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Full text of "Mémoires"

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University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/mmoires02tureuoft 


MEMOIRES 


DU 


MARÉCHAL  DE  TURENNE 


IMPRIMERIE  DAUPELEY-GOUVERNEUR 


A    NOGENT-LE-ROTROU. 


HF.Ô 


MEMOIRES 


DU 


MARÉCHAL  DE  TURENNE 


PUBLIES     POUR     LA.     SOCIETE     DE     L  HISTOIRE     DE     FRANCE 

d'après  le  manuscrit  autographe 

APPARTENANT   A   M.    LE    MARQUIS    DE   TALHOUËt-ROY 
PAR 

Paul   MARICHAL 


TOME    DEUXIÈME 

1654-1659 


M 


3 


A  PARIS  '3-<1/  l^*'' 

LIBRAIRIE    RENOUARD         %i\ 

H.  LAURENS,  SUCCESSEUR 

LIBRAIRE     DE     LA     SOCIETE     DE     l'hISTOIRE      DE     FRANCE 
RUE    DE    TOURNON,    n"    6 


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EXTRAIT    DU    REGLEMENT. 

Art.  14.  —  Le  Conseil  désigne  les  ouvrages  h  publier, 
et  choisit  les  personnes  les  plus  capables  d'en  préparer  et 
d'en  suivre  la  publication. 

Il  nomme,  pour  chaque  ouvrage  à  publier,  un  Commis- 
saire responsable,  chargé  d'en  surveiller  l'exécution. 

Le  nom  de  l'éditeur  sera  placé  en  tête  de  chaque  volume. 

Aucun  volume  ne  pourra  paraître  sous  le  nom  de  la 
Société  sans  l'autorisation  du  Conseil,  et  s'il  n'est  accom- 
pagné d'une  déclaration  du  Commissaire  responsable,  por- 
tant que  le  travail  lui  a  paru  mériter  d'être  publié. 


Le  Commissaire  responsable  soussigné  déclare  que  le 
tome  II  des  Mémoires  du  Maréchal  de  Turenne,  préparé 
par  M.  Paul  Marichal,  lui  a  paru  digne  d'être  publié 
par  la  Société  de  l'Histoire  de  France. 

Fait  à  Pai-is,  le  iô  février  191k. 

Signé  :  Marquis  DE   VOGUÉ. 

Certifié  : 
Le  Secrétaire  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France, 
NOËL   VALOIS. 


MÉMOIRES 


DU 


MARÉCHAL  DE  TURENNE 


TROISIÈME  PARTIE 

(Suite). 

L'hiver*  se  passa  sans  qu'il  y  eust  rien  de  considé- 
rable à  la  Cour,  l'autorité  toute  entière  estant  tous- 
jours  entre  les  mains  de  M.  le  cardinal  Mazarin.  Au 
printemps^,  le  Roi  s'en  alla  se  faire  sacrer  à  Rheims^, 
où  on  résolut  de  prendre  le  régiment  des  gardes 
Irançoises  et  suisses,  et  quatre  ou  cinq  autres  régi- 
ments d'infanterie,  et  douxe  ou  quinze  cents  chevaux, 
et  d'en  donner  le  commandement  à  M.  Fabert^  pour 

1.  En  marge  est  écrit  165k. 

2.  MP  459,  note  :  voir  notre  Appendice  I,  n"*  68  et  (59. 

3.  Départ  de  la  Cour  pour  Meaux  le  30  mai  [Gazette,  1654, 
p.  552);  coucher  à  la  Ferté-Milon  le  l^""  juin,  à  Fismes  le  2 
[ibid.,  p.  550);  arrivée  à  Reims  le  3.  Le  saci^e  a  lieu  le  7  [ihid., 
p.  573-575);  sur  cette  cérémonie,  voir  Le  sacre  du  Roi  [ibid., 
p.  577  et  suiv.).  Le  18,  départ  pour  Rethel  [ibid.,  p.  632). 

4.  Par  provisions  du  15  juin  1654  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  4188, 
fol.  352). 

II  1 


2  MÉMOIRES  [1654 

faire  le  siège  de  StenaiS  pendant  que  le  Roi  seroit  à 
Sedan  afin  d'en  estre  proche;  que  cependant  l'année 
du  Roi  se  tiendroit  dans  la  frontière  de  Champaigne 
afin  d'eslre  aussi  tost  à  Stenai  que  celle  des  ennemis, 
en  cas  qu'ils  passassent  en  Luxembourg  pour  y  aller  ; 
(|ue  s'ils  le  vouloint  secourir  par  la  Champaigne,  que 
l'armée  s'i  opposeroit  ;  et  afin  qu'en  cas  qu'ils  entre- 
prissent quelque  chose  vers  les  frontières  de  Flandres, 
on  peust  aussi  marcher  de  ce  costé  là.  Il  n'i  avoit  pas 
d'apparence  que  les  ennemis  entreprissent  une  chose 
si  considérable  que  celle  du  siège  d'Arras,  à  quoi  ils 
se  résolurent  ;  et  pour  dire  les  sentiments  dans  lesquels 
on  estoit,  on  ne  croioit  pas  qu'en  cas  qu'ils  ne  vou- 
lussent pas  marcher  vers  Stenai,  ils  peussent  entre- 
prendre autre  chose  que  le  siège  de  Bétune  ou  de  la 
Bassée  :  auquel  cas  on  se  fust  résolu  à  quelqu'autre- 
siège  sur  la  frontière,  comme  celui  de  la  Gapelle  ou 
de  Landrecies. 

Comme  l'armée  du  Roy  estoit  auprès  de  la  Fére, 
on  apprit  par  M.  de  Mondejeu,  gouverneur  d'Arras, 
qu'il  estoit  investi^,  lequel  n'en  avoit  eu  aupara- 
vant nul  advis.  Il  est  vrai  que  dans  les  guerres  de 
Flandres  cela  se  peut  assés  aisément,  parce  que  le  pais 
dans  lequel  elle  se  fait  est  fort  serré  ;  et  les  places  sont 

1.  Fabert  mit  le  siège  devant  Stenay  le  19  juin  [Gazette, 
1654,  p.  632). 

2.  (petit). 

3.  Les  Espagnols,  qui  étaient  vers  Hazebrouck  et  Aire, 
partent  de  là  le  1"  juillet  vers  6  heures  du  soir,  se  dirigeant 
vers  Arras,  suivis  de  l'infanterie  des  Lorrains,  tandis  que  la 
cavalerie  marche  vers  Saint-Pol  et  Cercamp  [Gazette,  1654, 
p.  662).  Arras  fut  investi  le  2  juillet  [Mémoires  de  Puységur, 
II,  178j. 


1654]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  3 

si  proches  les  unes  des  autres,  que  les  armées  en 
nmenassent  beaucoup,  et  ainsi  les  gouverneurs  ne  savent 
pas  à  laquelle  on  veut  s'atacher.  Celui  d'Arras  avoit, 
à  la  réserve  de  cent  chevaux  qu'il  avoit  dans  la  place, 
toute  sa  cavallerie,  composée  de  cinq  cent  chevaux, 
dans  un  camp  volant  que  commandoit  M.  de  Bar, 
lequel  estoit  sur  la  rivière  d'Othie  auprès  de  Dour- 
lens\  et  avoit  ordre  de  couvrir  les  places  d'Arras, 
Bétune  et  la  Bassée.  Il  avoit  mis  son  infanterie  dans  les 
deux  dernières,  comme  estants  les  plus  esloignèes  et 
les  plus  difficilles  à  secourir,  en  cas  que  l'ennemi  les 
eust  assiégées;  et  il  croioit,  et  le  gouverneur  mesmes 
d'Arras,  qu'il  auroit  tousjours  assés  de  temps  pour 
entrer  dans  la  place  avant  que  d'estre  investi,  parce 
que  c'est  un  pais  de  plaine,  et  qu'il  n'en  n'estoit  pas 
trop  esloigné  ;  mais  il  fut  investi  si  promtement,  que 
cela  ne  peust  pas  réussir  les  deux  ou  trois  premiers 
jours;  mais  ayant  envoie  M.  d'Ecancour  avec^  quatre 
cents  chevaux,  et  M.  de  Saint-Lieu  avec  presque  un 
pareil  nombre  par  différents  endroits,  et  à  un  jour  dis- 
tant l'un  de  l'autre,  tous  deux  entrèrent  dans  la  place ^ 
avec  beaucoup  de  hardiesse,  ayant  trouvés  la  caval- 
lerie de  l'ennemi  qui  les  attendoit  sur  deux  lignes.  Il 
y  eust  bien  la  moitié  de  leurs  gens  qui  furent  pris  ou 
qui  furent  contraints  de  retourner,  mais  l'autre  moi- 
tié entra  dans  la  place  avec  eux.  M.  de  Turenne  fit 

1.  A  Orville  et  Araplier  [Gazette,  1654,  p.  652). 

2.  [cinq]. 

3.  D'Esquancourt  entra  dans  Arras  le  5  juillet,  étant  passé 
par  l'abbaye  d'Etrun,  tandis  que  Bar  avait  réussi  à  attirer  les 
principales  forces  de  l'ennemi  dans  la  direction  de  Bapaume 
[Gazette,  1654,  p.  666). 


4  MÉMOIRES  [1654 

aussi  délachcr  de  son  armée  le  chevalier  de  Créqui 
avec  cinq  cents  chevaux,  conriposés  de  son  régiment, 
de  celui  de  Bouillion  et  de  gens  comandés  qui,  après 
avoir  fait  un  grand  tour,  ayant  trouvé  une  barrière  du 
camp  des  ennemis  qui  n'estoit  pas  fermée,  y  entrèrent^  ; 
et  quoi  qu'ils  fussent  chargés  par  leur  cavallerie,  il 
entra  dans  la  place  avec  deux  cent  cinquante  chevaux, 
ayant  eu  beaucoup  des  siens  prisonniers  dans  le  camp 
des  ennemis;  et  sa  dernière  troupe,  qu'un  coronel 
commandoit,  s'estant  perdue  la  nuict,  ne  les  peust  pas 
suivre. 

Comme  on  sceut  que  cette  cavallerie  estoit  entrée 
dans  Arras,  on  fut  quelque  temps  en  doute  si  les 
ennemis  continueroint  le  siège  ;  mais  on  apprit  qu'ils 
faisoint  travaillier  à  leurs  lignes,  et  que  ce  secours 
empeschoit  seulement  de  quelques  jours  l'ouverture 
de  la  trenchée.  L'armée  du  Roy  s'avança  en  ce  temps 
auprès  de  Péronne^;  et,  comme  on  craignoit  de  ne 
pouvoir  pas  en  tirer  toutes  les  assistances  des  vivres 
qui  estoint  nécessaires,  M.  de  Turenne  ne  fut  pas 
d'advis  que  l'on  s'approchast  du  camp  des  ennemis 
qu'après  que  l'on  auroit  donnné  tel  ordre  aus  vivres, 
que  par  la  nécessité  on  ne  fût  obligé,  ou  de  combattre 
l'ennemi  dans  leurs  lignes  sans  raison,  ou  de  se  reti- 
rer à  faute  d'i  pouvoir  subssister.  Pour  le  premier,  il 
n'i  avoit  pas  d'apparence  de  combattre  une  armée 
beaucoup  plus  forte,  qui  n'avoit  point  ouvert  de  tren- 

1.  Cf.  Brachet  à  Mazarin,  Tincourt,  12  juillet  1654  (Arch. 
des  A£f.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  272). 

2.  La  Ferté  avait  joint  Turenne  aux  environs  de  Saint-Quen- 
tin le  6  juillet  (La  Ferté  à  Le  Tellier,  camp  de  Seraucourt, 
C  juillet  1654.  Arch.  hist.  de  la  Guerre,  vol.  157,  n"  35). 


1654]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  5 

chées,  et  par  conséquent  point  afïoiblie  ni  par  la 
désertion,  ni  par  la  nécessité,  ni  par  un  grand  nombre 
de  gens  que  l'on  pert  en  un  siège;  et  pour  l'autre 
considération,  il  estoit  clair  que  de  s'approcher  de  l'en- 
nemi pour  estre  après  obligé  de  s'en  retirer,  cela  feroit 
un  très  mauvais  effect,  et  dans  l'armée,  si  on  vouloit 
entreprendre  (|uelque  autre  chose,  et  parmi  les  assié- 
gés, que  cela  décourageroit  beaucoup.  Sans  les  incon- 
vénients susdits,  il  est  sans  doute  qu'il  eust  esté  bon 
d'estre  bien  tost  auprès  des  ennemis  après  qu'ils 
furent  devant  la  place,  parce  que  l'on  leur  eustempes- 
ché  de  faire  un  grand  magasin  de  vivres  dans  leur 
camp  ;  mais  on  creut  le  dernier  inconvénient  moindre 
que  les  autres. 

M.  le  Cardinal,  qui  estoit  avec  le  Roy  à  Sedan, 
durant  le  siège  de  Stenai,  pensa  s'en  venir  à  Péronne, 
mais  il  y  envoia  M.  Le  Tellier^.  M.  de  Turenne  et 
M.  le  mareschal  de  la  Ferté  le  virent  le  matin  qu'ils 
marchèrent  vers  le  camp  de  l'ennemi,  et  s'assurèrent 
tout  à  fait  que,  lui  estant  à  la  frontière,  toutes  choses 
seroint  bien  réglées  pour  la  subssistance  de  l'armée, 
qui  s'en  esloignoit  de  nœuf  lieux,  et  s'alloit  loger  à  la 
portée  du  canon  du  camp  des  ennemis,  et  se  mettre 
entre  eux  et  Douai,  d'où  ils  tiroint  tous  leurs  vivres. 
L'armée   du  Roy  n'avoit   pas   plus   de   quatorze   ou 

1.  Le  Tellier  arriva  à  Péronne  le  15  juillet  [Gazette,  1654, 
p.  753)  ;  le  lendemain,  il  rencontra  à  une  lieue  de  là  ïurenne 
et  La  Ferté,  qui  lui  «  dirent  qu'ils  faisoyent  marcher  les 
armées  ce  mesme  jour  pour  aller  loger  à  Inchy  et  le  lendemain 
aller  prendre  des  postes  sur  la  Scarpe,  soit  à  Sailly  ou  Vitry, 
selon  qu'ils  verront  estre  pour  le  mieux  »  (Le  Tellier  à  Maza- 
rin,  Péronne,  18  juillet  1654.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp., 
Pays-Bas,  33,  fol.  291). 


6  MÉMOIRES  [1654 

quinze  mille  homes  et  celle  des  ennemis  passoit 
vingt  cinq  mille;  et  M.  de  Turenne,  à  cause  de  sa  foi- 
biesse,  et  du  peu  d'équippage  d'artillerie  et  de  vivres 
qu'elle  avoit,  ne  fut  jamais  d'advis  d'entreprendre 
rien  autre  chose  que  le  secours  d'Arras\  voiant  bien 
qu'on  ne  pouvoit  pas  faire  un  siège  d'aussi  grande 
importance  que  celui-là,  et  que  d'en  faire  un  petit, 
c'estoit  la  perte  d'Arras  assurée,  et  n'avoir  rien  pris 
qui  la  peut  contrebalancer;  et  aussi,  sachant  que  cette 
cavallerie  estoit  entrée  dans  Arras,  il  a  tousjours  creu 
que  ce  seroit  aus  ennemis  un  siège  si  difficille  qu'il 
seroit  malaisé  que,  demeurant  tousjours  auprès  de  leur 
camp,  et  ayant  des  vivres  assurés  pour  cela,  il  ne  s'i 
trouvastun  temps  dans  lequel  il  y  auroit  grande  appa- 
rence de  pouvoir  forcer  les  lignes  ;  n'estant  point  en 
cela  de  l'opinion  commune  qu'il  faut  faire  agir  les 
François  en  arrivant,  mais  croiant  que  l'on  leur  peut 
fort  bien  faire  entendre  raison  là  dessus,  et  qu'estants 
persuadés  que  l'on  agit  sur  de  bons  principes,  ils  ont 
la  mesme  patience  que  les  autres  nations. 

On  marcha  deux  jours  ^,  dans  lesquels  on  arriva  à  la 
veue  du  camp  des  ennemis.  L'armée  que  commandoit 
M.  le  mareschal  de  la  Ferté  rouloit  avec  celle  de 
M.  de  Turenne  pour  l'avantgarde,  et  on  arriva  auprès^ 
d'une  hauteur  qui  s'appelloit  Monchi  le  Preux*.  Gomme 

1.  MP  460-462,  note  :  voir  notre  Appendice  I,  n°*  70  à  76  et 
78  à  82. 

2.  Le  premier,  c'est-à-dire  le  16  juillet,  on  campa  à  Sains- 
lès-Marquion  [Mémoires  du  duc  d'York,  p.  573). 

3.  Ms.  après. 

4.  Le  17  juillet  (Turenne  et  La  Ferté  à  Mazarin,  18  juillet 
1654.  Arch.  des  AÉf.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  287), 
après  être  passé  à  l'Écluse  [Mémoires  de  Puységur,  II,  178). 


1654]  DU  MARÉCHAL  DE  TimENNE.  7 

les  ennemis  y  avoint  quelque  cavallerie,  on  auroit  peu 
penser^  que  leur  armée  se  mettroit  derrière  en 
bataillie,  pour  empescher  à  l'armée  du  Roy  de  passer 
un  défilé;  mais  néamoins  c'estoit  si  loing  de  la  place, 
que  l'on  ne  creut  pas  qu'ils  le  fissent,  parce  qu'il  fal- 
loit  lever  le  siège,  ce  qui  ne  se  fait  pas  si  promtement, 
que  l'armée  du  Roi  n'eût  eu  le  temps  de  se  mettre 
en  posture  de  faire  apréhander  avec  raison  aus  enne- 
mis l'issue  du  combat;  on  a  néamoins  dit  que  M.  le 
Prince  a  voit  voulu  le  faire,  mais  que  les^  Espagnols  n'i 
avoint  pas  consenti.  Gome  donc  leurs  troupes  virent 
que  l'on  avoit  fait  divers  ponts  sur  ce  ruisseau,  ils  se 
retirèrent  dans  leur  camp,  après  quelques  escar- 
mouches, et  l'armée  du  Roy  s'estant  toute  avancée 
sur  la  hauteur,  où  on  comença  à  se  fortifier  :  ce 
qui  fut  fait  dans  la  fin  de  ce  jour  là  et  dans  la  nuict 
suivante. 

Le  camp  avoit  son  aisle  droite  sur  l'Escarpe^,  où  on 
fit  aussi  promtement  des  ponts  pour  communiquer  à 
la  Bassée,  et  empescher  les  vivres  de  Douay  ;  de  sorte 
que  tout  le  front  du  camp  tenoit  l'entre-deux  de  l'Es- 
carpe et  d'un  petit  ruissée  [sic)^  qui  dessent  à  Arleux; 
et,  parlemoien  de  la  cavallerie,  on  gardoit,  autant  que 

1.  Le  ms.  porte  pensait.  Ayant  d'abord  écrit  on  creut,  Turenne 
avait  biffé  ce  dernier  mot  pour  le  remplacer  en  interligne  par 
pensait  :  ce  n'est  qu'ensuite  qu'il  a  ajouté  auroit  peu,  sans 
prendre  soin  de  corriger  pensoit  en  penser. 

2.  (ennemis). 

3.  Le  quartier  du  maréchal  de  la  Ferté  était  à  Pelves 
[Mémoires  du  duc  d'York,  p.  573). 

4.  C'est  la  Sensée  qui  passe  à  Arleux;  mais  il  s'agit  ici  vrai- 
semblablement de  son  affluent  de  gauche  le  Cojeul,  qu'elle 
reçoit  dès  une  dizaine  de  kilomètres  en  amont  de  ce  bourg. 


R  MÉMOIRES  [1654 

l'on  pouvoit.  le  chemin  de  Ganribrai  et  de  Douai  à  Arras, 
(jui  n'estant  que  des  plaines,  on  empeschoit  bien  qu'il 
n'i  vint  des  chariots,  mais  non  pas  que  des  cavalliers 
ne  portassent  en^  croupe  des  munitions  de  guerre, 
come  ils  ont  fait  souvent.  On  manda  aussi  au  conte 
Ijroglie,  gouverneur  de  la  Bassée,  de  se  venir  loger  à 
Lens-,  avec  quinze  cent  ou  deux  mille  homes  des  gar- 
nisons :  et  par  ce  moien  là  on  empeschoit  les  vivres 
par  le  costé  de  Douai  et  de  Liste.  Il  y  avoit  le  costé  du 
conté  de  Saint  Paul  qui  demeuroit  fort  libre,  par  où 
les  ennemis  pouvoint  avoir  la  communication  avec 
Aire  et  Saint  Omer  :  dès  le  soir  que  l'on  arriva  avec 
l'armée  à  Monchi  le  Preux,  on  escrivit  au  gouverneur 
d'Hédin  de  mettre  des  gens  dans  Saint  Paul;  et  si 
cela  eust  esté  fait,  le  siège  d' Arras  auroit  assurément 
esté  levé  sans  estre  obligé  de  donner  ans  lignes;  mais 
ou  les  intérests  particuliers,  ou  la  foiblesse  de  la  gar- 
nison d'Hédin  l'en  empescha  ;  et  on  y  eust  aussi  remé- 
dié sans  la  mort  de  M.  de  Beaujeu^  qui,  ayant  esté 
promtement  envoie  avec  douxe  cents  chevaux,  avec 
ordre  de  prendre  quelque  infanterie  du  conte  Bro- 
glie  pour  garder  ce  costé  du  conté  de  Saint  Paul,  il 
rencontra  les  ennemis  qui  alloint  faire  un  convoi  à 
Aire  ;  et  un  nommé  Drouat,  avec  sept  ou  huict  cents 
chevaux,  l'ayant  attaqué  à  la  pointe  du  jour,  come  ses 
gens  repaissoint,  ils  furent  au  comencement  mis  en 

1.  Ce  mot  et  le  suivant  en  marge. 

2.  Cf.  Broglio  à  Mazarin,  camp  de  Lens,  21  juillet  1654 
(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  302,  et  Bar- 
thélémy, p.  146), 

3.  Cf.  Castelnau  à  Mazarin,  camp  de  Monchy-le-Preux, 
25  juillet  1654  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33, 
fol.  327).  —  MP  463-464,  note  :  voir  notre  Appendice  I,  n°  77. 


[1654]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  9 

désordre,  et  dans  cet  abord  M.  de  Beaujeu  fut  tué; 
mais  ses  gens  s'estants  remis,  les  ennemis  furent  batus, 
et  beaucoup  des  leurs  tués  ou  pris  prisonniers  ;  mais 
corne  les  nostres  n'eurent  plus  de  chef,  ils  s'en 
revindrent  à  Bétune,  et  ne  marchèrent  point  jusques  à 
Saint  Pol,  où  M.  de  Beaujeu  a  voit  ordre  d'aller;  et 
dans  cet  entretemps  les  ennemis  envoiérent  promte- 
ment  de  l'infanterie  dans  Saint  Pol,  ce  qui  mit  ce  lieu 
là  en  estât  de  n'estre  pas  pris  sans  qu'une  armée  y 
allast,  ce  que  l'on  ne  pouvoit  faire,  ne  pouvant  quitter 
le  costé  de  Douai,  où  estoit  l'armée,  qui  sont  des  lieux 
justement  à  l'opposite  les  uns  des  autres. 

Gome  cette  cavallerie  fut  retournée  à  Bétune,  M.  de 
Turenne  envoia  M.  de  Lilebonne  pour  la  commander, 
et  il  s'en  retourna  avec  eux  à  Pernes  pour  empes- 
cher  la  comunication  du  camp  des  ennemis  à  Aire. 
Mais  le  costé  de  Saint  Pol  leur  demeuroit  libre,  d'où 
ils  tiroint  beaucoup  de  commodités  :  M.  le  conte  Bro- 
glie  essaia  de  prendre  Saint  Pol,  mais  il  y  fut  repoussé 
avec  perte  de  peu  de  gens.  Il  s'i  passa  quelque  temps 
que  les  choses  estoint  dans  cette  assiète,  les  ennemis 
trouvants  de  grandes  difficultés  au  siège  par  la  résis- 
tance de  ceux  de  dedans,  et  l'armée  du  Roy  estant  tous- 
jours  campée  dans  le  camp  dont  j'ai  parlé.  Et  come 
on  savoit  touts  les  jours  Testât  du  siège,  cela  obligeoit 
à  n'avoir  application  qu'à  empescher  les  convois  des 
ennemis,  et  à  ne  vouloir  point  donner  aus  lignes  que 
les  assiégés  ne  fussent  fort  pressés.  On  savoit  aussi  que 
l'armée  de  l'ennemi  diminuoit  beaucoup  ;  et  pour  leur 
circonvallation,  il  n'i  a  voit  plus  rien  à  ménager  là  des- 
sus, parce  que  par  le  temps  elle  ne  pouvoit  estre  mise 
guéres  en  meillieur  estât.  Il  ne  s'i  passa  rien  de  fort 


\0  MÉMOIRES  [1654] 

considérable  presque  l'espace  d'un  mois,  j'entens 
entre  les  armées,  hors  quelques  poudres  qui  se  brul- 
lérent  comme  les  ennemis  les  portoint  en  croupe  \  et 
quelques  petits  convois  qui  furent  rencontrés  ;  mais 
presque  tout  ce  qui  venoit  de  Cambrai  à  leur  camp 
avec  des  cavalliers  qui  en  estoint  chargés,  le  mettant 
sur  la  croupe  de  leurs  chevaux,  passa  la  nuict  sans 
pouvoir  estre  rencontré,  quoi  que  toutes  les  nuict  la 
cavallerie  fût  sur  les  avenues  pour  les  attendre  :  mais 
ce  sont  de  si  grandes  plaines,  que  l'on  ne  les  rencon- 
troit  jamais.  Cependant  les  assiégés  défendoint  fort 
bien  leurs  dehors,  et  repoussèrent  trois  ou  quatre  fois 
les  ennemis  à  une  première  palissade  fort  loin  de  la 
place,  et  défendoint  si  bien  leur  terrain,  qu'au  bout  de 
sept  sepmaines  de  trenchées  ouvertes  les  ennemis 
n'en  estoint  que  sur  la  contrescarpe  d'une  demie  lune 
qui  est  devant  le  fossé;  il  est  vrai  qu'il  leur  avoit  fallu 
prendre  un  ouvrage  à  corne,  et  après  couler  tout  du 
long  de  Taisle  pour  aller  à  cette  demie  lune;  et  les 
assiégés  faisoint  tout  ce  qui  se  peut  pour  bien 
défendre  leur  terrain.  M.  le  chevalier  de  Créqui  fut 
blessé  dans  les  dehors,  oùilservoit  fort  bien  ;  M.  d'Ecan- 
cour  aussi  y  fut  blessé,  et  M.  de  Saint  Lieu;  et  M.  de 
Mondejeu  se  conduisoit  aussi  bien  qu'un  gouverneur 
peut  faire. 

Durant  ce  temps  là,  le  siège  de  Stenai  continuoit  et 
tiroit  un  peu  en  longueur,  par  la  bonne  défence  de 
ceux  de  dedans;  de  sorte  M.  de  Turenne  et  M.  le 

1.  Le  duc  d'York  (p.  574)  donne  des  détails  sur  cet  «  étrange 
accident  »,  dont  il  connut  la  cause  lorsqu'il  fut  passé  au  ser- 
vice de  l'Espagne.  Turenne  en  rend  compte  dans  sa  lettre  à  Le 
Tellier  du  23  juillet.  Voir  aussi  Montglat,  p.  301. 


[1654]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  11 

mareschal  de  la  Ferté,  volants  que  les  ennemis,  quoi 
qu'avec  beaucoup  de  difficulté,  ne  laissoint  pas  d'avan- 
cer, se  résolurent  à  donner  ans  lignes,  y  estans  aussi 
poussés  par  les  nouvelles  qu'ils  avoint  receu  de  M.  de 
Mondejeu,  qui  se  faisoit  un  peu  plus  pressé  qu'il 
n'estoit*;  et  il  n'est  pas  estrange  que  les  gouverneurs 
en  usent  ainsi,  parce  que  n'estans  pas  assurés  si  les 
ennemis  se  porteront  avec  plus  de  vigueur,  ou  si  leurs 
tjens  se  relascheront  de  la  deffence,  ils  veulent  tous- 
jours  mettre  les  choses  au  pis,  et  faire  entendre  qu'ils 
se  défendront  moins  de  temps  qu'il  n'i  a  apparence 
qu'ils  le  puissent  faire  par  la  raison  ordinaire  de  la 
guerre.  On  avoit  comandé  de  tenir  prêt  toutes  les  fas- 
cines et  les  claies  pour  l'attaque  que  l'on  devoit  faire 
le  jour  d'après;  il  vint  nouvelle  le  soir  que  Stenai 
capituloit-;  et  M.  le  Cardinal  manda  que  le  Roi  mar- 
cheroit  en  diligence  à  Péronne,  et  envoieroit  toutes  les 
troupes  qui  avoint  servi  au  siège  de  Stenai  pour  ren- 
forcer l'armée^.  M.  de  Turenne  fut  d'advis  d'attendre 

1.  Gela  ne  paraît  pas  exact.  Le  duc  d'York  (p.  575)  parle  d'une 
dépêche  de  Mondejeux  dont  on  s'autorisa  pour  «  différer  l'at- 
taque des  lignes  jusqu'à  l'arrivée  des  troupes  qui  étoient  devant 
Stenay  ».  L'homme  chargé  de  cette  dépêche  l'avait  avalée  pour 
traverser  les  lignes  ennemies  avec  moins  de  risque  ;  il  arriva 
au  camp  français  le  5  août  au  matin  (Barthélémy,  p.  39-40)  et 

ne  parvint  qu'à  grand'peine  à s'acquitter  de  sa  mission,  à 

la  grande  colère  de  La  Ferté  qui  parlait  de  le  faire  éventrer. 
Puységur,  racontant  cet  épisode,  assure  (II,  182)  que  cet  envoyé 
de  Mondejeux  «  est  l'unique  qui  m'ait  apporté  des  nouvelles  ». 

2.  Le  5  août  [Gazette,  1654,  p.  869  et  suiv.). 

3.  La  lettre  de  Mazarin  à  laquelle  Turenne  fait  allusion  fut 
écrite  de  Rethel  le  7  août  (Bibl.  nat..  ms.  Mélanges  Colbert41, 
fol.  238  v°).  Cette  lettre  n'est  qu'analysée  dans  le  recueil  de 
M.   d'Avenel  (VI,  606)  qui,  la  datant  du  6  août,  a  imprimé  le 


\1  MÉMOIRES  [1654] 

ce  renfort,  parce  que  l'on  savoit  très  certainement  que 
la  ville  en  donneroit  le  loisir;  et  on  estoit  si  proche 
des  ennemis,  qu'il  n'i  pouvoit  rien  arriver  dont  on  ne 
fût  averti  tous  les  jours.  M.  le  Cardinal  voulut  aussi 
présentir  s'il  ne  seroit  pas  choqué  si  M.  le  mareschal 
d'Oquincour  venoit  commander  ces  troupes  qui 
venoint  du  siège  de  Stenai*;  mais  dans  une  chose  si 
importante  que  celle  du  secours  d'Arras,  il  croioit 
qu'il  ne  pouvoit  pas  y  avoir  trop  de  troupes  ni  trop 
de  chefs;  M.  le  mareschal  de  la  Ferté  fut  aussi  du 
mesme  advis.  Ces  troupes  donc  marchèrent  en  grande 
diligence  après  la  reddition  de  Stenai  ;  et,  passants  la 
Somme  et  faisants  d'assés  grandes  journées,  vindrent 
auprès  de  Bapaume. 

Deux  jours  avant  leur  arrivée,  M.  le  duc  d'Iorc  et 
M.  de  Joieuse,  qui  estoit  coronel  général  de  la  cavalle- 
rie  légère^,  estant  allés  proumener  avec  M.  de  Turenne 

nom  de  Rethel  entre  crochets,  ce  qu'il  explique  dans  une  note 
ainsi  conçue  :  «  Le  nos.  porte  bien  Rethel;  mais  les  autres 
lettres  du  6  août  sont  datées  de  Sedan.  Il  faut  donc,  ou  chan- 
ger la  date  du  6  et  y  substituer  celle  du  7  août,  ou  remplacer 
Rethel  par  Sedan  ».  A  vrai  dii'e,  le  texte  manuscrit  nest  daté 
du  6  août  que  par  l'efFet  d'une  modification  faite  après  coup  : 
le  chiffre  6  remplace  un  7  encore  visible,  écrit  de  la  même 
main  que  le  reste  du  document.  Aussi  optons-nous  pour  la 
première  des  corrections  que  propose  M.  d'Avenel  :  elle  con- 
siste à  ne  pas  tenir  compte  de  la  modification  que  nous  venons 
de  signaler. 

1.  Cf.  Mazarin  à  Le  Tellier,  Sedan,  6  août  [Lettres  de  Maza- 
rin,  VI,  261). 

2.  Louis  de  Lorraine-Guise,  duc  de  Joyeuse,  avait  été  nommé 
colonel  général  de  la  cavalerie  par  provisions  du  20  juillet 
1653.  L'action  dont  il  est  question  ici  eut  lieu  le  22  août  1654 
(Pinard,  IV,  191). 


[1654]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  13 

auprès  du  camp  des  ennemis,  assés  proche  du  quar- 
tier de  M.  le  Prince,  on  vit  deux  troupes  un  peu 
esloignées  de  leur  grande  garde;  M.  de  Gastelnau  s'i 
trouva  aussi  avec  quelques  volontaires,  ce  qui  obligea 
à  vouloir  pousser  ces  troupes  de  l'ennemi.  On  fît  seu- 
lement avancer  un  escadron  de  nostre  garde  pour 
soutenir  ces  volontaires,  lesquels  s'estants  engagés, 
ces  deux  troupes  de  l'ennemi  se  retournèrent,  ayants 
rencontré  une  ravine,  et  avec  leurs  carabines  ayants 
mis  en  quelque  confusion  tous  ces  messiers;  ils  com- 
mencèrent à  les  suivre  ;  l'escadron  qui  les  soutenoit 
prit  aussi  de  l'espouvante  :  de  sorte  qu'ils  se  retirèrent 
deux  ou  trois  cents  pas,  assès  pressés  des  ennemis. 
Il  y  eust  sept  ou  huict  volontaires  blessés  ou  prison- 
niers. M.  de  Joieuse  fut  aussi  blessé  d'un  coup  de 
carabine  au  bras  :  on  croioit  au  commencement  sa 
blessure  légère,  mais  ayant  esté  porté  à  Paris,  il  en 
mourut  au  bout  de  six  sepmaines*. 

Gomme  on  sceut  que  ces  troupes  de  Stenai  estoint 
à  trois  lieux  du  camp  des  ennemis,  on  avoit  dessein 
au  commencement  qu'elles  logeassent  à  un  lieu 
nommé  Rivière,  qui  estoit  vis  à  vis  du  quartier  de  M.  le 
Prince,  et  en  estoit  distant  de  deux  heures;  et,  pour 
leur  donner  moien  de  s'i  retrancher  en  attendant  que 
l'on  prît  le  jour  pour  donner  aus  lignes,  M.  de  Turenne 
s'en  alla  joindre  M.  le  mareschal  d'Oquincour^  avec 
deux  mille  chevaux.  Gome  ils  furent  ensemble,  on 
eust  advis  que  les  ennemis  attendoint  un  grand  convoi 
de  Saint  Pol,  et  qu'ils  envoioit  des  troupes  de  leur 

1.  Le  27  septembre  1654  (Pinard,  IV,  191). 

2.  Le  17  août  [Mémoires  du  duc  d'York,  p.  576). 


-J4  MÉMOIRES  [1654] 

camp  au  devant;  on  se  résolut  aussi  tost,  au  lieu  de 
lo"^er  à  Rivière,  de  laisser  le  camp  des  ennemis  à  main 
droite,  et  de  marcher  entre  Saint  Pol  et  ledit  camp, 
auquel  lieu  on  apprit  que  les  troupes  sorties  du  camp 
de  l'ennemi  y  estoint  rentrées,  mais  que  le  convoi 
estoit  vers  Saint  Pol.  On  logea  cette  nuict  là  à  Aubi- 
gni,  qui  est  à*  trois  heures  d'Arras,  et  le  lendemain 
on  alla  vers  Saint  Pol,  que  l'on  prit  en  arrivant^;  et 
ayants  sceu  que  les  ennemis  attendoint  trois  mille 
hommes  qui  leur  devoint  mener  ce  convoi,  et  que 
mesmes  le  siège  alloit  lentement,  faute  de  munitions 
de  guerre  que  ce  convoi  leur  devoit  enmener,  cela 
obligea  à  donner  ce  temps  à  l'empescher,  ce  qui 
estoit  une  chose  de  telle  conséquence,  que  les  enne- 
mis eussent  levé  le  siège  s'il  n'i  eust  rien  entré  de  ce 
convoi  là. 

Après  que  Saint  Pol  fut  pris,  M.  de  Turenne  estant 
joint  avec  cette  cavallerie  aus  troupes  de  M.  lemares- 
chal  d'Oquincour,  on  vint  se  loger  au  camp  de  César  ^, 
et  on  battit  tout  un  jour  l'abaïe  de  Saint  Eloi,  où  les 
ennemis  avoint  cinq  cents  homes,  qui  se  rendirent  à 
discrétion  :  laquelle  n'estoit  distante  que  d'une  petite 
heure  du  camp  des  ennemis.  M.  le  mareschal  de  la 
Ferté  estoit  demeuré  au  Monchi  Preux  avec  l'armée, 
et  on  a  assuré  que  M.  le  Prince  avoit  voulu  venir  atta- 
quer ce  corps  qui  attaquoit  l'abaïe^  du  Mont  Saint 

1.  [deux]. 

2.  Le  18  août  {Gazette,  1654,  p.  894-895). 

3.  Turenne  avait  d'abord  écrit  Sésar.  —  La  veille,  soit  le 
19  août,  les  troupes  de  Turenne  et  de  d'Hoquincourt  avaient 
campé  de  nouveau  à  Aubigny  [Gazette,  1654,  p.  895-896). 

4.  Turenne  avait  d'abord  écrit  le  Mont. 


[1654]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  15 

Eloi,  et  que  les  Espagnols  ne  l'avoint  pas  trouvé  à 
propos;  mais  on  trouve  souvent  des  empeschements 
dans  une  grande  circonvallation,  et  après  un  long 
siège,  dont  la  moindre  circonstance  empesched'exécu- 
cuter  ce  qui  vient  dans  l'esprit  :  de  sorte  que  l'on  n'en 
peut  pas  dire  les  véritables  raisons,  à  moins  d'i  estre 
soi  mesme. 

Comme  le  Mont  Saint  Eloi  fut  rendu  S  M.  le  mares- 
chal  d'Oquincour  comença  à  se  retrancher  au  camp 
de  César*;  et  M.  de  Turenne  s'en  retourna  joindre  l'ar- 
mée, et  marcha  tout  le  long  des  lignes  de  l'ennemi  plus 
de  deux  heures;  il  n'i  sortit  que  des  escarmoucheurs, 
et  M.  de  Gastelnau  les  alla  recognoistre  de  fort  près, 
et  la  cavallerie  marcha  tout  ce  temps  là  à  la  portée  du 
canon  des  pièces  de  trois  livres.  On  vit  tout  ce  costé 
de  lignes  assés  dégarni,  qui  estoit  le  quartier  de  Don 
Fernando  Solis  ;  et  assurément  que  cette  marche  proche 
des  lignes  a  donné  beaucoup  de  cognoissance,  et  pour 
l'attaque,  et  pour  le  chemin  qu'il  falloit  prendre  pour 
donner  aus  lignes.  Comme  M.  de  Turenne  fut  arrivé 
au  camp,  il  envoia  dire  à  M.  le  mareschal  de  la  Ferté 
que  la  cavallerie  de  l'ennemi  qui  avoit  voulu  mener 
ce  convoi  prenoit  le  chemin  de  Douai,  et  qu'appa- 
rement  ils  essaieroint  d'entrer  cette  nuict  là  dans  les 
lignes^.  H  donna  touts  les  ordres  nécessaires  pour 
l'empescher,  ayant  fait  monter  toute  la  cavallerie  à 
cheval  ;  mais  par  la  faute  d'un  olïîcier,  qui  comandoit 
un  petit  corps  de  garde  de  cavallerie,  qui  n'en  donna 

1.  Le  20  août  [Mémoires  de  Montglat,  p.  301).  Cf.  Mazarin  à 
Turenne,  Péronne,  22  août  1654  [Lettres  de  Mazarin,  VI,  295). 

2.  Turenne  avait  d'abord  écrit  Sésnr. 

3.  (il  monta  à  cheval  la). 


-IG  MÉMOIRES  [1654] 

point  d'avis,  M.  de  Bouteville,  qui  commandoit  cette 
cavallerie  des  ennemis,  laquelle  estoit  chargée  de 
poudre  et  de  grenades,  entra  dans  leurs  lignes  :  ce 
qui  ayant  esté  sceu,  il  fut  résolu  de  faire  l'attaque  le 
lendemain  ;  et,  après  avoir  considéré  toutes  choses,  on 
trouva  que  le  plus  à  propos  estoit  de  donner  avec  les 
armées  toutes  de  front,  et  la  nuict,  M.  de  Turenne 
ayant  tousjours  esté  d'advis  de  ne  point  tenter  par 
divers  costés,  parce  que  chaquun  s'attent  à  donner,  et 
ainsi  on  laisse  souvent  passer  le  temps,  et  le  jour  vient, 
et  aussi  quant  on  ne  se  voit  point,  on  entre  aisément 
en  soubson  que  les  autres  sont  repoussés;  si  on  ten- 
toit  ces  choses  là  le  jour,  l'ennemi  mettroit  toutes  ses 
troupes  ensemble,  mais  la  nuict  on  n'ose  point  entiè- 
rement dégarnir  les  quartiers;  la  plus  grande  difficulté 
qui  se  rencontre,  c'est  que  les  marches  de  nuict  sont 
difficilles  et  il  est  aisé  de  se  perdre  :  c'est  pourquoi  il 
faut  que  les  camps  soint  proches  des  lignes  de  l'en- 
nemi, afin  de  ne  pas  tomber  dans  cet  inconvénient  là. 
On  marcha  donc  à  l'entrée  de  la  nuict ^;  M.  de 
Turenne  avoit  l'avant  garde;  et,  ayant  passé  l'Escarpe 
sous  le  quartier  de  M.  le  mareschal  de  la  Ferté,  qui 
avoit  commandé  que  l'on  y  fît  quantité  de  ponts,  on 
prit  le  mesme  chemin  que  l'on  avoit  fait  en  revenant 
du  Mont  Saint  Eloi.  On  estoit  bien  averti  de  Testât  des 
lignes  de  l'ennemi  :  ils  avoint  par  tout  un  fossé  perdu, 
creux  de  cinq  ou  six  pieds,  et  large  de  huict  ou  nœuf  ; 
et,  entre  ce  fossé  là  et  celui  de  la  Ugne,  il  y  avoit  un 
espace  de  quatre  ou  cinq  pas,  rempli  de  trous  qu'ils 
appclloint  des  puits,  qui  estoint  profonds  de  trois  ou 

1.  Du  24  au  25  août  {Mémoires  de  Montglat,  p.  301). 


[1654]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  17 

quatres  pieds,  et  estoint  ronds,  et  avoint  environ  un 
pied  de  diamètre;  quand  on  les  avoit  passé,  on  ren- 
controit  la  ligne,  qui  estoit  à  l'ordinaire,  avec  un  fossé 
de  sept  ou  huict  pieds,  et  un  parapet  de  la  hauteur 
ordinaire;  on  avoit  mis  entre  ces  trous  comme  de 
petites  palissades  hautes  seulement  d'un  pied  et  demi, 
pour  embaraser  davantage  les  chevaux. 

On  résolut  de  donner  avec  l'infanterie  sur  deux 
lignes,  et  on  avoit  donné  à  chaque  bataillion  de  la  pre- 
mière ligne  quatre  ou  cinq  escadrons  pour  porter  les 
fascines  et  les  claies  que  l'on  vouloit  mettre  sur  les 
trous;  la  cavallerie  portoit  aussi  des  outils.  Ayant 
marché  à  une  petite  demie  lieu  de  la  ligne  plus  de  deux 
heures,  come  on  vit  qu'il  n'i  avoit  plus  que  deux 
petites  heures  devant  le  jour,  l'armée  de  M.  de 
Turenne  se  tourna,  et  celle  de  M.  le  mareschal  do  la 
Ferté  se  mit  en  la  mesme  disposition  à  la  main  gauche  : 
ainsi  on  marcha  droit  à  la  ligne.  M.  le  mareschal 
d'Oquincour  venoit  aussi  d'auprès  du  Mont  Saint 
Eloi  pour  donner  sur  le  mesme  front.  On  s'approcha 
à  deux  cent  pas  de  la  ligne  sans  donner  l'alarme;  et 
ainsi  deux  cent  homes,  qui  estoint  à  la  teste  de  chaque 
bataillion  de  la  première  ligne,  abordèrent  le  premier 
fossé  :  on  leur  fît  une  fort  légère  décharge,  et  néa- 
moins  si  les  bataillions  n'eussent  marché  au  mesme 
instant  pour  seconder  ces  gens  commandés,  ils  se 
fussent  renversés.  On  ne  trouva  presque  point  de  résis- 
tance; mais  toutes  les  troupes  avoint  concerté  cette 
action  comme  une  chose  si  difficille,  qu'il  n'i  avoit  que 
les  officiers  et  quelques  soldats  qui  s'opiniatroint  à 
s'attacher  au  parapet,  et  le  reste  des  régiments  demeu- 
roint  dans  la  campaigne  sans  en  oser  aprocher;  de 
H  2 


18  MÉMOIRES  [1654] 

l'armée  de  M.  le  mareschal  de  la  Ferté  il  n'i  eust  que 
quelques  régiments  qui  allèrent  jusques  au  dernier 
fossé,  mais  pas  un  n'entra  par  son  attaque.  Mais 
comme  on  eust  forcé  la  ligne  à  leur  main  droite,  ils 
vindrent  entrer  par  ce  lieu  là.  On  demeura  bien  une 
demie  heure  à  combler  les  fossés,  la  cavallerie  qui 
estoit  derrière  les  bataillions  mettant  pied  à  terre  et 
portants  les  claies  et  les  fassines,  durant  lequel  temps 
il  y  avoit  beaucoup  de  bruit  de  timbales  et  de  trom- 
pettes derrière  la  ligne,  mais  un  fort  petit  feu,  et  ce  ne 
fust  rien  qu'à  cause  du  grand  front  que  l'on  occupoit 
pour  donner,  que  l'on  emportoit  la  ligne  en  quelques 
endroits  :  car  là  où  on  trouvoit  quelque  résistance,  on 
estoit  facilement  repoussé. 

M.  le  conte  Broglie,  M.  de  Castelnau  et  M.  du  Pas- 
sage commandoint  l'infanterie  de  la  première  ligne 
de  M.  de  Turenne;  M.  de  Ronceroles  deux  bataillions 
de  la  seconde  ligne;  et  M.  le  duc  d'Iorc,  M.  de  Lile- 
bonne  et  M.  d'Eclainvilliers  estoint  avec  la  cavallerie, 
laquelle,  comme  l'infanterie  se  fût  rendu  maistre  de 
la  ligne,  on  commença  à  faire  entrer  par  une  barrière, 
menant  les  chevaux  en  main  ;  et,  un  peu  après,  les  régi- 
ments qui  estoint  sur  la  première  ligne,  qui  estoint  les 
gardes  suisses,  Picardie,  La  Feuillade,  Plessis  Pralain 
et  Turenne,  ayant  fait  chaquun  leur  passage,  la  caval- 
lerie qui  estoit  destinée  pour  suivre  chaque  régiment 
d'infanterie  entra  par  le  passage  que  le  régiment  lui 
avoit  fait. 

Il  estoit  fort  peu  devant  le  jour  quand  les  ouver- 
tures de  la  ligne  furent  faites,  et  les  ordres  estoint 
donnés  que  la  cavallerie,  après  estre  entrée,  formeroit 
ses  escadrons  près  de  la  ligne,  à  la  faveur  de  l'infan- 


[1654]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  19 

terie  qui  demeureroit  en  bataillie  ;  mais  la  grande  joie 
que  les  troupes  eurent  de  se  voir  dans  la  ligne,  et 
quelque  cavallerie  et  infanterie  de  l'ennemi  qui  prenoit 
l'espouvante  de  les  y  voir,  et  aussi  l'espérance  du 
butin,  voiant  toutes  les  tentes  tendues,  obligeoient  touts 
les  soldats  de  courir  en  confusion  dans  le  camp,  l'in- 
fanterie à  piller,  et  la  cavallerie  à  suivre  quelques 
escadrons  qui  se  retiroint  du  costé  du  quartier  des 
Lorrains. 

L'armée  de  M.  le  mareschal  d'Oquincour  s' estant  un 
peu  égarée,  à  cause  de  l'obscurité  de  la  nuict,  donna 
aus  lignes  un  peu  après  la  première  attaque,  et  l'em- 
porta avec  fort  peu  de  difficulté.  M.  le  mareschal  de  la 
Ferté,  dès  qu'il  vit  un  passage  ouvert,  il  entra  avec  sa 
cavallerie,  et  s'avança  avec  quelques  escadrons,  coulant 
dedans  la  ligne  à  la  main  gauche;  il  y  avoit  aussi 
quelques  officiers  et  soldats  de  nostre  infanterie,  qui  le 
suivoit  fort  en  désordre. 

M.  le  Prince,  ayant  passé  par  le  quartier  des  Espa- 
gnols, menoit  de  la  cavallerie  au  secours  de  la  ligne  ;  il 
y  avoit  aussi  de  son  infanterie  qui  le  suivoit;  mais 
l'ayant  vue  emportée  en  si  peu  de  temps,  et  tout  son 
camp  desjà  en  si  grand  désordre,  on  dit  que  M.  l'Ar- 
chiduc lui  demandant  ce  qu'il  lui  conseillioit  de  faire, 
il  lui  respondit  qu'il  croioit  qu'il  devoit  se  retirer,  et 
lui  marcha  droit  où  estoit  M.  le  mareschal  de  la  Ferté, 
qui  fut  obligé  de  faire  un  peu  retirer  ses  escadrons. 
M.  de  Turenne  avoit  mis  ensemble  quelques  troupes, 
et  voioit  bien  que,  si  les  ennemis  revenoint,  qu'il  y 
arrivoit  une  grande  confusion;  et  tout  ce  qu'il  peut 
faire,  ce  fut  de  les  rassurer  quand  cette  cavallerie  qui 
s'estoit  avancée  s'en  revint,  ayant  pour  cela  fait  passer 


20  MÉMOIRES  [1654] 

la  ligne  à  deux  pièces  de  vingt-quatre  ;  et  il  est  certain 
que,  si  M.  le  Prince  eust  peu  mener  quelques  régiments 
d'infanterie  avec  sa  cavallerie,  qu'il  eust  obligé  toute 
l'armée  du  Roy  à  se  jetter  dans  Arras,  tant  la  confu- 
sion estoit  grande  dès  que  l'on  fut  entré  dans  les 
lignes;  mais  comme  l'espouvante  estoit  très  grande 
dans  son  armée,  tout  ce  qu'il  peut  faire,  ce  fut  de 
pousser  cette  cavallerie,  et  de  prendre  beaucoup  de 
prisonniers  de  l'infanterie  que  j'ai  dit  qui  l'avoit  suivi, 
et  donner  par  ce  moïen  le  loisir  à  beaucoup  d'infan- 
terie de  l'armée  espagnole  de  se  retirer,  les  uns  à 
Cambrai,  les  autres  à  Douai;  pour  la  cavallerie,  ils  en 
perdirent  fort  peu;  il  y  demeura  près  de  soixante 
pièces  de  canon  ou  dans  les  tranchées  ou  sur  les  lignes  ; 
je  croi  qu'il  y  eust  bien  deux  ou  trois  mille  soldats  de 
leur  infanterie  tués  ou  prisonniers,  et  tout  leur  bagage 
perdu;  de  l'armée  du  Roy,  il  y  eust  quelques  officiers 
des  régiments  tués  ou  blessés,  et  trois  ou  quatres  cents 
soldats;  de  prisonniers  il  y  eust  quelques  uns,  et  des 
officiers  des  gardes.  Quand  M.  le  Prince  se  retourna, 
toute  l'armée  du  Roy  se  mit  à  piller  le  camp  des  enne- 
mis, de  sorte  que  l'on  ne  les  suivit  pas  plus  loing  que 
leur  circonvallation^. 

La  Cour  estoit  en  ce  temps  là  à  Péronne,  qui  s'en 
vint  à  Arras ^  cinq  ou  six  jours  après  la  levée  du 
siège ^  ;  et,  comme  on  ne  pouvoit  pas  faire  de  grands 

1.  25  août.  Cf.  Des  premières  nouvelles  de  la  levée  du  siège 
d' Arras  par  les  Espagnols,  après  l'attaque  de  leurs  lignes,  où 
ils  ont  laissé  tout  leur  bagage  et  canon  [Gazette,  1654,  Extraord. 
du  27  août,  p.  905  et  suiv.). 

2.  Le  28  août  [Gazette,  1654,  p.  945). 

3.  MP  466-467,  note  :  voir  notre  Appendice  I,  n°*  84  et  114. 


[1654]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  21 

sièges,  n'ayants  nuls  préparatifs  pour  cela,  et  toute 
l'armée  de  l'ennemi  s'estant  retirée  dans  leurs  places, 
le  Roy  ayant  repris  le  chemin  de  Paris ^  M.  de  Turenne 
passa  l'Escaut 2  entre  Cambrai  et  Bouchain,  M.  le 
mareschal  de  la  Ferté  et  M.  le  mareschal  d'Oquincour 
s'en  estant  allés  avec  le  Roy  ;  et,  ayant  marché  jusques 
auprès  de  Condé,  il  sceut  que  le  Quénoi,  dont  les 
ennemis  avoint  fait  raser  les  dehors,  estoit  fort  dégarni 
de  gens  :  de  sorte  qu'il  marcha  trois  lieux  en  arriére, 
et  le  prit  le  second  jour\  et  ensuite  s'avança  à  Bains  \ 
qui  est  une  méchante  ville  qui  se  rendit,  là  où  il 
demeura  douxe  ou  quinze  jours,  ayant  laissé  une  gar- 
nison au  Quénoi  \  laquelle  place  il  n'esloigna  pas 
jusques  au  mois  de  novembre,  y  ayant  faits  faire 
divers  convois,  à  cause  qu'elle  est  fort  avancée  dans 
le  païs*^,  et  le  Roy  s'estant  raproché  de  Guise  afin  de 
faciliter  les  voitures  pour  la  conservation  de  la  place. 

1.  Le  retour  du  Roy  à  Paris  [Gazette,  1654,  Extraord.  du 

10  septembre,  p.  949  et  suiv.).  LL.  MM.  arrivèrent  à  Paris  le 
4  septembre. 

2.  Le  3  septembre  [Gazette,  1654,  p.  957),  à  Thun-Saint- 
Martin  [Mémoires  du  duc  d'York,  p.  585). 

3.  Le  6  septembre  [Gazette,  1654,  p.  958  et  977). 

4.  Il  s'agit  de  Binche  :  Turenne  écrit  de  même  le  nom  de 
cette  place  dans  la  lettre,  en  date  du  15  septembre,  par  laquelle 
il  en  annonce  à  Mazarin  la  reddition  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Cor- 
resp.,  Pays-Bas,  SB,  fol.  33).  Binche  avait  ouvert  ses  portes  le 

11  septembre  [Mémoires  du  duc  d'York,  p.  585). 

5.  Le  commandement  de  cette  place  fut  donné  à  M.  de  Beau- 
vau,  lieutenant  général,  par  lettres  du  17  octobre  (Bibl.  nat., 
ms.  fr.  4189,  fol.  192-194).  Le  même  jour,  commission  fut 
donnée  à  Talon  pour  «  l'intendance  et  la  direction  des  deniers 
et  denrées  au  Quesnoy  »  [ibid.,  fol.  194  v'*-198). 

6.  MP  467  :  voir  notre  Appendice  I,  n°  83. 


22  Ml^MOIRES  [16541 

M.  le  Prince  ayant  sollicité  les  Espagnols  de  mettre 
leur  armée  ensembre  douxe  ou  quinze  jours  après  leur 
défaite  à  Arras,  il  les  fît  mettre  en  corps  d'armée  ;  et, 
ayant  les  places  et  les  vivres  pour  lui,  il  se  tint  tous- 
jours  à  deux  ou  trois  heures  de  l'armée  du  Roy^  :  de 
sorte  que,  pour  conserver  le  Quénoi,  le  fortifier  et  le 
munir  de  munitions  de  guerre  et  de  bouche,  il  y  eust 
de  grandes  difficultés;  et  l'armée  patit  beaucoup,  et 
fît  divers  convois,  estant  fort  proche  de  leur  armée; 
et  il  est  certain  que,  sans  ce  qui  leur  estoit  arrivé  à 
Arras,  ce  qui  assurément  rend  tousjours  pour  quelque 
temps  les  armées  moins  entreprenantes,  on  n'eût 
point  peu  conserver  le  Quénoi.  Aussi,  sans  la  personne 
de  M.  le  Prince,  les  Espagnols  ne  se  seroint  pas  remis 
en  corps  d'armée,  et  il  eust  aisément  peu  y  arriver 
beaucoup  de  désordre  dans  leur  pais:  ce  que  le  corps 
de  l'armée  empescha,  parce^  qu'estant  ensemble  on 
ne  pouvoit  pas  marcher  vers  Bruxelles  et  le  Brabant, 
comme  s'ils  eussent  esté  séparés.  La  campaigne  fînit 
ainsi,  en  conservant  le  Quénoi,  et  les  armées  se  reti- 
rants de  part  et  d'autre. 

Encores  que  l'on  fust  sorti  depuis  peu  des  guerres 
civiles,  les  hivers  se  passoint  fort  tranquillement,  y 
ayants  néamoins  beaucoup  de  personnes  ennuiées  ou 
mécontents  du  ministère  de  M.  le  cardinal  Mazarin; 
mais  les  maux  et  les  incomodités  qu'un  chaquun  avoit 
resenti  dans  ces  désordres  du  dedans  du  royaume 
rendoint  tous  les  particuliers  si  clairvoiants,  que  les  dis- 
cours des  gens  intéressés  ne  pouvoint  pas  les  émou- 

1.  Cf.  dépêche  du  Quesnoy,  du  26  septembre  [Gazette,  1654, 
p.  1061). 

2.  Ici  ie  ras.  intercale  le  mot  que. 


[165ri]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  23 

voir;  et,  comme  quand  il  arrive  de  grandes  révolu- 
tions, il  semble  qu'il  faillie  que  tous  les  particuliers 
croient  qu'ils  sont  en  pire  estât  qu'ils  puissent  estre  ; 
ainsi,  au  sortir  des  guerres  civiles,  il  se  recommence 
rarement  de  nouveaus  remuements,  peu  de  gens  se 
laissants  persuader  contre  ce  qu'ils  viennent  de  voir 
depuis  si  peu  de  temps. 

*Dans  l'hiver  qui  suivit  cette  campaigne,  il  y  eut 
une  mésintelligence  qui  dura  assés  longtenps  entre  la 
Cour  et  le  Parlement  sur  le  sujet  des  lis,  qui  est  une 
monnoie  que  le  Roy  vouloit  faire  faire,  et  auquel  le 
Parlement  s'opposoit.  Et,  comme  les  choses  sembloint 
se  porter  tout  à  fait  à  l'aigreur,  M.  le  Cardinal,  en  pré- 
sence du  Roy,  pria  M.  de  Turenne  d'aller  trouver 
M.  le  Premier  Président^,  à  cause  de  l'assemblée  des 
chambres  qui  devoit  se  faire  le  lendemain,  à  quoi  on 
trouva  des  expédients;  et  M.  de  Turenne  souhaitoit 
fort  que  les  choses  ne  se  portassent  pas  à  l'extrémité  : 
car  outre  que  cela  eust  empesché  les  desseins  de  la 
campaigne,  il  est  certain  que  M.  le  Prince  estant  en 
Flandre,  et  M.  le  cardinal  de  Rets  à  Rome^,  qui  avoint 
beaucoup  de  gens  dépendant  d'eux  à  Paris,  lesquels, 

1.  En  marge  est  écrit  1655. 

2.  Nicolas  de  Pomponne  de  Bellièvre.  «  II  convient  de  faire 
remarquer  une  certaine  confusion  dans  ce  passage  des 
Mémoires.  Turenne  intervint  en  mai  1655.  La  difiQcuIté  au  sujet 
des  lys  ne  fut  soulevée  qu  en  1656  »  (J.  Lair,  Nicolas  Foucquet,  I, 
359,  note  2;  cf.  ibid.,  I,  374,  note  1).  L'ordonnance  prescri- 
vant la  frappe  des  lis  est  mentionnée,  sans  indication  de  source, 
dans  la  Compilation  chronologique  de  Blanchard,  sous  la  date 
de  décembre  1655. 

3.  Il  y  était  arrivé  le  30  novembre  1654,  et  avait  reçu  le 
chapeau  le  7  décembre  suivant  [Gazette,  1655,  p.  18). 


24  MÉMOIRES  [1655] 

favorisés  de  ceux  qu\  vouloint  qu'il  y  eust  du  change- 
ment, lesquels  estoint  en  très  grand  nombre,  tous 
ensemble  eussent  rendu  la  chose  malaisée  à  raccomo- 
der,  si  elle  eusl  esté  en  rupture  ouverte.  Ainsi  la  Cour 
partit  de  Paris ^  pour  aller  à  Gompiégne^,  et  de  là  à  la 
Fére^,  Paris  estant  plustost  lassé  des  affaires  passées 
que  hors  de  volonté  d'i  retomber*.  M.  le  Cardinal,  qui 
de  son  naturel  aime^  à  tenir  toutes  choses  en  balance, 
et  à  raccomoder  ceux  qu'il  voit  qui  ont  quelque  suject 
de  mécontentement,  aidoit  beaucoup  à  diriger  les 
choses  dans  cette  manière  là,  qui  estoit  que  les  esprits 
ne  fussent  pas  contents,  mais  que  néamoins  il  n'i  eust 
point  de  rupture  ouverte. 

Comme  le  Roy  estoit  à  la  Fére,  son  armée  se  met- 
toit  ensemble,  et  celle  des  ennemis  s'assembloit  aussi 
en  mesme  temps  dans  leur  pais.  M.  de  Turenne  prit 
quelques  troupes,  et  mena  deux  convois  au  Quénoi^; 
et  il  vit  bien  que  si  on  n'assiégeoit  Landrecies,  qu'il 
seroit  impossible  de  maintenir  le  Quénoi,   et   outre 

1.  Le  18  mai  [Gazette,  1655,  p.  532);  elle  arriva  à  Chantilly 
vers  minuit,  ayant  soupe  à  Louvres  [ibid.,  p.  531). 

2.  Arrivée  le  22  vers  7  heures  du  soir  [Gazette,  1655,  p.  555). 

3.  La  Cour  arriva  à  La  Fère  le  7  juin  [Gazette,  1655,  p.  613), 
étant  passée  à  Chauny  le  l*""  (Turenne  à  sa  femme.  Grimoard,  I, 
231). 

4.  De  cette  proposition  incidente,  Ramsay  a  fait  la  phrase 
que  voici  :  «  Paris  étoit  plutôt  las  des  troubles  que  guéri  de 
ses  préjugés  ».  Cette  phrase  a  paru  assez  bien  tournée  pour 
qu'on  la  cite  textuellement  (Dareste,  Histoire  de  France,  V,  354)  : 
on  voit  que  Turenne  ne  l'a  point  écrite. 

5.  Ramsay  a  imprimé  «  aimoit  »;  l'emploi  du  présent  de 
l'indicatif,  qu'on  observe  sur  l'original,  indique  que  Turenne  a 
écrit  du  vivant  de  Mazarin. 

6.  Cf.  Gazette,  1655,  p.  554  et  613  :  Turenne  était  de  retour 
du  Quesnoy  à  Chauny  le  6  juin. 


[1655]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  25 

cela  c'estoit  la  conqueste  la  plus  proportionnée  aus 
forces  que  l'on  a  voit.  M.  le  Cardinal  fut  dans  ce  sen- 
timent là,  et  on  y  fit  venir  M.  le  mareschal  de  la 
Ferté,  de  qui  l'armée  s'assembloit  vers  Laon.  M.  le 
Prince  et  M.  l'Archiduc  estoint,  il  y  avoit  plus  de  quinze 
jours,  hors  de  Bruxelles,  et  toute  leur  armée  au  ren- 
dés-vous,  celle  de  M.  le  Prince  sur  la  Sambre,  à  cinq 
ou  six  heures  de  Landrecies,  et  celle  de  l'Archiduc 
auprès  de  Mons,  n'estant  séparées  que  de  quatre  ou 
cinq  heures  l'une  de  l'autre,  et  les  deux  emsemble  à 
peu  près  d'égale  force  à  celle  du  Roy  :  en  sorte  qu'il 
estoit  fort  dangereux  de  commencer  un  siège  presque 
en  leur  présence;  mais  la  situation  de  Landrecies  con- 
tribuant à  y  pouvoir  réussir  plus  aisément  qu'à  une 
autre  place  (à  cause  que  le  Quénoi,  qui  est  plus  avancé, 
esloignoit  un  peu  les  ennemis,  et  les  empeschoit  de 
marcher  si  aisément  pour  s'opposer  au  siège),  on  se 
résolut  à  l'entreprendre.  M.  de  Turenne  ayant  donné 
rendés-vous  à  l'armée  qu'il  commandoit  auprès  de 
Guise,  et  M.  le  mareschal  de  la  Ferté  aussi  au  mesme 
lieu*,  n'ayant  reposé  que  trois  ou  quatres  heures,  on 
se  trouva  à  trois  heures  après  midi  avec  toute  l'armée 
à  une  portée  de  canon  de  Landrecies 

M.  de  Turenne  n'avoit  point  voulu  (quoique  cela 
incomodast  fort  le  pais,  et  que  la  Cour  l'eust  désiré, 
néamoins  sans  ordre  exprès,  M.  le  Cardinal  trouvant 
la  chose  raisonnable,  dès  qu'elle  lui  fut  remontrée) 

1.  A  Lesquielle-Saint-Germain,  où  Turenne  arriva  le  17  juin 
[Gazette,  1655,  p.  674).  Le  3  juin,  ordre  avait  été  donné  à  La 
Ferté  de  diriger  sur  les  environs  de  Rethel,  où  il  recevrait  de 
nouveaux  ordres,  les  troupes  qu'il  avait  précédemment  ras- 
semblées à  Consenvoye  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  4190,  fol.  236;  cf. 
ibid.,  fol.  198-200). 


26  MÉMOIRES  [1655] 

mettre  l'armée  ensemble  avant  ce  rendes  vous  à  Guise, 
parce  qu'il  est  certain  que  sa  séparation  en  divers 
quartiers  faisoit  que  l'ennemi  avoit  l'œuil  de  plus  de 
costés;  et  si  l'armée  du  Roy  eust  esté  ensemble,  celle 
de  l'ennemi  s'en  seroit  approchée  :  et  ainsi,  n'estants 
pas  inégales  en  forces,  il  eust  esté  impossible  d'entre- 
prendre de  siège  devant  eux.  La  première  nouvelle 
que  sceut  l'ennemi,  c'est  que  l'armée  du  Roy  estoit 
devant  Landrecies,  où  ils  avoint  mis  deux  régiments 
d'infanterie,  de  sorte  qu'il  y  avoit  dedans  quinze  cents 
hommes  de  pied  et  plus  de  cent  chevaux;  néamoins  sa 
première  pensée,  ce  fust  d'i  envoier  quelque  secours, 
et  se  mettre  promtement  ensemble.  i\I.  le  Prince  et 
M.  l'Archiduc  s'estant  veus  pour  cela,  la  tentative  du 
secours  ne  réussit  pas,  n'ayant  pas  approché  du  camp, 
à  cause  qu'il  y  eust  difficulté  aus  rendes  vous  de 
quelques  troupes. 

L'armée  du  Roy  estant  arrivée  devant  la  place,  on 
travaillia  avec  tant  de  diligence  à  la  circonvallation, 
qu'elle  fut  en  trois  jours  en  défence.  M.  le  mareschal 
de  la  Ferté  estant  tombé  malade  en  passant  auprès  de 
Guise,  y  demeura  deux  jours,  et  le  troisième  il  vint 
rejoindre  son  armée  au  camp  devant  Landrecies,  où 
dans  les  cinq  premiers  jours  on  fit  une  telle  diligence, 
que  la  circonvallation  fut  en  estât,  et  qu'il  y  eust  des 
vivres  dans  le  camp  pour  un  mois.  M.  le  Prince,  qui 
avoit  la  principale  part  dans  les  résolutions  de  l'armée 
de  Flandres,  creut  qu'en  marchant  en  diligence,  et  se 
mettant  entre  Guise  et  Landrecies  S  qu'il  seroit  impos- 


1.  L'ennemi  arriva  à  Saint-Souplet  le  27  juin  (Gazette,  1655, 
p.  710). 


[16551  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  27 

sible  que  l'armée  du  Roy  fit  plus  de  convois,  et  que, 
dans  le  peu  de  temps  qu'il  y  avoit  que  l'on  estoit  au 
siège,  que  l'on  ne  pouvoit  pas  estre  fourni  suffisam- 
ment de  vivres,  d'artillerie  et  de  munitions  de  guerre; 
mais  la  diligence  que  l'on  fît  pour  les  convois  lui  fit 
prendre  de  fausses  mesures  ;  et  arrivant,  le  septième 
jour  après  que  l'armée  du  Roy  eust  investi  la  place, 
auprès  de  Guise  en  un  camp  nomé  Vadancour,  il 
empescha  bien  que  l'on  ne  fît  plus  de  convois  ;  mais  il 
y  avoit  suffisamment  de  toutes  choses  pour  achever  le 
siège.  On  voulut  donner  l'alarme  bien  chaude  au  Roy 
et  à  la  Reine  qui  estoint  à  la  Fère  à  cause  de  cette 
aproche  des  ennemis;  mais  M.  le  Cardinal  les  ayants 
rassurés,  ils  en  partirent  pour  alleràLaon*  avec  moins 
de  précipitation  que  si  c'eust  esté  dans  le  premier 
mouvement;  il  voulut  donner  cela  au  bruit  de  beau- 
coup de  gens  qui  disoint  que  la  personne  du  Roy  n'es- 
toit  pas  en  seurté  à  la  Fère. 

La  trenchée  s'ouvrit  à  Landrecies  le  huictième 
jour^,  et  y  ayant  deux  attaques,  une  de  M.  de  Turenne 
et  une  de  M.  le  mareschal  de  la  Ferté,  le  troisième 
jour  on  fut  sur  la  contrescarpe  d'un  ouvrage  à  corne 
que  les  ennemis  défendirent  fort  mal;  et  y  ayant  fait 
deux  logements,  on  descendit  le  fossé  de  la  corne^; 
et,  après  y  avoir  attaché  des  mineurs,  et  ayant  fait 

1.  La  Cour  quitta  La  Fère  le  l*""  juillet  pour  se  rendre  à 
Soissons  (Gazette,  1655,  p.  734);  elle  était  de  retour  à  La  Fère 
le  15  [ibid.,  p.  802). 

2.  Dans  la  nuit  du  26  au  27  juin  [Gazette,  1655,  p.  732;  cf. 
ibid.,  p.  710-711);  le  siège  avait  commencé  le  18  (cf.  Journal 
de  ce  qui  s'est  passé  au  siège  et  en  la  prise  de  Landrecies,  dans 
la  même  Gazette,  p.  769  et  suiv.). 

3.  Le  l^-- juillet  (Gazette,  1655,  p.  733). 


28  MÉMOIRES  [1655] 

sauter  les  deux  faces,  on  emporta  toute  la  teste  de 
l'ouvrage.  Les  ennemis  avoint  un  retranchement  au 
milieu  ;  on  coula  dans  l'espesseur  du  parapet  pour  y 
aller,  et  cependant  on  conduisoit  des  trenchées  pour 
aller  aus  demies  lunes  qui  estoint  aus  deux  costcs  de 
l'ouvrage  à  corne.  Tous  ces  travaux  furent  avancés 
avec  tant  de  diligence,  et  avec  peu  de  perte  de  gens, 
que,  le  dixseptiéme  jour  après  la  trenchée  ouverte,  les 
mines  jouèrent^  aus  deus  bastions  de  la  place;  et  après 
avoir  fait  de  petits  logements  au  bas  des  brèches,  les 
assiégés  se  rendirent-,  et  sortirent  au  bout  de  deux 
jours,  avec  bonne  composition,  au  nombre  d'environ 
douxe  cents  hommes,  ne  s'estants  pas  trop  bien 
défendus. 

L'armée  de  l'ennemi  ne  fît  durant  ce  temps  là  rien 
de  considérable  ;  ils  envoiérent  souvent  contre  les  fou- 
rageurs,  où  ils  ne  réussirent  pas  trop  bien,  M.  de  Bou- 
teville  ayant  esté  battu  par  le  marquis  de  Renel  et  le 
conte  de  Granpré,  qui  commandoint  l'escorte  des  fou- 
rageurs  de  l'armée  du  Roy.  Celle  des  ennemis,  qui 
estoit  à  Vadancour,  ayant  appris  que  Landrecies  capi- 
tuloit,  se  retira  en  diligence  vers  Cambrai^.  On  enten- 

1.  Le  3  juillet  (Gazette,  1655,  p.  741). 

2.  Le  13  juillet  {Gazette,  1655,  p.  778-780).  Une  copie,  cer- 
tifiée par  Talon,  des  «  articles  accordez  par  Son  Altesse  Mon- 
sieur de  Turenne  et  Monsieur  de  La  Ferté  Sennetère,  généraux 
de  l'armée  du  Roy.  au  s""  de  Maugré,  gouverneur  de  Landre- 
cliies,  et  don  Jean  de  Morfy,  ra*^  de  camp  d'un  régiment  irlan- 
dois  »,  est  consei'vée  aux  Archives  nationales  (R2  57,  plaq.  1, 
fol.  36).  Le  gouvernement  de  la  place  de  Landrecies  fut  donné 
à  M.  de  la  Guillotière,  maréchal  de  camp,  le  20  juillet  (Bibl. 
nat.,  ms.  fr.  4190,  fol.  275-277). 

3.  Elle  partit  de  Vadencourt  le  15  [Gazette,  1655,  p.  832);  le 
récit  de  Bussy-Rabutin  (I,  424)  porte  le  14. 


[1655]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  29 

dit,  toute  la  nuict  qu'ils  apprirent  cette  nouvelle,  grand 
bruit  dans  leur  camp  ;  et  assurément,  parmi  le  com- 
mun des  soldats,  il  y  avoit  un  peu  d'étonnement. 

Après  la  prise  de  Landrecies,  le  Roy  s'en  vint  à 
Guise*,  et  on  fît  investir  la  Gapelle^.  Néamoins,  après 
que  l'on  eust  fait  considérer  à  M.  le  Cardinal^  le  peu 
d'importance  de  la  place,  et  comme  après  sa  prise  on 
pouroit  difficillement  entrer  dans  le  pais,  parce  que  la 
saison  se  passeroit,  et  que  l'armée  de  l'ennemi  ruine- 
roit  les  lieux  par  où  il  falloit  que  celle  du  Roy  passast, 
il  trouva  bon  que  le  Roy  marchast  avec  son  armée 
pour  entrer  dans  le  pays  ennemi*,  et  on  jugea  qu'il 
n'i  avoit  point  de  lieu  plus  commode  pour  les  vivres 
qu'en  marchant  le  long  de  la  rivière  de  Sambre,  ce 
que  l'on  fit,  et  le  Roy  s'avança  jusques  vers  Thuin^. 

1.  Le  23  [Gazette,  1655,  p.  839-840).  —  (et  M.  de  Ca  ...j'ou- 
bliois  à  dire  que  pendant  le  siège  il  y  demeura  tousjours  un 
corps  de  trois  mille  hommes,  outre  la  garnison,  dans  les  con- 
trescarpes du  Quénoi,  lequel  M.  de  Castelnau  commandoit). 

2.  «  Le  20,  nous  receumes  nouvelles  que  la  Capelle  avoit  esté 
investie  par  les  troupes  du  marquis  de  Castelnau  et  le  camp 
volant  du  marquis  de  RoncheroUes  »  (dépêche  de  La  Fère, 
22  juillet,  Gazette,  1655,  p.  803).  D'après  Bussy-Rabutin  (I, 
426),  c'est  le  lendemain  seulement  que  Castelnau  aurait  investi 
la  Capelle. 

3.  Dans  une  conférence  qui  eut  lieu  à  Guise  le  23  juillet  et 
d'où  fut  rapportée  le  lendemain  «  la  résolution  de  ne  point 
assiéger  la  Capelle  »  [Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  I,  426). 

4.  Voir  dans  la  Gazette  V Extraordinaire  du  25  août  1655  : 
La  marche  du  Roy  dans  le  païs  ennemi  à  la  teste  de  son  armée. 

5.  Louis  XIV  campa  le  2  août  à  Hautmont  (Bibl.  nat.,  ms. 
fr.  4190,  fol.  288),  le  4  à  Jeumont  [ibid.,  fol.  288  v°);  il  arriva 
le  5  à  Fontaine-Haute,  et  y  séjourna  jusqu'au  10  :  c'est  de  là 
qu'il  se  rendit  aux  portes  de  Thuin;  ce  bourg  faisait  partie  du 
pays  de  Liège  (cf.  Gazette,  1655,  p.  930-931). 


30  MÉMOIRES  [1655] 

M.  de  Casteinau  alla  se  saisir  d'un  poste  auprès  de 
Dinan  nommé *,  lequel  on  croioit  pouvoir  gar- 
der, mais  ayant  trouvé  qu'il  ne  se  pouvoit  fortifier,  on 
l'abandonna.  De  là  le  Roy  vint  auprès  de  Bavai*,  où 
on  tint  un  conseil  de  guerre  pour  voir  ce  qu'il  y  avoit 
à  faire;  quelques  uns  de  la  Cour  eussent  bien  désiré 
que  l'on  eust  assiégé  Avesnes^;  mais  n'y  ayant  point 
de  préparatifs,  M.  de  Turenne  ni  M.  le  mareschal  de 
la  Ferté  n'en  furent  point  d'advis  :  de  sorte  que  l'on 
regarda  aus  moiens  de  passer  l'Escaut  pour  s'aprocher 
de  l'ennemi,  et  voir  s'il  donneroit  ouverture  à  faire 
quehjue  chose,  ou  en  vse  séparant  dans  les  places,  ou 
en  s'opposant  au  passage  de  la  rivière. 

Les  ennemis  avoint  tellement  inondé  le  pais  depuis 
Valencienne  jusques  à  Condé,  et  de  Condé  jusques  à 
Saint  Gilain,  qu'il  n'i  avoit  pas  d'apparence  de  tenter 
le  passage  en  ces  endroits  là,  et  leur  armée  estoit  der- 
rière pour  l'empescher  :  de  sorte  que  l'on  se  résolut 
de  marcher  en  diligence  entre  Bouchain  et  Valen- 
cienne^. M.  le  mareschal  de  la  Ferté  avoit  l'avantgarde  ; 

1.  Blanc  laissé  dans  le  ms.  —  Il  s'agit  de  Bouvignes  [Gazette, 
1655,  p.  929-930);  Casteinau,  détaché  le  2  août  [Mémoires  de 
Bussy-Rabutin,  I,  428),  fit  «  abatre  les  murailles  de  Bovines,  en 
conséquence  de  la  résolution  prise  en  conseil  de  guerre,  la 
place  ne  pouvant  être  fortifiée  à  cause  de  la  scituation  désa- 
vantageuse »;  il  était  de  retour  le  8  [Gazette,  1655,  p.  931),  ou, 
d'après  Bussy-Rabutin  (I,  432),  le  9. 

2.  Il  y  arriva  le  11  août  et  y  séjourna  le  lendemain  [Gazette, 
1655,  p.  921;  cf.  Mémoires  du  duc  d'York,  p.  588). 

3.  On  avait  pu  constater  quelques  jours  auparavant  l'état  de 
défense  de  cette  place,  devant  laquelle  Casteinau  s'était  rendu 
le  l"^""  août  avec  quatre  mille  chevaux,  «  comme  s'il  avoit  eu 
dessein  de  l'investir  »  [Gazette,  1655,  p.  918). 

4.  «  Ici  le  vicomte  passe  sous  silence  les  excellens  avis  qu  il 
donna  dans  le  conseil  de  guerre  et  qu'on  a  trouvés  dans  les 


[1655]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  31 

et,  estant  parti  la  nuit  d'auprès  de  Bavai*,  il  arriva 
vers  le  midi  à  une  (sic)  lieu  nomé  La  Neufville,  où, 
ayant  jette  deux  ponts  et  ne  trouvant  point  de  résis- 
tance, il  commença  à  y  faire  passer  son  armée,  dont 
quelques  escadrons  estoint  desjà  au  delà  de  l'eau 
quand  M.  de  Turenne  arriva  dans  la  fin  du  jour;  et  la 
nuict  les  armées  passèrent  l'eau  avec  leur  bagage.  Une 
partie  de  la  cavallerie  de  l'ennemi  s'avança  à  une 
demie  lieu  de  là;  mais,  voiants  que  l'armée  passoit, 
elle  se  retira  auprès  de  Valencienne,  où  le  corps  de 
leur  armée  estoit  arrivé  ce  jour  là.  Ils  jettérent  la 
nuict  quelque  infanterie  dans  Bouchain,  et  commen- 
cèrent à  se  retrancher  ;  mais  ils  le  firent  sans  estre 
bien  résolus  si  ils  garderoint  ce  poste  là  si  l'armée  du 
Roy  venoit  à  eux  :  en  sorte  que  le  lendemain,  comme 
ils  virent  qu'après  avoir  passé  la  rivière  on  marclioit 
droit  à  leur  camp,  ils  commencèrent  à  faire  filer  leur 
avantgarde  droit  à  Gondé;  et  comme  on  n'a  d'ordi- 
naire pas  envie  de  se  retirer  que  l'on  ne  sache  assu- 
rément si  c'est  toute  l'armée  qui  marche,  et  que  l'on 
se  flate  souvent  que  c'est  seulement  un  corps  de  caval- 
lerie, M.  le  Prince  demeura  un  peu  long  temps  avec 
son  arriéregarde^  à  marcher.  Gomme  l'on  ne  voioit 
pas  leurs  mouvements,  on  croioit  qu'ils  vouloint 
demeurer  dans  le  retranchement,  et  M.  de  Turenne 

Mémoires  du  duc  d'Yorck  »  (Note  de  Ramsay).  Mazarin  aurait 
voulu  qu'on  passât  la  Haisne  «  à  la  barbe  »  de  l'ennemi. 
Turenne  représenta  que  l'entrepinse  était  dangereuse,  et  qu'il 
était  préférable  de  passer  l'Escaut  vers  Bouchain,  puis  à  Condé  : 
c'est  cet  avis  qui  prévalut  [Mémoires  du  duc  d'York,  p.  589). 

1.  Dans  la  nuit  du  12  au  13  août;  il  passa  l'Escaut  le  jour 
même  [Gazette,  1655,  p.  934;  cf.  Mémoires  du  duc  d'York, 
p.  589). 

2.  Ms.  arriegarde. 


32  MÉMOIRES  [1655] 

allendoit  le  canon  et  l'infanterie,  qui  estoit  un  peu 
derrière,  pour  les  attaquer;  cepandant  il  faisoit  avan- 
cer M.  de  Gastelnau  avec  son  corps  pour  se  saisir  d'un 
bois  proche  de  leur  camp,  et  vouloit  qu'il  avançast 
dans  leur  flanc,  qui  paroissoit  estre  un  peu  descou- 
vert, n'i  ayant  que  la  teste  de  leur  camp  retranché,  et 
ce  flanc  là  ne  l'estant  pas.  Comme  M.  de  Gastelnau 
avançoit,  et  que  M.  de  Turenne  estoit  un  peu  loing  de 
là,  attendant  l'infanterie  et  le  canon,  il  vit  que  l'armée 
de  l'ennemi  se  retiroit,  et  qu'il  n'i  avoit  plus  que 
quelques  escadrons  dans  le  camp  :  de  sorte  qu'il 
manda  à  M.  de  Turenne  que  l'ennemi  se  retiroit,  et 
eust  ordre  de  suivre  avec  son  corps.  Quand  on  estoit 
sorti  du  camp  des  ennemis  en  allant  vers  Gondé,  c'est 
un  pais  fort  estroit.  M.  le  Prince,  ayant  laissé  filer 
toutes  les  troupes,  estoit  demeuré  avec  sept  ou  huict 
escadrons  à  l'arriére  garde.  L'armée  de  l'ennemi 
n'avoit  pas  mené  de  bagage  au  camp  de  Valencienne, 
ce  qui  leur  donnoit  grande  facilité  à  se  retirer.  M.  de 
Gastelnau  s'avança  avec  quelques  escadrons  des  siens, 
dont  un  ou  deux  ayant  passé  un  défilé,  M.  le  Prince 
retourna  lui  mesmes  avec  peu  de  gens,  et  fit  repasser 
en  confusion  ce  qui  avoit  passé  le  défilé.  On  escar- 
moucha  un  peu  à  cette  arriéregarde,  et  il  ne  s'i  fit 
rien  autre  chose,  car  l'ennemi,  ayant  passé  la  rivière 
d'Escaut  auprès  de  Gondé,  laissa  deux  mille  hommes 
dans  la  place,  et  se  retira  deux  heures  devant  le  jour 
vers  Tournai. 

L'avantgarde  de  l'armée  du  Roy  arriva  fort  tard  à 
la  veue  de  leur  camp  ^  y  ayant  entre  les  deux  armées 

1.  Ici  le  ms.  intercale  les  mots  auprès  de  camp. 


[1655]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  33 

l'Escaut,  que  i'ennemi  avoit  passé;  et  M.  le  mares- 
chal  de  la  Ferté  estant  arrivé  le  lendemain  de  bon 
matin  sur  le  bord  de  l'eau  pour  prendre  l'avant- 
garde,  et  avec  dessein  de  passer  la  rivière  pour 
combattre  l'ennemi,  on  vit  à  la  pointe  du  jour  qu'il 
s'estoit  retiré,  comme  j'ai  dit,  vers  Tournai,  ayant 
laissé  cette  infanterie  dans  Gondé.  Ce  fut  cette  nuict 
là  que  M.  de  Turenne  escrivit  à  M.  le  Cardinal,  qui 
estoit  avec  le  Roy  au  Quénoi,  et  lui  fit  une  relation 
de  ce  qui  s'estoit  passée  La  lettre  tombant  entre  les 
mains  de  M.  le  Prince,  il  trouva  fort  mauvais  deux 
choses  :  l'une  qu'il  mandoit  que  M.  le  Prince  avoit  dit 
qu'il  ne  vouloit  pas  quitter  le  poste  de  Valencienne,  et 
l'autre  que  l'on  lui  avoit  dit  qu'un  des  escadrons  de 
l'arriéregarde  des  ennemis  avoit  passé  l'Escaut  à 
nage.  Ce  qui  obligea  M.  de  Turenne  à  mander  la  pre- 
mière, ce  fut  que  beaucoup  de  gens  de  condition  ayant 
parlé  aus  gens  de  M.  le  Prince  à  l'arriéregarde,  ils 
dirent  le  soir  à  M.  de  Turenne  qu'ils  disoint  que  si 
M.  le  Prince  eust  esté  creu,  qu'il  n'eust  pas  quitté  le 
poste  de  Valencienne; et  pour  ce  qu'il  mandoit  de  l'es- 
cadron qui  avoit  passé  à  nage,  M.  de  Saint  Lieu,  coro- 
nel,  lui  avoit  dit  quand  il  l'aborda  :  et  en  effect,  quand 
l'ennemi  rompit  son  pont  sur  l'Escaut,  il  y  avoit 
quelques  gens  que  l'on  dit  qui  passèrent  à  nage;  pour 
le  reste  de  la  relation,  M.  de  Turenne  ne  le  nommoit 
en  rien,  ni  n'appuioit  pas  sur  la  retraite  précipitée  des 
ennemis,  ni  sur  le  mauvais  parti  qu'ils  prirent  de 
venir  à  un  poste  au  devant  de  l'armée  du  Roy  pour  le 
quitter  en  sa  présence,  et  en  suite  de  cela  entrer  dans 


1.  MP  470  :  voir  notre  Appendice  I,  n°  86. 
II 


34  MÉMOIRES  [1655] 

une  telle  confusion,  qu'ils  abandonnèrent  toutes  les 
rivières  et  les  pais  du  monde  les  plus  avantageux, 
ayant  une  armée  (s'ils  ne  l'eussent  pas  affoiblie  en 
prenant  jalousie  de  leurs  places  sans  sujet)  qui  n'estoit 
pas  inférieure  à  celle  du  Roy. 

M.  le  Prince  se  sentit  fort  piqué  de  cette  relation, 
qui  lui  tomba  entre  les  mains,  et  envoia  un  trompette 
à  M.  de  Turenne,  avec  une  lettre  qu'il  lui  escrivoit  fort 
piquante  ;  et  lui  mandoit  que,  s'il  avoit  esté  à  l'avant- 
garde  de  l'armée  aussi  bien  que  lui  à  l'arriéregarde 
de  la  sienne,  qu'il  eust  mieux  veu  les  choses,  et  qu'il 
n'eût  jamais  creu  qu'il  en  eust  dit  de  si  esloignées  de 
la  vérité ^  M.  le  Prince  escrivit  aussi  à  beaucoup  d'of- 
ficiers^ de  l'armée  du  Roy,  come  voulant  faire  un  mani- 
feste de  son  action,  et  manda  aussi  à  M.  le  mareschal 
de  la  Ferté  que  M.  de  Turenne  ne  parloit  pas  de  lui 
en  bons  termes  dans  sa  relation^  :  mais  comme  il  l'en- 
voioit,  on  ne  pouvoit  pas  supposer  des  choses  qui  n'i 
estoint  pas.  M.  de  Turenne  receut  la  lettre  de  M.  le 
Prince  devant  beaucoup  d'officiers  et  leur  montra 
aussi  tost,  ne  mandant  rien  sur  l'heure  au  trompette  : 
et  en  efîect  cela  ne  le  fascha  pas,  ne  se  sentant  en  cela 
avoir  rien  fait,  ni  contre  l'estime  qu'il  a  pour  M.  le 
Prince,  ni  contre  le  respect  que  l'on  doit  à  un  prince 
du  sang;  mais  il  vit  bien  que  les  choses  ne  lui  ayant 

1.  MP471  :  voir  notre  Appendice  I,  n°  87.  En  note  Aimé 
Champollion  donne  le  texte  d'un  billet  de  Caillet  à  Lenet  sur 
lequel  cf.  le  n°  67  dudit  Appendice. 

2.  Le  duc  d'Aumale  [Histoire  des  princes  de  Condé,  VI,  424) 
dit,  avec  raison,  semble-t-il,  que  les  seuls  officiers  à  qui  Condé 
écrivit  furent  La  Ferté  et  Castelnau. 

3.  MP  472-473  :  voir  notre  Appendice  l,  n°^  88  et  89. 


J 


[1G55]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  35 

pas  réussi  jusque  là,  il  s'eschaufoit  sur  une^  bien 
légère.  Aussi,  comme  M.  le  Prince  passoit  un  peu  les 
bornes  de  ce  qui  se  pratique,  il  dit  à  son  trompette 
qu'il  le  feroit  mal  traiter  s'il  portoit  de  semblables 
lettres-,  et  ne  rescrivit  point  à  M.  le  Prince  qui,  dans 
cette  fin  de  campaigne  et  dans  la  suivante,  a  tesmoigné 
beaucoup  d'aigreur  contre  lui,  ne  s'estants  point  escrit 
comme  ils  avoint  fait  les  années  précédentes  ^ 

On  passa  l'Escaut  auprès  de  Gondé;  et,  come  il  estoit 
inutille  de  suivre  l'ennemi,  qui  se  mettroit  sous  Tour- 
nai, ou  y  passeroit  la  rivière,  on  attaqua  Gondé,  qui 
fut  pris  le  troisième  jour  de  la  trenchée  ouverte ^  Les 
fortifications  n'en  estoint  pas  bonnes,  et  il  n'i  avoit 
que  de  petits  travaux  qui  ne  valloint  guéres  mieux 
qu'un  retranchement  de  camp;  mais  comme  il  y  avoit 
deux  mille  hommes  dans  la  place,  ils  firent  grand  feu 
quand  on  Iravaillioit,  et  tuèrent  beaucoup  de  soldats 
et  deux  capitaines  aus  gardes  avec  d'autres  officiers. 
Durant  ce  siège,  M.  de  Bussi  estant  allé  pour  escorter 

1.  (chose). 

2.  Cet  incident  est  raconté  aussi  par  le  duc  d'York  (p.  591), 
par  Bussy-Rabutin  (I,  440)  et  par  Montglat  (p.  309).  Près  d'une 
année  plus  tard,  Condé  disait  àLaFerté,  fait  prisonnier  devant 
Valenciennes  :  «  J'aurais  souhaité  que  voire  camarade  eût  été 
pris  plutôt  que  vous,  je  lui  aurais  appris  à  écrire  la  vérité;  ce 
n'est  pas  que  je  le  craigne  en  campagne,  je  vous  appréhende- 
rais bien  plus  que  lui  »  [Mémoires  de  Puységur,  II,  224-225). 

3.  C'est  peu  de  temps  après  cet  incident,  le  19  septembre, 
que  parut  une  «  ordonnance  portant  defFenses  à  tous  gens  de 
guerre  ny  autres  de  conférer  ny  parler  au  prince  de  Condé  et 
ses  adhérentz  »  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  4190,  fol.  329-330). 

4.  Le  comte  d'Hennin,  qui  commandait  dans  Condé  pour 
S.  M.  catholique,  capitula  le  18  août  [Gazette,  1655,  p.  961  et 
suiv.]. 


36  MÉMOIRES  [1655] 

les  fourageurs  avec  trois  régiments  de  cavallerie,  en 
se  retirant  après  que  touts  les  fourageurs  turent  reve- 
nus au  camp,  il  fut  chargé  par  quelque  cavallerie  de 
l'armée  de  l'ennemi  qui  estoit  venue  à  Valencienne,  et 
fut  battu  avec  fort  peu  de  résistance  ^ 

On  estoit  si  fort  avancé  dans  le  pais  de  l'ennemi, 
qu'il  avoit  jalousie  pour  toutes  ses  places;  et  ainsi,  en 
les  garnissant  d'hommes,  il  n'osoit  s'aprocher  en  corps 
d'armée;  et  il  leur  arrivoit  en  cela  une  chose  fort  ordi- 
naire, qui  est  que  l'on  craint  beaucoup  plus  d'un 
ennemi  qu'il  ne  peut  exécuter;  et,  quoi  que  l'on  ait 
une  grande  expérience,  on  ne  laisse  pas  d'apréhander 
des  choses  que  l'on  sçait  bien  que  l'on  ne  feroit  pas, 
si  on  estoit  à  la  place  de  l'ennemi;  mais  comme  il 
arriveroit  de  grands  maux  si  un  ennemi  faisoit  plus 
qu'on  ne  pense,  on  aime  mieux  remédier  à  ce  que 
mesme  on  croit  qu'il  ne  peut  pas  faire.  Ainsi  l'ennemi 
envoia  un  corps  pour  couvrir  Bruxelles,  et  l'armée  du 
Roy  avoit  beaucoup  de  peine  à  avoir  des  vivres  sans 
s'avancer  plus  avant  que  Gondé.  Elle  alla  de  là  assiéger 
Saint  Gilain,  qui  n'en  est  qu'à  trois  lieux,  et  où  les 
vivres  venoint  avec  la  mesme  facilité. 

Le  Roy,  qui  avoit  demeuré  au  Quénoi^  durant  cette 
marche  de  l'armée,  s'en  vint  au  siège  de  Saint  Gilain^, 
qui  fut  pris'^  en  peu  de  jours.  On  donna  la  mesme 

1.  Voir  dans  les  Mémoires  de  Bussy-Rabutin  (I,  436-438)  les 
détails  de  cette  action,  qui  eut  lieu  le  16  août. 

2.  11  y  était  arrivé  le  13  août  [Gazette,  1655,  p.  921). 

3.  Le  23  août  [Gazette,  1655,  p.  958;  cf.  Lettres  de  Maza- 
rin,  VIT,  66). 

4.  Le  25  [Gazette,  1655,  p.  994).  Le  comte  de  Schomberg  fut 
nonamé  au  commandement  de  cette  place  le  7  septembre  (Bibl. 
nat.,  ras.  fr.  4190,  fol.  314-315  v"). 


[1655]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  37 

capitulation  qu'à  Coudé,  qui  fut  d'en  laisser  sortir  la 
garnison,  et  la  conduire  à  la  plus  prochaine  place.  Le 
Roy,  après  avoir  demeuré  huict  ou  dix  à  l'armée, 
s'en  retourna  à  Guise,  et  son  armée  demeura  plus  de 
six  sepmaines  à  faire  travailler  à  la  fortification  de 
ces  deux  places,  et  à  faire  venir  des  convois  pour  les 
munir.  Ilfalloit  que  touts  les  vivres  vinssent  de  Guise  : 
car  encores  que  Landrecies  et  le  Quénoi  donnassent  de 
la  facilité  pour  les  convois,  c'estoint  des  cotiquestes 
si  nouvelles  et  si  dépourvues  de  vivres,  qu'il  falloit  leur 
en  aporter  de  France,  et  pour  l'armée  aussi  ;  de  sorte 
qu'il  y  avoit  quatres  places  ausquelles  il  falloit  fournir 
le  courant,  et  ravitaillier  pour  tout  l'hiver,  et  outre 
cela  donner  le  pain  touts  les  jours  à  l'armée,  ce  qui 
donna  une  grande  peine  à  achever  la  campaigne*,  et 
on  ne  quitta  point  le  pais  (ju'après  estre  avancé  dans 
le  mois  de  novembre. 

L'ennemi  creut  longtemps  que  l'on  vouloit  avancer 
vers  Bruxelles,  ce  qui  lui  osta  la  pensée  d'empescher 
les  convois  ;  et  outre  cela  ils  furent  un  peu  long  tenps 
à  revenir  du  mauvais  succès  de  la  campaigne.  A  la  fin, 
néamoins,  ils  se  remirent  ensemble,  et  vindrent  sur 
la  rivière  de  Sambre.  M.  de  Turenne,  ayant  mis  plus 
de  quatres  mille  hommes  de  pied  dans  les  places  con- 
quises, demeura  jusquesau  sept  ou  huitième  novembre 
assés  proche  de  l'ennemi.  M.  de  Gastelnau^  estant 
demeuré  à  Gondé^  avec  un  corps  d'infanterie  d'envi- 

1.  MP  473-474  :  voir  notre  Appendice  I,  n"  91. 

2.  Castelnau  avait  été  nommé,  par  commission  du  19  sep- 
tembre 1655,  au  commandement  de  toutes  les  troupes  mises 
en  garnison  dans  les  places,  châteaux  et  autres  lieux  conquis 
en  Hainaut  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  4190,  fol.  326  v°-329j. 

3.  MP  474,  note  :  voir  notre  Appendice  I,  n°  90. 


38  MEMOIRES  [1655] 

ron  deux  mille  cinq  cents  hommes,  l'armée  se  retira 
vers  Ribicmont',  le  mauvais  temps  empeschant  qu'il 
n'i  peut  plus  venir  de  convoi  à  l'armée,  à  cause  que 
les  chemins  estoint  trop  rompus;  et,  comme  il  se  reti- 
roit,  il  vint  un  secrétaire  nommé  Rouserot^,  que  M.  le 
Cardinal  lui  envoioit,  pour  lui  dire  que  M.  de  Oquin- 
cour  s'en  estoit  allé  à  Péronne,  et  que  l'on  avoit  advis 
(ju'il  traictoit  avec  les  Espagnols  pour  Han  et  pour 
cette  place  là;  il  faisoit  aussi  entendre  à  M.  de 
Turenne  que  l'on  souhaiteroit  qu'il  s'approchast  de 
Péronne  avec  l'armée,  mais  néamoins  il  ne  lui  porta 
nul  ordre  exprès.  M.  de  Turenne  lui  dit  qu'il  croioit 
que,  s'il  s'approchoit  avec  l'armée,  cela  obligeroit 
M.  d'Oquincour  à  prendre  quelque  résolution  extrême, 
et  que,  la  chose  se  pouvant  racomoder,  il  ne  falloit 
rien  faire  qui  précipitast  la  résolution  de  M.  d'Oquin- 
cour. L'armée  de  l'ennemi  n'estoit  pas  ruinée,  ayant 
tousjours  demeuré  dans  leur  pais,  et  celle  du  Roy 
estoit  fort  affoiblie  par  les  longues  fatigues  et  par  la 
nécessité  des  vivres  que  la  longueur  du  chemin  des 
convois  leur  avoit  causée^  :  de  sorte  que  c'estoit  un 
estrange  contretemps  d'apréhander  en  ce  temps  là 

1.  A.  la  date  du  9  novembre,  l'armée  de  Turenne  était  campée 
à  Moy  et  celle  de  La  Ferté  à  Ribemont,  s'étendant  jusqu'à 
Housset  et  à  Sons  [Gazette,  1655,  p.  1270). 

2.  Ce  secrétaire  de  Mazarin,  dont  on  trouve  de  fréquentes 
mentions  dans  le  recueil  des  lettres  du  cardinal,  s'appelait,  en 
réalité,  Roussereau.  Turenne  le  reçut  le  2  novembre  [Mémoires 
de  Bussy-Rabutin,  I,  452;  le  texte  de  cet  auteur  porte  Rous- 
seau). 

3.  Cf.  dans  le  recueil  des  Lettres  de  Mazarin  (VII,  120-121) 
une  lettre  écrite  le  5  novembre,  lendemain  du  jour  où  Rous- 
sereau revint  auprès  du  cardinal  après  avoir  vu  Turenne. 


[1655]  DU  MARÉCHAX  DE  TURENNE.  39 

avec  raison  que  M.  le  Prince  et  l'armée  espagnolle 
eussent  à  leur  disposition  Péronne  et  Han,  qui  sont 
deux  places  sur  la  Somme,  et  de  très  considérables 
entrées  pour  porter  la  guerre  jusques  auprès  de  Paris 
et  dans  la  Normandie. 

La  présence  de  M.  le  Prince  dans  ces  conjonctures  là 
rendoit  la  guerre  en  partie  civile,  ce  qui  faisoit  la  con- 
séquence de  ces  places  beaucoup  plus  grande  que  si  les 
Espagnols  ne  l'eussent  pas  eu  dans  leur  parti  :  ce  qui 
a  obligé  M.  de  Turenne,  dans  tout  le  temps  que  l'on  a 
négotié  avec  i\I.  le  mareschal  d'Oquincour  (s'en  estant 
allé  à  Gompiégne*  trouver  la  Cour,  où  il  demeura  jus- 
qu'à la  fin  de  la  campaigne^),  à  conseillier  à  M.  le  Car- 
dinal de  ne  point  faire  aprocher  l'armée  de  Péronne, 
et  de  ne  point  donner  suject  à  M.  le  mareschal 
d'Oquincour  à  entrer  en  liaison  avec  les  ennemis-^. 
M.  le  Cardinal  avoit  souvent  sur  le  cœur  que  cela  lui 
estoit  fascheux,  qu'il  fallust  que  le  Roy  traitast  avec  un 
de   ses  sujects,   et   sous   des  conditions  bien  rudes, 

1.  Le  8  novembre;  il  en  repartit  le  lendemain  [Lettres  de 
Mazarin,  VH,  128). 

2.  Turenne  fait  allusion  à  un  second  séjour  qu'il  fît  à  Com- 
piègne,  et  qui  dura  à  peu  près  toute  la  seconde  moitié  de 
novembre  [Gazette,  1655,  p.  1295  et  1367). 

3.  Quelques  années  plus  tard,  un  des  correspondants  de 
Turenne  lui  rappelait  ses  conseils  de  modération  :  «  Je  me 
souviens  que  vous  dites  à  feu  M.  le  Cardinal  à  Compiégne,  sur 
l'affaire  de  M.  d'Hocquincourt,  qui  demandoit  deux  cens  mille 
écus,  et  que  S.  E.  faisoit  difficulté  d'accorder,  que  vous  lui 
conseilliez  d'en  donner  plutôt  cinq  cens  mille  que  de  reculer 
cette  affaire,  et  que  M.  le  Prince,  avec  les  Espagnols  dans 
Péronne,  coûteroit  plus  de  vingt  millions,  et  peut-être  la  perte 
du  royaume  »  (D'Estrades  à  Turenne,  Londres,  21  août  1662. 
Grimoard,  I,  348-349). 


40  MÉMOIRES  [1655] 

demandant  deux  cent  mille  escus,  et  qu'un  des  gou- 
vernements demeurast  à  son  fils  (il  est  vrai  que  l'on 
y  prenoit  une  entière  confiance)  ;  mais  quand  on  regar- 
doit  Péronne  et  Ham  entre  les  mains  de  M.  le  Prince, 
et  toute  l'armée  d'Espaigne  pour  le  soutenir;  voiant 
aussi  l'assiète  des  esprits  de  presque  tous  les  per- 
sonnes de  calité  de  France,  qui  ne  demandoint  qu'un 
désordre,  ou  pour  se  mettre  contre  la  Cour,  ou  pour 
s'en  faire  aclietertrés  cher;  M.  de  Turenne  a  tousjours 
porté  l'esprit  de  M.  le  Cardinal  à  n'entrer  point  dans 
une  affaire  dont  il  est  bien  malaisé  d'en  voir  que  de 
fort  mauvaises  suites.  M.  le  Prince  et  une  partie  de 
l'armée  d'Espaigne  vindrent  à  Cambrai,  et  il  y  eust 
durant  quinze  jours  auprès  de  M.  le  mareschal 
d'Oquincour  des  envoies  du  Roy,  et  d'autres  des  Espa- 
gnols, à  qui  il  donnoit  des  audiences  séparées,  ne  se 
cachant  point  aus  uns  ni  aus  autres  de  ce  que  chaque 
parti  lui  offroit,  comme  s'il  lui  eust  esté  libre  de  choi- 
sir^. L'arrest  de  Madame-  de  Chàtillon^,  comme  elle 
s'en  aloit  le  trouver,  et  laquelle  avoit  ménagé  M.  le 
mareschal  d'Oquincour  pour  les  intérests  de  M.  le 
Prince,  l'obligea,  à  ce  qu'il  dit,  en  estant  fort  amou- 
reux et  craignant  que  l'on  ne  la  traitast  mal,  à  faire 
son  accomodement  avec  le  Roy  :  c'est  une  longue  his- 
toire de  la  part  que  l'abbé  Fouquet  y  eust*,  et  comme 

1.  Cf.  Lettres  de  Mazarin,  VII,  134. 

2.  Ms.  M. 

3.  Elle  fut  arrêtée  à  Mello  le  8  novembre  [Lettres  de  Maza- 
rin, VII,  125,  note  3)  et  conduite  à  Paris  chez  un  nommé  de 
Vaux,  rue  de  Poitou;  elle  y  fut  retenue  trois  semaines  (Bussy- 
Rabutin,  Histoire  amoureuse,  éd.  Lalanne,  II,  405-406). 

4.  Voir  à  ce  sujet  Lettres  de  Mazarin,  VII,  125,  129,  132, 
135,  137,  148,  et  Histoire  amoureuse  des  Gaules  citée  ci-dessus. 


[1655]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  41 

l'on  prist  beaucoup  de  lettres  que  M.  le  Prince  lui 
escrivoit,  en  estant  aussi  en  ce  temps  là  fort  amoureux, 
au  moins  comme  il  le  paroissoit  par  là.  Le  traité  fut 
que  l'on  lui  donneroit  deux  cent  mille  escus,  et  qu'il 
remettroit  Péronne  et  Han  entre  les  mains  du  Roy;  on 
lui  accorda  de  donner  le  gouvernement  de  la  première 
à  son  fils,  à  qui  M.  le  Cardinal  prenoit  beaucoup  de 
confiance*. 

M.  le  Prince,  qui  s'estoit  avancé  à  deux  ou  trois 
heures  de  Péronne,  et  qui  le  reste  du  temps  demeuroit 
avec  un  corps  d'armée  auprès  de  Cambrai,  se  retira 
vers  la  Sambre,  ayant  apris  le  traité.  On  fut  en  doute 
s'il  attaqueroit  Condé  ou  Saint  Gilain  en  se  retirant,  et 
pour  cela  l'armée  du  Roy  s'estoit  avancée  jusques 
auprès  de  Saint-Quentin;  mais  ayant  appris  (ju'ils  se 
retiroint  plus  avant  dans  leur  pais,  le  Roy,  après  avoir 
esté  à  Han 2  et  à  Péronne,  ayant  M.  le  Cardinal  avec 
lui,  s'en  alla  à  Paris,  et  M.  de  Turenne  deux  jours 
après ^,  les  quartiers  d'hiver  ayants  esté  distribués  à 
l'armée. 

Ce  fut  cet  hiver  là  que  l'on  comença  à  mettre  la 

1.  Cl.  sur  cet  arrangement,  dans  le  recueil  de  M.  d'Avenel 
(Vil,  147-149),  une  lettre  de  Mazarin  du  25  novembre.  Les 
lettres  d'abolition  accordées  au  maréchal  d'Hocquincourt,  don- 
nées à  Compiègne  au  mois  de  novembre  1655  (Bibl.  nat.,  ms. 
fr.  4190,  fol.  424  ¥0-428  v°),  furent  adressées  le  28  au  Parle- 
ment de  Paris  [Ibid.,  fol.  428  ¥"-429)  pour  y  être  enregistrées. 
C'est  par  provision  du  22  décembre  que  Georges  de  Monchy 
obtint  la  lieutenance  des  gouvernements  de  Péronne,  Montdi- 
dier  et  Roye,  résignée  par  son  père,  le  maréchal  d'Hocquin- 
court (Pinard,  IV,  213). 

2.  Il  était  parti  de  Compiègne  le  30  novembre  pour  coucher 
à  Noyon,  et  le  lendemain  à  Ham  [Lettres  de  Mazarin,  VII,  162). 

3.  Le  11  décembre  [Gazette.  1655,  p.  1402). 


4?  MÉMOIRES  [1656] 

cavallerie  dans  les  villages  S  la  faisant  paier  sur  les 
laillies,  à  raison  de  vingt  sols  par  cavallier  et  un 
nombre  certain  de  places  pour  les  officiers,  ce  qui 
empeschoit  la  dépence  des  remises  de  l'argent,  faisoit 
<iu'il  n'i  eust  point  de  nonvaleurs,  les  troupes  les 
tirants  eux  mesmes  sur  les  lieux;  et  les  cavalliers, 
estant  dispersés  par  les  villages,  leur  servoint  de  sau- 
vegardes, et  dépendoint  sur  les  lieux  une  bonne  par- 
tie de  l'argent  qu'ils  en  tiroint  :  ce  qui  a  fait  que 
beaucoup  de  villages  du  plat  pais  ont  labouré  avec 
plus  d'assurance;  et,  contre  l'opinion  commune,  une 
partie  des  villages  de  Champaigne  se  sont  remis  par 
cette  nouvelle  façon  de  distribuer  les  troupes. 

Get^  hiver  se  passa  dans  une  entière  dépendance  du 
Roy  et  de  la  Reine  pour  M.  le  Cardinal,  qui  a  voit 
lousjours  une  grande  considération  pour  M.  deTurenne, 
lequel  savoit  autant  que  personne  les  intérests  de  la 
Cour  les  plus  cachés;  et  assurément,  dans  une  affaire 
ditficille,  il  eust  eu  la  principale  confiance;  mais  M.  le 
Cardinal,  n'estant  nullement  contraint,  ni  par  le  Roy, 
ni  par  la  Reyne,  et  ayant  une  parfaite  cognoissance 
de  touts  les  esprits  de  la  Cour,  vivoit  selon  les  senti- 
ments dans  lesquels  il  savoit  qu'un  chaquun  estoit, 
ayant  cette  manière  fort  particulière  de  mener  les 
esprits  à  son  point,  et  de  leur  faire  prétendre  plus  ou 
moins  de  choses,  selon  qu'il  cognoist  qu'ils^  les  sou- 
haitent avec  plus  ou  moins  d'ardeur. 

1.  Sur  les  ordonnances  du  20  novembre  1655,  auxquelles 
Turenne  fait  ici  allusion,  cf.  Louis  André,  Michel  Le  Tellier  et 
l'organisation  de  V armée  monarchique  (Montpellier,  1906,  in-8°, 
p.  389  et  suiv.). 

2.  En  marge  est  écrit  1656. 

3.  (les  prétendent). 


[1656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  43 

Les  convois  que  l'on  avoit  mis  clans  Gondé^  et  dans 
Saint  Gilain,  et  le  soin  que  M.  de  Gastelnau  prit  durant 
tout  l'hiver,  y  en  ayant  fait  entrer  beaucoup  de  petits 
par  la  commodité  du  Quénoi^,  mirent  ces  places  en 
estât  de  n'avoir  point  de  nécessité  jusques  au  mois  de 
may  :  auquel  temps  M.  de  Turenne,  estant  sorti  de 
Paris,  s'en  alla  à  la  frontière,  et  s'en  alla  à^  Gondé,  y 
menant  un  grand  convoi  ;  et  les  chevaux  des  vivres 
estants  en  ce  temps  là  à  la  frontière,  avec  l'aide  aussi 
des  chevaux  des  paisans,  en  dix  ou  douxe  jours  on 
mit  quantité  de  vivres  dans  les  places  avancées  suffi- 
samment pour  y  entretenir  l'armée  et  pour  y  en 
avoir  pour  les  garnisons.  Les  ennemis  n'estants 
point  en  campaigne,  il  n'i  eust  nulle  difficulté  pour  les 
convois. 

En  ce  temps  là  le  Roy  vint  à  la  Férc*;  et  M.  le 
Cardinal  ayant  souvent  parlé  à  M.  de  Turenne  des 
desseins  de  la  campaigne,  on  avoit  remis  jusqu'à  ce 
que  l'on  fût  sur  la  frontière  pour  voir  ce  qu'on  pou- 
voit  entreprendre.  M.  le  mareschal  de  la  Ferté  y  vint 
avec  son  corps  de  Lorraine;  mais  s'estant  trouvé 
incommodé^,  il  ne  peut  venir  à  l'armée  que  bien 
avant  dans  le  siège  de  Valencienne.  Le  Roy  estant 

1.  «  Les  convois  continuans  de  venir  en  cette  ville  avec  le 
bonheur  accoustumé,  ces  jours  passez  nous  en  receumes  encor 
deux  de  toutes  sortes  de  munitions  de  guerre  et  de  bouche  » 
(Dépêche  de  Condé,  18  mars.  Gazette,  1656,  p.  309). 

2.  Cf.  Gazette,  1656,  p.  310,  392,  441,  514. 

3.  Cette  préposition,  réclamée  par  le  sens,  est  omise  dans 
le  ms. 

4.  Il  y  arriva  le  6  juin  [Gazette,  1656,  p.  585). 

5.  Il  attendit  son  rétablissement  à  Guise  [Gazette,  1656, 
p.  634);  le  28  juin  on  le  voit  rester  à  Marie  «  fort  incommodé 
de  ses  goûtes  »  [Ibid.,  p.  657). 


4  5  MÉMOIRES  [1656] 

sur  la  frontière,  et  l'armée  des  ennemis  n'estant  pas 
ensemble,  à  cause  que  la  venue  de  Don  Juan  d'Au- 
triche ^  estant  comme  un  nouvel  establissement,  avoit 
retardé  leurs  affaires,  cela  fit  songer  à  des  entreprises 
un  peu  vastes;  et  quand  M.  le  Cardinal  proposa  à 
M.  de  Turenne-  de  lascher  à  trouver  Tournai  dégarni, 
et  en  ce  cas  là  l'attaquer,  ou  si  on  le  trouvoit  trop 
bien  pourveu  d'hommes,  de  revenir  assiéger  Valen- 
cienne,  il  ne  s'i  opposa  point,  quoi  qu'il  ait  assés  de 
considération  pour  craindre  un  mauvais  événement, 
estant  néamoins  assés  aise  de  hasarder  (juelque  chose 
quand  on  en  a  un  peu  les  moïens,  et  croiant  qu'à  la 
guerre  il  faut  tousjours  tascher  à  faire  de  nouvelles 
choses,  et  que,  dès  que  l'on  se  relasche,  on  sent  bien 
que  l'on  ne  se  satisfait  pas  entièrement.  Il  y  avoit  beau- 
coup de  troupes  et  de  recreues  à  joindre  l'armée  ;  mais 
comme  l'ennemi  n'estoil  pas  ensemble,  il  n'estoit  pas 
dangereux,  quoi  que  tout  n'eust  pas  joint,  de  marcher 
dans  le  pais  de  l'ennemi  :  de  sorte  que  M.  de  Turenne, 
ayant  mis  ensemble  ce  qui  estoit  sur  la  frontière, 
marcha  en  grande  diligence  à  Condé,  et  de  là  jusqu'à 
deux  lieux  de  Tournai^  avec  toute  la  cavallerie,  faisant 

1.  Il  s'embarqua  à  Barcelone  le  l*"''  mars  [Gazette,  1656, 
p.  332),  relâcha  à  Minorque,  puis  en  Sardaigne,  arriva  à  Gênes 
le  23,  incognito,  et  fit  un  court  séjour  à  San  Pier  d'Arena  [Ibid., 
p.  391-392);  passant  par  Milan,  Trente  et  Innsbruck  [Ibid., 
p.  440),  il  arriva  à  Bruxelles  le  11  mai  [Ibid.,  p.  513). 

2.  Sans  doute  lors  de  l'entrevue  qu'ils  eurent  à  la  Fère  le 
3  juin  1656  [Gazette,  1656,  p.  585).  Dans  une  lettre  datée  du 
16  juin,  c'est-à-dire  postérieure  à  la  reconnaissance  faite  par  Tu- 
renne  vers  Tournai,  Mazarin  fait  allusion  à  l'éventualité  du  siège 
de  Valenciennes,  qu'à  mots  couverts  il  appelle  «  l'autre  place 
dont  nous  sommes  convenus  »  [Lettres  de  Mazarin,Y\\,  226-227) . 

3.  Le  14  juin  (Talon  à  Mazarin,  Condé,  15  juin  1656.  Arch. 


[1656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENiNE.  45 

suivre  l'infanterie,  le  canon  et  tout  l'équippage  des 
vivres,  que  M.  le  marquis  d'Usel  commandoit.  Gomme 
il  fut  par  delà  Mortaigne,  ayant  envoie  M.  de  Castel- 
nau,  qui  passa  par  Saint  Gilain  avec  une  partie  de  la 
cavallerie  pour  investir  Tournai,  il  sceut  qu'il  y  avoit 
quelques  régiments  de  l'ennemi  campés  auprès  de 
Tournai;  et  comme  la  pensée  de  l'attaquer  n'estoit 
que  sur  ce  qu'il  seroit  sans  garnison  (n'i  ayant  point 
d'apparence  de  faire  un  siège  qui  durast  quelque  temps 
si  avant  dans  le  pais  ennemi,  et  par  conséquent  si 
esloigné  de  ses  vivres  et  de  ses  munitions  de  guerre), 
il  retourna  à  Condé;  et,  ayant  laissé  son  pont  à  Mor- 
taigne, qui  est  situé  au  lieu  où  l'Escarpe  et  l'Escaut 
sejoingnent,  avec  un  corps  de  troupes^  pour  attendie 
quatre  mille  qui  venoint  du  costé  d'Arras,  il  marcha  le 
lendemain  au  matin  devant  Valencienne,  ayant  donné 
ordre  à  ce  corps  laissé  à  Mortaigne  et  ans  troupes 
qu'il  attendoit  de  l'i  venir  joindre. 

Il  n'i  avoit  dans  Valencienne  pas  plus  de  mille 
hommes  de  pied  et  deux  cents  chevaux  ;  mais,  comme 
c'est  une  grande  ville,  la  bourgeoisie  peut  augmenter 
le  nombre  de  l'un  et  de  l'autre.  L'Escaut  passant  au 
travers  de  la  ville,  M.  de  Turenne  tît  passer  M.  le  mar- 
quis d'Usel,  quicomandoit  le  corps  de  M.  le  mareschal 
de  la  Ferté,  dans  l'isle  de  Saint  Amanf^,  et  lui  ordonna 

des  AfF.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  36,  fol.  411).  «  Nous  allâmes 
passer  proche  d'Ourchy,  qui  était  du  gouvei^nement  de  la  Bas- 
sée  »,  écrit  Puységur  [Mémoires,  II,  199);  «  Ourchy  »  désigne 
incontestablement  Orchies. 

1.  C'était  chose  faite  dès  le  15  juin  (cf.  Lettres  de  Mazarin, 
VII,  231-232). 

2.  Puységur  rend  compte  [Mémoires,  II,  200-201)  d'un 
entretien  qu'il  eut  avec  le  marquis  d'Huxelles  au   château  de 


46  MÉMOIRES  [1656] 

de  marcher  jusques  à  l'Escaut  au  dessus  de  la  ville 
sur  le  chemin  de  Bouchain;  et  lui,  marchant  par  les 
campai^nes  qui  regardent  le  Quénoi  et  Cambrai,  investit 
la  place  par  ce  costé  là.  Il  y  a  voit  en  ce  temps  là  fort 
peu  de  difificulté  à  se  communiquer  par  le  haut  de  la 
rivière;  et,  le  mesme  soir  que  M.  de  Turenne  arriva 
devant  la  place,  il  passa  sur  un  pont  qui  fut  fait  au 
quartier  de  M.  le  marquis  d'Usel;  et  ayant  laissé  M.  de 
Gastelnau  au  dessous  de  la  ville,  on  tit  quiter  à  l'ennemi 
deux  redoutes  qu'ils  tenoint  au  dessous  de  la  ville,  de 
façon  que,  dès  la  première  nuict,  la  ville  estoit  assès  bien 
fermée.  On  commença  dès  le  lendemain  au  matin  à 
travaillier  à  la  circonvallation  :  de  sorte  que,  le  troisième 
jour,  il  y  avoit  assès  de  terre  remuée  par  tout  pour 
empescher  un  petit  secours  d'i  entrer  ;  quoi  que  l'on 
parlast  de  quelque  retenue  d'eau  qui  se  pouvoit  faire  à 
Bouchain,  on  n'avoit  jamais  creu  qu'il  y  eust  rien  d'ap- 
piochant  à  ce  qui  se^  vit  depuis.  Les  ennemis  tentèrent 
un  petit  secours  de  sept  ou  huict  cents  hommes  la  troi- 
sième nuict^  par  le  quartier  des  Lorrains,  mais  il  n'i 
entra  personne;  et  quelques  uns  furent  pris,  et  le  reste 
se  retira  à  Bouchain. 

Le  cinq  ou  sixième  jour,  la  circonvallation  se  mit  en 
fort  bon  estât,  premièrement  avec  un  seul  fossé,  et 
après  avec  double  fossé  et  des  palissades;  mais, 
comme  il  n'i  avoit  pas  beaucoup  d'infanterie  pour  une 

«  Brebache  »  :  ce  dernier  nom  paraît  bien  désigner  Beuvrages, 
entre  Saint-Amand  et  Valenciennes. 

1.  Ce  pronom,  réclamé  par  le  sens,  ne  figure  pas  dans  le 
manuscrit. 

2.  Dans  la  nuit  du  18  au  19  juin  [Gazette,  1656,  p.  634-635). 
Cf.  à  ce  sujet  Lettres  de  Mazarin,  VII,  237. 


[1656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  47 

si  grande  enceinte,  tout  ne  se  pouvoit  pas  mettre  en 
également  bon  estât.  On  travaillioit  seulement  aus 
principalles  avenuées,  et  ce  qui  n'estoit  pas  si  dange- 
reux à  estre  attaqué  se  raccomodoit  après.  On  comença 
les  deux  ou  trois  premiers  jours  à  voir  croistre  la  rivière 
entre  Bouchain  et  Valencienne,  et  à  se  déborder  dans 
la  prairie;  mais  ayant  t'ait  porter  quantité  de  fascines, 
on  tenoit  le  passage  libre  ;  si  on  eust  veu  au  commen- 
cement l'eau  haute  comme  elle  le  devint  depuis,  on 
n'auroit  pas  songé  à  pouvoir  faire  une  communication, 
ni  à  s'engager  au  siège;  mais  connue  elle  croissoit 
peu  à  peu,  on  y  remédioit  par  un  soin  continuel,  et 
presque  toute  la  cavallerie  de  l'armée  y  portant  deux 
ou  trois  fois  par  jour  des  fascines,  outre  des  régiments 
entiers  occupés  à  cela.  A  la  tin,  il  y  eust  plus  de  mille 
pas  de  distance  où  il  y  avoit  au  moindre  endroit  plus 
de  dix  pieds  d'eau,  et  aus  autres  beaucoup  davantage, 
et  dans  tous  cet  espace  on  fît  un  pont  de  fascines, 
flottant  en  des  endroits,  et  aus  autres  attachés  avec 
des  piquets,  sur  lequel  l'infanterie  a  toujours  passé,  et 
la  cavallerie  dès  qu'il  estoit  un  peu  racomodé;  il  y 
venoit  quelquefois  de  telles  creues  d'eau,  que  l'on 
estoit  dans  l'eau  jusques  à  la  ceinture  sur  la  digue  ;  mais 
parle  travail  de  l'armée  ce  jour  là  cela  estoit  racomodé. 
G'estoit  au  dessus  de  la  ville,  et  cependant  au  dessous 
on  fit  des  ponts  de  communication;  en  sorte  que  le 
neufvième  jour  ^  on  estoit  en  estât  d'ouvrir  la  trenchée. 
Les  vivres  que  l'on  avoit  mené  dans  les  places  avan- 
cées faisoint  qu'il  y  en  avoit  abondance  dans  le  camp, 
et  de  munitions  de  guerre.  Les  ennemis  ne  peurent 

1.  Le  25,  «  la  résolution  avoit  esté  prise  d'ouvrir  le  lende- 
main la  tranchée  »  [Gazette,  1656,  p.  641). 


48  MÉMOIRES  [1656] 

jetter  auquun  secours  dans  la  ville,  quoi  qu'elle  soit  au 
milieu  de  toutes  leurs  places.  Gomme  M.  de  Turenne 
eust  advis  qu'ils  s'estoint  assemblés  auprès  de  Douai, 
et  qu'ils  alloint  marcher  vers  le  camp,  on  retarda  de 
trois  jours  l'ouverture  de  la  trenchée,  afin  d'avoir  plus 
de  temps  detravaiilierà  la  digue  et  à  la  circonvallation. 
L'ennemi  attendoit  aussi  que  la  trenchée  tùt  ouverte 
pour  s'approcher.  Le  lendemain  qu'elle  le  fut,  ils  se 
vindrent  loger  à  une  lieu  de  l'armée,  et,  continuants  à 
marcher,  ils  se  vindrent  camper  au  dessus  du  camp  des 
Lorrains  à  une  demie  portée  de  canon  des  lignes.  Leur 
armée  estoit  de  quelque  peu  plus  (bible  que  celle  du 
Roy,  Ils  avoint  au  moins  ving  mille  hommes  ;  la  grande 
estendue  de  la  circonvallation,  et  la  difficulté  de  ras- 
sembler les  quartiers,  estèrent  le  moien  de  songer  seu- 
lement que  l'on  peut  les  attaquer.  En  se  venants  loger, 
ils  s'i  retranchèrent  dès  le  mesme  jour;  et  on  a  dit 
que  Don  Juan  d'Autriche  avoit  voulu  attaquer  les  hgnes 
en  arrivant  ;  elles  se  rendirent  bien  meillieures  par  leur 
présence,  et  M.  de  Navaillie  arriva  avec  quinze  cents 
hommes  de  pied  :  ce  qui  obligea  à  faire  une  avance  à 
la  ligne,  atin  de  gagner  une  petite  hauteur  qui  estoit 
entre  les  ennemis  et  le  camp  des  Lorrains.  On  demeura 
sept  ou  huict  jours  de  cette  façon  ;  la  trenchée  ouverte 
dans  un  grand  front,  on  estoit  fort  incommodé  du 
canon  de  la  ville;  néamoins  on  avança  fort  les  premiers 
jours,  et  on  perdoit  fort  peu  de  gens;  mais  comme  on 
approchoit  des  travaux  de  l'ennemi,  on  commença  à 
perdre  beaucoup  de  travaillieurs.  11  y  avoit  deux 
attaques,  et  les  ennemis  ne  firent  point  de  sortie  fort 
considérable;  mais,  quand  on  approcha  de  la  contres- 
carpe des  dehors,  ils  la  défendirent  fort  bien,  et  on  fut 


[1656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  49 

repoussé  trois  ou  quatre  fois  en  s'i  voulant  loger.  Les 
ennemis  de  dehors  n'estants  campés  qu'à  une  demie 
portée  de  canon  de  l'armée  du  Roy,  cela  obligeoit 
M.  de  Turenne  à  ne  pas  demeurer  à  la  trenchée  dès 
que  la  nuict  venoit,  ce  qu'il  eust  fait  sans  cela;  et  il  a 
tousjours  tenu  pour  certain  que  les  ennemis  donneroint 
aus  lignes  :  de  sorte  que,  comme  il  ne  manquoit  rien 
pour  continuer  le  siège,  il  ne  le  pressoit  pas  comme  la 
principale  affaire,  voiant  bien  que  celle  de  dehors 
deviendroit  tout.  Les  ennemis  voiants  comme  le  siège 
s'avançoit,  on  jugeoit  à  peu  près  comme  eux  du  temps 
qu'ils  donneroint  aus  lignes,  parce  que  c'estoit  l'avance 
du  siège  que  l'on  voioit  bien  qui  leur  feroit  prendre 
leur  parti. 

M.  le  mareschal  de  la  Ferté  vint  à  l'armée  huict* 
ou  dix  jours  après  la  trenchée  ouverte,  estant  encores 
un  peu  indisposé';  il  fit  fort  travaillier  aus  lignes 
de  son  quartier,  et  à  la  digue  dont  j'ai  parlé;  et, 
au  bout  de  trois  semaines  de  trenchées  ouvertes  à 
l'attaque  de  M.  de  Turenne,  il  y  avoit  une  branche 
sur  le  bort  du  fossé  de  la  place,  et  une  autre  branche 
qui  estoit  descendue  dans  le  fossé  de  la  demie  lune; 
et,  à  l'attaque  de  M.  le  mareschal  de  la  Ferté,  on 
avoit  pris  une  tenaillie.  Ceux  de  la  ville  avoint 
fait   leurs   grands    efforts  ;    et   on    voioit    bien    que, 

1.  Turenne  paraît  avoir  écrit  d'abord  sept. 

2.  Le  28  juin,  Mazarin  ne  prévoyait  pas  que  La  Ferté  pût 
être  en  état  d'aller  au  siège  de  Valenciennes  [Lettres  de  Maza- 
rin, VII,  248).  Le  l*^""  juillet,  il  signale  à  Turenne  que  La  Ferté 
est  arrivé  la  veille  au  soir  à  Guise  «  et  prétend  passer  à  l'armée  » 
[Ibid.,  p.  255).  Le  6,  il  se  réjouit  d'apprendre  que  La  Ferté  est 
arrivé  au  camp  [Ibid.,  p.  265). 

II  4 


50  MÉMOIRES  [1656] 

depuis  trois  ou  quatre  jours,  ils  commençoint  à  se 
relascher. 

En  ce  mesme  temps,  l'armée  de  l'ennemi  prit  le 
malin  les  armes;  et  en  suite  on  vit  marcher  leurs 
bagages  vers  Bouchain.  On  ne  douta  point  qu'ils 
ne  donnassent  cette  nuict  là  aus  lignes;  leur  camp 
estoit  sur  une  éniinence  au  dessus  du  quartier  des 
Lorrains;  ils  avoint  à  leur  main  gauche  l'Escaut,  sur 
lequel  ils  avoint  fait  cinq  ou  six  ponts,  la  rivière 
estant  fort  estroite,  et  à  leur  main  droite  ils  avoint  un 
petit  ruisseau^  qui  vient  de  devers  le  Quénoi,  et  qui 
séparoit  les  Lorrains  des  autres  quartiers  de  M.  de 
Turenne;  les  ennemis  avoint  aussi  fait  divers  ponts 
sur  ce  ruisseau  là.  On  attendit  toute  cette  première 
nuict,  ayant  esté  averti,  par  un  homme  qui  se  vint 
rendre,  qu'ils  vouloint  marcher  vers  le  quartier  de 
M.  le  mareschal  de  la  Ferté;  ce  que  M.  de  Turenne 
pouvoit  faire,  c'estoit  de  tenir  de  l'infanterie  preste  à 
marcher  sur  la  digue,  avec  ordre  de  passer  si  on 
attaquoit  le  quartier  de  delà,  ou  de  marcher  en  deçà  au 
lieu  où  ils  verroint  que  seroit  l'attaque.  Dans  une  cir- 
convallation  très  grande,  il  n'i  avoit  pas  plus  de  douxe 
mille  hommes  de  pied,  sur  quoi  il  falloit  de  l'infanterie 
à  deux  attaques,  de  façon  qu'il  estoit  impossible  d'avoir 
auquun  endroit  bien  garni  ;  mais  on  s'attendoit  à  un 
grand  corps  de  cavallerie  derrière  la  ligne,  et  à  l'in- 
fanterie qui  marcheroit  promtement  de  renfort,  et 
aussi  à  ce  que  ceux  qui  attaquent  s'embarrassent  sou- 
vent eux  mesmes,  pour  petite  que  soit  la  résistance. 

La  première  nuict  se  passa  sans  alarme,  attendant  à 

1.  La  Bhonelle. 


[1656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  51 

touts  moments  d'estre  attaqués  ;  tout  le  jour  du  lende- 
main on  vit  l'ennemi  en  bataillie  sans  bagage  ;  et  la  nuit 
vint,  que  l'on  estoit  en  cette  disposition  là,  en  laquelle 
on  avoit  esté  dès  le  jour  auparavant.  M.  de  Turenne 
estoit  au  quartier  qui  regardoit  celui  des  ennemis;  et 
M.  le  mareschal  de  la  Ferté  ayant  passé  leur  garde  et 
pris  quelques  prisonniers,  il  avertit  M.  de  Turenne 
qu'ils  lui  avoint  raporté  qu'ils  devoint  attaquer  son 
quartier;  mais  ayant  les  ennemis  en  présence,  sans 
qu'il  y  eust  rien  qui  les  empescbast  d'estre  en  une 
demie  heure  devant  les  retranchements,  il  ne  pouvoit 
rien  changer  à  la  disposition  première.  On  estoit  aussi 
averti  qu'il  y  avoit  un  corps  de  trois  ou  quatres  mille 
hommes  sous  M.  de  Marsin  à  Saint  Amand,  qui  devoint 
faire  une  attaque  à  part;  et  M.  de  Turenne  a  tousjours 
creu  que  les  ennemis  tenteroint  une  grande  attaque  au 
front  des  Lorrains,  ou  il  pouvoint  venir  en  bataillie  en 
sortant  de  leur  quartier,  et  que  cependant  M.  de  Mar- 
sin, avec  ce  corps  de  Saint  Amand ,  marcheroit  dans  l'isle 
au  dessous  de  la  ville,  ce  qui  estoit  deux  grandes  lieux 
de  distance  l'un  de  l'autre,  et  ainsi  sans  moien  de  se 
pouvoir  assister;  mais  Don  Juan  d'Autriche  et  M.  le 
Prince,  ayant  pris  le  dessein  d'attaquer  l'armée  de 
M.  le  mareschal  de  la  Ferté,  commencèrent  à  passer 
la  rivière  à  l'entrée  de  la  nuict,  laissant  à  leur  ordi- 
naire les  gardes  à  la  teste  de  leur  quartier;  celui  des 
Lorrains  estoit  si  proche  de  celui  des  ennemis  que 
l'on  avoit  fermé  toutes  les  grandes  barrières,  et  il  n'i 
avoit,  en  tout  le  front  du  camp  des  Lorrains,  que  deux 
sorties  où  il  n'i  passoit  qu'un  cheval  de  front  :  ce 
qui  estoit  cause  que  l'on  ne  tenoit  la  nuict  que  dix  ou 
douxe  chevaux  hors  des  Hgnes.  Ainsi  l'ennemi,  n'estant 


50  MÉMOIRES  [1656] 

pas  descouvert,  passa  la  rivière  d'Escaut  derrière  lui; 
et  M.  le  mareschal  de  la  Ferté,  n'ayant  fait  tenir  per- 
sonne hors  des  lignes,  dans  la  croiance  qu'il  avoit  que 
cela  estoit  inulille,  et  ayant  disposé  ses  troupes  pour 
attendre  l'ennemi,  lequel,  sans  estre  descouvert  ayant 
passé  l'eau,  se  mit  en  bataillie,  les  Espaignols  à  main 
droite,  et  M.  le  Prince  à  main  gauche. 

La  première  alarme  que  l'on  entendit  fut  quand  ils 
arrivèrent  au  premier  fossé  du  retranchement.  Ils  y 
donnèrent  dans  un  grand  front,  et  emportèrent  la 
ligne  avec  peu  de  résistance  de  l'infanterie,  laquelle  fut 
fort  mal  secondée  de  la  cavallerie.  Au  premier  coup  de 
mousquet,  deux  régiments  de  M.  de  Turenne  passèrent 
la  digue,  que  quatres  autres  suivoint;  mais  les  pre- 
miers qui  y  arrivèrent,  qui  fut  du  régiment  de  Ver- 
vins,  trouvèrent  toutes  les  troupes  de  l'ennemi  entrées 
dans  la  ligne,  laquelle  dans  l'obscurité  de  la  nuict  fut 
emportée;  et,  quoi  que  M.  le  mareschal  de  la  Ferté  y 
vint  avec  quelques  escadrons,  il  y  trouva  la  confusion 
si  grande,  qu'il  n'i  peust  faire  auquun  effect.  Toutes  les 
troupes  de  l'ennemi,  trouvants  si  peu  de  résistance, 
comblèrent  les  deux  fossés,  rompirent  les  palissades, 
et,  le  jour  venant,  marchèrent  à  la  ville  de  Valen- 
cienne,  faisant  suivre  par  leur  cavallerie  toutes  les 
troupes  qui  s'enfuioint.  Il  y  eust,  outre  M.  le  mares- 
chal de  la  Ferté,  diverses  personnes  de  condition  qui, 
ayants  dans  le  désordre  fait  tout  ce  qui  ce  peut,  estant 
à  la  fin  rompus,  furent  pris  :  de  façon  que,  de  toute 
son  armée,  tout  fut  pris  ou  se  retira  à  Condé;  ce  qui 
causa  la  grande  perte,  ce  fut  qu'il  n'i  avoit  qu'un  pont 
où  les  bagages  s'embarrassèrent.  Les  deux  régiments 
que  M.  de  Turenne  avoit  fait  passer  sur  la  digue  ayants 


[1656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  53 

esté  deffaits  par  l'ennemi  desjà  entré  dans  la  ligne,  les 
autres  qui  les  suivoint  s'arrestérent  sur  la  digue,  où 
M.  de  Turenne  arriva  un  peu  après  le  commencement 
du  combat,  lequel  ne  dura  pas  un  quart  d'heure  depuis 
le  temps  que  les  ennemis  vindrent  au  bord  du  fossé 
jusqu'à  celui  qu'ils  furent  en  bataillie  dans  les  retran- 
chements. 

Dans  ce  temps  là  le  jour  vint.  M.  de  Turenne  ne 
sachant  pas  assurément  ce  qui  s'estoit  passé,  y  ayant 
envoie  en  diligence  ces  gardes  qui  furent  tout  pris  ou 
tués,  personne  ne  venant  assés  à  temps  pour  défendre 
la  ligne  ;  et  come  on  vit,  par  des  cris  qui  se  faisoint  à 
Valencienne,  que  la  ville  estoit  secourue*,  et,  par  ce 
qu'il  n'i  avoit  plus  de  feu  à  la  ligne,  qu'elle  estoit 
forcée,  il  envoia  en  diligence  aus  trenchées,  afin  que 
l'on  se  retirast  ;  mais  comme  il  y  avoit  plus  d'une  lieu 
de  là,  on  y  arriva  un  peu  tard,  et  quelques  troupes 
de  l'ennemi  avoint  desjà  passé  dans  la  ville;  de  sorte 
qu'il  s'i  perdit  la  moitié  de  ses  troupes  qui  estoint  dans 
les  trenchées.  Le  jour  devenant  plus  grand,  on  vit 
toute  l'armée  de  l'ennemi  en  bataillie,  qui  marchoit  droit 
à  la  ville.  M.  de  Turenne  retira  l'infanterie  qui  estoit 
sur  la  digue,  et  commanda  que  l'on  prît  tout  le  canon 

1.  Voir  aux  Arch.  des  Aff.  étr.  [Cot^resp.,  Pays-Bas,  39, 
fol.  13)  la  plaquette  intitulée  :  Vera  relatione  di  quanto  è 
seguito  nel  soccorso  di  Valencianes,  con  la  rotta  deW  essercito 
francese,  che  assediava  detta  piazza,  commandando  le  armi  de 
Sua  Maestà  il  serenissimo  sig.  Don  Giovanni  d'Austria,  sig. 
Prencipe  di  Condé  et  sig.  marchese  di  Carazena.  Tradotta  del 
fiamengo  in  italiano  [Milano  et  in  Genova,  nella  stamperia  di 
Gio-Maria  Farroni,  8  p.  in-4°).  —  L'événement  fut  annoncé  à 
Mazarin  du  Quesnoy  le  16  juillet  1656  par  Talon  [Lettres  de 
Mazarin,  VII,  275). 


54  MEMOIRES  [1656] 

qui  estoit  sur  les  lignes,  se  réglant  ans  chevaux  qui 
estoint  de  garde  pour  mener  les  pièces  d'un  lieu  à 
l'autre  en  cas  d'attaque  ;  il  comanda  aussi  que  l'on  fit 
abatre  les  lignes  ;  et,  marchant  avec  les  Lorrains  vers  le 
quartier  de  M.  de  Gastelnau,  il  fit  sortir  M.  de  Navaillie  ; 
et  ainsi  on  se  rejoignit  un  peu  au  bord  des  retran- 
chements. 

Les  ennemis  firent  passer  un  corps  de  cavallerie 
dans  la  ville,  et  M.  le  Prince  passa  lui  mesme  en  dili- 
gence; mais  on  rompit  la  ligne  en  quantité  d'endroits; 
et,  ayant  fait  ferme  avec  quelques  escadrons,  on  se 
mit  en  quelque  ordre  hors  des  retranchements,  y 
demeurant  quelques  tentes  et  bagages.  Corne  on  se 
rassembloit  de  tant  de  costés,  il  estoit  impossible 
qu'il  n'i  eust  un  peu  de  désordre;  néamoins,  à  une 
demie  de  la  ville,  on  se  mit  en  quelque  ordre;  et  ces 
troupes  de  l'ennemi  voiants  cela,  elles  s'arrestérent, 
et  ne  suivirent  pas  avec  grande  ardeur,  trouvants 
en  beaucoup  d'endroits  quelque  chose  à  prendre  ^ 

Gomme  M.  de  Turenne  ne  se  persuada  que  fort 
tard  qu'il  estoit  arrivé  du  désordre  de  l'autre  costé  de 
la  rivière,  il  est  certain  que,  dans  le  temps  qui  restoit, 
on  fit  ce  qui  se  pouvoit  pour  se  mettre  au  meillieur 
ordre  que  l'on  peut  ;  et  ainsi,  avec  cinq  ou  six  pièces 
de  canon,  et  l'armée  ensemble,  on  marcha  au  Quénoi  ; 
les  ponts  s'estants  rompus  du  dessous  de  la  rivière  vers 
l'isle  dont  j'ai  parlé,  il  ne  s'i  peut  pas  retirer  de  troupes 
de  l'armée  de  M.  le  mareschal  de  la  Ferté  vers  le  quar- 
tier de  M.  de  Turenne;  et  M.  de  Marsin,  qui  avoit  fait 
une  attaque  avec  ces  troupes  de  Saint  Amant,  ayant  esté 

1.  MP  478-479  :  voir  notre  Appendice  1,  n°  92. 


[1656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  55 

au  commencement  repoussé,  le  désordre  estant  com- 
mencé dans  l'armée  du  Roy  de  l'autre  costé,  fut  aussi 
cause  de  la  grande  perte  de  l'armée,  parce  qu'il  aidoit 
à  leur  couper  le  chemin  du  pont;  de  cette  façon,  les 
ennemis,  trovants  beaucoup  à  piller,  et  ayants  pris 
M.  le  mareschal  de  la  Ferté,  et  presques  tous  les  offi- 
ciers généraux,  et  quantité  d'autres  de  son  armée,  ils 
s'arrestérent  ce  jour  là  à  Valencienne,  n'ayant  fait 
guéres  suivre  l'armée  avec  leur  cavallerie,  comme  les 
troupes  estoint  dans  la  circonvallation  pour  défendre 
la  ligne  qui  estoit  devant.  Il  n'i  avoit  point  d'ordre  de 
bataillie  fait  ainsi  en  marchant  vers  le  Quénoi  ;  il  y  avoit 
un  peu  de  confusion.  Toute  l'armée  croioit  que  l'on 
passeroit  outre,  et  qu'on  s'en  iroit  vers  Landrecies  et 
sur  les  frontières  de  France  ;  et  le  bagage  commençoit 
desjà  à  filer  par  delà  le  Quénoi  ;  mais  M.  de  Turenne 
envoia  quelques  troupes  pour  le  faire  arrester;  et, 
ayant  choisi  un  camp  proche  de  la  ville,  l'armée  s'i 
logea  cette  nuict.  Le  lendemain,  de  grand  matin,  M.  de 
Turenne  fit  mettre  l'armée  en  bataillie  pour  régler  les 
aisles  de  sa  cavallerie,  et  aussi  les  bataillions  de  l'infan- 
terie, et  afin  que  l'on  se  mît  ensemble,  et  que  l'on  se 
rassurast,  estant  certain,  quoi  qu'il  n'i  eust  de  perte 
notable  que  dans  l'armée  de  M.  le  mareschal  de  la 
Ferté,  qu'il  ne  laissoit  d'i  avoir  un  grand  estonnement. 
Quoique  le  commun  bruit  fût  que  l'armée  des  ennemis 
allast  assiéger  Gondé,  M.  de  Turenne  croioit  bien  qu'ils 
pouvoint  venir  à  lui,  et  certainement  l'opinion  de  l'ar- 
mée n'estoit  pas  que  l'on  les  attendit.  Ils  avoint,  le  len- 
demain du  combat  des  lignes,  receu  un  renfort  de  deux 
mille  hommes  de  pied  allemans;  et,  ayants  donné  un 
jour  entier  pour  se  remettre  en  ordre  et  se  désemba- 


56  MÉMOIRES  [1656] 

passer  de  leurs  prisonniers,  ils  marchèrent  le  lende- 
main droit  a  l'armée  du  Roy.  Il  est  certain  que,  si 
M.  de  Turenne  n'eust  craint  cjue  la  perte  du  Quénoi, 
qu'il  se  seroit  retiré  sur  les  frontières;  mais  il  voioit 
une  si  grande  suite  à  cette  retraite,  par  un  mécon- 
tentement général  en  France,  et  par  la  présence  de 
M .  le  Prince  (qui  donnoit  lieu  à  tous  les  François  mal 
intentionnés  pour  la  Cour  d'avoir  un  prétexte  de  ne 
cercher  que  son  rétasblissement,  et  de  ne  point  favo- 
riser les  ennemis)  qu'il  aima  mieux  attendre  là  les 
ennemis  que  de  commencer  une  retraite  qui  eust  attiré 
tant  d'accidents. 

Il  falloit  passer  deux  petits  ruisseaux  pour  venir  du 
chemin  par  où  venoint  les  ennemis  au  camp  où  estoit 
l'armée  du  Roy  ;  et  comme  on  sçait  bien  que  les  armées 
ne  s'approchent  l'une  de  l'autre  qu'avec  beaucoup  de 
précautions,  et  que  cela  donne  du  temps,  M.  de  Turenne 
commanda  que  l'on  ne  prît  point  les  armes,  mais  que 
l'on  se  tînt  prest,  craignant  que,  par  la  marche  de 
quelque  bagage,  il  ne  se  fit  quelque  méchante  con- 
tenance; et  aussi  il  vouloit  faire  voir  à  l'armée  qu'il  n'i 
avoit  pas  suject  d'avoir  de  l'ambarras,  encores  que 
l'armée  de  l'ennemi  approchast  d'eux  ;  et  M.  de  Turenne 
en  discourust  avec  les  officiers  généraux  ;  mais  on  ne 
tint  point  de  conseil  de  guerre  pour  savoir  si  on  demeu- 
reroitdans  ce  poste  là,  ou  si  on  seretireroit.  Ainsi,  l'en- 
nenemi  s'approchant  à  une  portée  de  canon  de  l'armée 
du  Roy,  M.  de  Turenne  s'avança  avec  quelques  régi- 
ments de  la  grande  garde,  et  l'ennemi,  voiant  toutes 
les  lentes  tendues,  et  la  grande  garde  à  la  teste,  vit 
bien  que  l'armée  n'estoit  pas  deslogée,  ce  en  quoi  ils 


[1656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  57 

furent  trompés,  ayant  commandé  trois  mille  chevaux 
pour  la  suivre,  et  n'ayant  jamais  douté  qu'après  la 
deffaite  de  Valencienne  (sachants  bien  que  ce  qui  restoit 
de  l'armée  de  M.  le  mareschal  de  la  Ferté  estoit  à  Condé) 
que  l'armée  du  Roy  ne  se  retirast  devant  eux.  Il  est  vrai 
qu'il  estoit  venu  quinze  cents  hommes  joindre  l'armée 
du  Roy,  le  jour  qu'elle  partit  de  devant  Valencienne, 
lesquels  estoint  destinés  pour  mener  un  convoi  au 
siège,  lequel  seroit  au  camp  auprès  du  Quénoi. 

L'armée  de  l'ennemi,  arrivant  un  peu  tard,  ne  songea 
ce  jour  là  qu'à  se  loger  ;  et  M.  de  Turenne,  n'ayant  point 
d'outils  pour  faire  de  grands  travaux,  et  n'en  voulant 
point  faire  de  petits  qui  n'eussent  tesmoigné  que  de  la 
crainte,  et  n'eussent  donné  que  peu  de  seurté,  ne  fit 
pas  travaillier.  Les  ennemis  demeurèrent  deux  jours  en 
présence,  sans  avoir  rien  tenté;  et  tout  ce  temps  là  on 
avoit  nouvelle,  par  les  prisonniers,  qu'ils  vouloint  atta- 
quer l'armée,  et  aussi  qu'ils  pensoint  à  marcher  entre 
le  Quénoi  et  Landrecies,  pour  empescher  les  vivres  et 
les  fourages  à  l'armée  du  Roy,  auquel  cas  M.  de 
Turenne  estoit  d'advis  de  s'opposera  cette  marche  des 
ennemis,  et  de  combattre,  quoi  que  cela  parust  un  peu 
téméraire  en  Testât  qu'estoit  l'armée;  néamoins  en 
prenant  le  parti  de  demeurer  au  Quénoi,  il  falloit  ne 
se  pas  relascher  en  rien. 

Deux  ou  trois  mille  hommes  qui  s'estoint  sauvés  de 
l'armée  de  M.  le  mareschal  de  la  Ferté,  à  Condé,  ayant 
passé  par  Saint  Gilain,  vindrent  à  Landrecies,  et  de  là  au 
Quénoi,  le  second  jour  que  les  armées  furent  en  pré- 
sence :  de  sorte  que  les  ennemis,  ne  jugeants  pas  à 
propos  de  rien  entreprendre  sur  l'armée,  marchèrent 


58  MÉMOIRES  [1656] 

vers  Condé.  M.  de  Turenne,  comme  ii  vit  qu'ils  des- 
logeoit,  envoia  mille  chevaux  chargés  de  farine ^  à 
Saint  Gilain  et  Condé,  dans  laquelle  place  il  y  avoit 
beaucoup  de  vivres  au  commencement  du  siège  de 
Valencienne;  mais  M.  de  Turenne,  afin  d'avoir  toutes 
ces  provisions  dans  son  camp,  y  en  avoit  fait  venir  une 
grande  quantité. 

