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Full text of "Mémoires"

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University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/mmoires03inst 


MEMOIRES 


L'INSTITUT    ÉGYPTIEN 


TOJVIE  III 


MHil  l-IIK  nnlJEllAtlHKN. 


MÉMOIRES 


PRESENTES    A 


L'INSTITUT  EGYPTIEN 

ET    PUBLIÉS 

SOUS   LES   AUSPICES 

DE 

S.  A.  ABBAS  PACHA 

KHÉDIVE  D'EGYPTE 


TOME  III 


LE    CAIRE 

1900. 


1.3 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Recherches  sur  la  faime  parasitaire  de  l'Egypte.   Première  partie,  par 

Akthur  Looss 1 

Les  Asclépiadées  de  l'Arabie  tropicale,  par  A.  Deflers 253 

Contributo  alla  entozoologia  d'Egitto,  per  Prospeko  Sonsdjo    .  . 285 

Études  sur  la  sorcellerie  ou  le  rôle  que  la  Bible  a  joué  chez  les  sorciers, 

par  William  Groff    337 

Inscriptions  arabes  de  Syrie,  par  Max  van  Berchem 417 

Le  Mastaba  de  Mera,  par  A.  Daressy 521 

Sui-  trois  tables  horaires  coptes,  par  U.  Booriant  et  Ventre-Pacha  ....  575 

Révision  des  Échinides  fossiles  de  l'Egypte,  par  René  Fourtau 605 

La  mort  de  Socrate.  Origine  égyptienne  du  pharmacon  et  les  effets  de  la 

ciguë,  par  Abbate-Pacha 741 


Looss,  Faune  parasitaire  de  l' EgypteJVIèmoir^  de  l'Institut  ègypHen. 

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III!  Volume. 


iilkAmt.rmi'rt  Ulr.tfr,  Frmkfi'ri^W 


Gaslroll.yUux  cjreç|ar.u.s  n.sp.  (Figcj.1-3),    Gash-odiscus  «egypliacus  ((■ohl.<.ia)  (l-K,g.-l-8). 


Looss,  Fauneparasitaire  de  l'Egypte.  Mémoires  de  l'Institut  égyptien.  lll^Volume 


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Dist.  iValcnmm 


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Dist.cliern'Sianuni  n  spil-'i(j(i.50  T)!). 


Looss,  Faune  parasitaire  de  l'Egypte-  Mémoires  de  l'Institut  égyptien.  lII^VoU 
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Dist.saiiguineum  Sons  (l'i(j(].69-7'l'). 


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Looss,  Faune  parasitaire  de  l'Egypte.  Mémoires  de  l'Institut  égyptien.  111=  Volume 


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Ui,sl.s;iiujuiiuHiin  Sons.  (l-um.Tfj-TS);    Dist.spmiceps  n.s|).  (l'içm  79,80),  Dist.calerviinuiu  n.sp  (Fi(i(i.8l,R2) 

Disl.cahirinuin  n  s|i.(Fi(|i)  85,8'H 


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Moiiostoin.  verrucosimi   i-Voelich  (l'iij(|.fl'l- 100);     .Moiu)sl.|Himilio  M.sp  (Fi|]().lOIIO(i). 


^ooss.Faun^parasitair^de  l'Egypte.  Mémoires  de  T 


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.ooss,  Faune  parasitaire  de  l'Egypte.  Mémoires  de  l'Institut  égyptien.  III?  Volume. 


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Looss,  Faune  parasitaire  de  l'Egypte.  Mémoires  de  l'Institut  égyptien,  111^ Volume. 


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C(McarKi  imliiirala  l..ss.-  M.)no,st.V(;iTUC.Fmd.(l-i|(ç|.M-(V15l);  ('onvdisloiii 
Corc.  cclUilosa  s|).iii(i.  ll'iç|ij  159  IW' 


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Looss,  Faune  parasitaire  de  l'Egypte.  Mémoires  de  l'Institut  égyptien.  111!  Volume 


PL.  XV. 


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Ccrcaria  vivax    Sons.    (Higg    lOi;  177! 


Looss,  Faune  parasitaire  de  l'Egypte.  Mémoires  de  l'Institut  égyptien.  infVolume. 


PL  XVI. 


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('eir.pu.sili;i  sp mq  il'i();|  ITHIBO),.     Ceiv  exijjiio  .sp.iiKj  (l-'i;)ç]  l(il,lU2),   Coir.  nij)Siiliin;i  Sons  il'ijjij.mâ  l!)(i). 


RECHERCHÉS 

SUR  LA 

FAUNE  PARASITAIUE  DE  UÉGYPTE. 


PEEMIERE   PARTIE. 


D^  ARTHUR  LOOSS, 

PRIVATDOCENT  A  LA  FACULTE  HE  PHILOSOPHIE  DE  L'UNIVERSITÉ  DE  LEIPZIG- 


Préface. 

Je  présente  aujourd'hui  au  publie  dans  les  pages  qui  vont  suivre 
la  première  partie  des  reclierelies  lielminthologiques  que  j'ai  entre- 
prises pendant  un  séjour  de  quelques  mois  en  Egypte. 

C'est  à  la  munificence  de  la  «Albrecht-Stiftung-»  de  l'université 
de  Leipzig  que  je  suis  redevable  d'un  assez  grand  secours  pour 
mon  voyage.  Qu'il  me  soit  i)ermis  d'exprimer  ici  au  conseil  de  cette 
fondation  ma  vive  reconnaissance  de  ce  qu'elle  a  fait  pom-  faciliter 
mon  travail! 

C'est  à  A  lexandrie  que  j'ai  passé  cinq  mois  et  demi  de  mon  congé  ; 
les  deux  autres  mois  au  Caire.  De  ce  séjour  de  sept  mois  et  demi 
passé  dans  la  vallée  du  Nil,  je  dois,  cependant,  défabiuer  un  long 
mois  pendant  lequel,  i)ar  suite  d'uiu'  niahidic  contractée  i)eu  de  se- 
maines ai)iès  mon  arrivée,  j'ai  dû  interromin-e  mes  études. 

MKHIllIiKS,  T.  III.  1 


Le  Itiit  tlo  mon  V(»ya<;i'  eu  Efrvpte  était  puivmoiit  s(ioiititi(|iie. 
Je  voulais  avant  Unit  taelier  tréliieidor  le  i)lus  possible  lliistoire 
iiatiiielle  et  le  eyele  évolutif  tle  la  Hilhnrzia  liaeuiatoli/d  (|ui  chez 
les  habitants  de  ce  pays  cause  de  si  «graves  et  si  redoutables  alté- 
rations de  la  santé.  Dans  une  petite  note,  jnibliée  dans  le  Ceutnil- 
blatt  f.  Hakteriolti^ri,.  mid  l'arasiteiikunde.'  j'ai  remlu  eouiitte  des 
résultats  i|Ue  j'ai  obtenus  dans  eette  voie.  Ou  sait  i|u'ils  ne  sont 
pas  encore  absolunimt  positifs  et  j'ai  aussi  (•\|ili(|Ur.  ibnis  ci'ttc 
note,  les  principales  raisons  (|ui  m'ont  empêché  île  mener  à  lionne 
tin  mon  travail.  (  "est  eu  premier  lieu  <|ue  les  mois  d'hiver  étaient 
le>  nioius  faNorables  pour  uu-s  reclierclies:  d'autre  part,  j'ai  du. 
|M»ur  re;;a;^ner  mon  poste.  al»audouuer  mes  i-xpériences  et  laisser 
mes  travaux  iiuichcvés.  .Mais  j'espère  tpi'il  me  sera  donné  de  re- 
venir un  jour  en  K;rypte  à  une  vi>'»<|i'*'  ]•'"•"*  propice  et  dv  \nm\o\v 
repn-ndre  ces  études  ipii  tendent  à  résoudre  une  (|Ucstinii  (b>  plus 
importantes  pour  les  habitants  de  ce  l)i'au  ]iays. 

Conime  il  me  fallait  attendre  souvent  assez  lonjitemps  pour  voir 
se  nninifester  les  résultats  des  diverses  e.\itérieiu-es  ijuc  j'ai  cntre- 
priseK  sur  l'évolution  de  la  Illlharzia,  j'ai  ainsi  eu  du  temps  de 
libre  et  je  l'ai  »'niployé  à  l'étude  de  la  faune  ]iarasitaire  des  ani- 
maux d<-  l'H^rypte  «pli  est  si  peu  connue  jiisipi'ici.  J'ai  exaunné 
tous  les  Huinniux  <|Ue  j'ai  pu  nn>  procurer.  J'ai  été  visitein*  assidu 
de  l'abattoir  et  je  n'ai  point  né;;li;;é  ré(pu»nissa};:e:  j'ai  cha.ssé 
el  iM'clié  aut;iiir  niic  )':ii  pu  rt  i'ai  \  ii  mes  elfnils  cniiroiiiié^  d'un 
bon  surei'H. 

l'rcHipie  coii.^iauiiiiciil  nir»  captuics  ui Dut  fourni  d  inlércssauts 
réMultntM,  Hoit  en  me  lainant  connaître  <le«  espèces  noiivtdles.  soif 
en  nu-  permettant  d'étudier  d  une  façon  plus  complète  les  espèces 
déjà  eonnucH.  nniin  imparfailcment  décril*-H.  l-)n  outre,  je  ne  nu- 
NiiiM  piiH  borné  à  l'étude  dcM  fornicH  adultes.  J'ai  recueilli  une  ipnin- 

i.   Vi>l  iM  01  810. 


tité  (le  matériaux  ])our  servir  aix  développement  des  différentes 
formes  de  parasites  et  j'ai  réussi  à  suivre  presque  complètement 
le  cycle  évohitif  de  quelques  espèces.  C'est  avec  le  plus  grand  re- 
gret que  je  me  suis  vu  obligé  d'abandonner  ces  recherches  si 
fructueuses. 

L'Institut  Égyptien  ayant  bien  voulu  admettre  mon  ti'avail  dans 
les  mémoires  qu'il  publie  cette  année,  j'ai  été  heureux  de  protiter 
de  cette  occasion  pour  publier  en  Egypte  une  étude  sur  la  faune 
pai'asitaire  de  ce  pays.  Que  les  membres  de  cette  docte  assemblée 
reçoivent  ici  mes  remerciements  pour  l'intérêt  qu'ils  ont  témoigné 
à  mon  travail. 

L'Institut  Égyptieu  s'est  en  eifet  chargé  de  faire  graver  et  im- 
primer mes  planches  et  s'est  assuré  le  c(mcours  d'une  des  meilleures 
maisons  pour  faire  exécuter  ce  travail  de  la  meilleure  façon  pos- 
sible. Je  me  suis  efforcé,  de  mon  côté,  de  rendre  mon  travail  acces- 
sible à  tous  les.  savants  égyptiens  qui,  poxu-  la  plupart,  ignorent 
ma  langue  maternelle  et  lisent  le  français.  Mais  comme  il  est  tou- 
jours assez  difficile  d'écrire  en  une  langue  étrangère,  mon  ami  et 
collègue,  le  D'W.  Innés,  a  eu  la  grande  amabilité  de  m'aider  dans 
cette  dernière  tâche  et  a  bien  voulu  se  charger  de  la  correction 
des  épreuves. 

Qu'il  me  soit  permis  d'exprimer  ici  toute  ma  gratitude  aux  ])i'r- 
sonnes  (|ui  m'ont  ])rêté  leur  appui  et  m'ont  facilité  ma  besogne  en 
Egypte. 

C'est  en  jjremière  ligne  au  D'  ScHlESS  Hey,  médecin  en  chef 
de  riiô])ital  du  gouvernement  à  Alexandrie,  (|ui  a  mis  à  ma  dis- 
position non  seulement  le  matériel  de  l'hôpital  (ju'il  a  organisé 
d'une  manière  si  admiralile,  mais  encore  son  laboratoire  pourvu 
de  tout  le  nécessaire  qu'exige  la  science  de  nos  jours.  A  l'ami 
D'  BiTTER,  insi)ectcur  sanitaire  de  la  ville  d'Alexandrie,  je  suis 
redevalilc  d'un  grand  nombre  de  données  <|ni  m'ont  été  nécessaires 


—  4  — 

ou  dé.sirabk's  dans  le  cmirs  do  mes  études.  Le  0'  Kartii.is  ii  a 
bien  voulu  nraecouiitajruer  dans  mes  excursions  dans  la  camitayne 
et  a  eu  lamabilité  de  sarrilier  son  temps  pour  m'aider  ainsi  dans 
mon  travail.  C'est  à  la  eomplaisanee  de  M.  F.  l'ioT.  vétérinaire 
municipal  «le  la  ville  d'Alexandrie.  (|ue  je  dois  le  matériel  intéres- 
sant cjue  founiis.sent  en  al)oiidante  l'abattoir  et  l'équarrissajie  de 
la  ville. 

Au  Caire  c'est  M.  le  1>  .Mii.Tmn.  niédecin  en  chef  de  riiùpital 
de  Kasr-el-Aïn.  <|ui  a  Itieii  voulu  m'autoriser  à  me  servir  du  maté- 
riel de  cet  hôpital  et  (|ui  m'a  introduit  au])rès  du  I)'  KK.MIXiiK, 
sruiH-direeteur  de  l'Kcole  de  médecine  qui  s'est  vivement  intéressé 
à  mes  recherehes.  Kntin  Je  suis  redevable  à  M.  le  !>'  IXN'Ks  de 
l'appui  le  |»lus  amical.  Il  m'a  proeuré  toutes  les  milles  l(a<iatelles 
dont  le  Ktvant  K<M»|o<;istc  a  besoin  pour  .ses  étufles  et  il  m'a  jiiiidé 
avec  coniplaisiince  dans  les  en\  irons  du  ("aire  jiour  me  taire  con- 
naître la  faune  du  pay.>  et  iiour  récolter  avec  moi  de  nouveaux 
matériaux. 

.le  prie  toutcft  ces  personnes  de  recevoir  ici  encore  une  luis  l'cx- 
prchHion  de  ma  reconnaissjinee  la  ]ilns  vive  et  de  croire  t|Ui'  je 
n'ouldierai  jamais  les  ndations  aj^réable.s  ipii  nie  font  n';ïnttcr 
daxantap-  ee  beau  pay.s  du  Nil. 

Le  nnilériel  scieiititi(|Uc  i|ue  j'ai  recneilii  dniant  uioii  >éJonr  en 
l*l|fypte  cHt  trop  considéralilr  iioui-  que  Je  puisse  eu  |irésenter 
l'étude  eoniplcte  en  ce  moment,  le  manuscrit  du  travail  devant  être 
reiniH  à  l'impresbion.  de  me  suis  donc  borné  à  ne  présenter  ici 
que  It'H  'l'rénnitodeH  qui  eompoHent.  au  reste,  la  majeure  partie  du 
travail  entier,  .le  publierai.  Je  l'espère,  dans  le  courant  île  l'année 
pror-liainc  la  Meconile  partie  i|ui  comprendra  les  ( 'cstodes,  les  Né- 
mat'MleH  et  IcM  .\canthoeé|ihaleM. 

Lcip/.i;:,  le  21  déc.ndHi-   iHîi.t. 


Chapitre  premier. 
Formes  adultes. 

1.  Gastrothylax  gregarius  n.  sp. 

(Figg.  1—3,  pi.  I.) 

Je  trouvais  ce  ver  en  énoiiue  quantité  d'exemplaires  dans  la 
panse  de  presque  tous  les  buffles  tués  à  l'abattoir  d'Alexandrie. 
Le  plus  souvent,  cependant,  ils  n'étaient  pas  les  seuls  parasites, 
mais  se  trouvaient  mélangés  à  des  individus  plus  ou  moins  nom- 
breux de  V Amphistomum  conicum  R.  Jusqu'ici  ces  deux  espèces 
de  parasites  semblent  avoir  été  confondues  et,  en  etïet,  dans  la 
collection  des  vers  parasites  de  l'Ecole  de  médecine  au  Caire,  je 
retrouvai  plus  tard,  dans  un  bocal  portant  sur  l'étiquette  le  nom 
iVAmphistomtim  co7iicum,  des  individus  de  cette  espèce  avec  un 
bon  nombre  de  Gastrothylax.  Ces  derniers  diffèrent  cependant,  à 
l'état  vivant,  de  leurs  voisins  à  première  vue  déjà  par  leur  teinte 
eu  rouge  foncée,  tandis  qu'au  contraire  \eii  Amphistomes  sont  pâles 
et  blanchâtres.  Fixés  et  conservés  la  teinte  rouge  disparaît  chez 
les  Gastrothylax  et  est  substituée  par  un  gris  sale;  les  Amphi- 
stomes,  par  contre,  deviennent  complètement  blancs  dans  cet  état. 
La  forme  égyptienne  du  Gastrothylax  semble  être  bien  diffé- 
rente de  l'espèce  signalée  par  Creplin'  aussi  bien  que  de  celles 
signalées  par  Poirier.^  Par  suite  de  la  grande  fréquence  dans 

1.  Chkplin,  Beschrcibuns  zwuier  nou..-  A>ni)l,i.touu.nK..ton  :u.s  .Umu  Zebuochscn. 
Arcli.  f.  N.atiirs.  13.  1847.  p.  »0.  Taf.  ii. 

2.  Po.u.Ku,   Description   tViiehnintlics   nouveaux  du  Palonia  fronlahs.  Bullet.  .le  la 
Soc.  philomïitli.  de  France.  7«  sér.,  t.  vu,  1883. 


—  6  — 
laquelle  on  le  tnnive  en  masse,  je  lui  eonserve  le  nom  tle  grc- 

Tous  les  vers  (|ui  hnhitent  en  même  temps  l'estomae  d'un  hôte 
ne  se  ilistribueiit  jan)ais  éjcalement  sur  toute  la  surface  de  l'orjrane. 
mais  toujours  ils  s'amassent  sur  une  ou  (luelques  places  dans  le 
voisinage  tle  l'entrée  de  l'œsopliajje  dans  la  ])anse.  Dans  ees  en- 
droits, par  contre,  ils  se  tiennent  tellement  serrés  les  uns  contre 
les  autres  (ju'ils  font  disparaître  complètement  les  longues  i)ai)illes 
de  la  nni<|Ucusc  stnmacale.  Sur  un  seul  espace,  n'ayant  pas  niêmc 
la  surface  du  jtlat  d'une  main  de  médiocre  grandeur,  j'en  ai  com|)tc 
une  fois  llôH  et  ce  nomlire  est  liicn  loin  d'être  le  plus  grand.  Après 
avoir  éloigné  de  leur  place  les  parasites  on  voit,  ainsi  (|Ue  je  l'ai 
déjà  dit  phi.s  liant.  <|Ue  les  pa|iillcs  de  la  mu<|Ueuse  sont  absentes 
et  remplacées  par  de  |ictitcs  élévations  cn])ulit"orincs  (|ui  rcni]»lis- 
siiii'Ut  d'ahonl  les  cavités  des  ventouses  alMlomiiiales  des  vers.  Kn 
outre,  la  couleur  hruii-noiràtre  de  la  nnuiucnse  et  de  ses  papilles 
a  disparu  et  est  remplacée  j)ar  un  Idaiu-  pâle  légèrement  rongcâtre. 

Le  rorjis  est  cylindroïdc  on  conique,  aminci  en  avant,  verti- 
calement troin|ué  en  arrière,  selon  la  contraction  long  de  7"""  à 
lO"".  Le  plus  grand  diamètre  de  2°""  à  2""",.")  se  rencontre  en 
nvant  de  l'extrémité  postérieure  i|id  porte  une  ventouse  terminale 
de  1""  il  1""..'»  de  diamètre.  La  Itoiudic  s'ouvre  presque  e\ae- 
teiuent  MUr  la  pointe  céplialii|iH-  et  n'est  qii  à  peine  inclinée  sur  la 
face  ventrale;  elle  donne  dans  la  ventouse  orale,  est  spliériquc 
ou  un  peu  allongée  et  a  (("""..'»  environ  (h*  diamètre.  A  une  distance 
de  <>■"", 7  (("".H  de  l'ouverture  hucculc  on  rencontre,  sur  la  face 
ventrale,  une  autre  ouverture  plus  apparente  (|iic  la  précédente  et 
en  forme  de  fente  transversale  sémilunaire;  c'est  l'entrée  dans  la 

I.  i'ulM|ur  le  mot  MXjf,  porha,  ont  iimiirulin,  Il  mu  ki'iiiIiIo  plim  curri'rt  irt'iii|ilii\i'r 
la  IHMIi  «In  Ipinro  (ImtUolhyUm  roniliii'  inniuriilin  cl  irrcrlff  Omlntlhjfliw  yrrgnriiu  nu 
Uni  «In  grfjarimm 


grande  poche  ventrale  qui  représente,  selon  Poirier,  le  caractère 
le  plus  spécifique  du  genre  Gastrothylax.  Cette  poche  ventrale 
s'étend  jusqu'à  la  ventouse  terminale.  Elle  peut  être  contractée  ou 
dilatée  par  l'action  des  muscles  du  corps;  dans  le  dernier  état  elle 
représente  une  vaste  cavité  de  forme  tout  à  fait  cylindrique  et 
autour  de  laquelle  le  corps  du  ver  forme  un  manteau  qui  n'a  quel- 
quefois que  0"'"',4  d'épaisseur.  Dans  l'état  de  contraction,  par 
contre,  elle  ne  représente  qu'une  fente  étroite  triquètre,  ressem- 
blant en  quelque  sorte  à  la  cavité  de  l'œsophage  des  Nématodes. 
Cette  forme  est  seule  signalée  par  Ceeplin  et  Poirier  comme 
appartenant  aux  espèces  décrites  par  ces  auteurs,  mais  elle  n'est 
due  qu'à  l'action  de  l'alcool  pendant  la  conservation.  On  comprend, 
au  reste,  que  l'état  de  contraction  ou  de  dilatation  de  la  poche 
puisse  exercer  une  influence  bien  sensible  sur  l'épaisseur  que  pré- 
sente le  corps  en  dehors. 

La  peau  est  lisse  et  c'est  seulement  sur  le  pourtour  de  l'orifice 
buccal  et  dans  le  voisinage  de  l'orifice  génital  (qu'elle  porte  de 
nombreuses  petites  papilles  coniques  ou  cupuliformes. 

Le  canal  alimentaire  se  compose  d'un  œsophage  dépourvu 
de  pharynx  muscideux,  long  de  O'"",!),  et  de  deux  branches  intes- 
tinales (j[ui  ne  s'étendent  pas  au  delà  du  milieu  du  corjjs.  Le  con- 
tenu de  l'intestin  n'est  constitué  ((ue  du  contenu  de  l'estomac  de 
l'hôte;  je  n'y  ai  jamais  aperçu  des  globules  sanguins  ni  des  cellules 
épithéliales  de  la  niu(iueuse  stomacale.  D'autre  part,  on  y  trouve 
souvent  des  infusoires  qui  habitent  toujours  en  gi-and  nombre 
l'estomac  des  buft'les  et  qui  semblent  i)ouvoir  être  très  facilement 
avalés  \mY  les  parasites  avec  leur  nourriture. 

Le  système  nerveux  présente  un  développement  exti'êmement 
riche.  Il  se  comjjose  d'une  partie  centrale  formée,  comme  d'ordi- 
naire, par  une  commissure  transversale  ]ilacée  au-dessus  de  l'œso- 
phage et  derrière  la  ventouse  orale.  De  cha(|ue  côté,  cette  conunis- 


—  8  — 

sure  se  tomiino  par  un  <;an<rlion  cérébral  tloù  partent  les  nerfs 
lonjjitudinaux  ilu  et>rits.  Ordinairement,  chez  les  Tréuiatoiles  di- 
^énèses.  il  y  a.  à  droite  et  à  {fauche,  trois  nerfs  longitudinaux 
antérieurs  et  trois  pi»stérieurs:  le  «renre  Crostrot/nflnx  tait  exception 
à  cette  rèffle  et  possède,  au  moins  sur  une  certaine  étendue,  de 
chaque  coté  «(uatre  nerfs  lonjritudinaux  ])ostérieurs.  Les  trois 
nerfs  antérieurs  cttrrespondent,  sans  doute,  à  ceux  des  L)istomiens; 
aussi  les  nerfs  ]»ostérieur8  sont-ils  é\idi'nnuent  homologues  aux 
nerfs  des  Pistomes.  si  ce  ncst.  toutefois,  que  le  nerf  ventral  très 
ffros.  après  son  orijrine  du  }ran{flii>n  céréltral.  se  dédouble  en  deux 
rameaux  dont  h-  jihis  fuit  loufic  les  ]iai(iis  hitéralcs  tandis  (|ne 
l'autre.  |ilus  failtic.  se  diri<;e  vers  la  face  inférieure  et  envahit  la 
|taroi  ventrale  de  la  ;rrande  poche.  Environ  à  la  réunion  du  tiers 
moyen  et  du  dernier  tiers  de  la  lon^iiUMir  du  corps  il  va  rejoindre 
de  nouveau  le  ranit-au  |irinti|)al  :  à  partir  de  ce  niveau  il  u  y  a  doue 
jduH  que  trois  nerfs  lon;rjtii,liniiux  dans  le  corps. 

I^es  nerfs  lon;;ituilinan\  sont  nus  en  cnninuinication  entre  eux 
par  un  système  df  nerfs  transvt-rsaux  qui  se  jiroupcnt  tic  façon  à 
former  un  certain  nombre  ilanncanx  nerveux  au-dessous  de  la 
eireouférence  du  corps.  .le  n  ai  pas  compté  cxactenu-nt  ces  an- 
neaux: nuiis  |iroliablfmcnt  il  y  m  a  au  moins  dix;  le  dernier 
d'entre  «-ux.  très  jr|-us,  eut  lojfé  tntit  renient  dans  la  innsenlatinc 
de  la  ^ramle  ventouse  terminale  et  est  très  riche,  en  outri-.  en 
eelliile»  ganglionnaires.  'Ions  ces  nerfs  transversaux  émettent  un 
nomlire  conHidérable  de  rameaux  latéraux  qui  s'anastomosent  un 
;;rnnrl  nombre  ili-  fois  entre  eux  et  avec  les  nerfs  lonjrituilinaux. 
de  manière  à  foimcr  en  dernier  lieu  un  réseau  très  cmupliqué  de 
HletH  nerveux  épilenwnt  riche  en  cellules  ^fanjflionmiircs.  Aussi 
le  «yntème  nerveux  que  j'ai  pnqiosé  d  appeler  MUs-cérébral,  est- 
il  l)icn  développé,  il  resHenilde  parfaiteiin-nt.  dans  sa  structure,  à 
eellli  «len  histomienH  et   n'en  dilfèrc  qin-  par  le  iiomine  plus  élevé 


des  commissures  transversales  qui  passent  au-dessus  du  cerveau  : 
le  Gastrothylax  en  i)Ossède  deux  ou  trois.  Il  existe,  en  outre,  un 
l)etit  nerf  médian  antérieur  partant  de  la  commissure  cérébrale  et 
longeant  la  i)aroi  dorsale  de  l'œsophage,  nerf  que  nous  rencontre- 
rons dévelojtpé  dans  l'espèce  suivante  d'une  manière  bien  nette. 
Système  excréteur.  Le  pore  excréteur  est  situé  sur  la  face 
dorsale,  immédiatement  en  avant  du  rebord  de  la  ventouse  termi- 
nale. Il  communique  à  une  vésicule  collectrice  qui,  à  première  vue, 
paraît  être  assez  petite  et  de  forme  triangidaire.  Elle  se  continue 
de  chaque  côté  dans  un  vaisseau  du  même  calibre  à  i)eu  près  et 
dont  la  direction  principale  est  transversale  par  rapport  à  l'axe 
longitudinal  du  corps;  aiTivés  près  des  côtés  les  vaisseaux  émet- 
tent chacun  un  rameau  d'à  peu  près  le  même  diamètre  ({ui  se 
rend  en  ari'ière  tandis  que  les  troncs  originaux  se  tournent  en  avant. 
Dans  le  voisinage  des  culs-de-sac  des  branches  intestinales  ils  se 
bifurquent  de  nouveau  pour  donner  chacun  naissance  à  deux 
canaux  dont  l'un  prend  une  direction  plus  dorsale,  tandis  que  l'autre 
continue  de  longer  le  l)ord  latéral  et  se  dissimule  au  niveau  de  la 
ventouse  orale.  Les  rameaux  dorsaux  dont  il  vient  d'être  question 
vont  en  avant  en  longeant  la  branche  de  l'intestin  de  leur  côté 
res])ectif;  dans  le  voisinage  de  la  bifurcation  du  canal  alimentaire 
ils  hnissent  par  venir  à  la  rencontre  l'un  de  raiitrc  de  manière  à 
former  une  anse  continue.  C*es  troncs  ])rincipaux  du  système  ex- 
créteur décrits  jus(]u'ici  jjortent  tous  un  grand  nond)re  de  ramifi- 
cations latérales  (|ui,  ce])endant,  ne  s'anastomosent  jamais  entre 
elles  de  fa(;on  à  étal)lir  un  véritable  réseau  de  canaux  excréteurs, 
mais  toutes  vont  se  terminer  en  cul-de-sac,  à  l'exception,  i)ro- 
bableinent,  du  tronc  ([ui  arrive  à  la  hauteur  de  la  ventouse  orale 
et  qui  semble  se  continuer  dans  le  système  des  vaisseaux  proi)re- 
raent  dits.'  L'ensemble  de  ce  système  vasculaire  est  rem])li,  jien- 

1.  Voir  ici  l:i  division  (|iu' J'ai  iiioiiosù  d'Otalilii-,  pour  le  systcMiic  vasoniaiic  entier, 

MKMOIIIKS.  T.  III.  - 


10   ^ 

liant  la  vie.  par  un  contenu  granuleux  et  tipaque  de  sorte  (|Ue  l'on 
réussit  bien  facilement  à  suivre  le  trajet  de  iliat|Ue  raiial:  au 
point  de  vue  liistolo^rique.  les  derniers  se  nuMitrent  revêtus  in- 
térieurement d'un  épitliélium  à  eellules  minces  et  sans  limites 
distinctes  et  dont  on  ne  voit  nettement  i(Ue  les  noyaux,  l'est,  en 
ettet.  cette  .structure  liistolocriijue  qui  nous  démontre  (jue  tout  le 
système  vasculairc  en  (luestiiui.  y  compris  la  petite  vésicule 
trianffulaire.  n'est  autre  chose  i|iic  la  vésicule  collectrice  de 
l'apiiareil  excréteur  de  notre  animal.  Cette  vésicule  terminale 
présente  ici  une  ramification  extraordinaire  et  c'est  ainsi  i|u'ellc 
ressemltle  à  relies  (|nc  nous  avons  appris  à  civiniaitrc.  |iar  exemple. 
du  I)L<stnnium  echriintinii,  du  />.  /it'paticiiiii  et  d'autres,  (gluant  au 
système  des  vaisseaux  proprement  dits  (pii  finissent  par  altoutir 
aux  entonnoirs  ciliés,  Je  n'ai  |ias  léu.ssi  à  suivre  leur  trajet,  par 
suite  de  la  trop  ;frande  épaisseur  dt-  l'animal  et  de  la  forte  pression 
iju'il  faut  exercer  pour  le  rendre  transparent,  'l'outefois.  il  ne  peut 
pas  y  avoir  de  doute  ipi'ils  n'existent  en  effet,  connue  ailleurs. 
et  la  raison  en  est  t|ue  l'on  aperçoit  très  nettement  leurs  ti-rnii- 
naisoiih  dans  les  entonnoirs  ciliés  ipii.  de  leur  coté,  ont  une  longueur 
de  (r^.Kli  sur  une  largeur  à  la  l»a.se  de  (r"',(K>4. 

(>rganes  génitaux.  11  cxi.stc.  chez  le  (ùislrut/iiilnj-  i/rrtfdriii.i, 
un  oritire  génitiil  unii|uc.  Il  est  situé  sur  la  ligne  médiane  de  la 
faee  \cntralc  et  imniédiateuu-iit  à  la  suiti-  de  rentrée  dans  la 
grande  poclic  \cntralc.  à  l'intéricin'  de  celleci.  <,tuclipicl'oiN.  l'ori- 
ficf  «e  reuj'ontre  sur  le  sommet  il  une  petite  Miillie  eonii|iie :  il  donne 
toujonrH  accès  dans  un  sinus  génital  étroit  et  peu  apparent.  Les 
tcMtieiiles  sont  aKsc/.  groh.  loliés.  d  un  diamètre  dà  peu  près 
1"",2  L't  nituéM  siu'  les  cotés  du  eui  ph  à  peu  de  distanee  en  a\ant 
de  la  \enloiiHe  terminale.  Ils  ^  aecunent  par  transpaiiiiee.  pendant 

•Inti»  iiK'ii  m/'iiHilri  l'h'  |)|»li>iii<'ii  iiimi-rrr  Klni'lie  iiinl  I  nixilii',  l.iiiktni  iiinl  Cm  !>  n 
lllli|i<illi<-r«  lUKiloirlra.   II.  m.  S(iillK»rt  IHU4,  |i.  Dit)  |T 


11  — 


la  vie,  sous  la,  forme  de  deux  tâches  plus  claires  et  un  peu  sail- 
lantes sur  la  surface  environnante;  le  plan  de  lem-  plus  grand 
diamètre  corres])ond  au  plan  sagittal  du  corps.  Les  canaux  défé- 
rents ont  leur  origine  sur  le  bord  dorsal  des  testicules;  ils  se  ren- 
dent sur  le  dos  et,  en  s'unissant  l'un  à  l'autre  au-delà  du  milieu 
du  corps,  ils  forment  un  canal  déférent  unique.  Celui-ci,  replié  un 
grand  nombre  de  fois  sur  lui-même,  se  montre,  chez  les  individus 
arrivés  à  la  i)ériode  de  la  maturité   sexuelle,   toujours  plus  ou 
moins  fortement  rempli  de  spermatozoaires.  C'est  ainsi  qu'il  sert 
de  vésicule  séminale;  il  se  dirige,  toiit  contre  la  face  dorsale,  en 
avant  et  finit  ])ar  aboutir  au  conduit  éjaculateur.  Ce  dernier  re- 
présente un  canal  évidemment  plus  musciùeux  que  le  déférent, 
long  d'à  peu  près  1"""  et  entouré  d'un  grand  nombre  de  celbdes 
glandulaires  :  les  glandes  prostatiques.  Il  conduit  directement  dans 
Te  sinus  génital;  je  n'ai  jamais  vu  un  pénis  évaginé  et  je  ne  crois 
pas  (lu'il  existe  un  véritable  pénis  susceptible  de  faire  saillie  au 
dehors.  Sur  des  coupes,  on  rencontre  assez  souvent  le  sinus  lui- 
même  plus  ou  moins  retourné  au  dehors  de  manière  à  former  un 
semblant  de  pénis. 

Le  germigène,  de  forme  à  peu  près  sphérique,  a  un  diamètre 
de  0""",4.  Il  est  situé,  près  du  dos,  un  i»eu  à  gauche  du  plan  médian 
et  en  avant  de  la  petite  vésicule  triangulaire  du  système  vasculaire. 
Son  canal  excréteur,  le  genniducte,  se  tourne  vers  la  face  ven- 
trale; après  un  court  parcours  il  émet  le  canal  de  Laureb  qiii 
n'est  i.as  pourvu  d'un  réceptacle  séminal  et  qui  se  dirige,  en  fai- 
sant (luelques  légères  circonvolutions  irrégulières,  vers  la  face 
dorsale  i)0ur  aboutir  à  l'extérieur. 

Les  vitellogènes  sont  très  développés;  ils  occupent,  en  géné- 
ral, les  parties  latérales  du  corps  à  côté  de  la  grande  poche,  mais 
à  partir  de  là  ils  envahissent  encore  la  paroi  ventrale  de  la  poche 
oîi  ils  arrivent  i)res(iue  en  contact  l'un  avec  l'autre  dans  la  ligne 


—  12  — 

médiane.  En  avant,  ils  s'étendent  ju!<(|ue  vers  la  hauteur  de  Itui- 
tiee  {fénitai.  eu  arrière  ils  se  terminent  eu  avant  des  testicules. 
Les  \'itell(Hlnetes  iirinei|)aux  ]>artent.  de  ehat|ue  e^ité.  du  voisiuajre 
de  la  terminaison  en  ('(eenm  de  l'intestin.  Ils  se  dirijjent  en  arrière 
et  vers  la  jjlamle  coiiuillière  dans  laquelle  ils  entrent  ajn'ès  .s'être 
réunis  en  un  réceptacle  vitcllin  relativement  assez  lonj^-.  La  «ilande 
euquillière  elle-même  se  comitose  d'un  nombre  considéraltle  de 
cellules  glandulaires  dont  l'ensemble  est  nettement  séjtarc  du  jia- 
rencliyme  enviromiant.  .\  ]»artir  de  l'ootyite.  (|ui  occupe  le  centre 
de  la  {rlantle.  l'utérus  se  transt'ormc  d'abord  en  un  réceptacle  sé- 
minal très  volumineux:  |iuis  il  se  replie  ctroitcmciit  de  niaMièrc  a 
former  une  pelote  Iti^rj;.  l.  2.  pi.  l)  dont  les  anses  sont  t'orteuicnt 
remplies  d'<eut's.  A|irès  avoir  formé  la  pclotr.  l'utérus  se  dirific 
presque  en  li};ne  droite,  en  ;i\;int  puni'  atioutir  au  sinus  à  côté  de 
l'oriticf  mâle.  (  hez  la  plupart  <les  individus  examinés  à  l'état  vi- 
vant, cette  partie  droite  de  l'utérus  était  |ues(|Ue  entièrement  vide 
et  ce  n'était  ipic  dans  une  portion  terminale  précédant  le  vaj;in. 
que  se  trouvait  qiudquefois  un  nouvel  amas  d'icufs.  Li-  va^^in  lui- 
même  est  distinctement  sé|iaré  de  l'utérus,  connue  ailleurs,  par  le 
pluM  fort  développrnu-nt  de  la  musculature  pariétale. 

Lch  leufs  sont  surtout  rcnnirquablcs  |)ar  la  jurande  ressem- 
l)lancr  qu'ils  présiMitcnt  avrc  ceux  des  vérital)les  Aiiip/iistniiits. 
Ils  nicMureiit  de  ((""",111  de  lon;;ueur  sin-  (»""",()S  de  lar>îcur,  leur 
formu  est  assez  réjfidièrcnu'ut  ovalairc.  la  coqnc  mince,  imnloif 
et  trauHparcntc.  Le  contenu  consisfc  en  une  ccllidc  ont  iiilniiréc 
d  un  pluH  ^rrand  niindnc  de  rclluIcH  vitcllines.  La  scf^iucutation  de 
In  jiremièri'  ne  conniH-ncc  m  j,a'-néral.  qu'aïuès  la  ponte;  il  est 
HHiw'z  rnre  d  olmervcr  «lans  les  leufs  contenus  nicorc  dans  l'animal 
mèfr.  Ipiin  à  ni\  criluli-s  enduvonuaircs,  et  janniis  b-  dé\c|oppc- 
ment  ne  Havancr  au  drià  de  cette  pliasc.  (.hioiqin-  l'oriticc  ^rênital 
Miit  Hiliié  à  l'intérieur  de  la  (fnindc  pocbf  ventrale,   je  n  ai   jias 


—  13  — 

rencontré,  dans  cette  poclie,  des  œufs  en  nombre  plus  considérable. 
En  général,  elle  ne  contenait  que  quel(iues  rares  œufs  et  même  le 
plus  souvent,  ])oint  du  tout.  On  y  rencontrait  plutôt  toujours  un 
liquide  lim])ide  et  légèrement  roug-eâtre,  charriant  des  infusoires 
et  très  souvent  aussi  des  fragments  de  plantes,  provenant  évidem- 
ment du  milieu  dans  lequel  se  troiivent  les  i)arasites  et  de  l'esto- 
mac de  l'hôte.  C'est  en  raison  de  ces  faits  que  je  me  trouve  con- 
duit à  voir  dans  cette  poche  un  appareil  supplémentaire  de 
l'alimentation  pour  laquelle  l'intestin  court  et  peu  volumineux 
serait  bien  insuffisant. 

La  description  du  déveloi)])enient  embryonnaire  et  de  Fembryon 
libre  trouvera  place  dans  le  deuxième  cha])itre  de  ce  travail. 

2.  Gastrodiscus  aegyptiacus  (Cobbold). 

(Fi^g.  4—8,  pi.  I,  flgg-.  9-15,  pi.  11.) 

Littérature: 

Hemistoma  spec.  Son.sino,  On  the  entozoa  uf  tlie  liorse  in  relation  to 

tlie  latc  Eg-yptian  plague.  The  Veterinarian  1H77. 
Dijihisfoma  cmpuitiacuni  Cobhom),  Description  of  a  ncw  cqninc  tinke. 

The  Veterinarian  1877. 
Gastrodiscus  tSonshioi  Cobbold,  ibid. 
Gastrodiscus  polymastos  Leuckart.' 
Gastrodiscus  pohpnastns  Leytenyi,  Ueber  den  lîan  des  Gastrodisctis 

j)olymastos  Leuck.  Dissertât.  Leipzig;  Frauk- 

furt  a.  M.  18S1. 

1.  Au  sujet  de  la  nomenelature  «Us  cette  espèce  il  tant  constater  ipie  c'est  Lkuckaht 
(lui  a,  le  premier,  reconnu  exactement  le  caractère  Amphislomien  do  cette  forme  in- 
téressante, contrairement  à  Sonsino  et  à  Coiuioi.n  qui,  prenant  l'appendice  céphalique 
pour  la  partie  terminale  du  corps,  la  rcsiirdèrent  l'un  comme  un  irénistonie,  l'autre 
comme  un  DiploHome.  Ce  n'est  qu'à  la  suite  d'une  communication  écrite  de  Leuckaut 
à  CoBnoT.D  que  ce  dernier  reconnut  son  erreur  et  accepta,  à  contre-cœur,  le  nom  gé- 
nérique de  OaHrodincvn  proposé  par  Lkuckaht,  mais  en  sul)stituant  au  nom  d'espèce: 
potymantoa  I.KUCK.   Ic  nom  de  Sonainoi.   Les  doutcs  di!  ConnoLi>  relatifs  à  la  nécessité 


—  14   - 

Sur  quatre  chevaux  (|ue  j'eus  l'occasiou  dexamiuer  à  ré(|uai- 
ri.s.sîijre  ilAlexaiidrie.  je  tmuvai.s  ee  beau  ver  deux  fois,  uue  t'ois 
eu  uu  seul  exeuijdaire.  l'autre  fois  en  nombre  d'au  moins  deux 
«•ents  individus.  Il  ne  me  fut  jtas  i>o.s.sible  de  me  reu.sei<i:ner  exacte- 
ment sur  l'orifrine  de  ees  deux  chevaux:  mais,  d'autre  ]»art,  je  pus 
savoir  d'une  faijnu  certaine  <|ue  les  deux  autres  (|ui  nhébcrfïcaicnt 
pas  le  parasite,  étaient  des  chevaux  de  trait  et  avaient  |iassé  la 
deniière  partie  de  leur  vie  dans  la  ville.  <>ii  ils  n'avaient  jias  eu 
rnccasion  de  s'infester.  Kn  .somme,  le  ver  ne  jiarait  pas  être  trop 
rare.  mais,  pour  le  rencontrer,  il  faut  examiner  non  les  chevaux 
des  {rrandes  villes,  mais  liicn  ceux  de  la  cani|ia^iie. 

Il  hal)ite.  ainsi  (pie  l'a  déjà  noté  SuNSINo.  princiiKilcment  le 
cd'cum  de  sou  Ilote.  Lorsipi'il  se  trouve  en  };iand  nonilire  dindi- 
\  itlu.s  «|iicl(pies-iins  de  ceux-ci  s'en«;;a};ent  dans  les  partii's  voisines 
du  ffros  iiifcstiii:  je  ne  lai  pas  rencontré  par  contre  dans  lintestin 
;;rclc.  Il  h'attache  à  la  paroi  intestinale  au  moyen  de  toute  la  |iartie 
|M»8térieurc  élar^rie  de  sou  corps:  toutefois  je  ne  me  .sou\  iens  pas 
avoir  a|ierçu  des  altérations  spécitiques  de  cette  |iaroi  causées  par 
la  présence  du  parasite,  et  sur  ce  point  je  m«'  trouve  tout  à  fait 
d'nccnrd  avec  les  recherches  de  SuNSlNu. 

Le  <tn.itrntlixqn)  a  déjà  été  décrit  en  détail  par  LkyTKNVI  en 
18S1.  Ce  travail,  cependant,  est  inexact  et  erroné  sur  plusii-iirs 
|MiiiitH  et  ce  fait  ne  peut  être  attriliiié  exclusivement  au  mauvais 
état  «lu  matériel  et  au  perfectionnement  moins  avancé  île  la  tedi 
iii«|iie  liiHtolo^iijne  justiuil  y  a  1.'!  ans.  L'anatoniie  et  lliistoloo-i,- 
du  v«T  sont  d  un  tel  intérêt,   iprelles  mériteraient    liien  une  d»'s- 

ili-  la  rrt-alKm  <l  un  iiutivi'iiii  uturv  |i<>iir  le  ver  ('ii  i|iii-ntii>ii,  mil  ('li'  ri'cniiiiiiN  miil 
UrtuU^  (lan*  la  nuilr:  hivni\\i  Ami>liMimtlrn,  li>  ver  ihtrIi  Im<I  <■!  Iili'ii  li>  ri<|in'>Hi'nlnnl 
•l'an  iri'nn'  «it^H-lal  iloiil  Ir  iioiii  (taitrodUrut  l'Ut  m  (■fTct,  m'Iitii  Coniuii.n,  •lulinirubly 
rhoM'n».  Qtiaril  au  tioui  il'rii|MTi<,  ri<  iii>  m-rail  qui'  la  (l/>uiiniinntiiin  nurlciiur  ilc  ('nii 
miui;  oefypiiarMt  i|ui  a  II-  ilriill  ilr  |irli>ril^'  l'I  i|ui  dull  rlrr  rinini'rvi'  Kuivniit  l(v<  ri'');l<'K 
HaIiH)'*  |Miur  U  iiouiftirlaluri'  «riiMitilliiui- 


—  15  — 

cription  plus  longue  ;  mais  comme,  toutefois,  le  cadre  de  ce  travail 
est  restreint  je  dois  me  borner  à  n'en  donner  qu'une  courte  des- 
cription rectifiée  et  corriger  de  cette  manière  au  moins  les  ])lus 
importantes  des  erreiu-s  de  Leytenyi. 

La  forme  du  corps  est  celle  d'un  disque  circulaire  ou  allongé 
à  bords  assez  affilés,  d'un  diamètre  de  10 — 13™'"  et  d'une  é])ais- 
seur  de  2""",5  en  moyenne.  A  l'extrémité  antériem-e  et  un  peu  au- 
dessus  de  l'arête  affilée  du  disque  on  voit  s'insérer  une  saillie  à 
peu  près  cylindrique  et  arrondie  en  avant,  longue  de  3"'"',5  de  la 
base  à  l'extrémité  :  la  saillie  céplialique;  c'est  la  même  partie  que 
SoNSiNO  et  CoBBOLD  i)renaient  pour  l'abdomen  du  ver.  A  l'extré- 
mité opposée  du  disque  on  rencontre,  sur  la  face  ventrale,  la  ven- 
touse postérieure  d'un  diamètre  de  2™'"  et  qui  est  tout  à  fait  ana- 
logue à  celle  des  Amphistomiens.  A  l'opposé  de  la  face  dorsale  du 
corps  qui  est  [tarfaitement  lisse,  la  face  basale  se  montre  ornée 
d'un  grand  nombre  de  courtes  proéminences  portant  sur  leurs 
sommets  une  ])etite  fente  transversale  à  l'axe  l(nigitudinal  du  corps 
qui  conduit  dsins  un  enfoncement  de  médiocre  profondeur  de  la 
peau.  La  forme  externe  signalée  ici  n'est  cependant  (pie  l'atti- 
tude que  présente  le  corps  au  repos.  Lorscpi'au  contraire,  le  ver 
va  se  fixer  à  la  mu((ueuse  de  l'intestin,  et  de  plus  encore  lorsciu'on 
le  détache  de  sa  place,  il  retire  le  bord  affilé  de  son  corps  vers 
la  face  ventrale  de  manière  a  se  rajjiiroclu'r  de  la  forme  de  cuil- 
lière  i)lus  ou  moins  profonde  et  à  faire  dis])araître  extérieurement 
])lus  ou  moins  (*oni])lètement  la  ventouse  abdominale.  C'est  évidem- 
ment par  cette  contraction  (pi'il  se  produit  un  état  de  ju'cssion 
générale  dans  la  masse  du  corps  et  c'est  ])ar  suite  de  cette  pres- 
sion générale  que  les  petites  proéminences  de  la  face  venti'ale  font 
maintenant,  toutes  ou  eu  partie,  saillie  au-dehors  de  sorte  (pie 
l'évasement  central  se  retourne  en  arrière  et  que  la  face  ci-devant 
interne  de  renfoncement  devient  la  .surfiice  d'une  petite  saillie 


—   16  — 

liciui.s]ilKTi*{Ue  mi  juênio  rlavitbrme  1%.  '.•.  pi.  11 1.  lue  telle  modi- 
rieation  <le  t'uniie  tle  ees  petits  oij^aiies  ne  .s'o|ière  i)a.s.  du  reste. 
."Seulement  sous  lartion  dune  etMitiactiou  ;îénérale;  il  y  a.  )»lutot. 
dans  le  eni-j>s  un  .système  de  uniseles  .sjtéeiaux  et  eliaijiés  appa- 
remment de  les  faire  sjullir  spontanément,  muselés  sur  lescpiels 
nous  reviendrons  bientôt.  En  tout  eas.  k-s  ))etites  saillies  elles- 
mêmes  sont  rntièrement  drpourx  ui-s  lU-  nuisclcs  propres  et  Ley- 
TENVl  est  dans  IrrreiU'  lorsipiil  leur  aftril»ue  une  nuiseulature 
«extrrmenu-nt  t'oite»  1.  c.  p.  7  i.  l>e  tout  re  «pli  ]irreède  il  me  pa- 
rait hors  de  iloute  ipn-  «es  orjraiics  n'ont  aucun  rapjioit  avee  des 
véritaldes  suçoirs  ou  vrntousi's  dont  la  structuri'  est  tmit  à  t'ait 
ditî'i'rciitf:  ipiaut  à  leur  fonction  prolialdi'.  iinii^  eu  dimus  jiius 
tard  ijuclipu's  mots. 

La  peau  est  |iarfaiteiucnt  lisse  et  représentée  par  cette  suii- 
stanceeiitieulaire  ipn  revêt  lialutucliemcnt  le  corps  des  Tréniatodes. 
Klle  est  assez  épaisse  sur  le  dos  et  sur  la  .saillie  céplialitpu-  i(t""".()2ô 
en  moyenne  :  Lkviknvi  ra|iporte  ipi'il  a  ol»ser\é  sur  la  |inniicre 
rê;fion  de  nondtreiix  pores  dans  la  peau  :  je  n'ai  pu  \  érifier  cette 
partii-ularité.  car.  à  |tart  les  nond»rcu\  plis  tins  et  irré;tuliers  pro- 
tiurtM  |tar  la  contra<-tion  île  I  animal  an  contact  du  liipùde  conser 
Viiteur.  je  n  ai  rien  découvert  <|ni  puisse  ilonner  1  iilée  d'inic  telle 
structure  :  ces  pures  n'existent  donc  nullement  pour  imijl  iài 
revanclie,  on  rencontre  dans  le  voisina^fc  de  I  onvertinc  iniccalc  un 
nHw/.  ^frand  nondne  de  petites  papilles  coni<|Ues  très  nitics.  per 
eéch  au  centre  par  un  filet  d  une  masse  tinenieni  striée  cl  ipii 
ipndi|m-foiH  fait  un  |icn  saillie  an  deliors  du  pertins  terminal  de  la 
pa|iille,  laniiis  i|Ue  de  l'autre  côté  il  se  dissimide  liicntôt  \ers  l'in- 
térieur tin  eorpH  ifijf.  H,  jd.  II.  .le  Merais  porté  à  ctmsiilén  1  ces  pa- 
pilIcH  connue  dcH  terinimiihonH  iiervenses.  Sin'  la  face  vciitialc  et 
Murtout  dans  lévaMenienl  îles  psciido  huçoirs,  la  peau  est  extrénn-- 
menl    mince:   elle  na  ici  ipi'nne  é|iaisseur  de  (•'"'", (l(l2S.   e'eMt-à- 


—  17  — 

dire  la  iieinième  partie  de  celle  que  i)réseiite  la  peau  du  dos.  Les 
deux  zones  que  Leytenyi  décrit  et  dont  l'inférieure  serait  la  ma- 
trice de  la  supérieure  n'existent  i)as  non  plus  ou,  du  moins,  elles 
n'appartiennent  pas  à  la  peau  toutes  les  deux  et  rinférieure  ne 
rej)résente  autre  chose  que  la  partie  pariétale  du  parenchyme  du 
cori)S.  Quant  à  la  musculature  elle  est,  en  général,  disposée  selon 
les  mêmes  i)rincipes  que  l'on  observe  chez  les  autres  Trématodes; 
un  caractère  propre  au  Gastrodisque^  c'est  la  présence  d'un  réseau 
de  faisceaux  musculaires  très  forts  qui  passent  dans  un  plan  à 
peu  près  parallèle  à  la  face  ventrale  et  un  peu  au-dessus  de  celle- 
ci.  Il  y  a  des  faisceaux  longitudinaux  et  des  faisceaux  transver- 
saux qui  se  croisent  sous  un  angle  droit  et  s'anastomosent  entre 
eux  çà  et  là  i)ar  des  fibres  passant  d'un  système  à  l'autre.  C'est 
sur  les  mailles  du  réseau  formé  de  cette  manière  que  s'élèvent  les 
pseudo-ventouses  décrites  plus  haut  et  c'est,  apparemment,  par 
l'action  de  ces  muscles  qu'elles  font  saillie  au  dehors  indépen- 
damment d'une  contraction  du  corps  entier. 

L'appareil  digestif  commence  i)ar  la  ventouse  orale  qui  me- 
sure 0"'",8  de  diamètre.  Elle  est  remarquable  surtout  i)ar  la  ])ré- 
sence  de  deux  appendices  latéraux,  caractère  que  le  Gastrodisque 
ne  i)artage  qu'avec  le  genre  Homalogaster  PoiRiER  et  avec  VAin- 
jjJiistomum  suhclavatimi  des  grenouilles  à  l'opposé  des  autres  Am- 
phlstomùms  (pii  en  sont  déjiourvus.  Chez  le  Gastrodlsqae^  les 
appendices  sont,  en  outre,  très  pr(»fonds  et  leur  cavité  est  si  forte- 
ment séparée  de  la  cavité  de  la  ventouse  qu'ils  paraissent  presque 
])édonculés.  Tandis  ([ue  la  bouche  est  tout  à  fait  terminale,  ces 
cte(;ums  buccaux  se  ra])j)roclient  de  la  face  dorsale  de  la  saillie 
céphalique;  rœso]»hage  part  de  la  ])artie  inférieure  de  la  ventouse. 
Il  est  simjjle  et  droit  et  ne  i)Ossèdc  pas  un  «véritable  ])harynx 
musculeux»,  comme  l'indique  Leytenyi  (1.  c,  p.  D).  C'est  seule- 
ment sa  partie  terminale  (|ui  précède  immédiatement  la  l)ifuroation 

MKMOniIvS.  T.   III.  -i 


—    IH    — 

ilans  les  l)raiiclies  intestinales  (jui  se  ti'ouve  oonsidéialtlenient 
épaissie  eu  t'onue  iltM^rnon;  ret  épaississenient  est  itnuluit  |iar  un 
renforeenient  ])uissnni  de  la  luuseulature.  Toute  la  paroi  de  Iteso- 
pliafre  est  musculeuse.  eonstituée  jtar  un  système  extérieur  de 
tilires  ltin;ritudinales  et  un  système  intérieur  très  fort  et  stratifié 
eonstitué  ))ar  des  libres  annulaires  (li}>-.  12,  pi.  il).  Ce  sont  prinei- 
palement  les  dernières  «pii  auj^menteut  dans  l'épaississenient  sus- 
mentionné jus(|uà  atteindre  une  épaisseur  de  O^'^.H.  Extérieure- 
ment, l'œsoplia^fe  est  aeeompaffné  dans  toute  s(»n  extension  et 
dune  manière  bien  frai»|»ante,  par  une  eout-lie  de  eellules  jiyri- 
formes  (pii  se  colorent  fortement  sous  lattion  «le  lliématoxyline. 
'Juel<|Uefois  j'ai  réussi  à  en  distin;;uer  très  nettenient.  sur  des 
eoiipes.  des  <-onduits  d'excrétion  dune  extrême  tinessi'  (pii 
aprcH  av(»ir  traversé  la  conciic  musculaire  se  mettent  en  com- 
munication avec  le  revêtement  interne  île  lo-sopliafie 
(fi{;.  12,  pi.  II).  ( 'e  revêtement  est  formé  par  une  couche  épaisse 
d'environ  (r"'.02H  et  diinc  sulistaiicc  tout  à  fait  cuticulairc  vt  ipii 
ne  diffère  point  de  la  substance  île  la  peau  externe.  (  'est  en 
raison  de  ces  faits  ipii  se  laissaient  bien  facilement  constater 
chez  tltn^  les  individus  examinés,  ipic  les  ciiliilcs  aciouipa^nant 
ru'Kop|ia;rc  diiivent  être  considérées  d'une  manière  suffisamment 
IHmitive  cumiiic  des  véritables  ;rlandes  cliarj.;ées  de  la  sécrétion 
de  In  Hubstaiice  revêtante  intérieure  de  1  ies(iplia;;c.  ( 'cttc  ^ull 
HÎance  elle-même  doit  être  rcffardéc  comme  une  véritaide  cuti- 
cule niuHi  (pie  la  peau  »'\ternc  ipii  rxt  sécrétée  par  les  ccllidt's 
péripliéri<|UeK  du  |iarenc|iyme.  .\sHUrcmciit  cette  particularité  du 
(ttutruilùcnji  (|iii  Kc  retrouve,  <lu  reste,  plus  ou  moins  nettement 
ilniiH  IcM  «'MpèreN  voiHincH,  n'est  pas  un  argument  en  faveur  de  ceux 
c|ui  conMidèrent  la  peau  externe  et  le  rc\ctcmcnt  des  parties  conti 
{{UCM  de  rn|i|iarcil  alimentaire  cnmmc  un  épitliélimn  mctamorpliosé; 
d'Hiitre   part,    ce  caractère  vient   bien    évidemment   à   I  appui  de 


—   U)   — 

l'opinion  de  BrandeS'  qui,  comme  on  sait,  considère  la  couche 
des  cellules  périphériques  du  corps  comme  de  véritables  glandes 
produisant  la  cuticule  externe.  En  effet,  les  cellules  périphériques 
présentent  (luehjuefois  une  ressemblance  frappante  avec  de  vraies 
g-landes,  ainsi  que  je  l'ai  moi-même  observé  chez  le  Distomum 
variegatum  R.  Dans  d'autres  cas,  cependant,  ce  rapprochement 
fait  défaut  plus  ou  moins  et  les  cellules  en  litige  ne  paraissent 
être  que  de  simples  cellules  pas  encore  métamorphosées  du  paren- 
chyme. En  somme,  la  présence  de  ces  cellides  chez  le  Gastro- 
disque et  chez  d'autres  espèces  voisines  semble  établir  la  proba- 
bilité que,  dans  cei-tains  cas,  lorsque  la  peau  est  relativement 
épaisse,  toutes  ou  une  partie  des  celhdes  périphériques  du  i)aren- 
chyme  peuvent  se  transformer  entièrement  en  des  glandes  chargées 
spécialement  de  la  formation  et  du  maintien  de  la  peau. 

Avant  de  se  bifurquer  l'œsophage  diminue  de  diamètre  sur  une 
courte  distance  et  ce  rétrécissement  s'étend  jus(iu"aux  racines  des 
branches  intestinales.  Celles-ci,  d'un  diamètre  variant,  selon  les 
cas,  entre  0""",;j  et  ()""", 6  et  rapprochées  de  la  face  dorsale,  par- 
coiu'ent  le  corps  jusque  vers  la  ventouse  postérieure.  Leurs  parois 
sont  formées  extérieurement  par  deux  couches  musculaires  qui 
semblent  être  la  continuation,  bien  que  plus  faible  des  couches 
musculaires  de  rœsoj)hage,  et  intérieurement  par  un  éi)itlié]ium 
formé  de  celhUes  très  nettes  dont  la  forme  varie,  suivant  le  degré 
de  contraction  de  l'intestin,  et  d'épaisse  et  cylindrique  elle  de^àent 
presque  ])late.  La  transition  du  revêtement  cuticuloïde  de  l'œso- 
])hage  en  épithélium  de  l'intestin  est  très  brusque  et  distinct;  il  me 
semljle  utile  de  mentionner  ici  (jue  les  cellules  (pii  entourent  la 
face  externe  de  ]'(i'so])hage  disparaissent  i)récisément  au  point  (u"i 
réi)itliélium  commence  à  l'intérieur  (fig.  12,  pi.  ii). 

1.  Hrandes,  Zum  fcineren  Bau  dci- Treuiatodcn.  Ilabilitatioiissolirit't.  Halle  a.  d.  S. 
1891. 


—  20  — 

Le  .système  nerveux  est  extrêiiienient  (léveltiiipé  iti>i.  (i.  pi.  i). 
Au  niveau  du  l)or(l  postériciu-  (les  eœeunis  Ituoeaux,  r«es(»))ha»e 
est  traversé,  dans  la  partie  dorsale.  i)ar  la  eoniuiissnre  cérélirale 
«jui  est  très  eourte  iei,  mais  a.s.sez  épai.sse  (^""MOG).  Elle  est  i)our- 
vne  de  eellules  ganglionnaires  bipolaires  et  très  allongées  ee  qui 
n'arrive  «|u'a.ssez  rarement  eliez  les  llistomes.  ("e.'^t  surtout  dans 
les  rentiements  latéraux  que  les  eelluK-s  ^ianglionnaires  sont  aeeu- 
niulécs  chez  le  (jastrodisque  de  manière  à  envi-jupp»  r  pri's(|Ue 
complètement  la  nms.«ie  filneuse  interne.  Les  nerfs  partant  du 
cer\"eau  semldeiit  être  les  mêmes  que  chez  les  autres  Trémiitodis. 
Malheureusement,  à  cause  de  répaisM-ur  de  l'niiiiiiiil.  il  est  tout- 
à-fait  impossjldr  d'examiner  le  systènn*  nerveux  sur  I  animal  vi- 
vant, méthode  qui  m'a  donné,  chez  les  l)istomiens  plus  |ictits.  di- 
si  beaux  résultats,  pan-e  <|u'cllc  permet  de  ^uiv^e  le  trajet  des 
nerfs  jusqu'à  leurs  plus  tiiu-s  ranntications.  .lai  été  donc  obligé 
de  me  borner  à  l'examen  île  coupes,  et  sur  des  coupes,  on  le  sait, 
on  ne  i)eut  ilistinguer  du  système  nerveux  que  iicn  de  clinse  au 
delà  dcH  troncs  princi])au\.  Mais  ces  troncs  principaux  sont,  dans  le 
ver  qui  nous  occtipc.  d'une  taille  l)ien  considérai)!»-,  surtout  le  ncrt" 
ventral  |MiHtéricur  qui  a  un  diann'-tre  de  ()""  .(»s  et  (|ui  est  de  |)lus  re- 
nnirqnalde  par  le  grand  nondtre  de  cellules  ganglitinnaires  renfer- 
mées dans  sa  longueur.  Nous  avons  donc  trois  neii's  antérieurs  pairs 
Lkvtknyi  n'en  indique  qu'un  seul  antérieur  et  postéricin)  aux- 
quels vient  s'ajouter  un  nerf  longitinlinal  inqiMir  itig.  i!  AM/.I.  pi.  n. 
(|ui  |tart  du  milieu  de  la  connuissiuc  cérclindc  et  ninntc  en  avant 
en  longeant  l'n-Hiqiliagc  innnédiatcincnt  au-ilcssus  de  sa  paroi  dor- 
hhIc  cl  sendilc  finir  par  pénétrer  dans  la  masse  de  la  \cntousc 
buccale.  i')n  arrière,  il  y  ;i  un  nerf  ht  inlilitlili-  qui  si  inliic  se  con 
tinuerJuHqu'au  renflement  en  fornu"  d'oignon  de  ro-sopliugc  (  XM I'. 
fig.  (!,  pi.  \j,  l'ostéricurcnniit  il  y  a.  de  nuMuc.  trois  m  ils  longitii 
(linaiix   dont   h-   plim  fort,   le  m-rf  vintnd  finit,  rn  lotoyiinl   inté 


—  21   ~ 

rieurenient  les  branches  intestinales,  par  [lénétrer  dans  la  ventonse 
abdominale.  Le  nerf  latéral  est  très  rapi)roehé  dn  bord  aftilé  du 
eoi'])s,  tandis  (]ne  le  nerf  dorsal  se  eoniporte  de  la  même  faeon  que 
le  nerf  ventral,  avee  cette  différence  toutefois  qu'il  est  logé  au- 
dessous  du  dos.  A  partir  des  nerfs  longitudinaux  ou  voit  prendre 
naissance  de  distance  en  distance  des  nerfs  transversaux,  mais 
dont  il  est  très  difficile  de  suivre  le  trajet  ultérieur.  Il  ne  subsiste 
pourtant  pas  le  moindre  doute  qu'ils  n'aillent  mettre  en  communi- 
cation entre  eux  les  nerfs  longitudinaux  comme  chez  tous  les 
autres  Trématodes.  C'est  siutout  sur  la  face  ventrale  que  ce 
système  des  nerfs  transversaux  est  considérablement  développé. 
Ici,  on  ne  réussit  pas  seulement  à  suivre  les  nerfs  transversaux  à 
partir  d'un  nerf  longitudinal  jusqu'à  celui  du  côté  o})posé,  mais  on 
voit  aussi,  entre  les  nerfs  transversaux,  un  riche  système  d'ana- 
stomoses dont  le  parcours  est  absolument  analogue  à  celui  des 
muscles  décrits  plus  haut;  évidemment  les  nerfs  en  ([uestion  sont 
chargés  de  riiniervati(m  de  ces  nmseles  (v.  tig.  13,  pi.  ii).  Aussi 
ces  faisceaux  nerveux  plus  délicats  sont-ils  ])ourvus  en  abondance 
de  grosses  cellules  ganglicmnaires,  soit  uni])olaires,  soit  bi-  ou  nud- 
tipolaires.  De  send)lables  cellules  se  trouvent,  tinalement,  disper- 
sées en  nomlire  bien  considéral)le  ])arnH  les  mailles  du  ])aren- 
eliynie  du  corps;  elles  s'aeeuniulent  ])rincii)aleineHt  à  une  certaine 
distance  au-dessous  de  la  peau  et  dans  le  voisinage  d'iM-ganes 
musculeux,  par  exenijjle  contre  les  parois  de  l'intestin,  autour  des 
conduits  vecteurs  des  organes  génitaux  et  suitout  (buis  les  envi- 
rons de  l'orifice  génital. 

Le  système  excréteur  se  distingue  \)»v  la  division  uiiiltii)le 
de  la  vésicule  collectrice  et  ce  qui  frap])e  surtout,  c'est  le  nombre 
considérable  des  ramifications  qu'il  envoie  autour  du  cor]>s  entier 
immédiatement  au-dessous  de  la  |ieau.  Du  système  des  vaisseaux 
])roprenient  <lit  je  ne  i)uis  rien  diic,  vu  ((n'on  n'en  distinguait  an- 


cum:  tiat-c  .>ur  k-.s  loiipcs  (|Ue  J'ai  eues  seuk-s  |Miiir  l\\auit.'ii.  aiii!*i 
(lUc  je  lai  dit  plus  haut.  Leytenyi  si<riiak'  un  poR-  rxcivtiMir  <|ui 
M-rait  situé  sur  la  taco  viMitialo  rt  au  Imnl  auti-rieur  do  la  ventouse 
tenniuale  ,1.  v.  \>\i.  4  et  17,.  (  "i-tte  indication  est  erronée  :  le  jiore 
8e  trouve  sur  la  taee  dorsale,  à  peu  de  distance  en  a\ant  du  lioid 
|Mt.Htérieur  du  enrps  et  situé  au  dessus  de  la  ventouse  terminale: 
.■<»  |M»itii>n  ne  ditlère  donc  nullement  de  celle  quil  tient  en  «iénéral 
elle/,  le.-'  'Tréniatudes  di<;éncses.  Il  ilnnne  accès  dans  un  canal. 
dalM'rd  étroit,  mais  ipii  va  en  s"élarj;issant  iieu  à  pi-u  et  tinit  |>ar 
délinueiier  dans  une  cavité  en  forme  de  trianjtie  isocèle  dont  les 
an^lets  alffua  sont  dirijfés  ver.s  le»  bords  latéraux  du  enrps  ;  là  ils  se 
eiiutinuent  par  deu.x  canaux  de  calilire  considérable  ipii  ne  tardent 
|ias  à  se  tourner  en  avant.  A  la  suite  de  .ses  reclierclies.  Lkvtkxyi 
Hc  trouve  amené  à  nier  l'exi.stence  de  cette  cavité  centrale  (1.  e.. 
p.  ITi;  diin  autre  ct'ité.  il  décrit  et  dessine  six  troncs  Innjiitudinaux 
i|ui  partiraient  «lu  cttndiùt  terminal  imjiair.  de  n'ai  |mi  tion\  cr.  par 
contre,  sur  mes  coupes  <|Ue  les  deux  troncs  |irincipau\  sus-décrits 
i|ui  s'étendent,  après  avoir  passé  au-de.ssous  des  liraiiclies  intesti- 
nales, en  avant  jiis<|u'aux  cotés  de  la  ventouse  orale.  1  >e  ces  troncs 
part  un  ;rrand  nondtre  de  liranclies  latérales,  les  unes  iliri^iécs  vers 
l'intérieur  et  vers  la  face  ventrale  du  corps,  les  autres  en  liant  et 
vers  les  bords:  les  dernières  d'entre  elles,  c'est-à-dire  eello  (pli 
Hint  sitiiécx  le  plus  en  arrière  se  portent  vers  l'extrémité  |iosté- 
rieure.  Tontes  cch  branclies  latérales  ne  tardent  pa>  à  si-  diviser 
H  diverwM  reprises,  et  par  >ilitc  de  ces  division^  le  calil»re  des 
canaux  diminue  ;;raducllciiieiit.  Noiih  avons,  tinalement.  de  cette 

façon  un  noml»re  considéralde  de  canaux  d'environ  •• .ti27   de 

diamètre  ipii.  située  jiiMpi'ici  à  une  certaine  distance  au  dessous 
de  la  surface  du  corps,  commcnecnt  maintenant  à  s  élever  vers 
ei-lle-ei.  .Nrrivés  dans  la  zone  exliéme  du  pareiicliN  nie,  immédiate- 
ment   au-ilexsoiiH   de    la    riit'n  iilc.    ils   se    reeninlMiit   à    peil    Jilès  à 


—  23  — 

ang-le  droit  et  vont  longer  la  surface  du  corps  sur  une  certaine 
distance  (jus((u'à  0""",G;  tig-.  4,  ])1.  i)  dans  le  sens  de  la  largeur  de 
ranimai.  Ils  redescendent  ensuite  vers  l'intérieur  où  ils  s'insèrent 
de  nouveau  dans  le  système  de  ramifications  duquel  ils  sont  par- 
tis. Il  en  résulte  un  réseau  très  compliqué  d'anses  vasculaires  qui 
s'étale  surtout  immédiatement  au-dessous  de  la  surface  et  dont  les 
branches  ont  un  trajet  parallèle  entre  elles  et  perpendiculaire  à 
l'axe  longitudinal  du  corps.  Sur  la  face  ventrale,  la  direction  de 
ces  coudes  vasculaires  est  un  ])eu  différente  (figg.  10,  11,  13,  ])1.  ii). 
Dans  cette  région,  ils  se  dirigent  en  nombre  plus  grand  (jusqu'à 
13)  vers  l'enfoncement  des  i)seudo-suçoirs  décrits  plus  haut;  avec 
ceux-ci  ils  font  saillie  au-dehors,  de  sorte  que  leurs  sommets  restent 
toujours  en  contact  presque  direct  avec  la  peau  qui,  comme  on  sait, 
est  extrêmement  mince  sur  ces  organes;  en  outre,  les  côtés  de 
chaque  coude  sont  disjjosés  de  façon  que  l'un  s'élève  au  centre 
de  la  saillie,  tandis  que  l'autre,  descendant,  en  longe  la  paroi  ex- 
terne. En  dernier  lieu  il  faut  encore  noter  que  des  anses  du  système 
excréteur  vont  entourer  en  grand  nombre  quelques  org-anes  in- 
ternes et  surtout  les  branches  de  l'intestin. 

C'est  tout  ce  (jue  j'ai  pu  reconnaître  de  la  structure  du  système 
excréteur.  Au  point  de  vue  histologiciue,  les  parois  des  gros  ca- 
naux sont  formées  intérieurement  ])ar  un  tissu  épitliéli;!!  conqtosé 
de  cellules  jdiis  ou  moins  distinctes,  aux([uelles  vient  s'ajouter 
extérieurement  une  couche  de  fibres  niuscnlaircs  assez  rares.  Dans 
les  ramifications  suivantes  et  surtout  dans  les  anses  subdermales, 
je  n'ai  ))as  réussi  à  reconnaître  des  noyaux  dans  les  ])arois  et,  par 
.suite,  je  ne  puis  assurer  que  celles-ci  sont  formées  de  cellules; 
aussi  le  revêtement  musculaire  semble-t-il  faire  défaut  ici.  Le 
contenu  des  parties  i)éri])héri(iues  du  système  vasculaire  est  aussi 
ditterent  de  celui  des  canaux  principaux.  Tandis  (|ue  ces  derniers 
sont  tout  à  fait  vides  ou  ne  montrent  (lue  cà  et  là  des  concrétions 


—  24  — 

i  II  soi  11  1  lies  attacln'os  aux  parois,  les  canaux  |it.'riiilK'ri(|Uo.s  sont  tous 
ffiirjrés  duiK'  sultstanci-  foitciiicnt  jîiaiiulcusL'  dont  k'  grain,  tivs 
tin  d'alMinl  dans  les  anses  jiéri|dién(|Ui's,  va  grossissant  vers  les 
canaux  plus  {^ros.  Au  milieu  de  ce  contenu  {granuleux  on  aper- 
t.oit  très  souvent,  .soit  isolés,  .soit  réunis  au  ntuiihie  de  4  — 10.  des 
petits  corpuscules  qui  .se  comportent  tout  à  fait  eomine  des  noyaux 
et  ne  peuvent  en  être  autre  cliose.  Mais  jusqu'à  présent  Idrifiine 
de  ces  noyaux  m'est  resté  coniplèteinent  inconnue.  Kn  tenant 
ciniipte  de  cet  aspect  varialde  du  contenu  des  vaisseaux  excré- 
teurs, on  arrivera  à  la  cnnrlusion  «|u'il  ne  doit  ]»as  être  le  même 
dans  les  diverses  parties  du  système  entier:  évidcnniiciit.  ilans  Ks 
|tarties  péripliéiii|ucs.  le  contenu  —  li<|uide  du  reste  —  est  plus 
riclic  en  Mili.stanccs  )iroto)dasmi(|Ues  dis.soutes  et  (pli  .se  précipi- 
tent s<»n>  l'aitioii  lies  réactifs  tixatciirs.  i|Uc  le  ((inteini  di's  ;;ros 
eananx  terminaux  toujours  clair  et  .sans  granidatitins. 

.Nlaintciiaiit.  «|Uc  in»us  connaissons  iriinc  manière  pins  i-xacti'  la 
stnieture  intérieure  des  petits  |).seudo-sut,'oirs  de  la  fai-e  viiitrale. 
du  <îuMro(lisijm\  taclicrai-)e  d'ex|di<|Ucr  leur  fonction':'  .lus(iue 
ici  je  m-  puis  répiiiidre  avec  précisiuu.  Si  I  un  se  hase  sur  leur 
«tructure  liihtolopipie.  il  scmide  en  résulter  avec  certitude  en 
premier  lieu  i|Uc  ces  orgam-s.  étant  dépourvus  de  muscles  propn-s. 
ne  peuvent  nullemeiit  servir  comme  de  vérital)lcs  ventouses,  ni 
|H-uvciit.  ainsi  «pic  le  soupçonne  hKYTKNYI.  participer  activement  à 
In  ItM-oiiiotion  de  l'animal  en  allant  alternativement  et  pro<;ressive- 
iiicnt  se  tixer  à  un  atitn-  eiirlroit  de  la  mii<|ueuse  intestinale  de 
riiote.  Itaiitre  part,  il  ne  me  scmide  jtas  tout  à  fait  impoHsihlc 
•lu'iJH  jouent,  dans  la  tixation.  un  certain  rôle  supplémentaire.  On 
peut  an  nioiiis  Hiip|)OMcr  que.  hi  le  liord  affilé  du  corps  est  forte- 
ment pn-HHé  coiiire  la  miiquciiMc  de  l'intestin,  les  petites  Haillics, 
en  Hc  retournant  au  deliors.  éloi^rncnt  de  hou  Niipport  la  surface 
veiitnilo  <lll  ver  et  produiHciit,  de  cette  manière,  nu  vide  i|iii  main 


—  25  — 

tient  ranimai  dans  sa  position.  Cependant,  je  ne  voudrais  pas 
donner  beaucoup  d'importance  à  cette  supposition  et  cela,  surtout, 
parce  qu'elle  n'explique  pas  du  tout  la  présence,  dans  l'intérieur 
des  pseudo-siiçoirs,  de  ces  nombreuses  ramifications  du  système 
vasculaire  qui  s'étendent  presque  jusqu'au-dessous  de  la  peau  ex- 
trêmement délicate  de  ces  oi'ganes.  Si  l'on  considère  que  ni  la 
ventouse  orale  ni  la  grande  ventouse  terminale  qui  ont  une  action 
beaucoup  plus  puissante,  ne  sont  pas  munies  de  canaux  excréteurs 
(Leytenyi  décrit  la  ventouse  antérieure  comme  étant  parcourue 
par  des  canaux  excréteurs,  ce  qui  est  faux),  il  ne  peut  y  avoir  de 
doute  que,  dans  les  saillies  de  la  face  ventrale,  les  anses  du  sys- 
tème vasculaire  doivent  avoir  quelque  fonction  importante.  C'est 
pour  cette  raison  que  j'ai  été  conduit  à  soupyonner  que  ces  organes 
doivent  être  en  relation  avec  la  nutrition  de  Tanimal  et  qu'ils  y 
jouent  un  rôle  sup])lémentaire.  Du  moins,  on  ne  jjeut  nier  que  la 
masse  du  corps  ne  soit  très  grande  par  rapport  à  la  surface  de 
l'intestin  et  (fue,  i)ar  conséquent,  le  transi)ort  des  matériaux  nutri- 
tifs, depuis  rintestin,  jusqu'aux  parties  périphériques  du  cor})s  ne 
soit  pas  bien  difficile.  Mais  si  l'on  admet  que  des  substances  ali- 
mentaires puissent  traverser  la  paroi  ventrale  de  l'animal  —  et 
cela  n'est  ni  improbable  à  cause  de  l'extrême  délicatesse  dans  cet 
endroit  de  la  cuticule,  ni  impossible  parce  que  chez  les  Cestodes 
toute  l'alimentation  se  fait  par  cette  voie  —  elles  pourraient  très  fa- 
cilement se  répandre  dans  le  corps  à  l'aide  des  canaux  du  système 
excréteur  qui  se  ramifient  à  travers  tout  le  parenchyme.  Il  s'ettec- 
tue  en  plus,  ])ar  le  renversement  de  ces  organes,  non  seulement 
une  augmentation  de  la  surface,  mais  encore  un  contact  plus  in- 
time avec  la  muqueuse  intestinale  de  l'hôte. 

Organes  génitaux,  (/liez  le  G'aslrodiscus  aegijpttacus  il  n'y  a 
(|u'un  seul  orifice  génital  (|ui  est  situé  sur  la  ligne  médiane  de  la 
face  ventrale  à  peu  de  (listancc  en  arrière  du  bord  antérieur  de 

MlvMOIUES,  T.  111.  I 


—  2fi  — 

la  partie  élargie  du  corps;  à  l'état  de  eontraction  de  eette  |)artie 
1  orifice  sexuel  est  couvert  plus  ou  nmius  par  le  liord  attilé  du 
corps.  Il  rei)résente  une  ouverture  de  forme  circulaire  ou  coui- 
primée  dans  le  sens  de  la  largeur  de  l'animal  et  mesure  dans 
son  jdus  grand  diamètre  jus(ju"à  O"".  4ii.  (et  uriticc  cxtcnu-  donne 
accès  dans  un  sinus  génital  qui  est  <-onstamnn'nt  iircs(|ue  entière- 
uient  rempli  jiar  une  sjiillie  conique  musculaire  s'élévant  du  fond  du 
«inus  et  portant  sur  son  sommet  une  autre  ouverture  heaucoui»  plus 
étroite  que  r«'\terne.  Klle  n'a  pas  ]ilns  de  ()""",( ).'5r)  de  diamètre  et 
représente  remliouclnire  cimimune  des  canaux  vecteurs  mâle  et 
femelle  <|ui  immédiatement  a|très  vont  si-  sé|tarer  l'un  de  l'autre. 
Les  rieux  testicules  siint  situés  dans  l'espace  compris  entre 
les  branches  intotinales  et  à  coté  du  plan  iiiédian  du  corps.  ( 'elui 
du  coté  dniit  est  plus  antérieur  que  celui  du  enti''  candie  qui  tient 
à  peu  |u°ès  le  milieu  de  la  Inngueur  de  l'animal.  Il  y  a  cc|)en(lant. 
dans  la  situation  des  glandes  sexuelles,  de  petites  différences  selon 
le  degré  d«'  maturité  lians  lequel  se  trouvent  les  individus.  Les 
tcsticidcs  ont  tim*  forme  profondément  lohée;  les  jolies  s  étalent 
principalement,  mais  non  pas  exclusivcnn-nt.  sur  un  |ilaii  parallèle 
il  la  face  ventrale.  Le  nombre  des  lobes,  ainsi  (pie  IciM'  fornic. 
varie  aussi  avec  l'âge  des  vers;  cliez  des  individus  iunnalures. 
IcH  testicules  ont  wut'  ftM'ine  pres(|ue  sphériqnc  à  contours  légère- 
ment ondulés;  mais  les  entailles  du  bord  deviennent  d'autant 
plus  profondes  et  d'autant  plus  ntMubrciises  qin-  l'animal  .ivanec 
eh  âge:  timilenn-nt.  clnv.  les  sujets  adultes,  le  nombre  des  jcilies 
scnddc  varier  entre  l'J  et  is.  Les  conduits  déférents  partent  à 
peu  près  du  centre  de  clnKpn-  testicule  «'t  <le  sa  face  ilor.sale.  Ils 
MMit  reintivenient  très  gros,  leur  diann'-tre  variant  selon  la  qiian 

filé  du  contenu  qu'ils  renferment  entre  <»' .11    et   <t .L'I.    Leur 

trajet   cl   ondulé,  et  b-ur  longueur  petite.   Ils  viennent  à   la   len 
roiiire  l'tni  de  l'autre  a  peu  luè^  dans  le   plan  nn-dian  et  ilonnent 


—  27  — 

naissance,  par  leur  réunion,  à  un  canal  déférent  impair  qui  se  con- 
tinue, rapproclié  de  la  face  dorsale,  jusqu'à  l'oritice  génital.  Ce 
conduit  n'est  en  princi])e,  chez  les  individus  jeunes,  qu'un  peu  plus 
volumineux  que  les  déférents  })airs,  et  ne  fait,  dans  ceux-ci,  que 
quelques  rares  circonvolutions  sur  lui-même;  mais  à  mesure  que 
les  animaux  avancent  en  âge,  il  augmente  considérablement  en 
longueur  et  en  épaisseur.  C'est  ainsi  qu'il  représente,  chez  le  ver 
adulte,  un  canal  d'un  diamètre  de  0'°",  25 — O"",  35,  qui  fait  de  nom- 
breuses et  étroites  circonvolutions  de  manière  à  former,  immé- 
diatement à  la  face  dorsale  de  la  partie  antérieure  du  corps,  un 
peloton  d'environ  1'""  de  diamètre  qui,  par  transparence,  se  pré- 
sente sous  l'aspect  d'une  petite  tache  blanchâtre.  Avant  d'arri- 
ver à  l'orifice  génital,  le  gros  canal  se  rétrécit  brusquement  et  se 
continue  dans  un  conduit  assez  étroit  qui  se  dirige,  en  ligne  di'oite, 
vers  le  sommet  du  cône  musculeux  qui  sort  du  fond  du  sinus  et  y 
aboutit  au  dehors.  Au  point  de  vue  de  la  structure  histologique 
des  différentes  iiarties  de  rajjjjareil  mâle,  il  me  semble,  avant  tout, 
digne  de  mentionner  que  les  testicules,  à  l'extérieur  de  leur  mem- 
brane pro])re,  ])ortcnt  une  couche  de  libres  musculaires  très  nettes 
qui  s'entrecroisent  en  divers  sens.  Lorsque  les  testicules  sont  dans 
un  état  de  relâchement,  elles  ])araissent  très  délicates  et  difficiles 
à  distinguer;  mais  \n\v  leur  force  elles  sont  capables  de  réduire 
considérablement  le  volume  du  testicule  et  alors  elles  deviennent 
assez  grosses  et  bien  visibles.  Chez  les  individus  plongés  vi- 
vants dans  une  solution  de  sublimé  corrosif,  elles  se  présentent 
très  souvent  sous  cette  forme  :  cela  veut  dire  que  les  testicules  se 
contractent  fortement  sous  l'action  du  réactif  et  ]»roduisent  ainsi 
l'évacuation  de  la  plus  grande  i)artie  de  leur  contenu  dans  les  dé- 
férents i)airs  et  imjjair.  11  m'a  paru  quehiuefois,  que  ce  fait  n'est 
])as  seulement  hi.  coiiséiinence  de  l'action  du  réactif,  mais  (|ue 
l'évacuation  du  contenu  des  testicules  a  également  lieu  pendant 


—  28  — 

la  v\o  iiornialo  do  laninial.  C'est  ainsi  que  Ton  rencontre  pros»|ue 
t'iujnurs  les  déférents  pairs  et  surtout  le  déférent  iinjjair  remplis 
du  contenu  des  testicules  :  de  sperniatocytes  à  toutes  les  phases 
du  développ»'nient  et  de  s|)ennatozoaires  mûrs.  Il  semble  même 
i|u'ordinairement  les  sin-rmato/oaires  ne  terminent  leur  dévelo]t])e- 
nient  fjur  dans  les  conduits  déférents  et  t'est  même  dans  les  ])ar- 
ties  terminales  de  lajtiiareil  conducteur  femelle  que  l'on  trouve 
encore  ija  et  là  des  spcrmatozoaires  incomplètement  mûrs.  Les 
paroi.K  des  <-anaux  <léférents  sont  formées  extérieurement  d'une 
coudie  de  tilires  muscidaires.  continuation  de  cfllcs  des  testicules; 
intérieurement  elles  sont  revêtues  d'un  é|iitliéliiiiii  trtN  net  dont  les 
••••llulrs  à  novaux  distincts  varient  de  forme  .selon  le  de<>ré  de  di- 
latatiiin  du  <-anal.  .\  une  diNtancr  d'environ  1""".41'  en  avant  du 
rétrécissement  tmiiinal  >us-nifMtiiinné.  li-  ilét'ércnr  iiiiiinir  pi'iiêtrc 
dans  une  sorti-  di'  .«ia«-  muscuirux  »|ui  rentoure  j\is(|ue  près  du  ré- 
trécis.srment  niênir.  Les  parois  de  ce  sac  ne  sont  pas,  cependant. 
continufs.  mais  illcs  .sont  snilcniiiit  rtpréxiitéo  par  des  tilires 
niUM-iilairrs  isolées  qui  ont  une  dirccfitin  primipaltiiicnt  loii^ituili- 
nule  et  qui  sont  croisées  en  ilivcrs  sens  par  des  filtres  oliliqucs. 
A  l'extrémité  piistérieurc  du  sac.  ces  muscles  sinsèicnt  sur  le 
canal  déférent  de  nninière  à  l'enlacer  un  |ieu:  en  avant  ils  ne 
ferment  |tas  le  sac.  mais  ils  diver;;ent  jHMir  se  perdre  dans  le  par 
encliyme:  une  partie  semld»'  s'insérer  au  fond  du  sinus  ^iéintal. 
Hittoiir  dn  cône  musculaire  ipii  porte  rniitiee  {fénital.  hans  l'inté 
rieur  de  ce  nae.  le  canal  déférent  fait  di\crses  circi.nv  (i|iiiiuii>: 
inni»  la  strui'ture  liistoliin^iquc  <lc  ses  parois  reste  la  niênie  qu  au- 
|iHravant.  La  cavité  du  sac  inoccupée  par  le  conduit  déférent  qui 
eMt.  ici.  analo^Me  à  la  vésicule  séminale  des  autrc-<  rrém.itndes, 
cht  remplie  par  un  parencliymc  tout  à  fait  s(  inidaldc  à  celui  du 
corps*,  il  n  y  a.  )lans  le  sac.  aucinic  trace  de  cellules  <;landnlaircs 
proMatiqucM.  La  partie  terminale  de  l'appareil  vecteur  mâle,  tinalc 


—  29  — 

ment,  e^t  remarquable  par  un  renforcement  de  la  musculature  et 
par  ce  qu'elle  est  revêtue  intérieurement  par  une  substance  d'as- 
pect cuticulaire  de  0"'",  008  d'épaisseur  (tig-.  14,  \)\.  ii).  Il  n'existe 
donc  nullement  de  véritable  x>énis  susceptible  de  se  retourner  en 
doigt  de  gant. 

Le  germigène  est  situé  dans  la  moitié  gauche  du  corps  un  peu 
en  avant  de  la  ventouse  terminale  et  rapproché  de  la  face  ventrale. 
Il  est,  comme  les  testicules,  plus  ou  moins  lobé  selon  l'âge  de  l'in- 
dividu, mais  jamais  aussi  profondément  que  ceux-ci.  Il  émet  un 
germiducte  qui,  dirigé  vers  le  dos,  reçoit  après  une  courte  distance 
le  canal  de  Laubeb,  canal  de  0""",  02  de  diamètre  qui  aboutit  à  la 
face  dorsale  par  un  pore  très  délicat.  A  partir  du  point  de  réunion 
du  germiducte  et  du  canal  de  Laurer,  le  premier  se  courbe  en 
arrière  et  entre  dans  le  complexe  de  la  glande  coquillière.  Cette 
glande  représente  ici  un  corps  assez  nettement  contourné  de  fonne 
à  peu  près  sphérique  et  d'un  diamètre  de  0""°,  72.  En  dedans  le 
germiducte  reçoit  d'abord  le  vitcUoducte  impair,  puis  il  s'élargit 
jusqu'à  atteindre  0''""0r)7  de  diamètre  et  se  transforme,  de  cette 
manière,  en  un  utérus,  dont  la  partie  initiale  seulement  reçoit  les 
conduits  sécréteurs  des  glandes  cociiiillières  et  re])résente  ainsi 
l'ootype.  On  voit  donc  que  la  connexion  des  organes  femelles  in- 
ternes est  tout  à  fait  analogue  à  celle  que  nous  observons  chez  la 
])lu]»art  des  autres  Trématodes  digénèses,  connexion  qui  semble 
être  restée  comidètcment  inconnue  à  Leytenyi.  La  structure  histo- 
logique  de  ces  parties  ne  diffère  guère  de  la  structure  habitm^lle 
des  organes  en  question.  Tous  les  coiuluits  sont  revêtus  extérieure- 
ment ])ar  une  couche  de  fibres  musculaires  annulaires  qui  se  con- 
tinue jus(|uc  sur  la  paroi  de  l'ovaire.  Intérieurement  nous  trouvons 
un  épithéliuni  à  cellules  très  nettes  et  de  forme  variable;  seule- 
ment dans  le  canal  de  Laurer  cet  éjjithélium  est  l'emjjlacé  i)ar 
une  sorte  de  cuticule  ((iii  n'offre  ]);is  ti'iice  de  noyaux. 


—  3U  — 

Les  vitellop;ènes  sont  tri's  ôtendiis;  ils  occupent,  sons  la  tonne 
«le  tubes  très  raniitiés.  les  parties  latérales  du  eoi-jis  en  dehors  des 
branches  intestinales,  et  sont  surtout  anias.sés  vers  l;i  t;uf  vcnrnile. 
Les  conduits  vitellins  transversaux  naissent  au  niveau  du  ;iernii- 
{fène:  ils  traversent  les  liranclies  de  lintestin  iuiniédiatement  en 
avant  de  leurs  extrémités  ciccales  et  vont  se  rencontrer  à  peu  près 
tians  le  ]dan  médian  du  corps.  Le  caïuil  vitelloducte  impair,  formé 
par  cette  réunion,  a  la  forme  d'un  triangle  isocèle  très  élevé:  il  se 
dirijre  en  avant  et  tinit  jiar  se  mettre  en  e(unmuni<ati<ni  avec  le 
j^ermiduete  dans  l'intérieur  du  cnmidexe  de  la  «ilandc  en(|uillière. 
A  sii  «ortie  de  la  ^-^lantle.  l'utérus  se  diri^ic  d'aliord  en  arrière  et 
vers  la  face  ventrale;  arrivé  devant  la  ventouse  terminale,  il  se 
reeiiurbe  et  s»-  porte  en  avant  tout  en  décrivant  de  fortes  circon- 
volutions et  en  au<fnientant  tonjonrs  de  iliamètre:  il  oe(ii|ie.  Jus- 
tine là.  la  moitié  droite  ilu  ei>i]is.  eest-à-dire  celle  (pli  n'est  pas 
4»cen|iée  par  le  «rermitrène.  l)ans  les  |»rennères  an.scs  de  l'utérus, 
le»  oMit'-»  venant  d  êtn-  formés  Mint  toujours  plon<;és  dans  des 
ipuintités  énormes  de  sperniato/.oaires  murs.  (|uantités  (|ui  ont  déjà 
frap|ié  i^KVTK.vvi  I.  e..  p.  l.'ii  et  ijui  démontrent  (|Uc  eliez  le  <iii- 
slrodisqiie  hummI  la  partie  iintiale  de  l'utérus  fonctionne  eomnie 
réceptacle  séminal,  ."^nr  son  |iareoins  ultérieur  l'utérus  continue 
d  alHM'd  à  occuper  la  moitié  droite  du  corps;  ses  circonvolutions 
H4int  très  fortes  et  très  étroites  de  manière  à  re|nésenter.  <die/. 
IcK  individuH  arrivés  à  maturité,  une  véritable  pidote.  .Vrrivé 
à  la  liautcnr  (Icm  testicules,  l'ntérns  traverse  l'inti-rsticc  laissé 
ouvert  entre  <-en\-ci  et  se  rend  alors  dans  la  moitié  •fancin-  tlu 
corpt».  ScK  circiinvolntions  restent  ici  les  mênu-s  t|uanpara\ant; 
niiiiH  tandin  «|ih'.  ius(|u'ici.  elles  étaient  situées  prépondéraiiMucnt 
Hil-dcHMoUH  de  la  lace  dorHnIc.  elles  conimcment  maintenant  à  »<' 
retirer  HU-dessoUs  du  peloiim  formé  pur  le  canal  déférent  inijiair. 
Là.  I  uténiH  eontiiiiie  H  ne  rnpproelicr  de  l'oritice  p'-nital;  à  ()""", 7H 


—  31  — 

avant  d'y  arriver,  son  diamètre,  variant  jusqu'alors  de  0'"™,  35  à 
0""",  6,  diminue  assez  brusquement  de  façon  à  ne  plus  avoir  que 
0'"™,  011;  calibre  qui  se  maintient  à  peu  près  jusqu'à  la  réunion 
avec  le  fond  du  sinus  génital.  La  partie  terminale  de  rapi)areil 
femelle  est  donc  située  plus  vers  la  face  ventrale  que  l'appareil 
conducteur  mâle,  rapport  que  Leytenyi  indique  une  fois  exacte- 
ment (1.  c,  p.  15),  tandis  que  quelques  pages  plus  haut  il  rapporte 
deux  fois  que  l'appareil  mâle  est  situé  au-dessous  de  rap])areil 
terminal  femelle  (1.  c,  p.  12). 

Au  i)()int  de  vue  bistologique  les  parois  de  l'utérus  ne  sont  que 
la  continuation  directe  des  parois  du  gerniiducte,  avec  lesquelles 
elles  ])artagent  comi)lètement  la  structure  intime;  l'épithélium  in- 
terne de  l'utérus,  très  net  du  reste,  varie  d'épaisseur  suivant  que 
cet  organe  est  plus  ou  moins  dilaté  ])ar  les  œufs.  Dans  la  i)artie 
terminale  rétrécie,  réi)itliélium  à  cellules  distinctes  est  rem])lacé 
])ar  une  sorte  de  cuticule  (|ui  n'otfre  i)as  trace,  ni  de  cellules  ni  de 
noyaux,  mais  qui  est  analogue  à  celle  de  la  partie  terminale  de 
ra])i)areil  mâle.  En  plus  de  ce  revêtement  interne,  la  partie  ter- 
minale de  l'utérus  est  maniuée  par  un  renforcement  notable  de  la 
musculature  externe.  Les  cellules  glandulaires  font  al)solunient 
défaut  dans  les  environs  de  cette  j)artie  t[ui,  du  reste,  doit  cori'cs- 
pondre  au  vagin  des  autres  Trématodes  digénèses. 

Les  œufs  du  Gastrodisque  ont,  de  même  que  les  œufs  du 
Gastrothylax^  une  grande  ressemblance  avec  ceux  des  Am^yhisto- 
mum  conicum  et  subclavatum.  Ils  sont  longs  de  0°"",  17 — 0°"",  19  et 
larges  de  O'""",  11,  0])erculés,  et  ont  une  forme  ellipsoïdale  à  extré- 
mité postérieure  un  })cu  plus  en  massue.  Leur  coque  est,  relative- 
ment, très  mince,  transparente,  incolore  et  laisse  voir  nettement 
le  contenu.  Celui-ci  se  c(mi])osc  de  la  cellule  œuf  (()""",  025)  et  d'en- 
viron 12  à  15  cellules  vitcllines;  son  développement  ne  connnence 
en  général  (|ii'a])iès  la  ixmte.  cependant  i>n  trouve  souvent,  dans 


la  masse  des  œufs  d'un  individu.  »|Uol<iues-un.s.  nuos  il  csr  vrai 
dont  le  contenu  consiste  déjà  en  ti-ois  ou  (juatre  cellules  tilles,  dé- 
rivées de  la  segmentation  de  la  cclluk'  «cuf  ininiirive    ti;i-.  .'>.  pi.  l). 

3.  Amphistomuiu  conicum  Rud. 

Littérature  princiiiale: 
FetUicari't  ccrci  Zkuer,  Schrlt't.  d.  Berl.  Gesellsili.  uatiirf.  Frdo.  x, 

ji.  6').  Taf.  III,  tifTfr.  K— H. 
Amyhiêloma  coiiiriitii  Hri.ui.i-iii,  Eiitozfiorum  historia  iiatiiraiis  ii.  ji.  349. 

Entozoorum  syniipsis,  ji.  !U  et  ;U>0. 
Amphiêlonm  couicutn  Lauker,  Disquisitiones  aiiatinuicae  dv  Amiihi- 

gtomo  rouiro;  (îr\l>hiae  IS'.'A). 
Amphiatoma  conicum  Dl'jakmn,  Hist.  nat.  «les  Helm.  Paris  184Ô,  ji.  .î^i'. 
AmphUtotnum  conirtiin   Blimbkkc.    Ueber   dtll    lîail    ili'S   Anijih.   mn. 

Dissert.  Ddrjiat  1S71. 

Ce  parasite  connu  depuis  lonj;teni|is  déjà  t-st  assez  eoimiiuii  en 
Ejçypte.  Il  liabite.  comme  on  wiit,  l'estomae  nu.  à  inopreinent  par- 
ler, la  panse  des  niiiiinants  et  se  rencontre  dans  la  vallée  du  Nil 
surtout  chez  les  ItutHes.  ('liez  les  Ixeuts  il  ne  tait  pas  eiiiii|ilète- 
inent  défaut,  mais  il  m'a  seiiildé  «ju'il  s'y  trouve  |ilus  rarement,  .le 
ne  puis,  toutefois,  certitier  ce  t'ait,  car  je  n'ai  pu  examiner  ijue  peu 
de  IxiMifs  indijrènes  durant  les  mois  de  iléeendire  et  île  jain  ier. 
I  >ans  les  huftIeH  \'Ain/>hi.ituiiif  r<iiu'i/iir  se  leneontre  assez  sou\cnf 
en  compajrnic  du  HaMiutliiiltu-  décrit  plus  haut;  ce  n'est  (lu'en 
|K?U  de  ras  i|iie  je  l'ai  trouvé  seul.  Lis  deux  espèces  se  distin;;ueiit 
facilement,  comme  je  lai  déjà  dit  plus  haut,  par  leur  couleur  (pli 
est  d  un  rou;;c  foncé  |iour  le  (îiiMtri>t/ii/l(i.r  et  d'un  lilanc  pâle  et  le 
Kèrenietit  roii|fcàtre  pniir  les  Aiupfiistinmis. 

Ij'Atii/i/iintutni  nmiiiiir  est  troji  connu  pour  <|Uc  j'aie  liesoin  d  iii 
donner  ici  une  nouvelle  description  anatomi(|iic  et  cela  d'autant 
pIllM,  i|n'iin  dcH  étudiant-^  du  lalioratoire  de  heipzi;;  va  s'oeciiper 


—   33  — 

de  nouveau,  à  l'aide  des  })rocédés  techniques  modernes,  d'une  re- 
cherche anatomique  et  histologique  de  ce  ver  et  de  ses  congénères. 
Qiiant  à  moi,  je  me  suis  borné  à  étudier,  à  Alexandrie,  surtout 
l'histoire  de  son  développement  qui  était  presque  entièrement  in- 
connu jusqu'ici;  je  rendrai  compte  dans  le  deuxième  chapitre  de 
ce  travail  de  mes  observations  à  ce  sujet. 

4.  Distomum  hepaticum  Abildg. 

(Fig.  16,  pi.  III.) 

Littérature  principale: 
Dlstoma  hepaticum     Schàffer,  Die  Egelschnecken  in  den  Lebern  der 

Scbafe  etc.  Regensburg,  1753. 
Distoma  hepaticum     Rudolphi,  Entoz.  hist.  uat.  ii,  p.  352. 
Distoma  hepaticum     Rudolphi,  Entoz.  synops.  p.  92  et  363. 
Distoma  hepaticum     Bojanus,  dans  l'Isis  de  Oken,  1821,  p.   170  et 

305;  pi.  u,  figg.  20 — 23,  pi.  iv,  iigg.  a,  b,  c. 
Distoma  hepaticum     Mehlis,  Observationes  anatomicae  etc.  Gottingae 

1825. 
Distoma  hepaticum     Dujardin,  Hist.  uat.  des  Helm.  p.  389. 
Distoma  hepaticum     Blanchard,  Rech.  sur  l'organis.  des  vers.  Ann. 

des  Se.  nat.  Zool.  1847,  p.  279,  pi.  xi. 
Distomum  hepaticum  Sommer,  Die  Anatomie  des  Leberegels.  Zeitschr. 

f.  wiss.  Zool.  34.  1880,  p.  539,  pi.  v. 
Distoma  hepaticum     Macé,  Recherches  anatomiques  suf  la  grande 

douve  du  foie.  Paris,  1882. 
Distomum.  hepaticitm  Lbuckart,  Die  Parasiten  des  Menschen.  2.  Autl., 

Leipz.  1870-94.  Treinatod.  p.  179. 

Le  Distomum  hepaticimi  est  extrêmement  commun  en  Egypte 
et  est  hébergé  également  par  les  butfles  et  les  bœufs.  Je  n'ai  i)u 
examiner,  à  Alexandrie,  aucun  foie  de  ces  animaux  sans  en  trouver 
au  moins  quelques  exemi)laires,  mais  habituellement  les  foies  se 
montraient  bien  réellement  farcis  de  vers.  Il  n'était  nécessaire  de 
prati(iuer  ((u'unc  seule  coiijte  et  exei'cer  une  légère  jjression  pour 


—  34  — 

en  faire  sortir  des  iiuaiitités.  Dans  le  foie  des  moutons  le  parasite 
n'est  éfralement  pas  trop  rare,  mais  dans  cet  animal  il  ne  semble 
pas  se  trouver  en  de  si  fortes  jjrojiortions. 

L;i  structure  anatomique  et  liistoloyique  de  la  douve  éj^yptienue 
est  tout  à  fait  analogue  à  celle  de  la  douve  européenne,  étudiée 
et  décrite  minutieusement  à  |)hisicurs  re])nses.  La  forme  externe 
du  corjis.  par  contre,  en  diffère  notaMcnient  et  aussi  d'une  favon 
constante.  La  douve  européenne,  on  le  sait,  a  un  corps  aiilati  ilont 
la  loiiirueur  est  d'environ  deu.x  fois  à  deux  fois  et  demi  aussi 
grande  que  la  laigeur.  La  ])lus  grande  largeur  se  trouve  à  ]icu 
près  vers  la  fin  «lu  im-micr  tiers  ou  au  coninu  iiccuiciit  du  tiers 
médian  du  inrps.  et  les  bords  latéraux  forment  une  ligne  assez 
fortement  «ourbéc.  La  douve  égypticiuic.  par  contre,  est  lieaucoup 
plus  allongée  (tig.  l(i,  pi.  III.);  la  longueur  surpas.sc  quatre  fois 
la  largeur  (|ui  est  de  <>""°  à  7°"".").  tandis  que  la  longueur  varie, 
selon  le  degré  du  développement  des  animaux,  entre  2.")"""  et 
31"".  l)e  plus,  les  bords  latéraux  du  corps  ne  sont  pas  aussi  cour- 
bés (|uc  chez  la  douve  européenne,  mais  pres(|ue  entièrement  droits 
de  manière  (|Ue  les  deux  quarts  antérieurs  du  corps  «mt  à  peu  près 
la  même  largeur;  à  part,  naturellement,  la  .s;iillie  céplialiquc.  (  "c 
n'est  jamais  avant  le  milieu  de  la  longueur  totab*  qu'ils  eoninu-n- 
cent  à  eonverger  peu  ii  peu  vers  l'extrémité  caudale.  ( 'ettc  con- 
formation jiMsez  «aractéristiqnc  se  maniteste  chez  tous  les  indivi- 
dus égyptiens;  c'est  évidcnimcnf  à  eria  iju'il  faut  attribuer  quel- 
ques petits  changements  de  la  lailli'  et  de  la  posiiimi  niatisc  des 
organes  internes. 

.Vinni.  par  exemple,  l'csparf  «mi  upé  piu  les  tihliciiies  tliiimp 
Hpermigène  de  I.,KI'<;KAKT|  est  beaueoiip  |ilnN  allongé  que  clie/  la 
douve  européenne:  la  partie  poHiérieure  du  corps  qui  ne  loge  en- 
core ipie  b-H  vitellogènes  en  outre  dcH  branehe»  de  l'intcHtiu  qui 
parciMin-nt   aunni   cette    partiel   CHt.    rebilixement.    Iieainoiip   plus 


35  — 


longue.  Ces  différences  ne  seraient  toutefois  que  de  moindre  impor- 
tance   si,  en  comparant  d'une  façon  plus  minutieuse  l'orgamsation 
des  deux  formes  du  ver,  on  ne  découvrait  bientôt  un  ceitam  nombre 
d'autres  différences  qui  échappent  à  première  vue,  mais  qm  sans 
aucun  doute  sont  d'une  importance  plus  grande.  Elles  sont  four- 
nies d'abord  par  l'intestin.  Dans  la  forme  égyptienne  les  rami- 
fications de  celui-ci  sont  sensiblement  plus  nombreuses  et 
aussi  le  nombre  des  branches  latérales  principales  semble-t-il  être 
pins  élevé  que  chez  la  douve  d'Europe,  quoiqu'il  soit  assez  dith- 
cile  de  les  compter  exactement.  Il  y  a,  de  plus,  des  branches  bien 
ramifiées  qui  partent  des  tubes  longitudinaux  de  l'intestin  pour  se 
rendre  en  dedans,  vers  la  ligne  médiane,  et  ces  branches  com- 
mencent déjà  à  se  montrer  dans  la  saillie  céphaliqne.  Cette  der- 
nière particularité  fait  défaut  dans  la  douve  européenne,  et  dans 
le  reste  du  corps  de  celle-ci  les  branches  internes  de  l'intestm  sont 
loin  d'atteindre  le  nombre  et  la  forte  ramification  que  présente  le 
ver  en  Afrique.  Des  rapports  semblables  nous  sont,  offerts  par  les 
o-landes  sexuelles;  les  testicules  aussi  bien  que  le  germigene 
:oiit,d'unemanièrebienfrappante,plusrichesenramifications, 

et  ces  ramifications  elles-mêmes  sont,  vers  les  terminaisons  en  cnl- 
de-sac  principalement,  d'un  calibre  sensiblement  "--^- ;i- 
celui  qu'on  observe  dans  la  forme  ordinaire  du  ver.  Voila  donc 
un  nombre  de  différences  qui  offrent,  en  outre,  une  constance  ab- 
solue puisqu'on  les  retrouve  sur  cha.iue  individu.  Mais  est-ce 
.n-elles  suffisent  à  elles  seules  pour  créer  pour  la  forme  égyptienne 
du  Dlstomum  hepaticum  une  nouvelle  espèce?  Quant  à  présent, 
ie  ne  me  crois  pas  encore  autorisé  à  établir  une  telle  séparation 
spécifique  et  je  me  borne  à  considérer  la  douve  égyptienne  comme 
mie  variété  bien  distincte  de  la  douve  d'Europe  et  <ine  je  prop..sc 
de  nommer  DiMomum  hepaticum  var.  egypfiaca. 

La  taille  des  <eufs  de  la  douve  égyptienne  ne  coïncide  i.as  non 


—  :?(;  — 

plus  totak'ineiit  avec  celle  des  œufs  de  la  douve  eui(t])éenne.  Selon 
Leuckart  la  loiiorueur  des  œufs  de  cette  deniière  varie  entre 
(r",13  et  0"".14.  tandis  que  la  larjjfeui-  varie  entre  0""°,075  et 
0",09.  Les  œufs  de  la  variété  éfryi>tienne  mesurent  en  lonjruenr 
de  0"".lô  jusqu'à  O""".!;».  la  larjrcur,  i)ar  contre,  ne  ditfère  pas 
sensiblement  de  celle  de  l'autre.  J'ai  eu  outre  observé  quelque- 
fois, mais  pas  très  souvent,  que  l'extrémité  terminale  des  œufs 
otfre  un  petit  bouton  ou  même  une  petite  ])ointc.  appendice  qui. 
d'a|»rès  ce  <|ue  je  .sjiis.  fait  (•<iini)lctcnicnt  ilcfaut  dans  les  (cufs  île 
la  dnuve  européenne. 

5.  Distomum  ramlianum  n.  sp. 

V\i:g.  17— ly,  1.1. 111.) 

.le  n  ai  tmuvé  cette  espèce  (piunc  fois  en  un  seul  cxt-niplairc 
dauh  I  intestin  d'ini  caméléuu  raptnré  à  Kandeli  près  d'Alexandrie. 

(■i>rp.-<  >'val.  alliiii;rc.  l'Mi;:  ilc  "i""",.'i  et  larjic  (rciivirnn  l""":  la 
pins  {^nindr  lar;.rctir  se  trouve  à  peu  près  au  milieu  du  corps;  les 
«leux  extrémités  antérieure  et  postérieure  sont  presque  éfialciiu-nt 
amincicH.  La  ventouse  buccale,  d'un  diamètre  de  ()' '",.1  et  à  jiro- 
foiidc  «•xcavation.  oflrc  vers  la  face  ventrale  une  ouverture  qui.  tl'or- 
dinaire  ronde  «lie/,  les  histomes,  est  fortement  allon^^éi-  ici  dans 
le*  Mms  de  la  lon(;ucur  de  l'animal  et  a  une  fonnc  ellipsoïdale.  La 
ventoUMc  ventrale  relativement  petite  et  faible  et  de  (l""".l.'>  de  dia- 
mètre cHt  située  au  <-iMiimcncemcnt  du  tiers  nn''dian  du  corps. 

La  prau  est,  surtout  dans  le  voisinage  de  l'extrémité  antérieure. 
liarMeméf  <ré|iineH  ou.  à  |M'o|trcmcnt  parler,  d'écaillés  de  forun- 
trian^fulaire  i-t  a  contours  latéraux  léjfèrcnient  niiirliés.  |',lles  sont 
diniHinécH  MUr  des  ranjféch  tranM\  ersalcs  réjfulièrcs  espacées  les 
unen  «len  autrcH  île  (T-uos;  leur  lonjfucur  est.  dans  le  voisina};e 
de  la  tét«.  deO"".(MH.   In  pInH  ^fiande  larp'Ur  de  (l""".0(H.    I'Iiin 


—  37  — 

on  s'éloigne  ensuite  de  la  tête,  plus  ces  écailles  diminuent  de  gran- 
deur et  plus  elles  sont  espacées  les  unes  des  autres  de  façon  qu'au 
commencement  du  dernier  ([uart  du  corps  on  n'en  aperçoit  plus 
que  quelques-unes. 

L'appareil  digestif  s'ouvre  au  fond  de  la  ventouse  orale  et 
est  pourvu  d'un  pharynx  assez  musculeux  de  O^^ilS  de  diamètre 
et  séparé  de  la  ventouse  par  un  prépliarynx.  L'œsophage  étant 
relativement  court,  la  bifurcation  de  l'intestin  se  fait  déjà  dans 
la  partie  antérieure  du  corps  et  à  peu  près  à  la  tin  du  premier 
sixième  de  la  longueur  totale.  Les  branches  de  l'intestin  ne  s'éten- 
dent pas  jusqu'cà  l'extrémité  du  corps  et  n'en  parcourent  enrà-on 
que  les  cinq  sixièmes.  Leur  contenu  est  formé  exclusivement  des 
matières  contenues  dans  l'intestin  du  caméléon. 

Le  système  nerveux  est  formé  suivant  le  type  d'échelle  de 
cordes  signalé  ])our  la  première  fois  par  Gaffeon  '  et  que  je  re- 
connus plus  tard  être  le  type  général  chez  les  Tréraatodes.  Il  se 
compose  d'une  commissure  sus-œsophagienne  traversant  l'œsophage 
entre  la  ventouse  antérieure  et  le  pharynx  et  se  terminant  de 
chaque  côté  en  un  ganglion  cérébral.  Chacun  de  ces  ganglions 
émet  six  nerfs  longitudinaux  dont  trois  se  dirigent  en  avant  et 
trois  en  arrière.  Ces  trois  nerfs  se  distribuent  dans  le  corps  de 
manière  que  l'un  en  longe  la  face  dorsale,  l'autre  plus  fort  la  face 
ventrale,  tandis  que  le  troisième  se  rapproche  des  bords  latéraux. 
Les  nerfs  longitudinaux  antérieurs  vont  disparaître  dans  le  voisi- 
nage de  la  ventouse  dont  ils  sont  ])robablement  chargés  d"innerver 
la  musculature;  les  nerfs  longitudinaux  postérieurs  s'étcTident  sur 
toiite  la  longueur  du  corps  et  sont  mis  en  communication  entre  eux 
à  plusieurs  reprises  par  des  commissures  transversales  de  telle 
sorte  (lu'il  en  résulte  un  certain  nombre  d'anneaux  nerveux  trans- 

1.  Gafi-kon,  Zum  Nurvensystem  ilcr  TnMiiatodcn.  Zonloffi^olie  Lî('itiai,'o  v.m  ANl■o^• 
ScnNEIDKn,  I,  1884,  pag.  109. 


—  38  — 

versaux.  Tous  ces  anne^iux  se  composent  de  six  segments,  chacun 
(le  ces  deniiers  étant  rejirésenté  par  une  commissure  transversale 
entre  deux  nerfs  longitudinaux.  Suivant  les  nerfs  qu'ils  mettent  en 
conimunication  on  a  donné  à  ces  segments  d'anneau  les  noms  de 
commi-sisures  dorsales  (uuisssmt  les  deux  nerfs  dorsaux),  venti'ales 
(unissant  les  nerfs  ventraux),  et  dorsolatérales  et  ventrolatérales 
'^unis.'iant  ou  les  ncrt's  dorsaux  ou  les  nerfs  ventraux  au  nerf  iaté- 
ralj.  Tandis  (|u'il  n'y  a  dans  duKiue  anneau  ((u'une  seule  cuniniis- 
8ure  dorsale  et  une  seule  commissure  ventrale.  n(Uis  avons  deux 
ciiminishurcs  dor.solatcrales  et  deux  coniniis.sures  ventrolatérales: 
une  à  droite  et  un»'  à  gauelie  (voir  p.  e.  la  tig.  7»!.  pi.  vin  i.  .le  n'ai 
pas  com|)té.  eliez  le  Distnnium  ramliannm,  les  anneaux  tran.sver- 
saux.  de  même  <|ue  je  n'ai  pas  .suivi  les  ramifications  ultérieures 
des  filets  nerveux,  .le  ne  puis  certifier  non  plus  rcxistence  d'un 
HVHtème  neneux  sus-cérébral,  mon  exemplaire  unique  ne  permet- 
tant pas  ces  recherches;  pour  le  moment,  il  suffira  de  savoir  (pie 
l'apitareil  nerveux  du  DistoiniDii  ra  m  ha»  mit  est  construit  selon  le 
même  type  i\\U'  jiréscnte  le  système  nerveux  des  autres  Distomes. 
Système  excréteur.  T.e  pore  eauilal  est  situé  tout  ])rès  de 
l'extrémité  du  corps  et  sur  la  face  dorsale.  Il  donne  actes  dans 
une  vésicule  terminale  longue  et  étroite  et  i|ui  s'étend  en  avant 
jUMpu-  vers  le  milieu  du  c«»rj)s.  I,;'i  elle  se  liifurt|ne  en  denx 
hranclicH  courtes,  nuiis  du  même  diamètre  ('(r'°,()(i)  (|ne  le  troin' 
pritM-ipal.  .\  cette  vésicule  collectrice  fait  suite  le  système  des 
vaisneaux  pnqtreiiient  dit:  A  jiartir  des  branches  de  la  vésicidc 
nn  conMtate  de  diatpie  C()té  un  vaisseau  ascendant  iph-  j'ai  projiosé 
d'appeler  vainMeaii  principal  impair.  Ces  vaisseaux  principaux 
im|tairH  'un  de  cbaqin-  eotéi  Nont  trèn  courts,  .\\ant  d'arriver  au 
niveau  du  bord  poHtérienr  de  la  ventouse  ventrale  ils  se  bit'inijuent 
de  faijon  à  donner  naissanee  à  deux  vaisseaux  ipii  longent  à  peu 
prèn  les  boriU  latéraux  du  corps  et  se  dirigent    l'un    en   avant. 


—  39  — 

l'autre  en  arrière.  J'ai  appelé  ces  deux  vaisseaux  :  vaisseaux  prin- 
cipaux pairs;  l'un  représentant  la  branche  ascendante,  l'autre  la 
branche  descendante  du  vaisseau  principal  impair.  Sur  leur  par- 
cours, ces  canaux  excréteurs  émettent  des  branches  latérales  plus 
fines  dont  le  nombre  se  restreint  à  deux  pour  chacune  des  quatre 
branches  des  vaisseaux  principaux. 

Les  8  canalicules  qui  prennent  naissance  de  cette  manière,  sont 
les  vaisseaux  secondaires;  le  reste  du  vaisseau  principal  pair  qui 
depuis  l'émission  du  dernier  canalicule  secondaire  se  comporte, 
lui-même,  comme  un  vaisseau  secondaire  vient  se  joindre  à  ces 
vaisseaux  de  chaque  côté  en  avant  aussi  bien  qu'en  arrière.  Il  y  a 
donc,  dans  tout  le  corps,  12  vaisseaux  secondaires.  Contrairement 
aux  vaisseaux  principaux,  ceux-ci  se  dirigent  plus  ou  moins  trans- 
versalement à  l'axe  longitudinal  du  corps;  ils  ne  se  ramifient  jamais 
ni  s'anastomosent  entre  eux  jusqu'à  un  certain  point  de  leiu"  trajet, 
où  chacun  se  divise  en  un  certain  nombre  de  canalicules  encore 
plus  fins  qui,  dès  lors,  portent  le  nom  de  capillaires.  C'est  donc 
par  touffes  que  les  capillaires  naissent  des  vaisseaux  secondaii'es, 
et  il  y  a,  dans  tout  le  corps,  12  touiïes  de  capillaires  correspondant 
aux  12  vaisseaux  secondaires.  Les  capillaires  ne  s'anastomosent 
entre  eux  ni  se  divisent  de  nouveau;  chacun  d'eux  se  termine 
plutôt,  comme  on  le  sait,  par  un  seul  entonnoir  cilié.  Le  nombre 
des  capillaires  résultant  de  la  division  d'un  vaisseau  secondaire 
est,  en  général,  assez  défini;  chez  le  Distomicm  ramllanum  il  paraît 
y  en  avoir  partout  3,  de  sorte  que  dans  l'animal  entier  les  capil- 
laires et  les  entonnoirs  ciliés  sont  au  nombre  de  o6.  i\Iais  n'ayant 
pu  examiner  qu'un  seul  cxcmjdaire  de  ce  ver,  je  ne  ])uis  affirmer 
que  ce  nombre  soit  bien  exact  et  constant.  Les  entonnoirs  ciliés 
dont  la  structure  intime  ne  diffère  pas  de  la  structure  générale 
de  ces  organes,  mesurent  en  longueur  0""",01()  et  0""",00!(  ou 
largeur. 


—   40  — 

Aiiparoil  •ri"i>it«l-  L'oritice  oféiiital  (t(ui  ost  mii(|Uei  so  trouve 
presque  imniédiatenient  en  avant  do  la  ventuiise  voutiale.  Il  dniiiie 
issue  à  un  sinus  fr«'nital  peu  développi'  au  fond  duquel  on  voit  les 
«irifiees  «les  eonduits  vecteurs  mâle  et  fenielle.  T^es  testicules  se 
présentent  sous  la  forme  de  deux  corps  transparents  ovales  d'un 
diamètre  de  0°'°'.2;{  en  moyenne  et  situés  vers  la  lin  du  tiers  moyen 
du  corps,  à  la  suite  l'un  de  lautre.  Ils  s»»nt  jdacés  hors  du  |)lan 
nié<lian  du  corjjs  «juils  atteignent  à  jh-u  i)rès  avec  leurs  bords  in- 
tentes, et  celui  du  coté  jrauclie  plus  en  avant  ([ue  l'autre.  Chacun 
des  testicules  émet  un  canal  déférent  (jui  otfre  un  trajet  léjrèrement 
courhé.  monte  en  avant  et  va  rejoindre  celui  du  coté  opjuisé  au- 
dessus  du  bord  postérieur  de  la  ventouse  abdominale.  .Vu  moment 
de  l'union  le  canal  déférent  s'élarj^it  brus(|Uenient  et  forme  une 
véhicule  séminale  Imitrue  de  0°"",;5.  lar<;e  de  IT".!  itij;.  l'.i.  ])1.  lll). 
En  avant,  cette  vésicule  se  rétrécit  de  nouveau  tout  d'un  coup  et 
se  transforme  en  un  canal  étroit  «|ui.  immédiatcnuiit  à  la  suite  de 
Ih  véhicule,  hc  montre  un  peu  dilaté  en  forme  (rdij^non.  A  partir 
de  cette  dilatation  le  canal  cunserve  un  diamètre  à  jh-u  près  éjial 
de  0""02.  et  après  avoir  fuit  pliisieur.s  eiiicinvnjiitiniis.  il  va  sHii- 
vrir  au  ileliois  j)ar  loritiee  ;,fénital  màlc.  Les  jiarois  de  cet  appa- 
reil vecteur,  très  minces  et  à  iieine  visibles  dans  la  vésicule  séminale. 
augmentent  en  épaisseur  daiiN  la  dilatation  à  forme  d'oigiinii  et 
Hont  perforées  ici  par  les  conduits  Kéeréteiirs  d'un  nnmiire  médiocre 
de  glandes  :  Ich  glandes  |Hostati<|Ues.  La  dilatation  elle-même  re- 
préwnte.  par  eonsé»|Uent,  cette  |t;irtie  du  eoniluit  vecteur  mâle  (|Ue 
l'on  a  ap|)elée  pars  prontatica.  l)aM>  le  canal  éjaculateiir  (|ui  fait 
Huite  il  la  jiartie  pnihtatit|Ue.  Ich  paroin  deviennent  très  épaisscK; 
H  l'aide  de  plus  forts  groKsisHcnients  on  y  reeunnait  ini  douldc 
MVHtème  de  tibres  munculaircs  i|ui.  du  reste,  ne  font  pas  complète- 
UHMit  défaut  dauH  Icm  parties  précédi-ntes.  nniin  diffèrent  en  ce 
ipl  i-lIcH   ne    sont    piiM    bien    visiblen    piir   hllite   de    I  (Ntensioii    de    la 


—  41  — 

vésicule  et  de  la  perforation  de  la  partie  prostatique.  Il  y  a  une 
couche  externe  de  fibres  longitudinales  et  une  couche  interne  de 
fibres  annulaires.  Plus  intérieurement  on  reconnaît  une  masse 
apparemment  cuticulaire  dans  laquelle  il  n'y  a  aucune  trace  de 
noyaux,  tandis  qiie  la  surface  interne  est  finement  dentelée.  En 
vérité,  cette  couche  a  été  signalée  plusieurs  fois  comme  étant  de 
nature  cuticulaire  ;  l'histoire  de  son  origine  ])endant  le  dévelop])e- 
ment  de  l'animal  que  j'ai  suivie  pas  à  pas  chez  plusieurs  autres 
espèces,  nous  démontre  cependant  qu'elle  n'est  autre  chose  qu'un 
véritable  épithélium  métamorj)hosé.'  Depuis  la  vésicule  séminale, 
l'ensemble  de  l'appareil  conducteur  mâle  jusqu'à  son  ouverture  au 
fond  du  sinus  génital  est  enveloppé  par  un  sac  dont  les  parois  mus- 
culeuses  sont  formées  d'une  double  couche  de  fibres,  une  couche 
externe  de  fibres  longitudinales  et  une  couche  interne  de  fibres  cir- 
culaires :  c'est  la  poche  du  cirrhe.  Sa  présence  indique  peut-être 
que  la  partie  terminale  du  conduit  éjaculateur  du  Distovium  ram- 
lianum^  étant  retourné  en  doigt  de  gant,  peut  fonctionner  comme 
organe  d'accouplement  ;  chez  mon  exemplaire  unique,  cependant, 
je  n'ai  pas  vu  le  cirrhe  projeté. 

L'ovaire  ou,  ainsi  que  je  préfère  le  nommer,  le  germigène, 
est  un  petit  corps  globuleux,  transparent,  de  la  grandeur  de  la 
ventouse  ventrale  et  situé  immédiatement  derrière  celle-ci.  Le 
germiducte  i\m  en  part  sur  le  sommet  d'une  petite  ])roéniinence  en 
forme  de  b(niton  et  à  ])arois  musculcuses,  représente  un  canal  étroit 
de  0""",()L'').  A])rès  une  courte  distance  il  émet  le  canal  de  Lauber, 
conduit  du  même  diamètre  ((ue  le  germiducte  lui-même  et  qui  se 
rend  en  haut  et  finit  ])ar  s'ouvrir  au  dehors  sur  la  face  dorsale.  Un 
réceptacle  séminal,  développé  assez  souvent  chez  les  Distomes 
sous  la  forme  d'un  a])]icndi('e  plus  ou  moins  volumineux  du  canal 

1.  V.  mon  travail  :  iJic  DistoiuL'ii  iiiisL-rei'  Fisclie  uiid  l'ïosclie,  Lel-ckakt  uikI  Cimn's 
Hibliotheca  zoologica.  H.  16.  1894,  p.  iT-i  ff. 

MÉMOIHKS.  T.  m.  6 


—  42  — 

de  LaL'RER.  fait  défaut  diez  le  D/'stomiim  rainliajium.  A  peu  de 
distance  après  réuiission  du  canal  de  Laurer  le  vitelloducte  eoni- 
nuiu  vient  rejoindre  le  «renuiduete. 

Les  vitellojrj-iu's  sont  des  ijlande.s  liien  raniitiées  et  arran- 
gées au-dessous  de  la  surface  externe  du  corps  dont  ils  occupent 
|»rincii>alenient  les  côtés.  En  avant,  ils  s'étalent  just|n';ui  dil;» 
de  la  ventouse  ventrale,  en  arrière  ils  se  terminent  un  peu  ii\;uit 
l'extrémité  caudale.  Les  <rra]»i)es  de  clia(|Ue  côté  déversent  leur 
contenu  dans  un  «anal  collecteur  diri^j^é  dans  le  sens  de  la  lon- 
j^ueur  de  l'animal  et  noimné  vitelloducte  longitudinal.  .\  la  liauteur 
des  organes  «rénitaiix  femelles  internes,  eliacuii  de  ces  vitello- 
ducte» lonjritudinaux  envoie  un  canal  transversal  t|ui.  rapproelié 
de  la  face  dorsjile  île  l'aiùmal.  va  se  rendre  vers  le  plan  médian 
du  c<irps  où  il  se  joint  à  celui  du  eôté  opposé,  ('es  ilen\  canaux 
|Kirtent  le  nom  de  vitelloiluctes  pairs  on  vitelloductes  transversaux. 
Au  point  de  leur  réunion  ils  forment  sonvent  une  petite  cavité 
triangulaire  <|ui  se  remar(|Ue  facilenn-nt  par  l'amas  de  ccilidcs  vi- 
tcllines  (ju'elle  renfernu-  lialtifindlcnicnl  et  ijiii  est  coniiiu-  sons  le 
nom  d<-  réservoir  on  réceptacle  vitellin.  (  'c  réservoir  vitellin  est 
nii»  en  communii-ation  avec  le  gcrmiducte  |iar  un  court  canal  d  inic 
épniKseur  |)lus  grande  i|Ueli|Uefois  <|iu'  celle  des  vitelloiluctes  pairs: 
c'eut  le  vifellodiu'te  impair  ou  vitidioductc  commun,  ("liez  le  histn- 
mutu  rnmiinmiin,  !»•  réceptacle  vitellin  n'est  représenté  i|Uc  par  un 
très  faible  épaisNissemcnt  des  vitelloiluctes  transversaux  an  point 
de  leur  Jonction.  Après  avoir  reçu  le  canal  \itillin.  le  ;^ciniiiliictc 
Hv  montre  enveloppé  |iar  un  nomlirc  de  ccIIuIch  plus  on  moins 
wrrécH  IcH  unes  cnntrc  les  autres  ipii  toutes  pussèdcnt  un  contenu 
clairet  liyulin  et  renf'ennent  un  ni»\au  sjiliériipn-  très  rét'ringent. 
LcM  celluIcH  ellcH-nicnn-H  sont  en  fornn-  de  lioiitcillc  et  leurs  extré- 
luitén  amiiicicH  hiuiI  dirigées  vers  le  germiducte.  .\  la  suite  d'ini 
exnnicn  plus  attentif  un  vnit.  sur  I  animal  visant,  ces  extrémités 


—  43   — 

amincies  des  cellules  se  continuer  dans  un  conduit  d'excrétion  qui 
va  s'enfoncer  dans  la  i)aroi  du  g-ermiducte  et  finit  par  s'ouvi'ir  à  la 
surface  interne  de  celui-ci.  L'ensemble  de  ces  orifices  est  localisé 
sur  une  partie  relativement  courte  du  trajet  du  genuiducte;  en- 
deçà  et  au-delà  de  cette  partie  il  n'y  en  a  plus.  En  revanche,  sa 
lumière  est  sensiblement  augmentée  de  façon  qu'elle  forme  une 
dilatation  fusiforme  de  l'appareil  vecteur  femelle.  Les  cellules  en 
question  sont  les  glandes  coquillières.  Chez  le  Distomum  ram- 
lianwm,  comme  chez  la  plupart  des  Distomes  de  taille  plus  petite, 
elles  ne  sont  pas  accumulées  en  telle  quantité  poiir  former  un 
corps  solide  et  à  contour  net.  Elles  se  montrent  plutôt  dispersées 
dans  le  parenchyme  environnant  les  conduits  génitaux  et  il  est  sou- 
vent nécessaire  d'examiner  attentivement  pour  distinguer  les  cel- 
lules pâles  et  peu  nombreuses  entre  les  mailles  du  parenchyme. 
La  dilatation  fusiforme  du  germiducte  estl'ootype;  c'est  l'endroit 
où  la  cellule  œuf,  après  avoir  été  fécondée,  est  enveloppée  par  les 
cellules  vitellines  et  renfermée  avec  celles-ci  dans  la  coque  dont 
la  substance  est  sécrétée  par  les  glandes  coquillières. 

L'ootype  est  la  partie  initiale  de  l'utérus  qui  reçoit  les  œufs  com- 
])lets  pour  les  pousser  au  dehors  ;  il  est  représenté  habituellement 
l>ar  un  canal  plus  ou  moins  long  et  vaste,  parcourant  le  corps  eu 
diverses  directions  et  finissant  par  s'ouvrir  dans  l'orifice  génital 
femelle.  Chez  le  Distomum  ramlianum,  il  se  rend,  ajjrès  sa  sortie 
de  l'ootype,  eu  arrière,  tout  en  faisant  diverses  circonvolutions 
dans  la  partie  moyenne  du  cor])S  entre  la  face  dorsale  et  la  face 
ventrale.  Arrivé  dans  l'extrémité  postérieure  il  se  recourbe  et  re- 
monte en  avant  en  ligne  prescjue  droite  et  tout  contre  la  face  ven- 
trale. A  une  distance  d'environ  0"'"',25  de  l'orifice  génital,  son  dia- 
mètre diminue  brusquement,  tandis  que  ses  parois,  très  minces 
jusqu'ici,  augmentent  d'épaisseur  et  deviennent  visiblement  mus- 
culeuses.  On  ])eut  y  distinguer  doux  couches  de  fibres,  une  couche 


—  44  — 

extériexire  de  tihies  loii^itiulinales  et  une  couche  interne  de  libres 
annulaires.  Intérieurement,  cette  partie  terminale  de  l'utérus  à  qui 
je  réserve  le  nom  de  va<riii,  est  revêtue  dune  couche  formée  de 
substance  évidemment  cuticulaire,  mais  (|ui.  en  vérité,  n'est  (|u"un 
é|iitliélinm  métamiirphosé  et  analo<rue  à  celui  i|ui  se  trouve  dans 
le  canal  éjaculatenr  de  l'apiiareil  mâle.  De  même  (juc  là.  la  sur- 
face interne  de  ce  revêtement  iKseudo- cuticulaire  est  tiucment 
dentelée. 

Les  œufs  contenus  dans  l'utérus  sont  assez  réjiulièrement 
ovales,  operculés  et  juturvus  à  leur  extrémité  ])ostérieure  dune 
petite  |K)inte.  Ils  mesurent  0""",03r)  de  lon-inciir  et  0""".(»2  de  lar- 
jreur:  leur  coque  est  mince  et  de  ccmleur  brun-jaunâtre.  En  dedans 
i>n  voit  par  trans|iarence  la  cellule  (euf  (0""".(il  environ)  entourée 
d'un  nonilne  de  cellules  vitcllincs  dont  les  emitours  ne  sont  pins 
visibles.  Les  (cufs  ne  sendtlent  donc  connnencer  à  se  tlévelopper 
qu'après  la  |Minte:  mais  n'ayant  eu  i»onr  l'exanu-n  qu'un  si-id  indi- 
vidu qui  ne  paraissait  du  reste  pas  ronipb'tcUHnt  adulte,  je  ne  |iiiis 
certifier  ce  fait  d'niir  manière  précise. 


e.  Distomum  unicum  n.  sp. 

^iu'^,^  -J.p-  -ji.  ,,|.  „.. 

TnHivé  en  un  seid  exemplaire  dans  l'intestin  d'un  Tviouii.r  ni- 
lotira  <|Ue  j'ai  examiné  au  (  aire. 

('or|iH  aplati,  allon^ré.  arrondi  aux  extrémités,  lonj;  île  r""M(!. 
\m  partie  antérieure  un  peu  rétréeie  de  façon  que  la  plus  ^nande 
larifeur  (  l"".*)!  >  «e  trouve  vers  la  lin  du  tiei«  nio\  en  ilf  la  |on;iiniir. 
\  enlouse  nntérienre  inclinée  vers  la  faci"  \enlralc.  de  ti""".2(>  de 
dinniètre,  il  orifice  à  peu  près  r-irculairc.  \ Cntouse  ventrale  plus 
petite.  (>"".22,  «ituée  à  la   tin   du   |iremier  quart    de    la    |on;;iiiUi . 


—  4.5  — 

La  ]ieau  est  pour\me  (Vécailles  (tig".  21)  qui  atteig-iient  la  i)lus 
forte  taille  daii.s  la  partie  antérieure  tandis  que,  vers  l'extrémité 
caudale,  elles  vont  en  diminuant  de  grandeur  aussi  bien  que  de 
nombre.  Dans  le  voisinage  de  la  ventouse  orale  elles  ont  une  lon- 
gueur de  0'"",02  et  une  lai'geiir  de  U'""',009  ;  leur  forme  est  à  peu 
près  rectangidaire;  le  bout  dhig-é  vers  l'extérieur  et  faisant  saillie 
sur  la  surface  de  la  peau,  est  arrondi. 

Appareil  digestif.  L'œsophage  commence  par  un  i)haryux 
musculeux  de  0°'°',084  de  diamètre  dont  le  bord  antérieiu'  est  taillé 
en  croix.  L'œsophage  lui-même  est  droit  et  relativement  coiu't,  la 
bifurcation  ayant  lieu  déjà  à  0"°™,4  en  arrière  de  la  ventouse  orale. 
Les  branches  de  l'intestin  sont  assez  longues  et  d'épaisseur  va- 
riable; elles  ne  s'étendent  pas  jusqu'à  l'extrémité  du  corps,  mais 
se  terminent  0"'™,5  en  avant  du  bout  postérieur.  Leur  contenu  était 
formé  par  un  liquide  incolore  renfermant  de  nombreux  globules 
d'aspect  graisseux. 

Quant  au  système  nerveux  j'ai  pu  constater  l'existence  d'une 
commissure  sus-œsophagienne,  située  entre  la  ventouse  orale  et  le 
])harynx  et  (|ui  se  termine  latéralement  en  deux  ganglions  céré- 
braux. Ceux-ci  donnent  chacun  naissance  à  trois  nerfs  longitudi- 
naux postérieurs  dont  je  n'ai  ])U  suivre  le  trajet  ultérieur.  Les  nerfs 
longitudinaux  antérieurs  paraissent  également  exister  au  nombre 
de  trois  de  chaque  côté,  mais  je  n'ai  ])u  rien  observer  d'un  système 
nerveux  sus-cérébral.  Les  nerfs  longitudinaux  postérieurs  sont  unis 
entre  eux  par  des  commissiu-es  transversales  dont  j'ai  constaté  la 
présence  çà  et  là  dans  le  corps.  Ces  observations  incom])lètes  et 
l)résentant  beaucoup  de  lacunes  suffisent  néanmoins  pom-  démon- 
trer, que  le  système  nerveux  du  Distomuvi  tmicum  est  construit 
aussi  suivant  le  même  type  caractéristique  des  Distomes. 

Système  excréteur.  Le  pore  caudal,  situé  à  l'extrémité  posté- 
rieure du  corps,  donne  issue  à  une  vésicule  collectrice  assez  volu- 


—  46  — 

mineuse.  Elle  représente  un  tuyau  inii)air  «lui.  rapprixlié  de  la  taoe 
dorsale  et  lé}rèreinent  e(»url»é  en  forme  dun  8  monte  en  avant 
jusque  vers  le  milieu  du  eorps.  Là  il  se  bifuniuo  et  donne  naissanoe 
à  deux  branehes  (jui  ont  en\-iron  le  même  diamètre  ((ue  la  jiortion 
iniitaire  et  vont  en  diverjreant.  à  angle  presque  droit,  vers  les  eôtés 
oii  files  se  terminent,  avant  datteindre  les  braïu-hes  intestinales. 
au  niveau  du  bord  postérieur  du  germigène.  Je  n'ai  jiu  entièrement 
suivre  le  jiareours  des  vaisseaux  formant  la  eontinuation  de  eette 
vésicule  terminale:  d'après  ee  ([ue  j'ai  i)U  voir,  il  est  très  ])rol)al»le 
que  le  système  vasiulaire  de  ce  ver  est  e(U)struit  sur  le  même  ty]>e 
que  celui  du  Distomum  ravilianum.  Les  entonntiirs  ciliés  .sont  très 
reman|uablcs  par  leur  forme  (tig.  22i  ipii  rapjjclle  ceux  du  Dhto- 
luHiii  ri/iiiuiidi.i  l't  du  JJistomuiii  isapunnn.  Ils  ne  sont  ])as.  ainsi 
(pron  Idlist-rvc  Midinaircmcnt.  simplement  (iiniciiics.  à  hase  cinii- 
lairc  ou  légèrement  cllip.soïdalc.  mais  la  liasc  est  très  allongée. 
longue  de  u'""".!»!??.  tandis  (pic  par  contre  sa  largeur  n'est  (pic 
de  0""<J<)<;.  l'i-  cette  m.iiiièrc.  ils  présentent  une  forme  tout  à  fait 
différente  >nivant  (pi'on  les  voit  de  face  ou  de  i)nitil.  c'est-à-dire, 
dans  lu  direetidii  du  grand  axe  de  la  liasc  cllipsindalc  mi  dans  la 
direction  du  petit  axe.  I  >ans  ce  dernier  cas.  ils  se  montrent  presipu» 
en  f<»rme  de  demi-lune,  dans  lautre.  ils  ne  dittèrenf  gnère  de  la 
forme  liabitiiclle.  La  cellule  furumnt  couvercle  rcnfenne  un  nnyaii 
Hphérifpic  ou  ovale  de  ()■",()(»(;  environ  à  nucléole  réfringent.  .\  la 
Huite  dc«  eX|»éricnccK  (pie  j'ai  faites  cbcz  les  Distomum  rif;iiinitl<>.i 
fl  imtjHtrnm  sur  le  développeiiienf  graduel  de  la  forme  spécifi(pie 
dcH  entonnoirs,  je  ne  huIh  pas  bien  certain  (pic  la  forme  des  cn- 
liMinoirH  du  lUxImniun  nnicum  décrite  plus  liant  est  la  forme  dé- 
tinitive:  car  le  seul  ver.  (pie  j'ai  pu  observer,  n'était  éviilemmeiit 
pUM  encore  arrivé  à  l'état  du  (léve|o|ipement  parfait. 

.Vppareil  Hcvuel.   Le  ver  poMhède  nn  scill  oritice  génital  ipii 
H4-  nioiiire  à  une  petite  dJHtance  en  avant  de  la  ventouse  ventrale. 


—  47  — 

sur  la  ligne  raédio-ventrale.  Il  cloune  dans  un  sinus  génital  bien 
apparent  et  possédant  la  forme  d'une  bouteille  renflée  (fig.  23)  de 
0"™,1  de  hauteur  et  0'""\06  de  diamètre  maximum.  Au  fond  de  la 
bouteille  on  reconnaît  les  entrées  séparées  des  conduits  génitaux. 
Les  deux  testicules  se  trouvent  dans  la  portion  initiale  de  la 
moitié  postérieure  du  corps,  l'un  à  la  suite  de  l'autre,  mais  tous  les 
deux  reportés  un  peu  hors  du  plan  médian  et  sur  les  côtés,  l'an- 
térieur à  gauche,  l'autre  à  droite.  Ils  sont  exactement  réniformes 
et  disposés  de  telle  façon  que  lexir  plus  grand  diamètre  (0™"',45)  se 
dirige  dans  le  sens  de  la  largeur  et  que  l'écliancrure  correspon- 
dant au  pelvis  renuni  donne  en  avant.  Ainsi  que  pour  les  reins  les 
uretères  partent  du  pelvis,  les  canaux  déférents  prennent  ici  nais- 
sance du  fond  de  l'échancrure  antérieure;  ils  se  rendent  en  avant 
jusqu'un  peu  au  delà  de  la  moitié  de  la  longueur  du  corps  où  ils 
se  réunissent  pour  entrer  immédiatement  après  dans  une  vésicule 
séminale  assez  volumineuse.  Elle  a  une  forme  en  massue  allongée 
dont  la  plus  grande  éi)aisseur  est  de  0""",2  et  va  en  avant  en  se 
rétrécissant  peu  à  ])eu.  La  vésicule  passe  au-dessus  du  fond  de  la 
ventouse  ventrale  et  une  fois  la  ventouse  dépassée,  descend  vers 
la  face  ventrale  pour  y  aboutir  au  foiul  du  siinis.  Son  diamètre  di- 
minue et  finit  par  être  de  0"'",03;  elle  est  complètement  reni])lie 
de  spennatozoaires  à  l'exception  de  la  portion  terminale  de  ()""",  18 
dans  la(iuelle  on  reconnaît  au  moyen  de  forts  grossissements  jdu- 
sieurs  parties  distinctes.  11  y  a  une  ])artic  ])ostérieure  à  ])arois  si 
épaisses  qu'elles  ne  laissent  qu'un  canal  central  étroit,  continuation 
de  la  cavité  de  la  vésicule.  Ces  i)arois  éjjaissies  sont  formées  par 
des  cellules  très  nettes  (fig.  2.'»),  disposées  régulièrement  et  à  grand 
diamètre  dirigé  obliquement  à  l'axe  du  canal  interiu'.  .le  ne  suis 
pas  arrivé  à  un  résultat  ])récis  au  ])oint  de  vue  de  la  signification 
de  ces  cellules;  toutefois  il  me  semble  ])robable  qu'elles  doivent 
être  un   rudiment  des  glandes  prostati(|ues.  A  la  suite  de  cette 


—  48  — 

parrie.  le  canal  connai  i-troit  redevient  un  pou  plus  large,  er  en 
uiênie  teuii>s  il  ott're  des  parais  a]»parenunent  nuiseulaires;  il  semble 
erre  lanaloofue  (lu  eanal  éjaoulateur  des  eon<<:énères.  Autmir  de 
la  partie  conduetriee  de  la  vésicule  séminale,  il  y  a  i-ntin  un 
seniidant  de  pixlie  du  cirrhe  assez  mince:  mais  plus  en  arrière  et 
autour  de  la  vésicule  on  n'en  <lécouvre  plus  rien.  En  somme,  je 
n'ai  pu  me  faire  une  idée  i)récise  de  la  structure  de  cette  jiartie 
de  lapjiareil  mâle  et  de  ses  relations  avec  les  mêmes  or<»'anes  des 
formes  voisines. 

Le  germijïène  est  un  corps  clair  et  circulaire,  il'iiu  diamètre  de 
(.)■". 2  et  situé  à  droite  au  niveau  du  commenifiiu-nt  tic  la  vésit  nie 
Héndnale.  Le  };enniducte  s'en  détache  sur  le  sommet  d'uni-  |ietite 
proéminence  <-oni(iue  (sphincter  ovariali;  il  se  dirij;c  d'nliord  vers 
le  plan  médian  et  s'élarinit  iire.s»|Uc  tout  de  suite  pour  t'ornu  r  nue 
petite  cavité  fécondatrice  peu  ajiparente  (ti<;.  2-1 1.  In  peu  plus  loin 
il  reçoit  le  canal  de  L.\l  la.i;  i|ui.  chez  le  Dlstinitnin  iniinnn, 
préBentc  la  |iin;;ucMr  relative  la  jilus  ;:raiidc  i|iic  je  con- 
nnJHHe  jus(|u'à  présent  chez  un  1  )istomien.  1J1«' atteint  |tres(|Ue 
l"»  i(r",;»."n.  Lf  cniud  liii-mcnie  a  un  )iarfours  irré;:iilièrenient 
ondulé;  ]\  (»""°,().")  après  son  ilc|iarl  du  ;:cnnidiiitc,  il  présente  un 
réceptacle  séndual  presi|Ue  pédoncule  et  en  forme  de  massue  de 
O"".!!  de  |oh;ru<-ur  surO""".(tl  de  diamètre.  .\  l'intérieur  du  ré- 
ceptacle on  aperçoit,  dans  mon  cM-inpIaire  du  ver.  (|Ucli|Ues  rares 
(rloltuIcK  \ifellins  et  <|Uel(|Ues  cellules  oiifs.  mais  jioint  de  tila- 
mentn  HpermatiijUc.s  :  I  aniuml  n  avait  pas  encore  atteint  coniplète- 
nient  l'état  adulte.  Les  parois  du  réceptacle  aussi  itien  (|Ue  celles 

du  eanal  de  Laiuku  flont  l'épaisseur  varie,  du  resti-.  de  ()' .(12  ii 

0"",o.'{,  Mint  forniécM  extérieurement  d'une  couche  de  ninscles  an- 
iiidnires  liien  ni-ts  et  intérieurement  |iar  une  Hiilistance  cuticulaire 
MUiM  traccM  de  noyaux  et  d'épaisseur  varialde  )|ni.  cependant,  ne 
tnpiMse  pas  le  eamil  dans  toute  son  étendue.  Illle  n Cii  nmipi'  plutôt 


—  49  — 

qu'un  peu  plus  do  la  moitié  à  partir  de  l'orifice  externe;  dans  le 
reste  du  canal,  aboutissant  au  germiducte,  elle  est  remplacée  par 
un  épitliélium  vibratile  très  beau  et  très  distinct  (ûg.  24).  Les  fila- 
ments sont  agités  d'un  mouvement  assez  vif,  mais  dont  la  direction 
n'est  pas  la  même  partout.  Dans  la  partie  proximale,  jusqu'à  une 
distance  de  0""°,lo  depuis  le  germiducte,  l'action  des  cils  vibra- 
tiles  porte  en  dedans,  vers  le  réceptacle  séminal;  à  partir  de  ce 
point,  elle  change  de  direction  d'une  manière  très  nette  et  pousse 
au-dehors. 

Les  vitellog-ènes  sont  assez  étendus;  ils  occupent  comme 
d'habitude,  les  bords  latéraux  du  corps  en  dehors  des  branches  de 
l'intestin  et,  dans  le  sens  de  la  longueur,  l'espace  qui  sépare  la  ven- 
touse ventrale  du  bord  postérieur  du  second  testicule.  Chez  l'exem- 
plaire observé  les  grappes  des  glandes  n'étaient  pas  encore  trop 
turgescentes,  mais  relativement  minces  et  étroites,  ce  qui  dépend 
de  l'état  encore  peu  avancé  de  l'animal.  Les  vitelloductes  trans- 
versaux traversent  le  corps  en  arrière  du  germigène;  ils  forment 
par  leur  réunion  un  ])etit  réceptacle  vitelUn  qui  conduit  dans  le 
germiducte  à  peu  de  distance  de  l'ootype  entoiu'é  par  les  glandes 
co(|uillières.  L'utérus,  une  fois  formé,  se  porte  d'abord  dans  l'ex- 
trémité i)ostéricure  du  corps  en  ])assant  entre  les  deux  testicides 
et  en  faisant,  dans  la  partie  postérieure,  quelc^ues  rares  circonvo- 
lutions; puis  il  revient  sur  son  premier  trajet  et  monte  en  avant  en 
ne  décrivant  qu'une  courbe  en  forme  de  S  entre  les  deux  testi- 
cules. Sa  partie  terminale,  aboutissant  au  fond  du  sinus,  est  un 
)»cu  ])lus  musculcuse  et  send)le  être  l'analogue  du  vagin. 

.Mon  exeniphiirc  contenait  des  œufs  évidemment  anormaux  p(»ur 
h\  phiifiut,  entremêlés  de  nonil)rcux  globules  et  de  fragments  de 
la  sul)stance  co(|uiliière.  Les  reufs  d'aspect  normal,  mais  sans  con- 
tenu dévelo])i)é,  mesurent  ()'"'", 024  environ  de  longueur  sur  0""°,()14 
de  largeur;  la  co(|iU'  est  transparente  et  d'un  l)run-jaunâtre  clair. 

.MÉMOlIlIiS,  T.  lu.  "ï 


—  50  — 
7.  Distomum  geiuinum  n.  sp. 

<Fi(îg.  2J— 27,  pi.  IV.) 

Troiivô  denx  fois,  xnah  toujours  en  nombre  restreint,  dans  les 
eonduit."*  I)iliaires  du  Milciis  pdnuiticuji  eapturé  dans  les  environs 
du  Caire. 

Corps  aplati,  ail<in;;é.  aniinei  en  avant,  aujiinentant  en  larj>eur 
vers  l'e.Mréniité  postérieure:  eelle-ei  arrondie.  Lon<;ueur  totale 
7 — 8"":  lar^reur  à  la  hauteur  de  la  tête  0'°"'.2.  plus  «iiande  larjieur 
1"",3.  La  ventouse  orale  est  assez  iH'tite,  de  (»""'.  17  de  diauiî-tre. 
l'ouverture  l)ueeale  inclinée  sur  la  t'aee  vciitrnK'.  Niiitoiisi'  posté- 
rieure eiieore  un  ]ien  jibis  pi-tite  <|Ue  la  ventouse  antérieure,  située 
au  counnrnrenjent  du  deuxième  <|Uart  île  la  lon;;uenr  totale. 

La  peau  est  très  délieate.  lisse  et  sans  anuatnre  en  forme 
d'épines  ou  d'écaillés. 

Appareil  ili;rcstif.  A  la  li<iui-|ie  t'ait  siijti-  un  |ili;irvii\  visihK-- 
nient  faible  et  ne  iiicsiiraiit  (|M«-  (•  .  1  de  diamètre  et  aiii|Uel  t'ait 
suite  un  »i'so|i|iii;re  droit  et  assez  mince.  A)très  une  lonj;iienr  de 
<('".2.')  il  se  bit'in«|Ue  )iour  ilouner  naissance  aux  branches  intesti- 
nales (|iii  ne  M>nt  <|n'iin  iicii  plus  épaisses  ipie  jirsdpjiii^-e.  Mlles 
parcduriMit  toute  la  lonf^ncnr  du  corps  i-n  lon^icant  les  bords  laté- 
raux et  Hc  terminent.  a|trèH  s'être  lé;;èremcnt  eoiirliées  vers  le  ])lan 
médian,  dans  rextréniité  pnstérieure.  à  coté  «le  la  vésicule  ex- 
crétrii'c. 

I^e  HVMtèinc  nerveux  est  (iévelop|ié.  mais  je  ne  lai  pas  étudié 
il'une  manière  spéelale. 

La  véHiciile  excrétrice  i-st  représentée  par  un  tronc  impair 
HNHc/.  lonjr  ipii.  lêp'-rement  courlié  en  fornn-  de  .n.  |iasse  entre  les 
lentieidcN  et  ne  bifiin|Ue,  avant  d'arriver  an  niveau  dn  réceptacle 
Héminal.  en  deux  branchcH  relativement  ciairtes.  <  'cIlcH-ci  vont  en 
diver;;e»ut  vt-rs  lc«  bords  latéraux,  nniis  n'excèilent  pas  l'espace 


—  51    ~ 

compris  entre  les  intestins.  Quant  au  système  des  vaisseaux  qui 
prend  naissance  de  la  vésicule  terminale,  j'ai  négligé  de  l'étudier 
en  détail. 

Appareil  génital.  L'orifice  génital  se  trouve  immédiatement 
en  avant  de  la  ventouse  ventrale.  Il  donne  accès  dans  un  petit 
sinus,  mais  je  ne  sais  pas  ju'écisément  s'il  existe  des  organes  co- 
pxdateurs  ou  non.  Les  deux  testicules  ne  sont  pas  situés  exacte- 
ment sur  la  ligne  médiane  du  cor])s,  l'antérieur  étant  déplacé  un 
peu  sur  le  côté  gauche,  le  postérieur  sur  le  côté  droit.  Leur  forme 
est  lobée,  l'antérieur  possède  halutuellement  quatre  lobes,  le  posté- 
rieur cinq;  leur  plus  grand  diamètre  n'excède  pas  O'^^G.  Chacun 
donne  naissance  à  un  canal  déférent  très  délicat  qiii  monte  en 
avant.  Après  avoir  dépassé  le  milieu  du  corps,  ils  vont  se  rejoindre 
de  façon  à  former  une  vésicule  séminale  assez  vohmiineuse.  Elle 
n'est  pas  troj)  éi)aisse  et  son  diamètre  n'est  que  de  0"™,!  environ, 
mais  sa  longueur  est  considérable.  En  formant  plusieurs  anses 
transversales  qui,  cei>endant.  n'atteignent  pas  latéralement  les 
branches  de  l'intestin,  elle  continue  à  se  rendre  en  avant  et  finit 
par  s'ouvrir  dans  le  sinus  génital. 

Le  germigène,  de  forme  habituellement  trilobée,  est  situé 
devant  les  testicules;  il  est  un  |)en  moins  grand  (|ue  ces  derniers, 
sa  position  est  pi-es(iue  médiane.  La  connexion  des  organes  géni- 
taux femelles  internes  (v.  fig.  27,  ])1.  iv)  ne  ditfère  ])oint  de  celle 
que  nous  avons  reconnue  dans  les  e.si)èces  décrites  i)his  haut;  je 
ne  ])Ourrais  (|ue  nie  ré|)éter  ici  en  en  donnant  la  description.  Le 
canal  de  Laurek,  à  sa  sortie  du  genniducte,  otfre  un  réce])tacle 
séminal  assez  volumineux  qui  frappe  aussitôt  l'observateur  et  se 
présente  sous  hi  forme  d'un  sac  plus  ou  moins  courbé  et  dilaté  par 
une  quantité  énorme  de  s])erniatozoaires.  Dans  l'intérieur  dugermi- 
ducte  on  observe  des  cils  vibratiles  comme  chez  les  autres  esjjèces. 
Les  vitellogènes  occniient  h-s  parties  hitéraU's  du  ciirps  en  de- 


Imrs  des  branches  intestinales.  En  avant  ils  commencent  à  ])eu 
lires  vers  le  tiers  moyen  tle  la  l(in<rueur  ilu  corps,  en  arrière  ils  ne 
dépassent  pas  le  bord  postérieur  du  ^ermigène.  Les  vitcUoductes 
transversaux  sont,  par  conséquent,  assez  postérieurs  et  ne  i»artent 
des  vitelln;rcnes  que  presque  inniicdiatenn'nt  avant  leur  tenninai- 
8f»n.  Leur  trajet  n'est  pas  tout  à  tait  per]iendiculairc  à  Taxe  lon<«i- 
tudinal  du  coi-]»s,  mais  se  dirijre  un  peu  en  arrière.  L"utérus.  dès 
8on  orig^ine.  se  porte  en  avant,  et  t'ait  de  très  nonilireux  cmules 
latéraux  mais  qui  restent  toujours  continés  entre  les  liniuclics  de 
l'intestin,  et  tinit  jtar  déboucher  dans  l'oritice  jrénital. 

Les  ci'ufs  du  Distomum  (femiutim  ont  une  louj^ueur  de  (l""".02 
et  une  hntreur  de  ( )""",( (1.  l'extréniitc  antérieure  (qtcrculée  est  un 
)>en  plu>  étroite  (pie  l'extrémité  opposée  qui  est  suuvcnt  munie 
d'un  trè>  petit  l»oiifon.  La  cdquc  est.  surtout  clie/  les  (cut's  cun- 
tcnuN  tlan»  les  anses  terminales  de  l'urérus.  assez  obscure  et  de 
cuideur  lirune.  qui  permet  à  peine  d'en  disfinjiuer  l'intérieur.  .le 
crois  y  avoir  reiomm  un  embrxi'ii  partaitemeiit  dévelop|ié.  mais 
je  n'en  suis  jias  tout  à  t'ait  siir. 

8.  Distomuiu  simulans  u.  sp. 

(KiKK-  ÎS— 30,  |il.  IV.) 

J'ai  rencontré  cette  espèce  :ni  iiomlire  de  trois  exemplaires 
ndult«-H  et  d'un  exemplaire  très  jeune  dans  les  conduits  biliaires 
d  un  y Vr///x  a/>/i'or//.»  capturé  à  .\le\andric.  Les  vers  étaient  lo^és 
liien  loin  du  conduit  biliaire  principal,  c'cst-à-tlire,  tout  près  des 
Inirds  du  foie.  \\h  auraient  tout  à  t'ait  échappé  à  mon  observation 
ni  je  n'avais  pas  rencontré  dans  le  contenu  de  la  vessie  biliaire 
qucIqueM-UhH  de  leurn  irut's. 

La  forme  du  corpn  ent  semlilablc  à  ecMe  de  Tcspècc  précé- 
dente, avec  celte  différence  tontefojn  que  I  e\tn'-mité  antérieure  est 


—  53  — 

beaucoup  uioin^  aiguë.  La  longueur  de  mes  individus  était  de  7""", 
la  plus  grande  largeur  (en  arrière  du  milieu  du  corps)  était  de  1""",5, 
et  allait  en  diminuant  en  avant  jusqu'à  O^^iG.  La  ventouse  anté- 
rieiire,  ainsi  que  son  ouverture  inclinée  vers  la  face  ventrale,  est 
relativement  grande  et  robuste  et  mesure  0""',5  de  diamètre;  la 
ventouse  ventrale,  par  contre,  est  assez  petite  et  ne  mesure  que 
Qmm  2  (ly  diamètre;  elle  est  située  à  peu  près  à  la  hauteur  du  pre- 
mier- tiers  de  la  longueur  totale. 

La  peau  est  lisse  et  dépourvue  d'épines  ou  d'écaillés. 

Appareil  digestif.  Le  pharynx  est,  ainsi  que  la  ventouse 
orale,  relativement  fort  et  musculeux  et  mesure  0°"",3  de  diamètre; 
il  est  presque  en  contact  avec  cette  dernière  et  précède  immédiate- 
ment la  bifurcation  de  l'intestin  de  sorte  querœsoi)hage  est  presque 
mil.  Les  branches  de  l'intestin  s'étendent  sur  toiite  la  longuem-  du 
corps  et  sont  un  peu  renflées  à  l'extrémité  qui  atteint  presque  l'ex- 
trémité postérieure  du  corps. 

Quoique  je  n'aie  pas  examiné  très  en  détail  le  système  ner- 
veux, j'ai  pu  me  convaincre  qu'il  est  construit  sur  le  type  d'échelle 
de  cordes,  et  qu'il  est,  par  conséquent,  analogue  à  celui  de  ses 
congénères. 

La  vésicule  excrétrice  se  comporte  d'une  manière  analogue 
à  celle  de  l'espèce  précédente;  comme  celle-ci,  elle  a  la  forme  d'un  F 
dont  le  tronc  imi)air  s'étend  jusque  vers  le  germigène  où  il  se  bi- 
furque en  deux  l)ranches  courtes  qui  se  continuent  dans  le  système 
des  vaisseaux.  J'ai  négligé  de  taire  des  recherches  sur  le  trajet 
ultérieur  de  ces  derniers. 

Les  organes  génitaux  sont  construits  sur  le  même  ty])*'  que 
ceux  de  l'espèce  précédente.  L'orifice  génital  se  trouve  également 
devant  le  bord  antérieiir  de  la  ventouse  ventrale  et  donne  accès 
au  sinus  génital.  Les  testicules  ont  une  position  à  peu  près  mé- 
diane.  Ils  ont  une  forme  spliéri<|U('  ou  allongée  il'nntéricur i  dnns 


—  Ô4  — 

le  sens  de  la  largeur  du  cor])»  et  mesurent  au  iilus  (•"".♦i  de  dia- 
mètre. Les  eoiiduits  déférents  naissent  sur  leurs  bords  antérieurs, 
mais  latéralement:  ils  se  rendent  en  avant  et  ne  se  reneontrent 
(|u'à  une  distanee  de  0'"°,S  derrière  le  eentre  de  la  ventouse  ven- 
trale. Par  leur  réunion  ils  forment  une  vésieule  séminale  d'un  dia- 
mètre maximum  d'environ  ((""".l  (|ui  g:ao:nr  l'oritict'  mâle  après 
avoir  déerit  <|Ueli|Ues  rares  .sinuosités. 

Le  germi<rène  assez  petit  et  à  eontnur  plusieurs  fois  éelianeré 
est  situé  en  avant  des  testieules  à  «rauelie  et  eonti>>u  au  plan  uu'- 
dian  du  oorjKs.  Le  réeeptaele  séminal  était,  dans  mes  exemjdaires. 
petit,  en  fonne  de  massue,  le  eanal  de  LauiîER  assez  court  et  un 
peu  renflé  dans  la  partie  »|ui  fait  suite  au  réeeptaele.  Dans  l'inté- 
riein-  du  «renuiduete  on  oliserve  des  eiis  vil»ratiles  eouinie  d'autre 
paît.  Le>  \  iteliojrènes  occupent  les  eûtes  du  eorjts  en  dehors 
des  Inaiielies  de  l'inte.stin.  Ils  sont  très  élégamment  ramitiés  et 
s'étendent  de]Uiis  le  milieu  de  la  |on;i:ueur  Jus(|w'au  Ixiid  antérieur 
du  premier  testicule.  L'utérus  necupe  l.i  partie  ilu  enips  anté- 
neure  an\  ort^'aiies  femelles  internes.  11  monte  en  avant  en  déeri- 
VHht  de  nomhreu.ses  anses  <|ui  ont  une  tlireetion  presipie  transver- 
Wile  et  n'exeèdent  ^nère  les  liranehes  de  l'intestin  :  linaleuient  il 
va  H'oiivrir  au  deliois  dan»  le  .sinus  génital. 

Les  «rnfs  ti^.  2'.l.  pi.  IV)  simt  plus  gros  nue  ceux  ilii  l>ist^lllllllll 
geinivnm  et  meMureut  (»'°"'.(>2H  de  lungueur  .sur  (r"',(>lN  de  largeur. 
L'extrémité  antérieure  operculée  est  <|Ueli|Ue  peu  amincie,  la  co(|ue 
cHt  mince,  main  jk-u  traiiHparcnt<-  à  cause  de  sa  enulcur  d'un  brun 
foncé.  I>ans  les  individiiH  examines,  ils  ne  ciintcniiient  pas  eneorc 
d'endiryoïi  bien  développé. 


—  55  — 


9.  Distomum  amphileucum  n.  sp. 

(Figg.  31— a5,  pi.  IV.) 

J'ai  trouvé  cette  espèce  plusieurs  fois  dans  le  conduit  biliaire 
principal  de  la  Naja  haje,  à  Alexandrie.  Parmi  les  individus  adultes 
il  y  en  avait  presque  toujours  quelques  jeunes,  à  différents  degrés 
de  développement.  La  demeure  favorite  des  parasites  semble  être 
la  partie  extrême  du  canal  biliaire  où  ils  s'assemblent  babituelle- 
uient  en  nombre  plus  élevé.  Le  plus  grand  nombre  qu  d  ma  ete 
donné  d'observer  dans  un  même  serpent,  était  de  i. 

La  forme  du  corps  est  analogue  à  celle  des  deux  espèces  pré- 
cédentes si  ce  n'est  que  les  deux  extrémités  sont  ici  presque  égale- 
ment formées.  La  plus  grande  largeur  du  corps  se  rencontre,  par 
conséquence,  à  peu  près  à  égale  distance  des  bouts  antérieur  et 
postérieur;  elle  est  de  0^,9,  tandis  «lue  la  longueur  attemt  jusqu.i 
Ij.»  ^t  3..  5   La  ventouse  antérieure  inclinée  sur  la  face  ventrale 
a  un  diamètre  de  0^,18  grandeur  que  la  ventouse  ventrale  excède 
encore  un  peu,  car  elle  mesure  environ  O^MO  de  diamètre.  Elle 
est  située  vers  la  iin  du  premier  tiers  de  la  longueur  du  corps. 
La  peau  est  lisse  et  manque  complètement  d  armature. 
Appareil  digestif.  A  la  ventouse  orale  fait  suite  un  pharynx 
relativement  considérable  de  0'-,0y  de  diamètre.  Il  donne  accès 
dans  un  œsophage  droit  et  étroit  de  0 ,3  de  longueur  (jm  se  bi- 
furque à  peu  près  à  égale  distance   des  deux   ventouses.  Les 
branches  de  l'intestin  ne  parcourent  pas  toute  l'étendue  du  corps, 
mais  se  terminent  à  une  certaine  distance  du  bout  postérieur;  en 
outre,  la  branche  gauche  semble  être  régulièrement  un  peu  plus 
courte  .,ue  celle  du  coté  opposé.  Les  matières  contenues  dans  1  ap- 
pareil digestif  du  ver  sont  les  mômes  que  celles  qu.  se  trouvent 
dans  son  voisinage  à  l'intérieur  du  conduit  biliaire. 

Le  système  nerveux  est  construit  sur  le  type  d  échelle  de 


—  ÔG  — 

conU'.s.  la  comiiiis.suri'  léiébrale  étant  située  di'niîro  lo  iihaivux. 
Je  n'ai  étudié,  de  rapj)areil  nerveux,  (jue  la  ])artie  antérieure  que 
j'ai  des.>iinée  aussi  dans  la  tijrure  .il  de  la  idanelie  iv;  daidîs  ee 
que  j'ai  vu.  l'apiiareil  entier  ne  parait  pas  dtt'rir.  dans  sa  structure, 
(les  ditïerenees  importantes  avee  le  type  lialtituel. 

Le  système  excréteur,  de  nièiue.  n'ott're  ]ias  de  earaetères 
.spéciaux  IV.  tijj^.  ;>ôj.  La  vésicule  terminale,  se  courliant  léjière- 
nient  en  fonne  de  .*5' entre  les  testicules.  sétciMl  JiiM|u'iUi  lioid  posté- 
rieur du  trenni^îène  où  elle  .se  hit"un|Ue  eu  deux  l)ranclies  relative- 
ment très  courtes.  Du  cul-de-sac  de  chacune,  on  voit  ]iartir  un 
vaisseau  principal  asceinlant  qui  se  reml,  en  décrivant  de  fréquentes 
sinuosités,  ju.squ'au  niveau  du  Itord  antérieur  de  la  ventouse  ven- 
tralf  <iù  il  se  dédoiililc  m  donnant  naissance  aux  vaisseaux  ]trin- 
cipaux  pairs.  (  'eux-ci  .se  rendent  l'un  en  avant,  l'antre  en  arrière 
en  émettant  des  vais.seaux  .secondaires  qui  finissent  i»ar  se  t'cmlre 
dans  les  capillaires.  Il  semble  y  avoir  deux  vaisseaux  .secondaires 
sur  clia(|Ue  branche  des  vaisseaux  principaux.  Les  ent<MUioirs  me- 
surent (»"'  .ol.'i  lon<;ueur  et  leur  liase  a  un  diaun'-tre  de  (i""".(K).'). 

Les  or;;anes  ;xénitaux  |icii\cnt  être  tout  à  t'ait  comparés  à 
ceux  des  espèces  précédentes  quant  à  la  distrilaition  d»'s  diver-ses 
glandes  dans  le  corps.  L'oritic»'  ;;énital  est  situé  ilcvant  la  ven- 
touse ventrale  dans  la  lij^nc  médiam*  de  la  face  ventrah-.  Il  donne 
HccèH  dans  un  sinus  relativement  petit  <|ui  ne  ])arait  être  (|Ue  la 
|tartie  terminale  connnuiie  au\  deu\  conduits  \ecteins.  Les  testi- 

culcM,  de  fonne  ovalain-  et  d'iui  diamètre  maximum  «le  t) .2S, 

Hont  ]KiHtérii-urs  au  reste  de  l'apiiareil  reproducteur.  Ils  ne  sont 
pHH.  en  oulrr,  parfaitement  nn'-dian.  mais  rejetés  un  peu  m  dehors 
du  plan  médian,  l'antérieur  à  |;auche,  le  postérieur  à  droite.  Ils 
émettent  les  canaux  tléfércnlH  qni  se  rendent  en  avant  cl  senddeiit 
i«e  rencontrer  a  la  hauteur  du  milieu  du  corps  pour  fornur  un  con 
duil  tléférenl  impair  qui  a  à  p<-u  \i\in  la  nn-me  épaisseur  qnav  aient 


—   57  — 

les  conduits  avant  leur  réunion.  Ce  déférent  impair  se  maintient 
sur  une  ligne  presque  droite  et  ne  s'élargit  pour  former  la  vésieiile 
séminale  qu'après  être  arrivé  devant  le  bord  postérieur  de  la  ven- 
touse ventrale.  La  vésicule  qui  commence  dès  lors,  a  une  épaisseur 
de  0""",1  environ  et  gagne  l'orifice  génital  sous  la  forme  d'un  tube 
tortueux.  A  une  distance  de  près  de  0'°"',2  devant  l'orifice,  elle  se 
rétrécit  brusquement  de  manière  à  présenter  un  canal  qui  n'excède 
pas  0'""',025  de  diamètre,  mais  dont  les  parois  sont  douées  d'une 
musculature  plus  forte.  Immédiatement  à  la  suite  de  la  vésicule, 
ce  canal  qui  représente  le  conduit  éjaculateur  reçoit  les  conduits 
d'excrétion  d'un  petit  nombre  de  glandes  prostatiques  unicellulaires 
et  en  forme  de  poire  (v.  fig.  34). 

Le  germigènc,  situé  à  proximité  de  plan  médian  du  corps  et 
en  avant  des  testicules,  a  une  forme  ovale  non  lobée  et  d'un  dia- 
mètre maximum  de  0"'°',3G.  Les  vitellogèncs  peu  vohnuineux 
occupent  les  bords  du  corj)s  en  dehors  des  branches  intestinales. 
Ils  commencent  en  avant  depuis  le  milieu  de  la  longueur  à  peu 
près  et  se  terminent  en  arrière  avant  d'atteindre  le  niveau  du 
bord  antérieur  du  premier  testicule.  La  connexion  des  conduits 
des  organes  femelles  internes  est  la  même  (ju'à  l'ordinaire  (fig.  33); 
le  réceptacle  sémiiml,  appendice  du  canal  de  Laurer,  est  assez 
volumineux  (0'"'",53  de  longueur  sur  0""",30  de  largeur)  et  forte- 
ment rempli  de  filaments  spermatiques,  dont  la  plus  grande  ])artie 
n'est  évidemment  jjIus  dans  un  état  normal  et  vivant.  La  couche 
ciliée  dans  l'intérieur  des  conduits  est  bien  dévelop])éc.  L'utérus, 
après  sa  sortie  de  la  glande  coquillière,  s'achenn"ne  aussitôt  en 
avant;  il  suit  un  parcours  très  sinueux,  visible  (htiis  l;i  figure  31 
et,  dans  cette  espèce,  surpasse  latéralement  les  branches  de 
l'intestin.  A  0""",18  avant  d'arriver  au  sinus  génital,  il  se  rétrécit, 
de  même  (|uc  l'appareil  vecteur  niAlc,  et  forme  uiu'  sorte  de  vagin 
musculeux  de  ()""",()2  de  diamètre;  (fig.  34). 


—  a8   — 

Lf.s  tfut.s  .saut  fiiiitiiiit  R'iiian|ualjk's  jiar  la  présume,  à  lexté- 
licur  (le  la  eoiiuc  fhitim'uso .  tluiK'  l'uvcloppi'  «rêlatiiii'ust'  trans- 
Itari'iite  et  à  «•<int<uus  invjruliors,  (l'iiiii'  c'|»aissi'ur  tic  0""".0ô  cii 
uioycime  iv.  tij;.  .■!2i.  La  immur'  propiviuciit  tliti-  rst  raiacténsti<iiio 
par  «les  plis  «Iclicat.s  «.'t  irréjirulioronuiit  rainitios  (|u\'lK'  porto  sur  sa 
fat-e  externe  iti;;.  :\2  Ai.  La  longueur  îles  teufs  est  de  ()""".02o.  la 
larjreur  tle  (i""°.Ul.>:  rextréiuitc  antérieure  opcieulée  e.st  un  peu 
aniineie.  l>an.s  le  voisinajre  «le  l'oiitiee  <!;éuital.  les  d'uts  cdutinus 
dans  luténis  portent  un  embryon  l»ien  développé  à  intestin  rudi 
uientaire  et  renfermant  des  «'eliules  ^ermiiiatives  dans  son  ab- 
(loiueii  (fijr.  32  H). 

Les  trois  fsp«ci's  de  vers,  décrites  ci-devant,  t'ont  très  évideni- 
nn-nt  |iartie  «l'un  ;;roupe  de  Distomiens  qui  se  distinjiue  par  un 
irrand  nondire  de  caractères  connnuns.  (  "est  en  premier  lieu  Hit  Al'N  ' 
i|iii  a  attiré  l'attt-ntion  sur  les  formes  en  (|Ucstion  i-n  en  débrouillant 
la  synoiiynde  et  en  ajoutant,  aux  espèces  déjà  connues,  d'autres 
inédites.  Plus  réceiinnent  Srn.KS-  a  repris  ce  sujet  à  l'occasion  de 
la  découverte  d'une  autre  forme  (1).  complexam):  il  résume  et 
amplifie  les  données  de  MuAi  N  et  finit  par  i»résenter  un  taiileau 
hynopti<|Ue  des  espèces  les  mieux  conniu-s  jus(|u'à  ce  jour,  et  i|ui 
n'élèvent  au  nondire  de  neuf.  A  c«'s  espèces  doivent  être  ajoutées 
<|Ue|t|nes  antres.  <|ui  habitent  le  foie  des  oiseaux  I />.  rhohduc/iiun 
V.  LlN.s'l  ;  loiiiii.i.iniinm  \.  i^NM.  nec  l'ululKH.  rm.isiujini/niii  Un». 
et  xanthunumtuu  i'HKPl.).  l'arnii  les  trois  funnes  i|iu'  je  viens  de 
Hifrnaler  plus  haut,  deux  sont  assurément  nouvelles  {hi.it.  .■<ii>iiiltiii.i 
et  Jftjil.  iniiftlilltiirniii)y  tandis  <|Ue  la  troisiènu"  {D.  <f<iiiiiiui)i)  pré- 
mMite  une  certaine  resHcuddancc  a\ec  le  I K  fiUmiiiH  Kivoi  lA  d'une 

I.  ItaAt-ii,  IXc  l/i'bcntUlDiiii'ii  «fiT  llmiiikiit»',  rriilriillilnll  I'.  llnkliTiol  ii  \'n\.\ 
•ili'tikundc,  iir.  IMO:«,  |i   »hi  i.t  itt. 

2    HtiL»,   KoU-n  OH  |Mirii»llr*  SI  t'I  It,  VrliTiliiir.v  MnK»/.Mii'.  .Iiilir   ixt>4,   |i.   UA 


1 


—  59  — 

part  et  le  D.  choledocJmm  v.  LiNST.  de  l'autre.  Le  ver  en  question 
se  distingue  du  D.  felmcum  par  les  caraetères  suivants  :  I^e  D. 
gemimmi  est  plus  petit  (jue  le  D.  fel/neiim  (7"""  contre  10 — 18"""); 
la  partie  antérieure  du  corps  est  itlus  amincie  et  toute  la  larg-eur 
est  relativement  inférieure  à  celle  de  l'autre  espèce.  La  ventouse 
postérieure  est  sensiblement  plus  i)etite  que  la  ventouse  orale,  à 
l'opposé  du  D.  felineum  où  elles  sont  presque  égales.  L'œsophage 
est  plus  de  deux  fois  aussi  long  que  le  biilbe  pharyngien,  tandis 
que  chez  le  D.  fcîineînn  il  est  à  peu  près  de  la  même  longueur 
que  celui-ci;  le  germigène  n'est  pas  légèrement,  mais  très  pro- 
fondément lobé  et,  finalement,  les  œufs  sont  beaucoup  plus  petits 
(0""",02,  ceux  Aw  D.  fpUneum  ont  0'"", 03  de  long,  mais  sont  égale- 
ment larges  de  0"'™,01).  Enfin  le  D.  felineum  n'a  été  rencontré  que 
dans  des  mannnifèrcs,  tandis  que  le  D.  geminnm  est  parasite  d'un 
oiseau.  Quant  au  Dlst.  choledocJmm  v.  LiNST.'  qui  est  également 
parasite  d'un  oiseau  (Anas  spec.f  du  Tourquestan),  le  Dist.  geminum 
s'en  distingue  par  la  proportion  des  deux  ventouses  et  par  la  taille 
des  œufs  ;  au  reste,  la  description  du  ver  donnée  par  v.  Linstow 
est  trop  générale  i)our  une  comparaison  plus  détaillée.  En  sonnue, 
je  crois  ]iou\'oir  considérer  le  D.  gemivum  aussi  comme  une  espèce 
bien  distincte  des  autres  congénères  connus  jusqu'à  ce  jour. 

A  cette  occasion,  je  ne  puis  me  dispenser  de  noter  (jue  ce  groupe 
est  lui  groupe  vraiment  naturel,  de  même  ([ue  celui  des  Echi- 
nostomes,  celui  des  ApoUhnes  et  autres,  et  il  devra  certainement 
figurer  dans  le  système,  tôt  ou  tard,  coiiiuie  un  gcnrt'  l)icn  défini 
et  d'une  toute  autre  valeur  que  par  exenq)le  les  genres  de  l'oh/- 
orchf's  Stoss.,  de  Mesogonimns  MoNTic,  etc.  Ces  derniers  ne  sont 
établis  r|uc  sur  un  seul  t-t  nni(|U('  caractère  sans  tenir  nullement 
ccmipte  du  reste  de  l'organisation  interne,  et  ils  réunissent  par 
suite  des  esjjèces  bien  difierentes.  Un  genre  qui  comprendrait  les 

I.  V.  Ltnstow,  Archiv  f.  Xatiii-cscliiolitr-,    l',>,  i,  18H3,  p.  aOR,  TaC.  ix,  Fij,'.   10. 


—  60  — 

formes  en  discussion  (on  iHUirrait.  pcnt-ôtro.  rajipckT  Frost/io- 
mt'tra  (rpôa'jcv  antcrii'ur  et  îv/^rr^f.  utérus i  ne  ferait  tiu'exi)rinier 
une  affinité  naturelle.  Il  est  hors  tle  doute  (|u'il  existe  panui 
Tensenilile  îles  1  )istoniiens  assez  de  {groupes  semblables  et  nous 
en  eniuiaitrons  eneore  plus  tard.  La  elassilieation  future  tlevra 
elierelier  ees  ^jntuites  et  ennstruire.  à  leur  aide,  un  systènu'  naturel 
de  nos  animaux  qui  répondra  mieux  aux  exi«:enees  de  la  seienee 
que  les  elassifieations  pro|)osées  jusqu'ici. 

10.  Distomum  fraternuui  Lss. 

(Kif;;.'.  :Jf.,  :i".  |.l.  iv.) 

Littérature  : 

Dixtoinum  fniteniutii,  Loo.ss,  Ueber  dcii  15;ill  dis  Distomum  livtfro- 
phyes  V.  Sieu.  uiul  Dist.  fraiermim  \\.  sp. 
(■as.scl,  TiiKKixtK  (!.  FisniKH  u.  Co.  1894. 

J'ai  rencontré  cette  forme  «lue  foi.s  en  jiramle  abondance  dans 
la  )iartic  niovcnnc  de  l'intcNtin  d'un  pélican  tué  à  .Mcxandric. 
Le  ver  est  extrêmement  petit,  ne  me.><iiraiit  dans  la  lon;;iicur  totale 
(|Ue  0""..'»  et  tians  la  lar;i(Mir  ((""".."l.  .\  part  sa  |ictitcssi'.  il  l'st,  (|nant 
à  Hiin  aspect  et  sou  or;;aniH;itioii  interne,  tout  à  fait  identii|ne  au 
Jiijtliituinu  /itternp/ii/ts  V.  SlKU..  et  n-présciitc  \r  plus  |ndclu'  parent 
de  cette  forme,  .\yant  déjà  décrit  la  nonveilc  «•sijècc,  je  puis  nu- 
iMtrncr  à  reporter  ici  les  caractères  les  plus  essentiels. 

La  forme  du  corps  est  ccdle  <lu  Ih'.it.  hihntjthiits:  la  moitié 
antérieure  est  plus  mobile  et  peut  s'étendre  eu  fonue  de  cou.  tauilis 
i|uc  la  partie  postérieure  est  toujours  b«-auconp  moins  active,  à  liord 
tenninal  arrondi  ou  um'-iim*  échancré.  Li-s  ventouses  ont  inie  taille 
à  peu  près  é);alc.  la  ventouse  orale  ayant  un  diamèlic  d'environ 
0"".Ol,  la  ventouse  v«-ntnile,  située  à  épde  distance  environ  des 

extréinitéM  du  corps,  ayant  un  diann'-tre  de  0 ',<).'>.  La  proportion 

de»  veiitouheM  oH'rc  don»'  une  différence  ummcz  Kciisible  avj-c  cell»* 


—  61  — 

qu'on  observe  chez  le  Distomum  heteroyjlujes.  La  peau  est  mince 
et  parsemée  d'un  g-rand  nombre  d'écaillés  rectangulaires  distri- 
buées sur  des  rangées  transversales  très  régulières;  vers  l'extré- 
mité postérieure  du  corps  les  écailles  diminuent  de  nombre  aussi 
bien  que  de  grandeur. 

Derrière  la  ventouse  orale  il  y  a  d'abord  un  prépharynx  bien 
développé  variant  de  forme  suivant  l'état  de  contraction  de  rani- 
mai. Un  pharynx  musculeux,  de  forme  allongé  et  d'une  longueur 
de  0"'°',031  y  fait  suite.  Les  branches  de  l'intestin  longent  les 
bords  latéraux  du  corps  et  se  termnient,  fortement  recourbées  vers 
l'axe  médian,  à  côté  de  la  vésicule  excrétrice. 

Le  système  nerveux  paraît  présenter  la  disposition  habituelle; 
la  commissure  des  ganglions  cérébraux  se  trouve  immédiatement 
en  avant  et  au-dessus  du  bord  antérieur  du  pharynx. 

Système  excréteur.  On  reconnaît  facilement  la  vésicule  ter- 
minale ou,  au  moins,  sa  partie  postérieure,  tandis  que  la  partie 
antérieure  bifurquée  est  en  général  recouverte  par  les  anses  de 
l'ixtérus.  Les  branches  de  la  vésicule  sont  assez  longues  et  semblent 
ne  se  terminer  qu'au  niveau  du  bord  antérieur  du  germigène.  Elles 
donnent  chacune  naissance  à  un  vaisseau  principal  ascendant  qui, 
apparemment,  se  bifurque  à  la  hauteur  de  la  ventouse  ventrale. 
Le  trajet  ultérieur  de  ces  vaisseaux  m'est  inconnu. 

Les  organes  génitaux,  enfin,  sont  disposés  suivant  le  même 
type  que  celui  du  Dist.  heterophyes.  L'orifi(x^  génital  simple  est 
entouré  par  le  même  Ixmrrelet  particulier  qui  représente  le  carac- 
tère du  Distomum  heterophjics;  dans  notre  espèce,  le  bourrelet  se 
trouve  aussi  au  même  endroit,  contigu  à  la  ventouse  ventrale  par 
son  côté  gauclie  et  un  peu  en  arrière.  Sa  grandeur  est  en  rapport 
avec  celle  de  la  ventouse;  son  bord  libre  est  muni  de  35 — 40  petits 
bâtonnets  cliitineux  portant  chacun  sur  son  côté  externe  ciu(i  cro- 
chets secondaires  extrêmement  délicats.  Dans  l'intérieur  du  bourre- 


—  «2  — 

lot.  <Mi  voit  roritico  j^féiiital  situé  «on  tout  à  fait  au  tond,  mais  la- 
térak-ment  sur  la  ]K'nti'  i-t  au  soninu't  iruno  i»otiti'  papille  cylin- 
drique. Les  testicules,  de  forme  ovoïde  et  d'un  diamètre  maxi- 
mum de  ((""".((T.  se  rencontrent  tout  près  de  rextrémité  postérieure 
aux  entés  de  la  vésicule  excrétrice:  celui  du  c«"»té  <>auclie  est  tou- 
jours un  jteu  antérieur  à  l'autre.  Les  canaux  déférents  se  rejoiijnent 
en  avant  «lu  }rcruiijrène:  le  déférent  commun,  étant  dans  la  partie 
initiale  à  peu  ]»rès  du  même  caliluv  que  les  déférents  pairs,  s'élar- 
{fit  l)ientnt  ltrus(|ucment  pour  fnrmer  une  vésicule  .séminale  de 
(r".02  de  diamètre  et  coudée  vers  la  gauche.  Le  coté  inférieur  du 
coude,  dune  lun^-ueur  de  ()"'"'.00}<— tr-.OOi),  lon<ie  la  face  ven- 
trale presque  dans  le  sens  transversal,  le  enté  supérieur  plus  court 
(((""".O."))  s'élève  vers  la  face  dorsale  et  finit  par  se  rétrécir  i)rcs(|nc 
aussi  Jirus(|Mcmcnt  que  la  vésicule  s'était  élarjiie.  liiiiiiédiiitcnient 
à  la  suite  de  ce  rétrécissement,  il  y  a  une  nouvelle  dilatation  pyri- 
fornic  qui  reçoit  à  travers  ses  parois  les  conduits  sécrcteins  de 
quelques  rares  ;,'!,iiidrs  |irostatiqucs.  Fiiialemeiit.  le  canal  vecteur 
niale  SI-  rapproclic  de  l'oriticc  jîénital.  mais  avant  d'entrer  dans  le 
iMinrnlct  imi^cnlrux  entourant  l'oriticc.  il  rencontre  le  conduit 
femell. 

Le  };ii  iiii;;riic.  .sjtiié  dans  la  moitié  droite  du  corps,  se  trouve 
devant  Ir»  testicules  et  représente  une  j^landc  ovalaire  d'iui  dia- 
mètre niaxiniuni  de  (("".((T.  Les  \  itcllo;ièius  sont  très  nuiins, 
car  il"  m-  «ont  composés  de  clia(|ni-  coté  que  i\v  10--12  fojjifides 
vitcllins.  Ils  sont  situés  sur  les  bords  du  corps  au-dessous  du  dos 
et  ne  hétendcnt  en  avant  <|Ue  jusqu'au  ni\cau  du  Itord  postérieur 
rlu  jfcrinijfènr.  Le  réceptacle  sénnnal,  dépendant  ilii  canal  dt- 
I.iAI'itKl'.,  hc  trouve  (irdinniremcnt  derrière  le  j^ermi^fèiie  et  |icut 
atteindrr  unr  lon;;ueur  de  ()"''.(l,">  et  une  largeur  de  0""".(»'J.  La 
eonnexiiin  drs  orpincs  fruielles  n'offre  ri<ii  de  |iarticidier.  Les  cir- 
eiinvoJntionM  de  l'utérus,  pi-u  nonilueusfs  du  reste,  n'occupent  qm- 


—  03  — 

resi)ace  compris  entre  le  bord  antérieur  des  testicules  et  le  bord 
postérieur  de  la  ventouse  ventrale.  Non  loin  du  bourrelet  génital, 
l'utérus  dont  le  diamètre  était  jusqu'ici  d'environ  O^^iOT,  se  ré- 
trécit fortement  de  manière  à  ne  plus  représenter  qu'un  canal  de 
0°'°,003,  à  parois  peu  musculeuses  et  qui  va  maintenant  se  réunir 
au  conduit  mâle.  Le  conduit  génital  commun  traverse  les  parois 
musculeuses  du  bourrelet  et  finit  par  s'ouvrir  au  dehors  par  l'ori- 
fice génital. 

Les  œufs  nuirs  mesurent  0"'"',U2  de  longueur,  tandis  que  la 
largeur  atteint  0'"'",01.  Leur  coque  est,  relativement,  très  épaisse 
(0°"",001)  et  d'un  brun  rougeâtre,  comme  cela  se  présente  dans 
les  œufs  du  Distomum  heterophyes.  Elle  renferme  un  embryon 
dévelop})é  qui  possède  une  peau  ciliée,  un  intestin  rudimentaire 
et,  dans  sa  partie  postérieure,  des  cellules  germinatives. 

11.  Distomum  heterophyes  v.  Sieb. 

(Figg.  38—40,  pi.  V.) 

Littérature  : 
Distomum  hetercrphyet-  v.  Siebold  uud  Bii.harz,  Beitrage  ziu'  Helmiii- 

thographia   humana,   Zeitschr.   f.   wissensch. 

Zool.  IV,  1855,  p.  ()2. 
»  »  CoBBOLD,  Entozoa,  1864,  p.  195. 

»  »  CoBBOLD,  Parasites  ofman,  1879,  p.  34. 

»  »  Leuckart,    Die   menschlichcn  rarasiten   etc. 

1.  Aufl.  1863,  p.  613. 
»  »  Leuckart,  Parasiten  des  Mcnscheu  etc.  '2.  \\ii\. 

1891,  p.  399. 
»  »  Blanchard,  Note  préliminaire  sur  le  Distoma 

heterophyes  etc.  Comptes  rend,  de  la  Soc.  de 

Biol.  1891,  nr.  34. 
»  »  Loess,  Ueber  den  Bau  des  Distomum  hetero- 

jihyes  etc.  Cassel,  Tiieodor  6.  Fischer  u.  Co. 

1894. 


—  tu  — 

.le  iiL-  lUL'iiticuiif  ii-i  ic  i»arasite  que  pour  conii)létt.'r  i-c  travail. 
Je  l'ai  rencontré,  durant  mon  séjour  en  E<ivi)te,  h'ois  fois,  une 
fois  à  Alexamlrie  fiiez  un  vieil  An»l»e  venant  «le  Hosette  et  qui 
hcberg^eait.  en  outre  d'une  fiuantité  énorme  du  Distoninm  /ictero- 
phf/es.  plusieurs  BilJiarzia  /laematobia,  Anchi/lostoma  duoilenale, 
Rhahduiif-iua  slroiii/i/liikles  et  Ascai'is  himhn'coifle.i;  l'autre  fois 
eliez  un  jeune  homme  de  la  «'ampajjne,  mort  à  riiô])ital  du  <;ou- 
veniement  à  Alexandrie.  Tendant  mon  séjour  au  (aire,  le  ver  fut 
également  trouvé  dans  les  déjeetious  d'un  malade.  (  "es  oliserva- 
tions  tendent  à  démontrer  (|Ue  le  ver  n'est  pas  aussi  rare  i|u'on  le 
«Toyait  jus»ju'iei.  Pour  le  trouver,  il  faut  le  reeliereher  .surtout  dans 
les  liommes  venant  de  la  ea]npa;:ne  et.  d'ailleurs,  il  faut  faire  un 
examen  minutieux,  car.  ]»ar  suite  de  .sa  |ietite  taille,  le  parasite 
se  Hou.strait  très  faeilement  aux  yeux  de  l'observateur. 

pour  r<tr;ranisation  anatomi<|Ue  et  liistoloo;i(|ue  du  IHstninniii 
/ieteriti)/i>/(:t.  je  renvoie  le  lecteur  à  la  descri|itinii  que  J'en  ai  donné 
dans  le  petit  travail  sus-im  iitionné. 

12.  Distomum  glandulosum  u.  sp. 
iKipir.  41-44,  |il.  V.) 

Cette  espèce  habitait  en  petite  i|iiaiitité  d'exemplaires  l'iii- 
fentin  d'un  Idphnsu.s  iiiidivnilris.  c;iptiir(''  dans  les  |iyi;iiiiidi's  de 
<  îlii/.eli. 

Corps  aplati.  o\ale  nu  tusifnriiie.  les  extiéiiiités  antérieure  et 
]HiHlérielire  s  uniiiieiKsant  à  peu  près  é^aieiiielit  de  taçoii  à  laisser 
In  pliiH  ^iiiiide  largeur  de  ((""",7  au  niveau  ilii  milieu  de  la  lon- 
gueur totale.  Liiiigiicur  1  ""'•.. "{jUMiiu'à  l'""",!  :  il  tant  1 1  piiMlaiit  leiiir 
compte  i|iic  ccN  dimeiiHioiiH  varient  un  |mmi  suivant  la  pins  mi  moins 
gnindc  contractitiii  du  corpH.  N'entousc  orale  inclinée  sur  la  face 
vcntrnie.  d'un  diamètre  deO"",Il   et  un  peu  plus  ;,Mandc  ipie  la 


—  65  — 

veiitonse  ventrale  dont  le  diamètre  n'atteint  que  O^^iOO  ;  cette  der- 
nière située  au  commencement  de  la  moitié  postérieure  du  corps. 

La  i)eau  est  lisse,  sans  armature  épineuse,  mais  percée,  sur- 
tout dans  le  voisinage  de  la  ventouse  antérieure  et  sur  la  face 
ventrale,  par  les  conduits  d'excrétion  d'un  nombre  notable  de 
glandes  cutanées  unicellulaires  (fig.  43)  caractère  «pii  a  valu  à 
l'animal  le  nom  de  glandulosum. 

Le  petit  pharynx  faisant  suite  à  la  ventouse  orale,  a  un  dia- 
mètre de  0""",04  et  se  continue  dans  un  œsophage  très  mince  qui 
présente  une  longueur  de  0'""',15  et  un  trajet  (juclquefois  légère- 
ment courbé.  Les  branches  de  l'intestin  qui  font  suite  sont  très 
courtes  (0°"",3),  elles  divergent  à  ])eu  près  à  angle  droit  et  se  ter- 
minent en  cul-de-sac  immédiatement  en  avant  des  testicules.  Le 
ver  se  nourrit  du  contenu  de  l'intestin  de  son  hôte. 

Le  système  nerveux,  dont  la  commissure  principale  est  située 
entre  la  ventouse  orale  et  le  pharynx,  est  construit  sur  le  type  or- 
dinaire, celui  d'échelle  de  cordes. 

Le  système  excréteur  offre  une  vésicule  collectrice  bien 
développée  dont  la  partie  impaire  est  presque  nulle,  à  l'opposé  des 
deux  branches  assez  volumineuses  et  larges  (jusqu'à  0""",7)  qui 
s'étendent  en  divergeant  jusqu'au  bord  postérieur  des  testicules. 
C'est  ainsi  que  l'ensemble  de  la  vésicule  présente  la  forme  d'un  V. 
Dans  le  liquide  incolore  (]u'elle  contient,  on  y  voit  en  suspension 
de  nombreux  granules  réfringents  qui  sont  qiU'h|uefois  telle- 
ment accumulés  que  la  vésicule  devient  tout  à  fait  obscure.  Les 
l)ranclies  émettent  chacune  un  vaisseau  princi))al  (|ui  monte  en 
haut  jus(iu'au  niveau  du  bord  antérieur  des  testicules  où  il  se 
bifurque  en  un  rauieau  ascendant  (^t  un  rameau  descendant.  La 
suite  du  trajet  du  système  vasculaire  est  analogue  à  celui  des 
autres  formes  décrites  ])lus  haut:  les  entonnoirs  ciliés  ont  une  lon- 
gueur de  O'""',01.')  et,  à  leur  base,  uiu'  largeur  de  0""".();">. 

MÉMOIUKS,  T.  III.  U 


—  66  — 

Appareil  ri-pitiductriir.  I/nrifice  «céiiital  .simple  se  trouve 
à  une  «-(lurte  (li>taiiee  eu  avant  tle  la  vent»uise  ventrale  et  parait 
rei»orté  t<>uj'jur.s  un  ]ieu  sur  le  eùté  droit.  11  donne  issue  à  un  jietit 
sinus  };énital  jtrofond  de  U'""'.04  et  au  fond  duquel  (Ui  reconnaît 
les  itritiees  séparés  des  conduits  vecteurs  mâle  et  femelle.  Les 
testicules  se  rencontrent  tout  jirès  des  bords  latéraux  et  à  la  hau- 
teur du  milieu  de  la  lon^^ueur.  Ils  re))résentent  deux  cor])s  traus- 
jiarents  et  irréffulièrement  ovoïdes  dont  le  plus  <>Tand  diamètre, 
dirigé  dans  le  .sens  de  la  lon;riicur  de  l'animal,  est  de  (»""". 2o.  le 
diamètre  transversal  n'excédant  pas  ( )'""'.!.").  Les  conduits  défé- 
rents traversent  le  corps  dans  la  directitm  transversale:  ils  sont 
a.ssez  courts  et  vont  se  rejoindre  en  avant  et  au-dessus  de  la  ven- 
touse ventrale.  Ils  t-ommencent  par  former,  par  leur  réunion,  un 
déférent  très  mince  dans  l'intérieur  du((ucl  du  n-connail,  à  laide 
de  très  forts  ;;rossissenients.  des  cils  viliratiles  effectuant  jtar  leurs 
niouvenu-nts  un  courant  dirijré  an  deliors.  Ce  déférent  impair 
mince  n'a  ce|)en<lant  i|Uiine  |i>ii;iucnr  minime  (0""°.(U);  Iticntùt  il 
n'élar^rit  au  point  <le  former  un  conduit  de  (r"'.t);i — (V""',()4  dédia 
mètre  et  est  rempli  entièrement  de  spermatozoaires  :  la  vésicule 
Méminale.  I^a  vésicule  fait  i|uclipics  ciicunvnjutinns  sur  clle-incme 
et  finit  par  se  rétrécir  de  nouveau  à  une  distance  il'à  peu  près 
0"".21  du  sinus  ;;énital.  Il  en  résiMte  le  canal  éjaculateur  t|ui  est 
truiie  épaisseur  de  (^"(Ol .  nuiis  (pii  a  lics  |iarois  assez  niuscu- 
lenHCM  et  (|ui.  avant  de  f^apicr  le  sinus,  présente  un  autre  renlle- 
ment  plus  failde.  dont  les  parois  sont  crildées  d'une  <;i'ande  (pian- 
tité  de  |tetiteM  onvertures  représentant  les  orifices  d'un  nomlirc 
proportionnelli'ment  énorme  de  friandes  prostati(|Ucs  (ti;>-.  1  1 1.  Ces 
|r|andcH  elIcH-mémeH,  tinieellulaircs  et  |tyriformcs  à  conduits  d'»'\- 
créfion  en  partie  très  lonj^s.  M'accumulent  dans  le  voisinaji'c  du 
conduit  éjaculatenr  et  de  la  véMicide  Héinimile  de  nninière  à  fonner, 
nvee  celle-ci.  un  corpM  arrondi  et  très  nilicnnnl  séparé  du  paren- 


—    67  — 

chyme  environnant.  La  paroi  de  ce  corps  sacciforrae  n'est  cepen- 
dant formée  fine  par  des  couches  du  parencliyme  hii-niême  qui 
sont  conii)riniées  probablement  par  suite  de  l'accroissement  de  la 
vésicule,  de  telle  sorte  qu'elles  atteignent  une  structure  fibreuse. 
Vers  l'extérieur,  surtout,  et  vers  l'entrée  et  la  sortie  des  conduits 
génitaux,  on  voit  ce  semblant  de  structure  fibreuse  passer  ])eu  à 
l)eu  dans  celle  du  parenchyme  normal  du  corps.  Je  n'ai  pas  non 
j)lus  réussi  à  découvrir,  dans  la  paroi  du  sac,  des  éléments  vrai- 
ment musculaires  et  c'est  pour  cette  raison  que  je  ne  puis  le  re- 
garder comme  \me  véritable  poche  du  cirrhe.  Du  bout  de  la  partie 
prostatique  jusqu'au  tbinl  du  sinus  génital  il  n'y  a  ([u'une  distance 
de  O^^Ol. 

Le  germigèue  se  rencontre  dans  la  moitié  droite  du  corps  et 
remplit  ])resque  entièrement  l'interstice  entre  le  testicule  de  ce 
côté  et  le  corps  formé  par  la  vésicule  séminale  et  les  glandes 
prostatiques.  Le  contour  de  l'ovaire  est  médiocrement  lobé,  mais 
seulement  chez  les  individus  âgés,  tandis  que  dans  les  exem})laires 
jeunes  il  est  encore  lisse  et  sans  ondulations.  A  la  hauteur  du  bord 
antérieur  de  la  ventouse  ventrale,  on  voit  partir  du  germigènc  le 
germiducte  qui  se  rend  en  arrière  et  émet  ici  d'abord  le  canal  de 
Laurer  portant  sur  sa  partie  basale  un  réceptacle  séminal  sacci- 
forme,  et  ([ui  reçoit  ensuite  le  canal  vitellin  impair.  Ces  organes, 
dont  la  structure  intime  ne  montre  aucune  particularité,  sont  situés, 
chez  l'animal  vivant,  à  peu  jnvs  au-dessus  de  la  ventouse  posté- 
rieure. A  la  suite  d'une  légèi'c  pression  exercée  sur  le  ver,  ))ression 
nécessaire  pour  l'examen  microscopique,  ils  se  déplacent  et  se 
])ortcnt  à  côté  de  la  ventouse,  connue  on  le  voit  dans  la  figure  41. 

Les  vitellogènes  sont  ])eu  étendus;  ils  occni)ent  les  j)arties 
antérieures  du  cor])s  en  avant  des  branches  de  l'intestin  et  à  côté 
de  la  bifurcation  de  r(cso])hage.  Là  ils  se  i)réscntent  sous  la  forme 
d'une  seule  gi^appc  dont  les  tiges  prennent  une  direction  plus  ou 


—   68  — 

moins  loii<î-itu(liiiaIe  et  vont  à  la  rencontre  l'une  de  l'autre  dans  le 
vuisinaf^e  du  j^eniiidnite:  le  n'-eeptaele  vitellin  formé  jiar  leur 
réunion  est  petit.  A  partir  de  la  {glande  eo(iuillière  l'utérus,  ajurs 
avoir  servi,  dans  sa  partie  initiale,  eonuue  réceptacle  séminal,  se 
rend  jus<|u'à  l'extrénu'té  juistérieure  du  coii)s  oîi  il  se  reeourlte 
liour  revenir  en  haut.  Durant  ce  trajet,  il  fait  des  coudes  transver- 
saux (|ui  se  rapprochent  d'autant  jilus  des  bords  latéraux  du  corps. 
«|Ue  l'animal  est  jiliis  mûr  et  (pie  .son  utérus  est  plus  remjtli  d'o-uts. 
L'éjtaisseur  de  l'utérus  à  son  comjilet  développement  n'excède 
;ruère  la  hauteur  de  (»""",();{;  à  une  distance  d'environ  0""'.2.'5  avant 
d'arriver  à  l'orifice  {rénital.  il  se  rétrécit  brusquement  pour  toi  nier 
un  canal  de  (»'"". 01  —  (r"'.(l2  de  diamètre  et  à  parois  plus  muscu- 
leUHcs.  canal  i|iii  pourrait  être  regardé  comme  ranaloj;uc  du  vajiin. 
Les  (cufs  du  Dixtomum  (jlandulosum  sont  a.ssez  petits,  et  ne 
mesurent  «pic  ((""".OIS  de  htii^^ucur  et  ((""".(H  de  largeur.  Ils  ont 
une  forme  ré;rnli,".rement  «ivale  et  une  corpie  tellement  épaisse  et 
obscure  (pi'il  n'est  pas  possible  d'en  liicii  «lisfiii;;iicr  le  contenu: 
qui  d'après  <•«•  (pu-  j'ai  vu.  me  scmide  n'être  représenté,  même 
dans  les  (i-ufs  murs,  que  |iar  un  amas  de  cellules  ;;t'rminatives  en 
|ilUH  ou  moins  ^rand  iMiinlirc. 

i:i.  Distomum  liirsutum  n.  sp. 

'Kiiîtr.  45— II»,  |)|.  \.) 

.lai  trouvé  cette  espèce  à  pliisienis  reprises  dans  la  |iieiiiière 
moitié  de  l'inlestin  de  caméléons  capturés  dans  le  \  iiisiua;.:e  d'.Mc- 
xandrie. 

\.n  forme  du  corps  «-st  ass»-/  scinidalilc  à  celle  de  I  espèce  pré- 
cédente: aUMhii  sa  taille  est-elle  à  peu  près  de  la  même  dimension  ; 
Le  ver  nicMUre  1  ""■..'»  de  |oii{r  au  plus,  tandis  que  la  hn  jreur  est  de 
0"",7f>,  Lu  Mtnieture  aiiatomiqiie.  par  contre,  ditl'èic  notalilciiuni 


—  69  — 

de  celle  du  Distomum  glandulosum.  La  ventouse  antérieure,  avec 
son  ouverture,  dirigée  vers  la  face  ventrale,  a  un  diamètre  do 
0""",1;  la  ventouse  ventrale  est  beaucoup  plus  petite  et  n'atteint 
que  0°",06  de  diamètre;  elle  est,  en  outre,  située  non  au  milieu 
du  corps,  mais  en  avant  de  la  tin  du  })remier  tiers  de  la  longueur 
totale. 

A  première  vue  et  à  de  faibles  grossissements,  la  peau  paraît 
être  tout  à  fait  lisse,  mais  en  l'examinant  à  l'aide  d'un  objectif  à 
immersion  homogène,  on  reconnaît  que  sa  surface  est  hérissée 
d'une  quantité  innombrable  de  très  fines  pointes  qui  la  rendent 
rude  comme  la  langue  de  quelques  mammifères  :  c'est  à  cause  de 
ce  caractère  que  j'ai  réservé  à  notre  espèce  le  nom  de  hirsutum. 
Dans  la  partie  antérieiu'e  du  corps,  la  peau  est,  en  outre,  percée 
par  les  conduits  sécréteurs  d'un  nombre  bien  considérable  de 
glandes  cutanées  unicellulaires  et  distribuées  irrégulièrement  dans 
les  coiiches  périphériques  du  parenchyme.  Des  cellules  glandu- 
laires semblables  sont  accumulées  aussi  plus  profondément  dans 
le  corps  aux  côtés  de  l'œsophage  et  aux  environs  de  la  bifurcation 
dans  les  branches  de  l'intestin  (fiig.  47).  Leur  grandeur  aussi  bien 
que  leur  forme  (protoplasma  fortement  granuleux,  noyau  clair, 
sphérique  et  à  nucléole  très  réfringent)  correspondent  à  celles  des 
cellules  glandulaires  périi)liériques.  En  les  examinant  plus  minu- 
tieusement, on  reconnaît  cependant  que  leurs  conduits  sécréteurs 
ne  se  rendent  pas  directement  en  haut  i)Our  délioucher  à  travers 
la  peau,  mais  que  tous  enscnd)]c  cheminent  en  longeant  l'œsophage 
et  finissent  par  percer  la  peau  (hins  la  circonférence  de  l'ouver- 
ture buccale.  Les  glandes  dont  les  conduits  d'excrétion  atteignent 
une  longueur  de  près  de  0""",33,  c'est-à-dire  16  fois  celle  de  la 
cellule  même,  appartiennent  donc  à  la  catégorie  à  laquelle  on  a 
réservé  le  nom  spécial  de  glandes  céphaliqucs  (Kopfdriiscn, 
fia-.  47). 


—   70  — 

Finalenn'iit.  la  jiartie  anti'iieure  du  corps  du  Distonmm  hhsu- 
tuni  lo^e.  dans  liiitoneur  du  jtaivnehyiue.  ime  autre  sorte  de 
forjt.s  eelluJaires.  «lui  n'ont  pas  été  rencontrés,  que  je  sache,  dans 
les  distonies  adultes  jusiiu'à  ce  jc»ur,  mais  (|ui  sont  connus  seule- 
ment chez  certaines  cercaires  sous  le  nom  de  cellules  à  bâ- 
tonnets. Ilans  respèce  en  (piestion  ces  orpines  itig-.  4S)  repré- 
sentent des  corps  iiTégulièrement  ronds  et  il'un  diamètre  qui  varie 
entre  0"",13  et  0'"",022.  ()\\  ne  peut  distin<!:uer.  ilans  l'intérieur. 
aurnne  trace  de  noyau,  mais  ils  sont  entièrement  remplis  de  jietits 
hàtnnnet«  pointus  d'une  lonjïueur  de  n""'.01.")  en  moyenne  ([ui 
partent  comme  dis  rayons  de  deux  «ni  trois  points  de  la  périphérie. 
Les  corps  eux-mêmes  se  trouvent  dispersés  le  Ion;;' de  l'cesophaye 
jus(|u"à  sa  liifureation  et  sa  transformation  en  hranehcs  de  l'in- 
testin, .le  ne  puis  dire  ius<|uiei  <|Uelle  est  leur  fonetion. 

