mais il est question du siège de Saint-Ghislain, qui ne
commença que le 15.
*18. Passage à Saint-Quentin. BR, II, 23.
19. Arrivée devant la Capelle. MgL, 315.
20. Devant la Capelle. Gaz., 1092.
22. Camp devant la Capelle. Gr., 240. PB 39, 201.
23. — Gr., 240.
24. — PB 39, 212.
25. — Gr., 2^2. PB 39, 215.
26. Capitulation de la Capelle. PB 39, 226.
28. Camp de Buironfosse. PB 39, 136. Gaz., 1222.
BR, II, 25.
29. Guise. Gaz., 1222.
— Lavaqueresse. BR, II, 25.
[1656] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 373
Octohi'e.
1. Dîner offert à Louis XIV près du Cateau. Gaz.,
1253-1254.
— Le Quesnoy. BR, II, 25.
3. Départ d'auprès du Quesnoy; prise deRoisin. Gaz.,
1223 et 1257. Marche jusqu'à une heure de Saint-Ghis-
lain. HF2, 18. Nous croyons devoir corriger Bussy-Rabu-
tin, qui rapporte (II, 25) ces faits au 2.
8. Camp de Busigny. PB 39, 260; cf. Gr., 244, qui a
imprimé « Buligni ».
10. Camp de Busigny. Gaz., 1247.
13. Camp de Prisches. PB 39, 274.
14. — Gr., 528-529.
16. — PB39, 280.
19. Camp de Banteux. PB 39, 283.
23. — Gr., 244-245. PB 39, 292.
26. Camp près de Vaucelles : départ pour le Verman-
dois. 03, 114. Ce camp est évidemment le même que
celui de Banteux, car PB 39, 292, cité ci-dessus, porte
« Bantheuil près Vauchelles ».
27. Camp d'Athies. PB 39, 299.
30. — PB 39, 302.
Novembre.
6. Camp de Busigny. TV. Char. Nous ne reproduisons
celte indication que sous réserves : ne faut-il pas substi-
tuer « octobre » à « novembre » ?
9. Retour à Paris. Gaz., 1356.
1657.
Janvier.
22. Paris. Vill.
374 MÉMOIRES [1657]
Açril.
29. Départ de Paris. Gaz., 431-432.
Mai.
6. Amiens, d'où Turenne écrit : « Je m'en vas demain
à Corbie. )) 03, 119-120.
8. Amiens, après avoir visité Corbie. Gaz., 453.
11. Amiens. P5 59, 384.
12. — PB 39, 384.
14. — Gaz., 478.
18. — PB 39, 391.
19. — PB 39, 393.
22. — PB. 39, ^00.
— Départ d'Amiens. Gaz., 502.
23. Camp de Fillièvres. PB 39, 406.
24. — PB 39, 408.
25. Camp d'Anvin. PB 39, 412.
28. Camp de Calonne-sur-la-Lys. PB 39, 417. BR,
II, 28.
29. Arrivée devant Cambrai. Aum., VI, 761.
30. Crèvecœur. Aum., VI, 761-762.
Juin.
1. Vaucelles. 5i?, 11,29.
2. Camp de Lesdain. PB 39, 437.
— Fonsommes. BR, II, 29.
6. Saint-Quentin : conférence avec Mazarin. Turenne
mentionne cette conférence [HF2, 76) sans en donner la
date, mais on sait que Mazarin se trouva à Saint-Quentin
le 6 juin 1657.
10. Camp de Fonsommes. PB 39, 445. Gr., 247.
11. — PB 39, 447. Gr., 248-249.
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 375
15. Camp d'Autreppes. PB kO, 10.
17. Départ de Vervins vers Sedan. Gaz., 599.
— Signy-l'Abbaye, après s'être avancé jusqu'à une
lieue de Mézières. Gr., 249.
18. Camp près Rozoy-sur-Serre. Gr., 251.
19. — P^40, 38 et 39. Gr.,
253-254.
20. Marche vers Landrecies. Gaz., 633.
22. Camp d'Autreppes. PB kO, 52 et 53. Gv., 255.
Nuit du 22 au 23. Près la Capelle. Gaz., 633.
24. En marche. PBkO, 71.
25. Camp du Chesne. Gaz., 633.
26. Mouzon. P5 40, 87.
27. Camp de Chauvency. PBliO, 80.
— Montmédy. Gaz., 658.
28. — Gaz., 658.
29. Départ de Montmédy. Gaz., 658.
— Camp de Châtillon-sur-Bar. PBltO, 126. Gr., 256-
257.
30. Charbogne. PB kO, 133 v°. Gaz., 659.
Juillet.
1. Rocquigny. PB 1^0, 137.
2. Saint-Gobert. P5 40, 153. Gaz., 657-658.
3. Saint-Quentin : conférence avec Mazarin. Gaz., 659.
5. Camp de Malzy. PBkO, 163.
7. — Barth., 42.
8. — PBliO, 170.
10. — Ga2., 684. i^^40, 174.
12. Camp de Luzoir. PBkO, 176.
14. — Barth., ^^. PB W, iSO.
15. — PBW, 182.
16. — PB^0,20i.
17. — Gr., 266-268. Gaz., 707.
376 MÉMOIRES [1657]
21. Camp de Luzoir. PBliO, 201. Gr., 271-272.
22. — PBliO, 205 et 206. Gr., 273
et 533.
24. — Gaz., 731.
26. Camp de Blissy. PB kO, 221.
27. — HG 157, 242. Il faut corriger le
quantième 21, imprimé par Barthélémy, p. 43.
29. — PB W, 226.
30. — Gaz., 753.
— Camp de Rumigny. PB^O, 226 et 227.
Ao/H.
1. Camp de Bucilly. PBW, 229.
2. — PB W, 232.
4. Près Brunehamel. PBW, 236.
6. Camp de « Dorsi ». Gaz., 788. Voir ce qui suit.
*8. Camp de « Dohi, près Brunhamel ». PB W, 243.
Nul doute qu'il s'agisse de Dohis.
11. Camp de Dohis. PB W, 248.
12. Passage à Étréaupont; campement à Etrceungt. BR,
II, 33.
13. Près d'Avesnes. BR, II, 33.
— Camp de Berlaimont. PB W, 255.
14. Départ d'Ayraeries; passage près du Quesnoy, loge-
ment à Neuville-sur-l'Escaut. PB W, 260. BR, II, 34.
15. Sailly-en-Ostrevent. HF2, 83.
— Camp de Vitry-en- Artois. PB W, 260.
*16. Lens, Béthune, Robecq. BR, II, 34.
— Arrivée devant Saint- Venant. Gr., 275. MgL, 323.
17. Camp de Robecq. Gr\, 275.
18. Course à Béthune et à La Bassée. Gaz., 886.
21. Camp de Robecq. Gr., 276-277.
22.. — PB W, 216. Gr., 218-219.
23. Camp devant Saint-Venant. PB W, 285. Gr., 279.
[1657] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 377
26. Camp devant Saint-Venant. PBkO, 286.
28. Reddition de Saint- Venant. PB ^0, 289.
29. Passage de la Lys à Thérouanne. Gaz., 922.
30. Hallines; pointe jusqu'à une demi-lieue de Saint-
Omer. Gaz., 922.
31. Camp d'Hallines. Fr. 1686, 179.
— Arrivée au camp de Belettes. Gaz., 922. C(. G/. ,278.
Septembre.
1. Camp de Belettes. PB W, 304.
3. — PB W, 305.
5. Camp d'Amettes. PBW, 308. Le nom d'Amettes
est écrit « Amet », ce qui a fait supposer à Grimoard (I,
280) qu'il s'agissait d'Aire.
8. Estaires. Gaz., 981. BR, II, 41.
9. Reconnaissance de la Motte-aux-Bois. Gaz., 981.
12. Camp de Merville. PB W, 334.
13. — PB W, 335.
14. Bépart de Merville. Gaz., 1007.
* — Arrivée à Looberghe. BR, II, 45.
17. Camp de Watten. Gaz., 1007. BR, II, 46.
18. Bourbourg. PB W, 345 v«.
— W^atten. PB W, 356 v°.
19. Camp de W^atten. PB 40, 347.
20. Marche jusqu'à la mer entre Gravelines et Mardick.
PBW, 358.
22. Camp de Watten. PBW, 360. Gr., 280-282.
28. Bépart du camp de Watten. Gaz., 1031.
* — Arrivée à Cappelle-Brouck. BR, II, 46.
29. Investissement de Mardick. Gaz., 1034.
30. Bevant Mardick. Gaz., 1031.
Octobre.
3. Camp de Mardick. PBW, 370.
378 MÉMOIRES [1657]
3. Capitulation de Mardick. Gaz., 1040.
4. Mardick. Barth., 46.
11. Camp de Rurainghen. PBliO, 392.
14. Bourbourg, venant de Ruminghen. Gaz., 1092.
15. Camp de Ruminghen. Gaz., 1092.
22. — Gaz., 1116.
23. Calais. Gaz., 1139.
24. Retour au camp de Ruminghen. Gaz., 1139.
25. Camp de Ruminghen. Barth., 47.
31. — P5 40, 418.
Novembre.
1. Ruminghen. Barth., 54.
5. Montreuil-sur-Mer. PBkO, 425.
6. Camp de Ruminghen. Barth., 56.
12. Départ de Ruminghen. Gaz.^ 1187.
16. Calais. Gaz., 1211.
17. _ PBkO, 440 V». Barth., 57.
— Départ pour Gravelines. Gaz., 1211.
25. Ardres. Barth., 59.
26. Camp d'Andres. PBkO, 471 v«. (9«z., 1245.
27. — PBkO,^lÇ>.
28. Départ d' Ardres, arrivée à Calais. Gaz., 1268.
Dècemhre.
3. Boulogne-sur-Mer. Gaz., 1269.
4. Montreuil-sur-Mer. Gaz., 1269.
13. Départ d'Amiens pour Paris. Gaz., 1290.
— Passage à Luzarches. HG ibl , 261.
14. Arrivée à Paris. Gaz., 1312.
16. Paris. Gaz., 1312.
17. Départ de Paris pour Amiens. Gaz., 1658, 13.
18. Arrivée à Amiens. HGi51, 265.
19. Amiens. N. Char.
[1657] DU MARÉCHAL DE TUREIVNE. 379
20. Amiens. Barth., 63.
21. — Barth., 64.
22. — PB^2,b2.Barth.,6b,66.
23. — A^. Char.
24. — PB^2,5S. Barth., 68.
29. — Barth., 69. 0 3, 121-123.
1658
farufier.
3. Retour à Paris. Gaz., 24.
Mai.
4. Départ de Paris. Gaz., 392.
14. Départ d'Amiens. BR, II, 53.
15. Départ d'Abbeville; coucher à Labrove. Gaz., 440;
cf. PB 42, 296.
17. Passage de la Canche; campement à Auchy-les-
Moines. Gaz., 463.
18. Départ d'Auchy-lesMoines. Gaz., 486. Mgl., 330.
19. Départ de Chocques; la nuit à Hazebrouck. Gaz.,
491.
20. Passage de la Lys à Saint- Venant et Merville. Mgl.,
330.
21. D'Hazebrouck sur Cassel. Gaz., 491.
22. Cassel. MP, 513.
23. Arrivée devant Bergues. Gaz., 492.
25. De Bergues à Dunkerque. Gaz., 494.
27. Camp de Dunkerque. MP, 514.
31. — Gaz., 509.
Juin.
7. Camp devant Dunkerque. 03, 130-131.
8. Camp devant Dunkerque. PB ^6, 80.
380 MÉMOIRES [1658]
10. Nieupon. PBliÔ, 111.
11. Camp devant Dunkerque. PB ^6, 115.
14. Devant Dunkerque. Gr., 286. — Bataille des Dunes.
17. Attaque du Fort-Léon. Mgl., 331.
— Camp devant Dunkerque. N. Char.
24. Capitulation de Dunkerque. Gaz., 589.
27. Départ de devant Dunkerque. Gaz., 614.
-» 28. Investissement de Bergues. Gaz., 614. Mgl., 331.
30. Capitulation de Bergues. Gaz., 637.
Juillet.
1. Camp devant Bergues. 03, 136.
2. Bergues. MP, 515.
3. Reddition de Fumes. Gaz., 637.
4. Camp de Bergues. 0 3, 140-143.
5. De Bergues par Loo à une lieue de Dixmude. Gaz.,
661.
6. Camp de Knocke. 03, 144-145.
— Camp devant Dixmude. PB ^6, 254.
9. — 03, 146-148.
10. — PB ^6, 25S.
11. Furnes. PB ^6, 263.
12. Départ de Dixmude, passage près de Nieuport.
Gaz., 667.
12. A portée du canon de Bruges. Gaz., 685.
16. Bergues : conférence avec Mazarin. Gaz., 686.
18. Camp de Dixmude. PB 46, 274 v°.
26. De Bergues à Cassel et retour : conférence avec
xMazarin et Le Tellier. Maz., VIII, 540. BR, II, 78.
31. Camp près Nieuport. PB ^6, 302.
AoiU.
2. Camp près Nieuport. PB ^6, 305.
9. — PB ^6, 328.
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 381
12. Camp près Nieuport. jP5 46, 332.
15. — 03, 151.
17. — 0 3, 152.
20. — PBIl6,3S1.
22. Camp de Furnes. Gr., 288.
25. Près Dunkerque. PB ^6, 410.
25. Entre Furnes et Bergues. Gaz., 828.
30. Dunkerque : conférence avec Mazarin. Gaz., 865.
31. Eessen. Gaz., 914.
Septembre.
1. Camp près Dixmude. PBk6, 433.
5. Départ des environs de Dixmude. Gaz., 919. Mgl.,
333.
— Camp de Thielt. PB 1^6, 443.
6. Départ de Thielt; passage de la Lys à Deynze; prise
de Gavere. Gaz., 914.
7. Siège d'Audenarde. Gaz., 924.
9. Capitulation d'Audenarde. Gaz., 924.
10. Camp de Kerkhove. PB^tG, 435.
11. Départ d'Audenarde. Gaz., 914.
12. Arrivée à Menin. Gaz., 914.
13. Devant Ypres. Gaz., 951. Mgl, 333.
23. Camp près d' Ypres. Gr., 288.
24. — Gr., 288-289. Barth., 73.
PBkô, 511.
25. Capitulation d'Ypres. PB kQ, 517.
27. Camp d'Ypres. PBkQ, 530. Barth., 1^.
28. Départ d'Ypres vers Warneton. Gaz., 991.
— Attaque du château de Comines. Mgl., 333.
29. Prise du château de Comines. Mgl., 333.
Octobre.
1. Camp de Warneton. PB lil , 10. Gr., 289-291.
382 MÉMOIRES [1658]
5. Camp de Tourcoing. Barlh., 75. P5 47, 23.
10. Camp d'Espierres. PB kl , 37.
16. — PBlil,^b.
18. Vers Audenarde. Gaz., 1041.
23. Du camp d'Espierres à Menln et retour. Gaz., 1088.
24. Course vers Tournai. Gaz., 1088.
25. Camp d'Espierres. Barth., 75.
26. — PBk7,6S.
27. Départ d'Espierres; prise de Grammont; arrivée
devant Ninove. Gaz., 1088.
30. Ninove. Gaz., 1112.
31. A la portée du canon de Bruxelles. Gaz., 1088.
Nof^embre.
4. Départ de Ninove vers Audenarde. Gaz., 1113.
— Grammont. PB 47, 98.
5. — Barth., 77.
10. Vers Tournai. Gaz., 1135.
14. Camp d'Escanaffles. 0 3, 168.
18. Passage de l'Escaut; logement à Sweveghem. Gaz.,
1159.
19. Camp de Harlebeke. Gaz., 1159.
20. — Barth., 85. PB 47, 130.
23. Camp d'Iseghem. Gr., 534.
24. — Barth., 81.
26. — Gaz., 1182.
27. — Barth., 84.
29. Camp de Moorseele. Barth., 85. PB kl, 147.
Décembre.
2. Camp de Neuve-Église. PB kl, 159. Barth., 87.
4. Arrivée à Ypres. Gaz., 1207.
9. Ypres. Gr., 534.
10. — PB kl, iSi.
[1658] DU MARÉCHAL DE TURENNE. 383
12. Ypres. Gaz., 1233.
16. « Issel ». N. Char. Il s'agit évidemment d' Ypres,
dont le nom aura été mal lu.
28. Ypres. P^ 47, 195.
31. — Gaz. 1659, 46.
1659.
lancier.
3. Ypres. PB 47, 215.
8. — Pi? 47, 234.
11. — PB ^2, 90.
29. Retour à Paris. Gaz., 468.
APPENDICE III.
Répertoire administratif des localités allemandes
mentionnées dans la présente édition
DES Mémoires de Turenne.
Dans la table alphabétique que nous donnons plus loin,
l'identification des localités appartenant aux Etats de l'Alle-
magne ne pouvait être faite aussi simplement que celle, par
exemple, des localités françaises. Il est permis d'ignorer la
nomenclature de ces amtsgerichte dont les ressorts sont assimi-
lables à nos cantons, et les circonscriptions que la hiérarchie
administrative superpose à Vamtsgericht sont en nombre et de
noms variables selon les Etats : du premier rang qu'il tient en
Wurtemberg et dans le grand-duché de Bade, le kreis passe au
second en Bavière, au troisième en Prusse ; et dans ce dernier
royaume, la province a bien plus d'importance que dans le
grand-duché de Hesse.
L'alternative de présenter, dans notre table, des identifica-
tions insuffisamment claires parce que trop brèves, ou des
articles surchargés, nous a fait prendre le parti d'énumérer ici,
selon l'ordre des circonscriptions auxquelles elles appar-
tiennent, celles des localités allemandes, mentionnées dans la
présente édition, dont le rang administratif est au moins égal à
celui de nos communes. Dans la table alphabétique, on trou-
vera imprimés en italique et entre parenthèses, à la suite des
noms de ces localités, les numéros d'ordre qu'attribue à
celles-ci le présent appendice.
Abréviations : AG, amtsgericht. — BA, bezirksamt. —
K, kreis. — OA, oberamtsgericht. — P, provinz. — RB, regie-
rungsbezirk.
MEMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE. 385
Royaume de Bavière.
RB Niederbayern. BA [1] Dingolfing. || BA [2] Eggenfel-
den. Il BA [3] Landau an der Isar. || BA [4] Landshut in
Bayern. || BA [5] Passau. || BA [6] Pfarrkirchen. || BA et AG
Wegscheid : 7, Obernzell.
RB Oberbayern. BA [8] Bamberg. || BA [9] Bruck. || BA
et AG [10] Dachau : 11, Weichs. || BA [12] Erding. || BA
[13] Freising. AG [14] IVIoosburg. || BA [15] Friedberg in
Bayern. || BA [16] Ingolstadt. || BA [17] Landsberg am
Lech. Il BA [18] Mûhldorf. AG [19] Neumarkl an der Roit.
Il BA [20] IVIiinchen (Munich). BA [21] Pfafifenhofen an der
Ilm. Il BA [22] Wasserburg. AG [23] Haag in Oberbayern.
RB Mittelfranken. BA [24] Dinkelsbûhl. || BA [25] Eich-
staett. Il BA [26] Feuchtwangen. || BA [27] Nûrnberg (Nu-
remberg). Il BA [28] Rothenburg an der Tauber. || BA et
AG Scheinfeld : 29, Iphofen. || BA et AG [30] Uffenheim :
31, Windsheim an der Aisch.
RB Unterfranken. BA [32] Aschaffenburg. || BA [33]
Gemunden in Bayern. || BA [34] Hammelburg. || BA [35]
Lohr am Main. || BA [36] Marktheidenfeld. || BA et AG
Miltenberg : 37, Gross-Heubach. 38, Rlein-Heubach. BA
Oehsenfurt, AG [39] Aub : 40, Rœttingen. || BA [41]
Schweinfurt. || BA [42] Wurzburg.
RB Pfalz. BA et AG Dûrkheim : 43, Friedelsheim. ||
BA [44] Frankenthal. || BA [45] Germersheim. || BA [46]
Kaiserslautern. || BA [47] Landau in der Pfalz. || BA et AG
Ludwigshafen : 48, Oggersheim. || BA et AG [49] Neustadt
an der Haardt : 50, Winzingen. || BA Rockenhausen,
AG Winnweiler : 51, Falkenslein. || BA [52] Speyer
(Spire). Il BA [53] Zweibrûcken (Deux-Ponts).
RB Oberpfalz. BA [54] Regensburg (Ratisbonne).
II 25
386 MÉMOIRES
RB Schwaben. BA et AG [55] Augsburg : 56, Schlips-
heim. 57, Oberschœnenfeld. 58, Stadtbergen. || BA Dil-
lingen in Bayern. AG [59] Dillingen : 60, Holzheim bei
Dillingen. — AG [61] Lauingen an der Donau. || BA et
AG [62] Donauwœrth : 63, Harburg in Bayern. 64, Obern-
dorf in Schwaben. || BA [65]. Lindau im Bodensee. || BA
[66] Memmingen. AG Ottobeuren : 67, Dagsberg. || BA
[68] Neuburg an der Donau. AG [69] Rain in Schwaben :
70, Niederschœnenfeld. || BA Neu-Ulm. AG. Neu-Ulm :
71, Holzheim bei Neu-Ulm. AG [72] Weissenhorn. || BA
et AG [73] Nœrdlingen : 74, Allerheim. || BA [75] Wertin-
gen. Il BA [76] Zusmarshausen.
Royaume de Prusse.
P Hannover.
RB Hildesheim. K Gronau. AG [77] EIze in Hannover.
RB [78] Osnabrûck.
RB Stade. K [79] Verden in Hannover.
P Hessen-Nassau.
RB [80] Cassel. K [81] Frankenberg. || K [82] Fritzlar.
Il K et AG Fulda : 83, Neuhof. || K. [84] Gelnhausen.
Il K [85] Hanau. AG Bergen : 86, Bischofsheim. 87, Fechen-
heim. — AG [88] Windecken. || K [89] Hersfeld. || K [90]
Kirchhain, AG [91] Amœneburg. || K Marburg, AG Mar-
burg : 92, Nieder-Weimar. 93, Ober-Weimar. — AG
[94] Wetter : 95, Mûnchhausen. || K [96] iMelsungen. || K
Schlûchtern : 97, Salmûnster. 1| K [98] Wolfhagen. || K
[99] Ziegenhain.
RB Wiesbaden. K Biedenkopf : 100, Hatzfeld. || K et AG
[101] Frankfurt am Main : 102, Bonames. || K [103] Hœchst
am IMain. ij K [104] Limburg. || Oberlahnkreis. AG [105]
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 387
Runkel. || Untertaunuskreis. AG [106] Kamberg. || K Wies-
baden, AG Hochheim am Main : 107, Flœrsheim. — AG
Wiesbaden : 108, Biebrich.
P Rheinland.
RB [109] Aachen (Aix-la-Chapelle). K [110] Jûlich
(Juliers).
RB Coblenz. K et AG [111] Coblenz : 112, Winningen
au der Mosel. || K [113] Kreuznach. || K et AG Sankt-
Goar : 114, Bacharach. 115, Ober-Diebach. 116, Niedcr-
Heimbach. 117, Ober-Heimbach. 118, Oberwesel. || K
[119] Simmern. AG [120] Kastellaun. || K [121] Wetzlar.
RB Coin. K [122] Bonn. || K et AG [123] Coin (Cologne) :
124. Brûhl. || R Euskirchen, AG [125] Lechenich.
RB Dûsseldorf. K [126] Kempen. || K [127] JMœrs, AG
[128] Rheinberg. || K et AG [129] Neuss. 130, Zons. || K
Rees, AG [131] Wesel : 132, Schermbeck.
RB Trier. K [133] Saarbrucken. || R et AG Saarlouis :
134, Dillingen an der Saar. || R [135] Trier (Trêves).
P Sachsen.
RB [136] Erfurt. R [137] IMûhlhausen in Thûringen.
P Westfalen.
RB Arnsberg. R [138] Lippsladt. || R Hamm, AG [139]
Unna. || R [140] Soest.
RB Minden. R [141] Bûren. || R [142] Warburg.
RB [143] Munster. Il R etAG Borken in Westfalen : 144,
Ostendorf. || R Lûdinghausen, AG [145] Werne.
Royaume de Saxe.
Rreishauplmannschaft [146] Leipzig.
388 MEMOIRES
Royaume de Wurlemhej'g.
Donaukreis. OA [147] Blaubeuren. || OA et AG [148]
Gœppingen : 149, Ebersbach. || OA [150] Saulgau. || OA et
AG [151] Ulm : 152, Langenau in Wûrttemberg.
Jagstkreis. OA Gerabronn, AG [153] Langenburg : 154,
Herrenthierbach. 155, Kirchberg an der Jagst. 156, Nie-
derstetten. || OA [157] Gmund in Wurtlemberg. || OA
Hall, AG [158] Gaildorf : 159, Obersontheim. — AG
[160] Hall : 161, Untersontheira. || OA et AG [162] Hei-
denheim in Wûrttemberg : 163, Giengen an der Brenz.
164, Sontheim an der Brenz. || OA [165] Krailsheim. || OA
et AG Kûnzelsau : 166, Dœrzbach. 167, Hœllenbach. 168,
Ingelfingen. 169, Kriesbach. 170, Niedernhall. i| OA
et AG [171] Mergentheini : 172, Herbsthausen. 173,
Kreglingen. 174, Wachbach. || OA et AG [175] Schorn-
dorf : 176, Weiler an der Rems. || OA et AG Welzheim :
177, Lorch in Wûrttemberg.
Neckarkreis. OA [178] Cannstatt. || OA [179] Heilbronn.
OA et AG [180] Leonberg : 181, Gerlingen. || OA [182]
IMarbach. || OA et AG Neckarsulm : 183, Duttenberg. 184,
JMœckmûhl. || OA [185] Stuttgart.
Schwarzwaldkreis. OA [186] Rottweil. || OA [187] Tûbin-
gen. OA et AG [188] Tuttlingen : 189, Hohentwiel. || OA
[190] Urach.
Grand-duché de Bade.
K Baden. AG Achern : 191, Renchen. — AG [192]
Buhl in Baden : 193, Stollhofen. — AG [194] Rastatt :
195, Kuppenheira.
K Freiburg im Breisgau. AG [196] Alt-Breisach. — AG
Emmendingen : 197, Denzlingen. — AG [198] Freiburg
DU MARÉCHAL DE TURENNE. 389
ini Breisgau : 199, Sankt-Peter in Baden. 200, Schall-
stadt. — AG [201] Staufen : 202, Kirchhofen. 203, Kro-
zingen.
K Heidelberg. AG [204] Heidelberg : 205, Nussloch.
206, Rohrbach. — AG [207] Wiesloch : 208, Roth.
K Karslsruhe. AG Bretten : 209, Gochsheim in Baden.
— AG [210] Bruchsal : 211, Mingolsheim. — AG [212]
Durlach. — AG [213] Ettlingen. — AG Karlsruhe : 214,
Graben. — AG [215] Pforzheim. — AG [216] Philipps-
burg : 217, Kirrlach.
K Konstanz, AG [218] Pfullendorf.
K Lœrrach, AG jMûIlheim in Baden : 219, Neuenburg
in Baden.
K Mannheim. AG[220] Mannheim : 221, Ladenburg. —
AG [222] Weinheim an der Bergstrasse.
K Mosbach. AG [223] Boxberg : 224, Ballenberg. 225,
Krautheim. — AG [226] Buchen. — AG [227] Tauber-
bischofsheim : 228, Grûnsfeld, 229, Rœnigshofen in Baden.
— AG [230] Wertheim.
K Offenburg, AG [231] Kehl. — AG [232] Offenburg :
233, Altenheim.
K Villingen, AG[234j Donaueschingen : 235, Hûfingen.
Grand-duché de Hesse.
P. Oberhessen. K et AG [236] Alsfeld : 237, Brauer-
schwend.||KFriedberginHessen. AG[238] Butzbach: 239,
Kirch-Gœns. 240, Pohl-Gœns. 241, Nieder-Weisel. — AG
[242] Friedberg : 243, Assenheim. 244, Ilbenstadt. AG
[245] Vilbel. 1 K Giessen. AG [246] Giessen : 247, Lang-
Gœns. 248, Lollar. 249, Staufenberg. — AG [250] Grûn-
berg in Hessen. — AG Hungen : 251, Steinheim. —
390 MÉMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
AG [252] Lich. || K Lauterbach, AG Herbstein : 253,
Krainfeld.
P Reinhessen. K [254] Alzey. || K [255] Bingen am
Rhein. AG [256] Ober-Ingelheim : 257, Heidesheim.
258, Nieder-Tngelheim. || K [259] Malnz (Mayence). || K
[260] Oppenheim. || K [261] Worms.
P Starkenburg. K [262] Bensheim. AG [263] Zwingen-
berg. Il R [264] Darmstadt. || K [265] Gross-Gerau. AG
[266] Gernsheim. |I K [267] Heppenheim. AG [268] Wimp-
fen. Il K [269] Offenbach am iVIain.
Grand-duché de Saxe- Weimar.
Verwaltungsbezirk [270] Eisenach.
Duché de Brunswick.
K [271] Wolfenbûttel.
Duché de Saxe-Meiningen.
K [272] Saalfeld.
Principauté de Birkenfeld.
273, Birkenfeld.
Etat de Brème.
274, Bremen.
TABLE ALPHABÉTIQUE
Aa d'), rivière, II, 99.
Aachen : voy. Aix-la-Chapelle.
Abbeviile (Somme), II, 140,248,
258, 379.
Ablon (Seine-et-Oise, cant. de
Longjumeau), I, 214, 215.
Acherv (Aisne, cant. de la Fère),
I, 237.
Adinkerke (Belgique, Flandre
occidentale, cant. de Furnes),
II, 104.
Agen (Lot-et-Garonne), I, 180.
Ailly (d') : voy. Ghaulnes.
Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais,
ch.-l. de cant.), II, 377. Gar-
nison, II, 85, 156. Opérations
des Espagnols dans le voisi-
nage, II, 2, 8, 9, 88-90, 176,
188, 222, 224, 226, 251, 262,
264, 266, 269, 270, 274.
Aisne (T). Opérations vers cette
rivière : en 1650, I, 146, 147,
■150-153, 160;enl653, 1,230,
231, 233, 234, 235; II, 361.
Aits (d') : vov. La Guillotière.
Aix-la-Chapelle (i09), I, 164.
.\lherl (Charles d') : voy.
Chaulnes.
Albrestat : vov. Halberstadt.
Aligre (Etienne d'), I, 221.
Allaines (Somme, cant. de Pé-
ronne), I, 242 ; II, 362 : voy.
Mont-Saint-Quentin.