M.  du  Passage,  qui  commandoit  dans  Condé^,  n'avoit 
retenu  que  deux  mille  cinq  cents  hommes.  Les  enne- 
mis trouvèrent  beaucoup  de  facilité  à  assiéger  cette 
place  là,  laquelle  ne  servit  principalement  qu'à  aider  à 
avancer  des  conquestes;  mais,  le  siège  de  Valenciennes 
estant  levé,  elle  demeuroit  si  enclavée  dans  leur  païs, 
qu'il  estoit  fort  aisé  à  l'ennemi,  sans  séparer  leurs 
quartiers  qu'avec  du  temps,  d'empescher  que  l'on  ne 
la  secourust.  Ainsi  ils  prenoint  leurs  quartiers  les  uns 
après  les  autres,  n'estants  pas  en  peine  que  l'on  y 
peut  jetter  des  vivres,  à  cause  de  la  situation.  M.  de 
Turenne  en  ce  temps  en  mit  dans  Saint  Gilain",  estant 
impossible  d'aller  à  Condé,  que  les  ennemis  n'atta- 
quèrent point  de  force;  et  M.  de  Turenne,  ayant  eu 
nouvelle  du  gouverneur  qu'il  n'i  avoit  de  vivres  que 
pour  dix  ou  douxe*  jours,  ne  creut  pas  qu'en  Testât 

1.  Le  21  juillet  {Gazette,  1656,  p.  766). 

2.  Il  avait  été  nommé  à  cet  emploi  le  7  septembre  1655  (Bibl. 
nat.,  ms.  fr.  4190,  fol.  312;  cf.  Pinard,  IV,  127). 

3.  Le  11  août  [Gazette,  1656,  p.  838)  ;  quinze  jours  aupara- 
vant, il  avait  annoncé  l'intention  d'envoyer  à  Saint-Ghislain 
«  mille  septiers  de  farine  »  (Turenne  àMazarin,  28  juillet  1656. 
Grimoard,  I,  233). 

4.  Du  Passage  écrivait  en  ce  sens  à  Turenne  le  21  juillet 
(Grimoard,  I,  233).  Le  28,  Turenne  écrit  à  Mazarin  :  «  Je  man- 
derai à  M.  Dupassage,  croyant  que  c'est  pour  le  mieux  qu'à 


[1656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  59 

OÙ  estoit  l'armée,  qu'il  fût  raisonnable  de  rien  entre- 
prendre^. Il  en  dit  son  sentiment  à  M.  le  Cardinal,  qui 
le  trouva  à  propos,  et  il  le  vit  à  Guise-  là  dessus.  Mais 
comme  le  gouverneur  avoit  plus  de  vivres  que  pour 
ce  temps  là,  et  que  cela  tira  un  peu  en  longueur,  M.  le 
Cardinal  fut  d'advis  que  M.  de  Turenne  marchast  vers 
l'Escaut,  et  lui  laissa  à  son  choix,  ou  de  donner  jalou- 
sie au  Catelet,  ou  de  marcher  vers  la  Lis. 

Cette  marche  se  fit  dans  le  temps  que  Condé  estoit 
prest  à  capituler,  et  à  dessein  de  sauver  les  troupes 
qui  estoint  dedans.  M.  de  Turenne,  ayant  passé  l'Es- 
caut, marcha  à  Arras^,  et  de  là  sur  la  rivière  du  Lis; 
et  il  eust  attaqué  Saint  Venant,  s'il  n'eust  eu  nouvelle 
que  Condé  estoit  rendu  ^.  La  capitulation  de  la  garni- 
deux  ou  trois  jours  après  la  fin  de  ses  vivres  il  se  retirât  en 
garnison,  afin  qu  ils  ne  soient  pas  faits  prisonniers  de  guerre... 
Je  ne  sais  nul  expédient  de  mettre  des  vivres  à  Condé  »  (Gri- 
raoard,  I,  234). 

1.  «  J'advoue  à  V.  E.  que  je  me  suis  un  peu  mortifié  de  voir 
l'ennemi  prendre  Condé,  sans  le  secourir  et  sans  rien  faire 
autre;  mais,  après  avoir  bien  songé,  je  ne  trouve  rien  à  entre- 
prendre l'aisonnablement,  car  assurément  le  malheur  arrivé 
est  si  frais,  qu'il  seroit  plus  à  craindre  à  cette  heure  de  prendre 
un  mauvais  parti  »  (Turenne  à  Mazarin,  camp  de  Berlaimont, 
3  août  1656.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  39, 
fol.  33  et  v°). 

2.  «  Je  me  trouveray  demain  vendredy  sans  faute  à  Guise  » 
(Turenne  à  Mazarin,  camp  de  Berlaimont,  10  août  1656.  Arch. 
des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  39,  fol.  52).  Turenne  était 
de  retour  au  camp  le  12  [Gazette,  1656,  p.  838). 

3.  Turenne  écrit  à  Mazarin,  du  camp  près  d'Arras,  le  17  août 
1656  au  soir  (Arch.  des  AfF.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  39,  fol.  61). 

4.  Cf.  lettre  de  Turenne  à  Mazarin  écrite  au  camp  de  Robecq 
le  19  août  1656  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  39, 
fol.  78;  publ.  par  Grimoard,  I,  235,  sous  la  date  du  20  août). 


60  Ml^MOIRES  [1656] 

son  fut  qu'elle  seroit  ramenée  en  France  par  le  pais 
de  Luxembourg*.  Les  ennemis,  après  avoir  donné 
trois  ou  quatre  jours  de  temps  à  abattre  les  fortifica- 
tions, marchèrent  assés  proche  de  Cambrai  pour 
donner  jalousie  qu'ils  vouloint  entrer  en  France,  où 
il  y  avoit  grande  espouvante,  ou  bien,  en  cas  que  Tar- 
mée  du  Roy  allast  couvrir  la  frontière,  attaquer  Bétune 
ou  la  Bassée.  M.  le  Cardinal  avoit  fait  tous  les  efforts 
possibles  pour  remonter  la  cavallerie  depuis  l'action 
de  Valencienne.  Il  fit  mettre  de  cette  cavallerie,  qu'il 
avoit  remontée,  dans  les  places  de  la  frontière  ;  et 
M.  de  Turenne  ne  bougea  point  de  Lens*,  qui  est  à 
quatre  lieux  d'Arras  et  trois  de  la  Bassée. 

Les  ennemis,  s'estants  rafrachis  quelques  jours  dans 
les  plaines  entre  Cambrai  et  Bapaume,  marchèrent, 
laissants  Arras  à  leur  gauche,  pour  s'en  venir  vers 
Lens^,  où  M.  de  Turenne  avoit  demeuré  dix  ou  douxe 
jours,  et  mesmes  en  dessein  d'i  attendre  l'ennemi; 
mais  comme  il  vit  qu'ils  pouvoint  venir  par  des  hau- 
teurs, à  la  faveurs  desquelles  ils  estoint  maistres  d'un 
passage,  auquel  lieu  seul  on  pouvoit  les  combattre,  et 
qu'il  falloit,  faute  de  fourages,  desloger  de  Lens 
devant  eux,  il  aima  mieux  en  partir  devant  qu'ils 
fussent  en  présence  ;  et  comme  il  sceut  leur  armée  à 

1.  «  Je  vientz  d'avoir  nouvelles  de  Valencienne  que  les  enne- 
mis ont  receu  Mons'"du  Passage  à  capitulation,  s'obligeant  d'es- 
corter la  garnison  à  la  plus  proche  ville  de  Lorrayne  »  (Navailles 
à  Mazarin,  Bapaume,  18  août  1656.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Cor- 
rcsp.,  Pays-Bas,  39,  fol.  68). 

2.  On  l'y  voit  dès  le  24  août  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp., 
Pays-Bas,  39,  fol.  78). 

3.  Le  2  septembre  [Gazette,  1656,  p.  1024),  en  passant  par 
Fampoux  [Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  20). 


[1656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  61 

trois  lieux  de  lui,  il  marcha  vers  Bétune.  Il  voioit  fort 
bien  que  cela  faisoit  un  mauvais  effect  dans  l'esprit  de 
l'armée  (encores  un  peu  estonnée)  de  se  retirer  sur  la 
venue  de  l'ennemi  ;  mais  ayant  bien  considéré  la  néces- 
sité qu'il  y  a  voit,  il  trouva  plus  à  propos  de  ne  se  pas 
arrester  à  ce  scrupule^;  il  avoit  vu  sur  la  carte  un 
lieu  nommé  Houdain,  qui  estoit  dans  la  situation  qu'il 
désiroit  pour  avoir  Arras  près  de  soi,  et  donner  la  main 
à  Bétune  et  à  la  Bassée;  mais  y  estant  arrivé,  il  y 
trouva  grande  difficulté  pour  aller  abreuver  les  che- 
vaux'^ et  un  campement  fort  incomode;  de  sorte  qu'il 
se  relascha  un  peu,  et  alla  cercher  un  lieu  plus  proche 
à  loger,  qui  estoit  la  Bussiére,  qui  estoit  distant  d'une 
lieu  de  Houdain;  mais,  comme  il  sceut,  par  des  pri- 
sonniers, que  l'armée  de  l'ennemi  estoit  arrivée  à 
Lens,  en  intention  de  le  suivre,  estants  bien  glorieux 
de  cette  retraite,  et  croyants  qu'ils  le  feroint  toujours 
marcher  devant  eus,  il  creut  que  le  lieu  de  Houdain 
estoit  meilUeur  pour  attendre  l'ennemi,  non  pas  qu'il 
fût  trop  avantageux  pour  combattre,  mais  la  principale 
raison  estoit  que  l'on  y  avoit  Arras  derrière  soi  pour 
y  avoir  des  vivres  ;  et  demeurant  à  la  Bussiéres,  et 
l'ennemi  se  logeant  à  Houdain,  il  en  ostoit  toute  la 
communication^  :  de  façon  que,  partant  à  minuict,  afin 
qu'au  point  du  jour  il  peust  estre  en  bataillie  (croyant 
bien  que  l'ennemi  y  marcheroit  de  bonne  heure),  il 

1.  (et  estant  arrrivé). 

2.  C'est  évidemment  ce  mot  que  réclame  le  sens;  mais  le  ms. 
porte  choses. 

3.  Cf.  Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  20.  Houdain  est  sur 
le  parcours  de  l'antique  voie,  dite  Chaussée  Brunehaut,  qui 
relie  Arras  à  Thérouanne. 


62  MÉMOIRES  [1656] 

marcha  avec  l'armée  vers  Houdain^  ;  et  mettant  l'aisle 
droite  sur  une  hauteur,  l'infanterie  et  l'aisle  gauche 
descendoint  dans  la  plaine,  prenants  la  distance  quil 
faut  quand  on  se  met  en  bataillie.  Il  y  avoitun  ruisseau 
derrière;  mais  M.  de  Turenne  ne  le  voulut  pas  passer, 
craignant  que  l'ennemi  ne  se  mît  devant  la  Bassée, 
dont  la  situation  est  de  telle  façon,  qu'i  arrivant  dix 
heures  devant  un  ennemi,  il  est  malaisé  de  la  secourir  ; 
et  M.  de  Turenne  vouloit  estre  en  estât  d'i  arrivei' 
bien  tost  après  l'ennemi,  ce  que  le  défilé  du  ruisseau 
eust  empesché. 

A  huict  ou  nœuf  heures  du  matin,  l'armée  de  l'en- 
nemi comença  à  paroistre  environ  à  une  lieu  et  demie 
de  l'armée  du  Roy  ^  ;  et,  comme  ils  la  virent  en  bataillie, 
ils  firent  alte  plus  de  trois  heures,  et  tindrent  conseil, 
après  lequel  ils  marchèrent  droit  à  l'armée.  On  croioit 
combattre  ce  jour  là,  n'i  ayant  rien  entre  les  deux 
armées  ;  mais,  la  nuict  venant,  ils  se  mirent  en  batail- 
lie à  un  petit  quart  de  lieu  de  l'armée  du  Roy,  esten- 
dants  leurs  aisles  de  cavallerie  et  leur  infanterie  dans  le 
mesme  ordre  que  celle  qui  leur  estoit  opposée.  Dans 
la  nuict  M.  de  Turenne  se  voulut  saisir  d'un  village,  et 
y  mettre  son  infanterie,  afin  de  changer  la  forme  de 
l'aile  gauche,  qu'il  ne  trouvoit  pas  qui  se  peust  bien 
placer.  Après  avoir  perdu  trois  ou  quatres  heures  dans 
cet  embarras,  il  creut  que  le  meillieur  estoit  de  laisser 
l'armée  corne  elle  estoit,  et  fit  faire  en  deux  heures 

1.  Dans  la  nuit  du  3  au  4  septembre  (Arch.  des  Aff.  étr., 
Corresp.,  Pays-Bas,  39,  fol.  214;  cf.  Gazette,  1656,  p.  1025, 
et  Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  20). 

2.  Entre  les  positions  françaises  et  Labuissière  (Me^/îo/Ves  de 
Bussy-Rabutin,  p.  21). 


[1656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  63 

quelques  petits  redans  à  la  teste  de  l'aisle  gauche  ^  On 
dit  que  l'ennemi  estoit  approché,  croiant  que  l'on  se 
retiroit.  Corne  le  jour  vint,  les  ennemis  vindrent  recog- 
noistre  ;  et  il  y  eust  quelques  escarmouches,  en  quoi 
se  passa  toute  cette  journée  là.  Le  lendemain  au  matin, 
ils  marchèrent  vers  Lens-  avec  beaucoup  d'ordre  : 
comme  ce  sont  de  grandes  plaines,  cela  empesche  les 
confusions  dans  la  marche.  Il  y  eust  assés  d'escar- 
mouches dans  leur  retraite,  et  cela  commença  un  peu 
à  faire  changer  les  esprits  dans  les  armées,  estant  cer- 
tain qu'il  y  avoit  un  peu  de  consternation  dans  celle 
du  Roy.  M.  de  Turenne,  au  camp  de  Lens,  avoit  fait 
souvent  faire  l'exercice  à  l'infanterie,  et  assurément 
cela  y  avoit  remis  un  peu  de  vigueur.  Les  ennemis 
allèrent  se  loger  auprès  de  Douai 3,  d'où,  quelques 
jours  après,  ils  détachèrent  un  corps  d'infanterie  pour 
aller  assiéger  Saint  Gilain^,  pendant  qu'ils  couvriroient 
le  siège  avec  leur  armée  ;  et  la  situation  du  pais  leur 
donnoit  cette  facilité  là,  et  rendoit  come  une  chose 
impossible  de  l'aller  secourir;  et  aussi,  l'attaquants 
avec  peu  de  gens,  le  reste  de  leur  armée  suffisoit  pour 

1.  Dans  la  nuit  du  4  au  5  septembre  [Mémoires  de  Bussy- 
Rabutin,  II,  21). 

2.  Le  6  septembre  (Turenne  à  Mazarin,  camp  de  Houdain, 

6  septembre  1656.  Arch.  des  Aff.  éti'.,  Corresp.,  Pays-Bas, 
39,  fol.  129  v"). 

3.  «  L'ennemy  est  parti  à  ce  matin  de  Lens  et  marche  vers 
Douay  »  (Turenne  à  Mazarin,  en  partant  du  camp  de  Houdain, 

7  septembre  1656.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  39, 
fol.  128). 

4.  Don  Fernando  Solis  et  don  Francisco  Pardo  arrivèrent 
le  15  devant  Saint-Ghislain,  où  ils  furent  rejoints  par  don  Juan 
d'Autriche,  Condé  et  le  marquis  de  Caracena;  la  circonvallation 
fut  commencée  le  17  [Gazette,  1656,  p.  1084-1085). 


64  MÉMOIRES  [1656] 

pouvoir  empescher  de  rien  entreprendre  en  Flandre. 
M.  de  Turenne,  dès  que  l'ennemi  fut  deslogé  de  devant 
lui,  envoia  Saint  Martin,  lieutenant  de  l'artillerie, 
trouver  M.  le  Cardinal,  qui  estoit  à  la  Fère,  afin  de 
donner  ordre  à  tenir  de  l'artillerie  preste  et  des  outils 
onmanchés,  dans  la  pensée  que  M.  de  Turenne  eust 
qu'il  pou  voit  assiéger  la  Gapelle,  qui  estoit  si  esloignée 
du  lieu  où  il  estoit,  qu'il  croioit  que  les  ennemis  n'en 
auroient  auquun  soubson.  M.  le  Cardinal  laissa  au 
choix  de  M.  de  Turenne  de  ce  qu'il  trouveroit  plus  à 
propos  de  faire ^.  Ainsi  partant  d'auprès  de  Bétune  et 
allant  loger  auprès  d'Arras^,  il  fit  semblant  de  mar- 
cher vers  la  rivière  de  Somme,  pour  éviter  que  Cam- 
brai ne  vît  point  le  lieu  où  il  marchoit;  et,  coulant  tout 
le  long  de  la  rivière,  laissant  son  infanterie  derrière,  il 
alla  investir  la  Capelle. 

M.  le  Prince  avoit  détaché  un  corps  sous  le  comte  de 
la  Suse,  pour  y  mettre  de  l'infanterie;  mais,  estants 
logés  à  deux  heures  de  la  Gapelle,  et  n'ayants  point  de 
nouvelle  de  l'armée  du  Roy,  ils  n'entrèrent  point  dans 

1.  Cf.  lettre  de  Mazarin  à  Turenne,  du  10  septembre  [Lettres 
de  Mazarin,  VII,  348). 

2.  Ramsay  a  imprimé  :  «  Il  partit  d'auprès  de  Béthune,  passa 
par  Arras  »  ;  ces  derniers  mots,  en  modifiant  le  texte  de  l'ori- 
ginal, contiennent  une  inexactitude;  c'est  à  Aubigny,  à  une 
quinzaine  de  kilomètres  d' Arras,  que  Turenne  se  rendit,  ayant 
quitté  Houdain  le  7  septembre  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp., 
Pays-Bas,  39,  fol.  128  v");  le  16,  il  est  encore  à  Aubigny,  d'où 
il  annonce  son  départ  pour  le  lendemain  [Ibid.,  fol.  171);  on 
le  voit  le  17  à  Rivière  [Gazette,  1656,  p.  1048),  où  il  est  dou- 
teux qu'il  se  soit  rendu  en  passant  par  Arras  :  il  couchera  à 
Vermand  le  18,  passera  à  Saint-Quentin  le  19  [Ibid.)  et  sera 
devant  la  Capelle  le  20  [Ibid.,  p.  1092),  conformément  aux 
prévisions  qu'il  exprimait  en  écrivant  à  Mazarin  le  16. 


[1656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  65 

la  place,  et  ce  qu'ils  commencèrent  à  apprendre,  ce 
fut  qu'elle  estoit  investie.  M.  de  Turenne  avoit  pris 
en  passant  quinze  cents  homes  de  pied  qui  venoient 
de  Gondé,  avec  quoi  et  la  cavallerie  on  commença  à 
se  retrancher.  Quelques  troupes  de  ce  corps  de  M.  de 
la  Suse  taschèrent  d'i  entrer  la  première  nuict;  mais 
la  seconde,  le  fils  de  M.  de  Chamilli,  gouverneur,  y 
entra  avec  environ  quatrevingt  chevaux,  ayant  passé 
tout  au  travers  des  escadrons  qui  estoint  autour  de 
la  place.  L'infanterie  arriva  le  second  jour  après  la 
cavallerie;  et,  come  il  n'i  avoit  pas  plus  de  ceux  cents 
hommes  dans  la  place,  on  emporta  en  une  nuict  la 
contrescarpe.  On  prit  trois  demi-lunes;  et,  passant  le 
fossé  on  attacha  des  soldats  au  bastion,  qui  estant 
très  bien  revestu,  ils  ne  s'i  purent  pas  tenir.  Tous  ces 
dehors  que  l'on  prit  estoient  très  bien  fresès  et  palis- 
sades. Cependant  l'ennemi,  s'estant  mis  tout  ensemble 
à  Saint  Gilain,  ayant  un  chemin  bien  plus  court  à  faire 
que  l'armée  du  Roy,  se  résolut  d'en  lever  le  siège,  et 
marcha  en  diligence  à  la  Gapelle.  M.  le  Prince,  qui 
estoit  avec  Don  Juan  au  siège  de  Saint  Gilain,  l'aiant 
envoie  avertir  comme  celle  du  Roy  arrivoit  devant  la 
Gapelle,  on  ne  mit  pas  en  doute  de  lever  le  siège;  ce 
qui  se  fit  assurément  dans  la  pensée  qu'arrivants  si 
promptement,  on  ne  continueroit  pas  le  siège,  et 
qu'eux  pouroint  retomber  sur  Saint  Gilain,  la  situation 
du  pais  donnant  sujet  de  se  fier  sur  ces  mesures  là. 

M.  de  Turenne  sceut  que  toute  l'armée  des  ennemis, 
ayant  levé  le  siège  de  Saint  Gilain  ',  arrivoit  à  Avenue, 

1.  Cf.  lettre   de  Turenne  à  sa  femme,  23   septembre  1656 
(Grimoard,  I,  241). 

n  5 


66  MÉMOIRES  [1656] 

et  cela  une  heure  après  que  touts  les  dehour  furent 
emportés.  Gela  l'obligea  à  demeurer  au  siège;  car  n'i 
ayant  presque  point  de  ligne  faite,  et  l'ennemi  arrivant 
à*  deux  heures  de  lui,  il  n'eust  pas  continué  le  siège, 
s'il  n'eust  esté  en  cet  estât  là  ;  quoi  que  la  place  de  la 
Gapelle  soit  fort  petite,  la  circonvallation  avoit  plus  de 
trois  lieux  de  tour;  mais  comme  il  y  a  des  bois  autour 
de  la  place,  qui  empeschent  qu'une  armée  ennemie 
ne  puisse  donner  jalousie  par  touts  les  endroits,  on  fît 
travaillier  en  diligence  à  la  teste  par  où  l'ennemi  pou- 
voit  venir,  qui  avoit  un  grand  front;  et  la  nuict, 
comme  on  ne  craignoit  pas  la  place,  on  en  tenoit  l'ar- 
mée fort  proche,  afin  d'aller  promptement  au  quartier 
d'où  les  ennemis  s'approcheroint.  Ils  s'avancèrent  sans 
perdre  de  temps  à  une  heure  de  la  circonvallation; 
et,  y  estant  survenu  une  grande  pluie  après  deux  jours 
de  marche,  qu'ils  avoint  fait  en  grande  diligence,  on  à 
dit  qu'ayants  trouvé  leur  infanterie  en  mauvais  estât, 
ils^  n' avoint  pas  trouvé  à  propos  de  se  résoudre  de 
combattre,  et  demeurèrent  deux  jours  à  cette  distance 
du  camp  de  l'armée  du  Roy.  Cependant  les  soldats, 
qui  s'estoint  mis  la  première  nuit  contre  la  muraillie 
du  bastion,  n'ayants  peu  y  demeurer,  on  fit  des  trous 
à  coups  de  canon,  dans  lesquels  les  mineurs  se  logèrent  ; 
et  la  place  se  rendit  le  quatriesme  jour^  après  que 
l'infanterie  fut  arrivée,  l'armée  de  l'ennemi  estant 
venue  en  présence  le  second  jour. 

1.  [une], 

2.  [ne  se  résolurent  pas]. 

3.  La  capitulation  accordée  par  Turenne  au  comte  de  Cha- 
milly,  gouverneur  de  la  Capelle,  est  du  26  septembre  (Arch. 
des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  39,  fol.  226.  Cf.  Gazette, 
1656,  p.  1095). 


[1656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  67 

Gomme  ils  apprirent  la  reddition  de  la  place,  M.  le 
Prince  envoia  de  ces  troupes  dans  Rocroix,  et  ils  se 
sentirent  hors  d'estat  de  retourner  si  tost  devant  Saint 
Gilain.  Ils  allèrent  se  loger  à  Maubeuge  ;  et,  le  Roy  avec 
M.  le  Cardinal  arrivants  à  Guise \  ils  trouvèrent  à  pro- 
pos de  mettre  un  grand  convoi  dans  Saint  Gilain^.  Il 
y  avoit  grande  apparence  que  les  ennemis  se  remet- 
troint  dans  leur  vieux  camp  de  Saint  Gilain,  qui  estoit 
fort  avantageux  pour  empescher  que  l'on  n'allast  avec 
ce  convoi,  et  mesmes  avec  l'armée,  jusques  à  la  place; 
néamoins,  M.  le  Cardinal  ne  laissa  pas  de  croire  que  le 
Roy  devoit  hasarder  de  faire  ce  voiage  là^.  Il  partit  donc 
de  Guise ^  avec  l'armée;  et,  se  venant  loger  auprès  du 
Quènoi^,  le  lendemain  ils  s'avancèrent  à  trois  heures 

1.  D'après  la  Gazette,  il  y  aurait  été  tenu,  les  26  et  27  sep- 
tembre, un  conseil  de  guerre,  auquel  Turenne  se  trouva  le 
second  jour  [Gazette,  1656,  p.  1252).  Il  y  a  lieu  sans  aucun 
doute  de  retarder  de  vingt-quatre  heures  ces  deux  indications 
chronologiques.  Le  26,  Mazarin  n'avait  pas  encore  quitté 
La  Fère,  et  on  l'y  voit  encore  le  27.  C'est  le  28  qu'il  écrit  : 
«  Nous  attendons  dans  deux  heures  M.  de  Turenne  »  [Lettres 
de  Mazarin,  VII,  387)  ;  d'autre  part,  à  cette  date,  vraisembla- 
blement le  matin,  Turenne  était  encore  près  de  la  Capelle,  à 
Buironfosse  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  39, 
fol.  136;  cf.  Gazette,  1656,  p.  1222). 

2.  Le  29  septembre,  Mazarin  annonce  que  ce  convoi  sera 
prêt  le  lendemain  [Lettres  de  Mazarin,  VII,  392). 

3.  Dans  la  lettre  que  cite  la  note  précédente,  Mazarin  dit  : 
«  Nous  avons  nouvelles  du  Quesnoy  et  de  Landrecies  que  les 
ennemis  ont  passé  la  Sainbre;  et  quoy  qu'on  dise  que  c'est 
pour  retourner  à  Saint-Guillain,  je  répondrois  bien  que  ce 
n'est  pas  leur  pensée.  » 

4.  «  Enfin  le  Roy  l'a  emporté,  et  demain  il  s'advancera  avec 
l'armée,  et  au  Quesnoy  »  (Mazarin  à  Anne  d'Autriche,  Guise, 
30  septembre.  Lettres  de  Mazarin,  VII,  397). 

5.  Le  2  octobre,  Mazarin  écrit  à  Anne  d'Autriche  que  le  Roi 


68  MÉMOIRES  [1656] 

de  Saint  Gilain,  d'où  M.  de  Turenne  ayant  passé  outre 
avec  l'armée,  et  s'avançant  à  une  heure  de  la  place, 
il  y  envoya  M.  de  Castelnau  avec  quatre  ou  cinq  cents 
homes  de  pied,  des  vivres  pour  huict  mois,  et  beau- 
coup de  munitions  de  guerre.  L'ennemi,  ne  s'estant  pas 
trouvé  en  estât  de  l'empescher,  marcha  auprès  de 
Mons,  qui  n'est  qu'à  une  heure  de  Saint  Gilain,  et  se 
montra  devant  la  place  deux  heures  après  que  les 
troupes  qui  i  avoint  mené  le  convoi  furent  retirées. 
Il  y  avoit  un  méchant  château^  que  l'on  prit  dans  cette 
marche.  De  là  le  Roy  s'en  estant  allé  à  Guise^,  corne 
la  saison  estoit  fort  avancée,  s'en  vint  de  là  à  Paris. 
Les  ennemis  ne  furent  plus  en  estât  d'assiéger  Saint 
Gilain  ;  et  l'armée  du  Roy  demeura  dans  le  Cambresis 
jusques  au  commencement  de  novembre,  que  l'on  ne 
peut  plus  demeurer  en  campaigne  ;  auquel  temps  elle 
repassa  la  Somme -^  pour  se  mettre  dans  ses  quartiers 
en  France,  et  celle  de  l'ennemi  se  retira  entre  Mons  et 
Namur,  où,  après  avoir  demeuré  quelque  temps  dans 
les  villages,  on  la  sépara  dans  les  pais  où  elle  a  accou- 

va  coucher  le  soir  même  au  Quesnoy  [Lettres  de  Mazarin,  VII, 
398).  Le  lieu  d'où  cette  lettre  est  datée,  et  dont  le  nom  est 
imprimé,  dans  le  recueil  cité,  «  Vannegs-au-Bois  »,  n'est  autre 
que  Vendegies-au-Bois,  l'une  des  communes  du  canton  du 
Quesnoy. 

1.  Il  s'agit  de  Boisin,  que  Turenne  prit  à  discrétion  le 
3  octobre  [Gazette,  1656,  p.  1223  et  1257). 

2.  On  l'y  voit  le  5  octobre  [Lettres  de  Mazarin,  VII,  404- 
405). 

3.  Turenne,  qui  était  encore  à  Banteux  le  23  octobre  (Gri- 
moard,  I,  244-245)  se  trouve  le  27  au  camp  d'Athies  (Arch.  des 
Aff.  étr. ,  Corresp.,  Pays-Bas,  39,  fol.  299),  en  deçà  de  la 
Somme;  il  rentrera  à  Paris  le  9  novembre  [Gazette,  1656, 
p.  1356). 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  69 

tumé  d'estre.  L'armée  du  Roy  fut  distribuée  dans  les 
villages,  et  on  commença  cette  année  là  à  y  mettre 
l'infanterie  S  à  qui  on  donnoit  des  places  comme  à  la 
cavallerie,  tant  aux  officiers  qu'aux  soldats. 

^Get  hiver  là^,  les  ennemis  ayants  eu  intelligence 
avec  quelques  officiers  irlandois  qui  estoint  dans  Saint 
Gilain,  qui  leur  avoint  promis  de  faire  révolter  les  sol- 
dats quand  ils  en  aprocheroint,  se  vindrent  mettre 
autour  de  la  place  avec  quelques  troupes  tirées  des 
garnisons  et  attaquèrent  les  dehors,  lesquels  ils 
emportèrent  ;  et,  quoi  que  l'intelligence  ne  réussit  point 
comme  ils  avoint  creu'^,  ils  continuèrent  le  siège,  et 
prirent  la  place  en  six  ou  sept  jours  de  trenchées 
ouvertes.  C'est  M.  de  Shomberg  qui  y  commandoit^ 
une  garnison  de  six  cents  hommes,  qui  s'en  revint 
avec  capitulation  au  Quénoi''.  Il  n'i  eust  rien  de  fort 

1.  Sur  cette  extension  des  mesures  prises  un  an  auparavant, 
cf.  L.  André,  Michel  Le  Tellier,  p.  394-397. 

2.  En  marge  est  écrit  le  millésime  1657. 

3.  MP482,  note.  Tci  Aimé  Champollion,  au  lieu  d'intercaler 
des  documents  dans  le  texte  de  Turenne,  ou  de  les  donner  en 
note,  renvoie  une  fois  pour  toutes  à  un  appendice  qui  occupe 
les  pages  307  à  529  du  volume,  sous  ce  titre  :  «  Documents 
inédits  pour  servir  de  complément  aux  mémoires  du  vicomte 
de  Turenne  pour  les  années  1657,  1658  et  1659.  »  Ces  docu- 
ments sont  désignés  dans  notre  Appendice  1  sous  les  n°^  85,  93 
à  113,  et  115  à  142. 

4.  Cf.  dépêche  du  Quesnoy,  du  20  mars  1657  [Gazette,  1657, 
p.  285-286). 

5.  Frédéric-Armand,  comte  de  Schomberg,  qui  devait  rece- 
voir le  bâton  de  maréchal  de  France  en  1675,  avait  été  nommé 
au  gouvernement  de  Saint-Ghislain  le  25  août  1656  (Pinard, 
III,  20). 

6.  La  garnison  française  de  Saint-Ghislain  évacua  cette  place 
le  22  mars,  et  arriva  à  Guise  le  lendemain  [Gazette,  1657,  p.  309). 


70  MÉMOIRES  [1657] 

considérable  à  la  Cour  cet  hiver  là,  où  le  plein  pou- 
voir demeuroit  entre  les  mains  de  M.  le  cardinal 
Mazarin. 

Le  traité  ayant  esté  faict  avec  le  Protecteur  d'Angle- 
terre',— qui  promit  de  fournir  six  mille  hommes,  que 
le  Roy  paieroit  pour  entreprendre  sur  Dunquerque  ou 
sur  Gravelines,  avec  promesse  que  la  première  que 
Ton  prendroit  lui  seroit  mise  entre  les  mains  ^;  néa- 
moins  que,  si  c'estoit  Graveline,  que  ce  lui  seroit  un 
ostage  jusqu'à  ce  que  Dunquerque  fût  pris,  lequel  on 
lui  mettroit  entre  les  mains,  et  Graveline  seroit  mise  en 
celles  du  Roy, —  l'armée  sortit  en  campaigne  au  com- 
mencement de  may,  avec  l'intention  de  faire  ce  qui  se 
pouroit  du  costé  de  la  mer,  M.  de  Turenne  fut  quelque 
temps  à  Amiens^  avant  la  Cour,  afin  d'assembler  l'ar- 
mée, ce  qui  tira  plus  en  longueur  qu'on  ne  pensoit,  à 
cause  de  la  lenteur  des  officiers  à  faire  leurs  recreues  ;  et 
aussi  les  Anglois  ne  peurent  débarquer  auprès  de  Calais 
que  bien  avant  dans  le  mois  de  mai*,  ce  qui  donna  du 
temps  aux  ennemis  d'estre  ensemble  en  Flandre;  et, 
come  le  Roy  ne  tenoit  nul  passage  pour  y  entrer,  on 
ne  se  fioit  pour^  les  entreprises  du  costé  de  la  mer 

1.  Le  23  mars  (cf.  Bourelly,  Cronnvell  et  Mazarin,  deux 
campagnes  de  Turenne  en  Flandre,  p.  11). 

2.  (jusqu'à  ce). 

3.  Il  était  parti  de  Paris  le  29  avril  [Gazette,  1657,  p.  431- 
432);  on  le  voit  arriver  le  8  mai  à  Amiens  [Ibid.,  p.  453), 
qu'il  quittera  le  22,  la  Cour  étant  arrivée  en  cette  ville  le  21  au 
soir  [Ibid.,  p.  502).  Cf.  ce  passage  d'une  dépêche  de  Com- 
piègne,  du  16  mai  :  «  Les  troupes  marchent  incessamment 
vers  leurs  rendez-vous,  dont  le  principal  est  à  quatre  lieues 
d'Amiens  »  [Ibid.,  p.  479). 

4.  Du  18  au  24  (Bourelly,  op.  cit.,  p.  18,  note  1). 

5.  Turenne  avait  d'abord  écrit  aus. 


[16571  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  7t 

qu'en  ce  qu'elles  se  feroint  de  si  bonne  heure,  que  l'ar- 
mée de  rennemi  ne  pouroit  pas  estre  ensemble.  Ainsi 
ces  mesures  là  furent  rompues  du  costé  de  la  Flandres, 
qui  est  un  pais  si  serré,  qu'il  n'i  a  point  de  project 
apparent  à  y  faire,  quand  on  n'i  tient  point  de  passage, 
et  qu'il  y  a  une  armée  ennemie*  qui  est  ensemble  pour 
s'i  opposer.  M.  le  mareschal  de  la  Ferté  estoit  avec  un 
corps  d'armée  vers  le  Luxembourg,  afin  d'attaquer 
Arlon,  s'il  le  trou  voit  dégarni,  ou  tout  au  moins  avec 
intention  d'i  arrester  le  corps  d'armée  de  M.  le  Prince, 
qui  hivernoit  depuis  quelques  années  en  ce  pais  là  et 
en  ceux  de  Gueldres,  Juliers  et  Brabant. 

M.  le  Cardinal  vint  à  Amiens^,  où  M.  de  Turenne 
résolut  avec  lui  de  marcher  vers  la  Lis  avec  l'armée, 
et  que  le  Roy  s'en  iroit  à  Montreuil,  afin  de  donner 
jalousie  à  l'ennemi  du  costé  de  la  mer,  et  que  on 
retourneroit  tout  d'un  coup  sur  Cambrai,  lequel  estoit 
entièrement  dégarni  d'hommes.  Pour  donner  plus 
d'aparence  à  ce  dessain,  et  faire  que  les  ennemis  ne 
pourveussent  pas  à  Cambrai,  il  falloit  que  les  Anglois 
ne  débarquassent  qu'au  mesme  temps  que  l'armée  du 
Roy  arriveroit  devant  Cambrai,  parce  que  autrement, 
faisant  du  séjour  dans  le  Boulonnois,  cela  donnoit  du 
soubson  à  l'ennemi  que  l'on  marchandoit  à  entrer  en 
Flandre,  et  incontinent  le  faisoit  songer  d'un  autre 
costé  à  mettre  des  gens  dans  Cambrai.  Le  pais  est  si 
serré  que  l'on  y  va  aisément  en  deux  jours  de  marche. 
De  l'autre  costé  on  ne  jugeoit  pas  à  propos  que  M.  le 
mareschal  de  la  Ferté  repassast  la  Meuse  et  quittast  le 
Luxembourg,  de  peur  que  M.  le  Prince,  avec  son  corps 

1.  Turenne  avait  d'abord  écrit  ense... 

2.  On  l'y  voit  dès  le  22  mai  [Lettres  de  Mazarin,  VU,  719). 


72  MÉMOIRES  [i657] 

d'armée,  voiaiit  qu'il  a  voit  la  teste  tournée  pour  venir 
en  Flandre,  ne  marchast  aussi  vers  Cambrai.  Ces  con- 
sidérations là  faisoint  que  M.  de  Turenne,  sans  les 
Anglois  ni  sans  l'armée  de  M.  le  maresclial  de  la  Ferlé, 
vouloit  se  mettre  devant  Cambrai,  aimant  mieux  se 
hasarder  à  y  laisser  entrer  quelque  secours,  et  en  ce 
cas  là  ne  continuer  pas  le  siège,  qu'estre  assuré  en  y 
allant  avec  plus  de  précaution  et  faisant  approcher 
les  Anglois  et  M.  de  la  Ferté  avant  que  de  le  commen- 
cer, que  les  ennemis  mettroit  (sic)  la  place  en  estât 
que  l'on  ne  songeroit  pas  à  l'attaquer.  Ainsi,  estant 
parti  d'auprès  de  Bétune^  il  marcha  avec  toute  sa 
cavallerie;  et  en  un  jour  et  une  nuict  il  arriva  devant 
la  place-,  ayant  passé  l'Escaut  au  dessus  de  la  place,  et 
fait  le  tour  de  la  citadelle;  il  se  rencontra  avec  M.  de 
Castelnau,  lequel  il  avoit  envoie  avec  une  partie  de  la 
cavallerie  entre  Cambrai  et  Bouchain  au  dessous  de  la 
rivière;  et,  l'infanterie  estant  arrivée  avec  un  pont  de 
bateaux  le  soir  du  mesme  matin  que  M.  de  Turenne 
y  estoit  avec  la  cavallerie,  on  fît  en  une  heure  le  pont 
pour  se  communiquer;  et,  ayant  distribué  les  outils  le 
mesme  jour,  on  comença  à  sept  heures  du  soir  à  tra- 
vaillier  aus  lignes.  On  n'avoit  auquune  langue  de  l'en- 
nemi, car  on  n'estoit  arrivé  devant  la  place  que  de  ce 
jour  là;  et  M.  de  Turenne  savoit  bien  qu'avec  toute  la 
diligence  qu'une  cavallerie  peut  faire,  que  ce  qu'il  y 
en  avoit  de  l'ennemi  en  Flandres  devant  lui  ne  pou- 
voit  y  estre  que  le  lendemain,  auquel  temps  il  croioit 

1.  Il  était  le  28  à  Calonne-sur-la-Lys  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Cor- 
resp.,  Pays-Bas,  39,  fol.  417;  cf.  Mémoires  de  Bussy-Rabutin, 
II,  28). 

2.  Le  29  [Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  28).  —  «  M.  de 
Turenne  avoit  faict  une  marche  de  seize  lieues  avec  la  cavalerie, 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  73 

pouvoir  estre  fermé,  ou  par  des  fossés  de  lignes,  ou 
par  des  bagages  de  l'armée  et  charettes  de  vivres,  ce 
qui  suffit  pour  empescher  de  la  cavailerie  ;  et  comme 
il  venoit  du  costé  de  la  Flandres  pour  investir  Cam- 
brai, il  ne  savoit  rien  de  M.  le  Prince,  qui  estant  vers 
la  Meuse,  et  pressé  par  les  Espagnols  de  marcher  en 
Flandres,  laquelle  ils  aimoint  mieux  sauver,  et  laisser 
courre  hasart  à  quelque  place  de  Luxembourg,  arriva 
le  mesme  matin  avec  toute  sa  cavailerie  à  Valencienne, 
que  M.  de  Turenne  arrivoit  devant  Cambrai;  et,  en 
ayant  esté  averti  par  divers  courriers  du  gouverneur 
qu'il  envoia  à  Bouchain,  comme  il  commença  à  voir 
paroistre  l'armée  du  Roy,  et  aussi  par  les  coups  de 
canon  de  la  citadelle  et  de  la  ville,  il  s'en  vint  à  Bou- 
chain avec  sa  cavailerie,  qui  n'est  qu'à  deux  heures  de 
Valencienne,  et  il  y  en  a  autant  de  là  à  Cambrai  :  de 
sorte  qu'arrivant  vers  les  dix  heures  du  matin  à  Bou- 
chain, il  vit  tout  ce  jour  là*  venir  l'armée  du  Roy 
devant  Cambrai  ;  et  quoi  que  beaucoup  de  gens  lui 
conseillassent  d'attendre  des  troupes  d'Espaigne  pour 
secourir  la  place,  il  jugea  bien  que  la  difficulté  s'aug- 
menteroit,  s'il  donnoit  le  temps  de  travaillier  aus  lignes  ; 
et,  dès  la  mesme  nuict  que  l'on  avoit  investi  Cambrai, 
sur  les  onze  heures  du  soir  il  marcha  par  les  plaines, 
qui  est  le  seul  pais  qu'il  y  ait  autour  de  Cambrai,  droit 
à  la  citadelle  avec  près  de  trois  mille  chevaux  sans 
infanterie. 

M.  de  Turenne  avoit  eu  advis  à  l'entrée  de  la  nuict 

et  estoit  arrivé  à  la  pointe  du  jour  aux  portes  de  Cambray...  » 
(Relation  pour  envoyer  aux  ambassadeurs.  Lettres  de  Mazarin, 
VU,  494) . 
1.  \arru'er\. 


74  MÉMOIRES  [1657] 

qu'il  y  estoit  arrivé  quelque  cavallerie  à  Bouchain,  et 
qu'il  y  avoit  nœuf  escadrons,  creut  que  c'estoint  des 
troupes  d'Espaigne  qui  vouloint  entrer  dans  la  place; 
et,  pensant  qu'ils  éviteroint  le  lieu  où  estoit  le  camp 
pour  prendre  le  tour,  et  entrer  sans  rencontrer  per- 
sonne, il  s'alla  mettre  en  ce  lieu  là  avec  sept  ou  huict 
régiments  de  cavallerie,  laissant  toutes  les  troupes 
estendues  le  long  de  la  plaine,  avec  l'ordre  que  l'on 
peut  aporter  pour  se  mettre  devant  une  grande  place 
comme  Cambrai,  où  les  troupes  n'arrivoint  que  peu 
devant  la  nuict.  On  ne  sçait  pas  bien  si  M.  le  Prince 
fut  perdu  par  le  guide  qui  vouloit,  à  ce  qu'on  dit,  le 
mener  pour  éviter  le  camp,  mais  il  s'en  vint  le  grand 
chemin  de  Bouchain  à  la  citadelle.  Il  avoit  vint  cinq 
ou  vint  six  escadrons,  et  n'estoint  que  trois  escadrons 
de  front,  et  les  autres  derrière  sur  trois  colonnes  :  ils 
ne  trouvèrent  à  leur  chemin  que  quatre  ou  cinq  esca- 
drons* de  cavallerie  de  l'armée  du  Roy,  qui,  ayant  fait 
quelques  descharges,  et  une  partie  ne  s'opposant  pas 
au  front,  les  laissèrent  passer  avec  peu  de  perte.  Un 
escadron  de  Glérambaut,  avec  lequel  estoit  M.  de 
Varenne,  chargea  celui  où  estoit  M.  le  Prince,  suivit 
jusques  sur  la  contrescarpe  de  la  citadelle,  et  prit  beau- 
coup de  prisonniers.  Il  y  en  eust  aussi  quelques  uns 
qui  se  trouvèrent  embarassès  dans  l'obscurité  de  la 
nuict;  mais  M.  le  Prince  se  trouva  une  heure  devant  le 
jour  sur  les  fossés  de  la  citadelle  avec  toutes  ses 
troupes,  à  la  réserve  de  vint  cinq  ou  trente  officiers,  et 
trois  ou  quatre  cent^  cavalliers  qu'il  perdit.  M.  de 
Turenne  estoit  fort   esloigné  de  là,  et  on  lui  avoit 

1.  Turenne  avait  d'abord  écrit  rég... 

2.  [chevau.v]. 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  75 

emmené  le  liutenant  coronel  d'Anguien  pris,  corne 
M.  le  Prince  entroit  dans  le  camp;  et,  ayant  voulu 
marcher  vers  ce  costé  là,  il  ne  peust  pas  aprendre, 
avant  qu'il  fût  jour,  s'il  y  estoit  entré  ou  non  un  corps 
dans  Cambrai,  cela  estant  fort  ordinaire  aus  affaires 
qui  arrivent  de  nuict. 

Le  jour  commençant  à  paroistre,  M.  de  Turenne  vit 
toutes  les  troupes  de  l'ennemi  en  bataillie  sur  les 
contrescarpes  de  la  citadelle,  et  ordonna  aussi  tost  à 
M.  de  Gastelnau,  qui  estoit  de  l'autre  costé  de  l'Es- 
caut, de  repasser  en  deçà,  et  ne  délibéra  pas  s'il  pouroit 
continuer  le  siège,  la  chose  estant  hors  d'aparance,  ne 
l'ayant  entrepris  que  sur  l'assurance  qu'il  avoit  qu'il 
trouveroit  peu  de  gens  dans  la  place,  et  que,  s'il  bat- 
toit  le  secours  des  Espagnols,  qui,  comme  il  a  esté 
dit,  ne  pouvoit  pas  estre  fort  considérable,  ni  de  la 
première,  ni  de  la  seconde  nuict,  qu'il  pouvoit  conti- 
nuer aisément  le  siège;  mais  ce  que  M.  le  Prince  se 
trouva  si  ajuste  à  Bouchain  le  jour  qu'il  arrivoit  devant 
Cambrai,  et  aussi  la  résolution  qu'il  prit  d'entrer  lui 
mesmes  dans  la  place,  ce  qui  fut  une  chose  fort  hardie, 
rompit  tout  à  fait  les  mesures,  et  obligea  d'assembler 
toutes  les  troupes;  et,  ayant  levé  les  ponts  de  l'Es- 
caut, et  remis  dans  les  chariots  tout  ce  qui  avoit  peu 
estre  deschargé  dans  un  bloquus  d'une  nuict,  il  cona- 
mença  à  marcher  entre  Cambrai  et  le  Catelet-. 

1.  [à  point  nomé^. 

2.  «  M.  de  Turenne  me  mande  ...  qu'après  ce  secours  il  avoit 
creu  ne  devoir  pas  former  le  siège,  et  s'estoit  retiré  avec  l'ar- 
mée à  Crèvecœur  »  (Mazarin  à  l'abbé  Foucquet,  Amiens,  i*""  juin 
1657.  Lettres  de  Mazarin,  VII,  481).  Il  y  a  une  lettre  de 
Turenne  datée  du  2  (Arch.  des  AfF.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas, 
39,  fol.  437)  et  écrite  au  camp  de  «  Lédin  »  :  ce  nom  désigne 


76  MÉMOIRES  [1657] 

Gomme  M.  de  Casteinau  avoit  achevé  de  passer  l'Es- 
caut, et  qu'il  rcchargeoit  son  pont,  il  y  parust  quelque 
cavallerie  de  l'armée  d'Espaigne,  que  M.  le  Prince, 
estant  arrivé  à  Bouchain,  avoit  fait  haster;  il  n'i  eust 
nulle  escarmouche  considérable  à  l'arriéregarde,  et 
l'armée  du  Roy ,  après  avoir  séjourné  deux  jours  auprès 
de  Cambrai,  se  reprocha  de  Saint  Quentin,  où  le  Roy, 
qui  estoit  en  Picardie,  s'en  vint  à  quelques  jours  de 
là  ;  et,  cette  tentative  de  Cambrai  ayant  donné  le  temps 
aus  ennemis  de  se  mettre  ensemble,  les  entreprises 
depuis  la  mer  jusques  à  l'Escaut  devindrent  comme 
impossibles  dans  le  temps  présent,  de  sorte  que  l'on 
fit  avancer  les  Anglois  vers  Saint  Quentin  \  qui  avoint 
débarqué  au  nombre  de  prés  de  six  mille  homes;  et  le 
Roy  y  vint  avec  M.  le  Cardinal-,  où  M.  de  Turenne 
estant  allé,  il  fut  résolu  que  l'on  envoieroit  proposer 
à  M.  le  mareschal  de  la  Ferté  d'attaquer  Arlon  ou 
Mommedi,  croiant  qu'une  attaque  d'une  petite  place  en 
Luxembourg  pouvoit  faire  prendre  quelque  mauvais 
parti  à  l'ennemi,  ce  que  l'on  aimoit  mieux  faire  que, 
se  mettant  devant  une  grande  place  après  leur  avoir 
donné  le  temps  d'estre  ensemble,  leur  donner  moien, 
ou  d'entrer  en^  France,  ou  d'attaquer  quelque  place 

sans  doute  Lesdain,  tout  à  côté  de  Crèvecœur.  —  Le  même 
jour  il  sera  à  Fonsommes  [Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  29), 
où  on  le  verra  encore  le  11  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays- 
Bas,  39,  fol.  447). 

1.  «  Le  corps  anglois  partit  h  ver  matin  d'Amiens.  Il  doit 
estre  demain  au  soir  à  Ham,  ...  Après  quoy  ils  iront  à  Saint- 
Quentin  pour  joindre  ensuite  l'armée  »  (Mazarin  à  Turenne, 
La  Fère,  10  juin  1657.  Lettres  de  Mazarin,  VII,  500). 

2.  Le  6  juin  [Lettres  de  Mazarin,  VII,  726j. 

3.  [place\. 


|16o7]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  77 

que  l'on  ne  pouroit  pas  avoir  bien  garnie,  comme  il 
est  difficille  de  faire,  ayant  une  armée  occupée  à  un 
grand  siège,  et  beaucoup  de  places  à  garder.  C'est  ce 
qui  fit  prendre  la  résolution  d'attaquer  Montmédi,  à 
quoi  M.  le  mareschal  de  la  Ferté  donna  les  mains;  et, 
quoi  qu'il  y  eust  de  grandes  difficultés,  à  cause  du  roc  *, 
néamoins  on  se  flatta  un  peu  dans  la  créance  que  l'on 
eust  de  trouver  peu  de  gens  dedans,  come  en  effect 
il  n'i  avoit  pas  plus  de  quatre  cents  hommes. 

M.  de  Turenne  envoia-  quatres  mille  homes  de  pied 
à  M.  le  mareschal  de  la  Ferté,  et  fit  aprocher  de  lui  le 
corps  des  Anglois^,  afin  de  l'opposer  à  l'armée  des 
ennemis  ;  et,  mettant  quelque  infanterie  dans  Landre- 
cies  et  dans  le  Quénoi,  il  se  tint  à  la  teste  de  la  fron- 
tière, afin  d'empescher  qu'ils  n'entreprissent  de  secou- 
rir Momedi,  ni  de  rien  faire  de  considérable,  dont  le 
siège  commença;  et  M.  de  Turenne  y  marcha  une  fois 
avec  sa  cavallerie,  sur  un  advis^  que  l'ennemi  mar- 
choit  entre  Sambre  et  Meuse  pour  y  aller,  et  y  alla 

1.  Une  dépêche  de  Stenay,  en  date  du  21  juillet,  dit  qu'au 
siège  de  Montmédy  un  fourneau  de  mine  placé  sous  la  demi- 
lune  ne  fit  «  qu'entamer  la  pointe,  à  cause  du  marbre  qui  s'y 
rencontre  »  [Gazette,  1657,  p.  730). 

2.  [trois]. 

3.  «  Le  8  juin,  nous  allâmes  camper  à  Tupigny,  où  les  six 
mille  Anglois  commandés  par  le  chevalier  Reinolds  nous 
vinrent  joindre  »  [Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  30). 

4.  Reçu  le  17  juin,  Turenne  étant  à  Vervins  [Gazette,  1657, 
p.  599);  le  même  jour,  il  écrit  à  Mazarin  de  Signy-l'Abbaye  : 
«  J'ay  esté  avec  la  cavallerie  à  une  lieue  de  Mézières  »  (Arch. 
des  Aff,  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  40,  fol.  32;  Grimoard,  I, 
249).  D'après  le  passage  cité  de  la  Gazette,  lequel  est  emprunté 
à  une  dépêche  envoyée  le  19  du  camp  de  Rozoy-sur-Serre,  et 
par  conséquent  émanant  de  l'entourage  de  Turenne,  celui-ci 


78  MÉMOIRES  [1657] 

une  seconde  fois,  toute  l'armée  de  l'ennemi  ayant  esté 
cette  fois  jusques  à  Chalemont',  qui  est  sur  la  Meuse^, 
d'où  ils  retournèrent  en  diligence  par  la  Flandre^ 
jusques  à  Calais,  pour  une  entreprise   qu'ils  avoinl 

aurait  poussé  «  jusques  à  une  lieue  de  Sedan  »  ;  Bussy-Rabutin 
(II,  30)  dit  de  même,  mais  en  rapportant  la  chose  aux  premiers 
jours  de  juillet. 

1.  «  Sur  une  nouvelle  que  j'ay  par  des  prisonniers,  que  l'en- 
nemi est  parti  aujourdhuy  de  la  Sambre,  et  marche  vers 
Givet,  ...  »  (Turenne  à  Mazarin,  camp  d'Autreppes,  22  juin 
1657.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  40,  fol.  52; 
Grimoard,  II,  255).  —  Turenne  séjourna  à  Montmédy  du  27 
au  29  [Gazette,  1657,  p.  659-660). 

2.  (et  quoi  que). 

3.  «  J'appris  la  nuict  d'avant  hier  que  l'ennemi,  après  avoir 
tenu  conseil  de  guerre  à  Givet,  avoit  envoyé  de  la  cavallerie 
devant  luy,  et  marchoit  droict  à  la  Bussiére  sur  la  Sambre.  Le 
bruict  de  tout  le  pays  est  qu'ils  vont  à  la  Bassée  »  (Turenne  à 
Mazarin,  camp  de  Châtillon,  sur  la  Bar,  29  juin  1657.  Arch.  des 
Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  40,  fol.  126).  —  «  Toutes  les 
troupes  ont  repassé  la  Sambre  et  l'Escaut;  et,  ayant  laissé 
Béthune  et  la  Bassée,  ont  encore  passé  la  Lys,  et  sont  allées 
droit  à  Ardres,  oii  il  n'y  a  presque  personne  »  (Mazarin  à  La 
Ferté,  La  Fère,  30  juin  1657.  Lettres  de  Mazarin,  VII,  540).  — 
Le  duc  d'York,  qui  était  alors  passé  au  service  de  l'Espagne, 
donne  des  détails  sur  cette  expédition  (p.  595-596)  :  le  19  juin, 
départ  des  environs  de  Mons,  campement  sur  la  Sambre  en  amont 
de  Thuin;  le  22,  passage  de  la  Sambre,  campement  près  de 
Philippeville;  on  rebrousse  chemin  le  26,  Don  Juan,  Condé  et 
Caracena  partant  en  avant,  et  laissant  le  duc  d'York  et  Marchin 
suivre  avec  l'infanterie.  Celle-ci  campe  le  26  à  a  Tilli  »  (sans 
doute  Thuillies)  ;  le  duc  d'York  arrive  le  27  aux  faubourgs  de 
Mons,  le  28  à  Bruxelles,  passe  le  lendemain  l'Escaut  à  Tournai 
pour  camper  à  Bouvines;  le  31,  il  contourne  Lille,  passe  la  Lys 
à  Armentières,  et  campe  à  «  Nieukerke  »  (vraisemblablement 
Neuve-Eglise)  ;  il  arrive  le  l^""  juillet  à  Hazebrouck  et  le  2  à 
Arques,  près  de  Saint-Omer,  où  il  reçoit  de  Don  Juan  l'ordre 
de  s'arrêter,  l'entreprise  de  Calais  ayant  manqué. 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  79 

sur  cette  place  là,  laquelle  manqua^  ;  et  M.  le  Cardi- 
nal, qui  estoit  à  la  Fére^  avec  le  Roy,  envoia  promte- 
ment  des^  mousquetaires  de  Sa  Majesté  à  Ardres*, 
lesquels,  avec  de  la  cavallerie  que  M.  de  Gastelnau, 

—  que  M.  de  Turenne  avoit  laissé  vers  Guise,  —  y 
envoia  aussi,  empeschérent  que  l'ennemi,  après  avoir 
manqué  son  entreprise  sur  Calais,  ne  s'arresta  pas  à 
Ardres  ;  mais,  s'eslant  rafraichis  près  de  quinze  jours 
aus  frontières  de  Flandres,  ils  se  raprochérent  encores 
de  la  frontière,  et  vindrent  jusques  à  Riblemont^. 

Le  siège  de  Montmédi  duroit  beaucoup  plus  que  l'on 
n'avoit  creu,  à  cause  des  rochers  qui  se  trouvoit  près 
de  la  contrescarpe  :  en  sorte  que  l'ennemi,  estant  mesme 
estonné  de  la  longueur  du  siège,  après  toutes  ces  ten- 
tatives de  s'estre  aproché  pour  le  secourir,  et  de  là 
d'estre  marché  à  Calais,  se  résolvoit  encores  de  faire 

1.  Cette  tentative  eut  lieu  dans  la  nuit  du  l*^'"  au  2  juillet 
[Gazette,  1657,  p.  658). 

2.  «  Son  Eminence  vint  hier  en  cette  ville  avec  le  mareschal 
de  Turenne,  le  marquis  de  Castelnau,  le  colonel  Reynolds, 
général  des  Anglois,  et  diverses  autres  personnes  de  marque, 
et,  après  y  avoir  tenu  conseil  de  guerre,  elle  s'en  retourna  sur 
le  soir  à  La  Fère  »  (Dépêche  de  Saint-Quentin,  4  juillet.  Gazette, 
1657,  p.  659). 

3.  (gardes). 

4.  Cf.  dépêche  de  La  Fère,  5  juillet  [Gazette,  1657,  p.  660). 

—  «  Le  20  de  ce  mois,  les  mousquetaires  du  Roy  et  les  gardes 
de  Son  Eminence,  qui  avoyent  esté  commandez  vers  Ardres, 
revinrent  ici,  ayant  laissé  en  chemin  le  marquis  d'Hocquincourt, 
lequel,  avec  900  chevaux,  alloit  rejoindre  l'armée  du  mareschal 
de  Turenne  »  (Dépêche  de  La  Fère,  23  juillet.  Ibid.,  p.  730). 

5.  Exactement  à  Origny-Sainte-Benoîte,  où  ils  arrivèrent  le 
29  juillet,  après  avoir  séjourné  du  6  au  12  à  Bourecq,  du  15 
au  21  à  Sauchy-Cauchy,  et  du  21  au  27  à  Marcoing  [Mémoires 
du  duc  d'York,  p.  597). 


80  MÉMOIRES  [1657J 

semblant  d'entrer  en  France,  ayant  envoie  M.  de  Mar- 
chin  avec  un  corps  en  Luxembourg,  pour  tascher 
encores  de  secourir  Mommédi  *  ;  mais  ils  ne  demeu- 
rèrent qu'un  jour  à  Riblemont,  et  se  retirèrent  de  là 
dans  leur  païs^;  et  M.  de  Turenne  envoia  encores  un 
renfort  de  troupes  à  Mommedi  :  de  sorte  que,  après 
plus  de  deux  mois  de  trenchées  ouvertes,  la  place  se 
rendit^,  les  ennemis  n'ayants  rien  entrepris,  et  leur 
armée  s'estaiit  fort  ruinée  en  diverses  marches  qui 
avoint  fort  mal  succédé.  On  avoit  esté  quelque  temps 
ayant  fort  mauvaise  opinion  du  siège  de  Montmédi,  ce 

1.  «  Nostre  armée  estoit  le  15  à  Arleux,  d'où  le  sieur  de 
Marchin  avoit  esté  détaché  avec  quelques  troupes  pour  tanter 
derechef  le  secours  de  Montmédy  »  (Dépêche  de  Bruxelles, 
21  juillet.  Gazette,  1657,  p.  730). 

2.  «  Le  mareschal  de  Turenne,  ...  ayant  sceu  le  30  du  passé 
qu'ils  tyroient  vers  la  frontière  de  Picardie,  s'avança  pour  les 
couper,  en  cas  qu'ils  entrassent  en  France,  et,  de  cette  façon 
obligea  leurs  généraux  à  décamper  de  Riblemont,  oîi  ils  avoyent 
demeuré  une  nuit,  pour  se  retirer  en  leur  pays  »  (Dépêche  du 
camp  de  Dohis,  6  août.  Gazette,  1657,  p.  788-789).  —  Le  duc 
d'York  (p.  597)  nous  apprend  que  l'armée  ennemie,  ayant 
séjourné  un  jour  seulement,  en  effet,  à  Origny,  campa  à  Englan- 
court  jusqu'au  8  août,  puis  se  rendit  le  8  à  Féron,  le  9  à  Maçon, 
et  le  10  à  Aublain,  où  elle  apprit  la  capitulation  de  Montmédy. 

3.  Molin  de  Bernant,  raestre  de  camp  qui  commandait  dans 
Montmédy,  capitula  le  6  août.  Voir  dans  la  Gazette  de  1657 
les  Extraordinaires  des  10  et  17  août,  intitulés,  le  premier  La 
prise  de  Montmédy  par  V armée  du  Roy  (p.  769  et  suiv.),  le 
second  La  capitulation  de  Montmédy  (p.  805  et  suiv.).  On  con- 
serve aux  archives  de  la  chefferie  du  génie  de  Montmédy  un 
«  journal  du  siège  »  de  cette  place  en  1657  :  cette  pièce  con- 
siste en  un  extrait  de  Y  Histoire  du  duché  de  Luxembourg  du 
P.  Bertholet,  avec  des  annotations  et  une  copie  du  plan  dressé 
par  l'ingénieur  Beaulieu. 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  81 

qui  obligea  le  Roy  à  s'en  aprocher^  ;  et  ensuite  la 
Reine,  qui  estoit  demeurée  à  la  Fére,  s'i  en  alla  trou- 
ver le  Roy^,  lequel  fut  tousjours  à  Stenai^,  allans  de 
temps  en  temps  se  proumener  pour  voir  le  siège  ^. 

Quand  la  place  se  rendit,  toute  l'armée  des  enne- 
mis estoit  entre  Sambre  et  Meuse;  et  M.  le  Cardinal 
demanda  à  M.  de  Turenne  ce  qu'il  croioit  le  plus  à 
propos  de  faire,  proposant  le  siège  de  Rocroix^  :  ce 
que  les  ennemis  jugeans  faisable,  s'en  aprochérent  avec 
toute  leur  armée ^;  et,  come  M.  de  Turenne  estoit  à 
quatorze  ou  quinze  lieux  du  lieu  où  estoit  la  Cour,  et 
qu'il  savoit  bien  que  l'on  n'avoit  rien  de  réglé  pour 
les  entreprises  (la  Cour  croiant  toutes  choses  bonnes, 

1.  Louis  XIV  quitta  La  Fère  le  6  juillet  et  coucha  ce  jour-là 
à  Sissonne,  et  le  lendemain  à  Rethel,  d'où  il  partit  le  8  dans  la 
direction  de  Sedan  [Gazette,  1657,  p.  682-683). 

2.  Anne  d'Autriche  et  Monsieur  partirent  de  La  Fère  le  23  juil- 
let [Gazette,  1657,  p.  731)  et  arrivèrent  à  Sedan  le  26  [Ibid., 
p.  755). 

3.  A  partir  du  12  juillet  [Lettres  de  Mazarin,  VIII,  23). 

4.  Louis  XIV  se  rendit  au  camp  devant  Montmédy  le  11 
[Gazette,  1657,  p.  706;  cf.  Lettres  de  Mazarin,  VIII,  22-23), 
dans  la  nuit  du  15  au  16  [Gazette,  1657,  p.  729;  cf.  Lettres  de 
Mazarin,  VIII,  41-42),  le  18  [Lettres  de  Mazarin,  VIII,  49; 
cf.  Gazette,  1657,  p.  730)  et  le  4  août  [Gazette,  1657,  p.  773); 
il  retourna  à  Stenay  après  la  capitulation  [Ibid.,  p.  779). 

5.  Lettre  du  30  juin  1657  [Lettres  de  Mazarin,  VIII,  79-80). 

6.  Le  duc  d'York  ne  fait  aucune  mention  de  cette  pointe  vers 
Rocroy.  Il  dit  seulement  (p.  596)  qu'on  apprit,  en  même  temps 
que  la  capitulation  de  Montmédy,  la  marche  de  Turenne  a  en 
Flandre  pour  y  entreprendre  un  siège  »,  et  qu'on  se  remit  en 
marche  le  14  pour  arriver  à  Calonne-sur-la-Lys.  Ainsi  qu'on  va 
le  voir,  le  14  était  le  lendemain  du  jour  où  Turenne  avait  passé 
la  Sambre  à  Aymeries,  et  l'avant-veille  de  celui  où  il  devait  arri- 
ver devant  Saint- Venant. 

II  6 


82  MÉMOIRES  [1657] 

pourveu  qu'elles  peussent  réussir),  voiant  que  l'ennemi 
s'esloit  beaucoup  avancé  vers  Rocroix,  il  se  résolut 
de  marcher  de  grand  matin  et  les  prévenir,  arrivant 
en  Flandres  devant  eux.  Il  avertit,  en  començant  à 
marcher,  M.  le  Cardinal  de  son  dessein;  et  toutes  les 
troupes  de  M.  le  mareschal  de  la  Ferlé,  tant  celles  qui 
esloint  de  son  corps  que  celles  qu'il  y  avoit  envoyées, 
demeurèrent  auprès  de  Montmédi,  à  la  réserve  de  la 
cavallerie,  que  M.  de  Lilebonne  et  M.  de  Varenne 
comandoint,  qu'il  savoitqui  le  venoint  rejoindre.  Ainsi, 
en  partant  de  Rumigni*,  il  prit  sa  marche  auprès 

1.  Bussy-Rabutin  (II,  33),  appelle  «  Oye  »  la  localité  d'où 
Turenne  partit  le  12  août.  La  dépêche,  en  date  du  11,  dans 
laquelle  Turenne  lui-même  annonce  à  Mazarin  son  intention  de 
partir  le  lendemain,  est  datée  de  Dohis  (Arch.  des  Aff,  étr., 
Corresp.,  Pays-Bas,  40,  fol.  248).  Nous  n'hésitons  pas  à  recon- 
naître dans  «  Oye  »  une  déformation  du  nom  de  Dohis,  car  Bussy 
fait  connaître  que,  pour  se  rendre  d'  «  Oye  »  vers  la  Sambre, 
Turenne  passa  l'Oise  à  Etréaupont,  et  campa  à  «  Etreux- 
en-Cauchie  »,  c'est-à-dire  à  Etrœungt,  village  situé  sur  la  chaus- 
sée romaine  de  Reims  à  Bavai.  La  Gazette  (p.  862),  tout  en  don- 
nant la  date  du  12  août,  fait  partir  l'armée  d'  «  Oisy  »,  loca- 
lité qu'elle  place  près  de  la  Capelle.  Or,  si  Oisy,  commune  du 
canton  de  Wassigny,  n'est  pas  très  loin  de  la  Capelle,  Avesnes 
n'est  aucunement  sur  le  trajet  direct  d'Oisy  à  Aymeries.  D'autre 
part,  le  passage  en  question  de  la  Gazette  porte  que  l'armée 
avait  séjourné  trois  semaines  à  «  Oisy  »  :  or,  à  l'époque  dont 
il  s'agit,  le  seul  endroit  où  l'armée  ait  fait  un  long  séjour  est 
tout  près  de  la  Capelle  :  c'est  Luzoir,  où  elle  arriva  le  12  juil- 
let (Arch.  des  Aff.  étr.,  vol.  cité,  fol.  176)  et  où  on  la  retrouve 
le  24  [Gazette,  1657,  p.  731),  étant  restée  entre  temps  «  dans 
la  plus  grande  oisiveté  du  monde  »  (Bussy-Rabutin,  II,  30). 
Nous  pensons  que  l'indication  d'  «  Oisy  »  a  été  donnée  par 
erreur  au  lieu  de  celle  de  Luzoir;  une  partie  des  troupes  était 
vraisemblablement  restée  en  ce  lieu,  d'où  elle  aura  rejoint 
Turenne  au  passage,  par  exemple  vers  Etréaupont. 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURÈNNE.  83 

d'Avennes*  et  de  là  passa  la  Sambre  à  Émeri^;  et,  ne 
séjournant  que  le  temps  qu'il  falloit  pour  donner  loi- 
sir de  repaistre,  il  passa  auprès  du  Quénoi,  et  alla  pas- 
ser l'Escaut  à  la  Neufville-',  à  une  heure  au  dessous  de 
Bouchain,  d'où  il  alla  loger  à  Sailly  sur  l'Escarpe*,  et 
envoia  de  là  dès  la  nuict  M.  de  Casteinau  investir  Saint 
Venant,  lui  ayant  donné  ordre  de  passer  de  l'autre 
costé  de  la  Lis;  et  M.  de  Turenne  arriva  en  mesme 
temps  de  deçà"  avec  toute  la  cavallerie  et  quelques 
mousquetaires  comandés.  On  fit  de  la  Sambre  en  trois 
jours  la  marche  jusques  à  Saint  Venant  :  le  premier 
à  la  Neufville,  près  de  Bouchain,  le  second  à  Sailli  sur 
l'Escarpe  et  le  troisième  devant  Saint  Venant. 

1.  Le  13  août  [Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  33).  La  chaus- 
sée romaine  de  Reims  à  Bavai,  en  effet,  ne  passe  pas  à  Avesnes, 
mais  laisse  cette  ville  sur  la  droite. 

2.  «  J'ay  passé  à  ce  soir  la  Sambre  à  Emery  et  à  Barlaimont  » 
(Turenne  à  Mazarin,  camp  de  Berlaimont,  13  août.  Arch.  des 
AfiP.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  40,  fol.  255).  «  Emeri  »  ou 
«  Emery  »,  nom  auquel  Ramsay  a  maladroitement  substitué 
celui  d'Amiens,  désigne  Aymeries.  Il  en  est  de  même,  soit 
dit  en  en  passant,  d'  «  Hemery  »,  cité  dans  une  lettre  de  Maza- 
rin à  Turenne,  en  date  du  17  juillet  précédent,  et  que  M.  d'Ave- 
nel  [Lettres  de  Mazarin,  VIII,  45,  note  3)  propose  d'identifier 
avec  Emmerin. 

3.  Le  mardi  14  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  40, 
fol.  260;  cf.  Gazette,  1657,  p.  891). 

4.  Ce  nom  désigne  évidemment  Sailly-en-Ostrevent,  bien  que 
ce  village  ne  soit  pas  sur  la  Scarpe;  Turenne  passa  cette  rivière 
un  peu  plus  loin,  à  Vitry-en-Artois  :  c'est  de  là  qu'il  écrit  à 
Mazarin  le  15  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  40, 
fol.  260). 

5.  Casteinau  avait  passé  la  Lys  à  la  Gorgue,  de  manière  à 
faire  croire  à  l'ennemi  qu'il  se  portait  sur  Armentières;  Turenne 
avait  pris  par  Béthune  [Gazette,  1657,  p.  891). 


84  MÉMOIRES  [1657] 

M.  de  Turenne  savoit  bien  qu'il  ne  pouvoit  gagner 
le  devant  à  l'ennemi  que  d'un  jour,  lequel  pouvant 
marcher  par  son  pais,  ne  seroit  point  retardé  en  sa 
marche  :  ce  qui  fut  cause  qu'il  ne  voulut  pas  assiéger 
Armentiére,  à  cause  que  l'ennemi  eust  peu  y  estre  un 
jour  plus  tost  qu'à  Saint  Venant.  Cette  diligence  que 
fit  l'armée  du  Roy  ne  fut  point  retardée  par  le  bagage, 
que  l'on  avoit*  presque  tout  envoie,  à  la  réserve  de 
quelques  chariots  et  du  canon,  qui  marchoint  avec 
l'armée  ;  et  M.  de  Giron,  qui  le  conduisoit,  eust  ordre 
de  M.  de  Turenne  de  prendre  des  outils  qui  devoint 
estre  à  Saint  Quentin,  et  s'en  venir,  par  Arras  et  Bé- 
tune,  droit  à  Saint  Venant. 

Come  l'armée  y  fut  arrivée,  on  trouva  la  place 
assés  dégarnie,  n'i  ayant  pas  plus  de  trois  cents 
hommes  dedans;  et,  comme  on  n'avoit  peu  mener  que 
fort  peu  de  munitions  de  vivres  et  de  guerre  avec 
l'armée,  M.  de  Turenne  fit  promtement  mener  ce  qu'il 
peust  de  la  Bassée  et  de  Bétune.  M.  le  Prince  et  Don 
Juan  d'Autriche  ne  perdirent  pas  de  temps;  et,  ayant 
marché  sans  bagage,  leur  avantgarde  arriva  à  quatres 
heures  de  Saint  Venant  le  jour  d'après  que  l'armée  du 
Roy  estoit  arrivée  devant  la  place,  qui  manquoit  de 
toutes  choses  pour  faire  son  siège.  M.  de  Turenne 
prist  de  la  cavallerie  et  s'en  alla  à  la  Bassée,  d'où 
après,  en  repassant  à  Bétune,  il  mena  quelques 
vivres  au  camp,  et  un  peu  de  munitions  de  guerre. 

L'armée  de  l'ennemi  arriva  le  troisième  jour  après 
celle  du  Roy  devant  la  place  ^,  en  présance  que  les 
bagages  n'estoint  pas  venus,  et  que  l'on  manquoit  au 

1.  Ce  mot  est  répété  deux  fois. 

2.  A  Galonné,  le  20  août  {Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  34). 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  85 

camp  de  toutes  choses  ;  où  on  eust  avis  ce  jour  là  que 
le  bagage  de  l'armée,  conduit  par  sept  ou  huict  régi- 
ments de  cavallerie  et  quinze  cents  hommes  de  pied, 
estoit  parti  d'Arras  et  venoit  au  camp.  M,  de  Turenne 
envoia  cinq  cents  chevaux  au  devant,  et  manda  à  M.  de 
Ciron,  qui  le  conduisoit,  de  prendre  le  tour  par  Lilers, 
où  il  campa  le  soir,  à  une*  et  demie  de  Saint  Venant; 
et  le  lendemain  M.  de  Giron,  en  estant  parti  assés 
tard,  s'en  vint  le  matin  au  camp  trouver  M.  de  Turenne 
avec  une  partie  des  troupes  qu'il  avoit  mis  à  l'avant- 
garde,  n'ayant  point  de  nouvelles  des  ennemis,  dont 
un  corps  de  mille  ou  douxe  cents  chevaux,  renforcé 
des  garnisons  d'Aire  et  Saint  Omer,  sous  la  conduite 
de  M.  de  Bouteville,  eurent  nouvelles  par  Aire  que 
ces  bagages  estoint  campés  auprès  de  Lilers,  et,  estant 
partis  de  la  Mote  au  Bois  (ce  corps  s'estant  trouvé 
séparé  de  l'armée  des  ennemis)  s'en  vindrent  par 
Aire-  droit  à  Lilers.  Ils  trouvèrent  le  bagage  dans  la 
marche,  une  partie  estant  desjà  assés  près  du  camp; 
et,  comme  ce  sont  tous  défilés,  où  la  teste  ne  pouvoit 
pas  secourir  la  queue,  trois  régiments  de  cavallerie 
et  le  régiment  d'infanterie  d'Alsace,  qui  estoit  à  l'ar- 
riéregarde,  furent  chargés  par  cette  cavallerie  de 
l'ennemi  ;  et,  estant  aisément  rompus,  une  partie  du 
bagage  fut  pris  par  les  ennemis.  On  sauva  beaucoup 
de  chevaux  ;  mais  il  y  eust  beaucoup  de  régiments  qui 
firent  une  perte  fort  considérable  ;  on  n'en  eust  que 

1.  Il  faut  ici  sous-entendre  un  des  mots  «  heure  »  ou  «  lieue  »  : 
de  Lillers  à  Saint-Venant  la  distance  est  d'environ  8  kilomètres 
à  vol  d'oiseau. 

2.  Cf.  lettre  de  Turenne  à  Mazarin,  du  22  août  1657  (Gri- 
moard,  I,  277). 


86  MÉMOIRES  [1657] 

bien  tard  l'alarme  au  camp,  et  beaucoup  de  cavallerie* 
y  courut  en  désordre  ;  ils  prirent  quelques  prison- 
niers de  l'ennemi,  qui  s'estoint  trop  arrestés  dans 
le  bagage,  et  rassurèrent  beaucoup  de  valets  qui 
allèrent  quérir  le  bagage  de  leurs  maîtres,  qui  estoint 
abandonné,  et  que  les  ennemis  n'eurent  pas  le  loisir 
de  piller. 

11  y  eust  tout  ce  jour  là  beaucoup  d'abatement,  à 
cause  de  cette  perte  ;  et  y  arriva  néamoins  des  outils, 
avec  lesquels  on  commença  à  travaillier  en  diligence  ; 
et,  comme  le  pais  est  fort  couvert  et  serré,  les  enne- 
mis ne  pouvoint  ni  voir  Testât  auquel  estoit  l'armée 
du  Roy,  ni  s'eslargir  pour  venir  en  bataillie  pour  atta- 
quer^  l'armée;  et  aussi,  encores  qu'ils  en  fussent  fort 
proches,  on  ne  rassambla  auquun  cartier,  quoi  qu'on 
ne  fût  pas  retranché  ;  mais  on  se  fioit,  en  leur  oppo- 
sant peu  de  troupes,  a  la  difficulté  qu'ils  avoint  à 
venir. 

La  trenchée  n'estoit  pas  ouverte,  et  l'ennemi, 
croiant  que  c'estoit  sa  présence  qui  l'empeschoit, 
s'en  vint  se  loger  à  une  portée  de  canon  d'un  vil- 
lage^ par  lequel  on  entroit  au  camp,  et  qui  estoit  le 
lieu  le  plus  aisé  à  l'attaquer.  Il  trouva  en  venant  se 
loger  là,  qu'il  y  arrivoit  quelques  quaissons  qui  por- 
toint  du  pain  de  Bétune;  trois  escadrons  qui  les  con- 
duisoint  se  mirent  à  l'arriéregarde,  et,  faisans  entrer 

1.  Quarante  escadrons,  sous  la  conduite  de  Bussy-Rabutin 
[Mémoires  de  ce  dernier,  II,  36). 

2.  (les  reiranc^emenfs  i;  pour  annuler  ce  dernier  mot,  Turenne 
a  écrit  dessus,  en  surcharge  :  que  voulés  vous. 

3.  Mont-Bernanchon  [Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  37; 
cf.  Mémoires  du  duc  d'York,  p.  597). 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  87 

le  convoi  en  seurté,  furent  chargés  par  beaucoup  d'es- 
cadrons de  l'ennemi,  qui  faisoint  l'avantgarde  de  leur 
armée,  et  furent  renversés  jusques  dans  la  barrière 
qui  estoit  au  village,  dont  quelques  charrettes  de 
vivandiers,  qui  marchoint  après  le  convoi,  en  empes- 
choint  l'entrée.  G'estoit  à*  quatres  heures  après  midi; 
et  cela  vint  si  promtement,  qu'il  n'i  eust  que  quelques 
mousquetaires  qui  estoint  à  la  barrière,  qui  tirèrent 
quelques  coups;  toute  l'infanterie,  estant  au  travail,  se 
trouva  fort  loing  de  ce  lieu  là.  M.  de  Turenne  estoit 
dans  le  camp,  qui  courut  au  bruit,  et  n'avoit  que 
douxe  ou  quinze  personnes  avec  lui,  entres  lesquels 
estoit  M.  d'Umiéres  :  lequel  s'avançant  arriva  à  la 
barrière,  où  les  ennemis  estoint  desjà.  M.  de  Turenne 
y  arriva  en  mesme  temps,  de  manière  que  les  enne- 
mis, qui  n'avoint  point  de  dessein  formé  sur  le  camp 
en  ce  temps  là,  se  retirèrent  vers  leur  camp,  qui  n'es- 
toit  pas  à  plus  de  mille  pas  de  là.  S'ils  avoint  eu  des 
dragons  ou  de  l'infanterie  à  leur  avantgarde,  il  est  cer- 
tain qu'ils  pouvoint  en  ce  temps  là  mettre  une  grande 
confusion  dans  l'armée,  qui  estoit  fort  séparée.  M.  de 
Turenne  ^  voiant  que  l'ennemi  n'avoit  autre  dessein 
que  de  lui  empesclier  d'ouvrir  la  trenchée,  et  sauver 
par  ce  moien  la  place,  par  l'apréhension  que  l'on  avoit 
du  voisinage  de  leur  armée,  dans  un  temps  que  celle 
du  Roy  n'estoit  plus  de  moitié  retranchée^,  ni  pourveue 
de  choses  nécessaires  pour  un  siège,  cognut  bien  que 
le  retardement  ne  feroit  que  rendre  les  choses  plus 
difficilles,  et  oster  les  raisons  de  l'entreprendre,  au  lieu 

1.  [deux]. 

2.  Cf.  à  ce  sujet  les  Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  37-38. 

3.  Ms.  retracliée. 


88  MÉMOIRES  [1657] 

d'en  fournir  :  de  sorte  qu'il  ouvrit  la  trenchée  dès  le 
soir  mesmes*. 

La  place,  quoique  de  conséquence  aus  ennemis,  à 
cause  du  passage  de  la  Lis,  n'estant  pas  de  celles  qui 
puissent  faire  apréhender  les  événements  des  grands 
sièges,  l'ennemi  n'ouït  qu'après  minuit  que  la  trenchée 
estoit  ouverte  :  de  sorte  qu'il  ne  prit  pas  de  résolution 
de  cette  nuict  là;  mais,  ayant  demeuré  tout  le  jour 
dans  son  camp,  et  y  ayant  eu  quelques  escarmouches, 
et  aussi  M.  le  duc  d'iorc  et  M.  le  duc  de  Glocestrre 
ayant  parlé  avec  beaucoup  d'officiers  françois  de  leur 
cognoissance,  la  nuict  suivante  ils  marchèrent  en  dili- 
gence devant  Ardres^,  ayant  envoie  le  jour  auparavant, 
qui  est  celui  que  j'ai  dit,  les  troupes  qui  estoint  vers 
Aire  pour  investir  la  place. 

Toute  la  nuict  que  les  ennemis  deslogèrent,  on  ne 
peut  pas  savoir  leur  dessein  ;  et  mesmes,  la  nuict 
d'après,  n'ayant  d'autres  nouvelles  que  celles  qu'ils 
marchoint  vers  Aire,  on  creut  qu'ils  faisoint  le  tour 
du  camp  pour  l'attaquer  par  une  autre  costé  :  de  sorte 
que  les  trenchées  ne  s'avançoint  qu'à  l'ordinaire  ;  mais, 
comme  M.  de  Turenne  sceut  qu'ils  arrivoint  devant 
Ardres^,  il  fit  emporter  la  contrescarpe  par  son  régi- 
ment d'infanterie  qui  estoit  de  garde^;  il  y  avoit  un 
grand  fossé  plein  d'eau  pour  y  aller,  de  manières  qu'il 

1.  Dans  la  nuit  du  23  au  24  août  [Mémoires  de  Bussy-Rabu- 
tin,  II,  38). 

2.  L'armée  ennemie  «  partit  le  vingt-cinq  au  matin  et  arriva 
devant  Ardres  le  vingt-sept  avant  midi  »  [Mémoires  du  duc 
d'York,  p.  598).  D'après  Bussy-Rabutin  (II,  38)  elle  avait 
quitté  Mont-Bernanchon  dès  le  24. 

3.  Le  26  août  [Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  38). 

4.  «  Le  Vicomte  tait  ici  la  belle  action  qu'il  fit,  en  faisant 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  89 

s'i  noia  quelques  soldats  ;  et  on  fit  le  logement  sans  le 
combler  qu'après  qu'il  fut  fait.  On  y  perdit  bien  cent 
soldats,  et  près  de  vingt  cinq  officiers  tués  ou  blessés; 
car  les  ennemis,  qui  en  faisoint  leur  capitale  deffense, 
s'i  opiniàtrérent  fort,  et  ce  fut  une  des  plus  difficilles 
actions  qui  se  soit  veue  dans  les  sièges.  Gela  pressa  si 
fort  les  ennemis,  que,  la  garde  qui  suivit  leur  ayant 
encores  emporté  un  travail,  ils  demandèrent  à  capitu- 
ler, voiants  toute  la  cavallerie  de  l'armée  qui  portoit 
des  fascines  pour  remplir  le  fossé  de  la  place.  M.  de 
Turenne,  ayant  parlé  aus  ostages  à  la  teste  du  travail, 
pressa  si  fort  la  chose,  que  dans  une  heure  on  se  fit 
mastre  d'une  porte*.  Il  commanda  à  l'instant  qu'il  y 
partit  quatre  ou  cinq  mille  chevaux^,  qui  marchassant 
le  chemin  d'Ardres,  et  allassent  jusques  aus  portes 
d'Aire,  afin  que,  la  place  tirant  le  canon,  l'armée  qui 
estoit  devant  Ardres  vit  que  Saint-Venant  estoit  pris, 
et  ainsi  cessast  de  continuer  le  siège ^.  C'est  ce  qui  en 
effect  sauva  la  place  :  car  les  ennemis,  sachants  qu'ils 

couper  sa  vaisselle  pour  la  distribuer  aux  soldats  »  (note  de 
Ramsay).  Cf.  à  ce  sujet  Lettres  de  Mazarin,  VIII,  132. 

1.  La  capitulation  de  Saint-Venant  fut  signée  le  27  août 
[Gazette,  1657,  p.  886).  Cf.  ibid.,  p.  889  et  suiv.,  l'extraordi- 
naire du  5  septembre  :  La  prise  de  Saint-  Venant  sur  la  rivière 
du  Lys  par  le  mareschal  de  Turenne. 

2.  Sous  les  ordres  de  d'Huraières  et  de  Bussy-Rabutin.  Ce 
dernier  (II,  39)  ne  parle  que  de  2,000  chevaux. 

3.  L'ennemi  leva  le  siège  d'Ardres  le  jour  même  de  la  capi- 
tulation de  Saint-Venant.  Cf.  dans  la  Gazette  de  1657  (p.  901 
et  suiv.)  l'extraordinaire  du  7  septembre  :  La  levée  du  siège 
d'Ardres  et  la  honteuse  retraite  des  Espagnols  de  devant  la 
place,  avec  perte  de  plus  de  1,500  des  leurs,  tuez  ou  faits  pri- 
sonniers, et  de  la  plupart  des  choses  qui  servoyent  à  cette  entre- 
prise. 


90  MÉMOIRES  [1657] 

n'i  avoit  que  des  dehors  hors  d'estat  de  deffence,  ne 
firent  qu'une  faute,  qui  estoit  de  ne  les  pas  emporter 
la  première  nuict  qu'ils  arrivèrent;  mais,  les  ayants 
attaqués  la  seconde,  et  ne  trouvants  personne  pour  les 
deffendre,  ils  descendirent  la  mesme  nuict  dans  le 
fossé  par  trois  endroits,  la  descente  n'estant  pas  diffi- 
cille,  et  attachèrent  des  mineurs  à  une  courtine  et  à 
un  bastion;  ce  fut  cette  mesme  nuict  là  qu'ils  enten- 
dirent le  canon  à  Aire,  et  firent  sommer  diverses  fois 
la  place,  et  eurent  nouvelles  le  matin  comme  toute 
l'armée  du  Roy  marchoit  à  Ardres,  ce  qui  estoit  très 
vrai  ;  mais  il  n'i  eust  de  méconte  qu'en  ce  qu'ils  creurent 
que  c'estoit  l'armée,  quand  ce  n'estoit  que  cette  avant- 
garde  dont  j'ai  parlé,  l'armée  n'ayant  peu  partir  que 
le  lendemain  à  la  pointe  du  jour,  mais  faisant  tousjours 
continuer  la  marche  par  cette  cavallerie  qui  estoit  arri- 
vée à  Aire.  Ainsi  celle  des  ennemis,  sur  les  onze  heures 
du  matin  de  ce  jour  là,  se  retira  vers  son  païs^  les 
digues  par  lesquelles  il  falloit  se  retirer  leur  ayants  fait 
haster  leur  marche.  Ils  laissèrent  quelques  mineurs 
atachés  au  bastion,  et  quelque  poste  d'infanterie  qu'ils 
ne  peurent  retirer  le  jour.  Il  est  certain  qu' Ardres 
estoit  pris  dans  celui  là,  n'i  ayant  pas  deux  cents 
hommes  dans  la  place,  et  n'i  ayant  qu'à  l'entreprendre, 
comme  on  le  vit  par  l'exécution,  pour  s'attacher  en  une 
nuict  au  corps  de  la  place. 

M.  de  Turenne,  ayant  marché  ce  jour  là  sept  Heux 
avec  l'armée,  apprit  le  soir  que  celle  des  ennemis  s'es- 
toit  retirée  en  Flandre.  Ainsi,  après  s'estre  rafrachi 

1.  Dans  la  direction  de  Gravelines  (Mémoires  de  Bussy-Rabu- 
tin,  II,  40). 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  91 

trois  jours ^  il  retourna  par  Saint- Venant^  passer  la 
Lis,  et  fît  prendre  la  Motte  au  Bois^,  où  il  y  avoit  cent 
cinquante  hommes,  qui  est  un  château  qui  incomodoiL 
fort  Saint- Venant,  et  commanda  qu'on  le  fît  raser  ^; 
et,  sachant  que  l'armée  de  l'ennemi  estoit  près  de  la 
Golme,  n'estant  pas  bien  assuré  s'ils  l'avoint  passée, 
et  espérant  en  trouver  une  partie  en  deçà,  il  laissa  son 
bagage  dans  le  camp,  avec  ordre  de  le  suivre  jusques 
à  Cassel,  et  y  demeurer;  et  lui,  avec  l'armée,  marcha 
en  un  jour  depuis  Merville  jusques  à  la  Berge  ^.  Le 

1.  Au  camp  de  Belettes,  où  il  arriva  le  31  août  [Gazette, 
1657,  p.  922),  et  où  on  le  voit  encore  le  3  septembre  fArch. 
des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  40,  fol.  305). 

2.  «  Je  marcherai  sur  la  Lis  pour  voir  en  quelle  posture  les 
ennemis  se  mettront  »  (Turenne  à  Mazarin,  camp  de  Delettes, 
3  septembre  1657.  Grimoard,  I,  279). 

3.  Ce  château  fut  investi  le  9  septembre  et  capitula  le  11 
[Gazette,  1657,  p.  981)  à  trois  heures  (Mondejeux  à  Mazarin, 
Arras,  12  septembre  1657.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays- 
Bas,  40,  fol.  330). 

4.  Le  13,  du  camp  de  Merville,  Talon  écrit  à  Mazarin  :  «  Je 
viens  de  revenir  présentement  de  la  Motte  au  Bois,  où  j'ay 
passé  tout  le  jour,  tant  pour  la  démolition  de  la  place  que  pour 
la  conservation  de  toutes  les  choses  qui  peuvent  servir  dans 
Saint-Venant  »  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  40, 
fol.  332).  Turenne  attachait  une  grande  importance  à  la  des- 
truction de  cette  petite  place  :  «  Il  est  certain  que  la  Motte  au 
Bois  n'estant  plus,  Saint-Venant  est  un  passage  sur  la  Lys  très 
considérable,  et  qui  peut  mener  sur  la  mer  et  par  toute  la 
Flandre  »  (Turenne  à  Mazarin,  camp  de  Merville,  12  septembre 
1637.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  40,  fol.  334). 

5.  Turenne  quitta  Merville  le  14  septembre  [Gazette,  1657, 
p.  1007).  «  La  Berge  »  désigne  ici  Looberghe  :  Turenne  croyait 
l'ennemi  campé  à  Wormhoudt  et  à  Esquelbecq  [Gazette,  ibid., 
et  Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  43),  à  quelque  trois  lieues 
de  là.  L'ennemi  avait  séjourné  dans  la  première  de  ces  locali- 
tés du  7  au  12  [Mémoires  du  duc  d'York,  p.  599). 


92  MÉMOIRES  [1657] 

temps  fut  si  mauvais,  qu'il  n'i  eust  qu'une  partie  de 
l'avantgarde  qui  y  peust  arriver  avec  peu  d'ordre.  On 
apprit  par  des  prisonniers  que  toute  l'armée  des  enne- 
mis estoit  en  delà  de  la  rivière,  et  on  les  fut  reco- 
gnoistre  le  lendemain  :  on  vit  qu'ils  achevoint  de  s'i 
retrancher;  et,  le  temps  estant  perdu  d'entreprendre 
quelque  chose,  l'armée  alla  à  Wate*,  d'où  M.  de 
Turcnne  ayant  appris-  que  les  ennemis  quittoint  le 
poste  de  Bourbourc,  et  ayant  pris  le  fort  de  Rup^  que 
les  ennemis  gardoint,  et  empesché  par  la  diligence  que 
les  ennemis  ne  coupassent  les  digues,  on  vit  claire- 
ment que  l'on  pouvoit  passer  la  Colme  avec  l'armée, 
et  entreprendre  sur  Mardic,  ce  qui  obligea  M.  de 
Turenne  d'envoier  le  sieur  Talon  en  Angleterre*  pour 
en  faire  la  proposition  à  M.  le  Protecteur,  ayant  tous- 
jours  eu  ordre  de  la  Cour  de  s'approcher  de  la  mer 
quand  il  le  pouroit,  et  sachant  bien  que  c'estoit  l'in- 
tention d'exécuter  le  traité  qui  avoit  esté  fait  au  com- 
mencement de  la  campaigne;  mais,  comme  on  ne  peut 
agir  que  selon  les  temps  que  l'ennemi  donne,  M.  de 

1.  Turenne  arriva  à  Watten  le  17  septembre  [Gazette,  1657, 
p.  320). 

2.  Par  deux  capucins  qui  venaient  lui  demander  une  sauve- 
garde [Mémoires  de  Puységur,  II,  247). 

3.  Turenne  fit  attaquer  le  fort  du  Ruth  le  18  (Talon  à  Mazarin, 
Calais,  22  septembre  1657.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays- 
Bas,  40,  fol.  356  v°). 

4.  Les  instructions  de  Turenne  à  Talon  sont  datées  du  21  sep- 
tembre (Arch.  des  Afï.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  40,  fol.  348 
et  350).  Talon  s'embarqua  le  lendemain;  la  lettre  citée  dans 
la  note  qui  précède  se  termine  par  ces  mots  :  «  Le  vent  me 
presse  de  partir  dans  ce  moment  ci,  et  ne  me  donne  pas  le 
temps  de  relire  cette  depesche  »  [ibid.,  fol.  359). 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  93 

Turenne  creut  neMevoir^  pas  négliger  celui  ci,  encores 
que  la  saison  fût  fort  avancée  pour  comencer  des  con- 
questes  en  Flandres. 

Le  mois  de  septembre  estant  desjà  assés  avancé,  et 
dans  le  temps  que  M.  Talon  alloit  en  Angleterre^,  on 
prit  le  fort  d'Ennuin^,  qui  estoit  un  passage,  et  on 
prépara  les  choses  nécessaires,  tant  de  vivres  que 
d'artillerie,  pour  entreprendre  un  siège.  L'armée 
séjourna  nœuf  ou  dix  jours  à  Wale^,  dans  lequel 
temps  il  ne  s'i  passa  rien  de  considérable  ;  et  ce  séjour 
fît  croire  aus  ennemis  que  l'on  ne  songeoit  plus  à  aller 
plus  avant  :  de  sorte  que,  dans  les  premiers  jours  que 
l'armée  y  estoit  arrivée,  ils  avoint  résolu  de  rendre 
inutille  le  fort  de  Mardic  en  le  faisant  sauter,  et  avoint 
commencé  des  mines  sous  les  bastions;  mais,  voiants 
que  l'armée  ne  marchoit  point,  et  se  flattans  sur  l'in- 
comodité  qu'elle  recevroit  d'assiéger  Mardic  en  cette 
saison  là,  se  fondants  sur  la  difficulté  des  chemins,  ils 
firent  cesser  le  travail  des  mines,  et  mirent  garnison 
dans  la  place.  M.  de  Turenne,  qui  ne  pouvoit  assiéger 

1.  Turenne  avait  d'abord  voulu  écrire  que. 

2.  Ms.  de<,'oit. 

3.  Talon  était  de  retour  dès  le  7  octobre  :  il  vit  ce  jour-là 
Turenne  et  écrivit  le  9  de  Bourbourg  à  Mazarin  (Arch.  des  Aff. 
étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  40,  fol.  382). 

4.  Le  20  septembre,  antérieurement,  on  le  voit,  et  contrai- 
rement à  ce  que  dit  Turenne,  au  départ  de  Talon;  c'est  d'ail- 
leurs Talon  qui,  dans  la  lettre  du  22  citée  plus  haut,  fait  part 
(fol.  357  v")  de  ce  succès,  dû  à  Castelnau.  Ramsay  a  légèrement 
retouché  ici  le  texte  de  Turenne,  de  manière  à  en  faire  dispa- 
raître le  petit  anachronisme  que  nous  venons  de  relever. 

5.  Le  départ  du  camp  de  Watten  eut  lieu  le  28  [Gazette, 
1657,  p.  1031;  Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  46). 


94  AfÉMOIRES  [1657] 

ni  Graveline  ni  Dunquerque,  la  première  à  cause  de  la 
bonté  de  la  place,  qui  rendoit  la  chose  impossible,  la 
saison  estant  si  avancée,  et  l'autre  à  cause  que  l'armée 
de  l'ennemi  y  estoit,  se  résolut  d'aller  à  Mardic  sans 
avoir  de  nouvelles  positives  de  ce  que  M.  le  Protec- 
teur pensoit  sur  ce  siège  là.  Il  savoit  bien  que  la  flotte 
d'Angleterre  estoit  à  la  rade,  et  aimoit  mieux  comen- 
cer  une  chose,  quoique  très  difficille,  tant  dans  son 
entreprise  que  dans  les  suites,  que  d'achever  la  cam- 
paigne  sans  rien  faire  davantage  :  ainsi  envoiant  son 
bagage  sous  Calais  avec  cinq  ou  six  régiments  de  caval- 
lerie,  il  marcha  à  Mardic*.  Il  falloit  que  toute  l'armée 
passast  sur  une  digue,  et  on  s'avançoit  dans  le  pais 
n'ayant  nulle  retraite  que  par  ce  mesme  chemin  par 
lequel  on  y  alloit;  on  commanda  à  toute  la  cavallerie 
de  porter  des  palissades,  et  à  l'infanterie  des  fassines^, 
n'i  ayant  point  de  bois  auprès  de  Mardic,  lequel  est  si 
proche  de  Dunquerque,  où  estoit  l'armée  des  ennemis, 
qu'il  falloit  planter  des  palissades  en  y  arrivant. 

Les  ennemis  avoint  dans  la  place  six  ou  sept  cents 
hommes,  composés  de  trois  régiments  italiens,  et  le 
reste  d'Espagnols  et  de  Walons.  On  fut  deux  jours  que 
les  vaisseaux  ne  pouvoint  pas  entrer  dans  la  fosse,  à 
cause  du  vent,  et  que  l'on  voioit  passer  des  bateaux 
qui  alloint  de  Dunquerque  à  Mardic,  ce  qui  rendoit  le 
siège  fort  difficille;  et  aussi  le  manque  de  fourage  fai- 
soit  voir  que  l'armée  ne  pouvoit  pas  y  demeurer  long- 
temps. M.  de  Turenne  fut  en  balance  un  jour  entier 

1.  Le  29  septembre;  la  veille  on  avait  campé  à  Cappelle- 
Brouck  [Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  46). 

2.  Ce  détail  est  consigné  dans  le  passage  de  la  Gazette  que 
mentionne  la  note  5  de  la  page  précédente. 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  95 

s'il  comenceroit  le  siège,  à  quoi  M.  de  Gastelnaii  le 
confirma  beaucoup  :  de  sorte  que  l'on  se  résolut  à 
ouvrir  la  trenchée,  et  à  emmener  du  canon  pour  batre 
le  fort  de  bois,  par  lequel  les  ennemis  y  mettoint  du 
secours  de  Dunquerque.  Leur  armée  estoit  campée 
depuis  cette  place  là  jusques  à  Bergue,  ce  qui  n'est 
qu'une  petite  demie  heure  de  Mardic.  Ainsi  ayant  fait 
tirer  quelques  coups  de  canon  au  fort  de  bois,  et 
voiant  que  les  ennemis  vouloint  l'abandonner,  il  y  cou- 
rut de  la  cavallerie  sur  le  bord  de  la  mer  entre  les  deux 
forts,  et  on  prit  quelques  soldats  qui  se  retiroint  du 
fort  de  bois  dans  le  haut  fort  ;  ayant  osté  par  ce  moien 
la  communication  de  la  mer,  on  poursuivit  avec  plus 
de  plaisir  la  résolution  qui  estoit  prise  d'ouvrir  la  tren- 
chée :  ce  qui  se  fit  cette  nuict  là,  où  les  gardes  entrèrent, 
et  on  s'approcha  tout  près  de  la  contrescarpe.  Le  len- 
demain on  y  fit  une  attaque  généralle,  et  on  l'emporta 
de  touts  les  costés;  et,  s'i  estant  logé,  on  commença 
sans  perdre  de  temps  à  la  percer  pour  descendre  dans 
le  fossé  de  la  place,  et  au  matin  on  y  jettoit  des  fas- 
cines pour  le  combler.  Les  ennemis  demandèrent  aussi 
tost  à  capituler,  et  n'estant  point  receus  à  se  rendre 
que  prisonniers  de  guerre  ^  après  avoir  voulu  deux 
ou  trois  fois  en  cinq  ou  six  heures  la  surcèance  d'armes, 
ils  acceptèrent  la  capitulation  ^,  et  sortirent  le  lende- 
main au  matin  tous  prisonniers  de  guerre^,  excepté  le 
gouverneur*,  et  un  capitaine  espagnol  venu  en  ostage, 

1.  Cf.  Mémoires  de  Puységur,  II,  251. 

2.  Le  3  octobre  (Arch.   des  Aff.   étr.,   Corresp.,  Pays-Bas, 
40,  fol.  373;  cf.  Gazette,  1657,  p.  1033  et  suiv.). 

3.  Voir  dans  la  Gazette,  p.  1041,  la  liste  des  242  officiers  et 
des  387  soldats  faits  prisonniers. 

4.  Don  Juan  de  la  Torre. 


96  MÉMOIRES  [1657] 

que  M.  de  Turenne  renvoia.  On  laissa  seulement  aller 
à  Dunquerque  quelques  officiers,  pour  solliciter  la 
liberté  des  autres,  qui  furent  renvoies  en  France*  et 
dispersés  dans  les  villes. 

Après  la  prise  de  Mardic,  la  conservation  estoit  bien 
plus  difficille  que  n'en  avoit  esté  la  conqueste,  parce 
que,  comme  j'ai  dit,  M.  de  Turenne  avoit  mieux  aimé 
passer  par  dessus  beaucoup  de  considération  pour 
entreprendre  quelque  chose,  que  d'achever  la  campai- 
gnie  sans  rien  faire. 

Comme  il  avoit  marché  au  siège  de  Mardic  sans  avoir 
de  responce  positive  de  M.  le  Protecteur,  s'il  désiroit 
faire  les  choses  nécessaires  pour  la  conservation,  la 
place  estant  prise  il  s'i  rencontra  beaucoup  de  difficul- 
tés dans  les  résolutions  du  parti  qu'il  y  avoit  à  prendre. 
L'ambassadeur  d'Angleterre  qui  estoit  à  la  Cour  arriva 
en  ce  mesme  temps  là,  qui  apportoit  les  ordres  à 
M.  de  Turenne  de  faire  toutes  choses  possibles  pour 
le  siège  de  Dunquerque  ou  de  Gravelines,  lesquels 
quoi  que  l'on  sceut  bien  estre  impossibles,  néamoins 
M.  le  Cardinal  estoit  bien  aise  de  contenter  en  cela 
M.  le  Protecteur,  et  aussi  dans  le  fonds  il  eust^  sou- 
haité que  la  chose  eust  réussi,  si  elle  eust  esté  faisable. 
L'armée  de  l'ennemi,  qui  estoit  campée  sous  Dun- 
querque, empeschoit  d'i  songer,  et  celle  du  Roi  se 
trouvoit  un  peu  embarassée  pour  savoir  quelle  résolu- 
tion elle  prendroit.  M.  de  Turenne  résolut  une  fois  de 

1.  «  Les  prisonniers  de  la  garnison  de  Mardik  sont  arrivez 
depuis  deux  jours  à  nostre  port;  mais  ils  n'en  ont  pu  jusques 
à  présent  sortir,  à  cause  du  mauvais  temps,  sans  lequel  on  les 
auroit  fait  partir  pour  Saint- Vallery  »  (dépêche  de  Calais,  10  oc- 
tobre. Gazette,  1657,  p.  1056). 

2.  (esté  bien  aise). 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  97 

demeurer  quelques  jours  dans  le  camp  pour  fortifier 
Mardic;  mais  le  manque  de  fourage,  et  le  temps  qu'il 
faut  pour  mettre  en  estât  une  place  dénuée  de  toutes 
choses,  faisoit  que  l'on  ne  pouvoit  prendre  auqune 
bonne  résolution  :  celle  de  raser  la  place,  qui  estoit 
la  plus  seure,  portoit  de  si  mauvaises  conséquences,  à 
cause  de  l'alliance  avec  les  Anglois,  que  l'on  ne  pou- 
voit s'i  résoudre,  et  il  en  estoit  comme  de  ces  choses 
dans  lesquelles  il  n'i  a  rien  de  bon  à  faire  :  on  se  flatte 
qu'en  choisissant  le  moins  mauvais  il  poura  en  réussir 
quelque  chose  de  bon.  Je  croi  que  j'ai  oublié  de  dire 
que  M.  de  Ghomberg  avoit  esté  laissé  à  Borbourc  avec 
près  de  deux  mille  hommes  pour  garder  le  passage; 
et  aussi  on  vouloit  tascher  à  garder  cette  place  là,  qui 
estoit  entièrement  rasée,  et  qui  donnoit  autant  de  diffi- 
culté à  estre  mise  en  estât  que  Mardic'.  M.  de  Turenne 
creut  que,  s'aprochant  de  Graveline,  il  pouroit  peut 
estre  trouver  moïen  de  l'investir,  et  d'i  demeurer  tout 
l'hiver,  et  par  ce  moïen  conserver  Mardic  et  Bour- 
bourc,  en  demeurant  avec  l'armée  tout  près  de  ses 
places  là;  mais,  pour  dire  vrai,  la  pensée  n'estoit  pas 
bien  fondée  ;  et  tout  ceci  n'ayant  pas  des  principes 
bien  seurs,  on  ne  pouvoit  pas  voir  bien  clair  aus  réso- 
lutions que  l'on  prenoit.  Il  se  rencontra  aussi  qu'il 
pleust  beaucoup  la  nuict  d'auparavant,  et  le  jour  que 

1.  «  Le  mareschal  de  Turenne,  après  avoir  laissé  à  Bourbourg 
la  plus  grande  partie  des  Anglois,  quelques  régimens  françois 
et  six  ou  sept  escadrons  sous  le  comte  de  Schomberg,  pour 
faire  travailler  à  ses  fortifications,  partit  du  camp  de  Wate  le 
28  du  passé...  »  (dépêche  du  camp  de  Mardick,  1^''  octobre. 
Gazette,  1657,  p.  1031).  Dans  une  lettre  du  22,  Turenne  avait 
entretenu  Mazarin  de  la  nécessité  de  fortifier  Bourbourg  (Arch. 
des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  40,  fol.  360). 

II  7 


98  MÉMOIRES  [1657] 

l'armée  décampa  :  de  sorte  qu'il  fut  impossible  de  se 
camper  auprès  de  Graveline,  et  on  fut  obligé  de  faire 
repasser  l'armée  au  delà  de  Bourbourc;  et  les  chemins 
devindrent  si  mauvais  sur  les  digues,  que  l'on  fut 
obligé  de  laisser  le  canon  dans  Borbourc;  et  toute  l'ar- 
mée, et  principalement  l'infanterie  se  débanda  entiè- 
rement, et  s'en  alla  cercher  des  lieux  où  il  y  eust  du 
bois  pour  se  chaufer,  ayant  esté  trois  jours  sur  des 
digues  avec  des  incomodités  qui  ne  se  peuvent  pas 
dire.  Personne  dans  ce  temps  là  ne  vouloit  demeurer 
à  Borbourc  ;  et,  hors  M.  de  Schomberg,  qui  prit  cela  sur 
lui,  il  est  certain  qu'il  eût  fallu  abandonner  la  place. 
M.  de  Varenne  avoit  esté  blessé  à  Mardic. 

M.  de  Turenne,  voiant  qu'il  falloit  céder  aus  mau- 
vais temps,  laissa  près  de  deux  mille  à  Borborc  (pour 
Mardic,  il  y  estoit  demeuré  sept  ou  huict  cens  Anglois) 
et  se  mit  à  Rumingen\  qui  estoit  le  plus  proche  lieu 
où  il  peut  trouver  de  la  terre  ferme  pour  camper  l'ar- 
mée, et  se  résolut  de  là  de  faire  les  chemins  pour  por- 
ter les  provisions  à  Bourbourc,  et  à  y  faire  travaillier 
pour  le  mettre  en  estât,  et  espéroit  aussi  que  le  séjour 
de  l'armée  en  ce  poste  là  pouroit  empescher  le  siège 
de  Mardic;  il  doutoit  lui  mesmes  que  cela  peust  réus- 
sir, et  pas  un  homme  de  l'armée  ne  croioit  la  chose 
faisable;  et  il  est  certain  que,  voiant  la  chose  en  Testât 
qu'elle  estoit,  il  ne  s'i  peut  rien  imaginer  de  plus 
malaisé.  On  estoit  bien  avant  dans  le  mois  d'octobre, 
Bourbourc  une  place  rasée  qui  manquoit  de  tout;  il 
falloit  accomoder  les  canaux  pour  y  aller  depuis  Calais  ; 

1.  On  l'y  voit  dès  le  11  octobre  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Cor- 
resp.,  PayS'Bas,  40,  fol.  392);  il  en  partira  définitivement  le 
12  novembre  [Gazette,  1657,  p.  1187). 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  99 

et  la  rivière  d'A,  qui  vient  de'  Saint-Omer,  et  qui  va 
à^  Gra vélines,  rendoit  la  comunication  impossible, 
sans  les  forts  et  les  ponts  qu'on  estoit  obligé  de  faire 
dessus  ;  et  il  falloit  envoier  les  soldats  du  camp  de 
Rumingen,  qui  estoit  trois  grandes  heures  de  Borborc, 
pour  travaillier  à  touts  les  ouvrages,  sans  qu'il  y  eust 
en  auquun  lieu  ni  bois  ni  couvert.  Le  long  séjour  de 
l'armée  dans  ce  camp,  qui  y  fut  près  de  six  sepmaines, 
donna  de  la  facilité  à  toutes  ces  choses  là.  ^Jaquier, 
munitionnaire  général,  se  chargea  de  rendre  les  canaux^ 
navigables,  et  en  vint  à  bout^  avec  le  travail  de  beau- 
coup de  gens  de  Calais.  M.  de  Castelnau  et  M.  le  mar- 
quis d'Usel  entreprirent  chaquun  un  fort  sur  la  rivière 
d'A,  qu'ils  mirent  en  estât  avec  des  ponts  sur  la 
rivière,  et  M.  de  Shomberg  fit  travaillier  à  la  place. 
Les  ennemis  se  flattoint  tousjours  que  l'armée  se  reti- 
reroit,  et  n'attaquoint  point  Mardic;  et  l'ambassadeur 
d'Angleterre  estoit  fort  en  peine  de  la  place,  et  s'il 
devoit  demander  que  l'on  l'abandonnast.  Il  avoit  fort 
souhaité  que  l'armée  du  Roy  retournast  à  Mardic  pour 
fortifier  la  place,  et  en  voioitbien  l'impossibilité;  mais 
il  y  a  apparence  que  sa  pensée  estoit  de  se  descharger 
de  sa  garde,  parce  que  dès  qu'elle  fut  prise,  M.  de 
Turenne  y  avoit  mis  des  Anglois.  Le  général  qui  estoit 
en  Angleterre  ni  lui  n'estants  pas  encores  arrivés  au 

1.  [Graveline]. 

2.  [Dunquerque]. 

3.  [M). 

4.  Ms.  canons. 

5.  «  Présentement  nous  allons  de  Calais  à  Bourbourg  avec 
autant  de  facilité  que  si  nous  estions  au  cœur  de  la  France  » 
(dépêche  du  camp  de  Ruminghen,  22  octobre.  Gazette,  1657, 
p.  1116). 


100  MÉMOIRES  [1657] 

camp,  tout  ce  temps  là  se  passoit  dans  une  grande 
incertitude  de  ce  qui  en  arriveroit;  et  mesmes  M.  de 
Turenne,  voiant  comme  ils  la  négligeoint,  avoit  pro- 
posé d'i  envoier  des  mineurs  pour  faire  sauter  les 
bastions;  mais  l'ambassadeur  d'Angleterre  faisant 
cognoistre  qu'encores  qu'ils  ne  s'en  voulussent  pas 
charger,  que  néamoins  cela  feroit*  voir  à  M.  le  Pro- 
tecteur que  l'on  ne  vouloit  point  continuer  le  traité, 
cela  fît  résoudre  M.  de  Turenne  à  hasarder  plus  tost 
la  prise  de  la  place  par  les  ennemis  que  d'encourir  une 
mésintelligence  assurée  avec  les  Anglois;  et  il  y  envoia 
deux  ou  trois  cents  François  pour  se  mettre  dans  la 
contrescarpe,  la  chose  ayant  demeuré  près  d'un  mois 
en  estât  que  les  ennemis  l'auroient  emportée  en  six 
heures. 

Quelques  jours  après  que  les  François  y  furent 
entrés,  les  ennemis  firent  une  tentative^  dont  on  n'a 
pas  bien  pu  savoir  la  raison,  si  ce  n'est  qu'elle  fut 
fondée  sur  quelque  intelligence  qu'ils  avoint  dans  la 
place,  car  ils  ne  rasèrent  point  le  bas  fort,  comme  ils 
le  pouvoint  faire,  et  demeurèrent  toute  la  nuict  assés 
proche  de  la  contrescarpe,  sans  y  faire  d'attaque  :  de 
sorte  qu'ils  se  retirèrent  avec  perte  de  quelques  gens. 
Gela  ne  laissa  pas  de  donner  beaucoup  de  courage  à 
ceux  de  dedans  ;  et  mesmes  en  Angleterre  ils  prirent 

1.  (cognoistre). 

2.  Le  1"  novembre  [Gazette,  1657,  p.  1162).  Voir  dans  la 
même  Gazette  l'extraordinaire  du  9  novembre  (p.  1141  et 
suiv.)  :  La  honteuse  retraite  des  Espagnols  devant  Mardik, 
après  y  avoir  perdu  plus  de  300  des  leurs  tuez,  et  beaucoup 
d'autres  faits  prisonniers,  avec  800  grenades,  quantité  de 
bombes  et  de  poudres,  et  tous  les  outils  qu'ils  avoyent  apportez 
pour  cette  attaque. 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  101 

depuis  cela  la  chose  avec  plus  de  chaleur.  M.  de 
Turenne  y  envoia  encores  quelque  infanterie;  et  il  y 
vint  quelques  pahssades  d'Angleterre,  avec  lesquelles 
on  fit  travaillier  au  bas  fort. 

La  fin  du  mois  de  novembre  venant,  l'armée  du  Roy 
fut  obligée  de  se  retirer  de  Rumingen  ;  et  celle  des 
ennemis,  qui  avoit  tousjours  esté  campée  derrière  Dun- 
querque,  se  retira  aussi  dans  son  pais  sans  avoir  rien 
peu  entreprendre.  M.  le  Prince  en  ce  temps  là  tomba 
malade^  et  se  fit  portera  Gand,  où  il  fut  en  danger^; 
mais  s'estant  remis  on  le  mena  à  Bruxelles.  Comme 
M.  de  Turenne  faisoit  retirer  l'armée  vers  le  Boulon- 
nois,  il  sceut  par  M.  le  Cardinal,  qui  avoit  de  très 
bonnes  nouvelles  de  Flandres^,  que  les  ennemis  avoint 

1.  A  Nieuport. 

2.  Sur  cette  maladie  de  Condé,  voir  dans  la  Gazette  de  1657 
les  dépêches  de  Bruxelles  en  date  des  1"  (p.  1268),  8  (p.  1288), 
15  (p.  1311)  et  22  décembre  (p.  1336-1337).  Condé  fut  traité  à 
Gand  par  le  médecin  Guénaut  qu'il  avait  fait  venir  de  Paris 
[Gazette,  1657,  p.  1288;  cf.  Lettres  de  Mazarin,  VIII,  231). 

3.  Dans  sa  correspondance  avec  Turenne,  Mazarin  fait  de 
fréquentes  allusions  aux  «  advis  »  et  aux  «  nouvelles  »  qu'il 
recevait  de  Flandre,  et  dont  il  faisait  grand  cas;  il  écrit  le 
17  août  1658  :  «  J'ay  nouvelles  de  Flandre  de  personnes  que 
vous  sçavez  qui  ont  accoustumez  de  me  donner  de  bons  advis  » 
[Lettres  de  Mazarin,  IX,  11).  Ces  avis,  adressés  par  plusieurs 
correspondants  et  «  de  tous  les  lieux  »  [ibid.,  VIII,  500),  se 
présentaient  sous  forme  de  dépêches  chiffrées,  témoin  ce  pas- 
sage d'une  lettre  du  11  juin  1658  :  «  Je  vous  dépesche  en  dili- 
gence ce  gentilhomme,  afin  que  vous  ayez  cognoissance  le  plus 
tost  qu'il  sera  possible  des  advis  que  je  reçois  de  Flandres... 
Je  vous  envoyé  l'original  de  ces  advis,  que  M.  Le  Tellier  vient 
de  deschiffrer,  et  je  vous  prie  de  me  l'envoyer  ce  papier  par  ce 
mesrae  gentilshomme  [ibid.,  p.  410).  Mazarin  insiste  volontiers 
sur  la  démoralisation,  —  signalée  dans  ces  avis,  —  que  eau- 


102  MÉMOIRES  [1657] 

tousjours  dessein  d'attaquer  Mardic,  et  que  leur  armée 
n'estoit  séparée  en  Flandres  que  pour  attendre  l'hiver, 
dans  lequel  temps  l'armée  du  Roy  ne  pouvoit  plus 
secourir  Mardic*.  C'est  pourquoi  il  y  envoia  un  renfort 
d'infanterie  Françoise,  et  les  régiments  n'ayants  plus 
guéres  de  soldats  (la  désertion  estant  venue  à  cause 
que  l'on  n'avoit  rien  touché  durant  toute  la  campaigne, 
ce  qui  n'avoit  jamais  esté  depuis  le  commencement  de 
la  guerre),  on  fut  obligé  de  commander  des  officiers 

saient  chez  l'ennemi  les  succès  des  armes  françaises.  Pareille 
tendance  perce  dans  les  informations  de  Bruxelles  données  par 
la  Gazette,  dont  il  est  d'ailleurs  assez  curieux  d'observer  le  ton. 
Emanées  apparemment  de  gens  du  pays,  qui  traitent  de  «  mau- 
vaise »  la  nouvelle  de  la  prise  de  Montmédy  [Gazette,  1657, 
p.  861),  et  qui  disent  «  nos  troupes  »  et  «  nos  généraux  »  en 
parlant  des  Espagnols,  elles  sont  conçues  en  des  termes  par- 
fois assez  désagréables  pour  ces  derniers  (cf.  ibid.,  p.  1090- 
1091  et  1288)  ;  à  tout  le  moins  elles  ne  manquent  pas  de  souli- 
gner leurs  échecs,  et  de  louer  la  valeur  des  Français  en  général 
et  de  ïui'enne  en  particulier.  On  est  tenté  de  se  demander  si 
ces  nouvelles  de  Bruxelles  ne  sont  pas  de  véritables  «  commu- 
niqués »  élaborés  dans  le  cabinet  de  Mazarin  d'après  les 
dépêches  de  ses  cori'espondants.  Peut-être,  d'ailleurs,  reflètent- 
elles  un  état  d'esprit  dont  Mazarin  pouvait  songer  à  tirer  pro- 
fit lorsqu'il  cherchait  à  faire  des  Pays-Bas  espagnols  un  état 
indépendant  (cf.  Lettres  de  Mazarin,  IX,  65  et  68). 

1.  Turenne  résume  ici  une  lettre  que  Mazarin  lui  avait  écrite 
de  Paris  le  18  novembre  [Lettres  de  Mazarin,  VIII,  219).  Dans 
le  numéro  de  la  Gazette  paru  le  24,  on  trouve  cette  dépêche 
de  Bruxelles  datée  du  17  :  «  Nos  troupes  sont  encore  campées 
entre  Dunkerque  et  Bergue,  où  elles  attendent  l'ordre  de  nos 
généraux  pour  faire  sur  le  fort  de  Mardick  une  seconde  tenta- 
tive qui  puisse  réparer  l'affront  qu'elles  y  ont  receu  »  (p.  1210). 
Cette  information  éventant  un  dessein  que  les  Espagnols  cher- 
chaient sans  doute  à  tenir  secret  est  bien  une  de  celles  dans 
lesquelles  nous  sommes  tenté  de  voir  de  véritables  communi- 
qués officieux. 


I 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  103 

de  chaque  corps  sans  soldats,  ce  qui  ne  s'estoit  point 
encores  fait;  et  depuis  le  Roy  y  envoia  touts  ses  mous- 
quetaires avec  les  compagnies  de  gendarmes  et  che- 
vaux légers  de  M.  le  Cardinal  et  ses  gardes;  et  comme 
M.  de  Turenne  revint  avec  l'armée  sur  la  frontière \ 
M.  le  mareschal  d'Aumont,  qui  estoit  dans  son  gouver- 
nement du  Boulenois,  eust  ordre  de  s'en  aller  à  Mardic, 
où  il  demeura  bien  avant  dans  le  mois  de  janvier^. 

Les  ennemis,  ayant  veu  toutes  les  précautions  que 
l'on  avoit  pris  pour  cette  place  là,  n'entreprirent  rien, 
et  se  contentèrent  de  faire  hiverner  presque  toute 
leur  armée  dans  la  Flandres,  tant  pour  ne  pas  perdre 
de  temps  à  attaquer  cette  place  là,  quand  ils  en  trou- 
veroint  l'occasion,  que  pour  estre  plus  près  pour  s'op- 
poser à  l'attaque  de  quelqu'une  des  villes  de  Flandres, 
quand  le  Roi,  favorisé  des  Anglois,  le  voudroit  entre- 
prendre. Son  armée  demeura  jusques  au  commence- 
ment de  janvier  sur  les  frontières,  après  lequel  temps 
elle  fut  séparée  à  l'ordinaire  dans  ces  quartiers  en 
diverses  provinces  de  France.  M.  le  Prince,  (jui  avoit 
esté  en  quelque  danger  de  sa  maladie  à  Bruxelles, 
commença  à  se  porter  mieux,  et  les  généraux  des 
ennemis  s'i  en  retournèrent,  ayants  laissé  leurs  fron- 
tières du  costé  de  la  Flandre  avec  des  garnisons  beau- 
coup plus  fortes  qu'à  l'ordinaire. 

1.  Il  n'avait  fait  que  deux  apparitions  à  Paris  :  du  14  au 
17  décembi-e  [Gazette,  1657,  p.  1312,  et  1658,  p.  13)  et  à  partir 
du  3  janvier  [Gazette,  1658,  p.  24).  Dès  le  11,  il  est  au  camp 
d'Ypres  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  42,  fol.  90). 

2.  Le  19  janvier  1658,  Mazarin  l'engageait  à  attendre  encore 
pour  user  de  l'autorisation  qui  lui  avait  été  donnée  de  venir  à 
Paris  [Lettres  de  Mazarin,  VIII,  273). 


QUATRIÈME  PARTIE 

^Dans  le  comencement  de  mars,  le  gouverneur  de 
Hesdin^  estant  mort,  on  pourveut  à  la  Cour  M.  de 
Moret  du  gouvernement,  croiant  qu'il  n'i  auroit  pas 
plus  de  précautions  à  prendre  là  dessus  qu'aux  autres 
qui  vaquent  ordinairement,  n'i  ayant  dans  la  place 
qu'un  liutenant  de  Roy  qui  n'estoit  pas  cognu,  et  le 
major  se  trouvant  à  Paris,  qui  vint  aussi  tost  trouver 
M.  de  iMoret  pour  recevoir  ses  ordres;  et  ainsi  il  s'en 
alla  sans  auquun  soubsson  dans  la  place,  où  M.  de 
Moret,  voulant  aller  fort  peu  de  jours  après,  on  lui 
refusa  la  porte  ;  et  on  apprit  qu'il  y  avoit  longtenps  que 
ce  major  s'estoit  rendu  maistre  des  esprits  d'une  par- 
lie  des  officiers,  et,  voiant  que  le  gouverneur  esloit 
malfain,  avoit  pensé  de  longue  main  à  se  rendre  maistre 
de  la  place.  Il  trouva  aussi  M.  le  mareschal  d'Oquin- 
cour,  qui  esloit  depuis  fort  longtemps  malcontent  en 
Picardie  ;  et,  come  il  esloit  homme  qui  prenoit  des  réso- 
lutions fort  légèrement,  il  s'en  alla  à  Hesdin,  sachant 
les  intentions  de  Fargues,  qui  esloit  major  de  la  place, 
et  qui  conduisoit  toute  l'affaire,  où  il  demeura  quelque 
temps  sans  y  avoir  auquun  pouvoir,  et  de  là  alla  trou- 
ver M.  le  Prince  en  Flandre^,  et  ceux  de  Hesdin,  ne 

1.  En  marge  est  écrit  1658. 

2.  Antoine  de  Blondel  de  Joigny,  marquis  de  Bellebrune  :  il 
mourut  à  Paris  le  16  lévrier  [Mémoires  de  Montglat,  p.  328). 
Son  successeur  Antoine  du  Bec-Crespin,  comte  de  Moret,  fut 
nommé  le  même  jour  (cf.  Pinard,  IV,  216). 

3.  Il  joignit  les  Espagnols  entre  Adinkerke  et  Fumes,  où  ils 


[1658]  MÉMOIRES  DU  MARÉCHAX  DE  TURENNE.  105 

trouvants  plus  de  seurté  de  se  racomoder  avec  M.  le 
Cardinal,  après  ce  qu'ils  avoint  fait,  traitèrent  avec 
M.  le  Prince  et  avec  les  Espagnols,  qui  leur  envoiérent 
des  troupes,  lesquelles  ils  ne  receurent  point  dans  la 
ville,  mais  les  mirent  quelque  temps  dans  un  camp 
fort  proche,  et  insensiblement,  après  beaucoup  d'allées 
et  de  venues  pour  négotier  à  Bruxelles,  ils  les  mirent 
dans  leurs  fauxbourgs;  ils  traitèrent  durant  tout  ce 
temps  là  à  la  Cour,  mais  on  vit  bien  que  c'estoit  pour 
gagner  temps,  et,  en  donnant  espérance  de  s'accomo- 
der,  diminuer  ou  affoiblir  l'envie  de  les  aller  attaquer 
si  promtement. 

L'armée  du  Roy  n'estant  point  encores  en  estât  de 
sortir  en  campaigne,  M.  le  Cardinal  voioit  bien  que 
cette  négotiation  ne  pouvoit  nuire  à  rien.  Ainsi  le 
temps  vint  que  les  troupes  sortirent  de  leurs  quartiers, 
et  le  Roy  s'en  vint  à  Amiens  avec  la  Reine.  On  eust 
par  un  commis  de  M.  Le  Tellier,  nommé  Carlier*,  qui 
avoit  fait  divers  voiages  à  Hesdin,  des  nouvelles  qui 
donnèrent  moins  d'espérance  que  jamais  que  ceux  de 
Hesdin  s'accomodassent  avec  le  Roy.  Cette  nouveauté 
commençoit  à  réveillier  beaucoup  de  gens  en  France, 
où  naturellement  il  s'i  trouve  lousjours  beaucoup  de 
mécontents;  et  aussi  la  longue  guerre  et  la  nécessité 
des  provinces,  parla  continuation  des  grandes  charges 
et  tailHes,  donnoit  grand  sujet  au  peuple  de  souhaiter 
un  changement,  et  ils  le  souhaitoint  si  ardemment  qu'ils 
ne  regardoint  pas  s'il  leur  seroit  avantageux  ou  dom- 
mageable. 

étaient  arrivés  le  10  juin;  le  11,  il  assista  à  un  conseil  de  guerre 
[Mémoires  du  duc  d'York,  p.  603). 

1.  SurCarlier,  cf.  Louis  André,  Michel  Le  Tellier,  p. 645,  note  i. 


i06  MÉMOIRES  [1658] 

Il  y  avoit  eu  auparavant  des  assemblées  de  noblesses 
de  diverses  provinces,  qui  conninençoint  à  avoir 
quelques  gcntilshonfitmes  pour  chefs,  et  cela  avoit 
commencé  par  la  Normandie  ;  et  quoique  Madame  de 
Longueville  fut  dans  une  dévotion  si  grande,  que  cela 
lui  empeschoit  de  se  mesler  d'auquune  cabale,  néa- 
moins  son  esprit  a  tant  d'ascendant  sur  les  personnes 
(lui  sont  dans  les  provinces,  qu'elle  les  fait  pencher  du 
costé  où  elle  avouoit  bien  que  son  inclination  la  por- 
loit,  qui  estoit  pour  les  affaires  de  M.  son  frère;  et 
aussi  la  retraite*  donne  quelquefois,  aussi  bien  que  les 
autres  lieux,  des  semences  aus  plus  grandes  affaires. 

Les^  choses  estoint  ainsi  disposées  cjuand  la  Cour 
vint  à  Amiens,  où  le  Roy  demeura  quelques  jours ^,  et 
on  y  assembla  une  partie  de  l'armée.  En  ce  temps  là 
se  fit  cette  entreprise  sur  Ostende,  où  M.  le  mareschal 
d'Omont,  qui  avoit  esté  durant  l'hiver  quelque  temps 
dans  Mardic,  s'engagea  sur  la  parolle  de  quelques 
petites  gens,  qui,  trompés  par  ceux  d'Ostende  le  plus 
grossièrement  de  monde,  et  ayant  joué  devant  eux  une 
farce  dans  la  ville,  faisant  semblants  d'arrester  leur 
gouverneur*,  criants  «  Vive  le  Roy  »  dans  les  rues  et 
disant  milles  outrages  des  Espagnols.  Ces  gens  s'en 
retournèrent  le  trouver,  comme  il  estoit  à  la  rade  avec 
douze  ou  quinze  cents  hommes;  et  l'ayant  assuré  qu'il 
estoit  maistre  de  la  ville   s'il  vouloit  y  venir,   sans 

1.  (d'un  chaquun)? 

2.  [^affaires]. 

3.  La  Cour,  partie  de  Paris  le  25  avril  [Gazette,  1658, 
p.  368),  arriva  à  Amiens  le  27  [ibid.,  p.  392);  elle  en  repartit 
le  14  mai  [ibid.,  p.  439). 

4.  (et). 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  107 

prendre  aucun  ostage,  il  entra  dans  le  port  avec  une 
partie  de  ses  gens.  Cependant,  les  Espagnols,  qui 
estoint*  cachés  dans  des  caves,  sortirent,  et,  fer- 
mants le  havre  où  ils  trouvoint  qu'il  y  entroit  trop  de 
gens,  en  prirent  cinq  ou  six-  cents  avec  M.  le  mares- 
chal  d'Omont^,  et  le  reste,  qui  n'estoit  pas  entré,  se 
retira  dans  les  navires'*. 

Cette  entreprise  d'Ostende  manquée  avec  perte,  et 
l'affaire  de  Hesdin,  qui  t'aisoit  concevoir  de  grandes 
espérances  de  M.  le  Prince,  fit  commencer  la  campaigne 
avec  de  fort  meschantes  apparences  de  succès;  et  la 
Cour  mesmes,  qui  se  trouvoit  en  ce  temps  là  à  l'ar- 
mée^, descrioit,  au  moins  pour  la  plus  part,  les 
affaires  autant  ou  plus  que  les  autres.  M.  le  Cardinal 
cognoissoit  très  bien  cela,  et  mesmes  la  plus  part  des 
officiers  de  l'armée  n'estoint  pas  encores  venus.  En  cet 

1.  [en/er/wes]. 

2.  Turenne  avait  d'abord  écrit  sept  ou  huict. 

3.  Il  ne  fut  écliangé  qu'au  mois  de  janvier  suivant  (cf.  D""  E.-T. 
Hamy,  Correspondance  du  cardinal  Mazarin  avec  le  maréchal 
d'Aumont,  Monaco,  1904,  in-4°,  p.  112). 

4.  Ici  le  manuscrit  présente  le  texte  suivant,  qui  a  été 
biffé  :  Un  peu  auparavant  cette  entreprise,  M.  le  Cardinal, 
parlant  devant  le  Roy  à  M.  de  Turenne  du  siège  de  Dun~ 
querque,  et  disant  que,  M.  le  maresclial  d'Omont  se  trouvant 
à  Mardic,  qu'il  serait  assés  raisonnable  qu'il  eût  un  quartier, 
dès  que  M.  de  Turenne  eust  dit  fort  doucement  qu'il  ne  croioit 
que  le  Roy  ni  lui  voulussent  lui  donner  un  autre  poste ,  et 
que  il  ne  commandast  pas  en  Flandre,  M.  le  Cardinal  dit 
avec  toute  la  courtoisie  possible  que  l'on  avoit  seulement  parlé 
de  cela  en  passant,  de  sorte  que  la  chose  demeura  entièrement 
estoufée.  —  Sur  l'affaire  d'Ostende,  qui  eut  lieu  le  14  mai, 
voy.  Bourelly,  Cromwell  et  Mazarin,  p.  122  et  suiv. 

5.  [donnoit~\. 


108  MÉMOIRES  [1658] 

estât  là  le  Roy  s'approcha  de  Hesdin^  avec  dix  ou  douze 
mille  hommes;  et  ceux  de  dedans,  ayants  quelques 
troupes  espa^^nolles  campées  dans  les  dehors,  sortirent 
pour  escarmoucher,  et  on  tira  le  canon  sur  le  Roy 
mesmes  qui  s'estoit  avancé  :  de  manière  que,  par  cette 
déclaration  si  ouverte,  on  ne  songea  plus,  à  traiter 
avec  Hesdin,  mais  à  s'y  gouverner  comme  contre  une 
place  ennemie. 

Durant  l'hiver,  M.  le  Cardinal  a  voit  traité  avec  l'am- 
bassadeur d'Angleterre^,  qui  pressoit  extrêmement 
que  l'on  s'engageast  devant  Dunquerque,  et  on  avoit 
signé  les  articles  par  lesquels  Dunquerque  devoit 
estre  mis  entre  les  mains  des  Anglois,  qu'ils  fourni- 
roint  six  mille  homes  de  pied  pour  mettre  à  terre,  et 
tiendroint  la  mer  avec  leur  armée  navalle.  Le  traité 
n'estoit  que  pour  un  an,  dans  lequel  ils  devoint  con- 
tinuer le  mesme  secours  par  terre,  aider  aussi  par 
mer  au  siège  de  Graveline,  qui  devoit  demeurer  au 
Roy,  et  ne  prétendre  point  d'autre  place  que  celle  de 
Dunquerque;  et,  quoi  que  l'affaire  de  Hesdin  arrivast 
après  la  conclusion  du  traité,  la  chose  demeuroit  tous- 
jours  aus  mesmes  termes  ;  mais  les  Anglois,  quoi 
qu'ils  souhaitassent  fort  que  le  siège  de  Dunquerque 
se  ftt,  se  fussent  néanmoins  laissé  aller  à  la  nécessité 
que  l'affaire  de  Hesdin  eust  apportée  pour  ne  le  point 
faire.  On  avoit  déjà  fait  des  magasins  à  Mardic;  cela 
et  la  place  de  Hesdin,  qui  se  trouva  bien  munie  de 

1.  C'est  le  19  mai  que  Louis  XIV  «  fut  coucher  dans  un  châ- 
teau proche  de  Hesdin  »  ;  cette  indication  que  donne  Montglat 
(p.  330)  paraît  avoir  été  empruntée  à  la  Gazette  (p.  463). 

2.  Sur  le  traité  franco-anglais  du  28  mars  1658,  voy.  Bou- 
relly,  Cromifell  et  Mazarin,  p.  83  et  suiv. 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  109 

toutes  choses,  les  ennemis  ne  doutant  point  que  l'on 
nel'assiégeast,  obligèrent  M.  le  Cardinal  à  souhaiter  que 
l'on  poursuivit  le  dessein  de  marcher  en  Flandre. 
M.  de  Turenne  fut  de  son  sentiment  ;  et,  sans  savoir  si 
on  pouvoit  assiéger  Dunquerque,  ou  si  on  s'arreste- 
roit  à  Bergues,  qui  en  est  à  une  heure,  on  fut  d'advis 
d'i  marcher  et  faire  voir  naïvement  aus  Anglois  que 
l'on  alloit  de  tout  son  pouvoir  pour  l'exécution  du 
traité.  Ainsi  le  Roy,  qui  estoit  campé  à  une  petite 
heure  de  Hesdin,  s'en  alla  rejoindre  la  Reine  à  Mon- 
trueil^  pour  s'en  aller  ensemble  à  Calais  avec  deux  ou 
trois  mille,  que  M.  de  Castelnau  comandoit  ;  et 
M.  de  Turenne,  avec  sept  ou  huict  mille  hommes,  prit 
le  chemin  de  Saint-Venant  pour  y  passer  la  Lis,  et 
ensuite  marcher  vers  Bergues  et  Dunquerque. 

En  arrivant  auprès  de  Bétune^  il  apprit  de  M.  le 
marquis  de  Créqui,  qui  en  est  gouverneur^,  qu'il  y 
a  voit  deux  ou  trois  régiments  de^  l'ennemi  dans  Cas- 
sel,  qui  est  à  cinq  heures  de  Saint-Venant  sur  le  che- 
min de  Bergues.  Il  lui  donna  sept  ou  huict  cents  che- 
vaux avec  quelques  mousquetaires  commandés,  avec 
lesquels  s'avançant  il  prit  dans  ledit  Cassel  deux  régi- 
ments d'infanterie  irlandois,  qui  faisoint  deux  ou  trois 
cents  homes,  sans  auquune  résistance.  M.  de  Turenne 
y  arriva  peu  de  temps  après ^  avec  l'avantgarde,  et,  à 
cause  des  mauvais  chemins,  il  y  séjourna  un  jour  pour 

1.  Le  20  mai  [Gazette,  1658,  p.  463). 

2.  A  Chocques,  le  19  mai  [Gazette,  1658,  p.  491). 

3.  Il  avait  été  nommé  à  cet  emploi  par  commission  du 
4  mars  1655  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  4190,  fol.  97). 

4.  Ce  mot  et  les  deux  suivants  en  interligne. 

5.  Le  21  [Gazette,  1658,  p.  491  et  509). 


no  IVIÉMOIRES  [1658] 

attendre  son  bagage;  et,  s'il  eust  creu  tous  ceux  du 
pais,  il  n'en  auroit  point  mené,  ni  canon,  à  cause  de 
la  difficulté  qui  disoint  qu'il  trouveroit  pour  les  che- 
mins, lesquels  avoint  esté  rendus  plus  mauvais  qu'à 
l'ordinaire,  à  cause  du  grand  hiver  qui  avoit  duré  si 
longtemps,  et  on  n'estoit  guéres  avancé  dans  la  saison, 
car  c'estoit  au  moy  de  may.  M.  de  Turenne,  voiant  bien 
que  la  diligence  estoit  fort  nécessaire,  aprenant  par 
les  prisonniers  que  l'armée  ennemie*  n'estoit  pas 
ensemble,  fit  suivre  toute  la  nuict  le  bagage,  et,  fai- 
sant accomoderles  chemins  devant  lui,  marcha  droit  à 
Bergues,  et  en  arrivant  il  s'avança  sur  la  Golme,  lais- 
sant Bergues  à  main  gauche,  et  s'avança  par  des 
pais  fort  inondés-  auprès  d'une  petite  redoute^  que  les 
ennemis  gardoint  avec  trente  homes  et  un  capitaine. 
On  fit  un  passage  sur  la  rivière,  et,  ayant  trouvé 
quelques  piliers  sur  lesquels  on  mit  des  planches,  on 
y  mena  quelques  chevaux  par  la  bride  :  ce  que  voiant 
ceux  de  la  redoute,  et  qu'il  s'i  avançoit  cinquante  ou 
soixante  mousquetaires,  ils  se  rendirent*.  C'estoit  le 
seul  passage  par  lequel  on  peust  passer  à  cause  du 
pais  inondé  qui  est  entre  Furnes  et  Bergues;  on 
ne  voioit  de  là  à  Dunquerque  rien  que  de  l'eau,  et 
M.  de  Turenne  s'en  retourna  avec^  peine,  à  cause  des 

1.  En  interligne. 

2.  Sur  ce  «  déluge  factice  »  provoqué  par  les  Espagnols, 
voy.  Bourelly,  p.  139  et  suiv. 

3.  La  redoute  de  Beentis-Meulen,  dont  «  l'emplacement... 
paraît  voisin  du  point  où  le  canal  de  Bergues  à  Furnes  coupe 
le  chemin  menant  de  ïeteghem  à  la  Maison-Blanche  »  (Bou- 
relly, p.  141,  note  1). 

4.  Le  23  [Gazette,  1658,  p.  509). 

5.  Ce  mot  et  les  cinq  suivants  en  interligne. 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNÉ,  111 

eaux,  à  son  quartier,  qui  estoit  à  une  heure  de  là*, 
ayant  laissé  M.  de  Bellefond,  liutenant  général,  avec 
quek(ue  infanterie,  afin  de  recognostre  les  chemins  de 
là  à  Dunquerque.  Il  n'y  avoit  auquun  homme  dans  le 
pais  qui  dît  qu'il  y  eust  un  chemin  ;  et  M.  de  Turenne, 
ayant  envoie  ce  soir  là  M.  de  Varenne  le  long  de  la 
Golme,  laissa  Bergues  à  droit  pour  voir  s'il  y  avoit 
moyen  de  communiquer  par  là  avec  Mardic,  où  estoit 
M.  de  Castelnau.  Il  lui  raporta  qu'à  cause  des  eaux 
on  ne  pouvoit  pas  passer  :  de  sorte  que  toute  la  nuict 
se  passa  sans  qu'il  creût  qu'il  y  eust  auquune  apparence 
de  pouvoir  aller  vers  Dunquerque,  néamoins  en  inten- 
tion d'emploier  tout  le  jour  à  le  cercher.  Le  matin, 
M.  de  Bellefont  lui  manda  que  les  ennemis  avoint 
quitté  une  autre  redoute  près  de  Bergues,  et  qu'il  y 
avoit  une  digue  par  laquelle  il  croioit  que  l'on  pouvoit 
aller  vers  les  forts  que  les  ennemis  avoint  entre 
Bergue  et  Dunquerque.  Les  ennemis,  depuis  la  prise 
de  Mardic,  avoint  travaillié  à  deux  grands  forts  sur  la 
digue  de  Bergues  à  Dunquerque,  et  ils  estoint  à  une 
telle  distance,  qu'il  est  certain  qu'estants  en  estât  de 
deffense  on  ne  peut  point  assiéger  Bergues  ni  Dun- 
querque sans  les  prendre,  n'estant  chaquun  qu'à  une 
portée  de  canon  l'un  de  l'autre,  et  à  la  mesme  dis- 
tance chaquun  de  Dunquerque  et  de  Bergues.  On  n'avoit 
point  eu  d'information  juste  de  leur  estât,  de  manière 
que  cela  avoit  tousjours  paru  le  plus  grand  obstacle 
pour  le  siège  de  Dunquerque.  Mais,  comme  j'ai  dit,  la 
résolution  estoit  prise  de  faire  toutes  choses  pour- 
respondre  avec  netteté  au  traité  des  Anglois. 

1.  A  Socx  (Bourelly,  p.  139  et  141). 

2.  (contenter). 


H2  MÉMOIRES  [1658] 

M.  de  Turenne  se  trouva  de  grand  matin  avec  toute 
l'armée  à  cette  redoute  qui  avoit  esté  prise  le  soir 
auparavant;  et,  faisant  accomoder  le  pont  sur  la 
Golme,  on  s'avança  vers  ces  forts.  Les  prisonniers  de 
la  redoute  avoint  dit  que  l'un  estoit  en  estât  de  def- 
fense,  et  l'autre^  en  nul  estât.  Après  avoir  fait  combler 
beaucoup  de  fossés,  les  ennemis,  voiants  que  l'armée 
s'avançoit  entre  Bergueet  Dunquerque,  commencèrent 
à  abandonner  les  forts  et  la  digue,  à  la  faveur  de 
laquelle  ils  deffendoint  le  grand  canal  qui  va  de 
Bergue  à  Dunquerque.  M.  de  Gastelnau,  avec  ces  trois 
mille  hommes  que  j'ai  dit,  qui  estoint  partis  avec  le 
Roy,  et  trois  mille  Anglois,  estant  dès  le  jour  aupa- 
ravant, suivant  ce  qu'il  avoit  esté  convenu,  estant  à 
une  portée  de  canon  d'eux,  lesquels  avoint  deux 
bataillions  sortis  de  Dunquerque,  et  environ  six  ou 
sept  cent  chevaux,  avec  lesquels  ils  deffendoint  ce 
canal  et  les  forts,  lequel  est  si  grand,  et  il  y  avoit  si 
peu  de  préparatifs  pour  le  passer,  qu'il  est  sans  doute 
que  la  chose  eust  esté  sans  effect. 

L'ambassadeur  d'Angleterre  y  estant  fort  chagrin  de 
ce  qu'il  voioit  si  peu  d'apparence  à  l'entreprise,  l'ar- 
mée aprochant,  corne  j'ai  dit,  quoi  qu'avec  beaucoup 
de  difficulté,  entre  Bergues  et  Dunquerque,  les  enne- 
mis estant  pris  par  derrière,  et  leurs  forts  n'estants 
point  en  deffence,  l'un  des  deux  à  la  vérité  un  peu 
plus  que  l'autre,  se  retirèrent  à  Bergues  et  à  Dun- 
querque, mais  le  grand  corps  des  troupes  dans  la  der- 
nière. M.  de  Turenne,  ayant  marché  avec  peu  de  gens 
sur  cette  digue,  envoia  promtement  un  de  ses  gens  à 

1.  fpoin..). 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  H3 

nage,  pour  avertir  M.  de  Gaslelnau  comme  il  avoit 
passé.  Il  s'en  vint  le  trouver  tout  aussi  tost,  et  comme 
il  falloit  à  l'instant  se  résoudre  au  siège  de  Bergues  ou 
de  Dunquerque,  le  premier  estant  fort  aisé,  et  l'autre 
très  difficile,  M.  de  Turenne  creut  que  si  on  pcrdoit  ce 
temps,  que  l'on  pouvoit  ne  jamais  y  revenir,  l'ennemi 
s'estant  amusé  à  l'affaire  de  Hesdin  et  à  celle  d'Os- 
tende,  croiant  que  c'estoit  cette  entreprise^  icy  qui 
avoit  emmené  le  Roy  sur  la  frontière,  et  une  partie  de 
ce  qui  estoit  en  estât  de  leurs  troupes  ayant  marché  à 
Hesdin,  de  façon  que  cette  conjoncture  d'affaires  sem- 
blant propre,  quoi  qu'avec  de  très  grandes  difficultés 
à  surmonter,  il  se  résolut  d'aller  à  Dunquerque.  On  ne 
peut  pas  y  marcher-  ce  jour  là,  à  cause  des  eaux  et  des 
canaux  ;  mais  on  ne  perdit  pas  de  temps,  et,  ayant  tra- 
vaillié  ans  ponts,  sur  la  Golme,  sur  le  canal  de  Hons- 
cot  à  Dunquerque,  et  sur  celui  de  Furnes  à  Dunquerque, 
on  se  trouva  le  lendemain-'  à  deux  heures  après  midi 
auprès  des  dunes. 

Tout  ce  qu'il  y  avoit  de  troupes  de  l'ennemi,  qui  estoit 
dans  le  voisinage,  s'i  jetta  de  façon  qu'il  se  trouva 
dans  la  place  environ^  deux  mille  deux  cents  homes 
de  pied  et  sept  à  huict  cents  chevaux.  M.  le  marquis 
de  Leide  y  estoit  aussi  entré  le  jour  auparavant  que 
l'armée  y  arrivast.  M.  le  Prince  et  Don  Juan  estoint 
encores  à  Bruxelles,  ayants  creu  l'entreprise  de  ce 
siège  là  impossible  dans  la  saison,  et  n'ayant  pour 
soi  ni  Bergues  ni  Furnes  ni  Gravelines;  la  première 

1.  [là]. 

2.  [cette  nuict]. 

3.  25  mai  {Gazette,  1658,  p.  494  et  508). 

4.  [dix  huit  cents]. 

II  8 


114  MÉMOIRES  [1658] 

de  ces  places  là  n'estoit  distante  que  d'une  heure, 
l'autre  de  trois  et  la  dernière  de  quatres;  et  la  saison 
empeschoit  qu'il  n'i  eust  auquune  herbe  pour  faire 
paistre  les  chevaux.  On  comença  dès  ce  soir  là  à 
prendre  les  quartiers;  et  il  est  certain  que,  durant  les 
cinq  où  six  premiers  jours,  si  quelque  officier  général 
des  ennemis,  avec  un  peu  de  troupes,  se  fût  mis  à 
Furnes  ou  à  Bergues,  que  difficillement  on  eût  peu  faire 
les  communications  avant  qu'il  y  fust  entré  beaucoup 
de  troupes  dans  la  ville;  mais  l'ennemi  ayant  creu,  au 
commencement,  que  on  assiégeroit^  Bergues,  et  ayant 
ensuite,  après  le  siège  de  Dunquerque,  ayant  seule- 
ment envoie  deux  ou  trois  régiments  sous  de  méchants 
officiers  qui,  ayant  ordre  d'entrer  dans  la  ville,  demeu- 
rèrent à  Bergues,  mandants  l'impossibilité  d'exécu- 
ter ce  que  l'on  leur  commandoit,  se  résolut  d'assem- 
bler promtement  toute  l'armée  pour  venir  au  secours. 
Les  premiers  jours,  demeurants  ainsi  libres  du 
dehors,  donnèrent  de  très  grandes  difficultés  par 
l'assiète  du  camp,  à  cause  des  communications  par  le 
manque  de  bois  pour  les  soldats,  par  celui  du  fourage 
pour  la  cavallerie;  et,  comme  on  n'avoit  que  la  mer, 
il  est  impossible  d'en  tirer  les  assistances  nécessaires, 
et  à  cause  de  la  difficulté  des  débarquements  ;  et  aussi 
les  Anglois,  hors  ce  qui  estoit  nécessaire  pour  les  vais- 
seaux et  quelques  canons  qu'ils  ont  fourni,  ont 
apporté,  —  à  l'exception  de  leur  infanterie,  dont  il  y 
a  eu  environ  cinq  mille  hommes  qui  ont  très  bien 
servi,  —  fort  peu  de  comodités  au  siège.  Le  Roy  qui 
estoit  à  Calais,  dès  qu'il  sceut  que  l'on  estoit  devant 

1.  Turenne  avait  d'abord  écrit  assiégeait ,  ce  qui,  imparfai- 
tement corrigé,  est  devenu,  assiégeoiroit. 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  115 

Dunquerque,  pressa  M.  le  Cardinal,  qui  y  donna  les 
mains  :  de  manières  qu'ils  vindrent  dans  le  vieux  fort 
de  Mardic  trois  jours  après  que  l'on  fut  arrivé  devant 
Dunquerque.  Or,  j'avois  commencé  à  dire  que  l'armée 
prit  ses  quartiers  :  M.  de  Turenne  se  logea  dans  les 
dunes  auprès  de  l'estrang,  et  retint  une  bonne  partie 
des  troupes  avec  lui  depuis  la  mer  jusques  au  canal 
de  Furnes,  où  il  logea  un  régiment  d'infanterie,  et  en 
suite  mit  quelques  régiments  lorrains  et  un  régiment 
d'infanterie  dans  ce  grand  fort  entre  Bergue  et  Dun- 
querque avec  peu  de  cavallerie,  ayant  mis  le  corps  des 
troupes  du  costé  de  la  mer,  vers  où  les  ennemis  pou- 
voint  venir  avec  un  corps  considérable. 