Ajipareil  dijrestif.  A  la  suite  de  la  ventouse  orale,  cm  ren- 
contre le  petit  pharynx  qui.  dans  notre  espèce,  est  en  général  plus 
large  (0"",();'»)  que  Umg  (U""°,02r)).  11  se  continue  dans  ra'siiplia;:^ 
trè»  étroit  '(r"".*»!).  (pii  a|»rès  une  lon;j!:ueur  de  ()""". l'.i  ilunne  nais- 
sance aux  hranehcs  intestinales,  ('elles -ci  sont  extréimincnt 
courti's.  sacciformes  et  |)artent  ilu  point  de  la  i)iturcation  en  for- 
mant un  an;rl«"  de  près  de  ls(t".  Leur  trajet  est  donc  |iresqiie  trans- 
verhal  à  l'axe  lun^ritudinal  du  corps,  mais  naturidlemcnt.  il  elian<;-e 
avec  l'àp-  des  animaux  aussi  liien  qii'avee  l'état  tle  eontraitioii 
dans  lequel  ils  se  trouvent. 

Le  hVstème  nerveux  offre  le  t\pe  lialiilnel.  La  eonimissure 
céréhrale  e-«t  située  derrière  le  petit  pharynx;  les  nerfs  lonnitu- 
dinanx  se  eoniportcnt  comme  à  lonliiiaire.  les  nerfs  latéraux  sont 
hiIh  en  eonimunieation  entre  eu\  par  une  eommissure  latérale,  .l'ai 
coni|ité.  dauH  tout  le  corps,  Hcpl  anneaux  nerveux  transversaux: 
iijir  eoiitic  il-  ii':ii  iiii  trouver  iinmiie  traee  du  s\  stèuM"  sus  cere- 
lirai. 


—   71   — 

Le  système  excréteur  ressemble  beaiicoiip  à  celui  de  l'espèce 
précédente.  La  vésicule  terminale  a  la  forme  d'un  V  à  branches 
paires  extrêmement  longues.  Celles-ci  s'étendent,  à  vrai  dire, 
jusqu'aux  bords  postérieurs  des  testicules  et  c'est  ainsi  qu'ils  par- 
courent près  de  deux  tiers  de  la  longueur  totale  du  corps  (0'°"',8  à 
0""",9).  Leur  largeur  n'est  pas  petite,  elle  atteint  jusqu'à  0"'",16. 
La  longueur  du  vaisseau  principal  qui  prend  naissance  au  cul-de- 
sac  des  branches  de  la  vésicule,  est,  par  contre,  d'autant  plus 
petite  et  ne  surpasse  pas  0"",05.  Sa  bifurcation  dans  les  vaisseaux 
principaux  pairs  se  fait  à  la  hauteur  de  la  ventouse  ventrale.  Ces 
derniers  n'émettent  chacun,  apparemment,  qu'un  seul  vaisseau 
secondaire  qui  se  fend  en  quatre  ou  cinq  capillaires  à  entonnoirs 
ciliés,  tandis  que  les  terminaisons  des  vaisseaux  principaux  ne 
semblent  en  porter  que  deux.  Les  entonnoirs  sont  tout  à  fait  sem- 
blables à  ceux  du  Distomum  glandulosum. 

Appareil  génital.  L'orifice  génital  est  situé  au  devant  et 
contre  la  ventouse  ventnile;  quehiuefois  il  semble  être  placé  un 
peu  hors  de  la  ligne  médiane.  Il  donne  accès  dans  un  sinus  génital 
assez  vaste  dont  le  diamètre  peut  atteindre  en  longueur  celui  de 
la  ventouse  ventrale  (tig.  49)  et  dans  le  fond  duquel  on  aperçoit 
les  embouchures  des  conduits  vecteurs  mâle  et  femelle.  Les  testi- 
cules se  rencontrent  latéralement  tout  près  des  bords  du  corps  et 
au  niveau  de  la  ventouse  ventrale.  Leur  taille  est  ]ietitc,  le  dia- 
mètre maximum  ne  surpasse  pas  0""°,11.  Les  conduits  déférents 
se  dirigent  transversalement  vers  le  ])lnn  médian  et  un  peu  en 
arrière  de  sorte  qu'ils  se  rencontrent  tous  deux  derrière  la  ven- 
touse ventrale.  Là  ils  s'unissent  en  un  canal  simi)le  qui  ne  tarde 
l)as  à  s'élargir  brusquement  i)our  former  une  vésiciile  séminale 
tout  à  fait  semblable  à  celle  de  l'espèce  précédente.  Elle  a  un 
diamètre  maximum  de  0"'"',05;  après  avoir  décrit  ])lusieurs  circon- 
volutions elle  se  rétrécit,  à  une  distance  de  0""",12  du  tond  du 


simis.  et  passe  ainsi  dans  le  eoiuluit  éjai-ulatour  niusouloux  dont 
la  jtartie  jMtstérieure  (fontijjne  à  la  vésienle  séminale)  est  trans- 
tnnnée  en  une  jtartie  ))nistati(|ue  ]>eu  eonsidérable.  du  reste.  Ses 
parois  se  montrent  perforées  i)ar  les  eonduits  dexerétion  dini  petit 
nombre  de  friandes  prostatiques,  situées  dans  les  environs  du  con- 
duit même.  ( 'liez  des  imlividus  plus  avaneés  en  à<;e  et  dont  la  \  é- 
.sieule  séminale  est  fortement  remplie,  le  pareneliyme  auti>ur  de 
cette  vésicule  est,  connue  «elui  du  Di.itoinitDi  i/landidosum.  com- 
primé de  façon  ;i  produire  une  structure  til)reu.se  et  à  rajipeler 
raji|»arence  dune  poche  de  cirrlie  <|ui.  en  vérité,  n'existe  ]»iis. 

Le  ;;ermi;rcne  »|ui.  ainsi  ([ue  les  testicules  est  pt-tit.  est  iofié 
dans  la  moitié  droite  du  corjts.  non  loin  du  plan  médian  et  un  peu 
en  arrière  de  la  ventouse  ventrale.  Il  représente  un  corps  à  peu 
près  hpliéri(|Ue  et  d  un  diawiitrc  de  ()°"",08.  Siui  conduit  d'excré- 
tion, le  "rcrmiiluctc.  .se  met  en  connuunication  avec  les  autres  con- 
•luits  des  orjraiies  femelles  internes,  de  la  même  manière  ([Uc  dans 
li'ti  autres  espèces.  Le  canal  de  LaiukI!  est  à  noter,  car  il  n'i'st 
pas  uniui  d'un  réccjifacle  sénn'nal.  mais  montre  <|uel(|nct'(iis.  au 
lieu  de  celui-ci,  un  rcnHenient  fusiformc  tun.  dans  (|iU'i(|Ucs  cas, 
fait  défaut.  I^a  viliration  ciliairc  dans  l'intérieur  îles  canaux  s'oit- 
hcnc  cumnu'  ailleurs.  Les  vitello;r,".|u.s  df  forme  scudtialtlc  à 
celle  di-f»  vitclltt};èncs  de  l'espèce  jtrécédent»'  sont  sitiu'"s  latérale- 
ment et  à  peu  prèh  à  la  liaut«Mir  du  milieu  de  la  lnii^iiicur.  La 
|tartic  initiale  de  l'utérus  loj;»'  presque  toujuurs  une  t|Uiintité  de 
Kpcnnato/oaircH  dcHtinés  à  féctmdcr  les  cellules  o'uls  et  entre  Ics- 
i|ucls  les  icnfn  aelicvés  doivent  n'enj^aj^cr  pour  arriver  an  deliors. 
Les  coudch  de  luférus  sont  manit'estement  transversaux  et 
H'élcndcnt  jnHquc  tlauM  l'extrémité  enndalc  he  (l""",l."i  a\;uil  de 
rcjnindre  le  hinus  jji'iiitJil.  la  larjjcnr  ilc  l'utérUH,  étant  de  ()""", ()."> 
juni|u'ici,  tnmlie  rapidement  et  ne  présente  plus  (|m'  ()""",(  Il  S.  Les 
pnroiH  de  re  ciinal  rétréci  se  ninntrenl  munies»,  en  re\!ini  lie.  d  nue 


—  73  — 

musculature  renforcée,  et  à  l'extérieiu-  des  fibres,  d'une  couche  de 
cellules  irrégulières ,  mais  pour  lesquelles  je  n'ai  pas  réussi  à 
distinguer  des  conduits  d'excrétion. 

Les  œufs  mûrs  du  Distomum  hirsutum  sont  plus  gros  que  ceux 
de  l'espèce  précédente  et  atteignent  0""",022  de  longueur  sur 
0'°°',013  de  largeur.  Leur  coque  est  relativement  épaisse,  d'un 
brun  jaunâtre,  mais  laissant  reconnaître  par  transparence  le  con- 
tenu qui  semble  être  un  embryon  parfaitement  dévelopi)é. 

14.  Distomum  chefrenianum  spec.  inc. 

(Fig-g.  50,  51,  pi.  V.) 

J'ai  trouvé  cette  forme  dans  la  partie  initiale  de  l'intestin  de 
tous  les  exemplaires  examinés  de  Rhinopoma  microphyllam  Geoppr. 
qui  avaient  été  saisis  dans  la  seconde  pyramide  de  Gliizeh,  et  cela 
eu  nombre  considérable.  Mais  malgré  toute  la  grande  quantité 
d'exemplaires  que  j'avais  à  ma  disposition,  je  n'ai  vu  aucun  dont 
le  développement  était  complet.  Les  plus  âgés  d'entre  eux  n'avaient 
que  quelques  rares  œufs  comme  on  le  voit  dans  la  figure  50.  C'est 
pour  cette  raison  que  je  ne  puis  entièrement  certifier,  s'il  s'agit  ici 
d'une  forme  nouvelle  et  distincte  ou  si  le  ver  en  question  ne  re- 
présente qu'une  autre  espèce  incom})lètement  adulte.  Mais  d"ai)rès 
ce  que  l'on  observe  de  l'organisation  iuterne,  on  peut  dire  (pie 
celle-ci  ne  coïncide  pas  avec  celle  de  (luelquc  autre  espèce. 

Le  corps  est  si  mobile  qu'il  ne  permet  pas  de  donner  des  dé- 
tails exacts  sur  la  forme,  qui  en  général  est  ajjlatie  et  ovalaire, 
l'extrémité  antérieure  étant  tantôt  i)lus  large,  tantôt  i)]iis  mince 
que  l'extrémité  postérieure.  Les  dimensions  changent  constam- 
ment avec  les  mouvements  de  l'animal;  en  moyenne,  la  longueur 
paraît  être  de  0""",8  (chez  les  individus  les  plus  avancés  en  âge) 
et  la  largeur  de  0""",G.   La  ventouse  antérieure  est  relativement 


g^raiitU'.  mesurant  U '".iri  ilc  iliaiuôtri.'.  la  vontousc  vcntialo  occu- 
pant à  ])eu  près  le  inilicu  du  corps,  est  beaucoup  plus  i)etitc  et 
uattciiit  que  ((""".QX  île  diaiiiètre.  Cette  itroportion  des  deux  ven- 
touses se  rapproche  bien  sensiblement  de  celle  de  lespcce  jjrécé- 
dentc,  mais  maljirré  cela,  notre  fonne  ne  peut  être  confondue  avec 
celle-ci.  jiarce  que  d'autres  caractères  de  rorjranisation  interne  en 
ditterent  notaldement. 

La  i»ean  est  très  nnnce.  sans  armature,  mais  ottVant.  dans  la 
partie  antérieure  du  corps,  de  nomlireuses  glandes  cutanées 
nnieellulaires,  analojrucs  à  celles  des  espèces  précédentes. 

Le  pharynx  muscubux  ijui  tait  suite  à  la  ventouse  orale  a  un 
diamètre  de  (•""".U"»  et  donni'  dans  un  a'supliajic  court  et  très  mince 
^((■".Ol  I  qui  finit  par  se  bifurquer  dans  les  deux  c;ecums  intesti- 
naux. T'eux-ci  sont  é{çalement  très  courts  (0"'",18)  et  vont  en  di- 
verp-ant  vers  les  bords  latéraux  du  c(ir])s  et  en  formant  un  an;^if 
as.Hcz  iibtus. 

1  Ml  système  nerveux  je  n'ai  vu  que  la  commi.ssure  cérébrale 
et  qne|(|ues-uns  des  nerfs  qui  en  itartent:  le  nerf  ventral  postérieur 
H'étend  sur  toute  la  lon;;ueur  du  corps. 

Le  système  excréteur  .se  reman|Uc  surtout  par  la  jjrande 
véMicule  collectrice  i|ui  a  la  furme  d'un  V.  Les  branelics  assez 
vastes  ne  finissi'nt  qu'immédiatement  derrière  le  bord  pnstéricnr 
des  testieules;  elles  donnent  naissance  chacun»'  à  un  vaisseau 
iiM-endant  primaire,  dont  le  trajet  ultérieur  est  amilo;;ue  à  relui 
du  même  vaisHcall  iliez  l'espèce  prérédentc. 

(^UHUt  aux  ortrancs  reproducteurs,  finalement,  ils  nllVcnt, 
en  partie,  une  dis|Misition  toute  spéciale.  L'orifice  ;rénitiil  se 
trouve  devant  la  veiitoiiMe  posté  ri  (iiif.  le  sinus  ;;énital  daii>  ii  (|nci 
il  donne  accès  est  petit.  Les  te^ticulcs  sont,  iiuant  à  leur  taille, 
à  peu  près  aussi  ^rmnds  que  la  ventonse  venlrab-;  ils  sont  situés 
au  même  niveau  que  celle-ci  et  diin^  Icm  parties  hiléralcs  du  corps. 


— ^  75  — 

Leurs  déférents  viennent  à  la  rencontre  l'un  de  l'autre  au-dessus 
de  la  ventouse  et  se  continuent  dans  un  canal  de  même  diamètre 
et  qui  est  muni  intérieurement  d'un  épithélium  vibratile  très  net. 
Ce  conduit  impair,  après  ime  longueur  de  O^^jOS,  va  s'élargir  un 
peu  et  représente  alors  un  conduit  de  O^^jOlo  d'épaisseiu-  dont  les 
parois  sont  composées  extérieurement  d'une  couche  musculaire  et 
intérieurement  d'une  couche  protoplasmique  contenant  de  nom- 
breux noyaux,  mais  ne  laissant  pas  distinguer  des  limites  cellu- 
laires. Ce  conduit,  qui  fait  de  fortes  circonvolutions  sur  lui-même, 
n'est  autre  chose  que  la  vésicule  séminale  à  un  état  peu  avancé 
de  développement  qui,  en  ce  moment,  ne  contient  pas  encore  les 
amas  de  spermatozoaires  qui  la  distendront  plus  tard  et  en  rendront 
presque  invisilde  la  structure  histologique.  Avant  de  gagner  l'ori- 
fice génital,  cette  vésicule  se  rétrécit,  comme  à  l'ordinaire,  i)0ur 
former  le  canal  éjaculateur  dont  la  partie  terminale  précédant 
immédiatement  la  réunion  au  sinus  génital  se  rentle  de  nouveau 
et  représente  la  partie  prostatique.  Les  glandes  prostatiques  in- 
complètement développées  sont  accumulées  autour  du  canal  éja- 
culateur et  sont  déjà  séparées,  du  parenchyme  environnant,  par 
un  contour  bien  net,  mais  produit  seulement  par  des  cellules  allon- 
gées et  d'aspect  fibreux  du  parenchyme  (fig.  51). 

Le  germigène  est  situé  à  droite  de  la  ventouse  ventrale  et 
rapproché  du  plan  médian  (fig.  51).  Il  est  très  petit  et  pâle,  de 
sorte  qu'il  exige  un  examen  ti'ès  attentif  et  de  fortes  lentilles  sont 
nécessaires  pour  découvrir  non  seulement  le  germigène  même, 
mais  sm'tout  les  conduits  qui  s'y  rattachent.  Ceux-ci  se  comportent 
comme  à  l'ordinaire;  la  partie  basale  du  canal  de  Lauree  se 
montre  fortement  rentléc  de  manière  à  rejjrésenter  le  commence- 
ment d'un  récx'ptacle  séminal  qui  cependant  est  tout  à  fait  vide 
jusqu'ici.  L'épithélium  vibratile  tapissant  la  paroi  interne  est  déjà 
bien  net  et  s'agite  vivement.  Les  glandes  du  vitellogèiic  sont 


à  jK-iiio  visibles  ihiiis  IV-tat  de  dévoluppL'iiu'iit  iK-  co  vor:  iiôan- 
inoins  il  est  tout  à  fait  certain  qu'elles  oceupent  les  i)arties  auté- 
liemes  du  corps:  ces  mêmes  parties  (|u"ofe«peut  les  vitello>iènes 
du  Distotuiim  fflamlulosum.  Cette  position  des  vitelloyènes  est,  à 
mon  avis,  la  ditîerence  la  plus  earactéristi(|ue  qui  sépare  le  Disto- 
tnuin  chefrcuianum  du  Distomum  hir.nttinn  au(|U»'l  il  ressemble 
dailleurs  le  plus.  L'utérus  ne  se  sijrnale  (|ue  ]tiir  une  sorte  de 
eanal  niiii<-i-  er  transparent  traversant  la  ]iartie  postérieure  du  eorps 
en  fai^iint  «les  coudes  transversaux.  l>ans  la  plui»art  de  mes  exem- 
plaires il  était  encore  coniplctenu-nt  vide  et  dans  quelques  indivi- 
dus seulement,  on  y  ajtercevait  (|iicli|Ucs  rares  œufs,  distribués  t^à 
et  là  en  une  seule  ranimée  l'un  derrière  lautre.  Aucun  de  ces  ceufs 
n'était  normal  :  évidemment  la  période  de  la  maturité  sexuelle 
n'avait  pas  encore  commencé. 

Les  u'ufs  doivent  avoir  une  lon;;ueur  de  0'°"',(.>ir)  0""",01(», 
mais  j'ai  onns  de  les  nu-surer  exactement  parce  (pi'ils  ne  sem- 
blaient pas  être  nornniux:  la  coque  était  teinte  en  janm -lirunàtre 
ilair.  sans  contenu  liien  api»réciable. 

15.  Distomum  pyramidiim  n.  sp. 

.V\K.    .'••-',   |.l.  VI.  I 

.J'ai  rencontré  cette  fornu",  en  (|uel(|ues  rart-s  exemplaires,  dans 
Piiitcstin  d'un  Iî/iinolophu,i  hipjtncrcj)!.^  BoNAP.  jM-ovenant  des  py- 
nimidcM  de  (  Jlii/.cli.  .le  n'ai  eu  l'occasion  d'examiner  ipinn  xid  de 
ccH  cbinqttèrcs. 

\m  forme  du  corps  est  assez  variabh-  et  en  rapport  avec  les 
mouvements  de  l'aintmil.  la  lon^rnctn-  n'atteint  pas.  menu-  lorsqu'il 
cMt  fortement  distendu,  1"'°,  mais  varie  liidtituclicment  entre  (•""",(> 
et  0*',H;  la  larjfcur  CMt  de  (r",4.  Les  deux  ventouses  sont  pres(|Ue 
(''KhIch  et  nn-Hurent  <»"■".  1  de  diamètre.  La  ventouse  postérieure 
wcupe  H  peu  près  le  milieu  du  corps. 


La  peaii  est  lisse,  mais  traversée,  dans  le  voisinage  de  la  tête, 
par  les  conduits  d'excrétion  de  nombreuses  glandes  cutanées. 

L'intestin  se  compose  d'un  pharynx  musculeux  de  0'"",03  de 
diamètre,  auquel  fait  suite  un  œsophage  mince  de  0'""',1  qui  pré- 
cède les  deux  branches  intestinales.  Celles-ci  sont  aussi  très 
courtes,  sacciformes,  mais  elles  ne  divergent  pas  autant  que  celles 
des  espèces  signalées  jdus  haut,  l'angle  formé  par  elles  étant  tout 
au  plus  droit. 

Je  ne  puis  rien  dire  du  système  nerveux  et  de  Tappareil 
excréteur,  n'ayant  pu,  chez  mes  quelques  exemplaires,  en  con- 
stater que  l'existence. 

Les  organes  sexuels  sont  construits  siir  le  même  type  que 
celui  des  espèces  précédentes.  L'orifice  externe  unique  est  situé 
devant  la  ventouse  ventrale,  le  sinus  dans  lequel  il  donne  accès 
est  assez  étroit.  Les  testicules,  fortement  rapprochés  des  bords 
latéraux,  sont  un  peu  antérieurs  au  niveau  de  la  ventouse  ventrale. 
Leurs  déférents  suivent  un  trajet  transversal;  après  une  longuem- 
de  0'"'",08,  au  plus,  ils  s'unissent  entre  eux  dans  le  plan  médian 
et  au-dessus  de  la  ventouse.  11  en  résulte  de  cette  rémiion  d'abord 
im  court  canal  impair  et  à  revêtement  interne  vibratile  qui  ne  tarde 
pas  à  s'élargir  et  à  former  de  cette  manière  la  vésicule  séminale. 
Celle-ci,  aussi  bien  que  le  canal  éjaculateur  qui  y  fait  suite,  se 
comporte  comme  dans  les  espèces  voisines.  La  partie  terminale 
du  canal  é:)aculateur  est  transformée  en  une  partie  prostatique. 

Le  germigène,  ap])artenant  à  la  moitié  droite  du  corps,  est 
contigit  à  la  ventouse  ventrale  en  amère,  et  a  un  diamètre  de 
0""",07.  Les  vitellogènes  situés  en  avant,  au  devant  des  branches 
de  l'intestin,  sont  très  exigus  et  ])eu  ramifiés.  Leurs  conduits  d'ex- 
crétion qui  ont  une  direction  longitudinale  sont  relativement  longs. 
Les  coudes  de  l'utérus  occupent  principalement  la  partie  du  corps 
postérieure   aux  testicules;   la  i)artie   terminale   de  l'utérus  est, 


—    (8   — 

comme  rniijdurv.  rran.sformée  île  fayon  à  ropiéseuter  une  sorte  île 
vagiu. 

Les  œufs  tjue  j'ai  oublié  de  mesurer  ont  une  eotjue  relative- 
ment épaisse,  assez  obscure  et  si  peu  transjuuente.  ((uOn  n'en 
peut  avec  certitude  distinjruer  le  contenu  (|ui  sonihle  être  cepen- 
dant un  embryon  complet. 

16.  Distomum  obtusiun  n.  sp. 

(Tigg.  53—56,  pi.  VI.) 

Trouvé  jdusieurs  fois  dans  l'intestin  du  canu'Iéon.  en  nombre 
médiocre,  à  Alexandrie. 

Corps  aplati.  rc;ridicrenient  ovale  et  d'apparence  peu  mobile. 
attei^Tiiant  jus(|u'à  2""". 4  de  lon<;  et  larj^e  de  0,  l"'"',6ô.  Ventouse 
orale  inclinée  sur  la  face  ventrale  et  mesurant  0""".27  de  diamètre, 
ventouse  ventrale  un  peu  plus  ]>etite  (0°"".22)  et  .située  immédiate- 
ment avant  le  milieu  de  la  lonn^ueur. 

La  peau  montre  la  même  particularité  (juc  celle  du  DiMuinum 
hirxntum.  K.\amim'-c  à  l'aide  de  faibles  jrrossi.ssenu'nts.  elle  parait 
être  tout  à  fait  lisse,  nuiis  en  se  servant  de  fortes  lentilles,  on  re- 
connaît facilenn'Ut  <|Ue  la  surface  est  ^r-iinie  d'une  i|Uantité  innom- 
brable de  pointes  fines  \\v  mesurant  |ias  plus  de  ()'""',(HHr)  dans 
leur  longueur,  .\ussi  les  glandes  cutanées  .sniit-elies  extrénw- 
ment  développées  dans  cette  espèce.  Toute  la  partie  antérieure  du 
eoqts  en  est  altondamnieiit  |ioiir\Me.  mais  c'est  priii(-i|ialeiii('iit  les 
glandes  cépliali)|nes  <|ui  sont  en  plus  grande  (piantité  et  en 
nombre  excédant  tout  ce  (|Ue  je  connais  juM|u'i(i  lig.  .').">  i.  Klles 
H'nccuniulent  de  manière  à  former  un  véritable  maiiteaii  autour  de 
In  ventouKc  antérieure  et  envoient  toutes  Icins  conduits  d'excrétion 
vers  le  Inird  libre  de  l'ontice  buccal.  o(i  les  cndiouclnu'cs  sont  dis 
|Mm^'i>M  en  pluHieum  néries  irrégidièrch.  Le  < mps  ileh  eellidcs  a  une 


—  79  — 

longueur  d'environ  0"",0o  et  le  noyau  un  diamètre  de  0°"°,007, 
tandis  que  les  conduits  excréteurs  s'étendent  jusqu'à  \me  longueiir 
de  0"",14. 

L'intestin  est  remarquable  surtoiit  par  la  petitesse  de  l'œso- 
phage dont  la  longueur  n'est  que  de  O"",!;  aussi  les  branches  de 
l'intestin  sont-elles  très  courtes  (0°"",5)  et  se  terminent,  en  massue, 
devant  les  testicules  après  un  trajet  presque  transversal. 

Le  système  nerveux  est  construit  sur  le  type  d'échelle  de 
cordes.  La  commissure  cérébrale  traverse  l'intestin  entre  la  ven- 
touse orale  et  le  pharynx.  De  chaque  côté,  des  ganglions  cérébraux 
partent  six  nerfs  longitudinaux  dont  les  postérieiirs  parcourent 
toute  la  longueur  du  corps;  les  nerfs  venti'aux  vont  se  rejoindre 
dans  l'extrémité  caudale.  Les  nerfs  latéraux  antérieiu'  et  posté- 
rieur sont  réunis  entre  eux  par  une  commissure  latérale.  J'ai 
compté  cinq  ou  six  anneaux  transversaux  dont  deux  sont  situés 
devant  la  ventouse  ventrale,  trois  ou  quatre  derrière  celle-ci.  Un 
système  sus-cérébral  de  forme  habituelle  paraît  exister  dans  cette 
espèce. 

La  vésicule  excrétrice  en  forme  de  V  est  extrêmement  vaste, 
ses  branches  ont  un  diamètre  de  0'""',4.  Mais,  en  échange,  leur 
longueur  est  moindre,  car  elles  se  terminent  déjà  avant  d'arriver 
à  la  hauteur  du  milieu  du  corps,  chez  les  individus  adultes;  chez 
des  individus  moins  âgés,  j'ai  souvent  observé  que  les  branches 
de  la  vésicule  surpassaient  encore  le  niveau  du  bord  antérieur 
de  la  ventouse  ventrale.  Quant  au  système  des  vaisseaux  qui  prend 
naissance  de  la  vésicule  terminale,  celui-ci  ne  diffère  point  du  type 
que  nous  avons  appris  à  connaître  chez  la  plupart  des  espèces 
voisines.  Les  entonnoirs  ciliés  ont  une  longueur  de  ])rcsque  0'"'",02 
et  une  largeur  maximum  de  0""",0U8. 

Organes  génitaux. L'orifice  génital  est  situé  à  ])eu  de  distance 
devant  la  ventouse  ventrale,  et  à  peu  près  dans  la  ligue  médiane. 


—  80  — 

Le  sinus  gôiiital  ^-sr  tri-s  étroit.  Les  testiculos  ont  ici  uiio  taille 
rcspectahle  et  l•el)|•é^senteIlt  deux  eorps  ovalaires  ou  irrégulière- 
ment rnnds  dun  diamètre  maximum  de  0""°.4ô.  Leur  position  est 
latérale,  de  même  (|Ue  eliez  les  autres  e.sjjèees  voisines:  leurs  bords 
|x>stérieurs  se  trouvent  environ  à  la  lianti-ur  du  centii'  de  la  ven- 
touse venti-ale.  Les  eanaux  dét'érents.  à  jiartir  de  leur  sortie  des 
testicules,  s'aelieminent  vers  le  jdan  médian  du  eorps  où  ils  se  ren- 
contrent un  jieu  en  avant  et  au-dessus  de  la  ventouse  ventrale;  ils 
comnienccnt  par  former  un  canal  uni(|ne  de  même  diamètre  »|ue 
le  leur  et  <|ni  ne  sélar^it  <|u'ai»rès  une  certaine  distance,  pour  for- 
mer la  vésicule  séminale,  ("elle-ei  se  conii)orte  conniu'  ailleurs: 
elle  a  un  diamètre  d'environ  (('""".or)  et  .se  rétrécit  ajuès  avoir  fait 
i|Ucl(|ues  siiiiio.sités  en  un  canal  éjaculateur  de  U""".012  lU'  dia- 
niètn-.  de  U""".ir»  de  lon;;ueur,  à  jiarois  plus  musculeuses  et  dtuit 
la  partie  moyenne  est  renflée  et  repré-sente  la  )iartie  prostatiijue. 
Les  ;^lan<les  prostatiques  elles-mêmes  n'offrent  point  de  |i;nti- 
cularité. 

L«-  >;crmi;;ène  se  ili>tin;iUc  clie/  les  individus  ailnlti's  par  sa 
ffirnie  fortement  loliée,  t'orme  ipii  se  raiiproche  d'autant  plus 
d'une  forme  irré;;idièreMicnt  ronile  à  mesure  (|n  on  ohserve  des 
individus  moins  à^és.  liicn  *|U  il  ap|iarticnne  en  principe  à  la  moitié 
droit»'  du  corps,  où  il  se  rencontre  à  peu  ]irès  à  é;ialc  ilistancc  des 
deux  veiitouscK.  il  commence,  à  nu-siirc  (pril  s'a;irandit  avec  le 
ver.  à  dépasser  le  plan  médian  dn  corps  par  son  extrémité  ;>'auclie 
et  finit  i|Uc|i|UefoiH  par  scuddcr  être  complètcnicnl  médian.  Le  '^w- 
niiductc  se  dirip'  en  arrière  et  se  met  en  communication  ici  avec 
le  cainil  de  Lai  liKi:  portant  ini  réceptacle  séminal  en  forme  d'ap- 
IHMidice  Miccifornie.  Il  rejoint  ensuite  le  conduit  \itellin  toujours 
en  iivani  et  Un  peu  au  dessus  de  la  ventouse  ventrale.  Mans  son 
inléricnr,  ainsi  ipn-  dans  les  parties  liasalcs  <lu  canal  de  Lmuii:): 
et  du  réc<-ptac|e  héminal.  on  aperçoit  le  rcNclnncnt  vilinitilc.  Les 


—  81  — 

glamles  du  vitellog-ène  sont  tout  à  t'ait  antérieures  et  occiipent 
de  chaqiie  côté,  soiis  forme  d'une  grappe  légèrement  ramifiée,  l'es- 
pace étroit  qui  reste  libre  entre  les  branches  de  l'intestin  et  la  ven- 
touse orale.  Les  coudes  de  l'utérus  ne  traversent  que  la  partie 
du  corps  comprise  entre  le  bord  postérieur  des  testicides  et  l'ex- 
trémité caudale.  Parmi  les  œufs  contenus  dans  l'utérus,  on  aper- 
çoit çà  et  là  des  amas  de  spermatozoaires,  mais  ces  derniers  s'ac- 
cumulent principalement  dans  la  partie  initiale  tout  près  de  la 
glande  coqixillière ,  partie  qui  représente  un  réceptacle  séminal 
utérin.  A  une  distance  de  O^^iGô  de  l'embouchure  au  fond  du  sinus, 
l'utérus  forme  un  vagin  en  diminuant  l)rusquement  de  calibre  et 
en  augmentant  de  musculature  dans  ses  parois;  extérieurement  ce 
vagin  est,  de  plus,  entouré  par  une  couche  de  cellules  protoplas- 
miques,  mais  (jui  ne  laissent  reconnaître  aucun  indice  de  conduit 
d'excrétion,  comme  chez  le  Distomum  hirsutiim. 

Les  œufs  sont  relativement  longs  et  étroits  et  mesurent  0°°',025 
dans  la  longueur,  mais  n'ont  que  0""",()11  d'épaisseur.  Leur  corpxe 
operculée  est  colorée  en  brun-jaunâtre  et  assez  clair  pour  laisser 
voir  au-dehors  le  contenu  (jui  est  rei)résenté  par  m\  embryon  com- 
plet à  revêtement  vibratile,  à  intestin  rudimentaire  et  cellules  ger- 
minatives  dans  sa  i)artie  postérieure. 

17.  Distomum  sphaerula  n.  sp. 

(FiSK-  ô7— lii»,  pi.  VI.) 

J'ai  trouvé  cette  forme  une  fois  en  nombre  restreint  dans  la 
partie  initiale  de  l'intestin  d'un  Rhinolophua  hippocrepls  Bonap. 
venant  des  pyramides  de  Ghizeh. 

Parmi  les  espèces  du  groupe  décrites  ici,  le  Dislumum  sphae- 
rula se  distingue  par  la  forme  de  son  corps  qui  est  beaucoup  moins 
aplati  que  dans  les  formes  voisines  et  (|ui,  à  l'état  (U*  repos,  est 

MKMdllir.S,  T.  III.  1  1 


—  82  — 

à  peine  |»lu.s  linijr  <jiie  larjre.  Cette  foriiic  n  est  pas  eeiiemlaut  tmit 
a  fait  fixe:  ranimai  est  même  cajjable  de  faire  tles  mouvonieiits 
très  vifs  qui  sont  tnujunrs  areompairnés  (lallDiijreiiu'nts  et  de  eon- 
traetiiins.  Ces  dernières  peuvent  arriver  à  un  tel  dejiié  ([ue  la  lon- 
{çueur  devient  inférieure  à  la  lar<:eur.  A  l'état  de  repos,  eonnne  je 
l'ai  déjà  dit.  la  fonne  du  eorps  est  à  peu  ]irès  ronde,  la  lonj;ueur 
étant  de  l°'°'.."i2  sur  1""".4()  de  lar<ji;eur.  Lextréniité  antérieure  est 
en  tout  cas  un  ]teu  plus  étroite  que  rextréniité  jwstérieure  qui  peut 
être  même  un  peu  éelianerée  (fi<r.  ï'û).  Les  ventouses  sont  d'une 
épale  jrnisseur  :  (»'  '".is.  L'antérieure  est  plaeée  entièrement  sur 
la  face  ventrale  oii  elle  s'éloifrne  un  peu  du  bord  antérieur  du 
eorjis.  La  ventouse  ventrale  est  située  derrière  le  milieu  du  eorps, 
mais  en  restant  en  eontaet  avee  eelle  là  par  son  httrd  antérieur. 

La  |»eau  est  li.sse  mais,  de  même  i|Me  elu-z  les  espèees  pré- 
eédentes.  perforée  dans  le  voisinaj^e  de  la  ventcm.se  (U'ale,  d'un 
jrrand  nomlire  d'ouvertures  :  les  emboueliures  des  }>;landes  entanées 
amassées  dans  eet  endroit. 

Le  svstème  dij^estif  se  eoni|tose  d  ini  (esciplia;;t'  très  eourt 
dont  la  partie  iidtiale  est  transformée  en  ini  pliarvnx  niiiMuieux 
de  O*".*»!»  d»'  diamètre,  et  des  deux  Itranelies  intestinales  (pli,  dès 
leur  nrijfine,  prennent  un  trajet  eoniplètenu-nt  transversal  de  ma- 
nière à  fonner  toutes  les  deux,  sauf  qneltpU's  ondulations  léfyères, 
une  liffne  droite.  A  cause  de  la  lar;;eur  |)lns  eonsidéralil»'  du  corps. 
elleM  peuvent  atteindre  une  lonji;ueur  relativement  supéricnrc  à 
celle  qu'elle»*  ont  dauH  Ich  espèce»  voisines,  e'est-à -dire  jusipià 

SvHtèine  ner\  eux.  .l'ai  réussi  à  constater  la  coniniissun-  eé- 
rélirale  située  entre  la  N«nton>*e  orale  et  !<•  pliai  yn\  et  les  six  nerfs 
loniritudinaiix  nntérieiirs  et  postérieurs,  eoninie  donliiiaire.  l'ai 
Milite  lie  la  fonne  Hpé<-itiqiie  du  corpH.  le  trajet  du  nerf  latéral 
|Nmtérieur  cHt  nsse/.  ar(|né.  Kntre  Ich  ncrlM  lon;;itiiiliiiaiix  s'étendent 


—  83  — 

les  nerfs  transversaux  rénnis  en  anneaux;  je  n'ai  pu  en  constater 
que  quatre,  mais  évidemment  il  y  en  a  davantage.  Je  ne  puis  dire 
enfin  s'il  existe  ou  non  un  système  nerveux  sus-cérébral. 

Le  système  excréteur  se  comporte  de  la  même  façon  que 
celui  des  espèces  voisines.  La  vésicule  terminale  dont  le  pore  se 
trouve  au  fond  de  l'écliancnu-e  du  bord  postérieur  du  corps,  a  la 
forme  d'un  V,  mais  les  branches  qui  s'élèvent  en  avant  jusqu'au 
niveau  du  centre  de  la  ventouse  ventrale  ne  sont  pas,  ici,  aussi 
larges  que  chez  le  Distomum  obtusum  par  exemple  (0"'",7  de  lon- 
gueur sur  0""',08  de  diamètre).  Les  vaisseaux  primaires  qui  prennent 
naissance  sur  les  branches  de  la  vésicule,  sont  très  courts  et  ne 
tardent  pas  à  se  diviser  de  nouveau  et  à  former  de  cette  manière 
les  vaisseaux  principaux  pairs.  Ceux-ci  émettent  les  vaisseaux 
secondaires  dont  je  n'ai  pu  constater  le  nombre  avec  précision. 
Ces  derniers,  enfin,  finissent  par  former  les  capillaires  qui  portent 
à  leiu's  terminaisons  les  entonnoirs  ciliés  qui  mesurent  0""",022  de 
longueur  sur  0'"™,009  de  largeur  à  leur  base  (fig.  59). 

Organes  génitaux.  L'orifice  génital  unique  semble  être  tou- 
jours un  peu  éloigné  de  la  ligne  médiane  du  ventre  sur  la  moitié 
droite  du  corps  et  à  mie  distance  de  0'"™,17  du  centre  de  la  ven- 
touse postérieure.  Il  donne  accès  dans  un  sinus  assez  caracté- 
ristique (fig.  60).  Sa  forme  est  celle  d'une  poire  dont  l'axe  central 
se  dirige  vers  le  dos  et  a  une  longueur  de  0""",08,  tandis  que  la 
largeur,  de  0""",07  près  de  l'orifice,  diminue  en  haut  jusqu'à  de- 
venir au  sommet  de  O""",!)!.  Litérieurement,  la  cavité  du  sinus  est 
revêtue  d'un  grand  nombre  de  piquants  pointus  qui  s'élèvent  de 
la  paroi  et  sont  tous  dirigés  vers  le  centre  et  l'orifice  externe  : 
cette  armature  est  comi)lètement  semblable  à  celle  par  exemple 
du  sinus  génital  du  Distoratim  pcrlatiim  de  la  tanche  en  Europe. 
Les  parois  elles-mêmes  du  sinus  sont  composées  de  deux  systèmes 
de  fibres  musculaires,  un  intérieur  circulaire  et  un  extérieur  longi- 


—  84  — 

tutliiial.  A  hiiu  hdimiirt.  Ir  !>inus  se  fOutimiL'  dans  un  canal  à  i)a- 
rois  de  même  comiMisitioii  nuiseiik'Use  (|iii  tourne,  en  sélarfi'issiint 
peu  II  peu  jusijuà  (r".(»3.  vers  le  itlaii  médian  du  eorjis  et  se  ter- 
mine après  une  Inn^^ueur  d"à  peu  près  (•""".( »S.  Les  i)i»iuants  de  la 
eavité  préecdente  font  défaut  iii.  tandis  (pie  les  eouehes  museu- 
laires  de  la  ])aroi  f^ont  la  continuation  de  celles  de  la  cavité  jiiri- 
forme.  Le  canal  même  juésente  deux  ouvertures  en  outre  de  celle 
par  laquelle  il  est  en  coninninication  avec  la  partie  élar<iie:  lune 
est  située  au  fond  intérieur  et  ilonne  entrée  tlans  rajipareil  vecteur 
femelle,  l'autre  est  treusée  dans  la  paroi  latérale  non  loin  de  l'ou- 
verture femelle  et  se  e(Uitiuue  avec  le  oMidiiit  màlc.  I)e  cette  dis- 
]Mtsition  des  orifices  };énitaux  séparés,  il  résulte  (pic  nous  avons  à 
considérer  comme  sinus  <;énital  et  la  cavité  pirit'ornie  et  le  canal 
adhérent. 

Ia's  testicules  de  fornu"  irré<;ulièrement  arntndie  se  trouvent 
latéralement  en  arrière  des  culs-de-sae  des  intestins  et  avec  leurs 
centres  à  peu  près  au  luveau  de  l'orifice  j;énital.  Leur  diamètre 
varie  «le  ((""".r.!  à  (»°"°.2.S.  Les  déférents  suivent  un  trajet  trans- 
vrrwil  et  lé;;crement  courlié;  ils  viennent  à  la  rencontre  l'un  de 
l'autre  au-ilessus  de  la  ventouse  ventrale  et  donnent  naissance,  par 
leur  réunion,  à  la  vésicule  séminale  <pii  n'est  précédée  <|Mc  par 
un  conduit  déférent  impair  extrêmement  court.  La  vésicidc.  en 
éelianp*.  est  assi-z  lon;riic  et  très  sinueu.se.  d'un  diamètre  maximum 
fie  O— *.(l.").  A  une  distance  de  (•""". l.'î  <lc  remlMinrliurc  décrite  |iliis 
haut.  dniiM  le  sinus,  elle  se  rétrécit  pnin-  former  le  lanai  éjaeida- 
teur  de  <r'*,((I  de  diamètre  (pli  immédiat«'ment  avant  de  dclinuelicr 
M4*  dilate  de  non\ean  en  forme  de  fuseau:  cette  dilatation  repré- 
H4-nte  la  partie  pr<iKtati(pie.  Le»  ;;lan(les  prostatiipies  d  aspect  ha 
liitm-l.  atteipicnt  ici  un  nonilue  liicn  conMidéraldc  et  entourent  la 
partie  pr<iNlati(pie  elle  même  et  les  particH  voisines  du  sinus  et  de 
la  véi»ieule  séminale.    L'ensendde  de  ces  j^landes  et  de  la  vésicule 


—  85   — 

est  entouré,  comme  chez  d'autres  espèces,  par  une  couche  de  tissu 
fibreux  (jui  n'est  pas,  cependant,  une  formation  propre,  mais  fait 
partie  du  parenchyme  général  du  corps  dont  il  n'est  qu'une  zone 
comprimée  i»ar  le  renflement  de  la  vésicule  pendant  la  maturité 
de  l'animal. 

Le  g-ermigène  a  ime  position  semblable  à  celle  qu'occupe  celui 
du  Distomum  obtusum,  si  ce  n'est  qu'il  est  fortement  rapproché  du 
testicule  du  même  côté.  Sa  forme  est  originairement  triangulaire, 
le  sommet  du  triangle  étant  dirigé  en  arrière.  Chez  les  individus 
jeunes,  la  base  du  triangle  est  légèrement  ondiilée;  au  fur  et  à 
mesure  que  le  ver  avance  en  âge,  ces  ondulations  deviennent  de 
plus  en  plus  profondes  et  chez  les  individus  tout  à  fait  adultes  le 
germigène  est,  vers  l'extrémité  antérieure  du  corps,  c'est-à-dire 
dans  la  i)artie  correspondante  à  la  base  du  triangle,  tellement  lobé 
qu'il  paraît  presque  ramifié  (fig.  57).  Le  germiducte  prend  son  ori- 
gine de  l'extrémité  postérieure  et  se  dirige,  primitivement,  en 
arrière  où  il  se  met  en  communication  avec  le  conduit  vitellin  et 
le  canal  de  Laurer.  Ce  dernier  offre  un  réceptacle  séminal  sacci- 
forme  assez  volumineux  et  dont  le  plus  grand  diamètre  de  0""",15 
est  dirigé  en  arrière  et  en  dehors.  Les  vitellogènes  représentent, 
de  chaque  côté,  une  grappe  simple,  mais  très  élégamment  ramifiée, 
située  en  avant  des  branches  de  l'intestin  entre  celles-ci  et  la  ven- 
touse orale.  L'ouverture  du  canal  vitellin  impair  qui  sort  d'un  ])etit 
récej)tacle  vitellin  triangulaire,  se  trouvant  dans  la  moitié  droite 
du  corps,  le  ])arcours  des  deux  vitelloductcs  principaux  ne  peut 
pas  être  le  même  de  chaque  côté.  En  réalité,  celui  du  côté  droit 
gagne  le  réceptacle  vitellin  en  ligne  ])resque  ])arallèle  au  i)lan  mé- 
dian du  cor|)s,  tandis  (|ue  celui  du  côté  opposé  doit  croiser  ce  phui 
sous  un  angle  assez  obliciue.  Quant  à  la  glande  coquillière,  à  la 
structure  microscoi»i<|ue  des  conduits  gém'taux  et  à  leur  revête- 
ment vil)ratih'  interne  principalement,  il  n'y  a  pas  ici  des  différences 


—  8fi  — 

avec  les  autres  tonnes.  L'utérus  dont  la  ])artie  initiale  loiro  par- 
fois (les  (juantités  énoniies  de  si)eruiat«zi>aires.  oceupe  une  iKisition 
sensiblement  transversale.  Il  décrit  plusieurs  anses  d'un  bord  du 
eor])8  à  l'autre;  ces  anses  sont  aussi  assez  sinueuses,  mais  ne  sur- 
imssent  pas  toutefois  en  avant  les  bords  postérieurs  des  testicules. 
Finalement,  l'utérus  arrive  au  sinus  «génital:  à  (r'°,02  avant  d'y 
entrer  il  se  rétrécit  brusquement  et  offre  un  diamètre  de  0'°",01, 
c'est-à-dire  réduit  au  tiers  de  son  diamètre  antérieur. 

Les  œufs  ont  une  Ion;riieur  de  (T^.Olit  et  une  larjreur  de  0""",01  : 
leur  ft)nne  est  ré^rulièrenicnt  ovalaire.  leur  cdijuc  operculée  est 
d'un  bnui-jaunàtre  clair,  mais  lais.sc  reconnaître  le  contenu  (|ui  est 
un  corj)s  embryonnaire  coinplctcniciit  développé. 

Les  formes  des  Distomes  décrites  plus  liant  sous  les  n"'  12 — 17 
constituent  un  trrouiic  de  vers  évidcniniciit  naturel;  de  ce  ^froupe 
font  partie,  de  plus,  les  Distnmnin  nsciilia  et  a.'ic/dioidcs  VAN 
Hkn.  et  jtndmbicment  aussi  le  Dist.  heleropuriiui  Dl'J.  Toutes 
ces  fonnes  ont  un  bon  nonilirc  de  caractères  connnnns  et  habitent, 
il'une  manière  bien  évidente.  l'intestin  des  animaux  insectivores 
('chauvc-honris.  caméléon),  ("est  ainsi  (|u'cllcs  doivent  rc]»réscnter, 
h  mon  avis,  un  autre  t;enre  mxturellement  limité,  aii(|Mc!  on  pour- 
rait peut-être  réserver  le  nom  Lfcit/iudiiKlrinin.'  par  suite  i\v  la 
f«»rme  îles  vitclloj;ènes  (|ui  sont  de  simples  ;riappcs  en  t'ormc  di' 
petits  arlircs. 

18    Distomum  tacaponso  Sons. 
(Hi?(f.  rti,  «a,  |ii.  IV.  il(f.  «1,  i>l.  vil.) 

Littérature  : 

hiÊtnmum   fjirr.    imiu     HoNHiNfi,  Trrlimti»(|i  <li   Htllili   »•  (Il  .\lltitii  lli'llll 
Collczinnc  <lrl  .MiiHi'o  (li  l'iHH,  I'hicchmI  vt-rlmli 

I.  ^  XiWkc.  I«  vllollaa,  rt  iMp»<,  r«rliri<. 


—  87  — 

délia  Soc.  Toscaua  di  Se.  nat.  Seduta  del  5  febb. 
1893,  pag.  5. 
Distomum  tacapense,    Sonsino,  Entozoi  di  cameleonte  e  di  anfibi  vac- 
colti  nel  Sud  délia  Tunisia.  Ibid.  Seduta  del 
6  magg.  1894,  pag.  2. 

Je  trouvais  cette  forme  qui  se  rapporte  sans  aucun  doute  à  l'es- 
pèce décrite  par  SoNSiNO  à  plusieurs  reprises,  mais  pas  toujours, 
dans  la  partie  initiale  de  l'intestin  de  caméléons  saisis  dans  les 
environs  d'Alexandrie,  et  principalement  à  Ramleh.  Les  spécimens 
ti-ouvés  se  présentaient  presque  toujours  mêlés  à  des  exemplaires 
d'autres  espèces  qui  habitent  également  l'intestin  du  caméléon. 
Panui  ces  derniers  c'est  principalement  le  Distomum  obtusum  qui 
offre  à  première  vue  une  certaine  ressemblance  avec  notre  espèce, 
non  seulement  par  sa  grosseur  et  sa  forme  externe,  mais  aussi  par 
la  disposition  des  organes  internes.  Je  suis  porté  à  ramener,  en 
partie,  à  ce  fait  plusieurs  indications  de  SoNSiNO  qui  diffèrent  bien 
notablement  de  ce  que  j'ai  observé  moi-même  chez  le  véritable 
Distomum  tacapense,  et  auxquelles  nous  aurons  à  revenir  bientôt 
plus  en  détail. 

Dans  mes  exemplaires  la  longueur  atteint  l^^jS  sur  une  largeur 
de  1"",03.  Le  corps  aplati  a  une  forme  ovale  assez  régulière  qui, 
lorsque  le  ver  est  étalé,  peut  devenir  allongée,  tandis  qu'à  l'état 
contracté,  elle  devient  presque  sphérique.  Les  ventouses  ne  dif- 
fèrent pas  beaucoup  en  grosseur,  la  ventouse  antérieure  mesurant 
en  moyenne  0"",15,  la  ventouse  postérieure  0""",17;  mais  c'est  chez 
tous  les  individus  et  sans  aucune  excci)tion  que  l'on  trouve  ces 
]n-oi)ortions  et  la  ventouse  postérieure  toujours  ])lus  grosse  que 
la  ventouse  orale.  Contrairement  à  cela,  Sonsino  rai)i)orte  que 
cette  deridère  est  la  plus  grande.  Je  n'ai  jamais  i)u  constater  ce 
fait  chez  le  Distomum  tacapense,  mais  il  se  manifeste  l)icn  claire- 
ment chez  le  Distomum  obtusum.  La  ventouse  ventrale  est  située 


—  S8  — 

à  j)cu  jtrès  au  luilicu  du  coi-jjs.  mais  uuo  toit*  éloijiiK-o  tlo  cette 
])lace  elle  s'avance  toujours  vers  la  partie  postérieure  du  corps 
et  ne  se  trouve  jamais  raiiiirocliée  de  l'extrémité  fé])lialii|ue.  .Te 
signale  cela  expressément  parce  (juc  Sonsixo  attriliuc  à  la  ven- 
touse ventrale  une  jHisition  en  avant  du  milieu  du  «orps. 

La  jieau  est,  connue  rindit|Uc  exactement  Soxï^INO.  parsemée 
de  jietites  épines  cuticulaires  (pii  smit  trop  étroites  pour  i)ouvoir 
être  nommées  écailles.  Elles  ont  une  louffueiir  (fig:.  61,  jd.  vi)  de 
ir".!»!,  une  larjreur  de  (>""",( I(i2  si-uicmeiit  et  se  terminent  par  une 
)>ointe  uui(|Ue.  (.'ette  forme  étaldit  une  dittérence  précise  entre 
notre  espèce  et  le  Distomum  conftisum  Lss.  (=  Dùstomum  clavi- 
ilti-itm  l)rj.i  de  nos  t;renouillcs  (pie  SoN'siXi»  avait  considéré 
il'abord  comme  une  variété  et  avec  le<|ucl  il  a  en  vérité  une  cer- 
taine ri-Hscnddaiirr.  Mais  rariiiaturc  (  uticulairf  du  I l/stoitiinii  cuii- 
j'usnm  est  t'niniée  par  des  vérital)les  écailles  rectanj^ulaires  dont  le 
Ixird  |Histérit'ur  est  très  visihiement  fendu  en  un  nomlire  (7 — 9) 
de  petit«'s  dents  très  nettes.  ClieK  le  Distomum  tacapeiise  les  j)i- 
ipiants  sont  disposés  sur  des  ran<;ées  transversales  très  réfiulières 
i|ui  dans  le  voisinaj^c  d«'  la  tête  ont  unt-  distance  d'environ  0""",()()S 
et  clans  lesquelles  les  piipiants  sont  espacés  les  uns  des  autres  de 
(r".01.  \'ers  le  liout  postéri«'Ur  du  corps,  la  distanee  des  laufiées 
HUKsi  hien  (pu-  eidle  des  pi(pnints  entre  eux  \a  en  an<;°mentant, 
tandis  (pic  les  derniers  eux-ménu's  diminuent  peu  à  peu  en  ^^ran- 
deur.  Près  de  l'extrémité  caudale,  il  est  assez  difficile  d'en  ren- 
contrer encore  (piehpies-nns. 

Appan^il  dijrcHtif.  A  la  vcnt(Uisc  orale  fait  suite  un  pharynx 
relativement  jtetit  ((r".<(.'»)  (pii  ne  tarde  pas  à  se  eontiiuuT  dans 
un  pliarynx  dont  la  loiiffiu-ur  n'excède  jamais,  d'après  ce  (|ue  j'ai 
ob»M'rvé,  O"", l'J.  Le  JUjituiiiinn  iihtii.siiin  n'ayant  |tas  non  plus  un 
n'mt])\un!v  |»1um  |on(f .  je  ne  puis  m'c\pli(picr  la  description  deSoN- 
MIN(»  (pli  ntlriluic    au   JJi.ilominn  liiriiinii.tr  un   •  loii^C  (csopluijfc  ■ . 


—  89  — 

Les  brandies  de  l'intestin  sont  courtes  comme  dans  les  espèces 
décrites  plus  haut;  dès  leur  origine,  elles  vont  en  divergeant 
obliquement  en  arrière  tout  en  restant  à  peu  près  parallèles  aux 
bords  du  corps.  Leurs  terminaisons  en  cul-de-sac  sont  toujours  si- 
tuées, de  même  que  la  i)lus  grande  partie  de  leur  trajet,  à  l'inté- 
rieur des  testicules  et  plus  ou  moins  rapprochées  des  bords  posté- 
rieurs de  ceux-ci.  Jamais  je  ne  les  ai  trouvées  «en  correspondance 
avec  le  bord  antérieur  des  testicules  >,  comme  l'indique  Sonsino; 
c'est  plutôt  le  Distomum  obtusum  qui  oftre  bien  clairement  une 
telle  direction  des  branches  intestinales. 

Le  système  nerveux  est  développé  normalement,  mais  il  est 
difficile  à  reconnaître  par  suite  du  i)eu  de  transparence  des  tissus 
du  corps,  même  durant  la  vie.  La  commissure  cérébrale  traverse 
l'intestin  directement  en  arrière  de  la  ventouse  orale  et  se  termine, 
de  chaque  côté,  dans  un  ganglion  d'oii  partent  les  nerfs  longitudi- 
naux. Ceux-ci,  au  nombre  de  six,  sont  réunis  entre  eux  ])ar  les 
commissures  transversales  qui,  probablement  (car  je  n'ai  pas  réussi 
à  établir  cela  d'une  manière  sûre),  vont  former  des  anneaux  trans- 
versaux. Au  reste,  je  n'ai  pu  voir  que  quelques  parties  de  trois 
anneaux.  Les  nerfs  longitudinaux  ventraux  et  dorsaux  se  ren- 
contrent dans  l'extrémité  postérieure  du  corps  et  envoient  des  filets 
nerveux  très  fins  autour  de  la  circonférence  du  pore  excréteur. 

Système  excréteur.  La  vésicule  terminale  dont  l'ouverture 
au  dehors  est  reportée  un  peu  sur  le  dos  a  la  forme  d'un  V.  Ses 
I)ranclies  de  0""",07  environ  de  diamètre  s'étendent  jusqu'à  la  hau- 
teur du  centre  de  la  ventouse  ventrale  oii  elles  se  terminent  après 
s'être  atténuées.  Uu  sommet  de  cha(|ue  branche  part  un  vaisseau 
ascendant  (|ui  monte  en  haut  jusqu'au  delà  de  la  ventouse  posté- 
rieure. Il  se  l)ifnrque  alors  pour  former  les  vaisseaux  principaux 
](airs  ((ui,  de  leur  côté,  émettent  cliiU'uii  un  seul  vaisseau  secon- 
daire, portant  à  sa  terminaison  les  caitillaircs  (apj)aremment  trois). 

MKMOIKF.S.  T.   III.  \1 


—  9U  — 

Lc6  ciituiuii.iiib  (.iliés  llu•^^l^^•Ilt  (•"".Ois  lU-  loiijiiiciir  et  0''™.009 — 
0"°',01  de  larjjeur. 

Quant  aux  iir;raiios  .si-xucls.  la  (Icsciiptioii  (|u\'ii  ddiiiio  SoN- 
SlNo  n'est  jias  uitii  plus  en  liarnionie  avee  mes  jjiopres  leclierehes. 
Le  eaiaetère  le  plus  spéeiticjue  (lu  Distomum  iacapense  est  la  po- 
sition tle  l'oiitiee  jjénital  i|ui  sélnijrne  tle  la  lij^ne  médiane  du  ventre 
et  arrive  sur  le  l»iird  ;rauelie  du  corps  tout  près  <le  la  ventouse 
orale.  l>aiis  sa  |ireniière  puldieation,  SoNSINo  iii(li(|Ue  exaete- 
nient  cette  situation:  dans  son  travail  plus  récent,  jtar  contre,  il 
rajtporte  «pie  l'oritice  est  placé  'entre  les  deux  ventouses>,  .si- 
tuation qui.  en  réalité,  ne  se  manifeste  janniis  chez  notre  ver. 
L'orifice  ^rénital  est  unique  comme  dans  le  plus  jjrand  nomlire  des 
autres  distomes:  le  sinus  dans  le(|nel  il  donne  accès  e.st  très  étroit, 
de  fai;oh  qu'il  échappe  liien  facilement  à  r<d)servation.  Ain.si  Son- 
slXo  ne  parle  jias  de  son  existence:  en  décrivant,  dans  .sa  première 
note,  les  orj;anes  ;;énitaux,  il  dit  seulement  qui-  l'oritice  fcnu-lle  se 
trouve  <près  de  l'oritice  nn'ile  à  c«>té  de  la  ventouse  orale  . 

Les  testicules  sont  a.«*sez  j^ros.  d'un  diamètre  maxinnini  de 
0*",3<î  et  d'une  forme  originairement  n\jilc:  ccpcndjini  il  ;nii\c 
souvent  cju'ils  sont  plus  ou  moins  comprimés  par  h-s  or^^anes  en- 
vironnuiits  et  <|u'ils  acquièrent  de  cette  manière  une  forme  irréj^u- 
lière  et  |tarfoi«  même  des  an;r|,.s  ai}!:us.  (  ''est  par  une  telle  |ircssion 
exercée  surtout  par  la  ;.,'-rand»*  poche  du  cirrhe  que.  dans  la  plu- 
part d«-h  cas.  je  testicule  du  coté  gauche  reste  en  f^énéral  plus 
petit  qui"  celui  du  enté  opposé  et  qil  il  vient  à  être  déplacé  et  re- 
foulé phiH  en  lias  (|in-  le  t«-stieide  droit.  Les  canaux  déférents  se 
rendent  vers  l'inléneur  du  corps  où  ils  se  reiM'ontrent  en  ini  point 
situé  en  avant  et  un  peu  à  (gauche  de  la  ventouse  ventrale,  hnmé- 
dialenicnl  apiès  leur  fusion  en  un  dét'érent  ninque.  ce  dernier  pé- 
nètre dans  I  intérieur  de  la  poche  du  cirrhe  qui  est  très  t'orte  et 
s'étend  en  forme  de  nnissue   léjrèrcnient  courliéc  jusqu'au  sinus 


—  91  — 

génital.  Contrairement  à  ce  que  dit  Sonsino,  je  n'ai  pas  \^i,  dans 
mes  exemplaires  adultes,  la  poche  du  cirrhe  «en  correspondance 
avec  le  bord  antérieur  de  la  ventouse  abdominale»;  mais  il  n'est  pas 
improbable  que  cela  puisse  se  produire  dans  des  exemplaires  imma- 
tures. Les  parois  de  la  poche  du  cirrhe  sont  fortement  musculeuses 
et  formées  de  deux  couches  de  fibres,  une  extérieure  composée  de 
fibres  longitudinales  et  une  intérieure  de  fibres  anmdaires.  En 
arrière,  elles  se  fixent  solidement  autour  du  canal  déférent  entrant, 
en  avant  elles  sont  liées  aux  parois  du  sinus.  A  l'intérieur  de  la 
poche,  on  rencontre  la  partie  terminale  de  l'appareil  conducteur 
mâle;  c'est  d'abord  une  vésicule  séminale  de  forme  ordinaire  qui, 
repliée  et  formant  des  anses  étroites,  occupe  le  fond  et  se  continue 
en  avant  dans  un  corps  d'aspect  caractéristique.  Il  a  de  même  la 
forme  d'une  mnssue;  sa  partie  postérieure  élargie  est  séjjarée  de 
la  vésicule  par  un  rétrécissement  musculeux  servant  de  sphincter, 
et  sa  j)artie  antérieure  amincie  se  continue  à  i)eu  près  jusqu'à  la 
fin  du  premier  quart  de  la  longueur  de  la  poche.  Intérieurement, 
il  seml>le  être  rempli  de  cellules  réfringentes  et  fortement  pressées 
les  unes  contre  les  autres  qui,  cependant,  ne  laissent  voir  aucune 
trace  de  noyaux.  En  réalité,  ce  ne  sont  pas  de  vraies  cellules, 
mais  bien  des  amas  de  la  masse  sécrétée  par  les  glandes  prosta- 
tiques, situées  en  grand  nombre,  comme  d'ordinaire,  autour  de 
ce  corps  et  de  la  vésicule  séminale.  Or,  le  corps  lui-même  n'est 
(jue  la  i)artie  i)rostati(iue;  le  jjroduit  de  la  sécrétion  des  glandes 
l)rostati(iues  a  la  particularité  de  ne  pas  se  fondre  en  une  masse 
générale,  mais  de  rester  toujours  séparé  en  gouttes  isolées  (|ui  se 
pressent  les  unes  contre  les  autres  et  semblent  à  ])remière  vue 
être  de  véritables  cellules.  L'appareil  entier  est  par  suite  com- 
plètement seud)lable  à  celui  que  nous  connaissons  chez  beaucoup 
d'autres  distomes  à  ouverture  génitale  latérale,  ainsi  par  exemple 
à  ceux  des  DiMomum  clavigerum,   conjnsum,   médians,  etc.   La 


—  92  — 

ftcuk'  dirtciciui.'  fiitiv  oes  csiièccs  et  imtio  DL-itumuni  tacajien^e 
consiste  dans  la  tornie  spéciale  de  la  i)artie  i)ntstatiiiue  tiui  est 
l»eaucnii)»  jilus  longue  riiez  le  dernier  <jue  dans  les  autres  espères 
sus-nuniinées.  l)e  l'extiéniité  antérieure  de  la  partie  prtistati((Ue 
nous  voyitns  partir  un  canal  niiixiileux  étroit  ipii  en  se  eourltant 
léfrèrenient  se  rend  à  loritice  niàle  au  fond  du  sinus.  La  partie 
extréiue  de  ce  canal  éjaculatcur  est  un  peu  élar^rie  et  <loit  repré- 
senter. >i  Ion  .M-  rapporte  à  ce  i|uc  1  on  sait  des  tornies  voisines, 
le  cirrlie  de  ce  ver.  capalde  de  faire  >aillic  au  dehors.  .U-  ne  lai. 
cependant,  jamais  vu  retourné. 

Le  }rernii;r"nc  ap|iartieiit  à  la  moitié  droite  du  corps  <|Uoi(|Uc 
Hî»  partie  antérieure  et  opposée  à  l'ori^^rinc  du  jii'rniiductc.  surpasse 
wmvent  le  plan  niéilian  et  arrive  dans  la  moitié  ;iau(lic.  il  sf  trouve 
à  peu  près  au  niveau  des  testicules  et  a  une  fornu'  plus  ou  moins 
allnn;;ée  dans  h-  sens  de  la  lon<>ueur  île  l'animal  et  i|Ucl(|iiefois 
même  en  massue  à  cause  d'un  faillie  élarjiissement  ti'rminal  iti;^-.  (!.'5. 
|»l.  VII).  Le  ^îcrmiducte  se  diri;re  en  arrière  où  il  .se  réunit  au  canal 
de  L.^rUKK  portant  un  réceptacle  séminal  spliérii|Uc  volimiineux. 
et  au  vitellodinte  impair.  Les  jrlandcs  du  vitelloyène  sont  tout 
à  fait  antérieures,  situées  aux  cotés  de  la  ventouse  orale  et  île 
l'ii-sopliH^rc.  Klles  re|Hésentcnt  de  clia(|Uc  coté  une  simple  ;:iappe 
à  follieidcs  assez  fjnm.  ce  iple  SoXsiNii  a  déjà  preci.se  a\ee  raison: 
niHif*  i|uant  à  leur  position,  les  indications  de  I  auteur  italien  ne 
Hunt  pa»  entièrement  exactes.  Kn  vérité,  on  leur  leeomiait  le  plus 
Hoiivent  nue  ceiininc  asymétrie,  mais  ce  n'est  jamais  le  \  iteiio- 
(fènc  *\\i  eôfé  droit  ipii  est  situé  plus  en  avant  -|iour  faire  place 
à  l'ovaire- .  mais  eontrairemeiit  eeliii  du  coté  j^aiielie.  ipii  se  trouve 
niliipriliié  et  déjdueé  en  liant  par  la  poelie  du  eii  rlie  située  du  même 
coté.  Le  parcours  de  l'iitériis  dont  la  partie  initiale  sert  de  ré- 
reptaclr  Héniinal.  rcHKcmlile  lieamoiip  à  celui  du  hiMninum  rim- 
fu»nm,  <|Ui  eHt  d  une  manière  jfénénile  très  voisin  de  notre  espeee. 


—  93  — 

A  partir  de  la  glande  co(iuillière,  il  occupe  d'abord  la  moitié  gauclie 
du  corps  en  faisant  une  anse  plus  ou  moins  compliquée  et  qui 
s'étend  en  arrière  jusque  tout  près  du  pore  excréteur.  Puis,  l'uté- 
rus va  s'engager  dans  la  moitié  droite  où  il  décrit  une  anse  pareille, 
mais  qui  s'étend  en  avant,  en  ])assant  entre  le  testicule  droit  et  le 
bord  du  corps,  jusqu'en  avant  de  ce  testicule  où  elle  s'avance 
jusqu'au  germigène.  De  là,  l'utérus  revient  sur  son  premier  trajet 
et  tinit  par  atteindre  l'oritice  génital.  Ce  parcours  de  l'utérus  est 
tout  à  fait  analogue  à  celui  de  resi)èce  sus-mentionuée  de  la  gre- 
nouille; la  seule  différence  est  que  chez  cette  dernière  l'anse  an- 
térieure passe  au-dessous  des  testicules,  dont  la  position  est 
encore  plus  haute  ({ue  chez  le  Distomum  tacapensc.  A  une  distance 
de  0'°™,2r)  du  sinus  génital,  la  structure  de  l'utérus  dont  l'épaisseur 
maximum  était  jusqu'ici  de  (r'^iOS,  change  brusquement;  sa  lar- 
geur tombe  àO""°,01,  les  parois  deviennent  fortement  musculeuses 
et  se  montrent  entourées  extérieurement  d'une  couche  de  cellules 
protoplasmiques,  semblables  à  celles  que  l'on  trouve  le  plus  sou- 
vent dans  cet  endroit  :  en  un  mot,  l'utérus  passe  dans  le  vagin  qui 
finit  i^ar  s'ouvrir  au  fond  du  sinus  génital. 

Les  oeufs  du  Distomum  tacapense  ressemblent  également  à 
ceux  du  Distomum  confusum  par  leur  fomie  sensiblement  allongée. 
Ils  mesurent  de  0"™,026 — 0'"",028  de  longueur  sur  ()""", 01 3 — 
0""",014  de  largeur;  leur  coque  brune-jaunâtre  ne  jjcrmet  guère 
de  voir  par  transparence  le  contenu  qui,  dans  les  œufs  mûrs,  doit 
consister  en  un  embryon  complètement  développé  et  entouré  par 
la  membrane  envelopjjantc  cellulaire.  La  couche  transparente  ex- 
terne de  la  coque,  caractérisant  les  œufs  du  Distomum  confusum, 
fait  défaut  ici. 

A  In  suite  de  cette  dcscriiition  du  Distomum  tacapense,  il  est 
facile  d'établir  (pie  celui-ci  est  une  espèce  tout  à  fait  distincte  et 
(pi'il  n'a  rien  à  faire  avec  le  Distomum  clavir/iTum  KuD.  ave(^  lequel 


—  94  — 

SOXSINO  l'avait  coutniulii  ilaiis  sa  preniièro  note.  Avant  ilc  moii- 
gager  i)lus  i-ii  avant  dans  une  oritiiiue  sur  ro]iini(in  do  SoxsiXO, 
je  dois  faire  nhservcr  dalmnl  i[\n.\  jus(iue  dans  ces  derniers  tenij)», 
on  a  confondu  s(Uis  le  n<»ni  de  iJistumitm  clavigerum  Rue  au  moins 
deux  et  peut-rtre  inênie  trois  espèces  bien  distinctes  ([ui  vivent 
toutes  dans  l'intestin  des  jrrenouilles  en  Euroiie  et  s'y  trouvent. 
en  outre,  a.s.sez  souvent  toutes  les  trois  en  se  ml)  le. 

Ainsi  le  Distomum  clavigerum  original  de  Hudolphi  a  été  décrit 
de  nouveau  par  v.  LlN.STOW'  sous  le  nom  de  D.  tu-glectum.  tandis 
(jue  Nn.\i'K-  lui  a  conservé  son  nom  exact.  Le  Distomum  clavi- 
gerum de  L)UJ.\RDIN,  ainsi  «|ue  celui  de  I'.\CH1N0ER,  représentent 
une  espèce  complètement  différente  (juc  j'ai  moi-même,  eu  dé- 
brouillant la  synonymie  des  Distomes  de  nos  batraciens,  désignée 
par  If  nom  nouveau  de  Distomum  covfiumvi.^  Il  faut  ajouter  à 
ces  deux  espèces  une  troisième  foniie,  décrite  ptmr  la  ]ireniière 
fois  par  Olssox'  sttus  le  nom  de  Distomum  mcdiaus  et  trouvée 
jirtr  cet  auteur  dans  l'intestin  d'un  crapaud.  Cette  espèce,  d'après 
lue»  observations,  est  aussi  cnmmune  cliez  les  grenouilles  et  se 
trouve,  con)me  je  l'ai  déjà  dit.  très  scinvcnt  en  com|iagnic  des 
deux  aiifrcK.  ("est  en  ctfet  v.  LiNSTow'' (pli  le  premier  s'est  apcn.ii 
(|Ue  wiUH  U'  nom  de  DiMomuin  clavif/enim  «Kiii.»  on  avait  con- 
fondu deux  espèces  distinctes,  mallicnrcnsciiicnt  en  i;^iii>r;iiit  lui- 
même  i|Ue  sa  fiirnic  sDidisant  nouvelle  était  justement  cclb'  dé- 
critr  et  nommée  par  KiimiM'MI.  Mais  c'est  tout  à  fait  à  tort  qu'on 


I.  r.  |jBM.i»»,  Z.M.I.  .InlirliUrhi-r;  .M.lli.  f.  .\niit.  ii.  «)nt(ijc.  m,  I8»'«,  !••  I'"l  <•« 
Taf.  Il,  flic.  ». 

t.  Noica,   l»M'  Aliatiiinif  llixl   ilUloloKii'  iliii   lUM.  rtaviyrr.  HinHcrt.  Itohltirk,   im)ï. 

8.  lx>nM,  |)lr  IMaUmirn  lllikcriT  Klurhi»  iiml  Krllurlic,  I.KiiKAMt  iiliil  Ciiih'h  Ulliliii- 
llwM  VMiloKira.  II.  lA.  Ihv4.  p.  h»  ff. 

4.  Otnua,  lllilraff  liU  .SkaïKliimvifnii  llflininlIirHiiiiii,  KkI. -Svi-niikA  Vitiiink.  Arnil. 
Ilamllinirar,  iiv,  No.  i,  lH7fl,  |i.  ïû.  Inf.  iv,  H   «o-n.i. 

6.  V.  l.iMTow,  I.  DUp.  rll 


—  95  — 

attribue  à  Ercolani'  la  découverte  de  cette  confusion  da  Distomum 
clavigerum,  ainsi  que  le  fait  SoNSiNO.  Ercolani  n'a  pu  déterminer 
suffisaninient  aucune  espèce  de  ces  vers  et  on  peut  s'en  rendre 
compte  tout  de  suite  en  comparant  les  figures  qu'il  donne  de  ses 
soi-disantes  espèces.  Eu  nous  rapportant  aux  espèces  dont  il  est 
question  ici,  un  seul  coup  d'œil  nous  suffira  pour  reconnaître  que 
parmi  les  figures  qui  doivent  représenter  le  Distomum  endolohum 
(figg-.  25 — 27  de  la  pi.  m)  la  dernière  est  évidemment  un  Disto- 
mum clavigerum  RuD.,  tandis  que  dans  les  figures  représentant 
celui-ci  (figg.  28 — 31)  il  y  a  trois  qui  ne  représentent  autre  chose 
que  lé  Distomum  endolohum  (28 — 30),  caractérisé  ])ar  ses  in- 
testins longs,  ses  testicules  médians  et  l'orifice  génital  également 
médian.  Mais  assurément,  si  on  ne  se  sert  d'aucun  autre  caractère 
pour  la  détermination  des  espèces  que  de  ceux  de  la  forme  dii 
coi'ps,  de  la  proportion  des  deux  ventouses,  de  la  forme  de  la  vé- 
sicule excrétrice,  etc.,  comme  le  fait  Ercolani,  on  ne  peut  guère 
arriver  à  de  meilleurs  résultats.  C'est  pour  ces  raisons  que  je  ne 
puis  avec  Sonsino  considérer  Ercolani  comme  celui  qui  a  le  pre- 
mier reconnu  la  différence  spécifique  des  diverses  distomes  habi- 
tant l'intestin  de  nos  grenouilles. 

SoNSiNO  lui-même  lorsqu'il  écrivit  sa  notice  n'a  pas  apparem- 
ment connu  la  différence  qui  existe  entre  le  Distomum  clavigerum 
de  RuDOLPHi  et  le  Distomum  clavigerum  de  Ddjardin,  car  il  réfère 
la  figure  du  Dist.  «clavigerum»  d(mnée  par  Pachinger  au  «véri- 
table Dist.  clavigerum  KuDOLPHi»,  tandis  qu'elle  représente  le 
Dist.  clavigerum  «DujARDiN»,  c'est-à-dire  notre  Distomum  con- 
fusum.  Il  admet  de  plus  l'espèce  neglectum  de  v.  LiNSTOW  qui  n'est 
autre  chose  que  le  vrai  Distomum  clavigerum  décrit  anciennement 
par  RuDOLPHi. 

1.  KiicDi.ANi,  Dell' adattamento  dcUa  specii' ail' jimbicntu.  Nuove  riccrche  l'tr.  Mcm. 
tU'ir  Accail.  ili  Bologna  1881,  p.  320,  Tav.  m. 


—   Î)C,     - 

(  >r.  SitNSlXo  rapimi-tc  avoir  trouvé  sou  Dàio)iuiiii  tacapense 
non  seulement  dans  le  eauiéléon.  mais  aussi  et  plus  communé- 
ment dans  les  jrreiiouilles  et  les  t  rapauds  do  la  'ruinsie.  Mal- 
heureusement je  n'ai  pas  trouvé,  en  Egypte,  dans  ees  derniers 
animaux  des  parasites  du  «rroupe  des  Distomiens  et.  par  eonsé- 
quent.  je  ne  juiis  certitier  »|Ue  les  parasites  des  jrreiiouilles  et  des 
crapaud»  de  la  Tunisie  soient  identiciues  à  ceux  des  inêines  liatra- 
eiens  de  l'Europe,  ni  qu'ils  re|)résenteiit  la  inèiiie  espôce  (jui  vit 
aussi  dans  les  caméléons.  Mais.  néanmi»ins.  je  ne  puis  nreuiprclicr 
de  douter  ipie  les  I  >i.stoincs  trouvés  par  SoxsiNo  dans  les  liatra- 
cien»  de  la  Tunisie  soient  le  véritable  D/stomutn  tacapense  des 
caméléons:  je  crois  iju'il  faut  plutôt  les  rattacher  aux  formes  euro- 
péennes et  <|Uc  raufciir  n'a  été  induit  en  erreur  ipic  parce  ((u'il  a 
tenu  plus  coiiiptc  des  caractères  cxtcrin-s.  tel  i|iic  ;iraiidciir,  forme 
du  corps,  ete..  etc.  <|Uc  de  l'oiffanisatioii  interne  plus  intime,  .le  suis 
jMtur  ainsi  dire  conduit  à  con.sidérer  coninic  démontrée  une  telle 
eonfusi«m.  en  applii|Uant  la  description  de  SoN.'^lNO  lat|uelle,  comme 
nous  l'avons  vu.  n'est  pas  d'accord  sur  plusieurs  jioints  avec  Vov- 
pmisation  du  vrai  lUstniintm  tarapen.se  tics  caméléons,  en  ra|»pli- 
«|Unnt.  «lis-je.  aux  histomes  des  {grenouilles  confondus  sous  le  nom 
de  l)ii«tinnniu  clavii/erniii.  l'aprcs  la  ilcscription  de  SoNsiNi»  le 
Dintiimnin  tacnpiiiM-  devrait  avoir  un  louf;  (csophajje,  des  intestins 
<|ui  Mc  terminent  en  eorrcspondanee  avec  le  hord  antérieur  des 
tettliculcH.  des  tcMticules  sitm'.s  au  niveau  ilc  la  ventouse 
ventrale,  une  p«»che  diitirilu'  en  routait  avec  le  lioril  anté- 
rieur de  In  Ventouse  ventrale,  des  vitello;;i  lu-s  asymétriques 
dont  celui  du  côté  droit  est  plus  avancé  en  haut  poiir  laisser 
place  à  l'ovnire,  et  tinaleniriit  un  Mijficr  M;énital  situé  entre  les 
deux  ventouKCM.  ('cm  caractèrcK  corrcH|iondent .  tous  et 
HntiH  In  moindre  exception  h  l'or^fanisation  du  histonnnn 
médian»  de»  j;renoiiillcs.   l',n  tenant  tiimpti'.  de  pins.  (|iic  dans 


—  97  — 

sa  première  note  où  il  n'avait  à  sa  disposition  que  des  exemplaires 
provenant  sûrement  de  caméléons,  Sonsino  signale  exacte- 
ment la  position  de  l'orifice  génital  du  Distomum  tacapense,  je 
siùs  porté  à  établir  presque  comme  démontré,  que  l'auteur  a  con- 
fondu, sous  le  nom  de  Distomum  tacapense,  au  moins  deux  espèces 
bien  ditterentes,  en  négligeant  d'examiner  plus  attentivement  l'or- 
ganisation interne  qui  seiile  permet  d'unir  ou  de  séparer  les  espèces. 
Il  est  évident  que  le  Distomum  tacapense  est  une  espèce  bien 
distincte  et  qui  appartient  à  un  groupe  bien  défini,  qui  se  remarque 
surtout  par  la  position  latérale  de  l'orifice  génitale  et  la  puissance 
de  la  poche  du  cirrhe.  Ce  groupe  assez  nettement  limité  repré- 
sente, de  même  que  le  groupe  du  Distomum  truncatum  R.  et  celui 
du  D.  ascidia  VAN  Ben.,  un  genre  naturel  auquel  on  pourrait  ré- 
server le  nom  Pleurogenes  (TuXsOpa  côté  et  Ycvdco  procréer),  pour 
exprimer  son  caractère  dominant  sus-mentionné. 

19.  Distomum  cuspidatum  n.  sp. 

(Fig-fj;.  G+,  65,  pi.  vu.) 

C'est  dans  l'intestin  d'un  Milvus  parasiticus ,  chassé  par  mon 
ami  Innés  dans  les  environs  de  i\Iatarie]i  (Heliopolis)  que  j'ai 
trouvé  cette  belle  espèce  en  assez  grand  nombre. 

La  taille  est  fort  petite,  le  corps  ne  mesurant,  à  l'état  normal, 
qu'à  peine  plus  d'un  demi-millimètre  sur  0'"'",3.'')  de  largeur.  Il  est 
en  général  oviforme  à  bout  postérieur  arrondi  ou  souvent  un  peu 
aigu;  mais  la  partie  antérieure  peut  s'étendre  très  fortement 
de  manière  à  représenter  un  cou  très  mince  de  0""",1  de  diamètre 
à  la  base  et  s'amincissant  ])cu  à  peu  vers  l'extrémité  antérieure. 
Dans  sa  plus  grande  extension,  le  cou  a  une  longueur  de  0""",2.5, 
de  sorte  que  la  longueur  entière  du  corps  atteint  alors  de  0""",7;") 
à  0'""',8  (fig.  ()4).  Les  ventouses  ne  diffèrent  pas  beaucoup  entre 

MÉMOIIiKS,   T.   m.  13 


-   '.18   — 

L-Ilcb  par  k-uipiisfjcur:  la  ventouse  aiitérifurc  oblique  a  un  iliauùtre 
de  0",05;  s|)licriiiue  à  l'état  iioniial  du  ((Ups,  ».'llo  jR-ut  si-  pro- 
lonjrer  eu  arrière  et  prendre  une  tonne  eonique  pendant  lextension 
du  cou  (fi{^.  64).  Son  caraetère  le  jdu.s  .spéeitii|ue  est  d'être  entourée 
d'uue  double  eouronne  d'aijruillons  cutieulaire-s  très  pointus 
(jui  ont  tous  une  lonjrueur  de  U""°.U1  et  à  leur  ba.se  arrondie  une 
épaisseur  de  U""\UU;i.  Chaque  rangée  de  la  eouronne  e.st  eonii)osée 
de  IN  ai<;^uillous.  de  sorte  qu'on  en  eoui|>te  en  tout  ot».  La  ven- 
touse ventrale  un  peu  plus  <;na"de  (0""",UI»)  est  située  à  une  faillie 
distauee  derrière  la  Itase  du  cou  et,  lorsque  l'aniinal  est  eontraeté. 
au  enunueneenient  du  tiers  nié<liau  du  eorps. 

Lj»  peau  très  ininee  .se  tnuive  ptuirvue.  lors(|u"on  r<»l(.serve  à  de 
forts  j;rossissenients.  de  piquants  très  tins,  ne  mesurant  en  lon- 
jjjueur  que  0"".(M)3.  .Mais  néanmoins,  ee  .sont  de  véritaldes  pi(|uants 
cutieulaires  (|ui  traversent  toute  répai.sseur  de  la  peau  et  se  sé- 
parent ainsi  des  formations  semblaltles  du  Distomnm  hirsntnm  ete.. 
leM|Uelles  ne  sont  que  de  simples  proloii^ciiieiits  externes  de  la 
hubstanee  tle  la  peau. 

L'intestin  eommenee  par  un  prépli.irvnx  assez  développé.  Le 
piiarynx  'Ion;;  de  (»"''.(i.'},  lar;;e  de  ()""".()2."»),  lorsipi'il  est  eontraeté. 
fait  suite  innnédiatemeiit  à  la  ventouse  orale:  |iendant  l'extension 
du  cou,  il  ne  bou^e  |)re.>>qm'  pas  de  plai  e  de  sorte  qu  il  y  .1  alors 
entre  lui  et  la  ventoiiM-  nue  distan<e  de  (r""M.'i.  Cet  espace  est 
alors  rempli  par  le  prépliarynx  repréNentant,  dans  eet  état,  un  or- 
^an<'  eoinplèlenient  analogue  à  un  n'>o|ilia;;c  de  ()"'",( M t.s  d'épais- 
)M-ur.  l'Iiis  le  cou  r>e  raeeoureit,  plus  l'épaisseur  tle  ce  senddant 
d'u'tMqiliap-  augmente  et  représente  tinalement  une  eavité  à  peu 
prèn  Mpliérique  dont  la  piiroi  |)o.stéri<'nre  est  poussée  en  dedans 
par  le  pinirvnx  eomnie  on  le  voit  daim  la  ti;;ure  li.'i.  In  véritable 
«rnoplia^e  dans  le  nens  Hiriel  du  mot  fait  défant.  ear  immédiate 
ment  à  la  Horlie  du  pliar\n\  lintentin  se  dédouble  en  deux  ea-rums. 


—  99  — 

qui  semblent  parcourir  la  plus  grande  partie  de  la  longueur  du 
corps;  je  n'ai  pas  cependant  réussi  à  en  constater  nettement  la 
terminaison. 

Je  n'ai  vu  que  la  partie  centrale  du  système  nerveux  qui  se 
présente  sous  la  forme  d'une  commissure  transversale  derrière  le 
pharynx  et  au-dessus  de  la  bifurcation  de  l'intestin.  Sa  place  est 
donc  fixée  avec  celle  du  pharynx  pendant  les  mouvements  du  cou. 
Des  extrémités  de  la  commissure  partent  en  avant  et  en  arrière 
des  filets  nerveux  qui  échappent  bientôt  à  l'observation. 

La  vésicule  excrétrice  a  la  forme  d'un  V  à  cotés  assez 
obliques.  En  général,  on  n'en  aperçoit  que  le  tronc  impair  très 
court  et  les  terminaisons  en  ciil-de-sac  situées  tout  à  fait  latérale- 
ment en  avant  des  testicules;  le  reste  est  entièrement  dissimulé 
par  ces  derniers.  Les  vaisseaux  se  comportent  suivant  la  règle 
générale;  le  vaisseau  principal  impair  se  bifurque  au  niveau  de  la 
ventouse  ventrale  et  les  entonnoirs  ciliés  mesurent  0"",()1  dans  la 
longueur  et  0""",005  dans  la  largeur. 

L'appareil  sexuel  est  construit  selon  un  type  caractéristique 
qui,  cependant,  en  principe  correspond  tout  à  fait  à  celui  des 
autres  Distomes.  L'ouverture  génitale  est  située  devant  la  ven- 
touse ventrale  et  a  la  forme  d'une  longue  fente  transversale,  don- 
nant accès  dans  un  large  sinus  de  petite  profondeur.  Au  fond  de 
ce  sinus  on  voit  les  orifices  génitaux  séparés.  Les  testicules  sont 
complètement  postérieurs,  s'api)liquent  contre  les  bords  du  corps 
et  sont  situés  à  peu  près  symétriquement  ])ar  rajjport  au  plan  mé- 
dian. Leur  forme  est  originairement  ovale,  allongée,  l'axe  principal 
étant  à  peu  près  parallèle  aux  bords  du  corps  postérieur;  mais  à 
hi  suite  d'une  pi'cssion  exercée  par  le  reste  des  organes  internes, 
ils  sont  le  i)lus  souvent  comprimés  et  actiuièrent  une  forme  i)lus 
(m  moins  triangulaire,  comme  on  le  voit  dans  la  figure  (i.'ï.  Leur 
plus  grand  diamètre  est  de  0""",1.'Î  eiiviron  sur  ()"'"',0<S  de  largeur. 


—    lUd  — 

l'ri-.s  (lu  ImiiiI  aiitéric-ur.  tliiu-uu  d'eux  ciuot  un  vaisseau  dét'éieiit: 
ces  deux  vaisseaux  ue  tanUiit  pas  à  ei>nvei};er  vers  le  plan  mé- 
dian nii  ils  se  reneontient  à  peu  près  à  éjiale  distanee  du  bord 
IMtstéiieur  de  la  ventouse  ventrale  et  du  Itord  antérieur  des  testi- 
eules.  l'ar  leur  réuninn.  ils  donnent  de  suite  naissuici'  à  une  vési- 
cule séminale  de  dimensions  extraordinaires.  l)ès  son  orijrine.  elle 
cnmmenee  par  se  tourner  à  ;;auelie  où  elle  savaiue  ius(|ue  vers  le 
bord  du  eorps  en  conservant  une  épais>eur  de  (r"".(tl.  1  »e  là.  elle 
se  retourne  sur  elle-même  en  se  rétréeis.sant  un  peu  et  en  se  rap- 
prochant en  menu*  temps  de  la  face  dorsale  du  corps.  Cette  ])artie 
recourbée  à  une  ion^ri'cur  de  (.r°',22  et  est.  de  même  i|Ue  la  pre- 
mière, tellement  remplie  de  s])en«atozoaires  (|u'elle  trappe  ilès  U' 
premier  «oupdiril.  La  terminaison  se  trtuivc  à  jieu  près  à  la  hau- 
teur et  à  droite  de  la  ventouse  ventrale:  aju-ès  un  rétrécissement 
musculeux.  elle  se  continue  ici  dans  une  partie  pro.stati»|Ue  ]dus  ou 
moins  H|iliérii|Ue  et  d'un  diamètre  de  (»'"'".( )2,  qui  reçoit  les  c(»nduits 
de»  glandes  prostatiques  dis|)er8ée8,  et  assez  esjjacées  les  unes 
«les  autres,  dans  le  parenchyme  environnant.  A  la  suite  de  cette 
partie  prostatique,  nous  rem-ontrons  entin  un  conduit  i-jaculateur 
munculeux.  mais  eonsidéraldemcnt  vaste  (  jus(|u'à  (i""",02).  qui  tinit 
par  n'ouvrir  au  tond  du  sinus  génital,  ('et  ap)iareil  mâle  se  reniar(|Ue 
donc  par  une  pré|H>ndérauce  notable  de  ses  parties  terminales  (jui 
d'ailleurs  sont  beam-onp  moins  puissantes. 

Les  <»rj;anei*  tcmelles  se  coniportent  roniinc  dans  la  ;iéné- 
ralité  den  cas.  l/nNiilir  rlr  t'oniic  o\(iïde  se  tronse  placé  à  peu 
de  dintanee  ile\ant  b"  testicule  droit:  le  ^fcnnidnete  se  dirifii-  vers 
le  plan  nn'dian  où  il  reneontre  le  canal  de  Lai'I:i:i:  et  peu  a|irès  le 
c<induit  \itrllin.    Le  i-anal  de  Laiiekii  est  reniarqnalile  par  le  tort 

dévilnpprnieiit  du  rén-ptacle  sémiiuil  Mpbérique  Ml .(»7  île  diann'-trej 

il  I  ihlérii'ur  duquel  on  rencontre  souvent  les  hpernnito/.oaires  dis- 
\Htn('M  coiniiie  dcn  rayons  de  eercle.    Les  v  itcllojrêues  sont   très 


—  101  — 

étendus.  Plus  rapprochés  de  La  face  dorsale  du  corps,  ils  coni- 
meiiceiit  tout  près  du  bout  postérieur  à  côté  du  pore  excréteur  et 
se  continuent  en  avant  en  longeant  les  bords  latéraux  jusqu'à  la 
base  du  cou  où  ils  arrivent  presque  en  contact  l'un  avec  l'autre 
dans  le  plan  médian.  Les  vitelloductes  transversaux  passent  devant 
les  bords  antérieurs  des  testicules:  ils  forment,  par  leur  réunion, 
un  réceptacle  vitellin  triangulaire  très  net.  L'utérus  est  de  petite 
longueur;  il  va  faire  quelques  rares  anses  transversales  dans  l'es- 
pace compris  entre  le  bord  antérieur  des  testicules  et  la  ventouse 
ventrale  et  finit  par  se  transformer,  0"'°',05  avant  de  gagner  le 
sinus  génital,  en  un  vagin  tout  à  fait  analogue  au  canal  éjaculateur. 
Les  œufs  du  Dlstomum  mtspidatum  sont  relativement  très  gros 
par  rapport  à  la  taille  de  l'animal.  Ils  mesurent  0""',03  de  longueur 
et  0""°,015  de  largeiu';  leur  coque  operculée  est  d'un  brun  jaunâtre 
foncé  et  renferme  un  embryon  qui  semble  complètement  déve- 
loppé. 

20,  Distomum  coleostomum  n.  sp. 

(Figg.  66—68,  pi.  VII.) 

J'ai  rencontré  cette  très  intéressante  espèce  en  quelques  rares 
exemplaires  dans  les  cœcums  et  le  gros  intestin  du  Pélican  qui 
hébergeait  aussi  les  Distomum  fraternum  (v.  n°  10,  p.  60). 

Le  ver  est  encore  plus  petit  que  l'espèce  précédente,  sa  longueur 
est  à  i)eu  près  la  même,  0°"",7  à  O^^iS,  mais  sa  jdus  grande  lar- 
geur n'est  que  de  0'"™,2r).  Il  est  donc  à  peine  visible  à  VwW  nu  et 
tout  à  fait  invisible  dans  son  milieu  naturel,  c'est-à-dire  dans  le 
contenu  de  l'intestin  de  son  hôte.  Ses  mouvements  sont  send_»la blés 
à  ceux  du  Distomum  cuspiddtum  et  il  est  également  ('ai)al)le  d'al- 
longer en  forme  de  cou  la  ])artie  antérieure  de  son  cor})»  (fig.  (iG), 
tandis  que  la  ])artie  postérieure  reste  toujours  lourde  et  arrondie; 
la  longueur  totale  atteint  alors  à  0""",S.  T^a  ventouse  orale  i>résente 


—  102  — 

le  eardctère  dominant  de  l'espèce,  et  ma  conduit  à  lui  ai)pli([ner 
le  nom  de  coleostomum  (xoy/.£Ô;  =  xo/.so;  tuyau  et  3T0iJia  bouche). 
Elle  est  fortement  inclinée  vers  la  taie  ventrale  et  a  un  diamètre 
de  0'".0y:  sii  forme,  cependant,  n'e-st  ]>as  spliériiine  connue  dordi- 
naire.  mais  assez  béante  et  se  continue,  de  plu.s.  en  arrière  avec 
un  lonjr  tube  (jui  va  en  diminuant  «rraducllement  d'épaisseur  se 
tenniner  en  cul-tle-s;ie  aprèrs  une  Ion},nieur  de  (•'""'. 23.  Je  n'ai  vu 
ce  tuW  <jue  très  rarement  tout  à  fait  étalé;  le  plus  souvent,  on 
rol)ser\-e  rec<iurbé  en  fonne  de  >'  surtout  jtendant  la  rétraction  du 
ciiu.  En  plus  de  cette  forme  sinjîulièrc.  la  ventou.se  orale  est  re- 
marquable par  la  préHcnce  d'une  d««nl)Ie  couronne  d'épines 
entourant  Ttiritice  buccal.  Les  épines  de  la  ranj^ée  antérieure,  au 
noHibre  de  Kî.  ont  une  lonjrueur  de  0"'°',013  et  à  la  base  une  éjjais- 
seur  de  (r",0().'>;  celles  de  la  ranjrée  postérieure  sont  un  peu  jdus 
petites,  mais  éffalement  au  nombre  de  l(i.  Finalement  je  dois  men- 
tionner «|Ue  la  partie  dorsale  du  corps,  située  au-dessus  de  la  ven- 
touse (|ui  s'iuivrc  obliquement  en  bas,  peut  être  tendu  en  avant  en 
fonue  de  l(d)e  trianj;nlaire  (H};.  <;7l  On  reconnaît  <c  loltc  surtout 
dans  l'état  contracté  du  corps,  tandis  que  pendant  rcxttiision  du 
cou  il  disparaît  plus  ou  moins,  et  l'ouvcrtnrc  liuccale  se  dirij^e  alors 
directement  »-n  avant  ifi^.  liiii.  La  ventouse  ventrale  est  située  à 
peu  prèn  vers  la  moitié  de  la  lon^fiieur  en  état  ilc  iimtraction  :  c'est 
i\  ce  niveau  (pn-  la  larjfcur  commence  à  être  à  son  niaxinnim.  .\u 
rcHte,  cette  pohition  clianp-  natundlenu-nt  avec  les  mouvements 
de  l'animal  et  avec  les  contractions  de  telle  oii  tclli-  paille  du 
••orpK.  Lorsqn Une  dcHcription  est  faiti-  sur  un  imlividii  tue  et  tixé 
dans  l'nlctMd,  il  est  assez  facile  de  l»ien  préciser  la  position  nda- 
tive  des  divers  ori^anes;  inaiN  ioi>que  l'animal  cht  \i\aiil  et  ne 
coHiM-  de  clian^'cr  de  formi-  à  chaque  unnneiit,  il  ent  souvent  bien 
difficile  fie  «iifiialcr  exaelenicnt  la  dinponition  relative  des  orpines. 
i/'ciit  |M(nr  cette  raison  ipril  peut   souvent   ani\ir  ijiic   iiarnii   un 


—  103  — 

certain  nombre  d'individus  de  la  même  espèce,  fixés  et  conservés, 
la  position  relative  de  quelques  organes  est  parfois  bien  diiférente, 
fait  qui  dépend  de  l'état  de  contraction  que  les  animaux  avaient 
au  moment  de  l'action  du  réactif.  Ce  que  je  viens  de  dire  ici,  peut 
s'appliquer  pnncipalement  à  la  situation  des  ventouses,  et  s})éciale- 
ment  à  celles  du  Distomum  coleostomum,  mais  il  serait  bon  d'en 
tenir  compte  aussi  pour  les  autres  formes  décrites  ici.  Il  me  semble 
bien  probable  qu'un  nouvel  examen  de  ces  formes,  s'il  ne  porte 
que  sur  des  spécimens  fixés  et  conservés,  donnera  des  résultats 
ditférents  un  peu  de  mes  observations  ;  ces  différences  seront  dues 
à  la  varial)ilité  du  corps  pendant  la  vie. 

La  peau  est  mince,  d'une  épaisseur  de  0"'"',0036,  et  parsemée 
de  piquants  d'une  longueur  de  0'""',005  et  dont  le  nombre  aussi 
bien  que  la  grandeur  diminuent  graduellement  d'avant  en  arrière. 
Dans  la  partie  du  corps  voisine  de  la  tête  on  aperçoit,  de  plus, 
dans  la  peau  un  certain  nombre  d'ouvertures  représentant  les  ori- 
fices de  glandes  cutanées  qui  elles-mêmes  n'ofi"rent  rien  de  spécial. 
A  la  ))ase  du  cou,  à  peu  près  à  la  hauteur  de  la  bifurcation  de  l'in- 
testin, on  rencontre  ensuite  très  régulièrement,  au-dessous  de  la 
peau,  un  amas  plus  ou  moins  étroit  de  granules  de  pigment;  il  est 
très  probable  que  nous  avons  affaire  ici  à  des  restes  des  taches 
oculaires  développées  d'abord  dans  les  cercaires  de  notre  ver. 

L'intestin  présente  sur  plusieurs  points  une  analogie  avec 
celui  de  l'espèce  précédente.  L'œsophage  prend  naissance  à  la 
face  dorsale  du  tube  décrit  plus  haut;  il  est  assez  étroit  et  se  con- 
tinue jusque  vers  la  base  du  cou  où  il  se  montre  muni  d'un  pha- 
rynx très  musculeux,  mesurant  0""",Ofi  de  longueur  et  0°"°,05  de 
diamètre.  Imniédiatemcjit  à  la  sortie  de  ce  pharynx,  rap]»areil  in- 
testinal se  dédouble  dans  les  branches  de  l'intestin  qui  se  terminent 
après  une  longueur  de  0'"",15  dans  la  partie  antérieure  de  l'ab- 
domen. C!et  a])])areil  ressemble  donc  à  celui  du  Distomum  cuspi- 


—    104   — 

Jainm  surtout  par  la  lon<rueur  (U-  la  itartie  luéoéclant  le  pharynx 
et  par  rapjiort  à  la  bifun-atinn  (U>  lintcstiu  directement  ilenière  le 
jiliaryux:  mais  je  n'ai  jias  observé  ici  une  {grande  variation  du 
jirépharynx  avec  les  mouvcnu-nts  du  ctirps,  ainsi  que  cela  s'observe 
dans  l'autre  esjièce. 

Le  système  nerveux  traverse  lintestin  au-dessus  et  un  ])eu 
en  avant  du  l)ulbe  pliaryn^ien.  Les  nerfs  ])artant  des  j;an<;lions 
cérébraux  semblent  être  les  mêmes  (jUc  ceux  (d)servés  chez  les 
autres  espèces,  mais  ils  sont  birn  difficiles  à  suivre  à  cause  de  la 
jK'titesse  de  l'animal. 

.le  n'ai  pas  non  plus  observé  licaucoiip  d'autres  détails  du 
système  excrétetir,  sauf  la  vésicule  collectrice.  Le  pore  est  ter- 
minal ;  la  vésicule  a  une  fi>nne  d'I'.  à  branches  i)aires  très  couiles 
et  se  tenninant  aussitrit  en  avant  des  testicules.  (  )n  ne  réussit  (|Ue 
rarement  à  trouver  les  culs-de-snc  de  ces  branches  i|ni  .sont  eu  {gé- 
néral couverts  par  les  anses  de  l'utérus,  hans  tjuel(|Ues  rares  cas, 
on  ri'c<uinait  du  système  des  vaisseaux  même  une  |iartie  des  vais- 
seaux |irincipaux  impairs,  plus  souvent  dans  cha(|\U'  coté  iln  corps 
antérieur  un  vaisseau  lonj^itiidinal  qui  monte  vers  la  tête  et  y  émet 
des  capillaires:  pndmblement  il  représente  un  vaisseau  principal 
ascendant,  .le  ne  crois  pas,  d'après  cela,  que  la  distriluition  des 
vaisseaux  soit  essentiellement  différente  «le  ceMe  des  autres  1  )is- 
lonies  décrits  jusqu'ici. 

Les  or^ranes  jféiiitaux  montrent,  «laiis  leur  sinnlnre.  une 
;;rand«"  analogie  ave<'  ceux  île  l'espèce  préeéilenle.  L'oritice  ;iéni- 
tal  est  représenté,  comme  chez  celle-là,  par  une  fente  tran^vcrsalc, 
mais  )tlus  courte  que  celle  du  l)i.itnmiim  nispiilnlinii.  Mlle  iloinie 
accès  dans  le  sinus  qui  laisse  voir  an  fond  les  orifices  séparés  des 
condllitn  vecteurH.  Les  testicnics  oeeupent  une  position  tout  à  fait 
corre>«|MMulHnlc  à  celle  des  testicules  du  I Hslmniiui  riisfiii/iilinn. 
leur   forme   eni    irré(riiliêremcnt    ronde   on   ovale,    leur   diamètre 


—   lOô  ~ 

maxiimmi  est  de  0°"°,07.  Les  conduits  déférents  vont  s'unir  de  la 
même  manière  et  forment  une  vésiciile  séminale  qui,  à  son  tour,  offre 
une  structure  identique  à  celle  qu'on  observe  dans  l'espèce  précé- 
dente, si  ce  n'est  que  les  deux  branches  sont  plus  courtes.  Elles 
sont  également  courbées  en  forme  de  genou  et  ont  une  longueur 
de  0'""',06  pour  la  postérieure,  tandis  que  l'antérieure  beaucoup 
plus  épaisse,  en  outre,  a  O"",!.  La  dernière  se  continue  dans  une 
partie  prostatique  pirifornie  de  0"",02  de  diamètre,  entourée  d'un 
nombre  médiocre  de  cellules  glandiilaires  bien  espacées  les  unes 
des  autres,  et  finit  par  passer  dans  un  conduit  éjaculateur  muscu- 
leux  de  0"'™,01  d'épaisseur.  Avant  de  gagner  le  sinus  génital,  celui- 
ci  présente  chez  un  certain  nombre  d'individus  un  renflement  très 
fort  et  presque  sphérique  (fig.  67).  Je  ne  crois  jjas,  cependant,  que 
nous  ayons  à  faire  ici  à  une  particularité  constante,  car  chez 
d'autres  individus  ce  renflement  fait  défaut;  il  semble  par  suite 
représenter  i)lutnt  un  état  accidentel  du  conduit  mâle. 

Le  germigène  de  forme  irrégulièrement  spliéri(jue  et  d'un 
diamètre  maximum  de  0"'"',U(>,  est  situé  dans  la  moitié  droite  du 
corps,  plus  rapi)roché  de  la  ventouse  ventrale  (|ue  du  testicule  de 
ce  côté.  En  arrière  du  germigène  on  renc(nitre  ensuite  un  corps 
s^diérique  de  0"'",08  de  diamètre,  remjdi  complètement  de  sper- 
matozoaires  :  c'est  le  réceptacle  séminal,  ai)i)endicc  du  canal  de 
Laurer.  Les  vitellogènes  sont  latéraux  et  s'étendent  de  la  hau- 
teur de  l'oritice  génital  aux  bords  antérieurs  des  testicules.  Les 
vitelloductes  transversaux  se  rencontrent  en  avant  du  germiducte 
et  forment  par  leur  réunion  un  jtetit  récei»tacle  vitellin  tiiangulaire. 
L'utérus  traverse  l'espace  com|)ris  entre  les  bords  antérieurs  des 
testicules  et  les  culs-de-sac  des  branches  intestinales.  A  une  petite 
distance  avant  d'arriver  au  sinus,  l'utérus  se  rétrécit  et  i)asse  dans 
le  vagin  musculeux  qui  ressemble  extérieurement  au  canal  éjacu- 
lateur. 

MiiMoinKS.  T.  m.  1  i 


—   lOfi   — 

Les  œufs  de  ce  ver  sont  relativement  petits,  ear  ils  ne  mesurent 
que  Cr-.Olô  (le  lunjrueur  sur  (•""".Ol  de  largeur:  leur  forme  est 
rentlée.  la  en<|ue  est  épaisse  et  stnnhre  et  ne  laisse  voir  jtar  trans- 
jiarenee  (piun  i-ml»ryi>n  qui  parait  parfaitement  dévelopité. 

21.  Distomuni  sanguineum  Sons. 

(Figtt.  69—77,  |il.  vu  et  Ëj,';,'-  75—78,  pi.  vui.) 

Littérature  : 

Dittomum  fpec.  inqu.,  Sj.vsixo,  Triiiiatmli  ili  lîittili  ctf.  h.  c.  Adii- 
nanzji  dcl  5  fcbltr.  is'.i;},  p.  4. 

Dlttomum  snnrfvineum,  .Sonïsino,  Ento/.oi  di  caïuciei'iiti'  viv.  L.  c.  .\dun. 
de!  ••  iiiajrg.  \^'M.  |i   I. 

Le  ver  fst.  ain.^i  «in»-  le  rapporte  .S0S.SIN0,  assez  ntiiiniun  ilans 
l'intestin  ilii  taméléoii.  imn  seulement  en  Tunisie,  mais  aussi  i-n 
Kfifypte.  .le  l'ai  trouvé,  à  tous  les  stadi-s  de  dévelop|»enient.  dans 
la  moitié  environ  des  eaméléons  examinés  à  Ale.xandrie  et  pro- 
venant surtout  du  villajre  de  K'andeli.  l)'après  mes  propres  re- 
elierelies  il  ne  semble  pas.  eependant.  Iialiiter  la  |»remière  partie 
rie  l'intestin,  comme  le  dit  SuNSlNu,  mais  plutôt  les  parties  moyennes. 
.l'ai  rencontré  cette  espèce  aussi  au  (  'ain-,  dans  la  partie  termi- 
nale de  l'intestin  d'un  exemplaire  de  'J'aji/i'isns  iiitdivfutris;  mais 
ce  n'cMl  «|u'un  seul  exemplaire  nniUieureuseuu-nt.  <|ne  jai  eu  l'oe 
cflHion  d'examiner  de  cet  aninnil.  ('"est.  si  je  m-  un-  trompe,  le 
«eul  CHH  liien  certain  de  rexihtenee  d  iMie  niênie  espèce  de  Tréma- 
Iode  dauH  deux  liôtcH  aussi  éloi;r||,'.,H  dans  le  systènu-  natinel  : 
reptile  et  eliiroptère.  Au  commenceuH-nt.  J'Iiésilais  donc  à  consi- 
dérer ccM  deux  vers  comme  une  hcuIc  et  an'-mc  espèce,  mais  à  la 
Miite  d'un  exHUU'U  minutieux  il  n«-  m'est  plus  permis  rie  les  séparer 
et  de  erjnuirlérer  les  xers  pro\en«iit  rie  rr-s  rieux  Ilotes  criuime  ries 
c»pt.'(T«  différentes. 


—  107   — 

A  l'état  ])arfait,  le  corps  a  nne  longueiir  de  5""", 5 — i;  et  une 
largeur  de  1""',;'' — 1""",<j;  la  forme  varie  du  reste  avec  les  contrac- 
tions et  est  en  général  plus  ou  moins  allongée.  Le  bout  postérietxr 
est  le  plus  souvent  un  peu  plus  aigu  que  l'extrémité  antérieure 
arrondie.  On  rencontre  en  outre  habituellement  en  arrière  des 
testicules,  c'est-à-dire,  au  commencement  du  tiers  médian  du  ('or])s. 
une  légère  intlexion  des  bords  latéraux.  La  ventouse  orale,  d'un 
diamètre  de  0""',4(3  n'occupe  pas  entièrement  l'extrémité  antérieure 
et  donne  sur  la  face  ventrale.  Autour  de  son  bord  libre  on  remarque 
une  rangée  de  points  tins  fortement  réfringents  qui  représentent 
les  orifices  d'un  grand  nombre  de  glandes  céplialiques  disper- 
sées plus  profondément  dans  le  parenchyme  et  groupées  quelque- 
fois par  3 — 5  ensembles.  La  ventouse  postérieure  est  un  ])eu  i)lus 
petite  que  la  ventouse  orale;  elle  ne  mesure  que  0™",37  de  diamètre 
et  se  trouve,  chez  les  individus  adultes,  à  peu  près  à  l'union  du 
premier  et  du  second  quart  de  la  longueur  totale. 

La  peau  est  parsemée  de  pi([uants  qui  ont,  dans  le  voisinage 
de  la  ventouse  orale,  mie  longueur  de  0"™,005  à  0""",00G  et  une 
largeur  de  ]»rès  de  0""",002.  Ils  sont  ])resque  rectangnlaires  (tig.  71, 
pi.  vu),  leur  pointe  libre  devient  aiguë  assez  brusquement.  Comme 
d'habitude,  leur  disposition  n'est  pas  irrégnlière  et  ils  forment  des 
rangées  transversales  éloignées  les  unes  des  autres  de  0""",()0(;  et 
dans  lesquelles  les  ])i(|uants  sont  également  es])acés  entre  eux  de 
()""", ()0(i.  La  taille  de  ces  pi(|nants  diminue  graduellement  an  fur 
et  à.  mesure  qu'on  s'éloigne  de  l'extrémité  antérieure  du  corps. 
mais,  contrairement  à  ce  que  l'on  est  habitué  à  observer  ailleurs, 
leur  nombre,  au  lieu  de  diminuer,  augmente  assez  considérable- 
ment vers  l'extrémité  caudale  où  les  piquants  ne  sont  ])lus  visibles 
qu'au  moyen  des  jjIus  forts  grossissements.  Aux  glandes  céi)ha- 
licpies  décrites  ])lus  haut  vient  s'ajoutei',  (huis  la  partie  antérieure 
du  coi'ps.  un  nond)re  notable  de   glandes  cutanées,    dont  les 


—   los  — 

conduits  «l'excrétion  vont  percer  la  i)eau  et  déboucher  à  la  face 
externe  de  celle-ci.  .Sur  la  face  ventrale,  elles  sont  plus  nombreuses 
<|Ue  sur  la  face  ojipo.sée  et.  ici.  elles  se  reiictintrent  également  licau- 
eoup  jdus  en  arrière,  c'est-à-dire  ju.squau-delà  du  jreruii<j:ènc.  On 
en  trouve  au.ssi  un  <;rand  nond)re  dans  la  circonférence  de  la  \n\- 
tou.se  ventrale:  leurs  conduits  excréteurs  sont  disposés  de  la  même 
manière  (|ue  celle  des  {xlandes  céi»lialii|Ucs  et  débouchent  tous  au- 
tour du  rebiird  libre  de  l'ouvciturc  de  la  ventouse. 

•Vlipareil  dijrcstif.  .V  la  ventouse  Imccalc  fait  suite  un  pha- 
rynx de  (r-".2  de  diamètre  et  île  fnnne  sphéiii|Uc  séjuiré  de  la  ven- 
tiiuse  par  un  |»répiiaryn\  net.  mais  peu  \nliuiiineu\.  C'est  dans  la 
partie  ventrale  de  ce  prépiiarynx  «pie  délinuchent  les  conduits  d'ex- 
crétion «le  lieux  amas  ih-  jilandcs  salivaires  unicellulaires,  et 
«le  forme  ordinaire  situées  dans  le  ]iareiiehyme  en  arrière  des 
branehcH  «le  l'intestin.  La  cavité  du  Itullie  pliarynjrien  donne  dans 
un  ii-wip|ia;rc  tellement  court  ipiil  |ieut  échapper  très  facilement 
à  l'olmenatiiin.  Il  n'a  «|u'une  lon;;ueur  de  0""".(l.')  et  pres(|Mi  la 
même  épais.seur:  en  arrière  il  va  se  divi.ser  en  deux  branches  ipii 
conscnent  «l'alturd  ««-ttc  épaisseur  à  une  distance  de  <»""".()(!  et  n»- 
puMHent  ipiensuite  ilans  les  brancli«-s  intestinales  |irnpi'enieiit  dites. 
("cm  dernières,  tapissées  intérieurement  non  plus  par  la  eutieide 
de  rii-Hopha);e,  mais  par  un  épitliélium  très  n«-t.  s'amplitient 
brUM(|Uenu-nt  et  fininhcnt  par  nbteiiir  alors  un  diamètre  «le  o'  ,1,'), 
«linnn'-tre  «pii.  du  n-sfe.  varie  beauioup  mu  h-ur  trajet  ultérieur. 
.\  partir  de  la  eommuiiicatioii  avec  riesophup-,  les  branches  ib' 
l'iiiti'Htin  c<immeii«'«-nl  à  se  eourl)er  plus  ou  moins  ce  ipii  dépend 
«le  In  eontniction  plus  on  moins  forte  de  la  partie  antérieure  du 
tuirpM  —  en  avant  |Miur  revenir  ensuite  sur  hiir  trajet  et  oeeuper 
le  u'htv  «lu  corps.  I',n  p'néral.  elles  |ony:i'nf  les  bord  latéraux; 
iti'ulenient  à  la  hauteur  «les  testicules  elli-s  se  relonrnent  \ers  l'in- 
tëriciir  «lu  r«>r|iN  de  fni;on  à  e«ttoyer  les  boiiU  inlernes  des  festi 


I 


—  109  — 

cilles  et  à  ne  revenir  vers  les  bords  du  corps  que  vers  l'extrémité 
postérieure  de  ceux-ci.  En  arrière,  elles  n'atteig-neut  pas  tout  à  fait 
l'extrémité  caudale,  mais  se  terminent  à  ()""°,15 — 0""",2  en  avant. 
SoNSiNO  rapporte  qu'il  a  trouvé  dans  les  intestins  des  amas  de 
sang-  de  l'hôte.  J'ai  aussi  remarqué  cela,  mais  ce  n'est  i)as  une 
chose  constante  :  parmi  un  assez  grand  noml)re  d'individus,  que 
j'ai  eu  sous  les  yeux,  il  n'y  en  avait  que  trois,  qui  otfraient  une  cer- 
taine quantité  de  sang  dans  leurs  intestins,  tous  les  autres  n'avaient 
absorbé  que  le  contenu  de  l'intestin  de  l'hôte.'  C'est  donc  le 
même  tait  qui  se  produit  et  que  j'ai  déjà  observé  chez  le  Disfomum 
tereticolle  du  brochet  et  que  j'ai  considéré  comme  un  fait  excep- 
tionnel, ces  vers  ne  se  nourrissant  de  sang',  qu'en  cas  de  nécessité. 
Système  nerveux.  Ayant  pu  disposer  d'un  assez  grand 
nombre  d'exemi)]aires  de  ce  ver,  et  surtout  d'exera])laires  jeunes 
qui  n'étaient  pas  encore  entièrement  remplis  d'œufs,  j'ai  pu  étudier 
un  peu  plus  comjilètement  le  système  nerveux.  Il  n'offre,  cepen- 
dant, rien  de  nouveau  (fig.  76,  pi.  viii),  et  est  disjiosé  tout  à  fait 
suivant  le  type  habituel.  Des  extrémités  de  la  commissure  céré- 
))ra]c  i{\\\  traverse  l'œsophage  au-dessus  du  pharynx  ])artent  de 
cliaque  côté  six  nerfs,  dont  les  postérieurs  i)arcourent  toute  la  lon- 
gueur du  cor])s.  Ils  sont  reliés  entre  eux  par  sept  anneaux  trauis- 
versaux  dont  trois  s(»nt  situés  en  avant  et  quatre  en  arrière  de  la 
ventouse  ventrale.  Les  nerfs  longitudinaux  latéraux  antérieur  et 
postérieur  sont  unis  entre  eux  ])ar  une  commissure  latérale:  à 
la  commissure  sus-(esopliagieiine  principale  vient  s'ajouter  une 
commissure  sous-œsophagienne  très  délicate  qui  i)asse  au-dessous 
et  un  jieu  en  arrière  du  ))ull)e  ])haryngien.  Le  système  sus-céré- 
bral est  représenté  par  deux  nerfs  longitudinaux  qui  partent  de  la 
première  commissure  transversale  dorsale. 

1.  N'oir  ici  mes  (ilisci-vaticms  (l;ins  :  Ww  DislDim'ii  nnsoivr  Fisolii'  uiul  Friisohc,  etc. 
I.  c,  p.  246,  note. 


—    110   — 

Système  excréteur  ('fi'j.  77.  jtl.  viii).  La  vésicule  collectrice 
a  la  fitniie  d'un  }'.  dont  les  branches  paires  sont  à  peu  itrcs  de  la 
iiiênie  lonfjueur  (|ne  le  tronc  inqiair  dans  les  exemplaires  (|ui  ne 
sont  pas  ent'ore  reujplis  d'œufs.  La  terminaison  des  branches  de 
la  vésicule  varie  un  peu  avec  ràjre  de  lanimal;  dans  la  réfrion  de 
la  vennuise  abdominale,  elles  émettent  chacune  un  vai.sscan  luin- 
cipal  qui  se  bifurque  au  niveau  du  I)ord  antérieur  de  la  ventouse. 
l>e  ces  vaisseaux  princijiaux  pairs  (pii  nai.ssent  ain.si,  l'antérieur 
)irincipalcnicnt  est  intéressant  parce  t|u"il  est  plus  lonj;-  (juc  la 
distance  des  deux  ventouses.  On  h'  voit  donc  se  recourlier  avant 
d'arriver  à  la  ventou.se  orale  et  finir  à  une  petite  distance  devant 
la  ventouse  postérieure  ivoir  la  ti;;ure  citée  i.  Chacun  des  vaisseaux 
principaux  pairs  envoie  deux  vaisseaux  secondaires  dont  l'un  jiart 
de  la  partie  dcsi-endanti-du  vaisseau  principal  antérieur (  1.  ti;:-.77). 
< 'es  vaisseaux  secondaires  portent  chacun  à  leur  terniinaisou  trois 
«-Hpillaircs  à  entonnoirs  ciliés,  à  part  les  parties  terniinales  des 
vaisseaux  |irincipau\  qui  t'ont  exception  et  n'en  ont  que  deux 
apparemment,  il  y  a  donc,  dans  tout  le  corps.  .".2  caitillaires  à  en- 
tonnoirs ciliés,  ('es  derniers  ont  une  lon;rnenr  île  presque  (l  '".02 
et  une  lary:cur  de  (r",()l  1  :  U-iir  eelluh-  cnuven  le  est  l)ieii  nette. 

HrifancH  génitaux.  La  description  de  ces  or;;anes  donnée 
par  SiissiNn  est  inexacte  et  incomplète  en  pliisieins  points  (à  part 
rexistence  d'une  vésicide  «t'onnée  par  la  rémiion  de  deux  cainiux  ', 
il  ne  si^fiiale  rien  des  systcincs  nerveux  et  excréteur  .  Il  n'existe 
d'alNinl.  comme  d'ordinaire,  qu'un  orifice  (génital  unique,  situé 
à  une  faible  distance  en  avant  de  la  ventouse  ventrale.  H  domie 
HcccH  dans  un  sinus  exi|j:n  qui  semble  n'ctr»-  qut-  la  partie  extrême 
roinmiine  «les  contluils  nn'klc  et  femelle  (tijf.  7  1.  pi.  Vlli.  Les  testi- 
culcM  ont  une  pimition  tout  à  fait  caractéristique  et  sont  situés  tout 
prèu  de»  bordn  latéraux  di-  Murte  que  leurs  Imids  antérieurs  se 
trouvent  Hti  niveau  du  iHnd  poHtérieur  de  la  ventouse  ventrale; 


—  111  — 

quehiuefois,  cependant,  le  testicule  du  côté  g-auche  est  encore  un 
peu  i)lus  antérieur  que  celui  du  côté  opposé.  Ils  ont  mie  forme  ré- 
g-ulièrenient  ovale,  de  O"",?  à  0""",8  de  longueur  sur  0'""',45  à 
0""",55  de  largeur.  De  leurs  extrémités  antérieures  et  un  i)eu  en 
dedans  partent  les  canaux  déférents  qui  ne  tardent  })as  à  conver- 
ger vers  le  plan  médian  où  ils  se  rencontrent  au-dessus  de  la  ven- 
touse ventrale.  Ils  forment,  par  leur  réunion,  un  conduit  simple  de 
même  diamètre  que  le  leur  au  début,  conduit  qui  est  revêtu  inté- 
rieurement de  cils  vibratiles  très  vifs  et  i)roduisant,  par  leurs 
mouvements,  un  courant  vers  l'extérieur,  c'est-à-dire  vers  la  vési- 
cule séminale.  Ce  déférent  im])air  a  une  longueur  de  0'"",03;  il 
augmente  ensuite  rapidement  de  diamètre,  atteint  0'°"',06  et  re- 
présente dès  lors  la  vésicule  séminale,  fortement  remplie,  dans  son 
entier,  de  sperniatozoaires.  Elle  est  très  sinueuse  et  otfre  ras])ect 
d'un  peloton  étroit,  entouré  extérieurement  de  cette  moditication 
fibreuse  du  })arencliyme  que  nous  avons  déjà  rencontrée  plusieurs 
fois  dans  cet  endroit  chez  les  espèces  décrites  plus  haut.  Avant 
de  se  mettre  en  communication  avec  le  sinus,  la  vésicule  se  trans- 
forme en  un  canal  à  iiarois  plus  musculeuses  (|ui  tout  à  coup  s'éhxr- 
git  de  nouveau  ])Our  former  une  partie  ])rostatif[ue  courte  et  fusi- 
forme.  Les  parois  de  cette  jiartie  sont  criblées  d'une  quantité 
considérable  d'ouvertures,  les  orifices  des  glandes  ])rostatiques 
]»lacées  étroitement  les  unes  contre  les  autres.  Les  glandes,  uni- 
cellulaires  comme  de  coutume,  sont  nombreuses  et  si  fortement 
accunnilées,  qu'elles  forment  un  corps  apparennncnt  solide,  an- 
tour  duquel  la  formation  fibreuse  du  parenchyme  est  encore  ]»lus 
évidente  que  celle  (jui  existe  autour  de  la  vésicule  séminale.  Mais, 
chez  toutes  les  deux,  cette  modification  du  parenchyme  passe  ])en 
à  ])eu  et  sans  aucune  transition  brusque,  dans  le  ])arenchyme  nor- 
mal du  cori)s  et  ainsi  cette  couche  fibreuse  est  loin  d'être  une  véri- 
taldc  pdclic  du  cirrlie,  ainsi  que  SoNsiKo  l'avance  dans  sa  descri]ttion. 


—   112  — 

La  partie  pnista tique  eouduit  en.suite  ilireetemeut  dans  le  sinus; 
il  n'existe  é^alenieiit  pas  un  eirrhe  "lonfr.  j^rèle  et  eontourné». 
ainsi  que  Sunsino  le  rappoiie  dans  sa  deseri])tion.  J'étaldirai  bien- 
tôt ce  qui  |Miurrait  être  le  prototype  de  ee  ^  eirrhe  lonji',  subtil  et 
eontounié»;  la  soi-disj\nte  poelie  du  eirrhe  (|ui  serait  d'a])rès  Sox- 
.sixu  <;;ro8«e,  ovale  et  située  transversalement  devant  la  ventouse 
ventrale >  n'est,  en  réalité,  tout  simplement  (|ue  la  vésicule  sémi- 
nale sinueuse. 

Le  };ermi}rène  est  situé  d'ordinaire  tout  à  t'ait  dans  le  plan 
médian:  quelquefois,  mais  plus  rarement,  un  iteu  à  jiauthe  de  ee 
jilan.  Son  centre  reste  toujours  à  peu  près  au  uicme  niveau  que 
l'extrémité  pl•^térieure  des  testicules.  Sa  forme  est  le  plus  .souvent 
entièrement  sphériqne.  d'iui  diamètre  de  ()""".;»  husquc  le  ver  est 
adulte.  A  la  hauteur  d'un  petit  tid)erculc  à  parois  musculciiscs, 
Hervanf  de  sphincter,  il  émet  le  }rermi<;ènc  ipii  se  rend  en  arrière 
et  rencontre  liieiitot  le  canal  de  I.,An;i-:i:.  ("elui-ci.  assez  Ion»;  et  à 
trajet  Hinueux,  est.  avant  ilc  s'unir  au  ^jermi^ïène.  très  réj^ulière- 
nu-nt  renflé;  ce  rentlenicnt  lo^ji.  souvent  dans  son  intérieur  mie 
i|Uantité  de  tilaments  spcrmatii|Ues.  .V  une  failde  distance  du  canal 
de  LaI'HKK,  le  vitelloductc  sortant  «l'un  réceptacle  vitclliii  trian^iU- 
laire  vient  s'unir  au  ;îermidnctc.  Les  vitellof^èncs  sont  nlative- 
luent  v<iluniineu\  et  s'étendent  le  Ion;;  d,.K  lunds  latéraux  du  c<irps 
immédiatement  après  les  testicidcs  jus<|u'au  commciu-emcnt  du 
dernier  cinquième  tic  la  longueur  totale.  Les  vitelloductes  trans- 
viTMiux  naisKeiit  relativement  très  haut  et  se  rendent  vers  le  milieu 
du  corpH  en  parcourant  un  trajet  éléM;)ininicnt  aripié  en  avant,  où 
iltt  vont  former  le  réceptacle  vitcllin  hi;;nalé  plus  haut.  .\près  sa 
wirtie  «If  la  glande  coquillière  et  après  avoir  servi  de  réceptacle 
Héminal  utérin,  l'utérus  se  porte  en  arrière  tout  en  faisant  de 
nonilireUKCM  circonvolutionH.  transvcrHiilcs  pour  la  plupart.  .\rrivé 
prèH  de  rexiréiiiilé  caudale,  il  kc  rcciMnlii'  et  n\icnt  sur  son  premier 


^  113  — 

l)arcours  en  ilécrivant  également  de  nombreuses  anses  latérales. 
Lorsqu'il  a  dépassé  le  germigène  il  devient  aussitôt  \m  vagin  très 
long  et  très  singulier  dont  on  ne  trouve  aucune  mention  dans 
la  descri])tion  du  ver  donnée  par  Sonsino.  Le  vagin,  dès  son  ori- 
gine, a  presque  le  même  diamètre  que  l'utérus  :  O^^jOô  et  n'est 
séparé  de  celui-ci  que  par  un  rétrécissement  musculaire  assez  fort. 
Mais  sa  longueur  est  énorme,  quoiqu'elle  ne  soit  pas  bien  appré- 
ciable à  première  ^1le  à  cause  de  son  parcours  très  sinueux  :  s'il 
était  étendu  en  ligne  droite,  il  aurait  une  longueur  de  3"'", 4,  ce  qui 
représente  plus  de  la  moitié  de  la  longueur  totale  de  l'animal.  Vu 
au  microscope  il  n'est  pas  moins  remarquable,  car  il  est  piturvu 
intérieurement  dans  toute  sa  longueur  de  très  nombreux  aiguilbins 
très  grêles  et  très  aigus  dont  les  ])ointes  sont  tantôt  dirigées  en 
avant  et  tantôt  en  arrière  (v.  tig.  7.''),  pi.  vin).  Les  plus  longs  oc- 
cupent l'extrémité  postérieur  du  vagin  et  à  mesure  (pi'on  s'approche 
de  la  partie  antérieure,  ils  diminuent  de  longueur  en  même  tem])s 
que  le  vagin  lui-même  diminue  graduellement  de  calibre.  Finale- 
ment, tout  près  de  l'oritice  femelle  au  fond  du  sinus  oîi  le  diamètre 
du  vagin  n'est  plus  que  de  0""",017,  ils  ne  sont  représentés  que 
par  de  très  petits  tubercules  aigus  (tig.  74,  pi.  vu).  Les  parois  mêmes 
de  cette  portion  du  conduit  femelle  sont  composées  de  deux  couches 
musculaires,  une  externe  composée  de  fibres  longitudinales  et  une 
interne  de  fibres  circulaires.  A  l'intérieur,  on  rencontre  quelque- 
fois des  spermatozoaires  en  grande  quantité  dans  toute  la  longueur, 
mais  dans  tous  les  cas  on  y  trouve  aii  moins  (luelques-uns.  Ce  va- 
gin énorme  du  Distumnm  sanguineu7n  est  donc  très  visible,  et  je 
ne  puis,  en  eft'et,  com])rendre  comment  sa  présence  a  pu  échai)})er 
à  Sonsino,  si  ce  n'est  qu'il  l'a  confondu  et  pris  ])our  le  «cirrho 
long,  subtil  et  contourné,  situé  devant  la  ventouse  ventrale». 

Les  œufs  sont  longs  de  0""",024  et  larges  de  0'°'",014;  ces  di- 
mensions correspondent  exactement  à  celles  indiquées  parSoNSlNO. 

5IKM01HKS,  T.  lli.  15 


—  114   — 

Leur  funur  est  ovale,  la  etnileur  do  leur  roquo  upeiiuléi.'  Jaune 
tVmeée.  A  riutérieur  on  reconnaît  un  eiulirvon  développé  dans  le- 
«|Uel  on  ne  voit  cependant  i|u'un  intestin  nidinientaire. 

22.  Distomum  spiniceps  n.  sp. 

(Fijrg.  T9— 80.  pi.  viii.i 

J'ai  découvert  cette  t'ornie  une  seule  fois  au  nnnihrc  de  trois 
exemplaires  dans  la  partie  initiale  de  l'intestin  ".jrèle  de  liai/rius 
hat/u'l  ( '.  \'..  |»éelié  dans  le  Nil.  au  ("aire.  Klle  ott're  une  jtrande 
re»»8eiiiblance  et  est  sûrement  tics  voisine  du  Distomum  curo- 
it'irittm  (Vibli.  trouvé  par  CoHlitiLl»  dans  l'intestin  de  VAIlifjator 
iii>*si.isipin'rii.ii.i  Oaidin  ( —  AUif/.  lticiii,t  (  iv.  .  Il  est  à  rcjjretter 
«|ue  ConuoLi)  ne  décrit  jias  plus  en  détail  .sa  t'ornic  et  n'en  donne 
seulement  qu'une  ti;;urc':  néanmoins  il  n'y  a  j^uère  <lc  doute  (juil 
s'ajfit  ici  de  deu.\  t'ormes  bien  distinctes.  J'en  si;inalcrai  plus  loin 
les  ditl'ércnces  les  plus  marquées,  tidies  (|u'cllcs  pcuviiit  être  éta- 
Idieis  par  la  comparaison  avec  une  simple  ti;;'urc. 

Le  corps  est  aplati.  Ion;;  île  7""°.  larj^e  de  l'""'.!:  l;ir;:(iir  i|ui 
rcHte  la  même  dans  tonte  la  lon^^ueur  à  l't'xccption  des  picniiers 
1"".'»  un  peu  réduits  et  de  rcxtrémifc  postériciiic  peu  à  peu  amin- 
cie et  arrondie.  L'extrémité  antéri»-inr  du  curps  est  troiiqnée  d'une 
umniërc  frappante  à  cause  de  la  po.sjtion  rcmarqiialdc  de  la  ven- 
toum*  antérieure.  L'ouverture  de  celle-ci  n'»'st  pas.  coninic  d'iialii- 
tUilr,  dirit^ée  phlH  ou  moinh  iiMii|ii(iiirnt  vers  la  face  vcntr.ilc.  mais 
elle  cHt  dirigée  premiuc  dircctenu-nt  en  avant.  L'entrée  ilaiis  la 
envlté  oniic  ent.  en  outre,  fortenn-nl  béante  de  manière  à  donner 
H  la  viMittMiMc  nnile  plutôt  la  foiiiie  d'un  cntonnciir  que  i  illi'  d'une 

Im»uIc  creuiM'    fij^.  HOi.  La  lun^uclir  de  cette  vcntonsc  est  de  (» .(i, 

HUr  un  dianiclre  din^fonal  de  o""*,.'i     tr",?.  La  \entousc  \cntrale 

t    <'»— uu»,  Kmtnttm,  fie    l^miliMi   IHA4,  \t.  17,  llir.  1, 


—   115  — 

de  forme  ordinaire  se  trouve  au  commencement  du  tiers  moyen  du 
corps;  elle  a  un  diamètre  de  C'^^ô  et  son  ouverture  relativement 
étroite  se  dirige  obliquement  en  avant. 

La  peau  du  corj)s  est  parsemée  d'écaillés  rliomboïdales  qui 
sont  surtout  grandes  (()'°'",01)  dans  la  région  antérieure  et  un  peu 
rétrécie  du  corps.  Autour  de  l'orifice  de  la  ventouse  orale  on  ren- 
contre, de  plus,  une  simple  couronne  formée  de  26  crochets  dirigés 
avec  leurs  points  obliquement  en  arrière.  Ils  sont  tous  de  la  même 
longueur  :  0°'°',1  et  ont,  à  leixr  base,  un  diamètre  de  0'°'",03. 

L'intestin  commence  par  un  prépharynx  bien  développé.  La 
partie  antérieure  du  corps  étant  étendue,  il  prend  la  forme  d'un 
œsophage  ordinaire  (fig.  79),  long  de  O'""",?  et  large  jusqu'à  0""M5; 
dans  l'état  de  contraction  il  se  raccoiu'cit  considérablement  de 
manière  à  obtenir  à  peu  près  la  forme  d'un  prépharynx  normal 
(fig.  80).  Par  son  extrémité  postérieure  il  donne  accès  dans  un 
pharynx  de  0""",2  de  diamètre  et  suivi  presque  immédiatement  de 
la  bifurcation  de  l'intestin.  Les  branches  intestinales  formées  ainsi 
se  continuent  tout  en  restant  rapprochées  des  bords  latéraux  jusque 
vers  l'extrémité  caudale  du  corjts. 

Je  n'ai  rien  pu  observer  du  système  nerveux  à  l'exception 
de  la  partie  centrale  et  des  nerfs  longitudinaux  ventraux  posté- 
rieurs qui  se  continuent  jiresijue  sur  toute  la  longueur.  La  com- 
missure cérébrale  est  située  au-dessus  du  pharynx.  En  plus  des 
cordons  nerveux  on  reconnaît  dans  le  ])arenchyme  et  surtout  dans 
la  zone  périphérique  de  celui-ci  de  cellules  ganglionnaires  rela- 
tivement nombreuses  et,  quelques-unes,  excessivement  grosses. 
Qiielques-unes  atteignent  en  etfet  un  diamètre  de  i)rès  de  0'""',034 
et  leur  noyau  de  0""",01,  grosseur  qui  dépasse  même  celle  des  œufs 
complets. 

Le  système  excréteur  est  remar(|uahK'  parle  fort  développe- 
ment de  la  vésicule  collectrice.  Celle-ci  commence  postérieurenu'nt 


—   IIR   — 

par  un  |>orc  rapproché  du  dos:  elle  monte  alors  en  avant  en  se 
piiitant  en  {général  vers  la  face  ventrale  et  en  conservant  un  ca- 
libre assez  gros,  mais  variant  du  reste  avec  la  pression  exercée 
par  les  tirgsuies  environnants.  Arrivée  en  face  de  la  vent»»use  ven- 
trale, la  vésicule  se  dédoultle  en  deux  hranclics  dun  calibre  à  peine 
moins  gros  que  celui  du  tronc  impair,  t'es  branches  après  avoir 
embras.sé  latéralement  la  ventouse,  continuent  leur  trajet  en  avant 
et  ne  se  terminent  <|u'à  une  très  faible  di.staiu'e  de  la  ventouse 
onde,  (ht  observe  sur  toute  leur  étt-nduc  un  revctcnicnt  musculaire 
e.\tenie  et  une  couche  cellulaire  interne.  \\i  sommet  du  (  ul-dc-sac. 
chacune  «le  ces  branches  donne  naissance  à  un  vaisseau  concs- 
pondant  au  vaisseau  principal  impair  <|ui  après  un  parcours  peu 
étendu,  niais  très  sinueux,  si-  bifiiri|Uf  en  deux  canaux  <lont  lini 
reste  dan»  la  ré^fimi  de  la  tète,  tandis  (|Uc  j'initre  revient  ius(|ii'à 
l'extrémité  postérieure.  (j)uant  au  trajet  ultérieur  de  ces  vaisseaux 
et  aux  entoiMiiiirs  eiliés.  je  n'ai  pas  réussi  à  K's  tléenuvrir  dune 
fa<;on  rlaire. 

nr;;aneH  ;;énitaux.  L  «irifire  jrénital  unii|Ue  se  trouve  directe- 
iiient  devant  la  ventouse  ventrale.  Il  donne  accès  dans  un  sinus 
qui  Hcmble  représenter  la  |>artie  terminale  enmninne  des  deux  con- 
duitM  maie  et  femelle.  Les  testicules  de  fnrme  à  p»'U  près  splié- 
rique  et  d'un  diamètre  de  (>""", -t.  en  moyenne,  mit  une  position  tout 
à  fait  postérieure  et  occupent  l'extrémité  caudale  du  iiir|is.  diieete- 
menl  l'un  à  la  suite  de  l'autre,  nniis  tous  les  deux  un  |mii  hors  du 
plan  médian,  l'antérieur  à  ;;auelie.  le  postériciu'  à  droite.  Les  con 
dnilH  défèrent!*  ne  rendent  en  avant  et  ne  vieinient  à  la  rt-ncontre 

l'un  lie  l'antre  qu'à  une  distance  d'environ  1 derrière  le  centre 

de  la  velitoUHe  ventrale.  Il  résidte  de  leur  réunion  inie  vésictde 
M-minale  dont  l'épaism-ur  varie  con.siilérablenient  avec  la  quantité 
de»  Mpennato/iiaircM  qu'elle  renferme.  Klle  a  un  trajet  très  sinueux 
et  finit  par  M'ouvrir  au  fond  du  sinuH  a|irèH  avoir  formé  juiparaxant 


—   117   — 

une  partie  prostatique  entourée  de  cellules  g-landulaires  peu  nom- 
breuses. 

Le  germig'ène  appartient  à  la  moitié  droite  du  corps  et  se  ren- 
contre à  peu  de  distance  en  avant  des  testicules;  sa  forme  est  ré- 
gulièrement ovoïde  et  de  taille  égale  à  celle  des  testicules.  Les 
organes  femelles  internes  n'offrent  rien  de  s]Ȏcial;  le  canal  de 
Lauree  i)orte  un  réceptacle  séminal  considérable  et  en  forme  de 
massue  qui  s'intercale  entre  le  germigène  et  le  testicule  antérieur. 
Les  glandes  du  vitellogène  commencent  postérieurement  au  ni- 
veau du  bord  antérieur  de  ce  testicule  et  n'atteignent  pas  en  haut 
le  milieu  du  corps;  leur  position  est  en  outre  tout  à  fait  latérale, 
en  dehors  des  branches  de  l'intestin.  Les  vitellodnctes  transver- 
saux partent  de  leur  partie  terminale.  A  partir  de  la  glande  co- 
quillière,  l'utérus  se  rend  aussitôt  en  avant,  en  décrivant  de  nom- 
breuses anses  comprises  dans  l'espace  situé  entre  les  intestins.  La 
partie  initiale  loge  des  quantités  de  spermatozoaires  mélangés  à 
d'autant  plus  d'oeufs  que  la  partie  est  plus  avancée;  enfin  ces  der- 
niers finissent  par  représenter  tout  le  contenu.  Après  avoir  dépassé 
la  hauteur  de  la  ventouse  ventrale,  l'utérus  se  met  en  communi- 
cation avec  le  sinus  pour  aboutir  au  dehors. 

Les  œufs  sont  petits,  de  forme  régulièrement  ovale,  et  mesurent 
0'°"',02  de  longueur  sur  0"'"',01  de  largeur.  Dans  leur  intérieur  je 
n'ai  observé  chez  les  trois  individus  dont  je  dis])osais,  qu'un  con- 
tenu cellulaire,  le  plus  souvent  d'apparence  anormale. 

Si  nous  coin])arons  maintenant  notre  Distomum  spiniceps  à  la 
foi-me  figurée  par  C'orbold,  nous  voyons  qu'il  s'en  distingue  par 
la  situation  des  glandes  sexuelles  (|ui  sont  tout  à  fait  médianes 
chez  le  Di.stomnm  coronarkim-,  et  surtout  par  l'cîxtension  des  \'itelIo- 
gènes  qui,  dans  ce  dernier,  s'étendent  de  l'extrémité  postérieure 
au-delà  de  la  ventimse  ventrale;  peut-être  aussi  i)ar  la  présence 
d'un  l)ulb(_'  pliaryiigien.  si  ce  dernier  n'est  pas.  par  hasard,  omis 


—  118  — 

dans  la  rijjuit.'  de  CoBBOLD.  Finalement  le  DiMmiinm  cnronarium 
a  été  trouvé  dans  un  crocodile  de  l'Amérique,  tamlis  (|iic  le  Disto- 
mnm  spiniceps  habite  un  poisson  «lu  Xil. 

23.  Distomum  catervarium  n.  sp. 

(Fijfg.  81.  82,  pi.  VIII.) 

•l'ai  trouvé  cette  e8i)èce  une  fois,  au  Caire,  en  ;;raiide  abon- 
dance dans  l'intestin  d'un  Ahsa  finta  Y.\RR.  (^=-  Clupi'a  alusa  (,'rv. 
=  Clupi-a  uilotira).  Mallieureusenient.  parmi  tous  ces  exemi)laires 
il  n'y  en  avait  aucun  en  l>on  état  et  vivant,  la  décomposition  des 
orjfjines  du  poissmi  ayant  déjà  altéré  ccu.v  de  ses  parasites.  C'est 
|Miur  cette  raison.  <|Uc  je  ne  puis  donner  de  cette  c.><pcce  «|u'une 
ilescriptioii  très  inconi|ilt'-tc. 

Le  corps  qui  est  aplati  a  une  loii;>iiiiir  de  prcs(|ue  (l""",!t  et  une 
larj^eur  <le  {V'.W  sur  toute  sa  lon;;ui'ur  sauf  les  dcu.v  extrémités 
arrondies  d'une  façon  é};ale.  Les  ventou.ses  sont  relativement 
(^roHHCM  et  otlrent  à  |»cn  |)rès  le  même  diamètre  :  la  ventouse  orale 
meniire  ()"",ir>,  l'autre  (("".Ki;  cette  ileiiiière  est  en  ciiitacl  avec 
le  niilicii  du  corps  par  son  bord  postérieur. 

La  |ieau  était  altérée  nu  dédiirée  eliez  tous  les  imliviiiiiN. 

A  la  ventouse  orale  fait  suite  presi|iie  aussitôt  iiii  liiillie  plia- 
rynjfien  hpliérique  de  (('"".(iT  de  iliamètre  qui  précède  immédiate- 
incnl  la  bifurcation  de  l'intestin;  les  branclies  de  celui  ci  semlileut 
travcrner  toute  réfeiidne  (lu  corps,  .le  n'ai  pu  décoinrir  aucune 
traci-  du  HyHtènic  nt-rveiix;  i|uant  au  système  excréteur  je 
n'ai  rénsMi  à  countalcr  que  l'existenii-  d'une  vésicule  collectrice  dé- 
Ixincliaiil  |)ar  un  porc  terminal 

Syntènie  reproducteur.  Le  pore  ;;enital  est  situe  ilcvant  le 
Inird  antérieur  de  la  \cntouHc  ventrale,  mais  je  ne  puis  dire  s'il 
cxJMtc  lin  HiniiH  ou  non.  hnris  la  région  antéricine  an  dernier  (jnail 


—   119  — 

de  la  long'ueur,  on  aperçoit  deux  corp8  spliériques  transparents  et 
d'un  diamètre  de  0'""',05  situés  au  même  niveau  et  de  chaque  côté 
du  plan  médian  :  les  testicules.  Une  grande  vésicule  séminale 
de  0"'",06  de  diamètre  et  deux  fois  aussi  longue,  se  dirige  du  dos 
de  la  ventouse  postérieure  vers  l'orifice  génital  :  voilà  tout  ce  que 
j'ai  pu  distinguer  de  l'appareil  mâle. 

Le  germigène  du  même  aspect  et  de  la  même  taille  que  les 
testicules  se  trouve  dans  la  moitié  gauche  du  corps  à  égale  distance, 
à  peu  près,  du  testicule  du  même  côté  et  du  bord  postérieur  de  la 
ventouse  ventrale.  Les  vitellogènes  sont  assez  petits  et  ne  re- 
présentent de  chaque  côté  (ju'une  seule  grappe  à  nombre  de  folli- 
cules restreint;  les  vitelloductes  se  rendent  en  dedans  et  en  même 
temps  en  arrière  où  ils  se  réunissent  dans  le  plan  médian  au  ni- 
veau du  germigène.  Le  reste  de  l'abdomen  en  arrière  de  la  ven- 
touse ventrale,  était  occupé  par  quelques  œufs  :  voilà  tout  ce  qui 
était  visilile  ])Our  les  organes  femelles. 

Les  œufs  courts  et  gros  mesurent  0'"'",022  de  longueur  sur 
0""",016  de  largeur;  leur  coque  de  couleur  Ijrun  foncé  est  assez 
épaisse  et  résistante  de  manière  à  protéger  le  contenu  des  in- 
fluences nuisibles  ])roduites  par  les  matières  environnantes;  ainsi 
les  embryons  renfermés  dans  les  œufs  étaient  seuls  encore  vivants. 
Ils  sont  revêtus  extérieurement  d'un  tégument  à  longs  cils  vibra- 
tiles  et  leur  extrémité  antérieiu"e  se  montre  pourvue  d'une  pai)ille 
rétractile.  A  l'intérieur  on  distingue  parfois  quelque  chose  qui 
ressemble  à  un  intestin  i-udimentaire. 

24.  Distomum  cahirinum  n.  sp. 

(FigR.   83,  84,   1)1.  viii.) 

Je  n'ai  eu  à  ma  di.s])(isiti()ii  qu'un  seul  individu  de  cette  es])èce, 
lirovenant  de  l'intestin   d'un  Bai/rus  ba/jad  C.  \  .  péché  dans  le 


—    120  — 

Nil.  au  L'aire.  Mallu-ureuscineiit  ret  oxciiiplaiiv  unique  se  trouvait 
dans  d'aussi  tristes  eonditions  (|ue  les  individus  de  l'espèee  jiréeé- 
dente  et.  imur  cfttt-  rai.soii.  sa  descri|itii>n  ici  sera  cdurte  et  in- 
eonijilète. 

Le  e»ir|»s  est  aplati  et  a  une  lnii^rm.in-  ,li.  r'"'..i:  la  larjieiir  est 
de  ((■'°.2.'>  à  la  tête,  au-^niente  jieu  à  peu  Jusqu'au  milieu  du  eorps 
"il  elle  est  de  (r",4y;  dès  lors  elle  eoiumenee  à  diminuer  de  nou- 
veau jusque  vers  l'extréniité  arrondie,  où  elle  est  encore  de  0""",28. 
La  tête  est  pre.>«|Ue  trian;rulaire.  ainsi  que  eliez  les  esiièees  du 
jfenre  Kc/iinnstoiiinin.  mais  dépourvue  des  Icilies  latéraux  et  île  la 
eouroiuie  d'épines.  La  veiitduse  antérieure  <ic(U|>e  le  smiMiiet  du 
trianffle  et  a  un  diamètre  de  (l°"".l:  la  venteuse  ventrale  est  plus 
|ietite  (("".(isi  et  se  trouve  au  ennnuenreuunt  du  tiers  médian  du 
rnrps. 

La  peau  est  pourvue  de  pi)|nants  Jusqu  à  Textrémité  jtostérieure. 

Le  Itulbe  pliarynjrien  est  situé  à  une  distanee  deux  t'ois  plus 
fj^raiide  de  In  ventouse  orale  que  de  la  ventouse  ventrale:  il  est  mis 
en  eonimiinieation  avec  la  ventouse  antérieure  |iar  un  canal  droit 
et  mime.  i|ui  semide  être  analo}rnf  au  préjtliarvnx:  à  la  sortie  du 
bulbe  pliaryn^fien  l'intestin  se  bifurque  et  ilonne  les  dru  \  lirainlies 
<|Ui  MMublent  pareoiirir  la  lony:ueur  entière  du  eorps. 

•le  n'ai  rien  pu  reconnaître  des  systèmes  nei\(ii\  et  excréteur. 

Li-  porc  génital  est  situé  direct«-nient  devant  la  ventouse  ven- 
trule.  l)anH  la  partie  du  corps  taisant  suite  à  celle-ci  on  aperçoit 
tmiM  eor|»s  transparents  à  peu  prèn  de  mcinc  diamètre  cl  I  im  à  la 
suite  de  l'aufrc.  Les  deux  antéricurh  re|iréscntent  proiiaiilcnn-nt 
leM  testieulen.  uniis  il  n'était  |dus  possible  de  bien  reconnaître  leur 
eoiitcnu.  (^unnt  aux  autres  parties  de  l'appareil  malc  je  n'ai  pn 
en  <lécoii\rir  aucune  \rnrr. 

hvs  trois  corps  uientionnés,  le  poHtéricnr  doit  ctre   le  ;.M'rmi 
gkne,  CAr  mou  contenu  Inisse  reeoiinailrc,  bien  que  dirticiicment. 


—  121  — 

qu'il  est  compoisé  de  cellules  ovariennes,  et  à  partir  du  bord  posté- 
rieur du  deuxième  testicule  jusqu'à  une  certaine  distance  de  l'ex- 
trémité terminale  du  corps  les  bords  latéraux  sont  occupés  i)ar  les 
vitellogènes.  Le  reste  de  l'espace  libre  de  cette  région  du  corps 
est  rempli  par  des  œufs  sans  qu'il  soit  possible  de  distinguer  quelque 
chose  de  plus.  De  la  partie  antérieure  de  l'amas  d'œufs  et  à  droite 
du  plan  médian  s'élève  un  chapelet  composé  d'une  simple  série 
d'œufs  qui  se  rend,  en  ligne  presque  droite,  vers  l'orifice  génital; 
c'est  évidemment  la  partie  terminale  de  l'utérus  dont  les  parois  ne 
sont  plus  accessibles  à  l'observation. 

Les  œufs  à  coque  assez  mince  et  transparente  sont  relative- 
ment gros  (0°'™,034  de  long  sur  0""°,016  de  large).  Leur  partie 
antérieure  est  notablement  amincie  et  nettement  séparée  de  la  petite 
calotte.  A  l'intérieur  on  voit  un  amas  de  cellules  embryonnaires 
entourées  et  mêlées  à  des  globules  du  vitellus. 

25.  Apoblema  mollissimiim  Lev. 

(Figg.  .S5— 87,  pi.  IX.) 

Littérature  : 

Distomum  moUissimum  Levinsen,  Bidrag  till  Kundskab  om  Groulaiuls 
Trematodfauna;  Oversigt  over  d.  K.  DaiisU. 
Vidensk.  Selsk.  Forhdl.  1881.  No.  1,  \>.  (U. 
Tab.  11.  Fig.  4. 

.J'ai  observé  cette  espèce  à  différentes  reprises  dans  Tintestin 
de  V Alnsafinta  (=  Clupea  nilotica),  mais  toujours  en  ])etit  nombre 
d'exem])laires  et  le  plus  souvent,  dans  les  poissons,  en  état  de 
décomposition  i)lus  ou  moins  avancé.  L'animal  est  en  effet  très 
mou  et  le  nom  créé  par  Levinsen  indique  bien  à  propos  un 
caractère  des  plus  marqiumts,  mais  peu  agréable  pour  l'obser- 
vateur. 

JlftMOIKKS,    T.    III.  16 


—  122  — 

Le  corps  est  (lé|»riiné  et  surpasse  eu  lonfr»eur  2°"".  taudis  que 
Levixsex  ueu  iii(li*|Ue  que  1'""..");  la  larfreur  maximum  de  0""".8 — 
0"".9  s'obsen'e  au  eoninieueement  du  tiers  niédiau.  A  i)aitir  de  ee 
niveau  elle  diminue  vers  les  extrémités,  en  avant  ]dus  rajjidement 
(juen  arrière.  L'extrémité  postérieure,  rétraetile  dune  ta«;on  si 
caractéristii|ue  ehez  les  représentants  du  ^renre  Apoblema,  send)le 
faire  défaut  eliez  notre  espère.  Hu  moins,  je  n'ai  pu  constater  ee 
fait  de  même  <|Ue  les  verrueosités  de  eette  réjfion  <iu  corps,  sijjfualées 
par  Levixsex.  La  ventouse  orale  a  un  diamètre  de  ()""". 2(5  et  est 
inclinée  sur  la  face  ventrale;  la  ventouse  po.stérieure  lienucoup  plus 
grosse  (i\'m\  diamètre  de  0""",4)  se  trouve  t<nijours  dans  la  région 
<le  la  pins  {fraude  larj^eur.  mais  à  une  distance  de  la  ventouse 
orale  qui  varie  avec  l'extension  de  la  partie  ;nitéri('urc  du  corps 
plus  moliilc  i|Ue  la  |)artie  postérieure. 

La  peau  est  tinc  et  lisse,  sans  armature. 

{..'intestin  roinniencc  par  nii  liuHic  pliarvii;:irn  i|iii  tait  iiiinié- 
dinteiilent  suite  à  la  ventouse  et  est  suivi  ini-inênic  presque  directe- 
ment par  la  Idfnrcation  di-  l'intestin.  Les  liranelies  qui  naissent 
ainni  ne  pan-ourent  pas  toute  la  lini^ruenr  de  l'animal,  mais  .se  ter- 
minent déjà  à  la  liantein*  dn  vitcllo;r,'.|ie:  dans  les  cas  de  l'nrtc  ré- 
traction «le  la  partie  antérieure  du  eorps.  elles  se  montrent  toujours 
pluH  on  moins  arquées  en  liant  avant  de  se  remlre  en  arrière.  Klles 
itOMt,  de  plus,  remarquables  par  leur  forte  luiisniiatiire  qui  n'est 
du  ri'stc  pas  moins  inqiortante  que  dans  les  auliiN  espèces,  et  ijiii 
permet  aux  iiit<-KtinH  il't-xéenfer  des  mouvements  d'e\tcnsion  el  de 
coiitmction  facilcH  à  observer. 

Le  syntènie  nerveux  CMt  distribué  suivant  le  type  ordinairt". 
La  eommiHMUre  cérébrale  est  située  entre  la  \  entonne  et  le  bulbe 
plinrynifien:  elle  donne  naissance  de  cliaqnc  eoté  aux  nerfs  lonyi 
iudinaux.  ilont  les  postérieurs  parcourent  toute  la  |on;;ueur  du 
eur]m.  .l'ni  compté  sept  anneaux  transversaux,   nuiis  je  n'ai  pas 


—  123  — 

réussi  à  les  suivre  sur  toute  la  circonférence.  Depuis  les  i)arties  ven- 
trales du  troisième  et  du  quatrième  amieau,  entre  lesquelles  la 
grande  ventouse  ventrale  est  comprise,  de  forts  cordons  vont  se 
séparer  pour  innerver  cette  ventouse. 

Le  système  excréteur  s'ouvre  à  l'extrémité  terminale  du 
corps.  A  partir  du  pore  caudal  une  vésicule  impaire  s'élève  en 
haiit,  sa  partie  postérieure  légèrement  dilatée  présente  parfois  de 
vives  contractions  longitudinales.  Sa  paroi  interne  est  fortement 
plissée,  caractère  qui  se  retrouve  aussi  dans  le  tronc  ascendant, 
très  mince,  du  reste,  dans  mes  exemplaires.  Arrivé  à  une  courte 
distance  en  arrière  de  la  ventouse  ventrale,  ce  tronc  se  dédouble 
en  deux  branches  qui  se  rendent  vers  les  bords  latéraux  et  vers 
le  dos  et  finissent  par  se  continuer  l'un  avec  l'autre  au-dessus  de 
la  ventouse  orale.  Tout  l'organe  décrit  ici,  semble  représenter  la 
vésicule  collectrice  de  l'appareil  excréteiu-,  remarquable,  chez  la 
plupart  au  moins,  des  espèces  du  genre  Apoblema,  par  la  réimion 
des  branches  dans  la  région  de  la  ventouse  antérieure,  ilalheu- 
reusement  je  n'ai  pu  rien  observer  de  la  distribution  et  du  parcours 
des  vaisseaux  proprement  dits. 

Organes  génitaux.  Il  n'y  a,  chez  VApoblema  mollissimum^ 
et  chez  l'espèce  suivante,  VAjJoblema  appendiculatum  R.  qu'un 
orifice  sexuel  uni(|ue.  Ce  n'est,  du  reste,  jjarnii  tous  les  représen- 
tants du  genre  Apohlevia,  que  VApnhf.  grandiporuin  qui  (selon 
Olsson')  aurait  des  orifices  séparés  pour  les  conduits  mâle  et  fe- 
melle, mais  cette  indication  a  déjà  été,  avec  raison,  révoquée  en  doute 
par  JuEL.''  Ce  pore  génital  simple  donne  accès  dans  une  cavité  en 
foraie  de  canal,  mais  dont  les  dimensions  et  l'aspect  varient  quel(|ue 
peu  dans  les  différentes  es])èces  du  genre.  Elle  est  toujours  plus 

1.  Oi.ssoN,  liidniK  till  Skandinavicns  Hehniiithrinniii  I.  KonRl.  Sv<'nska  Vctoiisk.-ips 
Akiulemioiis  Hantllingar.  Hdct  14.  No.  i,  1S7(),  p.  -20. 

•2.  .luEi,,  Beitriige  z.  Anatoiiiic  doi-  Trcniatddoiigattiiiis'  Apnhkma.  Biliaiii;-  till  K. 
Svensk.  Vet.-Akad.  IlandI.  xv.  .Vfd.  iv.  No.  vi.  i«8y,  p.  i'i. 

I  <;* 


—  124  — 

ou  luoiiKS  liingiK*  et  tiiiit  par  se  diviser  dans  les  rauaux  voitours 
des  orjjaiies  sexuels.  Elle  ressemble  doue  ttmt  à  fait.  i)ar  ses 
rajii>orts  aver  ces  eoiidiiits.  au  sinus  génital,  et  ee  nest  que  sa 
l'>nj;ueur  extraordinaire  t|ui  a  amené  Lkvixskx'  à  lui  réserver  le 
nom  de  vestilmlum  jrenitale  enniniune.  nom  qui  a  été  ae- 
eepté  jtar  .IlEL  pimr  l'opposer  à  ee  que  l'on  appelle  le  sinus  «géni- 
tal eliez  les  autres  Oistomes.  Or.  d'après  ee  que  j'ai  observé  eliez 
notre  esiu-ee  et  tont  aussi  bien  cliez  V Apoblenm  appeudiculatum, 
je  ne  jmis  du  tout  admettre  cette  séparation;  je  suis  plutôt  d"avis. 
fjUe  le  canal  terminal  commun  aux  conduits  sexuels  mâle  tt  femelle, 
mal;rré  sa  lon;;ueur  considéraldc  n'est  antre  elinse  qu'un  véri- 
table sinus  ;rcnitalis  de  fonne  un  peu  moditiée.  et  conipliqiu'e 
en  outre  |»ar  l'addition,  dans  plusieurs  espèces,  de  qnelquts  parti- 
cularités de  structure  sur  lesquelles  nous  reviendrons  liient»"»t. 
Hcltuis  les  nouvelles  recliercbes  que  j'ai  faiti-s  sur  le  développe- 
ment dt-«  appareils  v»-cteurs  des  orf^anes  «génitaux.  '  on  .sait  que  le 
HinUK  génital  n'est  |)oint  une  dé|)endancc  de  la  peau  exteriu',  nniis 
bien  une  formation  entièrement  propre  aux  organes  }>:énitaux  eux- 
mêmes  :  qu'il  représente  la  partie  t«'rininale  commune  aux  conduits 
«l'excrétion  de  ces  <irf;an»'s.  formée  aux  dépens  île  i  ciix-ci  et  non 
)inH  par  la  peau  )|Uclle  que  soit  sa  fornn-  à  l'état  parfait.  Il  est 
revêtu  extérieurement  par  deux  conclies  plus  ou  moins  fortes  de 
fibres  musculaires,  une  extérieure  composée  de  (ilufs  ion;iifU<li- 
nnle»  et  une  intérieure  de  fibres  cin-ulaircs.  niusculaturc  ipii  se 
continue  directement  avec  celle  den  coniliiits  vecteurs  conti;;us. 
1^-  revêtement  interne  (|iii  représente  encore  un  véritalde  épitlié- 
liuin  dans  ccm  derniers,  se  transforme  dans  le  sinus,  en  une  sub- 
Mtnnce  pluM  ou  moins  cutieulaire  et  rcHsciidiiant  à  la  peau  e\lcrne. 

I.   l.«Tiinna,  I.  r.  iiu|ini  rit.  |i.  AU. 

S.  Vnir  won  inriiKiiri'  «iir  Irt  I>bliiini'«  rit*»  |MiliiMinii  ■■!  ilm  trrc'iioiilUi'ii,  I.  <-.  Mir- 

iiHii  |i.  s7iir. 


—  125  — 

mais  sans  avoir  la  même  origine  que  celle-ci.  Cette  structure  se 
retrouve  également  dans  le  vestibule  génital  commun  des  Ajxj- 
blhnes,  et  je  ne  saurais  par  suite  le  séparer  morphologiquement 
du  sinus  génital  des  Distomes. 

Dans  un  grand  nombre  d'espèces  d^Apoblema,  et  peut-être 
même  dans  toutes,  nous  voyons  s'ajouter  à  ce  sinus  une  formation 
nouvelle  qui  est  tout  à  fait  analogue  à  une  poche  du  cirrhe,  et  qui 
l'est  en  réalité.  C'est  un  sac  à  parois  musculeuses  formées  d'une 
couche  externe  de  fibres  longitudinales  et  une  couche  interne  de 
fibres  circulaires  qui  entoure  le  sinus  génital  jusqu'à  sa  division 
dans  les  conduits  séparés  et  qui,  ce  qui  est  le  plus  im]iortant,  s'unit 
étroitement  avec  les  parois  du  sinus  vers  ses  deux  bouts  antérieur 
et  postérieur.  L'espace  libre  compris  entre  les  parois  de  ce  sac  et 
les  parois  du  sinus  est  rempli  d'un  tissu  conjonctif  élastique,  équi- 
valant au  parenchyme  général  du  corps.  Une  poche  semblable  se 
trouve  également  développée  chez  V  Apohlema  molUssimum  et  chez 
V Apohl.  appendiculatum  (figg.  86  et  89,  pi.  ix),  oîi  elle  fut  signalée 
déjà  par  Juel,  mais  sans  que  cet  auteur  ait  reconnu  sa  véritable 
nature.  Or,  en  ne  tenant  compte  que  de  ses  rapports  avec  le  canal 
renfermé,  je  crois  déjà  pouvoir  la  considérer  avec  raison  comme 
une  véritable  poche  du  cirrhe;  ses  fonctions  viennent  parfaitement 
à  l'appui  de  cette  interprétation.  Il  n'est  point  rare  d'observer  une 
sorte  de  pénis  ])lus  ou  moins  long  faisant  saillie  au  dehors  de 
l'ouverture  sexuelle;  déjà  G.  R.  Wagener  figure  le  D/stomum 
(=  Apohl.)  tornatum  de  cette  manière'  et  Olsson  le  Distomvm 
ocreatum.'^  J'ai,  moi-même,  rencontré  dans  ces  conditions  \ Apo- 
hlema mollis.'iimum  (fig.  86,  pi.  ix)  aussi  bien  que  V Apohl.  appen- 
diculatum; mais  ce  qui  fait  saillie  au  dehors  ici  n'est  ])as,  connue 

1.  G.  K.  Wagenkk,  Ucber  Vistoma  appendicidatmn  ii.  Arcliiv  ('.  Naturgi'sohicliti-. 
26.  1860.  Taf.  IX  (incorrecteinent  marquée  comme  vm)  ûg.  1. 

2.  Olsson,  Eiitozoa  jakttiigna  lios  Skandiiiavi.ska  Hafsfiskar.  l.inid's  Univ.  Ars- 
skiift  Tome  iv,   1808/69.  Tav.  ô,  fi^-.  'Js. 


—  126  — 

chez  la  plupart  des  Distonies  où  l'on  a  observé  un  tel  org:ane.  un 
véritalile  ptMiis.  c'est-à-dire  la  jjartie  terminale  de  l'ap- 
pareil conducteur  mâle,  mais  Iticn  le  sinus  génital,  la 
partie  terminale  cnmmuiie  à  tous  les  conduits  sexuels, 
(^►uehiu'étranjrc  que  puisse  paraître  ce  fait  à  première  vue,  il  n'est 
]Miui-tant  jias  exceptionnel,  car  d'ailleurs,  chez  les  espèces  à  ])énis 
bien  distinct,  le  sinus  peut  également  être  retourné  au  dehors  in- 
dépendamment du  pénis  même.' 

("liez  les  hi.stumes.  la  partie  du  conduit  vecteur  mâle  rent'ermée 
dan.>  une  |Mjehe  du  cirrlie  peut  être  divisée  en  trois  parties  nette- 
ment .séparées  les  unes  tles  autres  :  la  vésicule  séminale,  le  con- 
duit éjacidatenr  .sensu  strictti)  et  le  cinhe  (|ui  même  en  état  retiré 
se  distingue  du  canal  cjaculateur  par  son  plus  grand  diamètre.  La 
même  division  peut  être  recdninic  cliez  uns  Apohlhius.  du  umins 
•A  l'état  vivant:  malgré  cela  ni  .Iiki,.  ni  d'antres  auteurs  (|ui  ont 
étudié  «-es  animaux  n'en  ont  t'ait  mention  Jus«|u'ici.  Or.  chez  les 
hiMonif*  ce  n'est  <|Uc  la  partie  dilatée  ttrniinale  de  cet  api>areil 
vecteur  i|iii  se  retoiniie  en  doigt  de  gant  pour  tonner  le  cirrlu'.  Il 
en  est  de  même  chez  les  A/Kililtnii.t;  senlenieiit  la  partie  termi- 
nale dilatée  du  sinus  renfermé  dans  la  poche  iteut  faire  saillie 
en  dehors.  Uindi»  <|Ue  la  partie  restreinte  sert  de  conduit  éjacula- 
tnir  isens.  Htri«'t.)  et  s'allonge  à  mesure  t|Ue  le  cirrhe  se  retourne. 

NoUK  voy»»ns  «lonc  que  cette  région  <lc  lappart-il  vecteur  gé- 
nital. Huns  être  un  véritable  pénis,  se  comporte  |)onrtant  tout  à  fait 
connue  tel  et  In  wule  dittérence  entre  la  formation  de  la  partie  ter- 
minale des  conduits  ve<"teurM  sexiH'ls  chez  les  J>/shniirs  et  celle 
dcM  ApoUhif."  conitiHte  en  ce  que  chez  les  premiers  <'e  n'est  que 
jji  pnrtie  mAle  (|ui  cMt  renfermée  dans  la  poche,  tantlis  qin-  chez 
K'N  «IvniierN,   la   |)artie  ronimiinc.  c'eMt-à-<lire   le  sinus,   est  en 

I  Voir  tri  rv  ijur  j'ai  illl  lUnii  innii  iiiriiinlri'  »iir  W*  l'inlrniK'H  clr.  u  |i  Itifi,  cl 
la  Hirurr  M    T*f    iv,  Hilil. 


—  127  — 

tourée  par  la  poche.  S'il  eut  permis  de  conclure  par  la  structure  la 
fonction  de  l'organe,  il  ne  serait  point  improbable  que  ce  sinus,  en 
état  retourné,  fonctionne  comme  pénis  dans  la  vie  sexuelle  des 
espèces  du  genre  Apoblema.  Malheureusement,  il  n'y  a  pas  d'ob- 
servations jusqu'à  présent  sur  ce  point. 

Chez  V Apoblema  mollissimum ,  la  poche  du  cirrhe  (fig.  86;  à 
proprement  parler  ce  terme  n'est  pas  tout  à  fait  exact;  mais  con- 
naissant maintenant  ses  rapports  avec  le  reste  des  organes  géni- 
taux, nous  pouvons  nous  en  servir  ])our  plus  de  simplicité)  est  re- 
lativement courte,  mais  par  contre  très  épaisse;  elle  a  une  longueur 
de  0°"",12  sur  une  largeur  de  0""^,0(3;  dans  ses  parois  on  distingue 
très  nettement  les  tibres  musculaires  longitudinales  et  circulaires 
qui,  les  dernières  surtout,  sont  très  fortes  et  épaisses  (0"'"',005  de 
diamètre).  A  l'intérieur  de  ce  sac  on  rencontre  le  sinus  génital 
nettement  divisé  dans  ces  trois  parties  signalées  plus  haut.  C'est 
d'abord,  tout  à  la  tin,  la  partie  susceptible  de  faire  saillie  au  dehors, 
un  pseudo-pénis  s'il  est  permis  d'user  de  ce  terme,  long  de  0""",07, 
large  de  0'""',02  et  tapissé  intérieurement  de  petits  tubercules  assez 
serrés  les  uns  contre  les  autres.  A  cette  partie  fait  suite  celle  cor- 
respondant au  conduit  éjaculateur,  longue  de  0"""'.03,  large  de 
0'"'",008  et  finalement  un  autre  élai'gissement  de  0'""',03  de  diamètre 
logeant  dans  son  intérieur  presque  toujours  en  quantité  plus  ou 
moins  grande  des  si)ermatozoaires  qui  sont  mélangés  à  un  nombre 
d'(eufs.  Avant  de  sortir  du  sac  musculeux  cette  partie  du  sinus  se 
séi)are  dans  les  conduits  mâle  et  femelle. 

IjCS  testi(;ules  de  V Apoblema  mollissimum  sont  assez  petits  et 
représentés  par  deux  cor])s  i)eu  ai)])arents  et  ])lus  ou  moins  cachés 
entre  les  anses  de  l'utérus,  de  forme  s])]iérique  ou  ovalaire  et  d"un 
diamètre  de  0""",1  en  moyenne.  Ils  sont  situés,  l'un  à  peu  ])rès 
dans  le  ])lan  médian  en  arrière  de  la  ventouse  ventrale,  l'autre 
rappiiiché   du   1>ord  latéral  gauclic    et   postérieur  i);ir  rapport  ;ui 


—  128  — 

preniitT.  Leurs  canaux  déférants  sont  éiralenient  tivs  l'ourts.  droits 
et  vont  à  la  rencontre  l'un  tie  l'autre  en  arrière  et  un  peu  à  «iauelie 
thi  boni  postérieur  de  la  ventouse  ventrale.  Ils  tornient.  \k\v  leur 
réunion,  une  «rrosse  vésicule  séminale  en  forme  de  fuseau  éjtais  et 
à  |»arois  assez  musculeuses.  Cette  vésicule  est  placée  ordinaire- 
ment au-dessus  de  la  ventouse  ventrale  et  déplacée  un  ]>i'U  sur  le 
côté  gauclie:  dans  les  préparations,  in  toto.  <u"i  le  ver  se  timne 
plus  ou  moins  comprimé,  elle  se  voit  entièrement  au  côté  lU'  la 
vent(»use.  En  avant  elle  se  continue  dans  un  canal,  qui.  cliez  notre 
espèce,  pifîi'e  en  li^ne  pres(|Ue  droite  le  sinus  }::énital:  il  a  jus(|u'à 
0"".(>5  d'épaisseur,  offre  des  parois  assez  musculeuses  et  ce  qui  le 
caractérise  le  plus  est  ipiil  est  accompajfné  extérieurement  d'un 
manchon  mm -interrompu  formé  de  cellules  j^landulaires  à  prot(»- 
plasma  fortement  ;;raindeux.  réfrin^îcnt  et  dissimulant  )ires(|ue  en- 
tièrement le  noyau.  Les  (clliilcs  sont  en  forme  de  massiu-,  mais 
Miuvent  irré;;idières  par  suite  de  la  pression  exercée  par  les  cellules 
voisines.  Klles  paniissent  toutes  amincies  du  cote  du  caniil  i|ii'clles 
entourent,  et  (|Uel<|Uefois  on  oh.serve  très  nettenu-nt.  chez  des  in- 
dividus frais,  la  continuation  de  cet  aiuiticisscnient  dans  un  con- 
duit d  cxcrétinM  i|iii  va  percer  la  painj  du  cjuial.  .\ni\c;i 
l'intérieur  de  celui-ci  chacun  de  ces  conduits  se  met  en  communi- 
cntion  Hve«"  un  ctirps  particulier.  Selon  les  descriptions  anciennes 
de  WA<iKNKl!,  Juki,  et  .MoNTK'KM.I.'  tout  le  caii.il  jiartanr  dr  la  \  é- 
Hicide  héminale  et  ahoutissant  au  fond  du  sinus  j^énital.  cnT  rc\ctu 
intérieurement  de  'papilles.,  ('es  <pa|iilles  de  forme  sarialile. 
•  d'un  contenu  granuleux  et  dépour\ii  ilc  n<>\,'iii.  et  enfin  cntoniées 
d'une  mendirane  d'aspect  cuticnlairc>  >.)rKl..  1.  c  p.  .'Wli  cepen- 
dant ne  Mint,  ponr  noiiH  résumer,  que  d<-H  amas  de  la  suhstatu'e 
décrétée  par  les  )r|andeM  externes,  ce  qui  serait  as.scz  liien  déiiiniitré 

I  i   :  .Il  m.,  I.  r  ;   MnKTicKM.i,  Oimi'rvnxloiii   iiilortin  ml   iilniiii'  loniir 

<lrl  ..I    Alll  ilitln  H    Arrml.  rtr    illTiirlin.   Vu),  uvi.   Iximin.  |i.  IIHI. 


—  129  — 

l«u-  le  t'ait  «igiialé  ])]us  haut,  c'est-à-dire  que  l'on  oLsevve  assez 
souvent  les  conduits  d'excrétion  des  cellules  glandidaires  se  con- 
tinuant directement  avec  ces  «papilles».  Elles  sont  recouvertes  en 
dehors  jiar  une  substance  euticulaire  visible  surtout  sur  des  coupes 
et  l)eaucoup  moins  nette  i)endant  la  vie;  je  ne  puis  bien  répondre 
(juaiit  à  la  sijinitication  de  ce  manteau  externe  et  ne  sais  s'il  re- 
])résente  une  couche  périi)hérique  de  la  substance  des  amas  même 
ou  s'il  est  le  revêtement  euticulaire  interne  du  canal  refoulé  en 
haut  par  les  niasses  sécrétées.  En  somme,  le  canal  intercalé  entre 
la  vésicule  séminale  et  le  sinus  génital  correspondrait  sans  contre- 
dit à  la  partie  prostaticiue  de  rapi)areil  conducteur  des  autres 
Distomes,  soit  par  ses  rapports  avec  le  reste  de  cet  appareil,  soit 
par  sa  formation  histolog-ique.  Je  le  considère  donc  comme  la 
partie  prostatique  des  organes  mâles  et,  par  conséquence,  je 
ne  puis  bien  partager  la  manière  de  voir  de  JuEL  et  de  Monticelli 
qui  le  considèrent  l'un  comme  le  «cirrhe  ou  conduit  éjacidateur», 
l'autre  connue  le  cirrhe  et  la  poche  du  cirrlie  (Monticelli).  Du 
reste,  il  n'est  pas  bien  facile  de  voir  clair  dans  l'ensemble  de  la 
description  de  ces  organes  donnée  par  Monticelli;  il  parle  d'une 
])oche  du  cirrhe  entourée  de  glandes  prostatiques»,  dénomination 
))robablement  prise  du  travail  de  Wageneu  et  même  d'un  «cirrhe 
revêtu  de  papilles  coniques  et  situé  dans  la  i)Oclie»,  sans  donner 
une  descri])tion  ou  une  ex))lication  détaillée  de  ce  ([u'il  comprend 
l)ar  ces  ternies.  Mais,  en  tout  cas,  le  canal  entouré  de  cellules 
n'est  ni  un  canal  éjaculatcur,  ni  un  cirrhe,  ni  une  poche  du  cirrhe, 
mais  bien  la  i)artie  i>rostati(|ue  analogue  à  celle  de  l'apiiareil  mâle 
des  autres  1  )istonies. 

Tjc  geniiigène  de  V Apoblema  moUissimum  est  une  glande 
multilobéi'  et  située  en  partie  dans  la  moitié  droite  de  l'animal,  à 
l)eu  près  à  égale  distance  du  bord  postérieur  de  la  ventouse  ven- 
trale et  du  bout  terminal  du  corps.  Les  cellules  œufs,  d'un  diamètre 


—  l.'.u  — 

(le  0*°',0«>S  et  à  noyau  bien  net.  ottVent  une  iiartieularité  que  jai 
déjà  sigrnalée.  pour  les  eellules  ceafs  de  divers  Histonies,  dans 
mon  mémoire  sur  les  Distomes  des  ])oissons  et  des  «rrenouilles: 
telle  de  renfermer  à  l'état  frais,  dans  K'ur  protoplasma.  un  nonilire 
plus  ou  moins  eonsidérable  de  jietits  granules  (|ui  les  font  (|Uel- 
quefois  re».sembler  aux  eellules  vitelliues  (v.  tiji-.  ST.  pi.  i\  .  1/liy- 
|>otlit-sf  émise  alors,  (pie  les  Apobihnes  aussi  doivent  présenter 
des  inclusions  .sciublables.  se  trouve  done  ju.stitiée  et  cela  appuie 
ro]>iniou  .>^uivant  la(|Uellc  cette  formation  des  eellules  leufs  est  eu 
relation  avec  la  jietite  taille  des  vitello<;ènes  i  v.  1.  e.  p.  '2W). 

Il  n'y  a  jias.  eliez  les  Apohlî^iiu.''.  un  canal  de  LAl'nEK.  mais  au 
lieu  de  celui-ci  un  réce|»taclc  séiiiiMal  trè>  pni>sant  en  forme  de 
sjie  iiittus,  .situé  en  avant  du  j;-crmi;;cne.  il  est  d'autant  plus  ^iros 
(|Ue  l'animal  e.st  plus  a;fé.  et  (lé|>asse  .souvent  (l"""..>  de  loii;;uein' 
«ur  0"",2  de  larjjeur.  Son  contenu  est  principalement  eoniiMisé  de 
spennatozoaires.  panai  le.s(|Uels  on  voit  des  cellules  leiifs  et  des 
eellule^  vif(  Ilines  tant«'it  noudtreu.ses,  tantôt  raro. 

I.,e  vitelloffène,  elle/  l'Apoblnita  innlli.isiiiiinu.  a  une  forme 
tout  à  fait  caraetéristi(|ue.  Il  est  uni(|Ue.  d'abord,  et  représente 
une  ;;landc  comitosée  (le  7  à  S  lobes  rayonnant  du  (entre:  son 
diam('trc  atteint  (i"'"',2ri.  Le  vitclloilnete  mutpH-  eounnnnii|ne  jimm 
le  ;;cniiiducte  peu  après  son  départ  du  réceptacle  séminal  et  donne 
iiHiHMance  de  cette  manière  à  l'utérus.  Les  anses  f(Uiuées  juir  celui 
ci  occn|tcnt  suiloiit.  mais  non  entièrement,  les  ci"»tés  du  corps:  iv 
n'cKt  (|Ue  la  partie  terminale  de  lutérus  (pli  s'élève  aiidcssus  dn 
iiivenu  de  la  veiitollHc  \eiitralc  pour  ;;a;;ncr  le  fond  du  sinus  où 
elle  alNiiitit  au  canal  commun. 

LcH  (l'iifn  sont  rclati\ cillent  petit»  et  ne  nnsiiient  ipie  d""  .(lt.'> 
(le  jon^nelir  Miir  (>"",()0M1  de  lai;,'eiir:  leur  eo«pie  ewt  asM-y.  tians 
parente,  d'une  teinte  briin-jaunàtrc  clair  et  laisse  voir  |iai  traiis 
piireiice  la  cellule  (iMif  (pli  n'est  pas  encore  ne^iiieiitéc. 


—  131  — 
26.  Apoblema  appendiculatum  (Rue). 

(Figg.  88—90,  pi.  IX.) 

Je  renvoie  le  lecteur  au  travail  de  Monticelli  pour  tout  ce  qui 
touche  la  littérature  assez  importante  traitant  de  cette  espèce,  voir  : 
Osservazioni  intorno  ad  alcune  forme  delg'enere^4jjo6fawrtDujAED. 
(1.  c.)  où  la  synonymie  très  embrouillée  est  éclaircie,  en  partie  sur 
l'examen  des  exemplaires  originaux  de  Rudolphi. 

U Apoblema  appendiculatum  qui  est  sans  doute  l'espèce  la  i)lus 
commune  du  genre,  a  déjà  été  rencontré  dans  un  grand  nombre 
de  poissons  différents;  mes  exemplaires  provenaient  tous  de  l'esto- 
mac et  des  appendices  ])yloriques  de  V Alosa  Jînta  (=  Clupea  ni- 
lotica)  pêclié  dans  le  Nil  aux  environs  du  Caire.  Le  ver  est  assez 
fréquent  dans  ce  poisson  et  se  trouve  presque  toujours  en  grande 
qixantité  et  à  tous  les  degrés  de  dévelo})pement.  Je  n'ai  vu  que 
peu  de  poissons  de  l'espèce  imliquée  cliez  lesquels  il  mancjuait 
complètement. 

Dans  le  travail  mentionné  jdus  haut,  Monïicelli  donne  une 
noiivelle  description  de  l'animal,  description  qui,  cependant,  ditfère 
sur  plusieTirs  points  de  ce  que  j'ai  observé  en  général  sur  mes 
exemplaires;  mais  ces  différences  peuvent  aussi  provenir  d'une 
certaine  variabilité  de  l'espèce.  Pour  être  bref,  je  me  bornerai  à 
n'indiquer  ici  que  ces  ditférences  qui  portent  i)Our  la  plu})art  sur  la 
structure  des  organes  génitaux.  Quant  au  reste  de  l'oi'ganisation 
interne,  on  i)onrra  suffisamment  s'en  rendre  coni})te  en  regardant 
la  figure  S 8,  pi.  ix. 

L'orifice  génital  est  situé  immédiatement  au-dessous  de  la 
ventouse  orale;  il  donne  accès  dans  un  sinus  dont  les  ra])))orts  gé- 
néraux ont  déjà  été  ex])Osés  dans  la  descri])tion  de  res])èce  pré- 
cédente. Ses  dimensions  dans  un  exemplaire  d"àge  moyen  sont  les 
suivantes  :  La  partie  antérieure  (|ui  correspond  au  cinhe  est  hnigue 


—   1.'.2 

de  0""°,0(>  et  Uw^i:  tic  O'^'^Oo:  clic  est  rcvctiic  iiitcririiniiu-iit  de 
petites  papilles  semlilablcs  à  celles  i|Ue  loii  trouve  souvent  ihius 
le  sinus  (les  nistoincs.  Vient  ensuite  nue  piutie  rétréeie  lou-ine  (K' 
0"",<».")  et  épaisse  «le  O"""'.!)!  et  tinalenieut  nue  partie  ililatée  de 
(•"".((T  (répaisseur  et  lonjfue  de  0""".i;'>  qui  se  divise  en  arrière 
dans  les  conduits  niale  et  tenielle.  1/enseniltle  de  ce  sinus  est  en- 
touré d'une  iioelie  niuseulense  tic  (l""".2ri  de  loii<;ueur  surd' .(•.") 

de  diamètre. 

Les  tcstieulo  n  étaient  jamais,  dans  mes  exemplaires,  situés 
l'un  à  la  suiti-  de  l'autre,  mais  bien  à  peu  près  à  la  même  hau- 
teur et  à  é^ale  distance  eii\  irou  de  la  \eutonse  viutrale  et  du 
point  oit  commi'ncc  l'iuva^rination  de  la  partie  terminale.  Ils  m-  se 
trouvaient  pas  non  pliis  dans  hi  \]<<:\\v  médiane,  nniis  latéralement 
au-de»>4ous  des  hranclies  intestinales.  Leurs  canaux  déférents  sont 
très  courts,  droits  et  s'unissent  |iour  t'ornu-r  une  vésicule  séminah' 
couipohéc  d«-  deux  parties  hicii  nettement  séparéo.  La  par 
tic  postérieure  dont  le  jjrand  diann'trc  ((r"',i5)  est  diri};é  traus\er- 
salemcut  par  rapport  à  l'axe  du  corps,  est  remplie  «le  spermato- 
/.oaircs  et  ses  parois  sont  très  minces.  L  antérieure,  par  eontri-.  se 
diri;re  plus  ou  moins  en  avant  dans  son  ;:rand  axe  ((•"""..'$)  «-t  se 
renian|Ue  suilont  par  l'épaisseur  cxtrcnn-  de  ses  parois  com- 
poKces  de  faisceaux  musculaires  olili(|iu-nu'iil  aiinnlairo  trè>  fort> 
)iux)|UcIh  vient  s'ajouter  extérieurement  une  /one  t'adde  de  tilncs 
lon^citxdinalcs.  L'épai.ssciir  de  cette  paroi  est.  du  reste,  en  rapport 
avec  In  tpnintité  des  Mpernuit<>/.oaircs  contenus  dan>  i elle  |H>riiciii 
de  la  vésicule.  \h-  son  liord  antérieur  prend  naissance  la  partie 
proHtati«|Ue  signalée  par  Mti.Miri:i,i.i  sous  le  nom  de  poelic  «lu 
rirrlie  »»  de  cirrin-.  han^  le^  exem|daircs  é;;\ptiens  cclti'  |tartie 
eut  loujourH  ex trcnicmciil  lonj^nc  et  très  fortemcnl  si 
lilleune  tandis  «pu-  .MnvncKI.I.I  accorde  à  la  poclic  du  cirrlic-  de 
iM!N  ver»  une  |on};ucnr     médiocre,  et  un     trajet  peu  ondulé   .    Les 


—  isa  — 

glandes  prostatif|UCH  qui  L'iitoureiit  en  noniljre  considérable  cette 
])artie  prostatique,  se  comportent  comme  dans  l'espèce  précédente. 
Le  germigène  de  forme  à  peu  près  sphérique  et  d'un  diamètre 
de  0""°,25  environ  est  situé,  conformément  à  ce  que  Monïicelli 
ra})porte,  dans  le  plan  médian  en  arrière  des  testicules.  Le  ger- 
miducte  qui  en  part,  ne  s'élargit  ])as,  cependant,  pour  former  le 
récei)taole  séminal  (d'après  Monticelli),  mais  ce  dernier  est  un 
véritable  appendice  du  germiducte  et  ne  se  remplit  de  iilaments 
spemiatiques  que  dans  Vkgt  avancé  du  ver.  Chez  des  individus 
très  âgés  on  peut  nettement  observer  la  structure  signalée  par 
JuEL  ])our  le  réceptacle  de  VApoblema  excistmi}  Lnmédiatement 
en  arrière  du  germigène  et  contigus  à  ses  bords  latéraux  posté- 
rieurs, on  observe,  symétriquement  à  la  ligne  médiane  les  deux 
vi  tel  logé  nés  tout  à  fait  compactes,  ce  qui  est  le  caractère 
dominant  de  VApoblema  appendiculatum.  Ils  se  remarquent  par 
l'opacité  de  leur  contemi,  particularité  qui  est,  du  reste,  partagée 
jusqu'à  un  certain  point  par  les  celhdes  œufs  qui  renferment,  de 
même  que  chez  l'espèce  ]U'écédente,  des  granules  d'une  substance 
graisseuse  (fig.  ilOa,  pi.  ix).  Les  vitelloductes  pairs  sont  extrême- 
ment courts;  ils  forment,  jiar  leur  réunion,  un  petit  réceptacle  vi- 
telliu  (]ui  ne  tarde  i)as  à  se  mettre  en  communication  avec  le  ger- 
miducte. Celui-ci  s'élargit  alors  pour  former  l'ootype  entouré  des 
glandes  coquillières  et  se  termiiu'  par  l'utérus,  dans  les  anses  ini- 
tiales du(|Uel  sont  logées  souvent  des  quantités  énormes  de  si)er- 
matozoaires.  Le  germiducte,  comme  dans  la  généralité  des  cas, 
est  revêtu  intérieurement  de  cils  vibratiles.  Le  jjarcours  de  l'utérus 
est  représenté  dans  la  tigure  88,  ])1.  ix;  les  neufs  sont  assez  petits 
(longs  de  0'"",023  sur  0™"',014  de  largeur),  régulièrenu-nt  ovales, 
de  teinte  brun-jauuâtre  clair,  et  ne  contiennent  que  des  cellules 
embryonnaires. 

1.  tluKL,  1.  c,  p.  :ih. 


—  134  — 

«^u'il  mo  st>it  permis,  à  la  suito  <le  cette  ilescri])tii)ii  des  tleux 
espèces  (lu  ofeiirc  Apvblciun.  de  dire  i|Uel(iues  mots  sur  la  valeur 
mi)rp||(il(><ri)|iie  de  lapitendice  du  corjjs  des  Apublèmes,  discutée 
récemment  par  MuXTKELLI  dans  son  travail  indi(|ué  plus  haut. 
Comme  on  sait,  l'auteur  italien  voit  dans  cet  ap])endiee  une  por- 
tion du  corp.s  'morplioli><ji(iuement  et  l)iolojii(|ucnient  lionioloj!,ue 
à  la  queue  des  Cercaires  .'  Les  rai.sons  par  les(|Uelles  il  arrive  à 
cette  conclusion,  peuvent  être  résumées  ainsi  :  Les  formes  jeunes 
iVA/xihlfuw.  trouvées  (|Uel<|Uefois  dans  le  corps  de  petits  crustacés 
et  dans  d'autres  animaux  ont  passé,  avant  de  pénétrer  dans  ces 
Ilotes  intennéiliaires.  par  une  période  de  vii-  lilirc  :  elles  sont,  par 
ennséquent.  au  )»oiiit  de  vue  l»iol()<;i(|ue.  lioniolofiues  aux  Cercaires 
des  autres  histnmes.  1  )e  même  i|Ue  ces  dernières  portent  la  queue 
à  l'extrémité  postérieure  de  leur  c<nps.  les  jeunes  .l/)()/*/(»}p.<  por- 
tent rap|)cndice  caudal.  Celui-ci  est  rétractile  et  actionné  par  des 
muM'Ies  s|)éciaux  :  «le  même  au.ssi  la  queue  «U-s  Cercaires  ]»eut  être 
retirée,  au  n>oins  en  partie,  dans  le  cdips  par  îles  muscles  aiialo- 
jfUes.  Kinalenn-nt.  la  (|iH'ue  des  Cercaires  i-t  rappendice  des.lyxi- 
lilhiKs  M)nt  de  strmtnre  analogue  et  ils  .sont,  tous  les  deux,  par- 
<-ounih  i)ar  la  portion  terminale  de  lapiiareil  excréteur  mais  en 
partie  seulement  clie/.  les  ( 'ercaires.  (''est  en  raison  île  ces  t'aits 
que  .MoNItrKI.I.I  a  été  conduit  à  considérer  les  deux  or^jancs  comme 
étant  une  scidc  et  même  formation  :  la  seule  diHérence  consiste 
en  ce  que  la  ( 'ercaire  perd  sa  qucue  ou  la  résorhe  au  moment  de 
l'entrée  dans  lliotc  intermédiaire,  tandis  que  celle  de  \' Ajiuhli niv 
qui  aurait  servi  éj^iilcment  jusqu'alors  d'or>;ane  de  locomotion, 
persiste.  (,|uanl  à  l'autre  tlitlerence  iniportanti'  qui  consiste  en  ce 
que  dans  cette  dernière  sont  nuHsi  lop'-es  les  parties  terndnales 
dcM  inleslins  et  des  anses  de  riltcrus,  elle  serait  duc,  d'après  MoN- 

I    M'iaiicnxi,  (hMM<nraxloiii  (nlnmo  •'!<■.  I.  r.,  p.  ritil  f, 


—  135  — 

TiCELLi,  à  des  chaugeiiieiits  ultérieurs,  conséquences  de  nouvelles 
adaptations. 

Or,  eu  examinant  d'une  façon  minutieuse  ces  déductions,  on  ne 
])Ourrait  g'uère  partager  le  même  avis.  En  première  ligne,  il  ne  me 
semble  i)as  bien  exact  de  mettre  en  parallèle  le  jeune  Apohlhne 
renfermé  dans  le  corjjs  d'un  crustacé  et  la  Cercaire  nageant 
librement  dans  l'eau  et  pourvue  encore  de  sa  queue.  Nous  voyons 
<iue  celle-ci.  ajirès  avoir  quitté  le  mollusque  oîi  elle  a  pris  nais- 
sance, se  rend  à  la  recherche  de  son  hôte  intermédiaire,  dans  le- 
quel elle  pénètre  et  perd  sa  queue  qui  dès  lors  n'a  plus  de  raison 
d'être.  De  même  que  la  Cercaire,  le  jeune  Apoblhne  doit  mener 
une  existence  libre  avant  d'arriver  dans  l'intérieur  du  crustacé! 
Cela  me  semble  hoi's  de  doute;  voilà,  en  imtre,  deux  stades  du 
développement  de  nos  animaux,  qui  sont  réellement  homologues  : 
la  Cercaire  nageuse  et  V Apohlème  nageur!  Mais  il  s'agit  main- 
tenant de  savoir,  si  ce  jeune  Apoblème  s'est  servi,  durant  cette 
])ériode,  de  son  appendice  caudal  pour  la  locomotion,  (m  s'il  n"a 
l)as  eu,  pcmr  nager,  une  queue  identi(|ue  à  celle  de  la  Cercaire. 
Il  est  vrai  ([ue  nous  n'a\ons.  jusqu'à  jn'éseiit.  aucune  donnée  sur 
l'état  libre  des  Apoblhnes,  mais  il  me  semlile  bien  rationnel  de 
.sup])oser  <|ue.  pendant  cette  ])ériode  de  leur  existence,  ils  doivent 
être  ])onrvu.s  d'une  véritable  queue  :  d'un  organe  de  locomotion 
niol)ilc  et  ])nissant  à  l'aide  duquel  ils  vont  à  la  recherche  de 
leur  hôte  intermédiaire.  D'autre  part,  la  même  analogie  et  la  même 
probabilité  tendent  à  faire  admettre  (|uela  (jueue,  ajjrès  avoir  ter- 
miné son  office  transitoire,  est  décln'rée  et  t(md)e  au-dehors  de 
l'hôte  intermédiaire  et  hors  du  kyste,  connue  chez  les  Cevcaires 
des  Distomes.'  .le  ne  saurais,  en  etfet.  citer  aucun  fait  (|ui  ]»uisse 

1.  .Il'  \('Mx  (':iirc  iiliscrvt'r,  ;i  ccttu  occasion,  iin'il  nV'st  ù  m;i  (•(iniiiussaiicc  iiucuii 
cx(iii|)lc  Di'i  lii  qucui'  (le  lit  Cci-caire  est  ,iTSorb('c'  ainsi  i\\w  l'indique  Monticei.i.i. 
l)'ai)rc.s  ce  (|nejcsals,  celle-ci  lonilic  tonjonis  et  reste  lior.s  dn  kyste;  ce  n'est,  par 


-   13()  — 

faire  siippnsor  (|iii'  la  (|iK'iU'  doive  persister  dans  les  Aj)oblPmes 
adultes  à  cause  de  quelque  raison  importante.  Nous  n'avons,  en 
outre,  aucun  indice  certain  de  cette  transtorniation  de  la  (jucue  de 
cercaire  de  l'Apohlènie  en  api>endice  caudal.  Chez  les  jdus  jeunes 
individus  oltservé.s  ju.s(|u"à  présent,  l'appendice  est  encore  très 
petit:  il  est.  de  plus,  si  lourd  et  .si  peu  mobile  (|u'il  est  en  ett'et 
ilit'ticile  d'admettre  <|u'il  ait  i»u  .servir  au|)aravant  d'orpme  «le  lo- 
comotion, comme  cela  se  jtrésente  jxrnr  la  queue  si  moliile  et  si 
puissante  des  cercaires  des  l)istomes.  C'est  surtout  l'u  raison  de 
ce  tiernier  t'ait  (|u'il  me  semidc  Iteaucoup  plus  exact  ilc  supposer 
que  la  (|ueue  larvaire  que  dnivcnt  posséder  vriiisenildaliK'nieiit  les 
jeuni's  AfnililîiiK.''  dans  la  période  de  leur  vie  lilire  et  tjui  doit  res- 
nendder  à  tous  éj;arils  à  celle  des  cercaires.  doit  disparaître  au 
moment  de  l'arrivée  dans  l'Iiotc  intcrniéiliairc  comiiH'  t  cla  a  lien 
••liez  l<'s  histonics!  l'ar  consé(|Uent.  la  queue  des  cercaires  ne  peut 
être  l'analo^rnc  de  l'appendice  caudal  des  .\j>i>lil<  hks  {\n'i.  du  n-stc, 
t'ait  très  proltahlcnirnt  encore  conipiètcnicnt  défaut  clic/  les 
cercaires  de  ceux-ci.  de  même  que  cela  a  lieu  pour  quelques 
e«pèc»'H  adultes  i  telle  p.  e.  Ajnililimn  niollissiniiiiii :  Dlstouiinu 
vuricinii  (  ».  F.  .Ml  i.i.KK.  IHst.  M'àlli-ri  Lkvinskn  ipii  sont  néan- 
nioiiiH  des  véritaldcs  .\/>'i/ilîiiiis  par  rapport  à  leur  or;:ani>ation 
interne  . 

I/Hppendiee  cninlal  ne  poiu'rait  donc  être  lioniolo^^nc  à  In  qiicnc 
deH  cercuireK.  mais  Kcidcnn-nt  le  cor|ts  entier  îles  jeunes  .!/<"- 
lilifiK  1  y  compris  rap|iciidicc  caudal  (pourvu  que cclinci  existe 
déjà  diuiH  les  Htudes  na;;curH)  serait  liomolo;; ne  an  corps  de  la 
«ercairc  dépourvu  de  la  queue  lin  \érifé  ma  con\ictioii  est 
qu'une  lioniolo^ie  ne  p»Mit  être  étaldic  qiic  ilc  cette  manière  :  L  ap- 
pendice caudal  du  jeune.  1/»</</i'm'   n'est  autre  cliosc  qin-  la  portion 

«nlio.  i|uo  k  cur|(*  (piiI  <|iiI  «'ciikyalc  cl  r«>|iiVi*(<iili'  li'  iimiiicr  niiliiiiiiii  ilr  l'uni 
imU  Mlnlle. 


—  137  — 

terminale  du  corps,  invagiiiée,  \Hmr  une  cause  quelcoinjue,  plus 
ou  moins  profondément  dans  la  partie  antérieure.  Une  semblable 
interprétation  est  en  liarmonie  avec  l'organisation  interne  du  jeune 
Apoblème. 

En  état  d'extension,  l'appendice  caudal  est  en  continuation 
parfaite  avec  la  portion  antérieure  du  corps.  La  peau,  ainsi  que 
l'enveloppe  musculaire  ne  présentent  aucun  repli,  ce  qui  n'arrive 
jamais  dans  les  cercaires  où  la  queue  est,  à  l'àg-c  adulte,  tellement 
caduque  qu'elle  finit  par  se  détacher  par  ses  propres  mouvements. 
D'autre  part,  les  branches  intestinales  et,  plus  tard,  les  anses  de 
l'utérus,  s'étendent  assez  considérablement  dans  cet  ai)i)endice, 
fait  qui  n'a  jamais  lieu  dans  la  queue  des  cercaires  quelque  grosse 
que  celle-ci  puisse  être.  C'est  surtout  en  tenant  comjjte  de  ce  ca- 
ractère que  je  me  trouve  porté  à  considérer  l'appendice  caudal 
comme  une  partie  intégrante  du  corps  même  et  (|ui  n'a  rien  à 
faire  avec  la  (pieue  de  la  cercaire  (]ui  rei)résente  tout  sinqdemcnt 
un  organe  provisoire  de  locomotion  de  l'état  larvaire. 

MûNTiCELLi,  j)ar  contre,  se  base  surtout  sur  l'existence,  dans 
l'appendice  caudal,  d'une  iiortion  de  la  vésicule  excrétrice  pour 
démontrer  l'identité  anatomi(iue  de  celui-ci  avec  la  queue  des  cer- 
caires. Or,  ce  n'est  (jue  dans  un  noud)re  assez  restreint  de  cer- 
caires (ju'fui  a  observé,  jusqu'à  ce  jour,  une  formation  semblable, 
tandis  que  la  plujjart  ne  possède  (qu'une  ([ueue  dépourvue  de  ca- 
naux excréteurs.  Pour  ces  seules  raisons  déjà  l'opinicm  de  ^Ionti- 
CELLi  ne  me  paraît  ])as  très  heureuse  et  je  crois  même  être  en 
mesure  de  démontrer  qu'elle  est  en  contradiction  avec  certains 
faits  (jue  l'on  })eut  facilement  observer.  Chez  toutes  les  cercaires 
à  (lueue  parcourue,  entièrement  ou  en  partie,  i)ar  le  système  ex- 
créteur, les  orifices  de  ce  dernier  sont,  d'après  ce  que  l'on  sait 
jusqu'à  présent,  sans  exception  doubles,  conformément  à  l'origine 
double  du  système  vasculairc  ((ue  j'ai  signalée  pour  la  preniièi'e 

.MKMOIBES,  T.   III.  l.-< 


—   138  — 

fois  chez  l'Ainp/ii;>tomKm  subclavatuui  \\.'  Ensuite  ces  orifices 
doubles  lie  se  h-ouvent  jamais  sur  la  Hyiic  médiane  et  sur  la 
pointe  tle  la  queue,  mais  partout  et  toujours  en  avant  de  celle-ci 
et  aux  bonis  latéraux  de  la  (jueue,  parfois  non  loin  de  son  coni- 
uiencenient  (p.  e.  les  cercaires  du  genre  Eckinostomum).  Enfin  ils 
ne  sont  jtas  caractérisés  jiar  un  renforcement  de  la  musculature, 
comme  chez  les  vers  adultes,  mais  toujours  simples,  ("e  n'est  (jUc 
par  la  jicrtc  de  la  qucuc  et.  avec  celle-ci.  de  la  portion  tcniiiiialr 
du  trnnc  excréteur  «pie  le  pore  uni(pie  des  vers  adultes  prend  son 
origine.  Dès  «-e  moment,  le  reste  du  tronc  excréteur,  situé  dans  le 
cor|is  même,  commence  à  f(mner  ses  parois  propres  et  la  muscu- 
lature qui  devi<-nt  surtout  forte  auteur  du  porc  terminal  où  clic  rc- 
jiré.sente  un  spliincter  spécial. 

\'i>ilà  donc  toute  une  série  de  difierenees  <pii  me  paraissent  de- 
voir séparer  bien  nettement  les  orifices  du  système  excréteur  des 
cercaires  d«'  celui  des  vers  adultes.  On  doit  encore  ajouter  une 
ditl'érence  des  canaux  mêmes  :  ('liez  les  vers  adultes,  ils  ofirent. 
partout,  ainsi  que  je  viens  <le  rexjtoser.  îles  parois  à  cellules  é|ti- 
tliélialo  recouvertes  extérieurement  de  fibres  musculaires;  chez  les 
cercairen.  la  portion  du  tronc  excréteur  jmrcoinant  la  (pu-uc  ne 
présente  rien  tic  MMnblablc.  (  " Ot  ainsi  que  le  système  excréteur 
qui  apparaît  dans  la  quelle  d  un  petit  nombre  de  cercaires.  est 
tout  à  fait  ditléiciit  de  celui  que  l'on  trouve  dans  rappendice  cau- 
dal du  jeune  ,ly/(/6/è»H«,  j-ar  celui-ci  pié>ciitc  tmis  les  caractères  du 
Mystèiiie  excréteur  des  vers  adultes. 

L'eiiHcmidc  des  faits  léniimés  ici  me  (-ontiiine  dans  mon  opinion 
que  1  appendice  caudal  lU'n  Aiinlili  nu  .s  n'a  etlectivcmcnt  aiiciiii  ra|)- 
|Hirt  avec  la  qiieiic  des  cercaires  nageuscM:  cet  appendice  n'est  en 
reAlilé  ipie  la  portion  terminale  du  corps  iiicnic  qui  a  reçu  la  tacnltc 

i  LVImt  ,lH,;./.t.'....i/r,.  .«'.W/ito'»»!  H.  ulr.  KrmiMtirill  /nm  7ii  (;iliiirlj.lM^r<'  Kiim.i» 
l^iuABT»   U-i|>]iiK  iHtï,  |i.  les,  laf,  XI.  Hkk  II     li 


—  139  — 

(le  s'invaginer  dans  le  corps  antérieur.  Cette  supposition  est,  en  outre, 
bien  confirmée  par  l'observation  des  animaux  adultes  qui  cliang-ent 
aisément  en  allongeant  et  eu  retractant  leurs  appendices  caudaux. 

Enfin,  en  interprétant  de  cette  façon  la  nature  et  la  valeur  mor- 
phologique de  l'appendice  desApoMèmes^  nous  n'avons  pas  besoin 
de  recoimr  à  l'hypothèse  d'adaptations  nouvelles  de  la  queue  des 
cercaires  pour  la  voir  prendre  la  forme  de  l'appendice  caudal; 
adaptations,  du  reste,  pour  lesquelles  nous  ne  saurions  nullement 
indiquer  une  cause  ou  un  motif  quelconque.  De  nos  jours,  cepen- 
dant, il  ne  suffit  pas  d'émettre  une  hypothèse,  il  faut  encore  la 
soutenir  en  en  démontrant  les  raisons. 

Je  ne  puis  non  plus  accepter  une  hypothèse  semblable,  jthis  ré- 
cemment émise  par  Monticelli  sur  l'appendice  caudal  de  son 
Urogonimus  cercatus}  Chez  ce  ver  très  voisin  du  Distomum  ma- 
crostomum  RUD.  (=  Urogonimus  macrostoinus  MoNTiC.)  mais  qui 
représente  toutefois  une  espèce  distincte,  il  a  observé  un  petit 
appendice  caudal  qu"il  considère  également  comme  une  (|ueue  lar- 
vaire persistante.  Son  opinion  est  basée  sur  ce  que  l'appeiulice  en 
question  «ressemble  fortement  à  une  (jueue  par  la  forme,  l'insertion, 
l'aspect  et  la  structure.  Avant  d'arriver  à  une  telle  conclusion  il 
faudrait,  à  mon  avis,  discuter  d'abord  en  général  la  possibilité, 
([uc  les  larves  de  l'espèce  soient  pourvues  d'une  queue!  X  priori, 
la  réponse  définitive  à  cette  question  ne  semble  })as  être  troj)  aisée 
vu  l'absence  d'observations  si)éciales.  ]\lais  ]iour  une  espèce  du 
soi-disant  genre  Urogonimus  les  conditions  sont  Iieaucoup  plus  fa- 
vorables, parce  que  nous  connaissons  assez  exactement  le  déve- 
lo|)pement  et  la  forme  larvaii'e  du  Distomum  macrostomum^-  forme 

1.  MoNTicurj.E,  iStiiilii  siii  TroiimNidi  ciKloiianissiti.  l'riiiio  conti'ibuto  etc.  .Si'engel's 
Zoolog.  .Jahrbuclun-,  Abtli.  f.  Anat.  u.  Ontog.  d.  Thieie.  m.  Suppl.  Ilcft  1894,  p.  164. 

2.  V.  Zi;r.i,Kit,  Uobcr  LeucocMoridium  paradoxum  etc.  Zeitschr.  f.  wiss.  Zoolog.  -xxiv. 
1874,  p.  5G4  et  IIkokkut,  Leucochlorldinm  paradoxum  etc.,  Leuckart  und  C'hun's  Bib- 
liothcc-i  zoolo^ii'îi.  II.  4,  1889. 

l.S* 


—   14U  — 

qui  se  rapproclie  si  fortomeiit  de  l' Crugovimus  c(TC<7/h.s-  MonïIC. 
Eu  raison  tic  cctk'  aftiuité  étroite  ou  pourra  eouelure  (pie  Tliistoiie 
(lu  (léveloppeiueut  des  deux  formes  (|ui  lums  (u-eupent  ne  doit  pas 
trop  différer,  et  cela  d'autant  plus  (|Ue  lune  est  très  sinjiulière  et 
fait  exception  à  tout  ce  t|ue  nous  avons  api»ris  à  coniu\itre  jus(|u"ici. 
(jluaut  à  moi.  J'ai  eu  effet  la  conviction  profonde  (]Ue  le  dévelojïpi'- 
meut  de  l'une  de  ces  esjH-ces  doit  complî-tenient  correspondre  à 
celui  de  l'autre:  conviction  (pii  ne  si-  trouve  jriiere  en  contradiction 
avec  ce  (jue  nous  sonimes  lialiitués  à  observer  ailleurs  dans  K-  rî'jxne 
animal.  Il  semble  établi  pour  moi  (|Ue  la  forme  jeune  inconnue  de 
V Urogonimus  cercotus  est  tout  aussi  analo<:ue  aux  1  >istomes  con- 
tenus dans  les  conduits  du  Lcucoc/ilurnUinn  juirmUixinn.  (jue  1  ^m- 
i/unimus  rtrcat u."  adulte  au  Pistomutii  niiicrostouiiiiii:  Il  découle 
de  cette  ciiuiparaisiin  ipie  la  l;u\c  ilii  |irriiiirr  dnit  être  dépour- 
vue d'une  (|Ueue! 

Mais  à  (pioi  correspondrait  dnne  1  appendice  caudal  de  cette  cs- 
jièce":'  Il  suftira.  je  croi>.  de  jeter  un  seul  coup  d  o'il  >m-  la  ti;;iire 
donnée  du  IHstnuiniu  iiiarfustomniii  par  Zki.I.KI;  (I.  snpr.  ci  p(Uir 
ne  plus  douter  (|Ue  la  (|neue  de  \'  IJniiiuuimnnnrailii,''  n'est  (|Ue  le 
péiiiH  évaffiné  de  ce  ver.  ridé  et  déformé  à  la  suite  d  nne  conser- 
vation imparfaite!  Les  dessins  donnés  par  .Moniicki.i.i  ne  font  ipie 
contirmcr  cette  manière  de  voir.  I>ans  la  ti;;.  fi.'ia.  pi.  v  ij.  e.i  iirin- 
cipaleunnt.  on  voit  les  muscles  de  la  (|nene  m- continuer  directc- 
nu-iil  et  nettement  avec  ceii\  de  la  pocbe  dn  eirrlie  et  non  avec 
ceux  du  corps  coniUM-  eela  est  dit  dans  le  texte    p.  Hi'J.  I.  e.i. 