Allemagne. Campagnes : de
1644, I, 5-39; de 1645, 1, 39-
78; de 1646, I, 78-101, 250-
309; de 1647,1,102-117,310-
374; de 1648,1, 117-130. États
et princes, I, 264,310. Lieues
d'Allemagne, I, 108. Paix de
1648, I, 131-133; préparatifs,
I, 256, 263. Particularités no-
tées parTurenne,I,9 {les équi-
pages d'artillerie sont fort diffi-
ciles à remettre en Alleinagne),
26 {tout ce qui restait d'infan-
terie était accoutumé à avoir
son pain, et non pas à le faire
comme les vieilles troupes qui
ont servi longtemps en Alle-
magne), 86 {les soldats ne dé-
sertent pas beaucoup en Alle-
magne), 97 {V hiver... est le
temps qui décide en A llemagne
de beaucoup de choses]., 303 {As-
chaffenburg... après Munich...
est la plus belle maison d'Alle-
magne). Séjour de Mazarin,
I, 176; cf. Cologne. Services
du marquis d'Auraont, I, 33.
Situation politique et mili-
taire envisagée au point de
vue des intérêts de la France
et exprimée d'ordinaire par
les mots affaires d'Allemagne^
1. La table qui suit renvoie aux pages des deux volumes de la présente
publication. Ainsi qu'il a été dit ci-dessus (p. 384), les chiffres imprimés
en italique et entre parenthèses qui accompagnent les noms des locali-
tés allemandes correspondent aux numéros d'ordre assignés à ces localités
dans le « Répertoire administratif » qui constitue notre appendice III.
392
MEMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE.
I, 81, 88, 97, 99, 103, 255,
260, 300, 302, 306, 310, 317.
Situation religieuse, I, 100,
102, 258. Troupes tirées de ce
pays : pour le service de l'Es-
pagne, I, 150-153, 155, 167,
178; pour le service de la
France, I, 254 ; (cavalerie wei-
marienne) 66, 67, 76, 103-
115, 121, 157, 158, 218, 313-
374.
Allemagne (armée d'), comman-
dée : par Guébriant (1643), I,
2; par Turenne (1644-1645),!,
6, 34, 70, 261; par d'Erlach
(1649), I, 136.
Allerheim (74), I, 60.
Alost (Belgique, Flandre orien-
tale, ch.-l. d'arr.), II, 170.
Alsace, 1,251, 335; II, 333, 346;
voy. Haute-Alsace. Gouver-
nement demandé par Tu-
renne, I, 132. Hivernage des
troupes françaises : en 1643-
1644, I, 4; en 1644-1645, I,
39; en 1645-1646, I, 252.
Séjour des troupes du duc de
Lorraine, I, 193.
Alsace, régiment d'infanterie,
II, 85.
Alsfeld (236), II, 338.
Alt-Breisach (196) : voy. Bri-
sach.
Altenheim (233), I, 27; II, 335.
Altesse (1') : chevau-légers, II,
194.
Altesse (1'), régiment d'infante-
rie, I, 190.
Alzey (254), II, 340.
Amblimont (Ardennes, cant. de
Mouzon), I, 247; II, 362.
Amboise (Indre-et-Loire, ch.-l.
de cant.), II, 356.
Amboise (d') : voy. Renet.
Amélie-Elisabeth, landgrave de
Hesse, I, 82, 282, 286. Confé-
rence avec Turenne, I, 53.
Envoyés reçus : par le duc
d'Enghien, 1, 32; par Tu-
renne, I, 50, 51, 118, 229.
Lettre à Mazarin, I, 52.
Amettes (Pas-de-Calais, cant.
de Norrent-Fontès), II, 377.
Amiens (Somme), II, 186, 199,
201, 204, 209, 214, 220, 233,
240, 247, 250, 251, 254, 255,
258. Nom substitué par Ram-
say à celui d'Aymeries, II,
83. Séjours : de"^la Cour, II,
105, 106,140; de Mazarin, II,
71, 75; de Turenne, II, 70,
374, 378, 379; de troupes
anglaises, II, 76, 174.
Amœneburg, (91), I, 53, 82, 83.
Amper (I'), affluent de l'Isar,
II, 350.
Aniplier (Pas-de-Calais, cant.
de Pas), II, 3.
Andres (Pas-de-Calais, cant. de
Guines), II, 378.
Angers (Maine-et-Loire), 1, 178.
Angleterre, II, 99. Alliance avec
la France, II, 97, 100, 103,
108, 109, 111, 116, 131. Am-
bassadeur : voy. Lockhart
(Guillaume). Corps de troupes
mis à la disposition de la
France ; services : en 1657, II,
70-72, 76, 77, 79, 97-99; en
1658 (siège de Dunkerque et
bataille des Dunes), II, 112,
114, 115, 117, 118, 121, 122,
124, 127, 129; (siège d'Ypres),
II, 162, 163. Flotte, II, 94.
Matériel de guerre, II, 101.
Mission de Talon, II, 92, 93.
Protecteur : voy. Cromwell.
Roi : voy. Charles IL Troupes
attendues par les Espagnols
en 1654, II, 187, 188.
Angoumois, II, 237.
Angre (Belgique, Hainaut, cant.
de Dour), II, 368.
Angréau (Belgique, Hainaut,
cant. de Dour), II, 369.
Anguien (le duc d'). Voy. Bour-
bon (Louis de).
Anguien (le lieutenant-colonel
d'), n, 75.
Anjou, I, 232.
Anjou, régiment de cavalerie,
n, 278.
TABLE ALPHABETIQUE.
393
Anjou (duc d') : voy. Philippe
de France.
Anne d'Autriche, reine de
France, II, 133; sollicitée en
faveur des enfants d'officiers
ayant servi sous Turenne, I,
22, 311, 312. Attitude de
Condé à son égard, I, 139,
173. Avis sur affaires intéres-
sant l'Etat, I, 208, 264. Car-
rosse, I, 308. Chevaux, I,
293. Déplacements, I, 131,
176, 180, 186,221, 222; II, 27,
81, 105, 109, 116, 140, 145,
168, 281, 282, 365. Lettre à
d'Erlach, I, 6. Mécontente-
ment à l'égard de diverses
dames de la Cour, II, 137.
Relations avec Mazarin, I,
78, 169, 210, 211: II, 42, 67;
avec Turenne, I, 132. 171,
174, 167, 208, 220, 261, 263.
Anor (Nord, cant. de Trélon).
I, 236; II, 361.
Anould (Vosges, cant. de Frai-
ze), II, 334:
Anvers (Belgique), II, 167.
Anvin (Pas-de-Calais, cant.
d'Heuchin), II, 374.
Arbouville : voy. Herbouville.
Archiduc : voy. Léopold.
Arcis-sur-Aube (Aube, ch.-l.
d'arr.), I, 176.
Ardres (Pas-de-Calais, ch.-l. de
cant.), II, 378 ; menacé par
les Espagnols, II, 78, 79, 88,
89,90. Garnison,II, 206, 211,
227. Gouvernement, I, 300,
308. Gouverneur : Rou ville,
II, 232.
Arleux (Nord, ch.-l. de cant.),
II, 7, 80, 177, 189, 214.
Arlon (Beleique, Luxembourg),
I, 116, 162; II, 71, 76, 347,
355.
Armentières (Nord, ch.-l. de
cant.), II, 78, 142, 188; in-
quiété en 1657, II, 83, 84 ; en
1658, II, 146, 147. Garnison,
II, 150, 158.
Arpajon (Seine-et-Oise) : voy.
Châtres.
.\rques (Pas-de-Calais, cant. de
Saiut-Omer), II, 78.
Arras (Pas-de-Calais), II, 61 ;
assiégé par les Espagnols et
secouru par Turenne et La
Ferté, II, 2-20, 22, 175-286,
365, 371. Mouvements de
troupes dans le voisinage, II,
45, 59, 60, 64, 84. Résidence
du gouverneur Jean de Schu-
lemberg, II, 91, 161, 166.
Artois, II, 179. Gouverneur : le
duc d'Elbeuf, II, 180.
Asbroq : voy. Hazebrouck.
Aschaffenburg (32), I, 81. Mou-
vements de troupes dans le
voisinage, I, 88-90, 296, 300.
Occupation par Turenne, I,
301, 303, 304. Recherche de
curiosités demandée par Ma-
zarin, I, 309.
Aschsberg^ peut-être Dagsberg
(67), ï, 353.
Assenheim {243}, I, 85.
Athies (Somme, cant. deHam),
II, 68, 193, 197, 373.
Atichy sur-Seine, I, 234.
Attignv (Ardennes, ch.-l. de
cant:), I, 221, 234; II, 360,
361.
Aub (39), I, 44.
Aubenton (Aisne, ch.-l. decant.),
I, 231.
Aubignv (Ardennes, cant. de
Rumigny), II, 362.
Aubigny (Pas-de-Calais, ch.-l.
de cant.), IL 14,64,268,274;
II, 365, 372.
Aubigny-sur-Nère (Cher, ch.-l.
de cant.), I, 176.
Aublain (Belgique, prov. de
Namur, cant. de Gouvin), II,
80.
Auchy-les-Moines ou Auchy-
lez-Hesdin (Pas-de-Calais,
cant. du Parcq), II, 379.
Audenarde (Belgique, Flandre
or., ch.-l. d'arr.), II, 146,
166, 381, 382; inquiétée par
Turenne, II, 147-149; prise
par Turenne, II, 152. Mise
en état de défense, U, 153,
394
MEMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
165, 167, 172, 174. Renforce-
ment de la garnison, II, 159-
161, 173.
Audruicq (Pas-de-Calais, ch.-l.
de cant.) : voy. Hénuin.
Augsbourg (55), menacé par
Turenne et les Suédois, I, 92,
93, 95, 96. Opérations mili-
taires dans le voisinage, I,
97, 99, 121,126;II, 343, 351.
Augustin, lieutenant-colonel du
régiment de Rosen- Vieux, I,
372.
Auménancourt-le-Grand, Au-
ménancourt-le-Petit (Marne,
cant. de Bourgogne) : voy.
Pont-Givart.
Aumont, régiment de cavalerie,
II, 206, 242, 279.
Aumont (Antoine d'), maréchal
de France, II, 103, 106, 107,
222, 226, 231, 236,240, 247,
252, 256, 257, 260.
Aumont (Charles, marquis d'),
I, 15, 29, 33, 34.
Aumont (Louis -Marie -Victor
d'), fils du maréchal, II, 247.
Auqxdncour : voy. Hocquin-
court.
Aurach : voy. Urach.
Authie (l'I, rivière, II, 3.
Autreppes (Aisne, cant. de Ver-
vins), II. 78, 375.
Autriche : voy. Pays hérédi-
taires. Maison, I," 100, 102,
103 ; voy. aux prénoms des
membres de cette maison.
Auvillers-les-Forges (Ardennes,
cant. de Signy-le-Petit), II,
366.
Auxerre (Yonne), I, 186; II,
169.
Auzoy, I, 176.
Avaugour (Charles, baron d').
Mission permanente auprès
de Torstenson, I, 72, 250,
253, 255; auprès de Wran-
gel, I, 268, 270, 282, 284.
Avaux (Claude de Mesmes,
comte d'), I, 285; cf. Pléni-
potentiaires.
Aven7ie : voy. Avesnes.
Avesnes (Nord, ch.-l. d'arr.),
II, 30, 65, 82, 83.
Avesnes-le-Comte (Pas-de-Ca-
lais, ch.-l. de cant.), II, 266,
364.
Avmeries (Nord, cant. de Ber-
■jaimont), II, 81-83; 11,367,
370, 376.
Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire,
ch.-l. de cant.), II, 356.
B
Bacharach (ii4), I, 38, 80, 81,
271; II, 342, 347.
Bade, marquisat, I, 27, 11 0, 1 H .
Badonviller (Meurthe-et-Mo-
selle, ch.-l. de cant.), I, 37.
Bagni (Nicolas), nonce en Fran-
ce, I, 307.
Bains : voy. Binche.
Bâle (Suisse), I, 4, 7, 286; II,
332.
Ballancourt ( Seine - et - Oise ,
cant. de Corbeil), II, 358.
Ballenberg (224), I, 44, 57; II,
339.
Bamberg (8), I, 120, 121.
Banier (Jean), feld- maréchal
suédois, I, 79, 257.
Banteux (Nord, cant. de Mar-
coing), II, 68, 373.
Bapaume (Pas-de-Calais, ch.-I.
de cant.), I, 241; II, 364;
mentionné à propos du se-
cours d'Arras, II, 3, 12, 60,
176, 177, 182, 187, 190, 192,
198, 204, 206, 209, 214, 216-
219, 224, 227, 228, 230, 232,
236, 238, 240, 242, 247, 252,
253, 257, 258, 270, 273.
Bar (Guy de). Services : en
1644, I, 39; en 16.54, II, 3,
175, 176, 178, 182, 185, 186,
187-190, 197, 200, 277. Son
fils, II, 190.
Baradat, régiment de cavalerie,
II, 278.
Baras, adjudant espagnol, II,
253.
Barbier (Louis) : voy. La Ri-
vière,
TABLE ALPHABETIQUE.
395
Barbonne-Fayel (Marne, cant.
de Sézanne), I, 213.
Barcelone (Espagne), II, 44.
Barlaimont : voy. Berlaimont.
Bar-le-Duc (Meuse), I, 2, 160,
161; II, 341, 355; pris par
Condé, I, 226-228, 230; repris
par Turenne, I, 229, 232, 360.
Barrois, pays, I, 54.
Baslieux-sous-Chàtillon (Marne,
cant. de Ghâtillon-sur-Marne),
I, 225; II, 360.
Bassée (la) (Nord, ch.-l. decant.),
I, 146; II, 1S6, 188, 363,
376 . Desseins contre cette
place attribués aux Espagnols :
en 1653-1654, I, 247; II, 2,
3, 179, 182, 183; en 1656,
II, 60-62; en 1657, II, 78.
Gouverneur : le comte de
Broglie, II, 8. Utilisation de
cette place : lors du secours
d'Arras, II, 7, 177, 187, 189,
195, 204, 206, 209, 216, 218,
221, 225, 277; lors du siège
de Saint- Venant, II, 84.
Bastille (la), à Paris, I, 148.
Baumberg (Gaspard) de Raven-
berg, gouverneur de Philips-
bourg, I, 30.
Bautru (Armand), fils du comte
de Nogent, mestre de camp
d'un régiment de cavalerie
II, 218.
Bavadas : corr. Baradat.
Bavai (Nord, ch.-l. de cant.),
II, 30, 31, 82, 83, 365, 368.
Bavière, I, 94. Accès assuré
aux troupes françaises et sué-
doises en 1646,° I, 90, 297,
298, 302. Armée : opérations
en 1643, I, 2; en 1644, I, 8,
9, 31, 32, 35-37; en 1645,
I, 40, 44, 51, 53, 57, 60, 61,
64, 71, 72, 74-76; en 1646,
I, 79, 81-83, 86, 88, 91,
97-99, 250, 25 i, 254, 258,
260, 271, 272, 277, 280,
285, 286, 294, 298; en 1647,
I, 102, 103; en 1648, I, 119,
121, 123, 125. Captivité de
Reinhold de Rosen, I, 105,
336. Duc : voy. Maximilien.
Forces ennemies adossées à
ce pays, I, 43, 86. Opérations
des troupes françaises : en
1646, I, 98, 99; en 1648, I,
129. Places, I, 120, 126. Posi-
tions des troupes impériales
et bavaroises, I, 93.
Bavière (Ferdinand de), électeur
de Cologne, I, 82.
Bavière (Maximilien- Henri de),
électeur de Cologne, I, 163.
Bavière (Philippe de), prince pa-
latin, I, 158, 261.
Beaubrun : voy. Vaubrun.
Beauce, pays, I, 193.
Beaudignies (Nord, cant. de
Quesnoy), II, 365.
Beaufort (François de Vendôme,
duc de), I, 200.
Beaujeu (Claude-Paul de Beau-
jeu de Villiers, comte de).
Services en 1653, 1, 245, 246;
en 1654, II, 8, 9, 182, 192,
197, 198, 235, 236, 239, 247.
Beaulieu (Sébastien de Pon-
tault, sr de), II, 80, 281.
Beaulieu -les -Fontaines (Oise,
cant. de Lassigny), II, 358.
Beaulieu - sous - Parthenay
(Deux-Sèvres, cant. de Ma-
zières-en-Gâtine) : voy. Meil-
leraye (la).
Beaune (Côte-d'Or), II, 169.
Beauregard (M. de), I, 284.
Beaussans (M. de), I, 2.52.
Beauvais (Oise), I, 238.
Beauvau, régiment de cavale-
rie. Services : en 1645 (ba-
taille de Mergentheim), I, 44,
48; en 1647 (marche d'Alle-
magne en France), I, 115,
324; en 1650 (bataille de Re-
thel), I, 141, 159.
Beauvan ( Jacques du Rivau,
marquis de), lieutenant géné-
ral en 1652. Services : en 1645
(bataille de Mergentheim), I,
48; en 1646 (mission à Augs-
bourg), I, 92, 93; en 1647
(conduite de la cavalerie de
Turenne d'Allemagne en
396
MEMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE.
Flandre), I, H5; en 1650
(bataille de Rethel), I, 156-
157 ; en 1654 (commandement
au Quesnoy), II, 21.
Beau villier (François de), comte,
puis duc de Saint-Aignan,
I, 80.
Beauvoir (de) : voy. Bellenave.
Beck (Jean), générai espagnol,
I, 116.
Beentis-Meulen, ancienne re-
doute, comm. de Hovmille
(Nord), II, 110.
Bellebrune (Antoine de Blon-
del de Joigny, marquis de),
II, 104, 187, 211, 232.
Bellefonds (Bernardin Gigault,
marquis de). Servicesen 1658,
II, 111, (bataille des Dunes)
118, 124, (siège de Dun-
kerque) 129, (siège de Grave-
lines) 140, (siège d'Ypres)
163, (commandement à Me-
nin) 174.
Bellegarde (le chevalier de), II,
211.
Bellenave (Claude Le Loup de
Beauvoir, marquis de), maré-
chal de camp, I, 64.
Bellesunce : voy. Belzunce.
Bellièvre (Nicolas de Pomponne
de), premier président du
Parlement de Paris, II, 23.
Belzunce, régiment d'infante-
rie, II, 278.
Bénac (de) : voy. Navailles.
Benfeld (Basse-Alsace, ch.-l. de
cant.), I, 286.
Bens, colonel, 1. 72.
Bensheim (262), I, 54.
Berga, II, 350.
Berge {la) : voy. Looberghe.
Bergh ( Eléonore - Gatherine-
Fébronie dei, femme du duc
de Bouillon, I, 307.
Bergstrasse (la), voie de Darm-
stadt à Heidelberg, I, 54, 85.
Bergues (Nord, ch.-l. de cant.),
II, 113, 114, 121, 134, 135,
138, 143. Mouvements de Tu-
renne dans le voisinage, II,
109-112, 115, 135, 379-381.
Positions des ennemis lors du
siège de Mardick, II, 95, 102.
Séjour de Mazarin, II, 139,
140. Siège et prise, II, 131-
133; conservation, II, 139,
140, 147,159, 172, 174.
Berka, II, 350.
Berlaimont (Nord, ch.-l. de
cant.), II, 59, 83, 369-371,
376.
Bernaut : voy. Molin de Ber-
naut.
Bernegger, secrétaire du magis-
trat de Strasbourg, I, 318.
Bernicourt, II, 258.
Bernissart (Belgique, Hainaut,
cant. de Quevaucamps), II,
368.
Bertkaumont, U, 355.
Bertholet (Jean), historien, II,
80.
Bertoncourt (Ardennes, cant.
de Rethel), II, 355.
Bessungen, localité annexée à
Darmstadt, I, 54.
Betbezé, lieutenant-colonel du
régiment d'infanterie de Tu-
renne, I, 153.
Bete (Guillaume) : voy. Lede.
Béthancourt-en-Vaux (Aisne,
cant. de Ghauny), II, 362.
Béthune (Pas-de-Galais, ch.-l.
d'arr.), II, 9, 177, 189, 216,
257, 363, 376. Desseins contre
cette place attribués aux Espa-
gnols ; en 1653-1654, I, 247;
II, 2, 3, 182; en 1656, 11,60,
61. Gouverneur : Gréqui, II,
109. Mouvements des troupes
françaises dans le voisinage,
II, 64, 72,83,84. Pain fourni
aux troupes françaises assié-
geant Saint- Venant, II, 86.
Rôle de cette place lors du
secours d'Arras, II, 182, 187,
189, 222, 225, 226, 231, 236,
250.
Béthune (Louis de) : voy. Cha-
rost.
Betz, régiment de cavalerie, I,
44.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
397
Beuvrages (Nord, cant. de Va-
lenciennes), II, 46.
Bezançon, régiment de cavale-
rie, II, 277.
Biache-Saint-Vaast (Pas-de-
Calais, cant. de Vitry), II,
176.
Biebrich {108), II, 348.
Biedelsheim, I, 117; II, 348.
Bièvre (la), ruisseau, I, 216.
Bilderbeck, de Cologne, I, 294.
Binaw : voy. Bùnau.
Binche ( Belgique , Hainaut ,
ch.-l. de cant.), II, 21, 365.
Bingen am Rhein [255]^ I, 32,
38 ■ II 337
Birkénfeld (273|, II, 347.
Biscliofsheim^ I, 44.
Bischofsheim (86), I, 88.
Bischwiller (Basse- Alsace, ch.-l.
de cant.), I, 108; II, 345.
Bisseuil (Marne, cant. d'Ay),
II, 361.
Blanc (le) (Indre, ch.-l. d'arr.),
I, 175.
Blanchefort (François de) : voy.
Gréqui.
Blaubeuren {147), II, 334.
Blavet, aujourd'hui Port-Louis
(Morbihan), II, 213.
Bléneau (Yonne, ch.-l. de cant.),
I, 181, 182.
Bligni (M. de), tué devant Fri-
bourg, I, 12.
Blissv, comm. de Saint-Michel
(Aisne), II, 376.
Blois (Loir-et-Cher), 1, 178; II,
357.
Blondel (Antoine de) : voy. Bel-
lebrune.
Bocanne .-compagnies, II, 253.
Bodvits : voy. Podwitz.
Bœdigkein (Johann Friedrich
von), officier du régiment de
Taupadel, I, 366.
Bohême, I, 250, 298, 346. Oppo-
sition de Turenne à y opérer,
I, 120, 260, 311.
Bois-le-Duc (Pays-Bas, Bra-
bant septentrional), 1, 135 ; II,
353.
Boissy-Saint-Léger ( Seine-et-
Oise, ch.-l. de cant.), I, 199;
voy. Grosbois.
BoUwiller (Haute-Alsace, cant.
de Soultz), I, 105, 328, 336.
Bonames (102), I, 86, 87, 296,
297.
Bonifaz (Don Gaspar), II, 127.
Bonn (122), I, 165, 279.
Bonninghausen (Lothaire, ba-
ron de), I, 305.
Borborc : voy. Bourbourg.
Bordeaux (Gironde). Château-
Trompette, II, 212. Révolte
enl650,1, 145, 149, 151,153;
en 1653, I, 234, 247.
Bordeaux (Antoine de), ambas-
sadeur en Angleterre, II, 209,
217, 220, 233, 234, 247, 255.
Boreili (Guillaume) : voy. Ro-
queservière.
Borest (Oise, cant. de Nanteuil-
le-Haudoin), I, 218; II, 359.
Bossost (Roger de) : voy. Espe-
nan.
Bouchain (Nord, ch.-l. de cant.).
Opérations militaires dans le
voisinage; en 1654, II, 21, 30,
179, 181; en 1655, II, 31; en
1656, II, 46, 47, 50, 368; en
1657, II, 72-76, 83; en 1658,
II, 142.
Bougy, régiment de cavalerie,
II, 279.
Bougy (Jean, Révérend de), ma-
réchal de camp, I, 152.
Bouillon (Belgique, Luxem-
bourg, ch.-l. de cant.), 1, 164,
165, 211.
Bouillon, régiment de cavalerie,
II, 4, 150, 151, 277.
Bouillon (Frédéric-Maurice de
la Tour, duc de), frère de
Turenne, 1,80, 131, 132, 149,
172, 175, 176, 177, 185, 210,
263, 289, 306, 358. Sa femme,
I, 307.
Boulenois : voy. Boulonnais.
Boulogne (le bois de), près Pa-
ris, I, 223.
Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Ca-
lais), 11,140,231, 378.
398
MEMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
Boulonnais, pays, U, 71, 101,
103, 200, 226.
Bourbon (Anne-Geneviève de) :
voy. Longueville.
Bourbon (Armand de) : voy.
Conti.
Bourbon (Henri de), prince de
Gondé, I, 262.
Bourbon (Louis de), duc d'En-
ghien, puis prince de Gondé,
d'ordinaire appelé par Turen-
ne M. le Prince; gouverneur
de Guyenne, I, 173. Avis de
Turenne sur la conduite à
tenir à son égard, I, 207. Cap-
tivité (1650-1651),!, 138, 142-
144, 147, 148, 163-165, 176.
Correspondance galante avec
Mn>« de Ghâtillon, II, 41. Cor-
respondance interceptée, II,
157. Desseins contrecarrés
par les Espagnols, I, 244
(cf. 245); II, 7, 14-15. Faits et
gestes divers : en 1643, I, 1,
2; en 1644, I, 13, 15-21, 23,
28, 30,33-35, 38; en 1645, I,
51, 54, 55, 59, 61, 63-66, 69,
70, 74, 76, 77; en 1646, I,
262, 263; en 1647, I, 103; en
1651, I, 175; en 1652, 1,177,
178, 180, 183-189, 191, 201-
205, 208, 209, 212, 214-216,
218-220, 226-230; en 1653,1,
231, 233-235, 239, 247; en
1654, II, 13, 19, 20, 22,
176, 177, 179, 185-188, 190,
192, 194, 205, 221, 226,
239, 261, 264, 265, 267,273;
en 1655, II, 25, 26, 31, 32,
39, 40; en 1656, II, 51-54,63,
65, 67; en 1657, II, 71,73-76,
78, 84; en 1658,11, 104-107,
113, 118, 120, 121, 124-129,
135, 138, 141, 151, 154, 156,
164, 166, 168, 170. Maladies:
en 1646, I, 70, 78; en 1657,
II, 101, 103, 132. Mésintelli-
gence : avec Kœnigsmarck,
I, 56; avec Mazarin, I, 135;
avec Retz, I, 170. Partisans
en France, I, 145; II, 23, 56,
106. Rapports de service avec
Turenne, I, 12, 26, 27, 32,
57 ; II, 335, 338. Rapports
personnels avec Turenne, I,
136, 137, 139, 140, 166, 167-
169, 171, 172, 174; II, 33-35
( correspondance piquante ) .
Cf. Princes (le parti des).
Bourbourg (Nord, ch.-l. de
cant.), Il, 92, 93, 97-99, 377,
378.
Bourcq (Ardennes, cant. de Vou-
zier>), I, 160.
Bourdcaus : voy. Bordeaux.
Bourecq (Pas-de-Calais, cant.
de Norrenl-Funtès), II, 79.
Bourg : voy. Bourcq.
Bourges (Gber), I, 175.
Bourget (le) (Seine, cant. de
Noisy-le-Sec), I, 137.
Bourg-la-Reine (Seine, cant. de
Sceaux), I, 200.
Bourgogne,!, 135, 137,181,207;
II, 236. Comté : voy. Franche-
Comté.
Bourgogne, régiment, I, 159.
Bourgoin (Jacques), gouverneur
de Corbeil, I, 217.
Bourlémont, régiment de cava-
lerie, II, 279.
Bouthillier (Léon) : voy. Gha-
vigny.
Bouton (Hérard), fils du comte
de Ghamilly, II, 65.
Bouton (Nicolas) : voy. Gha-
milly.
Boutteville (François-Henri de
Montmorency, comte de), au
service de l'Espagne en 1650,
I, 140, 148, 156,157,159; en
1654, II, 16, 264, 266, 269,
274, 275; en 1655, H, 28; en
1657, II, 85, 124, 128.
Bouvignes (Belgique, prov. de
Namur, cant. de Dinant), II,
30.
Bouvines (Nord, cant. de Gy-
soing). II, 78.
Boxberg (223), I, 44.
Brabant, II, 22, 71, 142, 152,
253.
Brachet, I, 5. Services en 1654,
11,4, 192, 193, 197, 199,201,
TABLE ALPHABÉTIQUE.
399
203-206, 210, 215, 216, 222,
223-225, 230. 232, 233, 235,
236, 238-243, 246, 251, 254,
255, 259, 262-268, 270-272.
Brandebourg ( Frédéric - Guil-
laume, margrave de), I, 266.
Brasset, résident français en
Hollande, I, 82, 83.
Brauerschwend (237), II, 338.
Bray - sur - Somme ( Somme ,
ch.-l. de cant.), II, 363.
Brebaclie^ II, 46.
Breda (Pays-Bas, Brabant sep-
tentrional, ch.-l. d'arr.), II,
285.
Breda (Augustus von), officier
du régiment de Taupadel,
I, 366.
Brégy (Nicolas de Flexelles,
comte de), II, 163.
Brème (274), I, 253, 266.
Bresse, pays. II, 217.
Bretagne, II, 236.
Bretagne , régiment d'infante-
rie, II, 278.
Brezé (Armand de Maillé, duc
de), I, 276.
Briare (Loiret, ch.-l. de cant.),
I, 181, 182, 185. Canal, I,
181, 185.
Bridieu (Louis de), lieutenant
du Roi à Guise, II, 179, 181,
193, 194, 239.
Brie, pays, I, 200, 213, 218.
Brie (Aisne, cant. de la Fère),
II, 363.
Brie-Gomte-Robert (Seine-et-
Marne, ch.-l. de cant.), I,
200, 213, 359.
Brienue ( Henri- Auguste de
Loménie, comte de), I, 33,
213, 231.
Brieulles- sur -Meuse, (Meuse,
cant. de Dun-sur-Meuse), I,
247.
Briey (Meurthe-et-Moselle), I,
116; II, 347.
Brin : voy. Briinn.
Brinon, régiment de cavalerie,
II, 278.
Brinon (Jean-Charles de Senne-
terre, comte de), II, 265.
Brisach, en aU. Alt-Breisach
{196}, I, 4, 5, 8, 134, 278;
base d'opérations en 1644,1, 9,
12, 22, 26-29. Gouvernement
de Jean-Louis d'Erlach, I, 6,
7. Séjours de Turenne, II,
332-335. Siège en 1636, I, 3.
Traité avec les weimariens,
I, 362, 363, 367, 368.
Brisgau, pays, I, 6.
Brizac : voy. Brisach.
Broglia (le comte Caries). Son
régiment de cavalerie, II, 190,
278.
Broglie, régiment de cavalerie,
H, 277.
Broglie (François-Marie, comte
de), I, 189 f H, 8, 9, 18, 181,
183, 186-188, 190, 195-197,
207, 214, 216-218, 221-225,
230, 232, 238, 242, 246, 262,
263, 266, 268-270, 276.