M.  de  Castelnau  demeura  au  delà  du  canal  de 
Bergues  avec  les  troupes  qu'il  avoit  menées  avec  lui 
et  les  Anglois.  Il  y  eut  des  difficultés  extrêmes  de  faire 
les  ponts  de  communication.  L'ennemi  se  montroit 
quelquefois  avec  sept  ou  huict  escadrons  dehors  ;  mais, 
comme  il  n'i  avoit  point  de  trenchée  ouverte,  on 
n'estoit  pas  assés  près  de  lui  pour  pouvoir  rien  entre- 
prendre. 

Ces  premiers  jours  ayant  été  très  difficilles,  il  com- 
mença à  y  venir  quelques  barques  avec  des  vivres; 
et,  en  suite  de  cela,  il  y  vint  de  l'avoine  pour  la  caval- 
lerie qui  estoit  du  costé  des  dunes.  Il  y  vint  aussi  des 
outils  et  quelques  palisssades,  avec  quoi  on  travaillia 
à  la  circonvallation,  qui  ne  valust  jamais  rien,  et  prin- 
cipalement du  costé  des  dunes.  On  fit  aussi  une  esta- 
cade  de  gros  piliers  tenus  par  des  chaisnes,  que  les 
matelots  anglois  venoint  accomoder,  lesquels  ne  pou- 
voint  jamais  résister  aux  grandes  marées,  quand  il  y 
avoit  beaucoup  de  vent  ;  mais  toutes  les  nuicts  toute 


116  MÉMOIRES  [1658] 

la  cavallerie  estoit  de  garde  sur  le  bord  de  la  mer,  et 
on  mettoit  les  quaissons  quand  la  mer  s'en  alloit,  que 
l'on  ostoit  avec  les  chevaux  quand  elle  revenoit;  de 
sorte  qu'il  n'i  demeuroit  jamais  d'espace  vuide.  L'ar- 
mée estant  fort  foible  au  commencement,  se  grossis- 
soit  peu  à  peu  par  beaucoup  de  troupes  qui  vindrent 
de  France,  ayant  esté  trouvé  à  propos  de  se  haster 
plus  tost  avec  peu  de  troupes  qu'en  les  attendant  don- 
ner du  temps  aus  ennemis,  ce  qui  assurément  eust 
rompu  tout  le  dessein,  leur  estant  aisé  de  pourvoir  à 
une  place  comme  Dunquerque,  voiant  bien  que  ce  n'es- 
toit  que  par  là  seulement  que  l'on  maintenoit  l'alliance 
des  Anglois.  Mais,  comme  j'ai  dit,  les  affaires  de  Hes- 
din  et  d'Ostende  leur  avoint  come  fermé  les  yeux. 
Le  Roy  fut  quelques  jours  à  Mardic\  où  M.  le  Cardi- 
nal faisoit  pourvoir  à  toutes  choses,  comme  munitions 
de  guerre  et  avoines  pour  la  cavallerie,  et  à  faire  appor- 
ter par  mer  des  fascines  et  des  plateformes;  et,  come 
on  commença  à  parler,  avant  que  la  trenchée  fût 
ouverte,  que  les  ennemis  s'assembloint  pour  s'apro- 
cher  avec  l'armée,  il  conseillia  très  prudemment  au 
Roy  de  s'en  retourner  à  Calais,  n'i  ayant  auquun  lieu 
où  il  peut  demeurer  seurement,  et  ce  siège  là  estant, 
par  la  situation  du  pais,  d'une  autre  condition  que  les 
autres,  où  la  retraite  estoit  come  impossible,  y  arri- 
vant du  malheur  à  un  quartier  de  l'armée. 

Ainsi  le  Roy  s'en  retourna  à  Calais^  où  estoit  la 
Reine  et  Monsieur.  Trois  ou  quatres  jours  après  leur 
département^,  on  ouvrit  la   trenchée   du  costé  des 

1.  Il  y  arriva  le  26  mai  {Gazette,  1658,  p.  510). 

2.  Le  3  juin  (Bourelly,  p.  154). 

3.  A  vrai  dire  dans  la  nuit  du  4  au  5  juin  (Bourelly,  p.  166). 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  H7 

dunes,  desquelles  on  se  servoit  comme  de  places 
d'armes,  et  la  première  nuict  les  ennemis  furent 
dehors  avec  toute  leur  cavallerie,  et  on  eust  beaucoup 
d'alarmes  en  mettant  les  gens  au  travail,  et  les  Anglois, 
qui  n'estoint  pas  beaucoup  accoutumés  aus  sièges, 
quittoint  le  travail,  et  couroint  aussi  tostà  leurs  armes. 
Comme  les  premières  nuicts  ne  sont  guères  dange- 
reuses, on  ne  perdit  presque  personne  et  on  vit  le 
matin'  toute  la  cavallerie  des  ennemis  dehors,  et  la 
face  de  la  ville  estant  grande  de  ce  costé,  les  ennemis 
avoint  bien  vingt  pièces  de  canon  qui  voioint  les  tren- 
chèes  :  de  sorte  que,  jusques  à  onze  heures  ou  midi, 
la  cavallerie  de  l'ennemi  s'avançant  assès  à  la  faveur 
du  canon,  cela  paroissoit  come  des  troupes  en  cam- 
paignie  les  unes  devant  les  autres;  mais,  dès  qu'ils 
vouloint  aprocher  des  trenchèes,  la  cavallerie  de  l'ar- 
mée les  repoussoit  avec  tant  de  vigueur,  qu'en  diverses 
sorties  qu'ils  ont  fait  ils  n'ont  pas  eu  le  moindre  avan- 
tage; et  quoi  que  la  cavallerie  perdit  beaucoup  par  le 
canon,  et  mesmes  par  la  mousqueterie,  en  aprochant 
descontrescarpes,onlesatousjourspoussésjusquessur 
le  bord. 

Les  Suisses  relevèrent  les  gardes,  et  le  quatriesme 
jour  que  Picardie  estoit  en  garde,  et  que  le  régi- 
ment du  Plessis  avoit  la  teste  de  la  trenchèe,  il 
laisoit  un  si  grand  vent  que  l'on  ne  pouvoit  pas  voir, 
à  cause  du  sable.  Les  ennemis  sortirent^  et  rasèrent 
un  peu  du  bout  de  la  trenchèe,  ayant  bien  blessé  ou 
tué  cent  hommes  des  nostres.  Les  Anglois  avoint  une 

1.  Le  5  juin  {Gazette,  1658,  p.  530). 

2.  Cette  sortie  eut  lieu  le  8  juin,  vers  trois  heures  de  l'après- 
midi,  et  fut  repoussée  par  Créqui  [Gazette,  1658,  p.  542-543). 


118  MÉMOIRES  [1658] 

attaque  à  la  main  gauche;  et,  la  cinq  ou  sixième 
nuict,  on  fut  sur  le  bord  des  premières  palissades 
que  les  Anglois  attaquèrent  souvent  fort  vigoureuse- 
ment; mais,  comme  ils  alloint  hardiment  sur  les  palis- 
sades, ils  ne  savoint  pas  s'i  loger,  et  revenoint  tous- 
jours  dans  les  Irenchèes  avec  beaucoup  de  perte.  On 
l'a  aussi  essaie  trois  ou  quatres  fois  du  costé  des  Fran- 
çois sans  y  réussir.  Vers  le  six  ou  septiesme  jour  de 
la  trenchée  ouverte,  xM.  de  Turenne  eust  avis  que  les 
ennemis  s'assembloint,  et  que  M.  le  Prince  et  Don 
Juan  arrivoint  à  Furne  avec  l'armée^ 

On  ne  pouvoit  rien  faire  de  bon  du  costè  des  dunes 
pour  la  circonvallation ;  et,  quoi  que  l'on  en  prît 
quelques  unes  avancées,  on  en  voioit  tousjours 
d'autres  qui  incommodoint,  et  l'incertitude  si  un 
ennemi  viendra,  et  encore  par  quel  costé,  fait  tous- 
jours  paroistre  les  choses  moins  dangereuses  que 
quand  on  se  voit  en  présence.  Les  ennemis,  dedans  la 
ville,  avoint  fait  diverses  sorties  avec  leur  cavallerie, 
mais  elles  furent  tousjours  repoussées  avec  tant  de 
vigueur  par  la  cavallerie  de  l'armée  du  Roy,  que  cela 
les  empeschoit  de  rien  faire  de  conséquence  ;  mais  on 
y  perdoit  tousjours  de  bons  officiers,  et  principalement 
par  leur  canon,  dont  ils  demeurèrent  longtemps  les 
maistres.  ïouts  les  officiers  généraux,  qui  estoint 
M.  de  Ghomberg,  M.  de  Créqui,  M.  de  Varenne, 
M.  d'Umiéres,  M.  de  Bellefond,  M.  de  Gadaigne,  tous 
liutenants  généraux,  se  signaloint  tousjours  où  ils  se 
rencontroint,  et  M.  le  marquis  de  Créqui  fit  très  bien 
à  une  ou  deux  sorties  de  cavallerie,  en  une  desquelles 

1.  Le  10  juin  [Mémoires  du  duc  d'York,  p.  603). 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  119 

M.  le  conte  de  Guiche*,  maistre  de  camp  aus  gardes, 
fut  blessé^  comme  y  esloit  couru  volontaire.  M.  le 
conte  de  Soissons  cust  aussi  un  cheval  tué  et  pensa 
estre  pris  prisonnier^  fort  proche  des  palissades  de  la 
contrescarpe. 

Au  huict  ou  neufviesme  jour  de  la  trenchée  ouverte, 
on  avoit  pris  quelques  palissades  avancées  sur  le  gla- 
cis de  la  contrescarpe  des  ennemis;  et  mesmes  on 
avoit  essaie  quelques  logements  à  la  contrescarpe,  où 
on  n'avoit  peu  se  maintenir;  et  s'estoit  en  un  de  ces 
jours  là  que  les^  gardes,  estants  de  garde,  n'avoint 
peu  se  loger  que  Taprès  disnée  ;  on  vit  un  corps  de 
cavallerie  qui  s'avançoit  le  long  des  dunes  :  on  ne 
savoit  pas  si  c'estoit  toute  l'armée.  M.  de  Turenne 
s'avança  avec  peu  de  gens  le  long  de  la  mer;  dans  ce 
temps  là  ils  poussèrent  la  garde  de  l'autre  costé  des 
dunes,  qui  n'estoit  que  d'un  régiment  de  cavallerie;  et 
M.  le  mareschal  d'Oquincour,  s'estant  avancé  avec  les 
coureurs,  receut  un  coup  de  mousquet  par  quelques 
soldats  avancés  à  un  petit  travail,  dont  il  mourut  le 
soir.  On  ne  sceut  pas  seulement  qu'il  fût  blessé  que 
par  des  trompettes  qui  vindrent^,  et  cette  cavallerie 

1.  Ms.  M.  de  conte  Guic/ie. 

2.  11  reçut  un  coup  de  mousquet  à  la  main  droite  [Gazette, 
1658,  p.  543). 

3.  Cf.  Gazette,  1658,  p.  542-543. 

4.  [iSuisses]. 

5.  Cela  ne  confirme  aucunement  le  récit  qu'on  lit  dans  la 
Gazette  (p.  544)  :  d'Hocquincourt,  blessé,  aurait  été  transporté 
dans  les  lignes  françaises  et  aurait  pu,  avant  de  mourir,  ren- 
seigner Turenne  sur  les  positions  et  les  projets  de  l'ennemi. 
On  relève  d'ailleurs  dans  ce  récit  un  détail  incontestablement 
inexact  :  d'Hocquincourt  aurait  été  blessé  dans  la  nuit  du  13  au 


120  MEMOIRES  [1658] 

se  retira  auprès  de  l'abbaïe  des  Dunes,  qui  est  assés 
proche  de  Furnes,  où  estoit  l'armée  des  ennemis,  envi- 
ron à  deux  heures  du  camp. 

Les^  Suisses  entrèrent  ce  soir  là  aus  trenchées,  et 
on  ne  peut  pas  se  rendre  maistre  de  la  contrescarpe. 
Le  lendemain  on  vit  toute  l'armée  des  ennemis  qui 
marchoit  dans  les  dunes^,  et  cet  avantage  qu'elles  leur 
donnoint  pour  s'aprocher  du  quartier  général  se  fai- 
soit  encores  bien  mieux  voir  quand  l'ennemi  estoit 
proche  :  de  sorte  que  M.  de  Turenne  se  résolut  de 
s'avancer  de  sept  ou  huict  cent  pas  seulement  au 
devant  de  son  quartier  avec  les  troupes  qui  y  estoint, 
laissant  toutes  les  autres  dans  la  circonvallation ,  et 
occupa  une  haute  dune  où  il  craignoit  que  les  ennemis 
ne  vinssent  se  mettre,  fit  promtement  planter  des  pieux 
sur  l'estrang  vis  a  vis  de  ce  lieu  là,  l'autre  estacade 
lui  estant  inutille,  à  cause  qu'il  avançoit  ses  troupes. 
On  fit  aussi  quelque  petit  retranchement  sur  le  haut 
des  dunes  en  présence;  mais  on  peut  bien  juger  que 
tous  ces  travaux  là  ne  pouvoint  estre  guéres  bons, 
estant  faits  en  si  peu  de  temps,   ni  que  des  piliers 

14.  Or,  dès  le  13  Mazarin  connaissait  la  nouvelle;  il  est  vrai 
qu'il  en  attendait  confirmation  [Lettres  de  Mazarin,  V'III,  420). 
C'est  à  la  fin  de  novembre  que  le  corps  de  d'Hocquincourt  fut, 
conformément  au  vœu  du  défunt,  inhumé  à  Liesse  [Gazette, 
1658,  p.  1162).  Mazarin  n'avait  pas  voulu  faire  condamner  la 
mémoire  du  maréchal  rebelle,  en  considération  de  la  conduite 
loj^ale  de  son  fils  [Lettres  de  Mazarin,  VIII,  463). 

1.  [gardes'\. 

2.  Dans  un  conseil  de  guerre  tenu  le  11  juin,  et  auquel 
avaient  assisté  don  Juan  d'Autriche,  Condé,  Caracena,  le  maré- 
chal d'Hocquincourt  et  le  prince  de  Ligne,  il  avait  été  décidé 
que  cette  marche  aurait  lieu  le  13  [Mémoires  du  duc  d'York, 
p.  603). 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  121 

plantés  si  à  la  haste  où  la  marée  revenoit,  ne  pouvoit 
guéres  bien  tenir.  L'ennemi  s'estant  avancé  à  une  demi 
heure  de  ce  lieu,  où  M.  de  Turenne  s'estoit  mis  avec 
l'armée,  fit  alte,  et  on  vit  bien  qu'il  s'alloit  loger.  Don 
Juan  d'Autriche  avoit  la  main  droite  qui  regardoit  la 
mer,  et  M.  le  prince  de  Gondé  avoit  la  main  gauche, 
qui  alloit  sur  le  canal  qui  vient  de  Furne  à  Dun- 
querque.  Il  y  a  de  cet  espace  là  environ  quinze  cent 
pas  de  dunes  qui  sont  accessibles,  mais  inégales,  l'es- 
trang  à  la  main  droite,  et  à  la  main  gauche  une  prai- 
rie de  douxe  ou  quinze  cent  pas  et  plus,  traversée  de 
petits  fossés,  qui  va  jusques  au  canal  de  Furne.  M.  le 
Prince  fit  facillement  la  communication  de  ces  petits 
fossés,  et,  deus  ou  trois  heures  devant  la  nuict,  il  fit 
un  pont  sur  le  canal  avec  beaucoup  de  barques  qui  lui 
vindrentde  Furnes;  etcepont  tenoit  a  son  aisle  gauche. 
M.  de  Turenne,  allant  le  long  de  ce  canal,  les  vit  travail- 
ler au  pont,  et  le  faire  en  une  heure;  il  fit  retirer  toutes 
les  gardes  avancées  qui  estoint  de  ce  costé  là;  et, 
voiant  l'avantage  que  l'ennemi  auroit  de  marcher  ou 
d'un  costé  ou  de  l'autre  du  canal,  vers  Dunquerque, 
et  comme  cela  le  tenoit  séparé,  vid  bien  à  l'instant 
qu'il  n'i  avoit  rien  à  faire  que  de  combattre  les  enne- 
mis; et,  avant  que  d'avoir  repassé  le  canal  pour  venir  à 
son  quartier,  il  envoia  ses  ordres  à  touts  les  quartiers 
pour  se  rendre  deux  heures  devant  le  jour  au  sien.  11 
comanda  aus  Anglois,  qui  estoint  entre  Dunquerque  et 
Mardic,  d'envoier  leur  bagage  sous  le  fort,  et  aus  troupes 
qui  estoint  en  deçà  du  canal  de  Dunquerque  à  Bergues 
de  mettre  le  leur  sous  un  grand  fort  que  les  ennemis 
avoint  commencé  l'hiver  et  que  l'on  gardoit. 

Gomme  il   y  avoit   six  ou  sept  canaux  entre  les 


122  MÉMOIRES  [1658] 

quartiers,  il  estoit  bien  plus  facille  à  ceux  de  Dun- 
(juerque  de  faire  quelque  sortie  sur  eux,  quand  ils 
estoint  affoiblis;  et  ainsi  il  estoit  fort  dangereux  de 
laisser  une  grande  circonvallation  sans  troupes,  ceux 
de  la  ville  pouvants  mettre  le  feu  au  camp  et  rompre 
les  ponts  de  communication;  mais  la  grande  néces- 
sité que  M.  de  Turenne  croioit  qu'il  y  avoit  à  com- 
battre l'obligeoit  à  passer  par  dessus  toutes  les  consi- 
dérations qui  l'eussent  arresté;  il  laissa  donc  dans  tous 
les  quartiers,  aus  endroits  les  plus  seurs,  fort  peu  de 
troupes;  outre  cela  la  trenchée  le  mettoit  en  grande 
peine;  car,  n'estant  pas  assuré  de  combattre,  une 
sortie  de  l'ennemi  et  un  estonnement  de  troupes  qui 
croient  y  demeurer  comme  abandonnées ,  l'armée 
marchant  au  devant  de  l'ennemi,  obligeoit  à  lever  le 
siège;  et  on  estoit,  comme  j'ai  dit,  fort  proche  du 
chemin  couvert  de  la  contrescarpe,  y  ayant  eu  desjà 
quekjues  traverses  du  glacis  prises  ;  et  ainsi  les  sorties 
estoint  fort  à  craindre,  parce  que  l'on  ne  peut  plus 
sortir  des  trenchées  quand  la  teste  est  poussée,  et  la 
confusion  se  met  aisément,  l'ennemi  ayant  toutes  les 
contrescarpes  et  le  feu  de  la  place,  au  lieu  que  les 
trenchées  sont  fort  resserrées;  et  elle  estoit  si  avancée 
que  la  cavallerie  ne  pouvoit  plus*  agir.  On  ne  pouvoit 
pas  remédier  à  cela,  et  continuer  son  dessein  de  com- 
battre, qu'en  faisant  entrer,  comme  on  fit,  une  bonne 
garde  de  trenchée  qui  fut  deux  bataillons  des  gardes 
françoises,  qui  eurent  ordre  d'essaier  à  se  loger  sur  la 
contrescarpe,  comme  les  jours  précédents.  Les  Anglois 
entrèrent  aussi   à   la  main   gauche  avec  une  bonne 

1.  (sortir). 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  123 

garde;  et  il  yeust  huict  escadrons  de  cavallerie  coman- 
dés  pour  y  estre  de^  renfort. 

Les  troupes  marchèrent  toute  la  nuict  selon  l'ordre 
donné,  et  les  dernières  furent  un  peu  devant  le  jour 
au  quartier  de  M.  de  Turenne.  La  nuict  se  passa  de  cette 
façon,  les  ennemis  ayant  seulement  envoie  donner  une 
alarme  ou  deux.  Il  s'i  trouva  de  l'armée  du  Roy,  sans 
conter  ce  qui  demeura  au  camp,  au  bagages  et  à  la 
Irenchée,  huict  à  nœuf  mille  homes  de  pied,  et  cinq  à 
à  six  mille  chevaux,  il  y  avoit  dix  bataillions  françois, 
etsixanglois  et  deux  françois  meslés  dans  l'aisle  droite 
de  la  cavallerie,  et  des  mousquetaires  françois  et  anglois 
dans  l'aisle  gauche,  avec  dix  pièces  de  canon ,  dont 
cinq  alloint  à  l'aisle  droite  entre  les  dunes  et  la  prairie, 
et  les  cincj  autres  le  long  de  l'estrang,  lequel  estoit 
très  large  parce  que  la  mer  estoit  basse.  Il  y  avoit 
cinquante  quatre  escadrons  de  cavallerie  légère  et 
quatres  de  gendarmes. 

La  première  ligne  de  l'aisle  droite  et  de  l'aisle 
gauche  estoit  composée  chaquune  de  quatorze  esca- 
drons, les  secondes  lignes  de  dix;  quatres  escadrons 
de  gendarmes  qui  soutenoint  l'infanterie,  et  six  esca- 
drons de  réserve  qui  marchoint  à  une  assés  grande  dis- 
tance derrière  toute  l'armée.  La  première  ligne  d'in- 
fanterie estoit  de  dix  bataillions,  et  la  seconde  de  six, 
qui  n'avoint^  point  de  commandés  devant  eux  que 
cinquante  mousquetaires  des  gardes  pour  faire  un  peu 
esloigner  de  la  cavallerie  ennemie  qui  estoit  en 
petites  troupes  sur  les  dunes  un  peu  loing  de  leur 
armée. 

1.  (garde). 

2.  'lpersonnc'\. 


124  MÉMOIRES  [1658] 

M.  de  Castelnau  commandoit  Taisle  gauche,  et 
avoit  M.  de  Varenne  qui  menoit  la  première  ligne  de 
cavallerie;  et,  corne  les  Lorrains  en  faisoint  une  partie, 
M.  de  Ligneville  comandoit  quelques  escadrons  près  de 
l'infanterie;  M.  le  marquis  de  Gréqui  comandoit  les 
escadrons  de  la  droite  de  l'aisle  droite,  et  M.  d'Umiéres 
cstoit  avec  ceux  qui  estoit  proche  de  l'intanterie;  M.  de 
Ghomberg  commandoit  la  seconde  ligne  de  l'aisle 
gauche,  et  M.  d'Écancour  la  seconde  ligne  de  l'aisle 
droite;  M.  de  Richelieu  estoit  à  la  réserve,  et  M.  de 
Gadaigne  comandoit  la  première  ligne  de  l'infanterie, 
et  M.  de  Bellefonds  la  seconde.  L'infanterie  angloise 
de  la  première  et  seconde  ligne  estoit  comandée  par 
M.  Lokart,  lors  ambassadeur  d'Angleterre  en  France, 
et  qui  estoit  général  de  ces  troupes  là,  et  par  M.  Mor- 
gan, général  major. 

A  une  heure  de  jour  on  sortit  en  cet  ordre  là  de  ce 
lieu  ou  M.  de  Turenne  s'estoit  avancé  le  jour  précè- 
dent dans  les  dunes,  et  où  les  troupes  l'estoint  venues 
joindre  la  nuict;  et,  comme  les  gardes  des  deux 
armées  se  voioint,  dés  que  l'armée  du  Roy  commença 
à  monter  sur  la  première  dune,  les  ennemis  furent 
promtement  avertis  de  sa  marche  :  de  manière  que 
l'on  vit  revenir  en  diligence  quelques  chevaux  qui 
estoint  à  la  pasture,  et  former  les  escadrons  et  batail- 
Hons  qui  estoint  dans  le  camp  sans  bagage.  Leur 
armée  estoit  demeuré  corne  le  jour  précédent.  Don 
Juan  d'Autriche  à  la  main  droite  avec  le  marquis  de 
Garacene  et  M.  le  duc  d'Iorc,  le  duc  de  Glocestre  et 
Don  Estevan  de  Gamarre;  et  à  la  main  gauche  M.  le 
prince  de  Gondé  avec  ses  officiers  généraux,  M.  de  Gol- 
ligni,  M.  de  Bouteville,  M.  de  Persan,  M.  de  Guitaut, 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  125 

M.  de  Meillie,  M.  le  conte  de  la  Suse  ;  M.  de  Marchin,  qui 
estoit  le  seul  officier  général  qui  y  manquoit,  estoit 
avec  un  petit  corps  vers  le  Luxembourg  ^  La  cavallerie 
de  l'aisle  gauche,  qui  estoit  fort  estendue  vers  le  canal, 
ne  pouvant  pas  estre  emploiée  dans  cette  prairie,  à 
cause  des  fossés,  M.  le  Prince  la  mit  sur  cinq  ou  six 
lignes  depuis  les  dunes  jusqu'à  ces  fossés  où  ni  les  uns 
ni  les  autres  ne  pouvoint  marcher  que  deux  ou  trois 
escadrons  de  front;  et  son  infanterie,  il  en  mit  deux 
bataillions  dans  un  lieu  un  peu  couvert,  tout  devant 
sa  cavallerie,  et  après  en  remontant  les  dunes.  Il  com- 
mençoit  à  yen  avoir  jusqu'à  ce  qu'ils  joignissent  l'in- 
fanterie de  Don  Juan  d'Autriche,  laquelle  alloit  jusquos 
au  bord  des  dunes,  qui  regarde  l'estrang;  et  toute  sa 
cavallerie  estoit  derrière  son  infanterie,  de  laquelle  il 
avoit  avancé  un  bataillion  espagnol  sur  une  dune  assés 
haute,  qui  estoit  près  de  cent  pas  devant  toutes  les 
autres. 

On  les  vit  mettre  en  cet  ordre  là  comme  l'armée 
du  Roy  marchoit  à  eux;  et,  comme  la  hauteur  des 
dunes  empeschoit  que  l'on  ne  peut  pas  voir  touts  leurs 
mouvements,  M.  de  Turenne  croioit  qu'il  y  avoit 
beaucoup  de  cavallerie  derrière  leur  infanterie  ;  et  on 
lui  a  dit  après-  que  M.  le  Prince,  qui  avoit  cinq  ou  six 
lignes  les  unes  derrière  les  autres,  en  vouloit  prendre 

1.  «  Tous  les  officiers  généraux  y  estoient,  hors  Marsin,  qui 
estoit  demeuré  à  Givet,  avec  quelques  quinze  cents  hommes, 
pour  observer  le  corps  de  M.  le  mareschal  de  la  Ferté,  qui 
estoit  du  costé  de  Luxembourg  »  (Mazarin  aux  ambassadeurs 
français  à  Francfort,  Calais,  17  juin  1658.  Lettres  de  Mazarin, 
VIII,  433). 

2.  En  interligne. 


126  MÉMOIRES  [1658] 

(juelqu'une  pour  mettre  derrière  son  infanterie, 
comme  en  efïect  ses  gardes  y  estoint,  et  encores 
quelques  escadrons.  Le  canon  de  l'ennemi  n'estoit 
pas  encore  venu,  et  il  de  voit  arriver  ce  soir  là  avec 
leur  bagage;  et  il  pouvoit  y  avoir  dans  leur  armée 
nœuf  à  dix  mille  chevaux,  et  cinq  à  six  mille  hommes 
de  pied.  M.  le  Prince  courut  lui^  mesmes  avertir  Don 
Juan  que  l'armée  du  Roy  marchoit  ;  et  il  fit  mettre  les 
troupes  en  ordre ,  avec  toute  la  diligence  qu'il  se 
peut. 

Les  choses  estant  ainsi  disposées  des  deux  costés, 
l'armée  du  Roy  marchoit  au  petit  pas;  et,  l'ennemi 
estant  assés  empesché  à  se  mettre  en  bataillie,  tous  les 
officiers  généraux  y  estoint  occupés  ;  et  on  voioit  bien 
qu'il  n'en  venoit  point  à  leurs  gardes  avancées,  les- 
quelles se  retiroint  sans  escarmoucher  au  gros  de  l'ar- 
mée. On  voioit  bien  que  plus  de  diligence  à  marcher 
porteroit  un  grand  avantage,  estant  tousjours  à  l'en- 
nemi un  temps  de  se  mettre  en  ordre;  mais  un  corps 
d'armée  qui  marche  en  bataillie  ne  peut  aller  qu'un 
certain  pas  réglé,  et  souvent  il  faut  un  peu  s'attendre 
les  uns  les  autres  pour  se  pouvoir  dresser.  On  avoit, 
comme  j'ai  dit,  dans  l'armée  du  Roy  cinq  pièces  de 
canon  à  chaque  aisle,  qui  marchoit  à  la  teste  des 
premiers  escadrons;  et  estant  à  une  distance  raison- 
nable de  l'ennemi ,  on  tiroit  un  coup  ou  deux  de 
chaquune,  et  après  on  attelloit  en  diligence  pour 
reprendre  la  teste  des  escadrons.  On  fit  quatres  ou 
cinq  descharges  de  chaquune  avant  que  de  joindre  les 
ennemis. 

1.  Ce  mot  et  le  suivant  en  interligne. 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  127 

Les  Anglois  qui  estoint  à  l'aisle  gauche,  trouvants 
les  premiers  cette  dune  qui  estoit  plus  avancée,  mon- 
tèrent avec  deux  bataillions  pour  l'attaquer,  et  ils  y 
eurent  quelque  temps  les  piques  croisées  avec  les  Espa- 
gnols; mais  la  grande  résolution  avec  laquelle  ils  les 
attaquèrent,  et  quelques  commandés  d'infanterie  du 
corps  anglois  qui  vindrent  par  le  flanc,  obligea  les 
Espagnols  à  se  mettre  en  confusion  et  à  s'enfuir  : 
c'estoit  le  régiment  de  Don  Gaspar  Boniface. 

La  cavallerie  de  l'ennemi  soutint  assés  bien  au  com- 
mencement son  infanterie  ;  mais  les  régiments  de  caval- 
lerie de  l'aisle  gauche  ayant  promtement  secouru  les 
Anglois,  et  aussi  quehjues  escadrons  des  nôtres  ayant 
pris  le  long  de  l'estrang,  vindrent  se  mettre  entre  les 
deux  hgnes  de  l'eimemi,  ce  qui  les  mit  en  confusion, 
estants  aussi  chargés  si  vigoureusement  à  la  teste.  Dans 
le  temps  que  les  Anglois  estoint  montés  sur  la  dune, 
et  que  ce  régiment  espagnol,  et  celui  qui  le  soutenoit, 
commençoit  à  reculer,  les  gardes,  les  Suisses,  les  régi- 
ments de  Picardie  et  de  Turenne,  commençoint  à 
attaquer  l'infanterie  qui  estoit  devant  eux ,  et  les 
quatres  escadrons  de  l' avant-garde  marchèrent  à  ce 
qui  avoit  la  teste  du  corps  de  M.  le  Prince.  Son  infan- 
terie ne  fit  qu'une  fort  meschante  descharge,  et  l'in- 
fanterie de  l'armée  ne  tira  presque  pas,  et  ne  se  mil  en 
nulle  confusion  pour  les  rompre.  La  cavallerie  rompit 
aussi  les  premiers  escadrons  de  l'ennemi  avec  peu  de 
résistance;  et,  poussant  trop  avant,  elle  fut  ramenée 
parcelle  de  l'ennemi;  où  M.  Le  Prince  se  trouvant,  il 
y  eust  un  temps  où  les  choses  furent  un  peu  en 
balance.  Toute  la  cavallerie  de  l'ennemi  avançant  en 
bon  ordre,  à  cause  de  ce  petit  succès,  mais  n'i  ayant  eu 


128  MÉMOIRES  [1658] 

que  quatres  escadrons  poussés,  la  cavallerie  se  trou- 
voit  derrière  en  ordre  pour  soutenir;  et  les  gardes  et 
les  Suisses,  qui  avoint  trouvé  fort  peu  de  résistance,  et 
qui  estoint  en  fort  bon  ordre  (quoi  que  les  derniers 
eussent  esté  chargés  par  les  gardes  à  cheval  de  M.  le 
Prince,  dont  il  y  en  demeura  une  partie  sans  qu'ils 
entrassent  dans  le  bataillion)  se  tournèrent  un  peu  à 
droit,  et  receurent  avec  un  fort  grand  feu  cette  caval- 
lerie de  M.  le  Prince  qui  s'avançoit.  Le  régiment^  de 
Mongommeri  d'infanterie,  qui  estoit  aussi  meslé  dans 
l'aisle  droite,  tit  une  descharge,  et  ces  régiments 
poussés  se  remirent.  M.  le  Prince  y  eust  son  cheval 
blessé,  et  en  prit  diligemment  un  autre,  la  confusion 
commençant  desjà  dans  ses  troupes,  et  eust  grande 
peine  à  se  sauver.  M.  de  Bouteville  et  de  Golligni  y 
furent  pris,  M.  de  Meillie  pris  et  blessé,  dont  il  mourut 
peu  de  jours  après^. 

Gela  arrivant  un  peu  après  la  confusion  de  l'aisle 
gauche  des  ennemis ,  toute  leur  armée  se  mit  en 
désordre  sans  ralliement  ;  et,  hors  quelques  escadrons 
qui  se  débandèrent,  toute  l'armée  les  suivit  un  quart 
d'heure  en  fort  bon  ordre.  Il  s'i  sauva  de  leur  infan- 
terie par  la  main  gauche  dans  le  marais  ;  tout  le  reste 
fut  pris;  il  y  eust  bien  entre  trois  et  quatres  milles 
prisonniers  de  l'ennemi,  et  mille  au  plus  tués  ou 
blessés.  De  l'armée  du  Roy  il  y  eust  quelques  officiers 
et  cavalhers  tués,  des  escadrons  de  la  droite  et  de  la 
gauche  des  deux  aisles,  quelques  soldats  et  officiers 

1.  Ce  mot  et  le  suivant  en  interligne. 

2.  Henri  de  Foix,  comte  de  Meille,  ami  d'enfance  de  Condé, 
mourut  le  surlendemain  de  la  bataille  (cf.  Histoire  des  princes 
de  Condé,  VII,  24). 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  129 

de  l'infanterie  angioise,  et  peu  du  reste  de  l'infan- 
terie. 

Comme  on  estoit  engagé  au  siège ,  on  ne  peut 
pas  suivre  fort  longtemps;  néamoins  la  cavallerie 
poussa  jusques  auprès  de  Furne,  derrière  laquelle 
place  les  ennemis  se  retirèrent,  et  s'i  arrestérent, 
sachant  bien  que  l'armée  du  Roy  s'arresteroit  au 
siège.  Il  s'i  sauva  quantité  de  prisonniers,  que  les 
cavalliers  et  officiers  laissoint  aller  pour  leur  rançon, 
et  on  sceut  depuis  que  presque  tous  les  officiers  de 
l'ennemi  le  furent  dans  le  combat.  Don  Juan  et  le 
marquis  de  Garacene,  M.  le  duc  d'Iorc  et  M.  le  duc 
de  Gloceslre,  son  frère,  estoint  à  l'aisle  droite,  qui 
firent  très  bien,  mais  furent  obligés  de  se  sauver  avec 
les  autres  ^ 

M.  de  Turenne  retournant  au  camp,  envoia  le  sieur 
de  Pertuis  en  porter  la  nouvelle  au  Roy,  qui  estoit  à 
Calais,  lequel  revint  le  lendemain  à  Mardic;  et  le  siège 
se  continua,  les  assiégeans  n'ayant  point  relasché  de 
leur  vigoureuse  résistance;  et,  trois  jours  après  la 
bataillie,  M.  le  marquis  de  Créqui  se  logea  avec  le 
régiment  de  Turenne  sur  la  contrescarpe,  où  on  per- 
dit beaucoup  de  gens;  et  depuis  cela  M.  de  Schom- 
berg,  M.  de  Varenne,  M.  d'Umiéres,  M.  de  Bellefonds 
et  M.  de  Gadaigne  avancèrent  à  leurs  gardes  autant 
qu'il  se  pouvoit;  et  comme  il  avoit  beaucoup  de  tra- 
verse, il  n'i  avoit  de  garde  où  il  ne  fallust  faire  quelque 
chose  de  fort  vigoureux  à  descouvert.  Les  Anglois, 
qui  estoint  à  main  gauche,  quoi  qu'ils  fissent  très  bien 

1.  Voir  dans  la  Gazette  (p.  573  et  suiv.)  l'extraordinaire  du 
1'"'  juillet  :  Les  parlicularitez  de  la  bataille  gangnée  sur  les 
Espagnols,  proclie  les  dunes  de  Dunkerque . 

n  9 


130  MÉMOIRES  [1658] 

leur  devoir,  ne  peurent  jamais  se  loger  sur  la  con- 
trescarpe, qu'après  qu'elle  fut  abandonnée.  M.  de  Cas- 
telnau,  qui  avoit  agi  avec  beaucoup  d'utilité  et  de 
vigueur  durant  tout  le  siège,  fut  blessé,  allant  au  fort 
Léon,  dont^  il  mourut-,  où  depuis  la  bataillie  ne  crai- 
gnant plus  d'engager  beaucoup  d'infanterie  devant  la 
ville,  on  avoit  comencé  une  attaque,  laquelle  servit 
plus  tost  à  une  diversion  qu'à  autre  chose.  On  fit  aussi 
abandonner  aus  ennemis  un  fort  de  bois  dans  lequel  ils 
avoint  du  canon,  et  tout  le  long  d'une  digue  qui  avan- 
çoit  dans  la  mer,  de  quoi  ils  incommodoint  fort  la  tren- 
chée,  ce  qui  quittèrent  aussi  :  de  manière  que,  six  ou 
sept  jours  après  la  bataillie,  qui  estoit  le  dixhuitiesme 
de  l'ouverture  de  la  trenchée,  corne  on  estoit  logé  au 
pied  de  leur  dernier  ouvrage,  ils  demandèrent  à  capi- 
tuler; et  on  sceut  que  le  marquis  de  Leide  estoit  mort 
le  mesme  jour,  ayant  esté  blessé  cinq  ou  six  jours 
auparavant^. 

Le  Roy,  estant  depuis  cinq  ou  six  jours  à  Mardic^, 
vint  le  lendemain  avec  M.  le  Cardinal  au  quartier  de 
M.  de  Turenne,  où,  les  ostages  estants  donnés,  la  capi- 

1.  Ce  mot  et  les  deux  suivants  en  interligne. 

2.  Le  15  juillet  [Gazette,  1658,  p.  686).  «  On  le  fit  maréchal 
de  France  en  mourant,  et  ce  ne  fut  que  sur  la  parole  des  méde- 
cins qu'il  ne  pourroit  encore  vivre  vingt-quatre  heures  qu'on 
lui  fit  cet  honneur  »  [Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  78)  :  à 
vrai  dire,  son  état  de  maréchal  de  France  est  du  30  juin  (Bibl. 
nat.,  ms.  fr.  4193,  p.  172;  cf.  Pinard,  II,  629,  note  b). 

3.  Guillaume  Bete,  marquis  de  Lede,  avait  été  blessé  dans  la 
nuit  du  19  au  20  juin;  il  mourut  le  23  (cf.  Histoire  des  princes 
de  Condé,  VII,  23). 

4.  Louis  XIV  était  arrivé  à  Mardick  le  23  juin  [Gazette,  1658, 
p.  597). 


[1G58]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  131 

tulation  fut  signée*;  et  la  garnison  sortit  un  jour  après, 
et  fut  conduite  à  Saint-Omer;  il  y  restoit  mille  homes 
de  pied,  en  sept  ou  huict  régiments,  et  six  à  sept  cents 
chevaux.  La  ville  fut,  selon  le  traité^,  remise  aus 
Anglois^  et  deux  jours  après  M.  de  Turenne  marcha  à 
Bergue*.  Les  ennemis  estoint  demeurés  à  Furnes,  et 
avoint  laissé  huict  ou  nœuf  cents  hommes  dans  Bergues. 
Le  Roy,  qui  n'avoit  bougé  de  Mardic  depuis  la  prise 
de  Dunquerque,  s'i  en  vint  comme  l'armée  y  arrivoit; 
et,  la  trenchée  estant  ouverte  le  lendemain,  il  vint 
encores  se  proumener  au  quartier  de  M.  de  Turenne, 
et  il  paroissoit  bien  qu'il  avoit  fort  mauvais  visage;  et 
en  effect  il  eust  dés  le  soir  une  grande  fièvre^,  et 
avoua  qu'il  en  avoit  quelque  ressentiment  depuis  deux 
jours  sans  l'avoir  voulu  dire^;  c'est  là  où  sa  grande 
maladie  commença  ;  et,  estant  porté  à  Calais^,  il  y  fut  à 
l'extrémité^. 

1.  Le  24.  Voir  dans  la  Gazette  de  1658  (p.  585  et  suiv.)  l'ex- 
traordinaire du  3  juillet  :  La  réduction  de  Dunkerque  à  l'obéis- 
sance du  Roy  avec  les  articles  de  sa  capitulation. 

2.  Turenne  avait  d'abord  écrit  la  capitulation. 

3.  Le  25,  aussitôt  après  l'entrée  du  Roi  {Gazette,  1658, 
p.  613). 

4.  Cette  place  fut  investie  le  28,  et  la  tranchée  ouverte  le  soir 
même  [Gazette,  1658,  p.  614). 

5.  Le  29  juin.  Mazarin  ne  parle  que  d'un  léger  mal  de  tête 
[Lettres  de  Mazarin,  VIII,  479). 

6.  Cf.  Lettres  de  Mazarin,  VIII,  495. 

7.  Le  l®-"  juillet  [Lettres  de  Mazarin,  VIII,  480). 

8.  La  journée  du  5  juillet  fut  la  plus  mauvaise  de  cette  mala- 
die [Lettres  de  Mazarin,  VIII,  489)  ;  le  leiidemain,  le  Roi  exigea 
de  Mazarin  la  promesse  de  ne  pas  lui  cacher  la  vérité  sur  son 
état,  et  communia  pendant  la  nuit  [ibid.,  p.  493-494).  Guénaut 
qui,  ainsi  qu'il  a  été  dit  plus  haut,  avait  donné  ses  soins  à 


132  MÉMOIRES  [1658] 

La  première  nuict  de  la  trenchée  à  Bergues,  on 
emporta  une  redoute  qu'ils  avoiiit,  fort  proche  de  leur 
contrescarpe,  et  on  se  logea  en  un  lieu  avec  toute  la 
garde  de  la  trenchée,  où  on  ne  pouvoit  pas  aller  de 
jour.  Le  lendemain,  M.  de  Ghomberg  commandant  la 
garde,  on  emporta  la  contrescarpe  et  tous  les  travaux 
de  dehors,  et  on  se  logea  sur  le  bord  du  fossé,  lequel 
on  commença  à  remplir;  et  il  fit  mener  du  canon  à 
descouvert  tout  proche  de  la  pente  :  de  sorte  que  ceux 
de  la  ville,  demandants  à  capituler,  ne  furent  receus 

Condé,  fut  un  des  médecins  appelés  au  chevet  de  Louis  XIV 
[ibid.,  p.  487).  On  conserve  aux  Archives  des  Affaires  étran- 
gères [Corresp.,  Pays-Bas,  46,  fol.  255)  une  pièce  assez 
curieuse  sur  cette  maladie  du  Roi.  C'est  la  «  coppie  d'une  lettre 
dattée  de  Calais  le  1^  juillet  1658,  envoyée  à  un  bon  amy  de 
Brussel  ».  On  y  lit  ce  qui  suit  :  «  Depuis  la  redition  de  la 
renommée  ville  maritime  de  Dunkerque  entres  les  mains  des 
Anglois,  le  Roy  a  esté  tellement  épouvanté  d'une  ombre  quy 
luy  a  paru  en  dormant,  qu'il  en  est  icy  malade  et  désespéré  des 
médecins.  Le  fantôme,  à  ce  qu'il  a  dit,  estoit  de  grande  sta- 
ture, les  cheveux  hérissés,  les  yeux  enfoncés,  et  tellement 
hydeux  et  descharné  qu'il  faizoit  horreur,  tenant  son  espée 
flamboyante  à  la  main  droite,  et  le  menaçoit,  dizant  avec  un 
son  de  voix  farouche  :  Para  te,  para,  brevi  tnorieris;  en  suitte 
luy  dit  qu'il  estoit  persécuteur  des  catholiques,  qu'il  raettoit  la 
plus  belle  province  et  la  plus  religieuse  entres  les  mains  des 
hérétiques,  que  le  Ciel  en  avoit  rougi,  qu'il  devoit  songer  à  sa 
conscience,  et  se  mettre  en  estât  d'en  aller  faire  conte  devant 
le  tribunal  de  Dieu.  Depuis,  l'on  a  fait  tout  ce  que  l'on  a  peu 
pour  luy  oster  de  l'esprit  cette  vision  chimérique.  Cependant, 
quoy  qu'on  luy  die  et  qu'on  luy  persuade,  estant  dans  les 
pathétiques  mouvements  d  une  doulleur  amére,  sa  maladie  aug- 
mente sy  fort,  qu'on  le  tient  plustost  mort  qu'en  vie;  mesme  le 
bruict  court  qu'il  auroit  rendu  l'esprit  depuis  hier  à  six  heures 
du  soir,  qu'une  demie  heure  devant  il  fist  venir  un  père  Carme 
proche  son  lict,  qu'il  en  chargea  très  expressément  de  dire  à  la 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  133 

que  prisonniers  de  guerre ^  Il  y  avoit  cinq  vieux 
régiments  d'infanterie  et  un  régiment  de  cavallerie 
dans  la  place,  qui  faisoint  entre  huict  et  nœufs  cents 
hommes,  et  dès  qu'ils  eurent  demandé  à  capituler,  et 
qu'ils  virent  que  l'on  ne  les  vouloit  recevoir  que  pri- 
sonniers de  guerre,  il  leur  prit  un  si  grand  estonne- 
ment,  qu'il  s'i  en  jelta  beaucoup  dans  le  marais  pour 
se  sauver,  qui  furent  repris  par  les  soldats;  et  le 
reste  jettoit  les  armes,  et  abandonnoit  tous  les  postes 
le  long  des  muraillies;  et,  si  M.  de  Turenne  n'i  fût 
arrivé,  on  s'en  alloit  pillier  la  ville.  On  fit  emfermer 
tous  ces  soldats  et  officiers,  et  y  furent  envoies  en 
France  par  Calais 2.  Le  lendemain  M.  de  Turenne, 
sachant  que  l'ennemi  quittoit  les  environs  de  Furnes, 
fort  surpris  de  la  prise  de  Bergue  en  deux  jours,  il 
y  envoia  M.  de  Varenne  avec  deux  mille  homes,  et 

Reyne,  sa  mère,  et  au  duc  d  Anjou,  son  frère,  que  sa  mort 
estoit  un  châtiment  de  Dieu,  qu'il  leur  ordonnoit,  pour  le  salut 
de  son  âme,  de  faire  une  paix  avec  la  courone  d'Espagne,  et 
sur  tout  de  désister  absoUument  de  l'alliance  des  Anglois,  sy 
préjudiciable  à  la  foy  catholique,  et  qu'en  cas  que  le  duc  d'An- 
jou y  contredise,  il  luy  donnoit  sa  malédiction,  et  le  citoit 
devant  la  Majesté  divine  pour  en  respondre.  Il  est  arrivé  icy 
dix  compagnies  des  gardes  que  l'on  croit  devoir  escorter  le 
corps  à  Paris.  Voilà  ce  qui  se  passe  à  présent  en  cette  ville. 
La  Cour  y  est  fort  triste,  ce  quy  nous  fait  croire  que  la  chose 
est  véritable  ». 

1.  Le  30  juin  [Gazette,  1658,  p.  637).  Voir  dans  la  même 
Gazette  (p.  617  et  suiv.)  l'extraordinaire  du  12  juillet  :  La 
prise  de  Bergues-Saint-Vinox  par  le  mareschal  de  Turenne. 

2.  «  Cinq  vaisseaux  sont  aussi  arrivez  de  Mardik  en  ce  port, 
chargez  des  prisonniers  faits  à  Bergues,  au  nombre  de  860,  y 
compris  cent  blessez,  outre  150  alemans,  qui  ont  pris  parti 
dans  les  troupes  de  Sa  Majesté  »  (dépêche  de  Calais,  9  juillet. 
Gazette,  1658,  p.  639). 


134  MÉMOIRES  [1658] 

suivit  quatrcs  ou  cinq  heures  après,  avec  fort  peu  de 
gens  avec  lui;  et  ceux  de  Furnes  ayant  tiré  quelques 
coups,  voiant  qu'ils  estoint  abandonnés  par  leur 
armée,  qui  estoit  de  Neuport,  et  qui  n'i  avoit  laissé 
que  quatre  vingts  homes,  ils  se  rendirent*  à  un  trom- 
pette qu'il  leur  envoia,  après  avoir  fort  menacé  les 
bourgeois  qu'ils  seroint  pilliés  s'ils  se  deffendoint;  et, 
dans  l'instant  mesmes,  M.  de  Turenne  entra  dans  la 
ville,  et  renvoia  ces  quatre  vingts  homes  à  Neuport, 
où  estoit  don  Juan  d'Autriche;  il  y  demeura  cette 
nuict  là,  parce  qu'ils  ne  se  rendirent  qu'à  une  heure 
de  nuict,  et  s'en  retourna  le  lendemain  de  grand 
matin  au  matin,  et  comme  il  avoit  tenu  M.  le  marquis 
de  Créqui  avec  un  corps  à  Rogebrege^,  qui  est  un  lieu 
sur  le  chemin  de  Bergues  à  Ipres,  il  lui  ordonna  de 
prendre  le  chemin  de  Dixmuide  par  le  dedans  du  pais; 
et  lui  marcha  le  long  de  la  digue  droit  à  la  Fintelle  et 
à  la  Knoc^,  qui  est  où  se  sépare  le  canal  qui  va  à 
Ipres  et  à  Dixmuide. 

Les  ennemis  qui,  depuis  la  prise  de  Bergues,  s'étoint 
retirés  entre  Neuport,  Dixmude  et  Ipres*,  vouloint 
garder  ces  canaus  là;  mais  la  marche  si  promte,  qui  ne 

1.  Le  3  juillet  (Gazette,  1658,  p.  637). 

2.  Rousbrugge. 

3.  «  L'armée  partit  avant  hier  du  camp  de  Bergue  et  elle 
arriva  le  mesme  jour  à  la  Knoc  »  (Talon  à  Mazarin,  Furnes, 
l*""  juillet.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  46,  fol.  256). 
—  «  Je  fais  travaillier  en  deux  endroits,  à  la  Knoc  et  à 
la  Fintelle,  qui  sont  des  lieux  sur  le  chemin  de  Dixmuide  à 
Furne  »  (Turenne  à  Mazarin,  camp  de  Dixmude,  10  juillet. 
Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  46,  fol.  258). 

4.  Cf.  dépêche  de  Bruxelles,  du  6  juillet  [Gazette,  1658, 
p.  636). 


[1658[  DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  135 

leur  donnoit  auquuii  temps,  les  empeschoit  d'oser  s'ar- 
rester  en  pas  un  lieu,  n'ayant  pas  eu  le  temps  de  l'ac- 
comoder.  Ils  començoint  à  Iravaillier  à  une  redoute  à 
la  Knoc,  et  il  y  avoit  quelque  cavallerie  derrière;  et, 
comme  c'est  un  pais  ou^  on  ne  va  que  par  des  digues, 
le  premier  fortifié  en  un  lieu  y  a  un  grand  avantage; 
mais  le  peu  de  temps  qu'ils  avoint  pour  disposer  leurs 
affaires  les  faisoittousjours  prendre  des  partis  ausquels 
on  voioit  bien  que  c'estoit  la  nécessité  qui  les  y 
obligeoit;  et  ainsi  ils  estoint  tousjours  embarassésdès^ 
que  l'on  s'avanceroit,  estant  aisé  à  cognoistre  qu'ils  ne 
s'arrestoint  que  dans  l'espérance  qu'ils  avoint  que  l'on 
n'iroit  pas  plus  avant;  leur  bagage  estoit  tousjours 
(juatre  ou  cinq  heures  derrière  eux.  Ayant  fait  une 
grande  marche^  de  Bergues  à  la  Knoc,  où  un  tiers  de 
l'armée  passa  à  nage  pour  prendre  du  bétail  qui  estoit 
au  delà,  on  marcha  le  lendemain  de  grand  matin  vers 
Dixmuide,  qui  n'en  est  qu'à  une  bonne  heure,  et  où 
on  ne  va  aussi  que  par  des  digues. 

La  ville  avoit  eslé  fort  négligée,  estant  au  cœr  du 
pais,  et  ils  commençoint  depuis  huict  ou  dix  jours 
à  en  raccomoder  les  contrescarpes.  M.  le  Prince,  qui 
demeura  longtemps  à  une  porte  pour  voir  arriver 
l'armée  du  Roy,  vit  bien  qu'il  n'estoit  pas  en  estât  de 
la  deffendre,  et  y  laissa  néamoins  trois  ou  quatre 
cents  homes,  avec  ordre,  comme  il  parut ^  depuis,  de 
se  rendre  en  cas  que  l'on  passast  la  rivière,  et  qu'ils 
vissent  que  l'on  formast  le  siège.  L'armée  de  l'ennemi 

1.  Ce  mot,  réclamé  par  le  sens,  est  omis  dans  le  ms. 

2.  [marches  suivantes  que  des  premières]. 

3.  Le  5  juillet  [Gazette,  1658,  p.  661). 

4.  Turenne  avait  d'abord  écrit  a  paru. 


136  MÉMOIRES  [\C)bS] 

estoit  entre  cette  place  là  et  Neuport,  mais,  ayant  mis 
des  gens  dans  Ipres,  ils  s'estoint  beaucoup  affoiblis  ;  et 
outre  cela  ils  ne  trouvoint  pas  à  propos,  à  cause  de 
l'étonnement  de  leurs  troupes ,  de  faire  teste  en 
auquun  endroit,  quelque  serré  qu'il  fût,  la  situation 
de  la  Flandre  en  donnant  l'occasion  en  beaucoup 
d'endroits. 

L'armée  du  Roy  fit  un  pont  auprès  de  Dixmuide;  et, 
ayant  fait  passer  quelques  troupes  pour  sommer  la 
ville,  M.  de  Moret  arriva  en  ce  temps  là,  envoie  de 
M.  le  Cardinal  à  M.  de  Turenne,  pour  lui  dire  comme  le 
Roy  estoit  à  l'extrémité,  et  qu'il  n'entreprît  rien  avant 
que  de  savoir  l'issue  de  la  maladie  de  Sa  Majesté; 
et  peut  estre  que  l'on  eût  songé  à  passer  la  rivière, 
si  la  ville  ne  se  fust  rendue,  à  cause  de  cette  nouvelle  ; 
mais  ils  envoiérent  demander  à  capituler,  et  ne  s'es- 
tant  pas  défendus.  M.  de  Turenne  permit  à  la  garnison 
de  se  retirer  à  leur  armée  ou  à  Neuport  :  ce  qu'elle 
fit^  M.  le  Cardinal  mandoit  à  M.  de  Turenne  de  lui 
envoier  quelques  compagnies  des  gardes,  et  deux  ou 
trois  des  Suisses  :  ce  qu'il  fit;  et  M.  le  conte  de  Sois- 
sons  s'en  alla  avec  ses  compagnies  des  Suisses.  On 
estoit  fort  en  peine  de  la  maladie  du  Roy,  et  toute  l'ar- 
mée estoit  dans  les  sentiments  qu'elle  devoit,  et  dans 
la  considération  de  cette  perte  là,  et  dans  la  pensée  de 
demeurer  dans  son  devoir,  si  ce  malheur  leur  arrivoit. 
Comme  c'est  ui;e  chose  qui  regardoit  le  détail  de  la 
Cour,  beaucoup  de  personnes  qui  y  estoint  pouront 
parler  de  toutes  les  circonstances,  lesquelles  M.  de 
Turenne  a  fort  bien  sceues  ;  et  il  est  très  vrai  que  le 
Roy  a  tousjours,  dans  son  extrémité,  témoigné  une 

1.  Le  7  juillet  [Gazette,  1658,  p.  661). 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  137 

grande  tendresse  à  M  le  Cardinal,  lequel  fut  un  jour 
ou  deux  en  peine  de  l'esprit  de  Monsieur,  si  ce  malheur 
arrivoit,  auquel  il  parla  de  très  bon  sens,  et  lui  dit 
qu'il  savoit  qu'il  y  avoit  des  gens  qui  cabaloint  avec 
lui  sur  la  maladie  du  Roy,  et  que,  si  ce  malheur  là 
arrivoit,  qu'il  ne  falloit  pas  qu'il  se  mît  en  peine  de  la 
manière  qu'il  falloit  en  user  pour  estre  roy,  ni  douter 
que  lui  et  tout  le  roiaume  ne  dépendissent  de  lui^  ;  et 
en  effect  M.  le  Cardinal,  contre  qui  on  crie,  comme  on 
fait  d'ordinaire  contre  ceux  qui  gouvernent,  trouva 
par  divers  intérests  beaucoup  d'amis  en  ce  temps  là. 
Il  y  eust  quelques  femmes^  meslées  là  dedans,  à  qui  la 
Reine  a  sceu  fort  mauvais  gré  de  quelques  discours 
qu'elles  avoint  tenus  durant  la  maladie  du  Roy,  et  de 
curiosités  de  voir  comme  il  se  portoit^.  Le  Roy  fut  deux 
jours  à  l'extrémité,  et  revint  par  du  vin  émétique*, 
parlant  dans  ses  rêveries  fort  souvent  de  l'armée,  et 
comença  par  un  grand  effort  de  nature  de  reprendre 
un  peu  de  vigueur,  et  il  n'i  eut  que  ces  deux  jours  de 

1.  Cf.  Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  16-17. 

2.  M""*"*  de  Tiennes  et  de  Choisy  et  la  fameuse  princesse  pala- 
tine, Anne  de  Gonzague  [Mémoires  de  Bussy-Rabutin,  II,  76-77, 
et  de  M"^  de  Montpensier,  III,  265-267). 

3.  «  La  Reine,  qui  connoissoit  son  humeur  intéressée,  disoit  : 
Je  suis  assurée  que  madame  de  Fienne  souhaite  la  mort  du  Roi. 
Comme  elle  avoit  cela  dans  la  tête,  la  nouri'ice  du  Roi  et  une 
autre  de  ses  femmes  de  chambre  lui  vinrent  dire  :  Madame  de 
Fienne  est  à  la  porte,  couchée  par  terre,  pour  regarder  ce  que 
l'on  fait  ici.  La  Reine  étoit  dans  la  chambre  du  Roi,  c[ui  fut  si 
outrée  de  colère,  qu'elle  partit  disant  :  Je  ni  en  vais  la  faire 
jeter  par  les  fenêtres.  Créquy  retint  la  Reine,  qui  dit  que  sans 
lui  l'affaire  étoit  faite  »  [Mémoires  de  M"*^  de  Montpensier,  III, 
266-267). 

4.  Cf.  Lettres  de  Mazarin,  VIII,  498. 


138  MÉMOIRES  [1658] 

Cour  un  peu  troublés,  car  les  réjouissances  recom- 
mencèrent, avec  des  couriers  d'un  chaquun  sur  la 
convalescence  de  Sa  Majesté. 

M.  de  Turenne  ne  bougea  pas  de  l'armée  auprès  de 
Dixmuide,  et  recevoit  tous  les  jours  des  lettres  de 
M.  le  Cardinal  sur  Testât  où  estoit  le  Roy^.  Gela  fit 
arrester  l'armée  nœuf  ou  dix  jours  sans  rien  entre- 
[)rendre,  et  il  fit  seulement  avancer  M.  le  marquis  de 
Gréqui  fort  proche  de  Neuport;  et  l'ennemi,  croiant 
que  c'estoit  le  corps  de  l'armée,  quitta  son  camp,  qui 
estoit  à  une  demie  heure  de  Neuport  derrière  un  canal 
où  ils  commençoint  à  se  retrancher;  et,  se  séparant, 
M.  le  marquis  de  Garacene  entra  à  Neuport,  avec  une 
bonne  partie^  de  l'infanterie^.  M.  le  Prince  s'en  alla  à 
Ostende,  et  don  Juan  à  Bruge;  et  il  est  certain  que,  si 
on  n'eust  esté  arresté  par  la  maladie  du  Roy,  que 
M.  de  Turenne  se  seroit  mis  entre  Neuport  et  Ostende 
le  mesme  jour  que  l'ennemi  se  sépare;  et,  comme  on 
a  sceu  depuis  qu'ils  n'avoint  ni  vivres  ni  munitions  de 
guerre  dans  cette  place  là,  estant  logé  sur  le  chemin 
d'où  il  y  en  pouvoit  venir,  on  en  eust  eu  langue  tous  les 
jours,  et  veu,  par  la  grande  envie  qu'ils  eussent  eu  d'i 
mettre  des  convois,  le  besoin  qu'ils  en  avoint  ;  et  le 
costé  de  Bergue,  Dunquerque,  Furnes  et  Dixmuide 
estant  seur,  il  est  certain  que  l'on  eust  pris  les  deux 
tiers  de  l'armée  d'Espaigne  dans  cette  place  là  avec 

1.  Voir  Lettres  de  Mazarin,  VIII,  480,  485,  489,  491,  497, 
500,  750,  751. 

2.  Ce  mot,  que  réclame  le  sens,  ne  figure  pas  dans  le  manus- 
crit; mais  il  est  à  remarquer  que  le  d  de  la  préposition  qui 
suit  est  écrit  en  surcharge  sur  un  p  que  Turenne  avait  d'abord 
tracé. 

3.  Cf.  Gazette,  1658,  p.  661-662. 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  139 

un  peu  de  patience,  et  n'i  restant  presque  plus  per- 
sonne pour  les  secourir  ;  mais  les  liuict  ou  dix  jours 
que  l'on  demeura  dans  l'attente  de  la  maladie  du  Roy 
donna  le  temps  à  l'ennemi  d'i  mettre  de  grands 
convois,  et  ainsi  la  chose  changea  entièrement  de  face. 
Le  Roy  commenceant  à  se  porter  mieux,  M.  le  Car- 
dinal manda  à  M.  de  Turenne*  qu'il  s'en  venoit  à 
Bergues^,  et  le  pria  de  s'i  en  venir.  G'estoit  dans  le 
commencement  du  mois  de  juilliet^;  et  M.  le  mares- 
chal  de  la  Ferté,  qui  avoit  assemblé  son  corps  ordi- 
naire de  troupes  qu'il  entretient  à  Lorraine,  et  y  ayant 
joint  quelques  autres  régiments,  ce  qui  pouvoit  faire 
en  tout  cinq  ou  six  milles  hommes,  estoit  vers  Lens^, 
et  M.  le  Cardinal  lui  avoit  promis  dès  le  commence- 
ment de  la  campaigne  qu'il  prendroit  quelque  temps 
pour  lui  faire  faire  un  siège  :  de  sorte  qu'il  lui  manda ^  de 
s'en  venir  à  Cassel,  et  M.  le  Cardinal  s'i  trouva  avec 
M.  de  Turenne  ;  M.  le  Tellier  y  estoit  aussi ^;  et,  devant 
que  de  partir  de  Bergues,  on  estoit  convenu  qu'il  n'i 
avoit  point  d'autre  place  à  assiéger  que  Gravelines. 
M.  de  Turenne  ayant  fait  voir  à  M.  le  Cardinal  qu'il 
espéroit  couvrir  avec  l'armée  Bergues,  Furnes  et  Dix- 
muide,  et  pouvoir  donner  la  main  à  Graveline  si  l'en- 
nemi y  alloit,  ce  que  l'on  ne  pouvoit  pas  faire  au  siège 

1.  Lettre  du  22  juillet,  analysée  par  M.  d'Avenel  (VIII,  757). 

2.  Mazarin  séjourna  à  Bergues  du  23  juillet  au  1®""  août. 

3.  Il  est  à  peine  besoin  de  faire  remarquer  l'inexactitude  de 
cette  indication.  Le  début  de  juillet  était,  on  la  vu,  l'époque 
de  la  maladie  du  Roi. 

4.  Il  était  le  23  à  la  Bassée  et  le  25  à  Béthune  [Gazette,  1658, 
p.  710). 

5.  Par  lettre  du  24  juillet  [Lettres  de  Mazarin,  VIII,  759). 

6.  Le  26  juillet  [Lettres  de  Mazarin,  VIII,  540). 


140  MÉMOIRES  [1658] 

d'auquune  autre  place,  où  il  eust  fallu*  s'esloigner 
davantage  de  ces  places  conquises.  J'avois  oublié  à 
dire  que  M.  de  Turcnne  a  voit  desjà  veu  une  fois  M.  le 
Cardinal  à  Bergues^  depuis  la  maladie  du  Roy,  où  il 
lui  avoit  conté  tout  ce  qui  s'i  estoit  passé,  qui  estoit 
en  substance  ce  que  j'en  ai  dit  auparavant  ;  et  il  estoit 
revenu  ce  dernier  voiage,  ayant  laissé  partir  le  Roy 
pour  aller  à  Paris  avec  la  Reine^,  lequel  estoit  encores 
fort  foible,  mais  qui  se  remit  fort  promtement;  et  lui 
voulant  voir  encores  commencer  quelque  chose  avant 
que  de  s'en  aller,  et  n'estant  pas  bien  résolu  du 
séjour  qu'il  feroit  dans  le  pais,  lequel  à  la  fin  il  alon- 
gea  jusques  à  la  prise  de  Gravelines.  Ainsi  on  alla  à 
Gassel,  où  estoit  M.  le  mareschal  de  la  Ferlé,  qui  dit  à 
M.  le  Cardinal  que,  pourveu  qu'il  demeurast  dans  le 
voisinage,  (ju'il  entreprendroit  ce  qu'il  voudroit;  et 
ainsi  il  fît  marcher  des  troupes^  pour  investir  Grave- 
lines. 

On  savoit  bien  que,  depuis  la  bataillie  de  Dun- 
querque,  que  l'ennemi  en  avoit  retiré  ce  qu'il  y  avoit 
de  meillieur  d'infanterie;  et,  se  flattans  sur  ce  qu'ils 

1.  se  [séparer]. 

2.  Le  16  {Gazette,  1658,  p.  686). 

3.  Louis  XIV,  Anne  d'Autriche  et  Monsieur  partirent  de 
Calais  le  22;  ils  couchèrent  le  jour  même  à  Boulogne,  le  23  à 
Montreuil,  le  24  à  Abbeville  [Gazette,  1658,  p.  687),  le  26  à 
Amiens,  le  27  à  Monldidier,  le  28  à  Corapiègne  [ibid.,  p.  710) 
qu'ils  ne  devaient  quitter  que  le  11  août  pour  rentrer  le  lende- 
main à  Paris  [ibid.,  p.  759).  Conipiègne  et  Vincennes  étaient 
les  deux  résidences  dont  le  Roi  aimait  à  entendre  parler  durant 
sa  maladie  [Lettres  de  Mazarin,  VIII,  505). 

4.  Sous  le  commandement  du  marquis  de  Bellefonds,  le 
27  juillet.  La  Ferté  arriva  lui-même  devant  Gravelines  le  30 
[Gazette,  1658,  p.  733). 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  141 

pensoint,  qu'ayant  cette  place  là  derrière  soi  on  ne 
songeroit  qu'à  l'affamer,  et  aussi  que,  comme  ils  avoint 
le  cœur  du  pais  à  deffendre,  ils  laissoint  la  frontière 
assés  mal  pourveue,  —  il  n'i  avoit  pas  plus  de  sept  à 
huict  cents  hommes  dans  Gravelines,  —  M.  de  Turenne 
envoia  sept  ou  huict  régiments  d'infanterie  pour  le 
siège,  et  demoura  auprès  de  Dixmuide,  M.  le  marquis 
de  Crèqui  estant  tousjours  avec  un  corps  détaché  fort 
proche  de  Neuport,  où  M.  le  duc  d'Iorc  et  M.  le 
marquis  de  Caracene  furent  plus  d'un  mois,  M.  le 
Prince  à  Ostende,  et  don  Juan  à  Bruges,  et  le  prince  de 
Ligne  à  Ipres,  se  tenants  tous  si  serrés,  que  l'armée 
du  Roy  ne  s'affoiblissoint  que  par  les  maladies,  quoi 
qu'il  fallust  aller  tous  les  jours  au  fourage,  et  que  l'on 
fit  beaucoup  de  courses  dans  le  pais. 

M.  de  Turenne  envoia  M.  de  Varenne,  liutenant 
général,  que  M.  le  mareschal  lui  demanda  comme  une 
personne  qui  entendoit  très  bien  les  sièges.  Le  trois 
ou  quatriesme  jour  après  la  trenchée  ouverte  *,  il  fut  tué 
d'un  coup  de  canon*.  Il  avoit  esté  toute  sa  vie  avec 
M.  de  Turenne  et  c'estoit  un  des  meillieurs  officiers 
qu'il  y  eust  en  France.  M.  le  conte  de  Moret  fut  aussi 
tué  du  mesme  coup  ;  il  estoit  liutenant  des  gendarmes 
de  M.  le  Cardinal,  et  de  voit  avoir  le  gouvernement  de 
Gravelines.  M.  de  Turenne  l'aimoit  tendrement,  et  il 
n'i  avoit  de  gentilhomme  en  France  à  qui  il  eust  si  tost 
ouvert  son  cœur,  lui  ayant  recognu  en  diverses 
affaires  de  la  Cour  un  procédé  fort  sincère,  et  accom- 

1.  L'ouverture  de  la  tranchée  avait  eu  lieu  dans  la  nuit  du  7 
au  8  août  [Gazette,  1658,  p.  757). 

2.  Dans  la  nuit  du  12  au  13  [Gazette,  1658,  p.  793)  ;  Varennes 
eut  la  tête  emportée  [Lettres  de  Mazarin,  VIII,  582). 


142  MÉMOIRES  [1658] 

pagné  de  beaucoup  de  jugement,  sans  laquelle  qua- 
lité toutes  les  autres,  et  principalement  à  la  Cour,  se 
rendent  inutilles,  et  à  soi  et  à  ses  amis  :  il  n'est  pas 
croiable  comme  il  en  a  esté  touché,  et  comme  d'une 
perte  qui  ne  se  répare  pointa 

On  ne  fit  presque  point  de  circonvalation  à  Grave- 
lines,  à  cause  que  l'armée  du  Roy  couvroit  le  siège,  et 
on  demeura  trois  sepmaines  devant  la  place  ;  et  la  tren- 
chée  avoit  esté  ouverte  près  de  quinze  jours,  que 
l'ennemi  n'avoit  pas  bougé  de  la  posture  où  j'ai  dit 
qu'il  estoit;  ils  avoint  toujours  eu  un  corps  sous 
M.  de  Marchin,  qui  regardoit  le  Luxembourg,  lequel 
ils  firent  raprocher  de  la  Flandres^,  et  levèrent  trois 
ou  quatre  mille  hommes  de  pied  vers  le  Brabant.  Tout 
cela  se  trouva  prest  à  marcher  vers  le  temps  que  j'ai 
dit.  Ils  avoint  au  commencement  de  la  campaigne  un 
corps  de  cavallerie  qui  passoit  douxe  mille  chevaux, 
—  ils  l'estimoint  quatorze  mille,  —  lequel  s'estant 
racomodé,  et  ayant  beaucoup  de  régiments  qui 
n'avoint  pas  esté  à  la  bataillie  de  Dunquerque,  leur 
armée  s'assembla  vers  Bruge,  et,  s'approchants  de  la 
Lis  pour  esloigner  le  costé  de  Dixmuide  où  estoit  l'ar- 

1.  Mazarin  s'exprime  avec  les  mêmes  regrets  sur  la  mort  de 
Moret  [Lettres  de  Mazarin,  VIII,  580-581). 

2.  On  a  vu  plus  haut  (p.  125,  note  1)  que  vers  le  17  juin  Mar- 
chin était  à  Givet.  Une  lettre  écrite  par  Mazarin  à  Turenne,  le 
8  juillet,  indique  que  «  les  régiraens  que  Marsin  a  ramenez  de 
Luxembourg  »  ont  été  «  jetez  dans  Gambray,  Bouchain,  Valen- 
ciennes,  Condé  et  Saint-Guillain  »  [Lettres  de  Mazarin,  VIII, 
501).  Le  25  juillet,  le  Cardinal  signale  que  Marchin  s'est  porté 
sur  la  Lys  [ibid.,  p.  538).  Un  peu  avant  le  20  août,  on  le 
retrouve   dans   la   même   l'égion,   entre  Lille   et  Armentières 

[ibid.,  IX,  16). 


[1658J  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  143 

mée  du  Roy,  ils  y  joignirent  M.  de  Marchin  avec  une 
partie  de  ses  nouvelles  levées,  et  passèrent  par  Ipres, 
où  estoit  le  corps  de  M.  le  prince  de  Ligne,  et  s'avan- 
cèrent vers  Poperinge'  en  corps  d'armée,  où  estoint 
tous  les  généraux.  M.  de  Turenne,  voiant  que  le  costé 
de  Neuport  et  d'Ostende  se  dégarnissoit  de  troupes 
pour  composer  l'armée,  changea  de  posture,  et  fit  mar- 
cher M.  le  marquis  de  Gréqui  avec  son  corps,  qui 
estoit  proche  de  Neuport,  à  la  Fintelle,  pour  se  tenir 
à  la  teste  de  l'armée  de  l'ennemi,  qui  estoit  à  Pop- 
peringe,  et  qui  s'avançoit  à  Rogebrege;  et  ce  corps 
avoit  ordre  de  renvoier  ces  bagages  au  camp,  et  estoit 
destiné  pour  Dixmuide,  y  tenant  lousjours  la  main 
par  des  dragons  et  de  la  cavallerie  qui  estoit  à  la  Knoc  ; 
et,  de  peur  que  l'ennemi,  qui  avoit  tout  son  bagage 
sous  Ipres,  ne  desrobast  une  marche,  laissant  Bergues 
à  main  droite  pour  aller  secourir  Gravelines,  d'où  il 
n'y  avoit  que  six  à  sept  heures,  M.  de  Turenne  tenoit 
deux  brigades  de  cavallerie  à  Mardic,  qui  avoint  ordre 
de  marcher  à  Gravelines  dès  qu'ils  auroint  langue  des 
ennemis;  et  lui,  avec  peu  de  troupes,  se  tenoit  auprès 
de  Dunquerque,  et  avoit  des  troupes  logées  par  petits 
corps  séparés  jusques  par  delà  Furnes;  et  on  faisoit 
tousjours  la  garde,  qui  regardoit  Dixmuide;  et,  de 
l'autre  costé,  ce  qui  estoit  à  Mardic  voioit  le  camp  de 
Gravelines.  Il  y  a  bien  dix  lieux  de  l'un  à  l'autre,  mais 
c'est  le  pais  qui  fait  que  l'on  se  peut  gouverner  de 
cette  façon  là;  et,  l'ennemi  ne  pouvant  le  traverser 
qu'en  faisant  des  ponts,  on  estoit  hbre  à  se  seconder 
sur  une  grand  digue.  Les  bagages  qui  estoint  à  costé 

1.  On  les  y  voit  le  25  août  [Lettres  de  Mazarin,  IX,  38). 


\U  MÉMOIRES  [1658] 

n'embarassoint  point  ;  et  ces  corps,  à  demie  heure  ou 
une  heure  les  uns  des  autres,  estoint  aussi  tost  secou- 
rus par  dessus  la  digue,  et  la  cognoissance  du  pais  fait 
voir  (jue  l'on  ne  peut  pas  se  mettre  entre  deux. 

On  demeura  en  cette  posture  là  jusques  à  la  fin  du 
siège  de  Gravelines,  cjui  dura  ving  cinq  ou  ving  six 
jours  de  trenchée  ouverte.  M.  le  marquis  d'Usel  y  fut 
tué*,  qui  estoit  un  homme  de  mérite,  et  qui  estoit  des 
premiers  liutenants  généraux  de  France.  Il  y  eust  bien 
aussi  huict  ou  nœuf  cents  homes  tués  ou  blessés  au 
siège  ;  et,  corne  c'est  une  des  meillieures  places  qui  se 
puisse  voir,  quoi  qu'il  y  eust  fort  peu  de  gens  dedans, 
ils  ne  laissèrent  pas  d'i  faire  une  résistance  qui  donna 
assés  de  peine. 

Les  ennemis  estants  à  Rogebrege,  ayant  sceu  qu'elle 
capituloit-,  se  retirèrent  vers  Ipres,  et  de  là  le  long 
de  la  Lis;  et  M.  le  Cardinal,  qui  avoit  demeuré  durant 
tout  le  siège  de  Gravelines  à  Calais,  et  qui  avoit  un 
grand  soin,  avoit  fait  fournir  toutes  choses,  quoi  (ju'il 
ne  parusl  pas  qu'il  y  eust  auquun  préparatif,  au  com- 
mencement, s'en  vint  à  Dunquerque  avant  que  de 
s'en  retourner  trouver  le  Roy;  et  on  est  obligé  de 
dire  qu'il  n'i  a  personne,  ni  qui  travaillie  tant,  ni  qui 
trouve  tant  d'expédient  avec  une  grande  netteté  d'es- 

1.  Il  fut  frappé,  la  nuit  du  9  au  10  août,  d'un  coup  de  mous- 
quet à  la  cuisse  [Gazette,  1658,  p.  758);  il  mourut  le  17  [ibid., 
p.  795;  Lettres  de  Mazarin,  IX,  9^. 

2.  Voir  dans  la  Gazette  (p.  833  et  suiv.)  l'extraordinaire  du 
4  septembre  :  La  réduction  de  Gravelines  à  V obéissance  du 
Roy,  avec  les  articles  de  la  capitulation  accordée  à  sa  garnison 
par  le  mareschal  de  la  Ferté.  La  capitulation  est  datée  du 
28  août;  le  gouverneur  de  Gravelines  s'appelait  Christophe 
Manquez. 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  145 

prit  pour  •  terminer  beaucoup  d'affaires  de  différentes 
sortes;  et,  avec  cela,  il  ne  se  contente  pas^  l'esprit 
aisément.  Beaucoup  de  personnes  qui  auroint  esté  en 
sa  place  s'en  seroint  retournés  avec  le  Roy  après  la 
prise  de  Dunquerque,  où  il  s'en  vint,  ainsi  que  j'ai 
dit,  et  où  M.  de  Turenne  le  trouva^. 

M.  le  mareschal  de  la  Ferté,  après  la  prise  de  Gra- 
veline,  laissa  ses  troupes  à  deux  ou  trois  liutenants 
généraux,  et  s'en  retourna  en  France,  où  il  avoit  des 
affaires'*.  On  n'i  demeura  qu'un  jour  entier.  Le  Roy, 
qui  avoit  arresté  quelques  jours  à  Compiégne,  et  qui 
estoit  entièrement  remis,  pressoit  beaucoup  M.  le  Car- 
dinal de  l'aller  en  diligence  trouver  à  Fontainebleau, 
où  il  s'en  alloit  avec  la  Reine  et  toute  la  Gour^.  Après 
la  prise  de  Gra vélines  on  renvoya  deux  ou  trois  régi- 
ments d'infanterie  auprès  de  Hesdin  ;  et  il  y  demeuroit 
un  corps  d'armée  de  dix  mille  chevaux,  et  nœuf  à 
dix  mille  hommes  de  pied,  et  un  assés  bel  équippage 
d'artillerie  et  de  vivres  pour  la  campaigne.  M.  le  Car- 
dinal dit  à  M.  de  Turenne  de  faire  les  choses  qu'il 

1.  [expédier]. 

2.  [de  peu  de  choses]. 

3.  Le  30  août  [Gazette,  1658,  p.  865).  Mazarin  avait  annoncé 
à  la  Reine,  dans  une  lettre  du  27,  son  projet  d'aller  à  Dun- 
kerque  s'aboucher  avec  Turenne  [Lettres  de  Mazarin,  IX,  43). 

4.  «  M.  de  la  Ferté  s'en  retourne  avec  moy,  et  il  désire  que 
vous  laissiez  toujours  l'armée  qu'il  commande  à  part,  c'est-à- 
dire  qu'elle  conserve  son  nom,  comme  l'année  passée  »  [Lettres 
de  Mazarin,  IX,  46)  :  cela  est  écrit  de  Gravelines,  le  30  août, 
à  Turenne  par  Mazarin  qui,  dès  le  6  septembre,  sera  à  Vin- 
cennes. 

5.  La  Cour  partit  de  Paris  pour  Fontainebleau  le  19  août 
[Gazette,  1658,  p.  796).  Mazarin  arriva  à  Fontainebleau  le 
7  septembre  au  soir  [ibid.,  p.  891). 

II  10 


146  MÉMOIRES  [1658] 

trouveroit  estre  le  plus  à  propos,  souhaitant  beaucoup 
que  l'on  peust  faire  en  sorte  de  laisser  beaucoup  de 
troupes  dans  le  pais,  l'avertissant  seulement  qu'il  avoit 
eu  advis  certain  que  les  ennemis,  après  la  prise  de 
Dunquerque,  s'attendoint  assés  à  perdre  Armentiéres. 
M.  de  Turenne  estoit  tousjours  d'advis  que  l'on 
laissast  quelques  troupes  auprès  de  Hesdin,  afin  que 
s'il  ne  réussissoit  à  rien  de  considérable  dans  le  pais, 
que  l'on  peust,  en  fortifiant  ce  corps  là,  faire  un  blo- 
quus  à  Hesdin  tout  l'hiver  ;  et  ce  fust  la  raison  pour 
laquelle  on  y  envoia  ces  régiments  là,  et  on  y  destinoit 
M.  le  mareschal  de  Ghulenberg  ^  pour  avoir  la  direction 
de  cette  entreprise  là  durant  l'hiver.  Dans  ces  pensées, 
qui  n'estoint  déterminées  à  rien  de  certain,  M.  le  Car- 
dinal partit  de  Dunquerque  pour  s'en  aller  à  Paris, 
et  M.  de  Turenne  s'en  alla  joindre  l'armée,  qui  estoit 
à  quatres  heures  de  Dunquerque.  L'ambassadeur 
d'Angleterre  demeura  à  Dunquerque  avec  une  grande 
garnison,  et  il  y  eust  au  plus  deux  mille  soldats  anglois. 
sous  M.  Morgan,  qui  suivirent  l'armée,  et  ordonna 
à  ce  corps  de  M.  le  mareschal  de  la  Ferté  de  le  suivre 
à  Dixmuide.  L'embarras  de  la  sortie  de  la  garnison  de 

1.  Ce  que  Turenne  écrit  là  justifie  pleinement  l'interpréta- 
tion, proposée  par  M.  d'Avenel  [Lettres  de  Mazarin,  IX,  45, 
note  4),  d'un  passage  d'une  lettre  du  30  août  dans  lequel 
Mazarin  s'exprime  à  mots  très  couverts.  C'est  à  cette  occasion 
évidemment  que  fut  envoyé  le  billet  ainsi  conçu,  qui  est  con- 
servé aux  Archives  des  Affaires  étrangères  [Corresp.,  Pays- 
Bas,  46,  fol.  435)  :  «  Je  prie  Monsieur  le  lieutenant  de  roy  de 
la  Bassée  de  me  faire  savoir  présentement  en  quel  lieu  est  Mon- 
sieur le  mareschal  de  Chulemberg,  et  lui  faire  savoir  que  je  lui 
ai  escrit  ce  billet  afin  d'avoir  de  ses  nouvelles,  du  camp  de 
Rercove,  à  une  heure  et  demi  d'Oudenarde,  qui  se  rendit  hier 
au  matin.  Ce  premier  septembre.  Turenne.  » 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  147 

Gravelines  les  retint  un  jour;  mais  comme  c'est  un 
pais  estroit,  où  l'on  ne  fait  que  s'embarrasser  d'at- 
tendre trop  de  troupes  à  un  rendes  vous,  il  passa  avec 
l'armée,  et  alla  loger  au  delà  de  Dixmuide,  où  ayant 
laissé  ordre  à  M.  de  Ghomberg  de  mettre  ensemble 
sept  ou  huict  régiments  qu'il  lui  laissa  pour  demeurer 
sous  les  places  de  Dixmude,  Furnes  et  Bergues,  il 
marcha  avec  l'armée  à  Thielt,  qui  est  le  chemin  entre 
Bruge  et  Gand,  avec  dessein  de  marcher  sur  la  Lis  et 
sur  l'Escaut,  laissant  l'ennemi  loing  derrière  lui,  qu'il 
savoit  avoir  dessein  de  couvrir  Armentiére  et  Gourtrai, 
afin  que,  lui  donnant  grande  jalousie  de  ces  grandes 
places  de  Gand  et  Bruge,  il  le  fit  séparer  ou  prendre 
une  posture  qui  lui  donneroit  jour  de  faire  quelque 
chose  de  considérable  contre  lui. 

L'ennemi,  après  la  prise  de  Graveline,  s'estoit  logé 
en  delà  de  la  Lis,  et  avoit  laissé  un  grand  corps 
dans  Ipre  à  la  teste.  M.  de  Turenne  avoit  pris  un 
grand  corps  de  cavallerie  à  l'avant  garde,  et,  arrivant 
à  Thielt*  de  bonne  heure,  comanda  que  l'armée  y 
logeast,  et  passa  outre,  marchant  droit  à  Deinse,  où  il 
savoit  qu'il  y  avoit  un  pont  sur  la  Lys  ;  et  de  là  il  vou- 
loit,  sans  s'arrester  avec  cette  avantgarde,  où  il  y 
avoit  des  dragons,  marcher  droit  à  Oudenaerde,  quoi 
qu'il  n'eust  pas  esté  dans  le  pais,  le  sachant  très 
bien,  et  par  les  gens  du  pais  et  par  les  cartes;  mais  à 
l'entrée  de  la  nuict  le  guide  se  perdit  :  de  manière 
qu'il  fut  obligé  de  retourner  au  quartier,  bien  marri 
de  croire  avoir  manqué  le  dessein  d'Oudenarde.  Il  ne 
laissa  pas  néamoins  M.  de  Gassion  avec  cinq  ou  six 

1.  Le  4  septembre  [Gazette,  1658,  p.  890);  il  y  resta  jus- 
qu'au 6  [ibid.,  p.  914). 


148  MÉMOIRES  [1658] 

régiments  à  Deinse  sur  la  Lis,  avec  ordre  d'envoier 
des  partis  vers  Oudenaerde,  comme  il  creut  qu'on  ne 
pouvoit  plus  rien  entreprendre  à  cette  teste  là,  et  qu'il 
n'i  avoit  pas  apparence  de  marcher  plus  outre  sans 
attendre  l'arrière-garde  qu'il  avoit  laissée  à  huict  ou 
nœuf  heures  de  là. 

On  séjourna  deux  jours  à  Thielt  ;  et,  comme  il  sceut 
que  ces  troupes  de  l'arriéregarde  arrivoint  à  une 
heure  de  là,  il  partit  de  grand  matin  avec  toute  l'ar- 
mée, laissant  le  bagage  audit  Thielt,  et  ce  corps  de 
M.  de  la  Ferté,  qui  faisoit  l'arriéregarde,  le  venant 
joindre  à  la  pointe  du  jour  avec  la  réserve  de  l'ar- 
mée qui  y  demeura,  il  commanda  à  tout  ce  corps  d'i 
camper,  ayant  fait  seulement  changer  le  camp  :  en 
sorte  qu'il  peut  estre  plus  seur  et  plus  prest  à  deslo- 
ger pour  le  venir  joindre  au  premier  ordre;  et,  mar- 
chant, corne  j'ai  dit,  à  la  pointe  du  jour  avec  une  par- 
tie de  l'armée  sans  bagage,  il  passa  la  rivière  du  Lis 
à  Deinse ^  où  il  apprit  qu'il  y  estoit  arrivé  un  corps  de 
cinq  ou  six  régiments  de  l'ennemi  à  Oudenaerde  ;  et, 
ayant  envoie  beaucoup  de  partis  pour  donner  jalousie 
à  l'ennemi  de  touts  les  costés,  et  laissé  encores 
quelques  régiments  sous  M.  de  Gassion  à  Deinse,  il 
marcha  le  mesme  jour  à  Gavre,  qui  est  un  château  sur 
l'Escaut  à  trois  heures  de  Deinse  ;  on  y  arriva  encores 
de  fort  bonne  heure;  et,  l'ennemi  n'ayant  pas  eu  le 
temps  de  s'assembler  derrière  l'Escaut,  il  n'i  parust 
que  cinquante  chevaux.  Il  s'i  devoit  trouver  beaucoup 
de  paisans;  mais,  comme  les  marches  promtes  ne 
donnent  loisir  qu'au  raisonnements,  mais  point  de 

1.  Le  6  septembre  [Gazette,  1658,  p.  914). 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  U9 

temps  pour  apporter  les  remèdes,  de  quatre  ou  cinq 
mille  païsans  qui  avoint  ordre  de  se  trouver  à  ce  pas- 
sage, il  n'i  en  eust  que  deux  ou  trois  cents,  qui  s'en- 
fuirent aussi  tost,  à  la  réserve  de  cinquante  qui  se 
mirent  dans  le  château,  qui  estoit  de  l'autre  costé  de 
l'eau. 

Come  les  dragons  de  l'armée  du  Roy  arrivèrent  sur 
le  bord  de  l'eau,  et  la  cavallerie  de  l'avantgarde,  il  y 
eust  d'abort  près  deux  de  cents  chevaux  qui  passèrent 
à  nage  la  rivière  sous  le  château,  dont  ceux  de  dedans 
furent  si  effroiès,  qu'ils  se  rendirent  tout  aussi  tost. 
M.  de  Turenne  fit  passer  en  suite  quatres  régiments  de 
la  brigade  de  Podvits,  avec  touts  les  corps  des  régi- 
ments, et  on  courut  jusques  à  quatres  lieux  de 
Bruxelles^  Quelques  régiments  de  cavallerie  de  l'en- 
nemi, qui  passoint  vers  Gand,  laissèrent  leur  bagage; 
et  cela  mit  une  telle  confusion,  que  les  régiments 
qui  estoint  sous  Oudenaerde  marchèrent  aussi  vers 
Bruxelles;  c'estoit  Don  Antoine  de  la  Gueve,  qui  les 
commandoit,  qui  en  eust  l'ordre.  On  fit  travailler 
aussi  au  pont  de  bateaux  sur  TEscaut^,  et  M.  de 
Turenne  n'estoit  encores  résolu  à  rien,  quand  le  len- 
demain, de  grand  matin,  il  sceut  par  un  homme  qui 
estoit  envoie  du  gouverneur  d'Oudenaerde  pour 
demander  des  sauvegardes,  comme  la  cavallerie  en 
estoit  sortie.  Il  prit  aussi  tost  mille  chevaux  et  deux 
cens  dragons,  et  passa  l'Escaut,  envoiant  dire  au  gou- 

1.  Avant  le  12  septembre  (cf.  Gazette,  1658,  p.  913). 

2.  «  Au  décampement  de  Tielt,  M.  de  Turenne  marcha  à 
Gavre  pour  y  faire  son  pont  sur  l'Escaut  »  (Talon  à  Mazarin, 
camp  d'Ypres,  14  septembre.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp., 
Pays-Bas,  46,  fol.  473). 


150  MÉMOIRES  [1658] 

verneur,  par  M.  de  Madailliaii,  qui  servoit  d'aide  de 
camp  près  de  lui,  comme  il  alloit  l'assiéger,  et  qu'il 
se  résolût  de  prendre  neutralité  pour  la  ville,  et  donner 
passage  à  l'armée.  Il  s'approcha  avec  cette  cavallerie 
fort  proche  de  la  ville,  et  se  fit  saisir  de  quelques  mai- 
sons fort  proches  de  la  porte  par  ces  dragons.  Il  y 
eust  un  temps  que  l'on  creut  qu'ils  se  rendroint;  mais, 
voiant  le  peu  de  gens  qu'ils  y  avoint,  ils  recomen- 
cérent  à  tirer.  M.  de  Turenne,  après  avoir  demeuré 
trois  ou  quatres  heures  proche  de  la  place,  et  voiant 
qu'il  y  avoit  si  peu  de  gens  dedans,  se  résolut  de  s'i 
en  venir  avec  l'armée,  et  commanda  un  parti  de  trois 
cents  chevaux  sous  le  liutenant  coronel  de  Buillion  pour 
aller  de  l'autre  costé  de  l'eau,  pensants  bien  que  par 
Gourtrai  ils  voudroint  y  mettre  des  troupes;  et  lui  s'en 
alla  à  l'armée,  ayant  envoyé  quérir  sept  ou  huict  cents 
mousquetaires  pour  fortifier  M.  d'Umiéres,  qui  n'avoit 
que  ces  deux  cents  dragons.  Gomme  il  estoit  à  une 
heure  de  là,  ceux  de  la  ville,  ne  voiants  que  fort  peu 
de  gens  près  de  leurs  portes,  firent  une  sortie  sur  les 
dragons,  et  en  tuèrent*  quelques-uns,  mirent  le  feu  aus 
maisons,  et  les  en  chaSvSérent.  M.  de  Turenne  pensa  en 
chemin  qu'il  y  avoit  quelque  danger  de  laisser  ce 
corps  là  si  proche  de  la  ville,  et  que  les  ennemis  avoint 
le  temps  de  faire  passer  un  corps  par  Tournai.  G'est 
pourquoi  il  renvoya  Saint-Martin,  mareschal  des  logis 
de  la  cavallerie,  dire  à  M.  d'Umiéres  qu'il  se  retirast 
à  moitié  chemin  de  la  ville  à  l'armée,  ce  qu'il  fit  à 
l'entrée  de  la  nuict;  et  le  lendemain,  de  grand  matin, 
ayant  travaillié  à  faire  défaire  le  pont  toute  la  nuict, 

1.  Ms.  turent. 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  \h\ 

l'armée  marcha  tout  le  long  de  l'eau  en   remontant 
droit  à  la  ville  et  faisant  tirer  le  pont  après  soi. 

Ce  liutenant  coronel  de  Bouillion  bâtit  à  la  pointe  du 
jour  deux  régiments  qui  vouloint  entrer  dans  la  ville. 
La  cavallerie  de  l'un  des  deux  fut  toute  prise,  mais 
les  dragons  y  entrèrent;  il  n'i  en  avoit  pas  plus  de 
cent.  L'armée  arriva  de  bonne  heure  devant  la  ville  du 
costé  de  Courtrai,  et  le  corps  qui  avoit  esté  le  jour 
auparavant  de  l'autre  costé,  eust  ordre  de  s'avancer  à 
son  mesme  pOvSte;  et  M.  de  Turenne,  ayant  passé  l'eau 
en  bateau,  le  pont  n'estant  pas  fait,  alla  visiter  les 
postes;  et,  estant  descendu  le  long  de  la  coste,  où  il 
vit  un  lieu  où  il  pouvoit  venir  des  gens  fort  à  cou- 
vert de  Courtrai,  il  y  fît  venir  les  dragons  du  Roy  ;  et, 
ayant  commandé  que  l'on  rompît  des  passages, 
comme  il  visitoit  ces  lieux  là  avec  trente  ou  quarante 
chevaux,  s'estant  un  peu  esloigné  de  ce  lieu  où  il 
avoit  laissé  des  dragons,  trois  régiments  de  cavallerie 
sous  M.  de  Chamilli,  que  M.  le  Prince  avoit  commandé 
qui  s'en  vinssent^  dans  la  ville,  arrivèrent  en  plein 
jour  en  ce  lieu,  où  on  ne  faisoit  que  de  mettre  les 
dragons.  M.  de  Péguillin,  qui  les  commandoit,  s'i 
estant  rencontré,  ils  tindrent  ferme  dans  une  rue,  ce 
qui  arresta  tout  court  cette  cavallerie,  laquelle  prit 
aussi  tost  l'espouvante  ;  il  n'i  en  entra  pas  un  dans  la 
ville;  et  M.  de  Chamilli  fut  pris  avec  la  moitié  de  ces 
gens  :  c'estoit  le  régiment  de  Condé  et  deux  autres 
régiments,  lesquels  ayant  voulu  venir  de  l'autre  costé  de 
l'eau,  le  gouverneur  de  la  place  les  avoit  envoie  aver- 
tir qu'il  n'i  avoit  personne  du  costé  qu'ils  abordèrent, 

1.  M  s.  vissent. 


152  MÉMOIRES  [1658] 

comme  en  efFect  les  troupes  se  faisoint  que  d'i  arriver 
un  quart  d'heure  auparavant.  On  sceut  par  les  prison- 
niers corne  les  ennemis  s'estoint  fort  séparés  ;  et  ainsi 
on  vit  bien  que,  sans  ligne  ni  presque  de  communi- 
cation sur  l'Escaut,  que  par  un  petit  pont  que  l'on  fit 
la  nuict,  que  l'on  pouvoit  aisément  prendre  la  place. 

M.  de  Turenne  avoit  mandé  le  jour  auparavant  à 
tout  le  corps,  qui  estoit  demeuré  à  Tielt  avec  le 
bagage,  de  marcher  droit  à  Oudenaerde  :  de  façon 
qu'il  y  arriva  le  soir  mesmes;  et,  ayant  la  nuict 
ouvert  la  trenchée  en  trois  endroits  différents,  et 
approché  en  deux  heures  fort  proche  d'une  demie 
lune  que  l'on  alloit  prendre,  et  en  suite  la  ville,  dans 
la  mesme  nuict  ceux  de  dedans  demandèrent  à  capi- 
tuler; on  les  receut^  comme  les  bourgeois  le  deman- 
doint;  mais  trois  régiments,  qui  estoint  entrés  de 
Courtrai  ce  jour  là  que  l'on  s'estoit  aproché  de  la  ville 
de  l'autre  costé  de  l'eau,  et  que  l'on  s'estoit  retiré 
ensuite,  ne  furent  point  receus  à  autre  composition 
que  prisonniers  de  guerre. 

G'estoit  une  ville  où  il  y  avoit  un  très  grand  peuple, 
mais  où  il  y  manquoit  de  tout  pour  la  deffence;  aussi 
est  elle  si  fort  au  milieu  du  pais,  qu'elle  n'estoit  pas 
estimée  corne  une  ville  de  guerre.  Comme  c'estoit  une 
conqueste  fort  avancée,  la  conservation  en  paroissoit 
assés  difficile  durant  l'hiver,  et  M.  de  Turenne  fut  en 
doute  un  peu  de  temps  s'il  s'avanceroit  vers  Bruxelles 
avec  l'armée,  où  s'il  retourneroit  sur  la  Lis,  où  il 
savoit  bien  que  Menen  estoit  une  place  à  pouvoir 
accomoder,  et  dont  la  situation  donnoit  beaucoup  de 
facilité  pour  la  communication  de  Dixmuide  à  Oude- 

1.  Le  9  septembre  [Gazette,  1658,  p.  914). 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  153 

naerde;  et  aussi  il  ne  sa  voit  ^  si  en  marchant  promte- 
ment  sur  la  Lis,  il  ne  trouveroit  pas  occasion  d'entre- 
prendre sur  Gourtrai.  Ce  qui  l'empescha  d'avancer 
vers  Bruxelles,  qu'il  eût  espéré  de  pouvoir  prendre, 
c'est  que,  n'ayant  (ju'un  équippage  de  campaigne,  il 
ne  pouvoit  pas  faire  de  siège,  et  n'avoit  que  pour 
deux  ou  trois  jours  de  vivres;  de  manière  que  la 
moindre  résistance  qu'il  eust  trouvé,  estant  obligé 
d'épuiser  tout  ce  qu'il  y  avoit  de  vivres  dans  Oude- 
naerde,  et  la  ville  n'estant  point  fortifiée,  il  eust 
fallu  se  retirer  en  arriére,  et  quitter,  et  le  pais  au 
devant  d'Oudenaerde,  et  Oudenaerde  mesmes;  au  lieu 
que,  ce  mettant  en  arriére,  il  vivoit  par  ce  qui  lui 
venoit  de  la  mer,  et  prenoit  des  mesures  plus  seures 
pendant  six  sepmaines  ou  deux  mois,  par  la  conserva- 
tion d'Oudenaerde.  Ainsi,  ne  voulant  pas  se  ruiner 
par  le  séjour  de  l'armée,  ni  aussi  en  y  laissant  une 
grande  garnison  qui  estoit  inutille,  parce  qu'il  vouloit 
soutenir  la  place  avec  l'armée,  il  y  laissa  seulement 
deux  régiments  de  cavallerie,  et  quatre  cents  hommes 
de  pied  sous  M.  de  Rochepaire,  et  marcha,  le  lende- 
main que  la  ville  fut  rendue,  en  remontant  l'Escaut, 
le  laissant  à  gauche,  faisant  suivre  des  bateaux,  corne 
s'il  eust  voulu  faire  un  pont  pour  assiéger  Tournai, 
ou  pour  entrer  dans  le  Brabant.  Il  avoit  tousjours 
laissé  M.  de  Gassion  avec  douze  ou  quinze  cents 
hommes  pour  garder  le  pont  de  Deinse  sur  la  Lis.  Il 
lui  envoya  l'ordre  de  le  venir  joindre  au  camp,  à  une 
heure  et  demie  d'Oudenaerde,  d'où  il  vouloit  partir  à 
minuit,  espérant  que,  par  une  marche  promte,  et  qui 

1.  Ici  figure  une  première  fois  le  mot  en. 


154  MÉMOIRES  [1658] 

ne  seroit  pas  veue,   qu'il  Irouveroit  quelque   chose 
d'inportance  à  faire  sur  la  Lis. 

On  n'eust  nouvelles  que  quatres  heures  devant  le 
jour  que  M.  de  Gassion  arrivoit;  et,  comme  on  ne 
vouloit  pas  marcher  que  l'on  n'eust  de  ses  nouvelles, 
pour  ne  le  pas  laisser  si  fort  derrière,  on  partit  deux 
heures  devant  le  jour;  et,  prenant  assés  long  temps 
le  chemin  de  Tournai,  où  estoit  M.  le  Prince,  don 
Juan  et  une  partie  des  troupes  estant  marché  vers 
Bruxelles,  on  fut  environ  à  midi  auprès  de  Menen*. 
G'estoit  au  commencement  de  septembre;  et,  M.  de 
Turenne  ayant  envoie  trente  chevaux  de  la  garde  pour 
savoir  si  les  ennemis  gardoint  Menen,  il  lui  ramenèrent 
deux  prisonniers,  qui  lui  dirent  que  M.  le  prince  de 
Ligne  estoit  à  une  heure  et  demie  de  là,  avec  deux 
mille  hommes  de  pied  et  quinze  ou  seize  cents  che- 
vaux, du  mesme  costé  de  la  rivière.  Il  commanda  en 
mesme  temps  les  régiments  de  cavallerie  qui  avoint 
la  garde,  et  qui  estoint  à  l'avantgarde,  pour  les  enga- 
ger :  c'estoit  celui  du  conte  de  Roie  et  de  Melin;  et, 
come  il  y  avoit  beaucoup  d'officiers  qui  venoint  au  loge- 
ment, ils  poussèrent  aussi  avec  les  premières  troupes 
comandèes.  On  les  suivit  au  grand  galop  avec  la  caval- 
lerie comme  elle  se  trouvoit  dans  la  marche,  ne  mar- 
chants pas  ce  jour  là  en  trop  bon  ordre,  à  cause  que 
l'on  avoit  trouvé  toutes  les  maisons  pleines.  M.  le 
prince  de  Ligne  avoit  tousjours  esté  avec  ce  corps  là 
dans  Ipre;  et,  comme  l'ennemi  creut  que  l'armée  du 
Roy  vouloit  aller  vers  Bruxelles,  il  devoit  entrer  dans 
Tournai  avec  ce  corps  là,  quand  M.  le  Prince  en  parti- 
roit  pour  joindre  don  Juan  vers  Bruxelles  ;  et  il  estoit 

1.  Le  12  septembre  [Gazette,  1658,  p.  914). 


[1658]  DU  xMARÉCHAL  DE  TURENNE.  155 

en  haste  dès  le  matin  en  campaigne  pour  se  gouverner 
suvant  ce  qu'il  aprendroit  par  Tournai,  ou  par  des 
partis  qu'il  avoit  envoie  vers  l'armée  du  Roy;  les- 
quels* retournèrent  sans  auquune  langue,  hors  un^  qui 
arrivoit  dans  leur  camp  comme  on  commençoit  desjà 
à  pousser  leur  garde.  Si  on  avoit  attendu  que 
quelques  troupes  fussent  ensemble  pour  charger,  il 
est  assuré  qu'il  auroit  eu  le  temps  de  se  retirer;  mais, 
ayant  comandé  aus  premiers  de  s'engager,  sans 
attendre  ni  dragons  ni  infanterie,  cela  leur  osta  tout 
moïen  de  songer  à  autre  chose  qu'à  faire  teste  comme 
ils  se  trouvoint  disposés  le  long  du  chemin,  tout  ce 
pais  là  estant  fait  de  façon  que  l'on  ne  peut  y  aller 
que  deux  ou  trois  de  front.  Les  premiers  qui  abor- 
dèrent près  des  troupes  des  ennemis,  se  furent  des 
officiers  qui  avoint  poussé  à  la  teste,  dont  il  y  en  eust 
quelques  uns  de  tués  ;  et  les  régiments  de  l'ennemi  de 
Droot  et  de  Louvigni,  ayant  monté  à  cheval,  repous- 
sèrent au  commencement  les  premières  troupes  de  la 
garde.  Le  conte  de  Roie  se  trouva  à  la  teste  du  régi- 
ment, qui  fit  fort  bien,  et  chargea  le  régiment  de 
Louvigni,  où  le  maître  de  camp  fut  très  dangereuse- 
ment blessé  et  prisonnier  ;  le  conte  de  Roye  y  receut 
deux  coups  de  pistollet  aus  deux  jambes^,  et  rompit 
les  premiers  escadrons  de  l'ennemi.  Les  régiments  de 
la  Reine,  Reinel  et  Créqui  suivoint,  avec  lesquels 
M.  d'Umiéres  et  M.  de  Gadaigne  se  mirent,  et  le  régi- 
ment de  dragons  de  la  Fertè.  Les  ennemis,  volants  que 

1.  Ms.  lesquells,  Turenne  ayant  d'abord  écrit  lesquelles. 

2.  Ms.  une;  on  a  vu  par  la  note  précédente  que  Turenne  avait 
d'abord  traité  le  mot  partis  comme  s'il  était  féminin. 

3.  Cf.   lettre  de  Turenne  à  sa  femme,  du  camp  d'Ypres, 
13  septembre  1658  (Grimoard,  I,  288). 


156  MÉMOIRES  [1658] 

les  troupes  se  secondoint  les  uns  les  autres  de  si  près, 
comancérent  à  se  mettre  en  confusion  :  leur  infanterie, 
qui  estoit  dans  des  champs  fermés,  ne  fit  qu'une 
méchante  descharge,  et  comença  à  jetter  les  armes. 
On  les  suivit  jusques  à  un  pont  sur  la  Lis,  qui  est  à  un 
château  que  les  ennemis  tenoint,  nomé  Gomines.  Ils 
avoint  quelque  bagage,  et  des  chariots  de  vivres,  qui 
leur  estoint  venus  de  Lille,  qui  aidèrent  encores  à  les 
mettre  en  confusion.  Ainsi  on  prit  presque  toute  leur 
infanterie,  leurs  armes  et  leurs  drapeaux  ;  et  pour  leur 
cavallerie,  il  s'en  sauva  trois  ou  quatre  cents  chevaux 
à  Ipres  avec  le  prince  de  Ligne,  et  quelque  cent  ou 
cent  cinquante  se  retirèrent  à  Lille,  qui  n'en  estoit 
distant  que  de  deux  heures;  il  n'i  sauva  que  cela 
ensemble,  de  mille  ou  douxe  cents  chevaux  qu'ils 
estoint,  et  de  douxe  ou  trexe  cents  hommes  de  pied, 
dont  presque  tous  les  officiers  furent  pris,  mais  beau- 
coup de  soldats  dans  les  hayes  sans  armes.  Il  y  eust 
divers  prisonniers,  comme  chaquun  est  d'ordinaire  bien 
aise  de  parler,  quoi  que  ce  soit  au  désavantage  de  son 
parti,  qui  dirent  comme  la  ville  d'Ipres  estoit  demeu- 
rée dégarnie  d'hommes;  et  ce  fust  M.  d'Umières  qui 
le  dit  le  premier  à  M.  de  Turenne;  lequel,  ayant, 
voulu  au  commencement  faire  avancer  du  canon  pour 
prendre  le  château  de  Gomines,  dans  lequel  il  s'estoit 
retiré  quelques  gens  du  prince  de  Ligne,  changea 
après  de  pensée,  le  mesme  lui  ayant  encore  continué 
à  lui  dire  que  l'on  pou  voit  faire  quelque  chose  à 
Ipres,  et  ainsi  craignant  que,  dès  la  mesme  nuict,  il  n'i 
cntrast  des  gens  d'Armentiéres  dans  Ipres,  ou  de  la 
garnison  ordinaire,  qui  estoit  renforcée  par  des 
troupes  de  Saint  Omer  et  Aire,  qui  y  estoint  arrivés 
depuis  deux  jours,  ou  par  celles  que  M.  le  Prince,  — 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  157 

qui  estoit  à  Tournai,  qui  n'en  est  qu'à  cinq  heures,  — 

pouvoit   y   envoier  en  intention   de   les  jetter  dans 

Ipres  :  car,  ayant  pris  un  secrétaire  de  M.  le  prince  de 

Ligne,  on  vit  diverses  lettres  de  M.  le  Prince  escrites 

du  jour  auparavant,  et  de  la  nuict  avant  le  combat,  de 

Tournai  où  il  estoit,  par  lesquelles  il  lui  mandoit  la 

marche  de  M.  de  Turenne  en  remontant  l'Escaut,  qui 

estoit  du  jour  auparavant  le  combat;  mais,  quoi  que 

beaucoup  de  gens  ayent  dit  qu'il  l'avoit   averti  de 

repasser  la  Lis,  et  de  se  mettre  en  lieu  pour  pouvoir 

entrer  dans   Ipres,    cela   ne  paroissoit    pas  par  ses 

lettres  là.  Et  en  effect,  dans  des  guerres  de  campaigne, 

il  est  impossible  de  pouvoir  prescrire  justement  à  un 

corps  séparé  comme  il  se  doit  gouverner  dans  chaque 

action,  parce  que  tous  les  différents  mouvements  de 

l'ennemi,  et  les  diverses  cognoissances  que  l'on  en  a, 

doivent  faire  changer  de  conseil^  ;  et  on  ne  peut  dire 

à  un  homme  qui  commande  que  de  certaines  règles 

générales,  le  reste  dépendant  de  sa  conduite  et  de  la 

fortune.  Ainsi  M.  le  Prince,  à  ce  que  je  croi,  n'avoit 

rien  prescrit  déterminément  à  M.  le  prince  de  Ligne, 

qui  commandoit  ce  corps  là,  lequel  avoit  envoie  divers 

partis  pour  prendre  langue  de  l'armée  du  Roy;  mais 

à  l'un,  comme  il  le  venoit  avertir  de  sa  marche,  ceux 

de  Menen  lui  fermèrent  la  porte,  de  peur  qu'il  ne 

piliast  dans  la  ville;  et  un  autre,  n'ayant  pris  langue  de 

rien,  n'arriva  dans  le  camp  des  ennemis  qu'un  moment 

avant  que  les  premières  troupes  commencèrent  à  les 

attaquer;  et  ce  fust  la  grande  diligence  avec  laquelle 

on  marcha  aus  ennemis,  qui  les  empescha  d'avoir 

nouvelles  par  leurs  partis. 

1.  {en  chaque  action}. 


158  MÉMOIRES  [1658] 

Ainsi  afin  d'empescher  qu'il  ne  s'i  jettast  personne 
dans  Ipres,  M.  de  Turenne  envoia  promtement  dire  à 
la  brigade  de  M.  de  Bodvits,  qui  estoit  composée  de 
huict  ou  dix  escadrons,  et  qui  n'estoit  pas  ce  jour  là 
à  l'avantgarde,  de  faire  rafrachir  leurs  chevaux  une 
heure  ou  deux,  pendant  lequel  il  s'en  alla  à  Menen, 
pour  demander  le  passage  pour  les  troupes;  et,  comme 
c'estoit  une  place  à  demi  rasée,  les  bourgeois  n'en 
firent  nulle  difficulté.  Il  y  a  un  pont  sur  la  Lis  où, 
ayant  fait  racomoder  quelque  peu  de  chose,  M.  de 
Bodvits  passa  avec  douxe  ou  quinze  cents  chevaux 
le  jour  mesmes  du  combat,  et  fut  presque  à  l'entrée 
de  la  nuict,  ou  au  moins  avant  qu'elle  fût  finie,  devant 
Ipres,  sur  le  chemin  qui  venoit  d'Armentiéres  ;  et, 
come  il  arrivoit,  il  vit  un  régiment  de  deux  ou  trois 
cents  dragons  qui  venoint  d'Armentiéres  pour  y 
entrer;  et,  lui  ayant  fait  couper  en  diligence  le  chemin 
auprès  de  la  ville,  il  n'i  entra  que  sept  ou  huict 
hommes  :  le  reste  fut  pris,  ou  se  retira  à  Armentières. 
M.  de  Turenne  avoit  aussi  envoie  dès  le  soir  M.  de 
Saint  Lieu,  avec  une  brigade  de  cavallerie,  pour  se 
mettre  par  le  chemin  de  Gand  à  Ipres;  mais  ils  ne  ren- 
contrèrent personne. 

L'armée  campa  cette  nuict  là  auprès  de  Menen,  qui 
est  à  quatre  heures  d'Ipres,  et  M.  de  Turenne  avoit 
commandé  que  l'on  se  tînt  prest  à  marcher,  attendant 
qu'un  corps  qu'il  avoit  laissé  pour  faire  teste  à  Tour- 
nai, et  couvrir  les  bagages  de  l'armée  qui  tiennent  une 
longue  file,  l'eust  joint,  ou  au  moins  qu'il  sceût  qu'il 
estoit  en  marche  pour  cela.  Le  matin  on  ouït  un  grand 
bruit  au  camp,  comme  d'un  magasin  qui  avoit  sauté, 
et  on  apprit  par  des  gens  qui  estoint  sur  un  clocher 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE,  159 

que  c'estoit  à  Ipres.  Cela  fît  encores  haster  la  résolu- 
tion d'i  marcher;  et  M.  de  Turenne  laissa  dans  Menen 
mille  hommes  de  pied,  et  cinq  cents  chevaux;  envoia 
aussi  ordre  à  M.  de  Gassion,  qui  avec  huict  cents 
homes  de  pied  et  cinq  cents  chevaux,  avec  lesquels  il 
avoit  esté  à  Deinse,  et  avoit  rejoint  ce  corps  qui  estoit 
auprès  de  Tournai,  de  s'en  aller  à  Oudenaerde,  —  ce 
qui  y  estoit  demeuré  de  troupes  estant  trop  foible, 
—  et  lui  marcha  droit  à  Ipres,  commandant  que  tout, 
excepté  ce  qui  estoit  demeuré  à  Menen,  et  ce  qu'il 
avoit  envoie  à  Oudenaerde,  marchast  avec  le  bagage. 
11  apprit  en  chemin  comme  M.  de  Podvits  avoit  deffait 
ce  régiment  dont  j'ai  parlé.  L'armée  ne  peust  arriver 
que  fort  tard  devant  Ipres^.  Il  estoit  aussi  demeuré 
douxe  ou  quinze  cents  hommes  sous  M.  de  Schonberg, 
pour  garder  les  places  de  Bergues,  Furnes  et  Dix- 
muide,  auquel  il  fut  envoie  ordre  de  venir  à  Ipres, 
l'approche  de  l'armée  mettant  ces  places  là  en  seurté. 
M.  de  Turenne  estoit  fort  foible,  arrivant  devant 
Ipres,  et  il  vouloit  conserver  Oudenaerde,  qui  n'estoit 
point  en  estât  de  deffence,  et  Menen,  qui  estoit  le  seul 
passage  qu'il  eust  sur  la  Lis  pour  y  aller.  Come  M.  le 
Cardinal  estoit  parti  de  Dunquerque,  il  avoit  trouvé 
à  propos,  et  M.  de  Turenne  en  estoit  d'advis,  de  lais- 
ser quelques  régiments  d'infanterie  à  M.  le  mareschal 
de  Chulemberg,  pour  voir  si  on  pouvoit  faire  un 
bloquus  à  Hesdin^.  On  savoit  bien  que  l'on  pouvoit 
faire  estât  d'avoir  encores  deux  ou  trois  mille 
hommes  d'infanterie  de  ce  costé  là  ;  et  l'ennemi  estoit 

1.  Le  13  septembre  [Gazette,  1658,  p.  951). 

2.  Cf.  Mazarin  à  Turenne,  Fontainebleau,  15  septembre  1658 
[Lettres  de  Mazarin,  IX,  58-59). 


i60  MÉMOIRES  [1658] 

en  si  mauvais  estât,  et,  depuis  la  bataillie  des  Dunes, 
outre  le  combat  du  prince  de  Ligne,  avoit  eu  tant  de 
régiments  deffaits,  et  tant  de  partis  batus,  que  l'on 
savoit  bien  que  l'on  pouvoit  hasarder  d'attaquer  une 
grande  place  avec  peu  de  gens.  Il  n'i  avoit  pas  d'ou- 
tils pour  se  retrancher,  et  M.  de  Turenne  avoit  com- 
mandé à  quelques  régiments  de  cavallerie  d'en  cer- 
cher,  en  marchans  dans  les  maisons  abandonnées  des 
païsans. 

Le  soir  que  l'armée  arriva  devant  Ipres,  on  ne 
trouva  point  du  tout  de  fourage  ;  mais,  le  matin  estant 
venu,  M.  de  Turenne  fît  le  tour  de  la  ville.  Toutes  les 
troupes  arrivèrent,  et  on  rompit  quelques  avenuées  le 
mieux  que  l'on  peust;  et,  quoi  que  l'on  apprit  qu'il  y 
avoit  six  ou  sept  cents  chevaux  dans  la  ville  avec  le 
prince  de  Ligne,  on  se  flatta  un  peu  sur  le  nombre 
d'infanterie  que  l'on  creut  n'estre  que  de  trois  ou 
quatre  cents,  mais  que  l'on  vit  de  mille  ou  douxe 
cents  hommes,  —  dont  à  la  vérité  il  y  avoit  beaucoup 
de  milice,  —  et  ainsi  on  s'engagea  à  s'i  attacher, 
M.  Talon,  intendant  de  l'armée,  ayant  esté  envoie  à 
Dunquerque  et  Gravelines,  pour  faire  venir  des  outils 
et  des  munitions  de  guerre  et  du  canon,  n'i  ayant  rien 
de  tout  cela  en  la  quantité  qu'il  faut  pour  un  siège 
dans  une  armée  de  campaigne. 

M.  de  Turenne  n'avoit  pas  dessein  de  s'attacher  à 
Jpre  comme  pour  y  borner  toute  sa  campaigne,  et 
d'abandonner  Menen  et  Oudenaerde,  dont  la  première 
est*  sur  la  Lis,  et  l'autre  sur  l'Escaut,  et  savoit  bien  que 
la  foiblesse  de  l'ennemi  arrivée^  par  tant  de  pertes, 

1.  Ms.  et. 

2.  M  s.  arr^'ée,  en  interliffne. 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  \Qi 

l'avoit  mis  en  estât  de  n'estre  plus  craint  comme  on 
fait  d'ordinaire  une  armée  qui  peut  entreprendre, 
quand  celle  qui  lui  est  opposée  est  engagée  à  un  siège. 
Ainsi  le  commencement  du  siège  d'Ipres  estoit  comme 
une  espèce  de  bloquus,  tant  parce  que  les  outils  et 
munitions  manquoient,  que  parce  que  il  estoit  résolu 
d'en  partir  avec  une  partie  de  l'armée,  si  l'ennemi 
entreprenoit  quelque  chose;  et,  pour  estre  plus  assuré 
de  Menen,  qui  estoit  le  seul  passage  pour  aller  à 
Oudcnaerde,  dès  que  M.  de  Shomberg  fut  arrivé  avec 
douxe  ou  quinze  cents  hommes,  qu'il  avoit  auprès  de 
Dixmuide,  il  l'envoia  avec  deux  régiments  de  cavalle- 
rie,  et  deux  d'infanterie,  pour  renforcer  la  garnison 
de  Menen,  qui  estoit  une  place  qui  ne  pouvoit  estre 
maintenue  que  par  beaucoup  d'hommes.  Il  y  avoit 
tousjours  eu  mille  ou  douxe  cents  chevaux  détachés 
de  l'armée  qui  avoit  esté  à  Saint  Venant,  et  y  recevant 
les  ordres  de  M.  le  mareschal  de  Chulenberg,  gouver- 
neur d'Arras  :  lequel  M.  de  Turenne  pria  de  s'avan- 
cer sur  la  Lis  pendant  qu'il  feroit  le  siège  d'Ipres,  pen- 
sant par  là  venir  encores  plus  seurement  à  son  but, 
qui  estoit  de  conserver  Oudenaerde.  Ainsi  il  marcha 
avec  cette  cavallerie  et  quelques  régiments  demeurer 
auprès  de  Hesdin,  et,  tirant  près  de  deux  mille  de 
pied  de  la  garnison  d'Arras,  il  s'en  vint  campera  deux 
heures  d'Ipres,  et  le  lendemain  marcha  à  Menen. 
M.  de  Turenne  leur  laissa  aussi  sous  ses  ordres  les 
troupes  qui  y  estoint,  en  ayant  seulement  retiré  M.  de 
Schonberg  avec  deux  régiments  d'infanterie,  en  ayant 
fort  peu  pour  le  siège. 

Deux  jours  après  il  y  vint  quelques  outils  du  costé 
de    Calais,    et    M.    le   mareschal   de   Chulenberg    en 
II  U 


162  MÉMOIRES  [1658] 

mena  aussi  deux  ou  trois  mille;  et  avec  cela,  ayant 
fait  quelques  fossés  devant  les  avenuées  les  plus 
aisées,  on  commença  le  siège,  ouvrant  la  trenchée  à  la 
faveur  d'une  grande  hauteur  qui  est  à  cinq  cent  pas 
de  la  place,  et  derrière  laquelle  on  peut  mettre  beau- 
coup de  troupes  à  couvert;  on  ouvrit  deux  trenchées, 
dont  les  gardes  eurent  la  teste  d'une,  et  les  troupes  de 
M.  le  mareschal  de  la  Ferté,  qui  estoint  sous  deux  ou 
trois  liutenants  généraux,  eurent  la  teste  de  l'autre. 
J'oubliois  à  dire  que  la  cavallerie  de  la  ville  avoit  fait 
le  soir  auparavant  une  sortie,  où  M.  de  Gharost  fut  fort 
blessé  1,  et  quelques  officiers,  et  qui  n'eut  point  d'ef- 
fect,  ayant  esté  repoussés  jusques  sur  les  palissades 
de  la  contrescarpe.  Toutes  les  personnes  de  condition 
y  coururent,  et  y  firent  très  bien.  Le  second  jour  de 
la  trenchée  on  s'approcha  principalement  du  costé 
de  l'attaque  des  gardes  fort  proche  de  la  contrescarpe  ; 
et  le  troisième,  croiant  qu'il  falloit  diligenter  la  chose, 
—  de  peur  que  les  ennemis  n'eussent  loisir  de  se 
recognoistre,  et  d'entreprendre  quelque  chose,  ou  pour 
le  secours  de  la  place,  n'i  ayant  point  de  circonvalla- 
tion,  ou  par  quelque  diversion  —  M.  de  Turenne  se 
résolut  de  faire  emporter  la  contrescarpe ,  et  renforça 
les  deux  attaques  de  cinq  cents  Anglois,  y  en  ayant 
environ  quinze  cents  dans  le  camp;  et,  à  l'entrée  de 
la  nuict,  les  ayants  mis  derrière  cette  hauteur  entre 
les  deux  attaques,  ils  marchèrent  en  mesme  temps 
que  les  François,  et  abordèrent  tous  la  contrescarpe 
par  un  front  de  trois  cents  pas,  avec  beaucoup  de  gre- 
nades. Les  ennemis  n'i  firent  pas  beaucoup  de  résis- 
tance, ayant  mis  une  partie  de  leurs  forces  dans  les 

1.  Le  20  septembre  [Gazette,  i658,  p.  951). 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DK  TURENNE.  163 

demies  lunes,  dans  l'une  desquelles  estoit  M.  le  prince 
de  Ligne,  avec  beaucoup  d'officiers;  et  les  François  et 
les  Anglois,  ne  se  contentans  pas  d'estre  maistres  de  la 
contrescarpe,  ils  attaquèrent  les  demies  lunes,  et  en 
prirent  trois,  quelques  officiers  de  l'ennemi  ayant  esté 
pris  prisonniers,  et  M.  le  prince  de  Ligne  s'estant 
sauvé  avec  peine  dans  la  ville  sur  une  planchette  qui 
estoit  au  travers  du  fossé,  lequel  estoit  plein  d'eau  ;  et 
il  y  eust  un  capitaine  anglois,  avec  quatres  ou  cinq  sol- 
dats anglois,  qui,  les  suivant  dans  la  ville,  et  croiant 
l'estre  des  siens  ou  des  François,  y  fut  pris,  y  estant 
entré  assés  avant.  Ainsi  au  point  du  jour  toutes  les  con- 
trescarpes du  front  des  attaques,  et  trois  demies 
lunes*  estant  prises,  on  s'i  trouva  logés,  quoi  qu'avec 
peu  de  communication  pour  y  aller.  M.  de  Chomberg, 
M.  de  Gadaigne  et  M.  d'Umiéres  servoint  à  l'attaque 
des  gardes,  qui  agirent  toutes  les  nuicts  avec  beaucoup 
de  vigueur,  et  M.  de  Bellefonds,  M.  du  Coudrai  Mon- 
pensier  et  M.  de  Brégis  servoint  à  l'attaque  de  Pied- 
mont,  qui  firent  aussi  très  bien  leur  devoir. 

La  quatrième  nuict  se  passa  à  faire  les  communica- 
tions pour  aller  aus  contrescarpes  et  aus  demies  lunes, 
et  à  descendre  au  fossé  de  la  place,  en  commençant 
à  en  faire  l'ouverture.  La  cinquième  la  cavallerie 
ayant  porté  beaucoup  de  fascines,  comme  c'estoit  son 
ordinaire,  et  le  fossé  de  la  ville  commençant  à  se 
remplir  par  deux  grandes  ouvertures  à  l'attaque  des 
gardes,  ceux  de  la  ville  demandèrent  à  capituler;  et 
pour  cela  M.  le  coronel  Droot  fut  envoie  à  M.  de 
Turenne,  avec  quekjues  uns  des  principaux  bourgeois; 
et  il  accorda  à  M.  le  prince  de  Ligne  une  capitulation 

1.  Réclamé  par  le  sens,  ce  mot  est  omis  dans  le  manuscrit. 


164  MÉMOIRES  [1658] 

fort  honorable,  qui  estoit  de  sortir  le  lendemain  avec 
deux  pièces  de  canon,  et  les  choses  accoutumées  aus 
capitulations  ^  Comme  le  siège  alla  fort  vite,  on  y 
perdit  bien  mille  homme  tués  ou  blessés,  avec  beau- 
coup d'officiers  ;  et  il  y  sortit  de  la  ville  six  ou  sept  cents^ 
chevaux,  et  onze  ou  douze  cents  hommes  de  pied, 
qui  furent  conduits  à  Gourtrai,  le  siège  n'ayant  duré 
que  cinq  jours.  Et,  durant  les  sept  ou  huict  jours  que 
Ton  avoit  demeuré  devant  la  place  avant  que  d'ouvrir 
les  trenchées^,  les  ennemis  n'ayant  pas  creu  que  l'on 
se  résoudroit  à  l'attaquer,  cela  leur  avoit  osté  tout 
moïen  de  prendre  auquunes  mesures  pour  secourir  la 
place,  ni  mesmes  de  se  mettre  en  estât  de  se  trouver 
en  bonne  posture  quand  elle  seroit  prise  :  de  sorte 
que  M.  le  prince  et  don  Juan  d'Autriche  se  trouvèrent 
à  Tournai  aussi  empeschés  après  le  siège  d'Ipres  que 
devant,  voiants  bien  que  la  saison  n'obligeroit  pas  si 
tost  l'armée  de  sortir  de  la  Flandre.  Ainsi  M.  de 
Turenne,  pour  ne  pas  perdre  de  temps,  envoia  dès 
le  jour  de  la  capitulation  deux  mille  homes  pour 
attaquer  le  château  de*  Gomines  sur  la  Lis,  qui  est  fort 

1.  Voir  aux  archives  des  Affaires  étrangères  [Corresp.,  Pays- 
Bas,  46,  fol.  517)  une  plaquette  imprimée  intitulée  :  Ariicles 
accordez  par  M.  te  vicomte  de  Turenne  ...  aux  bourgmaistres, 
esc/ievins,  habitans  et  aultres  de  la  ville  d'Ipre  ;  ces  «  articles  » 
sont  datés  du  25  septembre.  —  Voir  aussi  dans  la  Gazette 
(p.  975  et  suiv.),  l'extraordinaire  du  10  octobre  :  La  prise 
dCYpres  avec  ce  qui  s'est  passé  au  siège  de  cette  place-là  jus- 
f/ues  au  jour  de  sa  réduction. 

2.  Réclamé  par  le  sens,  ce  mot  est  omis  dans  le  manuscrit. 

3.  «  Le  mareschal  de  Turenne,  qui  s'estoit  ici  rendu  le  13  de 
ce  mois...,  fit  ouvrir  la  tz'anchée  la  nuit  du  19  au  20  »  (Dépêche 
du  camp  d'Ypres  du  21  septembre.  Gazette,  1658,  p.  951). 

4.  Ce  mot  et  le  suivant  en  interligne. 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  165 

bon,  et  un  passage  considérable;  elle  lendemain  que 
la  garnison  de  l'ennemi  fut  sortie  d'Ipres,  il  marcha 
avec  toute  l'armée  en  s'avançant  sur  la  Lis*  pour 
favoriser  le  siège.  C'estoit  le  coronel  des  gardes  écos- 
soises,  nomé  Ruiterfort,  qui  commandoit,  et  qui,  en 
trois  jours,  obligea  ceux  du  château  à  se  rendre ~.  Il 
en  sortit  quatre  vingts  hommes. 

M.  de  Turenne  y  ayant  laissé  garnison,  passa  le 
lendemain  la  Lis  avec  l'armée,  dont  la  cavallerie 
estoit  fort  fatiguée,  ayant  beaucoup  manqué  de  fou- 
rage  devant  Ipres;  et,  ayant  trouvé  un  lieu  nomé 
Turquoin^,  entre  la  Lis  et  l'Escaut,  il  y  demeura  cinq 
ou  six  jours,  y  ayant  trouvé  beaucoup  de  grain,  et  don- 
nant durant  ce  temps  là  les  ordres  pour  les  fortifica- 
tions de  Menen  et  d'Oudenaerde;  c'estoit  à  la  fin  du 
mois  de  septembre,  et  quoi  que  la  saison  fût  fort 
avancée,  il  falloit  mettre  Oudenaerde  qui  estoit  la 
principale,  et  où  il  n'y  avoit  rien  de  comencé  en 
estât  de  deffence,  estant,  comme  un  chaquun  le 
sçait,  à  quatre  heures  de  Gand  et  sept  de  Bruxelles, 
les  maisons  de  deux  ou  trois  faubourgs  venants  sur  le 
bord  des  fossés,  et  y  ayant  une  montaigne^  du  costé  de 
Bruxelles,  qui  commande  à  une  demie  porté  de  mous- 
quet tout  un  costé  de  la  ville  :  en  sorte  que  personne 

1.  «  Ce  matin  il  a  pris  sa  marche  avec  l'armée  vers  Varne- 
ton  sur  la  Lys  et  disposé  toutes  choses  pour  l'attaque  de  Cora- 
mines  »  (Dépêche  d'Ypres,  28  septembre.  Gazette,  1658, 
p.  973). 

2.  Le  29  septembre  [Gazette,  1658,  p.  995-996). 

3.  On  l'y  voit  le  5  octobre  (Barthélémy,  p.  75). 

4.  C'est  sur  cette  montagne,  passablement  abrupte,  qu'est  bâti 
le  village  d  Edelaere. 


166  MÉMOIRES  [1658] 

ne  sçauroit  demeurer  hors  des  murailles,  ni  de  l'autre 
costé  du  fossé,  qui  est  plein  d'eau. 

M.  le  mareschal  de  Ghulenberg  ayant  demeuré  à 
Menen  jusques  à  cinq  ou  six  jours  après  la  prise 
d'Ipres,  s'en  retourna  à  Arras^  à  cause  de  l'incomo- 
dité  de  ses  goules,  laissant  toutes  les  troupes  qu'il 
avoit  emmenées,  mesmes  celle  de  sa  garnison,  à  Menen. 
M.  de  Turenne,  après  avoir  demeuré  quelques  jours 
à  Turquoi,  et  laissé  seulement  mille  ou  douze  cents 
hommes  dans  Ipres,  sans  désarmer  auquun  habitant, 
se  fiant  sur  l'armée  qui  estoit  tousjours  opposée^  à  ce 
qui  restoit  de  celle  de  l'ennemi,  marcha  sur  l'Escaut 
à  un  lieu  nomé  Espiers^,  entre  Oudenaerde  et  Tournai, 
et,  ayant  fait  remonter  des  bateaux  d'Oudenaerde*,  il 
y  fit  deux  ponts,  se  voulant  appliquer  principalement 
à  la  fortification  d'Oudenaerde,  et  à  se  pourveoir  de 
munition  de  guerre,  dont  il  manqueoit  beaucoup  ;  pour 
cet  effet  il  en  fit  venir  de  France  par  Dunquerque  à 
Ipre,  M.  le  Cardinal,  à  qui  il  avoit  mandé  toutes  choses, 
estant  bien  aise  des  bons  succès,  donnant  touts  les 
ordres  nécessaires  pour  cela. 

La  marche  de  l'armée  du  Roy  sur  l'Escaut  remit  les 
ennemis  dans  leurs  premières  confusions^;  M.  le 
Prince  demeura  à  Tournai*';  don  Juan  d'Autriche  et  le 

1.  Il  y  rentra  le  9  octobre  [Gazette,  1658,  p.  1016). 

2.  Ms.  opposé. 

3.  On  l'y  voit  dès  le  10  octobre  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp., 
Pays-Bas,  47,  fol.  37);  il  en  partira  le  27  [Gazette,  1658, 
p.  27). 

4.  Cf.  Gazette,  1658,  p.  1017  et  1040. 

5.  Turenne  avait  d'abord  écrit  :  premiers  embarras. 

6.  Cf.  dépêche  de  Bruxelles  du  12  octobre  [Gazette,  1658, 
p.  1016). 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  167 

marquis  de  Garacene  s'en  allèrent  avec  quelque  partie 
des  troupes  à  Bruxelles  et  à  Dendremonde\  qui  est  un 
lieu  sur  l'Escaut  entre  Anvers  et  Gand,  que  les  enne- 
mis craignoint  extrêmement,  et  mirent  quelque  peu 
de  troupes  sur  la  rivière  du  Tendre,  pour  couvrir 
Bruxelles,  attendants  de  cette  façon  là,  faute  de  savoir 
ni  ne  pouvoir  rien  faire  de  mieux,  que  les  mauvais 
temps  obligeassent  l'armée  du  Roy  de  se  retirer.  Le 
lieu  où  elle  estoit  campée  ^  est  oit  fort  plein  de  fourage, 
tant  deçà  que  delà  l'eau;  et  le  pain  de  munition 
venoit  par  Ipre,  et  remontoit  sur  l'Escaut  par  Oude- 
naerde;  et  c'est  seulement  de  ce  temps  là  que  l'on 
comencea  à  travailler  de  bonne  façon  aus  fortifications 
d'Oudenaerde.  M.  de  Rochepaire,  que  M.  de  Turenne 
y  avoit  laissé  pour  y  commander,  estoit  un  homme 
très  intelligent,  de  manière  qu'il  trouva  beaucoup  de 
païsans;  et  le  chevalier  de  Glerville,  fort  entendu  aus 
fortifications^,  y  estant  envoie,  on  commença  de 
très  grands  travaux  qui,  dans  l'opinion  d'un  chaquun, 
ne  pouvoint  pas  estre  mis  en  estât  avant  que  l'armée 
se  retirast,  mais  qui  néamoins  surpassèrent  l'attente. 
H  y  avoit  plus  de  mille  païsans  qui  travaillioint  touts 
les  jours,  sans  les  soldats;  et  l'armée  estoit  à  quatre 
ou  cinq  lieux  d'eux,  qui  estoit  une  distance  pour  ne 

1.  Cf.  dépêche  de  Bruxelles  du  5  octobre  [Gazette,  1658, 
p.  997).  Don  Juan  d'Autriche  était  encore  à  ïermonde  le  19. 
On  était  persuadé  que  Turenne  voulait  assiéger  Bruxelles  (cf. 
ibid.,  p.  1040  et  1041). 

2.  Turenne  avait  d'abord  écrit  :  Le  lieu  où  estoit  campée 
l'armée. 

3.  C'est  à  son  profit  que  fut  créée,  par  provisions  du  30  juin 
1662,  la  charge  de  commissaire  général  des  fortifications  et 
réparations  des  villes  de  France  (Pinard,  VI,  382). 


168  MÉMOIRES  [1658] 

les  pas  empescher  de  venir,  et  aussi  pour  ne  pas 
ruiner  les  environs  en  sorte  que  la  garnison  en  fût 
incomodée  durant  l'hiver. 

L'armée  demeura  prés  de  quatres  sepmaines  dans 
ce  camp  sur  le  bord  de  l'Escaut;  et,  comme  elle 
estoit  à  trois  heures  de  Tournai  où  estoit  M.  le  Prince 
—  avec  peu  d'infanterie,  mais  deux  ou  trois  mille 
chevaux  —  et  à  quatre  de  '  Courtrai  —  dans  laquelle 
place  il  y  avoit  un  grand  corps  de  cavallerie,  —  il  s'i 
passoit  tous  les  jours  de  petites  actions,  et  aus  fou- 
rages,  et  aus  partis  qui  se  renconlroint,  dans  les- 
quels l'armée  du  Roy  avoit  tousjours  de  l'avantage. 

Dans  le  comencement  de  novembre,  don  Juan 
d'Autriche,  ayant  eu  advis  que  l'armée  du  Roy  vou- 
loit  décamper  de  ce  camp  d'Espiers,  où  elle  avoit 
demeuré  quatres  sepmaines,  s'en  vint  à  Courtrai  avec 
le  marquis  de  Garacene,  avec  quelque  cavallerie  qu'il 
avoit  emmenée  d'auprès  de  Gand,  croiant  haster 
davantage,  par  son  approche,  la  retraite  de  l'armée. 
M.  de  Turenne  avoit  résolu  de  demeurer  tout  le 
temps  qui  se  pouvoit  dans  ce  camp  là,  et  après  de 
passer  en  delà  de  l'Escaut  du  costé  de  Bruxelles, 
quoi  que,  la  saison  estant  si  avancée,  cela  parust 
fort  difficille;  et  ce  qu'il  l'obligeoit  aussi  à  alonger  le 
plus  qu'il  pouvoit  la  campagne,  c'est  qu'il  avoit  receu 
des  lettres  de  M.  le  Cardinal^  qui  lui  mandoit  que  le 
Roy  et  la  Reine  partoint  de  Paris  pour  s'en  aller  à 
Lion^,  ayant  veu  les  affaires  de  Flandres  si  bien  esta- 

1.  (Tourn...). 

2.  Cf.  Lettres  de  Mazarin,  IX,  732. 

3.  Le  voyage  de  la  cour  de  Paris  à  Lyon  dura  tout  près  d'un 
mois.  En  voici  litinéraii^e,  d'après  la  Gazette  :  26  octobre, 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  169 

blies,  et  y  ayant  quelque  temps  qu'il  avoit  promis 
à  Madame  de  Savoie^  que  le  Roy  feroit  ce  voiage 
pour  voir  Madame  la  princesse  Margueritte,  du  mariage 
de  laquelle  avec  Sa  Majesté  on  lui  avoit  donné  espérance 
depuis  quelque  temps,  néamoins  lui  faisant  tousjours 
cognoistre  que  le  Roy  ne  vouloit  s'engager  à  rien 
avant  que  d'avoir  veu  la  personne  qu'il  devoit  espou- 
ser.  Ainsi  voulant  alonger  le  plus  qu'il  pouroit  la  cam- 
pagne, quoique  dans  une  très  mauvaise  saison  et 
fort  avancée,  il  passa  l'Escaut,  aprenant,  le  soir  aupa- 
ravant que  de  passer  le  pont,  que  Don  Juan  estoit 
arrivé  à  Courtrai^,  ce  qui  ne  lui  fit  pas  changer  de  réso- 
lution, au  contraire  lui  en  donna  plus  d'envie,  afin  de 
le  faire  retourner  de  plus  loing  à  Bruxelles.  Ainsi  dès 
la  pointe  du  jour  l'armée  comencea  à  passer  le 
pont;  il  avoit  à  l'entrée  de  la  nuict  comandé  M.  de 
Podvits,  avec  deux  mille  chevaux  et  quelques  dragons, 
pour  aller  passer  la  rivière  de  Tendre,  qui  est  à 
quatres  heures  de  l'Escaut,  et  pareillie  distance  de 
Bruxelles.  Les  ennemis  avoit  deux  ou  trois  régiments 
derrière,  plus  pour  avertir  du  passage  que  pour  le 

départ  de  Paris,  coucher  à  Corbeil;  27,  coucher  àMoret;  28,  à 
Sens  (p.  1066);  29,  à  Joigny;  30,  à  Auxerre  (p.  1089);  séjour 
en  cette  ville  jusqu'au  2  novembre  fp.  1090)  ;  2,  coucher  à 
iXoyers;  3,  à  Montbard;  4,  à  Saint-Seine;  5,  à  Dijon  (p.  1114); 
séjour  en  cette  ville  jusqu'au  19  fp.  1114,  1137,  1138  et  1162); 
19,  coucher  à  Beaune;  20,  à  Chalon-sur-Saône  (p.  1161);  21,  à 
Tournus;  22,  àMâcon;  23,  à  Villefranche;  24,  à  Lyon  (p.  1184). 

1.  Christine  de  France. 

2.  «  Le  27  [octobre],  sur  l'avis  que  Dom  Juan  d'Austriche  et  le 
marquis  de  Caracène  estoyent  allez  à  Gand...  »  [Gazette,  1658, 
p.  1088).  —  «  Dom  Juan  d'Austriche,  après  avoir  esté  visité 
Gand  et  Courtray  ...,  arriva  ici  [à  Bruxelles]  le  28  du  passé  » 
[Ibid.,  p.  1089] . 


170  MÉMOIRES  [1658] 

défendre.  M.  de  Podvits  prit  une  partie  d'un  régi- 
ment d'infanterie  qui  vouloit  se  retirer,  et  se  logea 
dans  Granimont,  (ju'ils  abandonnèrent*.  M.  de 
Turenne,  après  avoir  passé  l'Escaut,  ne  s'esloigna  pas 
de  la  rivière  avec  l'infanterie  et  le  bagage  de  l'armée, 
avec  lequel  il  laissa  aussi  quelque  cavallerie  pour  regar- 
der Tournai,  où  estoit  tousjours  M.  le  Prince;  et  il 
s'en  alla  avec  une  partie  delà  cavallerie  vers  Ninnoven, 
ayant  envoyé  M.  de  Lilebonne,  avec  deux  mille  che- 
vaux, et  seulement  deux  cents  hommes  de  pied,  pour 
voir  si  on  pouvoit  obliger  ceux  u'Alost  à  se  rendre 
sans  y  mener  du  canon.  Deux  cents  hommes  de  pied, 
que  les  ennemis  avoint  mis  dans  la  place,  ayants 
empesché  les  bourgeois  de  se  rendre,  M.  de  Turenne 
manda  à  M.  de  Lilebonne  de  le  venir  joindre  à  Ninno- 
ven, ne  voulant  point  en  cette  saison  là  entreprendre, 
avec  quelque  danger  de  n'i  pas  réussir,  des  choses  qu'il 
croioit  inutilles,  ne  voulant  pas  conserver  cette  place 
là^.  Ainsi,  estant  déjà  assés  avant  dans  le  mois  de 

1.  «  Comme  j'allois  passer  le  lendemain  l'Escaut  avec  l'ar- 
mée, je  fis  partir  la  nuict  M.  de  Podwitz  avec  dix  ou  douze 
escadrons  de  cavallerie  et  cent  dragons,  qui  marchèrent  droit 
à  Gramont.  Il  y  avoit  dans  la  ville  un  régiment  d'infanterie  et 
un  de  cavallerie  campé  derrière,  qui  se  retira;  mais  celuy  d'in- 
fanterie, se  voulant  sauver  dans  le  bois,  a  perdu  une  partie  de 
ses  gens;  le  régiment  n'avoit  guères  plus  de  cent  hommes  » 
(Turenne  à  Mazarin,  Gramont,  4  novembre  1658.  Arch.  des 
Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  47,  fol.  98).  C'est  le  27  octobre 
que  Turenne  était  parti  d'Espierres  [Gazette,  1658,  p.  27). 

2.  «  Je  fis  aussi  advancer  des  gens  jusques  à  Alost,  ...  mais 
l'ayant  trouvé  gardé,  je  n'ay  pas  trouvé  à  propos  de  faire 
advancer  si  loin  du  canon,  pour  un  lieu  qu'il  faudroit  quitter 
et  dans  une  saison  si  advancée  »  [Lettre  du  4  novembre  citée 
dans  la  note  qui  précède). 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  171 

novembre,  on  ne  songea  plus  à  rien  entreprendre, 
parce  qu'il  falloit  se  restreindre  à  ce  que  l'on  avoit 
pris,  de  peur  de  tomber  dans  l'inconvénient  que  l'hi- 
ver eust  produit  assurément,  qui  estoit  que,  le  corps 
de  l'armée  sortant  du  pais  —  estant  impossible  qu'il 
y  hivernast  entier  —  si  on  eust  voulu  conserver  des 
postes  où  il  n'eust  pas  esté  besoin  d'un  siège  pour 
les  reprendre,  ne  pouvant  plus  estre  secourus  par  l'ar- 
mée, on  les  eust  perdu  assurément,  et  les  gens  qui 
eussent  esté  dedans,  et  en  mesme  temps  la  réputation 
d'avoir  si  mal  pris  ses  mesures.  Ainsi  quoi  que  l'en- 
nemi creût  que  l'on  songeast  à  garder  Ninnoven  et 
Grammont,  M.  de  Turenne  n'a  jamais  eu  cette  pensée 
là*,  mais  seulement  d'i  laisser  des  troupes,  pendant 
que  l'armée  seroit  dans  les^  lieux  où  elle  pouvoit  les 
soutenir;  jugeant  aussi  fort  nécessaire  de  faire  ruiner 
autant  qu'il  pouvoit  ces  lieux  là,  afin  que  l'ennemi 
n'i  peut  pas  tenir  de  troupes  durant  l'hiver,  ou  que, 
s'il  le  faisoit,  que  ce  fust  en  petit  nombre,  et  avec 
incomodité;  et  aussi,  ce  corps  de  trois  ou  quatre 
mille  chevaux  estant  hors  de  l'armée,  cela  donnoit  plus 
de  comodité  pour  les  fourages,  et  resserroit  don  Juan 
et  le  marquis  de  Garacene  dans  Bruxelles,  avec  un 
corps  de  troupes  dans  les  fauxbourgs,  où  ils  ne  se 
tenoint  pas  en  grande  seurté;  et  ainsi  cela  réduisoit 
leur  armée,  dans  leur  propre  pais,  à  souhaiter  autant 
le    quartier   d'hiver  que  celle  du    Roy,   et  se  ren- 

1.  «  Nienoven,  qui  est  une  petite  ville  à  quatre  lieues  de 
Bruxelles,  ...  a  receu  des  sauvegardes.  On  y  entre  partout  à 
cheval,  et  Gramont  mesme  ne  vaut  rien  du  tout  »  (Lettre  du 
4  novembre  citée  plus  haut). 

2.  le  (voir). 


172  MÉMOIRES  [1658] 

doit  incapable  de  rien  entreprendre  sur  les  places 
conquises,  quand  celle-ci  s'en  seroit  retournée  en 
France  ;  et  ce  qui  estoit  dans  Tournai  et  Gourtrai  estoit 
tellement  incomodé,  que  les  troupes  ennemies  avoint 
plus  de  besoin  de  s'en  aller  vers  la  Meuse,  et  de  sor- 
tir de  Flandres  pour  se  rafraîchir,  que  celle  du  Roy  de 
s'en  aller  en  France. 

On  demeura  tout  le  mois  de  novembre  dans  ces 
lieux  là;  et  cependant  on  travailloit  àMenen,  mais  avec 
plus  d'aplication  à  Oudenaerde^  dans  laquelle  M.  de 
Turenne  laissa  sept  ou  huict  cent  chevaux,  et  entre 
deux  et  trois  mille  homes  de  pied  ;  et ,  au  comence- 
ment  de  décembre,  l'armée  s'en  alla  passer  la  Lis  à 
Harlebec-,  à  une  heure  de  Gourtrai  au  dessus  Ipres, 
et  les  places  de  Dunquerque,  Gravelinnes,  Bergues, 
Furnes  et  Dixmuide  se  trouvants  si  esloignées  de  l'en- 
nemi, que  l'on  ne  songeoit  à  les  maintenir  qu'avec 
des  garnisons  ordinaires.  Le  Roy  estoit  en  ce  temps 
là  à  Lion,  et  M.  de  Turenne  pouvoit  retenir  en 
Flandres,  ou  renvoier  en  France,  toutes  les  troupes 

1.  «  Rienn'est  si  pressé  et  si  nécessaire  que  d'achever  le  travail 
d'Oudenarde  du  costé  de  la  montagne.  U  y  a  mille  paysans  qui  y 
travaillent  tous  les  jours.  Je  crains  que  l'argent  ne  soit  court. 
Les  journées  vont  à  plus  de  huict  cens  frans.  Je  voudrois  que 
l'on  peut  avoir  des  gens  pour  davantage  d'argent,  car  il  n'y  a 
presque  plus  de  beau  temps  à  travailler  ;  et  je  suis  persuadé 
que  l'ennemi  ne  peut  pas  garder  la  Flandre  et  laisser  Oudc- 
narde  entre  les  mains  du  Roy  »  (Lettre  du  4  novembre  citée 
ci-dessus). 

2.  «  Nous  arrivasmes  hier  en  ce  bourg,  duquel  on  doit  par- 
tir demain  pour  passer  aussi  la  Lis,  et  aller  camper  à  Iseghem  » 
(^Dépêche  du  camp  de  Harlebeke,  du  20  novembre.  Gazette, 
1658,  p.  1159).  Il  y  a  lieu,  on  le  voit,  de  corriger  l'indication 
du  début  de  décembre  donnée  par  Turenne. 