D'oii  nous  devoiiH  conclure  (pu-  ni  rappendice  caudal  des  /l;ii>- 
hlSiiiiK.  ni  c»dui  de  Y  t'iitiii>iiivui.s  crrrnlns  MmntU'.  ne  sont  des 
i|neuch  lar^aircH  persintantcH.  uniis  liin  une  |>nrlion  invaf^inée  dn 
corpK  même,  l'antre  très  vraiseuddabjenient  le  jiénis  faisant  saillie 

l.n   .I.Im...' 


—   141   — 
27.  Echinostomum  liliputanum  n.  sp. 

(Figg.  91,  92,  pi.  IX.) 

Le  ver  habite  l'intestin  grêle  de  divers  oiseaux  rapaces;  je  l'ai 
rencontré  dans  un  Pernis  aplvorus  capturé  à  Alexandrie  et  dans 
deux  Milvus  parasiticus  provenant  l'un  du  voisinag'e  de  Matarijeli 
(Heliopolis),  l'autre  des  environs  du  Caire.  Il  se  trouvait  chaque 
fois  en  nombre  restreint  d'individus  qui  occupaient  surtout  la  par- 
tie de  l'intestin  précédant  l'insertion  des  caecums. 

L'espèce  est  extrêmement  petite  et  représenterait  probal)lement 
le  pig-niée  du  genre,  car  elle  n'atteint  que  0""°,75  de  longueur  sur 
O^^iO  de  largeur.  Ces  dimensions  du  corps  correspondent  à  peu 
près  à  celles  d'une  petite  espèce  du  même  genre,  trouvée  par 
Bremser,  à  Vienne,  dans  l'intestin  d'un  Fodiceps  cristatas  et  fon- 
due, avec  quelques  doutes,  par  Rudolphi  avec  son  Echinostomuni 
spinulosiim;  la  connaissance  de  cette  espèce  étant,  cependant,  tro]) 
imparfaite  et  ne  permettant  i)as  une  identification  sûre,  il  ne  me 
reste  qu'à  considérer  notre  ver  comme  le  représentant  d'une  es- 
pèce propre. 

La  forme  du  corjjs  est  analogue  à  celle  des  autres  Echinustomes 
et  se  distingue  par  un  rétrécissement  en  forme  de  cou  court  à  la 
partie  antérieure  ainsi  que  par  le  développement  de  deux  lobes 
latéraux  aux  côtés  et  en  arrière  de  la  ventouse  orale.  Ces  lobes 
portent  chacun  sur  la  face  ventrale  ({uatre  épines  assez  délicates; 
une  simple  couronne  de  huit  épines  qui  est  une  contiiuuition  des 
rangées  ventrales,  s'éteiui  depuis  les  bords  latéraux  sur  la  face 
dorsale  jusque  vers  la  ligne  médiane.  11  y  a  donc,  en  tcnit,  24 
épines  dont  la  longueur  est  de  ()"'", 022.  La  ventouse  orale  est 
assez  faible  et  petite  mesurant  0"'"',05  de  diamètre;  la  ventouse 
ventrale  est  presque  deux  fois  aussi  forte  (0°"",1)  et  se  trouve  au 
commencement  du  tiers  moyen  de  la  longueur. 


—   142  — 

La  peau  rst  i»aisi'iuéo  do  piquants  ([ui  sont  surtout  torts  dans 
Icspace  qui  sépare  les  ventouses.  Sur  toute  la  taee  ventrale,  à 
rcxcepriou  de  la  paitie  terminale  du  eorps,  on  distinjrue  un  nond)re 
assez  considérable  d'oritiees  de  o;landes  cutanées. 

L'orjjanisjition  interne  se  rapproche  de  celle  (|ui  domine  tlans  le 
jfeiire  /"Jc/iitiostommu.  Le  bulbe  pliarynjrien  quchpie  peu  plus  lonj; 
que  largfe  e.st  séparé  de  la  ventouse  orale,  conime  à  rordinaire. 
par  un  petit  préjdiarvnx.  L'te.sophajrc  mince  se  Itifuniue  avant 
ilarriver  à  la  hauteur  tic  la  ventouse  ventrale  et  torme  les  l»ranclies 
de  l'intestin  qui  sétemlcnt  presijue  juscjuà  l'extrémité  caudale. 

.le  nai  rien  oli>(rvé  du  système  nerveux. 

Le  système  excréteur  .se  remarque  par  le  fort  tléveloppement 
tle  la  vésicule  colK-etrice  <|ui  resscndde  tout  à  t'ait  à  celle  des  autres 
espèces  du  ;renre  si  ce  n'est  (|U'tdle  est  a.s.sez  réilniti-  et  en  rapport 
avec  la  petite  taille  <lc  l'animal.  Le  tronc  impair  est  très  court,  ses 
bramlics  h'étcndent  jusiin'à  la  hauteur  du  liulbc  pharyn^ficn  et 
émettent  >iir  t'>iit  leur  trajet  des  rameaux  latcianx  peu  nundMH'UX. 
du  reste,  et  pcu  rauMtiés.  Kn  dedans  de  ces  canaux,  on  rciifontrc 
parf"oi^  des  ;;|obnh'>  d'une  snlisfance  t'ortenn-nt  rct'rin;ifnfc. 

I^es  tir;;anch  ;;énit;ui\  ><>nt.  m  |iartic.  plus  >iniplcs  que  ceux 
lies  espèces  plus  yfrosscs.  H  y  a  ini  oriticc  ;rénital  iiiuquc  mi  peu 
en  avant  de  l;i  ventouse  pn.stéricure:  le  sinus  ;rciMtal  est  assez 
étniit.  Les  deux  totienles  sont  situés  en  arrière  et  contiMiis  vers 
In  moitié  du  corp^.  lin  .sont  représentés  par  deux  corps  irré;rnlièrc- 
nient  ovalairen  dont  \vn  axes  sont  dirigés  dans  le  sens  de  la  lar- 
;;eiir.  Ils  énietl)  nt  chacun  un  vaisseau  déférent  qui  s'indssent  au 
desMiiN  de  la  ventoiiHt-  ventrale  et  t'orment  de  cette  nninière  une 
vésicule  séminale  sinueuse  et  d'un  diamètn-  de  n"' .(i.l.  ( 'elle-ci  se 
rétrécit  il  (r-.l»l  nvant  de  ira;:ncr  le  sinus  et  forme  un  canal  très 
étroit  innis  îi  parois  é\idcmmcnt  plus  musculcuses  et  dont  la  partie 
qui  faif  directement  suite  à  la  \ésicule  est  IransforuH'M-  en  iim-  par 


—  143  — 

tie  prostatique.  Les  glandes  elles-mêmes,  eu  uombrc  restreint,  sont 
disposées  autour  de  cette  portion.  Le  canal  éjaciilateur  conserve 
son  diamètre  de  O^^jOl  jusqu'à  sa  terminaison  au  foiul  du  sinus  : 
Y Edihiostomum  lilijjutamim  semble  donc  manquer  d'un  cirrlie  tel 
qu'on  en  observe  si  communément  chez  les  grosses  espèces  du  genre. 

Le  germigène  (fig.  92,  pi.  ix)  est  assez  petit,  en  forme  de 
massue  et  d'un  diamètre  maximum  de  ()""", 07.  Il  se  trouve  à  droite 
et  un  peu  en  arrière  de  la  ventouse  ventrale  et  avant  les  testicules. 
Les  cellules  œufs  sont  relativement  très  grandes  (O^^iOlS),  de 
façon  que,  dans  le  petit  ovaire,  leur  nombre  reste  assez  restreint. 
Le  canal  de  Laurer  porte  à  sa  base  un  petit  réceptacle  séminal 
en  forme  de  massue.  Les  vitellogènes,  placés  vers  les  bords  la- 
téraux s'étendent  depuis  le  centre  de  la  ventouse  ventrale  jusque 
dans  l'extrémité  caudale.  Les  vitelloductes  pairs  traversent  le 
corps  en  avant  du  premier  testicule  et  forment  })ar  leur  réunion 
un  réceptacle  vitellin  très  net.  Intérieurement,  le  germiducte  est 
pourvu  de  filaments  vibratiles  comme  d'autre  part.  L'utérus  est 
très  court  mais,  relativement,  large  et  en  rapport  avec  la  taille 
extraordinaire  des  œufs.  Il  ne  décrit  (ju'une  ou  deux  anses  trans- 
versales et  finit  par  se  rétrécir  en  un  vagin  de  O^'^Ol  d'épaisseiu- 
et  0""",06  environ  de  longueur  qui  aboutit  au  fond  du  sinus  à  côté 
de  l'orifice  mâle. 

Connue  je  l'ai  déjà  dit,  les  œufs  sont  relativement  très  gros, 
mais,  en  revanche,  on  n'en  trouve  dans  le  corps  que  deux  tout  au 
plus  à  la  fois.  Ils  ont  une  longueur  de  0'""',06  à  O^^iOôô  et  une  lar- 
geur de  0""",03ô  à  0'"'",04  et  sont  ainsi  notablement  plus  petits 
que  ceux  des  Echinostomes  plus  gros.  Leur  aspect  extérieur,  ce- 
pendant, est  à  peu  i)rès  le  même  :  la  forme  est  assez  régulièrement 
ovale,  la  cocjuc  operculée  très  transparente  et  d'un  jaune  clair  laisse 
voir  facilement  à  l'intérieur  le  contenu  formé  d'une  cellule  œuf 
et  d'un  amas  de  cellules  vitellines. 


—  144  — 

28.  Echinostomum  euryponim  n.  sp. 

(Vit;.  'JX  pi.  IX.  1 

Uencniitré  une  fois  et  en  un  seul  exenijtlaiiv  dans  l'intestin  d'un 
Milnis  parasitiam  tué  près  (lu  Caire.  Le  ver  se  trouvait  ]>rès  de 
l'insertion  des  eteeuins;  nnillieureusenient.  il  était  déjà  un  peu  dé- 
eoinposé  de  sorte  (jue  eertains  points  de  son  or^janisation  doivent 
rester  d<»uteux  pour  le  moment. 

Le  eorps  a  une  lon;rueur  totale  de  1' .;•  sur  une  lar>>eur  maxi- 
mum de  O""..").'»  :  la  forme  est  semldaide  à  eelle  des  autres  Krliino- 
stonn-s.  mais  le  coii  est  presque  nul  et  re]»résenté  seulement  par 
un  amiiH-is.>*enient  rapide  de  la  partie  antérieure.  Les  l(dies  de  la 
tête  sont,  en  revanche,  liien  dévelo|»pés  et  portent,  foninie  toujours, 
les  |)i<(iiants  (|ui  dan>  Mutrc  ras  étaient  niaiiu'Ureusi'nirnt  tniis  fom- 
l»és.  .le  ne  puis,  par  etinséiiuent.  indiquer  avec  précision  ni  leur 
nnmitre  ni  leur  ;;n»sseur.  (^Miant  aux  ventouses,  c'est  surtmit  la 
ventrale  dont  le  centre  se  tronve  situé  an  point  de  réunion  dn  pic- 
n)ier  tiers  du  corps  au  moyen,  (pli  f'rap|)c  l'oliservateur  iiarsesdi- 
meuNionH  réelleuH-nt  énormes:  elK'  a  ini  diamètre  de  (l""".;is  et  une 
ouverture  assez  vaste,  tandis  (pie  la  ventouse  <u'ale  est  extrême- 
ment petite  et  ne  mesure  ipie  (r"".(IS  de  diamètre  :  c'est-à-dire 
moins  du  quart  du  diamètre  ilc  la  ventrale 

l..a  peau  est  pourviu-  de  |iii|uants  de  méuu'  (|ue  dans  les  antres 
espèces  du  ;;enre:  les  i^landcs  cutanées  sont  dévcloppécN  connni' 
d'haliitude. 

Intestin.  A  la  ventouse  orale  fait  suite  un  jnéplnirvux  ipii  est 
étendu  de  manière  à  représenter  un  camil  étroit  de(»  ",!  I  de  lon- 
(fUeur.  Il  tinit  par  un  Indlie  plnirvn;;ien  nlalivenient  •^''ros  et  allon;;é 
ided'  .(»'.•  de  lon);mMiri  ipii  se  continue  avec  un  <esoplni(;e  court  <|ui 
ne  dédoulde  prestpa-  tout  de  suite  pour  donner  les  Itrarn-lies  intesti- 
iialeM.  Ces  dernières  se  portent  presque  jusqu'à  l'extrémité  caiulale. 


—  145  — 

Je  n'ai  rien  pu  observer  du  système  nerveux. 

Le  système  excréteur  ne  présente  presque  aucune  ditterence 
avec  celui  des  autres  Echinostomes.  La  partie  impaire  de  la  vési- 
cule terminale  est  un  ])eu  plus  longue  que  dans  l'espèce  précé- 
dente et  se  bifurque  avant  d'arriver  au  testicule  postérieur.  Les 
branches  paires  nées  de  cette  manière  s'étendent  jusque  vers  la 
tête  en  émettant  des  rameaux  latéraux  qui  alternent  très  rég-nlière- 
nient  et  dont  les  ramifications  vont  en  se  simplifiant  d'arrière  en 
avant,  mais  qui  sont  surtout  visibles  dans  la  partie  antérieure  du 
cor})s  inoccupée  par  d'autres  organes  (fig.  93).  A  partir  de  l'extré- 
mité céphalique  les  branches  de  la  vésicule  se  recourbent  sur  elles- 
mêmes  en  passant,  en  même  temps,  dans  les  vaisseaux  proprement 
dits.  D'après  ce  que  j'ai  \m  voir,  ceux-ci  se  comportent  comme 
dans  les  espèces  voisines. 

Les  organes  génitaux  sont  identiques  à  ceux  de  tous  \es  Echi- 
nostomes si  ce  n'est  qne  l'appareil  copulateur  semble  manquer  ici 
aussi  bien  que  dans  l'espèce  précédente.  En  avant  de  la  ventouse 
ventrale  on  remarque  le  petit  pore  génital  qni  donne  issue  à  \m 
sinus  très  petit.  Les  testicules  assez  gros  et  à  contours  décoiipés 
sont  situés  dans  la  moitié  postérieure,  directement  l'un  à  la  suite 
de  l'autre.  Ils  occupent  presque  en  entier  l'espace  compris  entre 
les  branches  de  l'intestin;  leiu's  canaux  d'excrétion  se  rendent  en 
haut  et  arrivent  à  la  rencontre  l'un  de  l'autre  au-dessus  de  la  ven- 
touse ventrale.  La  vésicule  séminale,  formée  par  leur  réunion,  est 
assez  grosse,  peu  sinueuse  et  est  en  communication  avec  le  fond 
du  sinus  par  un  canal  éjaculateur  exigu  ([ui  se  comporte  au  reste 
tout  à  fait  à  l'égal  de  celui  de  l'espèce  ])ré('édente. 

Le  germigène  de  tonne  s])héri(|ue  n'atteint  (juc  ()""".()'.)  dv  dia- 
mètre et  est  logé  dans  la  moitié  droite  du  corjjs,  un  ])eu  an  devant 
du  i)remier  testicule.  Les  glancU's  du  vitcllogène  très  élégamment 
ramifiées  occupent  les  bords  du  coqis  depuis  j'extrénn'té  caudale 

MKMOIHKH.  T.  III.  1'.' 


—  14G  — 

)iis(nià  lii  lianti'ur  de  la  v^•llt<»n^^e  ventrale.  Leurs  eaiianx  d'excré- 
tion liassent  imuiédiatenient  devant  le  testicule  antérieur  et  s'unis- 
sent dans  la  lifnii-*  médiane  pour  diuiner  naissance  an  rcc»'i>tacle 
vitellin.  Le  reste  des  canaux  t'eniellcs  internes  ne  présente  rien 
du  paitii-idicr:  nial;rré  la  dccuniiMisititm  qui  avait  coniniencé  sur  la 
face  externe,  l'épithéliuni  viliratile  sur  la  pami  intcrm-  du  ;icnui- 
ducte  était  encore  en  pleine  activité.  L'utérus  est  prcs(|u"aussi  court 
(|Ue  celui  de  l'espèce  précédente  et  ne  contenait  dans  mon  exem- 
plaire «jue  trois  (enfs  relativement  volumineux:  sa  terminaison  au 
fond  du  sinus  «e  fait  de  la  même  manière  (|ue  clie/.  V Krliimtsto- 
iiiiiiii  lilijiutaiiuiii. 

Le»  œufs  jH-ésentent  toutes  les  particularités  des  œufs  des  Echi- 
iinstome»  :  une  t«ille  relativement  considérable  (()'°"',07  — ()°"",t)8  de 
lon^i'Ueur  sur  0""".04 — (r".!».')  de  <Iiamctre).  la  forme  assez  rég^u- 
lièn*.  la  ro(|Ue  bien  transparente  et  ini  cniitciiu  ijui  ne  se  sejiincnte 
<|u'apn'-s  la  ponte. 

29.  Monostomum  verrucosum  PRôiiicn  ITS'.i 

(=:  KuUtrottflt   IrUrrliih   Uiknino    1800;=^  Nolocoti/le   Vi-mirn.sinti    .MoNTl- 

.KLLI    1H92). 

(Ki(f({.  «*— Joo,  |il.  \.) 

l'our  tout  ce  ipii  toiiilir  à  la  littérature  rt  à  la  synniiymjc  de 
retti*  fhpèce  coniiin-  déjà  depuis  plus  de  cent  ans,  je  renvoie  le 
lerteur  an  travail  le  plus  réeeiit  île  .Mo.nth'ki.i.i  :  Stiulii  sui  Tre- 
iiint'Nli  endoparassiti.  Siil  ;,r,.|urf  xVoturutifli'  HlKsiNo.'  hans  ee 
tnivail.  l'aiifeur  donne  un  résinné  frès  complet  de  la  littérature 
eonnidéralde  et  asHe/ conipli<|née.  pane  *\\\v  respire  a  été  eonfon- 
dne  et  mal  intt-rprétée  à  différentes  reprises,  Il  finit  pai  adopter 
|MMir  elle  le  nom  de  N"turoti/lr  rrrriiriininii,  en  conHcrvant.  île  cette 

I    Ibilti  lin»  ■(•'lin  S,M-.  (Il  Ndtiirnlliill  in  Nn|H>ll    Si-rir  i    Vnl   vi.  imx,  p.  vu,  Tnv   i. 


—  147  — 

manière,  l'ancien  nom  spécifique  de  Feôlich,  mais  en  échangeant 
le  nom  de  genre  général  :  Monostomum  contre  celui  i)roposé  par 
DiESiNG  :  Notocotyle  qui  résulte  au  reste  d'une  interprétation  erro- 
née de  l'organisation  de  l'animal.  Etant  d'avis  que  la  plupart  des 
noms  génériques  usés  de  nos  jours  pour  établir  une  séparation  des 
Trématodes  digénèses  ne  peuvent  être  que  provisoires  et  qu'ils 
devront  être  remplacés  tôt  ou  tard  par  d'autres  fondés  sur  une 
connaissance  plus  approfondie  de  l'anatomie  de  nos  animaux  et 
de  leurs  rapports  mutuels,  je  me  borne  à  décrire  ici  l'espèce  qui 
nous  occu})e  sous  son  nom  ancien  :  Monostomum  verrucosam  Feôl. 

Le  ver  a  une  distribution  géographique  assez  étendue  et  se 
trouve  depuis  le  Groenland  (Levinsen,  Bidrag  till  Kundskab  etc., 
1.  c,  p.  78)  jusqu'en  Egypte  en  traversant  toute  l'Europe.  Ses  hôtes 
sont  aussi  très  nombreux  ainsi  que  le  démontre  la  liste  donnée  i)ar 
MoNïiCELLi.  Mes  exemplaires  i)rovenaient  tous  des  cœcums  de 
quelques  canards  domestiques  que  j'avais  achetés  à  Alexandrie,  et 
qui  avaient  été  élevés  dans  les  environs  de  cette  ville.  Tous  ces 
canards  contenaient  des  exem])laires  de  ce  ver,  de  sorte  qu'il  semble 
être  assez  répandu  aussi  en  Egypte. 

La  grandeur  de  mes  s])écimens  tout  à  fait  mûrs  du  reste  ne  sur- 
passait pas  o"",;"}  sur  une  largeur  maximum  de  1"™,1;  il  est  bon 
de  prendre  note  de  ce  détail  ])our  l'intelligence  de  ce  que  j'aurai 
à  dire  plus  bas  sur  l'organisation  interne.  Cette  organisation  ne 
me  paraît  pas  bien  connue  malgré  le  grand  nombre  d'observations 
de  l'espèce,  à  moins  que  les  divergences  des  auteurs  ne  soient 
l'ettct  de  variétés  dépendant  peut-être  de  la  lo(;alité,  de  la  ditte- 
rence  spécifique  des  hôtes  etc.  Les  auteurs  anciens  déjà  ne  s'ac- 
cordaient pas  tout  à  fait  sur  ce  sujet;  la  description  ])lus  récente  de 
]\loNTiCET,TJ  se  trouve  en  contradiction  i)artielle  avec  celles  des 
auteurs  plus  anciens  et  mes  projyres  observations  ]»résentent  en- 
core des  (litt'érences.  .le  (h»is  faire  ol)server  (pie  mes  ri'clierches 


—  148  — 

M>nt  ha.séfs  III >ii  M-uk'iUL'iit  sur  des  sjtéc'iim'us  ô>fy})ticMis.  mais  aussi 
sur  des  exeniplaiies  euntpéens:  elles  stuit.  maljrré  eela.  toutes  d'ae- 
f<ird  entre  elles  et  eoïneident  en  partie  seulement  avee  les  ol>ser- 
vations  de  MuXTICELLl.  en  partie  avec  celK's  des  autres  auteurs. 

Je  crois  inutile  d'exposer  de  nouveau  un»-  lon<«ue  description  de 
l'animal:  (piil  me  suffise  plutôt  de  n'insister  (pie  sur  les  points  en 
liti;re  et  sur  ipielipu-s  nouvelles  |)articularités  inédites. 

Helativement  à  la  jieau.  je  n'ai  pu  trouver  dans  la  litti  rature 
aueune  mention  des  |ii<|Uants  extrêmement  fins  et  très  ai^iiis  t|ue 
j'ai  observés  sur  la  face  ventrale  et  seulement  sur  sa  moitié  anté- 
rieure, l'ius  en  arrière,  ces  picpiants  devieMmiit  de  plus  en  plus 
délicats  et  finissent  par  disparaître  entièrement  à  la  hauteur  du 
;renni<;ène.  ('est  seulement  Dr.iAKHIN  (jui  si<inalc  sur  la  face 
ventrale  des  «|ictits  ;;ianules  arran;iés  en  (|uineonce  .  larges  de 
(r"'.0()2H.  mais  je  ne  saurais  dire  si  ces  ^rranules  représentent  des 
pi(|uaiits  (pli  ne  sont  lon;rs  (jue  de  (»'""'. (102  et  heaucoup  moins  lar;>es 
à  leur  Itase. 

Le  nomlire  des  verrues  ou  papilles  de  la  t'aee  ventrale  (pli 
repréhcntenf  le  caractère  si  vivement  discuté  du  ver  variait,  dans 
mcH  exeinplaires,  entre  12  et  14  |»our  cluKpie  série.  'i»uant  à  leur 
liHture.  elles  ne  sont  autre  chose  ipic  des  amas  de  ;;landes  cii- 
tauëeH  (|ui  ahoutissent  cnsemhic  au  tond  d  un  petit  ent'once- 
nicnt  de  la  peau  fi;;.  KM),  pi.  .\).  .Je  confirme  eiitièrcnn-nt  de  cette 
inniMèrc  l'opinion  de  MiaS'DKS  (pii.  en  premier  lieu,  reconnut  la 
véntalilc  nature  de  ces  formations;'  MnNTIcKI.I.i  a  aussi  vu  les 
HinaH  des  ctdiules  (flaiididaircs  au-dessous  des  petites  élévations 
de  In  peau,  tandis  (pu-  l'orifice  cNtcnic  représenté  par  le  petit  en- 
fonrenient  Hur  le  Monimct  des  '|mpilleH>  scndile  lui  avoir  éelia|ipé. 
A  l'étiit  normal,  ces  aman  ne  mc  soulèvent  ;;ncrc  au  dessus  de  la 

I     lla»i>w,   /.iiin  r<'iiifn'n   Itaii   ili't    In itoil lliil>ilil.ihMiinKi'liiiii.    I|iill<'    In',)|, 

|).  n  f 


—   149  — 

surface  externe  de  la  peau  et  ce  serait,  à  mou  avis,  leur  attitude 
normale,  tout  comme  celle  des  pseudoventouses  de  la  face  ventrale 
du  Gastrodiscus  aegyptiacus  CoBB.  Mais  lorsqu'au  contraire,  une 
forte  contraction  du  corps  a  lieu,  ces  amas  de  cellules  g-landulaires 
sont  poussés  en  haut  de  manière  à  représenter  des  petites  éléva- 
tions papilliformes.  Une  telle  contraction  du  corps  entier  a  lieu 
presque  toujours  si  l'on  transporte  les  vers  vivants  dans  un  milieu 
moins  favorable,  tel  que  l'eaii  par  exemple;  mais  elle  devient  sur- 
tout forte  sous  l'action  de  réactifs  conservateurs;  c'est  })robable- 
nient  pour  cette  raison  que  l'on  observe  ces  verrues  nettes  et  pro- 
éminentes dans  des  exemplaires  conservés,  tandis  qu'elles  se  voient 
à  peine  sur  ceux  qui  se  trouvent  encore  dans  le  contenu  de  l'intes- 
tin. Une  particularité  digne  d'être  mentionnée  est  tînalement  celle 
qui  consiste  dans  la  présence,  entre  les  cellules  glandulaires,  d'un 
certain  nombre  de  terminaisons  en  cul-de-sac  de  ramitications  vas- 
culaires,  comme  cela  se  voit  dans  la  tig-ure  100,  pi.  x. 

Système  nerveux.  Je  suis  en  mesure  de  compléter  la  descrip- 
tion que  donne  Monticelli,  car  j'ai  pu  observer  que  ce  système 
se  rapproche  apparemment  de  celui  des  Distomes.  Il  n'est  ))as  dif- 
ficile de  reconnaître,  surtout  en  arrière,  les  trois  nerfs  longitudi- 
naux, tandis  qu'on  ne  peut  bien  suivre  les  anneaux  transversaux 
que  dans  le  corps  antérieur  et  là  encore  même  assez  difficilement. 
Toutefois,  je  n'hésite  pas  à  attribuer  au  système  neiTeux  de  notre 
ver  une  construction  analogue  à  celle  que  nous  avons  déjà  signalée 
chez  un  bon  nombre  de  Trématodes  digénèses. 

Relativement  au  système  excréteur  je  ferai  observer  en  i»rc- 
mier  lieu  que,  d'après  Monticelli,  l'orifice  terminal  est  situé  sur 
la  f^ace  ventrale.  Si  cette  situation  était  juste,  elle  ferait  une  ex- 
ception remarquable  à  ce  que  nous  sommes  habitués  à  trouver 
ailleurs;  mais  elle  n'est  ])as  exacte.  Le  ])ore  excréteur  se  ren- 
contre sur  la  face  dorsale  à  peu  de  distance  de  la  terminitison 


—  150  — 

du  corps,  comme  d'onliiiaire.  Il  «loiinc  at-cès  dans  une  \)t^ùtv  cavité 
il'itii  iiaiteiit  prcs(juc  tout  »lc  suite  les  cauaux  excréteurs  latéraux. 
En  examinHiit.  iiciulaut  la  vie.  cette  ouveiture  et  son  jtassajie  tlans 
la  petite  vésicule  (|ui  y  aboutit,  ou  obsoiTc  eu  etîet  des  plis  (pii 
partent  eu  raynnuaut  de  la  périiiliérie  de  roriticc  et  si-  pcnlciit 
peu  à  peu  dans  la  jtaroi  de  la  vésicule,  ("es  plis  ont.  en  outre,  des 
petits  rameaux  latéraux  qui  sont  surtout  torts  et  <;ros  dans  le  voi- 
sinaffc  de  l'ouverture  même,  taudis  qu'ils  disparaissant  peu  à  peu 
s»  mesure  (pu'  l'on  s'avance  vers  le  fond  de  la  vésicule. 

Ces  plis  rayonnants  ont  déjà  été  vus  et  si<iualés  par  Wkm..'  et 
c'est  à  tort  que  Monticelli  rapporte  les  indications  y  relatives  .le 
eet  auteur  à  des  fîlires  niuscidaires  (pii  s'insèrent  à  la  partie  ter- 
minale de  la  vésicule  i  et",  tijr.  '•'".  pi.  X  i.  1  >c  senililaliles  tiltres  existent 
aUKHÎ,  mais  elles  n'ont  rien  à  taire  avec  les  plis  de  la  paroi  iiienie 
de  la  vésictde.  Les  raniitieations  très  noiuhrcust-s  de  vaisseaux  ex- 
créteurs latéraux  sont  assez  liien  eoiinues.  mais  jiisq\i'à  présent  il 
scmltle  que  personne  n'avait  oliservé  <|Ue  les  troncs  eux-mêmes  se 
eontinnent  l'un  avec  l'autre  dans  la  |iartie  antérieiut-  du  corps  eu 
arrière  et  au-dessus  de  la  vent<uise  (et",  ti;;-.  Ml.  pi.  \  .  Cette  coni- 
miinieatioli  n'est  pas  étaldic  par  des  rameaux  latéraux  qui.  du 
reste,  se  terminent  toujours  en  eul-<U--sae.  et  ne  s'anasto- 
nioHcnt  jamais  entre  eux.  connue  van  MknkiiKN  le  si'inalc  à 
pro|KiH  «les  vaisseaux  latéraux  du  MmiDsItminm  iiiutiiliili\  mais  ce 
H4»nt  les  hranelics  principales  clles-mênu's  qui  réalisent  cette  iniion. 
.le  crois  (pu-  ilaUH  le  Mi>ui>i>ti>minn  vnilnliili  le  Hystèmc  «-xcrétcur 
w  montrera,  à  la  suite  «l'un  nouvel  cxann-n.  foniM'-  suivant  cette 
même  disiMmition. 

'l'oUH  IcM  canaux  décrits  jusqu'ici  sont  d'un  calilire  assez  ;iros 
et  remplis  intérieurement  d'ini  liquiile  ineolure  eonlmant  un  nonilire 

I  Wtr.i,  VimiMiiilxlii' ni-<iliii<|iliiii(ftii  IIImt  l'n  iiiiitiiilrii  Sit».  Ilir  il  l<iiii.i  il  AUiul 
,t    \Vi*».ii»li    Mfilh    Nrtiiirw    Kl    itvi,  Wlrii  IMAh,  p.  13. 


—  151  — 

médiocre  de  g-rainiles  et  globules  réfringents;  leurs  parois  sont 
formées  par  des  cellules  très  plates  :  en  somme,  ces  canaux  ne 
sont  qu'une  vésicule  terminale  assez  étendue  et  ramiiiée,  telle  par 
exemple  que  la  vésicule  du  Gastrodiscus,  du  Distoiuum  hepaticum 
etc.  A  l'exception  de  quelques  parties  des  capillaires  et  des  enton- 
noirs ciliés  je  n'ai  rien  ])u  remarquer  du  système  des  vaisseaux 
proprement  dits:  les  entonnoirs  ont  une  longireur  de  0°"",015  sur 
0'"",006  de  largeur  à  la  base. 

Organes  génitaux.  L'orifice  sexuel  est  unique  comme  tou- 
jours et  donne  accès  dans  un  sinus  très  étroit  (fig.  98,  pi.  x),  situé 
à  peu  de  distance  en  arrière  de  la  ventouse.  La  position  des  testi- 
cules est  bien  connue,  mais  quant  à  leur  forme,  il  y  a  des  con- 
troverses entre  les  différents  oljservateurs.  D'après  mes  propres 
expériences  la  forme  signalée  et  dessinée  par  Dujardin'  et  Blan- 
chard-' est  la  seule  juste,  mais  elle  ne  s'observe  que  dans  les 
exenq)laires  entièrement  adultes.  Dans  les  individus  encore  jeunes, 
les  testicules  sont  de  forme  irrégulièrement  ovale  et  à  contours 
légèrement  ondulés.  Plus  les  animaux  avancent  en  âge,  plus  les 
contours  deviennent  irréguliers  et,  à  l'âge  mûr,  les  testicules 
prennent  une  forme  plutôt  lobée  et  ])resque  en  forme  d'éventail 
(fig.  94).  En  tenant  compte  de  ces  modifications,  je  puis  m'expliquer 
les  descriptions  différentes  des  auteurs,  sauf  celles  de  Monticelli 
qui,  assurément,  a  eu  sous  les  yeux  des  individus  mfirs.  Il  dit  en 
effet  que  leur  longueur  atteint  jusqu'à  G""",  tandis  que  mes  exem- 
plaires ne  mesuraient  ({ue  3"", 5  au  plus!  Mais  il  ajoute  qu'il  n'a, 
néanmoins,  jamais  vu  la  forme  des  testicules  dessinée  ])ar  Du.iAi;- 
DiN  et  liLANC'HAED  et  que  ])résentaieiit  aussi  7nes  si)écimens  plus 
l)etits. 

1.  DiuAUDiN,  Ilist.  ii;it.  ilrs   llcliiiintlio,  pi.  mii,   liy.  l!. 

2.  Bi.ANCHARi),  Kecliei'clies  sur  rorf^iiiiisiition  dos  vei's;  Aimalos  (li>  Se.  uiit.  Zoo), 
vm,  1847,  pi.  XIII,  fig.  'J. 


—  ir.2  — 

L"a]»paroil  coiulnotiMir  uiâlf  est  l»ion  nuimi:  je  n'aurais  à  ajouter 
«lUi'  iiui'lqiU's  mots  à  la  ilcseriptioii  «le  la  torminaisiMi.  C'elK'-ri  est 
reutennée  dans  une  véritalile  poclu'  du  cirrlie  assez  loufiiie.  uiais 
dont  la  paroi  montre  une  or^anisjitiitn  tout  à  fait  sans  analoj;ie. 
Cette  paroi  est  très  épaisse  et  sans  trace  de  structure  ce  qui  fait 
que  MoNTK'ELLI  l'interitrète  eonime  étant  un  é]»ithéliuui  nu''tauior- 
jdiosé.  Cette  itoclie  semble,  en  outre.  dé|n>urvue  de  muscles  :  mal- 
irré  tous  mes  efforts  et  même  rem]iloi  de  l'immersion  liomojicne. 
je  n'ai  pas  réussi  à  y  découvrir  sûrement  des  tilin-s  musculaires, 
et  je  ne  ]Uiis  par  consé«|uent  Iden  m'expli(|ucr  counnent  elle  peut 
fonctionner.  Kn  dedans  de  la  poche  nous  trouvons  la  vésicule  sé- 
minale <|Ui  n'est  pas  encore  sinueuse  clicz  les  individus  jeunes 
(\.  tiff.  ".'S.  pi.  X'.  puis  une  partie  prostatiiiuc  peu  apparente  et. 
finalement,  le  conduit  éjaculateiir  dont  la  portion  terminale,  revêtue 
intérieurement  de  petits  tubercules  fortement  serrés  les  uns  e(uitre 
les  autres,  jicut  faire  sjiillie  au  ileluus  pour  servir  à  lacconplemcnt. 

l'ar  rapport  aux  orj^anes  femelles  il  faut  noter  tout  d'.ibnrd 
qu'il  existe  bel  et  liieii  un  canal  de  Ii.\il!Ki:  dont  MuMl<Kl.l.i. 
e«immc  on  Huit,  a  nié  lu  présence  niui  seulement  chez  le  Mminsfn- 
vtiim  voTticnsiim,  mais  encore  chez  ini  certain  nomlirc  d  autres 
espèces  île  ce  jjenre.  Le  parcours  du  canal  de  LaI'UKU.  ainsi  que 
Kji  connexion  avec  les  or;rancs  fenndlcs  internes,  est  entièrement 
le  même  qu'ailleurs.  Il  c>t  dépourvu  d'un  appendice  spécial  ser- 
vant de  réccptatde  séminal,  nuiis  il  n'est  point  du  tout  rationnel  île 
HiippoKcr  que  ce  réceptacle  absent  est  remplacé  vt  que  sa  fonction 
eut  com|icnsée  |tar  les  anses  initiales  de  l'utêrus,  ainsi  que  l'a 
HViiiicé  MuMl<  Kl.l.l  pfiur  avoir  trouvé  ces  anses  remplies  coni|dète- 
meiit  de  filninents  npcrnuiti<|ucs.  Nous  avons,  pur  contre,  reconnu 
dans  ccH  anses  initialcH  de  l'utérus  |o|rnint  si  fréquemment  dc^ 
qnnntitéH  de  npermato/oaireH  imc  t'ormation  tout  à  fait  constante 
et  réifuljère  qui  ne  dépend  pas  ilu  tout  de  la  présence,  ou  de  l'ab- 


—  153  — 

seiicc  (lu  réceptacle  séminal  et  du  canal  de  Laurer;  nous  avons 
apjtelé  cette  formation  réceptacle  séminal  utérin  (RSut  fig-.  97, 
}»1.  X.  et  dans  beaucoup  d'autres  figures).  Parfois  la  partie  Ijasale 
du  canal  de  Laurer  se  rencontre  un  peu  renflée  et  loge  alors  habi- 
tuellement un  amas  de  spermatozoaires;  mais  dans  d'autres  cas, 
ce  renflement  fait  défaut  et  le  canal  conserve  un  calibre  uniforme 
dans  toute  sa  longaieiu*. 

La  partie  terminale  de  l'apjjareil  vecteur  femelle  est  transformée 
en  un  vagin  dont  les  dimensions  varient  avec  les  contractions.  Il 
ne  m'a  pas  été  donné  cependant  de  le  voir  aussi  long  que  le  des- 
sine MoNTiCELLi,  mais  je  ne  veux  pas  attacher  troj)  d'importance  à 
cette  différence.  Le  caractère  dominant  du  vagin  est  le  fort  épais- 
sissement  du  revêtement  musculaire  externe  et  la  présence,  à  l'in- 
térieur, d'une  couche  complètement  identique  à  celle  qui  ta}>isse 
intérieurement  la  paroi  du  cirrhe. 

Les  œufs  sont,  comme  on  sait,  pourvus  de  deux  filaments  po- 
laires dont  la  longueur  atteint,  à  l'état  tout  à  fait  parfait,  12  fois 
celle  de  l'œuf  même  (0'^'",02)  ;  ils  se  forment  peu  à  peu  à  mesure 
que  les  œufs  avancent  dans  l'utérus  et  font  entièrement  défaut 
dans  les  œufs  nouvellement  formés.  Je  suis  d'accord  avec  Monti- 
CELLi,  s'il  rejette  l'interprétation  de  Fischer  qui  dit  que  la  fornui- 
tion  (le  ces  filaments  est  due  à  l'action  des  muscles  de  l'utérus.' 
L'embryon  contenu  dans  les  œufs  mûrs  est  extrêmement  pâle  et 
translucide;  mais  à  l'aide  de  très  forts  grossissements  on  lui  re- 
connaît un  intestin  sacciforme  et,  peut-être,  un  tégument  à  cils 
vibratiles.  Les  anifs,  d'ajirès  ce  que  j'ai  observé,  sont  pondus  tou- 
jours isolément;  je  n'ai  trouvé,  dans  l'intestin  des  canards  que 
des  œufs  isolés  et  <|ui  n'étaient  jamais  enchevêtrés  de  leurs  fila- 
ments. 

1.  Fisi.iiEH,  Ucher  deii  Iîmii  vnn  Opislhotrema  cochlear/!,  Zeitsoliv.  t'.  wissoiisch.  Zoo- 
logie, XI.,   1884,  p.  38. 

SIKMOIHKS.  T.  III.  '■  20 


—  154  — 
30.  Monostomum  pumilio  n.  sp. 

Fil--.    I"I-lnr,.  ,,1.  x 

J'ai  roiHMiitiv.  à  Alcxaiuliir.  ci-ttc  cfprco  rrî'>  iirtiti-  ot  (|ui 
s'cloijjrue  jiar  jilus  diiii  jKiiiit  du  ty])o  unlinairi'  iK-  lOrpuiisation 
des  Mon<x<t<niu<ié.s.  Ello  i-tait  logéf  dans  la  jinitiou  luoyciiuc  de 
l'iiitestiu  dllii  pélifau,  Felecanus  unucrotahut  (jiii  liébci'ieait  l'ii 
outre  le  Distomum  fraternum  et  le  Distomum  culeostomion  (v.  fi»;;. 
101  /.  l'Iiis  tard,  au  T'aire.  je  découvris,  dans  la  |>t)rtioii  teruiiuale 
de  riiitestiii  d'un  Miluujt  jiarast'ticus  provenant  des  environs  de 
Matarijeh.  un  autre  Monostome  (v.  fig.  102)  en  ;>ranil  iionilire 
d'e.\eni|»laires  «jui  par  la  taille,  la  forme  du  eorps  et  l'oroanisa- 
tion  interne  jtrési-ntait  une  telle  ressenililaiice  aver  le  Mt>unstiimc 
du  l'élieau  que  je  n'iié.site  pas  à  les  etnisidérer  tons  deux  eoiunie 
une  seule  et  même  esjièce  malgré  (|nel<|ues  petites  différentes  in- 
ternes sur  lescjuelles  nous  reviendrons  dans  le  cours  de  la  des- 
eri|ition. 

Le  eorph  aplati  a  une  lonj^ueur  de  (»""". (!."»  environ  sur  une 
larjreur  de  O""".."}  à  (r"'.4.  i.a  t'oinie  est  varialde.  le  jilns  souvent 
uvaiaire.  |)lurt  olitiise  en  arrière  (|u'en  avant,  oii  on  reinar<|ue  ipiel- 
quefoin  un  petit  rétréeissnnent  en  forme  de  eou.  La  ventouse  dtnit 

le  pertuis  ext  sur  la   face   v»Mitrale  a   un  iliann'-tre  de   (• .0(1 — 

(r".iJ7.  La  peau  est  parsemée,  surtout  antérieurenn-nf.  depi<|Uants 
rtiiK  de  moins  en  nioin*  Mmntiié^  à  mesure  (pion  s'éloi;,fne  di-  la 
partie  eéplnilii|Ue. 

A  Ih  \eiitouse  fait  nuitc  un  |n  lit  prépliarvnx  i|ui  à  l'état  d'ex- 
teUMion  olfiT  II-  niruM-  aspi-et  ipie  ro-sii|i|ia;;«-.  Le  liullie  pliaryn;;°ien 
f«t  HiMiNilileuH'iit  allon;jé  el  atteint  ()""".()  I  dans  la  lon;;iieur.  tandis 
que  l'épainMeur  n<'  surpasse  jamais  (»""". (i;i.  L'iesop|ia;;e  est  assez 
\*>\\^.  uniin  varie  naturellement  avec  l'état  île  eontiaction  ilu  eorps 
antérieur.  Il  ne  bifurque  ii  la  Itasc  du  (■•n  d  >>ii  pintent  les  Inamlits 


—  155  — 

de  rinte^tiii  pour  longer  les  bords  latéraiix  du  corps;  je  n'ai  pas 
réussi  à  bien  voir  le  lieu  de  leur  terminaison. 

Du  système  nerveux  je  n'ai  constaté  que  le  cerveau  dont  la 
position  est  indiquée  dans  la  figure  101.  C'est  à  peine  si  j'ai  ob- 
servé quelque  chose  de  plus  du  système  excréteur  :  A  l'extré- 
mité postérieure  on  voit  un  petit  jiore  qui  donne  accès  dans  le 
tronc  impair  d'une  vésicule  collectrice;  en  avant  ce  tronc  est  telle- 
ment caché  par  les  œufs  et  les  autres  organes  que  je  ne  suis  pas 
en  mesure  d'en  indiquer  quelque  détail  de  plus. 

La  structure  des  organes  génitaux  représente  le  caractère 
le  plus  saillant  de  cette  espèce,  structure  qui  n'a  pas  été,  d'autant 
que  je  sache,  signalée  jusqu'ici  dans  un  Monostome.  L'orifice  se- 
xuel est  situé  un  peu  en  avant  du  milieu  du  corps  (fig.  104)  et 
donne  accès  dans  un  sinus  de  forme  singulière.  A  l'état  dilaté, 
cet  orifice  est  circulaire  ou  ovalaire,  d'un  diamètre  maximum  de 
0°"°,025.  A  partir  de  l'ouverture  les  parois  du  sinus  vont  converger 
en  bas  de  manière  à  former  une  espèce  d'entonnoir  plus  ou  moins 
plat  qui  finit  par  s'ouvrir  dans  une  cavité  un  peu  plus  vaste.  Celle- 
ci  se  dédouble  presque  tout  de  suite  et  donne  ainsi  naissance  à 
deux  culs-de-sac  qui  offrent  une  étendue  très  différente.  L'un  est 
très  peu  profond  et  paraît  le  plus  souvent  jdacé  à  droite;  l'autre 
est  beaucoup  })lus  profond  (()""", 05  sur  un  diamètre  de  ])res(|ue 
0""",03)  et  se  dirige  de  préférence  à  gauche  et,  suivant  la  conti-ac- 
tion,  i)lus  ou  moins  en  arrière.  Les  parois  de  ce  sinus  génital  scnit 
munies  de  fil)rcs  musculaires,  grosses  et  visibles  sur  la  grande 
poche  surtout:  moins  dévelop])écs  sur  la  petite  ])0che.  Elles  sont 
représentées  par  des  fibres  annulaires  très  fortes,  très  régulière- 
ment espacées  les  unes  des  autres  et  recouvertes  extérieurement 
])ar  des  fibres  longitudinales  nuiins  ])uissantes  et  moins  nombreuses. 
A  l'aide  de  forts  grossissenu'uts,  on  rcnuiniuc.  de  ])lus,  une  cou- 
routu-   de  très  ))ctits  crochets  (jui  sont  disposés  suivaut  le  rayon 


—  15G  — 

du  «'crde  au  iioint  nii  la  favité  intonie  du  sinus  oi'nital  passe  daus 
l'cntonuoir  «jui  al>nutit  à  l'oritico  sexuel.  Ordinaiienieut.  ils  uoe- 
cupcnt  |)as  tout  le  jxnirtour  de  ee  passa>re.  mais  laisseut  un  petit 
espaee  libre.  Ils  sont  fiji-.  104  B)  très  exijrus.  Ituifjs  seuleuuMit  de 
(P^.(Ml3.  léjrèi'i'Uieut  e<uirl)és.  )>oiutu.s  vers  uue  extrémité,  tnuuiués 
vers  l'autre  et  p<»umis  de  ti-ois  branelies  latérales  très  tines 
comme  les  eroehets  du  bourrelet  jréuital  des  Distumnm  hetevophyes 
et  frateriniin.  V\w  demi-eountnne  de  semblables  eroehets  se 
trouve  sur  la  paroi  eouimuue  aux  deux  culs-de-sae.  au  i>oint  «»ù 
ils  vont  se  .»<éparer  l'un  de  l'autre.  De  seuil)lables  eroehets  en 
|>etit  niMubre  entourent  finalement  les  embniuhures.  dans  les 
deux  pnelies.  des  eonduit.s  ;fénitaux.  Le  conduit  mâle  alioiitit  la 
grande  poche  latérale  sur  le  côté  et  non  loin  de  .sa  réunion  avec 
la  petite  la«|Uelle  re(;oit  îi  peu  près  à  son  .somnu't  le  conduit  t'e- 
nielb'. 

L'appareil  mâle  est  rcmari|iialilc  jiar  rcsistencc  d'un  testi- 
cule unique  de  forme  tantôt  irrégulièrement  ninde  un  (ivalaire, 
tanf«''t  trian^ndain*  à  antrles  arrondis.  11  se  tnuive  à  peu  près  au 
milieu  lie  la  moitié  postérieure  du  corps  et  en  occupe  une  bonne 
partie.  .Mallieureusenicnt.  je  n'ai  point  p\i  ilistiii;;nci'  des  canaux 
déférente  et.  conHé<|iieinnu-nt,  Je  ne  peux  dire  s'il  en  existe  un  scid 
ou  deux.  Avant  de  se  mettre  en  contact  avec  le  sinus,  l'appareil 
nindueteur  maie  va  former  une  vé^iclde  séminale  parfois  très 
épainMc  et  séparée  en  tieux  portions  par  un  réfréeisscnienf  trans- 
\crhjil.  \,i\  position  «le  cette  vésicule  varie  beaucon|>  avec  les  con- 
InictioiiM  du  corps  de  sorte  «lu'elle  se  trouv»-  tantôt  en  arrière,  tan- 
tôt en  avant  ilu  pore  {;éintal  (fijfjf.  Uil.  lU'Ji.  Klle  est  toujours 
Huivie  iinniédiatenn-nt  d'une  partie  |iroHtatit|Ue  peu  apparente  i|ui 
é4-liap|M-  à  l'olthervntion  d'autant  plus  t'acilenicnt.  <pi<-  les  ;r|andes 
pnmlatii|UeN  ne  l'entourent  puH  étroitenu-nt  mais  sont  asse/.  dis- 
perMécH  «lauM  le  parencliymu  voiniii.  Kntin.  il  y  a  un  conduit  éja- 


—  157  — 

ciilateiir  petit  et  court  fO""",05 — 0"'"',07)  qui  al)outit  à  la  grande 
poche  (lu  «inus  ainsi  que  cela  a  été  décrit  jdus  haut. 

Le  germigèue  de  forme  sphérique  et  beaucouj»  plus  petit  que 
le  testicule,  est  situé  en  avant  de  celui-ci,  le  plus  souvent  un  peu 
rejeté  sur  la  moitié  droite  du  corps.  Le  germiducte,  pourvu  inté- 
rieurement d'un  très  bel  épithélium  vibratile  qui  s'étend  même  en 
partie  dans  les  autres  conduits  qui  y  aboutissent,  reyoit  peu  après 
son  origine  le  canal  de  Laueer  qui  offre  un  réceptacle  séminal 
très  gros.  Celui-ci  se  rencontre  généralement  en  dehors  et,  plus 
ou  moins,  en  arrière  du  germigène  dont  il  surpasse  fréquemment 
la  taille.  J'ai  quelquefois,  et  même  assez  souvent  observé  que 
dans  le  réceptacle  les  filaments  spermatiques  étaient  très  régu- 
lièrement disposés  en  rayons  de  cercle  (v.  fig,  105,  RS).  Les  vi- 
tellogènes  occupent  les  parties  latérales  de  la  face  dorsale  et  ne 
s'étalent  pas  sur  la  face  ventrale;  chez  les  vers  provenant  du  })é- 
lican  ils  commençaient  en  avant  du  bord  antérieur  du  germigène 
et  se  terminaient  dans  le  voisinage  de  l'extrémité  caudale.  Chez 
les  parasites  du  Milvm  ils  étaient  beaucou])  moins  étendus,  comme 
on  le  voit  dans  la  figure  102,  pi.  x.  Les  vitelloductes  transver- 
saux passent  devant  le  bord  antérieur  du  testicide  et  forment,  i)ar 
leur  réunion,  un  petit  réceptacle  vitellin  qui  entre  tout  de  suite  en 
communication  avec  le  germiducte.  L'utérus  dont  la  portion  qui 
fait  suite  à  l'ootype  sert  de  réceptacle  séminal  utérin,  occupe  ])rin- 
cipalement  les  parties  latérales  du  corps  et  la  face  ventrale.  Avant 
de  se  l'éunir  à  la  petite  ])oche  du  sinus,  il  se  rétrécit  en  un  vagin 
tout  à  fait  semblable  au  conduit  éjaculateiii'  de  l'appareil  niàle 
(v.  tig.  105,  1)1.  x). 

Les  œufs,  enfin,  présentent  de  petites  dittereuces  chez  les  vers 
provenant  des  deux  hôtes.  Chez  ceux  du  pélican  (v.  fig.  103),  ils 
sont  longs  de  0"'",025— 0""",02G  et  larges  de  0""",014— 0""",015; 
leur  extrémité  antérieure  est  iiu  i)eu  plus  mince  (|ue  l'extrémité 


—   1Ô8  — 

]H)sténeurt'.  la  nmk'Ur  dt-  leur  r<K|uo  i'!>t  Jiruii-jauiiàtie  clair  ot 
K-iir  rniitomi  représeiitô  itar  nu  eiiilirvun  uiiir  à  iiitostin  nidiiiu'ii- 
tairc.  Les  u-ufs  de»  vers  provenant  dn  Milvus  parasttiats  sont  re- 
lativement plus  lon-rs  (0""".()2'J;  et  «|Uel(|ue  peu  ]dus  étroits 
1  ()■".( »l,"'.i:  leur  extrémité  antérieure  est  tellement  aniineie  ((uelle 
rend  très  net  le  elapet.  La  eo(jue  est  d'une  eouleur  i>lus  elaire  et 
l'enibryiin  montre  en  outre  d'un  intestin  rudimentaire  un  revête- 
ment vibratile  «pli.  du  reste,  ne  parait  jias  faire  défaut  eiiez  les 
autres  aussi. 

31.  Bilharzia  haematobia '  Cobbold. 

(Fifftr.   10<  — 114,  pi.  XI. 1 

.\  pn-inirn-  \  ne  il  m'UiIiIc  >iiprrriii  de  consacrer  un  rliapitrc 
spécial  à  cette  espèce  (|ui.  des  sa  découverte  en  1S.")1.  a  attiré 
l'attention  non  seulement  des  naturalistes,  mais  aussi  et  principale- 
ment des  médecins,  lîeeonnue  déjà  i)ar  HlLHAKZ  à  (pii  nniis  .-.nnmies 
redevaides  de  sji  découverte  et  dont  «die  |)ortc  le  nom.  comme  la 
cause  de  j;raves  altérations  dans  roifranisme  de  son  hôte.  (Ile  est 
considérée,  de  nos  jours.  ave<'  raison  comme  nn  des  pins  dan;::e- 
reu.x  parasites  de  l'Iiommc  Seul  le  célclirc  professeur  \'li;i  llnw 
n'est  pus  d'accord  avec  cette  impression  n^énéralc  et  aftirmc  (|Ue 

I  'l'oiil  r^Tcmiiicnt,  .Mr.  ]!ijki>i  luuu  v.  I.oh  lii'iiinlii/.<iuirfH  ilt'  l'Iiiiimiu'  i'(  ile>  uni- 
iiiaiix,  |i«r  l.tv^mi'l  IImsiiiahii 'l'ii.  ii.  Ilililiiitlii''(|iic  .Mi'-tliciilc  IniiiliM'  pur  .1. -M.  Chah- 

!■■•    •!   I.    M    I >>     <liri)(<'-i<  pnr  (i.'M.  I'kiiovk.   l'iirin  \wri)    ii  miliHlitiii'  A  ci*  nom 

('•  .    hiinitate/Mum   Wkixijkxii    IMAM,    en  n(*  lliuillll    Nlir  li<  llruit  ilo   lil 

|.i.  I      M.  lli.*iii  iiiiiii    ikIiiii'I    Iili-IIUMIIO   <|lli'  Ira  nniiin  ili>   llilliiirzit'  i<t 

ilr  ItiUiarzhMH*  cinl  riiiri>nlciiUl>l<<  iiirril*-  <li'  rn|i|H'lrr  l«  iiuin  ilii  ini'Mli'ciii  <|iii,  en  ili<- 
rnuvranl  Ir  panivilc,  ■  <li'-lomiinA  In  vi-ritnlili'  imliirr  ili'  riii-iiintiirir  il'r.K.vp'i'-  l'oor 
rrlli'  ralwin  vl  imi  Innaiit  nniiplf  d'aiiln'  pnrt  ipic  lu  tinni  de  ( '<>nii<ii.i>  rat  Ailopti'< 
|iar  la  plu|>ar1  lira  aiilriirit  rrrrnla  l't  «in'll  ni'  jH'nl  liliMi  f'Iri-  arpari'  ilu  nuni  ili<  la 
ni4la<ll<'  rauM-r  («r  r<>  ver,  Ji<  iihIii  ifavU  ilc  faln'  iinn  rxri'pljon  l't  la  K'kIi'  *'l  il<' 
ronorrvrr  In  n<>ni  iti'  Ki-nrr  IUlhonUt  an  IIph  iln  niiin  prcMpir  Inconnu  Scl,it4<itnmum. 


—  159  — 

l'actioii  du  i)arasite  .sur  rorgaiii«me  avait  été  fortement  exagérée.' 
Or,  c'est  là  uuc  attaire  d'a])préc'iation  qu'il  n'est  pas  convenable 
de  discuter  ici;  toutefois,  nou.s  devons  dire  qu'il  existe  encore  un 
bon  nombre  de  savants  médecins  et  naturalistes  qui  attribuent  une 
influence  ca])itale  à  notre  ver  et  on  peut  facilement  s'en  rendre 
compte  en  examinant  les  nombreux  travaux  sur  la  Bilharzia  et  la 
Bilharziose." 

Mon  intention  n'est  i)as  d'insister  ici  sur  la  valeur  nosologique 
du  ver  :  c'est  là  l'affaire  des  médecins;  mais  il  me  semble  utile 
d'ajouter  quelques  mots  sur  son  organisation  interne.  Il  y  a  peu 
de  mois,  encore  on  pouvait  croire  que  celle-ci  était  bien  connue, 
])rincii)alement  à  la  suite  des  recherches  récentes  et  comparées  de 
Leuckaet  qui  ])ortent  non  seulement  sur  la  Bilharzia  haematohia, 
mais  encore  sur  la  Bilh.  crassa  SoNSiNO.'"  Mais,  tout  récemment, 
MM.  LoRTET  et  VlALLETON  Ont  publié  une  description  anatomi(iue 
du  ver  et  de  son  embryon  qui  se  trouve  en  contradiction  avec  celle 
de  Leuckaet  sur  un  grand  nombre  de  points.'  Les  auteurs  fran- 
çais, dans  l'introduction  qui  précède  le  travail  même,  expriment 
l'espoir  que  leur  monographie  «  sera  sur  bien  des  points  infiniment 
plus  exacte  que  celles  qui  ont  été  publiées  jusqu'à  ce  jour».  A  la 
fin,  ils  ajoutent  encore  que  leurs  planches  «sont  incontestablement 
plus  exactes  que  tout  ce  qui  a  été  })ul)lié  jusqu'à  ce  jour  sur  l'in- 
téressant distome». 

Or,  j'ai  le  regret  de  ne  pouvoir  nullement  partager  cet 
avis,  et  cela  pour  les  raisons  qui  suivent  :  Une  bonne  partie  des 

1.  >'incuow,  Medizinischc  Erimicrmifrcii  von  eiiiyr  Kcisi-  iinch  Efcyiitcii.  Vihchow's 
Arcli.  <;xiii,  1888,  p.  ,S68. 

2.  Une  liste  très  complète  do  ces  travaux  se  trouve  dans  le  livre  du  Dr.  J.  C'ii. 
IIuBER,  Bibliographie  der  klinischen  Helminthologie.  Miincheu  1804,  p.  294  — 305. 

.S.  Leuckart,  Die  Parasiten  des  Menschen  etc.  ii.  Aufl.  Trematoden,  p.  468— .")34. 
4.  LoKTET  et  ViALLEToN,  Etudo  sur  le  Bilharzia  haernaio/da  et  la  Bilharziose.  An- 
nales de  l'Université  de  Lyon,  To.  ix.  Fase.  1,  I8'.)4. 


—  100  — 

résultats  ôl)tcmis  par  i-cs  autours,  (•(tùu'itlo  récUoiut'nt  avoi-  les  iii- 
(lioatinits  plus  ani-ieunes  ilo  Lkuckart  et  ces  résultats  ne  sont,  par 
(•(•nséquent.  ni  nouveaux  ni  plus  exacts  que  les  anciens,  lue  autre 
Itartie.  il  est  vrai,  dittère  de  ce  que  les  reclierclies  de  Lkuokart 
ont  constaté  et  il  s'a<;:it.  dans  ce  cas.  de  savoir,  si  c'est  LkiiKAKI 
ou  les  auteuix  français  (pii  sont  daus  le  vrai. 

l>éjà  à  Alexandrie.  Javais  étudié  lanatouiic  du  ver  adulte  à 
l'état  frais,  et  j'avais  réussi  à  constater  (piclqucs  petits  détails  i|ui 
ne  sf  laisseut  voir  que  sur  des  .sujets  vivants.  A  mon  retour  en 
Alleina^ne  et  surtout  apn'-s  la  ])uldication  de  l'ouvrafic  de  Loktet 
et  X'iAI.I.KTtiN.  jf  me  nus  à  étudier,  sur  des  coupes.  ror;j,anisatiou 
du  parasite  en  me  servaut  du  matériel  (|Ue  j'avais  moi-même  re- 
cueilli à  Alexandrie.  H  est  vrai  (HU-  les  résultats  de  ces  reclierclies 
répétées  ne  sont  pas  en  tnus  puints  d  at  enni  avec  les  oliservations 
de  l.KL'CKAin  (jui.  apparemnieiit.  n'a  jias  eu  à  sa  disposition  ini 
matériel  aussi  bien  conservé  (pu*  le  mien.  .Mais,  dune  manière 
tjénérale  je  ne  puis  (pie  confirmer  lis  oliservations  de  ce  savant 
tandis  que  j'ai  reconnu  (pie  celles  de  Lohtkt  et  \'iai.1.i:ton  sont 
loin  d'être  complc-tcs  et  correctes.  .le  vais  au  reste  le  démontrer 
plus  l»as.  .le  suis  conduit  à  cette  même  a|tiMéciatioii  pour  les  des- 
hiiih  (pli  accompagnent  le  travail  des  auteurs  t'ram.ais.  .le  \eu\ 
hieii  admettre  (pi'ils  sont  à  première  vue  plus  lieaux  (pic  ccu\  de 
LkL'ckaiii  dont  le  xylojfiaplic  n'a  évidemment  pas  pris  heaiicoii]» 
(le  peine:  mais  (piant  aux  détails  qu'ils  présentent,  ils  ne  me 
nemldcnt  pas  <  incontestaldement  |iliis  exacts  que  tout  ce  (pii  a 
été  pllldié  jus(pri'i  ce  jour    . 

.le  ne  puis  insister  ici  sur  toiitch  les  ditrcreiiccs  ipii  existent 
entre  les  olmervations  publiées  pur  l.,(iHTKr  et  \'lAI.I.Kn».\  et  les 
mietineH;  je  m'étendrai  sur  ce  sujet  dans  un  travail  spécial  (pie 
j'espère  publier  encore  dans  le  cours  de  cette  année.  <,Mril  me  soit 
4l(»iie  peniiis  de  ne  r('*suiiier  ici  ipie  les  points  les  phis  jnipoitiints 


—  IGl   - 
sur  lesquels  mes  observations  diffèrent  de  eelles  de  301.  Lortet 

et  VlALLKTON.' 

Le  parenchyme  du  corps  ne  se  compose  pas  de  «cellules  ra- 
mifiées dont  les  prolongements  s'anastomosent  avec  les  prolong'e- 
ments  identiques  venus  des  autres  celhdes»  (L.  et  V.,  j).  23),  mais 
il  est  tout  à  fait  analogue  au  parenchyme  des  autres  Trématodes 
et  est  constitué  par  des  cellules  semblables  aux  cellules  des  plantes 
et  dont  les  parois  forment  le  réseau  connu.  En  tenant  compte  de 
ce  fait,  on  s'expli(|uera  bien  tacileraent  pourquoi  ces  auteurs  n'ont 
pas  réussi  à,  obtenir  une  dissociation  véritable  des  éléments  qui 
composent  le  parenchyme  et  qu'il  était  imjKJSsiljle  d'écarter  les 
mailles  du  réseau  protoplasmi(|ue.  Puis,  les  savants  français  n'ont 
pas  retrouvé,  dans  n(mibre  de  cas,  la  disjtosition  des  fibres  hnigi- 
tudinales  du  corps  qui,  suivant  Leuckart,  forment  une  couche 
bien  distincte  autour  du  corps  du  mâle.  Ils  n'ont  observé  aucune 
séparation  entre  la  couche  musculaire  et  le  parenchyme  :  lorsque 
cela  existe,  la  ligne  de  séparation  semble  due  à  l'union  des  libres 
du  réseau  ])arenchymateux  qui  se  fondent  les  unes  avec  les  autres 
dans  le  sens  tangeutiel.  A  l'opposé  de  cette  interprétation,  je  dois 
constater  qu'il  existe  en  réalité  une  séparation  distincte  de  l'écorce 
musculaire  du  corps  et  du  ])areucliynie  qui  est  formée  par  des 
muscles  diagonaux  parfois  très  nets. 

En  décrivant  l'appareil  digestif,  Lortet  et  Vialleton  nient 
l'existence,  dans  la  paroi  interne  de  rœso])hagc,  des  noyaux  si- 
gnalés et  figurés  par  Leuckart  (1.  c,  p.  481,  fig.  207,  214).  CV'tte 
observation  est  juste,  les  noyaux  font  réellement  défaut. 

Qimnt  au  système  nerveux,  ces  autenrs  n'ont  vu  (|ue  la  coni- 

I.  Le  trnvnil  iKiniiiir  cpii  est  (Vrit  n]irrs  l;i  riMlnctioii  du  iiirseiil  iii('MMciin>  :i  |i:umi 
dans  l'cuti'i'tciiJi)»  dans  :  Arcliiv  i'.  luikr.  Aiiatomie,  x.xxxvi,  1-si».'),  p.  I,  'l'af.  i  —  ui.  On 
y  trouve  un  i-ésumé  critic|uc  (les  résultats  obtenus  par  les  anciens  auteurs  qui  ont 
étudié  l'anatoniic  do  la  Bilharzia  et  une  critique  détaillée  du  travail  de  LdiMEr  et 

VlAI,r,KTON. 

jiKMoniKS,  T.  m.  21 


ic-j 


missure  sus-œsojilia'jieiinL'  et.  eu  raison  «le  cette  (>l)seivatioii.  ils 
mettent  en  doute  lexisteiiee  (les  nerfs  longitutlinaux  que  Lklvkakt 
a  ti^rurés  en  avant  et  en  arrière  de  la  eonunissure  transversale. 
Cette  eonelu.sion  e.st  tout  à  tait  erronée:  par  un  examen  minutieux. 
on  réussit  à  voir  les  neii's  lon^ifitudinaux  dans  l'animal  vivant  et 
de  la  niênie  manière  déjà  que  IjELVKAUT  les  a  ilécrit.s  et  dessinés. 
Mais  ils  ne  repré.>ientent  jias  eneore  t(mt  le  système  nerveux.  Sur 
des  eoupes.  on  déeouvre  deux  nerfs  JiMi^itudinaux  assez  forts  (pii 
pareourent  toute  la  lon«j:\ieur  du  eor|»s  et  qui  sont  formés,  en  ar- 
rière de  la  ventouse  ventrale.  ))ar  la  réuniiui  île  deux  nerfs  qui 
partent  de  eliaque  roté  île  la  etimniissure  eérélnale.  Lun  de  ces 
nerfs  est  dor.sil,  l'autre  ventral.  Kn  avant,  la  eonnnissure  énu-t  de 
eliaque  eoté  au  moins  trois  nert's  qui  se  rendent  dans  le  voisina;;e 
de  la  ventouse  antérieure  et  qui  tomnuiniquent  entre  eux  |tar  des 
iiran<dies  latérales.  Des  nerfs  transversaux  pareils  s'oi^si-rvent  dans 
la  partie  postérieure  du  corps,  mais  je  n'ai  pas  réussi  à  les  suivre 
jusqu'au  nert'  cln  eoté  opposé. 

i'our  passer  au  système  excréteur.  L(i|;ti:t  et  X'iM.I.Kl'oN 
si^^nalent  une  série  de  tultcs  transversaux  i|ui  altoutis.scnt  aux  ca- 
naux prin«'ipaux  lon;;itudinan\.  (  "ette  oliservation  est  correcte,  il 
est  vrai,  mais  n'«-st  pas  nouvelle,  les  canaux  latéraux  ayant  déjà 
été  «i^îualés  par  <  'llMIN,  Hl.ANcilAltD  et  LKl'tKAiiT.  Ils  ne  s'ouvrent 
paH.  i-epcnilant,  dans  le  parencliynn-.  connue  cela  est  dit  dans  le 
travail  <!«•  liOiciKi  vt  N'iai.I.KTON.  uniis  ils  sont  apparcnnni-nt  tous 
cloH  en  cnl-de-Miie.  Leur  nomitre  est  très  ;;rand:  en  outre.  il>  sont, 
en  partie  au  inoinH.  revctun  intérieurement  de  filaments  viliratilcs 
trètt  lon;^n.  ainhi  que  j'ai  pu  le  constater  sur  I  aninnil  vivant.  Ce 
iiiénif  revêtement  viliratile  hc  trouve  aussi  dans  h's  |;;ros  canaux 
oii  il  a  été  oliMcrvé.  dicz  lafcnn-lle.  iléjà  par  Ml.\N<'iiAl;l»ct  Kun. stll. 
Let»  ciU  «ont  ici  |rè«  Iouj^m  et  d'une  exlrcnn-  délicatesse  itî^f.  1  10. 
pi.  Xlj  et  leum  monvetin-ntn  ondidatoirc-*  |Min>scnt  an  dilinr^.   La 


—  1G3  — 

paroi  même  dos  i-aiiaiix  montre  (les  noyaux  très  nets.  Finalement, 
je  puis  certifier  la  présence  des  entonnoirs  ciliés  qiii  sont  ex- 
trêmement petits  et  n'atteig'uent  que  0""",U07  de  longueur  sur 
0""",00.'} — 0™'",004  de  largeur  à  la  base.  Ils  semblent  être  assez 
nombreux  ;  mais  il  est  toutefois  complètement  impossible  de  suivre 
plus  loin  le  trajet  des  capillaires  dans  lesquels  ils  se  continuent. 

L'interprétation  des  ditt'érentes  parties  de  l'appareil  génital, 
donnée  par  Lortet  et  Vialleton,  n'est  pas  partout  exacte.  Ainsi, 
ces  aiiteurs  considèrent,  avec  Fritsch,  la  soi-disante  «capsule»  de 
BiLHARZ  comme  la  glande  coquillière,  tandis  qu'elle  ne  représente 
en  réalité  que  la  partie  initiale,  bien  que  très  singulière,  de  l'uté- 
rus. Les  véritables  glandes  coquillières,  signalées  pour  la  première 
fois  i)ar  Leuckart,  et  dont  je  puis  certifier  la  présence,  semblent 
avoir  éclia])pé  à  leur  observation.  Ils  nient  ensuite  l'existence  de 
la  réunion  des  deux  conduits  venus  l'un  de  l'ovaire,  l'autre  du  vi- 
tellogène,  avant  d'entrer  dans  la  capsule;  néanmoins,  cette  par- 
tie commune  aux  deux  canaux  existe  et  cela  n'est  point  dû  seule- 
ment aux  divers  états  de  contraction  de  ra])pareil. 

Dans  un  autre  cliapitre  de  leur  monograjdiic,  les  auteurs  fran- 
çais donnent  une  description  de  l'œuf  et  de  l'embryon  de  la  Bil- 
harzia.  Je  dois  faire  remarquer  tout  d'abord  que  cette  description 
ne  présente  aucun  fait  que  je  n'aie  déjà  signalé  dans  ma  descrip- 
tion publiée  il  y  a  quinze  mois.'  Mais,  en  outre,  cette  jjartie  de  leur 
travail  est  erronée  et  demeure  en  arrière  de  la  mienne  sur  ])lu- 
sieurs  points.  Ainsi,  p.  e.,  LoRTET  et  VlALLETON  signalent,  en  de- 
dans (le  la  co(iuille  une  couche  molle  très  transparente,  dans  l'in- 
térieur de  la(|uelle  on  peut  voir  des  ])etits  tractus  très  fins  et  qui 
semblent  résulter  de  la  présence  d'une  mince  lame  de  sul)stance 
interposée  à  deux  vacuoles  consécutives»  (1.  e.,  p.  48).  Au  sein  de 
cette  couche  existent  de  grandes  cavités  vacuolaires  aplaties.  Sur 

1.  Diuis  LF.r(;KAHT,  Di(î  Parasitm  dos  Mcnsdicn  etc.  ii.  Aiitl.  'rrcinatodcn,  p.  ô'Jl*!!'. 


—  i(;4  — 

(li's  u'ufs  ohsi'ivôs  dans  lurliR'  ou  dans  l\-au.  ils  nKnt  jamais  vu 
dans  cette  i-<iu<-Ik'  des  citrps  ]Miuvant  être  |»iis  pour  des  noyaux  , 
mais  sur  des  jiréparations  fixées  ils  ont  ]>n  observer  «des  noyaux 
en  dedans  des  eoques  brisées  dont  l'enilnyon  était  sorti  libitl."). 
Ils  arrivent  doue  à  eonelure  (|ne  <ee  t'ait  est  en  taveiir  de  Itipi- 
uion  de  LKUt'KAKT  qui  considère  la  etuielie  eonime  correspondant  à 
la  mendtraiie  extenu'  d'orijrinc  ectodenni(|ue  dont  la  larve  d'autres 
Trénnitodes  se  tléponille  à  un  moment  iloiiné  dans  l'uiit'  .  l'.ii 
réalité,  cette  couclie  traversée  par  des  lames  et  située  en  deliors 
ilu  revêtement  viliratile  île  reud)ryon  n'est  autre  (|Ue  le  reste  du 
vitellus  <|ui  n'ii  pas  été  consumé  durant  la  formation  du  jrnnc 
animal.  !>«■  scmldahlcs  résidus  se  trouvent  ordinairenu-nt  dans  les 
(eufs  niùrs.  des  ;;randes  espèces  des  Trématodes  sintout.  Ils  sont 
liniitéK  extérieurenn-nt  par  l'enveloppe  cellulaire,  la  .soi-disantc 
<  liiilliiHMnltran>  de  Srn.\riNsi,.\Ni>.'  ("est  à  celle-ci  i|u'ap|iar- 
tiennent  les  noyaux  iléerits  \y.\r  LoUTKT  et  N'i.M.I.KIdN  en  dedans 
ilcx  coques  Itrisécs  et  qui  ont  déjà  été  vus  par  llil.ll  \i;/.:  mais  ils 
n'ont  rien  de  comunin  avec  la  véritalde  eouclie  «•ctodermique  de 
l'cndjryon  qui  porte  les  cils  vilirafilcs  et  ipii  est  déchirée  lorsque 
celui-ci  pénètre  ilans  son  linfr  intcrnn'-diairc.  (  'cttc  cmiclic  i-ctodcr- 
miqnc  est  l'orméc  par  des  cellules  très  plates  dont  les  noyaux  éjiale- 
lueiit  plats  se  cidorent  vivennnt  sous  l'aclion  des  réactifs  colorants 
l'uninu*  toiiH  les  noyaux  «Ich  cellules  animales.  i.uiil'Kr  «-t  N'iAl.l.K- 
TttX  ont  vu  ces  noyaux  dniiK  leurs  |iréparations  sons  la  fornu'  île 
plaques  lé(;èrcnM-nt  saillantes  an  ilcssus  du  té;;;umcnt  et  forlcnHiit 
colorôcN >  (I.  e..  p.  .')2  f.  I,  mais  ils  les  interprètent  comme  les 
•  |M)iiiteH  ou  iMttonnetM  (Ziipfclieni-  qm-  j'ai  iléerits  sur  la  surface 
externe  des  embryons.  Il  est  superflu  de  dire  que  cc^  deux  fornni- 
tiouN  Mint  bien  ditlércntiH  et  n'ont  ain  un  nippnii  mire  ilbs. 

I.    H<  Mil  mal  j»ii,    llt'ilr.  X.  Kriiiitii.   il.  |jiilir\i>iiiili'iit\\ .  il.    I  niiiiiluili  n.    .Ii  ii.ii»i'lii< 
7Mtte\if.  (.  Natur« .  M.  ivi,  N.  K.  u,  IHNS,  \,.  tnt,  fT. 


—  165  — 

Quant  au  système  nerveux,  les  auteurs  français  ont  observé 
à  l'intérieur  «une  masse  centrale  finement  granuleuse»  et  exté- 
rieurement une  écorce  cellulaire.  Cette  obsei^vation  est  juste,  à 
la  ditférence  près  que  la  masse  centrale  n'est  ])as  granuleuse, 
mais  bien  nettement  fibrillaire.  Elle  se  continue,  ainsi  que  je  l'ai 
observé  depuis  la  publication  de  ma  petite  note,  de  cliaque  côté 
en  avant  et  eu  arrière  dans  des  filets  nerveux  extrêmement  délicats 
que  l'on  ne  peut  suivre  plus  loin. 

Je  ne  puis  bien  m'expliquer,  comment  Lorïet  et  Vialleton 
peuvent  dire  que  je  n'ai  pas  vu  les  orifices  externes  des  canaux 
excréteurs.  Dans  ma  description  contenue  dans  l'oiivrage  de 
Leuckart  page  525  je  dis  que  les  canaux  excréteurs  de  l'embryon 
sont  entièrement  séparés  l'un  de  l'autre,  qu'ils  se  bifurquent  en 
dedans  pour  al)outir  chacun  à  deux  entonnoirs  ciliés  et  qu'ils 
s'ouvrent  au-deliors  «chacun  par  un  pore  très  fin  et  situé  au  com- 
mencement du  tiers  postérieur  du  corps».  J'ai  aussi  figuré  bien 
clairement,  je  crois,  ces  rapjjorts  dans  la  figure  230''  de  l'ouvrage 
de  Leuckart.  Lortet  et  Vialleton,  par  contre,  ne  donnent  nidle 
]iart  ime  représentation  in  toto  de  l'appareil  excréteur;  ils  des- 
sinent les  orifices  de  celui-ci  à  un  endroit  (v.  fig.  3,  pi.  i  de  leur 
ouvrage)  où  sûrement  ils  ne  sont  pas  situés.  Finalement,  la  des- 
cription qu'ils  donnent  du  parcours  des  canaux  et  de  leurs  ra])- 
ports  mutuels,  est  si  peu  précise  qu'il  est  en  eftet  assez  diffi- 
cile de  se  faire  une  idée  complète  de  ce  qu'ils  ont  observé  en 
réalité. 

Je  puis  négliger  ici  les  différences  qui  existent,  sur  les  autres 
organes  de  l'embryon  de  la  Bilharzla,  entre  la  descri])tion  de  Lor- 
tet et  Vialleton  et  la  mienne,  et  qui  re])résentent  pres(|ue  autant 
d'erreurs.  Mais  en  tenant  com])te  de  ce  qui  ])récède,  on  com])rcndra 
aisément,  je  crois,  que  je  ne  puis  partager  la  manière  de  voir  des 
auteurs  fran(;ais  et  (|uc  je  suis  plutôt  d'avis  (|ue  leurs  ol)scrvati(ins 


—    ICC   ^ 

sont  eiinirc  Itiiu  d'ùxw  cintiiiiuaMit  i»lut>  oxactoîs  4111.'  iclk>  iiui  ont 
été  publiées  jusqu'à  ce  jour»! 

Cniuiiif  Ji'  lai  tléjà  dit  ]»liis  haut.  Je  ivvii'iuliai  sur  ee  sujet  à 
roecasioii  d'une  révision  de  la  IUlliarzin  y\\\\  sera  aciMinijiajrnée  de 
dessins.'  Lesplanohes  qui  aeeom]>afriieMt  le  présent  travail,  avaient 
été  aehevées  et  remises  au  litliotrraplie  avant  ((Ue  le  niénit)ire  de 
LohTKT  et  N'iALLKTox  nie  fût  ](arvenu.  Klles  n  ont.  par  consé- 
quent, rien  à  faire  dans  la  discussion  ci-dessus:  ncannidins.  jcspèrc 
qu'elles  |inurront  soutenir  la  comparaison  avec  les  |ilanclies  de 
LoKTKT  et  \'l.\I.l,ETO.\! 

I.   V.iir   lu    Mi.ti-   Il    li'.l 


I(i7   — 


Chapitre  deuxième. 

Développement  et  formes  larvaires. 

Dans  le  cours  de  mes  reclierclies  sur  le  dévelo])penieiit  de  la 
BiJharzia  haematobia  j'ai  dû  examiner  aussi  les  mollusques  d'eau 
douce  qui  d'ailleurs  héberg-ent  les  formes  larvaires  de  ])resque 
tous  les  Trématodes  dig-énèses  :  s'il  y  avait  en  effet  une  forme  de 
cercaire  de  la  Bilharzia,  analogue  à  celle  des  Distomes,  celle-ci 
devait,  suivant  toutes  probabilités,  se  trouver  dans  un  des  mol- 
lusques qui  habitent  les  eaux  de  l'Egypte.  J'ai  ainsi  examiné  un 
bon  nombre  de  représentants  des  espèces  les  plus  communes  et, 
plus  tard,  aussi  celles  qui  ne  se  trouvent  que  plus  rarement.  On 
sait  que  tous  ces  efforts  ont  été,  quant  à  la  Bilharzia,  complète- 
ment négatifs;  mais,  en  revanche,  ils  m'ont  fourni  l'occasion  d'exa- 
miner une  bonne  quantité  de  formes  larvaires  d'autres  Trématodes 
qu'il  aurait  été  regrettable  de  ne  pas  étudier  aussi  bien  que  pos- 
sible. Les  mollusques  des  canaux  et  des  mares  de  la  basse  Egypte 
se  présentent  assez  souvent  infestés  par  des  larves  de  Tréma- 
todes; dans  certaines  localités,  en  effet,  sur  100  individus  d'une 
espèce  de  mollusque,  deux  seulement  en  étaient  tout  à  fait 
exem])ts.  Le  nombre  de  formes  est  aussi  assez  important;  la  plu- 
part de  celles  que  j'ai  rencontrées  ont  été  déjà  signalées  par  SON- 
SINO  dans  son  travail  sur  ces  organismes,'  mais  d'autres,  par 
contre,  sont  nouvelles.  II  y  a,  iiarmi  ces  deux  catégories  ([uelques 

1.  S0N8IN0,  Stndi  Kiii  p.irassiti  di  molluschi  di  acqua  dolce  uei  dintorni  di  Cairo 
in  Egitto.  Festschr.  zum  7o.  Gcburtst.  Rudou  Leuckart's.  Leii)zig  1892,  p.  134—146, 
'l'at'.  xviii. 


—  ins  — 

t'iiriiu'.s  d'un  jïraiid  intérOt  vt  ûnuf  (iii>aui.satit>ii  Iticii  siuyulièii.'  et 
qui  est  loin  d'être  suftisaiument  éclaireie  jiar  les  reolierches  super- 
ficielles de  Soxsixo.  J'ai  doue  eoninieneé  jtar  étudier  i>lus  soi- 
{jiieusenient  les  eereaires  développées,  autant  (|ue  je  )i(iuvais  en 
avoir,  et  c'est  à  la  suite  de  ees  reelierelies  (|iu'  je  nu-  trcine  tii 
mesure  de  eouipléter  et  de  rectifier  sur  plusirurs  points  les  données 
de  SmNSIXu. 

l/anafoniie  et  la  stnietnre  minutieuse  des  cenaires  est  souvent 
des  jdus  difficiles  et  exi<>e  des  moyens  spéciaux  d'observation 
aussi  l)ien  qu'une  certaine  exiȎrience.  Mais  c'est  justement  la 
connaissjince  précise  de  cette  structure  (|ui  permet  parfois  déta- 
Idir  la  f'onne  adulte  du  ver  à  laquelle  la  cercaire  aitpartienf.  l'e 
nos  jours,  ce  n'est  plus  l'or^riiiiisation  seule  d'une  forme  qui  repré- 
sente le  but  de  l'étude  scientifique,  mais  aussi  .son  cycle  vital,  ses 
relations  avec  des  formes  voisines  et  avec  toute  la  série  animale. 
C'est  flans  ce  Imt  (pie  j'ai  clicrclié  à  étaldir  des  relations  entre  les 
fonnes  larvaires  et  les  vers  adultes  trouvés  dans  les  animaux  qui 
i-om]M>scnt  la  faune  du  pays.  .Malheureusement,  mes  efforts  n'fuit 
pas  été  couronnes  de  lieanconp  de  succès  et  il  est  surtout  rc^iict- 
talde  i\\U'  ce  suit  |)récisément  les  formes  les  plus  intércs.santes  et 
les  pluh  singulières  qui  ne  m'aient  donné  ancnn  résultat  au  sujet 
«le  leur  phase  adulte.  Mais,  ce  n  est  pas  dans  l'espace  de  (|Ucl(|Ues 
nioin  qu'on  peut  résoudre  ce  proldènic  difficile,  et  principalement 
quand  le«  rc«-licrches  n'ont  pas  cette  éfinle  pour  objet  prin<ipal  : 
Km  Hlirope,  oti  la  faune  parasitaire  a  été  étudiée  si  s<»i;>neusemcnf 
de|iniH  pluh  d'un  siècle,  nous  ne  eonnaisnons  d'une  façon  précise 
IcH  fornicM  jcnncH  (|nc  d'un  nondirc  limité  de 'Irématodes  adultes. 

.)'»i  étudié  aussi  les  moyens  de  pro|i)i|ri4tion  l't  l'oii^^inc  des  n:é- 
nérationn  allernanten  qui.  connue  on  sait,  eompohcnt  le  cycle  vital 
d  une  Hculc  cl  mênn-  espèce  de  nosanimauv.  phénomènes  au  reste 
sur  IcKipieU  h-H  HuvantH    sont   emoie   bien   loin    ilétre   ilaecoid. 


—  169  — 

Quant  aux  réssultats  obteiuis  dans  cette  voie,  il  faut  tenir  compte 
tout  d'abord  que  je  ne  me  trouvais  pas  en  Egyi)te  à  une  époque 
favorable  à  ces  reclierclies.  Dans  ce  pays  et  spécialement  dans  le 
voisinage  des  côtes,  la  temi)érature  s'abaisse  à  peine,  pendant 
l'hiver,  au-dessous  de  5 — (3"  C.  C'est  là  une  tem^jératurc  à  la- 
quelle, dans  l'Europe  moyenne,  le  développement  des  animaux 
qui  font  l'objet  de  notre  étude,  est  retardé,  mais  ne  cesse  jamais 
tout  à  fait.  En  Egypte,  par  contre,  la  croissance  et  la  multiplica- 
tion des  formes  en  question  s'arrêtent  bien  plus  sensiblement  et 
semblent  i)arfois  cesser  tout  à  fait  à  cette  température.  Pendant 
le  mois  de  septembre  et  dans  la  lu'omière  moitié  d'octolire,  j'ai 
rencontré  i)resque  constamment  les  indices  d'une  vive  propagation 
et  des  cercaires  liljres;  mais  à  ])artir  de  cette  époque,  les  formes 
commentaient  à  se  i)résenter  de  plus  en  plus  vieillies  et  atfaiblies, 
la  production  de  ncmveaux  germes  était  suspendue  et  on  ne  con- 
statait plus  des  cercaires  mûres  et  libres.  D'autre  part,  l'automne 
semble  être  la  péiiode  favorable,  durant  laquelle  s'opère  une  nou- 
velle infection  des  hôtes  intermédiaires.  Pendant  l'hiver,  les  jeunes 
parasites  se  développent  petit  à  petit,  mais  ils  n'arrivent  à  pro- 
duire de  nouvelles  cercaires  que  dans  la  saison  chaude.  Dès  le 
début,  je  me  trouvais  donc  dans  des  conditions  peu  favorables  à 
mes  recherches,  voilà  pourquoi  elles  sont  restées  inachevées  et 
sont  pleines  de  lacunes.  C'est  ])our  cette  raison  que  je  crois  devoir 
en  laisser  de  côté  la  publication  pour  le  moment  et  attendre  jus- 
qu'à ce  qu'un  séjour  en  Egy])te  à  une  épocpie  plus  i)ro])ice  me  per- 
mette de  les  com})]éter  et  de  les  présenter  sous  une  forme  i)lns 
complète. 

En  jdus  des  formes  que  j'ai  trouvées  occasionnellement  dans 
leurs  hôtes,  j'ai  essayé  d'élever  artificiellement  (|uel(iues  es])èces 
dont  je  jmuvais  facilcnicnt  me  procurei'  les  o'ufs  eu  grande  (|uaii- 
tité.  La  magnifi(|n('  installation  du  laboratoire  de  l'Iiôpital  du  gon- 


—  17(1  — 

viMiKMiU'iit  à  Ah'xaiHlrii-  di-vait  tavoiiser  n-s  ti-utativi-s  et  Jeu  ai 
profité  avi'f  ivnMiiiaissaiito.  .lai  roussi  ainsi  à  suivre  U-  tvrk-  évo- 
lutif tle  ]'Aiiiji/iij<tomum  co]ucnm.  ("iioz  plusiours  autivs  i-spî'ces, 
U's  résultats  ont  été  moins  lu'uroux.  soit  à  rauso  tU'  rijinorance 
ilaiis  lat|UrlK'  ji-  nu-  trouvais  au  ^ujct  do  lliofc  iutiTUiéiliairr  na- 
turel, soit  priit-étre  à  cause  d'autres  eireoiistauees  (pii  jusi|u"à 
jtrésent  éeliajipeut  à  notre  eonnaissanee.  Mais,  eu  «rénéral.  de 
tscmhlables  reeiierelies  exijrent  un  teni|ts  lieaueoup  |ilu>  Ion-'-  que 
celui  i|ui  m'a  été  acconlé  pour  venir  en  Hj^ypte.  .le  im-  suis  donc 
vu  forcé  d'interrompr»'  mes  reeiierelies.  j'exposerai  toutefois  ici  ce 
<|u'il  m'a  été  donné  d'oli.server:  i«la  pourra  servir  de  base  à  des 
études  ultérienre>. 

1.  Dèvcloppomont  embryonnaire  do  Gastrothylax 
gregarius  n.  sp. 

iKiv'i;.   ir.i     I-.'I.  iil.   \ir.  tii;.   10,.  |,1.  m.i 

Aiii.si  que  je  l'ai  déjà  dit  dans  le  premier  cliapitre  de  ce  travail. 
le»  «iMlfn  «lu  <jajitriilhi/f-a.r  (pwqdriits  rciit'rrnienl.  an  inoiinut  de  la 
|Minte.  soit  In  cellule  «i-nf  non  encore  sejiincntée.  soit,  plus  rare- 
ment, un  amas  de  ;;  ."»  cellules  enilirvoniiaircs  H;;.."),  pi.  il  en- 
toiirécH  de  la  masse  \itclliiic  daii.-<  laipicllc  on  ne  peut  encore  re- 
coiinaitre  qil  avec  peine  les  limites  cellulaires,  l'unr  élever  les 
cmliryont*.  je  récoltjiis  en  principe  les  u'iit's  en  dilacérant  les  vers 
.iiliilteH;  miiin  le  noiidn'c  d'o-iifs  coiiteniis  dans  cliai|nc  individu 
étant  restreint,  ce  procédé  était  assez  lon;f  et  le  résultat  en  était 
médiocre,  .le  lui  siiliHtiiiiaih  alors  un  autre  i|ui  consistait  à  laver 
le  contenu  de  l'inlcHtin  des  Init'tlcs  renfermant  toujoiirH  un  ;;rand 
nombre  d'n-iifH  pondus.  .Mallieiireiisemcnt.  les  matériaux  jnéparéH 
ainiti  élaieiit  lonjoiiih  mélanines  à  des  iriits  de  \' .\iiii>/iisti>iiiiiiii  m- 
nii'Hiii  <|iii,  ainsi  que  je  l'ai  déjà  Mi^^iialé,  mc  troii\f  prcM|Uc  daim 


—  171 

cliaque  ens  en  compagnie  des  Gasirothylax.  Cependant  eette  pré- 
senec  ne  nnisait  nullement  aux  expériences  :  le  tria<ie  des  œufs 
n'était  pas  trop  embarrassant,  car  les  œufs  du  Gastrothylax  se 
distinguent  facilement  de  ceux  de  V Amphistome.  La  séparation 
des  embryons  libres  des  deux  espèces,  par  contre,  est  très  difficile, 
ainsi  que  nous  pourrons  mieux  le  voir  plus  loin.  x\près  le  lavag-e. 
les  anifs  étaient  transjiortés  dans  un  peu  d'eau  filtrée  contenue 
dans  un  bassin  très  plat  (lui,  à  son  tour,  était  placé  dans  l'étuve 
à  une  température  constante  de  22"  C. 

De  cette  façon,  le  développement  des  embryons  s'accomplissait 
dans  l'espace  de  12  à  14  jours;  il  est,  an  reste,  absolument  con- 
forme à  celui  de  VAmpMstommn  suhclavatmn  que  j'ai  signalé 
déjà  dans  mon  travail  sur  ce  ver.'  Je  ne  ferai  donc  qu'esquisser 
le  développement  du  (iastrothylax  et  prie  le  lecteur  de  consulter, 
pour  les  détails,  ce  travail  spécial. 

Après  trois  jours,  on  reconnaît  dans  l'intérieur  des  œufs  un 
amas  de  20— 2r)  cellules  embryonnaires  spliériiiues  constituées 
par  un  protoplasma  hyalin  et  contenant  un  noyau  très  net.  Vax 
taille  de  ces  celhdes  n'est  pas  la  même  part(nit;  quelques-unes 
semblent  plus  grosses  que  d'autres,  mais  je  n'ai  pu  établir  une 
règle  quelconque  dans  ces  différences.  Ai)rès  cinq  jours,  les  cel- 
lules embryonnaires  dont  le  nondjre  a  considérablement  augmenté. 
se  sont  groiipées  de  manière  à  former  un  corps  légèrement  allongé 
qui  atteint  0™"\0B;  leur  protoi)lasma  est  devenu  granuleux,  mais 
laisse  encore  voir  le  noyau.  Le  long  de  la  périphérie  du  corps  em- 
l)ryonnaire  on  reconnaît  un  nomltre  relativenu'nt  considérable  de 
cellules  qui  commencent  à  s'aUonger  dans  le  sens  de  la  tangente  : 
elles  représentent  les  jjremières  ébauches  de  l'cctoderme  de  l'em- 
bryon définitif.  Le  vitellus  (|iii.  dans  l'état  précédent,  avait  presque 

1.  Looss,  Amiiliistiminiii  siil,(l;iv:ituMi  \hu.  luid  M'iiir  Eiilwirkclmig.  Kostsclir.  /.. 
70   Gobiirtstiiffo  l!ii...i,F  I.KicKAKi's.   I.ri|izif;  18'.)2,  p.  ir,l  n'./!';!!'.  mx,  figg.  8-24. 

•22* 


—  172  — 

l'UtièrenuMit  |)er(lii  les  limites  des  cellules  vitelliues  orijïinales  otfre 
de  nouveau  des  ruips  eu  tonne  de  eellules  liyalines.  mais  sans 
traee  de  véritables  noyaux.  A  partir  de  ce  moment,  le  coriis  i-m- 
linonnaire  continue  à  s'allonj^er:  les  tillides  eetodennales  se  dis- 
tin;ruent  plus  nettement  et  tornient  une  eouelie  unie,  tandis  (|ue 
sur  leur  face  externe  s'élèvent  de  pointes  exijfues  :  les  rudiments 
des  cils  viltratiles  de  l'embryon  miir.  En  dedans,  on  voit  l)ientot 
les  entonnoirs  ciliés:  mais  encore  pas  di-  traee  des  vaissi-aux 
à  cette  période.  L'intestin  commence  à  se  former  de  la  m("me  ma- 
nicre  <|Ue  clu-z  l'cndH^yon  de  \' Aniji/iistomutn  sithrlacittiin:  derricrc 
rt  au-dessus  de  l'intestin  on  rci-onnait  le  système  nerveux  inii 
est  constitué  par  ini  amas  de  noyaux  |>lus  t'ortement  j^ranuleux  : 
en  un  mot.  le  mode  de  dévi'lopjicment  ne  s"éloi-;ne  nullcmi-nt  de 
celui  dr  rcmliryoïi  du  \rr  rite  ci -dessus. 

Après  neuf  jours,  l'emlnyon  a  presque  atteint  la  lonj;iU'ur  tle 
la  co(|ne  île  l'o-ut':  les  or;rancs  internes  sont  liien  visilih-s  ti;r.  11  i>. 
pi.  Ml  .  les  eellnles  ;rerniinatives  .si'  distin;:iient  très  bien  dans  la 
partie  postérieure,  et  il  y  a  menu-  iléjà  le  plus  souvent  un  ;ienne 
lilire  situé  dans  la  cavité  alidominalc  derrière  le  systèuu-  nerveux 
[d  fijf.  111>).  Les  clian;;ements  ultérieurs  consistent  prineip.ile- 
nicnt  dans  rallon;rcnient  pro;;ressit'du  corps  embryonnaire  et  ilans 
le  perfectionnement  des  or;;ain'sinteriMs.  Hientot  l'eudiryon  devient 
plus  lon^  «(in-  la  cocpie  île  l'ieilf  et  il  est  forcé  de  se  rceoiirlii  r  >ur 
lui-même  ti;;.  pjn.  pi.  \iii;  an  ;>-erme  unii|ue  initial  s'ajoutent  liien- 
tot  d'autres  partant  de  la  couche  ^erminativc  de  l'abdonien.  .\près 
une  incubation  de  l'Jà  11  jours,  uniis  dont  la  durée  varie  toujourH 
par  Huitc  de  conditionH  indi\  iducllcH.  l'embryon  est  prêt  déelore; 
Hfh  iiiouvementM  deviennent  de  pins  en  plus  vifs,  les  cils  iln  nvéte- 
nieut  ectodcrnnti  comuMMiccnt  à  vibrer  et.  tinalement.  le  clapet  de 
lii  coi|Ue  Mitinrc  et  livre  pasHup-  au  jeune  animal  ipii  ne  tarde  p:is 
h  n'éloiifiiur  avec  H^fllilé  eu  tournant  Icnlenienl  :iiiloiii  de  son  a\e. 


—  173  — 

L'embi-yoïi  libre  (fig.  IKJ,  pi.  xi,  121,  pi.  xiij  est  un  animal- 
cule très  vif,  mobile  et  contractile.  Lorsqu'il  est  étendu,  il  i)ré- 
sente  un  corps  presque  cylindrique  dont  l'extrémité  antérieure  se 
rétrécit  petit  à  petit,  tandis  que  la  postérieure  est  arrondie  et  faible- 
ment renflée,  d'un  diamètre  de  0°"°,05  en  moyenne  et  d'une  lon- 
gueur de  0™°,3.  Il  peut,  au  reste,  changer  sensiblement  de  forme, 
se  contracter  au  point  de  ne  plus  atteindre  ([ue  la  moitié  de  sa 
longueur  originale,  s'élargir  antérieurement  de  sorte  que  l'extré- 
mité postérieure  devient  plus  ou  moins  grêle;  en  somme,  varier 
tellement  qu'il  est  assez  difficile  de  préciser  bien  sa  forme  ordi- 
naire. Un  seul  caractère  constant  consiste  en  ce  que  l'extrémité 
antérieure  du  corps  fait  toujours  saiUie  sous  forme  d'une  courte 
papille  qui  porte  l'ouverture  buccale  et  qui  peut,  avec  cette  der- 
nière, être  complètement  retirée  dans  le  corps  (fig.  125,  pi.  xii; 
cette  figure  appartient  en  réalité  à  1  ' Amphistomum  conicum,  mais 
la  forme  externe  des  embiyons  dans  ces  trois  genres  Gastrothy- 
lax,  Gastrodiscus  et  Ampldstomum  est  tellement  identique,  qu'il 
est  en  effet  impossible  de  les  séparer  entre  eux  quand  ils  sont  mé- 
langés les  uns  aux  autres). 

Le  corps  entier,  à  l'excejjtion  de  la  papille  céjdialique,  est  re- 
vêtu extérieurement  de  longs  cils  vibratiles  qui  sont  les  produits 
des  cellules  ectodcrniales.  Ces  dernières  ont  une  forme  follement 
aplatie  de  manière  à  n'avoir  (jue  0""",002 — 0"™,003  de  hauteur, 
mais  leur  longueur  et  leur  largeur  s(mt  en  revanche  beaucoup  i)lus 
considérables.  Elles  se  montrent  disposées  en  séries  horizontales 
alternantes,  en  général  au  nombre  de  4  ou  5;  leurs  noyaux  sont 
très  plats  et  difficiles  à  distinguer  pendant  la  vie. 

Au-dessous  de  la  peau  on  reconnaît  renvcloppe  musculaire 
dxi  corps,  comi)osée  d'une  couche  externe  de  fibres  annulaires 
assez  serrées  et,  en-dedans  de  celle-ci,  d'une  couche  de  fibres  lon- 
gitudinales  irrégulièrement  )iaralIMcs   ciiti'c   elles.    La   jianM  dn 


—  174  — 

corps  rentcrniaHt  la  canté  abdominale,  est  composée,  à  l"ori«iiiie, 
(le  eelliiles  iionuales.  mais  tloiit  la  nature  elianye  plus  ou  moins 
pendant  le  développement  de  l'embryon.  C'est  seulement  dans  le 
voisinajre  direct  de  l'extrémité  ])ostérieure  (jue  l'on  reconnaît  en- 
cure  nettement  ees  eellules  pariétales  qui  ont  un  jjrotoplasma  hya- 
lin et  un  noyau  très  net.  IMus  en  avant,  ces  cellules  deviennent 
de  jilus  en  plus  rares  et  la  jiaroi  semble  être  f«»rmée  d'un  tissu  la- 
cuneux.  renfennant  beaucou))  de  petits  •granules  et  i;à  et  là  t|uel(|uc 
noyau  <;ranuleux.  Ce  chan^fement  tlaspcet  de  la  peau  s'accentue 
d'arrière  en  avant,  de  manière  qu'il  est  assez  dit'ticile.  de  rec<Mi- 
naitre  encore  sa  strueture  ])riniitive  dans  la  réjiion  antérieuri'  du 
e«irps.  Néanmoins,  il  fst  dû  à  une  niétamor|)liosi'  pro^iiessive  di-s 
cellules  pariétales  ori;iinales,  niétamorpliosc  smililaldc  à  ci'lle  que 
nous  avons  appris  à  connaître  dans  la  paroi  du  corps  des  sporo- 
cystes  et  des  rédies  aussi  bien  que  dans  le  piiii-iicliN me  des  1  )is- 
tomes  ndldtes. 

Kn  arrière  du  système  nt-rvciix  on  distin;îuc.  (jiiaMil  l'aiiiiual  est 
vu  de  fa<-c  ou  de  dos.  deux  éniinenri-s  de  la  paroi  infcnie  plus  ou 
moins  proiiont-ées  qui  t'ont  saillie  dans  la  eavité  aliitoniinale.  I>ans 
rcH  cpaJHHiHKcments.  on  remarque  liien  nettenu-nt  de  eliaque  coté 
un  entonnoir  cilié  d'une  longueur  d'environ  ((""".1)12  et  dont  la 
cellule  t'orniant  couvercle  est  très  i^rosse  et  nette  iti;;.  1  l<i,  pi.  Xli. 
LcH  entonnoirs  se  <-ontitiuciit  cliaciiii  dans  un  vaisseau  qui.  tout 
en  reMtant  compriH  dans  la  paroi,  décrit  de  très  t'iutes  siiniosités 
Hvunt  d'arriver  à  hou  einboucliure  :  à  partir  de  l'entonnoir,  il  se 
rend  d'abord  en  arrière  jusque  dans  le  voisina};!-  de  l'extrémité 
poHtérieure  du  corps.  Li'i,  il  se  tourne  en  a\ant  et  dépasse  la  liau- 
lelir  den  entonnoirs  pour  t'ornicr  une  anse  conq)liquée  aux  cotés 
du  MyNtèiiie  nerveux;  tinalenicnt.  il  retourne  de  nouveau  en  arrière 
oji  il  aiiontit  au  deliors  dans  les  tianes  de  la  partie  initiale  du  der 
liier  ùvm  de  lu  |on(;ueur.  (  Vh  vainHcaiix  qui  n Uni  en  c<iiis<'i|ncncc 


—  175  — 

aucune  anastomose  entre  eux,  sont  assez  délicats  et  loin  d'être 
toujoiu-s  visibles.  Il  faut  examiner  un  grand  nombre  d'embryons 
pour  avoir  l'occasion  de  les  observer  une  fois  dans  leur  trajet  en- 
tier; mais  lorsqu'on  a  une  fois  découvert  ce  trajet,  il  n'est  pas  dif- 
ficile de  le  retrouver  également  sur  des  préparations  moins  claires. 

A  la  pointe  de  la  papille  céphalique  on  rencontre  l'ouverture 
buccale  ou  au  moins  le  commencement  de  l'intestin  rudimentaire 
facile  à  distinguer  par  son  contenu  fortement  granuleux.  Il  repré- 
sente im  sac  d'à  peu  près  0""",11  de  longueur  dont  l'extrémité 
postérieui'e  est  un  peu  renflée  en  massue.  On  reconnaît  d'abord 
au  dedans  un  grand  nombre  de  petits  granules  apparemment  libres 
et  qui  changent  de  position  avec  les  mouvements  de  l'animal. 
Entre  ces  granules  et  plus  ou  moins  cachés  se  trouvent  environ 
six  noyaux  sphériques  d'un  diamètre  de  O'"°,009,  hyalins  et  qui 
contiennent  pour  la  plupart  un  nucléole  assez  net.  Ils  sont  évidem- 
ment aussi  libres  que  les  granules  qui  les  entourent,  car  on 
les  voit  changer  de  place,  s'avancer,  retourner  en  arrière,  venir 
à  la  surface  de  l'intestin  et  plonger  plus  profondément  dans  le 
milieu  ambiant.  Le  cul-de-sac  de  cet  intestin  rudimentaire  est  collé 
contre  la  face  ventrale  pour  faire  place  au 

Système  nerveux  représenté  par  izn  amas  de  petits  noyaux 
fortement  granuleux  qui  traverse  l'intestin  un  peu  en  avant  de  sa 
terminaison.  A  l'intérieur  de  cet  amas,  on  reconnaît,  à  l'aide  de 
très  forts  grossissements,  de  fines  stries  transverses  ^  qui  se  bi- 
furquent près  des  bords  de  chaque  côté  en  un  rameau  antérieur 
et  un  rameau  postérieur.  Les  premiers  se  dissimulent  bientôt  dans 
les  granulations  de  la  paroi  du  corps;  les  postérieurs,  par  contre, 
se  laissent  suivre  jjarfois  sur  une  certaine  distance,  mais  jamais 

1.  C'est  là  l'analogue  de  la  soi-disante  substance  ponctuée  (]ue  MM.  I.oktet  et 
ViAu-ETON  ont  observée  dans  le  83-stème  nerveux  de  l'embryon  de  la  lîilharzia  et 
(juc  j'ai  reconnue  comme  éviilcmnicnt  fibreuse  durant  la  vie. 


—   17(5  — 

au-(U'lii  »k'  la  moitié  de  la  longiU'Ur.  ("est.  si  Je  ne  lue  trompe,  le 
Itlus  j^rand  développement  eonnu  du  système  nerveux  eliez  l'em- 
Ijryitu  d'un  Trématode  di^rénrsc. 

Le  reste  de  la  cavité  abdominale  est  rempli  par  les  jiernies 
dont  on  compte  maintenant  jusqu'à  i|uatie  ou  ciini  à  l'état  lilire. 
Ils  représentent  des  amas  de  cellules  dont  les  plus  «iids  et  les 
plus  ri<-lies  en  cellules  sont  en  avant  tandis  (|u'cn  arrière  la  j-ros- 
seur  des  amas  aussi  l>ien  «|Ue  K-  nniiilde  i\v  cellules  i|ui  les  com- 
posent diminue  ^graduellement.  Les  cellules  elles-mêmes  .sont  sphé- 
riques.  Iiyaliiu-s  et  renferment  un  assez  jiiand  noyau  à  nucléole 
bien  réfrinj^ent.  Tout  à  fait  en  arrière,  on  rencontre  un  liour<;con 
de  forme  alloii<rée  i|ui  ott're  de  nombreux  noyaux  complètement 
analo^riies  à  ceux  des  jfermes  |doiijiés  dans  une  substance  ^ranu- 
letwe.  Ce  bonrp-oii  rejirésente  le  ffermif'ène  <le  nos  embryons 
produisant  les  cellules  (pli  se  transforment  |tlus  tard  en  cellules 
jrerminatives  des  sporocystes  avancés,  ("e  }i;ermi;;ène  .st-mble  être 
iei.  d'après  ce  que  l'on  peut  obser\t  r.  un  épaississenicut  de  la 
paroi  ventrale  du  corps  (pii  sort  de  la  pointe  caudale  oii  les  cel- 
lules de  la  paroi  se  continin-nt  din'ctement  avec  ci-lles  du  jiermi- 
gène  et  où  »'lles  ne  sniit  pas  encore  <'acliées  en  partit-  par  les  «ira- 
liulations  dont  le  nDinltre  an;::mente  sensiblement  d'arrière  en 
avant. 

«jMiant  aux  transformations  idtéricines  de  ces  embryons,  je  n'ai 
pu  ijbtenir  de  résidtats  positifs.  Ainsi  que  je  lai  déjà  exposé  plus 
Imut,  liK's  cidtures  d'o-ufs  du  (ùistrut/nfltur  n'étaient  |ias  eomplète- 
liienf  pures  vt  contenaient  tontes  épilement  des  uMifs  d  .1  ;»/»///- 
ulummu  riiiiiriivi.  I  )anK  la  série  d'cxiiériciiccs  ayant  pour  but  d'ob- 
iM-n'iT  la  pénétration  des  end>ryons  ilans  lc>  linie.s  inlerinédiaires. 
je  n'ni  obtenu  de  rénullats  isi-.  pi-ndant  les  mois  d  lii\cri  qu'avec 
jen  J'/iif/iii  til< .iiiiiilriiiii  et  iiiirri>i)lriini.  j-spèecs  qui,  comme  on  sait, 
lléberj^eiit  aussi  les  formes  nourrices  de  \' .\iii/>/ii.ilituiinii  rimlcinn. 


—  177  — 

Je  ne  pouvais  donc  jamais  être  sûr  si  les  formes  nourrices  déri- 
vant des  embryons  dans  ces  mollusques  étaient  en  réalité  celles 
de  Gastrothylax  ou  bien  peut-être  celles  de  Y Amphistomum;  et 
cela  d'autant  plus  que  les  nourrices  supposées  du  Gastrothylax 
étaient  tout  à  fait  identiques  à  celles  du  véritable  Âmphistomum 
pendant  tout  leur  développement.  Malheureusement  mon  départ 
d'Alexandrie  pour  le  Caire  a  interrompu  ces  expériences  et  il  ne 
m'a  pas  été  possible  de  les  reprendre  de  nouveau  au  Caire.  C'est 
ainsi  que  je  ne  suis  pas  en  mesure  de  rapporter  quelque  chose  de 
certain  sur  le  développement  ultérieur  du  Gastrothylax  gregarius. 

2.  Développement  de  Gastrodiscus  aegyptiacus  (Cobbold). 

(Fig.  115,   pi.  xi;  flgff.  12-2    -124,  pi.  xii;  tigg.  135  —  139,  pi.  xiii.) 

C'est  Leuckaet  qui  reconnut  le  premier  ce  ver  pour  une  espèce, 
bien  que  très  sing'ulière,  du  groupe  des  Amphistomiens.  L'étude 
de  son  anatomie  nous  a  démontré  l'exactitude  de  cette  interpréta- 
tion; le  mode  de  son  développementque  je  vais  exposer  maintenant, 
vient  tout  à  fait  à  l'appui  de  cette  manière  de  voir. 

Le  développement  embryonnaire  du  Gastrodiscus  aegyptia- 
cus est  effectivement  le  même  que  celui  du  Gastrothylax  ([('crW 
plus  haut,  et  celui  des  véritables  Amphistomes.  La  durée  de  l'incu- 
bation est  la  même  également  et  il  n'existe  que  quelques  légères 
ditférenccs  entre  l'embryon  mûr  et  celui  de  l'espèce  i)récédente. 
Je  crois  donc  pouvoir  me  dispenser  ici  d'une  description  du  déve- 
lopi)ement  embryonnaire,  car  cela  ne  serait  en  vérité  qu'une  répé- 
tition de  ce  que  je  viens  de  dire  ])lus  haut.  J'en  donne  trois  figures 
sans  explication  qui  suffiront  pour  étiiblir  cette  identité. 

L'embryon  libre  (fig.  HT»,  pi.  \\)  atteint  une  longueur  de 
0"'"',35  lorsqu'il  est  étendu;  il  est  donc  un  ])cii  phis  long  (pu-  celui 
du  Gastrothylax,  différence  (|ui  est  cependant  assez  insignifiante 


MKMOIUK8,  T.   111 


—  178  — 

si  Mil  rii'iit  i-oinpti*  (le  la  •rramlc  cniitraitilitc  ot  varial)ilité  du  corps. 
\a'  rararti'iv  le  plus  iuari|iiant  est  plutôt  la  litnjrueur  relati\  e- 
uu'Ut  nuiiiKlre  de  liutestiii  qui  n'oeeu])e  que  le  quart  envirou 
de  la  loiijrueur  totale  du  eorps  et  ne  surpasse  jtas  eu  arrière  le 
système  nerveux.  Le  g^eruiijrène  alMluuiiiial  est  éj:alciiu'iit  un  peu 
différent,  car  il  uest  pas  aussi  iouj»-  vt  iuiiii(|ue  plus  ou  moins  de 
ces  {rraiiulations  «pii  remplissent  celui  de  rcml)ryon  du  (ùi.^lrot/ii/- 
lax.  Voilà  les  seules  dittércnccs  que  j'ai  pu  constater  entre  ces 
deux  endu-yons:  elles  sont  très  petites  en  vérité  et  loin  d'être 
suffisantes  pour  étaldir  une  distinction  entre  les  eniluyons  (|uand 
il»  sont  mêlés  enscmldc.  .lai  essayé  une  fois  de  transporter  dans 
un  seul  Itassin  une  i»ortion  <reml)ryons  libres  de  h'astrutl/sciis.  de 
(ja.ftrutliiihi.r  et  i\' Amphistomnm  ruiiicnnt.  et,  dans  la  plupart  des 
«•as.  je  n'ai  pas  réussi  à  les  distinj^uer  les  uns  des  autres. 

.le  n'ai  j»u  qu'une  seule  fois  faire  des  essais  dans  le  l»ut  de  faire 
entrer  les  cnd>ryons  dans  des  liotes  intermédiaires,  et  ces  expé- 
rienees  «uit  donné  un  résultat  né;;atif  sans  i|Ue  je  puisse  en  si;fnaler 
les  eauses.  Néanmoins,  je  crois  connaitre  la  forme  larvain-  du  (ùi- 
MruilUcii*  et  cette  croyimc»-  est  Itasée  sur  la  très  «rrandt'  analo^^ie 
que  |irésente  la  forme  de  cercain-  et  le  ver  adulte.  La  ccrcaire  eu 
«luestion  habite  assez  connuunénu'Ut  avec  ses  nourrices  la  cavité 
abdominale  ib's  Chtipatra  buUmuidcs  .JlcK.  et  Cl.  nfclostimioidcii 
UiM  Itii..  dans  cette  ilcrnièrc  plus  rarement  fi;;};.  l.'{.'t  l.l'.t.  pi.  Mil). 
Klle  se  reconnaît  à  première  vue  pour  une  cercjuro  d'Anipliistonu' 
par  Huifi*  de  la  présence  d'une  <;riinde  \cntouse  terminale  et  aussi 
par  sa  structure  interne  qui  est  presque  identique  à  celle  de  la  cer- 
raire  de  \  Amiiliislntiinui  siilir/ni-nlinii  laquelle  est  la  niicux  lonnue 
juMprà  ce  jour. 

La  ("ercairi-  adulte  a  une  |on;iUeur  d  environ  ii ..»   et  une 

plun  ifrandc  lar^-ur  de  ()""", .'l;'>;  le  corps  quelque  peu  aplati  a  la 
forme  d  Une  poire,  nniis  variable  jiisqu  à  un  certain  dc;r|,'.  pnr  suite 


—  179  — 

de  ses  coiitraction.s.  La  queue  est  très  bien  développée  et  se  re- 
marque surtout  ])ar  la  vivacité  et  l'énergie  de  ses  mouvements; 
elle  est,  de  plus,  capable  de  changer  notablement  de  longueur  en 
s'allongeant  et  en  se  raccourcissant  jusqu'au  tiers  environ  de  sa 
longueur  totale  (tig.  138);  malheureusement  je  n'ai  pas  relevé  les 
dimensions  exactes.  Un  autre  caractère  important  consiste  dans 
la  présence,  sur  la  partie  antérieure  du  corps,  de  deux  taches  ocu- 
laires qixi  montrent  en  dehors  et  d'une  façon  très  nette  ime  véri- 
table lentille  cuticulaire  convexe.  Le  pigment  entourant  cette  len- 
tille s'étend  en  bas  en  renfermant  un  espace  conique  de  même  que 
dans  les  yeux  de  la  ceroaire  de  Y Ampkistomum  subclavatum.  Il  se 
répand,  en  outre,  superticiellenient,  autour  de  la  lentille  et  iinit  par 
se  partager  en  un  certain  nomljre  de  traînées  qui  en  s'anastomo- 
sant  entre  elles  se  perdent  ])eu  à  peu  dans  le  pigment  réi)andu 
d'une  façon  diffuse  au-dessous  de  la  peau  du  corps.  Le  développe- 
ment de  ce  pigment  est  prononcé  surtout  dans  les  cercaires  adultes 
qui  sont  alors  assez  obscures  et  opaques,  tandis  que  dans  les  jdus 
jeunes  on  peut  encore  nettement  distinguer  l'organisation  interne 
(fig.  138,  pi.  xiii). 

La  cuticule  est  mince  et  lisse,  sans  trace  de  noyau  et  évidem- 
ment analogue  à  celle  qui  revêt  le  corps  de  l'animal  adulte.  Au- 
dessous  d'elle  on  voit  l'enveloppe  musculaire  assez  forte,  mais  qui 
n'offre  rien  de  spécial.  Dans  les  couches  périphériques  du  paren- 
chyme on  remarque  de  très  nombreuses  cellules  à  bâtonnets 
dont  le  contenu  sert  plus  tard  à  la  formation  du  kyste.  La  queue 
est  complètement  dépourvue  de  cellules  à  bâtonnets  et  n'en  a  nul 
besoin  au  reste,  car  elle  ne  prend  pas  part  à  l'enkystement,  mais 
reste  hors  du  kyste  et  se  décompose. 

A  l'extrémité  antérieure  du  c(U'j)S  nous  trouvons  l'ouverture 
buccale  ((ui  montre  déjà  d'uiu;  manière  très  claire  les  ])apilles 
(|iii  entourent  aussi  la  Ixiuclic  de  ranimai  adulte.  La  bouche  s'ouvre 


—  180  — 

ilaiifs  la  graiule  ventouso  oralo  dont  le  caiiutî  rc  iniiuipal  est  la 
présence  de  deux  grandes  porlics  latéralos  à  ravité  très  pro- 
tMiidf.  l^a  ventouse  elle-même  a  une  lonjiueur  de  ^^""".OT  sur  un 
iliamètre  de  G"".»)!; — 0°'".0T:  les  appendiees  sdnt  déjà  lonj>s  de 
0"".08  tandis  que  leur  diamètre  est  beaucoui»  jikis  petit  (O^^.CU). 

L'ti'siipliajre  part  de  la  paroi  ventrale  de  la  cavité  Ituerale:  il 
rej)résente  un  tulie  droit  et  musculeux  de  O""'".!*)  sur  0'""'.(U  de 
diamètre  ipii  avant  de  se  liit'un|iu'r  et  de  tnrnier  les  hr.iiielies  de 
l'intestin,  présente  un  éjtaississenient  musculaire  très  tort  et 
titut  à  t'ait  analitirue  à  celui  i|ui  caractérise  l'intestin  du  ver  adulte: 
la  >triirture  liistnlotriijuc  est  é;xakMnent  la  niènie  dans  les  deux  cas. 
Les  i»ranclics  de  l'intestin  sont  assez  courtes:  elles  s'étendent, 
depuis  la  hitunation.  oliliqnement  en  arrière  i)our  se  ternnner  après 
un  trajet  lé;rèrement  arqué  en  dehors,  à  une  distance  de  0""",17. 
Leur  <liann"-tre  est  considéraldc  i()""'.ll4).  leur  Inniière  liéante  et 
••ntouréc  de  cellules  é|)ithéliales  nomhren.ses.  Mi;ii>  Mins  liniites 
distinctes. 

Le  svstème  nerveux  est  peu  visible  à  cause  du  |iareneliynie 
fortement  ffrannlcus.  l'HUtefois.  un  distingue  sans  tri»p  de  dit'ticulté 
lii  commissure  <-éréiirale  et  de  cha(|uc  i-oté  deux  ;frands  nerfs  lon- 
;fitudiiiaii\.  l'un  antérieur  et  l'antre  postérieur.  Les  yeux  se  trouvent 
immédiatement  au-dessiiH  de  la  Itifurcation  de  ces  cordons  nerveux. 

Le  sVHtème  excréteur  ressemble  t'ortcun-nt  à  celui  de  la  cer- 
Cilirede  r..4m/>//M'"»/"//;(  .snlir/nvatinu.  Le  poi'c  extérieur  c>t  ilouble 
et  w  rencontre  à  pin  de  di^tance  en  a\ant  de  l;i  ipuintc  de  l;i  i|iiein': 
cette  diHtance  est  »ensililcment  plus  ;,rrandc  i|Ue  ciicz  J'Anipliisitiuu' 
cité,  mai»  c'est  là  à  peu  près  la  seule  différence  entre  les  deux 
fonncH.  Toute  la  lon;.M>enr  de  la  i|inne  e>l  parrcuirnc  par  nn  \ais- 
M'»u  nimple  trèH  larp-  dont  les  hinuosités  dc\  icnin-nt  d  autant  plus 
étniiten  ti({.  I.'IH.  pi.  M||^  i|ue  la  queue  cHt  plus  contractée,  tainlis 
iplr  |nrH«|U'elle  cht  entièrement  étalée  son  trajet  est  prcsqiii'  dioit. 


—  181  ~ 

Les  parois  de  ce  vaisseau  de  la  queue  n'offrent  pas  de  noyaux; 
elles  paraissent  plutôt  formées  par  les  parois  des  cellules  du  paren- 
chyme de  la  (jueue.  Après  le  passage  du  vaisseau  dans  le  corps 
de  la  cercaire  ([PE]  fig-.  138),  passage  qui  est  toujours  marqué  par 
un  étranglement  plus  ou  moins  sensible  de  la  paroi,  cette  dernière 
se  reconnaît  évidemment  formée  par  des  véritables  cellules  épi- 
théliales  aplaties  dont  les  noyaux  font  nettement  saillie  en  dedans 
(VE,  fig.  138).  Le  trajet  du  vaisseau  excréteur  unique  compris  dans 
le  corps  est  petit  et  représente  une  cavité  en  forme  de  triangle  iso- 
cèle très  haut  dont  le  sommet  se  continue  avec  le  vaisseau  de  la 
queue.  De  chaque  côté  de  la  base  nous  voyons  partir  un  gros  tronc 
vasculaire.  Ils  se  rendent  tous  deux  d'abord  transversalement  vers 
les  bords  du  corps;  mais  avant  d'y  amver  ils  se  tournent  en  avant 
et  quelque  peu  en  dedans.  Bientôt,  cette  direction  est  de  nouveau 
modifiée  et  ils  se  dirigent,  tout  en  conservant  le  trajet  en  avant, 
en  dehoi's  jusqu'auprès  des  bords  latéraux  ;  à  partir  de  ce  point,  ils 
longent  les  bords  jusqu'au-delà  des  taches  oculaires  où  ils  ne  sont 
plus  visibles.  Ce  trajet  des  deux  vaisseaux  latéraux  est  très  recon- 
naissable  par  suite  de  la  présence  dans  les  vaisseaux,  chez  les  cer- 
caires  mûres  et  jjresque  mûres,  de  conci"étions  globulaires  réfrin- 
gentes et  très  grosses,  telles  que  celles  que  l'on  trouve  çà  et  là  dans 
le  système  excréteur  des  cercaires.  C'est  vers  le  milieu  du  trajet 
qu'elles  sont  le  plus  grosses,  tandis  qu'elles  diminuent  ])cu  à  peu 
de  volume  vers  les  terminaisons  antérieure  et  jjostérieure.  Dans  les 
cercaires  mûres  fortement  granuleuses  et  pigmentées,  ces  vaisseaux 
semblent,  ainsi  qu'il  a  déjà  été  dit,  se  terminer  à  la  hauteur  des 
taches  oculaires.  En  examinant,  au  contraire,  des  cercaires  jeunes 
et  même  très  jeunes,  on  reconnaît  (|iie  les  vaisseaux,  au  lieu  de  se 
terminer  en  cul-de-sac,  se  recourbent  en  arrière;  ]mis  leur  trajet 
est  tout  à  fait  identique  à  celui  que  nous  connaissons  déjà  pour  les 
vaisseaux  de  V Amphistoiimm  suhclavatum.   La  grande  vcntduse 


—  182  — 

ventrale  est  éoralenioiit  ]M)nrviie.  à  let  état,  de  cai)ill;ures  à  enton- 
noirs ciliés  (|ui  t'ont  »niui>lrtinient  défaut  rhoz  le  ver  adulte. 

Le  eonimeneenient  des  organe.s  {génitaux,  enfin,  se  présente 
8008  la  forme  d'un  amas  de  cellule.s  fortement  f;ranuleuses  (jui  est 
situé  en  avant  de  la  ventouse  aluloniinale  et  envoit  un  eordon  cel- 
lulaire en  liant.  le(|uel  tinit  par  se  perdre  au-dessous  de  la  bifur- 
cation de  l'intestin.  II  n'e.st  pas  jMtssible  d'analy.ser  ])lus  minutieuse- 
ment cet  amas  i)ar  suite  de  la  faible  transparence  du  parencliyme 
environnant:  du  reste.  Je  ne  doute  point  qu'il  ne  contienne  déjà, 
comme  ailleurs,  les  premières  él>auclies  de  toutes  les  jiarties  de 
l'appareil  ^jénital  tléfinitif. 

Voilà  la  stnu-turc  de  la  ccrcairc  mure!  (jMiant  à  l'Iiistoirc  de  son 
développement,  elle  prend  naissance  dans  des  rédics  (|ui  lia- 
bitent  en  faraud  nomltre  la  cavité  abdominale  et  le  foie  des  Cleo- 
jintrn  hnliuiohlis  et  (v/clostoiUDiJcs.  Le  mode  de  formation  îles  cer- 
caires  c(ȕncide  sur  ttuis  les  points  importants  avec  celui  (pie  j'ai 
si^rnalé  pour  V Amii/iistininuu  snhclnvatum  et  il  est  par  suite  inutile 
d'insister  jdus  lon;,'-u,>i||ciit  sur  cette  partie  du  dévelopjicnicnt. 

Les  rédies  »dles-iiicnies  ressenildent  beaucoup  à  celles  de  l'.Vni- 
pliihtonir  et  ne  se  distinjrueiit  ipic  jiar  la  présence  d  un  intotin  re- 
lativement énorme.  Kllcs  ne  surpassent  ]ias  i-n  loii;;ucur  1""",2; 
leur  forme  normale  est  celle  d'un  sac  à  extrémité  |iostérieure  amin- 
cie et  i\  contour  irréjridier.  hans  les  exemplaires  jeinies  on  recon- 
naît, «le  plus,  deux  pairs  d'appendices  latéraux  ili;r.  I."?,'».  pi.  \\\\\\ 
les  poHtéricurs  diHparaissciit  cependant  bientôt,  tandis  i|ue  les  an- 
térieurs Hc  conservent  plus  |oii;rf,>||||iK,  nniis  finissent  par  disparaître 
ijinind  même  dans  un  i\\iv  plus  iivaucé  iH);;;.  l.'til  et  l.">7.  pi.  \llli. 
l.a  vrntonse  de  ccm  rédies  a  un  tliamèfn*  île  (l'""',(t."i  et  doime  accès 
dans  un  wic  stomacale  «pii  dans  les  exempluires  très  àp''s  occupe 
la  plus  grande  |)artic  de  la  cavité  intcrin-  iti^.  l.'ITi,  mais  est  fou- 
journ  et  même  elle/,  les  individuH  les  plus  jeuneHltiff,  l.'iri),  beaucoup 


—   183  — 

plus  volumineux  que  celui  de  l'Amphistome  déjà  cité.  Il  a  en  gé- 
néral une  forme  plus  ou  moins  spliérique  qui  cependant  varie  beau- 
coup suivant  la  quantité  des  aliments  contenus  dans  son  intérieur. 
Ceux-ci  sont  toujours  rei)résentés  par  des  globules  parfois  très  gros 
et  de  couleur  fortement  accusée  de  jaune-brunâtre  qui  dérive  ap- 
paremment du  foie  de  l'hôte. 

Entre  la  ventouse  et  l'estomac  on  reconnaît,  chez  les  jeunes  ré- 
dies  surtout,  deux  amas  cellulaires  latéraux;  les  restes  du  système 
nerveux  de  l'animal.  Dans  le  voisinage  de  celui-ci  se  remarquent 
quelquefois  d'autres  cellules  en  forme  de  bouteille  dont  les  extré- 
mités amincies  se  dirigent  nettement  en  avant,  sans  qu'il  soit  pos- 
sible de  bien  en  distinguer  la  terminaison  même.  Des  cellules  ana- 
logues ont  été  déjà  trouvées  chez  plusieurs  autres  formes  de  rédies 
(telles  que  celles  du  Distomum  hepaticum  d'après  Leuckart,  de 
V Amphistomum  subclavatum  etc.)  et  représenteraient  des  cellules 
glandulaires. 

Les  rédies  possèdent  aussi  un  système  excréteur  bien  déve- 
loppé. Il  est  toujours  double  et  ses  embouchures  se  trouvent  dans 
les  côtés  en  arrière  du  milieu  de  la  longueur  (PE,  tig.  135,  pi.  xiii). 
Le  pore  de  chaque  côté  donne  accès  dans  un  vaisseau  unique  très 
court  qui  se  divise  bientôt  en  trois  canalicules  dont  l'un  se  dirige 
en  avant,  l'auti'c  en  arrière,  tandis  que  le  troisième  reste  dans  le 
voisinage  de  son  origine.  Chacun  finit  par  se  terminer  dans  im  en- 
tonnou-  cilié  et  il  y  en  a,  ainsi,  six  dans  le  corps.  La  ])osition  de 
ces  entonnoirs  varie  avec  l'âge;  toutefois,  les  deux  extérieurs  se 
trouvent  toujours  dans  les  environs  des  extrémités  antérieure  et 
postérieure. 

Les  parois  du  corps  de  ces  rédies  sont  d'autant  plus  granu- 
leuses, que  les  individus  sont  plus  âgés.  C'est  seulement  dans  la 
pointe  caudale  qu'elles  sont  partout  formées  par  des  cellules  bien 
nettes  qui  coniitosent  la  couche  gerniinativc  on  le  gcrinigènc 


—  184  — 

•le  lut»  nuiuiuux.  Les  raiipnits  soiit  les  mômes  que  ceux  ijne  J'ai 
sijrnalées  jHHir  rAmithistomo  de  la  grenouille  et  sont  représentés 
dans  la  rtgiire  13t;.  pi.  xiil.  tandis  que  dans  la  rédie  plus  âgée 
de  la  figure  i;{7  le  genuigène  se  trouve  en  voie  d'atrophie  comme 
l'animal  entier.  Les  gennes  de  ces  rédies  ne  se  transforment  pas 
toujours  en  eereaires.  mais  très  s(mvent  ils  forment  de  ncuivelles 
rédies  fig.  i;if)  :  il  semble  même  que  plusieurs  générations  sem- 
Idahles  pui.sseut  se  suivre  de  cette  fa^on.  Plus  tard  on  reconnaît. 
à  l'intérieur  des  rédies  mères,  des  rédies  filles  aussi  l»ien  t|ue  des 
eereaires  et  ce  n'a  été  que  dans  des  cas  relativeiiiciit  rares  que 
j'ai  rencontré  une  progéniture  comiiosée  exclusivement  ilc  eer- 
eaires i«e.  dans  les  niois  d'hiver!). 

("e.st  évidennuent  la  lumière  solaire  qui  invite  les  eereaires  à 
sortir  en  masse  de  leurs  iiùtcs  inti  riiic(liaires.  A  Vn'uU'  de  leur 
queue  très  forte  elles  nagent  dans  l'eau  pendant  un  ci-rtain  ti'm]is. 
mais  ce  temps  ne  semlilc  pas  dépasser  la  ilurée  de  24  heures. 
l>éjà  après  quelques  heures  elles  commencent  à  devenir  de  plus  en 
plus  faildcs  et  elles  finissent  par  tomber  au  fond,  à  moins  qn  elles 
n'aient  déjà  trouvé  un  .soutien  convenaldc.  ptmr  s'y  enkyster.  Le 
proeédé  de  l'enkystement  s'accomplit  très  rapidement  à  l'aiile  des 
cellules  à  Icitonnets.  comme  che/.  r.Vmpliistonic  de  la  grenouille. 

Les  kystes  irrégulièrt-mcnt  ronds  ont  un  diamètn-  de  (>""",.■{ — 
(»"".. "J.'i  et  une  coqm-  assez  épaisse  et  résistante.  <t)nand  on  réussit 
ù  rikinpre  celle-ci  et  à  faire  sortir  intact  le  jeune  animal,  on  oliservc 
d'une  nninière  très  claire  qu'il  oDVr  une  organisation  interne  qui 
Me  rHpproehe  tout  à  fait  de  celle  du  (l'iistroili.iriis  ifig.  \'M).  pi.  MIII. 
<  '<■  sont  Aurtout  les  organes  génitaux  qui  <int  gagné  d»-  lu-ttcté  :  on 
ni'  voit  pUM  m-ulement  les  deux  testicules  son»  la  t'oimc  de  deux 
cnrpn  spliériqnen  situés  latéralcuM-nt  et  à  un  niveau  nn  peu  différent 
entre  les  hrain'lics  intchtinalcs.  nniis  aiis.si  le  gcrniigènc  sur  la 
moitié  gauche,  le  caiLil  de   Lvn.ii:.  le  Nitilliiilnctc  impair  et  les 


—  185  — 

commencements  des  vitelloductes  transversaux,  tandis  que  les  vi- 
tellogènes  eux-mêmes  échappent  encore  à  l'observation.  La  grande 
ventouse  est  tout  à  fait  ventrale;  les  deux  troncs  latéraux  du  sys- 
tème excréteur  ont  perdu  leur  contenu  et  sont  remplis  d'un  liquide 
limpide  et  sans  granulations. 

D'après  ces  divers  états  observés,  il  n'est  pas  trop  difficile  de 
reconstruire  l'histoire  de  la  vie  du  Gastrodisque  :  les  embryons, 
après  avoir  passé  quelque  temps  dans  l'eau,  pénètrent  dans  une 
Cleopatra  hulimoides  où  ils  se  transforment  en  sporocystes.  Les 
germes  de  ceux-ci  deviennent  des  rédies  qui  produisent  de  nouveau 
d'autres  rédies  dont  le  ])roduit  peut  être  encore  une  ou  même  plu- 
sieurs générations  de  rédies.  Finalement,  la  dernière  commence 
à  donner  naissance  soit  exclusivement  à  des  cercaires,  soit  à  des 
cercaires  et  rédies.  Les  cercaires,  après  avoir  accompli  leur  déve- 
loppement, sortent  de  leur  hôte  intermédiaire  et  s'enkystent  sur 
des  corps  quelconques  avec  lesquels  elles  sont  transportées  dans 
l'estomac  de  leur  hôte  déiinitif.  Là,  le  kyste  est  détruit  et  l'animal 
qu'il  contient,  mis  en  liberté,  s'engage  plus  profondément  dans  l'in- 
testin et  jusqu'au  cœcum  où  il  acquiert  sa  maturité. 

3.  Développement  de  rAmphistomum  conieum  R. 

(Figg.  125-134,  pi.  XII.) 

Le  développement  embryonnaire  ne  diffère  ni  de  celui  des 
deux  espèces  précédentes,  ni  de  celui  de  l'Amphistome  des  gre- 
nouilles. C'est  en  raison  de  cette  ressemblance  que  je  ne  crois  pas 
devoir  insister  davantage  sur  cette  ])artie  du  cycle  évolutif.  L'éclo- 
sion  des  embryons  mûrs  est  évidemment  intiuencée  par  la  lumière 
et  par  la  température.  Quand  on  enlève  le  bassin  contenant  les 
œufs  couvés,  de  l'étuve  où  ils  ont  séjourné  dans  l'obscvmté,  on 
n'aperçoit  pas  d'embryon  libre;  mais  un  quart  d'heure  après  avoir 

MliMUIltKS,    T.    III.  24 


—  186  — 

mis  le  bassin  à  la  lumière.  Teau  est  remplie  crembryons.  à  moins 
que  la  température  du  milieu  ne  soit  inférieure  à  l.V'C".  Hans  ce 
eas.  l'éelosion  eesse  jiresiin'cMtitrenient  et  ne  reconimentc  que  si 
l'on  éehautîe  l'eau. 

Les  mouvements  «les  embryons  n;i;:eurs  smit  .uissi  tout  à  t'iiit 
anaioo^^ues  à  eeux  «les  autres  espèees  et  quant  à  l'emltryon  même, 
j'ai  tU'jà  sijrnalé  eomlùen  il  est  dit'tieile  de  le  sé])arer.  surtout  de 
e»'lui  du  (jostrothylax,  avee  le(|uel  il  partajre  les  dimensions  du 
<orp>.  la  lonji'ueur  de  l'intestin  rjui  surpasse  en  arrière  le  système 
nerveux  et.  dans  la  portion  terminale,  le  ^rernii^ène  (|ui  est  allonj;é 
et  pai-semé  de  {franules.  La  forme  du  corps  varii-  beaucoup  suivant 
les  contractimis.  ainsi  (pi'il  a  été  tijiuré  dans  les  planches:  les  ditfé- 
rento  altitudes  des  cmliryons.  (|ue  j'ai  dessinées,  ne  sdut  pas  s])é- 
citiquc>  pour  1  une  nu  iauti'c  fnrmc.  mais  elles  sunr  enmniuni's  à 
toutes  les  trois. 

l'nur  suivre  son  évolution,  rcniliryon  <le  V Aiu/ihistome  couiijue 
pénètre  dans  des  exemplaires  de  F/ii/sa  alexandrhin  HdURG.  et 
Hi'/.iii  uiicrofAeiiru  Moi'Hti.  où  il  s'établit  d'abord  dans  la  cavité 
viscérale.  Il  se  transfonne  là.  après  avoir  |ierdu  son  revêtement 
eetodeniial  portant  les  tilann-nts  vibratiles.  eu  un  sac  de  forme  ir- 
réjfulière  et  dont  les  monveun-nts  (pii  étaient  si  vifs  en  inincipe 
clic/,  les  cudiryons  deviennent  de  |ilusen  plusfaibleset  lents  jusqu'à 
vv  qu  eiitin  ils  (  esHcnt  |»rcs(|u  entièrement.  .\près  une  tlnrée  d'une 
quin/Jiinc  de  jours,  le  jeune  sporocyste  a  atteint  Iîi  forme  repré- 
Hcnfée  dans  la  tijfure  ll*(i.  |d.  Ml.  11  r«'préKentc  alms  un  sac  cylin- 
drique et  allon;:é  de  O"".?  «le  lon^^uciir  en  moyenne,  et  à  extré- 
niitéh  presque  éjfaleiiient  arrondies;  la  plus  H;iande  larffcur  est  de 
<r".I.'i.  I^es  parois  de  ce  sac  sont  asMc/.  minces;  elles  sont  formécH 
d'un  té^'ument  dans  Icipiel  je  n'ai  pu  découvrir  au<'un  reste  île 
noMin  et  d  une  couche  museidaire  siis-jaceiite.  composée  de  tibrcM 
nnnulaireH  externeM  et  de  libres  |on};itudimiles  internes.    La  paroi 


—  187  — 

interne  ne  contient  plus  que  quelques  cellules  nettes:  dans  la  plus 
grande  partie  des  cas  elle  est  transformée  en  une  masse  granu- 
leuse qui  forme  un  réseau  à  mailles  irrégulières  et  qui  se  voit  très 
aisément  à  travers  des  téguments  (tig.  126).  Cette  masse  granu- 
leuse devient  beaucoup  plus  épaisse  dans  l'extrémité  antérieure  et 
forme  une  couche  unie,  sans  mailles,  dans  laquelle  on  ne  réussit 
qu'avec  peine  à  découvrir  quelques  traces  d'organisation.  Toute- 
fois, cette  partie  est  le  résidu  de  la  partie  céphalique  de  l'ancien 
embryon  et,  en  etfet,  chez  des  sporocystes  beaucoup  i)lus  jeunes, 
on  distingue  encore,  en  cet  endroit,  les  débris  de  l'intestin  et  du 
système  nerveux  qui,  cependant,  vont  se  décomposer  bien  ra])ide- 
ment.  Contrairement  à  ces  organes,  le  système  vasculaire  s'est 
conservé  et  a  même  augmenté  d'importance.  Les  deiix  entonn<iirs 
ciliés  sont  restés  et  ont  sensiblement  grossi  de  sorte  qu'ils  at- 
teignent une  longueur  de  0""",02  sur  0""",009  de  largeur;  ils  se 
trouvent  encore  dans  le  voisinage  de  l'extrémité  antérieure.  Les 
vaisseaux  se  sont  fortement  allongés  et  aboutissent  au  dehors  à 
peu  de  distance  de  l'extrémité  postérieure.  Autant  que  J'ai  pu  m'en 
rendre  compte,  les  vaisseaux  sont  simples  comme  aixparavant  et  ne 
se  ramifient  pas.  La  plus  grande  partie  de  la  cavité  interne  du 
sporocyste  est  remplie  par  les  germes  dont  les  plus  avancés,  à 
cet  état,  montrent  nettement  déjà  la  forme  d'une  rédie.  Tandis  que 
sur  la,  paroi  interne  du  sporocyste,  on  ne  rencontre  que  rarement, 
ainsi  que  je  l'ai  déjà  dit,  des  cellules  germinatives  normales,  celles- 
ci  se  présentent  amassées  dans  l'extrémité  caudale  où  elles  vont 
former  un  véritable  épithélium  germinatif.  Les  rapports  sont  tout 
à  fait  identiques  à  ceux  que  j'ai  signalés  chez  les  sporocystes  de 
l'Ampliistome  de  la  gi'enouille,  et  la  transformation  des  germes  en 
rédies  ne  dittère  pas  non  plus  de  celle  de  ce  ver,  de  sorte  qu'il  n'est 
point  nécessaire  d'insister  davantage  là  dessus. 

Après  une  ))éiiod('  d'environ  1.5  jours,  on  rencontre  dans  les 


—  188  — 

Fhif.tae  infestées  K-.s  piTiiiières  réilies  lior.sdossporocvstosltijr-lSO 
qui  rejjrésente  une  rédie  àfrée  d'environ  20  jours  à  ])artir  du  pas- 
sa<;e  de  l'embryon  ilans  l'hôte  intermédiaire!.  Elles  ont  la  même 
forme  que  eelle  de  V Amfih'stoinum  .■mbclavatum  et  re]trésentent  un 
sae  pointu  en  arrière  et  <léi)ourvu  d'appendiees  latéraux.  Leur  Idu- 
{fueur  est  maintenant  de  (»°""..">:  la  ventoust-  a  un  diamètre  de  (i""",tKi 
et  lintestin  allongé  «leeupe  encdre  beaucoup  ))lus  de  la  moitié  de 
la  lunjfueur  du  coi-])s  entier.  Ses  pamis  sont  formées  par  des  cel- 
lules à  noyau.v  bien  nets,  mais  sans  limites  distinctes  et  (|ui  pré- 
sentent une  particularité  «lue  j'ai  rencontrée  très  souvent  aussi  dans 
les  rédies  du  ^io.'ç/;v»(/i.s'CM.s\  mais  (pu'  je  n'ai  pu  constater  dans  les 
rédie»  de  rAniitliistomc  dela;rieiiouillc.  (  'ctte  particularité  consiste 
en  ee  que  la  surface  de  cet  épitliélium  porte  des  filaments  très 
délicats  et  assez  iiomitrciix  dont  la  loii;;iiiiii-  an^iiiiciitc  av«'c  l'àfic 
des  vers.  A  première  vue.  ces  tilamciits  offrent  une  fiiande  ressem- 
blance avec  des  cils  vibratiles.  mais,  d'antre  part,  on  ne  ]»eut  leur 
reeonnaitre  aucun  nnuivenuMit  propre,  ni  vil)ratil»'.  ni  amiltoïde.  Ils 
semlilent  toutefois  être  en  relation  avec  la  résoriitioii  des  aliments 
qui  C4>nsirttent  en  fra;rmcnts  de  couleur  jaune-brunàtre  ou  jaune, 
dérivant  apparemment  du  foie  des  liôtcs.  Le  système  vaseiilaire 
cht  tout  à  fait  double;  les  pores  excréteurs  se  trouvent  à  la  limite 
du  tiers  médian  et  du  tiers  postérieur  du  corps  :  ils  sont  latéraux, 
naturellement,  he  ces  pores  part  de  cliaque  côté  un  eiuirt  troue 
uiii«|Ue  qui  Itientôt  se  divise  en  ileux  rameaux,  un  antérieur  et  un 
poHtérieur  <|ui  sont  les  premiers  formés  dans  les  jeunes  réilies;  dans 
celles  déjà  sorties  des  sporocystes.  ils  semblent  émcfti'c.  sur  leur 
trajet  ultérieur,  de  nouvelles  branches  latérales,  uniis  les  points 
d'orlifine  «le  ces  derilièreH  m'ont  échappé.  Tous  ees  eaiialicules  se 
terminent  en  pavillons  vil)ratiles  très  petits;  j'en  .li  compte,  en  dé- 
linitivc.  jusqu'à  cini|  de  chaque  côté. 

I.en    produits  de   ces   rédies   commencent    à    se   ilitfércncicr   île 


—  189  — 

très  bonne  heure;  ils  prennent  naissance  et  se  développent  de  la 
même  manière  que  les  germes  des  rédies  de  V Amphistomum  sub- 
clavatum  ce  qui  est  rendu  bien  évident  par  la  comparaison  de  la 
figure  130,  pi.  xn  avec  celle  n"  10  de  la  planche  xx  de  mon  tra- 
vail sur  ce  dernier  parasite.  Mais,  tandis  que  chez  celui-ci  les 
germes  des  premières  rédies  se  transforment  tout  de  suite  en  cer- 
caires,  chez  Y Amphistome  conique  la  seconde  génération  donne 
encore  des  rédies  (fig.  129,  pi.  xil,  rédie  âgée  de  39  jours).  Ces 
dernières  quittent  leur  mère  par  un  orifice  d'accouchement,  si- 
tué à  une  courte  distance  en  arrière  de  la  ventouse;  elles  s'éta- 
blissent à  côté  des  rédies  plus  âgées,  s'accroissent  et  prodiiisent 
une  troisième  génération  qui  peut  être  encore  une  fois  des  rédies. 
De  cette  manière,  il  résulte  finalement  un  assez  grand  nombre  de 
rédies  offrant  à  peu  près  le  même  aspect  et  qui  commencent  dès 
lors  à  produire  des  cercaires.  Chez  le  ver  qui  nous  occupe  je  n'ai 
pas  observé  des  germes  de  cercaires  en  compagnie  avec  des  germes 
de  nouvelles  rédies  dans  une  rédie  mère,  comme  cela  se  ])roduit 
chez  le  Gastrodisque.  Mais  cela  peut  être  purement  accidentel,  car 
je  n'ai  pu  suivre,  ainsi  que  je  l'ai  dit,  que  pendant  deux  mois  le 
cycle  évolutif  de  ce  ver. 

Bien  que  la  formation  initiale  des  cercaires  soit  entièrement  ana- 
logue à  celle  des  cercaires  de  l'Amphistome  de  la  grenouille,  elle 
s'éloigne  toutefois  plus  tard  par  j)lusieurs  points  de  cette  dernière. 
Parmi  ces  différences  une  consiste  dans  la  formation  de  la  ventouse 
antérieure  qui  est  simplement  ronde  et  dépourvue  d'appendices  la- 
téraux qui  existent,  par  contre,  chez  V Amphistomum  subc/avahim. 
Une  autre  particularité  consiste  dans  le  système  excréteur  dont 
les  deux  grands  troncs  latéraux  sont  mis  en  communication  entre 
eux  par  un  rameau  transverse  fortement  arqué  en  avant  et  situé  à 
peu  près  au  milieu  du  corps.  A  i)art  ces  deux  différences  jjrinci- 
palcs,  le  dévcloppcnicut  des  cercaires  s'cflt'ectuc  suivant  les  mêmes 


—  190  — 

luis  (jiu-  celui  lU'îs  aiitivs  Aiiiphistomiensi  n>iimis:  U-s  diux  stadi-s 
fijrurés  dans  U-s  li{rure.s  IHl  et  li\'2  de  la  plaiidif  \ii  eu  rendioiit 
8Ufti.s;uniiU'iit  roiiipte. 

Les  eereaires  naissent  très  préiiiaturénK-nt  et  après  n'avoir 
acquis  qu'un  certain  de^rré  dedévelo])penient;  elles  aeciuièrentdone 
leur  entier  développement  liors  de  leur  mère  dans  les  tissus  de 
rimte.  Leur  or^anisatiun  (timplètement  achevée,  elles  quittent  le 
milieu  <|ui  les  a  vu  naître  pour  na;;er  lilircincnt  dans  ICau.  Cette 
énii;rration  est  évidemment  aidée  et  accélérée  ]»ar  la  lumière  so- 
laire dont  rintiuence  sur  l'activité  des  eereaires  a  du  reste  déjà  été 
observée  par  SoNsiNO,  car  la  eercairc  qu'il  décrit  pa<ic  142  de  son 
travail'  wm»  le  nom  de  '('crran'd  jiifpinntata  di  Anip/ii.ittuiiiiiii 
(8pcc.?)>.  est  en  ettet  la  cercaire  de  V Aiiip/ii.<tnine  aiuiqitf.  En 
])rincipe.  SoNSINO  sciiildc  avoir  été  |Mirté  à  la  rartaclicr  à  l'.l;;/- 
phistuiiiitm  su/iclovotum  et  ce  n  est  que  parce  que  les  eereaires 
M'étaient  aussi  enkystées  dans  les  tissus  d'une  jcrenouille  (pii  en 
avait  nian;;é  qu'il  fut  conduit  Ji  mettre  en  doute  uiu'  semblaldc  re- 
lation. Les  deu.\  caractères  spéciaux  qui  sé|)arent  notre  cercaire 
de  celle  du  ver  cité  et  (|ui  la  rap|uochcnt  notaidement  tie  l'.lm- 
phùlnmf  cnuiijnp,  c'est-à-dire  l'aijsence  des  |ioclies  de  la  vi-ntouse 
et  la  communication  des  deux  troncs  va.scidaires  latéraux,  lui  ont 
complètement  écliapjié. 

<^uanf  à  la  ntructure  de  la  cercaire  mûre,  je  dois  relever 
queli|ueM  autres  erreurs  de  SoNsi.No.  Tout  d'aiionl,  la  queue  n'est 
pas  |Miurvne  d'une  expansion  latérale,  d  une  na;:coiic  comme  cela 
Mc  trouve  ailleurs,  nuiis  elle  est  tout  à  l'ait  lisse.  Le  corps  ovale, 
mais  capalilc  de  elianp-r  de  t'ormc.  a  une  lon^^iicur  di-  0""".'i  en 
moyenne  et  une  larp-ur  de  ()"",. "i.'J,  tandis  (pic  la  (|iicnc  mesure. 
à  l'état   du  rc|Mm.  ir*.!!  environ.   Li-  cmps  est   tuni  a  tail  iqia(|iic, 

I    Hlu<1l  *al  paraMlll  i-lr  ,  I  r..  p.  US. 


—  191  — 

aspect  qui  est  dû,  d'abord,  à  une  pigmentation  supertîcielle  très 
forte,  provenant  des  taches  oculaires  et  se  répandant  également 
jusqu'aux  bords  latéraux  et,  ensuite,  au  développement  des  cel- 
lules à  bâtonnets  situées  au-dessous  du  tégument.  Il  n'y  a  que  les 
deux  ventouses  et  la  partie  centrale  du  système  vasculaire  qui  se 
distinguent  nettement,  les  premières  parce  qu'elles  ne  sont  pas 
pigmentées,  l'autre  par  son  contenu  formé  de  globules  fortement 
réfringents.  Les  ventouses  ont  des  diamètres  de  0""'',045  et  de 
0""°,09,  l'antérieure  est  entièrement  sphérique,  ainsi  que  cela  a 
déjà  été  signalé.  Voilà  tout  ce  que  l'on  peut  reconnaître  de  l'or- 
ganisation interne  du  corps  de  la  cercaire  à  l'état  mûr.  La  queue 
est,  pres(|ue  dans  toute  sa  longueur,  parcourue  par  un  gros  tronc 
vasculaire  qui,  près  de  l'extrémité  caudale  se  bifurque  en  deux 
branches  qui  ne  tardent  pas  à  s'ouvrir  au-dehors.  Au-dessous  de 
la  peau  de  la  queue,  on  distingue  aisément  une  couche  de  tibres 
annulaires,  au-dessous  desquelles  il  y  a  encore  une  couche  de 
fibres  longitudinales  moins  fortes. 

Pour  analyser  la  sti'ucture  interne  des  cercaires  il  faut  jtrendre 
des  individus  plus  jeunes,  chez  lesquels  le  pigment  et  les  cellules 
à  bâtonnets  ne  sont  pas  encore  assez  développées  pour  dissimider 
le  reste  de  l'organisation.  Dans  ces  exemplaires  (v.  fig.  132)  on 
observe  que  l'organisation  est  identique  à  celle  des  cercaires  des 
formes  voisines  sauf  les  quelques  différences  mentionnées  |ilns 
haut. 

l>a  vie  libre  et  l'enkystement  de  la  cercaire  n'offrent  rien  de 
})articulier;  80NSINO  rapporte  avoir  vu  l'enkystement  se  faire  aussi 
dans  l'intérieur  de  l'hôte  intermédiaire  même,  ce  que  je  n'ai  ja- 
mais pu  observer. 


—  192  — 

•4.  Développement  embryonnaire  de  Distomum  hepaticiuu 
var.  aegyptiaca. 

Fipc.  117.  11^,  1.1.  M. 

La  fré(|lU"iici'  ihi  Distomitm  /it'jiaticum  toujours  on  (|U;Hititôs  nui- 
sitléraldi's  ma  eii<ra>îé  à  eiitrei)reiulre  anssi  des  cxjiérienres  sur 
riiihtoirc  (lu  (lévi'loppcnu'iit  de  ce  ver.  J'ai  suivant  la  méthode  de 
Leitkart  cultivé  les  œufs  (|ui  remiiliss;ueiit  en  (|Uantité  ineroyable 
la  vésicule  hiliaire  des  luttes.  I)e  cette  manière,  la  formation  des 
embryons  s'aecomidissait  dans  la  durée  d'une  quin/.aine  de  jours 
et  suivant  la  même  voie  qui  a  été  (djsenée  et  communi(|uéc  aupara- 
vant jiar  ce  .savant  pour  le  D/'.itnuiniii  hepaticitm  de  l'Kurojie.  Les 
embryons  libres  ressenddent  également  beaucoup  à  ceux  de  ce  der- 
nier et  ne  présentent  qu'une  seule  différence  :  c'est  (|u'oii  leur  le- 
cnnnait  un  ^rermitrène  tcnninal  et  ailliércnt  à  la  paroi  de  l'cxtrc- 
mité  tamlalc  dn  corps    v.  ti),^.  11  Si. 

•  .Miant  aux  pliast-.-^  ultcrinircs  des  fniliryous  je  n'ai  pu  réussir 
à  les  faire  pénétrer  qur  dans  la  Lhiiimm  ^«/«/fv/.s/.s-  Ki;.\r.s,  hôte 
qui  est  toiUrfois  troji  rare  i-n  K;;yptc  |iour  (|u'il  puis.se  représenter 
rnni<|U«-  hôte  interméiliairc  de  notre  parasite  Les  expériences  coni- 
nn-neécs  ont  été  interronipia-s  à  cause  de  mon  départ  pour  le  ("aire 
oii  je  n'ai  pas  en  I  occasion  de  les  recommencer. 

5.  Dovoloppoment  probable  du  Monostoiniiin  vorrucosiim 
Fnf)Ki.  (Notocotylo  trisorialo  Dikh).  Cercaria  imbricataLHs. 

l'illK    UA-IftO,  |il.    lit   . 

I>nn»  de»  /ii/tfihiia  tmiariiinta  (tUAY  (  -  Palmlinii  iuijinrti  Lam.) 
pécliécM  daUH  IcH  étan^jM  den  villa^n-s  dcM  environs  de  Leip/.i;;  j'avais 
rencontré  uhhc/  souvent  une  cercaire  de  monostome  que  je  croyais 
devoir  rattacher  au  Miinngtninnm  attniiutluin  \\.  des  cananis  et 


—  193  — 

à  laquelle  je  réservai  le  nom  de  C,  imbricata  à  cause  de  sou  aspect 
fortement  granuleux/  En  Egypte,  j'ai  retrouvé  cette  cercaire  assez 
communément  dans  la  Melania  fiiberculata  BOUEG.  et  cela  dans 
des  circonstances  qui  me  font  soupçonner  que  nous  avons  plutôt 
affaire  ici  à  la  forme  larvaire  à\\  Monostomum  verrucosum  FrôL. 
Les  raisons  qui  m'engag-ent  dans  cette  voie  sont  d'abord  les  con- 
ditions dans  lesquelles  j'ai  trouvé  d'une  manière  très  éAndente  les 
cercaires  et  les  vers  adultes  ensemble  dans  la  même  localité,  et 
cela  d'une  façon  si  positive  que  la  cercaire  ne  se  trouvait  que  dans 
des  eaux  fréquentées  par  des  canards,  tandis  que  ces  canards  se 
montraient  tous  infestés  par  les  Monostomes  etc.  A  l'appui  de  ce 
rapprochement  j'ajouterai  aussi  que  l'organisation  interne  de  la  cer- 
caire ne  présente  en  vérité  aucun  trait  qui  ne  puisse  s'appliquer 
à  l'organisation  du  Monostome  verruqueux  adulte.  De  ce  côté,  la 
réunion  des  deux  fonnes  en  discussion  ne  trouve  donc  pas  de  con- 
ti-adiction  :  la  dénionsti'ation  fait,  toutefois,  encore  défaut. 

La  cercaire  mûre  a  une  forme  tellement  variable  durant  la 
vie  qu'il  est  bien  difficile  de  la  spécifier;  après  la  mort,  le  corps 
estovalaire,  allongé,  de  0"", 3  de  long  siu-  0°"",15^ — 0"",18  de  large. 
L'extrémité  antérieure  est  arrondie,  l'extrémité  o])])osée  échancrée 
de  manière  à  présenter  de  chaque  côté  une  petit(»  jtointe  saillante 
et  assez  remarquable  (v.  figg.  149,  150).  La  queue  très  mobile  est 
emboîtée  dorsalement  et  a  une  longueur  qui  varie  entre  0"",3  et 
O^'^jG  selon  le  plus  ou  moins  de  contraction.  Elle  est  entièi-ement 
incolore  et  se  distingue  ain.si  du  corps  qui  est  o])a(iue  et  obsciu-ci 
par  la  présence  d'un  pigment  brun  foncé  et,  en  outre,  par  un  grand 
nombre  de  cellules  kystogènes  qui  renferment  des  cor])Uscules  ana- 
logues à  ceux  des  mêmes  cellules  chez  les  cercaires  des  Amphis- 
tomes.  Il  n'y  a  que  la  ventouse  orale  et  les  deux  pointes  latérales 

1.  V.  Looss,  Zur  Fingc,  iiatli  dcr  Natur  des  K(iiiicii)arcucli.yiii.s  etc.  Sitz.-Bcr.  d. 
k.  Siiclis.  Gesellsch.  d.  Wissenscli.  sitzinif^  v.  it.  .I:iii.  I8ii3.  p.  -30. 

MÉMOIRES.  T.  m.  2.') 


—   194  — 

p<istéricurc!?.  moiitioimées  ))lii.s  haut,  (jui  sont  claires  par  suite  de 
l'abseiiee  des  inclusions  citées  ci-dessus.  La  ventouse  est  spliérinue 
et  d'un  diamètre  de0°'°',04:  les  deux  petites  jutintes,  observées  du 
reste  déjà  par  XiTZSCH  chez  la  Cercaria  epheniera.'  ont  une  struc- 
ture sinjrulière  (fig.  Iftl).  Klles  a]>partiennent  apjiareninient  à  la 
face  ventrale  du  corps  dont  la  jtartie  extrême  fait  de  cha(|ue  côté 
un  ]ieu  .saillie  en  arrière  .sous  forme  dun  an;ile  droit  ou  |>res(|ue 
droit.  l>aus  la  face  au-dessous  de  cette  saillie,  on  renianiuc  un  en- 
foncement Icjrer  «le  la  peau  «|ui.  partant  du  sounuct  de  1  aniiic  droit, 
«élarffit  jteu  à  peu  en  dedans  de  n)anièrc  à  représenter  un  trianjile 
à  iinfrles  arrondis  d'environ  O""",!)!.')  de  iiauteur.  Un  fund  ilc  cet 
enfoncement  dermal.  on  voit  s'élever  une  sorte  de  petite  cloison 
dirijcée  vers  le  sommet  (ti^.  IjMi  et  <|ui  sé)iarc  le  fond  en  deux 
]M)rti<ms  é;;ales.  'l'nnt  i-ct  orpme  est  rcvctu  cxtciiciiicuicnt  par  la 
cuticulr;  puis  on  reniar(|iH'  immédiatcmc?it  au-dessous  de  celle-ci 
une  zone  de  cellules  du  parenchyme,  cellules  <;ranulcus('s.  mais 
dépourvues  des  liàtoniiets  kystofrènes;  c'est  yrâce  à  elles  (|ue  les 
p«-tits  or;;anes  se  distin^ruent  si  clairement  du  restant  tin  corps  i|ui 
^•^t  iiitNcur.  <^uant  à  leur  fonction,  je  suis  porté  à  les  considéii-r 
c<iniMie  dcH  ap]>areils  auxiliaires  de  la  locomotion  ou.  pour  mieux 
dire,  du  ramjtement  des  cercaires  i|ui  s'en  servent  comme  point  île 
fixation  pendant  l't-xtension  (\v  la  partie  antérieure  du  corps.  (  'es 
«irjfalies  scuddent  donc  être  analojjucs  aux  soies  des  vers  de  terre 
ou  i\rn  larves  de  <|Ueli|Ues  diptères. 

La  partie  antérieure  du  corps  porte  dcu\  taches  nciihiires 
nnin-H  foncées  au\<|Uclles  s'ajoute  |ilus  en  avant  et  prc.si|ue  collée 
à  la  ventouse  une  troisième  tache  noire  formée  jiar  une  fnrtc  con- 
c<'iilrution  du  pi;;ment  Itruiiiioiràtrc  ipii  diiniiinc  peu  à  peu  vers 

I.  V.  KrraaoN,  B«*ilraic  mt  Infunnrii'iikiinili'  «hIit  Nnnirlii'nrliri'iliiiiiK  'Ici  /.rrloirii'ii 
unit  ItaxillaHi'n.  Nnni'  Hrlirifl  <!.  Niilurf.  lii'o-lliuh.  Iliillr.  m,  II.  i.  Im|7,  |).  :,.>,  l'nl.  i, 
Vig.  !>\ 


—  195  — 

les  bords  et  la  partie  postérieure  du  corps.  Enfin,  on  voit  le  corps 
parcouru  par  deux  traînées  longitudinales  de  g-ranules  fortement 
réfringents,  mais  qui  paraissent  noirs  à  la  lumière  transmise.  Ces 
traînées  finissent  par  disparaître  en  avant  dans  le  pigment  de  cette 
partie  du  corps,  tandis  qu'en  arrière  elles  vont  îi  la  rencontre  l'une 
de  l'autre  et  semblent  se  terminer  alors  brusquement.  Voilà  l'aspect 
extérieur  de  la  cercaire.  Pour  examiner  l'organisation  interne 
il  faut  choisir  des  exemplaires  plus  jeunes  dont  les  cellules  kysto- 
gènes  et  le  pigment  foncé  ne  masquent  pas  encore  les  organes 
(v.  fig.  148).  Dans  ces  exemplaires  on  peut  voir  faisant  suite  à  la 
ventouse  un  œsophage  de  longueur  moyenne  et  sans  bulbe  pharyn- 
gien, mais  qui  se  termine  par  deux  branches  intestinales  qui  ne  se 
continuent  pas  entièrement  jusque  dans  l'extrémité  postérieure.  L'œ- 
sophage est  croisé  par  le  système  nerveux  déjà  très  bien  déve- 
loppé dont  les  nerfs  ventraux  postérieiu's  peuvent  être  suivis  jusque 
vers  l'insertion  de  la  queue.  On  reconnaît  plus  loin  le  système 
excréteur  formé  de  deux  canaux  longitudinaux  à  parois  évidem- 
ment cellulaires  qui  se  dissimulent  en  avant  au-dessous  du  système 
nerveux,  mais  laissent  toutefois  reconnaître  qu'ils  s'unissent  près 
du  bord  postérieur  de  la  ventouse.  En  arrière,  ils  se  fusionnent 
pour  former  un  tronc  impair  qui,  après  avoir  parcourii  la  longueur 
de  la  queue,  semble  se  dédoubler  de  nouveau  près  de  la  pointe  de 
celle-ci  et  aboutir  au  dehors  par  deux  pertuis  latéraux.  Cette  ter- 
minaison, cej)endant,  ne  se  constate  que  très  difficilement  et  je  ne 
puis  la  cei'tifier.  Dans  les  cercaires  presque  mûres  on  trouve,  de 
plus,  le  pore  excréteur  du  ver  adulte  déjà  nettement  formé  :  im- 
médiatement au  devant  du  passage  dans  la  queue  du  tronc  vascu- 
laire  imj)air,  on  reconnaît  ces  plis  dis]iosés  comme  des  rayons  de 
cercle  (|ui  caractérisent  si  bien  hi  partie  terminale  du  système  ex- 
créteur du  Monosiome  verruqueux,  ainsi  ([ue  nous  l'avons  vu  plus 
haut  (v.  fig.  119.  1)1.  x).  FinalcnuMit  on  réussit  encore  à  reconnaître 


—  196  — 

K's  juvuiicrs  riuliim-iits  ili'.s  (»r<j:aiios  «i^éiiitaux  mius  la  fuiiuo  d'un 
amas  de  i-elluk's  plus  {rranuleuses.  situé  devant  la  Itifureation  du 
rmin-  vasrulaire  prineipal  et  entre  les  iHM'titms  terminales  des 
hranilies  de  lintestin.  En  avant,  eet  amas  cellulaire  se  emitinue 
dan-  un  eordnn  tonné  des  mêmes  cellules  (|ui  linit  par  dis)»;uaitre, 
à  son  tour,  au-dessous  de  la  liifurcation  île  l'intestin.  En  comparant 
maintenant  l'oiirainsjition  de  cette  cercaire  à  celle  du  Monnstome 
verrnquenx  adulte,  on  se  convaincra.  Je  crois,  (pi  il  n'y  a  pas.  en 
vérité,  de  différences  importantes  entre  ces  deux  orjianisations. 

I.>es  nourrices  des  cercaires  ipii  nous  occupent  sont  des  rédics 
|on;;ues  d'environ  1"'°'.2  et  pourvues  de  deux  appendices  latéraux 
«|ui  ^'etfacent  cependant  plus  ou  moins  dans  l'âjte  avancé  tifr.  14G). 
Elles  otirent  une  ventouse  allonj^ée  de  0""",()7  de  lonj;ucur  sur 
0"'",04r)  de  diamètre  et  qui  donne  accès  dans  un  intestin  relative- 
ment lon}r.  mais  peu  vaste  (|ui  s'étend  ju.s(|ue  vers  le  niveau  des 
appendices  latéraux.  En  ;i;éiH'ral.  il  est  |)roportionnellement  plus 
{fros  dauN  le  jeune  i\\rv  (pie  dans  l'àjîc  avancé,  lor.s(|Ue  le  corps  a 
lieaueoup  aujfinenté  de  vojinnc  et  (|Ue  l'intestin  a  conscrv  é  sa  gran- 
deur ancienne.  A  peu  ilc  distamc  cm  arrière  de  la  ventouse  on 
oliNcr\c  (pidipu't'ois  uiu"  ouverture  d'accoucliement.  haiis  les 
rédies  plu«  ii;;ées,  le  reste  <le  l'or^janisation  interne  est  pins  on 
moins  ett'acé  et  disHimulé  par  des  •Granulations  de  cunlciii  janne  on 
lirun-jaum'itre  ipii  envaliissent  la  paroi  du  corps.  (  'est  en  rai.son 
de  ee  t'ait  <|Ue  cette  or;;anisation  s'oltservc  beaucoup  micu\  tlans 
Ii'M  jfiineH  rédies.  On  distin^^iu-  ici  un  systènn'  nerveux  de  t'nrme 
lialùtuelle,  un  Mystènn-  e.\erétenr  donlile  dont  je  n'ai  cependant  pu 
fixer  précisément  les  points  d'eniiioncliure  Les  vaissc.iux  scmiilcnt 
n'être  repréMentés  (|Ue  par  an  .-Mid  aniériein'  et  po-téricarde  clnupie 

coté,  (pli  ne  terminent  Ions  deux  en  des  eiitornioirs  ciliés  de  (» ,012 

de  lontfueur  et  i('*"'.()n|  i|e  larjretir  à  la  liase.  I,e  yenni;;èiH'  daim 
la  poinli-  caudale  ent  parfois  très  aisi'-iiient  tcciiiinaissaltlc. 


—  197  — 

En  Egypte,  j'ai  toujours  trouvé  ces  rédies  contenant  des  germes 
de  cercaires;  en  Europe,  par  contre,  il  y  en  avait  aussi  qui  con- 
tenaient de  nouveau  des  rédies,  fait  qui  semble  démontrer  que  le 
cycle  vital  de  notre  espèce  se  compose  de  plus  de  deux  g-énérations 
et  s'accomplit  de  la  même  manière  que  celui  des  Amphistomes  qui 
présente  plusieurs  générations  de  rédies. 

Je  n'ai  pu,  durant  l'hiver,  avoir  assez  de  renseignements  sur  le 
sort  ultérieur  des  cercaires;  le  seul  détail  que  je  suis  à  même  de 
donner  ici  est  que  je  n'ai  jamais  rencontré  la  cercaire  à  l'état  en- 
kysté dans  des  mollusques  ou  dans  d'autres  animaux  d'eau  douce. 
Il  y  a  donc  des  probabilités  pour  qu'elle  s'enkyste  librement  comme 
la  Cercaria  ephemera  NiTZSCH,  et  parvienne  dans  son  hôte  défini- 
tif avec  les  sédiments  de  l'eait  que  les  canards  avalent. 

6.  Cercaria  distomatosa  Sonsino. 

(Figg.  15-2,  158,  pi.  XIV.) 

Littérature  : 
Cercaria  distomatasa  spec.  inq.  Sonsino,  Studi  sui  parassiti  dei  mol- 
luschi  etc.,  1.  c,  p.  144. 

J'assimile  à  cette  espèce  de  Sonsino  une  cercaire  que  j'ai  trou- 
vée assez  conmiunénient  dans  des  Cleopatra  hulimoldes  BoURG. 
pêchées  dans  les  eaux  du  Delta  et  surtout  dans  les  environs  de 
Kafr-ez-Zayat.  Sur  100  exemplaires  bien  comptés  de  ce  mollusque, 
recueillis  vers  la  fin  du  mois  de  septembre  dans  un  canal  jiarcou- 
rant  le  village  de  Kufr-Bitcbeicli,  il  n'y  avait  pas  moins  de  98  in- 
dividus ([ui  furent  trouvés  infestés  ])ar  la  cercaire;  plus  tard,  je 
l'ai  trouvée  ailleurs,  mais  jamais  en  aussi  grande  abondance  que 
dans  ce  village-là. 

La  cercaire  ])i"ésente  un  certain  nonil)ri'  de  caractères  très  in- 
téressants (|ui  semldent  avoir  coniplètcnuMit  écluippé  à  SoNSENO. 


—  108  — 

Les  iinurrires  sont,  autant  ((Ue  j'ai  |iii  mon  i-onvaimic.  tou- 
jours des  rédies  qui  o<TH|)ent  en  nombre  eonsidéi-ahle  et  en  chaque 
dejrré  de  dévelo]qtement  les  orj;anes  internes  de  leurs  hôtes.  Il  y 
a  toujours,  parmi  elles.  (lUelques-unes  (jui  contiennent  dans  leur 
intérieur  une  nouvelle  |a:énération  de  rédies  (%.  Iô2);  la  pluiiarr. 
eejtendant.  renferment  des  eercaires.  mais  je  n"ai  jamais  trouvé 
des  rédies  contenant  à  la  t'ois  des  rédies  et  des  eercaires.  ce  <iui 
n'est  pas  très  rare  ailleurs.  (^»uaiit  à  loroauisation  de  ci-s  rédies. 
il  me  semble  utile  de  si;rnaler  «[u'il  n'existe  ]tres(|Ue  aucune  ditî'é- 
niiie  rntre  les  rédies  (|ui  contiennent  de  nouvelles  rédies  et  celles 
i|ui  jiroduiseMt  des  eercaires.  si  ce  n'est  qin-  les  |ireniièrcs  seuililcnt 
rester  toujours  i|Ucl(|Ue  peu  plus  petites  {|uc  les  dernières.  Les  ré- 
die^  pro(luisant  des  eercaires  arrivent  jusqu'à  une  lon>rueur  de 
1",8,  elles  ont  une  forme  cylindrique  à  bout  postérieur  iuiiiini  et 
quelquefois  même  pointtl  et  possèdent  deux  appendices  latéraux 
à  p«u  près  à  la  limite  du  troisième  et  du  dernier  quart  de  la  liui- 
jrueur.  SONSINO  si;;nale.  de  plus,  la  présence  de  deux  petites  sail- 
lies en  arrière  <lii  bulbe  bnecal.  mais  (pii.  suivant  mes  observations. 
n'o.\isti-nt  pas;  l'auteur  a  été  peut-être  induit  en  errcin-  |»ar  les 
lèvres  de  l'ouverture  d'accoiulH-mcnt  qui  font  très  souvent 
saillie  au  dehors  i fiff.  M't'A,.  Cette  ouverture  est  située  à  une  petite 
tlistani-e  en  arrière  de  la  iiouchc  et  a  donc  une  position  tout  à  fait 
analo;r|||.  ji  crlle  <|u'elle  oeenpe  haliituellement  ailleurs.  SuNsiNd. 
par  eontre.  rapporte  qu'il  a  vu  uiir  fois  un  |»ertuis  dr  sortie  à  l'ex- 
trémité |Mmtérieure  :  c'est  nnr  erreur,  à  nioin>  »|iic  le  pcrtuis  ol»- 
Hcrvé  n'ait  été  artificiel  et  proiluit  par  um-  lésion.  La  ventouse  est 
un  |K-u  allonjfée.  lonjftie  dr(l°",n7  et  donne  aerès  ilaus  un  intestin 
d'une  étendue  relativement  eonsiiléraldr.  cjir  il  allcinl  |iri>qiic.  dans 
di-H  rédien  jriinrn  et  adultes,  la  racine  des  appendices  latéraux, 
mais  jamais  je  ne  l'ai  vu  s'étendre  jusqu'aiiprèH  de  l'extrémité 
|M»Htéricurc.  ain^i  qui-  l'imlique  Sonsino.  Son   trajet  e-«t   pins  nu 


—  199  — 
moins  sinueux,  suivant  les  contractions  du  corps  et  selon  la  quan- 
tité de  nourriture  qu'il  renferme  ;  la  couleur  de  cette  dernière  est 
jaune  ou  rougeâtre,  ainsi  que  le  rapporte  justement  le  premier  ob- 
servateur de  ces  vers.  Derrière  la  ventouse  et  sur  le  côté  dorsal, 
on  aperçoit  clairement  un  amas  de  petites  cellules  qui  représente 
le  système  nerveux  de  la  rédie;  dans  quelques  exem])laires,  on 
voit  naître  de  cette  partie  centrale  des  filets  très  délicats  dont  deux 
se  rendent  en  avant  pour  se  terminer  dans  la  région  de  la  ventouse 
et  deux  en  arrière.  L'un  de  ces  derniers  se  rapproche  de  la  face 
dorsale  et  se  dissimule  bientôt  dans  les  graniûations  de  la  paroi 
du  corps;  l'autre  se  maintient  à  la  face  ventrale  et  se  laisse  siiivre 
assez  loin.  De  temps  en  temps,  il  semble  émettre  des  branches  la- 
térales qui  sont  trop  fines  pour  pouvoir  être  suivies  jdus  lom.  Ce 
système  nerveux  est  mieux  développé  que  tous  ceux  que  nous  con- 
naissons jusqu'ici  chez  les  rédies;  mais  cela  au  reste  est  en  parfaite 
harmonie  avec  la  grande  mobilité  de  nos  rédies. 

Le  système  vasculaire  est  également  bien  développé.  11  est 
double,  comme  cela  se  présente  d'habitude,  chez  les  rédies.  11  m'est 
cependant  impossible  de  bien  signaler  ses'  orifices  au  dehors,  car 
je  n'ai  pas  réussi  aies  distinguer  d'une  manière  précise;  ils  semblent 
se  trouver  sur  la  face  ventrale  et  latéralement  à  une  certaine  dis- 
tance en  avant  des  appendices  latéraux,  ainsi  que  je  l'ai  dessiné 
dans  la  figure  153  de  la  planche  xiv.  Le  tronc  impair  qui  en  part 
de  chaque  côté,  est  très  court  et  se  dédouble  presque  aussitôt  en 
un  rameau  ascendant  et  un  rameau  descendant.  Chacun  émet  plus 
tard  une  branche  latérale  et  celle-ci,  de  même  que  le  reste  du  ca- 
nal principal,  finit  par  se  diviser  en  un  nombre  de  capillaires  à  en- 
tonnoirs ciliés.  Il  semble  qu'il  y  a  trois  de  ces  derniers  pour  chaque 
vaisseau,  conséquemment  six  en  avant  et  six  eu  arrière  de  chaque 
côté.  Les  premiers  se  trouvent,  assez  rapprochés  les  uns  des  autres, 
dans  le  voisinage  de  rextréniité  antérieine  du  c()ri)s,  rantrc  groupe 


—  20(1  — 

dans  la  réjjion  des  appcndu-es  latéraux.  Los  «.•iitnuiuiiis  ciliés  ont 
nue  lon^eur  de  0"",02  et  leur  base  est  elliiisoïdale.  ils  mesurent 
0"",012  sur  O^^AKHi  de  «lianiètre   ti«r.  ir)4i. 

Je  ne  veux  au  reste  omettre  d'attirer  l'attention  sur  la  ;i:rande 
ressemblance  que  présente  la  strnctun>  de  eet  appareil  vaseulaire 
avec  celui  d'un  assez  {rrand  nonibn-  de  distonies  adultes. 

Quant  il  rap])areil  re]iroducteur  des  rédies.  eest-à-dire  la 
couche  jrenninative  t»u  le  ;:(  iiiii<;t  ne  de  la  pointe  caudale,  celui-ci 
ne  présente  rien  de  spécial  iv.  les  tig-j;.  l.")2  et  l.");?  . 

Le  développement  des  cercaires  est  cont'ornic  à  celui  des 
autres  espèces;  quand  elles  sont  presque  mûres,  elles  ont  une  lon- 
jfueur  de  0""..')5  fSoN.si.vo  n'en  indique  que  0""".:î7)  et  la  (|ueue  a 
0'"'°.4.  Le  cnqis  est  allonjfé.  la  moitié  antérieure  toujours  sensible- 
ment i)lus  Jarj^e  que  la  moitié  postérieure.  La  ventou.se  ventrale 
bien  dévelop])ée  et  musculense  est  située  à  é;rale  distance  des  deux 
extrénntés  et  dépasse  un  peu  la  taille  de  la  ventou.se  orale  ((^"'.Ofi.ô 
sur  U""".»».'!?;.  Le  bord  antérieur  <le  cette  dernière  est  {rarni  d'une 
rantréc  <b'  points  rét'rin;jents  représentant  les  oritices  d'un  as.se/ 
g^rand  nombre  tic  cellules  ;;landulaircs.  situées  plus  ])rot'ondément 
dans  le  parencliynic  et  principalement  à  la  liautciir  du  bulbe  pha- 
ryngien. La  cavité  buccale  se  cortinue  ilans  un  canal  assez  étroit 
et  mince,  de  C^.OS — 0"".U4  de  lon^fueiir  qui  tinit  par  cntrci' d.ms 
le  bulbi-  pbarynfrien  et  serf  prubablement  ainsi  de  prépliarynx. 
Immédiatement  après  le  ludlM*.  l'u-sopha};*-  s°élar;rit  linisqucnieut 
et  preMcnte  (l'abord  un  iliamètre  de  (t""°.f)l:  puis,  (»"".(»."»  un  peu 
|ilus  loin,  il  Hc  bit'urqiM-  ilans  les  branches  intestinales  (|ni  s'étendent 
en  variant  quc|i|ni-  peu  de  ralilire.  jus(|Ue  \crs  l'extrémité  du  corps. 
Le  MVHti-nic  n<-rNcu\  bii-ii  \isiblc  a  la  ^tnictuic  halMlurlIc.  I  .c 
HyMtème  excrélcur  abontit  au  dehors  par  des  orilices  douilles  si- 
tucH  aux  cotcM  di-  la  partie  initiale  de  lu  qin-uc  li^.  I.'itîi.  Le  tronc 
impair,  trcM  «étroit  et  pi-ii  viHible  ilans  la  i|u<'iic.  s'élargit  ilaii-<  la 


—  201  — 

partie  tenaiiiale  du  coq)»  de  manière  à  former  une  vésicule  fusi- 
forme  de  0""",07  de  longueur  et  qui  donne  naissance  antérieure- 
ment à  deux  vaisseaux  ascendants  qui  s'étendent  jusqu'à  la  hauteur 
de  la  ventouse  orale  et  se  recourbent  alors  en  arrière.  Je  n'ai  pas 
observé  le  restant  des  vaisseaux.  Les  entonnoirs  ciliés  sont  très 
petits  et  très  nombreux,  mais  je  n'ai  pu  me  rendre  compte  de  leurs 
rapports  avec  les  vaisseaux.  En  avant  de  la  vésicule  excrétrice  et 
entre  les  deux  vaisseaux,  on  reconnaît  assez  difficilement,  il  est 
vrai,  un  amas  allongé  de  cellules  plus  granuleuses  que  celles  des 
environs,  et  qui  semblent  être  l'ébauche  des  organes  génitaux. 
Au  devant  de  la  ventouse  ventrale  on  remarque  aussi  quelquefois 
im  amas  semblable,  mais  dont  je  n'ai  pu  observer  la  communication 
avec  l'amas  postérieur;  il  représente  apparemment  le  commence- 
ment des  ai)])areils  terminaux  des  organes  sexuels. 

Le  corps  des  cercaires  immatures  est  presque  opaque  i)ar  suite 
d'un  grand  nombre  de  taches  arrondies  et  dispersées  autour  de 
toute  la  circonférence  du  corps,  mais  surtout  sur  la  face  ventrale. 
A  la  suite  d'un  examen  minutieux  on  reconnaît  que  ces  taches 
sont  formées  de  cellules  contenant  des  petits  l)âtonnets,  c'est-à-dire 
de  véritables  cellules  kystogèncs.  Lorsque  la  cercaire  est  mûre  et 
assez  souvent  déjà  à  l'intérieur  de  la  rédie  mère,  ces  cellules 
déversent  leur  contenu  au  dehors.  Il  semble  alors  s'amasser  im- 
médiatement au-dessous  de  la  peau  et  donne  à  celle-ci  une  épaisseur 
notable  (v.  fig.  l.^fi)  et  un  asi)ect  tellement  granuleux  que  toute 
l'organisation  interne  ne  peut  être  distinguée  que  comme  au  tra- 
vers d'un  voile  foncé.  Malheureusement,  je  n'ai  jamais  assisté  au 
moment  de  cette  évacuation  des  cellules  kystogènes,  mais  le  change- 
ment d'as])cct  de  la  cercaire  que  produit  cette  évacuation  est  en 
etfet  des  plus  frapjiants.  L'action  s'accomplit  toujours  avant  que  les 
cercah'es  n'aient  quitté  leur  hôte  intermédiaire  de  sorte  que  l'on  ne 
rencontre  jamais  dans  les  cercaires  ]i])res  ces  cellules  kystogèncs 


.MKMOIFIKS.  ']'.  III. 


—  202     - 

rciuiilk's.  SuNsiXii  ijui  fiijxuale  l'aspect  taclK'té  di-s  tcrcaiios.  mais 
SJU18  avoir  ap])areniment  observé  le  than<;eiiieut  décrit  plus  haut, 
met  les  cellules  kystojrènes  en  relatinu  avec  la  t\)rmatioii  de  l'in- 
testin parce  <|Uc  -les  cercaires  déptiurvues  de  ces  cellules  montrent 
à  leur  ]»lacc  l'intestin  t'iirnu''>.  Cette  (•piuion  assez  étraufi-e  est  tout 
à  fait  citntraire  à  la  réalité,  car  l'intestin  ne  se  fnrnic  pas.  mais  il 
ilevient  simplenu-nt  visilde  à  cette  périnde. 

La  <|Ueue  a  une  striuturc  toute  particulière.  On  rcmaniue  à 
première  vue  <|u'elle  est  assez  l<»urtle  et  ne  prend  |>resipie  nulle- 
ment jiart  aux  mouvements  de  l'animal.  Au-dessous  de  son  enve- 
loppe o.xtcnie  on  reconnaît  une  eouclic  de  tiltres  annulaires  très 
minces,  et  intérieureun-nt.  elle  est  formée  pres(|ue  entièrement  par 
un  tissu  conjonctif  vési«uleux.  In  caractère  très  frappant  est  entin 
la  structure  d»-  sou  extrémité.  (  cllc-ci  n'est  pas  amincie  comme 
d'habitude,  mais  a.ssez  tron<|née.  et  montre  un  canal  central  qui 
s'ouvre  à  la  pointe  et  s'étend  jusipi'à  (l""".(i;)  en  avant.  Il  seiidde 
recouvert  par  la  peau  externe  et  dans  son  voisina<ie.  le  tissu  de  la 
ipleue  est  fonué  de  petites  cellules  ;rraindeuses  et  très  distinctes 
du  reste  du  tissu  conjonctif'.  .le  serais  porté  à  xnir  dans  cet  appa- 
reil hin<;ulicr  une  sorte  d'or;;anc  ^rlamlulaire.  surtout  à  cause  di-  .sa 
conduite  ultérieure.  <^iuind  les  cercaires  sont  mures  et  ont  »|uitté 
leur  Ilote  intermédiaire,  «dlcs  ne  na;;ent  poini  <lans  l'eau  comme  la 
plupart  de  leurs  con^rénères.  mais  elles  \oiif  se  fixer  à  la  surface 
•le  l'eau  à  laide  de  cette  pointe  sin;;ulièie  de  la  (|Ucue  i  \ .  fi;^-.  l.'iT); 
là,  rlles  se  meuvent  en  serpentant  eomnie  le.■^  tultificidcs  de  nos 
eaux  nnirécap'Uses.  .S'il  y  a.  <lans  cette  eau.  des  corps  fixes  et  non 
|i)is  iiiobih'H.  comme  des  plantes,  des  branclics  d  arlncs,  etc..  elles 
ne  fixent  à  eeux-ej.  nniis  foujourM  prè^  de  la  surface  de  lean.  l'our 
le>»  observer  au  microscope.  J'esHavais  plusieurs  foi»,  d  en  caiitinir 
nvvv  une  pipette,  mais  junniis  je  ne  réussis  à  en  saisir  cf.  de  plus, 
elles  disparainMiicnf  font  à  eoup  là.  où  un  monnnt  plus  fut  il  \  en 


—  203  — 

avait  en  quantité.  Je  ne  pus  d'abord  m'expliquer  ce  fait  singulier; 
mais  ayant  examiné  à  la  loupe  le  bout  de  la  pipette  :  je  le  trouvai 
couvert  de  cercaires  enkystées.  Cet  enkystement  se  fait  eu 
effet  très  rapidement,  presqu'aussi  vite  que  l'éclair,  quand  on  trouble 
les  cercaires;  mais  il  se  fait  aussi  dans  les  conditions  naturelles, 
quand  les  jeunes  vers  ont  passé  un  certain  temps  en  liberté.  Ils 
semblent  alors  se  laisser  tomber  au  fond  et  s'enkystent  sur  le  pre- 
mier objet  qu'ils  rencontrent. 

Le  kyste  de  notre  cercaire  est  aussi  très  singulier.  11  n"est  pas, 
comme  d'ordinaire,  arrondi  et  fermé  de  partout,  mais  il  a  la  forme 
d'une  bouteille  ventrue  et  ouverte  en  avant  (v.  fig.  1.58).  Cette 
forme  du  kyste  a  déjà  été  signalée  par  LuTZ^  comme  appartenant 
à  une  cercaire  qui  liabite  la  Melania  maniensis  Lea  des  îles  de  Ha- 
waii et  dont  toute  l'organisation  et  principalement  la  structure  de 
la  queue  est  très  voisine  de  celle  de  notre  Cercaria  distomatnsa. 
Les  deux  cercaires  se  ressemblent  donc  aussi  par  rap])ort  à  la  forme 
de  leurs  kystes  que  LuTZ  com])are  avec  raison  à  celle  du  cocon  de 
quelques  clienilles  de  la  famille  des  Saturnides  et  qu'ils  présentent 
en  vérité.  Je  regrette  d'avoir  omis  au  début  d'examiner  avec  soin 
et  de  dessiner  ce  kyste;  plus  tard,  dans  les  mois  d'hiver,  je  n'ai 
pas  réussi  à  le  retrouver  de  nouveau  et  voilà  pourquoi  je  ne  puis 
en  donner  ici  une  description  et  des  mesures  exactes;  le  dessin, 
figure  158,  n'est  fait  que  de  mémoire.  Mais  évidemment  le  kyste 
est  formé  aux  dépens  des  matériaux  déposés  auparavant  au-dessous 
de  la  peau  :  si  Ion  fait  sortir  l'animal  de  sa  coque,  ce  qui  réussit 
très  facilement  ])ar  suite  de  la  présence  de  l'ouverture  naturelle, 
on  reconnaît  (jue  la  peau  est  alors  aussi  mince  et  transparente  que 
dans  les  autres  cas. 

Qiiant  à  l'état  adulte  de  cette  forme  intéressante  de  cercaire,  je 

1.  Iatz,  Weitcics*  zur  Lebensgeschiclitc  des  DiHnmn  hepalicum.  (,'entialbl.  f.  Bak- 
tcriol.  11.  Païasitink.  xni,  189.3,  p.  326. 


—  204  — 

n'ai  pas,  jusiiuà  pivsfiit,  une  idée  i)réci.se.  l)'aboiiI,  je  croyais  poii- 
vi>ir  la  rapporter  à  la  variété  éjryptienne  du  Dishnna  hejjaticum; 
mais  jteu  à  peu.  eette  idée  a  beaucoup  perdu  de  valeur  par  suite 
de  l'existence  de  (pielques  ditt'éreiices  dans  la  structure  interne. 
au«>i  l»ien  (pi'à  cause  de  mes  expériences  iiifnictucuses  tendant  à 
faire  |H'iiétrer  les  embryons  libres  du  Distomnia  hepaticum  var. 
igyptiaca  dans  les  Clc(>i>ati(t  (|ui.  c(»nime  on  sait.  liél»cr<;ent  notre 
cercaire.  LUTZ  émet,  relativement  à  la  tonne  observée  par  lui.  iliv  - 
|»otlièse  fjile  le  distome  adulte  vit  en  liberté,  ce  (|ui  c\itli(|Ui mit  la 
t'orme  sin^^idière  du  kyste,  permettant  à  tout  nnimcnt  la  sortie  du 
jeune  animal.  .le  diiis  avouer  ipie  cette  liypotlicsc.  nuin(|uant  de 
t<jute  analo<rie.  ne  me  si-mldc  pas  tr«s  probaldc.  et  le  seul  tait  qu'on 
a  «jncb|ncl'<>is.  liien  rarementan  reste.  ol)servé  en  liltcrté  des  espèces 
du  ^^roiipc  du  /  h'stunmvi  clavatum  Mknz..  à  mon  axis,  ne  ilénuMitrc 
pas  clain-mmt  encore  que  ces  animaux  ont  pa^Né  tnurc  biir  \  le  en 
cet  étal. 

7.  Corcaria  pleurolophocorca  Sons. 

riC);.  UO-Uo,  |>l.  Mil.) 

Liftératnri'  : 

Cercaria  pUurolophocercn  So.nhino,  Stiuli  siii  |iarassiti  etc..  I.  c..  p.  lU'^, 
Taf.  xvin,  li;r.  1. 

.l'ai  a.-'nc/,  honveiit  trnnxé  cette  cercaire  ibms  les  caiix  du  l 'elt;! 
et  daUH  le  canal  Malimudicli  près  d  .Mexandric.  mais  seulement 
danH  In  Mtliiiilii  inljinnlntn  Miii'Uti.  et  janniis  dans  la  (,'l<<)j>(i(iii 
IjiUniioidm  .I|CK.  oii  elle  fut  observée  par  .'^iiNslNn.  Ses  nourrices 
mmi,  (l'apreM  ce  (pie  j'ai  oliHcrvé,  toujours  des  rédies  et,  liien  qui' 
j'aie  trouvé  ce»  dcrnièrcH  à  tous  les  dej^rés  de  dé\ fliqqieun-nt  et 
même  tellement  jeunes  qu'elles  Hciiddaiciil  être  nées  à  riiistaiit.  je 
n'ai  JMIM  réuNMi  à  en  découvrir  les  hporncyntcM  j;énératc-urs.  .le  n'en 


—  205   — 

ai  pas  non  plus  rencontrées  qui  produisaient  de  nouvelles  rédies 
exclusivement,  comme  l'a  avancé  Sonsino;  ce  n'est  que  rarement 
que  j'ai  observé  parmi  les  cercaires  contenues  dans  les  rédies  mères 
quelques  rares  rédies  tilles,  mais  qui  ne  suffisent  point  pour  expli- 
quer le  nombre  énorme  de  jeunes  rédies  présentes  dans  tous  les 
cas.  En  somme,  il  ne  peut  cependant  y  avoir  de  doute  que  toutes 
les  rédies  ne  proviennent  en  dernier  lieu  d'un  sporocyste  résultant, 
à  son  tour,  de  la  transformation  et  du  développement  ultérieur  de 
l'embryon! 

Les  nourrices  les  plus  jeunes  que  j'ai  eues  sous  les  yeux 
étaient  longues  de  O"™,!?  en  état  de  contraction;  mais  comme  elles 
sont  très  mobiles,  elles  peuvent  s'allonger  jusqu'à  atteindre  0'""',35  : 
bien  entendu,  en  diminuant  de  diamètre  en  même  temps.  Le  corps 
est  cylindrique  et  ne  présente  que  quelquefois,  dans  le  voisinage 
de  l'extrémité  postérieure,  deux  faibles  ébaucbes  d'appendices  la- 
téraux qui  dis])araissent  entièrement  plus  tard.  La  ventouse  est  re- 
lativement grosse,  dans  cette  époque,  un  peu  allongée  et  mesure 
de  0'""',04 — 0""",045  de  longueur.  Au  devant  d'elle,  la  paroi  du 
corps  va  former  une  sorte  de  lèvre  circulaire,  capable  d'être  pro- 
jetée en  avant  et  même  d'être  retournée  au  dehors  (v.  fig.  141)  de 
la  même  manière  que  Leuckaet  le  signale  ])Our  les  jeunes  rédies 
du  Distomum  hepaticum.^  La  cavité  de  la  ventouse  se  continue 
dans  un  cœcum  intestinal  qui,  en  principe,  parcourt  presque 
toute  la  longueur  du  corps  (v.  fig.  140).  Il  est  le  plus  souvent 
vide  à  cette  époque  et  laisse  bien  voir  les  noyaux  de  son  épithélium 
interne.  Entre  la  ventouse  et  le  commencement  de  l'intestin,  on  re- 
connaît le  système  nerveux  qui  se  présente  sous  la  forme  d'un 
amas  de  i)etits  noyaux  granuleux  qui  se  montre  traversé  quelque- 
fois par  de  fines  stries  qui  se  dédoublent  latéralemcTit  et  corres- 
pondent évidemment  à  des  filets  nerveux  très  délicats.  Il  existe 

1.  Lel'ckaut,   Die  l'arasitcn  dis  Mcnschcn  etc.   ii.  Aiifl.  'riciiiiitodcn,  p.  269. 


_  20n  — 

au.ssi  un  .systciiic  excrétL'ur.  mais  je  n'ai  pas  jui  bien  on  ron- 
statcr  les  rajjports. 

I>ans  ces  rédies  très  jeunes,  la  paroi  inrerne  de  la  cavité  dueor))* 
est  eiieore  constituée  i)ar  une  couche  inégulière  de  cellules  presque 
uniformes  qui  dans  l'extrémité  i)ostérieure  s'amassent  un  peu  jilus. 
Mais  à  mesure  que  les  animaux  croissent  et  aujiinentent  de  volume, 
la  cavité  interne  se  dilate  et  on  voit  ali>rs  apparaître  des  1»our- 
jfcons.  tantôt  latéraux,  tantôt  et  le  plus  .souvent  terminaux,  (pii 
vont  se  détacher  petit  à  petit  de  la  paroi  et  tomltcront  dans  la  cavité. 
I)ans  les  |iarois  du  corps,  la  ]>roduction  de  nouveaux  «^fermes  cesse 
l)ientôt  et  la  ;rcnération  se  localise  et  s'accentue  dans  la  pointe 
caudale  qui  se  transforme  de  cette  niaiiicre  en  un  vciitalilc  «icr- 
niiffène. 

Les  rédies  les  plus  frrosses  que  j'ai  observées  mesuraient  jus(|u'ii 
1'".."»  de  loiifriicur  sur  une  épaisseur  de  (r^.'i.  Elles  étaient  rem- 
plies d'un  ^rand  nombre  de  f^crmcs  dont  les  premiers  formés  étaient 
déjà  transfonnés  en  cercaircs  milres.  l/or<;,-ani.sation  interne  des  ré- 
dies athées  devient  de  plus  en  plus  méconnaissable  l't  ce  n'est  que 
l'intestin  qui  se  voit  encore  derrière  la  ventouse  sons  la  forme 
d'un  petit  appendice  en  fornu*  de  l)oyau:  ap|)emlice  qui.  au  lieu  de 
parcourir.  c<imnie  chez  h-s  jeunes  individus,  presque  fonte  la  lon- 
pu-ur  du  corps,  n'en  occupe  plus  que  la  (|uinx.iènn-  ;'i  lu  \  in;;tiî>nie 
partie. 

Le  corps  des  cercaircs  possède,  à  létat  Ar  miitinilé.  une  ion- 
jfueur  de  (r",27  et  la  «|Ueue  (r",.'{2;  le  corps  c.st  allon^ié,  plus 
annnci  en  avant  (|u'«*n  arrière,  d'une  teinte  liriniàtre  opaque,  tan- 
dix  i|Ue  la  qiu-ue  est  in*'o|ore  et  porte  comme  caractère  préiloini 
nunt  une  iia|;eojre  latérale  c\trêniement  déliriite  et  lianspinrnte. 
Klle  montre  toujours  une  plissure  transversale  (pli  hIIVc  | 'aspect 
de  Irèn  tincM  côfcK  c|iarjfé«'K  de  soutenir  la  lamelle  *\r  la  na;rcoirc. 
<Mt  même  l'aMpecf  de  Hoics  qui  partent  plus  nu  moins  pcrpendicn 


—  207  — 

lairenieiit  du  tronc  de  la  queue.  Sonsino,  eu  eft'et,  parle  de  ces  plis 
de  la  nageoire  comme  des  «soutiens  linéaires  en  forme  de  côtes» 
ce  qui  n'est  ])as  conforme  à  la  vérité.  L'organisation  du  corjismême 
est  bien  singulière.  On  reconnaît  aisément  dans  la  cercaire  une 
ventouse  antérieure,  mais  je  n'ai  pas  réussi  à  voir  une  cavité 
interne  de  forme  ordinaire  et  telle  qu'elle  a  été  dessinée  par  Son- 
sino (1.  c,  pi.  XVIII,  fig.  1).  Ce  semblant  de  ventouse  est  transpa- 
rent, de  forme  ovalaire  et  un  peu  atténué  en  avant,  constitué  par 
un  tissu  fibreux  à  noyaux  allongés,  qui  au-dessous  de  sa  pointe 
antérieure  laisse  apercevoir  un  pertuis  exigu.  Celui-ci  se  continue 
postérieurement  dans  une  fente  longitudinale  assez  étroite  qui  ne 
tarde  pas  à  échapper  à  l'observation.  Chez  des  germes  de  cer- 
caires  beaucoup  plus  jeunes  (v.  fig.  142),  on  réussit  parfois  à  distin- 
guer en  arrière  de  rébauchc  de  la  ventouse  une  agglomération  de 
noyaux  qui  a  l'aspect  d'un  i)harynx  en  formation  et  qui  est  aussi 
relié  à  la  ventouse  par  une  double  ligne  d'une  extrême  finesse; 
mais,  i)lus  tard,  je  n'ai  jamais  pu  en  retrouver  de  trace,  ni  de  ce 
semblant  de  ])]iarynx,  ni  de  sa  communication  avec  la  ventouse. 
Immédiatement  derrière  l'extrémité  antérieure,  la  jieau  du  corps 
s'applique  contre  cette  ventouse  et  forme  un  rebord  annulaire;  la 
\entouse  même  est  susceptible  de  se  retracter  entièrement  en  de- 
dans de  ce  pli  (v.  fig.  144)  ou  d'être  projetée  en  avant  (v.  fig.  143). 
Dans  la  région  antéi'ieure  du  corps,  on  aperyoit,  de  ])lus,  deux 
taches  oculaires  noirâtres  portant  à  leurs  sommets  une  lentille 
réfringente.  La  moitié  postérieure  du  corjjs  est  obscurcie  et  ren- 
due oi)aque  par  la  présence  de  chaque  côté  d'une  série  de  cel- 
lules glandulaires  très  grosses  qui  viennent  presque  au  contact 
les  unes  des  autres  dans  la  ligne  médiane.  C'est  déjà  à  l'état  du 
développement  de  la  cercaire  figurée  sub  n"  142  que  l'on  remarque 
le  commencement  de  la  formation  de  ces  cellules,  qui,  cepeiulant, 
nian(|Uent  enc()re  de  conduits  d'excrétion.   Dans  le  cours  de  la 


208 


formation  iiltérioure  du  corps.  <m  voit  ces  cellulos  s"a«rraiulir  forto- 
ineiit.  (levi'iiir  de  plii.s  en  plus  «rranuleuses  et  émettre  ehaeune  eu 
liant  un  eanal  séeréteur  (|ni  semble  déhi)Uclier  dans  le  toiid  du  pli 
annulaire  <|ui  «-ntoure  le  sommet  de  la  ventouse.  .lusqualdrs.  les 
eellules  }rlandulaires  sont  encore  à  jteu  ])rès  spliéri(|Ues:  mais  en 
continuant  a  h'afriîiudir.  elles  arrivent  à  se  t<uu-lier  (tijr.  14;'>i.  iniis 
à  8c  ]»resser  les  unes  contre  les  autres  et  tinissent  jtar  aci|uérir 
une  tonne  allonfrée  dans  le  sens  transversal.  Leur  protoida.sma 
est  alors  fortement  ;rranulcux  et  laisse  difticilcmcnt  reconnaître 
encore  les  noyau.x.  Il  ne  i»eut  «ruère  y  avoir  de  doute  ((ue  ci-s  or- 
^ane8  ne  représentent  de  véritables  iflandcs.  ;m;iloj;ucs  à  celles 
<|UC  l'on  rencontre  si  fréipu-mnicnt  dans  le  corps  des  cercaires: 
SoXSINo.  l>ar  contre.  .scuil)lc  incline  à  les  rattacher  aux  cellules 
kyHtogènes  ce  i|iii  me  p:ir;iit  erroné.  Tandis  (|Uc  les  cellules,  dont 
il  vient  d'être  (|Ucstion.  se  trouvent  plaiécs  tout  contre  la  face 
ventrale  t|u  corps,  la  face  dorsiilc  de  la  moitié  antérieur»-  est  «»ccu- 
pée  par  d'autres  cellules  beaucoup  pins  petites,  luais  éjralement 
tjranulcnses  v.  fi};.  144*i  et  <|iii  sont  dépourvues  de  conduits  d'ex- 
crétion. Kllcs  sont  très  difficiles  à  obsi-rver  et  représentent  pt-nt- 
étre  dcH  eellules  analo^rne.s  aux  ccllidcs  kystop'ncs.  mais  je  ne 
jMliH  le  ceilifi«'r. 

Le  «y Ht c me  excréteur  connuence  à  se  former  de  très  lionne 
licure.  A  létat  représenté  dans  la  fi;rin-e  14"J.  il  offre  déjà  une  ca- 
vité notable,  située  en  avant  de  la  racine  de  la  ijUcnc.  cl  dont  la 
paroi  est  fornu'e  par  des  cellules  épitliéliales  liasses,  nmdéécs, 
uihIm  miin  limites  diHtinctes.  <,»uoi(|ne  je  n'aie  pu  distin}ru»'r  aucune 
trace  de  vaisHcaux  et  <rentonnoirh  ciliés,  je  suis  pourtant  sur  d'a- 
voir affaire  ici  à  la  véMicule  «•xcréfrice  par  hiiilc  de  sa  >;ramlc  les 
hcmbltincc  avec  celle  de  la  ( 'l'i-rarin  inimtrn  UV.  I''ll...  l'orme  lar- 
vaire du  Jji.ifiimiim  ;ili>fii]itiriiiii  de  i|UelipieH  |ioihsoiis  d'caii  douce 
de   rKlIfope.    l'IuM   tard,    les   eilliibs   de    la    paroi   de    l;i    vé-iride 


—    20!)  — 

s'agrandissent,  elles  vont  s'isoler  davantage  les  unes  des  autres 
et,  en  même  temps,  de  petits  granules  fortement  réfringents  sont 
déposés  dans  leur  protoplasraa.  C'est  ainsi  que  la  vésicule  finit 
par  apparaître,  dans  la  cercaire  adulte,  sous  la  forme  d'une  cavité 
ovalaire  et  un  peu  échancrée  en  arrière,  située  immédiatement  en 
avant  de  l'insertion  de  la  queue.  Sa  paroi  fortement  granulée  et 
très  réfringente  se  compose  d'un  grand  nombre  de  petites  cupules, 
faisant  saillie  en  dedans  (fig.  144).  En  avant  et  contigu  à  cette 
vésicule  on  aperçoit  encore  un  amas  de  petites  cellules  granu- 
leuses, amas  qui  est  compris  entre  les  séries  latérales  des  glandes 
décrites  en  haut  et  qui  représente  l'ébauche  des  organes  géni- 
taux. Celle-ci  se  sépare,  du  reste,  très  vite  du  parenchyme  du 
corps  (fig.  142). 

SONSINO  considère  la  vésicule  excrétrice  comme  une  ventouse  et 
assimile  la  cercaire  à  une  espèce  d'Amphistome  ce  qui  est  toiit  à 
fait  erroné.  Mais,  à  quel  genre,  ou  à  quelle  famille  des  Tréma- 
todes  digénèses  ap})artient  la  forme  à  laquelle  cette  cercaire  fait 
j)artie?  Je  l'ignore;  je  ne  connais  jusqu'ici  aucun  Trématode  di- 
génèse  dont  la  ventouse  ventrale  fasse  défaut,  dont  la  ventouse 
orale  soit  construite  d'une  manière  aussi  singulière  et  qui  enfin 
semble  manquer  tout  à  fait  d'intestin.  Il  est  par  suite  très  re- 
grettable que  je  n'ai  pu,  malgré  tous  mes  etïorts  et  malgré  la  fré- 
quence assez  grande  de  la  ceivaire,  obtenir  quelque  donnée  sur  son 
état  définitif.  Je  ne  l'ai  pas  non  plus  observée  en  l'état  enkysté, 
ni  dans  des  mollusques  ni  dans  d'autres  animaux  aquatiques.  Il 
semble  donc  ])robable  ((u'elle  ne  s'introduit  nullement  dans  un 
hôte  auxiliaire  pour  parvenir  avec  cehii-ci  dans  son  hôte  définitif, 
mais  qu'elle  s'enkyste  librement  et  qu'elle  est  transportée  dans  le 
milieu  convenable  à  son  développement  avec  les  sédiments  de 
l'eau  comme  plusieurs  de  ses  congénères.  Il  est  enfin  possible 
qu'elle  s'introduise  directement  dans  son  liôte  définitif  comme  k^ 


—  1>1(I  — 

fait  la  Cercaria  cn'.-<tata  De  LA  \"ai,.  avec  la(iuello  la  Ctrcario 
pleurohphocerca  montre  au  moins  une  certaine  ressemblance  par 
rapport  à  quelques  particularités  de  la  structure  interne. 

8.  Cercaria  vivax  Sons. 

iFigg.  16^-177.  pi.  x%  ' 

Littt'ratnrc  : 

Cercaria  pitar  !Sonsi.n<i,   Stiicli  .«ui  parassiti  etc..  1.  c    |i.  Ki'^.   pi.  .wiii, 

fig.  2. 
Cercaria  vivau-  S<>nsiso,  Svilii|)|Ki,  ciclii  \ilali-  c  ospite  iiitormcdio  delhi 

Bilhinzia  haematuhia;  AjLrfriimta  alla  piviodonte  nota. 

l'roeessi   verli.   drlla  Soc.  Tusc.  ili   Se.   iiat.  .\iiiman/a 

dfl  21  ^reiuiaio  1H!»4,  p.  4. 

(  elle  «crcaire  très  intéressante  et  éni;;niati(|nc  à  plus  d'un 
éjçard.  prend  naissance  dan.s  des  sjK>rocystes  que  l'on  trouve,  «n 
Kifvpte.  en  nondirc  cnnsidéraltle  dans  les  cavités  brancliiale  et 
viHcérale  de  la  Cleopatra  (jntnnuidr.t  .Il<'K.  Kn  Tunisie,  rlle  a  été 
(»b»cn'ée  par  Son.sino  dans  ce  niénu-  nmllu.squc  et.  m  outre,  dans 
lu  Metanopsis  jjrnnnorsn  L. 

L'embryon  de  l'espèce  inconnue,  à  laquelle  la  eereaire  appar- 
tient, H*introdiiit,  pour  eoutintu-r  son  cycle  vital,  dans  la  cavité 
brancliiale  ilu  mollusque  en  qin-stion  oii  il  se  transforme  en  un 
hporocyste.  ( 'e  sporoeyste  que  j'ai  rencontré  plusieurs  t'ois  et  à 
diffcrentH  dejçréH  de  dé\cloppemcnt,  mais  toujours  isolénieiit  lians 
la  ré(rion  indiquée  plus  liant,  produit  par  lioiir^feonnciiieiit  interne 
une  nouvelle  jj^énéral  ion  de  sporoe\h|es  qui  s  établissent 
d'nlMird  à  côté  de  leur  mère  dans  la  ea\ité  braneliiale:  plus  tard. 
cependant,  ils  < Dnimem-ent  à  pénétrer  dans  la  cavité  viscérale 
qu'iU  rciiiplisseiil  de  plus  en  plus,  l'.li  inéiiie  Icnips,  le  sporoeyste 
m^rc*  H'Mfrnuidit   t'orteiiient   et  aii^^nieiile  ^llrl<•||t   en   |on;;iienr  de 


—  211   — 

manière  qu'il  atteint  4'"'", 5,  tandis  que  son  épaisseur  reste  tou- 
jours plus  petite  (0"'",  1  environ).  Malheureusement,  j'ai  omis 
d'examiner  convenablement  le  mode  de  la  formation,  dans  ces 
premiers  sporocystes,  des  sporocystes  filles,  ne  les  ayant  trouvés 
qu'occasionnellement  et,  comme  je  l'ai  déjà  dit,  toujours  seuls  et 
isolés.  L'exemplaire  le  plus  âgé,  représenté  dans  la  figaire  162, 
avait  déjà  les  parois  du  corps  entièrement  obscurcies  par  une  in- 
finité de  petits  granules  qui  paraissent  très  souvent  dans  l'âge 
avancé  de  nos  animaux,  et  ne  contenait  encore  que  quelques  rares 
germes  qui  ne  se  reconnaissaient  (^u'au  moyen  des  plus  forts 
grossissements  pour  des  sporocystes  complètement  formés.  C'est 
ainsi  que  je  n'ai  pu  avoir  des  renseignements  sur  la  première  for- 
mation des  jeunes  s])orocystes  ni  sur  la  manière  dont  ils  effectuent 
leur  sortie  du  corj).s  de  leur  mère. 