Brouai, Brouay : voy. Bruay.
Bruay (Pas-de-Calais, cant. de
Houdain), II, 263.
Bruay (le comte de), II, 184, 196,
223, 228. Ce personnage ap-
partenait vraisemblablement
à la famille Spinola.
Bruchsal {210), II, 340.
Bruck (9), II, 343.
Bruges (Belgique, Flandre occ),
II, 138, 141, 142, 147, 380.
Brûhl (i24), I, 164.
Brûlerie (la), comm. de Rogny
(Yonne), I, 185.
Brumath (Basse-Alsace, ch.-l.
de cant.), I, 105, 336; II, 345.
Brunehamel (Aisne, cant. de
Rozoy-sur-Serre), II, 376.
Brunehaut (Chaussée), d'Arras
à Thérouanne, II, 61.
Brûnn (Autriche-Hongrie, Mo-
ravie), I, 71, 72.
Brunswick, pays, I, 52, 86,
116.
Bruxelles, n, 78, 132,165, 168,
169, 382; objectif éventuel
d'opérations de Turenne, I,
149, 152, 153, 167; siège du
gouvernement des Pays-Bas
espagnols, I, 161, 163, 165,
400
MEMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE.
166; 11,25,44, 105, 113,177.
Nouvelles, II, 80, 102, 134,
166. Protection en 1654 et
1655, 11,22,36, 37. Séjour de
Gondé malade, II, 101, 103.
Bruyères (Vosges, ch.-l. de
cant.), I, 5; II, 333.
Buchen (226), I, 44.
Bucilly (Aisne, cant. d'Hirson),
II, 376.
Bucquoy (Pas-de-Calais, cant.
de Groisilles), II, 268.
Budes (Jean -Baptiste) : voy.
Guébriant.
Bùhl in Baden {192), l, 345-
347, 369; II, 345.
Buire-Gourcelles (Somme, cant.
de Péronne),II, 362.
Buironfosse (Aisne, cant. de la
Gapeile), II, 67, 372.
Biinau, régiment impérial, I,
32.
Bùren (i4i), I, 293; II, 343.
Busigny (Nord, cant. de Clary),
II, 373.
Bussière : voy. Labuissière.
Bussy-Lameth (Antoine- Fran-
çois, vicomte de), maréchal de
camp. Services en 1642, I,
115, 330, 337, 340, 355. Lettre
à Mazarin, I, 324-325.
Bussy-Rabutin (Roger, comte
de), II, 35. Ses mémoires
sont souvent cités dans les
notes de la présente publica-
tion, à propos des campagnes
de 1645, et surtout de 1655 à
1658.
Butzbach (238) I, 90.
Buzançais (Indre, ch.-l. de
cant.), I, 175.
G
Gaillet (Jacques), II, 34.
Galais (Pas-de-Calais, ch.-l. de
cant.), II. 70, 92, 94, 96, 98,
99,133,161,206,211,227,378.
Séjours : de Louis XIV, II,
109, 114, 116, 129, 131, 132,
140; de Mazarin, II, 125, 144.
Tentative des Espagnols con-
tre cette place, II, 78, 79.
Galonne-sur-la-Lys (Pas-de-
Calais, cant. de Lillers), II,
72, 81, 84,374.
Gamberg : voy. Kamberg.
Cambrai (Nord, ch.-l. d'arr.), I,
231; II, 20, 21, 46, 142,202,
252; base d'opérations pour
les Espagnols, I, 206, 238,
240-242; II, 8, 10, 28, 40,
41, 60, 64, 177, 179, 187,
189, 215, 224, 225, 228, 232,
240, 266, 270, 280. Gouver-
neur : voy. Salazar. Sièges :
en 1649, I, 136; en 1657, II,
71-76, 374.
Gambrésis, pays, II, 68.
Gamp-de-Gésar (le), comm.
d'Etrun (Pas-de-Calais), II,
14, 15, 269, 273, 274, 365.
Camps (Charles de Mannay de),
lieutenant de roi à Péronne,
II, 255.
Gauche (la), rivière, II, 379.
Gandaie, régiment de cavalerie,
II, 279.
Gandaie, régiment d'infanterie,
II, 203, 278.
Ganustatt (178}, I, 41.
Canofski : voy. Kanowski.
Gapeile (la) (Aisne, ch.-l. de
cant.), 1, 147; II, 2, 82, 372,
375; prise par les Espagnols
(1650), I, 146; investie par
Castelnau (1655), II, 29; as-
siégée et reprise par Turenne
(1656), II, 64-67, 354. Opéra-
tions militaires dans le voi-
sinage, I, 230, 236. Utilité
stratégique pour les Espa-
gnols, I, 233.
Gapion, colonel d'infanterie, I,
151, 159.
Gappelle-Brouck (Nord, cant.
de Bourbourg), II, 94, 377.
Capucins (demi-lune des) à
Arras, II, 284.
Garacena (Don Luis de Bena-
vides, comte de Pinto, mar-
quis de), général espagnol.
Services : en 1656, II, 53, 63;
TABLE ALPHABETIQUE.
401
en 1657, II, 78; en 1658, II,
138, 141, 167-169, 171.
Cardinal-Mazarin, régiment de
cavalerie, 1,44,312, 327,345;
II, 192, 199, 224, 278.
Cardinal-Mazarin, régiment d'in-
fante rie, II, 204, 205, 278.
Garignan : voy. Savoie -Cari-
gnan.
Garignan ( Ardennes) : voy.Ivoy.
Carlier, commis de Le Tellier,
II, 105.
Gartigny (Somme, cant. de Pé-
ronne), I, 242, 243.
Garvoisin (M-^^ de), II, 249.
Gaset (François) : voy. Vautorte.
Gassel (SO),"!, 51-53, 254, 292,
304; II, 338, 353.
Gassel (Nord, ch.-l. de cant.), II,
91, 109, 139, 140, 379, 380.
Gastellaun : voy. Kaslellaun.
Gaslelnau (Jacques, marquis
de), maréchal de bataille,
nommé maréchal de France
après avoir été blessé à mort
aux. Dunes. Services : en
1645, I, 64; en 16.53. I, 247;
en 1654, II, 8, 13, 15,18,29,
30, 32, 34, 37, 192, 197, 198,
276; en 1656, II, 43, 45, 46,
54, 68; en 1657, II, 72, 75,
76,79, 83,93,95,99; 11,109,
111-113, 115, 124, 130.
Castiglione, I, 77.
Catalogne, province d'Espagne,
I, 103, 167.
Gâteau (le) (Nord, ch.-l. de
cant.), 11,365, 366, 371, 372.
Gatelet (le) (Aisne, ch.-l. de
cant.), 1,145,248; 11,59, 75,
198, 354.
Gatillon (Nord, cant. duCateau),
II, 366.
Gaulaincourt (Aisne, cant. de
Vermaud), II, 192, 193, 194,
197, 364.
Gaumont (de) : voy. Puyguil-
hem.
Gaumont (Charlotte de), femme
de Turenne, I, 230; II, 24,
65, 155, 356.
II
Caussade (de) : voy. Saint-Mai-
grin.
Cercamp, comm. de Frévent
(Pas-de-Calais), II, 2.
Gérisy-Gailly (Somme, cant. de
Bray-sur-Somme), I, 242.
Chabot (Guy-Aldonse, cheva-
lier de), I, 66.
Chatemont : voy. Gharlemont.
Chàlons-sur-Marne (Marne), I,
151, 161, 228, 235. Opéra-
tions militaires aux environs,
I, 150, 212, 225. Séjours : de
Mazarin, I, 229; de Turenne,
II, 332.
Chalon-sur-Saône (Saône-et-
Loire), II, 169.
Chamboy, régiment de cavale-
rie, II, 279.
Chamilly (Nicolas Bouton,
comte de), I, 140; II, 65, 66,
151.
Champagne, pays, I, 164, 212.
Courrier, II, 213, 242. Fron-
tière, I, 51, 219; II, 2; plus
vulnérable que celle de Pi-
cardie, I, 235. Mouvements
de troupes, 1, 155 ; espagnoles,
I, 144, 206; françaises, I, 12,
151, 153, 178. Plaines tra-
versées par Turenne après la
bataille de Rethel, 1, 158-160.
Quartiers d'hiver de la cava-
lerie, II, 42.
Champagne (Gaspard de) : voy.
La Suse.
Chantilly (Oise, cant. de Greil),
I, 70, 135; II, 24.
Ghanut (Pierre), I, 113, 120.
Gharbogne (Ardennes, cant.
d'Attigny), II, 375.
Gharency-Vezin (Meurthe-et-
Moselle, ch.-l. de cant.), II,
347.
Gharenton-le-Pont (Seine, ch.-l.
de cant.), I, 195, 196, 202-
205, 214, 216.
Gharlemont, comm. de Givet
(Ardennes), II, 78, 354.
Charles II, roi d'Angleterre, I,
199; II, 364.
Charles IV, duc de Lorraine.
26
40-2
MÉMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE.
Campagnes : en 1644, I, 33,
37, 38; en 1647, I, 311; en
1652, I, 193, 195-200, 204,
206, 209, 210, 212-215, 219;
II, 358, 359; en 1653,1, 247.
Conférence à Namur avec
Turenne, I, 163.
Charles-Emmanuel II, duc de
Savoie, II, 218.
Charles-Louis, électeur palatin,
I, 30.
Charleville (Ardennes, ch.-l. de
cant.), I, 83, 247.
Charlevois, lieutenant de roi à
Brisach, I, 252.
Gharonne, ancienne commune
annexée à Paris, I, 206.
Charost (Louis de Béthune,
comte de), II, 162, 211, 217,
232, 252.
Chartres, I, 187.
Ghassonville (le s"" de), I, 216.
Chastas, I, 37.
Ghatas (Vosges, cant. de Se-
nones), I, 37.
Chaté : voy. Ghâtel- sur -Mo-
selle.
Ghâteauneuf (Charles de l'Au-
bépine, marquis de), I, 221.
Château - Porcien ( Ardennes,
ch.-l. de cant.), I, 235; II,
361 ; occupé parles Espagnols
de 1650 à 1653, I, 146, 152,
230; II, 354; repris, I, 231,
235.
Chàteau-Regnault (Ardennes,
cant. de Monthermé), I, 140.
Château-Renard (Loiret, ch.-l.
de cant.), I, 176, 181.
Ghâteauroux (Indre), I, 175.
Château-Salins (Lorraine, ch.-l.
d'arr.), I, 2, 115.
Château-Thierry (Aisne, ch.-l.
d'arr.), I, 80, 211.
Château-Trompette (le) à Bor-
deaux, II, 212.
Ghâtel - sur - Moselle ( Vosges,
ch.-l. de cant.), I, 4, 37.
Ghâtillon (Ardennes, cant. du
Ghesne), U, 78, 375.
Ghâtillon (Isabelle -Angélique
de Montmorency, duchesse
do), II, 40, 249.
Ghâtillon- sur -Loing (Loiret,
ch.-l. de cant.), I, 18], 185.
Châtillon-sur-Loire (Loiret,
ch.-l. de cant.), I, 180.
Châtres (Seine-et-Marne, cant.
de Tournan), I, 188.
Châtres, auj. Arpajon (Seine-
et-Oise, ch.-l. de cant.), I,
187, 188, 190; II, 357.
Chaulnes (Charles d'Albert
d'Ailly, duc de), II, 206, 278.
Chaumes (Seine-et-Marne, cant.
de Tournan), I, 218; II, 359.
Ghaumont- Porcien (Ardennes,
ch.-l. de cant.), I, 235.
Chauny (Aisne, ch.-l. de cant.),
pris par les Espagnols, I, 206,
209. Garnison, I, 238. Marche
des Espagnols aux environs,
I, 237, 240. Séjours : de la
Cour, II, 24; de Turenne, II,
24, 366.
Chaussée Brunehaut, d'Arras à
Thérouanne, II, 61.
Ghauvency-le-Ghâteau (Meuse,
cant. de Montmédy), II, 375.
Il peut s'agir tout aussi bien
de Chauvency-Saint-Hubert
(même cant.).
Chauvigny (Vienne, ch.-l. de
cant.), I, 175.
Chavigny ( Léon Bouthillier,
comte de), I, 72.
Gheppes (Marne, cant. d'Écury-
sur-Goole), 1,226; II, 360."
Cheri-Maieu : voy. Achery.
Ghesne (le) (Ardennes, ch.-l. de
cant.), II, 375.
Chevrette (la), comm. de Deuil
(Seine-et-Oise), II, 358.
Chevreuse (Charlotte-Marie de
Lorraine, dite M"e de), 1, 170.
Chièvres (Belgique, Hainaut,
ch.-l. de cant.), II, 368.
Ghimai ( Belgique, Hainaut,
ch.-l. de cant.), I, 236.
Chimbecq : voy. Schœnebeck.
Ghocques (Pas-de-Calais, cant.
de Béthune), II, 109, 379.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
103
Choiseul, régiment de cavalerie,
II. 277.
Ghoiseul (César de) : vuy. Du
Plessis.
Choisy iJean de). Sa femme
Jeanne Hurault de l'Hôpital,
II, 137.
Chomberg : voy. Schomberg.
Chorendorf : voy. Schorndorf.
Christine de France, duchesse
de Savoie, II, 169.
Christine, reine de Suède, I,
52, 116.
Chnlenberg : vov. Schulenberg.
Ciron (.VI. de), ît, 84, 85.
Clapisson, II, 209, 212.
Clastres (Aisne, cant. de Saint-
Simon), I, 237.
Claye-Souiliy (Seine-et-Marne,
ch.-l. de cant.), I, 201; II,
358.
Clérambault, régiment de cava-
lerie, II, 74, 277.
Clérambault, régiment d'infan-
terie, II, 277.
Clérembault (Philippe de) : voy.
Palluau.
Clermont (Gleriadus de) : voy.
Renel.
Clermont-en-Argonne (Meuse,
ch.-l. de cant.), I, 141. 143,
164, 229; II, 265.
Clerville (le s-- de), I, 161.
Clerville ( Louis-Nicolas, che-
valier de), II, 167.
Clérv (Loiret, ch.-l. de cant.),
1,^180-, II, 3.57.
Glocestre : voy. Gloucester.
Coadjuteur (M. le) : voy. Retz
(Jean-François-Paul de Gon-
di, cardinal de).
Coartille : vov. Cohartille.
Coblenz (iiii, I, 77, 82.
Cœuvres, régiment de cavale-
rie, II, 278.
Cœuvres ( François - Annibal
d'Estrees. marquis de), lieu-
tenant général, U, 206, 278.
Cohartille, comm. de Froid-
mont-Gohartille (Aisne), II,
178, 181, 303.
Gojeul (le), ruisseau, II, 7.
Goligny, correspondant de Ma-
zarin en 1645, I, 69.
Golignv-Saligny (Jean, comte
de). II, 124, 128.
Colincour : voy. Gaulaincourt.
Golmar (Haute-Alsace), I, 3-5,
7, 332-334.
Golme (la), rivière, II, 91, 92,
110-113.
Cologne (i25), 90, 302. Élec-
teurs : voy. Bavière (Ferdi-
nand et Maximilien-Henri
de). Pays, I. 82. Séjour de
Mazarin, I, 164, 109; cf. Al-
lemagne. Voie postale, I, 285,
293, 294.
Cologne (la), ruisseau, I, 242;
II, 198.
Gomines (Nord, cant. de Ques-
noy-sur-Deùle, et Bplgique,
Flandre occ, cant. de Wer-
vicq), n, 156, 164, 165, 381.
Gominges : voy. Guitaut.
Gommercy (Meuse, ch.-l. d'arr.),
I, 227, 228.
Compiègne (Oise, ch.-l. d'arr.),
II, 70, 209, 212, 231. Protec-
tion contre l'ennemi, I, 207,
208, 238, 239. Séjours de la
Cour : en 1649, I, 135-137;
en 1652, I, 218; en 1655,
II, 24, 39, 41; en 1658, U,
140, 145. Séjours de Turenne,
II, 353, 358, 366, 369.
Condé (hôtel de), à Paris, I,
174.
Condé, régiment de cavalerie,
n, 151, 253.
Condé (princes de) : voy. Bour-
bon (Henri et Louis de).
Condé-en-Barrois (Meuse, cant.
de Vavincourt), II, 360.
Gondé-sur-rEscaut( Nord, ch.-l.
de cant.j, II, 21, 41, 370.
Base d'opérations, II, 36, 43-
45, 52, 55, 57, 58. Prise par
Turenne et opérations ayant
précédé cette prise, II, 29-
33, 35, 37, 368. Reprise par
les Espagnols et occupation
consécutive, II, 59, 65, 142.
404
MÉMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE.
Condé-sur-Marne (Marne. cant.
de Chàlons-sur-Marne), 1,212.
Conigsmarc, Conigsmac, Conigx-
marc : voy. Kiçnig^marck.
Conrad (Lucas), officier du ré-
giment de Taupadel, I, 366.
Gonsenvoye (Meuse, cant. de
Montfaucon), II, 25.
Conti (Armand de Bourbon,
prince de), I, 131, 138, 164,
170, 173, 175. Sa femme :
voy. Martinozzi (Anne-Marie).
Contrisson (Meuse, cant. de
Revigny), I, 230; II, 360.
Copnhem, Ooppenheim : voy.
Kuppenheim.
Corbeil (Seine-et-Oise, ch.-l.
d'arr.), I, 186, 196, 213. 215-
218; II, 358, 359. Séjours de
la Cour : en 1652, I, 190; en
1658, II, 169.
Corbie(Somme, ch.-l. decant.),
I, 241; 11,175, 186,204,206,
219, 251, 253-255, 259, 261,
374.
Corise, I,- 138.
Cossé (Marie de), femme du
maréchal de la Meilleraye,
II, 213.
Coiiloigne : voy. Cologne.
Goulommiers (Seine-et-Marne,
cb.-l. d'arr.), I, 200, 212.
Coulongne : voy. Cologne.
Cour (la), au sens le plus géné-
ral du mot, I, 232 [nul chan-
gement considérable à la Cour
en 1653) ; II, 40 {les personnes
de qualité... ne demandaient
qu'un désordre, ou pour se
mettre contre la Cour., ou pour
s'en faire acheter très cher).,
56 {les Français mal inten-
tionnés pour la Cour), 141
{procédé fort sincère de M. de
Moret en diverses affaires de
la Cour)., 142 {jugement, sans
laquelle qualité toutes les
autres, et principalement à la
Cour, se rendent inutiles).
Cour (la), cette expression dési-
gnant le Roi et son entourage.
Défiance à l'égard de Retz, I,
224; II, 265. Déplacements :
en 1649. I, 136; en 1652, I,
176, 178. 180, 185-187, 190,
197, 201, 202. 206, 208, 212,
218; en 1654, 11.20, 281; en
1655, II, 24, 27; en 1657, II,
70, 81; en 1658,11,106, 145,
168. Informations recueillies,
I, 203. Présence de Turenne,
I, 78, 80; ajournée, I, 40.
Tristesse pendant la maladie
de Louis XIV, II, 133, 138.
Cour (la), cette expression dési-
gnant le gouvernement et ses
organes centraux, II, 21 7. Con-
flit avec le Parlement, 11,23.
Décisions prises ou sollicitées
en matière militaire, I, 3, 5,
54,81.104-106,116,134,151,
191, 209, 251, 315, 335, 340,
341, 344, 352, 359, 361, 364,
366, 368, 371; II, 104, 220,
231, 234, 237, 273, 275, 282.
Directions, I, 81, 102, 103.
116. 118, 119, 131-140. 147,
170-175, 179, 193, 195, 204,
207, 220, 279, 317, 326; U,
25, 30, 81, 92, 96, 107. Em-
barras, I, 207. Influence de
Mazarin, I, 169, 177, 210; II,
1, 42, 70; combattue, I, 211,
212. Négociations : avec le
duc de Bouillon, I, 80; avec
le duc de Lorraine, I, 196,
212 ; avec les habitants d'Hes-
din, II, 105. Opinion à l'é-
gard : du lieutenant général
d'Erlach, I, 6; du maréchal
d'Hocquincourt, II, 241, 250.
Cour (M. de), l, 342, 357.
Couronne (la), régiment d'in-
fanterie, I, 141, 153; II, 178,
277.
Cours-la-Reine (ie) à Paris, I,
203.
Courteuil (Oise, cant. de Sen-
lis), I, 218; II, 3.59.
Courtière (le sf" de), capitaine
au régiment d'Oisonville, I,
50.
Courtrai (Belgique, Flandre
occ, ch.-l. d'arr.), I, 273,
TABLE AXPHABÉTIQUE.
405
276, 309; II, 147, 150-153,
164, 168. 169, 172, 174.
Gourval (Charles-Christophe de
Mazencourl, vicomte de), I,
32, 254, 303, 309.
Coxyde (Belgique, Flandre occ,
cant. de Furnes) : voy. Dunes
(les).
Craonne (Aisne, ch.-l. de cant.),
II, 363, 366.
Cravates : voy. Croates.
Crécy-en-Brie (Seine-et-Marne,
ch.-l. de cant.), I, 213.
Crécy-sur-Serre (Aisne, ch.-l.
de cant.), II, 363.
Creffell, I, 53.
Creglingen : voy. Kreglingen.
Greil (Oise, ch.-l. de cant.), I,
218, 238.
Crépy-en- Valois (Oise, ch.-l.
de cant.), II, 358.
Créqui, régiment de cavalerie,
II, 155, 277.
Créqui (François de Blanche-
fort, marquis de), II, 134, 137;
gouverneur de Béthuue, II,
109. Services : en 1653, I,
243 (il est alors, ainsi que
l'année suivante, appelé le
chevalier de Créqui); en 1654,
devant Arras, II, 4, 10, 182,
185, 186, 192, 196, 197, 200,
207, 208, 218, 262, 267, 268,
281 ; en 1658, à la bataille des
Dunes, II, 117, 118, 124; au
siège de Dunkerque, II, 129;
devant Nieuport, II, 138, 141,
143.
Cretz, régiment bavarois de dra-
gons, I, 323.
Creussnac : voy. Kreuznach.
Crevant (Louis de) : voy. Hu-
ai ières.
Crèvecœur (Nord, cant. de Mar-
coing), II, 75, 76, 374 : voy.
Vauceiles.
Croates ou Cravates, 1, 155; II,
236, 253.
Croissy (Antoine Foucquet, s""
de), conseiller au Parlement
de Paris, I, 100, 134, 166.
Croix-du-Trahoir (la) à Paris,
I, 222.
Cromwell (Olivier), protecteur
d'Angleterre, II, 70, 92, 94,
96, 100.
Grosieg : corr. Krosigk.
Cuntz ou Contz, major du régi-
ment de Wittgenstein, I, 351,
354.
Ourtzelbahe , peut-être Kries-
bach {169), I, 44.
D
Dachau (iO), II, 351, 352.
Dachstein (Basse-Alsace, cant.
de Molsheim), I, 252.
Dagecourt, capitaine des gardes
du duc de Lorraine, I, 198.
Dagsberg (67) : voy. Aschsberg.
Damery (Marne), cant. d'Eper-
nay, I, 211.
Dammartin-en-Goële (Seine-et-
Marne, ch.-l. de cant.), I,
201, 212, 213, 218; II, 358.
Dampicourt (Belgique, Luxem-
bourg, cant. de Virton) : voy.
Montquintin.
Dampierre, régiment d'infante-
rie, II, 278.
Damville (François-Christophe
de Lévis-Ventadour, duc de),
I, 223.
Damvillers (Meuse, ch.-l. de
cant.), I, 141, 143, 161, 228,
229.
Danube (le). Opérations mili-
taires vers ce fleuve : en 1644,
I, 8; en 1645, I, 60, 71, 72;
en 1646, I, 86, 91, 96, 100,
292, 301, 302; II, 343; en
1648, I, 120, 121, 122, 128,
130; II, 349, 350, 352. Pont
de Donauwœrth, I, 68.
Danvilé, Danvilers : voy. Dam-
villers.
Darmstadt (264), I, 54, 117.
Landgrave : Georges II, I,
251.
Daunawert : voy. Donauwœrth.
Dauphiné, pays, II, 217, 218.
Deinse : voy. Deynze.
406
MÉMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
Belettes (Pas-de-Calais, cant.
de Lumbresl, II, 91, 377.
Delliponti (Giovanni), comman-
dant à Rethel pour le roi
d'Espagne, I, 146, 151, 153.
Dendre (la), rivière, II, 167,
169.
Dendremonde : voy. Termonde.
Dentschiff, I, 70.
Denzlingen (197), I, 23; II, 335.
Des Essars (François) : voy.
Linières.
Desfourneaux, II, 198.
Des Fourneaux, régiment, II,
278.
Des Hâves, lieutenant de l'ar-
tillerie, II, 208, 230, 231, 235,
236, 260, 280.
Des Provots (Charles) : voy. Mé-
pas.
Dettwiller, en ail. Dettweiler
(Basse-Alsace, cant. de Sa-
verne), I, 54.
Deuil (Seine-et-Oise, cant. de
Montmorency) : voy. Che-
vrette (la).
Deux-Ponts, en ail. Zweibriic-
ken [53], I, 34.
Deynze (Belgique, Flandre or.,
ch.-l. de cant.), II, 147, 148,
153, 158, 381.
Diedenhofen : voy. Thionville.
Dieppe (Seine -Inférieure), I,
115, 135; II, 353.
Dieuze (Lorraine, ch.-l. de
cant.), I, 2, 4, 115.
Dijon (Côte-d'Or), II, 169.
Dillingen an der Saar (13^i), II,
341.
Dillingen in Bayern (59), II,
352.
Dillon, régiment irlandais d'in-
fanterie, II, 179, 208, 277.
Dinant (Belgique, prov. de
Namur, ch.-l. d'arr.), I, 165;
II, 30.
Dingolfing (i), I, 128, 129.
Dinkelsbûhl (24), I, 42, 57-59,
64, 69, 70, 73; II, 339,348.
Divion (Pas-de-Calais, cant. de
Houdain), II, 372.
Dixmude (Belgique, Flandre
occ, ch.-l. d'arr.), II, 134,
136, 138, 139, 141-143, 146,
147, 1.52, 159, 161, 172, 174,
380, 381 .
Dizy (Marne, cant. d'Ay), II,
360.
Dizy-le-Gros (Aisne, cant. de
Rozoy-sur-Serre), II, 366.
Dœrzbach (166], II, 344.
Dohis (Aisne, cant. de Rozoy-
sur-Serre), II, 80, 82, 376.
Dombes, pays, II, 217.
Dummartin : voy. Dammartin-
en-Goële.
Douaueschingen (234), I, 8, 9.
Donauwœrth (62), I, 297. Opé-
rations militaires aux envi-
rons : en 1645, I, 68, 72; en
1646, 1,91; 11,344; en 1648,
I, 120, 130; II, 352.
Donmartm : voy. Dammartin-
en-Goële.
Donnavert : voy. Donau-wœrth.
Dorsi, II, 376.
Douai (Nord, ch.-l. d'arr.), II,
20, 48, 63, 176, 177, 179, 183,
187, 200, 222; base de ravi-
taillement et d'opérations
pour les Espagnols assiégeant
Arras, II, 5, 7-9, 15, 188,
189, 196, 205, 215, 216, 224,
225, 228, 253, 266, 268, 270,
280.
Doubatel : voy. Taupadel.
Doudancourt : voy. La Motte-
Houdancourt.
DouUens (Somme, ch.-l. d'arr.),
I, 164; n, 3, 176, 184, 190,
209, 233, 237, 247, 248, 258,
363.
Dourdan (Seine-et-Oise, ch.-l.
de cant.), I, 213.
Dourlens : voy. Doullens.
Draxdorff (Jean-Christophe de),
préleur de Strasbourg, I, 357.
Droot, colonel en garnison à
Ypres en 1658, II, 163.
Droot, régiment de cavalerie
ennemi, II, 155.
Drouat, II, 8.
Drusenheim ( Basse- Alsace,
TABLE ALPHABÉTIQUE.
407
cant. de Bischwiller), I, 108,
318, 320; II, 345.
Du Bec-Crespin (Antoine) : voy.
Moret.
Du Buisson, régiment de cava-
lerie, II, 279.
Du Coudrai-Montpensier (Henri
d'Escoubleau, marquis), II,
163, 173.
Du Han, secrétaire de Turenne,
U, 244.
Dunes (les), anc. abbaye, comm.
de Goxyde (Belgique). Ba-
taille en 1658, II, 120, 129,
160, 380; désignée sous le
nomdebatailledeDunkerque,
II, 140, 142.
Dunkerque (Nord), II, 70, 94-
96. lOl, 102, 108-116, 121,
131, 132, 138, 142-146, 159,
160, 166, 172, 174, 197, 379-
381 ; voy. Dunes (les).
Dun-sur-Meuse (Meuse, ch.-l.
de cant.), I, 143, 247.
Du Passage (Aimard de Poi-
sieux, marquis), I, 303. Ser-
vices : en 1645, I, 47, 50; en
1646, 1,82, 90,276,278,295,
298; en 1647,1, 332, 343; en
1654, II, 18; en 1656, U, 58,
60, 277.
Du Perron (le s--), I, 312, 328.
Du Plessis : voy. Jarzé, Riche-
lieu.
Duplessis, régiment, II, 201.
Du Plessis (César de Choiseul,
comte), maréchal de France,
I, 150, 160, 163, 222.
Duras, régiment de cavalerie,
I, 48. 49, 69, 115, 324.
Duras (le colonel), I, 343.
Duras (Jacques-Henri de Dur-
fort, marquis de), I, 126, 140,
156, 157, 160, 245; II, 264.
Durfort (dei : voy. Duras, Quin-
tin.
Du Rivau (Jacques) : voy.
Beauvau.
Durlach (212), L 41, 75, .348;
II, 337.
Du Rouvroy ou Du Rouverav,
II, 228, 229.
Du Tôt, régiment d'infanterie,
I, 254.
Du Tôt (Charles-Henri), maré-
chal de camp depuis 1646, I,
77, 78, 256, 270.
Duttenberg {183), II, 339.
Du Val (Edmond-Robert), géné-
ral-major dans l'armée du
Roi, I, 126, 322.
Du Vouldy : voy. Vouldy.
E
Ebersbach (i49), II, 349.
Éclaibes (N.ird, cant. de Mau-
. beuge), II, 370.
Écluse (1) : voy. Lécluse.
Edelaere ( Belgique , Flandre
or., cant. d'Audenarde), II,
165.
Eessen (Belgique, Flandre occ,
cant. de Dixmude), II, 381.
Ehm : voy. Œhm.
Eichstaedt (25), I, 130.
Eggenfelden (2), II, 351.
Eisenach (270), I, 114.
Eisenreich, envové du duc de
Bavière, I, 346^.
Eistet : voy. Eichstaedt.
Elbe (l'I, fleuve. H, 257.
Elbeuf, gendarmes, II, 279.
Elbeuf, régiment de cavalerie,
II, 190, 277, 279.