[1659]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENISE.  173 

qu'il  jugeoit  à  propos,  et  ne  voulant  pas  laisser  la 
Flandre  dans  ce  nouvel  establissement,  quoi  que  le 
Roy  et  M.  le  Cardinal  trouvassent  bon  qu'il  fît  ce  qu'il 
jugeroit  à  propos  pour  son  retour,  ayant  laissé  ce  que 
j'ai  dit  dans  Oudenaerde,  et  six  sept*  chevaux  et 
quinze  cents  homes  de  pied  dans  Menen,  ausquels 
coinendoit  M.  de  Bellefonds,  et  il  s'en  alla  à  Ipre~,  y 
menant  douxe  compagnies  des  gardes  françoises  et  six 
régiments  de  cavallerie,  et  retint  cent  compagnies  de 
cavallerie  en  tout  dans  les  places  conquises,  et  bien  la 
moitié  de  l'infanterie,  quiconsisloiten  cinq  mille  homes^ 
de  pied,  et  conduisit  l'armée  jusques  à  Éterre,  qui 
s'en  retourna  en  France  sous  la  conduite  de  M.  de 
Lilebonne  et  de  M.  de  Wirtemberg  et  de  M.  du  Cou- 
drai, qui  ramenoit  le  corps  de  Lorraine;  et  de  là  s'en 
revint,  comme  j'ai  dit,  au  dit  Ipres,  où  il  demeura 
jusques  au  commencement  de  février*,  qui  fut  le 
temps  que  le  Roy  s'en  revint  de  Lion  à  Paris^  et 
laissa  M.  d'Umiéres  à  Ipres,  à  qui  le  Roy  en  avoit 
donné  le  comandement  à  sa  prière,  M.  de  Bellefonds 

1.  Sic.  Turenne  paraît  avoir  voulu  écrire  six  cents,  puis  sur- 
chargé le  commencement  de  ce  dernier  mot  par  sept,  sans 
prendre  soin  de  faire  précéder  ce  nombre  de  la  conjonction  om, 
et  de  le  faire  suivre  de  cents  rétabli. 

2.  Il  y  arriva  le  4  décembre  [Gazette,  1658,  p.  1207). 

3.  En  marge  est  écrit  1659. 

4.  Cela  n'est  pas  tout  à  fait  exact.  Turenne,  qu'on  voyait 
encore  à  Ypres  le  8  janvier  (Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp., 
Pays-Bas,  47,  fol.  234],  rentra  à  Paris  avant  la  fin  du  mois. 

5.  Le  6  novembre,  Talon  avait  écrit  à  Mazarin,  en  parlant 
de  Turenne  :  «  Il  fait  estât  de  demeurer  de  deçà  tout  autant  de 
temps  qu'il  pourra,  et  de  ne  point  abandonner  ces  pays  pendant 
le  temps  du  voyage  de  la  Cour,  et  de  faire  son  séjour  à  Ipre  » 
(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  47,  fol.  lOG  v°). 


174  MEMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  [1659] 

dans*  Menen,  et  avec  ordre  d'avoir  l'œuil  à  Oude- 
naerde^  et  M.  de  Shomberg  à  Bergues,  Furnes  et 
Dixmuide.  La  communication  demeurant  libre  entre 
toute  ses  places  là,  les  ennemis  songeans  de  leur  costé 
à  raccomoder  leur  armée,  le  corps  anglois,  qui^  po[u- 
voit  estjre  de  quinze  cents  hommes,  fut  renvoie  à 
Amiens  et  [la  g]arnis[on]  de  Dunquerque  demeuroit 
forte  de  près  de  trois  mille  hommes  de  pied  avec  trois 
cents  chevaux.  Ainsi  M.  de  Turenne,  voiant  que  les 
choses  pouvoint  aisément  subssister  de  la  façon,  les 
places  estant  pourveues  de  toutes  choses  durant  l'hiver, 
et  le  commerce  estant  libre  par  tout  le  pais,  s'en  revintà 
Paris,  où  il  arriva  deux  jours  après  le  retour  du  Roy  de 
Lion^. 

1.  [Oudenaerde], 

2.  Le  15  novembre,  Mazarin  remercie  Bellefonds  des  rensei- 
gnements qu'il  lui  a  donnés  sur  le  bon  état  où  a  été  mis  Aude- 
narde  [Lettres  de  Mazarin,  IX,  746). 

3.  Les  portions  de  texte  imprimées  ci-après  entre  crochets 
ont  été  rétablies  d'après  Ramsay,  le  ms.  ayant  été  déchiré  en 
ces  endroits. 

4.  Parti  de  Lyon  le  13  janvier  [Gazette,  1659,  p.  95), 
Louis  XIV  arriva  à  Paris  le  28  [ibid.,  p.  120).  D'après  ce  der- 
nier passage  de  la  Gazette,  c'est  dès  le  29  que  Turenne  fut  de 
retour  à  Paris;  il  alla  saluer  LL.  MM.  le  lendemain. 


PIÈCES  JUSTIFICATIVES 


Les  documents  qui  suivent  se  rapportent  au  «  secours  d'Ar- 
ras  »,  en  1654,  et  pourront  être  rapprochés  des  lettres  de 
ïurenne  concernant  la  même  opération  qui  figurent  au  bas  des 
pages  400  à  402  de  lédition  Michaud  et  Poujoulat.  Ainsi  qu'on 
le  verra,  la  plupart  ont  été  tirés,  comme  ceux  que  nous  avons 
donnés  à  la  fin  de  notre  premier  volume,  des  archives  des 
Affaires  étrangères;  mais  quelques-uns  nous  ont  été  fournis 
par  les  archives  historiques  de  la  Guerre,  en  particulier  une 
lettre  de  ïurenne  à  Le  Tellier  (n**  XXXIV)  qui  a  échappé  aux 
investigations  d'Aimé  CharapoUion  et  d'Edouard  de  Barthé- 
lémy. 

I. 

Fuensaldana  au  prince  de  Ligne  (1654,  30  juin). 

Monsieur, 
Il  s'est  résou  de  prendre  les  posts  devant  la  ville  d'Arras 
en  la  forme  que  V.  E.  voirai,  et  estant  l'entreprise  de  Fim- 
portance  qu'EUe  sçait,  et  qu'au  commencement  d'icelle  il 
convient  qu'on  y  travaille  avec  le  soing  et  vigilance  qu'elle 
requiert,  pour  ce  que,  se  trouvant  INF  de  Bar  entre  Corbie 
et  Arras^,  selon  les  advis  que  j'av  receus  à  cest  instant 
du  comte  de  Salazar,  il  pourroit  entrer  dans  lad'^  ville 
d'Arras,  et  pour  empescher  qu'il  ne  le  face  facilement, 
comme  il  est  à  craindre,  il  s'est  disposé  que  le  comte  de 
Ligniville  laisse  son  infanterie  et  bagage  avecq  Don  Fer- 

1.  Cf.  ci-dessus,  p.  3. 


176  MÉMOIRES 

nando  de  Solis,  et  qu'avecq  toute  la  cavallerie  de  sa  charge 
il  s'avance  dès  Aire  jusques  arriver  d'une    marche  entre 
les    deux  rivières  auprez  d'Arras  du  costé  de  Dourleus, 
qui  serat  le  vendredi  prochain ^  de  bonne  heure.  Monsieur 
le  Prince  de  Condé,  avecq  la  cavallerie  de  sa  charge,  arrive- 
rat  aussi  le  vendredi  au  soir,  ou  le  samedi  au  matin,  du 
costé  de  Bappaume;  et  V.  E.,  avecq  la  sienne  et  celle  qui  est 
dans   Douay,    moins  deux   compagnies   qu'il   Luy   plairat 
d'y  laisser,    marcherai  led'  jour  vendredy,  prennant  ses 
mesures,   sortant  des  quartiers  à   temps    pour  arriver  le 
mesme  jour  auprez  d'Arras,  passant  la  rivière   d'Escarpe 
à  Vitry  ou  Biatz^,  pour  se  donner  la  main  avecq  Monsieur 
le  Prince  de  Condé,  à  qui  V.  E.  pourrat  obéir,  laissant  à 
chasq'un  desd'*  passages  deux  cens  mousquetaires  pour 
la  garde  d'iceux,  que  V.  E.  pourrat  mener  avecq  luy,  et 
de  mesme  trois  cens  chevaux,  avecq  un  chef  qui  soit  pra- 
ticque  par  là,  pour  se  donner  la   main  avec  le  comte  de 
Ligniville   et  Don  Fernando  de  Solis  du  costé  de  Mont 
S' Eloi,  et  au  mesme  temps  que  V.  E.  s'y  mettrat  en  marche, 
hiisserat  disposé  que  l'infanterie,  artillerie  et  le  bagage 
se  trouve  le  tout  vendredi  prez  de  Douay,  et  un  adju- 
dant ou  autre  officier  avecq  la  mémoire  des  lieux  où  ils 
seront,  y  faisant  halte,  attendant  mon  arrivée  et  celle  du 
comte   de  Garcies,   lequel   partirat  demain  d'icy,  et  moy 
après  demain,  pour  estre  là  le  mesme  jour  de  vendredy, 
et  en  disposer  la  marche  de  ceux  là,  et  des  autres  trouppes 
qui  y  arriveront;  et  si  V.  E.  trouve   à  propos  de  mener 
quelques    petites    barques    pour   s'en    servir  en    cas    de 
besoing,  Elle  le  pourrat  faire;  et  en  cas  que  M""  de  Bar 
fût  entré  dans  Arras,  avant  que  le  comte  de  Ligniville  luy 
puisse  empescher,  il  serat  nécessaire  que  V.  E.  avecq  les 
irouppes  se  retire,  repassant  l'Escarpe  aux  dits  lieux  pour 

1.  3  juillet. 

2.  Biache-Saint-Vaast. 


DU  MARÉCHAX  DE  TURENNE.  177 

y  demeurer  jusques  à  autre  ordre,  pour  laquelle  V.  E. 
envoyerat  à  Douay,  advertissant  que  M""  le  Prince  avecq 
ses  trouppes  prendrai  aussi  la  mesme  marche,  et  s'irat 
camper  au  long^  de  ladite  rivière  du  costé  de  l'Encluse, 
et  le  comte  de  Ligniville,  avecq  les  siennes,  ensamble 
avecq  celles  de  Don  Fernando  de  Solis,  s'en  irat  poster  sur 
la  petite  rivière  de  Lens,  si  bien  pour  se  donner  la  main 
avecq  V.  E.  que  pour  empescher  la  communication  de  la 
Bassèe  et  Béthune  avec  Arras,  allant  à  cest  e£fect  les 
lettres  cy-jointes,  que  je  vous  prie  de  leur  faire  tenir.  Il 
conviendrai  aussy  que  V.  E.  dispose  qu'on  ne  face  aucun 
tort  aux  moulins  qu'il  y  al  au  long  de  la  rivière  Escarpe, 
et  de  les  conserver  le  plus  qu'il  serai  possible,  pour  s'en 
servir  en  cas  de  besoing.  Je  suis,  Monsieur,  vostre  Ires 
humble  serviteur, 

FUENSALDANA. 

Bruxelles,  le  30""  de  juin  1654. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  206  et  v°.) 

II. 

Turenne  à  Mazarin  (1654,  30  juin). 

Je  viens  de  recevoir  une  lettre  de  Monsieur  le  mareschal 
de  la  Ferlé,  par  laquelle  il  me  mande  comme  il  s'en  va 
marcher  avec  l'armée  vers  Stenay,  et  m'envoye  la  lettre 
que  V.  E.  lui  escrit,  qui  contient  les  advis  qu'elle  a  que 
les  ennemis  doivent  passer  à  Givè.  Je  Luy  diray  que  je  n'ay 
aucune  nouvelle  que  les  trouppes  qui  sont  dans  Cambray 
et  Douay  soyent  marchèes,  qui  est  un  grand  corps  de  l'in- 
fanterie de  l'ennemi,  ni  les  trouppes  que  le  prince  de 
Ligne  commande,  où  y  a  encore  beaucoup  d'infanterie, 
qui  sont  auprès  d'Arleux.  Dom  Fernando  Solis  est  à  Has- 
brock  avec  deux  mille  hommes,  et  les  Lorrains  tousjours 
auprès  de  S'  Orner,  d' Arras  et  de  Bapaume.  Je  seray 
II  12 


178  MÉMOIRES 

adverti  quand  ces  trouppes  là  marcheront,  et  il  est 
impossible  qu'elles  aillent  à  Stenav  par  delà  la  Meuse, 
que  l'on  n'en  soit  adverti  assés  à  temps,  que  Mons"^  le 
mar*'  de  la  Ferté  n'y  puisse  estre  du  poste  où  il  est 
auprès  de  Rethel;  et  V.  É.  me  permettra  de  Luy  dire 
que,  si  Elle  n'a  des  advis  bien  contraires  à  ce  que  je  luy 
dis,  qu'il  me  semble  que  M.  le  mareschal  de  la  Ferté 
pouroit  demeurer  aux  environs  de  Rethel,  et  laisser 
quelque  corps  de  sa  cavallerie  entre  luy  et  Stenay,  pour 
estre  plus  proche  au  premier  advis. 

Si  l'équippage  des  vivres  et  de  l'artillerie  de  l'en- 
nemi est  en  estât,  je  ne  doubte  pas  que,  quand  il  sçaura 
toute  l'armée  de  Monsieur  le  mar*'  de  la  Ferté  estre 
marchée  à  Stenay,  qu'il  n'entreprenne  quelque  chose. 

J'av  envové  le  régiment  d'Iork  à  Guise,  et  le  régiment 
de  Paluau  à  S' Quentin.  Il  ne  me  reste  d'infanterie  que  mon 
régiment,  Plessis-Praslain  et  la  Couronne.  Piedmont  est 
encore  ici  auprès,  qui  attend  ordre  pour  aller  joindre  M.  le 
mareschal  de  la  Ferté.  Si  l'ennemi  ne  passe  pas  en  Luxem- 
bourg, je  croi  que  V.  E.  juge  bien  que  tout  ce  qui  va 
devant  Stenay  est  beaucoup  trop  fort,  principallement  en 
cavallerie  ;  et,  si  on  a  advis  qu'il  entreprenne  quelque  chose 
d'un  autre  costé,  les  trouppes  qui  seront  devant  Stenay 
seront  bien  reculées.  L'ennemi  sera  adverti  par  Rocroy 
dès  le  temps  que  Mons"^  le  mar*'  de  la  Ferté  marchera  en 
delà.  Si  Mons'  de  Bar  ou  MM"^*  les  gouverneurs  m'adver- 
tissent  de  quelque  chose  considérable,  j'en  advertiray 
aussitost  V.  É.,  Laquelle  je  supplie  très  humblement  de 
me  croire  son  très  humble  et  très  obéissant  serviteur, 

TURENNE. 

Au  camp  de  Coartille,  ce  30  au  soir,  juin  1654. 

J'oubliois  à  dire  à  V.  E.  que  l'on  n'a  point  d'advis  que 
les  trouppes  qui  estoyent  vers  Maubeuge  soyent  mar- 
chées,  mais  celles  là  pourroyent  estre  à  Givé  sans  qu'on  le 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  179 

sceust  d'ici.  Je  ne  crois  pas  qu'il  y  ait  là  d'infanterie  que 
quelques  irlandois'. 

J'oubliois  à  conter  dans  l'infanterie  le  régiment 
Dilon,  qui  auroit  grand  besoin  des  trois  cents  pistolles 
que  l'on  lui  a  promises  :  ils  sont  en  grande  nécessité. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  205  et  v°.) 

m. 

Bridieu  à  Le  Tellier  (1654,  3  juillet). 

De  Guise,  le  3  juillet  1654,  à  midy. 

Monseigneur, 
J'ay  advis  certain,  et  confirmé  de  plusieurs  endroicts, 
que  M""  le  Prince,  aiant  fait  avant  hier  une  fausse  marche, 
feignant  d'aller  pour  le  secours  de  Stenay,  marcha  hier 
avec  toutes  ses  troupes  du  costé  de  l'Artois,  et  fit  neuf 
lieues.  Il  est  parti  de  Solem  aujourd'huv  une  heure  devant 
le  jour,  et  doit  faire  mesme  diligence  qu'hier,  le  rendes 
vous  estant  entre  Bouchain  et  Douay,  où  toutes  les  armées 
ennemies  se  doivent  assembler;  et  le  bruit  est  qu'elles 
doivent  assiéger  la  Bassée  ou  Arras,  pour  lequel  effet  les 
officiers  de  Cambray  assembloient  hier  les  pionniers 
commandés  du  plat  pais.  J'ay  cru  ne  devoir  pas  manquer 
devons  despecherce  porteur  exprès  pour  vous  informer  de 
cette  nouvelle;  et  par  la  mesme  occasion  je  vous  asseureray 
que  vous  n'avés  personne  qui  soit  plus  que  moy.  Mon- 
seigneur, vostre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur, 

De  Bridieu. 
(Arch.  hist.  de  la  Guerre,  vol.  157,  n°  20.) 

1.  L'alinéa  qui  suit  est  autographe. 


180  MÉMOIRES 

IV. 

Le  duc  d'Elheiifà  Le  Tellier^  (1654,  4  juillet). 

Monsieur, 
Je  viens  d'apprendre  que  les  ennemvs,  n'ayans  osé 
entreprendre  de  tenter  par  un  combat  le  secours  de  Stenay, 
ont  passé  sur  le  pont  de  Givais  pour  tenter  quelque  diver- 
sion en  attaquant  une  place  de  mon  g^ouvernement.  J'ay  seu 
en  mesme  temps  que  M"""  les  mareschaus  de  Turenne  et  La 
Ferté  ont  ordre  de  les  suivre,  et  que  le  corps  que  Son 
Em*®  m'avoit  promis  de  servir  sous  mes  ordres  pour  la  con- 
servation des  plases  de  mon  g^ouvernement  a  joint  l'ar- 
mée de  M*"  le  mar*'  de  Turenne.  Je  vous  suplie  que  je 
puisse  resevoir  un  mot  de  vous  qui  me  mande  les  senti- 
mens  de  Son  Em*"  en  se  rencontre.  Au  pis  allé,  les  miens 
seront  de  m'en  aller  faire  le  gouverneur  de  provinse-,  s'il 
en  use  comme  il  doit  avec  une  personne  qui  a  plus  de 
naissance  que  luy,  qui  est  son  ansien  dans  la  généralité  des 
armées  de  vingt  anées,  qui  n'a  jamais  mesusé  du  pouvoir 
que  le  Roy  luy  a  donné  sur  ses  trouppes  en  les  tournant 
contre  le  servise  de  Sa  Ma*^.  Chacun  fera  sa  charge  sans 
entreprendre  sur  celle  de  son  compagnon.  Je  dijfféreray 
encore  mon  partement  quelque  jours  pour  attendre  les 
sentimens  de  Son  Em''®  sur  se  qu'il  m'a  promis,  et  seray 
toute  ma  vie,  Monsieur,  vostre  très  humble  serviteur, 

Le  Duc  d'Elbeuf. 
A  Paris,  se  4  juillet  1654. 

(Arch.  hist.  de  la  Guerre,  vol.  157,  n°  25.) 

1.  Cette  lettre  est  entièrement  autographe. 

2.  Le  duc  d'Elbeuf  avait  obtenu  le  gouvernement  de  Picar- 
die et  d'Artois  par  provisions  du  5  mai  1652  (Pinard,  IV,  39). 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  181 

V. 

Turenne  à  Mazarin  (1654,  4  juillet). 

J'av  i^eceu  advis  de  M.  de  Bridieu  que  les  ennemis  qui 
estovent  vers  Maubeuge  marchent  en  diligence  vers  Bou- 
chain;  et  hier  au  soir  me  vint  un  gentilhomme  de  la  part 
de  M.  de  Broglia  pour  m'advertir  que  l'on  amasse  beaucoup 
de  pionniers  en  ces  pays  là.  Je  marche  tout  présentement 
à  Ribbemont,  et  continuerav  ma  marche  selon  les  advis  que 
l'on  aura.  Cependant,  il  plaira  à  V.  E.  de  faire  bien  prendre 
garde  du  costé  de  Stenay,  qui  est  en  deçà  de  la  Meuse,  de 
peur  que  les  ennemis,  venans  par  Rocrov,  ne  trouvent 
quelques  quartiers  faibles  à  La  Neufville'  ou  près  de  là. 

Escrit  en  partant  du  camp  de  Coartille  le  quatrième 
juillet  1654,  à  cinq  heures  du  matin-. 

Ma  pensée  est  que,  par  le  derrière  des  bois  de  Rocroy, 
il  viendroit  un  fort  parti:  et,  partant  d'autour  de  Mons  ou 
Valenciennes,  on  en  seroit  difEcillement  averti,  qu'il  ne  fût 
bien  avancé  vers  Stenai.  Il  n'i  a  que  la  facilité  qu'ils 
croiroint  trouver  à  forcer  le  quartier  qui  est  en  deçà  de 
la  rivière  à  Stenai  qui  peut  leur  donner  cette  pensée. 

Turenne. 

M.  le  mareschal  de  laFerté  m'a  mandé  comme  il  marche 
pour  venir  en  deçà.  Le  régiment  de  Plessis  Pralain  n'a 
pas  encore  ses  armes;  il  a  vendu  tous  ses  fusils.  J'ai 
envoie  quérir  à  Rheims  celles  pour  le  régiment  d'Iorc. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  216.) 

i.  Laneuville-sur-Meuse. 

2.  L'alinéa  qui  suit  est  autographe,  ainsi  que  le  post-scrip- 
tuin. 


182  MÉMOIRES 

VI. 

Turenne  à  Mazarin  (1654,  4  juillet). 

Je  suis  arrivé  à  ce  soir  auprès  de  S'  Quentin.  J'ai  eu 
diverses  confirmations,  en  marchant,  que  l'armée  de  l'en- 
nemy  avoit  investi  Arras;  et  M.  de  Bar,  ayant  esté  adverti 
par  Mons''  de  Mondejeux  que  l'ennemi  marchoit  à  luy,  luy 
envoya  incontinent  de  la  cavallerie  par  deux  endroicts. 
Mons"*  de  S'  Lieu,  qui  commandoit  son  régiment  et  celuy 
de  Puimarets,  n'a  pu  entrer,  et  les  cavalliers  des  siens  qui 
se  sont  retirés  à  Bapaume  asseurent  qu'il  est  prisonnier.  On 
m'a  asseuré  aussi  que  Mons""  d'Esquancourt,  qui  comman- 
doit le  régiment  de  Mons""  de  Mondejeux,  n'a  pu  entrer.  Un 
tambour  des  siens,  qui  est  arrivé,  asseure  qu'avec  les  offi- 
ciers il  a  bien  cinq  mille  hommes  dans  la  place.  Il  n'a  que 
trois  compagnies  de  cavallerie.  J'ai  mandé  à  M.  de  Bar  de 
retirer  promptement  tout  ce  qui  estoit  séparé  dans  les 
places,  hors  de  celles  de  Béthune  et  la  Bassée,  dont  on 
pourra  peut  estre  s'approcher. 

Monsieur  le  mar*'  de  la  Ferté  me  mande  qu'il  marche 
en  diligence;  dès  qu'il  sera  proche,  nous  verrons  et  adver- 
tirons  V.  E.  des  résolutions  que  nous  prendrons.  J'ay  escrit 
aujourd'huv  une  lettre  de  compliment  à  Monsieur  le 
mar*'  d'Hocquincourt  sur  ce  que  l'on  pourroit  loger  par 
mesgarde  sur  les  terres  de  son  gouvernement,  et  afin  qu'il 
fît  sçavoir  à  Mons""  de  Beaujeu,  qui  est  de  ses  parents,  ou  à 
moy,  ce  qu'il  désire  conserver. 

Je  sçai  bien  de  quelle  importance  est  l'entreprise  des 
ennemis,  et  il  n'y  a  rien  au  monde  que  je  n'employé  de 
bon  cœur  afin  qu'ils  n'v  réussissent  pas.  J'ay  donné  quatre 
cens  cavaliers  bien  montez  à  M.  le  chevalier  de  Créquy, 
avec  beaucoup  d'officiers,  qui  ira  par  Béthune  et  la  Bassée, 
afin  d'entrer  à  quelque  prix  que  ce  soit  dans  Arras. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  183 

Escrit  au  camp  de  Gauchi  près  S'  Quentin,  le  quatrième 
juillet  1654. 

TuRENNE. 

(Arch.  des  Afî.  étr.,  Correap.,  Pays-Bas,  33,  fol.  217  et  v".) 

VII. 

Broglie  à  Mazarin  (1654,  5  juillet). 

A  la  Bassée,  ce  5  juillet  1654. 
Monseigneur, 

Je  receuz  advis  de  M""  de  Mondejeux,  vendredv  à  deux 
heures  après  midy,  que  les  ennemis  en  vouloient  à  sa  place. 
J'envoya  à  l'instant  un  officier  à  Béthune,  pour  faire  desta- 
cher trois  cent  hommes  des  gardes,  ce  qu'ils  firent,  et  fis 
préparer  les  dix  companies  de  Picardie  qui  sont  dans  ma 
place,  faisans  environ  trois  cent  hommes,  lesquels  je  fis 
marcher  le  mesme  jour  à  Souchetz  pour  se  jecter  dans  la 
place  ;  mais  le  s*"  de  la  Guionniére,  qui  a  esté  mar*'  des  logis 
des  chevaux  légers  de  Vostre  Eminence,  que  se  desta- 
cha deux  heures  auparavant  avec  quelques  cavaliers  pour 
en  donner  advis  à  Arras,  rencontra  à  moictié  chemin 
quatrevingt  maistres  suivys  de  3  escadrons  des  ennemis, 
qui  le  poussèrent  jusques  audict  Souchetz;  estans  sur  les 
six  heures  du  matin,  ils  crurent  tous  ensemble  la  chose 
impossible.  Les  gardes  s'en  retournèrent  à  Béthune  suivant 
mes  ordres,  et  les  dix  companies  de  Picardie  à  la  Bassée. 

Hier  j'envoya  un  capitaine  de  ma  garnison,  qui  cognoist 
fort  le  païs,  pour  recognoistre  un  chemin  passant  par  les 
montz  de  Béthune,  suivant  les  bois  du  MontS*Eloy,  tâcher 
de  gagner  la  source  de  l'Escarpe  à  la  traverse  des  bledz, 
comme  aussy  un  autre  party  au  dessoubz  la  rivière  vers 
Douay,  affin  de  pouvoir  jecter  six  cent  hommes  dans  la 
place.  Ils  viennent  d'estre  de  retour,  et  m'ont  asseuré  que. 


184  MEMOIRES 

sans  un  grand  nombre  de  cavallerie,  il  estoit  impraticable. 
Ainsi  j'ai  jugé  à  propos  d'envoyer  M*"  de  Griboval  pour 
informer  Vostre  Eminence  de  ce  qui  se  passe  de  ce 
costé  icY- 

Hier  samedy  Don  Fernando  Solis,  avec  le  comte  de 
Brouay  et  l'infanterie  des  Lorrains,  faisant  environ  le  tout 
cinq  mille  hommes,  avec  leur  bagage,  arrivèrent  dans  leur 
poste.  Il  semble  que  les  Lorrains  sont  de  deçà,  puisque  les 
sauvegardes  des  villages  des  environs  sont  de  leurs  troupes. 
Dans  l'abaye  du  Montz  S^  Elov  il  estoit  resté  un  sergent 
avec  vingt  hommes,  qui  se  rendirent  à  deux  heures  après 
midy,  et  ont  esté  envoyez  à  Dourlens.  L'on  m'assure  qu'ilz 
auront  vingt  deux  mil  hommes  et  huict  h  neuf  mil  pion- 
niers. Hz  font  courir  le  bruit  que  les  Anglois  leur  donne- 
ront environ  huict  mil  hommes;  je  me  remetz  à  la  vérité. 
Ledict  sieur  de  Griboval  dira  à  Vostre  Eminence  mon 
sentiment  au  suject  du  secours,  et  en  mon  particulier  je  La 
suplie  très  humblement  d'estre  persuadée  que  je  serois  ravy 
de  touttes  les  occasions  de  Luv  faire  cognoistre  que  je  suis 
avec  respect,  Monseigneur,  son  très  humble  et  très  obéis- 
sant serviteur  et  obligé, 

F. -M.  Broglia. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  220-221  v°.) 

VHL 

Turenne  à  La  Ferlé^  (1654,  5  juillet). 

A  Gauchi  près  S'  Quentin,  ce  5^  juillet  1654. 

Monsieur, 
Je  viens  de  recevoir  celle  qu'il  vous  a  pieu  m'escrire  de 
Versigni.  Il  n'i  a  rien  si  certain  que  les  ennemis  ont  assiégé 

1.  Cette  lettre  est  entièrement  autographe. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  185 

Arras.  Leur  infanterie  y  arriva  hier  au  matin,  et  M.  le 
Prince  et  le  prince  de  Ligne  avoint  investi  la  place  le 
jour  auparavant.  Je  croi  que,  s'il  vous  plaist  venir  loger  à 
Seraucour,  vous  y  pourés  passer  la  Somme,  et  moi  à 
S'  Quentin.  Je  vous  irai  trouver  audit  Seraucour  dès  que 
je  sçaurai  que  vous  y  serés  arrivé.  Fargni^  ne  vous  approche 
pas  plus  de  Seraucour  qu'estant  à  la  Fére,  parce  qu'il 
prent  tout  à  fait  à  gauche.  Si  vous  ne  pouviés  pas  venir  h 
Seraucour,  vous  sériés  plus  sur  le  chemin  à  Travesi^.  Il  y 
a 3  quelque  cavallerie  commandée  qui  taschera  d'entrer  à 
Arras.  Celle  de  M.  de  Mondejeu  estoit  avec  M.  de  Bar,  qui 
n'a  peu  y  entrer.  Je  suis  très  véritablement.  Monsieur, 
vostre  très  humble  serviteur, 

TuRENNE. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,.  Pays-Bas,  33,  fol  232.) 

IX. 

Turenne  à  Mazarin^  (1654,  6  juillet). 

Je  n'ai  rien  à  ajouster  à  ce  que  cet  officier  dira  à  V.  E. 
J'ai  beaucoup  de  peine  à  croire  que  les  ennemis  puissent 
continuer  le  siège  d' Arras,  si  cette  cavallerie  de  M.  d'Ekan- 
cour  est  entrée^,  comme  il  a  toutes  les  apparences.  M.  le 
chevalier  de  Créqui^  sera  défiait  ou  y  entrera.  On  sçail 
l'importance  d'Arras  pour  n'oublier  rien  au  monde,  afin 
d'empescher  que  l'ennemi  ne  la  prenne.  M.  le  mareschal 
de  la  Ferté  est  arrivé  à  ce  soir  sur  la  Somme^.  Nous  pas- 

1.  Fargniers. 

2.  Travecy. 

3.  Ce  mot,  réclamé  par  le  sens,  a  été  omis  par  Turenne. 

4.  Cette  lettre  est  entièrement  autographe. 

5.  Voir  ci-dessus,  p.  3. 

6.  Voir  ci-dessus,  p.  4. 

7.  Voir  ci-après  le  n"  XIII. 


186  MÉMOIRES 

sons  demain  la  rivière,  et  ferons  ce  qui  sera  jugé  plus  à 
propos.  Il  seroit  bien  nécessaire  d'avoir  quelqu'un  avec  de 
l'argent  pour  faire  beaucoup  de  petites  dépenses;  et,  s'ap- 
prochant  de  l'ennemi,  il  faudra  voiturerdes  munitions.  On 
a  envoie  à  Amiens  afin  de  mener  beaucoup  de  farines  à 
Corbie,  et  j'ai  escrit  à  M.  de  Bar,  afin  qu'il  face  trouver  des 
voitures  audit  Amiens.  Il  faudra  aussi  faire  avancer  des 
munitions  sur  la  rivière  de  Somme.  J'ai  escrit  à  M.  le 
mareschal  d'Oquincourt,  qui  ma  respondu  fort  civilement. 
La  cavallerie  de  cette  armée  s'est  mise  en  fort  bon  estât, 
mais  les  officiers  sont  si  pauvres,  qu'ils  ont  grand  besoin 
d'estre  assistés.  Pour  l'infanterie,  hors  mon  régiment,  les 
autres  ne  sont  pas  en  bon  estât;  les  recreues  que  l'on 
emmène  ne  valent  rien  du  tout.  Si  le  chevalier  de  Créqui 
entre  h  Arras,  je  crois  certainement  qu'ils  ne  continueront 
pas  le  siège;  et  quand  il  n'i  entreroitpas,  je  doute  qu'ils  le 
puissent  continuer. 

TUBENNE. 

Au  camp  près  S'  Quentin,  ce  6®  juillet. 

J'ai  receu,  depuis  estre  arrivé  icy,  les  trois  billets  de 
V.  E.  qui  me  mandoit  le  siège  d' Arras. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  3.3,  fol.  252  et  v°.) 


Broglie  à  Turenne  (1654,  6  juillet). 

A  la  Bassée,  ce  6  juillet  1654. 

Monseigneur, 

Je  crois  que  vous  ne  doubtez  pas  que  le  siège  d'Arras 
ne  soit  mené  avec  tous  les  soins  et  diligence.  M""  le 
Prince,  à  ce  que  l'on  me  raporte.  ne  perd  pas  un  moment 
de  temps.  Il  est  assez  bien  secondé  de  Fuensaldagne  en 
ce  qui  regarde  les  assistances  du  pais,  lesquelz,  en  tout 
ce  qui  dépend  d'eux,  v  contribuent  de  tout  leur  cœur,  de 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  187 

sorte  qu'ils  ne  manqueront  point  de  voictures  ny  de  pion- 
niers. L'on  faict  le  destail  qui  suit  de  leurs  forces  :  les  Lox"- 
rains,  quatre  mil  chevaux  et  deux  mil  hommes  de  pied; 
Don  Fernando  Solis  deux  mil  hommes;  le  prince  de  Ligne 
et  le  comte  de  Garcies,  avec  les  troupes  qui  estoient  dans 
Cambray  et  Douay  et  l'isle  S'  Amand  douze  mille;  l'on 
compte  M'  le  Prince  pour  six  mille;  Ton  compte  quattre 
mil  hommes,  compris  les  Irlandois,  qu'ils  ont  sortis  des 
garnisons;  dans  la  cognoissance  que  j'ay,  nous  ne  ferons 
point  de  mal  à  suputer  sur  ce  pied,  M.  de  Griboval  vous 
aura  dit  l'assistance  que  vous  pouvez  tirer  de  la  Bassée  et 
Béthune,  tant  pour  les  vivres  que  pour  les  hommes,  et  le 
tout  en  estât  au  moindre  advis.  Si  par  la  voye  de 
Bapaume  il  se  trouvast  quelque  païsant  proche  de  la 
rivière  d'Escarpe,  qui  voulus  recevoir  mes  lettres  pour  les 
porter  à  Bapaume,  vous  seriez  mieux  adverty  par  le  der- 
rière que  du  costè  où  vous  estes.  J'adresseray  cependant 
mes  lettres  à  M"^  de  Bellebrune  pour  les  faire  tenir  à  M"^  de 
Bar,  qui  vous  les  envoira.  Du  costè  du  Montz  S'Eloy,  l'on 
n'a  point  commencé  aucunes  lignes,  mais  bien  de  l'autre 
costè  depuis  hier  dimanche  au  matin.  Nous  aurons  com- 
modité de  faire  tenir  des  lettres  dedans  la  place  lorsque 
vous  le  jugerez  nécessaire,  ne  l'ayant  pas  fait  jusques  à 
présent,  n'y  voyant  pas  nécessité.  Depuis  trois  jours,  le 
bruit  continue  toujours  qu'ils  attendent  des  Anglois.  Il 
s'est  venu  rendre  ce  matin  un  capitaine  et  vingt  un  Irlan- 
dois qui  estoit  en  garnison  à  Namur.  Et  en  attendant 
l'honneur  de  vos  commandemens,  je  vous  asseureray  que 
je  suis,  Monseigneur,  vostre  très  humble  et  très  obéissant 
serviteur, 

F. -M.  Broglia. 

Je  n'escris  point  à  Son  Eminence,  me  supposant 
que  vous  luy  envoirez  la  présente,  si  vous  le  jugez  à 
propos. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  236-237.) 


188  MÉMOIRES 

XI. 

Broglie  à  Mazarin  (1654,  6  juillet). 

A  la  Bassée,  ce  6  juillet  1654. 
Monseigneur, 

Je  n'ay  pas  manqué  d'advertir  punctuellement  les  s""  de 
IJar  et  de  Mondejeux  de  tous  les  mouvemens  que  les  enne- 
mis ont  faict,  comme  aussy,  le  jour  mesme  qu'Arras  a  esté 
investy,  de  jeoter  trois  cent  hommes  des  gardes  et  trois 
cent  de  celte  garnison,  sans  avoir  pu  réussir.  Je  crois  que 
Voslre  Eminence  ne  doublera  plus  que  la  chose  ne  soit 
tout  de  bon;  ilz  auront  tout  autant  de  pionniers,  chariotz 
et  vivres  qu'ilz  voudront,  tout  le  pais  s'i  portant  avec  une 
joye  sans  pareille.  M'  le  Prince  y  arriva  avant  hier,  et  les 
lignes  furent  commencées  hier  dimanche  avec  soins  et  dili- 
gence. Tlz  font  estât  de  trente  cinq  mil  hommes,  et  font 
courir  un  bruit  depuis  trois  jours  qu'ils  auront  des  Anglois. 
Quant  à  moy,  j'ai  cognoissance  certaine  qu'ilz  ont,  retirez 
en  Flandre  en  quartier  d'hiver,  six  mil  hommes  de  pied  ; 
du  depuis  il  leur  est  arrivé  en  deux  fois  trois  mil  Espa- 
gnolz.  Hz  ont  deux  mil  Valons  qu'ilz  ont  levez  en  quattre 
régiment  de  nouvelle  levée.  Hz  ont  receu  quattre  mil 
Trlandois.  Je  compte  les  Lorrains  pour  deux  mil,  et  M""  le 
Prince  pour  trois.  L'on  m'assure  qu'ils  ont  retirez  dix  à 
douze  mil  chevaux  de  la  campagne.  Hs  ont  sorty  touttes 
les  garnisons  de  Flandre  generallement.  De  sorte  qu'exa- 
minant Voslre  Eminence  cette  suputation,  ilz  peuvent 
avoir  trente  mil  hommes.  Hz  ont  des  magazins  de  vivres 
et  munitions  de  guerre  à  Aire,  Armentiéres  et  Douay. 

Du  costé  de  la  Bassée,  les  lignes  ne  sont  point  commen- 
cées ;  et  l'on  dit  que  c'est  le  quartier  des  Lorrains  et  de  Don 
Fernando  Solis  qui  sont  séparez  aux  deux  boutz  de  la 
rivière.  Quel  parti  que  Vostre  Eminence  prenne,  j'ose  me 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  189 

promettre  qu'Elle  ne  me  laissera  pas  inutile.  M""  de  Gri- 
boval,  que  j'ay  envoyé  à  Monsieur  de  Turenne,  avec 
ordre,  s'il  pouvoit  joindre  Vostre  Eminence,  de  s'i  rendre, 
pour  dire  que,  pendant  le  siège  de  Stenay,  Messieurs  de 
Turenne  et  de  la  Ferlé  voulans  se  mettre  dans  le  poste 
d'Harleu',  ilz  viendroient  à  couper  les  provisions  qui  sont 
dans  Douay,  Valenciennes  et  Cambray,  et  faire  que  M"^  de 
Bar  rassemble  son  cors  et  se  rende  à  Béthune.  Nous  pou- 
vons le  grossir  d'un  bon  nombre  d'infanterie,  et  se  porter  à 
Lens  pour  donner  les  mains  à  M*"  de  Turenne,  et  les  incom- 
moder :  en  sorte  qu'ils  seront  fort  embarassez  à  bien  sortir 
de  cette  affaire.  S'il  sera  nécessaire  de  douze  jours  de 
vivres  pour  l'armée,  l'on  peut  faire  estât,  vingt  quattre 
heures  après  que  je  serav  advertv,  de  les  faire  fournir.  A 
ce  suject  je  fais  travailler  incessemment  à  Béthune  et  h  la 
Bassée  à  faire  mettre  deux  mil  septiers  de  bled  en  farines. 
Et  en  attendant  l'honneur  des  commendemans  de  Vostre 
Eminence,  je  La  suplie  très  humblement  de  me  croire  avec 
respect,  Monseigneur,  son  très  humble,  très  obéissant  et 
obligé  serviteur, 

F. -M.  Broglia. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  238-239.) 

XII. 

Bar  à  Le  Te/lier'^-  (1654,  6  juillet). 

Monseigneur, 
Monsieur  de  Vouldy  dira  h  Son  E.,  et  à  vous,  l'état  des 
aflPaires  de  delà.  Sy  je  garny  d'hommes  les  hostres  plases, 
et  non  pas  Arras,  je  ne  m'advisoy  pas  d'osfry  des  hommes 

1.  Arleux. 

2.  Cette  lettre,  dont  on  remarquera  la  graphie  fantaisiste, 
est  entièrement  autographe. 


190  MÉMOIRES 

à  M.  de  Mondejeux,  quy  m'avoyt  envoyé,  sens  que  je  les 
luy  demendase,  350  chevaux.  Ses  lettres  justifient  que  je 
lyé  mendé  qu'absen  ou  prézen,  l'intention  du  Roy  étoit 
qu'il  ordonât,  et  M.  de  Broglia,  de  ce  quy  ly  auroit  à 
faire.  Il  n'a  souhaité  d'hommes  que  le  soir  que  les  enne- 
mis sont  venus  vers  Arras  ;  et  huit  heures  après  la  datte  de 
ses  byliets,  Esquencour  marchen  d'un  hostre  côté,  où  il  n'a 
pas  réûcy  lors,  le  régimen  de  S*^  Lieu  et  de  mon  fiz  on  été 
réponses  près  de  la  ville.  La  nuit  il  on  faict  une  acsion 
for  vigoureuse,  et  plus  heureuse  que  je  ne  l'uy  pas  creue, 
car  on  m'avoit  dit  que  de  ses  deux  régiment  il  s'étoit  relâ- 
chés trente  cavaliers  et  quelques  osfisiers  à  Doullens; 
mais  sela  n'est  pas,  et  il  ly  et  entré  200  cavalliers  et  37  ou 
38  osfisiers.  Il  lia  divers  signais  conformes  à  ceux  que 
j'avois  donné  à  M.  d'Esquencour,  et  à  d'ostres  qui  fezoit 
leurs  éfors  sette  nuit,  la  mesme  cantité  de  coup  de  canon, 
et  les  feux  dezirés  on  été  faits;  reste  à  savoir  quelle  dimi- 
nusion  il  Iv  aura  eu  an  entren.  L'on  commense  les  lignes  ; 
partye  de  leur  artilierïe  et  arivée  ;  la  plus  diligente  a  été 
selle  de  Don  Ferdinendo  de  Solis,  quy  étoit  au  quartier 
d'Asbroq  avec  un  esquipage  de  six  pièces  et  de  deux  mor- 
tiers. Il  ce  poura  que  M.  le  Prince  ce  repentira  d'avoir 
souhaité  une  sy  belle  et  sy  haute  entreprise,  et  sy  contrère 
à  l'opinion  qu'avoit  M.  de  Mondejeux.  Je  suis,  avec  tout  le 
respect  posible,  Monseigneur,  vostre  très  humble,  très 
osbéissant  et  très  fidel  serviteur. 

Bar. 
De  Bapaume,  ce  6  julliet  à  midy. 

Monsieur  de  Navaille  accordera  que  je  levase  les  régi- 
ments de  Broglia,  de  Moncavrel  et  d'Elbeuf,  quy  étoyt 
ysi  avec  moy.  Je  les  lyé  levé. 

Il  vien  d'arriver  nouvelles  que  Equencour  est  entré. 

(Arch.  hist.  de  la  Guerre,  vol.  157,  n"  36.) 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  191 

XIII. 

La  Ferté  à  Mazarin^  (1654,  6-7  juillet). 

Monseigneur, 

Je  me  sers  de  cette  occazion  pour  dire  à  Vostre  Esm. 
que  j'ay  jouint  aujourd'huy  Monsieur  de  Turène,  et  que 
nous  passons  la  Somme  demain,  luy  à  Sintquautin,  et  moy 
à  Seraucourt.  J' envoyé  à  Vostre  Esm.  la  copie  de  deux 
letres  que  je  viens  de  recepvoir.  Je  ne  juge  pas  que  les 
annemis  ayent  grande  facillité  à  sousteuir  leurs  antreprinze, 
quy  n'est  pas  petitte.  J'envoye  ausy  à  Monsieur  Le  Tellier 
l'extret  des  trouppes  que  je  commande,  pour  en  randre 
conte  à  vostre  Esm. 

Je  fès  partir  demain  aveq  le  jour  les  deux  compagne  de 
Vostre  Esm.  et  deux  cent  de  mes  draguons  pour  Monsieur 
de  Navalie.  Après  avoir  fet  tout  debvoir  par  le  destail,  ont 
n'oublira  rien  en  gros,  que  Vostre  Esm.  en  soit  persuadée. 
Et  jusques  à  la  mort,  Monsegneur,  vostre  très  humble  et 
très  hobessant  serviteur. 

Le  m.  de  la  Ferté  Senect. 

Au  camp  de  Seraucourt,  ce  6*^""®  juliet  à  7  hures 
du  soir. 

Despuis  ma  letre  escritte.  Monsieur  de  Turenne  me  vient 
de  mander  qu'Esquancourt  estoit  antre  dans  Aras.  S'il  y 
eust  eu  deus  mille  chevaus,  ils  y  seroit  antre  aveq  plus 
de  facillité,  et  la  place  auroit  esté  tout  à  fet  secourue.  Je 
supplie  Vostre  Esm.  de  se  souvenir  que,  sy  elle  fortifie  des 
guarnizons  ses  armé,  de  considérer  que  M""  de  Turène  a 
deus  fois  plus  de  trouppe  que  moy.  Ce  7  au  point  du  jour. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  233-235.) 
1.  Cette  lettre  est  entièrement  autographe. 


192  MÉMOIRES 

XIV. 

Brachet  à  Mazarin  (1654,  8  juillet). 

Monseigneur, 

Nous  sommes  arrivez  hyer  en  ce  lieu,  et  M.  de  Turenne 
à  Colincourt  sur  le  mesme  ruisseau^,  où  en  arrivant  nous 
aprismes  que  Equencourt  estoit  entré  dans  Arras  avecq 
250  chevaulx,  ayant  rencontré  les  ennemis  qu'il  combatit, 
et  y  perdit  40  maistres;  le  reste  perça.  Monsieur  le  Prince 
mesmes  acourut  à  l'alarme,  et  pendant  qu'il  s'informoit  de 
ce  que  c'estoit,  l'autre  passa.  S' Lieu  y  est  aussy  entré  avecq 
plus  de  cent  chevaulx  et  trente  officiers  :  de  sorte  qu'il  y 
a  certainement  dans  la  place,  et  de  l'adveu  de  M.  de  Mon- 
dejeu,  au  moingsOOO  chevaulx;  etle  chevalier  de  Créqui  est 
encores  en  campagne  avecq  500  chevaulx,  parmi  lesquelz 
il  y  a  cent  officiers,  h  desseing  d'y  entrer,  et  nous  n'avons 
point  encores  advis  de  ce  qu'il  aura  faict. 

En  passant  hier  matin  la  Somme,  M.  le  mar*'  de  la 
Ferté  envoya  à  M.  de  Navailles  les  deux  compagnies  de 
V.  E.,  celle  de  Monsieur  avecq  cent  cinquante  dragons, 
qu'il  luy  avoit  demandez;  et  un  gentilhomme,  qu'il  fit  pai'- 
tir  après  midy  de  Bapaume,  les  rencontra  proche  de  là.  Ce 
gentilhomme  est  venu  dire  de  sa  part  que  si  on  vouloit  luy 
envoier  un  grand  parti,  qu'il  verroit  de  le  jetter  dans  la 
place.  Je  fus  à  l'instant  avecq  luy  au  quartier  de  M.  de 
Turenne  pour  résouldre  cette  affaire,  et  commanda  à 
mesme  temps  six  escadrons,  lesquelz  M"  de  Castelnau  et 
Beaujeu  commandent.  M.  le  mar*'  de  la  Ferté  en  a  com- 
mandé encores  deux  des  siens,  et  sont  allez  joindre  ce  qu'il 
envoia  hier  à  M.  de  Navailles,  avec  ordre  de  faire  ce  qu'il 
leur  ordonnera,  soit  qu'il  veuille  les  mener  luy  mesme 

1.  L'Omignon. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  193 

ou  les  bailler  à  ces  M'■^  Hz  feront  leur  efifect  la  nuict  pro- 
chaine, et  il  n'y  a  point  de  temps  à  perdre,  parce  que  les 
ennemis  travaillent  avecq  la  dernière  diligence,  et  une 
quantité  extraordinaire  de  paysans  à  leurs  lignes. 

Je  croy  que  nous  irons  demain  à  Moulin  ^  vers  Péronne, 
et  il  fault  donner  le  repos  du  jour  d'huv  à  noz  trouppes, . 
qui  sont  fort  harassées,  et  attendre  du  pain. 

Je  trouvai  hier  au  soir  au  quartier  de  M*"  de  Turenne  la 
depesche  et  dupplicata  de  V.  E.  du  4®  de  ce  mois,  avecq 
touttes  les  lettres  pour  les  gouverneurs  des  places  de  Picar- 
die; et  je  partz  présentement  pour  aller  à  Péronne,  afin 
d'envoierles  plus  esloignées  et  veoirnostre  pain.  Cependant 
je  supplie  V.  E.  me  faire  l'honneur  de  me  croire  tousjours, 
Monseigneur,  vostre  très  humble,  très  obéissant  et  très 
fidelle  serviteur, 

Brachet. 

A  Atigni-,  le  8  juillet  1654,  à  neuf  heures  du  matin. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,   Pays-Bas,  33,  fol.  253-254.) 

XV. 

Bridîeu  à  Le  Tellier^  (1654,  9  juillet). 

De  Guise,  ce  9"  juillet  1654, 
à  dix  heure  du  matain. 
Monseigneur, 
Je   vien    de    rescevoir    par  ce   porteur  celle    que    vous 
m'avez  escritte,  dattée  de  Sedan  du  5*^  du  courant,  avec 
celle  de  Son  Emvnance;  aussy  tost  je  dépêché  un  cavallier, 
que    Monsieur   de   Turenne    m'avoit   envoyé,   pour   faire 
tenir  à  Messieurs  nos  généreaux  les  dépêche  qui  estoit  pour 

1.  Moislains. 

2.  Athies,  situé,  comme  Caulaincourt,  sur  l'Oraignon. 

3.  Cette  lettre  est  entièrement  autographe. 

II  13 


194  MÉMOIRES 

eux.  Ils  sont  encoyre  campé  à  Collincour.  Je  vous  pro- 
teste auparavant  vous  avoir  dépêché  mou  mesagé.  Je 
donne  avys  à  Monsieur  de  Turenne  de  la  marche  de 
Mons*"  le  Prince  vers  Arras  et  du  dessing-  que  les  ennemys 
avoit  de  l'ataquer.  Aussy  tost  il  marcha  vers  S'  Quantain, 
mes  Monsieur  de  la  Ferrelé  ne  l'a  joint  que  trois  jours 
après.  Au  sujet  de  son  esloignement,  je  ne  manqueray 
d'obéyr  aux  ordres  du  Roy,  et  les  vostres,  et  faire  ce  que 
Messieurs  nos  généraux  voudront,  quoy  que  j'ay  bien  sujet 
d'apréander,  suyvant  les  ressons  alléguée  par  ma  dernière  *  ; 
au  surplus,  donnant  la  compagnve  de  cheveaux  légers  de 
Son  Altesse,  je  ue  pourav  lever  aucun  sol  sur  la  contribus- 
sion,  en  ayant  esté  empêché  depuis  quattre  moys  par  le 
séjour  des  trouppes  ennemve  quv  ont  fait  dans  mon  dépar- 
tement. Si  je  ne  prend  mon  tant,  pandant  qu'il  attaqueront 
Arras,  de  lever  les  deniers  quy  me  sont  deu,  je  ue  pou- 
ray  à  l'avenire  toucher  aucun  sol,  et  ma  garnyson  sera  en 
danger  de  périr,  faulte  de  subesistance.  Je  vous  suplye  très 
vivement  (?)  de  vouloir  mander  à  Monsieur  de  Turenne  de 
me  renvoyer  laditte  compaignye,  et  les  deux  de  Souysse, 
pour  garder  mes  postes,  afin  d'anpêcher  la  désertion  des 
soldas,  et  celle  d'uu  insulte  ayant  pour  opossé  à  cette 
place  beaucoup  de  garnyson  extraordinére  ennemye  qui 
pouroit  bien  me  faire  rescevoir  un  déplésir.  J'en  donne 
l'advis  à  Messieurs  nos  généraux,  et  aussy  bien  qu'à  vous, 
Monseigneur,  il  vous  pléra  faire  quelcque  considération 
de  ce  que  je  mande  et  que  j'ay  l'honneur  d'estre  plus  que 
personne  du  monde.  Monseigneur,  vostre  très  humble  et 
très  obéissant  serviteur, 

De  Bridieu. 

(Arch.  hist.  de  la  Guerre,  vol.  157,  n°  43.) 

1.  La  lettre  à  laquelle  Bridieu  fait  allusion  est  du  6  juillet  et 
est  conservée  dans  le  même  volume  que  celle-ci,  sous  le  n"  33. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  i95 

XVI. 

Broglie  à  Mazarin  (1654,  9  juillet). 

A  la  Bassée,  ce  9  juillet  1654, 
à  six  heures  du  soir. 
Monseigneur, 
Ayant  faict  recognoistre  de  nouveau  un  chemin  pour 
jecter  de  l'infanterie  dans  Arras,  sur  la  relation  de  l'offi- 
cier que  j'avois  envoyé,  jugeant  la  chose  faisable,  je  fis 
partir  hier  au  soir  sur  les  cinq  heures  les  dix  companies  de 
Picardie,  faisant,  avec  quelque  monde  que  je  leur  ay  don- 
nez, deux  cent  cinquante  des  meilleurs  hommes  de  France, 
dans  le  nombre  desquelz  il  y  avoit  vingt  deux  ou  vingt 
trois  officiers.  Je  leur  donna  deux  hommes  pour  les 
accompagner  jusques  dans  le  maretz,  et  se  tenir  audict  lieu, 
jusques  à  tant  que  l'infanterie  seroit  à  Arras  pour  me 
donner  nouvelle  du  succès  ;  lesquelz  ont  esté  deux  heures 
et  demve  sans  entendre  aucun  bruit,  et  ensuitte  s'en  sont 
venus  sur  une  hauteur  pour  entendre  le  signal,  qui  seroit 
un  coup  de  canon,  lorsque  l'infanterie  seroit  entrée  dans  la 
ville.  Ledit  coup  de  canon  a  esté  tiré,  et  lesdictz  hommes 
m'ont  assuré  que  l'infanterie  estoit  dedans.  Un  sergent  que 
je  leur  avois  donné  pour  guide,  qui  est  fort  praticque  de 
ces  environs,  ayant  perdu  la  file,  il  retrouva  la  piste  de  leur 
marche,  et  alla  jusques  sur  le  bord  du  maretz,  où  il  y  a 
esté  jusques  au  jour.  Il  confirme  le  coup  de  canon,  et 
asseure  qu'ils  ont  entrez  sans  qu'on  les  aye  ouïs.  Jusques  à 
cette  heure,  je  n'ay  rien  qui  me  contrarie  de  le  croire, 
mais  pour  m'en  aSseurer  j'ay  envoyé  un  trompette  rendre 
deux  cavaliers  lorrains  du  colonel  Poulonnois  qui  furent 
pris  hier  matin  par  mes  gens.  Je  fis  aussy  tenter  au  coro- 
nel  S'  Jean  avec  cent  chevaux  au  mesme  poste  qu'entra  le 


196  MEMOIRES 

chevalier  de  Créqui,  mais  ilz  jugèrent  sur  le  lieu  entre 
eux  ne  le  debvoir  pas  entreprendre.  Je  me  sers  du  retour 
du  mesme  pour  faire  tenir  à  Vostre  Eminence  la  présente 
en  seureté,  et  L'informer  de  ce  qui  se  passe  de  ce  costé.  Je 
commanceray  à  Luy  dire  qu'on  travaille  tout  autant  que 
l'on  peut  aux  lignes,  qui  sont  jusquesà  présent  à  moictié 
imparfaictes,  et  reste  à  parachever  depuis  le  Montz  S'  Eloy 
jusques  au  pont  de  S'  Laurens,  qui  est  le  quartier  du  Roy 
qu'ils  apellent.  Tueurs  convois  viennent  de  Douay  par  de 
deçà  la  rivière  d'Escarpe,  et  sont  fort  fréquens.  Tous  les 
peuples  assistent  avec  grande  joye,  et  ne  manqueront  de 
quoy  que  ce  soit,  faisans  des  grandz  magazins  pour  se  pré- 
cautionner de  tout  ce  qui  leur  peut  arriver.  Tous  les  vil- 
lages de  la  Flandre  ont  contribué  d'un  chariot. 

Le  prince  de  Robec  et  le  comte  de  Brouaye  ont  party 
ce  matin  d'Eterre  et  Merville  sur  la  Lis  avec  deux  mil 
hommes  de  pied,  qui  estoient  dans  touttes  les  garnisons  de 
Flandre,  et  s'en  vont  au  camp.  Je  suplie  Vostre  Eminence 
de  croire  qu'ilz  ont  vingt  un  à  vingt  deux  mil  hommes  de 
pied,  et  j'en  suis  informé  par  destail.  Hz  ont  dix  mil  che- 
vaux pour  le  moins,  en  sorte  que  Vostre  Eminence  peut 
faire  réflexion  là  dessus.  J'attendz  avec  impatience  le 
retour  de  M"^  de  Griboval,  que  j'ay  envoyé  vers  Monsieur 
de  Turenne,  pour  savoir  ce  que  l'on  aura  résolu,  et  ce  que 
je  deviendray .  Cependant  je  suplie  très  humblement  Vostre 
Eminence  d'estre  persuadée  qu'il  n'y  a  personne  au  monde 
qui  soit,  avec  plus  de  passion  et  de  respect  que  mov,  Mon- 
seigneur, son  très  humble,  très  obéissant  et  obligé  ser- 
viteur, 

F. -M.  Broglia. 

(Arch.  des  Aff.  étr.  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  261-263.) 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  197 

XVII. 

Turenne  à  Mazarin^  (1654,  9  juillet). 

J'envoie  à  S.  E.  une  lettre  de  M.  le  conte  Broglie  pour 
Elle,  et  une  qu'il  m'escrit,  et  aussi  une  de  M.  de  Bar, 
par  lesquelles  Elle  verra  les  forces  des  ennemis,  et  comme 
ils  attendent  encores  de  l'infanterie.  Je  croi  que  ces  gens 
dont  M.  de  Bar  parle,  qui  sont  descendus  à  Donkerke,  ce 
sont  des  Irlandois  qu'ils  atlendoint  d'Espaigne  ;  et  il  me 
semble  que  tout  cet  hiver  on  n'a  pas  parlé  de  ces  trois 
mille  Espagnols  arrivés,  de  ce  grand  nombre  de  Walons 
levés,  et  de  ces  Irlandois  au  moins  d'un  si  grand  nombre. 

On  n'a  point  de  nouvelles  de  M.  le  chevalier  de  Créqui, 
ni  de  messiers  de  Castelnau,  Navaillies  et  Beaujeu. 

Je  croi  que  V.  E.  regardera  ans  moiens  d'avoir  de  l'in- 
fanterie, la  campaigne  estant  encores  bien  longue.  M.  de 
Bar  n'a  présentement  que  mille  chevaux  et  cinq  cents 
hommes  de  pied.  On  rassemblera  tout  ce  qu'on  poura. 

Colincour,  ce  9®  juillet  1654. 

Turenne. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  259  et  v°.) 

XVIII. 

B racket  à  Mazarin  (1654,  10  juillet). 

A  Atti,  le  10®  juillet,  à  six  heures  du  matin. 

Monseigneur, 
J'ai  mandé  à  V.  E.  qu'on  avoit  envoyé  à  Arras  un  parti 
de  douze  à  quinze  cens  chevaulx,  commandé  par  M'"'*  de 

1.  Cette  lettre  est  entièrement  autographe. 


198  MÉMOIRES 

Castelnau,  Navailles  et  lieaujeu,  qui  debvoit  tenler  d'en- 
trer la  nuict  précédente  cette  dernière  ;  mais,  comme  nous 
n'avons  point  eu  de  nouvelles  de  ces  M'^  il  est  à  croire 
qu'il  n'a  pas  faict  l'efFect  qu'on  auroit  souhaitté;  et  Des- 
fourneaux, qui  estoit  hier  à  Péronne,  dict  qu'il  y  arriva  un 
cavallier  de  Bapaume,  qui  raporte  que  ces  M"^'  y  sont 
retournez,  disans  avoir  esté  découvertz  par  les  batteurs 
d'estrade,  et  n'avoir  pu  entrer,  quoiqu'ilz  se  soient  pré- 
sentez aux  lignes,  mais  qu'ilz  se  préparoient  pour  s'y  pré- 
senter encore  cette  dernière  nuict.  Je  souhaitté  que  ce 
retour  leur  aye  esté  plus  favorable,  dont  nous  attendons 
nouvelles  d'heure  à  autre. 

M.  le  mar*'  d'Hoquincourt  n'estoit  point  avant  hier  à 
Péronne  quand  j'y  fus,  et  je  vis  seulement  Madame  sa 
femme,  qui  me  fit  de  grandes  plaintes  de  ce  que  partie  de 
cette  armée  est  dans  deux  vilages  du  gouvernement;  sans 
vouloir  se  payer  des  raisons  qu'on  a  de  ne  pouvoir  mieulx 
faire,  elle  vouldroit  qu'on  allast  dans  le  gouvernement  du 
Catelet,  et  nous  esloigner  de  deux  ou  trois  lieues  davan- 
tage de  Péronne,  d'où  nous  tirons  notre  pain,  et  qui  n'y 
est  pas  en  la  quantité  qui  seroit  nécessaire  pour  avancer  au 
delà  de  Bapaume,  comme  c'est  l'intention;  ni  mesmes 
l'équipage  de  M.  de  Turenne  n'ayant  que  300  chevaulx,  et 
nous  200,  qui  est  bien  loing  des  1000  que  V.  E.  m'a  dict 
qu'on  debvoit  fournir;  et,  chose  très  fascheuse  dans  cette 
conjoncture,  les  commis  me  promettent  que  nous  n'en 
manquerons  point;  mais  nous  ne  voyons  point  l'abondance 
qui  seroit  nécessaire  pour  porter  de  quoi  vivre  douze  ou 
quinze  jours  en  aprochant  des  ennemis.  Néantmoings  on 
s'avance  présentement  sur  le  ruisseau  ^  de  Rozées^  et  Tin- 
court  dans  ces  deux  villages  là,  où  j'appréhende  qu'il 
fauldra  encores  séjourner  attendant  du  pain,  ce  qui  sera 

1.  La  Cologne. 

2.  Roisel. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  199 

fort  fascheux,  et  pour  le  service,  et  accause  que  c'est  dans 
le  gouvernement  de  M.  le  mar*'  d'Hoquincourt. 

J'ai  receu  la  lettre  que  V.  E.  m'a  faict  l'honneur  de 
m'escripre,  avecq  celle  qui  l'accompagnoit  pour  M.  Piètre  ', 
afin  d'avoir  des  armes  à  Amiens.  Je  lui  ai  escript  pour 
le  supplier  de  nous  les  faire  venir  à  Péronne  afin  de  gan- 
gner  tousjours  temps,  et  je  crov  fju'elles  ne  viendront 
point  si  à  temps  qu'il  seroit  nécessaire  pour  en  faire 
délivrer  aux  recreues  de  Lorraine,  qui  sont  au  deçà  de 
Rethel.  Celles  du  régiment  de  V.  E.  suivent  aussy,  et  le 
régiment  d'Espagni;  mais  je  croi  que  je  pourai  me  servir 
de  la  partie  de  celles  que  j'ai  apportées  pour  M .  de  Turenne, 
qui  m'a  dict  qu'il  se  contenteroit  de  la  moityé. 

J'envoye  à  V.  E.  l'extraict  de  la  reveue  qui  a  esté  faicte 
de  cette  armée,  au  passage  de  la  rivière  d'Oyse,  qu'EUe 
poura  avoir  desjh  veue,  M.  de  la  Ferté  l'avant  adressée  à 
M.  Le  Tellier,  qui  est  tout  ce  que  je  puis  Luy  faire  sçavoir 
avecq  mes  protestations  ordinaires  d'estre  toute  ma  vie, 
Monseigneur,  vostre  très  humble,  très  obéissant  et  très 
fidelle  serviteur, 

Brachet. 

On  a  receu  les  dépesches  de  V.  E.  du  vi®. 

(Arch.  des  Aff.  étr.  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  264-265  v°.) 

XIX. 

Brachet  à  Mazarin  (1654,  12  juillet). 

Monseigneur, 
V.  E.  aura  sceu,  outre  ce  que  je  lui  ai  escript,  que  nostre 
grand  secours  n'estoit  point  entré  dans  Arras,  comme  la 

1.  Vraisemblablement  il  s'agit  de  deux  lettres  du  6  juillet 
qui  ne  sont  qu'analysées  dans  le  recueil  des  Lettres  de  Mazai'in 

(VI,  581). 


ÎOO  MÉMOIRES 

faulte  a  esté  aux  guides  qui  firent  marcher  les  trouppes 
toute  la  nuict,  et  se  trouvèrent  à  la  pointe  du  jour  h  plus 
d'une  grande  lieue  de  la  ville;  et  elles  n'ont  pas  tante  la 
seconde  comme  je  l'avois  mandé  à  V.  E.,  par  ce  qu'ilz 
sceurent  par  des  prisonniers  que  la  ligne  estoit  toute  ache- 
vée, et  que  les  ennemis,  estans  advertis  de  leur  marche, 
estoient  préparez  pour  les  recevoir  :  de  sorte  que  le  tout 
est  retourné  dans  ce  camp.  Depuis  nous  avons  appris  que 
le  chevalier  de  Créqui  est  entré  dans  la  place  après  avoir 
rendu  quelque  combat,  et  que  deux  petitz  escadrons,  d'en- 
viron quarente  chevaulx  chascun,  qui  s'estoient  perdus, 
ayans  voulu  entrer  aussy  dans  la  place,  s'estoient  mis  pour 
cet  effect  avecq  dix  compagnies  du  régiment  de  Picardie, 
et  ont  forcé  la  ligne;  mais  que  l'infanterie,  n'ayant  pu 
suivre  la  cavallerie,  a  esté  prise  et  menée  à  Douai.  On 
adjoustoit  aussi  que  quatre  compagnies  de  cavallerie  lor- 
raine estoient  entrées  dans  la  place,  ayans  battu  la  grande 
garde  des  ennemis.  Maintenant  M''*  les  généraulx  reçoivent 
de  la  part  de  M.  de  Navailles  le  billet  cy  joinct^,  auquel  il 
y  a  grande  apparence,  et  font  dire  dans  le  camp  que  per- 
sonne ne  s'escarte,  afin  d'estre  prestz  à  marcher  du  costé 
qu'on  aprendra  que  tourneront  les  ennemis;  et  font  com- 
mander des  partis  pour  aller  en  apprendre  des  nouvelles. 
M.  de  Bar  est  venu  cette  nuict  au  Mont  S'  Quentin, 
auquel  on  envoie  ordre  d'y  demeurer,  mesmes  faire  faire 
alte  aux  trouppes  qui  viennent  du  Boulenois.  On  est  aussy 
en  pensée  de  renvoierles  Suisses  à  Guise,  et  M.  de  la  Car- 
donniére  une  journée  devant  nous  du  costé  de  la  Somme, 
afin  qu'il  marche,  et  que  nous  le  suivions  pour  Stenai,  si 
les  ennemis  en  prennent  le  chemin,  ou  qu'il  revienne  nous 
trouver,  s'ilz  nous  mennent  ailleurs.  Enfin  on  observe  et 
est  au  guet  pour  tout  ce  qu'ilz  pouront  faire  ;  et  on  en 
attendera    en   ce    camp   des   nouvelles  certaines,    qui  ne 

1.  Ce  billet  ne  figure  pas  dans  le  volume. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  201 

peuvent  tarder  à  venir,  puisqu'il  fault  une  confirmation  de 
ce  dernier  advis  devant  que  de  bransler. 

Noz  commis  des  vivres  ont  donné  quelque  ordre  à  ce 
que  nous  ayons  du  pain;  mais  nous  n'en  avons  pas  encores 
la  bonne  provision  qui  seroit  nécessaire,  ce  qu'ilz  me  pro- 
mettent d'heure  à  autre. 

J'ai  baillé  à  M.  de  Turenne  deux  cens  mousquetz  et 
cent  picques,  qui  est  plus  qu'il  ne  m'en  a  demandé,  et 
qu'il  luy  en  fault  pour  le  régiment  Duplessis,  qu'il  estime 
avoir  250  hommes;  et  j'ay  envoie  à  Amiens  à  M.  Piètre  la 
lettre  de  V.  E.  avecq  le  dupplicata,  le  priant  de  nous 
faire  venir  des  armes  à  Péronne. 

Le  régiment  d'Espagni  est  proche  de  nous,  et  les 
recreues  de  Lorraine  semblablement  :  je  croi  que  nous 
pourons  les  veoir  demain,  qui  est  tout  ce  que  je  puis 
faire  sçavoir  à  V.  E. ,  de  Laquelle  je  serai  éternellement, 
Monseigneur,  vostre  très  humble,  très  obéissant  et  très 
fidelle  serviteur, 

Brachet. 

Au  camp  de  Tincourt,  le  12^  juillet,  à  dix  heures  du 
matin,  1654. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  272-273  v».) 


XX. 


Le  duc  d'FAbeiif  à  Mazarin^  (1654,  13  juillet). 

Monsieur, 

Je  ne  saurois  m'erapescher  de  tesmoigner  à  Vostre  Em*® 

la  douleur  que  je  resens  de  voir  le  Roy  et  l'Estat  sur  le 

point  de  perdre  Aras,  que  je  crois  la  plus  importante  plase 

de  l'Estat,  comme  selle  qui  tenoit  les  ennemys  esloignès 


1.  Cette  lettre  est  entièrement  autographe. 


202  MEMOIRES 

du  centre  et  du  cœur  du  royaume.  J'oserois  asseurer 
Vostre  Ém**  que,  si  Elle  m'avoit  confié,  comme  les  deux 
dernières  années  passées,  le  commandement  du  corps  des- 
tiné pour  la  conservation  des  places  frontières  de  mon 
iTouvernement,  que  j'aurois,  par  la  mesme  conduite  que 
j'ay  tenue,  mis  les  ennemys  hors  de  puissance  d'entre- 
prendre, non  seulement  sur  sette  place,  mais  sur  les  voi- 
sines. Il  n'y  avoit  qu'à  se  jetler  dans  Aras  avec  toutes  les 
troupes  destinées  pour  la  conservation  de  la  frontière  :  dès 
là  les  ennemys  ne  pouvoient  plus  faire  cette  entreprise,  et 
pouvoient  diffîcillement  réussir  en  aucune  autre  que 
d'Aras;  observant  leur  marche,  l'on  ne  fût  tousj ours  arrivé 
en  mesme  temps  qu'eux,  et  devant  qu'ils  eussent  pu 
prendre  leurs  cartiers,  ni  travailler  à  la  circonvallation, 
en  tous  les  lieus  qu'ilz  eussent  voulu  attacquer,  et  ainsy 
les  réduire  à  n'attaquer  point  de  plase  où  ils  n'eussent 
trouvé  une  armée  dedans.  De  cette  manière  M.  deTurenne, 
sans  pouvoir  prendre  d'excuse,  auroit  eu  le  loisir  d'arri- 
ver pour  prendre  tous  les  avantages  qu'il  auroit  jugé  à 
propos,  bien  qu'une  conduite  toute  contraire  à  la  mienne, 
qui  a  esté  de  tirer  des  trouppes  d'Aras  au  lieu  d'y  en 
mettre,  se  qui  a  donné  lieu  aus  ennemys  d'attaquer,  que 
M""  de  Turenne  y  estant  arrivé  quasi  aussytost  qu'eux,  et 
avant  une  circonvallation  de  sinq  lieues  à  faire,  dont  les 
cartiers  sont  si  distans  et  séparés,  comme  tout  le  monde 
sçait,  ne  leur  fase  lever  le  siège  avec  honte,  ou  ne  leur 
prenne  Cambray  durant  le  temps  qu'ils  attaqueront  Aras. 
Pour  mov,  quelque  maltraité  que  je  sois,  et  quelque  dou- 
leur que  j'aye  dans  le  cœur  de  me  voir  privé  de  tout 
employ  dans  mon  gouvernement,  n'ayant  rien  au  monde 
de  si  cher  que  le  servise  du  Roy;  si  l'on  croid  qu'en  assem- 
blant se  peu  de  noblesse  qui  y  est,  et  toutes  les  communes, 
qui  est  m'èriger  en  meneur  d'arrière  ban  et  en  capitaine 
de  pionniers,  je  m'ofre  d'y  aler  donner  jusqu'à  la  dernière 
goutte  de  mon  sang,  ma  fidélité  m'empeschant  de  trouver 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  203 

rien  de  trop  chaud  ni  de  trop  froid  dans  des  occasions  si 
importantes  que  selles  de  sauver  Aras.  Voisy  la  quatriesme 
despesche  que  je  fais  à  M""  Le  Tellier  sur  se  sujet,  sans  en 
avoir  eu  aucune  response.  Quand  Vostre  Em'^®  me  fera 
l'honneur  de  me  considérer  pour  le  plus  fidelle  sujet,  qu'ayt 
le  Roy,  et  pour  le  plus  affectionné  et  respectueux  de  tous 
ses  serviteurs,  Elle  ne  se  trompera  jamais,  puisque  je  veux 
vivre  et  mourir  de  V,  Ém^^,  Monsieur,  le  très  humble  et 
très  obéissant  serviteur, 

Le  Duc  d'Elbeuf. 

A  Vilmareuil,  le  13  juillet  1654. 

(Arch.  des  AfF.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  274-277.) 

XXL 

Brachet  à  Mazarin  (1654,  14-15  juillet). 

Monseigneur, 

J'ai  receu  la  lettre  dont  il  a  pieu  à  V.  E.  m'honorer,  du 
XI®  de  ce  mois',  pour  responce  à  laquelle  je  Luy  dirai  qu'il 
ne  se  peult  souhailter  une  meilleure  ny  plus  parfaicte 
intelligence  que  celle  qui  est  entre  M''''  les  généraulx,  et 
je  puis  respondre  à  V.  E.  que  ceulx  qui  vouldront  s'en- 
tremettre de  l'altérer  n'i  réussiront  pas,  et  de  cela  je  La 
supplie  d'en  demeurer  persuadée. 

Quant  au  partage  des  trouppes  en  cas  de  combat  ou 
aultrement,  M.  de  Turenne  m'en  a  parlé  de  la  meilleure 
manière  qu'il  se  pouvoit  désirer,  et  dont  M"^  le  mar*'  de 
la  Ferté  est  fort  content,  ce  qui  m'a  empesché  de  luy 
rendre  la  lettre  que  V.  E.  m'a  adressée  pour  luv  à  ce  sub- 
ject,  et  particulièrement  pour  le  régiment  de  Candalle;  et 
s'il  a  quelque  chose  à  souhaitter  en  cela,  ce  seroit  d'avoir 

1.  Analysée  dans  le  recueil  des  Lettres  de  Mazarin  (VI,  585). 


204  MÉMOIRES 

des  trouppes  entièrement  à  sa  disposition,  et  non  pas  par 
emprunt.  Mais  il  aura  bientost  contentement,  luy  ayant 
dict  ce  que  V.  E.  me  faict  l'honneur  de  m'escripre,  qu'elle 
luv  enverra  des  compagnies  des  gardes  suisses  et  françoises 
après  la  prise  de  Stenai,  avecq  tout  ce  qui  est  au  siège, 
destiné  pour  servir  soubz  luy. 

Noz  commis  des  vivres  sont  allez  à  Corbie  et  Amiens, 
pour  nous  amener  un  grand  convoi,  mesmes  le  faire  pas- 
ser droict  à  Bapaume,  et  où  nous  espérons  qu'il  poura 
estre  après  demain  au  soir,  ayant  esté  jugé  à  propos  de  ne 
point  partir  d'ici  qu'on  ne  sceût  qu'il  y  fust  rendu,  pour 
n'avoir  pas  h  retourner  sur  ses  pas  chercher  des  vivres,  et 
qu'efiectivement  les  ennemis  ne  soient  engagez  au  siège 
d'Arras,  et  la  tranchée  ouverte,  dont  on  poura  avoir  quelque 
certitude  par  le  retour  d'un  parti  de  300  chevaulx  que 
M.  le  mar*'  de  la  Ferté  envoia  hier  au  soir  à  la  guerre,  et 
que  j'attenderai  devant  que  fermer  cette  lettre.  Cependant 
M""*  les  gouverneurs  de  la  Bassée,  Béthune  et  Bapaume 
font  faire  le  plus  de  farines  qu'ilz  peuvent  dans  leurs  places, 
afin  de  nous  en  asister  quand  nous  serons  de  ces  costez  là  ; 
mais  pour  les  chevaulx  des  vivres,  les  commis  mesmes 
disent  qu'il  n'y  en  a  que  cinq  cens  dans  les  deux  équipages, 
et  ce  n'est  pas  ce  qui  nous  empesche  d'avoir  l'abondance 
de  pain  que  nous  souhaitterions  :  le  défault  vient  de  n'avoir 
la  quantité  de  farines  nécessaires  pour  cela. 

M.  Piètre  m'a  envoyé  à  Péronne  quatre  cens  mousquetz 
et  deux  cens  picques,  que  je  mesnagerai  aultant  que  je 
pourai;  et  n'en  donnerai  que  ce  qu'il  fauldra  au  régiment 
d'Espagni  et  aux  recreues  du  régiment  de  V.  E.  et  de  Lor- 
raine, qui  arriveront  aujourd'hui;  je  serai  toute  ma  vie, 
Monseigneur,  vostre  très  humble,  très  obéissant  et  très 
fidelle  serviteur, 

Brachet. 

Au  camp  de  Tincourt,  le  14*  juillet  1654,  à  midy. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  205 

Du  14*^,  à  une  heure  de  nuict. 
Monseigneur, 

Depuis  cette  lettre  escripte,  les  recreues  de  Lorraine  et 
Mazzarin  sont  arrivées,  les  premières  au  nombre  de  six 
vingtz  hommes,  et  les  dernières  de  deux  cens  cinquante 
pour  quinze  compagnies  seulement,  M.  de  Longprè  estant 
encores  par  les  chemins  avecq  les  recreues  des  quinze 
autres.  Le  tout  a  pris  des  armes  en  passant  à  Rethel  :  de 
sorte  que  je  ne  toucherai  point  à  celles  qui  sont  venues  à 
Pèronne,  que  pour  Espagni,  quand  il  sera  arrivé.  J'ai 
baillé  pourtant  soixante  mousquetz  et  vingt  picques  à 
M.  de  Riberpré,  dont  il  m'a  dict  avoir  affaire,  et  quarente 
cinq  mousquetz  et  quinze  picques  au  régiment  de  l'Isle  de 
France,  le  tout  de  celles  que  j'avois  apportées  de  Rethel. 

Nostre  parti  arrive  présentement,  qui  estoit  parti  trop 
tard  pour  aller  se  mettre  en  embuscade  proche  des  lignes 
d'Arras,  comme  c'estoit  le  desseing;  et  M*^  de  Navailles, 
qui  le  commandoit,  a  jugé  à  propos  de  n'en  aprocher  pas 
plus  près  d'une  lieue,  et  envoierS'Hillaire,  mar^^  des  logis 
de  la  comp®  des  gens  d'armes  de  V.  E.,  avecq  seulement 
trente  m®%  qui  a  faict  quelques  prisonniers,  desquelz  nous 
avons  appris  la  résolution  des  ennemis  de  faire  le  siège, 
que  la  tranchée  debvoit  s'ouvrir  la  nuict  présente  ou  la 
prochaine,  et  que  pour  cet  effect  on  avoit  commandé  quan- 
tité de  gens  pour  aller  à  la  fassine,  que  Monsieur  le  Prince 
a  faict  faire  une  manière  de  contrevalation  du  costé  qu'il 
veult  ouvrir  la  tranchée,  et  que  tous  les  chariotz  de  l'armée 
estoient  de  retour  d'un  grand  convoi  qu'ilz  sont  allez 
quérir  à  Douai.  Il  adjouste  que  les  assiégez  les  incom- 
modent, faisans  sortir  douze  et  quatorze  petitz  escadrons 
de  cavallerie. 

Du  15®  juillet  à  unze  heures  du  matin. 
Ce  porteur  n'ayant  deub  partir  que  ce  matin,  à  la  pointe 


206  MÉMOIRES 

(lu  jour,  il  s'est  retenu  parce  que  M.  le  mar^'  estoit  monté 
à  cheval,  sur  un  advis  qu'on  luy  avoit  donné  qu'il  y  avoit 
quatre  cens  chevaulx  des  ennemis  à  une  lieue  d'ici  ;  mais  il 
retourne  présentement  sans  avoir  rien  veu,  et  seulement 
entendu  tirer  quantité  de  coups  de  canon,  ce  qui  a  esté  ouy 
dès  hier  au  soir  et  toute  [sic)  ce  matin  dans  ce  camp,  et 
nous  pourroit  faire  croire  que  la  tranchée  a  esté  ouverte 
cette  nuict. 

M""'  les  généraulx  ont  résolu  de  partir  demain  matin 
pour  aller  à  Inschi.  Nous  portons  des  vivres  avecq  nous 
pour  le  21®  de  ce  mois,  et  il  doibt  arriver  aujourd'hui  à 
Bapaume  un  convoi  de  Corbie,  au  devant  duquel  M""  d'Es- 
clainvilliers  est  allé  avecq  mille  chevaulx,  qui  portera  des 
farines  pour  trois  jours.  Je  crov  que  M.  de  Navailles  nous 
en  fournira  bien  pour  autant,  mesmes  pour  quatre,  après 
quoy  il  faudra  retourner  en  chercher  ici  ou  du  costé  de  la 
Bassée.  Cette  approche  des  ennemis,  et  la  marche  de  costé 
ou  d'autre  ne  se  passeront  point  sans  quelque  combat  de 
considération.  Herbouville  arriva  hier  avec  250  hommes 
seulement.  Les  Suisses  qui  estoient  à  Ardres  viennent,  et 
deux  ou  trois  comp'^^  de  Calais,  et  semblablement  le  régi- 
ment de  cavallerie  d'Aumont.  M.  d'Hoquincourt  nous  bail- 
lera aussy  sa  cavallerie. 

M"  de  l'Islebonne,  de  Chaulnes  et  marquis  de  Cœuvres 
arrivèrent  hier. 

J'ai  escript  quatre  lettres  à  M*^  de  Seyron  pour  l'avertir 
tle  nous  envoier  ses  hommes,  et  le  dernier  messager 
retourne  présentement  sans  m'aporter  de  ses  lettres,  qui 
me  dit  seulement  qu'il  partit  hier,  et  vient  nous  joindre 
avecq  deux  régiments.  Ce  poura  estre  Espagni  et  les 
hommes  qu'il  nous  a  offertz. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  280-281.) 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  207 

XXII. 

Le  Tellier  à  Mazarin  (1654,  18  juillet). 

Du  XVIII*  juillet  1654,  à  Péronne. 

J'arrive  mercredy*  au  soir  de  bonne  heure  en  cette 
ville,  et  le  lendemain,  de  grand  matin,  j'euz  l'honneur  de 
voir  Messieurs  de  Turenne  et  de  la  Ferté  Senneterre  à  une 
lieue  d'icy,  lesquels  me  dirent  qu'ils  faisoyent  marcher  les 
armées  ce  mesme  jour  pour  aller  loger  à  Inchy,  et  le  len- 
demain aller  prendre  des  postes  sur  la  Scarpe,  soit  à  Sailly 
ou  Vitry,  selon  qu'ilz  verront  estre  pour  le  mieux  ;  que 
leur  desseing  en  ce  faisant  estoit  de  tascher  à  faire  entrer 
le  plus  de  monde  qu'ilz  pourroient  dans  Arras,  s'ilz  en 
rencontrent  l'occasion,  pour  empescher  aux  ennemis  les 
convoys  des  vivres  et  de  toutes  les  choses  qui  leur  pour- 
roient faire  besoin,  pour  les  obliger  par  nécessité  à  lever  le 
siège,  et  de  prendre  sur  eux  tous  les  advantages  possibles, 
estantz  partys  dans  toute  la  résolution  qu'en  cas  qu'ilz 
sortissent  de  leurs  lignes  pour  venir  à  eux,  de  les  bien  rece- 
voir et  de  les  combattre.  Hz  me  dirent  que  les  ad  vis  qu'ilz 
avoient  de  la  force  des  ennemis  portoient  qu'ils  avoient 
quinze  mil  hommes  de  pied  et  quinze  mil  chevaux  dans 
leur  armée,  et  que  M.  le  comte  Broglia  leur  avoit  escrit 
que  les  prisonniers  qu'il  avoit  faictz  asseurent  qu'ilz 
avoient  vingt  mil  hommes  de  pied. 

Hz  me  dirent  que  le  jour  précédent  ilz  avovent  eu  des 
nouvelles  de  mess""*  de  Mondejeux  et  chevalier  de  Créquy, 
qui  leur  mandoyent  que,  depuis  qu'Arras  avoit  esté  assiégé, 
l'on  avoit  faictsix  bonnes  demies  lunes  autour  de  la  place, 
frezées  et  palissadées  pour  deflPendre  le  corps  d'icelle  ; 
qu'ilz  leur  dounoyent  advis  des  endroictz  les  plus  faibles 

1.  15  juillet;  cf.  ci-dessus,  p.  5,  note  i. 


208  MÉMOIRES 

(les  lignes,  et  par  où  l'on  pourroit  attaquer  les  ennemis 
avec  plus  de  succez,,  des  postes  qu'il/,  pourroyent  prendre 
pour  leur  empescher  d'avoir  des  vivres;  que  lors  que  les 
ennemis  ouvrirent  leur  tranchée  pour  aller  à  la  place,  ilz 
en  ouvrirent  une  autre  pour  aller  au  devant  d'eux;  que  si 
Mess""*  les  généraux  attaquoient  les  lignes,  ilz  feroient  de  la 
place  douze  cens  hommes  de  pied  et  huict  cens  chevaux 
pour  seconder  ce  dessein  et  en  favoriser  l'exécution,  sans 
qu'ils  ayent  particularizé  le  nombre  de  l'infanterie  qui  est 
dans  la  place;  que  la  lettre  est  signée  desd.  s"^^  de  Montde- 
jeux  et  chevalier  de  Créquy,  et  que  le  dernier  mande 
qu'il  est  entre  dans  la  place  avec  trois  cens  cinquante 
maistres. 

Dans  l'entretien  que  jeux  avec  eux,  je  m'apperceuz 
qu'ilz  faisoient  estât  qu'il  pouvoit  avoir  seize  ou  dix  sept 
mil  hommes  dans  les  deux  armées  qu'ilz  commandent. 

Hz  me  demandèrent  de  l'argent  tant  pour  le  rembour- 
sement des  frais  qui  ont  esté  advancés  (sçavoir  trois  mille 
livres  que  M.  de  Turenne  faict  donner  au  régiment  d'Il- 
lon,  cinq  centz  livres  au  régiment  d'York,  pour  attirer  des 
Irlandois  au  service  de  Sa  Majesté,  et  cent  cinquante  livres 
qu'il  a  fallu  despenser  en  faisant  marcher  l'armée)  que 
pour  les  frais  qui  seront  à  faire  dans  la  suitte  du  temps, 
outre  qu'il  en  fault  pour  l'hospital,  et  pour  faire  faire  des 
ponts  de  batteaux  dont  ilz  ont  besoin.  Hz  me  dirent  qu'ils 
n'avoyent  point  encores  touché  les  quatre  mille  livres  que 
M.  de  Navailles  a  ordre  de  leur  faire  tenir,  parce  qu'ils  ne 
l'ont  point  encores  veu  ;  et  je  les  asseuré  qu'il  seroit  pour- 
veu  à  tout,  et  que  je  n'avois  eu  ordre  de  venir  en  ces 
quartiers  que  pour  cela,  à  quoy  je  m'employerois  sans 
relasche. 

Hz  me  disent  qu'il  estoit  nécessaire  que  l'on  remplaceast 
au  plustost  le  s''  des  Hayes,  qu'ilz  ont  envoyé  à  Stenay 
suivant  les  ordres  du  Roy,  d'un  bon  lieutenant  d'artille- 
rie, et  qu'outre  cela  ils  avoyent  besoin  de  quatre  commis- 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  209 

saires  d'artillerie,  et  de  huict  canonniers  et  de  quelques 
charpentiers  et  charrons,  pour  travailler  à  lad.  artillerie; 

Que  l'on  feist  venir  en  cette  ville  vingt  milliers  de 
poudre,  ving-t  milliers  de  mesche  et  dix  ou  douze  milliers 
de  plomb  qui  sont  à  Compiégne,  et  en  outre  cinq  ou  six 
batteaux  que  ceux  qui  sont  à  Amiens,  pour  faire  un  pont 
sur  la  Scarpe  ; 

Que  sur  tout  il  fust  pourveu  au  fonds  nécessaire  pour 
l'entretenement  des  esquipages  d'artillerie,  sur  quoy  j'ay 
escrit  à  Paris  à  M""*  les  surintendans',  h  Mons' de  la  Guette 
et  à  Mons""  Clapisson  pour  ce  qui  est  de  l'artillerie,  et  à 
M.  de  Bordeaux,  qui  doibt  arriver  ce  soir  à  Amiens,  pour 
faire  venir  lesd.  batteaux  et  des  cordages  pour  former  le 
pont. 

Vo.  É.  observe,  s'il  luv  plaist,  que  Mess''*  les  généraux 
n'attendent  pas  les  batteaux  qui  doivent  venir  d'Amiens 
pour  se  porter  sur  la  Scarpe,  par  ce  qu'ils  sont  incertains 
si  ceux  qu'ils  ont  faict  venir  de  Doulans  seront  suflisans 
pour  faire  ce  pont;  ilz  ont  demandé  ceux  d'Amiens  pour 
s'en  servir  selon  le  besoin. 

Par  la  supputation  que  l'on  a  faicte  des  vivres  qui  sont 
à  la  suitte  desd.  armées,  et  de  ceux  qui  sont  à  Bapaume 
au  compte  des  munitionnaires,  il  se  trouve  qu'elles  en 
pourront  avoir  jusqu'à  la  fin  de  ce  mois,  auquel  temps  Ton 
cessera  de  fournir  le  pain  à  la  cavallerie,  n'ayant  pas 
estimé  à  propos  de  le  faire  plustost  dans  cette  conjonc- 
ture; après  quoy,  si  M""*  les  généraux  n'en  peuvent  tii'er 
de  Bapaume,  nv  de  la  Bassée,  ilz  en  envoyeront  icv  l'es- 
corte suffisante  pour  faire  rendre  en  seureté  à  l'armée  les 
vivres  que  le  s""  Jacquier  v  faict  préparer  à  toutes  fins. 

Bien  que  je  n'ave  pas  esté  long  temps  avec  Mess*"*  les 

1.  La  lettre  de  Le  Tellier  aux  surintendants,  datée  du  16  juil- 
let 1654,  est  conservée  aux  archives  historiques  de  la  Guerre 
(vol.  157,  n"  78'i. 

II  14 


210  MÉMOIRES 

généraux,  je  n'ay  pas  laissé  d'apprendre  qu'ils  sont  en  fort 
bonne  intelligence,  M.  le  mar^'  de  Turenne  m'ayant  dict 
en  particulier  qu'il  avoil  tout  subject  de  se  louer  de  la 
conduitte  de  M.  le  mar"'  de  la  Ferté  Senneterre;  et  j'avois 
appris  le  soir  précédent  de  mous'  Brachet  que  M.  le 
mar"'  de  la  Ferté  estoit  dans  les  mesmes  sentiments  à 
l'esgard  de  M.  de  Turenne. 

Hz  estoyent  encores  incertains  si  les  ennemis  avoyent 
ouvert  la  tranchée  devant  Arras,  quelques  uns  des  prison- 
niers qui  avoyent  esté  faicts  les  en  ayant  asseurez,  les 
autres  en  parlant  autrement.  Jeudy  au  soir,  il  passa  icy 
quatre  soldatz  espagnolz,  qui  avoyent  abandonné  le  camp 
des  ennemis,  lesquels  asseuroyent  que  la  tranchée  avoit 
esté  ouverte  dès  le  mardi  xim®  du  courrant.  Toute  l'armée 
est  fort  bien  disposée  pour  tout  entreprendre  pour  sauver 
Arras,  les  officiers  et  soldatz  ont  beaucoup  d'oppinion 
d'eux,  beaucoup  de  mespris  pour  les  ennemis;  et  ces 
Mess"^'  advouent  que  ce  qu'ils  en  ont  est  parfaictement 
bon,  qu'il  y  manque  peu  d'officiers,  et  que  ce  qui  a  esté 
faict  à  l'esgard  de  ceux  du  régiment  de  la  Reyne,  qui 
estoyent  absentz  de  leurs  charges,  a  beaucoup  contribué  à 
faire  rendre  en  l'armée  les  officiers  des  autres  trouppes 
qui  estoyent  absentz. 

Incontinent  après  que  je  fus  arrivé  en  cette  ville,  je 
receus  par  un  courrier  de  M.  de  Nouveau  les  mesmes 
advis  qui  ont  esté  donnez  à  V.  E.,  desquelz  j'ay  informé 
bien  particulièrement  Mess"^*  les  généraux  par  deux  diflFé- 
rentes  voyes,  ce  qui  aura  servy  à  les  destromper  de  l'opi- 
nion qu'ils  avoient  prise  de  la  force  des  assiégeans,  et 
leur  fera  beaucoup  plus  estimer  les  armées  qu'ils  com- 
mandent. 

Je  n'ay  rien  oublié  de  ce  qui  leur  peust  bien  faire  con- 
noistre  ce  qui  a  obligé  les  ennemis  à  faire  le  siège  d' Ar- 
ras. L'estat  de  leur  force,  la  mauvaise  opinion  qu'ilz  ont 
du  succez  de  leur  entreprise,  et  les  voyes  par  lesquelles  on 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  2H 

les  peut  efficacement  incommoder;  et  tout  cela  bien  pesé 
peut  servir,  ce  me  semble,  de  fondement  raisonnable  à 
toutes  les  résolutions  que  mess''  les  généraux  pourront 
prendre  en  cette  occasion. 

Je  leur  ay  aussy  donné  avis  que,  depuis  qu'ils  ont  des 
camps,  mons""  de  Seyron  est  arrivé  icy  avec  des  hommes  de 
sa  garnison^  au  nombre  de  trois  centz,  à  la  suite  desquels 
il  faict  traisner  une  pièce  d'artillerie  avec  des  munitions 
pour  tirer  quatre  vingts  coups;  le  régiment  d'Espagny, 
qui  peut  estre  de  deux  centz  hommes  sans  les  vallets,  et 
deux  compagnies  Suisses  venant  de  Calais,  et  une  d'Ardres, 
que  les  officiers  d'icelles  disent  faire  ensemble  cinq  centz 
hommes  effectifs,  sont  aussy  arrivées;  et  outre  cela  la  com- 
pagnie de  gendarmes  d'Estrée,  la  compagnie  des  chevaux 
légers  de  Rolancourt,  et  celle  du  chevalier  de  Bellegarde, 
qui  estoit  du  régiment  de  Longueville,  et  que  l'on  a  mise 
dans  celluy  du  chevalier  de  Rohan,  lesquelles  trois 
comp®^  peuvent  faire  environ  cent  m^\  s'y  sont  pareille- 
ment rendues.  L'on  attend  des  nouvelles  de  Mess""*  les 
généraux  pour  sçavoir  si  cette  infanterie  les  ira  joindre 
sans  autre  escorte  que  celle  desd.  comp'"*  de  cav""^®. 

V.  E.  observera,  s'il  luy  plaist,  que  M.  le  c.  de  Charost 
et  Mons'  de  Rouville  ont  retenu  chacun  une  compagnie 
suisse,  contre  l'ordre  qu'ils  ont  receu  de  les  faire  toutes 
partir,  et  que  iVP  de  Bellebrune  a  refuzé  de  donner  des 
hommes  de  sa  garnison,  soubz  prétexte  que  les  ennemis, 
levant  le  siège  d'Arras,  iront  assiéger  Hesdin.  Je  leur 
envoyé  de  nouveaux  ordres  pour  faire  qu'ils  exécuttent 
les  premiers,  estant  nécessaire  que  ces  mess""*  s'accous- 
tument  à  obéir.  Voillà  Testât  des  affaires  de  deçà,  h  quoy 
je  doibs  adjouster  que  les  armées  ont  esté  assistées  de 
cette  place  cy  tout  autant  que  l'on  le  sçauroit  désirer,  bien 

1.  Il  s'agit  de  la  garnison  de  la  Fère  :  cf.  arch.  des  Aff.  étr., 
Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  218  et  246. 


212  MEMOIRES 

que  l'on  aye  tesmoigné  desplaisir  de  ce  que  les  lieux  des- 
pendantz  du  gouvernement  ayent  souffert  par  le  séjour 
desd.  armées. 

M.  le  mar^'  d'Hoquincourt  est  allé  à  Plainville  passer 
son  mescontentenient,  et  y  a  mené  avec  luy  M.  le  com- 
mandeur de  Vallencey  :  si  bien  que  je  n'ay  trouvé  icy  que 
Madame  la  mar*'  [sic)  d'Hoquincourt,  qui  à  la  vérité  faict 
fournir  tout  ce  que  l'on  demande,  mais  ce  n'est  pas  sans 
se  plaindre.  En  passant  à  Rethel  j'av  laissé  douze  cents 
livres  pour  donner  aux  offi""'  et  soldatz  du  régiment  de  la 
Melleraye,  qui  sont  au  nombre  de  deux  cent  soixante 
soldats,  douze  capp"®'  et  dix  huict  lieutenans  sans  leurs 
vallets;  les  hommes  sont  assez  bien  faicts.  J'ay  aussy 
laissé  à  Rheims,  entre  les  mains  d'un  commis  du  trésorier 
de  l'extraordinaire  de  la  guerre  qui  y  est,  cinq  mille  livres 
pour  employer  en  amas  de  fourrages  suivant  les  ordres  du 
s*"  Raguenvau,  les  sentiments  duquel,  sur  le  subject  desd. 
fourrages,  V.  E.  prendra  la  peine  de  voir  dans  la  lettre  cy 
joincte. 

J'ay  receu  en  chemin  une  lettre  de  M.  l'archevesque 
de  Thoulouze  pour  Vostre  E.,  avec  celle  qu'il  m'a  escritte 
touchant  ses  intérestz,  et  je  les  envoyé  à  V.  E.  pour  y  faire 
les  considérations  qu'elle  estimera  à  propos. 

J'ay  receu  aussv  une  lettre  de  mons""  d'Estrades  pour 
Vostre  E.,  laquelle  je  Luy  envoyé;  et  comme  j'ay  veu,  par 
une  qu'il  m'a  escritte,  qu'il  ne  reste  plus  que  dix  mille 
livres  du  fonds  faict  pour  les  réparations  du  Château  Trom- 
pette, j'en  ay  donné  advis  à  Mess'*  les  surintendants,  afBn 
qu'ils  y  pourvoyent. 

J'ay  veu,  par  des  lettres  du  s"^  Clapisson',  qu'il  doibt 
arriver  à  Compiégne  lundy  prochain-  un  bateau  chargé  de 

1.  Cette  lettre,  écrite  de  Paris  le  14  juillet,  est  conservée 
aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157,  n°  72. 

2.  20  juillet. 


DU  MARECHAL  DE  TTJRENNE.  213 

neuf  canons  de  batterie,  deux  bastardes,  quatre  moyennes, 
et  un  faucon,  et  deux  affusts  à  canon,  le  tout  venu  de 
Montrond,  de  huict  charrettes  neufves  à  essieu  de  fer,  de 
huict  milliers  cent  livres  de  mesches,  et  de  neuf  mille  cinq 
cents  vingt  quatre  outils  à  pionniers  de  diverses  sortes,  qui 
ont  esté  pris  dans  l'arsenal  de  Paris. 

Il  se  plaint  par  sad.  lettre  que  les  esquipages  d'artille- 
rie des  armées  vont  périr  de  faulte  d'entretenement.  J'en 
ay  donné  advis  à  Mess""*  les  surintendants. 

J'ay  aussy  receu  une  lettre  de  Mons""  de  la  Guette  du 
XII®  du  courrant,  que  je  croy  estre  à  présent  à  Paris,  par 
laquelle  il  me  marque  que  M.  lemar^'delaMelleraye  est  allé 
à  Blavet,  Mad®la  mar^''®safemmeàlaMelleraye,  etMons'"le 
Grand  M"  à  Nantes,  lequel  il  croit  en  debvoir  partir  bien- 
tost  pour  se  rendre  auprès  du  Roy. 

C'est  ce  que  j'auray  l'honneur  de  dire  à  V.  E.  pour 
cette  fois,  et  je  luy  adresse  ce  mémoire  par  la  voye  de 
l'ordinaire,  n'ayant  pas  estimé,  comme  il  n'y  a  rien,  en  ce 
qu'il  contient,  qui  requière  une  diligence  extraordinaire, 
luy  debvoir  despescher  exprés.  J'ay  seuUement  observé  de 
faire  mettre  en  chiffre  quelques  endroicts  qui  parlent  de 
choses  desquelles  il  seroit  fascheux  que  les  ennemis 
eussent  congnoissance,  à  cause  des  courreurs  de  la  garni- 
son de  Rocroy^.  Je  suis,  avec  tout  le  respect  et  la  soubz- 

1.  Voir  dans  le  vol.  144  des  archives  historiques  de  la  Guerre 
les  deux  pièces  suivantes,  écrites  de  Sedan  le  19  juillet  : 
1°  «  Ordre  à  un  trompette  d'aller  à  Rocroy  réclamer  les  lettres 
et  paquets  qu'un  party  de  la  garnison  du  dit  lieu  avoit  pris  avec 
le  courrier  ordinaire  de  Champagne  »  (fol.  24  v°)  ;  2°  «  Lettres 
de  la  main  de  M.  de  Brienne  à  M.  Le  Tellier,  pour  lui  donner 
avis  de  la  prise  dudit  courrier  avec  les  dépêches  et  d'en  aver- 
tir Messieurs  les  maréchaux  de  Turenne  et  de  la  Ferté  pour  en 
faire  plainte  au  comte  de  Fuensaldagne  »  (fol.  25  v")  ;  l'origi- 
nal de  cette  dernière  pièce  est  conservé  sous  le  n"98  du  vol.  157. 
Le  fait  dont  il  s'agit  s'était  produit  le  vendredi  17. 


214  MÉMOIRES 

mission  que  je  doibs,  de  V.  E.  le  très  humble,  très  obéis- 
sant et  très  oblige  serviteur, 

Le  Tellier. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  291-296.) 

XXIII. 

Turenne  et  La  Ferté  à  Mazarin^  (1654,  18  juillet). 

Nous  avons  creu  que  M'  Le  Tellier  aura  rendu  compte 
à  V.  E.  de  Testât  auquel  nous  luy  avons  dit  qu'estoit  l'ar- 
mée, et  comme  nous  sommes  marchez  vers  l'armée  des 
ennemis.  Nous  logeasmes  la  première  nuictà  Inchi,  et  hier 
nous  vinsmes  sur  la  hauteur  de  Monchi  le  Preux  ;  et  n'avons 
pas  trouvé  de  camp  plus  commode  :  c'est  à  une  demie 
lieue  des  lignes  des  ennemis,  et  il  y  a  une  aisle  de  l'ar- 
mée qui  donne  sur  la  rivière  de  Scarpe,  et  l'autre  sur  un 
petit  ruisseau  qui  va  à  Arleux.  Nous  n'avons  veu  que 
quelque  escadron  qui  se  promène  au  delà^de  la  Scarpe,  et 
verrons  si  nous  pouvons  faire  le  pont  sans  batteaux,  n'en 
ayant  pu  mener  avec  nous,  à  cause  qu'il  n'y  en  avoit  pas  à 
Amiens  en  estât.  Nous  mandons  à  M.  Le  Tellier  en  tout 
cas  de  nous  faire  venir  des  batteaux  à  Bapaume  pour 
les  envoyer  quérir  par  un  convoy  ■^  si  nous  en  avons  besoing. 

L'ennemi  n'avoit  que  quatre  ou  cinq  escadrons  hors  de 
leurs  lignes,  et  se  retirèrent  sur  le  bord  sans  aucune  escar- 
mouche. Elles  sont  partout  fermées.   Nous  envoierons  à 

1.  Une  copie  de  cette  lettre  est  conservée  aux  archives  his- 
toriques de  la  Guerre  (vol.  157,  n"  218);  elle  est  chiffrée  et 
accompagnée  d'un  déchiffrement  qui  n'est  pas  sans  inexacti- 
tudes. 

2.  Ce  mot,  nécessaire  au  sens,  est  omis. 

3.  Les  cinq  mots  qui  suivent  ne  figurent  que  dans  la  copie 
conservée  aux  archives  historiques  de  la  Guerre. 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  Î15 

M.  le  comte  de  Broglia  dès  que  l'on  aura  pu  faire  le  pont 
sur  la  Scarpe.  La  tranchée  est  ouverte  depuis  trois  ou 
quatre  jours.  Il  a  esté  bien  nécessaire  que  M.  le  Tellier 
vinst  à  la  frontière.  Nous  avons  trouvé  un  lieu  aussi  com- 
mode que  nous  eussions  pu  espérer,  dont  nos  gardes 
voyent  tout  le  camp  des  ennemis;  et  quand  le  pont  de  la 
Scarpe  sera  fait,  nous  tenons  tout  le  chemin  de  Douay  et 
de  Cambray  à  leur  camp;  et  suivant  les  temps  que  nous 
pourrions  trouver,  on  est  en  portée  de  marcher  deçà  et  delà 
la  Scarpe.  Comme  il  ne  se  peut  que  le  siège  d'Arras  ne 
soit  grand,  par  la  rèsistence  de  ceux  de  dedans,  on  verra 
à  ne  pas  perdre  de  conjonctures,  s'il  s'en  présente.  On 
espère  aussy  que  le  siège  de  Stenay  sera  bientost  achevé, 
auquel  cas  l'ennemi,  qui  se  trouveroit  afFoibly  par  ce  siège 
cy,  se  trouveroit  bien  assurément  embarrassé. 

TURENNK.  Le  M.   DE  LA  FeRTÉ. 

Au  camp  de  Monchi  le  Preux,  le  18*  juillet  1654. 
(Arch.  des  Aff.  étr,,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  287  et  v».) 

XXIV. 

Brachet  à  Mazarin  (1654,  19  juillet). 

Monseigneur, 
Depuis  avoir  escript  hier  à  V.  E. ,  M.  de  Mondejeu  fit 
faire  une  furieuse  sortie  sur  les  ennemis,  et  à  ce  qui  put  nous 
en  paroistre,  nous  fusmes  longtemps  m®*  de  la  tranchée, 
et  il  y  a  pris  un  tel  goust,  qu'il  en  a  usé  encores  de  mesme 
cejourd'hui;  et  nous  avons  veu  sacavallerie  assez  près  des 
lignes  des  ennemis,  lesquelz  sont  assurément  fort  incom- 
modez de  telles  visittes;  et  cette  vigoureuse  deffence  des 
assiégez,  joincte  h  nostre  présence,  ne  donnent  pas  peu 
d'inquiétude  et  de  chagrin  aux  assiègeans  du  peu  de  bon 
succez  qu'il  y  a  à  attendre  de  leur  entreprise. 


216  MÉMOIRES 

Il  ne  nousparoist  pas  qu'ilz  ayenl  encores  qu'une  petite 
batterie  de  deux  pièces  très  esloiguée  de  la  place,  quoi 
qu'il  y  aye  cinq  jours  que  la  tranchée  soit  ouverte. 

Nous  avons  présentement  deux  pontz  faictz  sur  la 
rivière  de  Scarpe,  et  les  dragons  logez  au  delà.  A  ce  soir 
il  y  aura  quatre  pontz;  et  il  fault  dés  à  présent  compter  la 
communication  des  ennemis  avecq  Douai  pour  perdue. 
M.  de  Turenne  fit  passer  hier  deux  cens  chevaulx  à  la 
Bassée,  si  tost  que  le  pont  des  dragons  fut  faict  :  ils 
doibvent  y  estre  arrivez  ce  matin  devant  le  jour,  et  M.  de 
Broglio  en  estre  parti  présentement  avecq  3000  hommes 
eflfectifz,  qu'il  mande  qu'il  tirera  de  la  Bassée  ou  Béthune, 
pour  faire  ce  que  M.  de  Turenne  lui  a  ordonné. 

Il  escript  du  17®  qu'il  a  des  farines  pour  nous  fournir  huict 
jours  de  pain,  à  raison  de  35™  rations  par  jour;  et  passé 
cela,  qu'il  nous  en  fournira  tous  les  jours  20™  :  de  sorte 
qu'avecq  ce  que  nous  tirerons  de  Péronne  et  Bapaume,  nous 
aurons  du  pain  abondament,  principalement  dans  le  mois 
prochain,  qu'il  ne  fauldra  plus  en  bailler  à  la  cavalerie. 

M.  Broglio  escript  aussy  qu'il  fournira  les  voitures  pour 
20™  rations  par  jour. 

J'adresse  à  M.  Le  Tellier  un  chiffre  pour  faire  passer  à 
V.  E.,  quand  je  sçaurai  qu'il  aura  esté  rendu  à  Péronne. 
Je  lui  escrirai  plus  librement  et  amplement.  Cependant  je 
demeurerai  toute  ma  vie.  Monseigneur,  vostre  très  humble, 
très  obéissant  et  très  fidelle  serviteur, 

Brachet. 

Au  camp  de  Monchi  le  Preux,  le  19®juillet  1654,  à  trois 
heures  après  midy. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,   Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  300-301.) 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  217 

XXV. 

Le  Tellier  à  Mazarin  (1654,  21  juillet). 

Du  xxi^  juillet  1654,  à  Péronne. 

Je  rendis  compte  à  Vostre  Eminence,  le  xviii^  du  cour- 
rant,  par  la  voye  de  Paris,  de  Testât  des  affaires  de  deçà, 
depuis  mon  arrivée  en  ce  lieu;  et  le  lendemain  j'envoyé  à 
V.  E.,  par  un  pavsan  exprès,  la  lettre  que  Mess""*  les  géné- 
raux m'avovent  adressée  pourLuy  faire  tenir,  par  laquelle 
ils  donnoyent  part  à  V.  E.  de  ce  qui  s'estoit  passé  depuis 
que  je  n'a\ois  eu  l'honneur  de  les  voir.  Maintenant  je  me 
sers  encores  de  la  mesme  voye  de  Paris  pour  adresser  à 
V.  E.  le  dupp'^  de  la  lettre  de  Messieurs  les  généraux,  dont 
ledit  paysan  Luy  aura  deub  randre  l'original  ;  et  je  luy 
adresse  en  mesme  temps  un  billet  à  elle  adressant  de 
M.  le  comte  Broglia,  qui  m'a  esté  envoyé  de  Bapaume,  la 
relation  de  ce  qui  s'est  passé  en  la  surprise  du  Fort  Phi- 
lippe, que  M.  le  c.  de  Charost  m'a  envoyée  par  la  voye 
d'un  courrier  que  M.  de  Bordeaux  a  despesché  à  la  Cour, 
et  un  pacquet  que  j'ay  receu  de  M.  le  comte  de  Grandcey 
pour  V.  E.,  duquel  il  me  prie  avec  instance  de  luy  faire 
avoir  response. 

Sur  quoy  je  doibs  dire  à  V.  E.  que  j'adresse  une  lettre 
de  M.  l'ambassdeur  en  Piedmont  à  M.  Le  Rov,  laquelle  il 
se  donnera  l'honneur  de  luy  présenter,  par  laquelle  V.  E. 
verra  quelle  est  la  conduitte  que  M.  de  Grandcev  a  tenue, 
et  les  inconvénientz  qui  en  sont  arrivez,  et  qui  en  peuvent 
arriver  à  l'advenir.  La  difficulté  qu'il  a  faicte  de  laisser 
passer  en  Piedmont  les  trouppes,  non  seullement  de  Dau- 
phiné,  mais  celles  venues  de  Bresse  et  de  Dombes,  ayant 
causé  beaucoup  de  foulles  à  lad.  province  du  Dauphiné,  et 
la  permission  qu'il  leur  a  donnée  de  passer  en  Piedmont 


218  MÉMOIRES 

après  que  les  peuples  de  lad.  province  de  Dauphiné  sont 
convenus  de  donner  de  l'argent  aux  trouppes,  ayant  donné 
occasion  à  Madame  d'y  apporter  de  nouvelles  difficultés  de 
sa  part,  espérant  de  pouvoir  tirer  de  lad.  province  par  la 
mesme  voye  les  six  vingtz  mille  livres  que  le  Roy  a  pro- 
mis pour  le  desdommagement  de  la  cavallerie  de  M.  de 
Savoye. 

Quant  aux  nouvelles  de  deçà,  j'ay  receu  deux  lettres  de 
Mess"  les  généraux,  des  dix-neuf  et  vingtième  de  ce  mois i, 
qui  portent  qu'ils  ont  faict  des  ponts  sur  la  Scarpe  sans 
batteaux,  et  qu'il  n'est  pas  besoin  que  je  leur  en  envoyé; 

Qu'une  batterie  des  ennemis  de  huict  pièces  a  com- 
mencé de  jouer  led.  jour  xix®  au  matin  ; 

Que  le  dixhuictième  au  soir  Mess"  les  généraux  avoyent 
envoyé  deux  cents  chevaux  à  la  Bassée,  pour  donner  moyen 
à  M.  le  comte  Broglio  de  prendre  le  poste  de  Lens,  de 
quov  je  n'ay  point  encores  eu  de  nouvelles; 

Que  M.  de  Beaubrun,  filz  de  M.  le  comte  de  Nogent, 
cappitaine  dans  le  régiment  de  cavallerie  estrangére  de  son 
frère,  a  defFaict  un  parti  des  ennemis  de  trente  m^%  avec 
pareil  nombre  de  30  m'^  qu'il  avoit  avec  luy. 

Ils  m'ont  aussv  envoyé  la  coppie  des  lettres  qu'ils  ont 
receues  de  Mess'*  de  Montdejeux  et  chevalier  de  Créquy, 
dans  lesquelles  je  n'y  ay  pas  trouvé  cette  particularité  que 
je  m'estois  donné  l'honneur  de  faire  sçavoir  à  V.  E.,  qu'ilz 
ouvriroyent  une  tranchée  pour  aller  au  devant  des  enne- 
mis, aussy  tost  qu'ils  ouvriroyent  la  leur  pour  aller  contre 
la  place. 

L'on  prépare  icy  un  convoy  de  quinze  centz  septiers  de 
farine,  qui  doibt  partir  demain  pour  aller  h  Bapaume, 
lequel  sera  escorté  de  toutes  les  troupes  de  cavalerie  et 
d'infanterie  qui  sont  aux  environs  de  cette  ville,  les  quelles 
peuvent  bien  faire  six  vingts  m^*  et  quinze  cents  hommes 

1.  Cf.  ci-après  Appendice  1,  n°'  72  à  74. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  219 

de  pied;  ied.  convoy  sera  commandé  par  Mons'"de  Seyron. 

Par  le  moyen  de  ce  convoy,  je  trouve  qu'en  faisant  ces- 
ser à  la  fin  de  ce  mois  la  fourniture  du  pain  à  la  cavalle- 
rie,  et  en  faisant  fournir  à  l'infanterie  sur  le  pied  de  vingt 
cinq  mille  rations  par  jour,  qui  est  le  plus  que  l'on  luy 
puisse  donner,  il  y  en  aura  jusques  au  douzième  du  mois 
d'aoust  prochain;  et  le  s'  Jacquier  partira  avec  Ied.  con- 
voy pour  aller  à  Bapaume,  et  s'employer  à  y  faire  provi- 
sion de  vivres;  en  sorte  que  l'on  n'aura  plus  besoin  de 
revenir  icy  pour  en  avoir,  ce  qui  sera  un  grand  advantage, 
pour  la  grande  difficulté  qu'il  y  a  de  recouvrer  des  cha- 
rois.  Ce  n'est  pas  que  je  ne  voye  que  chacun  n'en  fasse  son 
debvoir,  mais  je  peus  dire  à  V.  E.  que,  bien  que  j'y  apporte 
tous  les  soins  possibles,  que  je  fasse  payer  les  voictures, 
et  que  j'asseure  le  payement  de  la  valleur  des  chevaux  en 
cas  qu'ils  fussent  pris,  ayant  mesme  emprunté  icy  une 
somme  considérable  pour  faire  voir  que  j'estois  en  pouvoir 
d'exécutter  ce  que  je  promettois,  néantmoins  j'ay  eu  toutes 
les  peines  immaginables  à  en  avoir. 

Je  suis  obligé  de  dire  à  V.  E.  que  M.  Doudancourt  est 
celuy  des  gouverneurs  ^  qui  a  le  mieux  faict  son  debvoir 
pour  nous  assister  de  toutes  les  choses  dont  nous  avons  eu 
besoin. 

M.  le  mar^^  d'Hoquincourt  est  revenu  en  cette  ville  le 
27®  [sic)  de  ce  mois.  Il  n'a  pas  esté  à  Plainville,  comme  on 
l'avoit  faict  croire  ;  il  estoil  allé  à  Paris  pour  y  accompa- 
gner M.  le  commandeur  de  Vallencey  :  il  en  est  convenu; 
mais  il  est  vray  que  Mad®  la  mar**'®  ny  personne  ne  le  sça- 
voit  icy.  Je  luy  ay  trouvé  l'esprit  bien  remis,  et  se  porte 
volontiers  à  ce  qui  est  à  faire  :  en  sorte  que  l'on  a  avec 
assés  de  facilité  les  choses  que  l'on  désire. 

1.  C'est  de  Corbie  que  La  Motte-Houdancourt  écrit  à  Le  Tel- 
her  le  27  juillet  1654  (Arch.  hist.  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n°  163). 


220  MÉMOIRES 

Je  doibz  néanlmoins  faire  observer  à  V.  E.  que,  le  gen- 
tilhomme qui  estoit  allé  à  la  Cour  pour  demander  une 
compagnie  au  régiment  de  Picardie  l'estant  venu  voira  son 
retour,  et  luy  ayant  raporté  que  V.  E.  luy  avoit  ordonné 
de  dire  à  M.  de  Turenne  que  le  Roy  partiroit  le  27  de 
ce  mois  de  Sedan  pour  venir  icy,  je  remarqué  quelque 
changement  en  son  visage,  qui  me  donna  à  congnoistre 
qu'il  en  avoit  appréhension.  Je  tasche  de  le  remettre  en  luy 
(lisant  que  je  n'estimois  pas  qu'il  deusl  venir  en  ceste  ville, 
fondant  ma  pensée  sur  le  mauvais  air  et  la  difficulté  du 
logement,  sans  néantmoins  luy  rien  faire  cognoislre  de  ce 
que  je  m'estois  aperceu  :  de  sorte  que  je  croy  qu'il  en  est 
tout  à  fait  guary. 

Mons"^  de  Bordeaux  arriva  hier  en  cette  ville  sur  les  cinq 
heures  du  soir,  avec  le  gentilhomme  anglois  dont  V.  E.  a 
esté  informée;  l'on  adresse  led.  gentilhomme  à  M.  de 
Turenne,  affîn  qu'il  l'oblige  à  mettre  à  exécution  les  choses 
qu'il  a  promises,  sans  quov  l'argent  qu'il  a  demandé  ne 
luv  sera  point  deslivré.  M.  de  Bordeaux  a  pour  cet  eflFect 
le  fond  de  dix  raille  escus-. 

La  comp'®  de  gendarme  et  les  deux  comp^*  de  chevaux 
légers  de  la  Revne  et  celle  de  Linan  du  régiment  M^  de 
camp  viennent  d'arriver  icv  présentement,  lesquelles,  avec 
la  cavallerie  qui  y  est,  pourront  faire  jusques  à  deux  cents 
cinquante  chevaux. 

Comme  j'allois  fermer  ce  mémoire,  j'ay  receu  les  deux 
lettres  cy  joinctes,  par  lesquelles  V.  E.  verra  les  nouvelles 
de  ce  qui  se  passe  à  Arras. 

Je  suis  de  V.  É.  le  très  humble  et  très  obéissant  et  très 
obligé  serviteur, 

Le  Tellier. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.   304-307.) 

1.  Voici  ce  que  Bordeaux  avait  écrit  d'Amiens,  le  18  juil- 
let, à  Le  Tellier  au  sujet  de  cette  affaire  :  «  M.  Servien  m'a 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  221 

XXVI. 

Broglie  à  Mazarin  (1654,  21  juillet). 

Au  camp  de  Lens,  ce  21  juillet  1654. 

Monseigneur, 
J'ai  receu  ordre  de  M'  de  Turenne  de  m'emparer  du 
poste  de  Lens^  avec  deux  cent  hommes  en  attendant 
plus  grand  cors.  Mais,  ayant  cognoissance  du  lieu,  j'y  fus 
avec  mille  dans  le  temps  que  les  ennemis  se  présentèrent 
à  demye  lieue  dud.  Lens  avec  cavallerie  et  infanterie  pour 
s'yjecter,  et  j'envoya  en  diligence  prendre  les  gardes  fran- 
çoises,  qui  font  douze  cent  hommes  effectifz  et  les  gardes 
escosoises  six  cent,  de  venir  à  la  Bassée;  et  ce  mesme  jour 
avec  deux  pièces  de  canon,  munitions  de  guerre,  suffisem- 
ment  pour  le  nombre  de  gens,  sur  la  minuict,  le  tout  fut 
dedans  ledit  poste.  Comme  il  estoit  nécessaire  de  facilli- 
ter  la  communication  avec  nostre  armée ,  un  chasteau 
nommé  Vilerval^  en  estât  de  souffrir  le  canon,  je  l'ay  faict 
prendre  cette  nuict,  n'y  estant  que  des  païsans  dedans,  et  y 
ay  faict  mettre  cent  hommes  de  garnison.  Le  mar^'  de  la 
Ferté  est  arrivé  avec  mil  chevaux  pour  me  voir  et  a  tesmoi- 
gné  estre  satisfaict  des  précautions  que  j'ay  pris,  ayant  en 

chargé  de  mener  un  gentilhomme  anglois  nommé  de  With  qui 
ariva  hier  au  soir,  et  qu'il  a  proposé  dans  un  grand  secret 
estre  asseuré  de  deux  ou  trois  coUonelz  hirlandois  de  desbau- 
cher  les  trois  ou  quatre  milles  soldats  qui  sont  de  leurs  païs, 
et  maintenant  sous  la  solde  de  M.  le  Prince  et  des  Lorrains, 
dans  l'armée  qui  assiège  Arras,  et  mesme  qu'il  prêtent  les 
attirer  au  service  du  Roy,  ou  les  faire  entrer  dans  la  ville, 
suivant  qu'il  sera  aresté  par  Mess'Mes  généraux  »  (Arch.  hist. 
de  la  Guerre,  vol.  157,  n°  84). 

1.  Cf.  ci-dessus,  p.  8. 

2.  Willerval. 


522  MÉMOIRES 

outre  occupé  un  petit  fort  qui  n'est  qu'une  tour  à  une  lieue 
et  demye  des  lig^nes  d'Arras,  laquelle  void  touttes  les  lignes 
depuis  le  Mont  S'  Eloy  jusques  à  l'extrémité  de  la  ligne 
vers  Douay  jusques  à  la  rivière  :  en  sorte  que  rien  ne  peut 
sortir  du  camp  de  jour  qu'il  ne  soit  veu,  et  le  poste  de 
Lens  donne  la  main  à  nostre  armée  par  le  moyen  de  Viler- 
val,  de  manière  que  les  ennemis,  ayans  pris  toutes  leurs 
plus  grandes  mesures  et  précautions  du  costé  de  Douay,  ilz 
seront  en  nécessité  de  recevoir  par  Aire  et  S'  Omer  ce  que 
leur  sera  nécessaire.  Hz  manquent  de  bouletz  de  canon 
et  munitions  de  guerre,  qui  estoit  leur  plus  grand  convoy 
qu'ils  debvoient  recevoir  aujourd'huy  ou  demain  par  Douay, 
et  que  nous  avons  nouvelle  estre  arrivé  à  veue  de  Douay, 
et  reparty  du  costé  de  Tournay  :  en  sorte  que  je  vois  une 
nécessité  d'avoir  mil  chevaux  à  Béthune  pour  empescher 
les  convois  d'Aire;  autrement,  prenant  le  party  d'obliger 
les  ennemis  à  lever  le  siège,  laissant  ce  passage  libre,  ce  ne 
seroit  rien  faire,  quoy  qu'il  peut  arriver  qu'il  ne  sera  pas  à 
leur  pouvoir  que  par  des  convois  ilz  puissent  réussir  et 
fournira  ce  qui  leur  est  nécessaire.  Le  mar*'  d'Aumont,  qui 
a  son  régiment  de  cavallerie  avec  cinq  cent  chevaux  de  son 
gouvernement,  ce  seroit  expédient.  J'en  ay  parlay  au  mar** 
de  la  Ferté,  qui  luy  en  a  escrit,  et  auquel  j'ay  mandé  aussy 
qu'il  auroit  la  part  de  faire  lever  le  siège  d'Arras. 

Le  grand  convoy,  pendant  que  j'escris,  l'on  m'asseure 
qu'il  y  avoit  1,300  hommes  de  pied  et  400  chevaux  sur  la 
rivière;  lequel  estant  à  Douay  en  est  reparty,  et  est  allé 
dans  un  des  faubourgs  de  Tournay,  où  il  est  à  présent. 

]VF  Brachet  m'a  adverty  aujourd'huy  de  tenir  prest  un 
convoy  de  six  vingt  mil  rations  de  pain  pour  samedy  pro- 
chain^, ce  que  je  ne  manqueray  pas  de  faire,  et  aporteray 
tous  mes  soins  pour  continuer,  afEn  que  M""*  les  généraux 
soient  satisfaits  pour  que  le  service  du  Roy  se  face.  Je  suis 

1.  25  juillet. 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  223 

bien  aise  que  Vostre  Eminence  sache  que  je  suis  le  muni- 
tionnaire  général  :  j'ay  fourny  les  bledz,  voictures  et  sacqz  ; 
j'ay  sorty  mil  hommes  et  soixante  ofEciers  qui  ne  doibvent 
rien  à  tous  ceux  qui  sont  dans  l'armée.  Je  continueray 
jusques  à  la  fin,  outre  les  300  hommes  qui  estoient  avec 
le  convoy.  Le  comte  de  Brouay  est  au  pont  Arras  avec  deux 
mil  hommes  de  pied  et  cinq  cent  chevaux.  M""  le  mar*' 
de  la  Ferté  m'a  dit  qu'au  cas  d'attaque  des  lignes  je  le  pou- 
rois  fournir  du  canon.  Je  luy  ay  dit  que  je  luy  en  donnerois 
dix  pièces  touttes  attelées,  avec  les  officiers  pour  les  servir. 
Et,  en  attendant  l'honneur  de  ses  commandemens,  je  l'as- 
seureray  que  je  suis,  Monseigneur,  son  très  humble  et  très 
obéissant  et  obligé  serviteur. 

F. -M.  Broglia. 

(A.rch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  Id.  302-303  \\) 

XXVII. 

Brachet  à  Mazarin  (1654,  23  juillet). 

Monseigneur, 
Plus  nous  allons  en  avant,  et  plus  noz  espérances  s'aug- 
mentent que  les  ennemis  lèveront  bientost  le  siège  de 
devant  Arras;  et  ilz  l'attaquent  si  foiblement,  et  avec  une 
telle  lenteur,  qu'ilz  nous  font  bien  connoistre  par  là  qu'ilz 
ont  peu  d'espérances  de  le  prendre.  Un  trompette  de  M.  le 
mar"'  de  la  Ferté,  qui  fut  hier  dans  leur  camp  remener  à 
Monsieur  l'Archiduc  ses  chasseurs  que  nous  avions  pris, 
assure  n'avoir  jamais  veu  une  telle  consternation  que  celle 
qui  paroist  parmi  eulx,  et  n'avoir  veu  ni  pain  ni  viande 
dans  aulcun  des  quartiers  où  il  a  passé,  non  pas  mesme 
dans  celui  de  l'Archiduc,  et  la  nécessité  de  vivres  n'est  pas 
moindre  parmi  eulx  que  celle  des  munitions  de  guerre,  qui 
les  presse  au  point  qu'ilz  furent  contrainctz  de  faire  passer 


224  MEMOIRES 

hier  de  Cambrai  dans  leur  camp  des  pouldres  en  crouppe 
sur  quatre  à  cinq  cents  chevaulx,  qui  y  entrèrent  heureu- 
sement; mais  cela  ne  leur  réussira  pas  toujours,  et  c'est  si 
peu  pour  un  siège  d'Arras  qu'on  ne  le  doibt  pas  compter 
pour  quelque  chose.  Les  passages  sont  si  bien  gardez  pour 
ce  qui  pouvoit  venir  de  Douai  et  l'Isle  que  ces  gens  là 
ont  esté  contrainctz  de  venir  de  Cambrai  vers  Bapaume. 
M.  le  comte  Broglio  a  bien  mil  chevaux  avec  son  infan- 
terie pour  garder  le  costé  de  Aire,  qui  est  le  seul  lieu  d'où 
les  ennemis  peuvent  tirer  quelque  chose.  J'espère  pouvoir 
escripre  bien  tost  des  nouvelles  qui  seront  encores  plus 
agréables  à  V.  E.,  Laquelle  cependant  je  supplie  me 
faire  tousjours  l'honneur  de  croire  que  je  serai  toute  ma 
vie,  Monseigneur,  vostre  très  humble,  très  obéissant  et  très 
fid€lle  serviteur. 

Brachet. 

Au  camp  de  Monchy  le  Preux,  le  23®  juillet  1654. 

Un  soldat  des  ennemis  sorti  hier  du  camp  dict  que  les 
trois  boyaulx  qu'ilz  avoient  faict  ont  tous  rendu  à  un,  que 
l'infanterie  est  fort  rebuttée,  et  que  l'on  n'est  pas  encores 
h  la  palissade  de  la  première  contrescarpe.  Il  adjouste 
encore,  et  le  trompette  de  M.  le  mar^'  de  la  Fertè  qui  a 
esté  dans  le  camp  des  ennemis  le  confirme,  qu'ilz  ont  un 
fossé  perdu  devant  celui  de  leurs  lignes. 

Du  23®  juillet  1654  à  huict  heures  du  matin. 

Depuis  ma  lettre  escripte,  M.  de  Navailles,  qui  estoit  en 
garde  avecq  les  régiments  de  la  Royne,  Mazzarin  et  deux 
autres,  pour  empescher  que  rien  ne  pasast  de  Douai  au 
camp  des  ennemis,  a  rencontré  cette  nuict  deux  à  trois 
cens  chevaulx  qui  portoient  des  poudres  en  crouppe,  avec 
soixante  chevaulx  de  paysans  qui  portoient  des  bouletz  et  a 
mis  le  feu  parmy  eulx,  qui  se  sont  bruslez  la  pluspart^,  et 

1.  Cf.  ci-dessus,  p.  10. 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  225 

le  reste  a  esté  pris.  Cela  ne  donnera  pas  subject  aux  autres 
de  retourner  à  de  semblables  convoys,  et  doibt  faire 
juger  de  Testât  où  sont  les  ennemis  dans  leur  camp. 

(Arch.  des  Alf.  étr.,   Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  308-310.) 

XXVIII. 

Le  Tellier  à  Mizarin  (1654,  24  juillet). 

Du  xxiin®  juillet  1654,  à  Péronne. 

Par  l'ordinaire  qui  partit  avant  hyer  de  Paris,  j'ay  rendu 
compte  à  Vostre  Eminence  de  Testât  des  choses  de  deçà, 
et  luy  ay  faict  sçavoir  que  Messieurs  les  généraux  ont  faict 
faire  plusieurs  ponts  sur  la  rivière  de  Scarpe,  et  que  parce 
moyen  ils  ont  oslé  la  communication  que  les  ennemis 
avoyent  de  leurs  lignes  à  Douav  et  Cambray; 

Que  Mons*^  le  comte  Broglia  a  pris  le  poste  de  Lens 
avec  deux  mil  cinq  cens  hommes  de  pied,  qu'il  a  tiré  de 
Béthune  et  de  la  garnison  de  la  Bassée,  et  six  cens 
chevaux  que  M*"*  les  généraux  luy  ont  envoyé  du  camp; 
et  qu'avec  cela  il  oste  la  communication  que  les  enne- 
mis avoient  de  leurs  lignes  avec  la  ville  de  Tlsle; 

Que  led.  comte  Broglia  a  faict  sçavoir  à  M""*  les  généraux 
qu'il  a  dans  la  Bassée  des  farines  pour  fournir  du  pain  à 
toute  l'armée  pendant  seize  jours,  sçavoir  h  raison  de 
trente  cinq  mil  rations  par  jour,  pendant  les  huict  pre- 
miers jours,  et  de  vingt  mil  rations  pendant  les  huict 
autres  ; 

Que  Messieurs  les  généraux  ne  pouvoyent  retrancher  le 
pain  à  la  cavalerie  de  l'armée  encore  de  quinze  jours,  à 
cause  que  les  bledz  en  Flandre  ne  peuvent  estre  meurs 
qu'eu  ce  temps  là  ; 

Que  dimanche  dernier,  dix  neufièrae  du  courant,  à  six 
heures  du  malin,  M.  de  Mondejeux  feit  une  grande  sortie, 
II  15 


22f'.  MÉMOIRES 

(ju'il  fut  maistre  de  la  tranchée  fort  longtemps,  qu'il 
combla  la  teste  de  lad.  tranchée,  et  tua  trois  cents  hommes 
des  ennemis;  que  M.  le  Prince  eust  grand  peine  à 
redonner  cœur  à  leurs  soldatz,  et  à  les  obligera  reprendre 
leur  poste. 

Maintenant  je  despesche  ce  paysan  à  V.  E.  pour  l'in- 
former de  ce  qui  s'est  passé  depuis.  Je  receuz  avant  hyer 
matin  un  billet  de  M""*  les  généraux,  par  lequel  ils  me 
mandoyent  qu'il  ne  restoit  plus  qu'à  couper  aux  ennemis 
le  chemin  qu'ils  avoient  libre  de  leurs  lignes  à  Ayre  et 
S'  Omer,  pour  leur  interdire  toute  communication,  et  leur 
couper  entièrement  les  vivres  et  toutes  les  autres  choses 
dont  ils  peuvent  avoir  besoing;  que,  pour  cet  effect,  il 
estoit  nécessaire  de  prendre  le  poste  de  Béthune  ou  celuy 
de  Lislers,  et  proposoient  que  M""  le  mar*^  d'Aumont  pour- 
roit  assembler  grand  nombre  de  gens  du  Boulonnois,  et 
venir  se  saisir  de  l'un  de  ces  postes,  et  qu'eux  destache- 
roient  de  l'armée  mil  hommes  de  pied  et  mil  chevaux  pour 
servir  à  asseurer  l'un  de  cesd.  postes.  Sur  quoy  j'ay 
escrit  à  M.  le  mar*'  d'Aumont  de  faire  lever  le  plus 
d'hommes  qu'il  pourra  du  Boulonnois,  et  de  les  envoyer 
soubz  la  conduicte  d'une  personne  capable  pour  les 
mener  à  l'un  desd.  postes.  Mais  je  ne  luy  ay  point  faict 
l'ouverture  de  venir  luv  mesme,  parce  que  j'ay  creu  que 
V.  Ém'^"  ne  l'auroit  pas  approuvé,  de  crainte  qu'il  n'eust  pré- 
tendu en  ce  faisant  d'avoir  part  au  commandement  de  l'ar- 
mée, et  qu'il  ne  convient  pas  de  joindre  personne  à  M""*  les 
généraux,  outre  que  cela  auroit  causé  plus  d'embarras  sans 
doute  que  le  service  qu'il  eust  rendu  n'eust  été  utile.  Si  je 
n'ay  pas  bien  deviné  en  cela  l'intention  de  V.  E.,  Elle  me 
le  pardonnera,  s'il  Luy  plaist. 

Le  régiment  de  cavalierie  de  Villequiert  pourra  estre 
icy  dans  les  derniers  jours  de  la  semaine  prochaine. 

Je  feis  partir  avant  hyer  un  convoy  de  dix  huict  cens 
septlers  de  farines,  escortépar  environ  quinze  cents  hommes 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  221 

de  pied  et  deux  cents  cinquante  chevaux;  il  a  passé  à 
lîapaume,  et  les  charettes  en  sont  revenues  dès  hyer  au  soir, 
lesquelles  j'ay  retenues  pour  faire  un  autre  convoy  de 
douze  cens  septiers  de  farine,  lequel  j'espère  faire  partir 
demain  matin  vingtcinquième  du  courant,  pourveu  que 
M'"'*  les  généraux  envoyent  l'escorte  que  je  leur  ay  demandée. 

Pour  faire  passer  les  troupes  qui  ont  escorté  ledit  con- 
voy, j'ay  esté  obligé  de  faire  donner  deux  mil  cinq  cens 
livres  aux  trois  compagnies  suisses  venues  de  Calais  et 
d'Ardres,  dix  huict  cens  livres  au  régiment  de  Vervins, 
à  compter  de  ce  qui  luy  est  deub  de  son  quartier  d'hyver, 
cinq  cens  livres  à  M.  de  Seyron  qui  a  conduict  led.  convoy 
pour  employer  à  la  subsistance  des  Italiens  qu'il  a  ame- 
nez de  la  Fére;  outre  cela,  il  a  fallu  achepter  de  la 
poudre  pour  distribuer  aux  soldats  et  leur  donner  de  quoy 
se  deffendre  par  les  chemins.  Ce  n'est  pas  que  M.  le  mar*' 
d'Hoquincourt  ne  donne  volontiers  les  choses  que  l'on 
désire  de  luy;  mais  je  reconnois  que,  pour  avoir  créance 
auprès  de  luy,  il  ne  luy  faut  rien  demander  de  tout  ce  que 
l'on  peut  avoir  pour  de  l'argent. 

V.  É.  verra,  par  la  lettre  cy  joincte,  les  nouvelles  les 
plus  fresches  que  j'ave  receues  de  l'armée;  et  Elle  doibt 
estre,  s'il  Luv  plaist,  persuadée  que  tout  le  monde  par 
deçà  travaille  de  toutes  ses  forces  pour  le  secours  d'Ar- 
ras,  et  que  M.  de  Turenne  s'y  employé  avec  autant  d'ap- 
plication que  si  la  place  estoit  à  luy,  et  que  toute  sa 
fortune  despendît  du  salut  d'icelle. 

Mess""*  les  surintendants  m'ayant  escrit  qu'ils  avoyent 
trouvé  encores  deux  personnes  pour  remplir  les  unziéme 
et  douzième  charges  d'intendant  des  finances,  et  qu'il  estoit 
nécessaire  que  j'en  signasse  les  commissions,  je  l'ay  faict, 
non  seullement  par  ce  qu'il  m'ont  marqué  que  V.  E.  le 
desiroit,  mais  parce  que  j'ay  creu,  suivant  ce  que  j'ay  eu 
l'honneur  de  luy  entendre  dire  plusieurs  fois,  que  c'étoit 
son  intention.  L'une  est  remplie  du  nom  de  M.  Housset, 


228  MÉMOIRES 

trésorier  tles  parties  casuelles,  et  l'autre  a  esté  laissée  en 
blanc,  l'ayant  demandée  en  cette  sorte.  T'ay  aussv  signé 
deux  brevets  d'asseurance  de  la  somme  de  deux  cents 
mille  livres  chacun  pour  le  prix  de  ces  charges,  et  j'ay 
expédié  une  lettre  de  cachet  à  M.  le  Garde  des  sceaux,  affin 
qu'il  ne  feist  point  de  difficultés  de  sceler  lesd.  commis- 
sions, et  leur  ay  envoyé  le  tout  par  celuy  qu'ils  m'avoyent 
despesché  exprés.  Je  suis  de  V.  É.  le  très  humble  et  très 
obligé  serviteur. 

Le  Tellier. 

Après  avoir  bien  travaillé  sur  des  lettres  en  chiffre  qui 
ont  esté  cy  devant  interceptées,  nous  croyons  avoir  trouvé 
que  M.  le  comte  de  Fuensaldagne  recommande  au  comte 
de  Broué  d'envoyer  au  camp  le  plus  de  poudre  qu'il  pourra, 
avec  des  boullets  de  quart  et  demy  quart  de  canon,  luy 
faisant  congnoistre  qu'il  n'a  que  faire  de  se  mettre  en 
peine  de  luy  envoyer  du  canon.  Il  luy  prescrit,  à  ce  qu'il 
nous  semble,  de  faire  partir  le  convoy  de  Cambray,  et  de 
prendre  le  chemin  d'entre  Péronne  et  Bapaume,  ce  qui 
nous  donne  occasion  de  juger  que  nostre  armée  a  tout  à 
faict  osté  la  communication  de  Douay  et  Cambray  avec  les 
lignes;  mais  il  paroist  aussy  par  là  que  les  ennemis  n'ont 
pas  besoin  dans  leurs  lignes  de  boullets  à  gros  canon, 
et  que  celuy  qu'ils  préparent  n'est  que  pour  leur  deffense 
dans  lesd.  lignes. 

(Arch.  des  Aff.   étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  319-322.) 

XXIX. 

Le  Tellier  à  Mazarin  (1654,  26  juillet). 

Du  dimanche  26  juillet  1654,  à  Péronne. 
Le  s'"  du  Rouvroy,  l'un  des  chevaux  légers  de  la  com- 
pagnie du  Roy,  me  rendit  hycr  sur  les  cinq  heures  après 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  Î29 

midy  le  mémoire  qu'il  a  plù  à  V.  E.  de  m'adresser  des  21 
et  22  du  courant;  et  une  heure  après  le  s""  Le  Nain,  ingé- 
nieur, m'aporta  le  dupplicata  de  la  part  de  M.  de  Ligniéres, 
gouverneur  de  S'  Quentin.  J'y  av  veu  les  divers  âdvis 
qu'on  a  donné  h  V.  E.  des  advantages  remportez  sur  les 
ennemis,  et  les  asseurances  de  la  levée  prompte  du  siège 
d'Arras;  Elle  les  prendra,  s'il  Luv  plaist,  pour  un  effect  de 
la  conduitte  de  nostre  nation,  qui  s'imagine  avsément  tout 
ce  qu'elle  désire  ou  qu'elle  craint;  et  Elle  doibt  eslre  per- 
suadée, s'il  Luv  plaist,  que,  comme  on  Luv  donne  de 
grandes  espérances  de  la  levée  du  siège  d'Arras;  qu'en 
mesme  temps  on  en  publie  la  perte  ailleurs  avec  des  termes 
si  précis,  qu'en  vérité,  si  j'etois  plus  esloigné  de  nostre 
camp  que  je  ne  suis,  j'aurois  cru  les  ennemis  dedans  il  y  a 
plus  de  six  jours;  ce  ne  sera  pas  ce  qui  sauvera  la  place, 
mais  bien  la  continuation  de  la  vigoureuse  deflFense  des 
assiégez,  avec  la  valleur,  bonne  et  prudente  conduitte, 
et  parfaite  union  de  Messieurs  les  généraux  ;  vous  pouvant 
asseurer  que  rien  au  monde  n'est  à  y  désirer,  que  la  per- 
sonne de  V.  E.,  Laquelle,  par  son  auctorité  et  son  sçavoir 
faire,  leur  inspireroit  beaucoup  de  choses  dont  il  ne  s'ad- 
vise  [sic-]  pas,  et  leur  fourniroit  les  movens  de  les  exé- 
cuter. Hors  cela,  je  La  supplie  de  croire  qu'on  travaille  dans 
l'armée  pour  le  salut  d'iVrras  avec  la  mesme  afifection  que 
les  historiens  raportent  que  les  François  les  plus  zélez  ont 
eu  dans  les  siècles  passez  pour  le  service  du  Roy  et  de  la 
France.  V.  E.  aura  veu,  par  ce  que  je  me  suis  donné  l'hon- 
neur de  luv  envoyer  de  temps  en  temps,  le  véritable  estât 
des  affaires  de  deçà,  premièrement  le  18  par  Paris,  le  19 
par  un  paysan,  les  21  et  24  par  Paris  et  le  mesme  jour  24 
par  un  pavsan  ;  et  je  me  disposois  à  Luv  en  envoyer  encores 
un  hyer,  quant  le  s""  du  Rouveray  me  rendit  son  paquet  ; 
et  Elle  aura  bien  remarqué  sans  doubte  que  j'ay  donné  h 
Mess''  les  généraux  les  advis  que  j'av  receu  de  la  force 
des  ennemis,   des  motifs  de   leur  entreprise,   et  la   mau- 


^30  MEMOIRES 

vaise  opinion  qu'ils  ont  du  sucés,  qui  est  tout  ce  qui 
peut  servir  à  M'*  les  généraux  pour  régler  leur  con- 
duicte  pour  les  chasser,  ou  les  obliger  à  lever  le  siège  par 
autre  voye. 

Je  n'ay  pas  manqué  aussv  de  leur  expliquer  les  deux 
premiers  poinctz  dontV.  E.  me  chargea  en  partant  de  Sedan, 
d'attaquer  les  lignes  ou  d'oster  les  vivres  aux  ennemis  ; 
mais  je  ne  me  suis  point  faict  entendre  du  dernier,  qui  est 
la  diversion,  d'autant  que  V.»E.  estima  qu'il  ne  faloit  faire 
qu'à  toute  extrémité,  crainte  qu'on  ne  prist  promptement 
ce  party  là,  comme  le  plus  facile,  quoy  qu'il  fust  le  moins 
utile  pour  le  service  du  Roy,  et  que,  s'ilz  attaquoient  pas 
les  lignes,  ilz  ne  pouvoient  sçavoir  ce  qu'ils  auroient  à 
espérer  du  soing  qu'ils  prendroient  de  couper  les  vivres 
aux  ennemis,  en  se  postant  prés  d'eux,  qu'aprez  v  avoir 
séjourné  quelque  espace  de  temps,  ne  pouvant  pas  arriver 
que  les  vivres  leur  manquassent  tout  en  un  jour,  et  V.  E. 
verra,  par  les  lettres  que  je  luy  adresse  de  Monsieur  de 
Turenne,  de  M'*  de  Navailles,  Broglio  et  Brachet,  avec  quel 
fondement  on  en  peut  bien  espérer,  et  ce  qu'il  paroist 
desjà  de  leur  nécessité  à  l'esgard  des  vivres  et  des  muni- 
tions de  guerre,  si  M''''  de  Navailles  et  Brachet  vont  viste 
dans  leur  prognoslicq.  Monsieur  de  Turenne  y  marche 
fort  lentement,  et  V.  E.  sçaura,  selon  sa  prudence,  former 
son  jugement  sur  la  diversité  des  tempéramments  qui  font 
la  différence  des  advis. 

Le  convoy  que  j'avois  projecté  de  faire  partir  hyer  a  esté 
retardé  jusques  à  ce  matin,  à  cause  que  M""  de  Turenne 
n'estant  pas  au  quartier  pour  commander  l'escorte,  lorsque 
ma  lettre  y  arriva,  elle  ne  nous  vint  qu'hyer  trop  tard. 
M.  des  Hâves  est  passé  à  la  faveur  de  ce  convoy  avec  ses 
cinquante  chevaux  d'artillerie  et  des  charettes  du  pavs  que 
je  luy  ay  fait  donner  pour  voicturer  à  Bapaume  de  la 
poudre,  du  plomb,  de  la  mesche  et  des  outilz,  que  ces 
messieurs  avoyent  demandé.  Le  trésorier  de  l'artillerie  est 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  2?A 

aussy  allé  au  camp  porterla  subsistance  de  l'esquipage  pour 
laquelle  Messieurs  des  finances  ont  fait  payer  comptant  la 
somme  de  six  vingt  mil  livres,  ainsy  que  ce  trésorier  m'a 
asseuré,  et  parce  moyen  les  clameurs  cesseront  pourquelque 
temps.  Led.  s*"  des  Hayes  a  envoyé  quérir  des  munitions  à 
Compiégne  ;  j'ay  donné  de  l'argent  pour  les  voictures;  j'en 
av  donné  aussy  pour  refaire  les  aflPusts  des  deux  pièces 
qu'il  a  amené  de  Stenay,  qu'il  m'a  dit  ne  rien  valloir,  et 
j'ay  encores  pavé  les  voictures  pour  les  munitions  d'ar- 
tillerie du  convov-  Enfin,  pour  cinq  cens  livres,  toutes 
choses  demeureroyent,  si  on  n'y  pourvoioit  exlraordinaire- 
ment. 

A  cette  occasion,  je  doibs  dire  à  V.  E.  que,  par  toutes 
les  nouvelles  que  j'av  de  l'armée,  on  me  mande  qu'il  y  a 
grande  nécessité  parmy  les  bas  officiers,  et  mesme  les 
cavaliers,  et  que  M.  de  Turenne  a  promis  une  demie 
monstre  à  l'armée  à  la  fin  de  ce  mois  cy,  sur  ce  qui  lui  a 
esté  escrit  de  la  part  du  Roy.  J'ay  eu  l'honneur  de  faire 
sçavoir  à  V.  E.  par  mes  dernières  que  j'avois  escrit  à  M.  le 
mar*'  d'Aumont  pour  l'induire  à  lever  de  la  milice  dans 
son  gouvernement,  pour  occuper  Béthune  ou  Lilers.  Elle 
verra  la  réponse  qu'il  m'a  fait  par  la  coppie  de  sa  lettre^ 
que  je  joins  icy,  laquelle  j'ay  envoyée  à  Messieurs  les 
généraux,  afin  d'avoir  leur  advis  et  m'y  conformer.  Je 
leur  ay  aussy  fait  sçavoir  ce  que  M.  d'Elbeuf  a  offert  au 
Roy,  et  la  réponse  de  Sa  Ma*®,  pour  avoir  aussy  leur  sen- 
timent. 

Et  je  leur  ay  adressé  en  mesme  temps  la  lettre  que 
M.  le  comte  de  Brienne  m'a  escrit  par  ordre  de  Sa  Ma*® 
touchant  le  courrier  ordinaire  qui  a  esté  arresté  par  la 

1.  Ecrite  de  Boulogne  le  24  juillet  1654  (arch.  hist.  de  la 
Guerre,  vol.  157,  n''  137);  la  copie  à  laquelle  Le  Tellier  fait 
allusion  ici  est  conservée  aux  archives  des  Affaires  étrangères. 
Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  312. 


232  MEMOIRES 

i^arnison  de  Rocroy,  afin  qu'ils  envoyent  un  trompette  h 
M.  l'Archiduc,  pour  luy  faire  la  déclaration  y  contenue, 
et  me  faire  sçavoir  la  response  qu'il  leur  fera. 

M.  de  Sevron  arriva  hier  icy  de  Bapaume,  avec  les 
hommes  et  la  pièce  d'artillerie  qui  avoit  amené  de  la  Ferre  ; 
il  doibt  séjourner  aux  environs  de  cette  ville,  et  y  attendre 
les  ordres  de  Messieurs  les  généraux,  pour  aller  occuper  le 
poste  de  Miraumont  avec  son  infanterie  et  cinq  cens 
chevaux  qu'ils  luy  envoyeront  pour  empescher  les  convoys 
que  les  ennemis  projettent  de  faire  dans  leurs  lignes  de 
Cambrav  par  le  chemin  d'entre  Péronne  et  Arras;  et 
cependant  il  est  allé  conduire  le  convoy  à  Bapaume,  et  l'a 
fortiffié  de  100  hommes  qu'il  a  tiré  de  son  infanterie  de  la 
Fére  ;  et,  si  dans  deux  jours  Messieurs  les  généraux  ne 
luy  donnent  de  leurs  nouvelles,  il  fait  estât  de  remener 
ses  hommes  et  son  artillerie  à  la  Fére. 

M.  le  comte  de  Charost  et  M.  de  Rouville  ont  mis  en 
marche  les  deux  compagnies  suisses  qu'ils  avoit  [sic]  rete- 
nues dans  leurs  places,  en  suitte  de  la  lettre  que  je  leur  ay 
escrit  depuis  que  je  suis  en  cette  ville,  où  je  crois  qu'elles 
arriveront  mardy  ou  mercredv  prochaine  Elles  serviront  à 
escorter  le  convoy  que  nous  préparons  pour  ce  temps  là 
avec  cent  hommes  de  recrue  du  régiment  d'Arbouville  et 
le  régiment  de  cavalerie  d'Aumonl  de  400  m^%  à  ce  qu'on 
dit,  qu'on  nous  fait  espérer  aussy.  Quant  à  M.  de  Belle- 
brune,  il  m'a  envoyé  une  lettre  de  M.  de  Turenne  par 
laquelle  il  luy  mande  d'envoyer  à  M.  le  comte  Broglia  les 
hommes  qu'il  luv  demandera  de  sa  garnison,  et  m'a 
mandé  que,  si  tost  qu'il  aura  de  ses  nouvelles,  il  y  satis- 
fera. 