Les  plus  jeunes  sporocystes  filles  que  j'ai  trouvés  d'ailleurs, 
sans  pouvoir  en  découvrir  la  mère,  ont  une  longueur  d'un  peu  plus 
de  0'""',3  (v.  fig.  163);  ils  représentent  des  tubes  cylindriques 
extraordinairement  mobiles  dont  l'extrémité  apparemment  anté- 
lieure  porte  un  i)etit  bourgeon  rappelant  l'aspect  de  la  papille 
céphalique  de  beaucoup  d'embryons,  tandis  que  l'extrémité  opposée 
est  un  peu  amincie  et  simplement  arrondie.  Un  autre  caractère 
important  de  ces  sporocystes  filles  consiste  en  ce  qu'ils  présentent 
des  anneaux  très  réguliers  par  suite  des  élévations  de  la  peau  qui 
entourent  le  corps  comme  les  cercles  d'un  tonneau.  Il  n'y  a  que 
les  régions  extrêmes  antérieure  et  postérieure  qui  n'offrent  pas 
une  telle  conformation.  La  paroi  du  corps  est  composée,  au-des- 
sous de  la  peau,  d'une  couche  de  fibres  annulaires  très  serrées  les 
unes  contre  les  autres  et  d'une  couche  plus  interne  de  fibres  lon- 
gitudinales. Finalement,  nous  rencontrons  une  couche  de  cellules 
irrégulièrement  disposées  et  mélangées  à  un  très  grand  nombre 
de  petits  granules  réfringents  qui  rendent  de  plus  en  plus  mécon- 


—  212  — 

iiaissiiltk's  k's  ci-lluli's  môuifs  i-t  qui  tliniimu-iit  souK'niont  au- 
(U'ssous  (les  c'k'vatioiis  fiivulaiivs  sifriiaK-rs  iilus  haut.  Ils  aug- 
niiMitt-nt.  au  ntiitraiiv.  tuitoiiicut  tlaus  li-xticuiik'  autérioure  qui 
ne  pt-niu'l  jtas  do  (listiujrui'r  (k's  ci'lluk's.  Mais  à  part  ih's  ja-tites 
(littôaMui-s.  la  n>u»-lu'  ci-llulairr  iutenio  ontiôiv  est  tout  à  tait  uni- 
forme vt  ne  ïuoutre  eu  aucun  lieu  des  ditîerenees  sensiliks. 

Le  reste  des  orf^aues  internes  est  re]wésenté.  eliez  ces  ji-uncs 
8|)on>cyste.s.  par  un  système  vasculaire  qui  ne  se  laisse  qu'assez 
rarement  observer  dans  toute  son  étendue.  Les  deux  ]M)ri's  excré- 
teurs semblent  oc«-uper  une  position  tout  à  fait  postérieure  et  sont 
très  rapprochés  l'un  de  l'autre.  Ils  débouchent  chacun  dans  un 
canal  vasculaire  uni(|Ue;  ceux-ci  .se  bifurquent  bientôt  en  tleux 
vaisseaux  dont  l'un  reste  dans  la  ré^iinn  pustéricure.  tandis  que 
l'autre  renuiiite  en  avant  et  ne  se  ttriniin'  qiic  diiiis  K-  \(ii>iiia;ic 
de  l'extrémité  antérieure.  Ces  deux  vai.sseaux  tinis.sent  i)ar  .se  di- 
viwr  en  trois  capillaires  terminés  par  des  entonnoirs  ciliés  de  très 
|)etite  taille.  .le  crois  avoir  reconnu  une  fuis  cette  (l'iifuriiiatidii  de 
ra]»pareil  excrétenr  d'une  manière  précise  (v.  ti;^.  1  •!.>):  dans  la 
plupart  d»'s  .spdiiK  ystes.  ce|)endant.  cela  n'est  pas  très  évident. 

11  existe,  de  plus,  un  système  nerveux,  auquel,  ilu  reste,  on 
doit  s'attendre  a  priori  si  on  tient  cunipte  de  lixtrêine  nioltilité  de 
nos  vers,  mais  je  n'ai  pu  le  distin;riH"r  que  sur  des  individus  assez 
Agé«  (v.  fig.  164).  Il  est  situé  dans  la  parni  ilii  cni  ps  et  semlilc 
constituer  un  anneau  tout  près  de  la  pninte  antérieiiri-.  hans  la 
tijfure  citée  je  n  en  ai  représenté  <|Uc  la  |iartie  droite  et.  poiu'  la 
«•larté.  j'ni  re|»résenté  la  paroi  du  corps  de  prntil.  Cet  anneau  émet 
des  nerfs  Inn^^itudinaiix.  huit  ap|iareminent.  dont  quatre  se  rendent 
en  avant  et  quatre  en  arrière.  I<es  quatre  nerfs  antérieins,  aussi 
bien  que  les  postérieurs  se  distribin-nt  dans  le  corps  de  uuinière  à 
offrir  deux  dorsiiiix  et  deux  \entrau\.  Tandis  que  les  lu-rfs  an 
térieiirs  sont  bien  viti-  niasqiu's  par  les  ;rniiiidationH  île  la  partie 


—  213  — 

céphalique,  on  réussit  à  suivre  les  nerfs  ixistérieurs  sur  une  assez 
grande  étendue,  quelquefois  même  jusque  dans  le  voisinage  de 
l'extrémité  terminale.  Ils  émettent,  siu'  ce  trajet,  des  rameaux 
transversaux  assez  nets,  qui  se  dirigent  vers  le  dos  aussi  bien 
que  vers  le  ventre.  Les  points  de  départ  de  ces  branches  trans- 
versales sont  situés  à  peu  près  à  la  même  hauteur,  mais  jamais 
je  n'ai  pu  constater  leur  réunion.  Néanmohis  je  suis  porté  à  ad- 
mettre une  telle  connexion  qui  fournit,  du  reste,  une  grande  ana- 
logie entre  le  système  nei^veux  de  nos  sporocystes  et  celui  des 
vers  adultes. 

Chez  les  sporocystes  un  peu  plus  âgés,  on  reconnaît  enfin  un 
autre  caractère  qui  ne  se  manifeste  pas  encore  dans  les  individus 
très  jeunes.  Ce  caractère  consiste  en  une  petite  fente  ou  ouver- 
ture très  nette,  située  sur  la  face  inférieure  et  directement  en 
arrière  de  la  pointe  céphalique,  au  même  endroit,  où  existait  la 
papille  qui  est  maintenant  complètement  disparue  (v.  figg.  164, 
165).  Cette  ouverture  est  surtout  visible  lorsqu'on  regarde  l'ani- 
mal de  côté,  et  qiielquefois  on  y  aperçoit  même  une  ligne  distincte 
qui  est  la  suite  de  l'ouverture  externe  et  qui  débouche  dans  la 
cavité  interne  du  sporocyste.  En  somme,  il  semble  que  cette  ca- 
vité a  une  communication  directe  avec  le  dehors,  comme  l'ouver- 
ture d'accouchement  des  rédies;  nous  verrons  plus  loin  en  etïct 
que  l'existence  d'une  semblable  ouverture  est  presque  jusqu'à  un 
certain  point  nécessaire  à  nos  animaux. 

Le  contenu  des  plus  jeunes  sporocystes  ne  se  comjjose,  autant 
que  j'ai  ])U  m'en  convaincre,  que  d'un  nombre  de  corps  germina- 
tifs  qui  se  meuvent  librement  dans  la  cavité  et  changent  de  i)lace 
suivant  les  mouvements  des  vers.  Leur  forme  présente  des  diffé- 
rences frappantes  quoique  leur  taille  soit  partout  à  peu  i)rès  la 
même  et  ne  surpasse  pas  0""",03  de  diamètre.  Un  certain  nombre 
en  est  .s])liérique,  com])osé  de  cellules  uniformes  à  noyau  granu- 


—  214  — 

loux  et  iKtssèik'  k'  ]ilu!s  soiivi-nt  uiu'  tloublo  i'iivcliiii|to  (rllulaire 
(tip.  1(j9;.  Chacune  tk'  ces  enveloppes  n'est  formée  que  àc  (|uel- 
ques  rares  cellules  dont  les  noyaux  font  saillie,  d'une  manière 
très  nette,  en  dehors  de  la  face  intermédiaire:  ceux  de  l'cnv  idoppe 
externe  en  dehors,  ceux  de  l'interne  qui  sont,  en  outre,  plus  dif- 
ficiles à  voir,  en  dedans  iKCH  et  K(  M  de  la  tijiure  K!;»!  :  Les 
corps  ^fcrniinatifs  itré-sentent  donc,  dans  cette  phase,  la  mcnie 
particularité  que  j'ai  déjà  olt.servée.  il  y  a  quelques  années,  dans 
les  stades  coircspondants  d'autres  espèces  de  Distonies.'  lue 
autre  portion  des  «pennes  contenus  dans  les  jeunes  sporocystes 
s»'  montre  divi.séc  par  une  eloison  médiane  ifig.  170).  tandis  (un- 
ie reste  est  composé  très  ncttenu'Ut  de  trois  ou  menu-  de  ipiatre 
scfTinents  distincts  iv.  fi;;.  171  >.  Tous  ces  ^^cnncs  divisés  en 
»e.j;nH'nts  sont  enveloppés  extérieurement  par  une  iiean  eellnlaire 
connnunc.  la  mémt-  (pie  nous  avons  rcncontréi-  dans  U-s  •;ermes 
non  sepuentés  et  il  n'est  point  rare  que  l'on  en  apcn.oive  encore 
le»  noyaux  (KCK.  fifÇ.  17(>i.  .\  part  «-ctte  enveloppe  externe, 
chaque  scjrnu'iit  possède  um-  cnvel<qq»c  projire.  f<trinée  de  la 
même  manière  que  dans  les  autres  eas  et  dont  les  noyaux  t'ont 
hiiillie  en  dedans  l'fi^ftJ.  1  7n.  171.  I]( '.i  .  .Malheurensenu'nt.  je  n'ai 
j»u  Jet«'r  (pu-lqne  lumière  ^nr  le  sort  ultérieur  île  ces  ji-crnu's  seg- 
mentés, nnii»  il  est  prohalde  toutefois,  (pu-  les  segments  vont  se 
héparer  idns  tard  et  fornu-r  chaeiin  d'eux  un  germe. 

( 'ommc  je  l'ai  déjà  nu-ntionné.  je  n'ai  riMicoiiiré,  parmi  les 
germes  «h-s  spororocystcH  très  jeunes,  d'autres  différences  noialdes 
que  eelles  dont  il  vient  d'être  question:  il  faut  cepenilant  avouer 
que  le  nomhr«'  ohnervé  des  hporoeystes  de  ee  gt-nrc  a  été  fort 
restreint  et  «pi'il  «sf  jiar  conséquent  fort  |inssil(le  que  qnelqins 
IrnilsdrleiirorganiHiition  m  airnt  érhappés,  de  mémcqinje  n  ai  pn 

I    ».  Il*4fii,  Hrfinu'n  KI«<iiM>n  mi'l  iiriliiiiiiKi'ii  "l<'«  lliliTroirlicii,  rmiintixli'n.  |i  "Ih, 


—  215  — 

voir  les  phases  initiales  de  leur  formation.  Or,  chez  des  sporocystes 
un  peu  plus  avancés,  on  remarque  toujours  parmi  les  germes 
libres  un  organe  semblable  à  ces  germes  et  également  libre, 
mais  représentant  un  véritable  germigène  libre.  On  sait  que 
jusqu'ici  l'existence  d'un  semblable  organe  n'est  pas  entièrement 
admise  :  Schwarze'  qui  avoue  franchement  s'être  livré  à  ses  re- 
cherches dans  le  but  de  constater  des  celhdes  germinatives  libres, 
signale  une  véritable  «couche  germinative  interne»  («Keimlager»), 
mais  qui  n'existe  pas  bien  certainement.  L'auteiir  même  est  assez 
laconique  par  rapport  à  ce  point  et  ne  donne  aucune  preuve  cer- 
taine de  son  assertion.  Plus  tard,  Ceeutzburg'^  crut  avoir  vu  chez 
les  rédies  du  Distomum  ovocaudatum  VuLP.  des  germigènes  libres 
et  qui  n'adhéraient  à  la  paroi  que  par  quelques  filaments.  Mais 
ces  germigènes  ont,  ainsi  que  j'ai  bien  pu  m'en  convaincre,  une 
origine  fondamentale  pariétale  et  restent,  en  outre,  tixés  à  la 
paroi  pendant  toute  la  vie,  quoique  ce  ne  soit  que  par  quelques 
rares  fibres.  Le  germigène  de  notre  sporocyste,  par  contre,  est 
tout  à  fait  libre;  et  se  trouve  tantôt  par  ci,  tantôt  par  là  parmi 
les  germes  et  change  de  place  avec  ceux-ci  suivant  les  mouve- 
ments de  l'animal.  11  ne  m'a  pas  été  donné  d'assister  à  sa  for- 
mation. Malgré  qu'il  soit  presque  sûr  qu'en  principe  il  prend 
naissance  de  la  jiaroi  et  qu'il  devient  libre  de  très  bonne  heure,  il 
est  ])ourtant  nécessaire  de  connaître  précisément  cette  origine  pour 
comprendre  ses  rapports  avec  les  germigènes  demi-libres  des 
sporocystes  du  Distomum  ovocaudatum,  cités  plus  haut,  et  avec 
les  germigènes  pariétaux  que  nous  sommes  habitués  à  observer 
dans  la  plupart  des  formes  nourrices  des  Trématodes.  Pour  le 


1.  ScinvAiinK,  Die  postcmbryoïmle  Kiituii-kliiii^  dcr  'J'rpiriatodcn,  Zeitsdir.  f.  wis- 
senscl).  Zool.  xliii,  1886,  p.  48. 

2.  CiiEirrziiuHo,   Untersuchuiipi'u   lilic-r  dcu   l!:iu   iiiid  dit'   Eiitwickluiig  von   Dht. 
ovomiidatum  Vui.p.  Dissertât.  I.ci|)7,ijr  ]8iiO,  )).  2.">. 


21  fi 

moment,  jv  tl«is  doiii-  Inisscr.  à  mon  o-raïul  ii'jiivt.  ro  |>niiit  dans 
le  vajfue. 

Le  {j^ermi^èiie  libre  îles  siMunevstes  de  la  Cercana  viva.c 
(fijç.  HÎ8)  est  un  eorp.s  ovalaire  dont  une  moitié  est  reetmverte  par 
un  grand  nombre  de  germes  à  différents  degrés  de  dévelojjpement 
et  d'isolement.  11  a  un  diamètre  de  (r'M)')  en  moyenne  et  se 
montre  reeouvert  postérieurement  par  une  enveloppe  cellulaire 
semblable  à  eelle  des  gcnnes.  Cette  en\  eloppi-  tonne  une  sorte 
de  gobelet  dont  le  fond  est  rempli  ]tar  des  noyaux  granuleux  en 
suspension  dans  une  unisse  protoplasnii(|Ut'  sans  limites  eellulaires. 
Vins  on  s'avance  vers  l'ouvi  rtnrc.  plus  les  noyaux  deviennent  lUs 
eellub's  distinctes  et  isolées,  pourvnes  dune  eouelie  toujours  erois- 
santr  de  proto)dasma  byalin.  Finalement,  le  contenu  du  g(»belet 
scliniinc  par  l'onvcrtnrc  de  (■clni-ci  it  des  lois,  les  eellides  eoni- 
mencent  à  se  transt'ornier  en  des  germes.  On  réu.ssit  ainsi  à  ob- 
server la  tonmitioii  de  l'envelopiie  externe  (v.  1,  tig.  l(!Si,  le  dé- 
but de  la  .segmentation  et  la  fonnation  île  ri-nvcjoppc  interne  (2  et 
y>  de  la  même  figure  jus(|iià  ce  (pie  les  gcinics  atteignent  la 
forme  signalée  en  liant  «-t  ipiils  i|uitteiit  le  lien  di'  leur  nais.sanee 
(3)  jxnir  rej<»indr«'  ceux  qui  Hottenf  déjà  dans  la  cavité. 

A  la  suite  de  cette  production  continu»'  de  nouveaux  germes, 
le  nonibn-  de  ceux-ci  augmente  rapidement  et.  «-n  même  temps, 
le  H|K»roeyste  croit  considéiablcnieut  de  façon  »|u'il  arrive  iiiciifot 

à  une  longueur  de  i|uel<pn's  millimètres  il ;  SviNsino  rapporte 

en  avoir  vu  même  de  ti'"'"  de  liuigucini.  La  nndiilité  augineiite  en 
core  de  sorte  iple  les  vers,  par  l'aspect  aniielé  de  leur  corps  et 
leUrM  uioiivementH  vifs,  rup|ielleut  dans  cette  époipic  en  ctfet  de 
petits  AnnélidcM,  comme  SoNSINO  le  fait  observer.  .\  mesure  ipic 
le  H|MirocyHlc  lui  niénn-  n'agrandit,  les  geinics  t'uiiiiés  en  prciiiiei 
liuu,  m:  transforment  en  des  ecrcaircH. 

LfMeC'rcair«-H.  .l'ai  figuré  trois  |(|iascsdece  développement  dans 


—  217  — 

les  figures  172  ù  174  qui  se  comprendront  facilement  après  ce 
que  nous  avons  appris  de  la  conformation  de  ces  êtres.  On  voit  le 
corps  germinatif,  anciennement  rond,  s'allonger  et  la  partie  posté- 
rieure se  rétrécir  un  peu  et  présenter  une  échancrure  terminale, 
le  rétrécissement  signalé  augmenter  au  point  d'établir  une  sépa- 
ration entre  le  corps  et  la  queue.  On  peut  voir  également  l'éclian- 
crure  terminale  se  creuser  et  donner  naissance  aux  branches  de 
la  queue;  on  voit,  finalement,  apparaître  peu  à  peu  les  i)reraières 
ébauches  des  organes  internes,  de  l'intestin,  du  système  nerveux, 
de  l'appareil  excréteur  etc.  C'est  d'abord  seulement  ce  dernier 
appareil  qui  ne  marche  pas  sur  les  traces  habituelles. 

Le  système  excréteur  commence  de  très  bonne  heure  à  se 
constituer  et  rei)résente  alors  deux  vaisseaux  sini])les  qui  abou- 
tissent isolément  aux  côtés  de  l'échancrure  de  la  queue  en  forma- 
tion. Plus  tard,  alors  que  la  queue  est  bien  séparée  du  corps, 
chaque  vaisseau  se  bifurque  dans  la  partie  postérieure  du  corps 
définitif;  tous  les  quatre  vaisseaux  se  dirigent  en  avant  et  se  ter- 
minent en  pavillons  vibratiles  exigus.  A  mesure  ([ue  le  corps 
s'agrandit,  les  vaisseaux  s'allongent  en  avant,  tandis  qu'en  même 
temps  les  deux  vaisseaux  internes  de  chaque  tronc  original  se 
rap])rochent  l'un  de  l'autre  dans  le  plan  médian.  Un  peu  plus 
tard,  dans  la  phase  figurée  sub  n°  174,  leurs  parties  antérieures 
sont  fondues  en  un  tronc  unique  (CEM)  ;  plus  en  arrière,  les  deux 
vaisseaux  d'origine  viennent  se  réunir  également  par  suite  de  la 
séparation  avancée  de  la  queue.  Dans  la  queue  même,  les  canaux 
excréteurs  restent  isolés  beaucoup  plus  longtemps,  mais  enfin  ils 
s'unissent  aussi  et  ce  ne  sont  plus  alors  que  les  parties  terminales 
(|ui  restent  séparées  et  dont  chacune  parcourt  une  des  branches 
de  la  queue  i)Our  déboucjier  tout  })rès  de  sa  pointe.  En  même 
temps,  les  I)ranches  externes  des  anciens  troncs  principaux  su- 
bissent à  leur  tour  des  modifications  :  A  ]kh\  près  à  la  hauteur  de 

MÉMOIRES,   T.   III.  -JM 


—  21S  — 

la  l)itiHTatii)ii  tUs  luaiuhr.s  de  l'iiiti-stin  ils  m'  divistiit  en  driix 
ranu-aux  dont  lim  miitinue  à  se  rendre  en  avant,  tandis  cjne 
l'autre  se  dirijre  transveisiilenient  et  vers  le  plan  médian  oit  il 
vient  à  la  reneontre  de  eelui  du  coté  ojtposé.  Ia'  canal  transversal. 
fonné  de  cette  manière,  retjoit.  dans  le  plan  médian  à  peu  près. 
le  vaisseau  impair  formé  par  la  réunion  îles  deux  Inanclies  in- 
ternes (les  vaiNM-aux  jiriniipanx  orifiinaux  i  v.  ti};-.  174».  Ce  système 
vasculaire  ditt'ère  donc  notaldcnunt  ihi  type  ijUc  nou.«>  .sommi'S 
liabitués  à  rencontrer  si  ;;énéralenient  ciie/.  les  autres  Trématodes 
di{;énèses.  Il  faut  ajouter  uiu-  autre  ilitférenee  (|ui.  cep»'iidant. 
n'e.">t  |ias  aussi  importante  <|Me  la  première  et  qui  porte  sur  le 
.système  vasculaire  de  la  (|Ueue.  (  elui-ci  est  niarqué  par  la  pré- 
sence de  trois  pairs  d'entonnoirs  ciliés  (v.  fi^ji'.  17.").  177i:  ce 
nombre  est  le  plus  élevé  (pu-  j'ai  observé  jusipiici,  tandis  »|ue 
l'existence  même,  dans  la  queue,  d'entonnoirs  ciliés  .se  manifeste 
aussi  elle/.  i|Ueb|Ues  cercaircs  euroiiécnncs  sur  lesi|uellcs  je  re- 
viendrai une  autre  fois,  hu  reste,  i-es  entonnoirs  ont  déjà  été  oli- 
Hcrvés  et  si;;nalés  par  SuNsiNi»  dans  la  .seeointe  notice.  iiiili(pn''e 
plus  liant;  dans  la  prendère.  il  n'en  fait  pas  eiK-nn-  mention. 

(Quanta  la  cercaire  mûre,  sou  corps  .1  une  lon;;ueiu' de  d ',L'N 

à  la)|Uelle  \ieMt  s'ajouter  ccdle  de  la  queue  i|Ui  est  de  (>""", S. 
l'reHi|He  toute  la  moitié  postérieure  de  la  i|neue  est  femlin-  en 
deux  braiiclies  qui  se  continuent  sans  articidation  a\ec  le  cor|)s, 
ainni  que  cela  a  déjà  été  obser\  é  par  SiiNslNd.  l/or;;ani.satioii  in- 
terne de  la  cercaire  cMt  asKe/,  intéressant»-.  La  peau  <st  ornée  de 
piquants  exirèmcmeiit  délicats  qui  deviennent  plus  évidents  et 
•anit  très  réfrnlièremcnt  disposés  dans  les  cn\iron>  de  ronvcriinc 
bneciile  surtout.  Au  ilessoiis  de  la  peau  on  iceunnail  leiixelniqu 
iiuiMeuliiire  constituée  par  un  système  de  tibres  annulaires  trè.s 
nelIeH  et  un  syMlème  de  tilires  lon;:itndinalcs  moins  fortes.  Le 
pnreuelivnH*  eM  ciicoir  tout  à  tait  crllidnire  et  niiitiUMie.  a  Tex- 


—  219  — 

ceptioii  des  bords  de  la  moitié  antérieure  où  on  reconnaît,  à  l'aide 
de  forts  grossissements,  des  corps  singuliers.  Ils  représentent  des 
tubes  d'une  longueur  de  0""",02  contenant  une  matière  jaunâtre 
et  qui  est  un  peu  plus  réfringente  que  le  reste  du  parenchyme, 
mais  ils  n'oiïrent  pas  de  trace  de  noyaux  et  se  suivent  à  égales 
distances  les  uns  les  autres.  Ils  se  dirigent  assez  obliquement  en 
arrière;  leiu-s  extrémités  de  ce  côté  sont  généralement  un  peu 
renflées,  tandis  que  les  antérieures  un  peu  amincies  s'attachent 
toutes  à  la  peau  (fig.  176  GlCu).  Ils  ressemblent  tellement  à  des 
cellules  glandulaires  que,  quoique  je  n'aie  réussi  à  leur  découvrir 
ni  noyaux  ni  orifices  externes  distincts,  je  suis  ])orté  à  les  consi- 
dérer comme  des  glandes  cutanées.  La  moitié  postérieure  du 
corps  en  est  tout  à  fait  dépourvue. 

La  Cer caria  vivax  possède  deux  ventouses,  mais  la  posté- 
rieure est  si  petite  et  si  transparente  qu'elle  échappe  très  facile- 
ment à  l'observation,  comme  cela  est  arrivé  à  SoNSiNO.  Elle  se 
trouve  à  peu  près  au  milieu  de  la  longueur  et  a  elle-même  un  dia- 
mètre de  0"°',02.  Quant  à  la  ventouse  orale,  son  ébauche  ne 
diffère  nullement,  dans  la  phase  évolutive  de  la  figure  174,  de 
l'état  normal  de  cette  période.  Chez  la  cercaire  mûre,  par  contre, 
cette  ventouse  est  construite  d'une  manière  si  aberrante  de  sa 
forme  habituelle,  qu'elle  n'en  est  presque  pas  une.  Au-dessous  de 
l'extrémité  antérieure  du  corps,  on  aperçoit  une  très  petite  ouver- 
ture qui  représente  l'ouverture  buccale;  elle  se  continue  en  ar- 
rière dans  un  canal  très  mince,  qui  ne  tarde  pas  à  échapper  à  la 
vue.  Le  contour  externe  de  la  soi-disante  ventouse  est  rei)résenté 
l)ar  une  couche  formée  par  une  masse  finement  striée  dans  le  sens 
de  la  longueur  qui  ra))pelle  la  forme  d'un  gobelet  ouvert  en  avant 
et  dont  le  bord  antérieur  est  eu  contact  direct  avec  la  ])aroi  du 
corps  à  une  petite  distance  en  arrière  de  l'extrémité  cé])liali(iue 
V.  fig.  17f)|.  En  dedans  de  ce  gol)eIet  aucune  trace  de  nniscles, 


—  220  — 

comme  cela  se  voit  d'iiabitinlc  :  à  leur  phu-e  on  reconnair  anté- 
rieurement (les  noyaux  coninie  ceux  du  iiarenchyme.  plus  en  ar- 
rière, au  contraire,  des  fonnations  (|ui  semblent  être  des  «glandes. 
Ce  sont,  en  etïet.  de  véritables  cellules  nueléécs.  placées  trois  ou 
quatre  de  elia(|Ue  enté,  à  contours  irréfjuliers  et  à  contenu  léjifère- 
ment  «rranuleux.  Elles  ont  un  diamètie  maximum  de  ()'"'"'.0l.">.  les 
noyaux  mesurent  (.("".(K).")  et  cliacune  de  ces  cellules  émet  en 
avant  un  prolonfrement  entièrement.  analo<jue  aux  coiulnits  di- 
sécrétiiMi  des  ^rljmdcs  cépliali(|ucs  des  autres  cercaires.  Mais  quaiit 
à  ce  <|u'il  advient  de  ces  conduits,  je  li^rnore.  n'ayant  jamais 
réussi  il  déconvrir  <|Ucb|Uc  trace  d'oriticc.  Les  interstices  i-ntrc 
c«'s  jrjandes  ne  peuvent  ctre  rcm]>lis  (pie  par  un  li(|uide  charriant 
un  jjrand  nombre  de  petits  ^ranuics  rét'rinjri-nts.  car  on  voit  ceux- 
ci  transportés  dans  la  masse  li»|uide  çà  et  là  avec  les  monvciiuiits 
du  corps.  Au  tond  du  ;;<ibclct.  tinalemcnt.  et  ]»rcs  de  la  face  dor- 
sale, on  aperçoit  parfois  un  petit  tmii  ipii  scmide  donner  dans  le 
]»liarynx  très  net  et  entièrement  noniial  de  notre  \cr.  il  a  un 
diamètre  d'à  peu  près  ((""".(l."!  et  est  snivi  pres(|ii'iinnic(iiatcnient 
par  la  bifurcation  de  l'intestin:  je  ne  lui  ai  jamais  observé  le 
double  bulbe  «|U  il  posséderait  d'après  S(tN.siNo. 

I/inti'stin  i«c  reman|iie  au  premier  coup  d'icil  par  la  grande  ré 
frinjfen<"c  de  son  contenu.  Il  est  représenté  par  deux  tubes  |onj;itn 
dinaux  ofl'rant  un  trajet  irré^iidièrcment  eonilé  et  <|ui  sont  remplis 
d'une  Hubxtancc  liyalinc.  incolore  et  si  fortement  rét'rin;;cntc  <|ne 
K-H  liniitcH  a|iparaiHHcnt  connue  des  lifrms  noins.  1/épitliélinm  in 
terne  'fij;.  17i;,  .1 1  est  assez  plat,  rempli  de  petites  ^franulations  el 
ne  laJMMe  reconnaître  les  noyaux  i|u'avec  peine,  l'.n  prati<|nant  de> 
e«iU|N'N  à  tmverM  dcM  «•ereaires  mûres  et  colorées,  on  se  convainc  <|n( 
la  hubHtani'c  contenue  dans  les  brancbes  intestinales  n'a  pas  été  dis 
•wiule  pendant  Ich  nuinipidalions  (pii  ont  précédé  la  section,  et  i|n'clle 
eut  (le  nature  viHt|ueUMe  et  ne  mi-  colore  pas  p)ir  I  liéinati>\\  lim  . 


—  221  — 

Le  système  nerveux  n'offre  pas  de  particularités,  si  ce  n'est 
que  les  nerfs  ventraux  postérieurs  sont  (Vune  épaisseur  extraordi- 
naire (v.  fig-.  176). 

Les  rapports  du  système  excréteur  ont  déjà  été  expliqués 
plus  hai;t;  chez  la  cercaire  mûre,  la  plupart  des  canaux  sigiialés 
sont  remplis  de  g-ranules  peu  nombreux  qui  le  plus  souvent  sont 
disposés  en  chapelet.  Je  n'ai  pu  suivre  les  ramifications  plus  fines 
<les  vaisseaux;  les  entonnoirs  ciliés,  par  contre,  sont  assez  nets  et 
également  nombreux. 

On  aperçoit,  enfin,  l'ébauche  des  organes  génitaux  sous  la 
forme  d'un  amas  de  cellules  quelque  peu  i)lus  granuleuses  que  le 
milieu  environnant;  elles  sont  situées  entre  les  terminaisons  des 
cœcuras  intestinaux. 

Quant  à  la  queue,  elle  est  assez  robuste  et  musculeuse,  qualité 
qui,  de  même  que  la  continuité  avec  le  tronc  des  deux  branches 
terminales,  a  été  signalée  déjà  par  Sonsino.  Malgré  cette  conti- 
nuité avec  le  tronc,  les  branches  sont  mobiles  spontanément  et 
peuvent  s'étendre  jusqu'à  présenter  une  ligne  droite  et  perpendi- 
culaire au  tronc  de  la  queue.  Elles  sont,  de  plus,  ornées  d'une 
nageoire  latérale  très  délicate  et  transparente  qui  ne  s'étend  pas 
sur  le  tronc.  Ce  n'est  qu'à  la  suite  de  l'examen  répété  de  l'ani- 
mal, en  Tunisie,  que  SoNSiNO  a,  de  son  côté,  observé  ce  fait  et  en 
rend  compte  dans  la  deuxième  communication  citée  en  haut.  Mais 
c'est  encore  une  erreur  de  croire,  comme  il  le  fait,  que  les  fins 
plis  transversaux  de  la  nageoire  correspondent  à  des  côtes  :  en 
réalité,  il  n'en  existe  pas  plus  qu'il  n'existe  de  tige  («stelo»)  cen- 
trale parcourant  la  queue  (Sonsino),  cette  tige  est  simplement  le 
canal  vasculaire  impair,  l'oute  la  (lueue  est,  au-dessous  de  l;t 
])eau  externe,  pourvue  d'une  musculature  bien  forte  et  qui  est  la 
continuation  de  celle  du  corps,  mais  à  la  différence  près,  que  les 
umscles  longitudinaux  ne  côtoient  ])as  l'axe  central,  et  se  dirigent 


—  222  — 

<»bIiijUt.-iiK'iit  ou  anirro  un  ronvi-rj^fi'ant  (les  liord-s  vois  K-s  liyiios 
iné»liam's  dorwile  t-t  ventrale  iv.  tijr.  177  ML).  Les  ia])ii(irts  du 
système  exeréteur  dans  la  i|Ueue  ont  été  nientiminés  ]ilus  haut. 
\'uilà  l'orffanisjïtion  de  la  eeicaire  niùre.  nijriinisatiou  tort  iii- 
téressîinte.  en  etîet.  et  qui  dittere  notaldenient  de  ri-lic  ilc  la  plu 
part  des  autres  eereaires.  .Mais  (|u'advient-il  maintenant  des  »er- 
eaires  niùres?  Klles  vont  aufiUienter  de  nonilire  de  ]tlus  en  plus 
avce  l'âffe  avant-é  de  leur  mère,  et  bientôt  on  les  reueontre  lilires 
dans  Ifs  t-avités  viscérale  et  surtout  lirancldale  de  leur  hôte  sans 
qu'il  soit  possible  de  tnuiver.  dans  lensendjle  «les  sporoevstes. 
des  indivi<lus  dé«-hirés  ou  montrant  ilailleurs  des  indices  d'un 
aeeouelienieiit  répété,  ('est  pour  ees  raisons  (|Ue  je  suis  ptuté 
à  eonsiilérer  la  petite  tuiverture  antérieure  des  s])oroeystes. 
isipmiée  plUK  haut,  eonitne  nn  oritire  ré^iulier  d  aecoudiemeiit. 
bien  que  je  n'aie  pas  réussi  à  observer  le  nionu-nt  même  de  la 
«<»rtie  dfs  eereaires.  .\près  leur  sortie,  eellrs-ci  s'empressent 
d'abandonner  l'hôte  intermédiaire,  elles  par\  i(  iintiit  dans  l'eau 
où  elles  s'amassaient  bientôt  en  jrrand  nondne  dans  mes  bassins 
renfermant  les  nudlusques  infestés.  .Mais  jamais  je  n'ai  aperçu  des 
eenairi's  enkystées  ni  d'autres  traces  d'iui  enkystemcnt  achevé. 
l'autre  part,  il  seml>lait  que  les  ainmaux  offraient  une  vitalité 
HenHildenieiit  plus<;rande  que  d'habitmle.  Ln  effet,  des  expériences 
répétécM  faites  dans  cette  voie,  m'ont  démontré  que  la  durée  de 
la  \  ie  Mille  de  la  <  Wrnrin  rirn.r  surpasse  deux  joins,  i-'dles 
vont  riotter.  pendant  ce  tcnqts.  comme  des  aniiiiaiiv  péla^^iqms. 
à  la  Htirfaee  de  l'eau  et  adoptent  alors  coiistammcnf  une  atti- 
tude que  j'ai  repréMeiitée  sidi  II  1 7."i.  ( 'ette  position  peut  se 
mninteuir  miiih  elian^ement  pendant  une  demi  heure  lorsqu'on  ne 
trouble  pa«  IcH  cercaiicK  et  i|U  elles  ne  se  iléran;,^'iit  pas  l'une 
I  autre.  .\p|tarenimeiit.  une  telle  atlilmle  les  rend  ca|ialdeh  de  se 
maintenir  plus  facilement  de  sorte  i|ircllcs  ne  tuinbcnt  an  fond  qii  à 


I 


—  223  — 

la  loiig'uc.  Ajjrès  être  ai-rivées  au  contact  d'un  objet  ([uelconque, 
elles  recommencent  à  monter  en  haut  an  moyen  de  mouvements 
vifs  et  très  rapides  de  la  queue  dont  les  branches  sont  alors  ac- 
colées; mouvements  qui  rappellent  ceux  des  Ascidies  axjpendicu- 
laires  (p.  e.  Oikopleura  etc.)  lorsque  elles  nag'ent. 

C'est  ainsi  que  les  jeimes  vers  se  comportent  pendant  la  durée 
de  leur  vie  libre,  mais  j'ignore  leur  sort  ultérieur.  Malgré  la 
grande  fréquence  de  notre  cercaire  dans  toutes  les  eaux  du  Delta, 
je  n'ai  pu  rencontrer  une  espèce  adulte  qui  par  sa  construction 
interne  rappelle  celle  de  la  forme  larvaire  en  question  si  carac- 
téristique. 

9.  Cercaria  capsularia  Sons. 

(Figg.  183— l'JO,  pi.  XVI.) 

Littérature  : 

Cercaria    capsiilarin   Sonsino,    Studi    «ni    parassiti   etc.,  1.  c.  p.   144, 
pi.  XVIII,  tig:.  6,  7. 

Dans  un  exemplaire  adulte  de  Cleopatra  bidimoides  JiCK.  péché 
dans  les  premiers  jours  du  mois  de  féviier  dans  le  canal  Mali- 
mudieh  près  d'Alexandrie,  je  rencontrai  dans  la  cavité  branchiale 
un  grand  nombre  de  petits  sporocj'stes  très  mobiles,  mais  mal- 
heureusement tous  encore  très  jeunes.  11  y  en  avait  de  toutes  les 
grandeurs  depuis  0"'°,3  jusqu'à  0""",9  et  il  était  évident  ([u'ils  ne 
pouvaient  avoir  pris  naissance  que  tout  dernièrement.  En  effet,  à 
la  suite  d'un  examen  plus  minutieux  de  la  cavité  branchiale  de 
l'hôte,  je  finis  par  découvrir  la  mère,  un  s])orocyste  très  vieux  et 
déformé  et  presque  entièrement  rendu  (q)aque  ]»ar  une  infinité  de 
granules  réfringents  qui  en  oecu])aient  la  jtaroi. 

Quant  aux  sporocystes  filles,  ils  étaient,  ])ar  contre,  bien 
vivants  et  si  tntnsparents  (lu'on  réussissait  facilement  à  en  re- 


224 

cuniiaitre  l'nr>raui.sati(>ii  iiitoriif.  Les  jiliis  ji'r.iK'snn.'.sui;U(.'iit.  roinuir 
Je  l'ai  déjà  iiuliqué.  O^'/i  de  lon«j;ueur;  ils  présentjiieiit  l'aspeet 
•le  tubes  fyliiKlni|Ut's  lég:èronuMit  arrundis  aux  extrémités  et 
ijuel(|Uetoi8  un  peu  pointus  à  l'extrémité  antérieure,  d'un  diamètre 
de  0"".0«i.  Au-dessous  de  leur  jjeau  très  mince  on  apercevait  les 
deux  systèmes  de  libres  musculaires  (|ni  eonii>osent  liabituillement 
l'enveloppe  musculaire  de  nos  vers.  Le  caractère  le  plus  reniar- 
<|uable  était  la  structure  tic  la  couclic  i|ni  re\ct  intéricun  nuiit  la 
cavité  du  corps.  Kllc  est.  ilans  cette  phase,  constituée  par  des 
petites  cellules  rondes  et  livalines  <|ni  sont  tout  à  fait  uniformes 
et  ne  montrent  en  aucun  lii-u  des  variations  entre  elles  v.  û<^.  183). 
Luc  seul»'  dift'érence  consi.ste  en  ce  (|u'elles  ne  sont  pas  partout 
réfrulièrenient  applii|uées  contre  l'enveloppe  musculaire,  mais 
fonnent  une  couclic  tantôt  simple,  tiintut  pln>  on  moins  Ntratitiéc. 
<  "est  ainsi  i|u'on  voit  «;à  et  là  de  petits  muas  de  eelluU's  fiii- 
sant  hjiillie  dans  In  cavité  interne  et  par  suite  la  surface  du 
c«'»té  interne  de  cette  cDinlu"  cellulaire  n'est  pas  trop  réfiiilière. 
Mieiitot.  i-e«  petite.^  élévations  produites  par  la  stratilication  des 
cellules  pariétales  s'isolent  *le  plus  en  plus  nettement  de  leur 
fond:  elles  représentent  alors  de  véritables  bour;;eons  <|ui  sont 
les  points  d'ori;;ine  îles  ;jenncs  de  la  ^éiu'ration  suivanfe.  l'ji 
examinant  soi^rneusement  les  contours  de  leurs  somnu'ts.  on  y  re- 
connaît çi'i  et  là  une  petite  entaille.  i|Ueli|Uefois  ménn-  «leux  ou 
troix,  i|ui  ilevicnncnt  |)cu  à  |ieu  plus  prot'ondes  et  divisent  la  ter 
niinnison  libre  du  bour;;eon.  anciennennnt  nnii|nr.  en  plusieurs 
parties  reliées  encore  entre  elles  par  leur  base.  l'Ius  lard,  les 
conniiunications  ave<-  la  Itase  du  boiiri^^eon  de  ces  parties  ternii 
naleM  HépnréeH  ne  rétréeissent  et  il  en  résulte  linaleineiit  une  sépa 
ration  eumplètc:  elles  tondtent  dans  la  cavité  intcriH-  et  repré- 
Hcntent  alors  des  f;ermes  libres  iv.  Ii|;.  ISli.  ( 'e  ih>  sont  du 
rcHtc  pHM  Heuleinciit  les  bourp-ons  saillant  en  dedans  ipii  ont  la 


—  225  — 

faculté  de  produire  les  g-ermes,  mais  la  même  propriété  appartient 
aussi  au  restant  de  la  couche  cellulaire  interne  qui,  initialement 
au  moins,  montre  assez  souvent  des  petits  amas  de  cellules  qui 
partent  de  sa  sniface  et  finissent  par  rejoindre  les  germes  déjà 
isolés. 

Avant  de  passer  à  la  phase  ultérieure  des  sporocystes,  il  faut 
mentionner  encore  que,  même  dans  les  états  les  moins  avancés  la 
cavité  interne  paraît  traversée  par  un  nombre  de  traînées  fibril- 
laires  dont  le  parcours  est  toujours  perpendiculaire  à  l'axe  longi- 
tudinal.  Ces  traînées  ne  seraient  pas,  cependant,  des  trabécules 
traversant  la  cavité  elle-même,  mais  elles  représenteraient  ime 
sorte  de  dissépinients  incomplets  partant  de  la  peau  et  faisant 
saillie  en  dedans  sur  une  certaine  distance. 

A  mesure  que  les  sporocystes  avancent  en  âge,  le  nombre  des 
germes  libres  contenus  dans  la  cavité  augmente,  de  sorte  qu'un 
sporocyste  de  0°'",8 — 0"™,9  paraît  déjà  entièrement  rempli  par 
sa  ]irogéniture.  A  de  fiiibles  grossissements,  celle-ci  a  l'aspect  de 
petits  granules  très  nombreux  et  presque  uniformes,  d'un  diamètre 
de  0°"",03  environ,  qui  se  voient  par  transjjarence  poussés  sans 
cesse  et  se  dirigeant  d'un  côté  à  l'autre  suivant  les  mouvements 
des  vers;  ces  derniers  sont  assez  vifs  et  semblables  à  ceux  de 
l'espèce  précédente.  L'asi)ect  de  la  ])ar(>i  interne  des  sporocystes 
a  aussi  notablement  changé  ])endant  cette  période.  Les  cellules 
miiformes  ont  tout  à  fait  disparu  (v.  figg.  ISf),  186),  ou  bien 
quelques-unes  se  trouvent  encore  mais  très  es])acées  les  unes  des 
autres  et  sus])endiies  dans  une  niasse  tellement  granuleuse  que 
les  celhdes  mêmes  sont  le  plus  souvent  luéconnaissables.  i\lais  on 
voit  encore  les  germigènes  pariétaux  (|ui  se  distinguent  très  nette- 
ment des  autres  cellules  environnantes.  Leur  nombre  est  considé- 
rable; quehjues-nns  sont  encore  attachés  à  la  paroi  par  une  large 
base,  mais  le  ]»lus  souvent,  ils  ne  sont  réunis  à  elle  (|ue  par  un 


—  22fi  — 

pédoncule  ]»lus  ou  moins  rétréci  ffi};.  18(5)  ((ui  leur  iicrnu-t  ilc 
suivre  en  oscillant  le  courant  îles  «rennes  libres. 

Quant  aux  jrernies  mêmes,  je  nai  observé  (|ue  les  phases  ini- 
tiales (le  leur  développement  iv.  tijrfr-  l-ST  —  li»0).  Mais  ces  phases 
sont  déjà  si  caractéristiques  t|u'il  ne  peut  y  avoir  de  doute  sur 
la  fonne  de  la  cercaire  adulte.  Quoi(|ue  ces  {pennes  n'attei}inciit 
qu'une  h)npieur  de  cr^.O-S.  on  reconnaît  très  aisément  une  marche 
vers  la  foraie  (|ue  i)résente  la  cercaire  du  Distomum  avocaudatum 
VlM*.  de  lii  hin;rMe  des  grenouilles  en  Kuropc.  la  ('crrar/'a 
Cffstujthura  *i.  lî.  Wa»;.  On  voit,  chez  ces  ficnncs.  se  niaiiitcster 
d'aliord  la  séparation  du  rnrps  et  de  la  i|iieue:  ]ilus  tard,  cette 
deniière  se  divise  i-n  tU'Ux  j>artics  inéjrales;  l'une,  latérale,  ne 
tarde  pas  à  se  montrer  composée  d'une  seule  série  de  cellules 
rectan;;ulairrs  et  i|iii  t'nniif  pins  t;ini  i';i|i|ieii(liee  »ii  forme  de 
fouet  d«'  la  <<'n'aire  mure,  tandis  ipie  l'autre,  teniiiiiale.  se  sépare 
une  troisième  fois  en  une  partie  antérieure  plus  lourde  et  repré- 
sentant le  commencement  de  l'enveloppe  définitive,  et  une  partie 
trrniinale  atténuée  devenant  plus  tard  l'appendice  tiriiiinnl  im- 
nioltile.  La  forme  de  ces  jeunes  ^fermes  est  ilonc  lomplètenuMit 
identic|ue  aux  phases  correspondantes  du  développement  de  la 
Cfrcaria  njutujihora,  et  je  n'hésite  pas  à  attrihm-r  à  la  cercaire 
mure  de  nn-s  H|»orocvsteK.  <|Uoii|Ue  je  ne  l'aie  pas  vue.  une  l'orme 
aiuilo{;ue  à  eellc  de  la  eereaire  nommée  ci-dessus.  |)  antre  |tart. 
elle  représente  une  espèce  bien  ditl'ércnte  de  relle-ii.  rar.  elie/.  la 
Cercaria  rif.itoji/iura,  la  seconde  ;jénératinii  i{iii  pinvlcnt  du  pre- 
mier sjM>nM*yste  et  |iroduit  les  cercaires,  est  représentée  par  des 
rédicM.  tandis  «jue  chez  notn-  «•ercaire  éjryptienne  la  t'orme  pro- 
duisant les  cercaires  est  un  sporoeyste  et  il  y  a  par  Muite  deux 
i;énérntions  de  spororystes  ici. 

Or.  SoNhlNo,  dans  le  travail  ipu-  j'ai  <ité  plusieurs  l'ois,  sj;;nale 
HiiUH  le  num  de  (.'ircaria  capiinUiriii  une  fornn-  i|iii  selon   la  de 


—  227  — 

soription  quel(jue  peu  sommaire  serait  précisément  iioti'e  espèce. 
Il  l'a  trouvée  é<>'alemeiit  dans  la  Cleopatra  hidlmoides  et  insiste 
sur  la  grande  mobilité  des  vers  ;  il  décrit  bien  clairement  la  forme 
de  la  cercaire  adulte  et  la  compare  aussi  à  la  Cercaria  cystophora 
de  Wagener.  ]\Iais  néanmoins,  il  ne  paraît  pas  avoir  reconnu  la 
parfaite  analogie  de  ces  deux  formes,  ])uisqu'il  établit  une  rela- 
tion entre  sa  Cercaria  capsularia  et  la  Cercaria  macrocerca  DE 
Fil.  (la  Cercaria  vesicata  UliC'NY  n'est  autre,  d'après  moi,  (jne  la 
Cercaria  macrocerca  DE  Fil)  mais  dont  la  capsule  est  d'une  toute 
autre  formation  que  celle  de  la  Cercaria  cystophora  de  Wagener, 
Suivant  mes  expériences,  il  est  donc  certain  que  la  Cercaria  cap- 
sularia de  80NSINO  appartient  à  une  forme  bien  analogue  et  con- 
génère du  Distomum  ovocaudatum  de  la  grenouille  verte  d'Eurojie. 


Les  cercaires  décrites  jusqu'ici  représentent  sans  nul  doute  les 
formes  les  plus  intéressantes  que  j'ai  rencontrées  pendant  mon 
séjour  en  Egypte.  J'en  ai,  en  outre,  observé  un  certain  nombre 
d'autres  que  je  n'ai  pas  étudiées  assez  soigneusement  et  que  je  crois 
l^ar  conséquent  devoir  négliger  ici;  en  outre,  elles  présenteraient 
comparativement  un  moindre  intérêt  et  semblent  au  reste  avoir 
été  observées  en  partie  déjà  i)ar  Sonsino.  Je  n'ajouterai  donc  ici 
que  la  description  de  trois  formes  a})paremment  nouvelles  qui  se 
remarquent  surtout  par  l'extrême  petitesse  de  leur  c()r])s  et  qui 
font  jjrobablement  ])artie  du  cycle  vital  des  Distomes  des  camé- 
léons ou  des  chauve-souris. 

10.  Cercaria  cellulosa  spec.  inq. 

(Figg.  159—161,  pi,  XIV.) 

Petite  cercaire  (|ui  prend  naissance  dans  de  ])etits  si)orocystes 
sacciformes   <pii    lemplissent   entièrement  le  foie  de  la   Mehtnia 


—  228  — 

tuherculata  HuLKG.  .\v  lai  rencontréi'.  (iiu-l(|iuti)i>  i-ii  nnupayiiio 
dos  ccrcaires  du  Monostumum  verrucosuiu,  dans  dos  luoUusques 
]K-cliés  pn-s  d'AK'xamlrio  aussi  Itirii  <|Ui'  dans  K-s  oiivirons  dv 
l>anianliour.  di-  KatV-tv.-Zayat  i-t  de  Sa-td-llaj>ar:  olk-  soinltU' 
donc  être  assez  répandui'  et  éjraleuu'nt  tVé(|Ui'iite. 

Les  spnrtM-vstes  iv.  ti;r.  l"»iVi  sont  saccifonnes.  entièroineiit 
ronds  nu  ovalaires;  ils  montrent  i|Uel<|Uetiiis  des  étian>ilinu  iits 
médians  ou  terminaux  i|ui  pourraient  faire  eroire  à  une  ninltipli- 
eation  par  scission.  I^rur  lonj^ueur  maximum  atteint  Jusqu'à  (t""".;) 
et  (»""..■}')  sur  une  lar;;:i'ur  de  (i""."J.")  en  moyenne.  Ia's  parois  sont 
rendues  comi)lètenu'nt  ojiaques  jjar  des  «•ranulatious  et.  à  iintê- 
rieur.  les  noumees  se  montrent  farcies  de  eereaires  adultes  ou  de 
j;enue«  qui  n'ont  |tas  enemv  atteint  leur  complet  développement. 

Le»  eereaires  i  v.  ti}ç.  Itio)  ont  une  lonj^ueur  de  (i°"".l."i  à  ()""". If» 
et  une  larfreur  de  (r'.OS  à  O""".!  selon  le  de<;ré  de  contraction; 
la  queue  a,  à  l'état  d'extension,  une  lon^iuenr  de  (l""MS.  Lc^  \cii 
touscs  sont  bien  visildcs,  l'antérieure  a  (r"',( ».>.")  de  iliainctre.  la 
iMtsti'ricure  (»"".( )2;^  et  t-st  située  en  arrièn-  du  milieu  du  corps. 
La  ventouse  orale  est  munie,  dans  sa  paroi  dor.salc,  d'un  liard  de 
U"",02  de  longueur  et  ilont  la  pointe  antérieure  se  dirip-  clairt-- 
ment  en  bas  (v.  ti;;.  Uillii:  la  forme  exacte  de  (»•  dard  est  rciné- 
iicntéc  danH  la  même  tijfure  sul»  a.  La  peau  est  parsemée,  dans 
touti-  Hon  étendue,  de  piijUants  d'une  extrême  ilélicatesse  et  dont 
la  «iihtrilMilion  est  uniforme  sur  tout  le  corps.  .\nx  cotés  et  en 
avant  de  la  ventouHe  xentnilc  on  distini^ne  très  netti  nient 
quelqucM  cellules  (flandulaircs  nncléécs.  le  plus  souvent  trois  di- 
chaque  coté,  qui  se  prolonj^eut  en  a\ant  dans  d<s  conduits  d'ex- 
crétion ondulés  et  débouclient  au.\  côtés  du  daid.  Leur  pioto 
phiMina  est  (franuleux  et  fortement  réfrin;r<'Ut  de  manière  qu  elles 
niênien  M-  iliNtin^ucnt  très  Iticn  du  paicncliNuic  cn\  ironmint  qui 
«c  i'Oiu|M>M  df  eelIllIcB  ciu'ore  très  nèfles  et  distinetes  et  renl'einn 


—  229  — 

çà  et  là  quel(iue.s  graïuiles  brillants.  A  la  ventouse  orale  fait  suite 
un  bulbe  œsophagien  très  peu  visible  et  très  menu,  ne  mesurant 
que  O^^jOl  de  diamètre.  Au  dessus  et  quelque  peu  en  arrière  de 
la  ventouse  ventrale  on  reconnaît  un  amas  à  contom"S  irréguliers 
de  cellules  granuleuses  :  le  commencement  des  organes  génitaux. 
La  partie  postérieure  du  corps  enfin  est  occupée  par  la  vésiciUe 
excrétrice  bifurqué  e  dont  la  paroi  interne  loge  quelques  noyaux 
aplatis  qui  font  un  peu  saillie  en  dedans. 

La  queue  présente  un  cordon  médian  formé  de  petits  noyaux 
spliériques,  tandis  que  les  bords  sont  hyalins  et  transparents;  sa 
musculature,  ainsi  ([ue  celle  du  corps,  se  comportent  comme  à 
l'ordinaire. 

11.  Cercaria  pusilla  spec.  inq. 

(Fig-g.  178—180,  pi.  XVI.) 

Cercaire  très  petite  que  j'ai  trouvée,  avec  ses  nourrices,  quelque- 
fois dans  des  Vivipara  unicolor  Olivier,  pêchées  dans  les  envi- 
rons de  Damanhour.  Tous  les  organes  internes  des  mollusques 
infestés  se  montraient  farcis  de  ces  parasites. 

Les  sporocystes  sont  très  petits,  sacciformes  (v.  fig.  178)  et 
présentent  très  souvent  des  appendices  terminaux  irréguliers  qui 
quelquefois  ne  partent  que  d'une  seule  extrémité,  tandis  que  dans 
un  grand  nombre  de  cas  ils  se  trouvent  de  chaque  côté.  A  part  ces 
formes,  on  en  trouve  d'autres,  où  le  sporocyste  se  montre  rétréci 
dans  le  milieu  et  séparé  en  deux  portions  de  grandeur  variable  qui 
sont  séparées  l'une  de  l'autre  par  un  étranglement  très  prononcé 
et  semblable  aux  appendices  des  sporocystes  simples  signalés  plus 
haut.  Ces  faits  semblent  démontrer  une  multiplication  des  sporo- 
cystes par  scission  (v.  fig.  178).  I^a  longueur  de  ceux-ci  varie;  les 
exeni]»!aires  jxirtant  les  a])])endices  sont  assez  petits  et  ne  me- 


—  230  — 

siirt-iit  «|iie  O""".!.'»  (k-  (liauii'-tiv  on  nuiyoïuK'.  A  kiir  iiitéiiour.  on  ne 
voit  (|ue  (|uelques  oercairos  à  ditterents  états  do  tlévolopjuniient. 

Lt'  forjts  (k-  la  i-ercaire  iv.  tij;.  17i»i  a  une  lonjiueur  (k'  0°"".12 
sur  une  larj^eur  (k'  0'°'°.0(>.  la  t|Ueue  mesure  (k'  (l'°'".12.  Le  ein'])s 
présente  très  clairement  les  deux  ventouses  dont  lantérieure  a  un 
diamètre  <le  |ires(|ue  ((""'.(KS.  tandis  (|Ue  l'autre  située  un  jk-u  en 
arrière  du  milieu  du  eorps.  ne  mesure  que  (>""",()  17  de  diamètre. 
I>j»  bouelie  ap|)artient  tout  à  tait  à  la  face  viiirraic:  la  iiaroj  dor- 
sale de  la  ventimse  antérieure  beaucoup  |)Uis  lonfiue  t|Ue  la  ven- 
trale, présente  en  outre,  dans  son  tissu,  un  dard  ai<iii  de  ((""".ullt 
dnnt  la  fiirnie  a  été  reproduite  dans  la  ti;;ure  1S(».  l,;i  peau  est 
oniée  de  pi<|Uants  d'uiu-  extrême  petitesse  et  éjialement  es])aeés 
les  uns  des  autres  sur  toute  l'étendue  du  corps.  A  la  ventmise 
orale  fait  suite  un  l)ulbe  pliarynji^ien  de  (l""".(lll  de  diamètre,  mais 
on  ne  distin;;ue  encore  aucune  trace  des  brandies  de  l'intestin. 
I/ébaiiclie  duu  système  nerveux  se  juéscntc  dans  la  tonne 
ordinaire  et  les  nert's  ventraux  postérieurs  sinlont  iicuMut  être 
déjà  suivis  avec  facilité  sur  une  bo?ine  étendue  I /espace  ilii  corps 
compris  en  avant  et  aux  côtés  de  la  ventouse  ventrale  est  occU|»ée 
par  les  ;;landes  cé|iliali(|ues  qui.  au  reste.  notiVent  rien  de 
spécial.  Kn  arrière  de  la  \entouse  pontérieun-.  on  remarque  la 
vcHicule  ex<"rétrice  Idfiirqnce  de  l'appareil  cxi  rctciir  dont  Ich 
parois  sont  nncléées  et  les  deux  extrémifcs  se  continuent  dans  les 
vaiHHeaux  |H'incipaux  ascendants. 

La  quelle  ne  diffère  ^''uère  de  celle  de  I  CNpèec  préecdcntc. 

12.  Corcaria  oxigua  spec.  inq. 

liim   ixi,  1H2,  |.|.  »n. 

< 'ettc  ccreaire  ckI  une  din  |dus  pelitcH  i|uc  je  ciuinaissc.  Llb- 
linbitc,   avec    ses   nourriccM.    le   t'oje    de   la    '  'Itopntrn  hulimoidf.i 


—  231  — 

JiCK.  (Caual  Malimoiulieli  près  cl'Alexandrit',  Daiuanliour,  Kafr- 
ez-Zayat). 

Les  nourrices  sont  de  petits  sporoeystes  sacciformes  de 
Qmm^^Y  de  loiig-ueur  au  plus,  sur  0"",17  de  largeur.  Leur  forme 
n'est  pas  très  régulière,  mais  on  n'j'  voit  qu'assez  rarement  ces 
appendices  terminaux  ou  ces  étranglements  qui  peiivent  être  les 
signes  d'une  multiplication  par  scission;  en  revanche,  l'extrémité 
apparemment  antérieure  montre  très  souvent  une  petite  pointe 
saillante.  Les  nourrices  ne  présentent,  de  même  que  celles  des 
deux  espèces  précédentes,  aucune  trace  de  mouvements;  leurs 
parois  sont  riches  en  granulations.  En  dedans,  on  rencontre  tou- 
jours uu  nombre  considérable  de  germes  à  toiites  les  phases  de 
développement. 

La  cercaire  (v.  ûg.  182)  est  extraordinairement  petite  et  ne 
mesure  que  0"",065  de  longueur  sur  0°"",036  de  largeur;  la  queue 
dépasse  à  peine  0""'',08  de  longueur.  L'organisation  interne  res- 
semble à  celle  des  espèces  décrites  précédemment.  La  ventouse 
antérieure,  d'un  diamètre  de  0""°,017,  est  très  souvent  un  peu 
échancrée  en  arrière  et  munie  d'un  dard  semblable  à  celui  de  la 
Cercaria  pusilla.  La  bouche  est  également  tout  à  fait  ventrale, 
mais  je  n'ai  pu  découvrir  la  moindre  trace  d'un  bulbe  pharyngien. 
La  ])eau  est  parsemée  d'épines  foit  petites.  La  ventouse  ventrale 
a  un  diamètre  de  0°"",011;  dans  ses  environs  on  retrouve  les  cel- 
lules glandulaires  au  nombre  de  quatre  de  chaque  côté  et  dont 
les  conduits  d'excrétion  se  rendent  en  avant  i)0ur  déboucher  tout 
près  de  la  pointe  du  dard  céphalique.  Au-dessus  et  en  arrière  de 
la  ventouse  ventrale  on  reconnaît  l'ébauche  des  oi'ganes  géni- 
taux sous  la  forme  d'un  :imas  de  cellules  granuleuses.  La  partie 
terminale  du  corps,  enfin,  est  occupée  par  la  vésicule  excré- 
trice, analogue  à  celle  des  deux  autres  espèces.  La  structure  de 
la  (|  lie  lie  est  également  analogue  à  celle  (]iie  nous  avons  ren- 


—  232  — 

••onrréi-  vhe/.  K's  aiun's.  à  la  souk'  (littÏTonco  près  que  la  pointe  de 
la  quelle  si-mble  eu  «réuéral  umins  ai'rue  «[Ue  »'liez  les  eereaires 
cetlulosa  et  pusilta. 

Quant  à  rétat  adulte  de  ces  trois  formes  jeunes  de  distouies,  il 
nie  sfiulile  <|Ur  l'iiypotlièst'  la  plus  vraiseuibhildc  est  (lu'elles  aji- 
iwrtieunent  au  jçenre  de  ]>arasites  des  animaux  insectivores  (telles 
(|Ue  eaniéléons  et  eliauve-sourisi  dont  nous  avons  apiiris  à  eonnaitre 
quel(|ues  espèces  dans  les  ]»a}>;es  jirécédentes  (p.  (!4  tt'.). 

iMiis  les  ti;;ures  IHI  11».'?  de  la  planclie  Wi.  jai  représenté 
entin  trois  phases  évolutives  de  nourrices  sponu-ystes  très  jeunes 
que  j'ai  trouvées  une  fois  en  iKunbre  méditicrc  dans  la  cavité  liran- 
cliialc  d'un  exeini»laire  de  Cld'patra  hitlimoi'iU.f.  .l'ijinore  tout  à 
fait,  pour  le  moment,  à  tiiicllc  espèce  de  cercairc  ces  nourrices 
peuvent  appartenir;  elles  sont,  et  |i(ii(l;int.  fort  intéressantes,  car 
elles  montrent,  quelquefois  avec  netteté,  l'orifi-ine  des  corps  «ler- 
niinatifs  à  l'intérieiir  île  la  jiaroi  du  sporoeyste  (\.  tij»-.  lit."»  (J'i. 


EXPLICATIOÎ^  DES  PLANCHES. 


Toutes  les  figures  à  l'exception  des  u-  157  et  158,  pi.  xiv,  sont  dessinées  à 

la  chambre  claire  de  Zeiss;  le  niveau  du  dessin  à  la  hauteur  de  la  table  du 

microscope.  Les  lettres  ont  la  même  signification  dans  toutes  les  figures. 

Signiticatioii  des  lettres. 

AE  Alises  superlicielles  du  système  excréteur. 

(!C  Couche  cellulaire  subcuticulairc. 

CE  Canaux  excréteurs. 

CG  Cellules  ganglionnaires. 

Ci  Cirrhe. 

CK  Cellules  kystogènes. 

Cu  Cuticule. 

CE  Conduit  cjaculateur. 

Ec  Ectoderme  des  embryons. 

EC  Enveloppe  cellulaire  des  germes. 

ECE  lùiveloppe  cellulaire  externe. 

ECI      Enveloppe  cellulaire  interne. 

G  Germes  libres  contenus  dans  des  nourrices;   (Gj  Germes  en   voie 

de  déconiiiosition. 
(!d        Genidducte. 

Gg        Gerinigène  des  vers  adultes  et  des  nourrices. 
GIC       Glandes  co(|uiIliéres. 
GlCph  Glandes  cépiialicpies. 

MÉMOIRKS,  T.  III. 


—  234  — 

CUCu  Glandes  cutaïuVs. 

(lll'r  Glandes  itrostati<|iies. 

GIS  (ilandes  salivaires. 

GIV  (Mandes  du  vitellojrène. 

(îSC  (îanfrliiins  sus  eéivl)ranx. 

1  Intestin. 

LC  (anal  de  I.At  keic. 

MA  Mnsiles  annulaire.-». 

MI>  Muselés  diajronanx. 

ML  .Muscles  long^itudinaux. 

N  Na^reoire  de  la  queue  des  Cereaires. 

Nli.\  Nerfs  dorsaux  antérieurs. 

M»l'  Nerfs  dorsaux  iiostérieurs. 

NL.\  Nerfs  laténiux  antérieurs. 

Nl-I'  Nerfs  latéraux  postérieur.». 

N.M.\  Nerf  médian  antérii  iir. 

NMI'  Nerf  médian  postérieur. 

NSC  Nerfs  «u.s-eén-ltranx. 

NSOe  Nerf  suh<esoplia;;ien. 

NTr  Nerfs  transversaux. 

NVA  Nerfs  ventraux  antérieurs. 

XVI'  Nerfs  ventraux  postérieurs. 

()  Kotiehe 

Oe  (  lesiiphiifce. 

(m;  OrpineH  pnilanx. 

(Mil  (  >ri liées  «le»  ^hunle». 

it\A'  Oriliee  du  eanni  de   Lai  ukk. 

(>o  ((otype. 

r  l'areneliyme. 

l'C  l'œlie  du  eirrlie. 

l'K  Tore  excréteur. 

l'K  Partie  du  ^'erniiduete  o(i   He  lail  lu  lé<-oniliition   des  cellules  leuls. 

!'(•  l'ore  fc'énitnl   de»  mt»  adultes  et    nrilice  d  incoiiclicnieiil   des   lornio 

nourrices 

l'Ii  l'Imrvnx. 

l'I'  l'firlie   prrM|Hli<|U('. 


—  235  - 

PPh  Prépliarynx. 

KS  Réceptacle  séminal. 

RSut  Réceptacle  séminal  utérin. 

RV  Réceptacle  vitellin. 

S6  Sinus  génital. 

SN  Système  nerveux. 

SO  .Sphincter  ovarial. 

Ti,T2  Testicules. 

TO  Taches  oculaires. 

Ut  Utérus. 

VD  Conduit  déférent. 

VDC  Conduit  déférent  commun. 

VE  Vésicule  excrétrice. 

Vg  Vagin. 

V(_)  Ventouse  orale. 

VS  Vésicule  séminale. 

Vtd  Vitelloductes. 

VV  Ventouse  ventrale. 

cT  Orifice  de  l'appareil  vecteur  mfile. 

9  Orifice  de  l'appareil  vecteur  fenieik 


—  23fi  — 

l'i.ANCllK  I. 
lia>trothjlax  greirariii>  ii.  sp. 

Fip.     1.     L'aniinal  vu  de  ilos.  a". 

Fig.    2.     Mciii.  vu  (lu  côti-  jnuu'hc.  a".   l'V  Entrùc  de  la  irraiule  pmlie 

ventrale  (|ue  l'on  reetmnaît  par  trauspareiiee. 
Fig.    3.     Œuf  Juùr   ilinit    le    eontenu    est    re|uvsenté  déjà   par   plusieurs 

cellules  embrvoiiuaires,   lUit  le  plus   .ivaueé  que  présentent  les 

reufs  avant  dTtre  pnndu-;.   D". 

tiastrodiNrus  aeir>  ptiaeiiv  ((  tiltUoi.l»). 

Fig.    4.     Laninial   vu   de   dos.    La   peau    est   dessinée   plus   iransi)arento 

(|u'clle    n'est    en    vérité    afin    de   faire    mieux   vnir   les   organes 

internes.  1*L  les  juielies  latérales  de  la  ventouse  antérieure,  a". 
Fig.    5.     Œuf  mûr  à  eontenu    le   plus  développé   ipie  l'on  tmuNe  :i  lin 

térienr  de  l'animal  niére.   h". 
Fig.    '■>.     Svstème  nencux  eentral.  mi  du  dus.   Il  est  cxlrénieuit  iit  rielie 

en  ecllules  gangliminaires.   Figure  nconsiruile  d  après  une  série 

de  poupes  frinilales.  a'". 
Fig.     7.     l'arlie   d'une   eoupe   transversale   à    peu    prés   à    la    hauteur  i\u 

milieu  du  eorjts.  .\". 
Fig.    K      Seetion  sagittale   de  la  partie  dorsale   de  la  tête   pour  montrer 

les  pupilles  entourant  liiiini-  df  Imixerturc  buccale.  L'". 

l'l..\.\i  IIK  11. 
(•HHlrodUeus  ucu.vptiaciis  ((  oltltoi.U) 

l'iu'  '.'  \  ne  K4-Inniali(pn'  du  ver  du  eôt('-  gaïu-lie  pour  niniilnr  la  po 
Nilion  des  principaux  organes  par  rapport  aux  faces  dorsale 
cl  \cntrale,  l'I,  la  |ioclie  gauche  de  la  ventouse  orale.  F,(>F, 
rc-|>ni<u<iHH4-mcnt  muM-ulairc  de  l'iesophage  précédant  imméiliate 
ment  In  liifiin-alion  de  rinicstin.  I.cs  pMiido  ventouses  de  la 
fnce  veniruli-  >^»ut  en  partie  retraetiiH,  tandis  i|ue  le  reste  en 
fait  Miillii-  au  dehors,  'l'riiié  dans  riiitéricur  d  une  enupc  sagit 
IaIc  médinnc  l'i  n'". 


—  237  — 

Fig.  10.  Uue  (le  ces  pseudo-ventouses  de  la  face  ventrale  projetée  au 
dehors.  Kemarquable  par  l'extrême  ténuité  de  la  peau.  Tiré 
d'une  section  sagittale  latérale.  A'". 

Fig.  11.  Une  autre  pseudo-ventouse  à  l'état  retiré  ou  normal.  Pris  d'une 
coupe  transversale.  A'". 

Fig.  12.  Partie  terminale  de  l'épaississenient  musculaire  de  l'œsophage  et 
commencement  des  branches  intestinales.  Le  passage  de  la  cuti- 
cule de  l'icsophage  dans  l'épithélium  de  l'intestin  **  est  extrême- 
ment brusque;  les  amas  de  cellules  sous-cuticulaires  accompa- 
gnant l'œsophage  dans  toute  sa  longueur  cessent  précisément  avec 
la  fin  de  la  cuticule  interne.   Tiré  d'une  section  frontale.  C". 

Fig.  13.  Ramifications  du  grand  nerf  ventral  postérieur  entre  les  racines 
des  pseudo-ventouses  de  la  face  ventrale.  Conformément  à  la 
courbure  de  la  face  ventrale  la  section  ne  traverse  pas  toutes 
les  pseudo- ventouses  au  même  niveau;  celles  à  gauche  sont 
coupées  plus  profondément  que  celles  de  droite.  Pris  d'une 
section  frontale.  A". 

Fig.  14.  Coupe  sagittale  des  parties  terminales  des  organes  génitaux. 
PC  les  fibres  musculaires  enveloppant  isolément  la  vésicule  sé- 
minale et  constituant  un  semblant  de  poche  du  cirrhe.  a"". 

Fig.  15.  Connexion  des  organes  femelles  internes;  figure  combinée  au 
moyen  d'une  série  de  coupes  sagittales,  a'". 

Planche  in. 
Distoiuiuii  liepaticiiiu  var.  aesyptiaoa. 

Fig.  1(3.     Le  ver  vu  de  la   face  ventrale.  Grossissement  6'/jj. 

Distomuiu  l'ami  ianiim  ii.  .sp. 

Fig.  17.     Figure  totale  de  la  face  ventrale,  a"'. 

Fig.  18.     Oùif  mûr,    contenant  une   cellule   œuf  pas  encore   segmentée. 

Apoclir.  2'"™  à  imni.  liomog.  ". 
Fig.  lit.     Partie  terminale  des  organes  génitaux  vue  de  la  face  ventrale. 

Le  sinus  et  l'orifice  génital  sont  fortement  élargis  par  un  nomI)re 

d'œnfs  qui  viennent  d'être  évacués.  C". 


—  238  — 

Di>tomiiiii  iiniciiiii  ii.  vp. 

Fig.  l'o.     Vue  totale  de  la  faee  ventrale,  a". 

Fifr.  21.     I.es  écailles  nitieulaires   dans  le  voisiiiajre  de  la  tête.   .Vpneiir. 

•2".  I.  u:\ 

ViiS.  'J'J.     Kiitoniioir  eilié.  .\|MMlir.  2°".   1.  11.". 

Fig.  23.     Partie  teriiiiiiale  des  londiiits  •réiiitaiix,  de  la  laee  veiitnde.  l'". 

Fi-r.  24.  <  ►r^'anes  femelles  internes  vns  de  la  face  ventrale.  l'F  partie 
dilatée  du  frenniduete.  ilans  laipielle  les  sperniato/oaires  ren- 
i-ontrent  et  lëi-ondent  locellniesieut's  (  —  .net'rni'liinniTsvanni').  ('". 


l'i.A.NCIIK  IV. 
IM^Ioiiiniii   ireininuiii   ii.  ^p. 

Fi;;.  2.").     Nue  totale  prise  dn  dos.  a'". 

Fij;.  2'i.  tKnf  mûr  contenu  dans  les  anses  terminales  dr  liitiriis.  .\poclir. 
2"  I.  II.". 

Fil'.  27.  OrpincH  femelles  internes,  \us  du  dos.  (.^rilicc  du  canal  de 
l.AïKKic  au  de.s.sus  du  réeeptaele  sénnnal.  *  Communication  du  ca 
liai  de  I.Ai'iiKii  et  du  n''ce)itacle  séminal  avec  le  jrermidiicte.  A". 

IMstomiim   sjniiilans   n.  sp. 

Fi^.  2*".      I. animal   «•iilur   \  ii   i\r   l:i    Lui-   \i-iilr:ilc    a'". 

Fil,'.  211.     «Kuf  mfir.  A|Miclir.  2"-". 

Fijr.  80.     Connexion  d<s  orfrancs  rrniellcs  inttrncs.  .\". 

histomiim    amplillciieiim    ii.  -\>. 

Fi(f.  31.      \'er  eiitirr  vu  de  In  lace   \ciilialc,  a     . 

i'ii.-    .'12      iKuf   mûr   avec    mi    iJiMiltie    enveloppe.    .\    monlrani    la    siirlai'c 

'idi'f  «le   lii   r(H|ue   interne,    M    le   c<ir|iH   eml>i\vonmiire    interne. 

.XlMtolir.  2""  ". 
Fiir-  B3.     Orgnnt'ii  génitaux  femelIcN  inlerncH.  Le  ;;ermipMie  hc  tiouxe  eu 

liiui,  If*  ireriiiiduete  prend  miiMMinee  prcN  du  liord  droit.  \" 
FiC'  'W.      l'arlicH  termiiiulcN  iIcn  iippanil»  xecleiirH  mâle  et  femelle.   A". 


—  239   — 

Fig.  35.  lucUvidu  jcuue  nioiitraiit  les  foiiiiueucements  des  orgaues  géni- 
taux, une  position  des  testicules  beaucoup  plus  latérale  et  les 
parties  principales  du  système  excréteur.  Face  dorsale,  a'". 

Distomuin  frateriiiim  Lss. 

Fig.  36.     Ver  entier  vu  de  la  tiice  ventrale.  C". 

Fig.  37.     Œuf  mûr  à  embryon  bien  développé.  Apochr.  2'"°'  "■'. 

Planche  v. 
Bistomnui  heteropliyes  v.  SiEB. 

Fig.  38.     Le  ver  vu  de  la  face  ventrale,  a"". 
Fig.  39.     Œuf  mûr.  Apochr.  2""^  '". 

Fig.  40.  Les  crochets  cuticulaircs  entourant  l'orifice  du  bourrelet  génital. 
Apochr.  2"""  "'. 

Bistoiimm  glandiilosiim  n.  sp. 

Ver  entier  vu  de  la  face  ventrale.  A". 

Œuf  sans  corps  endjryonnaire  bien   développé,   mais  (pli  pro- 
vient des  anses  terminales  de  l'utérus.  Apochr.  2"""  ". 
Groupe  naturel  de  glandes  cutanées  telles  qu'elles  se  trouvent 
à  la  hauteur  de  la  ventouse  ventrale.  Apochr.  2'"°"  '". 
Partie  terminale  des  appareils  vecteurs   mâle  et  femelle,    face 
ventrale.  D". 

Distomiim  hirKiituiu  ii.  sp. 

Fig.  45.     Ver  adulte  vu  de  la  face  ventrale,  a"". 

Fig.  46.     Œuf  mur  à.  embryon  développé.  Apochr.  2°""  '^. 

Fig.  47.     Groupe  naturel  de  glandes  céphaliques,  se  trouvant  justement 

au-dessus  de   la  branche  intestinale.    Les   conduits   d'excrétion 

ne  sont  pas  dessinés  dans  toute  leur  longueur.  Apochr.  2""" '\ 
Fig.  48.     Corps  (cellules'?)  à    bâtonnets,    situés   le  long  du  jjharynx   i\. 

1).  70).  Apochr.  2'"'"  '\ 
Fig.  4il.     Partie  terminale  des  organes  vecteurs  sexuels.  Le  sinus  génital 

est   fortement  dilalé,   son   orilice   externe   ouvert   de    manière  à 


F 

i&- 

41. 

F 

ig 

42. 

F 

ig 

43. 

F 

i«- 

44. 

—  240  — 

lais^ser  ai)ereevoir   ucttcnient    les   oriliccs   mâle   et    iViuelle    sé- 
\tnTv>.  V". 

IM^toiiMiiii   riii'Irt'^iMiuiiii   II.  ^|>. 

Figr.  n<l.  KxcinpljiirL'  k-  plus  adulte  des  vers  reiuontiés.  vu  de  la  taee 
ventrale.  L'utérus  ue  eoutieiit  encore  que  quelques  rares  œufs 
et  les  vitelKi-rèncs  sont  peu  visibles.  A". 

Fifr.  51.  Orfranes  trénitaux  femelles  internes  et  jJDrtion  terminale  de 
laiipureil  veeteur  d'un  ver  qui  vient  de  ei)inniciicer  la  produe- 
tion  d'œuls  anormaux;  la  vésicule  séminale  est  enoiMe  dépour- 
\ue  de  spcniiato/ciaires.  ("". 

i'i.ANi m:  \i. 
iti^toiiiniii   |).\  rainidiiiii   ii.  -y. 
Fi;:,  ii'2.     \'er  entier  \ii  de  la   faee  ventrale.   .\". 

hi-toiiiiini   olii  unUiii    n.  sp. 

Fig.  Û3.     \  er  entier  vu  de  la  faee  ventrale,  a  ". 

Fifç.  .">4.     <Euf  contenant  un  eniliryou  mur.  Apoelir.  L"""'  '*. 

Fip.  ijô.     j'ortion  ventrale  du  manteau  de  ;;landes  eéplialiques  eiilourani 

la  ventouse  orale  et  iléltnueliant   sur  le   Itord    lilne   de   eclleci; 

en  arriére  des  {f'""'''''*  cutanées  conimune.s.   1»". 
Fig.  r>(î.     .\pparcil   pénital   terminal    d'un   individu    venant   d'entrer  dans 

l:i  pi-riride  de  pruductinii  d'd-nfs.  ('". 

IHnIoiiiiiiii   s|iliacnila   n.   -\>. 

Fig.  57.      Ver  adulte  nu   de   la   face   xenlrah-.   Les  ;.'landes  culaïucs  de  la 

fiarlie  antérieure  du  corps  ne  stuit   iiidiipiées  que  t,''^  et  \i\.  .\". 
Fifc*  bl^>     'Kiif  tlcM  luiM-s  terminales  de   l'uténis   mais   ne  (>iintemtnt   ap- 

pareniment  pan  encore  un  cmps  emiirvonnairc  liien  d(\eliipiic. 

.\|M(rlir,  'J"  ". 
Fi(f.  M.     Ktitounoir  cilié.  .\|M)elir.  'J""  ". 
Vig.  tVt.     .SintiN  (réiiitnt  avec  Icx  partieii  ahoniisHuiitcH  des  appareils   vcc 

leurH  niale   et  fetnclle;   faïc   \cntnilc.  <"', 


—  241   — 

Distomuiii  taeapeiise  Soxs. 

Fig.  61.     Piquiints  de  la  face  dorsale  de  la  peau  et  du  voisinage  de  la 

ventouse  antérieure.  Apocbr.  2""°  ". 
Fig.  62.     Poche  du  cirrhe  et  vagin  d'un  jeune  individu,   vus  de  la  face 

ventrale.  C". 

Planche  vil 
Distoiuum  taeapeiise  Soxs. 

Fig.  63.     Ver  entier  adulte  vu  de  la  face  ventrale.  A". 

Distoiiiiuii  eiispidatum  ii.  sp, 

Fig.  64.     Ver  entier  présentant  la  partie  antérieure  du  corps  étalée  (cou). 

Face  dorsale.  A". 
Fig.  65.     Ver  entier  en  état  contracté.  Face  ventrale.  0". 

Distomum  coleostoiimiii  ii.  sp. 

Fig.  ()i3.     Ver  entier  à  cou  fortement  étendu.  Face  ventrale.  A". 

Fig.  67.     Le  même  en  état  plus  contracté,  la  lèvre  dcn-sale  de  la  pointe 

céphalique  étant  projetée  en  avant.  G". 
Fig.  68.     Œuf  mûr,    laissant   reconnaître   dans   son   intérieur   l'embryon 

développé  mais  très  pfde;  Apoclir.  2"""  ". 

Distomum  .saiis:uiiieum  Soxs. 

Fig.  69.     Ver  adulte  vu  de  la  face  ventrale,  a'". 

Fig.  70.     Œuf  avec  embryon  visible  par  transparence;  Apochr.  2'"°"^. 

Fig.  71.     Ecailles  de  la  peau  du   dos  dans  le  voisinage  de  la  ventouse 

orale;  Apocbr.  2"""  "'. 
Fig.  72.     Entonnoir   cilié   avec   capillaire   fortement   dilaté   tel    que   cela 

s'observe  souvent  chez  les  individus  plus  fortement  comprimés 

pour  l'examen;  .Vjxx'lir.  2'°"' '\ 
Fig.  73.     Parties  terminales  de  l'appareil  génital  d'un  individu  très  jeune 

(fig.  78  de  la  plancbe  suivante).  D". 

>iKMOii!i:s,  r.  m.  31 


-  242  — 

Fifr.  T4.  Los  niénics  parties  t'hcz  l'adulte.  Face  ventrale,  lonime  ei-ile- 
vant.  C". 

l'i  ANflIK  VIII. 
IH^tMiiiiiiii  -«air.Miiiieimi  S»i\>. 

Fip.  75.  Partie  autérieiire  du  ottrps  du  ver  adulte  vue  de  la  faee  dor 
8ale.  MKV  les  luu.'Jeles  rétraeteurs  de  la  ventouse  ventrale,  a'". 

Fip.  70.  Vue  dorsale  des  <'(»rdons  ])rinei|taux  du  .système  nerveux  elie/ 
nn  exemplaire  jeune.  CVl)  •jan}:lion  dorsîil  du  jiremier  anneau 
transversal  duquel  jtartent  les  nerfs  lonfjitudinaux  sus  eérébraux 
NSC.  A'. 

P'ip.  77.  Système  exeréteur  entier  d'un  exemplaire  du  iiu'nie  àjre  i|ue 
celui  de  la  lii;ure  préeédente.  Faee  ventrale.  Les  contours  (pie 
pri'-sentent  à  ••et  état  les  glandes  sexuelles  sont  indi(piès.  1,  L*. 
les  points  de  départ  îles  deux  vaisseaux  .secondaires  du  vais- 
seau ))rinci|tal  antérieur.  A'. 

Fifr.  78.  Contours  il'un  «'xemplaire  très  jeune  dont  la  partie  terminale 
des  orfîanes  sexuels  a  été  représentée  dans  la  li;:ure  7:î  de  la 
planche  précédente.  Face  ventrale.  A'. 

|)i»l<inniiii   ^piniccp>   n.  ^p. 

Fig.  71».  Ver  vu  de  la  face  ventrale,  l'imr  la  clarté,  la  partie  de  la 
v«meuie  excrétrice  située  au  dessous  des  glandes  génitales  a 
M  omise,  a  '  ". 

Vig.  8(J.  rViupe  longitudinale  de  la  partie  antérieure  d'un  exemplaire 
plus  jeune.  A". 

hi-tiiiiiiini   ealiT^ ariniii    ii.  ^p. 

Fîg,  HL  Vue  de  In  Ihcc  ventrale.  A". 

Fiir.  H'.'.  JKuf  mfir  contenant  un  eml»r><in  cilié  et  imini  d  nue  petite  pa 
pille  céplialitpic.  Apoelir.  2""  '". 

hUliiiiiiiin   ealilri  iiiMii    ii.   sp. 

Fig.  8IL  Vue  de  la  lace  ventrale  de  ce  ipie  I  mi  pouvait  encore  rccou- 
luiilrr  de  l'organiNution  interne,  a'". 


—  24û  — 

Fig.  84.  Œuf  contenu  dans  la  partie  terminale  de  l'utérus  et  ne  montrant 
que  quelques  cellules  embryonnaires  entremêlées  à  des  globules 
réfringents.  Apocbr.  2'"'"  '''. 

PlANCîHE  IX. 
Apoblema  luollissiiuum  Lev. 

Fig.  85.     Animal  entier  vu  de  la  face  ventrale,  a"". 

Fig.  86.  Partie  terminale  de  l'appareil  conducteur  des  organes  génitaux, 
vue  de  la  face  ventrale.  La  portion  extrême  du  sinus  génital 
est  retournée  au  dehors  de  façon  à  former  un  organe  analogue 
au  pénis  des  Distomes  (SG[P]);  SG(DE)  la  partie  rétrécie  du 
sinus  génital  correspondant  au  conduit  éjaculateur,  .SG(VS)  la 
l)artie  correspondant  à  la  vésicule  séminale  des  Distomes  à 
conduit  nifde  séparé  entièrement  du  conduit  femelle  ipage  126). 
S  les  gouttes  de  sécrétion  des  glandes  prostatiques,  entrée  dans 
l'intérieur  du  canal  prostatique.  D". 

Fig.  87.  Cellules  œufs  fraîches,  contenant  de  petits  granules  dans  leur 
prot()])lasma.  Apochr.  2"""  '*. 

Apoblema  appendiculatum  Kl  D. 

Fig.  88.     Ver  entier  jeune  vu  de  la  face  ventrale,  a"". 

Fig.  89.     Partie  terminale  de  l'appareil  conducteur  des  organes  sexuels; 

la  signitication  des  lettres  est  la  même  que  dans  la  ligure  86.  C". 
Fig.  90.     Cellule  vitelline  (b)  et  cellules  œufs  (a)  à  l'état  frais,  pour  montrer, 

dans  les  dernières,  les  granulations  qui  les  rendent  semblables 

aux  cellules  vitellines.  Apochr.  2"""  '". 

Echinostomuiii  liliputaTiuiii  ii.  sp. 

Fig.  91.     \'er  adulte  vu  de  la   iact'  ventrale.   A". 

Fig.  92.     Organes  génitaux   vus  de  la  face   veutnile.  (,'". 

EeUiiiostoiiiiim  «Mir.vpoviiiu  ii.  sp. 

Fig.  93.  Ver  adulte  vu  de  la  l'ace  ventrale.  Les  ramilications  de  la  vé- 
sicule excrétrice  ne  sont  dessinées  (|ue  dans  la  partie  antérieure 


—  244  — 

du  ciirj)!»   où   elles   parais-saient    eimtreloniier   îles   anastoinosefi 
transversiiles  des  troues  longritudiuaux.  A". 

IManciik  x. 
Moiiostoniiini   >en'ii(<iNUiii   FltoKl.. 

Fi{r.    94.     Ver  vu  de  la  t'aie  ventrale,  a  ". 

Fi;;.    î'ô.     Œuf  mur  avee  les  |trolitn,i:en»euts  polaires.  D". 

Fi;:.    '.'6.     l'artic  eentrale  de  l'ieut"  etiutenaut  l'eiulirvou  furt  transparent. 

.\p..ehr.  2-  ". 
Fi;:.    !*7.     Partie  teruiinale  du  eorps  rej)résentée  de  la  t'aee  dorsale  j>our 

mieux  montrer  les  rapports  îles  (•r;:aues  piiitaux:  individu  plus 

jeune.  A". 
Fi{;.    Itf^.     Partie  terminale   des  apjiareils  veeteurs  sexuels  d'un  individu 

assez  jeune  et  de  la   laee  ventrale.    La  vésieule  sinjiuale   est 

eueore  peu  renii»lie,  le  vapn  l'ortemeut  contraeté.  V". 
Fi;:.    W.     l'artie  terminale  de  la  vésieule  exerétriee,  vue  de  la  liiee  dur 

sale  pour  montrer  les  plitt  de  la  |)eau  interne.  C". 
Fi;:.  100.     Lue    «  papille  >    ou    «ventouse»    ventrale,    représentée    jiar    un 

amas  de  eellules  ;;lanilidaires   ahoutissiint   toutes  dans   un  en- 

foneement  eommuu  de  la  peau.  Kntre  les  eelltdes  ;:lauilulaires 

des  terminaisons  en  eulde  sae  des  ramilieations  de  la  vési»  nie 

exerétriee.   l'.iee  vrntrale.   I>". 

Moiiostoiuuiii  piiinilio  n.  s|i. 

I  !_'.  lui.  j  i:.iirc  11  tnsi'inlde  du  mt  trouvé  dans  ji-  J'ilfcunu»  iiuin-inln 
lus  vu  de  la  faee  ventrale;  r'  ot  V  les  deux  poelies  apparte 
liant  aux  a])pariilH  veeti-urs  nuile  et  remelle.  C". 

Fip.  102.  Figure  du  ver  trouvé  dans  le  Mllrim  jmrunittiiii',  de  la  laee 
diipode.   .\". 

Fig.  103.     Œuf  iiifir  de  la  l'urine  du  |M''liean.  Aporlir.  L'""  ". 

Fig.  104.  A  iMirtiun  terminale  de  l'appareil  p-iiital  de  la  forme  du  pi 
lirnii,  vue  de  la  laee  ventrale:  M".  M  les  prtitN  eroeliet»,  oe 
i-iipnnt  leM  plueeN  inditpiérH  pliiH  en  détail  A  la  paf;e   ti'i)!. 

I' 1^'  jo.i,  (Irpiiii-H  génitaux  dn  \rr  prii\eiiant  du  Mtli-u»  iiiirtmltini», 
vint  du  dim.  {'.". 


—  245  — 
Fig.  106.     Œuf  mûr  des  vers  provenant  du  Milvus  i>arctsitkus.  Apochr. 

Planche  xi. 
Billiai-zia  haeiuatobia  COBB. 

Fig.  107.  Mâle  et  femelle  accouplés  et  avant  le  commencement  de  la 
production  des  œufs.  a'". 

Fig.  108.  Partie  antérieure  d'uue  femelle  ne  contenant  pas  encore  des 
œufs  formés.  Face  ventrale,  a"'. 

Fig.  109.  Partie  postérieure  d'une  femelle  encore  très  jeune;  le  germi- 
gène  et  la  glande  coquillière  font  encore  presque  immédiate- 
ment suite  l'un  à  l'autre;  les  vitellogènes  très  peu  développés 
ne  sont  représentés  que  dans  leur  partie  initiale,  a^". 

Fig.  110.  Partie  terminale  du  corps  d'un  jeune  mâle  avec  la  bifurcation 
de  la  vésicule  excrétrice  et  deux  troncs  latéraux  du  système 
excréteur  0". 

Fig.  111.     Entonnoir  cilié  d'uue  jeune  femelle.  Apocbr.  2""°"'. 

Dévcloppciucnt  de  la  lîilharzia  liacmatol)ia. 

Fig.  112.  Œ'.uf  pondu  et  sorti  du  corps  de  l'hôte  avec  l'urine.  L'embryon 
s'est  retourné  de  manière  à  avoir  la  tête  dirigée  vers  la  pointe 
caudale  de  l"œuf  et  est  prêt  d'éclore.  Gr  les  granulations  très 
fines  sorties  de  la  bouche  de  l'embryon,  EE  l'enveloppe  em- 
bryonnaire («Hiillmembran»).  D". 

Fig.  113.     Embryon  nageant  librement  dans  l'eau.  Face  dorsale.  U". 

Fig.  1 14.  Partie  postérieure  du  corps  de  l'embryon  pour  montrer  le  par- 
cours des  vaisseaux  excréteurs  et  la  situation  des  pores  ex- 
créteurs.  Face  ventrale.  E". 

Fig.  llô.     Embryon   libre   du    Gastvodiscus   aegyptiactis  (Cobuold).   D". 

Fig.  116.     Eml)ryon  libre  du  Gastrothylax  gregarius  Lss.  D". 

Fig.  117.     Embryon  libre  du  Distomum  hepaticum  variet.  aegyptiaca.  D". 

Fig.  118.  Partie  postérieure  du  corps  de  l'embryon  de  cette  dernière 
espèce  pour  montrer  les  deux  épaississements  de  la  paroi  in- 
terne qui  logent  les  entonnoirs  ciliés  et  le  mode  d'origine  des 
germes.  Apocbr.  2"™  ". 


—  24G  — 

l'LAXi'HE  Xll. 
Ih'V('l(>|»|)('iin'iit  (lu  <i:i>>trotliyl:i\  i:rt'i:ariii>  u.  sp. 

Fi".  11'.'.  1 

.-.."    .  ^     1  l'tux  pLasc»  du  iUM.'l(iiipeuieut  cmbrvouiiaiio.  D". 

f  ig.  120.  ( 

V'i^.  121.     Kinbryon  libre  dmit  le  systiiue  va.s»'ulaiie  est  eiitiirenicnt  ro- 

|ir»'sentf.  D". 

|tt\tlt»ji|i«MiH'iit  f  m  II  i\  (III  11  a  in-  du  (ia->tr(t(lis(iis;icu;\  iPtiaciiN((  (tlîlt.). 

Fie.  122.  I 

I  ''■"'''  l'iiases  suci'cssivcs  du  dtiveldpiicineiit  du  cdiiis  fiultrymi- 
rifj.  123.  . 

tig.  124.  I 

Dv\elup|H'iiiciit   (If  rAiiipiiiNtoiiiiiiii  ((iiiicuiii   I!. 

Fi;r.  12.").  Kinlindii  lilire  sur  li-  |i(iiiit  de  s'intnidiiirf  dans  lluMe  iiiter- 
uu'dijiire.   Faee  ddrsale.  D". 

Fi;;.  12<;.  Sponieyste  ri-sullant  de  la  transloriiiatinii  et  du  déveliiinie 
ment  ultérieur  de  l'embryon,  s'i;,'é  d'une  (|uin/aiue  de  jnurs.  (V. 

Fi^'.  127.     lliitiMUKiir  eilié  de  ee  s|)(ir(ieyste.  .Apoelir.  2"""'*. 

Fip.  12H.     Jeune  rédie,  eontenue  encore  dans  son  sporoeyste  mère.    1>". 

Fijj.  1211.  Hédie  adulte  de  la  prendère  génération,  'M  jours  apn's  l'arri- 
vée de  l'embryon  dans  l'in'ite  internu-diaire.  C". 

Fig.  130.     Jeune  réilie  de  la  Heeonde  {féuération.  ("". 

Fi;î.  131.  Jeune  eereaire  dans  un  état  em-ore  peu  avancé  de  développe 
ment.  *  L'ébauelie  du  tronc  vaseulaire  transxcrsa!  (|ui  niinira 
plus  tard   les  deux    troues  lou;;itU(linaii\.  ('". 

Fit;.  !•(-•  I''"i'  j'Iiix  aNaneé  de  la  l'ormalion  de  la  eereaire.  Le  vaisseau 
imiiHversal  est  eutién'ment  développi';  *  plae(>  du  pore  excré- 
teur ehex  I  .Vuipliislome  adulte.  ('". 

Fig.  183.  C'vrenire  mure,  obwureie  par  le  piKUienl  sorlaut  des  taclies 
(iruJAirfN  et  pur  rneeumulntion  sous  la  peau  des  eelluleN  kysto- 
gi'uen;  appareil  vaH<'uliiire  rempli  de  ;;loliides  n'I'rinp'nts.  A". 

Ki|C-  134.  TroiH  élnln  HUeeeNNif'N  de  la  t'ornmtion  des  lnitonnels  dans  les 
cellulen  kysto^éneH;  a  apparlenant  à  létal  de  la  ligure  1.12, 
r  h  celui  d<?  la  lijjure   133.  .\|MM'lir.  2-~ '*. 


—  247  — 

Planche  xiir. 
DéTeloppoment  du  Gastrodiscus  aegyptiiiciis  (COBBOLD). 

Fig.  135.  Rédie  toute  jeune,  venaut  de  sortir  de  la  rédie  mère  et  mon- 
trant en  arrière  les  quatre  appendices  latéraux.  A". 

Fig'.  136.  Rédie  plus  âgée  logeant  en  dedans  des  germes  de  nouvelles 
rédies  aussi  bien  que  de  cereaires;  les  appendices  latéraux 
sont  encore  à  peine  visibles.  A". 

Fig.  137.  Rédie  très  âgée  à  intestin  fortement  dilaté  et  germigèuc  presque 
entièrement  réduit.  A  l'intérieur  encore  trois  rédies  tilles;  les 
appendices  latéraux  se  trouvent  tout  à  fait  en  défaut.  A". 

Fig.  138.  Cercaire  mûre  et  sortie  de  l'hôte  intermédiaire  à  queue  forte- 
ment contractée.  Troncs  vasculaires  longitudinaux  sans  com- 
munication transversale.  '■'  épaississement  musculaire  de  la  par- 
tie terminale  de  l'œsophage,  iPE)  place  du  pore  excréteur 
chez  le  ver  adulte.  C". 

Fig.  139.  Jeune  Gastrodisque  poussé  hors  du  kyste  par  pression  arti- 
ficielle; l'appareil  génital  entier  se  voit  très  nettement.  Face 
dorsale.  A'". 

Cercaria  pleiiroloplioccrca  SOXS. 

Fig.  140.  Toute  jeune  rédie,  née  à  côté  des  cereaires  dans  des  rédies 
mères.  C". 

Fig.  141.  Rédie  plus  âgée  projetant  en  forme  de  trompe  la  partie  jiré- 
orale  de  la  peau  (page  205).  C". 

Fig.  142.  Etat  très  primitif  de  la  formation  de  la  cercaire  montrant  une 
ébauche  de  pharynx.  D". 

Fig.  143.  Cercaire  très  proche  de  la  maturité,  vue  de  la  face  ventrale. 
La  «ventouse»  antérieure  est  projetée  et  montre  la  ])e1ite  ou- 
verture buccale.  D". 

Fig.  144.  (îercairc  mûre  vue  de  la  face  dorsale.  *  Les  cellules  granu- 
leuses de  la  face  dorsale  (page  208)  recouvrent  ici  en  ])artic 
les  glandes  de  la   l'ace  ventrale;  «ventouse»  retirée.  D". 

Fig.  145.     Figure  totale  de  la  cercaire  libre,  face  ventrale.  A". 


248 


Il 

Fit?. 

14»;. 

FL'. 

147 

Vi^. 

14^ 

Fig. 


141». 
150. 


Fi?.  151. 


Planche  xiv. 

■•Ml(i|i|Mim'iit   ilii   MoiHistiimuin   M-rnicosiim   l'KoKL. 

iJédic  mure  contenant  tle  cercains  à  dirtVrents  états  «lu  déve- 
loppement. A". 

Germe  de  eercaire  à  un  état  très  priniitil'.  unintiant  lél)auclu' 
double  du  système  excréteur.  D". 

Cercaire  i)lus  âjrée,  montrant  très  nettement  roriranisation  in- 
terne. *  Comniunication  des  deux  troncs  \asciilairos  loniritiidi 
naux. 

C'en-aires  mûres  lilircs  en  divers  états  de  contraction.  Le  corps 
est  rendu  opatpie  jiar  la  présence  du  iiignuiit  et  des  cellules 
kystof.'èncs;  *  le»  petites  juiintcs  latérales  et  tcniiinalos  du 
corps  (pape  103).  A". 
l'ne  de  ce»  petites  pointes  à  A| Iir.  2""  "  ^  l.a  ilojson  mé- 
diane de  l'enfoncement  de  la  cniiculc.  I'  les  cellules  du  jiar 
cncbvmc  sjuik  liâtonnets  kvstop'ues.  Face  ventrale. 


Fifc'. 

15-J. 

FiK. 

153. 

Fig. 

154. 

Fit'. 

155. 

l'Ile  IM. 


Fijç.  157. 


C'crcaria  diNtoiiiato>a  .SttNS. 

Ité-die  contenant  d  autres  rédics.  .\". 

Hédic  nifire,    no  contenant   ipic   ilcs  ccrcaires;    i({)    •rcrnie   eu 

voie  de  décomposition.  A". 

F.iitonnoir  cilié  de  In  rédie,   vu  de   lace   et   de  prolil.   Apociir 

.Icuiie  cercaire  niontrant  le  C4iniineneenicnt  doulilc  du  système 
«•xcréicur,  les  éliauclies  des  cellules  kysloj:ènes  et  ilu  reste 
des  orpines  inlcnies.  I>". 

('crc«irt'  mftre  sortie  de  mt  nourrice.  Les  Imtonnets  ont  alian 
donné  les  cellules  kystii^'-nes  |('K  tip.  153i  et  se  sont  ainnssis 
nu  ilesNons  de  In  pcnn;  *  liunerturc  terminnU-  de  la  <|ucue 
n»ee  lu  clnnde  prolinide  Fuee  ventrale.  ('■". 
Fittire  ri-prcM-nInnt  i|uel(|ucs  eercnires  liltn-s  et  (ixées  à  la 
de  I  eiiu  II  l'iiide  de  la  poinl<'  de  leur  i|iM'nc  hessiné 
moire 


—  249  — 

Fig.  158.  Aspect  général  du  kyste  contenant  la  cercaire  enroulée.  Des- 
siné de  mémoire. 

Cerciiriii  cellulosa  spec.  inqu. 

Fig.  159.     Sporocyste  de  la  forme  habituelle.  A". 
Fig.  160.     Cercaire  libre  vue  de  la  face  ventrale.  D". 
Fig.  161.     Uard  buccal   de  la  cercaire;    a  vu  de  dessus,    b  vu  de  protil 
pour  montrer  la  direction  d'en  bas  de  la  pointe.  Apocbr.  2°""^'. 

Planche  xv. 
Cercaria  rivax  SONS. 

Fig.  162.  Vieux  .sporocyste  résultant  de  la  transformation  de  l'embryon; 
parois  fortement  granuleuses,  a^". 

Fig.  163.     Très  jeune  sporocyste  fille.  D". 

Fig.  164.  Partie  antérieure  d'un  sporocyste  fille  un  peu  plus  âgé  avec 
le  système  nerveux;  *  le  petit  enfoncement  de  la  peau  ex- 
terne, se  continuant  par  une  fente  très  étroite  avec  la  cavité 
du  corps  (page  213);  (G)  germe  eu  voie  de  décomposition.  C". 

Fig.  165.     Sporocyste  contenant  les  premières  cercaires  mûres.  A". 

Fig.  166  et  167.  Paroi  du  sporocyste  en  état  contracté  et  un  peu  plus 
jeune  et  en  état  dilaté  et  plus  âgé.  Apochr.  2"""  ". 

Fig.  168.  Germigène  libre  d'un  sporocyste  ue  contenant  pas  encore  des 
cercaires  mûres  (page  216).  E". 

Fig.  169.     Corps  germinatif  unique  et  à  double  enveloppe  cellulaire.  E". 

Fig.  170.  Cori)S  germinatif,  contenant  en  dedans  de  l'enveloppe  cellulaire 
externe  deux  corps  secondaires  séparés.  E". 

Fig.  171.  Le  même;  trois  corps  secondaires  à  l'intérieur  de  l'enveloppe 
cellulaire  primaire.  E". 

Fig.  172.  Germe  très  jeune  se  transformant  en  cercaire;  *  la.  bifurcation 
du  vaisseau  primaire.  D". 

Fig.  173.  Phase  avancée  du  dévcloiipcment  do  la  cercaire;  *  le  même 
(|ue  dans  la  figure  précédente.  U". 

Fig.  174.  ('crcaire  encore  plus  avancée,  montrant  le  commencement  de 
la  réunion  des  troncs  vasculaircs  longitudinaux  et  les  branches 
internes  des  vaisseaux  primaires  déjà  réunies  (_CEM).  D". 

MKMDIItKS,  T.   III.  *'" 


—  250  — 

Fi*:.  175.     Deux    ccrcaires    mûres   rinttant.    daus   l'attitude   ollerte.    dans 

leau.  A". 
Fip.  176.     Partie  antérieure  de  la  lercaire   mûre   plus  fortement  prossie 

pour  montrer  la  eonstruction  singulière  de  la  ventouse  orale: 

*  eellules  apparemment  glandulaires.  D". 
Vig.  177.     Partie  de  la   queue  grossie   it   iuntenant    un   entonnoir  cilié. 

Apochr.  '2"  '*. 

l'i  ANt'HK  XVI. 
Cenaria  pusitia  >pe(-.  ini|U. 

Fig.  17><.     SjMiroevstes,  montrant   le  rétrécissinunt  médian  on  les  appen- 
dices terminaux  *.  A", 
Fig.  179.     Cereaire  libre  vue  de  la  face  ventrale.  .\p<iclir.  :.'"'"". 
Fig.  IHU.     Dard  de  la  cereaire.  Apoclir.  L'""  *'. 

t'crcaria  cxiirna  -^itcc.  inijU. 

Fig.  IHl.     Sporocystc  adulte.  .\". 

Fig.  182.     Cereaire  libre,  vue  de  la  face  ventiali'.   Apochr.  i"»"» '*. 

(  crcaria  caji^nlaria  Son>. 

Fig.  183.     8|K)roeyHtc  tille  très  jeune  niunliant   liien   nettement   lesgcinii 

géncH  pariétaux.  ('". 
Fig.  184.     ><piiriN-VHte    plus    âgé-    cuntenant     déjà    lieani'iiuji    de    germes 

libre»».  C". 
F'ijÇ.  186.     Ocmiigènc  pariétal  à  base  large,  .\piicbr.  '_"'""  ". 
Fiff.  180.     Ciermigène   pariétal   phm   isidé  de   la   pami    dn   f.|iiiroevste  et 

pTinet»  librcH.  .\p<M'lir.  U""  " 
Fig.  187 — \W>      Qimtrc   plinHCH   du  développement  des  curps  gcrmimttifs 

tiiontrnnt  IrèH  neitement    racbemincment  \ers  la  forme  de  la 

(Crcaria  t.yttniihurn   de  (S.  K.  Waoksku;  *  b-  ciimmcnccment 

«le  l'appendice  en   forme  d<'  fouet  d<'  la  cereaire  mûre.   D". 
1**1^.  \9\  —  l'.K).     TroiN  plinNcH  du  développeunnl  primitif  d'un  nporocysle 

lroii\é    dnni)    lu    cavité    bnincbialc    de    Chnfitilrn    hullmoide». 

<i'    germe    reiilVriiii'    iiiinre    daiiM    lit    |i!iriii.    Apnelir.  o— "' 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Préface 


Chapitre  premier. 

Formes  adultes. 

1.  Gastrothylax  gregarius  u.  sp 5 

2.  Gastrodisciis  aegyptiacus  (Cobbold) 13 

3.  Amphistomum  conicum  R 32 

4.  Distomum  hepaticum  Amldg.  var.  aegyptiaca  Lss 33 

5.  Distomum  ramliannm  n.  sp 3G 

6.  Distomum  uniciira  ii.  sp 44 

7.  Distomum  gemiuura  n.  sp 50 

8.  Distomum  simulans  n.  sp 52 

it.  Distomum  arapliileucum  n.  sp 55 

Relations  des  D.  geminum,  simulans  et  amphileucum  aux  formes  voisines  58 

10.  Distomum  fraternum  Lss 60 

11.  Distomum  heteropliyes  v.  Siek 03 

12.  Distomum  glandulosura  n.  sp 64 

13.  Distomum  birsutum  n.  sp 68 

14.  Distomum  chefresianum  spec.  inc 73 

15.  Distomum  pyramidum  u.  sp 76 

10.  Distomum  obtusum  n.  sp 78 

17.  Distomum  spliaerula  n.  sp SI 

18.  Distomum  tacapense  Sons 86 

Relations  du  D.  tacapense  aux  formes  voisines 94 

32* 


—  252  — 

19.  Distomum  cuspidatum  ii.  sp 07 

20.  Distomum  coleostomum  n.  sp 101 

21.  Distomum  san^iiineiim  Soxs lOii 

22.  Disinmum  spiniceps  n.  sp 114 

23.  Distomum  catei^arium  n.  sp IIS 

24.  Distomum  caliirinum  n.  sp 110 

25.  Apcililema  mi>llisi>imum  Liv l-Jl 

2t;.   Apolilema  appeudioulattim  R Ktl 

L«  valeur  morpholo^n'que  de  la  <|Ueue  des  Apoblèraes  et  de  1'  Urogo- 

nimut  cercalu*  MuNTir 1.'I4 

21.  Fx-liinogtomum  liliputaimm  n.  sp 141 

28.  Oliinostomnm  euryporum  n.  sp 144 

29.  Monostomura  verrui'osum  Vnoti 14»! 

30.  Moiiiistoiimm  pumilio  n.  sp IM 

31.  Hilli:ir/.ia  liacmatciliia  (.'ohiuilii      IfiS 

("lIArnitK     DKlXlf.ME. 

Développement  et  formes  larvaires. 

Observations  ^'ém-nilfs     Ifi7 

1.  Ih-veloppemciit  ciiibr.  de  Gastrotliylax  p'egarius 170 

2.  I>éve|oppcmi'iit  de  tJastrodiscus  aopyptiiicHs 177 

3.  I>évoloppcmfiit  de  rAmpliist4imum  coniciim      l.s.'i 

4.  Déveluppciiieiit  iMiilir.  île  Dist.  Iicpatjr.  var.  aepypt 1!>2 

.'».   I>«'vclo|>pem<-nt  prohalile   du   MrviiuHtniiiiiin    Miriirnsuiii   ri;uii.:    Ccr- 

rjiria  imliricjita  !.>« .  l'.i'J 

fi.  On-aria  iliHloiiialog»  .S»NH l'.'î 

7.  Orraria  pleurojoplioccrc*  8o>'.  •joi 

8.  Orraria  viva»  Sn>» .  -Jio 

9.  Cerrâria  rapHularia  .H<i.m..      .   .  -j'J'A 

10.  r«rr«ri«  rclIllIoHa  iiper.  itiq 227 

11.  (Vrraria  pimilla  npce.  inq '.".'ti 

12.  (Vrraria  eticua  «pcr.  iii(| 2:)o 

Klpliralioii  de*  platirlicit      2:l.t 


LES 

ASCLÉPIADÉES  DE  L'AEABIE  TROPICALE. 

PAR 

A.  DEFLERS. 


Parmi  les  familles  naturelles  du  règne  végétal  qui  acquièrent 
leur  plein  développement  au  voisinage  de  l'équateur,  celle  des  As- 
clépiadées  est  assurément  une  des  plus  intéressantes. 

Dans  le  décor  changeant  de  la  nature  tropicale,  ces  plantes 
attirent  souvent  l'attention  par  leur  élégance  et  plus  encore  par 
l'étrangeté  de  certaines  espèces  à  feuilles  rudimentaires  ou  milles. 
On  est  frappé  tout  d'abord  de  leui"  aspect  en  quelque  sorte  madré- 
porique.  La  tribu  des  Stapéliées  surtout  abonde  en  formes  insolites, 
qui  semblent  les  productions  d'un  monde  lointain  ou  les  sur- 
vivants de  la  végétation  d'un  autre  âge.  L'épaississement  des  axes 
et  la  réduction  corrélative  des  appendices  foliaires  y  sont  portés 
au  plus  haut  degré.  Une  ramification  massive,  rigide  et  comme 
pétrifiée,  des  fleurs  livides,  exhalant  parfois  une  odeur  cadavé- 
rique, tout  concourt  à  rendre  plus  saisissant  le  contraste  de  ces 
végétaux  bizarres  avec  la  flore  actuelle,  où  ils  font  l'effet  d'un 
élément  étranger. 

Les  fleurs  offrent  un  sujet  d'observation  tout  particulièremout 
intéressant  pour  le  botaniste  qui  pénètre  les  détails  de  leur  orga- 


—  254  — 

ni.s;ition  coniplifiuéo  et  voit  so  (léioiik'r  .sous  ses  yeux  les  variations 
iutiiiies  d'un  uiôme  t\i>e  t'ondamontal.  'l'aiulis  que  les  earaetères 
du  fniit  et  de  la  graine  sont  à  peu  près  eonstants  dans  ehaque 
genre,  la  rorolle  et  le  sin<ru]ier  appareil  périgyne  résultant  de  la 
coaleseenee  de  laeouronne  et  du  gynostège  ditt'èrent  toujours  nette- 
ment d'une  espèee  à  l'autre.  Cette  prodigieuse  diversité  a  Na  rai- 
son d'être  dans  l'oldigation  du  eroisenient,  tiui  n'est  i)as  moins  al)- 
solne  iMiur  les  Asdépiadées  (pie  pour  les  Oreliidées.  Les  deux 
familles  sont  en  et^'et  pliy.siologi(|uement  dioupies.  Elles  sétein- 
draicnt  ou  deviondraient  apogames  si  la  t'éeondation  entre  indivi- 
duN  dirt'érents  n'était  assurée  par  le  jeu  des  einoMstanees  i-xté- 
rieures.  l^'agglutination  du  pollen  en  masses  eompactes.  retenues 
par  des  liganit-nts  visipu-ux  aux  corpuscules  fixés  à  la  périphérie 
rlu  plateau  stigniatiquc.  s  oppose  à  lautotécondation  et  nécessite 
le  transjMtrt  des  |)ollinifs  de  j)lante  à  plante.  On  sait  aujourdliui 
i|Uc  les  agents  de  ce  trans|M>rt  sont  les  insectes.  C'est  ])our  attirer 
leurs  multiples  espèces,  pour  les  guider  vers  le  .stigmate.  (|Uc  la 
tieur  varie  de  mille  manières  la  forme  et  la  coloration  de  ses 
parties.  Tout  y  est  mis  en  (iMivre  dans  le  même  luit  :  —  odeurs 
suîives  ou  fétid»'s;  teintes  fuligineuses,  ensanglantées  de  pourpre 
DU  délicatement  nuancées  de  couleurs  claires;  accidents  iliv<Ms  de 
la  surface,  tantôt  glal)re.  tantôt  liarltuc,  pulicsccnfc  ou  velnutée. 
«|Ueli|UefoiH  lisse,  ailleurs  hérissée  de  papilles,  pimctnée  de  glande» 
et  de  saillich  verru(|iieuses,  ou  ritlée  de  vermiiulures  dcs>inant 
d'élégant^  entrelace;  complication  souvent  extrême  de  l'appareil 
euronal,  dont  les  pièces,  groupéca  en  sim|)le.  donide  <>n  triple  série. 
Menronlent  en  comelM  ou  se  creusent  de  fossettes  nectarifères, 
développent  den  appendices  renflés  en  massue.  îles  crêtes  sail- 
lantes, lien  liilteH  ciliés  on  dentés.  t'rêi|neiiinicnt  prolongés  en 
i-xpansions  comm-s  on  liguliformcs.  Toutes  ces  particnlaritcs, 
i|ui  Honl  dcH  cHractéren  d  adaptation   fi.xés   par  l'héréilité,   otfrent 


—  255  — 

un  critérium  extraordinairenient  précis  pour  la  distinction  des 
espèces. 

A  en  juger  par  les  résultats  des  herborisations,  qui,  à  la  vérité, 
n'embrassent  encore  qu'un  cercle  restreint,  la  famille  des  Asclé- 
piadées  paraît  être  largement  représentée  eu  Arabie.  On  doit  ob- 
server cependant  que  l'abondance  des  individus  n'y  est  pas  en 
rapport  avec  la  diversité  des  formes  spécifiques.  Ainsi  les  plantes 
grasses  de  cette  famille,  bien  que  très  répandues  sur  les  plateaux 
rocheux  de  moyenne  altitude,  où  elles  se  substituent  parfois  aux 
euphorbes  cactoïdes,  n'arrivent  jamais  comme  celles-ci  à  couvrir 
de  grands  espaces  de  terrain.  Elles  croissent  le  plus  souvent  iso- 
lées et  quand  elles  se  groupent  en  colonies  cespiteuses  ou  buisson- 
nantes,  ce  ne  sont  que  des  îlots  sporadiques. 

Dans  le  présent  mémoire,  je  me  propose  de  réunir  en  un  même 
tableau  synoptique  l'ensemble  de  nos  connaissances  actuelles  siu* 
les  Asclépiadées  de  l'Arabie  du  8ud,  en  y  joignant  les  résultats  de 
mes  propres  recherches  et  en  utilisant  les  nombreux  matériaux 
recueillis  au  cours  de  mes  voyages,  tant  au  Yemen  que  dans  les 
territoires  situés  au  vSud-Est  de  cette  province,  notamment  sur  la 
côte  montagneuse  du  golfe  d'Aden,  jusqu'aux  environs  du  44" 
degré  de  longitude  E.  P.  La  nomenclature  et  la  synonymie  des 
espèces,  l'indication  précise  des  localités  où  elles  ont  été  trouvées, 
la  description  analytique  des  formes  nouvelles  ou  peu  connues 
d'après  les  spécimens  desséchés  en  herbier  et  les  individus  vivants 
cultivés  au  Caire,  tels  sont  les  principaux  éléments  de  ce  travail. 
Tl  comitrend  un  total  de  46  espèces  bien  caractérisées,  qui  se  ré- 
partissent en  20  genres,  a])partenant  pour  la  plupart  aux  tribus 
des  Cynanchécs  et  des  Stapéliées.  Le  genre  Steinheilia,  dont 
l'imique  espèce  connue  est  le  S.  radians  Dec.,  est  le  seul  (jui  soit 
particulier  à  l'Arabie.  Le  genre  Echidnopsis,  considéré  jusi^u'à 
présent  comme  exclusivement  africain  et  localisé  à  l'Abyssinie, 


—  256  — 

est  représenté  ici  par  trois  espî'ces.  dont  l'une  au  moins  est  nou- 
velle. L)ans  les  autres  g:enres.  tijijurent  (jnelques  espèces  égale- 
ment nouvelles,  paraissant  endémiques.  Parmi  les  espèces  à  aire 
moins  resti-einte.  les  unes  sont  réi)andues  dans  toutes  les  con- 
trées chaudes  de  l'ancien  monde,  les  autres  api)artiennent  à  la 
flore  de  l'Abyssinie  ou  des  jtays  sùmalis.  Ce  fait  concorde  avec 
les  affinités  bien  connues  de  la  tiorc  i>lus  africaine  qu'asiatique  de 
cette  région  de  l'Arabie. 

Sans  développer  davantage  ces  considérations  générales,  je 
passe  directement  à  l'énuniération  détaillée  des  cs])cces. 


Periploceae. 

1.  Periploca  ephedriformis  Scliweinf.  (ex  litt.)  —  Leptadeuia 
I j,/,,ilrif'nniii.<  l)ctl..  \'iiy.  Vem..  l(i(!.  —  Socotora  aphy/la 
Half.  f.,  l'n.c.  roy.  Soc.  Edinb.,  xil  (1884),  77  (fide  Scliw.). 

Nom.  vernac.  :  Deff''}!''.  Markh.  Mrsint.  Xiiiis.  W'od/ininm 
(Scliw.j. 

liai).  Veini'ii,  froi|iifiis;  lu  riipilni.'i  ciroîi  .VttAiii,  pcr  altitud.  L'(M)0 
III.  IVll.  I,  firca  UmkII  et  .Mt-iiâklia  iSclivv.i;  liiiail  Fndlili,  ad  faucos 
auBirali-H  monti»  l'IAroys.  pi-r  ait.  r>nu  ni.  iKtl):  liilad  S(iiil)ailii. 
in  waili  Miùiden    Dell.). 


(ynanclH'îU'. 

2.  Stoinhoilia  radians  hnaisn.,  .\im.  Se.  iiiit.  Sér.  'J.  i\. 
p.  33il,  tait.  IL'.  K.  Asrirpins  niJnins  l''<M>k..  ("at.  Il  1  S'J. 
Dewr.  p.   r.t. 

L'Iiiqiii-  in  |ilniiiti<-  nn-iniHi'i  litl>>nili  'r<liaiiia  dicta  :  Vcnicii.  |ir<i|ic 
Itoyt  cl  F*nkiti  iFuntk.),  IIcym  (Dell,  ;  iirniiiHulac  .Vdni  et  l.ittK- .\iltn 
(T.  .Vndi'Pt..   Dril.i;  liilad   Fixlliii  ciiru  Srii.mkra  (|)i-ll.l 


—  257  — 

3.  Glossonema  Boveanum  Decaisn.,  loc.  cit.  Sér.  2,  ix,  p.  335, 
talj.  12  f  D.  —  Gomphocarpus  paucijiorus  Hoclist.  et  Steud. 
in  Herb.  Scliimiier  Abyss.,  n°  920. 

In  peniusulâ  AJen  ad  fauces  montis  Scham  -  Scliam  (rectius 
Scliamsan),  ubi  haud  frequens  (Edgew.,  Defl.l.  Ubique  lu  planitie 
arenosâ  littorali  (Schw.). 

4.  G.  arabicum  spec.  nov. 

Pumiluiii,  c  basi  dichotome  ramosiim,  imdique  papillis  se- 
tisqiie  mollibus  villoso-canescens;  folia  petiolata,  orbiculata, 
basi  cuneata,  margine  crispiila,  obsolète  crenata;  stipidae  se- 
taceae;  cymae  extraaxillares,  iimbelliformes ,  sessiles,  3 — 6 
florae;  pedicelli  bracteolati,  flore  paiilo  breviores;  calyx  vi- 
ridis,  villosus,  segmentis  liiieari-oblong-is  acutis;  corolla  alba, 
campanulata,  glabra,  calyce  sesquiloiigior,  lobis  liiiearibus 
obtusis,  dorso  viridi-vittatis,  margine  flavescentibus;  coroiia 
campanidata,  ampla,  5-loba,  lobis  flavidis  3-lobiilatis,  lobiilo 
medio  majori,  ovato  obtuso,  diniidiain  ])ai'tem  corollae  aequaiite 
vel  superante,  lateralibus  deutiformibus  brevibiis  obtusis;  an- 
therae  bicornutae,  cornubus  divaricatis,  subwlatis,  connectivo 
lato,  apice  in  membranam  liyalinam,  orbiculataiii,  inflexam 
inter  cornua  producto;  pollinia  obloiiga;  stigma  eonicinu  ob- 
tusum.  —  2J.. 

Herba  vix  decimetralis;  fol.  km.  15  niill.  long,  et  lat., 
petiol.  5 — 7  mill.  long.;  pedicell.  2  mill. 

Habitat  in  agro  Fodhliano  (bilad  Fodhli),  ad  fauces  australes 
montis  Nakbaï,  mensibus  Martio  et  Aprili  florens.  Itcr.  arab.  u 
lAnn.  1890),  Exs.  n"  522. 

5.  Gomphocarpus  fruticosus  H.  13r.,  Wern.  Soc.,  i,  38.  — 
Asclepias  frutlcosa  L.  Sp.,  315. 

In  Yenien,  circa  Menâkha,  Sana',  Tâez  et  ubique  regioiiis  nion- 
tanae  mediac  et  superioris  (Défi.);  in  bilad  llodjcrya,  prope  llayl'ân 
(D.);  in  bilad    Kddlili  pi-ope  Serrya  (D.). 

MÉMUIKKS.  T,  111.  33 


—  258  — 

6.  G.  setosus  K.  Hr..  Werii.  Soc.  I,  38.  —  Asclepias  setosa 
F<»r.>k.,  Cat.  ii   lîSl.  Descr..  p.  ;")!. 

Nniu.  veni.  :  Sahia  (Forsk.),  Sibba/t,  Soubbah  (Scliweinf.). 

liai».  :  Vemen.  in  reg.  mont.  nicd..  circa  Hudieli  et  Zeliiil  ^Forsk.), 
Heys  et  Tâez  iliotta.  Dt-tl.).  Meuâklia  iSchw.).  —  Uadhramaut,  in 
iiiMiitilms  .ir.a  Mir  l!:ikl»;'m.   |kt  ait.   KMKt-llOO  m.     Liiiit). 

7.  Calotropis  procera  H.  Hr..  l>ivaiid..  in  Ait  Hoit.  Kew.  vd. 
II  ii.  78.  —  Asdepias  ffigantea  Fnisk..  ("at.  n  1S4.  -  .1. ;)/•<)- 
cera  Willil.  Sj».  i.  12G3. 

Xniii.  vt*ni.  :  '  < ischev  f Forsk. j. 

Hall.  :  Vt-nien  ul>iquo  iii  arcnosis  Fursk.),  i-ina  llodcida  et  Me- 
ràwa  I  L)eH  I.  in  ri-f:.  mont.  nu-d.  et  sup.  ns<inc  ad  altitud.  ISOO  m., 
prope  Ydiz  et  .Metbak  iX'fl.  ;  peninsula  .\den  in  planitie  Mala 
(Ik-fl.  >.  —  liadliraniaiit.  «irca  Silicli  et  Taliiveli,  per  ait.  l'Oi)— 400  m. 
i.iint  . 
^.  Asclepias  Porskalii  Ud'iu.  et  Sdiult..  Syst..  vi.  s."».  —  .1. 
iiivea  Fni>k..  (af.  H   1^3.  Di'scr..  p.  .'il. 

Nom.  Vfin.  :  H/iasc/ura  (Forsk.). 

Hall.   :  Yenien.  eina  Lohaya  (Forsk.). 

'.  Kanahia  Porskalii  hecaisn.,  in  1).  ( '.  i'rodr..  vin,  FùM.  — 
A',  hilil.i  Kiit.NcliN .  i-\  ilfcai.sM.  loc.  cit.  A',  hmitiura  K. 
lir..  In  Sait,  Aliysx.  .\pp..  tll.  Ascii j>iti.s  liiiiiflnni  Forsk., 
Cat.  n    is(i.  Discr.,  p.  "il. 

N"iii.  MMii.  :  Kniio/i  (Forsk.),  (^nurnfi  ilh'tl.),  (îituiT 
(Srliwrint'.i. 

Hall.  :   Vemen.  in  ai|n<>)ii<i  rep.   iimnl.   nied.  ri   siip  .  liria   |).iil)la 
(Fornk.i,  lieyii  (l(<>tla  ,    .Miara  n   Ifudjeilali  ii>i-ll.,  Scliweint. i. 
m.  8aroost«mma  Htipitncoiim  Sclnilt.,  Syst..  vi,  I  ni.  —  .l.v- 
rlijiiii.%  Mtifiiiiiriii  |'(ii><k.,  ('al.  n    Ih7,  I>esrr..  \>.  .'•(!. 

Nom.  vrni.  :  /{îdr/i  (FonUt.),  Jir/id,  Hid,  lîï d  (Scliwrinf.). 

Hait.  :  Vemen,  nliif|Ue  in  «vIviH  Forxk.i,  eirea  llndjeilali  (Metl., 
.HrtiMeiiir l;  liilnd  Fodlili,  ad  nidieeN  an-<trnl<  h  nionlH  Menif    jtell.); 


—  259  — 

bilad  Awlawi,  in  collibus  lapidosis  ])rope  pagum  Sclieikb  Saïd  (Defl.); 
bilad  Fodbli,  ad  fauces  montis  el-'Areys,  jirope  pagnm  derelictum 
Serrya  dictnm  (Défi.).  —  Hadbramaut,  circa  Sibeb,  per  ait.  230  m. 
(Lunti. 

11.  S.  Forskâlianum  Index  Kewensis,  i,  207.  —  Asclepias 
aphylla  Forsk.,  Cat.  n"  186,  Descr.,  p.  50.  —  A.  conforta 
Forsk.,  Cat.  n"  188. 

Nom.  vern.  :  Milab,  Homeycl,  'Oqiss,  Dagabis,  Rodlid 
(Forsk.j. 

Hab.  :  Yemeu,  ad  gebel  Melban,  in  wadi  Sourcbiud,  circa  Hadîb 
(Forsk.). 

12.  S.  viminale  R.  Br.,  Wern.  Soc,  l,  50.  —  S.  aphyllum 
Hochst.  in  Herb.  Schimp.  Abyss.,  ii,  1186.  —  Cynanclmm 
viminale  L.,  Syst.  Veg.,  257.  —  Etiphorhia  viminalis  L.,  Sp., 
II,  649. 

Hal).  :  Yemen,  in  wadi  Schaba,  prope  Hodjeilab,  ad  altitiid. 
600  m.  (Défi.)? 

13.  Pentatropis  spiralis  Decaisne,  Ann.  Se.  nat.  Sér.  ii,  ix, 
327,  tab.  2,  E.  —  P.  senpgalensis  Decaisne,  loc.  cit.,  p.  328. 
—  P.  qinanchoides  1\.  Br.  in  Sait.  Abyss.,  App.,  64.  —  Ascle- 
pias spiralis  Forsk.,  Cat.  n"  179,  Descr.,  p.  49. 

Nom.  vern.  :  Scliountoh  (Forsk.),  '  Orgass  (Schweinf.). 

Ilab.  :  Yemen,  in  planifie  arenosâ  littoral!  iTehâma)  inter  pagos 
Djaliae  et  Meneira  (Forsk.),  circa  Zebîd  et  Beyt  el-Fakih  (Defl.), 
ad  radiées  montis  Boin'a  (Schweinf.);  bilad  'Abdali,  in  arenosis  inter 
Sclicikh  Otman  et  Lahadj;  bilad  Fodbli,  circa  Sclioukra  et  in  wadi 
el-'Asal  (Defl.). 

14.  Strobopetalum  Benti  N.  E.  Brown.,  in  ]')ull.  Kcw.  (1894), 
336. 

liai».  :  Hadbramaut  in  cdllilins  littnralibus  circa  Kliail  lia-Wazir 
iLnnt). 

15.  Daemia  cordata  1\.  Br.,  Wern.  Soc.  i,  50.  —  D.  incana  De- 
caisne, Ann.  Se.  nat.  Sér.  ii.  ix,  336.  —  D.  tomentusa  Poniel. 

3.r 


—  260  — 

N«»uv.  Mat.  FI.  Atl..  t>2.  —  Pergularia  tomentosa  L..  Mant. 
I.  0:5.  —  Asclejiia.s  cordata  Forsk.  Cat.  n*  178,  Descr.,  p.  51. 

X(»m.  vcni.  :  Detpniah  fForsk.). 

ll.tl).  :  Ycmcu,  in  reg.  mont,  nicil.  i-irca  Tâcz  (  Forsk.  i;  ]>ouiu 
sala  Little  Aden,  ad  radiées  niontis  Mou/oul^hoiim:  bilad  Hauscliabi, 
prope  ninntem  Menif:  bilad  Fodhli.  ad  fam-es  australes  montis  el- 
Areys,  eirea  Serrya  Defl.  t. 
H>.  D.  extensa  R.  Hr.  Wcni.  Soc.  1.  ôO.  —  D.  barlmta  Klotzscli. 
in  l'ttii>  Ucisi-  Mdssjiiiil)..  lint..  274.  —  D.  /-ursÂra/// Scliult.. 
Syst..  VI.  11.!. 

llab.  :  Veineii.  in  refrioiie  mont.  meci.     Klireni).  ,  cin'.i  Ilodjeilah, 
.S>U(|  elKbamiss.  Tâez  (  Dcfl.  1. 
17.  D.  glabra  Sduilt..  Syst.  vi.  1 1;>.  —  Asclepias  qlahra  Koisk., 
Cat.  Il   lî5.'),  l>L'.scr..  p.  ."il. 

Hab.  :  Yemen,  in  arfriliosis  re;r.  mont.   mumI.  |iiii|k'  TAe/.  (Forsk.). 


.>IarsdeiiicîU'. 

1>>.  Tylophora  yemensis  hetl.  \i>\.  N Cin..  l(!."i      !<!(!. 

Hall    :   Viiiiiii,    in    n-;,'.    wionl.    med.   et  >ii|i..    prcipe   Mcn:'ii<li;»    et 
Soliibi'im  Kankaliân.  ad  rnpes  (Detl.  1. 
l!iV  Marsdonia  Schimpori  Dec.  in  D.  C  l'i-odr.  viii.  Clii.  — 

(  'i/iiinic/iniii  Srhiinjiiri  lliirli.st.  Ileilt.  S«lliin|t.  Alty.ss.  II.  2(i(). 

Hab.  :  Itihid  Fodldi.  ad  radiées  anstrales  moiitis  ei  Arevs,  prope 
.St-rryn  (Dell.  > 

I^n  il«-tr|-niinatii>ii  de  eette  plante  est  alisnlimient  ennjeetn- 
rale.  .le  l'ai  tn>ii\ée  aliiindnniinent  tViietitiée,  mais  ilépoiirviic 
«le  tIeiirH  nu  iiinih  d  a\  ril  1  s\\'.\  dans  les  vallons  boisés  <lii  ;;(d>el 
'Are)'»,  ver»  fjOl)  m.  ilaltitiMlc.  I^es  teuilles  .sont  |inlM'secntt'H 
hlnncliAtrcH  rf  Miiivent  eonliloruicK  eomnie  eidles  du  l'<  ntnr- 
r/iininii  nhi/iii>iiiiriiiii  I  >ee.  he  fniit.  à  périearpe  eoriare-elianill, 
li-^xe  et  ifllàlire,   n  otVre  rien  de  earaetél  isli<|Me. 


—  261  — 

Ceropegieae. 

20.  Leptadenia  heterophylla  Dec.  Ann.  Se.  nat.  Sér.  11,  ix 
(1838),  270.  —  L.  Delilei  Dec,  in  D.  C.  Prodr.,  viii,  629; 
Herb.  Schimp.  Abyss.  (1854),  n"  1493  (ex  sched.  Herb.  Mus. 
Paris). 

Nom.  vern.  :  Marsch    L^. 

Ramosa,  g'iauca,  minute  puberula;  rami  graciles,  divaiicati, 
volubiles;  folia  opposita,  petiolata,  pciininervia,  oblongo-lan- 
ceolata,  basi  rotundata  vel  obtuse  cuncata,  nonnunquam  sub- 
cordato-emargùnata;  urabellae  breviter  pedunculatae ,  extra- 
axillares,  6  — 16  florae  ;  pedicelli  filiformes,  pedunculo  subduplo 
longiores;  flores  virides,  parvi;  calyx  campaiiulatus,  lobis 
triangularibus  ;  corolla  rotata,  lobis  oltlong-is  obtusis,  crassius- 
culis,  facie  intima  breviter  lanatâ,  sulco  longitudinali  depressâ; 
coronae  exterioris  squamae  sub  corollae  sinubus  transversae, 
oblongo-reniformes,  glandulosae;  folliculi  oblongi,  acuminati 
obtusi,  maturitate  fusci,  papillis  pilisque  albidis  parce  con- 
spersi,  gemini  vel  abortu  solitarii,  basi  calyce  marcescente 
induviati,  pedunculo  et  ])edicello  incrassato-induratis  sutFulti. 
—  %  et  5. 

Species  polymorpba,  affinis  L.  kmdfoUâ  Dec.  â  (juâ  (ex 
descript.)  nisi  floribus  longiuscule  pedicellatis  (pedieello  flore 
3-plo  longiori),  corollae  lobis  haud  revolutis,  squaniis  trans- 
versis  elongato-reniformibus,  g-labris  nequaquam  difï'erre  vi- 
detur. 

liai).  :  Bilad  Ahdali.  in  wadi  cl  Keltir,   i)m])c  pai;'niii  cl  llauta  scu 

Laliadj  dictum,  mense  Deccmbr.  floreus  ac  friictifer  (Dell,  lier  aval). 

niin.  1«i)3,  px.s.  n°  618). 

21.  L.  Forskâlii  Dec  Ann.  Se  nat.  Sér.  li,  ix,  269.  —  Cynan- 

chunt  arboreum  Forsk..  Cat.  n"  177,1  )escr.,  p.  r)3  (iide  Schw.). 


—  2ti2  — 

Nom.  vernac.  :  Kerenua.  K>\<c/i  (Vorsk.):  Knrt'ua.  Qarêna, 
Qnn'uiia.  Qnrhine  iSchw.). 

Hall.  :  Yenicu,   iu  wadi   Sourtloiul  iFnrsk.  ,   circa  Movs  (BottaX 
«irca  llilleh  et  Hadjel  iScliw. ). 

Cette  espèce  n'est  peut-être (|ii'uiit.'  siuipK'  varii-ti-  tU-  la  ])rôoé- 
deiite.  ili>nt  elle  tlittï-re  à  peine  ]»ar  ses  tieiirs  à  eorolle  ninnie  de 
joltos  ontiriviiieiit  •^^lalnrs  ot  mm  laineux  .sur  leur  t'arr  intrine. 
22.  L.  pyrotechnica  her.,  lue.  cit..  tali.  \.  U.  —  /,.  Sitartuni 
Wi<îlit.  (  "«intril»..  4X.  —  /^.(/racilis  Dee.,  loe.eit.  —  /..Janjui- 
uviutiaién  I  >ce..  l(te.  eit.,  270.  —  Ci/»aric/ium  pi/roteclinicnm 
Forisk..  ( 'at.  n   17(>,  Deser..  j).  .53. 

Ximi.  vernac.  :  Markh  (Forsk.j. 

Hall.  :  Vciiicn  nliii|ue;  in  wadi  Môr  iFitisk.i.  circa  lievt  cl  Fa 
kih  iDctl.i;  Itilad  .Vlulali.  in  wadi  ol  kchir,  projic  cl-llautn  (l>ctl.  ; 
bilail  .\knilii,  pmpc  Hir  Aliiiicd  Dell.);  liila<i  .\niir,  circa  cl  Dliala, 
pcr  altiliiil.  l.'>(Hi  m.  i  DctI.i. 
2.'5.  Ceropeii^ia  variegata  Dec.  K)c.  cit..  2()2.  —  Stapdia  cariv- 
•/iitii  Fi»rsk..  (  at.  IH!».  1  )cser.  .')1 — f>2.  — St.  sanneiitusa  Steml. 
.N'uni,  hot.  Ktl.  II.  Il,  (;;52. 

Nmn.  vern.  :  JJvn't  il-Kclbth  [Vuitik.,  Scliwcinf.j. 

Hall.  :  Vfuicn,   in  wadi  Snurduud,  suit  l'niticibiis  (F<>r.'»k.i  et  in 
rc;:ii>rir  niotitaiiâ  nicdiâ,  pmpc  iiilicli  (Scliwciiil' 
24.  C.  tubulifera  spcc.  nciv.? 

Ilcrita  (•  cnudicc  brcvi  pluricaiiliH,  viritli-earixisii,  siieeoHa, 
^jalit-rriina:  caulcH  dijriti  ininiini  crassific.  tcrctcs.  cliin;;ati. 
Hcxhumï.  lacvch.  prininiii  <  iccti.  dcin  ditVtisi.  luccin  tu;;icntcs 
et  ad  parictcH  rupinin  scanilentcK  vcl  prnciiniliciitcs:  ranii 
tiiiritVri  aldircviati.  urrlinc  diKticiiu  altcrni.  patuli.  stilidctlcxi, 
in  cyniani  Hcurpioidcani  paucitlurani  alncntcH;  t'nlia  nppiLsita. 
n-niiitn.  nicmliratincca,  M|ininiit°<irniia.  <i\at<i  lanccolata,  dcci- 
duii  pnivilluin  carnimuni  pniniinidtini.  ulihulcte  tri(|nctrnin  in 
Hidcnlia;  tlurt-H  ^rurilt'H,  lirni-tmlati.  pcdiccllo  craMHii.  pnlvi 


—  2(i3   — 

nato  suffulti;  calyx  mimitus,  pallescen.s,  puberulus,  tiibo  solido 
(id  est  axi  tlorali  adnato),  lobis  linearibus  acutis  apice  recui-- 
vis,  ol)scure  forrugineo-pimetatis;  corolla  pallide  rosea,  exhxs 
rubro-puiictata,  glabra,  tubo  elongato,  arcuato,  basi  ventricoso, 
paulo  infra  médium  aljrupte  globoso-dilatato,  intus  lineis  ru- 
bellis  loiigitudinalibu8  et  parte  globosâ  maculis  5,  orbiculatis 
notato,  fauce  abrupte  expaiisâ  et  limbo  clauso,  campanulato 
apiculato,  5-costato-conmto  pileatâ,  lobis  valvatis  ambitu 
sagittatis,  abrupte  acuminatis,  facie  intima  setoso-pilosâ  rubro- 
marginatâ,  sub  apice  maculatà,  marginibus  late  redujdicatis, 
eouuiveutibus  itaque  liml)i  pileitbrmis  costas  prominulas,  dorso 
per  aiithesin  liiaiites,  basi  longe  calcarato-cornutas  et  stellatim 
radiantes  effingentibus  ;  nectarium  tubulosum,  verrucosum, 
glandulosum,  ruljro-vinosuni,  parteni  ventricosani  tubi  oorol- 
lini  vestiens  et  intra  partem  globosam  ejus  in  coronulam  bre- 
vem,  liberam,  obtuse  5-sinuato-lobatam  productuni;  eorona 
glabra  duplex  :  exterior  basi  corollae  aftixa  cyatliifdrmis, 
5-lobata,  sinubus  edentulis  latis,  lobis  cmn  antlieris  alternis, 
longe  bicornutis,  dente  obsoleto  interjecto,  cornubus  tenuissi- 
mis,  fere  filiformibus;  coronae  interioris  squamae  tubo  sta- 
mineo  afiixae,  coronâ  exteriori  ut  septa  radiantia  connexae, 
superne  in  lignlani  linearem  oljtusam,  antherâ  impositam,  in- 
Hexo-erectam,  elongatani,  a])ice  ))reviter  recurvam  productae; 
antherae  ovatae  obtusae,  inflexae;  stigma  biconvexuni,  ver- 
tice  subconicum;  folJiculi  ignoti.  —  2;. 

Calycistub.  2^j.,  mill.  long.,  lobi  2  niill.;  condl.  tub.  oô  niill., 
limb.  13  mill.;  coron,  ext.  tuli.  '6  mill.,  coronna  l'/»  nnll.; 
coron,  inter.  ligul.  2  mill.  long. 

l'raecedenti  nimium  aftinis  nec  notis  indicatis  (cauliltus 
teretil)us,  foliis  evolutis  praesertimque  nectario  tubuloso)  liaud 
ilubir-  (listincta. 


—  264  — 

Hab.  :  bilad  Foilhli,  iii  conrallibus  ncmoroRis  montis  el-'Areys, 
priijie  pojïruiu  ilerelietuiu  Sema  (liituui.  Lcfri  tidrifoiaui,  aiiuo  lf>!';î, 
iiR'iiso  Martii"  «lesiiientt'.  —  Kxs.  ii"  IW. 

(  Vrti'  espèce  est  extrêmement  remar(|uaMe  iiar  la  présem-e 
d'un  nectaire  qui  revêt  intérieurement  la  iiartie  iiitVrieiiiv  du 
tube  de  la  eondie  et  s'en  détache  dans  la  partie  ainiulaire- 
irlnbuleuse.  sous  forme  d'une  collerette  si  cin(|  lobes  triaii<iu- 
laires  obtus.  Elle  se  distin<iUe  en  (Uitre  par  un  stijiiuate  forte- 
ment bombé  en  domc  entre  les  anthères.  Un  jjicd  vivant 
cultivé  au  Caire  y  a  Henri  pendant  tout  l'été  de  l'année  is;i4 
et  a  péri  malheureusement  en  (|UcI(|Ues  juins  par  suite  d'un 
arrosat^e  intempestif. 

2.'».  C.  rupicola  l>etl.  \dy.  Yeni..  lt!7. 

liai».  :  Veim-ii,  a*l  nulices  iiiiuitis  Masar,  i)r(ipc  Attara,  per  alti- 
tuil.  isrHt  2<XKi  m.  (I)efl.';  Idlad  ll..iijiT\a,  atl  tledivia  montis 
cl  Kcyanii  i  Dell.  . 

2<;.  C.  sepium  DeH..  loc.  cit. 

Hab.  :  Vi'int'ii.  in  waili  Mâzcli  piopc  Miiiàkiia,  per  altiliul.  l'iKM» 
III.   <l>ill. 

27.  C.  boerhaaviifolia  >pc(-.  nov. 

Nom.  vcrii.  :  Scneitia/i  "OU-. 

llcrlia  sarmentosa.  scandcns.  dichotomc  ramosa:  ranii 
htriati.  piibcsccntcs;  folia  oppn.sita.  brcvitcr  pctiolata.  carno- 
HUla.  ;;labcrriiiia.  o\nta  olitiis;i.  cinar;;iiiata.  iniKicinata.  plus 
miniiK  rc|iaiida,  liaHi  late  truiicato-ciiiicata  \cl  Mibi-uidata; 
cymae  axillarcs  ordiiie  disticlio  altcrnae.  pcdiinciilatac,  iim- 
bcllifoniicH.  paucitlorac.  pediicllis  pcdiinciilo  scK(|iiilon<;iori- 
biiH.  bractcolà  hctacei'i  stipatis;  caly.x  licrbaceiis.  .'i-partitus, 
He)(mciitih  liiiciiribiihaciitiH.  iinincrviis,  ;;liiliris;  corolla  niodica, 
hitca.  iflabra.  tiibo  an^iisto,  Hiipcrne  attcniiato.  fancc  abrupte 
(lilatato  et  in  aniiiiliim  proniiiiiiluiii  .'i-dcntatniii  IransvcrKc 
plicHtii,  jobJH  liiicarilniM  obtUMis.  in  pilcuni  ciimpanulaltiniiipicc 


—  265  — 

5-fornioatuiii  coliaerentibiis;  coroiiam  et  gyiiostegium  ex  spe- 
cimine  imperfectê  servato  iiequeo  describere  ;  folliculi  ignoti.  %. 

Fol.  lam.  2 — 27l>  cent,  long.,  1 — 2'/.,  cent,  lat.;  petiol. 
3 — 5  mill.  long.;  pedimciil.  8 — 10  mill.;  pedicelli  12 — 14 
mill.;  oalyx  l'/a — 2  mill.;  coroll.  2 — 3  cent.  long. 

Hab.  :  bilad  Fodhii,  in  convallibus  nemorosis  montis  el-'Areys, 
prope  Serrya,  per  altitnd.  300 — 400  m.  Legi  ann.  1890,  mense 
Martid  Horentem.  —  Exs.,  n°  412. 

28.  C.  squamulata  Dec,  loc.  cit.,  263,  tab.  ix. 

Hab.  :  Yemen,  in  wadi  Sina  prope  nrbem  Tâez  (Botta». 

29.  C.  spec.  non  sat  nota  Defl.,  loc.  cit.,  168. 

Hab.  :  Yemen,  in  wadi  Schaba',  prope  pagnm  Hodjeilah,  per 
altitiul.  .500— r.OO  m.  (Defl.). 

Stapelieae. 

30.  Echidnopsis  cereiformis  Hook.  f..  Bot.  Mag.  t.  5930.  — 
Aptermithes  tessellata  Dec,  loc.  cit.,  Sér.  5,  xill,  406.  —  Sta- 
pelia  cylindrica  Hort.  ex  Hook.  f.  Bot.  Mag.  tab.  5930. 

Hab.  :  bilad  Fodhli,  ad  declivia  anstralia,  lapidosa  montis  el- 
'Areys,  per  altitud.  500—800  m.  (Detl.). 

Un  exemplaire  vivant,  rapporté  de  cette  localité  en  mai 
1893  et  cultivé  au  Caire,  a  péri  après  avoir  ju-oduit  une  fleur 
jaune,  présentant  les  caractères  typiques  de  l'espèce.  J'iden- 
tifie avec  doute  à  cette  espèce  le  Stapelia  multangula  Forsk., 
Cat.  n"  192,  Descr.,  p.  52,  recueilli  dans  la  région  mon- 
tagneuse inférieure  du  Yemen,  près  de  Wahtad,  où  il  porte 
le  nom  vernaculaire  de  Sâq  el-Ghorâb  ^\ji\  JL-. 

31.  E.  quadrangula.  —  Stapelia  quadrdngula  Forsk.,  Cat. 
n'  190,  Descr.,  p.  52,  Icon.,  tab.  VI.  —  S.  quadrangula  ra- 
mosa  Forsk.,  Cat.  n"  194. 

Herba  haltitu  Boucerosiae,  viridi-carnosa,  succosa  a  collo 

MKMOIIIK»,  T.  m.  34 


—  26t)  — 

raïuitsissiiiia  :  raiiii  criTti.  4-<;iMii.  aiifiulis  olitusis.  irrciriilaritcr 
simiato-tlciitatis.  liiiic  iiitU'  cicatricnsis.  tat'ii'lius  plaiiis:  tlorcs 
im-iliucrrs.  axillaiv.s  scssiles  ad  aiifriila  rauinriini  juiiidruiu 
sparsi:  ralyt-is  lu-rbafri  tiibiis  solidiis  iil  ist  axi  tlorali  ad- 
iiatusi.  tauce  suit  sinulms  jilaiidulis  si|iianiit"(triiiil)ii.s  luoviter 
cxsertis  instructiis .  lolii  dcltnidri.  tiiln)  ;;  4  plo  lnvviores; 
CMpilla  pallida.  viiiili-riavcst-i-iis.  «rlalicnima.  tiilii)  Invvissimo, 
liiiilto  latf  caiiipaiiulati».  lolùs  ovatis.  apici-  inHi-xo-acuiuiiiatis, 
niar;;im*  valdf  n-volutis:  n»r<iiia  simpK'x.  s(|uainis  liasi  to- 
rollat'  aftixis.  ]iallidr  niseis,  };lal)iis.  cuiu'atis,  in  cuiudain 
cyatliitoniu'iii  alti'  f<»iiiiiv»'iitil)iis.  iiitiis  macula  traiisvtTsà 
luiiatâ  puipuri'a  iintatis.  cariiiiHiut'  scptitonui  crassâ  tuho 
Htaniiiifii  ctiiiiit'xis.  apirr  libnis  vt  in  aruinen  n'tusuiu  in- 
fli'xuni.  antlirrà  infunihi-nk-ui  t-j'uiut'  Inrvioicni  ahruptc  attc- 
iiuatis;  aiitlicrac  apict-  trunratac.  sulK-niar^inatai-,  sti;iinati 
incuutlH-ntcH:  tolliculi  fusifi unies  (ditusi.  tarie  alteruni  s|)et'- 
tante  eoni|)lanati,  laeves,  {flahri,  in  sieen  iitrini|iie  alà  an;;ustà 
fuseà  niar;;inari.         ±. 

Duuii  .■{  l  deeinietr.:  rainniimi  faciès  lat<Tal.  1  i!  cent. 
la!.:  caiyeis  ttili.  •!  7  niill.  l"l>i  L' nnll.  :  cnrnlhie  tuli.  1"  mil!.. 
lob.  8 — lu  niill.:  cnionae  s(|nani.  .">'  mil).  Imi;;.;  tullicnli 
8  —  10  cent.  Ion;;.,  ti      ^  niill.  diam.  lat. 

Uni).  :  Veiiicn.  in  wndi  Stiinloiiil  rnink.  :  liilad  A\Ml('li.  :«!  de 
divin  Itorealiu  iiiiiiili>«  Nakliaï     Oetl.  . 

< 'ette  ewpècc  représente  sans  aucun  ilnute  le  \ciitalde  Shi- 
pelia  quadranguUi  Korsk..  identifié  à  tnrt  par  I  )k<aisnk  au 
Uniiri'rnitio  Fiirakôln.  )|ui  en  diffère  extréuicuicnf  par  Ions  ses 
earnetèn-M,  entre  autres  par  se«  tieurs  liriè\cnicnt  pédiccllées 
et  non  HCKHiles.  jfroU|iée>«  en  onilielles  pinritlores.  à  coioHe  in 
térienrenicnt  \errui|neUHe  et  d  un  ron;;e  soinlu'c. 

Lu  niii^ulière  coiicreHCenee  du  tulte  cnlyeinal   cl   de  Taxe 


—  267  — 

floral  proloiig'é  jusqu'au  niveau  des  lobes  est  mise  en  évidence 
par  une  coupe  longitudinale  de  la  fleur.  Extérieurement,  les 
deux  parties  concrescentes  simulent  un  pédicelle  articulé  avec 
le  rameau  et  graduellement  épaissi  au  sommet,  oii  il  se  con- 
tinue sans  ligne  d'insertion  apparente  avec  le  limbe  très  court 
du  calyce,  qui  semble  partite  et  non  lobé.  En  réalité,  le  tube 
calycinal  revêt  tout  ce  faux  pédicelle  et  s'insère  au  niveau 
même  de  l'articulation  basilaire,  en  sorte  que  la  fleur  est  bien 
sessile,  conformément  à  la  description  de  Foeskàl. 

L'organisation  de  la  couronne,  qui  est  simple  et  constituée 
par  cinq  pièces  distinctes,  entières,  incombantes  snr  les  an- 
thères, exige  l'attribution  au  moins  provisoire  de  cette  plante 
remarquable  au  genre  Echidnopsis.  Cependant  par  son  port 
et  ses  rameaux  robustes,  quadrangulaires  comme  ceux  des 
Boucerosia,  elle  s'éloigne  beaucoup  de  1'^.  cereiformis  Hook. 
f.,  espèce  type  du  genre,  lequel  est  caractérisé  comme  on 
sait  par  des  tiges  peu  ramifiées,  grêles,  obtusément  octo- 
gones, à  faces  latérales  découpées  en  écussons  hexagonaux 
un  peu  mamelonnés,  engrenés  avec  ceux  des  faces  adjacentes 
comme  les  i)ièces  d'une  mosaïque  (d'oîi  le  nom  ({' Apteranthes 
tessellata  attribué  par  Decalsne).  On  peut  se  demander  si  une 
dissemblance  aussi  profonde,  et  qui  ne  parait  pas  comporter 
de  formes  intermédiaires,  ne  justifierait  pas  la  création  d'un 
genre  spécial  pour  l'espèce  de  Forskâl. 

32.  E.  Golathi  8cbweinf.,  ex  litt.  —  Boucerosia  penicillata  Defl. 
Voy.  Yem.,  Ifi!)? 

Nom.  vernac.  :  Gallaf,  GaUat,  Ghalef,  GollatJh,  Golaii 
(Schw.). 

Ilab.  :  Ycmcn,  in  regioiie  mont.  sup.  et  med.;  wadi  Mâzcb,  ])rope 
Menilkha,  pcr  ait.  2200  m.  (Défi.)?,  circa  Hilleh  et  Ouf?!!,  per  ait. 
1200—1400  m.  (Schw.)! 


—  268  — 

33.  Caralluma  subulata  Deoaisne.  Aiin.  Se.  iiat..  ^ér.  2,  ix. 
2t;T.  —  Stapelia  suhidata  Forsk..  Cat.  193.  Icoii.  t.  vu. 

HaU.  :  Veinen,  iu  rejrioue  mi>ntaua  média  (Forsk.  :  hilad  Fodlili,  in 
wadi  Kyhad,  jiropi>  {tairuin  Sclioukra  i  Detl.).  —  HadUraiiiaut  >  L^Illt^. 

34.  C.  scutellata  spcr.  iinv. 

Hérita  i-ra.s.so-caiiiosa.  suicosa.  viridis,  <;laiict'stH'iis.  ra- 
luo.si».  ssiUTulo.so-cai'.spitttsa:  i-aulo.s  i-r  nniii  liasi  artirulati,  di- 
piti  uiiiiiini  crassitie.  ascendentes  vil  prixiunlKiiti's.  eloiiijati, 
cyliiidracei.  alti-  .s-sulcati.  co.sti.s  intcr  sulio.s  in  .srutclla  sou 
art'ula.s  ln.'xa«foiia.s.  niaiiiillari- prnniiiiulas  divisi.s:  folia  iiii- 
niiiia.  sqiiamifunnia.  patula.  .ni  tciitrimi  an-nlaiimi  siiijiularmu 
affixa:  flon-s  parvuli.  in  axillis  stilitaiii  w\  jirinini.  a])ico  la- 
nioniin  rniitViti:  pcdicrlli  Itri-vissinii.  ciTcti.  crassiusciili;  ra- 
Ivx  \  iiidi -riilirlhis.  caninsulii^,  ."i-partitiis.  sinnl)iis  ininntr 
^landulitVi-i>.  .sc;rii""iiti.s  linrarilMis  acutis.  tultuni  ntrnlhu-  siil»- 
ai-(|iiaiitilMi.s:  cornlla  vix  ad  iiicdiuni  iisqiu'  .")-tida,  ti'iiuitrr 
vi'lutino-papilltiHa.  rxtu.s  viridi-lurida.  iiitus  tlavesi-t'iLs.  tul»t> 
latf  <-anipauulati>,  f'auco  nihn)-piin<'tatii,  lindx)  nitato.  lnliis 
iiiar^iiic  ^lll»^^•volutis.  hiiMiiiiu  iloisi»  palliiU-  luitclii.s:  ccirona 
i-upuliturniis.  hasi  (■(i|-olla«>  at'tixa,  ^laiididusa,  tiava.  septis 
(•  tiilHi  htaniiiii-o  radiantiliii.s  n^ynoKtc;;!))  ronncxa.  niar^inc 
lilnTa.  patula.  Mdiirv(diita,  ."»-siniiatn-l«»ltata .  Iidiis  antlicris 
((p|Nmitin  olitiisihhiiuis.  iiTc^ridaritcr  dcntinilatis.  sinulnis  cdcn- 
tiilin.  hcptih  iiitnioriltiis  a|)i<-c  in  li;;iilani  lilu-rani.  inHi-xani, 
niitiM-ra  inciiinlii-ntrm  viu\\u-  liin;riiiifni  pn-iiin  ti>:  aiitliciiu- 
liri'Vt-H.  iiiappi-ndi<-idatac.  sti^niati  ini-iiinli<-iitis:  pnllinia  \i,V^- 
hiiH»,  riilulla:  t'ollimli  tcniK-K,  aciiti.  lacvis.  ^laltri.         .>. 

( 'aiil«'H  10  —  30  rnit.  Ion;;.,  I  ct-nt.  diani.  I.it.:  prdiccll. 
1  iiiill.  l<Mi^'.:  corMll.  tiih.  3— 3'  ,  inill..  ImIi.  .;  niill.:  t'ollicul. 
7-  H  cent.  Imii)(.,  2'/,  iiiill.  diaiii.  lat. 

linli    :   Hilnil  .Souliailii.    in    wadi   Mn'adiii,    iilii    pcr   allitiid.  lirca 


—  269  — 

300  m.,  mense  Maio  ineunte  florentem  ac  fructiferam  legi;  It.  ann. 
1894,  Exs.,  n"  1167. 

A  l'inverse  des  n°'  31  et  32,  cette  plante  otire  le  port  con- 
sidéré jusqu'à  présent  comme  typique  des  EcMdnopsis,  et  en 
même  temps,  des  fleurs  toutes  différentes,  munies  de  la  cou- 
ronne complexe  qui  caractérise  les  divers  genres  du  groupe 
desBoucerosiées.  Sa  tige  et  ses  rameaux  tessellés  ne  sauraient 
être  distingués  de  ceux  de  l' Echidnopsls  cereiformis,  dont  ils 
reproduisent  exactement  la  grandeur,  la  forme  et  toutes  les 
apparences  extérieures.  Mais  ici,  les  pièces  de  l'appareil  co- 
ronal,  au  lieu  d'être  simples  et  distinctes,  comme  dans  les 
vrais  Echldnopsis,  sont  concrescentes  en  forme  de  cujiule  cloi- 
sonnée radialement  et  munie  de  languettes  intérieures  incom- 
bantes sur  les  anthères.  Le  rebord  très  évasé  de  la  cupule 
est  découpé  en  cinq  lobes  obtus  irrégulièrement  dentelés.  Ces 
lobes  n'alternent  pas  avec  les  anthères  comme  ceux  de  la  cou- 
ronne extérieure  des  Stapelia,  mais  leur  sont  opposés,  ainsi 
qu'aux  languettes  intérieures  et  aux  divisions  de  la  corolle. 
Par  leur  forme  et  leur  situation,  ils  offrent  une  ressemblance 
évidente  avec  les  lobes  extérieurs,  également  firabriés-dentés 
de  la  couronne  de  certains  Caralluma,  notamment  du  C.  ar- 
mata  Br.,  telle  qu'elle  est  figurée  dans  les  Icônes  de  Hookei;, 
3^  série  (1890),  vol.  x,  tab.  1902,  fig.  2.  C'est  en  me  fondant 
sur  cette  considération  que  j'ai  cru  pouvoir  rapporter  i)rovi- 
soiremcnt  la  plante  au  genre  Caralluma,  bien  qu'elle  s'en 
éloigne  beaucoup  par  son  port  et  la  forme  de  la  corolle. 

La  description  qui  précède  est  basée  sui*  l'analyse  de  nom- 
l)reuses  fleui's  fraîches,  provenant  de  ])ieds  vivants  cultivés 
au  Caire. 

35.  C.  flava  N.  K.  l'.rown,  in  liid.  Kcw.  (18!)4),  335. 

Hall.  :  IJadlinuiiaiit,  in   waili   lladicli,   pcr  ait.  (KM)  ni.  (Luuti. 


—  270  — 

30.  C.  Luntii  N.  E.  Hrown.  loc.  cit. 

Il.ili.  :   i.l:i(ilir;iiiiaiit,    jinipe   ll<>heil):ili.    per  ait.   ll'(Kt  m.     I.unt). 

37.  C.  arabica  N.  K.  Hrown.  in  Uull.  Kcw  (1895),  318. 

Hall    :   ll:iilljraiiiaut.  in  wadi   l!aiila,   |)ri>|ie  Snihniit     Hirschi. 

3K.  Boucerosia  Forskalii  I)i'i-aisiu'.  in  1).  C.  IModr..  viii.  t;48. 
—  Ji.  cicatricosaVi'A..  \  u\ .  Vcui..  y.  ITO.  t;ili.  iv.  —  De.fini- 
(Iorchi.'<  Elirenl)..  TJnnaea.  1S2!'.  p.  24. 

Xnin.  ver».  :  iJra'el-Kelh  (Srliwi'iiif.).  —  Konsmn  (Si'lnv.l. 

liai».  :  Yemeii,  atl  declivia  iiiontis  Sabor  i Bottai,  in  watii  Si'liiiija. 
pmjH.'  Menâklin  (l>('fl.,  Si-liweiuf.  ),  ad  montoin  .Mellian,  prope  WOl 
ledj  Schwcint".  );  peninsula  .Vden  ad  radices  anstralos  inoutis  .^'liam- 
><\y.m\     liitl.  . 

3M.  B.  adenensis  s^w.  imv. 

Ilfilia  flata.  viiidi-taninsa.  snccosa.  a  rnlln  rainnsa;  ranii 
robiisti.  fi-fcti.  stiicti.  4-^iMii.  ai>liylli.  jiiiiioros  siiliclavati. 
vi'tcrcH  a«-(|iiaiit<-i-  iiicrassati.  au^^iilis  iditiist-  siniiato-crciiatis, 
jdiis  iniiiiis  |n<iniiiiiilis.  taciciMisconcnvis.  dinmni  planis:  tloii's 
iiiajiiHciili.  apiri'  rainoiinii  |»»'r  2â — 40.  ciini  lnactcis  niiiiicri>- 
hÎh  intrrniixtis  in  caiiitiila  ;;lolt(isa.  dciisa  cuntViti:  Inactt-af 
nnJi■Il^t^•  liiii-arcs.  iindiilatac.  vm  iiciilis  ac  sctis  inininiis  liinc 
indf  <"(inH|icrKJi(':  |UMli(-clli  tfirtrs.  ;,Matiii.  larves  tiuif  circitcr 
diinidiii  hrcvinn-s;  ralycin  licrhat-ci  tiilms  Inrvissinuis,  (d)so- 
Ij'tr  .'i-r«mt«tiiM.  fatirr,  siih  siniilniM.  K(|iiainiilis  tn.scis.  sciiii 
rxHriiÎH  inhtnictiiH,  laritilaf  lincan-s.  clnn^iatar.  .t-ncrviar. 
npit-f  Hiiltrrv<diitac.  rxtilN  |ia|iilli)H(i-o;|iindiil<>sa(':  nindia  litrida. 
(flalira.  cxtiiM  vircMcniH,  intiiH  atr<i-)inr|iiirra  et  ciilirc  vriiii- 
<-(iMi.  tiilHi  cainiiaiiiilati).  in  linilMiin  rnialiini.  nmvcxuni  alt- 
riipti'  «'xpaiiHi),  IoImh  dtdtnidrJH.  anmiinaliN.  tiilx»  ll^(■vill^illu^4; 
foroiiH  rarniiKiila.  rnHra,  piilifHi-cnh,  liahi  nindjac  at'tixa,  |iart(' 
itifrrâ  i^^yiMiHtr^^iiini  Hiiittcndnitt-i  i-yatliit'omii,  srptiH  Inn^i- 
liidiiialilniH  tiilio  HtaniiiH-o  i-untu-xa  itai|iic  .'>  alvcojata.  partr 


—  271  — 

superà  libéra,  circa  antheras  dilatata,  duplici  série  lobatâ; 
lobi  exteriores  erecti,  subiiiflexi  longe  l)icorimti,  cornubus 
linearibus  obtusis,  vix  arcuato-divaricatis,  iitrâque  facie  pu- 
beseeiitibus;  lol)i  interiores  a  sinubiis  oriundi,  introflexi,  lig'idi- 
formes,  glabri,  septo  adnati,  apice  liberi,  antherâ  iucumbentes 
eamque  superantes;  alveoli  membranâ  propriâ  intima  tubo 
stamineo,  septis,  coronâque  adnatà  indnti;  antherae  truncato- 
emarginatae  stigmati  semi-immersae;  pollinia  ovato-oblonga; 
folliculi  gemini,  calyce  indurato  indiiviati,  longissime  acumi- 
nati,  subuncinati,  glabri;  semina  ovata,  complanata,  comosa, 
ala  membranacea  angusta  et  annulo  marginali  incrassato 
cincta.  —  2;. 

I)umi4 — 6  decinietr.  et  jjroceriores;  ramoruui  faciès  latéral, 
usque  ad  S'/^  cent.  lat.  ;  bracteae  4 — 8  mill.  long.,  '/2  mill-lat.; 
calycis  laciniae  8  mill.  long.;  coroll.  tub.  10  mill.,  lobi  8 — 9 
mill.;  coron,  lobi  exter.  4  mill.;  gynosteg.  V/., — 2  mill.  long.; 
folliculi  18 — 20  cent,  long.,  7-2 — 7*  ^^'"^-  f^i''^"'-  l^^-î  semina 
!) — 10  mill.  long,  (abs  coma),  4  mill.  lat. 

liai).  :  peninsula  Aden,  ad  fauces  montis  Scliam-Seliam  (Defl., 
Schweinf.);  bilad  Fodhli,  in  wadi  Eybad,  prope  pagiim  Schonkra 
et  ad  fauces  montis  Nakliaï  (Defl.);  bilad  Yafa,  ad  radiées  moutis 
Hej's,  prope  Massaiia  (Defl.). 

Cette  espèce,  une  des  plus  grandes  et  des  plus  belles  du 
genre,  est  particulièrement  intéressante  par  l'organisation 
complexe  de  l'appareil  coronal,  qui  est  à  la  fois  d()ul)lement 
lobé  comme  celui  des  vrais  Boucerosia  et  cloisonné  intérieure- 
ment, comme  celui  des  Hoodia  ou  du  Frerea.  La  cavité  an- 
nulaire comprise  entre  le  tul)e  staniinal  et  la  couronne  est  en 
effet  divisée  ))ar  des  cloisons  radiales  c^n  cinq  alvéoles  con- 
tiguës.  Mais  ces  logettes  sont  cliacuiic  ])ourvues  d'uiu-  paroi 
propre,  conime  les  carpelles  coucrescents  d'un  ovaire  pliiri- 


loculaire.  II  en  résulte  que  les  eloisoiis  radiales  ne  imteèdent 
pas  en  réalité  de  la  eouroiine  extérieure  ni  du  tryn'istèjîe  et 
sont  exclusivement  constituées  par  les  parois  ijrojjres  adossées 
de  deux  alvéoles  voisines.  Kn  somme,  la  couronne  extenie, 
considérée  isolément,  reproduit  .sjuis  nioditiiatinn  m  «table  le 
type  normal  des  Boucerosia,  tandis  (|Ue  l'ensemble  des  cinq 
alvéoles  représente  une  couronne  sujqilémentaire  intérieure, 
composée  de  pièces  coalescentes  en  forme  daujfets,  ou.  jdus 
sim|dement  une  bordure  de  nectairi's  envelopiuiiit  le  tiilie 
staniinal. 

Les  Heurs  snnt  tantôt  prt>que  inniluri's.  tantnt  très  fétides, 
comme  celles  de  licaucnup  de  Stapélici-s.  tlont  l'odeur  res- 
semble à  s'y  uiéiirendre  à  celle  de  la  cliair  putrétice.  La  res- 
semblance est  si  paifaite  (|Uc  j'ai  vu  souvent  la  niouclie  à 
vianile  Musra  curnaria  L.)  venir  déposer  ses  larves  à  la  sur- 
face interne  de  la  corolle.  i|ui  en  est  toute  couverte. 
■l<i.  B.  Awdeliana  >|ur.  nov. 

Ilerba  viridi  carnosa.  succosa.  a  collo  raniosissiina  ;  ranù 
erecti.  4-;;oni.  aii;;ulis  (dituse  sinuato-erenatis.  t'atiebns  con- 
caviusculis.  inamlis  hiri(!i>  infiiscatis:  foli:i  ininiita.  M|naiiii- 
fonnia.  ovato-huncoljita  aeuta.  eito  decidna:  flores  parvidi. 
pi-diii-lbiti.  2-brarteati.  apice  ramoruui  per.">-  !.">  in  capitida 
laxiuKenla  cont'rrti:  linictriii'  uiininiac  riii'iin>id:i('.  subuliitae. 
pi-r  antlicsin  Jam  cvanidae:  pedicelli  ni  ealyeeui  pallidc  ejir- 
nei.  ;îlabri.  flore  li-plo  |on<rioreh;  calycis  tubus  brevis,  fauce 
Hub  Hiniduin  ^landulis  pun<-tifornMbuH  Henii-cxsertis  instructus, 
lold  rariiohi.  didtoidei,  rctUhi:  corolln  campanniata.  e\tiiK  vi- 
ridi-livenceUH.  rnbni-punetata.  minutisHinn-  jndtcrula.  intus 
(fiabni,  marnIiH  atro-purpureis  et  sulpliiircis  niarmorato  varie- 
)(HtH.  InbiHtubiiHublon^iorilMih,  lanccolatis,  intlc\o  acuuiinatis. 
marKiiic  rcvolutiM,  Hinubus  rctroHcxis  valdc  proniinentibus; 


—  273  — 

coroiia  basi  coroUae  affixa,  rosea,  purpureo-liiieata,  glabra, 
parte  iiiferâ  (gynostegium  subtendente)  cupuliformi ,  siiperâ 
ciroa  aiitlieros  dilatatâ,  campanulatà,  duplici  série  lobatâ;  lobi 
exteriores  longe  biconiuti,  connibus  liiiearibus,  attemiato- 
subulatis,  arcuato-divaricatis,  apice  purpura scentibus;  inte- 
riores  liguliformes,  inflexi  dorso  incrassati,  g-lauduloso-papil- 
losi,  intense  ])iirpurei,  antlieris  incumbentes  eisque  breviores; 
antherae  rubellae,  truneato-emarginatae,  stigmati  incumben- 
tes; poUinia  ovata;  folliculi  iguoti.  —  %. 

Dumi  2 — 3  decimetr.  ;  caudicis  faciès  latéral.  3  cent.,  ra- 
niorum  1 — 2  cent,  lat.;  pedicell.  5 — 7  mill.  long.;  calyx  2 — 3 
mill.;  coroll.  8 — 12  mill.;  coron,  lob.  exter.  2  mill.  long. 

Hab.  :  bilad  Awdeli  ad  declivia  borealia  montis  Nakhaï,  per 
altitud.  700  m.  Legi  anno  1890  lu  lapidosis  avenaceis  mense  Martio 
desineute  florentem.  Exs.  n°  485. 

Cette  plante  se  groupe  avec  d'autres  stapéliées  chaniues 
[BoucerosiaAdenensisld^^.^Ediidnopsisquadrangida\For^\i.\ 
Defl.)  en  buissons  couvrant  des  îlots  assez  étendus  du  terrain 
au  milieu  des  euphorbes  cactoïdes.  Les  fleurs  exhalent  une 
forte  odeur  musquée.  Un  pied  cultivé  depuis  quatre  ans  au 
Caire  croît  avec  vigueur  et  fleurit  abondamment  d'avi'il  en 
octobre  sans  jamais  fructifier.  Cet  avortement  constant  du 
pistil  semble  devoir  être  attribué  aux  circonstances  locales 
qui  empêche  la  ])ollinisation  ou  la  rendent  inefficace,  soit 
qu'elle  ne  puisse  être  opérée  sans  le  concours  de  certaines 
espèces  d'insectes  faisant  défaut  en  Egypte,  soit  que  la  fé- 
condation croisée,  non  seulement  de  fleur  à  fleur,  mais  de 
plante  à  plante  soit  absolument  nécessaire. 

41.  B.  dentata  Ind.  Kcav.,  iv,  !)76.  —  StapHia  dentata  Forsk., 
Cat.,  n"  l!il. 

Nom.  veiTiac.  :  Djadjmel.  alias  Dra't  el-Kelb  (Forsk.). 

MÉM0IRK8,  T.    III.  35 


—  274  — 

Hah.  in  planitic  liuinith'i  propo  lladioli  et  in  waiii  Sonrdoiul 
iForsk.). 

42.  B.  spef.  iKni  ^^;lt  nota  I>t'ti..  K»i'.  cit..  17U. 

Hab.  :  Vemeu,  in  waiii  ."H-liitlja,  pro]u>  Mcnàklia.  pir  altiin<l. 
2<m  m.    Defl.  Iter.  Aral..  I.  Exs.  n"  44ô. 

43.  B.  spee.  non  .sat  nota  l)eH..  loc.  fit. 

Mal).  :  Vcmen.  in  cunvaililtu.s  inter  Ilevs  et  Tâcz.  junpe  paimni 
Aïdi-h  tliHuni.  pt-r  altituil.  '.MM»  ni.  HcH.  Ittr.  Arali.  1,  ann.  l-^ST. 
Kxs.  n°  T(i7 

44.  Huernia  arabica  N.  E.  limwn.  in  liull.  Kew.  (18i»5),  2Gô. 
—  Stajiflia  vtaa-iicarjjd  Kifli.    Tcnt.  Flor.  Abyss.,  II,  .^0? 

HaW.  :  Ycnien,   in    refrione   «l'mt.   iut'..   ail   p-ln-l  Hdura    Schw.1. 
4.").  Stapelia  chrysostephana  spi'c.  nov. 

llfilja  .siicfii.sa.  t-ra.vso-carno.sa,  .sun-ulo.sn-cafs|titiisa:  (  auli's 
huniili-s.  asciMidiMites.  ba.si  radicantrs.  4-<joni.  ranio.si,  m|;hi- 
(•e.scfntrs.  viri(li-\ari»';iati.  ;rli>'»t'rrinii.  rainis  articiilatis,  cla- 
vatis.  apliyllis.  tacicIniN  iilanis.  an^^ulis  i)l»tnsis.  irinssc  sinuato- 
arnlt-ati.s.  atiilri.><  atiitis.  niti>.  patiili.->  \il  ^iiliiirHcxis.  la- 
nionini  riaNsitir  ripitcr  a«M|iiilnii<ris:  tion-.s  incdiot  ics,  >parsi. 
Harpins  ;rcii|j|i;iti.  Iirai-tmlà  niininià  ilct-iiluà  Ntipati:  |)«'ilicclli 
ererti.  plii»  niiiiii>  an-iiati.  loiiMiriulinc  pcriaiitliiiiin  :ir(|iiaiitcs. 
fnn-tifrii  valiU-  imiassati  et  rl<in<>ati.  lincis  iiilulli.s  nntiiti: 
calyx  \n\>\  intUH  .')-s<|nanifllatnN.  sc;:incntix  liii<  ariliii.s  acntis, 
\>hh\  Nuliaiirii-nlatiN.  iIoimi  incraN.^ato  palliilc  |>iii'|iMr:is<'rntilins; 
riirolla  raiiiimnla.  ranipanulata.  r\tii>  ;4lalM'i  rima .  cacsia, 
rul)i'<)-liiii-iita.  iiitUH  t'iixcn  pnrpnrca.  intVa  tcrtiani  partent  .su- 
]M'rion*ni  tantnni  >  i-lntino  pnpillnNani  piliH  alliitliH  apicc  ilav  atis 
oli|iTta.tnlKirnpMlit'Mi'nii.ral\i-i-  suItlin-N  iuri,  tance  cxannnlatà, 
litliiH  ctl»|iiii;riH,  aciiniinatiH.  inar^inilui^  vaMc  revointis:  enroua 
anren.  fflnlira.  «Inplex.  exterior  r  nectariiH  tnlMilosiK.  iiilciiur 
!■  Minaniin  ratliantilniH  conMtahM.  ainlx*  tiilinni  ')-loccllatiiin, 
rxtiin  a  liM-ellin  promiiinliM  cuntainni  et  me  Hinnatn-lnbatuni 


—  275  — 

effingentes;  nectaria  basi  corollae  affixa,  oppositipetala,  ore 
valde  incrassata,  glaiululosa  et  in  labium  pasticum  patens 
ovatuni  obtusum  brève  expansa,  facie  dorsali  ad  marg-ines 
latérales  et  basin  purpiireo-maculata;  coroiiae  interioris  sqiia- 
niae  tubo  stamineo  adnatae  modo  lit  septa  radiantia  nectariis 
interjectae  eisque  connectae,  dorso  piirpureae,  superne  intro- 
flexae  et  in  cornu  brève,  clavatum,  erectiim  apice  recurvuni, 
antherâ  impositnni  productae;  antlierae  obovatae,  truncatae, 
stigmati  semi-immersae  ;  stigma  vertice  siibplanum;  folliculi 
teretes,  longe  acuminati  acnti,  rubro-lineati,  laeves,  glabri; 
semina  comosa,  ovata,  alâ  marginali  angustâ  eincta.  —  2|.. 

Dumuli  8 — 10  centimetr.;  ramormn  faciès  latéral.  1  cent, 
lat.  ;  pedicell.  IY2  cent,  long.,  fructiferi  2 — 3  cent,  long.,  4  raill. 
diam.  lat.;  calycis  segmenta  272 — 3  mill.  long.;  coroU.  tub. 
272  mill.,  lobi  12 — 1.5  mill.;  nectaria  3 — 37»  mill.;  conuia 
1  raill.  long.;  folliculi  8 — 10  cent,  long.,  8  mill.  diam.  lat.; 
semina  6  mill.  long.,  4  mill.  lat.,  coma  15  mill. 

Hab.  :  bilacl  Foclhli,  ad  deelivia  lapidosa  austialia  montis  el-'Areys, 
per  altitud.  500 — 600  m.,  ubi  frequens.  Legi  mense  Aprili  desinente 
fructiferam.  Iter.  Arab.  ann.  189.3,  Exs.  n"  1071. 

Cette  élégante  espèce,  cultivée  au  Caire,  s'y  est  abondam- 
ment multiidiée  ])ar  drageons  et  a  tleuri  sans  fructifier  en 
se})tcmbre  et  octobre  1894.  Les  fleurs  sont  inodores.  Aucune 
Asclépiadée  ne  montre  avec  plus  d'évidence  la  fonction  de  la 
couronne,  qui  n'est  autre  chose  qu'un  nectaire  plus  ou  moins 
complexe.  Ici,  chacune  des  pièces  de  la  couronne  extérieure, 
considérée  isolément,  offre  une  frappante  analogie  de  forme 
avec;  les  pétales  cniroulés  en  cornets  nectarifères  des  ellé- 
bores. Toute  leur  surface,  d'un  jaune  d'or  éclatant,  est  glan- 
duleuse et  secrète  un  suc  visqueux,  qui  s'amasse  au  fond  des 
logettes  tubuleuscs  dont  l'appareil  coronal  est  creusé. 


—   27G  — 

46.  S.  anemoniflora  spec.  iiov. 

Nma.  vcni.  :  Dharwa   f-^j^- 

Ilerha  crasso-carnosa ,  siieoo.sa.  glahcrriiua .  olaïu-oscoiis, 
|)iiniila.  suiTulosii-t'ai'spitosa:  faiiK-s  asiH'iuleiites.  rainc^si,  basi 
latlicaiites;  raini  articulati,  clavati.  oljsolotc  4-<!:oiii,  ai)liyHi. 
facifJms  tumidis.  allii»-|miu'tati.s.  aii<iuli.s  obtiisis,  aculois  j»a- 
tulis  hr»'vilni8,  luullilius.  rciuoto  ccliinatis;  tiorcs  niajusciili. 
tipiira  eas  Atiemonae  st/lvestris  referentes.  apice  raïuoiuiii  \v\ 
a<l  taries  latcraK-s  sat-piiis  jriMiiinati.  ctTinii,  ))e(lunculi>  coiii- 
luuiii  (MiioïKlatiiis  axi  iiiriorosceiitiaL'  cyinosae  l)ivvis.sinut, 
fras»«>,  j)e<licellis  elongatis.  teretibus,  carnosi.s.  Itracteà  sctaci'â 
niiiiiiiià  stipatis;  calyx  liorbarous.  alte  ">  tidiis  c^ilainlulosus. 
corollà  4 — .'>-pl<t  Itn-vinr.  tulii»  bivvissiiiio.  lobis  liinari-laiu  rd- 
lati.s  aciiti>:  ninilla  latc  caiiiiiaiiiihita.  .'i-partita.  Nimiliiis  i-iKmi- 
tlilis  aciitis.  .sf;i:iiu'iitis  acstivatioiif  salvatis.  iilili>ii;r,).|jiiirc'i>- 
latih.  palli<lf  violacris.  vniis  l<iii<ritiiitiiialiliiis  1().  pruniimilis, 
<-nIorati.s«l<iis<i-iii>tati.s.  facic  intima,  prafscrtiiii  scciis  marfiiiu's. 
a«l  «liiiiidiaiii  |iartciii  iiitViioifiii  |iilis  Inn^ii.s.  laiiu-llati.s,  ciim'ati.s. 
piirpmaMiMitilMis  (Hiii.stâ  :  «••inma  iiu|)lrx  :  cxtciior  basi  ninillaf 
Hftixu.  brcvishiiiia.  t-iipiilit'oniiis.  inarj^iiic  iiitt-^rra:  iiitcrioris 
sr|uaiiiai-  tiibo  staiiiiiini  ailiiatac  radiantes,  caniosular,  siipcnic 
lilirrai'.  iiitirxai-,  in  dcntmi  antbcrâ  int-ninlu-nti-ni  fà(|iic  fir- 
citrr  atM|nil<>ii;;nni  |»nidii(tar.  <l(nsn  ;iilibiisw  tt  in  laicarcni 
iirrvrin.  nbtiiHuni.  |H)i'i°iM-tiini  incnisHatac:  antbcrar  sti^^mati 
incnniliriili-H.  i-niini-ctivu  nicndininat'cn,  bn-vitn  ai  iiniinatn: 
|Hi|linia  uvata:  t'idlirnli  ij^nuti.  —  %. 

i  'auif»  vix  di;;iti  «  rahsitir,  2  —  <>  cfntinntr.  Inn;;.;  pcduncul. 
8—1  niill.:  prdiirlli  2' ,  -  ."l  «-ont.:  raiy\  .'>  ti  niill.:  comll. 
lob.  frn-  ."5  rent.;  jfyiKmtc;;.  't     •>  niill.  I<'n;i;. 

SprrirH  inhi;(niH,  ••  Hpi-finiinr  unim.  in  (*|(iiiln  m  r\at<>  de 
Hrriptn  «'t  dcpii'la.  (  'aider*  dinintin  cdiiieN. 


—  277  — 

Hab.  :  bilad  Fodhli,  in  convallibus  neniorosis  australil)us  niontis 
el-'Areys,  prope  pagum  derelictum  Serrya  dietum,  per  altitud. 
150 — 200  m.  Meuse  Martio  desinente  floriferam  legi.  —  Iter.  Arab. 
ann.  1890,  Exs.  n"  387. 


Addenda  et  emendaiida. 

p.  257,  adde  : 

Glossonema  edule  N.  E.  Brown,  Bull.  Kew,  anii.  1895. 
Hab.  :  Hadhramaut,  ad  radiées  montis  Dhofar  (Luut). 
Il  est  probable  que  ce  Glossonema  doit  être  ideutifié  spé- 
cifiquement à  celui  qui  est  décrit  plus  haut  comme  espèce 
nouvelle  sous  le  nom  de  Gl.  arabicum.  En  ce  cas  la  descrip- 
tion i)ubliée  dans  le  Bulletin  de  Kew  assure  la  priorité  au 
nom  attribué  par  N.  E.  Brown.  Mais  les  deux  formes  dont  il 
s'agit  ne  sont  peut-être  que  de  simples  variétés  localisées  du 
Gl.  (Mastostigma)  varians  Stocks,  in  Hook.,  Icon.,  ix,  pi.  863. 
Cependant  le  Gl.  aixtbicum  du  gebel  Nakliaï  paraît  bien  ca- 
ractérisé par  les  lobes  de  la  couronne,  qui  sont  flanqués  cha- 
cun de  deux  petites  dents  latérales  bien  apparentes,  non 
signalées  par  les  auteurs  dans  le  Gl.  edule  ni  dans  le  Gl. 
varians. 


EX1'I,1(  ATloN  liKS  PLANCHES. 


l'i.ANlllK    I. 
(  t'ro|M'i:i;i  tiilMilitVra  l>itl. 

Kip.  1.  -  Itaiiuaii  fliuri,  ;;raiiil.  uat. 

Fip.  2.  —  Flfiir  riTiiuT,  trross.  '/,. 

Fig.  3.  —  i<l.,  oiivvrti',  frr.  ' ,. 

Fig.  4.  —  iil..  en  (••uiir'  limptiulinalc  ;:r.  "  ,. 

Fig.  5.  —  Limbe  «le  la  (•«mille,  vu  eiidessus.  ;rr.   7i- 

Fig.  0.  —  Courouiie  et  gyii"sté;:e.  i^.   "  ,. 

Fig.  7.  —  i<l.,  en  e<ni|K;  longitiidinule,  frr.   "/i- 

Fîg.  8.  —  l'ollinieM  et  eor|»iiH<nle,  ar.  '"/i- 

i'i.AMllK    II. 
l!elilihio|isU  i|iiailraii:.Mila  <l'<ir>k.i   Dell. 

Fig.    I.   —   l'"rt   lie  la   plaiilr.   riMJ,    '  ,. 

Fig.  2.  —  Itontnn  lli>rHl.  craml    nul. 

Fig.  2'.  —  Fleur  ouverte,  f;r'>w<    V^. 

Fig.  3.  —  1(1.,  en  eoupc  longitudinale,  gr.  '/i- 

Fig.  4.  Kleiir  dont  In  eondle   u   ett*  enlevée    pour  laisser  \iiir  la   niu 

ronne  et  le  gvnoHiége,  gr.  '  ,. 
Fig.  r».  —  <Vmronne  et  gynoMl«-ge  vuh  en  (Icnhun,  gr.  '  ,. 
Fig.  *>.         id..  en   riin|M'  IranHvenuile,   à   nmitlf  de   la   hauteur  du  lidn- 

Ktnniinnl,  gr.  '  ,. 


—  279  — 

Planche  III. 
Boucerosia  adcnciisis  Defl. 

Fig-.     1.  —  Rameaux  fleuris  et  fructifères,  réd.  '/g. 

Fig.     2.  —  Coupe  transversale  de  la  tige,  près  du  collet,  graud.  uat. 

Fig.     3.  —  id.,  d'un  rameau  jeune,  grand,  nat. 

Fig.     4.  —  Capitule  de  fleurs  avant  l'anthèse,  réd.  Va- 

Fig.     5.  —  Fleur  commençant  à  s'ouvrir,  gross.  ^j.^. 

Fig.     6.  —  id.,  en  coupe  longitudinale,  gr.  ^/g. 

Fig.     7.  —  Couronne,  gr.  ^/j. 

Fig.  8.  • —  Schéma  de  la  couronne  et  du  gynostège,  vus  en-dessus;  les 
lobes  de  la  couronne  extérieure  ont  été  écartés  et  rabattus 
en  dehors  pour  laisser  voir  le  gynostège,  gr.  ^"1^. 

Fig.     9.  —  Coupe  longitudinale  de  la  couronne  et  du  pistil,  gr.  "/i- 

Fig.  10.  —  Coupe  transversale  schématique  au-dessous  du  stigmate,  mon- 
trant la  disposition  des  alvéoles,  gr.  i"  j. 

Fig.  11.  —  Portion  du  gynostège,  vue  en  dedans;  les  anthères  ont  été 
détachées  du  stigmate  et  redressées,  gross.  '^/j. 

Fig.  12.  —  Graine  mûre,  grand,  nat. 

Planche  IV. 
Boucerosia  Awdeliana  Defl. 

Fig.  A.  —  Port  de  la  plante,  réd.  Va- 

Fig.   1.  —  Coupe  transversale  d'un  rameau,  grand,  nat. 

Fig.  2.  —  Fleur,  gr.  ^/\. 

Fig.  3.  —  id.,  en  coujie  longitudinale,  gr.  Vi- 

Fig.  4.  • —  Fleur  dont  la  corolle  a  été  enlevée  pour  laisser  voir  la  cou- 
ronne et  le  gynostège,  gr.  '"',. 

Fig.  5.  —  Schéma  de  la  couronne  et  du  gynostège,  vus  en-dessus.  Les 
lobes  bicornes  de  la  couronne  externe  out  été  coupés  pour 
laisser  voir  la  couronne  interne,   les  anthères  et  le  stigmate, 

cri-      20/ 


—  280  — 

Planche  V. 
Stii|nli;i  clirv  s(»>tt'|ili;iiia   Hefl. 

Fi}r.  1.  —  Port  de  la  |)l:iute,  frnimi    iiat. 

Fifc.  2.  —  Fleur,  frross.  *  ,. 

Fifr.  •^.  —  itl..  vue  en-ilessus.  f^r.  '  ,. 

Fifr.  4.  —  Couronne,  gr.  *  ,. 

Fifç.  ô.  —  Couronne  et  grynostèp.»  en  coupe  lon^'itmlinale,  jrr.  •'  ,. 

Fip,  6.  —  i«l.,  VU.1  en-dessns,  gr.  Vi- 

Fi;:.  7.  —  id  ,   en   eou|)e  tnmsversiile   (scliL'niati(|ne^  au-dessous  du  stijr- 

mate,  gr.  '/i- 

Fig.  >i.  —  (Iraiiie  luûre.  ^'laiid.   iial. 

Plan»  in:  \  I. 

Sta|M'lia  aiH'iiioiiillora   Dell. 

Fip.    1.   —    i'ort   lie   la   plante.   ;:raiid.   iiat. 

Fip.  2.  —  Hiiutoii  prêt  A  s'ouvrir,  pros.s.  V^. 

Fip.  3.   —  l'oil  de  la  eorolle,  pr.  */,. 

Fip.  4.  —  Couronne  et  pynoHtèpe,  pr.  ''/i- 

Fig.  5.  —   l'ortion  du  pyiiostèpe  di'nuihW'  et  vue  en  dedans,  pr.   ''/r 

F'ig.  6.  —  l'ne  étaniinc   isoli'e,   avee   la   ])ortion   <le   iciiiiniiiu-   intérieure 

Murineondmnte,  vue  de  prolil,  pr.  ''  ,. 
Kig.  7.  —  id.,   vue   de  trois  i|uartM,   l'antlièrc  et  la  lanpuette  <ie  la  ton 

ronne  ndivéeH,  pr.  V,. 


INDEX.' 


Apteranthes  tesseîlata  Decaisne  .  .  265 

Asclepias  aphylla  Forsk 259 

A.  contorta  Forsk 259 

A.  cor  data  Forsk 260 

A.  Forskâlii  Rœm.  et  Schult.    .  .  .  258 

A.  fruticosa  L 257 

A.  gigantea  Forsk 258 

A.  glabra  Forsk 260 

A.  laniflora  Forsk 258 

A.  nivea  Forsk 258 

A.  procera  Willd 258 

A.  radians  Forsk 256 

A.  setosa  Forsk 258 

A.  spiralis  Forsk 259 

A.  stipUacea  Forsk 258 

Boucerosia  adenensis  Defl 270 

B.  awdeliana  DeH 272 

B.  cicatricosa  Defl 270 

B.  deiitata  Ind.  Kew     273 

B.  Forskîïlii  Dec 270 

B.  penicillata  Defl. 26  7 


B.  spec.  a  Defl 274 

B.  spec.  /5  Defl 274 

Calotropis  procera  R.  Br 258 

Caralluma  arabica  N.  E.  Brown    .270 

C.  flava  N.  E.  Brown 269 

C.  Luntii  N.  E.  Brown 270 

C.  scutellata  Defl 268 

C.  subulata  Dec 268 

Ceropegia  boerbaaviifolia  Defl.  .  .  264 

C.  rupicola  Defl 264 

C.  sepium  Defl 264 

C.  squamulata  Dec 265 

C.  tubulifera  Defl 262 

C.  variegata  Dec 262 

C.  spec 265 

Cijnanclium  arhoreum  Forsk.   ...  261 

C.  pyrotechnicum  Forsk 262 

C.  Schimperi  Hoclist 260 

C.  viminale  L 259 

Dacmia  barbala  Klotzscb 260 

D.  cordata  R.  Br 259 


1.  Les  noms  (l(vs  synonymcH  .sont  en  it.-ilifpies. 

MÉMOniKS.  T.  III. 


—  282  — 


D.  extensa  U.  Br -'eo 

D.  Forskàlii  Schult 260 

D.  pUbra  Schult 260 

D.  incann  Dec 259 

!>.  lomentosa  l'omel 259 

Z)e.-<ii>idorcJiis  Ehrenb 270 

EchidDopgi8  eereifiirmis  llook.  f.  .  265 

E.  (Jolathi  S<liw 267 

E.  qiiadranjnilj»  Dell 265 


r.g. 

Huernia  arabica 274 

Marsdenia  Scliimperi  Dec 260 

Pentalropis  ci/nanchoides  K.  Br.  .  259 

P.  seiiepalrntiis  Dec 259 

P.  spiralis  Dec 259 

l'rrffulan'a  tomcntosa  L 260 

l'eriploca  epliedriforrais  Scliw.  .  .  256 
S'ircostenimii  ii}ilii/Iliiiii  Hoclist.  .  .  259 
S.  Forskalianum  Iiul.  Kew 259 


Euphorbia  rinihialh  L 259      S.  stipitaceum  Sclmlt 25S 


Uluasonem«  arabicum  Dell 257 

G.  boreanum  Dec 257 

Gompliucarpus  fruticosus  lî.  Br.    .  257 

fi.  ixiiiri/hirua  llochst 257 

(J.  BctoHU»  K.  Br 25H 

Kanahin  DcUlri  Kiit«chy 25H 

K.  F..r»kâlii  Dec 25H 

A',  lani/lora  K.  Br 25« 

I^ptadmia  Delilei  Dec 261 

L.  rphrdrifurmi»  Dell 256 

L.  Fomkâlii  Dec 261 

J..  f/nirilix  Dec 262 

L.  liPtcn.pliyll»  iVc 261 

J,.  Jiicqwmontinna  Dec 262 

/,.  latirifi/lin  l>ec 261 

I<.  pyrolcchnica  \U-v 26'J 

L.  Si-irluw  \\ ,  .1,1 '.'r,-.' 


S.  \iminale  K.  Br 259 

Socotora  aphylhi  Bail",  f. 256 

SUpelia  anemoniriora  Dell 276 

.S.  clirysostephana  Dell 27-1 

.S.  (\i)titi<lrica  llort 265 

S.  driitatii  Forsk 273 

S.  iiiiicroairpii  Kicli 274 

.S.  mulIntii/uUi  Foi-sk 265 

•S.  qundntnifiilii  Forsk 265 

S.  quudrittujuhi  nonosa  Forsk.   .  .  2ii5 

S.  sarmntliisti  Stoiid 2t;2 

.S.  subiitiilii  Foi-8k 268 

•S.  vavii-fliilit  Fontk 262 

Sfrinhcilia  railians  IUt 256 

Slriiltiipot.'iiuiii  Bi'iili 259 

Tylcipliiira  yriiiriiKiH  I>cll 260 


Noiiilna    \rniiiruln. 


Daipilii* ...  259 

Drirry*    .  ...  860 

Drymiali    «flO 

Dliarwa 1170 


Djadinicl    27.'l 

Drnl  .1  KHIhIi 262,  270 

Gliam-hwa âftH 

Gallaf 267 


—  283 


Gallat 267 

Ghalet 267 

Golati 267 

Gollaîih 267 

GouiT 258 

Homeyd 259 

KaDab 258 

Karêna    262 

Kerenna 262 

Kesch    262 

Kousma 270 

Markh    256,  262 

Marsch 261 

Mestat 256 

Milab 259 

Nims 256 

'Oqiss    259 


'Orgass 259 

'Oscher 258 

Qarênna     262 

Qarînne 262 

Qourreh 258 

Rehd 258 

Rîd 258 

Rî'd 258 

Rîdeh    258 

Rodha 259 

Sabia'    258 

Sâq  el-Ghorâb 265 

Schountob    259 

Seneinah 264 

Sibbah 258 

Soubbah 258 

Wodhomm    256 


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CONTBIBUTO 

ALLA 

BNTOZOOLOGIA  D'EtilTTO 

PER  IL 

Dott.  PROSPERO  SOXSINO 

3?  r  e  fa  z  i  o  n  e. 

Era  mio  intendimeuto  da  gran  tempo  di  porre  in.sieme  un'  opéra  Soggctto 
compléta  di  entozoologia  dell'  Eg-itto,  corredata  délia  parte  me- 
dica  conceiTiente  le  malattie  da  eutozoi  dell'uomo  e  degli  animal! 
domestici,  ad  uso  non  solo  dei  medici  e  veterinari,  ma  anche  di  clii 
in  Egitto  si  occupa  di  agricoltura;  questa  traendo  tanto  vaiitaggio 
dal  benessere  di  alcuni  degli  stessi  animali.  Non  avendo  ])erù  po- 
tiiti»  ultimare  come  aveva  divisato  un  simile  lavoro,  ho  creduto  di 
tare  .sem])re  cosa  utile,  essendomene  ott'erta  una  propizia  occasionc 
dalla  pubblicazione  di  questo  terzo  volume  di  memorie  dell'  Insti- 
tuto  Egiziano,  di  darc  alla  luce  senz'altro,  quant(t  dcl  mio  lavoro 
lio  i)otuto  mettere  insiemc,  costituito  come  è  principalmeutc  di  quat- 
tro  i)arti;  cioè:  l"  Considerazioni  preliminari.  2' La  bibliogratia,  a 
tuttn  il  1895,'  délie  pubblicazioni  che  si  riferiscono  a  entozoi  d'E- 
gitto,  e  aile  malattie  che  ne  derivano  nei  ditterenti  ospiti,  con  sunti 

1.  Il  manoscritto  di  questa  memoria  eia  stato  riiiiesso  pur  la  stainpa  nol  (Tcniiaio 
issiô  e  la  parte  bibliografica  peiciù  non  poteva  coniiirendere  le  pnbblicazioni  jiost»'- 
riori  al  1894.  Il  ritarilo  p<  ro  che  subi  la  sua  ]nibblieazioiie,  e  la  eonipaisa  d' importanti 

MÉMOIRES.  T.  m.  :li;** 


-^  28(î  — 

f  imte.  3*  Entozoi  (leHuoiui»  e  4*  i-iito/.oi  tli  niiiinali.  lacrolti.  o  os- 
servati  partimlanuontL-  (la  nie  in  E<;ittii. 

La  idvsi'iito  i-t)iiii)ila7,ioin.>  in  ctiniidenuMito  alla  (iinuiiiica/idni' 
tatta  air  Iiistituto  nel  188."i.  nrl  niomoiitti  in  cui  i-ra  pcr  lasriair 
r  K^rittii  r  elle  fu  )ml)hlieatn  nel  Hnllettino  tli  (|neir  anno  [S2]'  varrà 
for.se  ad  inv(in;liare  altri.  .•<e|i|tnre  non  sarà  enneesso  a  me  stesso, 
(li  poitarc  a  termine  il  niio  ili\  isanient"  <li  una  Entozoologin  com- 
pléta (Jcir Ei/ittu.  In  iij;ni  inndn  taie  <|uale  e.ssa  è,  ercdo  servira  a 
scmpre  più  a^evdlare  le  nlteriori  rieerelie  di  altri  eultori  in  questo 
campo  importante  di  studii,  8))eeialmente  per  la  sua  parte  itihlio- 
frratiea.  la  quale  si  riferisoe  qnasi  interaniente  a  lavori  puldilieati 
t'uori  d'E^ritto.  in  paesi  ditî'erenti  e  in  linjjue  disparatissime.  ]ter 
eui  per  la  più  |»ai1e  sono  ap|)ena  eonosciuti  dallo  studioso  ejiiziano. 
Ciù  fa  desiderare  elle  il  nostm  Institutd,  {^ià  lienemerito  jier  il  pro- 
{frertsn  seientified  in  IC^jittn.  arrieeliisea  la  sua  liihlioteea  di  tutti  jili 
opusenli  speeiali  enneernenti  la  ent<)zuoli»;;ia  e;iiziaiia  e  di  tutte  le 
opère  elie  si  ritVriseoiii»  a  entozoi  in  «générale,  oiiile  faeilitare  le 
rieerelie  liildio}riatielie  a;;li  stessi  eultori  résident!  in  Ejiitto. 

l'JHa.  2»;  <iiii;iiio  1s;m;. 


((Uiml)^  mil- 
»l<lfni*Uilii 


Considorazioni   proliininari. 

(  'oiiie  iiitrodiizioiie  a  questo  mio  eiiiitriliiito  dan'i  aleiiiii  (iiiiii  sto 
rici  Hiill  Jiiitieliità  delli'  eo{r|ii/iii||i  ilj  iliniiili  in  l''.;ritlo.  siii  earatteri 

lavort  ni'l  |Hur>,  «iH-cinlniinitH  ilivcrui  ilcl  l>ott.  Uxtn»,  iiiiii  dt'i  i|iinli  llKnrn  coiiic  priiim 
iDrOM'ri»  ill  i|iir«lii  voliiiiii',  mi  liniino  rontri'lln  ili  ritintrc  il  iiiiiiioHcritto  per  liiclti'rlo 
|ilù  «1  riiirrlilr  <IpII(>  iiiiov»  roiftiixiiiiil,  vhIimhIi'IiiIo  Ih  liililioi^rnllH  n  liitto  il   IHtiA. 

I.  I   niiinfrl   1rs   piinMilciil   iiiiK"l"«t'  roitl    |   |   rift>riiM-oiii>  nllit   liilillotrrnlln.    ijiii>lli 
•rues  |Mirriiti-«l  rlilatnaïui  «I  fdiiiln  ilclln  |W|:iiiit. 


287  — 


speciali  délia  faiina  entozoica  egiziana  e  mi  diffonderù  special- 
mente  in  considerazioiii  relative  a  tre  eiitozoi  clie  sono  causa  di 
gTavi  lualori  frequentissimi  in  Egitto  nell'  uomo,  per  tare  rilevare 
r  importanza  .s])eciale  délia  elmintologia  per  V  Egitto  e  1'  utilità  clie 
puô  ancora  derivare  dall'  idteriore  coltivazione  di  questa  branca  di 
scienza  sperinientale,  e  da  iino  spéciale  insegnamento  di  essa. 

Se  BiLHAEZ  nel  1851  [10]  inizio  un' era  di  fruttuose  scoperte  a 
vantaggio  non  solo  dell' Egitto,  ma  del  mondo  intero,  nel  campo 
délia  entozoologia,  non  è  per  qiiesto  che  si  possa  dire  clie  la  storia 
degli  elminti  in  Egitto  rimonti  solo  al  primo  anno  délia  seconda 
meta  di  questo  secolo.  Invece  essa  è  molto  antica. 

Scrittori  dell'epoca  Romana  avevano  già  accennato  a  conoscenze 
di  elminti  in  Egitto  e  tra  essi  possiamo  rammentare  Plinio  [2]  che 
nella  sua  Storia  naturale  accenua  alla  frequenza  dell'Ascaride  lom- 
bricoide  e  délia  ténia  in  alcuni  paesi  da  lui  menzionati,  tra  cui 
r  Egitto.  Venendo  poi  più  in  giù,  come  si  rileva  dalla  liibliogratia. 
abbiamo  per  quanto  ho  potuto  raccogliere  Peospeko  Alpino  [S] 
nel  secolo  16"  (n.  1553,  f  1617)  e  Renoult  [4]  al  principio  del 
présente  secolo  che  accennano  ail'  esistenza  di  malattie  che  mani- 
festamente  si  collegano  coll' esistenza  délia  Bilharzia  haeinatobia; 
poi  Savarese  [5],  Clôt  Bey  (f  1868)  [6],  Ferrari,  Mabuciii. 
Hamont  (t  in  1848  a  Parigi)  e  Fischer  [7]  e  Pruner'  (f  29  set- 
tend)re  1882  in  Pisa)  [8]  che  con  si)eciali  osservazioni  aprirono  il 
campo  aile  ])iîi  fertili  riccrchc  di  HiuiARZ. 

iVla  la  conoscenza  degli  elminti  in  Egitto  ])are  sia  anche  molto 
])iîi  antica.  In  questi  ultimi  anni  si  è  venuto  a  conoscenza,  minliante 
il  meraviglioso  lavoro  di  dotti  col  quale  si  riusci  a  togliere  il  vélo 
alla  storia  dell'  {;poca  faraonica  raccolta  coi  carattcri  ieratici  nei 


C'i)g'iiizi<iui 

di  ciitozoi 

in  Egitto 

imiaiizi 

BiLlIARZ. 


Epoca 
Rdiii.'nia. 


1°  ))cTio(U) 
del  secolo 
présente. 


Ei)Oca 
Faraonica. 


1.  Una  notizia  biografica  di  questo  di.stinto  antropologo,  preeursorc  in  Egitto  a 
Bii.MAii/.  in  ricerclic  fruttuose  di  entozoi,  fu  data  dal  Dott.  Abbate  Pascià  uello  stesso 
liollittiiio  dcir  lii.Htituto  neir  anno  1882. 


—  2S8  — 

]>apiri  e  coi  gcroglitici  nei  luorninu-iiti  di  (iiK-i  toiupi.  elio  lo  cojiiii- 
zimii  su  cliniiiti  in  E<ritto  riiiKuitaiio  a  t|iK'ir  oitma.  clio  dai  dotti 
ora  non  si  \n\i>  più  dire  proistorica. 
Pa|iiri mMliri.  Tra  i  papiri  sinnra  sooperti  e  interpntari.  tiv  spciialtm'iiti'  faniid 
lueiizione  di  mse  luedicho  e  sono:  il  ])a]iii()  di  HiaGscii  intorinvtato 
ni'l  IHC;!:  un  papiro  niedico  clie  si  tiova  ncl  Musi-o  llritannico  o 
du.'  sint»  al  ls;i;{  non  era  stato  ancoia  pultldicato  ]H'r  quanto  no 
diri-  il  KiNl.AYsoN  [llSj  e  il  pai)irii  di  Khkks  [1]  sc-oporto  noi  1S73, 
i-lie  si  trova  nella  lihreria  didla  rnivcisità  di  Lipsia  o  clio  fu  tra- 
dotto  in  tcdesco  daJoACHiM  [lOM].  Quest'ultimo,  seeoiido  il  Kim.av- 
soN.  i  il  piîi  importanto  di  tutti  i  pa|>iri  mediei  sinora  conosciuti. 
c  lo  è  tantn  piii  por  md.  in(|uant(iclu"'  è  il  sido  clu'  parc  tact'ia  pa- 
nda di  l'Utozoi  deir  uonio  e  che  tratta  di  una  inalattia  clie  i  dotti 
inti-rprctatori  dtd  papiro  sti-sso  non  lianno  piii  alcun  dulihio  sia 
ranrliiliistnndasi.  facondovisi  antdu-  nu-nzinnc  clu'  »*ssa  r  prudotta 
da  un  vt-nui".  ( 'osi  v  ora  storicanu-nto  provat"  clic  la  cnnosconza 
dtdrAnthilostoina  didl' uonio  in  H^^itto  rinionta  a  non  uicnodi  lââO 
anni  innanzi  l' i-ra  (listiana,  ossia  a  ipiasi  ,'{'i(Klanni  ta,  l'poni  ap- 
jiunto  in  (-ni  siTontli*  i  ralndi  t'atti  da  KiiKlis  •■  ritcriti  da  .Ioaiiiim 
riHJilirc'hhf  riiri;;i)»'  di  (pud  papiro. 

i'a|iiro  Oltrt"  a  «•in  il  papiro  strssu.  srcondo  (juanti»  asM-ri^cc  .lnAi  iiim.  fa 

ili  (Imm  1   ,,.  ,  -II-,  1-  1 

■llu<li- aorhi-    nuMiziont-  auroru  (k'Il  Axcari.i  /uiiihnioKiis  i*  ui  una  tcma  <lif  sa- 

■  •lirirlminii    i-,.j||„.  la  'J',  .uu/iiiata  (îiizc,  non  |»ot«'ndnsi  ritcncn-  die  si  traitasse 

tirlla  Taenia  soliuvi,  nu-ntn*  )r|' indi;;:ciii  d'allura.  cnnir  <ira  i  Mus- 

Hulinani.  non  tarcvano  iiso  di  canif  di  niaialc 

l'cr  rlii  \<i;;lia  «•onimccn'  disfcsaincntc  ^•li  ar;^'""'"''  1"''  '""'  da 

priinaSrilKrTIUL'KKl/iJîlfpiii.InAriiiM  liaiino  rif.nntcMln'  inl  |i.i|iirn 

di  KliKIts  la  inalattia  nicnzinnata  cni  si-^ni  A  A  A  sia  n-aliiicntr  l'aiu'- 

niia  da  aiirliilimtoina.  o  anrliilnstnniiasi.  riniando  allr  pulddira/ioiii 

clfi  Hiidilrtti  Autori,  noneln"-  ail' <  rn  llmtc  «i|iiisc(do  drl  Uott.  V\s- 

X.K^WtS.  rift-riti  risprttivaiiiriili-  m-lla  liildiii;;ratia  |.'><i|  |I0'.)|  |11'){. 