Elbeuf (Charles de Lorraine, duc
d'), I, 131, 206,226, 227; II,
180, 201, 203, 231, 242, 251,
. 254-257, 260.
Électeur de Mayence : voy.
Wambold (Anselme-Casimir
de).
Elze (77), I, 52.
Émery : voy. Aymeries.
Émery (Michel Particelli, s'' d'),
contrôleur général, I, 78.
Emmerin (Nord, cant. d'Hau-
bourdin). II, 83.
Empereur : voy. Ferdinand III ;
voy. aussi Pays héréditaires.
Armée, I, 31; voy. Impé-
riaux. Parti, I, 32, 101.
Empire : voy. Allemagne.
Encluse (V) : voy. Lécluse.
408
AréMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE.
Eoghien (le duc d') : voy. Bour-
bon (Louis de).
En£thiea (le lieutenant-colonel
d'), II, 75.
Englancourt (Aisne, cant. de
La Gapellei, II, 80.
Ennuin : voy. Hénuin.
Épernav (Marne, ch.-l. d'arr.),
. I, Mé; II, 361.
Épinal (Vosges), I, 4.
Épinay iSeine, cant. de Saint-
Ouen), I, 20-2.
Eppes (Aisne, cant. de Laon),
II, 363.
Eppeville (Somme, cant. de
Ham), II, 362.
Erdins {12], II, 350.
Erfurt^ (i36), I, 114.
Erlach, régiment de cavalerie.
I, 311. '
Erlach (Jean-Louis d'), mention-
ne :en 1643, 1,3; en 1644,1.
6-8, 12, 27; en 1646, I, 92,
251,252, 262; en 1647,1,311,
313; en 1649, I, 133, 134.
Erlach (Marguerite, baronne d'),
femme du précédent, I, 6.
Ervart : voy. Herwarth.
Ervillers (Pas-de-Calais, cant.
de Croisilles), II, 365.
Escanaffles (Belgique, Hainaut.
cant. de Celles), II, 382.
Escarpe : voy. Scarpe (la).
Escaut (1'). Opérations sur ce
fleuve : en 1654, II, 21, 365;
en 1655, II, 30-33, 35; en
1656, II, 45-47, 50, 52, 59,
368; en 1657, II, 72, 75, 76,
78, 83; en 1658, II, 147-149,
153, 157, 160, 165-170, 382.
Eschalard (Maximilien) : voy.
La Boulaye.
Esch-sur-l'ÂlzPtte (grand-duché
de Luxembourg, ch.-l. de
cant.), II, 346.
Esclainvilliers, régiment de ca-
valerie, II, 277.
Efclainvilliers (Timoléon de
Sericourt d'), lieutenant gé-
néral, II, 18, 206, 277.
Escoubleau (Henri d') : voy. Du
Coudrai-Montpensier.
Espagne, I, 167, 263. Armée,
I, 30, 367; II, 233, 247,265;
mentions notées dans la Ga-
zette,U, 102;officiers, 1,159;
II, 95; opérations : en 1650,
I, 1'j5-150, 152,160; en 1652,
I, 178, 206-210, 219, 226,
227; en 1653, I, 230-234,
236-248; en 1654, U, 2, 20,
22, 188, 197, 281-286; en
1655, n, 40; en 1657, 11,73-
76, 94, 100; en 1658, 11,104,
106-108, 127, 129, 138. Ar-
mée navale : combat d'Orbe-
tello, II, 276. Gouvernement;
négociations : avec le prince
de Gondé ; voy. Bourbon
(Louis de) ; avec les habitants
d'Hesdin, II, 165; avec le
maréchal d'Hocquincourt, II,
38, 39, 52; avec le duc de
Lorraine, I, 212; avec Tu-
renne, I, 142, 143, 161-163,
165, 166, 168, 169; relations:
avpc la Bavière. I, 267 ; avec
l'Empire, I, 263, 306, 310;
avec la France, I, 133, 26 i,
269, 272. Prince : Balthazar-
Charles-Dominique-Philippe-
Victor-Luc, I, 306. Roi :
voy. Philippe IV.
Espagnv, régiment d'infanterie,
II, 199, 201, 203, 204, 206,
211, 277.
Espenan, régiment d'infanterie,
I, 254.
Espenan ( Roger de Bossost,
comte d'), I, 19, 21, 34, 50.
Espense, régiment de cavalerie,
II, 279.
Espierres (Belgique, Flandre
occ, cant. de Mouscron), II,
166, 168, 382.
Espiez, régiment de cavalerie,
II, 264, 278. .
Espinal : voy. Épinal.
Esquancourt (Daniel de Mont-
morency, marquis d'), lieute-
nant général en 1655. Ser-
vices : en 1654, devant Arras,
II, 3, 10, 182, 185, 190-192,
268, 281; en 1658, II, 124.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
409
Esquelbecq (Nord, cant. de
Wormhoudt), II, 91.
Essenfelden, II, 351.
Essonnes (F), rivière, I, 186.
Estaires (Nord, cant. de Mer-
ville), II, 173, 196, 377.
Estrades, régiment de cavalerie,
II, 277.
Estrades (Godefroy, comte d'),
II, 39, 212, 237.
Estrées, gendarmes, II, 211,
278.
Estrées (François-Annibal, duc
d'), maréchal de France, I,
209. Son fils : voy. Gœuvres.
Estrées (Jean, comte d'), maré-
chal de camp, I, 220.
Étampes (Seine-et-Oise, ch.-l.
d'arr.), I, 187-193, 195-200;
, II, 357.
Étampes (d') : voy. Valençay.
Etampes (Éléonore d'), femme
du maréchal d'Hocquincourt,
.11,198,212,219,241,246,256.
Éterre : voy. Estaires.
Étréaupont (Aisne, cant. de
. la Capelle), II, 82, 376.
Étréchy (Seine-et-Oise, cant.
d'Étampes), I, 195; II, 357,
, 358.
Étreux (Aisne, cant. de Was-
. signy), I, 145; II, 354.
Étreiix-en-Cauchie, II, 82.
Étrœungt (Nord, cant. d'A-
, vesnes), II, 82, 367, 376.
Étrun (Pas-de-Calais, cant.
d'Arras), II, 3; voy. Gamp-
de-Gésar (le).
Ettlingen {213), I, 112,324, 327,
333, 335, 346-348, 372-374;
II, 346.
Fabert, régiment de cavalerie,
II, 279.
Fabert (Abraham de), maréchal
de France en 1658, I, 141,
161, 163; IL 1,2; cf. Stenay.
Fackestein : voy. Falkenstein.
Fains (Meuse, cant. de Bar-le-
Duc), I, 229.
Falkenstein {SI), I, 117.
Fampoux (Pas-de-Galais, cant.
d'Arras sud), II, 60, 371.
Fargniers (Aisne, cant. de la
Fère), I, 237, 245; II, 185,
362.
Fargues (Balthazar de), major
à Hesdin, II, 104.
Fauge (M. de), commandant
une brigade de Lorraine, I,
152 1 5S
Fechenheim {81], II, 338.
Fectwang, Feclvang:voj. Feucht-
wangen.
Feider, capitaine commandant
à Mayence, I, 32.
Ferdinand III, empereur. An-
niversaire, I, 85. Intelli-
gences avec la Bavière, I, 72,
90, 116, 119, 130, 303; avec
l'Espagne, I, 263, 306, 310.
Négociations avec la France,
1, 273, 311. Sa fille Marie-
Anne d'Autriche, I, 306.
Ferdinand, fils aine de l'Empe-
reur, I, 85.
Fère (la) (Aisne, ch.-l. de cant.),
II, 239, 241, 248, 254, 256,
258, 370. Mouvements de trou-
pes aux environs, I, 237 ; II,
2, 185, 249. Garnison, II,
211, 227, 232. Séjours : de
la Gour, I, 236; tl, 24, 27,
43, 79, 81 ; de Mazarin, I,
145, 164; 11,44, 64, 67, 76,
78, 79 ; de Turenne, II, 362,
366, 367.
Féron (Nord, cant. de Tréion),
II, 80.
Ferrwangen, I, 44.
Ferté-Alais (la) (Seine-et-Oise,
ch.-l. de cant.), I, 186, 187;
II, 357.
Ferté-Milon (la) (Aisne, cant.
de Neuillv-Saint-Front), I,
148, 219, 225; II, 1, 359.
Ferté-sous-Jouarre (la) (Seine-
et-Marne, ch.-l. de cant.), I,
211; II, 363.
Feuchtwangen (26), I, 42, 43,
44, 45.
Fiennes (M°>e de), II, 137.
410
MEMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE.
Fillièvres (Pas-(Je-Gaia.ip, cant.
du Parcq), II, 374.
Finteele, comm. de Pollin-
chove (Belgique), II, 134,143.
Fischer (vallée de), II, 334.
Fisclithal, comm. de Sainte-
Marie -aux -Mines (Haute-
Alsace), 11, 334.
Fismes iMarne, ch.-l. de cant.),
I, 147-149, 206,209, 233; II,
1, 354, 361.
Flamands, 1, 260, 269.
Flandre, II, 245. Affaires : en
1646, I. 100; en 1651,1, 162.
167-169, 178; en 1652, 1,207;
en 1657, II, 101 [très bonnes
7iouvelles qu'avait Mazarin);
en 1658, I^ 168. Autorité de
Fuensaldana, I, 142. Gam-
oagnes : de 1646, 1, 262, 269,
273; de 1647, I, 101, 103,
109, 115, 317, 326, 329, 333,
355, 362, 363; de 1649, I,
135; de 1654, U, 1-23; de
1655, II, 23-42; de 1656, II,
42-69; de 1657, II, 69-103;
de 1658, n, 104-172. Contri-
butions pour l'Espagne, II,
196. Maturité des blés, II,
224. Mouvements de troupes :
espagnoles, I, 151, 193, 201,
206, 208, 209, 238; II, 2, 64,
70-73, 79, 102, 103, 136, 142,
164, 188, 196; françaises, II,
78, 81, 82, 90, 91,' 93, 172,
173. Places fortes, I, 247. Ré-
putation militaire de Delli-
ponti, I, 146, 153. Séjour de
Gondé, II, 23. Traitement
médiocre appliqué aux trou-
pes par l'Espagne, I, 152; cf.
I, 150.
Flandre (armées de) : espagnole,
I, 152, 180, 208, 233; II, 26;
francaise,I, 76, 116, 139,144;
II, 272.
Flarly^ colonel irlandais, II,
233.
Fleckenstein, régiment de ca-
valerie, I, 345. Services : en
1654, I, 18. 20, 30; en 1655,
I, 44, 65.
Fleckenstein (Frédéric- Wolf-
gang, comte de), I, 289; gé-
néral-major, I, 104, 355. Dé-
marches lors de l'affaire des
weimariens, I, 327, 333, 337,
340, 343, 348, 349, 368-370.
Opérations vers le Luxem-
bourg, I, 30.
Flexelles (Nicolas de) : voy.
Bregy.
Flœrsheim (i07), II, 337.
Foix (Henri de) : voy. Meille.
Fonsommes (Aisne, cant. de
Saint- Quentin), Séjour de
troupes espagnoles : en 1652,
I, 178; en 1653, I, 236, 237-
238, 245. Séjour de Turenne,
II, 76, 374.
Fontainebleau (Seine-et-Mar-
ne), I, 117,175, 186; 11,145,
159.
Fontaine -Haute, comm. de
Fontaine - Valmont (Belgi-
que), II, 29.
Fontaine- Valmont (Belgique,
Hainaut, cant. de Merbes-le-
Ghàteau), II, 368.
Forêt-Noire (la), II, 8, 9, 22.
Forgel (Jean), colonel- major
pour S. M. I. au régiment de
Bijnau, gouverneur de Ma-
yence, I, 32.
Fors (François Poussart, mar-
quis de), ï, 139.
Fort-Léon, près Dunkerque, II,
130, 380.
Fort-Philippe, comm. de Gra-
velines (Nord), II, 217.
Foucquet (Antoine) : voy. Crois-
sy-
Foucquet (Basile), I, 176; II,
40, 75.
Fouquescourt (Somme, cant. de
Rosières), II, 363.
Fouquet : corr. Friquet.
Francfort-sur-le-Mein [101]^ I,
31, 284, 293, 294. Avis insé-
rés dans la Gazette^ I, 41, 51,
52, 73, 115. Opérations de
Turenne dans la région, I, 32,
85, 86, 88, 328, 345. Séjours :
d'ambassadeurs français, I,
TABLE ALPHABETIQUE.
411
125 ; de l'électeur de Mayence,
I, 32; deTracy, I, 84, 296.
Franche-Comté ou comté de
Bourgogne, I, 4, 5.
Franconie, I, 86. Opérations
militaires dans ou vers ce
pays : en 1645, I, 45, 54; en
1646, I, 81, 88, 90, 97, 98,
287, 297, 298; en 1647, I,
114,310; en 1648,1, 118-120.
Vivres tirés de ce pays, I, 57,
304.
Frankenberg (Si), I, 296.
Frankenthal (44), II, 348. Im-
portance stratégique, I, 36.
Mouvements de la garnison,
I, 117, 278, 324. Occupation
par les Espagnols, I, 30, 33,
252. Opérations contre cette
place, I, 272, 315, 357, 374.
Frédéric-Guillaume, margrave
de Brandebourg, I, 266.
Freibourg : voy. Fribourg-en-
Brisgau.
Freising (i.3), I, 127; II, 350.
Fréquentable : voy. Franken-
thal.
Fresnes (Nord, cant. de Gondé-
sur-l'Escaut), II, 368.
Frévent : voy. Gercamp.
Fribourg-en-Brisgau (198), I,
22,26, 28, 262, 323; II, 333,
335; assiégé et pris par les
Bavarois, I, 9, 10, 12. Com-
bats sous cette place en 1644,
I, 13, 15, 17.
Friedberg in Bayern {15), I, 95,
130.
Friedberg in Hessen (242), I,
84, 85, 90, 284, 296, 299; II,
343.
Friedelsheim (43), I, 117; II,
348.
Friquet, envoyé de l'archiduc
Léopold à Stenav, I, 166.
Fritzlar (82), II, 338.
Froidmont-Coharlille (Aisne,
cant. de Marie) : voy. Gohar-
tille.
Fronde (la) : voy. Princes (le
parti des).
Fuensaldaîia (Don Luis Ferez
de Vivero, comte de), I, 165,
167, 168; II, 175-177, 186,
213, 228, 242, 252, 253, 273,
276. Autorité en Flandre, I,
142, 162. Desseins à lui attri-
bués par Turenne, I, 148,
150, 152. Entrevues avec Tu-
renne : à Marche, I, 143,
144; à Namur, I, 163. Séjour
près de Laon, I, 219.
Fulhwein, Fulwein, I, 87.
Furnes (Belgique, Flandre occ,
ch.-l. d'arr.), II, 104, HO,
113, 114, 118, 120, 129, 131,
133, 134, 138, 139, 143, 147,
159, 172, 174, 380, 381.
G
Gadagne (Charles-Félix de Ga-
léan, comte de), II, 118, 124,
129, 155, 163.
Gaildorf [158], II, 344.
Gaillard (Marie), veuve du lieu-
tenant général d'Aumont, I,
34.
Galéan (Charles-Félix de) : voy.
Gadagne.
Gallas (Mathias, comte de), gé-
néral de l'armée impériale,
I, 41, 72.
Gamarra (Don Esteban de), gé-
néral d'artillerie espagnole,
I, 159; II, 124.
Gand (Belgique, Flandre or.),
II, 101, 147, 149, 158, 165,
167-169.
Garcies ( Don Hernando de
Quesada Mendoza, comte de),
II, 176, 187.
Garde des sceaux : voy. Mole
(Mathieu).
Gardes écossaises, II, 221, 277.
Gardes françaises, régiment,
II, 1,117, 127, 128, 136,163,
183, 221, 277, 278.
Gardes suisses, régiment. Ser-
vices : en 1654,11, 1,18,194,
200, 206, 211, 227, 276-278;
en 1658, II, 117, 120, 127,
128, 136.
W:
MEMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE.
Garges (Seine-et-Oise, cant. de
Gonesse), I, 202.
Gassion, régiment de cavalerie,
II, 278.
Gassion (Gratien, comte de),
II, 147-149, 154, 159.
Gassion (Jean, comte de), ma-
réchal de France, I, 263.
Gauchv (Aisne, cant. de Saint-
Simon), II, 183, 184, 363.
Gavere (Belgique, Flandre or.,
cant. d'Oosterzeele), II, 148,
149, 381.
Geiso, général de l'armée hes-
soise, I, 50, 51, 53.
Gelnhausen (S4), I, 88, 89. 296,
299.
Gemiinden in Bayern (33), I,
118; II, 348.
Gênes (Italie), I, 309.
Genlis, régiment de cavalerie,
II, 277.
Georges II, landgrave de Darm-
stadt, I, 251.
Gergeau : voy. Jargeau,
Gerling, I, 44, 45.
Gerlingen (181), I, 45.
Germersheim (45), I, 29.
Gernsheim (266), II, 345.
Gersé : voy. Jarzé.
Gersend (Nicolas), officier du
régiment de Schutz, I, 365.
Gesldorf, II, 344.
Gesvres, régiment de cavalerie,
II, 277.
Gesvres, régiment d'infanterie,
II, 277.
Gien (Loiret, ch.-l. d'arr.), I,
175, 176, 180, 181, 185, 186;
II, 357.
Giengen an der Brenz (163), I,
103; 312; II, 344.
Giessen (246), I, 84, 296; II,
343.
Gigault (Bernardin) : voy. Bel-
lefonds.
Girondelle (Ardennes, cant. de
Rumigny), II, 366.
Givet (Ardennes, ch.-l. de
cant.), II, 78, 125, 142, 177,
178, 180.
Givry (Ardennes, cant. de Re-
thel), II, 355.
Glageon (Nord, cant. de Tré-
lon), I, 236.
Glatz, régiment irlandais d'in-
fanterie, II, 278.
Gleen (Godefroi, comte de), I,
38, 60, 66, 68, 69.
Glet, près Heilbronn, II, 339.
Giinch-Grœtsch (Jacob), officier
du régiment de Taupadel, I,
366.
Glotterthal (le), vallée en Bris-
gau,I, 23, 26.
Gloucpster (Henry, duc de), II,
88, 124, 129.
Gmûnd in Wiirttemberg (i.57),
II, 343.
Gochsheim in Baden (209), II,
339.
Gœppingen (i48), II, 349.
Goize, I, 294 : il peut s'agir
d'une des trois localités appe-
lées Kirch-Gœns (239), Lang-
Gœns (247) et Pohl-Gœns
(240).
Golancourt (Oise, cant. de Guis-
card), I, 246; II, 362.
Gondi (Jean-François- Paul de) :
voy. Retz.
Gondi (Marie-Catherine de),
I, 223-224.
Gondi (Paule-Marie-Francoise
de), I, 224.
Gonesse (Seine-et-Oise, ch.-l.
de cant.), I, 211.
Gonzasue (Anne de), princesse
palatine, I, 170,225; 11,137.
Gorges, I, 202.
Gorgue (la) (Nord, cant. de
Merville), II, 83.
Gouttenhoven (Conrad), lieute-
nant colonel du régiment de
Taupadel, I, 351, 354, 366.
Goyon (François) : voy. La
Moussoie.
Graben (2i4), I, 74; II, 340.
Grâce : voy. Glatz.
Grammont (Belgique, Flandre
or., ch.-l. de cant.), II, 170,
171, 382.
TABLE ALPHABETIQUE.
413
Gramont, rpgiment de cavale-
rie, II, 277.
Gramont (Antuine, comte de),
maréchal de P>ance. Servi-
ces : en 1644, I, 18-20, 30;
en 1645, I, 57, 64, 68, 70,
72, 73, 74, 76.
Gramont (Armand de) : voy.
Guiche.
Gramont (Philibert, chevalier
de), II, 264, 265.
Grancey (Jacques Rouxel de
Médavy, comte de), II, 217.
Grand-Maîire (M. le) : voy. La
Porte (Armand-Charles de).
Grandmont : voy. Gramont.
Grandpré, régiment de cavale-
rie, II, 299.
Grandpré (Charles-François de
Joyeuse, comtede), lieutenant
général, I, 234; II, 28, 279.
Grandru (le s' de), I, 302, 308.
Grane : voy. Graben.
Gravelines (Nord, ch.-l. de
cant.), I, 81 ; II, 70, 90, 94,
96-99, 108,113,139-145,147,
160, 172, 377, 378 : voy.
Fort-Philippe.
Griboval (Augustin de Grou-
ches, s-'de), II, 184,187,189,
196.
Grivy-Loisy (Ardennes, cant.
de Vouziers),I, 231; II, 360.
Grosbois, comm. de Boissy-
Saint-Léger (Seine-et-Oise),
I, 197.
Gross-Gerau (265), II, 345.
Gross-Heubach (37), II, 347.
Grotius (Hugo), I, 250; com-
mandant à Schorndorf, I, 91;
puis à Lauingen, I, 97, 312;
prisonnier des Impériaux, I,
281,298,303.
Grotzingen : voy. Krotzingen.
Grouches (Augustin de) : voy.
Griboval.
Grlinberg in Hessen (250), I,
287.
Grùnsfeld (228), I, 44.
Guébriant(Jean-BaptisteBudes,
comte de), maréchal de
France, I, 2, 257, 258, 267.
Gueldres, pays, II, 71.
Guénaut (François), médecin,
II, 101, 131. '
Guiche (Armand de Gramont,
comte de), II, 119.
Guiche (corne de) à Arras, II,
261, 264, 267, 284, 285.
Guilloire, trésorier de l'armée
d'Allemagne, 1,250,251,253.
Guise (Aisne, ch.-l. de cant.),
II, 27. Garnison, I, 231; II,
69, 79, 178, 200. Lettres
écrites de cette place à Le
Tellier, II, 179, 193. Messa-
gers, II, 243, 248, 256. Ren-
dez-vous de l'armée en 1655,
II, 25-26. Séjours en ce lieu
ou aux environs : de La
Ferté, II, 26, 43, 49; de
Louis XIV, II, 21, 29, 37,
67 (avec Mazarin), 68; de
Turenne, II, 59 (entrevue
avec Mazarin), 354, 365-367,
369, 371, 372. Tentative des
Espagnols : en 1650, I, 145;
en 1653, I, 235, 245, 246.
Guise, cbevau-légers, II, 279.
Guise (Henri de Lorraine, duc
dei, I, 246.
Guise (Roger de Lorraine, dit le
chevalier de), I, 245.
Guitaut (Guillaume de Pech-
peyrou-Gominges, comte de),
II, 124.
Gustave-Adolphe, roi de Suède,
I, 93, 126.
Gutenhofen : voy. Goutten-
hoven.
Guyenne. Gouvernement obte-
nu par Coudé, I, 170, 173.
Séjours de Condé, I, 175,
177, 180. Subsistances mili-
taires, II, 237. Troupes en-
voyées à Arras, II, 272.
H
Haag in Oberbayern (23), I,
127; II, 351.
Haguenau (Basse-Alsace, ch.-l.
de cant.), I, 54, 109, 320; II,
341, 345.
414
MÉMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
Hailbron : voy. Heilbronn.
Hainaut, II, 37, 370.
HaisLie (la), rivière, II, 31,368.
Halberstadt (Prussp, prov. de
Saxe, rég. de Magdebourg,
ch.-l. de kreis), I, 266.
Hall ou Sch\vaebiscb-Hall(i66i),
I, 42, 71, 72, 73, 78; II, 338,
340.
Hallines (Pas-de-Calais, cant.
de Lumbres), II, 3(7.
Ham (Somme, ch.-l. de cant.),
II, 243, 362. Mouvements de
troupes aux environs : en
1652, I, 206; en 1653, 1,237,
238, 241, 246; en 1657, II,
76. Négociations du maréchal
d'Hocquincourt (gouverneur,
I, 192) avec les Espagnols
touchant cette place, II, 38-
41.
Hammelburg (34), I, 277, 283,
287.
Han : voy. Ham.
Hanau {85), I, 298. Mouvements
de troupes aux environs : en
1646, I, 81, 88, 89, 296; en
1647, I, 114. Nouvelles en-
voyées à la Gazette, I, 81,
104. Séjours de Turenne, I,
301 ; II, 338, 343.
Haraucourt, II, 159.
Harburg in Bayern (63), I, 68;
n, 349.
Harlebeke (Belgique, Flandre
occ, ch.-l. de cant.), II, 172,
382.
Harleu : voy. Arleux.
Hary (Aisne, cant. de Vervins),
II, 361.
Hasbrock : voy. Hazebrouck.
Hatzfeld {100), I, 257.
Hatzfeld (Melchior de), 1, 39, 40.
Haucourt (M. d'), officier de
cavalerie, I, 159.
Haute-Alsace, I, 6.
Hautefontaine : voy. Fontaine-
Haute.
Hautmont (Nord, cant. de Mau-
beuge), II, 29, 367.
Haut-Palatinat, I, 43, 93, 120,
130, 257, 298.
Hautrage (Belgique, Hainaut,
cant. de Boussu), II, 368.
Havre (le) (Seine-Inférieure,
ch.-l. d'arr.), I, 164, 169.
Haye (la) (Pays-Bas), I, 82, 83.
Hazdorff (D.), lieutenant-colo-
nel du régiment de Schutz,
I, 365.
Hazebrouck (Nord, ch.-l. d'arr.),
II, 2, 78, 177, 190, 379.
Hecht, lieutenant-colonel wei-
marien, I, 347.
Hédin : vov. Hesdin.
Heidelberg- (204), I, 54. Mouve-
ments aux environs des trou-
pes : bavaroises en 1644, I,
35, 37; françaises en 1645,
II, 339. Occupation de cette
place préconisée par Mazarin,
I, 259, 272, 274.
Heidenfeld ou Marktheidenfeld
(36), I, 118; II, 348.
Heidenheim in Wiirttemberg
(162), II, 343, 349.
Heidesheim (257), II, 336.
Heidfeld, II, 348.
Heilbronn (179), I, 325, 327,
331, 334; base d'opérations
éventuelle pour l'ennemi, I,
97; cédé à Louis XIV par le
traité dTJlm, I, 101. Fortifi-
cations, I, 91. Mouvements
de troupes aux environs en
1645, I, 41, 55, 70, 73, 74.
Occupation de cette place
préconisée par Mazarin, I,
258, 272, 274. Retraite de la
garnison de Philipsbourg en
1644, I, 30. Séjours de Tu-
renne, I, 114, 329; II, 337,
339, 344-346, 352. Siège pro-
jeté en 1646, I, 85, 304.
Held (Sébastian), officier du
régiment de Schutz, I, 365.
Heldevir ou Hildevir, de Franc-
fort, II, 293, 294.
Hemery, II, 83.
Hennin (Alexandre-Hippolyte-
Balthazar de Bournonville,
comte d'), II, 35.
Henry, rittmestre weimarien,
I, 354.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
41 ô
Hénuin, comm. d'Audruicq et
de Saint-Folquin (Pas-de-
Calais), II, 93.
Heppenheim (267), I, 54.
Uequencourt : voy. Esquan-
court.
Herbouville, régiment d'infan-
terie, II, 206, 232, 277.
Herbsthausen {112), I, 47.
Hérissart (Somme, cant. d'A-
cheux), II, 363.
Herrenthierbach (15k), II, 349.
Hersfeld [89], I, 53.
Herwarth (Barthélémy), I, 262.
Hesdin (Pas-de-Calais, ch.-l.
de cant.), II, 236, 237. Gar-
nison, II, 3, 211, 232. Rébel-
lion, II, 104, 105, 107-109,
113, 116. Régiments station-
nés devant cette place, II,
145, 146, 159.
Hesse, landgraviat, I, 31, 52,
82, 119. Armée : opérations
en 1645, I, 51-54, 56, 65-67;
en 1646, I, 82, 83, 119, 257.
Landgrave : voy. Amelie-
Éiisabeth. Mouvements de
troupes aux frontières : en
1645, 1,43, 49, 50, 52; en 1646,
I, 79-81,83, 90. 279, 288.
Heubach, II, 347. '
Hildevir ou Heldevir de Franc-
fort, I, 293, 294.
Hirson (Aisne, ch.-l. de cant.),
II, 354.
Hocquincourt : gardes, II, 279 ;
gendarmes et chevau-légers,
II, 278.
Hocquincourt (Charles de Mon-
chv, marquis d'), maréchal de
France, U, 120,212,219; tué
devant Dunkerque au service
de l'Espagne, II, 119. Gouver-
nement, I, 192;II, 199. Rap-
ports : avec Condé, II, 265;
avec Le Tellier, II, 249, 259;
avec Mazarin, I, 133; avec
Turenne, I, 303, 308, 309; II,
182, 186, 198, 227. Rapports
tendus avec la Cour, II, 38-
40, 104, 220, 241, 243, 256.
Services : en 1646-1647, I,
100, 312, 320-322; en 1650,
I, 147, 148; II, 354 ; en 1652,
I, 178, 179, 181-183, 185,
188-190; en 1654, II, 12-15,
17, 19,21, 257,262,263,269,
270, 272-274, 276, 278-281.
Troupes, I, 177, 192; II,
206. — Sa femme : voy. Étam-
pes (Eléonore d').
Hocquincourt (Dominique de
Monchy, dit le chevalier d').
Son régiment de cavalerie,
II, 279.
Hocquincourt (Georges de Mon-
chy, marquis d'), II, 40, 41,
79, 120, 240, 241, 256.
Hœchst {1U3), I, 104; II, 344,
345, 347.
Hœllenbach (167), I, 57 ; II, 339.
Hoenwiel : voy. Hohentwiel.
Hoeuchst : voy. Hœchst.
Hœuft (Jeau), I, 293, 294.
Hofkirken (de), sans doute pour
Hofkirchen, habitant de Ma-
yence, I, 303.
Hohenburg, près Wasserburg,
II, 351.
Hohenlohe, comté qui occupait
la partie septentrionale du
royaume actuel de Wurtem-
bers I 71 73.
Hohentwiel (189), I, 8.
Hohenweiier : corr. Hohen-
twiel.
Hollande, I, 29 (digue de fas-
cines qui n'était pas couverte
comme en Hollande). États, I,
82, 83; politique extérieure,
I, 268, 269, 273. Séjours : de
M'"^ de Longupville, I, 143;
de Turenne, I, 134; II, 353.
Holzheim bel Dillingen (60), II,
343.
Holzheim bei Neu-Uim (71), II,
343.
Hondschoote (Nord, ch.-l. de
cant.), II, 113.
Honrod (Jean), otïicier du régi-
ment de Schutz, I, 365.
Honscot : voy. Hondschoote.
Honsruc, Hontsruc : voy. Huns-
riick (le).
416
MÉMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
Hornebourg, II, 349.
Hornu (Belgique, Hainaut,cant.
de Boussu), II, 368.