J'ay  adressé  à  M.  Brachet  plusieurs  coppies  imprimées 
des  ordonnances-  et  de  l'instruction  concernant  les  Lor- 

1.  C'est-à-dire  le  28  ou  le  29  juillet. 

2.  Données  à  Sedan  le  2  juillet  précédent  :  1°  «  Ordonnance 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  233 

rains,  et  l'av  prié  d'en  faire  distribuer  au  camp  des  Lor- 
rains la  plus  grande  quantité  qu'il  pourroit,  en  la  forme  et 
par  les  moyens  qu'il  jugeroit  pour  le  mieux. 

Le  gentilhomme  anglois^  que  V.  É.  sçayt  avoir  esté 
envoyé  par  M.  Servien  et  amené  par  M.  de  Bordeaux  en 
cette  ville,  est  à  l'armée  présentement  auprès  M""*  les  géné- 
raux, qui  mie  feront  advertir  de  la  résolution  qu'ils  pren- 
dront sur  ses  propositions,  et  de  ce  qu'il  fera  pour  l'exécu- 
tion d'icelles.  Cependant  il  arriva  hyer  en  cette  ville  un 
colonel  irlandois  nommé  Sulivan,  qui  a  cy  devant  servy 
pendant  vingt  années  les  Espagnols,  lequel  m'a  dict 
qu'il  avoit  part  au  dessein  de  nostre  Anglois,  et  que  pour 
travailler  à  l'exécution  il  avoit  amené  de  Paris  à  Amiens, 
conjoinctement  avec  le  colonel  Flarty,  quatrevingtz  soldatz 
et  quinze  officiers  irlandois,,  qui  avoient  quitté  le  camp  des 
ennemis  par  l'intelligence  que  luy  et  son  camarade  avoient 
avec  les  colonels  qui  les  commandent,  et  qu'il  estoit  aussy 
arrivé  à  Amiens  par  Doulaus  douze  autres  soldatz  avec 
quatre  officiers,  et  qu'il  luy  estoit  besoing  d'avoir  ordre 
pour  faire  recevoir  h  Doulans  ceux  d'entre  lesd.  soldatz  et 
officiers  qui  estoient  à  Amiens,  qui  le  voudroit  suivre, 
ensemble  ceux  qui  y  arriveroient  cy  après  du  camp  des  enne- 
mis, et  un  pareil  ordre  aussy  à  ceux  qui  demeureroient  avec 
son  camarade,  et  qui  luy  arriveroient  aussy  des  ennemis,  et 
provision  pour  leur  subsistance;  et,  bien  que  je  croye  qu'il 

du  Roy  pour  rappeler  au  service  de  S.  M.  les  Lorrains  et,  à 
faute  de  ce,  être  procédé  contre  eux  par  les  peines  y  contenues  » 
(Bibl.  nat.,  ms.  fr.  4189,  fol.  4);  2"  «  Ordonnance  du  Roy  pour 
asseurer  les  coUoneiz,  cappitaines,  officiers  et  soldats  des 
trouppes  de  l'armée  de  Lorraine  du  traittement  qu'ils  rece- 
vront, venantz  au  service  du  Roy  »  [ibid.,  fol.  7).  L'envoi  de  ces 
ordonnances  fut  fait  par  Le  Tellier  le  21  juillet,  témoin  l'ac- 
cusé de  réception  de  Brachet  en  date  du  24  (arch.  hist.  de  la 
Guerre,  vol.  157,  n°140). 
1.  Voir  ci-dessus,  p.  220. 


^34  MEMOIRES 

y  ayt  subject  de  craindre  que  ce  quartier  là  ne  fasse  des- 
bander les  Irlandois  qui  sont  avec  M.  de  Turenne  et  M.  de 
la  Ferté,  veu  l'inclination  de  ceux  de  cette  nation,  qui 
aynient  à  changer,  et  qui  prendront  plaisir  à  estre  en  repos 
et  vivre  commodément,  néantmoins  pour  faciliter  l'effect 
des  propositions  faictes  par  led.  gentilhomme  angloys,j'ay 
expédié  les  ordres  du  Roy  ainsv  que  ce  colonel  les  a  desirez, 
et  j'av  envoyé  un  commis  de  l'extraordinaire  pour  distribuer 
2000  livres  que  M.  de  Bourdeaux  luy  a  fait  donner,  des 
30  mil  livres  que  M.  de  Servien  luy  a  confié,  aux  officiers 
et  soldats  de  cette  nation,  à  raison  de  quatre  solz  pour  sol- 
dat, huict  solz  pour  sergent,  vingt  solz  pour  enseigne, 
trente  solz  pour  lieutenant  et  cinquante  solz  pour  cap- 
pitaine,  et  ce  par  les  ordres  de  M.  Piètre  en  l'absence  de 
M.  de  Bordeaux;  et  outre  cela  j'ay  fait  l'ordre  pour  le  pain 
que  M.  Piètre  ordonnera. 

En  mesme  temps,  j'en  ay  donné  advis  à  M.  de  Turenne 
et  à  M.  de  la  Ferté  et  leur  av  remarqué  l'inconvénient  que 
j'apréhendois,  duquel  pourtant  je  crois  que  nous  ne  rece- 
vrons pas  grand  préjudice,  d'autant  que  la  chose  ne  peut 
pas  durer  longtemps,  et  que  dans  huict  ou  dix  jours  M""'  de 
Turenne  et  de  la  Ferté  verront  bien  ce  qu'il  y  aura  à 
espérer  de  solide  des  propositions  faictes  par  cet  Anglois, 
et  qu'en  suitte  on  pourvoira  à  toutes  choses  en  la  forme 
qu'ils  estimeront  la  meilleure  pour  empescher  le  mau- 
vais effect  que  pourroient  faire  ces  lieux  d'assemblée 
proche  l'armée,  et  le  payement  de  la  subsistance  pendant 
que  ceux  de  cette  nation  là,  qui  nous  servent,  fatiguent  et 
souffrent  de  la  nécessité. 

Je  fais  sçavoir  à  M.  de  Turenne  la  grâce  que  V.  E.  a 
procuré  auprès  du  Rov  à  Mess*^*  de  Rouvroy  au  cas  que 
leur  frère  meure.  J'en  rends  grâces  de  tout  mon  cœur  à 
V.  É.,  et  La  suplie  très  humblement  de  trouver  bon  que 
les  50000  livres  tournent  au  proffit  des  frères,  et  non  pas 
de  la  veufve  du  cappitaine  aux  gardes,  laquelle  sera  seu- 


I 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  235 

lement  pavée  des  conventions  portées  par  son  contrat  de 
mariage,  sans  profïiter  de  la  récompense  que  le  Roy  accor- 
dera, s'il  plaist  à  V.  E.,  aux  frères,  à  l'exclusion  de  la 
veufve.  Je  suis  son  très  humble,  très  obéissant  et  très 
obligé  serviteur. 

Le  Tellier. 

(Arch.   des  Aff.  étr.,   Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  338-343.) 

XXX. 

Le  Tellier  à  Mazarin  (1654,  29  juillet). 

Du  XXIX®  juillet  au  soir  1654,  à  Péronne. 

Le  xxvi^  du  courrant,  je  feis  partir  h  viii  heures  du  soir 
un  paysan  pour  aller  porter  à  Vostre  Eminence  les  nou- 
velles que  nous  avions;  le  xxvii^,  celuy  qui  commande  le 
régiment  de  cavalerie  de  feu  Mons*"  de  Beaujeu  partit  d'icy 
pour  se  rendre  à  Sedan,  qui  aura  dict  à  V.  E.  la  mort  de 
son  m*^  de  camp,  et  ce  qu'il  sçavoit  du  combat;  le  xxviii® 
au  matin,  un  officier  du  régiment  de  M.  le  marquis  de 
Richelieu  en  partit  aussy  pour  Sedan,  et  Mons""  Le  Breton, 
cappitaine  dans  S*®  Maure,  incontinent  après  midy,  qui 
auront  rendu  compte  à  Vostre  E.  de  toutes  choses. 

Depuis  ce  temps  là,  j'ay  receu  les  lettres  cy  joinctes  de 
M'  Bracheti,  et  non  pas  le  destail  du  combat  de  Mons"^  de 
Beaujeu,  que  M.  de  Turenne  m'avoit  mandé  qu'il  m'en- 
voveroit. 

Mons""  des  Hayes,  lieutenant  de  l'artillerie,  revint  hier 
au  soir  du  camp,  lequel  m'a  dict  une  chose  qui  peut 
esclaircir  un  article  de  la  lettre  dud.  s'  Brachet,  qui  est 

1.  Conservées,  comme  la  présente  pièce,  dans  le  volume 
Pays-Bas,  33,  aux  archives  des  Affaires  étrangères,  ces  lettres 
sont  datées  des  24  (fol.  315-316),  25  (fol.  325-326,  et  duplicata, 
fol.  329-330),  26  (fol.  344-345)  et  27  (fol.  346-347  V). 


536  MÉMOIRES 

qu'un  cornette  du  rég^inient  de  M.  de  Turenne  estant 
retourne  des  lignes  des  ennemis,  où  il  avoit  esté  mené  pri- 
sonnier, a  raporté  à  M.  de  Turenne  avoir  veu  entrer  dans 
lesd.  lig^nes  des  ennemis,  le  lundi  xxvii®  au  matin,  le  régi- 
ment de  Croates,  les  cavalliers  ayant  de  la  poudre  sur  la 
crouppe  de  leurs  chevaux.  Led.  s""  des  Hayes  est  revenu 
pour  faire  conduire  au  camp  les  deux  petites  pièces  qu'il  a 
amenées  de  celuy  de  devant  Stenay,  prenant  pour  cela 
l'occasion  d'un  convoy  de  vivres  que  nous  ferons  partir. 
Dieu  aydant,  le  dernier  jour  de  ce  mois  pour  Bapaume. 

Il  passa  icy  le  27*  au  matin  un  cappitaine  du  régiment 
de  Tracy,  avec  six  officiers  et  trente  cinq  cavalliers  de  son 
régiment,  qui  s'estoyent  sauvez  à  Hesdin,  lesquels  ne  con- 
viennent guiéres  de  leurs  faicts  avec  ceux  qui  estoyent  près 
de  Mons'  de  Beaujeu  en  cette  occasion  là,  qui  ont  passé 
ce  jourd'huy  par  cette  ville,  accompagnans  son  corps, 
qu'on  porte  en  sa  maison  en  Bourgongne.  Ayant  envoyé  à 
Mess*^*  les  généraux  la  coppie  de  la  lettre  que  M.  le  mar*' 
d'Aumont  m'a  escript  sur  la  proposition  que  je  luy  avois 
faict  de  lever  du  monde  dans  son  gouvernement  pour 
garnir  les  postes  de  Lilers  ou  de  Béthune,  pour  avoir  leur 
advis,  ils  m'ont  mandé  qu'ils  luy  envoyeroyent  quinze 
cents  chevaux  de  Béthune  avec  ordre  de  faire  tout  ce  qu'il 
ordonneroit,  et  qu'ils  n'en  pouvoyent  pas  envoyer  davan- 
tage, ce  que  je  luy  ay  faict  sçavoir;  et  j'auray  sa  response 
dans  demain  pour  tout  le  jour. 

Le  s""  de  la  Guette  m'a  escrit,  que  par  les  dernières  nou- 
velles qu'il  a  receues  de  Bretagne,  Mons""  le  marquis  de  la 
Melleraye  se  doibt  rendre  auprès  du  Roy  sitost  que  les 
sièges  seront  parachevez  :  ce  sont  les  propres  termes  de  sa 
lettre. 

Nous  n'avons  point  de  nouvelles  de  nostre  Anglois,  qui 
est  au  camp  ;  le  s""  Brachet  m'ayant  seulement  mandé  que 
dans  trois  jours  au  plus  tard  on  verroit  quel  succès  auroient 
ces  propositions  qu'il  auroit  faictes  pour  le  service  du  Roy. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  237 

J'ay  escrit  de  la  part  du  Roy  à  mess""**  le^  gouverneurs 
des  villes  et  places  de  cette  province,  pour  leur  recomman- 
der bien  expressément  de  faire  taire  garde  aux  portes  des 
villes  et  aux  passages  des  rivières,  pour  arrester  les  déser- 
teurs qui  s'y  présenteront;  et,  sur  l'advis  que  j'ay  eu,  que 
quelques  habitans  des  villages  de  la  frontière,  et  qui  sont 
soubz  la  contribution,  portoyent  secrettement  des  vivres 
dans  le  camp  des  ennemis,  j'ay  expédié  une  ordonnance^ 
portant  deffences  estroictes  de  ce  faire,  sur  peine  de  la 
vie,  et  j'en  ay  adressé  des  coppies  aux  gouverneurs  de  Hes- 
din  et  de  Doullens  en  diligence,  h  cause  que  si  ce  mal  est 
à  craindre,  c'est  plustost  de  ce  côté  là  que  d'ailleurs.  J'en 
faicts  tenir  aussy  aux  autres  gouverneurs  de  la  frontière,  et 
je  n'obmetz  rien  de  ce  que  je  voy  nécessaire  pour  incom- 
moder les  ennemis  et  assister  les  nostres. 

J'avois  prié  M""'  les  surintendants  de  faire  un  fonds  de 
douze  mille  livres  entre  les  mains  du  trésorier  de  l'ex- 
traordinaire pour  les  despenses  de  l'armée  :  ils  ont  envoyé 
ce  jourd'huy  trente  mille  livres  au  lieu  de  douze  en  cette 
ville  pour  le  mesme  efFect,  laquelle  sera  mesnagée,  de 
mesme  que  s'ils  n'avoient  envoyé  que  ce  que  je  leur 
avois  proposé. 

Jacquier  avoit  promis  à  V.  E.  de  fournir  en  Guyenne 
neuf  mille  rations  de  pain  de  munition  par  jour  pendant 
trois  mois,  auquelles  on  en  debvoit  distribuer  40  rations 
par  jour  à  chacune  des  23  compagnies  qui  sont  en  Angoul- 
mois  et  en  Xainctonge,  et  ayant  veu  par  les  lettres  de 
Mess""'  de  Montauzier  et  d'Estrades  que  le  pain  ne  se  four- 
nit point,  Jacquier,  qui  est  icy  pour  les  affaires  de  l'armée, 
m'a  dict  que  M""^  les  surintendants  n'ayant  point  estimé  à 
propos  de  luy  donner  des  assignations,  il  a  creu  que  cette 
fourniture  n'étoit  point  nécessaire.  Cependant  et  l'un  et 

1.  Donnée  à  Sedan,  le  22  juillet  1654  (Bibl.  nat.,  ins.  fr.  4189, 
fol.  31). 


238  MÉMOIRES 

l'autre  de  ces  Messieurs  se  plaignent  de  la  foulle  que  les 
trouppes  apportent  aux  provinces  dans  lesquelles  ils  com- 
mandent; sur  quoy  il  semble  que,  pour  le  soulagement  des 
peuples,  il  seroit  h  propos  de  leur  desduire  sur  la  taille  la 
despense  du  pain  qu'ils  ont  fourny,  et  continueront  de  faire 
jusqu'à  ce  que  les  trouppes  sortent,  à  tel  prix  la  ration  que 
V.  É.  estimera  à  propos,  ce  qui  leur  sera  une  consolation 
dans  leurs  soufifrances,  qui  durent  longtemps  sans  relasche  ; 
il  sera  nécessaire  que  V.  É.  face  sçavoir  à  Mess""^  les  surin- 
tendants ce  qu'elle  résoudra  là-dessus.  Je  suis,  de  Vostre 
Éminence,  le  très  humble,  très  obéissant  et  très  obligé  ser- 
viteur, 

Le  Tellier. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  350-352  v°.) 

XXXI. 

Le  Tellier  à  Mazarin  [iQb^,  20  juillet). 

Du  XXX*  juillet  1654,  à  Péronne. 

J'adjousle  ces  lignes  au  mémoire  que  j'eus  hier  l'hon- 
neur d'escrire  à  Vostre  Eminence,  tant  pour  luy  adresser 
les  lettres  de  M.  Brachet,  dont  il  est  faict  mention  en  ice- 
luy,  lesquelles  furent  obmises,  par  celuy  qui  ferma  mon 
pacquet,  d'y  estre  joinctes,  que  pour  lui  en  adresser  une 
autre  d'un  commissaire  qui  est  à  Bapaume  pour  le  faict 
des  vivres,  par  laquelle  Vostre  É.  verra  ce  qui  s'y  faict,  et 
les  nouvelles  qu'il  donne  du  camp. 

Il  arriva  hyer  au  soir  tout  tard  un  officier  de  cavallerie 
qui  va  à  Paris  pour  ses  affaires  particulières  avec  congé 
pour  six  jours,  lequel  me  dict  que  Mess""'  les  généraux 
avoyent  donné  ordre  à  Mons""  le  c.  Broglio  d'aller  brus- 
1er  des  villages  du  comté  de  Saint  Paul,  et  de  prendre, 
s'il  pouvoit,  le  chasteau^,  dans  lequel  ils  ont  apris  que 

1.  Cf.  ci-dessus,  p.  9. 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE,  239 

s'est  retiré  le  s""  de  Louvigny,  qui  est  celui  qui  commau- 
doit  le  corps  qui  combatit  contre  celuy  qui  estoit  soubz  la 
charge  de  feu  M,  de  Beaujeu,  et  que  ce  qui  a  donné  lieu 
à  cet  ordre  est  que  Mess'"'  les  généraux  ont  esté  advertis 
que  led.  Louvigny,  avec  ceux  qui  s'estoyent  sauvez  de  ce 
combat,  préparoyent  un  convoy  dans  led.  comté  pour  faire 
entrer  dans  le  camp  des  ennemis,  et  que  M.  le  Prince  avoit 
distribué  les  villages  dud.  comté  à  vingt  sept  régimentz 
pour  en  tirer  chaque  jour  les  vivres  nécessaires  pour  leur 
subsistance.  Led.  officier  me  dict  aussy  que  mess""*  les 
généraux  estoyent  advertis  que  les  ennemis  préparoyent 
un  grand  convoy,  sans  lequel  ils  jugeoient  bien  qu'ils  ne 
pouvoyent  achever  leur  entreprize,  les  petits  n'estants  pas 
suffisans  de  leur  en  donner  le  moyen.  C'est  pourquoy 
Mess"^'  les  généraux  travailioyent  à  empescher  que  ce 
grand  convoy  ne  passast,  d'où  apparemment  despendoit 
la  décision  de  l'affaire.  Je  suis  de  Vostre  Eminence  le  très 
humble  et  très  obéissant  et  très  obligé  serviteur, 

Le  Tellier. 

(Arch.  des  Ati".  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  353  et  v°.) 

XXXIL 

Le  Tellier  à  Mazarin  (1654,  31  juillet). 

Du  dernier  juillet  1654,  à  Péronne. 

J'ay  eu  l'honneur  d'escrire  à  V.  É.  le  26  du  courant  par 
un  paysan  de  cette  ville,  le  29  par  un  messager  de  la 
Ferre,  le  30®  par  un  messager  d'icy,  et  j'auray  celuy  de  luy 
envoyer  par  un  piéton  de  M.  de  Bridieu  les  lettres  que 
j'ay  receues  de  M.  Brachet  depuis  ma  dernière,  et  la  coppie 
d'une  lettre  que  j'ay  receue  de  jVP  de  Turenne,  qui  infor- 
meront V.  E.  de  toutes  les  nouvelles  de  deçà. 

Il  est  certain  que  les  ennemis  assemblent  tout  ce  qu'ils 


240  MEMOIRES 

peuvent  de  chevaux  de  tout  costez,  pour  faire  porter  dans 
leur  camp  des  munitions  de  g'uerre. 

Il  vient  de  revenir  un  tambour  que  j'avois  envoyé 
depuis  quelques  jours  à  Cambray  pour  essayer  d'aprendre 
ce  qui  s'y  faisoit,  qui  m'a  raporté  que  cette  nuict  cy  on 
avoit  fait  partir  de  Cambray  un  grand  convoy,  mais  qu'on 
l'avoit  fait  rentrer  ce  matin,  et  qu'il  n'en  sçavoit  point  la 
cause  :  ce  qui  a  du  raport  avec  ce  qu'on  m'a  escrit  aujour- 
d'huy  de  Bapaume,  que  la  cav"^,  qui  estoit  postée  dans  les 
contrescarpes,  estoit  allée  à  la  guerre,  et  qu'elle  avoit 
ramené  trente  ou  quarante  chevaux  qu'elle  avoit  prise  [sic] 
sur  les  ennemis;  et  c'est  ce  qui  est  cause,  à  mon  sens,  que 
Messieurs  les  généraux  ne  m'ont  pas  envoyé  l'escorte  qu'ils 
m'avoyent  fait  escrire  par  M.  Brachet  qu'ilz  m'envoye- 
royent  ce  matin  pour  servir  au  convoy  que  j'av  fait  pré- 
parer pour  porter  des  farines  à  Bapaume,  ainsy  que  j'ay  eu 
l'honneur  de  luy  escrire. 

J'ay  aussy  eu  celuy  de  mander  à  V.  E.  que  j'avois  des- 
pesché  à  M.  le  mar^'  d'Aumont  pour  lui  faire  sçavoir  que 
M.  de  Turenne  et  M""  le  mar*'  de  la  Ferté  ne  pouvoient 
lui  donner  trois  mil  chevaux  qu'il  demandoit  pour  empes- 
cher  les  convoys  d'Aire,  mais  qu'ils  luy  oflFroient  quinze 
cens  chevaux  pour,  avec  les  hommes  qu'il  tireroit  de  son 
gouvernement,  s'employer  à  cet  efifect  là.  Je  viens  présen- 
tement d'avoir  sa  response,  qui  contient  qu'il  n'est  pas 
homme  h  se  mettre  à  la  teste  de  1,500  chevaux,  et  que, 
pour  les  hommes  de  son  gouvernement,  il  n'en  pourroit 
avoir  d'autres  que  ceux  qui  sont  dans  le  régiment  de  Vil- 
lequier,  qui  arrivera  aujourd'huy  à  Amiens. 

Nous  avons  veu  icy  une  lettre  de  M.  le  marquis  d'Hoc- 
quincourt  du  27,  qui  porte  qu'on  se  debvoit  loger  sur  la 
demie  lune  la  nuict  du  27  au  28,  et  qu'on  avoit  fait  deux 
descentes  dans  le  fossé  de  la  place,  pour  aller  au  bastion 
qu'on  attaque  :  en  sorte  que  dans  huict  ou  dix  jours  le  Roy 
en  pourroit  estre  le  maistre.   Par  ceste   mesme  voye,  il 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  241 

escrit  à  Madame  sa  mère  que  V.  E.  l'avoit  chargé  d'as- 
seurer  M.  le  mar*'  son  père  que  Sa  Ma^®  esloit  fort  satis- 
faite de  luy,  ce  qui  fait  un  très  bon  effect  de  ce  costé  cy, 
en  ce  qu'il  a  l'esprit  plus  content,  et  prend  plus  de  con- 
fiance en  moy. 

M.  le  mar*'  d'Hoquincourt  ne  se  guérit  pas  de  l'appré- 
hension qu'il  a  que  le  Roy  vienne  en  cette  ville.  Il  a  dit  à 
ceux  qui  l'entretiennent  que,  sur  le  moindre  ordre  de  Sa 
Ma*^,  il  remettroit  sa  place,  mais  que  de  l'en  chasser  comme 
on  a  fait  M'  de  Manicamp  de  la  Fère,  par  l'approche  de 
Sa  Majesté,  est  une  chose  qu'il  ne  pourroit  souffrir.  Je  croy 
qu'il  seroit  bon  que,  si  M.  le  marquis  d'Hoquincourt  est 
auprez  de  V.  E.,  qu'Elle  s'explique  avec  luy  du  lieu  où 
pourroit  séjourner  le  Roy  quand  il  viendra  en  ces  quar- 
tiers, et  que  cela  se  dise  sans  affectation,  ou  bien  que,  dans 
les  mémoires  qu'Elle  me  fera  l'honneur  de  ra'envoyer,  Elle 
en  mette  quelque  chose  que  je  puisse  faire  voir. 

J'ay  receu  de  mon  correspondant  des  nouvelles  du  23.  Je 
pense  que  son  général  n'aura  pas  manqué  d'informer  des 
mesmes  choses  V.  E.,  de  Laquelle  je  suis  comme  je  doibz, 
très  humble,  très  obéissant  et  très  obligé  serviteur, 

Le  Tellier. 

Comme  je  fermois  mon  pacquet,  j'ay  receu  une  lettre 
de  M.  Brachet  pour  V.  E.,  dattée  de  ce  jourd'huy^,  que  je 
lui  envoyé  avec  les  papiers  qui  y  estoyenl  joints. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  364-365). 

XXXIIL 

Le  Tellier  à  Mazarin  (1654,  l^""  août). 

Du  premier  aoust  1654,  à  Péronne,  au  soir. 
Je  me  sers  de  l'occasion  du  voyage  que  ce  gentilhomme 

1.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  358-359. 
II  16 


?4Î  MEMOIRES 

va  faire  à  la  Cour  pour  faire  tenir  à  V.  E.  une  lettre  de 
M.  Brachet',  qui  est  de  ce  jourd'hui,  avec  le  dupplicata  de 
celles  qu'il  s'est  donné  l'honneur  de  Luy  escrire  les  29,  30 
et  3i  du  mois  passé',  dont  je  vous  av  adressé  les  originaux 
par  des  voyes  différentes.  J'y  joints  aussy  une  lettre  de 
M.  le  comte  Broglio^,  qui  lui  rend  compte  de  ce  qu'il  fait 
pour  fournir  le  pain  au  camp.  Nous  avons  fait  encores  por- 
ter aujourd'huy  de  cette  ville  une  bonne  quantité  de 
farines  pour  Bapaume,  où  le  s'  Jaquier  trouve  moyen  d'en 
faire  porter  plus  de  cent  sacs  par  chacun  jour  sur  des  bou- 
riques  qui  passent  sans  escorte  :  de  sorte  qu'à  mon  sens  il 
y  a  présentement  h  Bapaume  des  farines  pour  fournir  l'ar- 
mée jusqu'à  la  fin  du  présent  mois,  comptant  ce  qu'on 
espère  que  M.  le  comte  Broglio  pourra  fournir  de  son 
costé.  Enfin  l'abondance  du  pain  est  telle  dans  nostre  camp, 
que  la  ration  ne  s'y  vend  que  15  deniers,  au  raport  de 
tous  ceux  qui  en  reviennent.  J'ay  dépesché  à  M.  d'Elbeuf 
pour  le  convier  de  venir  asembler  la  noblesse  et  la  milice, 
suivant  son  offre,  ensuite  de  l'advis  de  M"  de  Turenne 
et  de  la  Ferté.  Le  régiment  de  cavalerie  de  Villequier 
a  deub  partir  aujourd'huy  d'Amiens.  Il  est  de  350  m®' 
armez  de  cuirasses,  à  ce  qu'on  m'a  mandé.  Le  comte  de 
Fuensaldagne  ayant  ouy  le  trompette  de  M.  de  la  Ferté 
Senneterre,  a  renvoyé  plusieurs  lettres  toutes  ouvertes  qui 
avoyeut  esté  ostées  à  l'ordinaire  de  Champagne^,  les- 
quelles je  n'ay  pas  donné  à  ce  gentilhomme,  sçachanl  qu'il 

1.  Arch.  des  AfT.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  383- 
384  v°. 

2.  Nous  avons  mentionné  dans  une  précédente  note  la  lettre 
du  31;  celle  du  30  constitue  les  feuillets  356  et  357  du  volume 
Pays-Bas,  33;  quant  à  celle  du  29,  elle  n'y  a  jamais  figuré. 

3.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  360- 
361  v°. 

4.  Voir  ci-dessus,  p.  213,  note  1,  et  231-232. 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  243 

s'en  va  seul,  et  qu'il  ne  prend  point  de  précautions  pour  sa 
seureté. 

Hyer  au  soir,  le  paysan  qui  fait  profession  de  hanter  les 
armées  me  rendit  le  pacquet  de  V.  E.  du  26  du  passé. 
J'ay  envoyé  aujourd'huy  à  Messieurs  les  généraux,  par  l'oc- 
casion de  nostre  convoy,  la  lettre  que  V.  E.  leur  fait  l'hon- 
neur de  leur  escrire,  et  ay  fait  ses  compliments  ce  matin 
à  M.  le  m*'  d'Hocquincourt,  qui  est  allé  coucher  h  Ham. 
Ce  messager  là  a  esté  cinq  jours  entiers  à  venir  du  camp 
devant  Stenay  en  cette  ville,  et  le  lacquay  de  M.  d'Ho- 
quincourt  a  aporté  des  lettres  du  27,  et  est  arrivé  trente 
six  heures  plus  tost  que  luy.  J'ay  beaucoup  d'impatience 
de  recevoir  les  ordres  de  V.  E.  sur  les  lettres  interceptées 
que  je  luy  adressay  hyer  dans  le  pacquet  du  s"^  Brachet,  et 
sur  les  advis  que  le  général  de  mon  correspondant  luy  a 
sans  doute  envoyé  cette  semaine  cy  du  lieu  de  sa  rési- 
dence. Je  demeure  toujours  de  V.  E.  très  humble,  très 
obéissant  et  très  obligé  serviteur, 

Le  Tellier. 

Depuis  avoir  escrit  ce  mémoire,  j'ay  receu  la  lettre  de 
V.  E.  du  29  par  un  piéton  de  Guise. 

(Arch.  des  AfF.  étr.,   Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  385-386.) 

XXXIV. 

Turenne  à  Le  Tellier  (1654,  l^""  août)i. 
Je  viens  tout  à  cette  heure  de  lire  celle  qu'il  vous  a  plu 

1.  De  cette  lettre,  qui  n'a  pas  trouvé  place  dans  le  recueil 
Barthélémy,  on  possède  deux  textes  manuscrits. 

L'un  porte  le  n°  190  dans  le  volume  157  des  archives  histo- 
riques de  la  Guerre  ;  il  est  précédé  du  titre  :  «  Duplicata  de  la 
lettre  envoyée  le  premier  jour  d'aoust  pour  response  à  celle 
du  dernier  juillet  ».  Bien  qu'elle  ne  soit  pas  signée,  cette  pièce 


244  MÉMOIRES 

m'escrire^,  après  l'avoir  fait  déchiffrer,  et  le  mémoire 
aussi.  Je  demeure  dans  ma  mesme  pensée,  que,  si  nous 
eussions  esté  en  estât  de  faire  un  aussi  grand  siège  que 
celuy  d'Aras^,  on  eût  pu  peut  estre  prendre  ce  parti  là, 
mais  pour  ne  rien  faire  qui  équivale  la  perte  d'Aras.  Je  croi 
qu'il  vaut  mieux  demeurer  comme  nous  sommes.  Il  est 
très  certain  que  si  nous  ne  faisons  pas  lever  le  siège  par 
nécesité,  nous  le  retardons  beaucoup,  et  par  le  courage 
qu'une  armée  en  veue  donne  à  ceux  de  la  vile,  par  les 
incomodités  que  l'armée  ennemie  reçoit  de  ne  rien  avoir 
durant  un  grand  siège,  que  par  la  cavalerie  qui  passe  avec 
grande  peine,  par  la  fatigue  d'estre  continuellement  sous 
les  armes,  et  aussi  que  l'ennemi  tireroit  de  toutes  choses, 

peut  être  tenue  pour  un  original  :  d'une  part,  le  papier  en  est 
identique  à  celui  d'une  lettre  de  Turenne,  en  date  du  5  août 
(Barthélémy,  p.  39  et  40),  qui  figure  au  même  volume  sous  le 
n°  197  ;  d'autre  part,  nous  croyons  y  reconnaître  l'écriture  de 
Du  Han,  secrétaire  de  Turenne,  dont  il  y  a  dans  ce  volume  un 
autre  spécimen,  désigné  par  le  n°  5.  Le  chiffre  de  cette  lettre, 
—  laquelle  ne  présente  en  clair  que  la  première  phrase  et 
quelques  mots  isolés,  —  est  celui  dont  Turenne  se  servait  pour 
correspondre  avec  Le  Tellier  (cf.  volume  cité,  n°'  111,  112, 
148,  180,  185,  etc.). 

L'autre  texte  est  conservé  aux  archives  des  Affaires  étran- 
gères [Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  387).  Il  est  entièrement 
établi  dans  le  chiffre  de  la  correspondance  de  Le  Tellier  avec 
Mazarin,  mais  accompagné  d'un  déchiffrement  interlinéaire. 

Nous  suivons  le  premier  de  ces  deux  textes,  en  tenant 
compte  toutefois  des  particularités  par  lesquelles  le  second  s'en 
différencie,  et  que  nous  signalons  le  cas  échéant. 

1.  Le  texte  des  Affaires  étrangères  porte  simplement  :  de  lire 
votre  lettre,  après. 

2.  Ici  est  intercalé  le  chiffre  ôO,  qui,  surmonté  d'un  double 
accent,  est,  semble-t-il,  dépourvu  de  sens.  Ce  chiffre  repré- 
sente l'une  des  syllabes  vi  et  ou,  selon  qu'il  est  surmonté  d'un 
accent  simple  ou  d'un  accent  circonflexe. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  245 

tant  vivres,  canon,  que  munitions  de  guerre',  au  triple  de 
toute  la  Flandre,  si  nous-  n'estions  ici.  Tout  cela  asseuré- 
ment  rend  la  défence  plus  vigoureuse,  et  l'ataque  plus 
foible;  le  dessein  aussi  que  nous  avons  de  tenter  toutes 
choses,  quand  on  verra  que  la  place  sera  en  estât  de  se 
rendre,  toutes  ces  considérations  font  que  je  suis  d'avis  de 
continuer  plustost  dans  un  parti  qui  peut  sauver  Aras,  que 
d'estre  asseuréde  le  perdre,  et  ne  pas  gagner  beaucoup.  Je 
me  fie  aussi  fort  à  la  défence  de  ceux  de  dedans.  Il  est  cer- 
tain, à  ce  que  disent  tous  les  officiers  qui  y  ont  esté,  qu'il 
V  a  3,000  hommes  de  pied,  et  vous  savés  qu'il  y  a  près  de 
1,000  chevaux'^.  Tout  cela  ne  sont  pas  des  certitudes^.  Je  ne 
dirai  rien  à  personne  de  ce  que  vous  m'escrivés^,  et  sou- 
haitte  beaucoup  que  on  ait  bientost  de  bonnes  nouvelles 
de  Stenay. 

Au  camp  de  Monchi  le  Preux  le  premier  aoust^. 

(Arch.  hist.  de  la  Guerre,  vol.  157,  n"  190.) 

XXXV. 

Le  Tellier  à  Mazarin  (1654,  2  août). 

Du  2®  aoust  1654,  à  Péronne, 
à  10  heures  du  soir. 
Ayant  considéré  les  advis  de  mon  correspondant  du  23 

1.  Ici  est  intercalé  le  chiffre  200,  qui  paraît  n'avoir  aucune 
signification. 

2.  Ici  est  intercalé  le  chifFre  kOO,  qui  parait  n'avoir  aucune 
signication. 

■3.  Ici   sont   intercalés    les    deux   chiffres   200  et   'lOO ,   qui, 
comme  plus  haut,  paraissent  n'avoir  aucune  signification. 

4.  La  phrase  qui  suit  n'est  pas  reproduite  dans  le  texte  des 
Affaires  étrangères. 

5.  Dans  ce  mot  manque  le  caractère  représentant  le  c. 

6.  Cette  date  figure   seulement  dans  le   texte   des   Affaires 


246  MÉMOIRES 

(lu  mois  passé,  et  les  lettres  interceptées  que  M.  Brachet  a 
adressé  h  V.  E.,  qui  m'ont  semblé  conformes  auxd.  advis, 
et  fort  différentes  de  ceux  qu'on  a  donné  jusques  icy  h 
V.  Em*=^  de  Testât  du  siège  d'Arras,  j'ay  creu  que  V.  E. 
auroit  à  plaisir  de  scavoir  le  sentiment  de  M.  de  Turenne 
pour  former  sa  résolution;  et  pour  cet  effect  je  luy  ay 
envoyé  un  extrait  contenant  en  substance  lesdicts  advis, 
que  je  luy  ay  asseuré  m'avoir  esté  envoyez  de  fort  bon  lieu, 
et  estre  tout  à  fait  véritables,  et  luy  ay  fait  remarquer  estre 
conformes  auxdites  lettres  interceptées;  et  ensuite  je  l'ay 
prié  de  me  faire  scavoir  ce  qu'il  croyoit  qu'il  fallust  faire 
en  cette  occasion  pour  le  plus  grand  advantage  du  service 
du  Roy,  m'estant  même  expliqué  à  luy  du  dernier  poinct 
des  trois  dont  V.  E.  me  chargea  en  partant  de  Sedan,  qui 
est  celuy  de  la  diversion.  M.  de  Turenne  m'a  mandé  ce  qui 
est  contenu  dans  le  mémoire  en  chiffre  cy  joint^,  que  j'en- 
voye  à  V.  E.  pour  essayer  de  prévenir  ses  ordres,  et  La  sou- 
lager autant  comme  il  peut  dépendre  de  mes  foibles  soins 
et  services  qui  sont  fait  au  dessoubz  de  ce  que  je  doibs,  et 
qui  ne  peuvent  jamais  mériter  la  satisfaction  qu'il  plaist  à 
V.  E.  m'en  tesmoigner. 

J'ay  donné  ce  matin  à  un  lacquay  de  Madame  la  mares- 
challe  d'Hocquincourt  un  pacquet  pour  V.  E.,  que  je  n'ay 
pu  donner  au  gentilhomme  que  je  m'estois  proposé,  à 
cause  qu'il  s'est  trouvé  party,  dans  lequel  pacquet  est  une 
lettre  de  M.  Brachet  du  jour  d'hyer,  dont  je  joins  cy  le 
dupp**.  J'y  av  mis  aussy  une  lettre  de  M.  le  comte  Broglio. 
J'ay  accusé  par  la  voye  de  ce  lacquay  là  la  réception  du 
billet  de  V.  E.  du  29  du  passé,  qui  me  fut  rendu  hyer  au 
soir  fort  tard. 

étrangères,  qui  ajoute  :  C'est  la  lettre  de  M.  de  Turenne  à 
M.  Le  Tellier. 

1.  Il  s'agit  de  la  pièce  que  nous  venons  de  donner  sous  le 
n"  XXXIV. 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  247 

J'accuseray  de  mesme  par  celle  cv  la  réception  de  celuv 
du  30  ensuivant,  qui  m'a  esté  aporté  par  un  paysan  de  cette 
ville  avec  les  lettres  qui  l'accompagnoit  (sic),  que  j'ay  fait 
tenir  à  leur  adresse. 

Je  ne  mande  rien  à  V.  E.,  dans  ma  lettre  du  26,  de  la 
mort  de  M.  de  Beaujeu,  h  cause  que  je  n'en  scavois  alors 
rien  de  certain,  et  qu'il  v  a  de  l'imprudence  de  mander  à 
V.  E.  des  choses  qu'on  scait  luy  debvoir  donner  de  la 
peine,  sans  un  fondement  asseuré.  M.  de  Turenne  m'avoit 
fait  espérer  une  relation  de  ce  combat,  mais  il  ne  me  l'en- 
voyera  pas,  car  j'apprendz  que  l'advantag^e  que  les  enne- 
mis V  ont  eu  vient  de  ce  que  la  cav"^  que  commandoit 
M*"  de  Beaujeu  avoit  débridé  par  son  ordre,  et  qu'elle  n'eut 
pas  le  temps  de  se  mettre  en  estât  de  faire  une  bonne  def- 
fense  devant  que  les  ennemis  eussent  commencé  à  char- 
ger; et  de  fait  M""  de  Beaujeu  ne  put  prendre  sa  cuirace, 
sans  quov  les  ennemis  eussent  esté  défaictz  entièrement. 

V.  E.  aura  veu  par  mes  précédentes  la  response  de  M.  le 
mar*'  d'Aumont;  le  régiment  de  M.  son  filz  passera  demain 
icy  pour  Bapaume  avec  trois  compagnies  de  M.  le  marquis 
de  Reynel.  Il  sera  de  l'Anglois  ce  que  V.  E.  en  a  préveu  : 
il  dit  qu'il  n'y  a  rien  à  faire,  et  songe  à  se  mettre  à  Amiens 
pour  V  faire  recevoir  les  Irlandois  qui  quitteront  les  enne- 
mis; et  V.  E.  observera,  s'il  Luy  plaist,  que  le  colonel  qui 
est  à  Amiens  est  venu  en  cette  ville  exprès  pour  me  dire 
que  cet  Angloislà  nous  trompoit,  et  qu'assurément  il  estoit 
dans  nostre  camp  pour  servir  les  Espagnolz,  d'où  Elle 
jugera  quelle  part  il  peut  avoir  au  desbandement  des 
Irlandois,  que  ce  colonel  là  croit  estre  deub  seulement  à 
son  crédit  et  à  son  affection  pour  la  France. 

Il  ne  tirera  rien  de  M.  de  Bordeaux,  qui  ne  dispose  point 
de  l'argent  sans  ma  participation.  Il  a  donné  seulement 
jusques  icv  aux  Withz  mil  livres,  et  deux  mil  livres  à  un 
commis  de  l'extraordinaire,  pour  la  subsistance  des  Irlan- 
dois qui  s'assemblent  à  Doulans  et  à  Amiens.  Quant  à  la 


248  MÉMOIRES 

seureté  de  Doulans,  j'ay  prévenu  les  ordres  de  V.  E.,  ayant 
fait  marcher  à  Abbeville  ceux  qui  estoyent  venus  jusques 
à  présent  h  Doulans,  et  ayant  envoyé  un  commissaire  à 
Doulans  pour  faire  passer  à  Abbeville  ceux  qui  s'y  assem- 
bleront, à  l'advenir,  quant  ilz  seront  au  nombre  de  quatre 
vingt  seulement. 

J'ay  donné  advis  à  M.  de  Rouvroy  de  la  nouvelle  grâce 
que  V.  E.  lui  a  procuré  auprez  du  Roy  à  l'occasion  de  la 
mort  de  son  frère.  Je  luv  en  rendz  grâces  très  humbles  de 
tout  mon  cœur,  qui  suis  toujours,  comme  je  doibz,  son  très 
humble,  très  obéissant  et  très  obligé  serviteur, 

Le  Tellier. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  390-392.) 


XXXVI. 

Le  Tellier  à  Mazarin  (1654,  7  août). 

Du  7  aoust  1654,  à  Péronne. 
Hyer,  sur  les  sept  heures  du  soir,  le  messager  de  la  Ferre 
me  rendit  le  billet  de  V.  E.  du  3,  et  le  dupp'*  de  celuy 
du  2;  et  présentement  l'homme  de  Guise  me  vient  de 
rendre  celuy  du  4,  et  le  dupplicata  de  celuy  du  3*.  J'ay 
envoyé  dez  ce  matin  h  la  porte  ouvrante  une  lettre  à 
Messieurs  les  généraux  pour  leur  donner  part  du  contenu 
aux  deux  billetz  de  V.  E.  du  2  et  du  3,  et  les  ay  prié  de 
me  faire  sçavoir  en  diligence  leur  advis  sur  ce  qui  se  pour- 
roit  faire  pour  employer  plus  utilement  les  sept  mil  com- 
batans  effectifs  que  le  Roy  amènera  avec  luy  sur  cette 
frontière,  et  sur  le  lieu  où  ils  croyent  que  le  Roy  doive 
s'advancer  en  personne.  Je  me  promez  d'avoir  leur  res- 
ponse   demain  de    bonne   heure,    et  je  ne    double  point 

1.  Voir  ces  billets  parmi  les   Lettres  de  Mazarin  (VI,  246- 
250  et  252-253). 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  ?49 

qu'ils  n'ayent  eu  bien  de  la  jove  d'aprendre  que  le  siège 
de  Stenay  doibve  aparamment  si  tost  finir.  J'advoue  qu'en 
mon  particulier  j'en  ay  une  d'autant  plus  grande,  que  V.  E. 
m'avoit  fait  l'honneur  de  me  mander  qu'on  n'attacheroit 
point  le  mineur  plus  tost  que  le  cinq™^  du  courant. 

Je  fus  hier  tout  tard  chez  Monsieur  le  mar*'  d'Hocquin- 
court,  pour  l'entretenir  de  ce  que  V.  E.  m'a  ordonné  de 
luy  dire  par  le  billet  du  3  ;  mais,  l'ayant  trouvé  à  table,  je 
ne  luy  pus  dire  que  les  nouvelles  du  siège;  et,  comme  je 
suis  retourné  ce  matin  chez  Iny,  je  l'ay  trouvé  party  pour 
aller  faire  un  voyage  dont  il  ne  s'est  point  expliqué.  Pour 
moy,  j'ay  raison  de  croire  qu'il  est  allé  voir  Mad®  de  Chas- 
tillon,  parce  que  j'avois  esté  adverty  à  l'advance  qu'il  avoit 
grande  impatience  d'v  aller.  Je  pense  mesme  qu'il  se  sert  de 
Mad®  de  Carvoisin  pour  quelque  rendez-vous,  car  elle  me 
l'a  dit  elle  mesme,  et  elle  m'a  demandé  si  l'on  trouveroit 
à  dire  qu'elle  vist  Mad®  de  Chastillon  pour  satisfaire  h  ce 
que  désiroit  d'elle  M.  le  mar*'  d'Hocquincourt;  et,  puis 
qu'il  plaist  à  V.  E.  de  remettre  à  moy  de  luy  parler  en  la 
forme  que  j'estimeray  à  propos,  je  ne  luy  demanderay 
point  son  advis  sur  la  route  que  le  Roy  doit  tenir  pour 
aller  aux  lignes,  de  crainte  qu'il  ne  croye  qu'on  veut  l'in- 
duire à  dire  qu'il  vienne  à  Péronne. 

Je  ne  luy  parlerav  point  aussv  d'assembler  la  noblesse 
de  son  gouvernement,  d'aller  au  devant  du  Roy,  ny  d'al- 
ler voir  Sa  Ma^^  à  la  Fére,  d'autant  que,  par  tous  les  dis- 
cours qu'il  lient  à  tout  le  monde,  il  est  dans  la  dernière 
mesfiance,  et  ne  se  cache  pas  de  dire  qu'il  n'ira  plus  h  la 
Cour.  Et  comme  je  congnois  bien  qu'il  n'est  pas  possible 
qu'il  demeure  en  Picardie  pendant  que  le  Roy  y  sera, 
sans  voir  Sa  Ma'^,  aussy  crois-je  qu'il  s'absentera  de  son 
gouvernement  durant  ce  temps  là. 

Que  si  V.  Em'=*  persiste  à  croire  qu'il  soit  bon  de  con- 
vier M.  le  mar*'  d'Hoquincourt  d'aller  au  devant  du  Roy, 
ou  de  venir  voir  Sa  Ma'^  à  la  Fére,  j'estime  que  V.  Em" 


250  MÉMOIRES 

tloit  prendre  ia  peine  de  luy  escrire  un  mol  de  sa  main  qui 
contienne  des  asseurances  positives  des  bonnes  grâces  du 
Roy  pour  luy,  affin  de  le  fortifier  contre  les  soupçons 
qu'on  luy  donne.  J'ay  apris  sur  tout  cela  beaucoup  de 
choses,  mais,  comme  elles  ne  désirent  pas  un  remède  tout 
présent,  je  me  reniez  à  en  entretenir  V.  E.  lors  que  j'au- 
ray  l'honneur  de  La  voir. 

Je  Luy  diray  aussy  en  ce  temps  là  quelque  autre  chose 
sur  le  subject  de  celuy  qui  a  refusé  d'aler  à  Lilers  ou 
Béthune,  qui  fera  que  V.  E.  ne  s'estonnera  pas  de  la  res- 
ponse  qu'il  m'a  faicte. 

En  un  mot,  il  y  a  bien  peu  de  sincérité  en  ces  quartiers 
pour  le  service  du  Roy  ;  et  il  y  aura  beaucoup  de  gens  qui 
auront  besoin  de  consolation  quand  le  Rov  aura  obligé  les 
ennemis  de  se  retirer  de  devant  Arras. 

Je  feray  donner  à  Monsieur  le  Comte  de  Lislebonne 
3000  livres  des  30000  que  Messieurs  les  surintendans  ont 
envoyé  icy,  sur  lesquels  j'ay  fait  reprendre  les  3000  livres 
que  le  receveur  des  tailles  de  cette  ville,  et  les  9000  et 
lant  de  livres  que  celuy  d'Amiens  m'avoient  prestez  sur 
mes  billetz,  qui  leur  ont  esté  acquittez  à  Paris  de  l'argent  de 
Monsieur  de  Nouveau.  L'ofiFre  de  Messieurs  les  surinten- 
dants de  leur  donner  des  descharges  pour  ces  parties  là  a 
esté  inutile,  parce  qu'ilz  n'ont  voulu  prester  cet  argent  que 
sur  mes  billetz  payables  à  Paris,  comme  une  lettre  de 
change,  m'ayant  déclaré  que,  ne  debvans  rien  au  Roy  et 
ne  luy  pouvans  rien  advancer,  la  signature  de  Messieurs 
les  surintendants  ne  les  pouvoit  satisfaire. 

Je  donnay  avant  hyer  au  soir  à  l'homme  de  M.  de  Pau- 
liac  les  advis  que  j'avois  du  camp  du  5,  qui  auront  satisfait 
V.  E.  Ils  portent  qu'il  est  sorty  un  homme  d'Arras  par 
ordre  de  M.  de  Mondejeux,  qui  dit  que  les  ennemis  n'ont 
pas  encores  pris  la  demye  lune;  que  par  delà  la  demye 
lune,  du  costé  de  la  ville,  il  y  a  deux  contrescarpes  et  des 
traverses;  que  tout  va  bien  dans  la  ville,  et  que  M.  de  Mon- 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  251 

dejeuxa  beaucoup  d'hommes;  que  le  mesme  homme  avoit 
avallé  une  lettre  dont  il  l'avoit  chargé ',  laquelle  on  tas- 
chera  d'avoir  pour  y  voir  plus  particulièrement  ce  que 
M.  de  Mondejeux  mandoit;  de  plus,  que  M.  de  Tracy  avoit 
deffait  400  chevaux  des  ennemis  qui  venoyent  du  costé 
d'Aire  dans  leur  camp,  leur  avoit  pris  3000  grenades  et 
200  sacqz  de  poudre.  Depuis  ce  temps  là,  j'ay  receu  deux 
lettres  de  Monsieur  de  Turenne,  par  l'une  desquelles  il 
me  mande  que,  par  ce  que  celuy  qui  est  sorty  d'Arras  luy 
a  raporté,  il  voit  bien  que  les  assiégez  ne  sont  pas  si  fort 
pressez  que  luy  et  moy  croyons  par  les  advis  que  je  luy 
avois  envoyez.  Il  adjouste  que  les  ennemis  se  vantans 
qu'il  leur  debvoit  arriver  un  corps  considérable  d'Irlan- 
dois,  il  estoit  bon  que  nous  en  fussions  informez  de  bonne 
heure,  afin  de  prendre  les  mesures  pour  l'attaque  par 
force  des  lignes  des  ennemis,  auparavant  que  ce  corps  là 
d'infanterie  les  eust  joincts  dans  leurs  lignes  ;  mais  il  ne 
me  parle  point  de  cette  lettre  avallée;  ainsy  il  faut  qu'elle 
ne  se  soit  peu  trouver.  Je  n'ay  rien  eu  de  M.  Brachet  hyer 
ny  aujourd'huy. 

V.  E.  trouvera  cv  joint  en  chiffre  ^  ce  que  nous  avons 
apris  des  lettres  interceptées  que  Monsieur  de  Turenne 
m'avoit  envoyé,  avec  une  coppie  de  la  response  que  Mon- 
sieur le  mar*'  de  la  Melleraye  a  faite  à  la  lettre  que  je  luy 
avois  escrit  touchant  M.  le  cardinal  de  Retz.  V.  E.  v  verra 
aussy  quelque  chose  de  conforme  à  ce  que  M""  de  la  Guette 
m'a  mandé,  qui  est  que  mondit  sieur  le  m*'  a  retenu  Mon- 
sieur son  filz  auprez  de  luy  jusques  à  la  fin  des  sièges. 

M.  d'Elbeuf  est  arrivé  à  Amiens  :  je  partiray  demain  au 
matin  pour  l'y  aller  voir,  et  luy  parler  de  l'assemblée  de 
la  noblesse  et  de  la  milice,  suivant  l'offre  qu'il  en  a  faite 
au  Roy.  Je  reviendray  coucher  le  mesme  jour  à  Corbie,  et 

1.  Cf.  ci-dessus,  p.  11,  note  1. 

2.  Voir  l'annexe  qui  suit. 


252  MÉMOIRES 

je  seray  de  reLoiii'  icy  le  lendemain  dimanche  de  fort 
bonne  heure  au  matin,  afin  de  ne  point  retarder  l'exécu- 
tion des  choses  que  Messieurs  les  généraux  pourroyent 
désirer,  ny  interrompre  la  correspondance  que  j'ay  entre- 
tenue avec  eux  jusques  cy. 

J'ay  escrit  à  Messieurs  le  m*'  d'Aumont  et  le  comte  de 
Charost,  pour  estre  adverty  du  desbarquement  des  Irlan- 
dois. 

Le  Tellier. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  408-411.) 

[Annexe  à  la  lettre  qui  précède.] 

J'ay  receu  le  6®  de  ce  mois  d'aoust  les  lettres  intercep- 
tées que  j'avois  envoyées  à  l'oracle,  dans  lesquelles  il  n'y 
a  rien  de  considérable  que  ce  qui  s'ensuit  : 

Le  comte  Salazare,  gouverneur  de  Cambray,  écrit  à 
Fuensaldagne  dud.  Cambray,  le  dernier  juillet,  que,  depuis 
avoir  faict  partir  le  jour  précédent  le  convoy  de  chevaux 
chargés  de  munitions  de  guerre,  il  a  receu  la  lettre  du  29®, 
en  exécution  de  laquelle  il  se  dispose  à  faire  partir  la  cava- 
lerie, qui  est  ez  environs  de  Cambray,  par  de  petites  parties, 
pour  aller  dans  leurs  lignes,  que  Fuensaldagne  aura  veu 
par  la  lettre  que  luy  Salazar  luy  a  escrite  le  jour  précé- 
dent, comme  les  François  ont  posté  deux  mil  hommes  dans 
les  fossez  de  Bapaume,  et  qu'ilz  ont  occupé  tous  les  pas- 
sages, particulièrement  tous  les  guays  de  la  petite  rivière 
qui  passe  au  dessus  de  Bapaume  :  au  moyen  de  quoy  la 
difficulté  de  passer  de  Cambray  aux  lignes  est  bien  plus 
grande;  que  néantmoins,  on  fera  toutes  les  choses  possibles 
pour  exécuter  tout  ce  que  Fuensaldagne  a  résolu,  que, 
comme  il  escrivoit.  Don  Tito  Toralto  y  est  arrivé  du  lieu  où 
on  l'avoit  envové  pour  l'efFect  que  S.  Ex*^^  scavoit;  que  le 
lendemain,  premier  aoust,  on  feroit  marcher  vers  le  camp 
une  partie  de  cette  cavalerie  ;  que  ce  seroit  les  cavaliers 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  253 

remontez  de  Condé  qui  sont  soubz  la  charg-e  du  comte  de  la 
Suze,  qui  font  bien  cent  chevaux,  les  deux  compag"nies  de 
Croattes,  et  les  deux  de  Bocarme,  et  que  le  reste  des  troupes 
suivra,  après  que  ce  party  sera  passé  sans  beaucoup  de 
risque,  selon  ce  que  luy  ont  raporté  les  batteurs  destrade 
qu'il  a  fait  sortir  pendant  la  nuict,  et  les  g^uides  dont  il  se 
sert;  et  que  le  chemin  le  plus  seur  sera  de  s'esloigner  du 
camp  des  François,  laissant  Bapaume  à  main  gauche.  Sala- 
zare  adjouste  que  les  cavaliers  ont  si  grande  peur  de  la 
poudre,  que  ny  les  raisons  ny  les  menaces  ne  les  oblige  [sic] 
à  la  charger  sur  la  crouppe  de  leur  chevaux  de  bon  cœur. 
Il  se  plaint  que  le  munitionnaire  ne  fournist  plus  de  pain 
de  munition  à  sa  garnison,  et  de  ce  qu'on  a  tiré  beaucoup 
de  munitions  de  guerre  de  sa  place. 

Il  V  a  une  autre  lettre  de  Pedro  de  Vaux  à  Fuensaldagne 
de  Valenciennes,  le  30^  juillet,  qui  porte  que  l'adjudant 
Baras  est  venu  dire  la  diligence  des  esleuz  de  Brabant,  et, 
selon  la  route  qu'il  luv  a  dict  qu'on  leur  a  donnée,  qu'ilz 
arriveront  à  Douai  le  deuxiè^  aoust. 

J'ay  faict  uiettre  ce  que  dessus  en  chifre  parce  que,  si 
mon  paquet  estoit  pris  des  ennemis,  j'ay  creu  qu'il  ne 
seroit  pas  bon  qu'ils  vissent  que  nous  sçavons  deschiffrer 
leurs  lettres. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  402-403.) 

XXXVII. 

Le  Tellier  à  Mazarin  (1654,  9  août). 

Du  9^  aoust  1654,  à  Corbie, 
à  six  heures  du  matin. 
Je  viens  de  recevoir  présentement  en  ce  lieu  le  billet  de 
V.  E.  du  six',  qui  contient  la  redition  de  Slenav.  J'en  ay 

1.  Lettres  de  Mazarin,  VI,  259-260. 


254  MEMOIRES 

eu  toute  la  joye  que  je  doibs,  tant  pour  l'advantage  de  l'Es- 
tat  que  pour  la  satisfaction  de  V.  E. 

Elle  trouvera  cy  joint  des  lettres  de  M.  Brachet  du  7, 
et  une  relation  de  Testai  des  choses  du  siège  d'Arras,  qui 
ne  diminueront  pas  son  contentement,  et  Elle  apprendra, 
par  la  lellre  que  M.  Brachet^  m'escrit,  que  Messieurs  les 
généraux  se  disposent  à  recevoir  le  secours  des  troupes 
qui  estoyent  employées  au  siège  de  Stenay,  et  sont  pré- 
sentement en  marche.  Je  veis  hyer  Monsieur  d'Elbeuf  à 
Amiens,  en  disposition  de  travailler  pour  assembler  la 
noblesse  et  la  milice.  Je  suis  asseuré  que  V.  E.  ne  fait  pas 
estât  que  l'armée  en  soit  beaucoup  fortifEée. 

Je  parts  présentement  pour  m'en  retourner  à  Péronne, 
où  je  verray  ce  qui  se  pourra  faire  pour  les  munitions  de 
guerre  que  V.  É.  désire,  comme  aussy  pour  les  30  cha- 
rettes  pour  l'artillerie.  Je  pense  bien  qu'on  en  trouvera, 
mais  je  ne  crov  pas  que  les  charrettes  qu'on  trouvera 
sovent  de  la  qualité  que  doibvent  estre  celles  qui  sont 
employées  à  l'artillerie,  par  ce  que  le  bois  en  est  trop 
foible.  Je  me  rendray  demain  à  la  Fére,  si  V.  E.  ne  me 
donne  un  ordre  contraire.  Je  suis  toujours,  avec  tout  le  res- 
pect et  la  passion  que  je  doibs,  son  très  humble,  très  obéis- 
sant et  très  obligé  serviteur, 

Le  Tellier. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  422.) 

XXXVIII. 

Le  Tellier  à  Mazarin  (1654,  9  août). 

Du  dimanche  9  aoust  1654,  à  Péronne, 
à  trois  heures  après  midy. 
J'av  receu  ce  jour  d'huy  matin  à  Corbie  le  billet  de 

1.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  406-407. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  255 

V.  É.  du  six  du  courant^  qui  m'a  apris  la  redition  de  Ste- 
nav-  J'ai  en  mesme  temps  envoyé  à  V.  E.  des  lettres  de 
M.  Brachet  du  1^  qui  contiennent  d'assez  bonnes  nou- 
velles-,  et  Luyay  tesmoigné  ma  joye  de  la  prise  deStenay 
et  de  son  arrivée  en  cette  province. 

Auparavant  que  partir  de  Corbie,  j'ay  envoyé  à  Messieurs 
les  généraux  cette  nouvelle  là  par  deux  endroits  diflFérents, 
en  sorte  que  j'av  subject  de  croire  qu'ils  la  savent  à  pré- 
sent. Ils  n'auront  rien  à  faire  pour  en  donner  connoissauce 
à  M.  de  Mondejeux,  d'autant  que,  sur  les  dernières  lettres 
de  V.  E.  du  4^^,  que  je  leur  envoyé  promptement,  ces  mes- 
sieurs, avants  jugé  que  la  place  ne  pouvoit  plus  guiéres 
tenir,  ilz  ont  fait  faire  une  descharge  par  tout  leur  camp, 
qui  luv  aura  apris  le  subject  de  leur  resjouissance.  Je  pense 
qu'ils  en  feront  faire  encores  une  plus  solennelle  ce  soir 
pour  marquer  l'arrivée  du  Roy  dans  la  Picardie. 

J'ay  aussi  donné  part  en  mesme  temps  à  M.  le  ducd'El- 
beuf  de  la  redition  de  Stenay  et  de  l'arrivée  de  Sa  Majesté, 
et  l'ay  convié  h  faire  toute  la  diligence  possible  pour 
assembler  la  noblesse  et  les  communes.  J'ay  pareillement 
escrit  à  M.  de  Bordeaux  de  prendre  à  Amiens  quinze  cha- 
rettes  bien  attelées,  et  des  plus  fortes,  choisissant  celles  de 
ceux  qui  se  meslent  de  voicturer,  et  de  me  les  envoyer  icy, 
chargeant  une  ou  deux  personnes  de  la  conduitte  desd. 
voictui-es,  pour  en  avoir  soin  et  en  respondre.  Et  je  suis 
convenu  avec  M.  d'Oudancour  qu'il  me  fournira  huict  cha- 
riots attelez  de  quatre  chevaux,  chacun  conduit  par  une 
personne  de  confiance;  et  ainsy  il  ne  m'en  ï'este  que  sept 
à  trouver,  que  M.  de  Camp,  lieutenant  de  roy  de  cette 
place  cy,  m'a  promis  quand  je  luv  demanderay. 

Arrivant  de  Corbie  en  cette  ville,  on  m'a  rendu  le  bil- 

1.  Lettres  de  Mazarin,  VI,  259-260. 

2.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  404-405. 

3.  Lettres  de  Mazarin,  VI,  252-253. 


2f)6  MÉMOIRES 

let  de  V.  E.  du  six,  avec  la  lettre  qu'Elle  escrit  à  M.  le 
m*'  d'Aumont^,  laquelle  je  luy  envoyeray  présentement.  Il 
fera  à  mon  advis  ce  qu'Elle  luy  demande,  avec  d'autant 
plus  d'empressement  que  M.  d'Elbeuf  l'en  conviera  comme 
estant  de  son  gouvernement;  et  il  sera  bien  ayse  de  s'ex- 
cuser à  M.  d'Elbeuf  sur  l'ordre  qu'il  en  aura  receu  du  Roy 
par  l'entremise  de  V.  E. 

Quant  à  l'ouverture  qu'il  vous  a  plu  de  faire  touchant 
M.  d'Hocquincourt,  ayant  conféré  avec  Madame  la  mar*"^ 
depuis  avoir  donné  mon  pacquet  au  messager  de  Guise,  le 
six™*^  au  soir,  il  me  semble  qu'il  y  a  aparance  que  M.  le 
ma*'  d'floquincourt  ira  voir  le  Roy  à  la  Fére,  et  qu'il  sera 
bien  ayse  que  Sa  Ma'^  vienne  à  Péronne  ;  ma  raison  est  que 
madite  dame  la  mar*"^  m'a  dit  confidemment  qu'elle  luy 
en  avoit  desjà  parlé,  et  qu'elle  me  pouvoit  asseurer  que 
tout  se  passeroit  bien,  qu'il  iroit  à  la  Fére,  et  feroit  bien 
l'honneur  de  son  gouvernement  quand  le  Roy  y  viendroit, 
mais  qu'elle  me  prioit  de  n'en  rien  dire,  parce  qu'il  fal- 
loit  qu'au  retour  du  voyage  qu'il  est  allé  faire,  elle  l'en 
entretînt  encores  un  peu;  c'est  qu'elle  veut  voir  si  dans 
l'entretemps  on  n'aura  point  changé  son  esprit,  ce  qui  luy 
arrive  si  souvent,  que  lors  mesme  que  M.  d'Hocquincourt 
peste  et  déclame,  on  pourroit  asseurer  avec  fondement 
qu'il  fera  le  lendemain  tout  ce  qu'il  blasme  et  qu'il  peste. 

Et  comme  V.  E.  a  donné  une  lettre  à  M.  le  marquis 
d'Hocquincourt  pour  led.  s*"  mareschal,  je  ne  luy  propose- 
ray  rien  du  tout,  et  le  laisseray  respondre  à  V.  E., 
essayant  d'aprendre  dud.  s'  marquis  et  de  Madame  sa 
mère  la  résolution  qu'il  aura  pris. 

Comme  j'estois  en  cet  endroict,  M.  le  mar*'  d'Hocquin- 
court m'est  venu  visitter;  je  luy  ay  parlé  des  bouletz  et 
grenades,  et  luy  ay  offert  l'argent  nécessaire  pour  les 
remplacer  dans  ses  magasins.  Il  m'a  dit  qu'il  fera  donner 

1.  Analysée  dans  le  recueil  des  Lettres  de  Mazarin  (VI,  605). 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  257 

tout  ce  qu'on  désireroit,  faisant  contenance  de  ne  point 
voulloir  d'arg^ent;  mais  enfin,  luy  ayant  fait  congnoistre 
qu'il  estoit  meilleur  de  luy  en  donner  le  prix  qu'aux  offi- 
ciers de  l'artillerie,  par  les  mains  desquels  il  falloit  passer 
pour  en  faire  l'achapt,  il  a  consenty  que  je  feisse  mettre 
es  mains  de  son  major  ce  que  je  jugerois  nécessaire  pour 
remplacer  ce  qu'on  tirera  de  ses  magasins  par  mon  ordre. 
A  sa  contenance,  j'ay  trouvé  qu'il  y  avoit  lieu  d'espérer 
qu'il  se  conduira  bien  en  ce  rencontre. 

Quant  à  ce  qui  touche  Messieurs  d'Elbeuf,  d'Aumont 
et  d'Hocquincourt,  pour  leur  donner  le  commandement 
des  troupes  qui  viennent  de  Stenay,  en  y  joignant  ce  qu'ils 
pourront  assembler,  je  n'en  feray  point  la  proposition, 
jusques  à  ce  que  M.  le  comte  de  Moret  revienne  de  l'ar- 
mée, l'ayant  prié  de  sçavoir  sur  cela  les  sentiments  de 
Messieurs  les  généraux.  Je  l'ay  aussy  prié  de  leur  dire 
que  l'argent  pour  l'armée  sera  sur  cette  frontière  dans 
les  premiers  jours  de  la  semaine  où  nous  entrerons  demain. 

Je  doibs  croire,  par  ce  que  j'ay  apris  de  leurs  sentimentz 
jusques  icy,  qu'ils  seront  bien  ayses  que  ces  Messieurs  se 
trouvent  à  l'armée  pour  donner  aux  lignes,  et  commander 
chacun  un  poste  en  cette  expédition;  d'autant  que,  leur 
ayant  fait  cette  difficulté  lorsqu'ils  ont  désiré  que  j'escri- 
visse  à  M.  d'Elbeuf  pour  la  milice,  et  à  M.  d'Aumont  pour 
le  poste  de  Lillers  ou  Béthune,  ils  m'ont  respondu  qu'ils 
n'y  trouveroyent  pas  à  redire,  et  que  dans  l'attaque  des 
lignes  chacun  auroit  son  poste;  mais  je  crains  qu'ils  n'ayent 
peine  à  voir  qu'on  leur  donne  un  corps  considérable, 
comme  celuy  de  la  maison  du  Roy  et  de  Stenay,  à  com- 
mander, et  que  ce  commandement  ne  puisse  avoir  suitte 
après  cette  expédition,  dont  V.  É.  sera  esclaircie  par  le 
retour  dud.  s""  comte  de  Moret,  qui  va  partir  présentement 
pour  Bapaume. 

1.  Lettres  de  Mazarin,  VI,  262-266. 

II  17 


258  MÉMOIRES 

Pour  des  farines,  il  y  en  a  tant  à  Bapaume,  que  ceux 
qui  servent  les  munitionnaires  font  difficulté  d'en  recevoir 
davantag^e,  crainte  qu'elles  ne  se  gastent.  On  en  fait  un 
magasin  icy  de  deux  mil  cinq  cens  sacqz,  et  je  diray  au 
munitionnaire  d'en  faire  faire  à  DouUeus. 

Je  m'en  vays  escrire  à  M.  de  la  Groizette  pour  les  gen- 
darmes et  chevaux  légers  de  Longueville. 

J'avois  escrit  ce  matin  à  V.  É.  que  je  me  rendois  à  la 
Fére  demain,  si  Elle  ne  me  l'ordonnoit  autrement,  et 
ayant  veu  dans  la  lettre  de  V.  É.  du  ?•,  que  M.  le  comte 
de  Moret  m'a  rendu,  ses  intentions  pour  la  continuation 
de  mon  séjour  en  ce  lieu,  j'obéiray  et  n'en  partiray  point 
qu'Elle  ne  me  le  commande. 

Voyant  que  V.  E.  est  résolue  de  faire  attaquer  les 
lignes,  en  cas  que  l'on  ne  puisse  point  par  autre  moyen 
obliger  les  ennemis  à  se  retirer  de  devant  Arras,  je  luy 
mets  en  considération  s'il  seroit  bon  d'envoyer  quérir  des 
armes  à  Paris  :  n'y  en  ayant  point  du  tout  icy,  ny  à  Amiens 
ny  à  Abbeville,  j'ay  fait  préparer  à  Paris  quatorze  cens 
mousquets  et  six  cens  picques,  qui  seront  en  telle  ville 
de  la  province  qu'il  plaira  à  V.  É.  de  choisir,  trois  jours 
après  qu'on  aura  envoyé  l'ordre  de  les  faire  venir.  C'est 
Bernicourt  qui  les  doibt  fournir,  et  nous  avons  de  quoy 
luy  en  payer  le  prix.  Il  me  semble  qu'il  seroit  bon  aussy 
de  faire  préparer  quelque  chose  pour  l'hospital  dans 
Bapaume,  choisissant  quelqu'un  pour  en  prendre  soin,  et 
achepter  les  choses  qui  y  sont  nécessaires.  V.  E.  fera,  s'il 
Luy  plaist,  sçavoir  ses  intentions  là  dessus. 

J'ay  fait  donner  au  gentilhomme  de  M.  le  comte  de 
Lislebonne  les  trois  mil  livres  que  V.  E.  m'a  ordonné  de 
faire  payer  à  son  maistre.  Et  je  La  suplie  très  humble- 
ment de  croire  que  je  seray  toute  ma  vie  son  très  humble, 
très  obéissant  et  très  obligé  serviteur. 

1.  Lettres  de  Mazarin,  VI,  262-266. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  259 

Je  viens  présentement  de  recevoir  la  lettre  cy  jointe  de 
M.  de  Turenne,  avec  laquelle  il  m'envoye  des  lettres  inter- 
ceptées qui  sont  en  chiffre,  que  j'envoye  à  Paris. 

Le  corps  du  régiment  d'infanterie  de  Limosin  est  dans 
Corbie;  il  sera  bon  de  le  faire  joindre  à  ses  recrues,  et 
si  V.  É.  trouve  bon  que  les  troupes  de  Stenay  tiennent  la 
route  que  M.  de  Turenne  propose,  je  La  suplie  très  hum- 
blement de  me  mander  si  Elle  trouvera  bon  que  je  me 
serve  de  l'occasion  du  passage  desd.  troupes  pour  faire 
joindre  le  corps  de  Limosin  à  ses  recrues. 

M.  Rossignol  ayant  travaillé  promptement  à  ce  que  je 
luy  ay  envoyé,  quoy  qu'il  croye  avoir  beaucoup  de  subject 
de  se  plaindre,  je  suplie  très  humblement  V.  E.  de  luy 
vouUoir  escrire  pour  luy  lesmoigner  qu'Elle  est  satisfaite 
du  service  qu'il  a  rendu  à  cette  occasion. 

Le  Tellier. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  414-418.) 

XXXIX. 

Le  Tellier  à  Mazarin  (1654,  12  août). 

Du  XII®  aoust  1654,  à  Péronne. 

Je  n'ay  point  faict  de  response  à  la  lettre  que  Vostre 
Éminence  m'a  faict  l'honneur  de  m'escrire,  et  qui  m'a 
esté  rendue  par  celuy  que  je  Luy  avois  despesché  sur 
l'affaire  de  M.  le  mar*'  d'Hocquincourt,  par  ce  que  led. 
s""  mar*'  me  vinst  trouver  hyer  au  matin  avant  que  de  partir 
pour  aller  voir  le  Roy,  qui  me  tesmoigna  d'estre  dans  les 
dispositions  de  faire  tout  ce  qu'il  plairoit  h  V.  E.,  et  que 
celuy  que  j'eusse  peu  luy  envoyer  n'eust  peu  y  arriver 
sitost  que  luy. 

Je  n'ay  receu  aucune  nouvelle  de  Mess"^*  les  généraux 
depuis  que  Mons"^  Brachet  est  passé  icy  pour  aller  trouver 


260  MÉMOIRES 

V.  É.;  et  si  M.  le  comte  de  Moret  n'a  pris  un  autre  che- 
min que  celuy  de  Péronne  pour  luy  aller  rendre  compte 
de  ce  qu'il  a  fait  à  l'armée,  il  y  est  encores,  ne  l'ayant 
point  veu  depuis  qu'il  est  party  de  cette  ville  pour  s'y 
rendre. 

J'adresse  à  V.  É.  la  response  que  M.  le  mar*'  d'Aumont 
a  faict  à  la  lettre  qu'Elle  luy  avoit  escritte,  laquelle  je  luy 
envoyé  exprès;  et  il  m'a  mandé  qu'il  n'avoit  point  encores 
perdu  le  souvenir  du  chemin  d'Arras,  et  qu'il  estoit  tout 
prest  de  servir  Sa  Ma*^^  en  cette  occasion,  en  telle  manière 
qu'il  luy  plairoit  de  luy  ordonner. 

J'ay  receu  lettre  de  M.  le  Duc  d'Elbeuf,  par  laquelle  il 
me  mande  que  plusieurs  gouverneurs  et  gentilzhommes  le 
sont  venus  trouver  pour  offrir  leurs  services,  et  luy  tesmoi- 
gner  qu'ils  estoyent  pretz  d'aller  où  celuy  de  Sa  Ma'^  les 
appelleroit.  Il  me  marque  que  M.  de  Rambures  s'est  aussy 
venu  offrir  à  luy,  mais  que,  n'ayant  sceu  que  luy  respondre, 
il  me  prie  de  le  faire  sçavoir  à  V.  E.,  afïîn  qu'il  puisse 
apprendre  ses  intentions  sur  ce  subject;  et  je  doibs  dire  à 
V.  É.  que,  par  la  lettre  qu'il  m'escrit,  il  me  paroist  qu'il 
seroit  bien  ayse  que  V.  E.  prît  cette  occasion  d'employer 
M.  de  Rambures  pour  le  faire  rentrer  en  grâce,  se  promet- 
tant que,  par  ses  services  et  par  les  efforts  qu'il  feroit  pour 
mener  avec  luy  quantité  de  ses  amis,  il  tascheroit  de  la 
mériter. 

J'ay  veu  le  commissaire  de  l'artillerie  que  M.  de  S'  Mar- 
tin a  envoyé  par  deçà;  et,  l'ayant  faict  conférer  avec  M.  des 
Hayes  en  ma  présence,  l'on  est  convenu  que  je  ferois 
fournir  vingt  huict  charrettes,  pour  porter  des  munitions 
de  guerre  et  autres  choses  au  camp;  que,  pour  led.  com- 
missaire, il  n'avoit  pas  besoin  de  charrettes  plus  tost  que 
demain  au  soir,  n'ayant  rien  présentement  de  quoy  les 
charger;  j'en  ay  pour  luy  faire  fournir,  mais,  comme  V.  E. 
sera  icy,  Elle  en  ordonnera  comme  il   luy  plaira.  Je  suis 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  261 

de  V.  E.  le  très  humble,  très  obéissant  et  très  obligé  ser- 
viteur, 

Le  Tellier. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  432-433.) 

XL. 

Renseignements  fournis  par  quatre  déserteurs  espagnols 
(1654,  14  août). 

Mémoire  de  ce  quy  a  esté  raporté  par  quatre  soldatz 
espagnolz  quv  ont  icv  passé,  après  avoir  abandonné  le 
camp  des  ennemis  devant  Arras  mecredv  au  soir. 

Prierement  ilz  ont  asseurè  que  leur  armée  estoist  ancor 
de  trente  mil  hommes,  et  qu'ilz  avoient  pris  la  corne  de 
biche*  par  mine  le  mardy  de  nuict,  et  du  depuis  un  aultre 
derave  lune. 

Secondement,  que  l'archiduc  s'estoit  fort  aproché  avec 
sa  batterie  proche  celle  de  Monsieur  le  Prince,  affin  qu'aus- 
sytost  qu'ilz  auroient  fait  bresche  à  la  ville,  de  donner  un 
assaut  général,  ne  craignant  pas  du  tout  présentement  le 
secour,  atendu  que  leur  travaux  sont  parfaictz. 

Tiercement,  ce  qu'ilz  attaquoyent  par  le  plus  fortz  estoist 
qu'il  n'y  avoit  pas  grand  rampart  de  ce  costé  là. 

Et  quatriesmement,  qu'ilz  avoient  de  la  farine  et  biscuy 
jusques  à  la  fin  du  mois,  et  qu'il  ny  avoit  que  le  vin  et  la 
bière  quy  manquoient  aux  soldatz,  mais  non  aux  officiers. 

Fait  h  Corbve,  ce  vendredy  au  soir  14®  aoust  1654. 

(Arch.  hist.  de  la  Guerre,  vol.  157,  n'^  203  bis.) 

1.  Il  s'agit  de  la  corne  de  Guiche,  mentionnée  ci-après 
(p.  264),  sur  laquelle  cf.  Histoire  des  princes  de  Condé,  VI, 
399-400,  note. 


262  MÉMOIRES 

XLI. 

Brachet  à  Mazarin  (15  août  1654). 

Au  camp,  le  15,  h  unze  heures  du  soir. 

Monseigneur, 

Nous  avons  appris  à  ce  soir  par  un  cavallier  de  Riche- 
lieu, qui  a  esté  un  mois  parmi  les  ennemis,  qu'il  est  certain 
qu'ilz  n'ont  point  pris  la  demie  lune,  et  au  contraire  qu'ilz 
y  ont  esté  très  bien  battus  avant  hier  au  soir,  et  que  les 
assiégez  prirent  plus  de  soixante  soldatz  des  assiégeans, 
qu'ilz  menèrent  prisonniers  dans  la  ville.  11  adjouste  qu'un 
soldat  sorty  de  la  ville  dict  y  avoir  veu  M.  le  chevalier  de 
Créqui  avecq  une  potence  dans  le  milieu  de  la  place, 
faisant  la  reveue  des  trouppes,  et  qu'il  s'y  est  trouvé 
3,500  hommes,  que  tout  le  monde  est  en  grande  dispo- 
sition de  continuer  à  se  bien  deffendre. 

On  a  eu  advis  que  les  ennemis  ont  envoyé  trois  caval- 
liers  par  compagnie  au  devant  d'un  convoi,  et  de  l'infante- 
rie de  milice  du  pays,  qu'ilz  font  venir  d'Aire.  M""*  les  géné- 
raulx  y  ont  donné  ordre  il  v  a  deux  jours,  et  envoyé 
encores  aujourd'huy  M.  de  Broglio  avecq  de  l'infanterie  et 
du  canon  :  de  sorte  que,  s'il  les  rencontre,  il  pourra  bien 
en  rendre  bon  compte. 

On  se  prépare  pour  faire  demain  ce  qui  a  esté  résolu 
avecq  M.  le  mar*^  d'Hoquincourt. 

Les  ennemis,  de  leur  costé,  ne  s'oublient  pas  pour  se  bien 
fortiffier  et  espauler  contre  les  batteries  que  nous  leur 
ferons. 

J'attendz  response  de  V.  E.  pour  sçavoir  ce  qu'elle 
vouldra  ordonner  sur  ce  que  je  lui  ai  escript  pour  un 
hospital  et  des  munitions  de  guerre,  qu'il  fauldra  rem- 
placer. 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  ?63 

A  l'heure  que  j'escriptz,  on  faict  un  grand  feu  à  l'al- 
tacque.  C'est  tout  ce  que  peult  dire  à  V.  É.,  Monseigneur, 
vostre  très  humble,  très  obéissant  et  très  fidelle  serviteur, 

Brachet. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  439.) 

XLII. 

Brachet  à  Mazarin  (1654,  16  août). 

Monseigneur, 

J'escrivis  hier  au  soir  à  V.  E.  comme  on  debvoit  poster 
aujourd'hui  M.  le  mar*^  d'Hoquincourt  au  lieu  résolu  avecq 
lui.  M.  de  Turenne,  par  ce  que  cela  regarde  son  costé,  a 
marché  ce  matin  avecq  douze  escadrons  des  siens  pour 
aller  le  joindre,  et  luy  aider  à  se  retrancher,  et  luy  en  a 
mené  cinq  des  nostres  commandez  par  le  marquis  de 
Richelieu,  qui  doibvent  lousjours  demeurer  avecq  luy; 
mais  ayans  appris  par  des  prisonniers  qu'ils  ont  faictz  que 
le  convov  dont  j'escrivis  hier  à  V.  E.  esloit  à  S*  Paul,  ilz 
y  ont  marché,  dont  M.  de  Turenne  a  envoyé  donner  advis 
à  M.  le  mar*'  de  la  Ferté,  le  priant  de  donner  jalousie  au 
camp  des  ennemis  avecq  ce  qui  reste  ici  :  ce  qu'il  a  faict 
en  leur  monstrant  les  trouppes  en  bataille,  et  a  d'un 
autre  costé  envoyé  un  parti  à  la  guerre  vers  le  Mont 
S'  Eloy,  qui  a  faict  des  prisonniers,  par  lesquelz  nous 
avons  appris  que  ce  jourd'hui,  à  huict  heures  du  matin,  les 
ennemis  ont  commandé  vingt  deux  escadrons  pour  aller 
au  devant  dud.  convoi  ;  de  sorte  que  nous  espérons  que 
M*"*  les  mar*"'*  de  Turenne  et  d'Hoquincourt  le  rencon- 
treront et  batteront,  ce  qui  en  ce  cas  pouroit  bien  estre 
l'affaire  décisive  du  siège  d'Arras.  M.  le  comte  Broglio, 
d'un  autre  costé,  a  escript  de  Brouai,  à  deux  heures  du 
matin,  qu'il  marchoit  pour  aller  à  quatre  lieues  de  là  joindre 


264  MEMOIRES 

Tracv,  qui  lui  avoit  mandé  s'estre  mis  en  embuscade  pour 
attendre  Bouteville  h  son  retour  d'Aire,  où  il  estoit  allé 
avecq  quatorze  escadrons  :  de  sorte  qu'il  y  a  beaucoup  à 
espérer  qu'il  sera  rencontré  et  battu  par  les  uns  ou  par  les 
autres. 

V.  É.  verra,  parles  lettres  interceptes  que  je  lui  envoie, 
Testât  du  camp  et  de  l'attaque  des  ennemis;  un  cavalier 
d'Espiez  qui  s'est  sauvé  aujourd'hui  parmi  eulx  après  y 
avoir  esté  quinze  jours  prisonnier,  dict  que  le  vivre  y  est 
assez  bon,  que  la  deffence  des  assiégez  est  très  vigou- 
reuse, et  les  fatigues  des  ennemis  très  grandes,  qu'à  la 
moindre  alarme  leurs  cavalliers  viennent  à  pied  avecq  des 
mousquetons  border  la  ligne,  et  qu'à  présent  ilz  mettent 
des  pieux  dans  les  trous  faictz  devant  leurs  lignes,  afin 
qu'ilz  ne  se  puisse  pas  couvrir  aisément  avecq  les  clayes 
que  nous  avons  faictes  pour  cet  effect. 

M.  de  Turenne  a  envové  dire  à  M.  le  mar*^  de  la  Ferté 
avoir  appris,  par  des  prisonniers  qu'il  a  faictz,  que  M.  de 
Mondejeu,  en  une  sortie  qu'il  fit  faire  la  nuict  précédente 
cette  dernière,  avoit  repris  l'ouvrage  à  corne  de  Guiche,  et 
plusdeSO  soldatz,  qu'il  a  menez  prisonniers  dans  la  place. 
Des  prisonniers  que  nous  avons  disent  que  noz  gens  ont 
tué  deux  mineurs  ennemis,  qui  estoient  soubz  la  demie 
lune  dans  l'ouvrage  à  corne,  et  que  la  nuict  dernière  on  a 
mené  dans  le  camp  quantité  de  blessez  et  de  mortz  sur  des 
chariotz,  et  que  l'hospital  est  fort  rempli.  Hz  confirment 
aussy  cette  sortie  de  M.  de  Mondejeu,  et  la  quantité  de 
prisonniers  qu'il  a  faictz. 

Le  chevalier  de  Grandmont  ayant  demandé  ce  matin  à 
parler  sur  parolle  à  Duras,  Monsieur  le  Prince  s'est  trouvé 
proche  de  là,  qui  a  faict  dire  au  chevalier  de  s'avancer,  et 
l'a  entretenu,  luy  ayant  dict  qu'il  sçavoit  bien  que  nous 
debvons  attacquer  les  lignes,  que  nous  sommes  encores 
dans  l'incertitude   si  ce  sera  de  jour  ou  de    nuict  qu'on 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  265 

doîbt  faire  trois  attacques,  qu'il  sera  bien  aise  d'avoir 
affaire  à  M.  le  mar*'  d'Hocquincourt,  et  autres  choses  sem- 
blables. Il  luy  a  demandé  si  le  Roy  estoit  icy  en  personne, 
et  pour  conclusion  si  Madame  la  Princesse  de  Comti  est 
belle;  et  il  a  respondu  qu'elle  estoit  très  belle,  et  pouroit 
servir  à  son  accommodement;  à  quoy  Monsieur  le  Prince 
n'a  rien  réplicqué,  et  le  chevalier  croit  qu'il  est  fort  abattu 
et  las  de  la  vie  qu'il  faict. 

J'envoie  à  V.  É.  un  extraict  que  m'a  baillé  M.  le  mar*' 
de  la  Ferté,  d'une  lettre  que  M.  de  Brinon  luy  a  escripte, 
par  laquelle  Elle  verra  le  bel  estât  auquel  est  le  bloccus 
de  Clerniont;  à  quoi  M.  le  mar*'  supplie  V.  É.  de  donner 
ordre  promptement,  parce  qu'aultrement  Clermont  fera  la 
récolte,  et  se  mettra  en  estât  qu'il  fauldra  un  bon  siège 
pour  l'emporter;  au  lieu  que  mond.  s""  le  mar*'  prétend  le 
faire  facilement  après  la  campagne,  si  on  empesche  qu'il  y 
entre  des  bledz.  Ce  porteur  est  un  courrier  venu  exprès 
de  ces  quartiers  pour  cet  effect,  qu'il  plaira  à  V.  E. 
dépescher  avecq  ses  volontez.  Cependant  je  La  supplie  me 
faire  l'honneur  de  me  croire  toujours.  Monseigneur,  vostre 
très  humble,  très  obéissant  et  très  fidelle  serviteur, 

Brachet. 

Au  camp,  le  16®  aoust  1654  au  soir. 

Monsieur  le  Prince  a  aussy  parlé  au  chevalier  de  Grand- 
mont  de  l'évasion  de  M.  le  card.  de  Retz,  et  demandé 
comme  la  Cour  estoit  satisfaite  en  cela  de  M.  le  mar*'  de 
la  Meilleraye. 

Nous  avons  un  prisonnier  lorrain  qui  dit  que  le  pain 
vaut  deux  escalins  parmi  les  Espagnolz,  ausquelz  les 
propres  Lorrains  le  vendent,  et  que  le  pot  de  vin  vaut 
douze  escalins. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  449-450  v°.) 


266  MÉMOIRES 

XLIII. 

Turenne  à  La  Ferté^  (1654,  17  août). 

Sur  ce  que  l'ennemy  nous  vit  marcher  entre  le  camp  et 
S*  Pol,  il  retira  dans  le  camp  un  corps  de  cavallerye  qu'il 
envoioit  au  devant  du  convoy;  et,  sur  ce  que  nous  avons 
appris  par  la  lettre  de  M.  le  conte  de  Broglia,  que  M.  de 
Boutteville  est  à  Aire  avec  14  escadrons,  et  croyant  que  ne 
prenant  point  S'  Pol  il  seroit  difficille  d'empescher  à  l'en- 
nemy de  faire  venir  ce  convoy,  nous  marchons  pour  le 
prendre  avec  l'armée  mesme  de  Stenay.  On  a  creu  néces- 
saire que  Monsieur  le  mar*'  de  la  Ferté  sceût  cette  résolu- 
tion, affin  qu'il  eust  l'œil  au  destachement  que  les  ennemis 
pouroient  faire,  et  aux  desseins  qu'ils  pouroient  avoir  de 
faire  venir  quelque  convoy  de  Cambray  ou  de  Douay. 

Turenne. 

Près  Avenue,  h  dix  heures  du  matin,  le  17®  aoust. 

On  a  appris  par  des  prisonniers  que,  la  nuict  avant 
celle  cy,  ceux  d'Arras  firent  une  sortie,  en  laquelle  ilz  ont 
razé  quelque  partie  de  la  tranchée,  et  emmené  des  pri- 
sonniers dans  la  ville. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  (cl.  451.) 

XLIV. 

Brachet  à  Mazarin  (1654,  20  août). 

Monseigneur, 

J'escrivis  hier  deux  lettres  à  V.  E.,  par  lesquelles  Elle 
aura  appris  ce  que  nous  sçavions  de  l'attacque  du  camp  des 

1.  Cette  pièce  n'est  qu'une  copie. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  067 

ennemis,  et  de  la  prise  de  S*  Pol  avecq  500  cavalliers  à 
pied  qui  estoient  dedans. 

Maintenant  je  dirai  à  V.  E.  que  hier,  à  dix  heures  du 
soir,  M.  le  mar*^  de  la  Ferté  receut  le  billet  de  M.  de  Mon- 
dejeu  cy  encloz^  Le  porteur  dit  que  les  ennemis  attaquent 
la  demie  lune  qui  est  sur  le  bord  du  fossé;  et  cela  nous 
est  confirmé  par  un  Italien  qui  vint  se  rendre  hier  au  soir, 
qui  dict  que  l'ouvrage  à  corne,  et  tous  les  travaulx  qui 
estoient  dedans,  sont  pris;  que  Monsieur  le  Prince  n'avoil 
faict  relever  hier  après  midy  que  la  moyctié  de  la  garde 
de  la  tranchée,  ayant  réservé  l'autre,  avec  celle  qui  y 
entroit,  pour  faire  cette  nuict  un  insuit,  et  emporter  la 
demie  lune,  pourquoi  on  avoit  préparé  quantité  de  facines. 
Nous  avons  faict  observer  ce  qui  en  seroit,  et  il  a  esté 
raporté  que,  depuis  hier  à  l'entrée  de  la  nuict  jusques  à 
une  heure  du  matin,  on  a  fait  un  grand  feu  de  toutes 
manières,  et  que,  depuis  ce  temps  là  jusques  à  présent, 
qu'il  est  sept  heures,  on  n'a  pas  tiré  un  seul  coup  de 
mousquet,  canon,  ni  quoi  que  ce  soit  :  ce  qui  nous  fait 
croire  que  la  chose  ne  leur  a  pas  réussy,  puisque  aultre- 
ment  le  canon  de  la  ville  auroit  faict  ses  efFortz,  depuis  qu'il 
est  jour,  pour  les  incommoder  dans  lad.  demie  lune,  s'ilz 
y  estoient. 

L'homme  sorti  d'Arras   dict  que  le  chevalier  de  Cré- 

1.  Il  s'agit  vraisemblablement  du  billet,  en  date  du  16  août, 
qui  constitue  le  feuillet  447  du  volume  Pays-Bas,  33;  entière- 
ment chiffré,  ce  billet  est  accompagné  (fol.  448)  d'un  déchiffre- 
ment. On  constate  que  cette  pièce,  qui  ne  mesure  que  164  mil- 
limètres sur  71,  a  été  repliée  sur  elle-même  huit  fois  dans  le 
sens  de  la  hauteur  et  huit  fois  dans  celui  de  la  largeur;  il  est 
probable  que,  comme  le  billet  dont  il  a  été  question  plus  haut 
(p.  11  et  251),  elle  était  «  enveloppée  dans  un  morceau  de 
plomb  »  (cf.  Mémoires  du  duc  d'York,  p.  575),  la  clôture  her- 
métique étant  complétée  au  moyen  de  la  cire  à  cacheter  dont 
on  voit  encore  des  traces  sur  le  bord  de  di'oite. 


268  MÉMOIRES 

qui  se  porte  bien  et  agit  présentement,  et  que  Hequencourt 
a  la  goutte;  que  tout  le  monde  est  fort  gaillard  dans  la 
place;  que  M.  de  Mondejeu  faict  travailler  les  bourgeois 
autant  qu'il  peult;  qu'il  a  faict  beaucoup  de  chicanes  dans 
le  fossé;  qu'il  y  a  des  coffres  et  des  bateaux  armez. 

M.  de  Turenne  fit  escripre  avecq  du  crayon,  hier 
après  mid}^  à  M.  le  mar*^  de  la  Ferté,  pour  lui  donner 
advis  comme  il  estoit  arrivé  a  Aubigni  avecq  toutes  leurs 
trouppes,  et  luy  demandoil  advis  d'un  parti  qu'il  avoit 
appris  estre  sorti  du  camp  des  ennemis,  et  s'ilz  ne  prépa- 
roienl  rien  du  costé  de  Douai.  On  luy  a  respondu  qu'il  n'y 
avoit  rien  à  Douai,  ni  sorti  du  camp  des  ennemis,  et  qu'il 
seroit  bon  qu'il  vinst  ici  aujourd'huy  pour  veoir  ce  que 
M.  de  Mondejeu  a  escript  :  de  sorte  que  nous  l'attendons. 

V.  É.  verra,  par  les  lettres  interceptes  que  AI.  le  comte 

Broglio  nous  a  adressées,  les  nouvelles  du  jour  d'hier  du 

camp  des  ennemis  plus  favorables  pour  eulx  que  ce  que 

nous  dict  l'Italien  qui  est  venu  se  rendre  ;   et  auquel  je 

baillerai    aujourd  huv    un    passeport,    affin   qu'il    aille    à 

Péronne  dire  à  V.  E.  toutes  les  particularitez  qu'il  sçait.  Il 

confirme,  comme  tous  les  prisonniers  et  rendus,  que  le  pain 

double  ne  vault  que  cinq  solz  dans  le  camp,  et  adjouste 

que  les  ennemis  se  promettent  d'estre  le  25^  de  ce  mois 

dans  la  place.  Nous  n'avons  point  veu  la  lettre  que  M.  de 

Mondejeux  dit  avoir  escrite,  et  ne  croyons  pas  qu'il  manque 

de  poudre,  puisqu'il  tire  beaucoup  de  canon,  et  faut  que  ce 

soit  d'hommes.  M.  le  mar*^  de  la  Ferté  croid  qu'il  faudra 

donner  aux  lignes  si  tost  qu'il  aura  veu  M.  de  Turenne. 

Je  suis,  Monseigneur,  vostre  très  humble,  très  obéissant  et 

très  fidelle  serviteur, 

Brachet. 

Au  camp,  le  20®  aoust,  à  sept  heures  du  matin. 

M.  Le  Tellier  a  le  chiffre  de  M.  de  Mondejeu. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  476-477  v".) 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  209 

XLV. 

Turenne  à  Mazarin  (1654,  21  août). 

Au  camp  de  Monchi  le  Preux, 
le  21"  aoust  1654. 

J'ay  envoyé  un  billet  à  M.  le  mar^'  de  la  Ferté,  que  je 
crois  qu'il  aura  faict  tenir  à  V.  E.,  et  Luy  diray  que,  comme 
j'estois  parti  du  camp  avec  quinze  cens  chevaux,  pour 
aller  joindre  Monsieur  le  mar*'  d'Hocquincourt  auprès  de 
Rivière,  j'eus  advis  qu'il  y  estoit  sorti  du  camp  un  grand 
corps  de  cavallerie  pour  aller  au  devant  du  convoy  qui 
venoit  d'Aire.  En  mesme  temps,  Monsieur  le  mar*'  d'Hoc- 
quincourt laissa  son  infanterie  à  Bucquov,  et  nous  mar- 
chasmes  à  deux  lieues  du  camp,  entre  le  camp  et  S^  Pol, 
où  nous  apprismes  que  cette  cavallerie  estoit  retournée  au 
camp;  la  nuict,  je  receus  une  lettre  de  Monsieur  le  comte 
de  Broglia,  qui  me  mandoit  que  Monsieur  de  Boutteville 
avoit  passé  à  Aire  avec  quinze  escadrons  :  de  sorte  que 
nous  jugeasmes  qu'estans  advancés,  et  pour  se  mettre  en 
repos  du  convoy,  il  falloit  prendre  S^  Pol,  ce  que  l'on  a 
faict.  Il  y  avoit  quatre  cens  cavalliers  démontés.  Le  convoy, 
sachant  la  marche  de  l'armée  de  Mons""  le  comte  de  Bro- 
glie,  estant  desjà  avec  dix  huict  escadrons  et  mille  hommes 
de  pied  h  Pernes,  s'en  est  retourné  à  Aire,  n'en  estant  sorti 
que  à  une  lieue.  Depuis  cela  on  remarcha  au  camp  de 
César,  qui  est  à  une  portée  de  canon  des  lignes,  et  qui 
ferme  entièrement  le  costé  du  comté  de  S'  Pol,  et  leur 
oste  tous  leurs  moulins.  On  prit  aussi  l'abbaye  de  S' Eloy.  Il 
y  avoit  trois  cens  hommes  dedans,  et  neuf  capitaines  pri- 
sonniers de  guerre,  comme  ceux  de  S'  Pol.  Je  suis  revenu 
tout  le  long  de  la  ligne  une  lieue  et  demie  durant,  les 
cavalliers  un  peu  escartés  en  estant  toujours  à  une  portée 
de  mousquet,  sans  qu'il  en  soit  sorti  que  dix  ou  douze 


270  MEMOIRES 

cavalliers.  On  vient  d'avoir  nouvelles  que  les  ennemis  font 
revenir  leur  cavallerie  et  leur  infanterie  à  Douav-  Je 
doubte  que  les  chariots  qui  estoyent  h  Aire  y  soient,  mais 
peut  estre  qu'ils  prendront  d'autres  voitures,  qu'il  y  a 
longtemps  qui  sont  prestes  à  Douay.  Le  chemin  de  Cam- 
bray  au  camp  est  bien  plus  ouvert  que  pas  un  ;  j'y  viens 
d'envoyer  deux  cens  chevaux  aux  portes.  J'escris  aussi  à 
celuy  qui  commande  à  Bapaume.  Si  V.  E.  pouvoit  trouver 
à  Péronne  des  gens  pour  de  l'argent,  qui  voulussent  aller 
à  Cambray,  et  en  avertir  promptement  à  Bapaume,  cela 
seroit  fort  nécessaire.  Nous  sommes  postés  de  façon  que 
l'on  peut  en  un  soir  convenir,  et  le  lendemain  faire  ce  que 
l'on  aura  résolu. 

Monsieur  le  comte  de  Broglie  avoit  mandé  qu'il  n'y 
avoit  que  la  cavallerie  qui  estoit  à  Aire,  qui  marchoit  à 
Douay.  Mais  depuis  on  a  appris  que  l'infanterie  y  estoit. 

TURENNE. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  482.) 

XLVI. 

Brachet  à  Mazarin  (1654,  22  août). 

Monseigneur, 

J'ai  receu  ce  matin  la  lettre  de  V.  E.  du  jour  d'hier,  que 
j'ay  faict  veoir  à  M*"^  de  Turenne  et  de  la  Ferlé,  qui  ont 
pris  la  résolution  de  partir  lundy  au  soir  de  ce  camp  pour 
aller  attaquer  les  lignes  :  M.  d'Hoquincourten  sera  adverty 
demain.  Il  travaille  par  advance  à  ses  fascines  et  on  les 
renouvellera  deçà.  Il  faut  espérer  que  Dieu  nous  y  don- 
nera un  bon  succès.  M.  de  Turenne,  qui  vit  hyer  les 
lignes,  revenant  de  S^  Éloy,  ne  les  estime  pas  insupé- 
rables. 

V.  E.  verra,  par  le  mémoire  cy  joinct,  les  nouvelles  que 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  ?71 

nous  avons  de  Testât  de  l'attaque  d'Arras  et  du  camp.  Il  y 
a  toute  apparence  qu'elles  sont  vrayes,  et  que  les  choses 
ne  sont  pas  plus  avancées.  Mais  nostre  mauvaise  fortune 
de  cette  nuict  donnera  du  courage  aux  ennemis,  et  moyen 
de  tirer  leurs  canons  plus  souvent  qu'ilz  ne  font.  M.  le 
mar*^  de  la  Ferté  est  bien  en  colère  contre  les  officiers  qui 
ont  faict  une  telle  faulte,  et  a  desjà  commandé  qu'on  fit  pis- 
toler  le  lieutenant  de  son  régiment,  quoi  qu'il  l'estime  un 
fort  brave  soldat.  M.  de  la  Cardonniére  dict  la  mesme 
chose  de  son  cappitaine,  lequel  et  le  mai'*'  des  logis, 
comme  estans  du^égiment  de  V.  E.,  demeureront  aux 
arrestz  jusques  àce  qu'Elle  en  ave  commandé  aultrement. 
Je  suis  et  serai  toute  ma  vie,  Monseigneur,  vostre  très 
humble,  très  obéissant  et  très  fidelle  serviteur, 

Brachet. 

Au  camp,  le  22**  aoust  1654,  après  midy. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  494-495.) 

XL  VII. 
Brachet  à  Mazarin  (1654,  24  août). 

Monseigneur, 

J'ai  receu  la  lettre  dont  il  a  pieu  à  V.  E.  m'honorer  le 
22^  de  ce  mois.  Elle  verra,  par  la  coppie  cv  joincte  d'une 
que  nous  avons  interceptée  i,  comme  le  pain  est  pour  man- 
quer aux  ennemis,  si  les  choses  tirent  de  longue.  Sur  quoi 
il  ne  fault  pas  pourtant  se  reposer  entièrement. 

Il  est  certain  qu'ilz  n'avoient  point  pris  hier  la  demie 
lune,  et  le  feu  a  esté  assez  ordinaire  cette  nuict  dernière. 
Le  gentilhomme  irlandois  que  V.  E.  nous  a  renvové  pro- 
met quelque  chose  de  bon  si  la  volonté  est  bonne.  Il  aura 

1.  Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  496-497. 


272  MÉMOIRES 

beau  jeu  dans  le  temps  qu'on  attaquera  les  lignes  suivant 
la  résolution  prise,  et  que  j'ai  fait  sçavoir  à  V.  Ém'^^  estre 
ce  soir,  à  quoy  il  n'y  a  rien  de  changé,  et  Mons'  d'Hoquin- 
court  est  adverty  pareillement,  et  que,  si  nous  ne  sommes 
pas  assez  heureux  pour  réussir,  on  ne  l'abandonnera  pour 
cela,  et  qu'on  fera  ce  qu'on  pourra,  attendant  l'armée  de 
Guienne  pour  redonner  de  nouveau. 

Tout  présentement  nous  venons  d'avoir  des  prisonniers 
et  rendus,  qui  assurent  que  le  pain  vault  quinze  ou  vingt 
solz  les  deux  rations  dans  le  camp  des  ennemis,  et  qu'ilz 
laissent  la  demie  lune  à  droict  pour  aller  au  fossé  de  la 
place,  duquel  ilz  sont  à  plus  de  quarente  pas.  J'auray 
soing  d'informer  V.  E.,  aultant  que  je  pouray,  de  tout  ce 
qui  se  passera.  Et  ce  pendant  je  demeurerav  toujours, 
Monseigneur,  vostre  très  humble,  très  obéissant  et  très 
fidelle  serviteur, 

Brachet. 

Au  camp,  le  24®  aoust  1654,  à  midy. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,   fol.  498-499.) 

XLVIII. 

Relation  du  secours  d'ArrasK 

Relation  de  ce  qui  s'est  passé  en  la  journée  du  secours 
d'Arras. 

Le  Rov  ayant  réduict  Stenav  en  son  obéissance,  le  cinq* 
(kl  mois  d'aoust  dernier,  par  l'armée  qu'il  avoit  composée 
des  trouppes  servant  ordinairement  à  la  garde  de  sa  per- 
sonne, et  de  quelques  régimentz  qui  estoyent  destinez  pour 
servir  durant  la  campagne  dans  ses  armées  de  Flandres  et 

1.  Ce  document  émane  de  Le  Tellier  :  le  papier  et  l'écriture 
en  sont  identiques  à  ceux  des  lettres  de  ce  ministre  qui  ont  été 
données  ci-dessus. 


! 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  273 

de  Luxembourg,  Sa  Ma'^,  aprez  avoir  donné  ses  ordres  à 
Mess"^^  les  mar*"''  de  Turenne  et  de  la  Ferté  Seneterre,  de 
s'advancer  vers  Arras  pour  le  secours  de  la  place,  qui 
estoit  assiégée  dez  le  premier  de  juillet  dernier  par  les 
armées  ennemies  commandées  par  l'archiduc,  le  prince  de 
Condé,  le  prince  François  de  Lorraine  et  le  comte  de 
Fuensaldagne,  soit  en  leur  couppant  les  vivres,  soit  en  les 
faisant  attacquer  dans  leurs  retranchements,  estima  que  sa 
personne  seroit  nécessaire  pour  appuyer  un  dessein  de 
cette  importance,  et  vinst  pour  cet  effect  à  grandes  jour- 
nées à  Péronne,  où  Elle  arriva  le  xiii^  aoust. 

Sa  Ma'^  mist  lesd.  trouppes  venant  de  Stenay  soubz  le 
commandement  de  mons""  le  mar*'  d'Hocquincourt,  avec 
lesquelles  il  marcha  à  Bapaume,  et  s'y  rendit  le  xv^  dudit 
mois  d'aoust. 

Lesd.  s'*  mar*"''  de  Turenne  et  de  la  Ferté  arrivèrent 
audit  Bapaume  le  mesme  jour,  et,  ayant  conféré  tous  trois 
ensemble  des  moyens  d'exécuter  les  ordres  du  Roy  pour 
le  secours  d' Arras,  soit  en  empeschant  les  convoys  des 
ennemis,  soit  en  les  attacquant  dans  leurs  lignes,  et  pour 
cet  effect,  ayant  jugé  qu'il  falloit  occuper  les  postes  de 
S'  Paul  et  du  Mont  S'  Eloy,  ce  qu'ilz  n'avoyent  pu  faire 
jusques  alors  avec  les  trouppes  qu'ilz  avoyent,  ilz  réso- 
lurent que  mons''  de  Turenne,  avec  deux  mille  chevaux, 
et  mons""  d'Hocquincourt,  avec  tout  le  corps  d'armée  qu'il 
commandoit,  yroient  prendre  le  poste  de  S'  Paul;  qu'aprez 
cela  led.  s""  mar*'  d'Hocquincourt  viendroit  se  poster  au 
camp  de  Cézar,  h  la  portée  du  canon  des  lignes,  où  il  se 
retrancheroit,  et  seroit  assisté  à  cette  fin  de  la  cavallerie 
des  armées  commandées  par  lesd.  s""^  mar*"''  de  Turenne 
et  de  la  Ferté;  que,  durant  cette  marche  vers  S'  Paul,  led. 
s""  mar*'  de  la  Ferté  se  mettroit  soubz  les  armes,  proche 
les  lignes  des  ennemis,  pour  les  tenir  en  alarme,  et 
empescher  qu'ils  ne  s'applicassent  à  s'opposer  à  ce  qui  se 
II  18 


274  MÉMOIRES 

clebvoit  faire  vers  S^  Paul.  Cependant  lesd.  s"  g^énéraux 
eurent  advis  que  Bouteville  estoit  sorty  du  camp  des 
ennemis  avec  seize  ou  dix  huict  cens  chevaux,  pour  aller 
au  devant  d'un  convoy  qu'ilz  préparovent  à  Aire  et  à 
S'  Omer,  avec  dessein  d'y  faire  joindre  des  trouppes 
(le  nouvelle  levée;  à  quoy  les  nostres,  qui  marchoyent 
vers  S'  Paul,  se  pouvant  opposer,  il  ne  se  pouvoit  rien 
résoudre  ny  ordonner  de  plus  à  propos. 

Ledit  s''  mar*'  d'Hocquincourt  marcha  le  xvi*  avec  le 
corps  d'armée  qu'il  commandoit,  et  mons'.  de  Turenne  le 
joingnist  en  chemin  avec  deux  mille  chevaux.  Le  xvii",  ilz  se 
rendirent  devant  S'  Paul,  et  le  xviii^,  y  ayant  faict  advancer 
l'artillerie,  les  ennemis,  qui  estoyent  dans  la  place,  au 
nombre  de  quatre  cent  cinquante  cavalliers  desmontez,  et 
plus  de  vingt  officiers,  se  voyant  en  estât  d'estre  forcez,  se 
rendirent  à  discrétion  et  furent  faictz  prisonniers. 

Le  xix^,  lesd.  s'^*'  mar*"''  de  Thurenne  et  d'Hocquincourt 
marchèrent  vers  Arras,  et  se  vinrent  camper  à  Aubigny,  où 
ilz  résolurent  que  led.  s"^  mar"'  d'Hocquincourt  prendroit 
le  poste  du  Mont  S'  Eloy,  et  en  suitte  iroit  au  camp  de 
Cézar. 

Le  XX®,  led.  s""  mar"'  d'Hocquincourt  attacqua  le  Mont  S' 
Elov,  où  il  y  avoit  trente  officiers  choisis  de  tous  les  corps 
des  armées  ennemies,  et  trois  cens  cinquante  bons  soldatz 
qui  avoient  ordre  de  tenir  jusques  à  l'extrémité,  et  de  faict 
furent  battus,  cinq  heures  durant,  de  cinq  grosses  pièces 
de  canon,  et  les  mineurs  furent  attachez  à  la  muraille  avant 
qu'ilz  se  rendissent.  Hz  furent  faicts  prisonniers. 

Le  XXI®,  led.  s""  mar''  d'Hocquincourt  marcha  audit  camp 
de  Cézar,  et  ledit  s'  mar*'  de  Turenne  retourna  en  son 
quartier  avec  la  cavallerie  qu'il  avoit  destachée  de  l'armée 
qu'il  commande. 

Les  XXII®,  XXIII®  et  xxiv®  furent  employez  par  lesd.  s'^ 
généraux  a  recognoistre  les  lignes  et  retranchement  des 
ennemis,  et  à  les  faire  voir  aux  trouppes  :  chacun  les  trouva 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  275 

d'une  force  extraordinaire,  y  ayant  des  trous  remplis  de 
pieux,  d'autres  pieux  en  pallissade  entre  deux,  un  fossé 
perdu ,  et  ensuilte  la  lig^ne  de  circonvallation  avec  son 
parapet,  et  les  épaulements  derrière  pour  mettre  la  caval- 
lerie  à  couvert  du  canon,  outre  des  redoubles  garnies  d'ar- 
tillerie, à  la  portée  du  canon  l'une  de  l'autre,  ou  des 
redans  où  il  n'y  avoit  point  de  redoubles. 

En  ce  temps  là  lesd.  s""*  généraux  receurent  lettre  du 
s'^  de  Montdejeux,  gouverneur  d'Arras,  portant  qu'encores 
que  les  ennemis  ne  fussent  advancez  que  jusquesau  second 
ouvrage  à  corne,  qu'ilz  attaquoyenl,  et  qu'ilz  eussent  encore 
h  prendre  la  contrescarpe  de  la  demye  lune,  le  fossé  et 
la  demye  lune,  outre  le  fossé  de  la  place,  qu'il  leur  falloit 
percer,  et  le  rempart  qu'ilz  avoyent  à  gaigner,  néantmoins 
il  estoit  besoin  de  haster  le  secours,  à  cause  de  quelque 
manquement  qu'il  estoit  sur  le  point  de  souffrir;  et  il  a 
esté  recongnu  depuis  qu'il  auroit  eu  bientost  nécessité  de 
poudre. 

D'ailleurs,  lesd.  s*"'  généraux  apprirent  que  le  convoy 
mené  par  led.  de  Bouteville  estoit  entré  dans  les  lignes 
au  nombre  de  quinze  cens  chevaux  chargez  de  munitions 
de  guerre,  sans  quoy  les  ennemis  estoyent  en  résolution 
de  lever  le  siège;  et,  quelque  soin  que  l'on  prist  d'envoyer 
des  partis  de  tous  costez  à  la  guerre,  et  faire  toutte  la  bonne 
garde  possible  à  toultes  les  advenues  du  camp  des  ennemis, 
néantmoins  l'on  ne  put  empescher  que  ce  convoy  n'entrast 
dans  leurs  lignes,  à  cause  des  grandes  pleines,  de  l'obscu- 
rité de  la  nuict,  en  laquelle  il  passa,  et  de  ce  qu'ilz 
avoyent  marché  par  petites  bandes  de  huict  chevaux  cha- 
cune. 

Lesd.  s""**  généraux  ayant  donné  advis  au  Roy  de  ce  que 
led.  s*^  de  Montdejeux  leur  avoit  escrit,  et  que  les  ennemis 
avoyent  receu  le  convoy  qu'ils  attendoyent.  Sa  Ma**  leur 
donna  ordre  d'attacquer  les  lignes  le  jour  de  la  feste 
s'  Louis  son  patron. 


276  MÉMOIRES 

Pour  cet  effect,  lesd.  s''^  généraux,  s'estant  assemblez, 
résolurent  de  passer  tous  trois  la  Scarpe,  et  de  marcher 
vers  le  Mont  S'  Éloy,  en  quittant  les  postes  où  ils  estoyent, 
pour  éviter  les  quartiers  de  l'Archiduc  et  de  Fuensaldagne, 
qui  leur  estovent  opposez,  parce  qu'outre  la  considération 
des    personnes    qui   v    commandovent,    ils    estoyent    les 
mieux  fortiffiez,  gardez  par  leurs  meilleures  trouppes,  et 
qu'il  V  en  avoit  plus  grand  nombre  qu'aux  autres.  Hz  se 
chargèrent  chacun   de  deux  atlacques,  l'une  véritable  et 
l'autre  fausse,  et  concertèrent  d'y  arriver  tous  en  un  mesme 
temps,   qui  estoit   une  heure    avant  le  jour,    et  de   mar- 
cher le  plus  loin  qu'ils  pourrovent  des  lignes  des  ennemis, 
pour  leur  oster  tout  subject  d'alarme;   et  ilz  disposèrent 
touttes  choses  pour  leurs  atlacques  en  telle  sorte,  et  avec 
tant  de  secret,  que  les  ennemis  n'en  eurent  aucune  cognois- 
sance;  au  contraire,  depuis  l'arrivée  de  leur  convov  dans  le 
camp,  ilz  se  confirmovent  de  plus  en  plus  dans  l'opinion 
qu'ilz  avoyent  conceue,  qu'on  les  voulloil  afiamer,  parce 
qu'aprez  la  prise  de  S' Paul  et  du  Mont  S'  Éloy  ilz  voyoient 
que  lesd.  s""'  mar*"'^   de  Turenne  et  de  la  Fertè  avoyent 
repris  leurs  postes,  et  que  led.  s""  mar*'  d'Hocquincourt  se 
fortiffioit  dans  le  sien,  inesmes  qu'il  faisoit  travailler  à  une 
redoute  à  la  teste  de  son  camp,  qui  voyoit  dans  celuy  des 
ennemis. 

Il  y  avoit  en  l'attaque  de  mons"^  de  Turenne  cinq  batail- 
lons sur  la  première  ligne,  qui  debvoyent  donner  d'un 
front  aux  lignes  des  ennemis,  et  deux  sur  la  seconde  ligne, 
soustenuz  chacun  de  quatre  escadrons  qui  portoyent  des 
fassines.  Les  bataillons  de  la  première  ligne  estoyent  des 
régiments  de  Picardie  et  des  gardes  suisses,  commandez 
par  mons""  le  comte  de  Broglio,  qui  avoit  la  main  droicte, 
des  régimentz  du  Plessis  et  Vardes,  et  celuy  de  Turenne 
commandez  par  nions''  de  Castelnau,  qui  avoit  la  gauche, 
ayant  tiré  au  sort  avec  led.  comte  Broglio  à  qui  seroit  le 
premier  ce  jour-là,  et  des  régimentz  de  la  Feuillade,  de 


DU   MARÉCHAL  DE  TURENNE.  277 

Gesvres,  commandez  par  mons"^  du  Passage,  qui  estoit  au 
millieu.  Les  deux  bataillons  de  la  seconde  ligne  estoyent 
des  gardes  escossoises,  Herbouville  et  Vervins,  et  des  gens 
de  la  Bassée,  commandez  par  mons"^  de  Roncerolles. 

Pour  la  fausse  attacque  qui  se  debvoit  faire  de  l'autre 
costé  de  la  Scarpe,  il  y  avoit  le  régiment  d'York  et  celui 
d'IUon  ;  ceux  de  la  Couronne  et  de  Clérambault  estoyent 
encores  en  une  autre  fausse  attacque  au  quartier  du  comte 
de  Fuensaldagne. 

Le  régiment  de  Picardie  estoit  soustenu  par  les  régi- 
mentz  de  cavallerie  du  Roy,  Clérambault,  Humiéres  et 
Broglio  en  deux  lignes;  le  bataillon  des  gardes  suisses 
estoit  soustenu  par  les  régimentz  de  cavallerie  de  Grammont 
et  Villequier,  les  bataillons  de  la  Feuillade  et  Gesvres 
estoyent  soustenuz  par  Gesvres  et  la  Villette  de  cavalle- 
rie ;  Plessis  et  Vardes  estoyent  soustenuz  par  les  deux  régi- 
mentz de  cavallerie  de  Créquy,  ceux  de  Rouvroy,  d'Es- 
trades et  de  Choiseul.  Le  régiment  d'infanterie  de  Turenne 
l'estoit  par  ceux  d'Esclainvilliers,  Beauvau,  Podvitz  et 
Turenne. 

Les  deux  bataillons  de  la  seconde  ligne  estoyent  souste- 
nuz par  les  régiments  de  Rocquépine,  Puimarest,  Elbeuf, 
Bezançon,  Genlis,  Rochepaire  et  Nogent;  Mons*"  de  Bar, 
Mons^  le  duc  d'York  et  mons""  d'Esclainvilliers  comman- 
dovent  la  cava'''®  qui  soustenoit  la  première  ligne,  et  Mons"" 
de  l'Islebonne  commandoit  la  cavallerie  qui  soustenoit  la 
seconde,  Mons'  de  Tracv  commandoit  les  trouppes  ordon- 
nées pour  la  fausse  attacque,  qui  estoyent  les  régimentz  de 
cavallerie  de  Plessis  Praslin,  de  Tracy,  S'  Lieu,  Bouillon, 
Meslin  et  les  carabins  de  Vandy,  qui  soustenoyent  lesdits 
deux  bataillons  de  cette  fausse  attacque. 

Il  y  avoit  en  l'attacque  de  mons"^  le  mar*'  de  la  Ferté,  et 
en  la  première  ligne,  huict  bataillons  composez  de  partie 
des  compagnies  du  régiment  des  gardes  françoises,  du 
régiment  de  Piedmont,  de  ceux  d'Espagnv  et  Isle  de  France, 


278  MÉMOIRES 

de  celuy  de  Lorraine  el  de  ceux  de  Bellesunce  et  Candalle, 
de  Dampierre,  du  régiment  de  la  Ferté,  qui  faisoit  deux 
bataillons,  et  de  ceux  de  Mazarini  et  des  Irlandois. 

Ces  bataillons  estoyent  soustenuz  parles  gensdarmes  de 
la  Royne,  ceux  d'Anjou,  de  M.  le  mar*'  de  la  Ferté,  et  de 
Mons*"  le  mar*'  d'Estrée,  faisant  en  tout  quatre  escadrons. 

Aprez  quoy  estoit  la  première  ligne  de  la  cavallerie, 
composée  de  dix  sept  escadrons,  sçavoir  des  chevaux 
légers  de  M.  le  Cardinal,  des  rég'imentz  du  M^  de  camp, 
et  de  la  Roche  S*  Chamaran,  de  celui  de  la  Royne,  de  celuy 
de  Mazarini,  faisant  trois  escadrons,  de  celuy  de  la  Ferté, 
faisant  quatre  escadrons,  de  celuy  de  Cœuvres,  faisant 
deux  escadrons,  de  celuy  d'Espiedz,  faisant  deux  escadrons, 
de  ceux  de  Bavadas,  Lamet  et  Rohan,  de  celuy  de  Gassion 
et  de  celui  d'Huxelles.  Ensuitte  marchoit  la  seconde  ligne, 
composée  de  huit  escadrons,  savoir  du  régiment  du  comte 
Caries  Broglia,  de  celui  de  Brinon,  faisant  deux  escadrons, 
de  celuy  des  Fourneaux  et  des  trouppes  commandées  par 
M.  le  duc  de  Chaunes,  faisant  quatre  autres  escadrons, 
composez  des  régimentz  d'Elbeuf  et  de  Chaunes. 

Mess'''  les  marquis  d'Huxelles  et  de  Cœuvres  et  duc  de 
Chaunes  estoyent  à  la  teste  de  la  première  ligne,  où  estoit 
l'infanterie. 

A  l'attacque  de  M.  le  mar*'  d'Hocquincourt,  il  y  avoit  à  la 
première  ligne  un  bataillon  de  quelques  compagnies  du 
régiment  des  gardes  françoises  à  la  droicle,  un  bataillon  de 
quelques  compagnies  du  régiment  des  gardes  suisses  à  la 
gauche,  lesquels  estoyent  soustenuz  par  deux  autres  batail- 
lons des  mesmes  tardes  françoises  el  suisses. 

A  la  seconde  ligne,  il  y  avoit  deux  bataillons,  l'un  des 
régimentz  de  la  Marine,  de  Limosin  et  d'Huxelles,  et 
l'autre  des  régiments  irlandois  de  Muscry  et  Napier,  les- 
quelz  estoyent  soustenuz  par  deux  autres  bataillons,  l'un 
des  régimentz  de  la  Melleraye  et  de  Bretagne,  l'autre  du 
régiment  irlandois  de  Grâce. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  Î79 

Les  gensdarmes  et  chevaux  légers  de  la  Royne,  les  gens- 
darmes  d'Elbeuf  et  ceux  d'Hocquincourt,  les  chevaux 
légers  d'Hocquincourt,  de  Soyecourt  et  de  Guyse,  faisant 
trois  grois  escadrons,  soustenoyent  l'infanterie  de  la  pre- 
mière ligne. 

La  cava"^'^  de  l'aisle  droicte  de  la  première  ligne  estoit 
de  six  escadrons  des  régiments  de  Rouannois  et  la  Luzerne, 
de  Richelieu,  de  Bourlemont,  de  Palaiseau,  de  Lairé,  du 
Buisson  et  de  Chamboy. 

Celle  de  l'aisle  droicte  de  la  seconde  ligne  estoit  de  cinq 
escadrons  des  régiments  d'Espense,  Candalle,  Montcavrel 
et  rS'anteuil. 

La  cava""'*  de  l'aisle  gauche  de  la  première  ligne  estoit 
de  six  escadrons  des  régimentz  de  Bougy  et  Aumont, 
Grandprè,  qui  en  faisoit  trois,  Joyeuse  et  la  Vieuville  et  la 
Feuillée. 

L'aisle  gauche  de  la  seconde  ligne  estoit  de  cinq  esca- 
drons, composez  des  régiments  de  Fabert  et  de  Mancini. 

11  y  avoit  au  corps  de  réserve  deux  gros  escadrons,  com- 
posez de  la  compagnie  des  chevaux  légers  du  Roy,  de 
celle  des  gardes  de  M.  le  Cardinal,  et  de  celle  des  gardes 
de  M.  d'Hocquincourt. 

Toute  l'aisle  droicte  estoit  commandée  par  le  comte  de 
Navaille,  et  la  gauche  par  le  comte  de  Grandprè. 

Les  régimentz  de  cava"^'®  du  chevalier  d'Hocquincourt, 
du  marquis  de  Rothelin,  du  colonel  S*  Jean  et  l'escadron 
de  la  compagnie  franche  du  colonel  Raab  estovent  ordon- 
nez pour  faire  une  diversion  du  costé  de  l'armée  de  Lor- 
raine. 

Il  y  avoit  en  chaque  attacque  des  hommes  destachez  des 
bataillons  de  la  première  ligne,  pour  donner  à  la  teste  et 
abattre  les  lignes,  qui  estovent  suivis  des  enfans  perduz;  et 
ceux  cv  estovent  soustenuz  des  bataillons. 

L'artillerie  de  chacune  des  trois  armées  marchoit  dans 
les  intervalles  des  bataillons  et  estoit  commandée,  scavoir 


280  MÉMOIRES 

celle  de  l'aruiée  de  M.  de  Turenne  par  le  s'  des  Hayes, 
celle  de  l'armée  de  M.  de  la  Ferté  par  le  s""  de  Letlancourt, 
et  celle  de  l'armée  de  M.  d'Hocquincourt  par  le  s""  de  S' 
Martin,  tous  trois  lieutenantz  en  l'artillerie. 

Lesdits  s""^  généraux  ayant  marché  à  l'heure  et  aux  ren- 
dez vous  qu'ilz  avoient  concerté,  attaquèrent  les  ennemis 
dans  leurs  retranchementz  une  heure  avant  le  jour,  firent 
combler  les  trous,  le  fossé  perdu  et  celui  des  lignes  avec 
des  fassines  et  clayes,  et  renversèrent  les  lignes,  où  l'infan- 
terie, ayant  faict  des  passages  suffîsantz  pour  la  cava""'®,  et 
les  trouppes  de  cava'''®  et  d'infanterie  ayant  essuyé  le  feu 
des  ennemis  pendant  une  heure  entière,  la  cava'^^  y  entra 
à  la  pointe  du  jour,  et  ayant  esté  suivie  de  l'ar"®,  ils  trou- 
vèrent peu  de  résistance  jusques  au  passage  de  la  rivière 
de  Scarpe  vers  la  ville  d'Arras,  tant  à  droicte  qu'à  gauche, 
où  il  y  eust  grand  combat;  mais  le  canon  et  l'infanterie 
estant  advancez,  et  les  trouppes  ayant  passé  la  contrevalla- 
tion,  qui  consistoit  encore  à  une  forte  ligne  avec  son  para- 
pet, et  des  trous  devant,  les  ennemis  furent  poussez  si 
vifvement  qu'ils  se  mirent  pour  la  plus  grande  partie  en 
fiiitte,  passant  par  dessus  leurs  lignes  et  prenant  le  che- 
min de  Cambray  et  de  Douay,  avec  tant  de  précipitation 
et  de  confusion,  qu'ilz  abandonnèrent  la  plus  grande  par- 
tie de  leur  infanterie,  qui  fut  taillée  en  pièces,  ou  demeura 
à  la  discrétion  des  nostres,  et  laissèrent  tout  leur  bagage 
et  leur  canon,  au  nombre  de  cinquante  sept  pièces  de 
fonte  verde,  touttes  leurs  munitions,  tentes  et  esquipage, 
avec  un  grand  nombre  de  blessez.  Il  s'est  trouvé  dans 
Arras  treize  cens  cinquante  soldats,  tant  de  cava"^  que  d'in- 
fanterie, et  prez  de  six  vingts  officiers  prisonniers,  entre 
lesquelz  il  y  a  plusieurs  personnes  de  qualité,  outre  ceux 
qui  sont  prisonniers  dans  l'armée,  dont  l'on  faict  présente- 
ment recherche. 

Sa  Ma'^  ayant  désiré  voir  les  retranchementz  des  enne- 
mis, les  endroicts  où  ilz  ont  esté  forcez,  et  les  travaux  (jui 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  281 

ont  esté  faicts  pour  l'altacque  et  la  deflFense  de  la  place,  et 
prendre  congnoissance  Elle  mesme  de  tant  de  choses 
importantes  et  extraordinaires  qui  se  sont  passées  en  cette 
grande  occasion',  est  allée  avec  la  Royne  sa  mère  et  toutte 
la  Cour  à  Arras,  où  Sa  Ma**^  a  recongnu  qu'EUe  n'a  jamais 
esté  mieux  servie,  et  que  jamais  rien  n'a  esté  entrepris  et 
exécuté  avec  plus  de  prudence,  de  valleur  et  de  générosité, 
les  généraux  y  ayant  donné  l'exemple  à  tous,  et  chacun 
ayant  suivy  et  exécuté  en  telle  sorte  l'ordre  qu'il  avoit 
receu,  depuis  les  lieutenants  généraux  jusques  aux 
moindres  officiers  et  soldats,  qu'il  se  peut  dire  que  chacun 
y  a  faict  très  dignement  son  debvoir,  et  s'est  signallé  en 
cette  journée  selon  sa  charge  et  son  employ.  Et,  comme  il 
a  fallu  que  les  officiers  ayant  payé  de  leurs  personnes  en 
plusieurs  lieux,  où  la  résistance  des  ennemis  eust  esté 
capable  sans  cela  de  rebutter  ces  soldats,  il  y  en  a  eu  plu- 
sieurs officiers  de  tuez  et  blessez,  comme  il  se  verra  par 
l'extraict  joinct  à  cette  relation.  La  deffense  que  led.  s'^  de 
Montdejeux  a  rendue  dans  la  place  qui  a  donné  lieu  de  la 
secourir  n'est  pas  moins  à  considérer  et  estimer  que  les 
ordres  et  l'action  du  secours.  Il  a  faict  tout  ce  qu'un  sage, 
expérimenté  et  vaillant  gouverneur,  et  tout  ce  qu'un  ingé- 
nieur très  capable  pouvoit  faire  ;  toutte  la  garnison  a  sans 
exception  si  généreusement  combattu,  qu'elle  s'est  rendue 
recommandable  à  jamais  à  la  France  et  à  la  postérité.  Le 
chevalier  de  Créquy,  les  s"^'  de  S'  Lieu  et  Ecancourt  qui 
ont  tous  trois,  par  les  ordres  desdits  s""*  de  Turenne  et  de  la 
Ferté,  jette  divers  secours   d'hommes  dans  la   place,  s'y 

1.  On  sait  qu'un  «  plan  du  siège  mis  devant  la  ville  d'Arras 
par  l'archiduc  Léopold,  général  des  armées  d'Espagne,  et  du 
secours  donné  le  jour  Saint-Louis  1654  par  les  mareschaux  de 
Turenne,  de  la  Ferté  Sennetaire  et  d'Hoquincourt,  comraan- 
dans  les  armées  du  roi  Louis  XIV  »,  a  été  dressé  par  Beaulieu, 
qui  avait  reçu  à  cette  fin  un  ordre  en  date  du  12  septembre  1654 
(Bibl.  nat.,  ms.  fr.  4189,  fol.  137). 


^S?  MÉMOIRES 

sont  signallés  par  leurs  blesseures  et  par  leur  conduille. 
Ils  ont,  dans  les  sorties  et  dans  les  deffenses  de  la  place, 
sous  les  ordres  du  gouverneur,  faict  tout  debvoir  de  cap- 
pitaines  et  de  soldats;  et  tous  ceux  qui  y  sont  entrez  avec 
eux  y  ont  combattu  si  vaillamment,  qu'il  n'y  avoit  plus  que 
très  peu  d'officiers  en  estât  de  servir,  et  s'est  trouvé  plus 
de  cinq  cens  blessez  de  la  garnison,  lors  que  la  place  a 
receu  le  secours.  L'on  doibt  dire  aussi  que  jamais  la  con- 
duitte  et  protection  de  Dieu  n'a  paru  plus  visiblement 
qu'en  tout  ce  que  Sa  Ma*^  a  entrepris  en  cette  occasion, 
et  l'exécution  que  ses  fidèles  serviteurs  en  ont  si  bien  et  si 
heureusement  faicte.  Aussy,  pour  marquer  comme  Elle 
recongnoit  tenir  toutte  la  prospérité  de  ses  armes  de  l'as- 
sistance divine,  Elle  est  venue  exprez  pour  L'en  remercier 
sollennellement  en  la  ville  capitalle  de  son  royaume,  aprez 
en  avoir  faict  ses  actions  de  grâces  avec  la  Royne  sa  mère 
dans  la  cathedralle  et  dans  la  plus  part  des  églises  de  la 
ville  d'Arras. 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,  fol.  510-518  v°.) 

XLIX. 

Critique  des  opérations  espagnoles  devant  Arras. 

Observations  sur  la  conduicte  des  Espagnols  dans  leurs 
attaques  devant  Arras. 

C'est  véritablement  avec  beaucoup  d'injustice  que  force 
gens  estiment  que  les  Espagnols  ont  plus  de  lumières  pour 
l'attaque  des  places,  plus  de  précaution  pour  l'asseurance 
de  leurs  travaux,  plus  d'application  à  la  commodité  de 
leurs  trenchées,  et  enfin  plus  de  perfection  dans  l'art  des 
sièges,  que  les  autres.  Aussy  ne  recognoist  point  cette 
incomparable  intelligence  dans  ce  grand  travail  d'approches 
qu'ils  nous  ont  laissé  devant  Arras,  comme  une  pièce  sur 
laquelle  nous  pouvons  juger  du  mérite  de  leur  industrie  : 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  283 

car,  bien  que  leurs  plus  habiles  hommes  s'y  soient  employés, 
l'on  y  rencontre  encore  tant  de  deflfaults,  que  l'on  peut 
inférer  de  là,  sans  aulcune  présomption,  que  nos  plus 
médiocres  apprentifs  les  devancent  dans  le  jugement  au 
choix  des  lieux  qui  se  doibvent  attaquer;  dans  l'œconomie 
et  dans  l'asseurance  des  lignes  qui  se  doibvent  pousser; 
dans  l'ordre  et  la  netteté  des  travaux  qui  se  doivent 
faire;  et  finalement  dans  l'invention  des  expédients  qui  se 
doibvent  trouver  pour  vaincre  les  difficultés  qui  se  pré- 
sentent, et  conduire  l'entreprise  qu'on  se  propose  à  une 
prompte  et  heureuse  fin. 

Mais  pour  examiner  les  fautes  et  jugement  qu'ils  ont 
faictes  au  choix  du  lieu  par  où  ils  debvoient  attaquer  Arras, 
il  fault  rechercher,  autant  que  faire  se  pourra,  les  raisons 
pour  lesquelles  ils  ont  choisy  l'endroict  par  lequel  ils  pré- 
tendoient  le  prendre. 

Or,  ce  ne  peut  eslre  que  parce  qu'il  y  avoit  en  ce  lieu 
là  un  deffault  assés  considérable,  dont  ils  pensoient  tirer 
grand  avantage;  ou  parce  qu'ils  s'imaginoient  que,  n'y 
avant  que  deux  mille  cinq  cens  hommes  de  pied  dans  la 
place,  le  gouverneur  ne  vouldroit  pas  les  exposer  à  la 
garde  de  tous  les  grands  travaux  qui  se  rencontrent  en  cest 
endroict  là,  et  qu'il  leurs  abbandonneroit  facilement  les 
plus  avancés  d'iceux,  ou  qu'ils  les  luy  pourroient  emporter 
d'insulte. 

Pour  ce  qui  est  du  deffault  qui  se  trouvoit  au  corps  de 
la  place,  il  est  certain  qu'il  y  en  avoit  un  assés  remarquable 
dans  la  foiblesse  d'une  muraille  mal  flanquée  ;  mais  il  estoit 
si  avantageusement  séparé  par  une  bonne  demie  lune  cou- 
verte de  deux  tenailles  l'une  sur  l'autre,  que  ce  lieu  là  ne 
pouvant  plus  estre  considéré  comme  deffectueux,  mais 
comme  un  des  plus  forts  de  toutte  la  place,  on  ne  peut  pas 
dire  que  ce  n'aye  esté  une  témérité  inexcusable  de  l'avoir 
attaqué  par  cest  endroict,  plus  tostquepar  quelques  autres 
beaucoup  plus  foibles. 


284  MÉMOIRES 

Mais  il  est  bien  malaisé  d'ajuster  la  confiance  qu'ils 
avoient  d'emporter  facilement  les  travaux  plus  avancés,  et 
la  précaution  avec  laquelle  ils  marchoient  pour  les  attaques, 
parce  qu'ayants  ouvert  la  trenchée  d'aussy  \oing  qu'on  l'aye 
jamais  commancée,  et  cherchants  de  l'asseurer  par  un 
grand  nombre  de  longs  et  d'embrouillés  travaux,  il  sam- 
bloit  qu'ils  craignissent  des  deffenseurs,  sur  la  foiblesse 
desquels  ils  avoient  fondé  la  résolution  de  cette  attaque  ; 
ou,  s'ils  ne  les  craignoient  pas,  c^estoit  tousjours  une 
grande  imprudence  de  leurs  donner,  en  eschange  du  plai- 
sir de  marcher  avec  une  si  lente  gravité,  le  temps  de  se 
fortifier  et  de  s'accoustumer  au  péril  dont  ils  estoient 
menacés. 

Supposant  loultefFois  que  l'on  n'eust  pas  peu  choisir  un 
endroicl  plus  favorable  pour  eux,  que  celuv  par  lequel 
ils  ont  attaqué  la  place,  à  cause  du  deflFault  susdict,  ne 
debvoientils  pas  considérer  que,  quand  ils  y  seroient  arri- 
vés par  la  victoire  des  grandes  difficultés  qui  s'y  rencon- 
troient,  ils  n'v  auroient  pas  peu  loger  sans  avoir  pris  à 
droicte  et  à  gauche  les  demies  lunes  de  Rouville  et  des 
Capucins,  qui  les  v  auroient  veù  par  derrière?  Et  puisque 
c'estoit  une  nécessité  que  de  s'asseurer  de  ces  deux  pièces, 
pourquov,  après  avoir  touché  les  pointes  de  la  contrescarpe 
de  la  corne  de  Guiche,  ne  couloient  ils  pas  à  l'une  et  à 
l'autre  d'icelles,  pour  faire  abbandonner  les  tenailles  qui 
se  trouvoient  entr'elles  deux,  et  qui  par  leur  perte  demeu- 
roient  incommunicables,  sans  espoir  d'aucun  secours? 

Ils  avoient  sur  la  fin  prétendu  de  faire  abbandonner  la 
demie  lune  qui  estoit  dans  la  seconde  tenaille,  en  coullant 
aux  deux  costés  d'icelle,  pour  luy  oster  la  communication 
de  ses  deux  voisines.  Ils  en  pouvoient  faire  autant  des 
tenailles,  en  prenant  premièrement  les  demies  lunes,  puis- 
qu'aussy  bien  leurs  estoient  elles  nécessaires  sur  la  fin. 

Mais  si  c'estoit  une  nécessité  que  d'attaquer  lesdictes 
tenailles,  ce  qu'ils  ne  peuvent  pas  prouver,  y  en  avoit-il 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  285 

quelq'une  qui  les  obligeast  à  les  attaquer  par  le  front,  où 
ils  avoient,  outre  la  redoutte  de  pierre  qui  estoit  à  la  leste  de 
celle  de  Guiche,  des  demi  bastions  bien  flanqués  h  com- 
battre, et  en  suitte  quantité  de  bons  retranchements  à 
emporter  ^ 

On  n'avoit  point  encore  guère  attaqué  jusqu'à  celte 
heure  de  samblables  ouvrages  par  la  teste,  à  cause  de  la 
grande  quantité  de  retranchements  qu'on  peut  faire  par 
dedans,  quand  on  les  attaque  par  là;  aussy  le  prince 
d'Orenge,  qui  pour  cette  raison  attaqua  les  cornes  de 
Breda  plustost  par  les  aisles  que  par  le  front,  estoit  il  un 
assés  bon  exemple  pour  les  en  dissuader,  s'ils  estoient 
assés  humbles  pour  vouUoir  imiter  quelqu'un,  et  se  confor- 
mer au  sens  d'aulruy. 

Venons  maintenant  à  l'œconomie  des  lignes  qui  se 
doibvent  pousser  dans  une  attaque. 

Il  n'y  a  rien  que  l'on  y  doibve  si  soigneusement  éviter, 
que  le  travail  inutile,  à  cause  de  la  perte  du  temps,  et  de  la 
despanse  qui  en  résulte.  Pour  cela,  il  faut  mener  aux. 
pointes  des  pièces  qu'on  veult  éviter,  pour  se  garantir  de 
l'enfilade,  les  lignes  que  l'on  veult  pousser  en  avant  avec 
tant  de  justesse,  qu'il  n'y  aye  pas,  s'il  se  peut,  un  pied  de 
travail  perdu. 

Mais  si  l'on  considère  la  trenchée  que  les  Espagnols  ont 
conduicte  pour  l'attaque  susdicte,  l'on  y  trouvera  des 
destours  et  des  sinuosités  si  desraisonnables,  qu'avec  deux 
grandes  lignes  ils  n'arrivoient  pas  en  quelques  endroicts 
guère  plus  avant  qu'avec  une  seulle. 

Il  est  certain  que  les  lignes  transversales  que  l'on  faict 
en  une  trenchée  pour  servir  de  places  d'armes  ne  vont 
point  en  avant  ;  mais  elles  sont  si  nécessaires  pour  le  des- 
gagement  des  boyaux  et  pour  leur  asseurance,  qsa'on  ne 
les  peut  assés  louer. 

Celles  dont  il  est  parlé  cy  dessus  ny  n'avancent  ny  ne 
deffendent  le  travail.    Et  pour  ce  qui  est  de  ces  pièces 


286  MÉMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 

monstrueuses  qu'ils  avoient  faietes  pour  l'asseurer,  et 
qu'on  ne  peut  appeller  redouttes,  par  ce  qu'elles  n'estoîent 
point  fossoyées,  ny  places  d'armes,  par  ce  qu'elles  n'es- 
toient  pas  assés  vuidées  pour  contenir  beaucoup  de  gens, 
nv  mesmes  en  sortir  pour  aller  aux  ennemis  quand  il  en 
eust  esté  besoin,  il  est  malaisé  d'en  comprendre  le  des- 
sein, estant  presque  impossible  de  soupçonner  les  Espai- 
gnols  d'une  si  grande  ignorance,  qu'ils  les  ayent  faietes  pour 
l'un  nv  pour  l'autre  des  ouvrages  susdicts,  tant  elles  sont 
deffectueuses. 

Pour  ce  qui  est  de  l'ordre  et  de  la  netteté  de  leurs  tra- 
vaux, il  ne  fault  qu'y  entrer,  pour  trouver  dans  la  diffi- 
culté de  s'en  dresbrouiller  [sic]  l'image  d'un  chaos  et  l'am- 
barras  d'un  labvrinte. 

Et  pour  ce  qui  est  de  l'invention  des  expédients,  elle 
paroist  si  médiocre,  qu'ils  ne  se  sçauroient  jamais  laver  de 
la  perte  de  beaucoup  de  temps  qu'ils  ont  consommé,  et  de 
beaucoup  d'hommes  qu'ils  ont  sacrifié,  à  forcer  au  dedans 
des  deux  tenailles  des  retranchements  et  des  traverses 
par  la  teste,  qu'un  sappeur  ou  deux,  en  coullant  par 
l'épaisseur  des  parapets,  pouvoient  en  peu  de  temps  et 
sans  nulle  risque  descouvrir  par  le  costé. 

Il  n'est  poinct  icy  parlé  du  travail  de  la  ligne  de  cir- 
convallation,  qui  sans  contredict  estoit  fort  bonne,  à  la 
réserve  que  le  fossé  perdu  en  estoit  un  peu  trop  près,  et 
que  celuy  cv,  aussv  bien  que  celuy  de  ladicte  ligne, 
u'avoient  en  beaucoup  d'endroicts  ny  assés  de  profondeur 
ny  assés  de  largeur  par  en  bas.  Le  parapet  en  estoit  mer- 
veilleusement bien  fait.  Mais  plus  elle  avoit  de  force,  et 
plus  nous  revient  il  de  gloire  de  l'avoir  emportée, 

(Arch.  des  Aff.  étr.,  Corresp.,  Pays-Bas,  33,    fol.  520-521.) 


APPENDICES 


APPENDICE  I. 

État  chronologique  des  documents  annexes  publiés  avec 
LES  mémoires  de  Turenne  dans  la  collection  Michaud. 

Dans  l'édition  qu'Aimé  Chanipollion  en  a  donnée  au 
tome  III  de  la  troisième  série  de  la  collection  Michaud, 
paru  en  1838,  les  mémoires  de  Turenne  sont  accompag^nés 
d'un  nombre  considérable  de  documents,  les  uns  anté- 
rieurs à  la  période  qu'embrassent  ces  mémoires,  les  autres 
contemporains  de  cette  période. 

Des  premiers  nous  dirons  seulement  qu'ils  sont  tous 
empruntés  à  la  Collection  des  lettres  et  mémoires  trouvés 
clans  les  portefeuilles  du  maréchal  de  Turenne  publiée 
en  1782  par  Grimoard;  et  c'est  aux  autres  exclusivement 
que  se  rapporte  l'état  qu'on  trouvera  plus  loin. 

Plusieurs  de  ces  documents  ont  été  intercalés  dans  le 
texte  des  mémoires,  et  d'autres  donnés  en  note;  enfin  les 
moins  anciens  en  date,  ou  du  moins  ceux  qu'Aimé  Chani- 
pollion supposait  tels,  forment  un  groupe  à  part  sous  ce 
titre  :  «  Documents  inédits  pour  servir  de  complément 
aux  mémoires  du  vicomte  de  Turenne  pour  les  années 
1657,  1658  et  1659  ». 

Quelle  est  la  provenance  de  ces  documents?  Ont-ils  été 
publiés  avec  tout  le  soin  désirable? 

Sur  le  premier  point,  l'éditeur  de  1838  ne  fournit  que 
des  indications  plutôt  vagues,  à  telles  enseignes  que  Ché- 


288  MÉMOIRES 

ruel,  qui  a  reproduit,  dans  l'annotation  de  son  recueil  des 
lettres  de  Mazarin,  un  petit  nombre  des  pièces  dont  il 
s'agit,  non  sans  en  rectifier  le  texte  par  endroits,  n'a  pu 
procéder  h  cette  dernière  fin  que  par  hypothèse  :  ces  rec- 
tifications préjugeaient  le  second  point  dans  le  sens  de  la 
négative,  et  soulignaient  l'intérêt  qu'il  y  avait  à  l'élucider. 

Voici  dans  quels  termes  Aimé  Champollion  rend  compte 
des  investigations  moyennant  lesquelles  il  se  flattait  de 
rendre  la  «  nouvelle  édition  des  mémoires  de  Turenne  plus 
digne  du  public  et  du  héros  lui-même  »  : 

«  Le  recueil  de  Grimoard  se  trouve  rarement  dans  des 
bibliothèques  particulières;  toutefois  nous  n'en  avons 
extrait  que  des  fragments,  auxquels  nous  avons  ajouté 
d'autres  documents  inédits.  La  Bibliothèque  du  Roi  n'en 
possède  qu'un  très  petit  nombre  d'originaux;  mais  l'ex- 
trême obligeance  de  M.  le  général  baron  Pelet,  directeur 
du  dépôt  de  la  Guerre,  nous  est  venue  en  aide,  en  nous  per- 
mettant de  consulter  librement  les  pièces  historiques  con- 
fiées à  son  zèle  et  à  sa  science.  Le  cabinet  de  M.  F.  Feuil- 
let nous  a  été  aussi,  comme  en  d'autres  occasions,  une 
utile  ressource  ». 

Partant  de  ces  données,  nous  avons  voulu  déterminer 
de  façon  précise  à  quelles  sources,  en  dehors  du  i-ecueil  de 
Grimoard,  Aimé  Champollion  avait  puisé. 

Trente-huit  pièces  ont  été  tirées  des  manuscrits  conservés 
à  la  Bibliothèque  nationale  sous  les  numéros  4169  à  4173, 
4175,  4176,  4179,  4184,  4185  et  4188  du  fonds  français, 
qui  font  partie  d'une  collection  de  transcriptions  de 
dépêches  et  lettres  patentes  émanées  du  département  du 
secrétaire  d'Etat  Le  Tellier;  et  c'est  parmi  les  papiers  de 
Lenet,  en  particulier  dans  les  manuscrits  français  6715, 
6719,  6720  et  6725  qu'Aimé  Champollion  a  trouvé  le 
«  très  petit  nombre  d'originaux  »  que  la  Bibliothèque  lui 
a  fournis. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  289 

Aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  cet  éditeur  a  mis 
a  contribution  les  volumes  75,  surtout  157  et  158,  peut- 
être  aussi  81  et  83.  L'eusemble  des  lettres  de  Turenne 
que  ce  dépôt  possède  a  depuis  fait  l'objet  d'une  publica- 
tion dont  le  titre,  —  correspondance  inédite  de  Turenne 
avec  Michel  Le  Tellier  et  avec  Louvois,  —  donne  à  penser 
que  l'auteur,  Edouard  de  Barthélémy,  ne  soupçonnait  pas 
les  investigations  auxquelles  avant  lui,  et  dans  un  pareil 
dessein,  Aimé  Champolliou  avait  soumis  les  volumes  157 
et  158. 

Les  pièces  que  Champollion  n'a  empruntées  ni  à  la  publi- 
cation de  Grimoard,  ni  aux  recueils  manuscrits  dont  nous 
venons  de  donner  l'indication,  sont  en  très  grande  majorité 
des  lettres  adressées  à  Mazarin.  C'est  sans  nul  doute  à  ces 
documents  qu'il  faisait  allusion  en  parlant  de  1'  «  utile  res- 
source »  qu'avait  été  pour  lui  «  le  cabinet  de  M.  F.  Feuil- 
let »  :  ne  disait-il  pas  ailleurs'  devoir  au  même  collection- 
neur «  la  communication  des  dépêches  du  duc  d'Enghien 
adressées  à  Mazarin  »?  Il  s'agissait  de  savoir  où  ces  docu- 
ments se  trouvent  aujourd'hui. 

Deux  lettres  de  Turenne  à  Mazarin,  écrites  l'une  au  camp 
de  Schallstadt  le  20  juillet  1644,  l'autre  au  camp  de  Lan- 
drecies  le  14  juillet  1655,  et  qu'Aimé  Champollion  avait 
données,  ont  été  publiées  de  nouveau  dans  V Histoire  des 
princes  de  Condé  du  duc  d'Aumale,  la  première  au  tome  IV, 
avec  la  référence  C.  P.,  c'est-à-dire  collection  particulière, 
la  seconde  au  tome  VI,  avec  la  référence  A.  C,  c'est-à- 
dire  archives  de  Condé.  Le  tome  IV  ayant  paru  antérieure- 
ment, et  le  tome  VI  postérieurement  à  la  mort  de  Feuillet 
de  Couches,  survenue  le  5  février  1887,  nous  avons  pensé 
qu'il  y  avait  peut-être  lieu  de  chercher  à  Chantilly  la 
réponse  à  la  question  que  nous  nous  étions  posée.  Cette 

1.  Coll.  Michaud  et  Poujoulat,  3*  série,  t.  II,  p.  498,  note. 
II  19 


290  MEMOIRES 

conjecture  est  devenue  pour  nous  une  certitude,  grâce  à 
l'obligeant  concours  que  nous  a  prêté  le  conservateur- 
adjoint  du  Musée  Condé,  M.  Gustave  Maçon  :  les  lettres  à 
Mazarin  publiées  avec  les  mémoires  de  Turenne  dans  la 
collection  Michaud  sont  toutes  en  original  h  Chantilly, 
sauf  trois  exceptions;  encore  deux  de  celles-ci  s'appliquent- 
elles  à  des  lettres  de  Turenne  à  Mazarin  qu'Aimé  Cham- 
pollion  n'a  connues  que  par  des  copies  conservées  aux 
archives  historiques  de  la  Guerre. 