—  289 


Qui  de«i(Iero  notare  che  nei  pvimi  tempi  in  eui  iu  era  iu  Eg-itto 
e  innanzi  che  fossi  informato  che  il  papiro  di  Ebees  contenesse 
alhisioni  alla  esistenza  cosi  antica  dell' Anchilostoma  in  Egitto,  a 
me  era  passato  per  la  mente  che  si  potesse  trovare  nelle  stesse 
mummie  una  prova  dell'  esistenza  délia  Bilharzia  nell'  epoca  fa- 
raonica.  Chiimqne  infatti  conosce  le  gravi  profonde  e  indelebili 
alterazioni  che  la  Bilharzia  lascia  nell'  nrociste,  nelle  intestina  e  in 
altri  organi,  coniprende  bene  che  avendo  modo  di  fare  esame  di 
visceri  anche  dopo  migliaia  di  anni  di  mummiticazione,  non  sarebbe 
difficile  di  riconoscere  al  microscopio  le  nova  caratteristiche  délia 
Bilharzia  infarcite  nei  tessuti  di  quel  visceri.  Ma  in  segnito  sono 
stato  assicurato  da  persona  compétente  che  nei  corpo  délie  mum- 
mie non  si  conservavano  mai  i  visceri,  per  cui  in  esse  viene  a  man- 
care  il  soggetto  su  cui  le  nostre  indagini  microscopiche  avrebbero 
soltanto  potuto  trovare  la  prova  délia  esistenza  altrettanto  antica 
délia  Bilharzia. 

Perô  il  Prof.  Alessandro  Macalister  di  Cambridge  che  si  era 
occupato  délia  interpretazione  del  papiro  di  Ebers  innanzi  ancora 
délia  pubblicazione  délia  traduzione  fattane  da  Joachlai,  espresse 
sino  dal  1886  [93  c]  l'opinione  che  alla  tavola  16  del  papiro  stesso, 
dove  si  fa  menzione  di  evacuazioni  di  sangue,  che  il  Joachim  poi 
interpretô  per  dissenteria,  si  facesse  allusione  alla  eraaturia  da  Bil- 
harzia. Ed  ora  posso  pure  dire  clie  stando  a  comunicazioni  private 
fatte  dal  Barone  Dott.  Ueeele  di  Neuenhaus  (Prussia  Renana)  al 
Dott.  FiNLAYSON  di  Glasgow,  lo  stesso  Dott.  Oefele  che  pure  si 
occupa  del  commcnto  del  pîi]»iro  in  discorso,  e  su  cui  conta  di  pub- 
blicare  presto  alcuni  articoli  iicl  iiuovo  g'iornale  di  storia  dclla  nie- 
dicina  il  «Janus»  di  Amstcnhviii,  coufcrma  il  i)asso  alhisivo  alla  ema- 
turia  endemica  d' Egitto,  giacchè  egli  ti'ova  che  dove  è  detto  evaaia- 
zioni  di  sangue  il  determinativo  riferiscc  a  pêne  e  cosî  si  deve  l'itc- 
nere  trattarsi  di  evacuazione  di  sangue  per  la  via  deW  icretra. 

MÉMOIKKS,  T.  IJI.  37 


Nelle 
mummie 
si  possono 

trovare 

traccie  délia 

Bilharzia  V 


Tapiro 

(li    lOltKIlS 

allude 
anche  alla 
ematiiria. 


—  2510  — 
Presunta  M;,  quaiulo  aiiclie  la  frase  del  papiro  sig:nitii'a!<sc  ovaiuazioin.'  di 

aiilicliità  ...  ,  ...  11- 

<iiii:i        sjinj^ue  (lai  retto.  i-  let-ito  sui)poi-re  clie  con  es.sa  si  paru  non  solo  iii 

iJiiiiarzii      (li.s.scnteria,  ma  anche  délie  eniorrajxie  per  intareiniento  billiaizien 

•  liiloMonu.     iiite-stinale.  (iiaeeliè  tutto  fa  arjriiire  elle  Aiieliilostonia  c  l'.illiarzia 

aldùano  infcttato  i  itriiiii  aliitatori  dell"  E<;:itto  si-esi  dallAfrlea.  da 

dove  avrebbero  ori<rine  jîli  stessi  eiitozoi.  L'  esistenza  di  questi  po- 

trebbe  cosi  cssere  di  data  aiicor  itiii  antiea  elie  non  è  la  stessa  at- 

tuale  forniazione  di  suolo  altitaliile  del  hasso  Kjritto. 

TeorU  ili  K  nnto  elle  uii  eelebre  naturalista.   Ktiknnk  (Ikokfiîoy  Saint 

»ulla         111L.\IHK  (T  lo44)  eiiii.se  la  tcuria  clic  I  hj;itto  sia  assdlutaniente 

fonuAzioue    un  teiTeiio  di  récente  fonnaziniK-  dovuti»  alla  dcvlazioiu-  del  Nilo. 
dcir  fltnttu        1       ...  1  1  , 

•JiiuU-.       '*"^'  '"  «"tieo  Kl  saiclilic  volti)  a  poneiitc  verso  1  attnale  dcscrto  di 

Libia.  Il  Jurande  tiiiiiic  a  pocfi  a  pnco  si  sarebln-  apcrto  un  varco 

al   imrd.   attravcrsjindo  i  rniitiatfKiti  clie   partono   <lal   sutl  dclla 

ratcna    niontajriiosa    clie  sépara    1"  Kfiitto  attiialc  ilal    Mar  ntsso, 

i  (piali  coiitrart'iirti  dirctti  vcrsd  pnnciitc  t'acrvaim  iina  lianicra  al 

corsii  dfl  fiiiiiic  dal  latn  del  nord.  Kssi  coiitratturti  difatti  ottroim 

iiiia  ruttiira   tia  <  icbcl-el-Srlsclcli  e   1' aiifica  Sicni-.   |u'r  ddvc   il 

fiuine  pansa  attiialiiiciitc  sopra  rucrir  die  ne  niiili'nu  prrijilinsa  la 

iiavipiziiiiic.   La  vallata  attiialc  del  Nilo  .si  .sanlilit-  adtini|iic  t'or- 

iiiata  a  .sprM-  di  nu  luii;;)>  scim  di  marc  clic  .sarcbiit-si  trastnrmati) 

e  reiM»  abitaliilc  pi-r  esKcrsi  riciii|>ito  e  rialzato  i<d  dc]iositii  tlcl  liiun 

del  Niln  hiHciato  pnni  a  |(ocu  dal  fîiiiiic  stcsso.  dopucliè  irnippc  at- 

travernu  la  fcMsiira  iiKHitafriiima.  Tuttn  ciô  per  <|iiantii  ne  ilicc  (  l\:o\- 

KIIUV  SaI.N'T  H|I..\IICK  in  un  tiatlain  ilella  ela>.sieii  ..peia  / fisrn'jitioii 

•h-  t  É'ff/ltti:' 

"'  .Vmmi'MHii    <|iiehta    rceeiite    fiiriiiaziuiie    del    lerieiH»   d'  l'',;rittii   e 

•ulU  Tanna    *iuilidi  l:i  data  aiieur  piil  récente  del  hiio  eHHei'e  pii|M)lat))  da  lliiniini 

'"'*'•"■      ••  aiiiniali,  (Jkoikkdv  inimtru  coiiie  la  piii  partie  dc;;li  aniiiiali  acqua- 

I.  llUlittrt-  naliirrll)-  ili-n  imiUmiim  du  Ml  pnt  M.  lu  Ciiicv.li  StiNr  IIii.aihk.    rmii.  1". 
l'art»  IWK» 


—  291  — 

tici  attualuieiite  in  Egitto  proveiigono  clal  Nilo  superiore,  fatta  ecce- 
zione  per  qixelli  in  uiinor  miniero  clie  risalgono  solo  di  poco  la  foce 
e  elle  proveng'ono  dallo  stes.so  Mediterraneo ,  rimontando  essi  il 
fiiime  per  trovarvi  condizioni  pin  favovevoli  alla  loro  riprodnzione. 
Gli  altri  aninialiindigenideirEgittoavrebberong'ualmente  la  stessa 
origine  africana,  al  pari  degli  stessi  suoi  priini  abitatori  dell'  Egitto, 
fatta  eccezione  per  gli  uccelli  migratori  che  passano  1'  estate  in  Eu- 
ropa  e  clie  traversano  nell'  autnnno  il  Mediterraneo  per  invernare 
neirAfrica  settentrionale.  E  per  gli  necelli,  corne  per  i  niammiferi, 
il  Geoffroy  fa  notare  come  1'  Egitto  abljia  la  fanna  a  coninne  coi 
paesi  liraitrofi  dell'Africa  e  specialmente  cogli  altri  posti  sul  Me- 
diterraneo, come  la  Barberia.  Ed  a  questo  proposito  aggiunge:    Somigiianza 

-_,,,,  ,        .  11        T!i^  1  délie  Faune 

«En  gênerai  les  productions  naturelles  d  Egypte  ont  tant  de  res-     ,r  Egitto  c 

»semblance  avec  celles  des  terres  de  la  côte  de  Barbarie,  qu'on  est    '"  iJarbeiia. 

»  entraîné  à  attribuer  à  celles-là  l'origine  de  celles-ci.  Les  nianimi- 

»fères  sont  semblables  dans  ces  deux  contrées,  chauve-souris,  clia- 

»cal,  hyène,  iclineiimon ,  gazelle,  bubale,  etc.  Que  d'oiseaux  s'y 

«trouvent  de  même!  Combien  d'insectes,  comme  on  peut  s'en  as- 

»surer  par  la  com])araison  des  collections  d'Egypte  avec  celles  que 

»M.  Desfontaines  a  faites  dans  les  environs  de  Tunis  et  d'Alger.» 

Infine  per  i-a])porto  a  uccelli  rammenta  AqW  Alcedo  rudis  clic  si 

estende  dall' Egitto  a  tutta  l'Africa  sino  ail' estrenio  sud  al  capo 

di  Buona  Speranza. 

Per  qiianto  la  teoria  del  Saint  IIilaire  sulla  origine  tanto  rc-     1'»*'^'  àm 
(•ente  del  suolo  abitabilc  dell'  Egitto  non  credo  che  regga  intera-     ,j^,i|.^  g,,j,. 
mente  aile  criticlic  che  le  ])otrebbero  essere  fattc  dai  geologi  cou-    legionc  me- 
teiii|)(iranei,  e  i)er  lo  mcno  la  deviazione  (W\  Ailo  non  credo  po- 
trebbe  mai  essere  avvenuta  cosi  di  récente,  cioè  in  epoea  storica 
come  a)>parirebbe  dall'  intero  esposto  dello  stesso  naturab'sta,  e 
per  ((iiaiito  oggigiorno  dagli  zoologi'  sia  aiiimessd  ((iiasi  unaiiiiiie- 

I.  Si  più  eousultare  iii  ijni|)iisito  ^VAi,i.Al  i:,  'l'iu'  f;('()n;ra|)liical   distribiitioii  ot'  aiii- 


i' 

I 


—   202  — 

lut'iitc  rlu-  la  t'aiiiia  (K-H"  Kjiirtn  niii  (|iicll;i  tiitta  di-HAtrica  sotten- 
tri'inak'  <U-J»lia  ntV'rir.>i  alla  lû'<rii>iu'  paUnartira.  ((istituciulo  la  .sub- 
ri-;ri<»iu'  nii-tliti-iTaïu-a  iusu-uK'  alla  Kur<»|ia  iiicridioiiak'.  iiu-iirri'  la 
l{i'«ri«»iie  otini)ifa  non  ciuniurfrolilu-  ilic  al  di  là  dfl  tro])i((i.  |mrc 
ini  i»aiv  rlii'  niiiaii<ra  si'uiiuv  vorn  t|iudli)  dit'  d'nv  Saint  llii.AlliE, 
flic  r  attiialc  fainia  f;:iy.iaiia.  s|»cfiahiu'iitf  ]K'r  ;ili  aiiiiiiali  actuiatici, 
Itaitoci])!  iiiidti)  di  i|ii(-lla  atViraiia  c  dit'  dt-w  umiti  di  i|iifsti  aiiiinali 
aUcs.siTvi  stati  traspurtati  ilallt-  piii  altf  iv<;i(iiii  did  Xili».  iiifiitif 
Mndti  di'i  inaiiiinit'fri  t-  ivttili  vi  sart'lilu-ni  vfiniti  dalla  liiiiitnitf 
l'.arlit-ria.  Il  W'ai.i.Ai  i;  t-lir  ininliattf  1' (ipiiiimif  dci  iiatiiralisti  iii- 
•  >,„i„.„„-      cliiiati  a  imii  amu'ttfif  lAtriia  sfttfiitriiiiialf  alla  Kfj;ii>iif  pali-o- 

<li  WlIXAtL.  ,  II-     i  ..    •  ■  I  ■ 

artifa.  piiiv  cKiivu-iif  dit!  iii-li  Atrit-a  st'tttiitrniiialf  si  tinvaiio 
<rnip]ii  V  spccii'  jinivi-uifiiti  ilal  siul  f  rifVriliili  |ifnin  alla  l{t';;iniif 
t-titipit-a.  <|iiaiitiiii(|iu-  il  iiiassinu)  luiiiifni  ilt-i  iiiaiiiiiiift-ri  si  ritt-rist-a 
alla  Wf<ri<>iif  palcoai'tii-a  t-  t-lii-  ali-iiiif  spctii-  aldiiaiio  at'tiiiità  asia- 
liilif  piuttostiiflu"'  curoprc' 
«iiijir.  K  ptT  rispfftil  alla  via  ac(|iifa.  fini-  al  Xiln  fiimc  traspi»rtatiirf 

.spht,„..j,uu,    ^|.  ^.^^^,|.j  yjy,.,,(i  ,|j,|  siid  al  iiiinl,  laiiiiiifiitn  die  il   lîi;iiiiAi;|i-  at- 

Inu|i<ir1alii 

«Ul  Silo       cfiiiia  (•(•iiif  piissiliilf  dif  il  Nilu  stfssu  pussa  aviif  sii\iti>  tniiif 

iiif/./4i  ili  traspiirto  dallAtrii-a  tnipii-alf  alT  K;>'ittii.   nuii   ili   pt-sci 

ciiiiii-  ('■  (Icttii  *la  (ii:i)KKl{iiY.  ma  di  un  pt-iiiliari-  ^rciifif  tli  loiiihri- 

ciiii  fulMi.HciutM  Mittn  il  iiiiiiit*  di  Si/i/iuiii)(j(is(i  r.  il  ipialf  ;;fiifrf.  a;;- 

^iiiiip"  Kl  stfsMi  |{i:iiiiAi;i>,  «i  distiii;rnt'  ptT  un  pain  di  !iiii;ilu'  ap- 

pt-ntiii'f  di  iiMi  priddiMiiatit'ti. 

•■>»■'»«•  «•••'  Su  (pu-HtM  xi>iîiïrtti>   liiiiitaiidiiiiii   ptr   paitf   iiiia   a   pitinli  iv   iii 

noIluM-hl  (Il  ......  •  1       1        .     ,• 

■r<|iM  iloiri'     «'wiiiif  nna  nstntta  mtw  <Ii  aiiiinali.  a  tiii  Im  ilnMito  Icniian'  spf- 

fiuJMH-iilf  la  iiiia  atli-ii/.iMiii-  pi  r  i  r;i|i|)<>rti  dir  liaiiim  rci<;li  ciitii/.ni. 

nul»  vit    (."irtiiii  t»*)'.  llriij'iiR,  'l'Iiv   K''"Ki'"l>l>''«'   "■>*'  «''"lotrlcnl  ilixtriliiitiinin 

••f  hiiIiim'  llioiiARii,  Z«MiK<'<>trrn|ili)'.  ('niiiliriilK>'  l**vri. 

I.  u  .  \<ii  r,  |i.  SOS. 

t.  llriri.Ai»',  oit.  lit.,  |>.  ion. 


293 


servcndo  essi  da  ospiti  intermediari  ai  trematodi,  voglio  alhidere 
ai  molliischi  di  acqua  dolce,  trovo  che  questi  in  Egitto  si  riferiscdiio 
in  certa  parte  alla  fauna  etiopica  più  forse  che  alla  ])aleoartica. 
Cosi  trovo  in  Egitto  mancare,  per  qiianto  è  a  mia  cognizione,  il  gé- 
nère Anodonte  clie  è  più  pvoprio  délia  Regione  paleoartica  (WooD- 
waed).^  Invece  vi  si  trovano  Arapullarie,  génère  che  secondo  Wal- 
LACE  è  tropicale,  Iridinae  che  popolano  esclusivaniente  il  Nilo  e 
altri  fiiimi  deU'Africa  (Sénégal),  specie  di  Physae  e  Cleopatrae  che 
mancano  dal  lato  europeo  délia  subregione  mediterranea,  il  Lani- 
stes  carinatus,  studiato  di  récente  corne  ospite  di  trematodi  dal 
Looss  [124]  che  appartiene  ad  un  génère  che  sarebbe  etiopico 
essendo  repartito  secondo  il  Woodwaed  tra  l'Africa  occidentale, 
Zanzibar  e  il  Nilo,  e  tinaliuente  la  Linnaea  natalensh  che  dal 
nome  specifico  ritengo  trovarsi  aU'altro  estremo  deU'Africa. 

Ma  restringendo  ora  il  mio  esame  alla  fauna  entozoica  dell'  E- 
gitto  trovo  che  essa  al  pari  délia  sua  fauna  générale,  partecipa  ad 
un  tempo  di  quella  délie  regioni  temperate  dell'  Europa  cou  cui  è 
in  stretti  e  vicini  rapporti,  e  di  quella  del  resto  deU'Africa;  e  quegli 
entozoi  che  non  si  trovano  nella  fauna  europea  e  che  scoperti  da 
prima  in  Egitto,  furono  creduti  proprii  esclusivaniente  di  questo 
paese,  nuove  ricerche  hanno  messo  in  cliiaro  che  essi  esistono  e 
sono  proprii  anche  di  altri  parti  del  continente  africano.  Se  furono 
conosciuti  da  ]>rinia  in  Egitto,  ciô  si  deve  alla  eccezionalc  antica 
civiltà  egiziana,  di  fronte  al  resto  del  continente  afi'icano  e  so])ra 
tutto  aile  maggiori  facilita  con  cui  da  un  secolo  in  (luà  sono  statc 
intra])rese  ricerclie  di  storia  naturalc  in  Egitto,  quando  ancora  il 
resto  deU'Africa  si  nianteneva  quasi  totalniente  canijjo  vergine  aile 
esplorazicmidcllascienza.  Le  ulteriori  cognizioni  elniintologiche  che 
incessanteniente  si  vanno  ora  acquistaudo  di  alti'e  contrach'  africane 
per  lo  avaiiti  incsplorate,  vengono  ogni  gi(n'no  più  a  confennare  la 

1.  WoomvAru.'s  A  MmiiiimI  of  tlie  Molhisca.  Lonildii  1875,  p.  484. 


L' Egitto 
non  ha  fauna 
cutozoica 
esclusiva- 
niente 
propria. 


—  294  — 

(■oiminanx^  «lella  t'auna  eiitozoiea  i-RMluta  sperialc  (U-U' Egitto.  ckii 
i;iihar/i:i      qut'lla  tli  altri  |iarri  tleHAfrica.  Cosî  por  iliiv.  atl  e.seui]ti(>.  di  (|iialruiio 

e»tei<a  a  tiitta     ,       ,.  ....  •    i    i,.  i     n-n         • 

1-  Airi.i  ae<;lu*iito/(ii  piii  iiiiinntaiiti  ilcll  iiomo.  raimiK'iito  la  hilharzia.  suvra 
inntlii  fre<|ueiitis.siiiia  m-jrli  aliitaiiti  d"  Kjiitto.  tmvata  piii  in  tanto 
fontradi"  ik-ll' At'rica.  da  pott-rsi  diiv  diffusa  dal  nord  al  sud.  o  dal- 
l'est  air<ivt'stattravt'r»«»  linti'i»  nuitinente.  Infatti  scoitcrta  sinodal 
1S(;4  al  (  "apo.  ne  fu  ])iii  tard!  disvelata  l'osistenza  da  XAciiTUiAi. 
a  lioniu  UfirAfrica  centrait'  [48],  più  tardi  aneora  nella  costa  oe- 
•  idcntale  dell  Afrira  e  intine  verititata  in  Francia  in  individui  pro- 
vt'iiienti  dal  sud  délia  'l'unisia.  tu  da  nie  eonstatata  lunprianu'nte 
nella  loealità  ili  (  ùit'sa  nel  is;»;i.  —  L"  Anehilostonia  pure,  di  eui 

oripine       jrjà  si  eonoseeva  la  diffusione  este.sa  ad  altie  parti  dell  AtVita ,  tu 

«lell'Atirhi        ,  ,  ...  ,,    ,  ,  ,    ,. 

loMoma  *"*  '"^'  u^fualnirnte  niesso  m  evideuza  a  dahes  e  a  datsa  e  jur 
«Imll  Airi.a.  (pianto  ptT  la  sua  diffusione  sia  ora  (piasi  cosniopidita  e  sia  Iten 
diftieile  di  rintraeeiarne  il  modo  di  diffu.sione.  pure  l'esisten/a  sua 
eh*iendo  ora  stata  eliiarita  riniontare  a  piii  di  .■>()(»()  anni  l'a  in  IC^iitto. 
laseia  duhitare  elie  appnnto  1'  |-Inro|ia  possa  esscre  stata  invasa 
dall  Anrldlostonia.  iniportandolo  dalla  eosta  nicditerranra  dell  A- 
tVi<-a. 
FilBric.  hellc  |- ilarir  <lrl  >an;rnc  dell'  imnin  di  «ni  ora   eonoseianio  di- 

v«Ti»e  Hpi-eii-  !•  délit-  ipiali.  conii-  dirô.  una  snla  la  Filavia  uuctiinia  è 
indul)l>ianii-nte  eHistiiiti-  in  iO;;itto.  si  ha  pure  eonstata/.iiuie  sieura 
drila  loro  rniKtenzji  in  altrc  parti  drll' .At'rica,  dove  sono  arrivate 
le  rieerdii-  di  «  Iniintoln^fi. 

Si  pimHono  I  itarc  altri  t'atti  ancora  clic  cont'crniano  1' nnitornntà 
dclla  ntcKHa  t'auna  tra  i  tt-rritori  irrorati  dal  Nijo  <•  ipiclli  irrorati 
diil  Scne^fal,  ^ii'i  He|;nalata  dello  hIchmo  (îKoFKIioV  pcr  aiiini.iii  non 
'"■•'-"'■■"-  pHPUMMiti.  Il  liiiMmilinnut  A»'<i;ij>li(iciis  dtd  cavallo  tu  andu-  trovalo 
nella  Scnepnnliia.  I'ohmo  n^^lun^^ere  pcr  coniunica/.ione  privata 
»"'•>  HViitiihe  liai  niiii  c(rrr|;io  aniieo,  ora  1  )ott.  Innks  Hkv,  elie  una  spccie 
di  ,\Hpido^anlcr  (.1.  I.riiniri  I  on,;  trovafo  c  dcH<-ritto  couie  pro- 


—  295  — 


veuiente  da  tartaruga  del  Sénégal,  fu  ugualmeiite  trovata  da  lui  in 
tartariiga  del  Nilo. 

E  la  forma  spéciale  délia  Fasclola  hepatica  che  si  troverebbe  in 
Egitto  e  che  Looss  [136]  ha  descritto  per  varietà  aegyptiaca,  mi 
pare  che  corrisponda  appunto  alla  forma  spéciale  dello  stesso  verme 
descritta  pure  nltimamente  da  Railliet  e  ritrovata  in  esemplari 
provenienti  dalla  Senegambia.  ^ 

Ma  se  r  Egitto  non  ha  nna  faiina  esclusivamente  spéciale,  che 
dobbiamo  dire  dell'  asserita  ricchezza  délia  sua  fauna  entozoica 
tanto  per  numéro  di  specie,  che  per  abbondanza  di  individui? 

Dopo  le  scoperte  di  Bilharz,  specialmente  dopo  quella  délia 
Bilharzia  haemafobia,  strano  trematode,  per  la  sua  unisessualità, 
del  Distomum  heterophyes,  e  délia  Taenia  nana,  tutti  trc  dell'uo- 
mo,  r  Egitto  si  acquisto  subito  fama,  non  invidiabile  certaniente, 
di  essere  il  paese  piii  intéressante  per  copia  e  varietà  di  entozoi 
deU'uonio.  Già  BiLiiAiîZ  nella  sua  prima  lettera  [10]  a  Siebold  in 
data  del  1  Maggio  1851  accenna  che  il  i)aese  si  presta  bene  per 
lo  studio  dei  parassiti:  Ecco  le  sue  parole  testuali: 

«Was  die  Helminthen  im  Allgemeinen,  auch  die  des  Menschen 
»betrifft,  so  glaube  ich,  dass  Aegyptcn  eines  der  giinstigsten  Lan- 
»der  fiir  ihre  Entwickelung  und  ihr  8tudium  ist.  Besonders  sind 
»es  Nematoden,  die  den  Darm  der  Eing-eborenen  in  oft  unglaub- 
»licher  Mengc  bevolkern,  und  es  ist  g-arkeine  Seltenheit,  in  einer 
»Leiche  einige  hundert  Exemplare  des  Strongylus  (Anchylostomum) 
»(Iuodenalis,  20 — 40  Exemplare  von  Axca7^is  lumbricoides.  10 — 
»20  Individuen  des  Trichocephalus  dispar  und  einige  tausend 
sStiicke  von  Oxyuris  vermicularis  beisammen  zu  finden.» 

1.  ]{a[i,i.iet.  Sur  une  forme  particulière  de  douve  liépatitiue  provenant  du  Sénégal. 
(Extrait  du  compte-rendu  des  séances  de  la  Société  de  Biologie,  4  Maggio  1895.)  — 
SoNSiiJo,  Varietà  délia  Faaciola  epatica  e  confronti  tra  le  diverse  specie  del  génère 
Famiola  n.  Ht:  (Nei  processi  verb.  dclla  Soeietà  toscana  di  Scienzc  naturali.  Adu- 
iiMii/a  lU'l  .'i  Maggio  1896.) 


Varietà  di 

Fasciola 

epalica 

comune  al- 

1'  Egitto 

e  alla 

Senegambia. 


Scoperte 
di  Bilharz. 


—  290  — 

E«»tto  In  (|iK'8tii  iiiittlo  iiac«|iio  e  si  jU(i|i:i<ro  li\  ronvinzioiio  «iciioralo 

entozoi.  '""*-'  •  hfTitto  tosse  11  teiToin»  piii  tortik'  di  qiialuiKHK'  altro  imese 
pcr  copia  e  varietà  di  entozoi  e  tlessa  tu  t'ontlivisa  dajili  l'iminto- 
logi  più  priH-lari.  Basta  cho  oiti  in  ]iroposito  le  opinioni  clu'  tiovn 
espresse  anelie  in  lettere  ]n-ivato  iiulirizzateuii  da  tre  di  loro.  lier 
stimolarnii  a  perseverare  nelle  lioenlio  elniiiitolooiclie.  a  oui  il 
raso  nii  aveva  rivolto  sino  dai  priiiii  tciiipi  in  cui  arrivai  in  l'.^^itto 
nel  1s7:î. 
l'piDioDv  ('uHHoi.ii  in  jettera  dtl  L'.">  Ottoltn-  iSTi!  mi  sciivrva     you  oc- 

eniiy  tlie  tureniost  place  mi  tlie  niost-wnriii-intested  tenitoiy  ot 
tlie  pianet-.  K  nid  iss2  (ildj  paiiando  speeialniente  dei  parassiti 
daiiiio.si  deir  H;j^itto  in  »eno  alla  lirltisli  Associât  ion  fur  tlie  advau- 
rcment  of  sciencv  lo  stesso  COBHOl.l"  direva  i|iianti>  se^iue: 

«Kfrypt  is  a  «rrand  rteld  for  tlie  lieiniintlio|(t<iist.  sinee  iiot  <>nly 

•  is  tliat  niuntry  tlie  lieail(iuarteis.  si>  tn  say.  of  one  of  tlie  inost 
»danj;enuis  of  linniaii  parasites.  Imt   it  suarins  nitli  ntliers  pos- 

•  HeKhintr  seareely  less  praetieal  inipurtaiiee.  «Iiilst  it   iikewisi'  eii- 

•  joyn  tlie  distinction  of  lia\  in^î  niade  us  acquaiiited  witli  parasitie 

•  raiities  not  known  to  ncciir  in  otlier  part  id'  tlie  world. 

r*|iinionf  II  Lkiikm!!"  «erivendonii  in  data  dcd  1*  Keldtrain  ISTT  jier  ilariiii 

.ni-uiT  1^  ^11^^  deterniinazione  del  niiovn  treniatode  da  me  tn>vato  nel  ca- 
valjo.  piiclii  niesi  innanzi.  cioè  il  C  A;r<istn  isTii.  mi  a',f<;iuii;;cva 
le  Hcjfiieiiti  parole: 

«Sic  lialtcn   in  .\e;;\  pteii   iciclic  <  iele;,^eidieit  zii  deii  iiiteiessaii- 

•  tenten  lielniiiitlii>|i);riM-||,-||  Sfiidieii.  I(di  licncide  Sic  fast  dariiiii 
>uiid  ZMeitle  iii(dit.  dass  Sic  uns  noidi  mit  /alilreielieii  wieliti^eii 
>'riiatH4i(dien  liekannt  iii;i<lirn  \>erdeii.  Sclum  jet/.l  \  erdaiikeii  wir 

llinen  N'iclc». . 
<»|iliiHin.  intiiie   VMS   SiKimi.l»    in   d;ila   de!    I    Ma;:;ri<i    isTT    da    .Mnnacn 

<li     Ml«»>IJ'  I  •        !■  I  I-        I  I-  1  •       1       1  III 

preKiindoini  ih  mandarin  de^^ji  cHeiiiplari  de!  imiomi  trcmatuile  ilel 
cHvnlIo.   a   cui  c|;li   videva   «Ijih'   la  dciiiimiiiJiziniic  di  ( 'utiflninstir 


297 


cochleariforis,  non  già  corne  eiToneaiuente  fu  interpretato  che  egli 
riferisse  qixesto  verme  a  specie  già  conosciuta  sotto  cletto  nome,  mi 
ag-ginng-eva  il  seguente  periodo  in  un  italiano  clie  qiiantunque  non 
élégante  è  abbastanza  cliiaro  e  précise: 

«A  questa  occasione  mi  sovviene  che  nel  1853  quattro  giovani 
»Egiziani,  dopo  di  avère  studiato  in  que.sta  Università  a  spese  del 
»Vicerè  d'Egitto,  ed  essere  stati  poi  promossi  a  Dottori  di  medi- 
»cina,  poco  prima  del  loro  ritorno  nella  loro  patria  veunero  da 
»me  tanto  per  mio  interesse  qiianto  nell'  interesse  délia  scienza, 
»resi  attenti  al  fatto  che  V  Egitto  fosse  ion  vero  Eldorado  per  vermi 
»i7itestinaU.  Pare  pero  che  quei  signori  Dottori  Egiziani  non  si 
»siano  curati  gran  fatto  dei  parassiti  délia  loro  patria,  perche  da 
»quel  tempo  in  quà  io  non  ho  più  udito  nulla  di  (piesti  Signori 
^'Doctores  medicinae  rite  promoti  e  meno  ancora  risaputo  délie 
»loro  osservazioni  elmintologiche.» 

A  dire  vero  la  ricchezza  délia  fanna  entozoica  d'  Egitto,  dopo 
le  nnove  scoperte  e  i  progressi  délie  cognizioni  elmintologiche  fatte 
da  15  anni  a  questa  parte  in  altre  contrade,  specialmente  dell'Asia 
e  délia  Polinesia,  appare  esagerata,  in  quantochè  si  puo  dire  che 
si  sono  trovati  altri  paesi  che  per  ricchezza  di  specie  di  entozoi 
tanto  dell'uomo  che  degli  animali  uguagliano  e  sorpassano  lo  stesso 
Egitto,  0  che  per  1'  ab1)ondanza  d' individu!  di  certe  s^jccie  di  en- 
tozoi e  per  il  grande  numéro  di  ospiti  infettati  da  essi  non  stanno 
indietro  ail'  Egitto  stesso.  Basti  rammentare  la  China,  il  Giappone 
e  la  Cocincina,  dovc  nell'  uomo  e  negli  animali  furono  trovati  degli 
entozoi  feraci  di  danni  che  in  Egitto  non  furono  i)eranco  veriticati. 
corne  il  D.  Westermanni,  causa  di  una  emottisi  cnniica  nciruomo. 
e  il  DIstomumsinense,  causa  di  gravi  alterazioni  ei)atiche.  Basti  ram- 
mentare che  secondo  i  calcoli  di  iManson  non  meno  di  10  sopra  "/i. 
abitanti  di  Amoy  in  China  offrono  embrioni  di  Filaria  nel  sangue, 


I 


Ricchezza 

di  entozoi 

esagerata 

in  paragone 

ad  alti'i 

l)acsi. 


c  per  quello  che  lo  stesso  osservatore  mi  comiinica  con  rece 

Ml^vtllIIM.-^     ■!■      III.  *>o 


nte  Ict- 


—  298  — 

tt-ra  privata  iii  data  lU'll'AiniK'  tli  ([iirst"  aimo.  clu'  la  stl•s^;a  tVe- 
<(iK-iiza  la  tiffnrobiteiii  jier  L'iulirioni  ili  altra  Filaria  «,^11  al>itaiiti  di 
Sa»  N'incfiizo.  isola  tlrlK-  Antilk-.  uieiitif  <;li  aliitaiiti  lU-lli'  isole 
l'iji  c  <li  altii'  isole  délia  l'oliiiesia  ani\  ereltheio  ail  ortVire  eni- 
liiioiii  di  Filaria  ne!  saiijrue  sino  alla  |»idjioi/j(iiio  del  oo  „  e  .Sa- 
moa paiticoljuiiieiite  iiertiiio  a  qiiella  del  'lO  '/^,.  I  luediei  lirasiliani 
liaiino  eonstatato  nel  Ion»  jiaese  la  <;craiuU.ssinia  tVcMiueiiza  di  l'ila- 
rie  de)  saii)j:ue  |)rol»al)iliiieiite  <li  ]>iii  s|K'i'ie.  o  deiraiieliilostoina  e 
di  ret'eilte  LlTZ  lia  avuto  oecasione  di  veritieaie  altresi  la  jirande 
dift"ii.sioiiL*  i"  alilioiidan/a  de<j:li  elminti  deUuoino  e  di  aiiimali  iiollo 
i»oleSaiuhvieli.<i)uaiitoalla  inolti|tiieità  ili  spofie  di  aintistoinidi  eso- 
tiei  air  Euro|)a,  elie  fiiiono  osseivati  iiei  ;;rossi  erbivori  delU-  Iiidie, 
délia  ( 'ociiR'iiia,  o  del  Brasile,  siiiiera  assai  (jnella  délie  spooie  os- 
hcrvatc  in  Effitto,  ove  se  ho  liene  in  nieiitt'  si  riducono  al  Gastro- 
di.fcus Aegtjjttiaciis,  v  al  reeenti'niente  deseiittoda  Luoss  (j'astrothi/- 
las  GregariiLs.  niolto  rassond;;Iiante  wW  Amphistomiim  a'uvieui/eruvi 
Oeplin.  ir'ili  conoseiiito  nel  Zeltii  asiatii'o.  Ij'Amphistomiii»,  o  piut- 
tosto  O'nsfruiILscu.1  /loviim's  fréquente  nellAssani  por  le  ultime  ri- 
eeielie  di  (Jll.KS.  lioli  si  sa  elle  esista  in  l-t;itto.  nlmeiio  siiioia  non 
vi  è  Ht»to  riiivenuto. 

CohI  per  vaiietà  di  speeie  <li  eiitozoi  sin  iJcH'  nonio  clie  di  ani- 
niali  doiiiestiei  si  piiô  dire  elie  \i  siano  paesi  elie  staniio  in  prima 
linea  aiieor  pin  elie  1"  l^;.Mtto.  Ka  earatteristiea  speeiale  dell'  l',;;itto 

CaraUiTiMir*   c<ill'Afric«  sta   neir  ollliie   la  liilhiirziii  hm  )iititnl,iti  iieirilomo.   la 
A'  11.1   1  Kjiia  .  ,.,.,..  .  .         .      !•  •       •       1  1-      • 

(-UI  nri'a  di  dittiisioiie  stiioia  si  |iiio  dire  prineipalmente  liinitata  m 
Africji.  l'er  1'  l'-y:ilto  stà  in  parlieolaie  iiella  ;;rande  propor/ione 
di  nliitanii  iiidi;;eiii  rlii-  moho  int'etii  dalla  nto^a  Uilliar/ia.  propor- 
y.ione  ('lie  non  ni  eonosee  sia  ra;r^iiinta.  o  sorpassata.  in  aleiin  altra 
eoniradn  AtVieana,  He  non  è  l'isola  di  Maiiri/.io.  In  eoneinsione  io 
diroî  flie  1'  K^fitlo  piii  elie  per  rirelie/./.a  e  vari«-tà  di  speeie  di  en 
to/4ii  hi  diHtin;.'iie  insieme  ail  AtVira  per  |m  ciiliarifà  di  alciine  t'orme 


—  299   — 

(BUharzia  haematobia,  Distomum  heterophyes,  Pentastomum  con- 

strictum)  e  per  ricchezza  di  individui  délie  specie  esistenti.  Ma  per 

quaiito  alla  peculiarità  di  entozoi  in  Africa,  è  probabile  clie  più  clie 

da  condizioni  speciali  di  suolo  e  di  clima  del  continente,  essa  di- 

penda  da  circostanze  accidentali  di  modo  di  ^ivere  e  di  abitudini 

délie  popolazioni,  tanto  è  vevo  clie  la  stessa  Bilharzia  la  cui  di^tri- 

buzione  dissi  principalmente  linritata  ail' Africa,  pare  ora  clie  si  ^ 

estenda  anche  nell'Arabia  e  torse  anche  in  altre  limitrofe  contrade 

asiatiche.  E  si  è  perfino  di  récente  dato  conto  di  casi  di  Bilharzia 

in  persone  che  non  avrebbero  mai  lasciato  l' Inghilterra,  e  che  per- 

ciô  avrebbero  preso  il  verme  nella  stessa  Inghilterra.'  Quanto  alla 

non  grande  ricchezza  di  specie  nella  fauna  entozoica,  credo  che  abbia 

il  siio  corrispondente  anche  nella  tanna  in  générale  e  anche  nella  ■ 

tlora  egiziana.  Ma  qnesta  mia  conchisione  délia  présente  non  rie-  P 

chezza  di  specie  di  entozoi  in  Egitto,  deve  essere  accolta  per  ora 

con  una  certa  riserva,  dacchè  non  stimo  che  le  ricerche  fatte  sinora  ' 

in  Egitto  in  proposito,  siano  del  tutto  sufficienti  per  stabilire  nn 

confronto  tra  il  numéro  délie  specie  di  entozoi  esistenti  in  Egitto, 

e  quelle  sinora  constatate  altrove. 

La  causa  délia  ricchezza  d'  indi\adui   specialmente   i)er  certe    Cause  délia 
specie,  che  disgraziatamente  sono  tante  néfaste  alla   salute  del-      iu,iivifiii 
l'uomo  e  degli  aniniali  domestici,  va  riposta  in  parte  in  due  condi-     ^'i  outozoi. 
zioni  naturali  dell'  Egitto  e  che  sono  molto  tavorevoli  alla  projiaga- 
zione  degli  entozoi  che  nel  loro  ciclo  vitale  conipiono  una  fase  \)\h. 
()  meno  lunga  in  aTnl)iente  libero,  o  almeno  fuori  del  corjio  dell'  os- 
pite  definitivo.  Queste  due  condizioni  sono:  T'  alta  teniperatura  ])ro- 
lungata  per  molti  nu'si  deU'anno;  in  Egitto  1' estate  si  puo  calco- 
lare  di  non  meno  di  nove  mesi  di  durata;  2"  abl)ondanza  di  acqua 
nonostante  le  scarse  ])ioggie.  A  (jucste  due  condizioni  naturali  va 

1.  BiviiKELEY  Hiu.'s  C'iinical  Lecture  on  llaciiiatuiia,   in    lUitisli   Médical  .loiinial, 
26  May,  1888. 

38* 


—  300  — 

u<r^iunta  uiia  t-ausa  dio  a  pom  a  iiocn  jintivlibi'  cssi-ro  litlotta.  se 
iinii  riiiiii.s:sa  (k'I  turtn  c-<»l  teuiiK».  oïl  ô  la  mancanza  di  buoiii  sistouii 
<li  cil»  elle  gV  luglesi  ehiainoiio  measnre^ uf  conseriunœi/.  v'xoi  ili  lnioni 
sisteuii  (li  dispon-e  dei  rifiuti  dell'  uonio  e  degli  aiiimali,  onde  !<i)e- 
eialinente  le  iiiaterie  t'eeali  e  le  oiiiie  non  pervenj^ano  ad  ini|uinaie 
il  suolo  e  le  aeqiie.  per  la  eui  via  si  propayano  yli  ste-ssi  entozoi. 
L'as-soluta  iiianeanza  nelle  eanipa<rne,  e  l' iniperfetta  applieazione 
nelle  eittà.  di  (pieste  nùsure  di  preservazione,  rieseono  tanto  più 
pernieiose  in  Kjritto.  pi-r  la  unitonnità  di  abitudini  elle  si  liseontra 
nella  ])iii  parte  degli  abitanti  iiidi*2:eni  dediti  ai  lavori  a«;ncoli.  e  di 
nianutenzioiiL-  délie  ae(|iie.  Il  elie  obldi^ifa  loro  perciô  a  nianefifiiaiv 
la  terra  e  a  stare  in  eoiitatto  di'iract|iia.  Si  a;i}iinii;>a  a  eiô  il  beie 
ar()iia  potabili-  inipnra.  eoine  viene  attinta  dal  Nilo,  dai  eanali  suoi 
dnivati  r  spt-s.so  dalle  itozzan<;liere;  le  (piotidiane  abluzioni;  1' e- 
Hpophi  a;ili  atracclii  din-tti  rontinni  di  et-iti  iiisefti.  .spefialniente 
zaïiziire.  «die  tarilnicnfe  airi\;inn  ad  inibrattare  i  «ilii  e  le  l)evande 
eoinpn-sa  1 'aft|iiii  potabilc.  r  si  a\ià  la  somma  dclle  londizioni 
eaiisali.  |mt  «ni  sj  icndr  possibjlc  inia  taie  tVecuieiiza  di  infezione 
ptT  ISilliar/i:i.  \irv  Aii<liilostonia  r  per  Filaria  iioctunut  coiih'  si 
veiilita  in  K;ritto. 
Altre  cauM.  ('lu*  l'abltondaiiza  dclle  ari|iir  rlu-  pnrtaiio  i  (aiiaii  pi'o\  ciiieiiti 
•lai  Nilo.  (•  le  |iozzaii;;lM'n'  i-  tnit-ni  somnu-isi  per  le  alliivioni  ri- 
eoriviiti  d(d  tiiinie  HtrsHo,  eontribiiisca  alla  iiia;;';>:ion-  pi'opa;;azione 
di  liiojti  fiitozoi  elle  iieiraei|iia  pcn-orrono  ima  t'a.sr  de!  ciclo  vitale 
joro.  lu  diiiMmtra  il  para^me  elie  si  piio  tan-  tra  I  alil)oiidaii/.a  dei 
pHniHHiti  deir  lioiiio  e  de;:li  aiiiliiali  in  l-!;i-itt<i.  e  ipiella  elle  si  vevi- 
iHflrtvuv  fini  iicl  hiid  délia  riiiiisia.  Meiitii'  io  >te.sMi  lio  |M>tiilo  \eriliiare  la 
.,,,  Hoiiii^lianza  grande  délia  taiina  eiito/oiea  dei  .sud  délia  l'iiniHia 
"»  cou  (|iicllu  i-\j;t/A»\\n.  lio  tiovato  perô  clic  a  <!abcM  c  a  iialwi.  locii- 
lità  «Iticniodo  aride  e  dcHcrfc  trnvciHale  appemi  da  tonenti  \mn- 
He^f^eri.  alciini  dc;<li  ntenhi  einiiiiti   \i  ni  tii>\:iiiii  eon  nnsiii  niciio 


301 


abbonclanza  d' individui ,  e  di  altri  corne  délia  Filaria  del  sangue 
non  mi  è  riuscito  di  scuoprire  1'  esistenza. 

Qnanto  alla  presenza,  o  assenza  di  un  dato  eutozoo  in  un  date  <^'a"se  délia 
paese,  a  me  pare  che  spesso  più  che  aile  condizioni  climaticlie  assenza  di 
inerenti  al  paese  e  in  grande  parte  inamovibili,  esse  tengano,  pre-  ""  entozoo. 
messa  la  importazioue  del  vernie,  a  condizioni  accidentali  rife- 
ribili  specialmente  al  modo  di  vivere  e  aile  qualità  del  cibo  del- 
r  uomo  e  degli  animali  che  mettono  loro  nella  possibUità  d' infet- 
tarsi,  0  no.  In  questo  modo  la  spccie  di  entozoo  che  puô  mancare 
oggi  in  un  dato  paese  nell'  uomo,  vi  si  potrà  verificare  domane  per 
r importazioue,  o  simplicemente  in  seguito  a  cambiate  abitudini, 
quando  1'  entozoo  vi  esista  di  già,  avendo  per  ospite  definitivo  in 
quel  paese  un  qualche  animale  domestico.  E  viceversa  1'  entozoo 
che  in  un  dato  paese  esiste  oggi,  potrà  venire  a  diminuire,  o  man- 
care domani  nelF  iiomo  per  sue  cambiate  abitudini,  che  hanuo  re- 
lazione  col  modo  di  prendere  l' infezione.  Cio  fa  si  che  la  profilassi 
puô  molto  più  di  quello  che  potrebbe  se  fosse  altrimeuti.  Non  è  qui 
U  luogo  di  sviluppare  ampiamente  questa  tesi.  Mi  è  bastato  di 
enunciarla  perche  deve  maggiormente  incoraggiare  a  studiare  i 
mezzi  per  allontanare  anche  dall'  Egitto  la  frequenza  degli  entozoi 
che  più  infestano  i  suoi  abitanti.  Soltanto  in  appoggio  délia  tesi 
rammenterô  alcuni  fatti  che  parlano  chiaro  in  suo  sostegno.  La  in- 
fezione délie  trichine  e  délie  due  tenie  grosse  dell'  uomo  è  in  rela- 
zione  ail'  abitudine  di  mangiare  carni  crude,  o  poco  cotte  di  maiale, 
0  di  bove.  Cosicchè  si  vede  più  facilmente  lo  svilup])0  di  épidémie 
di  trichine  tra  quelle  ])Oi)olazioiu  di  Europa  che  usano  i)iù  del  pro- 
sciutto  crudo;  si  vede  endemica  la  Taenia  saginata  tra  gli  Al)is- 
sini  niangiatori  al)ituali  di  cariie  di  nianzo  cruda,  c  iniinc  anche  in 
Euro])a  si  è  veduta  farsi  molto  più  fréquente  la  stessa  ténia  nei 
teneiisssiiiii  l)anibini,  dopochè  è  divenuta  comune  la  prescrizione 
délia  carne  cruda,  corne  rimedio  contro  le  diarree  da  divezzamento. 


I 


—  302  — 

L"  iiiteziono  i\v\  botri(»cetalo  cornspomU-  ail"  altitiuliiu'  ili  lunnjiiaro 
l»f.si-i  (li  ac(Hia  «Irilce  iijrualiiKMite  poi-it  cotti.  E  cosî  che  ooiu>sciutt) 
qiu'sto  tatto,  g\\  altitanti  ili  (iim'vra  si  sottrag:<;ono  ogfrioidnio  ta- 
l'ilniente  (la  quost' ultinia  iiitezioiu',  c  il  Itdtriooetalo  si  riscoiitra  ora 
in  essi  iiiolti)  jtiù  di  raro  dio  ikmi  in  aiitioo  (Zsohokkel  Inveco  in 
Havicra  dnvi"  i  pesi-i  di-l  lajin  ili  Stanilterfr  si  sono  intVttati  solo  di 
récente,  edove  non  avevano  yvvh*  avant!  av\  i-rtita  la  nécessita  délia 
Ion»  Imona  eottura.  si  è  t'atto  ora  assai  eonnine  lo  stesso  hotrioee- 
faln. —  l'arinieiite  Tuoniova  so<:';retto  ail' eeeliinoeoeco  in  ra<>:ione 
dirctta  dci  rapiHirti  r\iv  lia  col  cane,  i-  nei  jtai-si  dovc  <|ncsti  ra]»- 
|Hirti  sono  ]iiii  strctti.  l' infe/.inne  si  t'a  tanto  piii  t'rc(|Uente  conic  in 
Islanda  e  in  Australia.  tiittoclic  si  tratti  di  contrade  a  clinia  dif- 
t'ereiitis-sinio.  l'roiial)ihnente  il  Distomum  Wcitermamii  e  il  D.  si- 
iiu.f-  sono  speciali  al  (;iap]ionc  e  ad  altri  paesi  asiatici.  s(do  \wy 
ipialclie  eiho  spéciale  dic  si  usa  cola  c  clie  serve  di  nie/./.o  d' intro- 
dnzione  nelluoino  e  nc^^li  animali  alla  larva  rispettiva.  \a\  stessa 
nssenza  di  nn  conosciuto  onlinario  o.spitc  intcrnicdiario  di  un  dato 
ento7.<M»  non  .seniprc  vale  a  prescrvan-  nn  pacse  dalla  propa;ia/.ione 
di  queireiitiizoo,  pcrclic  si  vcritica  iina  ccrta  facilita  di  ([iiesto  a 
ndattarsi  ad  ospiti  intcnncdiari  divcrsi.  clic  vcii<^'<>no  cosl  a  snpplire 
jKT  il  coinpiniento  tltd  sno  ricin  xii.ilc.  I  >!  riô  si  lia  cscnipio  cliiaro 
piT  la  lùmcitila  /n'iiatim  clic  in  l'jiinp.i  lia  pcr  n.s|iite  intcrnicdiario 
la  l.imimra  (riiuriifii/n.  Ma  la  niancaii/.a  di  i|iicsto  ^jfastcropodc  non 
lia  iinpcditn  clic  il  noniiiiato  nito/.no  si  propa;rassc  in  America,  in 
Anntralia.  nclli-  inolc  Sandwicli.  c  in  altri  pacsi.  nci  i|iiali  altri  ^a- 
Hti-riipiidi  al'tiiii  i;li  scrvitiid  di  o.s|iitc  intciinrdiario.  |,o  stcssn  t'atto 
parc  si  vrriticlii  in  Kjrittn.  .sj  (•(iiii|ir<'iMlr  linu-  di-l  \r>\n  die  j.i  tanna 
<-iitii/4iica  non  ni  trova  |ircciHaniciitc  iicllc  cotidi/.ioiii  dclla  tanna 
lilii-ra  pcr  HiilNtrdinarc  la  pnipria  cnintcn/.a  aile  citiidi/inni  clinia 
ticlic  proprie  dci  divcrHÏ  pacHi,  da  eliè  |' aiiiliienle  vein  dc;:li  entn 
/.ili  è  il  eurpn  dell'iispite   e   i|ltiltdt   en^i    tKiMilin    le   Cdiidi/iniii   diljji 


—  303  — 

propria  esistenza  iiel  eorpo  deiros})ite  stesso,  dovunque  esso  si 
porta  e  indipendentemeiite  dalle  località  dove  quest'  ultinio  vive. 
Cosî  r  Oxyuris  vermicvÀaris  clie  vive  interamente  nell'  noino ,  da 
chè  è  lo  stesso  suo  iiovo  che  espulso  per  l' ano  ritorna  ad  infettare 
r  iToiïio  per  via  délia  Ijocca,  è  cosmopolita  «al  pari  dell'  uomo.  Sono 
soltaiito  gli  entozoi  che  liaiino  iiiia  fase  di  esistenza  più  o  meuo 
lunga  air  aperto  che  possono  risentire  l' inflnenza  dell'  ambiente  lo- 
cale, come  teraperatura,  umidità,  oppiu-e  quelli  a  ospite  intermedia- 
rio,  che  possono  avère  l' esistenza  siibordinata  non  solo  ail'  esistenza 
deir  ospite  definitivo,  ma  anche  a  quella  di  un  dato  spéciale  ospite 
intermediario,  che  possono  trovare  ostacoli  alla  propria  propaga- 
zione  da  un  paese  a  un  altro.  Tuttavia  V  ostacolo  riposto  nella 
mancanza  di  uno  spéciale  ospite  intermediario  è  stato  certamente 
esagerato,  da  chè  in  tatto  si  verifica  per  gli  entozoi  una  grande 
adattabilità  a  penetrare  in  ospiti  intermediarii  variabili,  a  ])rotitto 
délia  propria  conservazione.  Quindi  in  termini  generali  possiamo 
dire  che  gli  entozoi  hanno  possibilità  di  cosmopolitisme  molto  più 
fréquente  che  non  gli  animali  liberi.  Cosi  la  Fasciola  hepatica  ha 
una  tendenza  a  estendersi  molto  più  che  alcune  délie  numerose 
specie  di  ospiti  definitivi  in  cui  essa  vive.  E  la  Fasciola  magna 
dagli  Stati  Uniti  dell' America,  dove  pare  avesse  origine  e  dove  è 
endemica,  l' abbiamo  vcduta  di  récente  importata  in  Italia,  esten- 
dersi come  entozoo  di  molti  e  disparati  mammiferi,  da  far  supporre 
che  andrà  sempre  più  allargando  la  sua  area  di  ditfusione  ovunque 
possono  estendersi  i  snoi  niolte])liçi  os])iti  detinitivi.' 

Ma  ])er  il  niio  assunto  che  è  rivcdto  esclusivaniente  agli  entozoi 
di  Egitto,  mi  liasti  di  avère  fatto  rilevare  che  le  condizioni  di  esi- 
stenza di  un  entozoo  in  un  dato  paese,  sono  in  relazione  colle  abi- 
tudini  nioditicabili  dei  snoi  abitanti,  certamente  più  spesso  che  con 
quelle  ciiniatiche  assai  più  difficili  a  UKuliticaisi. 

1.  Si  Vfdii  il  iiiio  iirticolo  citalo  iii  iiotii  a  pagina  295. 


—  304  — 
Periodo  di         l'tTcoiTendo  la  bibliogfratia  t-lie  î'  esp^-sta  pcr  (iidiiie  cronologico 
ricerehe  el-    "*'"  1""'  pas.sarc  iiiosscrvato  che  dopo  l' ultimo  lavoro  eliiiinttdogico 
mintoloçichf  ^^.\  Hilharz'  (lie  porta  la  data  del  18."»8  [191  sino  al  1874  tutti  i 

in  ERino.  .,      •     ..  ^  •   •  j 

contrinuti  alla  l'ntozoofrraiia  cjriziana  sono  doniti  a  scienziati  rosi- 

denti  fin>ri.  sia  clu'  ahliiaiio  scritto  dal  proprio  paose,  dopii  un  soji;- 
j^ioniu  di  qualche  tempo  in  Kjritto,  eoiue  Griesingeu-  [24j,  sia  ohe 
fossero  stati  in  Ejîitto  solo  di  passaggio  conie  escursionisti ,  corne 
Wkkl  '21]  [22]  e  Haktmaxx  [2.')].  sia  scienziati  clie  senza  essere 
stati  mai  in  Kjritto  eltliero  oeeasione  di  studiare  einiinti  il"  Kjritto  nel 
pmprio  paese.  eome  Kuabbe  elic  dcteiiiiiiin  diverse  tt'uie  raeeolte 
da  HlLUAKZ  [2<!].  Salvo  una  nieninria  di  UiUiUlKKi::?  [20|  sul  J)ra- 
runculii.<!  medi7ie?ish  elle  porta  la  data  del  ISdl  non  si  riseontra  al- 
enn  nnnir  ili  rcsiiK-iite  in  K<;:itto.  Non  |iiin  min  dest.ue  niera\  ij:lia 
f  ramniarini  clic  al  periodo  tVuttiioso  di  riecrclH-  viveiite  Hil.llAiiZ, 
susHegua  iMi  periodo  liin^i'o  di  sosta  e  di  non  ciiran/a  per  le  nia- 
lattie  da  entozoi  da  parte  dei  mediei  resideiiti  in  Kj^itto.  K  eiô,  no- 
nostantc  elic  tra  essi  vi  fosscro  uoiniiii  einineiiti  nella  ]irot'essione, 
cin-  |iiti  tardi  <-ontcm|iorancanicntc  a  nie  o  <lopo  la  niia  |)artenza 
dair  K^ritto.  prcHcro  tanto  intéresse,  aile  stesse  rieeniic  ilniintolo- 
jficlic.  piilddicando  anclic  prc;j:icvoli  lavori  su  esse. 

Né  hi  piio  dire  <die  il  non  aven-  Mll.llAlt/.  v<»l^arizzato  le  sue 
opcrc  in  l^j^itto.  e  l'avcrlc  .so|o  piililijii  atc  aU'otent  in  liii;;iia  al- 

I.  Il  iM'nrini'rilo  «ruiipriloro  <!' iiiiportaiiti  oiilozdi  ufririiiii,  'rKinxiiiK  Bimuiii,  iti  iMirlù 
.r,   I   'iiiii  ni-l   IM64I  rouir  riiniliiitori-  <lcl  (îkimikokh,   <KTii|miiilii  lU  priiim  il  ponto  <li 

liromliiir |iiiiiili  <|url|ii  ili  |irol'i'iuiiirt'  nllii  nniiiln  ili  Canr  cl  tiiii    Muri   in 

!  'J  MuKilin  tHAS  |K'r  tifu  coiilrtiltii  ni  niiii  ritnmn  iln  un  vln^Ki"  ■'■  AbiKHinU. 
IH  lui  (■  «Util  un  rvnno  liioifraliro  <la  Ai.s<miaxiikii  I-^'Kicn  in  Hrrirhl  Uker  du  VoHr.  lUr 
nat-rg   ««.,  FrriliiiriC  I.  H..  ».  I«<l.  (St.  I.   IHrtï),   IHflft,   |i.  1-8». 

t.  (il  «i.iujin  (imunnoMi,  (fia  lllunlri'  In  (iiTnwnin,  ii  SS  nniii,  iii'l  IHM),  rliliimntovi 
lia  Aaa**  I'amU  «I  {tortava  in  Effitlii,  ronin  iliri^tlori'  ili-iln  Kniola  niiHlira  ili  Caini. 
An'Iavano  ron  lui,  olln'  IIiuum,  i  |)iill.  Ltiimaii  o  Uuntii.  (imniiiiiiKM  non  riiuaiii' 
in  ïIkIii»  rh<'  ilue  anni,  ma  Intulnriinn  |M'r  rnrroKlirnl  niiili'rinli  piT  ii|H-ri'  l'iio  ri'n 
diiMi  II  «un  nomo  liiiai'irUli',  Muri   m   |intrin   il  su  ottnlirr  Ihoh.  KIiIm-  per  liiii|rrnli> 


—  305  — 

lora  aiicor  più  ig-norata  che  non  ora  dalla  massa  ilei  medici  d' E- 
g-itto,  possa  essere  stato  elemento  causale  délia  sosta  accennata, 
quando  appunto,  corne  fu  già  accennato,  tra  i  medici  indigeni  vi 
erano  gli  scolari  di  Siebold,  che  da  lui  erano  stati  messi  in  avver- 
tenza  sulla  importanza  degli  entozoi  del  loro  paese. 

Mi  si  deve  perdonare  adunque  se  nella  mia  prima  comunicazione 
air  Istituto  Egiziano  nel  1875,  quando  qucsta  dotta  Società  re- 
siedeva  in  Alessandria,  io  mi  permisi  di  dire  parole,  che  per  quanto 
dure,  diping'ono  precisamente  le  condizioni  in  cui  io  trovai  il  paese, 
rispetto  alla  sosta,  dopo  le  scoperte  di  Bilharz.  Io  mi  permette  di 
qui  riferire  il  paragrafo  intero  délia  stessa  comunicazione  [28] 
cui  alludo,  non  essendo  essa  stata  pubblicata  che  in  un  sunto  molto 
inesatto  nei  processi  verbali  dell'  lustituto  di  quell'  anno,  puhblicati 
molti  anni  dopo: 

«Il  ritroviunento  dell'  elminto  (intendo  parlare  délia  Bilharzia) 
»fatto  da  me  allô  Spedale  di  Casr-el-ain  segnalo  quasi  come  una  ^ei  ists. 
»nuova  scoperta  di  esso  per  i  Medici  di  quelle  Spedale.  Molti  si 
»rammentavano  di  averlo  veduto,  o  di  averne  sentito  parlare  ai 
»tempi  di  Bilharz,  ma  nessuno  ne  aveva  un'idea  chiara  ed  esatta. 
»Si  era  conscrvata  la  memoria  di  esso  come  per  tradizione  c  cogli 
»aum  si  andava  offuscando.  Quando  io  chiesi  di  fare  le  necrosco- 
»pie  allô  Spedale  per  ricercarlo,  sentii  ridestarsi  in  molti  il  dcsi- 
»derio  di  vedere  questo  verme,  ma  nessuno  fu  in  g-rado  di  facili- 
»tare  la  mia  ricerca  e  trovai  anche  alcuni  che  si  compiaceviuio  di 
»farlo  passare  per  una  mistificazionc.»  (Rannnento  ed  aggiungo 
ora  tra  parantesi  che  il  valente  chirurg-o  .AIohammkb  Ai,i  (morto 
in  Abissinia  ncl  1876),  allora  Direttore  délia  scuola  nicdica  e  dél- 
ira altri,  il  WuNDEULicn  e  il  Lazakus  c  délia  vita  c  dclle  opère  (li  lui  scrisse  degiia- 
incnto  anche  il,  ora  défunte,  Prof.  Carlo  Livi  dell'  Univcrsità  di  Siena.  È  iioi  a  mia 
conoscenza  anelie  un  brève  cenno  bingrafico  date  con  ritratto  dnlla  Leipziger  Ilhi- 
slrirle  Zeitunff  e  elle  trovai  riprodotto  dall' Osiandeb's  P«yckialrinche  MUtheilungen  dcl 
1  Aprile  18!)1. 

MÉMOIKH»,  T.  III.  '^'J 


Brauo 
di  memoria 


—  30G  — 

rospc(laleCasr-cl-ain,  sosteiieva  ilu"  la  ouiaturia  ciuleniira.  an/.icliè 
panisîsitaria,  non  fos.se  altro  i-he  l' esprossiono  di  una  oistititk'  da 
IK-rfrijri'razioiie.)  <  Lo  stesso  l'rotessorc  di  anatoniia  mi  coiitoïssava 
>clie.  benc  spesso  niedici  di  Europa  visitando  rosjjedale  di  Casr- 
>el-ain.  doniandavano  del  dist07na  sroperto  da  lîli.iiAltz.  ma  nes- 
»8uno  fu  mai  in  jrrado  di  Ion»  mostrarlo.  Lanno  iinianzi  il  Dott. 
»(tKBEU  di  Vienna  in  ak-une  necroscopie  fattr  ila  lui  allu  stosso 
>S]K'dak',  non  era  stat«i  t'ortunato  di  trovailo. 

»('u.si.  si  piu»  dire  <'Ik'  la  st-operta  dfl  distmiia  t'atta  da  liii.iiAKZ 
>cra  quasi  radiita  in  nljblivione:  le  altnazidiii  da  (nu-l  m'iiiio  pm- 
>dottc.  ronfiisf  di  nunvo  nrlla  srrii'  drlk-  malattie  ntinuni  ad  altii 

•  pacsi.  foniL'  rramt  statc  dt-sciitti-  innan/.i  da  Cl. or  r  ila  l'uiNKK; 
i  lavnri  di  Hii.iiAi;/.  di  (ÎKIESIXOKR,  di  Heyki;.  inm  tcnuri  piii  in 
ajciiii  coiiti».  romi-  si'  i  lavori  stcssi  fossen»  stati  invointi  pi-r  si-m- 

.jin*  da  un  inccndio.  cinni-  ipiflli  di  una  civiltà  iiassata.  ludl"  incoii- 

•  dio  dflla  liildiotoca  'rnlonnira  di  Alts.smdria.  Tnttd  ciù  nclln 
.HtOHs»»  Spfdalc  di  (  "asiM-l-ain  ovc  un  vcntiMinin  innan/.i  lavoiava 
>h»-uii»r('  il  Hii.iiAliz,  h(Uii]irit<iif  ik-li' clniintu. 

•  Fimri  tkdia  scuuja  di  (  "asi-^d-ain  pocin  uu'dici  trovai  al  cnrii-ntc 
>dclla  li'ttcratura  nictlira  ri^uartlnntc  (|urst«»  so;rjr,.ttii,  c  tra  (pu-i 

•  piiilii  i  piîi  irinvani  l'avi'vaiKi  apprcsa  pcr  studii  t'atti  in  Muropa. 
»Sr  r  opéra  huIIc  malattic  dt'll"  K^fitto  de!  (  JlilKsiN(ii;i;  trovai  nrlla 
«liihjiotrta  did  I  >ott.  Saciis,  ]ii'r  avt'iv  i  lavori  ori;;inali  di  Hil.llAit/ 

•  dovrtti  nvcdjfcrmi  fut»ri  ikdl'  Kj-itto,  »•  ;rlj  ottt-nni  soltauto  pcr  ;;cn- 

•  lilf/./ji  di-l   l'rof.  Al.KXA.M'i:i;  Ki;VKi:.  atualnicntc  a  (ira/.,   c  j;:ià 

•  rliuiro  (-liirur;ricu  aU'ospi-dalc  <li  ('(isi'-ifuni  ai  trnipi  di  Hll.llAK/. 

»C'<tni  andavano  le  comc  in  K^itto  rispclto  ad  nn.i  nialattia  ron\ 
>fr«'<|u*-Mt<-.  rohl  ;;ravf.  ipialr  l'intr/iont*  liilliar/.iia,  nuiitrc  ;:'li  Kl- 
>iniiito|o);i  d<dr  Ivuropa  innan/.i  noniinati,  t'airvano  a  ^^ara  prr  .ntn- 
■  dinn-  i  rarattrri  did  vt-rnic  siii  rari  rsi-niplari  juni  niandali  ila  Hll. 

•  ilAII/,  du  (ii(IE81N(iKI!.  da  HKVKtt  i-  da  Itritcil  IKICKS.  tactvann  |)ri'- 


—  307  — 

»mura  in  ogni  occasione  per  procacciarsene  degli  altri;  mentre  i 
»medici  inglesi  da  un'  altra  parte  scuoprivano  1'  esistenza  dello 
»stesso  verme  e  délie  alterazioni  da  lui  prodotte,  nelle  popolazioni 
»di  una  loro  colonia  ad  un  altro  estremo  dell'Africa.» 

Questo  che  dissi  nel  1875  mi  pare  che  delinei  a  meraviglia  le 
condizioni  sing-olari  deU'Eg-itto  di  quel  tempo,  in  cui  scoperte  e 
lavori  compiuti  nel  paese  da  scienziati  che  pure  professavano  nel- 
r  unica  scuola  medica  dello  Stato,  non  lasciano  traccia  di  loro  in 
alcuna  biblioteca  pubblica,  o  privata  del  paese  stesso. 

In  altra  mia  comunicazione  allô  stesso  Istituto  nel  1885  [82] 
quando  era  per  lasciare  1'  Egitto,  esordiva  invece  colle  seguenti 
parole  : 

«Permettez-moi  de  passer  en  revue  les  principaux  travaux  d'iiel-  2'''"^"° 
*mmtnologie  qui  ont  ete  entrepris  en  Lg3"pte  depuis  la  moitié  de  dei  i885. 
»ce  siècle,  de  montrer  combien  les  trouvailles  faites  ici  ont  con- 
»tribué  au  progrès  de  cette  branche  de  la  science,  et  combien  le 
»  nombre  toujours  croissant  des  personnes  qui  s'intéressent  à  l'hel- 
»minthologie  ici,  laisse  espérer  de  nouveaux  progrès  pour  le  bien 
»de  l'humanité  soutt'rante.» 

Ora  dopo  dieci  anui  non  posso  che  contermarmi  in  quel  giudizio 
e  mi  compiaccio  altresi  di  rimarcare  che  le  mie  speranze  nel  con- 
tributo  di  altri  al  progresso  délie  cognizioni  degli  entozoi  in  Egitto, 
si  sono  in  parte  avverate  anche  per  opéra  di  iiredici  stabiliti  in 
Egitto. 

Che  i  trovati  d' elmintologia  fatti  in  Egitto,  spccialmentc  quclli       Tinvati 
délia  seconda  meta  di  questo  secolo  dei  quali  i  primi  e  più  im])oi--  i,.,„\^ô'J,"|",'„.i. 
tanti  si  debbono  ail' opéra  di  Bilharz,  abbiano  contribuito  al  jtro-    \m\u>  aii'a- 
grcsso  générale  di  questa  branca  di  scienza,  non  credo  ciie  nés-  ,l^,|l•  j.i,ni,jt(,. 
suno  lo  possa  mettere  in  dubbio,  perché  se  ne  hanno  sempre  nuovc      logia  in 

giMU'ralo. 

provc. 

L'im])ortaiiza  dcMa  BUharzia  kaematobiacoma  tattore  délia  mor- 


Taenia 


—  30S  — 

Ijiilitîi  e  inortalità  iloiruonn».  î'  ceiliimcnto  fatta  |iiîi  itatiiiti'  cnlla 
i-<);riiizioiif  (k'Ila  sua  art-a  di  tliffusioiic  non  piii  liniitata  ail"  Kjiirti>. 
ma  estesa  a  tutta  lAfiii-a.  Ma  ô  dcjifiKi  di  nota  ii-iô  dio  torna  ad 
onore  dui  niedici  dell'  Eg;itto)  che  le  eognizitmi  tin-  si  lianno  sul 
vcnnc  adiilto  e  (|m'lle  anatonio-patolojrjilie  ooncenu-nti  j;li  l'rtetti 
tUd  parassita  suHospiti'.  sono  intoianiontc  dovutc  ad  ossorva/ioni 
fattc  in  Kjritto.  o  n>n  niatcriali  provenionti  dall"  Egitto. 

In  altro  parassita  intestinale  delluonio.  la  Tae)iia  naua  Sie- 

nana  ijnaai      ,     ,  ,  i      i,  .      ,,     .  .  . 

cosmu|>ii|it.i.  '»'»ld,  l'ssa  pure  seo|terta  ila  IWMIAKZ  ni  hg;itto.  jter  tanti  anni  non 
essendo  stata  piii  ritrovata.  eia  valutata  appena  eonie  parassita 
ea«uale  dell' uonio.  (|Uando  nel  ISM.")  WAl/l'Kli  I.NNEs  ne  ritrovô  un 
eseniplare  in  cadavere  sezionato  ail'  ospedale  di  C'asi-i-l-ain  [82] 
[130j  ed  in  sej^uito  nel  eorso  di  (|iiest'  nltinio  deeennio  fu  rinvenuta 
sue»'essivaniente  in  imdte  parti  di  Kuropa,  conie  in  Snliia.  in  Ita- 
lia.  in  (ierniania,  ed  anclie  dtdi"  America,  dimodochi-  si  piiô  rite- 
nere  ora  •■ome  t'ie(|Mente  |)aiassita  dtdl'  iiomti  e  prohaltilmente  la 
sua  diti'usione  è  tanto  ^ramle  da  pntcisi  ripone  tia  i  parassiti  eos- 
mo|Hi|iti  deir  uomo  steHi^o. 
Iiii|i<>ri.iiiui  |.^  ,j,|j  ji,  Kjrjttd  fil  ricoiiuscinta  innaii/i  clif  altrnve  pi  r  o]i('ia  di 

|ia(u;;i-ii<-liiii  1    11     1        1  -i 

«Itll"  Amliil»    <»KIK.slMiKi:  |i;5||24|  1  impoitan/.a  pato^it-netica  dell  Aiieliilostoma. 
•lotna  (•  «un    paraMsita  tanto  iintcvoli-  ail  iiomo,  la  «ni  diUiisiniic  ml  inoiido  si 

diffimloiii'  ...  I      •       •     I  • 

,„.|  in„i,<i„      VU  o;;iii  jfioiiH»  rieonohceiido  piii  cstesa.  hdatti  di  reitiite  e  .stato 

ritrovuto  oitre  eliè  in  Kuropa.  in  Afriea  ed  in  .\meiica.  anelie  in 

molti*  parti  dtdie  Indie  ed  in  altre  eoiitrade  dell'Asia  r  ndla  ste.ssa 

.\iiHtralia,  rntro  limiti  eompresi  tra  il  ■'>:{"  N.  c  il  :(()    S.,  da  una 

parti-  rsMriido  stato  di  irccnte  si-^nalato  aiielir  nei  dintorni  <li  Mer- 

iiiio  f  diiir  altra  a  <  iiidiia  in  <,)nrriislaiid  r  ne  lia  l'mv  imia  di  Santa 

entérina  in  Mrasilr. 

yM)\triuni  \.\  ,|„i   il,  Kj^itto  fil  rieonoseiiita  da   nir   1' c^iNtrn/.a  di  tniliiioni 

iwl  mukud     <!■  !>»'>  l'ilaria  in-l  simple  iimano  i  l''eldiraio  I.STI)  apptna  due  anni 

anutiMi  ifi^     ilojHi  riic  fufoiio  Heopriti    in   liidia   da  LkWIS  (lH72j  laddove  per 


509 


l'iimanzi  qiiegli  embrioni  eraiio  stati  segnalati  daDEMARQUAY  (18G3), 
da  WucHEEER  (18G7),  da  Ceevaux  (1870)  e  da  altri  ancora,  ma 
soltanto  in  prodotti  di  secrezione,  come  nel  liquide  del  linfocele 
(idrocele  chiloso)  e  iielle  urine  chilose  di  malati  di  paesi  caldi  d'A- 
merica,  ma  non  nel  sang-ue  dei  malati  stessi. 

Ed  è  pure  qui  in  Egitto  che  un  lavoro  del  Kartulis  [87]  sulle 
amebe  nelle  enteritidi  croniche,  amebe  che  io  già  sino  dal  1876 
avevaseorte  nelle  dejezioni  alvine  di  ragazzo  dissenterico,  dandone 
verbale  comunieazione  al  Prof.  Leuckart  che  la  registrù  nella 
seconda  edizione  délia  sua  opéra/  apri  la  série  di  ricerche  ora 
numerose  anche  in  altri  paesi,  colle  quali  si  tenderebbe  a  dimo- 
strare  la  esistenza  di  una  spéciale  dissenteria  da  amebe  (Amaeba 
coli  Losch). 

Per  rispetto  agli  entozoi  di  animali  domestici  rammento  la  Bil- 
harzia  crassa  scoperta  da  me  in  Egitto  sino  dal  1876  nel  bove  e 
nella  pecora,  la  quale  per  molti  anni  non  fu  più  riosservata,  sino 
a  che  il  Dott.  Bomford^  la  rinvenne  nel  1885  nel  bove  a  Calcutta 
e  Grassi  nel  1889  in  pécore  macellate  a  Catania.''  Per  quanto  le 
isolate  osservazioni  di  Bomford  et  di  GtRASSI,  non  più  seguite  da 
altre  che  confermino  la  esistenza  délia  BiUiarzia  haematobia  nei 
ruminanti  in  India  e  in  Sicilia,  lascino  quasi  dubitare  che  si  riferi- 
scano  ad  animali  iniportati  dall'Africa,  pure  il  valore  patogcnetico 
di  questo  parassita  dei  ruminanti  da  nessuno  puo  essere  discono- 
sciuto,  almeno  per  l' Egitto  dove  è  indubbiamente  indigène. 

Il  Gastrodiscus  Aegyptiacux  Cobbold  dopo  che  fu  da  me  sco- 
perto  nel  cavallo  in  Egitto  nel  1876,  soltanto  piii  di  récente  è  stato 

1.  Leuckakt,  The  parasites  of  luiin  etc.  Edinbiirgh  1886,  Toni.  i,  p.  187. 

2.  G.  BoMPouD,  Note  on  eggs  of  Dùloma  (Bilharzia)  Haematoh'mm  t'ound  in  trans- 
l)ort  ciittie,  Calcutta,  with  Plate.  In  Scicntific  memoirs  of  tho  Médical  oflicers  of  tho 
anny  of  India.  Calcutta  1887. 

3.  Grassi  c  RovKLi.i,  La  Billiarzia  iu  Sicilia.  Rcndicoiiti  dell' Accadcuiia  dei  l.ineei 
(4)  IV,  17  (iiu^'no  1888. 


vati  in  Egitto 
nel  1874. 


Amebe 

nella 

dissenteria. 


Bilharzia 
cras.ta. 


Gastrodiaaui 

AcgypUaciis, 

suîidiffusione 

e  sue 

affinità. 


—  310  — 

ritrovato  in  altri  ]tacsi  caldi  ilispaiatissimi:  Senojiauiltia.  Assam 
e  Guatlalupa.  cinù  non  solo  in  AtVii-a.  ma  ani-lio  in  Asia  oïl  in 
America,  non  solo  nel  cavallo.  ma  anrlio  in  altri  e»iui(li  e  in  modo 
da  tare  duhitare  che  non  si  tratti  som])rc'  di  nn  parassita  del  tutto 
innoouo.  come  da  prinei])io  si  i-ra  ]iotuto  snpporri'. 

Per  risi»etto  al  qualo  i-ntozoo  mi  conijiiarcio  di  rilovaro  nnnva- 
mentc  corne  esso  offra  una  forma  e  struttura  si  porulian'  da  avoro 
dett'rniinato  il  l'rof.  Leickakt  a  crcare  |)er  osso  nn  niiovo  ijoniMV  di 
amtistoniido  [l.U].  E}rli  intui  jior  cosî  dire  che  attonio  a  «jnesto  tipo 
nuovo  si  sarebliero  doviite  riportare  in  sejî;nito  anche  altre  forme 
da  lui  sinallora  sconoseiute:  intui/ione  questa  che  lien  ])resto  tu 
confennata  (-(dl'annunzio  di  altro  jiarassita  scoperto  nello  stesso 
anno  1S7(!  da  Lkwis  e  Mac  CoNNELL  nel!"  uomo  stesso  in  India. 
VAmp/iistomuiii  /lumi'jth,  che  ha  tutta  la  par\ cnza  del  (îastroili.irn.':. 
se  si  eoeettui  1'  assenza  délie  papille  ventosit'ormi  nel  disco.  Ed 
ora  eonic  termine  di  jiassagjjio  tra  il  jreiiere  Atnphistomnm  ed  il 
{fenere  Gnslrodlscna.  si  possoim  citari'  V Amphistomnm  llnukosi  e 
IM.  CoUinsi,  l'uno  deirelet'ante  iniliano  e  del  cavallo.  l' altro  spé- 
ciale del  cavallo.  per  i  (|uali  créai  di  récente  il  nuovo  {jenere  l\<sen- 
(lud/snis  elle  si  avvieinerehite  al  génère  ILnndlorfnster  Poirier  e 
V Amj)hi.it(iuiiim  hiimiuis  che  col  l'rof.  lilMCKAKl  repufo  doversi 
riferire  allô  Mtesso  j^enere  (iajitrudiscu.s.  di  cni  ha  i  culminanti  ea- 
rattcri.  In  altro  sens»»  Mc^na  pure  un  termine  di  passa;i-;:io  1.1»*- 
phistomum  pnpillatiim  pure  deirelet'ante  indiano.  il  i|iiale  ultimo 
ha  la  sua  i^rossa  ventosa  posteriorr  tutta  ;ri'eniita  di  simplici  papille. 
elle  nuM  hanno  pero  ht  dit)°eren/.ia/.ionc  vcntosit'nrmc  che  si  ainmira 
IH'\  fjtuirodùau  Ai'fft/ptiaaui.  Il  ;,niierc  //i>niii/<u)n.strr  Poirier  imn 
ha  che  io  sappia  s|iecie  indi^^rcnc  siiiora  conosciute  in  K;;°ilto,  ma 
deir altro  j;encre  drila  f"ami;;lia  di'jrli  andistomidi  che  è  il  (îastro- 
l/itflax,  dlMHi  )(ià,  come  si  couosca  ora  inia  spccie  aiirlir  in  l'';i:itto, 
da  lx»OHH  HC)(nalatu   ml   hufalo   r   clir   in  p.issn   uni    dire   csistcre 


I 


Coutrilmto 
(li  iiiedici 


—  311  — 

anche  nel  bove,  il  Gastrothylax  gregarius,  molto  rassomigUante 
come  g'ià  dissi  al  Gastrothylax  crumeniferum  Crepliii.  Aggimigo 
che  le  specie  di  amfistomidi  innanzi  nominate  come  parassite  del- 
r  elefante  indiano  non  sappiamo  peranco  se  siano  parassite  anche 
deir  elefante  africano. 

E  grazie  alla  gentilezza  del  Direttore  delV  Hunterian  Muséum^ 
Prof.  Steward,  che  ho  i)otnto,  nel  mio  ultimo  soggiorno  a  Londra 
nel  1893,  avère  nuovauiente  in  esame  la  collezione  di  elniinti  del 
defiinto  Dott.  Spencer  Cobbold,^  che  è  passata  in  proprietà  dello 
stesso  Museo,  e  cosi  verificare  de  visu  le  affinità,  di  cui  ho  fatto 
ora  menzione,  tra  il  mio  Gastrodiscus  e  gli  amfistomidi  indiani  del- 
r  iiomo,  deir  elefante  e  del  cavallo. 

Nel  mio  Aperyu  del  1885  [82]  già  citato  accennai  già  al  contri- 
buto  di  alcuni  distinti  colleghi  d' Egitto  e  specialmente  di  Alessan-    ,ii  Aiessan- 
dria  relativo  sempre  alla  Bilharzia  haematobia.  Ai  nomi  già  citati     ^"^  ^'  "^^ 

^  ^        Caiio  allô 

di  Manïey  [49],  Zancarol  [59]  [60]  [61]  [62]  [72  a],  Mackie  [65],    st,uiio  .Mia 

Belleli  [80]  [81]  [88],  Kartulis  [86]  debbo  ora  aggiuugere  quelli     i^i"''"^''-'»- 

di  Fodquet  [83],  di  Sachs  Bey  (morto  Agosto  1879)  per  nna  pub- 

blicazione  postuma  di  cui  allora  io  non  aveva  conoscenza  [51]  c  data 

alla  luce  sino  dal  1880  per  cura  del  Dott.  Zuckerkandl  e  quelli 

di  Schiess  Bey  [101],  di  Mohammed  Chaker  [108]  l' ultimo  dei 

quali  fcce  una  pregiata  monografia  mentre  era  a  Parigi,  e  di  Col- 

loridi  |ni].  I  lavori  loro  figurano  nella  bibliografia  da  me  compi-     Kaikfman 

lata,  insieme  a  ([uelli  di  altri  contributori.  Ora  dcbl)o  un  ccnno  ])ar-    ".^-^^^  ^,  ^,^^'^^_ 

ticolarc  alla  comunicazione  del  Dott.  Kauffman  [123]  fatta  al  Von-     iVonti  con 

,.        .  .         1      T  11  1    ]  loi.  I  I  •    1      •  icsultati 

gresso  nicdico  iiitcnia/.ioiiiilc  di  l\(nna  del  181>4.  per  la  spéciale  im-       ^^  ,^|j^.j 

1.  t  20  Marzo  188G.  —  Una  biogiafia  di  qiiesto  eiuinento  i.'liniiitologo  pubblicata 
liai  Sig.  .John  Lkyi.anu  fa  parte  dei  Conlemporary  Médical  men.  Da  ossa  si  lileva  coiiii" 
sia  morto  iiella  aiicora  verde  ctà  di  67  anni,  e  come  1' ultimo  siio  lavoro:  Desciii)tion 
of  Hlrongi/lm  Arnfiddl  Cobb.  foSBe  comuilicato  alla  Linnean  Society  solo  16  gionii  ili- 
iiaiizi  la  sua  morte,  e  fosse  pubblicato  dopo  la  moite  stessiu 


—  312  — 

jMirtanza  stati^rioa  che  offre,  dantlo  couto  di  nu  miinero  iiijionrissinm 
di  iiecrosciipii-  prnticato  da  lui  iiol  brevo  touipo  di  duo  anni.  corne 
prosettore  airosjjedale  di  C'asr-el-ain.  Mi  limite  a  parlarne  per  eiô 
che  concenie  le  malattie  da  entozoi.  Sopra  500  necroscopie  di  oui 
3t!'.i  in  UDiniiii  e  l.'U  in  donne.  Kaiffman  verirtcô  la  Hilharzia  407o 
nej^^ii  uoniini  e  11'  ,  „  in  donne  ei>u  una  média  jrenerale  del  ."iS",',, 
elle  si  avvic-ina  a  quella  clie  elilie  (JUIESIXOER  e  lilLHARZ  elie  è  di 
32"  „  8<»pra  lUVi  autojisie.  K  mttevole  perô  in  sjtecial  modo  elie  la 
«tatistiea  si  riterisee  ail  un  numéro  iufiente  di  autopsie  fatte  anche 
in  donna.  Conie  ebbi  ad  ossei^vare  altra  vtdta  [2S,  p.  5]  /br.s-e  Bil- 
Itarz  non  verijicb  mai  il  verme  in  cndaveri  di  duiiua  per  esseivi 
r  tuo  (allora)  in  queW  ospedalv  di  risparmiar/i  al  tof/lio  del  mltetlo 
necrutumv.  Alnieno  che  io  sa|ipia  non  ajjparisce  ncllc  Inm  puldili- 
ca/ioni,  ehe  (  Jkiesi.N'GKK  e  Milhakz  ahhiano  avuti»  nccasionc  di 
ennstiitare  la  Milliar/.ia  nel  Kes.so  tenmiinile.  (^>uant<i  a  me.  elilii  a 
fare  tre  autup.-ie  wdtanto  in  donna  sopra  un  totale  di  !H  autopsie, 
ed  in  una  sola  eldii  a  tiovaie  altera/.ioni  ltilliiiizi<'lie.  l'osso  perô 
(lire  elle  nel  mio  so<r;rinrn((  in  K;;itto  elild  ad  osservare  clinicamente 
divers!  easi  di  Milliar/.ia  nel  sesso  fennninilc.  Ma  dai  tatti  raccolti 
da  Kal'KFMAN  se  résulta  élu-  1"  iiit'ezione  Idlliarzica  non  iip|iiirisee 
nel  eadavere  eolla  stessa  freipien/a  nclla  <loiinii  clic  ncll' uomo,  la 
diffrren/Jt  san-ldie  quasi  di  1  a  l.  si  rilcva  |»rrô  clic  in  K<;itto  non 
r  tanto  rara,  conie  Irsearse  precedenti  osscrva/ioni  cliniclicavevano 
ad  airuiii  lasciato  HUpporre.  (^uesto  nuovo  resultato  statistico  c  hene 
si»  trniito  in  conto.  in  roiitVonto  a  qiicllo  ilic  di  ircniff  saicldM'  stato 
nntiiio  a  Mauri/io.  ihdla  tVci|Ui-!i/a  dc;:li  iiiriiK-iiin-nti  liilliar/.ici  ri- 
l'rn|a<-nsa  M'ontrati  ut'iiW  stessi  orp:aiii  i^o'iiitiili  \a;.rinii  délia  dniiiia:  tatti  da 
'  '  '  ''  '■  nensuiio  picnMlrntcnicnte  aiiiiiiii/.iati  in  altir  tontradc  dovc  la  Mil- 
•  >       liar/.ia  r  iiidip-na.  Lu  frequi-n/a  ma;;;;i<*>°c  dflla  int'c/.ionc  liilliar- 

<  MCVBkAi;    cl    liB   CniIAU    Klllilt'    mir    In    Hil/mrtin    hnrm<Unl>iu    île    l'Ilr    Mnliriic. 
liullitin  lio  U  HorU'l/-  iD<><llralc  ili-  l'tli'  Mmirin-,  4  .liilii   Imini    Mmiiiii-  ihimi 


Mie  uecro- 
scopie. 


—  313  — 

zica  nella  donna  a  ^laurizio,  sino  a  un  certo  punto  si  potrebbe  spie- 
gare  colle  abitudini  più  rassomigiianti  dei  due  sessi,  trattandosi 
ivi  di  popolazione  in  grande  parte  costituita  da  coloni  cbinesi  e  in- 
diani.  Invece  in  Egitto  i  costurai  prevalenti  obbligano  le  donne  a 
maggior  ritegno .  e  qnindi  non  è  facile  che  esse  si  diano  ai  bagni 
nel  Nilo  o  nei  canali,  dove  più  facilmente  si  prende  l' infezione. 
Pero  la  discrepanza  tra  il  fréquente  trovato  degli  infarcimenti  bil- 
harzici  nella  vagina  a  ^Maurizio,  con  quello  assolutamente  negativo 
negli  altri  paesi,  Egitto  e  Africa  méridionale,  è  cosl  singolare 
da  meritare  di  essere  meglio  chiarita. 

Sopra  il  totale  di  91  autopsie  che  io  feci  in  Egitto,  ebbi  una  pro- 
porzione  di  infetti  da  Bilharzia  alquanto  niaggiore  che  Bilhaez 
e  Griesinger  da  una  parte  e  Kauffman  dall'altra,  perche  fu  di 
4G7o.  Pero  trattandosi  che  le  mie  necroscopie,  meno  tre,  si  riferi- 
scono  tutte  a  uomini,  la  differenza  tra  il  resultato  mio  e  quello  di 
Kauffman  diminuisce  e  si  puo  spiegare  colla  circostanza  che  una 
buona  parte  délie  mie  autopsie  furono  fatte  in  provincia  e  qiiindi 
sopra  una  jiroporzione  maggiore  di  individui  campagnuoli,  che  sono 
quelli  che  vanno  assai  più  soggetti  alla  infezione,  che  non  gli  al)i- 
tanti  nativi  di  Cairo. 

È  nerô  certo  che  il  resultato  délia  statistica  mia,  e  di  quella  di     '''''''i"'^^;;'"' 

i  lU'lla  Billiai'- 

Kauffman,  in  confronto  a  quella  di  Bilharz  e  Griesinger,  mostra  ,,].,  i„  egitto 
che  l'uomo  in  Eeitto  in  quest'ultimo  ventennio  è  andato  soggetto       """  J^'" 
alla  Bilharzia  con  non  meno  frequenza  che  verso  il  principio  délia 
seconda  meta  del  présente  secolo. 


Sullo  sviluppo  e  cich)  vitale  délia  Bilharzia  dopo  le  mie  ricerchc 
di  cui  diedi  conto  nel  1884  [78j  non  so  che  ne  fossero  state  i)ub- 
blicate  altre,  quando  nell'estate  del  1893  volli  intrapren(U'iiio  doUe 
nuove,  questa  volta  nel  sud  délia  'Punisia.  Ma  il  tinalc  resultato 

MliMOIKKS,  T.  III.  '" 


—  314  — 


Sul  cirlo 
vitale  dvila 

Bilharzia. 
Ultiui  mii-i 

rv!<iillati 

Di-gativi. 


Kciiultato 
(li  riccif  hc 
di  LooMt. 


Kirtirbr 

.1,    |....r, 


lorii  iii)]i  riiisri  più  tVuttim.so  «U'ilo  procotlciiti  tatto  in  E<iitto  o  ctt.si 
in  ulrinio  dovetri  venirc  allô  stcsse  l'onclusiiMii  «t'j»ativo  olic  ^'\h 
aveva  annunciato  nel  18bi4.  Quasi  coiiteuiporaiieanicnto  il  Diitt.  A. 
Louss.  aintt»  del  Prof.  Leuckart.  lavorô  sullo  stesso  importante 
sujriretto  V  SU  ultH  tli  l'iniintolofiia  in  Euitto.  dovo  passô  un  se- 
mcistre  ncjifli  anni  l.S'.Ul — is;i4. 

Il  resultato  délie  ricerclic  dt-l  suddottn  aliiK-  tliuintoli'o-o  (■  di 
taie  iinp<>i1an/a  clie  se<rna  eertaniente  un  nioniento  notevole  noUa 
storia  délia  ento/oojrratia  e^j^iziana.  eonie  ajtparisce  da  lavori  \n\h- 
blicati  da  lui  a  tutt' oijofi  e  da  me  riteriti  nrlla  liililid^^ratia  |r21| 
[124]  |12H|  |1.'M|  |i;52]  {\:U\\  l'ultimo  dei  <|uali  fa  parte  di  questo 
stejvsit  volume  di  memorie  dcll"  Istituto.  Il  l)ittt.  Looss  nelle  eitate 
pubidira/.ioni  trattù  specialnicntc  (-(I  illiistn'i  l'aMatoniia  iniiinra  délia 
liHliinzin  hncindfijliia,  (|uelia  d»d  sun  eniltriiMie  e  di  aitri  endninni 
di  dihtonii:  trattô  pure  e  descrisse  minntaniente  l'anatoniia  ilel  />. 
heterop/ii/c.i.  c  ipudla  di  un  nunvn  1  >istnniuni  { I).  j'rattTiiiiin  hooss) 
da  lui  seopertd  in  l'elicano  e  elie  lia  una  eonforma/.itnn'  niolto  affine 
allit  stesso  I).  /iitrvi>j)fn/rs:  deserisse  diversr  altre  niiuve  specie  di 
distnmi  da  lui  trovate  in  aniniali  r  ripurti'i  esperimentahnente  al- 
V Awji/ii.i/iiiiiiim  ruiiicmu  ctTtf  fumic  larvali  rhe  i(»  aveva  1112| 
date  Heniplicemente  ennu-  t'inuc  dj  nu  Aiii/i/ii.itnminn .  avendo  io 
ai-rrnnatn  hhIo  alla  eonj;ettura  vcrosinule  ehe  pittesse  trattaisi  del- 
V Atiip/iistomtiiii  roiiicinii.  Ncp|»ure  ejfli  pen»  riusrî  a  nn-ttere  in 
eliinro  il  eiclo  vitale  dilla  Itilliar/.ia  |I24|. 

Nr  nni;;jfi<>re  HueecMsn  iddic  il  l'nif.  I.ok'hm  di  IJune  clie  |tassù 
pure  lu  HteHHii  invernn  IHUI  in  10;;ittn,  inearieatu  ili  una  nnssione 
del  (învenm  dri  piuprin  paesi-,  huIIu  HteMHO  sojrj^fttt»  di  investipi- 
/.ioni.  <-lie  iMTUpi'i  ipnihi  enntcnipiMancaniente  il  l.nuss  in  Kjfitto  e 
nie  in  'liiniHia.  hrl  n-snltatn  iltdlc  rieciehe  did  miniinato  pnd'esHiire 
è  tlnln  ainpio  euntn  in  un  lu  I  vnhnm-  illnslraln  da  ta\<>ir  c  pnlt 
lilirnti)  dal  liOiiiKi   innimn-  al  l'ntt.  \\i, i:\ciKNNKs.  L  opcia  prn'i 


—  315  — 

non  agginnge  fatti  veramente  nuovi  aile  conoscenze  clie  si  ave- 
vano  innaiizi  suUa  Bilharzia  haematohia  [127]. 

Debbo  perù  ora  dire  che  la  opinione  clie  la  Bilharzia  si  tras-      Opinione 

,       .  1  T    111  1  •   1  i"  Looss 

metta  air  uomo  esclusivamente  col  mezzo  dell  acqua  che  si  beve,      g„,  gjgio 
è  adesso  messa  di  nixovo  in  questione  e  combattuta  da  nn'  ipotesi    ^'taie  deiia 

,  .  11»  Bilharzia. 

del  Looss,  di  cui  e  necessario  tenere  ora  parola,  perche  essa  por- 
terebbe  a  cambiare  indirizzo  aile  ricerche  ulteriori  da  farsi  per  sco- 
prire  il  ciclo  vitale  del  vernie,  e  qualora  la  verità  di  essa  fosse 
confermata,  la  profila  ssi  per  la  Bilharzia  siuora  inculcata  non  sa- 
rebbe  piîi  la  bnona,  e  dovrebbe  cambiarsi  del  tutto  non  senza  ren- 
dersi  perô  di  pratica  attnazione  assai  più  difficile. 

Prima  di  tutto  bisogna  dire  che  Looss  ritenendo  di  avère  tro-    L'  embrione 

^T7-  -7     7;      \      •    •  1  s' introdur- 

vato  indubbiamente  le  cellule  germmative  (KeimbaUenj  tipiclie        ^^-^^^^ 
neir  embrione  délia  Bilharzia,  corne  in  quelle  dell' embrione  délia    neii'ospite 

_.,,         .      definitivo  per 

Fasciola  hepatica^  egli  ammette  senza  esitazione  che  la  Bilharzia  ^^^  ^^^^^ 
haematobia  sia  un  verme  a  generazione  alternante.  Ma  i  resultati  p«ii>^ 
dei  suoi  tentativi  di  allevamento  délia  Bilharzia  in  animali  inver- 
tebrati,  resultati  negativi  in  accordo  con  quelli  dei  precedenti  os- 
servatori,  gli  fanno  annnettere  che  F  embrione  s' introduca  diretta- 
mente  nell'  ospite  definitivo  e  cosl  il  ciclo  vitale  si  compia  intera- 
mente  in  questo  e  senza  ospite  intermediario.  Avendo  pero  Looss 
tentato  invano  d' infettare  délie  scimmie,  facendo  ingerire  loro  gli 
cmbrioni  stessi  délia  Bilharzia,  egli  è  venuto  al  sospetto  che  F  em- 
brione stesso  s' introduca  per  la  via  délia  pelle,  invece  che  per  la 
via  degli  organi  digerenti,  accettando  cosi  in  parte  le  opinioni  di 
osservatori  délia  P»ilharzia  nclFAfrica  del  sud,  come  Rubibge  ci- 
tato  da  Gijillemakd'  e  coiuc  piîi  di  rccentc  FiiîOCiv.-  A  riprova 

1.  GuiLLEMAuu.  On  thc  endémie  haematuiia  of  hot  climatcs  causcd  by  the  \tïc- 
sence  of  Bilharzia  haematobia.  London   1882.  A  pag.  28. 

2.  Bhock.  On  the  Bilharzia  haematohia.  (Journ.  of  patliology  and  bacteriology, 
Vol.  2'',  Octoboi-  1893.)  A  dire  vero  per6  Sandison  Bhock  non  csclnde  che  la  infczione 
Ki  rac(^ia  aiiclic  pm-  la  via  délia  bocca,  oltrcchô  per  la  via  délia  pelle. 


—  316  — 

*lcir  iiH|)or>$i)iilità  chi'  1"  oinbriom-  dolla  liilhaizia  .s"  iutiiHliu'a  jier 
via  (k'ila  Inx-ca.  LoûSS  a\Ti'l)])i'  un  l'sjieriiiK'iito  clu'  jtnnoreltlte  c\w 
air  emhrione  stesso  riesi-i-  inifidialc  la  itresiMiza  tU'l  sii<;-o  <iastrico. 
E  iiivece  a  sostegno  clu-  1"  ciiilniniu'  stos.stt  s"  iiitiddiu  a  \n-v  la  |n'lk'. 
Luus^s  trova  la  cirrostaiiza  tU'l  iiossedere  l' l'inbiione  stesso  duc 
partie"  lia  ri  ;rlandule  clie  vcrsam»  il  loro  coiitcnuto  ])rt'ssi)  la  sua 
bocca  e  clu'  putri'bbi'rti  sorvin-  a  raimiinllin'  la  |nllc  (Ul  tiituro 
ospito  f  rcmU-rla  nii'jrlii»  atta  ad  rssrrt-  i)i'iictiara  ilall' fuilnioiio 

StCSSIl. 

«v.nrluBione  j,,  coeri'iiza  alla  t'spusta  ipotosi.  la  oonclusioiie  dol  LûOss  sarebbo 
profilMni  t'''*^  '«"i  ra/i"iiaK-  ])riitilassi  jirr  la  inalattia  dtdla  liilharzia  consisU'- 
ri'bbi-  m-ir  ini|)«-din'  clif  le  uriiu-  e  le  niaterio  alvine  dei  inalati  di 
Billiar/ia  .siano  versate  m'IK-  accpu'  dol  Xiln.  dci  raiiali  o  délie 
|M»zz;iii<rliere.  Certo  (piesta  |)nitîlassi  sarebbe  la  iiiii  radicale  e  da 
preferirwi.  seinjireeliè  fosse  attualiile.  anelie  lul  la.sn  elu'  liiitio- 
duziniie  did  vernie  si  faeesse  per  la  Ixieea  edllaeciua  potaliile. 

"»»?""«■■""*  t^uauti»  airar},ntiiieiito  del  IjiH»^!^  fratto  dalle  osservazidiii  tatte 
iiel  .Sud  Atnea  i-lie  alla  i^Mliarzia  vaimn  partiedjarniente  Miji^iitti. 
e  forse  esidusivauient»-.  eunu-  ritiene  l'iiaiiK,  enlorn  elle  si  l»a;iiiaiio 
iiei  eorsi,  <>  raeeolte  di  ae<|ua.  raiiiiiieiiterù  elie  (|Uesto  ar^oiiiento 
cra  Mtato  valutatn  amlie  da  me  per  nsserva/imii  tatte  in  ll;;itto 
(2X.  p.  .'57).  ma  elie  io  uii  spie{;ava  bene  (piesto  fattn  enlla  eir- 
nmtiiiiz;!  elie  il  lia;rii"  putesse  «ervire  di  iiiezzo  d' iiitezione  per 
l'aeipia  lie\  iita  diiniiite  il  ba^fim  stesso.  |»iiittii.s|iM|ir  per  il  eniitatto 
liella  Hidii  |)flle  eiiiraei|ua.  1'^  eiô  taiitn  |)iii  elle  io  avrei  aviito  <lei 
eani  di  Milliar/.ia  in  eiii  la  preeedeiiza  dtd  ba^^iio  stesso  non  vi  sa- 
rebbe  Htata,  a  detta  dei  pa/ieiiti. 
'' ("on  tlittn  eii'i  debbii  eniiveiiire.  elle  la  i|Hitesi  ennie  è  itiii  preseil- 

,1  latji  da  I<oM>.s,  appo^^rjuta  a  ar^imieiili  iiidiittivi  tiatti  dalla  aiia- 

iii  !>.•«•      toniia  lieUCmbrinne,  o  a  ar^onienti  esperiinentali  per  i|iiaiitii  indi- 

iM<lli'  ulti-riorl 

rk<Trbp        Tettl.  hv  iinii  pHn  CHKere  aeeettata  etime  tafto.   iihii  pnn  mppiire  es- 


—  317  — 

sere  rigettata  a  priori.  E  qiiiiidi  richiama  a  esperimeiiti  iiuovi  da 
farsi  appimto  con  iiidirizzo  diverse  da  quelle  cou  oui  furouo  fatti 
finora  da  me  e  da  altri.  E  ciô  dovrebbe  sollicitare  magg'iormente 
clii  si  occupa  délia  salute  pubblica  del  paese  a  facilitare  i  mezzi 
di  riclierche  a  persone  competenti  che  iu  Egitto  potrebbero  intra- 
prenderle.  Non  vi  ha  dubbio  che  l' infezione  di  un  entozoo  per  la 
via  délia  pelle  nell'  uomo  sarebbe  un  fatto  sinora  senza  precedeuti. 
se  non  si  volesse  ammettere  per  il  Dracunculus  medinensis,  il  quale 
senza  negare  che  abbia  per  ospite  intermediario  i  ciclopi,  non  è  perô 
dimostrato  che  s' introduca  per  la  bocca,  incluso  nell'  ospite  inter- 
mediario neir  atto  del  bere.  Auzi  Fedtschenko  tente  invano  di  in- 
fettare  due  giovani  cani  e  un  gatto  facendo  loro  inghiottire  con 
latte  e  acqua  alcuni  ciclopi  che  contenevano  numerose  larve  bene 

sviluppate  del  Dracunculus  medinensis^  Cosicchè  si  puô  dubitare  Confronto  col 

.,.,,,!.,  -,  -,  ciclo  vitale 

piuttosto  che  la  larva,  messa  m  liberta  dal  ciclope  ad  una  data  AaXDramncu- 
fase  di  sviluppo,  si  introduca  attraverso  la  pelle  dell'uomo,  tor-  '■^'^■"^edinemh. 
nando  cosi  alla  opinione  antica  e  popolare  dell' infezione  per  via 
délia  pelle. 

Pero  r  habitat  délia  Bilharzia  specialmente  nel  sistema  délia 
vena  porta  e  il  trovarsi  in  questo  di  preferenza  gl'individui  più 
giovanili,  accennerebbe  alla  introduzione  per  via  del  tubo  dige- 
rente,  piuttosto  che  per  Aaa  délia  pelle.  Ma  alla  soluzione  dcU'in- 
cognita  non  bastando  gli  argomenti  induttivi,  è  necessario  che  le 
ricerche  sperimentali  siano  tentate  nell' indirizzo  di  (iualun(|uc  pos- 
sibile,  da  cui  la  verità  possa  emergere. 

E  intanto  dobbiamo  essere  grati  al  Looss  di  avère  colle  sue,    La  pn.tiiassi 
preparata  la  via  a  nuove  ricerche  che  possono  condurre  aile  scuo-  inf^^i^J^e  pgr 
primento  délia  verità  stessa.  La  quale  seppui'e  appaiirà  nel  senso     via  deila 
indicato  dalla  ipotesi  del  Looss,  bisognerà  accettarla,  per  quanto  "^^  g,,i'|"'j,'  ' 
molto  ])iù  grave  e  difficile  si  farebbe  il  problema  délia  jjrofilassi      ottcnorsi. 

1.   Kaii.i.ikt,  Zooldf^ic  médicale,  n»  édition,  Paris  1895,  p.  502. 


—  318  — 

délia  malattia.  Infatti  nessuuo  pu6  luettere  in  lUibbio  clie  1"  iiiipe- 
tlire  r  inquinanicntu  dalle  urine  dell'  acqua  in  E<>:itto,  o  in  t|ualun- 
que  paese,  niassinie  se  traversato  da  un  tiunie  navigaliile.  è  un 
prol)leuia  di  molto  più  difficile  soluzione  clie  non  quello  di  ottenere 
il  neorso  aU'aeipia  purauiente  filtrata.  o  bollita  i)er  uso  potabile. 
Sieenme  ]»<•!  1"  inuiiersiiuie  «renerale  nellaiHiua  por  ba«ino.  o  par- 
ziale  pei  Invori  délia  oani])ag-na  è  assolutaniente  intrinseea  aile  abi- 
tudini  dei  eainpaynuoli  d"  Ej^itto.  ne  viene  ehe  non  potendo  otte- 
nere elle  rae(|ua  non  s' intetti  di  uriiui  oon  uova  di  Hilliarzia.  si 
dovrebbe  quasi  dispeiare  di  pervenire  a  diniinuciv.  e  niolto  nieno 
a  soppriiuere  la  malattia  stessa  negli  indifieni,  salvo  un  radicale 
cand)ianK'nto  di  abitudini  loro,  che  è  al  di  là  d'ojîui  prcNnsione. 

Stante  1"  inipnrtanza  »lie  ha  |)cr  la  jn-ofilassi  délia  malattia  pro- 
dottii  dalla  Billiar/.ia  nell"  uouio,  lo  scuoprimcnto  del  modo  d'intro- 
duzione  del  venue  stesso  nell'ospite  dctiiiirivo.  iiou  si  dovreliliero 
lasciare  intentate  altre  vie  indirette  per  pervenire  alla  solu/.ione 
del  prolib-nia.  Si  dovrebl)e  pertanto  ail'  occasione  intraprendcre 
anche  riren-he  »|)erinicntjili  per  Miiupiirc  il  cicl.i  vit;ilc  (Ulla  Bil- 

lUrcoinan     linrzia  crossa  dei  ruminaiiti,  o  ddla  lUIhnrzin  jHiUtnicn  M.  Kow. 

I    m  »nri.-  .  ^j.jipj.pjjj  ,„.||,.  aiiatrc  a  huldanv  in  (Jalli/.ia  dal  l>ott.  KowA- 

nrrrrbr  »ul  ' 

rirl.i  viulc  LKWSKl.'  la  ciii  arra  di  tlitl'iiNJHiif  r  pniliiiliilc  si  cstciiil.i  ;niilu'  in 
..  .^,  hjfitto  Htrsso.  \  1  f  tntta  raj,^ii>nc  jn-r  anticiparc  che  il  cicio  vitale 
di  queste  dur  ultime  iiomlnatr  Uilli:ir/ic  non  ditt'criNCii  iici  tratti 
print-ipali  e  Mpccialineiite  iiclla  via  d' iiitroduy.itiiH-  iicll'ospitc  dcfi- 
nitivn:  pelle  o  li(ie<-a.  ( 'olla  seop(  rta  del  eielo  vitale  délit*  Uilhar/.ic 
ilc;;li  aniiiiali  si  farebbc  seii/.a  diibiiiu  un  <rraii  passo  a  scliiariiiicnto 
di  qucljo  délia  itilhar/.ia  ilcll' uonio. 

<^iii  iiiiii  vii^ljii  hiHeiarc  passare  inosservato  elie  iina  i|iiarta  spe- 

I.  M.  K'xrti.twaii  .Silillyn  lli-liiiiiiliiliiKl<'Xli<*,  m  iv.  IUIhara„i  ;><i/.»iir«  np.  n.  |ii 
U'upraw)-  WyiUlnlu  iiiiiti-ni.  imyriHl.  Ak«il.  Uni.  w.  Knikowic  IH<,i.')--vm.  (('on  nunto 
li-4lc»r<i  i<  franrcM!./ 


—  319  — 

cie  di  Billiarzia  è  stata  annuiiziata  più  di  récente,  cioè  nello  scorso 
Marzo,  da  Corrado  Parona  e  V.  Ariola'  di  Genova,  la  quale 
vive  nel  sangiie  del  Larus  melanocephalus.  Per  ora  pero  il  trovato 
per  quanto  importante,  si  limita  ad  un  solo  esemplare  di  mascbio 
nel  quale  le  due  crure  intestinali  finendo  cieche  senza  riunirsi  in 
un  sing'olo  canale,  verrebbe  a  mancare  a  questa  nuova  specie  uno 
dei  caratteri  sinora  ritenuti  generali  del  génère  Bilharzia.  Siccome 
r  ospite  délia  Bilharzia  Kowalewski  Par.  non  è  un  animale  dome- 
stico,  cosl  questa  specie  non  si  presterebbe  in  modo  facile  per  la 
ricerca  del  ciclo  vitale  dell'  entozoo. 


Rispetto  aW  Anchilostoma  duodenale  oltre  alcune  notizie  stati- 
stiche  date  da  Kaufpman  nella  memoria  già  citata  [123]  è  degna 
di  particolare  menzione  la  memoria  del  Dott.  Sandwith  preparata 
per  il  congresso  internazionale  di  Roma,  e  che  fu  pubblicata  in- 
vece  nel  giornale  medico  The  Lancet  [125]  la  quale  memoria  dà 
conto,  e  si  puo  dire  per  la  prima  volta  in  Egitto,  délia  cura  del- 
r  ancliilostomiasi  praticata  su  larga  scala  e  con  ottimi  resultati  col 
timolo. 

11  Dott.  Sandwith  cbe  pure  lia  fatto  qualcbe  tentative  di  alleva- 
mento  dell'  embrione  di  Anchilostoma  fuori  del  corpo  umano,  di 
oui  dà  conto  nella  memoria  in  parola,  non  è  perô  riuscito  ancora  a 
risolvere  la  questione  se  la  larva,  proveniente  dallo  stesso  embrione, 
arrivata  ad  un  certo  grado  di  sviluppo,  sia  suscettibile,  rintrodotta 
neir  os])ite,  di  svihi])pare  in  stadio  adulto,  o])])urc  se  ])er  l'Anchilo- 
stoma  si  vcrificbi  piuttosto  la  cosi  dctta  dimorfobiosi,  come  ultima- 
mentc  ritiene  di  avère  dimostrato  il  GlLES^  nei  suoi  esperimenti 

1.  Paiiona  g  y .  AmoT^k.  Bilharzia  Kowaleioski  n.  sp.  nel  Larus  megnlocephalm  (Nota 
l>reventiva).  Nel  Bolluttino  dei  Musei  di  zoologia  e  anatoniia  comparata  délia  Keale 
Università  di  Genova.  N.  45.  1896. 

2.  GiLEs.  A  report  of  an  investigation  into  tlie  causes  of  tlie  diseascs  Iviiown  in 
Assani  as  Kala-azàr  and  béribéri.  Shillong  1890. 


Kauffman 
e  Sandwith 
suir  anchilo- 
stoma. 


Sul  ciclo 
vitale  dell' an- 
chilostoma. 


—  320  — 

conilotti  in  Assaïu.  e  cmue  è  iuclinato  a  riteiK'io  lo  stosso  Dutt. 
Sandwith. 
Desiderabili        L>un({ue  aiu'he  pcr  rispi'tto  airAncliilostoiua  riiuaiijiono  a  tare 

niteriori  ri-     .  .     .  ,  ,       i  i-     i  •    i-  in. 

cerehe  anche  miportaiiti  ricerclie  fho  sarel»i)e  tlovore  ai  du  itispoiio  dell  aimui- 
p(-r  r anohilo-  nistrazioiR-  sanitaria  del  paoso  tli  pnmuiovoro  e  ili  tacilitare,  onde 
8t«ljilirc  iiu'^liii  la  i»iotila.s.si  fli  un  entozoo,  torse  non  nieno  netasto 
airuomo  délia  Billiarzia  e  clie  in  Eptto  è  tanto  fréquente. 


yn, 


'■  Se  molti  osservatori  liauno  inntiilmitn  in  i|Ufst' ultinio  dccennii) 
E^tui.  •''  l>i'<>;rres.sii  délie  nostre  co^fiiizinni  sidla  J'>i//i(irzia  limmatMiia  e 
aliuno  anelie  eon  qualclie  tVnttn  al)lMa  rivolto  la  sua  attenzione 
air  Aiicliiliistiiina.  liisojjna  pcrù  dire  ciic  pci'  :iltri  inipnitanti  i-nto- 
ziii  delTuonio  in  K^ritto  non  si  liaujio  a  se;;nalaie  niiove  contiilui- 
zioni  di  (|nalilic  nmnicnto.  Snpra  tiifto  è  da  laincntarsi  clie  nessuno 
prr  i|uanto  in  sappia  aliliia  piilildicatu  dii|i<i  di  me  n-siiltari  iinpor- 
tanti  di  oHHrrvazione  sulla  Filaria  sniii/iiiiu."  /inm/in's  Lewis.  Ci:- 
<;an  di  Ales>andria  |12.'>a)  nel  is;t4  pulddien  una  tesi  a  l'ari^i-isui 
rap|iorti  didleletantiaKi  dei  pacsi  caldi  culla  l'ilaiia  dcl  san^^ur.  ma 
batui  il  KUn  lavoro  su  eiiique  nsscrvjiziuni,  di  (  ni  due  sole  sono  per- 
wtnali  e  «i  rif«>riseonu  ail'  I^;;:itto.  e  eosa  strana  e^li  non  nienziona 
afîatto  nel  testo  le  mie  oHsei'vazioni  sulla  Filaria  in  l-jritto.  ehe  suno 
le  H4»le  puldtlieate  in  preeedenza  al  silo  lavoro.  \.>\  sua  hildioofratîa 
del  rento  è  pifiia  di  inesattezze.  ISNKS  |  l.'iO]  poeo  dopo  lia  dato(|ual- 
r|n-  utile  istnizioiic  huI  iiioiIo  «li  laeco^iliere  e  cNaiiiinare  il  sanj^iie 
per  la  ri<-rrea  de^li  eiiilirioni  stessi.  ma  non  apjKirisee  elic  alilda 
oHherva/ioni  in  proprio.  l'ar»'  adiinqur  rlic  le  roiioscinzc  ili  (|iicsto 
ematozoti  deir  iionio.  n\\\nii  di  };ravi  malattii-  dcHuoiiio  stes.so,  Hiano 
rinuiMie  |)er  1'  K;jitto  al  piinto  in  eiii  io  le  aveva  portate  eoi  uiiei 
invori  ]iubl*lieati  ne^li  iilliiiii  aiiiii  del  iiiio  HO(;{;iorno  ndlo  steHMO 
piiene.  |  N'i  (|iiali  lavori  iiiio  )'ii  romiitiiralo  da  me  r  ti;;iii'a  nel  Uol 


—  321 


lettiiio  deir  Iiistitiito  dell'  aniio  1881  [55]  e  gli  altri  furono  ricapi- 
tolati  neir  Aperçu  gik  piîi  volte  citato  [82]. 

Ma  tanto  più  è  da  lamentarsi  la  sosta  in  Egitto  nelle  ricerclie 
sul  soggetto  in  discorso,  avrito  riguardo  aile  cognizioui  più  estese 
acquistate  sii  di  esso  in  altri  paesi,  in  gran  parte  per  opéra  ed 
impulso  dato  da  Patrick  Manson. 

Bisogna  premettere  che  sino  dalle  prime  mie  osservazioni,  già  da 
me  si  era  dubitato  che  gli  embrioni  osservati  in  Egitto  nel  sangiie 
iiraano  fossero  riferibili  a  specie  distinta  da  quelli  osservati  da  Le- 
wis a  Calcutta,  cosicchè  in  una  mia  pubblicazione  [29]  applicai  a 
loro  la  denorainazione  di  Filaria  sanguinis  hoininis  aegyptiaca,  che 
avrebbe  diversiticato  da  quella  délie  Indie  per  non  possedere 
r  embrione  costantemente  un  sacco  involvente.  In  seguito  pero 
ebbi  a  modificare  la  mia  opinioue.  Ma  Lewis  poi  confermô  il  dub- 
bio  che  gli  ematozoi  embrionali  osservati  in  diversi  paesi  nell'  uomo 
non  rappresentassero  una  sola  specie  di  Filaria,  ma  più  specie 
suscettive  di  etfetti  diversi  sul  portatore ,  e  ciô  per  una  certa  dis- 
crepanza  nelle  forme  diverse  di  nialattia  che  si  osservano  nei  dif- 
ferenti  paesi  nei  tilariosi.' 

Infine  le  più  recenti  ricerclie  dall'  insigne  investigatore  Manson 
fatte  in  quest'  ultimo  decennio  a  Londra,  sopra  malati  filariosi  pro- 
venienti  da  paesi  lontaui  e  spccialmente  dalla  costa  occidentale 
deU'Africa,  ricerclie  che  potè  mettere  in  confronto  con  quelle  che 
nel  decennio  anteriore  aveva  avuto  occasione  di  fare  nei  filariosi 
cliinesi  durante  il  suo  soggiorno  a  Amoy  c  a  IIong-Kong,  e  con 
(juellc  che  si  vanno  facendo  in  altri  paesi  intertropicali,  portano 
alla  conclusione  che  diverse  specie,  torse  non  meiio  di  4  o  5,  di  Fi- 


Dubbio'  di| 
moltiplieità 
(li  Filarie 
neir  uomo. 


1.  Lewis.  Tho  Ncmatoid  liaematozoa  of  iiiaii.  Iii  -  The  .Mifros('0|iic  ()rf;auisms  t'oiind 
in  thc  bloocl  of  inan  and  animais».  Appcndix  to  the  Fourtcenth  Annual  Report  of 
thc  Sanitary  Cominissioiiiu-  witli  tlic  Government  of  India.  1878.  Calcutta.  (Rcprinted 
from  the  Quart.  Jonrn.al  of  micro.scopical  sciences.  Vol.  xix.  New  séries,  p.  240.) 

MÉMOIRES,  T.  III.  41 


îspccif 
di  Kilaric 
am  mi-ASC 

d«    MjLJUOt. 


yUaria 
noctuma. 


—  322  — 

lario.  i»iT  r  ;iv;>nti  l'oiifuse  iiisicuic,  possono  infestare  1"  U(»nu>  tli  dit'- 
fi-iciiti  pac'.-i.  .spar^rfiiilti  lu'l  siio  siuijriu"  i  ])ii>])ii  oinlirioni. 

IVt  i-lii  vojrlia  iiicttiTsi  al  ninviitc  di'U' arjionu'iito  trattatt»  (la 
MaxsuN.  io  sono  obblijrato  a  riniaiidaio  alk'  divi-rsi'  rcri'iiti  [iiil)- 
blira/ioiii  di  lui  e  di  aitri  siioi  collaboiatoii.'  11  danu'  coiito  coiii- 
l»k-t<>  ma  mi  iMuti-rolilto  trttii|Mt  alla  luiiya,  ed  i(t  mi  limiti»  a  diio 
quel  tanto  cIr*  puô  liastaiv  jtrr  la  trattaziniio  did  sojrovtto  in  (|iiaiito 
concerne  V  Efîitto. 

l>elle  diverse  speeie  animesse  da  .Manî?0N  uiia  sola.  i)er  ora.  è 
conoseiuta  suftieientemente  per  tiitte  le  sue  jjertinen/.e.  ed  è  la 
jiriina  deseritta,  eioè  la  Filaria  sangiiinis  homiuis  Lewis  elle  eor- 
rispnnde  niolto  pndiahilmente  alla  stessa  Filaria  Wuchereri ,  ed 
tira  appellata  da  Mansux  Filaria  noctuma.  Di  essa  eonoseiamo  la 
forma  adulta  deseritta  da  Coltitoi.I»  e  da  Lkwis  e  mej^lio  illustrata 
dopo  il  ritrovameiito  di  essa  in  India  stessa  fatto  da  Maitland. 
1/ adulta  risiederelilie  nurmalniente  nel  sistema  lintatieo.  mentre 
;;li  enil»rii)id  invad(»no  il  san<;ue  e  nel  turrente  ili  (|uesto  si  trovano 
Hpeeialnieiite.  e  in  ma{;^ior  (|Uantità.  iielle  me  nottnine  elie  eor- 
ri^p^•ndml(l  all<>  statu  di  ripuso  e  di  smino  delldspite.  (j)uesti  eni- 
lirioid  liannn  imiltre  per  earatteri  di  possedere  un  satin  involvente 
elle  hï  sépara  tatilmente  (|iianil<i  il  san;xue  vieiie  tratlu  l'iimi  tiella 
eireola/ioiie.  s|iet'ialuiente  eid  sut*  ra|iit|tt  ratIVetIdarsi.  Le  ilimen- 
hinni  lopi  date  ila  Lknvis  sont»  in  média  tli  (),:;  nnn.  in  lun;;-|ie/./.a  per 
(),(X)7ri  mm.  in  larf^lie/.za.  etirrispnndentln  ensi  per  hnt:lie/./.a  al  ilia- 
metn»  tl«'i  ;rl(iliuli  rnssi  tiel  win^^^ue  etiii  pittide  \  arianti.  Nei  inf|iarati 


I.  •Siau  *i)M'*'inliiii'iili'  iii'ci'nMiriu  roimultiin'  i  M'^iicliti  liivori:  Mamiux.  l'In'  t'Haiio 
mtjftniê  htmtinit  miil  Kilnrlii  iliiu>iiM>  (;n|titiilii  ixi  ili  IIaviiokii'ii  llvKit'Xt'  »l»l  ilUi'ilM'i* 
uf  «ranii  rlimati'*,  i'^liiiliiirKti  INU.'t.  —  A  cam'  nf  Kiluriti  «Iihi'iim'  iif  tlii>  lyiii|ilinllrit 
in  whlrli  a  niiiiilM<r  ol  niIiiIi  lllarlnc  won'  miiiivtsi  rniiii  (lie  nnii  liy  i<iir»(.  iiii\|.  •!. 
Màituiiii'.  m.  I*.  with  a  ilrMTi|ilioii  tif  llii<  Kilarln  »(  V.  Manx».  In  llrilinli  Mfil.  .loiini. 
A|iril  SI,  iatl4.  —  t'aaH  tif  fSInrin  Ion  liy  |)r  Aauru.  U<inRMTiMiR.  'i'rniiNiicliiHiK  iif  tlic 
0|>hUliiiti|iiKiral  .H<iript)     Ixiliilnii   |HUb. 


i 


perslans. 


—  323  — 

sotto  il  microscopio  gli  stessi  enibrioni  si  offrono  con  coda  molto 
affilata  e  sono  dotati  di  movimenti  attivi,  che  si  effettixano  seiiza 
sensibile  traslocazione.  Questa  specie  produce  alterazioni  notevoli 
del  sistema  linfatico,  che  danno  per  esito  eveiituale  alla  linfuria 
(chihiria),  al  Unfocele,  al  linfoscroto,  agli  ascessi  glandulari  in  cni 
si  riscontra  la  stessa  filaria  adulta,  e  secondo  Lewis  e  Manson  alla 
stessa  ordinaria  elefantiasi  dei  paesi  caldi.  Questa  specie  ha  una 
diffusione  estesissima  per  il  monde,  giacchè  sarebbe  stata  verifi- 
cata  in  quasi  tutti  i  paesi  intertropicali  dell'Asia,  Africa,  America, 
Australia  e  Polinesia,  almeno  dove  è  stata  cereata  e  anche  in  paesi 
caldi  fuori  dei  tropici,  corne  l' Africa  settentrionale,  il  sud  degii 
Stati  Uniti  d' America,^  nonchè  la  Spagua  in  Europa.- 

Una  seconda  specie  di  Manson  sarebbe  la  Filaria  2)erstans  i  FUaria 
cui  embrioni  ditferirebbero  da  quelli  délia  précédente  per  essere  più 
l)iccoli  di  un  terzo,  ossia  poco  più  lunghi  di  0,2  mm.,  per  non  avère 
sacco  involvente,  per  possédera  coda  che  finisce  ottusamente,  per 
avère  ima  specie  di  apparato  perforatore  buccale,  e  per  apparire 
sotto  il  campo  del  microscopio  dotati  di  movimento  di  vera  traslo- 
cazione. La  Filaria  perstans  per  ora  avrebbe  una  conosciuta  diffu- 
sione assai  limitata,  essendo  stata  ossei-vata  soltanto  nell'  Old  Ca- 
labar  e  paesi  limitrofi.  Di  essa  non  si  conosce  pero  ancora  la  forma 
adulta,  ma  il  Manson  la  ritiene  origine  délia  strana  malattia  dagli 
inglesi  detta  sleeping  sichiess,  o  nigi^o  lethargy,  a  cui  corrisponde- 
rebbe  anche  per  area  di  diffusione.  Dalla  Filaria  perstans  dipen- 
dercbbe  anche  una  spéciale  eruzione  pustolo-vessicolare  conosciuta 

1.  Mastin.  The  history  of  the  Filaria  sanguinls  hominia,  its  (liscovery  in  the  United 
States,  and  especially  tlie  relationsliip  of  the  parasite  to  chylocele  of  the  tunica  va- 
ginalis  testis.  Rcad  to  the  American  Association  of  Genito-Urinary  Surgeons,  Con- 
grcss  of  American  Physiciana  etc.  Washington  D.  C.  1888. 

2.  Font  y  Tokne.  Fil.airc  dans  le  sang  et  dans  l'urine  d'un  homme  qui  n'a  jamais 
quitté  l'Europe.  Atti  del  Congresso  medico  internazionale  di  Roma  1894.  Vol.  n, 

p.  44. 

41* 


j-Varia 
diuma. 


—  324   — 

in  «HK'lle  c'<»ntra«k'  sottn  il  iioiiu-  voniarttlo  tli  craa-crair.  Maxson 
ritii-iK'  elle  iiuosto  crau-cratr  non  sia  altm  ilie  la  losiono  tinalo  ju'o- 
dotta  (lair  onljnario  niodi»  di  l'iiniinarsi  dojjli  eniltrioni  daU'oijra- 
nisiuo  dcl  ])intatore.  in  vista  di  servira  alla  jjropafjaziont'  di-lla 
j>rii|»ria  s|iefii'.  senza  die  essi  vonjrano  estratti  col  sanfîuo  da  un 
insi-tti»  i'niatiifa<;i».  ntnii'  arcade  ]ier  <rli  enduinni  délia  Filavia  noc- 
turna  e  forse  per  (|iielli  di  altie  speeie. 

l'na  terza  sjieeie  elie  avrel»be  presst)  a  poeo  la  stessji  area  di 
diffiisinne  délia  précédente,  la  FHaria  diuriia  Manson,  avreld)e  i 
8Uoi  emltrioni  identii-i.  i>  quasi  ideiitici  |ier  i  siiui  caraltcii  niurtViid- 
{fici  ci»n  <|Uelii  délia  Filavia  nocturna.  ma  la  speeie  sareitl)e  di- 
stinta tlaile  altitudini  dcj^ii  einlinoni  di  eireidare  col  sanjiue  uelle 
ore  diunR',  inveee  che  nellc  <>re  ut»tturne.  Dclla  Filaria  diurna  non 
si  connsce  ne  la  foniia  aduita.  ne  tani]ioeo  le  alterazioui  niorbose 
cui  la  sua  presciiza  puù  dar  luti;r<t.  MansoN  su])pone  ciie  il  suo  cieli» 
vitale  si  etlettui  in  un  diptem  a  altitudini  diurne,  ed  ha  pur  suj)- 
postii  clic  la  sua  forma  a<lulta  sia  da  riportarsi  alla  Filaria  Ion 
fJuyot.  l'crô  n-eentissime  osservazioni  di  Filaria  loa  nelloechio' 
Hcnzii  clic  iiel  san;;uc  si  ritrovas.sero  emhrioni.  lasciano  duhitare 
che  Mcppure  csiste  una  Filaria  diurua  comc  speeie  distinta,  essa 
ptT»»  non  wirel)he  identica  alla  Filaria  loa.  clic  \  i\c  iicl  conucttivo 
e  «-lie  pcrciù  non  c  prolialiilc  che  versi  i  suoi  euduioni  nei  torrente 
circolatorio.  Inveee  la  (juasi  identità  ilci  caratteri  dc^^li  cmluioni 
(■on  «lUi'ili  diila  Filaria  nnctiirua.  t'arclilicro  diiliitarc  clie  i  casi  ri 
ft-riti  a  Filaria  iliiiriui  potesscro  non  esserc  clic  casi  délia  |)rima 
speeie,  nei  <|iiaii  la  particoiarità  di  circolarc  nei  s:in;.'^uc  di  ;;iorno 
inveee  che  di  nnttc  dc;;li  cnduioni.  dipcndcs^c  sniianln  da  condi 
zioni  indi\iduali  spcciaii  «Icll  ohpitc.  cnme  accade  per  ii  t'atto  dei- 
l'invcrfirsi  dcilr  nie  i\v\  riposo  »•  dcl  sinnio  c  cnme  in  parte  accade 
anche  per  il  tatto  ilrila  tVlilirc  dinanlc  la  ijiialr  per  osscr\a/ioni 

I.  lUmtmi-)»  cilalii. 


—  325  — 

dello  stesso  Manson  le  embrio-filarie  si  trovano  circolanti  perma- 
nentemente. 

Una  quarta  specie  è  ammessa  da  Manson  per  un  caso  di  Fila-  Fiiaria 
rie  adulte  trovate  nel  cuore  siuistro  del  cadavere  di  un  ragazzo  in 
autopsia  fatta  a  Rio  de  Janeiro.^  Essa  avrebbe  par  carattere  bio- 
logico  di  risiedere  nel  sistema  vascolare  sang-uigno  allô  stato  adulto, 
e  la  sua  specificità  non  potrebbe  essere  messa  in  dubbio  per  la 
diflferenza  che  si  scorge  tra  i  caratteri  morfologici  del  maschio  di 
essa  e  quelli  dati  da  Manson  per  il  maschio  délia  Fiiaria  indiana 
trovata  da  Maitland.  Infatti  mentre  l'esemplare  del  Magalhàes 
possiederebbe  quatro  papille  preanali,  queste  mancherebbero  negli 
esemplari  di  Maitland,  per  quanto  résulta  dagli  esami  tatti  da 
Manson.  Oltre  a  ciô  gli  esemplari  di  Maitland  che  rappresente- 
rebbero  la  Fiiaria  nocturna  Manson  sarebbero  piii  corti  e  molto 
più  sottili,  la  femmina  non  arrivando  ad  avère  per  massimo  diame- 
tro  neppure  un  quinto  di  millimetro,  mentre  la  femmina  dell'  altra, 
che  di  récente  il  Prof.  R.  Blanchard  ha  creduto  conveniente  di 
accettare  corne  nuova  e  distinta  specie  sotto  la  deuominazione  di 
Fiiaria  Magalhàesi,-  avrebbe  un  diametro  di  oltre  un  millimetro 
e  mezzo  nello  stesso  esemplare  giovanile  conosciuto,  che  otfre  nova 
ancora  imperfettamente  sviluppate.  Disgraziatamente  délia  Fiiaria 
del  Magalhàes,  riscontrata  dopo  morte,  non  si  conoscono  i  carat- 
teri degli  emlirioni  circolanti  nel  sangue,  ne  le  alterazioni  patolo- 
giche  che  si  colleghei'cbbero  a  questa  spéciale  filariosi  brasiliana. 

Infine  una  quinta  specie,  seppure  ncm  résulta  da  ulteriori  osser- 
vazioni  doverc  esscre  riferita  alla  stessa  brasiliana,  sarebbe  stata 

1.  Magauiàes.  Desciiliçan  da  uma  os])e('ii'  de  Filarias  encontradas  no  cora^ào  uiiiano 
precidida  de  uma  contribuiçào  para  o  estudo  da  Filariose  de  Wucherek  e  do  respec- 
tive parasita  adulto  a  Fiiaria  Bancrofti  Cobbold  ou  Fiiaria  aanguinin  hominin  Lewis. 
Rio  de  Janeiro  1887. 

2.  KLANcnAitn,  Parasites  animaux.  In  iîoi-niAiii',  Traité  de  patiiologie  sOmr.ilr.  l'a- 
ris  18y0.  Vol.  2.  p.  782. 


—  326  — 

scoiterta  come  esistente  a  San  Vineenzo  nollo  AiitilK-.  Manson  iii 

saiijrue  <li  «lue  filariosi  di  «|iu'iriïji»la  inaiulati><>li  ilal  Dott.  Xkwsam. 

trovù  ecrti  eiubrioni  provvisti  ili  coda  ayiizza  o  di  saoco  involvento. 

Filwia       ma  che  per  le  iniiuitissime  loro  dimension!  e  \)Qr  assenza  di  perio- 

Demariamyi.     ....  .  ,  ,  .^.     .  ,,       ,,.,  ..... 

(licita  non  si  ]iotrol)ltoro  ritoruv  alla  riiaria  saiiquni/s  nomnii.t. 
Questa  specic  cho  potrclilto  pur  coiri.si)ontlere  a  quella  di  Magal- 
HÀES,  Mansox  la  distinjrue  colla  denominazionc  di  Filaria  Demar- 
qua>/i.  Essa  .sarehhe  stata  osservata  ani-lu'  nid  tmitorio  dol  Hasso 
Xi^riT  c  cosi  si  |»otri'l)l»»'  duliitaro  i-lii-  tosso  di  <>n;rii>»'  atVicana  o 
iinpintata  a  San  N'inrcnzo  da  sciiiavi  atVicani. 
L'c«wtenza         Xuii  v' t'  dulil»i<»  clu'  tutti»  purta  a  ritciuTt'  proltaliilc  la  nioltipli- 

dellc  nonii-        •..     i-  •       i-  i"i      •  i    ■      •      •         »•        i  i    ir 

nate  nnecie    *"^''  '"  '^P*'^''^'  di  r  nan«'  (Oïl  cinlirnmi  vivi'nti  nrl  .sanj;uc  doll  iiomo. 

non  è  «Dcora  pure  non  tutte  le  specie  distinte  da  Manson  jjossono  per  ora  essere 

accfttaU'  roine  vert-  sjH'cii'  ztio|(i<;i(anit>nto  distinte.  Sino  a  clu'  non 

haranno  conoscinte  K-  fnrnit'  adult»*  di  ess»-  r  distiiitc  lii-ne  pci  ra- 

rattcri  dittVirnziali  dci  niasclii,  rinianenio  scniprc  ml  (  :nn|iii  dilU' 

conjîi'ttuir,  coi  carattcri  non  niolto  pnwnniziati  dcfili  fudnioni.  Lr 

htfsse  altrrazioni  inoritosc  du'  non  sono  ctlctto  costantc  dclla  pre- 

Hcnza  dtd  ni*niatodc  cinatozoo,  e  clii-  po.ssono  anclu-  onjiisi  ntdio 

strsw»  nioilo  per  ditlVrcnti  spccie  di  eniatozoi.  non  possono  Itastaïf 

prr  una  Hiciira  distiiizion«>  di  speri»'.  D'altra  parte  iliiô  clic  il  rc- 

Hnltnto  ottctinto  sinora  da;r|j  rsand  non  scnipn>  coinpicti  praticati 

Hui  tilaric  adidtc  incntrc  contVrnia,  conic  lio  acccnnato,  alla  ditYV- 

n-n/a  <li  spccic  tra  la  Kilaria  ottcniita  da  .MAiiAI.IlÀKs  e  (pudla  da 

.Maiti.ANIi.  hiHcia  aiiclic  dnldtaïc  clic  la  spccic  dctcnninata  da  (  't»lt- 

nnl.l»  H4itto  il  iionic  di  Filarin  Hniirrnfti  v  |irovciiiciitc  dallWnstra- 

liu.   nia  divcrsa  dall'indiana  om  dctcriiiinata  da   Manson.   Iiit'atti 

incntrc  la  ti;r»ra  data  da  ('oliliiil.l)  otiïc  la  \ affina  dirctta  dall'in- 

dictro  nllnvanti  per  Ml)oc«-ari'  nclla  viilva,  Ma-Nson  nc}r|i  cscinplari 

I.   Vnll  l<4fiiui«ua  clUln. 


—  327  — 

di  Maitland  ha  trovato  la  vagina  essere  diretta  iuvece  dall'  avanti 
air  indietro.  ' 

Ma  vediamo  ora  se  dal  confronto  del  resultato  délie  mie  osser-      Caratten 

n  ...  •   ,    ,         1 ,  .  .  deffli  em- 

vazioni  colle  cognizioni  acquistate  altrove,  possiamo  mettere  m  ^,,.10°;  ^gger. 
chiaro  se  in  Egitto  esisterebbe  una  sola  specie,  0  più  di  una  specie  vatiinEgitto 
di  Filarie,  clie  versaiio  embrioni  iiel  torreiite  circolatorio.  A  questo 
proposito  ecco  quanto  mi  résulta.  Gli  embrioni  osservati  da  me  nella 
più  parte  dei  casi  (totale  25  casi)  in  indigeni  del  Basso  Eg-itto,  sono 
riferibili  alla  specie  Filaria  sanguinis  hominis  Lewis,  0  Filaria 
nocturna  Manson,  la  quale  come  abbiamo  detto  ha  un'  area  di  dif- 
fusione  molto  estesa  nel  mondo.  In  primo  luogo  perché  trovai  gli 
embrioni  in  maggior  abbondanza  nel  sangue  estratto  di  notte,  chein 
quello  estratto  nelle  ore  diurne.  In  secondo  luogo  perché  indubi- 
tamente  essi  embrioni  sono  suscettibili  di  compiere  le  loro  trasfor- 
mazioni  larvali  in  una  Culex  che  sarebbe  la  Culex  pipiens,  0  una 
specie  affine  a  questa,  e  che  servirebbe  perciô  di  ospite  intermedia- 
rio  al  ciclo  vitale  délia  Filaria.  Questo  in  Egitto  si  compierebbe  spe- 
cialmente  nel  mese  di  Ottobre  [77,  p.  379].  In  terzo  luogo  perche 
le  forme  raorbose  a  cui  si  riscontra  collegata  la  presenza  di  quegli 
ematozoi  embrionali  sono  appunto  la  linfuria,  il  linfocele,  il  linfo- 
scroto,  e  certi  ascessi  Unfatici  come  ebbero  ad  osservare  Lewis  in 
India  e  Manson  in  China.  Infine  perché  corrisixtndono  agli  stessi 
embrioni  osservati  da  Lewis  e  da  Manson  riferiti  a))punto  alla 
Filaria  nocturna  per  le  dimensioni  da  ^ |^  a  '/g  di  millimetro,  per 
avère  la  estremità  caudale  assottigliata  e  per  avère  movimenti  at- 
tivi  nelle  parti  loro  contorcendosi  sul  corpo  a  guisa  d'  anguilla,  ma 
senza  apparente  progressione  per  cui  non  inutano  punto  del  campa 
del  microscopio  che  a  lungo  andare  [77  a  p.  368].  Se  io  non  tro- 

1.  Si  confronti  la  figura  di  Cobbold  ripiodotta  ncll'  opéra  citata  di  Davidson  a 
p.  7C4,  colla  dpscrizione  data  da  Manson  degli  esemplari  di  Maitland  in  British  Mé- 
dical .louriial  del  1894. 


—  328  — 

vai  l'o.stanto  il  sacco  iiivolvoiito  oonio  fii  dcscritto  ila  Lkwis  e  ila 
Manson  n;riianlatH  ciiiiu-  1"  involucio  coroiiiaK' tlrll"  t'iiilniniu'.  o  (la 
entraiulti  niu-.sti  osst'r\ati>ri  ritcmito  (•oino  faraftoristit-a  lostaiiti- 
(le<rli  eiuhrioni  ik-lla  Filaria  nocturna,  riù  si  comprcndo  <>ra.  tla 
clii-  Manson  spicffô  v\w  nioiitre  t|iiesto  sai-oo  ô  un  fatto  t-itstanto 
nejjr'i  l'iuliriiiiii  e-ircolanti  lu-l  .saii«riu',  ([iiandt»  il  sanfjue  è  estratto 
e  speoialnu'ntf  (luaiito  \n\\  si  raffreilda  IjinscaiiK-ntL'  e  t'ortoiiu-iitc. 
{rii  cnibridiii  si  libi-raix»  dallo  stfsso  sacco  iiivolvriito.  nmu-  a  me 
»tess«»  fia  statu  dato  di  ossorvaiv. 
Ecrezioni  rcrô  nellc  «lie  osscn-azioni.  in  l'blii  orcezioiialnu'iiti'  a  iiotaie 

nei  rarettcri  ,..,.,.  ....  , .  ,         

«U'trli        ('iiibrioni  di  diinciisjniii  ])ui  juccoK-  di  «nu'ilo  clu-  ntcni  mnaiizi  o 

emhrioni.      ^.\^^,  si'coiidii  MansoN  iioii  (•(•iTis|iuii(k'ivblH'ri>  ))iT  l'iubrioiii  di  FI 

laria  nucturna.  Oltro  a  ciô,   in  alcuui  casi  io  obl)i  a  notarc  rtmw 

Vui  con      i-ttctti  niorbosi  la  protta  eniatiiria.  u  altri  stravasi  di  san^iiic.  iii- 

cnuiturû. 

vvcv  di  linfiiria.  (•  di  altir  liiitorra<;if.  Ora  Mansox  in  China  c  Lk- 
wis in  India  mm  avivldu'iii  avutu  uccasiuno  di  (isscrvan-  mai  ni'i 
lom  nialati  tilaiinsi  l'cniaturia  si'ni])lici>,  od  altri  stravasi  di  san- 
ffUf.  i'cr  rui  ijursti  fatti  iasi-ianu  in  dubbio  clic  tra  i  l'.i  ca>i  da  inc 
uM'ii-nati  vc  ne  pussa  t-ssm"  statn  alcuiu»  in  cui  si  sia  trattato  di 
una  spccir  di  l'ilaria  divcrsa  da  (|uclla  clic  in  K<ritt<)  si  truva  piîi 
(irdinariainciitc.  al  pari  clic  in  India  c  in  ('bina.  \]  Iccito  sospcttaiT 
clic  iiiiH  l'ilaria  clic  allô  stato  adultu  vive  iicl  turrcntc  circolatnrio 
saii;:iii;;iiii  cnuic  ipiclla  tmvata  ncl  casu  citato  di  M AiiAl.llAKS  in 
ItniHiii-,  iMiHHn  (.•HMcic  causa  iiiii  taiilniciitc  di  ciin)rra;xj,^ic.  date  certe 
cveiitiinlità.  clie  nmi  bi  l'ibiria  il  ciii  lialiitat  allu  stato  adiilto  sa- 
rebbc.  pcr  <|iiel|ii  clic  si  sa  Hiiiora.  soin  ncl  sistcnia  liiit'aticn. 

1/ CHintcn/Ji  di  piti  specic  di  l'ilaric  cun  ciiibrinni  ncl  san;,Mie 
potrà  cMMTc  iiicHnn  in  cbiaro  dit  iiltcriori  ricercbe,  ncll  accin^ersi 
aile  i|iiiili  i  tiitiiri  iii\esti;;ati>ri  in  K(,ntti>  t'araniu)  bciic  di  avère  in 
nirnte,  prr  l' indiri/./.o  iopi,  ail  avNcrtiiiicntn  datu  da  Man>mn  chIIc 
M'i^iieiiti  parole: 


—  329 


«It  is  évident  that  mucli  work  lias  yet  to  be  devoted  to  tlie  study 
»of  tlie  bloodworms  of  man  before  the  subject  is  thoroughly  worked 
»oiit  and  nnderstood.  Already  we  are  partially  acquainted  with  at 
»least  four  species,  possibly  five;  observers  must  therefore  exercise 
«great  care  in  arriving  at  a  diagnosis  of  any  bloodworm  they  may 
»encounter,  and  must  always  be  alive  to  the  possibility  of  its  being 
»a  species  other  than  the  common  Filaria  nocturna.»^ 

Dovranno  poi  sopra  tutto  non  trascurare  le  occasioni  per  scuo- 
prire  le  forme  adulte  che  sono  quelle  che  possono  meglio  condurre 
alla  determinazione  délie  specie. 


Avverti- 
mento  di 

Manson. 


Di  altro  entozoo  pure  nefasto  ail'  uomo,  a  niio  credere,  è  da  la- 
inentarsi  ancora  che  nessuno  si  sia  occupato  in  Egitto  sinora.  In- 
tendo  dire  del  Rhahdonema  intestinale  Bavay.  Soltanto  Looss  nella 
sua  ultinia  memoria  pubblicata  in  questo  volume  a  pag.  64  accenna 
di  averla  riscontrata  nel  cadavere  di  un  vecchio  arabo  proveniente 
da  Rosetta,  nel  quale  trovô  anche  una  quantità  énorme  di  Disto- 
mum  heterophyes,  oltre  Bilharzia  haematobia,  Anchilostoma  duode- 
nale  e  Ascaris  lumbricoides.  lo  pero  aveva  già  annunziato  1'  esi- 
stenza  in  Egitto  di  questo  verme  nel  capitolo  siii  vermi  intestinali 
e  del  fegato  dell' opéra  già  cita  ta  di  Davidson  [120].  Infatti  osser- 
vazioni  inédite  mi  avevano  fatto  certo  di  averlo  una  volta  riscon- 
trato  in  un  cadavere  sezionato  all'ospedale  di  Casr-el-ain,  confer- 
mando  cosi  che  lo  stesso  Rabdonema  esiste  iiclla  più  parte  dei 
paesi  dove  si  trova  F  anchilostoma,  e  lasciando  cosl  ritenere  che 
questi  due  vermi  si  propaghino  facilmente  ncll'  uomo  in  comuni 
condizioni  di  ambiente.  Rimarrebbe  ora  a  stabilire  la  parte  cbc  il 
Rabdonema  ha  realmcnte  nclla  i)roduzionc  délie  maliittie  dell' in- 
tcstino  tenue,  a  forma  di  diarrea  croiiica,  fre(|uente  in  Egitto  al 
pari  d(;lla  dissenteria. 


Rhahdoneina 
intestinale 
in  Egitto. 


1.  Articolo  ili   Maiti.anii  citato. 

MliMOlUKS,    1.  III. 


—  330  — 

ManclR-Vdli  ancura  in  Kptto  sjoiio  ossorva/.iniii  ilal  lato  rliiiico 
7V>«Hiia  nana:  sulla  Taenia  nana  .SieJ>old.  l*er  (juanto  io  so  (|Uesto  entozoo  \\  è 
stati)  tjovato  soltanto  in  cadavori  oltrc  clii'  (la  HilhaiîZ.  da  Inxes 
[130].  coine  ho  {fia  aci-eniiato.  Ma  non  si»  (lie  in  Kjiitto  sia  stato 
mai  riconoscinto  in  nialati.  laddove  in  altii  |»aosi  î-  divontato  ovvio 
il  hiio  ritrovaniento  ne!  vivo,  niediantc  1'  esauie  niicroscopico  dcllc 
Esaïuf       niaterie  fccali.  Del  ((uale  esanie  niicroscopico  délie  niateric  t'ccali  c 

iuicro!M-o|iioo  n      i       i-      i     •  ■     i  .  n  •  in 

di-lli-  materic  '•'  «lUcll"  dc^rli  altii  cscicti  elle  pno  poitaiT  allô  scno]tiinu'nto  dclla 
fif«li.  pjji  parte  dejfli  elniinti  clie  eniettonn  le  Imo  nova,  o  enilirioni  eo<ili 
stessi  escrcti.  ii>  lu»  trattatn  a  lun^ro  nell' <>|iera  di  IIavuisun  altrove 
citata.  per  non  tornarvi  ora  sopra.  Non  t'  sniieiHuo  ]tern  il  lipetere 
aneiie  ora  elle  csso  dovi(dd)e  essere  nsato  sisteniaticaniente  dai 
niediei  (Ici  paesi  caldi.  ennipresii  1'  l-'.jfitto.  ove  appunto  ;>li  stessi 
ento/ni  si  tn>vann  più  tVeipn  ntenieiite. 


IHittuiiiii 
i-|Mitiro  iti'i 
ruiuiuaiili. 


l'er  rispetto  a;rli  ento/.oi  di  aniniali  doniestiei  mi  liiniterù  a  lani- 
nientan-  (pianto  sarehlie  importante  |)er  la  sainte  dei  rnniinanti  di 
riconoseiTe  r  ospite  inteiinediaiio  délia  taseiola  epatiea  in  Kj>itto, 
taiito  tVei|n«'nte  nei  rnniinanti  stessi.  La  eonoseen/.a  dei  stioi  ;;ravi  e 
letali  elîetti  siil  portatoie  in  K;;itto  rinionta  si  piii»  dire  al  is;{;{,  nel 
(pialeaiino  1 1  A.MoNT  e  Flstiii:i;  ]inldtliearono  un  la voro  importante  [7 1 
Hiilla  eaeliessia  a(-i|nosa.  Seeondo  ipiesti  aiitori  la  nialattia  apparisee 
nnnualiiieiite  in  K(;itto  in  se^^uito  aile  inonda/.ioni  e  si  di(diiara  su(*- 
eesHivauieiite  nei  lilo;;lii  elle  via  \  ia  ^onu  aliliandonati  dalle  aeijne. 
(  îli  HteKsi  ailloli  Htiiiiaiio  a  ICI  M 10  il  numéro  dei  inontoni  elie  iniioiono 
Hniiiialmente  per  la  epi/.oo/ia.  Looss  nieiitre  lia  trovato  estre- 
tnailM'lite  eomnne  e  aldiuiidaiite  la  taseiola  liei  hovi  e  hiitVali  dei 
nnieelli  di  AJesHaiidria.  per  modo  elle  non  vide  t'eH;jito  di  i|iie^li 
aiiimali  die  non  m-  eunteiienHe  i|iialeiina.  e  il  piii  délie  volte  trovô 
<|llel  viHeere  leltenilnieiite  inranitn  di  vernii.  a;,'';;j|||i;.re  elie  mi  te 
pili  di  moiitoiic.   il   paransita  seii/a  esHeic  taiilo  rani.   ^Ij  ('•  miii 


—  331  — 

brato  perô  trovarsi  in  miiiori  proporzioni.  Cio  forse  si  puo  spiegare 
dalla  circostanza  che  Looss  si  sia  imbattuto  cou  montoni  importati 
cla  fuori  e  che  da  poco  fossero  in  Egitto.  lo  almeno  posso  dire  clie 
quando  era  a  Zagazig  trovava  il  verme  con  non  minore  frequenza 
e  abbondanza  nel  montone  che  nell'  altro  bestiarae  nominato. 

Come  già  accenuai  1'  ospite  iutermediario  délia  fasciola  in  Eu- 
ropa  è  già  da  lungo  tempo  conosciuto  per  le  ricerche  di  Leuckart 
in  Germania  e  di  Thomas  in  Inghilterra.  Esso  è  la  Limnaea  trim- 
catula,  0  L.  minuta.  Ma  la  diffnsione  del  verme  in  altri  paesi  dove 
lo  stesso  gasteropode  non  è  stato  potnto  trovare,  fa  ritenere  che 
altrove  esso  sia  sostitnito  da  altra  specie  come  mezzo  di  propaga- 
zione  dello  stesso  entozoo.  In  Egitto  la  Limnaea  truncatula  non  si 
sa  che  esista,  almeno  sino  al  1885  rammeuto  che  non  era  stata  tro- 
vata  [69,  p.  107].  Sarebbe  pertanto  importante  di  scnoprire  qnale 
sia  il  gasteropode,  o  i  gasteropodi  d' Egitto  che  prendono  il  posto 
di  essa  nella  propagazione  del  nefasto  parassita.  Probabilmente  si 
tratta  di  altra  specie  di  Limnaea,  o  di  una  Physa.  lo  già  aveva 
sospettato  che  nel  numéro  degli  ospiti  intermediari  délia  fasciola 
epatica  si  dovesse  mettere  la  L.  Laurenti,  o  L.  natalensis  e  lo  ac-  Ospite 
cennai  m  una  mia  piibbhcazione  del  1884  [<5,  p.  (  <J.  La  ragione  j^i,^,,^^^ 
che  mi  fece  sospettare  cio  è  che  una  cercaria  che  trovai  infestare  nataien.ns. 
V  unico  esemplare  di  Limnaea  natalensis  da  me  csaminato  in  molta 
fretta  nel  1882,  e  délia  quale  io  in  seguito  diedi  i  carattcri  princi- 
pali  da  me  distinti,  nominandola  Cercaria  obscura  sj).  inq.,  nono-  • 
stante  che  in  essa  non  avessi  rilevato  1'  esistenza  délia  ventosa  ven- 
trale, otfriva  un  taie  insiemc  di  caratteri  che  trovai  poi  tutti  descritti 
come  propri  délia  cercaria  della  fasciola  epatica.  Io  i)cr(i  ncHa  mia 
pubblicazionc  [112]  in  cui  diedi  conto  degli  Studii  sui  parassiti  di 
moUuschi  dei  dintorni  di  Cairo,  obliai  di  menzionarc  qucsto  par- 
ticolare.  Oru  cou  piaccre  trovo  che  il  Dott.  Looss  annunzia  di 
essere  i-iuscit(rsi»criiiicntalracnte  a  infcttare  la  Limnaea  natalensis 


—  332  — 

Kraus  ct»<;li  embrioni  ilclla  fasciola  ste.ssa.  Ma  i'<:li  cou  rajiionc 
a>r;riui)}xe  die  (|iit'.sto  iiioUusoo  è  trop]»»  lam  in  Kjtitto  per  rai»])re- 
si'iitaiv  l'uiiico.  n  ])rinoij)ale  osj)ite  iiitenm'iliario  ilel  iiostro  parassito. 
8arel)bc  duiniiU'  iiiiiKiitaiito  di  .si'iioi»riro  (|uale  sia  lonliiiario  ospite 
iiitiTinriliarid  tlcl  ])aiassita  in  Ejritto.  pori'lu'-  si  potivbbo  allora 
taiilitaiv  la.  prolilassi,  taceiuloln  coiiosceiv  ai  propiii'tarii  di  be- 
8tiami.  onde  possibilniente  fossem  cvitati  i  terreni  di  ])asn>lo  intVt- 
tati  da  «iiu-l  ^rasteiopodc.  e  onde  si  facesso  la  cat-cia  al  niedesinio 
in  vista  di  diniinuirlii.  c  possibilniente  distni;i<;iTlo  iiei  teneiii  stessi. 
Dal  punto  di  vista  scicntitin»  sareblie  intéressante  di  eont'enuare 
elle  in  K;ritto  un  ospite  inteiniediaiio  .tjKciaU'  eonispoinle  eoii  iiiia 
fninia  di  vernie  ailulto  die.  eoiiie  lu»  detto,  è  stata  distiiita  eonie 
varietà  e^iziana. 

l'er  riKjietto  ai  prineipiî  di  prolilassi.  (dtre  la  di.stinzioiie  deiro- 

pite  iiitt-rniediario  ve  lU'  sono  altri  non   nieiio  ovvii  a  sn;i';;-eiirsi, 

ma  di  non  faeile  appliea/ionc  jiratiea.  ( 'cnare  \trv  (|Manto  è  possi- 

bile  die  le  nova  <lel  distonia  non  aniviiiD  iiei  teneiii  nniidi  dove 

l'rofilaMi      KÏ  trova  l'nspite  iiiterniediario;  (|uiiidi  distiuzionr  eol  tnoeo  di  tutti 

1*1  iliitonia     .    ,  .  ,,..,.. 

«iMUir...       '  tepiti  distoiiiatoKi  nei  niaeelli:  pronta  ueeismne  de;;li  aniniali  in- 

fetti  p«T  tofflicijrli  dai  terreiii  di  pa.seolo;  nieeo;r|ii'ie  e  distrii;i|;ere 

cnl  fiioiii  i|iianto  piii  si  piiô  de;;li  eserenieiiti:  preferire  per  i|uanto 

hi  |Mii"i  la  pastura  in  teireiii  pritcttanieiite  asciutti;  sottopdirc  al- 

r  umo  {ridiiijiliiTo  di  uiia  buona  dose  di  sali-  il  bcstiaiiie. 

Sareblicii»  deHideraldli  aiielie  rieerdie  per  Miuiprirc  1  ospitr  in- 

Ihutoiiis       Irrnii'diario  drl  IHstmiinm  lancmlatmit,    elii"  è  atlattu  seoiioseiuto 

unii»..      m„.||,.  iiltpivc.   non   Hapeiubmi  nulla  di  preeiso  sul  eielo  vitale  di 

i|IU'Mto  roiiip]i{;ni>  drila  tiisriiila  cpatii  a. 

l'rr  rinprtto  a  i-iit<i/.(ii  dd  ra\ailo  siiirblir  dcsidrialiilr  die  ni 
terinri  ricerehe  foHwri'  fullr  per  rhiarire  m-  lealnicnle  il  linallo, 
ijUeHt' iitili-  iiiiiiiiale.   \ada  Nn^r^cttn  nll' intc/idiit-  di   iiiia   spccit-  di 


J 


—  333 


anchilostoiua,  corne  io  ho  ragione  di  sospettare,  per  quello  che 
dirô  nella  parte  sistematica.  Nel  caso  aflfermativo  assicurarsi  se  si 
tratti  délia  stessa  specie  di  quello  che  infetta  l' uomo  e  quale  im- 
portanza  possa  avère  iiella  patologia  di  questo  nobile  animale.  I 
niolteplici  entozoi  trovati  da  me  e  in  tanta  abbondanza,  special- 
mente  per  alcuni  nematodi,  come  lo  Sderostomum  armatum,  lo  Scle- 
rostomum  tetracanthum  in  cavalli  morti  nella  epizoozia  che  di- 
strusse  qnasi  tutti  g-li  equini  nel  1876  in  Eg-itto,  lasciano  diibitare 
invero  che  abbiano  contribuito  a  menomare  le  forze  e  a  mettere 
in  cattive  condizioni  gli  organismi  di  questi  animali,  in  modo  da 
rendere  piii  raieidiale  il  sopravvenuto  tifo  equino. 


Anchilo- 

stoma  nel 

cavallo. 


Accennato  cosi  di  voie  a  quanto  sarebbe  desiderabile  che  fosse 
ulteriormente  fatto  con  ricerche  elmintologiche  per  trarre  maggior 
vantaggio  per  la  sainte  e  benessere  dell'  uomo  in  Egitto,  passo  ora 
a  dire  particolarmente  di  quanto  otfro  nel  présente  contributo. 

Gli  entozoi  che  presento  negli  elcnchi  furono  da  me  raccolti  o  Dove  e  come 

1  •      1       1  ■     •  •     /  ^  < ,  ™  f.  1  r,nr\     •        /-(     •  •  'l"    l'aCCOltO 

osservati  nel  corso  di  dodici  anni  (1873 — 1885)  m  Cairo  o  m  una  ,^^^^,.[.^,1  pg^ 
0  in  diverse  délie  seguenti  località  del  Basso  Egitto:  Zagazig —  il  mioiavoro. 
Benlia — Mansura — Damanhur — Tanta — Alessandria.  In  géné- 
rale posso  dire  che  i  parassiti  dci  mammiferi  e  dell'  uomo  furono 
raccolti  e  ossei-vati  da  me  specialmente  in  Cairo,  o  in  provincia  in- 
nanzi  il  1883  e  quegli  degli  uccelli,  rettili  e  molluschi  in  grande 
parte  negli  anni  1883—1885  al  Laboratorio  Kediviale,  dove  ebbi 
per  coadiutore  l'egregio  amico  Dott.  Walteu  Innés  Bey,  a  cui 
debbo  la  determinazione  degli  ospiti,  di  cui  più  specialmente  egli 
si  occupava. 

i^a  jtiii  i)arte  dci  jiarassiti  raccolti  sia  da  me  i)rivatamente,  sia 
nel  Laboratorio,  rimasero  nella  collczionediquel  Museo.  nonostante 
che  i  primi  fossero  di  mia  esclusiva  proprietà  e  sia  dettd  jn-r  inci- 
denza,  senza  che  riccvcssi  iiuii  un  riugraziamento  per  averveli  la- 


—  334  — 

sriiiri  iilla  iiiia  parri-iiza  tlall' E<ritto.  rietln  siaim  ])<)i  jiassati  tutti 

air  *  Kspeilale  (ii  (  "asi-el-ain.  clu'  \n\rc  ne  obbi'  da  me  altri  dui'tta- 

lucnti'.  In  que.sto  modo  di  molti  non  jtotei  toniato  in  Italia  avcie 

eseniplari  ])iT.siMiti  pcr  la  Ion»  ulteriore  dctonninaziono.  E  oos'i 

(|Ui'sta  riniasi'  inconiplfta.  nientro  ili  altri.  T  inconipU'ta  di'tciniina- 

zionc  è  dovuta  a  tiattai^i  di  t'ornio  larvali  non  dctonninaliili.  o 

anche  di  esenijilari  di  entozoi  ridotti  iii  lattiva  condi/.iont'  \)vr  de- 

tcrioranM-nti  sottVrti  a   lun<io  andaro  v  con   ripetutc  pi'ii]»i'/.ii'  di 

trasinclii  f  via;r;ri.  Lt'lciico  de;ili  entozoi  di  aiiiniali  nt-ppiirr  ra])i)re- 

st'nta  tuttf  t|Uanti'  If  >piMif  da  nu-  raccoltc.  clic  altuiic  aiidarom» 

spt-rsf.  si-nza  dn'  ne  aliliia  eonseivato  appunto.  o  lueuioria. 

Si  ajr;i^iiin;;a  i-lu-  la  niia  raccolta  piivata  di  veniii  tu  incoinin- 

ciata  oltre  un  vmtmnin  t'a.  (|iiaiMlci  in  iniprov  visato  raccoglitore  di 

harhi.  i-ra  iiuovo  attatto  nclla   cono.sccn/.a  de<ili  elminti,  e  (pnindo 

anclie  \<i\\  stcssi  nu-todi  di  tissay.ioiic  e  eonseiva/.ioin'  in  uso  <iene- 

ralr  non  erano  cosi  p»'i1'ezionati.  inmi-  oHMilnjuino.  Si  a<;;;iun<j:a  le 

diftii-oltù  (hc  incontrai  Hcniprc  a  tare  autopsii-  <adavericlic,  l'esc- 

In  qumii  con-  fruinicnto  |i>ni  inipcrlctto,  niassinic  in  piovincia.  spcsso  allaperto, 

dizioni  nw-  .  i        i-  •■ 

roini  rniKï/ii    ""'  imdo  Hiiojo.  COI  hussidii  pni  pnnntiM.  cniiic  jut  moite  di  (|iu'l!e 

in  K^tio.     .,  „,.,,p(,  iiH-dico-lc^ralc.   1''.  pcr  la  laccojta  di  t  iitci/.uj  di  grossi  ani- 

niali.  conic  t|Uclli  da  luaccllo.  u  ruine  ;:'li  eipiiiii  durante  la  epi/.oo- 

/ia  ncir  cstatc  dcl  ls7(!  a  Za^ta/i-;  e  a  hanianliur.  si  a;r;;iun;i:a  le 

i'ic«-rclic  csHcre  Htate  t'atte  apieiido  n-lj  auiniali  in  piena  eainpa<;iia. 

M«ttto  la  HtVrza  dcl  Hole.  o  jippeiia   riparato  dall  iMnIna  inipcrt'etta 

data  *la  un  alliei'o,  cliinato  sul  suolo  e  niolestatu  da;;li  insetti.  con 

ditctto  di  tutti  i  KUishidii  piii  nceesHarii  eonie  liiioni  strunienti.  re- 

cipiento  adattati.  acipia  pura.  aii I.  o  eun  alei>nl  di  non  preeisata 

conccntra/ione.  i'er  tutto  eiô  inipoH.^ihilità  di  nna  liuomi  detcrnii- 

(^(ribuiii     iiH/.ionc  dc^^li  eiito/.oi  e  di  prchenlarne  ora  un  eleneo  |ieit"etto,  i|uale 
Imprrfotto.  . 

c  Hppcna  ottenioije  eun  nna  en||e/.ion*-  pieparata  m  taMiresoli  eon- 

di/,ioiii  di  un  Inion  lalionitorin  /.oo|ii;ri,-ti.  (  'usl  la   parte  sistennitiea 


—  335  — 

che  dovrebbe  essere  la  parte  })iù  importaute  di  questo  lavoro  sarà 
trovata  molta  iraperfetta,  facendovisi  menzione  anche  di  entozoi 
raccolti  senza  essere  stati  studiati  e  déterminât!,  in  modo  da  non 
poterli  desig'nare  neppure  col  nome  g-enerico. 

Non  avendo  possibilità  di  riuscire  a  preparare  im  lavoro  più 
perfetto  in  seguito,  senza  tornare  di  nuovo  aile  stesse  ricerche  in 
Egitto,  ciù  elle  non  vedo  probabile,  ho  crednto  ora  di  pubblicare 
il  risultato  délie  mie  ricerclie  imperfetto  corne  è,  intendendo  ohe 
il  lavoro  possa  riiiscire  utile  come  snggestivo  di  nuove  e  più  cou- 
cludenti  ricerche,  come  posso  dire  riiiscirono  già  altri  miei  prece- 
denti  lavori. 

Quanto  aile  figure  annesse  al  présente  contributo  esse  pure  la-  Figure, 
sciano  molto  a  desiderare,  tanto  piîi  dovendo  subire  un  confronto 
con  quelle  nitidissime  e  piene  di  minuti  particolari  di  struttura  che 
adornano  la  bella  memoria  che  précède  in  questo  volume,  dovuta 
al  Dott.  Looss.  Ma  anche  per  le  figure  si  trattava  che  col  materiale 
a  mia  disposizione  non  poteva  fare  di  meglio,  e  bisognava  che  mi 
decidessi  o  a  presentarle  come  sono,  o  a  rinunziare  alla  loro  puli- 
blicazione,  ed  ho  finito  di  appigliarmi  al  primo  partito,  perche  nii 
è  sembrato  che  anche  come  sono,  possano  essere  di  qualche  utilità 
per  facilitare  il  lavoro  di  ulteriori  ricercatori. 

Quanto  alla  bibliografia  che  seguirà  queste  considerazioni,  non  Bibiiojfiafia. 
oso  dire  che  sia  compléta,  ma  mi  pare  sia  riuscita  esatta,  soltanto 
la  citazione  di  pochissimi  lavori  essendo  rimasta  imperfetta.  Per 
qualche  lavoro  che  non  lio  potuto  consultare  io  stesso,  o  di  cui  non 
ho  jjotuto  avère  informazioni  da  gentili  corrispondenti,  mi  ha  gio- 
vato  il  ricorso  ail' eccellente  0])eYa,  Bibliographie  der  klinischen  Hel- 
minfholof/ie  (Ici  1  )ott.  J.  C.  HuBER  di  ]\remmingen,  nonchè  aile  opère 
generali  di  bibliografia,  come  la  Bibliotheca  historico-naturalis  di 
Engelmann,  e  la  Bibliotheca  zoologica  diENGELMANN  eCAEUS,  con- 
tinuate  da  Taschenberg,  i  Vermes  di  ^Iax  BitAUN  neU'oiJcri!  di 


—  336  — 

Broxn's  Klassen  und  Ordnungen  de^  Tliieres,  e  la  Bibliography  of 
protozoa  etc.  ili  D'Arcy  W.  Thompson.  Non  i-n-do  uocessario  di 
fare  tijrurare  nella  stosï^i  bibliojrrafia.  le  ojtori'  ^iciKTali  di  olniiiito- 
lojria  (lie  puiv  trattaim  de{;li  eiitn/.oi  speeiali  ilellEj^itto  e  délie  lua- 
lattie  elle  ne  derivano  ao;li  ospiti.  pereliè  sono  da  tutti  più  t'aeilniente 
cono^seiute.  I  lavori  sono  esitosti  per  online  eronolo<>:ieo  di  jmbbliea- 
zione.  piuttostoehè  per  online  altabetieo  dejrli  autori.  onde  presen- 
tare  eosî  eonic  una enmaca  dei  ])n><rn'ssi délia  entozoojriatia  in  Ejritto. 
Mi  lusin<ro  ehe  Tlnstituto  vorrà  aeeoglien'  t'aviuevolniente  iui- 
RicoDoscenza  ])crfetto  e  inennipleto  eonic  è,  (juesto  nuovo  luio  eontributo,  col  (|uale 

verso  ,  .  ,.  ni.-. 

rioRtituto  prendii  oeeasiiine  per  esternan-  di  nu<>vo  alla  ddtta  ."^ttcieta  tiitta 
la  niia  rieonoseenza  per  l'onon-  tattomi  di  nianteiieruii  nel  noven» 
(Ici  suoi  »oei,  dopo  la.  da  me  raniniaritata.  inia  parteiiza  dall'E^jitto, 
faeeiidonii  passan*  n«'lla  classe  {\v\^\'\  tmorari. 

Mi  n-sta  anenra  a  n-nden*  pnbbliclie  ;rni/.ie  ai  hottoii  vo.\  LiN- 
>T(iw  di  (iiittin<;en.  e  FiXLAVSON  di  (Uas^ow.  ai   l'int".  K.  Ui.an- 

Hiripmzia-  «•HAICI»  di  l'ari;ri.  <••  Kl{IT.srii  di  Herliiio.  Mo.MICKLLI  di  Xapoli. 
SlluKKK  di  Hasilea.  i'uNKK'K  ili  Hnslan.  MAh'KiCfi  e  (  îlAl!NiKi;l 
(Il  l'isii  elle  lianno  faeilitatii  il  niio  laMim.  sia  |ier  aiiito  nella  deter- 
mina/.ione  di  eerte  speeie.  sia  fnriiriidnnii  iitili  iiit'oniiii/.inni  liihlin- 
l^nitiela-,  sia  in  altra  valev(de  maniera.  Kinj^'ra/ianii'iiti  pure  a;;li 
cjffejfi  uniiei  |)ott.  Innks  IIky  ilie  si  r  ctinipiaciiitn  di  tnriiinni  id- 
teriori  inforina/ioni  su  eerti  nspiti  di  parassiti  raenilli  al  Lalmia- 
t«irio  Krdiviair,  c  huit.  J'AlltliK  Mansun  elle  mi  anteei|iù  inipnr- 
taiiti  infiirma/.ioni  hiiI  resiiltato  délie  iiiecsHaiiti  sue  rieerelie  intorno 
allé  tilarie,  e  tiiialiiieiite  al  i'mt'.  lîli'IIIAlil>l  di  (|Uesta  l  iiiv  «-rsità, 
ne!  eiii  ialNiratorio  /.«udo^rini.  valciidnmi  dt-l  sueiiirsn  di  una  biioiia 
hililioteeu  ziMdujrini  v  di  iina  vastii  rulle/.iuiie  di  eiito/ni  da  cnii 
fronto.  eotiipreiideiite  più  di  .'(ôO  Mpceie,  Ih>  in  ;;ninde  parte  pre 
|mrnlo  (|iieMtn  lavom. 


ÉTUDE  SUR  LA  SORCELLERIE 

ou 
LE  EÔLE  QUE  LA  BIBLE  A  JOUÉ  CHEZ  LES  SOBCIERS. 

PAR 

WILLIAM  GROFF. 


Ainsi  qu'un  vaste  marécage,  bouillonnant  le  jour,  sous  les  rayons 
d'un  soleil  de  feu,  exhalant,  la  nuit,  des  émanations  malsaines  et 
effrayantes  comme  des  spectres,  tel  fut  l'esprit  humain  en  Egypte 
aux  siècles  qui  sont  séparés  de  nous  par,  il  y  a  environ  deux  raille 
ans.  Comme  charriés  par  trois  fleuves,  les  débris  des  croyances 
de  la  vieille  Egypte,  morte;  les  légendes  de  l'Asie,  moribonde;  la 
philosophie  de  la  Grèce,  en  décadence,  s'y  étaient  réunis,  et  for- 
maient un  marais  fétide,  d'où  s'envolèrent  des  feux-follets  qui  en- 
traînèrent la  conscience  humaine  dans  l'une  des  plus  étranges  di- 
vagations que  l'histoire  ait  enregistrées  :  le  gnosticisme. 

A  côté  du  gnosticisme,  et  intimement  associé  à  lui,  se  trouvait 
la  sorcellerie.  Elle,  aussi,  jetait  ses  racines  profondément  dans  les 
croyances  de  l'Egypte  anti(|uc,  y  su(;ait  une  sève  ([ui  nourrissait 
des  mystères,  qui  furent  bercés  à  l'ombre  des  temples  de  la  vallée 
dn  Nil;  mais  au  cours  des  siècles,  la  sorcellerie  avait  absorbé  bien 
des  éléments  de  i)rovenance  étrangère.  Rien  n'est  plus  curieux  que 
d'analyser,  de  disséipier,  en  (pielque  sorte,  les  écrits  qui  nous  sont 


—  338  — 

parvenus  «le  ces  tt'iui)s  ri.'ciil«!'.s.  do  .se  lemlre  eoinpte  îles  divers  élé- 
ments eiuidovés  à  leur  eouiiH»sition.  d'en  reeherelier  les  origines, 
et  de  restituer  à  rKjrypte.  à  l'Asie  et  à  la  Grèce,  à  oliaeuue,  ee 
qui  lui  appartient. 

Parfois  en  taisant  des  fouilles,  les  rlierelieurs  reneontrent  une 
uia.s.se  informe:  on  l'extrait,  on  en  détache  les  matières  étraufières. 
ou  la  nettoie  .soigneusement,  et  on  tiuit  par  trouver  une  médaille 
portant  l'effigie  d'un  mi  ou  dun  empereur  ijue  l'iiistoire  nous  avait 
fait  eonnaitre.  l)e  même,  dans  les  éerits  de  la  s(u-eellerie  d'il  y  a 
deux  mille  ans.  on  reneontre  îles  légendes,  des  eroyanees  et  des 
dieux  de  l'Egypte,  de  l'Asie  et  de  la  (ôèce.  entassés  péle-méle. 
et  étouffés  sous  une  masse  de  divagations  nn\l.saines  engendrées 
par  l'esprit  maladif  du  soreier;  on  en  écarte  les  éléments  étran- 
gers; on  recherche  l'idée  |»rimitive.  et.  ([Uelquefois,  on  reconnaît 
un  dieu,  une  pensée,  un  écho,  avec  lequel  l'histoire  nous  avait 
déjii  familiarisé  hien  des  siècles  auparavant. 

Cette  (juestion  comporte  donc  un  inépuisaldc  champ  d'investi- 
gations: elle  serait  tnqi  vaste  à  traiti-r  en  détail:  nous  nous  limi- 
terons à  jeter  un  coup  d  a-il  sur  l'ensemhle.  mais  nous  essayerons 
d'en  étudier  une  petite  partie,  un  détail  historit|Uc.  à  savoir  :  le 
rôle  que  la  Kililc  a  joué  chez  les  sorciers  en  l^gyptc.  aux  premiers 
siècles  de  l'ère  chrétienn»'.  et  ce.  d'après  les  n<itcs  d Un  sorcier  de 
eette  épo<|ue  reculée. 

Non»  Hvons  déjà  traité  cette  i|ue>tion.  il  \  :i  une  di/.aine  d'an- 
nécM  que  nouH  l'éludions.  |)ans  le  présent  travail,  nous  voulons 
«•ondeiiMcr  les  disersi-h  noies  que  nous  avons  prises,  et  essayer  de 
donner  une  étude  approtondic  sur  un  point  diterniiné.' 

I  J'st  m  lU'ik  l'Iioiiiiriir  il'utlInT  l'nlItMltiuii  ilr  lu  .S4k-I6|«'  Hiiiulii|iii'  iiliiii»  lu 
•■niin-  (lu  '.>  ii<i\i'iiiliti'  iK-oi  il  iji-  riiiKlitiit  i'K>'|ili<'li  Klnrin  In  m-niin' ilii  U  iiiivi'iiilni' 
l"Vt  mil  In  i|iir>liiiii  i|iii  III  iM'rii|H'  il  lie  Iriir  (■ii|iiliiillili|ili-r  ilin  InilM  ft  iIi'k  niiirlii' 
•lim*  <lp  rplir  <-luilr.  Ayaiii   l'ii  I*  imllrt   (mil  ili<  i|iii>iiilonii  illfllrtlcn,  j'iil  /■ii'>  trrK 


—  339  — 

Nous  avons  divisé  la  présente  étude  en  trois  sections  : 
I"  Etude  sur  le  papyrus  contenant  les  notes  d'un  sorcier. 

A)  Les  croyances  de  l'époque  oii  fut  rédigé  le  papyrus,  ou 
aperçu  général  sur  le  gnosticisme  et  la  magie. 

BJ  Etude  historique,  analytique  et  critique  du  contenu  du  papyrus. 

Il"  Dans  cette  section  nous  avons  étudié  une  formule  pour  em- 
pêcher un  naufrage  et  le  premier  épisode  du  livre  de  Jonas. 

AJ  Etude  sur  les  lignes  5  à  7  de  la  colonne  xxiv"  (xv"')  :  au 
verso,  du  papyrus  contenant  les  notes  d'un  sorcier. 

B)  Etude  sur  le  premier  chapitre  du  livre  de  Jouas. 

CJ  Etude  comparative  entre  la  formule  pour  empêcher  un  nau- 
frage, du  papyrus;  le  premier  épisode  du  livre  de  Jonas  et  d'au- 
tres légendes  analogues. 

DJ  Note  sur  la  composition  du  livre  de  Jonas. 

Iir  Etude  sur  les  divinités  d'origine  asiatique  invoquées  dans 
les  formules  conservées  dans  le  papyrus. 

IV"  Coup  d'œil  rétrospectif  sur  la  présente  étude. 


I"  Le  papyrus  contenant  les  notes  d'un  sorcier. 

A)  Les  croyances  de  l'époque  ou  fut  rédigé  le  papyrus,  ou  aperçu 
général  sur  le  gnosticisme  et  la  magie. 

Le  papyrus  oii  se  trouvent  des  «notes  d'un  sorcier»  est  géné- 
ralement désigné  par  le  nom  de  «grand  papyrus  magi(iue  ou  gnos- 
tique  >.'  Quant  à  la  date  de  sa  rédaction  actuelle,  on  la  place  à 

heureux,  après  avoir  rédigé  ce  travail,  de  pouvoir  en  rcmettri^  le  uianuscrit  à  Mon- 
sieur Gavii.lot  qui  a  liieii  voulu  le  revoir  en  entier. 

1.  Voyez  Kkvii.i.out,  l{evue  A/yptolnr;{que,  i,  \i.  107;  ii,  270.  Cf.  Kevillout,  Le  roman 
de  Setiia,  iiitrodiiction  (noirs).  —  IIess,  Ve>-  fpwstisclic  Papyrus  von  Lotulon,  Einleiliinj;'. 

4:i* 


—  340  — 

l'époque  romaine,  ou  j)lu.s  exaeteiueiit,  vers  le  IP  sièele  de  l'ère 
ehrétieiiiic:'  le  papyrus  aurait  donc  été  rédig:é,  mais  sur  des  do- 
cuments j)his  anciens,  en  pleine  ép(t(|ue  j^nostique. 

(  hi  emploie  le  terme  -  {rnostique  pour  dési-iiier  un  certain 
nombre  de  sectes  qui  fleurirent  aux  i)remiers  siècles  de  l'ère  chré- 
tienne dans  les  provinces  orientales  de  l'empire  nmiain,-  mais  nous 
nauruns  à  nous  occuper  que  du  jrnosticisnie  é<::yptien,  qui  était 
la  dernière  transformation,  ou  développement,  des  croyances  de 
rH;ryi)te  ancienne.  Rien,  du  moins  à  notre  connaissance,  ne  peut 
mieux  définir  le  vrai  «jnosticisme  (jue  le  dicton  des  Ophites  :  «Le 
«commeni-ement  de  la  perfertion  est  la  ronnai.ssancc  de  l'homme, 
«mais  la  perfection  al».solue  est  la  connai.ssance  de  dieu.  '  Cette 
pensée  est  connue  un  écho  de  celle  (jui  se  trouve  ^rravée  dans  le 
tombeau  d'un  haut  t'onitiimnaire  de  l'Ef^ypte  ancienne,  où  il  est 
dit  :  «J'ai  connu  dieu  parmi  les  hommes  (eti  Je  l'ai  compris. >' 

On  reconnaît  (|Ue  la  .sorcellerie  en  K;;ypte.  aux  prcmii  rs  siècles 
de  l'ère  elirétienne.  avait  pour  base,  de  même  (|Ue  K-  ^^^nostitisme. 
les  cpivanees  de  l'Ej^yptc  ancienne.  *  Kiitrainés  |iar  leurs  passions. 
>par  leurs  besoins,  par  le  sentiment  Immc  de  leur  t'ail>lessc  et  de 

•  h-nr  impuis.sance.   les  hommes  ont  «le  tout  temps  redierclié  les 

•  moyen»  hurnatiirels.  Les  anciens  H;;yptiens  en  persoimitiant 
IcM  fureCK  de  la  nature,  avaient  été  amenés  à  croire  ijU  ils  étaient 
entourés  par  des  myriades  d'êtres  invisibles.  ea|iables  de  bonnes 
ou   cic   niaiiv.iises  actions;   ils  se  figuraient  ces  êtres  comme  «les 

I       \..y,     hu M.     ..r„ ,..,r    .,r „.,..r.    ,,.,..  M  A  X     ,Ml,l..l.,     /,V,-.,r,7    ,(r    Ir.n;,.,^. 

«rlll,    |l.   17s. 

t     \     ■  -  ■    L    .         'piff  tjnn^ir,  „„,{  ihrir   rTmaliu,   |i.  :t. 

I      I  Wi..    nwl   thrir    rrmoiiu,    |l.   t,  A;   v(.  |l.  t>l 

4  ' 1" '<  •!'  I  II 'iii>< ilf  la  vii<  liiiiiwtiiir  J'iii  ni  In  imijoii  ilc 

IHrii  ,  '..A>>/<</N«,  IV,  |i.  ISO.  l'ciil  6ln'  fniiilrnlt-ll 
roiti|i!  .'  .       ,  I  I  ,. n 

6.  ('■*»*>,  I.*  fmpfrm»  no^lfiir  HarrU,  |i.  IHO. 


—  341  — 

personnages  redoutables,'  puis  «Les  croyances  égyptiennes,  qui 
»  perpétuaient  la  vie  de  l'homme  au-delà  de  la  tombe,  se  prêtaient 
«singulièrement  au  développement  des  sciences  mystérieuses  ayant 
»pour  objet  d'établir  des  communications  entre  les  habitants  de 
»la  terre  et  les  êtres  variés  dont  une  foi  robuste  peuplait  les  es- 
vpaces  célestes.  »'  Il  est  probable  que  les  premières  démarches  que 
l'homme  fit  auprès  des  puissances  invisibles  furent  de  se  protéger 
contre  elles,  puis,  une  fois  en  rapport  avec  elles,  ou  plutôt  se 
croyant  en  rapport  avec  elles,  il  aura  voulu  s'en  servir.  «Je  te 
connais,  je  connais  ton  nom»  dit  l'âme  au  dieu  dans  la  grande  salle 
de  jugement;  connaître  le  nom  d'une  divinité,  c'était  avoir  une 
puissance  sur  elle,  prononcer  son  nom,  c'était  l'invoquer,  s'assu- 
rer, exiger  même,  son  secours;^  certes,  c'était  une  idée  bien  au- 
dacieuse que  celle  de  s'emparer  de  la  divinité  elle-même.  Celui 
qui  avait  une  puissance  sur  les  dieux  et  les  morts,  qui  connaissait 
les  formules  nécessaires  pour  les  évoquer,  c'était  le  sorcier.* 

Après  la  fondation  et  la  construction  d'x4.1exandrie  s'ouvrit  une 
ère  nouvelle  pour  l'Egypte;  alors  vinrent  s'ajouter  aux  croyances 
de  la  vieille  Egypte,  d'un  côté,  les  légendes  de  l'Asie,  de  l'autre, 
la  philosophie  grecque.^ 

Sous  les  Ptolémées  fut  faite  une  traduction,  en  grec,  du  texte 
hébreu  de  la  Bible,  qui  mettait  cet  ouvrage  à  la  portée  des  gens 
qui  ne  connaissaient  pas  l'hébreu.  Un  peu  plus  tard  les  évangiles 

1.  Voyez  Rknan,  IHstoire  du  peuple  d'hraU,  t.  i"',  p.  30  et  s. 

2.  CiiABAS,  Le  papyrus  viagique  Harria,  p.  159. 

3.  Voyez  Maspero,  Bi/diolkègue  âjyplologique,  t.  ii,  p.  298  s.;  cf.  mon  étudi'  fiur  k•^. 
noms  propres  chez  les  Égyptiens  dans  la  Revue  égyptologique,  v,  p.  Hh  s. 

4.  .Iamiiuque  «explique  à  sa  manière  refficacité  de  ces  vaines  formules  et  la 
:«  puissance  des  noms  divins  empruntés  aux  langues  anticpies.  Il  admet  l'existence 
»  d'une  armée  d'esprits  bons  et  méchants,  et,  suivant  lui,  les  esprits  méchants  se 
«complaisent  à  accomplir  le  mal  (|u'on  leur  (Uniandc.»  D'après  Chahas,  Le  papnru.-< 
magique  Ilarris,  p.  181. 

5.  Voyez  Menakd,    Iln-mes  Triimrriiste,   xiii,  s. 


—  342  — 

furent  apporti-s  en  Eurypte  et  nous  sommes  au\  premiers  siècles 
lie  l'ère  tlin'tienne. 

l>e  ces  temps-là  lEjrypte  nous  a  laissé  trois  documents  d'une 
importance  ca|iitale  :'  I'  Les  livres,  dits  lierméti(|Ues,  ou  d'Hernies 
Trisniégiste :  les  fraufnients  «jui  nous  en  sont  parvenus  sont  une 
partie  en  frrec.  une  partie  tra<luite  en  latin.-  II"  La  l'istis  Sopliia: 
cet  ouvrafîe  est  attrilmc  à  un  disciple  de  Valentin.-'  III"  Lntiii.  un 
écrit,  ou  plutôt  un  recueil  d'écrits,  où  l'on  trouve,  de|uiis  la  sor- 
cellerie, la  nia}jfie  noire,  la  ]dus  malfaisante,  jusqu'aux  prescrip- 
tions médicales  les  plus  utiles  ou  les  plus  inotfensives.  Le  texte 
lie  ce  recueil,  qu'on  peut  intituler  »les  notes  d'un  sorcier»,  est  en 
démoti(|ue:  il  s'y  trouve  pourtant  <juel([ues  passa<;es  en  {frec  et  des 
Uïots  empruntés  à  des  lanj^ues  étranfjcres.* 

Ces  ouvratfcs  nous  font  voir,  sous  trois  asj)ects  différents,  l'état 
de  l'esprit  liumain  en  l'l;ry|»tc  aux  premiers  siè(des  de  Icre  chré- 
tienne. 

Ce  n'est  pas  sans  plaisir  qu'oii  lit  les  tVai;mcnts  des  livres  dits 
liermétiqjies:  ou  y  voit  clairement  le  désir  d'  ...être  instruit  sur 
>lch  êtres,  comprendre  leur  nature  et  enunaitre  1  >ieu  .'  Les  frag- 
ments (jue  l'on  posscile  paraissent  être  de  dates  différentes,  .\insi 
le  l'i)iiiiaiiiiris  Aiù  l'on  rceounait  des  analo^^ies  avec  le  i|uatricme 
évanjfile  peut  être  du  premier  sièele:  les  autres  fra<;nients  des 
livres   hermétiqueH  semident   être  plus  modernes,   mi   émit   -i|Ue 

I.  Ji<  IIP  |iarli'  iNU  ili'n  livre*  iilltyHiiii  nu  llvrfii  RiMtcrypIn'it. 

t.  l'jliii..!.  .1.  fi^i..  .,.  M.....,,.  Ilrrmf  l'rUm'ijUtr.  Traillirtiiiii  riilll|ilrli'  |in'M'i^(li'(> 
A'ttUr   ■  >.■   ItiTlll/'liiitirit.   l'urili. 

I.  M  '  '  .    •  •  («'«lit.  I'kiiikiiihii),  Ki-rliii  l>tM.    -  Vovc;.  lH|ircH(<iil(< 

éluilr,  |i.  St4,  rt  noir  t. 

i  ('•  (.aiitru"  •'•(  m  iIpiix  iiirirri'Riu ,  l'un  l'M  k  l.<iiiilh'K  (ili»«,  l>'r  ifimêiùflu 
I  mit  tUntrilttnif  uitit  ilmitutiMrh-tlruUrhnrt  titi**tur  hernu^iirtjritm,  Vtv\' 

<  iil  i'*!  au  titll«/<i'  ili>  l.<'yilr  I  l.i.KUtiia,    1^  itnpjfrut  ilémvti'iiir,  n'IlAi, 

».   M  Ml  «mi,    ll'rwu»  Trint'yitt»,   |i.  4, 


—  343  — 

»  non-seulement  la  traduction  latine,  mais  le  texte  même  de  VAs- 
»clépios  ne  remontent  qu'au  temps  de  Constantin»/ 

On  entrevoit,  à  travers  les  siècles  qui  nous  séparent  de  cette 
époque,  les  fig-ures  de  deux  hommes,  Basilide  et  Valentin,  qui  aw- 
raient  joué  un  rôle  bien  important  dans  le  mouvement  de  l'esprit 
humain  en  Egypte  en  ces  temps-là. 

Quant  à  Basilide,  il  aurait  vécu  et  enseigné  vers  la  fin  du  pre- 
mier et  au  commencement  du  deuxième  siècle  de  l'ère  chrétienne. 
On  peut  «remarquer  les  ressemblances  qu'il  y  a  entre  l'émanation 
»chez  Basilide  et  la  manière  dont  la  religion  égyptienne  faisant 
»  sortir  les  dieux  les  uns  des  autres»,  mais  «non  content  d'expli- 
»quer  l'origine  des  choses,  Basilide  voulut  encore  étudier  et  ex- 
»pliquer  la  nature  de  l'âme,  ses  facultés  et  ses  actions». - 

Valentin  était,  probablement,  un  disciple  de  Basilide;  il  était 
moins  profond,  mais  plus  brillant  l'un  voulut  parler  davantage  à 
«l'intelligence,  l'autre  à  l'imagination  . .  .Valentin  puisa  à  pleines 
»  mains  dans  les  doctrines  mystérieuses  des  sanctuaires  égyptiens 
»et  ses  disciples  l'imitèrent . . .  l'idée,  les  noms  de  leur  dieu,  leur 
»Plérôme,  leur  syzygies,  leur  cosmologie,  leur  psychostasie,  leur 
«immortalité,  tout  ou  presque  tout,  se  retrouve  dans  les  croyances 
»des  prêtres  de  Thèbes  ou  de  Memphis.»'' 

De  même  que  chez  les  Sémites,  qui  avaient  multiplié  les  êtres 
invisibles  (Eloah),  puis,  on  les  avait  réunis  dans  un  seul  (Elohira), 
»les  sectes  gnostiques  Valenthiiennes  avaient  presque  indétini- 
»ment  multiplié  sous  le  nom  d'roxs  les  émanations  successives  de 


1.  Menahd,  Uermen  Tri.i7Héi/i.ite,  iiitrod.,  p.  i.iv  et  suiv.;  cf.  j).  vu.  Pour  certains  rap- 
ports entre-  les  livres  hermétiques  ut  les  textes  égyptiens  voj'ez  Pierret,  Mélanffe.t, 
I,  p.  112  s.,  et  entre  les  livres  hermétiques  et  le  papyrus  contenant  les  notes  d'un 
sorcier  voyez  Maspero,  Eecueil  de  travaux,  i,  p.  21,  note  7. 

2.  Amkuneau,  Le  r/noalicimie  égyplien,  p.  79  s.,   147  s.  et  325;  cf.  p.  92. 

3.  AMiir.iNKAi',   Le  gnonl.ici.ime  égijptien,  p.  .325,  326. 


—   o44  — 

.la  divinité  et  unissaient  tous  ces  éojis  dans  un  onsemble  ajjpelé 
>plér<'>tne.  >' 

Quant  à  la  Pistis  .Sophia,  on  suppose  que  l'auteur  en  était  quel- 
que gnostique  Valentinien>:  à  part  certains  passajres  d'une  l)eauté 
réelle,  la  lei-ture  en  est  i)énible.  mais  curieuse  pourtant,  car  -la 
>u)a};ie.  l'astrolof^ie.  la  théorie  de  la  métempsycose,  les  souvenirs 
>du  paganisme  se  marient  admirablement  avec  les  données  fonda- 
>mentale8  de  Valentin  sur  le  |dérôme.  les  émanatinns.  les  éons, 
.etc.>- 

La  ristis  Sophia  est  écrite  en  copte:  la  date  de  sa  rédaction 
doit  être  assez  moderne;  iteut-êtrc  même  ne  date-t-elle  pas  de  bien 
longtemps  avant  la  ruine  du  fjuostici.sme;  «-e  bizarre  ouvrai>;e  nous 
fait  l'effet  de  ces  fi}jures  fantastitiues,  parfois  gjrotescjues,  ([u'on 
croit  entrevoir  dans  la  fumée,  aux  dernières  lueurs  d'une  lampe 
prête  à  s'éteimlre. 

Nous  avons  vu  «[u'si  côté  du  j;nosticisnie.  et  intimement  as.socié 
h  lui.  se  trouvait  la  sorcellerie;  il  est  proi)al)le  que.  (|uant  au  fond, 
elle  différait  peu  de  i-e  qu'tdie  était  chez  les  anciens  K;ryptiens, 
quoii|ue  plus  développée  par  l'admission  «rélémcnts  étran<;ers. 
Klle  s'était  ajqiropriée,  en  outre,  non  seulement  des  dieux  de  l'K- 
gypte  ancienne  et  de  ceux  créés  jjar  l'ium^jination  des  f;nosti(Hies, 
uiais  rlle  avait  fait  un  ricdic  recueil,  soit  par  la  voie  orale,  soit 
direeli-meiit  des  textcH.  des  noms  des  dieux  employés  dans  la  Milde. 

I  >e  même  qm-  dans  la  liante  antii|nité.  on  croyait  I Cspncc  rem- 
pli d'étrcM  invihiblcH;  on  croyait  pouvoir  se  mettre  en  rapport  a\»'c 
eux;  on  les  croyait  très  puissants,  on  pouvait  s'en  servir:  sources 
de  toutCM  HciciiceH,  on  pouvait  le>  interro;.rer;  mais  il  fallait  a\oir 
IMH'  puiMHance  t*ur  eux  i!  fallait  -avoir  leurs   noms;    pniit    les 

1.    r  ■'■et    tentrnrmt   tU    Srcu»duM,    |i.  (Î'J. 

t.    I.  ■     rt  nmlntrr»  d*  Sertiiuitu,   |i.  A5  <■(   a.    Viiyex   l'unalym'  ili'  In  l'inliN 

Mfi)>hU  •Laiti   KiS'i.    rA«   (inoHie*  nitd  Ihtér  rmt»i»:  |i.  U  vt  » 


—  345  — 

évoquer,  il  était  nécessaire  de  connaître  des  formules;  il  y  avait 
des  écrits  qui  enseig'nèrent  comment  on  pouvait  se  mettre  en  rap- 
port avec  ces  puissances  invisibles;  avec  les  dieux;  le  papyrus 
dont  nous  avons  parlé  contient  un  certain  nombre  de  ces  formules, 
c'est  pourquoi  le  titre  de  «notes  d'un  sorcier»  en  indique  bien  le 
contenu. 

Chez  les  anciens  Egyptiens  il  n'était  permis  à  personne,  sauf 
le  Pharaon,  de  s'occuper  de  la  sorcellerie,  ainsi'  «les  livres  qui 
«contenaient  les  formules  magiques  appartenaient  au  roi;  on  ne 
3>les  communiquait  que  dans  des  cas  déterminés  et  seulement  aux 
«prêtres  et  aux  savants,  conseillers  habituels  du  pharaon  .  .  .  ces 
«documents  révérés  faisaient  partie  des  archives  de  la  science 
«égyptienne  confiées  à  la  garde  des  hiérogrammates  et  des  pré- 
»  posés  aux  livres  secrets  ».- 

On  trouve  nombre  de  mentions  de  ces  écrits.'  A  l'époque  des 
Ramessides  un  personnage  se  procura  un  de  ces  livrets,  il  était 
condamné  à  mort  pour  l'usage  qu'il  en  aurait  fait.^  Selon  la  lé- 
gende, Setna  serait  allé  chercher  dans  un  tombeau  un  ouvrage 
sur  la  sorcellerie."'  Mention  est  faite  de  ces  livres  dans  les  actes 
des  apôtres  :  on  y  raconte  que,  lors  de  la  grande  propagande  de 
S'  Paul  à  Eplièse,  il  y  aurait  eu  beaucoup  de  personnes  qui  avaient 
exercé  la  sorcellerie,  qui  auraient  apporté  leurs  livres  et  les  au- 
raient brûlés;  la  valeur  de  ces  manuscrits  aurait  été  de  cin([uantc 
mille  deniers  d'argent."  Il  est  impossible  de  déterminer,  même  ap- 


1.  Cl'.  Le  Uure  des  vioi-U,   148,  tiilit.  I'ierukt,  p.  500. 

2.  Chabas,  Le  papyrus  magique  Harris,  p.  174  ot   175. 

3.  Voyez  Chadas,  Le  papyrus  mar/ique  Harris.  —  Kkvillout,  Hevue  rgypColoffique,  i, 
p.  163  et  S.  —  Le  roman  de  Setna,  iutrod.  (ci'.  Guikysse,  Hyiiiiu'  ;ui  Nil,  Recueil  de 
travaux,  xiii,  extrait,  p.  9),  etc. 

4.  Cbabas,  Le  papyrus  magique  Harris,  p.  169  s. 

5.  Revillout,  Le  rmnan  de  Setna  (iiitroductiou),  p.  6  et  s. 

6.  Les  actes  des  saints  apôtres,  .\ix,  19;  cf.  King,  TIte  Gnostics  and  their  remains,  p.  7. 

MÉMOIKES,  T.  III.  44 


—  34G  — 

proximativeiueiit.  la  vak-ur  d'un  seul  ilo  ces  éerits  daprès  eette 
meiitioii,  ear  on  ne  dit  ni  le  nonihre  d'ouvrages  hnilés,  ni  le 
nombre  de  personnes  qui  les  apportèrent.  Non  moins  intéressantes 
sont  les  mentions,  relatives  à  la  .soreellerie  faites  par  les  écrivains 
ecclésiastiques.  Ainsi  Urifjène  ('prescjne  contemporain  de  la  rédac- 
tion du  paiiyrus  de  la  .sorcellerie  qui  nous  occupe)  -  s'ajjjmie  .  .  . 
sur  les  prodijjfes  des  incantateurs  et  des  magiciens  pour  établir . . . 
qu'il  ne  suffit  pas  d'adorer  un  Dieu  uni(|ue.  qu'il  faut  l'adorer  sous 
>8es  vrais  noms,  et  (juil  n'est  |»as  indifférent  de  rai)peler  .Iui)iter 
»uu  Très  liant.  Zens,  ou  Adonaï,  ou  .Sabaotli,  ou  Aninu)n,  comme 
les  V^yptiens.  «m  l'aj>pae.  comme  les  Scythes'. .  .car. .  .les  mots 
(jui  ont  pui.s.sance  dans  une  certaine  langue,  si  on  les  traduit 
dans  une  autre,  ju'rdent  leur  efficacité  .  .  .'  ' 
|)ans  ranti<|uité  on  prenait  très  au  sérieux  la  sorcellerie;  *une 
sorcière  tu  ne  laisseras  pas  vivre >  dit  le  livre  de  l'alliance.'  «Les 
■traditions  po|)ulaires.  aussi  bien  que  les  annales  écrites,   rap- 
portent généralement  à  l'Kgypte  un  rôle  capital  dans  la  décou- 
verte et  dans  la  propagation  de  <'es  mystérieuses  rcclierclies.  Ve- 
»nuM  d'Kgyptc.  des  magi<-iens  parcouraient  la  (îrècc  et  l'Italie  et 
.y  jouiHsaicnt  d'un  crédit  coiisidéralde.  '.  .  .   Les  lois  des  douze 
tables  témoignaient  de  la  croyance  génér;ilc  ;'i  la  pnissiuicc  des 


I.  l>'apKi  M.  KKVii.ui|tT,  Vie  ri  tmleiim  tir  Srrtmdin,  |>.  lo,  n. 

t.  KmU,  aiii,  17  (U>xti>  li6bn<U).  Voyez  I{»an,  lUêloii-e  Uu  pmjJr  d'Iinirl,  t.  Il, 
p,  .l»!  vl  niilv,  —  Vf.  l./cUiiiHt  »i»,  '.'fi.  |{<>iiinn|iiiiiiii:  On  Iniiivi»  miiivciil  iiii'iilion  du 
MiiK  rinpliiy/'  lUnii  Ii-m  i'otii|Mwitiiiiiii  fnitrn   |inr  Im  wirricni,  un  m-  ilciiiniiili-  x'il  n'y 

•  |>a*  un  rapiHirt  iriilri'  i|i>  Tonil,  i-nln'  IJvMfue  xi>,  Si)  et  rniiplni  «lu  onn^'  (liinn 
II-*  roinlMwilliin*  ili-ii  MirriiTii  (cf.  tJvde  xiii,  17  n  Uviti./iir  xi»,  SU,  SI.  xx,  0,  27. 
Itfulir    iviii,    I",    II.   1  Sttmurl  IIVIII,  7  H   nulv.). 

9.  •  Ije»  plus  •nrlrnu  (■•>riiiui'nlii  liiiitiirii|tiri)  dm  nilUoiiii  nrKutiini'i**  Irnioi^riirnl  ilc 

•  leur  rruyaiiri'  à  la  ri'alilV'  ili-o  |iriMll|;i'ii  ilr  la  iiiniri)'.  .  .  .  l'nim  min  l'iirnin  Noiillir 
';■  ■!.    V,  IJIH),   i'IuH-ylliJv,   |MMMi'  ifriT   du   vil'  nliVli-  nvnnt   noint  i^rc,  n'primvi"   In 

j  •ration  diw  pliillrm,  •l>a^)i«ui,  <•(  l'fnipliil  dm  livrcn  niaKii|Ui'«,  (ictumv  ^i^Tn.  i 
.H<  lui)  l'a^aa',   /.'  fmpjfruê  mayi'/mr   llnrru,  \\.  I7A. 


—  847  — 

»  magiciens  et  condamnaient  expressément  leurs  pratiques.»'  En 
effet,  à  l'époque  romaine  on  prenait  la  sorcellerie  terriblement  au 
sérieux,  au  temps  où  fut  rédigé  le  papyrus  contenant  les  notes 
d'irn  sorcier,  «les  magiciens  étaient  brûlés  vifs;  ceux  qui  avaient 
»  étudié  la  magie  sans  en  faire  d'application  étaient  punis  du  der- 
»nier  supplice,  exposés  aux  botes  ou  mis  en  croix.  Il  n'était  per- 
»mis  à  personne  de  conserver  chez  soi  des  livres  de  magie.  Quand 
»on  découvrait  de  ces  livres,  on  les  brûlait  publiquement,  et  ceux 
»chez  qui  on  les  avait  trouvés  étaient  punis  de  mort  s'ils  étaient 
»de  condition  humble;^  dans  le  cas  contraire,  on  les  déportait  dans 
»une  île  après  coniiscation  de  leurs  biens.»'' 

Voilà  les  croyances  au  milieu  desquelles  furent  rédigées  «les 
notes  d'un  sorcier»,  voilà,  en  quelque  sorte,  le  sol  dans  lequel  ont 
poussé  et  grandi  les  formules  conservées  dans  le  papyrus  que  nous 
allons  maintenant  parcourir. 


B)  Etude  historique,  analytique  et  critique  du  contenu  du  papyrus. 

Le  papyrus  contenant  les  notes  d'un  sorcier,  est  en  deux  mor- 
ceaux sur  lesquels  le  texte  se  trouve  écrit  au  recto  et  au  verso. 
Le  fragment  qui  paraît  bien  avoir  été  le  commencement  se  trouve 
au  Britisli  Muséum,  au  recto  il  y  a  dix  colonnes,  le  commen- 
cement de  la  première  et  la  lin  de  la  dixième  colonnes  manquent; 
au  revers,  il  y  a  neuf  petits  morceaux.^  Dans  le  fragment  qui  est 


1.  CnAiiAtj,   Le  piipyrUK  iHagique  Uarris,  p.  l'jô. 

2.  ■^La  prohibition  était  surtout  rij^ourmise  à  {V'^ard  des  esclaves.»  ('uaius.   Le 
pajyyru»  magique  HarrU,  p.  174. 

3.  Revillout,  Vie  et  sentencen  de  Semndvs,  p.  10,  n.  Kkvii.i.out,  La  sorcière  (cf.  Bé- 
vue éf/yptologique,  i,  p.  167). 

4.  Publié  par  .].  J.  Hess,    Der  gnoMsche  Papyrun  von  London,   Einleilung,   Text  mid 
denwliscli-dentxches  Glo-isar,  Frciburg  (ScliNveiz). 

44* 


—  348  — 

au  Musée  de  Leyde.  au  recto  se  trouve  la  tin  tic  la  «lixiîine  co- 
lonne du  frag:nient  du  British  Muséum;  puis,  ving:t-et-uu  colonnes: 
au  verso  il  y  a  vinjrt-sept  petites  colonnes  sur  ce  frafrnient.' 

Où  a  été  rédijré  cet  écrit?  qui  en  est  l'auteur  et  tiudlc  en  est 
la  date? 

.Si  l'on  prend  au  sérieux  deux  mentions  (jui  i)araissent  être  ap- 
puyées par  des  indications  dialectales  de  la  prononciation  de  cer- 
tains muts  qu'on  trouve  transcrits  en  lettres  grecques,  on  peut 
supposer  que  ce  texte  aurait  été  rédig;é  dans  le  nômc  Oxydnijuc 
—  un  peu  au  sud  de  Mempliis  —  le  papyrus  aurait  été  trouvé, 
parait-il.  à  Mcni]diis.- 

Quant  à  l'auteur,  dans  un  rcciu-il  pareil  il  n'y  a  pas  dauteur 
proprement  dit.  il  y  a  un  cumpilateur  i>u.  si  l'on  veut,  un  rédac- 
teur, qui  se  serait  servi  d'écrits  pins  anciens,  et,  peut-être,  con- 
teuiporaiiis  de  son  époque:  il  en  t'ai.sait  des  extraits  à  sa  };uise.  et, 
prohaldeuient,  |iour  son  u.sajfc  personind.  mais,  pent-être.  coni]iii- 
sait-il  (pielquefois  des  t'ormules  lui  niêmc 

On  .suppose,  ainsi  (|ue  nous  l'avons  vn.  (juc  la  rédaction  du  texte 
actuel  eut  lieu  vers  la  deiixièine  sicije  de  l'en'  clirétienne.  11  est 
«|Uestion  dans  ce  papyrus  du  dieu  Alna.sax;  si  Ion  admet  que  lette 
divinité  fut  une  création  de  ISasilide.'  la  rédaction  du  pap\  i  iis  au- 
rait eu  lieu,  forcément,  de  son  temps  ou  après  lui,  nous  le  croyons. 
à  peu  près  au  temps  de  Masilide,  et  (|u'on  ne  se  tromperait  pas 
Iteaui-oiip  en  supposant  que  la  rédaction  actutllc  eut  lieu  vers  l'an 
12;')  de  l'ère  clirétienne. 

Avant  de  parcourir  rapidement,  colonne  par  col(uine,  ce  pa]iy- 

I.  l'illilU'  imr  I.K"'--  '■  ■■■•yi/rut  iUmi'tviur  „•  '/.'i  ilu  Miitrr  ,tf  l^tU.  t  .Miillllllll'lll', 
A|f}'|rfl<'ti«  <lii  Mii>  >Ui  l'nMiiliix  II  l.<-\ili>.) 

t.   Kïviii'i         /  '.'    H    .';ii  -  Mu    Ml  II  m,   Ilfruril  lir  /niixiHj-,  xili. 

lAI,  o.  —  II'  '■'»tt-  ■—  <•''•"■  cvrtnlni'»  «Iimt 

valtiitii  <li'  ^11  I.  |i  40  (t'i  iiiii\  I  II. 

S    Ki*i>,    Vht   liniÈtUrt  omit  IhHr  rrmnltu,  p.  117 


—  349  — 

rus,  rappelons  qu'on  dit  que  Hermès  «paraît  avoir  très  bien  connu 
»la  Sainte  Écriture».  Basilide,  qui  avait  étudié  «l'ancien  Testa- 
»ment,  connaissait  plusieurs  des  livres  du  nouveau»,  de  même 
quant  à  Valentin  «mais  c'est  surtout  dans  les  évangiles  que  Va- 
»lentin  aurait  abondamment  puisé»,  etenfiin,  comme  les gnostiques, 
en  général,  qui  connaissaient  la  Bible/  «Origène,  dans  son  traité, 
■»  Contre  Celse  (liv.  VI,  chap.  xxxii),  s'exprime  clairement  en  ces 
«termes.  Ils  ont  pris  dans  les  Ecritures  hébraïques  celui  que  les 
»  Hébreux  nomment  Jao,  ou  Ja,  et  de  même  pour  Sabaoth,  Ado- 
»naï,  Alodi  :  ce  sont  là  des  noms  qui  ont  été  tiré  des  écritures,  les 
»noms  d'un  seul  et  même  Dieu.»"  On  doit  donc  s'attendre  à  priori 
de  rencontrer  dans  les  formules  conservées  dans  le  papyrus  con- 
tenant des  notes  d'un  sorcier,  des  traces  de  l'influence  biblique. 

Les  notes  d'un  sorcier.^ 

I™  colonne.  Le  commencement  des  lignes  manque.  Malgré  que 
la  première  ligne  nous  semble  bien  indiquer  le  commencement  d'un 

1.  Menakd,  Hermès  Triumér/iste,  liv.  —  Amélineau,  Le  ynostkiame  égyptien,  p.  78, 
208,  etc   etc.  —  Voyez  Chabas,  Le  papyrus  magique  Uarris,  p.  185. 

2.  D'après  Rkvillout,    Vie  et  sentences  de  Seeundus,  p.  67,  u. 

3.  Pour  traduire,  puis  commenter  et  analyser  les  notes  d'un  sorcier  (Hess,  Ver 
gnoatiitche  Papyrus  vmi  London,  Leemans,  Le  papyrus  démotique  n°  65  de  Leyde),  je 
me  suis  servi  d'un  nombre  de  phrases  citées  par  M.  Brugsch  dans  sa  grammaire  dé- 
motique; puis,  des  travau.K  de  M.  Eevili.out;  des  parties  de  ce  papyrus  étudiées  par 
lui  dan.s  la  Eevue  égyplologique,  i,  163—172  (cf.  pi.  S  et  9);  ii,  10—15,  cf.  pi.  19,  p.  270, 
272,  pi.  61 — 64.  —  Le  roman  de  Setna,  introd.,  p.  3—48,  notes,  puis  un  nombre  de 
phrases  citées  dans  Un  poème  satyrique.  —  De  M.  Maspero,  Recueil  de  travaux,  i,  p.  18 — 40. 
—  Des  formes  de  la  conjugaison.  —  Des  fragments  cités  par  M.  Hess,  Der  demotische 
Roman  von  Stne  Ha-m-u-s,  Leipzig;  et,  particulièrement  dans  l'analyse  du  fr.agmeut 
de  Londres,  l'introduction  et  le  glossaire  dans  Hess,  Der  gnostische  Papyrus  von  Lon- 
don. —  Des  articles  de  M.  Max  Muller  dans  le  Recueil  de  travaux,  viii,  p.  172  et  s., 
XIII,  p.  149  et  s.  Enfin  Gkopf,  articles  dans  la  Revtte  égyplologique,  années  iv,  v  et 
VI.  et  cf.  GuoKF,  Les  deux  versions  démotiques  du  décret  de  Canoi^e,  et  rappelons  le 
Tlieroglypliisch-deinntisclies  Wi'irle.rhurh  de   M.  Bimoscu. 