HoudaiQ (Pas-de-Calais, ch.-l.
de cant.), II, 61-64, 372.
Houdancourt : voy. La Motte-
Houdancourt.
Houlm : voy. Ulm.
Housset (Aisne, cant. de Sains),
II, 38.
Housset, trésorier des parties
casuelles, II, 227.
Hoymille (Nord) : voy. Beentis-
Meulen, Maison-Blanciie (la).
Hûfingen [235], I, 8, 9.
Humières, régiment de cavale-
rie, II, 277.
Humières (Louis de Crevant,
marquis d'), II, 173. Services :
en 1657, II, 87, 89; en 1658,
devant Dunkerque, II, 118,
124, 129; devant Audenarde,
II, 150; sur la Lys, II, 155,
156; devant Ypres, II, 163.
Hunsriick (le), région monta-
gneuse comprise entre le
Rhin, la Moselle, la Sarre et
la Nahe, I, 37, 77.
Hurault (Jeanne) de l'Hôpital,
femme de Jean de Choisy,
II, 137.
Hurault (Marguerite) de Che-
verny, femme de Charles,
marquis d'Aumont, I, 34.
Huxelles, régiment d'infanterie,
I, 179, 189, 190; 11,278.
Huxelles, régiment de cavale-
rie, II, 278.
Huxelles (Louis-Chalon du Blé,
marquis d'). Services : en
1653,1, 247; en 1654, II, 278;
en 1656, II, 45,46; en 1657,
II, 99; en 1658, II, 144.
Huy (Belgique, prov. de Liège,
ch.-l. d'arr.), I, 164, 165.
Ilbenstadt (244), I, 84, 85.
Ile-de-France, régiment d'in-
fanterie, U, 205, 277.
Ile-Saint-Denis (!') (Seine, cant.
de Saint-Denis), I, 202, 203.
Illun : voy. Dillon.
Impériaux. Opérations : en
1645, I, 39, 40, 66,71,73-76;
en 1646, I, 79, 81, 83, 86,
97-99,101,260,277,280,281,
285, 287, 294, 298; en 1648,
I, 121, 123, 125, 128.
Jmpsingen, peut-être Ingelfin-
gen (168), I, 44.
Inchy (Pas-de-Calais, cant. de
Marquion), II, 5, 206, 207,
214, 364, 371.
Ingelfingen {168} : voy. Impsin-
gen.
Ingelheim, II, 347 : il s'agit,
soitdeNieder-Ingelheim, soit
d'Ober-Ingelheim.
Ingolstadt {16), I, 72, 120, 126,
127; II, 350, 351.
Inn (1'), affluent du Danube, I,
127, 128; II, 351.
Innsbruck (Autriche- Hongrie,
Tirol), II, 44.
lorc : voy. York.
Iphofen (29), II, 349.
Jpre : voy. Ypres.
Irlandais, I, 322; au service de
l'Espagne, H, 109, 179, 187,
188, 197, 251, 252; au service
de la France, II, 69 (officiers
ayant des intelligences avec
l'ennemi), 278. Tentatives
pour débaucher les premiers,
II, 208, 221, 233, 234, 247.
Isar (1'), afûuent du Danube, I,
127, 128; 11,350.
Iseghem (Belgique, Flandre occ,
cant. d'Ingelmunster), II, 172,
382
Isle (/') : voy. Lille.
Isle-Adam (F) (Seine-et-Oise,
ch.-l. de cant.), I, 190.
Islebonne (V) : voy. Lillebonne.
Issel, II, 383.
Issoudun (Indre, ch.-l. d'arr.),
I, 175.
Italiens, II, 227, 267, 268.
Itteville (Seine-et-Oise, cant. de
la Ferté-Alais), II, 358.
Ivoy, auj. Carignan (Ardennes,
ch.-l. de cant.), II, 354.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
417
Jacquier, munitionnaire géné-
ral, II, 99, 209, 219, 237.
Jagst (la), rivière, I, 56.
Jankau ( Autriche - Hongrie ,
Bohême), I, 40.
Jargeau (Loiret, ch.-l. de cant.),
I, 179, 180, 182.
Jarzé (René du Plessis de la
Roche-Picmer, marquis de),
I, 139.
Jean-Georges, électeur de Saxe,
I, 256-257.
Jeumont (Nord, cant. de Mau-
beugel, II, 29, 368.
Joignv (Yonne, cli.-l. d'arr.), I,
186; II, 169.
Joigny (de) : voy. Bellebrune.
Joly (Guy), I, 232.
Josephsberg (le), montagne voi-
sine de Fribourg-en-Brisgau,
I, 17.
Joyeuse, régiment de cavalerie,
il, 279.
Joyeuse (Charles-François de) :
voy. Grand pré.
Joyeuse (Louis de Lorraine-
Guise, duc de), colonel géné-
ral delà cavalerie, II, 12, 13.
Juan (don) d'Autriche. Gara-
pagnes : de 1656, II, 44, 48,
51,53, 63, 65; de 1657,11,78,
84; de 1658, II, 113,120, 121,
124-126. 129, 134, 138, 141,
154, 164, 166-169, 171.
Juliers (iiO), 1, 164. Pays, II, 71 .
Jungbaum, colonel, I, 257.
K
Kaiserslautern (46), I, 34.
Kamberg {106), I, 81.
Kanowski, régiment de cavale-
rie, I, 30, 44.
Kanowski ( Frédéric - Louis ),
gouverneur de Fribourg-en-
Brisgau, I, 12.
Kassel : voy. Gassel.
Kastellaun '(i20), I, 37, 38, 77;
II, 340.
Kehl (231), I, 345; II, 345.
II
Kerserloutre : voy. Kaiserslau-
tern.
Kempen {126], I, 257.
Kerkhove (Belgique, Flandre
occ, cant. d'Avelghem), II,
146, 381.
Kinzig (la), affluent du Mein, I,
88, 89, 90.
Kinsig (la), aflluent du Rhin, I,
348.
Kircbberg an der Jagst (145)^
I, 44.
Kirch-Gœns {239) : voy. Goize.
Kirchhain (90), II, 53, 54, 83.
Kirchhofen (202), II, 335.
Kirrlach (2i7), II, 340.
Kislac, II, 340.
Kisslau, château à Mingolsheim,
II, 340.
Klein-Heubach (38), II, 347.
Knaudenheim, sur le Rhin, à
4 kil. en amont de Germers-
heim, mais sur la rive droite,
donc en territoire badois, 1, 29.
Knocke, comm. de Merckem et
de Reninghe (Belgique), II,
134, 135, 143, 380.
Kœnigshofen in Baden (229), I,
114; II, 346.
Kœnigsmarck ( Hans - Chris-
tophe de), feld- maréchal de
l'armée suédoise. Services :
en 1645, I, 51, 52, 54, 56,
257; II, 338; en 1646, I, 87,
265,283, 297; en 1647, 1,114-
115; en 1648, I, 122, 129.
Korneuburg (Basse-Autriche),
I, 85.
Krailsheim (165), I, 44.
Krainfeld (25.3), I, 53; II, 338.
Kraiter (Georg.), rittmestre du
régiment de Schutz, I, 365.
Kraulheim [22ô], I, 44.
Kreglingen (i73), I, 45 ; II, 349.
Kremer (Gerhard) : voy. Mer-
cator.
Kreuznach {113), I, 32, 38, 39;
II, 337.
Kriesbach {169) : voy. Curtzel-
bahc.
Krosigk, conseiller de la land-
grave de Hesse, I, 51, 52.
27
418
MEMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE.
Krozingen (203), I, 12; II, 335.
Kûntzig : voy. Kinzig.
Kuppenheim (195), I, 110, 328,
346, 348 ; II, 346.
La Barge ou la Borge, gentil-
homme de Turenne, I, 23;
lieutenant de ses gardes, I,
142; capitaine de ses gardes,
I, 158.
La Berge (le s'" de), envoyé par
M™8 de Longueville auprès de
Turenne, I, 164.
La Boulaye (Maximilien-Escha-
lard, marquis de), I, 209.
Labroye (Pas-de-Calais, cant.
de Hesdin), II, 379.
Labuissière (Pas-de-Calais,
cant. de Huudain), II, 61, 62,
372.
Labuissière (Belgique, Hainaut,
cant. de Merbes-le-Chàteau),
II, 78.
La Cardonnière (Baltazar de),
maréchal de camp, n, 200, 271
La Croizette (M. de), II, 258.
La Gueva (Don Antonio de),
général e.^pagnol, II, 149.
Ladenburg [221], I, 55; II, 338.
La Faye : voy. Mauvilly.
La Ferté : gendarmes, II, 278.
La Ferté régiment de dragons,
II, 155.
La Ferté, régiment d'infanterie,
II, 278.
La Ferté (Henri de Seuneterre,
marquis de ) , maréchal de
France, en 1651, gouverneur
de Lorraine, I, 5, 40. Servi-
ces : en 1646, 1, 268, 269, 309;
enl651,I,141,153;enl652,I.
202, 203, 205, 209, 214, 220,
225, 228; en 1653, I, 234,
236, 237, 238, 243, 244, 247 ;
en 1654, II, 4-7, 11, 12,
14-19, 21, 177, 178, 180-182,
484, 185, 189, 191-194, 199,
203, 204, 206, 213-215,
218, 222-227, 229-234, 236,
238-240, 242, 243, 248, 254,
255, 257, 259, 262-268, 270,
271, 273, 276,277, 280, 281;
on 1655, II, 25-27, 28, 30,
33-35, 38; en 1656, II, 43,
45,49-52,54,55, 57; en 1657,
II, 71, 72, 76-78, 82; en 1658,
II, 125, 139, 140, 144-146,
148, 162.
La Feuillade, régiment d'infan-
terie, II, 18, 276,277.
La P^euillée, régiment de cava-
lerie, II, 279.
La Gardie (Magnus - Gabriel,
comte de), I, 261.
Lagny (Seine-et-Marne, ch.-l.
de cant.), I, 201, 209, 213,
214; II, 358, 359.
La Guette, II, 209, 213, 236,
251.
La Guillotière (Michel d'Aits
de), maréchal de camp, II, 28.
La Guionnière (le s"" de), ancien
maréchal des logis des che-
vau-légers de Mazarin, II,
183.
Lahn (la), affluent du Rhin, I,
90, 279, 302.
Laiguy (Aisne, cant. de Ver-
vinsl, I, 232.
Lairé, régiment de cavalerie, II,
279.
Lallier (René) : voy. Saint-
Lieu.
La Luzerne, régiment de cava-
lerie, II, 279.
La Meilleraye , régiment de
cavalerie, II, 212, 278.
La Meilleraye (Charles de la
Porte, marquis de), maréchal
de France, 1,263, 309; 11,213,
236, 251, 265.
Lameth : voy. Bussy-Lameth.
Lameth, régiment de cavalerie,
II, 278.
Lameth (François, baron de),
I, 4, 300, m, 314.
La Motte -Houdancourt (Phi-
lippe, comte de), II, 219,255.
La Moussoie (François-Goyon
de Matignon, baron de Nogent,
dit), I, 141.
Landau an der Isar (3), I, 128.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
419
Landau in der Pfalz (47), I, 50,
76. Séjours deTurenne, I, 75;
II, 336, 340, 348. Siège et
prise, I, 33-34.
Landrecies (Nord, ch.-l. de
cant.), II, 2, 37, 55, 57, 67,
77, 369, 375. Siège et prise,
II, 24-29, 367.
Landsberg am Lech (i7), II,
97-100, 129, 311; II, 352.
Landshut in Bayern (4), II, 351.
Laneuville-sur-Meuse (Meuse,
cant. de Stenay), II, 181.
Langenau ia Wûrttemberg
[152), II, 350.
Langenburg (153), I, 44.
Langen-Denzlingen: voy. Denz-
lingen.
Lang-Gœns (2i7) : voy. Goize.
Languedoc-Orléans, régiment
d'infanterie, I, 190.
Laon (Aisne). Concentration
dans le voisinage de troupes :
espagnoles, I, 219, 225; fran-
çaises, II, 25. Garnison, I,
220. Séjours : de la Cour, II,
27 ; de Mazarin, IL, 233 ; de
Turenne, II, 362. 367, 369,
370. Situation vulnérable, I,
235.
Laone : voy. Lahn (la).
La Porte (Armand-Charles de),
grand-maitre de l'artillerie,
fils du maréchal de ia Meille-
raye, II, 213, 251.
La Porte (Charles de) : voy. La
Meilleraye.
Largny^ I, 232.
La Rivière (Louis Barbier, abbé
de), I, 138.
Laroche ( Belgique , Luxem-
bourg, ch.-l. de cant.), 1, 165 ;
II, 355.
La Rochefoucauld (Gharles-
Hilaire, chevalier de), I, 141.
La Rochefoucauld ( Frédéric-
Charles de) : voy. Roye.
La Roche-Picmer (de) : voy.
Jarzé.
La Roque- Saint-Ghamarand,
régiment de cavalerie, II. 278.
La Sebe, II, 338.
La Suse (Gaspard de Cham-
pagne, comte de la), II, 64,
65, 125, 253.
La Torre (Don Juan de), gou-
verneur de Mardick, II, 95.
La Tour (Charlotte de), sœur
de Turenne, I, 4, 8, 39, 68,
73, 78, 90, 61, 117, 247, 307.
L'Aubépine (de) : voy. Chàteau-
neuf, Verderonne.
Laubergat, commandant à Lau-
ingen, I, 312.
Laufenburg (Suisse, Argovie,
ch.-l. de district), II, 332.
Lauingen (61), I, 97, 98, 121.
Occupation française, I, 91,
96 (fortifications'), 122, 312.
Séjours de Turenne, I, 92;
II, 343, 350.
Lavaqiieresse (Aisne, cant. de
Guise), II, 372.
Lavau iM. de), major de Beau-
vau, I, 157, 159.
La Vieuville, régiment de cava-
lerie, II, 279.
La Villette, régiment de cava-
lerie, II, 277.
Lawing, Lawingen : voy. Lau-
ingen.
Le Breton, capitaine au régi-
ment de Sainte-Maure, II,
235.
Lech (le), affluent du Danube,
I, 127. Opérations militaires
vers cette rivière : en 1646, 1,
91, 94, 98, 99; en 1648, I,
126, 127, 129, 130; II, 350,
352.
Lechenich (i25), I, 82; II, 342.
Lécluse (Nord, cant. d'Arleux),
II, 6, 177.
Lede (Guillaume Bete, marquis
de), II, 113,130.
Lédin, II, 75.
Leec : voy. Lech (le).
Leide : voy. Lede.
Leipzig (i46), I, 56, 250, 253.
Le Loup (Claude) : voy. Belle-
nave.
Le Nain, ingénieur, II, 229.
Lenet (Pierre), II, 34.
Lens (Pas-de-Calais, ch.-l. de
420
MEMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE.
cant.). Mouvements de trou-
pes : en 1654, II, 8, 189,218,
221, 222, 225; en 1656, II,
61, 63; en 1658, II, 139.
Séjours de Turenne, II, 60,
371 376.
Leonberg (180), I, 45.
Léopold, archiduc d'Autriche.
Campagnes : de 1645, I, 56,
72, 75; de 1646, 1,82,84, 87,
97, 99; de 1650, I, 146, 148,
153, 162; de 1653, I, 246; de
1654, II, 19,25,26,223,232,
261, 273, 276, 281. Négocia-
tions : avec Turenne en 1650,
I, 143, 144; II, 354; avec la
France en 1651, 1, 134, 166,
168.
Le Roy, II, 217.
Leschelle (Aisne, cant. du Nou-
vion), II, 367.
Leschelle (M. de), sergent de
bataille de l'armée du duc
d'Enghien, I, 17, 19, 22.
Lesdain (Nord, cant. de Mar-
coing), II, 76, 374.
Lesdiguières (Philippe-Emma-
nuel, duc de), I, 224.
Lesquielle- Saint - Germain
(Aisne, cant. de Guise), II,
25, 367.
Létancourt (le s'' de) ou Lettan-
court, lieutenant de l'artille-
rie, II, 280.
Le Tellier (Michel), secrétaire
d'État au département de la
Guerre, I, 148, 261, 313; II,
105, 272. Chiffres en sa posses-
sion, II, 101, 268. Correspon-
dance avec Guy de Bar, II, 1 89;
avec Brachet, II, 216; avec
Bridieu, II, 179, 193; avec
Coligny, II, 69; avec le duc
d'Elbeuf, 1,226; II, 180,203;
avec Guébriant, I, 3 ; avec La
Ferté, I, 225; H, 4, 191,199;
avecMazarin, I, 160,161,225,
229,232;II, 12, 207-214, 217-
220, 225-243, 245-261; avec
Turenne, I, 3, 103, 179, 185,
213, 215,251, 278, 289, 324;
II, 10, 243-245. Déplace-
ments, 1,211; II, 5, 215,364.
Lettancourt ; voy. Létancourt.
Leuze (Belgique, Hainaut, ch.-l.
de cant.), II, 368.
Lévis - Ventadour ( Franç<)is -
Christophe de) : voy. Dam-
ville.
L'Hôpital (Jeanne Hurault de),
femme de Jean de Choisv, II,
137.
Lich (252), I, 287.
Liège (Belgique). Pavs, I, 143,
163, 164.
Liesse : voy. Notre-Dame-de-
Liesse.
Ligne (Glaude-Lamoral, prince
de). Campagnes : de 1654, II,
175-177, 185, 187; de 1658,
II, 120, 141, 143, 154, 156,
157, 160, 163.
Lignières : voy. Linières.
Ligniville (Philippe-Emmanuel,
comte de), I, 152, 158, 200;
II, 175-177.
Ligny-en-Barrois (Meuse, ch.-l.
de cant.), I, 164, 228, 229;
II, 360.
Lille (Nord), II, 8, 78, 142, 156,
224, 225.
Lillebonne (François-Marie de
Lorraine, comte de), lieute-
nant général. Services : en
1654,11, 9, 18, 206,251,258,
277; en 1656, II, 82; en
1658, II, 170, 173.
Lillers (Pas-de-Calais, ch.-l. de
cant.), II, 85, 226, 231, 236,
250, 257.
Limburg (i04), I, 90, 279.
Limeil-Brévannes (Seine -et -
Oise, cant. de Boissy-Saint-
Léger), I, 199.
Limours (Seine-et-Oise, ch.-l.
de cant.), I, 223; II, 356.
Limousin, régiment d'infante-
rie, II, 259, 278.
Linan, compagnie du régiment
Mestre-de-camp, II, 220.
Lindau im Bodensee (65), I,
100.
Linenfels, rittmestre weima-
rien, I, 349.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
421
Linières (François des Essars,
s»" de), gouverneur de Saint-
Quentin, II, 229.
Lippï^ladt (138), I, 83; II, 342.
Lis : voy. Lys (la).
Lixheim (Lorraine, cant. de
Phalsbourg), II, 346.
Loches (Indre-et-Loire, cli.-L
d'arr.), I, 176.
Lockhart (Guillaume), ambas-
sadeur d'Angleterre, II, 96,
99, 100, 112, 124, 146.
Lohr am Main (55), II, 348.
Loire (la), fleuve, I, 177, 179-
181, 185, 191.
Lollar (24S), I, 84.
Loménie (Henri-Auguste de) :
vov. Brienne.
Londres, II, 39.
Longboyau , nom du plateau
qui s'étend entre Seine et
Bièvre, I, 216.
Longpville (Meuse, cant. de
Bar-le-Duc), I, 229; II, 360.
Longjunieau (Seine- et -Oise,
ch.-l. de cant.), H, 369.
Longpré (M. de), blessé à Jar-
geau, I, 180.
Longpré (M. de). Services en
1651, II, 205.
Longueville : gendarmes et che-
vau-légers, II, 258.
Longueville, régiment d'infan-
terie, II, 211.^
Longueville (hôtel de), à Paris,
I, 169, 170.
Longueville (Henri d'Orléans,
duc de), I, 131,138,164,251,
285, 367.
Longueville (Anne -Geneviève
de Bourbon, duchesse de), I,
164, 170, 171, 173; II, 106
{dévotion si grande que cela
lui empêchait de se mêler d'au-
cune cabale). Correspondance
avec Gondé, L 165. Séjours:
en Allemagne, I, 83, 285; II,
342; à Montrond, I, 175; à
Stenav,L 143, 144, 161, 162,
166-168.
Loo (Belgique, Flandre occ),
cant. de Haringhe), II, 380.
Looberghe (Nord, cant. de Bour-
bourg), II, 91, 377.
Lopis (François de) : voy. Mon-
devergue.
Lorch in Wiirttemberg (i77),
II, 349.
Lormont (M. de), I, 308.
Lorraine. Duc : voy. GharlesI'V.
Frontières, I, 229. Gens de
guerre au service : du duc
Charles IV en 1644, 1, 38, 39;
de l'Espagne en 1650, I, 150-
153, 155-157; en 1652, 1,207;
en 1653, I, 245, 246; en 1654,
II, 2, 19, 184, 187, 188, 195,
221, 265; de la France, en
1654, II, 199, 201, 204. 205,
232-233,279; en 1656,11,43,
46, 48, 50, 51, 54; en 1658,
II, 124, 139, 173. Gouver-
neur : voy. La Ferté. Mouve-
ments de troupes, 1, 141, 311,
326, 328, 367; II, 60. Quar-
tiers d'hiver : de 1643-1644,
1,4; de 1644-1645, I, 37, 39;
de 1645-1646, I, 78; de 1647-
1648, I, 118. Séjours : de
Turenne, I, 5; de d'Hoquin-
court, I, 322.
Lorraine, régiment, II, 278.
Lorraine (de) : voy. Elbeuf,
Guise, Lillebonne.
Lorraine (Charlotte-Marie de),
dite Mi'« de Chevreuse, 1, 170.
Lorraine (François de), II, 273.
Loudun (Vienne, ch.-l. d'arr.),
II, 356.
Louis XIV, 1,169; II, 103, 107,
213. Chevaux, I, 193. Con-
fiance à l'égard de Mazarin,
1,210, 211, 232; n, 42. Dépla-
cements : en 1646, I, 308; en
1649, I, 131 ; en 1650, I, 136,
149;enl652,I, 176, 180, 186,
201, 206, 222, 223; H, 359;
en 1653, I, 236; en 1654, II,
1 (sacre à Reims), 5, 21 ; en
1655,11, 27, 29 (marche dans
le pays ennemi), 30, 33, 36,
37, 41, .368; en 1656, II, 43,
67, 68, 373; en 1657, II, 71,
76, 79, 81; en 1658, II, 105,
A90
MEMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
106, 108, 109, 414, 129, 130,
140, 144, 145, 168, 172-
174; projeté, I, 207, 208.
Maladie à Calais en 1658, 1,
131, 132, 136-139. Mariage
projeté avec Marguerite de
Savoie, II, 169. Minorité, I,
78, 173. — Cf. Cour lia), Roi
(le).
Louppy - le - Château ( Meuse,
cant. de Vaubecourt), I, 229.
Louvigny, régiment de cavale-
rie ennemi, II, 155.
Louvigny (le s"- de), II, 239.
Louvre (le), à Paris, 1, 170, 222,
223, 225.
Louvres (Seine-et-Oise, cant. de
Luzarches), I, 225; II, 24,
359.
Lunéville (Meurthe-et-Moselle,
ch.-l. d'arr.), II, 346.
Luther (Martin), I, 258.
Lùtzelstein : voy. Petite-Pierre
(la).
Luxembourg (grand-duché de
Luxembourg), I, 81.
Luxembourg, pays, I, 30, 76,
77, 228, 233. Mouvements
exécutés ou projetés : de
troupes espagnoles, I, 150,
160, 161, 226, 234; II, 2, 80,
125, 142 ; de troupes fran-
çaises, I, 115, 267, 269, 274,
311, 322, 326, 329, 344, 345,
363, 366, 368; II, 60,71, 73,
76, 346.
Luxembourg (armées de) : es-
pagnole, I, 233, 234 ; fran-
çaise, II, 273.
Luxembourg (le), à Paris, I,
222.
Luxeuil (Haute-Saône, ch.-l. de
cant.), I, 5 ; II, 333.
Luzarches (Seine-et-Oise, ch.-l.
de cant.), II, 378.
Luzoir (Aisne, cant. de la Ca-
pelle), II, 82, 375, 376.
Lyon (Rhône), I, 207, 208.
Séjour de Louis XIV en
1658, II, 168, 169, 172-174.
Lys (la). Opérations militaires
vers cette rivière : en 1654,
II, 196; en 1656, II, 59; en
16.57, II, 71, 78, 83, 88, 91,
377; en 1658, II, 109, 142,
144, 147, 148, 152-154, 156,
158-161, 164, 165, 172, 379,
381.
M
Màcon (Saône-et-Loire), II, 169.
Maçon (Belgique, Hainaut,cant.
de Ghimai), II, 80.
Madaillan (Philippe, comte de),
II, 150.
Mademoiselle : voy. Montpen-
sier.
Magny ( Lorraine , cant. de
Verny), I, 54.
Maillé (Armand de) : voy,
Brezé.
Main : voy. Mein (le).
Mainz {259). Voy. Mayence.
Maipas : voy. Mépas.
Maison - Blanche ( la ) ( Nord,
comm. de Hoyraille), II, 110.
Malesherbes (Loiret, ch.-l. de
cant.), I, 187.
Malissolles (le s'' dei, comman-
dant à Château-Porcien, I,
152.
Malzy (Aisne, cant. de Guise),
II, 375.
Manancourt (Somme, cant. de
Combles), I, 242, 243.
Mancini, régiment de cavalerie,
II, 279.
Mancini (Philippe- Julien), ne-
veu de Mazarin, I, 223.
iManguin, I, 116.
Manicamp (de), II, 241.
Mannay ( Charles de ) ; voy.
Camps.
Mannheim (220), I, 35, 36, 37;
II, 336.
Manquez (Christophe), gouver-
neur de Gravelines, II, 144.
Mantes (Seine-et-Oise, ch.-l,
d'arr.), I, 218, 220, 359.
Marbach [182), I, 41.
Marca (Pierre de), archevêque
de Toulouse, II, 212.
Marche (Belgique, Luxembourg,
TABLE ALPHABÉTIQUE.
423
ch.-l. d'arr), I, 143, 144,354,
355.
Marche (la), province, I, 232.
Marchin {Jean-Gaspard-Ferdi-
nand, comte de) ou Marsin,
II, 51, 54, 78, 80, 125, 142,
143.
Marcoing (Nord, ch.-l. de cant.),
II, 79.
Marcoussis (Seine-et-Oise, cant.
de Limoursl, I, 148.
Mardick (Nord, cant. de Dun-
kerque), II, 102, 108, 111,
115, 121, 133, 143; assiégé et
pris en 1657, II, 92-100. Sé-
jours : du maréchal d'Aumont,
II, 103, 106; de Louis XIV,
II, 116, 129-131 ; de Turenne,
II, 377, 378.
Margny-aux-CerisPs (Oise, cant.
de'^Lassigny), I, 231; II, 362.
Margraf, otScier du régiment de
Schutz, I, 365.
Margrave, régiment de cavale-
rie. I, 44.
Marguerite de Savoie, II, 169.
Marie-Anne d'Autriche, fille de
l'empereur, I, 306.
Mariendael : voy. Mergentheim
Marine (la), régiment d'infante
rie, II, 278.^
Marines (Seine-et-Oise, ch.-l
de cant.), I, 218.
Marktheidenfeld (36) : voy. Hei
denfeld.
Marie (Aisne, ch.-l. de cant.)
Mouvements de l'armée du
roi dans le voisinage, en 1650
I, 146; en 1653, I, 231. Sé-
jours : du maréchal de la
Ferté, II, 43; de Louis XIV
I, 236; de Turenne, II, 361
363, 370.
Marne (la), rivière, I, 201, 212,
218, 225; II, 358-360.
Maroilles (Nord, cant. de Lan-
drecies), II, 3G7, 369.
Marsin, régiment, I, 57.
Marsin vieux, régiment, I, 30.
Martinozzi (Anne-Marie), prin-
cesse de Conti, II, 265.
Masingen (le marquis dei , mestre
de camp général de l'armée
d'Espagne, I, 149.
Massue (Henri de) : voy. Ruvi-
goy-
Matignon (de) : voy. La Mous-
soie.
Maubeuge (Nord, ch .-1. de cant.) ,
II, 67, 178, 181, 365.
Maugré, gouverneur de Landre-
cies, II, 28.
Mauvaise Ache (la). Mauvais
Esche : voy. Esch-sur-l'Al-
zette.
Mauvilly (Claude de Villiers la
Fave, s»" de), sergent de ba-
taille, I, 22.
Maxe (la) (Lorraine, cant. de
Metz) [mentionnée à tort], I,
115; II, 346.
Maximilien, duc de Bavière, I,
323, 325, 346. Dépit à l'occa-
sion des succès franco-sué-
dois, I, 98. Influence dans les
affaires d'Allemagne, I, 102,
103. Mesures militaires, I,
72, 90, 92, 97, 128, 303, 313.
Neutralité : négociée, I, 81,
256, 258, 260, 267, 272, 307,
3H ; promise par le traité
d'Ulm, I, 100, 101; rompue,
I, 116, 119. Séjour à Munich,
I, 99; qu'il est obligé de
quitter, I, 127, 130.
Mavence (259). I, 38, 79, 250,
251, 253, 278, 303; prise sans
coup férir par le duc d'En-
ghien et occupée, I, 30-33, 35,
36. Garnison française, I, 82,
90, 254. Séjours d°e Turenne,
I, 39, 51, 77,78,117, 118; II,
336, 337, 340-342, 347, 348.
Mayot (Aisne, cant. de la Fère),
L 237; II, 362.
Mazarin (Jules, cardinal), I, 179,
335; II, 105. Appréciations
formuléessurluiparTurenne,
II, 24, 144. Autorité à la
Cour, I, 78, 169, 177, 232;
II, 1, 27, 42, 70. Chevau-
légers, II, 183, 278. Compa-
gnie des gardes, II, 279. Cor-
respondance adressée ou reçue
424
MEMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE
par lui : voy. l'annotation et
les pièces justiâcatives des
deux volumes. Dpplacements :
en 1650, I, 145, 149, {51,
159; en 165Î, I, 229, 231; en
1653, I, 236; en 1654, II, 5;
en 1656, II, 64, 67; en 1657,
II, 71, 78, 79; en 1658, II,
130, 139, 144, 146, 159. Di-
rections militaires, I, 239 ; II,
29. Cf. ci-après ce qui con-
cerne les rapports de Mazarin
avecTurenne. Directions poli-
tiques, I, 100; II, 96, 108.
Exils volontaires, I, 164, 172,
176, 211, 212, 222. Gen-
darmes, II, 103, 141, 205.
Impopularité, I, 207; II, 22,
137. Nouvelles de Flandres,
à lui adressées, II, 101-102.