Sur  la  plupart  de  ces  documents  du  Musée  Condé,  nous 
avons  observé,  grattés  ou  pâlis,  des  numéros  de  classe- 
ment absolument  semblables  à  ceux  que  présentent,  aux 
archives  des  Affaires  étrangères,  les  papiers  de  Mazarin. 

Ayant  déterminé  la  provenance  de  la  presque  totalité 
des  documents  annexés  par  Aimé  Champollion  au  texte 
des  mémoires  de  Turenne,  nous  avions  le  moyen  d'appré- 
cier comment  ces  documents  avaient  été  publiés.  Nous 
devons  à  la  vérité  de  dire  que  l'éditeur  de  1838  s'est  fort 
médiocrement  acquitté  de  sa  tâche.  On  relève  des  fautes 
de  transcription  jusque  dans  les  pièces  tirées  du  recueil  de 
Grimoard.  Plusieurs  dates  ont  été  faussées,  bien  des  noms 
propres  ont  été  défigurés;  sans  compter  qu'on  peut  citer 
des  groupes  de  mots  qui  ont  été  pris  pour  de  soi-disant 
noms  propres. 

Il  faut  reconnaître  que  les  textes  donnés  par  Edouard  de 
Barthélémy  laissent  aussi  à  désirer  :  à  les  combiner  avec 
ceux  d'Aimé  Champollion,  on  n'aurait  aucunement  la  cer- 
titude d'établir  des  textes  corrects. 

Il  n'aurait  donc  pas  été  sans  utilité  de  donner  à  nouveau 
les  documents  dont  il  s'agit  :  du  même  coup,  la  présente 
édition  des  mémoires  de  Turenne,  ne  contenant  rien  de 
moins  que  celle  de  1838,  l'aurait  annulée.  Pourtant,  nous 
avons  craint  de  surcharger  notre  publication  de  textes 
dont  plusieurs  auraient  été  ainsi  publiés  pour  la  troisième 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  291 

fois,  et  il  nous  a  paru  suffisant  de  mettre  les  personnes  que 
ces  textes  pourraient  intéresser  en  état  de  les  consulter  sous 
la  meilleure  forme. 

Nous  avons  numéroté  les  documents  après  les  avoir  ran- 
gés selon  l'ordre  chronologique  :  ordre  auquel  Aimé  Cham- 
pollion  ne  s'est  pas  toujours  conformé,  soit  qu'il  ait  attri- 
bué aux  documents  des  dates  qui  ne  sont  pas  exactes,  soit 
qu'il  les  ait  rapportés  rétrospectivement  ou  par  anticipation. 
Il  sera  d'ailleurs  très  facile  de  se  reporter  de  l'édition  de 
1838  à  nos  indications  en  consultant  le  tableau  qui  suit. 
Dans  une  première  colonne,  désignée  par  les  lettres  MP 
(initiales  de  Michaud  et  Poujoulat),  on  trouvera  la  suite 
numérique  des  pages  de  cette  édition  où  figurent  les 
documents.  Une  seconde  colonne  rappelle,  sous  les 
lettres  SHF  (Société  de  l'Histoire  de  France),  les  pages 
correspondantes  de  la  présente  édition.  Enfin  les  numéros 
que  nous  avons  assignés  aux  documents  occupent  la  troi- 
sième colonne  :  celle-ci  est  partagée  en  six  colonnes 
secondaires,  dont  nous  avons  tiré  parti  de  telle  façon, 
qu'en  passant  de  l'une  à  l'autre  on  rencontre  les  numéros 
dans  leur  ordre,  à  très  peu  d'exceptions  près^.  Moyennant 
ces  diverses  dispositions  on  pourra,  non  seulement  se 
reporter,  nous  le  répétons,  de  l'édition  de  1838  à  nos 
indications,  mais  encore  réaliser  l'opération  inverse. 

Les  numéros  que  nous  marquons  d'un  astérisque  sont 
ceux  des  pièces  dont  Aimé  Champollion  a  soit  omis,  soit 
altéré  les  dates. 

1.  Par  ces  derniers  mots  nous  faisons  allusion  aux  numé- 
ros 67  et  121,  qui  figurent  ci-après  à  la  page  294,  où  nous  les 
avons  rais  en  vedette  au  moyen  de  traits  gras  horizontaux  : 
pour  les  maintenir  rigoureusement  à  leur  rang  numérique,  il 
eût  fallu  porter  à  huit  le  nombre  des  colonnes  secondaires,  ce 
qui,  au  point  de  vue  typographique,  eût  présenté  des  incon- 
vénients. 


292 


MÉMOIRES 


MP 

SHF 

1 
Numéros  des  Pièces. 

355 

1,3 

1 

356-362 

1,4 

3 

362 

1,7 

4 

362-364 

»» 

5 

364-365 

»» 

6 

365-366 

»» 

7 

365-366  n. 

»  » 

8 

366-368 

1,8 

9 

368  n. 

I,  9 

10 

369-370 

I,  10 

13 

371-372 

I,  12 

11 

376-377 

1,27 

12 

380 

L  40 

14 

380-383 

»» 

15 

383 

«  )) 

16 

384 

»» 

17 

384-385 

»» 

18 

386 

I,  43 

19* 

388 

I,  53 

20 

388-389 

))» 

21 

389 

»» 

22 

389-390 

«» 

24* 

390 

«» 

23* 

391-392 

I,  54 

25 

395  n. 

I,  69 

26 

396-397  n. 

I,  70 

2 

397-398 

1,74 

28 

;  399-400 

I.  77 

27 

:  401-402 

I,  81 

29 

;  402-403 

«  » 

30 

i  408-409 

1,  102 

31 

409-410 n. 

I,  104 

32 

410-411  n. 

I,  10 

33* 

411-412  n. 

»  » 

34 

412-413  n. 

«  n 

35 

413-414  n. 

))  » 

36 

414  n. 

n  » 

37 

414-415  n. 

»» 

38* 

421  n. 

I,  131 

39 

»» 

»  » 

42 

DU  MARECHAL  DE  TURENNE. 


293 


»  » 

422  n. 
»» 

422-423  n. 

423  n. 
»  » 

430-431  n. 
431  n. 

»  » 

437  n. 

437-438 

438 

441  n. 
»  » 

442  n. 
»» 

443  n. 

444  n. 
445-446  n. 

447  n. 

450  n. 

451-452  n. 

452  n. 
452-453  n. 

453  n. 
453-454  n. 

459  n. 

»» 

460-461  n. 

461  n. 
»» 
»» 
»» 
»» 

461-462  n. 

462  n. 
»  » 
»» 
»» 
»» 


»» 
I,  187 
I,  188 

»» 
I,  199 

»)) 
I,  200 

»» 
I,  202 
I,  205 
I,  208 
I,  212 
I,  226 
I,  232 
f,  233 

«» 

»» 

»» 
II,  1 

11,6 

»» 
»» 
»  » 
»» 

»  » 
»  » 

»  » 
»  » 


Numéros  des  Pièces. 


40 
41 


43 
44 


45 
46 


47* 

48 

49* 

50 

51 

52* 

53 

54* 

55 

56 

57 

58 

59 

60* 

61 

62 

63 

64 

65 

66* 


68 
69* 
70 
71* 

72* 

73* 

74 

75 

76 


78 
79 
80 
81 
82 


294 


MÉMOIRES 


MP 

SHF 

Numéros  des  Pièces. 

463-464  n. 

II,  8 

77 

466  n. 

II,  20 

84* 

466-467  n. 

n  n 

114* 

467 

II,  21 

83 

470 

II,  33 

86 

471 

471  n. 

472 

II,  34 

87 
88* 

67* 

472-473 

»  » 

89 

473-474 

11,  37 

91 

474  n. 

»» 

90 

478-479 

II,  54 

92 

507 

H,  69 

93 

507-508 

»  » 

94 

508 

))  » 

95 

»  » 

»  » 

96 

509 

•>■>•» 

97 

509-510 

»  » 

98 

510 

»» 

99 

»» 

»  » 

100* 

510-511 

»» 

101 

511 

»  » 

102 

»» 

»» 

103* 

»  » 

»» 

104 

511-512 

»« 

105 

512 

»» 

106 

»» 

»» 

107 

513 

»  » 

108 

»» 

»« 

109 

»)) 

»» 

110 

513-514 

»» 

111 

514 

»» 

112 

514-515 

»  » 

113 

515 

»» 

85* 

515-516 

»» 

115 

516-517 

w  » 

116 

517-518 

»» 

117 

518 

)>  )) 

118 

518-519 
519-520 

119 

121 

' 

DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 


295 


MP 

SHF 

Numéros  des  Pièces. 

520 

»» 

120 

520-521 

»» 

123 

521 

»  » 

124 

521-522 

»)) 

125 

522 

»» 

127 

522-523 

»» 

128 

523 

»)) 

129 

523-524 

»» 

130 

524 

»» 

131 

525 

»  » 

132 

»» 

»» 

134 

»» 

»» 

135 

526 

»» 

133* 

»» 

»» 

136 

526-527 

«  » 

122* 

527 

))i) 

138 

527-528 

«» 

137 

528 

»  » 

139* 

»)) 

»» 

126* 

528-529 

»» 

140 

529 

»  » 

141 

»n 

»)) 

142 

1.  Paris,  7  septembre  1643.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Minute  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  75, 

n"  309. 

2.  Paris,  3  décembre  1643.  Pros^isioiis  de  lieutenant 
général  en  Allemagne  pour  Turenne. 

Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4169, 
fol.  162  v°-165  V». 

3.  Paris,  8  décembre  1643.  Instructions  à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4169, 

fol.  50-62  v". 

4.  Paris,  l^' janvier  1644.  Anne  d'Autriche  à  Turenne. 
Minute  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  81, 


296  MÉMOIRES 

n**   4.   Transcription    à    la    Bibliothèque    nationale,    rus. 
fr.  4170,  fol.  5-6. 

5.  Colmar,  23  janvier  1644.  Turenne  à  Mazarin. 

Original  au  Musée  Condé,  O  3,  fol.  14-15.  Seul  le  der- 
nier alinéa  est  autographe.  Au  milieu  de  la  marge  infé- 
rieure de  la  première  page  se  lisait  un  numéro  d'ordre, 
lequel  a  été  gratté.  Ce  numéro  d'ordre  était  compris  entre 
174  et  182,  numéros  que  portent  deux  lettres  de  Turenne 
à  Mazarin,  des  18  et  31  janvier  1644,  conservées  dans  le 
volume  23  (fol.  144  et  148)  du  fonds  Allemagne,  aux 
archives  des  Affaires  étrangères. 

Au  nom  de  «  Rosny  »,  qu'Aimé  Champollion  a  imprimé 
à  la  cinquième  avant-dernière  ligne  de  la  seconde  colonne 
de  la  page  363,  il  faut  substituer  «  Roucy  ».  Le  mot 
«  compagnies  »  (p.  364,  col.  1,  1.3)  est  suivi  des  mots  «  de 
M.  de  Tracy  ». 

6.  Remiremont,  29  février  1644.  Turenne  à  Mazarin. 

Oiiginal  au  Musée  Condé,  O  3,  fol.  16-17.  Seul  le  der- 
nier alinéa  est  autographe.  Le  numéro  d'ordre  que  portait 
cette  pièce  était  sans  doute  compris  entre  192  (Lettre  de 
Turenne  à  Mazarin,  20  février.  Arch.  des  Aff.  étr.  AU.  23, 
fol.  160)  et  196  (Lettre  du  même  au  même,  29  février. 
Ihid.,  fol.   162). 

Cette  lettre  a  été  reproduite  en  partie  par  Chéruel 
[Lettres  de  Mazarin,  I,  623-624,  note),  qui  propose  de 
remplacer  par  «  paisibles  »  le  w  possible  »  qui  termine  la 
cinquième  ligne  du  troisième  alinéa  (MP  364,  col.  1)  : 
l'original  porte  en  effet  «  paisibles  ». 

Aimé  Champollion  a  imprimé  comme  suit  la  fin  du  même 
alinéa  :  «  Je  présuppose  que  l'on  prendroit  aussy  Trêves, 
de  sorte  que,  du  costé  d'Allemagne,  il  ne  resteroit  aux 
ennemis  que  celui  de  Colongne  ».  Chéruel  interprète 
«  celuv  »  par  «  l'électorat  »;  en  réalité,  sur  l'original, 
après  le  mot  «  ennemis  »  il  v  a  :  «  autre  passage  ».  Après 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  297 

K  Colongne  »,  Turenne  avait  fait  écrire  les  mots  «   ou 
Liège  »  qui  ont  été  ensuite  biffés. 

Au  lieu  de  «  Schimberth  »  (MP  365,  col.  1,  1.  1),  il  faut 
lire  «  Schimbeck  ». 

7-  Brisach,  15  mars  1644.  Turenne  à  Mazarin. 

Original  entièrement  autographe  au  Musée  Condé,  O  3, 
fol.  18-19. 

Chéruel  a  donné  de  cette  pièce  {^Lettres  de  Mazarin^  I, 
643-645,  note)  un  texte  «  rectifié  »,  mais  d'après  ses 
propres  hypothèses,  car  il  n'a  pas  connu  l'original.  Nous 
allons  indiquer  les  corrections  essentielles  auxquelles 
donne  lieu  l'examen  de  ce  dernier. 

MP  365,  col.  1,  1.  3  de  la  pièce.  Au  lieu  de  25,  lire  24®. 

MP  365,  col.  2,  1.  2.  Au  lieu  d'  «  Ossonville  »,  corrigé 
par  Chéruel  en  «  Oysonville  »,  lire  «  Ausonville  ».  —  Au 
lieu  de  «  et  tant  »,  lire  «  il  faut  ». 

MP  365,  col.  2,  l.  5.  «  Hem  »  a  été  corrigé  par  Ché- 
ruel en  «  Oheim  »  :  l'original  porte  bien  «  Hem  ». 

MP  365,  col.  2,  l.  11.  Au  lieu  de  «  Bouchet  »,  lire 
«  Brachet  ».  —  L.  12,  Au  lieu  de  «  Ebressein  »,  lire 
«  Ebrestein  ». 

MP  365,  col.  2,  l.  23-24.  Au  lieu  d'  «  Abiosinpente  », 
lire,  ainsi  que  Chéruel  le  soupçonnait,  «  Uberlingen  ». 

MP  366,  col.  1,  1.  6.  Au  lieu  de  «  Toussenson  »,  lire, 
ainsi  que  Chéruel  le  propose,  «  Torstenson  ». 

MP  366,  col.  1,  1.  23-24.  Au  lieu  d'  «  Aurilli  »,  corrigé 
par  Chéruel  en  «  Argilly  »,  lire  «  Arsilly  ». 

8.  Paris,  13  avril  1644.  Anne  d' Autriche  à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4169, 
fol.  94-95. 

9-  Paris,  22  avril  1644.  Instructions  à   Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4169, 
fol.  98-101. 


298  MÉMOIRES 

10.  Turckheim,  8  juin  1644.  Tiirenne  à  Mazarin. 
Original  au  Musée  Condé,  O  3,  fol.  28.  Seul  le  post- 

scriptum  est  autographe.  Le  numéro  d'ordre  274,  que  por- 
tait cette  pièce,  a  été  gratté. 

Chéruel  a  reproduit  cette  lettre  [Lettres  de  Mazarin,  I, 
716-177)  :  ainsi  qu'il  le  propose,  il  y  a  lieu  de  substituer 
«  gouverneur  »  h  «  gouvernement  »  (MP  368,  col.  2, 
1.  8-9  de  la  note). 

La  date  n'est  pas  après  le  post-scriptum,  mais  avant,  et 
est  ainsi  libellée  :  «  A  Turkem,  le  8  juin  1644  ». 

11.  Rueil,  13  juin  1644.  Instructions  à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4169, 

fol.  111-116  v«. 

12.  Paris,  19  juillet  1644.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Minute  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  83, 

n°  194.  Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms. 
fr.  4170,  fol.  150  v<'-153. 

13.  Camp  de  Schallstadt,  20  juillet  1644.  Turenne  à 
Mazarin. 

Original  au  Musée  Condé,  O  3,  fol.  34-36.  En  dépit 
d'un  grattage,  on  reconnaît  sur  cet  original  le  n°  330,  qui 
manque  dans  le  volume  33  du  fonds  Allemagne  aux 
archives  des  Aflfaires  étrangères. 

Le  duc  d'Aumale  a  publié  de  nouveau  cette  pièce  {Hist. 
des  princes  de  Condé,  IV,  597)  d'après  l'original,  qui  fai- 
sait partie  alors  d'une  «  collection  particulière  ». 

14.  Mayence,  18  janvier  1645.  Turenne  à  Mazarin. 
Original  au  Musée  Condé,  O  3,  fol.  42. 

Dans  le  deuxième  alinéa,  cet  original  porte  bien  a  de 
Darmstadt  »  et  non  «  d'Armstadt  ».  La  dernière  phrase  du 
même  alinéa  est  ainsi  conçue  :  «  Une  partie  de  cavalerie  de 
nos  gens  en  a,  la  nuit  passée,  défaict  une  de  trente  des 
ennemis  au  delà  du  Rhyn  »,  ce  qui  est  plus  intelligible  que 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  299 

le  texte  donné  par  Aimé  Champollion.  Le  dernier  mot  de 
la  phrase  qui  précède  est  «  villes  »  et  non  «.  vivres  ». 

15.  Mayence,  4  février  1645.  Turenne  à  Mazarin. 
Original  au  Musée  Condé,  O  3,  fol.  44-48.  Le  numéro 

a  été  complètement  gratté.  Ce  numéro  était  vraisembla- 
blement 138,  car  il  v  a,  dans  le  volume  Allemagne  46  des 
Affaires  étrangères,  une  lettre  de  Turenne  de  même  date 
numérotée  137  (fol.  94)  et  une  autre  lettre  de  Turenne  du 
19  février  numérotée  139  (fol.  116). 

L'alinéa  commençant  par  «  J'ay  veu,  par  la  lettre  de 
M.  Le  Tellier...  »  (MP  381,  col.  2)  est  chiffré  à  partir  des 
mots  «  aille  réservé  avec  eux  »  inclusivement. 

L'alinéa  «  Je  supplie  Vostre  Eminence  de  vouloir  écou- 
ter... »  (MP  382,  col.  2)  est  autographe  et  a  été  ajouté  en 
marge  (fol.  47  du  volume  de  Chantillv)  :  on  doit  le  consi- 
dérer comme  un  post-scriptum. 

16.  Saverne,  10  mars  1645.   Turenne  à  Maztrin. 
Original  au  Musée  Condé,  O  3,  fol.  49-50.  On  y  recon- 
naît, sous  un  grattage,  le  n"*  d'ordre  149. 

MP  383,  col.  2,  1.  10.  Au  lieu  de  «  Halstein  »,  lire 
«  Hatstein  » . 

17.  Spire,  26  mars  1645.   Turenne  à  Mazarin. 
Original  au  Musée  Condé,  O  3,  fol.  51-52. 

MP  384,  col.  1,  1.  3  du  texte  de  la  lettre.  Au  lieu  de 
«  Tartenson  »,  lire  «  Torstenson  ». 

Ihid.,  1.  42  dudit  texte.  Supprimer  le  point  qui  suit 
«  maistre  »  :  ce  point  doit  être  reporté  après  le  mot 
«  campagne  »,  par  lequel  débute  la  ligne  suivante. 

18.  Durlach,  31  mars  1649.   Turenne  à  Mazarin. 
Original  au  Musée  Condé,  O  3,  fol.  55-56.  Le  premier 

alinéa  du  post-scriptum  est  autographe. 

A  la  première  ligne,  au  lieu  de  «  Groevius  »,  il  faut  lire 
«  Grocius  ». 


300  MÉMOIRES 

A  la  sixième  ligne,  au  lieu  de  «  Elle  ne  laisse  »,  lire 
«  Elles  ne  laissent  ». 

MP  385,  col.  1,  1.  6-7.  Au  lieu  de  «  Neckar  »,  lire 
«  Necker  ». 

Ibid.,  1,  7.  Au  lieu  de  «  Werts  »,  lire  «  Werth  ». 

Ihid.,  1.  15.  Au  lieu  de  «  Ossonville  »,  lire  «  Oyson- 
ville  ». 

Ibid.,  1.   19.  Au  lieu  de  «  Brasac  »,  lire  «  Brassac  ». 

Ibid.,  1.  24.  Au  lieu  de  «  donnerav  »,  lire  «  donnay  »• 

Ibid.,  1.  antépénultième.  Au  lieu  de  «  resçu  »,  lire 
«  vescu  ». 

19.  Paris,  29  avril  1645.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Transcription  h  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4171, 

fol.  232  v°-233. 

Aimé  Champollion  a  imprimé  h  tort,  au  quantième,  19 
au  lieu  de  29. 

20.  Brauerschwend,  10  mai  1645.  Turenne  à  Mazarin. 
Original  au  Musée  Condé,  0  3,  fol.  58-59.  On  peut  lire, 

sous  un  grattage,  le  n°  185.  Dans  le  volume  46  du  fonds 
Alleniagne,  le  n°  184  est  porté  par  une  pièce  du  8  mai 
(fol.  432),  et  le  n*^  189  par  une  pièce  du  13  mai  (fol.  471). 

Cette  lettre  a  été  reproduite  en  partie  par  Chéruel 
{Lettres  de  Mazarin,  II,  169-170). 

MP  388,  col.  2,  1.  2.  Au  lieu  de  «  pourroit  »,  lire  a  pou- 
voit  ». 

21.  Paris,  14  mai  1645.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4171, 

fol.  285-286. 

22.  Wetter,  16  mai  1645.   Turenne  à  Mazarin. 
Original  au  Musée  Condé,  0  3,  fol.  60-61.  On  reconnaît, 

sous  un  grattage,  l'un  des  numéros  191  ou  192.  Ainsi  que 
nous  l'avons  dit,  une  pièce  du  13  mai  1645  [Allemagne  ^Ç>, 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  301 

fol.  471)  porte  le  n"  189;  dans  le  volume  Allemagne  47 
(fol.  13)  une  pièce  du  2  juin  suivant  est  numérotée  205. 

A  la  date,  Aimé  Champollion  a  imprimé  «  Wesser  », 
mais  l'original  porte  nettement  «  Wetter  ». 

MP  389,  col.  2,  1.  1.  Au  lieu  de  «  Trêves  »,  lire 
«  Tracy  ». 

23.  Paris,  15  mai  1645.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4171, 

fol.  290  et  v°. 

Aimé  Champollion  a  imprimé  à  tort,  au  quantième  de 
la  date,  25  au  lieu  de  15. 

24.  Paris,  20  mai  1645.  Louis  XIV  à  Tm'enne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4171, 

fol.  304-306  v«. 

Aimé  Champollion  a  imprimé  à  tort,  au  quantième  de 
la  date,  22  au  lieu  de  20. 

25.  Camp  de  Fechenheim,  18  juin  1645.  Turenne  à 
Mazarin. 

Original  au  Musée  Condé,  0  3,  fol.  62-64.  On  reconnaît 
sous  un  grattage  le  n°  211  :  aux  archives  des  Affaires  étran- 
gères {Alle?nagne  46,  fol.  147),  une  pièce  de  même  date 
est  numérotée  212. 

Chéruel  [Lettres  de  Mazarin,  II,  185,  note  1)  conteste 
la  date  de  cette  lettre,  et  propose  d'y  substituer  celle  du 
28  mai  :  l'original  n'autorise  aucunement  cette  correction, 
à  laquelle  on  pouvait  d'ailleurs  objecter  que  Turenne 
parle  de  sa  jonction  avec  Kœnigsmarck,  laquelle  n'eut  lieu 
que  le  29  mai  [Gazette,  1645,  p.  505-506). 

MP  391,  col.  1,  1.  10-11  du  texte,  et  ailleurs  où  le 
même  nom  se  représente.  Au  lieu  de  «  Konigsmarc  »,  lire 
«  Konigxmarck  ». 

Ibid.,  1.  12.  Au  lieu  de  «  Kirkeine  »,  lire  «  Kirkeim  ». 

Ihid.,  1.  14.  Au  lieu  de  «  Aschastembourg  »,  lire 
«  AschaflPembourg  ». 


302  MEMOIRES 

MP  391, col.  1,1.17.  Au  lieu  (le  ((  Brisac»,  lire  «  Brisack». 

IbitL,  1.  18.  Au  lieu  de  «  Ossonville  »,  lire  u  Oyson- 
ville  ». 

MP  391,  col.  2,  1.  14.  Au  lieu  de  «  envoyeray  »,  lire 
«  envoyerois  ». 

Ibid.,  1.  29.  Au  lieu  de  «  Enghien  »,  lire  «  Anguien  ». 

Ibid.,  1.  30.  Au  lieu  de  «  en  »,  lire  «  à  ». 

Le  nom  du  lieu  d'où  la  lettre  est  datée  a  été  imprimé 
«  Ferknheim  »  :  il  doit  être  lu  «  Fecknheim  »,  ce  qui 
désigne  Fechenheim,  non  loin  de  Hanau.  On  sait  positi- 
vement que  Turenne  était  près  de  Hanau  le  17  juin  (Gri- 
moard,  I,  50)  :  et  cette  circonstance  peut  être  alléguée 
contre  la  correction  de  date  proposée,  ainsi  que  nous 
l'avons  dit,  par  Chéruel. 

26.  Camp  de  Nœrdlingen,  8  août  1645.  Turenne  à  sa 
sœu7\ 

Cette  lettre  avait  été  publiée  dans  le  recueil  de  Gri- 
moard  (I,  51-52);  mais  Aimé  Champollion  paraît  l'avoir 
prise  ailleurs  :  son  texte  débute  par  un  alinéa  que  Gri- 
moard  n'a  pas  donné. 

27.  [Trêves,  1*""  décembre]  1645.  Turenne  à  Mazarin. 
Original  au  Musée  Condé,  0  3,  fol.  82-84. 

Cette  lettre  n'est  pas  datée,  mais  elle  débute  par  l'accusé 
de  réception  d'une  lettre  de  Mazarin  remise  par  Grotius  à 
Turenne,  et  il  est  aisé  de  reconnaître,  aux  allusions  faites 
par  ce  dernier,  qu'il  s'agit  d'une  lettre  qui  figure  sous  la 
date  du  17  novembre  dans  le  recueil  des  Lettres  de  Maza- 
rin (II,  259-264). 

Il  y  a  plus.  Turenne  annonce  l'envoi,  avec  sa  lettre,  du 
«  traicté  qui  a  esté  faict  avec  M.  l'Electeur  de  Trêves,  sous 
le  bon  plaisir  de  Sa  Majesté  »;  il  ajoute,  dans  un  post- 
scriptum,  qu'il  s'est  fait  communiquer  par  M.  d'Anctoville, 
chargé  de  les  porter  h  la  Cour,  a  les  demandes  que  faisoit 
M.  l'Électeur  de  Trêves  »   et  que  M.  de  Vautorte  a  été 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  303 

«  scandalisé  »  de  ce  que  d'Ancto ville  allait  partir  sans  les 
faire  voir.  Or  le  traité  dont  il  s'agit  est  conservé  aux 
archives  des  Affaires  étrangères  [Corresp.,  Trêves,  2, 
fol.  352-353)  sous  ce  titre  :  «  Articles  accordés  soubz  le 
bon  plaisir  du  Roy  entre  Monsieur  l'Electeur  de  Trêves  et 
Monsieur  le  mareschal  de  Turenne  »  :  il  fut  passé  au 
palais  électoral  de  Trêves  le  29  novembre  1645.  Quant 
aux  demandes  de  l'Electeur,  elles  sont  formulées  dans 
une  «  instruction,  de  la  part  de  S.  A.  l'archevêque  et  élec- 
teur de  Trêves,  pour  Monsieur  d'Anctoville,  de  ce  qu'il  a  à 
solliciter  auprès  de  Sa  Majesté  tréschrestienne,  et  le  faire 
expédier  en  forme  convenante  »  qui  porte  la  date  du 
30  novembre  1645  [ibid.,  fol.  359).  Enfin,  on  a  la  copie 
d'une  lettre  écrite  à  Trêves  le  i"  décembre  1645,  dans 
laquelle  d'Anctoville  parle  de  la  visite  qu'il  a  faite  le  jour 
même  à  Turenne,  et  du  mécontentement  de  Vautorte  [ibid. , 
fol.  372)  :  nous  n'hésitons  pas  à  croire  que  la  lettre  de 
Turenne,  qui  relate  les  mêmes  choses  dans  un post-scrip- 
tum,  est  également  du  l"""  décembre  1645.  D'ailleurs, 
l'original  de  Chantilly  porte,  gratté,  le  n"  334,  et  l'on 
voit,  dans  le  volume  Allemagne  49  des  Affaires  étrangères, 
les  numéros  332  et  338  attribués,  celui-là  à  une  pièce  du 
20  novembre,  celui-ci  à  une  pièce  du  5  décembre. 

MP  399,  col.  2,  1.  6.  Au  lieu  de  «  commandée  »,  lire 
«  raccommodée  ». 

Ibid.,  1.  14.  Au  lieu  de  «  chevauché  »,  lire  «  che- 
vaulx  ». 

Ibid.,  l.  30.  Au  lieu  de  «  venir  »,  lire  «  vivre  ». 

Ibid.,  1.  36.  Au  lieu  de  «  Ossonville  »,  lire  «  Oyson- 
ville  »  ;  supprimer  le  point  qui  suit  «  Tracy  ». 

Ibid.,  1.  39.  Au  lieu  de  «  j'ay  »,  lire  «  icy  »  et  suppri- 
mer la  virgule  qui  précède. 

Ibid.,  1.  42.  Au  lieu  de  «  en  se  »,  lire  «  et  en  ». 

Ibid.,  1.  43.  Remplacer  les  deux  points  qui  suivent 
«  Lorrain  »  par  une  parenthèse  ouverte. 


304  MÉMOIRES 

MP  399,  col.  2,  1.  44.  Remplacer  le  point  qui  suit  «  régi- 
mens  »  par  une  parenthèse  fermée. 

Ibid.,  1.  51.  Au  lieu  de  «  le  »,  lire  «  ce  ». 

MP  400,  col.  1,  1.  6.  Au  lieu  de  «  auroil  »,  lire 
«  reçoit  »  ;  supprimer  «  bon  » . 

Ibid.,  1.  44-45.  Au  lieu  de  «  Tarienson  »,  lire  «  Tors- 
tenson  ». 

Ihid.,  1.  46.  Au  lieu  de  «  lieues  »,  lire  «  heures  ». 

Ibid.,  1.  53.  Au  lieu  de  «  ne  boug^era  plus  d^n  moys  », 
lire  «  ne  bourgera  [sic]  plus  d'avec  moy  ». 

MP  400,  col.  2,  1.  6-7.  Au  lieu  de  «  que  l'on  »,  lire 
«  qu'il  en  ». 

Ibid.,  1.  15.  Au  lieu  de  «  un  »,  lire  «  cet  ». 

Ibid.,  1.  23.  Au  lieu  de  «  désiroit  »,  lire  «  désireroit  ». 

Le  premier  alinéa  du  post-scriptum  finit  ainsi  :  «  M.  de 
Vautorte,  lequel  pourra  aisément  venir  le  trouver,  quand 
il  y  aura  quelque  chose  de  pressé  ». 

28.  Paris,  19  décembre  1645.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4172, 
foi.  322-324  v». 

29-  Paris,  27  avril  1646.  «  Mémoire  touchant  V estât  de 
la  négociation  de  la  paix  générale  en  ce  qui  concerne  les 
affaires  de  l'Empire  ». 

Transcription  h  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4173, 
fol.  223-226. 

Cette  pièce  est  bien  du  27  avril,  et  non,  comme  l'a 
imprimé  Aimé  Champollion,  à  la  fin  du  texte,  du  26. 

30.  Paris,  30  avril  1646.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4173, 

fol.  226-227  vo. 

31.  Paris,  15  avril  1647.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4175, 

fol.  266  vo-269  v°. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  305 

32.  Amiens,  20  mai  1647.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4175, 

foi.  383-384. 

33.  Amiens,  25  juin  1647.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4175, 

fol.  488  ^-494  v°. 

Aimé  Champollion  a  imprimé  par  erreur,  au  quantième, 
26  au  lieu  de  25. 

34.  Amiens,  29  juin  1647.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4175, 

fol.  510-511. 

35.  Amiens,  4  juillet  1647.  Instruction  à  Turenne, 
avec  addition  comprenant  la  copie  d'une  lettre  à  Rosen. 

Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4175, 
fol.  13  v°-19  v°  et,  pour  l'addition,  19  v°-20. 

36.  Dieppe,  5  août  1647.  Pouvoir  à  Turenne  touchant 
les  cavaliers  allemands. 

Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4176, 
fol.  67-68  v°. 

37.  Fontainebleau,  28  septembre  1647.  Louis  XIV  à 
Turenne. 

Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4176, 
fol.  131-132  v°. 

38.  Fontainebleau,  7  octobre  1647.  Louis  XIV  à 
Tu  l'en  ne. 

Transcription  h  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4176, 
fol.  142  v°-143  v°. 

Aimé  Champollion  a  imprimé  par  erreur,  au  quantième 
de  la  date,  11  au  lieu  de  7. 

39.  Saint-Germain-en-Laye,  11  janvier  1649.  Anne 
d'Autriche  à  Turenne. 

Emprunté  au  recueil  de  Grimoard,  I,  106-107. 
II  20 


306  MÉMOIRES 

40.  Saint-Germain-en-Laye,  16janvier  1649.  Louis  XIV 
à  d'Erlach. 

Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4179, 
fol.  15  vO-16. 

41.  Saint-Germain-en-Laye,  16  janvier  1649.  Ordre 
pour  faire  reconnaître  d'Erlach  par  les  troupes  de  V ar- 
mée d'Allemagne. 

Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4179, 
fol.  16-17. 

42.  Saint-Germain-en-Laye,  28  janvier  1649.  Anne 
d'Autriche  à  Turenne. 

Emprunté  au  recueil  de  Grimoard,  I,  113-114. 

43.  Saint-Germain-en-Laye,  29  janvier  1649.  Anne 
d^ Autriche  à  Turenne. 

Emprunté  au  recueil  de  Grimoard,  I,  115-116. 

44.  Saint-Germain-en-Laye,  8  février  1649.  Louis  XIV 
à  Turenne. 

Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4179, 
fol.  76  v'>-77  v«. 

45.  Saint-Germain-en-Laye,  27  mars  1649.  Louis  XIV 
au  prince  palatin. 

46.  20  février  1651.  Condé  à  Turenne. 
Emprunté  au  recueil  de  Grimoard,  I,  176-177. 

47.  Paris,  6  mars  1651.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Cette  lettre,  publiée  une   première  fois  par  Grimoard 

(I,  179),  n'est  pas  transcrite  dans  le  ms.  fr.  4182.  Cette 
circonstance  nous  porte  à  croire  qu'Aimé  Champollion  l'a 
empruntée  à  Grimoard,  bien  qu'il  y  ait  quelques  diffé- 
rences entre  les  deux  textes.  A  la  vérité,  le  texte  de  Gri- 
moard est  de  beaucoup  le  meilleur  :  aussi,  n'hésitons- 
nous  pas  à  préférer  la  date  qu'il  présente  à  celle  du 
11  mars,  donnée  par  Champollion. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  307 

48.  Paris,  18  mars  1651.  Condé  à  Turenne. 
Emprunté  au  recueil  de  Grimoard,  I,  186-187. 

49.  Paris,  8  avril  1651.  Condé  à  Turenne. 
Emprunté  au  recueil  de  Grimoard,  I,  192.  Aimé  Cham- 

pollion  a  supprimé  un  alinéa  et  imprimé,  à  la  date,  18  au 
lieu  de  8. 

50.  Corbeil,  26  avril  1652.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4184, 

fol.  260  v''-261. 

51.  Saint-Germain- en-Laye,  28  avril  1652.  Louis  XIV 
à  Turenne. 

Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4184, 
fol.  261  v''-263. 

52.  20  mai  1652.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  311- 

312  v°.  Aimé  Champollion  a  négligé  de  reproduire  la  date 
de  cette  pièce. 

53.  Melun,  7  juin  1652.  Louis  XIV à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4184, 

fol.  340-341  v°. 

54.  15  juin  1652.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Transcription  h  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4184, 

fol.  354v°-355. 

Cette  lettre  avait  été  publiée  une  première  fois  par  Gri- 
moard avec  sa  date  exacte,  à  laquelle  Aimé  Champollion 
a  substitué  celle  du  10  juin. 

55.  16  juin  1652.  Louis  XIV  à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4184, 

fol.  358-359. 

56.  Melun,  16  juin  1652.  Instruction  à  Beaujeu. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4184, 

fol.  359-360  v^ 


308  MÉMOIRES 

57.  Melun,  21  juin  1652.  Louis  XIV à  Turenne. 
Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4184, 

fol.  383-384. 

58.  5  juillet  1652.  Louis  XIV à  Turenne  et  à  La  Fertè. 
Transcription  h  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4185, 

fol.  9  etv°. 

59.  28  juillet  1652.  Instructions  à  Turenne  et  à  La 
Ferlé. 

Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4185, 
fol.  44-46  v°. 

60.  7  septembre  1652.  Louis  XIV  à  Turenne  et  à 
La  Fertè. 

Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4185, 
fol.  155  v°-156. 

Aimé  Champollion  a  négligé  de  reproduire  la  date  de 
cette  pièce.  A  la  première  ligne  de  son  texte,  il  faut  lire 
«  Joyeuse-Saint-Rambert  »  au  lieu  de  «  Joyeuse-Saint- 
Lambert  ». 

61.  23  décembre  1652.  Louis  XIV  à  Tuî'cnne  et  à 
La  Fej'té. 

Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4185, 
fol.  411  v«-412. 

62.  Paris,  18  janvier   1653 au  P.  Arnolfiny  à 

Cambrai. 

63.  Bruxelles,  20  mai  1653.  Caillet  à  Lenet. 
Original    à   la   Bibliothèque    nationale,    ms.    fr.    6715, 

fol.  46. 

64.  Bruxelles,  30  mai  1653.  Condé  à  Lenet. 
Original    à    la    Bibliothèque   nationale,    ms.    fr.    6715, 

fol.  141. 

65.  Bruxelles,  7  juin  1653.  Condé  à  Lenet. 
Original   à   la   Bibliothèque   nationale,    ms.    fr.    6715, 

fol.  169. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  309 

66.  [Avant  le  5  juillet  1653.]  A^'is  de  la  marche  de 
Turenne  et  de  La  Ferté  envoyé  à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  delà  Guerre,  vol.  157, 
n"  6. 

Cette  pièce  annonçant  que  les  troupes  vont  marcher  sur 
Rethel,  la  date  du  l*""  août  1653,  dont  elle  a  été  revêtue 
après  coup,  semble-t-il,  est  évidemment  inexacte,  et  il 
faut  vraisemblablement  y  substituer  celle  du  l®*"  juillet. 

67.  11  mars  [1654].  Caillet  à  Lenet. 

Original  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  6725, 
fol.  14. 

D'après  Aimé  Champollion,  cette  lettre  aurait  été  écrite 
à  Lenet  pour  approuver  la  minute  de  la  lettre  que  nous 
indiquons  ci-après  sous  le  n"  87.  Le  voisinage  immédiat 
des  deux  pièces  dans  le  ms.  fr.  6725  a  suggéré  cette  hypo- 
thèse, que  de  prime  abord  on  ne  songe  pas  à  écarter,  le 
texte  de  la  lettre  de  Caillet  qu'a  publié  Aimé  Champollion 
ne  présentant  aucune  date.  En  réalité,  il  y  a  sur  l'original 
une  date  ainsi  libellée  :  «  Ce  xi*"  mars,  par  la  barque  du 
soir  »,  qui  à  elle  seule  ruine  l'hypothèse  en  question.  En 
efiFet,  la  lettre  que  nous  numérotons  87  fut  écrite  par  Condé 
à  la  suite  de  ce  qu'il  avait  intercepté  celle  adressée  le 
14  août  1655  par  Turenne  à  Mazarin,  par  conséquent  dans 
ce  même  mois  d'août.  D'autre  part,  l'approbation  dont  il 
s'agit  dans  la  lettre  de  Caillet  est  ainsi  exprimée  :  «  Elle 
[S.  A.]  m'a  seulement  commandé  de  vous  dire,  Monsieur, 
qu'elle  approuvoit  toutes  les  choses  que  vous  aviez  faites  »  : 
il  faut  quelque  bonne  volonté  pour  croire  que  ces  derniers 
mois  désignent  une  minute  de  lettre. 

Tl  nous  reste  à  dire  pourquoi  nous  attribuons  la  lettre  de 
Caillet  à  l'année  1654. 

Des  termes  de  cette  lettre,  —  y  compris  ceux  de  la 
date,  —  il  résulte  que  Caillet  était  auprès  de  la  personne 
de  Condé,  tandis  que  Lenet  se  trouvait  éloigné  d'eux  assez 


310  MEMOIRES 

pour  être  obligé  de  correspondre  avec  eux  par  écrit,  mais 
aussi  assez  peu  pour  que  telle  de  ses  lettres  pût  arriver  à 
destination  du  jour  au  lendemain;  d'autre  part,  ces  corres- 
pondants utilisaient  un  service  de  messagerie  par  eau 
fonctionnant  à  raison  de  deux  départs  par  jour. 

Or,  la  lettre  de  Caillet  s'encadre  fort  bien  entre  deux 
lettres  de  Condé  écrites  à  Lenet  de  Bruxelles  les  10  et 
13  mars  1654  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  6179,  fol.  67  et  73). 
L'adresse  portée  sur  la  première  de  ces  lettres  fait  con- 
naître que  Lenet  était  h  Anvers,  logé  à  l'hôtel  de  l'Aigle 
d'or,  chargé  pour  Condé  de  certaines  affaires  d'argent. 
Dans  la  seconde  lettre,  on  lit  :  «  Je  vous  envoyay  par  la 
barque  d'hier  au  soir  les  lettres  de  M.  le  comte  de  Fuen- 
saldagne  que  vous  désiriés...  »,  ce  qui  est  à  rapprocher  du 
passage  où  Caillet  dit  qu'il  se  rend  chez  Fuensaldana  et 
ajoute  :  «  Pour  la  lettre  que  vous  demandez,  je  tâcherai 
de  vous  l'envoyer  demain  par  la  barque  du  matin  ». 

68-  Paris,  15  avril  1654.  Déclaration  du  Roi  contre  les 
adhérents  de  Condé. 

Transcription  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  4188, 
fol.  236-238  v°. 

69.  19  mai  1654.  Caillet  à  Lenet. 

Original  signé  d'un  simple  paraphe  à  la  Bibliothèque 
nationale,  ms.  fr.  6719,  fol.  123. 

Aimé  ChampoUion  a  daté  à  tort  ce  billet  du  9  mai. 

70.  Camp  de  Caulaincourt,  8  juillet  1654.  Turenne  à 
Le  Teïlier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n"  49.  Reproduit  par  É.  de  Barthélémy,  Correspondance 
inédite  de  Turenne,  p.  30-31. 

Au  lieu  de  «  M.  Du  Bac  »  (MP  461,  col.  1,  1.  7  de  la 
note)  il  faut,  avec  Barthélémy,  lire  «  M.  de  Bar  ». 

71.  Camp  de  Roisel,  11  juillet  1654.  Turenne  à  Le 
Tellier. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  311 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n"  64.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  31-32. 

Aimé  Champollion  a  négligé  de  donner  la  date  de  cette 
pièce.  A  la  seconde  ligne  de  son  texte,  au  lieu  de  «  La 
Moustale  »,  il  faut  lire  «  La  Moussaie  ». 

72.  Camp  de  Monchy-le-Preux,  19  juillet  1654. 
Turenne  à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n°  103.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  32.  A  la  première 
ligne  il  faut  lire  «  l'on  »  au  lieu  de  «  Son  Altesse  ». 

73.  19  juillet  1654.   Turenne  à  Le  Tellier-. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 

n»  111.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  33.  Le  mot  qu'Aimé 
Champollion  a  laissé  en  blanc  est  le  nom  de  Lens. 

Sur  l'original  de  cette  pièce  a  été  inscrite  après  coup  la 
date  du  20  juillet,  qu'Aimé  Champollion  a  reproduite,  et 
dont  Barthélémy  a  fait  état  :  nous  la  corrigeons  sur  la  foi 
du  résumé  de  ladite  pièce  qu'on  a  pu  lire  plus  haut  (p.  218)  : 
«  Que  le  dix  huictième  au  soir,  etc.  » 

74.  Camp  de  Monchy-le-Preux,  20  juillet  1654. 
Turenne  à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n°  112.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  33. 

75.  Au  camp,  23  juillet  [1654].  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 

n°  131.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  34-35. 

76.  Camp  de  Monchy-le-Preux,  25  juillet  1654. 
Turenne  à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n"  148.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  36.  Le  texte  d'Aimé 
Champollion  est  préférable. 

77.  Au  camp,  25  juillet.  Post-scriptum  du  26  juillet 
1654.  Turenne  à  Mazarin. 


312  MÉMOIRES 

Original  au  Musée  Condé,  0  3,  fol.  91;  on  y  reconnaît, 
sous  un  grattage,  le  n*"  175.  Dans  le  volume  Pays-Bas  33 
des  Aflfaires  étrangères,  il  y  a  deux  pièces  du  25  juillet 
numérotées  174  et  176  qui  se  suivent  immédiatement 
(fol.  333  61334). 

78.  Au  camp,  26  juillet  1654.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 

n°  155.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  36-37. 

Dans  le  post-scriptum,  Aimé  ChampoUion  a  imprimé  : 
«  La  Sévillie  »  et  «  petit  homme  »  :  il  faut  lire  «  La  Feuil- 
lée  »  et  «  gentil  homme  ». 

79.  Camp  de  Monchy- le -Preux,  30  juillet  1654. 
Turenne  à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n"  180.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  37-38. 

80.  Camp  de  Monchy- le-Preux,  5  août  1654.  Turenne 
à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n"  197.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  39-40. 

A  la  12*  ligne  du  texte  d'Aimé  ChampoUion,  au  lieu 
de  «  Mondprix  »,  lire  «  Mondejeux  ».  Barthélémy  n'a  pu 
lire  ce  nom. 

81-  Camp  de  Monchy-le-Preux,  6  août  1654.  Turenne 
à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n°  198.  Reproduit  par  Barthélerav,  p.  40. 

82.  Camp  de  Monchy-le-Preux,  7  août  1654.  Turenne 
à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n**  199.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  40-41. 

83.  LeQuesnoy,  6  septembre  1654.  Turenne  à  Mazarin. 
Original  autographe  au  Musée  Condé,  0  3,  fol.  95-96. 

Cet   original   porte  le  n"   2,   qu'on  a   décoloré.   Dans   le 


DU  MARÉCHAL  DE   TURENNE.  313 

volume  Pays-Bas  35  des  Aflfaires  étrangères,  le  n"  1  est 
porté  par  une  lettre  du  5  septembre  (fol.  4)  et  le  n"  3  par 
une  lettre  du  6  (fol.  6). 

La  première  partie  de  cette  lettre  a  été  reproduite  par  le 
duc  d'Aumale,  Hist.  des  prmces  de  Condé,  VI,  734-735. 

84.  Cassel,  24  septembre  1654.  Le  landgrave  de  Hesse 
à  Turenne. 

Pièce  empruntée  au  recueil  de  Grimoard,  I,  527.  Aimé 
Champollion  a  substitué  la  date  du  4  septembre  à  celle 
du  24. 

85.  Au  camp,  14  juillet  [1655].  Turenne  à  Mazarin. 
Original  au  Musée  Condé,  0  3,  fol.  101-102. 

Aimé  Champollion  a  donné  cette  lettre  parmi  des  pièces 
de  1658  et  a  imprimé  «  juin  »  au  lieu  de  «  juillet  ».  Elle 
est  reproduite  en  partie,  et  sous  sa  date  exacte,  dans  V His- 
toire des  princes  de  Condé,  VI,  736-737. 

En  dehors  des  corrections  qu'on  relèvera  en  se  reportant 
au  texte  donné  par  le  duc  d'Aumale,  nous  indiquons  la 
suivante  : 

MP  515,  1.  25.  Au  lieu  de  «  n'a  tant  »,  lire  «  a  fort  ». 

86.  Camp  près  Condé-sur-l'Escaut,  14  août  1655. 
Turenne  à  Mazarin. 

Original,  revêtu  de  la  mention  «  duplicata  »,  au  Musée 
Condé,  0  3,  fol.  103. 

Il  résulte  de  la  mention  «  duplicata  »  que  Turenne 
avait  pris  la  précaution  de  faire  cette  lettre  en  double; 
précaution  non  superflue,  puisqu'un  exemplaire  tomba 
entre  les  mains  de  Condé.  Contrairement  à  ce  qu'on  serait 
tenté  de  croire  de  prime  abord,  ce  n'est  pas  cet  exemplaire 
qui  est  aujourd'hui  à  Chantilly.  La  lettre  interceptée  par 
Condé  était,  —  c'est  Condé  lui-même  qui  l'affirme,  — 
écrite  et  signée  de  la  main  de  Turenne  :  le  duplicata  de 
Chantilly  a  été  écrit  par  un  secrétaire,  et  simplement  signé 
par  Turenne.  D'autre  part,  ce  duplicata  porte,  reconnais- 


314  MÉMOIRES 

sable  en  dépit  d'un  grattage,  le  n"  272,  qu'on  lit  également 
sur  une  copie  de  la  même  pièce  conservée  aux  archives 
des  Affaires  étrangères  [Corresp.,  Pays-Bas,  35,  fol.  404)  : 
ce  numéro  atteste  que  le  duplicata  en  question  avait  pris 
rang  parmi  les  papiers  de  Mazarin,  ce  qui  revient  à  dire 
qu'il  était  parvenu  à  destination. 

Une  autre  copie  de  cette  lettre  se  trouve  dans  les  papiers 
de  Lenet  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  6720,  fol.  35  et  36). 

Celte  lettre  est  bien  du  14  août  et  non,  comme  l'a 
imprimé  Aimé  Champollion,  du  11.  Le  texte  donné  par 
cet  éditeur  appelle  quelques  corrections,  dont  nous  n'in- 
diquons que  les  principales. 

MP  470,  col.  2,  1.  14.  Au  lieu  de  «  Banag  »,  lire 
«  Bavay  ». 

Ibid,,  1.  22.  Entre  «  travailler  »  et  «  cette  »,  intercaler 
«  dès  ». 

Ibid.,  1.  31.  Au  lieu  de  «  régent  »,  lire  «  régiment  »; 
ce  mot  est  écrit  en  abrégé  «  rég.  ». 

87.  [18  août]  1655.  Condé  à  Turenne. 

Minute  à  la  Bibliothèque  nationale,  ras.  fr.  6725, 
fol.  16-17. 

Pour  attribuer  à  cette  pièce  la  même  date  qu'aux  deux 
suivantes,  nous  nous  fondons  sur  l'assertion  de  Monlglat, 
qui  dit  (p.  308)  que  Condé  «  envoya  une  trompette  dans 
l'armée  française  porter  trois  lettres  de  sa  part  aux  maré- 
chaux de  Turenne  et  de  La  Ferté  et  au  marquis  de  Cas- 
telnau  ». 

88.  Camp  de  Tournai,  18  août  1655.  Condé  à  La 
Ferté. 

Minute  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  6725, 
fol.  18-19  :  c'est  ce  texte,  dépourvu  de  date,  qui  a  été 
reproduit  par  Aimé  Champollion. 

L'original,  présentant  la  date  qu'on  vient  de  lire,  est 
conservé  au  Musée  Condé,  L4,  fol.  193-194  :  mention  en 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  315 

a  été  faite  par  le  duc  d'Aumale  [Hist.  des  princes  de  Condé, 
VI,  423,  note  1). 

89-  Camp  de  Tournai,  18  août  1655.  Condé  à  Cas- 
telnau. 

Minute  à  la  Bibliothèque  nationale,  ms.  fr.  6720, 
fol.  34  et  35. 

90.  Camp  de  Tournai,  30  août  1655.  Condé  à  Lenet. 

91.  Camp  de  Berlaimont,  20  octobre  1655.  Turenne  à 
Mazarin. 

Original  autographe  au  Musée  Condé,  03,  fol.  105-106. 
On  y  reconnaît,  sous  un  grattage,  le  n"'  53.  Dans  le  volume 
Pays-Bas  36  des  Affaires  étrangères,  deux  pièces,  datées 
respectivement  des  20  et  22  octobre  et  occupant  les  feuil- 
lets 118  et  119,  sont  numérotées  52  et  54.  De  plus,  la 
table  qui  se  trouve  en  tête  de  ce  volume  annonce  une 
lettre  de  Turenne  du  20  octobre  1655. 

MP  473,  col.  2,  1.  5  de  la  pièce.  Au  lieu  de  «  Seuse  », 
lire  «  Leuse  ». 

Ihid.,  1.  9.  Au  lieu  de  «  leur  »,  lire  «  cette  ». 

Ibid.,  1.  19.  Au  lieu  de  «  siens  »,  lire  «  tiers  ». 

Ihid.,  1.  24.  Au  lieu  de  «  et  des  »,  lire  «  de  ». 

Ihid.,  1.  25.  Au  lieu  de  «  crains  »,  lire  «  ne  croi  ». 

Aimé  Champollion  a  fait  suivre  d'un  sic  la  dernière 
phrase  de  cette  lettre,  phrase  qui,  telle  qu'il  l'a  imprimée, 
est  en  effet  peu  intelligible.  La  fin  de  cette  phrase  doit 
être  rétablie  ainsi  :  «  Je  me  reculerai  pour  voir  l'effort 
que  je  peux  faire  avec  les  chevaux  de  vivres  d'artillerie 
et  des  païsans.  » 

A  la  date,  l'original  porte  «  Barlaimont  »  :  Aimé  Cham- 
pollion avait  lu  «  Besançon  ». 

A  la  2^  ligne  du  post-scriptum,  au  lieu  de  «  des  enne- 
mis »,  lire  «  de  l'ennemi  ». 

92.  Mons,  19  juillet  [1656].  La  Ferté  à  Mazarin. 
Original  au  Musée  Condé,  0  8,  fol.  70-71. 


316  MÉMOIRES 

La  table  placée  en  tête  du  volume  Pays-Bas  36,  aux 
archives  des  AflFaires  étrangères,  annonce  une  lettre  à  La 
Ferté  du  19  juillet  1654.  Les  feuillets  584  et  587  de  ce 
volume  consistent  en  deux  pièces  datées  respectivement 
des  19  et  20  juillet  et  numérotées,  la  première  324,  la 
seconde  327;  et  sur  la  pièce  de  Chantilly,  on  reconnaît, 
sous  un  grattage,  le  n°  325. 

Cette  pièce  est  autographe  et  présente  une  graphie  très 
bizarre. 

93.  31  août  1657.  TurenneàLe  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n°  243.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  45-46. 

94.  Camp  de  Ruminghen,  25  octobre  1657.  Turenne 
à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n°  249.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  47-49. 

95.  31  octobre  1657.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 

n"  250.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  49-51. 

96.  Camp  de  Ruminghen,  31  octobre  1657.  Turenne 
à  Mazarin. 

Cette  pièce  a  été  publiée  par  Aimé  Champollion,  puis 
par  Edouard  de  Barthélémy  (p.  51-54),  d'après  une  copie 
destinée  à  Le  Tellier,  qui  est  conservée  aux  archives  his- 
toriques de  la  Guerre  (vol.  157,  n°  251).  Mais  l'original 
s'en  trouve  aux  archives  des  Affaires  étrangères,  où  il 
constitue  les  feuillets  416  à  418  du  volume  Pays-Bas  40. 
A  la  4^  ligne  du  texte  d'Aimé  Champollion,  il  faut  lire 
«  Fisicat  »  au  lieu  de  «  Fisciat  » . 

97.  Ruminghen,  l^""  novembre  1657.  Turenne  à  Le 
Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n"  252.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  54-55. 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  317 

98-  Camp  de  Ruminghen,  6  novembre  1657.  Tureniie 
à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n"  254.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  56-57. 

99.  Calais,  17  novembre  1657.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 

n°  255.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  57-58. 

100.  20  novembre  [1657].  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 

n°  256.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  58-59.  Aimé  Cham- 
pollion  a  négligé  de  transcrire  le  second  post-scriptum  et 
la  date  de  cette  lettre. 

101.  Ardres,  25  novembre  1657.  Turenjie  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 

n**  257.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  59-60. 

Le  dernier  mot  de  cette  lettre  doit  être  lu  «  Madaillian  » 
et  non  «  Madvillers  ». 

102.  Ardres,  27  novembre  1657.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 

n°  258.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  60-62. 

A  la  3®  ligne  du  texte  d'Aimé  Champollion,  il  faut,  au 
lieu  de  «  Nanci  »,  lire  «  Renti  ». 

103.  [28  novembre  1657].  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 

n"  259.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  62-63. 

A  la  7^  ligne  du  texte  publié  par  Aimé  Champollion, 
au  lieu  de  «  Pusange,  Havarion  et  Autrequan  »,  il  faut 
lire  «  Putange,  Flavaucourt  et  Artaignan  »  ;  à  la  8®  ligne, 
au  lieu  de  «  Podwâtz  »,  lire  «  Renouart  »;  à  la  11^,  au 
lieu  de  «  pour  »,  lire  «  par  »  ;  à  la  19®,  au  lieu  de  «  Sain- 
ville  »  et  d'  «  Elarcour  »,  lire  «  Linville  »  et  «  Ecan- 
court  ». 

Cette  lettre  n'est  pas  datée,  mais  les  mots  :  «  Je  me 


318  MEMOIRES 

suis  donné  l'honneur  de  vous  escrire  hier  par  M.  de  Cou- 
lange  »  se  rapportent  à  la  lettre  du  27  novembre  1657 
que  nous  venons  d'indiquer  sous  le  n°  101. 

104.  5  décembre  1657.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 

n"  260.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  63. 

A  la  3®  ligne  du  texte,  au  lieu  de  «  Béthune  »,  lire 
«  Belsunce  ». 

105.  Amiens,  21  décembre  1657.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 

n**  267.  Reproduit  de  façon  plus  correcte  par  Barthélémy, 
p.  64-65. 

106.  Amiens,  22  décembre  1657.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 

n"  460.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  65-66. 

107.  Amiens,  22  décembre  1657.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 

n°  461.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  66-67. 

108-  Amiens,  24  décembre  1657.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n°  268.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  68-69. 

109.  [Avant le  29  décembre  1657].  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 

n"  464.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  69-71. 

Il  existe  au  Musée  Condé  (0  3,  fol.  121-123)  une  lettre 
de  Turenne  à  Mazarin,  datée  du  29  décembre  1657,  et 
qui  paraît  contenir  des  allusions  à  celle-ci. 

110.  Amiens,  29  décembre  1657.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 

n°  463.  Résumé  par  Barthélémy,  p.  69. 

111.  Cassel,  mercredi  22  mai  [1658].  Turenne  à 
Mazarin. 

Original  autographe  au  Musée  Condé,  fol.  124-125.  Cet 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  319 

original  porte  le  n°  190,  qui  a  été  déteint.  Dans  le  volume 
Pays-Bas  42  des  Affaires  étrangères,  dont  la  table  annonce 
une  lettre  de  Turenne  du  22  mai  1658,  les  n°'  189  et  191 
sont  portés  l'un  par  une  pièce  du  21  (fol.  321-322), 
l'autre  par  une  pièce  du  22  (fol.  323). 

Au  lieu  de  «  avec  l'infanterie  »  (MP514,  col.  1,  1.  13), 
il  faut  lire  «  avec  nœuf  capitaines  ». 

Le  nom  propre  par  lequel  se  termine  cette  lettre  et 
qu'Aimé  Champollion  a  imprimé  «  Barbone  »  est  en  réa- 
lité Bourbourg,  écrit  «  Borbourc  ». 

112.  Camp  de  Dunkerque,  27  mai  1658.  Turenne  à 
Mazai'in. 

Original  autographe  au  Musée  Condé,  03,  fol.  126-127. 
Cet  original  porte  le  no219,  qu'on  a  fait  pâlir.  La  table  du 
volume  Pays-Bas  42  annonce  une  lettre  de  Turenne  du 
27  mai.  Et  dans  ce  volume  les  n°'  218  et  220  sont  portés 
par  deux  pièces  datées  respectivement  des  25  (fol.  371)  et 
27  (fol.  372). 

A  «  estang  »  (MP514,  col.  1,  1.  6  de  la  pièce),  il  faut 
substituer  «  estrang  » . 

Le  nom  propre  qui  termine  le  quatrième  alinéa  est 
«  Fisicat  »  et  non  «  Tissiot  » . 

A  la  quatrième  avant-dernière  ligne  du  dernier  alinéa, 
il  faut  lire  non  pas  «  Boutinois  »,  mais  «  Boulonois  ». 

113.  4  juin  [1658].  Turenne  à  Mazarin. 

Original  autographe  au  Musée  Condé,  0  3,  fol.  128-129. 
Cet  original  porte  le  n°  11,  qu'on  a  déteint.  Or,  dans  le 
volume  Pays-Bas  46,  dont  la  table  annonce  une  lettre  de 
Turenne  du  4  juin,  on  constate  le  déficit,  parmi  les  pièces 
de  cette  date,  de  celle  qui  portait  le  n°  11. 

Le  texte  donné  par  Aimé  Champollion  est  très  incorrect. 

«  Heide  »  (MP515,  col.  1,  1.  14)  doit  être  lu  «  Leide  ». 

Au  lieu  de  «  Bourbonne  »  (1.  21  et  25),  il  faut  lire 
«  Bourbourc  ». 

Au  lieu  de  «  Courtin  »  (1.  23),  on  doit  lire  «  Coaslin  ». 


320  MEMOIRES 

«  Casius  »  est  imprimé  à  tort  (1.  29)  pour  «  Calais  ». 

Les  points  qu'on  observe  à  la  ligne  31  doivent  être 
remplacés  par  les  mots  «  le  Protecteur.  » 

A  «  Mondei  »  (1.  39-40)  doit  être  substitué  «  Mardic  ». 

Au  lieu  de  «  passer  »  (1.  40),  lire  «  porter  ». 

Entre   «  un  »  et  «  grand  »  (1.  42)  intercaler  «  très  ». 

A  la  dernière  ligne,  il  faut  remplacer  «  défendront  » 
par  «  disputeront  ». 

114.  [Juin  1658].  Le  duc  François  de  Lorraine  à 
Tnrenne. 

Cette  lettre,  empruntée  au  recueil  de  Grimoard  (I,  654), 
n'est  pas  datée.  On  ne  peut  admettre,  avec  Aimé  Cham- 
pollion,  qu'elle  ait  été  écrite  à  la  suite  du  secours  d'Arras 
(août  ou  septembre  1654),  car  à  cette  époque  Nicolas-Fran- 
çois de  Lorraine,  qui  ne  devait  passer  au  service  de  la 
France  que  le  18  décembre  1655,  était  du  côté  des  Espa- 
gnols, et  n'aurait  pas,  ainsi  qu'il  le  dit,  considéré  comme 
siens  propres  tous  les  succès  de  Turenne  ;  bien  plus,  on 
ne  s'expliquerait  pas  qu'il  ajoute  :  «  J'ai  su  avec  quel 
avantage  vous  en  avez  voulu  rendre  participant  mon  fils  »  ; 
ce  dernier,  Ferdinand  de  Lorraine,  montra  devant  Arras 
un  grand  courage  malgré  son  extrême  jeunesse;  mais, 
encore  une  fois,  ce  fut  dans  les  rangs  ennemis  ;  il  se  retira 
avec  son  père  à  Cambrai  (cf.  Mèni.  du  marquis  de  Beau- 
çau,  p.  129-130). 

A  notre  avis,  le  succès  dont  il  s'agit  dans  la  lettre  qui 
nous  occupe  est  la  prise  de  Dunkerque.  Le  22  juin  1658, 
Mazarin  écrivait  de  Calais  à  François  de  Lorraine  au  sujet 
du  jeune  Ferdinand  :  «  Il  arriva  ic}^  il  y  a  3  jours,  où  il  a 
esté  fort  bien  reçu  de  Leurs  Majestés.  Il  s'en  ira  demain 
à  l'armée,  avec  regret  pourtant  de  n'y  estre  arrivé  assez 
h  temps  pour  avoir  sa  part  à  la  gloire  du  grand  advan- 
tage  qu'il  a  pieu  à  Dieu  de  donner  aux  armes  du  Roy  et 
au  corps  lorrain  que  ledit  s""  prince  eust  commandé  »  (Bibl. 
nat,,  ms.  Mélanges  Colbert  52,  fol.  382  v°).  Le  «  grand 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  321 

advantage  »  en  question  est  la  bataille  des  Dunes,  livrée 
le  14  juin.  Le  siège  de  Dunkerque  dura  jusqu'au  24;  Fer- 
dinand de  Lorraine,  à  qui  Turenne  portait  intérêt  [Journal 
de  la  Société  d'archéologie  lorraine,  1873,  p.  137),  put 
donc  prendre  part  à  cette  opération.  Le  28,  Mazarin, 
dans  une  nouvelle  lettre  à  François,  s'exprimait  ainsi  : 
«  Cependant  je  me  dois  réjouyr  avec  V.  A.  de  la  part  que 
le  corps  lorrain  a  eu  en  ceste  victoire,  et  comme  je  ne 
doubte  pas  que  M.  le  prince  Ferdinand  et  ceux  qui  ont 
ordre  de  l'informer  de  ce  qui  se  passe  icy,  et  des  intérestz 
dudit  corps,  ne  le  fassent  avec  ponctualité,  je  me  dispense 
d'entretenir  V.  A.  là  dessus  »  (ms.  cité,  fol.  411).  C'est, 
pensons-nous,  h  la  suite  d'un  rapport  adressé,  conformé- 
ment à  ce  que  donne  à  entendre  Mazarin,  par  Ferdinand 
au  duc  François,  que  ce  dernier  aurait  écrit  la  lettre  qui 
vient  de  retenir  notre  attention. 

115.  Bergues,  2  juillet  1658.  Turenne  à  Mazarin. 

Cette  pièce  a  certainement  figuré  dans  le  volume  Pays- 
Bas  46  des  Affaires  étrangères,  en  tête  duquel  la  table 
annonce  une  lettre  de  Turenne  datée  du  2  juillet,  et  dans 
lequel  on  constate  le  déficit  du  n°  136,  le  n"  135  ayant  été 
attribué  à  une  lettre  du  l*""  juillet  (fol.  248)  et  le  n°  137  à 
une  lettre  du  3;  elle  n'est  pas  entrée  au  Musée  Condé. 

116.  Au  camp,  13  septembre  [1658] .  Turenne  à  Mazarin. 
Original   au    Musée   Condé,   0  3,    fol.    160-164;   on  y 

reconnaît,  sous  un  grattage,  les  n"'*  302  et  303,  qui 
manquent  dans  le  volume  Pays-Bas  46  des  Affaires  étran- 
gères :  la  table  placée  en  tête  de  ce  volume  annonce  bien 
une  lettre  de  Turenne  du  13  septembre  1658. 

MP516,  col.  1,  1.  7-8  du  texte.  Au  lieu  de  «  Gauvre  », 
lire  «  Gavre  ». 

Ihid.,  1.  8.  Au  lieu  de  a  Oudenverde  »,  lire  «  Oude- 
narde  »  ;  de  même  aux  autres  endroits  où  ce  vocable  se 
rencontre. 

II  21 


322  MÉMOIRES 

MP516,  col.  2,  1.  8.  Au  lieu  de  «  Leire  »  et  de  «  Pequil- 
iin  »,  lire  «  Keire  »  et  «  Peguillin  ». 

Ibid.,  1.  12.  Au  lieu  de  «  Bléausne  »,  lire  «  d'autres  ». 
Ibid.,  1.  30.  Au  lieu  de  «  le  régiment  de  cavallerie  », 
lire  «  les  régimeos  de  cavallerie  ». 

Ibid.,  1.  34.  Au  lieu  de  «  en  sera  très  bien  traité  »,  lire 
«  on  les  a  très  bien  traittez  »  et  supprimer  le  point  qui 
suit,  lequel  doit  être  reporté  h  la  fin  de  la  ligne,  après  le 
mot  «  esté  ». 

Ibid.,  1.  43.  Au  lieu  de  «  soit  »  lire  «  fust  ». 
Ibid.,  1.  55.  Au  lieu  de  «  Gadaigne  »,  lire  «  Gadagne  », 
—  de  même  plus  loin,  —  et,  à  la  suite  de  ce  nom,  interca- 
ler les  mots  «  qui  estoit  de  jour  ». 

Ibid.,  1.  57.  Au  lieu  de  «  Trie  »,  lire  «  Roye  »  ;  de  même 
plus  loin. 

Ibid.,  1.  61.  Au  lieu  de  «  Souvigni  »,  lire  «  Louvigni  »; 
de  même  plus  loin. 

MF  517,  col.  1,  1.  13.  Au  lieu  de  «  deux  »  lire 
«  douze  ». 

Ibid.,  1.  14.  A  la  suite  de  «  cavallerie  »  intercaler  les 
mots  «  c'est  à  dire  assez  peu  de  régimens  ». 

Ibid.,  1.  16.  Au  lieu  de  «  Gensin  »  lire  «  Genlis  ». 
Ibid.,  1.  17.  Au  lieu  de   «   Renet  »  et  de  «  ses  »  lire 
«  Renel  »  et  «  les  ». 

Ibid.,  1.  38.  Au  lieu  de  «  simballes  »,  lire  «  tymballes  ». 
Ibid.,  1.  39.  Au  lieu  de  «  et  »,  lire  «  il  ». 
Ibid.,  1.  41.  Au  lieu  de  «  Beutin  »,  lire  «  Bertin  ». 
MP517,  col.  2,  1.  3.  Au  lieu  de  «  Chusenberg  »,  lire 
«  Chulemberg  »  ;  de  même  plus  loin. 

Ibid.,  1.  10.  Au  lieu  de  «  Menin  »,  lire  «  Menen  ». 
Le  millésime  de  la  date  n'est  pas  exprimé. 

117.  18  septembre  1658.  Turenne  à  Mazarin. 
Original  autographe  au  Musée  Condé,  0  3,  fol.  165- 
167.    Duplicata    aux    archives    des    Affaires    étrangères, 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  323 

Correspondance,  Pays-Bas  46,  fol.  486.  Ce  duplicata 
porte  le  n°  316,  et  sur  l'original  de  Chantilly  on  voit  le 
n«  315  pâli. 

MP517,  col.  2,  1.  3  du  texte.  Au  lieu  de  «  au  loin  »,  lire 
«  autour  ». 

Ibid.j  1.  5.  Au  lieu  de  «  compagne  »,  lire  «  campaigne  ». 

Ibid.,  1.  15.  Au  lieu  de  «  dont  le  »,  lire  «  et  comme 
son  ». 

Ibid.  y  1.  18-19.  Au  lieu  de  «  se  tiendront  parmi  eux 
aux  plus  grandes  affaires  »,  lire  «  se  tiendront  au  plus 
gros  des  affaires  » . 

Ibid.,  1.  24.  Au  lieu  de  «  Chusemberg  »,  lire  «  Chu- 
lemberg  ». 

Ibid.,  1.  28.  Au  lieu  de  «  Menin  »,  lire  «  Menen  ». 

MP518,  col.  1,  1.  1.  Au  lieu  de  «  Oudenverde  »,  lire 
«  Oudenaerde  »  ;  de  même  plus  loin. 

Ibid.,  1.  4.  Au  lieu  de  «  Spols  »,  lire  «  Ipres  ». 

Ibid.,  1.  7.  Au  lieu  de  «  places  »,  lire  «  lieux  ». 

Ibid.,  1.  30.  Au  lieu  de  «  même  »,  lire  «  mener  ». 

Ibid.,  1.  33.  Au  lieu  de  «  que  ce  sont  des...,  à  moins  », 
lire  «  que  ce  sont  tous  défilez,  à  moins  ». 

Ibid.,  1.  38.  Au  lieu  de  «  Druot  »,  lire  «  Droot  ». 

Ibid.,  1.  39.  Au  lieu  de  «  plus  »,  lire  «  près  ». 

118.  Camp  devant  Ypres,  24  septembre  1658.  Turenne 
à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n»  277.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  73. 

119.  Camp  devant  Ypres,  25  septembre  1658.  Capitu- 
lation accordée  au  clergé  d' Ypres. 

Copie  du  30  septembre  1658,  collationnée  sur  l'original 
déposé  aux  archives  du  chapitre  cathédral  d'Ypres,  aux 
archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157,  n°  279.  Ce 
texte,  qu'a  suivi  Aimé  Champollion,  est  précédé  d'un  titre 
attribuant  à  la  pièce  la  date  du  26  septembre. 


324  MÉMOIRES 

120.  27  septembre  1658.  Capitulation  accordée  à  la 
gai-nison  d'Ypres. 

Copie  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n»  283. 

121.  Camp  d'Ypres,  27  septembre  1658.  Turenne  à 
Le  Te  Hier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n°  282.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  74-75. 

122.  Camp  de  Tourcoing,  5  octobre  [1658].  Turenne 
à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 
n"  480.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  75-76. 

Aimé  Champollion,  trompé  parla  place  que  cette  lettre 
occupe  dans  le  volume  de  la  Guerre,  l'a  classée  parmi 
celles  de  1659,  et,  tandis  que  l'original  porte,  à  la  date  : 
«  Au  camp  de  Turcoin  »,  il  a  imprimé  seulement  :  «  Au 
camp  ». 

123.  Camp  d'Espierres,  25  octobre  1658.  Turenne  à 
Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 
n"  466.  Résumé  par  Barthélémy,  p.  75. 

124.  Grammont,  5  novembre  1658.  Turenne  à  Le 
Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n"  284.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  77-78. 

125.  Au  camp,  15  novembre  1658.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 

n°  285.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  78-80. 

126.  Camp  de  Harlebeke,  20  novembre  [1658].  Turenne 
à  Le  Tellier. 

Original  autographe  aux  archives  historiques  de  la 
Guerre,  vol.  158,  n"  485.  Reproduit  par  Barthélémy, 
p.  85-86. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  325 

Aimé  Champollion,  trompé  par  la  place  que  cette  lettre 
occupe  dans  le  volume  158  de  la  Guerre,  l'a  classée  parmi 
celles  de  1659. 

127.  Camp  d'Iseghem,  24  novembre  1658.  Turenne 
à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n°  286.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  81-84. 

128.  Camp  de  Moorseele,  29  novembre  1658.  Turenne 
à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 
n°  468.  Résumé  par  Barthélémy,  p.  85. 

129.  Camp  de  Neuve-Église,  2  décembre  1658.  Turenne 
à  Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n"  287.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  87-88. 

130.  Ypres,  4  janvier  1659.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original    autographe    aux    archives   historiques    de    la 

Guerre,  vol.  157,  n°  289.  Reproduit  par  Barthélémy, 
p.  88-90. 

Au  lieu  de  «  Sontègne  »  (MP523,  col.  2,  1.  5  de  la 
pièce),  il  faut  lire  «  sorte  que  »,  et  le  point  qui  suit  doit 
être  supprimé. 

Au  lieu  de  «  cent  cinquante  et  ne  »  [Ibid.,  1.  10  de  la 
pièce),  il  y  a  «  cent  cinquante  et  une  ». 

Au  lieu  de  «  de  Penne  »  [Ibid.,  1.  16  de  la  pièce),  lire 
«  d'Epence  » . 

Au  lieu  de  «  Pienne  »  (MP524,  col.  1,  1.  6),  lire 
«  Dienne  » . 

131-  Ypres,  11  janvier  1659.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 
n"  472.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  90-92. 

132.  Amiens,  26  janvier  1659.  Turenne  à  Le  Tellier. 


326  MEMOIRES 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 
n°  290.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  92-93. 

133.  [Paris,  13  mai  1659].  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 

n"  477.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  99-100. 

Dans  le  volume  158  de  la  Guerre,  cette  pièce  non  datée 
suit  immédiatement  celle  que  nous  indiquons  ci-après 
sous  le  n°  135;  elle  est  pareillement  classée  par  Aimé 
Champollion  et  par  Barthélémy;  ce  dernier  imprime  en 
tête  :  «  Présumé  d'août  1659  ».  A  vrai  dire,  il  y  a  dans 
cette  lettre  des  énonciations  qui  permettent  d'en  fixer  très 
exactement  la  date  :  «  Je  m'en  vas  demain  en  Picardie... 
Je  passerai  à  Chantilli  où  je  coucherai,  et  je  ferai  peut 
estre  un  bon  tour  jusques  aux  villes  de  Flandres  pour 
m'en  revenir  à  Fontainebleau  ».  Or,  c'est  du  5  au  9  juillet 
1659  qu'on  voit  Turenne  visiter  Ypres,  Menin,  Aude- 
narde  et  la  Bassée  ;  le  16  du  même  mois,  il  arrive  à  Fon- 
tainebleau [Gazette,  1659,  p.  713).  Il  était  parti  de  Paris 
le  14  mai  [Ibid.,  p.  467);  écrite  la  veille  de  ce  départ,  la 
lettre  qui  nous  occupe  est  évidemment  du  13  mai  1659. 

134.  Paris,  17  août  1659.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 

n"  475.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  97-98. 

135.  Paris,  28  août  1659.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 

n**  476.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  98-99. 

Au  lieu  de   «  Cambert  »  (MP  525,  col.  2,  1.  13),  lire 
«  Lambert  ». 

136.  Amiens,  3  octobre  1659.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 

n**  479.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  103-104. 

137.  Amiens,  30  octobre  1659.  Turenne  à  Mazarin. 


DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  327 

Celte  lettre  a  été  publiée  par  Aimé  Champollion 
d'après  une  copie  conservée  aux  archives  historiques  de 
la  Guerre,  vol.  158,  n°  482.  Nous  n'en  avons  retrouvé 
l'original,  aux  archives  des  Affaires  étrangères,  ni  dans  le 
volume  France  1686,  relatif  à  la  Picardie,  ni  dans  le  volume 
Pays-Bas  48. 

138.  Amiens,  30  octobre  1659.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 

n°  481.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  108-109. 

139.  Amiens,  3  novembre  1659.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 

n°  484.  Reproduit  par  Barthélémy,  p-  109. 

Aimé  Champollion  a  publié  cette  pièce  avec  la  date  du 
5  novembre. 

140.  Amiens,  4  décembre  1659.  Turenne  à  Le  Tellier, 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 

n"  486.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  110-112. 

141.  [6,  13,  20  ou  27  décembre  1659].  Turenne  à 
Le  Tellier. 

Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  158, 
n°  486  bis.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  112-113. 

A  la  première  ligne  du  texte  d'Aimé  Champollion,  il 
faut  remplacer  «  Vausin  »  par  «  Raulin  ». 

Cette  lettre  est  simplement  datée  :  «  Ce  samedi  au 
soir  ».  Les  interprétations  que  nous  proposons  de  cette 
date  sont  fondées  uniquement  sur  la  place  occupée  par  la 
pièce  dans  le  vol.  158  de  la  Guerre. 

142.  Amiens,  30  décembre  1659.  Turenne  à  Le  Tellier. 
Original  aux  archives  historiques  de  la  Guerre,  vol.  157, 

n°  301.  Reproduit  par  Barthélémy,  p.  115. 


APPENDICE  II. 

Itinéraire  de  Turenne 
pendant  la  période  a  laquelle  correspondent  ses  mémoires. 


Abréviations  employées 

pour  désigner  les  sources  d'après  lesquelles  a  été  établi 

r itinéraire  qui  suit. 

AU.  =  Fonds  Allemagne  de  la  série  Correspondance  politique 
aux  Archives  des  Affaires  étrangères.  Renvois  aux  feuillets 
des  volumes  de  ce  fonds,  ces  derniers  étant  désignés  par 
leurs  numéros  d'ordre,  imprimés  en  italique. 

AM  =  Archives  des  Missions  scientifiques  et  littéraires.  Ren- 
vois aux  pages  du  tome  IV  (1856)  de  cette  publication,  lequel 
contient  (p.  185-401  et  473-652)  un  rapport  de  Geffroy  inti- 
tulé :  «  Notices  et  extraits  des  manuscrits  concernant  l'his- 
toire ou  la  littérature  de  la  France,  qui  sont  conservés  dans 
les  bibliothèques  ou  archives  de  Suède,  Danemark  et  Nor- 
vège ». 

Aum.  =  Histoire  des  princes  de  Condé  pendant  les  XVP  et 
XVIP  siècles,  par  M.  le  duc  d'Aumale.  Paris,  1885-1896, 
7  vol.  in-8°. 

Barth.  =  Correspondance  inédite  de  Turenne  avec  Michel  Le 
Tellier  et  avec  Louvois,  publiée  ...  par  M.  Edouard  de  Bar- 
thélémy, ...  Paris,  s.  d.,  in-8°. 

Bav.  =  Fonds  Bavière  de  la  série  Correspondance  politique 
aux  Archives  des  Affaires  étrangères.  Renvois  aux  feuillets 
du  second  volume  de  ce  fonds. 

BR  =  Mémoires  de  Roger  de  Rabutin ,  comte  de  Bussy ,  ... 
Nouvelle  édition  ...par  Ludovic  Lalanne.  Paris,  1882,  2  vol. 
in-8». 


I 


MÉMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  329 

Châl.  =  Archives  communales  de  Châlons-sur-Marne,  BB  21, 
fol.  373. 

Chéruel  =  Communication  de  Chéruel  au  ministère  de  l'Ins- 
truction publique  (1846).  Archives  nationales,  F  86235. 

Corb.  =  Archives  communales  de  Corbeil,  liasse  AA17. 

Doublet  =  Communication  de  Doublet  de  Boisthibault,  avocat 

à  Chartres,   au  ministère  de  l'Instruction  publique  (1851). 

Archives  nationales,  F  86236. 
Erl.  =  Mémoires  historiques  concernant  M.  le  général  d'Er~ 

lach,  ...  Yverdon,  1784,  4  vol.  in-8'^.  Renvois  aux  pages  du 

tome  III  de  cette  publication. 

Fr.  =  Fonds  France  de  la  série  Mémoires  et  documents  aux 
Archives  des  Affaires  éti'angères.  Renvois  aux  feuillets  des 
volumes  de  ce  fonds,  ces  derniers  étant  désignés  par  leurs 
numéros  d'ordre,  imprimés  en  italique. 

Gaz.  =  Gazettes.  Renvois  aux  pages,  les  millésimes  étant  sous- 
entendus,  sauf  dans  le  cas  où  une  nouvelle,  se  rapportant  à 
la  fin  d'une  année  donnée,  ne  paraît  qu'au  début  de  l'année 
suivante. 

Gonz.  =  Der  General  Hans  Ludwig  von  Erlach  von  Castelen,  ... 
von  D' August  von  Gonzenbach,  ...  Bern,  1880-1882,  3  parties 
in-8*'.  Renvois  aux  pages  des  preuves  [Urkunden]  de  la 
2*  partie. 

Gr.  =  Collection  des  lettres  et  mémoires  trouvés  dans  les  porte- 
feuilles du  maréchal  de  Turenne  ...  par  M.  le  c.  de  Gri- 
moard,  ...  Paris,  1782,  2  vol.  in-fol.  Renvois  aux  pages  du 
tome  P''  de  cette  publication. 

HC  =  Archives  des  Affaires  étrangères.  Correspondance  poli- 
tique, Hesse-Cassel,  2,  fol.  360. 

HF  =  Collection  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France.  Ren- 
vois aux  pages  des  deux  volumes  de  la  présente  publication, 
désignés  par  leurs  numéros  d'ordre,  imprimés  en  italique. 

//^G  =  Archives  historiques  de  la  Guerre.  Renvois  à  la  numé- 
rotation intérieure  des  volumes  de  ce  dépôt,  lesdits  volumes 


330  MÉMOIRES 

étant  désignés  par  leurs  numéros  dordre,  imprimés  en  ita- 
lique. 

KK  =:  Série  ainsi  désignée  aux  Archives  nationales.  Renvois 
aux  feuillets  des  volumes  de  cette  série,  ceux-ci  étant  dési- 
gnés par  leurs  numéros  d'ordre,  imprimés  en  italique. 

Lecl.  =  Catalogue  de  livres  anciens,  rares  et  curieux,  de  livres 
modernes,  en  vente  aux  prix  marqués  à  la  librairie  Henri 
Leclerc,  219,  rue  Saint- Honoré,  ...  XXII  (1905).  Renvois  aux 
pages  de  ce  catalogue  où  se  trouve  décrit,  sous  le  n"  6048, 
un  recueil  en  trois  volumes  de  papiers  du  lieutenant  géné- 
ral d'Erlach.  Ce  recueil  a  figuré  depuis  sous  le  n"  485  d'un 
autre  catalogue  intitulé  :  .500  important  books  manuscripts 
and  auto grap/i  letters,  publié  par  la  librairie  J.  Pearson  and 
C,  5,  Pall-Mall  Place,  London  SW. 

M  32.  Recueil  conservé  sous  cette  cote  aux  archives  du  Musée 
Condé,  à  Chantilly.  Renvois  aux  feuillets. 

MAD  =  Musée  des  Archives  départementales .  Paris,  1878, 
in-4°.  Renvoi  à  la  page  371  de  ce  volume. 

Marb.  =  Lettres  de  Turenne  conservées  au  Staatsarchiv  de 
Marburg  :  communication  due  à  l'obligeance  de  M.  le  D'' 
Fr.  Kiich. 

Maz.  =  Lettres  du  cardinal  Mazarin  pendant  son  ministère, 
recueillies  et  publiées  par  M.  A.  Chéruel  [puis  par  M.  le 
vicomte  G.  d'Avenel,  dans  la  collection  des  Documents  iné- 
dits]. Paris,  1872-1906,  8  vol.  in-4°. 

Algl.  =  Mémoires  du  marquis  de  Montglat,  dans  la  collection 
Michaud  et  Poujoulat,  3*  série,  t.  V,  p.  7-365.  Renvois  aux 
pages  de  cette  édition. 

MP  =^  Nouvelle  collection  des  mémoires  pour  servir  à  r/iis- 
toire  de  France  ...  par  MM.  Michaud  ...et  Poujoulat.  Ren- 
vois aux  pages  du  t.  III  de  la  3®  série,  contenant  fp.  355-529) 
les  Mémoires  du  maréchal  vicomte  de  Turenne  et  (p.  535- 
612)  les  Mémoires  du  duc  d'Yorck. 

N.  Char.  :=  Renseignements  obligeamment  fournis  par  M.  Noël 
Charavay  au  sujet  des  autographes  de  Turenne  qui  ont  figuré 
sur  les  catalogues  de  sa  maison. 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  331 

0  3.  r=  Recueil  de  lettres  de  Turenne  conservé  sous  cette  cote 
aux  archives  du  Musée  Cojidé,  à  Chantilly.  Renvois  aux  feuil- 
lets de  ce  volume. 

Orm.  ■=  Journal  d'Olivier  Lefèvre  d'Ormesson,  éd.  Chéruel 
[Collection  des  Documents  inédits].  Paris,  1860-1861,  2  vol. 
in-4°.  Renvoi  aux  pages  347-348  du  t.  P^ 

PB  =  Fonds  Pays-Bas  de  la  série  Correspondance  politique 
aux  Archives  des  Affaires  étrangères.  Renvois  aux  feuillets 
des  volumes  de  ce  fonds,  ces  volumes  étant  désignés  par  leurs 
numéros  d'ordre,  imprimés  en  italique. 

Piép.  =  Turenne  et  l'invasion  de  la  Champagne  (16^9-1650) 
par  le  commandant  de  Piépape,  ...  Paris,  1889,  in-8°.  Ren- 
vois aux  pages  de  ce  volume. 

B"^  56.  =  Article  des  Archives  nationales  ainsi  coté. 

BA  =  Bévue  d'Alsace,  année  1905.  Renvois  aux  pages. 

BU  A  =  Bévue  historique  ardennaise,  année  1908. 

Str.  =  Archives  communales  de  Strasbourg.  Renvois  aux 
articles  de  ce  dépôt. 

Tr.  =  Archives  des  Affaires  étrangères,  Correspondance  poli- 
tique, Trêves,  2,  fol.  353. 

Vill.  ^=:  Communications  dues  à  l'obligeance  de  M.  Villette, 
conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Douai. 

Y190.  =  Article  des  Archives  nationales  ainsi  coté.  Renvoi 
aux  feuillets. 

Nous  avons  marqué  d'un  astérisque  les  indications  qui,  con- 
cernant l'entourage  de  Turenne,  n'ont  été  appliquées  par  nous 
à  sa  personne  que  par  hypothèse,  donc  sous  réserves  :  telles 
sont,  entre  autres,  les  informations  qu'on  trouve  dans  les 
Mémoires  de  Russy-Rabutin  et  dans  ceux  du  duc  d'York, 
ainsi  que  dans  la  Gazette,  sur  les  mouvements  des  troupes 
commandées  par  Turenne,  et  dans  la  même  Gazette  sur  les 
déplacements  de  la  Cour  en  février  et  mars  1652. 


33Î  MÉMOIRES  [1643J 

1643. 

Décembre. 

4.  Départ  de  Paris.  Gaz.,  1048. 
6.  Châlons-sur-Marne.  Châl. 

19.  Colraar.  AU.  23,  117. 

20.  Brisach.  LecL,  26. 

25.  —      G/-.,  41. 

28.  Colmar.  ErL,  79. 

29.  —      Gr.,  41. 

1644. 

Janvier. 

1.  Brisach.  Gac.,  48. 

2.  «  Je  crois  aller  samedi  à  Bâle  »,  écrivait  Turenne,  le 
28  décembre  1643.  ErL,  79. 

5.  Bâle.  Gr.,  41.  Gaz.,  60. 

6.  Rheinfelden.  G;.,  42. 

10.  Laufenburg.  Str.,  AA  1895. 

13.  Bâle,  retour.  Gaz.,  84. 

14.  —    départ  pour  Brisach.  Gaz.,  84. 

18.  Colmar.  Gr.,  43. 

19.  —       ErL,  90. 

22.  —      Gr.,  503-504. 

23.  —      MP,  364. 

26.  Thann.  Str.,  AA  1895. 

31.  Remiremont.  AU.  23,  148.  Str.,  AA  1895. 

Eéçrier. 

2.  Remiremont.  Gaz.,  121. 

5.  —  .9^/-.,  AA1895. 

6.  —  AU.  23,  157. 

11.  —  Gaz.,  133. 


[1644]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  333 

12.  Remiremont.  Gr.,  44. 


13. 

Ail.  23,  159. 

14. 

-          Str.,  AA  1895 

20. 

AU.  23,  160. 

24. 

ErL,  94. 

27. 

-          LecL,  26. 

29. 

MP,  365. 

Mars. 

3.  Remiremont.  Marb. 

9.  Colmar.  ErL,  97.  Lec^.,  26. 
10.  «  Je  m'en  vais  demain  à  Brisach  »,  écrivait  Turenne 
le  9.  ErL,  96. 

15.  Brisach.  MP,  366. 

?  Fribourg-en-Brisgau  :  Tin*enne  annonçait,  le  9,  son 
intention  de  «  faire  un  tour  jusques  à  Fribourg  »  avant  de 
retournera  Remiremont.  ErL,  96. 

21.  Remiremont.  ErL,  98. 

22.  Thann.  Gaz.,  220. 

24.  Remiremont  :  Turenne  est  revenu  d'Alsace  depuis 
deux  jours.  AIL  23,  167. 
31.  Vesoul.  ^^/.  23,  172. 

Açril. 

4.  Capitulation  de  Luxeuil.  MAD. 

5.  Camp  près  de  Luxeuil.  ErL,  105. 
9.  Bruyères.  AIL  23,  181. 

14.  Saint-Dié.  ErL,  110. 

16.  Remiremont.  ErL,  112. 


17. 

— 

AIL  23,  184. 

18. 

— 

0  5,  20. 

21. 

— 

Gr,,  45. 

25. 

— 

AIL  23,  187. 

26. 

— 

ErL,  114.  LecL,  26. 

28. 

— 

AU.  23,  189.  ErL,  115 

334  MÉMOIRES  [1644] 

29.  Remiremont.  Erl.,  116. 

30.  —  Erl.,  118. 

Mai. 

1.  Remiremont.  Gr.^  45. 

2.  —  0  5,22. 

6.  —  Erl.,  119,  122.  Ler/.,  26. 

7.  —  A^Z.  25,  191. 

8.  —  AU.  23,  199. 

9.  Anould.  Lecl.,  26. 

12.  Brisach,  arrivée.  AIL  23,  201. 


13.      — 

AU.  23,  202. 

15.      — 

N.  Char. 

20.      — 

0  3,  24. 

21.      — 

Gr.,  45. 

22.      — 

Str.,AAi895. 

24.      — 

Marb. 

29.  Colmar 

.  AU.  23,  214. 

30.  Turckheim.  AIL  23,  30. 

31.          — 

^-^z-.,  AA1895, 

Juin. 

3.  Turckheim.  AU.  23,  219.  Gaz.,  440. 

4.  «  Vallée  de  Fischer  ».  ErL,  128  :  peut-être  s'agit-il 
de  Fischthal,  écart  de  Sainte-Marie-aux-Mines. 

6.  Brisach.  Str.,  AAiS96. 

7.  Retour  de  delà  le  Rhin.  Gr.,  46. 

8.  Turckheim.  Gr.,  46. 


9. 

Str.,  AA1896. 

12. 

-          Gr.,  46. 

15. 

-         AU.  23,  234.  Gaz.,  495. 

17. 

ErL,  130. 

18. 

5^/-.,  AA1896. 

26. 

AU.  23,  248. 

27. 

^/•Z.,139,  140.  LecZ.,  26 

[1644]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  335 

29.  Brisach.  AIL  23,  249. 

30.  _      6>.,AA1896. 

Juillet. 

2.  Kirchhofen.  AU.  23,  234. 

10.  Camp  de  Schallstadt.  Gr.,  47. 

11.  —  Aum.,  IV,  584. 
16.                 —                AU.  23,  299. 

20.  —  MP,  370.  Aum.,  IV,  597. 

24.  Départ  de  Schallstadt,  après  un  séjour  de  vingt- 
quatre  jours;  campement  à  Krozing-en,  près  «  Sainl- 
Offen  »,  c'est-à-dire  Staufen.  Gaz.,  646. 

26.  Camp  de  Krozingen.  Aum.,  IV,  602. 

27.  Camp  de  Schallstadt.  ^^/.  23,  303. 

28.  Camp  de  Krozingen.  Erl:,  159. 

29.  —  Erl.,  161. 

30.  —  Str.,AAi896. 

31.  Brisach  :  rencontre  avec  le  duc  d'Enghien.  Gaz., 
662. 

Août. 

3.  Premier  combat  de  Fribourg. 

5.  Deuxième  combat  de  Fribourg. 

6.  Camp  devant  Fribourg.  Erl.,  166. 

8.  —  Gr.,  47. 

9.  —  AU.   2k,   41  v°.    Troisième 
combat  de  Fribourg. 

12.  Camp  de  Langen-Denzlingen.  AU.  2k,  51.  Gr.,  47. 

13.  «  Je  m'en  vas  demain  au  matin  à  Brisac  »,  écrivait 
Turenne  le  12.  AU.  2k,  50. 

16.  Camp  d'Altenheim.  AU.  2k,  70.  Gr.,  48. 
18.  Strasbourg.  Marh. 

25.  Camp  devant  Philipsbourg.  Erl.,  171. 
27.  —  AU.  2k,  127. 
29.                      —  Erl.,  174. 


336 


MEMOIRES 


[1644] 


Septembre. 

3.  Camp  devant  Philipsbourg.  AU.  2k,  158.  Gr.,  48. 
8.  —  Marh. 

*9.  Capitulation  de  Philipsbourg.  Gaz.,  794-799. 

10.  Camp  devant  Philipsbourg.  AU.  24,  234.  Gr.,  48. 

—  Passage  du  Rhin.  HF  i,  30. 
?    Worms.HF  1,  31. 

13.  Camp  devant  Mayence.  AU.  54,  263. 
15.  —  Aum.,  IV,  619. 

17.  —  0  5,37. 

18.  —  Gr.,  49. 
25.  Philipsbourg.  Str.,  AA  1896. 

—  Camp  de  Landau.  Aum.,  IV,  620. 
28.  Landau.  AIL  24,  449. 

—  Spire.  Gr.,  49. 

30.  Philipsbourg.  AU.  24,  350  v». 

Octobre. 

4.  Camp  de  Winzingen.  AU.  24,  374. 

?    Marche  sur  Mannheim,  Aum.,  IV,  637. 
10.  Oggersheim.  Aum.,  IV,  637. 
13.  —  AU.  24,  412. 

15.  —  ^^z-.,  AA1897. 

21.  Spire.  Marb. 
25.     —     0  5,38. 
28.     —     ^^7-.,  AA1897.  6>.,  46. 
30.     —    AU.  24,  502. 


Novembre. 

4.  Spire.  AU.  25,  13. 

11.  Mayence.  AU.  25,  42.  0  5,  39-40. 

12.  —        AU.  25,  42. 

16.  Heidesheim.  Gonz.,  51. 

17.  —  Gonz.,  52. 


[1644]  DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  337 

17.  Mayence.  Ail.  25,  78.  O  3,  41. 
19.         —        Marb. 

23.  Oppenheim.  AU.  25,  115  v°. 

Décembre. 

2.  Oppenheim.  AIL  25,  160. 

8.  Bingen.  AU.  25,  284  v°.  Gaz.,  1049. 

9.  —       Marb. 

26.  Capitulation  du  château  de  Kreuznach.  Gaz.,  1645, 
p.  39-40.  Le  siège  en  avait  duré  quinze  ou  seize  jours. 
HF  1,  39. 

27.  Kreuznach.  Aum.,  IV,  637. 

1645 

Janvier. 

18.  Mayence.  MP,  380. 
22.  Flœrsheim.  Gaz.,  120. 

Février. 

4.  Mayence.  AU.  46,  94.  MP,  383. 

5.  —       5^/-.,  AA1898. 

8.  _        Marb. 

10.  Philipsbourg.  Str.,  AA  1898. 

19.  —  AU.  46,  116. 

Mars. 

9.  Saverne.  Marb. 
10.       _       MP,  383. 

25.  Spire.  Gr.,  504. 

26.  —    MP,  384. 

30.  Durlach.  0  3,  53-54. 

31.  —       MP,  385. 

*16-17.  Vers  Heilbronn.  Gaz.,  346. 

Il  22 


338  MÉMOIRES  [1645] 

?Hall.  HF  1,^2. 

?  Mergentheim.  HF  i,  42. 

Mai. 

3.  Mergentheim.  Marb. 

5.  Bataille  de  Mergentheim. 
8.  Neuhof.  Marb. 

10.  Krainfeld?  Cf.  HF  1,  53,  note  1. 

—  Brauerschwend.  HF  2,  300. 

11.  Alsfeld.  Marb. 

16.  Wetter.  HF2,  300-301. 

18.  Cassel.  HC  :  cf.  HF  1,  51-52,  note. 
21.  Sur  la  bruyère  de  Ziegenhain.  Marb. 
24.  Quartier  près  Ziegenhain.  Marb. 
26.  Quartier  général  près  Fritzlar.  0  3,  61. 
29.  Warburg    :    jonction    avec    Kœnigsmarck.    Gaz., 
505-506. 

Juin. 

6.  «   Weimar   »,   c'est-à-dire    Ober-Weimar  ou   Nie- 
der-Weimar.  Gaz.,  526. 

15.  Camp  de  «  la  Sebe  ».  Aum.,  IV,  648  :  à  vrai  dire, 
on  a  grand'peine  à  lire  sur  l'original  [M  32,  112)  ce  nom 
de  lieu  :  mais  il  paraît  se  terminer  en  felt. 

17.  Près  de  Hanau.  Gr.,  50. 

18.  Camp  de  Fechenheim.  MP,  392;  cf.  HF  2,  302. 
23.  Camp  de  «  Niedervsrissen  »,  sans  doute  Nieder-Wei- 

sel.Aum.,  IV,  649. 

26.  Quartier  général  près  Hanau.  Marb. 

—  Camp  d'Offenbach.  Aum.,  IV,  650. 

Juillet. 

1.  Prise  de  W^einheim.  Gaz.,  619;  cf.  Gr.,  51. 

—  Ladenburg  :  jonction  avec  le  duc  d'Enghien.  Gaz., 
619. 


[1645]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  339 

5.  Camp  de  Weinheim.  0  3,  65-66. 

* —  Marche  de  l'armée  sur  la  rive  droite  du  Neckar,  en 
vue  de  Heidelberg;  campement  à  Nussloch,  prise  de 
Wiesloch.  Gaz.,  735-736. 

*6.  Départ  du  camp  de  Rohrbach.  Gaz.,  619.  Marche 
de  la  cavalerie  jusqu'à  une  demi-heure  de  Heilbronn. 
Gaz.,  738. 

*8.  Prise  de  Wimpfen.  Gaz.,  736. 

*9.  Passage    du    Neckar,    campement    h    Duttenberg. 
Gaz.,  736. 
*10.  Mœckmûhl.  Gaz.,  736-737. 

11.  Camp  de  Mœckmûhl.  Maib. 
*12.  Ballenberg.  Gaz.,  737. 
*13.  Hollenbach.  Gaz.,  737. 

*14.  A  une  heure  de  Rothenburg.  Gaz.,  737. 
*30.  Départ  du  camp  de  Rothenburg;  marche  sur  Din- 
kelsbuhl.  Gaz.,  738. 
*31.  Campement  en  vue  de  Dinkelsbûhl.  Gaz.,  740. 

Août. 

3.  Bataille  de  Nœrdlingen. 

8.  Camp  près  Nœrdlingen.  Barth.,  4. 

12.  Camp  de  Nœrdlingen.  Alarb. 

18.  Fin  du  séjour  à  Nœrdlingen.  HG  98,  137. 

20.  «  Devant  DentschiflP  » .  Gr.,  53  :  ce  mot  est  évidem- 
ment une  mauvaise  transcription  du  nom  de  Dinkelsbûhl. 

21.  Camp  de  Dinkelsbûhl.  AU.  48,  151. 
24.  —  0  5,67. 

Septembr-e. 

*3.  Gochsheim.  BR,  l,  109. 

*4-14.  Heilbronn.  BR,  I,  109. 

15.  Camp  près  Heilbronn.  AH.  48,  251. 

*—  «  Glet».  BR,  I,  110. 


340  MÉMOIRES  [1645] 

*17.  Le  Rosengarlen.  BR,  I,  111  :  cette  région  s'étend 
au  sud-ouest  de  Hall  en  Souabe. 

21.  Camp  près  Hall.  AU.  48,  289-290. 

Octobre. 

*3.  Départ  de  devant  Hall.  BR,  I,  112. 

*5.  Passage  du  Neckar  à  Wimpfen.  BR,  I,  112. 

*7.  Wiesloch.  BR,  I,  113. 

8.  Camp  de  «  Kislac  ».  M 32,  359  :  il  s'agit  de  Kiss- 
lau  ou  de  Kirrlach;   cf.    Aum.,    IV,  .663.   —   Camp   de 
(c  Mingrickshausen  ».  0  5,  71  :  l'examen  d'une  carte  auto- 
rise à  supposer  qu'il  s'agit  de  Mingolsheim. 
*— Roth.  BR,  \,  113. 

*9.  Camp   de   «    Mingrickshausen   ».    Gaz.,    911.   — 
Bruchsal.  BR,  I,  113. 
*10.  Philipsbourg.  BR,  I,  113. 

12.  Graben.  0  3,  72. 

17.  Camp  près  Philipsbourg.  0  3,  73-74. 
23.  Landau.   AU.   48,   525.   0  3,  75   (cf.   MF  1,   75, 
note  1). 

26.  Alzey.  Marb. 

Novembre. 

13.  Arrivée  devant  Trêves.  Gaz.,  1114. 

19.  Capitulation  de  Trêves.  Gaz.,  1122. 

20.  Trêves.  Gr.,  54.  Il  existe  au  moins  deux  lettres  de 
Turenne  datées  de  Saint-Maximin.  AU.  49,  106.  0  3,  76. 

29.  Trêves.  Tr. 

Décembre. 

1.  Trêves.  Gr.,  54. 
2-3.  Saint-Maximin.  Str.,  A  A  1899. 
8.  Départ    de  Trêves   pour  Kastellaun   et  Mayence. 
Gaz.,  1203. 

?  Oberw^esel.  Gaz.,  1203. 


[1645]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNÉ.  341 

18.  Dillingen  an  der  Saar.  0  3,  78. 

19.  _        0  3,  79-80. 
30.  Bingen.  0  5,81. 

1646. 

Janvier. 

10.  Mayence.  iV.  Char. 

13.  Philipsbourg.  Ail.  63,  251. 

16.  Saverne.  Lecl.,  27. 

30.  Mayence.  Marb. 


3.  Paris.  Orm. 
26.     —     Marb. 


10.  Paris.  Marb. 
24.     —     Marb. 

27.  —     Gaz.,  223. 

28.  —     Chéruel. 


Février. 


Mai 


Avril. 


3.  Bar-le-Dac.  AM,  596. 

4.  —         Ail.  64,  199. 
12.  Nancy.  AU.  64,  228. 

15.  Saverne.  Gr.,  56. 
?    Haguenau.  Gaz.,  320, 
27.  Saverne.  HF  1,  253. 

Mai. 

3.  Saverne.  Str.,  AA  1901. 

4.  —       HF1,25^. 

9.       —       .<»Z/-.,  AA1901. 
10.       _       Gr.,  56-57. 


342  MÉMOIRES  [1646] 

11.  Saverne.  Départ  pour  Mayence.  Gaz.,  375. 

15.  Arrivée  à  Mayence.  AU.  65,  174. 
22.  Mayence.  Ail.  65,  200.  Gr.,  57. 

24.        —       Str.,  AA 1901.  AM,  625.  Chéruel. 
26.        —        Gaz.,  415. 
30.  Worms.  Maib. 

Juin. 

9.  Près  Bacharach.  AM,  597  et  626. 
11.  Camp  près  Bacharach.  A3I,  598. 
13.  Ober-Diebach.  AM,  598. 

16.  Camp  près  Bacharach.  AM,  598. 

17.  —  HFl,  271. 
22.  Camp  d'Oberwesel.  AU.  66,  82. 
28.                  —                 Marb. 

Jidllet. 

5.  Camp  d'Oberwesel.  HFl,  279. 

7.  Oberwesel.  Gaz.,  632. 

8.  Winningen.  iV.  Chai\  C'est  vraisemblablement  en 
ce  lieu,  qui  n'est  guère  qu'à  une  dizaine  de  kilomètres, 
et  non  à  «  cinq  ou  six  heures  )>  en  amont  de  Coblenz,  que 
Turenne  passa  la  Moselle  à  gué.  HF  1,  82. 

?    Lechenich.  Gaz.,  648. 
16.  Zons  :  départ  pour  Wesel.  Gaz.,  672. 
?    Meurs,  Rheinberg.  HF  1,  82. 

19.  Passage  du  Rhin  à  Wesel,  autrement  dit  Nieder- 
wesel.  Gf.,  57. 

20.  Près  Wesel  :  rencontre  avec  M™®  de  Longueville. 
Gr.,  57. 

21.  Camp  de  Schw^arzenstein.  HF  1,  287. 
24.  Camp  d'Ostendorf.  Marb. 

?  Unna,  Soest.  Gaz.,  700.  Sgour  de  quatre  ou  cinq 
jours  aux  environs  de  cette  dernière  ville.  Gaz.,  728. 
Lippstadt.  HF  1,83. 


[1646]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  343 

Août. 

1.  Camp  près  Bûren.  HF  i,  293. 

3.  «  Vessen  ».  Marh.  Peut-être  s'agit-il  de  Wetter. 

6.  Camp  de  Mûnchhausen.  Marh.  AM,  600. 

7.  —  Marb. 
10-11.  Camp  près  de  Giessen.  HF  1,296. 
12.  Près  Friedberg  in  Hessèn.  HF  1,  296. 

19.  Camp  près  Hanau.  HF  1,  301. 

21.  Camp  devant  Aschaffenburg-.  HF  1,  301. 

22.  —  Gr.,  57. 

Septembre. 

2.  Camp  près  Schorndorf.  AM,  600. 

4.  Camp  de  Weiler,  près  Schorndorf.  AU.  66,  362. 

9.  Reddition  de  Schorndorf.  Gr.,  I,  57.  Départ  pour 
Gmiind.  AM,  602. 

12.  En  marche  pour  Heidenheim.  AM,  603. 

14.  Lauingen.  Gr.,58.  —  Passage  du  Danube.  AjM,  603. 

20.  Camp  de  Rain.  AU.  66,  444  v°. 

21.  —  capitulation  de  la  place.  Gaz.,  997. 

24.  —  Erl.,  251. 

25.  —  AU.  66,  ^55.  Gr.,  58. 

Octobre. 

6.  Camp  devant  Augsbourg.  Gr.,  59. 

17.  Camp  de  Wertingen.  AM,  621 . 

22.  Camp  près  Lauingen.  AU.  61,  126. 
27.  Camp  de  Holzheim.  Marb. 

29.  —  Marb. 

Novembre. 

18.  Quartier  près  Bruck.  AU.  61,  329. 


344  MÉMOIRES  [1646] 

Décembre. 

12.  Camp  de  Weissenhorn.  Erl.,  264. 

15.  Donauwœrth.  Gaz.  16kl ,  26. 

21.  Camp  de  Weissenhorn.  AU.  68,  144. 

1647. 

Janvier. 

11.  Saulgau.  AU.  87,  87. 

22.  —        Baç.,  14. 

25.  Pfullendorf.  Bai^.,  15  v°. 

24.  Départ  du  quartier  de  Saulgau.  Gaz.,  155. 

Féçrier. 

13.  Saulgau.  AU.  81,  318. 

14.  —       AM,  604. 

16.  —  AM,  605. 
18.  —  AM,  606. 
27.  Blaubeuren.  AM,  606. 

31.  Ulm.  Gaz.,  331. 

.A  m?. 

2.  Nœrdlingen.  Gaz.,  331. 

3.  Giengen.  Gr.,  60.  ^M,  606  et  628. 

4.  _       G/-.,  60-61.  ^Fi,  312. 

7.  «  Gesldorf  »,  venant  de  Heilbronn.  AM,  607.  Peut- 
être  s'agit-il  de  Gaildorf. 
14.  Dœrzbach.  AM,  607. 
20.  Tauberbischofsheim.  AM,  608. 

Mai. 
1.  Commencement  du  siège  de  Hœchst.  Gaz.,  387. 


[1647]  DU  MARÉCHAL  DE  TURÈNNE.  345 

2.  Hœchst.  AIL  88,  193. 

5.  Gross-Gerau.  AM,  608. 
7,  8.       —        AM,  609. 

13.  Gernsheim.  AM,  609. 

15.  Arrivée  à  Francfort-sur-le-Mein.  Gaz.,  400. 

17.  Départ  de  Francfort  pour  l'Odenwald.  Gaz.,  411. 

31.  Melsungen.  AM,  610. 

Juin. 

2.  «  Dimanche  prochain,  second  jour  de  juin,  je  seray 
à  Wurtzbourg  »,  écrivait  Turenne  le  31  mai.  AM,  610. 

6.  Heilbronn.  Vill. 

7.  8.  Weyersheim.  Str.,  AA1148. 

8.  Philipsbourg.  HF 1,  314. 
10.  Stattmatten.  Str.,  AA1148. 

13.  Entre  Brumath  et  Saverne.  HF  1,  105,  336. 

14.  Saverne.  HF  1,  357. 

15.  16.  Phalsbourg.  HFi,  339. 
17.  Sarrebourg.  HFI,  318. 

19.  Camp  devant  Sarrebourg.  AU.  88,  532  v**. 

20.  Près  de  Sarrebourg.  HF  1,  317. 

—  Coucher  près  de  Haguenau.  HF  1,  320. 

21.  Camp  près  Bischwiller.  Str.,  AA  1902. 

22.  Près  de  Drusenheim.  HF  1,  318. 

24.  Stollhofen.  HFi,  361  et  364. 

25.  —         ErL,  314. 

29.  Weyersheim.  Str.,  AA  1902. 

Juillet 

2.  Weversheim.  HFI,  362.  Str.,  AA  1902. 
4,  5.  Wolfisheim.  Str.,  AA  1902. 

7.  Kehl  :  Turenne  et  Rosen  se  rencontrèrent  en  ce  lieu 
la  veille  du  jour  où,  à  Biihl,  ils  traitèrent  avec  les  cavaliers 
allemands.  HF  1,  345-346. 

8.  Bûhl  in  Baden.  HF.  1,  369. 


346  MÉMOIRES  [1647] 

9.  Kuppenheim.  Str.,  AA  1903. 
14.  —  Str.,  AA  1903. 

18.  Ettlingen.  RA,  71,  note  5. 

22.  —       LecL,  27. 
26.  Pforzheim.  Marb. 

30.  Heilbronn.  Gr.,  62. 

31.  —        HFl,  329. 

Aoiit. 

?  Expédition  dans  la  vallée  de  la  Tauber  contre  les  cava- 
liers allemands  mutinés,  que  Turenne  met  en  déroute  à 
Kœnigshofen.  Gaz.,  795. 

8.  Heilbronn.  RA,  72,  note. 

12.         —         Lecl.,21. 

17.  Arrivée  à  Strasbourg.  Gaz.,  759. 

18.  Départ  de  Strasbourg.  Gaz.,  759. 

23.  Vers  Saverne.  Gaz.,  788. 
—  Phalsbourg.  Ail.  89,  61  v\ 

26.  Lunéville.  TV.  Char.  Nous  ne  donnons  cette  indi- 
cation que  sous  réserves.  Le  document  auquel  nous  ren- 
voyons, indiqué  sur  deux  des  catalogues  delà  maison  Cha- 
ravay  avec  la  date  dont  nous  faisons  état  ici,  est  rapporté 
par  un  autre  de  ces  catalogues  à  l'année  1636,  ce  qui  n'est 
pas  invraisemblable,  car  on  sait  que  Turenne  était,  le 
17  août  de  cette  année,  à  Lixheim  [Gr.,  29),  soit  à  une 
cinquantaine  de  kilomètres  de  Lunéville.  D'autre  part,  le 
26  août  1647,  Turenne  n'a  pu  se  trouver  à  Lunéville  qu'en 
s'écartant  fortement  de  la  route  que  son  armée  suivait  pour 
passer  d'Alsace  en  Luxembourg.  En  rappelant  que  nous 
avons  énuméré  [HF  1,  115-116,  note)  les  étapes  de  cette 
route,  nous  ferons  observer  que,  par  «  la  mauvaise  Ache  », 
il  faut  entendre,  non  pas,  comme  nous  l'avons  supposé, 
la  Maxe,  mais  Esch-sur-l'Alzette,  que  la  carte  de  Cassini 
appelle  «  Mauvais-Esche  »;  l'armée  de  Turenne,  ajoute- 


[1647]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  347 

rons-nous,  se  trouva  en  ce  lieu,  non  point  avant  d'atteindre 
Briey,  mais  bien  en  se  rendant  de  Briey  à  Arlon. 

Septembre. 

3.  «  Sloren  ».  AU.  89 y  80;  il  s'agit  vraisemblable- 
ment de  Soleuvre  (cf.  HF  i,  116,  note). 
10.  Virton.  Ail.  89,  228. 
14.  Camp  près  Montmédy.  AU.  89,  189  V. 
21.  Camp  de  Vezin.  AU.  89,  184  v». 

Octobre. 

10.  Arrivée  à  Thionville.  AU.  89,  355. 
12.  Thionville.  AU.  89,  360  v°. 

—  Richemont.  AU.  89,  355. 
14.  Sarrebruck.  AU.  89,  362. 

17.  —  en  route  vers  le  Rhin.  AM,  611. 

18.  Birkenfeld.  Gaz.,  1043. 

21.  «  Heubach  ».  AM ,  611.  En  plaçant  cette  localité 
sur  le  Mein,  Geffroy  l'identifie  avec  l'un  des  deux  bourgs 
jumeaux  de  Grossheubach  et  Kleinheubach,  dans  la 
Basse-Franconie,  ce  qui  est  inadmissible.  Il  s'agit  peut-être 
de  l'un  des  deux  villages  appelés  Ober-Heimbach  et  Nie- 
der-Heimbach,  ce  dernier  situé  sur  le  Rhin  en  amont  de 
Bacharach. 

Novembre. 

2.  Ober-Ingelheim.  AU.  90,  3. 

11.  Ingelheim.  AU.  90,  55. 

27.  Mayence  :  arrivée,  puis  départ  pour  Hœchst.  Gaz., 
1223. 
30.  Mayence.  AU.  90,  140.  AM,  612. 

Décembre. 

12.  Hœchst.  LecL,  27. 


348  MÉMOIRES  [1647] 

14.  Oppenheim.  AIL  90,  228. 

20.  Près  Worms,  sur  le  point  de  remonter  vers  Philips- 
bourg.  AU.  90,  246. 

25.  Départ,  après  un  séjour  de  deux  jours,  des  environs 
de  Frankenthal  pour  «  Biedelsheim  ».  Gaz.  16^8,  64. 
Ce  dernier  nous  désigne  vraisemblablement  Friedelsheim, 
qui,  par  rapport  à  Frankenthal,  est  bien  dans  la  direction  de 
Saverne. 

1648. 

lancier. 

13.  Saverne.  Ail.  107,  41. 

14.  _       AM,  612. 

16.        —       Ail.  101,  ^i.  Gaz.,  188. 

Février. 

1.  Landau.  AM,  613. 

4.  Neustadt.  Ail.  101,  214.  Gr.,  65. 

6.  Arrivée  h  Mayence.  Gaz.,  256.  Cf.  AM,  613. 

*7.  Mayence  :  passage  du  Rhin  par  une  partie  des 
troupes.  Gaz.,  256. 

11.  Biebrich.  AM,  614. 

12.  —       AU.  101,  232. 
25.  Lohr.  AM,  615. 

?    Gemûnden.  AU.  101,  290. 

Mars. 

3.  «  Heidfeld  ».  AU.  101,  290  v°.  Il  s'agit,  sans  doute, 
de  Markt-Heidenfeld. 

7.  Wachbach.  AM,  615. 

13.  Windsheim  an  der  Aisch.  Gaz.,  440. 
18.  Rœttingen.  AU.  101,  381. 

*22.  Passage  de  la  Tauber  près  de  Dinkelsbùhl.  Gaz., 
523. 


[1648]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  349 

23.  Jonction  des  Français  et  des  Suédois  à  Nœrdlingen. 
Gr.,  89. 

25.  Prise  de  «  Hornebourg  ».  Gaz.,  523  :  il  s'agit,  sans 
doute,  de  Harburg  in  Bayern. 

5.  «  Oppenheim  ».  AM,  617  :  il  s'agit  vraisemblable- 
ment d'Uflfenheim. 

6.  Iphofen.  AU.  107,  412. 
10.       —       AM,  618. 

*15.  Kreglingen.  Gaz.,  543. 

16.  Camp  au-dessous  de  Lorch.  AM,  625.  Il  y  a  lieu 
de  corriger  le  millésime  de  1646,  imprimé  par  Geffroy  : 
la  lettre  qu'il  a  donnée  à  cette  place  a  trait,  comme  celle 
écrite  le  27  avril  1648  d'auprès  de  Heidenheim,  aux  mou- 
vements de  l'ennemi  sur  le  Danube,  et  à  l'éventualité  du 
choix,  par  Turenne,  de  Gœppingen  comme  base  d'opéra- 
tions. 

18.  Herrenthierbach.  AM,  618. 

23.  Quartier  général  de  «  Sunth  ».  AU.  101,  526.  S'il 
est  permis  de  supposer  que  Turenne  a  voulu  écrire  le  nom 
de  Sontheim,  on  peut  se  demander  s'il  s'agit  de  Sontheim 
an  der  Brenz,  tout  près  de  Heidenheim,  ou  bien  de  l'une 
des  localités  appelées  Obersontheim  et  Untersontheim, 
par  lesquelles  il  a  pu  passer,  venant  de  Herrenthierbach. 

27.  Près  Heidenheim.  AM,  629. 

Mai. 

2.  Quartier  général  d'Ebersbach.  AM,  619. 

4.  —  AU.  108,  22. 

5.  —  AU.  108,  24 v°. 
9.                        —  AU.  108,  28. 

10.  —  AU.  108,  31.  AM, 

619. 


350  MÉMOIRES  [1648] 

12.  Départ  du  Wurtemberg  vers  le  Danube.  Gr.,  89. 

15.  Langenau.  Gaz.,  690. 

16.  Passage  du  Danube  à  Lauingen.  Gr.,  90. 

17.  Bataille  de  Zusmarshausen.  G/-.,  90. 

22.  Quartier  général  près  Augsbourg.  AU.  107,  521.  Il 
existe  une  lettre  de  Turenne  écrite  le  même  jour  de 
«  Berka  w  [AU.  108,  132)  :  cette  localité,  indiquée  ailleurs 
{Gr.,  93)  sous  le  nom  de  «  Berga  »,  comme  voisine  de 
Schlipsheim,  n'est  autre,  semble-t-il,  que  Stadtbergen, 
village  situé  à  un  peu  plus  de  trois  kilomètres  à  l'ouest 
d'Augsbourg. 

23.  Tentative  de  passage  du  Lech  au-dessus  d'Augs- 
bourg. Gr.,  93. 

*24.  Tentative  de  passage  du  Lech  au-dessous  d'Augs- 
bourg. Campement  àOberndorf,  en  face  de  Rain.  Gr.,  93. 
29.  Passage  du  Lech  à  Rain.  Gr.,  94.  Gaz.,  842. 

*30.  Campement  à  «  Oberschonfeld  ».  Gr.,  94  :  il  s'agit 
en  réalité,  pensons-nous,  du  village  de  Nieder-Schœnen- 
feld,  situé  à  proximité  du  confluent  du  Danube  et  du  Lech, 
à  droite  de  cette  rivière,  soit  sur  la  rive  que  Turenne  avait 
gagnée  la  veille;  Ober-Schœnenfeld  est  le  nom  d'un 
monastère  de  Bernardines  situé  au  sud-ouest  d'Augsbourg 
et  peu  éloigné,  par  conséquent,  du  chemin  que  Turenne 
avait  suivi  pour  se  diriger  vers  cette  ville  après  la  bataille 
de  Zusmarshausen  :  cette  circonstance  explique  sans  doute 
la  confusion  que  nous  supposons  pour  la  rectifier. 

*31.  Entre  Neuburg  an  der  Donau  et  Ingolstadt.  Gr.,  94. 

Juin. 

*1.  (c  Pfafenhausen  ».  Gr.,  94.  Il  s'agit  vraisemblable- 
ment de  Pfaffenhofen. 

2.  Passage  de  l'Amper,  arrivée  à  Freising.  Gr.,  94. 
4.  Freising.  AU.  108,  231. 
*12.  Passage  de  l'Isar  à  Freising.  Gr.,  95. 
*12ou  13.  Erding.  Gr.,  95. 


[1648]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  351 

14.  Haag  :  reconnaissance  de  Wasserburg.  Gr.,  95. 

*15.  Campement  sur  l'Inn.  Siège  de  «  Zochembourg  ». 
Gr.,  95  :  si  l'on  se  reporte  à  la  citation  que  nous  faisons 
ci-après  sous  la  date  du  18,  on  estimera  sans  doute  que  ce 
lieu  n'était  pas  très  éloigné  de  Wasserburg  :  peut-être 
s'agit-il  de  Hohenburg,  qui,  à  une  distance  à  vol  d'oiseau 
de  quatre  kilomètres  au  nord  de  Wasserburg,  domine  la 
rive  gauche  de  l'Inn. 

*16.  Prise  de  «  Zochembourg  ». 

*18.  Un  avis,  envoyé  d'Ingolstadt  le  27  juin  1648,  porte  : 
«  Les  confédérez,  après  avoir  batu  durant  deux  jours  la 
ville  de  Vasserbourg,  qui  est  un  passage  sur  la  rivière 
d'Iun,  s'en  retirèrent  le  18  de  ce  mois  pour  s'approcher 
de  la  ville  de  Mulhdorf  ».  Gaz.,  914. 

*19.  Mûhldorf.  Gr.,  96. 

Juillet. 

*6.  Départ  de  Mûhldorf  pour  Neumarkt  au  der  Rott. 
Gr.,  96. 

*9.  Fin  du  séjour  à  Neumarkt,  arrivée  à  Eggenfelden. 
Gr.,  96. 

18.  Camp  d'Eggenfelden.  Gr.,  66  :  ce  texte  porte 
«  Essenfelden  »  et  date  la  lettre  du  18  juin;  mais  il  est 
évident  que  la  correction  s'impose. 

19.  Eggenfelden.  Ail.  109,  91. 

22.  Départ  d'Eggenfelden,  arrivée  à  deux  heures  au  delà 
de  Pfarrkirchen.  Gr.,  97. 
*27.  Arrivée  à  Dingolfing.  Gr.,  98. 

Août. 

3.  Camp  de  Dingolfing.  AU.  109,  109. 

*28.  Départ  de  Dingolfing  pour  Landshut.  Gr.,  100. 

Septembre. 

4.  Arrivée  à  Moosburg.  Attaque  et  prise  de  Dachau. 
Gr.,  100, 


352  MÉMOIRES  [1648] 

11.  Camp  de  Moosburg.  AIL  109,  374. 
20.  —  AU.  109,  415. 

23.  —  AIL  109,  425. 

30.  Départ  de  Moosburg.  Gr.,  101. 


Octob 


re. 


*2  à  4.  Campement  à  Dachau.  Gr.,  101. 

*8.  Arrivée  près  de  Landsberg.  Gj\,  101. 
*10.  Passage    du   Lech   près    de   Friedberg    in    Bayern. 
Gr.,  101. 
*15.  Passage  du  Danube  à  Donauwœrth.  Gr.,  101. 
28.  Camp  de  Dillingen  in  Bayern.  AIL  110,  537. 


Novembre. 

23. 

Heilbronn 

.  AM,  620. 

Décembre. 

2. 

Tûbingen. 

AIL 

111,  114. 

8. 

— 

Gr. 

,79. 

9. 

— 

Gr., 

,79. 

13. 

— 

AU. 

111,  171. 

15. 

— 

AU. 

111,  173. 

26. 

Gr. 

,  I,  81. 

1649. 

Jaîivier. 

6.  Tûbingen.  AM,  620  et  631. 
19.         —         AM,  621. 
22.        —        AU.  125,  130. 

Fé  crier. 

4.  Tiibingen.  AU.  125,  195. 
21.  —  AU.  125,  276. 
24.  Spire.  AM,  621. 


[1649]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  353 

Mars. 

?    Cassel.  Gaz.,  216. 
17.  Coucher  à  Werne.  Gaz.,  216. 

Avril. 

26.  Bois-le-Duc.    Gr.,   121.   Le  séjour  de  Turenne  eu 
Hollande  dura  un  mois.  HF  i,  134. 

?    Traversée  de  Zélande  à  Dieppe,  HF  i,  135. 

Mai. 

3.  Arrivée  à  Paris.  Gaz.,  284. 
Avant  le  14.  Compiègne.  Gaz.,  296. 


19.  Paris.  Gr.,  509. 
26.     —     Gr.,  509. 


Juillet. 


Août. 


6.  Compiègne.  AM,  622. 

8.  —  AM,  622    :  le   texte   donné  par  Gef- 

froy  porte  «  avril  »,  mais  la  correction  s'impose. 

1650. 

Janvier. 

26.  Stenay,  depuis  quatre  ou  cinq  jours.  KKlOli,  232. 
30.  Départ  de  Stenay.  Gaz.,  603. 

Février. 
il.  Stenay.  AM,  623. 

AvT'il. 

20.  Stenay.  Gr.,  133.  Traité  conclu  par  Turenne  avec 
II  23 


354  MÉMOIRES  [1650] 

l'archiduc  Léopold,  après  six  semaines  de  négociations,  au 
cours  desquelles  Turenne  séjourna  trois  jours  à  Marche. 
HF  1,  144. 

Mai. 

1.  Devant  Mouzon.  Gaz.,  603. 
3.  Stenay.  Gr.,  644-647. 

24.  —       Gr.,  136. 

25.  Près  Ivoy,  départ  pour  Charlemont.  Gaz.,  734. 

Juin. 

2.  A  une  lieue  et  demie  d'Hirson.  Gaz.,  752. 

3.  Neufmaison.  Gaz.,  752. 
14.  Prise  du  Catelet.  Piép.,  23. 

*16.  Commencement  du  siège  de  Guise.  Gaz.,  833. 

Juillet. 

*2.  Levée  du  siège  de  Guise.  Gaz.,  843-848;  cf.  872. 
*—   Étreux.  Gaz.,  848. 
*19.  Étreux  et  la  Neuville-lès-Dorengt.  Gaz.,  931. 

Août. 

*2.  Capitulation  de  la  Capelle.  Gaz.,  1039. 
*10-11.  Vervins.  Gaz.,  1040. 

13.  Siège  de  Château-Porcien.  Piép.,  28. 

14.  Siège  de  Rethel  :  cette    place  tient  une  semaine. 
Gaz.,  1634. 

?    Neufchâtel-sur-Aisne.  HF  1,  147. 

26.  Fismes  :  combat  contre  d'Hocquincourt.  Gaz.,  1172. 

Septembre. 

19.  Départ  de  Fismes.  Mgl.,  231. 
29.  Siège  de  Mouzon.  Piép.,  38. 


[1650]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  355 

Novembre. 


? 


Camp  de  Romagne-sous-Montfaucon.  Piép.,  43. 


Décembre. 

9.  Suippes.  Piép.,  47. 
10.  (Le)  xAIesnil-lès-Hurlus.  Piép.,  47. 

13.  Givry.  Piép.,  48. 

—  Pauvres.  Maz.,  III,  939. 

14.  «  Berthaumont  ».  Piép.,  48.  Il  s'agit,  sans  doute,  de 
Bertoncourt. 

15.  Bataille  dite  de  Rethel,  entre  Sommepy  et  Saint- 
Étienne-à-Arnes.  Gaz.,  1645. 

?    Bar-le-Duc,  Saint-Mihiel,  Virton.  KK  1012,  13. 

18.  Montmédy.  KK  1011,  563. 

19.  Séjour  à  Montmédy.  KK  1011,  563. 

20.  Arrivée  à  Stenay.  KK  1011,  563. 

1651. 

Janvier, 

1.  Montmédy.  KK  1012,  7. 

4.  Arrivée  à  Stenay.  KK  1012,  15. 

5.  Séjour  à  Stenay.  KK  1012,  15. 

6.  Retour  à  Montmédy.  KK  1012,  15. 

7.  Départ  de  Montmédy  pour  Arlon.  KK  1012,  15. 

16.  Namur.  Gaz.,  118. 
22.       —      Gr.,  159. 

Février. 

12.  Marche.  Gr.,  174. 
?    Laroche;  retour  à  Stenay.  HF  1,  165. 

Mais. 
15.  Stenay.  Gr.,  184-185. 


356  MÉMOIRES  [1651] 

20.  Stenay.  Gr.,  187.  Aum.,  VI,  482. 
25.      —      Gr.,  188. 

Avril. 

1.  Stenay.  Aum.,  VI,  483. 

2.  —      Gr.,  190. 
13.      _      Gr.,  192-193. 

2.  Arrivée  à  Paris.  Gaz.,  480. 

8.  Paris  :  contrat  de  mariage  avec  Charlotte  de  Cau- 
mont.   Y  190,  104. 

Juillet. 
?    Saint-Maur-des-Fossés.  HF  1,  174. 

Novemb/e. 

3.  Limours.  Gaz.,  1252. 

1652. 

1.  Arrivée  à  Poitiers.  Gaz.,  177. 
*3.  Départ  de  Poitiers.  Gaz.,  167. 
*4.  Coucher  à  Loudun.  Gaz.,  161 . 
*5.  Coucher  à  Saumur,  Gaz.,  167. 

*7.  Départ  de  Saumur,  coucher  à  Richelieu.  Gaz.,  288. 

*9.  Départ  de   Richelieu,   coucher  à  Azay-le-Rideau. 
Gaz.,  288. 
*10.  Coucher  à  Tours.  Gaz.,  288. 
*12.  Départ  de  Tours,  coucher  à  Amboise.  Gaz.,  311. 


[1652]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  357 

*15.  Arrivée  à  Blois.  Gaz.,  311. 
*27.  Départ  de  Blois,  coucher  à  Cléry.  Gaz.,  359. 
*28.  Coucher  à  Sully-sur-Loire.  Gaz.,  360. 
30.  Sully-sur-Loire.  Gr.,  201. 

Avril. 

i.  Gien.  Barth.,  8. 

3.     —     Barth.,  8. 
12.  Saint-Privé.  Barth.,  9. 
15.  —  Barth.,  9. 

20.  Arrivée  à  Moret-sur-Loing  après  avoir  marché  jour 
et  nuit.  Barth.,  10. 

21.  Moret-sur-Loing.  Barth.,  11. 

23.  —  Barth.,  13. 

—  Camp  de  Soisy-sur-Ecole.  Projet  de  marcher  le  len- 
demain vers  la  Ferté-Alais.  Bai  th.,  11. 

24.  Châtres.  MP,  537. 
27.       —       Barth.,  13. 

Mai. 

3.  Châtres.  Corh. 

4.  Étréchy.  Barth.,  13. 
6.  Châtres.  Corb. 

10.  Palaiseau.  Barth.,  13. 

14.  _  j5a/-^/t.,  14. 

15.  —  Barth.,  14. 
18.  —  Barth.,  14. 
20.  —  5ar^/i.,  15. 

22.  —  Corb. 

23.  —  HG.,  133,  350. 

25.  —         Barth.,  16. 

26.  De  Palaiseau  à  Étréchy.  MP,  540. 

27.  Étréchy.  Barth.,  16. 

27.  A  une  lieue  d'Étampes.  MP,  540. 

28.  Devant  Étampes.  Doublet. 


358  MÉMOIRES  [1652] 

Juin. 

*8.  Étréchy.  MP,  543. 
*?    Itteville,  Ballancourt.  MP,  543. 
*14.  Passage  de  la  Seine  à  Corbeil.  MP,  543. 
16.  Près  Villeneuve-Saint-Georges  :  articles  accordés  au 
duc  de  Lorraine.  Gr.,  521. 

18.  Passage  de  la  Marne  à  Lagny,  campement  à  Villeroy. 
HF  1,  201,  note  1. 

*21.  Entre  Claye  et  Dammartin.  Gaz.,  636. 

Juillet. 

1.  La  Chevrette.  MP,  545. 

2.  Saint-Denis  :  entrevue  avec  Mazarin.  MP,  546. 
Combat  du  faubourg  Saint- Antoine. 

15?  Saint-Denis.  MP,  551. 

19.  Camp  près  Compiègne.  Barth.,  19. 

20.  Compiègne.  Barth.,  19. 

22.  —         03,  85-86. 

23.  Beaulieu-les-Fontaines.  Barth.,  29. 

24.  —  Barth.,  20. 

27.  —  Barth.,  31. 

28.  Camp  de  Compiègne.  Barth.,  29  et  144. 

29.  Camp  près  de  Crépy-en- Valois.  Barth.,  p.  21. 
31.  Montlognon.  Barth.,  21. 

—  Villeneuve-sous-Dammatin.  Gaz.,  744. 

Août. 

2.  Camp  de  Neufmoulin.  Barth.,  22.  Fr.  88k,  7. 

3.  Pontoise.  Turenne  dit  être  arrivé  auprès  de  son 
frère,  le  duc  de  Bouillon,  le  huitième  jour  de  sa  maladie. 
HF  1,210. 

9.  Pontoise;  mort  du  duc  de  Bouillon,  le  quatorzième 
jour  de  sa  maladie.  HF  i,  210.  Gaz.,  719. 


[1652]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  359 

*?  Le  Thillay.  MP,  552. 

24.  Camp  de  Saint-Mesmes.  Barth.,  22. 
27.  —  Barth.,  23. 
31.                     —  Barth.,  23. 

Septembre. 

1.  Camp   de   Saint-Germain-lès-Couilly.   Barth.,   23. 
L'armée  avait  passé  la  Marne  à  Lagny.  MP,  552. 

5.  Vers  Brie-Comte-Robert.  MP,  552.   Rencontre  du 
duc  de  Lorraine.  HF  î,  213. 

8.  Camp  de  Villeneuve-Saint-Georges.  Corb^ 
13.  —  Corh. 

15.  —  Barth.,  24. 

25.  —  Corh. 

27.  —  HG  13k,  307. 

Octobre. 

1.  Camp  de  Villeneuve-Saint-Georges.  Fr.  883,  21. 

2.  —  ^G  i54, 308. 
*4.  Départ  de  Villeneuve-Saint-Georges.  ^V/P,  555. 
*5.  Arrivée  à  Corbeil.  MP,  556. 

*6.  De  Corbeil  à  Chaumes.  MP,  556. 
*?    Presles,  Tournan,  Quincy-Ségv-  MP,  556. 
*11.  Passage  de  la  Marne  à  Trilport;  campement  à  Boresl. 
MP,  556;  d.Mgl,  277. 

*?  Mont-l'Évêque,  Courteuil.  MP,  556. 

16.  Mantes.  Gaz.,  1004. 

21.  Retour  de  Louis  XIV  à  Paris.  Gaz.,  985-996. 

?    Séjour  de  cinq  ou  six  jours  à  Paris.  HF  1,  223. 
23.  Louvres;  Turenne  doit  rejoindre,  le  24,  La  Ferté 
à  Saint-Nicolas,  près  de  Pontarmé.  HG  13i,  336. 

26.  Camp  de  Rully.  Barth.,  26. 

27.  —  Ba7-th.,  26. 

30.  Marche  vers  la  Ferté-Milon.  Barth.,  27. 


360  MÉMOIRES  [1652] 

Novembre. 

*2.  Camp  de  Baslieux-sous-Châtillon.  MP,  557. 
3.  —  HG  13i,  376. 

*4.  Dizy.  MP,  557. 

*5.  Passage  de  la  Marne  à  Dizy.  MP,  457. 

*6.  Cheppes.  MP,  557. 
9.        —       HG13^,36i. 

12.  Camp  de  Vitry-le-Brûlé.  Bai  th.,  28. 
*16.  Marche  vers  Vitry-le-François.  MP,  558. 

18.  Vitry-le-François.  MP,  558. 

—  Marche  de  nuit  vers  Saint-Dizier.  HG  13k,  381. 

20.  Camp  de  Saint-Dizier.  Barth.,  28. 
*25.  Stainville.  MP,  559. 

30.  Vignot. /i:iri072,  207. 
*30.  Arrivée  à  Saint-Mihiel.  MP,  559. 

Décembre. 

*1.  De  Saint-Mihiel   à   Villotte-devant-Saint-Mihiel. 
MP,  559. 

2.  Tronville.  MP,  559. 

3.  Marche  vers  Bar-le-Duc.  MP,  559. 
5.  Longeville.  Maz.,  V,  492. 

9?  Marche  jusqu'à  Condé-en-Barrois.  MP,  560. 

15.  Camp  de  Contrisson.  Corb. 
*18.  Capitulation  de  Bar-le-Duc.  Maz.,  V,  508. 
*22.  Capitulation  de  Ligny-en-Barrois.  MP,  561. 

24.  Quartier  de  Contrisson.  Vill. 
*27.  Départ  de  Contrisson.  MP,  562. 
*28-30.  Séjour  à  Somme-Yèvre.  MP,  562. 
*31?  Minaucourt,  Grivy-Loisy.  MP,  562. 

1653. 

Janvier. 
*1.  Attigny.  MP,  562. 


[1653]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  361 

*2.  Passage  de  l'Aisne  à  Attigny;  arrivée  à  Saulces-aux- 
Bois.  MP,  562. 

6.  Son.  MP,  562. 
*13.  Passage  de  l'Aisne.  MP,  562. 
*?    Poilcourt.  MP,  562. 
*?    Prouilly.  MP,  562. 
*20.  Pontavert.  MP,  562. 
*25.  Voulpaix.  MP,  563. 
28.  Entrée  dans  Vervins.  MP,  563. 

Février. 
3.  Retour  à  Paris  avec  Mazarin.  MP,  563. 

Juin. 

1.  Paris.  Y  190,  104  V». 
18.  Fismes.  Gaz.,  629. 
20.  Épernay.  KK 1012,  ^21. 
23.  Bisseuil.  ^Â"i072,  431. 
28.  Départ  de  Bisseuil.  Pont-Givart.  Gaz.,  655. 
30.  Vers  Château-Porcien.  Gaz.,  655. 

Juillet. 

1.  Camp  de  Wasigny.  KK  1072,  451  v". 
3.  —  m  56, 55. 

5.  Arrivée  devant  Rethel.  Gaz.,  678. 
*8.  Capitulation  de  Rethel.  MP,  564. 
*11.  Noircourt.  MP,  564. 

?    «  Nost  » .  MP,  564  :  ce  nom  désigne  vraisemblable- 
ment Anor. 
*14.  Retour  h  Noircourt.  MP,  564. 
15.  Camp  de  Rozoy-sur-Serre.  Fr.  1685,  264. 
*17.  Hary.  MP,  564. 
22.  Vers  Marie.  Gaz.,  767. 
*25.  Saint-Algis.  Gaz.,  779.  Mgl.,  290. 
*  —  Arrivée  à  Ribemont.  MP,  564. 


362  MÉMOIRES  [1653] 

29.  Camp  de  Ribemont.  Gaz.,  779. 

Août. 
*1.  Mayot.  MP,  564. 
*3.  Fargniers.  MP,  565. 
*5.  Noyon.  MP,  565. 

7.  Camp  de  Noyon.  Fr.  1685,  318.  Aum.,  VI,  592. 

8.  —  Gr.,  224-225. 

9.  Camp  de  Margny-aux-Cerises.  Fr.  1685,  320. 
*10.  Eppeville.  MP,  564. 

12.  Allaines.  i^r.  1685,  340;  cf.  7l/P,  565. 

13.  Péromie.  MP,  565. 

15.  Camp  de  Buire.  Fr.  1685,  351.  Aum.,  VI,  593. 

16.  Arrivée  à  Ham.  Fr.  1685,  359. 
19.  Camp  de  Pargny.  Aum.,  VI,  594. 
27.  Camp  de  Golancourt.  KK  1012,  497. 
31.  —  iiT^  i072,  499  V». 

Septembre. 

3.  Béthancourt-en-Vaux,  Gaz.,  910. 

4.  Passage   de   l'Oise   à   la  Fère.  KK1012,   503;  cf. 
MP,  568. 

*9.  Remilly.  MP,  568. 

10.  Camp  devant  Mouzon.  KK1012,  512,  anc.  n°  274. 

17.  —  KK1012,  522  v». 
24.                 —                 KK1013, 23. 
27.  .               —                  KK1013,  29. 
*—  Amblimont.  i^P,  571. 

Octobre. 

1.  V^arnécourt.  KK1013,  59. 
3.  —  KK1013,  64. 

5.  Camp  d'Aubigny.  KK1013,  78. 

7.  Laon.  Gas.,  1028;  cf.  KK1015,  249. 


[1653]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  363 

15.  Camp  de  Signy-1' Abbaye .  KK1073,  90. 
17.  —  RHA,167. 

?    Eppes.  Fr.  1685,  450. 

25.  Marche  vers  Crécy-sur-Serre.  Fr.  1685,  450. 
27.  Nouvion-le-Comte.  KK1013,  136. 

31.  Craonne.  Fr.  1685,  459.  Aum.,  VI,  598. 

2.  Camp  de  Parfondru.  KK1013,  168. 
?    Passage    de    la    Somme    à    Seraucourt- le -Grand. 
Fr.  1685,  463. 

6.  Camp  de  Brie.  Fr.  1685,  463. 
9.  Camp  de  Bray-sur-Somme.  PB  33,  30. 
13.  Camp  de  Hérissart.  PB  33,  39. 

16.  Camp  de  Fouquescourt.  PB  33,  40. 

?    Visite  de  la  Bassée  et  de  Béthune.  Gr.,  229. 

29.  Doullens.  KK 1013,  362. 

1654. 

Jui/i. 

2.  Départ  de  Paris  pour  la  Ferté-sous-Jouarre.  Gaz., 
552. 

21.  Camp  de  Cohartille.  PB 33,  207. 
24.  Marie.  Gaz.,  633. 

26.  Départ  de  Marie.  Gaz.,  658. 
*28.  Cohartille.  Gaz.,  657-658. 

30.  Camp  de  Cohartille.  HF  2,  178.  Aum.,  VI,  727. 

Juillet. 

4.  Départ  du  camp  de  Cohartille   à  cinq  heures  du 
matin.  P5  55,  216. 

4.  Seraucourt-le-Grand.  Fr.  1685,  519. 
—  Arrivée  à  Saint-Quentin .  Gaz.,  720. 

5.  Gauchy.  HF2,  184. 


364  MÉMOIRES  [1654] 

6.  Camp  près  Saint-Quentin.  HF'2,  186. 

8.  Camp  de  Caulaincourt.  Barth.,  30  et  144. 

9.  Caulaincourt.  HF  2,  197. 

11.  Camp  de  Roisel.  Barth.,  31;  cf.  Aum.,  VI,  727. 

13.  A  une  lieue  de  Péronne;  rencontre  avec  le  roi  d'An- 
gleterre. Gaz.,  753. 

16.  A  un  quart  de  lieue  de  Péronne;  rencontre  avec  Le 
Tellier.  ffF2,  207;  cf.  Gaz.,  752. 

16.  Campement  vers  Inchy  et  Sains-lès-Marquion.  HF2, 
2i^;MP,  574. 

17.  Arrivée  sur  la  hauteur  de  Monchy-le-Preux.  HF2, 
214. 

18.  Camp  de  Monchy-le-Preux.  HF2,  215. 

19.  —  Barth.,  ^2. 

20.  —  Barth.,  Z'^. 

21.  —  Barth.,  33-34. 

23.  —•  P5  55,  311. 

24.  —  Barth.,  29. 

25.  —  Barth.,  36. 

26.  —  Barth.,  29  et  35. 

27.  —  Barth.,  30. 
30.  —  Barth.,  Zl. 

Août. 

1.  Camp  de  Monchy-le-Preux.  HF2,  245. 
3.  —  Barth.,  39. 

5.  —  Barth.,  39. 

6.  —  Barth.,  40. 

7.  —  Barth.,  40. 
15.  Bapaume.  HF2,  273. 

*16.  Monchy-le-Preux.  Gaz.,  888. 

17.  Près  Avesnes-le-Comte.  HF2,  266. 
—  Devant  Saint-Pol.  HF2,  274. 

18.  Prise  de  Saint-Pol.  HF2,  274. 


[1654]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  365 

19.  Campement  à  Aubigny.    HF  2,   274.    Gaz.,  895. 
MP,  576. 

20.  Le  Camp-de-César.  Gaz.,  895. 

—  Retour  à  Monchy-le-Preux.  Gaz.,  896. 

21.  Camp  de  Monchy-le-Preux.  HF2,  269 

22-24.  Reconnaissance  des  lignes  d'Arras.  HF2,  274. 

25.  Délivrance  d'Arras.  HF2,  275-280. 

26.  Camp  près  d'Arras.  Gr.,  210. 

28.  Entre    Sapignies    et  Ervillers,    à    la   rencontre    de 
LL.  MM.  Gaz.,  944-945. 

Septembre. 

1.  Départ  d'Arras.  Gaz.,  957.  MgL,  302. 

3.  Passage  de  l'Escaut  à  Thun-Saint-Martin.  Gaz. ,958. 
MP,  585. 

4.  Arrivée  à  Saulzoir.  Gaz.,  959.  MP,  585. 
*5.  Quiévrain.  MP,  585. 

6.  Le  Quesnoy.  MP,  467.  Aum.,  VI,  734. 

7.  Reddition  du  Quesnoy. 
*?  Bavai.  MP,  585. 

10.  Vertain.  PB  35,  21. 
*11  au  22.  Binche.  MP,  585. 
*22.  Arrivée  près  de  Maubeuge.  MP,  587. 
*23.  Bavai.  MP,  587. 

*?  Beaudignies,  le  Quesnoy.  MP,  587. 

25.  Camp  du  Quesnoy.  03,  97-98. 

28.  Du  Quesnoy  au  Cateau.  MP,  587. 

30.  Le  Cateau.  i>^  55,  54. 

Octobre. 

3.  Camp  du  Cateau.  PB 35,  55. 

6.  Du  Cateau  à  Guise;  conférence  avec  Mazarin.  Gaz., 
1086;  MgL,  302. 

7.  De  Guise  au  Cateau.  Gaz.,  1110. 


366  MÉMOIRES  [1654J 

13.  Camp  du  Cateau.  PB  35,  63. 

15.  Guise;  conférence  avec  Louis  XIV  et  Mazarin.  Gaz., 
1134. 

18.  Catillon.  Gaz.,  1170. 

19.  Camp  de  la  Neuville-lès-Dorengt.  Gaz.,  1170. 

25.  —  PB  35,  13. 

26.  —  03, 99.  Le  séjour 
en  ce  lieu  fut  de  dix  jours.  PB  35,  75. 

30.  Camp  de  Proisy.  PB 35,  75. 

31.  Camp  de  Saint-Gobert.  PB  35,  76. 

Novembre. 

1.  A  deux  lieues  de  Vervins.  Gaz.,  1206. 
4.  Camp  de  Saint-Gobert.  PB  35,  80. 
7.  Girondelle,  Auvillers-les-Forges.  Gaz.,  1231. 
10.  Camp  de  Parfondeval.  PB 35,  81. 
*11.  —  Gaz.,  1231. 

12.  Camp  de  Dizy-le-Gros.  PB 35,  82. 

14.  Craonne.  PB  35,  83. 

1655. 

Mai. 

14.  Départ  de  Paris,  coucher  à  Senlis.  Gaz.,  508. 

15.  Arrivée  à  Compiègne.  Gaz.,  554. 

16.  Départ  de  Compiègne.  Gaz.,  554. 
23.  Ribemont./>5 55,  179. 

27.  Arrivée  à  Compiègne.  Gaz.,  578. 

29.  Départ  de  Compiègne.  Gaz.,  578. 
—  Arrivée  à  Chauny.  Gaz.,  576. 

30.  Coucher  à  la  Fère.  Gaz.,  576. 

31.  Départ  de  la  Fère.  Gaz.,  576. 

Juin. 
1.  Chauny.  Gr.,  230. 
6.  Chauny,  retour  du  Quesnoy.  Gaz.,  613. 


[1655]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNÉ.  367 

10.  LaFère.  Gaz.,  651. 

13.  De  la  Fère  à  Laon.  Gaz.,  652. 

14.  De  Laon  à  la  Fère.  Gaz.,  652. 

15.  Départ  de  la  Fère.  Gaz.,  652. 

16.  Moy.  Gaz.,  652. 

17.  Lesquielle-Saint-Germain.  Gaz.,  652. 

18.  Arrivée  devant  Landrecies.  PB 35,  210. 

19.  Camp  devant  Landrecies.  PB  35,  210. 

20.  —  PB  35, 220. 

21.  —  Gr.,  230.  PB35,  230. 

23.  —  PB  35,  2^1. 

24.  —  PB  35,  250. 

25.  —  PB  35,  269. 

26.  —  P5  55,  271  et  280. 

29.  —  Gr.,  230-231. 

30.  —  PB  35,  298. 

Juillet. 

9.  Devant  Landrecies.  Gr.,  231. 

13.  Capitulation  de  Landrecies.  PB  35,  362. 

14.  Camp  devant  Landrecies.  Aum.,  VI,  736. 

15.  Devant  Landrecies.  Gr.,  528. 

*19.  Arrivée  à  l'abbaye  de  Maroilles.  BR,  I,  425. 

20.  Abbaye  de  Maroilles.  Gaz.,  802. 

21.  Aymeries.  BR,  I,  426. 
*22.  Etrœungt.  BR,  I,  426. 

23.  Guise;  conférence  avec  Mazarin.  BR,  I,  426. 

24.  Départ  de  Guise.  BR,  I,  426. 
*25  et  26.  Leschelle.  BR,  \,  426-427. 

27.  Guise;  conférence  avec  Mazarin.  BR,  I,  427. 

30.  Guise.  BR,  l,  428. 

31.  Camp  de  Maroilles.  Gaz.,  916.  BR,  I,  428. 

Août. 
*1.  Hautmont.  BR,  I,  428. 


368  MÉMOIRES  [1655] 

3.  Solre-le-Château.  Gaz.,  928. 
*—  Jeumont.  BR,  I,  428. 

*5  et  6.  Fontaine-Valmont.  BR,  I,  429. 
*11.  Bavai.  MP,  588. 

—  Camp  près  de  Condé.  MP,  470. 
*12?  De  Bavai  à  Bouchain.  MP,  588. 