—  3Ô0  — 

ouvrage,  peut-i-trc  y  avait-il  des  fonuuli's  avant  ilaus  une  partie 
du  papyrus  qui  manque.  On  lit  à  la  première  ligne  :  ■■ . . .  dans  le 
nome  de  peint' e.  j)arole'  écrite >.  Malgré  son  état  de  mutilation  on 
voit  que  le  eontenu  de  cette  colonne  appartenait  à  une  évocation 
et  interrogation  analogue  à  celles  qui  se  trouvent  |)lus  loin  et  (pie 
nous  aurons  nccasion  d'analyser. 

II'  colonne  (suite).-  Il  sagit.  selon  le  langage  du  sorcier,  de  faire 
venir  de  la  lumière,  le  luit  de  la  formule  est  dinterroger  un  dieu 
au  mnycii  d'un  enfant;  à  la  riii  de  la  colonne  et  au  comnience- 
raent  dt-  la  suivante,  il  est  (|Ucsti(m  des  dieux  qui  viennent  manger 
et  boire:  s'il  fallait  prendre  littéralement  ce  i»assage,  il  ferait 
penser  à  la  tlicoplianie  tlccrite  dans  la  Genèse.  Dans  cette  deu- 
xième colonne  il  y  a  un  pas-sage  où  il  est  dit  :  révèle-toi  à  cet 
enfant  cp/iufius  apscuj^tus  epalctsia*^^  c'est  un  é(|uivalent.  en  grec, 
écrit  en  caractères  déinoti(|ucs,  de  l'expression  si  fié(|uente  dans 
cet  écrit  de  la  sorcellerie  :  «en  vérité,  sans  mensonge  ».  A  part 
des  nntts  écrits  en  caractères  démoti(|ues  puis  transcrits  en  lettres 
grecques,  iiii  trouve  un  iiomlire  de  mots  grecs  écrits  en  caractères 
démnti(|ues  et  employés  dans  le  texte  niéiue  du  )mpyrus,*  on  < -mit 
même  qu'il  y  a  des  formules  conservées  dans  ce  papyrus  qui 
furent  écrites  en  grec,  puis  traduites  en  égyptien;  peut-être  est- 
ce  le  cas  pour  quel(|iies-uncs.  mais  nous  croyons  (|uc  l'emploi  des 
mots  grecs  dans  ce  papyrus  iloit  être  explii|Uc,  de  incnic  (pic  dans 
le  copte,  par  l'intluciicc  de  la  langue  grec(|uc.  tant  paili'c  en 
Kgypfc;  i|iii-l(|ncfois  un  aurait  pu  avoir  employé  des  mots  étran- 
gers c<»mme  «ni  le  faisait,  et  dans  la  Kible  et  dans  les  écrits  égyp- 

I.  •  Kormulo*,  (^BARAIi,   l'apyrui  nagii/He  Itarri»,  |).  171   «rf.   IvxtO,   li^^nc  (t). 

5.  Vuyra  IVtUili'  ili<  M.  IUril.UJUT,  Hrvnr  <'yy}>r»r<>/i</ui<,  II,  'J7(),  ».  Cf.  Ilnt^ti',  XVIII,  H. 
M.  ' . .  .  ohni' Srlinii,  ohnt)  TruK.  in  Wnlirlii'il  •,  Mri.inii,  ll»ruell  H*  imviiujr,  viii,  t7H, 
4.  Vujrct  Kaviumtrr,  Um  pokmu  tntyriitH*.  |i.  H&,  ri  .M«I  .Mri.i.>:ii,    llrruril  ,U  Irm-nux. 

viii,  |i.  I7S,  I. 

6.  Voyn  Mai    Mvujm,   Hnm»U  d*  tmenn^,  vin,  |i.  17il 


—  351  — 

tiens,  pour  donner  une  sorte  de  couleur  locale,  ou  étrangère,  à 
l'écrit;'  pour  les  noms  des  divinités  on  croyait  que  c'était  néces- 
saire de  conserver  la  vraie  prononciation,  car,  disait-on  :  «...  les 
»noms  divins  avaient  toute-puissance  quand  on  les  proférait  tels 
»  qu'ils  avaient  été  dès  l'abord  inventés  par  les  premiers  auteurs 
»des  langues.»' 

111°  colonne.  Une  formule  ayant  pour  but  une  interrogation  au 
moyen  d'un  enfant.  —  Dans  cette  colonne  il  y  a  une  série  d'évo- 
cations conçues  sur  un  même  modèle,  «si  tu  veux  faire  apparaître 
»...  tu  mettras  sur  le  feu ...»  ;  le  nom  de  la  substance  qu'on  de- 
vait mettre  sur  le  feu  est  quelquefois  écrit  en  écriture  secrète;  par 
exemple,  si  l'on  voulut  faire  venir  des  dieux,  on  devait  mettre  de 
la  bile  de  crocodile  sur  le  feu,  ou  bien  on  pouvait  mettre  FAVi-j^Ke^f 
se-n-amisé  «du  bois  de  l'anetli»,'  etc.  —  Un  autre  exemple  :  si 
l'on  voulait  faire  apparaître*  un  homme  mort,"  on  devait  mettre 
sur  le  feu  H—^<»f)  hes-n-ao,  de  r«excrément  d'un  taureau»,  et 
du  talisman  de  Neijlithys.*^  La  Bible  décrit  graphiquement  l'évoca- 
tion d'un  homme  mort.  On  se  rappelle  comment,  après  la  mort  de 
Samuel,  Saiil  craignait  les  Philistins  et  voulut  consulter  m.T,  qui 
ne  lui  répondait  ni  par  des  songes,  ni  par  l'Urim,  ni  par  des  pro- 


1.  Voj'ez  OiiDi'i',  dans  le  Bullelin  de  la  Société  khédiviale  de  i/éni/rnphie,  ui*^^  sOv'w, 
p.  «01   et  H.,  iv''  série,  p.  145  et  s. 

"2.  IvKvii.i.oiT,  Vie  et  seiitencex  de  Secundvj),  p.  t>8,  n. 

'A-  U  c:::^  V\  I  ■^■j'  mmuenft),  eM.ice  =  «,m.ici,  âvrjeov,  Anethum.  —  Voyez  Kamai., 
Vocalmlaire  hiéfor/lyphiq/ie  comprenant  les  noms  des  plantes,  p.  20  ;  cf.  Lohet,  La  flore 
pharaonique,  p.  32,  et  Peyiion,  Lexique,  p.  6  (cf.  p.  36). 

4.  Litt.  :  eni-e-xen,  en  eçoTii  —  en  eSou-n,  inducere,  iiitroiliiccic.  Voyez  Biuoscii, 
Grammaire  dénotique,  §  273;  cf.  Pkykon,  Lexique,  p.  36  s. 

5.  «...On  leur  attribuait  la  connaissance  de  formules  et  de  préparations  dont  le 
•  pouvoir  allait  jusqu'à  ôvoquer  les  morts.  .  .»  Apulée,  Mé.lam.,  liv.  2.  D'après  Cua- 
itAs,  Le  papyrus  magique  Harris,  p.  155. 

6.  Voyez  Knvii.i.fitT,    Un  pohne  sidi/rique,  p.  247 — 248. 


—  352  — 

pilotes.  Malfrré  «nie  Saiil  avait  fait  inettro  à  imut  des  son-iî-res.'  il 
se  déguisa  et  s'en  alla  chez  l'une  d'elles  pour  faire  évoquer  et  con- 
sulter Samuel.  On  peut  supposer  «jue  la  sorcière  avait  mis  sur  le 
feu  de.s  substances  analogues  à  celles  indiquées  par  le  papyrus, 
alors  Saiil  lui  aurait  demandé  ce  qu'elle  voyait,  elle  lui  aurait  rc- 
]K>nilu  :  "~S~  î-  ch'J  *r"S~  cnbs  «Je  vois  des  Eluliiiii*  montant 
>de  la  terre>.  Saiil  lui  aurait  demandé  quelle  forme  ell(>  voyait; 
elle  lui  aurait  réimndii  :  b'7'2  TTC"  K'~".  n*?"  p  "CS  «un  vicillanl 
>miinte,  il  est  couvert  d'un  manteau  .  ft  S.iiil  ri-cnimiit  i|uc  (•'('•tait 
Samuel,  et  l'tunhre  lui  aurait  dit  : 

zr-i-z  -z  -:;•  -s-r-  rs  z;  rm'  jr"  . . .  "rs  r'^i'nh  ':nT;nn  rnaS 

. . .  •'2-;  -;';2'  nnx  inoi 

«l'unrr|U(ii  m°as-tu  déran;,^é  m  me  faisant  monter.  .  .  n'.T  d(»n- 
>nera  même  Israi-l  avec  toi  entre  la  main  des  l'Iiilistins  et  de- 
•  main.  toi  et  tes  fils  (seront)  avec  moi»;  et  Saill  tomiia  évandui 
sur  le  s<d.'  La  scène  est  Iticn  «grandiose,  la  Uildc  iluit  avdir 
déi-rit  une  dr  ces  scènes  d'évocation  qui  furent,  prnlialdenicnt. 
HHsez  fréquentes;  le  papyrus  nous  indique  des  sultstances  em- 
ployée», ha  H'Mr  et  la  fomiidc  du  pa|iyrns  s«-  cuniplctcnt  l'une 
l'autre. 

IV*  coloniD-,  («intii-iit  iinr  furmiili'  pinir  intiTro;;»'r  une  ilivinilé: 

I.  Selon  If  K'xn?  h6l>n-u  :  r~K— :  z".T~—  rtc  ris-  rx  — r-  "'Kr".  i  S^mnifi,  xxvm, 

8',  cf.  KesA»,    Huloirf,  t.  I,  p.  i'.Vi. 

S.  I'«r  iii<iiiii-iil«  un  i-nl  |irfiH|iii'  toiilo  ilv  corrlK^'r  li-  texte  liélireii  et  nu  lieu 
«le  :  0*^K  <le  lire  :  ETf  et  tniiluire  :  «.le  vnin  île»  ui&uen  uioutaiit  «le  In  terre», 
r«?la  M'rail  bien  ilaim  l'eniiril  ili'  In  unrrnlliin,  et  iIuuk  le  nif'hie  onlre  il'iiléeN  i|mo 
fait  \'hr\\»  lie  l'iniirri|ili<iu  pliéulrieuiie  iri'Vhniolinnzer,  (iil  il  eut  dit  (\\g\w  n): 
MZ.^^/»/,  ^y^*^  '^H  'jI^  h^  '"'  *"  •''  '"""  "'""'  """""•  <l''  '••"<•<.  •""•"*. 
p.  15;  rf,  K»aU  iiv,  V).  Main  la  faute  ilanii  lo  texte  liélireu,  ni  fnule  il  y  eitt,  Heniil 
Men  aorienno,  rar  la  vrriion  île*  ■<<|iiaiil«  a  l'i'iiiiivnlent  ilu  ie\ie  lnlireu  netiiel,  ou 
y  lll  :   •        htifii  oo^ua  »t*fi*<iir):»i  ■«  Tr,{   ■{t,i  • 

a.  I  gmmutl  aivill. 


—  353  — 

tandis  que  le  texte  est  eu  démotique,  la  formule  d'évocation  est 
en  grec.  La  théoplianie  doit  avoir  lieu  pendant  que  la  personne 
dort;  c'est-à-dire,  la  divinité  lui  apparaît  en  rêve.  La  croyance  que 
la  divinité  communiquait  avec  l'homme  au  moyen  des  songes  est 
très  ancienne  et  on  en  trouve  si  fréquemment  des  mentions  dans 
l'antiquité  que  nous  croyons  inutile  d'en  faire  un  recueil.  Notons 
pourtant  les  rêves  de  Jacob,  de  Joseph,  des  employés  du  Pharaon 
et  du  Pharaon  lui-même,  racontés  par  la  Genèse;  c'est  en  rêve 
qu'une  divinité  a  révélé  ses  désirs  à  Thotmès  IV,  qui  s'était  en- 
dormi à  côté  du  sphynx,  c'est  en  rêve  que  la  divinité  fait  savoir 
à  Mer-en-ptah  de  ne  pas  aller  à  une  bataille,  ou  du  moins  c'est 
ainsi  qu'on  expliqua  et  excusa  l'absence  du  roi;'  mais,  dans  ces 
exemples,  la  divinité  a  fait  sa  communication  volontairement, 
tandis  que  la  formule  du  papyrus  a  pour  but  d'obliger  la  divinité 
de  se  révéler  à  l'homme.  —  L'oracle  de  Scrapis,  à  Canope,  était 
censé  révéler  l'avenir  à  ses  clients  qui  dormaient  dans  le  temple. - 
Pour  la  fin  de  la  troisième  colonne,  voir  mon  étude  (en  prépara- 
tion) sur  l'écriture  secrète. 

V*  colonne.^  11  s'y  trouve  une  formule  ayant  un  but  analogue  à 
celui  de  la  colonne  précédente,  celui  d'avoir  une  conversation  avec 
une  divinité  pendant  qu'on  dort,  c'est-à-dire,  en  rêve.  Dans  cette 
colonne  le  dieu  grand,  qui  reste  dans  le  feu,  est  invité  à  se  mani- 
fester comme  il  s'est  manifesté  à  Moïse,  sur  la  montagne;  c'est 
évidemment  une  allusion  à  l'une  des  grandes  théophanies  de  mn"' 
à  Moïse;  plutôt  celle  avant  la  sortie  de  l'Egypte,  qu'ai)rès,  (ju'on 

1.  \'oy('/.  l'iKiiHET,  DiH.  d'archéol.  r;i>ipt.,  p.  ôli».  —  Dk  Kougk,  Les  iitta(iues  diri- 
gées contre  l'Egypte,  lîcv.  arch.  18G7  (extraitj,  p.  9;  cf.  Joui-n.  as.,  iiov.-déc.  tSSÏi, 
p.  527.  —  Voyez  Nombres  xii,  6;  i  Roi»  ni,  û;  MaU.  i,  20— ii,  13.  19. 

2.  La  section  10  de  la  partie  grec(iuc  du  papyrus  n°  384  do  Leydo  contient  des 
recettes  pour  se  procurer  des  songes  (cf.  section  i — G),  (,'haiias,  Le  papyrioi  mnfjique 

Jlarri»,  p.  179. 

3.  Voyez  Hess,  lier  gnoatiscke  Papyrus  von  London,  Einloitting,  p.  xi  s. 

MÉ.MOmES.  T.  III.  4;') 


—  354  — 

trouve  décrite  dans  le  livre  de  l'Exode.'  1  >aiis  la  torimile  du  pa- 
jtynis  il  y  a  une  allusion  aux  ténèbres  et  à  la  lumière  (|ui  peut 
être  rapportée  à  divers  événements  de  la  vie  de  Moïse  raiontés 
dans  IKxode.  Notons  la  forme  Mii.it^s  du  nom  de  Moïse  dans  le 
texte  démotique;  eette  forme  serait  plutôt  la  transcription  du  ^rec 
Mto'jrr^;  que  de  Tliébreu  riça.  Le  nom  de  Moïse,  dans  le  pajiyrus. 
jKtrte  comme  détermiiiatif  le  sifjne  I,  c'est-à-dire  ^j.  —  Il  est  in- 
téressant de  noter  comment  .TT  «j^arde  encore  ici,  chez  les  sor- 
ciers, le  rôle  d'un  dieu  de  feu  si  fortement  caractérisé  dans  ses 
ttiéoplianies  décrites  dans  la  liilde. 

vr  coldiine.  Korniulc  pour  év()(|Uer  et  intermjier  une  divinité 
au  moyen  d'une  lampe  et  d'un  enfant.  <  )i\  trouve  nombre  de  fois. 
dans  ce  recueil,  cette  formule  sous  diverses  formes.  »u  peut  la 
décrire  ainsi  :  11  fallait  avoir  une  lampe  ]»ropre.  de  uiêmc  une 
mèche  propre:  on  remplissait  la  lampe  avec  de  l'huile  pure,  on 
allumait  la  lampe  et  on  |)rou<iiieait  une  foimule:  on  appnitait  la 
lampe  dans  un  endroit  propre  où  il  n'y  avait  pas  d'autre  lumière 
<|Ue  celle  île  la  lampe;  en  même  temps  le  sorcier  devait  amcni-r 
avee  lui  un  enfant  dont  il  cfiiivrait  les  yeux  d  nii  liandeaii;  le  sor- 
cier (levait  pninoneer  une  formule,  un  certain  noml)re  de  fois,  sur 
l'enfant,  puis  il  lui  ôtait  le  bandeau  *le  l'ieil;  lors(iue  l'enfant 
voyait,  soit  l'onilire  d'un  dieu,  un  dieu,  des  dieux  ou  un  ^énie 
quelconque  à  côté"  de  la  lampe,  l'interrojration  pouvait  avoir  li«'U. 
X'dili'i  un  résumé  de  la  formule  (|iii  variait  quant  aux  détails,  mais 
dont  le  fond  restait  le  même;  un  enfant  dans  une  eliamlire,  ou  lieu, 
oltseur.  (|ui,  en  re(;ardaiit  la  tiamme  d'une  lanqie,  croyait  voir  à 
coté  quelquechoHc  (|u'on  hUp|)osait  être  un  être  surnaturel  i|Ucl 


I.  Vnyn  IVtliwIc  roinpnrntlvr  ilii  pr^M'iil  iiW'nioln'  mir  In  ruluiitu'  xix  ix). 
>.  (hl   »h  iraiirlirtV   vmM'/.   rrlmli'   il   r<<  mijol  |inr  Kkvii.uh  r,   Uu  i<ntmi  «n/i'iJ'/M 
p.  StS  Pl  «. 


—  355  — 

conque,  et  que,  au  moyen  de  l'enfant,  on  pouvait  interroger.'  L'ex- 
plication rationelle,  ou  médicale,  est,  lorsqu'on  regarde  tixement  un 
point  lumineux,  brillant,  une  lampe  ou  une  bougie  allumée,  par 
exemple,  et  qu'on  est  dans  un  endroit  obscur  «du  centre  optique 
»on  voit  émerger  et  se  dilater  l'artère  centrale  de  la  rétine.  Un 
»  point  à  côté  du  centre  apparaît  à  quelques  pieds  de  distance  de 
»la  grandeur  presque  de  la  tête  d'un  corps  humain.  L'imagination 
»et  l'exaltation  du  moment  construiront  le  reste.»-  Peut-être  ne 
sera-t-il  pas  sans  intérêt  d'appliquer  ces  observations  aux  évoca- 
tions dont  il  est  question  dans  le  papyrus,  ce  qui  permettrait  d'ex- 
pliquer l'origine  et  la  cause  de  l'erreur  des  sorciers  et  ce  qui  leur 
aurait  fait  croire  réellement  évoquer  les  dieux  et  les  morts;  on 
peut  soupçonner,  également,  que  l'observation  qu'en  regardant 
une  lumière  on  croyait  voir  quelquechose  à  côté,  est  très  ancienne, 
et  qu'elle  aura  joué  un  rôle  bien  plus  important  dans  la  forma- 
tion des  croyances  religieuses  qu'on  ne  le  suppose  généralement. 
—  Suivent,  dans  la  colonne  vi  du  papyrus,  diverses  formules, 
telles  que  ce  qu'on  devait  prononcer  sur  la  lampe,  sur  la  mèche, 
ce  qu'on  devait  écrire  sur  la  lampe,  etc. 

1.  Quelquefois  on  devait  mettre  une  préparation  clans  l'œil  :  on  comprend  bien  ce 
(|ui  est  arrivé,  la  substance  qu'on  avait  mise  dans  l'œil  agissait  sur  l'œil  de  sorte 
([u'on  croyait  voir  quelquechose. 

2.  Le  D'  Abbate  Pacha,  Le  fataa  el  inandel,  Bulletin  de  l'Institut  cr/i/pticn,  1S85, 
p.  370 — 390.  On  peut  se  demander,  peut-être,  si  ce  phénomène  est  complctenicnt 
étranger  à  un  fait  d'optique  que  voici  :  si  l'on  regarde  fixement  un  point,  par 
exemple  .,  avec  l'œil  droit  (l'œil  gauche  étant  fermé)  et  qu'il  se  trouve  à  quelques 
centimètres  ;ï  droite  un  autre  signe,  par  exemple  Xj  ainsi  : 

X 
puis,  en  relevant  doucement  la,  tétc,  le  signe  (X),  '^  'i"e  certaine  hauteur,  disparaît, 
puis  reparaît,  si  l'on  fait  la  même  expérience  avec  l'œil  gauche,  en  regardant  le 
signe  (X)  à  droite,  le  point  (.)  à  gauche  disparaît;  en  un  mot,  il  y  a  un  point  «.aveugler, 
à  droite  de  l'œil  droit  et  à  gauche  de  l'a-il  gauche.  On  peut  se  demander  s'il  n'y  a 
pas  un  rapport  entre  lo  phénomène  de  l'objet  qu'on  croit  voir  à  côté  d'\ine  lumière 
et  le  point  ave>i;jle  dans  ou  sur  le  côté  de  l'œil. 

45* 


—  356  — 

vir  colonne.  Cette  colonne  est  intéressante,  mais  ne  .se  rapiuirte 
pas  à  notre  sujet.  Elle  contient,  dabortl,  une  .sorte  de  di.scours  à 
une  lampe,  puis  il  y  est  (jnestion  ilune  interrogation  dans  la(|nelle 
s(int  invoquées  un  nombre  de  divinités.  Alors  on  invo(|uo  le  dieu 
grand  (jui  demeure  dans  le  feu.  On  a  relevé  un  nombre  de  répé- 
titions de.s  mêmes  t'ormules  dans  ce  papyrus;  (|uel<iuetois  c'est  la 
même  idée  foiulamentale  répétée  .sous  diverses  furnus.  par  exemple, 
l'interrogation  d'une  divinité  au  moyen  d'une  lampe  et  d'un  en- 
fant: autre  part.  <-'est  la  même  formule  répétée  jjIusou  moins  iden- 
tiquement.' l'assons  rapidement  sur  le  reste  de  cette  colonne,  oii 
il  est  encore  <|ue8tiou  d'inic  interrogation  où  diverses  divinités 
sont  invo(|uées. 

viir  colonne.  Kncore  des  divinités  qui  sont  inviuiuées.  le  luit 
en  est  une  interrogation.  Notons  remj)l<d  des  .sons  comme  .^•^  .it. 
st.  st,  7.1.  ijs,  (y.s-.  fjs,  h,  h,  /,-.<.  /..v,  i)ar  exemple  :  •  .</.  .s7.  sf,  st.  /. . . 
iTCj,  ia/iô  (idkTPCù)»,  *ij.i,  7.V,  ry.s-,  f/n,  iaiiiaii  ii*.i\»evn)'.  on  aurait, 
en  (pielque  sorte.  •.«//'//'^  imnr  attirer  l'attentinii  d'mic  divinité,  ce 
qui  aurait  fait  un  curieux  ctfct  dans  lincantatioii.  .\  l;i  tin  de  cette 
colonne  il  y  a  une  formule  à  pronoiu-er  sur  une  blessure. 

IX*  colonne.  Cette  colonne  contient,  si  l'on  veut,  une  invocation 
aux  dieux,  le  but  est  pour  faire  une  interrogation,  mais  on  est 
dans  ini  milieu  tout  autre  qu'avec  les  formules  précédentes:  ce 
sont  k'H  grand»  dieux  de  l'Kgypte  antique  ilont  il  est  qiu'stion  ici, 
par  exemple,  «Annnou  à  'riicbcH>,  l'entant  auguste  qui  sort  du 
lotnH>,  HlliiHJon  à  la  repréHcntation  dllorns  enfant  sortant  <le  cette 
Heur,  dcH  cxprcHHionH  comme  le  dieu  grand,  le  taureau  puissant. 
riiommc  d'Ktliiopie*  sont  comuir  léi  lio  dc>  expressions  familières 
AUX  tcxtcH  de  ri'.gypte  aneieinie  :  «Le  dieu  Itou,  le  taureau  ptiis- 
nnnl.  le  tilH  royal  d  l'itbiopie».  Kn  IJHunl  la  formide  qui  se  trouve 

I  \">>/  il<  ,  /"'  ;inoMiek*  /'a;jynM  rmi  IahiiIou,  Kllllpitiin((>  |>.  ^.  '<  M Aorkiio, 
Ittritell  lit   Irntauj,   Vdl.  I,   p,  SI), 


—  357  — 

à  la  colonne  ix,  on  recomiaîtrait  volontiers  que  le  .sorcier,  qui  l'a 
rédigée,  avait  eu  sous  les  yeux,  ou  se  serait  inspiré  d'un  de  ces 
hymnes  à  Ammon,  par  exemple,  de  la  xix*'  dynastie;'  ce  qui  sem- 
blerait appuyer  cette  hypothèse,  c'est  le  nombre  de  signes  hiéra- 
tiques qu'on  trouve  dans  le  texte  actuel;  supposons  que  l'auteur 
du  recueil  des  formules  n'est  pas  l'auteur  de  la  formule  conservée 
dans  la  colonne  ix  du  papyrus  actuel,  et  nous  croyons  qu'il  ne 
l'était  pas,  on  peut  se  tigurer  (ju'il  aurait  copié  cette  formule  et 
aurait  conservé,  plus  ou  moins  iîdèlement,  non  seulement  le  texte 
écrit,  mais  aussi  les  formes  paléog-raphiques.  Pourtant,  il  ne  faut 
pas  trop  appuyer  sur  le  fait  qu'on  trouve  des  signes  hiératiques, 
qui,  au  premier  abord,  aurait  indiqué  un  emprunt  ancien  :  ils  peuvent 
avoir  été  emploj^és  pour  donner  l'apparence  d'un  texte  ancien  ou 
d'une  formule  ancienne. 

X'  (i")  colonne.-  La  tin  des  lignes  de  cette  colonne  manque,  mais 
se  retrouve,  sauf  une  petite  lacune,  entre  les  fragments,  sur  la 
première  colonne  du  fragment  qui  est  conservé  au  Musée  de 
Leyde.-  Cette  colonne  contient  une  invocation  ayant  pour  but  une 
interrogation  au  moyen  d'une  lampe  et  d'un  enfant.  Parmi  les 
dieux  invoqués  sont  me,  iaô,  iao,  iéa,  sahaôth  et  atone,  ces  noms 
sont  des  équivalents  de  l'hébreu  in'',  ,T,  nv  ou  V,  mxD2:  et  "'31s. 
Nous  aurons  l'occasion  d'étudier  ces  noms  dans  une  section  spé- 
ciale.* La  partie  qui  se  trouve  à  la  fin  de  cette  colonne  est  répétée 

1.  Voyez,  liai'  ex(!mpU',  tinÉnAUT,  Uyinne  à  Aimnon-ra. 

2.  Nous  coutinueroiis  le  iiuiu6rota{>-u  des  colonnes,  telles  qu'elles  se  trou  valent 
dans  le  piipynis,  mais  pour  éviter  des  confusions,  nous  mettrons  les  indications  des 
colonnes  du  fragment  (pii  se  trouve  au  Musée  de  Leyde  entre  ijarenthèses,  ainsi  : 
X  (i),  c'est-à-dire  la  x<^  colounc  du  papyrus,  est  la  i"  colonne  du  fragment  du  Musée 
de  Leyde.  Papyrus  publié  par  Lkkmans,  Aegyptùche  monumentin  van  het  Nederlandsclie 
Muséum  van  oudheden  te  Leyden,  m,  l'ap.  A.  6.5,  xiv  planclie.s. 

:!.  Voyez  HESt,  Der  gnosUsche  Papi/i-im  von  London,  Kinleitung:  cf.  Wasi-khh,  Recueil 
de  trnwaix,  i,  p.  20. 

4.  Voyez  la  présente  étude,  iw  section. 


—  358  — 

à  la  colonne  xxix  (xx)  du  papyrus. '  ^lais  dans  un  passaj«o.  là  où. 
dans  la  x'  colonne,  des  mots  sont  écrits  en  écriture  secrète,  à  la 
colonne  xxix  l'xx  i  ils  sont  écrits  en  écriture  connue,  en  démotique.- 
On  peut  mettre  les  deux  rédactions  en  lignes  parallèles,  ainsi  : 

0  a.»  O  U  'J-  (  .L  --'?"  î  ^,AVîA..)t'-^5  ~  1 

ijequpct-v-siief-smenHU-n-sneJ 

c  e.-it-à-dire  sanj;  d'oie,  sang  de  huppe >.  Ainsi  le  mot  écrit  en 
écriture  secrète  -)«.^AmY  correspond  au  mot  démoti(|ue  i-,j'' l^'i 
smenu  (ou  smennu)^  en  copte  r.vioTuc.  ce  qui  fait,  caraiièic  par 
caractère,  .>-i  =  c,  >«-  =^  m,  '  ^=  o,  A  r^  t,  »»  -  u  et  I  t.  L»' 
mot  suivant  donne  comme  écpiivalents  f^wfl"3AjJ-fJ-,  en  démo- 
tique  jl—Tëz  fjeijnpd,  en  ruptc  uotuot'^jvt,  ce  ([ui  donnerait,  ca- 
ractère par  <"aractère,  f\  k;  la  dcu.\ièmc  lettre  du  mot  écrit  en 
ét'riture  isecrète  est  un  peu  douteuse,  clic  doit  être  la  même  que 
la  ciii(|uième,  ?  o,  et  (|ui  correspond  à  la  troisième  lettre  du 
premier  mot  analysé;  le  tndsièmc  signe  doit  être  h-  iiir-mc  (pie  le 
«ixiènie  et  correspondrait  au  quatrième  du  premier  iimt  analysé, 
c'cHt-ù-dirc  A  T.  N(UiH  avons  déjà  pailé  du  (jiiatrièmc  signe 
fi  -  II.  le  cinquième  3  -  o.  du  sixième  v  t.  le  septième  serait 
»J-  •\).  le  liliitième  (  ^.  et  le  luiivièiiie  et  ileniier  <L  t.  On 
n'a  (|U°applii|Mer  le.»*  signes  ainsi  déterminés  aux  autres  exemples, 
puis  eoinplétcr  1  identitieation  des  signes  de  léeriture  seerète  par 
le  lexique  copte.  On  est,  d'aliord,  surpris  que  ces  mots,  en  écri- 
ture HCcrcte,  se  lisent  de  gauclie  à  dniite  au  lieu  de  dmitc  à  gauclie 

I.  Voyi"»  ll(M,  Itrr  ynaêlUfhe  /'.i/»yrt«  csni  Lmiiloii,  Klnlollllll^;  l'I.  MAurKHo,  Utfutit 
Je  trmrtmi,  I,  \t.  V<:  r(.  |i.  Sft, 

S.  \'oyn  liii'>rr,  />■<>(«  tir  rterUir*  trrtl»,  iiù  lioilii  l'uiMTonn  ill<li>|lli>r  li'ii  i>i)ii«iii 
déjà  fait»  |Kiiir  Ir  iliT>illTr<'iii<'nl  iln  l'^criliiro  wrrV>ti'.  —  Cf,  Crmi>ir*rrndu$  </«•  rAfa- 
d^mk  <U*  Intriipltoiu,  |n7I,  (Nuii*  n'avon*  im*  «oim  li'n  yriix  l'niivriitri-  iii<lii|ii/'.) 


—  359  — 

comme  l'écriture  démotiqiie,  mais  le  fait  est  qu'il  faut  lire  ces  mots 
de  g-auche  à  droite  :  on  peut  supposer  que  ce  fait  aurait  été  causé 
par  l'écriture  grecque  (le  papyrus  a  été  rédigé  trop  tôt  poiir  avoir 
subi  l'iutluence  de  l'écriture  copte),  ou  bien  mieux  on  peut  expli- 
quer que  les  mots  qui  se  trouvent  en  écriture  secrète  se  lisent  de 
gauche  à  droite,  en  supposant  que  les  sorciers  ont  voulu  rendre 
encore  plus  mystérieuse  cette  écriture. 

XI"*  (il")  colonne.  La  fin  des  lignes  de  cette  colonne  manque;  on 
peut  classer  ce  fragment  comme  contenant  une  invocation. 

xii"  (iir)  colonne.  Fragment  dont  le  commencement  des  lignes 
manque.  On  peut  reconnaître  qu'il  y  avait  une  sorte  d'invocation: 
à  la  fin  il  s'agit  d'une  composition  médicale. 

xill°  (iV)  colonne.  Il  en  reste  bien  peu,  les  commencements  de 
lignes  seulement.  Il  s'agissait  d'une  composition  médicale,  puis 
venait  une  formule. 

XIV"  (v")  colonne.  On  voit  clairement  ici,  ce  qu'on  entrevoyait 
dans  les  colonnes  précédentes,  on  est  dans  un  tout  autre  ordre 
d'idées  que  dans  le  fragment  de  Londres;  il  s'agit  d'une  sorte  de 
médecine  assez  équivoque;  ainsi,  dans  la  colonne  xiv  (v),  se  trouve 
la  recette  pour  faire  un  baume  (selon  le  texte  démotique  «hépubal- 
samu»)  ayant  pour  but  de  déterminer  une  femme  à  aimer  un 
homme.  Vient  alors  une  autre  recette  analogue. 

xv"  (vr)  colonne.  Nous  n'analyserons  pas  cette  colonne,  notons 
toutefois  qu'il  s'agit  d'abord  d'une  formule  pour  séparer  un  homme 
de  sa  femme,  une  femme  de  son  mari;^  puis,  une  formule  relative 
à  la  composition  d'un  philtre.  Dans  une  petite  formule  à  la  fin  de 
cette  colonne  notons  les  noms  des  dieux  iahô  et  ahrasaks. 

xvi"  (vit")  colonne.  D'alxird  un  nombre  de  dieux  sont  invoqués. 

I.  La  section  Ifi  de  la  p.artie  grecque  rtu  papynis  384  de  Leyde  contient  une 
idiiiiiile  ponr  séparer  un  hnmme  de  sa  femme  ou  d'autres  personnes.  Cuabas,  Papyrtis 

viar/lrjnc   Jfarrls,  \^.  180, 


—   -MM)   — 

puis  vient  nue  toninile  relative  à  une  intenooatinn  au  moyen  dune 
lampe  et  d'un  enfant. 

xvir  fmri  eolonne.  11  y  est  dét-rit  la  ecuu position  d'une  potion 
pour  oblifjer  une  femme  d'aimer  un  homme;'  on  devait  mettre  la 
potion  dans  du  vin.  puis  réeiter  une  formule  ])lusieurs  fois  sur  eetti- 
eomposition,  enfin  la  donner  à  boire  à  la  femme.  Parmi  les  ingré- 
dients (jui  entrent  dans  la  préparation,  la  personne  devait  mettre 
de  .son  propre  saiif»;,  etc.;  on  peut  re.\pli(|uer  eomme  se  rattachant 
à  l'idée  de  la  similia."  On  trouve  un  éelio  de  la  eroyanee  à  la  si- 
milia  dans  la  Hible.  là  oii  est  raconté  que.  suivant  le  divin  coni 
mandement,  Moïse  fit  un  serpent  de  cuivre  (|u'il  mit  sur  une  perche, 
et  il  arriva  si  un  serjtent  mordit  un  iiomnie  ([ue.  s'il  refrarda  le  ser- 
pent <le  cuivre,  l'homme  vécut.'  Dans  un  pa8safi;c  de  la  turimile  à 
la  c(doiiiie  .Wii  (Vilh  il  est  dit  :  ce  vin  (|u'il  soit  (dm  sanji'  d'(  ♦si- 
ris».  Ouest  tenté  «le  croire  (|ue  l'on  s'est  inspiré  de  l'eMcharistic 
>de«  elirétiens,  ce  <|ui  u  a.  du  reste,  rien  détoimaMt.  piiis(|iie  les 
>Horciers  chrétiens  eux-mêmes,  suivant  un  manuscrit  sur  cuir  du 
>Hritisli  .Muséum,  se  servaient  du  sau};  du  ( 'lirist  dans  leurs  sor- 
>tiléj;eH..'  A  la  fin  de  la  colomic  XVll  iviiii  sr  trouve  une  l'orniulc 
ayant  pour  l)Ut  d'obliH;cr  t|iich|n'uii  d'aimer  (juclqu  une,  cmitre  la- 
«picllc  il  lutte  et  avei-  la(|uelle  il  ne  veut  pas  même  parler.  La 
fonnule  est  en  j;rc<-.  mais  est  traduite  en  dciii()tii|iic.''  Mal^jré  ce 
fait  on  entrevoit  derrière  le  texte  ;rrec  une  composition  anli  rieur»' 

1.  n.  (ieit*tr  »»»,  M  «.  II.  .Ma«i-hii<.,  Urruril  lU  hntauj,  1,  JH  II.,  .IN.  Kamai, 
DUlUmnalr*  ilu  mmu  i<«  /itanttst,  p.  iSO.  —  Iikkiixii  a,  //.  II'.  H.,  180  a  —  Ma»I'i:ii<>,  l)h 
ftHT»  ^phtalntrr,  |i.  14  II.    —    lllUJIAIIM,    Dlf  (itnrtiâ,  ||.  .SSM. 

2.  Voyi'ï  I)«  O.  AnniiK  I'am  ia,  JUproilutioiti  lU  errori  ilo})o  iî"  trcoli  iirllu  ntriUiiim 
aJUna     Na|Mill   IHU4. 

^.  Voyit  Samthr—  ui,  0--U;  cf.il  Itoi*  xviii,  4  i>(   Juin  m,    II. 

I     If ' I'   St4nn.  \\.  AI  n. 

.   'i-jiir,  |i.  aiia.  —  Itr.viiioi  1,   Krvu»  ^yj/itlnln/ii/ur,  i,  014  II. 
L»    '  .    ,  .MakI-UO,    HMinth^iw   l<9l/;Vn/n.;jl/H^    II,    |l.  >1l)|.    -      Nllloll» 

daM  l«  l«l«  gne  «Si  «t  •  te««  et  «Umi  lu  vpruioii  il^iiiiiili|iii<  in  nini<  «In  ii<lli<>. 


—  361  — 

en  langue  égyptienne,  du  moins  pour  une  partie  de  la  formule,  à 
part  l'allusion  à  la  légende  osiriaque  et  à  la  ville  égyptienne 
d'Abydos;  le  pronom  de  la  première  personne  du  singulier  est 
transcrit  ô^nox  àaua  le  texte  grec,  ce  qui  est  rendu  dans  le  texte 
démotique  par  $,?=*  eimk. 

XVIII*'  (ix*)  colonne.  Après  avoir  invoqué  un  nombre  de  dieux, 
il  est  dit  «viens  en  bas  vers  la  lumière  de  cette  lampe  (afin)  que 
»tu  te  manifestes  à  cet  enfant,  que  tu  répondes  à  moi  relativement 
»à  ce  que  je  l'interrogerai  maintenant»;  suivent  les  noms  d'un 
certain  nombre  de  dieux,  puis,  vient  une  formule  qu'on  devait  pro- 
noncer plusieurs  fois  au  matin,  quand  le  jour  commence,  et  une  in- 
terrogation au  moyen  d'une  lampe  et  d'un  enfant.  Nous  aurons  à 
discuter  les  noms  divins  qui  se  trouvent  dans  cette  colonne,  mais 
notons,  dès  à  présent,  «théoii»,  eeoTr,  peut-être  inspiré  par  le  grec 
HzfjQ-^  «e/ôé»,  transcrit  par  eAcoô..!,  qui  est  une  transcription  de  'nha 
«mon  dieu»,  enfin  «hdael»^  êcohA  =  J  J  bâl,  SîTS,  t^JJJ  belu 

«Bel»,  et  enfin  «iesi»^  leci;  cf.  Ir^ao'jç  et  ^ç—^. 

xix"  (x^)  colonne.  Résumons  le  contenu  de  cette  colonne  en  di- 
sant qu'elle  est  analogue  à  celle  que  nous  avons  analysée,  ayant 
])our  but  l'interrogation  d'une  divinité  au  moyen  d'une  lampe  et 
d'un  enfant.  La  colonne  xix  (x)  est  intéressante  à  cause  des  ana- 
logies, ou  répétitions  si  l'on  veut,  avec  le  texte  de  la  V  colonne;^ 
il  y  a  nn  rapport  évident  entre  les  deux  colonnes  :  ainsi,  à  la 
v°  colonne,  lignes  12  et  suivantes,  où  il  est  question  du  dieu  qui 
«ne  s'éteint  pas  (wujm  extinguere),  le  dieu  grand  qui  demeure  dans 
»le  feu,  qui  est  au  milieu  du  feu,  qui  festl  de  la  mer  du  ciel,  qui 
>est  le  grand,  qui  (est)  avec  la  force  d'un  dit'u  en  sa  main,  révèle- 
»toi  à  moi,  maintenant  d'une  manière  analogue  à  ta  manifestation 
»à  Moïse,  (tel)  que  tu  l'as  fait  sur  la  montagne. . .  -.  Ce  passage, 
sauf  la  fin,  se  trouve  répété  à  la  colonne  xix  (x)  avec  des  variantes 

1.  Voyez   Hess,  Ber  gnosliscke,   l'apyrn.i   von   London,   EiIllc■itlln^^ 
MKMomKS,  T.  m.  41) 


—  362  — 

intéressantes:  ainsi,  là  un  il  est  ilit.  à  la  v  colonne,  i^le  ilieiii  qni 
<ue  s'éteint  i)as>.  on  constate,  ilans  les  passa<res  eorresponilants 
à  la  XIX*  IX*j  eolonue,  lignes  2  et  28.  qu'il  est  dit  :  «^  l'ombre 
\hetem  otmtojai.  ccdiffo,  fuimis)  (lu  dieu  (|ui  vit.  qui  ne  meurt  i)as5. 
(^uand  on  se  rappelle  que  e'est  précisément  ce  dieu,  iiui  demeure 
dans  le  feu,  qui  s'est  révélé,  selon  le  livre  de  l'Hxode,  à  Moïse. 
c'e.st-à-dire.  rrrr  ou  Adona'i.  ees  allusions  et  variantes  deviennent 
plus  intéressantes.  Il  est  possible  (jue  la  (|ualitication  de  dieu  qui 
ne  s'éteint  pas  aurait  été  sufîgérée  par  la  narration  au  troisième 
cliaititre  de  l'Kxode  où  il  est  question  de  la  révélation  de  n'~"  à 
•Moïse  au  milieu  ilun  buisson  en  feu.  mais  le  buisson  ne  se  con- 
sumait pas.  Il  est  possible  encore  (jue  la  ({ualilication  du  dieu 
qui  vit  leti  (|iii  ne  meurt  pas  soir  éj^alcment  suggérée  par  la 
même  .sccne;  en  tout  cas.  on  peut  rapprocher  cette  qualification 
d'un  pa.s>age  du  Deutéronome  (v.  2ii).  où  il  est  dit  :  ...  la  voix 
»du  di«Mi  vivant  iC'T  cn"?»!  parlant  an  milieu  du  t'en  .  .\  la  li^iiie  !• 
et  suivante  de  la  odonne  .\l.\  (Xj  se  trouve  un  passaj^e  à  citer  : 
Le  dieu  grainl  sisnnth  (iLIn-i-nipto,  viens,  an  nulicu  du  feu.  celui 
»qui  demeure  sur  la  montagne  de  ijnlmnii.  tnkcrtdt.  <clui  qui  ne 
•  meurt  pas.  qui  vit  éternellement.  '  A  part  l'analogi»'  de  ce  pas- 
sage avec  ceux  que  nous  venons  de  citer  et  nu  pa.ssage  qui  se 
trouve  à  la  V  c(donin-,  nous  pouvons  constater  <iue  le  texte  démo- 
tique dit.  sur  la  montagne  in  i/nlxiau  «de  (  Jaimoii',  puis  ([u'au  lieu 
de  iiA.&<v(i>it,  c'er>t-à-dire  l''/,'^a(i)V.  pyii.  on  a  transcrit,  en  lettres 
grecques.  nuJs&Aon.  on  considérait  le  in  ^^\c^  démotique  comme 
faisant  partie  du  nom:  cette  faute  imli(|iu>rait  (pie  celui  (pii  faisait 
In  trunKcription  n'était  pas  l'anteiir  <le  la  t'ormiilc  qui  aurait  clé 
déjà  rédigée,  et  rédigée  en  langue  égyptienne,  nniis  cela  n'i-m- 
pcclicrait  |iaM  lie  supponer  que  le  nom  t/nlmui,  du  texte  démotiqnc 
Hcrnif  une  tranHcription  du  grec  Vt^^aiit'é  ou  de  I  liéliien  ;"*:;   (bi 

I.  lï.  IIbm.   Iifr  dntalUtk»  Homan  ixoi  STS  K  IIAM  Is.  p.  4 


I 


—  363  — 

lie  peut  pas  supposer  que  la  faute  de  m\evÊiôwton,  })our  Rèv&evton, 
aurait  été  faite  par  un  enfant  quelconque  auquel  on  aurait  donné 
ce  papyrus  pour  faire  des  études,  comme  cela  existe  dans  certains 
papyrus  du  British  Muséum,  car  des  papyrus  tels  que  «les  notes 
d'un  sorcier»  ne  se  trouvaient  pas  entre  les  mains  de  tout  le  monde: 
on  aurait  été  sévèrement  condamné  pour  le  simple  fait  de  posséder 
un  de  ces  écrits  sur  la  sorcellerie,  et  à  bien  plus  forte  raison  pour 
l'avoir  étudié.'  Quant  à  la  montagne  de  Gabaon,  on  trouve  un 
nom  analogue  dans  le  papyrus  Anastasi  I  (pi.  xx,  ligne  7),'  où  il 
est  dit  :  «Je  te  pai-lerai  (d'une)  autre  ville  mystérieuse,  à  savoir, 
»Kapuna  son  nom,  elle  (est)  comme  quoiV  leur  déesse  une  autre 
»fois.»  On  trouve  dans  la  Bible  un  nombre  d'incidents  associés 
avec  Gabaon  (jiya:)  qui  auraient  dû  très  vivement  préoccuper  des 
sorciers.  Selon  la  légende,  Josué  aurait  dit  : 

nn  pJ/223  ratr  «Soleil!  sur  Gabaon  arrête-toi! 

pS^'S  p!3î7D  m'i  >>Et  lune,  dans  la  vallée  d'Aayalon.» 
Et,  dit-on,  le  soleil  et  la  lune  se  seraient  arrêtés  jusqu'à  ce  que 
le  jieuple  se  vengeât  de  ses  ennemis,  puis,  ajoute  le  narrateur  : 
"iT'n  nsD  hv  nmns  s^^  nhn  «cela  n'est-il  pas  écrit  sur  l'écrit 
~iC"nV»''  Selon  le  premier  livre  des  Kois,  à  Gabaon  était  le  plus 
considérable  des  liants  lieux,  nSlI^n  :if2:ir]  STI  ^3;  Salamon  y  aurait 
sacrifié  mille  sacrifices,  et  c'eiit  été  là  qu'aurait  eu  lieu,  en  songe, 
la  tliéopbanie  de  mn'  à  Salamon,  et  dans  laquelle  mn''  demandait 
à  Salamon  de  lui  demander  ce  qu'il  voulait,  Salamon  répondait  : 

1.  Voyez,  iiiii'  exeiiipU',  Ciiahas,  Le  jiapyrus  magique  Ifarris,  j).  174,  etc. 

2.  M.  Chaiîas  a  bit'ii  pensé  à  pys:,  mais  a  préféir,  Biblos;  Chakas,  Voi/w/i;  p.  156  s. 
—  Voyez  mon  étude  sur  le  papyrus  Anastasi  I  (ou  préparation). 

3.  Josue  X,  12.  —  Voyez  Renan,  Histoire,  i,  p.  242  s.  (et  p.  243,  n.  2).  Pour  "ICTI  "iBC 
voyez  Kenan,  Ilistnii-e,  t.  ii,  p.  222  s.  —  Il  semblerait  bien  ([ue  les  gnostiques  auraient 
remarqué  le  fait  que  la  Bible  cite  des  ouvrages  plus  anciens.  —  Voyez  les  obser- 
vations à  ce  sujet  do  Guoff-,  Remie  égyptokigique,  vi,  p.  19,  et  Les  deux  versions  démo- 
tiques  du  dAcret  de  Canope,  Introduction,  p.  7,  et  Bulletin  de  l'Institut  égyptien,  1893, 
p.  37,  n. 

46* 


—  364  — 

un  cœur  intelligent'.'  la  .seène  est  l)ien  intéiessante  et  parfaite- 
uient  daecoril  avee  les  idées  du  temps  :  la  eoneeption  en  est  l)ien 
plus  élevée  que  celles  qui  se  trouvent  dans  le  papyrus  contenant 
les  notes  d'un  sorcier,  sauf  peut-être  une  seule  formule,  celle  on 
l'on  apaise  la  tempête  en  prononçant  le  nom  d'».4(/t(»a/>. 

XX*  (Xl*i  colonne.  Notons  vers  le  commencement  de  cette  co- 
lonne les  noms  divins  :  sabaot/i,  cd^&a>e  =  msiîJ.  bôi'l,  iioWK  = 
^jTZ  et  bm'nut.iiv,  ûe>.moTeKo,  ce  dernier  nom  ressenihlerait  à  une 
transcription  de  ré<j:yptien  .^^|  "  4( /'(/-/^«/f-r  unie  i  de  i  dieu  .• 
I)ans  cette  colonne  se  trouve  une  f(»rmiile  tiiii  iiiirait  été  t'ouruie 
au  rédacteur  du  |iapyriis  par  un  sorcier'  (|iii  aurait  été  du  nonic 


1.  I  Hou  m;  rf.  ii  Chron.  i.  Vovcz  niriirt-  i  Hoù  i.\,  -'. 

2.  Cf.  XVIII  («».  12,  l't  XII  (i),  II.  Voyez  Max  Mri.i.Eii,  Itfciieil  dt  travaux,  vm,  177. 

8.  Écrit  :  %o^^y^^  fce»,  (cf.  ^^  ^       ^  ka  •  cnsi-vi-lir,   fiivcloppor  di'  liaiulo- 
Ifttf»»,  PiEHurt,  Vnmhulaire,  p.  fl.SI).  —  Htoc  <  Cil  rare  cndiiver  et  !icpt'liiitiir>.  —  peq- 

HUC     «  Fiilieratorc»,    «/ni   cadavera   rurant»    (cf.    fij— a .l.<~^    «  liiiil    cnsevolisseur  »  ; 

voyez  RevHf  fgyplologiqw,  ii,  'lll   et  pi.  62;    l'apyrun  colonne,   ii'   ligue,    IW  s.;   viiyer. 

Pmna,  Jjaitpte,  p.  71  «.).  —  pcicnHbXoc  de  ptq;  ^[j  =    V|)U   =  pfj. 

("€*t■4^lire  «lioiiiuie  il  est . . .»  i  voyez  Khhan,  (Irommairr.  S  H,  ef.  2I.'>;  tliii  um  ii,  (Iram- 
mairt  ilémuiliijHt,   ^  154:    Htkm»,   (Irainniairr,   <}  17a'.     —     «n.     A,    '^  «it   •  ducere  », 

rt  KtMoc  «caduver»,  ainni  :  pt^icnKiotac  nijriiifle  •  .Miijr'i».  l'ytlion»  (voyez  1'kvko!«, 
firomm.,  p.  176|.  On  lit  KmmU  xxti,  17  TTr  k"?  r^CrSO,  dniiM  lu  ventioii  jjns'ipie  (^hè.  IH.) 
'I>«f}»«w;  »v  r.ifino«r;7iTi,  en  roptc  tlit'-liiiili  (.l/rmoirc  lU  la  mùtinn  française  du  Cuire, 
VI,  3ti;  nntTitTAnfo  noTpf|piiA^p«°;  diiiiM  la  vernion  copte  iiieiiipliitii|iie  ^imIIiIoii  D». 
l.*»Aiii>K,  p.  IHl;.  —  nn«T(n«p<ir\>iif<  iii»n^  ntM.  ni'\>ivpMivPOc  (ici  on  eoiiMnte 
ré(|ulvillcnri<  entre  ^f^tm^v.n  •■  (tc-||.iiiAyp(  '  ya^ faiiRcio; ,  voyi>/,  I'kviion,  l.euriqui, 
p.  174).  —  '\i<wpM<^ror  ii<vçp<    —    'ftAi^pi    l'ut    en    di''iiiotii|iH'     \   /  j>  ]>exer  (cf.  In 

fonne  fie  firina,  ■'•dllioii  Kkvii.i.<>i  i,  p.  fiH,  ete.r,  cf.  riilérojtl.  _  "f"^  Z"/""  (voye». 
l'itMIri,  VomlMlairr,  p.  \!,ti,  vX  (••hhiwiii  lUnH  CiiAiu»,  Mflawje*,  :i  1,  p.  ïtlO  K.;  V*PI**' 
•»  ''f-P^'^i  n*fp*.  'V*«p<  et  MfkPori.  On  lit  daim  le  l^'<vitii|ne  (iix,  .SI)  ^:Br  *?« 
en  rjcCB*?  T^zr  •?«  B*yn*n  "jr  r:>n  Su.  In  vernion  icn-eipie  tmduit  :  Où»  isM». 
>*<'l»,->tti  tf.'Mt^tfilr'lOK,  tM\  ;o'';  èjMwior;  «i  r.j»î««X>.r/»/,î(yii.  JajiKvO^Mi  1»  »it«f«.  In  ver- 
•ion  en  ropir   llirlmin  i  SU»,olrrê  dr  tn  mittiim  traiioii",  »  i,  7.'1  p  nn«Tni»T»^>TH'»-Ti«   uc<v 

lip<'|«NMM«M  t^OVIf  *T|o  nNCTKOTCfTMTTn   IfOrn    «npï'IMlITTC  ■    eTp«T«TH->f  lilÇ» 

i«fM70*     In  trtxiiHi   iiii'iiipliilii|iie  i<'-«lllioti  |lr  I.aimioui,  p.  Sh;I)   niKiciiMxuli    <t>'A   "< 


—  365  — 

de  Penije  fUxyriiique);'  c'est  une  formule  aj-aut  pour  but  Tinter- 
rogation  d'une  divinité;  elle  ne  nous  donne  pas  une  idée  bien 
liante  de  l'orig-inalité  des  compositions  de  ce  sorcier  (s'il  a  jamais 
existé),  s'il  prétendait  en  être  l'auteur,  car  on  en  trouve  une  bonne 
partie,  plus  ou  moins  littéralement,  dans  d'autres  parties  de  ce 
papyrus  (il  serait  jjIus  naturel  de  supposer  que  l'auteur  s'est  ins- 
piré de  ces  passages  i)lutôt  que  d'admettre  que  ce  sont  eux  qu'ont 
été  inspirés  par  lui,  peut-être  faudrait-il  supposer  que  dans  les 
deux  cas  on  avait  puisé  à  une  source  antérieure).  Notons  des  pas- 
sages, où  il  est  dit,  le  dieu  «sisiahô  qui  (est)  sur  la  montagne  de 
qabahô»  —  ce  passage  correspondrait  à  celui  que  nous  avons  vu  à 
la  colonne  xix  (x),  lignes  9  et  10  (cf.  v,  lignes  20,  22)  —  sisiakO 
ressemblerait  à  l'hébreu  DID  «cheval»  et  iaho  à  m''  (cf.  mn"'),  et  fait 
penser  aux  chéroubim  et  à  la  représentation  sur  «la  singulière  mo- 
mie du  Musée  Britannique,  un  peu  antérieure  à  Alexandre,  pre- 
ssentant un  dieu  de  la  foudre  sur  une  sorte  de  vélocipède  ailé, 
»avec  la  légende  1,T».^  Quant  à  la  montagne  de  «qabahô»^  c'est 
évidemment  i)our  «qahaûn»,  comme  à  la  colonne  xix  (x),  ligne  10. 

pcqMO-s-x  ieii  ÔHC5C.1  iiEM  uipe-jujeuçm  uneTeiiTCMOHiiOî-  èptooir  otc  l'iitETeit- 
ffoi^cAv.  nSHTOT.  —  Le  démotique  ke.t  serait  l'équivalent  du  copte  pcqKMioc,  on  peut 
supposer  que,  par  extension,  /ces  et  peqKcoùic  étaient  les  équivalents  de  peqenHûiaic- 
ou  bien  que  pe^Hwojc  et  peqenRtofoc  ne  sont  que  de.s  formes  dévelojjpées  de  ken 
«ensevelir  =  ensevelisseiir»,  et  que  kes,  tout  seul,  aurait  signifié  «ensevelir,  ense- 
velisseur»  puis  «inag-icien,  sorcier».  —  Rappelons  que,  d'après  M.  Revii-lout  (Setna, 
introdiiction,  p.  G),  dans  un  papyrus  au  iMusée  de  Louvre,  il  est  des  «  te.xtes  de  la 
couronne  que  trouva  le  royal  fils  Kha-em-uas  sous  la  tête  d'un  défunt,  à  l'ouest  de 
Mempliis. . .»;  ainsi  il  y  avait  une  association  entre  des  sépultures  et  des  écrits  sur 
la  sorcellerie. 

1.  Cf.  colonne  i''-,  ligne  !''■.  —  Dans  une  forunilc  i)onr  olitenii'  une  réiKinse  divine 
à  une  demande  que]c(ui(|ue  (cf.  les  interrogations  d'une  [on  des]  divinité  dans  le 
l)apyrus  déniotique),  (pii  se  trouve  dans  un  papyrus  grec  du  Britisli  Muséum,  men- 
tion est  faite  qu'un  habitant  d'Héraclôopolis  aurait  renseigné  récrlv;iin  du  pajjyrus; 
d'après  Cuabas,  Le  papyrus  magigue  IIan-ii,  ]).  ISI. 

2.  Gksenius,  Hein:  Worterlmeh,  399  s.,  et  Kknan,  Ili.ttoiic  du  peuple  d'Isi-oël,  t.  i", 
p.  187  n.,  192. 


—  a<i(;  — 

Xoiis  n'analyserons  pas  tlavantaj>o  la  nilonne  x.\  (Xii:  ii'uiariiuons 
seulement  (iu"il  se  trouve  des  analof^ies  frappantes  entre  eette 
eolonne  et  la  tnrniule  des  rolounes  il  et  lll:  on  serait  même  tenté 
de  eroire  (jue  e'est  de  là  ou  d'une  souree  antérieure,  si  l'on  peut 
employer  ce  mot,  que  le  «sorcier  oxyrinque»  s'est  inspiré. 

xxi'  iXil'i  colonne.  Relative  à  la  morsure  d'un  rliien.  Quoiiiue 
intéressante,  l'analyse  de  cette  colonne  nous  mènerait  trop  loin  de 
notre  sujet.' 

XXir  (xin'j  colonne.  Encore  une  t'onnulc  luédiciiialc.-  (  h\  en  peut 
résumer  ainsi  la  partie  |)rati(iue  :  j)our  la  morsure  d'un  reptile  il 
faut  sucer  la  plaie  et  y  mettre  nn  jien  d'iiuile:  cette  formule  mé- 
dicinale est  rattachée  à  un  incident  de  la  léjrende  osiriatiuc,  où 
Horus  ayant  été  piqjié  par  nn  serpent.  Isis  lui  aurait  enseijiné  le 
moyen  <dc  }fuérir  la  nmrsure  venimeuse  en  la  snijant».  Notons 
l'expression  :  «émanation  du  i/cher*  :  il  est  j)ossil»lc  (|u"il  faudrait 
comprendre  le  mot  iqcber>  dans  le  sens  de  riicbreu  *"U'.  le  tout 
puissiint  n'ieui.  car  d'un  côté  la  transi  ri|»tion  donnerait  "z;.  cf. 
j  J. .  et  de  l'autre  l'zr.  cf.  ^>S[ 

xxiu*  (xiv*)  colonne.  Les  premicrcs  li^nc^  de  cette  enlonnc  con- 
tiennent une  formule  d'évocation  ayant  pour  liut  i'intcrro<>;ation 
d'une  divinité.  Notons  qu'il  y  est  fait  alliision  à  diverses  parties 
d'< '«iris  (juj  se  trouvent  en  divers  endroits  de  l'M^rypte,  puis,  ces 
divcrscM  parties  sont  assimilées  à  des  parties  de  divers  êtres  vi 
vant«.  ( 'ctfe  idée  est  liien  vieille;  ainsi,  dans  les  textes  des  pyra 
niiilcH.  le  niort,  on  niieu\  ses  diverses  parties   sont  assimilées  à 

I.  Cf.  <i»urr  lUim  Iv  IMltlin  <U  VlnMUut  <'yy;>«m.   IHV.i,  p.  4a7  s. 

S.  Vi>yr(  l'étiidi'  que  M.  KcviLuitr  a  fnllo  mir  rrlti*  fnrinillo  (ilniiN  Im  Hfvur  i^/y|> 
to/nyiyM*.  Il,  |i.  lo^lA;  ri,  iv,  |i.  ON,  u.  IV  —  \m  (rmlm-liMii  ilii  mol  /tkf  \\nt  •liiaorle» 

urti.i.i.    .ir.    1.1,1.  ,1, I  rtvtT  lu  ronli'il)'  mu»  lll'  II'  Iriiilniri*  piir  •  liorinfon ..  Kn 

II'  on  |H-iil  l'liiti-r|in'-li'r,  |iiir  i'Xtcii«ioii,  nn  •  pi'lll  Ki<r|H'iit -, 

p',,  ,  rnil    liii'ii  <'ii    liront   iimt   Iii   Irirciuli'  rili'>i'  iliiii~   Iftiiilr 

lie  M   Kmii... 


—  367   — 

divers  animaux,  c'est-à-dire,  que  ses  parties  sont  assimilées  aux 
dieux ^  qui  sont  représentés  par  ces  animaux;  par  exemple,  il  est 
dit  :  La  face  de  ce  Pépi  à  l'état  d'un  chacal;  c'est-à-dire,  la  face 
de  Pépi  est  (assimilée  à)  Aimbis.  Les  deux  bras  de  ce  Pépi  sont 
à  l'état  d'un  épervier  excellent,  c'est-à-dire,  les  deux  bras  de  Pépi 
sont  (assimilés)  à  Horus."  Nous  aurons  occasion  plus  loin  d'étudier 
certains  noms  divins  qui  se  trouvent  vers  le  commencement  de 
cette  colonne.^  Le  contenu  du  reste  a  pour  but  de  déterminer  une 
femme  à  aimer  un  homme,  question  qui  ne  se  rattache  pas  au  su- 
jet que  nous  traitons/ 

xxiV'  (xv^)  colonne.  Ne  contient  qu'un  petit  fragment. 

xxv'^  (xvi*)  colonne.  La  première  partie  de  cette  colonne  con- 
tient une  grande  formule  de  malédiction  ayant  pour  but  de  donner 
une  maladie*  à  la  personne  maudite.  Les  indications  de  comment 
devait  se  comporter  le  sorcier  sont  en  démotique,  mais  la  malé- 
diction que  le  sorcier  devait  prononcer  est  en  grec.''  En  lisant  la 
manière  dont  le  sorcier  devait  agir,  en  d'autres  termes,  les  détails 
de  la  mise  eu  scène  matérielle,  on  se  demande  si  l'on  n'est  pas  en 
présence  d'une  bouffonnerie.  Selon  le  texte  démotique  le  sorcier 
devait  avoir  entre  les  pieds  la  tête  d'un-  âne,  ses  pieds  devaient 


I.  Cf.  Masi'Hho,  dans  le  Bulletin  de  l'Institut  égyptien,  lt<8&,  p.  \h  s. 

•i.  Voyez  Maspeko,  Recueil  de  travaux,  vu,  p.  1G8  (Pépi,  ligne  452).  Il  est  i)robable 
que  les  figures  fantastiques  déerites  par  Ézcchiel  furent  inspirées  par  des  représen- 
tations .assyriennes,  et  celles  do  l'apocalypse  do  S'  .Jean  furent,  peut-être,  inspirées 
par  celles  d'Ézéehiel;  cf.  Revili-out,  Setna,  Introduction,  p.  .'50  n. 

.S.  Voyez  la  présente  étude,  in°  section. 

4.  Voyez  l'étude  de  M.  RKVii.r,oi'T,  dans  la  lievue  é;iyplolof/ir/ue,  i,  p.  109  s.;  cf.  Le 
roman  de  Setna,  p.  23  s.  n. 

5.  Litt.  :  ipar  la  gelée  et  par  la  chaleur»  ou  «par  le  frisson  et  la  fièvre»,  c'est- 
à-dire  proliablenient  la  «malaria».  Voyez  Revue  égyptohyitjue,  i,  p.  1G8;  cf.  Bulletin 
de  rimtitul  égyptien,   1892,  p.  .')4  et  s. 

G.  A'oycz  Chahas,  Le  2>apyrna  magique  Harris,  p.  180,  ot  Rkvii.lout,  Revue  égypto- 
leigitpie,  i,  p.  168. 


—  3G8  — 

i"tre  oints  dune  nianioro  iiarticiilièro.  son  «l'il.  ses  mains,'  son  nez 
et  sa  bouche  devaient  être  oints  de  sanj;  d'âne:  il  devait  avoir  une 
pousse  de  |)alniier  à  la  main,  à  ■^ses  reins»-  et  au  Hane.  et  eest 
ainsi  aecoutré  qu'il  devait  i)rononeer  la  malédiction  deux  fois  par 
jour,  le  matin  et  le  soir,  pendant  (piatre  ou  sept  jours.  Doit -on 
aduu'ttre  (ju'une  scène  pareillement  grotesque  ait  jamais  pu  se 
réaliser?  I)'aJ)ord,  les  frais  auraient  été  très  considérables,  à  pan 
la  somme  payée  au  son-ier  il  faudrait  supposer  qu'on  tuait  un  àne 
chaque  fois  que  l'on  prouontjait  l'imprécation,  car  on  croyait  (pic 
la  moindre  irréffularité  rendait  nulle  l'ineantatioii.  ainsi  pour 
maudire  quelqu'un,  il  aurait  été  nécessaire  de  tuer  ((uatorze  ânes. 
Mais  on  prenait  la  sorcellerie  très  au  sérieux.  Sup])o.soiis  (|u'il  se 
soit  ajri  de  se  débarrasser  d'un  tyran  (|Uc!coii(|Uc,  il  se  pourrait 
parfaitement  bien  (pion  aurait  payé  les  frais  et  (pic  la  scène  dé- 
crite dans  le  papyrus  aurait  eu  lieu  et  (pie  la  malédiction,  telle 
((u'on  la  lit  dans  le  papyrus,  aurait  été  réellement  prononcée.  1  h\u>- 
un  très  curieux  épisode,  la  |{il)Ie  parle  d'un  de  ces  sorciers  mau- 
disseurs.  On  connaît  bien  le  récit  où  il  est  dit  (pi'im  envoyait 
chercher  Haaiam  pour  maudire  Israël,  et  (pi'au  lieu  de  inaiulirc  il 
béiiinsait.'  l'idée  fondamentale,  celle  d'un  sorcier  maudisscur.  est 
la  même  et  (lanr>  la  narration  liil)li(pic  et  dans  la  formule  du  pa- 
pyrus. On  peut  même  noter  (pie,  sehui  le  récit  liildi(pie,  Haaiam 
aurait  fait  dresser  sept  aut(ds  et  aurait  fait  tuer  sept  veaux  et  sept 
béliers,  c'est-à-dire  (piatorze  animau.x:  cOt  le  noniine  d'animaux 

I.  (f.  M«>r(ii<>,   Kfcutll  lU  Irnvnux,  i,  |i.  ÏU,  II.  4ii. 

t.   l.iU.  tni,  HOrn    •  |ii|i|i-iiiliilii   virili'«  (I'kyhhx,  J.rj'ii/ur,  p.  (lîi. 

3.  (;r.  Ma>I-KII<>,    HihHnlh^.lHr   f.jyi,l^nji,,ull,    II,    |l,  SUD. 

4,  .VomArm  xxii-  niiv.  Viiy«x  Kijiaii,  HUlnirr,  t.  I",  |i.  217.  l,o  l(Mi'  ili'  liiin',  iliinx 
U  tuirratiiin  l)llill<|ii<'  r*l  ililTt'niiil  ili'  roliii  il(<  l'un»  iIiiiih  In  fitriiuilf  ilii  |in|i>'niK; 
|)enl-^ir<<  Ir  fiiil  i|ii'll  i'hI  iiiU'ulloii  <li<  l'Aiii'  ilanii  Icd  doux  rim,  rt  iliiim  lii  llililc  <<l 
■Un»  la  fonniilr,  i-nt  fortuit,  mi  lilrii  y  n  ill  un  I'oikI  <Ii-  rroynnro  coiiiinunii.  — 
v^iaai  «Il  iH'uibrp  ilfi  milinaux  Mtrrill/*»  ilnim  In  nnrintiiin  liililii|iii',  viiyci  Kimi,  Th' 

(hvlte»  ami  Iktir  mmtnln;  p.  Wl. 


—  369  — 

qui  auraient  été  tués  dans  la  malédiction  de  la  formule  du  paiiy- 
rus.  La  fin  de  la  colonne  est  intéressante,  il  s'ag-it  d'une  formule 
ayant  pour  but  une  interrogation  et  qui  devait  être  adressée  à  la 
pleine  lune  —  le  sorcier,  soit  seul,  soit  accompagné  d'un  enfant,  de- 
vait luonter  sur  un  point  élevé  de  sa  maison  et  prononcer  plusieurs 
fois  la  formule  à  la  lune,  selon  le  texte  «jusqu'à  ce  qu'il'  se  ma- 
nifeste à  toi,  jusqu'à  ce  qu'il  parle  avec  toi».  Dans  l'invocation  il 
est  dit  :  «Toi,  ô  lune,  (tu  es)  la  grande  des  étoiles,  (tu  es)  celle  qui 
les  engendres.»"  Origène  qui,  comme  nous  l'avons  vu,  avait  été  à 
peu  près  contemporain  de  la  rédaction  du  papyrus  et,  par  consé- 
quent, serait  un  témoin  des  croyances  de  son  temps,  «considère 
»les  astres  comme  des  puissances  célestes  éclairées  par  la  lumière 
i>de  la  sagesse  divine.  .  .  Il  concède  qu'ils  ont  une  influence  sur 
»les  choses  d'ici  bas  et  peut-être  même  peuvent  les  annoncer, 
»  comme  des  prophètes.  Si  l'on  ne  doit  pas  les  adorer,  c'est  qu'on 
»ne  doit  pas  adorer  les  plus  grands  jjropliètes  .  .  .  >'  On  sait  com- 
ment, dans  la  Bible,  est  défendu  le  culte  du  soleil,  de  la  lune  et 
des  astres.*  Un  passage  du  livre  de  Job  mérite  d'être  cité  :  «Si  je 
«regarde  la  lumière  quand  elle  luit,  et  la  lune  en  splendeur  avance, 
»et  il  a  été  séduit  en  secret  mon  cœur,  et  a  baisé  ma  main,  ma 
«bouche»  :  c'est  une  «allusion  à  l'adoration  des  astres,  très  répan- 
»due  parmi  les  Arabes».''  D'ailleurs,  dans  une  incantation  du  sor- 
cier, conservée  sur  un  ])apyrns,  il  est  dit  :  «Tu  réciteras  cette  for- 
»mule  au  soir,  ta  main  étant  étendue  à  la  face  de  la  lune.»''  Mais 

1.  ■kU  >  le  (ticuV  la  liiucV  ooo  — loo  •^Luna»  est  masculin. 

2.  Le  texte  porte  mes  «enfanter»,  cf. j*.ec  «gignere»,  Fkyron,  Lexique,  p.  10,'».  — 
Croyance  à  noter  (cf.  Rev.  égyptoL,  ii,  fasc.  2,  pi.  1.5,  col.  4). 

;i.  D'après  Revii.i.oiJT,  Revue  égyptologhine,  i,  |i.  lO/J  n. 
4.  Voyez  Detiiéronome  iv,  19;  xvii,  3. 

.').  Voyez  Jo/>  xx.\i,  26.  27.  Rknan,  Tfiiloire,  r,  p.  105.  Rknan,  Le  livre  de  Joh,  p.  1.34. 
(■>.  Voyez  Maspriw,    Remeil  de  travaux,   i,  p.  .31  n.;  cf  Hess,  Ver  demntlnehe  Rmnan 
voti  STNE  IIA-M-US,  p.  :ir>. 

MKMOIHKS,  T.  111.  -il 


—  MO  — 

i-es  idées  sont  si  iiatiiivlli-s  (Hinii  devait  Us  n.-tniu\fr  iiidopen- 
daniraont  chez  divers  peuples. 

xxvr  ('.wiTi  eoloiiiie.  Cette  eoioiiiie  eoiitieiit  des  t'urmuKs.  ou 
reeettes.  qu'on  peut,  en  quelque  sorte,  qualitier  de  niédieales.  mais 
(jui  ne  se  rattaelient  pas  au  sujet  que  nous  traitons  iei. 

XXVII'  (xviirj  eolonne.  ("ette  eoloinie  sDceupe  daltonl  d  une 
formule  ayant  pour  but  une  intermiration  au  moyen  d  une  laniite 
et  d'un  entant,  ])uis,  d'une  compusition  ayant  pour  Imt  de  déter- 
miner une  femme  à  aimer  un  liumme.' 

xwm*  (XIX*)  colonne,  l'etit  morceau  dans  lequel  on  reconnaît 
quelques  utmis  de  divinités,  (juestion  (pie  nous  étudit-rons  ]dus  loin. 

XMX'  XX'  I  colonne.  Cette  colonne  contient-  d'aliord  une  t'orniule 
avant  pour  Init  de  voir  le  dis(|ne  du  sideil  ;  on  y  trouve  la  ré- 
pétition dune  partie  de  la  fornmle  de  la  tin  de  la  colonne  x  il), 
puis  on  y  décrit  l'évocation  il'une  diviidté  on  des  dieux  i  au  moyen 
d'une  lampe  et  d'un  enfant.  I  )aiis  la  composition  d'une  prépara- 
tion que  le  sorcier  devait  mettre  sur  l'ieil  qui  se  retrouve  é;;a- 
lenient  à  la  coloiiiu-  v,  li;;ne  24  et  s.  i,  il  est  ilit  :  <iMiand  tn  as 
>ap|H»rté  tiilehiues  fleurs  du  hi'l-n-f^T\{\  ■■■:  le  nom  de  la  tleur  est 
écrit  partie  en  écriture  connue,  on  démotique,  et  parti»-  en  é»'ri- 
tiire  secrète;  le  premier  caractère  est  '  <(.  le  ilcnxiènie  ^  l>. 
le  troisicine  ''^.  qui  se  trouve  en  écriture  dénioli(|iie  vt  dans  les 
transcriptions  f^recques  employé  pour  rendre  le  .son  <<.  '  le  qua- 
trième est  n  A.  I  >ans  le  lexique  île  l'KVIJnN  ou  lit  :  •^  û^v■.\^vlil.)U  .  t, 
ociilus  corvi.  ■/.j'/;!'.,:  ii.'i:t^ivt:t^,  faiia  {fracca  ,'  ce  i|ui  non  seule 
ment  indii|uerait  la  lecture  des  Nifriies.  mais  la  traduction  :  (Juand 
•  III  as  apporté  quelques  llciirs  de  la  fève  (;;recquei.. 

I.    Wtymt  le»  (ihlM'rviiliiinii  ilr    .Mo    .Mihikh,   Itmirit  ilr  IravaKr,  tiii.   |i.  1 7r>  <'t  n. 

7.   \nyit  l'i-tllili'  lie   M*<>rKii<>,   UtruM  il«  h-itvniij-,  i,  |i.  'Jll  it, 

à.  S'nyvt  r^tllilr  ilr   Unvil.MH'T,    Xlélangm  d'arrh'iitnjif,  m,   ■•'  l'use,   ri    |il.  '.•      ||. 


—  311   — 

XXX'  (XXI')  colonne.  Cette  colonne  contient  des  formnles  ayant 
pour  but  d'évoquer  et  d'interroger  des  divinités.' 

xxxi"  (xxir)  colonne.  (Jette  colonne  s'occupe  de  l'interrog-ation 
d'une  divinité  au  moyen  d'un  enfant.  Notons  parmi  les  divinités 
invoquées  ihô,  aoo)  et  atoué,  ATone. 

Ici  finit  le  texte  écrit  au  recto  du  papyrus.  Nous  passerons 
maintenant  au  verso.  Ainsi  que  nous  l'avons  dit,  sur  la  partie  du 
papyrus  conservée  à  Londres  se  trouvent  neuf  morceaux  et  sur  la 
partie  conservée  à  Leyde  il  y  en  a  ving-t-sept.- 

V^  colonne,  du  fragment  à  Londres,  est  relative  à  une  composi- 
tion ayant  un  caractère  que  nous  qualifions  de  médicinal,  d'obscène. 

Il"  colonne.  Invocation  aux  dieux.  Ce  fragment  a  des  analogies 
avec  celui  qui  se  trouve  à  la  colonne  xxx  (xxi)  du  recto. 

III"  colonne.  Petit  fragment. 

IV"  colonne.  Quelques  signes  seulement. 

v"  colonne.  Petit  fragment. 

vr  colonne.  Relative  à  une  préparation. 

vu''  colonne.  Très  petit  fragment. 

VIII"  colonne.  Relative  à  la  composition  d'un  philtre,  cf.  xvii" 
(viii")  et  xxiii"  (xiv"). 

ix"  colonne.  Les  quelques  lignes  de  ce  fragment  ne  se  rapportent 
pas  au  sujet  que  nous  traitons. 

X"  (i")  colonne.  La  première  colonne  du  fragment  de  Leyde  con- 
tient des  équivalents  grecs  et  démotiques  de  quelques  noms  de 
plantes.  Notons  :  of^pirc  (C,  1^'  i>i<'t  grec  XKAIINH  est  écrit  idéo- 
grajdiiquenient  par  le  croissant  lunaire  (Q.  A  la  fin  de  cette  co- 
lonne se  trouve  une  i)etite  recette  médicale.^ 


1.   Voy<^/,  l'étixlc  (le  jMaspkuo,  RcmeU  de  Iravnux,  i,  p.  .30  s. 

•2.  Hkss,    Ver  gnontiscke   l'iipyrus   von   London,    —    Lkkmans,    Popi/rii»   (ICt    df    Leide 
(voyez  présente  étude  p.  347  et  348,  notes). 

3.  -< . . .  une  bonne  recette  contre  les  verrnes  .  ,  .  On  laisse  conler  sur  les  arrossenrs 


—  372  — 

xr  (11*)  coloiiiie.  Quelqut'.s  pi'titfs  notes  oit  Inii  truii\f  (Us  ê(iui- 
valeiits  grei-s  et  diiuotiques,  \nm  il  est  quetstiuii  de  la  uiagiiésie. 

Xir  illl'i  coloiinu.  Quelques  untes  iuiiiéiakij;i(iues;'  par  exemple, 
il  y  est  dit  :  «son  imm  eu  laujrue  étiaufjère  ew,'^poceAHnon>,  ee  qui 
est  expliqué,  eu  éj|;yptieu.  ronnue  étant  »  écume  de  la  lune,  une 
pierre  blanehe.  Puis  vient  une  recette  tui  torniule  ayant  pour  but 
de  déterminer  une  femme  à  aimer  un  ]n»nimc. 

Xlll"  (IV  I  cidoinie.  lîecette  médicale,  puis  le  sorcier  a  noté  que 
la  ÏAAA.M.\TI'.\  est  un  petit  lézard,  la  couleur  de  |la  pierre] 
Karaiiié  (etj  est  s^nis  pieds,  enfin  deux  plantes  sont  décrites. - 

XIV  (Vi  eulonne.  Kecette  médiialc.  INuir  arrêter  le  sany'.  une 
femme  devait  boire  de  l'eau  de  ronce  dans  du  vinaigre  le  matin 
)us(ju"à  ce  i|Ue  le  sang  sarrcte.  Suivent  les  indications  d'un  moyen 
pour  savoir  si  une  feuime  est  enceinte:  la  temnie  devait  uriner  sur 
une  certaine  plante  le  .soir  :  si.  au  nnitin.  la  plante  était  dcssécliée, 
la  femme  n'était  |ia>  enceinte,  si  la  plante  icstait  verte,  la  tcnmic 
était  «•ineintc.  (  (n  ne  serait  nullement  surpris  de  retrouver  une 
semblable  croyance  chez  la  populace  de  nos  jours.  Cette  fa«;i>u 
de  savoir  si  nue  femme  est  enceinte  fait  penser  à  la  manière  par  la- 
quelle <m  croyait  .savoir  si  une  femme  avait  été  coupable  iladultcre 
et  |Mtur  la  punir,  qu'on  trouve  décrite  dans  le  Livre  îles  Nombres 
(V,  11 — ai).  La  colonne  XIV  ivi  du  papyrus  confient  encore  une 
recette  pour  arrêter  le  sang  d'une  femme,'  puis  à  la  tin  de  la  co- 
litnne  du  papyrus  on  trouve  un  petit  fnigmenf  du  voeaindaire.  grec 


•  le  lait  ilu  lilliymalf  ('hOujiai»;  piiiir  ti()vtiaX»;).  Voir  pour  ni  fiiipliii  |)iiitiriiriili',  li\.  iv, 

•  rlwi».  Ittfi.  •    |)'ii|irrii   .\l.  lUviUjit  t,    Iai  rommi  <U   Sriun,  |i,  'J(l  liiiliiiii.l. 

I.    Viiyr/.    lUi'iiwM,   ili'  An/i/iUolu/lt,  p.  ."tUT  ». 

S,  Viiyr/.  K*N4l^  ViKaLulaire  hUrffjlifplii-iMe  lUs  non»  </».  ^i/iiii/rj,  p.  KIHh  llmoM-ll, 
hU    .Iry^pIlJmjif,    p.  Wt  t. 

3.  ■  Krrt'pl  mil  ■iiliiliiilli<n  lU*  fMi-ni>lliinlii>ni<'lllill.  >  llu»,  thr  Amwlixhr  Human 
ro„  srSK  IIA  MIS,  p,  17;  rf.  Hm  <iw  ii.  i:.,„„u,n„r  H^im-liiur.  k  .«lui  -  l'uir  In  for 
iiiillo  pn-Ti-tlviilv  rf,  Htlnn,  <fllt|oii   IIm«.  (Il 


—  373  — 

et  égyptien,  du  sorcier;  on  y  voit  que  le  sorcier  aurait  noté  que 
l'AXOOAEAOX  est  un  oignon  sauvage. 

xvi" — xxi"  (vi° — XI")  colonnes.  Résumons  ces  colonnes  comme 
contenant  des  recettes  médicales.  Quelques-unes  sont  très  inté- 
ressantes et  donnent  une  bonne  idée  de  la  médecine  pratique  du 
temps  oîi  fut  rédigé  le  ])apyrus,  mais  pour  les  étudier  nous  nous 
éloignerions  trop  de  notre  sujet.  Notons  cependant  :  (vf)  Des  re- 
cettes pour  exorcer  l'eau  d'une  femme,  (vu")  Un  breuvage  et  un 
bain,  (viii'')  Traitement  pour  un  mal  au  pied,  (ix'')  Une  composition, 
(x")  Pour  un  mal  au  ))ied,  (xr)  Une  préparation  et  un  traitement 
pour  un  mal  au  pied.  lîa))peloiis  que  :  «les  magiciens  étaient  .  .  . 
«assez  instruits  en  histoire  naturelle.  Leurs  classifications  et  les 
^nonis  qu'ils  avaient  donnés  aux  plantes  turent  même  reconnus 
»par  les  naturalistes  qui  suivirent.»' 

xxr  (xil")  colonne.  Après  un  début  assez  poétique  oîi  il  est  fait 
allusion  aux  amours  des  animaux,  divers  dieux  sont  invoqués;  le 
but  de  la  formule  est  d'inspirer  de  l'amour. 

xxir  (xill*)  colonne.  «Les  grands  dieux  de  l'Egypte»  sont  in- 
voqués pour  mettre  du  feu,  (figurativemeut,)  dans  le  cœur  d'une 
telle,  fille  d'un  tel  (ou  cruue  telle)^  et  sont  invoqués  d'incendier, 
(littéralement,)  la  maison  de  son  père,  de  sa  mère  et  les  endroits  oii 
elle  se  trouve.-  —  L'idée,  probablement  tout-à-fiiit  indépendante 
dans  le  papyrus,  d'une  divinité  incendiant  des  habitations,  se 
trouve  dans  la  Genèse  où  est  racontée  la  destruction  de  Sodome 
et  de  Gommore  :  «Et  m,T  fit  pleuvoir  sur  Sodtmie  et  sur  Gom- 
»raore  soufre  et  feu  d'auprès  de  mn'  du  ciel,  et  il  détruisit  ces 

1.  liEViLLuuT,  l.ii  roman  de  Selna,  ]).  "il  il.;  cf.  p.  41  ii.  et  J).  l".l,  -'0  n.  —  Uhuoscu, 
Die  Aerji/ptoloffie,  p.  392  s. —  308  s.  —  Hess,  Setna,  p.  16.  —  Mullhk,  /l'ec.  de  travaux, 
VIII,  173.  I.,i  section  IS)  de  la  partie  grecque  ilu  papyriLs  ii°  384  de  Leyde  contient 
l'« explication  de  ceitiiins  noms  mystiques  de  pl;intcs  et  d'.nitics  olijots».  D'après 
CiiAiiAs,  Le  papyrus  niai/iqiie  Harria,  p.  180. 

2.  Voyez,  Max   Mii.i.eii,  ]{eciieil  de  travaux,  .xiii,  p.  15(1  s. 


—  374  — 

>villes-là  .  .  .>'  —  Je  reg^rctte  de  m-  pas  ptuivoir  duimor  la  tra- 
diictinii,  en  entier,  de  la  eolonue  xxil  ixilli  pour  faire  ressi.irtir  la 
dittereiiee  entre  son  entourage  et  la  fornuile  pour  empêelier  un 
naufrage  qui  se  ti'ouve  à  la  colonne  xxiv  ixv).  au  verso,  du  i>a])\  - 
ru.s.  mais  la  fin  de  la  eolonne  xxil  iXllli.  si  je  lai  l)ien  comprise, 
est  si  «d).sccne  que  je  la  crois  indijrne  de  fi^nirer  dans  la  présente 
étude. 

XXIir  (XIV'j  colonne.  N  est  (|U  un  jietit  t'rafrment.- 

XXIV  (XV*)  ctdonne.  Nous  croyons  que  les  li<iiies  1  à  4  m-  se  rat- 
tachent pas  à  la  formule  des  li<;nes  .">  à  7.  Les  Haines  1  à  4  con- 
tiennent des  noms  de  dieux  quon  devait  prononcer  correctement. 
Notons.  |)armi  ces  noms.  (|ui  «ont  écrits  en  démoti(iue  et  transcrits 
en  lettres  greetiues.  MaskHIi  (.wA.ciie.V\i),  Mankt'llô  ûiiv.cue"«V\tol, 
qui  ressemble  sin;j:ulicrement  à  Ihélireu  S'rcîî.  (|n'on  trouve  dans 
le  Livre  des  l'saunics  et  dont  le  .sens  est  bien  (djscur.  IViunki'it- 
tnhaû,  ^MOTKcuT.\iûA.i.>  xiait    |MMit-ctic.  pour  ^^   |  ^>5te  pn- 

iiulcf-nti-bn:' 

Aprèw  cette  petite  !i>tc  de  ilicu.v  vient,  aux  lij;ncs  ."i  à  7.  une  for- 
mule, selon  la(|Uellc  on  évite  ini  naufra;;e,  si  l'on  invo(iue  Adonaï 
au-devant  d'une  tempête.  Nous  étudierons  en  détail  cette  formule 
daiiH  la  deuxième  section  de  la  présente  étinle. 

XXV*  (xvr)  colonne.  Ne  <-outient  (|uc  quel(|ues  sijiiies. 

xxvr  (xvM'j  c(donnc.  Aiiiiiiiii'.  Sit/nmi.  l'iliiiiii.  etc.  .siuit  invo- 
quén  pour  éloigner  une  tille  de  sa  ilenieure  et  taii'c  qii Clic  aime 
iMi  liommc  quelc4Mi<|ue.  (^>ihdle  lourde  cliiite!  l'une  tormule  où, 
MiUH  le  nom  d'.l»/'///«/V,  TT*.  T!'.  In  vieille  divinité  clialdécinie  Inn. 
«llinitrc  ahsidu  de  la  terre  et  des  cieu\>,  est  inNoqin'c  atiii  de  sau- 
ver un  navire  en  détrcsHc.  on  tnuilic  sur  une  fumiuli'  nii  .\,iii<'in\ 

■   lit,  24. 
'  /   loa  olxM'n'lllioiui  ili'   Mai   ,Mi  i.i.ki,   Hfrunt  lU  lim-aujr,  viii,   |i.  l'ii 
é,  </(.  Mai  Mi  ujim,  Hti-U  dt  trnmur,  viil.  |t.  I7M. 


—  375  — 

Sithaiù  et  congénères  sont  invoqués  pour  s'occuper  (l'une  atî'aire 
d'amour,  probablement  assez  équivoque. 

On  ne  peut  pas  s'erapeclier  de  remarquer  combien  la  formule 
où  Adonaï  est  invoqué  est  complètement  différente  de  toutes  celles 
qui  se  trouvent  dans  le  papyrus  que  nous  venons  d'analyser;  une 
seule  divinité  est  ici  en  cause,  il  y  est  dit  que  son  nom  serait  d'une 
langue  étrangère  et  les  Dioscures  seraient  dans  ce  nom;  les  noms 
des  divinités  sont  ici,  exceptionnellement,  écrits  en  lettres  grecques 
dans  le  texte  démotique;  combien  est  différente  cette  formule  de 
celles  où  une  série  de  dieux,  choisis  sans  motifs  avérés,  sont  in- 
voqués pour  une  niaiserie  quelconque,  la  fabrication  d'une  potion 
fétide  ayant  pour  but  un  résultat  si  obscène  qu'on  préférerait  ne 
pas  le  traduire;  puis  on  rencontre  une  formule,  ayant  pour  Init  de 
sauver  un  navire  en  détresse,  un  seul  dieu  y  est  invoqué,  on  n'a 
qu'il  prononcer  son  nom,  on  n'a  qu'à  s'identiiier  avec  lui,  à  proférer 
la  formule  tout-puissante  :  «Anuk  Adonai.»  Pour  se  rendre  compte 
combien  sont  grandioses  la  conception,  le  but  et  la  mise  en  scène 
de  cette  formule,  on  n'a  pas  besoin  de  la  comparer  avec  l'obscé- 
nité ([ui  la  précède  ou  la  niaiserie  qui  la  suit. 

xxvir  (xviir)  colonne.  Relative  à  un  rêve  et  s'occupe  de  l'amour 
d'une  femme  pour  un  homme.  Va-t-en  une  telle,  fille  d'un  tel  (ou 
^d'iinc  telle),  vers  la  i)orte  du  lieu  du  coucher  où  se  trouve  un  tel, 
>>le  fils  d'une  telle  en  lui.» 

xxvilf  (xix")  colonne.  La  fin  des  lignes  de  cette  (-olonne  maïuiue. 
Il  s'agit  de  l'évocation  et  de  l'interrogation  d'une  divinité,  i)uis  il 
est  question  de  la  composition  d'une  préparation. 

xxix°  (xx°)  colonne.  Formule  ayant  pour  but  de  pousser  une 
femme  vers  un  homme. 

xxx"  (xxi")  colonne.  Notons  que,  dans  cette  colonne,  il  est  (jues- 
tion  de  paroles  éthiopiennes.  Dans  ce  papyrus  on  fait  mention,  à 
diverses  reprises,  de  langues  étrangères;  l'usage  d'introduire  dans 


—  37<;  — 

(les  textes  éfryptii'iis  des  mots  tiivs  df  lanjrues  êtraiio;ôres.  est 
assez  fréquent;'  la  Bible  doniR-  Mniuhre  dexoni|»Ios  île  mots  éjr\  ji- 
tiens  traiiserits  en  hébreu.- 

xxxr  —  XXXV  (xxir  — XXVI*)  eolonnes.  (xxil)  Il  n'y  a  t|iK'  linéi- 
ques sifjnes.  rxxiiil  Le  eoniniencenient  des  lio:nes  manque.  (XXivi 
L'ne  préparation,  puis  une  évoeation  ayant  pour  but  l'interrotration 
d'une  divinité.  Des  colonnes  Txxv)  et  (xxvii  il  non  reste  (pie  quel- 
«|ues  sijfnes. 

XXXVl'  (XXVII")  (•(ditniH'.  Le  cuninuMucinfiit  des  iijiiu's  iiianiiue; 
dans  ce  qui  reste,  on  voit  (|u'il  s'aj^issait  dune  invocation.  -  (lîe- 
inar(|Uons  la  répétition  à  la  tin  de  la  colonne,  i 

Ici  tinit  le  texte  écrit  an  verso  du  papyrus  et.  par  snitc.  c'est  la 
tin  du  papyrus.' 

1.  l'iEHHirT,  Ije  livre  des  morli,  p.  504  loli.  ri.xiv,  I.  .'>,  (i);  ci.  .Masi-kh-',  Un  ijrnie  épi*- 
lotaif.,  p.  9.  —  On  trouve  dnii»  lo  papyrux  (par  l'xcmpln  i,  17,  oto.)  ipu-  le  sorcior 
ilfv.tit  traiiRT  DM  voix,  co  (|iii  fuit  iioiikit  aux  itlliisions,  aux  paroU's  iIo.h  ilcviiis  A:\\\» 
Kialt,  VIII,  19  et  XXIX,  4.  —  Cf.  prt^nente  étiido,  p.  .H.'ifl  (colonne  viii  du  i>npyrii8). 

2.  Voyei  (îiinFK,  dailR  le  liulUtiit  <fc  la  S'K-iété  k-hfilhialf.  île  gfntimithif.  m*  série. 
p.  SOI  ».,  et  iv*  w'rie.  p.  145  ». 

•1.  Xoii»  avoMN  «npiMiiié  que  le  texte  éoril  nu  vermi  du  l'riiKineiit  de  l.undrru  .-ie 
trouvait  avant  relui  du  frufcnienl  île  l,eyde.  Nous  èe.irloiiH  de  eetle  iiiiiilyfi'  de»  éerit> 
■ur  le  iiapyniN  .Imj  de  l,eyile,  efe. 


377   — 


I?  La  formule  pour  empêcher  un  naufrage  et  le  premier  épisode  du 
livre  de  Jonas. 

A)  Etude  xur  la  formule  dv  pn2n/rHs. 

A  la  colonne  xxiv  (xv)  du  verso  du  papyrus  contenant  des  notes 
d'un  sorcier,  nous  avons  vn  qu'il  s'y  trouve  une  formule  pour  em- 
pêcher un  nautVao-e.  La  voici  :  <-Ce  nom,  si  tu  l'invoques  au-devant 
»d'(une)  tempête,  elle  sera  sans  naufrage,  à  cause  des  noms  des 
»a.iocHopoc  qui  fsontj  dedans,  afin  qu'il  sauve  tu  crieras  :  ,Anuk, 
»*.2^coHevi',  la  formule  (est  d'une  lang-uc)  étrangère,  iV  donnera 
»une  grande  force  (et)  il  n'y  aura  pas  de  désastre. »- 

Voici  maintenant  une  étude  analytique  et  justificative  de  cette 
traduction  de  la  formule.  ' 
'yi—my  ■piii  ren  «ce  nom». 

^^X^^h  yj*^"  «quand,  si».  Dans  la  Grammaire  déinotique  (§  389. 
cf.  191)  M.  Bkiujsch  traduit  :  «ce  nom,  si  tu  le  prononces», 
mais  dans  la  Zeitschriff  fur  àgyptlscÂe  Sprache  (xx\l.  p.  19) 
«hast  du  die  Gewohnlieit  diesen  Namen  auszusprechen».  Je 
préfère  la  première  traductiini. 

1.  Adonnî. 

2.  Leemans,  Le  pa.pnrH.1  de  Leyde  A,  11°  65,  verso,  roloiiiif  xv,  lis'iies  f)  :i  7.  -  La 
fornmlo  ne  dit  pas  si  l'orage  est  sur  la  mer,  le  fleuve,  uu  lae,  un  étans  ou  ailleurs, 
mais  l'emploi  <le  noms  étrangers  indiquerait  l'origine  étrangère  de  la  formulo  et,  par 
suite,  qu'elle  était,  en  tout  cas,  originairement  employée  sur  la  mer,  peut-être,  en- 
suite, ailleurs. 

3.  Voyez,  pour  les  mots  analysés,  ici  et  ailleurs,  dniis  la  i)résente  étude  :  Uiii.Krn, 
Grammaire  démotique,  et  Bm-uscn,    ]llero;,h/plnsrh-,l>;,w>i>:rhe.',    WorlerhucU. 

•IH 
MfalOIRKS,   T.    m. 


—   37^   — 

'ov^  fr-k-cr-f,  ^^ô)  M-  =s.€,  3L10  (licercv.  rr-f/" (voyez  Bkuosch, 
ijvammaire,  %  335). 

-0*i'  v-h'-he(t)n.  ctoh  n  «au-tU'vant  di'  :  soytz.  par  ixt-niple.  le 
l)a.ssagt'  du  Koniaii  île  Si-tiia  :  au-devant  de  (-^lî'i  Ttah- 
neter-ka^  (voyez  éditinu  Kkvilluit,  p.  WiV). 

Iiufî  eoiiespoudiait.  sij^ue  jutur  si<;iie.  aux  liiéii)<.rlyplies  ^^J  J  -•' 

La  voile  ^^  sert  à  dét»  rmim  r  des  mots  ayant  rapport  à  lair, 

elle  peut  être  aecunipa-iiiée  des  loniplénieuts  pliom'tiiiues  ou 

être  seule:   dans  ce  dernier  eas  i-lle  devirnt  siisctptihle  de 

plusieurs  K-ctures.  Le  si;ine  h  du  pluriel  doit  être  e\plii|né 

eu  supposant   que    les   anciens   L};yptiens  considéraient  ce 

mot  comme  un  pluriel  (comme     ténèlircs  .  en  français,  par 

exeiuple  .  11  serait  loisible  de  supposer  (piil  y  avait  mie  dif- 

fcrcn«'e  de  sens  selon  les  ditterentes  lectures,  iÇH  //c/,' 

\N*-»»p  ;/./;  nec^  -sufriare.  j».  ex.  •^'^— ''V'^3f^l''^'»j6-'>  «tu 

souffleras  sur  (littêraleiiu'iit  :  (ti»-<s\  lui  de  ta  lnuulie  .'  Ou 

trouve  aussi  "^^  2^.^ —  .navijriier>  et  '^-^  I^s — y^  <^imu- 

«      T  w    I  II  I  pj 

toiiier»   K-oyez  I*IKi:iii:T.  Vucahnlnirr,  *2<i(),  "l^W).  CW  ueeq, 

neeû.  (  hi  a  encore  en   copte  \\\\     nclnila     et   ni\i.   v.vîtoc 

•uiuihuH     ivoyez  l'i;Vli(»N,  /.<.r/i/iii}. 

5^'  ■<.   1^  fit,     ^     |-lZJi  fa,  TUT,  v>i\ov     ventns     parait 

avoir  sijîuifié  un  «coup  de  veut,  t(Mirl)illoU'  (voyez  IMkkijkt, 

Vocah.,  p.  724;.''  ij.^^  ^(U^^a,-""^^  ~  "''  ''"''  '""'""' 

I.  Cf.  ll'vur  (i.ijfiMiilagl-iur,  II,  fuse.  2,  pi.  2ft,  •  ilil  iirHjff». 

'.'.  Il  fmKtrail  riTotiiinllrf  <|iio  <rMillciini,  tliiiin   If   |iii|i.vrii!<,   lu  xli^iic  ilt'  lu  voilii  ii 

uni*  atiirv  foniii',  il  un  |h-iiI  m'  ili-iiinnili'r  ni  t-fn  Hl^rm-it  ri'iin'-M'iilciit  l'ri|iii\.'ili  ni  iplio- 

DPltquv)  en  ili>m<>ili|iii'  lin  iimi  lilir<i»{l)|il"l<|'"'  _^  ]  ^^  '  • 

8,  l'f.  '   . .'  ■  MiiilITIcH   ilrn    mirlni!»»    (voyi-x    pur    rxiinplr  :  Uiiirwii, 

Km. 
ImrrtpHai*  *i»'  /',   p.  •"-;    Umirll  itr  trnvnujr,   XI). 

4.   Iti'Vt-n  M  (vill),  7;  rf.   Hm  ■■■«  ii,   (Immmnirr,  «  •.'IMl. 

b.  Cf.  pfMii:  ,J     1      -r  •miiinif   ili'    vir.    (l'^pi,  aill,    \o.\cz   Mm- 

rnm;  Utcmll  Hm  tnmmM,  tiii,   I{iM|;  rf.  n*n  VB),  (hiièit  ii,  7. 


—  379  — 

\m  tourbillon  de  vent»  (Aiiastasi  i,  xviii,  5;  voyez  Thabas, 
Voyage,  p.  88  s.).  Il  est  dit  de  Ramsès,  qu'il  s'empare  de  ses 
ennemis  «comme  la  flamme  s'empai-e  des  herbes  sèches 
»  (quand)  lèvent  Ç^l^^)  l'active»;  dans  la  niGme  inscrip- 
tion on  trouve  l'expression  :  «comme  l'orage  funeste  1^1 

A      I  p  f  -,'1        -^  -<n  Q    \  ^  ^  I 

"■y  I  V  !mJ»  !m^  ^  Inirlant  sur  (la)  mer;  ses  vagues  sont 
»comme  des  montagnes»  (Denha.,  m,  195. — Voyez  GuiETSSE, 
Stèle  du  grand  tem])le  d'Ipsamboul,  Recueil  de  travaux, 
vol.  VIII— IX;  cf.  LefÉiîurpj,  Rite.f,  p.  91,  et  Pierret,  Vocabu- 
laire, p.  G33).  Voilà  décrit  un  orage  par  le  mot  ta  :  complé- 
tons la  scène  par  une  citation  de  l'évangile  selon  S'  Marc 
(iv,  37)  où,  en  copte,  le  mot  ohott  est  employé  :  «  .  .  .  y.ai 
ytvstai  /.aiÀa'j;  avsjxo'j  [JLsya/.rj»,  la  version  copte  traduit  ])ar  : 
s.  .  .  oiroo  À.OTniuj-f  iWHoir  ujoni  .  .  .  (v.  39)  .  .  .  cTTîzijrr^cs 
xo)  avs[J.(o  xai  sctts  zr^  f)aKaoor,,  -uoiza,  7:s'f',;j.(O30.  Ivat  sv.o- 
ira^sv  0  avsij-or,  %at  sysvszo  -^rjX'qYq  jxsya/vT^;  selon  la  version 
copte  :  .  .  .  ivqepèTiiTJMe>w>ï  MitieHOTT  otoo   nc2s.evq  mc^io.m. 

2SLe    ^ô^pCOW     OTOO     eCOM    ÙpCOU    OTTOO    es.qilHH    «22.6    ni«UOT 

OTTOO  evcujconi  n2s.e  OTs-niiy^  m2s.&.mh.  Ainsi  ^^^^-^-^^  '«■ 

^1  '^^  I  ta  correspondrait  au  copte  thtt  :  ©hott,  et  «hiu|-\- 
neHOTT»  au  «Xaù.7.'}/  av3[xo'j  [jLsya/vYj»,  ce  qui  indiquerait  pour 
le  mot  l.))(T  du  ])apyrus  le  sens  «un  ouragan  de  vent»,  une 
tempête.  (Voyez  les  études  sur  ce  mot  dans  Chabas,  Voyage, 
p.  88,  89,  et  de  Max  Muleer  dans  la  Zeitschrift  fiir  àgypti- 
sche  Sprache,  188G,  p.  S(i  et  s.) 

^'S^  e'/i  m-en,  HOTeuj  u  -^  noTeiyeu  «sans»;  voyez  l'étude  sur  ce 
mot  par  M.  Kevillout  dans  Un  jinème  satyrique,  p.  235  et  s. 
Cf.  Stern,  Koptisclie  Grammatik,  4^.509. 

^^iS—" — m.^^  hih\  fcisci  '  iiaufnigium  facere  .  ûi-sli    naufi'agium» 


—  3«U  — 

(voyez  PEYlfuN,  Lexiqiu-,  p.  2S;  if.  BKr(.it;('H.  Grammaire  dé- 
mutifjiw.  ^  .")4,  liU  et  ."îSM.  et  lexomple  de  ce  mot  au  pa- 
pyrus XXI  (xil),  13;  et".  l'apyius  de  Paris'. 

j-»,-^^,,  ,7/je.  <=>  Â  Jl^  ei'-teb,  «TÛe  =  eeèt  «.ib.  i)n»pter»  (  Pkvkon, 
Lcxt'fjne.  p.  33;  Sl'EKN,  K'tjttisclu'  Urammatik.  ^  ôôS). 

|i^2 — 13  ue-ren-u,   "k  QA  -  «les  iioiiis  . 

_î-  < //  -de.  des>. 

2k.ic>cuopoc  «Diitscures  .  Ato^xo'JiJOt,  ou  tils  de  Jupitir.  Nous  di- 
rons «luelques  mots  sur  ce  uoni  un  peu  plus  loin. 

3   nt,  cuti.    eT.   iirunoui   rchitit'    vovez  SiKKN.   Urammatik, 

4;  4n(t,. 

^•i^.  eooTn.  noovn  »\îoy>v.  «\^0Tn  iiitii>  .  (  "est -à -dire  va 
eîiuse  des  lumis  des  1  tiosciurs  ([ui  [sont]  dans,  idedans.)  le 
nom  d'Adoiiaï». 

i)tlX-i>;rl-*>  iittii-j'-n(i.  Ib  {.idn  «pour  tjUc.  atin  i|Uc  ,  t^  ^,  utc; 
(voyez  l'étude  de  M.  1vKVII,Ia>i;t,  Mrlamjes  ilnrr/n'ulut/ii-,  II, 
p.  "J^  •  '  -  'f.  l'ii  jiuimf  .intiri(jin',  p.  IHO  et  s.)  }»\X~  ufi, 
\  "tu.  OT03S.  ■  sauns  esse,  Itene  valere». 

^>^<^.  ek,u-(imj.  >^i  «.<  gft  «x    appeler,  crier.  invo(|Ucr    (PlKU- 

KKT,  Vucnhidairc,  p.  71)).  —  <j^^  1c;;cic.  iuvocare  i  l'i.VKoN, 
Lt:.rii/ai;  211). 

J^^iy)  iiiiak,^  d  ^«t^,  <vMou  -ejfit  ;  ef.  liLs-syrien  T^  ►-''T  ^|  „- 
iin-kn.  pliéuieien  X^^,  hébreu  '::«.  *:x.  clialdéen  k:k,  HJK 
et  rnralie  Ù.  N'oyez  les  oi)servations  dr  Sciii.iH'i:!!.  />/c  i>li'i'>- 
nizij<r/ic  Sjjrnchi;  4}  II.  et  (JliitKI',  l'-tude  sur  le  pronom  de  la 
première  personne  du  singulier  en  é^ryptien.  lians  la  lu  nu- 
^ffifjjtiiliiifitfui;  V,  p.  ll.'>  et  M. 

^■xi')nAi  Arlomiï.  ""K.  l'IuH  juin  nous  éiudicmn^  ce  nom. 


I     l.a  Mil  ilii  iliTliliT  «iKtic  i'»l  iiii  |H-ii  iiiiilili')',    il   iliiil    tiini   l'tii'  ,r         k    cl   non 


—  381  — 

2»^°?  nesxa(u),  -^  ffi.  Le  mot  sxa  (masc),  comme  verbe,  signifie 
«écrire»,  comme  substantif  «écrit,  écriture  et  écrivain»  (voyez 
par  exemple  Gkoff,  Canope,  p.  49,  cf.  46).  On  peut  tra- 
duire ne-sxafu)  «les  écritures»,  c'est-à-dire  «ce  qui  est  écrit». 
Le  pluriel  semblerait  indiquer  qu'il  s'agit  des  deux  mots  : 
«Anuk  Adonaï»,  d'oii  la  traduction  «la  formule». 

'S^,  uùoA  «extra  foras».  Dans  le  décret  de  Canope  il  est  dit  (1.  8)  : 
EHXTFATErXAX  0  BASIAEYS,  la  version  hiéroglyphique 


traduit  :  i^^  a ï  %  ='i— -  <=>  p=  ^^  «  Sa  majesté  alla  au 

pays  d'Asie».  Le  démotique  porte  (A)  f^'>\zÇ^\Zior]z+yi—f 
et  (N)  i--;.  A?""li-f)*^i^ —  «alla  (le)  roi  aux  contrées  qui  (sont) 
en  dehors  (en  pays  étranger)».  (Voyez  Miller,  Décret  de 
Canope,  Journal  des  savants,  avril  1883;  Pieeret,  Le  décret 
trilingue  de  Canope,  p.  5;  GrEOFF,  Les  deux  versions  démo- 
tiques  du  décret  de  Canope,  p.  6.  Cf  Revillout,  Chrestoma- 
thie,  p.  130.  Textes  au  Musée  de  Ghizeli,  Salle  N°  40.) 

3''7«  au-f-er-ar,  (1         <=> Bi  «il  fera»,  ou  au-f-er-ti,  t]^^^^='A 

(à d)  «il  donnera»,  c'est-à-dire  «Adonaï  donnera»  (voyez 

Brugsch,  Grammaire  démotique,  §266,  288:  Stern,  Gram- 
maire, §  381). 

l.  ua,  article  ind.  fém.  sing.,  ^,  oir  «une»  (voyez  Brugsch, 
Grammaire,  §  l(i8). 

<2y.)))<)6-^  M.  Kevilloi't  m'a  jjroposé  de  corriger  ici  le  texte  et 
de  lire  2-^fS&-^  peht  (nekht)  «puissance,  force»,  comme  aux 
colonnes  IX,  1. 17,  21,  et  xxm  (xiv),  1.  3;  cf.  colonne  m,  17, 18. 

<V,  àa  «grand». 

Mei^y)^.  Le  texte  parait  être  ici  fautif  :  le  sens  exige  ({u'on  lise 
au  c(tmmencenu'nt  une  négation,  ma—'  cul  est  À  an  <;a|tpor- 
ter»,  eu    ducere». 


—  382  — 

^^''iiu^  afe.  ^ — 5^  '^^i]'^ —  ''''"'■  *^^'  ■^talloiv.  faillir.  Otiv  roii- 
pable»  (voyez  Pikhket.  Vvcubtitatre.  p.  S;!  . 

~/\q t-J 'X^>'-  e  poTH  =  €  ioi-yn  <iiitusi'.  fla-,)iij<a-.    .ilucere  in», 

ett  eooTM  ^^  en  e^oTn  iiitrodiu'cre  l  voyez  BrI'GSCH.  Gram- 
tnain-  iJi'iiiutùjui ,  4j  273,  et  l'EYKON,  L<.riqu(\  p.  3(5.  37).  Le 
sens  (le  la  phrase  est  :  Adtniaï  ne  fera  \>i\s  dn  mal.  ou  ne  per- 
mettra pas  qu'il  soit  fair  du  mal:  d'nù  la  traduction  :  il  n'y 
aura  j)as  de  désastre  . 

La  seèue  t|ue  eette  iucaiiîatiuM  suppiLsi'  est  liien  belle  :  ()n  est 
eu  pleine  mer.  «m  voit  poindre  à  riKiri/.un  un  nua^e,  au  luin  la  mer 
saj^ite;  e'est  un  orage  (|iii  s'élève,  liientùt  le  eiel.  l'air  et  l'eau  se 
Confondent  dans  le  tourliillnu  (|iii  .>'appr<iflie:  des  va<iiies  <;-rosses 
comme  des  collines,  comme  des  montagnes,  se  précipitent  vers  le 
navire  pour  lentiloutiv.  corps  et  hiens;  c'est  alors  inie  le  sorcier 
prononce,  au-devant  du  cyclone,  la  t'iMinnlc  tout  puissante  :  Aiml; 
Allouai.»  Ainsi  les  esprits  malfaisants  des  téiichrcs.  à  ra|i|)niche 
de  la  Inniicre.  ainsi  la  tempête  s'arrête,  recule;  puis  la  mer  se 
calme,  et  le  navire  continin-  lieureusenieiit  sa  course:  alors  les 
lioiunies  saisis  d'une  ^^rande  crainte  envers  Adouaï,  lui  auraient 
otl'ert  des  sacrifices.  Voilà  un  |tetit  talileau  peint  d'apiès  les 
croyaines  d'il  y  a  deux  mille  ans.  Mais  le  sorcier  ipii  réilijjea  cett»' 
formule,  où  »*'e.st-il  inspiré,  sur  i|Uellc  autorité  s'«st-il  a|ipuyé  jtour 
représenter  Adonaï  comme  le  dieu  puissant  des  tempêtes? 

lij  J'Ju'Ii  .sur  Ir  jirnnior  {Iplsmli'  ihi  lirrr  dr  .lontis. 

A  coté,  ou,  mî  on  le  préfère,  à  la  ^nilc  du  y:rand  récit,  conservé 
pur  In  Hilde.  ipii  va  depuis  la  création  jusiiu'à  la  prise  de  .léntsa- 
Icm  par  Icm  ( 'InildéetiH  (.'iKH  avant  l'ère  ilnéticnui- ,  il  \  a  un 
iHimlire  d'écrits  ipion   iiidi<|in-  d'une  façon  <;cnéralc  par  le  nom 


—  383  — 

des  propliètes  (0"nns  C"S'r3),  après  Esaïe,  Jérémie  et  Ézécliiel  qui 
sont  ce  qu'on  est  convenu  de  nommer  le^s  douze  petits  prophètes; 
parmi  ces  derniers  se  trouve  un  curieux  i)etit  écrit  qu'on  désigne 
par  le  nom  du  personnage  qui  y  joue  le  rôle  principal  :  «Jonas>'. 
La  narration  conservée  par  ce  petit  «pamplilet»,  on  est  presque 
tenté  de  dire  «brochure»,  se  divise  en  deux  épisodes,  lesquels 
peuvent  être  divisés,  chacun,  en  deux  incidents,  chaque  incident 
occupe  un  chapitre  dans  le  texte  hébreu  actuel. 

L'aventure  racontée  dans  le  premier  chapitre  est  des  plus  cu- 
rieuses :  aux  versets  1  et  2  il  est  dit  que  Jouas  aurait  été  com- 
mandé par  m,T  d'aller  à  Ninive  et  de  propliétiser  contre  cette  ville. 
Comment  faut-il  lire  le  nom  divin  écrit  n'H"?  Nous  croyons  que 
nous  devons  le  lire  ici  Adondi.  Adoptons  provisoirement  cette  lec- 
ture et  essayons  de  la  justifier  dans  une  étude  où  nous  aurons  oc- 
casion de  résumer,  un  peu  plus  loin,  l'histoire  de  ce  nom  divin. 

Jouas  (v.  3)  s'enfuit  à  Jatt'a,  trouve  un  navire  allant  à  Tarshish 
(Espagne)  et  s'embarque.  Adonaï  (v.  4)  suscite  une  tempête  et  l'on 
croyait  que  le  navire  allait  ])érir.  Alors  (v.  5)  «les  matelots  crai- 
gnirent, ils  crièrent  chacun  à  son  dieu»,  la  cargaison  est  jetée  à  la 
mer,  Jouas  se  serait  retiré  dans  l'intérieur  du  navire,  (v.  6)  le  pilote 
se  serait  ap])roché  de  lui  et  lui  aurait  dit  :  «qu'as  tu,  dormeur,  lève- 
»toi,  invoque  ton  dieu  :  n2S3  sb  ^^h  DTlSsn  n'^rîm''  ''Sis,  peut-être 
y>les  dieux  se  manifesteront (ï)  à  nous  et  nous  ne  périrons  pas.»  Le 
sens  en  est  clair,  mais  un  mot  a  besoin  de  quelque  commentaire, 
il  se  trouve  dans  la  phrase  citée  en  hébreu  :  cnSxn  nw'irn"'  est  bien 
difficile,  la  version  alexandrine  traduit  le  passage  par  :  «oxo): 
oiaa(OjYj  0  Hsor  y^jx^ç,  xai  ou  [xyj  aTToXcoiJLsOa.  »  LaVulgate  dit  :  <  si 
forte  recogitet  Deus  de  nobis,  et  non  pereamus».  S' Jkkôme  aurait 
reconnu  dans  la  raciiu'  nri".  ou  plutôt  dans  son  dérivé,  le  sens  de 
«réfléchir,  pensci-»  et  pour  lui  V/iithpacl,  ntt^srnn,  aurait  été  l'équi- 
valent du  knl  de  "irî     penser,  se  souvenir-  avec  la  nuance  de  se 


—  ;îx4  — 

Souvenir  de  qiiolciiruii  pour  lui  tain-  tlii  l>ioii.  iniis  K-  sauvor  d'un 
péril.  Les  lexicograpiies  modernes  ont  recuiiiiu  dans  la  racine  nr" 
le  sens  être  lisse,  poli,  luire  (se  dit  des  eorps  ^rasi  :'  ce  sens  con- 
viendrait au.\  pa.ssaj;es  Jéréniie  v.  28.  Cantique  v.  14  et  Kzéeliiel 
X.wil,  lit.'  Si  l'on  admet  le  sens  de  luire  au  verbe  n*>r>.  il  y  a 
une  manière  de  traduire  le  passa<!;e  du  livic  de  .Innas  (pii  nie  sé- 
duit beaucoup,  au  knl  rir>  sijjnitierait  donc  hiiic  .  au  jiii'i  -  faire 
luire,  au  hithjnn'l.  (|ui  sert  à  rendre  le  sens  retiéeln  du  pii'l.  se 
pré>enter  soi-même  dans  l'action  (|u"exprime  la  racine,"  alors  rrym 
siji^^nifierait  «.se  montrer  luisant >.  d'où  ■^.se  manifester  .'  Alors  on 
peut  trailuire  :  ET'rsr!  nryn"  les  dieux  se  manifesteront*  lou  «le 
dieu  se  manifestera  .  Xoiis  verrons  liientot  un  passa}ic  (|ui  semble 
venir  à  l'appui  de  la  traduction  (|iic  nous  venons  ilc  pro|»oser. 

lîevenons  au  livie  de  .louas;  au  verset  7  on  lir  (|u"on  jetait  le 
sort  pour  savoir  à  (|ui  inconiliait  la  faute  jniur  lai|Uclle  avait  été 
«Useitée  la  tempête,  et  le  sort  tonilia  sur  .lonas.  (  "est  une  pi-tite 
«cène  curieii.se  dont  on  trouve  des  analo/^ics  ailleurs,  mais  i|ui.  sauf 
comme  un  éclio  des  croyances  à  la  nia^^je  de  ces  temps-là.  n'entre 
pa.s  dans  le  cadre  de  cette  étude.  Les  versets  S  et  !•  sont  liieli  l'iu- 
rompu>  dans  le  texte  hébreu  actuel,  retenons  seulement  qu'on  aurait 
quentiouné  .louas  sur  .sa  mission  et  d'où  il  venait:  sa  réponse,  sauf 
la  tin  \'i).  manque;''  on  voit  qu'il  aurait  dit  qu'il  était  llélinii  ci  (juc 
Hoii  dieu  était  .\d(Uiaï.  A  noter  :  là.  où  on  lit  au  ver.>et  !•  :  'i;»  *"ll>' 
«je  suis  un  llclireu-.  la  version  alexandrinc  porte  X'/ji.'j;,  K'jf('.ou 


I     \'My<'/.,   imr  i'X<-lll|i|i-,  (in«i;iiii«.    llumUt'irtrrliueh,  nil   lliol   rCT,   ''li' 
•.',   -nflfr.  rli.  ■  Imiiir,  w\tW\\  riiiiniitiifi*  tlir  iiil. '!'«rK.  t'niil.  V.  U..  itiiiin'-!!  N'en- 
MA*.  À   H*é*me  ami   Kn^Uth    l^Krif^itt,   |i.  612, 

.1    \'ityit,  par  i<xt?iii|ili>,  |'ni.iiiwKHii,   Urammnirr,  |t  IHtH.,   l'i'J,  l'tc. 

4,  i'f.   Il'  ll«Miiiili(|iir    q^y  0  /!)  """''  lOTwnçi   •  «•  lluillifi'Hlur  •   illl   |i»|i)'rilii. 

5.  Voymi  Ib>MH>,   |)|i<  (' |H>«iti Ir«  lliirlii-»  .loiin.   \Hm  In  y.fiifhiifl  f>i>-  tlir 


! 


—  385  — 

et[jLt  iY^"i  ^i'  aurait  lu,  ou  peut-être  y  avait-il  dans  leur  niaimscrit  : 
''SJS  'ils  nsy  «je  suis  un  serviteur  d'Adouaï».' 

Les  versets  10  et  11  sont  dans  un  état  déplorable  à  cause  des 
retouches  et  interpolations,  on  reconnaît  que  les  hommes  auraient 
eu  peur  et  auraient  demandé  à  Jonas  ce  qu'il  fallait  pour  que  la 
mer  se  calme. - 

Au  verset  12  Jonas  leur  aurait  dit  de  le  jeter  à  la  mer.  Selon 
le  verset  13  on  aurait  essayé  de  g-agner  la  terre  ferme. 

Le  verset  14  est  important  pour  la  question  qui  nous  occupe. 
«Ils  invoquèrent  Adonaï,  ils  dirent '^4w?w  Adona'i ,  que  nous  ne 
«périssions  pas  à  cause  de  cet  homme,''  ne  mets  pas  sur  nous  de 
»san<'-  innocent,  car  tu  es  Adonaï,  comme  tu  veux,  tu  fais.»  Notons 
que  l'expression  niT  n^X  ne  se  trouve  pas  ailleurs  en  hébreu;'  on 
est  surpris  par  l'étrange  aftirmation  des  matelots  d'après  laquelle 
Jouas  serait  innocent  et  sur  laquelle  nous  aurons  occasion  de  re- 
venir. 

Au  verset  Ib  on  lit  que  Jonas  fut  jeté  à  la  mer  et  la  tempête 
cessa.  D'après  le  verset  IG  les  hommes  auraient  craint  d'une 
o-rande  crainte  Adonaï  et  lui  auraient  sacrifié  des  sacrifices  et  lui 
auraient  voué  des  vœux.  Voilà  Adonaï  bien  reconnu  un  dieu,  si 
non  le  dieu  des  matelots. 

Au  deuxième  chapitre  du  livre  de  Jonas  est  raconté,  comment 
Adonaï  aurait  déterminé  un  poisson  à  sauver  Jonas  et  à  le  jeter 
sur  la  terre  sèche. 

Ici  finit  l'épisode  qui  nous  occupe. 

1.  Pour  une  étude  comparative  entre  la  version  grccciue  et  le  texte  hébreu  voyez 
Voi.i.Kiis  dans  hl  ZcUschrift  fur  die  altleatanienlliche  Wisseiuckaft,  18.S4:  cf.  Bohmi:,  Zcit- 
aclii-ifl.  filr  die  alUe.ilam,enlliche  Wissemchaft,  1887,  p.  2.'J9. 

2.  Voyez  BoHME,  Zeituchrifi  fiir  die  aUtestamenllirhe  WissenschaJÏ,  1387,  p.  231   et  s. 
.S.  Le  texte  hébreu  porte  :  mn  ©"Kn  a'SJ:;  —  cf.  BCmiiiK,  Zei/schrifl  _plr  die  ttlllextn- 

mentliche  Wk.ien.ir.hafi,  1887,  p.  231  ». 

4.  L'exemple  iv,  2,  du  livre  de  Jonas,  serait  d'après  i,  14.  Voyez  les  ob.serva- 
tions  de  BiimtK,   ZeiUc.hri.fl  fiir  die  altl,e.ilamenUich<-   WiLiennehaf/ .   1887,  p.  2(!l)  et  n. 

MÉMOIRES,   T.  111. 


—  386 


C)  Etude  comparative. 

Faisons  inaiiitciiaiit  une  petite  étude  eoniparative  entre  la  for- 
mule (lu  papyrus,  le  premier  épisode  du  livre  de  Jonas  et  d'autres 
légendes  analogues. 

Selon  le  premier  eliapitre  du  livre  de  Jonas.  ini  navire  se  trou- 
vait dans  une  tempête  et  les  matelots  eriaient  eliaeun  à  son  dieu, 
puis  on  aurait  invocjué  Adonaï  [et  la  tempête  cessaj:  et.  .selon  une 
formule  eonservée  parmi  les  notes  d'un  soreier.  si  l'on  invoque 
Adona'i  au-devant  d'une  temiiête,  il  n'y  aura  jias  de  naufrage,  ;\ 
eause  des  Hioseures  qui  .sont  sous  .sa  puissance. 

Dans  un  épisode,  lors  de  le-xpédition  des  Argonautes,  selon  l)io 

dore  de  .Sieile  :'  <lls  furent  assaillis  d'une  vi(dente  tempête:  et. 

>eomme  les  printi|)aux  désespéraient  de  leur  salut.  ()r|iliée.   le 

>seul  dfs  navigateurs  qui  fut  initié  dans  les  mystères,  fit.  j)our 

M-tmjurer  l'orage,  des  vieux  aux  dieux  de  Samotliraee.  Aussitôt 

>le  vent  ecssa  :  deux  étoiles  tomliêreiit  >nr  1rs  têtes  (K-s  I  linsciirts 

au  grand  étonnemcnt  tle  tout  le  monde,  et  on  .si-  crut  à  l'aljri  des 

dangers  par  l'inti-rvi-ntion  d'une  pmvidenee  divine.  I  )e  là  vii-nt 

>la  routunie   traditionnelle  des  marins  d'invuimcr  au  milieu  des 

tempêtes  U>  dieux  de  Samotliraee.  et  d'attriliiier  à  la  présenee 

des  hioseures  l'apparition  îles  astres.   ■ 

Cet  épisode  doit  êtn-  r»'tenu:  les  eroyanees  <lnnt  il  est  1  êelio  se 

rattaehent  fi  tel  les  qu'on  trouve,  d'un  eotê.  au  |Mi'mier  eliapitre  du 

livre  lie  .Iona«.  et  de  l'autre  à  eelles  résultant  de  la  formule  ou 

papyrus. 

Let*  hionenren  étaient  identitiés  avee  les  (  aliires.  ils  étaient 
eonnidérés  comme  des  protecteurs  des  navires  dans  les  tempêtes 

I     IHttJpr*  d»  StcUm,  iv,  |  48;  rf.  |  4H  <'l    l'iil<>,    //•''.  nnl  ,   il,  a7. 

3.  Wuwnm  (trailurllun),  /«.«fcrr  •/<•  suUr,  \,.  mi  ».;  cf.  \,  ;tio. 


—  387  — 

(voy.Euripide/OpéaxTjÇ,  1653,et'EXévYj  16(33).  Selon  les  croyances 
de  ces  temps-là  les  Dioscures  annonçaient  la  fin  des  tempêtes  en 
se  manifestant  par,  on  sons  la  forme  de  flammes  brillantes  —  le 
feu  Saint  Elme  de  nos  jours  —  à  l'extrémité  des  mâts  des  navires. 
Les  Cabires,  avec  lesquels  les  Dioscures  furent  identifiés,  furent 
très  vénérés  dans  les  îles  et  leurs  statues  furent  placées  dans  le 
port  de  Saraothrace.  Ils  présidaient  aux  vents  et  furent  les  dieux 
favoris  des  matelots.' 

On  peut  se  fig-urer  les  marins,  dans  le  récit  du  livre  de  Jouas, 
invoquant,  comme,  selon  Diodore  de  Sicile,  c'était  leur  coutume, 
les  dieux  de  Samothrace,  mais  sans  succès;  l'appelons-nous,  selon 
la  traduction  d'un  ])assage  du  livre  de  Jouas,  que  nous  avons  pro- 
])osée,  que  le  jjilote  aurait  dit  :  «  peut-être  les  dieux  se  manifeste- 
»ront  à  nous  et  nous  ne  périrons  pas»,  qu'on  serait  tenté  de  l'in- 
terpréter :  les  Dioscures  se  manifesteront  comme  des  étoiles  ou 
flammes  brillantes  au  bout  des  mâts,  et  la  tempête  cessera. 

Rapprochons  de  ces  scènes  la  formule  du  papyrus  :  rappelons 
que  d'un  côté  le  dieu  de  Jouas  est  Adonaï,  et  de  l'autre,  selon  la 
formule  du  papyrus,  que  les  Dioscures  sont  sous  la  puissance 
d' Adonaï;  et  enfin  le  fait  curieux  qu'en  réalité  le  nom  divin,  mrr, 
essentiellement  un  dieu  de  feu,  serait,  ainsi  que  nous  aurons  oc- 
casion de  le  voir,  en  quelque  sorte  dans  le  nom  «Adonaï».  Il  se- 
rait loisible  de  sup))oser  qu'après  avoir  prononcé  la  formule  tout- 
puissante  «Anuk  Adonaï»,  on  s'attendait  à  voir  les  Dioscures  se 
manifester  ])ar,  ou  sous  la  forme  des  astres  ou  des  flammes  bril- 
lantes, tel  qu'il  est  décrit  dans  la  narration  de  Diodore  de  Sicile  et, 
probablement,  (ju'on  doit  interpréter  les  ])arolcs  du  pilote  dans  le 
passao-e  ))récité  du  livre  de  Jouas. 


1.  Voyez  AntiiuiN,   A  O/ansIrat  Dii-tinnnn/,  p.  270  s*.,  314  ot  44!) ;  et'.   Lkxdumam,  /.p 
rigims  de  l'hidoire,  t.  i,  p.  H9— 100. 

■19* 


—  388  — 

Nous  avons  vu.  au  versi-t  14  du  pivniicr  cliaiiitic  du  livre  de  Jo- 
uas, comnuMit  ou  invoquait  'Adouaï».  Notons  l'expression  n".Tn:K, 
e'est-à  dire  "TK  r;s.  et  l'expression  *A>ittk  Adunaf*  du  papyrus. 
8i  l'on  peut  voir  dan.s  ~:x  le  elialdéeu  njs  <nioi>,  mn*  n:s=  -""S  ris 
sifîuitieraif  <-je  suis  Adonaï».  Dans  la  tornnile  ilu  papyrus  que  le 
premier  mot  soit  ou  l»ien  sémiti(iue  ou  bien  éjryptien.  le  sens  se- 
rait :  <Je  suis  Adonaï' .  dans  ees  deux  eas  la  t'oiuiule.  et  dans  le 
livre  de  .louas  et  dans  le  |)apyrus.  aurait  la  uiènie  sijii;nitiiation. 

Selon  les  évanjriles  Jésus  et  ses  diseiples  auraient  été  dans  une 
barque  quand  une  tempête  s'était  élevée  et  on  eroyait  (lUnii  allait 
périr.  Jésus  dormait,  on  l'aurait  réveillé,  et  sétant  levé  il  parla 
avee  autorité  aux  vents  et  à  la  mer  et  il  se  lit  un  ^rand  calnu'.' 
l»ap|)idnns-nous  (|ne  les  raliliiiis  préteuilaient  (|nc  le  Clirist  n  a- 
vait  o|iéré  ses  miracles  (|Ue  pane  (|u"il  avait  trouvé  la  vraie  lee- 
>ture  du  nom  tétra;:ranime  et  ils  défendaient,  sous  les  jteines  les 
plus  .sévères,  d'essayer  de  I  imiter  .  Alors  on  aurait  supposé  (|iu' 
Jésus  aurait  employé,  itour  câliner  la  tempête,  en  le  proMoiiçant 
avee  sa  vraie  prnnonciation.  le  nom  divin  r'r'  (pie  nous  lisons  et 
ilans  le  livre  de  Jonas  et  dans  la  formule  du  papyrus     .\donaï». 

Ainsi  (pie  nous  l'avons  vu,  aux  versets  11  et  Hi,  Adonaï  est  re- 
connu un  dieu,  si  non  le  dieu,  des  matelots,  et  il  en  est  de  même 
dans  la  formule  pniir  apaiser  une  tempête,  qui  se  trouve  au  pa- 
pyrus. 

Au  deuxième  chapitre  du  Hmc  de  Jimas  on  raïunlc  cumiuent 
Jonns  fut  sauvé  par  un  |ioisson. 

hans  un  fra^^mcnt  duM  livres  dits  licrmétii|nes,  ou  d'ilcrinès 

'     ^ "  'T     •  -    (rf  If  piiitMiKi'  juvrilr    (liiiin  lu  |irt'Ki'llli<  ('llnii-,  |i.  :I710; 

ri  ni,  41:  l.ur  VIII,  'i'i     '.'A,   i-t    Irn  iilmonuliiinii  <li'  Kkiimr, 

y.  I-  \i\..r....i,.,i}.  iKKK,  p.  a.'T. 

'"',   p.  lit»,  Il  Cf.  Oaiuax,    llrr  tliitirmam» 

.l'i      ,     ,  '<       ''iiii'   iiiiriiit   itiiNhl   iiiKpiri'  l'iiiitriir  il<'  In  lor- 

uiiiIp  iIii  |Mpxr>i- 


I 


—  389  — 

Trisniégi.stc,  il  est  dit  que  le  dauphin  ...  ayant  pitié  de  ceux  qui 
«tombent  dans  la  mer,  les  portera  à  terre  s'ils  vivent  encore,  et 
«s'abstiendra  de  les  manger  s'ils  sont  morts. ..»' Citons  encore, 
comme  exemple  de  cette  croyance  dans  rantiquité,  une  légende 
ra])portée  par  Hérodote,  selon  laquelle  Arion  se  trouvant  sur  un 
vaisseau  «les  Corinthiens  tramèrent  sa  perte,  et  résolurent  de  le 
»jeter  à  la  mer  pour  s'emparer  de  ses  richesses  .  .  .»,  il  «se  para 
»de  ses  plus  riches  habits,  prit  sa  cithare,  monta  sur  le  tillac,  et 
»exécuta  l'air  Orthieu,  et  dès  qu'il  l'eut  fini  il  se  jeta  à  la  nier 
»avec  ses  habits  et  dans  l'état  où  il  se  trouvait,  l'endant  que  le 
»  vaisseau  partait  pour  Corinthe,  un  dauphin  reçut,  à  ce  qu'on  dit, 
»  Arion  sur  son  dos  et  le  porta  à  Ténare,  où  ayant  mis  pied  à 
»  terre,  il  s'en  alla  à  Corinthe,  vêtu  comme  il  était,  et  y  raconta 
»son  aventure  . . .  On  voit  à  Ténare  une  petite  statue  de  bronze 
»qui  représente  un  homme  sur  un  dauphin  :  c'est  une  offrande 
»d' Arion.»" 

Note  sur  la  composition  du  livre  de  Jonas. 

Lors(iu'on  examine  de  près  la  composition  du  livre  de  Jonas, 
on  arrive  à  un  résultat  des  plus  curieux  à  l'égard  de  l'invocation 
à  Adonaï  et  de  la  formule  analogue  du  papyrus. 

Selon  la  criti(]ue  moderne,  lorsque  les  légendes  et  traditions 
d'un  peuple  ])assèrcnt  de  l'état  oral  à  celui  d'écrit,  ce  n'est  pas 
dans  une  rédaction  uni(]ue,  mais  en  diverses  rédactions,  indéjjen- 
dantes  les  unes  des  autres,  où  chaque  rédacteur  racontait  la  légende 
à  sa  manière;  ))lns  tard,  les  diverses  versions  tendirent  à  se  rén- 

1.  JlÉNAitu,  Hermès  Trismégiite,  J).  191. 

■2.  Hérodote,  i,  .\.\iii  et  s.  D'après  Buciion,  Choix  des  historiens  yrccs-,  p.  6  et  s.  (T. 
Wrlijiausen,  Skizzen  imd  Vorarheilen,  v,  p.  213.  —  Voyez  les  observations  fie  M.  le 
l'rof.  SicKKNiiniiOKii  dans  le  Bulletin  de  l'Institut  ér/yptien,  1893,  p.  280  et  s.,  rclativos 
.•mx  nmisouins;  —  cf.  I'i.ink,  Hi.it.  nnt.,  ix,  9. 


—  300  — 

iiir.  lin  ciiiiiplétait  iino  versidii  piir  îles  vaiiaiitfs  tirées  cruiie  autio, 
ou  mieux,  des  autres;  on  était  peu  soucieux  des  ineoliéienoes  et 
même  des  eontradietions  qui  pouvaient  résulter  d'une  juxtaposi- 
tion de  textes  de  diverses  versions  dans  une  même  narration:  mais 
de  ce  tait  il  ressort  un  avantaj^e  pour  les  critiques,  car  par  les 
incohérences  on  peut  recounaitre  les  différents  matériaux  dont  on 
s'est  servi  dans  la  ctmipilatitm  et  mcnu'.  (juelquct'ois,  reconstituer 
les  récits  antérieurs.'  Ces  rcj^les  ont  été  appli(iuées  aux  premiers 
livres  de  la  Hilde  et  on  a  reconnu  (piils  contiennent  îles  extraits  de 
documents  antérieurs;  réceninient  on  a  appliqué  ces  mêmes  règles 
de  critique  au  livre  de  .louas  et,  croyons-nous,  avec  raison,  on  a 
n-cunnu  qu'il  est  une  rompilation.  ou  coiitient  un  récit  fondamental 
qui  aurait  été  complété  par  des  variantes  qui  s'accorilent  assez 
mal  aver  le  contexte. ■  Ainsi  que  nous  l'avons  vu,  le  livre  de  .lo- 
uas se  divise  en  deux  épi.siiiles.  Nous  avons  étudié  le  premier:' 
selon  le  second.  .Innas  serait  allé  à  Niiiivr,  aiiiait  picilit  la  ruine 
de  la  ville:  les  lialiitauts  crurent,  se  repentirent  et  ces>èrcnt  leurs 
mérliani-ctés,  espérant  être  pardonnes;  et.  en  effet,  Kloliini  lou  les 
Kloliinii  leur  panlonnèrent  et  la  ville  t'ut  épar;;uée.  an  «^rand  elia- 
i:v\u  de  .louas,  à  ranse  de  sa  propliéfie  i|ui  ne  s'est  pas  réalisée; 
mais,  par  un  petit  incident,  il  est  fait  entendre,  counne  un  écho  de 
lu  croyance  de  l'ancienne  époque  patriarcale  :  l-'d  est  ju.stc  envers 
>leH  honnnes,  i|Uoiquc  sa  ju.sticc  suit  entourée  de  mystère.  '  .Vu 
cours  de  la  narration  on  relève  des  incohérences  assez  jjravcs,  par 
exemple,  .lomis  aurait  prédit  la  ruine  de  Ninive  et  la  ville  fut 
épHrifuéc,  .louas  le  savait  bien;  puis  il  est  dit,  sclou  le  texte 

i.  Viiyi'/.  |Mr  «<xriiiiili'   Kkxak,   IIUMi*  ./«  /«riiii/x  li'Jtmi'l;  cf.  nui  iiollrc  mir  M. 

Ukmau,   Itulluin  il»  riiuliiol  'iiyplint.    IHU.1,  |i.  .'t:>  N. 

•     I'..  NUI      Ihi     |Mi«iliiill    lion  Itlirlii'ii  .liiiin,    iliiiix    lu   /,'i>;-hril>    filr   ilif   iitltrtfit- 

IHM7,   |i   ÏSi  — «84. 
■  liHin,  p.  !»Hi»  ». 
4.  Vnyni  Un«»,  IIMeir*  4h  j)r)ii>l»  it'InmK,  i,  |i    171. 


—  391   — 

actuel,  Jouas  sortit  de  la  ville,  se  fit  une  cabane  pour  y  rester  à 
l'ombre  jusqu'à  ce  qu'il  ait  vu  ce  qui  arriverait  à  la  ville,  cepen- 
dant il  savait  que  rien  n'allait  arriver  à  la  ville,  il  l'avait  re- 
connu et  s'en  serait  plaint;  puis  il  est  raconté  qu'une  vig-ne  poussa 
pour  lui  ombrag-er  la  tcte,  que  la  vig-ne  mourut  et  que  Jouas  s'en 
affligea  beaucoup.  Un  moment  de  réflexion  et  on  se  demanderait 
daboid,  pourquoi  il  aurait  eu  besoin  d'une  vigne  quand  il  avait 
sa  cabane,  puis,  quand  la  vigne  fut  morte,  pourquoi  il  n'est  pas 
entré  dans  sa  cabane,  au  lieu  de  rester  au  soleil.  Ces  incobérences 
doivent  donc  être  expliquées  en  reconnaissant  que  le  texte  actuel 
est  composé,  ou  est  formé  de  récits  combinés  ou  d'un  récit  com- 
plété par  un  autre.'  Quant  à  la  narration  du  premier  cliapitre,  oii 
est  racontée  la  fuite  de  Jouas,  que  nous  avons  déjà  analysée,  il  se 
trouve  un  fait  étrange.  Selon  le  récit  actuel,  Jouas  aurait  été  re- 
connu coujjable,  d'abord,  par  sa  désobéissance,  2"  il  est  reconnu 
coupable  par  Adonaï,  qui  aurait  suscité  la  tempête,  3°  il  est  re- 
connu coupable  par  le  sort,  et  les  matelots  le  savent,  4"  par  sa 
propre  déclaration  (aux  matelots,  verset  10,  texte  actuel),  5°  en- 
core par  sa  propre  déclaration  (v.  12).  Le  voilà  cinq  fois  reconnu 
coupable  et  au  verset  14  les  matelots  disent  à  Adonaï  que  Jouas 
est  innocent.-  Assurcnient  ce  verset  n'ap])artient  pas  au  récit  fon- 
damental, mais  a  dû  être  extrait  textuellement  d'une  autre  ver- 
sion de  la  légende  de  Jouas  et  a  été  inséré  dans  le  texte  pour  le 


1.  Voyez  BciiuiE,  Zeitachrifl  fur  die  alUestamentliche  Wùsenschafl,   1887,  p.  246  à  25-.'. 

2.  Selon  le  te.xte  licbreu  S'p:  ET  ir'ry  inn  hK\  la  version  grecque  traduit  :  zaï  .ir^ 
oùjî  vi'  r,[i«î  ai[x«  Sizaiov,  et  S'  JékAmk  «...  et  ne  (les  super  nos  sanguinem  innocen- 
tem»,  ce  qui  paraît  bien  être  le  sens  du  texte  iiébreu.  Mais  on  est  presque  tenté, 
par  moment,  de  donner  au  S'pj  la  signification  de  l'assyrien  nakû  (voyez  StiiiiAiiKit, 
K.  A.  T.,  512,  573),  —  cf.  vhlZ  (a'rhfl  ./onan  i,  5)  et  l'assyrien  malahu,  —  '73'n  (■/<- 
naa  ii,  5)  «nach  Oppeut  vom  sumerisclien  he  Ilaus  und  kal  gross,  in  den  assyrischen 
Inscln'iften  hekallu  =  donin»  magnay  (Ue.senius'  Jlebr.  Worterhuch,  p.  463  et  211),  et 
comprendre   le   pa.ssage  <  ne   nous   tient   pas  r(spon>al)le  pour  ce   sacrifice  linuiaiii». 


—  y92  — 

coniplêter.'  En  crtVt.  (|uaii(l  ou  rxainiiu'  la  iianatidii  fonsrrv et-  au 
premier  cliapitio  du  livre  de  Jouas,  il  seuilderait  l)ien  ({u'il  faut 
reeiuuiaitre  qu'elle  est  toruiée  d'un  réeit  foudauieutal,  pui.s  quelle 
aurait  été  ('(iniplétée  par  une  autre  version  de  la  lé>!:eude."  mais  ou 
peut  ditterer  sur  ee  (jui  appartient  au  récit  t'oiuhunental  et  sur  ee 
qui  y  aurait  été  ajouté.  Le  eoninn-nceuient  du  récit  (pti  a  servi  à 
compléter  l'écrit  fundauiciital.  n'a  pas  été  conservé  dans  le  Texte 
actuel,  un  <leuieure  indécis  sur  la  (juestion  de  .savoir  si  Ion  ne 
doit  pas  attribuer  au  réeit  cuniplémcntaire  les  mentions  (v.  .'i)  que 
.louas  paya  sun  passajîe  et  descemiit  ilans  le  (uavirei;  en  tout  cas, 
il  semblerait  bien  que  c'était  selon  le  récit  complémentaire  ([uau 
milieu  de  l'nra^rc  (v.'to)  «les  matelots  l'crSan)  craignirent  et 
•  crièrent  chacun  à  son  dieu>.  puis  (v.  ôc)  »  Jouas  était  descendu 
>à  l'intérieur  tlu  navire  ini'ECtj.  s'était  couché  et  s'était  endormi-. 
Le  verset  li.  en  entier,  appartient  au  récit  complémentaire.  Le 
pilote  (^irn  s**!  se  .serait  aiiproclié  de  Jniius  et  lui  aurait  dit  d'in- 
vo(juer  son  dieu  et  )»eut-ctre  les  dieux  se  nianitesieraient  à  nous 
et  nous  ne  péririons  pas.  Le  verset  14  appartient,  aussi,  en  entier 
à  la  version  complénu-ntaire.'  on  y  aurait  invnqué  .Vdouaï,  l'U  lui 
aurait  denuuidé  de  ne  pas  périr  à  cause  de  .louas  qui.  selon  eux. 
c-<t  innocent,'  on  reciuinait  ipi  .Vdimiiï  t'ait  ce  i|U  il  vent. 


I.    VliyCX  UilHUa,  ZeiUmr,,-    ,,•:    .lir   .,•    ■r,„n,r„i,„nr  il,. .r  „„„.,(,    l.-.«i.  |l.  J.ll  !..  ..  I.  J,4l 

•.'.   Viiyn  ItoiiHK,   XeUfhrl/t  /llr  ilir  alUettammillirhf  »'l»ÊfiiMrh(i/f,    I8H7,  p.  SR7  ».  (l'I'. 
M»,   lieiUfhrtfî  fllr  <Ur   nlHftliimimtlIrhi^   H'h'fntrhn/),  1MN7,  |i.  ;!ïti  il  k. 

M    I 

■rhrift  /llr    ,tir    „ltlrjilumr„iU.hr   Wi„r,„rh,lfl,    IHH7,    |l.  tt.M  I    t'If. 

.  ,  :'  r  ri'traiitC'  nrOnimlimi  ilcn  iiiiiIcIiiIm  i|Ui'  .lininii  est  iiiiioronlV 
l'itr  innnii-nl  un  <■»(  li-iili'  ilc  «<  (li'iiinnilpr,  *i,  ncliiii  li*  nVit  roni|ilciiii'iilniri ,  .Inim* 
ni*  rn.  i!'  |.i'  ili'vaiil  AiloiinY  |Miur  un»  oniiri'  nnln>  i|ni<  (■<*lli'  ijn'nn  (ronvr  ilitnn  In 
twi  :  on  M<  mpiH'lli-  nininiiMil,  m'Ion   li*  il^<'iilni;nii,  Im  l'iifniitii  limMil 

|Hii  j  '  iiili-«  ili'  liMir*  wTi'iii  (\»yîft  Kralt  xt,  M,  un  prut  iiiinpi,'<>nncr,  ilnnii 

ro  raa,  i|uii  Jiinii»  fuyait  k  rn»—'  i!i>  Ih  roli'-n'  il'Ailonnir,  nntU  |Hinr  une  l'nnii'  onni- 


—  393  — 

Il  est  probable  que  la  tin  du  verset  15  est  analog-ue  à  ce  qui 
se  trouvait  dans  le  document  complémentaire  (si  elle  n'en  est  pas 
un  extrait);  ici  on  lit  que  la  mer  se  calma.  —  Au  verset  16  il  est 
dit  que  les  hommes  (D^'iTisn)  craignirent  Adonaï  d'une  grande 
crainte  et  ils  lui  sacritièrent  des  sacrifices  et  lui  vouèrent  des 
vœux.'  On  aurait  dû  formuler  des  vœux  avant  ou  durant  un  dan- 
ger, non  pas  après;  mais  c'est  bien  après  qu'un  danger  était  passé 
qu'on  faisait  des  sacrifices.  On  peut  supposer  que  ce  verset  aurait 
été  remanié  par  un  rédacteur  du  texte  actuel;  les  mots  n'~n3  TTl'l 
auraient  appartenu  au  verset  .5,  où  l'on  aurait  dit  que  les  matelots 
crièrent  chacun  à  son  dieu  et  vouèrent  des  vœux.'' 

Ainsi  on  peut  supposer  que,  selon  le  récit  complémentaire,  la 
tempête  cessa  à  cause  de  Tinvocation  d'Adonaï. 

mise  par  un  de  ses  aïeux;  alors  les  matelots  .auraient  pu  bien  dire  que  Jonas  était  in- 
nocent. —  Voyez  BiJHME,  Zeilschrifl  fur  die  alUestamenlUche  Wissen-ichoft,  1887,  p.  24.S  et  s. 

1.  On  pourrait  songer  à  interpréter  D'na:  IITI  par  «ils  accomplirent  des  Vd'ux 
qu'ils  avaient  voués».  Cf.  Jmias  ir,  10.  —  Voyez  Scuroder,   Die  iMinizische  Sprache, 

p.  260  etc.,  la  formule  ...  m:  ï?i<  ]^rbvzb  psSi  "^l'ajs  nrh  ron'r  (cf.  C  /.  s.  fasc.  m). 
—  Cf.  le  passage  iirécité  de  Diodore  de  Sicile,  présente  étude,  p.  38G. 

2.  Note  sur  le  deuxième  chapitre  du  livre  de  Jonas.  On  reconnaît  bien  que  le 
deuxième  chapitre  est  également  une  compihition ;  suivant  le  texte  actuel,  .lonas 
aurait  été  avalé  par  un  poisson  et,  tandis  qu'il  était  dans  le  ventre  du  jjoisson,  il 
aurait  prononcé  une  petite  oraison,  puis  le  poisson  l'aurait  rejeté  sur  la  terre  sèche. 
Au  premier  coup  d'œil  on  reconnaît  que  l'oraison  prononcée  par  Jonas  n'est  pas  en 
accord  avec  la  situation;  c'est  une  louange  pour  avoir  été  sauvé,  non  pas  une  sup- 
plication pour  être  sauvé;  on  rencontre  d'ailleurs  nombre  de  passages  de  ce  petit 
morceau  dans  la  Bible  (voyez  Vigourou.k,  Manuel  hiUiqne,  t.  ii,  p.  641,  n.  2).  (Notons 
v.  8  :  «  ma  prière  est  entrée  a.  toi  »,  selon  Origène  les  astres  «^  préfèrent  eux-mêmes 
»que  nous  nous  en  remettions  à  Dieu  auquel  ils  portent  nos  prières,  plutôt  que  de 
•  nous  adresser  à  eux»,  d'après  Revillout,  Revue  hpjplologiqwe,  i,  p.  16.'»,  n.)  —  Il  est 
évident  que  le  petit  hymne,  au  2'  clia))itre  du  livre  de  Jonas,  devait  venir  après  le 
sauvetage  et  ((u'il  faudrait  réunir  les  versets  1  et  11.  On  peut  supposer  que,  selon 
une  version  de  la  légende,  .Jonas  aurait  été  jeté  à  la  mer,  mais  il  aurait  été  sauvé 
comme,  dit-on,  le  fut  Arion  (nous  avons  vu  la  narration  d'après  Hérodote),  puis  on 
aurait  ajouté  le  petit  hymne  de  louange;  l'auteur  se  serait  inspiré  de  petites  phrases, 
très  connues,  surtout  comme  on  eu  employait  dans  les  ps.aumes.  On  peut  supposer 
aussi  que  l'expression  'nyilP  SlKtt'  JESO  «du  ventre  ilu  sclienl  Ci)  }W  supplie-  aurait 

MÈMOHiKB,  ï.  m.  50 


—  394  — 

Voilà  jiKiir  la  fonipositiuir.  tjuaut  à  la  liatc  tk-  la  léjreiule  de 
Jouas.'  ici  toute  base  sérieuse  niaiique.  Assurément  des  lég^eudes 
sur  «les  prophètes  peuvent  bien  avoir  été  très  anciennes,  et  avoir 
été  gardées  lonfîteuips  ])ar  la  tradition  populaire,  de  même  quelles 
peuvent  être  éeloses  à  des  époques  assez  modernes:  pour  quel- 
ques-unes, si  le  fond,  néanmoins,  en  restait  le  même,  les  détails 
avaient  dû  varier  très  profondément;  j»uis  les  diverses  versions 
d'une  léfrende  doivent  avoir  été  souvent  combinées.  Faut-il  su])- 
poser,  comme  base  du  livre  de  Jonas,  un  recueil,  ou  des  recueils, 
des  faits  et  des  gestes  des  prophètes?  Kicn  iiatitorise  formelle- 
ment, ni  ne  défend  cette  hypi'thèse;  ce  t|ui  parait  assez  certain, 
c'est  que  le  texte  actuel  du  livre  de  Jouas  est  formé  d'extraits  de 
divers  documents.  Le  premier  cliapitri-  senilile  liien  être  t'uniié 
d'un  doi'ument  fondamental  ijuon  aurait  complété  par  une  autre 
version  de  la  légende  sur  Jonas.  Le  document  fondamental  serait. 
croit-on,  du  (inatrième  ou  troisième  (i\  peine  du  deiixiènie)  siècle 
avant  l'ère  chrétienne:  la  version  employée  pour  coin|dêter  la  nar- 
ration du  premier  chapitre  serait,  d'après  certaines  indications, 
encore  jdus  moderne:  en  ces  temps-là  on  écrivait  rrr;".  iiiai>  on  le 
lisait  Ailoiim.-' 

Ici  nous  arrivons  an  résultat:  la  foiiimle  ijiii  .se  trouve  dans  les 

■OH'né  lu  rôtlactt'iir  »  Kii|i|HiKfr  i|iil'  .lnniin  iiviiit  cti<  uvnlù  pur  lu  |>ois«on  et  .'iiiraii 
fuit  cv  (linciiuni  i-(Biit  <lnii!i  Mtii  vciilri',  rv  i|iii  iiiirHit  ntiu'iii-  l'i  iiirttn>  (Tt  liyiiiiii'  iiv.'iiil 
le  wiivt'tnffi'.  t>n  «iiniit  iliinc  i«Ii/ti-  le  l«'Xl«'  hii  vrrin'l  I  ii  lin-  yVsS  ri  iijiniti"  le 
vcrwl  ï  cil  «nlkr;  [H'iitùlro  iriOim'  or  viTm-t  m-  tniiivnit  il  Hprt'n  If  vcim'I  11  (ri 
avant  rbyiiini'yi,  mi  l'ntiriill  ili''|ilnri'  et  iiii  iiiirnll  iijiiiili'  K-k  iikiIk  r:rt  *7Qa.  Kn  loiil 
raa,  <-<■  i|iii  Miulili'  liifii  ii|i|iiiyur  ccit»   liy|H(ilii'-iH.<,  c'eut  la   ruriiic  y^)i7^,  érriit'  iinx 

V«T»vt»  I  i-t  II  n.  (V«yi'«   lUiim»,  ZelUchr^/l  fUr  die  nlUftomrnllUht  WiBtmthnfl,  1H«7, 

p,  «r,  1  .   .Il    ,  I   ,.  ■•7  1  aM."i,  «•((•.) 

I  Mnnurl  MW/ar,  t.   il,  p.  O'M  ».      -    \U>HHK,    'MUrhr^t  /llr  lUr 

aUl"  '•■    l")*?,    p.  VM.          Nm.iiiiKii,    '/.eUthrifi  fUr  ilir  nlllntlamrnt- 

UtI,'  Ukxaii,   llUloirt  ,tu  itruple  •Clêrni'l,  I.  m,   p.  Ml  il   n. 

_    »  'I   un><  i/(M  nUt  Trtlnmrnt.  p.  447  l't   ». 

t.  iK^Hiia,  iCaUt^rifl  fUr  Un  aUUAlammtU, hr   \\',étrnx-hnO.   IXI^T,   p.  VIM. 


—  395  — 

notes  (Vun  sorcier  et  selon  laquelle,  si  l'on  invoque  Adonaï,  il  n'y 
aura  pas  de  naufrage,  présente  de  très  grandes  analogies,  si  non 
une  identité  absolue,  avec  une  version  de  la  légende  sur  Jonas 
qui  aurait  été  employée  pour  compléter  l'écrit  fondamental  du  pre- 
mier chapitre  du  livre  de  Jonas,  selon  laquelle  aurait  calmé  la 
tempête  eu  invoquant  Adonaï;  la  formule  du  papyrus  serait,  pour 
ainsi  dii'c,  comme  un  écho  de  la  scène  décrite  dans  ce  chapitre. 


III"  Étude  sur  les  noms  divins  d'origine  sémitique  employés  dans 
le  papyrus  contenant  les  notes  d'un  sorcier/ 

Le  mot  le  plus  généralement  employé  chez  les  Sémites  pour 
désigner  la  divinité  est  exprimé  en  hébreu  par  bs  qu'on  peut  tra- 
duire par  «dieu»;  le  pluriel  en  est  D"''?X.  L'origine  et  l'étymologie 
de  ce  nom  sont  tout-à-fait  douteuses;  on  le  trouve  emjjloyé  dès  des 
époques  bien  anciennes,  c'est  l'assyrien  *^  Un.,  il  est  transcrit  en 
égyptien  par  n  "^^^  dl  (ûr)  ou  \\  y\  dal  (dar),  et,  comme  un 
écho  d'un  passé  lointain,  on  le  retrouve  dans  l'arabe  aI^  (-OJl)  de 
nos  jours.' 

1.  A  part,  bien  ciitiMidii,  des  divinités  (''g-yptieiinos  qui  pcuvL'iit  l)i('n  avoir  iHô 
d'oi'ifjinc  asiaticpie. 

•1.  Voyez,  par  exemple,  Delitzscii,  Wo  lai/  das  Parodies?  p.  161  s.  —  En  ('syptieii 
on   trouve  bn  transcrit  :   [1  àr  —  M  ou  [j    O^  dur  -=  anl.  On   rcncontro 

dans  le  papyrus  Anastasi  I  (1  ^^\  A.  ««'•  =  "«^  déterminé  par  les  j:ind)es  re- 

tournées, A.;  il  est  probable  que  le  scribe  égyptien  aurait  assimilé  le  sémitique  7S 
à  l'égyptien  âl  «reculer»  (voyez,  par  exemple,  âl  '<  reculer»  dans  les  notes  d'un  sor- 
cier, II,  4).  Ciue   c'est   bien   une  transcription  dn  "pS,   dont    il   s'agit  dans  le  pa|)yrus, 


—  396  — 

l'ii  autre  iiuiu  e >t  "^'TK,  plur.  cnSs.  ( 'c  nom  n'est  pas  eiuployé, 
i-omnie  l'était  Sk,  dans  la  forniatinn  tk-s  noms  propres,  le  pluriel 
peut  être  eonstruit  avec  un  verbe,  ou  un  adjectif,  au  singulier  ou 
au  pluriel:  l'origine  et  l'étyuiologie  de  ce  nom  sont  douteuses, 
selon  la  Genèse  on  aurait  considéré  la  si<;iiiti(;itiuii  ((luime  étant 
l'équivalent  de  ^n2  «terreur,  crainte».' 

Quant  à  la  conception  générale  :  «eoninu'  toutes  les  |Kiiplailes 
>antiiiues.  le  .Sémite  nomade  croit  vivre  au  milieu  du  surnaturel. 
>Le  monde  est  entouré,  jiénétré,  gouverné  par  les  vlofiivt.  my- 
>riades  d'êtres  actifs,  fort  analogues  au.\  'esprits'  des  sauvages, 
>vivants.  translucides,  inséjjarahles  en  quel(|ue  siu'te  les  uns  des 
>  autres  ...  In  éloli  n'a  )>as  de  nom  (jui  le  distingue  d'un  autre 
>éloli,  si  bien  que  tous  les  éloli  réunis  agi.ssent  tnuinie  un  seul 
>être  et  que  le  mot  Klvliiui  se  construit  avec  le  verbe  au  singulier 
>.  .  .  on  l'entend  fou  on  les  entend)  dans  les  bruits  iiicounus:  il 
>8oufHe  fou  ils  soufflent)  les  panii|Ucs.  Les  plicMomèius  almospiié- 
riques  notamment  sont  son  ouvrage  lou  leur  ouvrage)  ...  ( 'c 
fut  un  progrès,  si  l'on  veut,  quand  ces  l'itihiut,  unitiés  en  un  seul 
^Kloliim.  agirent  (iininie  un  seul  être.  Mais  rc  fut  une  dciadcnce 
(|Uand  ils  eurent  un  iioni  prupir. 

nouit  l'Ut  iniiii|ii<'-  non  M-nlrmi  i  i  li^  iliiii.H  I  ('M'uiplc  (  .\niii>t:iiti  i, 

ïl.  N  „„  Ut  :  "^'"^-^-^^  ■  -^jX,   "•^'■'  "*•"'<■<''•   I'*' 

M'D*  du  \vt\w  "'T^  fui  <  ninviT,  iuw  inliU  i  ,lii>  (xliloy  ■  cl  ■•  l'Hi-  riiiuii'inltlfrn  (m-n  |)<'titii) 
■  l'onilin'  (<lr  »fii  «il<'"'  •  'AWi>  miv,  16;  viiyo/.  .^axiimi  et  'l'iiKNt.1.,  IHctUmnairr  héliitu- 
/ranr^aU,  p.  117).  A     Ri);nili<-rnit    •  (Im   ville  i|ii<<   Kl)  riiiivc,    ou   |in»- 

l*j(i>  (romaw  un  •■  ni...  H      „     '^  Q  "^v  ^  niKnillmtit  «(In 

ville   iiuv)   AV  ronve,   nu    firoU'KV   (eouiuie   un   (linriin    miii   niil|>    (ou  iiu  lieu  île   niil 
ilan*   lr«   ileua    eteni|ileii   on   |m-uI   eonfiilérer   len  liiiliiliiutii  île  In  ville  riiniuie  élnut 
|iroi<'K^«  |iar  K,  mmuie   un   oinoaii  prol^K*'  *•'*  |m'(IIii).  Ituiin   len   ileux  rnii,   r'eitt  lo 
mfinr  nom  ^-cril   une   fol»  Hnii  et  une  foi»  mvw  lu  teniiinniaiin  (»l\jet).  (1  Ig^ 
ivuyn  (iaiirr,  /br««  ^^nlogli/H»,  iv,  p.  W;  cf.  v,  |i.  M6  i«t  «.). 

I.   n-a^  xati,  42,  68;  rf.  f^U  vin,   IS. 

S.  Ka4a,   IIUUMrt  lU  jieupte  lihntU,  t.  I,  |i.  :iO  el   Ht>. 


—  397  — 

Nous  abordons  iiiaiiiteiiant  une  des  questions  les  plus  curieuses 
de  cette  étude  :  l'histoire  du  nom,  ou  de  la  divinité,  qu'on  trouve 
représentée  dans  le  texte  hébreu  de  la  Bible  par  le  tétragrarame 
m.T.  L'origine  et  l'étymologie  de  ce  nom  sont  douteuses,  la  pronon- 
ciation en  est  inconnue;  des  indices,  que  nous  aurons  à  discuter, 
semblent  indiquer  qu'à  une  certaine  époque  on  l'aurait  prononcé 
Yahô,  mais  quand  il  s'agit  de  ce  nom  à  une  période  ancienne, 
nous  écrirons  simplement  mn\  Selon  les  uns,  niH'  serait  d'origine 
mésopotamienne  et  se  rattacherait  au  vieux  fond  chaldéen  de  la 
Bible;  selon  d'autres,  ce  nom  de  mn'  aurait  été  inconnu  aux  pa- 
triarches et  ne  fut  révélé  qu'à  Moïse;  cette  divinité  de  mn"'  aurait 
été  un  dieu  du  Sinaï,  ou  peut  encore  supposer  que  mn"'  fut  une 
divinité  locale  de  Chanaan;'  la  meilleure  façon,  peut-être,  de  con- 
cilier ces  opinions  différentes,  serait  de  les  accepter  toutes  ou,  en 
d'autres  termes,  de  les  regarder  comme  étant  toutes  vraies;  alors 
le  prototype  de  mn'  serait  une  ancienne  divinité  chaldéenne,  ba- 
bylonienne, assyrienne,  nommée  lau,  sur  laquelle  nous  aurons  oc- 
casion de  parler  tout-à-l'heure;  lau  serait  devenu  un  dieu  local  de 
Chanaan,  peut-être  la  divinité  de  divers  endroits,  peut-être  même 
du  Sinaï.  A  quelle  époque  cette  vieille  divinité  populaire  «lau  = 
liT»  sera-t-elle  devenue  la  divinité  sacerdotale  de  mn"'?  Assuré- 
ment mn"'  fut  familier  aux  prophètes,  on  dit  qu'il  l'était  à  David, 
à  l'époque  des  Juges  à  Moïse,  et  même  aux  patriarches  antédilu- 
viens. Quant  à  sa  forme  matéi'ielle,  on  peut  dire  que  mm  appa- 
raissait dans  le  feu,  «c'est  un  dieu  de  foudre.  Ses  théoplianies  se 
»font  dans  l'orage,  au  milieu  de  la  fulguration  des  éclairs  .  .  .».^ 

1.  Voyez  Delitzs<:ii,  [Vo  lag  das  Paradiex?  p.  158 — 1G4.  —  Scmhaiikk,  Die  Keil- 
inachriflen  und  das  Allé  Testament,  p.  2'i  et  8.  —  Renan,  Histoire  du  peuple  d'Israël,  t.  i, 
p.  82  s.  —  Au  point  de  vue  égyptologique  \oycz;  Guoi-t-  dans  la  lievue  égyptologique, 
VI,  p.  19  et  s.,  ou  dans  Les  deux  versions  démotit/ues  du  décret  de  Canopc  (introd.), 
p.  7  et  s. 

2.  Renan,  Histoire  du  ])eiiple  d'Israël,  t.  i,  p.  l'JO;  cf.  p.  1112  etc. 


—  398  — 

Il  semblerait  liicii  ([ue  chez  les  Sémites.  île  im'nie  ([ue  eliez  les 
Egyptiens/  on  croyait  qu'une  divinité  n'ainniit  pas  qu'on  proiion- 
«,ât  son  nom;'  <le  là  s'établit  un  usage  de  ne  pas  proiioneer  le  nom 
divin  et  sacré,  écrit  rrn*.  l'armi  les  expressions  employées  i)our 
le  remplacer  était  ':"tk  que  nous  lisons,  d'après  le  texte  massor^- 
tique.  ""Tït  Allouai.  On  peut  supposer  que  c'était,  à  une  époque 
indéterminée,  chez  le  peuple  que  cet  usaj^e  aurait  été  adopté,  (^en 
supposant  que  ce  nom  aurait  été  employé  par  le  peuple.)  puis, 
l'usage  de  remplacer  .T.T  par  Allouai  aurait  été  adopté  dans  la 
lecture  des  textes  bibliques,  et  on  ne  proférait  le  nom  divin  :  r:~'. 
avec  la  prononciation  telle  (|u'elle  était  censée  avoir  été  révélée  à 
Moïse,  qu'aux  occasions  très  solennelles;  enfin,  «depuis  la  mort 
mIu  grand  prêtre  Siméim  le  juste,  (vers  270  avant  l'ère  cliréricniie.) 
>les  prêtres  avaient  ccs.sé,  à  la  bénédiction  du  peuple  dans  le 
>temple.  de  prononcer  ce  nom  .  .  .  avec  la  destruction  du  temple 
•  disparut  le  dernier  asile  ilu  nom  :iii;riistc.  prononcé  et  lu  "TS 
'déjà  depuis  longtemps  par  le  peupb--.' 

Arrêtons-nous  et  relevons  quelques  faits;  nous  avons  vu  dans 
les  fornuiles  du  papyrus  comment  le  ilieii  qui  ■''est  révélé  à  .Moïse. 
c'est-à-dire  :  rrrr,  garde  fidèlement  eliez  les  sorciers  le  rôle  ou  ca- 
ractère d'un  «lieu  de  fc-u,  si  grapliii|innMnt  décrit  dans  la  Hiblc' 
«gluant  au  fait  qu'on  cessait  de  prononi'cr  le  imm  divin  TT".  nous 
avons  remarqué  que  eliez   b's  Sémites  et   (liez   les   l^gyptiens  on 


I     .  I.i'  r<'-«i<lc'iil  ilo  rAmcnli  (U't«'»»o  <|ii'oii  |tn>imnoi'  mm  nom.»  (/•<•  lien  Ht»  tuorts, 
M,   I  |>.  IM.)  .Selon  li<  impyniN  Swlllcr  IV  (pi.  xxii,  I.  m  H  pi.».).  Le 

31*  :rm<^   iiHiiii  tli'  In  uniMin  /M'Y';  il   ii«  fnlliiit  pnH  prinimircr  l'i  liniili' 

vol'  '1   (vitypr.  CiURA»,    /.r  ita/iynu   mngliiur    llnrrU,  p    167). 

.   l'oriKiiM'  «11'»  iinnin  lliôopliiin-ii  ii|hh'ii|h''h;   viiyi»»,  Kkxan,   Rfviir  ,lrt 
Mml-  ■    p.  Ifll  — 177.    —   ii»»trr  ilniin  In    lUvim  «'yy/Wo/n./iV/mi,  iv  <••   v. 

nlirn  Xiir  liUilIwIlcn  Thri>lo((ir,    Ihr  OnlltÊnamK  Ailoniy  unit  fint  (h- 

4.  \oym  priMtitx  txw\v,  p,  nfui  ■,,  sni  ». 


—  399  — 

croyait  qu'une  divinité  n'aimait  pas  qu'on  prononçât  son  nom  : 
cette  croyance  devait  avoir  été  intimement  associée  avec  une  autre 
qu'on  peut  résumer  ainsi  :  Nous  avons  vu  un  passage  du  papyrus 
où  il  est  dit  qu'on  devait  prononcer  les  noms  des  dieux  correcte- 
ment;' connaître  le  nom  d'une  divinité,  c'était  avoir  une  puissance 
sur  elle;  mais  il  ne  s'agissait  pas  seulement  de  connaître  son  nom, 
il  fallait  savoir  le  prononcer,  et  le  prononcer  correctement,  la 
moindre  erreur  aurait  rendu  l'invocation  nulle, '■  il  aurait  été  même 
considéré  comme  étant  dangereux  de  prononcer  le  nom  d'une  di- 
vinité fautivement;  il  est  dit^  :  «Prenez  garde  de  Ptali,  maître  de 
»la  vérité  ....  et  craignez  de  prononcer  le  nom  de  Ptali  fausse- 
»ment,  car,  certes,  il  retranchera  celui  qui  l'a  prononcé  fausse- 
»ment,  il  le  ruinera.»^  Le  sens  est,  peut-être,  analogue  à  celui  du 
décalogue  où  il  est  dit  que  «tu  ne  jirendras  pas  le  nom  de  mn"', 
»ton  dieu,  en  vain,  car  niiT  ne  tiendra  pas  comme  innocent  celui 
qui  prendra  son  nom  en  vain»."'  Les  exemples  de  la  croyance  à 
la  toute-puissance  du  nom  sont  si  fréquents  dans  l'antiquité  qu'on 
est  embarrassé  de  faire  un  clioix.  Dans  la  Bible  on  connaît  la 

1.  Voyez  présente  étude,  p.  374.  Colonne  xxiv  (xv)  du  jjjipynis. 

2.  Maspero,  Bihliolhhque  éyyptolngique,  il,  p.  298  s. 

8.  Maspeuo,  Recueil  de  travaux,  ii,  p.  lit  (cf.  1.  2  de  cette  iiiserijifion  et  Exode  x. 
21   s.).  —  Cf.  Rec.  de  trav.,  u,  p.  112  (lig.  1)  et  C.  I.  S.,  n"  8G. 

4.  .leu  de  mots  entre  c^ii ^|\  "«ç:;^^  tem  «ronper,  traiielier»  et  <-'='^  Vs  QT) 
te7ii  «  parler  d'une  voix  incisive  . . .  parler  haut  »  (cf.  Pieuhkt,  Vocahidaire,  \).  709);  voyez 
Maspeuo,  Recueil  de  tfavrmx,  ii,  p.  111. 

5.  Hxode  XX,  7.  —  Kl^  signifie  «la  fausseté»  et,  peut-être,  faudrait-il  donner  à  Kic'? 
lo  sens  de  «faussement»  et  comprendre  ce  passage  dans  le  même  sens  que  le  texte 
égyptien,  celui  qui  prononcerait,  inutilement,  le  nom  ou  celui  (pi'il  aurait  prononcé 
faussement  (V).  —  Notons  ;ï  propos  de  la  prononciation  (ou  invocation)  du  nom  divin 
nin'  le  passage  Oenhe  iv,  26  :  mn"  DE'a  Nipb  bmn  TN;  cf.  Papyrus  d'Orbiney,  xviii, 
9  s.  (édition  Guoek,  p.  50— 51).  «On  commença  d'être  on  son  nom»,  cf.  Amos  vi,  10, 
jiarticulièremeiit  la  fin  du  verset  :  mn"  ÛZ'2  l'atHS  n'?  "3  cn.  (Peut-être  dans  le  pas- 
sage précité  de  la  Genèse  iv,  26,  et  même  dans  la  (Jenése,  ailleurs,  faut-il  lire  mn" 
Yaho,  c'est-à-dire  in";  voyez  (iiiDi'i',  KUalci  diverses  [Alger,  18'JU]  p.  8.) 


—  400  — 

«rrande  srriio  dans  hKjuelle  Elie  axirait  dit  aux  iJinplii-tes  de  Haal  : 
•>  Invoquez  au  iinm  de  vos  dieux  et  nmi  jiiivdtiuerai  au  uoiu  de 

»r*.T,  et  sera  dieu  qui  répondra  par  le  feu 'Ou  sait  eoni- 

nient.  selon  le  récit,  le  feu  de  rrr:  tonil)a  et  dévura  l'holoeauste; 
ici,  eorame  dans  le  papyrus.  ,-'r*  est  un  dieu  de  feu.  Dans  lévan- 
jrile  il  est  dit  :  ^ .  .  .  /.a*.  Ta  rîa'.ixov.a  'j-otajjsrai  Y^|i.tv  sv  rco  ovo- 
lyj-:  z'j'j*  —  «...  etiam  daenionia  subjieiuntur  nobis  in  nt)niine 
tuo.»'  Dans  un  fra}i;nient  des  écrits  attribués  à  Hermès  Trisniéjiiste 
il  est  dit  :  'T'est  la  vertu  du  roi.  c'est  son  nom  seul  qui  jrarantit 
>la  paix  ....  Le  nom  seul  du  roi  suffit  pour  repousser  l'ennemi. >'' 
H  ne  sera  jteut-étre  pas  .sans  intérêt  de  citer  un  pa.ssaj^e  d'un  i)a- 
]>yrus  majriquc  de  l'Kj^ypte  ancienne  en  le  rapi)rochaut  de  la  for- 
mule pour  empêclier  un  naufraf^e  du  ]»aj)yrus  démoti(iue;  voici  le 
paissap^e  :  «En  ce  nom.  qui  est  le  tien.  il'Aidiour  iciunlncteiiv  dn 
>cirl).  Tu  dissipes  la  tempête,  tu  éclaires  la  nuée  ob.scure.  Kn  ce 
•  nom  qui  est  le  tien,  de  dieu  (|ui  di.ssipc  la  tcuipête.  '  Nous  avons 
vu  dans  une  formule  du  papyrus  un  exemple  de  la  croyance  à  la 
toiite-puissance  «lu  nom.  là  où  il  est  dit  que  si  l'on  pronunce  le 
nom  d'Adonaï  au-devant  d'une  tempête,  il  n'y  aura  pas  de  uau- 
frajje:  rappelons  à  ce  propos  que.  ([Uantl  les  j,''nosti(|ues  et  les  sor- 
ciers prirent  connaissance  de  la  narration  conservée  dans  le  livre 
de  .lona.s,  c'est  sous  la  lormc  Ailumn  que  biir  aurait  été  couiniu- 
ni<|ué  le  nom  divin  écrit  rrrr  et  que,  (juand  le  papyrus  fut  rédij^é, 
le  nom  Ailiinni  avait  dès  lonjjtcnips  n  in|dacé  et  était  devenu  sy- 
nonyme de  .T."!*.'' 

I     I  lioU  triii. 

S.  Imt  I.  17;  cf.  AtUt  »,  7i  cf.  10. 

Iti-mi»  TVttmUgiM»,  p.  SOT;   ri     •  l.i-  iikiii  iIi'   lu   |iiT»iimii'.   l'i'nt    lu   pn 
Mil  .  KaiÀX,  IIMoirt,  I,  SHH.  Viiyi'/.  «iii..»'K,  Kltuli'  mir  Ii'n  mmi»  |iiii|iri'» 

rh<«   M»    1  ,'•  rii»  ftij/iilninriliju*,  V,  |l.  h6  h. 

4.  l'ii  III,  |i    -.MO 

h.  Vov-  '   I u<l<-,  |>.  374,  870. 

«.  Voym  |iff»«>ni«"  /'IihIp,  p.  nui. 


I 


—  401   — 

Nous  passerons  niaiiitenant  aux  uoius  employés  connue  noms 
divins  :  in%  H',  V  et  \  Vu  leur  parenté,  nous  pouvons  les  étudier 
ensemble.  Après  avoir  tracé  leur  histoire,  nous  essayerons  de 
montrer  comment,  sous  l'influence  biblique,  ils  sont  passés  chez 
les  sorciers  et  ont  été  employés  par  eux  dans  leurs  incantations. 

Dans  l'ancien  panthéon  de  liabylone  la-n-  aurait  été  considéré 
comme  synonyme  de  Ilu,  dieu  suprême,'  il  paraît  bien  qu'il  fau- 
drait admettre  que  ce  fut  là  l'origine,  comme  à  bien  d'autres  di- 
vinités, du  dieu  chanaanéen  lau,  lahu.-  On  trouve  dans  les  textes 
égyptiens,  relatifs  à  Chanaan,  un  certain  nombre  de  noms  qu'il 
est  bon  de  noter;  d'abord  dans  les  listes  de  Thotmès  III  (n°  97) 
il  est  question  de  J  l^l  \\  \\  "^  hptia;  la  transcription  de  J 'i^  | 
serait  rT'2  «maison,  palais,  temple»  et  Oû^. '«>  peut-être;  l'équi- 
valent de  H'  ou  ■-;  le  nom  de  J 'i^l  (|  0  ^  serait  donc  en  hébreu 
rr^Ti'S  «maison  (palais,  temple)  de  la»;  une  certaine  équivalence 
entre  lav,  et  Ihc  et  rv  et  bs  ferait,  en  effet,  penser  à  Sx"iTr, 
puis  à  une  expression  dans  le  roman  de  Senehet  oîi  il  est 
question,  (en  Chanaan,)  d'un  temi)le  de  tous  les  dieux;  dans 
un  autre  texte  égyptien  il  est  fait  mention  d'un  l|[||^'^  J'^"^' 
en  Chanaan  et,  enfin,  dans  le  papyrus  Anastasi  I".  il  est  question 
d'une  localité,  peut-être  la  même  —  le  texte  est  un  peu  mutilé, 
mais  on   y  lit  (l(]^'"^,   i)nis  un  signe  douteux,  peut-être  un  rn, 


1.  Voyez  Dia.nzscH ,  Wo  luij  da.t  Pui-ihUkh?  \).  1.58  — 104.  —  Siiii-.adkh,  I)!e  Kcil- 
inachriftcn  nnd  dan  Âlte  Textamml,  p.  2.^  s.  —  Kknan,  Niiloire  du  peuple  d'I.iriirl,  t.  i, 
p.  82  a.  —  D.ans  nn  syllabaire  euiiéif'onne  :ï  trois  colonnes  (II'.  .1.  !..  ii,  p.  4)  ou  lit 
(ligne  687)  :  Ts^^  .-£^^y  I  Ï4^  |  t^t]}  t=II^  |-  '•'i'st-='-<lii-e  m,  ni,  ion  (voyez 

Lenormanï,  Acv  syllahaires  cmiilfrrmi-s,  p.  1 11  )  —    (l.as  Zeiclien  lur  m  niinilioh 

»Ni,  das  in  lier  Wiederlioliinj?  nini  sielier  -Uott»  beiluiitet,  in  der  assyrisolien  Co- 
•  lurane  diirch  ja-u  =  .laliii  erklJirt  wird,  dei'  Nauie  Hii-  einen  gleielieiweise  zu  den 
«Ilebiiiern  wic  zu  den  Aramiiei-n  gelangten  assyrischeu  Namen  ....  zn  lialten 
»WJire  ...»  ScHiiADEii,  Din  Keiliiuchriften  und  dus  alte    Tentament,  p.  2.'). 

2.  Voyez  Dicr.iT/.scu,   Wn  %  *.v  l'aradirs?  [i.  102  s. 

MKMOlHIvS,  T.  m.  f'I 


—  402  — 

enfin  jXji  i'^  M"'  ♦t'ia't  f"  admettant  iiiu-  K-  ^\gnv  mutilé  soit 
un  rn)  le  nom  de  i'îh  ou  /'-A.  '  I  )"uii  autre  coté,  selon  les  inscrip- 
tions cunéiformes  et  la  Hible.  ce  nom  divin  de  la-u.  IT,  ,T  aurait 
été  très  usité  en  Clianaan  dans  la  coniitositiiMi  des  noms  propres, 
signe  certain  de  la  pojtnlarité  et  du  culte  de  cette  divinité  dans  ce 
pays —  ni«"me  eliez  les  uon-séniiticiues  l'iiilistius  la/m  ou  lali  aurait 
été  très  vénéré:  en  Clianaan.  comme  eu  Mésopotamie  ou  trouve 
une  équivalence  entre  Ja-n  et  Ilit.  ainsi  le  nom  d'un  roi  de  Ha- 
matli  est  écrit  la-a-hi-'-di  et.  pour  le  même  mi.  ailleurs  I-la-n- 
bi-'-di.-  Chez  les  Hébreux  ce  nom  de  ^':T^  .T,  ",  '  «ne  j)arait  «juère 
>dans  les  noms  propres  avant  les  temps  de  Samuel  et  de  SaUl».' 
On  lit  au  ir  livre  des  Hois  (xxiii.  .'54)  un  i)assa{>:e  qui  est  inté- 
ressiiut  pour  le  sujet  (|ui  nous  occupe,  il  y  est  dit  :  -ctilci  l'iia- 
>raoii  Nécliao  établit  comme  roi  Kliakim  (C"p"*?Sj  ...  et  il  lui) 
<lia!i{;ea  sou  nom  en  .lelioyakim  iD'p".T);>'  il  ressort  de  ce  pa^ 
sap-  que  les  Kfj:y|tticus  au  tcuips  de  Xécliao  MidU)  uou-seulemeut 
connaissaient  le  nom  divin  T".  mais  ils  ne  le  considéraient  jias 
comme  symmyme  de  '^K.  rt  ils  auraient  attaclié  une  importance  à 
la  dit^'érciice  entre  ces  noms.  Nous  |ioursuivrons  mainti'uant  lliis- 
toire  de  ces  nouis  divins  de  ',T,  r*,  "  et  '  en  K<ïypte.  Notons 
il'abord  (|u"un  rjuarticr  <le  Mempliis  fut  nommé  0  ûûrD^  tic  la 
terre  de  ili  .  c>t  un  équivalent  de  H"  ['i)-:'  —  En  tout  cas  nous 
n'avons  qu'à  rappidrr  les  ra|)ports  intimes  qui  s'étalilirent  entre 
la  Syrie  et  l'Kjfypte  aux  siècles  (jui  iirécédènnt  l'ère  ilnctienuc. 
!,»•  ;;raud  nombre  des  Sémites  étaliii-^   rn    l'.;,r\  ptc  miiaiint  t'aini 

I.  T'iuniiu,  Trildllt'  l.intii  ni'  TliollinitH  III,  TimumlitmA  „/  the  Hucitlj/  >■/  lUUxal 
Àrtkatolt<gf,  vol.  il  (lirnKC  »  purll,  p.  4B.  -  CiuHAK,  Voj/agr,  Ji.  IKH.  —  (iiiii»'!',  /iWn« 
éyfpUJayit/ltf,   VI,    p.  3<l. 

8.  Htnatut».  K.  A.  T.,  M  ».  -  Hklitium  ii.    H'..  /,../  ,ln.  l'n.ndir.t  p.  H12  .•!  ».,  cf.  p.  IMt. 

8.  I(*a«»,   llMMn,  I.  i,  p.  lOH. 

4.  Km»,   IIUlMrt,  I.  III,  p.  tut. 

5.  Halo»  M,    iHrtinnnnIrt   -léntmitliii/ue,   p.    I.IH  a  ,    il     llnur    é.jyi,li>li-jfiur.    M,    \).  '.'<!. 


—  403  — 

liarisé  les  Égyptiens  avec  les  noms  employés  dans  la  Bible  pour 
désigner  la  divinité;  il  est  parfaitement  admissible  que  les  Egyp- 
tiens auront  cru  que  ces  divers  noms  désignaient  diverses  divinités. 
Nous  arrivons  maintenant  à  l'ère  chrétienne  et,  par  suite,  à  l'époque 
de  la  rédaction  du  papyrus.  Nous  avons,  en  Origène,  un  témoin  des 
faits  de  ces  temps-là;  nous  avons  déjà  vu  un  passage  où,  selon 
lui,  les  noms  divins  Jao  ou  ,/«.,  Sahaoth.  Adonaï  et  Alodt  auraient 
été  pris  dans  les  «Écritures  hébraïques»;'  que  l'on  ait  consulté 
le  texte  hébreu,  qu'on  y  ait  recherché  la  véritable  prononciation 
des  noms  divins,  c'est  bien  possible,  mais  nous  aimons  à  croire 
que  les  rapports  populaires,  les  communications  verbales  n'ont 
pas  dû  être  étrangers,  et  doivent  avoir  aidé  à  transmettre  ces  noms 
divins  des  Sémites  aux  Égyptiens.  Nous  allons  maintenant  con- 
stater que  dans  les  formules  du  papyrus  les  sorciers  invoquèrent 
ces  dieux. 

Notons  d'abord  foxi  (lev)  la.  fi»  m  (ih)  if,  Oî*)")"  (ico);  ces  noms 
peuvent  être  des  transcriptions  de  ',  V  et  peut-être  rv.  fzV^'^o.i) 
transcrit  Ji^to  serait  une  transcription  de  n%  et,  de  même,  r<^'-) 
transcrit  ô^irto  est  peut-être  pour  n"'  et  Ç~^^ym  (id.co)  iao  pour  r. 
On  trouve  un  tel  nombre  de  noms  divins  dans  ce  papyrus  qu'il 
rst  bien  difficile  de  savoir  s'ils  sont  des  transcriptions  des  noms 
divins  étrangers  ou  s'ils  ont  été  créés  par  les  sorciers  qui  les  au- 
raient formés  des  voyelles;  d'un  autre  côté  certains  noms  divins, 
ou  plutôt  certaines  divinités  invoquées  dans  les  formules  de  ce 
papyrus  font  penser  «au  père,  Joib  des  Lathis  (Jupiter,  gen.  Jovis), 
comme  celui  de  Sahaoth  rappelle  le  Sahoï  des  mystères  trans- 
portés en  Grèce»,-  et  Adnne  ressemble  à  Adonis.  Mais  revenons 
aux  noms  divins  du  i)ai»yrus.  ^'^^U\  (e^-îrco)  inliô.  f'^/z^)»  ialiô, 

1.  Voyez  i)iésente  étude,  p.  319  d'après  Revii.i.iput,  Vit  et  senlencex  de  Seciindus, 
\).  G7  11. 

2.  Reviij.dut,    Vie  et  nentenres  de  Secundus,  p.  G7. 


-  404  — 

fî',^^»'i)  ialui.  et  I  <*V9<uii  (livTco)  ialw  sont,  très  probablement, 
des  transcriptions  de  'H",  fAmii  (icot)  iruu  correspondrait  à  icot 
qui  est  employé  dans  la  l'istis  8opliia  comme  nom  divin  et  sert 
à  désigner  la  divinité  indiquée  en  liél)reu  par  le  tétragramme 
rrrr.'  entin.  le  nom  (fmi?-)"»  inoitiu,  |H'Ut  bien  n'être  qu'une  va- 
riante de  ievu.  l'our  rendre  c(»mpte  du  nom  divin  qui  est  écrit 
■l1+^D'.—,XX  "i/i"  et  est  transcrit  ja.tio  dans  le  papyrus,  il  tant 
l'aire  une  petite  digression.  Nous  avons  vu  ([ue  l'on  croit  que  le 
nom  divin  populaire  de  *r*  aurait  été  le  prototype  du  nom  divin 
sacerdotal  .T"*,  on  l'aurait  prononcé  probablement  un  peu  autre- 
ment que  le  nom  prototype,  puis  on  cessait  de  pnd'érer  le  mmi  di- 
vin écrit  iT.i*  et  ou  l'aurait  rem|dacé  par  un  antre,  par  Alloua''. 
Mais  <|uaiid  la  Bible  pa>sa  cbez  les  Egyptiens,  ou  pour  mieux  dire 
cliez  les  guo.stiques.  ou  mieux  encitre  cbez  les  .sorciers,  l'impor- 
tance qu'on  attacliait  à  la  vraie  prononciation  des  noms  divins 
aurait  aniené  qnclquet'ois.  quand  cela  était  possilde,  à  consulter 
des  texti-s  originaux,  ou  à  s fn  rapporter  à  une  tradition  (|Mei- 
conque.-'  Il  est  maintenant  dif'ticib-  di'  .savoir  si  c'était  une  ancienne 
trailition  peut  être  pliis  on  moins  vraie i  ou  liicn  une  assimilation 
faite.  Koit  par  des  .Init's.  soit  par  des  Egyptiens,  soit  par  des 
gnoKtiques.  mais  il  semblerait  Iticn  que  du  moins  qneli|ucs-iins 
avaient  assiniilc  le  nom  divin  sacerdotal  ~r'  an  nom  ilivin  popu- 
laire *."!*  tiiii.  /(In.  hihii  on  InhiK  Par  cNcniple.  on  trou\e  dans  la 
l'ihtiM  Sopbia  IA.CO  (et  des  varialltc.^  là  où  assurément  il  s'agit 
de  «léhigiier  m.T.  Ainsi  on  y  lit    tA»-.  .\  et  ùi  .\'\;».opppTf\  nlri  u- 

A'flOtll    «'fco'.X    \\    T«'l    oc    C\7tli>    .M.WOC  '.X  <*  CIOT.U  cpoV  »i\»'l«>T ' 

n«ii«iT  ÂiMUTcu.iT  m.w  »v/vucpevMTon  n  oto«  u\     i.m.>  lovio     i.mo 

I.  Mt-iiWAaiu,  l'Uiii  .Suiihio,  ni.  IVii >!»(»>•>,  |i.  '.'Hi.  ri.  t'iiAïui.,  /.<■  /«j'jrrw»  mii;ii<iuf 
lUrrit,  p.  IM6,  Uaviixiuir,  VU  «<  »»ii/wti«  ilf  .Sn-umlm.  |i.  «7  n.,  ri.  limirr,  Urtmr  À/y|rfi.- 
la/ti/m*,  VI,  |i.  IV  •. 

S.  (JiivIqupfiiU  i  uni'  iriiiiiH'ri|ili<iii  Kr<'i'i|iii' .' 


I 


—  405  — 

d^coï  .  .  .  .'  On  trouve  également  dans  la  Pistis  Sophia  la  forme 
ïeoT,  que  nous  avons  vue  dans  le  papyrus.  Par  exemple,  il  est 
question  des  deux  livres  de  ïeo-y  qu'Enoch  aurait  écrits  —  ces 
deux  livres  sont  probablement  le  mn'  nn'?l2  n£C  et  le  "H:"n  1SD." 
Nous  venons  de  voir  qu'on  trouve  dans  le  papyrus  le  nom  divin 
âl/'fZÎI^riiL^J::!^  iàhû,  transcrit  iô.tco  :  ce  nom  est  écrit  en  hiératique, 
comme  s'il  s'agissait  d'un  nom  tiré  d'un  document  ancien.  Ce  nom 
correspondrait  bien  au  r<^)'^)»»i  (iô^ttco)  iâltô  démotique,''  mais  il 
est  probable  qu'on  l'aurait  écrit  en  hiératique  à  cause  d'une  assi- 
milation entre  le  nom  divin  miT  et  in''  lau  et,  pour  lui  donner  \m. 
cachet  antique,  on  l'aurait  écrit  en  écriture  ancienne.*  La  forme 
2^^riii_,^_^  iâhô  ou  rzV^z.)»)  icihô  ne  rend  pas  bien  compte 
des  lettres  de  mn-,  mais  elle  correspond  à  celles  de  inv  Quel 
étrange  arrêt  du  destin!  peut-être  avait-on  suivi  une  tradition,  en 
tout  cas  on  a  eu,  en  quelque  sorte,  raison,  car  dans  cette  forme  on 
aurait  eu  la  vraie,  l'antique  prononciation  du  nom  prototype  de 
mn^  c'est-à-dire  celle  de  la  vieille  divinité  babylonienne  t^}  ^Vr 
ia-u;  si  l'on  s'y  était  arrêté,  cela  aurait  peut-être  mieux  valu,  mais 
quaiul  on  se  reportait  au  texte  hébreu,  on  aurait  remarqué  que  mn'' 
fut  rendu  très  imi)arfaitement,  caractère  par  caractère,  par  i*>o) 
ou  leoir;  la  forme  "  lao'js  que  donne  Clément  d'Alexandrie  est  uu 
peu  meilleure  que  la  forme  lABK  d'après  Tlieodoret;  le  «laho» 
de  Saint  Jérôme  serait  le  même  que  le  nom  laho  du  papyrus  et 
de  1,T.  — Lorsqu'entre  les  vu'  et  x"  siècles  de  l'ère  chrétienne  les 
raassorètcs  mirent  les  points-voyelles  dans  le  texte  hébreu,  con- 

1.  ScHWAHTZE,  PUlia  Sophia,  éd.  Pktehmann,  p.  375,  cf.  Chahas,  Le  papyvim  mtiijiqne 
Harrif,  p.  185,  Revillout,  Vie  et  sentence»  de  Secundus,  p.  68. 

i.  Voyez  (iKoi-i-,  Revire  l'yi/ptoloylqiic,  vi,  )).  19;  cf.  Bulletin  de  l'Imtilut  diji/plien,  WX.i, 
p.  Al  11. 

3.  Siiuf  /^   =   m  /«  «t  ^   =   I  h. 

4.  Mais  on  trouve  dans  le  papyrus,  xxv"  (.wi"')  21,  le  nom  Abrasaks  écrit  eu 
liiératicuie.  Voyez  présente  étude,  p.  348. 


—  40()  — 

^illérant  le  tétraj^ianmie  "T"  i-tMimio  ré(iiiivaloiit  ilu  iiniii  ""s.  ou 
bit'u  parce  qu'on  lisait  .t.t  «Adoiiaï  >,  on  y  mit  les  voyelles  île  ee 
mot:  ainsi  rrrr  (■■  sheca  au  lieu  de  "■  /tateph-pota/A.  Au  xvii'  sièele 
on  lisait  nirp  €jéhovah>,  c'est-à-dire  lettre  par  lettre,  sioiu-  par 
sijrne.  tels  qu'ils  se  trouvaient  dans  le  texte  liél)reu;  e'est  Idrigine 
du  nom  inadmissible  cJôluivali  •  (jui  résulte  dune  fausse  lecture 
du  texte.  (  'e  nom  tend  à  disparaître  avec  l)ien  dautrcs  erreurs  ((ue 
nous  a  léguées  le  passé.'  dominent  faut-il  lire  le  tétrai>raninie 
rrrry  Peut-être  vaudrait-il  mieux  être  daeeord  avec  les  sorciers 
et  aditj>ter  la  prononciarinn  du  imui  protntype,  et.  ctininic  un  éidio 
d'un  pa.'-sé  lointain,  lire  le  tétrii<rraninie  .TT  «Yalio  -  i^l'à  o».- 

Le  nom  divin  écrit  dans  K'  pajiyrus  fi '•xtâ  et  transcrit  jjvtot 
est  un  équivalent  de  ''.y:  le  premier  earactère  vt;  employé  pour 
écrire  ce  nom  le  rend  particulièrement  intéressant.  «Ainsi  que 
>M.  Kkvii.LOIT  me  le  fait  observer.  Tt;  est  le  mot  ,2^  ôin.  en 
>copte  io>,  eib),  qu'on  avait  fait  entrer  dans  la  composition  du  mot 
>par  lequel  on  transcrivait  le  nom  divin,  et  (|Ue  c'est  peut-être 
-cj'tte  assimilation  (|ui  donna  lieu  à  la  fable  tpie  les  <  'lirétiens  ado- 
raient r!ine.>'  —  Tertullian  fait  mention  de  cette  croyance  i|uaiul 
il  dit  à  ses  adversaires  «  comun-  bien  d'autres  vous  avez  rêvé 
«qu'une  ti'tc  fli'ini'  est  notre  dicU'.'  l/opinion  était  très  répandiu' 
elle/,  les  anciens  (jue  l'idijct  sacré  si  .s(»i;;ncuscmcnt  f^ardé  des 
>yeux  profanes  dans  le  sanctiniire  à  .Jérusalem  avait  la  ti;;nre  ilun 
>ftiie  sauva^^e.  .  .  .>.^  II  s'est  passé  Ji  ee  sujet  un  fait  dij^ue  il'être 

I.  Viiyrx  KniAI,  llUloir*  du  fteufjr  ifhrni't,  t.  I,  |i.  H2  N.  cl  (iKiii:.<itl «.  Ilniiilirorlfr- 
iMch,  \i.  9S4,  rf,  lUviM/ii  r,  Sttunduê,  |i.  0)1  it.  n.  —  •  khouali  >  wtn'wm  iiiiirliiiM'.  cilitiiin 
fUU«  «IIITO.. 

».  Viiye»  (««or»,  Ktvti»  /gjfptolagtqut,  ri,  p.  19  t't  ». 

8.    Vfiye/.    lUvur  t-jyftlnloytqut ,  ri,   |t.  lU. 

4     |)'B|ir)'-ii   Kl>ii,    The   Uiwtiet  and  Ihnir  mmint,  |i,  330.    —    |{n|i|M'liiliii  lii   riHMIllli' 

<l<-  m«lMli<ii»n  oA  lu  wirrli'r  (levait  avoir  itnlri'  ii-n  pitMU  iint<  liMt<  <rftiii<;  rdlninic 
11»*  (in'i  lia  |Mi|iyrii*.  —  Vojt»  pr^wiilr  i'IihIi-,  p.  'Ml  ». 

&.  Tarllr  (lllal.  V.  *)  d'apK'li   Kiau,    The   (in»êtir,  .„■./  Ihrir  rnnnin,.  p.  ï.il. 


—  407  — 

noté;  nous  venons  de  discuter  Tassimilation  de  m,Tavecl,T  et  delT 
avec  l'égyptien  ico,  eico  «âne»;  selon  les  gnostiques  Sabaoth  était 
le  dieu  national  des  Juifs;  mais  en  réalité  leur  dieu  national  était 
mn\  Ainsi  il  s'était  établi  un  rapport,  si  non  une  assimilation  ou 
identité  entre  Sebaoth  et  m.T  =  ^^^  il  s'en  est  suivi  qu'on  aurait 
supposé  que  Sebaoth  avait,  comme  TiW  =  IH'',  la  forme  d'un  âne. 
Les  gnostiques  adoptèrent  comme  divinité  Sabaoth,  ce  qui  per- 
mettait aux  Chrétiens,  à  leur  tour,  de  dire  aux  gnostiques,  comme 
Epiplianus  l'a  fait,  «  que  le  Sabaotli  gnostique  a,  d'après  aucuns, 
»la  face  d'un  âne  .  .  .»'  Toute  cette  bizarre  idée  aurait  donc  eu 
pour  point  de  départ  l'assimilation  de  lou,  c'est-à-dire  irr,  d'un 
côté  au  dieu  désigné  par  le  tétragramme  mn\  et  de  l'autre  l'assi- 
milation de  lau  =  liT  à  l'égyptien  ^^^  âa,  /vtï  ôa,  eito,  eco, 
100  «Asinus,  Asina».'" 

Nous  arrivons  maintenant  au  mot  Adondi  dont  nous  avons  eu 
déjà  occasion  de  parler.^  Le  verbe  ps,  jn  (racine  p,  cf.  l'arabe 
0«i)  signifie  «être  sous»,  d'où  «jeter  en  bas»,  «gouverneur»,  puis 
jns  «maître  >.  Employer  l'expression  ''3'is  «mon  maître»  pour  dé- 
signer une  divinité  est  si  naturel  qu'il  doit  en  avoir  été  ainsi  dès 
une  éjioqne  assez  ancienne;  nous  avons  constaté  comment  vers  le 
commencement  du  troisième  siècle  avant  l'ère  chrétienne  "'HS  au- 
rait définitivement  remplacé  le  tétragramme  m,T.^  On  peut  con- 
sidérer ''ns  comme  ayant  perdu  son  sens  littéral,  celui  de  «mon 
seigneur»,  et  aurait  signifié  «le  seigneur»  ou  bien  mieux  «seigneur». 
—  Dans  les  manuscrits  actuels  de  la  version  grecque  TWr  et  ^ns 
du  texte  hébreu  sont  traduits  par  K'jpioc;  quant  au  mn*'  ■'HS  d'É- 


1.  Voyez  KiNO,    The  Onoatics  and  tliair  remanv,  p.  -JSO — 231. 

2.  Voyen  Uevue  ëgyptologique,  vi,   p.  l'.l. 

^.  Voyez  Dalman,    Studien   zur  biblisclicii  TliO(>lo{,'ie,  Bei-  OoUesnamc  Adoiuij  und 
seine   denchichle,  Berlin,   1889. 

4.  A'oyez  pié.ieiite  étude,  |).  ;iil8  —  cf.  p.  385  et  387  s. 


—  408  — 

zi'chiol.  k's  uiaiiusorits  du  Vatican  et  de  Siiiaï  {torteiit  K'jo'.o;  et 
Mil  lit  dans  le  mamiserit  d'Alexandrie  "Aîœvat  Kûpio:.'  Saint  Jé- 
rôme traduit  le  passaj^e  Exode  vi,  2  :  '  Looutnsque  est  Doniinns 
ad  Moysen.  dicens  :  E}r<»  Doniinns  <|ni  apitanii  Alnaliam.  Isaae 
»et  Jacob,  in  Deo  omnipotente  :  et  nonien  nienni  ADONAl  non  in- 
>dicavi  eis.>  Il  semblerait  bien  que  ce  nom  d'-4Jiu^(7V  aurait  été 
considéré  connue  étant  celui  d'nne  divinité,  on  peut  même  suppo- 
ser (pie  ce  nom  non-seulement  remplaija  celui  de  rvT\\  mais  que  la 
divinité  nommée  Admiai  awnùt  été  considérée  être  identique  avec 
celle  dont  on  trouve  le  nom  écrit  ri'n*. 

Noms  passons  maintenant  à  Tétinle  de  ce  nom  d. U/c/m/V  dans 
le  pii|iyrns.  Ce  nom  avait  été  admis  \y,\v  les  niai>iciens  comme  celui 
dune  divinité;  il  est  écrit  l'''~f~si.  tian^crit  en  lettres  grecques 
AToNK  cf.  la  forme  \''i~f~^  attiDir).  c'est  une  transcription  fort 
exacte  du  mot  écrit  dans  la  Bible  "nx.  Le  fait  (pic  le  dcmotiquc 
y^  est  rendu  en  prer  par  Ml  est  diurne  d'attention,  d'abord  couinic 
lecture  dn^nonpc  \\  puis,  pane  (pie  cette  lecture  indi(pierait  (pron 
devait  lire  "-,H  (tiluin'  et  non  pas  niloim'I.  c'està-dire  (pic  le  " 
n'était  jms  pr()noncé  avec  i/aim:.  coniinc  dans  le  texte  lieltrcn  ac- 
tuel 'JTK.'  mais  d'un  autre  (oté  le  texte  ;,ncc  des  sc|itantc.  ainsi 
(pie  nous  venons  de  le  voir,  écrit  Aodtv/'i'  et  Saint  Jérôme  .M)0- 
XAI.  —  Il  est  vrai  qu'on  ne  peut  pas  trop  s'appuyer  sur  le  te\lc 
jrrcr.  vu  ipic  le  manuscrit  n'est  «pic  du  IV  siècle,  mais  dans  la 
formule  jHinr  ciii|icelier  un  iiaufia^re  «pie  nous  avons  vue  dans  le 

I.  (»ii  n>-  <l'>il  l'n»  ircip  H|i|iiiy«'r  nui  «m  l;iil-,  mr  «i-i»  iminiiKciils  nr  m.iiI  i|ii.'  liii 
!♦*  wiif\e  «le  Vt'tf  i-hri'lli'iiiH'.   •  «»ri){riir  liiiili»  ii|)|in<tul  (|IU'  li-  iiolii  ilc  .Irliovnli  iivnil 
.'   Ifl  i|ui'l  ilnim  In  Irmlndioii,  i-ii  niiriciiiic-H  U'IIick.»  Vmiit'iiKi»,  Mnnurl 
-     l'iy,  rf.   |l«|j|««,   hf'r   dollrtnnm'    Ailtmni,    |t.  Ï7,  SH. 

.•     1..II.    !■•   .   v««i.^  vi.}.-/.  liMMIi.'    //    ir.  Il      |.    Il,    r(    l»u%.»».     /»-•    llnllr. f 

Ail-maj  iitd  tin»   (ittchùhle.   \t.  V<l  *. 

S,  Voyrn  imr  P«.Mii|.lc  J»..!.».  Il  ll\A\l\  AUHlIKII  kMV  loi>  lli\n\niKo\H 
--   IKXKKIIi\.  (ï    IUi.H««,   h»r  (laïutnnmi  A>l'.H>^j.   c 


I 


—   409  — 

papyrus,  le  texte  porte  en  lettres  grecques  e>.2vton».i.  Ici  il  n'y  a  donc 
pas  de  doute  que,  lorsqu'on  rédigeait  le  papyrus,  on  prononçait  le 
nom  tel  qu'il  se  trouve  écrit  dans  le  texte  grec,  soit  Aotovaï  et  par 
Saint  Jérôme  ADONAI;  dans  le  texte  hébreu  actuel  'ihi?  «Ado- 
nai».  —  Notons  un  fait  curieux;  l'appelons  que  selon  la  formule 
du  papyrus  les  noms  des  Dioscorides  seraient  dans  le  nom  <  Ado- 
naï»,  selon  l'histoire  du  nom  Adonaï,  que  nous  venons  de  A'oir,  le 
nom  divin  écrit  par  le  tétragramme  mn*'  serait  remplacé  par  Adonaï, 
—  m,T  serait  alors  en  quelque  sorte  dai/x  Adonaï.  On  peut  se 
demander,  si  l'auteur  de  la  formule  n'aurait  pas  connu  ce  fait,  ne 
serait-ce  que  vaguement,  ce  qui  lui  aurait  inspiré  de  supposer  que 
les  dieux  grecs,  les  Dioscures,  se  trouvent  dans  le  nom  «Adonaï», 
expression  que  nous  avons  interprétée  comme  signifiant  être  sous 
la  puissance  d'Adonaï.  D'après  (Jrigène,  lao.  Adovdi  et  Sabaoth 
auraient  sig:nifié  les  génies  de  la  lune,  du  soleil  et  des  planètes, 
et  étaient  très  inférieurs  en  puissance,  et  mcnie  antagonistes  à 
Ahraxax,  qui  est  le  représentant  de  la  lumière  suprême.'  Nous 
avons  vu,  dans  les  formules  du  pa])yrus,  qu'on  invoquait  laû  et 
Adovdi;  nous  passons  maintenant  au  nom  suivant,  Sahantlt. 

Le  nom  «Sebaofh  est  sûrement  un  des  plus  singuliers  entre  ces 
antiques  noms  divins,  devenus  des  énigmes».  Le  verbe  S22k  signifie 
«se  réunir,  s'assembler»,  le  substantif  S3^  signifie  «armée»,  par 
extension  'l'armée  du  ciel»,  emi)loyé  pour  désigner  le  soleil,  la 
lune  et  les  astres,  puis  le  ciel  et,  selon  les  idées  de  ces  temps-là, 
tout  ce  que  le  ciel  contenait.  Le  mot  ah^'  signifie  «éternité»,  puis 
«univers,  monde».  L'iiébreu  ms21'  a  été  rapproché  du  «()yX(o|xoç» 
phénicien  :  «  Il  y  avait  d'abord  l'Ether  et  l'Air,  les  deux  principes 
5>d'où  fut  engendré  Oulôraos,  le  dieu  intelligible.»  i)ans  le  Nou- 
veau Testament  on  trouve  AliiN  comme  synonyme  de  l'hébreu 


1.  KiNO,   The  OnoHic.1  and  llirM-  yinains,  p.  32.">   (cf.  p.  .S.SO.) 

MKMOIItKS,  T.  III. 


—  41U  — 

:""•;.  par  exeraplf  ou  lit  [Hébreux  xi.  2*  IIi'jTS'.  vooOjjlsv  xarrjp- 
-.'.z'yj,'.  TO'J;  auôva^  OY;}iat'.  Oso'j,  ce  qui  fait  pouser  au  Ka:  aovs- 
-.^^.^zhr^zrv^  o  o'joavoî  xot'.  ■f^  -'y^.  xa*.  -'/:  o  xo3[io4  aoTcov  (G'e?j?vîf 
II.  1  qui  soir  à  riMulre  l'Iiélutu  :  cs2j:  "T'  "- xn'  D'Otm  iSs'I.  Exa- 
miner If  mot  AliiN  <»u  lo  rôle  des  Kons  «liez  les  «rnostiques  nous 
eiitniiiierait  trop  loin.  u<tt(tiis  seulement  le  déinotique  :  ilcT^n  = 
€uji\  (e^iioni.  L'uti.»  Le  meilieiir  équivalent  de  lliélireii  T'S^lk. 
c'rjT.  OoMujJLo;  serait  peut-être  l'arahe  J\c  J»^\c^  et",  l'expression 
J^iJ\  ^.j  et  r'srï  t'^S  r",-*.'  Le  num  do  n's:^  dovonu  le  iitHH 
propre  d'une  divinité  était  très  cinploN  é  par  les  pnqihètes;  oo  nom 
ilivin.  avec  Itioii  d  autres  d'origine  asiatique,  aurait  passé  en 
Kjrypte.  ot  le  dieu  (|u'il  désiirnait  aurait  été  invoqué  par  des  sor- 
eiers:  ainsi,  par  exemple,  nu  trouve  iiivo(|né  eu  mémo  temps  (co- 
lonne X,  lijjho  L  iii'i.  siiliaiitlt  et  utoin'.  Le  lolo  de  Sahanlh  ehez 
les  };nosti(|nets  serait  très  intéressant  à  étudier  ici,  mais  eela  nous 
éloif^nerait  trop  do  notre  sujet. 

l'armi  les  divinités  suprêmes  do  l'aneieii  pantliéon  liabylonion 
HO  tnmvait  "^^  -J^  (tTTT),  ^"T^^  Ihln.  Bel;  .-.■  mot  (.►^][)  piuivait 
être  employé  eomnie  nom  propre  divin  ou  avec  le  .sens  de  «maitre>.' 
\'i*rs  2.'ilM(  avant  l'ère  olirélienne  eut  lieu  laeoiiquéto  de  la  (  'lialdée 
par  un  roi  de  ."^iise  et.  eomme  suite,  le  jjraiid  umus  euitut  des 
peuples  sortis  de  la  .Mésopotamie  qui  vinrent  envahir  et  siihju- 
j;ner  rKjfypto.  La  Hilde  so  tait  l'étlio  de  ces  t'aits,  quand  elle  nous 
parle  do  l'émi^fratioii  ilAliram  «t  de  rétaldissiuieiit  de  .lo.s(|di  et 
rli-  .(aiiili  on   K;:vpfe.'  ( 'e  l'ut  iilors.   ;i    répci<|Ue  des  lois  |iasteurs. 