Rapports : avec Bouillon, II,
80, 132, 200; avec Gondé, I,
135, 137, 138, 170; avec le
marquis d'Hocquincourt, II,
41 ; avec Louis XIV, II, 1 15,
116: avec Monsieur, II, 137;
avec Retz, I, 223-225; avec
Turenne : en 1643, I, 3; en
1645, I, 40; en 1646, I, 82;
en 1649, I, 132, 136; en 1651,
I, 171; en 1652, I, 203, 208;
II, 358; en 1653, I, 233; II.
36! ; en 1654, II, 11, 12. 365-
367; en 1655, II, 23, 25, 33,
38-40; en 1656, II, 42-44, 59,
370; en 1657, II, 71, 81, 82,
374, 375; en 1658, II, 107,
109, 136, 138-140, 145, 166,
168, 173,380, 381. Cl. ci-des-
sus l'indication relative à la
correspondance de Mazarin.
Régiments : voy. Gardinal
Mazarin.
Mazencourt ( Charles - Chris-
tophe de) : voy. Courval.
Meaux (Seine-et-Marne, ch.-l.
d'arr.), 1,201,211, 218; 11,3.
Maille (Henri de Foix, comté
de), II, 125, 128.
Meilleraye (la) (Deux-Sèvres,
comm. de Beaulieu-sous-Par-
thenay), II, 213.
Mein (le), affluent du Rhin, II,
»347. Opérations vers cette
rivière : en 1645, I, 49, 50,
52, 56; en 1646,1,87,88,90,
91, 254, 278, 292, 297, 299,
303; en 1647, I, 114, 118,
119.
Melander (Peter), général de
l'armée de l'empereur, 1, 123,
124, 128, 129.
Melin, régiment de cavalerie,
II, 154, 277.
Mellie : voy. Meille.
Mello (Oise, cant. de Creil), II,
40.
Melsungen (96), II, 345.
Melun (Seine-et-Marne), 1, 186,
187, 201.
Melun, régiment d'infanterie,
5, 10.
Memmingen (66), I, 93, 97, 98,
100, 101.
Mendoza : voy. Garcies.
Menin (Belgique, Flandre occ,
ch.-l. de cant.), I, 309; II,
152, 154, 157-161, 165, 166,
172-174, 381, 382.
Mennecy (Seine-et-Oise, cant.
de Corbeil). Voy. Villeroy.
Mépas, régiment de cavalerie,
I, 115, 324.
Mépas (Charles du Pruvets de),
I, 286, 300, 324
Mercator (Gerhard Kremer, dit),
1,97.
Merckem ( Belgique, Flandre
occ, cant. de Dixmude). Voy.
Knocke.
Mercy (François, baron de),
général de l'armée de Bavière.
Campagnes : de 1644, I, 12,
15, 17,' 19, 23, 25, 35-39; de
1645, 1,41,42,47, 53,57,60,
61, 63, 64.
Mercy (Gaspar de) , général-
major bavarois, I, 8, 21.
Mergentheim (i7i), I, 43, 44,
45, 50, 52, 105; II, 338.
Merville (Nord, ch.-l. de cant.),
II, 91, 196, 377, 379.
Méry-sur-Seine (Aube, ch.-l.
de cant.), I, 176.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
425
Meslin : voy. Melin.
Mesmes (de) : voy. Avaux
(Claude d').
Mesnil-lès-Hurlus (le) (Marne,
cant. de Ville-sur-Tourbe),
II, 355.
Mestre de camp, régiment de
cavalerie, I, 190; II, 220,
278.
Meiz (Lorraine), I, 34, 77, 115,
324. Evêche, I, 37.
Meurs : vov. Mœrs.
Meuse (la)," I, 83, 161. Mouve-
ments de troupes vers ce
fleuve exécutés ou projetés :
en 1650, I, 149, 151-153; en
1652, I, 226, 227; en 1653,1,
223-235, 247; en 1654, II,
178,181; en 1657, II, 71, 73,
77, 78, 81; en 1658, I, 172.
Mézières (Ardennes), II, 77,
375.
Milan (Italie), U, 44.
Milandre : voy. Melander.
Milet ou Millet, envoyé par la
Cour auprès de Turenne, I,
131, 132, 161.
Minaucourt (Marne, cant. de
Ville-sur-Tourbei, I, 231 ; II,
360.
Mingolsheim (211), II, 340.
Mingrickshausen^ II, 340.
Minorque, l'une des îles Balé-
ares (Espagne), II, 44.
Miocourt^ I, 231.
Miraumont (Somme, cant. d'Al-
bert), II, 232, 372.
Mirecourt (Vosges), I, 4.
Mœckmûhl (iSi), I, 57: IL 339.
Mœrs [121), I, 82.
Moinet, commandant à Bâcha-
rach, I, 38.
Moislains (Somme, cant. de
Péronnel, II, 193.
Mole ( Mathieu ) , garde des
sceaux, II, 228.
Molin de Bernant, mestre de
camp commandant à Mont-
médy, II, 80.
Monchy (de) : voy. Hocquin-
court.
Monchy-!e- Preux (Pas-de-Ca-
lais, cant. de Vitrv-en- Ar-
tois), U, 6, 8, 14, '214-216,
224, 245, 269, 364, 365.
Mondejeux : voy. Schulemberg
Jean de).
Mondescourt (Oise, cant. de
Noyon), II, 369.
Mondevergue (François de Lo-
pis de), I, 325, 326, 327.
Mon? (Belgique, Hainaut), II,
25, 68, 78, 181.
Monsieur : voy. Orléans (Gas-
ton, duc d'), Philippe de
France.
Montai (Charles de Montsaul-
nin, comte dei, gouverneur
de Sainte-Menehould, puis de
Rocroi pour le prince de
Condé, I, 247.
Montargis (Loiret, ch.-l. d'arr.),
I, 175, 180, 185, 186.
Montaulieu : voy. Montolieu.
Montausier, régiment d'infan-
terie, I, 10.
Montausier (Charles de Sainte-
Maure, duc de). I, 49; II,
237.
Montant (Philippe de) : voy.
Navailles.
Montbard (Côte-d'Or, ch.-l. de
cant.), U, 169.
Mont-Bernanchon (Pas-de-Ca-
lais, cant. de Lillers), II, 86,
88.
Montcavrel, régiment de cava-
lerie, II, 190, 270.
Montcy-Saint-Pierre (Ardennes,
cant. de Charleville) : voy.
Mont-Olympe.
Monldejeu'iM. de) : voy. Schu-
lemberg (Jean de).
Montdidier (Somme, ch.-l.
d'arr.), I, 192; II, 41, 140.
Monte Argentario (Italie, prov.
de Grosseto, cant. d'Orbe-
tello) : voy. Porto San Ste-
fano.
Montecuccoli (Raymond, comte
de), général de la cavalerie
impériale, I, 123.
Montégu (le chevalier de), gou-
verneur de Rocroy, I, 247.
426
MÉMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE.
Montereau-fa lit- Yonne (Seine-
et-Marne, ch.-l. de cant.), I,
186.
Montgommery, régiment d'in-
fanterie, II, 128.
Mont-1'Evêque (Oise, cant. de
Senlis),I, 218; II, 359.
Montlognon (Oise, cant. de
Nanteui! - le-Haudouin), II,
358.
Montmartre, ancienne com-
mune annexée à Paris, I, 203.
Montraédy (Meuse), II, 82. Gou-
verneur, I, 142. Séjours de
Turenne dans cette place ou
devant, I, 116, 161. 162; II,
78, 347, 355, 375. Siège et
prise par le maréchal de la
Ferté, II, 76, 77, 79-81, 102.
xMont-Olympe (le) (Ardennes,
comm. de Montcv - Saint -
Pierre), I, 83.
Montmorency (de) : voy. Bout-
teville , Ësquancourt, Ro-
becque.
Montolieu (M. de), fait prison-
nier à Mergentlieim, I, 49,
50.
Montolieu (M. de), l'un des
commandants de la cavalerie
de Turenne à Rethel, I, 156,
157.
Montpen«ier : voy. Du Coudrai-
Montpensier.
Montpensier ( Anne - Marie -
Louise d'Orléans , duchesse
de),I,178, 185, 188, 205, 247.
Montquintin, comm. de Dampi-
court (Belgique), I, 116.
Monlreuil-sur-Mer (Pas-de-Ca-
lais, ch.-l. d'arr.),II, 71,109,
140, 378.
Mont- Rond (Cher, comm. de
Saint-Amand), I, 175, 178,
212, 216; II, 213.
Mont-Saint-Eloy ( Pas-de-Calais,
cant. de Vimy), II, 14-17,
176, 183, 184, 187, 196, 222,
263, 269, 270, 273, 274, 276.
Mont-Saint-Quentin, comm.
d'AUaines (Somme), I, 242,
243, 244; II, 200.
Montsaulnin (Charles de) : voy.
Montai.
Moorseeie (Belgique, Flandre
occ, ch.-l. de cant.), II, 382.
Moosburg (i4), II, 351, 352.
Morbecque (Nord, cant. d'Ha-
zebrouck : voy. Motte -au-
Bois (la).
Moret (Antoine du Bec-Crespin,
comte de), II, 104, 136, 141,
142, 257, 258.
Moret-sur-Loing (Seine-et-
Marne, ch.-l. de cant.), I,
186; II, 169, 357.
Morfy (Jean de), mestre de camp
d'un régiment irlandais au
service de l'Espagne, II, 28.
La forme exacte de son nom
était vraisemblablement John
Murphy.
Morgan (Thomas), général-ma-
jor anglais, II, 124, 146.
Mortagne (Nord, cant. de Saint-
Amand-les-Eaux), II, 45.
Mortaigne, lieutenant général,
I, 291.
Moselle (la), I, 115. Opérations
vers cette rivière : en 1644, 1,
37, 38; en 1645, 1,77, 78; en
1646, 1,82; 11,342; en 1647,
I, 117, 311, 313.
Motte-au-Bois (la), comm. de
Morbecque (Nord), II, 85,91,
377.
Mouroux (Seine-et-Marne, cant.
de Coulommiers), I, 212.
Mouzon (Ardennes, ch.-l. de
cant.),1, 161, 235. Séjours de
Tuienne, II, 354, 362, 375.
Siège et prise par les Espa-
gnols en 1650, I, 149-153.
Siège et prise par Turenne
en 1653, I, 246, 248.
Movilliers {M. de) : voy. Mau-
villy.
Moy (Aisne, ch.-l. de cant.),
II, 38, 367, 369.
Moy (Charles de) : voy. Riber-
pré.
Mùhldorf m, I, 127, 128; II,
351.
Mùhlhausen {137), I, 114.
TABLE ALPHABETIQUE.
427
Muldorf : vov. Mùhldorf.
MùDchhausen (95), II, 343.
Munich {20), 1, 119, 304. Opé-
ration? aux environs : en 1646,
1,98, 99;enl647, 1,126,127,
1-29.
Munster (i43), I, 83, 293. Négo-
dations en vue de la pai.x, I,
100, 130, 255, 258-260, 267,
276, 279, 281, 287, 311; cf.
Plénipotentiaires.
Murphy (John) : voy. Morfy
(Jean de).
Muskerry, régiment irlandais
d'infanterie, II, 278.
N
Nagu (Roger de) : voy. "Va-
rennes.
Namur (Belgique), I, 163; II,
68, 187, 355.
Nancy (Meurthe-et-Moselle), I,
2, 228; II, 341.
Nantes (Loire-Inférieure), II,
213.
Nanteuil, régiment de cavale-
rie, II, 279.
Naper, régiment irlandais d'in-
fanterie, II, 278.
Napoléon I", I, 67.
Nassau, comté, I, 79.
Nassau^ I, 179.
Nassau (Elisabeth de), mère de
Turenne, I, 3.
Navailles (Philippe de Montaut
de Bénac, duc dei, I, 60. Ser-
vices : en 1652, I, 182, 189,
192; en 1653, 1, 247 ; en 1654,
II, 190-192, 197, 198, 200,
205, 208, 224, 230, 279; en
1656, II, 48, 54.
Neckar (le), affluent du Rhin.
Mouvements de troupes vers
cette rivière : en 1645, I, 41,
55, 70, 73-75; II, 339, 340;
en 1646,1,327,333,334,347.
Nemours ( Seine-et-Marne, ch .-1.
de cant.), I, 175.
Nemours (Charles-Amédée de
Savoie, duc de), I. 178.
Nesle (Somme), I, 238.
Nettancourt, régiment de cava-
lerie, I, 5.
Nettancourt-Haussonville (Ni-
colas de) : voy. Vaubecourt.
Neubourg : voy. Neuenburg.
Neuburg an d"^er Donau [68). I,
126; II, 350.
Neuenburg in Baden [219), I,
252.
Neufchàtel-sur- Aisne (Aisne,
ch.-l. de cant.), 1, 147; U, 354.
Neufraaison (Ardennes, cant. de
Signy-l'Abbaye), II, 354.
Neufmoulin, comm. de Plailly
(Oise), II, 358.
Neufville [la] : voy. Neuville-
sur-l'Escaut.
Neufville (Nicolas de) : voy.
Villerov.
Neuhof (83), II, 388.
Neumarkt an der Rott [19), II,
351.
Neitport : voy. Nieuport.
Neuss [129), I, 82.
Neustadt an der Haardt (49), II,
348.
Neuve-Église (Belgique, Flandre
occ, cant. de Messines). II,
78, 382.
Neuville-Iès-Dorengt (la) (Aisne,
cant. du Nouvion), II, 354,
366.
Neuville -sur- l'Escaut (Nord,
cant. de Bouchain), II, 31, 83,
376.
Nevers (Nièvre), I, 223.
Nidda (la), afQuent du Mein, I,
85, 86, 87, 89, 90, 296, 297.
Nidder |la), affluent de la Nidda,
I 89 '^96 ^'97
Nieder-'Heimbach [116), U, 347.
Nieder-Ingelheim [258] : voy.
Ingelheim.
Niedernhall [170), I, 44.
Niederschœnenfeld (70), II, 350.
Niederstetten [156] : voy. Stateti.
Nieder- Weimar {92) : voy.Wei-
mar.
Nieder- Weisel [2M), U, 338.
Niederwesel : voy. Wesel.
Niederwissen, II, 338.
Nieukerke, II, 78.
428
MEMOIRES DU MARÉCHAL DE TL RENNE.
Nieuport (Belgique, Flandre
occ, ch.-l. (le cant.i, II, 101,
134, 136, 138, 142, 143, 380,
381.
Ninnoven : voy. Ninove.
Ninove (Belgique, Flandre or.,
ch.-l. de cant.), II, 170, 171,
382.
Nœrdlingen (731, I, 59, 69, 70,
72, 91, 97; II, 339, 344, 349.
Nogent. régiment de cavalerie,
II, 218, 277.
Nogent (de) : voy. La Moussoie.
Nogent (Nicolas Bautru, comte
de), II, 218.
Noircourt (Aisne, cant. de Ro-
zoy-sur-Serre), I, 236, 361.
Nomeny (Meurthe-et-Moselle),
ch.-l. de cant.), I, 2.
Nompar (Antoine) : voy. Puy-
guilhem.
Nonce : voy. Bagni (Nicolas).
Normandie, province, II, 39.
Assemblée de la noblesse, II,
106. Projet, abandonné, de
vovage du Roi en 1652, I,
206-208. Séjour de M'"* de
Longueville, I, 143, 173.
Nortlingen : voy. Nœrdlingen.
Nosl, I, 236; II, 361.
Notre-Dame-de-Liesse (Aisne,
cant. de Sissonne), I, 146; II,
120.
Nouveau (Jérôme de), II, 210.
250.
Nouvion-le-Gomte (Aisne, cant.
de Crécy-sur-Serre), II, 363.
Noyers (Yonne, ch.-l. de cant.),
II, 169.
Noyon (Oise, ch.-l. de cant.),I,
206, 237, 238,240; II, 41,362.
Nuremberg (27|, I, 120, 130.
Nussloch [20^], II, 339.
O
Ober-Diebach (115), II, 342.
Ober-Heimbach {111), II, 347.
Ober-Ingelheim (256), I, 117;
II, 347.
Oberndorf in Schwaben (64),
II, 350.
Obernzeii (7) : voy. Obterzens.
Oberschœnenfeld (57), II, 350.
Oberschonfeld, II, 350.
Obersontheim (i59), II, 349.
Ober-Weimar [93] : voy. Wei-
mar.
Oberwesel [118], I, 77, 78, 81,
82, 279; II, 340, 342.
Obterzens, peut-être Obernzeii
(7), I, 127.
Odenwald, région occupant le
sud du grand-duché de Hesse
et le nord du grand-duché de
Bade, I, 54; II, 345.
Œhm, régiment de cavalerie,
I, 44, 327, 328, 351.
Œhm (Jean-Bernard), colonel
weimarien, I, 337, 340, 355.
Offenbach am Main [269], II,
338.
Offenburg [232], I, 262.
Oggersheim (4S), II, 336.
Oise (l'). Mouvements de troupes
vers cette rivière : en 1652,
I, 201, 208, 218; en 1653, I,
237-239, 245, 362; en 1654,
II, 199; en 1657, II, 82.
Oisonville, régiment de cava-
lerie, I, 44, 50, 286, 300.
Oisy (Aisne, cant. de Wassi-
gny), II, 82.
Ollezy (Aisne, cant. de Saint-
Simon), I, 237.
Omignon (T), ruisseau, II, 192,
193.
Omont : voy. Aumont.
Oppenlieim, II, 349.
Oppenheim (260), I, 31, 33, 117;
II, 337, 348.
Oquincouri : voy. Hocquincourt.
Oracle (!'), correspondant de
Le Tellier, II, 252.
Orange (Henri-Frédéric, prince
d'), 1, 82, 273, 276; 11,285.
Orbetello (Italie, prov. de Gros-
seto, ch.-l. de cant.), I, 276,
290, 307.
Orchies (Nord, ch.-l. de cant.),
II, 45.
Origny-Sainte-Benoîte (Aisne,
cant. de Riberaont),Il, 79, 80.
Orléans (Loiret), 1,148, 178, 188.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
429
Orléans (d') : voy. Longueville,
Montpensier, Rothelin.
Orléans (Gaston, duc d'), I, 149,
166, 281. Attitude à l'égard
de la Cour, 1, 2-20--223. Parti,
I, 175-178, 180, 187, 191.
Rapports : avec Condé, I,
137, 138, 148, 169, 173; avec
le duc de Lorraine, I, 213;
avec Retz, I, 164, 170.
Orville (Pas-de-Calais, cant. de
Pas), II, 3.
Osnabrùck [78), I, 291.
Osoi : voy. Ouzouer-sur-Loire.
Ostende ( Belgique, Flandre
occ, ch.-l. d'arr.), II, 138,
141, 143. Entreprise du ma-
réchal d'Aumont contre cette
place, II, 106, 107, 113, 116.
Ostendorf (iii), II, 342.
Othie : voy. Authie (1').
Oudancour : voy. La Motte-
Houdancourt.
Oudenarde, Oudenaerde : voy.
Audenarde.
Onrchy, II, 45.
Ouzouer-sur-Loire (Loiret, ch.-].
de cant.), I, 182, 183.
Ouzouer-sur-Trézée (Loiret,
cant. de Briare), I, 176.
Oye, II, 82.
Pagenstecher, envoyé de la
landgrave de Hesse, I, 279.
Palaiseau (Seine-et-Oise, ch.-l.
de cant.), I, 190; II, 357.
Palaiseau, régiment de cavale-
rie, II, 279.
Palais-Royal (le), à Paris, II,
131, 164, 169.
Palatinat : voy. Haut-Palati-
nat. Électeur palatin : voy.
Charles-Louis. Prince pala-
tin : voy. Bavière (Philippe
de). Princesse palatine : voy.
Gonzague (Anne de).
Palluau, régiment de cavalerie,
U, 178.
Palluau (Philippe de Clérem-
bault, comte de), I, 26, 178,
179, 212.
Pardo (don Francisco Sanchez),
II, 63.
Parfondeval (Aisne, cant. de
Rozoy-sur-Serre), II, 366.
Parfondru (Aisne, cant. de
Laon), II, 363.
Pargny (Somme, cant. de Nesle),
II, 362.
Paris, I, 50, 117,132, 147, 149,
174, 198, 250, 295, 312; II,
13, 40. 101, 102. 104, 180,
209, 212, 217, 219, 225, 229,
233, 238, 250; voy. Bastille,
Charonne, Condé (hôtel de),
Cours-la-Reine, Groix-du-
Trahoir, Longueville (hôtel
de), Louvre, Luxembourg,
Montmartre , Palais - Royal,
Parlement, Poitou (rue de),
Saint-Antoine, Saint-Denis,
Saint-Jacques, Saint-Martin.
Académie [d'équilation?], I,
312. Arsenal, II, 213, 258.
Courants d'opinion, I, 139,
163, 206, 220, 221 ; II, 23, 24.
Opérations militaires, exécu-
tées, projetées ou escomptées,
ayant Paris pour base ou
pour objectif au moins indi-
rect, I, 146, 148, 186, 187.
195, 200, 203, 204, 208, 209,
213,214, 238; II, 39. Séjours:
de Condé, 1,78,164, 175, 185,
191, 219; de Louis XIV, 1,
131, 136, 137, 222, 223, 236;
U, 21, 24, 41, 68, 140, 145,
168, 169; de l'armée des
Princes, I, 205, 211, 212; de
Turenne, I, 3, 135, 167-170,
225, 232, 233 ; II, 41, 43, 103,
174, 332, 341, 353, 356, 359,
361, 363, 366, 369, 370, 373,
374, 378, 379, 383. Traite de
Rueil, appelé par Turenne
traité de Paris, I, 134.
Paris (M. de), intermédiaire
entre la Cour et Turenne, I,
103, 104, 140, 263, 290, 305,
306, 309, 316, 317, 328.
Parlement de Paris, 1, 134, 219;
430
MEMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
II, 41. Affaires de M. de
Bouillon, I, 176. Arrêt contre
Mazarin. Opposition à l'or-
donnance prescrivant lafrappe
(les lis, II, 23. Remontrances,
I, 164.
Parthes (les), I, 277.
Particelli (Michel), s^ d'Émery,
contrôleur général, I, 78.
Passage : voy. Du Passage.
Passage (le), régiment d'infan-
terie, I, 140, 142.
Passau (5), I, 128.
Pauliac (M. de), II, 250.
Pauvres (Ardennes, cant. de
Machault), II, 355.
Pays-Bas, I, 144. 150,233,235,
273, 369; II, 102.
Pays ln'-rétlitaires de l'Empe-
reur, I, 71, 79, 86, 101, 127,
128.
Pechpeyrou-Gominges (Guil-
laume de) : voy. Guitaut.
PéguilUn : voy. Puyguilhem.
Pelves (Pas-de-Galais, cant. de
Vitry-en-Artois), II, 7.
Père-Lachaise (cimetière du), à
Paris, I, 206.
Perez (don Luis) : voy. Fuen-
saldana.
Pernes-en- Artois (Pas-de-Ga-
lais, cant. de Heuchin), II, 9,
269.
Péronne (Somme, ch.-l. d'arr.),
I, 238; II, 198. Armes en-
voyi'-es dans cette place, II,
199, 204, 205. Mouvements
de troupes dans le voisinage :
en 16.53, I, 241-243, 245; en
1654,11,4,228,232; en 1655,
II, 193. Négociations du ma-
réchal d'IIocquincourt (lieu-
tenant général, I, 192) avec
les Espagnols touchant cette
place, II, 38-41. Séjours : de
Le Tellier, II, 5, 207, 217,
225, 228, 232, 235, 238, 239,
241, 245, 248, 254, 259; de
Louis XIV, II, 11, 20, 249,
256, 273; de Mazarin, 1,164;
II, 15,268,270; de Turenne,
U, 362, 364.
Persan (François de Vaudetar,
marquis de), I, 234; II, 124.
Pertuis (le s' de), II, 129. Il
s'agit peut-être de Guy, comte
de Permis, qui devint maré-
chal de camp en 1677.
Peter (Hanns), lieutenant-colo-
nel du régiment d'CEhm, I,
351. 354.
Petite-Pierre (la), en ail. Liitzel-
stein (Basse- Alsace, ch.-I. de
cant.), I, 316, 330.
Pfaffenhofen an der Ilm (2i),
II, 350.
Pfarrkirchen (6), II, 351.
Pforzheim [215), I, 41 ; II, 346.
Pfullendorf [218], U, 344.
Phalsbourg (Lorraine, ch.-l.
de cant.). Passages detroupes,
I, 2, 115. S-^jour de Turenne,
I, 330,331,337,339, 340; II,
345, 346.
Philippe IV, roi d'Espagne, I,
143, 144, 166, 167. Son fils
Balthazar - Charles - Domi-
nique-Philippe- Victor-Luc, I,
306.
Philippe de France, duc d'An-
jou, I, 308; II, 81, 116, 133,
137, 140. Compagnie, II, 192.
Philipsbourg (216), I, 33, 36, 50,
69, 117;, II, 348; assiégé et
pris par Condé, I, 27-32.
Captivité de Rosen, I, 113,
335. Garnison, I, 112, 254,
278,327, 333. Gouvernement,
I, 34, 253. Mouvements et
séjours de troupes vers cette
place, I, 37, 39, 74, 76, 104,
134, 250, 326. Pont, I, 331.
Séjour de Condé malade, I,
70, 78. Séjours de Turenne :
en 1644, I, 35; II, 335, 336;
en 1645, I, 75; II, 337, 340;
en 1646, II, 341; en 1647, I,
314; II, 345.
Philippeville (Belgique, prov.
de Namur, ch.-l. d'arr.), II,
78.
Phorsain : vov. Pforzheim.
Picardie, I, 102, 144; II, 76,
255. Gouverneur : le duc
TABLE ALPHABÉTIQUE.
431
d'Elbeuf,II, 181. Mouvements
de troupes, I, 227, 235, 247;
II, 80, 104, 249.
Picardie, régiment d'infanterie,
11,18,117,127,183,193, 195,
200, 220, 276, 277.
Piccolomini (Octave), général
impérial, I, 128.
Piémont, II, 217.
Piémont, régiment d'infante-
rie, II, 163, 178, 277.
Piètre, II, 199, 201, 204, 234.
Piailly (Oise, cant. de Senlis) :
voy. Neufmoulin.
Plainville (Oise, cant. de Bre-
teuil), II, 212, 219.
Planitz, lieutenant weimarien,
I, 354.
Plate, rittmestre weimarien, I,
345, 349.
Plénipotentiaires du Roi à
Munster, I, 81, 84, 256, 258,
263, 268, 272, 278, 280, 286-
289, 293, 298, 301, 304. Cf.
Avaux (Claude de Mesmes,
comte d'), Servien (Abel).
Plessis-Praslin, régiment de
cavalerie, II, 277.
Plessis-Praslin, régiment d'in-
fanterie, II, 18,117,178,181,
276, 277.
Podwitz (Henri, comte de), II,
149, 158, 159, 169, 170.
Pohl-Gœns (240) : voy. Goize.
Poilcourt ( Ardennes, cant. d'As-
feld), II, 361.
Poissy (Seine-et-Oise, ch.-l. de
cant.), I, 201.
Poitiers (Vienne), I, 175-177;
II, 356.
Poitou, I, 232.
Poitou (rue de), à Paris, II, 40.
PoUentz, rittmestre weimarien,
I, 337.
Pollinchove (Belgique, Flandre
occ, cant. de Rousbrugge-
Hariughe) : voy. Finteele.
Poméranié, I, 266.
Pomes : voy. Bonames.
Pommerœul ( Belgique , Hai-
naut, cant. de Quevaucamps),
II, 368.
Pomponne (Nicolas de) : voy.
Bellièvre.
Pontarmé (Oise, cant. de Sen-
lis) : voy. Saint-Nicolas.
Pontault (Sébastien de) : voy.
Beaulieu.
Pontavert (Aisne, cant. deNeuf-
chàtel), II, 361.
Pont-Givart, comm. d'Aumé-
nancourt-le-Grandetd'Aumé-
nancourt-le-Petit (Marne), II,
361.
Pontoise (Seine-et-Oise, ch.-l.
d'arr.), I, 202, 208-212, 229,
238; II, 358.
Pont- Sainte- Maxence (Oise,
ch.-l. de cant.), I,'238.
Pont.s-de-Gé (les) (Mame-et-
Loire, ch.-l. de cant.), I, 178.
Pont-sur- Yonne (Yonne, ch.-l.
de cant.), I, 176.
Poperinghe (Belgique, Flandre
occ, ch.-l. de cant.), II, 143.
Port-Louis (Morbihan, ch.-l.
de cant.) : voy. Blavet.
Porto San Stefano, comm. de
Monte Argentario (Italie), I,
290.
Portugal, I, 167, 309.
Poulonnois, colonel de cavaliers
lorrains, II, 195.
Poussart (Anne), duchesse de
RicheUeu, fille du marquis
de Fors, I, 139.
Prague (Bohême), I, 85, 129.
Presles (Seine-et-Marne, cant.
de Tournan), II, 359.
Princes (le parti des), I, 178,
186-188, 193, 195, 200, 203,
207, 210-212, 215, 218.
Princesse palatine : voy, Gon-
za,::;ue (Anne de).
Prisches (Nord, cant. de Lan-
drecies), II, 373.
Proisy (Aisne, cant. de Guise),
II, 366.
Protecteur : voy. Gromwell
(Olivier).
Prouilly (Marne, cant. de Fis-
mes), II, 361.
Prouville (Alexandre de) : voy.
Tracy.
432
MEMOIRES DU MARECHAL DE TURENNE.
Provence, I, 170, 173.
Provins (beine-et-Marne, cli.-l.
d'arr.), I, 213.
Puiuiarest : voy. Paymarais.
Puyguilhem (Antoine Nompar
de Gaumont, marquis de), II,
151.
Puymarais, régiment de cava-
lerie, II, 182, 277.
Q
Quesada Mendoza (don Her-
nando de) : voy. Garcies.
Quesnoy (le) (Nord, ch.-l. de
cant.), II, 46, 50, 53, 56. Ap-
provisionnement, II, 24. Gar-
nison, II, 29. 77. Retraite :
du corps qui assiégeait Va-
lenciennes, II, 54, 55, 57; de
la garnison de Saint-Ghis-
lain, II, 69. Séjours : de
Louis XIV, II, 33, 36, 67,
68; de Turenne, II, 83, 365,
366, 368, 370-372, 376. Si-
tuation avantageuse au point
de vue militaire, II, 21, 22,
25, 37, 43.
Quiévrain (Belgique, Hainaut,
cant. de Dour), II, 365, 368.
Quincy-Ségy (Seine-et-Marne,
cant. de Crécy-en-Brie), I,
218; II, 359.
Quintin (Guy-Aldonce de Dur-
fort, comte de), I, 153, 159.
R
Raab, colonel, II, 279.
Rabenhaupt, gouverneur de
Neuss pour la landgrave de
Hesse, I, 82.
Radovitliers, I, 37.
Ragot.sld : voy. Râkdczy.