13.  Passage  de  l'Escaut.  Gaz.,  921.  BR,  l,  433.  MP, 
589. 

14.  Camp  près  Condé.  PB 35,  404. 

16.  —  />5  55,  409  et  411. 

18.  —  PB  35,  ^2^. 

—  Capitulation  de    Condé-sur-l'Escaut.    Gaz.,    971. 
BR,  I,  439. 

*19.  Sortie  de  la  garnison  de  Condé.  PB 35,  445.  BR, 
I,  439. 
*19.  De  Fresnes  à  Bernissart.  BR,  I,  439. 
*20.  Hornu.  BR,  l,  439. 

23.  Le  Quesnoy,  au-devant  du  Roi.  BR,  I,  441. 

27.  Camp  de  Saint-Ghislain.  PB  35,  439. 

29.  Au  fourrage  vers  Chièvres.  BR,  I,  442. 

Septembre. 

1.  Camp  de  Saint-Ghislain.  PB  36,  12. 

4.  —  PB37,  17. 
6.  Visite  de  Quiévrain.  BR,  I,  442. 

8.  Camp  de  Saint-Ghislain.  PB  37,  24. 
*14.  Hautrage.  MP,  593.  BR,  1,  145. 
16.        _        PB  36,  50. 

18.  Condé-sur-l'Escaut.  Gaz.,  1091. 

19.  Leuze.  MP,  573.  BR,  l,  445. 

23.  Entre  le  Quesnoy  et  Saint-Ghislain.  Gaz.,  958. 

25.  Camp  de  Leuze.  PB 36,  66. 

26.  Pommerœul.  MP,  593.  BR,  l,  446. 

27.  Passage  de  la  Haisne,  campement  à  Angre.  MP, 
593.  BR,  I,  446;  cf.  Gaz.,  1150. 

29.  Camp  d'Angre.  PB 36,  78. 


[1655]  DU  MARÉCHAX  DE  TURENNE.  369 

Octobre. 

9.  Angréau.  Gaz.,  1174. 
*11.  Berlaimoat.  Gaz.,  1175.  RB,  I,  449. 
13.  Camp  de  Berlaimoat.  PB 36,  102. 
15.  —  PB  36,  105. 

19.  —  PB  36,  116. 

—   Entre  Guise  et  Landrecies.  BR,  I,  450. 

20.  Camp  de  Berlaimont.  HF 2,  315. 
*22.  Abbaye  de  Maroilles.  MP,  593. 

26.  Camp  de  Maroilles.  PB  36,  136. 

28.  Vendegies-au-Bois.  BR,  I,  451;  ci.  MP,  593. 

Noi>efnbre. 

1.  Camp  de  Vendegies-au-Bois.  PB  36,  153. 
4.  Moy.  MP,  594. 

8.  Compiègne.  Maz.,  VII,  128. 

9.  Départ  de  Compiègne.  Maz.,  VIT,  128. 

13.  Départ   de   Mondescourt   pour   Compiègne.    Gaz., 
1294-1295;  cf.  0  3,  107. 

14.  Compiègne.  Gaz.,  1295. 

15.  —  Gaz.,  1295. 
19.          —           Gaz.,  1342. 

22.  Départ  pour  Compiègne.  BR,  1,  454. 
30.  Départ   de  Compiègne    pour  Saint-Quentin.   Gaz., 
1367. 

Décembre. 

1.  Laon.  Gaz.,  1367. 
11.  Retour  à  Paris.  Gaz.,  1402. 

1656. 

Mars. 

13.  Longjumeau.  Gaz.,  287. 

II  24 


370  MÉMOIRES  [165G] 

Mai. 

15.  Paris.  Gaz.,  515. 
17.  Départ  de  Paris.  Gaz.,  516. 

20.  Arrivée  à  Marie,  venant  de  Soissons  et  Laon.  Gaz., 
538. 

22.  Marie.  PB  36,  366  v°. 

24.  Départ  de  Marie.  Gaz.,  561. 

?    Visite  des  places  avancées  du  Hainaut.  Gaz.,  561. 

25.  LeQuesnoj.  03,  108. 

27.  Départ  de  Berlaimont.  Gaz.,  561. 

?   Passage  de  la  Sambre  à  Aymeries.  Eclaibes,  Solre. 
Gaz.,  561-562.  Cf.  PB36,  360. 
29.  Marie.  PB  36,  361  v». 

Juin. 

3.  La  Fère;  conférence  avec  Mazarin.  Gaz.,  585. 

4.  Retour  de  La  Fère  à  Marie.  Gaz.,  585. 
6.  Marie.  PB 36,  391  v°. 

8.      —     G?.,  528. 

11.  _     Gr.,  231-232.  PB36,  399  v°. 

12.  Départ  de  Marie.  Gaz.,  633. 

13.  Passage  au  Quesnoy.  PB 36,  408. 

—  Arrivée  à  Condé-sur-l'Escaut.  Gaz.,  633.  il^Z.,  315. 

14.  Marche  vers  Tournai  et  retour.  PB  36,  411. 

15.  Condé-sur-l'Escaut.  PB  36,  409. 

17.  Devant  Valenciennes.  03,  110. 

18.  —  G7-.,232. 

26.  Camp  devant  Valenciennes.  PB 36,  419. 

28.  —  Vill. 

Juillet. 

2.  Camp  devant  Valenciennes.  Gr.,  232-233. 

3.  —  PB  36,  ^Si. 


[i656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  371 

4.  Camp  devant  Valenciennes.  PB 36,  496. 

7.  —  PB 36,  516. 

8.  —  PB  36,521. 

9.  —  i^^  56, 532. 

16.  Le  Quesnoy.  PB 36,  515.  Gr.,  233.  Aum.,  VI,  757. 

19.  Camp  près  du  Quesnoy.  PB 36,  585.  Aum.,Yl,  758. 

20.  —  PB36,5S1. 

21.  —  PB36,  601. 

22.  —  Aum.,  VI,  758. 

23.  —  PB  36,  606. 

26.  —  PB  36,  611. 

27.  —  PB  36,  623. 

28.  —  i^.836,  628  et  629. 

29.  —  PB  36,  630. 

31.  —  P5 39,  38.  ^«m.,  VI,  759. 

—  Camp  de  Berlaimont.  PB 36,  646. 

AoiU. 

1.  Camp  de  Berlaimont.  Gr.,  234. 

3.  —  PB  39,  33. 

8.  —  PB  39,  45. 

10.  —  PB  39,  51. 

12.  Camp  de  Berlaimont,  retour  de  Guise.  Gaz.,  838. 

13.  Camp  de  Berlaimont.  PB  39,  55. 

14.  Camp  du  Cateau.  PB  39,  61. 

*15.  Près  l'abbaye  de  Vaucelles.    Gaz.,  838-839.  BR, 
II,  19. 

16.  Inchy.  PB  39,  66;  Gaz.,  838-839. 
*—  Fampoux.  PB,  II,  19. 

17.  Camp  près  d'Arras.  PB  39,  61. 
*_   Près  Saint-Venant.  BR,  II,  19. 

19.  Camp  de  Robecq.  PB  39,  78. 

24.  Camp  de  Lens.  PB 39,  78. 
26.  —  PB39, 97. 

30.  —  Gr.,  239-240. 


372  MÉMOIRES  [1656J 

Septembî^e. 

Nuit  du  3  au  4.  De  Labuissière  à  Houdaiu.  PB 39, 
124. 

4.  Houdain.  Gaz.,  1024. 

6.  Camp  de  Houdain.  PB39,  129. 

7.  Départ  du  camp  de  Houdain  pour  Aubigny.  PB 39, 
128  V». 

9.  Camp  d'Aubigny.  PB 39,  140.  Gaz.,  1025. 
10.  Camp  d'Aubigny.  PB  39,  147. 
12.  Camp  de  Divion.  PB  39,  157. 

16.  Camp  d'Aubigny.  PB 39,  171. 

17.  Rivière.  Gaz.,  1048. 

—  Miraumont.  BR,  II,  23.  D'après  Bussy,  c'est  le  16 
que  Turenne  aurait  quitté  Aubigny  et  campé  à  Miraumont  ; 
nous  corrigeons  ce  renseignement,  d'abord  parce  que  le  16 
Turenne  annonçait  son  départ  pour  le  lendemain;  ensuite 
en  raison  de  la  mention  de  son  passage  à  Rivière  le  17. 

18.  Vermand.  Gr.,  528  :  le  texte  porte  13  et  non  18; 
mais  il  est  question  du  siège  de  Saint-Ghislain,  qui  ne 
commença  que  le  15. 

*18.  Passage  à  Saint-Quentin.  BR,  II,  23. 

19.  Arrivée  devant  la  Capelle.  MgL,  315. 

20.  Devant  la  Capelle.  Gaz.,  1092. 

22.  Camp  devant  la  Capelle.  Gr.,  240.  PB 39,  201. 

23.  —  Gr.,  240. 

24.  —  PB  39,  212. 

25.  —  Gr.,  2^2.  PB 39,  215. 

26.  Capitulation  de  la  Capelle.  PB  39,  226. 

28.  Camp  de  Buironfosse.  PB 39,  136.  Gaz.,  1222. 
BR,  II,  25. 

29.  Guise.  Gaz.,  1222. 

—  Lavaqueresse.  BR,  II,  25. 


[1656]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  373 

Octohi'e. 

1.  Dîner  offert  à  Louis  XIV  près  du  Cateau.  Gaz., 
1253-1254. 

—  Le  Quesnoy.  BR,  II,  25. 

3.  Départ  d'auprès  du  Quesnoy;  prise  deRoisin.  Gaz., 
1223  et  1257.  Marche  jusqu'à  une  heure  de  Saint-Ghis- 
lain.  HF2,  18.  Nous  croyons  devoir  corriger  Bussy-Rabu- 
tin,  qui  rapporte  (II,  25)  ces  faits  au  2. 

8.  Camp  de  Busigny.  PB  39,  260;  cf.  Gr.,  244,  qui  a 
imprimé  «  Buligni  ». 

10.  Camp  de  Busigny.  Gaz.,  1247. 

13.  Camp  de  Prisches.  PB  39,  274. 

14.  —  Gr.,  528-529. 
16.               —               PB39,  280. 
19.  Camp  de  Banteux.  PB  39,  283. 

23.  —  Gr.,  244-245.  PB 39,  292. 

26.  Camp  près  de  Vaucelles  :  départ  pour  le  Verman- 
dois.  03,  114.  Ce  camp  est  évidemment  le  même  que 
celui  de  Banteux,  car  PB 39,  292,  cité  ci-dessus,  porte 
«  Bantheuil  près  Vauchelles  ». 

27.  Camp  d'Athies.  PB 39,  299. 
30.  —  PB  39,  302. 

Novembre. 

6.  Camp  de  Busigny.  TV.  Char.  Nous  ne  reproduisons 
celte  indication  que  sous  réserves  :  ne  faut-il  pas  substi- 
tuer «  octobre  »  à  «  novembre  »  ? 

9.  Retour  à  Paris.  Gaz.,  1356. 

1657. 

Janvier. 
22.  Paris.  Vill. 


374  MÉMOIRES  [1657] 

Açril. 
29.  Départ  de  Paris.  Gaz.,  431-432. 

Mai. 

6.  Amiens,  d'où  Turenne  écrit  :  «  Je  m'en  vas  demain 
à  Corbie.  ))  03,  119-120. 

8.  Amiens,  après  avoir  visité  Corbie.  Gaz.,  453. 

11.  Amiens.  P5  59,  384. 

12.  —      PB 39,  384. 
14.       —       Gaz.,  478. 

18.  —      PB  39,  391. 

19.  —      PB  39,  393. 

22.  —      PB. 39,  ^00. 

—   Départ  d'Amiens.  Gaz.,  502. 

23.  Camp  de  Fillièvres.  PB 39,  406. 

24.  —  PB 39,  408. 

25.  Camp  d'Anvin.  PB  39,  412. 

28.  Camp    de    Calonne-sur-la-Lys.    PB  39,   417.   BR, 
II,  28. 

29.  Arrivée  devant  Cambrai.  Aum.,  VI,  761. 

30.  Crèvecœur.  Aum.,  VI,  761-762. 

Juin. 

1.  Vaucelles.  5i?,  11,29. 

2.  Camp  de  Lesdain.  PB  39,  437. 
—  Fonsommes.  BR,  II,  29. 

6.  Saint-Quentin  :  conférence  avec  Mazarin.  Turenne 
mentionne  cette  conférence  [HF2,  76)  sans  en  donner  la 
date,  mais  on  sait  que  Mazarin  se  trouva  à  Saint-Quentin 
le  6  juin  1657. 

10.  Camp  de  Fonsommes.  PB 39,  445.  Gr.,  247. 

11.  —  PB 39,  447.  Gr.,  248-249. 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  375 

15.  Camp  d'Autreppes.  PB  kO,  10. 

17.  Départ  de  Vervins  vers  Sedan.  Gaz.,  599. 

—  Signy-l'Abbaye,    après   s'être   avancé   jusqu'à    une 
lieue  de  Mézières.  Gr.,  249. 

18.  Camp  près  Rozoy-sur-Serre.  Gr.,  251. 

19.  —  P^40,  38  et  39.  Gr., 
253-254. 

20.  Marche  vers  Landrecies.  Gaz.,  633. 

22.  Camp  d'Autreppes.  PB  kO,  52  et  53.  Gv.,  255. 
Nuit  du  22  au  23.  Près  la  Capelle.  Gaz.,  633. 

24.  En  marche.  PBkO,  71. 

25.  Camp  du  Chesne.  Gaz.,  633. 

26.  Mouzon.  P5  40,  87. 

27.  Camp  de  Chauvency.  PBliO,  80. 

—  Montmédy.  Gaz.,  658. 

28.  —  Gaz.,  658. 

29.  Départ  de  Montmédy.  Gaz.,  658. 

—  Camp  de  Châtillon-sur-Bar.  PBltO,  126.  Gr.,  256- 
257. 

30.  Charbogne.  PB kO,  133  v°.  Gaz.,  659. 

Juillet. 

1.  Rocquigny.  PB  1^0,  137. 

2.  Saint-Gobert.  P5  40,  153.  Gaz.,  657-658. 

3.  Saint-Quentin  :  conférence  avec  Mazarin.  Gaz.,  659. 
5.  Camp  de  Malzy.  PBkO,  163. 

7.  —  Barth.,  42. 

8.  —  PBliO,  170. 

10.  —  Ga2.,  684.  i^^40,  174. 

12.  Camp  de  Luzoir.  PBkO,  176. 

14.  —  Barth.,  ^^.  PB  W,  iSO. 

15.  —  PBW,  182. 

16.  —  PB^0,20i. 

17.  —  Gr.,  266-268.  Gaz.,  707. 


376  MÉMOIRES  [1657] 

21.  Camp  de  Luzoir.  PBliO,  201.  Gr.,  271-272. 

22.  —  PBliO,    205    et   206.    Gr.,   273 
et  533. 

24.  —  Gaz.,  731. 

26.  Camp  de  Blissy.  PB  kO,  221. 

27.  —  HG  157,  242.  Il  faut  corriger  le 
quantième  21,  imprimé  par  Barthélémy,  p.  43. 

29.  —  PB  W,  226. 

30.  —  Gaz.,  753. 

—  Camp  de  Rumigny.  PB^O,  226  et  227. 

Ao/H. 

1.  Camp  de  Bucilly.  PBW,  229. 

2.  —  PB  W,  232. 
4.  Près  Brunehamel.  PBW,  236. 

6.  Camp  de  «  Dorsi  ».  Gaz.,  788.  Voir  ce  qui  suit. 
*8.  Camp  de  «  Dohi,  près  Brunhamel  ».  PB  W,  243. 
Nul  doute  qu'il  s'agisse  de  Dohis. 

11.  Camp  de  Dohis.  PB  W,  248. 

12.  Passage  à  Étréaupont;  campement  à  Etrceungt.  BR, 
II,  33. 

13.  Près  d'Avesnes.  BR,  II,  33. 

—  Camp  de  Berlaimont.  PB  W,  255. 

14.  Départ  d'Ayraeries;  passage  près  du  Quesnoy,  loge- 
ment à  Neuville-sur-l'Escaut.  PB  W,  260.  BR,  II,  34. 

15.  Sailly-en-Ostrevent.  HF2,  83. 

—  Camp  de  Vitry-en- Artois.  PB  W,  260. 
*16.  Lens,  Béthune,  Robecq.  BR,  II,  34. 

—  Arrivée  devant  Saint- Venant.  Gr.,  275.  MgL,  323. 

17.  Camp  de  Robecq.  Gr\,  275. 

18.  Course  à  Béthune  et  à  La  Bassée.  Gaz.,  886. 
21.  Camp  de  Robecq.  Gr.,  276-277. 

22..  —  PB  W,  216.  Gr.,  218-219. 

23.  Camp  devant  Saint-Venant.  PB  W,  285.  Gr.,  279. 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  377 

26.  Camp  devant  Saint-Venant.  PBkO,  286. 

28.  Reddition  de  Saint- Venant.  PB  ^0,  289. 

29.  Passage  de  la  Lys  à  Thérouanne.  Gaz.,  922. 

30.  Hallines;  pointe  jusqu'à  une  demi-lieue  de  Saint- 
Omer.  Gaz.,  922. 

31.  Camp  d'Hallines.  Fr.  1686,  179. 

—  Arrivée  au  camp  de  Belettes.  Gaz., 922. C(.  G/. ,278. 

Septembre. 

1.  Camp  de  Belettes.  PB  W,  304. 

3.  —  PB  W,  305. 

5.  Camp  d'Amettes.  PBW,  308.  Le  nom  d'Amettes 
est  écrit  «  Amet  »,  ce  qui  a  fait  supposer  à  Grimoard  (I, 
280)  qu'il  s'agissait  d'Aire. 

8.  Estaires.  Gaz.,  981.  BR,  II,  41. 

9.  Reconnaissance  de  la  Motte-aux-Bois.  Gaz.,  981. 

12.  Camp  de  Merville.  PB  W,  334. 

13.  —  PB  W,  335. 

14.  Bépart  de  Merville.  Gaz.,  1007. 
* —  Arrivée  à  Looberghe.  BR,  II,  45. 

17.  Camp  de  Watten.  Gaz.,  1007.  BR,  II,  46. 

18.  Bourbourg.  PB  W,  345  v«. 

—  W^atten.  PB  W,  356  v°. 

19.  Camp  de  W^atten.  PB  40,  347. 

20.  Marche  jusqu'à  la  mer  entre  Gravelines  et  Mardick. 
PBW,  358. 

22.  Camp  de  Watten.  PBW,  360.  Gr.,  280-282. 

28.  Bépart  du  camp  de  Watten.  Gaz.,  1031. 
* —   Arrivée  à  Cappelle-Brouck.  BR,  II,  46. 

29.  Investissement  de  Mardick.  Gaz.,  1034. 

30.  Bevant  Mardick.  Gaz.,  1031. 

Octobre. 
3.  Camp  de  Mardick.  PBW,  370. 


378  MÉMOIRES  [1657] 

3.  Capitulation  de  Mardick.  Gaz.,  1040. 

4.  Mardick.  Barth.,  46. 

11.  Camp  de  Rurainghen.  PBliO,  392. 

14.  Bourbourg,  venant  de  Ruminghen.  Gaz.,  1092. 

15.  Camp  de  Ruminghen.   Gaz.,  1092. 

22.  —  Gaz.,  1116. 

23.  Calais.  Gaz.,  1139. 

24.  Retour  au  camp  de  Ruminghen.  Gaz.,  1139. 

25.  Camp  de  Ruminghen.  Barth.,  47. 
31.  —  P5  40,  418. 

Novembre. 

1.  Ruminghen.  Barth.,  54. 

5.  Montreuil-sur-Mer.  PBkO,  425. 

6.  Camp  de  Ruminghen.  Barth.,  56. 

12.  Départ  de  Ruminghen.  Gaz.^   1187. 

16.  Calais.  Gaz.,  1211. 

17.  _      PBkO,  440  V».  Barth.,  57. 

—  Départ  pour  Gravelines.  Gaz.,  1211. 

25.  Ardres.  Barth.,  59. 

26.  Camp  d'Andres.  PBkO,  471  v«.  (9«z.,  1245. 

27.  —  PBkO,^lÇ>. 

28.  Départ  d' Ardres,  arrivée  à  Calais.  Gaz.,  1268. 

Dècemhre. 

3.  Boulogne-sur-Mer.  Gaz.,  1269. 

4.  Montreuil-sur-Mer.  Gaz.,  1269. 

13.  Départ  d'Amiens  pour  Paris.  Gaz.,  1290. 

—  Passage  à  Luzarches.  HG  ibl ,  261. 

14.  Arrivée  à  Paris.  Gaz.,  1312. 

16.  Paris.  Gaz.,  1312. 

17.  Départ  de  Paris  pour  Amiens.  Gaz.,  1658,  13. 

18.  Arrivée  à  Amiens.  HGi51,  265. 

19.  Amiens.  N.  Char. 


[1657]  DU  MARÉCHAL  DE  TUREIVNE.  379 

20.  Amiens.  Barth.,  63. 

21.  —  Barth.,  64. 

22.  —  PB^2,b2.Barth.,6b,66. 

23.  —  A^.  Char. 

24.  —  PB^2,5S.  Barth.,  68. 
29.  —  Barth.,  69.  0  3,  121-123. 

1658 

farufier. 

3.  Retour  à  Paris.  Gaz.,  24. 

Mai. 

4.  Départ  de  Paris.  Gaz.,  392. 

14.  Départ  d'Amiens.  BR,  II,  53. 

15.  Départ  d'Abbeville;  coucher  à  Labrove.  Gaz.,  440; 
cf.  PB  42,  296. 

17.  Passage    de   la    Canche;    campement   à  Auchy-les- 
Moines.  Gaz.,  463. 

18.  Départ  d'Auchy-lesMoines.  Gaz.,  486.  Mgl.,  330. 

19.  Départ  de  Chocques;  la  nuit  à  Hazebrouck.  Gaz., 
491. 

20.  Passage  de  la  Lys  à  Saint- Venant  et  Merville.  Mgl., 
330. 

21.  D'Hazebrouck  sur  Cassel.  Gaz.,  491. 

22.  Cassel.  MP,  513. 

23.  Arrivée  devant  Bergues.  Gaz.,  492. 

25.  De  Bergues  à  Dunkerque.  Gaz.,  494. 
27.  Camp  de  Dunkerque.  MP,  514. 

31.  —  Gaz.,  509. 

Juin. 

7.  Camp  devant  Dunkerque.  03,  130-131. 

8.  Camp  devant  Dunkerque.  PB ^6,  80. 


380  MÉMOIRES  [1658] 

10.  Nieupon.  PBliÔ,  111. 

11.  Camp  devant  Dunkerque.  PB  ^6,  115. 

14.  Devant  Dunkerque.  Gr.,  286.  —  Bataille  des  Dunes. 

17.  Attaque  du  Fort-Léon.  Mgl.,  331. 
—   Camp  devant  Dunkerque.  N.  Char. 
24.  Capitulation  de  Dunkerque.  Gaz.,  589. 
27.  Départ  de  devant  Dunkerque.  Gaz.,  614. 

-»     28.  Investissement  de  Bergues.  Gaz.,  614.  Mgl.,  331. 

30.  Capitulation  de  Bergues.  Gaz.,  637. 

Juillet. 

1.  Camp  devant  Bergues.  03,  136. 

2.  Bergues.  MP,  515. 

3.  Reddition  de  Fumes.  Gaz.,  637. 

4.  Camp  de  Bergues.  0  3,  140-143. 

5.  De  Bergues  par  Loo  à  une  lieue  de  Dixmude.  Gaz., 
661. 

6.  Camp  de  Knocke.  03,  144-145. 

—  Camp  devant  Dixmude.  PB  ^6,  254. 
9.  —  03,  146-148. 

10.  —  PB  ^6,  25S. 

11.  Furnes.  PB  ^6,  263. 

12.  Départ   de    Dixmude,   passage  près   de   Nieuport. 
Gaz.,  667. 

12.  A  portée  du  canon  de  Bruges.  Gaz.,  685. 

16.  Bergues  :  conférence  avec  Mazarin.  Gaz.,  686. 

18.  Camp  de  Dixmude.  PB  46,  274  v°. 

26.  De   Bergues   à   Cassel   et  retour  :   conférence  avec 
xMazarin  et  Le  Tellier.  Maz.,  VIII,  540.  BR,  II,  78. 

31.  Camp  près  Nieuport.  PB  ^6,  302. 

AoiU. 

2.  Camp  près  Nieuport.  PB  ^6,  305. 
9.  —  PB  ^6,  328. 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  381 

12.  Camp  près  Nieuport.  jP5  46,  332. 
15.  —  03,  151. 

17.  —  0  3,  152. 

20.  —  PBIl6,3S1. 

22.  Camp  de  Furnes.  Gr.,  288. 
25.  Près  Dunkerque.  PB  ^6,  410. 

25.  Entre  Furnes  et  Bergues.  Gaz.,  828. 

30.  Dunkerque  :  conférence  avec  Mazarin.  Gaz.,  865. 

31.  Eessen.  Gaz.,  914. 

Septembre. 

1.  Camp  près  Dixmude.  PBk6,  433. 

5.  Départ  des  environs  de  Dixmude.  Gaz.,  919.  Mgl., 
333. 

—  Camp  de  Thielt.  PB  1^6,  443. 

6.  Départ  de  Thielt;  passage  de  la  Lys  à  Deynze;  prise 
de  Gavere.  Gaz.,  914. 

7.  Siège  d'Audenarde.  Gaz.,  924. 

9.  Capitulation  d'Audenarde.  Gaz.,  924. 

10.  Camp  de  Kerkhove.  PB^tG,  435. 

11.  Départ  d'Audenarde.  Gaz.,  914. 

12.  Arrivée  à  Menin.  Gaz.,  914. 

13.  Devant  Ypres.  Gaz.,  951.  Mgl,  333. 

23.  Camp  près  d' Ypres.  Gr.,  288. 

24.  —  Gr.,    288-289.    Barth.,    73. 
PBkô,  511. 

25.  Capitulation  d'Ypres.  PB  kQ,  517. 

27.  Camp  d'Ypres.  PBkQ,  530.  Barth.,  1^. 

28.  Départ  d'Ypres  vers  Warneton.  Gaz.,  991. 

—  Attaque  du  château  de  Comines.  Mgl.,  333. 

29.  Prise  du  château  de  Comines.  Mgl.,  333. 

Octobre. 
1.  Camp  de  Warneton.  PB lil ,  10.  Gr.,  289-291. 


382  MÉMOIRES  [1658] 

5.  Camp  de  Tourcoing.  Barlh.,  75.  P5  47,  23. 
10.  Camp  d'Espierres.  PB  kl ,  37. 
16.  —  PBlil,^b. 

18.  Vers  Audenarde.  Gaz.,  1041. 

23.  Du  camp  d'Espierres  à  Menln  et  retour.  Gaz.,  1088. 

24.  Course  vers  Tournai.  Gaz.,  1088. 

25.  Camp  d'Espierres.  Barth.,  75. 

26.  —  PBk7,6S. 

27.  Départ   d'Espierres;    prise  de   Grammont;  arrivée 
devant  Ninove.  Gaz.,  1088. 

30.  Ninove.  Gaz.,  1112. 

31.  A  la  portée  du  canon  de  Bruxelles.  Gaz.,  1088. 

Nof^embre. 

4.  Départ  de  Ninove  vers  Audenarde.  Gaz.,  1113. 
—  Grammont.  PB  47,  98. 

5.  —  Barth.,  77. 
10.  Vers  Tournai.  Gaz.,  1135. 
14.  Camp  d'Escanaffles.  0  3,  168. 

18.  Passage  de  l'Escaut;  logement  à  Sweveghem.  Gaz., 
1159. 

19.  Camp  de  Harlebeke.  Gaz.,  1159. 

20.  —  Barth.,  85.  PB  47,  130. 

23.  Camp  d'Iseghem.  Gr.,  534. 

24.  —  Barth.,  81. 

26.  —  Gaz.,  1182. 

27.  —  Barth.,  84. 

29.  Camp  de  Moorseele.  Barth.,  85.  PB  kl,  147. 

Décembre. 

2.  Camp  de  Neuve-Église.  PB  kl,  159.  Barth.,  87. 
4.  Arrivée  à  Ypres.  Gaz.,  1207. 
9.  Ypres.  Gr.,  534. 
10.      —     PB  kl,  iSi. 


[1658]  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  383 

12.  Ypres.  Gaz.,  1233. 

16.  «  Issel  ».  N.  Char.  Il  s'agit  évidemment  d' Ypres, 
dont  le  nom  aura  été  mal  lu. 

28.  Ypres.  P^  47,  195. 
31.      —      Gaz.  1659,  46. 

1659. 

lancier. 

3.  Ypres.  PB  47,  215. 
8.      —     Pi?  47,  234. 
11.      —     PB  ^2,  90. 

29.  Retour  à  Paris.  Gaz.,  468. 


APPENDICE  III. 

Répertoire  administratif   des  localités  allemandes 

mentionnées  dans  la  présente  édition 

DES  Mémoires  de  Turenne. 

Dans  la  table  alphabétique  que  nous  donnons  plus  loin, 
l'identification  des  localités  appartenant  aux  Etats  de  l'Alle- 
magne ne  pouvait  être  faite  aussi  simplement  que  celle,  par 
exemple,  des  localités  françaises.  Il  est  permis  d'ignorer  la 
nomenclature  de  ces  amtsgerichte  dont  les  ressorts  sont  assimi- 
lables à  nos  cantons,  et  les  circonscriptions  que  la  hiérarchie 
administrative  superpose  à  Vamtsgericht  sont  en  nombre  et  de 
noms  variables  selon  les  Etats  :  du  premier  rang  qu'il  tient  en 
Wurtemberg  et  dans  le  grand-duché  de  Bade,  le  kreis  passe  au 
second  en  Bavière,  au  troisième  en  Prusse  ;  et  dans  ce  dernier 
royaume,  la  province  a  bien  plus  d'importance  que  dans  le 
grand-duché  de  Hesse. 

L'alternative  de  présenter,  dans  notre  table,  des  identifica- 
tions insuffisamment  claires  parce  que  trop  brèves,  ou  des 
articles  surchargés,  nous  a  fait  prendre  le  parti  d'énumérer  ici, 
selon  l'ordre  des  circonscriptions  auxquelles  elles  appar- 
tiennent, celles  des  localités  allemandes,  mentionnées  dans  la 
présente  édition,  dont  le  rang  administratif  est  au  moins  égal  à 
celui  de  nos  communes.  Dans  la  table  alphabétique,  on  trou- 
vera imprimés  en  italique  et  entre  parenthèses,  à  la  suite  des 
noms  de  ces  localités,  les  numéros  d'ordre  qu'attribue  à 
celles-ci  le  présent  appendice. 

Abréviations  :  AG,  amtsgericht.  —  BA,  bezirksamt.  — 
K,  kreis.  —  OA,  oberamtsgericht.  —  P,  provinz.  —  RB,  regie- 
rungsbezirk. 


MEMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE.  385 

Royaume  de  Bavière. 

RB  Niederbayern.  BA  [1]  Dingolfing.  ||  BA  [2]  Eggenfel- 
den.  Il  BA  [3]  Landau  an  der  Isar.  ||  BA  [4]  Landshut  in 
Bayern.  ||  BA  [5]  Passau.  ||  BA  [6]  Pfarrkirchen.  ||  BA  et  AG 
Wegscheid  :  7,  Obernzell. 

RB  Oberbayern.  BA  [8]  Bamberg.  ||  BA  [9]  Bruck.  ||  BA 
et  AG  [10]  Dachau  :  11,  Weichs.  ||  BA  [12]  Erding.  ||  BA 
[13]  Freising.  AG  [14]  IVIoosburg.  ||  BA  [15]  Friedberg  in 
Bayern.  ||  BA  [16]  Ingolstadt.  ||  BA  [17]  Landsberg  am 
Lech.  Il  BA  [18]  Mûhldorf.  AG  [19]  Neumarkl  an  der  Roit. 
Il  BA  [20]  IVIiinchen  (Munich).  BA  [21]  Pfafifenhofen  an  der 
Ilm.  Il  BA  [22]  Wasserburg.  AG  [23]  Haag  in  Oberbayern. 

RB  Mittelfranken.  BA  [24]  Dinkelsbûhl.  ||  BA  [25]  Eich- 
staett.  Il  BA  [26]  Feuchtwangen.  ||  BA  [27]  Nûrnberg  (Nu- 
remberg). Il  BA  [28]  Rothenburg  an  der  Tauber.  ||  BA  et 
AG  Scheinfeld  :  29,  Iphofen.  ||  BA  et  AG  [30]  Uffenheim  : 
31,  Windsheim  an  der  Aisch. 

RB  Unterfranken.  BA  [32]  Aschaffenburg.  ||  BA  [33] 
Gemunden  in  Bayern.  ||  BA  [34]  Hammelburg.  ||  BA  [35] 
Lohr  am  Main.  ||  BA  [36]  Marktheidenfeld.  ||  BA  et  AG 
Miltenberg  :  37,  Gross-Heubach.  38,  Rlein-Heubach.  BA 
Oehsenfurt,  AG  [39]  Aub  :  40,  Rœttingen.  ||  BA  [41] 
Schweinfurt.  ||  BA  [42]  Wurzburg. 

RB  Pfalz.  BA  et  AG  Dûrkheim  :  43,  Friedelsheim.  || 
BA  [44]  Frankenthal.  ||  BA  [45]  Germersheim.  ||  BA  [46] 
Kaiserslautern.  ||  BA  [47]  Landau  in  der  Pfalz.  ||  BA  et  AG 
Ludwigshafen  :  48,  Oggersheim.  ||  BA  et  AG  [49]  Neustadt 
an  der  Haardt  :  50,  Winzingen.  ||  BA  Rockenhausen, 
AG  Winnweiler  :  51,  Falkenslein.  ||  BA  [52]  Speyer 
(Spire).  Il  BA  [53]  Zweibrûcken  (Deux-Ponts). 

RB  Oberpfalz.  BA  [54]  Regensburg  (Ratisbonne). 
II  25 


386  MÉMOIRES 

RB  Schwaben.  BA  et  AG  [55]  Augsburg  :  56,  Schlips- 
heim.  57,  Oberschœnenfeld.  58,  Stadtbergen.  ||  BA  Dil- 
lingen  in  Bayern.  AG  [59]  Dillingen  :  60,  Holzheim  bei 
Dillingen.  —  AG  [61]  Lauingen  an  der  Donau.  ||  BA  et 
AG  [62]  Donauwœrth  :  63,  Harburg  in  Bayern.  64,  Obern- 
dorf  in  Schwaben.  ||  BA  [65].  Lindau  im  Bodensee.  ||  BA 
[66]  Memmingen.  AG  Ottobeuren  :  67,  Dagsberg.  ||  BA 
[68]  Neuburg  an  der  Donau.  AG  [69]  Rain  in  Schwaben  : 

70,  Niederschœnenfeld.  ||  BA  Neu-Ulm.  AG.  Neu-Ulm  : 

71,  Holzheim  bei  Neu-Ulm.  AG  [72]  Weissenhorn.  ||  BA 
et  AG  [73]  Nœrdlingen  :  74,  Allerheim.  ||  BA  [75]  Wertin- 
gen.  Il  BA  [76]  Zusmarshausen. 

Royaume  de  Prusse. 

P  Hannover. 

RB  Hildesheim.  K  Gronau.  AG  [77]  EIze  in  Hannover. 

RB  [78]  Osnabrûck. 

RB  Stade.  K  [79]  Verden  in  Hannover. 

P  Hessen-Nassau. 

RB  [80]  Cassel.  K  [81]  Frankenberg.  ||  K  [82]  Fritzlar. 
Il  K  et  AG  Fulda  :  83,  Neuhof.  ||  K.  [84]  Gelnhausen. 
Il  K  [85]  Hanau.  AG  Bergen  :  86,  Bischofsheim.  87,  Fechen- 
heim.  —  AG  [88]  Windecken.  ||  K  [89]  Hersfeld.  ||  K  [90] 
Kirchhain,  AG  [91]  Amœneburg.  ||  K  Marburg,  AG  Mar- 
burg  :  92,  Nieder-Weimar.  93,  Ober-Weimar.  —  AG 
[94]  Wetter  :  95,  Mûnchhausen.  ||  K  [96]  iMelsungen.  ||  K 
Schlûchtern  :  97,  Salmûnster.  1|  K  [98]  Wolfhagen.  ||  K 
[99]  Ziegenhain. 

RB  Wiesbaden.  K  Biedenkopf  :  100,  Hatzfeld.  ||  K  et  AG 
[101]  Frankfurt  am  Main  :  102,  Bonames.  ||  K  [103]  Hœchst 
am  IMain.  ij  K  [104]  Limburg.  ||  Oberlahnkreis.  AG  [105] 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  387 

Runkel.  ||  Untertaunuskreis.  AG  [106]  Kamberg.  ||  K  Wies- 
baden,  AG  Hochheim  am  Main  :  107,  Flœrsheim.  —  AG 
Wiesbaden  :  108,  Biebrich. 

P  Rheinland. 

RB  [109]  Aachen  (Aix-la-Chapelle).  K  [110]  Jûlich 
(Juliers). 

RB  Coblenz.  K  et  AG  [111]  Coblenz  :  112,  Winningen 
au  der  Mosel.  ||  K  [113]  Kreuznach.  ||  K  et  AG  Sankt- 
Goar  :  114,  Bacharach.  115,  Ober-Diebach.  116,  Niedcr- 
Heimbach.  117,  Ober-Heimbach.  118,  Oberwesel.  ||  K 
[119]  Simmern.  AG  [120]  Kastellaun.  ||  K  [121]  Wetzlar. 

RB  Coin.  K  [122]  Bonn.  ||  K  et  AG  [123]  Coin  (Cologne)  : 
124.  Brûhl.  ||  R  Euskirchen,  AG  [125]  Lechenich. 

RB  Dûsseldorf.  K  [126]  Kempen.  ||  K  [127]  JMœrs,  AG 
[128]  Rheinberg.  ||  K  et  AG  [129]  Neuss.  130,  Zons.  ||  K 
Rees,  AG  [131]  Wesel  :  132,  Schermbeck. 

RB  Trier.  K  [133]  Saarbrucken.  ||  R  et  AG  Saarlouis  : 
134,  Dillingen  an  der  Saar.  ||  R  [135]  Trier  (Trêves). 

P  Sachsen. 
RB  [136]  Erfurt.  R  [137]  IMûhlhausen  in  Thûringen. 

P  Westfalen. 

RB  Arnsberg.  R  [138]  Lippsladt.  ||  R  Hamm,  AG  [139] 
Unna.  ||  R  [140]  Soest. 

RB  Minden.  R  [141]  Bûren.  ||  R  [142]  Warburg. 

RB  [143]  Munster.  Il  R  etAG  Borken  in  Westfalen  :  144, 
Ostendorf.  ||  R  Lûdinghausen,  AG  [145]  Werne. 

Royaume  de  Saxe. 
Rreishauplmannschaft  [146]  Leipzig. 


388  MEMOIRES 

Royaume  de  Wurlemhej'g. 

Donaukreis.  OA  [147]  Blaubeuren.  ||  OA  et  AG  [148] 
Gœppingen  :  149,  Ebersbach.  ||  OA  [150]  Saulgau.  ||  OA  et 
AG  [151]  Ulm  :  152,  Langenau  in  Wûrttemberg. 

Jagstkreis.  OA  Gerabronn,  AG  [153]  Langenburg  :  154, 
Herrenthierbach.  155,  Kirchberg  an  der  Jagst.  156,  Nie- 
derstetten.  ||  OA  [157]  Gmund  in  Wurtlemberg.  ||  OA 
Hall,  AG  [158]  Gaildorf  :  159,  Obersontheim.  —  AG 
[160]  Hall  :  161,  Untersontheira.  ||  OA  et  AG  [162]  Hei- 
denheim  in  Wûrttemberg  :  163,  Giengen  an  der  Brenz. 
164,  Sontheim  an  der  Brenz.  ||  OA  [165]  Krailsheim.  ||  OA 
et  AG  Kûnzelsau  :  166,  Dœrzbach.  167,  Hœllenbach.  168, 
Ingelfingen.  169,  Kriesbach.  170,  Niedernhall.  i|  OA 
et  AG  [171]  Mergentheini  :  172,  Herbsthausen.  173, 
Kreglingen.  174,  Wachbach.  ||  OA  et  AG  [175]  Schorn- 
dorf  :  176,  Weiler  an  der  Rems.  ||  OA  et  AG  Welzheim  : 
177,  Lorch  in  Wûrttemberg. 

Neckarkreis.  OA  [178]  Cannstatt.  ||  OA  [179]  Heilbronn. 
OA  et  AG  [180]  Leonberg  :  181,  Gerlingen.  ||  OA  [182] 
IMarbach.  ||  OA  et  AG  Neckarsulm  :  183,  Duttenberg.  184, 
JMœckmûhl.  ||  OA  [185]  Stuttgart. 

Schwarzwaldkreis.  OA  [186]  Rottweil.  ||  OA  [187]  Tûbin- 
gen.  OA  et  AG  [188]  Tuttlingen  :  189,  Hohentwiel.  ||  OA 
[190]  Urach. 

Grand-duché  de  Bade. 

K  Baden.  AG  Achern  :  191,  Renchen.  —  AG  [192] 
Buhl  in  Baden  :  193,  Stollhofen.  —  AG  [194]  Rastatt  : 
195,  Kuppenheira. 

K  Freiburg  im  Breisgau.  AG  [196]  Alt-Breisach.  —  AG 
Emmendingen  :  197,  Denzlingen.  —  AG  [198]  Freiburg 


DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE.  389 

ini  Breisgau  :  199,  Sankt-Peter  in  Baden.  200,  Schall- 
stadt.  —  AG  [201]  Staufen  :  202,  Kirchhofen.  203,  Kro- 
zingen. 

K  Heidelberg.  AG  [204]  Heidelberg  :  205,  Nussloch. 
206,  Rohrbach.  —  AG  [207]  Wiesloch  :  208,  Roth. 

K  Karslsruhe.  AG  Bretten  :  209,  Gochsheim  in  Baden. 

—  AG  [210]  Bruchsal  :  211,  Mingolsheim.  —  AG  [212] 
Durlach.  —  AG  [213]  Ettlingen.  —  AG  Karlsruhe  :  214, 
Graben.  —  AG  [215]  Pforzheim.  —  AG  [216]  Philipps- 
burg  :  217,  Kirrlach. 

K  Konstanz,  AG  [218]  Pfullendorf. 

K  Lœrrach,  AG  jMûIlheim  in  Baden  :  219,  Neuenburg 
in  Baden. 

K  Mannheim.  AG[220]  Mannheim  :  221,  Ladenburg.  — 
AG  [222]  Weinheim  an  der  Bergstrasse. 

K  Mosbach.  AG  [223]  Boxberg  :  224,  Ballenberg.  225, 
Krautheim.  —  AG  [226]  Buchen.  —  AG  [227]  Tauber- 
bischofsheim  :  228,  Grûnsfeld,  229,  Rœnigshofen  in  Baden. 

—  AG  [230]  Wertheim. 

K  Offenburg,  AG  [231]  Kehl.  —  AG  [232]  Offenburg  : 
233,  Altenheim. 

K  Villingen,  AG[234j  Donaueschingen  :  235,  Hûfingen. 

Grand-duché  de  Hesse. 

P.  Oberhessen.  K  et  AG  [236]  Alsfeld  :  237,  Brauer- 
schwend.||KFriedberginHessen.  AG[238]  Butzbach:  239, 
Kirch-Gœns.  240,  Pohl-Gœns.  241,  Nieder-Weisel.  —  AG 
[242]  Friedberg  :  243,  Assenheim.  244,  Ilbenstadt.  AG 
[245]  Vilbel.  1  K  Giessen.  AG  [246]  Giessen  :  247,  Lang- 
Gœns.  248,  Lollar.  249,  Staufenberg.  —  AG  [250]  Grûn- 
berg  in    Hessen.   —  AG   Hungen   :   251,    Steinheim.   — 


390       MÉMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 

AG  [252]  Lich.  ||  K  Lauterbach,  AG  Herbstein  :  253, 
Krainfeld. 

P  Reinhessen.  K  [254]  Alzey.  ||  K  [255]  Bingen  am 
Rhein.  AG  [256]  Ober-Ingelheim  :  257,  Heidesheim. 
258,  Nieder-Tngelheim.  ||  K  [259]  Malnz  (Mayence).  ||  K 
[260]  Oppenheim.  ||  K  [261]  Worms. 

P  Starkenburg.  K  [262]  Bensheim.  AG  [263]  Zwingen- 
berg.  Il  R  [264]  Darmstadt.  ||  K  [265]  Gross-Gerau.  AG 
[266]  Gernsheim.  |I  K  [267]  Heppenheim.  AG  [268]  Wimp- 
fen.  Il  K  [269]  Offenbach  am  iVIain. 

Grand-duché  de  Saxe-  Weimar. 
Verwaltungsbezirk  [270]  Eisenach. 

Duché  de  Brunswick. 
K  [271]  Wolfenbûttel. 

Duché  de  Saxe-Meiningen. 
K  [272]  Saalfeld. 

Principauté  de  Birkenfeld. 

273,  Birkenfeld. 

Etat  de  Brème. 

274,  Bremen. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Aa  d'),  rivière,  II,  99. 
Aachen  :  voy.  Aix-la-Chapelle. 
Abbeviile  (Somme), II,  140,248, 

258,  379. 
Ablon  (Seine-et-Oise,  cant.  de 

Longjumeau),  I,  214,  215. 
Acherv  (Aisne,  cant.  de  la Fère), 

I,  237. 

Adinkerke  (Belgique,  Flandre 
occidentale,  cant.  de  Furnes), 

II,  104. 

Agen  (Lot-et-Garonne),  I,  180. 

Ailly  (d')  :  voy.  Ghaulnes. 

Aire-sur-la-Lys  (Pas-de-Calais, 
ch.-l.  de  cant.),  II,  377.  Gar- 
nison, II,  85,  156.  Opérations 
des  Espagnols  dans  le  voisi- 
nage, II,  2,  8,  9,  88-90,  176, 
188,  222,  224,  226,  251,  262, 
264,  266,  269,  270,  274. 

Aisne  (T).  Opérations  vers  cette 
rivière  :  en  1650,  I,  146,  147, 
■150-153,  160;enl653, 1,230, 
231,  233,  234,  235;  II,  361. 

Aits  (d')  :  vov.  La  Guillotière. 

Aix-la-Chapelle  (i09),  I,  164. 

.\lherl  (Charles  d')  :  voy. 
Chaulnes. 

Albrestat  :  vov.  Halberstadt. 

Aligre  (Etienne  d'),  I,  221. 

Allaines  (Somme,  cant.  de  Pé- 


ronne),  I,  242  ;  II,  362  :  voy. 
Mont-Saint-Quentin. 
Allemagne.  Campagnes  :  de 
1644,  I,  5-39;  de  1645,  1,  39- 
78;  de  1646,  I,  78-101,  250- 
309;  de  1647,1,102-117,310- 
374;  de  1648,1,  117-130.  États 
et  princes,  I,  264,310.  Lieues 
d'Allemagne,  I,  108.  Paix  de 
1648,  I,  131-133;  préparatifs, 
I,  256,  263.  Particularités  no- 
tées parTurenne,I,9  {les  équi- 
pages d'artillerie  sont  fort  diffi- 
ciles à  remettre  en  Alleinagne), 
26  {tout  ce  qui  restait  d'infan- 
terie était  accoutumé  à  avoir 
son  pain,  et  non  pas  à  le  faire 
comme  les  vieilles  troupes  qui 
ont  servi  longtemps  en  Alle- 
magne), 86  {les  soldats  ne  dé- 
sertent pas  beaucoup  en  Alle- 
magne), 97  {V hiver...  est  le 
temps  qui  décide  en  A  llemagne 
de  beaucoup  de  choses].,  303  {As- 
chaffenburg...  après  Munich... 
est  la  plus  belle  maison  d'Alle- 
magne). Séjour  de  Mazarin, 
I,  176;  cf.  Cologne.  Services 
du  marquis  d'Auraont,  I,  33. 
Situation  politique  et  mili- 
taire envisagée  au  point  de 
vue  des  intérêts  de  la  France 
et  exprimée  d'ordinaire  par 
les  mots  affaires  d'Allemagne^ 


1.  La  table  qui  suit  renvoie  aux  pages  des  deux  volumes  de  la  présente 
publication.  Ainsi  qu'il  a  été  dit  ci-dessus  (p.  384),  les  chiffres  imprimés 
en  italique  et  entre  parenthèses  qui  accompagnent  les  noms  des  locali- 
tés allemandes  correspondent  aux  numéros  d'ordre  assignés  à  ces  localités 
dans  le  «  Répertoire  administratif  »  qui  constitue  notre  appendice  III. 


392 


MEMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE. 


I,  81,  88,  97,  99,  103,  255, 
260,  300,  302,  306,  310,  317. 
Situation  religieuse,  I,  100, 
102,  258.  Troupes  tirées  de  ce 
pays  :  pour  le  service  de  l'Es- 
pagne, I,  150-153,  155,  167, 
178;  pour  le  service  de  la 
France,  I,  254  ;  (cavalerie  wei- 
marienne)  66,  67,  76,  103- 
115,  121,  157,  158,  218,  313- 
374. 

Allemagne  (armée  d'),  comman- 
dée :  par  Guébriant  (1643),  I, 
2;  par  Turenne  (1644-1645),!, 
6,  34,  70,  261;  par  d'Erlach 
(1649),  I,  136. 

Allerheim  (74),  I,  60. 

Alost  (Belgique,  Flandre  orien- 
tale, ch.-l.  d'arr.),  II,  170. 

Alsace,  1,251,  335;  II,  333,  346; 
voy.  Haute-Alsace.  Gouver- 
nement demandé  par  Tu- 
renne,  I,  132.  Hivernage  des 
troupes  françaises  :  en  1643- 
1644,  I,  4;  en  1644-1645,  I, 
39;  en  1645-1646,  I,  252. 
Séjour  des  troupes  du  duc  de 
Lorraine,  I,  193. 

Alsace,  régiment  d'infanterie, 

II,  85. 

Alsfeld  (236),  II,  338. 

Alt-Breisach  (196)  :  voy.  Bri- 
sach. 

Altenheim  (233),  I,  27;  II,  335. 

Altesse  (1')  :  chevau-légers,  II, 
194. 

Altesse  (1'),  régiment  d'infante- 
rie, I,  190. 

Alzey  (254),  II,  340. 

Amblimont  (Ardennes,  cant.  de 
Mouzon),  I,  247;  II,  362. 

Amboise  (Indre-et-Loire,  ch.-l. 
de  cant.),  II,  356. 

Amboise  (d')  :  voy.  Renet. 

Amélie-Elisabeth,  landgrave  de 
Hesse,  I,  82,  282,  286.  Confé- 
rence avec  Turenne,  I,  53. 
Envoyés  reçus  :  par  le  duc 
d'Enghien,  1,  32;  par  Tu- 
renne, I,  50,  51,  118,  229. 
Lettre  à  Mazarin,  I,  52. 


Amettes  (Pas-de-Calais,  cant. 
de  Norrent-Fontès),  II,  377. 

Amiens  (Somme),  II,  186,  199, 
201,  204,  209,  214,  220,  233, 
240,  247,  250,  251,  254,  255, 
258.  Nom  substitué  par  Ram- 
say  à  celui  d'Aymeries,  II, 
83.  Séjours  :  de"^la  Cour,  II, 
105,  106,140;  de  Mazarin,  II, 
71,  75;  de  Turenne,  II,  70, 
374,  378,  379;  de  troupes 
anglaises,  II,  76,  174. 

Amœneburg,  (91),  I,  53,  82,  83. 

Amper  (I'),  affluent  de  l'Isar, 
II,  350. 

Aniplier  (Pas-de-Calais,  cant. 
de  Pas),  II,  3. 

Andres  (Pas-de-Calais,  cant.  de 
Guines),  II,  378. 

Angers  (Maine-et-Loire),  1, 178. 

Angleterre, II,  99.  Alliance  avec 
la  France,  II,  97,  100,  103, 
108,  109,  111,  116,  131.  Am- 
bassadeur :  voy.  Lockhart 
(Guillaume).  Corps  de  troupes 
mis  à  la  disposition  de  la 
France  ;  services  :  en  1657,  II, 
70-72,  76,  77,  79,  97-99;  en 
1658  (siège  de  Dunkerque  et 
bataille  des  Dunes),  II,  112, 
114,  115,  117,  118,  121,  122, 
124,  127, 129;  (siège  d'Ypres), 
II,  162,  163.  Flotte,  II,  94. 
Matériel  de  guerre,  II,  101. 
Mission  de  Talon,  II,  92,  93. 
Protecteur  :  voy.  Cromwell. 
Roi  :  voy.  Charles  IL  Troupes 
attendues  par  les  Espagnols 
en  1654,  II,  187,  188. 

Angoumois,  II,  237. 

Angre  (Belgique,  Hainaut,  cant. 
de  Dour),  II,  368. 

Angréau  (Belgique,  Hainaut, 
cant.  de  Dour),  II,  369. 

Anguien  (le  duc  d').  Voy.  Bour- 
bon (Louis  de). 

Anguien  (le  lieutenant-colonel 
d'),  n,  75. 

Anjou,  I,  232. 

Anjou,  régiment  de  cavalerie, 
n,  278. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


393 


Anjou  (duc  d')  :  voy.  Philippe 
de  France. 

Anne  d'Autriche,  reine  de 
France,  II,  133;  sollicitée  en 
faveur  des  enfants  d'officiers 
ayant  servi  sous  Turenne,  I, 
22,  311,  312.  Attitude  de 
Condé  à  son  égard,  I,   139, 

173.  Avis  sur  affaires  intéres- 
sant l'Etat,  I,  208,  264.  Car- 
rosse, I,  308.  Chevaux,  I, 
293.  Déplacements,  I,  131, 
176, 180,  186,221,  222;  II,  27, 
81,  105,  109,  116,  140,  145, 
168,  281,  282,  365.  Lettre  à 
d'Erlach,  I,  6.  Mécontente- 
ment à  l'égard  de  diverses 
dames  de  la  Cour,  II,  137. 
Relations  avec  Mazarin,  I, 
78,  169,  210,  211:  II,  42,  67; 
avec   Turenne,  I,   132.    171, 

174,  167,  208,  220,  261,  263. 
Anor  (Nord,  cant.  de  Trélon). 

I,  236;  II,  361. 

Anould  (Vosges,  cant.  de  Frai- 
ze),  II,  334: 

Anvers  (Belgique),  II,  167. 

Anvin  (Pas-de-Calais,  cant. 
d'Heuchin),  II,  374. 

Arbouville  :  voy.   Herbouville. 

Archiduc  :  voy.  Léopold. 

Arcis-sur-Aube  (Aube,  ch.-l. 
d'arr.),  I,  176. 

Ardres  (Pas-de-Calais,  ch.-l.  de 
cant.),  II,  378  ;  menacé  par 
les  Espagnols,  II,  78,  79,  88, 
89,90.  Garnison,II,  206,  211, 
227.  Gouvernement,  I,  300, 
308.  Gouverneur  :  Rou ville, 

II,  232. 

Arleux  (Nord,  ch.-l.  de  cant.), 

II,  7,  80,  177,  189,  214. 
Arlon  (Beleique,  Luxembourg), 

I,  116,  162;  II,  71,  76,  347, 
355. 

Armentières  (Nord,  ch.-l.  de 
cant.),  II,  78,  142,  188;  in- 
quiété en  1657,  II,  83,  84  ;  en 
1658,  II,  146,  147.  Garnison, 

II,  150,  158. 

Arpajon  (Seine-et-Oise)  :  voy. 
Châtres. 


.\rques  (Pas-de-Calais,  cant.  de 
Saiut-Omer),  II,  78. 

Arras  (Pas-de-Calais),  II,  61  ; 
assiégé  par  les  Espagnols  et 
secouru  par  Turenne  et  La 
Ferté,  II,  2-20,  22,  175-286, 
365,  371.  Mouvements  de 
troupes  dans  le  voisinage,  II, 
45,  59,  60,  64,  84.  Résidence 
du  gouverneur  Jean  de  Schu- 
lemberg,  II,  91,  161,  166. 

Artois,  II,  179.  Gouverneur  :  le 
duc  d'Elbeuf,  II,  180. 

Asbroq  :  voy.  Hazebrouck. 

Aschaffenburg  (32),  I,  81.  Mou- 
vements de  troupes  dans  le 
voisinage,  I,  88-90,  296,  300. 
Occupation  par  Turenne,  I, 
301,  303,  304.  Recherche  de 
curiosités  demandée  par  Ma- 
zarin, I,  309. 

Aschsberg^  peut-être  Dagsberg 
(67),  ï,  353. 

Assenheim  {243},  I,  85. 

Athies  (Somme,  cant.  deHam), 
II,  68,  193,  197,  373. 

Atichy  sur-Seine,  I,  234. 

Attignv  (Ardennes,  ch.-l.  de 
cant:),  I,  221,  234;  II,  360, 
361. 

Aub  (39),  I,  44. 

Aubenton  (Aisne,  ch.-l.  decant.), 

I,  231. 

Aubignv   (Ardennes,  cant.   de 

Rumigny),  II,  362. 
Aubigny  (Pas-de-Calais,  ch.-l. 

de  cant.),  IL  14,64,268,274; 

II,  365,  372. 
Aubigny-sur-Nère  (Cher,  ch.-l. 

de  cant.),  I,  176. 

Aublain  (Belgique,  prov.  de 
Namur,  cant.  de  Gouvin),  II, 
80. 

Auchy-les-Moines  ou  Auchy- 
lez-Hesdin  (Pas-de-Calais, 
cant.  du  Parcq),  II,  379. 

Audenarde  (Belgique,  Flandre 
or.,  ch.-l.  d'arr.),  II,  146, 
166,  381,  382;  inquiétée  par 
Turenne,  II,  147-149;  prise 
par  Turenne,  II,  152.  Mise 
en  état  de  défense,  U,  153, 


394 


MEMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 


165, 167,  172,  174.  Renforce- 
ment de  la  garnison,  II,  159- 
161, 173. 

Audruicq  (Pas-de-Calais,  ch.-l. 
de  cant.)  :  voy.  Hénuin. 

Augsbourg  (55),  menacé  par 
Turenne  et  les  Suédois,  I,  92, 
93,  95,  96.  Opérations  mili- 
taires dans  le  voisinage,  I, 
97,  99,  121,126;II,  343,  351. 

Augustin,  lieutenant-colonel  du 
régiment  de  Rosen- Vieux,  I, 
372. 

Auménancourt-le-Grand,  Au- 
ménancourt-le-Petit  (Marne, 
cant.  de  Bourgogne)  :  voy. 
Pont-Givart. 

Aumont,  régiment  de  cavalerie, 
II,  206,  242,  279. 

Aumont  (Antoine  d'),  maréchal 
de  France,  II,  103,  106,  107, 
222,  226,  231,  236,240,  247, 

252,  256,  257,  260. 
Aumont  (Charles,  marquis  d'), 

I,  15,  29,  33,  34. 

Aumont  (Louis -Marie -Victor 
d'),  fils  du  maréchal,  II,  247. 

Auqxdncour  :  voy.  Hocquin- 
court. 

Aurach  :  voy.  Urach. 

Authie  (l'I,  rivière,  II,  3. 

Autreppes  (Aisne,  cant.  de  Ver- 
vins),  II.  78,  375. 

Autriche  :  voy.  Pays  hérédi- 
taires. Maison,  I,"  100,  102, 
103  ;  voy.  aux  prénoms  des 
membres  de  cette  maison. 

Auvillers-les-Forges  (Ardennes, 
cant.  de  Signy-le-Petit),  II, 
366. 

Auxerre  (Yonne),  I,  186;  II, 
169. 

Auzoy,  I,  176. 

Avaugour  (Charles,  baron  d'). 
Mission  permanente  auprès 
de    Torstenson,    I,   72,  250, 

253,  255;  auprès  de  Wran- 
gel,  I,  268,  270,  282,  284. 

Avaux  (Claude  de  Mesmes, 
comte  d'),  I,  285;  cf.  Pléni- 
potentiaires. 

Aven7ie  :  voy.  Avesnes. 


Avesnes  (Nord,  ch.-l.  d'arr.), 
II,  30,  65,  82,  83. 

Avesnes-le-Comte  (Pas-de-Ca- 
lais, ch.-l.  de  cant.),  II,  266, 
364. 

Avmeries  (Nord,  cant.  de  Ber- 
■jaimont),  II,  81-83;  11,367, 
370,  376. 

Azay-le-Rideau  (Indre-et-Loire, 
ch.-l.  de  cant.),  II,  356. 


B 


Bacharach  (ii4),  I,  38,  80,  81, 
271;  II,  342,  347. 

Bade,  marquisat,  I,  27, 11 0, 1 H . 

Badonviller  (Meurthe-et-Mo- 
selle, ch.-l.  de  cant.),  I,  37. 

Bagni  (Nicolas),  nonce  en  Fran- 
ce, I,  307. 

Bains  :  voy.  Binche. 

Bâle  (Suisse),  I,  4,  7,  286;  II, 
332. 

Ballancourt  (  Seine  -  et  -  Oise  , 
cant.  de  Corbeil),  II,  358. 

Ballenberg  (224),  I,  44,  57;  II, 
339. 

Bamberg  (8),  I,  120,  121. 

Banier  (Jean),  feld- maréchal 
suédois,  I,  79,  257. 

Banteux  (Nord,  cant.  de  Mar- 
coing),  II,  68,  373. 

Bapaume  (Pas-de-Calais,  ch.-I. 
de  cant.),  I,  241;  II,  364; 
mentionné  à  propos  du  se- 
cours d'Arras,  II,  3,  12,  60, 
176,  177,  182,  187,  190,  192, 
198,  204,  206,  209,  214,  216- 
219,  224,  227,  228,  230,  232, 
236,  238,  240,  242,  247,  252, 
253,  257,  258,  270,  273. 

Bar  (Guy  de).  Services  :  en 
1644,  I,  39;  en  16.54,  II,  3, 
175,  176,  178,  182,  185,  186, 
187-190,  197,  200,  277.  Son 
fils,  II,  190. 

Baradat,  régiment  de  cavalerie, 
II,  278. 

Baras,  adjudant  espagnol,  II, 
253. 

Barbier  (Louis)  :  voy.  La  Ri- 
vière, 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


395 


Barbonne-Fayel  (Marne,  cant. 
de  Sézanne),  I,  213. 

Barcelone  (Espagne),  II,  44. 

Barlaimont  :  voy.  Berlaimont. 

Bar-le-Duc  (Meuse),  I,  2,  160, 
161;  II,  341,  355;  pris  par 
Condé,  I,  226-228,  230;  repris 
par  Turenne,  I,  229,  232,  360. 

Barrois,  pays,  I,  54. 

Baslieux-sous-Chàtillon  (Marne, 
cant.  de  Ghâtillon-sur-Marne), 
I,  225;  II,  360. 

Bassée  (la)  (Nord,  ch.-l.  decant.), 

I,  146;  II,  1S6,  188,  363, 
376 .  Desseins  contre  cette 
place  attribués  aux  Espagnols  : 
en  1653-1654,  I,  247;  II,  2, 
3,   179,   182,    183;  en   1656, 

II,  60-62;  en  1657,  II,  78. 
Gouverneur  :  le  comte  de 
Broglie,  II,  8.  Utilisation  de 
cette  place  :  lors  du  secours 
d'Arras,  II,  7,  177,  187,  189, 
195,  204,  206,  209,  216,  218, 
221,  225,  277;  lors  du  siège 
de  Saint- Venant,  II,  84. 

Bastille  (la),  à  Paris,  I,  148. 

Baumberg  (Gaspard)  de  Raven- 
berg,  gouverneur  de  Philips- 
bourg,  I,  30. 

Bautru  (Armand),  fils  du  comte 
de  Nogent,  mestre  de  camp 
d'un  régiment  de  cavalerie 
II,  218. 

Bavadas  :  corr.  Baradat. 

Bavai  (Nord,  ch.-l.  de  cant.), 
II,  30,  31,  82,  83,  365,  368. 

Bavière,  I,  94.  Accès  assuré 
aux  troupes  françaises  et  sué- 
doises en  1646,°  I,  90,  297, 
298,  302.  Armée  :  opérations 
en  1643,  I,  2;  en  1644,  I,  8, 
9,  31,  32,  35-37;  en  1645, 
I,  40,  44,  51,  53,  57,  60,  61, 
64,  71,  72,  74-76;  en  1646, 
I,  79,  81-83,  86,  88,  91, 
97-99,  250,  25 i,  254,  258, 
260,  271,  272,  277,  280, 
285,  286,  294,  298;  en  1647, 
I,  102,  103;  en  1648,  I,  119, 
121,  123,  125.  Captivité  de 
Reinhold  de  Rosen,  I,  105, 


336.  Duc  :  voy.  Maximilien. 
Forces  ennemies  adossées  à 
ce  pays,  I,  43,  86.  Opérations 
des  troupes  françaises  :  en 
1646,  I,  98,  99;  en  1648,  I, 
129.  Places,  I,  120,  126.  Posi- 
tions des  troupes  impériales 
et  bavaroises,  I,  93. 

Bavière  (Ferdinand  de),  électeur 
de  Cologne,  I,  82. 

Bavière  (Maximilien- Henri  de), 
électeur  de  Cologne,  I,  163. 

Bavière  (Philippe  de),  prince  pa- 
latin, I,  158,  261. 

Beaubrun  :  voy.  Vaubrun. 

Beauce,  pays,  I,  193. 

Beaudignies  (Nord,  cant.  de 
Quesnoy),  II,  365. 

Beaufort  (François  de  Vendôme, 
duc  de),  I,  200. 

Beaujeu  (Claude-Paul  de  Beau- 
jeu  de  Villiers,  comte  de). 
Services  en  1653, 1,  245,  246; 
en  1654,  II,  8,  9,  182,  192, 
197,  198,  235,  236,  239,  247. 

Beaulieu  (Sébastien  de  Pon- 
tault,  sr  de),  II,  80,  281. 

Beaulieu -les -Fontaines  (Oise, 
cant.  de  Lassigny),  II,  358. 

Beaulieu  -  sous  -  Parthenay 
(Deux-Sèvres,  cant.  de  Ma- 
zières-en-Gâtine)  :  voy.  Meil- 
leraye  (la). 

Beaune  (Côte-d'Or),  II,  169. 

Beauregard  (M.  de),  I,  284. 

Beaussans  (M.  de),  I,  2.52. 

Beauvais  (Oise),  I,  238. 

Beauvau,  régiment  de  cavale- 
rie. Services  :  en  1645  (ba- 
taille de  Mergentheim),  I,  44, 
48;  en  1647  (marche  d'Alle- 
magne en  France),  I,  115, 
324;  en  1650  (bataille  de  Re- 
thel),  I,  141,  159. 

Beauvan  ( Jacques  du  Rivau, 
marquis  de),  lieutenant  géné- 
ral en  1652.  Services  :  en  1645 
(bataille  de  Mergentheim),  I, 
48;  en  1646  (mission  à  Augs- 
bourg),  I,  92,  93;  en  1647 
(conduite  de  la  cavalerie  de 
Turenne     d'Allemagne     en 


396 


MEMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE. 


Flandre),  I,  H5;  en  1650 
(bataille  de  Rethel),  I,  156- 
157 ;  en  1654  (commandement 
au  Quesnoy),  II,  21. 

Beau  villier  (François  de),  comte, 
puis  duc  de  Saint-Aignan, 
I,  80. 

Beauvoir  (de)  :  voy.  Bellenave. 

Beck  (Jean),  générai  espagnol, 

I,  116. 
Beentis-Meulen,  ancienne    re- 
doute,   comm.   de    Hovmille 
(Nord),  II,  110. 

Bellebrune  (Antoine  de  Blon- 
del  de  Joigny,   marquis  de), 

II,  104,  187,  211,  232. 
Bellefonds  (Bernardin  Gigault, 

marquis  de).  Servicesen  1658, 
II,  111,  (bataille  des  Dunes) 
118,  124,  (siège  de  Dun- 
kerque)  129,  (siège  de  Grave- 
lines)  140,  (siège  d'Ypres) 
163,  (commandement  à  Me- 
nin)  174. 

Bellegarde  (le  chevalier  de),  II, 
211. 

Bellenave  (Claude  Le  Loup  de 
Beauvoir,  marquis  de),  maré- 
chal de  camp,  I,  64. 

Bellesunce  :  voy.  Belzunce. 

Bellièvre  (Nicolas  de  Pomponne 
de),  premier  président  du 
Parlement  de  Paris,  II,  23. 

Belzunce,  régiment  d'infante- 
rie, II,  278. 

Bénac  (de)  :  voy.  Navailles. 

Benfeld  (Basse-Alsace,  ch.-l.  de 
cant.),  I,  286. 

Bens,  colonel,  1.  72. 

Bensheim  (262),  I,  54. 

Berga,  II,  350. 

Berge  {la)  :  voy.  Looberghe. 

Bergh  (  Eléonore  -  Gatherine- 
Fébronie  dei,  femme  du  duc 
de  Bouillon,  I,  307. 

Bergstrasse  (la),  voie  de  Darm- 
stadt  à  Heidelberg,  I,  54,  85. 

Bergues  (Nord,  ch.-l.  de  cant.), 
II,  113,  114,  121,  134,  135, 
138,  143.  Mouvements  de  Tu- 
renne  dans  le  voisinage,  II, 
109-112,    115,    135,  379-381. 


Positions  des  ennemis  lors  du 
siège  de  Mardick,  II,  95, 102. 
Séjour  de  Mazarin,  II,  139, 
140.  Siège  et  prise,  II,  131- 
133;  conservation,  II,  139, 
140,  147,159,  172,  174. 

Berka,  II,  350. 

Berlaimont  (Nord,  ch.-l.  de 
cant.),  II,  59,  83,  369-371, 
376. 

Bernaut  :  voy.  Molin  de  Ber- 
naut. 

Bernegger,  secrétaire  du  magis- 
trat de  Strasbourg,  I,  318. 

Bernicourt,  II,  258. 

Bernissart  (Belgique,  Hainaut, 
cant.  de  Quevaucamps),  II, 
368. 

Bertkaumont,  U,  355. 

Bertholet  (Jean),  historien,  II, 
80. 

Bertoncourt  (Ardennes,  cant. 
de  Rethel),  II,  355. 

Bessungen,  localité  annexée  à 
Darmstadt,  I,  54. 

Betbezé,  lieutenant-colonel  du 
régiment  d'infanterie  de  Tu- 
renne,  I,  153. 

Bete  (Guillaume)  :  voy.  Lede. 

Béthancourt-en-Vaux  (Aisne, 
cant.  de  Ghauny),  II,  362. 

Béthune  (Pas-de-Galais,  ch.-l. 
d'arr.),  II,  9,  177,  189,  216, 
257,  363,  376.  Desseins  contre 
cette  place  attribués  aux  Espa- 
gnols ;  en  1653-1654,  I,  247; 
II,  2,  3,  182;  en  1656,  11,60, 
61.  Gouverneur  :  Gréqui,  II, 
109.  Mouvements  des  troupes 
françaises  dans  le  voisinage, 
II,  64,  72,83,84.  Pain  fourni 
aux  troupes  françaises  assié- 
geant Saint- Venant,  II,  86. 
Rôle  de  cette  place  lors  du 
secours  d'Arras,  II,  182,  187, 
189,  222,  225,  226,  231,  236, 
250. 

Béthune  (Louis  de)  :  voy.  Cha- 
rost. 

Betz,  régiment  de  cavalerie,  I, 
44. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


397 


Beuvrages  (Nord,  cant.  de  Va- 

lenciennes),  II,  46. 
Bezançon,  régiment  de  cavale- 
rie, II,  277. 
Biache-Saint-Vaast    (Pas-de- 
Calais,   cant.   de   Vitry),   II, 

176. 
Biebrich  {108),  II,  348. 
Biedelsheim,  I,  117;  II,  348. 
Bièvre  (la),  ruisseau,  I,  216. 
Bilderbeck,  de  Cologne,  I,  294. 
Binaw  :  voy.  Bùnau. 
Binche   (  Belgique  ,    Hainaut , 

ch.-l.   de  cant.),  II,  21,  365. 
Bingen  am  Rhein  [255]^  I,  32, 

38  ■  II    337 
Birkénfeld  (273|,  II,  347. 
Biscliofsheim^  I,  44. 
Bischofsheim  (86),  I,  88. 
Bischwiller  (Basse- Alsace,  ch.-l. 

de  cant.),  I,  108;  II,  345. 
Bisseuil    (Marne,    cant.   d'Ay), 

II,  361. 
Blanc  (le)  (Indre,  ch.-l.  d'arr.), 

I,  175. 
Blanchefort  (François  de)  :  voy. 

Gréqui. 
Blaubeuren  {147),  II,  334. 
Blavet,  aujourd'hui  Port-Louis 

(Morbihan),  II,  213. 
Bléneau  (Yonne, ch.-l.  de  cant.), 

I,  181,  182. 
Bligni  (M.  de),  tué  devant  Fri- 

bourg,  I,  12. 
Blissv,  comm.  de  Saint-Michel 

(Aisne),  II,  376. 
Blois  (Loir-et-Cher),  1, 178;  II, 

357. 
Blondel  (Antoine  de)  :  voy.  Bel- 

lebrune. 
Bocanne  .-compagnies,  II,  253. 
Bodvits  :  voy.  Podwitz. 
Bœdigkein    (Johann  Friedrich 

von),  officier  du  régiment  de 

Taupadel,  I,  366. 
Bohême,  I,  250,  298,  346.  Oppo- 
sition de  Turenne  à  y  opérer, 

I,  120,  260,  311. 
Bois-le-Duc   (Pays-Bas,   Bra- 

bant  septentrional),  1, 135  ;  II, 

353. 
Boissy-Saint-Léger   (  Seine-et- 


Oise,  ch.-l.  de  cant.),  I,  199; 
voy.  Grosbois. 

BoUwiller  (Haute-Alsace,  cant. 
de  Soultz),  I,  105,  328,  336. 

Bonames  (102),  I,  86,  87,  296, 
297. 

Bonifaz  (Don  Gaspar),  II,  127. 

Bonn  (122),  I,  165,  279. 

Bonninghausen  (Lothaire,  ba- 
ron de),  I,  305. 

Borborc  :  voy.  Bourbourg. 

Bordeaux  (Gironde).  Château- 
Trompette,  II,  212.  Révolte 
enl650,1, 145, 149, 151,153; 
en  1653,  I,  234,  247. 

Bordeaux  (Antoine  de),  ambas- 
sadeur en  Angleterre,  II,  209, 
217,  220,  233,  234,  247,  255. 

Boreili  (Guillaume)  :  voy.  Ro- 
queservière. 

Borest  (Oise,  cant.  de  Nanteuil- 
le-Haudoin),  I,  218;  II,  359. 

Bossost  (Roger  de)  :  voy.  Espe- 
nan. 

Bouchain  (Nord,  ch.-l.  de  cant.). 
Opérations  militaires  dans  le 
voisinage;  en  1654,  II,  21,  30, 
179,  181;  en  1655,  II,  31;  en 

1656,  II,  46,  47,  50,  368;  en 

1657,  II,  72-76,  83;  en  1658, 
II,  142. 

Bougy,  régiment  de  cavalerie, 
II,  279. 

Bougy  (Jean,  Révérend  de),  ma- 
réchal de  camp,  I,  152. 

Bouillon  (Belgique,  Luxem- 
bourg, ch.-l.  de  cant.),  1, 164, 
165,  211. 

Bouillon,  régiment  de  cavalerie, 
II,  4,  150,  151,  277. 

Bouillon  (Frédéric-Maurice  de 
la  Tour,  duc  de),  frère  de 
Turenne,  1,80,  131,  132,  149, 
172,  175,  176,  177,  185,  210, 
263,  289,  306,  358.  Sa  femme, 
I,  307. 

Boulenois  :  voy.  Boulonnais. 

Boulogne  (le  bois  de),  près  Pa- 
ris, I,  223. 

Boulogne-sur-Mer  (Pas-de-Ca- 
lais), 11,140,231,  378. 


398 


MEMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 


Boulonnais,  pays,  U,  71,  101, 
103,  200,  226. 

Bourbon  (Anne-Geneviève  de)  : 
voy.  Longueville. 

Bourbon   (Armand  de)  :  voy. 
Conti. 

Bourbon  (Henri  de),  prince  de 
Gondé,  I,  262. 

Bourbon  (Louis  de),  duc  d'En- 
ghien,  puis  prince  de  Gondé, 
d'ordinaire  appelé  par  Turen- 
ne  M.  le  Prince;  gouverneur 
de  Guyenne,  I,  173.  Avis  de 
Turenne    sur  la   conduite  à 
tenir  à  son  égard,  I,  207.  Cap- 
tivité (1650-1651),!,  138,  142- 
144,  147,  148,  163-165,  176. 
Correspondance  galante  avec 
Mn>«  de  Ghâtillon,  II,  41.  Cor- 
respondance interceptée,  II, 
157.    Desseins    contrecarrés 
par    les   Espagnols,    I,   244 
(cf.  245);  II,  7,  14-15.  Faits  et 
gestes  divers  :  en  1643,  I,  1, 
2;  en  1644,  I,  13,  15-21,  23, 
28,  30,33-35,  38;  en  1645,  I, 
51,  54,  55,  59,  61,  63-66,  69, 
70,  74,  76,  77;  en   1646,  I, 
262,  263;  en  1647,  I,  103;  en 
1651,  I,  175;  en  1652,  1,177, 
178,  180,  183-189,  191,  201- 
205,  208,  209,  212,  214-216, 
218-220,  226-230;  en  1653,1, 
231,  233-235,    239,  247;    en 
1654,   II,    13,    19,    20,  22, 
176,  177,  179,  185-188,  190, 
192,    194,    205,    221,    226, 
239,  261,  264,  265,  267,273; 
en  1655,  II,  25,  26,  31,  32, 
39,  40;  en  1656,  II,  51-54,63, 
65,  67;  en  1657,  II,  71,73-76, 
78,  84;  en  1658,11,  104-107, 
113,  118,  120,  121,  124-129, 
135,  138,  141,  151,  154,  156, 
164,  166,  168, 170.  Maladies: 
en  1646,  I,  70,  78;  en  1657, 
II,  101,  103,  132.  Mésintelli- 
gence :  avec  Kœnigsmarck, 
I,  56;  avec  Mazarin,  I,  135; 
avec  Retz,  I,  170.  Partisans 
en  France,  I,  145;  II,  23,  56, 
106.  Rapports  de  service  avec 


Turenne,  I,  12,  26,  27,  32, 
57  ;  II,  335,  338.  Rapports 
personnels  avec  Turenne,  I, 
136,  137,  139,  140,  166,  167- 
169,  171,  172,  174;  II,  33-35 
(  correspondance  piquante  ) . 
Cf.  Princes  (le  parti  des). 
Bourbourg  (Nord,  ch.-l.  de 
cant.),  Il,  92,  93,  97-99,  377, 
378. 
Bourcq  (Ardennes,  cant.  de  Vou- 

zier>),  I,  160. 
Bourdcaus  :  voy.  Bordeaux. 
Bourecq    (Pas-de-Calais,    cant. 

de  Norrenl-Funtès),  II,  79. 
Bourg  :  voy.  Bourcq. 
Bourges  (Gber),  I,  175. 
Bourget    (le)   (Seine,    cant.  de 

Noisy-le-Sec),  I,  137. 
Bourg-la-Reine  (Seine,  cant.  de 

Sceaux),  I,  200. 
Bourgogne,!,  135, 137,181,207; 
II,  236.  Comté  :  voy.  Franche- 
Comté. 
Bourgogne,  régiment,  I,  159. 
Bourgoin  (Jacques),  gouverneur 

de  Corbeil,  I,  217. 
Bourlémont,  régiment  de  cava- 
lerie, II,  279. 
Bouthillier  (Léon)  :  voy.  Gha- 

vigny. 
Bouton  (Hérard),  fils  du  comte 

de  Ghamilly,  II,  65. 
Bouton  (Nicolas)   :    voy.  Gha- 
milly. 
Boutteville  (François-Henri  de 
Montmorency,  comte  de),  au 
service  de  l'Espagne  en  1650, 
I,  140,  148,  156,157,159;  en 
1654,  II,  16,  264,  266,  269, 
274,  275;  en  1655,  H,  28;  en 
1657,  II,  85,  124,  128. 
Bouvignes  (Belgique,  prov.  de 
Namur,  cant.  de  Dinant),  II, 
30. 
Bouvines  (Nord,  cant.  de  Gy- 

soing).  II,  78. 
Boxberg  (223),  I,  44. 
Brabant,  II,  22,  71,  142,  152, 

253. 
Brachet,  I,  5.  Services  en  1654, 
11,4,  192,  193,  197,  199,201, 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


399 


203-206,  210,  215,  216,  222, 
223-225,  230.  232,  233,  235, 
236,  238-243,  246,  251,  254, 
255,  259,  262-268,  270-272. 

Brandebourg  (  Frédéric  -  Guil- 
laume, margrave  de),  I,  266. 

Brasset,  résident  français  en 
Hollande,  I,  82,  83. 

Brauerschwend  (237),  II,  338. 

Bray  -  sur  -  Somme  (  Somme , 
ch.-l.  de  cant.),  II,  363. 

Brebaclie^  II,  46. 

Breda  (Pays-Bas,  Brabant  sep- 
tentrional, ch.-l.  d'arr.),  II, 
285. 

Breda  (Augustus  von),  officier 
du  régiment  de  Taupadel, 
I,  366. 

Brégy  (Nicolas  de  Flexelles, 
comte  de),  II,  163. 

Brème  (274),  I,  253,  266. 

Bresse,  pays.  II,  217. 

Bretagne,  II,  236. 

Bretagne ,  régiment  d'infante- 
rie, II,  278. 

Brezé  (Armand  de  Maillé,  duc 
de),  I,  276. 

Briare  (Loiret,  ch.-l.  de  cant.), 

I,  181,  182,  185.  Canal,  I, 
181,  185. 

Bridieu  (Louis  de),  lieutenant 
du  Roi  à  Guise,  II,  179,  181, 
193,  194,  239. 

Brie,  pays,  I,  200,  213,  218. 

Brie  (Aisne,  cant.  de  la  Fère), 

II,  363. 
Brie-Gomte-Robert    (Seine-et- 
Marne,    ch.-l.    de   cant.),    I, 
200,  213,  359. 

Brienue  (  Henri- Auguste  de 
Loménie,  comte  de),  I,  33, 
213,  231. 

Brieulles- sur -Meuse,  (Meuse, 
cant.  de  Dun-sur-Meuse),  I, 
247. 

Briey  (Meurthe-et-Moselle),  I, 
116;  II,  347. 

Brin  :  voy.  Briinn. 

Brinon,  régiment  de  cavalerie, 
II,  278. 

Brinon  (Jean-Charles  de  Senne- 
terre,  comte  de),  II,  265. 


Brisach,  en  aU.  Alt-Breisach 
{196},  I,  4,  5,  8,  134,  278; 
base  d'opérations  en  1644,1, 9, 
12,  22,  26-29.  Gouvernement 
de  Jean-Louis  d'Erlach,  I,  6, 
7.  Séjours  de  Turenne,  II, 
332-335.  Siège  en  1636,  I,  3. 
Traité  avec  les  weimariens, 

I,  362,  363,  367,  368. 
Brisgau,  pays,  I,  6. 
Brizac  :  voy.  Brisach. 
Broglia  (le  comte  Caries).  Son 

régiment  de  cavalerie,  II,  190, 
278. 

Broglie,  régiment  de  cavalerie, 
H,  277. 

Broglie  (François-Marie,  comte 
de),  I,  189 f  H,  8,  9,  18,  181, 
183,  186-188,  190,  195-197, 
207,  214,  216-218,  221-225, 
230,  232,  238,  242,  246,  262, 
263,  266,  268-270,  276. 

Brouai,  Brouay  :  voy.  Bruay. 

Bruay  (Pas-de-Calais,  cant.  de 
Houdain),  II,  263. 

Bruay  (le  comte  de),  II,  184, 196, 
223,  228.  Ce  personnage  ap- 
partenait vraisemblablement 
à  la  famille  Spinola. 

Bruchsal  {210),  II,  340. 

Bruck  (9),  II,  343. 

Bruges  (Belgique,  Flandre  occ), 

II,  138,  141,   142,  147,  380. 
Brûhl  (i24),  I,  164. 

Brûlerie  (la),  comm.  de  Rogny 
(Yonne),  I,  185. 

Brumath  (Basse-Alsace,  ch.-l. 
de  cant.),  I,  105,  336;  II,  345. 

Brunehamel  (Aisne,  cant.  de 
Rozoy-sur-Serre),  II,  376. 

Brunehaut  (Chaussée),  d'Arras 
à  Thérouanne,  II,  61. 

Brûnn  (Autriche-Hongrie,  Mo- 
ravie), I,  71,  72. 

Brunswick,  pays,  I,  52,  86, 
116. 

Bruxelles,  n,  78,  132,165,  168, 
169,  382;  objectif  éventuel 
d'opérations  de  Turenne,  I, 
149,  152,  153,  167;  siège  du 
gouvernement  des  Pays-Bas 
espagnols,  I,  161,  163,  165, 


400 


MEMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE. 


166;  11,25,44,  105,  113,177. 
Nouvelles,  II,  80,  102,  134, 
166.  Protection  en  1654  et 
1655,  11,22,36,  37.  Séjour  de 
Gondé  malade,  II,  101,  103. 

Bruyères  (Vosges,  ch.-l.  de 
cant.),  I,  5;  II,  333. 

Buchen  (226),  I,  44. 

Bucilly  (Aisne,  cant.  d'Hirson), 
II,  376. 

Bucquoy  (Pas-de-Calais,  cant. 
de  Groisilles),  II,  268. 

Budes  (Jean -Baptiste)  :  voy. 
Guébriant. 

Bùhl  in  Baden  {192),  l,  345- 
347,  369;  II,  345. 

Buire-Gourcelles  (Somme,  cant. 
de  Péronne),II,  362. 

Buironfosse  (Aisne,  cant.  de  la 
Gapeile),  II,  67,  372. 

Biinau,  régiment  impérial,  I, 
32. 

Bùren  (i4i),  I,  293;  II,  343. 

Busigny  (Nord,  cant.  de  Clary), 
II,  373. 

Bussière  :  voy.  Labuissière. 

Bussy-Lameth  (Antoine- Fran- 
çois, vicomte  de),  maréchal  de 
camp.  Services  en  1642,  I, 
115,  330,  337,  340,  355.  Lettre 
à  Mazarin,  I,  324-325. 

Bussy-Rabutin  (Roger,  comte 
de),  II,  35.  Ses  mémoires 
sont  souvent  cités  dans  les 
notes  de  la  présente  publica- 
tion, à  propos  des  campagnes 
de  1645,  et  surtout  de  1655  à 
1658. 

Butzbach  (238)  I,  90. 

Buzançais  (Indre,  ch.-l.  de 
cant.),  I,  175. 


G 


Gaillet  (Jacques),  II,  34. 

Galais  (Pas-de-Calais,  ch.-l.  de 
cant.),  II.  70,  92,  94,  96,  98, 
99,133,161,206,211,227,378. 
Séjours  :  de  Louis  XIV,  II, 
109,  114,  116,  129,  131,  132, 
140;  de  Mazarin,  II,  125, 144. 


Tentative  des  Espagnols  con- 
tre cette  place,  II,  78,  79. 

Galonne-sur-la-Lys  (Pas-de- 
Calais,  cant.  de  Lillers),  II, 
72,  81,  84,374. 

Gamberg  :  voy.  Kamberg. 

Cambrai  (Nord,  ch.-l.  d'arr.),  I, 
231;  II,  20,  21,  46,  142,202, 
252;  base  d'opérations  pour 
les  Espagnols,  I,  206,  238, 
240-242;  II,  8,  10,  28,  40, 
41,  60,  64,  177,  179,  187, 
189,  215,  224,  225,  228,  232, 
240,  266,  270,  280.  Gouver- 
neur :  voy.  Salazar.  Sièges  : 
en  1649,  I,  136;  en  1657,  II, 
71-76,  374. 

Gambrésis,  pays,  II,  68. 

Gamp-de-Gésar  (le),  comm. 
d'Etrun  (Pas-de-Calais),  II, 
14,  15,  269,  273,  274,  365. 

Camps  (Charles  de  Mannay  de), 
lieutenant  de  roi  à  Péronne, 
II,  255. 

Gauche  (la),  rivière,  II,  379. 

Gandaie,  régiment  de  cavalerie, 
II,  279. 

Gandaie,  régiment  d'infanterie, 
II,  203,  278. 

Ganustatt  (178},  I,  41. 

Canofski  :  voy.  Kanowski. 

Gapeile  (la)  (Aisne,  ch.-l.  de 
cant.),  1,  147;  II,  2,  82,  372, 
375;  prise  par  les  Espagnols 
(1650),  I,  146;  investie  par 
Castelnau  (1655),  II,  29;  as- 
siégée et  reprise  par  Turenne 
(1656),  II,  64-67,  354.  Opéra- 
tions militaires  dans  le  voi- 
sinage, I,  230,  236.  Utilité 
stratégique  pour  les  Espa- 
gnols, I,  233. 

Gapion,  colonel  d'infanterie,  I, 
151,  159. 

Gappelle-Brouck  (Nord,  cant. 
de  Bourbourg),  II,  94,  377. 

Capucins  (demi-lune  des)  à 
Arras,  II,  284. 

Garacena  (Don  Luis  de  Bena- 
vides,  comte  de  Pinto,  mar- 
quis de),  général  espagnol. 
Services  :  en  1656,  II,  53,  63; 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


401 


en  1657,  II,  78;  en  1658,  II, 
138,  141,  167-169,  171. 

Cardinal-Mazarin,  régiment  de 
cavalerie,  1,44,312,  327,345; 
II,  192,  199,  224,  278. 

Cardinal-Mazarin,  régiment  d'in- 
fante rie,  II,  204,  205,  278. 

Garignan  :  voy.  Savoie -Cari- 
gnan. 

Garignan  ( Ardennes)  :  voy.Ivoy. 

Carlier,  commis  de  Le  Tellier, 
II,  105. 

Gartigny  (Somme,  cant.  de  Pé- 
ronne),  I,  242,  243. 

Garvoisin  (M-^^  de),  II,  249. 

Gaset  (François)  :  voy.  Vautorte. 

Gassel  (SO),"!,  51-53,  254,  292, 
304;  II,  338,  353. 

Gassel  (Nord,  ch.-l.  de  cant.),  II, 
91,  109,  139,  140,  379,  380. 

Gastellaun  :  voy.  Kaslellaun. 

Gaslelnau  (Jacques,  marquis 
de),  maréchal  de  bataille, 
nommé  maréchal  de  France 
après  avoir  été  blessé  à  mort 
aux.  Dunes.  Services  :  en 
1645,  I,  64;  en  16.53.  I,  247; 
en  1654,  II,  8,  13,  15,18,29, 
30,  32,  34,  37,  192,  197,  198, 
276;  en  1656,  II,  43,  45,  46, 
54,  68;  en  1657,  II,  72,  75, 
76,79,  83,93,95,99;  11,109, 
111-113,  115,  124,  130. 

Castiglione,  I,  77. 

Catalogne,  province  d'Espagne, 

I,  103,  167. 

Gâteau  (le)  (Nord,  ch.-l.  de 
cant.),  11,365,  366,  371,  372. 

Gatelet  (le)  (Aisne,  ch.-l.  de 
cant.),  1,145,248;  11,59,  75, 
198,  354. 

Gatillon  (Nord,  cant.  duCateau), 

II,  366. 

Gaulaincourt   (Aisne,   cant.   de 

Vermaud),  II,  192,  193,  194, 

197,  364. 
Gaumont  (de)  :  voy.    Puyguil- 

hem. 
Gaumont  (Charlotte  de),  femme 

de  Turenne,  I,  230;   II,  24, 

65,  155,  356. 

II 


Caussade  (de)  :  voy.  Saint-Mai- 
grin. 

Cercamp,  comm.  de  Frévent 
(Pas-de-Calais),  II,  2. 

Gérisy-Gailly  (Somme,  cant.  de 
Bray-sur-Somme),  I,  242. 

Chabot  (Guy-Aldonse,  cheva- 
lier de),  I,  66. 

Chatemont  :  voy.  Gharlemont. 

Chàlons-sur-Marne  (Marne),  I, 
151,  161,  228,  235.  Opéra- 
tions militaires  aux  environs, 

I,  150,  212,  225.  Séjours  :  de 
Mazarin,  I,  229;  de  Turenne, 

II,  332. 
Chalon-sur-Saône     (Saône-et- 

Loire),  II,  169. 

Chamboy,  régiment  de  cavale- 
rie, II,  279. 

Chamilly  (Nicolas  Bouton, 
comte  de),  I,  140;  II,  65,  66, 
151. 

Champagne,  pays,  I,  164,  212. 
Courrier,  II,  213,  242.  Fron- 
tière, I,  51,  219;  II,  2;  plus 
vulnérable  que  celle  de  Pi- 
cardie, I,  235.  Mouvements 
de  troupes,  1, 155  ;  espagnoles, 
I,  144,  206;  françaises,  I,  12, 
151,  153,  178.  Plaines  tra- 
versées par  Turenne  après  la 
bataille  de  Rethel,  1, 158-160. 
Quartiers  d'hiver  de  la  cava- 
lerie, II,  42. 

Champagne  (Gaspard  de)  :  voy. 
La  Suse. 

Chantilly  (Oise,  cant.  de  Greil), 
I,  70,  135;  II,  24. 

Ghanut  (Pierre),  I,  113,  120. 

Gharbogne  (Ardennes,  cant. 
d'Attigny),  II,  375. 

Gharency-Vezin  (Meurthe-et- 
Moselle,  ch.-l.  de  cant.),  II, 
347. 

Gharenton-le-Pont  (Seine,  ch.-l. 
de  cant.),  I,  195,  196,  202- 
205,  214,  216. 

Gharlemont,  comm.  de  Givet 
(Ardennes),  II,  78,  354. 

Charles  II,  roi  d'Angleterre,  I, 
199;  II,  364. 

Charles  IV,  duc  de  Lorraine. 

26 


40-2 


MÉMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE. 


Campagnes  :  en  1644,  I,  33, 
37,  38;  en  1647,  I,  311;  en 
1652,  I,  193,  195-200,  204, 
206,  209,  210,  212-215,  219; 
II,  358,  359;  en  1653,1,  247. 
Conférence  à  Namur  avec 
Turenne,  I,  163. 

Charles-Emmanuel  II,  duc  de 
Savoie,  II,  218. 

Charles-Louis,  électeur  palatin, 
I,  30. 

Charleville  (Ardennes,  ch.-l.  de 
cant.),  I,  83,  247. 

Charlevois,  lieutenant  de  roi  à 
Brisach,  I,  252. 

Gharonne,  ancienne  commune 
annexée  à  Paris,  I,  206. 

Charost  (Louis  de  Béthune, 
comte  de),  II,  162,  211,  217, 
232,  252. 

Chartres,  I,  187. 

Ghassonville  (le  s""  de),  I,  216. 

Chastas,  I,  37. 

Ghatas  (Vosges,  cant.  de  Se- 
nones),  I,  37. 

Chaté  :  voy.  Ghâtel- sur -Mo- 
selle. 

Ghâteauneuf  (Charles  de  l'Au- 
bépine, marquis  de),  I,  221. 

Château  -  Porcien  (  Ardennes, 
ch.-l.  de  cant.),  I,  235;  II, 
361  ;  occupé  parles  Espagnols 
de  1650  à  1653,  I,  146,  152, 
230;  II,  354;  repris,  I,  231, 
235. 

Chàteau-Regnault  (Ardennes, 
cant.  de  Monthermé),  I,  140. 

Château-Renard  (Loiret,  ch.-l. 
de  cant.),  I,  176,  181. 

Ghâteauroux  (Indre),  I,  175. 

Château-Salins  (Lorraine,  ch.-l. 
d'arr.),  I,  2,  115. 

Château-Thierry  (Aisne,  ch.-l. 
d'arr.),  I,  80,  211. 

Château-Trompette  (le)  à  Bor- 
deaux, II,  212. 

Ghâtel  -  sur  -  Moselle  (  Vosges, 
ch.-l.  de  cant.),  I,  4,  37. 

Ghâtillon  (Ardennes,  cant.  du 
Ghesne),  U,  78,  375. 

Ghâtillon    (Isabelle -Angélique 


de    Montmorency,   duchesse 

do),  II,  40,  249. 
Ghâtillon- sur -Loing     (Loiret, 

ch.-l.  de  cant.),  I,  18],  185. 
Châtillon-sur-Loire    (Loiret, 

ch.-l.  de  cant.),  I,  180. 
Châtres  (Seine-et-Marne,  cant. 

de  Tournan),  I,  188. 
Châtres,  auj.   Arpajon  (Seine- 

et-Oise,  ch.-l.  de  cant.),  I, 

187,  188,  190;  II,  357. 
Chaulnes     (Charles     d'Albert 

d'Ailly,  duc  de),  II,  206,  278. 
Chaumes  (Seine-et-Marne,  cant. 

de  Tournan),  I,  218;  II,  359. 
Ghaumont- Porcien  (Ardennes, 

ch.-l.  de  cant.),  I,  235. 
Chauny  (Aisne,  ch.-l.  de  cant.), 

pris  par  les  Espagnols,  I,  206, 

209.  Garnison,  I,  238.  Marche 

des  Espagnols  aux  environs, 

I,  237,  240.  Séjours  :  de  la 

Cour,  II,  24;  de  Turenne,  II, 

24,  366. 
Chaussée  Brunehaut,  d'Arras  à 

Thérouanne,  II,  61. 
Ghauvency-le-Ghâteau   (Meuse, 

cant.  de  Montmédy),  II,  375. 

Il  peut  s'agir  tout  aussi  bien 

de    Chauvency-Saint-Hubert 

(même  cant.). 
Chauvigny  (Vienne,   ch.-l.  de 

cant.),  I,  175. 
Chavigny     (  Léon    Bouthillier, 

comte  de),  I,  72. 
Gheppes  (Marne,  cant.  d'Écury- 

sur-Goole),  1,226;  II,  360." 
Cheri-Maieu  :  voy.  Achery. 
Ghesne  (le)  (Ardennes,  ch.-l.  de 

cant.),  II,  375. 
Chevrette  (la),  comm.  de  Deuil 

(Seine-et-Oise),  II,  358. 
Chevreuse  (Charlotte-Marie  de 

Lorraine,  dite  M"e  de),  1, 170. 
Chièvres    (Belgique,   Hainaut, 

ch.-l.  de  cant.),  II,  368. 
Ghimai    (  Belgique,     Hainaut, 

ch.-l.  de  cant.),  I,  236. 
Chimbecq  :  voy.  Schœnebeck. 
Ghocques  (Pas-de-Calais,  cant. 

de  Béthune),  II,  109,  379. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


103 


Choiseul,  régiment  de  cavalerie, 
II.  277. 

Ghoiseul  (César  de)  :  vuy.  Du 
Plessis. 

Choisy  iJean  de).  Sa  femme 
Jeanne  Hurault  de  l'Hôpital, 
II,  137. 

Chomberg  :  voy.  Schomberg. 

Chorendorf  :  voy.   Schorndorf. 

Christine  de  France,  duchesse 
de  Savoie,  II,  169. 

Christine,  reine  de  Suède,  I, 
52,  116. 

Chnlenberg  :  vov.  Schulenberg. 

Ciron  (.VI.  de),  ît,  84,  85. 

Clapisson,  II,  209,  212. 

Clastres  (Aisne,  cant.  de  Saint- 
Simon),  I,  237. 

Claye-Souiliy  (Seine-et-Marne, 
ch.-l.  de  cant.),  I,  201;  II, 
358. 

Clérambault,  régiment  de  cava- 
lerie, II,  74,  277. 

Clérambault,  régiment  d'infan- 
terie, II,  277. 

Clérembault  (Philippe  de)  :  voy. 
Palluau. 

Clermont  (Gleriadus  de)  :  voy. 
Renel. 

Clermont-en-Argonne  (Meuse, 
ch.-l.  de  cant.),  I,  141.  143, 
164,  229;  II,  265. 

Clerville  (le  s--  de),  I,  161. 

Clerville  (  Louis-Nicolas,  che- 
valier de),  II,  167. 

Clérv  (Loiret,  ch.-l.  de  cant.), 
1,^180-,  II,  3.57. 

Glocestre  :  voy.  Gloucester. 

Coadjuteur  (M.  le)  :  voy.  Retz 
(Jean-François-Paul  de  Gon- 
di,  cardinal  de). 

Coartille  :  vov.  Cohartille. 

Coblenz  (iiii,  I,  77,  82. 

Cœuvres,  régiment  de  cavale- 
rie, II,  278. 

Cœuvres  (  François  -  Annibal 
d'Estrees.  marquis  de),  lieu- 
tenant général,  U,  206,  278. 

Cohartille,  comm.  de  Froid- 
mont-Gohartille  (Aisne),  II, 
178,  181,  303. 

Gojeul  (le),  ruisseau,  II,  7. 


Goligny,  correspondant  de  Ma- 
zarin  en  1645,  I,  69. 

Golignv-Saligny  (Jean,  comte 
de).  II,  124,  128. 

Colincour  :  voy.  Gaulaincourt. 

Golmar  (Haute-Alsace),  I,  3-5, 
7,  332-334. 

Golme  (la),  rivière,  II,  91,  92, 
110-113. 

Cologne  (i25),  90,  302.  Élec- 
teurs :  voy.  Bavière  (Ferdi- 
nand et  Maximilien-Henri 
de).  Pays,  I.  82.  Séjour  de 
Mazarin,  I,  164,  109;  cf.  Al- 
lemagne. Voie  postale,  I,  285, 
293,  294. 

Cologne  (la),  ruisseau,  I,  242; 
II,  198. 

Gomines  (Nord,  cant.  de  Ques- 
noy-sur-Deùle,  et  Bplgique, 
Flandre  occ,  cant.  de  Wer- 
vicq),  n,  156,  164,  165,  381. 

Gominges  :  voy.  Guitaut. 

Gommercy  (Meuse,  ch.-l.  d'arr.), 

I,  227,  228. 

Compiègne  (Oise,  ch.-l.  d'arr.), 

II,  70,  209,  212,  231.  Protec- 
tion contre  l'ennemi,  I,  207, 
208,  238,  239.  Séjours  de  la 
Cour  :  en  1649,  I,  135-137; 
en  1652,  I,  218;  en  1655, 
II,  24,  39,  41;  en  1658,  U, 
140,  145.  Séjours  de  Turenne, 
II,  353,  358,  366,  369. 

Condé  (hôtel  de),  à  Paris,  I, 
174. 

Condé,  régiment  de  cavalerie, 
n,  151,  253. 

Condé  (princes  de)  :  voy.  Bour- 
bon (Henri  et  Louis  de). 

Condé-en-Barrois  (Meuse,  cant. 
de  Vavincourt),  II,  360. 

Gondé-sur-rEscaut(  Nord,  ch.-l. 
de  cant.j,  II,  21,  41,  370. 
Base  d'opérations,  II,  36,  43- 
45,  52,  55,  57,  58.  Prise  par 
Turenne  et  opérations  ayant 
précédé  cette  prise,  II,  29- 
33,  35,  37,  368.  Reprise  par 
les  Espagnols  et  occupation 
consécutive,  II,  59,  65,  142. 


404 


MÉMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE. 


Condé-sur-Marne  (Marne. cant. 
de  Chàlons-sur-Marne),  1,212. 

Conigsmarc,  Conigsmac,  Conigx- 
marc  :  voy.  Kiçnig^marck. 

Conrad  (Lucas),  officier  du  ré- 
giment de  Taupadel,  I,  366. 

Gonsenvoye  (Meuse,  cant.  de 
Montfaucon),  II,  25. 

Conti  (Armand  de  Bourbon, 
prince  de),  I,  131,  138,  164, 
170,  173,  175.  Sa  femme  : 
voy. Martinozzi  (Anne-Marie). 

Contrisson  (Meuse,  cant.  de 
Revigny),  I,  230;  II,  360. 

Copnhem,  Ooppenheim  :  voy. 
Kuppenheim. 

Corbeil  (Seine-et-Oise,  ch.-l. 
d'arr.),  I,  186,  196,  213.  215- 
218;  II,  358,  359.  Séjours  de 
la  Cour  :  en  1652,  I,  190;  en 
1658,  II,  169. 

Corbie(Somme,  ch.-l.  decant.), 

I,  241;  11,175,  186,204,206, 
219,  251,  253-255,  259,  261, 
374. 

Corise,  I,-  138. 

Cossé  (Marie  de),  femme  du 
maréchal   de   la    Meilleraye, 

II,  213. 

Coiiloigne  :  voy.  Cologne. 

Goulommiers  (Seine-et-Marne, 
cb.-l.  d'arr.),  I,  200,  212. 

Coulongne  :  voy.  Cologne. 

Cour  (la),  au  sens  le  plus  géné- 
ral du  mot,  I,  232  [nul  chan- 
gement considérable  à  la  Cour 
en  1653)  ;  II,  40  {les  personnes 
de  qualité...  ne  demandaient 
qu'un  désordre,  ou  pour  se 
mettre  contre  la  Cour.,  ou  pour 
s'en  faire  acheter  très  cher)., 
56  {les  Français  mal  inten- 
tionnés pour  la  Cour),  141 
{procédé  fort  sincère  de  M.  de 
Moret  en  diverses  affaires  de 
la  Cour).,  142  {jugement,  sans 
laquelle  qualité  toutes  les 
autres,  et  principalement  à  la 
Cour,  se  rendent  inutiles). 

Cour  (la),  cette  expression  dési- 
gnant le  Roi  et  son  entourage. 
Défiance  à  l'égard  de  Retz,  I, 


224;  II,  265.  Déplacements  : 
en  1649.  I,  136;  en  1652,  I, 
176,  178.  180,  185-187,  190, 
197,  201,  202.  206,  208,  212, 
218;  en  1654,  11.20,  281;  en 
1655,  II,  24,  27;  en  1657,  II, 
70,  81;  en  1658,11,106,  145, 
168.  Informations  recueillies, 
I,  203.  Présence  de  Turenne, 
I,  78,  80;  ajournée,  I,  40. 
Tristesse  pendant  la  maladie 
de  Louis  XIV,  II,  133,  138. 

Cour  (la),  cette  expression  dési- 
gnant le  gouvernement  et  ses 
organes  centraux,  II,  21 7. Con- 
flit avec  le  Parlement,  11,23. 
Décisions  prises  ou  sollicitées 
en  matière  militaire,  I,  3,  5, 
54,81.104-106,116,134,151, 
191,  209,  251,  315,  335,  340, 
341,  344,  352,  359,  361,  364, 
366,  368,  371;  II,  104,  220, 
231,  234,  237,  273,  275,  282. 
Directions,  I,  81,  102,  103. 
116.  118,  119,  131-140.  147, 
170-175,  179,  193,  195,  204, 
207,  220,  279,  317,  326;  U, 
25,  30,  81,  92,  96,  107.  Em- 
barras, I,  207.  Influence  de 
Mazarin,  I,  169,  177,  210;  II, 
1,  42,  70;  combattue,  I,  211, 
212.  Négociations  :  avec  le 
duc  de  Bouillon,  I,  80;  avec 
le  duc  de  Lorraine,  I,  196, 
212  ;  avec  les  habitants  d'Hes- 
din,  II,  105.  Opinion  à  l'é- 
gard :  du  lieutenant  général 
d'Erlach,  I,  6;  du  maréchal 
d'Hocquincourt,  II,  241,  250. 

Cour  (M.  de),  l,  342,  357. 

Couronne  (la),  régiment  d'in- 
fanterie, I,  141,  153;  II,  178, 
277. 

Cours-la-Reine  (ie)  à  Paris,  I, 
203. 

Courteuil  (Oise,  cant.  de  Sen- 
lis),  I,  218;  II,  3.59. 

Courtière  (le  sf"  de),  capitaine 
au  régiment  d'Oisonville,  I, 
50. 

Courtrai  (Belgique,  Flandre 
occ,    ch.-l.   d'arr.),    I,    273, 


TABLE  AXPHABÉTIQUE. 


405 


276,  309;  II,  147,  150-153, 
164,  168.  169,  172,  174. 

Gourval  (Charles-Christophe  de 
Mazencourl,  vicomte  de),  I, 
32,  254,  303,  309. 

Coxyde  (Belgique,  Flandre  occ, 
cant.  de  Furnes)  :  voy.  Dunes 
(les). 

Craonne  (Aisne,  ch.-l.  de  cant.), 
II,  363,  366. 

Cravates  :  voy.  Croates. 

Crécy-en-Brie  (Seine-et-Marne, 
ch.-l.  de  cant.),  I,  213. 

Crécy-sur-Serre  (Aisne,  ch.-l. 
de  cant.),  II,  363. 

Creffell,  I,  53. 

Creglingen  :  voy.  Kreglingen. 

Greil  (Oise,  ch.-l.  de  cant.),  I, 
218,  238. 

Crépy-en- Valois  (Oise,  ch.-l. 
de  cant.),  II,  358. 

Créqui,  régiment  de  cavalerie, 
II,  155,  277. 

Créqui  (François  de  Blanche- 
fort,  marquis  de),  II,  134, 137; 
gouverneur  de  Béthuue,  II, 
109.  Services  :  en  1653,  I, 
243  (il  est  alors,  ainsi  que 
l'année  suivante,  appelé  le 
chevalier  de  Créqui);  en  1654, 
devant  Arras,  II,  4,  10,  182, 
185,  186,  192,  196,  197,  200, 
207,  208,  218,  262,  267,  268, 
281  ;  en  1658,  à  la  bataille  des 
Dunes,  II,  117,  118,  124;  au 
siège  de  Dunkerque,  II,  129; 
devant  Nieuport,  II,  138, 141, 
143. 

Cretz,  régiment  bavarois  de  dra- 
gons, I,  323. 

Creussnac  :  voy.  Kreuznach. 

Crevant  (Louis  de)  :  voy.  Hu- 
ai ières. 

Crèvecœur  (Nord,  cant.  de  Mar- 
coing),  II,  75,  76,  374  :  voy. 
Vauceiles. 

Croates  ou  Cravates,  1, 155;  II, 
236,  253. 

Croissy  (Antoine  Foucquet,  s"" 
de),  conseiller  au  Parlement 
de  Paris,  I,  100,  134,  166. 


Croix-du-Trahoir  (la)  à  Paris, 
I,  222. 

Cromwell  (Olivier),  protecteur 
d'Angleterre,  II,  70,  92,  94, 
96,  100. 

Grosieg  :  corr.  Krosigk. 

Cuntz  ou  Contz,  major  du  régi- 
ment de  Wittgenstein,  I,  351, 
354. 

Ourtzelbahe ,  peut-être  Kries- 
bach  {169),  I,  44. 


D 


Dachau  (iO),  II,  351,  352. 

Dachstein  (Basse-Alsace,  cant. 
de  Molsheim),  I,  252. 

Dagecourt,  capitaine  des  gardes 
du  duc  de  Lorraine,  I,  198. 

Dagsberg  (67)  :  voy.  Aschsberg. 

Damery  (Marne),  cant.  d'Eper- 
nay,  I,  211. 

Dammartin-en-Goële  (Seine-et- 
Marne,  ch.-l.  de  cant.),  I, 
201,  212,  213,  218;  II,  358. 

Dampicourt  (Belgique,  Luxem- 
bourg, cant.  de  Virton)  :  voy. 
Montquintin. 

Dampierre,  régiment  d'infante- 
rie, II,  278. 

Damville  (François-Christophe 
de  Lévis-Ventadour,  duc  de), 
I,  223. 

Damvillers  (Meuse,  ch.-l.  de 
cant.),  I,  141,  143,  161,  228, 
229. 

Danube  (le).  Opérations  mili- 
taires vers  ce  fleuve  :  en  1644, 
I,  8;  en  1645,  I,  60,  71,  72; 
en  1646,  I,  86,  91,  96,  100, 
292,  301,  302;  II,  343;  en 
1648,  I,  120,  121,  122,  128, 
130;  II,  349,  350,  352.  Pont 
de  Donauwœrth,  I,  68. 

Danvilé,  Danvilers  :  voy.  Dam- 
villers. 

Darmstadt  (264),  I,  54,  117. 
Landgrave  :  Georges  II,  I, 
251. 

Daunawert  :  voy.  Donauwœrth. 

Dauphiné,  pays,  II,  217,  218. 

Deinse  :  voy.  Deynze. 


406 


MÉMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 


Belettes  (Pas-de-Calais,  cant. 
de  Lumbresl,  II,  91,  377. 

Delliponti  (Giovanni),  comman- 
dant à  Rethel  pour  le  roi 
d'Espagne, I,  146,  151,  153. 

Dendre  (la),  rivière,  II,  167, 
169. 

Dendremonde  :  voy.  Termonde. 

Dentschiff,  I,  70. 

Denzlingen  (197),  I,  23;  II,  335. 

Des  Essars  (François)  :  voy. 
Linières. 

Desfourneaux,  II,  198. 

Des  Fourneaux,  régiment,  II, 
278. 

Des  Hâves,  lieutenant  de  l'ar- 
tillerie, II,  208,  230,  231,  235, 
236,  260,  280. 

Des  Provots  (Charles)  :  voy.  Mé- 
pas. 

Dettwiller,  en  ail.  Dettweiler 
(Basse-Alsace,  cant.  de  Sa- 
verne),  I,  54. 

Deuil  (Seine-et-Oise,  cant.  de 
Montmorency)  :  voy.  Che- 
vrette (la). 

Deux-Ponts,  en  ail.  Zweibriic- 
ken  [53],  I,  34. 

Deynze  (Belgique,  Flandre  or., 
ch.-l.  de  cant.),  II,  147,  148, 
153,  158,  381. 

Diedenhofen  :  voy.  Thionville. 

Dieppe  (Seine -Inférieure),  I, 
115,  135;  II,  353. 

Dieuze  (Lorraine,  ch.-l.  de 
cant.),  I,  2,  4,  115. 

Dijon  (Côte-d'Or),  II,  169. 

Dillingen  an  der  Saar  (13^i),  II, 
341. 

Dillingen  in  Bayern  (59),  II, 
352. 

Dillon,  régiment  irlandais  d'in- 
fanterie, II,  179,  208,  277. 

Dinant  (Belgique,  prov.  de 
Namur,  ch.-l.  d'arr.),  I,  165; 
II,  30. 

Dingolfing  (i),  I,  128,  129. 

Dinkelsbûhl  (24),  I,  42,  57-59, 
64,  69,  70,  73;  II,  339,348. 

Divion  (Pas-de-Calais,  cant.  de 
Houdain),  II,  372. 

Dixmude    (Belgique,    Flandre 


occ,  ch.-l.  d'arr.),  II,  134, 
136,  138,  139,  141-143,  146, 
147,  1.52,  159,  161,  172,  174, 
380,  381 . 

Dizy  (Marne,  cant.  d'Ay),  II, 
360. 

Dizy-le-Gros  (Aisne,  cant.  de 
Rozoy-sur-Serre),  II,  366. 

Dœrzbach  (166],  II,  344. 

Dohis  (Aisne,  cant.  de  Rozoy- 
sur-Serre),  II,  80,  82,  376. 

Dombes,  pays,  II,  217. 

Dummartin  :  voy.  Dammartin- 
en-Goële. 

Douaueschingen  (234),  I,  8,  9. 

Donauwœrth  (62),  I,  297.  Opé- 
rations militaires  aux  envi- 
rons :  en  1645,  I,  68,  72;  en 
1646,  1,91;  11,344;  en  1648, 
I,  120,  130;  II,  352. 

Donmartm  :  voy.  Dammartin- 
en-Goële. 

Donnavert  :  voy.  Donau-wœrth. 

Dorsi,  II,  376. 

Douai  (Nord,  ch.-l.  d'arr.),  II, 
20,  48,  63,  176,  177,  179, 183, 
187,  200,  222;  base  de  ravi- 
taillement et  d'opérations 
pour  les  Espagnols  assiégeant 
Arras,  II,  5,  7-9,  15,  188, 
189,  196,  205,  215,  216,  224, 
225,  228,  253,  266,  268,  270, 
280. 

Doubatel  :  voy.  Taupadel. 

Doudancourt  :  voy.  La  Motte- 
Houdancourt. 

DouUens  (Somme,  ch.-l.  d'arr.), 
I,  164;  n,  3,  176,  184,  190, 
209,  233,  237,  247,  248,  258, 
363. 

Dourdan  (Seine-et-Oise,  ch.-l. 
de  cant.),  I,  213. 

Dourlens  :  voy.  Doullens. 

Draxdorff  (Jean-Christophe  de), 
préleur  de  Strasbourg,  I,  357. 

Droot,  colonel  en  garnison  à 
Ypres  en  1658,  II,  163. 

Droot,  régiment  de  cavalerie 
ennemi,  II,  155. 

Drouat,  II,  8. 

Drusenheim      (  Basse-  Alsace, 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


407 


cant.  de  Bischwiller),  I,  108, 
318,  320;  II,  345. 

Du Bec-Crespin (Antoine)  :  voy. 
Moret. 

Du  Buisson,  régiment  de  cava- 
lerie, II,  279. 

Du  Coudrai-Montpensier  (Henri 
d'Escoubleau,  marquis),  II, 
163,  173. 

Du  Han,  secrétaire  de  Turenne, 
U,  244. 

Dunes  (les),  anc.  abbaye,  comm. 
de  Goxyde  (Belgique).  Ba- 
taille en  1658,  II,  120,  129, 
160,  380;  désignée  sous  le 
nomdebatailledeDunkerque, 
II,  140,  142. 

Dunkerque  (Nord),  II,  70,  94- 
96.  lOl,  102,  108-116,  121, 
131,  132,  138,  142-146,  159, 
160,  166,  172,  174,  197,  379- 
381  ;  voy.  Dunes  (les). 

Dun-sur-Meuse  (Meuse,  ch.-l. 
de  cant.),  I,  143,  247. 

Du  Passage  (Aimard  de  Poi- 
sieux,  marquis),  I,  303.  Ser- 
vices :  en  1645,  I,  47,  50;  en 
1646,  1,82,  90,276,278,295, 
298;  en  1647,1,  332,  343;  en 
1654,  II,  18;  en  1656,  U,  58, 
60,  277. 

Du  Perron  (le  s--),  I,  312,  328. 

Du  Plessis  :  voy.  Jarzé,  Riche- 
lieu. 

Duplessis,  régiment,  II,  201. 

Du  Plessis  (César  de  Choiseul, 
comte),  maréchal  de  France, 
I,  150,  160,  163,  222. 

Duras,  régiment  de  cavalerie, 

I,  48.  49,  69,  115,  324. 

Duras  (le  colonel),  I,  343. 

Duras  (Jacques-Henri  de  Dur- 
fort,  marquis  de),  I,  126,  140, 
156,  157,   160,  245;  II,  264. 

Durfort  (dei  :  voy.  Duras,  Quin- 

tin. 
Du     Rivau    (Jacques)   :   voy. 

Beauvau. 
Durlach  (212),  L  41,  75,  .348; 

II,  337. 

Du  Rouvroy  ou  Du  Rouverav, 
II,  228,  229. 


Du  Tôt,  régiment  d'infanterie, 
I,  254. 

Du  Tôt  (Charles-Henri),  maré- 
chal de  camp  depuis  1646,  I, 
77,  78,  256,  270. 

Duttenberg  {183),  II,  339. 

Du  Val  (Edmond-Robert),  géné- 
ral-major dans  l'armée  du 
Roi,  I,  126,  322. 

Du  Vouldy  :  voy.  Vouldy. 


E 


Ebersbach  (i49),  II,  349. 
Éclaibes   (N.ird,  cant.  de  Mau- 
.  beuge),  II,  370. 
Écluse  (1)  :  voy.  Lécluse. 
Edelaere    (  Belgique ,    Flandre 

or.,  cant.   d'Audenarde),  II, 

165. 
Eessen  (Belgique,  Flandre  occ, 

cant.  de  Dixmude),  II,  381. 
Ehm  :  voy.  Œhm. 
Eichstaedt  (25),  I,  130. 
Eggenfelden  (2),  II,  351. 
Eisenach  (270),  I,  114. 
Eisenreich,  envové  du  duc  de 

Bavière,  I,  346^. 
Eistet  :  voy.  Eichstaedt. 
Elbe  (l'I,  fleuve.  H,  257. 
Elbeuf,  gendarmes,  II,  279. 
Elbeuf,  régiment  de  cavalerie, 

II,  190,  277,  279. 
Elbeuf  (Charles  de  Lorraine,  duc 

d'),  I,  131,  206,226,  227;  II, 

180,  201,  203,  231,  242,  251, 
.  254-257,  260. 
Électeur    de    Mayence    :  voy. 

Wambold  (Anselme-Casimir 

de). 
Elze  (77),  I,  52. 
Émery  :  voy.  Aymeries. 
Émery  (Michel  Particelli,  s''  d'), 

contrôleur  général,  I,  78. 
Emmerin  (Nord,  cant.  d'Hau- 

bourdin).  II,  83. 
Empereur  :  voy.  Ferdinand  III  ; 

voy.  aussi  Pays  héréditaires. 

Armée,    I,  31;    voy.    Impé- 
riaux. Parti,  I,  32,  101. 
Empire  :  voy.  Allemagne. 
Encluse  (V)  :  voy.  Lécluse. 


408 


AréMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE. 


Eoghien  (le  duc  d')  :  voy.  Bour- 
bon (Louis  de). 

En£thiea  (le  lieutenant-colonel 
d'),  II,  75. 

Englancourt  (Aisne,  cant.  de 
La  Gapellei,  II,  80. 

Ennuin  :  voy.  Hénuin. 

Épernav  (Marne,  ch.-l.  d'arr.), 
.  I,  Mé;  II,  361. 

Épinal  (Vosges),  I,  4. 

Épinay  iSeine,  cant.  de  Saint- 
Ouen),  I,  20-2. 

Eppes  (Aisne,  cant.  de  Laon), 
II,  363. 

Eppeville  (Somme,  cant.  de 
Ham),  II,  362. 

Erdins  {12],  II,  350. 

Erfurt^ (i36),  I,  114. 

Erlach,  régiment  de  cavalerie. 
I,  311.    ' 

Erlach  (Jean-Louis  d'),  mention- 
ne :en  1643,  1,3;  en  1644,1. 
6-8,  12,  27;  en  1646,  I,  92, 
251,252,  262;  en  1647,1,311, 
313;  en  1649,  I,  133,  134. 

Erlach  (Marguerite,  baronne  d'), 
femme  du  précédent,  I,  6. 

Ervart  :  voy.  Herwarth. 

Ervillers  (Pas-de-Calais,  cant. 
de  Croisilles),  II,  365. 

Escanaffles  (Belgique,  Hainaut. 
cant.  de  Celles),  II,  382. 

Escarpe  :  voy.  Scarpe  (la). 

Escaut  (1').  Opérations  sur  ce 
fleuve  :  en  1654,  II,  21,  365; 
en  1655,  II,  30-33,  35;  en 
1656,  II,  45-47,  50,  52,  59, 
368;  en  1657,  II,  72,  75,  76, 
78,  83;  en  1658,  II,  147-149, 
153,  157,  160,  165-170,  382. 

Eschalard  (Maximilien)  :  voy. 
La  Boulaye. 

Esch-sur-l'ÂlzPtte  (grand-duché 
de  Luxembourg,  ch.-l.  de 
cant.),  II,  346. 

Esclainvilliers,  régiment  de  ca- 
valerie, II,  277. 

Efclainvilliers  (Timoléon  de 
Sericourt  d'),  lieutenant  gé- 
néral, II,  18,  206,  277. 

Escoubleau  (Henri  d')  :  voy.  Du 
Coudrai-Montpensier. 


Espagne,  I,  167,  263.  Armée, 

I,  30,  367;  II,  233,  247,265; 
mentions  notées  dans  la  Ga- 
zette,U,  102;officiers,  1,159; 

II,  95;  opérations  :  en  1650, 
I,  1'j5-150,  152,160;  en  1652, 

I,  178,  206-210,  219,  226, 
227;  en  1653,  I,  230-234, 
236-248;  en  1654,  U,  2,  20, 
22,  188,  197,  281-286;  en 
1655,  n,  40;  en  1657,  11,73- 
76,  94,  100;  en  1658,  11,104, 
106-108,  127,  129,  138.  Ar- 
mée navale  :  combat  d'Orbe- 
tello,  II,  276.  Gouvernement; 
négociations  :  avec  le  prince 
de  Gondé  ;  voy.  Bourbon 
(Louis  de)  ;  avec  les  habitants 
d'Hesdin,  II,  165;  avec  le 
maréchal  d'Hocquincourt,  II, 
38,  39,  52;  avec  le  duc  de 
Lorraine,  I,  212;  avec  Tu- 
renne,  I,  142,  143,  161-163, 

165,  166,  168,  169;  relations: 
avpc  la  Bavière.  I,  267  ;  avec 
l'Empire,  I,  263,  306,  310; 
avec  la  France,  I,  133,  26 i, 
269,  272.  Prince  :  Balthazar- 
Charles-Dominique-Philippe- 
Victor-Luc,  I,  306.  Roi  : 
voy.  Philippe  IV. 

Espagnv,  régiment  d'infanterie, 

II,  199,  201,  203,  204,  206, 
211,  277. 

Espenan,  régiment  d'infanterie, 

I,  254. 

Espenan    (  Roger   de    Bossost, 

comte  d'),  I,  19,  21,  34,  50. 
Espense,  régiment  de  cavalerie, 

II,  279. 

Espierres  (Belgique,  Flandre 
occ,  cant.  de  Mouscron),  II, 

166,  168,  382. 

Espiez,  régiment  de  cavalerie, 
II,  264,  278.  . 

Espinal  :  voy.  Épinal. 

Esquancourt  (Daniel  de  Mont- 
morency, marquis  d'),  lieute- 
nant général  en  1655.  Ser- 
vices :  en  1654,  devant  Arras, 
II,  3,  10,  182,  185,  190-192, 
268,  281;  en  1658,  II,  124. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


409 


Esquelbecq  (Nord,  cant.  de 
Wormhoudt),  II,  91. 

Essenfelden,  II,  351. 

Essonnes  (F),  rivière,  I,  186. 

Estaires  (Nord,  cant.  de  Mer- 
ville),  II,  173,  196,  377. 

Estrades,  régiment  de  cavalerie, 
II,  277. 

Estrades  (Godefroy,  comte  d'), 
II,  39,  212,  237. 

Estrées,  gendarmes,  II,  211, 
278. 

Estrées  (François-Annibal,  duc 
d'),  maréchal  de  France,  I, 
209.  Son  fils  :  voy.  Gœuvres. 

Estrées  (Jean,  comte  d'),  maré- 
chal de  camp,  I,  220. 

Étampes  (Seine-et-Oise,  ch.-l. 
d'arr.),  I,  187-193,  195-200; 
,  II,  357. 

Étampes  (d')  :  voy.  Valençay. 

Etampes  (Éléonore  d'),  femme 

du  maréchal  d'Hocquincourt, 

.11,198,212,219,241,246,256. 

Éterre  :  voy.  Estaires. 

Étréaupont    (Aisne,    cant.    de 

.  la  Capelle),  II,  82,  376. 

Étréchy  (Seine-et-Oise,  cant. 
d'Étampes),  I,  195;  II,  357, 

,  358. 

Étreux  (Aisne,  cant.  de  Was- 
.  signy),  I,  145;  II,  354. 

Étreiix-en-Cauchie,  II,  82. 

Étrœungt    (Nord,     cant.    d'A- 

,  vesnes),  II,  82,  367,  376. 

Étrun  (Pas-de-Calais,  cant. 
d'Arras),  II,  3;  voy.  Gamp- 
de-Gésar  (le). 

Ettlingen  {213),  I,  112,324,  327, 
333,  335,  346-348,  372-374; 
II,  346. 


Fabert,  régiment  de  cavalerie, 

II,  279. 
Fabert  (Abraham  de),  maréchal 

de  France    en  1658,  I,  141, 

161, 163;  IL  1,2;  cf.  Stenay. 
Fackestein  :  voy.  Falkenstein. 
Fains  (Meuse,  cant.  de  Bar-le- 

Duc),  I,  229. 


Falkenstein  {SI),  I,  117. 

Fampoux  (Pas-de-Galais,  cant. 
d'Arras  sud),  II,  60,  371. 

Fargniers  (Aisne,  cant.  de  la 
Fère),  I,  237,  245;  II,  185, 
362. 

Fargues  (Balthazar  de),  major 
à  Hesdin,  II,  104. 

Fauge  (M.  de),  commandant 
une  brigade  de  Lorraine,  I, 
152    1 5S 

Fechenheim  {81],  II,  338. 

Fectwang,  Feclvang:voj.  Feucht- 
wangen. 

Feider,  capitaine  commandant 
à  Mayence,  I,  32. 

Ferdinand  III,  empereur.  An- 
niversaire, I,  85.  Intelli- 
gences avec  la  Bavière,  I,  72, 
90,  116,  119,  130,  303;  avec 
l'Espagne,  I,  263,  306,  310. 
Négociations  avec  la  France, 

1,  273,  311.  Sa  fille  Marie- 
Anne  d'Autriche,  I,  306. 

Ferdinand,  fils  aine  de  l'Empe- 
reur, I,  85. 

Fère  (la)  (Aisne,  ch.-l.  de  cant.), 
II,  239,  241,  248,  254,  256, 
258, 370.  Mouvements  de  trou- 
pes aux  environs,  I,  237  ;  II, 

2,  185,  249.  Garnison,  II, 
211,  227,  232.  Séjours  :  de 
la  Gour,  I,  236;   tl,  24,  27, 

43,  79,  81  ;  de  Mazarin,  I, 
145,  164;  11,44,  64,  67,  76, 
78,  79  ;  de  Turenne,  II,  362, 
366,  367. 

Féron  (Nord,  cant.  de  Tréion), 
II,  80. 

Ferrwangen,  I,  44. 

Ferté-Alais  (la)  (Seine-et-Oise, 
ch.-l.  de  cant.),  I,  186,  187; 
II,  357. 

Ferté-Milon  (la)  (Aisne,  cant. 
de  Neuillv-Saint-Front),  I, 
148,  219,  225;  II,  1,  359. 

Ferté-sous-Jouarre  (la)  (Seine- 
et-Marne,  ch.-l.  de  cant.),  I, 
211;  II,  363. 

Feuchtwangen  (26),  I,  42,  43, 

44,  45. 

Fiennes  (M°>e  de),  II,  137. 


410 


MEMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE. 


Fillièvres  (Pas-(Je-Gaia.ip,  cant. 
du  Parcq),  II,  374. 

Finteele,  comm.  de  Pollin- 
chove  (Belgique),  II,  134,143. 

Fischer  (vallée  de),  II,  334. 

Fisclithal,  comm.  de  Sainte- 
Marie -aux -Mines  (Haute- 
Alsace),  11,  334. 

Fismes  iMarne,  ch.-l.  de  cant.), 
I,  147-149,  206,209,  233;  II, 
1,  354,  361. 

Flamands,  1,  260,  269. 

Flandre,  II,  245.  Affaires  :  en 
1646,  I.  100;  en  1651,1,  162. 
167-169,  178;  en  1652, 1,207; 
en  1657,  II,  101  [très  bonnes 
7iouvelles  qu'avait  Mazarin); 
en  1658,  I^  168.  Autorité  de 
Fuensaldana,  I,  142.  Gam- 
oagnes  :  de  1646, 1,  262, 269, 
273;  de  1647,  I,  101,  103, 
109,  115,  317,  326,  329,  333, 
355,  362,  363;  de  1649,  I, 
135;  de  1654,  U,  1-23;  de 
1655,  II,  23-42;  de  1656,  II, 
42-69;  de  1657,  II,  69-103; 
de  1658,  n,  104-172.  Contri- 
butions pour  l'Espagne,  II, 
196.  Maturité  des  blés,  II, 
224.  Mouvements  de  troupes  : 
espagnoles,  I,  151,  193,  201, 
206,  208,  209,  238;  II,  2,  64, 
70-73,  79,  102,  103,  136, 142, 
164,  188,  196;  françaises,  II, 
78,  81,  82,  90,  91,'  93,  172, 
173.  Places  fortes,  I,  247.  Ré- 
putation militaire  de  Delli- 
ponti,  I,  146,  153.  Séjour  de 
Gondé,  II,  23.  Traitement 
médiocre  appliqué  aux  trou- 
pes par  l'Espagne,  I,  152;  cf. 
I,  150. 

Flandre  (armées  de)  :  espagnole, 

I,  152,  180,  208,  233;  II,  26; 
francaise,I,  76, 116, 139,144; 

II,  272. 

Flarly^  colonel  irlandais,  II, 
233. 

Fleckenstein,  régiment  de  ca- 
valerie, I,  345.  Services  :  en 
1654,  I,  18.  20,  30;  en  1655, 
I,  44,  65. 


Fleckenstein  (Frédéric- Wolf- 
gang,  comte  de),  I,  289;  gé- 
néral-major, I,  104,  355.  Dé- 
marches lors  de  l'affaire  des 
weimariens,  I,  327,  333,  337, 
340,  343,  348,  349,  368-370. 
Opérations  vers  le  Luxem- 
bourg, I,  30. 

Flexelles  (Nicolas  de)  :  voy. 
Bregy. 

Flœrsheim  (i07),  II,  337. 

Foix  (Henri  de)  :  voy.  Meille. 

Fonsommes  (Aisne,  cant.  de 
Saint- Quentin),  Séjour  de 
troupes  espagnoles  :  en  1652, 

I,  178;  en  1653,  I,  236,  237- 
238,  245.  Séjour  de  Turenne, 

II,  76,  374. 
Fontainebleau     (Seine-et-Mar- 
ne), I,  117,175,  186;  11,145, 
159. 

Fontaine -Haute,  comm.  de 
Fontaine  -  Valmont  (Belgi- 
que), II,  29. 

Fontaine- Valmont  (Belgique, 
Hainaut,  cant.  de  Merbes-le- 
Ghàteau),  II,  368. 

Forêt-Noire  (la),  II,  8,  9,  22. 

Forgel  (Jean),  colonel- major 
pour  S.  M.  I.  au  régiment  de 
Bijnau,  gouverneur  de  Ma- 
yence,  I,  32. 

Fors  (François  Poussart,  mar- 
quis de),  ï,  139. 

Fort-Léon,  près  Dunkerque,  II, 
130,  380. 

Fort-Philippe,  comm.  de  Gra- 
velines  (Nord),  II,  217. 

Foucquet  (Antoine)  :  voy.  Crois- 

sy- 

Foucquet  (Basile),  I,  176;  II, 
40,  75. 

Fouquescourt  (Somme,  cant.  de 
Rosières),  II,  363. 

Fouquet  :  corr.  Friquet. 

Francfort-sur-le-Mein  [101]^  I, 
31,  284,  293,  294.  Avis  insé- 
rés dans  la  Gazette^  I,  41,  51, 
52,  73,  115.  Opérations  de 
Turenne  dans  la  région,  I,  32, 
85,  86,  88,  328,  345.  Séjours  : 
d'ambassadeurs    français,  I, 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


411 


125  ;  de  l'électeur  de  Mayence, 
I,  32;  deTracy,  I,  84,  296. 

Franche-Comté  ou  comté  de 
Bourgogne,  I,  4,  5. 

Franconie,  I,  86.  Opérations 
militaires  dans  ou  vers  ce 
pays  :  en  1645,  I,  45,  54;  en 
1646,  I,  81,  88,  90,  97,  98, 
287,  297,  298;  en  1647,  I, 
114,310;  en  1648,1,  118-120. 
Vivres  tirés  de  ce  pays,  I,  57, 
304. 

Frankenberg  (Si),  I,  296. 

Frankenthal  (44),  II,  348.  Im- 
portance stratégique,  I,  36. 
Mouvements  de  la  garnison, 
I,  117,  278,  324.  Occupation 
par  les  Espagnols,  I,  30,  33, 
252.  Opérations  contre  cette 
place,  I,  272,  315,  357,  374. 

Frédéric-Guillaume,  margrave 
de  Brandebourg,  I,  266. 

Freibourg  :  voy.  Fribourg-en- 
Brisgau. 

Freising  (i.3),  I,  127;  II,  350. 

Fréquentable  :  voy.  Franken- 
thal. 

Fresnes  (Nord,  cant.  de  Gondé- 
sur-l'Escaut),  II,  368. 

Frévent  :  voy.  Gercamp. 

Fribourg-en-Brisgau  (198),  I, 
22,26,  28,  262,  323;  II,  333, 
335;  assiégé  et  pris  par  les 
Bavarois,  I,  9,  10,  12.  Com- 
bats sous  cette  place  en  1644, 
I,  13,  15,  17. 

Friedberg  in  Bayern  {15),  I,  95, 
130. 

Friedberg  in  Hessen  (242),  I, 
84,  85,  90,  284,  296,  299;  II, 
343. 

Friedelsheim  (43),  I,  117;  II, 
348. 

Friquet,  envoyé  de  l'archiduc 
Léopold  à  Stenav,  I,  166. 

Fritzlar  (82),  II,  338. 

Froidmont-Coharlille  (Aisne, 
cant.  de  Marie)  :  voy.  Gohar- 
tille. 

Fronde  (la)  :  voy.  Princes  (le 
parti  des). 

Fuensaldaîia  (Don  Luis  Ferez 


de  Vivero,  comte  de),  I,  165, 
167,  168;  II,  175-177,  186, 
213,  228,  242,  252,  253,  273, 
276.  Autorité  en  Flandre,  I, 
142,  162.  Desseins  à  lui  attri- 
bués par  Turenne,  I,  148, 
150,  152.  Entrevues  avec  Tu- 
renne  :  à  Marche,  I,  143, 
144;  à  Namur,  I,  163.  Séjour 
près  de  Laon,  I,  219. 

Fulhwein,  Fulwein,  I,  87. 

Furnes  (Belgique,  Flandre  occ, 
ch.-l.  d'arr.),  II,  104,  HO, 
113,  114,  118,  120,  129,  131, 
133,  134,  138,  139,  143,  147, 
159,  172,  174,  380,  381. 


G 


Gadagne  (Charles-Félix  de  Ga- 
léan,  comte  de),  II,  118,  124, 
129,  155,  163. 

Gaildorf  [158],  II,  344. 

Gaillard  (Marie),  veuve  du  lieu- 
tenant général  d'Aumont,  I, 
34. 

Galéan  (Charles-Félix  de)  :  voy. 
Gadagne. 

Gallas  (Mathias,  comte  de),  gé- 
néral de  l'armée  impériale, 
I,  41,  72. 

Gamarra  (Don  Esteban  de),  gé- 
néral  d'artillerie   espagnole, 

I,  159;  II,  124. 

Gand   (Belgique,  Flandre  or.), 

II,  101,  147,  149,  158,  165, 
167-169. 

Garcies  (  Don  Hernando  de 
Quesada  Mendoza,  comte  de), 
II,  176,  187. 

Garde  des  sceaux  :  voy.  Mole 
(Mathieu). 

Gardes  écossaises,  II,  221,  277. 

Gardes  françaises,  régiment, 
II,  1,117,  127,  128,  136,163, 
183,  221,  277,  278. 

Gardes  suisses,  régiment.  Ser- 
vices :  en  1654,11,  1,18,194, 
200,  206,  211,  227,  276-278; 
en  1658,  II,  117,  120,  127, 
128,  136. 


W: 


MEMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE. 


Garges  (Seine-et-Oise,  cant.  de 

Gonesse),  I,  202. 
Gassion,  régiment  de  cavalerie, 

II,  278. 
Gassion    (Gratien,  comte   de), 

II,  147-149,  154,  159. 
Gassion  (Jean,  comte  de),  ma- 
réchal de  France,  I,  263. 
Gauchv  (Aisne,  cant.  de  Saint- 
Simon),  II,  183,  184,  363. 
Gavere  (Belgique,  Flandre  or., 

cant.  d'Oosterzeele),  II,  148, 

149,  381. 
Geiso,  général  de  l'armée  hes- 

soise,  I,  50,  51,  53. 
Gelnhausen  (S4),  I,  88,  89.  296, 

299. 
Gemiinden  in  Bayern   (33),  I, 

118;  II,  348. 
Gênes  (Italie),  I,  309. 
Genlis,  régiment  de  cavalerie, 

II,  277. 
Georges  II,  landgrave  de  Darm- 

stadt,  I,  251. 
Gergeau  :  voy.  Jargeau, 
Gerling,  I,  44,  45. 
Gerlingen  (181),  I,  45. 
Germersheim  (45),  I,  29. 
Gernsheim  (266),  II,  345. 
Gersé  :  voy.  Jarzé. 
Gersend  (Nicolas),  officier   du 

régiment  de  Schutz,  I,  365. 
Gesldorf,  II,  344. 
Gesvres,  régiment  de  cavalerie, 

II,  277. 
Gesvres,  régiment  d'infanterie, 

II,  277. 
Gien  (Loiret,  ch.-l.  d'arr.),  I, 

175,  176,  180,  181,  185,  186; 

II,  357. 
Giengen  an  der  Brenz  (163),  I, 

103;  312;  II,  344. 
Giessen  (246),  I,  84,  296;   II, 

343. 
Gigault  (Bernardin)  :  voy.  Bel- 

lefonds. 
Girondelle  (Ardennes,  cant.  de 

Rumigny),  II,  366. 
Givet    (Ardennes,    ch.-l.     de 

cant.),  II,  78,  125,  142,  177, 

178,  180. 


Givry  (Ardennes,  cant.  de  Re- 
thel),  II,  355. 

Glageon  (Nord,  cant.  de  Tré- 
lon),  I,  236. 

Glatz,  régiment  irlandais  d'in- 
fanterie, II,  278. 

Gleen  (Godefroi,  comte  de),  I, 
38,  60,  66,  68,  69. 

Glet,  près  Heilbronn,  II,  339. 

Giinch-Grœtsch  (Jacob),  officier 
du  régiment  de  Taupadel,  I, 
366. 

Glotterthal  (le),  vallée  en  Bris- 
gau,I,  23,  26. 

Gloucpster  (Henry,  duc  de),  II, 
88,  124,  129. 

Gmûnd  in  Wiirttemberg  (i.57), 
II,  343. 

Gochsheim  in  Baden  (209),  II, 
339. 

Gœppingen  (i48),  II,  349. 

Goize,  I,  294  :  il  peut  s'agir 
d'une  des  trois  localités  appe- 
lées Kirch-Gœns  (239),  Lang- 
Gœns  (247)  et  Pohl-Gœns 
(240). 

Golancourt  (Oise,  cant.  de  Guis- 
card),  I,  246;  II,  362. 

Gondi  (Jean-François- Paul  de)  : 
voy.  Retz. 

Gondi  (Marie-Catherine  de), 
I,  223-224. 

Gondi  (Paule-Marie-Francoise 
de),  I,  224. 

Gonesse  (Seine-et-Oise,  ch.-l. 
de  cant.),  I,  211. 

Gonzasue  (Anne  de),  princesse 
palatine,  I,  170,225;  11,137. 

Gorges,  I,  202. 

Gorgue  (la)  (Nord,  cant.  de 
Merville),  II,  83. 

Gouttenhoven  (Conrad),  lieute- 
nant colonel  du  régiment  de 
Taupadel,  I,  351,  354,  366. 

Goyon  (François)  :  voy.  La 
Moussoie. 

Graben  (2i4),  I,  74;  II,  340. 

Grâce  :  voy.  Glatz. 

Grammont  (Belgique,  Flandre 
or.,  ch.-l.  de  cant.),  II,  170, 
171,  382. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


413 


Gramont,  rpgiment  de  cavale- 
rie, II,  277. 

Gramont  (Antuine,  comte  de), 
maréchal  de  P>ance.  Servi- 
ces :  en  1644,  I,  18-20,  30; 
en  1645,  I,  57,  64,  68,  70, 
72,  73,  74,  76. 

Gramont  (Armand  de)  :  voy. 
Guiche. 

Gramont  (Philibert,  chevalier 
de),  II,  264,  265. 

Grancey  (Jacques  Rouxel  de 
Médavy,  comte  de),  II,  217. 

Grand-Maîire  (M.  le)  :  voy.  La 
Porte  (Armand-Charles  de). 

Grandmont  :  voy.  Gramont. 

Grandpré,  régiment  de  cavale- 
rie, II,  299. 

Grandpré  (Charles-François  de 
Joyeuse,  comtede),  lieutenant 
général,  I,  234;  II,  28,  279. 

Grandru  (le  s'  de),  I,  302,  308. 

Grane  :  voy.  Graben. 

Gravelines  (Nord,  ch.-l.  de 
cant.),  I,  81  ;  II,  70,  90,  94, 
96-99,  108,113,139-145,147, 
160,  172,  377,  378  :  voy. 
Fort-Philippe. 

Griboval  (Augustin  de  Grou- 
ches,  s-'de),  II,  184,187,189, 
196. 

Grivy-Loisy  (Ardennes,  cant. 
de  Vouziers),I,  231;  II,  360. 

Grosbois,  comm.  de  Boissy- 
Saint-Léger  (Seine-et-Oise), 
I,  197. 

Gross-Gerau  (265),  II,  345. 

Gross-Heubach  (37),  II,  347. 

Grotius  (Hugo),  I,  250;  com- 
mandant à  Schorndorf,  I,  91; 
puis  à  Lauingen,  I,  97,  312; 
prisonnier  des  Impériaux,  I, 
281,298,303. 

Grotzingen  :  voy.  Krotzingen. 

Grouches  (Augustin  de)  :  voy. 
Griboval. 

Grlinberg  in  Hessen  (250),  I, 
287. 

Grùnsfeld  (228),  I,  44. 

Guébriant(Jean-BaptisteBudes, 
comte  de),  maréchal  de 
France,  I,  2,  257,  258,  267. 


Gueldres,  pays,  II,  71. 

Guénaut  (François),  médecin, 
II,  101,  131.  ' 

Guiche  (Armand  de  Gramont, 
comte  de),  II,  119. 

Guiche  (corne  de)  à  Arras,  II, 
261,  264,  267,  284,  285. 

Guilloire,  trésorier  de  l'armée 
d'Allemagne,  1,250,251,253. 

Guise  (Aisne,  ch.-l.  de  cant.), 
II,  27.  Garnison,  I,  231;  II, 
69,  79,  178,  200.  Lettres 
écrites  de  cette  place  à  Le 
Tellier,  II,  179,  193.  Messa- 
gers, II,  243,  248,  256.  Ren- 
dez-vous de  l'armée  en  1655, 
II,  25-26.  Séjours  en  ce  lieu 
ou  aux  environs  :  de  La 
Ferté,  II,  26,  43,  49;  de 
Louis  XIV,  II,  21,  29,  37, 
67  (avec  Mazarin),  68;  de 
Turenne,  II,  59  (entrevue 
avec  Mazarin),  354,  365-367, 
369,  371,  372.  Tentative  des 
Espagnols  :  en  1650,  I,  145; 
en  1653,  I,  235,  245,  246. 

Guise,  cbevau-légers,  II,  279. 

Guise  (Henri  de  Lorraine,  duc 
dei,  I,  246. 

Guise  (Roger  de  Lorraine,  dit  le 
chevalier  de),  I,  245. 

Guitaut  (Guillaume  de  Pech- 
peyrou-Gominges,  comte  de), 
II,  124. 

Gustave-Adolphe,  roi  de  Suède, 
I,  93,  126. 

Gutenhofen  :  voy.  Goutten- 
hoven. 

Guyenne.  Gouvernement  obte- 
nu par  Coudé,  I,  170,  173. 
Séjours  de  Condé,  I,  175, 
177,  180.  Subsistances  mili- 
taires, II,  237.  Troupes  en- 
voyées à  Arras,  II,  272. 


H 


Haag   in   Oberbayern   (23),    I, 

127;  II,  351. 
Haguenau  (Basse-Alsace,  ch.-l. 

de  cant.),  I,  54,  109,  320;  II, 

341,  345. 


414 


MÉMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 


Hailbron  :  voy.  Heilbronn. 

Hainaut,  II,  37,  370. 

HaisLie  (la),  rivière,  II,  31,368. 

Halberstadt  (Prussp,  prov.  de 
Saxe,  rég.  de  Magdebourg, 
ch.-l.  de  kreis),  I,  266. 

Hall  ou  Sch\vaebiscb-Hall(i66i), 

I,  42,  71,  72,  73,  78;  II,  338, 
340. 

Hallines   (Pas-de-Calais,  cant. 

de  Lumbres),  II,  3(7. 
Ham  (Somme,  ch.-l.  de  cant.), 

II,  243,  362.  Mouvements  de 
troupes  aux  environs  :  en 
1652,  I,  206;  en  1653,  1,237, 
238,  241,  246;  en  1657,  II, 
76.  Négociations  du  maréchal 
d'Hocquincourt  (gouverneur, 

I,  192)  avec  les  Espagnols 
touchant  cette  place,  II,  38- 
41. 

Hammelburg  (34),  I,  277,  283, 

287. 
Han  :  voy.  Ham. 
Hanau  {85),  I,  298.  Mouvements 

de  troupes  aux  environs  :  en 

1646,  I,  81,  88,  89,  296;  en 

1647,  I,  114.  Nouvelles  en- 
voyées à  la  Gazette,  I,  81, 
104.  Séjours  de  Turenne,  I, 
301  ;  II,  338,  343. 

Haraucourt,  II,  159. 

Harburg  in  Bayern  (63),  I,  68; 

n,  349. 
Harlebeke   (Belgique,    Flandre 

occ,  ch.-l.  de  cant.),  II,  172, 

382. 
Harleu  :  voy.  Arleux. 
Hary  (Aisne,  cant.  de  Vervins), 

II,  361. 

Hasbrock  :  voy.  Hazebrouck. 

Hatzfeld  {100),  I,  257. 

Hatzfeld  (Melchior  de), 1, 39, 40. 

Haucourt  (M.  d'),  officier  de 
cavalerie,  I,  159. 

Haute-Alsace,  I,  6. 

Hautefontaine  :  voy.  Fontaine- 
Haute. 

Hautmont  (Nord,  cant.  de  Mau- 
beuge),  II,  29,  367. 

Haut-Palatinat,  I,  43,  93,  120, 
130,  257,  298. 


Hautrage  (Belgique,  Hainaut, 
cant.  de  Boussu),  II,  368. 

Havre  (le)  (Seine-Inférieure, 
ch.-l.  d'arr.),  I,  164,  169. 

Haye  (la)  (Pays-Bas),  I,  82,  83. 

Hazdorff  (D.),  lieutenant-colo- 
nel du  régiment  de  Schutz, 

I,  365. 

Hazebrouck  (Nord,  ch.-l.  d'arr.), 

II,  2,  78,  177,  190,  379. 
Hecht,  lieutenant-colonel  wei- 

marien,  I,  347. 

Hédin  :  vov.  Hesdin. 

Heidelberg- (204),  I,  54.  Mouve- 
ments aux  environs  des  trou- 
pes :  bavaroises  en  1644,  I, 
35,  37;  françaises  en  1645, 
II,  339.  Occupation  de  cette 
place  préconisée  par  Mazarin, 
I,  259,  272,  274. 

Heidenfeld  ou  Marktheidenfeld 
(36),  I,  118;  II,  348. 

Heidenheim  in  Wiirttemberg 
(162),  II,  343,  349. 

Heidesheim  (257),  II,  336. 

Heidfeld,  II,  348. 

Heilbronn  (179),  I,  325,  327, 
331,  334;  base  d'opérations 
éventuelle  pour  l'ennemi,  I, 
97;  cédé  à  Louis  XIV  par  le 
traité  dTJlm,  I,  101.  Fortifi- 
cations, I,  91.  Mouvements 
de  troupes  aux  environs  en 
1645,  I,  41,  55,  70,  73,  74. 
Occupation  de  cette  place 
préconisée  par  Mazarin,  I, 
258,  272,  274.  Retraite  de  la 
garnison  de  Philipsbourg  en 
1644,  I,  30.  Séjours  de  Tu- 
renne,  I,  114,  329;  II,  337, 
339,  344-346,  352.  Siège  pro- 
jeté en  1646,  I,  85,  304. 

Held  (Sébastian),  officier  du 
régiment  de  Schutz,  I,  365. 

Heldevir  ou  Hildevir,  de  Franc- 
fort, II,  293,  294. 

Hemery,  II,  83. 

Hennin  (Alexandre-Hippolyte- 
Balthazar  de  Bournonville, 
comte  d'),  II,  35. 