I.  Vuyrs  Kmax,  llUlnire  ilu  iwHpl»  d'hrnël,  I.  i,  |i.  H4)  K.  —  (ikoKlill  •>,  //.  H'.  H.. 
604  t.,  AVH.  —  Hi  imoiiKii,  /i/o  phïmUUeh»  Sprnriif,  |i.  \'U>  II.  —  I.KIIiiMMANT,  l.rt  nrii/iiin 
il»  rhUloIrr,  I,  p.  M'.'  «•!    Kkvii.i.ciiit,    IÎh  |i»Amii  tiiliri>iuf,  |>,  Hfi. 

9,  Vnyi-«  S<Hii*liKii,  lut  Krilimchrijlm  umi  ilnt  Altr  '/VuMnimi/,  |i.  IIS  s.  .Mksjixt, 
MntiHfl  >U  In    InnffMf  lUii/rlrMiir,  |i    l'.'l    l'I    i'it>, 

.1.   MiarMo,    IIM«4,f,   |).  llHt. 

I.  V<iyri  Ciwirr,  Ihvrrtf  f:iMlf  (l'Nrin  Ihhk),  p,  h. 


—  411   — 

qu'il  faudrait  supposer  que  les  Egyptiens  tiient  la  connaissance 
(le  Bel  ou  Baal.  peut-être  fut-ce  d'abord  dans  le  sens  de  «maître», 
c'est-à-dire  comme  maître  suprême  qui  devint,  naturellement,  le 
nom  propre  d'une  divinité;  en  tout  cas,  il  semblerait  bien  que 
)  J  bar,  hâl  entra  dans  le  panthéon  égyptien  vers  ces  temps- 
là.'  En  Chanaan  «les  dieux  se  partagèrent  le  sol  comme  autant 
»de  princes  féodaux.  Chaque  tribu  . . .  avait  son  seigneur  (adon),  son 
»mrtî?7-e,  son  Baal.  qu'on  désignait  souvent  d'un  titre  particulier. .  .»^ 
Dans  la  Bible  «un  grand  nombre  d'Israélites,  à  l'époque  des  Juges 
»et  de  David,  ])ortent  des  noms  où  entre  le  composant  Baal  .  .  . 
2>Ce  nom  de  lîaal,  équivalent  iV Adona'i ,  mais  particulièrement 
saft'ectionné  par  les  Phéniciens,  ne  fut  considéré  messéant  et  ido- 
slatrique  qu'à  partir  des  prophètes  et  l'école  d'Élio ''  Bel  ou  Baal, 
soit  comme  nom  divin,  soit  signitiant  «maître»,  fut  employé  sur  un 
vaste  territoire.  Nous  l'avons  vu  en  Mésopotamie,  eu  Egypte,  en 
Chanaan;  les  Phéniciens  l'emportèrent,  sous  la  forme  '^O^,  dans 
leurs  colonies  lointaines.  Faut-il  maintenir  que  ce  nom  fut  gardé 
en  Egypte  dès  l'époque  des  rois  pasteurs,  faut-il  supposer  qu'il 
fut  sous  l'influence  sémiticiue  en  Egypte,  vers  l'ère  chrétienne,  que 
ce  nom  devint  familier  aux  sorciers  :  l'une  de  ces  liypothèses  n'ex- 
clut pas  l'autre,  mais  nous  préférons  la  ])remière.  En  tout  cas  on 
trouve  r/»^  horl.  fcoHTV.,  souvent  invoqué  dans  les  foi-niulcs  c(*n- 
servées  dans  les  iiotes  d'un  sorcier. 

Notons  ensuite  dans  les  notes  d'un  sorcier  iuvitqué  ('^»)^i'^,>  m? 
mikhaél.  c'est-à-dire  bsS'D,  |J.r/aY)/.  (cf.  le  co])to  .w.i;;\^evirA.).  —  Le 
nom  r/iii^o.^))  sahafl  serait  composé  de  s:i"  (de  mS2^?)  et  de 
b^.*  -'-  Le  nom  f/ii/t^ZfTi»  /o/k'/,  transci'it  icn>-ii\.  est  particulicrc- 


1.  Voyez  Masi-khc),  llislnire,,  p.  'Ahl  cl   (îhaiias,   Vni/aj/p,   |).  .'US. 

2.  Maspkiwi,   TTialoire  ancienne,  ]).  .S38  .s. 

3.  Renan,  Histoire  du  peuple  d'Inraët,  t.  r,  \>.  l'.is. 
i.  Voyez  Itevue  éf/j/pinloi/ii/iii',   iv,   ]).  10(J. 

52* 


—  412  — 

nu'iit  ifiiiariiuable:  «m  jK-iit  se  (leinainU'r  s  il  n  a  pas  (.'-té  cicé  jiar 
les  sorciers  des  deux  m  uns  divins  lu  et  EL  mais  il  serait,  peut-être, 
plutôt  le  nom  biblique  de  '^S"  n|ui  est  transcrit  en  yrec  UotjX). 
e'est-à-dire  Joël.'  —  On  nniive  le  uimi  divin  "fs  transrrit  ainsi 
que  nous  l'avons  vu  dans  les  textes  èjivptiens  dès  une  liante  époque, 
mais  on  n'a  pas  reneontré.  du  moins  à  ma  connaissance,  û'.~'?S  eu 
t'o^yptien."  —  TmI^/h  l'Ior.  transcrit  fc-'.\toA.i.  est  un  des  noms  qui. 
selon  (  h'igène,  aurait  été  pris  dans  «les  écritures  liébraï(ines>.'  — 
Nous  avons  iléjà  discuté  le  nom  sistahô  qui,  peut-être,  est  formé 
des  deux  mots  C"D  et  :.T;  ensuite  notons  f-'iiiiipi,  uiil>'l.  tniiiscrii 
^^.MH^A.'  et  le  nom  fT^T^'^p^  jitDitokrnfor.  c'est  du  grec  zav- 
-v/.yj-inr,  «tout-puissant  :  on  rencontre  ce  mot  tians  le  texte  <!:rec 
de  la  malédiction  à  la  coIhimic  XXV  (xvi)  au  vt  rsn  du  papyrus;  ce 
mmi  correspondrait,  quant  au  sens,  au  mot  i/ifxv  (jue  nous  avons 
vu:  enfin  7:7vtoy.o'iT<i)p  sert  dans  la  version  «rreccine  des  septante 
à  traduire  l'Iiélircu  n'KSlk  et  "Tr.  l'inaicnicnt  on  est  un  pi-u  sur- 
pris   de    rencontrer    ^î»'3*1'^ '•'^^-f— ^'    <ihrtiiiini\  c'est-à-dire, 

.Mtraliam.  -  Origciie  dit  :  Si  ,\brabam.  l.saac  et  .lacob  n'a- 
^vaient  pas  existé,  leurs  noms,  dans  la  formule  dini  il' Alirnhnin 
ut  liirii  il'/snnc  et  ilieti  (le  .Inciili.  n'auraient  pas  la  puissance  ([ui 
'les  fait  employer. . .  •:'  m)tons  enfin  que  dan.s  les  foruuiles  du  pa- 
pyrus «ont  aussi  invoqués  :  lot,  peut-être  il  s'a;;it  de  Lot-;  — 
puis  iniiii/^  (|ui  ressemble  bien  à  lor/a;,  cf.  en  c<q)te  ûon^  '.lona8>, 

I  \">i'/  11-  |w|i>'niH  lotiliimiil  !•«  iK'li  h  "I  "Il  Nc.irii  r  v',  I.  Il  n  Kkmn.  IIuU»,-« 
du  f^upSr  fltraitl,  I.  il,   |i.  440. 

ï,  Vii)i>»  DBI.OU4II.  H»  /«./  linM  l'matiirtf  |i  Hl  ►  <t  II  |il.M  iili'  l'itlilr,  |i.  IllIR  B. 
«•I   (iii"»-r   ilniui  lu   Rmilr  K/ll/itiJo-lUlur,   IV,  |i,  '.'•• 

a.   Voj./i  iircM'iili'  l'-tliilr,  |i.  :«4». 

I  l'iiur  un  iiiMiiliic  «Ir  r«»  noinii  ri'.  In  piitilirMliiin  ilr  M.  l.kim*)».  >lii  |iaii.Mim 
cléllHili<|ll«  06  «Ir    I,«'><|P  l'I    Unvil.uiliT,    Vh  poi-mr  tnlyriqnr,  |»,  Hfi  n. 

tl.    \'uyn    Kk»»»,    llUinlrti    |J«    IwtllJm    dl.r»H.    Ill,    |>.   ÏM7    II.    "i,    rf.    |in'l«lll«'     lllllll', 

|i  4U9  •.  et  Umuii  •'  //   I»'.  /( .  |i.  HIM. 

é.  \oyv*  Hmat  *if]iiilttU>giiiH»,  i,  |i.  Ilil  il. 


—  413  — 

mais  peut-être  est  pour  UoavvY^ç  «Jean»,  et  tési  serait  pour  Iyjoouç 
«Jésus». 

A  quelle  époque  faut-il  supposer  que  ces  noms  divins  furent 
empruntés  par  les  Egyptiens  aux  Sémites?  On  peut  admettre  que 
du  moins  quelques-uns  furent  connus  des  Egyptiens  dès  une  époque 
assez  ancienne.  Mais  il  serait  bien  plausible  de  croire  que  l'em- 
prunt réel,  l'influence  qui  les  aurait  fait  adopter  par  des  sorciers, 
fut  contemporaine  des  époques  ptolémaïque  et  romaine.^  Quant 
au  tétragramme  miT,  nous  avons  vu  que  dès  le  commencement  du 
iir  siècle  avant  l'ère  chrétienne  on  avait  (du  moins  en  Palestine) 
cessé  de  prononcer  ce  nom  et  on  le  lisait  Adondi;  mais  que,  très 
probablement,  dans  certains  cas,  chez  les  gnostiques  et  chez  les 
sorciers,  on  aurait  identifié  le  nom  divin  mn"'  avec  le  vieux  nom 
divin  lau;'  pourtant  il  semblerait  bien  qu'il  y  aurait  eu  une  tra- 
dition selon  laquelle  la  vraie  prononciation  du  nom  divin  miT'  au- 
rait été  gardée  en  Egypte,  car,  dit-on,  Jésus  aurait  appris  la  vraie 
prononciation  du  nom  mn"'  de  la  sorcellerie  égyptienne,  et  que  ce  fut 
pour  avoir  fait  usage  de  ce  nom  qu'il  fut  condamné.^  Nous  avons 
vu  que,  selon  Origène,  ce  fut  «  dans  les  Ecritures  hébraïques»  même 
qu'on  avait  emprunté  un  certain  nombre  de  ces  noms  divins;''  que 
cela  soit  rigoureusement  exact  ou  non,  on  peut  bien  admettre  qu'on 
se  rapportait  au  texte  hébreu  pour  rechercher  la  vraie  pronon- 
ciation, mais,  en  tout  cas,  que  ce  fut  sous  l'influence  biblique  qu'en 
nombre  de  noms  divins  ou  divinités  d'origine  sémitique,  qu'on 
trouve  invoqués  dans  les  formules  conservées  dans  les  notes  d'un 

1.  Voyez  présente  étude,  p.  341  s. 

2.  Voyez  présente  étude,  p.  398,  404  s. 

3.  '< .  .  .  Von  .Jcsu  wird  behauptet,  dass  er  aus  Aegypten  Zaulierkiinstc  (D'BlffS) 
»  niitgebraclit  habe  (Sabbath  104''),  wegen  dcren  Ansiibung  cr  hingerichtet  wurde 
«(Sanhédrin  43",  vgl.  107").»  Dalman,  Ver  GoUe-mame  Adonaj,  p.  40;  cf.  Rkvii.t.out, 
Vie  el  sentences  de  Secundus,  p.  68  n. 

4.  Voyez  présente  étude,  p.  349. 


—  414   — 

sorcitT.  sont  (k'veiius  populairos  chez  U-s  giiostiqucs  et  chez  les 
sortitTs. 


IV   Résumé  général  de  cette  étude. 

Aiiif>i  4iK'  iiinis  vt'iiiiiis  (k-  le  voir,  lor-siiu'oii  (."xaiiiiiu-  ili'  près 
les  formulL's  cKiiteniics  ilaiis  les  mîtes  (11111  sorcier,  on  recoiiiiait 
qu'elles  niutieiiiieiit  tles  extraits  de  divers  éerits  aiitérieiiis,  que 
CCS  éerits  eiix-iiiC'iiies  (•iiiitieiiiieiit  tles  élêiiieiits  de  diverses  ]»ro- 
venanees;  «ni  y  reeiuinait  des  eroyanees.  des  lé}j;eiides  et  des  dieux 
de  l'Éfryiite.  de  l'Asie  et  de  la  (Jrèee. 

Nous  imus  soiunies  attaeliés  à  taire  ressortir  suitnni  j'intliieiice 
asiatique  et  iiuu»  avons  reeonnu  (|ue  eette  intiuenee  était  iiisépa- 
raltlenieiit  associée  avec  la  Hilile.  d'où  l'iiulication  pour  nous  de 
montrer  le  n'de  (pie  la  IJilde  a  Joué  chez  les  sorciers,  d'après  les 
n«tteM  de  l'un  d'eux.  Mais  nous  ne  nous  soninieH  pas  bornés  là.  car 
nous  avons  essayé  de  compléter  un  peu  notre  étude,  ii  d'autres 
points  de  vue.  |)ar  des  citatiniis  et  des  renvois  aux  divers  ouvrafres 
uji  des  frajfmentH  du  papyrus  sont,  sdil  cités,  étudiés  mi  couinieiités. 
--  lions  espérons  compléter  cette  partie  |ilns  tard. 

haiiH  la  première  Hectioii.  nous  avons  analysé  cl  coiniiitiilé.  en 
entier,  le  papyrus  c<uitciiant  les  notes  d'un  sorcier;  nous  avons 
essayé  Murtoiit  de  faire  ressortir,  soit  les  allusions,  soii  les  aiialo- 
KJUN  liiltliqiies  (|ui  se  trouvent  dans  les  f'oniiiilcs. 

halls  la  deuxième  Hcdion.  nous  avons  essayé  de  taire  une  étude 
approfondie  et  comparative  d'une  foi  iiiiilc  destinée  à  prévenir  un 
naufratfc  et  du  premier  épisode  du  livre  de  .louas;  puis  (niel(|ues 
idiMcrvatioiiM  sur  des  lé;;endew  aiialo|rucs:  enlin  iioiih  avons  cxaininé 


—  415  — 

la  composition  du  livre  de  Jouas  pour  faire  ressortir  un  résultat 
des  plus  curieux  à  l'égard  de  la  formule  destinée  à  empêcher  un 
naufrag'C,  conservée  dans  le  papyrus. 

Dans  la  troisième  section,  nous  avons  esquissé  l'histoire  des 
dieux,  d'origine  asiatique,  invoqués  dans  les  formules  du  papyrus, 
dieux  qui  seraient  devenus  familiers  aux  sorciers,  soit  par  l'in- 
fluence sémitique,  soit  plutôt  par  l'influence  biblique  en  Egypte. 

Nous  avons  montré  comment  les  gnostiques  et  les  sorciers 
furent  familiers  avec  la  Bible;  nous  avons  reconnu  des  analogies 
entre  la  formule  préventive  d'un  naufrage  et  le  premier  épisode 
du  livre  de  Jouas. 

On  peut  se  demander  si  le  sorcier  rédacteur  du  papyrus  a  trouvé 
cette  formule  dans  un  écrit  quelconque,  s'il  l'a  reçue  par  tradition 
orale,  s'il  s'est  inspiré  directement  de  l'histoire  de  Jouas,  telle 
qu'on  la  trouve  dans  la  Bible.  Il  est  bien  peu  probable  qu'un  sor- 
cier ait  inventé  la  formule  de  toutes  pièces,  et  si  nous  pouvions 
lui  demander  où  il  s'est  inspiré,  sur  quelle  autorité  il  s'est  appuyé 
pour  représenter  Adouaï  comme  un  dieu  puissant  pouvant  calmer 
les  tempêtes,  il  est  probable  qu'il  répondrait  hardiment,  car  un 
sorcier  a  réponse  à  tout  :  Que  pendant  ses  veilles,  ayant  évoqué 
l'ombre  d'un  sorcier  de  ses  prédécesseurs,  cette  ombre  lui  aurait 
dit,  sous  le  sceau  du  plus  grand  secret  :  «Si  tu  invoques  le  nom 
»d' Adouaï  au-devant  d'une  tempête,  il  n'y  aura  ims  de  naufrage.» 


Max  yan  Berohem 


Inscriptions  arates  de  Syrie 


ruj.  I 


i;:s4^.L  iaxi-dllr  "Li::'^^! 


^:i  l_Lov  ^ïs^^'^  ocJ  L  ^ 

'^    -■  -    .    r*'^  V  -  •->.  "s^   ^"- -»■  NV    ^^^  ■     -1    '-  >    "      ÏY    *"  ' 


t, 


Fig.  •: 


Max  van  Berchem 


Inscriptions  arabes  de  Syrie 


Fig.  3 


Fig.  4 


Max  yan  Berchem 


Inscriptions  arabes  de  Syrie 


Fig.  0 


Max  yan  Berchem 


Inscriptions  arabes  de  Syrie 


3H  t  -?0,%^^!iSa^*«^■^'^V■^'flW»'Si*i^«»S»5# 


Max  yan  Berchem 


Inscriptions  arabes  de  Syrie 


Fig.  U 


'^-^W^ 


M.. 


^IIIS 


13^  M 

lis-  '.3 


\<Y 


^-^ 


^., 


INSCRIPTIONS  ARABES  DE  SYRIE 


MAX  VAN  BERCHEM. 


En  vue  de  réunir  les  matériaux  d'un  Corpus,  j'ai  entrepris  de- 
puis quelques  années  le  relevé  des  inscriptions  arabes  de  l'Egypte 
et  de  la  Syrie.  La  collecte  et  la  publication  de  ces  textes  exigent  un 
travail  considérable  et  soulèvent  bien  des  difficultés.  En  attendant 
l'heure  encore  éloignée  où  toutes  les  inscriptions  recueillies  dès 
à  présent  en  Syrie  auront  vu  le  jour,  j'ai  résolu  de  publier  à  part 
les  plus  curieuses.  Si  les  pages  suivantes,  consacrées  entièrement 
à  des  textes  syriens,  m'ont  paru  mériter  une  place  dans  les  tra- 
vaux de  l'Institut  Egyptien,  c'est  que  la  Syrie,  depuis  les  Fati- 
mites  et  durant  tout  le  moyen  âge,  a  été  tributaire  de  la  vallée 
du  Nil.  Aussi  bien,  l'on  va  trouver  les  noms  des  plus  grands  sul- 
tans de  rEgy|)tc,  Saladin,  Baibars,  Qalàwûn  et  Muhannnad. 

Pour  la  transcription  des  mots  arabes  et  la  description  des 
textes,  je  renvoie  aux  explications  données  dans  mon  recueil.' 
I^es  planches  qui  acconii)agnent  ce  mémoire  ont  été  préparées 
exclusivement  avec  des  clichés  et  des  estampages  de  ma  col- 
lection. 

1.  Matériaux  pour  un  Oorptis,  dans  Mémoires  de  la  Mission  du  Caire,  xix,  7 — 16. 
.Je  cite  cet  ouvrage  0. 1.  A.  Les  lettres  i^,  i  et  ^  sont  transcrites  ici  par  les  groupes 

Ih,  dh  et  kh,  non  soulignés. 

MliMOniKS,   T.    III.  5S 


41S 


I 

Le  second  milliaire  du  calife  Abd  al-Malik. 

i;:.— s.;  il. 

Kii  fiiiiilluut  aiij)ri'.s  de  la  tour  de  {j;arde  de  V>i\h  al-Wàdi,  à 
l'entrée  du  détilé  où  s'enjjfajïe  la  route  de  K.iniK'li  à  .lérusaleui, 
ou  déeouvrit  eu  IS'.lo  un  milliaire  arabe  mutilé,  analogue  à  eelui 
qui  a  été  retrouvé  h  Kliàu  al-llatlirûrali,  sur  la  route  de  Jérusalem 
à  Jérielio.'  Keeueilli  par  les  Pères  Trappistes  de  Lfitrûn,  ee  mil- 
liaire a  été  publié  et  ectmmeuté  ])ar  plusieurs  savants,  mais  on 
n'en  a  pas  en<"ore  donné  un  bon  fac-similé.-  Sans  vouloir  prendre 
part  aux  savantes  diseussions  (|u'il  a  ]»rovo(iuées,  il  ma  semblé 
(pi'une  tidMe  inui^re  de  ee  curieux  ilocumcnt  pourrait  servir  à  celui 
(pii  voudrait  en  reprendre  l'étude. 

I,;i  planche  I  reproduit  deii.v  jdioto;;ra|»liics  |irises  en  isii,",.  La 
pierre  a  été  disjjosée  de  telle  façon  t|Uc  les  rayons  du  .soleil  la 
frappassent  obli(|Uenient.  à  droite  sur  l'une  et  à  {jauclic  sur  l'autre. 
Ainsi,  l'ombre  portée  dans  les  creux  se  j)roJette  ici  à  droite  et  là 
à  piuclie,  et  les  détails,  noyés  dans  la  lumière  sur  lune  des  plioto- 
f^rapliies,  apparaissent  nettement  omiirées  sur  l'autre.  Comme  il 
CHt  ni«Me/.  rare  (|u'on  puis-se  pliotofrraphier  un  original  dans  des 
ronditions  aussi  favoraldes,  j'en  re|»roduis  les  deux  aspects.  On  a 
déjà  décrit  la  pierre  et  donné  ses  dimensions;  le  mètre  placé  ilans 

1.   Viiir  C'LBailiiliT-dAiniUli,   litriuit  it'arch/oliojir  oririiluir,   i,  '.illl    i>t    |il.  .M. 

S,  IH  XtmCt  et  ClJiliMoicT'tijtiiiiKAli,  Oomjitft  rnulut  du  l'Acail^tlt  df  iuffliitiiiiu  M 
UUm-iaUMÊ,  *•  •érif,  »iii,  lO,  S7  cl  tM;  U.  V.  I.auuaiiiiii,  Jlrvu»  bibU-iMt,  ItllU,  130. 
M.  Cuauio«T-««nuu  ■  riiiii-nlmn  il'<'ii  rciiri'inlrc  IV'liiilc. 


—  419  — 

la  figure  2  a  une  longueur  de  42  centimètres.  Voici  le  texte  et 
la  traduction  de  ce  fragment: 

(«^<=)  Ji^j  jç^y\  jî^l  (3)  ttiUl  o^  ^1  JLfr  (2)  •  .  •  •  J^Js}\  il)  ...  . 

it  JU  <^' Jil  (5)  IJ^*  Jl  LU  ^*  <k  (4)  ^1 

[A  ordouné  la  construction  (?)  de  cette]  route  le  serviteur  d'Allah  'Abd 
al-Malik,  prince  des  croyants,  que  la  grâce  d'AUâh  soit  sur  lui.  De  Aelia 
(Jérusalem)  jusqu'à  ce  mille,  il  y  a  huit  milles. 

Les  caractères,  gravés  avec  un  soin  particulier,  rappellent  ceux 
des  inscriptions  déjà  connues  du  calife 'Abd  al-Malik.  Les  curieux 
traits  diacritiques  du  chiffre  ïJ,  étudiés  par  M.  Cleemont-Gan- 
NEAU,  ressortent  ici  avec  une  parfaite  netteté.^ 

1.  On  a  découvert  récemment  près  de  Jéricho  un  troisième  milli.Tire  nrabo;  voir 
Comptes  rendus  etc.,  4"  série,  xxiv,  306. 


420  — 


II 
Inscription  de  la  citerne  de  Ramleh. 

17-.'  11. 

A  (iiuliiin-.s  miiiuti's  au  nord-ouest  de  Kamloli,  près  de  la 
route  de  .laffa,  est  une  vaste  literne  (jue  les  indiffènes  appellent 
Anéziyveli.  Elle  a  été  déerite  par  idusieurs  voyageurs  sous  le 
nom  de  citerne  de  Sainte  Hélène.  Son  plan  forme  un  reetang^Ic 
«l'envinni  2;{  mètres  sur  21.  Elle  se  compose  de  six  longues  gale- 
ries i)arallèles  et  aeeollées.  orientées  de  l'est  à  l'ouest  et  voûtées 
en  berceau  |dein-cintre.  Les  parois  latérales  de  chaque  l)crceau 
sont  percées  de  haies  à  arc  hrisé.  Le  tout  est  en  hlocagc  tU-  mor- 
tier recouvert  de  ciment.  La  construction  est  entièrement  enfouie 
et  l'extrailos  des  herccaux  est  au  niveau  du  sol;  le  jdus  méridional 
est  à  |>eu  près  détruit.  A  l'angle  nord-est  s'ouvre  un  escalier  «lui 
coniliiit  à  l'intérieur  jusqu'au  .s(d  de  la  citerne.  En  descendant 
quelques  marches,  on  distingue  sur  la  pami  (q»pnséc  de  la  galerie 
une  inseription  contique  gravée  dans  le  cinicut. 

(x'  texte  a  été  signalé,  mais  un  ne  l'avait  pas  encore  relevé.' 
L'opération  présente  de  grandes  diflicultés.  Les  caractères,  in- 
rliqués  par  de  Him|des  contours  en  creux  et  couverts  d  nii  dcpùt 

I.  Hmrtef  t>f  WuUm  l'aleëline,  McKtofrê,  il,  *JIU;  llfitKlc,  Put.  Jix/il.  Funii,  Qunvifriy, 
|H7t.  <'>■;;  L'oni'lili,  Nj/rian  Simirinrr,  aO(),  Unie  ï;  IUkiiKiikii,  l'ninflina,  i-ii.  IHUI,  16. 
M.  r<.iii.itH  y  viiil  un  l<'\lc  rariiiii(ii|iir  ilu  Tiin  :I7'J  <lc  riiririrc;  Im  rnriirlrri'n  n'ont 
II'  iiii|ui<  ol   la  ilnin  iTi  ciil  rcrtaiiii'.  8iir  In  cltvrnc,  voir  niiN»l  (it^tKix, 

/>  I  JiuUf,  I,  40,  .Hon  nuin  |io|Hil«iri',  ipii*  je  n'nl  \>nn  nol^  i<\ni-louii'nl, 

lui  III   i.j.'.i.iM    M  la  fnnnr  iJJii». 


—  421  — 

calcaire,  sont  à  peine  visibles  au  demi-jour  qui  règne  dans  la  ga- 
lerie. En  hiver,  pendant  la  saison  des  pluies,  la  citerne  se  remplit 
et  l'escalier  plonge  sous  l'eau.  Peu  à  peu,  l'alireuvage  des  bes- 
tiaux et  l'évaporation  font  ))aisser  le  niveau.  En  mars  1893,  il  me 
fut  impossible  d'y  pénétrer.  A  la  fin  de  mai  1894,  l'eau  était  déjà 
basse  et  je  pus  dresser  une  échelle  contre  la  paroi  pour  estam- 
per l'inscription.  Mais  elle  est  gravée  au-dessus  de  la  naissance 
des  berceaux  et  surplombe  sur  le  vide.  Le  papier  n'y  adhérait 
qu'avec  peine;  il  fallut  le  découper  en  petits  morceaux.  L'extrême 
humidité  de  la  citerne  empêchant  les  feuilles  de  sécher,  je  dus 
les  enlever  encore  mouillées  et  les  emballer  pêle-mêle,  sans  avoir 
eu  le  temps  de  les  numéroter.  En  les  reprenant  deux  ans  plus 
tard,  je  désespérais  d'en  pouvoir  rien  tirer,  les  caractères  étant  à 
peine  visibles.  Toutefois,  je  l'éussis  à  les  classer,  grâce  aux  indi- 
cations que  j'avais  prises  sur  place,  et  à  rétablir  après  un  long 
travail  un  texte  à  peu  près  complet. 

L'estampage  reproduit  à  la  planche  il,  fig.  3,  se  compose  de 
vingt  morceaux  rapportés  après  coup  pour  la  photographie.  Les 
contours  des  lettres  sont  passés  au  crayon  et  l'intérieur  est  légère- 
ment estompé.  Ce  procédé,  il  est  vrai,  introduit  un  élément  per- 
sonnel dans  une  méthode  de  reproduction  qui  doit  rester  purement 
mécanique  pour  garder  toute  sa  rigueur.  Mais  les  caractèi'cs  sont 
tellement  indistincts  que  la  ])h()tographie  sans  retouche  n'aurait 
donné  aucun  résultat  appréciable.  Je  l'ai  cmjjloyé  aussi  sobrement 
que  possible;  d'ailleurs  le  verso  du  papier  reste  intact  pour  une 
nouvelle  enquête.  Les  parties  entièrement  frustes  n'ont  pas  été 
retouchées  et  restent  invisibles  sur  la  figure. 

L'inscription  forme  un  rectangle  d'environ  140  X  110.  Elle 
comprend  cinq  lignes  en  coufique  simple,  à  grands  caractères 
larges,  gravés  sommairement  au  trait.  La  forme  des  lettres  rap- 
j)cllc  un  j)eu  celles  de  l'inscription  du  calife   Abil  al-Malik  à  la 


—  422  — 

Saklinih,  rédigée  un  siècle  auparavant:  mais  ollos  sont  diui  stylo 
plus  avancé.'  Elles  nitftVent  aucune  trace  de  points  diacritiques 
ni  de  sijrnes  orthographiques.  Les  curieux  ornements  qui  les  ac- 
compagnent sont  indépendants  des  caractères,  mais  ils  tout  déjà 
pressentir  la  nai.ssance  du  coutîque  Heuri  dit  canuatiqiie.  lequel 
n'apparait  (juc  hcaucoup  plus  tard.  Malgré  son  apparente  gros- 
sièreté, le  travail  trahit  une  réelle  sûreté  de  main  et  une  certaine 
élégîince  massive.  Le  cadre  de  riuscriptioii.  Iticn  visihlc  à  droite, 
se  distingue  encore  en  haut  et  en  bas. 

J^'(3)  (>)^\^{?).  .  .Vl  (?)4j^i(2)  1>^I  j.''^j^\  ^  (1) 

\\\  nom  dWllâli!  Hcnédictioii  d'Allâli!  \'<>ic'i  ce  quii  oiiltuiiu' k' 

client  di\  prince  (les  eroyant.s,  (lu'Allâli  piol<>u!;e  sa  durée!  Ce  tiav:iil  a  eu 
lieu  par  leK  mains  de  'Abil  .  . .  iVi,  en  dliu  I  Iddjdjali  de  I  ainne  172. 

i.,.  2  :  Le  mot  //////  n'est  pas  certain,  l'eut-ctre  faut-il  le  réunir 
au  grimpe  suivant,  en  nn  mot  tel  (|ue  hi-  iiiinrati/ii.  hi-atiinlihi, 
etc.  Le  dernier  mot  de  la  ligne  peut  se  lire  kitâb  et  ferait  allusion 
à  rinHcri|»tinii  elle-même.  Toutefois,  on  attend  ici  le  nom  propre 
du  eonstructeiir,  lequel  portait  le  titre  fréfjuent  iiKinlà  nmir  ni- 
viu'minîn.'  Le  groupe  ^i,  est  parfaitement  clair;  quant  an  /.'//". 
il  pourrait  se  rattacher  au  mot  précédent,  .le  renonce  à  pnqioscr 
i«'i  des  lectures  tnqt  risquées. 

L.  4  :  Le  dernier  mot,  (ifnl,  n'est  pas  certain;  en  tout  cas,  la 
forme  initiale  du  '<//»  eut   hi/.arre.    Il  cnt  .sni\  i  d'niie   li;ini|ic  (pii 

I.   Viiir   n«  ViMiCt,   /.«  'irmiitf  de  Jfriualem,  Mfj  cl  jil.  xxi. 

9.  Htir  rii  lllrc,  voir  X.  IJ.  /'.  V.,  xri,  lOS,  iinl<>  4;  C.  I.  A.,  |M>iini.  l/iiiirriplioii  de 
lUmlrb  en  fournil,  jn  rmla,  In  plu»  niirii<n  l'xrinpli*  ronnii. 


—  423  — 

semble  être  uu  alif;  mais  le  sommet  eu  est  tourné  du  mauvais 
côté.  Ou  peut  lire  'ahd  allâh,  à  la  xigu^xx' abdiki,  de  son  serviteur. 

L.  5  :  Le  premier  mot,  parfaitement  clair,  paraît  être  un  bour- 
don du  graveur  ou  une  orthographe  archaïque  pour  ^'^  j,,  en  deux 
mots.  En  tout  cas,  la  date  est  certaine  :  le  mois  de  dhu  1-hidjdjah 
172  correspond  à  mai  789  de  notre  ère.  Le  calife  régnant  alors 
était  le  célèbre  Hârûn  ar-Rachîd.  C'est  la  première  inscription 
classée  au  règne  du  contemporain  de  Charlemagne  et  le  cinquième 
en  date  des  testes  lapidaires  musulmans  découverts  à  ce  jour.' 
Il  faudrait  le  relever  en  automne,  au  moment  où  la  citerne  est 
vide,  et  la  fouiller  soigneusement  dans  tous  les  sens. 

Suivant  Baedeker,  la  citerne  de  Sainte  Hélène  aurait  été  bâtie 
par  le  fondateur  présumé  de  Ramleh,  le  calife  omayade  Sulaimân.^ 
Si  ce  détail  est  exact,  l'inscription  ne  relate  qu'une  simple  répa- 
ration de  la  citerne  sous  le  calife  Hârùn.  Si  rien  n'autorise  à  en 
faire  remonter  l'origine  à  la  mère  de  Constantin,  le  nom  de  Sainte 
Hélène  prouve  du  moins  que  la  tradition  populaire  a  gardé  le 
souvenir  des  belles  citernes  voûtées  byzantines. 

1.  Les  premiers  sont  les  deux  milliaires  du  calife  'Abd  al-iMalili  et  son  inscription 
à  la  Saklirah,  enfin  celle  du  calife  Mahdi  trouvée  à  Ascalon  et  publiée  par  M.  Cler- 
mont-Ganneau,  Recueil,  214  et  pi.  xi. 

2.  Plusieurs  auteurs  arabes  vantent  les  belles  citernes  de  Ramleh  et  attribuent 
la  i)rincipale  à  Sulaimân.  De  là  peut-être  l'opinion  du  guide  allemand,  quoique  les 
descriptions  un  peu  maigres  des  auteurs  ne  suffisent  pas  pour  identifier  la  grande 
citerne  de  Snlaimân  avec  celle  dite  de  Sainte  Hélène.  Voir  Le  Strange,  Palestine 
under  the  Modems,  30.3 — 308,  et  les  auteurs  cités;  Gukkin,  op.  cit.,  47. 


424 


111 

Les  inscriptions  du  calife  Ma'mùn  à  la  Sakhrali  de 

Jérusalem. 

Jif.  II. 

((il  sait  (lue  les  (iiiatre  pmtes  (roiitrée  do  la  Sakhrali.  ou  Mo.s- 
<|uée  d'Omar,  sont  percées  dans  les  uôti-s  nord,  est,  sud  et  ouest 
de  roetujjuue  (jni  détenniiie  le  plan  général  de  Téditiee.  Les  jiortes 
du  nitrd  et  de  l'est  sont  surnutntées  de  {grandes  feuilles  de  bronze 
])ortant  des  inscriptiitns  en  relief,  travaillées  au  repoussé,  en  pe- 
tits earaetère»  eouti(|Ue.>,  peints  en  or  sur  fond  lileu.  La  feuille  de 
la  porte  nord,  d'environ  200  X  (jO,  renferme  .six  lignes;  cilK-  de 
la  porte  est,  d'environ  2")(t  X  SO,  en  contient  neuf.  Sur  elia(|ne 
feuille,  les  premières  li}jnes  n'otl'rent  (|ue  des  versets  du  Coran  et 
des  invocations  à  Mahomet ,  répétées  avec  (iueh|ues  variantes 
d'une  feuille  à  l'antre.  Les  deux  dernières  lij;nes  comportent  un 
texte  lii»tori<iue  reproduit  ileux  fois  sur  tliii(|iie  l'euille.  soit  (|natrc 
fois  en  tout. 

Ce  texte  a  été  publié,  mais  sans  fac-similé.'  La  planche  il, 
ti(f.  4,  reproduit  un  estampaj;e  des  deux  dernières  lijjncs  de  la 
feuille  d(;  la  porte  est.  pri.^  en  1.S!I4  à  laiile  d'une  écliclle.  Le 
papier  n'adhérant  «|u'avcc  peine  à  la  surt'aec  du  nu'-tal.  le  relief 
des  carnetères  n'y  est  «|iic  faildcment  empreint  et  j'ai  du  les  |ias- 
Hcr  léjfèrenient  au  crayon  pour  la  photojrrapliic.  Le  te\le  occu|ie 
In  moitié  droite  des  deux  li^fucs,  et  se   répète   sans  snriante  sur 

I.    I>i    V-»<  ft,  o/i.  rU..   M. 


—  425  — 

leur  moitié  g-anclie.  Je  n'ai  donc  reproduit  que  la  moitié  droite  de 
.  l'estampage,  et  l'on  ne  voit,  à  g-auclie  de  la  figure,  que  l'amorce 
des  deux  demi-lignes  du  texte  de  gauche,  identique  au  premier. 
Les  deux  textes  de  la  porte  nord  sont  disposés  de  la  même  façon, 
sans  variante  aux  deux  premiers,  si  mes  souvenirs  sont  exacts. 
Je  transcris  donc  le  seul  texte  reproduit  dans  la  ligure,  en  numé- 
rotant 1  et  2  les  deux  demi-lignes. 

Jli^l     jAl^l     jy.\    (j^^Lll    ^UVl     4JHI    Xt   <Ujl    Jl-C    <,    ^i    il'    .    .    .     <^_S    (l) 

(sic)  jj^^i  (2)  j^J^\  ^i  ^  j^„i  ^i  j,:,yi  ^J\  j^i  ^«y,  ^  ^.[;  ^, 

A  ordonné  ceci  le  serviteur  d'Allâb,  'Abd  iillûli,  rimâui  Al-JIanuiu,  le 
prince  des  croyants,  qu'Alirdi  prolonge  sa  dm-ée,  sous  le  gouvernement  du 
frère  du  prince  des  croyants  Abu  Ishâq,  fils  du  prince  des  croyants  Ar- 
Kacliîd,  qu'Allah  le  fasse  vivre  longtemps!  Le  travail  a  été  dirigé  par  la 
main  de  Sâlih  fils  de  Yabyâ,  le  client  du  prince  des  croyants,  au  mois  de 
rabf  II  de  l'année  21G  (mai-juin  831). 

L.  1  :  Comme  dans  l'inscription  de  lîamleli,  la  formule  m.immâ 
amara  biid  ne  jette  aucun  jour  sur  la  nature  exacte  des  travaux 
exécutés  par  le  calife.  Son  frère  Abu  Ishâq,  le  futur  calife  Mu- 
tasim,  était  alors,  semble-t-il,  gouverneur  de  Jérusalem;  il  lui 
succéda  en  218,  deux  ans  plus  tard. 

L.  2  :  Le  titre  ma'idâ  aimr  a/-mu'viimi/,  (K)nué  au  directeur  des 
travaux,  figure  déjà  dans  Tinscription  de  Kamleh  publiée  plus 
haut;  on  le  retrouve  souvent  phis  tard. 

J'ajoute  une  observation  palcographicjuc.  l/cstampage,  ainsi 
qu'on  le  voit  sur  la  figure,  montre  quel(|ues  mots  de  la  ligne  qui 
précède  le  texte  liistoriiiue;  cette  ligne,  on  le  sait,  contient  la  tin 


.MKMOIUKS,  T.  III. 


—  426   — 

<U".s  invocations  (jni  toniK-iit  la  plus  yraiitle  paitio  de  Tiiiserip- 
tii«ii.  Kii  roinparaut  avec  soin  ces  lettres  avec  celles  du  texte  de 
Ma'niiin.  on  voira  tiirclios  ne  sont  pas  du  même  type.  Plus  allon- 
jrées.  |)lus  droites  et  jtlus  réjrulicres.  elles  témoi-iiiont  au  premier 
coup  d'teil  d'un  travail  ]dus  soigné  et  rappellent  beaucoup  les  ea- 
ractcres  du  milliaire  de  Làtriin.  au  nom  du  calife  Abd  alMalik. 
reproduit  ici  mcnic  à  la  planche  l. 

Or,  on  sait  que  dans  lintérieur  même  de  la  Sakhrali.  au-dessus 
des  arcades  des  bas-cotes,  se  déroule  un  long  bandeau  bleu  jior- 
tant  une  inscription  en  lettres  d'or,  en  beau  couiique  primitif, 
l»roclie  parent  du  milliaire  de  Lâtrûn.  Ce  texte,  en  grande  partie 
corani(iue.  se  termine  \mr  le  nom  du  calife  Ma'mùn  et  la  date  72 
de  riiégire.  Hn  publiant  ce  curieux  docunu-nt.  M.  1>K  VotiiK  a 
clairement  montré  que  le  nom  de  .Ma'mûii.  intercalé  ru  nn-art'i  n  s 
jiln.s  j»t/ls  rt  jiliis  .sim's.  ïi  remplacé  celui  du  calife' Abd  al-Malik. 
qui  régnait  en  72  et  qui  bâtit  alors  la  ."^aklirali.  de  1  avis  iiiiaMimc 
des  auteurs  arabes.'  A  la  suite  de  (pudtiuc  réparation,  le  calife 
Ma'mùn.  semblable  à  lîamsès  II.  remplaça  le  nom  tlu  fiuidateur 
]»ar  le  sien,  ouldiant  de  faire  disparaître  la  date  primitive,  témoin 
irréciiKable  de  .sa  superclierie.  Il  n'est  nn'-me  pas  besoin  de  sup- 
poser (juc  le  calife  ait  fait  travaillera  l'éditice.  Les  premiers  Al)- 
basMidcH,  successeurs  et  cMMcmis  ib-s  <  >mayades.  avaient  de  puis- 
huntH  inofifH  politiques  pour  effacer  la  trace  de  leurs  rivaux  iléclius. 
hurtout  dans  la  vilb-  sainte  de  .Jérusalem,  au  berceau  même  de 
linlâm.  que  le  califat  de  Hagdad,  donnné  par  des  influences  per- 
«ancM.  avait  quelqu»-  peine  à  nuiintcnir  souk  .son  sceptre.  Voici  un 
pjuisagc  curieux  qui  confirme  cette  suppo.sjlion.  Lors  d«'  son  voyage 
à  |)nnms,  le  calife  .Ma'mùn  fit  cfrjK-cr.  dans  la  grande  mosciuée,  les 
ilihcriptiiiiM  r|ui  rappelaient   (|u'elle  avait  été  bâtie   |)nr   le   calit'c 

I.  Vu  ViMirik,  ep.  tU.,  M  iH  pi.  isi. 


—  427  — 

Walîd  en  l'an  86.'  Or,  Walîd  était  le  fils  et  le  snecessenr  de'Abd 
al-Malik.  Ma'mûn  semble  donc  avoir  détruit  systématiquement  les 
textes  omayades. 

Si  l'on  rapproche  ce  fait  de  la  réelle  analogie  qu'offrent  les 
caractères  supérieurs  des  feuilles  de  bronze  avec  ceux  du  milliaire 
de  Lâtrîin,  on  admettra  que  ces  feuilles  remontent,  elles  aussi,  à 
'Abd  al-Malik  et  que  le  nom  de  ce  calife  était  peut-être  écrit  dans 
les  deux  dernières  lignes.  Comme  dans  le  bandeau  de  l'intérieur, 
IMa'mûn  fit  ici  une  substitution.  Mais  poussé  peut-être  par  un  scru- 
pule religieux,  il  ne  changea  (jue  le  bas  des  feuilles,  sans  toucher 
aux  textes  coraniques,  ne  prévoyant  pas  que  la  critique  s'en  ser- 
virait un  jour  contre  lui. 

Cette  hypothèse  n'e.st  pas  appuyée,  ici  comme  dans  l'intérieur, 
par  la  date  même  des  travaux  de'Abd  al-Malik.  Si  l'examen  des 
feuilles  de  bronze  la  confirme,  leurs  inscriptions  prendront  une 
valeur  particulière."  Elles  fourniront  peut-être,  elles  aussi,  des 
variantes  anciennes  au  texte  du  Coran.  J'ajoute  qu'elles  sont  vive- 
ment éclairées  et  faciles  à  lire,  tandis  que  le  bandeau  de  l'inté- 
rieur, plongé  dans  une  constante  obscurité,  ne  peut  être  étudié 
qu'an  moyen  d'un  vaste  échafaudage. 

1.  Sultans  Mamlouks,  n  a,  270,  d'après  Ibii  'Asâkir. 

2.  Je  n'ai  pu  me  livrer  à  cette  étude,  l'iiypotliése  i\\w  Je  pirseiitc  ici  ne  m'.iy;int 
été  suggérée  qu'après  coup,  en  examinant  l'estampage.  On  rcmarciuera  sur  la  figure, 
entre  le  fragment  attribué  à  'Abd  al-Malik  et  la  première  ligne  au  nom  de  Ma  mùn, 
une  légère  ligne  liori/imtaU^  (|ui  tr.-iliit  une  suture  dans  la  triiilli^  de  métal. 


428  — 


W 

Inscriptions  soldjoukides  a  Damas. 
17.-.  II. 

Eu  1893,  pi-inlaiit  ([irtiii  cii  ri'iiarait  la  ttiitiui',  la  firainU'  mos- 
quée <k'  I)ania.s  prit  fou  et  brûla  jusqu'au  sol.  La  toiture  eutièn-, 
les  murs  de  refeiuls  et  les  eolouaes  qui  séparaient  les  eollatéraux 
(les  deux  nets  eeutrales  furent  la  proie  des  Haninies,  ainsi  (jue  le 
niiiltilier.  les  revêtements  de  marbre  et  de  bois  et  surtout  les  {tré- 
eieuses  imt.-saïques  byzantines  cxéeutées,  au  rapport  des  auteurs, 
par  dcH  artistes  de  Coustantinople  lors  des  travaux  du  (alite  Walid 
en  l'an  sti  <le  liiéjïire.  Seuls  les  jrros  murs  de  li-iueinte  éeliap- 
piient  au  tlésastre,  avee  la  eiuipole  .Nur  ses  quatre  piliers,  lézardée 
jusi|u'aii  faite,  une  ranj,'ée  <le  en). mues  et  (|Uel(|ues  dél»ris  de  nm- 
Naïqucs.' 

1/année  suivante,  je  prcliiai  d Un  séjoin-  à  hainas  pnur  faire 
(|Uelquert  relevée  dans  ces  ruines,  avant  qu'on  eut  entrepris  la 
restauration  de  la  nio.sqiiée.  hes  note.s.  les  eroi|uis  et  les  plioto- 
(frapliies  que  j  ai  pu  prendre  .sur  la  eareas.se  de  l'éilitiee  fourniront 
quelipieH  doeuments  pour  l'étude  de  la  vieille  éfjlise  de  Saiut-.Iean. 
lonvertif  en  niosf|uée  bus  de  la  prise  de  l>annis  et  rebâtie  par  le 
ealife  Walid.  l'ar  tine  eireonstame  fortuite  et  inespérée,  ses  restes, 

I.  Nulrric»  |mr  le»  fl»iiiiiif«  i-l  t'X|M»i»Vii  un  lmi«nr«l  <lf«  |ir<ij(>t»  ilc  riTiiimlrm-ii 

r»'»  iliTtil^rcii  uni  |K'||I  ftn*  <llii|inni  «  l'Iinirc  «lu'il  i-ol.  Il  <i>l  ù  jaiimlK  rrifrrllnlili- 
<|Ui'  te*  Ipuioinii  (If  l'un  liy/.niiliii  <lii  viii*  i>iir\v  ce  «le  i«iti  inlliifiirc  mir  l'iiit  itril»' 
|iriiiilllf  n'aient  |i«*  iU<  ('Inili^n  ù  Ifini»,  niniini-  lin  iiiim«ïi|iii'»  liyAHiiliiicR  ili-  .lo 
niMli'nt 


—  429  — 

dépouillés  par  rinceiidie  d'une  foule  d'adjonctions  successives,  se 
montraient  alors  dans  leur  triste  nudité.* 

Malheureusement  l'incendie  a  détruit  bien  des  témoins  arcliéo- 
log-iques  de  la  période  musulmane,  notamment  une  série  d'inscrip- 
tions arabes  de  diverses  époques.  Parmi  ces  dernières  figurent 
au  premier  rang-  quatre  textes  gravés  sur  les  piliers  de  base  de 
la  grande  coupole.  Je  les  avais  copiés  en  1893,  avant  l'incendie. 
A  mon  retour  à  Damas,  les  piliers  noircis  par  les  flammes  étaient 
dépouillés  de  leur  revêtement  et  les  inscriptions  avaient  disparu. 

La  coupole  du  sanctuaire  de  la  mosquée  repose  sur  des  arcs 
doubleaux  portés  par  quatre  gros  piliers  à  section  rectangulaire. - 
Les  quatre  inscriptions  occupaient  les  faces  nord  et  sud  des  deux 
piliers  sud-est  et  sud-ouest.  Elles  donnaient  à  peu  près  le  même 
texte,  avec  quelques  variantes  dont  je  n'ai  pas  à  tenir  compte  ici. 
A^oici  le  texte  de  la  face  nord  du  pilier  sud-ouest,  dont  j'ai  pris 
une  photographie  reproduite  à  la  planche  iv,  fig.  7.  La  plaque  de 
marbre,  d'environ  60  X  100,  est  encadrée  de  marbre  blanc  et 
flanquée  d'ornements  en  rinceaux  d'un  style  délicat,  malgré  le 
badigeon  qui  les  couvre.  Elle  comprend  dix-sept  lignes  en  cou- 
tique,  à  petits  caractères  légèrement  en  relief,  d'un  style  parent 

1.  La  gi'jinde  coui'  au  nord  <lu  sanctuaire  et  les  trois  portiiiues  (pii  l'entourent 
n'ont  pas  été  touchés  par  riiiccndie,  non  plus  que  les  trois  niiuaiets.  Nous  n'avons 
pas  d'étude  archéologique  complote  sur  la  mosquée  de  Damas.  Cette  lacune  est 
d'autant  plus  regrettable  que  l'incendie  de  1893  et  les  restaurations  qu'il  entraîne 
effacent  une  partie  des  anciens  vestiges  de  l'édifice.  J'espère  aborder  cette  étude  ail- 
leurs, à  l'aide  des  sources  arabes,  des  documents  que  j'ai  recueillis  et  d'un  plan  exact 
que  j'jii  pu  me  procurer  à  Damas.  En  attendant,  ou  consultera  Lu  Strangk,  op.  cit., 
'226 — 273;  Sidlam  Mamlouks,  ii  a,  21)2  ss.;  'Abd  al-Latîf,  éd.  de  Sacy,  442  et  .574  ss.; 
les  ouvrages  inédits  d'Ibn 'Asâkir,  Ibn  Chaddâd,  Busrawi,  etc.;  parmi  les  auteur» 
modernes,  Thévenot,  Pourmi,  Kremkk,  etc. 

2.  Voir  le  plan  de  l'édifice  dans  Miuikay,  TTandhook,  éd.  l.HdS,  p.  4G0,  et  dans  Lk 
.Sthanok,  op.  cit.,  221).  Ce  plan  est  plus  exact  (pie  celui  (|ui  figure  dans  Kkhmkk, 
Topofjraphie  von   Vainaskufi,  pi.  i. 


—  430  — 

(le  i-elui  des  inscriptions  fatimites  d'Egypte,  mais  plus  simple  et 
sans  rinceaux  ni  queues  décoratives. 

oà*.  lju»>^  ^'  —  C.  m,  16  et  17  (jusqu'à  j.^L^  H  •  •  •  aU-)  '!-*> 

k^i:\  ^jjSi  '^y:^  J  û^Vij  '«î'  ofelk'ij  j,i,j\3  ij^\3  iiH  (5) 

<^  <  1  --J  )  S'I  ^^^^  ;i:^  -^l^^,.  ^Ij i  ttI'  J^i  "  1  '  J;;'^^  V\l  ^1  ^i-i 

jL.i\  j>.Vi  aJjJ^  'j^  J  J^^  J^  J*  ^t'^  ti'>  ^*i  fUii,  j?-Vi 

^  yj^\    J  XÏ-'  ^^  11.-.)  ^\  j^_}J^\  XJ-  ^jjSI  ^  Jlll  >j  <  !•') 

o-ÂÎU  ^jl^  J}*r"-'  or"*"  '^~  -''-^*~•  "-^  J^^  j^  aJû'  •  '  '  '  ^.jl^  'lii;*  aS^-*  ^.^'^ 

SntiM  le  califat  dr  la  dynastif  althassidi'  i-t  !(>  n-iruc  de  riiiiriiii  AlMut|latlî 
l)i  anirillâli,  li-  prince  dot<  croyants, 

IVndaut  le  rc;;nc  du  sultan  vcnrrc,  le  tris  ^rand  mi  dis  mis,  le  sci- 
;:nL-ur  <ii-H  mis  des  natiims  Aliu  I  l'atl.i  Malik  Chah,  tils  de  Muliannnud  ^HIh 
de  I)awû<l,  l)ras  dmit  du  prince  des  ernyants),* 

I.  1^  XvWa  jMirle  m  réniité  -  n-M-,  retti-  lr\;oii  lijfiire  ilnnn  deux  deH  niitrcii  textoii, 
(andUquiT  |i>  ipintrirliie  dnininit  _>  -n»  .le  |irrfi^re  »«i/yi'</.  titre  fréi|iieiit  ù  cette  ^|>0(|ue, 
à  'haikh.  i\\\\\\\  iir  trotivi-  |i:i>  <liitiK  lu  titiiliilnre  iil'llriclle  (lex  ^'niiidn  foiictioniinireH 
|iilli|irii. 

î,  ,  -  -  -,,,»  ,^  ■  -.,  «  >,!>  ^.  ('on  molli  pUr^'K  entre  pnreiillié»e»  (ijfiireiit  Heide- 
inctil  dan»  riiii  île»  Iroi*  mitreii  toxto»,  \a>  titre  \inni\n  imiir  n/niii'iiiinin,  ennfi^r^'  nu 
•idUii  |Mir  le  rnlifr,  eut  ilminé  pur  ItillidAri,  '-d.  IliurDUA,  64,  et  |inr  ^liiindidlAli  Miin- 
Unfl,  Journal  Atiall-iur,  4*  Rerle,  xi,  401.  D'iipr^n  Mirkiiiiiiil,  tmil.  Vi  iikh»,  IM,  re  titre 
rtali  ija^n  amlr  al-mu'mlnin.  i'eul-<^lre  le  miitnii  piirtnit  il  eei  ilnix  titren;  je  rroiii 
plulAI  i|u'll  )'  a  erreur  ilnii*  le  texte  île  .Mlrklionil. 


—  431  — 

Sous  le  gouvernement  de  son  frère  le  roi  très  noble,  assisté,  victorieux, 
la  couronne  du  royaume  (tâdj  ad-daulah),  le  flambeau  de  la  religion,  la 
noblesse  de  la  nation,  Abu  Sa'îd  Tutuch,  le  fils  du  roi  de  l'islam,  le  soutien 
du  prince  des  croyants. 

Pendant  le  vizirat  du  très  noble  seigneur  Nizâm  al-Mulk  l'atâbak  Abu 
'Ait  al-ITasan,  fils  de  'Alî, 

A  ordonné  la  construction  de  cette  coupole,  de  cette  enceinte  grillée,  de 
cette  toiture,  de  ces  arcades  et  de  ces  piliers  le  très  noble  vizir,  le  seigneur, 
la  gloire  des  dignités,  le  conseiller  du  royaume,  le  soutien  des  deux  majestés, 
Abu  Nasr  Ahmad  ibn  al-Fadl,  sur  sa  fortune  propre  et  légitime,  désirant 
obtenir  la  récomjjense  d'Allah.  Dans  les  mois  de  l'année  475  (1082 — 83). 

Ce  texte  est  important  pour  l'histoire  et  l'arcliéologie.  Il  nomme 
tous  les  souverains  dont  relevait  alors  Damas,  avec  leurs  surnoms 
et  leurs  titres  officiels.  C'est  d'abord  le  calife  Muqtadî,  qui  rég:nait 
à  Bagdad  depuis  467;  il  occupe  la  place  d'honneur.  Malgré  la 
puissance  des  Seldjoukides,  le  calife  jouissait  encore  d'un  uni- 
versel prestige  religieux,  sinon  d'un  grand  pouvoir  temporel.  Plus 
tard,  sous  les  Mamlouks,  la  mention  du  calife  dans  les  inscriptions 
syriennes  devient  excessivement  rare;  c'est  que  le  califat,  relégué 
dans  la  citadelle  du  Caire,  n'était  plus  que  l'ombre  de  lui-même.' 

Après  lui  vient  le  sultan  seldjoukide  Malik  Chah,  monté  sur  le 
trône  en  465,  puis  son  frère  Tutuch,  qui  s'était  emparé  de  Damas 
en  471  et  gouvernait  la  ville  comme  feudataire  du  sultan.  L'in- 
scription nomme  encore  le  célèbre  Nizâm  al-raulk,  le  vizir  de 
Malik  Chah,  enfin  l'auteur  de  la  construction,  le  vizir  Abu  Nasr 
Ahmad  ibn  al-Fadl.  Ce  personnage  était  peut-être  le  vizir  de  Tu- 
tuch à  Damas. ^ 

1.  Sur  la  (lécliéance  tlu  califat  d'apré.s  les  sources  épigrapliic|iH's,  voir  Z.  D.  /*.  1'., 
XVI,  92  88.;  C.  I.  A.,  I,  262,  note  1,  et  passim. 

2.  Je  n'ai  rien  trouvé  de  précis  à  son  sujet.  Peut-être  s'agit-il  d'Abû  Nasr  Ahmad 
ibn  al-Fadl,  surnommé  Mukhtass  al-mulk  Mu'în  ad-din,  qui  remplit  diverses  fonctions 
sous  les  sultans  Barkyâiuq,  Muliammad  et  Sandjar.  Il  était  vizir  de  ce  dernier  quand 
il   fut  as-sassiné   i)ar  les  Batiniens  en   021;  Bundâri,  pa-ishn:   Ilm   al-.Vtliir,   x,    IBIi. 


—  432  — 

Le  détail  des  eunstnictions  payées  par  k-  vizir  Alniiad  urtVi'  un 
•rrand  intérêt  jM'ur  riiistuiio  de  la  mosquée.  C'est  d'aliord  la  lou- 
pide  eeiitrale  <j>d)balii  aver  les  quatre  piliers  (arkânj  qui  la  itor- 
teiit  et  les  quatre  arcs  doubleaux  bandés  sur  les  piliers.  l"es  ares, 
en  effet,  lue  paraissent  désijrnés  par  le  mot  tûii.  arcade,  dont  j'ai 
i-xpliqué  ailleurs  le  sens  {général.' 

Le  mot  .va»//"  désijïne  le  toit  du  sanctuaire  tour  entier  ou  seule- 
ment celui  du  transept  qui  séparait  les  deux  nets  du  sanctuaire; 
il  était  couvert  en  ciiarpente  au  nord  et  au  sud  de  la  coupole. 
Kntin  la  maq^nvali  était  une  enceinte  grillée  ménagée  sous  la  cou- 
pole, devant  le  niil.iràli  central;  elle  avait  disparu  en  IS'J,"».  \'itici 
comment  cette  inscription  éclaire  lliistoire  de  l'éditiee. 

Nous  savons  (|Ue  la  jurande  mosquée  de  Damas  brûla  en  4t)l  de 
riiég^ire.  à  la  suite  d'une  émeute  populaire.-  Le  feu  dévora  l'édi- 
tiee et  n'en  laissa  debout  que  les  quatre  murailles.  Même  eu  te- 
nant compte  de  l'exajjération  des  auteurs  arabes,  il  ressort  claire- 
ment du  style  ampoulé  de'lniàd  ail-ilin  que  bi  cou|)(tie  l'ut  atteinte 
par  l'incendie.^  (  >r.  elle  datait  du  calife  W'alid.  ainsi  qiu'  U'  sanc- 
tuaire tout  entier  avec  sa  toiture;  les  iionilireuses  descriptions  en 
font    foi.'    Ainsi,    notic   tcMi-    relate    bt    restauration    des    parties 

('•miiut'  il  II  appaniil  ilittin  riiiKtiiirc  i|iir  vith  4s.'i  il  n'avait  \n\x  i-iicoic.  m  iiililc  til,  le 
litre  <ti-  vi/.ir,  il  fut  iliriirilc  ilc  l'iilciitilior  avec-  rniitciir  (Ici*  iiiRcri|itioiiK  ilc  Daiiia.", 
tiialf^Tv  l'iili'iilili'-  ilr*  iiiiiiiii  |ir<i|ircii.  i'v  (Irriiicr.  à  jn^ttr  |ini'  kcm  titri'ti  cl  It'M  iiiipiir- 
lanti  travaux  i|iril  iiii).!  ili- na  liiiiirM-.jtMiiHHnit  ili'-x  raiint''f   lï/i  iI'iiih'  liante  yltualioii. 

I.   Journal   Atialii/iif,   H"  itéric,   »IX,   «M». 

3.  n)n  iilAtlilr,  f<l.  l'nnxiiKiiu,  X,  40;  Itiuulùri,  .U,  il'a|iri-H  liiiflil  nil-<lln;  .M>n  I  llilà'. 
r<l.  (*''■,  If,  lUb;  YlU|ht,  Mii'Hjiim,  il,  liV:\,  trailllil  Haii»  l.t:  Sthaxi»:.  op.  cil.,  ïlt.H:  Qi  aiiik- 
M*:**,   U*mu>inÊ  tur  l'hj^plr.  II,  SU»,  cl   .Vm//>i>i«   M.ml-ukM,  ii  n,  iXU. 

:i.  |{<-|inM|iiit  |iHr  llinuliiri,  nn.  I.n  |ilirniic  f\^\  ^Uç^  j.LJ^\  jU>  fnil  alliinion 
.111  nom  fie  In  niiiiHili',  ./uMhi  an  >i/i»,  n|>|H'li^c  nliiKi  pan'c  i|iif  non  ili'tiiii',  cntmirc 
|Mir  le*  r|iar|M'nlcii  itii  lraiiitc|)t  cl  ilcn  ilciix  iicfn,  avait  l'anitccl  irnii  ai^lc  aux  nilv» 
/■|>l)iy <<«•■.  On  Mit  ipic  le  «lylc  ilii  Kùlilt  riiumiillc  ilc  rcn  Jciiv  ilc  inulii. 

4,  .Solainincnl  ■■clli'  de  .\lut|ndila«i,  Aiit/Tieiirc  à  l'iiiettnilie  île  4i'>l  l'Ili  l :<ii  inni 
Ikili  «le'la  ruii|Mi|e;  M.  vu  (jo«jk,  167;  cf.  I.n  Mthaxiir,  u|j.  rU.,  SS7. 


—  433  — 

atteintes  par  rincendie  de  461.  Mais  en  l'absence  de  tout  docu- 
ment précis,  il  est  impossible  de  déterminer  exactement  l'impor- 
tance des  travaux,  et  le  terme '/'mârah,  que  l'épigrapliie  emploie 
inditféremment  pour  des  constructions  totales  et  pour  de  simples 
réfections,  ne  jette  aucun  jour  sur  ce  point.  La  coupole,  étudiée 
par  M.  Choisy,  trahit  des  méthodes  byzantines,  notamment  dans 
la  zone  de  raccord  au  plan  carré.'  Elle  peut  donc  remonter  à  l'é- 
poque de  AYalîil.  D'autre  part,  elle  présente  certaines  analogies 
avec  les  coupoles  tatimites  du  Caire  et  pourrait  être  l'œuvre  d'un 
architecte  musulman  du  xi"  siècle. 

J'incline  à  croire  que  le  sanctuaire  tout  entier,  dont  le  plan 
original  et  sans  analogue  dans  l'architecture  musulmane  se  ra])- 
proche  par  bien  des  points  du  plan  des  basiliques  syriennes,  appar- 
tient dans  son  ensemble  à  l'œuvre  de  AValîd  et  que  les  travaux 
relatés  par  notre  inscription  se  bornaient  à  de  simples  restaura- 
tions. D'ailleurs,  les  nombreuses  descriptions  de  la  mosquée  ne 
parlent  pas  des  travanx  du  vizir  Ahmad;  on  peut  en  conclure 
qu'ils  ne  moditièrent  pas  sensiblement  l'aspect  de  l'éditicc.- 

Après  l'incendie  de  401,  la  mosquée  de  Damas  courut  encore 
de  fréquents  dangers.  Ainsi  le  treml)lement  de  terre  de  l'an  hdS 
ébranla  ses  murs,  ses  minarets  et  sa  cou})ole.''  Mais  le  plus  grand 
désastre  fut  l'incendie  qu'y  alluma  Tanicrlan  lors  du  sac  de  Da- 
mas en  cha'bân  803  (mars  1401).  Quelques  auteurs,  })révenus 
contre  Timur,  ont  prétendu  à  cette  occasion  qu'elle  brûla  presque 
jusqu'au  sol  avec  la  ville  entière.'  Leur  exagératiim  ressort  de 

1.  L'art  de  hûtlr  chez  les  Byzanlin.i,  SS  et  ])1.  xxi. 

2.  Voir  notamment  la  description  d'Idrisi,  lu  iircniirTc  api-O^s  rincciiilic:  trad.  .lu- 
iiEHT,  I,  351  ;  IjI:  Stkanoe,  op.  cit.,  ^3H. 

3.  'Abd  al-Latîf,  417, 

4.  Le  Stuange,  op.  cit.,  27i,  d'apirs  Abu  1-maliâsin,  Ibn  KlialiU'm  et  li'  Zat'ar  Nâ- 
moli;  cf.  Weii,,  Chalifen,  v,  91.  Suivant  Al)n  l-uialiàsin  (nis.  di'  ma  bibbodiripu'),  'l'i- 
niur  ((uitta  Damas  lo  3  ladjab  (lii-c  cha'liân).  'l'outc  la  ville  avait   bi-ùli''.  La  (oituic 

MÉMOntKS,  T.  m.  .''>"l 


—  434  — 

l'existence  mr-ine  des  inscriptions  de  Malik  Chah  et  de  plusieurs 
autres  textes  antérieurs  à  lincendie  de  Tamerlan,  conservés  jus- 
qu'en 1803  dans  le  sanctuaire  de  la  mosquée.  Ces  témoins  épi- 
graphiques  prouvent  qu'une  partie  au  moins  de  la  construction  a 
résisté  à  l'incendie  île  14U1  avant  de  disparaître  dans  celui  de 
1893.  Or.  pnisquf  la  coupole  a  .survécu  à  ce  dernier,  (pii  a  détruit 
les  textes  .seldjoukides,  on  peut  légitimement  supposer  qu'elle 
avait  traversé,  au  moins  dans  ses  œuvres  vives,  le  désastre  de 
1401.  Si  j'insiste  sur  ce  détail,  c'est  pour  montrer  comment  les 
inseriptii'ii»  |Miivcnt  servir  à  cuntrùler  les  nssortinus  des  auteurs 

«le  U  tframli-  mn^iiiur  .-rinit  illmiilnc  dans  l'inceiiclir,  m->  iinili>  ;ivairiit  ili>ii;ini, 
»c-»  marbres  s'étiiient  fendus  de  part  en  [mrt;  il  n'en  restait  debinit  ([uo  les  murailles. 
I^D  in<>s(|uéc.H  de  I)ania8,  ses  inaisiins,  ses  entrejM'its  avaient  ilispani.  Ibn  lyàs,  éd. 
IViulaq,  I,  3'H,  s'exprime  dans  des  termes  analojij^nes.  Ibn  Kliaidûn.  ipii  se  trouvait 
alor»  à  Dama»,  prétend  (|Ue  la  nmiMpiée  fut  entièrement  détruite,  simt"  (luelipies  pans 
ili'  uiur  <|ui  ne  renl'erumient  pas  de  hois. 

Ton»  ees  auteurs,  ainsi  ijue  Mai|ri/.i. 'Aini,  Ilin  t^àdi  C'Iiuliliali  et  Dm  'AralieliAli  (éd. 
MixoKK,  II,  1H2),  liiistiles  à  'ramerlan,  lui  imputent  l'incendie  de  la  ville  et  de  la 
lii<>M)uée;  voir  Sul/atu  StamlouX't,  un,  'i>iG  s. 

Ia-  \4(ya^enr  .Suiiltiikioiku,  ipii  se  trouvait  al<irs  dans  le  ranip  de  Tamerlau  et 
fut  |K'Ul-étre  témoin  du  désastre,  va  plus  loin  enrore;  il  prétend  <pte  la  uioscpiée  l'ut 
lirnlc-e  sur  wm  onire  «ver  Iouh  le»  lialiitaiits  <|ui  s'y  étaient  réfn^riés;  Rriurlmch,  éd. 
I.AinoHAkiM.,  SB;  eité  par  I.k  .Stiuxuc,  /•»-.  rit.  linii.iJiHKiiT  i>k  I.axxoy,  ipii  visita  Daunis 
en  1423,  dit  que  la  ville  Tut  lirhlée  par  'l'auierlnn  vinf;t-denx  ans  auparavant,  «uinis 
tr*-»  fort  «0  reeimimenre  à  restorer  «'t  réédelier; »  éd.  I'otvin,  15',i.  IU;iiiiitMio!(  un  i.a 
Kii»<iiiiK«K,  i|ni  visita  I>nmiiN  en  l-i;)'.',  nttriliue  l'ineendie  l'k  Tnmerlan.  Il  iii  vit  eni'ore 
le»  trarva,  noianinient  iluns  le  ipinrtier  oriental;  éd.  .SiiKrau,  .'I&. 

.Heul  Vaidi,  l'hititorien  oflleiel  île  Tiluiir  et  l'auteur  du  Xn/ur  SAuirh,  dit  ipie  le 
feu  prit  par  éirrident,  mais  il  avoue  i|ue  la  mosipiée  fut  Kravemeut  atteinte;  S-uio'kh, 
Inc.  eU,,  noie  I.  .Suivant  lui,  le  minaret  oriental  fut  détruit,  -le  ih'usc  ipi'il  s'acil  du 
roinarci  oreldenial,  <|ui  est  liàti  d'un  seul  Jet  dans  le  »tyle  de  gùyiliAy.  Suivant 
l'IuM-riplioh  qui  l'entoure  au  Munniet,  il  fut  reeiuislruit  en  hiks,  aprht  avoir  rU  nil»rt- 
mrrtt  détruit  jtnr  U  /m;  relie  pliraao  fait  salin  doute  allusion  à  l'ineendie  de  'l'a- 
iiktUd. 

\m  aKM(|ué4-  (illo-m'^iiie  avait  èlA  réparée  déa  le  réj^ne  du  sultan  Malik  Mii'ayyiid 
ChaJkh;  Hulta»»  llamlouks,  lue.  cU.  d'Ile  assertion  est  eciidiriiiée  par  l'èpi^rapliie  de 
rédirire. 


—  435  — 

et  comment  elles  fixent,  dans  certains  cas,  le  degré  exact  de  con- 
fiance qu'on  peut  leur  accorder/ 

En  résumé,  je  crois  que  la  coupole  et  les  grandes  lignes  du  plan 
de  la  mosquée,  telles  qu'on  les  voyait  avant  l'incendie  de  1893, 
remontaient  au  calife  Walîd  et  que  les  fréquentes  restaurations 
subies  par  l'édifice  n'en  avaient  pas  modifié  l'aspect  général. 

1.  J'ai  déjà  fait  cette  remarque  en  publiant  un  iVa.^ment  peu  exact  de  l'inscrip- 
tion; Jorn-nal  A.iialiqtie,  8*  série,  xvii,  420;  xix,  395. 


—  436 


L'inscription  de  l'émir  Auar  à  Bosra. 

r.ii  II. 

<  'rttc  furiciisc  iusiriiptioii  rst  Loiimii'  d(.'i)iiis  liiii;itfiiiiis.  Si^ua- 
Irt-  «l'almnl  ]iar  HuHfKHAKliT,  elle  a  été  estanipt't'  on  1S.")7  par 
.M.  Kkv  et  |»iiblii-e  ]iar  1\KINaui>.  En  1S74.  M.  Kakahaokk,  sur  nue 
nianvaise  cupie  du  I)'  l'm.nzKl!.  en  ilnnnait  un  essai  de  décliittVe- 
nitnt  ijuil  npiit  pins  tard,  à  l'aide  dune  plintii;irapliie  du  1)'Mkh- 
KII-,  en  raeennipa^rnant  de  savants  ((iniinentaires.  Kntin  M.  (.'l,Kl(- 
MoXT-OannkaI'  lui  a  cnn.sacré  (|url(|iu's  oltservatiims  coniplénien- 
taire».' 

Kn  visitant  Hn.sra  au  printemps  «k-  l.s;tt,  J'eus  K-  plaisir  d'y 
n-trnuver  l'inseriptinn  d'Anar.  <;i.sant  à  la  niênie  place  dans  la  e(Uir 
df  la  inii.s(|née  l>air  al-Miislini,  dans  un  ]»art'ait  état  île  eiuiserva- 
tion.  J'en  pris  un  estanipajrc  et  deu.\  pliKto^fiupliifs.  travail  assez 
dit'tieile.  à  cause  de  la  pnd'ondc  déciMipure  des  lettres  et  de  la 
IMmition  de  la  pierre,  appuyée  dans  un  an;;lc  obscur  et  trop  liuinle 
pour  être  placée  daim  une  lumière  conveinilde.  La  plauclie  m  re- 
produit l'estauipa/îe  (ti>f.  "i)  et  l'un  des  <  lichés  directs  (ti;?.  (i). 

La  pierre,  un  jjroH  l)|oc  de  basalte  île  I IS  :<  (Kl.  a  une  épaisseur 
d'environ  12  eentiiuètrcM.  Elle  chI  rectan;;ulairc,  uniis  un  *le  ses 

1.  lii;iii.Kiuiii>T,  llfUtn,  I,  87'J  cl  |il.  i,  nvrr  In  rii|ili'  ilrn  iirriiiirm  iikiIk;  |{t:T,  Viif/ny 
datu  U  llaonran,  \Vt  !•(  |il.  XV;  KAaAHACKa,  IMtrlIijr  tur  GnchichU  lUr  Mnijatlilm,  et 
X.  It  U.  (I.,  tisi,  laû  et  pi.  i;  CuwM'ixt '(iA!«Niiii ,  Jitunint  AÊÎiiil.iur,  7*  m'-rio,  x,  MB, 
•  1  Rtr^uêU,  II,  SI. 


—  437  — 

angles  e.st  taillé  en  pan  coupé.  Cette  irrégularité  existait  avant  la 
gravure  de  l'inscription,  car  le  texte  et  le  boudin  qui  l'encadre 
n'offrent  aucune  solution  de  continuité,  et  l'alif  qui  termine  la 
quatrième  ligne  a  été  gravé  en  biais,  faute  de  place.  Douze  lignes 
en  coufique;  petits  caractères  en  creux,  sans  ornements. 

J^Ul  ^Ul  dX\[[\  Sji\  iJj  (2)  Lll  jUUj  ù>tl  IJ^  SjU  ^i .  .  .  ^L_;  (1) 

^^cyi  ^.^  ^j\  j^J.  jli  ^1:  j^i;i  AA  (3)  un  j^i\  Jiiii  a,'^ii 

u?J  4JOI  Jai-  (J  J^^^  '=^-^-'  Ji^  -^i  4i_j!  Jl..  <  1 1  )  t^ÀM     Ifr  4i\  u  là  «W^ 

...  A  ordonné  la  constrnet.ion  de  ce  four  et  de  ce  moulin  béni  le  luaîtri'. 
lu  .souverain,  le  savant,  le  ju.stc,  le  puissant,  le  victorieux,  le  vainqueur, 
le  fiiierrler  pour  la  foi,  le  combattant,  le  défenseur  dn  droit,  Mu'în  nd-dîn 
(le  .soutien  de  la  religion),  le  glaive  de  l'islam,  le  héros  de  la  Syrie,  Al]»  GA/î 
(le  brave  guerrier)  Yalkâliak  (le  gouverneur),  l'atâbak  Aliû  Man.sùr  .\uar. 


—  43.S  — 

le  sourien  Un  jtriiue  des  eMyams.  Il  les  a  immobilisés  et  constitués  en  wa((f 
pour  lamoiir  d'Allah.'  Il  en  a  destiné  le  revenu  au  raehat  des  musulmans 
retenus  dans  les  prisons  des  Francs,  (c'est-à-dire)  de  ceux  qui  n'ont  pas  de 
famille  et  ipii  n'ont  pas  les  moyens  de  se  racheter  eux-mêmes. 

Il  réser\"e  cette  fondation  aux  seuls  musulmans  faisant  partie  de  la  com- 
munauté snnnite  et  à  cenx  ipii  ont  ajipris  le  Coran  i)ar  cœnr.  Mais  si  AUâh 
améliore  la  situation  et  iju'il  n  y  ait  pas  de  prisonniers,  le  revenu  sera  dé- 
pen.<c  pour  les  orphelins.  les  veuves,  les  indifients  et  les  pauvres  voyageurs. 

En  suqilus  de  ces  dispositions,  le  serviteur  d'Allah.  Surkliak.  a  constitué 
en  waqf  le  sixième  du  petit  village  (djudaidab)  appelé  Mardj  I.laràsah  {'?) 
en  faveur  des  personnes  nommées  dans  le  présent  acte. 

«Celui  qni-  chanjrera  (|uel(jue  disposition  de  ces  waqfs  ou  qui  «les  détour- 
>nera  après  en  avoir  jiris  connai>sjiuce.  commet  un  crime  (pii  retomliera  sur 
>eeux  qui  les  détourneront  et  pèche  contre  lui-même.  >*  11  fera  retomber  sur 
lui  la  colère  d'Allah  et  le  saiij;  île  I.la.san  et  de  l.Iusain.  Car  ceux  (pli  eu- 
>freifj:nent  hs  décrets  d'Allah,  ceux-là  sont  les  pécheurs. >^ 

Iji  construclinii  a  été  dirip-c  par  le  serviteur  d'.MIâh  Surkliak. 

Ail  point  (le  vue  îles  caractî-rcs.  ce  texte  se  lattailie  au  ^nnipo 
épif^rapliicine  «les  Seliljimkides  et  des  Atàlxks  de  I  >ainas.  Le 
(•tiiiti»|ue  de  ces  iiist  ripti((ii.>,  .se  ilistiiijrui'  eu  ;réuéral  du  fituti(|ue 
t'atiinite  éjfyptieii.  dit  rnnndtnjiit .  par  l'aliseuce  dDiueuieiits  et  de 
queiieH  de  Icttirs  eu  rinceaux.*  Hlles  .sont  part'ois  «iiavées  eu 
ereiix.  <<»uiiiu'  ici,  d'un  trait  luiiue  et  aujjiileux.  Mëuie  dans  les 
textes  en  relief,  les  lettres  n'ont  pas  la  niéiue  ampleur  que  leurs 
eontcniporaines  d'Kjçypte;  leur  style  <;aide  un  aspect  pruviurial. 
C^noicjUe  franelienient  enutique.  le  .style  trahit  ici  une  épique  avan- 
cée, voisine  de  l'apparitinn  du  earactèn-  arrondi,  ('elui-ci  péné- 
trant il  |)ainas  vers  .'i')(),''  on  peut  à  priori  ilati  r  imirc  texte  de  la 
|>remièrc  iiioitiv  du  vr  bièele. 

I    (!'ciit-à-4lir«  coDiiiir  ii-uvrv  pif  et  rbaritnlili';  voir  ''.  /.  A.,  i,  ï5o. 
t.   CaroH,  II,  177,  «I  II,  Sai   nu  utr,   I. 

5.  Otran,  il,  2S9. 

4.  Voir  iilim  limit,  430. 

6.  Vtiir  iittiii  liijii  Im  inii<Ti|itl<iiiii  ili<  Niir  nilillii. 


—  439  — 

Les  figures  de  la,  plaiiclie  m  confirment  presque  en  tout  point 
la  lecture  de  M.  Karabacek  et  les  remarques  de  M.  Clermont- 
Ganneau;  j'ajouterai  quelques  observations  à  leurs  savants  com- 
mentaires. 

La  valeur  historique  de  ce  document  a  été  mise  en  lumière  par 
ses  éditeurs.  Il  s'agit  de  la  fondation  d'un  four  et  d'un  moulin 
banaux  dont  les  revenus  seront  consacrés  au  rachat  des  musul- 
mans tombés  aux  mains  des  Francs.  Cette  coutume  était  alors 
fort  répandue  en  Orient;  Reinaud  l'a  montré  en  citant  plusieurs 
passages  à  l'appui.^  Le  nombre  considérable  des  prisonniers  faits 
par  les  Croisés  s'explique  aisément  si  l'on  songe  que  ceux-ci  pos- 
sédaient alors,  à  l'est  du  Jourdain,  une  partie  du  territoire  que 
traversait  la  route  du  pèlerinage  de  Damas  à  la  Mecque.  Les 
Francs,  qui  se  gardaient  de  négliger  aucun  des  avantages  de  leur 
position,  exerçaient  sur  les  pèlerins  de  véritables  razzias,  soit  pour 
les  réduire  en  esclavage  et  les  incorporer  à  leur  armée  en  qualité 
(le  turcoples,  soit  pour  les  revendre  à  ])rix  d'or  aux  princes  musul- 
mans. 

Ce  détail  est  confirmé  par  un  curieux  passage  des  mémoires 
d'Usâmah,  seigneur  de  Chaizar.  Ce  prince  s'était  lié  d'une  étroite 
amitié  avec  Mu'în  ad-dîn  Anar,  l'auteur  même  de  notre  inscrip- 
tion. Dans  le  passage  auquel  je  fais  allusion,  on  voit  les  deux  amis 
rivaliser  de  zèle  pour  le  rachat  de  pèlerins  enlevés  par  les  Francs.- 
Or,  l'inscription,  on  le  verra  plus  loin,  a  été  rédigée  en  544,  à  l'oc- 
casion d'une  expédition  d'Anar  dans  le  Haurân  contre  le  royaume 
de  Jérusalem.  Il  n'est  pas  téméraire  de  supposer  qu'un  des  buts 
de  cette  campagne  était  de  dégager  la  route  du  i)èlerinage. 

1.  Hist.  or.  des  Crois.,  i,  642,  note  4;  Rey,  op.  cit.,  193.  La  petite  inscriptiou  de 
Bosra  publiée  dans  le  même  ouvrage,  relative  aussi  au  rachat  des  i)rison)iier.s,  semble 
avoir  disparu;  je  n'ai  pas  pu  la  retrouver. 

2.  DEKKNBouitG,  Autoliiographic  d'Oiisâma,  183.  Cet  ouvrage  ini]K)i't!int  est  aujourd'hui 
la  source  priiiciiiulc  pour  l'histoire  d'Anar. 


—  440  — 

l'our  nii'iitriT  couibieii  ce  pieux  devuir  tenait  à  i-œur  ;uix  pliu- 
res musulmans  de  la  Syrie,  tous  zélés  sunnites,  il  suffit  de  raji- 
jieler  qu'après  la  bataille  de  Hittin.  Saladin,  dont  le  earaetère 
(•lievaleres»iue  ne  saurait  être  mis  en  doute,  tua  de  sa  propre  main 
Henaud  de  Chatillon.  le  seijiueur  de  Kerak.  parce  qui!  avait  me- 
nacé les  villes  saintes  et  attaqué  en  i)leine  paix  la  caravane  des 
pèlerins.' 

La  coutume  d'instituer  des  fondations  pieuses  pour  le  rachat 
des  prisonniers  se  perpétua  jusqu'à  la  tin  des  Croisades.  Sous  le 
sultan  Baibars.  un  {rouvernenr  de  Hamas  avait  constitué  un  fonds 
spécial  à  cet  effet." 

On  remarquera  iiue  la  fi>ndatii)n  d'Anar  est  faite  pour  les  mem- 
bres de  la  communauté  sunnite  et  pour  les  lecteurs  du  Coran.  A 
leur  défaut,  les  revenus  .seront  distribués  en  aumônes.  Ce  détail 
curieux  caractérise  les  tendances  reli-iieuses  (pii  réj^naient  alors 
chez  les  princes  musulmans.  Il  se  rattaclie  au  {jrand  mouvement 
que  j'ai  décrit  ailleurs  sous  le  nom  de  réaction  sunnite.' 

L.  .»  :  Le  ;rroupe  ^\  ^',  avait  rési.sté  ju.sqnici  à  tous  les  efforts. 
faute  d'une  oqtie  exacte.  La  le(;on  m'ifir  nl-Inn/ij.  parfaitement 
diKtiiietc  8ur  l'orif^inal.  a  été  adoptée  récemment  par  M.  (  'i,i:i;M()NT- 
(iAXNKAf.  H  la  vue  de  ma  |dioto;,^rapliic.* 

L.  4  :  >L  K.M;.\I!.V(.kk  a  traduit  le  j^roupe  j^.  jj  vli,ti  par  atà- 
Itak  cl'Abfi  Manstir*  et  Huppose  que  ce  surnom  désifjnc  le  prince 
de  Manias,  .Mudjir  ad-din  .Miaq.  ( 'ette  let;on  est  la  seul»'  correcte 
au  |)oint  de  vue  de  la  j^rammairc.  Toutefois,  le  savant  orientaliste 
rctnar<iue  lui-ménie  <|Ue  ce  priinr  ne   parait   |»as  avoir  porté  ce 

I.   UuiAl-l),  KxtralU,  lOH,  l't  loiitm  Ir»  rlinmii|ili'i«;  .Siiii.iimiiiihiikii,  Sumimtnll'iiir  ih 
l'Orient   iMlin,   110;  Arrhivcf  dm  lOrirnl   ImUii,   I,  0)1)1. 
•t.  Siéltan,  Mnmt-uk;  lit,  Ï5;  Hkihai  ■>,   hUlraUs,  4tl4. 
8.  Z.  D.  i:  Y.,  xvr.  :n    r  I    \     ,    iM 
4.   lUeutU,  toc.  Ht 


—  441  — 

surnom.  D'ailleurs,  il  serait  étoiniaut  qu'Abaq,  dont  Anar  n'était, 
officiellement  du  moins,  que  le  subordonné,  soit  désijj-né  par  un 
simple  surnom,  perdu  au  milieu  des  titres  pompeux  de  son  gou- 
verneur. 

Enfin,  dans  les  inscriptions  des  Seidjoukides  et  des  Atâbeks 
de  Damas,  le  nom  propre  du  titulaire  est  toujours  {)récédé  direc- 
tement d'un  surnom  en  ahû,  ou  kunyah;  celui-ci  est  précédé  par- 
fois, mais  pas  toujours,  du  titre  atâbak.  Or,  dans  les  textes  où  ce 
dernier  titre  ne  figure  pas,  la  kunyali  ne  peut  désigner  que  le 
titulaire  lui-même;  on  peut  en  induire  qu'il  en  est  de  même  dans 
les  textes  où  figure  le  titre  d'atâbak. 

Pour  illustrer  ce  raisonnement  nu  peu  compliqué,  voici  la  liste 
clironologique  des  textes  dont  je  parle.  Dans  la  longue  série  des 
titres  qu'ils  renferment,  je  ne  choisis  que  le  surnom  habituel  et  la 
kunyah  du  titulaire,  et  le  titre  d'atâbak  là  où  il  figure.  J'iiuliqne 
aussi  le  cas  (nominatif  ou  génitif),  parce  que  ce  détail  de  gram- 
maire joue  un  rôle  dans  la  suite  de  la  discussion.' 

475.  Tndj  id-daul:»li  .  . .  Abî  Ba'îd  Tutucli  (Damas,  4  fois). 
47.5.  Nizâin  il-nudk  .  .  .  atcâbak  Abî  'Alî  al-Hasaii  il)u'Alî  (Damas,  ?>  fois). 
482.  TAdj  ud-daulah  .  .  .  Abu  Sa  îd  Tutucb  (Damas). 
503.  Zabîr  lul-dîii  .  .  .  atâbak  Abu  (AbîV)  Sa'îd  Tugl.ddii  (Damas). 
514.  Zaliîr  id-dîii  .  .  .  atilbak  Abî  Sa'îd  Tugtakîn  (Damas). 
.Sans  (lato.  ?ahîr  id-dîii  .  .  .  atilbak  Abî  Blansûr  Tugtakîn  (Damas). 
514.  Tâdj  ibmulûk  .  .  .  Abî  Sa'îd  Bûrî  ibii  atâbak  (Damas). 

529.  Chiliâ))  id-dîu  . . .  Abi  bQâsim  Mabmûd  ibii  liûrî  ibii  atâltak  (  Damas  i. 
528.  'Izz  nd-dîii  .  .  .  Abî  Mausûr  Kumucbtakîn  (Piosra). 

530.  Atâi)ak  'I/.z  ud-dîii  .  .  .  Ain  ]\biiisûr  Kumuclitakîn  (l'iosra). 
544.  Mu'în  uddîii  .  .  .  atâbak  Abî  Maiisûr  Anar  (IJosra). 

Cette  liste  est  instructive  à  plusieurs  égards.  D'aboid,  on  voit 

1.  Ces  iuscriptiDUS  fij;ui<^'iit  tmitcs  dans  mes  carnets,  sauf  eelle  de  l'an  ôll  an 
nom  (le  ïngtakîn  et  de  Jîùiî,  (iu(\j'eniiiiunte  au  rciueil  .SAiv.uini-WAipmNuroN,  ii"  7C.7. 

MÉMOIICKS,  T.  m.  i'G 


—  442  — 

«liic  le  nom  propre  est  iiivariableuient  ])n!-iV(lé  iVuiu'  kuiiyali.  avei' 
<iu  sans  le  titre  d'atàltak.  Il  semble  doue  iiue  la  kuiiyali  ne  dé- 
pende i)as  de  ee  titre,  mais  qu'elle  se  rapjKtrte  tovijours  au  titulaire 
lui-même.  Je  relève  deux  <-as  partieulièrenieut  si^iuitieatifs. 

l)"ab(»rd.  celui  de  Kumuelitakin,  un  gouverneur  de  Bosra  et  de 
Salkliad  connu  de  lliistoire.  La  première  inscription  de  cet  émir, 
celle  de  Tan  .">l?s.  renferme  une  loujiue  série  de  titres  entre  le  sur- 
nom 'Izz  ad-din  et  la  kunyali  Abu  .Mansûr.  Tous,  ?/  compris  la  ku- 
iii/a/i,  ne  peuvent  se  rapporter  quà  Kumuchtakîn,  ])uisque  le  titre 
d'atabak  n  y  ti^fure  pas.  Dans  la  deuxième  inscription,  celle  de 
;"i.')(i,  la  série  des  titres  est  exactement  la  même.  (  )n  trouve  notam- 
ment dans  les  deux  textes  les  titres  Kabi'  al -islam  et  Amin  ad- 
daulali  et  le  surnom  al-alnbaki  (serviteur  de  l'atâbak  Tii-itakin), 
que  les  auteurs  donnent  à  Knmuclitakin.'  La  seule  ditterencc.  c'est 
que  la  série  des  titres  est  précédée  ici  du  titre  d'atàliak.  Iciiuel, 
jiar  exception,  se  trouve  ici  tout  au  début.  11  est  doiu'  évident  que 
dans  la  dcuxicnn*  inscription  comme  dans  la  première,  tous  les 
litres,  1/  cohiiiris  lu  Litm/d/i,  se  rap])iirtcnt  à  Kuiiiiielitakiii  et  ne 
Hont  pas  ré|ris  par  le  terme  atalmk. 

Le  deuxième  exemple  décisif  est  celui  du  vi/ir  Ni/.ani  al-mulk, 
dans  IcN  textes  de  l'an  17").  décrits  au  cliapitre  précéilent.  Son  nom 
propre,  lla.'-iui  ibn '.Vil.  «-st  précédé  de  la  kiiii\ali  Aliii  '  Ali.  Or. 
tous  les  auteurs  s'accordent  à  l'appeler  ,\bù',Mi  llasan  ilm'.Vli.- 
Si  la  kunyali  ijui  suit  le  titre  d'atabak  se  raiq)ortait  au  maitre  de 

I.  Hm)  nl-Aihlr,  *i,  31  lU.;  HUl.  or.  lU»  CnU.,  i,  418;  Alui  l'Iiûinnli,  KilAI.  t»- 
tnt4ifalf  ■iKxrKi.u,  t'ntimidewhaUfmt ,  SOO;  UkhimikiI'iiii.  o/i.  cil.,  178;  .Sai'- 
vAuii,  /■  hnmii,,  lir.  Il  jmrl,  711  ft  I4f).  i'v  ilt'tuU't  luiloiir  n  <liy«  coi-riffi' 
.wJUl<i^>.>^  .lu  mil  lie  -^,"„-,^  Kli  milri',  Il  finit  lin'  «tant  S*i  vaiiik  :  '/«  mltlin, 
au  lira  (If  Amin  adtlin;  ,^,^SJJt^,  nii  llfii  iti-  ^^jUtL);  cnllii  ,_,iJJU>)t  (Rcrviloiir 
il     •  -l'nitnir  do  l'Htnlmk,  c'i>(il»«lin'  <lo  'l'iif^tnktii),  «ii  lieu 

l.<'>i  tilri'»  rM'  al-Utàm,  nrnUt  tul-AauUiU  IIkiH'i'IiI  <lnil!t  In 
|,i.i;...i     .1    ■       ,.'   M •.   ;■•  lllrr  nlatAhnltl  ilnn*   \\>U  CliAlimll.  Ii>r.  eil 

s    KtiinIJiri,  lliii  al  Atlilr.  Mm  KImlllkAii,  ilc. 


—  443  — 

Nizàm,  on  trouverait  ici  soit  Abu  Cliiuljâ',  qui  était  la  kunyah 
d'AIp  Arslân/  soit  Abu  1-fath,  qui  était  celle  de  Malik  Chah,-  soit 
Abu  Sa'îd,  celle  de  Tntuch.  Si  l'on  objecte  qu'un  même  personnage 
pouvait  porter  plusieurs  kunyalis,  je  répondrai  que  celle  d'Abû 
'Alî  ne  convient  guère  à  un  sultan  seldjoukide. 

D'ailleurs,  le  titre  d'atàbak,  octroyé  à  Nizâm  par  Alp  Arslàn  ou 
par  Malik  Chah,-'  semble  n'avoir  plus  désigné,  dès  cette  époque, 
une  charge  de  gouverneur  ou  de  précepteur.  C'était  alors  un  titre 
militaire,  comme  plus  tard  sous  les  Mamlouks,  puisque  Mirkhond 
observe,  à  l'occasion  de  Nizâm,  qu'il  était  réservé  alors  à  des 
émirs,  c'est-à-dire  à  des  officiers  ou  teudataires  de  l'empire,  et  qu'il 
fut  accordé  pour  la  première  fois  alors  à  un  fonctionnaire  civil.*  On 
peut  en  induire  qu'il  en  fut  de  même  sous  les  Atàbeks  de  Damas. 
En  effet,  le  titre  complet  de  Kumuchtakîn  était  atûhak  al-asâkir, 
atâhak  des  armées.  C'est  exactement  le  titre  qui  désignera  plus 
tard,  sous  les  Mamlouks,  le  commandant  en  chef  de  l'armée  égy])- 
tienne. 

En  effet,  si  le  titre  d'atàbak  avait  conservé  jusqu'à  l'époque  d'A- 
nar  le  sens  de  précepteur  ou  de  gouverneur  de  prince,  on  ne  voit 
pas  bien  comment  l'atâbak  IMudjîr  ad-dîn  Abaq  aurait  été  gouver- 
neur d'un  prince  seldjoukide  quelconque  et  aurait  eu  lui-même 
un  gouverneur  dans  la  personne  d'Anar.  Aussi  bien,  je  ne  trouve 
pas  dans  les  auteurs  la  mention  des  princes  obscurs  qui  auraient 
été  les  pupilles  des  nombreux  atàbaks  de  cette  époque. 


1.  BuTidâri,  28;  Ibii  Kliallikân,  tr.ad.  de  Slank,  m,  230. 

2.  Bundâri,  54;  Ibn  Kliallikân,  ibid.,  440. 

A.  Par  le  piemier,  suivant  Mirkhond,  trart.  Vui.lers,  73;  par  le  second,  d'après  Ibn 
al-Athîr,  x,  54,  et  Abu  l-fid;V,  6d.  Ci''°,  ir,  198.  Sur  ce  titre,  voir  les  sources  citées 
dans  0.  I.  A.,  i,  290,  note  3. 

4.  Tel  est,  sans  doute,  le  sens  de  ce  passage,  que  Vi'liebs  semble  n'avoir  pas 
exactement  comijris,  puisqu'il  .njoutc  en  note  :  -(Nitham-clmulk  war  hIso  nach  diesnr 
Stelle  der  erste,  dtr  diu  'l'itrl   Atabeg  erliielt.»  Cf.  Sullans  ^famlol(K■.t,  i  a,  2,  note  5. 

.■JG* 


—  444  — 

Eu  résunié.  je  crois  que,  dans  tous  ces  textes,  le  titre  d'atâbak 
désin^nc  une  cliarg:e  féodale  ou  i)urement  militaire,  non  la  fonction 
d'un  «fonverneur  de  inince:  i>ar  conséquent,  la  kunyali  qui  le  suit 
.se  rapporte  à  Tatâbak  lui-mcnie  et  non  à  un  inùnce  ou  à  un  sou- 
verain. Eu  ternies  de  grammaire  :  ces  deux  mots  sont  en  rajiport 
{['ajijiusitiini  Çatj'i.  non  en  rajiport  (['anne.vion  (iijâfali). 

Cette  conclusion  soulève  (|Ucl(|iics  oitjcctions  qu'il  reste  à 
écarter. 

1'  .Si  l'on  traduit  -.l'atàbak  At)ii  .Alansiir  Anar  .  le  texte  de- 
vrait porter  ahi'i  et  non  ah'i.  puisipic  toute  la  jdirasc  est  au  nomi- 
natif. Mais  on  admettra  (pie  le  jrraveiir  a  pu  se  tromper,  si  l'on 
isoii^e  (pie  cette  erreur  est  très  fré(iuente  en  épiiirapliie.  Ow  peut 
dire  (pie  la  permutation  du  unir  et  du  //<î  tinals  dans  les  mots  ahn 
et  dhn  est  une  des  seules  erreurs  fréquentes,  nn'Mue  dans  les  textes 
soignés.'  Elle  K'expli(pie  aisément  ]>ar  la  similitude  de  ces  deux 
caractères,  en  luiNklii  comme  en  coiiHipie.  En  outre,  après  une  lon- 
gue suite  de  titres  (»îi  le  cas  n'est  pas  nianpié  dans  la  partie  coii- 
Konnntiqiie  des  mots,  le  graveur  oulilic  facilement  en  face  du  mot 
ahi'i,  si  les  titrc^  et  le  nom  forment  le  sujet  de  la  phrase  on  s'ils 
sont  à  l'état  construit,  régis  par  les  mots  /'/  ai/i/àiii,  soits  le  ri^giie 
ili.  Iil-uiin;  finr  l'm'drr  (l<:  etc.  ("est  ainsi  que  dans  les  deux  in- 
Hcri|itioiis  de  Kumiiclitakiii.  la  kunyali  .Vl)i'i  .Mansùr.  luni  précédée 
du  titre  d'atàltak,  est  écrite  A/iî  Maiifi'ir.  (pioi(pie  la  ]diiase  soit 
au  noiiiiiiatif;  l'erreur  est  évidente,  .le  pense  donc  (pie  dans  l'in- 
Hcriptioii  d'.Viiar  il  faut  lire  nfn'i  au  lieu  de  tthî.  comme  dans  celle 
de  'j'ii;;takiii  de  l'an  .'»(».'5.  louant  aux  autres  textes  de  la  liste,  ils 
sont  rc(ligés  de  telle  fa(;oii  (pie  la  série  des  titres  et  siiiiioins  est  tout 
etitièrc  au  génitif;  ils  ne  jettent  d(Uie  aueinie  lumière  sur  ce  point. 

I.  J'ImUIo  •iir  rp  |inlnl  |Hiiir  ne  pan  Aire  nrriiiii't  <lf  |ir<^rhi-r  ici  iimir  iim  piintinm'. 
Voir  I'    t     '  ' .   rt    le  loxl)'  riiiii|il)<l   il.'»   inM'ri|ilii>nii  il.    Kiiiiiiirliliikin  «liiii* 


—  445  — 

2°  Le  titre  atûbak  n'étant  plus  déterminé  par  un  terme  régi 
(miiddf  ilaihi)  devrait,  semble-t-il,  prendre  l'article  :  al-atâhaku 
abû  mansûr,  au  lieu  de  atâbaku  abî  mansûr.  Mais  ce  titre  figure 
sans  l'article  arabe,  du  moins  à  cette  époque,  dans  les  chroniques 
comme  dans  les  inscriptions/  Il  en  est  de  même  d'autres  titres 
emprnntés  à  la  langue  turque,  avant  qu'ils  soient  complètement 
arabisés.  Ainsi  le  titre  yalkâhak,  ingénieusement  rétabli  par  M. 
Karabacek,  figure  ici  sans  l'article,  quoiqu'il  soit  déterminé  et 
sans  terme  régi. 

On  peut  en  dire  autant  d'un  titre  analogue  qui  fournit  une 
preuve  de  plus  à  l'appui  de  ma  thèse.  Dans  les  trois  textes  de 
Tugtakîn,  le  titre  atâhak  est  précédé  du  mot  qutlug,  béni,  fortuné 
(écrit  .1.5).  Ce  mot  turc-  entre  dans  la  composition  de  noms  propres 
et  de  surnoms;  ici,  on  le  voit,  il  sert  d'épitèthe  au  titre  atâhak. 

Or,  dans  le  texte  de  529  au  nom  de  Mahmûd,  la  kunyah  Abu 
1-Qâsim  est  précédée  des  mots  alp  qutlug-bak,  vrai  titre  analogue 
à  atûbak.  On  voit  de  suite  qu'il  ne  peut  y  avoir  un  rapport  d'an- 
nexion entre  ce  titre  et  la  qunyah  Abu  1-Qâsim. 

3°  Anar  portait  déjà,  paraît-il,  la  kunyah  Abu  1-Hasan.  Mais 
les  surnoms  en  abii  étaient  des  titres  honorifiques  plutôt  que  des 
noms  personnels  et  l'on  sait  qu'un  même  personnage  pouvait  en 
porter  plusieurs.  Ce  détail,  affirmé  par  un  auteur  fort  au  courant 
de  la  titulaturc  officielle,  est  confirmé  par  plusieurs  inscriptions.'' 
Il  explique  du  même  coup  pourquoi,  dans  la  liste  donnée  plus  liant, 
l'atâbak  Tugtakîn  est  appelé  Abu  Sa'îd  et  Abû  Mansûr. 

En  résumé,  malgré  les  apparences,  j'incline  à  croire  que  le  sur- 
nom Abû  Mansûr  désigne  ici  Anar  lui-même  et  non  le  prince  de 
Damas,  et  que  cette  lègle  s'étend  à  tous  les  cas  analogues. 

1.  Voir,  par  exemple,  Iliit.  or.  de.i  Crois.,  i,  3  et  191—382,  pojisim;  iib,  70,  189,  etc. 

2.  l'A  VET  DE  CouRTEii.i-E,  Diclionnaire   turc-oriental,   422;  liiat.  or.  des  Crois.,  i,  387. 
.'t.  'Voir  C.  I.  A.,  I,   153-,  Vîwân  al-inchâ',  Paris  1439,  fo.  l.")7  v". 


—  44(;  — 

L.  i»  :  M.  Kai;a1!A<'kk  a  rétabli  fort  iiigoiiiouseinoiit  le  uoiu  du 
village  qui  tigurc  ici.  Le  texte  porte  ...    ic  ^^j-  -r^^jj}  oj.ai-'- 

Le  savant  orientaliste  a  lu  .  .  .  u  <-'> /•' ?- ^  .:  iJj.iJ'  SjnÂi-',  et 
tratluit  :  -le  sixième  du  village  d'Al-Djudaidali.  appelé  Mardj 
llarran.  constitué  en  faveur  de,  etc.  •  Ne  trouvant  aucune  localité 
api)elêe  *^\j-  r.'i  il  suppose  que  le  graveur  a  sauté  le  mot  ^'^i 
trompé  par  la  répétition  du  groupe  ^j-.  Le  village  de  Harràn  al- 
'Awàniid  est  à  25  kilomètres  à  l'est  de  Damas,  au  bord  des  lacs 
salés.'  Cette  liypotlièse  est  d'autant  plus  séduisante  qu'il  existe  un 
village  de  Djudaidali  à  sept  kilomètres  au  sml  de  Harràn.-  Or,  le 
terme  mardj,  [n'airie,  figurant  situvent  dans  les  noms  de  lieux  de 
la  plaine  de  Damas,  il  .se  peut  f<irt  bien  i|Ue  ce  petit  village  ait 
été  désigné  .-^ous  le  nom  de  .Mardj  Harràn. 

Voici  la  principale  objection  (|tie  smilève  cette  li\  poilicsi'.  .'^i 
l'on  restitue  -i^t-,  le  mot  .^_s-  ne  fait  plus  partie  du  nom  de  lieu. 
Il  faut  alors  le  rattacher  à  la  phrase  suivante  et  lire  w  i-'^,  con- 
stitua^ en  faveur  de,  en  le  prenant  comme  nom  d'action  (masdar) 
«lu  verbe  harnsa.  f/arder.  Le  sens  est  acceptable,  mais  à  ma  sou- 
venance, ce  mot  ne  figure  dans  aucun  des  ni)iiil)rcux  actes  de  WiU\\' 
que  j'ai  relevés  dans  les  inscriptions  syricMiu's.  La  pliraM-  iisuclh- 
en  farinr  de,  etc.,  est  toujours  intmdnite  par  les  mots'(;/f/  ou'a/<î 
miumlih  tout  court,  (Ui  avec  répétitiim  du  verbe  iriiqnfainx  auqafit. 
Si  l'on  songe  que  les  erreurs  simt  braurunp  plus  rares  dans  K-s 
inscriptions  (pu-  dans  les  manuscrits  et  qnt*  dans  un  texte  au.s.si 
>«iii;.'neMsrincnf  !;r;ivc  f|Uc  celui  de  Husra.  il  est  liicn  difliejle  d'ad 


I.  s  iiii  l.i  1  nri'-  lin  H.uii.in  <MI  I '•  >ii  m  i  .  n;!!!-  /..  /'.  /  .  i  ..  \n,  y\.  '•  I  I  \  ;i.|iii. 
ilu'djam.  Il,  XSS-,   Murhiarik.   Vit». 

ï.   Il  '   '       i  lie  rr  villnK<',    ni»n|uA   mir   In   rnrli'   ritri-,   ri    miii   tlii    villiiKc 

liltM  roi  i'Inli,  oiliii'  nii  iiikI-iiiii'iiI  iIk  Itninnii. 

3.  !'<•■• '  •!  lim  ^jL.^J^  rii  diit'l  roimlriiil,  roiiiim'  li'  propimn  M.  OijiHMuxT- 

(lAjnnuo;  BU  |Miint  «le  vue  |)aKfi|rra|ili|(|iii',  \v  ilnix  li-^'ona  luiiii  |ii<riiilRi<ii. 


—  447   — 

mettre  une  pareille  uégligence,  on  préférera  peut-être  cherclier 
le  nom  de  lieu  dans  le  mot  ^\j-  lui-même,  sans  rien  changer  au 
texte. 

J'avoue  que  je  n'ai  pas  été  plus  heureux  que  M.  Karabacek. 
Les  listes  toponymiques  accompagnant  les  cartes  récentes  du 
Haurân  et  du  Djaulân,  de  MM.  Stûbel  et  Schuimacher,  ne  ren- 
ferment aucun  nom  qui  prête  à  l'une  des  combinaisons  du  mot 
j^\j-^  Peut-être  en  retrouverait-on  la  trace  en  consultant  les  habi- 
tants de  Bosra,  ce  que  je  n'ai  pas  songé  à  faire.  Il  ne  faut  pas 
oublier  que  les  noms  de  lieux  qui  figurent  dans  les  actes  de  waqf 
désignent  parfois  des  villages  aujourd'hui  détruits,  souvent  de 
simples  domaines  ou  des  pièces  de  terrain  que  l'on  chercherait 
vainement  dans  les  dictionnaires  arabes  ou  sur  les  meilleures 
cartes  modernes. 

Si  l'on  admet  que  le  texte  est  correct  et  que  le  groupe  ^\j^^^ 
désigne  un  terrain  ou  un  village  quelconque  aux  environs  de 
Bosra,  il  n'est  plus  nécessaire  de  chercher  aux  environs  de  Har- 
rân  un  village  du  nom  de  Djudaidah.  Dès  lors,  il  est  plus  naturel 
de  voir  dans  al-djudaidah  un  simple  nom  commun  signifiant  nou- 
veau village,  nouveau  domaine  (sous-entendu  qarijah,  dai^ali,  etc.), 
et  de  tradiiire  :  «la  moitié  de  la  djudaidalt  appelée  ]\[ardj  .  .  .  .» 
En  eftet,  si  djudaidah  était  ici  nom  propre,  le  texte  n'ajouterait 
pas  appelé,  etc.  Ou  trouverait  plutôt  une  épithète  déterminant  la 
position  de  ce  village  de  Djudaidah,  pour  le  distinguer  des  autres. 
Le  mot  djudaidah,  il  est  vrai,  ne  figure  pas  dans  les  dictionnaires. 
Mais  il  doit  avoir  existé,  puisqu'il  a  donné  naissance  à  une  foule 

1.  On  lu;  lient  on  tout  cas  songer  à  lii-i;  Djerac/i,  coniun?  le  iiroposait  JI.  Wauiaiiei- 
dans  son  étude  sur  l'inscription  d'Anar  (cité  par  Fleisciikr,  Z.  D.  M.  G.,  xxxi,  146). 
L'orthographe  arabe  de  ce  nom  est  ^ji,^;  c'est  ainsi  qu'il  figure  dans  les  auteurs 
et  sur  une  inscription  eoufique  de  lampe  eu  terre  cuite,  étudiée  tout  réceunnent  par 
M.  Ci.f.iimont-(;anneau,  Recueil,  ii,  21  et  47.  D'ailleui-s,  la  combinaison  ^jiVâ"  Zr°  ^'•■'' 
peu  vraisemblable,  car  Djerach  est  bâti  sur  des  collines. 


—  448  — 

tic  inmis  tic  lieux.  Ce  i)lK'noinène  est  si  tiétiiioiit  dans  ronoiuas- 
tique  gt-ographique  quil  est  inutile  il'v  insister  iii." 

L.  10  :  L'iiriginal  jxtrte,  au  pieniiei'  mot  de  la  ligne,  -.i  et  non 
•  .«tout  court:  d'ailleurs,  la  conjonction  est  ici  de  rigueur,  car  ce 
nuit  t'ait  partie  tlu  texte  sacrt". 

Grâce  à  un  important  passage  d'Ibn  Furàt.  M.  Karaiîackk  a 
fixti  avec  une  grande  vraisemblance  la  date,  que  l'inscription  ne 
donne  pas.  En  Ô44.  peu  de  temps  avant  sa  mort.  Anar  entreprit 
une  expcilition  ilans  le  llaurân  pour  attaquer  le  myaume  de  .Tt!'- 
ru.saleui,  qui  se  vit  i^bligt!-  de  traiter  avec  lui.  Bosra.  tpii  formait 
une  étape  importante  sur  la  route  de  Damas  au  Jourdain,  t-tait 
alitrs  une  ville  florissante,  ainsi  ([ue  l'attestent  ses  ruines;  Anar 
y  a  .sans  iloutc  passt!'.  La  liuigue  suite  des  titres  de  l'inscription, 
ijiii  traliit  la  puissance  dont  jouissait  alors  l'atiiliak.  le  but  nicmc 
tic  sa  t'ontiatittn,  tout  cttncdiu't  à  taire  de  cette  liyputlii-se  une  t|uasi- 
certituilc.  Cette  date  contirnic  les  prt'soni]»tinns  gciu'iaU's  tirt!'cs 
lie  la  forme  tics  caractères. 

Aux  ili-taiis  biograi)iiit|Ufs  donnes  par  .M.  Kai;\i;\(|:k.  ajuutuns 
Heulement  i|u'.\nar  avait  fomlt!-  une  matlrasab  à  l)annis.-Cet  i-tli- 
fiee  a  disparu,  mais  je  crois  en  retrouver  la  trace  ilans  le  recueil 
épigrapbi(|uc  tic  Saivaiki:.  dont  le  n'  "J-S  purtc  le  texte  suivant  : 

J  'j\  âjS»  Jv».  >}^^\  j^\  j^\  <<jLIi  i-jJu>  »J*  Uji  •  •  •  ^L-> 
^^^  «JL-  O^j:^  ^y  j^c^  (^jUll  Jfl)[^l  JL*lUl  vlAllI  Jjii  <»\  Ju. 

I.  (.T.  r/'/ra«Mii«,  StHvUU,  Seiivtr,  .Vmtoy,  vtc,  i*t  li'n  iicniilirciix  iiiiiiin  nimli>i;iii'ii  ilniiK 
liiutoa  If*  InnKtK'n  <'iir<i|>/><Mini'ii, 

1.  Ilin  KliKlIlkàii,  Irnil.  nr  .Sij^iii^  r,  'ilt>.  Klli'  ckI  ilrt-riti'  piir 'lliiiiiwi  «triiiliiil  |inr 
H«i;vAiaa,  httcripii'f»  <U  hama;  lir.  A  |Mirl,  324)  l't  |iflr  IImi  ('IiiiiIiIikI,  l.t'iili-,  Or.  Mittl, 
i*  4tli*.  0«  •iitoiini  «■•iiinciit,  miu  itmiti'  |inr  iTri-iir,  In  ilnli<  bAA;  Aiinr  iiKiiinit  cm  tiU. 


—  449  — 

A  fondé  cette  uiiidrasah  bénie  le  grand  émir,  l'isfabsalâr,  Jlu'în  ad-dîn 
Anar  ibn  'Abdallah,  l'afifranchi  de  Malik  Mudjâliid  ....  Tugtakîn,  à  l'aide 
des  munificences  de  son  défunt  maître,  en  l'an  524  (1130).' 

Ou  sait  qu'Auar  était  un  atïrauchi  de  l'atàbak  Tugtakîu,  mort 
en  522;  ces  faits  sont  confirmés  par  les  termes  et  la  date  de  l'in- 
scription. A  cette  époque,  la  puissance  d'Anar  n'avait  pas  encore 
atteint  son  apogée,  c'est  pourquoi  les  titres  qui  figurent  ici  sont 
plus  modestes  que  ceux  de  l'inscription  de  Bosra. 

Il  serait  intéressant  de  déterminer  la  provenance  de  la  pierre 
de  Bosra.  Elle  était  sans  doute  encastrée  dans  le  mur  de  l'édifice 
servant  de  four  et  de  moulin.  A  quelle  distance  s'élevait-il  ?  La 
pierre  gît  dans  la  cour  de  la  mosquée  de  Dair  al-Muslim,  à  l'en- 
droit même  où  Burckhardï  la  signale  en  1812.  Aucun  indice  ne 
fait  croire  qu'elle  ait  jamais  été  fixée  dans  le  mur  de  cette  mos- 
quée. Si  les  habitants  n'ont  pas  perdu  tout  souvenir  de  son  ori- 
gine, une  enquête  sur  les  lieux  fournirait  peut-être  quelque  indi- 
cation; je  n'ai  pas  songé  à  l'entreprendre. 

1.  Lors  de  ma  première  visite  à  Damas  en  1888,  je  me  souviens  d'avoir  vu,  dans 
un  des  angles  du  carrefour  des  bazars  qui  précède  l'entrée  ouest  de  la  grande  mos- 
quée ou  Bâb  al-Barîd,  une  inscription  coufique,  fruste  et  noircie  par  le  contact  jour- 
nalier de  la  foule.  D'après  la  courte  description  donnée  dans  le  recueil  Sauvaire,  je 
ne  doute  pas  que  ce  texte  ne  fût  le  dernier  vestige  de  la  madrasah  d'Anar.  Il  a 
disparu  depuis  dans  une  démolition,  et  je  n'ai  pu  contrôler  la  copie  ci-dessus.  La 
traduction  en  a  été  donnée  par  Sauvaihk,  op.  cit.,  264  (lire  la  date  5-U,  au  lieu  de  G24). 


MÉMOIRES,  T.  m. 


—  450 


VI 


Les  iascriptions  de  Nùr  ad-din  et  l'origine  du  caractère 

arrondi  dans  l'épigraphie  syrienne. 

.■)4i— r.ti;(  H. 

Xiir  ad-din,  le  fameux  sultan  (rAk-p  et  de  Damas,  le  rodoutalde 
adversaire  de.s  Croisés,  a  laissé  plusieurs  inserij)ti(ins  en  Syrie. 
notamment  à  Alep,  à  llauiali,  à  Hamas,  à  Haalluk  et  à  .lérusalem. 
(^utre  leur  \aleur  hist(iri(iue.  ees  textes  ottrent  un  intérêt  spéeial 
pour  la  palétijrrapliie  arabe;  v<»i('i  comment. 

.lai  mitiitré  (pie  vers  le  milieu  du  VT' siècle  de  l'iiéjïire,  le  ca- 
ractère carré,  dit  atKjhiiu  .  empluyé  jus(|u'alors  exidusivemi'nt 
dans  le.s  in.scri]>tions,  fut  remj)lacé  par  le  caractère  arrondi  appelé 
vulgairement  nn.skhl.^  ("c  pliénomène  parait  se  rattacher  au  jjrand 
mouvement  de  réaction  sunnite  qui.  parti  de  la  l'crsc  au  V  siècle, 
cnvaliit  peu  à  |»eu  l{a;;(lad,  la  .Mésopotamie  la  liante  Syrie,  la 
l'alestine  et  l'K^rypte,  porté  par  les  Seldjiuikides,  les  .\tal)ck.s, 
Nùr  ad-din  et  Saladin.'  La  jiarenté  de  deux  pliénomènt-s  «-n  apjia- 
rence  aussi  disscmidahles  Kcxpli<|Uc  aisénn-nt  n!  l'on  .sonfic  t|ue 
la  réaction  sunnite,  coïncidant  avec  les  invasions  nnin;;oles  et 
l'arrivée  de»  ( 'roisés  en  Syrie,  fut  accompajjnée  d'une  .série  de 
réforme»  reli^ieUHeH,  politii|UCH,  militaires  et  adniinislrativcs.  Cette 
révolution  s'éteinlit  nainrclli  incnl  à  rarcliilccliirc  et  an\  arts  et 
niéticrn  i|ni  en  (ii'innilrnt. 

I       Vllir     /;>,.,.„■      \.l.,:„,<,'.    n     xtH'.    itlM,     <t;    '.•     xrrii-,    VI,     l.l'.l  .    <'     /.    .1..    I,    Hb. 

t.  Hor  rv  niiiiivi'iiK'nl,  voir  miiioul   C  I.  A„  i,  3b4  m. 


—  451  — 

Un  autre  indice  de  l'origine  orientale  du  caractère  arrondi, 
c'est  qu'il  apparaît  plus  vite  dans  l'Orient  musulman.  Les  inscrip- 
tions des  régions  situées  à  l'est  de  la  Syrie  sont  trop  mal  connues 
pour  fournir  dès  à  pi-ésent  des  documents  positifs,  mais  la  numis- 
matique permet  d'y  suppléer.  Grâce  à  elle,  on  peut  suivre  l'évo- 
lution du  caractère  d'étape  en  étape  depuis  la  Perse,  où  le  type 
arrondi  paraît  déjà  vers  le  iV  siècle,  jusqu'en  Egypte,  où  il  pé- 
nètre au  vr'  siècle  avec  les  monnaies  de  Saladin. 

A  priori,  le  caractère  épigraphique  a  dû  suivre  la  même  route, 
])uisqu'il  pénètre  en  Egypte  à  la  même  époque.  La  dernière  in- 
scription fatimite  du  Caire,  datée  de  555,  est  en  pur  coufique;  le 
])remier  texte  en  caractère  arrondi  est  celui  de  Saladin  à  la  cita- 
delle du  Caire,  daté  de  57i).  Mais  si  l'apparition  du  nouveau  ca- 
ractère en  Egypte  est  nettement  circonscrite,  sa  marche  en  Syrie 
restait  encore  indécise.  Or,  l'étude  des  inscriptions  syriennes 
montre  qu'avant  d'entrer  en  Egypte  avec  Saladin,  le  nouveau  ca- 
ractère évolue  à  travers  la  Syrie  avec  Nùr  ad-dîn.  Voici  la  liste 
chronologique  des  textes  de  ce  sultan  que  j'ai  recueillis  en  Syrie.' 

543.  Madrasali  Halawiyyah,  Alej)  (arrondi). 
545.  Fragmeut  anonyme,  Alej)  (coutique). 
549.  (irand  liôpital  de  Damas  (arrondi). 

1.  ,!('  ne  puis  garantir  (lue  cette  liste  soit  compliite.  Il  faut  y  ajouter  une  inscrip- 
tion de  la  mosquée  de  la  citadelle  d'Alep  (Bischok,  135)  et  une  sur  une  tour  de 
l'enceinte  de  Damas  (Khemer,  Topographie  von  Damasciin,  i,  15),  datées  toutes  deux 
de  564.  Je  ne  les  ai  pas  retrouvées  et  j'ignore  le  style  de  leurs  caractères,  qui  étaient 
sans  doute  arrondis. 

L'inscription  d'Alep,  an  54;i,  est  dans  Hiscuop,  138,  avec  quel(|UOs  fautes.  Celles 
d(i  Damas,  ans  560  et  567,  sont  traduites  dîins  Sauvaikk,  op.  cit.,  tir.  à  part,  270,  et 
Journal  Aniaiiqne,  ii"=  série,  vu,  409.  Celle  de  Baalbck,  an  563,  a  été  publiée  à  peu 
près  correctement  par  M.  Ai.ouk,  Histoire  de  Baalbek  (Beyrout,  1890),  135.  Celle  de  .lé- 
rusalem,  an  564,  signalée  par  de  'Vooiiib,  Temple  de  Jérusalem,  103,  et  par  plusieurs 
auteurs,  n'a  pas  été  publiée  intégralement;  les  autres  sont  inédites.  Elles  figureront 
toutes  dans  le  Corpus,  avec  plusieurs  fae-siniilc 


—  452  — 

551.  Décret  du  Hâh  acli-Cliâirûr.  Damas   coulique>. 

552.  Mosquée  I^asanaiii,  Ilaniab  (^arroiuli). 
558  et  559.  Mosquée  Xûii.  llauiali   arroiuli). 

5(30.  Bâb  alDjAbiyali.  euceinte  de  Damas  (airondi). 
5tJ3.  Porte  de  Damas.  Haall)ok  (arruiidiV 
5lJ4.  Chaire  de  la  mosquée  Al  Aq^â.  Jérusjilem  (arrondi). 
567.  Tombeau  niadrasali  du  sultan  à  Damas  (arrondi). 
5i)i'.  Tour  de  l'euieinle  de  Damas  (arrondi). 

Le  contique  du  tVaj;iiKiit  d'AU'i)  rapj)elle  ft'liii  des  insi'ription.s 
t'atiuiite.s  de  rEfry))te.  C'olui  du  décret  de  Damas,  plus  sobre  et 
moins  artistique,  se  rapproclie  plutôt  des  inseriptious  des  Atâbeks 
de  Damas,  iiivariablemeut  écrites  eu  eouti(jue;  j'en  ai  donné  la 
liste  dans  le  cliajjitre  précédent.  En  tout  cas,  ces  deu.v  inscri))tions 
sont  frandicnient  couHi|Ucs.  sans  aucune  parenté  avec  le  nouveau 
caractère.  Le  iiaskld  de  Xûr  ad-din  est  un  caractère  arroiuli  d  un 
:i.spect  particulier,  commun  à  tons  les  autres  textes.  Les  lettres  sont 
pleines  mais  allon;;écs.  dune  rare  éléj^ancc,  dessinées  et  jiravées 
avec  une  entière  sûreté  de  main.  Sans  parenté  avec  le  coiitiquc 
contemporain,  ce  caractère  ne  piut  en  être  issu,  il  a  du  se  déve- 
lopper à  côté  de  lui;  sa  perfection  même  trahit  un  Ion;;  |»assé.  Tel 
qu'il  a|)parait  sundainenu-nt  en  Syrie,  il  doit  avoir  été  importé  et 
ne  peut  venir  ipic  d'(hiciit.  Dès  lors,  il  est  naturel  d'en  lallaclicr 
les  destiuécs  au  mouvement  dont  j'ai  parlé  plus  haut 

Hicn  plus,  si  l'on  reprend  un  à  un  les  textes  de  cette  li.sie,  on 
verra  que  le  nouveau  caractère  s'avance  en  Syrie  a\cc  le  nouveau 
ié;rimc.  Nûr  addin  monte  sur  le  trône  d'.Mcp  en  .'>  1 1  et  la  pre- 
mière inscription  qu'il  hi;;ii,>  dans  cette  ville,  celle  de  la  llala- 
wiyyali,  otTre  le  iiiuivcau  caractère.  Deux  ans  plus  lanl,  le  iVa;,^- 
nient  anonyme  apparait  comme  le  dernier  vesti<;c  du  type  ancien, 
dominé  par  Ich  traditions  t'atimiten  de  l\'i<l\Viin  ihn  Tutuch.  Nnr 
a<l-dlli  n'empare  de  Damas  en  ■')l!l  cl  la  même  année,  il  l'ail  ;:ra- 


—  453  — 

ver  dans  son  hôpital  des  inscriptions  du  nouveau  type.  Deux 
ans  après,  le  décret  du  Bâb  acli-Cliâgùr,  écrit  dans  le  coiifique  des 
Atâbeks  de  Damas,  semble  le  testament  paléog-rapliique  d'une 
époque  mourante.  Dès  lors,  le  nouveau  type,  porté  par  les  maîtres 
tailleui's  de  pierre  du  g-rand  conquérant,  se  répand  dans  toute  la 
Syrie,  à  Damas,  à  tîamah,  à  Baalbek,  à  Jérusalem.  En  569,  à 
la  mort  de  Nûr  ad-dîn,  il  est  définitivement  établi.  Enfin,  il  pé- 
nètre en  Egypte  avec  Saladin  et  s'y  affirme  dans  l'inscription  de 
la  citadelle  du  Caire. 

Pour  remonter  i)lus  haut  dans  son  histoire,  il  faudrait  étudier 
à  fond  l'épigraphie  alépine  et  pousser  en  Perse  à  travers  la  Mé- 
sopotamie. Les  inscriptions  de  ces  régions  sont  encore  trop  mal 
connues  pour  permettre  aucune  conclusion,  mais  si  la  thèse  émise 
ici  est  juste,  on  verra  le  nouveau  type  apparaître  de  plus  en  jjIus 
tôt  à  mesure  qu'on  s'avancera  vers  l'Orient. 

Pour  illustrer  les  observations  qui  précèdent,  je  reproduis  à  la 
planche  iv,  fig.  8,  l'estampage  du  décret  de  Damas,  daté  de  551. 
et  à  la  planche  v,  fig-.  9,  la  photographie  de  l'inscription  de  la  tour, 
datée  de  569,  la  dernière  au  nom  de  Xùr  ad-dîn.  Les  caractères 
de  cette  inscription  sont  moins  élégants  que  ceu.x  de  la  plupart 
des  textes  en  arrondi  de  Nûr  ad-dîn.  tous  antérieurs  à  elle:  mais 
c'est  la  meilleure  photographie  que  je  possède. 

La  première  inscription  est  gravée  sur  une  stèle  d'environ 
100  '  110,  encastrée  au-dessus  du  Bâb  ach-Châgûr,  à  l'intérieur. 
Elle  renferme  douze  lignes  en  coufique  sobrement  orné  de  rin- 
ceaux. C'est  un  curieux  décret  ordonnant  l'abolition  d'une  taxe 
prélevée  sur  les  (caravanes  sur  la  route  de  Damas  en  'Iraq  et  i-e- 
four.'  Ce  texte  est  assez  difficile;  il  exige  un  commentaire  détaillé 
(|ue  je  ne  puis  entreprendre  ici,  puisque  mon  seul  but  est  d'en 

I.  Sur  les  tVancliiscs  ilr  taxe  accoi-dw's  par  Niir  adiliii.  voir  IliH.  or.  de.i  Croh. 
ir  11,  :i01. 


—  454  — 

taire  ressortir  liiitôrOt  ])alénijrapliique.  J'en  renvoie  la  publication 
intégrale  à  une  prochaine  étude  et  je  nie  contente  de  sijiiialer  la 
présence  de  plusieurs  points  diacritiques.  Ce  détail,  assez  rare 
dans  l'épigrapliie  eoufique,  même  à  l'époque  de  son  déclin,  fait 
pressentir  la  très  prochaine  apparition  du  caractère  anoiuli.  (lui 
marque  d'emblée  les  points  diacritiques. 

La  deuxième  inscription  est  {rravée  sur  une  tour  ronde  de  len- 
ceinte  de  Damas,  cachée  aujourd'hui  dans  la  cour  dune  maison 
du  Siiq  as-Sinâniyvah.  Le  champ  creux,  d'environ  12()  X  .'')(>.  rcn- 
terine  tmi.s  lignes  en  caractères  arrondis,  du  style  décrit  plus  haur. 

...  A  nriloiiiic  l:i  cdiistructioii  ili-  cette  tour  liciiic  celui  ((ui  a  licsoin  de  la 
jrrâce  de  Hon  niaitre,  .Mnhiniid,  lils  de  Zanki,  fils  d'Aii  suiuiur,  pour  obtenir 
la  rt'C«ni|H.'n8c  (d'Allâli^.  Kii  l'année  5(50  (1173—74). 

Ce  texte  est  muni  ilc  points  diacriti(|Ues,  tle  jMiints  voyelles  et 
d'aiitreH  sij^nes  ortlio>;ra|dii(jMcs.  le  snki'ni.  le  tnrlulhl  v\  le  sio^ne 
di-'fiiietif  du  .<f///,  en  queue  d'arondc.  que  nos  ini|iiiinerics  n'ont  pas 
adojité.  t'es  points  ne  sont  pas  an  complet:  il  en  nian(|ue  et  il  y  en  a 
qindqin'H-iins  de  troj).'  'roiitetois  on  sent,  dès  l'abord,  l'intention  de 
les  placer  avec  une  certaine  métlioilc.  ("est  là  un  des  caractères 
distinctif-*  du  nasklii  de  Nfir  ad-din  et  des  Ayoubitcs.  IMus  tanl. 
HoiiH  les  .MandonkH.  les  points  et  les  siirnes  figurent  i-n  plus  grand 
nombre  eiicori-,  mais  ils  sont  placés  avec  moins  de  nnflioclc;  irai 

I.  Aiiuil  Ir  l'tiKTri'  p---'  a  ilnix  iMiintji  iimlilcii  muih  le  •>ii.  on  |Hiiiiniit  tire  imliiit 
à  lire  n -  n-f .  en  ronniiK'niiil  l'iin  île  eeii  |Miiiilii  ecniiiiie  eeliii  ilii  M.  \m  leetiire  ^.«J 
ml  tjmutiyc  |i«r  la  fnnne  ilc*  lelln'»,  |Mr  le*  ileiix  |Miiiilit  du  M,  i|iil  lie  iienilileiit  |inii 
■|i|Mirtpnlr  au  ttinl  prén'ilrnl ,  etillii  |>ar  In  iMmltinii  ilii  «iKiie  ilinhiietif  ilii  tin.  -  ()ii 
rvman|uefs  l'nrlIinKniiilii'  ilii  ninl  i_'-H-  nver  le  ilniililr  /•iiimli  «lu  (finuin,  iiinin  «11111 
VaJif  nnat. 


—  455  — 

tés  comme  élément  décoratif,  leur  rôle  consiste  surtout  à  remplir 
les  vides  du  champ. 

Ainsi,  tandis  que  le  coutique  lapidaire  n'emploie  les  points  qu'à 
titre  d'exception,  l'arrondi  s'en  sert  dès  l'origine  avec  méthode. 
C'est  une  preuve  de  plus  que  les  deux  caractères  ont  suivi  deux 
routes  distinctes  et  que  l'arrondi  a  déjà  un  long  passé  lorsqu'il 
paraît  subitement  en  Syrie. 


—  4ô(; 


vil 

Les  iuscriptions  de  Saladiu. 

564—589  H. 

Siiladiii.  If  cniKiiu-raiit  ili-  rEj^yprc.  le  v;uii(|ik'iir  des  Croisés, 
le  réftiiniateur  relij!;ieux,  politiiiue  et  militaire.  Saladiii  n'a  laissé 
que  lieu  triiiseriptiiiiis.  La  plupart  des  éditiees  bâtis  par  lui  ont 
disparu:  d'ailleurs,  les  épofjues  liéntïques  sont  souvent  sobres  de 
documents  épi<;raphi(iues,  parée  qu'un  n'y  songe  guère  au  Juge- 
ment de  la  piistérité.  Les  textes  du  grand  sultan  n'en  sont  que 
plus  préeieux  à  ret  iieillir.  N'oici  la  liste  (•liriiiinl(iMi(|ue  île  ceux 
que  je  eciunais. 

iû4.  l»étTet;  l>aiii:is. 

i')7ô.  (iraiide  ni<is(|iiee;  l>aiii:is. 

57H.  Cilailollc  du  ("nire. 

iiH3.  Mos<|uce  Al-Ai|»a;  Jérusalem. 

.')«.'>.  (juMiat  as  .><aklirah;  .léniMalem. 

Ml.  Qulibat  VÙKuC;  .léruMaleui. 

588.  l-^rliHC  Siiinti'  .\uno;  .léruKaJpm. 

')H'J.  'riitnliiftu  du  Kullaii;  hainas. 

hiMix  nmtM  d'explieatinii  sur  ces  textes,  qui  tigiircnnit  à  leur 
place  daUH  le  (  'iirfm>. 

Le  premier  cHt  un  décret  inédit  relatif  à  l'endigage  des  cours 
d Caii  de  hamaH,  un  des  pluH  vieux  textes  adminislratits.  ( 'e  en 
rieux  document,  nde\é  jiar  \VAl>l>iN<iMiN.  était  gravé  sur  un  idoc 
lie  bnHalte  ncciipaiit  le  centre  de  l'ancicii  nnin  lié  aux  <  licvaux,  à 


—  457  — 

Damas.  Il  a  luallioiireusement  dispani;  tous  mes  eftorts  pour  le 
retrouver  sont  restés  infructueux.' 

Le  deuxième  est  un  texte  également  inédit,  relatif  à  la  restau- 
ration de  deux  piliers  sous  la  coupole  de  la  grande  mosquée  de  Da- 
mas. Il  était  gravé  sur  l'un  de  ces  piliers,  où  je  l'ai  copié  en  1893, 
avant  l'incendie  déplorable  qui  l'a  fait  disparaître  avec  un  grand 
nombre  de  documents  archéologiques  de  cette  mosquée. 

Le  troisième,  le  quatrième  et  le  cinquième  ont  été  publiés  à  di- 
verses reprises  et  je  ne  m'y  arrête  pas.^  Le  sixième,  relatif  au 
creusement  d'un  fossé,  s'abrite  sous  une  petite  coupole,  sur  le  bord 
méridional  de  la  terrasse  supérieure  du  Harara;  je  le  crois  inédit. 

Le  septième  est  une  dédicace  gi'avée  par  Saladin  au-dessus  du 
portail  de  Sainte  Anne,  lorsqu'il  convertit  cette  église  en  une 
madrasah  cliafiïte.  Ce  texte  déjà  connu  a  une  grande  valeur  bis- 
torique.'^  Enfin  le  dernier  ne  figure  ici  que  pour  mémoire.  Ibn 
Khallikâu  rapporte  qu'il  a  lu  sur  le  tombeau  de  Saladin,  à  Damas, 
une  épitapbe  rédigée  par  le  qâdî  Al-Fàdil  et  portant  la  date  de 
la  mort  du  sultan.*  J'ignore  depuis  quand  ce  texte  a  disparu.  Le 
tombeau  actuel  et  l'inscription  qui  l'orne  sont  d'une  date  très  ré- 
cente. 

Après  ce  que  j'ai  dit  du  caractère  des  inscriptions  de  Xûr  ad- 

1.  H  porte  le  ii"  745  dans  le  recueil  manuscrit  de  Sauvaiue. 

■2.  l'our  le  troisième,  voir  Mehren,  Qûhirak  og  Kci-afat,  18;  C.  I.  A.,  i,  80;  Casanova, 
Mémoireê  de  la  Mission  dit  Caire,  vi,  509.  —  Pour  le  ((«.atrième,  de  Vooi'É,  Temple  de 
Jérusalem,  101;  Jlucijîr  ad-dîn,  301  (trad.  Sauvaire,  76);  cf.  Condeh,  Syrian  Slone-lore, 
445.  —  Pour  le  cinquième,  de  Vogué,  op.  cit.,  91.  Ce  dernier  texte  a  6t6  repeint  à 
diverses  reprises,  lors  dos  fréquentes  restaurations  de  la  coupole  de  laSaUlirali;  liv't 
fragments  relatifs  à  Saladin  sont  une  copie  moderne.  La  date  585  est  donnée  par 
II.  DE  Vooi:È;  en  1893,  j'ai  lu  la  date  586,  repointe  sans  doute  depuis  l'ètnde  du  sa- 
vant archéologue  français. 

3.  Voir  DE  Vooiiib,  Éylises  de  Terre  .Sainte,  •244;  Maiss,  La  Pi.iciiie  de  Bethesda,  23, 
avec  un  bon  dessin. 

4.  Ibn  Khallikân,  trad.  de  Slane,  iv,  547. 

MÉMOIRES,  T.  III.  68 


—  458  — 

(lin.  il  est  inutile  d'ajouter  (jue  tous  les  textes  historiques  de  Sa- 
ladin  sont  en  caraetères  arrondis.  Le  eoutique  est  relégué  dès  lors 
dans  les  inseriptions  cdraniques  et  décoratives,  oîi  il  se  maintient 
jusquà  la  iléeadence  eonijjlète  de  l'art  arabe."  La  planehe  v,  tig.  U), 
reproduit  restamjjage  du  plus  lieau  de  ces  textes,  eelui  de  Sainte 
Anne  de  Jéru.salem.  Le  style  en  est  plus  soigné  que  dans  l'inscrip- 
tion  du  Caire,  mais  il  est  muins  élégant  que  eelui  de  Nûr  ad-din. 

1.  Voir  iiotamnient  C  /.  A.,  i,  »6. 


459  — 


VIII 

Les  inscriptions  du  Mont  Thabor  et  la  trêve  entre  Malik 
'Àdil  et  les  Francs. 

G07  — G12  H. 

Parmi  les  ruines  diverses  qui  couvrent  le  sommet  du  Thabor, 
se  voient  les  restes  de  la  forteresse  construite  par  Malik  'Âdil  et 
son  fils  Malik  Mu  azzam,  sultans  de  Damas,  et  détruite  par  ce  der- 
nier peu  d'années  plus  tard,  pour  des  motifs  stratégiques.  Là,  trois 
blocs  gisent  à  terre,  portant  trois  inscriptions  arabes.  Ces  textes, 
piibliés  dans  un  opuscule  peu  connu,  mentionnent  la  construction 
de  la  forteresse.'  Le  premier,  au  nom  de  ]\Ialik  'Àdil,  est  daté  de 
l'an  607  de  l'hégire;  les  deux  autres,  au  nom  de  Malik  Mu'azzam, 
sont  datés  de  610  et  de  612.  Je  néglige  ceux-ci  pour  consacrer 
quelques  remarques  au  plus  long  et  au  plus  important,  celui  de 
:\Ialik'Âdil. 

Je  n'ai  pas  visité  le  sommet  du  Thabor  et  je  ne  connais  ces 
inscriptions  que  par  l'ouvrage  cité  plus  haut.  Voici  le  texte  de 
Malik 'Âdil,  avec  les  corrections  et  les  réserves  qui  m'ont  paru  né- 
cessaires en  l'absence  d'un  fac-similé  et  d'une  copie  parfaitement 
sûre.- 

1.  ItiANiMAOi;,  To  Oafiôjp,  Ji'liisaloiu  1«67,  15  ss.;  cf.  Guèrin,  Veacriplion  de  la  Ga- 
lilée, I,   U8. 

•>.  Ce  travail  était  sous  presso  quand  j'ai  reçu  de  JI.  ScnuMAciiEit,  iugcnieur  à  llaifa, 
un  estampago  de  l'inscription,  avec  plusieurs  autres,  provenant  du  'l'iiabor  et  (|u'il 
a  bien  voulu  faire  à  ma  demande.  Ce  document  confirme  de  point  en  point  les  cor- 
rections ((uc  j'ai  faites  au  texte  de  .Ioannidos.  J'ai  ajouté  celle  do  ^^  en  ,_-»Sj  ou 
.J  ,  (!t  la  coupure  dos  lignes-,  le  mot  \3j»,  placé  entre  crochets,  ne  figure  ni  dans 


—  460  — 

jyj'  ^,-1  oiy:  oit  Jç.JJ   J  ^U^  ^y  ^r  J^  J\  (6)  ^U_'Jj  r^^)'* 
j^^(«)i'Juil   'U"J>   -w  j>.''  ^Uii  aI^Jj   j_,»-alll  _0'    ('I  «^Is^l^ 

Z\^)    >L~~  <-^  Â>i.'  <■''  o-^    ^^t*    w"^*    ^r-*^  -^*^''    'JL   <-5  *JU*'^'    '*JC'V* 
'<i'  *ill    -U:  Jrl   j!>'  ^rjl    -L^  jJifl    iVj  ('")    J   Ijj.  (  ?  jfîo  J"j, 

A  nnloiiiK-  (If  bâtir  i-ette  lorteros.se  bénie,  notre  maître  le  très  irrand  sultan 
Al-.Malik  al  -'Ailil,  le  {xiicrrier,  le  vietorieux,  8aif  ad  dunyâ  wad  dîn,  le  sultan 
de  lislâni  et  des  uiusidnmns,  Abu  Hakr,  lils  4I  Ayyfib,  l'ami  du  prince  des 
cro_vant«,' i|uand  il  revint  de  l'est,  rassembla  l'armée  vielcirieuse  et  eanipa 
en  delntrH  du  Tliabor,  après  léeliéanee  de  la  trêve.  Les  travaux  ont  été 
e<iinmeneé«  le  dinianelie  â  ilbu  I  bidjdjali  <U>7  et  eeci  a  été  eonstniit"  sous 
le  oimiiiaïKlemeiit  île  l'émir  l.Insâm  addin  !-u'ln',  lils  de'Abdallàb.  le  ser 
viteur  de  Malik  Mu'a^.^.am. 

JoAKRiiMM,  ni  Biir  rc!ilHiii|mK>'.  "»  l'""!  pciil  Ir  ri'utiluri  <lan.'«  iinf  laniiic  ilii  luipiiT. 
Il  t'-tnit  lr<>|i  tiirit  |Hiiir  roiii|il('tor  Hiir  iraiitreM  |iiiiiitit  ce  iiiéiiniirc,  iliiul  le»  miit'lii- 
«iuii»  n-«t(-iil  le»  iiK'^mcit;  en  iiublimit  (■(•»  ciitnniiiiiifcii.  j<-  iliriii  li<s  oltHcrvalionii  ikhi- 
volli'S  «iii'ilii  in'iiiit  inicK/'HTii. 

I.  (hi  rfliinri|iii'rn  i|iii'  ft-  vrrwl,  ipii  parli'  ili-  l'arifeiil  tli'|M>ii!«r  iliiii^  im  luit  |iii'ii\ 
if\  talM  iilldlil  tfl  i|iii-  In  ifiKTri-  Miiilc.  fuit  iilliiNiiin  à  I14  ciiiiHtriirliiiii  ili'  lu  l'urtercxio'. 

ï.  .If  lin  niiini,  nu  lifii  <!<■  -U^Jb. 

».  Au  lii'U  lit'  ^f^.   I.)'  niiltnii  eut  loiiiniirH  n|i|M'li'  .Snil'  iiililiii. 

4.  Au  Heu  de  ^L,>IL». 

6  Au  lien  «le  U«UJ'i  '!"'  '"'  *'''"'  *■'''"  '"''''  '•'"  ri'liilif  <l«'  lu  l'imue  ni  >ii,i:,iii  ••/ 
/utànl  ni  (riN|ui-nt  vu  /<piKni|iliii'. 

i>.  Hur  ri'  tiiri-,  «olr  C.  I.  A.,  1,  m8,  iinli-  ».  Il  tiKUic  ilnii»  iriiiiiri'ii  iiiM-rliilinio  ilii 
•ulUn,  ■  Itaiiin*  et  h  .ti-niMli'in, 

7.  ÏA'  IftiK  |Hirtc  ^.  nviM-  |Miint  en  linul,  iinitK  1»  loiuii'  ili'  lii  Muni I    pliilol 

ri'llp  d'un  s,^;  li'H  diMix   Ipv'U*  iIhhmimiI  iiii  ki'Iik  nunl<>iru)' 


—  461   — 

Ainsi,  la  construction  du  château  a  commencé  le  5  dliu  l-hi<ij- 
djah  607  (20  mai  1211)/  Le  caractère  officiel  de  cette  date  nous 
autorise  à  rectifier  légèrement  le  récit  des  auteurs,  ou  plutôt  à  le 
confirmer  en  le  précisant  davantage.  Suivant  eux,  c'est  en  609 
que  Malik  'Adil  l)âtit  le  château  du  Mont  Thabor.^  Or,  suivant  nos 
textes,  la  construction,  commencée  par  lui  en  607,  se  poursuivait 
encore  en  612,  par  la  main  de  Malik  Mu'azzam.  On  sait  que  ce 
dernier  la  fit  démanteler,  sur  l'ordre  de  son  père,  dès  l'année  614. 
à  la  suite  d'une  attaque  infructueuse  des  Francs,  dans  la  crainte 
de  la  voir  tomber  entre  leurs  mains.'  Un  siècle  et  demi  plus  tard, 
parait-il,  le  sultan  Baibars  en  consomma  la  ruine/ 

Mais  la  partie  la  plus  curieuse  de  l'inscription  est  celle  qui  suit 
immédiatement  les  noms  et  les  titres  du  sultan  :  «  Quand  il  revint 
de  l'est,  rassembla  l'armée  victorieuse  et  campa  en  dehors  du 
Thabor,  après  l'échéance  de  la  trêve.»'  A  quel  événement  cette 
phrase  fait-elle  allusion? 

Aucune  des  sources  citées,  ^sinfV Evades,  ne  raconte  (jue  le  sul- 
tan se  soit  rendu  avec  son  armée  au  l'habor  quand  il  donna  l'ordre 
de  bâtir  la  forteresse.  Mais  remontons  un  peu  })lus  haut.  En  600 
fl203),  de  nouveaux  Croisés  ayant  débarqué  à  Saint-Jean  d'Acre 
et  se  préparant  à  marcher  sur  Jérusalem,  Malik  'Adil,  alors  à  Da- 

1.  Suivant  les  talilea  de  Wûstknfki.d,  ce  jour  tombe  sur  un  vendredi,  non  sur  un 
dinianelie. 

2.  Ibn  al-Atliîr,  xii,  197;  Abu  l-tidi'i\  éd.  Cp'^  m,  121;  cf.  JIM.  or.  dm  CVom.,  i,  SO 
en  bas;  iia,  108;  Weil,  Chali/en,  m,  438.  VEracles  donne  bi  date  121»,  qui  correspond 
;i  608—609  de  l'hégire;  ITiit.  cccid.  des  Oroia.,  ii,  317.  RiiuiiiciiT,  Beilriifle,  ii,  236,  donne 
1213;  Sanuto,  206,  donne  1214;  ef.  dk  Mas  I.atkie,  IIMoire  de  l'île  de  Chypre,  i,  181. 

3.  Ibn  al-Athîr,  xii,  210;  Abu  l-fidâ\  m,  124;  cf.  Hist.  or.  de«  Crois.,  i,  88;  na,  113; 
Kraclen,  loc.  cit..,  330;   Reinaud,  Kxlraib,,  387;  Wkil,   m,  440;   Guéuin,  op.  cU.,   ii,   162. 

4.  (iuÉRiN,  loc.  cil.  .l'ignore  à  quelle  source  ce  détail  est  emprunté. 

?>.  L'éditeur  a  lu  •jâJ^.fJ^  ;  n«  trouvant  aucun  sens  à  ce  mot,  il  suggère  iij>j^\ . 
la  irhve;  cette  le(,on  est  fort  plausible.  Sur  l'estampage,  on  lit  distinctement  j^\: 
le  reste  est  invisible. 


—  462  — 

mas,  fit  rassembler  les  troupes  de  Syrie  et  d'Egypte,  se  mit  e/i  route 
et  campa  près  du  mont  Thabor,  pour  s'opposer  à  la  marohe  des 
Francs.  Les  ileiix  partis  restèrent  en  expectative  jusiiu'à  Tannée 
suivante,  où  une  trêve  tut  eoiu*lue.' 

Je  crois  que  c'est  à  cet  événeuicnt  ijuc  notre  texte  t'ait  allu.sioM. 
Cette  liypotlicse  est  d'autant  plus  tentante  que  les  ternies  de  l'in- 
scription rappellent  de  près  ct-ux  dllin  al-.Vtliir  :  Damas  est  au 
nord-est  du  'l'iialior:  or  Malik'Adil.  dit  l'inscription,  venait  de 
l'est.  Il  avait  rassemble  larmée  et  campé  au  pied  du  Tlialior. 

Le  texte  épi;j:ra])lii(|Ue  ajoute  que  la  trêve  était  échue.  Connue 
il  ne  peut  s'afçir  ici  de  la  trêve  conclne  de  (!01.  il  faut  remonter 
plus  haut.  Or,  vers  le  14  cha'hân  .");i4  (21  Juin  llitSi.  une  trêve 
avait  été  conclue  entre  le  sultan  et  les  Francs,  à  la  suite  du  siêfi^e 
du  Toron,  pour  '6  ans.  .'>  ans  (i  mois,  (i  ans,  ou  t!  ans  <!  mois  (>  jours, 
suivant  les  sources  citées  par  M.  H<iin!l('in .  qui  choisit  la  seconde 
variante."  La  trêve  échue.  le  sultan  canqie  an  'l'hahor  en  t!(K),  plu- 
tôt vers  la  tin  de  l'année,  ainsi  qu'il  rcs.sort  du  récit  dlhn  al-.\thîr. 
Klle  avait  ilone  été  eoncliU'  pour  .")  ans  (!  mois  (jusqu'à  la  mi-safar 
fi()0).  ou  pour  (!  ans  (ju.s(|u'à  la  mi-cha'hàn  «!()()).  et  il  faut  aliaii 
donner  les  deux  variantes  extrêmes. 

l'ourquoi  le  sultan  tient-il  à  rajipeler  i|iie  la  trèsc  était  celiue 
ijuand  il  vint  camper  an  'l'hahorV  (  )n  a  \n  (|iriine  nonvelle  tiêve 
fut  conclue  en  (!t)l.  et  Ihn  al-Athir  dit  (|u'elle  fut  renouvelée  en 
<!04.^  Peut-être  durait  ille  encore  en  tlOT,  à  la  date  de  linserip- 
tioii.  Kn  rappelant  que  h-  nuinvement  olVeiisif  qui  avait  donné  lien 
au  projet  <le  cnnstrnetioii  de  la   forti-rt'sse  s'était   |irndnit   |m  ndnnt 

I.  Util  ni  Allltr,  XII,  l-.'H;  Allll  I  llilil',  m,  lli);  il.  IHmI.  m:  lU.  Cm:,  \,H-i\  un,  <)&; 
iluVAl'Ii,  op.  rit.,  SHa  en  lia*. 

s.  |{'>liRi<iii,  lifUrëgi.  Il,  SU  <t  'iW\  llin  nl-AlIlIr,  xil,  H4-,  llitl  or  iUt  Crol:,  il  a, 
M<».  J'Iifnori'  lUn»  i|iii<l  |muimik<'  •)•'  erl  mitiMir  UnixArn,  .INï,  n  lii  i|iii<  In  In^vi'  i^lnit 
ronrlui'  imtir  imli  anii. 

8    IliM.  or.  dts  CnU.,  lia,    lUO— 107. 


—  463  — 

une  interruption  de  la  trêve,  le  sultan  veut  sans  doute  justifier 
ses  travaux  militaires  et  écarter  tout  reproche  de  déloyauté.' 

Ainsi  dès  l'année  600,  Malik  'ÂdiL  frappé  des  avantages  qu'of- 
frait la  position  du  Tliabor  pour  arrêter  les  Francs  sur  la  route 
d'Acre  à  Jérusalem  passant  par  Djenîn,  aurait  décidé  d'y  bâtir 
une  forteresse.  Mais  la  construction,  différée  pour  des  raisons  in- 
connues, n'aurait  commencé  réellement  qu'en  607,  date  de  l'in- 
scription. Telle  est  l'explication  que  je  propose  de  donner  à  ce 
curieux  texte,  en  attendant  l'édition  définitive  des  inscriptions  du 
Thabor. 

1.  La  trêve  fut  renouvelée  encore  pour  six  ans  vers  le  milieu  de  l'année  1211; 
Erade.1,  317;  de  Mas  Latuie,  loe.  cit.  Suivant  cet  auteur,  elle  était  échue  en  1209;  je 
reviendrai  sur  ce  jjoint  en  proposant  une  nouvelle  explication  du  passage  relatif  à 
la  trêve. 


—  4(Î4  — 


IX 

Les  inscriptions  du  sultan  Baibars. 
«5» — tJTtî  H. 

Le  sultan  Haibars,  dont  j'ai  pu))lié  Unis  les  textes  cairotes,"  a 
laissé  un  jj^rand  nitnibre  irinsciiptions  en  Syrie,  notamment  à  Ke- 
rak,  à  Yabneli.  à  Ramldi.  à  Lydda.  aux  forteresses  de  liàniyàs, 
de  Safed  et  du  Krak.  à  Damas  et  à  llonis.  Outre  lintérêt  (|u'ils 
tirent  du  nom  du  erlM)rf  ciuiquérant.  ces  textes  ont  |)res(nie  tous 
une  valeur  spéi-iale.  parce  qu'ils  toutiieiit  à  (|ncl(|ne  point  ini 
portant  de  l'Idstoire  contemporaine.  Ceux  de  Kerak,  di-  Lydda 
rt  de  Yaltneli  ont  été  publiés  avec  d'intéressants  commentaires; 
je  n'y  reviendrai  pas  ici.-  .l'ai  pulilié  un  t'ra;;iiiint  d'inscription  du 
••liàteau  de  Subaibali  à  Uaniyàs,  restauré  par  liaibars  aprcs  le 
passa;^e  des  'l'artarcs.'  Les  auteurs  nous  ont  laissé  le  texte  cu- 
rieux d'une  inseriptinn  du  sultan  à  Sat'ed.  Miavr  lors  de  la  prise 
de  cette  plaei-  sur  les  l'rancs:  elle  a  dis|»aru  sans  cbuitc  avec  b" 
eliàteau  tout  entier.'  lîestent  les  textes  de  l)amas,  de  Iloms,  de 
iJanileli  et  du  Krak.  ipii  t'ont  l'oliicf  des  pa^^cs  >Mi\antes. 

I.  Voir  C.  ;.  A..  I,  IIH  wt.  et  IHU. 

S.  Ceux  lie  Kenik  |>iir  Savvaiiiii,  lUim  i>k  I.trxRn,  Voyai/t  à  la  Mrr  Mnvir.  n,  l'.'H. 
tVut  «le  LviliU  et  lie  Ynliiieli  |wr  .M.  ('i.KiiMii!iT-(tANNluu,  Uerurit  iVniflii'uliKjie  «rimitiilr, 
I,  Wt  M.,  et  Arrhutmtngirul  Hnntrrhet  in  l'iilrMiitr,  II,  I7'l,  17(1  — IHÏ.  ,rHi  (irii*  tien  pUl 
litKni|illie*  et  (li'K  ('■tnin|iiiKeii  lien  liiiiiTi|)(li)llii  île  Ynlmeli  et  lie  I.Vililu  et  je  iloiit  |\ 
M  Hlir»l<.w  re«tfllli|ui;fe  (riiiic  île»  iiiiH'ri|ilionii  lie  KiTilk.  Toim  l'en  le\leii  |iiiriUlr<<lll 
lUim  le  Cor/iu*  en  leni|m  viiiilii. 

S.  Jimmat  AtUilU/iu;  M*  ii6rie,   m,  4An. 

4.  Nuwalli,  ilann  llKmC-ouNT,  it^mnirrt  ill,i>i>iiir  „i>r„i.,ir,  n.  i>,l.  il  .M!i.|o/.i,  ilitiis 
/Mlaiu  UnmtnHk;  I  II,  4^.  .le  iIdI*  A  .M.  .Siiit  MAriiiiM    illi   Krilliil    lioiiibri'  ire^lnniiintre* 


—  465  — 

La  prise,  de  Damas  par  les  Tartares  et  la  bataille  de  'Ain  Djâlût. 

G58  H. 

Parmi  les  inscriptions  de  Baibars  à  Damas,  je  signale  en  pas- 
sant le  grand  texte  gravé  sur  le  tombeau  du  sultan  et  de  son  fils 
Barakat-khân.  Par  la  beauté  des  caractères  et  leur  parfaite  con- 
servation, ce  texte  est  un  des  plus  remarquables  monuments  de 
l'épigraphie  arabe.  Il  renferme  l'acte  de  waqf  du  tombeau  et  four- 
nit ainsi,  avec  tant  d'autres  inscriptions  damasquines,  une  pré- 
cieuse contribution  à  la  géographie  de  la  Syrie  centrale  au  moyeu 
âge. 

La  citadelle  de  Damas,  vrai  pantliéon  des  souverains  musul- 
mans de  Syrie,  renferme  plusieurs  inscriptions  de  Baibars,  gra- 
vées lors  des  réparations  qui  suivirent  le  passage  des  Tartares. 
L'une  d'elles  offre  un  intérêt  particulier.  Elle  est  sculptée  sur  la 
courtine  de  la  face  est,  entre  deux  gros  saillants  carrés,  à  rai- 
liauteur  du  fossé  au  parapet.  Elle  occupe  un  champ  rectangulaire 
d'environ  700  X  50  et  comprend  deux  lignes  en  beau  naskhi  mani- 
louk,  à  grands  caractères  munis  de  points  et  de  voyelles.  La 
planche  vi,  fig.  11,  reproduit  un  cliché  de  ma  collection.' 

de  SatVd.  raniii  ces  textes,  .aiicuii  ne  remonte  à  Baibars  ut  je  n'en  ai  iwiut  trouvé 
durant  mon  court  passage  à  Sai'ed.  Les  derniers  restes  du  château  ont  disi)aru  dans 
le  tremblement  de  terre  de  1837;  Robinson,  BiUical  researches,  m,  321. 

1.  Lors  de  mon  dernier  séjour  à  Damas,  le  colonel  Bai.ri  Bey  était  attaché  à 
l'état-major  du  v"  corps.  Le  savant  archéologue,  qui  voulnt  bien  me  procurer  quel- 
ques copies,  a  fait  peindre  eu  noir  les  caractères;  ce  procédé  un  peu  sommaire  les 
fait  du  moins  ressortir  avec  netteté.  Quelques  lettres  et  nombre  de  points  n'ayant 
pas  été  touchés  par  le  vernis,  je  restitue  les  mots  mal  venus  d'après  ma  copie.  .Sui- 
vant Badui  Bey,  cette  inscription  se  répète  à  l'intérieur,  sur  la  jiorte  murée  do  la 
face  est;  l'accès  de  la  citadelle  m'a  été  refusé.  —  SArvAiiiE  a  donné  do  ce  texte  une 
traduction  d'après  une  coiiie  imjjarfaite  qu'il  a  rectifiée  plus  tard;  op.  cit.,  167,  et 
Journal  Asiatique,  9»  série,  vu,  284. 

MÉMOIUES,  T.  Hi.  59 


—  4G6  — 

iai'i  âju  ^'j  J.U'  ^^'1  ^^^^..  j^\  jiiii  jL,'^i  ^vi^ii  ju^'m 

^^ 
Au-dessus  (lu  n.'cfiui<;lf.  au  milieu,  deux  lijiiics  on  jihis  potits 
caractL-rert  : 

Au  nom  «lAIIAIi  .  .  .  (îlnirc  à  noire  uinilir  If  Miltaii  Al  Malik  az  JJâliir 
liiikn  atl  (lunyâ  wad diii,  le  savant,  le  jnslf.  U-  ^rnerrifr,  l'tc.  .  .  Mailiars,  le 
M-nit<ur  (du  Kultani  Malik  Sâ!il.i  Nadjni  addin  (Avvid)).  Il  a  uni. inné  do 
rtconHtruirc  la  litatlillc  \  ictoriiiisc,  après  qu  tllo  eût  été  livrée  à  I  ennend 
niaiiilit  le  21  djuniâda  ii(i;')S,  it  recouvrée  par  I  armée  vielorieuse  le  dimanche 
L'7  ramadan  liini  de  la  même  année.  (Ce  travail  a  été  t'ait)  sous  le  eoinman- 
dement  du  Herviteur  ijui  a  liesoin  de  la  f;râee  d'Allah,  l'émir  1/./,  addin  Ai- 
liak,  le  Ker\ileur  de  .Malik  '4>ii\tir  (Itaiharsi  as  Sàliln,  ap|ieli'  le  l'alirieunt  de 
eotteM  fie  muilleH.  Il  a  l'Ii-  terminé  ('.M  en  ti'jîl. 

O  i|iii  tait  riiitérét  iii|iilal  de  ce  texte,  e'est  ipiil  iiieiitinnne  la 
prÎHc  de  la  <-itadellr  jtar  le>  Tailares  et  .sa  reprise  par  larinée 
ét;yptieiiiie.  ('es  deux  taitH.  appliyi'-H  par  deux  dates  distiiiele.s,  se 
rattaelieiit  à  un  événement  eimnii,  la  bataille  de '.Ain  hjàli'it,  (pli 
arrêta  le  flot  déliordant  des 'l'artares  en  Syrie  et  le  dciipurna  pnur 
tmijonrH  de  TK^^ypte.  hâte  niéninralde  pniir  l'iiistoire  de  la  eivili 


—  467  — 

sation,  car  le  Caire,  envahi  et  pillé  par  les  hordes  d'Houlagou, 
eût  certainement  vu  disparaître  alors  une  partie  des  monuments 
et  des  manuscrits  arabes  conservés  jusqu'à  nos  jours.  Voici  le  bref 
récit  des  événements  auxquels  ce  texte  fait  allusion. 

Enhardi  par  la  prise  de  Bagdad  et  par  les  troubles  (jui  divi- 
saient les  états  ayoubites,  Houlagou  s'était  emparé  de  la  Méso- 
potamie et  de  la  Syrie  du  nord.  Le  19  safar  G58,  ses  messagers 
arrivaient  à  Damas  et  le  IG  rabf  i",  ses  troupes  y  entraient  sans 
rencontrer  de  résistance;  seule  la  citadelle  leur  ferma  ses  portes. 
Les  vainqueurs  l'assiégèrent  le  6  rabf  il  et  la  prirent  le  22  dju- 
mâdâ  I",  en  démolissant  ses  parapets.  Maîtres  de  la  Syrie  centrale, 
ils  fondent  sur  la  Palestine  et  menacent  l'Egypte.  IMais  le  sultan 
Qutuz,  réunissant  l'armée  égyptienne,  se  porte  à  leur  rencontre 
et  leur  inflige  une  cruelle  défaite  à 'Ain  Djâlùt,  entre  Zar'în  et 
Baisân,  le  vendredi  25  ramadan  658.  La  nouvelle  de  la  victoire 
parvint  à  Damas  dans  la  nuit  du  dimanche  '21  ramadan;  aussitôt 
les  Tartares  évacuent  précipitamment  la  ville,  qui  ouvre  ses  i)or- 
tes  au  sultan  Qutuz.  Enfin  Hail)ars,  monté  sur  le  trône  après  le 
meurtre  de  Qutuz,  fit  réjiarer  la  citadelle. 

Tel  est  en  résumé  le  récit  de  ^laqrîzi,  le  chroni(iueur  qui  ra])- 
porte  ces  faits  avec  le  plus  de  détails.'  Reste  à  confronter  les  da- 
tes de  l'auteur  arabe  avec  celles  de  l'inscription. 

Tous  les  auteurs  (|ue  j'ai  consultés  sont  d'accord  ])our  fixer  la 
bataille  de 'Ain  Djàlùt  au  vendredi  25  ramadan  (;5  sept.  1260)  et 
l'évacuation  de  Damas  au  dimanche  27.  .Ainsi,  sur  ce  pdiut.  l'in- 
scription de  lîaibars  confirme  exactement  leur  récit. - 

1.   Sidlmis  MamUmIcK,  i  a,  117  — 'J'J,  104—101!,  Ul;  cf.  Siituk,  l'iiris  ITiCi,  1"«  181  V  et, 

i:i4  i". 

•1.  Abu  Cllûlliall,  Adh-dhall  fi  r-rau<fa/oin,  Ill.S.  «le  .M.  SciiKi'Kit,  llIUlt'C  G.'iS  ;  Ma(|lfzi, 
loc.  cit.;  Nuvvairi,  Loide,  2'",  f"  1.S2  r";  Abu  l-fidiV  et 'Aiiii,  dans  llhl.  «r.  deo  Cn,h.. 
I  14.S-  lia,  il;")-,  Hatadi,  nis.  de  M.  Sciiei-kr,  f»  174  v°;  Ahii  l-faradj,  éd.  Sâlluiiii,  48'.l; 
Alm  1-Mial.iâsiii,  lus.  tW  M.  Schkiek;  Ibii  lyâs,  i,  y7;  Wf.ii.,  Chaliftsn,  iv,  IG;  Hammkii, 

60» 


—  4fi8  — 

Il  n'eu  est  pas  de  mêiue  pour  la  date  de  la  prise  de  la  citadelle 
par  les  Tartares.  Suivant  l'inserijjtiou,  elle  eut  lieu  le  21  djuuiâdà 
II  (3  juin),  tandis  que  dans  le  récit  qu'on  vient  de  lire,  ^Ia»|rizi  la 
fixe  au  22  djuniadà  l"  (5  mai).  Cette  dernière  date  est-elle  eon- 
finuée  par  d  autres  chroniques?  Je  ne  saurais  le  dire.  Parmi  les 
auteurs  que  j'ai  pu  consulter,  ceux  qui  parlent  du  siè«;e  de  la 
citadelle  .sont  en  désaccord  .sur  la  date  on  .se  taisent  entièrement 
sur  ce  point.'  Je  m'en  tiens  donc  à  la  date  de  Ma([rîzi,  comparée 
à  celle  de  rinscriptinn. 

La  dit^érence  «1  un  jour  .sur  le  quantième  du  iimis  (21  et  22)  n'a 
pa.s  d'importance.  Cette  léfj^ère  erreur  est  trè.s  tVécjuente  et  s'ex- 
|dique  jiar  une  faute  de  copie,  on  par  une  variante  de  calendrier. 
(Jiiaut  à  la  ditt'éreiice  du  mois,  elle  ]»ortc  sur  les  deux  (Ijtnuâilâ 
et  ne  repo.sc  que  sur  la  permutation  de.s  mots  nirini/.  jh-i micr  et 
nhhir,  .seroiid.  (  'es  deux  termes  ayant  une  •grande  analo<>:ie  «rra- 
pliiqiie.  j)rétent  aisément  à  des  erreurs  de  copie.  Le  ji:rtiupe  V  est 
le  même  dans  les  deux  mots;  le  ;;ronpe  J..  écrit  rapidement  en 

GetchithU  dtr  Itcfiane,  I,  S04  ;  Khkmkii,  MilteUj/rieii.  77;  Hkism'U,  KjUrniU,  iSO,  etc.  — 
KacliM  nd-illii  niruutt-  i-ii  ii6lail  la  lialaillc  snn»  t-n  tlxcr  In  (lato;  éd.  (.jcatiiioiêhe, 
847  iw.  Sujfiti  (IfUioire  du  Califtt,  ('d.  Cairt',  l'JI;  trad.  .Uuiiktt,  r>()l)  domii'  |i>  Ift 
|Miiir  II-  'tu  Ia-k  luiïilItMin-ii  hoiirrcA  iirridciitalc.H  doniioiit  le  3  Ni-ptcinbrc  l'JOo,  ror- 
ri'r|Hiiidaiit  :ili  "Jft  rniiindnii;  tCmelej,  444;  Oettri  </m  l'hiproù,  1014.  I.c»  oilitclirH  du 
l'hrotlrê,  444,  iiiiti'  r,  dmiiifiil  par  iTrciir  'it>  ramad&n  =  2.'>  itcpti'inlirc.  .Saiinto,  Aiiiadi 
cl  Im  Annales  w  iloiilK'llI   pHN  d)'  dnli'  priVUiv 

I.  Voici  Im  vnriaiitcit  i|iu<  J'ni  rt'lcvt'if»  :  Arrivi-i'  df»  iiicNdaccrH  à  l'aiiiax  :  17  fa 
far  (Aliti  (hâtiiali  et  Aliu  l-nia(fAjiiii);  ID  nal'ar  (Mni|rixi  «'(  ^alitdi,  lœ.  nt.)\  tiiiftnfiir 
(Niiwnlrl,  III*.  rilé,  f-  104  v);  i««f«r  (Ilin  Ivan,  tac.  rit.).  Arrivée  di<i»  trimpi-n  :  III  mUr 
■••  (Mai|r1zl);  17  (AliA  C'h&iiinli  t-l  Alm  I  iiinl.iA.iiii,  iiiim.  riii'ii  cl  l'uriH  l7Mii,  (■•  i7Mr'); 
»7  (.Safadi,  m».  cM),  —  .Sir^i-  dr  lu  riiadi-lio  ;  du  il  raid'  ii  nii  "J".'  dJiiiiiAilii  i"  (.Mik)- 
rl/i  l'-^.rii).  ilii  iii^iiH'  jour  au  ïï  raid'  ii  (ii'<»ii«>i<i)«,  HuMrr  dtt  .l/miyo/j ,  ni,  .HSO). 
Il>i.  1  lindditd  Maliilii.  .Safndi  il  Alm  I  lidfi'  riMiiiilriil  la  prim'  de  In  ritadcllc  Raim 
IU<-r  di'  ilatc,  aiimi  ipir  Wt:ii.  cl  KaKMitii.  Le  lii<iKrnpli<'  di'  llnilinrn  (l'nrin  I7(i7),  Alm 
l'faradj,  lUi-lild  addlii  ri  Alm  I  iiialinKiu  ii'i-ii  pnrlinl  pan,  Kniil'  crn-nr.  IIammkii,  /or, 
fil.,  ri'prtMliiit  Im  iIhIc*  du  Mni|rUi.  l'iiur  ■•■n  dnim  d'.Mill  rliftinnli,  voir  l'appciidiro 
fc  la  II  II  de  II'  iiW-iniiiri'. 


—  4G9  — 

liant  les  deux  lettres,  peut  ressembler  à  y-  et  vice-versâ.  Or  le  mot 
^1  est  distinctement  gravé  à  la  fin  de  la  première  ligne  de  l'in- 
scription/ Ce  document  officiel  doit  avoir  été  rédigé  au  moment 
des  réparations  faites  par  Baibars  à  la  citadelle,  c'est-à-dire  peu 
de  temps  après  les  événements.  Il  est  donc  difficile  de  ne  pas  lui 
accorder  la  préférence  sur  le  texte  de  Maqrîzi. 

En  résumé,  la  citadelle  tomba  probablement  le  21  djumâdâ  ii 
et  non  le  22  djumâdâ  l".  Si  le  siège  a  réellement  commencé  le  6 
rabî'  II,  il  aurait  duré  deux  mois  et  demi,  non  un  mois  et  demi, 
comme  le  prétend  Maqrîzi.  Cette  conclusion  serait  confirmée  par 
un  passage  d'Iljn  Klialdûn,  lequel,  sans  donner  de  date,  se  borne 
à  dire  que  le  siège  dura  longtemps.-  Enfin  les  Tartares  l'éva- 
cuèrent  le  27  ramadan,  à  la  nouvelle  de  la  défaite  de' Ain  Djâlût. 
Sur  ce  dernier  point,  l'inscription  confirme  le  récit  unanime  des 
auteurs. 

Quant  à  la  date  qui  termine  l'inscription,  celle  des  réparations 
faites  à  la  citadelle,  elle  est  un  peu  fruste,  mais  elle  ne  fait  aucun 
doute.  Le  cliiftre  ^,  neuf,  est  assuré  par  la  forme  des  caractères 
et  la  présence  des' deux  points  diacritiques  du  ta.  Or,  c'est  juste- 
ment en  659,  c'est-à-dire  peu  de  temjjs  après  la  fuite  des  Tartares 
et  l'avènement  de  Baibars,  que  Maqrîzi  place  les  travaux  de  re- 
stauration exécutés  par  le  sultan.'  D'ailleurs,  cette  date  est  répé- 
tée sur  une  autre  inscription  de  Baibars  à  la  citadelle,  oii  ligure 
également  le  nom  de  l'intendant  des  travaux,  l'émir  Aibak  l'ar- 
murier. 

1.  Sur  lo  genre  iimscMliii  (le.  djumâdâ,  voir  C.  I.  A.,  i,  128,  note,  1;  Z.  D.  M.  O., 
VIII,  5'J2. 

2.  Ibn  Kluildîm,  éd.  liouliKi,  v,  :iGO. 

3.  SitUam  Mamlouks,  i  a,  Ml;  Nuwiiiri,  ms.  eité,  l'  142  v  et  l'aris  1Û7.S,  T'  4  r"; 
Kutubi,  Favâl  al-Wafayat,  i,  90,  cit6  par  Sauvaike,  op.  cit.,  lOO.  A1)U  1-mal.iâsiu,  dans 
la  description  détaillée  des  constructions  du  sultan. 


—  470  — 

La  prise  de  Safed  et  r expédition  d'Arménie. 
664  H. 

A  dix  mimites  au  nord  de  la  ville  de  Honis,  au  milieu  d'uu 
pauvre  faubourjr,  s'élève  le  tombeau  de  Kliâlid  ibu  al-Walid,  le 
jréuéral  de  Maliomet,  l'uu  des  oonquérauts  de  la  Mésopotamie  et 
de  la  Syrie.  Il  mourut  à  Iloms  eu  l'au  21  de  riiéfiire.  d'après  la 
meilleure  traditiou.'  Comme  taut  d'autres,  son  tombeau  devint  un 
sanetuaire  vénéré.  De  nos  jours,  il  est  {jardé  avec  un  soin  jaloux 
par  nue  population  peu  éelairée;  maljrré  tout,  j'ai  réussi  à  jiéuétrer 
dans  l'eiieelnte  et  à  copier  sur  la  porti-  du  tombeau  deux  inserip- 
tions  du  sultan  Haibars.  Ces  textes  sont  tinp  lunjis  pour  tigurer 
iei  tout  entiers;  mais  comme  ils  t'ont  allusion  à  des  événements 
liistoriciues,  j'en  indicjuerai  la  sulistance. 

Le  premier,  f^ravé  sur  la  porte  en  tiiii|  li;:ncs.  relate  la  con- 
struction on  plutôt  la  réparation  du  tomlieau,  ordonnée  par  le  sul- 
tan cqnami  il  se  rendit  à  IJonis  ii  la  rencontre  île  l'armée  victo- 
rieuse revenant  du   jiays  ib-   Sis»,  ( .  ^^  S'U^'    .a*-   le  «i^c  jls). 

Il  est  daté  ilc  «lliu  1-bidjdjali  (;(!4  i septembre  rj(!(l  .  Voici  l'évé- 
nement aiii|uel  ce  texte  tait  allusion. 

Au  ciiinmencement  de  dliii  I-qa'dali  (i(i4  (aoitt  Tililii,  l'arnicc 
du  sultan,  sous  les  ordres  de  Malik  Mansùr,  prince  de  llamali. 
(juitta  Damas  pour  manlicr  contre  la  Petite  Arménie.  Après  pln- 
Mieurs  victoires,  elle  .s'empara  ilc  Sis.  capitale  du  royainnc,  et  tit 

I.  Hur  In  iiiiirl  ilc  Klinliil.  voir  Itrliulliiiri,  ril.  nii  (îouk,  Iî:<  ni  liaiU;  l'iiltiiri,  i, 
SAIA,  riUiit  WHi|i<li:  llili  Kiilnilinli,  llmuit.iu-h  drr  Urtrhiehlr,  IHO  cl  Itn  iiiilrcii  moiutch 
''it/-<'a  ilnii*  Viiu|(ll,  Mo'iljiim,  VI,  412  L'iio  irnililinii  |m'ii  niitliriilii|iii>  le  fiiil  iiKiiirir  K 
.MrliiM  ,  NaMnwi,  ^1.  \Vr>iKi>ri:i.i>,  S2'i;  Uni  ntAtliir,  m,  |A;  Yiii|Ol,  .Vn'<{;'«»i.  ii.  .S.Hfl. 
J'Iirnon'  à  <|iii<llc  l'\n<n\w  miiuiilK  mui  tiiinlirnii.  Il  cul  im'iitiimii^  par  Ilni  l'jiilinir 
(^i.  WiioHT,  tft'J)  an  «II*  nliVIr,  |inr  .Nawnwl  ilitr.nlj  ri  Yni|ât  (lar.  cil.;  Mnnifiil.  i, 
S'ioy  au  iiii*,  |iar  Ibn  iU|fltali  ifii.  lluraUiKiiT,  i.  141)  nii  tiv*:  cf.  I.k  .'^tiuxuk,  l'nU*- 
Unt  uniOr  Ihr   Mnttnu,  Mitt. 


—  471   — 

un  grand  butin.  A  la  nouvelle  de  ses  succès,  Baibars  quitta  Damas 
le  13  dhu  1-hidjdjah,  pour  aller  à  la  rencontre  de  son  armée.  Ar- 
rivé à  Qârâ,  le  sultan  s'y  arrêta  pour  sévir  contre  les  habitants, 
qui  pillaient  les  campagnes  environnantes.  Cependant  on  vit  arri- 
ver les  troupes  revenant  d'Arménie,  et  le  sultan  rentra  à  Damas 
le  24  du  même  mois.' 

D'après  ce  récit,  que  j'emprunte  en  résumé  à  Maqrîzi,  il  semble 
que  le  sultan,  dans  sa  marche  au  devant  de  l'armée  d'Arménie,  se 
soit  arrêté  au  bourg  de  Qârâ,  c'est-à-dire  à  65  kilomètres  au  sud 
de  Homs.  Mais  suivant  d'autres  historiens,  il  poussa  jusqu'à  Apa- 
mée  en  passant  par  Hamah.-  Les  dates  de  leur  récit  ne  concordent 
pas  exactement  avec  celles  de  Maqrîzi;  en  tout  cas,  le  sultan,  dans 
sa  marche  de  Qârâ  sur  Hamah,  a  dû  passer  par  Homs  au  mois  de 
dhu  1-hidjdjah.  C'est  ce  que  confirme  le  premier  texte  du  tombeau 
de  Khâlid. 

Le  second  texte,  gravé  en  huit  lignes  au-dessus  du  premier, 
est  fort  curieux  d'un  bout  à  l'autre.  Il  est  daté  de  rabi' l"  G66 
(nov.-déc.  1267)  et  commémore  un  acte  par  lequel  le  sultan  con- 
stitue en  waqf,  en  faveur  du  tombeau  de  Khâlid,  le  village  entier 
de  Far  am,  avec  ses  quatre  limites,  sous  les  conditions  fixées  dans 
le  dit  acte  de  waqf.  «  Ce  village,  dit  le  texte,  est  dans  le  district 
de  Safed,  pris  par  le  sultan  en  chawwâl  664.»^ 

1.  SuUam  Mamlouks,  i  b,  31—36;  Abu  l-maliâsin,  ms.  cité-,  KOiiricht,  Étude,  dans 
Archives  de  V Orient  Latin,  lia,  385;  Reinaud,  Extraits,  600. 

■2.  Nuwairi,  ms.  cité,  f"  236  v»;  Abu  1-fidâ',  éd.  Cn'S  iv,  3  nll.\  rf.  Hisl.  or.  des  Crois., 
I,  1.51.  Suivant  le  premier,  Baibars  .arrive  à  Apamée  le  13  dhu  l-hidjdjah  ot  ne  rentre 
à  Damas  que  le  2  muharram  G65. 

3.  Voici  le  passage  le  plus  important  de  cette  longue  inscriptidii  inédite  : 
^Lo)\  ^rc-ro  .  .  .  .yb\^\  ^UJ\  ^^UJ-vJ\  Vi^)^  <»^'_5  U:>  ^v:^  \X»  ■  ■  ■ 
à^^  jA,  .  .  .  J^^U  ^^l   >>Jl.irî  ^i^^  ^.r^^   J^!-i-J^   (J^  j)!-^  ^,^  •  •  • 
■J^iJ  i-L^  J\'^  ^i  ^^^   f»''"^  >-àX-^   à^\XXJ^\   .vi^   >Uj  o-  V-^.   !►«> 


—  472  — 

La  date  île  la  prise  de  Sat'ed  eontirnie  exaetenieiit  lesilininiques. 
Assiégée  pendant  tout  le  mois  de  raniai]àn.  eette  forteresse  avait 
eapitulé  le  IS  oliawwâl  r2'o  juillet  rJ(i(!j.' Maqrizi.  auquel  j'em- 
prunte ees  détJiils.  ajoute  (jue  le  produit  d'un  village  fut  destiné 
à  l'entretien  du  tombeau  de  Kliàlid  à  Homs;  mais  il  n'en  donne 
pas  le  nom.-  (^'e  village,  e'est  évidemment  le  Far  am  de  l'iiiscrip- 
tion.  (|ui  est  à  quatre  kilomètres  à  l'est-nord-est  de  Safed. 

(Quelle  que  suit  la  date  de  la  rédaction  de  laete  original,  l'in- 
seription  ne  fut  gravée  qu'un  an  et  demi  plus  tard  sur  le  tomlteau. 
A  cette  époque,  le  sultan  se  tmuvait  ;i  Sat'ed  ou  i  u  mute  itmir  le 
Caire.  Mais  il  visita  Homs  le  27  clia'ltàn  de  la  même  année,  dans 
sa  marche  sur  Antiociie.  Nuwairi  prétend  (|u'il  Ht  alors  des  répa- 
rations à  la  mosquée  de  cette  ville.'  l'eut-ctre  cette  inos(|néc  n'est- 
eile  autre  que  le  tomlieau  île  Kliàlid:  je  n'ai  trouve  dans  les  autres 
mosquées  de  iloni>  aucun  ti'\tc  de  l'iailtars. 

^ji  Â.^K^X  1»«-%!J\  ^_j.T.  «  .  ;  <)uUj-*\  L«ii«>^  ^-*^^*■   ^-"5  *jU-iw^  ^«jL.»  j 

....  f^r^\  ^>Jk  ^^  JwiVâ.  >  {■  .«■  <■  ^ji^  >>JU>.  iliijk^  ^Juu^a  ^^;Si^\  >.J>JiJ\  > Aj:S 

l(i-iiiBn|U«r  le  joii  tli-  mot»  oiitru  itjJU^  ut  le  nom  lU-  jJlÀ.. 

I.  .Sm//miu  Miimlimlt,  I  b.  30;  Xiiwniri,  IIIM.  oito.  f •  2.S.H  v  ;  Uni  (  liaililiiil  lltilalii. 
m»,  rite,  f»  III  v";  Atm  l-mnljAoin,  m»,  cifi-:  ('i.KimiiNrtîANxuAf,  hWueil,  i,  ÏCT.  imli"  i; 
J{«HRic'iiT,  lof.  rit..  38a,  «VIT  (|iicl<|m'it  variiiiiteH  (If  (lato.  L'erreur  iU>  rWWii  nu  lien 
de  rhaietcHI  ne  n*lriiuve  ilaii»  'Aini,  /lui.  or.  det  Crmt.,  ii  n,  '."J'J,  et  ilans  Kkikmii, 
flxtraiu.  i96.  Kn  tiMit  rsN,  le  elii'ilenn  ne  rendit  vers  lu  niielinwwul,  diite  riinrirmée 
|Mir  Ira  MMirceR  rhrt'tiennea.  .Snniito  {SerreUi,  M.  UoxuAiiit,  SS3)  et  Anuiili  (éil.  i>k  Mah 
lurmiK,  Î07i  donnent  le  24  juin;  len  Annalet  tU  Ttrrr.  SaiitU  {Areli.  Or.  l.at.,  ii  b,  463^ 
donnent  24  Juicnet;  Krarln,  464,  et  le»  Gr,ttt  <Um  rhiprnu.  I7".i  1  22  Jni;net.  I.en  22 
et  24  Juillet  rorreii|Hindant  nux  17  et  lu  eliawwAI.  il  Oint  lire  |uirtont,  djinn  Um 
«Hirce»  nrridenlalei),  juiUtt  et  non  juin;  >•(.  iiC  Ma-  I.aihii.  Ilitloirr  ,lr  fUr  ,{r  Chi/jtrr, 
I,  4IS. 

}.   Sibant    Mnmlouk-r   i  b,   .11. 

a.  Voir  la  rarte  anKlai*e,  i|iii  écrit  AVi-.lm.  (ir^nix,  QaliUe,  ii,  4R.H  et  rnrle.  écrit 
ytm'm.  inar<|nnnl  ainni  le  'lUn.  L'in>><'ri|itiiin  donne  dixtinrtenient  f^j».  "anx  |Hiiiiln 
voyejl... 

4.  .Siiwalri,  nii.  ritA,  t"  S40  t-  :  ^\j  ^Lom  ^^Jut^  ^S^  t_y*  ,>>^  ^\  *^y^ 
•LU>.  <'lté  «nr  le  m*,  cle  i'nria  dani<  Sutlniu  Mamlouk;  i  b,  62,  note  (io. 


—  473  — 

La  prise  de  Jaffa  et  la  Mosquée  Blanche  de  Ramleh. 
()B(5  H. 

Parmi  les  nombreuses  inscriptions  de  Ramleh,  la  plus  intéres- 
sante, après  celle  de  la  citerne  de  Sainte  Hélène,  est  le  texte  qui 
fait  allusion  à  la  prise  de  Jaffa  par  le  sultan  Baibars.  Cette  in- 
scription, qui  n'a  pas  été  publiée  intégralement,  mérite  une  étude 
spéciale/  Elle  est  g-ravée  sur  un  long  bloc  de  marbre  à  section 
rectangulaire,  qui  gît  dans  l'angle  nord-ouest  de  la  Mosquée 
Blanche,  en  dehors  de  la  ville.-  Ce  bloc,  d'environ  400  X  30,  otfre 
quatre  lignes  en  naskhi  maralouk  ancien,  à  caractères  cursifs, 
grêles  et  allongés,  gravés  en  creux,  d'un  type  analogue  à  celui 
de  plusieurs  inscriptions  ayoubites  de  la  première  moitié  du  vif 
siècle.  La  planche  vu,  tig.  13,  reproduit  un  estamjjage  retouché 
pour  la  photographie.  La  fin  de  l'inscription,  martelée  à  dessein, 
j'ignore  dans  quel  but,  est  entièrement  fruste. 

aXL  lUUl^U  J^  Ax\  :>\j\  \\i  —  (^-  IX,  18  (jusqu'aussi)  .  .  .  ^U-j(i) 

^_^..  (3)  jaUUij  f^ic^\  jikL  àaiij  ui  j^  (^);U'i  j-^\  '^}}\ 

1.  Elle  a  été  publiée  en  tnidnction  seulement;  Survey  of  Walern  PnlesUne,  M<t- 
moir.1,  II,  271:  Pal.  Expl.  t'und,  Qnarterly.  1874,  66.  La  copie  qui  a  servi  à  cette  tra- 
duction m'a  été  communi(iuée  par  iM.  Akmstrono;  Je  l'ai  eollationnée  depuis  sur  l'ori- 
ginal en  prenant  l'estampage  reproduit  à  la  planciie  vu.  M.  (Juéiiin  en  a  publié  une 
meilleure  traduction  d'après  une  copie  de  Sauvaike;  Vesn-ipiion  de  la  Judée,  i,  il -,  cC. 
Clermont-Gannuau,  Kecueil,  i,  268,  note  I. 

2.  ("est  là  que  je  l'ai  retrouvé  en  189S.  Auparavant,  ce  bloc  était  au  centre  de 
la  mosquée,  prêt-  du  niihrâb. 

MIÏMdlUKS,   T.  111.  60 


—  474  — 

ii  <_..L^    IjL.»  Ji^Âl-]   [environ  six  luds  martol.slJl  ^^^W  j^\  j^ 

Au  nom  «lAliàli.  etr  .  .  Allah  ayant  décidé  l'cxécntion  de  sou  juf:ement 
arrêté  dans  sa  prescieuc»-.  permit  à  son  serviteur  eoutiaut  eu  lui,  ijui  s'en 
reuiet  à  lui  pour  ses  atl'aires  et  eonibat  pour  lui,  le  défenseur  de  la  reli- 
içiou  de  ixiu  prophète,  de  sou  liieu  aimé  et  de  son  ami,  le  sultan  illustre, 
(.Taud,  ^cuerrier,  etc.,  Knkn  ad  tluuyâ  wad  din,  sultan  île  l'islam  et  des  luu- 
Muiiuuus,  Itailiars  tils  de  Alidallah,  1  assoeié  du  priuee  des  eroyauls.  ete, 
Ahirs  celui  ci  sortit  d'Egypte  avec  son  armée  victorieuse,  le  dix  radjaii  lu 
nique,  dans  l'intention  d  entreprendre  la  pierre  s;iiule  et  pour  eondiatire  les 
hérétii|ues  i-t  les  relielles.  11  mit  le  sièj:e  devant  la  place  de  JatVa  .1  laulie 
du  jour  et  leniporta,  avec  la  permission  d'.MIâli,  la  troisième  heure  de  ce 
jour,  l'uis  il  ordonna  d  cli-ver  cette  coupole  au-dessus  du  minaret  Ixni  et  cette 
|M>rte  à  cette  miMquée  hénir,  par  la  main  liu  serviteur    . .  l'u  lannee  i!ti(>,  etc. 

Ce  texte,  pliih  correcteineiit  piinctiié  et  vnrali.sé  i|iir  ircuilinaire 
et  réili^é  dans  un  Ktyle  un  peu  reciien-lié.  trahit  la  |diMiic  irtin 
lettré,  tic  t|ne|(|iie  jiiriMt»-  ou  Hcerétaire  de  la  cliaiicillerii-  du  .•-ul- 
taii.  Il  l'i-tiètc  IcH  |)rineipaii\  traits  du  suniiisuie  ennteuipiuain, 
suit  dauH  loM  titren  du  nultau,  suit  par  ses  allusinns  à  la  ;;uerre 
Mainte  (•«intre  le»  eiiiieinis  relij;ieii.\  et  )Mditii|ues  du  réjfiuie  (|iii 
prétendait  être  le  dépositaire  de  la  vraie  tntdition  niusniiuane.  he 
neul  point  à  relever  ici,  c'eHt  la  nientinn  d'un  t'ait  liistnrii|ue  :  la 
pri*e  (le  Jaffa  par  MaiharH.  Voici  eoninieut  Maipizi  Ir  lai  untc. 


—  475  • — 

Le  sultan  qiiitta  le  Caire  avec  sou  armée  le  i"  ou  le  3  (Ijumâdâ 
II  666^  et  se  rendit  àGazzali,  puis  à'Audjâ.  Le  20,  il  quitte 'Audjà, 
campe  à  l'imprpviste  devant  Jatfa  et  s'empare  le  même  jour  de  la 
ville  et  de  la  citadelle.^  Après  avoir  pris  diverses  dispositions  tac- 
tiques et  administratives,  il  marche  sur  le  château  de  Chakîf 
(Beaufort),  y  parvient  le  19  radjah,  l'assiège  le  20  et  l'enlève  le 
dernier  jour  du  même  mois. 

Tel  est  en  résumé  le  récit  du  chroniqueur  arabe,  confirmé  par 
les  autres  sources  médiévales;  le  texte  qu'on  vient  de  lire  lui  donne 
la  sanction  d'un  document  officiel  et  original.  Seulement,  les  dates 
ne  concordent  pas  exactement.  D'abord,  les  premiers  chiifres  de 
l'année  sont  martelés  sur  l'inscription.  Mais  comme  le  sultan  ne 
prit  Jafta  qu'en  cette  année  666  et  comme  Mudjîr  ad-dîn,  dans  un 

1.  Le  I",  suivant  le  Khital,  ii,  300,  1.  15;  le  3,  suivant  le  Sub'ilc,  SitUans  Mamlonks, 
ib,  50-,  le  4,  suivant  Abu  Imahâsin,  ms.  cité.  Nuwairi,  uis.  cité,  f"  238  r",  donne  le 
ï",  ainsi  qu'Abu  1-fidâ',  éd.  Cp'",  iv,  4,  et  Hist.  or.  des  Crois.,  i,  152,  où  il  faut  lire 
Baibars  partit  pour  la  Syrie,  au  licu  de  entra  en  Syrie. 

2.  Ibn  Chaddâd  Halabi,  ms.  cité,  f"  137  v",  dit  qu'il  s'y  rendit  dans  la  nuit  du 
20,  avec  son  armée  tout  équipée  et  qu'il  l'atteignit  à  l'aube.  Les  habitants  de  la 
ville  s'étant  enfuis  dans  la  citadelle,  il  l'assiégea  et  la  prit  deux  Jours  après,  soit 
le  22,  et  la  détruisit.  Voici  ce  passage  curieux  et  inédit,  qui  confirme  le  détail  donné 
par  l'iuscription  sur  l'arrivée  du  sultan  de  bon  matin  :ybUiJ\  ,iXJLj^  ,j_,UiU*J\  Uij>_o5> .  . 

S.j^,c^^  ILJ  Ub  ^\  jl^o,  (sic)à^\   J=.-Jii  !S".>UJ\    Xi  CJ>^  L<  ^_5i6   i-oU~ilb  Lj_;..^U= 

Nuwairi  et  Abu  1-mal.iâsin,  mss.  cités,  donnent  les  même»  dates  (|u'Ibn  C'iiaddàd; 
cf.  Weh-,  Chalifen,  iv,  00.  Abu  1-fidâ',  toc.  cit.,  donne  la  deu.xiéme  déciulc  (lu  mois, 
ainsi  que  'Aini,  TTlit.  or.  des  Crois.,  11  a,  226,  dont  le  récit  détaillé  concorde  d'ailleurs 
avec  celui  d'ibu  Gliaddâd.  —  Les  autours  chrétiens  donnent  le  7  (Krades  450,  Sanuto 
223  Aniadi  209)  ou  le  8  mars  (Annales  453,  Gestes  190),  correspondant  au  19  et  au 
20  djumâdâ  ii;  voir  les  sources  citées  par  Rohricht,  op.  cit.,  11  a,  389,  note  102;  i>i: 
Mas  Lathii;,  op.  cit.,  i,  422;  Keinaud,  op.  cit.,  503. 

La  citadelle  avait  été  rebâtie  par  Eudes  de  Montrcuil,  un  architecte  de  Saint 
Louis;  (ioNSE,  L'art  yothique,  246,  uote  1.  Cf.  Erucle.i,  440  et  029;  Sanuto,  220. 


—  476  — 

passage  (lu'oii  verra  plus  loin,  plaee  en  cette  même  année  les  tra- 
vaux de  construcrion  mentionnés  dans  l'inscription,  force  est  bien 
d"y  lire  l'année  (>66. 

Heste  la  date  du  mois.  Suivant  tous  les  auteurs  cités,  le  sultan 
quitte  le  <  'aire  un  des  premiers  jours  de  djumàdâ  il  et  s'empare 
de  .Jatt'a  le  20  ou  le  22,  après  s'être  arrêté  h  Gazzali  et  à'Audjà; 
il  a  "donc  dû  passer  la  frontière  ég:yptienne  vers  le  10.  Or  l'in- 
scription le  fait  sortir  d'Eijypte  le  10  radjab,  juste  un  mois  plus 
tard.  Je  dis  de  rE;,'yj>te  et  non  du  Caire,  car  tel  est  le  sens  ofti- 
ciel  du  terme  a<J-ilii/ih-  nl-mi^r/i/i/a/i. 

Ainsi,  comme  dans  l'in-scription  de  Damas,  il  y  a  iiniii-  d  un 
niMs;  mais  à  (jui  l'imputer"?  Dans  le  tas  |)réfédent,  l'erreur  por- 
tait non  sur  le  nom  même  du  mois,  mais  sur  un  simple  cliitfre 
d'urdrc.  En  l'absence  d'autres  documents  manuscrits,  il  était  na- 
turel ilarcordcr  la  préférence  au  document  épijrraplii(|Uc.'  Ici  au 
contraire,  la  ditfén-ni-e  porte  sur  le  nom  du  mois  liii-niémc  et  la 
date  donnée  pai-  .Mai|rizi  est  foiifirméc  non  scubiinnt  [Mr  les 
autres  auteurs  aral)es.  mais  par  plusieurs  sources  cliréticnnes  in- 
dépendantes de  la  tradition  aralic.  11  est  <lonf  impossjldc  d'ad- 
mettre uiu-  faute  lie  copie  dans  les  manuscrits  et  bien  difticile  de 
snppoïsiT  uuf  erreur  de  tradition  fonimunc  à  des  sources  si  ditl'é- 
rentfs.  Dans  tch  conditions,  il  tant  liicn  admettre  (|ue  l'inscription 
fait  erreur. 

EcM  fautes  de  ce  ;;enrc  sont  fort  rares  en  épinrapliic,  car  le 
tem|)H  et  le  Hoin  rc((uis  par  le  travail  lapidaire  dcvaicnl  permettre 
Hoit  au  rétlacteur  du  texte,  soit  au  ;;r.'iN  ciir  de  i ci  omiaitrc  à  Icmps 
HOU  erreur,  .le  me  suis  demandé  si  la  date  n'a  pas  été  fal^itiée  i\ 
dexncin.  (  Iti  ^a'w  i|iie  l'ailiiu'N.  en  >nr|ireii:int  ,l:ilVa  à  l'improvistc,  a 

I     ^  iiir    o.iii^    I  ,i|.jii  iiiiii  i     ini  :iii  II III  Ml    -ni    hi    |iii<i'  ilr  In  l'Iliidi'lli'   ili> 

Ihinia*. 


—  477  — 

rompu  la  trêve  qu'il  avait  conclue  avec  le  comte  de  Jaifa.'  Les 
chroniqueurs  arabes,  trop  zélés  sunnites  pour  accuser  le  champion 
de  l'islam  en  Terre  Sainte,  cherchent  à  pallier  sa  perfidie  sous 
des  prétextes  un  peu  embarrassés.  Mais  il  y  a  plus  :  l'inscription 
elle-même  semble  tourmentée  du  même  souci.  La  phrase  du  début, 
sorte  de  confession  de  foi  fataliste  insolite  dans  l'épigraphie  arabe, 
paraît  rejeter  sur  Allah  la  responsabilité  de  cet  acte  et  dégager 
ainsi  celle  du  sultan,  qui  est  représenté  comme  l'humble  instru- 
ment des  décrets  divins.  Les  termes  mêmes  de  ce  passage  sont 
caractéristiques.  On  rencontre  souvent  la  formule  avec  l'aide  ou 
par  la  grâce  d'Allah.  Ici,  le  texte  parle  à' ime j^^rmission  octroyée 
par  AUâh  et  répète  ce  mot  plus  loin,  comme  s'il  allait  au  devant 
d'un  reproche. 

La  trêve  conclue  avec  Jatfa  remontait,  semble-t-il,  au  mois 
de  djumâdâ  l"66L  Maqrîzi,  auquel  j'emprunte  cette  date,  n'e.st 
pas  entièrement  clair  dans  son  récit;  il  ne  dit  pas  non  plus  si  la 
trêve  avait  été  limitée."  Supposons  qu'elle  ait  été  conclue,  par 
exemple,  à  la  fin  de  djumâdA  il  pour  cinq  ans,  elle  devait  échoir 


1.  Erades,  Hist.  occid.  des  Crois.,  n,  456  :  « Bandocdar,  Soudan  de  Babilone,  piist 
Jaffe  a  vu  jors  de  mars  par  Iraison  et  sor  trives.-i  Sanuto,  Sécréta,  éd.  Bongars,  2'23  : 
proditiose  et  tempore  treugarum.  Gestes  des  Chiprois,  190  :  par  traïson  et  dedens  triue. 
Amadi,  209  :  per  Iradimento,  sotto  specie  de  tregha.  Cf.  Rôhricht,  op.  cit.,  390;  Weil, 
op.  cit.,  IV,  CiO. 

2.  Suivant  lui,  les  envoyés  francs  se  présentèrent  le  jour  de  l'arrestation  do  .M;ilik 
Mugîth,  c'est-à-dire  le  2li  djumâdâ  i";  Sultatis  Mamlouks,  i  a,  190  et  194.  Nnwairi, 
ms.  cité,  f"  162  r",  donne  le  27;  cf  f"  224  r".  Eôhuicht,  loc.  cit..  372,  donne  la  même 
date  (8  avril  1263);  cf.  Reinai-d,  Extraits,  486.  Cette  date  se  rapporte  à  l'arrivée  d'antres 
envoyés,  mais  ceux  de  Jafta  semblent  s'être  présentés  le  même  jonr.  'Aini,  qui  ra- 
conte le  renouvellement  de  la  trêve  avec  plus  de  détails,  la  place  dans  le  cours  de 
l'année  659,  sans  fixer  la  date;  Hist.  or.  des  Crois.,  ii  a,  210.  L'année  661  paraît  plus 
probable,  puisqu'un  traité  avait  été  conclu  en  652  pour  10  ans,  10  mois,  10  jour.><; 
Reinaui),  477  et  485.  Elle  est  confirmée  d'ailleurs  par  les  sources  occidentales,  qui 
donnent  la  mi-avril  1263,  correspondant  aux  premiers  jours  de  djumâdâ  ii  601;  Erarle.y, 
447;  Gestes  des  Chiprois,  167;  Sanuto,  221;  Amadi,  200;  dk  Mas  Latiiir,  o/j.  oiV.,  i,  395. 


—  47S  — 

après  ia  ilate  réelle  de  l'attaque  de  Haibars.  mais  avant  la  date 
indiquée  sur  l'iuseriptiou.  .le  m'empresse  d'ajimter  (|iie  cette  ïsiip- 
jHisition.  qui  ferait  du  sultan  ou  de  son  seerétaire  l'auteur  d'un 
véritable  taux  épigrapliique,  ne  repose  sur  aueun  fait  préeis. 
Les  trêves  étaient  eonelues  soit  pour  ;">  ou  t!  ans,  soit  pi>ur  10  ans, 
10  mois.  10  jours  et  10  heures.  Mais  ee  pieux  mensonjre  n'aurait 
tromjié  personne  alors  et  ne  peut  avoir  été  inventé  à  l'usa-ie  des 
arehéolofTues  du  XIX'' sièele.  Quoi  (juil  en  >oit.  le  sultan  elierelie 
visiblement  à  pallier  sa  fiiute;  eette  ijréoecupation  sembK>  ri  pa- 
raître dans  la  dernière  phrase  de  l'inseription. 

Maqrizi  assure  qu'après  sa  victoire,  le  sultan  tit  bâtir  plusieurs 
{grandes  mosquées  dans  les  environs,  eomme  pour  remercier  Allah 
iiu  lui  fermer  les  yeux  sur  sa  i)eecadille.'  Or  suivant  l'inscription, 
il  bâtit  une  coupole  sur  le  minaret  et  une  ]K)rte  îi  la  nuKsquée.  Le 
nom  de  la  mosfjuéc  ne  Hj^ure  pas,  mais  il  .s'aj^it  évidcuniieut  de 
la  Mos(juée  Hlanclie,  où  le  bloc  se  trouve  actuellement,  et  de  son 
minaret,  apjielé  Tour  de  Ramleli  ou  des  ([uarante  nnirtyrs. 

(,'e  fait  e.M  nintirmé  par  un  passage  ilf  Minljir  ad-din  :  Lorsi|uc 
Maibars  s'empara  de  .latl'a  en  (Hi(!.  il  liàtit  la  cciniinli'  i|ui  est  au- 
dessus  du  niil.iràli  et  la  porte  qui  lui  fait  face.  •  L'auteur  arabe 
concordr  avec  l'inscription.  sanf(|u'il  |dac»'  la  coupole  sur  le  miii- 
ràl)  du  sanctuaire  et  non  sur  le  minaret.  Il  est  tacile  de  iuncilier 
les  deux  textes  en  supposant  <|iic  Bail)ars  éleva  ih-nx  couptdes, 
l'une  sur  le  mibiâb,  l'autre  sur  le  minart-t.  On  sait  que  les  miliràbs 
dcM  grandes  mosijuécH  syro- égyptiennes  smit  |iresqne  ion  jours 
Murmontées  d'un  petit  donn'  en  forme  de  coupole;'  ce  motif  s'est 
conservé  an  (  'aire  jusque  dans  les  dernières  grainles  mosquées  des 
MamloukH.  Le  petit  dôme  sur  minaret  fut  em|doyé  cunrainnn'nl  en 

I.  tMlaiu  UamUmltâ,  i  il,  Al;  Kkinaiii,  KttrnU*,  &0S;  liiMiiiii  m,  n;i.  •-•(.,  .lOU, 
S,  Muc^lr  ad-tltii,  ^<l.  Ibmlmi,  40*;  trml  Sirv«iiii:,  -.'07. 
».  Voir  r.  l.  A  ,  I.  H9 


—  479  — 

Egypte  jusqu'au  xiV  siècle,  où  il  fut  remplacé  par  la  lanterne 
surmontée  d'un  bulbe  à  base  étranglée.  Le  Caire  en  oifre  encore 
plusieurs  exemples.  Malheureusement,  le  minaret  de  Ramleh  a 
perdu  son  couronnement.  On  voit  encore  au  sommet  l'amorce  d'un 
édicule  qui  peut  avoir  été  la  base  d'une  coupolette.  Mais  on  ne 
peut  tirer  de  cet  indice  aucune  conclusion  sur  les  travaux  de  Bai- 
bars,  car  le  minaret  a  été  rebâti,  comme  on  va  le  voir,  par  le  sul- 
tan Muhammad  en  l'an  718  de  l'hégire. 

On  sait  que  plusieurs  auteurs  modernes,  guidés  par  une  tradi- 
tion qui  paraît  remonter  au  xvf  siècle,  ont  vu  dans  la  Mosquée 
Blanche,  avec  ses  portiques  et  son  minaret,  les  ruines  d'une  église 
avec  son  clocher  et  le  cloître  d'un  couvent  chrétien.'  Cette  opinion 
a  été  rétutée  par  les  meilleurs  critiques.-  Elle  est  contredite  par 
l'examen  archéologique  des  ruines,  qui  trahissent  clairement  des 
méthodes  arabes,  et  par  une  description  détaillée  de  Mudjîr  ad- 
dîn,  qui  en  fait  remonter  l'origine  au  calife  omayade  Sulaimàn  et 
dit  qu'elle  fut  restaui'ée  successivement  par  Saladin  en  587  et  par 
Baibars  en  666.'  Les  parties  encore  debout  des  portiques  rappel- 
lent assez,  par  leur  aspect  général,  la  mosquée  élevée  par  Bai- 
bars  au  Caire  en  cette  même  année  666.  Je  me  demande  si  elles 
ne  datent  pas  de  cette  éi)oque,  quoique  ni  l'inscription  ni  ]\Iudjîr 
ad-dîn  ne  les  signalent  dans  les  restaurations  de  Baibars. 

Quant  au  minaret,  franchement  arabe  de  bas  en  haut,  on  sait 
positivement  qu'il  a  été  rebâti  par  le  sultan  Muliamniad  en  cha'bàn 

1.  Voir,  i);ir  exemple,  Thkvenot,  Voyages  (éd.  de  1727)  ii,  572,  Buckinoham,  Ti-aveh 
in  Palenline,  1G8,  et  pluaieiirs  auteurs  cités  dans  Rittek,  Erdkunde,  -tvi,  583,  dans  Ro- 
BiNSON,  BihUcal  Uesearches,  m,  36  et  dans  Guérin,  Jtidée,  i,  42. 

2.  RoBiNsoN,  BiUical  Researchea,  m,  .'tS-,  Ritter,  Erdkunde,  xvi,  583;  Conder,  Pal. 
Expl.  Fund,  Qualerly,  1874,  57;  de  Vooué,  Églises  de  Terre  Sainte,  367;  Guérin,  Judée, 
I,  44,  etc. 

3.  Mudjîr  addin,  loc.  cit. 


—   4S0  — 

718.'  Cette  date,  indiiiuée  par  Mudjir  ad-diii  et  par  riuscriptitMi 
qui  surmonte  la  porte  du  minaret,  ne  fait  l'objet  daiuiui  dmite. 
L'inscription  de  Miiliammad.  sijrnalv'e  par  un  «irand  nmubro  de 
voyageurs  depuis  Volney  au  siècle  dernier,  n'a  été  ))ul)liée,  sauf 
erreur,  qu'en  traductiou.-  J'en  donnerai  ailleurs  le  texte  avec  une 
photographie. 

La  prisf  du  Krak  et  l'émir  Qâipiiâz. 

C'est  en  fif»!!  ri271)  que  Haibars  reprit  aux  Hosi)italiers  la  for- 
teresse du  Krak  (llisn  al-Akràdi.  l'une  des  elés  de  la  domination 
latine  en  Syrie.  Voici  en  résumé  le  récit  de  cette  campa^iiic.  rap- 
porté par  Maqrizi. 

1.  Et  non  <l'<,  coiumo  on  lit  ilaiis  Kittkh,  Enikimdf,  ivi,  5«5,  cl  <l:iii»  Kouinson, 
op.  cit.,  III,  3H. 

2.  KiTTKR,  ter.  ci/.;  Civt.Hm,  Juiii'c.  i,  45.  C't'  dernier  niifcnr,  snns  élever  ancnn  tloute 
nur  r<»ri»n"*'  «rabe  du  niiiiiiret,  Mitfjfère  qui'  riiiiseriptinn  |»iiirritit  avoir  été  rajoutée 
B|iré!i  r<iii|i,  roinuie  relie  du  Millim  KittbuK'i  dans  le  |HMiail  de  l'église  îles  Croisé» 
a  ICaniIeh,  In  f;rande  iiii>si|née  actuelle.  Il  est  tmile  de  réfuter  eette  olijection,  pré- 
M-nléc  déjà  pur  un  partÏMan  de  l'onifine  rhrétienne  de  la  tour  (rite  dans  Kirrcii,  loc. 
cit.).  Au  luiunret  de  lu  .MoMpiée  Itinnclie,  l'iniirription  de  .Mulianiuiad  est  «rulptée  dans 
le»  voussoirs  du  lintenu.  Celte  partie  de  la  ronstruelion  est  franeheuu'iit  arabe,  eoiuuie 

la  tour  entière,  et  ne  porli-  la  tra l'aueune  retouelie.  .\u  contraire,  rinsrriplion  de 

Knlliu((à  eut  gnvie  Kur  un  lintenu  iroecnsitui  i|ui  a  été  rajout''  aprh  coup  dans  un 
|¥>rtail  purement  K'*ll>i(|Ue,  de  manière  à  lui  donner  ((rus.iiéreinent  l'aspi-et  d'un  por- 
tail arabe  11  Kuffit  d'un  roup  d'ieil  pour  s'en  eonvniiiere.  En  publiant  les  inseriptions 
de  Uamieli,  je  reprofluirni  des  photo(;rnphien  ipii  ne  Inisseut  aucun  doute  à  cet  é^ard. 