Raguenveau, II, 212.
Rain in Schwaben (69), I, 91-
94, 97, 100,126; 11,343,351.
Râkôckzy (Georges de), prince
de Transylvanie, I, 71, 72.
Rambervillers (Vosges, ch.-l.
de cant.), I, 37.
Rambures (Charles, marquis
de), II, 260.
Rampillon (Seine-et-Marne,
cant. de Nangis), I, 213.
Ranlzau (Josias, comte de), ma-
réchal de France, I, 2.
Rastatt (i94), I, 344, 354, 357.
Ratisbonne, en ail. Regensburg
(54), I, 72, 99, 130.
Ratschin , lieutenant - colonel
weimarien, I, 353.
Rauschenherg : voy. Ruischen-
berg.
Ravenberg (de) : voy. Baum-
berg (Gaspard).
Reen : voy. Rain.
Regensburg (54) : voy. Ratis-
bonne.
Reichersberg : voy. Richemont.
Reims (Marne, ch.-l. d'arr.),
I, 235; II, 82, 83, 181, 212.
Sacre de Louis XIV, II, 1.
Séjours : de l'armée du Roi,
I, 146-148; de Mazarin, I,
159, 176, 211.
Reine (de) : corr. Veine (de).
Reine (la) : gendarmes et che-
vau-légers, II, 278, 279.
Reine (la), régiment de cavale-
rie, II, 155, 210, 220, 224,
278.
Reinel : voy. Resnel.
Reinolds : voy. Reynolds.
Remilly[-et- Aillicourt] ( Ar-
dennes, cant. de Raucourt),
II, 362.
Remiremont (Vosges, ch.-l.
d'arr.), I, 4, 7; II, 332-334.
Renchen [191), I, 344, 365, 366.
Re>ie : voy. Kain.
Renel (Gleriadus de Glermont
d'Amboise, marquis de), II,
28, 247.
Reninghe (Belgique, Flandre
occ, cant. cï'Ypres) : voy.
Knocke.
Resnel, régiment de cavalerie,
II, 155.
Relhel ( Ardennes, ch.-l. d'arr.),
assiégé et occupé par les Es-
pagnols en 1650, I, 146, 150-
154; en 1652-1653, I, 225,
TABLE ALPHABÉTIQUE.
433
230, 233; repris par les Fran-
çais, I, 234-236, 248. Bataille
dite de Retbel, I, 159, 160,
167. Mouvements de troupes
aux environs, II, 25, 178, 199,
205. Séjours : de Le Tellier,
II, 212; de Louis XIV, II, 1,
81; de Mazarin, I, 164, 176;
II, 11, 12; de Turenne, II,
354, 355, 357.
Retz (M»" de), I, 223.
Retz (Jean-François-Paul de
Gondi, cardinaf de), coadju-
teur de Paris, I, 137, 164,
170, 223,224; II,.251. Arres-
tation, I, 232. Évasion, II,
265. Séjour à Rome, II, 23.
Retz (Pierre de Gondi, duc de)
et ses filles, I, 224.
Réveillon (le), ruisseau, I, 197.
Révérend (Jean) : voy. Bougy.
Revigny (Meuse, ch.-I. de cant.),
autrement dit Revigny-aux-
Vaches, I, 37, 229, 232.
Reynel : voy. Renel.
Reynolds (John), général an-
glais, II, 77, 79.
fi/ieen ; voy. Rain.
Rheims : voy. Reims.
Rheinberg (i2S), I, 82; II, 342.
Rheinfelden (Suisse, Argovie),
I, 4; 11,332.
Rheingau (le), région comprise
actuellement dans la régence
de Wiesbaden, I, 51.
Rhin (le). Opérations militaires
sur ou vers ce fleuve : en
1643, I, 2; en 1644, I, 7-
10, 12, 26-33, 35-39; II,
334,336; en 1645, I, 40, 41,
51, 52, 54, 55, 70, 73-78;
en 1646, I, 79-83, 86, 91,
251, 252, 254, 257, 259, 267,
268, 270, 272, 277-279, 285-
287, 301; 11,342; en 1647,1,
107-111, 113, 115, 310, 315-
318, 322, 326, 327, 331-335,
339, 341-345, 350, 356, 357,
359-361, 363, 366, 367, 370,
371, 373, 374; II, 347; en
1648, I, 117-119, 121, 132,
133.
II
Rhonelle (la), ruisseau, II, 50.
Ribemont (Aisne, ch.-l. de
cant.), II, 366. Mouvements
de troupes dans le voisinage :
en 1653,1,236, 237; II, 361,
362; en 1654, II, 18i ; en
1655, II, 38; en 1657, II, 79,
80.
Riberpré (Charles de Moy de),
maréchal de camp, II, 205.
Biblemont : voy. Ribemont.
Richelieu (Indre-et-Loire, ch.-l.
de cant.), II, 356.
Richelieu, régiment de cavale-
rie, II, 262, 279.
Richelieu (Armand-Jean de
Vignerot du Plessis, duc de),
I, 139.
Richelieu (Jean-Baptiste-Ama-
dor de Vignerot du Plessis,
marquis de), II, 124, 235.
Richemont, en ail. Reichers-
berg ( Lorraine , cant. de
Hayange), I, 117; II, 347.
Rivière (Pas-de-Calais, cant.
de Beaumetz-les-Loges), II,
13, 14, 64, 269, 372.
Roannais, régiment de cavale-
rie, II, 279.
Robecff (Pas-de-Calais, cant.
de Lillers), II, 59, 371, 376.
Robecque (Eugène de Montmo-
rency, prince de), II, 196.
Roche- en- Ardenne {la) : voy.
Laroche.
Rochepaire, régiment d'infan-
terie, II, 277.
Rochepaire (M. de), comman-
dant à Wirapfen, I, 75; lieu-
tenant-colonel du régiment
de la Couronne, I, 153. Ser-
vices en 1658, II, 153, 167.
Rocquigny (Ardennes, cant. de
Château-Porcien), II, 375.
Rocroy(Ardennes, ch.-l. d'arr.),
I, 149; II, 81, 82, 178, 181.
Garnison, II, 67, 213, 232.
Siège et prise par les Espa-
gnols en 1653, I, 246-248.
Rœttingen {40), I, 44; II, 348.
Rogebrege : voy. Rousbrugge.
28
434
MEMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
Rogny (Yonne, cant. de Blé-
neau) : voy. Brûlerie (la).
Rohan, régiment de cavalerie,
II, 278.
Rohan (Louis, chevalier de),
son régiment, II, 2H.
Rohrbach (206), I, 55; 11,339.
Roi (le), passim; cf. Cour (la),
Louis XIV. Rupture avec la
Bavière, I, 119. Service, I,
261,263; II, 221, 222.
Roi (le) : chevau-Iègers, II, 228,
279.
Roi (le), régiment de cavalerie,
II, 277.
Roier^ général bavarois, I, 93.
Roisel (Somme, ch.-l. de cant.),
I, 198,243, 245; II, 364.
Roisin (Belgique, Hainaut, cant.
de Dour), II, 68, 373.
Rolancourt : chevau-légers, II,
211.
Romagne - sous - Montfaucon
(Meuse, cant. de Montfaucon),
II, 355.
Rome,I,80, 100, 290,306,307;
II, 23.
Ronceraies : voy. Roncherolles.
Roncherolles (Pierre, marquis
de), lieutenant général, II, 18,
29, 277.
Roquépine, régiment de cava-
lerie, II, 277.
Roqueservière (Guillaume Bo-
relli de), I, 14, 15, 17.
Rose : voy. Rosen (Reinhold de).
Rosen (Jean de), I, 335.
Rosen (Reinhold de), lieutenant
général. Captivité en Ba-
vière, I, 307, 311. Démêlés
avec Turenne en 1647, I,
104-113, 314-374; II, 345.
Services : en 1644, I, 8, 22-
24, 31; en 1645, 1,44-48.
Rosengarten , petite région
s'étendant à l'ouest et au
sud-ouest de Schwaebisch-
Hall (Wurtemberg), I, 71;
II, 340.
Rosen-Nouveau, régiment de
cavalerie, I, 44, 46, 328, 333,
373.
Rosen-Vieux, régiment de ca-
valerie, I, 44, 105, 106, 330,
332, 372.
Rosepare : voy. Rochepaire.
Rossignol , correspondant de
Le Tellier, II, 259.
Roth (208), II, 340.
Roihelin (Henri-Auguste d'Or-
léans, marquis de), II, 279.
Rothenburg an der Tauber {28),
1,44, 45,56,57,121; 11,339.
Rotterdam (Pays-Bas, Hollande
méridionale, ch.-l. d'arr.), I,
82
Rottweil {186), I, 2, 4.
Rouen (Seine-Inférieure), I,
206, 207.
Rousbrugge - Haringhe ( Bel-
gique, F'iandre occ, ch.-l. de
cant.), II, 134, 144.
Roussereau, secrétaire de Ma-
zarin, II, 38.
Rousworms : voy. Russworms.
Rouville (demi-lune de), à Ar-
ras, n, 284.
Rouville (Henri-Louis, marquis
de), gouverneur d'Ardres, II,
211, 232.
Rouvroy, régiment de cavalerie,
n, 277.
Rouvroy (MM. de), II, 234.
Roye (Somme, ch.-l. de cant.),
I, 192, 240; II, 41.
Roye (Frédéric-Charles de la
Rochefoucauld, comte de), II,
154, 155.
Rozoy-sur-Serre (Aisne, ch.-l.
de cant.), II, 77, 361, 375.
Rubenhaupt: corr.Rabenhaupt.
Rueii (Seine-et-Oise, cant. de
Marly-le-Roi). Traité de 1649
appelé par Turenne traité de
Paris, I, 134.
Ruischemberg (Jean de), gé-
néral de l'artillerie bavaroise,
I, 39, 40, 82, 100.
Ruiterfort : voy. Rutherford.
Rully (Oise, cant. de Pont-
Sainte-Maxence), II, 359.
Rumigny (Ardennes, ch.-l. de
cant.), I, 231; II, 82, 376;
TABLE ALPHABÉTIQUE.
435
désigné à tort au lieu de Re-
vigny (Meuse), I, 37, 229.
Ruminghen ( Pas - de - Calais,
cant. d'Audruicq), II, 98, 99,
101, 378; voy. Ruth (le).
Runkel {105), 1, 90.
Russworms, régiment de cava-
lerie, I, 5, 44, 331.
Russworms (M. de), 1, 104, 289,
312.
Ruth (le), comm. de Rumin-
ghen (Pas-de-Calais), II, 92.
Rutherford (lord Andrew), co-
lonel des gardes écossaises,
II, 165.
Ruvigny (Henri de Massue,
marquis de), I, 131, 132, 139,
207, 322.
S
Saale (la), affluent du Mein, I,
118.
Saalfeld (272), I, 115.
Saarbriicken : voy. Sarrebruck
Sailly-en-Ostrevent (Pas-de-
Calais, cant. de Vitry-en
Artois), n, 5, 83, 207, 376.
Sains-iès-Marquion (Pas-de-Ca
lais, cant. de Marquion), U
6, 364.
Saint- Aignan (de) : voy. Beau
villier (François de).
Saint-Aignan, gentilhomme en
voyé par Mazarin auprès de
Turenne, I, 80, 269, 273, 289
291, 298.
Saint - Aignan ( François de
Beauvilliers, comte, puis duc
de), I, 80.
Saint-Algis (Aisne, cant. de
Vervins), I, 236; II, 361.
Saint-Amand (Cher) : voy.
Mont- Rond.
Saint-Amand-les-Eaux (Nord,
ch.-l. de cant.), U, 45, 46, 51,
54, 187.
Saint-Antoine (faubourg) de
Paris, I, 201, 203, 204; II,
358.
Saint-Aubin, correspondant de
Mazarin, I, 117.
Saint-CIoud (Seine-et-Oise,cant.
de Sèvres), I, 200, 201, 202.
Saint-Denis (Seine, ch.-l.d'arr.),
I, 187, 191, 202, 203, 205,
207; II, 358.
Saint-Denis (faubourg) de Pa-
ris, I, 137, 206.
Saint-Dié (Vosges, ch.-l. d'arr.),
II, 333.
Saint- Dizier (Haute -Marne,
ch.-l. de cant.), I, 226, 229,
235; n, 360.
Sainte-Barbe, hôtellerie près
Bar-le-Duc, I, 161.
Saint- Èloi : voy. Mont-Saint-
Éloy.
Sainte-Marie-aux-Mines (Basse-
Alsace, ch.-l. de cant.), II,
334.
Sainte-Maure, régiment d'in-
fanterie, II, 235.
Sainte-Maure (Claude, comte,
puis duc de), I, 49.
Sainte-Maure (Charles de) :
voy. Montausier.
Sainte-Menehould( Marne, ch.-l.
d'arr.), I, 230, 235; pris par
Condé en 1652, I, 225, 226,
233 ; repris par les Français
en 1653, I, 247, 248.
Sainte-Mesme ( Seine-et-Oise,
cant. de Dourdau), I, 213.
Saint-Étienne (M. de), gouver-
neur de Chàteau-Regnault, I,
140. ,
Saint- Etienne- à- Arnes (Ar-
dennes, cant. de Machault),
I, 159; II, 355.
Saint-Fargeau (Yonne, ch.-l.
de cant.), I, 182, 186.
Saint-Folquin (Pas-de-Calais,
cant. d'Audruicq) : voy. Hé-
nuin.
Saiut-Germaiu-en-Laye (Seine-
et-Oise), I, 131, 187, 190,192,
220, 221.
Saint-Germain-lès-Couilly (Sei-
ne-et-Marne, cant. de Crécy-
en-Brie), I, 213; II, 359.
Saint-Ghislaia (Belgique, Hai-
naut, cant. de Boussu), II,
30, 41, 142, 368, 372, 373;
436
MEMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE,
assiégé : en 1G55 par les
Français, qui s'en emparent,
II, 36; en 4656 par les Espa-
gnols, II, 63, 65; qui le re-
prennent en 1657, II, 69. Ap-
provisionnement, II, 43, 58,
67. Mouvement de troupes
dans le voisinage, II, 45, 57,
68.
Saint-Gilain : voy. Saint-Ghis-
lain.
Saint-Gobert (Aisne, cant. de
Sains), II, 366, 375.
Saint-Guillain : voy. Saint-Ghis-
lain.
Saint-Hilaire, maréchal des lo-
gis de la compagnie des gen-
darmes de Mazarin, II, 205.
Saint-Hubert (Belgique, Luxem-
bourg, ch.-l. de cant.), I, 233.
Saint-Jacques (faubourg), de
Paris, I, 206.
Saint-Jean, colonel, II, 195,
279.
Saint-Laurent-Blangy (Pas-de-
Calais, cant. d'Arras nord),
II, 196.
Saint-Lieu, régiment de cava-
lerie, II, 190, 277.
Saint-Lieu (René Lallier, comte
de), maréchal de camp. Ser-
vices : en 1654,11,3,10,182,
190, 192, 281; en 1655, II,
33; en 1658, II, 158.
Saint-Maigrin (Jacques de Stuer
de Caussade, marquis de), I,
205.
Saint-Martin, lieutenant de l'ar-
tillerie, II, 64, 260, 280.
Saint-Martin, maréchal des lo-
gis de la cavalerie, II, 150.
Saint-Martin (faubourg), d'É-
tampes, I, 190.
Saint-Martin (faubourg), de Pa-
ris, I, 203.
Saint-Maur-des-Fossés (Seine,
ch.-l. de cant.), I, 174; II,
356.
Saint-Maximin, abbaye, près
de Trêves, 1, 77; II, 340.
Saint- Mesmes (Seine-et-Marne,
cant. de Claye), I, 213; II,
359.
Saint - Michel ( Aisne , cant.
d'Hirson) : voy. Blissy. Fo-
rêt, I, 236.
Saint-Mihiel (Meuse, ch.-l, de
cant.), I, 161, 227-229; II,
355, 360.
Saint-Nicolas, coram. de Pont-
armé (Oise), I, 225 ; II, 359.
Saint -Omer (Pas-de-Calais,
ch.-l. d'arr.), II, 78, 99, 131,
377. Garnison, II, 85, 156.
Rôle de cette place lors du
siège d'Arras par les Espa-
gnols, II, 8, 177, 222, 226,
274.
Saintonge, II, 237.
Saint-Pol (Pas-de-Calais, ch.-l.
d'arr.). Rôle de cette place
lors du siège d'Arras par les
Espagnols, II, 2, 8, 9, 13,
14, 238, 263, 266, 267, 269,
273, 274, 276, 364.
Saint-Privé (Yonne, cant. de
Bléneau), I, 185; II, 357.
Saint-Quentin (Aisne, ch.-l.
d'arr.), I, 238; II, 84, 178.
Gouverneur : Linières, II,
229. Mouvements de troupes
dans le voisinage : en 1652,
I, 206; en 1653, I, 237; en
1654, II, 4, 41; en 1656, II,
76. Séjours de Turenne : en
1654, II, 182-186, 191, 194,
363, 364; en 1655, II, 369;
en 1656, II, 372; en 1657,11,
374, 375.
Saint -Seine -l'Abbaye (Côte-
d'Or, ch.-l. de cant.), II, 169.
Saint-Simon (Aisne, ch.-l. de
cant.), I, 237, 238.
Saint-Souplet (Nord, cant. du
Gâteau), II, 26.
Saint - Valéry - sur - Somme
(Somme, ch.-l. de cant.), II,
96.
Saint-Venant ( Pas-de-Calais,
cant. de Lillers), II, 59, 161;
assiégé et pris par Turenne,
II, 81, 83-85, 89. Séjours de
TABLE ALPHABÉTIQUE.
/i37
Turenne, II, 371, 376, 377,
379.
Salazar (don Juan de Velasco,
comte de), p;ouverneur de
Cambrai, II, 175, 252, 253.
Salboiirg : voy. Sarrebourg.
Salfeld : vov. Saalfeld.
Salmùnster"(97), I, 298.
Salzbourg (Autriche-Hongrie),
I, 127.
Salzmunster : voy. Salraiinster.
Sambre (la). Opérations vers
cette rivière : en 1653, 1, 233,
234; en 1655, II, 25, 29, 37,
41; en 1656, II, 67, 370; en
1657, II, 77, 78, 82, 83.
Sanguin (Charles), maître d'hô-
tel ordinaire du Roi, I, 222.
Sankt-Peter in Baden {199), I,
25.
San Pier d'Arena (Italie, prov.
de Gênes, ch.-l. de cant.), II,
44.
Sapignies (Pas-de-Calais, cant.
de Croisilles), II, 365.
Sardaigne, île, II, 44.
Sarrebourg (Lorraine, ch.-l.
d'arr.), ï, 109, 115, 317, 318,
324, 359, 361 ; II, 345.
Sarrebruck {133), II, 347.
Sauchy-Cauchy (Pas-de-Calais,
cant. de Marquion), II, 79.
Saulces-aux-Bois ou Saulces-
Monclin (Ardennes, cant. de
Novion-Porcien), I, 231.
Saulgau {150), II, 344.
Saulx (Jacques de) : voy. Ta-
vannes.
Saulzoir (Nord, cant. de So-
lesmes), II, 365.
Saumur (Maine-et-Loire, ch.-l.
d'arr.), I, 177, 178; II, 356.
Savari, colonel espagnol (?i, I,
30.
Saverne (Basse-Alsace, ch.-l.
d'arr.), I, 2, 12, 115; men-
tionné à propos de la muti-
nerie des weimariens, 1, 104,
105, 316, 326, 327, 331, 335,
336-338, 340, 351-354, 359.
Séjours de Turenne : en 1645,
I, 78; H, 337; en 1646, I,
252-254; II, 341, 342; en 1647,
I, 330, 331; II, 345, 346; en
1648, L 118; II, 348.
Savoie (M^e de), Christine de
France, II, 169, 218.
Savoie (Gharles-Amédée de) :
voy. Nemours.
Savoie (Charles-Emmanuel II,
duc de), II, 218.
Savoie-Carignan(Thomas-Fran-
çois de), I, 222.
Saxe (Jean-Georges, électeur
de), I, 256-257.
Saxe-Weimar (Bernard de), I.
6, 7. Voy. Allemande (cava-
lerie).
Scarpe (la), rivière, II, 45, 83;
mentionnée à propos du se-
cours d'Arras, II, 5, 7, 16,
176, 177, 183, 187, 196, 207,
209, 214-216, 218, 225, 276,
277, 280.
Schaffeinbourg : voy. Aschaffen-
burg.
Schaffhouse (Suisse), I, 4.
Schallstadt (200), II, 335.
Schermbeck {132), I, 83.
Schimbeck : voy. Schœnebeck.
Schlagman, lieutenant-colonel
des dragons weimariens, I,
372.
Schlipsheim (.56), II, 350.
Schmecourt ou Semicour, major
weimarien, I, 314, 341, 355.
Schmittberg (Louis de). Ser-
vices : en 1644, I, 15; en
1645, à la bataille de Mer-
genlheim, où il est pris, I, 47,
50; cf. 311; en 1647, I, 313,
342, 344, 349.
Schœnberg (le), montagne, près
Fribourg-en-Brisgau, I, 10,
13.
Schœnebeck, régiment d'infan-
terie, I, 5,251,325,333,343,
348, 367.
Schœnborn (Jean-Philippe de),
évêque de Wiirzburg, I, 272.
Schomberg (Frédéric-Armand,
comte de). Services : en 1653,
I, 241; enl657,n, 69, 97-99;
en 1658,11,118,124 (bataille
438
MEMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
des Dunes), 129 (siège de
Dunkerque), 132 (siège de
Bergues), 147, 159, 161, 163
(siège d'Ypres), 174.
Schorndorf {175), I, 91, 97, 104,
312; II, 343.
Schreck (Georg), rittmestre au
régiment de Schutz, I, 365.
Schulemberg (Jean de), comte
de Montdejeu, maréchal de
France en 1658; gouverneur
d'Arras, II, 91 ; mentionné à
propos du secours de cette
place, II, 2, 10, 11, 182, 183,
185, 188, 190, 192, 207, 208,
215, 218, 225, 251, 252, 255,
264, 267, 268, 275, 281. Ser-
vices en 1658, II, 146, 159,
161, 166.
Schutz, colonel weimarien, I,
337, 340, 345, 365.
Schwsebisch-Hall : voy. Hall.
Schwarzenstein , sur la rive
droite de la Lippe, entre
Schermbeck {132) et Wesel
(131), I, 83, 287; II, 342.
Schweinfurt {41), I, 45, 298.
Sebe {la), U, 338.
Sedan (Ardennes, ch.-l. d'arr.),
I, 141, 163; II, 78, 81, 213,
235, 237, 375. Échange, T,
80. Séjours : de Louis XIV,
II. 2, 5, 220; de Mazarin, I,
164, 176, 211, 224, 229; II,
12, 193, 230, 246.
Seiben (Jean), lieutenant-colo-
nel pour l'archevêché de
Mayence, I, 32.
Seine (la), I, 196, 213, 216; II,
358.
Semicour : voy. Schmecourt.
Semide (Ardennes, cant. de
Machauli), I, 160.
Sénart (forêt de), I, 196.
Seneders (Joachim) ou Sene-
ters, major weimarien, I, 339,
353, 354.
Senlis (Oise, ch.-l. d'arr.), I,
136, 218, 219, 225; II, 366.
Senneterre (de) : voy. Brinon,
La Ferté.
Sens (Yonne, ch.-l. d'arr.), I,
186; II, 169.
Sensée (la), rivière, II, 7.
Sept-Saulx (Marne, cant. de
Verzy), I, 176.
Seraucourt-le-Grand (Aisne,
comm. de Saint-Simon), I
238; II, 4, 185, 191, 363.
Sericourt (Timoléon de) : voy.
Esclainvilliers.
Serisi : voy. Cérisy-Gaillv.
Servien (Abel), I, 263, 285; II,
220, 233, 234. Cf. Plénipoten-
tiaires.
Sery, I, 237.
Seyron (Jean de), commandant
à La Fère, II, 206, 211, 219,
227 232.
Sézanne (Marne, ch.-l. de cant.),
I, 200.
Shombsrg : voy. Schomberg.
Signy - l'Abbaye ( Ardennes,
ch.-l. de cant.), II, 77, 363,
375.
Silésie, I, 72, 253.
Simmern {119), I, 37, 38.
Sissonne (Aisne, ch.-l. de cant.),
1,81.
Sloren, I, 116; II, 347.
Smide : voy. Semide.
Sinitberg : voy. Schmittberg.
Socx (Nord, cant. de Bergues),
II, 111.
Soest {140), 1, 83; II, 342.
Soetern (Philippe -Christophe
de), électeur de Trêves, I, 77.
Soissons (Aisne, ch.-l. d'arr.).
Opérations militaires dans le
voisinage, I, 147, 148, 209.
Séjours : de Louis XIV, I,
2.36; II, 27; de Turenne, U,
370. Situation vulnérable, I,
207, 235.
Soissons (Eugène-Maurice de
Savoie, comte de), II, 119,
136.
Soisy-sous-Étiolles (Seine-et-
Oise, cant. de Corbeil), I, 216.
Soisy-sur-École (Seine-et-Oise,
cant. de Milly)^ I, 187; II,
357.
TABLE ALPHABETIQUE.
439
Solesmes (Nord, ch.-l. de cant.),
II, 179.
Soleuvre (grand-duché de Lu-
xembourg, cant. d'Esch-sur-
l'Alzette), I, 116; II, 347.
Solis y Bargas (don Fernando),
général espagnol, II, 63. Ser-
vices au siège d'Arras, II,
15, 176, 177, 184, 187, 188,
190.
Solre-le-Chàteau (Nord, ch.-l.
de cant.), II, 368, 370.
Somme (la). Opérations vers
cette rivière : en 1653, 1, 237-
239, 241, 242, 245, 246; II,
363; en 1654, II, 12, 185,
186, 191, 192, 200; en 1656,
II, 64,68. Places, I, 208; II,
39.
Sommepv (Marne, cant. de
Ville-sur-Tourbe), 1, 159; II,
355.
Somme-Suippes (Marne, cant.
de Sainte-Menehould),1, 160.
Somme- Yèvre (Marne, cant. de
Domraartin-sur-Yèvre), I,
230; II, 360.
Son (Ardennes, cant. de Chà-
teau-Porcien), I, 231 ; II, 361.
Sons-et-Ronchères (Aisne, cant.
de Marie), I, 38.
Sontheim an der Brenz (i64), II,
349.
Souabe, cercle de l'empire d'Al-
lemagne, I, 91, 94, 101. Opé-
rations intéressant ce pays :
en 1645, I, 41, 71; en 1646,
I, 79, 86, 88, 90, 97, 98, 297,
298,304;enl647, 1,120, 121,
130; en 1648,1, 131.
Souchez (Pas-de-Calais, cant.
de Vimy), II, 183.
Soyecourt, chevau-légers, II,
279.
Spinola : voy. Bruay (le comte
de).
Spire (521), I, 33, 35, 36, 55,
75, 133; pris en 1644, I, 29.
31. Garnison, I, 254. Séjours
de Turenne, I, 39, 40; II,
336, 337, 352.
Sporch, général-major bavarois,
I, 296, 297, 323.
Stadtbergen {58), II, 350.
Stagmat : voy. Stattmatten.
Stainville (Meuse, cant. d'An-
cerville), I, 227; II, 360.
Staten, peut-être Niederstetten
{Î56}, I, 44.
Stattmatten (Basse- Alsace,cant.
de Bischwiller), I, 320; II,
345.
Staufén {201), II, 335.
Staufenberg (249), I, 292, 293.
Steinhausen (J.-N.), officier du
régiment de Taupadel, I, 366.
Steinheim {251), I, 104, 299,
303.
Stenay (Meuse, ch.-l. de cant.),
I, 233, 235; II, 77. Événe-
ments de la Fronde, I, 134,
140-142 {il ne resta que celle
seule place pour fondement de
tout le parti), 144, 149, 161,
162, 165-170; II, 353-356.
Séjour de Louis XIV, II, 81.
Siège et prise en 1654 par
Fabert, II, 2, 5, 10-12, 171,
177-181, 189, 200, 204, 208,
215, 231, 236, 243, 245, 249,
253-255, 272; emploi devant
Arras des troupes ayant par-
ticipé à cette opération, II,
13, 257, 259, 266, 273.
Stenav, régiment d'infanterie,
I, 153.
Stennslieim : voy. Steinheim.
Stoffmeister (Christoph), ritt-
mestre d u régiment de Schu tz,
I, 365.
Stohoven : voy. StoUhofen,
Stollhofen {193), I, 108, 112,
320, 326-327, 361, 364; II,
345.
Strasbourg (Basse-Alsace), I,
27, 104; II, 335, 346. Men-
tions à propos de la mutine-
rie des weimariens en 1647,
I, 107, 110, 111, 115, 118,
251, 318, 320, 323, 325,330-
332, 341, 345, 351, 353, 356-
358, 360-362.
Stuart (Jacques) : voy. York.
440
MEMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
Stuer (Jacques de) : voy. Saint-
Maigrin.
Stuttgart (185), I, 45.
Suartwald {le) ^ Suartswalt^
Suartvalt : voy. Forêt-Noire.
Suaubc : voy. Souabe.
Subslial, Suebshal : voy. Hall.
Suède, royaume, I, 56, 79, 82,
H3, 335. Armée, 1,258, 370,
371 ; généraux : voy. Banier,
Torstenson, Wrangel; opé-
rations et situation : en 1645,
I, 71, 72; en 1646, I, 79, 81,
82, 84, 86, 88, 89, 91-93, 95-
97, 101, 251, 253, 254, 256,
277, 279, 282, 283, 286-288,
291-293, 295, 299, 300, 304,
306,310;enl647, 1,102, 103,
114, 116, 326; en 1648, I,
117-124, 127-130, 349. Gou-
vernement : conduite à son
égard indiquée à Turenne par
Mazarin, I, 259, 260, 264-
268, 271-274, 281, 289; créance
sur Tracy, I, 284; politique
extérieure, I, 100, 102, 257.
Reine : voy. Christine. Roi :
voy. Gustave-Adolphe.
Suinfort : voy. Schweinfurt,
Suippes (Marne, ch.-l. de cant.),
I, 229,230; II, 355.
Suisse, I, 6, 118.
Suisses : voy. Gardes suisses.
Sulivan, colonel irlandais, II,
233.
Sully-sur-Loire (Loiret, ch.-l.
de cant.), I, 180; II, 357.
Sunth, II, 349.
Suresnes (Seine, caut. de Pu-
teaux), I, 201.
Sweveghem (Belgique, Flandre
occ, cant. de Courtrai), II.
382.
Tackstein : voy. Dachstein.
Tabor (Bohême), I, 39, 40, 71.
Talon (Claude), intendant d'ar-
mée, II, 21, 160. Correspon-
dance avec Mazarin : en 1650,
I, 161; en 1656, II, 44, 53;
en 1657, U, 91; en 1658, II,
134, 149. Mission en Angle-
terre, II, 92, 93.