Henry,  rittmestre  weimarien, 
I,  354. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


41  ô 


Hénuin,  comm.  d'Audruicq  et 
de  Saint-Folquin  (Pas-de- 
Calais),  II,  93. 

Heppenheim  (267),  I,  54. 

Uequencourt  :  voy.  Esquan- 
court. 

Herbouville,  régiment  d'infan- 
terie, II,  206,  232,  277. 

Herbsthausen  {112),  I,  47. 

Hérissart  (Somme,  cant.  d'A- 
cheux),  II,  363. 

Herrenthierbach  (15k),  II,  349. 

Hersfeld  [89],  I,  53. 

Herwarth  (Barthélémy),  I,  262. 

Hesdin  (Pas-de-Calais,  ch.-l. 
de  cant.),  II,  236,  237.  Gar- 
nison, II,  3,  211,  232.  Rébel- 
lion, II,  104,  105,  107-109, 
113,  116.  Régiments  station- 
nés devant  cette  place,  II, 
145,  146,  159. 

Hesse,  landgraviat,  I,  31,  52, 
82,  119.  Armée  :  opérations 
en  1645,  I,  51-54,  56,  65-67; 
en  1646,  I,  82,  83,  119,  257. 
Landgrave  :  voy.  Amelie- 
Éiisabeth.  Mouvements  de 
troupes  aux  frontières  :  en 
1645, 1,43,  49, 50, 52;  en  1646, 

I,  79-81,83,  90.  279,  288. 
Heubach,  II,  347.  ' 

Hildevir  ou  Heldevir  de  Franc- 
fort, I,  293,  294. 
Hirson  (Aisne,  ch.-l.  de  cant.), 

II,  354. 

Hocquincourt  :  gardes,  II,  279  ; 
gendarmes  et  chevau-légers, 
II,  278. 

Hocquincourt  (Charles  de  Mon- 
chv,  marquis  d'),  maréchal  de 
France,  U,  120,212,219;  tué 
devant  Dunkerque  au  service 
de  l'Espagne,  II,  119.  Gouver- 
nement, I,  192;II,  199.  Rap- 
ports :  avec  Condé,  II,  265; 
avec  Le  Tellier,  II,  249,  259; 
avec  Mazarin,  I,  133;  avec 
Turenne,  I,  303,  308,  309;  II, 
182,  186,  198,  227.  Rapports 
tendus  avec  la  Cour,  II,  38- 
40,  104,  220,  241,  243,  256. 
Services  :  en  1646-1647,  I, 


100,  312,  320-322;  en  1650, 
I,  147,  148;  II,  354  ;  en  1652, 

I,  178,  179,  181-183,  185, 
188-190;  en  1654,  II,  12-15, 
17,  19,21,  257,262,263,269, 
270,  272-274,  276,  278-281. 
Troupes,  I,  177,  192;  II, 
206.  —  Sa  femme  :  voy.  Étam- 
pes  (Eléonore  d'). 

Hocquincourt  (Dominique  de 
Monchy,  dit  le  chevalier  d'). 
Son  régiment  de   cavalerie, 

II,  279. 

Hocquincourt  (Georges  de  Mon- 
chy, marquis  d'),  II,  40,  41, 
79,  120,  240,  241,  256. 

Hœchst  {1U3),  I,  104;  II,  344, 
345,  347. 

Hœllenbach  (167),  I,  57  ;  II,  339. 

Hoenwiel  :  voy.  Hohentwiel. 

Hoeuchst  :  voy.  Hœchst. 

Hœuft  (Jeau),  I,  293,  294. 

Hofkirken  (de),  sans  doute  pour 
Hofkirchen,  habitant  de  Ma- 
yence,  I,  303. 

Hohenburg,  près  Wasserburg, 
II,  351. 

Hohenlohe,  comté  qui  occupait 
la  partie  septentrionale  du 
royaume  actuel  de  Wurtem- 
bers  I   71    73. 

Hohentwiel  (189),  I,  8. 

Hohenweiier  :  corr.  Hohen- 
twiel. 

Hollande,  I,  29  (digue  de  fas- 
cines qui  n'était  pas  couverte 
comme  en  Hollande).  États,  I, 
82,  83;  politique  extérieure, 
I,  268,  269,  273.  Séjours  :  de 
M'"^  de  Longupville,  I,  143; 
de  Turenne,  I,  134;  II,  353. 

Holzheim  bel  Dillingen  (60),  II, 
343. 

Holzheim  bei  Neu-Uim  (71),  II, 
343. 

Hondschoote  (Nord,  ch.-l.  de 
cant.),  II,  113. 

Honrod  (Jean),  otïicier  du  régi- 
ment de  Schutz,  I,  365. 

Honscot  :  voy.  Hondschoote. 

Honsruc,  Hontsruc  :  voy.  Huns- 
riick  (le). 


416 


MÉMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 


Hornebourg,  II,  349. 

Hornu  (Belgique, Hainaut,cant. 
de  Boussu),  II,  368. 

HoudaiQ  (Pas-de-Calais,  ch.-l. 
de  cant.),  II,  61-64,  372. 

Houdancourt  :  voy.  La  Motte- 
Houdancourt. 

Houlm  :  voy.  Ulm. 

Housset (Aisne,  cant.  de  Sains), 
II,  38. 

Housset,  trésorier  des  parties 
casuelles,  II,  227. 

Hoymille  (Nord)  :  voy.  Beentis- 
Meulen,  Maison-Blanciie  (la). 

Hûfingen  [235],  I,  8,  9. 

Humières,  régiment  de  cavale- 
rie, II,  277. 

Humières  (Louis  de  Crevant, 
marquis  d'),  II,  173.  Services  : 
en  1657,  II,  87,  89;  en  1658, 
devant  Dunkerque,  II,  118, 
124,  129;  devant  Audenarde, 
II,  150;  sur  la  Lys,  II,  155, 
156;  devant  Ypres,  II,  163. 

Hunsriick  (le),  région  monta- 
gneuse comprise  entre  le 
Rhin,  la  Moselle,  la  Sarre  et 
la  Nahe,  I,  37,  77. 

Hurault  (Jeanne)  de  l'Hôpital, 
femme  de  Jean  de  Choisy, 
II,  137. 

Hurault  (Marguerite)  de  Che- 
verny,  femme  de  Charles, 
marquis  d'Aumont,  I,  34. 

Huxelles,  régiment  d'infanterie, 

I,  179,  189,  190;  11,278. 
Huxelles,  régiment  de  cavale- 
rie, II,  278. 

Huxelles  (Louis-Chalon  du  Blé, 
marquis  d').  Services  :  en 
1653,1,  247;  en  1654,  II,  278; 
en  1656,  II,  45,46;  en  1657, 

II,  99;  en  1658,  II,  144. 
Huy  (Belgique,  prov.  de  Liège, 

ch.-l.  d'arr.),  I,  164,  165. 


Ilbenstadt  (244),  I,  84,  85. 
Ile-de-France,    régiment    d'in- 
fanterie, U,  205,  277. 
Ile-Saint-Denis  (!')  (Seine,  cant. 


de  Saint-Denis),  I,  202,  203. 

Illun  :  voy.  Dillon. 

Impériaux.  Opérations  :  en 
1645,  I,  39,  40,  66,71,73-76; 
en  1646,  I,  79,  81,  83,  86, 
97-99,101,260,277,280,281, 
285,  287,  294,  298;  en  1648, 

I,  121,  123,  125,  128. 
Jmpsingen,   peut-être  Ingelfin- 

gen  (168),  I,  44. 

Inchy  (Pas-de-Calais,  cant.  de 
Marquion),  II,  5,  206,  207, 
214,  364,  371. 

Ingelfingen  {168}  :  voy.  Impsin- 
gen. 

Ingelheim,  II,  347  :  il  s'agit, 
soitdeNieder-Ingelheim,  soit 
d'Ober-Ingelheim. 

Ingolstadt  {16),  I,  72,  120,  126, 
127;  II,  350,  351. 

Inn  (1'),  affluent  du  Danube,  I, 
127,  128;  II,  351. 

Innsbruck  (Autriche- Hongrie, 
Tirol),  II,  44. 

lorc  :  voy.  York. 

Iphofen  (29),  II,  349. 

Jpre  :  voy.  Ypres. 

Irlandais,  I,  322;  au  service  de 
l'Espagne,  H,  109,  179,  187, 
188,  197,  251,  252;  au  service 
de  la  France,  II,  69  (officiers 
ayant  des  intelligences  avec 
l'ennemi),  278.  Tentatives 
pour  débaucher  les  premiers, 

II,  208,  221,  233,  234,  247. 
Isar  (1'),  afûuent  du  Danube,  I, 

127,  128;  11,350. 
Iseghem  (Belgique, Flandre  occ, 

cant.  d'Ingelmunster),  II,  172, 

382 
Isle  (/')  :  voy.  Lille. 
Isle-Adam   (F)    (Seine-et-Oise, 

ch.-l.  de  cant.),  I,  190. 
Islebonne  (V)  :  voy.  Lillebonne. 
Issel,  II,  383. 
Issoudun  (Indre,  ch.-l.  d'arr.), 

I,  175. 
Italiens,  II,  227,  267,  268. 
Itteville  (Seine-et-Oise,  cant.  de 

la  Ferté-Alais),  II,  358. 
Ivoy,  auj.  Carignan  (Ardennes, 

ch.-l.  de  cant.),  II,  354. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


417 


Jacquier,  munitionnaire  géné- 
ral, II,  99,  209,  219,  237. 

Jagst  (la),  rivière,  I,  56. 

Jankau  (  Autriche  -  Hongrie  , 
Bohême),  I,  40. 

Jargeau  (Loiret,  ch.-l.  de  cant.), 
I,  179,  180,  182. 

Jarzé  (René  du  Plessis  de  la 
Roche-Picmer,  marquis  de), 
I,  139. 

Jean-Georges,  électeur  de  Saxe, 
I,  256-257. 

Jeumont  (Nord,  cant.  de  Mau- 
beugel,  II,  29,  368. 

Joignv  (Yonne,  cli.-l.  d'arr.),  I, 
186;  II,  169. 

Joigny  (de)  :  voy.  Bellebrune. 

Joly  (Guy),  I,  232. 

Josephsberg  (le),  montagne  voi- 
sine de  Fribourg-en-Brisgau, 
I,  17. 

Joyeuse,  régiment  de  cavalerie, 
il,  279. 

Joyeuse  (Charles-François  de)  : 
voy.  Grand  pré. 

Joyeuse  (Louis  de  Lorraine- 
Guise,  duc  de),  colonel  géné- 
ral delà  cavalerie,  II,  12,  13. 

Juan  (don)  d'Autriche.  Gara- 
pagnes  :  de  1656,  II,  44,  48, 
51,53,  63,  65;  de  1657,11,78, 
84;  de  1658,  II,  113,120,  121, 
124-126.  129,  134,  138,  141, 
154,  164,  166-169,  171. 

Juliers  (iiO),  1, 164.  Pays,  II,  71 . 

Jungbaum,  colonel,  I,  257. 


K 


Kaiserslautern  (46),  I,  34. 

Kamberg  {106),  I,  81. 

Kanowski,  régiment  de  cavale- 
rie, I,  30,  44. 

Kanowski  (  Frédéric  -  Louis  ), 
gouverneur  de  Fribourg-en- 
Brisgau,  I,  12. 

Kassel  :  voy.  Gassel. 

Kastellaun '(i20),  I,  37,  38,  77; 
II,  340. 

Kehl  (231),  I,  345;  II,  345. 

II 


Kerserloutre  :  voy.  Kaiserslau- 
tern. 

Kempen  {126],  I,  257. 

Kerkhove  (Belgique,  Flandre 
occ,  cant.  d'Avelghem),  II, 
146,  381. 

Kinzig  (la),  affluent  du  Mein,  I, 
88,  89,  90. 

Kinsig  (la),  aflluent  du  Rhin,  I, 
348. 

Kircbberg  an  der  Jagst  (145)^ 

I,  44. 

Kirch-Gœns  {239)  :  voy.  Goize. 
Kirchhain  (90),  II,  53,  54,  83. 
Kirchhofen  (202),  II,  335. 
Kirrlach  (2i7),  II,  340. 
Kislac,  II,  340. 
Kisslau,  château  à  Mingolsheim, 

II,  340. 
Klein-Heubach  (38),  II,  347. 
Knaudenheim,   sur  le  Rhin,  à 

4  kil.  en  amont  de  Germers- 
heim,  mais  sur  la  rive  droite, 
donc  en  territoire  badois,  1, 29. 

Knocke,  comm.  de  Merckem  et 
de  Reninghe  (Belgique),  II, 
134,  135,  143,  380. 

Kœnigshofen  in  Baden  (229),  I, 
114;  II,  346. 

Kœnigsmarck  (  Hans  -  Chris- 
tophe de),  feld- maréchal  de 
l'armée  suédoise.  Services  : 
en  1645,  I,  51,  52,  54,  56, 
257;  II,  338;  en  1646,  I,  87, 
265,283,  297;  en  1647,  1,114- 
115;  en  1648,  I,  122,  129. 

Korneuburg   (Basse-Autriche), 

I,  85. 
Krailsheim  (165),  I,  44. 
Krainfeld  (25.3),  I,  53;  II,  338. 
Kraiter  (Georg.),  rittmestre  du 

régiment  de  Schutz,  I,  365. 
Kraulheim  [22ô],  I,  44. 
Kreglingen  (i73),  I,  45  ;  II,  349. 
Kremer  (Gerhard)  :  voy.  Mer- 

cator. 
Kreuznach  {113),  I,  32,  38,  39; 

II,  337. 

Kriesbach  {169)  :  voy.  Curtzel- 
bahc. 

Krosigk,  conseiller  de  la  land- 
grave de  Hesse,  I,  51,  52. 
27 


418 


MEMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE. 


Krozingen  (203),  I,  12;  II,  335. 

Kûntzig  :  voy.  Kinzig. 
Kuppenheim  (195),  I,  110,  328, 
346,  348  ;  II,  346. 


La  Barge  ou  la  Borge,  gentil- 
homme de  Turenne,  I,  23; 
lieutenant  de  ses  gardes,  I, 
142;  capitaine  de  ses  gardes, 

I,  158. 

La  Berge  (le  s'"  de),  envoyé  par 

M™8  de  Longueville  auprès  de 

Turenne,  I,  164. 
La  Boulaye  (Maximilien-Escha- 

lard,  marquis  de),  I,  209. 
Labroye   (Pas-de-Calais,    cant. 

de  Hesdin),  II,  379. 
Labuissière    (Pas-de-Calais, 

cant.  de  Huudain),  II,  61,  62, 

372. 
Labuissière  (Belgique,  Hainaut, 

cant.  de  Merbes-le-Chàteau), 

II,  78. 

La  Cardonnière  (Baltazar  de), 
maréchal  de  camp, n, 200, 271 

La  Croizette  (M.  de),  II,  258. 

La  Gueva  (Don  Antonio  de), 
général  e.^pagnol,  II,  149. 

Ladenburg  [221],  I,  55;  II,  338. 

La  Faye  :  voy.  Mauvilly. 

La  Ferté  :  gendarmes,  II,  278. 

La  Ferté  régiment  de  dragons, 
II,  155. 

La  Ferté,  régiment  d'infanterie, 
II,  278. 

La  Ferté  (Henri  de  Seuneterre, 
marquis  de  ) ,  maréchal  de 
France,  en  1651,  gouverneur 
de  Lorraine,  I,  5,  40.  Servi- 
ces :  en  1646, 1,  268,  269,  309; 
enl651,I,141,153;enl652,I. 

202,  203,  205,  209,  214,  220, 
225,  228;  en  1653,  I,  234, 
236,  237,  238,  243,  244,  247  ; 
en  1654,  II,  4-7,  11,  12, 
14-19,  21,  177,  178,  180-182, 
484,  185,  189,  191-194,  199, 

203,  204,  206,  213-215, 
218,  222-227,  229-234,  236, 
238-240,  242,  243,  248,  254, 


255,  257,  259,  262-268,  270, 
271,  273,  276,277,  280,  281; 
on  1655,  II,  25-27,  28,  30, 
33-35,  38;  en  1656,  II,  43, 
45,49-52,54,55,  57;  en  1657, 
II,  71,  72,  76-78,  82;  en  1658, 
II,  125,  139,  140,  144-146, 
148,  162. 

La  Feuillade,  régiment  d'infan- 
terie, II,  18,  276,277. 

La  P^euillée,  régiment  de  cava- 
lerie, II,  279. 

La  Gardie  (Magnus  -  Gabriel, 
comte  de),  I,  261. 

Lagny  (Seine-et-Marne,  ch.-l. 
de  cant.),  I,  201,  209,  213, 
214;  II,  358,  359. 

La  Guette,  II,  209,  213,  236, 
251. 

La  Guillotière  (Michel  d'Aits 
de),  maréchal  de  camp,  II,  28. 

La  Guionnière  (le  s""  de),  ancien 
maréchal  des  logis  des  che- 
vau-légers  de  Mazarin,  II, 
183. 

Lahn  (la),  affluent  du  Rhin,  I, 
90,  279,  302. 

Laiguy  (Aisne,  cant.  de  Ver- 
vinsl,  I,  232. 

Lairé,  régiment  de  cavalerie,  II, 
279. 

Lallier  (René)  :  voy.  Saint- 
Lieu. 

La  Luzerne,  régiment  de  cava- 
lerie, II,  279. 

La  Meilleraye ,  régiment  de 
cavalerie,  II,  212,  278. 

La  Meilleraye  (Charles  de  la 
Porte,  marquis  de),  maréchal 
de  France,  1,263,  309;  11,213, 
236,  251,  265. 

Lameth  :  voy.  Bussy-Lameth. 

Lameth,  régiment  de  cavalerie, 
II,  278. 

Lameth  (François,  baron  de), 
I,  4,  300,  m,  314. 

La  Motte -Houdancourt  (Phi- 
lippe, comte  de),  II,  219,255. 

La  Moussoie  (François-Goyon 
de  Matignon,  baron  de  Nogent, 
dit),  I,  141. 

Landau  an  der  Isar  (3),  I,  128. 


TABLE   ALPHABÉTIQUE. 


419 


Landau  in  der  Pfalz  (47),  I,  50, 

76.  Séjours  deTurenne,  I,  75; 
II,  336,  340,  348.  Siège  et 
prise,  I,  33-34. 

Landrecies  (Nord,  ch.-l.  de 
cant.),  II,  2,  37,  55,  57,  67, 

77,  369,  375.  Siège  et  prise, 
II,  24-29,  367. 

Landsberg  am  Lech  (i7),  II, 
97-100,  129,  311;  II,  352. 

Landshut  in  Bayern  (4),  II,  351. 

Laneuville-sur-Meuse  (Meuse, 
cant.  de  Stenay),  II,  181. 

Langenau  ia  Wûrttemberg 
[152),  II,  350. 

Langenburg  (153),  I,  44. 

Langen-Denzlingen:  voy.  Denz- 
lingen. 

Lang-Gœns  (2i7)  :  voy.  Goize. 

Languedoc-Orléans,  régiment 
d'infanterie,  I,  190. 

Laon  (Aisne).  Concentration 
dans  le  voisinage  de  troupes  : 
espagnoles,  I,  219,  225;  fran- 
çaises, II,  25.  Garnison,  I, 
220.  Séjours  :  de  la  Cour,  II, 
27  ;  de  Mazarin,  IL,  233  ;  de 
Turenne,  II,  362.  367,  369, 
370.  Situation  vulnérable,  I, 
235. 

Laone  :  voy.  Lahn  (la). 

La  Porte  (Armand-Charles  de), 
grand-maitre  de  l'artillerie, 
fils  du  maréchal  de  ia  Meille- 
raye,  II,  213,  251. 

La  Porte  (Charles  de)  :  voy.  La 
Meilleraye. 

Largny^  I,  232. 

La  Rivière  (Louis  Barbier,  abbé 
de),  I,  138. 

Laroche  (  Belgique ,  Luxem- 
bourg, ch.-l.  de  cant.),  1, 165  ; 
II,  355. 

La  Rochefoucauld  (Gharles- 
Hilaire,  chevalier  de),  I,  141. 

La  Rochefoucauld  (  Frédéric- 
Charles  de)  :  voy.  Roye. 

La  Roche-Picmer  (de)  :  voy. 
Jarzé. 

La  Roque- Saint-Ghamarand, 
régiment  de  cavalerie,  II.  278. 

La  Sebe,  II,  338. 


La  Suse  (Gaspard  de  Cham- 
pagne, comte  de  la),  II,  64, 
65,  125,  253. 

La  Torre  (Don  Juan  de),  gou- 
verneur de  Mardick,  II,  95. 

La  Tour  (Charlotte  de),  sœur 
de  Turenne,  I,  4,  8,  39,  68, 
73,  78,  90,  61,  117,  247,  307. 

L'Aubépine  (de)  :  voy.  Chàteau- 
neuf,  Verderonne. 

Laubergat,  commandant  à  Lau- 
ingen,  I,  312. 

Laufenburg  (Suisse,  Argovie, 
ch.-l.  de  district),  II,  332. 

Lauingen  (61),  I,  97,  98,  121. 
Occupation  française,  I,  91, 
96  (fortifications'),  122,  312. 
Séjours  de  Turenne,  I,  92; 
II,  343,  350. 

Lavaqiieresse  (Aisne,  cant.  de 
Guise),  II,  372. 

Lavau  iM.  de),  major  de  Beau- 
vau,  I,  157,  159. 

La  Vieuville,  régiment  de  cava- 
lerie, II,  279. 

La  Villette,  régiment  de  cava- 
lerie, II,  277. 

Lawing,  Lawingen  :  voy.  Lau- 
ingen. 

Le  Breton,  capitaine  au  régi- 
ment de  Sainte-Maure,  II, 
235. 

Lech  (le),  affluent  du  Danube, 

I,  127.  Opérations  militaires 
vers  cette  rivière  :  en  1646,  1, 
91,  94,  98,  99;  en  1648,  I, 
126,  127,  129,  130;  II,  350, 
352. 

Lechenich  (i25),  I,  82;  II,  342. 
Lécluse  (Nord,  cant.  d'Arleux), 

II,  6,  177. 

Lede  (Guillaume  Bete,  marquis 

de),  II,  113,130. 
Lédin,  II,  75. 
Leec  :  voy.  Lech  (le). 
Leide  :  voy.  Lede. 
Leipzig  (i46),  I,  56,  250,  253. 
Le  Loup  (Claude)  :  voy.  Belle- 

nave. 
Le  Nain,  ingénieur,  II,  229. 
Lenet  (Pierre),  II,  34. 
Lens  (Pas-de-Calais,  ch.-l.  de 


420 


MEMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE. 


cant.).  Mouvements  de  trou- 
pes :  en  1654,  II,  8,  189,218, 
221,  222,  225;  en  1656,  II, 
61,  63;  en  1658,  II,  139. 
Séjours  de  Turenne,  II,  60, 
371    376. 

Leonberg  (180),  I,  45. 

Léopold,  archiduc  d'Autriche. 
Campagnes  :  de  1645,  I,  56, 
72,  75;  de  1646,  1,82,84,  87, 
97,  99;  de  1650,  I,  146,  148, 
153,  162;  de  1653,  I,  246;  de 
1654,  II,  19,25,26,223,232, 
261,  273,  276,  281.  Négocia- 
tions :  avec  Turenne  en  1650, 

I,  143,  144;  II,  354;  avec  la 
France  en  1651,  1,  134,  166, 
168. 

Le  Roy,  II,  217. 

Leschelle  (Aisne,  cant.  du  Nou- 
vion),  II,  367. 

Leschelle  (M.  de),  sergent  de 
bataille  de  l'armée  du  duc 
d'Enghien,  I,  17,  19,  22. 

Lesdain  (Nord,  cant.  de  Mar- 
coing),  II,  76,  374. 

Lesdiguières  (Philippe-Emma- 
nuel, duc  de),  I,  224. 

Lesquielle-  Saint  -  Germain 
(Aisne,  cant.  de  Guise),  II, 
25,  367. 

Létancourt  (le  s''  de)  ou  Lettan- 
court,  lieutenant  de  l'artille- 
rie, II,  280. 

Le  Tellier  (Michel),  secrétaire 
d'État  au  département  de  la 
Guerre,  I,  148,  261,  313;  II, 
105, 272.  Chiffres  en  sa  posses- 
sion, II,  101,  268.  Correspon- 
dance avec  Guy  de  Bar,  II,  1 89; 
avec  Brachet,  II,  216;  avec 
Bridieu,  II,  179,  193;  avec 
Coligny,  II,  69;  avec  le  duc 
d'Elbeuf,  1,226;  II,  180,203; 
avec  Guébriant,  I,  3  ;  avec  La 
Ferté,  I,  225;  H,  4,  191,199; 
avecMazarin,  I,  160,161,225, 
229,232;II,  12,  207-214,  217- 
220,  225-243,  245-261;  avec 
Turenne,  I,  3,  103,  179,  185, 
213,  215,251,  278,  289,  324; 

II,  10,    243-245.    Déplace- 


ments, 1,211;  II,  5,  215,364. 

Lettancourt  ;  voy.  Létancourt. 

Leuze  (Belgique,  Hainaut,  ch.-l. 
de  cant.),  II,  368. 

Lévis  -  Ventadour  (  Franç<)is  - 
Christophe  de)  :  voy.  Dam- 
ville. 

L'Hôpital  (Jeanne  Hurault  de), 
femme  de  Jean  de  Choisv,  II, 
137. 

Lich  (252),  I,  287. 

Liège  (Belgique).  Pavs,  I,  143, 
163,  164. 

Liesse  :  voy.  Notre-Dame-de- 
Liesse. 

Ligne  (Glaude-Lamoral,  prince 
de).  Campagnes  :  de  1654,  II, 
175-177,  185,  187;  de  1658, 
II,  120,  141,  143,  154,  156, 
157,  160,  163. 

Lignières  :  voy.  Linières. 

Ligniville  (Philippe-Emmanuel, 
comte  de),  I,  152,  158,  200; 
II,  175-177. 

Ligny-en-Barrois  (Meuse,  ch.-l. 
de  cant.),  I,  164,  228,  229; 
II,  360. 

Lille  (Nord),  II,  8,  78, 142, 156, 
224,  225. 

Lillebonne  (François-Marie  de 
Lorraine,  comte  de),  lieute- 
nant général.  Services  :  en 
1654,11,  9,  18,  206,251,258, 
277;  en  1656,  II,  82;  en 
1658,  II,  170,  173. 

Lillers  (Pas-de-Calais,  ch.-l.  de 
cant.),  II,  85,  226,  231,  236, 
250,  257. 

Limburg  (i04),  I,  90,  279. 

Limeil-Brévannes  (Seine -et - 
Oise,  cant.  de  Boissy-Saint- 
Léger),  I,  199. 

Limours  (Seine-et-Oise,  ch.-l. 
de  cant.),  I,  223;  II,  356. 

Limousin,  régiment  d'infante- 
rie, II,  259,  278. 

Linan,  compagnie  du  régiment 
Mestre-de-camp,  II,  220. 

Lindau  im  Bodensee  (65),  I, 
100. 

Linenfels,  rittmestre  weima- 
rien,  I,  349. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


421 


Linières  (François  des  Essars, 
s»"  de),  gouverneur  de  Saint- 
Quentin,  II,  229. 

Lippï^ladt  (138),  I,  83;  II,  342. 

Lis  :  voy.  Lys  (la). 

Lixheim  (Lorraine,  cant.  de 
Phalsbourg),  II,  346. 

Loches  (Indre-et-Loire,  cli.-L 
d'arr.),  I,  176. 

Lockhart  (Guillaume),  ambas- 
sadeur d'Angleterre,  II,  96, 
99,  100,  112,  124,  146. 

Lohr  am  Main  (55),  II,  348. 

Loire  (la),  fleuve,  I,  177,  179- 
181,  185,  191. 

Lollar  (24S),  I,  84. 

Loménie  (Henri-Auguste  de)  : 
vov.  Brienne. 

Londres,  II,  39. 

Longboyau ,  nom  du  plateau 
qui  s'étend  entre  Seine  et 
Bièvre,  I,  216. 

Longpville  (Meuse,  cant.  de 
Bar-le-Duc),  I,  229;  II,  360. 

Longjunieau  (Seine- et -Oise, 
ch.-l.  de  cant.),  H,  369. 

Longpré  (M.  de),  blessé  à  Jar- 
geau,  I,  180. 

Longpré  (M.  de).  Services  en 
1651,  II,  205. 

Longueville  :  gendarmes  et  che- 
vau-légers,  II,  258. 

Longueville,  régiment  d'infan- 
terie, II,  211.^ 

Longueville  (hôtel  de),  à  Paris, 
I,  169,  170. 

Longueville  (Henri  d'Orléans, 
duc  de),  I,  131,138,164,251, 
285,  367. 

Longueville  (Anne -Geneviève 
de  Bourbon,  duchesse  de),  I, 
164,  170,  171,  173;  II,  106 
{dévotion  si  grande  que  cela 
lui  empêchait  de  se  mêler  d'au- 
cune cabale).  Correspondance 
avec  Gondé,  L  165.  Séjours: 
en  Allemagne,  I,  83,  285;  II, 
342;  à  Montrond,  I,  175;  à 
Stenav,L  143,  144,  161,  162, 
166-168. 

Loo  (Belgique,  Flandre  occ), 
cant.  de  Haringhe),  II,  380. 


Looberghe  (Nord,  cant.  de  Bour- 
bourg),  II,  91,  377. 

Lopis  (François  de)  :  voy.  Mon- 
devergue. 

Lorch  in  Wiirttemberg  (i77), 
II,  349. 

Lormont  (M.  de),  I,  308. 

Lorraine.  Duc  :  voy.  GharlesI'V. 
Frontières,  I,  229.  Gens  de 
guerre  au  service  :  du  duc 
Charles  IV  en  1644, 1,  38,  39; 
de  l'Espagne  en  1650,  I,  150- 
153,  155-157;  en  1652, 1,207; 
en  1653,  I,  245,  246;  en  1654, 
II,  2,  19,  184,  187,  188,  195, 
221,  265;  de  la  France,  en 
1654,  II,  199,  201,  204.  205, 
232-233,279;  en  1656,11,43, 
46,  48,  50,  51,  54;  en  1658, 
II,  124,  139,  173.  Gouver- 
neur :  voy.  La  Ferté.  Mouve- 
ments de  troupes,  1, 141,  311, 
326,  328,  367;  II,  60.  Quar- 
tiers d'hiver  :  de  1643-1644, 
1,4;  de  1644-1645,  I,  37,  39; 
de  1645-1646,  I,  78;  de  1647- 

1648,  I,  118.  Séjours  :  de 
Turenne,  I,  5;  de  d'Hoquin- 
court,  I,  322. 

Lorraine,  régiment,  II,  278. 

Lorraine  (de)  :  voy.  Elbeuf, 
Guise,  Lillebonne. 

Lorraine  (Charlotte-Marie  de), 
dite  Mi'«  de  Chevreuse,  1, 170. 

Lorraine  (François  de),  II,  273. 

Loudun  (Vienne,  ch.-l.  d'arr.), 
II,  356. 

Louis  XIV,  1,169;  II,  103, 107, 
213.  Chevaux,  I,  193.  Con- 
fiance à  l'égard  de  Mazarin, 
1,210,  211,  232;  n,  42.  Dépla- 
cements :  en  1646,  I,  308;  en 

1649,  I,  131  ;  en  1650,  I,  136, 
149;enl652,I,  176,  180,  186, 
201,  206,  222,  223;  H,  359; 
en  1653,  I,  236;  en  1654,  II, 
1  (sacre  à  Reims),  5,  21  ;  en 
1655,11,  27,  29  (marche  dans 
le  pays  ennemi),  30,  33,  36, 
37,  41,  .368;  en  1656,  II,  43, 
67,  68,  373;  en  1657,  II,  71, 
76,  79,  81;  en  1658,  II,  105, 


A90 


MEMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 


106,  108,  109,  414,  129,  130, 
140,    144,    145,    168,    172- 
174;    projeté,    I,    207,    208. 
Maladie  à  Calais  en  1658, 1, 
131,    132,    136-139.    Mariage 
projeté   avec   Marguerite  de 
Savoie,  II,  169.   Minorité,  I, 
78,  173. —  Cf.  Cour  lia),  Roi 
(le). 
Louppy  -  le  -  Château    (  Meuse, 
cant.  de  Vaubecourt),  I,  229. 
Louvigny,  régiment  de  cavale- 
rie ennemi,  II,  155. 
Louvigny  (le  s"-  de),  II,  239. 
Louvre  (le),  à  Paris,  1, 170,  222, 

223,  225. 
Louvres  (Seine-et-Oise,  cant.  de 
Luzarches),    I,   225;   II,  24, 
359. 
Lunéville  (Meurthe-et-Moselle, 

ch.-l.  d'arr.),  II,  346. 
Luther  (Martin),  I,  258. 
Lùtzelstein  :  voy.  Petite-Pierre 

(la). 
Luxembourg  (grand-duché    de 

Luxembourg),  I,  81. 
Luxembourg,  pays,  I,  30,  76, 
77,    228,    233.    Mouvements 
exécutés    ou    projetés    :    de 
troupes   espagnoles,    I,   150, 
160,  161,  226,  234;  II,  2,  80, 
125,   142  ;    de  troupes    fran- 
çaises, I,  115,  267,  269,  274, 
311,  322,  326,  329,  344,  345, 
363,  366,  368;  II,  60,71,  73, 
76,  346. 
Luxembourg  (armées  de)  :  es- 
pagnole, I,  233,   234  ;  fran- 
çaise, II,  273. 
Luxembourg   (le),    à  Paris,  I, 

222. 
Luxeuil  (Haute-Saône,  ch.-l.  de 

cant.),  I,  5  ;  II,  333. 
Luzarches  (Seine-et-Oise,  ch.-l. 

de  cant.),  II,  378. 
Luzoir  (Aisne,  cant.  de  la  Ca- 

pelle),  II,  82,  375,  376. 
Lyon    (Rhône),    I,    207,    208. 
Séjour    de    Louis    XIV    en 
1658,  II,  168,  169,  172-174. 
Lys  (la).  Opérations  militaires 
vers  cette  rivière  :  en  1654, 


II,  196;  en  1656,  II,  59;  en 
16.57,  II,  71,  78,  83,  88,  91, 
377;  en  1658,  II,  109,  142, 
144,  147,  148,  152-154,  156, 
158-161,  164,  165,  172,  379, 
381. 

M 

Màcon  (Saône-et-Loire),  II,  169. 

Maçon  (Belgique,  Hainaut,cant. 
de  Ghimai),  II,  80. 

Madaillan  (Philippe,  comte  de), 
II,  150. 

Mademoiselle  :  voy.  Montpen- 
sier. 

Magny  (  Lorraine ,  cant.  de 
Verny),  I,  54. 

Maillé  (Armand  de)  :  voy, 
Brezé. 

Main  :  voy.  Mein  (le). 

Mainz  {259).  Voy.  Mayence. 

Maipas  :  voy.  Mépas. 

Maison  -  Blanche  (  la  )  (  Nord, 
comm.  de  Hoyraille),  II,  110. 

Malesherbes  (Loiret,  ch.-l.  de 
cant.),  I,  187. 

Malissolles  (le  s''  dei,  comman- 
dant à  Château-Porcien,  I, 
152. 

Malzy  (Aisne,  cant.  de  Guise), 
II,  375. 

Manancourt  (Somme,  cant.  de 
Combles),  I,  242,  243. 

Mancini,  régiment  de  cavalerie, 
II,  279. 

Mancini  (Philippe- Julien),  ne- 
veu de  Mazarin,  I,  223. 

iManguin,  I,  116. 

Manicamp  (de),  II,  241. 

Mannay  (  Charles  de  )  ;  voy. 
Camps. 

Mannheim  (220),  I,  35,  36,  37; 
II,  336. 

Manquez  (Christophe),  gouver- 
neur de  Gravelines,  II,  144. 

Mantes    (Seine-et-Oise,    ch.-l, 

d'arr.),  I,  218,  220,  359. 
Marbach  [182),  I,  41. 
Marca  (Pierre  de),  archevêque 

de  Toulouse,  II,  212. 
Marche  (Belgique, Luxembourg, 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


423 


ch.-l.  d'arr),  I,  143,  144,354, 
355. 

Marche  (la),  province,  I,  232. 

Marchin  {Jean-Gaspard-Ferdi- 
nand, comte  de)  ou  Marsin, 
II,  51,  54,  78,  80,  125,  142, 
143. 

Marcoing  (Nord,  ch.-l.  de  cant.), 
II,  79. 

Marcoussis  (Seine-et-Oise,  cant. 
de  Limoursl,  I,  148. 

Mardick  (Nord,  cant.  de  Dun- 
kerque),  II,  102,  108,  111, 
115,  121,  133,  143;  assiégé  et 
pris  en  1657,  II,  92-100.  Sé- 
jours :  du  maréchal  d'Aumont, 
II,  103,  106;  de  Louis  XIV, 
II,  116,  129-131  ;  de  Turenne, 
II,  377,  378. 

Margny-aux-CerisPs  (Oise,  cant. 
de'^Lassigny),  I,  231;  II,  362. 

Margraf,  otScier  du  régiment  de 
Schutz,  I,  365. 

Margrave,  régiment  de  cavale- 
rie. I,  44. 

Marguerite  de  Savoie,  II,  169. 

Marie-Anne  d'Autriche,  fille  de 
l'empereur,  I,  306. 

Mariendael  :  voy.  Mergentheim 

Marine  (la),  régiment  d'infante 
rie,  II,  278.^ 

Marines  (Seine-et-Oise,  ch.-l 
de  cant.),  I,  218. 

Marktheidenfeld  (36)  :  voy.  Hei 
denfeld. 

Marie  (Aisne,  ch.-l.  de  cant.) 
Mouvements    de   l'armée  du 
roi  dans  le  voisinage,  en  1650 
I,  146;  en  1653,  I,  231.  Sé- 
jours   :    du   maréchal    de  la 
Ferté,  II,  43;  de  Louis  XIV 
I,  236;  de  Turenne,  II,  361 
363,  370. 

Marne  (la),  rivière,  I,  201,  212, 
218,  225;  II,  358-360. 

Maroilles  (Nord,  cant.  de  Lan- 
drecies),  II,  3G7,  369. 

Marsin,  régiment,  I,  57. 

Marsin  vieux,  régiment,  I,  30. 

Martinozzi  (Anne-Marie),  prin- 
cesse de  Conti,  II,  265. 

Masingen  (le  marquis  dei ,  mestre 


de  camp  général  de  l'armée 
d'Espagne,  I,  149. 

Massue  (Henri  de)  :  voy.  Ruvi- 
goy- 

Matignon  (de)  :  voy.  La  Mous- 
soie. 

Maubeuge  (Nord,  ch  .-1.  de  cant.) , 
II,  67,  178,  181,  365. 

Maugré,  gouverneur  de  Landre- 
cies,  II,  28. 

Mauvaise  Ache  (la).  Mauvais 
Esche  :  voy.  Esch-sur-l'Al- 
zette. 

Mauvilly  (Claude  de  Villiers  la 
Fave,  s»"  de),  sergent  de  ba- 
taille, I,  22. 

Maxe  (la)  (Lorraine,  cant.  de 
Metz)  [mentionnée  à  tort],  I, 
115;  II,  346. 

Maximilien,  duc  de  Bavière,  I, 
323,  325,  346.  Dépit  à  l'occa- 
sion des  succès  franco-sué- 
dois, I,  98.  Influence  dans  les 
affaires  d'Allemagne,  I,  102, 
103.  Mesures  militaires,  I, 
72,  90,  92,  97,  128,  303,  313. 
Neutralité  :  négociée,  I,  81, 
256,  258,  260,  267,  272,  307, 
3H  ;  promise  par  le  traité 
d'Ulm,  I,  100,  101;  rompue, 
I,  116,  119.  Séjour  à  Munich, 
I,  99;  qu'il  est  obligé  de 
quitter,  I,  127,  130. 

Mavence  (259).  I,  38,  79,  250, 
251,  253,  278,  303;  prise  sans 
coup  férir  par  le  duc  d'En- 
ghien  et  occupée,  I,  30-33,  35, 
36.  Garnison  française,  I,  82, 
90,  254.  Séjours  d°e  Turenne, 

I,  39,  51,  77,78,117,  118; II, 
336,  337,  340-342,  347,  348. 

Mayot  (Aisne,  cant.  de  la  Fère), 
L  237;  II,  362. 

Mazarin  (Jules, cardinal),  I,  179, 
335;  II,  105.  Appréciations 
formuléessurluiparTurenne, 

II,  24,  144.  Autorité  à  la 
Cour,  I,  78,  169,  177,  232; 
II,  1,  27,  42,  70.  Chevau- 
légers,  II,  183,  278.  Compa- 
gnie des  gardes,  II,  279.  Cor- 
respondance adressée  ou  reçue 


424 


MEMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE 


par  lui  :  voy.  l'annotation  et 
les  pièces  justiâcatives  des 
deux  volumes.  Dpplacements  : 
en  1650,  I,  145,  149,  {51, 
159;  en  165Î,  I,  229,  231;  en 
1653,  I,  236;  en  1654,  II,  5; 
en  1656,  II,  64,  67;  en  1657, 
II,  71,  78,  79;  en  1658,  II, 
130,  139,  144,  146,  159.  Di- 
rections militaires,  I,  239  ;  II, 
29.  Cf.  ci-après  ce  qui  con- 
cerne les  rapports  de  Mazarin 
avecTurenne.  Directions  poli- 
tiques, I,  100;  II,  96,  108. 
Exils  volontaires,  I,  164,  172, 
176,  211,  212,  222.  Gen- 
darmes, II,  103,  141,  205. 
Impopularité,  I,  207;  II,  22, 
137.  Nouvelles  de  Flandres, 
à  lui  adressées,  II,  101-102. 
Rapports  :  avec  Bouillon,  II, 
80,  132,  200;  avec  Gondé,  I, 
135,  137,  138,  170;  avec  le 
marquis  d'Hocquincourt,  II, 
41  ;  avec  Louis  XIV,  II,  1  15, 
116:  avec  Monsieur,  II,  137; 
avec  Retz,  I,  223-225;  avec 
Turenne  :  en  1643,  I,  3;  en 
1645,  I,  40;  en  1646,  I,  82; 
en  1649,  I,  132, 136;  en  1651, 

I,  171;  en  1652,  I,  203,  208; 

II,  358;  en  1653,  I,  233;  II. 
36!  ;  en  1654,  II,  11,  12.  365- 
367;  en  1655,  II,  23,  25,  33, 
38-40;  en  1656,  II,  42-44,  59, 
370;  en  1657,  II,  71,  81,  82, 
374,  375;  en  1658,  II,  107, 
109,  136,  138-140,  145,  166, 
168,  173,380,  381.  Cl.  ci-des- 
sus l'indication  relative  à  la 
correspondance  de  Mazarin. 
Régiments  :  voy.  Gardinal 
Mazarin. 

Mazencourt  (  Charles  -  Chris- 
tophe de)  :  voy.  Courval. 

Meaux  (Seine-et-Marne,  ch.-l. 
d'arr.),  1,201,211,  218;  11,3. 

Maille  (Henri  de  Foix,  comté 
de),  II,  125,  128. 

Meilleraye  (la)  (Deux-Sèvres, 
comm.  de  Beaulieu-sous-Par- 
thenay),  II,  213. 


Mein  (le),  affluent  du  Rhin,  II, 
»347.    Opérations    vers    cette 

rivière  :  en  1645,  I,  49,  50, 

52,  56;  en  1646,1,87,88,90, 

91,  254,  278,  292,  297,  299, 

303;    en  1647,  I,   114,    118, 

119. 
Melander   (Peter),    général    de 

l'armée  de  l'empereur,  1, 123, 

124,  128,  129. 
Melin,   régiment  de  cavalerie, 

II,  154,  277. 
Mellie  :  voy.  Meille. 
Mello  (Oise,  cant.  de  Creil),  II, 

40. 
Melsungen  (96),  II,  345. 
Melun  (Seine-et-Marne),  1, 186, 

187,  201. 
Melun,    régiment   d'infanterie, 

5,  10. 
Memmingen  (66),  I,  93,  97,  98, 

100,  101. 
Mendoza  :  voy.  Garcies. 
Menin  (Belgique,  Flandre  occ, 

ch.-l.  de  cant.),   I,   309;   II, 

152,  154,  157-161,  165,  166, 

172-174,  381,  382. 
Mennecy   (Seine-et-Oise,   cant. 

de  Corbeil).  Voy.  Villeroy. 
Mépas,  régiment  de  cavalerie, 

I,  115,  324. 
Mépas  (Charles  du  Pruvets  de), 

I,  286,  300,  324 

Mercator  (Gerhard  Kremer,  dit), 
1,97. 

Merckem  (  Belgique,  Flandre 
occ,  cant.  de  Dixmude).  Voy. 
Knocke. 

Mercy  (François,  baron  de), 
général  de  l'armée  de  Bavière. 
Campagnes  :  de  1644,  I,  12, 
15,  17,' 19,  23,  25,  35-39;  de 
1645,  1,41,42,47,  53,57,60, 
61,  63,  64. 

Mercy  (Gaspar  de) ,  général- 
major  bavarois,  I,  8,  21. 

Mergentheim  (i7i),  I,  43,  44, 
45,  50,  52,  105;  II,  338. 

Merville  (Nord,  ch.-l.  de  cant.), 

II,  91,  196,  377,  379. 
Méry-sur-Seine   (Aube,    ch.-l. 

de  cant.),  I,  176. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


425 


Meslin  :  voy.  Melin. 

Mesmes  (de)  :  voy.  Avaux 
(Claude  d'). 

Mesnil-lès-Hurlus  (le)  (Marne, 
cant.  de  Ville-sur-Tourbe), 
II,  355. 

Mestre  de  camp,  régiment  de 
cavalerie,  I,  190;  II,  220, 
278. 

Meiz  (Lorraine),  I,  34,  77,  115, 
324.  Evêche,  I,  37. 

Meurs  :  vov.  Mœrs. 

Meuse  (la),"  I,  83,  161.  Mouve- 
ments de  troupes  vers  ce 
fleuve  exécutés  ou  projetés  : 
en  1650,  I,  149,  151-153;  en 
1652,  I,  226,  227;  en  1653,1, 
223-235,  247;  en  1654,  II, 
178,181;  en  1657,  II,  71,  73, 
77,  78,  81;  en  1658,  I,  172. 

Mézières  (Ardennes),  II,  77, 
375. 

Milan  (Italie),  U,  44. 

Milandre  :  voy.  Melander. 

Milet  ou  Millet,  envoyé  par  la 
Cour  auprès  de  Turenne,  I, 
131,  132,  161. 

Minaucourt  (Marne,  cant.  de 
Ville-sur-Tourbei,  I,  231  ;  II, 
360. 

Mingolsheim  (211),  II,  340. 

Mingrickshausen^  II,  340. 

Minorque,  l'une  des  îles  Balé- 
ares (Espagne),  II,  44. 

Miocourt^  I,  231. 

Miraumont  (Somme,  cant.  d'Al- 
bert), II,  232,  372. 

Mirecourt  (Vosges),  I,  4. 

Mœckmûhl  (iSi),  I,  57:  IL  339. 

Mœrs  [121),  I,  82. 

Moinet,  commandant  à  Bâcha- 
rach,  I,  38. 

Moislains  (Somme,  cant.  de 
Péronnel,  II,  193. 

Mole  (  Mathieu  ) ,  garde  des 
sceaux,  II,  228. 

Molin  de  Bernant,  mestre  de 
camp  commandant  à  Mont- 
médy,  II,  80. 

Monchy  (de)  :  voy.  Hocquin- 
court. 

Monchy-!e- Preux    (Pas-de-Ca- 


lais, cant.  de  Vitrv-en- Ar- 
tois), U,  6,  8,  14, '214-216, 
224,  245,  269,  364,  365. 

Mondejeux  :  voy.  Schulemberg 
Jean  de). 

Mondescourt  (Oise,  cant.  de 
Noyon),  II,  369. 

Mondevergue  (François  de  Lo- 
pis  de),  I,  325,  326,  327. 

Mon?  (Belgique,  Hainaut),  II, 
25,  68,  78,  181. 

Monsieur  :  voy.  Orléans  (Gas- 
ton, duc  d'),  Philippe  de 
France. 

Montai  (Charles  de  Montsaul- 
nin,  comte  dei,  gouverneur 
de  Sainte-Menehould,  puis  de 
Rocroi  pour  le  prince  de 
Condé,  I,  247. 

Montargis  (Loiret,  ch.-l.  d'arr.), 
I,  175,  180,  185,  186. 

Montaulieu  :  voy.  Montolieu. 

Montausier,  régiment  d'infan- 
terie, I,  10. 

Montausier  (Charles  de  Sainte- 
Maure,  duc  de).  I,  49;  II, 
237. 

Montant  (Philippe  de)  :  voy. 
Navailles. 

Montbard  (Côte-d'Or,  ch.-l.  de 
cant.),  U,  169. 

Mont-Bernanchon  (Pas-de-Ca- 
lais, cant.  de  Lillers),  II,  86, 
88. 

Montcavrel,  régiment  de  cava- 
lerie, II,  190,  270. 

Montcy-Saint-Pierre  (Ardennes, 
cant.  de  Charleville)  :  voy. 
Mont-Olympe. 

Monldejeu'iM.  de)  :  voy.  Schu- 
lemberg (Jean  de). 

Montdidier  (Somme,  ch.-l. 
d'arr.),  I,  192;  II,  41,  140. 

Monte  Argentario  (Italie,  prov. 
de  Grosseto,  cant.  d'Orbe- 
tello)  :  voy.  Porto  San  Ste- 
fano. 

Montecuccoli  (Raymond,  comte 
de),  général  de  la  cavalerie 
impériale,  I,  123. 

Montégu  (le  chevalier  de),  gou- 
verneur de  Rocroy,  I,  247. 


426 


MÉMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE. 


Montereau-fa lit- Yonne  (Seine- 
et-Marne,  ch.-l.  de  cant.),  I, 
186. 

Montgommery,  régiment  d'in- 
fanterie, II,  128. 

Mont-1'Evêque  (Oise,  cant.  de 
Senlis),I,  218;  II,  359. 

Montlognon  (Oise,  cant.  de 
Nanteui!  -  le-Haudouin),  II, 
358. 

Montmartre,  ancienne  com- 
mune annexée  à  Paris,  I,  203. 

Montraédy  (Meuse),  II,  82.  Gou- 
verneur, I,  142.  Séjours  de 
Turenne  dans  cette  place  ou 
devant,  I,  116,  161.  162;  II, 
78,  347,  355,  375.  Siège  et 
prise  par  le  maréchal  de  la 
Ferté,  II,  76,  77,  79-81,  102. 

xMont-Olympe  (le)  (Ardennes, 
comm.  de  Montcv  -  Saint - 
Pierre),  I,  83. 

Montmorency  (de)  :  voy.  Bout- 
teville ,  Ësquancourt,  Ro- 
becque. 

Montolieu  (M.  de),  fait  prison- 
nier à  Mergentlieim,  I,  49, 
50. 

Montolieu  (M.  de),  l'un  des 
commandants  de  la  cavalerie 
de  Turenne  à  Rethel,  I,  156, 
157. 

Montpen«ier  :  voy.  Du  Coudrai- 
Montpensier. 

Montpensier  (  Anne  -  Marie  - 
Louise  d'Orléans ,  duchesse 
de),I,178,  185, 188,  205,  247. 

Montquintin,  comm.  de  Dampi- 
court  (Belgique),  I,  116. 

Monlreuil-sur-Mer  (Pas-de-Ca- 
lais, ch.-l.  d'arr.),II,  71,109, 
140,  378. 

Mont- Rond  (Cher,  comm.  de 
Saint-Amand),  I,  175,  178, 
212,  216;  II,  213. 

Mont-Saint-Eloy  (  Pas-de-Calais, 
cant.  de  Vimy),  II,  14-17, 
176,  183,  184,  187,  196,  222, 
263,  269,  270,  273,  274,  276. 

Mont-Saint-Quentin,  comm. 
d'AUaines  (Somme),  I,  242, 
243,  244;  II,  200. 


Montsaulnin  (Charles  de)  :  voy. 
Montai. 

Moorseeie  (Belgique,  Flandre 
occ,  ch.-l.  de  cant.),  II,  382. 

Moosburg  (i4),  II,  351,  352. 

Morbecque  (Nord,  cant.  d'Ha- 
zebrouck  :  voy.  Motte -au- 
Bois  (la). 

Moret  (Antoine  du  Bec-Crespin, 
comte  de),  II,  104,  136,  141, 
142,  257,  258. 

Moret-sur-Loing  (Seine-et- 
Marne,  ch.-l.  de  cant.),  I, 
186;  II,  169,  357. 

Morfy  (Jean  de),  mestre  de  camp 
d'un  régiment  irlandais  au 
service  de  l'Espagne,  II,  28. 
La  forme  exacte  de  son  nom 
était  vraisemblablement  John 
Murphy. 

Morgan  (Thomas),  général-ma- 
jor anglais,  II,  124,  146. 

Mortagne  (Nord,  cant.  de  Saint- 
Amand-les-Eaux),  II,  45. 

Mortaigne,  lieutenant  général, 
I,  291. 

Moselle  (la),  I,  115.  Opérations 
vers  cette  rivière  :  en  1644, 1, 
37,  38;  en  1645,  1,77,  78;  en 
1646,  1,82;  11,342;  en  1647, 

I,  117,  311,  313. 
Motte-au-Bois  (la),  comm.   de 

Morbecque  (Nord),  II,  85,91, 
377. 

Mouroux  (Seine-et-Marne,  cant. 
de  Coulommiers),  I,  212. 

Mouzon  (Ardennes,  ch.-l.  de 
cant.),1, 161,  235.  Séjours  de 
Tuienne,  II,  354,  362,  375. 
Siège  et  prise  par  les  Espa- 
gnols en  1650,  I,  149-153. 
Siège  et  prise  par  Turenne 
en  1653,  I,  246,  248. 

Movilliers  {M.  de)  :  voy.  Mau- 
villy. 

Moy    (Aisne,  ch.-l.   de  cant.), 

II,  38,  367,  369. 

Moy  (Charles  de)  :  voy.  Riber- 

pré. 
Mùhldorf  m,  I,  127,  128;  II, 

351. 
Mùhlhausen  {137),  I,  114. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


427 


Muldorf  :  vov.  Mùhldorf. 

MùDchhausen  (95),  II,  343. 

Munich  {20),  1,  119,  304.  Opé- 
ration? aux  environs  :  en  1646, 
1,98,  99;enl647, 1,126,127, 
1-29. 

Munster  (i43),  I,  83,  293.  Négo- 
dations  en  vue  de  la  pai.x,  I, 
100,  130,  255,  258-260,  267, 
276,  279,  281,  287,  311;  cf. 
Plénipotentiaires. 

Murphy  (John)  :  voy.  Morfy 
(Jean  de). 

Muskerry,  régiment  irlandais 
d'infanterie,  II,  278. 


N 


Nagu  (Roger  de)  :  voy.  "Va- 
rennes. 

Namur  (Belgique),  I,  163;  II, 
68,  187,  355. 

Nancy  (Meurthe-et-Moselle),  I, 
2,  228;  II,  341. 

Nantes  (Loire-Inférieure),  II, 
213. 

Nanteuil,  régiment  de  cavale- 
rie, II,  279. 

Naper,  régiment  irlandais  d'in- 
fanterie, II,  278. 

Napoléon  I",  I,  67. 

Nassau,  comté,  I,  79. 

Nassau^  I,  179. 

Nassau  (Elisabeth  de),  mère  de 
Turenne,  I,  3. 

Navailles  (Philippe  de  Montaut 
de  Bénac,  duc  dei,  I,  60.  Ser- 
vices :  en  1652,  I,  182,  189, 
192;  en  1653, 1,  247  ;  en  1654, 
II,  190-192,  197,  198,  200, 
205,  208,  224,  230,  279;  en 
1656,  II,  48,  54. 

Neckar  (le),  affluent  du  Rhin. 
Mouvements  de  troupes  vers 
cette  rivière  :  en  1645,  I,  41, 
55,  70,  73-75;  II,  339,  340; 
en  1646,1,327,333,334,347. 

Nemours  (  Seine-et-Marne,  ch  .-1. 
de  cant.),  I,  175. 

Nemours  (Charles-Amédée  de 
Savoie,  duc  de),  I.  178. 

Nesle  (Somme),  I,  238. 


Nettancourt,  régiment  de  cava- 
lerie, I,  5. 
Nettancourt-Haussonville  (Ni- 
colas de)  :  voy.  Vaubecourt. 
Neubourg  :  voy.  Neuenburg. 
Neuburg  an  d"^er  Donau  [68).  I, 

126;  II,  350. 
Neuenburg  in  Baden  [219),  I, 

252. 
Neufchàtel-sur- Aisne     (Aisne, 

ch.-l.  de  cant.),  1, 147;  U,  354. 
Neufraaison  (Ardennes,  cant.  de 

Signy-l'Abbaye),  II,  354. 
Neufmoulin,  comm.  de  Plailly 

(Oise),  II,  358. 
Neufville  [la]    :  voy.   Neuville- 

sur-l'Escaut. 
Neufville   (Nicolas   de)    :   voy. 

Villerov. 
Neuhof  (83),  II,  388. 
Neumarkt  an  der  Rott  [19),  II, 

351. 
Neitport  :  voy.  Nieuport. 
Neuss  [129),  I,  82. 
Neustadt  an  der  Haardt  (49),  II, 

348. 
Neuve-Église  (Belgique, Flandre 

occ,  cant.  de  Messines).  II, 

78,  382. 
Neuville-Iès-Dorengt  (la)  (Aisne, 

cant.  du  Nouvion),  II,  354, 

366. 
Neuville -sur- l'Escaut     (Nord, 

cant.  de  Bouchain),  II,  31,  83, 

376. 
Nevers  (Nièvre),  I,  223. 
Nidda  (la),  afQuent  du  Mein,  I, 

85,  86,  87,  89,  90,  296,  297. 
Nidder  |la),  affluent  de  la  Nidda, 

I   89   '^96   ^'97 
Nieder-'Heimbach  [116),  U,  347. 
Nieder-Ingelheim   [258]   :  voy. 

Ingelheim. 
Niedernhall  [170),  I,  44. 
Niederschœnenfeld  (70),  II,  350. 
Niederstetten  [156]  :  voy.  Stateti. 
Nieder- Weimar  {92)  :  voy.Wei- 

mar. 
Nieder- Weisel  [2M),  U,  338. 
Niederwesel  :  voy.  Wesel. 
Niederwissen,  II,  338. 
Nieukerke,  II,  78. 


428 


MEMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TL RENNE. 


Nieuport    (Belgique,    Flandre 

occ,  ch.-l.  (le  cant.i,  II,  101, 

134,  136,  138,  142,  143,  380, 

381. 
Ninnoven  :  voy.  Ninove. 
Ninove  (Belgique,  Flandre  or., 

ch.-l.  de  cant.),  II,  170,  171, 

382. 
Nœrdlingen  (731,  I,  59,  69,  70, 

72,  91,  97;  II,  339,  344,  349. 
Nogent.  régiment  de  cavalerie, 

II,  218,  277. 
Nogent  (de)  :  voy.  La  Moussoie. 
Nogent  (Nicolas  Bautru,  comte 

de),  II,  218. 
Noircourt  (Aisne,  cant.  de  Ro- 

zoy-sur-Serre),  I,  236,  361. 
Nomeny   (Meurthe-et-Moselle), 

ch.-l.  de  cant.),  I,  2. 
Nompar  (Antoine)  :  voy.  Puy- 

guilhem. 
Nonce  :  voy.  Bagni  (Nicolas). 
Normandie,  province,   II,    39. 

Assemblée  de  la  noblesse,  II, 

106.   Projet,  abandonné,    de 

vovage  du   Roi  en    1652,  I, 

206-208.   Séjour  de    M'"*  de 

Longueville,  I,  143,  173. 
Nortlingen  :  voy.  Nœrdlingen. 
Nosl,  I,  236;  II,  361. 
Notre-Dame-de-Liesse   (Aisne, 

cant.  de  Sissonne),  I,  146;  II, 

120. 
Nouveau  (Jérôme  de),  II,  210. 

250. 
Nouvion-le-Gomte  (Aisne,  cant. 

de  Crécy-sur-Serre),  II,  363. 
Noyers  (Yonne,  ch.-l.  de  cant.), 

II,  169. 
Noyon  (Oise,  ch.-l.  de  cant.),I, 

206,  237,  238,240;  II,  41,362. 
Nuremberg  (27|,  I,  120,  130. 
Nussloch  [20^],  II,  339. 


O 


Ober-Diebach  (115),  II,  342. 
Ober-Heimbach  {111),  II,  347. 
Ober-Ingelheim   (256),  I,  117; 

II,  347. 
Oberndorf  in    Schwaben   (64), 

II,  350. 


Obernzeii  (7)  :  voy.  Obterzens. 
Oberschœnenfeld  (57),  II,  350. 
Oberschonfeld,  II,  350. 
Obersontheim  (i59),  II,  349. 
Ober-Weimar  [93]  :  voy.  Wei- 

mar. 
Oberwesel  [118],  I,  77,  78,  81, 

82,  279;  II,  340,  342. 
Obterzens,   peut-être  Obernzeii 

(7),  I,  127. 
Odenwald,  région  occupant  le 

sud  du  grand-duché  de  Hesse 

et  le  nord  du  grand-duché  de 

Bade,  I,  54;  II,  345. 
Œhm,  régiment  de  cavalerie, 

I,  44,  327,  328,  351. 
Œhm  (Jean-Bernard),  colonel 

weimarien,  I,  337,  340,  355. 
Offenbach  am  Main  [269],  II, 

338. 
Offenburg  [232],  I,  262. 
Oggersheim  (4S),  II,  336. 
Oise  (l').  Mouvements  de  troupes 

vers  cette  rivière  :  en  1652, 

I,  201,  208,  218;  en  1653,  I, 
237-239,  245,  362;  en  1654, 

II,  199;  en  1657,  II,  82. 
Oisonville,  régiment  de  cava- 
lerie, I,  44,  50,  286,  300. 

Oisy  (Aisne,  cant.  de  Wassi- 

gny),  II,  82. 
Ollezy  (Aisne,  cant.  de  Saint- 
Simon),  I,  237. 
Omignon  (T),  ruisseau,  II,  192, 

193. 
Omont  :  voy.  Aumont. 
Oppenlieim,  II,  349. 
Oppenheim  (260),  I,  31,  33, 117; 

II,  337,  348. 
Oquincouri  :  voy.  Hocquincourt. 
Oracle    (!'),   correspondant    de 

Le  Tellier,  II,  252. 
Orange  (Henri-Frédéric,  prince 

d'),  1,  82,  273,  276;  11,285. 
Orbetello  (Italie,  prov.  de  Gros- 

seto,  ch.-l.  de  cant.),  I,  276, 

290,  307. 
Orchies  (Nord,  ch.-l.  de  cant.), 

II,  45. 
Origny-Sainte-Benoîte    (Aisne, 

cant.  de  Riberaont),Il,  79, 80. 
Orléans  (Loiret),  1,148, 178, 188. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


429 


Orléans  (d')  :  voy.  Longueville, 
Montpensier,  Rothelin. 

Orléans  (Gaston,  duc  d'),  I,  149, 
166,  281.  Attitude  à  l'égard 
de  la  Cour,  1,  2-20--223.  Parti, 
I,  175-178,  180,  187,  191. 
Rapports  :  avec  Condé,  I, 
137,  138,  148,  169,  173;  avec 
le  duc  de  Lorraine,  I,  213; 
avec  Retz,  I,  164,  170. 

Orville  (Pas-de-Calais,  cant.  de 
Pas),  II,  3. 

Osnabrùck  [78),  I,  291. 

Osoi  :  voy.  Ouzouer-sur-Loire. 

Ostende  (  Belgique,  Flandre 
occ,  ch.-l.  d'arr.),  II,  138, 
141,  143.  Entreprise  du  ma- 
réchal d'Aumont  contre  cette 
place,  II,  106,  107,  113,  116. 

Ostendorf  (iii),  II,  342. 

Othie  :  voy.  Authie  (1'). 

Oudancour  :  voy.  La  Motte- 
Houdancourt. 

Oudenarde,  Oudenaerde  :  voy. 
Audenarde. 

Onrchy,  II,  45. 

Ouzouer-sur-Loire  (Loiret, ch.-]. 
de  cant.),  I,  182,  183. 

Ouzouer-sur-Trézée  (Loiret, 
cant.  de  Briare),  I,  176. 

Oye,  II,  82. 


Pagenstecher,  envoyé  de  la 
landgrave  de  Hesse,  I,  279. 

Palaiseau  (Seine-et-Oise,  ch.-l. 
de  cant.),  I,  190;  II,  357. 

Palaiseau,  régiment  de  cavale- 
rie, II,  279. 

Palais-Royal  (le),  à  Paris,  II, 
131,  164,  169. 

Palatinat  :  voy.  Haut-Palati- 
nat.  Électeur  palatin  :  voy. 
Charles-Louis.  Prince  pala- 
tin :  voy.  Bavière  (Philippe 
de).  Princesse  palatine  :  voy. 
Gonzague  (Anne  de). 

Palluau,  régiment  de  cavalerie, 
U,  178. 

Palluau   (Philippe  de  Clérem- 


bault,  comte  de),  I,  26,  178, 
179,  212. 

Pardo  (don  Francisco  Sanchez), 
II,  63. 

Parfondeval  (Aisne,  cant.  de 
Rozoy-sur-Serre),  II,  366. 

Parfondru  (Aisne,  cant.  de 
Laon),  II,  363. 

Pargny  (Somme,  cant.  de  Nesle), 
II,  362. 

Paris,  I,  50,  117,132,  147,  149, 
174,  198,  250,  295,  312;  II, 
13,  40.  101,  102.  104,  180, 
209,  212,  217,  219,  225,  229, 
233,  238,  250;  voy.  Bastille, 
Charonne,  Condé  (hôtel  de), 
Cours-la-Reine,  Groix-du- 
Trahoir,  Longueville  (hôtel 
de),  Louvre,  Luxembourg, 
Montmartre ,  Palais  -  Royal, 
Parlement,  Poitou  (rue  de), 
Saint-Antoine,  Saint-Denis, 
Saint-Jacques,  Saint-Martin. 
Académie  [d'équilation?],  I, 
312.  Arsenal,  II,  213,  258. 
Courants  d'opinion,  I,  139, 
163,  206,  220,  221  ;  II,  23,  24. 
Opérations  militaires,  exécu- 
tées, projetées  ou  escomptées, 
ayant  Paris  pour  base  ou 
pour  objectif  au  moins  indi- 
rect, I,  146,  148,  186,  187. 
195,  200,  203,  204,  208,  209, 
213,214,  238;  II,  39.  Séjours: 
de  Condé,  1,78,164,  175,  185, 
191,  219;  de  Louis  XIV,  1, 
131,  136,  137,  222,  223,  236; 
U,  21,  24,  41,  68,  140,  145, 
168,  169;  de  l'armée  des 
Princes,  I,  205,  211,  212;  de 
Turenne,  I,  3,  135,  167-170, 
225,  232,  233  ;  II,  41,  43, 103, 
174,  332,  341,  353,  356,  359, 
361,  363,  366,  369,  370,  373, 
374,  378,  379,  383.  Traite  de 
Rueil,  appelé  par  Turenne 
traité  de  Paris,  I,  134. 

Paris  (M.  de),  intermédiaire 
entre  la  Cour  et  Turenne,  I, 
103,  104,  140,  263,  290,  305, 
306,  309,  316,  317,  328. 

Parlement  de  Paris,  1, 134,  219; 


430 


MEMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 


II,  41.  Affaires  de  M.  de 
Bouillon,  I,  176.  Arrêt  contre 
Mazarin.  Opposition  à  l'or- 
donnance prescrivant  lafrappe 
(les  lis,  II,  23.  Remontrances, 
I,  164. 

Parthes  (les),  I,  277. 

Particelli  (Michel),  s^  d'Émery, 
contrôleur  général,  I,  78. 

Passage  :  voy.  Du  Passage. 

Passage  (le),  régiment  d'infan- 
terie, I,  140,  142. 

Passau  (5),  I,  128. 

Pauliac  (M.  de),  II,  250. 

Pauvres  (Ardennes,  cant.  de 
Machault),  II,  355. 

Pays-Bas,  I,  144.  150,233,235, 
273,  369;  II,  102. 

Pays  ln'-rétlitaires  de  l'Empe- 
reur, I,  71,  79,  86,  101,  127, 
128. 

Pechpeyrou-Gominges  (Guil- 
laume de)  :  voy.  Guitaut. 

PéguilUn  :  voy.  Puyguilhem. 

Pelves  (Pas-de-Galais,  cant.  de 
Vitry-en-Artois),  II,  7. 

Père-Lachaise  (cimetière  du),  à 
Paris,  I,  206. 

Perez  (don  Luis)  :  voy.  Fuen- 
saldana. 

Pernes-en- Artois  (Pas-de-Ga- 
lais, cant.  de  Heuchin),  II,  9, 
269. 

Péronne  (Somme,  ch.-l.  d'arr.), 

I,  238;  II,  198.  Armes  en- 
voyi'-es  dans  cette  place,  II, 
199,  204,  205.  Mouvements 
de  troupes  dans  le  voisinage  : 
en  16.53,  I,  241-243,  245;  en 
1654,11,4,228,232;  en  1655, 

II,  193.  Négociations  du  ma- 
réchal d'IIocquincourt  (lieu- 
tenant général,  I,  192)  avec 
les  Espagnols  touchant  cette 
place,  II,  38-41.  Séjours  :  de 
Le  Tellier,  II,  5,  207,  217, 
225,  228,  232,  235,  238,  239, 
241,  245,  248,  254,  259;  de 
Louis  XIV,  II,  11,  20,  249, 
256,  273;  de  Mazarin,  1,164; 
II,  15,268,270;  de  Turenne, 
U,  362,  364. 


Persan  (François  de  Vaudetar, 
marquis  de),  I,  234;  II,  124. 

Pertuis  (le  s'  de),  II,  129.  Il 
s'agit  peut-être  de  Guy,  comte 
de  Permis,  qui  devint  maré- 
chal de  camp  en  1677. 

Peter  (Hanns),  lieutenant-colo- 
nel du  régiment  d'CEhm,  I, 
351.  354. 

Petite-Pierre  (la),  en  ail.  Liitzel- 
stein  (Basse- Alsace,  ch.-I.  de 
cant.),  I,  316,  330. 

Pfaffenhofen  an  der  Ilm  (2i), 
II,  350. 

Pfarrkirchen  (6),  II,  351. 

Pforzheim  [215),  I,  41  ;  II,  346. 

Pfullendorf  [218],  U,  344. 

Phalsbourg  (Lorraine,  ch.-l. 
de  cant.).  Passages  detroupes, 
I,  2, 115.  S-^jour  de  Turenne, 
I,  330,331,337,339,  340;  II, 
345,  346. 

Philippe  IV,  roi  d'Espagne,  I, 
143,  144,  166,  167.  Son  fils 
Balthazar  -  Charles  -  Domi- 
nique-Philippe- Victor-Luc,  I, 
306. 

Philippe  de  France,  duc  d'An- 
jou, I,  308;  II,  81,  116,  133, 
137,  140.  Compagnie,  II,  192. 

Philipsbourg  (216),  I,  33,  36,  50, 

69,  117;, II,  348;  assiégé  et 
pris  par  Condé,  I,  27-32. 
Captivité  de  Rosen,  I,  113, 
335.  Garnison,  I,  112,  254, 
278,327,  333.  Gouvernement, 
I,  34,  253.  Mouvements  et 
séjours  de  troupes  vers  cette 
place,  I,  37,  39,  74,  76,  104, 
134,  250,  326.  Pont,  I,  331. 
Séjour  de  Condé  malade,  I, 

70,  78.  Séjours  de  Turenne  : 
en  1644,  I,  35;  II,  335,  336; 
en  1645,  I,  75;  II,  337,  340; 
en  1646,  II,  341;  en  1647,  I, 
314;  II,  345. 

Philippeville    (Belgique,    prov. 

de  Namur,  ch.-l.  d'arr.),  II, 

78. 
Phorsain  :  vov.  Pforzheim. 
Picardie,   I,   102,  144;  II,  76, 

255.    Gouverneur    :    le    duc 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


431 


d'Elbeuf,II,  181.  Mouvements 
de  troupes,  I,  227,  235,  247; 
II,  80,  104,  249. 

Picardie,  régiment  d'infanterie, 
11,18,117,127,183,193,  195, 
200,  220,  276,  277. 

Piccolomini  (Octave),  général 
impérial,  I,  128. 

Piémont,  II,  217. 

Piémont,  régiment  d'infante- 
rie, II,  163,  178,  277. 

Piètre,  II,  199,  201,  204,  234. 

Piailly  (Oise,  cant.  de  Senlis)  : 
voy.  Neufmoulin. 

Plainville  (Oise,  cant.  de  Bre- 
teuil),  II,  212,  219. 

Planitz,  lieutenant  weimarien, 

I,  354. 

Plate,  rittmestre  weimarien,  I, 
345,  349. 

Plénipotentiaires  du  Roi  à 
Munster,  I,  81,  84,  256,  258, 
263,  268,  272,  278,  280,  286- 
289,  293,  298,  301,  304.  Cf. 
Avaux  (Claude  de  Mesmes, 
comte  d'),  Servien  (Abel). 

Plessis-Praslin,  régiment  de 
cavalerie,  II,  277. 

Plessis-Praslin,  régiment  d'in- 
fanterie, II,  18,117,178,181, 
276,  277. 

Podwitz  (Henri,  comte  de),  II, 
149,  158,  159,  169,  170. 

Pohl-Gœns  (240)  :  voy.  Goize. 

Poilcourt  (  Ardennes,  cant.  d'As- 
feld),  II,  361. 

Poissy  (Seine-et-Oise,  ch.-l.  de 
cant.),  I,  201. 

Poitiers  (Vienne),  I,  175-177; 

II,  356. 
Poitou,  I,  232. 

Poitou  (rue  de),  à  Paris,  II,  40. 
PoUentz,  rittmestre  weimarien, 

I,  337. 

Pollinchove  (Belgique,  Flandre 
occ,  cant.  de  Rousbrugge- 
Hariughe)  :  voy.  Finteele. 

Poméranié,  I,  266. 

Pomes  :  voy.  Bonames. 

Pommerœul  (  Belgique  ,  Hai- 
naut,  cant.  de  Quevaucamps), 

II,  368. 


Pomponne  (Nicolas  de)   :  voy. 

Bellièvre. 
Pontarmé  (Oise,  cant.  de  Sen- 
lis) :  voy.  Saint-Nicolas. 
Pontault  (Sébastien  de)    :  voy. 

Beaulieu. 
Pontavert  (Aisne, cant.  deNeuf- 

chàtel),  II,  361. 
Pont-Givart,   comm.   d'Aumé- 

nancourt-le-Grandetd'Aumé- 

nancourt-le-Petit  (Marne),  II, 

361. 
Pontoise  (Seine-et-Oise,  ch.-l. 

d'arr.),  I,  202,  208-212,  229, 

238;  II,  358. 
Pont- Sainte- Maxence    (Oise, 

ch.-l.  de  cant.),  I,'238. 
Pont.s-de-Gé     (les)    (Mame-et- 

Loire,  ch.-l.  de  cant.),  I,  178. 
Pont-sur- Yonne  (Yonne,  ch.-l. 

de  cant.),  I,  176. 
Poperinghe  (Belgique,  Flandre 

occ,  ch.-l.  de  cant.),  II,  143. 
Port-Louis    (Morbihan,    ch.-l. 

de  cant.)  :  voy.  Blavet. 
Porto  San  Stefano,  comm.  de 

Monte  Argentario  (Italie),  I, 

290. 
Portugal,  I,  167,  309. 
Poulonnois,  colonel  de  cavaliers 

lorrains,  II,  195. 
Poussart   (Anne),  duchesse  de 

RicheUeu,    fille  du   marquis 

de  Fors,  I,  139. 
Prague  (Bohême),  I,  85,  129. 
Presles   (Seine-et-Marne,   cant. 

de  Tournan),  II,  359. 
Princes   (le   parti  des),   I,  178, 

186-188,  193,  195,  200,  203, 

207,  210-212,  215,  218. 
Princesse  palatine  :  voy,  Gon- 

za,::;ue  (Anne  de). 
Prisches  (Nord,  cant.  de  Lan- 

drecies),  II,  373. 
Proisy  (Aisne,  cant.  de  Guise), 

II,  366. 
Protecteur    :    voy.    Gromwell 

(Olivier). 
Prouilly  (Marne,  cant.  de  Fis- 

mes),  II,  361. 
Prouville  (Alexandre  de)  :  voy. 

Tracy. 


432 


MEMOIRES  DU  MARECHAL  DE  TURENNE. 


Provence,  I,  170,  173. 

Provins  (beine-et-Marne,  cli.-l. 
d'arr.),  I,  213. 

Puiuiarest  :  voy.  Paymarais. 

Puyguilhem  (Antoine  Nompar 
de  Gaumont,  marquis  de),  II, 
151. 

Puymarais,  régiment  de  cava- 
lerie, II,  182,  277. 


Q 


Quesada  Mendoza  (don  Her- 
nando  de)  :  voy.  Garcies. 

Quesnoy  (le)  (Nord,  ch.-l.  de 
cant.),  II,  46,  50,  53,  56.  Ap- 
provisionnement, II,  24.  Gar- 
nison, II,  29.  77.  Retraite  : 
du  corps  qui  assiégeait  Va- 
lenciennes,  II,  54,  55,  57;  de 
la  garnison  de  Saint-Ghis- 
lain,  II,  69.  Séjours  :  de 
Louis  XIV,  II,  33,  36,  67, 
68;  de  Turenne,  II,  83,  365, 
366,  368,  370-372,  376.  Si- 
tuation avantageuse  au  point 
de  vue  militaire,  II,  21,  22, 
25,  37,  43. 

Quiévrain  (Belgique,  Hainaut, 
cant.  de  Dour),  II,  365,  368. 

Quincy-Ségy  (Seine-et-Marne, 
cant.  de  Crécy-en-Brie),  I, 
218;  II,  359. 

Quintin  (Guy-Aldonce  de  Dur- 
fort,  comte  de),  I,  153,  159. 


R 


Raab,  colonel,  II,  279. 
Rabenhaupt,     gouverneur    de 

Neuss  pour  la  landgrave  de 

Hesse,  I,  82. 
Radovitliers,  I,  37. 
Ragot.sld  :  voy.  Râkdczy. 
Raguenveau,  II,  212. 
Rain  in  Schwaben  (69),  I,  91- 

94,  97,  100,126;  11,343,351. 
Râkôckzy  (Georges  de),  prince 

de  Transylvanie,  I,  71,  72. 
Rambervillers    (Vosges,  ch.-l. 

de  cant.),  I,  37. 


Rambures  (Charles,  marquis 
de),  II,  260. 

Rampillon  (Seine-et-Marne, 
cant.  de  Nangis),  I,  213. 

Ranlzau  (Josias,  comte  de),  ma- 
réchal de  France,  I,  2. 

Rastatt  (i94),  I,  344,  354,  357. 

Ratisbonne,  en  ail.  Regensburg 
(54),  I,  72,  99,  130. 

Ratschin ,  lieutenant  -  colonel 
weimarien,  I,  353. 

Rauschenherg  :  voy.  Ruischen- 
berg. 

Ravenberg  (de)  :  voy.  Baum- 
berg  (Gaspard). 

Reen  :  voy.  Rain. 

Regensburg  (54)  :  voy.  Ratis- 
bonne. 

Reichersberg  :  voy.  Richemont. 

Reims  (Marne,  ch.-l.  d'arr.), 
I,  235;  II,  82,  83,  181,  212. 
Sacre  de  Louis  XIV,  II,  1. 
Séjours  :  de  l'armée  du  Roi, 

I,  146-148;    de   Mazarin,   I, 
159,  176,  211. 

Reine  (de)  :  corr.  Veine  (de). 

Reine  (la)  :  gendarmes  et  che- 
vau-légers,  II,  278,  279. 

Reine  (la),  régiment  de  cavale- 
rie, II,  155,  210,  220,  224, 
278. 

Reinel  :  voy.  Resnel. 

Reinolds  :  voy.  Reynolds. 

Remilly[-et- Aillicourt]  (  Ar- 
dennes,  cant.   de  Raucourt), 

II,  362. 

Remiremont  (Vosges,  ch.-l. 
d'arr.),  I,  4,  7;  II,  332-334. 

Renchen  [191),  I,  344,  365,  366. 

Re>ie  :  voy.  Kain. 

Renel  (Gleriadus  de  Glermont 
d'Amboise,  marquis  de),  II, 
28,  247. 

Reninghe  (Belgique,  Flandre 
occ,  cant.  cï'Ypres)  :  voy. 
Knocke. 

Resnel,  régiment  de  cavalerie, 
II,  155. 

Relhel  (  Ardennes,  ch.-l.  d'arr.), 
assiégé  et  occupé  par  les  Es- 
pagnols en  1650,  I,  146,  150- 
154;    en    1652-1653,  I,  225, 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


433 


230,  233;  repris  par  les  Fran- 
çais, I,  234-236,  248.  Bataille 
dite  de  Retbel,  I,  159,  160, 
167.  Mouvements  de  troupes 
aux  environs,  II,  25, 178, 199, 
205.  Séjours  :  de  Le  Tellier, 
II,  212;  de  Louis  XIV,  II,  1, 
81;  de  Mazarin,  I,  164,  176; 
II,  11,  12;  de  Turenne,  II, 
354,  355,  357. 

Retz  (M»"  de),  I,  223. 

Retz  (Jean-François-Paul  de 
Gondi,  cardinaf  de),  coadju- 
teur  de  Paris,  I,  137,  164, 
170,  223,224;  II,.251.  Arres- 
tation, I,  232.  Évasion,  II, 
265.  Séjour  à  Rome,  II,  23. 

Retz  (Pierre  de  Gondi,  duc  de) 
et  ses  filles,  I,  224. 

Réveillon  (le),  ruisseau,  I,  197. 

Révérend  (Jean)  :  voy.  Bougy. 

Revigny  (Meuse, ch.-I.  de  cant.), 
autrement  dit  Revigny-aux- 
Vaches,  I,  37,  229,  232. 

Reynel  :  voy.  Renel. 

Reynolds  (John),  général  an- 
glais, II,  77,  79. 

fi/ieen  ;  voy.  Rain. 

Rheims  :  voy.  Reims. 

Rheinberg  (i2S),  I,  82;  II,  342. 

Rheinfelden  (Suisse,  Argovie), 
I,  4;  11,332. 

Rheingau  (le),  région  comprise 
actuellement  dans  la  régence 
de  Wiesbaden,  I,  51. 

Rhin  (le).  Opérations  militaires 
sur  ou  vers  ce  fleuve  :  en 
1643,  I,  2;  en  1644,  I,  7- 
10,  12,  26-33,  35-39;  II, 
334,336;  en  1645,  I,  40,  41, 
51,  52,  54,  55,  70,  73-78; 
en  1646,  I,  79-83,  86,  91, 
251,  252,  254,  257,  259,  267, 
268,  270,  272,  277-279,  285- 
287,  301;  11,342;  en  1647,1, 
107-111,  113,  115,  310,  315- 
318,  322,  326,  327,  331-335, 
339,  341-345,  350,  356,  357, 
359-361,  363,  366,  367,  370, 
371,  373,  374;  II,  347;  en 
1648,  I,  117-119,  121,  132, 
133. 
II 


Rhonelle  (la),  ruisseau,  II,  50. 

Ribemont  (Aisne,  ch.-l.  de 
cant.),  II,  366.  Mouvements 
de  troupes  dans  le  voisinage  : 
en  1653,1,236,  237;  II,  361, 
362;  en  1654,  II,  18i  ;  en 
1655,  II,  38;  en  1657,  II,  79, 
80. 

Riberpré  (Charles  de  Moy  de), 
maréchal  de  camp,  II,  205. 

Biblemont  :  voy.  Ribemont. 

Richelieu  (Indre-et-Loire,  ch.-l. 
de  cant.),  II,  356. 

Richelieu,  régiment  de  cavale- 
rie, II,  262,  279. 

Richelieu  (Armand-Jean  de 
Vignerot  du  Plessis,  duc  de), 
I,  139. 

Richelieu  (Jean-Baptiste-Ama- 
dor  de  Vignerot  du  Plessis, 
marquis  de),  II,  124,  235. 

Richemont,  en  ail.  Reichers- 
berg  (  Lorraine ,  cant.  de 
Hayange),  I,  117;  II,  347. 

Rivière  (Pas-de-Calais,  cant. 
de  Beaumetz-les-Loges),  II, 
13,  14,  64,  269,  372. 

Roannais,  régiment  de  cavale- 
rie, II,  279. 

Robecff  (Pas-de-Calais,  cant. 
de  Lillers),  II,  59,  371,  376. 

Robecque  (Eugène  de  Montmo- 
rency, prince  de),  II,  196. 

Roche- en- Ardenne  {la)  :  voy. 
Laroche. 

Rochepaire,  régiment  d'infan- 
terie, II,  277. 

Rochepaire  (M.  de),  comman- 
dant à  Wirapfen,  I,  75;  lieu- 
tenant-colonel du  régiment 
de  la  Couronne,  I,  153.  Ser- 
vices en  1658,  II,  153,  167. 

Rocquigny  (Ardennes,  cant.  de 
Château-Porcien),  II,  375. 

Rocroy(Ardennes,  ch.-l.  d'arr.), 
I,  149;  II,  81,  82,  178,  181. 
Garnison,  II,  67,  213,  232. 
Siège  et  prise  par  les  Espa- 
gnols en  1653,  I,  246-248. 

Rœttingen  {40),  I,  44;  II,  348. 

Rogebrege  :  voy.  Rousbrugge. 

28 


434 


MEMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 


Rogny  (Yonne,  cant.  de  Blé- 
neau)  :  voy.  Brûlerie  (la). 

Rohan,  régiment  de  cavalerie, 
II,  278. 

Rohan  (Louis,  chevalier  de), 
son  régiment,  II,  2H. 

Rohrbach  (206),  I,  55;  11,339. 

Roi  (le),  passim;  cf.  Cour  (la), 
Louis  XIV.  Rupture  avec  la 
Bavière,  I,  119.  Service,  I, 
261,263;  II,  221,  222. 

Roi  (le)  :  chevau-Iègers,  II,  228, 
279. 

Roi  (le),  régiment  de  cavalerie, 
II,  277. 

Roier^  général  bavarois,  I,  93. 

Roisel  (Somme,  ch.-l.  de  cant.), 

I,  198,243,  245;  II,  364. 
Roisin  (Belgique,  Hainaut,  cant. 

de  Dour),  II,  68,  373. 
Rolancourt  :  chevau-légers,  II, 

211. 
Romagne  -  sous  -  Montfaucon 

(Meuse,  cant.  de  Montfaucon), 

II,  355. 

Rome,I,80, 100,  290,306,307; 
II,  23. 

Ronceraies  :  voy.  Roncherolles. 

Roncherolles  (Pierre,  marquis 
de),  lieutenant  général,  II,  18, 
29,  277. 

Roquépine,  régiment  de  cava- 
lerie, II,  277. 

Roqueservière  (Guillaume  Bo- 
relli  de),  I,  14,  15,  17. 

Rose  :  voy.  Rosen  (Reinhold  de). 

Rosen  (Jean  de),  I,  335. 

Rosen  (Reinhold  de),  lieutenant 
général.  Captivité  en  Ba- 
vière, I,  307,  311.  Démêlés 
avec  Turenne  en  1647,  I, 
104-113,  314-374;  II,  345. 
Services  :  en  1644,  I,  8,  22- 
24,  31;  en  1645,  1,44-48. 

Rosengarten ,  petite  région 
s'étendant  à  l'ouest  et  au 
sud-ouest  de  Schwaebisch- 
Hall  (Wurtemberg),  I,  71; 
II,  340. 

Rosen-Nouveau,  régiment  de 
cavalerie,  I,  44,  46,  328, 333, 
373. 


Rosen-Vieux,  régiment  de  ca- 
valerie, I,  44,  105,  106,  330, 
332,  372. 

Rosepare  :  voy.  Rochepaire. 

Rossignol ,  correspondant  de 
Le  Tellier,  II,  259. 

Roth  (208),  II,  340. 

Roihelin  (Henri-Auguste  d'Or- 
léans, marquis  de),  II,  279. 

Rothenburg  an  der  Tauber  {28), 
1,44,  45,56,57,121;  11,339. 

Rotterdam  (Pays-Bas,  Hollande 
méridionale,  ch.-l.  d'arr.),  I, 
82 

Rottweil  {186),  I,  2,  4. 

Rouen  (Seine-Inférieure),  I, 
206,  207. 

Rousbrugge  -  Haringhe  (  Bel- 
gique, F'iandre  occ,  ch.-l.  de 
cant.),  II,  134,  144. 

Roussereau,  secrétaire  de  Ma- 
zarin,  II,  38. 

Rousworms  :  voy.  Russworms. 

Rouville  (demi-lune  de),  à  Ar- 
ras,  n,  284. 

Rouville  (Henri-Louis,  marquis 
de),  gouverneur  d'Ardres,  II, 
211,  232. 

Rouvroy,  régiment  de  cavalerie, 
n,  277. 

Rouvroy  (MM.  de),  II,  234. 

Roye  (Somme,  ch.-l.  de  cant.), 
I,  192,  240;  II,  41. 

Roye  (Frédéric-Charles  de  la 
Rochefoucauld,  comte  de),  II, 
154,  155. 

Rozoy-sur-Serre  (Aisne,  ch.-l. 
de  cant.),  II,  77,  361,  375. 

Rubenhaupt:  corr.Rabenhaupt. 

Rueii  (Seine-et-Oise,  cant.  de 
Marly-le-Roi).  Traité  de  1649 
appelé  par  Turenne  traité  de 
Paris,  I,  134. 

Ruischemberg  (Jean  de),  gé- 
néral de  l'artillerie  bavaroise, 
I,  39,  40,  82,  100. 

Ruiterfort  :  voy.  Rutherford. 

Rully  (Oise,  cant.  de  Pont- 
Sainte-Maxence),  II,  359. 

Rumigny  (Ardennes,  ch.-l.  de 
cant.),  I,  231;   II,  82,   376; 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


435 


désigné  à  tort  au  lieu  de  Re- 
vigny  (Meuse),  I,  37,  229. 

Ruminghen  (  Pas  -  de  -  Calais, 
cant.  d'Audruicq),  II,  98,  99, 
101,  378;  voy.  Ruth  (le). 

Runkel  {105),  1,  90. 

Russworms,  régiment  de  cava- 
lerie, I,  5,  44,  331. 

Russworms  (M.  de),  1, 104,  289, 
312. 

Ruth  (le),  comm.  de  Rumin- 
ghen (Pas-de-Calais),  II,  92. 

Rutherford  (lord  Andrew),  co- 
lonel des  gardes  écossaises, 
II,  165. 

Ruvigny  (Henri  de  Massue, 
marquis  de),  I,  131, 132,  139, 
207,  322. 


S 


Saale  (la),  affluent  du  Mein,  I, 

118. 
Saalfeld  (272),  I,  115. 
Saarbriicken  :  voy.  Sarrebruck 
Sailly-en-Ostrevent     (Pas-de- 
Calais,    cant.    de    Vitry-en 

Artois),  n,  5,  83,  207,  376. 
Sains-iès-Marquion  (Pas-de-Ca 

lais,  cant.  de  Marquion),  U 

6,  364. 
Saint- Aignan  (de)  :  voy.  Beau 

villier  (François  de). 
Saint-Aignan,  gentilhomme  en 

voyé  par  Mazarin  auprès  de 

Turenne,  I,  80,  269,  273,  289 

291,  298. 
Saint  -  Aignan    (  François    de 

Beauvilliers,  comte,  puis  duc 

de),  I,  80. 
Saint-Algis    (Aisne,   cant.    de 

Vervins),  I,  236;  II,  361. 
Saint-Amand    (Cher)    :    voy. 

Mont- Rond. 
Saint-Amand-les-Eaux  (Nord, 

ch.-l.  de  cant.),  U,  45,  46,  51, 

54,  187. 
Saint-Antoine    (faubourg)    de 

Paris,  I,  201,  203,   204;  II, 

358. 
Saint-Aubin,  correspondant  de 

Mazarin,  I,  117. 


Saint-CIoud  (Seine-et-Oise,cant. 

de  Sèvres),  I,  200,  201,  202. 

Saint-Denis  (Seine, ch.-l.d'arr.), 

I,  187,   191,   202,  203,   205, 
207;  II,  358. 

Saint-Denis  (faubourg)  de  Pa- 
ris, I,  137,  206. 
Saint-Dié  (Vosges,  ch.-l.  d'arr.), 

II,  333. 

Saint- Dizier  (Haute -Marne, 
ch.-l.  de  cant.),  I,  226,  229, 
235;  n,  360. 

Sainte-Barbe,  hôtellerie  près 
Bar-le-Duc,  I,  161. 

Saint- Èloi  :  voy.  Mont-Saint- 
Éloy. 

Sainte-Marie-aux-Mines  (Basse- 
Alsace,  ch.-l.  de  cant.),  II, 
334. 

Sainte-Maure,  régiment  d'in- 
fanterie, II,  235. 

Sainte-Maure  (Claude,  comte, 
puis  duc  de),  I,  49. 

Sainte-Maure  (Charles  de)  : 
voy.  Montausier. 

Sainte-Menehould(  Marne, ch.-l. 
d'arr.),  I,  230,  235;  pris  par 
Condé  en  1652,  I,  225,  226, 
233  ;  repris  par  les  Français 
en  1653,  I,  247,  248. 

Sainte-Mesme  (  Seine-et-Oise, 
cant.  de  Dourdau),  I,  213. 

Saint-Étienne  (M.  de),  gouver- 
neur de  Chàteau-Regnault,  I, 
140.  , 

Saint- Etienne- à- Arnes  (Ar- 
dennes,  cant.  de  Machault), 
I,  159;  II,  355. 

Saint-Fargeau  (Yonne,  ch.-l. 
de  cant.),  I,  182,  186. 

Saint-Folquin  (Pas-de-Calais, 
cant.  d'Audruicq)  :  voy.  Hé- 
nuin. 

Saiut-Germaiu-en-Laye  (Seine- 
et-Oise),  I,  131, 187,  190,192, 
220,  221. 

Saint-Germain-lès-Couilly  (Sei- 
ne-et-Marne, cant.  de  Crécy- 
en-Brie),  I,  213;  II,  359. 

Saint-Ghislaia  (Belgique,  Hai- 
naut,  cant.  de  Boussu),  II, 
30,  41,   142,  368,  372,  373; 


436 


MEMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE, 


assiégé  :  en  1G55  par  les 
Français,  qui  s'en  emparent, 
II,  36;  en  4656  par  les  Espa- 
gnols, II,  63,  65;  qui  le  re- 
prennent en  1657,  II,  69.  Ap- 
provisionnement, II,  43,  58, 
67.  Mouvement  de  troupes 
dans  le  voisinage,  II,  45,  57, 
68. 

Saint-Gilain  :  voy.  Saint-Ghis- 
lain. 

Saint-Gobert  (Aisne,  cant.  de 
Sains),  II,  366,  375. 

Saint-Guillain  :  voy.  Saint-Ghis- 
lain. 

Saint-Hilaire,  maréchal  des  lo- 
gis de  la  compagnie  des  gen- 
darmes de  Mazarin,  II,  205. 

Saint-Hubert  (Belgique, Luxem- 
bourg, ch.-l.  de  cant.),  I,  233. 

Saint-Jacques  (faubourg),  de 
Paris,  I,  206. 

Saint-Jean,  colonel,  II,  195, 
279. 

Saint-Laurent-Blangy  (Pas-de- 
Calais,  cant.  d'Arras  nord), 
II,  196. 

Saint-Lieu,  régiment  de  cava- 
lerie, II,  190,  277. 

Saint-Lieu  (René  Lallier,  comte 
de),  maréchal  de  camp.  Ser- 
vices :  en  1654,11,3,10,182, 
190,  192,  281;  en  1655,  II, 
33;  en  1658,  II,  158. 

Saint-Maigrin  (Jacques  de  Stuer 
de  Caussade,  marquis  de),  I, 
205. 

Saint-Martin,  lieutenant  de  l'ar- 
tillerie, II,  64,  260,  280. 

Saint-Martin,  maréchal  des  lo- 
gis de  la  cavalerie,  II,  150. 

Saint-Martin  (faubourg),  d'É- 
tampes,  I,  190. 

Saint-Martin  (faubourg),  de  Pa- 
ris, I,  203. 

Saint-Maur-des-Fossés  (Seine, 
ch.-l.  de  cant.),  I,  174;  II, 
356. 

Saint-Maximin,  abbaye,  près 
de  Trêves,  1,  77;  II,  340. 

Saint- Mesmes  (Seine-et-Marne, 


cant.  de  Claye),  I,  213;  II, 
359. 

Saint  -  Michel  (  Aisne  ,  cant. 
d'Hirson)  :  voy.  Blissy.  Fo- 
rêt, I,  236. 

Saint-Mihiel  (Meuse,  ch.-l,  de 
cant.),  I,  161,  227-229;  II, 
355,  360. 

Saint-Nicolas,  coram.  de  Pont- 
armé  (Oise),  I,  225  ;  II,  359. 

Saint -Omer  (Pas-de-Calais, 
ch.-l.  d'arr.),  II,  78,  99,  131, 
377.  Garnison,  II,  85,  156. 
Rôle  de  cette  place  lors  du 
siège  d'Arras  par  les  Espa- 
gnols, II,  8,  177,  222,  226, 
274. 

Saintonge,  II,  237. 

Saint-Pol  (Pas-de-Calais,  ch.-l. 
d'arr.).  Rôle  de  cette  place 
lors  du  siège  d'Arras  par  les 
Espagnols,  II,  2,  8,  9,  13, 
14,  238,  263,  266,  267,  269, 
273,  274,  276,  364. 

Saint-Privé  (Yonne,  cant.  de 
Bléneau),  I,  185;  II,  357. 

Saint-Quentin  (Aisne,  ch.-l. 
d'arr.),  I,  238;  II,  84,  178. 
Gouverneur  :  Linières,  II, 
229.  Mouvements  de  troupes 
dans  le  voisinage  :  en  1652, 

I,  206;  en  1653,  I,  237;  en 
1654,  II,  4,  41;  en  1656,  II, 
76.  Séjours  de  Turenne  :  en 
1654,  II,  182-186,  191,  194, 
363,  364;  en  1655,  II,  369; 
en  1656,  II,  372;  en  1657,11, 
374,  375. 

Saint -Seine -l'Abbaye     (Côte- 

d'Or,  ch.-l.  de  cant.),  II,  169. 
Saint-Simon  (Aisne,  ch.-l.  de 

cant.),  I,  237,  238. 
Saint-Souplet  (Nord,  cant.  du 

Gâteau),  II,  26. 
Saint  -  Valéry  -  sur  -  Somme 

(Somme,  ch.-l.  de  cant.),  II, 

96. 
Saint-Venant    (  Pas-de-Calais, 

cant.  de  Lillers),  II,  59,  161; 

assiégé  et  pris  par  Turenne, 

II,  81,  83-85,  89.  Séjours  de 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


/i37 


Turenne,  II,  371,  376,  377, 
379. 

Salazar  (don  Juan  de  Velasco, 
comte  de),  p;ouverneur  de 
Cambrai,  II,  175,  252,  253. 

Salboiirg  :  voy.  Sarrebourg. 

Salfeld  :  vov.  Saalfeld. 

Salmùnster"(97),  I,  298. 

Salzbourg  (Autriche-Hongrie), 
I,  127. 

Salzmunster  :  voy.  Salraiinster. 

Sambre  (la).  Opérations  vers 
cette  rivière  :  en  1653, 1,  233, 
234;  en  1655,  II,  25,  29,  37, 
41;  en  1656,  II,  67,  370;  en 
1657,  II,  77,  78,  82,  83. 

Sanguin  (Charles),  maître  d'hô- 
tel ordinaire  du  Roi,  I,  222. 

Sankt-Peter  in  Baden  {199),  I, 
25. 

San  Pier  d'Arena  (Italie,  prov. 
de  Gênes,  ch.-l.  de  cant.),  II, 
44. 

Sapignies  (Pas-de-Calais,  cant. 
de  Croisilles),  II,  365. 

Sardaigne,  île,  II,  44. 

Sarrebourg  (Lorraine,  ch.-l. 
d'arr.),  ï,  109,  115,  317,  318, 
324,  359,  361  ;  II,  345. 

Sarrebruck  {133),  II,  347. 

Sauchy-Cauchy  (Pas-de-Calais, 
cant.  de  Marquion),  II,  79. 

Saulces-aux-Bois  ou  Saulces- 
Monclin  (Ardennes,  cant.  de 
Novion-Porcien),  I,  231. 

Saulgau  {150),  II,  344. 

Saulx  (Jacques  de)  :  voy.  Ta- 
vannes. 

Saulzoir  (Nord,  cant.  de  So- 
lesmes),  II,  365. 

Saumur  (Maine-et-Loire,  ch.-l. 
d'arr.),  I,  177,  178;  II,  356. 

Savari,  colonel  espagnol  (?i,  I, 
30. 

Saverne  (Basse-Alsace,  ch.-l. 
d'arr.),  I,  2,  12,  115;  men- 
tionné à  propos  de  la  muti- 
nerie des  weimariens,  1, 104, 
105,  316,  326,  327,  331,  335, 
336-338,  340,  351-354,  359. 
Séjours  de  Turenne  :  en  1645, 
I,  78;  H,  337;  en  1646,  I, 


252-254; II,  341, 342;  en  1647, 
I,  330,  331;  II,  345,  346;  en 
1648,  L  118;  II,  348. 

Savoie  (M^e  de),  Christine  de 
France,  II,  169,  218. 

Savoie  (Gharles-Amédée  de)  : 
voy.  Nemours. 

Savoie  (Charles-Emmanuel  II, 
duc  de),  II,  218. 

Savoie-Carignan(Thomas-Fran- 
çois  de),  I,  222. 

Saxe  (Jean-Georges,  électeur 
de),  I,  256-257. 

Saxe-Weimar  (Bernard  de),  I. 
6,  7.  Voy.  Allemande  (cava- 
lerie). 

Scarpe  (la),  rivière,  II,  45,  83; 
mentionnée  à  propos  du  se- 
cours d'Arras,  II,  5,  7,  16, 
176,  177,  183,  187,  196,  207, 
209,  214-216,  218,  225,  276, 
277,  280. 

Schaffeinbourg  :  voy.  Aschaffen- 
burg. 

Schaffhouse  (Suisse),  I,  4. 

Schallstadt  (200),  II,  335. 

Schermbeck  {132),  I,  83. 

Schimbeck  :  voy.  Schœnebeck. 

Schlagman,  lieutenant-colonel 
des  dragons  weimariens,  I, 
372. 

Schlipsheim  (.56),  II,  350. 

Schmecourt  ou  Semicour,  major 
weimarien,  I,  314,  341,  355. 

Schmittberg  (Louis  de).  Ser- 
vices :  en  1644,  I,  15;  en 
1645,  à  la  bataille  de  Mer- 
genlheim,  où  il  est  pris,  I,  47, 
50;  cf.  311;  en  1647,  I,  313, 
342,  344,  349. 

Schœnberg  (le),  montagne,  près 
Fribourg-en-Brisgau,  I,  10, 
13. 

Schœnebeck,  régiment  d'infan- 
terie, I,  5,251,325,333,343, 
348,  367. 

Schœnborn  (Jean-Philippe  de), 
évêque  de  Wiirzburg,  I,  272. 

Schomberg  (Frédéric-Armand, 
comte  de).  Services  :  en  1653, 
I,  241;  enl657,n,  69,  97-99; 
en  1658,11,118,124  (bataille 


438 


MEMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 


des  Dunes),  129  (siège  de 
Dunkerque),  132  (siège  de 
Bergues),  147,  159,  161,  163 
(siège  d'Ypres),  174. 

Schorndorf  {175),  I,  91,  97, 104, 
312;  II,  343. 

Schreck  (Georg),  rittmestre  au 
régiment  de  Schutz,  I,  365. 

Schulemberg  (Jean  de),  comte 
de  Montdejeu,  maréchal  de 
France  en  1658;  gouverneur 
d'Arras,  II,  91  ;  mentionné  à 
propos  du  secours  de  cette 
place,  II,  2,  10,  11,  182,  183, 
185,  188,  190,  192,  207,  208, 
215,  218,  225,  251,  252,  255, 
264,  267,  268,  275,  281.  Ser- 
vices en  1658,  II,  146,  159, 
161,  166. 

Schutz,  colonel  weimarien,  I, 
337,  340,  345,  365. 

Schwsebisch-Hall  :  voy.  Hall. 

Schwarzenstein ,  sur  la  rive 
droite  de  la  Lippe,  entre 
Schermbeck  {132)  et  Wesel 
(131),  I,  83,  287;  II,  342. 

Schweinfurt  {41),  I,  45,  298. 

Sebe  {la),  U,  338. 

Sedan  (Ardennes,  ch.-l.  d'arr.), 

I,  141,  163;  II,  78,  81,  213, 
235,  237,  375.  Échange,  T, 
80.  Séjours  :  de  Louis  XIV, 

II.  2,  5,  220;  de  Mazarin,  I, 
164,  176,  211,  224,  229;  II, 
12,  193,  230,  246. 

Seiben  (Jean),  lieutenant-colo- 
nel pour  l'archevêché  de 
Mayence,  I,  32. 

Seine  (la),  I,  196,  213,  216;  II, 
358. 

Semicour  :  voy.  Schmecourt. 

Semide  (Ardennes,  cant.  de 
Machauli),  I,  160. 

Sénart  (forêt  de),  I,  196. 

Seneders  (Joachim)  ou  Sene- 
ters,  major  weimarien,  I,  339, 
353,  354. 

Senlis  (Oise,  ch.-l.  d'arr.),  I, 
136,  218,  219,  225;  II,  366. 

Senneterre  (de)  :  voy.  Brinon, 
La  Ferté. 


Sens  (Yonne,  ch.-l.  d'arr.),  I, 
186;  II,  169. 

Sensée  (la),  rivière,  II,  7. 

Sept-Saulx  (Marne,  cant.  de 
Verzy),  I,  176. 

Seraucourt-le-Grand  (Aisne, 
comm.  de  Saint-Simon),  I 
238;  II,  4,  185,  191,  363. 

Sericourt  (Timoléon  de)  :  voy. 
Esclainvilliers. 

Serisi  :  voy.  Cérisy-Gaillv. 

Servien  (Abel),  I,  263,  285;  II, 
220,  233,  234.  Cf.  Plénipoten- 
tiaires. 

Sery,  I,  237. 

Seyron  (Jean  de),  commandant 
à  La  Fère,  II,  206,  211,  219, 
227   232. 

Sézanne  (Marne,  ch.-l.  de  cant.), 

I,  200. 

Shombsrg  :  voy.  Schomberg. 
Signy  -  l'Abbaye      (  Ardennes, 

ch.-l.  de  cant.),  II,  77,  363, 

375. 
Silésie,  I,  72,  253. 
Simmern  {119),  I,  37,  38. 
Sissonne  (Aisne,  ch.-l.  de  cant.), 

1,81. 
Sloren,  I,  116;  II,  347. 
Smide  :  voy.  Semide. 
Sinitberg  :  voy.  Schmittberg. 
Socx  (Nord,  cant.  de  Bergues), 

II,  111. 

Soest  {140),  1,  83;  II,  342. 
Soetern    (Philippe -Christophe 

de),  électeur  de  Trêves,  I,  77. 
Soissons  (Aisne,  ch.-l.  d'arr.). 

Opérations  militaires  dans  le 

voisinage,  I,   147,  148,  209. 

Séjours  :  de  Louis  XIV,  I, 

2.36;  II,  27;  de  Turenne,  U, 

370.  Situation  vulnérable,  I, 

207,  235. 
Soissons    (Eugène-Maurice    de 

Savoie,  comte  de),  II,   119, 

136. 
Soisy-sous-Étiolles    (Seine-et- 

Oise,  cant.  de  Corbeil),  I,  216. 
Soisy-sur-École  (Seine-et-Oise, 

cant.   de  Milly)^  I,  187;  II, 

357. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


439 


Solesmes  (Nord,  ch.-l.  de  cant.), 
II,  179. 

Soleuvre  (grand-duché  de  Lu- 
xembourg, cant.  d'Esch-sur- 
l'Alzette),  I,  116;  II,  347. 

Solis  y  Bargas  (don  Fernando), 
général  espagnol,  II,  63.  Ser- 
vices au  siège  d'Arras,  II, 
15,  176,  177,  184,  187,  188, 
190. 

Solre-le-Chàteau  (Nord,  ch.-l. 
de  cant.),  II,  368,  370. 

Somme  (la).  Opérations  vers 
cette  rivière  :  en  1653, 1,  237- 
239,  241,  242,  245,  246;  II, 
363;  en  1654,  II,  12,  185, 
186,  191,  192,  200;  en  1656, 
II,  64,68.  Places,  I,  208;  II, 
39. 

Sommepv  (Marne,  cant.  de 
Ville-sur-Tourbe),  1, 159;  II, 
355. 

Somme-Suippes  (Marne,  cant. 
de  Sainte-Menehould),1, 160. 

Somme- Yèvre  (Marne,  cant.  de 
Domraartin-sur-Yèvre),  I, 
230;  II,  360. 

Son  (Ardennes,  cant.  de  Chà- 
teau-Porcien),  I,  231  ;  II,  361. 

Sons-et-Ronchères  (Aisne, cant. 
de  Marie),  I,  38. 

Sontheim  an  der  Brenz  (i64),  II, 
349. 

Souabe,  cercle  de  l'empire  d'Al- 
lemagne, I,  91,  94, 101.  Opé- 
rations intéressant  ce  pays  : 
en  1645,  I,  41,  71;  en  1646, 
I,  79,  86,  88,  90,  97,  98,  297, 
298,304;enl647, 1,120, 121, 
130;  en  1648,1,  131. 

Souchez  (Pas-de-Calais,  cant. 
de  Vimy),  II,  183. 

Soyecourt,  chevau-légers,  II, 
279. 

Spinola  :  voy.  Bruay  (le  comte 
de). 

Spire  (521),  I,  33,  35,  36,  55, 
75,  133;  pris  en  1644,  I,  29. 
31.  Garnison,  I,  254.  Séjours 
de  Turenne,  I,  39,  40;  II, 
336,  337,  352. 


Sporch,  général-major  bavarois, 
I,  296,  297,  323. 

Stadtbergen  {58),  II,  350. 

Stagmat  :  voy.  Stattmatten. 

Stainville  (Meuse,  cant.  d'An- 
cerville),  I,  227;  II,  360. 

Staten,  peut-être  Niederstetten 
{Î56},  I,  44. 

Stattmatten  (Basse- Alsace,cant. 
de  Bischwiller),  I,  320;  II, 
345. 

Staufén  {201),  II,  335. 

Staufenberg  (249),  I,  292,  293. 

Steinhausen  (J.-N.),  officier  du 
régiment  de  Taupadel,  I,  366. 

Steinheim  {251),  I,  104,  299, 
303. 

Stenay  (Meuse,  ch.-l.  de  cant.), 
I,  233,  235;  II,  77.  Événe- 
ments de  la  Fronde,  I,  134, 
140-142  {il  ne  resta  que  celle 
seule  place  pour  fondement  de 
tout  le  parti),  144,  149,  161, 
162,  165-170;  II,  353-356. 
Séjour  de  Louis  XIV,  II,  81. 
Siège  et  prise  en  1654  par 
Fabert,  II,  2,  5,  10-12,  171, 
177-181,  189,  200,  204,  208, 
215,  231,  236,  243,  245,  249, 
253-255,  272;  emploi  devant 
Arras  des  troupes  ayant  par- 
ticipé à  cette  opération,  II, 
13,  257,  259,  266,  273. 

Stenav,  régiment  d'infanterie, 
I,  153. 

Stennslieim  :  voy.  Steinheim. 

Stoffmeister  (Christoph),  ritt- 
mestre  d  u  régiment  de  Schu  tz, 
I,  365. 

Stohoven  :  voy.  StoUhofen, 

Stollhofen  {193),  I,  108,  112, 
320,  326-327,  361,  364;  II, 
345. 

Strasbourg  (Basse-Alsace),  I, 
27,  104;  II,  335,  346.  Men- 
tions à  propos  de  la  mutine- 
rie des  weimariens  en  1647, 
I,  107,  110,  111,  115,  118, 
251,  318,  320,  323,  325,330- 
332,  341,  345,  351,  353,  356- 
358,  360-362. 

Stuart  (Jacques)  :  voy.  York. 


440 


MEMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 


Stuer  (Jacques  de)  :  voy.  Saint- 
Maigrin. 

Stuttgart  (185),  I,  45. 

Suartwald  {le)  ^  Suartswalt^ 
Suartvalt  :  voy.  Forêt-Noire. 

Suaubc  :  voy.  Souabe. 

Subslial,  Suebshal  :  voy.  Hall. 

Suède,  royaume,  I,  56,  79,  82, 
H3,  335.  Armée,  1,258,  370, 
371  ;  généraux  :  voy.  Banier, 
Torstenson,  Wrangel;  opé- 
rations et  situation  :  en  1645, 
I,  71,  72;  en  1646,  I,  79,  81, 
82,  84,  86,  88,  89,  91-93,  95- 
97,  101,  251,  253,  254,  256, 
277,  279,  282,  283,  286-288, 
291-293,  295,  299,  300,  304, 
306,310;enl647, 1,102, 103, 
114,  116,  326;  en  1648,  I, 
117-124,  127-130,  349.  Gou- 
vernement :  conduite  à  son 
égard  indiquée  à  Turenne  par 
Mazarin,  I,  259,  260,  264- 
268, 271-274, 281, 289; créance 
sur  Tracy,  I,  284;  politique 
extérieure,  I,  100,  102,  257. 
Reine  :  voy.  Christine.  Roi  : 
voy.  Gustave-Adolphe. 

Suinfort  :  voy.  Schweinfurt, 

Suippes  (Marne,  ch.-l.  de  cant.), 
I,  229,230;  II,  355. 

Suisse,  I,  6,  118. 

Suisses  :  voy.  Gardes  suisses. 

Sulivan,  colonel  irlandais,  II, 
233. 

Sully-sur-Loire  (Loiret,  ch.-l. 
de  cant.),  I,  180;  II,  357. 

Sunth,  II,  349. 

Suresnes  (Seine,  caut.  de  Pu- 
teaux),  I,  201. 

Sweveghem  (Belgique,  Flandre 
occ,  cant.  de  Courtrai),  II. 
382. 


Tackstein  :  voy.  Dachstein. 

Tabor  (Bohême),  I,  39,  40,  71. 

Talon  (Claude),  intendant  d'ar- 
mée, II,  21,  160.  Correspon- 
dance avec  Mazarin  :  en  1650, 
I,  161;  en  1656,  II,  44,  53; 


en  1657,  U,  91;  en  1658,  II, 
134,  149.  Mission  en  Angle- 
terre, II,  92,  93. 
Tauber  (la),  affluent  du  Mein. 
Opérations  vers  cette  rivière  : 
en  1645,  I,  43,  44,49,  56,  en 

1647,  I,  114,  121;  11,346;  en 

1648,  II,  348. 

Tauberbischofsheim  (227),  I,  44. 

Taupadel,  régiment  de  cavale- 
rie, I,  44,  312,  351,  366. 

Taupadel    (Georges-Christophe 

de),  lieutenant  général  de  la 

cavalerie  allemande,  1, 17, 19, 

25,  104,  311,  312. 
Tavannes  (Jacques  de   Saulx, 

comte  de),  I,  178. 
Tendre  :  voy.  Dendre  (la). 
Termonde    (Belgique,    Flandre 

or.,  ch.-l.  de  cant.),  II,  167. 
Terret,  maréchal  des  logis,  I, 

243. 
Teteghem  (Nord,  cant.  de  Dun- 

kerque),  II,  110. 
Thann    (Haute- Alsace,    ch.-l. 

d'arr.),  I,  335;  II,  332,  333. 
Thérouanne    (Pas-de-Calais, 

cant.  d'Aire-sur-la-Lys),  II, 

61,  377. 
Thielt  (Belgique,  Flandre  occ, 

ch.-l.  de  cant.),  II,  147-149, 

152,  381. 
Thillay  (le)  (Seine-et-Oise,  cant. 

de  Gonesse),  I,  211;  II,  359. 
Thionville     (Lorraine,     ch.-l. 

d'arr.),  I,  1,115-116;  11,347. 
Thomas  (le  prince)  :  voy.  Sa- 

voie-Carignan. 
Thuillies    (Belgique,   Hainaut, 

cant.  de  Thuin),  II,  78. 
Thuin  (Belgique, Hainaut,  ch.-l. 

de  cant.),  II,  29,  78. 
Thun -Saint-Martin  (Nord,  cant. 

de  Cambrai),  I,  21  ;  II,  365. 
Thunguespille,  I,  70. 
Thuringe,  I,  86,  93,  253. 
Tielt  :  voy.  Thielt. 
Tilli,  II,  78. 
Tilli    (Jean    Tserklaes,   comte 

de),  I,  126. 
Tincourt-Boucly  (Somme,  cant. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


441 


de  Roisel),  1,242;  11,4,  198, 
201,  204. 

Tirol,  pays,  I,  127. 

Toledo  (don  Gabriel  de),  1, 144, 
149. 

Toralto  (don  Tito),  II,  252. 

Torstenson  (Linnard),  général 
suédois,  1,250,251,253,  255- 
257,  259,  266,  268.  Campagne 
de  1645,1,  39,40,56,  71,  72. 
Maladie  et  retraite,  I,  79. 

Toscane,  I,  276. 

Toiibatel  :  voy.  Taupadel. 

Toul  (Meurthe-et-Moselle),  I, 
227.  Évêché,  I,  37. 

Toulouse  (Haute-Garonne).  Ar- 
chevêque :  voy.  Marca  (Pierre 
de). 

Tourcoing  (Nord,  ch.-l.  de 
cant.),  II,  165,  166,  382. 

Tournai  (Belgique,  Hainaut, 
ch.-l.  d'arr.).  Mouvements  de 
troupes  dans  le  voisinage  : 
en  1654,  11,222;  en  1655,11, 
33,  35,  44;  en  1656,  II,  45, 
370;  en  1657,  II,  78;  en  1658, 
II,  150,  153-155,  157-159, 
164,  166,  168,  170,  172,  382. 

Tournan  (Seine-et-Marne,  ch.-l. 
de  cant.),  I,  218;  II,  359. 

Tournon  (Just-Louis,  comte  de), 
maréchal  de  camp  dans  l'ar- 
mée du  duc  d'Enghien,  1,  21, 
28. 

Tournus  (Saône-et-Loire,  ch.-l. 
de  cant.),  II,  169. 

Tours  (Indre-et-Loire),  I,  178; 
II,  356. 

Tours-sur-Marne  (Marne,  cant. 
d'Ay),  I,  212. 

Tracy,  régiment  de  cavalerie. 
Campagnes  :  de  1644,  I,  20; 
de  1645,  I,  44,  48,  49,  69;  de 
1647,  I,  115,  311,  340,  341, 
355;  de  1654,  II,  236,  277. 

Tracy  (Alexandre  de  Prouville, 
marquis  de),  I,  7,  251,  274, 
286,  311,  313;  maréchal  de 
camp,  I,  307;  négociateur  du 
traité  d'Ulm,  I,  100,  310. 
Correspondance  écrite  ou  re- 
çue par  lui  :  en  1644,  I,  5; 


en  1646,  I,  84,  85,  87,  89, 
275,  279,  281,  283,  284,  287- 
291,  293-298,  304,  305;  en 
1647,  I,  113,  322,  323,  325. 
Rôle  lors  de  la  mutinerie  des 
weimariens,  I,  106, 107,  314, 
324,  330,  336,  337,  340,  341, 
353,  355,  359.  Services  :  en 
1646,  I,  271,  300,  301,  312; 
en  1654,  U,  251,  264,  277. 

Transylvanie.  Prince  :  voy.  Râ- 
kôczy. 

Trautmansdorf  (  Maximilien, 
comte  de),I,  266. 

Travecy  (Aisne,  cant.  de  La 
Fère),  II,  185. 

Trélon  (Nord,  ch.-l.  de  cant.), 
I,  236. 

Trente  (Autriche-Hongrie,  Ti- 
rol),  II,  44. 

Trêves  (i35),  I,  34,  77;  11,340. 
Électeur  :  voy.  Soetern  (Phi- 
lippe-Christophe de). 

Trie-Château  (Oise,  cant.  de 
Chaumont-en-Vexin),  I,  139. 

Trier  :  voy.  Trêves. 

Trilport  (Seine-et-Marne,  cant. 
de  Meaux),  II,  359. 

Trino  (Italie,  prov.  de  Novare), 
1,3. 

Tronville  (Meuse,  cant.  de  Li- 
gny-en-Barrois),  II,  360. 

Tserklaes  (Jean)  :  voy.  Tilli. 

Tùbingen  (i87),I,  97, 100,  131, 
312*  II   352. 

Tulln' (Basse-Autriche),  I,  72. 

Tupigny  (Aisne,  cant.  de  Was- 
signy),  II,  77. 

Turckheim  (Haute-Alsace,  ch.- 
1.  de  cant.),  I,  8;  II,  334. 

Turenne,  régiment  de  cavale- 
rie. Campagnes  :  de  1644,  I, 
20;  de  1645,  I,  44,49,  50;  de 
1646,1,  95;  de  1647,  I,  106; 
de  1648,1,  123;  de  1654,11, 
4,  236. 

Turenne,  régiment  d'infanterie. 
Campagnes  :  de  1648, 1, 125; 
de  1650,1,141-143,153,  159; 
de  1652,  I,  189;  de  1654,  H, 
18,  178,276,277;  de  1658,1, 
127,  129. 


442 


MEMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 


Turenne  (Henri  de  la  Tour,  vi- 
comte de  ) ,  maréchal  de 
France.  Faux  bruits  de  sa 
mort,  I,  G9,  161.  Sa  femme  : 
voy.  Caumont  (Charlotte  de). 
Sa  mère  :  voy.  Nassau  (Eli- 
sabeth de).  Sa  sœur  :  voy.  La 
Tour  (Charlotte  de). 

Turquoi,  Turquoin  :  voy.  Tour- 
coing. 

Tuttlingen  [188],  I,  2. 


U 


Uffenheim  {30],  II,  349. 

Ulm  (i5i),  1,97,  100,  101,121, 

297,  310;  II,  344. 
Umières  :  voy.  Humières. 
Unna  (i39),  I,  83;  II,  342. 
Untersontheim  {161),  II,  349. 
Urach  (190),  I,  97. 
Usel  :  voy.  Huxelles. 


Vadancour  :  voy.  Vadencourt- 
et-Bohéries. 

Vadencourt-et-Bohéries  (Aisne, 
cant.  de  Guise),  I,  245;  II, 
27,  28. 

Valdec  :  voy.  Waldeck. 

Valencay  (Achille  d'Étampes, 
cardinal  de),  I,  289,  290. 

Valencay  (Henri  d'Étampes, 
dit  îe  commandeur  de),  II, 
212,  219. 

Valenciennes  (  Nord  ,  ch.  -  1. 
d'arr.),  II,  189,  253.  Opéra- 
tions intéressant  cette  place  : 
en  1654,11,181;  en  1655,  II, 
30-33,  36;  en  1656  (siège  mis 
par  Turenne,  puis  levé),  II, 
43-58,  60,  370,  371;  en  1657, 
II,  73;  en  1658,  II,  142. 

Vallée  de  Fischer,  II,  334. 

Vallencey  :  voy.  Valencay. 

Vandy  :  carabins,  II,  277. 

Vannegs-au-Bois,  II,  68. 

Vardes,  régiment  d'infanterie, 
II,  276,  277. 

Varennes,  I,  243. 

Varennes  (Roger  de  Nagu,  mar- 


quis de),  lieutenant  général, 

I,  140,  142,  225,  245.  Ser- 
vices :  en  1647,  I,  313;  en 
1657,  II,  74,  82,98;  en  1658, 

II,  111,  118,  124,  129,  133, 
141  {'personne  qui  entendait 
très  bien  les  sièges). 

Varneton  :  voy.  Warneton. 

Vasserbourg  :  voy.  Wasserburg. 

Vaubecourt  (Meuse,  ch.-l.  de 
cant.),  I,  229. 

Vaubecourt,  régiment  d'infan- 
terie, I,  261,  262. 

Vaubecourt  (Nicolas  de  Met- 
tancourt-Haussonville,  comte 
de),  1,189,  215,216,218,262. 

VaulDrun  (Nicolas Bautru,  mar- 
quis de),  hls  du  comte  de 
Nogent,  capitaine  de  cavale- 
rie, II,  218. 

Vaucelles,  comm.  de  Crève- 
cœur  (Nord),  II,  371,  373,  374. 

Vaucouleurs  (Meuse,  ch.-l.  de 
cant.),  I,  227. 

Vaudetar  (François  de)  :  voy. 
Persan. 

Vautorte  (François  Caset,  s"-  de), 
I,  50,  118.  Rôle  lors  de  la 
mutinerie  des  weimariens, 
1,314,318,320,331,342,344, 
357,  360. 

Vaux  (de),  demeurant  à  Paris, 
rue  de  Poitou,  II,  40. 

Vaux  (Pedro  de),  II,  253. 

Veine  (de),  secrétaire  de  Tu- 
renne, I,  82,  313. 

Velasco  (don  Juan  de)  :  voy. 
Salazar. 

Vendegies-au-Bois  (Nord,  cant. 
du  Quesnoy),  II,  68,  369. 

Vendôme  (César,  duc  de),  1, 325. 

Vendôme  (François  de)  :  voy. 
Beaufort. 

Venlo  (Pays-Bas,  Limbourg, 
ch.-l.  de  cant.),  I,  83. 

Ventadour  :  voy.  Damville. 

Verden  au  delàd'  Ascha[fembourg , 
p.-ê.  Wertheim  (230),  I,  304. 

Verden  in  Hannover  (79),  1, 266. 

Verderonne  (Claude  de  l'Aubé- 
pine, baron  de),  I,  149. 

Verdun-sur-Meuse  (Meuse,  ch.- 


TABLE  .ALPHABETIQUE. 


443 


1.  d'arr.),  54,  150,  235,  302. 
Évêché,  I,  37. 

Vermaad  (Aisne,  ch.-l.  de 
cant.),  I,  246;  U,  64,  372. 

Versigny  (Aisne,  cant.  de  la 
Fère),  H,  184. 

Vertain  (Nord,  cant.  de  Cam- 
brai), U,  365. 

Vervins  (Aisne,  ch.-l.  d'arr.), 
I,  146,  236.  Séjours  de  Tu- 
renne,  U,  77,  354,  361,  366, 
375.  Siège  et  prise  en  1653. 

I,  231,  232. 

Vervins,  régiment  d'infanterie, 

II,  52,  227,  277. 
Vesle  (la),  rivière,  I,  147. 
Vesoul  (Haute-Saône),  I,  5;  II, 

31. 
Vessen,  II,  343. 
Vezin,    comm.    de   Gharency- 

Vezin  (Meurthe-et-Moselle), 

II,  347. 
Vhimphen  :  voy.  Wimpfen. 
Vienne  (Autriche),  I,  71,  72. 
Viersheim  :  voy.  Weyersheim. 
Yierzon  (Cher,  ch.-l.  de  cant.). 

I,  176. 
Vieux-Brisach  :  voy.  Brisach. 
Vignerot  (de)  :  voy.  Richelieu. 
VigDOt  (Meuse,  cant.  de  Com- 

mercv),  II,  360. 
Vilbel  (24.5),  I,  87. 
Vilerval  :  voy.  Willerval. 
Villecresnes"^  (  Seine -et -Oise, 

cant.  de  Boissy-Saint-Léger), 

I,  197. 
Yillefranche-sur-Saône    (Rhô- 
ne), II,  169. 

Videllun  :  voy.  Wilhelm. 

Yillemareuil  (Seine-et-Marne, 
cant.  de  Grécy-en-Brie),  II, 
203. 

Villenauxe  (Aube,  ch.-l.  de 
cant.),  I,  213. 

Villeneuve-le-Roi,  I,  201. 

Villeneuve-Saint-Georges  (Sei- 
ne-et-Oise,  cant.  de  Boissv- 
Saint-Léger),  196,  199-201, 
202,  204,  206,  213-216,  218; 

II,  3.58,  359. 

Villeneuve  -  sous  -  Dammartin 
(Seine-et-Marne,    cant.    de 


Dammartin- en -Goële),   II, 

358. 
Villequier,  régiment  de  cavale- 
rie, II,  226,  240,  242,  277. 
Ville roy  (Seine-et-Marne,  cant. 

de  Glave-Souilly),  I.  201  ;  n, 

358. 
Villerov,  comm.  de   Mennecy 

(Seine-et-Oise),  I,  186,  187. 
Villeroy  (Nicolas  de  Neufville, 

duc  de),  maréchal  de  France, 

1,  222. 

Villiers    (de)    :  voy.    Beaujeu, 

Mauvilly. 
Yillotte  -  devant  -  Saint  -  Mihiel 

(Meuse,  cant.  de  Pierrefitte), 

n,  360. 
Vilmareuil  :  voy.  Yillemareuil. 
Yincennes     (Seine,    ch.-l.    de 

cant.),  I,  158;  II,  140,  145. 

Détention  :  de  Condë,  ï,  138, 

147,    148;    du    cardinal    de 

Retz,  I,  232. 
Vinphen  :  voy.  Wimpfen. 
Virsbourg  :  voy.  Wùrzburg. 
Virton  (Belgique,  Luxembourg, 

ch.-l.  d'arr.),  I,  116,  161;  II, 

347,  355. 
Vitestein  :  voy.  Wittgenstein. 
Yitry-en- Artois  (Pas-de-Calais, 

ch.-l.  de  cant.),  II,  5,  83, 176, 

207,  376. 
Yitry-en-Perthois  (Marne,  cant. 

de'  Yitry-le-François),    an- 
ciennement Vitry- le -Brûlé, 

n,  226,  360. 
Yitrv-le-Francois  (Marne,  ch.-l. 

d'arr.),  I,  151,  226,  235;  II, 

360. 
Yivero  (de)  :  voy.  Fuensaldana. 
Yoid  (Meuse,  ch.-l.  de  cant.),I, 

2,  227,  228. 

Yolfenbutel  :  voy.  Wolfenbiittel. 

Vosges,  désignées  par  les  ap- 
pellations :  de  montagnes  de 
Lorraine^  I,  4,  37  ;  de  mon- 
tagne de  Saverne.  I,  105,  115, 
316. 

Vouldy  (M.  de),  U,  189. 

Youlpaix  (Aisne,  cant.  de  Ver- 
vins), II,  361. 


444 


MÉMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 


Voutour  :  voy.  Vautorte. 
Vrangel  :  voy.  Wrangel. 

W 

Wachbach  (i74),  II,  348. 

Wagner,  riltmestre  weimarien, 
I,  341. 

Waldeck,  comté,  auj.  princi- 
pauté comprise  entre  les  pro- 
vinces prussiennes  de  Hesse- 
Nassau  et  de  Westphalie,  I, 
53. 

Wallons  au  service  de  l'Es- 
pagne, I,  151,  153;  II,  94, 
188,  197. 

Wambold  (Anselme -Casimir 
de),  archevêque-électeur  de 
Mayence,  I,  32. 

Warburg  (i42),  I,  52;  II,  338. 

Warnécourt  (Ardennes,  cant. 
de  Mézières),  I,  247;  II,  362. 

Warneton  (  Nord ,  cant.  de 
Quesnoy-sur-Deùle,  et  Bel- 
gique, Flandre  occ,  cant.  de 
Messines),  II,  165,  381. 

Wasigny  (Ardennes,  cant.  de 
Novion-Porcien),  I,  233;  II, 
361. 

Wasserburg  (22),  1, 127  ;  II,  351. 

Watten  (Nord),  cant.  de  Bour- 
bourg),  II,  92,  93,  97,  377. 

Weichs  (11),  I,  72. 

Weiler  an  der  Rems  (/76),  II, 
343. 

Weimar,  II,  338. 

Weimar  (le  duc  de)  :  voy.  Saxe- 
Weimar  (Bernard  de). 

Weimariens  :  voy.  Allemande 
(cavalerie). 

Weinbranner  (Jacob),  officier 
du  régiment  de  Taupadel,  I, 
366. 

Weinheim  an  der  Bergstrasse 
(222),  I,  54  ;  II,  338,  339. 

Weissenhorn  (72),  II,  346. 

Wenckstern  (L.-N.),  officier  du 
régiment  de  Taupadel,  I,  366. 

Wenneberg  (le),  montagne  près 
de  Nœrdlingen,  I,  60. 

Werne  (i45),  II,  353. 

Werth  (Jean  de),  général.  Cam- 


pagnes :  de  1645,  I,  40,  64, 
74;  de  1646,  I,  87,  88.  Rup- 
ture avec  la  Bavière,  I,  323, 
326,  333,  346. 

Wertheim  (230)  :  voy.  Verden 
au  delà  d' Aschaffenbourg . 

Wertingen  (75),  II,  343. 

Wesel  (131),  I,  82,  83,  90,  278, 
279,  285,  287,  364;  II,  342. 

Weser  (la),  rivière,  I,  52. 

Westphalie,  I,  80,  90.  Traité  de 
Westphalie,  I,  131  ;  cf.  Miiu- 
st6r, 

Wetter  (94),  II,  338,  343. 

Wetter  (la),  rivière,  I,  85,  296. 

Wetzlar  (iSi),  I,  81,84,  277. 

Weyersheim  (  Basse -Alsace, 
cant.  de  Brumath),  mentionné 
à  propos  de  la  mutinerie  des 
weimariens,  I,  106,  108,  110, 
315,  316,  322,  331,  342,  362; 
II,  345. 

White,  gentilhomme  anglais, 
II,  221  ;  cf.  II,  220,  233,  234, 
236,  247. 

Widerholt,  gouverneur  de  Ho- 
hentwiel,  I,  8. 

Wiesloch  (207),  II,  339. 

Wilhelra,  cavalier  du  régiment 
du  Cardinal-Mazarin,  I,  327. 

Willerval  (Pas-de-Calais,  cant. 
de  Vimy).  II,  221,  222. 

Wimpfen  (268),  I,  55,  56,  73, 
75,  76,  93;  II,  339,340. 

Windecken  (88),  I,  89. 

Windsheim  an  der  Aisch  (31), 
II,  348. 

Winningen  an  derMosel  (112), 
II,  342. 

Winzingen  (50),  II,  336. 

\Yirtemhergh,  Wirtenberg  :  voy. 
Wurtemberg. 

With,  White  :  voy.  White. 

Wittemberg,  général  suédois  (?), 
I,  265. 

Wittgenstein,  régiment  de  ca- 
valerie, I,  44,  46,  312,  321, 
343,  351. 

Wittgenstein  (le  comte  de),  I, 
327. 

Wœrnitz  (la),  rivière,  I,  60. 

Wolfenbûttel  (27i),  I,  257. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


445 


Wolfhagen  {98),  I,  52. 

Wolfisheim  (  Basse  -  Alsace, 
cant.de  Schiltigheim),!,  110; 
II,  345. 

Wolfs ,  colonel  commandant 
1,000  dragons  de  Bavière,  I, 
31. 

Wolfshagen  :  voy.  Wolfha- 
gen. 

Wormhondt  (Nord,  ch.-l.  de 
cant.),  II,  91. 

Worms  {261).  Opérations  inté- 
ressant cette  place  :  en  1644, 
I,  30,31,  33,  35,36;  II,  336; 
en  1646,1,254,342;  en  1647, 
I,  367,  373;  n,  348;  en  1648, 

I,  117. 

Wrangel  (  Charles  -  Gustave, 
comte  de),  a;énéral  suédois. 
Campagnes  T  de  1646,  I,  80, 
83-85,91-93,95,97,100,260, 
270-272,  274,  277,  279,  280, 
282,  283,  285,  290-292;  de 
1648,  I,  118,  120,  122,  129. 

Wurtemberg  (Ulrich,  duc  de), 

II,  173. 

Wurtemberg,  duché,  I,  22,  25, 
26,  35,  41,  86,  91,  97,  121, 
130,  298;  U,  350. 

Wùrzburg  (42),  I,  44,  272;  Ll, 
345. 


Xainctonge  :  voy.  Saintonge. 


Yerres  (Seine-et-Oise,  cant.  de 
Boissy-Saint-Léger),  I,  197. 

Yerres  (!'),  ruisseau,  1, 196, 197. 

York,  régiment,  II,  178,  181, 
208,  277. 

York  (Jacques  Stuart,  duc  d'), 
I,  199;  n,  12,  18,  88,  124, 
129,  141,  277.  Les  mémoires 
du  duc  d'York  sont  fréquem- 
ment cités  dans  l'annotation 
des  deux  volumes  de  la  pré- 
sente publication. 

Ypres  (Belgique,  Flandre  occ, 
ch.-l.  d'arr.),  mentionné  fré- 
quemment à  propos  de  la 
campagne  de  1658,  II,  134, 
136,  141,  143,  144,  147,  149, 
154-167,  172,  173,  381-383. 


Zélande,  I,  135;  II,  353. 

Ziegenhain  {99),  II,  338. 

Zochemhourg,  II,  351. 

Zolver,  nom  allemand  de  So- 
leuvre  (grand-duché  de  Lu- 
xembourg), I,  UG. 

Zons  {130),  l,  82;  II,  342. 

Zusmarshausen  (76),  1, 123;  II, 
350. 

Zweibriicken  (53)  :  voy.  Deux- 
Ponts. 

Zwingenberg  {263),  I,  54. 


ERRATA^ 


TOME  PREMIER. 

Entre  les  pages  xiv  et  xv,  au-dessous  du  fac-similé  de  droite.  —  Au  lieu 

de  «  vol.  505  »  lire  «  fol.  505  ». 
P.  2,  note  1,  1.  7;  p.  4,  notes,  1.  5;  p.  5,  note  1,  1.  10  et  18;  note  2,  1. 

dernière;  p.  7,  note  3,  1.  4;  p.  15,  note  1,  1.  5  et  7;  p.  32,  note  2,  1. 

dernière.  —  Au  lieu  de  «  Id.  »  lire  «  ibidem  ». 
P.  27,  note  1,  1.  1.  —  Au  lieu  de  «  septembre  »  lire  «  août  ». 
P.  29,  note  2,  1.  1.  —  Au  lieu  de  «  Fribourg  »  lire  «  Philipsbourg  ».  — 

A  la  seconde  ligne  de  la  même  note,  remplacer  par  un  point  la  paren- 
thèse ouverte. 
P.  36,  1.  5.  —  Au  lieu  de  «  en  comandant  »  lire  «   incommodant  ».  — 

Même  page,  note  1,  1.  1.  —  Au  lieu  de  «  Worms  »  lire  «  Vorms  ». 
P.  49,  note  1,  1.  4.  —  Au  lieu  de  «  Claude  »  lire  «  Charles  ». 
P.  110,  note  1, 1.  7.  —  Au  lieu  de  «  3  et  4  »  lire  «  4  et  5  ». 
P.  114,  note  2,  1.  2.  ~  Au  lieu  de  «  31  »  lire  «  30  ». 
P.  132,  1.  16,  vers  la  fin.  —  Le  mot  «  Cour  »  doit  être  suivi  d'une  virgule. 
P.  136,  1.  dernière  du  texte.  —  Au  lieu  de  «  cela  »  lire  «  cela  ». 
P.  145,  1.  10.  —  Supprimer  la  virgule  qui  suit  le  mot  «  Cardinal  ». 
P.  147,  1.  23-25.  —  Remplacer  par  une  parenthèse  ouverte  le  point  et 

virgule  qui  précède,  et  par  une  parenthèse  fermée  suivie  d'une  virgule 

le  point  qui  suit  le  texte  commençant  par  «  et  quoique  »  et  finissant 

par  «  convois  >. 
P.  167,  1.  25.  —  Au  lieu  de  «  cela  »  lire  «  cela  ». 
P.  190,  1.  dernière  du  texte.  —  Remplacer  par  une  virgule  le  point  et 

virgule  qui  suit  «  Adam  ». 
P.  230,  ).  13.  —  Au  lieu  de  «  et  d'autre  »  lire  «  et  de  l'autre  ». 
P.  312,  vers  le  bas.  —  Au  lieu  de  «  XXXVII  »  lire  «  XXXVI  ». 
P.  320,  à  la  date  de  la  pièce  XLII.  —  Au  lieu  de  «  27  »  lire  «  29  ». 

TOME  SECOND. 

P.  8,  note  2.  —  La  parenthèse  fermée,  mise  par  erreur  à  la  fin  de  cette 
note,  doit  prendre  place  à  la  ligne  précédente,  après  le  nombre  302. 

P.  10,  1.  dernière  du  texte.  —  Après  «  sorte  »  intercaler  «  que  ». 

P.  25,  1.  1.  —  Au  lieu  de  «  cela  »  lire  «  cela  » 

P.  41,  note  1,  1.  7.  —  Mettre  au  pluriel  le  mot  «  provisions  ». 

P.  69,  note  3,  1.  4.  —  Au  lieu  de  «  307  »  lire  «  507  ». 

P.  89,  1.  14.  —  Au  lieu  de  «  marchassant  »  lire  «  marchassent  ». 

P.  103.  —  Supprimer  la  note  1  et  s'en  tenir  aux  indications  fournies 
par  notre  appendice  II,  p.  378  et  379.  La  pièce  qui  figure  au  feuillet  90 
du  volume  Pays-Bas  42  n'est  pas  de  1658,  mais  bien  de  1659;  nous 
en  avons  fait  état  à  la  page  383  dudit  appendice. 

P.  146,  1.  dernière  de  la  note.  —  Au  lieu  de  «  premier  »  lire  «  10°  ». 

P.  238,  à  la  date  de  la  pièce  XXXI.  —  Au  lieu  de  «  20  »  lire  «  30  ». 

P.  401,  col.  1,  art.  Castelnau,  1.  7.  —  Intercaler  «  en  1655  »  avant  «  29  ». 

P.  417,  col.  2,  5»  article.  —  Au  lieu  de  «  Kinsig  »  lire  «  Kinzig  ». 

1.  11  a  paru  inutile  d'indiquer  ici  les  rectifications  de  noms  propres 
qui  ont  pu  trouver  place  dans  la  table  alphabétique. 


SOMMAIRE 

DU  TOME  SECOND. 


TROISIEME  PARTIE  DES  MEMOIRES  {suite). 

ANivÉE  1654.  —  Sacre  du  Roi;  mesures  pour  la  défense  de  la 
frontière  de  Champagne,  1-2.  —  Secours  d'Arras,  2-20.  — 
Prise  du  Quesnoy  et  de  Rinche,  21-22. 

Année  1655.  —  Intervention  de  Turenne  dans  un  différend 
entre  la  Cour  et  le  Parlement,  23-24.  —  Siège  et  prise  de 
Landi'ecies,  24-29.  —  Marche  du  Roi  «  dans  le  pays  ennemi  », 
29-30.  —  Opérations  vers  l'Escaut  :  un  rapport  de  Turenne 
à  Mazarin,  intercepté  par  Condé,  provoque  l'exaspération  de 
celui-ci,  30-35.  —  Prise  de  Condé-sur-l'Escaut  et  de  Saint- 
Ghislain,  35-37.  —  Agissements  du  maréchal  d'Hocquin- 
court,  38-41.  —  Quartiers  d'hiver  de  la  cavalerie,  41-42. 

Année  1656.  —  Autorité  de  Mazarin  et  crédit  de  Turenne  à  la 
Cour,  42.  —  Entrée  en  campagne;  l'avènement  de  don  Juan 
d'Autriche  au  gouvernement  des  Pays-Ras  retarde  les  prépa- 
ratifs des  Espagnols,  43-44.  —  Siège  de  Valenciennes,  que 
l'ennemi  réussit  à  secourir,  44-54.  —  Turenne  se  replie  sur 
le  Quesnoy,  55-57.  —  Perte  de  Condé-sur-l'Escaut,  57-60. 
—  Mouvements  de  Turenne  au  nord  d'Arras,  60-64.  —  Prise 
de  la  Capelle,  64-66,  —  Ravitaillement  de  Saint-Ghislain, 
67-68.  —  Quartiers  d'hiver  des  troupes  espagnoles  et  fran- 
çaises, 68-69. 

Année  1657.  —  Perte  de  Saint-Ghislain,  69.  —  Traité  avec 
Cromwell,  70.  —  Plan  de  campagne,  71.  —  Tentative  contre 
Cambrai,  72-75.  —  Arrivée  des  Anglais,  76.  —  Siège  et 
prise  de  Montmédy,  77-82;  puis  de  Saint-Venant,  83-89.  — 
Levée  du  siège  d'Ardres  parles  Espagnols,  89-90.  — Marche 


448  MÉMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 

de  Turenne  vers  la  mer;  mission  de  Talon  en  Angleterre, 
91-93.  —  Siège  et  prise  de  Mardick,  94-96.  —  Mise  en  état 
de  Bourbourg,  97-98.  —  Mardick  menacé  par  l'ennemi; 
maladie  de  Condé,  99-103. 


QUATRIEME  PARTIE  DES  MEMOIRES. 

Année  1658.  —  Mort  du  gouverneur  d'Hesdin;  rébellion  des 
habitants;  le  maréchal  d'Aumont  fait  prisonnier  à  Ostende, 
104-108.  —  Traité  avec  l'Angleterre,  108.  —  Marche  vers 
Dunkerque;  commencement  du  siège  de  cette  place,  109- 
120.  —  Bataille  des  Dunes,  120-129.  —  Prise  de  Dunkerque, 
129-131.  — Maladie  de  Louis  XIV;  pxnse  de  Bergues;  séjour 
de  Turenne  vers  Dixraude,  131-140.  —  Siège  et  prise  de 
Gravelines,  140-147.  —  Marche  sur  Audenarde  et  prise  de 
cette  ville,  147-152.  —  Opérations  vers  la  Lys,  152-157.  — 
Siège  et  prise  d'Ypres,  157-165.  —  Mise  en  état  d'Aude- 
narde,  séjour  de  l'armée  à  Espierres,  165-168.  —  Projet  de 
mariage  de  Louis  XIV  avec  Marguerite  de  Savoie,  168-169. 
—  Occupation  de  Grammont  et  de  Ninove,  170-171.  — 
Mesures  pour  la  conservation  du  pays  conquis,  171-174. 

PIÈCES  JUSTIFICATIVES. 

I.  Fuensaldana  au  prince  de  Ligne  (Bruxelles,  30  juin  1654), 
175-177.  —  II.  Turenne  à  Mazarin  (au  camp  de  Cohartille, 
30  juin  1654),  177-179.  —  III.  Bridieu  à  Le  Tellier  (Guise, 

3  juillet  1654),  179.  — IV.  Le  duc  d'Elbeuf  au  même  (Paris, 

4  juillet  1654),  180.  — V.  Turenne  à  Mazarin  (en  partant  du 
camp  de  Cohartille,  4  juillet  1654),  181.  —  VI.  Le  même  au 
même  (au  camp  de  Gauchy,  4  juillet  1654),  182-183.  —  VII. 
Broglie  au  même  (la  Bassée,  5  juillet  1654),  183-184.  —  VIII. 
Turenne  à  La  Ferté  (Gauchy,  5  juillet  1654),  184-185.  —  IX. 
Le  même  à  Mazarin  (au  camp  près  Saint-Quentin,  6  juillet 
1654),  185-186.  —  X.  Broglie  à  Turenne  (la  Bassée,  6  juil- 
let 1654),  186-187.  —  XI.  Le  même  à  Mazarin  (même  date), 
188-189.  —  XII.  Bar  à  Le  Tellier  (Bapaume,  6  juillet  1654), 
189-190.  —  XIII.  La  Ferté  à  Mazarin  (au  camp  de  Serau- 
court,  6  juillet  1654),  191.  — XIV.  Brachet  au  même  (Athies, 


SOMMAIRE  DU  TOME  SECOND.  449 

8  juillet  1654),  192-193.  —XV.  Bridieu  à  Le  Tellier  (Guise, 

9  juillet  1C54),  193-194.  —  XVI.  Broglie  à  Mazarin  (la  Bas- 
sée,  9  juillet  1654),  195-196.  —  XVII.  Turenne  au  même 
(Caulaincourt,  9  juillet  1654),  197.  —  XVIII.  Brachet  au 
même  (Athies,  10  juillet  1654),  197-199.  —  XIX.  Le  même 
au  même  (Tincourt,  12  juillet  1654),  199-201.  —  XX.  Le 
duc  d'Elbeuf  au  même  (Villemareuil,  13  juillet  1654),  201- 
203.  —  XXI.  Brachet  au  même  (au  camp  de  Tincourt,  14- 
15  juillet  1654),  203-206.  -—  XXII.  Le  Tellier  au  même 
(Péronne,  18  juillet  1674),  207-214.  —  XXIII.  Turenne  et 
La  Ferté  au  même  (au  camp  de  Monchy-le-Preux,  18  juillet 
1654),  214-215.  —  XXIV.  Brachet  au  même  (au  camp  de 
Monchy-le-Preux,  19  juillet  1654),  215-216.  —  XXV.  Le 
Tellier  au  même  (Péronne,  21  juillet  1654),  217-220.  — 
XXVI.  Broglie  au  même  (au  camp  de  Lens,  21  juillet  1654), 
221-223.  —  XXVII.  Brachet  au  même  (au  camp  de  Mon- 
chy-le-Preux, 23  juillet  1654),  223-225.  —  XXVIII.  Le  Tel- 
lier au  même  (Péronne,  24  juillet  1654),  225-228.  —XXIX. 
Le  même  au  même  (Péronne,  26  juillet  1654),  228-235.  — 
XXX.  Le  même  au  même  (Péronne,  29  juillet  1654),  235- 
238.  —  XXXI.  Le  même  au  même  (Péronne,  30  juillet 
1654),  238-239.  —  XXXII.  Le  même  au  même  (Péronne, 
31  juillet  1654),  239-241.  —  XXXIII.  Le  même  au  même 
(Péronne,  1"  août  1654),  241-243.  —  XXXIV.  Turenne  à 
Le  Tellier  (au  camp  de  Monchy-le-Preux,  même  date),  243- 
245.  —  XXXV.  Le  Tellier  à  Mazarin  (Péronne,  2  août  1654), 
245-248.  —  XXXVI.  Le  même  au  même  (Péronne,  7  août 
1654),  248-253.  —  XXXVII.  Le  même  au  même  (Corbie, 
9  août  1654),  253-254.  —  XXXVIII.  Le  même  au  même 
(Péronne,  même  date),  254-259.  —  XXXIX.  Le  même  au 
même  (Péronne,  12  août  1654),  259-261.  —  XL.  Rensei- 
gnements fournis  par  quatre  déserteurs  espagnols  (Corbie, 

14  août  1654),  261.  —  XLI.  Brachet  à  Mazarin  (au  camp, 

15  août  1654),  262-263.  —  XLII.  Le  même  au  même  (au  camp, 

16  août  1654),  263-265.  —  XLIII.  Turenne  à  La  Ferté  (près 
Avesnes-le-Comte,  17  août  1654),  266.  —  XLIV.  Brachet  à 
Mazarin  (au  camp,  20  août  1654),  266-268.  —XLV.  Turenne 
au  même  (au  camp  de  Monchy-le-Preux,  21  août  1654),  269- 
270.  —  XLVI.  Brachet  au  même  (au  camp,  22  août  1654), 

II  29 


450  MÉMOIRES  DU  MARÉCHAL  DE  TURENNE. 

270-271.  —  XLVII.  Le  même  au  même  (au  camp,  24  août 
1654),  271-272.  —  XLVIII.  Relation  du  secours  d'Arras, 
272-282.  —  XLIX.  Critique  des  opérations  espagnoles  devant 
Arras,  282-286. 

APPENDICES. 

Appendice  I.  —  Etat  chronologique  des  documents  annexes 
publiés  avec  les  Mémoires  de  Turenne  dans  la  collection 
Michaud,  287-327. 

Appendice  II.  —  Itinéraire  de  Turenne  pendant  la  période  à 
laquelle  correspondent  ses  Mémoires,  328-383. 

Appendice  III.  —  Répertoire  administratif  des  localités  alle- 
mandes mentionnées  dans  la  présente  édition  des  Mémoires 
de  Turenne,  384-390. 

Table  alphabétique,  391-445. 
Erbata,  446. 


Nogent-le-Rotrou,  imprimerie  Daupeley-Gouvernedr. 


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