Tauber (la), affluent du Mein.
Opérations vers cette rivière :
en 1645, I, 43, 44,49, 56, en
1647, I, 114, 121; 11,346; en
1648, II, 348.
Tauberbischofsheim (227), I, 44.
Taupadel, régiment de cavale-
rie, I, 44, 312, 351, 366.
Taupadel (Georges-Christophe
de), lieutenant général de la
cavalerie allemande, 1, 17, 19,
25, 104, 311, 312.
Tavannes (Jacques de Saulx,
comte de), I, 178.
Tendre : voy. Dendre (la).
Termonde (Belgique, Flandre
or., ch.-l. de cant.), II, 167.
Terret, maréchal des logis, I,
243.
Teteghem (Nord, cant. de Dun-
kerque), II, 110.
Thann (Haute- Alsace, ch.-l.
d'arr.), I, 335; II, 332, 333.
Thérouanne (Pas-de-Calais,
cant. d'Aire-sur-la-Lys), II,
61, 377.
Thielt (Belgique, Flandre occ,
ch.-l. de cant.), II, 147-149,
152, 381.
Thillay (le) (Seine-et-Oise, cant.
de Gonesse), I, 211; II, 359.
Thionville (Lorraine, ch.-l.
d'arr.), I, 1,115-116; 11,347.
Thomas (le prince) : voy. Sa-
voie-Carignan.
Thuillies (Belgique, Hainaut,
cant. de Thuin), II, 78.
Thuin (Belgique, Hainaut, ch.-l.
de cant.), II, 29, 78.
Thun -Saint-Martin (Nord, cant.
de Cambrai), I, 21 ; II, 365.
Thunguespille, I, 70.
Thuringe, I, 86, 93, 253.
Tielt : voy. Thielt.
Tilli, II, 78.
Tilli (Jean Tserklaes, comte
de), I, 126.
Tincourt-Boucly (Somme, cant.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
441
de Roisel), 1,242; 11,4, 198,
201, 204.
Tirol, pays, I, 127.
Toledo (don Gabriel de), 1, 144,
149.
Toralto (don Tito), II, 252.
Torstenson (Linnard), général
suédois, 1,250,251,253, 255-
257, 259, 266, 268. Campagne
de 1645,1, 39,40,56, 71, 72.
Maladie et retraite, I, 79.
Toscane, I, 276.
Toiibatel : voy. Taupadel.
Toul (Meurthe-et-Moselle), I,
227. Évêché, I, 37.
Toulouse (Haute-Garonne). Ar-
chevêque : voy. Marca (Pierre
de).
Tourcoing (Nord, ch.-l. de
cant.), II, 165, 166, 382.
Tournai (Belgique, Hainaut,
ch.-l. d'arr.). Mouvements de
troupes dans le voisinage :
en 1654, 11,222; en 1655,11,
33, 35, 44; en 1656, II, 45,
370; en 1657, II, 78; en 1658,
II, 150, 153-155, 157-159,
164, 166, 168, 170, 172, 382.
Tournan (Seine-et-Marne, ch.-l.
de cant.), I, 218; II, 359.
Tournon (Just-Louis, comte de),
maréchal de camp dans l'ar-
mée du duc d'Enghien, 1, 21,
28.
Tournus (Saône-et-Loire, ch.-l.
de cant.), II, 169.
Tours (Indre-et-Loire), I, 178;
II, 356.
Tours-sur-Marne (Marne, cant.
d'Ay), I, 212.
Tracy, régiment de cavalerie.
Campagnes : de 1644, I, 20;
de 1645, I, 44, 48, 49, 69; de
1647, I, 115, 311, 340, 341,
355; de 1654, II, 236, 277.
Tracy (Alexandre de Prouville,
marquis de), I, 7, 251, 274,
286, 311, 313; maréchal de
camp, I, 307; négociateur du
traité d'Ulm, I, 100, 310.
Correspondance écrite ou re-
çue par lui : en 1644, I, 5;
en 1646, I, 84, 85, 87, 89,
275, 279, 281, 283, 284, 287-
291, 293-298, 304, 305; en
1647, I, 113, 322, 323, 325.
Rôle lors de la mutinerie des
weimariens, I, 106, 107, 314,
324, 330, 336, 337, 340, 341,
353, 355, 359. Services : en
1646, I, 271, 300, 301, 312;
en 1654, U, 251, 264, 277.
Transylvanie. Prince : voy. Râ-
kôczy.
Trautmansdorf ( Maximilien,
comte de),I, 266.
Travecy (Aisne, cant. de La
Fère), II, 185.
Trélon (Nord, ch.-l. de cant.),
I, 236.
Trente (Autriche-Hongrie, Ti-
rol), II, 44.
Trêves (i35), I, 34, 77; 11,340.
Électeur : voy. Soetern (Phi-
lippe-Christophe de).
Trie-Château (Oise, cant. de
Chaumont-en-Vexin), I, 139.
Trier : voy. Trêves.
Trilport (Seine-et-Marne, cant.
de Meaux), II, 359.
Trino (Italie, prov. de Novare),
1,3.
Tronville (Meuse, cant. de Li-
gny-en-Barrois), II, 360.
Tserklaes (Jean) : voy. Tilli.
Tùbingen (i87),I, 97, 100, 131,
312* II 352.
Tulln' (Basse-Autriche), I, 72.
Tupigny (Aisne, cant. de Was-
signy), II, 77.
Turckheim (Haute-Alsace, ch.-
1. de cant.), I, 8; II, 334.
Turenne, régiment de cavale-
rie. Campagnes : de 1644, I,
20; de 1645, I, 44,49, 50; de
1646,1, 95; de 1647, I, 106;
de 1648,1, 123; de 1654,11,
4, 236.
Turenne, régiment d'infanterie.
Campagnes : de 1648, 1, 125;
de 1650,1,141-143,153, 159;
de 1652, I, 189; de 1654, H,
18, 178,276,277; de 1658,1,
127, 129.
442
MEMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
Turenne (Henri de la Tour, vi-
comte de ) , maréchal de
France. Faux bruits de sa
mort, I, G9, 161. Sa femme :
voy. Caumont (Charlotte de).
Sa mère : voy. Nassau (Eli-
sabeth de). Sa sœur : voy. La
Tour (Charlotte de).
Turquoi, Turquoin : voy. Tour-
coing.
Tuttlingen [188], I, 2.
U
Uffenheim {30], II, 349.
Ulm (i5i), 1,97, 100, 101,121,
297, 310; II, 344.
Umières : voy. Humières.
Unna (i39), I, 83; II, 342.
Untersontheim {161), II, 349.
Urach (190), I, 97.
Usel : voy. Huxelles.
Vadancour : voy. Vadencourt-
et-Bohéries.
Vadencourt-et-Bohéries (Aisne,
cant. de Guise), I, 245; II,
27, 28.
Valdec : voy. Waldeck.
Valencay (Achille d'Étampes,
cardinal de), I, 289, 290.
Valencay (Henri d'Étampes,
dit îe commandeur de), II,
212, 219.
Valenciennes ( Nord , ch. - 1.
d'arr.), II, 189, 253. Opéra-
tions intéressant cette place :
en 1654,11,181; en 1655, II,
30-33, 36; en 1656 (siège mis
par Turenne, puis levé), II,
43-58, 60, 370, 371; en 1657,
II, 73; en 1658, II, 142.
Vallée de Fischer, II, 334.
Vallencey : voy. Valencay.
Vandy : carabins, II, 277.
Vannegs-au-Bois, II, 68.
Vardes, régiment d'infanterie,
II, 276, 277.
Varennes, I, 243.
Varennes (Roger de Nagu, mar-
quis de), lieutenant général,
I, 140, 142, 225, 245. Ser-
vices : en 1647, I, 313; en
1657, II, 74, 82,98; en 1658,
II, 111, 118, 124, 129, 133,
141 {'personne qui entendait
très bien les sièges).
Varneton : voy. Warneton.
Vasserbourg : voy. Wasserburg.
Vaubecourt (Meuse, ch.-l. de
cant.), I, 229.
Vaubecourt, régiment d'infan-
terie, I, 261, 262.
Vaubecourt (Nicolas de Met-
tancourt-Haussonville, comte
de), 1,189, 215,216,218,262.
VaulDrun (Nicolas Bautru, mar-
quis de), hls du comte de
Nogent, capitaine de cavale-
rie, II, 218.
Vaucelles, comm. de Crève-
cœur (Nord), II, 371, 373, 374.
Vaucouleurs (Meuse, ch.-l. de
cant.), I, 227.
Vaudetar (François de) : voy.
Persan.
Vautorte (François Caset, s"- de),
I, 50, 118. Rôle lors de la
mutinerie des weimariens,
1,314,318,320,331,342,344,
357, 360.
Vaux (de), demeurant à Paris,
rue de Poitou, II, 40.
Vaux (Pedro de), II, 253.
Veine (de), secrétaire de Tu-
renne, I, 82, 313.
Velasco (don Juan de) : voy.
Salazar.
Vendegies-au-Bois (Nord, cant.
du Quesnoy), II, 68, 369.
Vendôme (César, duc de), 1, 325.
Vendôme (François de) : voy.
Beaufort.
Venlo (Pays-Bas, Limbourg,
ch.-l. de cant.), I, 83.
Ventadour : voy. Damville.
Verden au delàd' Ascha[fembourg ,
p.-ê. Wertheim (230), I, 304.
Verden in Hannover (79), 1, 266.
Verderonne (Claude de l'Aubé-
pine, baron de), I, 149.
Verdun-sur-Meuse (Meuse, ch.-
TABLE .ALPHABETIQUE.
443
1. d'arr.), 54, 150, 235, 302.
Évêché, I, 37.
Vermaad (Aisne, ch.-l. de
cant.), I, 246; U, 64, 372.
Versigny (Aisne, cant. de la
Fère), H, 184.
Vertain (Nord, cant. de Cam-
brai), U, 365.
Vervins (Aisne, ch.-l. d'arr.),
I, 146, 236. Séjours de Tu-
renne, U, 77, 354, 361, 366,
375. Siège et prise en 1653.
I, 231, 232.
Vervins, régiment d'infanterie,
II, 52, 227, 277.
Vesle (la), rivière, I, 147.
Vesoul (Haute-Saône), I, 5; II,
31.
Vessen, II, 343.
Vezin, comm. de Gharency-
Vezin (Meurthe-et-Moselle),
II, 347.
Vhimphen : voy. Wimpfen.
Vienne (Autriche), I, 71, 72.
Viersheim : voy. Weyersheim.
Yierzon (Cher, ch.-l. de cant.).
I, 176.
Vieux-Brisach : voy. Brisach.
Vignerot (de) : voy. Richelieu.
VigDOt (Meuse, cant. de Com-
mercv), II, 360.
Vilbel (24.5), I, 87.
Vilerval : voy. Willerval.
Villecresnes"^ ( Seine -et -Oise,
cant. de Boissy-Saint-Léger),
I, 197.
Yillefranche-sur-Saône (Rhô-
ne), II, 169.
Videllun : voy. Wilhelm.
Yillemareuil (Seine-et-Marne,
cant. de Grécy-en-Brie), II,
203.
Villenauxe (Aube, ch.-l. de
cant.), I, 213.
Villeneuve-le-Roi, I, 201.
Villeneuve-Saint-Georges (Sei-
ne-et-Oise, cant. de Boissv-
Saint-Léger), 196, 199-201,
202, 204, 206, 213-216, 218;
II, 3.58, 359.
Villeneuve - sous - Dammartin
(Seine-et-Marne, cant. de
Dammartin- en -Goële), II,
358.
Villequier, régiment de cavale-
rie, II, 226, 240, 242, 277.
Ville roy (Seine-et-Marne, cant.
de Glave-Souilly), I. 201 ; n,
358.
Villerov, comm. de Mennecy
(Seine-et-Oise), I, 186, 187.
Villeroy (Nicolas de Neufville,
duc de), maréchal de France,
1, 222.
Villiers (de) : voy. Beaujeu,
Mauvilly.
Yillotte - devant - Saint - Mihiel
(Meuse, cant. de Pierrefitte),
n, 360.
Vilmareuil : voy. Yillemareuil.
Yincennes (Seine, ch.-l. de
cant.), I, 158; II, 140, 145.
Détention : de Condë, ï, 138,
147, 148; du cardinal de
Retz, I, 232.
Vinphen : voy. Wimpfen.
Virsbourg : voy. Wùrzburg.
Virton (Belgique, Luxembourg,
ch.-l. d'arr.), I, 116, 161; II,
347, 355.
Vitestein : voy. Wittgenstein.
Yitry-en- Artois (Pas-de-Calais,
ch.-l. de cant.), II, 5, 83, 176,
207, 376.
Yitry-en-Perthois (Marne, cant.
de' Yitry-le-François), an-
ciennement Vitry- le -Brûlé,
n, 226, 360.
Yitrv-le-Francois (Marne, ch.-l.
d'arr.), I, 151, 226, 235; II,
360.
Yivero (de) : voy. Fuensaldana.
Yoid (Meuse, ch.-l. de cant.),I,
2, 227, 228.
Yolfenbutel : voy. Wolfenbiittel.
Vosges, désignées par les ap-
pellations : de montagnes de
Lorraine^ I, 4, 37 ; de mon-
tagne de Saverne. I, 105, 115,
316.
Vouldy (M. de), U, 189.
Youlpaix (Aisne, cant. de Ver-
vins), II, 361.
444
MÉMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
Voutour : voy. Vautorte.
Vrangel : voy. Wrangel.
W
Wachbach (i74), II, 348.
Wagner, riltmestre weimarien,
I, 341.
Waldeck, comté, auj. princi-
pauté comprise entre les pro-
vinces prussiennes de Hesse-
Nassau et de Westphalie, I,
53.
Wallons au service de l'Es-
pagne, I, 151, 153; II, 94,
188, 197.
Wambold (Anselme -Casimir
de), archevêque-électeur de
Mayence, I, 32.
Warburg (i42), I, 52; II, 338.
Warnécourt (Ardennes, cant.
de Mézières), I, 247; II, 362.
Warneton ( Nord , cant. de
Quesnoy-sur-Deùle, et Bel-
gique, Flandre occ, cant. de
Messines), II, 165, 381.
Wasigny (Ardennes, cant. de
Novion-Porcien), I, 233; II,
361.
Wasserburg (22), 1, 127 ; II, 351.
Watten (Nord), cant. de Bour-
bourg), II, 92, 93, 97, 377.
Weichs (11), I, 72.
Weiler an der Rems (/76), II,
343.
Weimar, II, 338.
Weimar (le duc de) : voy. Saxe-
Weimar (Bernard de).
Weimariens : voy. Allemande
(cavalerie).
Weinbranner (Jacob), officier
du régiment de Taupadel, I,
366.
Weinheim an der Bergstrasse
(222), I, 54 ; II, 338, 339.
Weissenhorn (72), II, 346.
Wenckstern (L.-N.), officier du
régiment de Taupadel, I, 366.
Wenneberg (le), montagne près
de Nœrdlingen, I, 60.
Werne (i45), II, 353.
Werth (Jean de), général. Cam-
pagnes : de 1645, I, 40, 64,
74; de 1646, I, 87, 88. Rup-
ture avec la Bavière, I, 323,
326, 333, 346.
Wertheim (230) : voy. Verden
au delà d' Aschaffenbourg .
Wertingen (75), II, 343.
Wesel (131), I, 82, 83, 90, 278,
279, 285, 287, 364; II, 342.
Weser (la), rivière, I, 52.
Westphalie, I, 80, 90. Traité de
Westphalie, I, 131 ; cf. Miiu-
st6r,
Wetter (94), II, 338, 343.
Wetter (la), rivière, I, 85, 296.
Wetzlar (iSi), I, 81,84, 277.
Weyersheim ( Basse -Alsace,
cant. de Brumath), mentionné
à propos de la mutinerie des
weimariens, I, 106, 108, 110,
315, 316, 322, 331, 342, 362;
II, 345.
White, gentilhomme anglais,
II, 221 ; cf. II, 220, 233, 234,
236, 247.
Widerholt, gouverneur de Ho-
hentwiel, I, 8.
Wiesloch (207), II, 339.
Wilhelra, cavalier du régiment
du Cardinal-Mazarin, I, 327.
Willerval (Pas-de-Calais, cant.
de Vimy). II, 221, 222.
Wimpfen (268), I, 55, 56, 73,
75, 76, 93; II, 339,340.
Windecken (88), I, 89.
Windsheim an der Aisch (31),
II, 348.
Winningen an derMosel (112),
II, 342.
Winzingen (50), II, 336.
\Yirtemhergh, Wirtenberg : voy.
Wurtemberg.
With, White : voy. White.
Wittemberg, général suédois (?),
I, 265.
Wittgenstein, régiment de ca-
valerie, I, 44, 46, 312, 321,
343, 351.
Wittgenstein (le comte de), I,
327.
Wœrnitz (la), rivière, I, 60.
Wolfenbûttel (27i), I, 257.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
445
Wolfhagen {98), I, 52.
Wolfisheim ( Basse - Alsace,
cant.de Schiltigheim),!, 110;
II, 345.
Wolfs , colonel commandant
1,000 dragons de Bavière, I,
31.
Wolfshagen : voy. Wolfha-
gen.
Wormhondt (Nord, ch.-l. de
cant.), II, 91.
Worms {261). Opérations inté-
ressant cette place : en 1644,
I, 30,31, 33, 35,36; II, 336;
en 1646,1,254,342; en 1647,
I, 367, 373; n, 348; en 1648,
I, 117.
Wrangel ( Charles - Gustave,
comte de), a;énéral suédois.
Campagnes T de 1646, I, 80,
83-85,91-93,95,97,100,260,
270-272, 274, 277, 279, 280,
282, 283, 285, 290-292; de
1648, I, 118, 120, 122, 129.
Wurtemberg (Ulrich, duc de),
II, 173.
Wurtemberg, duché, I, 22, 25,
26, 35, 41, 86, 91, 97, 121,
130, 298; U, 350.
Wùrzburg (42), I, 44, 272; Ll,
345.
Xainctonge : voy. Saintonge.
Yerres (Seine-et-Oise, cant. de
Boissy-Saint-Léger), I, 197.
Yerres (!'), ruisseau, 1, 196, 197.
York, régiment, II, 178, 181,
208, 277.
York (Jacques Stuart, duc d'),
I, 199; n, 12, 18, 88, 124,
129, 141, 277. Les mémoires
du duc d'York sont fréquem-
ment cités dans l'annotation
des deux volumes de la pré-
sente publication.
Ypres (Belgique, Flandre occ,
ch.-l. d'arr.), mentionné fré-
quemment à propos de la
campagne de 1658, II, 134,
136, 141, 143, 144, 147, 149,
154-167, 172, 173, 381-383.
Zélande, I, 135; II, 353.
Ziegenhain {99), II, 338.
Zochemhourg, II, 351.
Zolver, nom allemand de So-
leuvre (grand-duché de Lu-
xembourg), I, UG.
Zons {130), l, 82; II, 342.
Zusmarshausen (76), 1, 123; II,
350.
Zweibriicken (53) : voy. Deux-
Ponts.
Zwingenberg {263), I, 54.
ERRATA^
TOME PREMIER.
Entre les pages xiv et xv, au-dessous du fac-similé de droite. — Au lieu
de « vol. 505 » lire « fol. 505 ».
P. 2, note 1, 1. 7; p. 4, notes, 1. 5; p. 5, note 1, 1. 10 et 18; note 2, 1.
dernière; p. 7, note 3, 1. 4; p. 15, note 1, 1. 5 et 7; p. 32, note 2, 1.
dernière. — Au lieu de « Id. » lire « ibidem ».
P. 27, note 1, 1. 1. — Au lieu de « septembre » lire « août ».
P. 29, note 2, 1. 1. — Au lieu de « Fribourg » lire « Philipsbourg ». —
A la seconde ligne de la même note, remplacer par un point la paren-
thèse ouverte.
P. 36, 1. 5. — Au lieu de « en comandant » lire « incommodant ». —
Même page, note 1, 1. 1. — Au lieu de « Worms » lire « Vorms ».
P. 49, note 1, 1. 4. — Au lieu de « Claude » lire « Charles ».
P. 110, note 1, 1. 7. — Au lieu de « 3 et 4 » lire « 4 et 5 ».
P. 114, note 2, 1. 2. ~ Au lieu de « 31 » lire « 30 ».
P. 132, 1. 16, vers la fin. — Le mot « Cour » doit être suivi d'une virgule.
P. 136, 1. dernière du texte. — Au lieu de « cela » lire « cela ».
P. 145, 1. 10. — Supprimer la virgule qui suit le mot « Cardinal ».
P. 147, 1. 23-25. — Remplacer par une parenthèse ouverte le point et
virgule qui précède, et par une parenthèse fermée suivie d'une virgule
le point qui suit le texte commençant par « et quoique » et finissant
par « convois >.
P. 167, 1. 25. — Au lieu de « cela » lire « cela ».
P. 190, 1. dernière du texte. — Remplacer par une virgule le point et
virgule qui suit « Adam ».
P. 230, ). 13. — Au lieu de « et d'autre » lire « et de l'autre ».
P. 312, vers le bas. — Au lieu de « XXXVII » lire « XXXVI ».
P. 320, à la date de la pièce XLII. — Au lieu de « 27 » lire « 29 ».
TOME SECOND.
P. 8, note 2. — La parenthèse fermée, mise par erreur à la fin de cette
note, doit prendre place à la ligne précédente, après le nombre 302.
P. 10, 1. dernière du texte. — Après « sorte » intercaler « que ».
P. 25, 1. 1. — Au lieu de « cela » lire « cela »
P. 41, note 1, 1. 7. — Mettre au pluriel le mot « provisions ».
P. 69, note 3, 1. 4. — Au lieu de « 307 » lire « 507 ».
P. 89, 1. 14. — Au lieu de « marchassant » lire « marchassent ».
P. 103. — Supprimer la note 1 et s'en tenir aux indications fournies
par notre appendice II, p. 378 et 379. La pièce qui figure au feuillet 90
du volume Pays-Bas 42 n'est pas de 1658, mais bien de 1659; nous
en avons fait état à la page 383 dudit appendice.
P. 146, 1. dernière de la note. — Au lieu de « premier » lire « 10° ».
P. 238, à la date de la pièce XXXI. — Au lieu de « 20 » lire « 30 ».
P. 401, col. 1, art. Castelnau, 1. 7. — Intercaler « en 1655 » avant « 29 ».
P. 417, col. 2, 5» article. — Au lieu de « Kinsig » lire « Kinzig ».
1. 11 a paru inutile d'indiquer ici les rectifications de noms propres
qui ont pu trouver place dans la table alphabétique.
SOMMAIRE
DU TOME SECOND.
TROISIEME PARTIE DES MEMOIRES {suite).
ANivÉE 1654. — Sacre du Roi; mesures pour la défense de la
frontière de Champagne, 1-2. — Secours d'Arras, 2-20. —
Prise du Quesnoy et de Rinche, 21-22.
Année 1655. — Intervention de Turenne dans un différend
entre la Cour et le Parlement, 23-24. — Siège et prise de
Landi'ecies, 24-29. — Marche du Roi « dans le pays ennemi »,
29-30. — Opérations vers l'Escaut : un rapport de Turenne
à Mazarin, intercepté par Condé, provoque l'exaspération de
celui-ci, 30-35. — Prise de Condé-sur-l'Escaut et de Saint-
Ghislain, 35-37. — Agissements du maréchal d'Hocquin-
court, 38-41. — Quartiers d'hiver de la cavalerie, 41-42.
Année 1656. — Autorité de Mazarin et crédit de Turenne à la
Cour, 42. — Entrée en campagne; l'avènement de don Juan
d'Autriche au gouvernement des Pays-Ras retarde les prépa-
ratifs des Espagnols, 43-44. — Siège de Valenciennes, que
l'ennemi réussit à secourir, 44-54. — Turenne se replie sur
le Quesnoy, 55-57. — Perte de Condé-sur-l'Escaut, 57-60.
— Mouvements de Turenne au nord d'Arras, 60-64. — Prise
de la Capelle, 64-66, — Ravitaillement de Saint-Ghislain,
67-68. — Quartiers d'hiver des troupes espagnoles et fran-
çaises, 68-69.
Année 1657. — Perte de Saint-Ghislain, 69. — Traité avec
Cromwell, 70. — Plan de campagne, 71. — Tentative contre
Cambrai, 72-75. — Arrivée des Anglais, 76. — Siège et
prise de Montmédy, 77-82; puis de Saint-Venant, 83-89. —
Levée du siège d'Ardres parles Espagnols, 89-90. — Marche
448 MÉMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
de Turenne vers la mer; mission de Talon en Angleterre,
91-93. — Siège et prise de Mardick, 94-96. — Mise en état
de Bourbourg, 97-98. — Mardick menacé par l'ennemi;
maladie de Condé, 99-103.
QUATRIEME PARTIE DES MEMOIRES.
Année 1658. — Mort du gouverneur d'Hesdin; rébellion des
habitants; le maréchal d'Aumont fait prisonnier à Ostende,
104-108. — Traité avec l'Angleterre, 108. — Marche vers
Dunkerque; commencement du siège de cette place, 109-
120. — Bataille des Dunes, 120-129. — Prise de Dunkerque,
129-131. — Maladie de Louis XIV; pxnse de Bergues; séjour
de Turenne vers Dixraude, 131-140. — Siège et prise de
Gravelines, 140-147. — Marche sur Audenarde et prise de
cette ville, 147-152. — Opérations vers la Lys, 152-157. —
Siège et prise d'Ypres, 157-165. — Mise en état d'Aude-
narde, séjour de l'armée à Espierres, 165-168. — Projet de
mariage de Louis XIV avec Marguerite de Savoie, 168-169.
— Occupation de Grammont et de Ninove, 170-171. —
Mesures pour la conservation du pays conquis, 171-174.
PIÈCES JUSTIFICATIVES.
I. Fuensaldana au prince de Ligne (Bruxelles, 30 juin 1654),
175-177. — II. Turenne à Mazarin (au camp de Cohartille,
30 juin 1654), 177-179. — III. Bridieu à Le Tellier (Guise,
3 juillet 1654), 179. — IV. Le duc d'Elbeuf au même (Paris,
4 juillet 1654), 180. — V. Turenne à Mazarin (en partant du
camp de Cohartille, 4 juillet 1654), 181. — VI. Le même au
même (au camp de Gauchy, 4 juillet 1654), 182-183. — VII.
Broglie au même (la Bassée, 5 juillet 1654), 183-184. — VIII.
Turenne à La Ferté (Gauchy, 5 juillet 1654), 184-185. — IX.
Le même à Mazarin (au camp près Saint-Quentin, 6 juillet
1654), 185-186. — X. Broglie à Turenne (la Bassée, 6 juil-
let 1654), 186-187. — XI. Le même à Mazarin (même date),
188-189. — XII. Bar à Le Tellier (Bapaume, 6 juillet 1654),
189-190. — XIII. La Ferté à Mazarin (au camp de Serau-
court, 6 juillet 1654), 191. — XIV. Brachet au même (Athies,
SOMMAIRE DU TOME SECOND. 449
8 juillet 1654), 192-193. —XV. Bridieu à Le Tellier (Guise,
9 juillet 1C54), 193-194. — XVI. Broglie à Mazarin (la Bas-
sée, 9 juillet 1654), 195-196. — XVII. Turenne au même
(Caulaincourt, 9 juillet 1654), 197. — XVIII. Brachet au
même (Athies, 10 juillet 1654), 197-199. — XIX. Le même
au même (Tincourt, 12 juillet 1654), 199-201. — XX. Le
duc d'Elbeuf au même (Villemareuil, 13 juillet 1654), 201-
203. — XXI. Brachet au même (au camp de Tincourt, 14-
15 juillet 1654), 203-206. -— XXII. Le Tellier au même
(Péronne, 18 juillet 1674), 207-214. — XXIII. Turenne et
La Ferté au même (au camp de Monchy-le-Preux, 18 juillet
1654), 214-215. — XXIV. Brachet au même (au camp de
Monchy-le-Preux, 19 juillet 1654), 215-216. — XXV. Le
Tellier au même (Péronne, 21 juillet 1654), 217-220. —
XXVI. Broglie au même (au camp de Lens, 21 juillet 1654),
221-223. — XXVII. Brachet au même (au camp de Mon-
chy-le-Preux, 23 juillet 1654), 223-225. — XXVIII. Le Tel-
lier au même (Péronne, 24 juillet 1654), 225-228. —XXIX.
Le même au même (Péronne, 26 juillet 1654), 228-235. —
XXX. Le même au même (Péronne, 29 juillet 1654), 235-
238. — XXXI. Le même au même (Péronne, 30 juillet
1654), 238-239. — XXXII. Le même au même (Péronne,
31 juillet 1654), 239-241. — XXXIII. Le même au même
(Péronne, 1" août 1654), 241-243. — XXXIV. Turenne à
Le Tellier (au camp de Monchy-le-Preux, même date), 243-
245. — XXXV. Le Tellier à Mazarin (Péronne, 2 août 1654),
245-248. — XXXVI. Le même au même (Péronne, 7 août
1654), 248-253. — XXXVII. Le même au même (Corbie,
9 août 1654), 253-254. — XXXVIII. Le même au même
(Péronne, même date), 254-259. — XXXIX. Le même au
même (Péronne, 12 août 1654), 259-261. — XL. Rensei-
gnements fournis par quatre déserteurs espagnols (Corbie,
14 août 1654), 261. — XLI. Brachet à Mazarin (au camp,
15 août 1654), 262-263. — XLII. Le même au même (au camp,
16 août 1654), 263-265. — XLIII. Turenne à La Ferté (près
Avesnes-le-Comte, 17 août 1654), 266. — XLIV. Brachet à
Mazarin (au camp, 20 août 1654), 266-268. —XLV. Turenne
au même (au camp de Monchy-le-Preux, 21 août 1654), 269-
270. — XLVI. Brachet au même (au camp, 22 août 1654),
II 29
450 MÉMOIRES DU MARÉCHAL DE TURENNE.
270-271. — XLVII. Le même au même (au camp, 24 août
1654), 271-272. — XLVIII. Relation du secours d'Arras,
272-282. — XLIX. Critique des opérations espagnoles devant
Arras, 282-286.
APPENDICES.
Appendice I. — Etat chronologique des documents annexes
publiés avec les Mémoires de Turenne dans la collection
Michaud, 287-327.
Appendice II. — Itinéraire de Turenne pendant la période à
laquelle correspondent ses Mémoires, 328-383.
Appendice III. — Répertoire administratif des localités alle-
mandes mentionnées dans la présente édition des Mémoires
de Turenne, 384-390.
Table alphabétique, 391-445.
Erbata, 446.
Nogent-le-Rotrou, imprimerie Daupeley-Gouvernedr.
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