L'église  de  Kniiileli,  ipii  sert  aujourd'liiii  de  grande  niosi|uée  et  ilont  l'orlK>ne 
ftniMpie.  roiileHlée  par  M.  Iti'fcaix  fut  reeiuiniie  par  M  i>K  Voiit'ft,  a  été  étudiée  rapi- 
dement |>ar  M.  CoKiiKN,  l'ai.  Jir/tl.  Fmul.  Qunrlrrli/,  1^74,  M,  Elle  mérite  un  examen 
détaillé;  Min  |Mirlail  e»l  un  de»  plu*  beaux  vestiges  de  l'arehitiH-lure  deo  Croisés  en 
Hyrie  (juaiil  H  Ha  tour  rarrée,  signalée  par  M.  (ii  i":»!»,  Judér,  i,  MM,  elle  a  été  rem- 
plaréc  par  un  minaret  rond  miHJerne  et  je  ne  l'ni  jamais  vue.  .Mais  j'ai  retrouvé  une 
iiuteripllon  ipii  la  •urinontalt  el  ipii  prouve  i|u'elli'  avait  été  bi'ilie  ou  rel'alle   par  le 

•ullan  Mul;anima<l  en  l'an  714  d<'  llié({lre.  Celli'  tour  n'éiail  cl pan  le  .loiher  pri 

lliltif  de   I  éKll«'  di-«  CroUés. 


—  481  — 

Le  10  djnruâdâ  ii  669  (24  janvier  1271),  le  sultan  jiart  du 
Caire  avec  son  fils  Malik  Sa'îd  et  parvient  à  Damas  le  8  radjab 
(20  février).  Puis  il  marche  sur  Tripoli,  s'empare  de  Si^fîtliâ 
(Chastel  Blanc)  et  des  tours  de  garde  qui  avoisinaient  le  château 
du  Krak.  Le  9  (21  février)/  il  met  le  siège  devant  cette  ville,  où 
il  est  rejoint  par  divers  contingents  musulmans.  A  la  fin  du  mois, 
il  dresse  des  machines  contre  la  forteresse,  qu'il  enlève  le  16  cha'- 
bân  (30  mars).  Les  Francs  l'évacuent  le  24  (7  avril)  et  l'émir  Sâ- 
rim  ad-dîn  Kâfiri,  nommé  gouverneur,  reçoit  l'ordre  de  rebâtir  les 
parties  détruites  par  le  siège. " 

Sans  vouloir  examiner  les  variantes  de  date  données  par  les 
auteurs,  il  suffit  de  constater  qu'ils  s'accordent  pour  fixer  l'éva- 
cuation de  la  place  par  les  Francs  au  24  cha'bân;  c'est  le  seul 
point  qu'il  importe  de  retenir  ici.* 

J'ai  visité  récemment  les  ruines  de  cette  superbe  forteresse,  le 
plus  beau  monument  du  moyen  âge  militaire.  Parmi  les  inscrip- 
tions que  j'y  ai  recueillies,  il  y  en  a  trois  du  sultan  Baibars;  elles 
confirment  exactement  le  ré(;it  des  auteurs.' 


I.  Cette  date  no  s'accorde  pas  avec  la  précédente.  Il  faut  lire  peut-être,  avec 
'Aini,  Abu  1-tidâ'  et  M.  Rohiuciit,  le  9  cha'bân  (23  in.ars)  et  modifier  la  date  suivante; 
DU  l)ieu  conserver  la  date  du  9  radjab,  donnée  aussi  par  Nuwairi,  nis.  cité,  f"  248  r», 
i-t  Ibn  Fiiràt  (cité  par  M.  Rey,  Etude  ■■"i.r  fes  monumf.nts,  etc.,  66),  et  modifier  la  date 
de  l'arrivée  du  sultan  à  Damas. 

'i.  SuUans  Mamlouka,  i  b,  8+;  Kohkicht,  loc.  cit.,  398,  note  135;  Rky,  Ioc.  cil.  (lire 
Kâfiri  au  lieu  de  Kafrouri);  Reinaiid,  Extraits,  525. 

3.  Cette  date  est  donnée  aussi  par  Nuwairi,  loc.  cit.,' Aim  et  Abu  \-Mà',  Ili.it.  or. 
des  Crois.,  ii  a,  237  et  i,  lô3;  cf.  Wkii,,  Chalifen,  iv,  70.  Abu  1-niahâsin,  ins.  cité, 
donne  le  25.  Les  sources  occidentales  donnent  en  général  le  8  avril  =  25  clia'bân  : 
Sanuto,  224;  Gestes  des  Chiprois,  199;  Annales  de  Terre  fiainte,  op.  cit.,  455;  Rky,  loc. 
cil.  VEraclea  ne  donne  pas  de  date;  Amadi,  212,  donne  le  18  avril. 

4.  Elles  ont  été  publiées  par  jM.  Schkfek  dans  Rey,  Elude,  46  et  272;  mais  le 
texte  en  est  incomplet,  notamment  dan.s  les  dates,  qui  en  font  l'intérêt  principal. 
On  ne  peut  les  lire  qu'à  l'aide  d'une  forte  longue-vue. 

Mt;MomES,  T.  m.  61 


—  482  — 

I.  —  Au-dessus  de  la  porte  d'entrée,  dans  les  pierres  du  pare- 
ment. Trois  liufues  de  longueur  inégale;  dimensions  approxima- 
tives :  180,  700  et  920  X  ôô.  Grand  nasklii  mamlouk;  beaux 
earaetères  à  fort  relief,  frustes  par  endroits.  La  deuxième  lijiiie 
est  Hanquée  de  deux  lions  passants,  armoiries  du  sultan  Baibars. 
Voir  ]danelie  VI.  lig.  12. 

CV_^^lj:>  J  ll'Ll»  jJ^\  IJ*  Iji.Ju^   ^'  [lion]  (2)  .  .  .  ^  (1) 
Jlil»  [a;'_;il   \zl}j!i  A*lUl  JiUl  (3)  [lion]    iU  J^U  ^lll  jlLUl 

...  1^  riHlauratinn  <li'  ottc  t'nitirosc  lniiie  a  éti-  onlonni'e  sous  le  rèfrnc 
de  notre  maître  le  sult^iu  .M  .Mali k  a/.^fdiir  ....  Hukn  :nl-dun.vâ  wad  din 
.\I)U  I  fallji  Itaibars.  l'aissock-  du  prince  tUs  cnivants,  k-  jour  du  mardi  _.') 
i-lia'ljûu  i'iO'J  (fS  avril  1271  ). 

II.  —  Sur  la  griKsse  tour  mude  à  l'angle  sud-duest  de  l'eneeinte 
extérieure.  (Irand  bandeau  senii  -  circulaire,  Han(iué  de  deux 
lioUH  paHHHntH  et  surmonté  d'nne  petite  ligne  portant  le  hisinilli'i/i: 
dinienHioiiH  approximative»,  UMIO  X  .')().  Superbe  nnsklii  mamlouk. 
niémen  cara«tt''res.  \  oir  pianclu-  vil,  lig.  11. 

aill  ù^l*l-"  tVj^  l}j\l\  jJ^\  »J*  a,av.  ^'  I  lion!  (•-•)...  <^U.!  <>  ' 

i>  I  lion  I  (<•  )\^s  j^'-^j   •— J  *^ 


—  483  — 

.  .  .  Ont  ordonné  la  restauration  de  cette  forteresse  bénie  notre  maître  le 
sultan  .  .  .  Baibars  ...  et  son  fils  Al  Malik  as-Sa'îd  Nâsir  addîn,  le  jour  du 
mardi  25  cha'bân  669. 

III.  —  Sur  la  grosse  tour  ronde  à  l'angle  sud-est  de  l'enceinte 
extérieure,  bandeau  semblable  au  précédent,  flanqué  de  deux 
lions.  Mêmes  caractères,  assez  frustes;  le  hismlllâh  est  dans  le 
bandeau  même. 

ùikL_ll    liVy.  ^iji   (J   t]j\l\  ,yJ^\   IJji  OjJi^  ^1  ■  ■  .   <\,U-!  [lion] 

tj:j.'~S'3  ^^  '^-^-^^  ^t  jW  '^j^j  ctiJi>_j  ^-\!ij  Li'jJl  ^^\)  JL*_JI  ctllll 

-a-  IlionI  4jb.„j  /.t^^^   ;«— 5  <1~-  ùL>^    •,.« 

...  La  restauration  de  cette  forteresse  bénie  a  été  ordonnée  sous  le  régne 
de  notre  maître  le  sultan  Al-Malik  az-Zâhir  Rukn  ad-dunyâ  wad-dîn  Baibars 
...  et  de  son  héritier  présomptif,  le  sultan  Al-Malik  as-Sa'îd  Nâsir  ad-dunyâ 
wad-dîn,  le  jour  du  mardi  25  clia'bân  669. 

Ces  textes  sont  datés  tous  les  trois  du  25  cha'hân  (8  avril  1271). 
Cette  triple  date  péreniptoire  prouve  (pie  le  Krak  était  tombé  le 
24,  suivant  les  auteurs  arabes,  ou  le  25,  suivant  les  latins.  On  vdit 
que  le  sultan,  selon  son  liabitudo,  ne  perdit  point  de  tonip.s.  11  lui 
importait  de  consolider  sans  retard  sa  nouvelle  conquête  et  de  la 
mettre  à  l'abri  d'un  retour  offensif  des  Francs,  qui  po.ssédaient 
encore  des  places  importantes  dans  cette  région.  Après  que]([ucs 
semaines  de  campagne,  le  sultan  repasse  au  Krak  vers  h'  10 
cliawwàl  (22  mai),  pour  inspecter  les  travaux  de  réparation  et 
régler  l'administration  du  district.' 

1.   Siiliam   MumUjuks,   i  b,  87;  KonmciiT,  op.  cit.,  401. 


—  484  — 

On  sait  que  Malik  Sa'iil  Harakat-kliàii.  le  tils  de  Baibars.  avait 
dirigé  lui-même  l'attaque  du  château.'  Or  son  nom  est  associé  à 
celui  de  son  père  dans  deux  des  textes  précédents.  Dans  l'un 
d'eux,  il  figure  simplement  comme  fils  du  sultan.  Dans  l'autre,  il 
est  nommé  h/vitier  présomptif  et  sultan,  et  porte  le  titre  souverain 
nâ^ir  ad-dunyû  uad-din,  an  lieu  du  simple  uâfir  ad-dhi.  On  sait 
que  les  héritiers  j)résomptifs  portaient  les  titres  souverains  du 
vivant  de  leur  père.*  Or  Malik  Sa'id  avait  été  élevé  à  cette  dignité 
le  tt  sat'ar  <>t>7,  deux  ans  et  demi  auparavant.'  .J'ignore  toutefois 
pourquoi  les  deux  textes,  datés  du  même  jour,  n'ottient  pas  la 
même  rédai-tiini  dos  titres  <le  Harakat-kliàii. 

Quant  à  l'émir  .T^àrini  ad-din  Kàtiri.  (|ui  tut  nniiimé  gnuvcrneiir 
et  diargé  des  travaux,  les  in.scriptinus  uc  le  iiiunuicnt  pas.'  Mais 
j'ai  retrouvé  .sun  toiulicau  et  son  épitaphe  dans  une  mostjuée  en 
ruiiif  du  village  triCl-llusn.  au  pieil  de  la  t'orteresse.  (|ui  renferme 
|ilii'«irur>  iiisrri|itiMiis  iiiricuses.  ( 'e  foniltcau  s'altritc  >oms  une 
coujndc  ilniit  l'un  des  murs  de  hase  porte  à  l'extérieur  un  texte 
t-n  deux  lignes,  dans  ini  cadre  en  creux  d'environ  21*0  x  4(1. 
Naskhi  mamlouk;  grands  caractères,  munis  de  iiiicl(|ncs  points 
it  voyelles. 

jj^i'^\  ^j^\  jlçli  à.-^\  cjL,  VS'i  jJ^^  ;;  oo*  . . .  <^i_v  (1) 

I.  'Ailil,  op.cU.,  SS8. 

ï.  Voir   C   /.  A,  I,    U«,  liiili'   .•»,  Il  jmi.im. 

3.  Hutlntu  Uamioult,  I  II,  01;  l'illltrlir  ili(  i|ll'llli  iii'lc  oftU'ji'l  lui  ('uiilV'rilit  lt<  TMill 
liu  milUii.  I,<'<i  iiif'iiii'ii  tilri'n  luiuviTaiim  Bc'<-iiiii|mKiii'iit  li-  nom  ilr  .Miilik  Sn'lil  ilnii» 
une  In*4-r1|itiiin  t\v  la  ritaili-llt'  ili<  Uninn*.  ilnloc  ili'  (17.1. 

4.  Halvmit  Niiwairi,  Ine.  ni.,  .H&riiii  ml  <llti  fui  tiniiiiiii'  K*>>>V('riiiMir  et  it  fut  l'ùniir 
'Ut  «il  <llii  Alluk  al  Afrniii  <|ui  fui  rliArK^'  <l''  ''>  rcKiniirnlinii  <lii  r.liMli<nii. 


—  485  — 

Voici  le  tomijcau  du  uoble  émir  Sârim  ad-dîn  Qâymâz  al-Kâtiri,  serviteur 
de  Malil<  Zi'diir  et  de  Jlalik  Sa'^îd,  ex-gouverneur  (du  Krak)  ...  Il  est  mort 
en  dliu  1-qa'dah  de  l'année  673.  (Fait)  sous  In  direction  de  Sandjar  as- 
Sairafi.' 

L'émir  nommé  gouverneur  du  Krak  par  Baibars  est  sans  doute 
ce  même  Sârim  ad-dîn  Qâymâz  Kâtiri  qui  remplit  auparavant  les 
fonctions  de  gouverneur  de  Chaqîf,  après  la  prise  de  cette  place 
par  le  sultan.-  On  voit  qu'il  mourut  à  la  fin  de  l'année  tiTo  (mai 
1275).  Il  faut  donc  corriger  une  légère  erreur  de  Maqrîzi,  qui  le 
fait  mourir  en  (574.  ■ 

1.  Ce  relatif  est  écrit  j_^_^^\  ou  ^y^^\.  Le  mot  qui  précède  le  nom  est 
écrit  j^.jij.  Bi-chadd  désigne  1m  charge  de  l'intendant  apijclé  chûdd,  de  même  que 
hi-nazar  désigne  la  fonction  du  nâzir;  voir  Dozr,  s.  v.  J^ib,  dernier  sens.  C'est  la  seule 
fois  que  Je  trouve  ce  mot  en  épigraphie. 

•2.  Sultans  Mamlmiks,  i  b,  51;  Rôhricht,  loc.  cil.,  390;  Weil,  iv,  61.  Sur  la  famille 
des  Qâymâz,  voir  Sauvaire,  Descriplion,  tir.  à  part,  259;  Sultans  Mamlouks,  i  a,  iT, 
note  20. 

.3.  Sultans  Mamlouks,  1 1),  134,  où  il  faut  lire  sans  doute  Sârim  et  Qâyniâ/,,  au  lieu 
de  Husâm  et  Fâgâr;  les  arabisants  verront  d'un  coup  d'œil  comment  ces  fautes  ont 
pu  se  produire.  —  J'ai  relevé  dans  la  forteresse  deux  autres  textes  de  restaïu'ation  : 
l'un  au  nom  du  sultan  Qalâwini,  daté  de  «84.  l'autre  au  nom  du  sultan  iMul.iammad, 
daté  de  701. 


—  486  — 


X 

La  prise  de  Margat  par  le  sultan  Q,alâwûii. 

G84  H. 

Lorsque  (Jalàwiiii  siucédii  aux  enfants  tic  Bailtars,  il  ne  restait 
jilus  aux  Franes  que  (juelques  possessions  préeaires  sur  la  côte 
«le  Syrie.  l'our  les  en  délojrer.  il  fallait  d'alxird  leur  enlever  un 
nid  d'aigrie  n'itutr  jusqu'alors  iin|»renal»le.  ('"était  le  eliàteau  de 
Mar;;at.  (jui  dnniiiic  la  mer  sur  une  liante  nninta^iie.  entre  Tortose 
et  Djabalali. 

I  ><'-s  le  mois  <!»•  ramaijàn  t'>~i'.K  le  ;;nnvenieiir  du  Krak.  Saif  ad- 
din  lîilliàn  TaWliàklii,  (iiaifjé  par  Cv^iili'^^"'"  dattacjuer  Mai};at, 
avait  ftf  ivpnusxf  a\er  perte.'  l'eui-rtre  est-ee  |ii>nr  venger  cet 
tVIiee  «iiU'  le  >ultaii.  inal;:rc  la  tn'vf  eonrlne  en  (ISO  avee  les 
Hospitaliers.-  attaqua  .Mai;rat  à  l'improviste  en  <!S4.  Après  un 
wirj,'e  dont  ll•^  autrurs  nnus  ont  laissé  le  réeit  dramati<|ne,  la  plaee 
lut  rm|i(irtir  If  i'.i  raid'  l'L'.'»  mai  12H.')|  et  nniise  à  un  j.;iinver- 
neiir  dont  le  n<>m  ne  parait  pas  iMu-nre  fixé.' 

.l'ai  visité  réccmnoiit  les  mines  imposantes  de  Mar^^at  cl   j'y 


I  .1i<//>i>i.  .l/.im/..iAt.  Il  II,  •.'(•;  Atill  I  Inlll  ,  /lui.  or.  iirt  Cm.h,,  l,  l.'.M;  (...'.j  ,(rj 
ChiprnU,  t»V;  ytnmW*»,  op.  eU.,  4o7  ;  |{t:i!iAI'l>,  o;i  ri/.,  S4I);  Kkt,  tUiuU,  3&;  Kolliiiair, 
llrr  Vntnijawj  tUs  K»itlyrrlrliê  Jtruêiilrm,  4,  lllilc  .'i;  Wlcil.,  iv,  l'.'.'l,  irnpri'-N  Mlti|rlzi, 
Niiwairi,  AIhi  Imnl^Aiilii  l't  Alm  l-rnrnilj. 

1.  Sultont  Mnmlimit,  lia,  Ï8;  Urniiiiriir,   Itfjfin,  II"  1447  iliii  ilii  |iitriiKra|ilif). 

».  HuUant  ilnmliMil;  un,  Hll;  Al>ll  I  liilll',  llUI  c»  ,U>  Crois.,  1,  lOt  ;  (IntM  (<M 
IMproU,  SI7;  Hanubi,  SïU;  Ammli,  SIC;  K<iiiiiu:iit,  Jtr,  UiUtnjanii,  b;  Hiiixjkiii,  KxiraitM, 
MO;  W■l^  IV,  Ib7  (illurumnl  li<«  ilnlo*))  lUr,  A>h<<i>.  .17;  u*  Ma»  I.athik,  »;>.  rii.,  i,  47rt. 


—  487  — 

ai  relevé  la  seule  inscription  ai-abe  qui  s'y  trouve.'  Elle  forme  un 
long  bandeau  de  marbre  blanc  sous  les  échauguettes  de  la  tour 
de  l'Eperon,  ouvrage  énorme  qui  occupe  l'angle  méridional  de  la 
forteresse  et  protège  le  donjon  attenant  à  la  deuxième  enceinte. 
Le  bandeau  se  détache  sur  le  basalte  noir  de  la  tour  et  suit  ses 
angles  saillants  et  rentrants.  Naskhi  mamlouk;  très  grands  carac- 
tères, grêles  et  allongés.  Le  début  du  bandeau  ne  renferme  que 
des  rinceaux  et  des  entrelacs.  Les  derniers  mots,  après  la  date, 
sont  séparés  du  reste  par  d'autres  ornements  et  écrits  sur  deux 
lignes  en  plus  petits  caractères. 

ùUJ\  tV  i]jLll  7:J\  \:^  \^i  ^3^^  cr^^^  ^^  ^^  •  ■  '  '^^^ 

ùU-kL.  [deux   ou   trois  niots|_j    [iJ]_^*[!^]    UiiKi   ou  six   mots  cassés  | 

^    Ic^Jj-aJ:!^  jU;   j{â^\  JL-'l    J/J  ^l'ij   <'l?-j   vl-^'^i» 

A  pris  cette  forteresse  bien  i^urdéc  et  a  bâti  cette  tour  bénie  notre  nuUtrc 
le  sultan  ....  le  sultan  de  rislâm  et  des  musulmans,  le  tueur  des  infidèles 
et  des  hérétiques,  le  destructeur  des  rebelles  et  des  hypocrites.  Sait  ad- 
dunyâ  wad-dîn  Qalâwûn,  serviteur  de  Malik  Sâlih  (Ayyilb),  Abu  l-fatl.i. 
l'associé  du  prince  des  croyants,  dans  les  mois  de  l'année  G84.  Ce  trav.iil  n 
été  exécuté  sous  la  direction  de  l'humble  serviteur  Rilbân  al-Mansûri. 

Ce  texte  mentionne  expressément  la  conquête  du  château,  détail 
rare  en  épigraphic.  En  outre,  il  ai»piend  (iiie  la  tour  de  l'EjJcron 
fut  restaurée  par  le  sultan.  Tournée  vers  le  côté  le  plus  faible  et 

1.  Signalée  par  Rey,  Étude,  25,  mais  inédite.  Elle  est  très  difficile  à  lire,  à  cause 
de  son  élévation  et  de  l'escarpement  du  terrain  à  la  base  de  la  tour.  Je  n'ai  pu  le 
faire  qu'à  grand'  peine,  à  l'aide  (l'iine  forte  longue-vue,  mais  je  i)nis  en  garantir  la 
lecture.  Il  est  impo.ssilile  de  \n  i)li(>tograpliier  eu  de  l'estamper. 


—  488  — 

harcelée  par  l'attaque,  eette  tour  avait  été  eutièrenieut  sapée  par 
les  mineurs  musulnianî>  et  restait  suspendue  sur  les  étais.  J.e 
sultan,  nui  ilésirait  vivement  s'emparer  du  eliàteau  avant  qu'il  tût 
ébranlé  au  point  d'être  irréparable,  lit  eonduire  dans  les  mines 
les  parlementaires  envoyés  par  le  rtimniaiidant  de  la  place,  pour 
leur  prouver  l'inutilité  d'une  plus  lon<;ue  résistance.  C'est  alors 
que  les  Hospitaliers  capitulèrent."  Ainsi,  le  i)remier  soin  du  sultan 
devait  être  de  réparer  la  tour  de  l'Eperon,  clé  de  la  position,  pour 
la  mettre  à  l'abri  d'un  retour  offensif  des  Francs.  En  etî'et,  la  tour, 
avec  son  inscription  et  .ses  écliau<;uettes,  trahit  à  première  vue  le 
travail  (les  eojistrueteurs  arabes.- 

La  date  se  borne  à  l'année,  sans  préciser  le  mois.  Elle  n'ap- 
porte donc  aucun  jour  nouveau  sur  les  variantes,  d'ailleurs  très 
iéjrères.  des  clironi(iues  arabes  et  occidentales. 

Le  nom  de  l'intendant  des  travaux,  écrit  en  lettres  plus  jietites 
et  caché  par  une  touffe  de  verdure,  ne  pouvait  être  lu  avec  une 
entière  certitude.  \a'  ;!:roui)e  U,  suffisamment  clair,  est  suivi 
dune  lettre  (pli  peut  être  un  iithi.  ])uis  du  f^roupe  Ji,  fornnmt 
le  début  d'un  mot  dont  la  fin  a  disparu,  .le  lis  Hilbàn  al-Mansùri 
et  je  crois  (|Ue  cet  émir  fut  nommé  ;^-ouv('riiciir  ilc  M:ir;rat;  voici 
pourquoi. 

<  >ii  a  vu  |du>  liant  qu'en  ilT'.i,  une  attaque  iiit'iin-tiieii>c  fut 
tentée  coiitrc  .Mar;;at  par  le  {gouverneur  du  Krak.  que  les  chro- 
nii|UeH  appellent  Saif  ad-din  Hilbàn  ai-Tabbâkhi.  Or,  il'après  un 
paMWiffc  de  .Maqri/.i,  intercalé  dan.-»  le  récif  des  événements  de 
l'année  <;x.*>.  un  cuuiliaf  aurait  eu  lieu  entre  ce  Uijliàu.  miuverncur 


I.    I{«»,   fillfU,    »7.    Ixw   (?«•<«<    Il|i|icll<'lil    ri'lli-    IcMir  ;    f^/irmifr;   .Aiiimli   :   .S';ir<-.iii 

t.  1^  tiioi  .1,  M'Uililo  iiulii|iii>r  i|iii'  In  liiiir  n  rt/'  ciilii'ri'iiM'ni  n'ruili'. 

Mai*  oD  mII  iih  II  iK'  M>i>   lin»  tonjniini  iirciutrr  ii  la  Icllri'  Im  trniicN  <li' ronniriirliiin 
rin|iloy<-»  itinm  li-n  texte*  i''|iiKrii|iliii|nfii 


—  489  — 

du  Krak,  et  les  habitants  de  Margat.  Sur  (juoi  l'émir,  après  avoir 
assiégé  et  pris  la  place,  en  aurait  été  nommé  gouverneur.' 

Ce  passage  paraît  altéré,  puisque  Margat  était  tombé  l'année 
précédente.  Quatremère  a  suggéré  que  le  nom  de  Margat  figurait 
ici  i)ai-  erreur.  Mais  on  remarquera  que  l'auteur  arabe  assigne  à 
cet  événement  la  date  du  vendredi  19  rabf  i*"^,  c'est-à-dire  jour 
pour  jour  celle  qu'il  donne  pour  la  prise  de  Margat  en  684.  Ce 
détail  me  fait  croire  que  le  passage  de  Maqrîzi  doit  être  reporté  à 
l'année  684  et  que  l'émir  Bilbân  fut  nommé  gouverneur  de  Margat 
en  (i84,  dès  la  prise  du  château;  malheureusement,  l'inscription 
ne  donne  ni  le  surnom  Saif  ad-dîn,  ni  celui  de  Tabbâkhi. 

11  est  vrai  que  suivant  une  autre  source,  le  château  de  Margat 
fut  remis  par  les  Francs  à  un  certain  Fakhr  ail-dîn;"  mais  il  ne 
suit  pas  de  là  que  cet  émir  en  ait  été  nommé  gouverneur.  D'ail- 
leurs, ce  surnom  figure  seul,  sans  nom  propre;  or,  un  même  per- 
sonnage pouvait  porter  plusieurs  surnoms  en  ad-dîn.  Enfin,  le  mot 
fakhr  peut  être  une  corruption  de  saif  et  ce  surnom  isolé  est  trop 
indécis  pour  fournir  un  argument  contre  ma  sui)position.  Ainsi 
j'incline  à  croire,  jusqu'à  preuve  du  contraire,  que  le  gouverne- 
ment de  Margat  fut  remis  dès  684  à  l'émir  Bilbân  Tabbâkhi  et 
que  ce  personnage  est  le  Bilbân  Mansùri  de  l'inscription.  En  etïet, 
le  relatif  Mansûri,  qui  s'applique  à  tous  les  émirs  au  service  de 
Qahnvùn  (Malik  Mansûr),  peut  fort  bien  s'accorder  avec  le  relatif 
Tabbâkhi,  qui  est  un  surnom  personnel.'' 

1.   SuUa7i.f  MamloiikH,  lia,  8G. 

■2.  Kky,  Élude,  37,  citant  Il)n  Fiirât,  à  Kv  qu'il  .'*i>ml)lo;  rautinir  (■crit  riiarcildin. 
KoiiKicHT,  op.  cit.,  5,  semble  emprunter  ee  nom  à  Rky;  je  ne  le  trouve  dans  aucune 
des  sources  dont  je  dispose. 

■A.  Ibn  Habib  et  Maqrîzi  l'appellent  justement  Sait"  ad-dîn  Kilbân  Tabbâkhi  Man- 
sùri-, OrientaUa,  II,  28.S  et  SOI;  SuUmu  Mamhuks,  lia,  142,  Il  b,  184.  Suivant  eux,  il 
tilt  1, me  gouverneur  d'Alep  en  091  et  mourut  en  700,  à  Ranileli  ou  à  (iaz/.ah. 


—  41)0  — 


XI 
Le  château  de  Balàtunus. 

Au  (-«nirîs  (11111  viiyaf^c  ire.\|ili)iatioii  dans  lo  iionl  do  la  S\  lio, 
entn'pris  au  i>rinteuq)s  de  1895,  j'ai  relevé  près  de  deux  eeiits 
inscriptions  arabes.  la  plupart  inédites,  et  rapporté  un  ji^rand 
imnibre  d'estainpa<res,  de  plmtojîiapliies,  de  dessins  et  de  notes  pour 
servir  à  rarchéolojjic',  à  la  eartoj^rapliie  et  à  l'iiypsométrie  de  eette 
contrée.  Une  partie  de  ces  documents  intéresse  lliistoire  et  la 
jréftirrapliie  des  croisades,  en  jetant  (jueliiue  lumière  Niir  une  ré- 
fr'mu  encore  i)eu  connue  du  territoire  occupé  par  les  Francs.' 

L'étude  comjdète  de  la  doiniiiatioii  latine  en  Syrie  ne  pourra 
se  faire  que  le  jour  oii  l'on  joindra  à  la  carte  exacte  de  la  l'ales- 
tine  celle  de  la  Syrie  ilu  nord,  avec  le  détail  de  ses  luoiitaji^nes. 
de  «ea  vallées,  de  ses  etds,  de  ses  routes  stratéj^iiiues  et  eiunnier- 
ciales,  de  ses  viHaj^e»,  de  ses  ressources  ajjricoles,  de  son  climat 
et  de  SCS  haliitants.  Le  tein|is  est  passé  où  les  croi.sades  seni- 
idaient  un  éjiisode  roinantiiiiie  dans  l'iiistoire  niilitaire  du  moyen 
A|^e,  une  sorte  d'épo)iée  clievalereh(|ii«'  et  draniali(|iie,  sans  lien 
direct  avec  le  pays  oii  elle  s'est  déroulée.  On  sait  aiijoiird'liiii, 
^ràce  à  de  nouvelles  reclierclies,  (|iie  la  doniination  latine  en  Sy- 
rie fut  un  véritable  essai  de  colonisation,  entreprise  rcllcdiie  et 
niélliodii|ne.  .\  coté  des  sources  tirées  des  archives  de  rKurope  et 
de  l'Orient,  il  faut  interro;;er  les  docuinenis  fournis  par  la  Syrie 
luéiue,  pur  |c  piiys  et  par  mcs  ruines 

I.  Vulr  A«rAfrcAai  arfhMoj/iÊfiitt  en  Syrl»,  (luim  Juurn.  Atial,,  V  *('>rii<,  VI,  41H)— Al'i. 


—  491  — 

Parmi  ces  dernières  figurent  au  premier  rang  celles  des  éton- 
nantes forteresses  bâties  par  les  Croisés  sur  tous  les  points  impor- 
tants du  territoire  conquis.  Ces  châteaux  sont  nommés  souvent 
dans  les  sources  occidentales  et  arabes.  Les  uns  sont  plus  ou  moins 
bien  conservés,  d'autres  ont  entièrement  disparu,  mais  leur  nom 
subsiste  encore  et  leur  identité  ne  fait  aucun  doute.  Enfin  il  y  en 
a  plusieurs,  notamment  dans  le  nord  de  la  Syrie,  que  l'état  actuel 
de  nos  connaissances  ne  permet  pas  d'identifier  avec  certitude, 
soit  que  leur  nom  médiéval  ait  été  remplacé  par  un  nom  moderne, 
soit  que  les  voyageurs  ne  les  aient  pas  encore  retrouvés  dans  les 
régions  obscures  où  ils  se  cachent. 

A  l'est  de  Lattakieh,  sur  les  flancs  abrupts  du  Djabal  an-Xu- 
sairiyyah,  s'étend  un  canton  (nâhiyah)  montagneux  qui  dépend 
du  district  de  Djabalah  et  porte  le  nom  d'Al-Muhêll)a]i.'  Au  centre 
de  ce  canton,  le  gros  village  de  Dibbâch  s'accroche  aux  flancs 
d'une  montagne  escarpée  dont  le  sommet  pointu  se  dresse  au  sud- 
est,  à  environ  800  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer.-  Ce 
sommet,  qui  domine  tout  le  pays,  est  couronné  par  les  ruines  d'une 
grande  forteresse,  Qal'at  al-Muhêlbah. 

Ces  ruines  ont  été  visitées  par  quelques  voyageurs  et  décrites 

1.  Ce  nom  est  6crit  (livorscniciit  i)ar  les  voy.igeiirs  qui  ont  visité  la  région.  Le 
dernier  en  (l.ite  et  le  plus  compétent  en  arabe,  M.  HAiiiMANN,  écrit  mhêlbe,  dérivé  de 
mahâlUiali,  pluriel  de  maklùhi,  nom  d'un  élan  de  Nusairis;  Z.  D.  P.V.,  xiv,  164.  Il 
est  éciit  i-vl..^{_oJ\  sur  la  carte  de  Syrie  imprimée  à  Beyrouth  en  1889.  C'est  sans 
doute  la  même  forme,  avee  imdlah  de  Va  long,  et  non  la  lorme  diniinutive  A-JJL^I, 
comme  je  l'ai  imprimé  par  erreur  op.  cit.,  506. 

2.  M.  Rey  place  le  sommet  à  920  mètres;  Rapport,  etc.,  dans  Archives  des  mitslon-i 
scientifiques  et  littéraires,  2°  série,  m,  363;  Reconnaissance  de  la  montagne  des  Ânsariés, 
27.  M.  Hautmann  place  à  570  mètres  le  hameau  de  Qal'at  al-Filléljîn,  situé  à  100 
ou  150  mètres  sous  le  sommet,  si  mes  souvenirs  sont  exacts,  ce  qui  mettrait  le 
sommet  lui-même  à  environ  700  mètres.  L'observation  que  j'ai  faite  en  haut  du  donjon 
donne  environ  790  mètres.  Ce  diiffre,  calculé  provisoirement,  représente  la  moyenne 

des  deux  observations  citées. 

(>2* 


—  4'J2  — 

sommairement  par  M.  Hev.'  Dans  leur  état  actuel,  elles  notaient 
plus  qu'un  faible  intérêt  archéologique.  L'enceinte  t'orme  nue  sorte 
d'ovale  occupant  l'étnùt  plateau  ([ui  termine  la  niontajrne  et  dont 
le  jrrand  axe  est  dirigé  du  nord  au  sud.  Elle  est  très  ruinée,  mais 
on  voit  encore  partout  la  base  des  courtines  et  des  tours.  L'entrée 
est  sur  la  face  ouest,  jiar  une  interne  assez  bien  conservée.  Elle 
donne  accès  à  une  {grande  cour,  pleine  de  débris  et  de  souterrains, 
magasins  et  citernes.  La  j)artie  la  plus  forte  et  la  moins  détruite 
du  château  est  sur  la  face  est.  C'est  là  que  s'élevait  le  donjon, 
reconnai-ssable  à  sa  position  dominante  et  aux  puissants  talus  de 
maçonnerie  (jui  lui  servent  de  base.  A  l'extérieur,  les  murs  tombent 
d'aplomb  sur  l'escarpement  naturel  des  rochers,  sauf  au  nord,  oîi 
l'on  voit  encore  les  restes  d'un  fossé.  Ils  j)résentent  plusieurs  ap- 
pareils, trahi.ssant  des  constructit>ns  successives.  En  maint  endroit, 
notamment  au  donjon  et  dans  (luehiues  tours  voisines  de  l'entrée, 
les  gros  blocs  en  bossage  soigneu.scnient  dressés  révèlent  la  main 
des  Croisés.  Ailleurs,  on  trouve  le  même  a|)pareil.  mais  avec  des 
<lispoHitions  ditférentcs,  comme  si  les  matériaux  avaient  été  remis 
en  place  à  une  époque  ultérieure.  Enrtn,  une  grande  partie  de  i'cn- 
•  l'intc,  bàtic  en  petits  moi-lions  et  de  construction  moins  soignée, 
trahit  une  ép<i(|Ue  jdus  nioilerne.  l'nisic  château  a  été  al»andonné 
et  détruit  peu  à   peu  par  le  teini)s  et  les  hommes. 

A  défaut  de  ruines  imposantes,  la  positi(ni  stratégique  de  cette 
fiirtcrchse  n'est  pas  sans  intérêt.  Elle  f'ornmit  un  chaînon  dans  la 
longue  suite  de  ehàteaux  (|ui  eonroiinaient  les  erêies  du  hjalial 
an-NuHairiyyah.   depuis  .\ntioelie   jusqu'à    Tripoli,  di't'endant    les 

I.  tltr,  |Miiuui(;i'ii  rili'-n  .Millit'-lltiili  n  rtr  VlMlr  t'ii  IHIr*  pur  l'j.i  .Suini;  Il  tnnivil 
le  rtiAlmii  ili'-jii  niiiiA,  iiinifi  il  vil  l'iii'ori'  nnth-fiiiiin  ilo  In  |H)rli'  iiiic  iiiiirri|ilioii  iirnlx' 
qui  •  illapani  i|i'|iiilii.  \V*ii-<ii.r  i-t  Ltur  y  |inKi«''i'i>nl  rii  \Mi>,  M.  lUr  en  \H(H  i<l 
H.  iltiitiitak  en  IHHI  Im  iHiniijiiti  lie  Miih<>llmli  l'ut  liiclii|ii^(<  iiMufr.  i-xncti'iiicnl  iiiir 
Ira  rarlf*  l{««,  Kimmioim  >■(  IUntmaki.  Hiir  i'i'II)'  iIc  rniiiirnnlr  iiiiifliiinr  (MjkxnKi.i), 
ri<  point  r«(  iIchIkim'  |Nir  Icii  llliilii   <Vm</«  rnliu. 


—  493  — 

possessions  franques  de  la  côte  contre  les  états  musulmans  de  la 
plaine  de  l'Oronte.  Détail  curieux  :  du  sommet  de  la  forteresse, 
on  aperçoit  à  plus  de  dix  kilomètres  au  nord,  à  travers  une  coupée 
dans  la  montagne,  les  murs  du  château  de  Sahyûn,  le  Saône  des 
Croisés;  ces  deux  places  pouvaient  ainsi  communiquer  directe- 
ment par  des  signaux.  Cette  observation  n'est  pas  sans  intérêt 
pour  la  discussion  qui  va  suivre. 

Le  nom  de  Muhélbah  paraît  moderne;  je  n'en  trouve  aucune 
trace  dans  les  auteurs  arabes  du  moyen  âge.  Ce  nom  de  clan, 
celui  du  canton,  s'est  substitué  à  celui  que  le  château  portait  sans 
doute  au  moyen  âge.  On  a  vu  qu'une  partie  de  ses  ruines  remonte 
à  l'époque  des  croisades.  A  juger  par  le  périmètre  de  l'enceinte, 
c'était  un  château  très  important.  Un  doit  donc  en  retrouver  la 
trace,  sous  un  autre  nom,  dans  les  chroniques  du  moyen  âge. 

Parmi  les  châteaux  inconnus  dont  j'ai  parlé  plus  haut,  figure 
souvent  celui  de  Balâtunus;  ce  nom  n'est  qu'une  transcription  de 
Platanus.'  A  l'époque  des  croisades,  Balâtunus  dépendait  de  la 
principauté  d'Antioche  et  relevait  du  fief  de  Saône,  c'est-à-dire  de 
Sahyûn.'  Les  sources  occidentales  ne  nous  apprennent  rien  de  plus 

1.  Il  est  toujoiiis  écrit  ^^^..Uij^Jj.  Dans  Baliâ'  ad-dîn,  éd.  Scdultens,  83,  ^j^^Wj 
est  sans  doute  une  simple  faute  de  copie.  On  trouve  aussi  ^_j~Ji^Jj,  avec  l.i  per- 
mutation connue  de  f  en  d.  Le  t  emphatique  et  la  longue  dans  l:i  iiremicre  syllabe, 
correspondant  à  pUiaims,  confirment  cette  origine.  Ritter,  xvii,  1113,  et  Rey,  Cnlmie.- 
framques  de  Si/ne,  331,  supposent  que  c'est  la  Mamio  l'iatamcs  des  itinéraires  romains. 
Mais  ils  ignoraient  la  ))Osition  de  Balâtunus.  Or  ce  point  étant  situé  à  Muhêlbali. 
comme  ou  \'a  voir,  c'est-à-dire  à  28  kilomètres  à  l'est-sud-est  de  Lattakieli,  on  ne 
saurait  y  placer  Mansio  Platanus,  qui  se  trouvait  sur  la  route  de  Lattakieli  à  An- 
tioclic  et  plus  prés  de  cette  dernière  ville.  Le  platane  étant  un  dos  .irbres  les  i)ln.- 
répandus  dans  la  région,  ce  nom  pouvait  y  être  fréquent. 

2.  Rey,  Étude,  113;  Colonies,  331.  L'auteur  place  Balâtunus  ati  nord-ouest  de 
Chngr,  sans  doute  pour  le  rapproclier  de  Mansio  Platanus;  c'est  au  sud-ouest  qu'il 
faut  lire  maintenant.  Il  faut  aussi  corriger  l'index  de  HM.  o<:  det  Crou.,  i,  851  (et 
Dekenhouro,  Aulohingraphie  d'Ounâma,  120,  note  C),  ([ui  place  Balâtunus  à  mi-diemiu 
entre   Autioclie  et  Lattakieli,  évidomuirut  dan»  le  même  but. 


—   4il4   — 

sur  son  ronipte.'  En  revanclie,  les  auteurs  arabes  en  fouf  souvent 
uiiiition  et  c'est  à  eux  (|ue  j'euiprunte  les  détails  suivants.  Kn  ré- 
sumant riiisf(»ire  de  eette  plaeo.  ils  pnmveut  jusi|u'à  lévidenee 
<|u'elle  était  située  dans  le  voisinay;e  immédiat  de  Saliyùn.  (  'e  détail 
impiirtant  continuera  ridentitication  de  lialâniuus  avec  (^tal'at  al- 
Muliêll)ali.  ((ue  j'établirai  ensuite  ;\  l'aide  de  ]>lusieurs  inscriptions. 

Nuwairi  domie  île  curieux  détails  sur  lliistiiire  de  r.alâtiinus 
avant  les  croisades:  je  résume  brièvement  son  récit.  Le  cliàtcaii. 
situé  dans  une  position  très  forte  et  imprenaltle,  fut  Itàti  par  un 
clan  de  niontajrnards  appelé  Hanu  1-Alimar.  Mais  en  422  (IDiU), 
le  catépan  d'Antiodic,  appelé  Nicetas,  K-nr  enleva  la  forteresse 
avant  (luelle  ne  fut  achevée,  \n\h  il  en  termina  la  construction.* 
Le  'JX  dliu  Ibidjdjali  ."ill.  Roijer  prince  d'Antioclie,  en  ravajieant 
le  territoire  niusuhuan.  se  dirig:ea  sur  lîalâtunus  et  l'enleva  au.x 
liauù  Asli'ali  le  12  muliarram  h\2  fô  mai  lllS)."'  Il  leur  donna 
en  éclianjre  trois  villa;fe.s  d'Antioclie.  Dès  lors,  Halâtunus  reste  aux 
Fraiicrt  jns(|u'à  l'épixiin-  dr  Saladin.  l'iie  tentative  entreprise  en 
.'>."i<i  |iar  \r  sci<rneur  dn  rliàteau  dr  l'iki^rà'il,  appelé  par  les  mon- 


I.  On  ne  iiniiniil,  je  iH'niti-,  mpiiniclicr  «on  noiu  île  i-eliii  ili*  l'ontiiiK  «le  nninilinio, 
rhi-valivr  frnnçaiii  (ué  au  siigo  il' Amis,  prù»  Tri|K)li,  en  lOU'J;  l/ùl.  otcUL  lUi  Croû., 
I,  SUS;  III,  pafim, 

'i.  Le  texte  |«irle  ici  Ui-Juo  ^t  y  ,"  iIJUù\  ^jLJ»»-   I-f  premier  mot  eut  In 

triinM-ri|iti<iii  exaele  du  titre  liyziiiitiii  xaTt^i»»;;  voir  iMi  axuk.  (.^iniit  iiii  nolii  propre, 

<|u'il  fiiut  p<iiirtii<'r  'h -  « "»  =  .Nut^Ta;,  il  ili-Ki^'iie  éviili'iiiiiieiit  Nicéliis  de  .MiMliée,  iiii(|iiel 

l'emiM'n-iir  Uoiiinin  m  nvnil  eonllé  le  (fouvernenieiit  ir.'Viilioclie  vitk  la  lin  de  l'année 

imii    l'mi.ù.dire  furt  peu  île  lenipn  nnpnnivant;  Ceilreiiiiii,  ii,  41)r>;   UkyUi'iamoi:,  l.rt 

■  •  '•  •l'miimnrr,  174.  8nr  lu»  rat/'panx  irAntiiH-lie,  vtdr  >^riii.rM»Kii»tcii,  Hiijilhojiaphit 

.  .'     il.'iim   Arrh.  Ur.   l.al.,  lin,   i'i'.i  miiv.,  et    Cti   rmfirrfHr  fii/sontiii,  7"JI1,  (T.  Hul. 

.  1,  Vi  et   /ttutim;  UK  Ma*  LAraiK,  op.  rit,,  m,  812,  .le   iluiii   une   partie 

^    H    l'idlIlKenlire   dl-    .M.  l'i.KHlHiliT-ttAXKKAU. 

3.  Il  *'airii  du  priiire  li<>Ker.  le  neveu  de  'l'inirréde,  auipiel  il  iiureédn  en  MIS; 
UBV-l'tuUiOK,  op.  eU,,  tHI.  Le»  |M»iieiMieur»  du  eliAlenil  Ronl  Hppelé»  AjuJUal  ^ 
^jjl  <^_w  ,-.«Uit  ^yLl  ï)im\    L'ullf  pri>iilli/<iii|ni'  eni  peut-être  de  trop. 


—  495  — 

tagnards,  échoua  grâce  à  une  ruse  de  la  garnisou  et  au  secours 
que  lui  envoya  le  prince  d'Antioche.^ 

En  513  (1119),  Robert  le  Lépreux,  seigneur  de  Saliyûn  et  de 
Balâtunus,  fut  pris  par  les  musulmans  à  la  bataille  de  Dânith.^  On 
peut  eu  conclure  que  le  prince  d'Antioche,  immédiatement  après 
la  prise  de  Balâtunus,  l'avait  remis  en  fief  à  Robert. 

Saladin  reprit  Balâtunus  aux  Croisés  le  5  djumâdâ  u  584 
(i"  août  1188),  au  cours  de  la  campagne  victorieuse  qui  lui 
rendit  en  peu  de  temps  la  plupart  des  châteaux  de  la  principauté 
d'Antioche.  La  place  tomba  trois  jours  après  Sahyùn;  ces  deux 
points  étaient  donc  très  voisins  l'un  de  l'autre.^  Le  vainqueur  confia 
Sahyûn  à  un  prince  musulman,  Nâsir  ad-din  Maukîirus  ibn  Khu- 
martakîn,  qui  paraît  avoir  été  le  chef  d'une  petite  dynastie  locale, 
désormais  tributaire  du  sultan  d'Egypte.  En  eifet,  près  d'un  siècle 
plus  tard,  en  C(!7  de  Ihégire,  le  feudataire  de  Sahyûn  était  un 
descendant  de  Mankûrus.  Ce  ])rince  ayant  profité  de  l'invasion 
des  Tartares  pour  s'emparer  de  Balâtunus,  le  sultan  Baibars  le 
somma  de  lui  rendre  cette  place.  Après  quelque  résistance,  il  dut 
s'exécuter  et  les  officiers  du  sultan  en  prirent  possession  le  21!  ra- 
madan 667  (29  mai  1269).''  Retenons  le  udiu  de  ]\Iankûrus:  nous 
allons  le  retrouver. 


1.  Nuwaiii,  ins.  cite,  f"  211»  v°.  Le  châtelain  de  IJiliisrâ'îl   est  appelé  ^ s.\iJLc 

j^L»S^\-,  sur  ce  château,  voir  plus  loin,  498. 

2.  Dekenbouko,  Autobio<iraphie  d'Chisâma,  120;  texte  arabe,  88. 

3.  Ibn  al-Athîr,  xii,  G;  Abu  l-fithV,  éd.  C'''»,  m,  78;  et.  Sût.  or.  des  Crois.,  i,  723 
et  59;  Abu  Châmall,  n,  129— 13IJ;  cf.  Goekoens  et  KonRiciiT,  QuellenbeUrage,  104.  Ibn 
Khallikân  (de  Slane,  iv,  532)  et  15ahâ' ad-din  {Hist.  or.  de»  Crois.,  ni,  112)  disent  posi- 
tivement que  Balâtunus  dépendait  de  Sahyùn.  KObricut,  Beilriige,  i,  158  et  186, 
d'après  M.  Key,  met  Balâtunus  au  nord-ouest  de  Cliugr,  au  lieu  du  sud-ouest. 

4.  Abu  1-fidâ',  éd.  Ci''",  iv,  5,  et  Hisl.  or.  des  Crois.,  i,  162;  SuUatis  Mamlotilcs,  i  b, 
69,  avec  d'autres  sources  citées  par  Quatremèhe.  Nuwairi,  ms.  cité,  C  219  r°  en  bas. 
doime  à  peu  prés  le  luênie  récit  et  fixe  la  reddition  au  16  r.'iniadân,  au  lieu  du  2ii. 
Sur  l'idenliflcation   du   châtelain,  voir  i)lus  bas,  502,  et   à   l'appendice.  .Suivanr  Ku- 


—  4;tfi  ~ 

En  GTS.  à  ravciieinont  de  sultan  (^>al;nvùii,  l'émir  Alani  ad-din 
Sandjar  al-Mansûri  fut  nommé  gfouverneur  de  Balàtunus;'  rete- 
ntins  aussi  le  nimi  de  Sandjar.  Vers  la  niiMne  époque,  l'émir  Sun- 
qur  al-Aeli(|ar.  ])roelamé  sultan  à  I>anias,  mais  poursuivi  par 
IJalàwûn.  s'enfuit  dans  le  nnnl  de  la  Syrie.  Là.  il  s'oui])ara  de 
plusieurs  jdaees  fortes,  notamment  de  Saliyùn  et  de  lialàtuuus.- 

l'eu  il'années  après,  en  safar  (iS4.  le  sultan  réussit  à  séduire 
If  châtelain  qui  commandait  à  Balàtunus  au  nnui  de  Siin(|ur  al- 
Ac|i(|ar.  Il  apprit  la  reddition  de  la  place  au  nnunent  où  il  s'ap- 
jirétait  à  faire  le  siè^e  de  Marjrat.  l'un  des  derniers  refuo:es 
des  Hospitaliers,  et  ce  succès  parut  un  auo:ure  favorable.'  Or, 
dans  le  traité  conclu  entre  <,i>alâwûn  et  le  roi  Léon  d'Arménie,  le 
r  ral»i'  II  ()84  f(!  juin  12xr)i,  c'est-à-dire  dehx  mois  à  jjcine  après 
cet  événement,  la  ])rovince  de  Balàtunus  avec  ses  villes  fiofure 
parmi  les  possessions  du  sultan,  toujours  à  côté  de  Saliyûn.*  t'ette 
coïncidence  n'est  pas  .sans  intérêt:  retenons-la  pour  la  discussion 
des  inscriptions  (|ui  suivront. 

Kntin.  parmi  les  émirs  tués  à  la  Itataillc  tic  llnuis.  perdue  en 
fi'.t'.i  par  le  sultan  .Muliannnad  contre  les  Tartarcs.  ti<jure  U/.hak. 
(rouvcrneur  de  Balàtunus;  '  retenons  encore  ce  ntmi  |)roprc. 

On  le  voit,  Balàtunus  ne  joue  {;nère  de  rôle  i|n'à  partir  des 

lulil,  FairOt  al-irajtij/dt  ((^iiire  T-'OU),  I,  KO,  |tailmr.-<   rr|iiira  la  lurltTri*!*!'.   l.c»  iIckccii- 
(UiiU  de*  )lank(iniK  fiirmi  rli«Nii/<ii  ili'  Snhyiin  rn  i°,Tl. 

1.  Subatu   Sîamiuuki,   il  il,  A. 

2.  WuL,  Chali/rn,  iv,  121,  l'itniil  Aliii  I  -  iiinl^ilHiii;  Sullatu  Mamlouk;  lin,  '.'I,  l't 
lit,  Otf,  iiulc  M,  il'ii|iri'ii  Niiwniri:  .SArvAim:,  J'-uruul  Atialù/ur,  <.■•  Kiliric,  v,  :lll,  cilniil 
!*i..,.|A'l. 

3.  Wmi.,  IV,  160,  rilmil   Aliii  l-mn^iiiiiii. 

4.  Smltaiu  MamtUmk;  ii  a,  ïnri;  I.aiiiimiIii,  Tr^mr  ilrt  chnrirt  ,1'ArmMf,  m.  .SnliyOtl 
cl  lt«là|illlll«  nirilD-tlt  lU'ik  ilniii)  Im  Irnit^ii  ilr  <tN|  cl  IIHÏ;  Sullnnt  Mamioukâ,  ii  H, 
m  r(  SSA;  U>'>ii*ii'iiî,  Rrgtiln,  ii'*  1447  ri  I4M).  A  ci'tlr  ■'■|i<h|||i<.  ItHJAllinilH  H|i|mr- 
Iriialt  riirorc  à  Hiiiii|iir  al-Arlii|nr,  tiinU  i^lûwllii  Ir  l'nimlilirnil  xntiH  iliniti'  i-iiiiiiiii> 
Miii  feudalairiv 

A.  HuUant  Uamtomi;  iib,  IbO;  ilali-  <!■    lu  linlnlllc    '.'H  iuhr  i"  OVV  (3H  diifillliri'  \iW\. 


—  497  — 

croisades.  Ce  fait  est  confirmé  par  les  sources  géographiques. 
Les  anciens  géographes  arabes,  y  compris  Ibn  Djubair  et  Idrîsi, 
n'en  font  pas  mention.  Ibn  Chaddâd  al-Halabi,  qui  décrit  au  xiii'' 
siècle  la  plupart  des  châteaux  du  nord  de  la  Syrie,  semble  l'igno- 
rer, ainsi  qu'Abu  l-fidà\  qui  devait  certainement  en  connaître 
l'existence.  Ibn  Batûtah,  qui  traversa  le  Djabal  Nusairiyyah  en 
visitant  plusieurs  de  ses  forteresses,  dut  passer  à  Balârunus  eu  se 
rendant  de  Lattakieh  à  Qadmûs;  mais  il  n'en  fait  pas  mention. 

Yâqût  le  premier  en  parle  en  ces  termes  :  «Balâtunus,  château 
fort  sur  les  côtes  de  Syrie,  à  la  hauteur  de  Lattakieh,  dans  le 
district  d'Alep.»'  Après  lui,  Dimachqi  le  décrit  ainsi  :  «Balâtunus 
est  un  château  très  fort  muni  de  onze  portes  placées  les  unes  au- 
dessus  des  autres  ....  Djabalah  lui  sert  de  port,  etc.»- 

Enfin  cette  place  figure  souvent  dans  les  recueils  diplomatiques 
rédigés  à  la  chancellerie  du  Caire  sous  le  règne  des  ^lamlouks. 
Ou  y  voit  qu'au  viif  (xiv'')  siècle,  elle  formait  un  district  de  la 
province  de  Tripoli  et  un  relai  sur  la  route  de  Saliyûn  aux  châ- 
teaux ismaïliens.'  Au  IX'  (xv*')  siècle,  elle  dépend  encore  deTrii)oli 
et  son  gouverneur  est  nommé  par  celui  de  la  province  de  Tripoli.* 

Ainsi,  sous  les  Mamlouks.  Balâtunus  dépend  non  plus  d'Alep, 
mais  de  Tripoli.  C'est  que  les  victoires  remportées  par  Baibars 
et  Qalâwûn  sur  les  Francs  de  la  côte  nord  de  la  Syrie  ont  pro- 
vociiié  la  création  d'une  nouvelle  province  dans  cette  région.  Or- 

1.  Mu'djam,  i,  710;  Marâfid,  i,   108;   Le  .Strangr,  op.  cit.,  416;  voir  l'appeiKiico. 

2.  Cosmor/raphie,  0(1.  Mejihen,  208  suiv.;  traduction,  284  suiv.;  cité  dans  Goeucens  ot 
EoBHicHT,  op.  cit.,  104,  note  3,  et  Le  Stranoe,  loc.  cit.  Le  passage  relatif  au  chemin 
souterrain  est  obscur.  Suivant  M.  Mehuen,  il  partait  de  Djabalah  et  conduis.ait  sous 
la  mer;  suivant  M.  Le  Sthange,  il  reliait  Balâtunus  à  Djabalah.  Cette  dernière  inter- 
prétation semble  inadmissible,  vu  la  distance  et  la  nature  du  terrain. 

3.  'Umari,  Tarif,  182  et  ISIG.  Cette  indication  est  importante,  puisque  Muhèlbah 
est  bien  sur  la  route  indiquée. 

4.  Dîwân  al-inchff,  ms.  cité,  T"  1.51  r°  et  242  v".  La  Zn/.claU  de  Klialîl  Zàhiri,  ré- 
digée vers  la  même  époque,  nomme  seulement  .Saliyini;  éd.  Kavaisse,  48. 

MÈMOIltES,  T.  III.  "S 


—  498  — 

ganisée  en  <)88  de  l'hégire,  la  province  (mamlakah)  de  Tripoli 
comprit  les  dernières  possessions  enlevées  aux  Croisés,  avec  cer- 
tains districts  détacliés  des  provinces  de  Haniali  et  d"Alep.' 

Dès  lors,  nous  perdons  la  trace  de  Balàrunus  et  le  nom  lui- 
même  parait  tomber  dans  l'uuldi.  Mais  il  est  évident  que  ce  châ- 
teau déjjendait  de  Saonc.  suus  les  Francs  et  sous  les  Musulmans; 
il  tant  donc  le  chercher  dans  les  environs  de  Sahyiin  et  dans 
le  sud,  puisqu'il  formait  un  relai  sur  la  route  de  Qadmûs,  situé  à 
f).')  kilomètres  environ  au  sud  de  8ahyùn.  En  outre,  il  faut  trou- 
ver une  ruine  dont  le  nom.  s'il  ne  dérive  pas  de  lialàtunus,  ne 
raitpelle  du  moins  celui  d'aucun  autre  château  du  moyen  âge. 

Si  l'on  jette  les  yeux  sur  la  carte  de  M.  Hartmann,  la  seule 
qui  reproduise  avec  quelque  détail  la  topograjjhie  de  cette  région, 
on  trouvera  dans  les  environs  de  Sahyùn  les  châteaux  suis'ants  : 
au  nord.  '7-' »•(/'»:  à  1  est,  niirza:  au  sud,  el-m/ullte  et  hi'tii-jim'n^l. 
Le  premier  est  le  'Id.  'idhii.  'Idùn.  etc.  des  auteurs  arabes;  le 
deuxième  est  le  Barzùvah  ou  Harzayah  du  moyen  âge.-  Ces  iden- 
tifications n'otfreiit  aucun  doute;  d'ailleurs,  ces  deux  châteaux  ne 
sont  pas  dans  la  direction  de  (.^Jadmiis.  (.^uant  à  Qnl'nt  heiii  jisra'il, 
c'est  évidemment  le  Hikisrâ'il  des  auteurs.  (|ui  s'élevait  dans  cette 
région,  ainsi  (|uil  ressort  de  toutes  les  chronifiues.  Reste  donc 
Muhcjbah.  dont  le  nom  ne  figure  dans  aucune  soiute  médiévale, 
et  qui  «'élève  )i  environ  dix  kilomètres  ;iii  sud  de  Sahyi'ui. 

.Mais  peut-être  ce  nom  cachc-t-ii  un  autre  château  tin  moyen 
âge  <lont  renipjai-cnient  n  a  pas  entdie  été  tixé.  .\près  avoir  re- 
gardé la  carte,  il   tant  donr  intirro;;ir  b's  chroMiciues.  l'arnii  les 

I.  Voir  ('.  I  A ,  i,  aïo. 

t.  i'a»  nnut»  Hml  /■rrit»  ilr  ilivi-riM'ii  I'n^-oiik.  .l'ni  ili'Jà  |m>|H>»<'<  iriiti'iiiilliT  linun- 

)■!■  avpr  II'  mirza  lie  M.  llmtUAiiiii  Jnum.  Atial.,  V  itl'rii',  VI,  Mil,  note  I.  \j\  |iiiiiiliiill 
<!<'  Ilariuivali  ilcnii/i-  piir  Al>ii  I  tlilA  (O^iraphlr.  t-il.  Ukinai  u.  texte  sni,  triiil.  ii  li,  Sh) 
r<im-ii|i»tiil  •■larli-iiieiit  II  relie  île  Mirxn.  I)'iiilleiiri>,  J'nl  eiiteiiilii  ti  .Snliyfln  re  ileniier 
hoiii  |iri>niinr{<  litnrh.  Je  revleiiijral  aiJIeiirR  aiir  reii  fiirtereiuiea. 


—  499  — 

châteaux  de  cette  région  figure,  outre  ceux  que  nous  connaissons 
déjà,  celui  de  Djamâhariyyah;  il  était  situé  sur  le  littoral,  dans 
le  voisinage  de  Djabalah.'  Il  est  difficile  de  l'identifier  avec  Mu- 
hêlbali,  qui  s'élève  à  près  de  vingt  kilomètres  au  nord-est  de  cette 
ville;  il  faut  sans  doute  le  chercher  plus  au  sud.- 

Ainsi  de  forts  arguments  tirés  de  l'histoire  et  de  la  topographie 
appuient  l'identification  de  Balàtunus  avec  Muhêlbah.  Mais  jus- 
qu'ici, faute  de  preuve  directe,  aucun  lien  ne  rattachait  le  nom 
médiéval  au  nom  moderne.  Or  ce  lien  existe,  et  c'est  l'épigraphie 
qui  le  fournit. 

En  1881,  M.  Hartmann  découvrait  dans  les  environs  de  la 
forteresse  trois  inscriptions  arabes  qui  établissent  son  identité  avec 
Balàtunus.'^  En  1895,  j'ai  relevé  soigneusement  ces  textes  inédits, 
sur  les  indications  de  M.  Hartmann,  auquel  revient  tout  le  mérite 
de  cette  petite  découverte. 

Au  pied  méridional  de  la  forteresse,  vers  le  sommet  d'un  petit 
col,  la  route  qui  mène  à  QardAha  passe  à  côté  d'une  fontaine 
ombragée  d'un  saule;  c'est 'Ain  at-tînah,  la  source  du  figuier. 
L'auge  en  pierre  est  surmontée  de  deux  blocs  de  calcaire  d'en- 
viron 180  >  55,  portant  une  inscription  de  trois  lignes  en  naskhi 
mamlouk  ancien,  d'un  type  assez  grossier,  avec  quelques  points 
diacritiques  et  signes  ortliographiques. 

1.  Abu  Châmali,  ii,  130;  cf.  Goeugens  et  Koiiricht,  oj).  cit.,  104;  Ihii  al-Atliir,  xii, 
6;  Abu  1-fidâ',  éd.  Ci"",  m,  78;  cf.  Hiat.  or.  des  Crois.,  i,  59  et  723;  Yàqùt,  ii,  114; 
Marûfid,  I,  21Î4;  Kohricht,  Beilriige,  i,  158  et  186;  Le  .Stiiange,  op.  cil.,  4G1.  Ce   nom 

est  écrit  iJyfcUi-K  a<^.r^^^^  ""  o-:^lr*^*-  ^"^  '"'•■""  crr?^-»^'-^^  (*'^'^"  '•''*^="''' 
lac.  cil.)  est  en  tout  cas  mauvaise. 

2.  Peut-être  au  village  ed-dschermanje  de  la  earle  IIahtmann,  à  11  kilomètres  à 
l'est  de  Djabalah.  Parmi  les  châteaux  dépendant  de  Sahyùn,  BaluV  ad-dm  nomme 
encore  Fîl.iah  (is^'l;  Hist.  or.  des  Crois.,  m,  112.  Cette  jilju'e,  <\\i\  paraît  ne  Jouer  aucun 
rôle,  répondrait  mal  à  l'importance  stratéfcique  de  .Muhêlbali. 

a.  Das  Liwa  el-Ludkijc,  Z.  D.  I'  V..  xiv,  IHO;  cf.  Rimiiu-nr.  Der  Untergang.  3,  note  H. 

6.S* 


—  500  — 

^^S'i  (sic)^j\\  JUl  ^ULl  (2)  J^»;;  ^^^^^  'y.  J^U"  jjj^fî  à-*î'j 

Jiiar  JLi,  j:>^  -_.;b  -}*tj  Aill  (-b^  Jj_^'  ^j(  àjjl  Ci)  -jU 

A  oriliiniR'  la  cunstiiRtioii  do  ce  i-anal  notre  maître  le  sultan  Al  MaiiU 
al-Mansûr  Snif  addunyâ  wail  clin  (.Jalâwûn  as-.Sâlil.ii,  ([Ue  sa  \ic'toire  soit 
exaltée'.  ?h>U8  le  p)uvernenieut  de  Son  Kxeellenee,  le  maître,  le  grand  émir, 
le  eoiubattant.  le  {;uerrier,  'Alam  ad-dîn  f^andjar  al  Mansûri  et  de  notre  maître 
IVinir  Sj'irini  ad-din  l'zliak  alMansûri,  qu'AUâli  leur  donne  loujrue  viel  A 
la  date  du  11  djumâdâ  i"'  de  l'an  t)S4  (If)  juillet  ll'8ôi. 

Jf  iriii>i.stc  itj  ni  ^^l^  les  titres  ni  sur  les  détails  de  cette  in- 
Bcriptioii.'  Sun  |»riiuipal  intéiêt  réside  dans  l;i  date  et  dans  le  nom 
des  deux  éiniis  (jui  présidèrent  à  la  eonstriution  de  ra(|iie(liie. 
(  uninu-  on  la  vu  plus  liant,  à  l'avènement  de  (.^Mlàwiin  en  tiTS, 
l'émir  .\Iani  ad-ilin  Sandjar  al-.Mansiiri  t'nt  iioimné  ^ionverneiir 
de  Halàtiiiiiis.  j,a  place,  il  est  vrai,  tomba  très  vite  ai)rès  au  pou- 
voir de  Sun«jiir  al-Aclii|ar;  mais  le  sultan  réussit  à  la  reprendre 
en  Kiifar  (!84,  c'est-à-dire  inoiuH  (le  trois  mois  avant  la  date  de 
rinH«Tiption.  Sandjar  était-il  resté  châtelain  an  nom  de  Sun(|ur  et 
fut  il  amnistié  par  le  Millau.  oU  liicn  t'iit-il  réinté;::ré  alors  dans 
non  poHtuV  ]/liistoire  ne  le  dit  jias:  en  tout  cas,  l'inscription  le 
Kijfiiale  à  Miiliéjltali  en  (iH4,  en  (pialilé  de  jfouvernein'.- 

I.  I^;ji  tilrin  i''|iiKra|ilili|iii'ii   miiiI    (•X|ilii|iii''i   iiii    fur  et  li  iiii'niiif  iI:iiih   ('.  /.  .1, 
Hur  le  !(•'>•'<'   liiiuM'illiti  ili'  tljumâdi,  ilM..  i,   lïH.  iiiitv  I.  IIAdhà  |Milir  IMhihi  [l  1) 

cl  al-maitU  imur  al  maulaut  (I.  'i)  Milit  tli'H  fnillv*  (li<  Kntvciir 

t.  I<«  tamw  U-imwmin  M'iiililo  iiroiivor  i|iic  Minicar  6tait  K'oovi'rtu'iir    muinu-nllii 


—  501  — 

Enfin  l'on  a  vu  qu'en  699,  le  gouverneur  de  Balâtunus  était  un 
émir  Uzbak.  Or  l'inscription  nomme  l'émir  Sârim  ad-dîn  Uzbak 
al-Mansiîri,  peut-être  en  qualité  de  lieutenant  de  Sandjar,  auquel 
il  devait  succéder  plus  tard.'  Cette  double  coïncidence  est  si  frap- 
pante qu'elle  suffirait  à  elle  seule  pour  placer  Balâtunus  à  Muliêl- 
bali,  quoique  l'inscription  ne  renferme  pas  le  nom  de  la  forteresse. 
Mais  poursuivons. 

A  une  demi- heure  au  nord- ouest  de  Dibbâch,  sur  la  route  de 
Lattakieli,  s'élève  le  village  nusairi  de  Dibcliô,  bâti  sur  le  flanc 
abrupt  du  Nahr  Djabrô.  A  l'entrée  du  village,  un  bouquet  d'oli- 
viers abrite  un  petit  tombeau  (ivalîj  couvert  d'une  coupole  blanchie 
à  la  chaux;  il  porte  le  nom  de  Nabî  Yûnus,  le  prophète  Jonas.' 

La  porte  d'entrée  est  flanquée  de  quatre  inscriptions  encastrées 
dans  le  mur  :  A,  B  et  C  à  gauche,  de  haut  en  bas;  D  à  droite, 
près  du  sol. 

Les  textes  A  et  B  sont  encastrés  l'un  sous  l'autre,  dans  deux 
cadres  à  queues  d'aronde,  d'environ  140  X  40  (A)  et  70  X  30  (B). 
Ils  renferment  chacun  trois  lignes  en  naskhi  mamlouk  grossier, 
à  petits  caractères  indistincts,  avec  quelques  points  et  voyelles. 
Dans  B,  les  queues  d'aronde,  à  droite  et  à  gauche  du  cadre,  ren- 
ferment la  fin  du  texte,  avec  les  derniers  mots  hors  cadre,  au- 
dessous. 

lie  Bali'itunus.  Voir  ;ï  ce  sujet  un  niônioiii-  sur  l'épigrapliie  des  Assassins,  dans  Jniirn. 
Asiat.,  1897  (sous  presse). 

1.  Le  terme  wa-ka-dhâUka,  correspondant  à  l.i-lawulR,  semble  indi<picr  tpi'Uzbak 
était  vice-gouverneur. 

'2.  On  sait  que  la  Syrie  est  couverte  de  tombeaux  de  saints  portant  les  noms  du 
panthéon  musulman.  Ces  sanctuaires  sont  le  but  de  pèlerinages  et  le  centre  de 
cérémonies  religieuses  qui  cachent  d'anciens  rites  païens,  transformés  tant  bien  ipie 
mal  en  rites  musulmans;  voir  Lane,  Manners  and  omtoms,  iiasaim;  GoLDZinER,  Muha- 
medanioche  Studien,  ii,  277  suiv.;  Cleumont-Ganneau,  La  Palestine  incmimie,  50.  Le  pays 
des  Nusairis  est  couvert  do  ces  tombeaux  mystérieux,  qu'on  reconnaît  de  loin  à  leur 
coupole  blanche.  Bâtis  sur  des  points  élevés,  ils  constituent  d'excellentes  stations 
trigonométriques. 


502  — 
A 


^L'i  j^^\  j^>î\  \;^>  JjU»  A*J.l  IJ*  SjU;  ^'*  •  •  •  «\Uj  il) 

l?I^^.Vl  j^'  ^ilill  Jo'^»  >lll'  ia^l^ll  aaUII  a.L"  Jl*ljl  JiU  (2) 

\\  juf\  jjii'i  iijc,-  ^V^^  ^'  jrJt*!*!'^  ï^j;.^'!  A—  j^jS^j  IjjJi  _}c.  (3) 

B 

jpi  (?) jt>i  ^i  lÀ*  _^ ii>)  u  o<$:ts- ^r(  ^^j^<:.  :/}  ù\;c 11) 

.*X'  JU.  J;i  (?)wiB  (AjïJiuclie)  JrJ^  _;i*  J;^>V^    -CjLf  Jj"  (A  (Iroito) 

fr  A»)   (U  <?-j'       ^^    ^^  (Mors  cailiv) 


o   >- 


A  onlonnt"  la  coiintructioii  (!»•  ci'ttt'  iui>s(|iu"e  lu-iiic  imtii'  inaitre  le  jrraïul 
émir,  le  sjuant,  le  juste,  etc.  .  .  .  '1/./,  aii-tliiuyâ  watl diii,  lo  sei^iunir  des 
coiiilmtUintx,  le  ilicf  des  anuées,  le  piniicu  des  frontières,  Al.imnd,  (ils  du 
défunt  Mu^fTar  aiidin  'rthinâii,  tils  de  Munknnts,  lils  de  Kliuinartakîn,  le 
maître  de  ee  eliâtcau  liien  pirdé  (V),  i|uAII;"ili  exalte  sa  victoire!  A  la  date 
du  l"  eiia'liân  de  I  an  <i(><)  de  l'he^rire  (21  Juin  iL'ii"-').  A  dirif^é  sa  ecnistrue- 
tii>n  IV-mir  Taklirad din  le  f:oiivernenr,  (ils  de  Alnlallàli.  U'.in  re  di-   Ali,  etc. 

I^e  iidiii  il'iiii  ileseeiidaiit  de  réniii  Manklinis  iiionlrc  dCiiililée, 
iipièH  ce  i|iii  a  été  tlit  |iliis  haut,  ((lie  nous  sdiiinies  ici  dans  l:i  tv- 
jfioii  de  liiilâtuiiUH.'  Ia'h  inotH  If  vtnilrv  dv  cv  c/iâtcan  iiidii|iiciit 
<|iie  l'inHcriptifiii  prnviciit  de  la  f(irt«'r<'HS('  de  Mnliêjhali.  ainsi  (luc 
le  |irctciiilent  irailleiirs  Ich  lialiilaiitH  du  villa;;c.  I  >cs  Ims,  la  nios- 

I.  8ur  ce  |HTiM>niiiiKe  cl  mir  1»  iliid'  <li'  riii'<rii|iiiiiii,  vnii  I  ti|i|ii'iMliri'  »  la  lin  il- 
rc  métiMiini;  rf.  |ilii»  haut,  4M. 


—  503  — 

quée  nommée  dans  l'inscription  n'est  pas  le  tombeau  de  Nabî 
Yûnus,  mais  probablement  la  mosquée  du  château.  L'identification 
de  Balâtunus  avec  Muhêlbali  se  dessine  de  plus  en  plus  nettement. 

Le  texte  C,  qui  ne  contient  qu'un  nom  d'architecte,  semble  ne 
se  rattacher  ni  à  A-B,  ni  à  D;  laissons-le  de  côté  pour  le  moment. 

Mais  l'argument  capital  est  celui  du  texte  D,  qui  contient  le 
nom  môme  de  Balâtunus.  C'est  une  grande  plaque  de  calcaire 
d'environ  185  X  60,  encastrée  à  droite  de  la  porte  et  renfermant 
quatre  lignes  d'un  beau  naskhi  mamlouk,  à  caractères  moyens, 
très  soignés,  munis  de  points,  de  voyelles  et  de  signes  orthogra- 
phiques. Les  derniers  mots  sont  gravés  hors  cadre,  en  bas  de  la 
pierre  à  droite.  La  planche  vm  reproduit  un  estampage  (fig.  15)  et 
un  cliché  direct  (fig.  16)  de  ma  collection. 

tVj^  X\  J  JjLIl  -v^i  lA*  iM  i'-^^  l2>  C.  IX,  18 ^L-j  (1) 

j0l  (j)_^dl  d\^\  C/}  a1^  C/Jh  "^^^  jJ^  Jd  adi  ùlS^Ul 
lj:^\  o  ^^Ijl  S  ^\  Jl  j:^'>  ^'^  ''^^i  j  ^'^3  '3)  ^J^  ;^  J-^'^ 

k.^  Ji^  j^  ^j:^'  ^--jb  ctl'i^  A?b  <oil  %\  ù)  <~.)j>^\  ^%^, 
^\     lai  J\*^\  i>Jl-JiSj  <ijU!j  aJI^j  c,>^:>■  jl  AXi\  J-^  A^U  ^j  jlc 

^A^\  U?-j  (i)j IVl  Jt  (2)  ^lU  ^\  ^S-  jil  i.:^(l)(A  droite, eu  bas) 

Cette  mosquée  béuie  a  été  rebâtie  sous  le  règne  de  notre  lUcaître  le  sultiiu 
Al-Malik  au-Nâsir  Nâsir  ad-duuyâ  wad-dîn  Mul.iainmad,  (ils  d'Al-Malik  al 
Mansûr  Qalâwûn  as-Çfdil.ii  ....  sous  le  gouverneiiieiit  ilii  serviteur  dWllAli 


—  304  — 

....  I.Iusiâm  addiii  Lâtljîn  al-Barwâni  al-Mansûii,  le  djaimlâr,  le  lieutonniit 
du  noble  royaume  à  Balâtunus  la  bien  gardée  ....  A  la  date  du  15  salar  de 
lan  708.  Qu'AUâh  pardonne  à  celui  qui  l'a  restaurée,  à  celui  qui  écrit  ces 
lijrnes,  à  celui  qui  les  lira  et  à  tous  les  musulmans,  etc. 

Œuvre  du  maître  'UiDar,  tils  du  pcierin  '.Mi  le (|U  .Miâli  leur  tasse 

miséricorde! 

Laissons  de  cûtt-  les  (iétails  de  eette  iiiscriptinn  et  eoiistatoiis 
seulement  (jiie  le  1.')  safar  708  (4  août  1308).  un  émir  llusâiii  ad- 
din  Lâdjin  était  «rduvenienr  de  lialâtunus.'  On  a  vu  que  l)il)ehô 
est  près  de  l>iltltâcli.  dan.s  le  district  actuel  de  Mniiéll)ali.  lîeste 
à  écarter  une  deriuère  objection  :  La  pierre  est  elle  liien  en  place 
dans  le  mur  du  tombeau  V 

L'inseription.  comme  la  précédente,  consacre  la  restauration 
d'un  masdjid.  J"ai  montré  qu'à  eette  époque,  ee  terme  ne  désijrne 
plus  (|ue  des  mosquées  de  second  ordre,  les  «grandes  inos(|uées 
étant  appelées  ilji'niii' r  11  peut  donc  s'api)liqiier  au  tombeau  de 
Nabi  Yi'inus,  qui  est  un  sanctuaire  reli;rien.\  connue  tous  les  tom- 
beau.x  sacrés.  Toutefois,  ces  tombcau.\  étant  dési;;nés  plus  souvent 
8on»  le  nom  de  uinr/i/idd,  je  jiense  (jne  la  pierre,  connue  les  pré- 
cédentes. |Movient  de  la  forteresse;  c'est  ce  »|u"aftirnient  les  Imbi- 
tants  du  villa^ri-.  Kn  tout  cas.  un  bloc  aussi  lourd  ne  |)eut  avoir 
été  transporté  bien  loin  sur  les  détestables  elieinins  du  pays.  11 


I.  .Sur  II'  litre*  n^'i'A  fU-ÊiiUmmli,  Voir  C  y.  A.,  I,  '.'OilHlliv.;  Mir  le  till'i'  •IjnmiUli-,  Sut- 
toru  ilamtouk',  II,  II,  iiutt!  1 1  ;  J'>'  rovifinlrni  iiillcnrit.  On  tniiivi'niil  [hmii  olrc,  iIiiiin 
|r»  rliroiiii|iicii,  In  Irnct'  ili'  rtft  rniir;  Ifii  pliin  iiii|H)rtaiitcii  Koiit  (■iicnrt'  innlllrn  |iiiiir 
rcttf  i'|Mii|Ui'.  J'iti  ili\|Ji  fait  (tlmiT^'cr  lii  frVM|iirnt(>  rorr<''lnti<Mi  i|iii  i-xinlc  ciitrc  li<  nmii 
pnipm  luiT  vt  If  «iiniimi  vu  ad-d\n;  ('  I.  A.,  i,  124,  mit)'  4.  (V  fitil  n<iiil  li<it  iiliMitilicatiiiiiH 
il'^ilni  vm't  ilIflirilcK.  TrcMiiio  Iniin  lim  Iii<yiii  R'n|i|H'liiiil  Miiiu'iiii  ml  illn.  Il  l'iiiit  mi< 
baMf,  ixiiir  Ir»  rcrlicrrlii-ii,  mir  li'  n'Imif  iM'noiiiirl  ,_i\j_J\,  liiih'-rin  faiiir  ilc  iiointii 
dlarrill<|Ui'i.  •!■■  |mmi«i-  ((u'II  put  fnrni^  *iir  If  iiinl  iicrimii  /•nrirâwili,  rhumMI.m;  voir 
BiUtnu  Uamlomi;  i  II.  67  cl    \M 

t    C.  /.  A.  I.  I7ï. 


—  505  — 

pai'aît  donc  amplement  prouvé  que  le  distinct  et  le  château  de 
Muhêlbah  portaient  au  moyen  âge  le  nom  de  Balâtunus.' 

1.  J'ai  demandé  aux  habitants  de  Dibbâch  si  le  château  portait  un  autre  nom. 
Cette  question  étant  restée  sans  réponse,  j'ai  prononcé  moi-même  une  seule  fois  le 
nom  de  Balâtunus.  Ils  le  répétèrent  sans  hésitation,  en  m'affirmant  que  c'était  un 
autre  nom  du  château.  Il  eût  été  plus  concluant  de  le  leur  faire  articuler  d'abord; 
toutefois  l'assurance  avec  laquelle  ils  le  répétèrent  me  fait  croire  que  ce  nom  ne 
leur  était  pas  inconnu.  Ils  prononçaient  bàlàtnus  =  plâtanus. 


MÉHOIKEg,  T.  III. 


AIMMADICK' 


II 

Page  423.  note  I  :  Aux  anciens  textes  musulmans  nommés  ici,  il  tant 
ajouter  une  inserijition  <iu  ealil'e  omayaiie  llieliâm,  à  curieux  earactères,  (|ui 
uiest  si-rnalee  j)ar  M.  Casanova.  Klle  a  été  trouvée  prùs  de  l'ahuyre  et  pu- 
bliée par  M.  MoKDTMANS,  dans  Sif2uii(jgberichte  (hhtor.  Classe)  der  K.  li. 
Akiiil.  lier  ]\'iKHrusrhnflt)i  :u  Mitiirhfii,  1><TÔ,  ii  fsupiili'inetii). 

IV 

Pages  428  SUiv.  :  A  pro|iiPS  d  une  mente  monojrrapliie  de  la  ;rrande 
luoHi|uée  de  iJaiuns,  publiée  par  M.  I{.  l'nBsfe  Si'iehs  tians  le  .Juurual  i>f' 
thf  h'iiyal  Iiiatihite  «/  Jiritinli  Arcliitecls  (3°  série,  vol.  iv,  n°'  2  et  H),  M.  II. 
C.  Kav  vient  de  faire  paraître,  dan.s  le  Journal  ofthe  Royal  Asiatic  Sorieti/ 
(avril  IH'J"),  une  iiotiee  intitulée  A  SeldjiikHf  iusrrlptimi  at  Ihinnsrus.  On 
me  permettra  de  résumer  cet  intéressant  travail,  on  l'auteur  aborde  |)lusieurs 
deM  proitlémes  diseuléH  plus  liant. 

A  |iro|H>M  de  l'ineenilir  cle  |H!i:i.  M.  Kav  rappelle  que  l'ediliee  avait  dé-jà 
Mubi  pliisieurM  déMistres  seuddables  et  il  donne  (|uel(|nes  détails  sur  les  in- 
cendies de  4)'il  et  de  HO'.l.  I'uIn  il  publie  le  texte  et  la  traduction  d'une  des 
quatre  inHcriptioiiN  des  piliers  de  la  coupole,  copiée  par  lui  en  If^Tf) 

vVvniit  d'en  diwulcr  les  termes,  M.  Kav  se  demande  si  ce  texte  a  survécu 
k  l'itieciidie  de  1893  cl  n'il  lifîure  dans  les  recueils  épij;raplii<pu's  de  \V, vu 
uiNOTfiN  et  de  Sauvaikn.  J'ai  dit  plus  haut  ipi  en  travidllani  dans  la  mosi|uce 

I.  Je  r/tuni»  irl  i|U<'lr|ui>it  iiiitcn  rL<ili((6oii  |iciulniit  j'iiiiprcnniMiL  ilii  iiiiimiirr.  I.ii 
chllTri'«  ruauin*  r<jiTi'a|i<(iii|i<nt  k  rimt  <li<*  vliapItroR  pri'c^dpnls. 


—  507  — 

en  1894,  je  constatai  que  le  feu  avait  détruit  toutes  les  inscriptions  que 
j'avais  relevées  dans  le  sanctuaire  en  1893,  quelques  mois  avant  l'incendie. 
Mais  en  relisant,  à  propos  du  mémoire  de  M.  Spiers,  les  notes  que  j'ai  prises 
sur  les  lieux,  je  vois  que  des  quatre  textes  seldjoukides,  un  seul  avait  disparu. 
Les  ti'ois  autres  étaient  encore  en  place,  noircis  par  la  fumée,  ainsi  que  l'in- 
scription de  Baladin,  mentionnée  plus  haut,  p.  457. 

Les  quatre  textes  seldjoukides  figurent,  dans  le  recueil  Sauvaire,  aux 
numéros  213  et  754  à  757.  Le  n°  213  provient  évidemment  du  recueil  Wad- 
DiNGTON,  auquel  le  regretté  SAuvAraE  avait  emprunté  un  grand  nombre  de 
textes  de  son  propre  recueil.  La  copie  est  assez  fautive,  comme  beaucoup 
de  celles  du  recueil  WADDœaTON,  faites  par  des  indigènes.  Les  n°'  754  à  757 
sont  sans  doute  de  la  main  de  Sauvaire  lui-même,  comme  tous  les  textes  de 
la  fin  de  son  recueil,  car  les  copies  sont  beaucoup  plus  exactes.  Je  possède 
moi-même  une  copie  des  quatre  textes,  collationnés  avec  soin  sur  les  ori- 
ginaux eu  1893. 

M.  Kay  rapproche  sa  copie  des  fragments  que  j'ai  publiés  dans  le  Journal 
Asiatique,  à  deux  reprises.  Ces  fragments,  copiés  en  1888,  proviennent  de 
l'inscription  dont  le  texte  complet  figure  dans  ce  mémoire,  d'après  ma  copie 
de  1893;  ils  n'ont  donc  plus  de  valeur.  Le  savant  anglais  observe  avec  raison 
que  nos  deux  copies  ne  sont  pas  identiques.  J'ai  dit  que  les  quatre  textes 
étaient  gravés  sur  les  deux  piliers  sud  de  la  coupole;  je  les  désigne  ainsi  : 

Pilier  sud-ouest  |    '  '        ,    '  '  ' 
I  face  sud  :  Il 

^.,.  ,  (  face  nord  :  C  (disparu). 

Piher  sud -est    '   .  ,    ^ 

I  face  sud  :  D. 

Or  le  texte  publié  plus  haut  et  reproduit  à  la  planche  iv  (et  par  conséquent 
les  fragments  publiés  dans  le  Jcnirnal  AsiaHq^i,e)  représentent  le  texte  A, 
tandis  que  la  copie  de  M.  Kay  est  celle  du  texte  H.  L'inscription  copiée  par 
M.  Kay  eu  1875  était  donc  sur  la  face  sud  du  pilier  sud-ouest.  Je  puis  l'af- 
firmer d'une  manière  certaine,  parce  que  sa  copie  concorde  avec  ma  copie 
du  texte  H,  tandis  que  les  trois  autres  rédactions  offrent  de  nombreuses  va- 
riantes. Ainsi  le  texte  B  est  le  seul  qui  donne  le  titre  maulâ  al-'amb  wal- 
"adjam  parmi  ceux  de  Malik  Chah,  et  le  seul  qui  ne  fasse  pas  mention  dn 
vizir  Nizâm  al-mnlk.  M.  Kay  me  permettra  d'ai)porter  à  son  texte  de  très  lé- 
gères corrections  : 


—  508  — 

L.  2  :  L'inscription  donne  le  verset  entier  du  Coran,  jusqu  au  mot  l^.  J>- 
—  Au  lieu  dej.>'-o)l  f^^rîJ-  '•''^  O^j^'  r^y^  *'  le  placage  en  marbre  des 
piliers;  cette  leçon  est  assurée  par  le  texte  D. 

L.  7  :  Au  lieu  de^,  lire  >-9^,  leçou  assurée  par  les  trois  autres  textes. 

L.  10  :  Lire  'l*^*,  à  l'état  construit. 

L.  6  et  H  :  Les  deux  mots  ^;,rr-^.  t't^.j»^*.  '1'"^  l'auteur  nianiue  d'un  point 
d'interrofration,  sont  certains;  le  j)remier  est  assuré  par  le  texte  I),  le  second 
par  A,  0  et  D. 

M.  Kay  termine  son  mémoire  par  une  dissertatinu  sur  1  auteur  des  tra- 
vaux, le  vizir  Abu  Nasr  Ahniad  ibn  al-Fa(JI.  Frappé  comme  moi  par  la  com- 
plète identité  des  noms  et  surnoms,  il  voudrait  1  itlentilier  avec  le  vizir  du 
sultan  Sandjar,  qui  mourut  eu  fS21,  assjissiné  par  les  Ismaïliens.  Mais  arrêté 
par  les  mêmes  diftitultés,  notamment  par  le  granil  écart  des  dates,  il  s'est 
adressé  à  M.  Hoitsma,  le  savant  éditeur  de  Hundâri.  Ce  dernier  considère 
l'identification  comme  très  improbable.  Suivant  lui,  l'auteur  des  travaux  de 
la  Mmsquée  de  Damas,  qui  portait  dès  475  des  titres  trahissant  une  haiit.e 
IKtsition  ofliciclle,  ne  saurait  avoir  été  nommé  sim])le  secrétaire  d  Ktat 
(luijr'iy)  viuf^t  ciiK]  ans  jilus  tard,  comme  Hundâri  le  raconte  du  futur  vizir 
de  Sandjar.  Je  suis  heureux  d'être  arrivé,  par  le  même  motif,  à  la  même 
conclusion  que  le  suivant  professeur  d'ijlreclil.  Il  suppose,  comme  moi,  (|ue 
l'auteur  dcH  travaux  était  le  vizir  de  Tutucli  à  D.imas. 

M.  Ilot'THMA  soulève  en  passant  un  autre  |iroidème  :  Le  nom  de  Tutucl» 
sur  la  Wipic  de  M.  Kay,  est  suivi  des  mots  Uni  nutlik  al-iglâm  misir  amir 
al  niii'viiniu.  Ou  s  attendrait  à  trouver  après  le  mot  ihii,fih,  le  nom  du  père 
lie  'l'uluch,  le  sultan  Alp  arsiân.  M.  Kay,  en  appuyant  cette  objection,  suji- 
poHC  une  erreur  du  copiste  un  du  liipicidc,  (pii  aurait  l'crit  innlik  til-inliim 
\HtiXT  iilp-<ir»Uiu. 

(Vttc  inKéniuuHe  liypotlièse  est  inlirmi'c  par  l'examen  comparé  des  quatre 
textc*M,  Sur  tous  les  quatre,  les  mots  ineriminéM  se  retrouvent  «(iii«  vnriant^ 
(voir  plus  liant,  texte  A,  et  pi.  iv,  fi^.  7);  ou  ne  saurait  donc  songer  t\  une 
faute  du  lapiciile.  On  ne  |MMit  davanta;;e  s'en  prendre  au  copiste,  puis(|uc 
IcB  quatre  textes,  offrant  des  vuri.'inlcs  importantes  et  c\idcnnneut  iiiti-utiini 
uellrê,  ont  dû  être  (frayés  d'après  iiu<ilre  r/ilni-lidiiit  diffi'rfutf».  Dans  les 
deux  cas,  l'erreur  aurait  dû  si-  reproduire  quatre  fois  au  même  eu<lroil,  ee 
qui  cmI  inndiniitHible.  (k;  détail  i itrc  une  lois  de  plus  avec  i|uellc  priidcnro 


—  509  — 

il  faut  manier  l'hypothèse  des  fautes  de  copie  en  épigraphie,  surtout  daus 
l'épigraphie  monumeutale,  où  les  états  successifs  d'un  travail  très  soigné 
constituaient  comme  autant  de  cribles  au  travers  desquels  le  texte  devait 
passer. 

Je  crois  pouvoir  monti-er  que  le  texte  des  quatre  inscriptions  est  parfaite- 
ment correct;  voici  pourquoi.  La  même  mosquée  renferme  une  autre  inscrip- 
tion de  Tutuch,  gravée  sous  le  portique  nord  de  la  grande  cour,  entre  la 
porte  Bâb  al  -'Amârah  et  le  tombeau  du  sultau  Malik  Kâmil.  Elle  relate  les 
travaux  faits  en  482  par  Tutuch  dans  cette  partie  de  l'édifice.  Voici  les  titres 
qu'elle  lui  donne  :  al-malik  al-adjall  al-muzaffar  al-mansûr  al-muayyad 
adud  ad-dîn  tâdj  ad-daulah  wa-sirâdj  al-millah  charaf  al-ummah  ahû 
saîd  Tutuch  ibn  malik  al-islâm  nâsir  amîr  al-vmininîn  Alp-arslân  ihn 
Muhammad  ihn  Dâwfld. 

Le  nom  de  Tutuch  est  sidvi  des  mêmes  mots  que  dans  les  quatre  inscrip- 
tions de  la  coupole;  mais  après,  on  lit  le  nom  du  sultan  Alp-arslân.  Ainsi  ce 
sultan  portait  bien  les  deux  titres  malik  al-islâm  et  nâsir  amîr  al-muminîn. 
Le  premier  se  retrouve  sur  ses  monnaies,  dans  le  Catalogue  of  oriental 
coins  in  the  British  Muséum,  m,  n°  60.  Le  deuxième  ne  figure  dans  aucune 
des  sources  dont  je  dispose.  Le  seul  auteur,  à  ma  connaissance,  qui  donne 
un  titre  de  cette  forme  à  Alp-arslân,  c'est  Hamdaliâli  Mustaufi,  Journ.  Asiat, 
4'  série,  xi,  432  :  il  l'appelle  hurhân  amîr  al-muminîn.  Cet  écrivain  donne 
une  série  très  complète  des  titres  de  cette  forme  portés  par  les  Seldjoukides  ; 
mais  ces  titres  ne  concordent  pas  toujours  avec  ceux  que  donnent  les  autres 
auteurs,  notamment  Rundâri  et  Mirkliond,  ni  avec  les  données  plus  positives 
des  inscriptions,  comme  on  le  voit  ici. 

D'où  proviennent  ces  divcrgcucesV  Un  bien  il  y  a  des  erreurs  dans  cer- 
tains manuscrits,  ou  bien  les  sultans  ont  reçu  successivement  du  calife  deux 
titres  différents  de  la  même  forme.  Dans  cette  dernière  hypothèse,  Alp-ai-sJân 
aurait  porté  d'abord  un  titre  en  burhân,  puis  un  autre  en  nâsir.  La  question, 
ici,  est  secondaire.  Le  seul  point  important  tï  noter,  c'est  qu'Alp-arslân  por- 
tait un  titre  en  amîr  al-muminîn,  qui  l'associait  pour  ainsi  dire  h  l'empire 
du  calife.  Or  ces  titres  étaient  alors  de  création  récente;  le  premier  exemple 
que  j'en  trouve  est  celui  du  père  d'Alp-arslân,  Tugril-bak,  auquel  le  calife 
donna  le  titre  yamîn  amîr  al-muminîn.  Ou  peut  en  conclure  qu'à  cette 
époque,  ils  étaient  réservés  aux  seuls  sultans  seldjoukides,  comme  indice  .l'un 


—  510  — 

pouvoir  exceptionnel.  Ku  traduisant  plus  haut  le  texte  A.  J  ai  ailinis,  en 
l'aliseuee  du  nom  d'Al|varslân.  que  le  titre  misir  amîr  al-mu'minin  se  rap- 
p<jrtait  à  Tntucb.  Eu  examinant  la  question  de  plus  près,  je  constate  qu'il 
est  peu  probable,  à  priori,  que  Tutuch  ait  porté  un  titre  aussi  élevé,  et  le 
texte  iM)8itif  de  l'inscription  de  l'année  482  eontirme  cette  conclusion.  Il  faut 
<l<>ne  moditier  ainsi  ma  traduction  à  la  pajrc  431  :  «le  tils  du  roi  de  lislâm 
et  du  goutien  du  prince  des  croyants.» 

S'il  est  prouvé  que  le  texte  des  inscriptions  de  la  eoupnie  est  bien  correct, 
cette  conclusion  ne  fait  que  déplacer  la  question  :  Pourquoi,  dans  les  textes 
de  In  coupole  en  47ô,  Alparslân  est -il  nommé  par  son  nom  propre  Mu- 
l.iammad.  comme  père  de  Malik  Cbâb,  tandis  qu'un  i>eu  plus  loin,  comme 
p«'re  de  Tutncb.  il  n'est  nommé  <|ue  par  ses  titres  lionoritiques?  Pourquoi, 
ilîins  rinscriptiiin  de  481.',  est-il  nommé,  comme  père  de  Tutuch,  par  ses 
titre»  bonoritiques  et  son  nom  propre  .Up-arslàn'/  Kiitin  pourquoi  les  titres 
de  Tutuch  sont-ils  beaucoup  plus  nuinlircux  t\:\n>  l'iiiMiiiition  de  4.*^'.'  (pie 
dans  celles  de  475'/ 

Ces  questions  parnitruut  sans  doute  oisi-uscs  rt  lun  sera  tente  de  voir 
dans  ci'8  variantes  1  itlet  d  iin  simple  hasard.  Mais  les  titres  sont  ti>njoiirs 
l'indice  d'une  situation  jiolitifpie  et  leur  étude  aride  n'est  pas  inutile.  Si  1  on 
jette  les  yeux  sur  les  recueils  diplomati(|Ues  redijrés  à  la  ih:incellerie  du 
Cain-  S4IUH  les  .Mandouks,  ou  verra  (pie  dans  la  titiilature  compli(|uée  de  cette 
wlrninistration  burcjiticrati(pie,  rien  n  est  livré  au  h.-isard.  <  ir  cette  bureau- 
cmtie  dérive  de  celle  des  Seldjoukidcs,  sur  hupielle  Ni^am  al  inulk  (éd, 
.S'iiBKicKi  et  Kundâri  (éd.  IIoiithmai  nous  donnent  de  curieux  détails.  ,Iu 
HU|i|KiM'  (pie  les  \arianlcs  de  rédaction  dans  \vn  titres  d  .Mparslân  et  du 
'lutuch,  exip'CM  par  réti(|Ucttc  de  cour,  niar(|uciit  un  dcj^ré  hiérarihi(pio 
Hoit  entre  Mulik  Chah  «t  Tiiluch  en  I7.'>,  soit  dans  le  raii^'  même  de  Tutuch 
entre  47.'»  et  4H2.  J'ai  haie  de  tiiiir  |)ar  une  dernière  observati(Ui. 

iMiiN  l'inHcriplion  d<;  4H2,  le  nom  d'.Mp  arslâii  est  suivi  des  mots  ilm 
Mul^ninmad  Hm  Itiiwùd.  On  sait  (pie  le  perc  de  Tutuch,  .Uparslâii,  H'ap- 
|K-lnit  auMHJ  .Miil.iiiintiiad.  et  que  noii  (;rand  père,  'i'ii^ril  bak ,  se  nommait 
nUMi  l>iiMil(l;  cette  ^'i'n(''a|o(;ie  cNt  eoiilirmée  par  toutes  les  soiirees.  Il  est 
doue  iiii|MiHiiili|e  (le  ne  pax  adinetlre  ici  une  erreur  du  lapieide.  r.;:aré  par 
In  (M-rie  e<iiiipli(pii-e  diN  iioiiin  et  den  titres  de  hoii  lexle.  il  a  intercale  un  Hnt 
«le  trop  entre  Icm  deux   iioihh  du  père  de  Tiitueli,  .\lp  arsliin  il  Miil  :iiiitiiiid. 


—  511  — 

Il  suffit,  pour  s'en  couvaiucre,  de  se  reporter  au  teste  B  de  la  coupole, 
publié  par  M.  Kay,  où  Malik  Chah,  le  frère  de  Tutuch,  est  appelé  «  fils  de 
Muhammad  (Alp-arslâu),  fils  de  Dâwûd  (Tugril-bak). » 

Page  433,  note  3  :  Sur  le  tremblement  de  terre  de  l'an  597,  voir  aussi 
Abu  Châmah,  adh-dhail  fi  r-raudatain,  ouvrage  inédit  que  j'ai  consulté 
tout  récemment  sur  l'exemplaire  de  M.  Schefer.  Ce  livre  renferme  beaucoup 
de  détails  sur  la  grande  mosquée,  d'autant  plus  précieux  que  l'auteur  vivait 
à  Damas.  Il  y  eut  un  nouveau  tremblement  de  terre  en  598.  Sur  celui  de 
702,  voir  Sultans  Mamlotiks,  ii  b,  216. 

Page  434,  note  I  :  Aux  voyageurs  européens  qui  parlent  de  Tamerlan, 
il  faut  ajouter  Gumpenberg,  qui  visita  Damas  le  30  janvier  1450  :  «  Die 
rechte  Statt  ist  der  mehrertheil  aile  wilst .  .  .  der  Demerlein  hat  die  Statt 
gar  verbrannt  .  .  .  ;»  Reysshuch,  éd.  1584,  f°  242  v°.  On  voit  que  ce  voya- 
geur, comme  les  autres,  attribue  l'incendie  à  Tamerlan,  reflétant  ainsi 
l'oiiinion  publique. 


Page  441  :  Depuis  1  impression  de  ce  mémoire,  j'ai  pu  me  procurer  le 
catalogue  des  monnaies  musulmanes  du  British  Muséum,  ouvrage  important 
devenu  fort  rare.  En  parcourant  le  volume  m,  qui  renferme  la  numismatique 
des  Atâbeks  de  Mossoul,  j'ai  trouvé  de  nouvelles  preuves  de  la  valeur 
grammaticale  du  titre  atâhak.  Ici  comme  dans  les  inscriptions  des  Atâbeks 
de  Damas,  ce  titre  précède  toujours  le  nom  propre  et  se  rapporte  au  titu- 
laire lui-même;  en  outre,  il  est  toujours  employé  sans  l'article  arabe.  En 
voici  un  exemple  caractéristique,  emprunté  aux  titres  de  l'Atâbck  Badr  ad- 
dîn  Lu'lu'  (631—657);  ou  trouve,  entre  autres,  les  formules  suivantes  : 

Badr  ad-duuyâ  waddîn  Lu'lu'. 

Badr  ad-dunyâ  wad-dîu  atâbak  Lu'lu'. 

Badr  ad-dunyâ  wad-dîn  atâbak  Abu  1-fadfi'il. 

Badr  ad-dunyâ  wad-dîu  Abu  l-fa(iâ'il  atâbak  Lu'lu'. 

Ces  exemples  prouvent  abondamment  : 

1"  Que  le  titre  atâhak  se  rapporte  au  titulaire  lui-même,  par  conséquent, 
qu'il  est  eu  rapport  d'apposition,  avec  le  nom  propre,  et  non  en  rapport 
d'annexion  d'où  il  suit  qu'il  est  déterminé,  malgré  l'absence  de  l'article, 
au  même  titre  qu'un  nom  ])ropro  arabe. 


—  512  — 

2°  Que  «i  iKisition  dans  la  série  des  titres  est  variable,  comme  dans  les 
inscriptions  des  Atâbeks  de  Daniîis.  Il  i)récède  tantôt  le  nom  propre,  tantôt 
la  kunyab.  Snr  les  monnaies  des  Atâbeks  de  Mossoul.  où  la  knnyah  ti<riire 
rarement,  il  préeéde  le  plus  siiuvent  le  nom  propre. 

.l'ai  nommé  à  ee  propros  le  titre  yalkn-hak,  ou  plutôt  ilkiî-lxik^  ivtjjbli 
par  >I.  Kababac-ek  parmi  les  titres  d'Anar.  Il  figure  dans  Ibn  alAtbir.  x, 
53,  où  le  texte  de  Tornbeug  donne  par  erreur  jXj'^.  reut-étre  faut  il  lire 
Viij  an  lieu  de  ViJ-«  dans  Xastiwi.  éd.  IIouoas,  32,  lijrne  4. 


Vlll 

Pages  460  suiv.  :  Du  a  vu  que  suivant  linseription  de  Malik  '.Ulil  au 
.Mont  Tbalior.  on  commença  à  bâtir  la  forteresse  le  5  dhu  l-l.iidjdjah  61)7. 
Le  texte  ajoute  que  le  sultan  en  ordonna  la  construction  quand  il  revint  tie 
lest,  rassembla  l'armée  victorieuse  et  campa  au  pied  du  Tliabor,  .//<»•»•« 
l'échi'aurt:  (If.  la  tfire. 

En  cbercbant  l'explication  de  ce  pa.ssjif^c,  je  ne  trouvai,  dans  les  auteurs 
arabes  que  j'avais  sons  les  yeux,  aucune  allusion  à  nue  ex|)édition  du 
Kultnu  en  cette  année  ft07.  Ces  auteurs,  d'accord  avec  les  sources  occiden- 
tales, fixaient  à  l'aunée  60*J  lu  construction  de  la  forteresse.  Mais  en  ro- 
montAut  plus  haut,  je  trouvai  dans  Ibn  al  .\tliir  le  récit  d'une  expédition 
en  lannéc  (»(J<J  :  le  sultan,  alors  à  l)amas,  fit  rasscndjler  les  troupes  de  ."^yrie 
et  d  hLpypte,  |mrtit  et  campa  prés  du  Tliabor.  Les  termes  de  ce  pas-sage 
ofTntient  une  annlojrie  si  fnipp:inte  avec  ceux  de  l'inscription,  (pie  je  crus 
que  !•  était  à  cette  cam|ia(nic  (pic  le  texte  épi<;rapliii|iic  faisait  allusimi.  Dés 
lofH,  il  fallait  admettre  que  la  trêve  dont  parlait  I  inscription  l'-tait  celle  île 
r>!i4,  conclue  |K)ur  â  ou  tï  ans,  et  que  le  sultan,  pniir  des  raisons  iiioiiniiics, 
(lifTéra  juMpi  en  <'>(>7  rcxi-cution  de  smi  ])rojet 

Kn  étudiant  ilc  plus  prés  la  question  coniplicpiéc  des  trè\c.s,  je  crois 
|KiU\oir  projMtwr  une  solution  pliiM  simple  et  plus  logique.  La  trêve  de  liol 

\'jm  cHt  mentionnée  par  le»  suiirces  arabes  et  oecidcntales  (Ibn  al  Atbir 
XII,  l'JH;  .\bii  1  lida',  III,  III;  lli»t.  itr.  tint  ('loin.,  i.  K\\  un,  Mti;  /ùttelfii, 
'Jt'tH;  .'^nniilo,  20.') |.  .Aucune  d'elle  n'en  lixe  la  dun'-e  d'une  manière  précise, 
iiiniH  F.rnrlm,  .'10'.),  et  Saiiulo,  20ti,  racontent  «pi'cUc  l'-clint  A  la  lin  de  I20H 
ou  en  ISJ*)*.),  et  nis  .M ah  Lathik,  op.  cit.,  i,  Hi;'>,  en  conclut  cpi'clb'  avait  ite 
fixée  puur  cinq  ans   (în'tc4-  /i  ce  détail,  qui  m'avait  échappé  l<int  ilaliiini. 


—  513  — 

on  peut  admettre  que  la  trêve  dont  jtarle  l'inscription  est  celle  qui  fut 
conclue  en  (iOl  =  1204  et  qui  échut  eu  G06  =  1209.  En  effet,  le  sultan, 
en  commençaut  la  construction  de  la  forteresse  à  la  fin  de  l'année  607, 
peut  dire  que  la  trêve  était  échue  à  cette  époque. 

Eestait  un  dernier  point  à  élucider.  Comme  je  viens  de  le  dire,  les 
auteurs  arabes  cités  ne  parlent  pas  d'une  expédition  des  musulmans  vers 
le  Mont  Thabor  en  607.  En  racontant  la  construction  de  la  forteresse, 
Eracles,  317,  dit  bien  que  le  sultan  rassembla  son  armée  pour  se  rendre 
au  Thabor;  mais  il  place  cet  événement  en  1211,  concordant  en  ce  point 
avec  Ibn  al-Athîr  et  Abu  1-fidâ',  qui  fixent  la  construction  en  609  (1211 — 12). 

En  corrigeant  les  épreuves  de  ce  mémoire,  j'ai  pu  consulter  l'ouvrage 
inédit  d' Abu  Châmah  appelé  adh-dhail  fi  r-raudatain,  l'Appendice  au  livre 
des  deux  jardins.  M.  Scheper  a  bien  voulu  mettre  à  ma  disposition  son 
excellent  manuscrit,  avec  une  obligeance  dont  je  ne  saurais  trop  le  remercier. 
Au  cours  des  événements  de  l'an  607,  cet  auteur  emprunte  à  un  autre  écrivain 
bien  connu,  Sibt  ibn  al-Djauzi,  le  récit  suivant  que  je  donne  en  résumé  : 

En  607,  raconte  le  Sibt,  je  quittai  Damas  à  destination  de  Naplouse, 
pour  une  expédition.  Nous  allâmes  à  Kiswah,  avec  une  nombreuse  armée, 
puis  à  'Aqabat  Fîq,  puis  à  Naplouse.  La  rumeur  de  notre  approche  jjarvint 
à  Saint- Jean-d 'Acre.  Malik  Mu'azzam  vint  à  notre  rencontre.  Nous  mar- 
châmes contre  les  Francs,  pillant  et  faisant  des  prisonniers,  mais  ils  n'o- 
sèrent pas  sortir  de  Saint-Jean-d'Acre.  Quelques  jours  après,  nous  rentrâmes 
sains  et  sauf  au  Thabor,  avec  Malik  Mu'azzam.  Celui-ci  décida  d'y  bâtir 
une  forteresse  ;  il  fit  venir  les  armées  de  l'est  et  l'armée  d'Alep,  commença 
la.  construction  et  fit  camper  l'armée  au  pied  du  Thabor,  depuis  le  mois 
de  dhu  l-hidjdjah  607  jusqu'à  la  fin  de  608.  Quand  les  murailles  furent 
achevées,  les  Francs,  prenant  peur,  demandèrent  la  paix  à  Malik  'Adil, 
qui  la  leur  accorda.  Malik  Mu'azzam  continua  :i  aménager  la  forteresse 
jusqu'à  la  mort  de  sou  père. 

Plus  loin,  Abu  Châmah  affirme  ((u'en  608,  Malik  'i\dil  campait  avec  son 
armée  sur  le  Thabor. 

Enfin  le  même  auteur  raconte  en  détail  la  campagne  de  614,  et  le  siège 
infructueux  du  Thabor  par  les  Francs,  à  la  suite  duquel  le  sultan,  en  610, 
donna  l'ordre  à  son  fils  de  détruire  la  forteresse. 

Le  passage  que  j'ai  souligné  concorde  exactement  avec  les  termes  de 

MÉMOIKKS,  T.  III.  06 


—  OU  — 

l'iusoription.  Jusqu'au  nom  du  mois,  dhu  l-l.iidjdjab  G07.  Aiusi  la  trêve  de 
6U1  =  1204  étant  échue  eu  (506  =  1209,  le  tils  du  sultan  marche  contre 
les  Francs  avec  ses  années,  campe  au  Thabor  et  commence  la  construction 
de  la  forteresse  le  dernier  mois  de  l'aunée  G07.  tk»n  père,  semblet-il, 
n'était  pas  alors  avec  lui;  mais  on  le  trouve  au  Thabor  l'année  suivante, 
l/aprês  linscription.  Tordre  de  bâtir  émane  du  sultan  luimême,  mais  le 
rôle  jdué  par  son  tils  dans  l'exécution  du  projet  ressort  du  nom  de  l'émir 
Lu'lu",  iierviteur  de  Malik  Muaççmn.  En  mentionnant  1  échéance  de  la 
trève,  l'inscription  n'a  d'autre  but  que  de  justifier  1  expédition  musulmane. 
La  trt've  de  IJU!:<  =  1211  fut  conclue  |)our  six  ans  [Eracles,  317;  de  Mas 
Latkie,  I,  182).  Pendant  ce  temps,  Malik  Mu'a??am  continue  les  travaux 
de  la  forteresse,  ainsi  qu'il  résulte  du  jiassajre  cité  d'Abû  Châmah  et  des 
autres  inscri|»tions  du  Thabor,  frravéos  au  nom  de  .Malik  Mu'azzam  lui- 
même.  Kiilin,  la  trêve  expirée  eu  ()14  =^  1217  (^sur  ce  point,  les  auteurs 
•  Kxideutaux  sont  contirmés  |)ar  .\bû  Châmah),  les  Francs  attatiuent  le 
Thabor.  Les  curieux  détails  qu'Abû  Châniali  donne  sur  ce  siêfre  lomplêtont 
lt>  x.iirrcs  déjà  connues. 

IX 

Page  466  :  .>ui>.inl  l'inscription,  la  citadelle  de  Damas  .se  rendit  aux 
Tartarcs  le  21  djumâdâ  ii  tir)S,  tandis  (jue  M.-iqri/i  a.ssijjne  â  cet  événement 
la  date  du  22  djumâdâ  l".  Ku  l'absence  de  tout  autre  document  manuscrii, 
j  ai  donné  la  jiréférenec  au  texte  épi}:raphi(|ue,  document  ofticiel  rédigé  peu 
uprcH  le»  événements  et  â  l'abri  des  erreurs  de  eojùc. 

L'ouvrapc  d  Abfi  Châmah  que  je  viens  de  citer  fournit  un  nouveau 
document  sur  In  date  du  sicp>  de  In  citadelle.  L'auteur,  (|ui  viv:)it  alors  à 
l'ania»,  o<i  il  mourut  en  iWif),  fut  le  tcuioiu  oculaire  des  événements  (pi'il 
rnciinte.  Cette  cirronstunce  donne  une  (;rnndc  auinriti'  à  sun  rccil,  i|Uf  je 
r<pr.Mluin  en  entier  > année  (!.")H)  ; 

^\l\  ^V^  jJ^  ^G  >*.S»\  ,^  \^)  ^  ji^jXXi\  ^  U-U»  UjL-^  ^\ 
<»yMc^J,U  \yi\Sy  A^\  \9ÊfXXM.\  U  ^U^*^(  ,^  \yMUi  ,^J^  aJuUI  JiX^i  t^°U  Ui 

t^>.U  jé^-Ot  ^^  ij^^\  o>*^-  c^s-^*  'V-  ^y^^3  J-^'  <j^  y^J' 


—  515  — 

i^i-^ive  ^^jJ;S\  ^JUJlSj  «UiJjiH  <\JUJ  ^_j3  ,_5-ols.O\   CU^-^ai^   i^^r-'^   '-*?'^5  s,ls.\i.\ 

<)kAiJiJ\  jjS   Uo   i_,»^«   j>àH    ^^_y<    \»r^,.^.^   Iv-v-o^'^   o^        ^?"^'^  i^s"^^^^    Iv'*».^!    UfS 
■  L^^lsl  1^:1.1^  \  ^-^  f'^-*^  *_j-:^^  R^lj-o  ^.f^  07^*3 

«Mais  le  gouverneur  et  le  commaudant  de  la  citadelle  s'y  étant  retran- 
chés avec  une  forte  garnison,  il  fallut  en  faire  le  siège.  Une  nombreuse 
troupe  de  Tartares  s'y  rendit  le  dimanche  12  djuniàdâ  1".  Avant  que  la 
nuit  se  ftit  écoulée,  ils  eurent  coupé  les  bois  dont  ils  avaient  besoin.  Ils 
avaient  amené  avec  eux  des  mangonneaux,  tirés  par  des  chevaux  sur  les- 
quels ils  étaient  montés.  Ils  s'étaient  fait  précéder  par  des  armes,  que  des 
bœufs  traînaient  sur  des  charrettes.  Dans  la  matinée  du  lundi,  ils  recueil- 
lirent des  pierres  pour  le  tir  des  mangonneaux.  A  cet  effet,  ils  détruisirent 
un  grand  nombre  de  murs,  dont  ils  arrachèrent  les  moellons;  puis  ils  dépa- 
vèrent dans  le  même  but  plusieurs  chaussées  du  faubourg  de  Qanawât  et 
disposèrent  tous  ces  projectiles  pour  le  tir.  Les  mangonneaux  furent  dressés 
dans  la  nuit  du  mardi,  au  nombre  de  plus  de  vingt.  Le  mardi  matin,  ils 
lancèrent  contre  la  citadelle  une  grêle  ininterrompue  de  projectiles  qui  dé- 
truisit une  partie  de  la  face  ouest.  Aussi  dès  avant  le  soir,  les  assiégés 
demandèrent  et  obtinrent  l'amân,  et  sortirent  le  lendemain  matin.  Les 
vainqueurs  pillèrent  l'intérieur  de  la  citadelle,  en  brûlèrent  plusieurs  parties 
et  détruisirent  le  couronnement  de  ses  tours.» 

Ce  récit  précis  et  détaillé  d'un  témoin  des  événements  inspire  grande 
confiance.  Suivant  lui,  le  siège  dura  du  12  au  14  djumâdâ  1";  ces  dates 
ne  s'accordent  ni  avec  celles  de  l'inscription,  ni  avec  celles  de  Maqrîzi. 
Entre  ces  trois  rédactions  contradictoires,  il  est  difficile  de  choisir.  Les  deux 
auteurs  s'accordent  du  moins  sur  le  mois;  veut-on  concilier  leurs  ([uantièmes 
en  quehiuc  manière,  il  faut  supposer  une  erreur  de  copie  dans  les  chiffres 
12  et  22.  Le  12  djumâdâ  1"  tombant  effectivement  sur  un  dimanche,  on 
ne  peut  toucher  au  chiffre  d'Abû  Châmah;  il  faut  alors  lire  le  12  au  lieu 
du  22  dans  Maqrîzi.  Mais  cette  correction  tout  arbitraire  ne  résout  pas  la 
difficulté,  puisque  dans  Abvi  Châmah,  le  12  marque  le  début  du  siège, 
taiulis  ([uc  dans  Maqrîzi,  le  22  fixe  la  reddition  de  la  place.  En  somme,  il 
m'est  impossible,  jusciu'à  nouvel  avis,  de  pro])oser  une  solution  satisfaisante. 


—  516  — 


XI 


Page  497,  note  I  :  A  larticle  ^j-^'i»^,  Vâqût  décrit,  sous  le  nom  d'Aflâ- 
lauus.  un  frrand  château  très  élevé  qu'il  place  dans  la  partie  occidentale 
de  la  province  d'Alep;  Mu'djam,  i,  331;  Mardsid,  i,  81.  11  s'agit  sans  doute 
du  nicnie  cliâteau.  Ce  pîL*^sagc,  d'ailleurs  corrompu  dans  les  deux  textes, 
ne  fait  aucune  allusion  à  l'article  <  Halâtunus  >  du  même  auteur.  Je  supi»ose 
que  '\':u|ût.  en  compilant  son  énorme  recueil,  a  emprunté  ces  deux  artiilcs 
à  deux  auteurs  différents,  transcrivant  le  nom  de  Platanus  suivant  deux 
|)ri>n'>nci:itions  locales  différentes.  Vax  citant  le  Mnrâfld  dans  l'index  de  son 
édition  de  Haliâ"  ad-dîn,  ».  v.  l'iatanus,  .Sciilltess  a  confondu  les  dcnx  pas- 
sage» et  songé,  Ini  aussi,  à  Mansio  l'iatanus  de  l'itincraliv  d' Antonin. 

Page  502:  -V«/f  mtr  Khumartnkîu,  Mitukiîni»  et  leum  denrenJantg.  — 
Le  trxte  AH  du  tombeau  de  Xabî  Yùnus  à  Uibcliô  éclaire  l'histoire  obscure 
de  ces  émirs  (|ui  possédèrent  en  lief,  de  Saladin  j\  Haibars,  plusieurs  châ- 
teaux du  nord  de  la  Syrie.  Voici  <l'abord  linéiques  extraits  des  auteurs  : 

Kn  ;')"0.  un  émir  de  Saladin.  nommé  Khnmartakin,'  était  maître  (fâliib) 
du  château  d  Abu  Qubais.  Il  perdit  la  vie  en  déinasiiiiani  Ks  assassins  en- 
voyés |tar  Sinân  contre  Saladin. - 

Kn  r>H4,  .Snindin  ayant  prin  aux  Francs  le  château  de  Saliyùn,  le  remit 
à  Nâijir  ad  din  Mankuru.s,  liN  de  Kliumartakin  et  maître  d'Abii  Ciuliais.'' 

Kn  ,'>H',t,  à  la  mort  ih-  ."^aladin.  Maiikiirus  clail  maiirc  des  châteaux  de 

1.  I*anii  le»  «uiciir»,  <•«  nom  fipim  iwiim  divrnti'H  forim-»  :  ^^j-Jo,l^,  ^^f^-SJ^^. 
rj^>ri->  ivr*^'j^-  •'"-■  '"  •r""'^"»  irnpn'K  r<>rtliof;rnplii'  ili-  rinwriplioii  «If  Kiboliu. 

2.  Ibn  ni  Alhtr,  xi,  877  et  /lut.  or.  du  Crou..  i,  fllU;  Alifl  flirilimli,  i,  •-'30;  Dk- 
rtJMtMl,  Soiêrtllrt  rrrhfrch»*  tir  lu  IrmaMinu,  00;  DkukxhoCIIII,  AiiUiliim/mphie  iVOiitâma, 
S7ri.  ItttutmrMT  rii|)|M-ni-  Nfciiili  ml  dtn,  J'i(cnori'  «nr  i|Ui<llo  niitorltô;  on  vernt  pluii  loin 
f|uc  Nnwiiiri  l'npiM-IU-  Itadr  «d-iltn.  -  .l'ai  vu  dt;  loin,  miuih  Ii-  vlnitiT,  le  pIi&Iciui 
d'Abû  yiilwl»,  doiil  ji-  pnrlirni  «llli-nrit.  M.  Momit»  m'ii  i«l»fnnl<'  uni«  inmription  iiriibc 
•ur  l>  p<irl<'  dn  ilittlciiii ;  Il  nrrult  niriiux  ■!'>'  tniuvrr  le  nom  d'nn  /<mir  ili<  la  l'a 
mtllis  de  KliiimiirUkln. 

.1    llin  «I  Alblr,  m,  Oj  Abu  I  ndft".  m,  7H;   lli.l.  ..r.  ./«  «VW^.,  i,  '.'S.i  et  M»;   Al.ll 

I  !..      ,1  I:  .imiciiT,  IHlHIg»,  I,  ir>H;   QufUritMlHI'jr,  104,  rtc.   I>nnit   li'M  aulrnin, 

•  llvrr»4'ii  formu*  ;  ^j^jjyfj:^,  ^^j^^SJ^,  ^Jlij^J^,  ^j^J^,  l'Ic; 

'  >  I 'ortliot(r»phi'  dr  rimuripllon  di>  lUbrliA.  .Sur  In  lormt'  oriKhinlK 

voir  nui,  or.  rf«  Omit.,  I,  H4*;  ixi  (iiBJR,  J»um  Aê.,  "•  i><''rl(«,  xvi,  UM. 


—  517  — 

Sahyûn  et  de  Barzayab.'  Il  prêta  tidélité  au  tils  de  Saladin,  à  condition 
que  le  château  de  Sahyûn,  qioi  était  entre  ses  mains,  lui  appartiendrait.'^ 

Dès  lors  nous  perdons  de  vue  ces  émirs  jusqu'au  règne  de  Baibars. 

En  658,  Muzaffar  ad-dîn  'Uthmân,  tils  de  Mankûrus  et  maître  de  Sa- 
hyûn, profite  de  l'invasion  des  Tartares  en  Syrie  pour  s'emparer  de  Balâ- 
tunus.  Mais  en  667,  après  diverses  négociations  au  cours  desquelles 'Uth- 
mân  députe  son  tils  à  Baibars,  les  officiers  du  sultan  prennent  possession 
de  ce  château.^ 

En  671  meurt  le  maître  de  Sahyûu  et  Barzayah,  l'émir  Saif  ad-dîn  Mu- 
hammad  (sic),  fils  de  l'émir  Muzatfar  ad-dîn  'Uthmân,  fils  de  Nâsir  ad-dîn 
Mankûrus,  fils  de  Badr  ad-dîn  Khumartakîn.  La  forteresse  est  livrée  aux 
officiers  de  Baibars  par  Sâbiq  ad-dîn  Sulaimân,  fils  du  défunt,  et  ses  deux 
oncles  Djalâl  ad-dîn  Mas'fld  et  Mudjâhid  ad-dîn  Ibrâhîm  (frères  du  défunt). 
Ils  obtiennent  tous  trois  des  charges  à  la  cour  du  sultan  (c'est  à-dire  qu'ils 
renoncent  à  toute  prétention  sur  les  domaines  du  défunt).* 

Maqrîzi  donne  en  abrégé  le  même  récit;  mais  suivant  lui,  le  défunt 
s'appelait  Saif  ad-dîn  Ahmad.  Ce  furent  ses  deux  fils  Sâbiq  ad-dîn  et  Fakhr 
ad-dîn  qui  rendirent  la  forteresse,  pour  obéir  aux  dispositions  de  leur  père.^ 

Tout  en  concordant  dans  leur  ensemble,  ces  récits  ont  des  obscurités 
que  notre  inscription  vient  éclairer  fort  â  propos:  voici  en  résumé  ce  qu'elle 
nous  apprend  : 

1.  Abu  1-fldâ',  m,  92;  Hist.  or.  des  Crois.,  i,  70.  D'après  Abu  Châmah,  ii,  131, 
Saladin  avait  remis  Barzayah  en  584  à  l'émir  'Izz  ad-dîn  Ibrâhîm;  cf.  Rohricht,  Bei- 
trdge,  i,  160;  QueUenbeUriige,  106.  Le  château  avait  donc  changé  de  maître  entre  ces 
deux  dates,  â  moins  que  l'indication  d'Abu  1-fidà'  ne  soit  fausse. 

2.  Bahâ'  ad-dîn,  Hist.  or.  des  Crois.,  ni,  365;  éd.  .Schultens,  '274.  L'auteur  ne  t'ait 
aucune  allusion  à  Barzayah. 

3.  Nuwairi,  ms.  cité,  f"  219  r",  avec  un  récit  détaillé;  Sultans  ilamlouks,  i  b,  iji), 
avec  une  note  de  Quatuemère,  résumant  ces  événements  d'après  la  Vie  de  Baibars 
et  Hasan  ibn  Ibrâhîm  (c'est-à-dire  'Aini);  Abu  1-fidâ',  iv,  5  et  Hist.  or.  des  Crois.,  i, 
152.  Ces  auteurs  appellent  'Uthmân  tantôt  Muzaffar  ad-dîn,  tantôt  'Izz  ad-dîn. 

4.  Nuwairi,  ms.  cité,  219  v— 220  r».  Le  texte  porte  :  jSis!'  cj^.^^  >— *t^  j-r<~^' 

^^iy^  ^_~>S\.  Les  mots  entre  parenthèses,  légèrement  tracés  après  coup  par  le 
copiste,  sont  évidemment  de  trop;  on  pourrait  s'en  assurer  encore  eu  comparant  le 
manuscrit  de  Paris.  DEt-itiaiEitY,  op.  cit.,  102,  donne  aussi  Muhammad,  d'après  Nuwairi. 

5.  Sultans  Maminuks,  il  b,  110;  cf.  Abu  1-fidâ".   iv,  7  et   Hist.  or.  des  Crois.,  i.  1.54. 


—  518  — 

1°  Le  «Icruier  fcuilataire  de  Çîahyûn,  que  Nuwairi  appelle  t^aif  ail-dîn 
Mulianimad  et  >[a({rizi  Saif  ad-dîn  Ahmad.  s'appelait  en  réalité  'Izz  addîn 
Abniad.  L'erreur  de  Xuwairi  pour  le  nom  propre  s'explique  facilement  |)ar 
une  faute  de  copie.  La  variante  du  surnom  peut  venir  de  ce  qu'un  même 
personna^'e  portait  parfois  deux  surnoms  en  nd-dîn;  mais  il  est  beaucoup 
plus  simple  d  admettre  ici  encore  une  erreur  de  copie.  Ces  erreurs  se  (pro- 
duisaient tn'-s  facilement  dans  les  noms  do  personnaires  peu  connus  des 
auteurs  i>u  des  copistes. 

2°  On  a  vu  que  les  auteurs  donnent  à  'Utlimân  deux  surnoms  en  ad-dtn. 
(Quoiqu'elle  soit  fruste  en  cet  endroit,  l'inscription  décide  en  faveur  de  Mu?af- 
far  ad-dîn  (comme  Nuwairi  et  l'un  des  deux  auteurs  cités  par  QrATRKMfcuK"). 

3"  L'inscription  confirme  la  frénéalopie  des  Mankûrus;  en  revanche, 
elle  rectilie  une  en-eur  de  date  importante.  Suivant  les  auteurs,  c'était 
'rtlimân  qui  s'étjiit  emparé  de  Malâtunus  en  •>r)S  et  <|ui  en  fut  dépossédé 
en  (itlT.  .Mais  d  après  eux,  son  père  Mankûrus  était  prince  de  Saliyûn  d\i 
■'><•/,  et  son  tils  Al.imad  meurt  dîs  H7I,  de  mort  naturelle,  seniltle-til.  L'er- 
reur saute  aux  yeux;  à  priori,  il  faut  éloi{;ncr  'L'tlimân  de  son  lils  pour  le 
rapprocher  de  son  père.  Or  l'inscription  le  dit  clairement  :  Al.uuad  possédait 
lialâtunuH  d»tê  HHi).  La  date,  il  est  vrai,  est  fruste  et  mal  écrite  sur  l'estani- 
pape  que  je  |)ossi'de  et  (|U  il  etiiit  trop  tard  pour  reproduire  ici.  Mais  le 
rdiilVrt-  tidO  f.m  eerfain;  et  le  cliilTre  tl(t  mltthii,  (pion  pourrait  discuter,  est 
assuré  par  la  préM-nce  de  deux  points  distincts  sur  la  deiixièine  Icttie.  Il 
n'y  a  pas  tic  chitVre  d'unité,  et  le  mot  snuah,  ninn>,  i|iii  piccéde  ininn'dia- 
tcment  U-  rlillfrc  drs  dizaines,  est  parfaitement  «lair. 

Cette  ilati"  rctalilit  dans  la  succession  des  Maiiki'ini-i  I  (''(juililirc  clirono- 
lopquf  détruit  ]iar  les  auteurs.  Voici  le  taliicaii  de  l.i  t'aiiiille.  avec  les 
ilonnées  épi(fraphi<|iu-N  en  l'aractères  fjras  : 

Hadr  (NûijiliV)  ad  din  Khumartakin  t  i"'^"- 

S'i'iijir  ad  dln  Mankûrus  t  iiprés  r)H'.(. 

Muzalfar  ']//.-    ad  dm  Uthmân  t  avant  660. 

I 

'Izz  ad'din  Ahmad   r  ••71         Ojaliil  ad  dln        Mudjàliid  ad diu 

(Siiifnddin  .Mnl,tuniniair('i  MaN'ûd.  Ihrâliiin, 

S/ihiq  nd  dhi        Kakiir  »d  din. 
Sulnim/in. 


—  519  — 

4°  Ou  devine  au  récit  des  auteurs  que  les  Mankûrus  étaient,  comme  tant 
d'autres  émirs  à  fiefs  (iqtcf),  au  bénéfice  du  régime  féodal  des  Ayoubites. 
Quel  était  au  juste  ce  lien  féodal?  Il  est  difficile  de  le  dire,  car  les  termes 
employés  par  les  auteurs  sont  vagues  ou  mal  expliqués.  Le  mot  sâhib, 
maître,  qui  définit  en  général  les  possessions  de  ces  émirs,  notamment 
celles  des  Mankiàrus,  semble  ti-ahir  un  lien  de  vassalité  assez  lâche.  En  tout 
cas,  sous  les  Ayoubites,  le  trait  dominant  était  la  décentralisation  politique 
sous  un  régime  féodal. 

Les  premiers  Mamlouks  ont  lutté  de  toutes  leurs  forces  contre  décentra- 
lisation et  féodalité,  pour  affermir  le  pouvoir  royal  et  combattre  plus  effi- 
cacement les  ennemis  de  l'Islam,  Mongols,  Croisés  et  Chiites.  Leur  pro- 
gramme comporte  une  double  tâche  :  réduire  les  principautés  ayoubites  en 
simples  provinces  royales,  administrées  par  des  gouverneurs,  et  supprimer 
les  petites  dynasties  féodales  en  englobant  leurs  possessions  dans  l'admini- 
stration générale  du  royaume.  Ils  attirent  tous  ces  petits  souverains  déchus 
à  la  cour  d'Egypte,  par  une  fonction  lucrative  ou  honorifique.  Les  Mam- 
louks continuent  à  donner  des  iqta  à  leurs  émirs  :  ce  ne  sont  plus  des  fiefs 
au  sens  propre  du  mot,  mais  de  simples  domaines  à  revenus,  sans  rouage 
politique  ou  administratif,  comme  une  terre  à  titre  en  France  à  la  fin  de 
l'ancien  régime.  Quand  on  écrira  sérieusement  l'histoire  des  Mamlouks,  on 
verra  que  Baibars  et  Qalâwlîn,  en  détruisant  la  féodalité,  ont  poursuivi 
les  mêmes  buts  politiques  que  Louis  xi  ou  Richelieu.  La  conduite  de  Bai- 
bars  à  l'égard  des  Mankûrus  est  la  même  que  vis-à-vis  des  Assassins  de 
Syrie.  A  la  même  époque,  il  supprime  ces  deux  principautés  locales,  attire 
les  princes  déchus  à  sa  cour  et  fait  administrer  leurs  possessions  par  de 
simples  gouverneurs. 

L'inscription  de  Dibchô,  connue  celles  des  Assassins,  éclaire  un  des  traits 
saillants  de  ce  régime  féodal  à  son  déclin.  Les  titres  qu'elle  donne  à  Ahmad 
en  6fi0  trahissent  un  rang  très  élevé,  une  quasi-souveraineté.  Par  les  mots 
mlnh  hûdhâ  l-ldm,  maître  de  ce  château,  Ahmad  affirme  ses  droits  de 
propriété,  comme  son  grand -pore  Mankûrus  l'avait  fait  à  la  mort  de  Sa- 
ladin  (Bahâ'  ad-dîn,  loc.  cit.). 

Mais  le  plus  curieux  de  ces  titres  est  le  surnom  'Izz  ad-duuyâ  waddîu. 
A  cette  époque,  les  surnoms  en  ad-dunyâ  wad-dîn  sont  encore  souverains. 
Je  viens  de  montrer,  à  propos  des  Assassins,  que  les  maîtres  de  Syrie 


—  520  — 

portèrent  des  sunionis  de  cette  forme,  eu  qualité  de  souverains  léiritiiues, 
jusqn'an  jour  où  Us  furent  dépouillés  par  Baibars.'  Du  moment  où  ils  ne 
si>nt  pins  que  des  ofliciers  du  sultan,  tous  ces  petits  princes  déchus  n'ont 
plus  droit  qu'à  un  surnom  eu  ad-din,  à  titre  de  simples  fonctionnaires  du 
royaume.  Tel  est  le  cas  des  gouverneurs  de  BalAtunus  dans  les  inscriptions 
lie  tjî>4  et  de  708. 

Ainsi  linscription  de  660  s'accorde  avec  les  auteurs  pour  nous  montrer 
dans  les  Manktirus  une  de  ces  nombreuses  dynasties  locales  et  quiu^i  indé- 
pendantes, nées  du  régine  féodal  des  Ayoubites  et  absorbées  par  le  pouvoir 
royal  des  Mamlouks. 

1.  KpiffraphU  des  Astasiiiu  de  Syrie,  dans  Joum.  Anat.,  9'  sirii",  IX.  470 — 600,  patnm. 


A    Tomboaa  du  Mcrraka 

B    Tombeau  de   Her-uaii-khet 

C    Tombeau  de  Teta-mcri 


113*56 


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l.r.   MASIAI'.A    l»K   MKIJA 


LE  MASTABA  DE  MERA. 

PAR 

G.  DARESSY. 


Le  tombeau  de  Memx-ka,  dit  Mera,  a  été  découvert  en  Juillet 
1893  et  déblayé  entièrement  par  M.  de  Morgan,  Directeur  géné- 
ral du  Service  des  Antiquités  de  l'Egypte;  il  est  situé  à  une 
vingtaine  de  mètres  de  la  pyramide  de  Teta  et  sa  chambre  prin- 
cipale se  trouve  sous  le  chemin  dallé  conduisant  du  Sérapéura 
grec  à  la  tombe  des  Apis  et  dit  avenue  des  Sphinx. 

Ce  monument  est  le  plus  important  de  tous  les  mastabas  connus 
jusqu'à  ce  jour  :  il  ne  compte  pas  moins  de  trente-deux  salles 
dont  quelques-unes  de  grandes  dimensions. 

En  réalité  ce  mastaba  est  la  réunion  des  tombes  de  trois  per- 
sonnages d'une  même  famille  :  Merru-ka  surnommé  Mera,  sa 
femme  Her-uâti-kliet  dite  Scchsecht,  et  leur  tils  Teta-meri  sur- 
nommé aussi  Mera. 

Mera  et  sa  femme  avaient  chacun  leur  «demeure  éternelle» 
distincte,  bien  qu'on  y  pénétrât  par  une  porte  commune;  plus  tard 
Teta-meri  adjoignit  sa  sépulture  à  celle  de  ses  parents  et  ajouta 
les  ciiui  pièces  du  fond;  mais  dès  l'origine  le  monument  devait 
être  un  des  plus  vastes  ((ui  aient  été  construits  dans  la  nécropole 


MÉMOncKS,  T.  m. 


—  522  — 

de  Saqqarali.  les  viii{çt-et-iiue  pièces  appartenant  en  propre  à  Mera 
dépassant  de  beaucoup  le  nombre  de  salles  que  renferment  les 
autres  mastabas. 

.Sur  ces  trente-deux  pièces,  la  uiuitié  seule  a  les  murs  ornés  de 
bas-reliefs,  les  chambres  non  décorées  sont  des  serdabs,  des  ma- 
gasins ou  des  entrées  de  puits  funéraires.  (Jn  voit  en  outre  dans 
ce  tombeau  quatre  stèles  monumentales  et  une  statue  de  Merru-ka 
ayant  à  ses  pieds  une  talde  d'offrandes  en  albâtre. 

Graee  au  développement  considérable  de  la  surface  ornée,  cm 
y  rencontre  jiresque  toutes  les  scènes  (|ui  tijrurent  dans  les  masta- 
bas de  lamii-n  ein|»ire.  Les  détilés  de  serviteurs  apportant  ;\u 
«ka>  de  leur  maître  toutes  les  choses  dont  il  peut  avoir  l)csoin 
pour  la  vie  «routre-tombe  sont  en  majorité,  mais  de  nou>bren.\ 
tableaux  nous  montrent  des  scènes  agricoles,  la  navigation,  les  di- 
vers métiers,  la  chasse  et  la  pêche,  etc. 

La  décoration  des  murs  n'est  pas  due  à  un  .seul  artiste,  et  si  les 
baH-reliefs  de  quelques  salles  sont  d'un  travail  assez  négligé, 
d'autres  sculptures  peuvent  coniptcr  parmi  les  meilleures  onivrcs 
de  la  vr  dynastie. 

I^  descripti(»n  suivante  du  toml)eau  précède  la  publication  in- 
extenso  en  fac-similé  de  toutes  les  scènes  (pli  y  sont  rijutiduitcs. 

Comme  b-s  murs  scuit  rarement  en  entier,  et  que  la  partie  su- 
périeure manqiu-  pres(pie  toujours,  la  numération  des  registres  est 
faite  ù  partir  du  bas.  La  tléeoration  ctnnplète  d'une  paroi  com|)re- 
nait  en  moyenne  six  ou  sept  n-gistre»  de  sujets  divers,  au-dessus 
(b'squelh  il  y  avait  la  frise  formée  des  ornements  (pic  les  Kgyp- 
tiens  appelaient  <  khakeru  >.  I^a  Imse  des  murs  est  unie  :  les  .sculp- 
tnrCM  n«r  eommeiK.-aient  i|u'à  r"2(>  de  liautciir,  et  étaient  >épaivcH 
du  Houbasf«enient  par  deux  bainies  jaune  et  rouge.  Les  ciniinid'cs 
t'ainant  partie  du  ti>inbeau  de  .Mera  sont  désiy:nées  |»ar  .\,  celles  de 
iler-nutikliet  par  U  et  ccHcn  de  'l'cla  uicii  par  ( '. 


—  523  — 


Poète  d'entrée. 

Contrairement  h  la  coutnme  la  porte  d'entrée  est  tournée  vers 
le  Sud.  Elle  se  compose  de  deux  montants  et  d'un  tambour  cylin- 
drique en  calcaire  siliceux.  La  pierre  du  linteau  est  toute  fen- 
dillée et  l'inscription  presque  totalement  effacée. 

Sur  les  montants  le  défunt  est  représenté  debout,  tenant  d'une 
main  le  ffrand  bâton,  de  l'autre,  l'insig-ne  du  commandement  ^. 

Devant  lui  se  tient  sa  femme  |^  ^  ^^K.=_<r:>^.^X<==> 
^.3^  s»-=.  <=.  n  ^-^       *-  ^  respirant  une  fleur  de  lotus.  Les  titres 

c.    O      O      AA«v«^   I     0  C^ED  C^CD  ^     ^       Q  ^     -\J  P     U  ri    A    ?\!l^  n  ? 

du  mort  sont  ainsi  énumérés,  à  droite  :    |  (_^olJ  iillijM^l  i 


I  ^  Q  1  Z5 


"ît 


^^ 


o     0 


a  11  ,^ 


fefflc;^ftkii'4j:i^fiftsnîBî^+~^ 

>lus  loin  il  y  avait  le  P^négynq^e  Jl^^f""*;  ilji;e,M-es^e  q^ 


la  partie  inférieure  des  lignes  :   |  ||i^J,:->^) 

,.  P,„u-  é=viter  la  répétitiou  -lu  nom  g^^U  ''*  «<>"''  '"'  ^"""""  S  Î< 
je  (lôsiffneriù  le  pron.ier  par  N,  U-  second  par  S.  ^^^ 


—  524  — 


mM 


A 


A    D 


^ 


Sous  la  pttitc  Mi'ia  est  itialenieiit  icpréscntc  debout.  .Sur  le 
pilier  (le  l'Est  il  est  dit  :   |         Pk?®—  Pîri^-^?T 


1 


n  n 


^V  •   àa,  ®:i=a^^  w^  t  N.  S.;  sur  eelui  de  l'Ouest  :  !  p^àa. 
Sur  le  tambour,  Mcra  «'tiiif  titillé  assis,  ses  titres  sout  en  juntie 


CiiAMiii:!:  A  1. 

L'épaisseur  du  mur,  à  droite,  porte  uu  tableau  tineuieiit  jïrnvé 
et  très  intéressant.  Assis  sur  un  siéf^e  sans  dossier  devant  un  ;rué- 
riflon,  le  défunt  a  lu  palette  |)endue  sur  l'épaule.  Il  lient  «l'une 
main  le  j^odet  à  couleurs,  de  l'autre  le  ealanie.  Mevant  et  derrière 
lui  on  voit  une  sorte  de  poteau  dans  let|uel  sont  ticliés,  à  des 
liaiitcurs  (lifTérentes,  deu.\  appt-ndiees  dentelés  à  leur  partie  su- 


—  525  — 
périeure.  Ces  appareils  semblent  être  des  sortes  de  chevalets,  sur 
lesquels  sont  posés  des  panneaux  rectangulaires^  sur  celui^ 
devant  Mera  dessine  les  trois  saisons  IMq^  <c:^"  ^^^^^  ,^^ 
représentées  sous  forme  de  deux  femmes  et  un  homme  assis  tes 
personnages  tiennent  chacun  un  cartouche  ovale  renfermant  ^, 
c'est-à-dire  quatre  mois.  Sous  le  cartouche  des  mois  de  1  inonda- 
tion il  y  a  le  signe  J,  sous  celui  de  la  germination  ^  et  celui 

de  la  récolte  -p.  .,         , 

Plus  bas  qie  ce  panneau  et  faisant  face  '-^^^t^  ^J  '^f'J^ 

debout   ses  instruments  à  la  main;  c'est  le  (^^Si]i]Jjil]à=®  ° 

Mu,-  S,Kl.  -Mera  se  livre  à  la  chasse  cla,,s les mara.s.  Debout 
.,a„s  ,™  ,,ar,„e  11  laue_e^b.t„„  ^J^l^^  'T^^, 

femme  l|^^^^^<^^<:==>  ^  h_k_<==>^^.^ 
compagne;  elle  tient  un  martiu-pecheur  àlamain  et  dit  :  Ij  j^l^ 
Aotk  ^A  ^^  "  %9-  Ti"0^^  serviteurs  sont  derrière  eux. 
Le  tode  ^te^^ène  ^détruit,  il  n'en  reste  que  '^'^  f 

Ue^Ist  remplie  de  sauriens,  de  poissons  de  diverses  espèces 
et  d'hippopotames;  un  de  ces  derniers  dévore  un  crocodile.  Deiix 
sauterelles  et  une  grenouille  se  tiennent  parmi  les  herbes  de  la 
rive  Plus  loin  une  petite  barque  a  pénétré  au  milieu  des  plantes 
aquatiques,  quatre  hommes  la  poussent  à  la  perche,  un  cinquième 
saisit  un  ichneumon  par  la  queue.  Des  oiseaux  :  grues,  oies  ibis, 
huppes,  etc.  s'ébattent  au  milieu  des  papyrus  ou  couvent  sur 
leui  nids;  un  rat  de  pharaon  ravit  un  oisillon  que  des  martin- 
pÊcheurs  essaient  de  défendre. 

1.  .le  1-epréscuti'  par  D  les  nom  et  sunum.  <le  la  <l;unc  ___^^   ^    ^     ,wwv,  I  6 
~~'        '~  o   ,i„i  8C  présciitout  toujouis  «nus  v.arianto. 

C3C3CZSS:Z] 


—  526  — 

Dans  la  partie  gauolie  du  mur.  au  rejristre  inférieur,  un  trou- 
peau traverse  un  bra.s  d'eau.  Une  banjue  conduite  par  un  rameur 
le  précède  et  un  individu  maintient  à  l'aide  dune  corde  un  jeune 
veau  naofcant  en  compagnie  de  six  bœufs  et  de  deux  veaux  plus 
forts.  Terminant  la  marche  vient  une  autre  liarque  portant  le 
bouvier.  Sous  le  premier  esquif  on  voit  un  gros  crocodile  qui 
semble  guetter  les  animaux  au  passage.  Au-dessus  de  la  scène 
est  reproduit  ce  dialogue  :    ">  ^^  A  "'^  |  ^  ^i^  °%> 

Au  deuxième  registre  des  liommes  s'ertnrccnt  de  prendre  des 
bœufs  et  de  les  attacher.  Tandis  qu'une  ou  deux  personnes  sai- 
si.s.sent  les  cornes  de  l'animal  et  lui  font  lever  la  tête,  les  autres 
le  |»renneiit  par  les  pattes  et  la  ([Ueue  et  lui  mettent  les  entraves. 

-Vu  troisième  registre  trois  liommes  pdrtent  de  l'eau  dans  des 
vases  suspendus  à  une  gouge,  et  la  réi»andent  dans  les  cliamps. 
Six  ouvriers  sont  occupés  à  arraelier  llierbe,  sous  la  surveillance 
d'un  chef  de  culture  près  dii(|uel  se  trouvent  deux  enfants  dont 
l'un  jiorte  sur  la  tête  une  contfc  remplie  ilc  provisions. 

.\n  (|iiatriènn-  registre  figurent  des  individus  tranNpnitant  des 
oicH  en  cage. 

An  cinquième  registre  les  vestiges  de  bas-r»dicfs  paraissent 
avoir  appartenu  à  des  srènes  de  diNpnte  de  liateliers. 


Mm   l'.-t  NI.  i;i  et  «a  femme  sont  debout.  1  )evant  eux  on  lit  : 

;  ..••... .^  «"-^         .  ,\u-ilessus  de  I  en 

trt  e  (je  la  chambre  A  2  des  Hcrvitcurs  portent  la  eliaisc  de  |»in 
iiienadc  du  défunt. 


Mur  Nord.    -    \  tlndtc  est  représentée  la  eliasse  à    l'Iiippopi) 
tame  T*    ']■■ — ^  V'yj^l.  Deux  bar»|ueH  piutcnt  «hai-nne  un  homme 


—  527  — 
poussant  la  perche  et  deux  liarponueurs;  le  nom  de  trois  de  ces 
derniers  est  (]  d  û,  fÔl  '^^f]  ^^  À®  V'^"  ^^  l^nce  barbelée  une  fois 
enfoncée  dans  le  corps  de  la  bête  reste  attachée  à  une  corde  que 
le  chasseur  tient  en  main  ;  l'animal  blessé  ne  peut  ainsi  s'échapper 
par  la  fuite.  Des  poissons  et  crocodiles  nagent  dans  l'eau  au- 
dessous  des  bateaux;  les  papyrus  sont  remplis  de  nids;  sur  la 
berge  des  grenouilles  et  des  sauterelles  sautent  parmi  les  plantes. 
Plus  à  gauche,  et  occupant  toute  la  hauteur  du  panneau,  Mera 
debout  dans  une  barque  a  harponné  deux  poissons;  sa  femme  qui 
respire  une  fleur  de  lotus  est  dite  0^"'v\q  ^I  '^ 

c=^>v>©  et  àsi  ^t^^.  La  légende  de  Mera  est  presque  entière- 
ment détruite. 

Au-dessus  de  la  chasse  à  l'hippopotame,  deux  registres  de  bas- 
reliefs  représentent  l'un  des  hommes  portant  des  poissons  soit  à 
la  main,  soit  des  couffes  ou  des  vases  mis  en  balance;  l'autre  une 
barque  avec  quatre  rameurs. 

Derrière  Mera  il  y  avait  au  moins  quatre  registres  de  domes- 
tiques, le  nom  de  quelques-uns  a  été  gravé  très  légèrement,  ce 

et»*"™. 


<&< 


Mur  Ouest.  —  Au  milieu  de  la  paioi  on  voit  Mera  avec  sa 

femme  et  son  fils  ^-^E  ft  ^  S  fl  ^l '^  ^1  >  ^^<^k1 

j  Jjl Tq^  1j  \  t] f^  précédés  et  suivis  de  domestiques.  Les  noms 


—  528  — 


Chambre  A  2. 


Cette  chambre  est  l'onstiuite  au-dessus  d'un  puits  de  tiuatie 
mètres  de  profondeur  dans  lequel  on  n'a  trouvé  que  des  débris  de 
vases  eu  terre  euite  et  en  albâtre:  les  murs  n'ont  pas  été  décorés. 

('iiAMiiiM-:  A;>. 

Une  imafre  de  Mera  et  de  sa  femme  occujje  la  jylus  graiulc  partie 
du  mur  Sud.  11  ne  reste  de  la  léji^eude  que  ^^M^tli  ^  nî^^^ 

dans  ses  bras  une  grue  et  un  |  f|  j    ^   (I  porte  un  jeune  veau  sur 
ses  épaules. 

Mur  Uuest.  —  .Six  domotiques  marchent  devant  Mcra  et  sa 
femme.  Des  seènes  de  chasse  occupent  le  reste  dn  mur.  Au  rc- 
;;istrc  inférieur  <tn  voit  un  chien  se  jetant  sur  une  antihqtc  à  cornes 
droites  pendant  <|u'une  autre  se  sauve  en  retournant  la  tête.  Tn 
]i(ui  a»»\H  mange  le  miiftle  d'un  taureau.  Plus  loin  un  lé\  ricr  saute 
ài  lu  gorge  d'un  ibe.x  à  cornes  recourbées,  renver.se  sur  le  dos: 
une  gazelle  couchée  se  relève.  .Vu  second  registre  huit  chiens 
atta(|ueiit  une  antilope:  un  homme  conduit  des  chèvres  dans  la 
nmntagne  et  en  tient  une  attachée  par  une  corde. 

M">  V'-rd.     -  >Ieru  et  Seeliueelit  «ont  avec  leur  enfant  1^^ 

tient  d'une  main  un  lotuH  et  de  l'autre  un  pigeon,  ihiv  servante 
IcH  Huit  portant  un  cotVret  Hur  l'épaule. 

.Mur  Kwt.        .Mi-ra  et  «a  feniiuf  -suivis  de  servitiiirs  parmi  les 
i|iielH,  il  y  n  :  I"  regiHtrc  nîfT)  '  ^'j^'^^^'  '^'  '■♦^'K'''^''^'pîlTl 


529  — 


Au  registre  inférieur  des  orfèvres  étalent  des  colliers  de  di- 
verses formes.  Au-dessus  de  deux  de  ces  colliers,  on  lit  :  (1  . 
î'fe'o  1""^  et  ^^%.A®fô<==>.  Le  dessinateur  du  bas-relief 
a  mal  pris  ses  mesures;  il  voulait  faire  les  personnages  accroupis, 
mais  ayant  gravé  les  meubles  avant  les  bras  et  les  jambes,  il  n'a 
plus  eu  la  place  nécessaire  pour  les  mettre  et  a  raccourci  les 
membres  de  manière  à  faire  de  ses  hommes  des  sortes  de  nains. 

D'autres  parures  :  colliers,  contre-poids,  bracelets,  couronnes 
sont  en  outre  exposés  au-dessus  de  ces  personnages. 

Au  secoud  registre  est  représenté  le  travail  des  matières  pré- 
cieuses. Un  homme,  le  ^^^f|®û  V'^^^  ^^  l'^i"  ^kî^k^  ^^^^'^ 
une  balance  à  deux  plateaux  avec  des  poids  cubiques,  un  scribe 
enregistre  les  résultats  de  la  pesée  ;  légende  }[^  j  ^^^  ^  o. 

Six  ouvriers  agenouillés  soufflent  au  chalumeau  c^^flg^^  v^ 
0  '®n  §  "l\  ^^  ^  ^"^  "  §        -Un  homme  tient  un  cre°uset, 

un  autre  en  perce  la  partie  inférieure  et  fait  couler  le  métal  eu 
fusion  dans  un  moule  û  y>  I  '"  ^'û.  Quatre  orfèvres  agenouillés 
martèlent  de  l'électrum  avec  des  pierres  0  -^^  j  ^  o. 

Plus  loin  des  hommes  apportent  des  vases  terminés  c:^>^\  m 

Au  troisième  registre  des  statues  enfermés  dans  des  naos  sont 
transjjortées  sur  des  traîneaux  tirés  à  la  corde.  Six  individus  con- 
duisent le  premier  et  le  ^°8Mfr>rfll^ -^  I   présente  l'encens;  le 

Î4|i]  o*»«8°  y  maintient  la  porte  du  second  naos  également  traîné 
par  six  hommes.  La  troisième  statue  n'exige  que  quatre  hommes 
pour  le  transport  et  un  cinquième  pour  veiller  à  l'équilibre  du 
naos. 

Le  quatrième  registre  était  consacré  aux  menuisiers  ^=^-.  Un  en 


MKMOIItKS,    T.   m. 


—  530  — 

voit  deux  construisant  un  lit  H- — n  <K  s=5  et  tloiix  autres  occupés 
à  un  coffre  :  l'un  travaille  le  couvercle  à  riierminette  n"^^r-~^ 
^^^-s=%<=>p^i=iii(|,  l'autre  annc  (Vun  ciseau  et 
d'un  maillet  perce  les  trous  pour  les  boutons  servant  de  poignée 

Au  cinquième  rc{;istrc  deux  ouvriers  évident  des  vases  (ZD  t't  ^ 
avec  l'instrument  4.  Ils  disent  :  (|%>Q  °  I'^^^'-  ■^»t=%\*'^^. 
1  U'ux  linmnies  construisent  un  écliat'audafjc.  Une  pièce  fourchue 
maintenue  par  trois  étais  supporte  le  bout  d'une  poutre  horizontale 
dont  l'autre  extrémité  est  maintenant  détruite  ^%i<=>  ®û  y 
I  ^Sr^(]  •  Pi  '.  Il  ne  reste  (|ue  les  jambes  des  personnages 
du  sixième  registre  i»arini  lesquels  se  trouve  \m  H  ^y"^  ^j^- 


('iiA.Mi!i;i;  A4. 

Sous  la  porte  sont  représentés  des  serviteurs  chargés  d'offrandes 

avec  U,  K.,.o,„le.  :  P'^t ;~~^JI('?r,'(fl  '«  Klti 

i«="c:^  t  <=>  a  ;:::^  n  n  **»î- -"SX.  ■\ 
o   o  0  o  jj  v^  Mo    I  «=>  ^' 
LcH  images  en  pii-d  de  Mcra  et  de  sa  femme  occupent  le  niiirSuil; 
vnjci  (•»•  i|iii  reste  des  iuM-riptiiins  placées  au-dessus  de  lenrstétes: 

ri'- -  i  ■<î>i5~<4Pit^ka  î  ■:• 


—  531  — 

Mur  Ouest.  —  A  droite  de  la  porte  il  manque  quelques  pierres 
ce  qui  nous  prive  du  eonimeucement  des  scènes.-  Au  premier  re- 
gistre deux  scribes  accroupis,  des  calâmes  passés  derrière  l'oreille 
écrivent  sur  des  tablettes  :  ce  sont  le  ^  ^^  .^^^  (j   et  lé 

^S*^ f  travaillant  sous  les  ordres  du  -^M  ^  fl"^^ 

ff:r^  o  W\\  Ces  trois  personnages  sont  dans  un  édifice 
soutenu  par  des  colonnes  dont  le  cbapiteau  imite  des  tieurs  de 
lotus. 

En  dehors  de  cet  édifice  trois  individus  se  tiennent  dans  la  pose 
des  plaignants  agenouillés  et  presque  allongés  à  terre,  les  bras 
croisés  sur  la  poitrine.  Ce  sont  le  ?r^l  ""    ?a  .^  "=■  (]    jg 

^^^"^  ^^J"'jlese^ljassei-  devant  un  bureau  de  police  :  Un  J^; 
m^^Mi^^"^  IS^^'  ''^^^^^^  "11  homme  qu'un  surveillant 
fait  marchera  coups  de  bâton.  Un  JP]  k  fft*^^^™l^^ 
prémle,  le  bâton  à  la  main,  un  autre  agent  îplljkf^l]  |x 
^^^^  qui  conduit  deux  inculpés.  Après  vient  unncène"^ 
bastonnade.  Le  coupable  mis  à  nu  est  assis  à  terre;  un  poteau 
surmonté  de  deux  têtes  passe  entre  ses  jambes  et  ses  bras  entou- 
T^o'sIj!-'  ^"f  ™^'"^^""'^  P'-ii-  ""  ^»le  pendant  que  le  ffri 
^l*llm^dg^°  *^t  un  autre  lui  appliquent  la  correction.'TK 
légende  dit:  11-^ J^^Sj. 

Le  registre  placé  au-dessus  contenait  diverses  scènes  dans  le 
même  genre.  Vers  le  milieu  du  mur  Mera  et  sa  femme  sont  pré- 
c^sdesg-viteurs:  le  ^f  1^^^^^  ^^  ^«  kH^ 

^m ®t|o  portant  des  offrandes.  Au  second  registre  sont 

figurées  ces  oftrandes  amoncelées  et  au  troisième  des  domestiques 
ajîportant  d'autres  provisions,  notamment  des  cuisses  de  bœuf. 
^rous  se  dirigent  vers  des  naos  superposés,  dont  les  portes  sont 


—  532  — 

ouvertes  et  qui  renferment  des  statues  humaines.  Ces  bas-reliefs 
n'tint  pas  été  entièrement  terminés  et  les  carreaux  qui  nnt  servi 
au  dessinateur  sont  encore  visibles. 

Au-delà  de  la  porte  de  même  que  sur  le  mur  Nord  .Mcra  et 
.Sechseclit  sont  encore  représentés. 

Mur  E.st.  —  Mera  est  debout,  son  grand  l)âton  à  la  main.  Sa 
—^  '=-=«<^  ^  01  I         ""^^  "^  ^*"  ''^'*P""*^^  ^"^  *^^"''  ^*-'  lotus,  leur 

liuppe  et  un  lotus.  Des  valets  les  précèdent  :  au  ])remier  et  au 
troisième  registre  cinq  d'entre  eux  marchent  les  l)ras  croisés:  au 
second  registre  ^^1  tient  un  panier  et  un  bâton,  l'autre  mène  en 
lai.s«e  un  singe  et  deux  lévriers. 

Derrière  Mera  «ont  reproduites  diverses  scènes  de  pèche. 

Au  |>remier  rcgi.stre  tigure  le  traînage  du  grand  filet.  Les  dix- 
huit  qui  rapprochent  les  extrémités  de  la  senne  ont  passé  sur  leurs 
épaules  des  liretellcs  attachées  aux  cordes  du  tilet  pour  aider  le 
tirage.  Le  surveillant  dirige  ses  hommes,  appuyé  sur  un  bâton. 

Au  second  registre  dans  une  première  ban|ue  se  tii-nt  le  frère 
..„,.cfu,„ï^ff  i^lîi^^f  ^Iq^  uu,,ud  le  ^^^ 
Q  V  û  V  P''^'*cntc  ji  boire  dans  une  coupe,  l'n  certain  Q  û  est 
à  l'arrière  du  bateau  mettant  à  l'eau  une  ligne  terminée  par  de 
nombreux  luimceonM  à  l'avant  un  antre  l\  û  fend  les  poissons 
et  les  vide.  (jMielqncH-nnH  déjà  préparés  pour  être  sécliés  sont  rc- 
prcHcntéH  HU-dcHKUs  des  imniucs. 

Dan»  une  «ccon<ie  cmi)ariation  on  pêche  an  moyen  de  nasses 
en  forme  de  bontcilles  dont  quatre  «ont  immergées;  le  contenu 
d'une  cinquième  est  vidé  dans  une  coutfe  pendant  qn Un  antre  in 
fjividu  etit  occupé  à  onvrir  les  poinMons. 


—  533  — 

Les  deux  dernières  barques  sont  montées  chacune  par  deux 
hommes  péchant  au  filet.  L'eng-in  se  compose  d'une  poche  en  cor- 
delettes fixée  à  deux  bâtons  assemblés  en  angle  aigu.  L'eau  sur 
laquelle  flotte  ces  embarcations  est  riche  en  poissons  de  toutes 
sortes;  on  y  voit  aussi  des  oiseaux  aquatiques,  pélicans  et  autres; 
la  fleur  des  lotus  s'élève  au-dessus  de  la  surface  de  l'eau. 

A  l'extrémité  du  mur  Mera  et  sa  femme,  suivis  de  plusieurs 
rangées  de  scribes  et  de  serviteurs,  assistent  à  ces  diverses  opé- 

rations: '^^^^^21^11 


Chambre  A  5. 
Les  parois  de  cette  salle  n'ont  reçu  aucune  ornementation. 

Chambre  A  6. 

Mur  Sud.  —  A  gauche  se  fait  le  recensement  des  animaux  do- 
mestiques^^®®^^<|^J.  Des  bœufs,  chèvres,  gazelles, 

'^fi'  ^^\'  ^^  V  ^[^'  ^®PI"  '^°"*  amenés;  le 
I  1  ^^  les  fait  inscrire  par  quatre  scri  bes  ffii  ^^^'  '^  ; 

^^  ^  ^  '^\  "  fi  I  ®  î  "^1  ^^  V'-^^^^^^  '^•'"^  le  bras  i)résentc 
au  défunt  la  liste  de  ses  troupeaux.  Sechsecht  assiste  également 
à  cette  scène. 


fi°«°rïi! 


A  droite  Mera  et  sa  femme  reçoivent  le  produit  de  leurs  pro- 

^''^'  WâiM^\7\  ^^^flk  «yn^l^oli^ées  par 
des  femmes  apportant  dans  leurs  bras  ou  dans  des  coutfes  qu'elles 
portent  sur  la  tête  les  ])roductions  du  terrain.  Les  ncniis  de  ces 
domaines  sont  ainsi  donnés  : 


534 


^) 


u 


\f 


u 


^f 


&» 


LU 
U 


£0. 


&» 


U 


&, 


n 


_    Kl    *-   ïï? 
»     H    f    ^ 

Des  serviteurs  niarcliciit  à  la  sniti'  cliarj^c's  d'offraïKlos  I\a\^ 

Mur  Ouest.  —  Les  soins  (Ihiiik's  aux  aiiiinaiix  tU-  liasso-cniir 
fiirnieiit  le  «ujet  des  bas-reliefs  sculptés  sur  cette  paroi.  Des  oies, 
cnnanls,  pigeons  s'cbatteiit  dans  une  fjrande  prairie;  le  rcffisfre 
inférieur  est  spécialcuiciit  affecté  aux  .scènes  d'élcva^ïc  des  ;jrucs. 
<  hi  leur  jette  du  (rrain   "j"     .«'«-«  A  o"^;    |iiiiii'    les    jeunes   on 

jirépare   une    pâtée     v  0   qu'on  fait  cuire   ^-^  (l  rv  et  avec 

la<|ucllc  on  les  f,^ive  ^□□'^|o,  f  j^|-. 

Vers  le  milieu  de  ce  mur  une  fente  verticale  dnime  ilims  le  ser- 
dal»  Hitué  derrière. 

Mur  Nord.  -  -  \  ;,Mn(lie  ti;;nic  l'aliataj^c  dcN  lueuts  :  (piatre  île 
ces  aninniux  sont  tués  et  on  leur  enlève  la  cuisse  ce  i|ui  donne 
lieu  nu  «lialojfue  suivant  :    n  1  <=>  8  Y  -^"^  8,        •  — 


il  a 


01  a   C5^ 

I.  IMm  l'ortiftital  l<  •  ti«u  <iiM:.iii\  «oui  il<  1  rckliti  ^^i^- 


—  535  — 

A  droite  vingt-trois  hommes  tirent  un  grand  filet  muni  de  flot- 
teurs dans  les  mailles  duquel  sont  emprisonnés  de  nombreux 
poissons.  Au  second  registre  on  voit  les  pêcheurs  apportant  le 
produit  de  leur  pêche.  Mera,  sa  femme  et  son  fils  rûo(jj\>[l[^ 
assistent  à  ces  opérations. 

Mur  Est.  —  Ce  mur  n'est  orné  que  des  images  du  défunt  et  de 
sa  femme. 

Chambre  A  7. 

Cette  pièce  constituait  le  serdab  ou  cachette  renfermant  les 
statues  du  défunt.  Le  mastaba  ayant  été  violé  très  anciennement, 
on  n'a  retrouvé  qu'un  pied  d'une  statue  en  bois;  le  reste  a  disparu. 

Selon  la  coutume,  les  murs  du  serdab  n'ont  reçu  ni  bas-reliefs, 
ni  inscriptions. 

Chambre  A  8. 

Les  murs  Sud  et  Nord  de  cette  salle  sont  couverts  de  bas-reliefs 
représentant  de  longues  files  de  serviteurs  se  dirigeant  vers 
l'Ouest,  chargés  d'aliments  et  de  produits  de  toutes  sortes.  En 
tête  marchent  six  hommes  portant  des  cuisses  de  bœuf,  oft'rande 
la  i)lus  estimée.  Leurs  noms  sont  eu  partie  effacés,  c'étaient  des 
parents  des  défunts  :   1°  ^VOO^ 

•^•imm\  »-^wiî«à'  *-«^„r«' 


Au-dessus  des  persoimages  du  premier  registre  on  lit  :   'p  ?  |'p  ]^ 


—  Ô36   — 

k^iQ®kœ«^'o'^fei»jsAPfn 

Vers  le  fond  «le  la  salle  Merru-ka  est  assis:  ses  titres  sont  ainsi 


*.i  T  -^1-  »,•   ^=>  tenune    i  X  .  ^T^         <=>  >^-^   1). 

agenouillée  à  côté  de  lui  respire  une  tieur  de  lotus.  .Mera  allonge 
la  main  vers  une  talde  d'olfrandes  couverte  de  j)aliue8  ]|^{[.  Dans 

le  > — =-         a C^  ^îriijjf  '   ^  taldeau  placé  au-dessus  et  dont  il  ne 

subsiste  qu'une  |»ai1ic  sont  énuniérés  des  nliiiu-nts  et  des  parfums  : 


h       h 


Js»^ 


0     1 

1  «ï=çl 

n  ' 

IJs,      1 

o        A     o 

le. 

■A 

^'        :S| 

1 

11 

1 1 

r  1 

1 1 

1   1 

Le  mur  (MiCHt  de  la  salle  e«t  tnimé  par  nne  uiagiiilique  stèle 
nioniditlie  en  calcaire  de  Tourali. 

Le  liaiidf'îiii  supérieur  cmI  |treHi|ue  enlii  renient  détruit.  Sur  le 
taldenii  le  défunt  nsHin  devant  une  laide  il'utVrandeK  : 


—  537  — 
Sur  le  linteau  inférieur  on  l'intitule  "^  -=^  |  a  J  È  y  ^  i  y 

lindrique   Ij  (1. 

Les  trois  montants  allongent  la  liste  de  ses  titres  énumérés  de 
même  des  deux  côtés  de  la  porte. 


D  ^-^s»- 


i=a  ®t^  N.  S. 


Sur  les  bords  de  la  stèle  sont  superposés  les  vases  contenjint 
les  essences  sacrées  :  P^J;    Q  ^Q;  '^fl'^^H'  "?    o 

Devant  la  stèle  était  déposée,  dans  l'antiquité,  une  table  d'ot- 
frandes  qui  n'a  pas  été  retrouvée. 

Les  bas-reliefs  du  mur  Est  sont  presque  totalement  détruits; 
on  n'y  voit  que  quelques  serviteurs  chargés  de  divers  produits. 


MKMOIHKS,    T.  Il 


538 


Chambre  A  9. 


Sous  la  porte  qui  fait  coiumuniquer  les  chambres  8  et  9  étaient 
gravées  plusieurs  scènes;  il  ne  reste  plus  que  celle  du  bas  avec 

Quatre  porteurs  tiennent  de  grands  vases  contenant  les  essences. 

Mur  Sud.  —  Au  registre  inférieur  deux  serviteurs  transjiortent 
sur  un  brancard  uu  };rand  coffre  ;\  vêtements    '^^c^        J[5]_ 

reproduite  deux  fois. 

2*  registre.  —  Quatre  hommes  traineut  trois  vases  D  posés  sur 

une  «ellce  [l^;p^^-.2:5^JSPîn^'^  ^'   ^- 

'à'  registre.  —  Deux  serviteurs  apportent  une  table  sur  laquelle 

est  posé  un  énorme  collier.  Deux  scriics  identiques  ^^   D   — ^^ 

Mur  Est.  —  Mera  est  dcltoiit,  h-  grand  l»:itoii  à  la  niaiii:  sa 
femme  ^-*^  -  8  *  *^,'^  H~^  '  -  ««  ♦'^•"^  ''  '^^''^ 
cotcH  rcHpiruMt  une  fleur  de  lotus.  Derrière  eux  on  voit  :  1  une 
Mcllettc  avc<-  trois  vases  &,  jiuis  lU-ux  h<uniucs  amenant  un  trai- 
neau  Mur  lequel  se  trouvent  tmis  autres  récipients  ?5Ç0.  Irgcndc  : 

N.;  'J    '         -rands  coffres  portés  par  (piatre  hommes.  Au-dessus  : 

avec  <icH  coliicrH.  De  reste  du  mur  est  occupe  par  l:i  prix cssinn 
des  serviteurs  : 

1"  Trois  liomnicH  apportant  clianin  druN  liandcH  d'étolVc. 

2' Sept  pcihoiiiicn  ttnant  l(«  vaHCMCjui  ciiiiliciinciit  lin  esHcnccs  : 


—  539  — 
3.  Deux  hommes  portant  ^e  pamk^^cW.  <>»Y„'=JS5 

Secoml  registre.  -  Quatre  grands  coffres  sont  portés  par  Irait 
iLommes;  cinn  serviteurs  viennent  ensuite,  tenant  de  grands  vases 
»,  puis  quatre  antres  avec  des  vases  J.  Au-dessus  on  lit  :  ^_^û 

Troisième  registre.  -  Des  domestiques  apportent  huit  tables 
sur  lesquelles  sont  posés  des  colliers  et  autres  ornements.  Le  texte 
est  détruit. 

La  décoration  du  mur  Ouest  est  symétrique  de  celle  du  mur  op- 
posé sauf  derrière  Mera  où  l'on  voit  quatre  individus  tirant  à  la 
corde  un  traîneau  chargé  de  quatre  vases. 

La  partie  supérieure  du  mur  Nord  étant  détruite,  tous  les  bas- 
reliefs  ont  «lisparu.  La  porte  percée  dans  ce  mur  a  été  faite  après 
coup,  cette  chambre  ne  devait  donc  pas,  dans  le  plan  pnmit.f. 
être  eu  communication  directe  avec  le  magasin  A  16. 


08* 


—  540  — 


Chambre  A  10. 


La  chambre  10  renferme  quatre  piliers  carrés  en  calcaire. 
Quatre  autres  piliers  encastrés  dans  le  mur  oriental  font  supposer 
que  dans  le  projet  cette  salle  devait  s'étendre  davantag:e  verslEst. 

Mur  Nord.  —  Les  quatre  registi'cs  conservés  ne  nous  montrent 
que  des  porteurs  d'oflFrandes.  Les  noms  de  quelques-uns  de  ces  \f] 
sont  inscrits,  ce  sont  au  premier  registre  :  Q^,  ^f^P.  ^^- 

^l\.  A  droite  le  dcfiuit  est  assis  (glDBjliljlA^PÎlîS 

""^û  J^*^^    *   1    ^    N.  S.  (|ui  apportent  les  aliments -^-s-y- 

^^^{_J.  Derrière  Mera  il  y  a  nuatrc  autres  j::n)upc.s  de  (luatrc 

personnes. 

Mur  Kst.  -  Mera  est  debout  accompagné  de  sa  femme  et  suivi 
d'une  partie  de  son  personnel  les  1^)  |(^  •mh-  nommés  |^l]. 


IIh  assistent  à  des  daiiMcs  exécutées  par  des  tcniiins.  An  re- 
gistre inférieur  un  Immm»'  jiurtc  sur  la  tête  iinr  scllett»'  avec  deux 
vase»  rcnipliH  sans  d<»ute  de  rafraieliissenicnts  et  six  femmes 
buttent  des  mains  en  cadenee;  plus  loin  des  danseuses  placées 
deux  »i  deux  exécutent  diverses  figures,  d<int  les  ikhhs  sont  graves 
trè»*  légèrement  ;  ce  sont  : 

1    hanseuses  se  prenant  la  main  U  0  (]. 

T  hanMeuMîH  le  geuiMi  plié  hc  tenant  par  une  nniin    ^  Wv  ^' 


—  541  — 
3"  Danseuses  dos  à  dos  se  domiaiit  la  main  au-dessus  de  la  tête 

4°  Danseuses  agenouillées  en  sens  inverse  et  tournant  la  tête 
l'une  vers  l'autre  en  se  tendant  les  mains  ^ i)   ''-'  . 

Au  second  registre  après  les  six  femmes  battant  la  mesure 
y  ^\^  \  '^  ^'^  ^^'*  '^^^  danseuses  isolées  (Ij  f^  les  bras  levés, 
un  genou  plié. 

La  partie  supérieure  représente  les  domestiques  rT|  du  défunt 
dont  les  noms  étaient  gravés  à  côté  de  l'image.  Ceux  qui  restent 

]  1^  ^,   et  au-dessus  des  premières  danseuses 


sont  :  3°  registre  : 

ITT-fT^ 

a.mM' 

d'autres  [5]  parmi  lesquels  au  troisième  registre  \\^, 


.^m  et  au  quatrième  P^L 


o    D' 


Vers  la  droite  les  serviteurs  occupent  toute  la  hauteur  du  mur; 
ils  se  dirigent  vers  Mera  debout  dans  un  naos  I  ^^^-^  0  IIl  T  i]  il 

Mur  Sud.  —  Mera  est  assis,  sa  femme  accroupie  à  côté  de  lui 
respire  une  fleur  de  lotus  ;  leurs  parents  sont  rangés  par  trois  der- 
ric,-e  eux,  ce  .on.  :  ^(If^kk^'  ^(Sl^M'  WM 

%>^^,  \  "^^Iplf^Sh  ^  ■  Devant,  les  registres  sont  ainsi 
occupés  :  premier  et  second  —  serviteurs;  troisième  —  vases; 
quatrième  —  serviteurs  ;   cintiuième   —   otfraiules   amoncelées. 


—  542  — 
Devant  le  défunt,  on  ^t:  |'1®^^c:^'^>^21k1  H^  ^^^t 

Mur  (^uest.  —  A  pinclie  est  représenté  un  grand  lit  à  pieds 
de  lion,  dont  la  partie  supérieure  manque.  A  côté  des  plamliettes 
formant  le  rebord  sont  figurés  deux  hommes  s'étendant.  luii  deux 
prend  un  chevet  pour  le  placer  sous  sa  tête.  A  côté  du  lit  six  va- 
lets de  chambre    f^  Q  attendent  les  bras  croisés. 

Mcra  (|ualifié  '<^i  Q  3^  %  1  '^  se  dirige  vers  le  lit. 
tenant  sa  femme  par  la  main;  ils  sont  suivis  de  douze  personnages, 
les  bras  cmisés  sur  la  puitrinc.  et  dont  les  noms  tracés  à  l'encre 
sont  etfaeés. 

Le  tableau  suivant  nous  montre  Sechsecht  jouant  de  la  harpe 
pour  .son  mari:  tous  deux  8<»nt  accrouj)is  sur  un  divan  et  Mcra  tient 
en  main  un  petit  bâton  et  un  chasse-mouche.  Des  hommes.  t|uatrc 
par  «juatre  et  des  femmes  cinq  j)ar  cinq  sont  debout  derrière  leurs 
maîtres.  Au-dess(ms  sont  représentés  des  vases  et  des  eolfrets 
avec  cette  légende -^.^  "^  '"'^'^^^^^'^^'^^^Iooo^T'OP'T'^" 

l'IiiH  loin.  .Mera  est  assis,  vêtu  de  la  chenti  empesée;  sa  femme 
est  accroupie  à  côté  de  lui.  Il  porte  ici  les  titres  de  :  f^  o  lin 

N.  qui  viennent  verH  lui. 

Au  regintp-  inférieur  les  (T|on^^  et  yji'Vx  ^''■""'■"*  ''''"^ 
bandes  .létnfrc:  ^^Z'  et  j^^,  'f^'^^^^i'  *^^  ^"^  "'""  '■'""-''■'* 
de  porter  deux  grands  cuffrcs.    Deux  scrilics,  dont  IjlQ         lu 


543  — 


palette  sous  le  bras  les  suivent.  Titre  :   I     '^   lu   ^|  KA^l 

Au  second  registre  des  hommes  tiennent  dans  leurs  bras  de 


grands  vases  des  formes  V  et  jT.  Ils  s'api^ellent  ■¥•        ^ 

»■  A..->1--  .Veux  on  lit  :  PS^  |  f  Tf  Jf  ^ESHJ^  = 

Les  personnages  du  troisième  registre  transportent  à  deux  des 
coffres  à  linge. 

Chambre  Ail. 

Les  murs  de  cette  salle  ont  été  fort  endommagés.  Il  ne  reste 
rien  des  bas-reliefs  qui  ornaient  la  paroi  méridionale.  Le  fond  de 
la  salle  à  l'Ouest  est  formé  par  une  grande  stèle  à  rainures,  de 
style  archaïque,  qui  énumère  ainsi  les  titres  de  Mera  ^fc^^^ 

111  N.  s. 

Deux  bas-reliefs  sculptés  sur  des  piliers  qui  encadrent  la  stèle 
représentent  le  défunt  et  sa  femme.  Les  deux  registres  de  tableaux 
conservés  à  la  partie  inférieure  du  mur  Est  offrent  les  scènes  or- 
dinaires d'abatage  et  de  découpage  des  bœufs  dont  la  chair  doit 
être  offerte  au  défunt.  xVu-dessus  du  premier  registre  on  lit  :  (1  % 


i^Omî^lx    ra^^oQQ^^^ 


(Ù»  il    4'dyÔ<^j3^<=>Jî^ ^^ ^6    -    <^"l    DA 

1.  Sur  l'(irif;iii;il  il  y  ii  U-oh  Ixinifs  côte  ù  côte. 


w 


—  Ô44  — 
O   D 


I  et  au-dessus  du  second  :  ^^^  a^"^^  <=>  |%>^^\>^  |]%^ 

Sur  le  mur  Nord  on  ne  voit  que  des  serviteurs  portant  des 
offrandes  de  même  que  sur  le  j)anneau  à  l'Est  de  la  porte  d'entrée. 


w- 


Chambre  A  12. 

Sur  l'épaisseur  de  la  porte  figurent  de  chaque  côté  six  servi- 
teurs partant  des  aliments.  La  légende  dit  0^ '^"t'^f  A^^^^  I*^^^^ 
•Sur  le  mur  ocridental  de  la  chambre  quatre  hommes  trans- 

,„.,.,e,„  u„  ,.oftre  Z.f^Zh'^sàT ^IK«  '<  ""- 
dessus  Mera  est  debout  tourné  vers  la  porte. 

Les  scènes  représentées  sur  le  mur  Nord  sont  des  plus  cu- 
rieuses; le  registre  intérieur  nous  fait  assister  à  la  falirication  du 
vin.  Quatre  hommes  arrivent  ])<)rtant  sur  leur  tcte  des  ciuitlVs  rcm- 
plifs  de  raisin.  Les  grappes  sont  mises  dans  une  cuve,  et  six 
Immnu-s  se  maintenant  à  une  poutre  foulent  les  grains.  Deux 
tailleurs  de  |iiirrf  jtrrpareMt  une  cuve  :  ils  la  creusent  an  ciseau 
et  lui  donnent  une  forme  rnndc.  .\n dessus  de  ces  deux  ouvriers 
un  lit  :  ~J^\   |''~^- 

Ijitin  les  grains  sont  eiifcrnics  dans  nu  sac  tendu  entre  deux 
longs  bâtons.  LorK(|u'on  tourne  ces  i)âtons  en  sens  inverse  le  marc 
est  preHsé  et  le  jus  «'écoulant  à  travers  l't'nveloppe  est  recueilli 
dans  «les  vases  (|u'nn  individu  emporte  à  mesure  ipi  ils  sont  pleins. 

Au  Ke<-ond  registre  wont  dix  grt-niers  à  toit  voi'ilé  construits  les 
UIIH  H  coté  des  autres.   Des  hommes  mesurent  le  produit  de  la  ré 
W)|lc  des  arbres  fruitiers.  <  'e  scnit  des  figues  de  sycomore  T  v\ 
JpÇ,  des  fruits  ronges  ï|^^^.'. -H-^^'  ''''•*  ''^""''* 


—  545  — 

""""^(l.  Un  scri])e  jT]  P)|  =«»=>  U  "  [j]  ^"^(1  pi'end  note  des  ré- 
sultats   ^  [j<=>ll.        "^  ^  .  D'autres  personnes  emportent 

^AAAAA  j^ j  j .  Le  troisième  registre  montre  deux  traîneaux  portant 
chacun  trois  hautes  caisses,  tirés  cliacun  par  trois  hommes,  et 
accompagnés  d'un  scribe  muni  de  sa  palette. 

La  partie  supérieure  du  mur  représente  des  otfrandes  de  toutes 
sortes  parmi  lesquelles  sont  des  morceaux  de  viande  ^^  (]  jT), 
"^^^^^T,  "^^^^Q"^)  ^1  ^  droite  Mera  est  assis;  sa  femme 
accroupie  devant  lui  respire  une  fleur  de  lotus.  Il  assiste  au  trans- 
port de  tous  ces  produits  :  -^"^"^^p  A  '^  ^K^^P^k, 
H^L^^^J'^^-^H^-  '-^in^i^^ésignés  :  |§|^|. 


D   «ê  i  1  ooo  ^ 


:^uii=TÎ^2""  ^ 


Mur  Sud.  —  A  gauche  Mera  est  assis,  sa  femme  est  accroupie 
devant  lui;  de  la  légende  il  ne  reste  que  '^Ê^Tl^'^'^        \> 


Au  registre  inférieur  on  voit  deux  «  Z5  Jl  faisant  la  présentation 

h  ^  dont  ré])aule  droite  est  coupée  et  posée  sur  le  corps 

Les  registres  supérieurs  montrent  :  1°  dix  serviteurs  chargés 
de  produits  de  toutes  sortes,  2"  des  vases,  3"  dix  autres  domestiques 
conduits  par  un  ^^^  %^  (i5h  i-C-,  ^^  Jl  ^  J^X'P  ^^  enfin,  au  i)lus 
haut,  des  monceaux  d'offrandes  variées. 


ui:moikks.  t.  m. 


—  n46  — 

Mur  Est.  —  A  la  partio  intérieure  sont  représentés  des  ani- 
maux abattus  h-jfL  ""^^^  y]  avec  les  épaules  séparées.  Au- 
(les-sus  Mera  reçoit  ses  serviteurs  qui  lui  ap])ortenr  les  par- 
fums. 

Au  second  registre  il  y  a  les  sept  vases  sur  une  tablette  et  un 
homme  i)resentant -=^^t=3  8  '^t    ) — •  Jd-   o  .au 

troisième  registre  cinq  individus  tenant  des  bandelettes  et  un  autre 
avec  le  — ^  Çj,  au  quatrième  un  serviteur  apporte  le 

Q^i^^  et  derrière  lui  sont  deux  coffres  pleins  d'encens  ^  ^^ 
^^I^Aetdeford    ^  ^J^P^^.  Comme  titre  |S 


rrio^Afv 


ClIAMlIKK  A  i;5. 

La  partie  du  mur  Sud  à  l'Ouest  de  la  purte  n'a  ^iurdé  (pie  les 
scènes  du  registre  intérieur.  A  cûté  de  l'entrée  sont  représentées 
le»  j)leureu8C8  se  lamentant;  elles  entourent  l'ofticiant  (Kher-lieb) 
revêtu  de  la  peau  de  pantin' iv  .'t  disent  :  (l'^*"^^û /^"^û  J^  "^ 

Trois  l)ateau.\  sont  ensuite  dessines:  a  1  avant  du  jin mit  r  on 
Voit  des  liommes  tumbaiit  à  l'eau  :  on  ne  peut  avoir  l'explication 
de  eette  scène,  la  partie  hupérieurc  en  étant  détruite.  On  rcnian|Ue 
ici  que  les  Hgyptiens  manieiivraient  leurs  rames  en  trois  temps 
<-omnie  les  bateliers  du  Nil  le  font  encore  de  nos  jours.  A  la  pre- 
mière impulsion  qui  se  donne  en  plongeant  les  rames  dans  l'eau 
riiomnie  est  debout,  à  la  second*'  il  se  penelie  en  arrière,  à  la 
troiMièuH'  il  est  assis  sur  le  bane. 

i'IiiH  loin  du  niol)ilier.  des  vêtements  et  eliaussures  sont  enter 
nié«  dans  une  cliambre  avec  la  mention  '  iï  *^X'^I^  ï  '^^ 
des  Herviteiirn  y  apportent  encore  un  grand  coffre,  l-jifin  le  Klier- 
beb  entouré  de  plenreuses  se  tient  debout  devant  la  porte  dli 
tombeau. 


—  547  — 
Mur  Ouest.  —  A  gauche  le  défunt  et  sa  femme  sont  accroupis, 
leurs  deux  tils  sont  derrière  eux;  neuf  domestiques  attendent  leurs 
ordres.  Sur  le  reste  du  mur  jusqu'à  la  porte  de  la  chambre  A  14 
sont  représentées  des  barques  marchant  à  la  voile  et  à  la  rame. 
-  La  vergue  du  haut  est  supportée  par  un  double  mât,  deux  hommes 
manœuvrent  les  deux  avirons  de  queue.  Au  milieu  du  navire  se 
voit  une  tente  et  à  l'arrière  une  chambre  dans  laquelle  se  tient 
Mera.  ^ 

Au-dessus  de  la  première  barque  on  lit  :  Y\\lm^. 

—  |—  ^Jo^_[g^^(l[|^J.  Un  singe  se  promène 
siTr  la"^-gue.  —  Sur  la  seconde,  dont  on  cargue  la  voile  :  n^^ 

^î'^^l^'^l^'"^  ^  Ci^^.  Mera  est  dans  la  cabine  d'ar- 
ia s^e  plîm-an^cfor°mi?ril^est  déjà  étendu  sur  sœUit  et  i^ace 
le  chevet  sous  sa  tête.  —  Sur  la  troisième  :f]î^J  ^  ^^T'^h 
<=^^   =^     i'^'<=:>4.^î''^.  Sur  la  cinquième  barque  les 

titres  de  Mera  sont  rappelés  :2^PÎ-    i^O-^"-^' 

Des  bas-reliefs  du  deuxième  registre  il  ne  reste  qu'une  ba^ie 
descendant  le  Nil,  avec  ses  mâts  rabattus.  Légende  :  [|^^t] 

^ i11    puis  à  côté  de  la  porte  trois  serviteurs  armés  chacun 

(Vim  bâton,'  et  un  autre  conduisant  en  laisse  deux  grands  lévriers. 

Mur  Nord.  —  I.  Près  de  l'angle  gauche  Mera  est  représenté 
accroupi  dans  un  palanquin  que  portent  douze  hommes.  Trois  do- 
mestiques le  précèdent  les  bras  croisés,  trois  autres  le  suivent  por- 
tant une  canne,  une  natte,  un  coffre  et  un  grand  bâton.  Au-dessous 
on  voit  un  nain  conduisant  un  léopard,  puis  trois  lévriers  dont  le  der- 
nier est  tenu  en  laisse  par  un  autre  nain.  Tout  en  bas  marchent 


—  548  — 
treize  personnes  de  la  famille  du  défunt  :  1.  ^  ^B+rlH'  '"'     ^ 


I     W     1^ 


!/L 


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3.J    Ul)^' 


TA 


",  9. 


1    u    \..yfy. 


(c^P,  11.     I 


fV^  • 


^Q=^,  13. 


<s< 


II.  Mera  est  ensuite  représenté  cleltout  niaieliuiit  en  e(inii)a^iiie 
de  ses  tils  auxquels  il  donne  la  main.  Au-dessus  de  sa  tête  on  lit  : 


:^U| 


Au-(le.s8Us  (lu  tils  :  f;  ii J 


C        )fT- 

III.  Lcn  tahleau.x  (|ui  suivent  sont  Knperpiisés  en  six  rej^istres  : 
r    rcj^istre.  Deux  liyènes  attachées,  puis  deux  autres  eoueliées 
sur  le  du»,  les  pattes  liées  reçoivent  leur  pitance  consistant  en  mor- 
ceaux de  viande  et  de  volaille  :  %  ljsu  |  '      ',   v\  [_icD'^ij|  ^      ', 
une  liycne  rayée  R         est  conduite  par  deux  liomines. 

2' registre.  ('in<|  jfazelles  et  antilopes.    La  imniièrc  JT'T 

a  les  cornes  droite»,  la  deuxième  |7)  les  ii  eu  lyre;  celles  de 

,—j-^  n         .  ■■■■■■'■■  J  f'  ' 

la  troinièuie  reviennent  en  avant,  celles  de  la  (|Uutncuie 


.Ciû 


—  549  — 

n  "^^  sont  fortement  courbées  en  arrière;  enfin  la  cinquième, 
dont  le  corps  est  plus  mince,  a  les  siennes  revenant  en  avant 

3''  registre.  On  donne  la  nourriture  à  trois  bœufs  couchés  (1 Ç), 
un  quatrième  boit  dans  un  vase. 

4"  registre.  Un  homme  conduit  quatre  boeufs,  un  autre  homme 
trois.  Un  chef  bouvier  précède  un  dernier  individu  qui  accompagne 
un  bœuf  sans  cornes. 

5*^  registre.   Quatre  chèvres  mangent  couchées  à  teri'e  -'f^'rx^- 

6''  registre.  Fabrication  de  deux  barques.  Les  ouvriers  creusent 
la  première  à  l'herminette  ou  percent  au  ciseau  des  trous  dans  le 
bordage;  on  mesure  avec  une  corde  la  longueur  de  la  seconde,  et 
le  charpentier  ayant  pris  les  proportions  indique  avec  un  fil  à  plomb 
la  place  du  mât. 

IV.  Mera  est  en  marclie,  tenant  le  grand  bâton.  Devant  lui  sa 
femme  debout  respire  une  fleur  de  lotus,  c'est  la  1  i^         ^^ 
^        ^       ^^^   -  l   ^    -^^^T-^^I,  der- 

rière  Mera  se  tient  sa  mère  -"^^^^l]^^"^  ®   ^  ^'^  '^ 
Entre  ce  personnage  et  les  scènes  que  nous  avons  vues  on  lit  : 

V.  Vis-à-vis  de  la  porte  d'entrée  de  la  chambre  se  trouve  une 
grande  statue  du  défunt  haute  de  2"'  30.  Il  est  vêtu  de  la  chenti 
empesée  et  coiffé  de  la  gi'osse  perruque.  Cette  statue  est  au  fond 
d'une  niche  sorte  de  naos  creusé  dans  le  mur  et  orné  extéricure- 
nicnt  d'une  moulure  semi-cylindri(jue.  Sur  les  montants  on  lit  : 


—  550  — 

Devant  le  naos  une  table  (roffraiidcs  en  albâtre  est  posée  sur 
un  socle  rectan{rulairc  préeédé  ilun  petit  escalier  de  quatre  marches. 
Sur  cette  table,  de  la  forme  du  signe  c=^=,  on  voit  :  '.i^'^'^i 

Ces  mêmes  titres  sont  répétés  sur  le  socle. 

On  lit  devant  la  ba.se  de  la  statue  :     '^■^  |  ^ J  ^  P  f  """^  "]  ' 

VI.  Scène  symétrique  de  la  scène  iv  :  le  défunt  est  avec  sa 
femme  et  sii  mère.  Il  subsiste  ici  une  partie  de  l'énumération  des 

,i,r...  ,u.  M,.,a  :    ,:ii%.p.k^J^  ï  BiAll'îl 


ffî.é": v-m: 


i\i 


10 

I . 


VII.  Cette  dernière  portion  du  mur  comprenait  iinccrlaiii  nomltre 
(le  tableaux  diHtrilMiés  en  «ix  rcffistrcH;  la  décoration  en  était  déii\ 
nrlicvée  lornqu'on  perça   la  porte  donnant  accès  aux   dernières 


—  551  — 

chambres  du  mastaba  de  sorte  que  plusieurs  scènes  furent  mu- 
tilées. 

l"  registre.  On  y  voit  deux  hommes  les  bras  croisés  sur  la  poi- 
trine et  quatre  enfants  avec  la  longue  natte  de  cheveux.  Puis  deux 
individus  portant  un  enfant  sur  leurs  mains  croisées  et  en  dernier 
lieu  un  danseur.  Légende  :  ^P^mi°'^  cr^  '^    ^    et  ^p 


^   -S^        1  ^" 

2"  registre.  Quatre  femmes  exécutent  les  tours  d'acrobatie  ap- 
pelés ^  l^'^^s"^  W''  q^i^tre  autres  baladines  tenant  chacune 
un  miroir  et  un  bâton  terminé  par  une  main  se  livrent  à  une  mi- 
mique :  ^^(](| ^"^"""^^"^"#^0^  P"'^^!'^'^'  "^"^^  ^^^"^ 

danseuses  :  «c  P^O   il^B^  fi- 

3"^  registre.  Un  individu  qui  a  les  bras  liés  derrière  le  dos  est 
conduit  par  une  autre  personne  tenant  un  bâton  terminé  par  une 
main  et  escorté  de  cinq  hommes  portant  des  palmes  Où     ^  ^   ' 

^^  2^  :^  ^"''^  (]  (j  P  '^  ^  ^.  Plus  loin  un  homme  age- 
nouillé reçoit  de  quatre  individus  des  coups  de  pieds  aux  jambes 
et  à  la  tête.  Au-dessous  on  lit  :  |^"|r(|[1  J  ^ffi  !|.]|.(|^.c=^- 
Le  4"  registre  représente  des  exercices  de  gymnastique.  Le  pre- 
mier groupe  se  compose  de  trois  hommes  portant  un  enfant  sur 
leur  bras  ^^  j^^'^l'='-  —  ^^^  !«  second  groupe  com- 
prend six  lutteurs  S^^^  ^^^(^^  4^Z-  "  3 

coureurs  et  entin  deux  individus  assis  dans  une  pose  bizarre. 

5''  registre.  On  ne  voit  plus  qu'un  serviteur  tenant  des  oies,  puis 
une  cage  renfermant  des  oiseaux. 

(>'  registre.  Un  domestique  ai)porte  des  oies.  Le  reste  est  dé- 
truit. 


—  552  — 

Mur  E.st.  —  A  droite  est  représenté  Mera  aceompagné  de  sa 

AOoOA-H-i-«^-='<=>njf  o  et  de  sa  mère  ^ -s 

lî  T    ^\  .    ^'^^^^Pl'='lit]^-  t^^^iiize  serviteurs  le  suivent,  leur 

A  gauche  le  défunt  assis  sur  le  même  siège  que  sa  femme  joue 
aux  dames  avec  un  persitnnage  accroupi.  Les  domestiques  (pii  les 
entourent  apportent  des  provisions  diverses.  Entre  ces  deux  ta- 
bleaux il  y  a  de  nonilireuses  scènes  dont  les  sujets  sont  empruntés 
à  la  vie  des  tlianips. 

1"  Un  liomme  tenant  ses  sandales  à  la  main  et  un  surveillant 
s'appuyant  sur  son  bâton. 

2'  Deux  hommes  amoneèlent  des  épis;  deux  autres  égalisent  un 
second  tas  avec  des  sortes  de  fourches  à  trois  dents. 

3'  l>eux  chevriers  font  passer  le  gué  à  leur  tnuipeau.  Au-dessus 


4*  Un  homme  fait  traverser  l'eau  ;i  des  àncs.   légcmlc  :  -'?:- 
fi'  l)eu.\  bouviers  survcilitiit  leurs  animaux  |itii(laiit  le  passage 

"•""'="- lt=11k-ArasC±l?P' 

{>'  I)eu.\  liommeH  égnliscnt  un  taH  de  blé  en  le  frap])ant  avec 
(les  raincau.\  [  û  T  U  .  In  autre  monceau  est  déjà  paré,  une 
|>nlme  Hurmonle  lu  Hommet. 


).    l^-a   |iii|iiii(iiiii    mit   ilrii  fiiriiirii  ilintiiiclcii  i|iir  Irn  cnrnrtt^rcR  l)'|HiKrii|)liii|iini  no 
peuvent  r<iiri>«liiirc.  !,<••  rli^vre»  nom  r<'|tr<'*i'iil^-<'i(  i-(iiirlu'-i'H. 


—  553  — 

7"  Deux  femmes  criblent  le  blé  dans  des  tamis  ^^û®  V- 

8°  Un  homme  conduit  en  laisse  deux  chiens-loups. 

2'  registre.  1"  Quatre  moissonneurs  arrachent  les  épis. 

2"  Trois  hommes  lient  le  blé  en  bottes. 

3"  On  coupe  les  épis  de  blé  à  la  faucille;  des  cailles  se  pro- 
mènent dans  les  champs  et  des  chasseurs  en  prennent  au  filet. 
Légende  placée  au-dessus  :  f|M(l%'-vSN^  H'^  i\    ru- 


q^A 


ll^-ZTZ-  '^\M\r\ 


3*^  registre.  Les  scènes  suivantes  ont  trait  au  transport  de  la  ré- 
colte à  dos  d'ânes.  Au  2°  tableau  six  de  ces  animaux  arrivent  au 
trot  conduits  par  un  ânier  :  "^^^n-  ^^^^^  —rr.     m  û  (1 ITI  û  (]•      ^f 

Au  3"  et  au  6''  tableau  deux  marchent  avec  leur  fardeau;  au  4° 
on  charge  le  filet  contenant  les  gerbes  pendant  que  l'ânier  reste 
appuyé  sur  son  bâton  :^^^^.  if^^^fj^-^TC- 
La  cinquième  scène  représente  le  passage  d'un  gué  par  un  baudet 
récalcitrant  que  trois  personnes  font  passer  de  force  :  -^^  n  ®  <=> 

_û    c    A.:, — D         1  V ^<:zs>  I     -ET^  "Uc^  K>=^        <::3>  A  A    q    's t 

7"  Cinq  hommes  portent  des  gerbes  sur  la  tête;  deux  autres 
attendent  qu'ils  soient  arrivés  pour  prendre  les  gerbes  et  les  jeter 
sur  une  meule. 

4''  registre.  Il  n'en  reste  plus  que  la  partie  inférieure.  On  y 
voyait  le  labourage  au  moyen  de  charrues  traînées  par  des  bœufs. 

Mur  Sud,  partie  Est.  —  Entre  la  porte  d'entrée  et  l'angle  du 
Sud-Est  est  sculpté  un  grand  bas-relief  dont  la  partie  supérieure 


MKMOmUS,  T.  III. 


—  554  — 

manque.  Mera  se  promèue  en  barque:  sa  femiue  est  accroupie  à 
côté  de  lui.  Trois  serviteurs  et  trois  parents  >5^  ['  J  ^  i  X  ^ J 
^,  î  loJ(l|(li|les  suivent.  Un  oiseau  a  fait  son  nid  dans 
les  roseaux  qui  sont  sur  la  rive  et  parmi  lesquels  se  tient  un  ibis. 
Un  crocodile  dévore  un  des  poissons  dont  l'eau  est  remplie.  Devant 
la  barque  de  Mera  des  pêcheurs,  montés  sur  un  léger  esquif,  har- 
ponnent des  poissons  au  moyen  de  lances  divisées  à  leur  extré- 
mité en  deux  pointes  barbelées. 

Piliers.  —  Sur  chaque  face  des  sL\  piliers  carrés  (lui  soutouaieut 
le  plafond,  Mera  est  représente  debout,  plus  grand  que  nature, 
tantôt  avec  la  petite  cheiiti.  tantôt  avec  le  grand  tablier  descen- 
dant jusqu'aux  chevilles,  revêtu  parfois  de  la  j)cau  de  panthère 
du  kher-heb.  Les  inscriptions  placées  au-dessus  de  la  tête  n'énu- 
„cre„,  ,«e  se,  ««e,  .  (MÏÏ]ISjtjl!lAlPî1!(flSl*J 

Ia'h  liHtcH  lie  sont  pa«  toutes  idcnti(jucs  :  certaines  (Inmicnt  en 

ClIAMIUfi;   Il  à  L'I. 

Le  corridor  A  1  l  qui  a  mih  entiée  à  l'angb'  Nord-l  tiiot  île  la 
grande  willedcM»»ert  de  petitux  pièecrt  hiinsdécoratidiis  ilmit  la  desti 


—  555  — 

nation  est  inscrite  an-dessus  de  leur  porte  :  A  16  est  "^^  jî''^^^^ 

'^,  A  17  "^  I  ^  °*»*^,  A  19  "^ '^  ^,  A  20  '^  î  °^^et 
Il  niloii'  ni  ^S     II  '  n    I  1)     Il 

A  21   -M  '^"^        .  C'est  la  première  fois  qu'on  rencontre  dans  un 

mastaba  des  magasins  de  cette  sorte;  les  entrepôts  de  première 

classe  "tm^i  qu'on  s'attendait  à  voir  à  côté  de  ceux-ci  n'ont  pas  été 

trouvés. 

Le  mur  Sud  de  la  pièce  A  16  a  été  percé  et  une  communication 

établie  entre  cette  salle  et  la  chambre  A  9. 

Sépulture  de  Her-uâti-khet. 

La  sépulture  de  Her-uâti-khet,  dite  Sechsecht,  occupe  la  partie 
Sud-Ouest  du  mastaba,  elle  comprend  six  pièces  dont  trois  ornées 
de  bas-reliefs.  On  retrouve  dans  cette  tombe  l'inégalité  d'exécu- 
tion du  travail  déjà  remarquée  dans  les  appartements  de  Merru-ka. 
Ainsi  les  salles  B  1  et  B  5  ont  été  sculptées  soigneusement,  tandis 
que  les  bas-reliefs  de  la  seconde  pièce  laissent  beaucoup  à  désirer 
sous  le  rapport  de  la  finesse. 

Chambre  Bl. 

L'entrée  de  cette  salle  se  trouve  dans  la  paroi  occidentale  de  la 
pièce  A  1  ;  elle  semble  avoir  d'abord  été  divisée  en  deux  par  un 
mur  supprimé  plus  tard  et  remplacé  par  deux  simples  piliers  car- 
rés. La  partie  Est  qui  n'était  j)as  sculptée  est  restée  telle  quelle;  la 
moitié  occidentale  est  seule  ornée  de  bas-reliefs. 

Mur  Sud.  —  Dans  l'angle  de  droite,  Sechsecht  est  debout;  près 
d'elle  son  «l»  %.  ^  (^  §  (j  (]  P  (^H]  '^  ^  fl  S  J 2  f]  ^ient  une 
huppe  et  une  fieur  de  lotus.  Plusieurs  files  de  sept  porteurs  d'of- 
frandes se  dirigent  vers  eux.  Devant  la  défunte  une  colonne  d'ins- 
criptions dont  il  ne  reste  que  la  fin  donnait  la  formule  ■      ■  R  ^«^^ 


EL 

° 

—  556  — 

■PkV^PTl^fP-S^-P^k*^'- 

ment  reproduite  devant  les  autres  images  de  Sechsecht  que  nous 
rencontrerons. 

Mur  Ouest.  —  Des  scènes  de  pêche  et  d'agriculture  ont  fourni 
les  motifs  de  décoration  de  cette  paroi.  Au  registre  inférieur  vingt- 
huit  hommes  sous  la  conduite  d'un  surveillant  tirent  un  tilct  à  pois- 
sons au  moyen  de  cordes  et  de  bretelles  passées  en  sautoir.  Au 
second  registre  des  barques  poussées  à  la  perche  sont  montées 
chacune  i)ar  tmis  hommes  ]K>rtant  des  oies,  poissons,  lotus  et  autres 
provisions. 

Les  scènes  du  troisième  registre  se  i)assent  dans  K-  parc  à 
bestiaux.  On  s'etfi>rce  de  maitriser  et  de  renverser  deux  bœufs 
ilont  le  premier  surtout  oppose  une  vive  résistance.  Pendant  t|ue 
six  hommes  tirent  deux  cordes  attachées  l'une  à  la  tète,  l'antre 
aux  pattes  de  l'animal,  deux  ]»ersonnes  le  tirent  par  les  eornes  et 
une  par  la  (|ueue.  l'n  l)onvier  tire  la  corde  fixée  à  la  tête  du  second 
bu'uf.  lin  Imiiniir  iiinnté  entre  les  cornes  de  la  bête  lui  fait  relever 
la  tête  et  un  antre  presijiie  eouehé  à  ferre  eiifonre  de  ses  liras  les 
pattes  du  (levant. 

Vient  ensuite  une  scène  de  vêlage.  Tendant  (|ii'iiii  individu  tient 
la  tête  de  la  vache,  une  autre  j)ersonne  tire  le  veau,  un  personnage 
appuyé  sur  son  bâton  donne  des  eon.seils   1         ^'^""f^oO^ 


(i^fi 


PuIh  c'est  la  Haillie  d'une  génisse  et  enfin  la  traite  du  lait  — «» 

(|  _       5.  Les  pattes  de  derrière  de  la  vache  sont  attachées  ciisenible, 

un  Hcrvitcur  agenouillé  tire  les  deux  frayons  à  la  fois,  un  autre 

individu  apporte  des   pots   vides   pour   reniplueer  ceux   <|iii   .sont 

pleinn. 

8cc|iKi;cht,  Hon  lil.s  et  sa  tille  ''    .(1^'^on'"  re;ianlent 

yi    I  "Tr^     I  ■— 'i 

rvn  iM'èncM.    herrièreeiix  viennent  îles  donie^'lniiies  ehargés  d Ol'- 


—  557  — 

frandes,  et  quatre  femmes  portant  une  chaise  ornée  sur  le  côté 
d'un  lion  assis. 

Sur  le  mur  Nord  on  ne  voit  que  la  défunte  et  son  fils  précédés 
de  serviteurs. 

Escalier  B  2. 

Dans  la  pièce  B  2  il  y  a  un  escalier  ascendant  se  terminant  par 
un  petit  palier.  Donnait-il  accès  simplement  à  la  pièce  B  6,  mon- 
tait-il jusqu'au  sommet  du  mastaba?  La  question  n'a  pu  être  réso- 
lue, la  partie  supérieure  des  murs  étant  détruite. 

Chambre  B  3. 

Sur  l'ébrasure  de  la  porte  sont  gravés  des  tableaux  à  trois  re- 
gistres :  au  bas  des  serviteurs  dont  f^J  f^ltll  >  J  o  et 
x"^  W"!  ^^^"'ies^^s  ^1'^  bomme  conduisant  un  bœuf  ^^^û-^,  en 
haut  des  domestiques. 

Sur  le  mur  Sud  on  voit  Sechsecht  et  Teta-meri  debout.  Devant 
eux,  au  premier  registre,  est  un  bœuf  abattu  dont  on  coupe  la  cuisse  ; 
l'opération  est  déjà  faite  pour  un  second  et  le  membre  coupé  est 
posé  sur  l'animal.  Les  registres  supérieurs  sont  occupés  par  des 
rangées  de  serviteurs. 

Les  murs  Est  et  Ouest  sont  ornés  des  mêmes  bas-reliefs  dispo- 
sés symétriquement.  La  défunte  debout  respirant  une  fleur  de  lo- 
tus et  son  fils  regardent  les  animaux  de  leurs  domaines 


core  trois  antilopes  ^^^  ^[  et  quatre  files  de  trois  bœufs  "^^^^Q^- 
Puis  vient  le  tableau  des  femmes  attachées  au  service  de  Sech- 
secht; la  nourrice  [|''^^c.,  la  sage-femme  &C^'  ^*  gouver- 
nante              fe^,  la  sommelière  (1  ^^        o,  etc.  rangées  sur  trois 


—  ")ô8  — 

lignes,  elles  se  dirigent  vers  leur  luaitiesse  i)ortaut  sur  la  tête  uue 
eoutï'e  remplie  de  matières  diverses. 

Sur  le  mur  du  Nord,  la  défunte  assise  regarde  des  danseuses. 
Les  cinq  registres  subsistant  montrent  un  certain  nombre  de  figures 
exécutées  tantôt  par  une  femme,  tantôt  par  deux.  x\.u  troisième  et 
au  quatrième  registre  on  remaniue  des  femme.s  battant  des  mains 
soit  pour  applaudir,  soit  pt)ur  marquer  la  cadeiue  des  mouve- 
ments. 

Chambre  A  4. 

La  pièce  B  4  était  le  serdab  qui  selon  l'habitude  avait  gardé 
se»  parois  brutes.  Aucun  fragment  de  statue  n'y  a  été  retrouvé. 

Chambre  B  5. 

.Sous  la  porte  s»»nt  représentés  des  bœufs  ^^^^ûiT)  et  des  anti- 
lopes         [j  "K  conduits  sous  la  direction  du  chef  des  établcs  $!!^  -fj-. 

Mur  Sud.  —  Scchsecht  et  Teta-meri  passent  en  revue  leurs  scr- 

Mur  Ouest.  —  Au  milieu  de  ce  mur,  une  stèle  umunnientale 
occupe  le  fond  d'un  rctiait.  Klle  est  ornét  de  lungues  rainures 
verticales  et  de  tleurs  de  lotus;  toute  sa  surface  était  couverte  de 
petits  dessins  en  plusieurs  couleurs  (huit  une  partie  s'est  conservée. 
IjC  centre  de  la  stèle  figure  la  porte  au-dessus  de  huiucllc  le  tam- 
bour cylindrique  donne  j\  Sechsecht  les  titres  |%^m  *^ 

8ur  le.  WriU  un  lit  :  Ejl|î|''S  .^LI1^'^^«^•>^ 


—  559  — 

Les  deux  panneaux  formant  les  côtés  du  renfoncement  sont  dé- 
corés d'une  manière  semblable.  Sechsecht  est  assise  devant  une 
table  d'offrandes  :  "^""^=  fi55  q — d  "^  C?  ^  uD^'fQTgî^?i>T 


^HîMîf  ^TÎT-  ^"-^«««^^«  ^^  «^  '^''  «"  lit  =  M^Y 


Q    Cimmi 


°°^niO^^"^-M^%s"  ®  i^®^ 


;y 


1  ®  jf 


.^, 


M-=^^'m^- 


La  Liste  générale  des  offrandes  consacrées  était  gravée  au- 
dessus  de  la  table;  la  dernière  rangée  subsiste  seule  et  contient 
les  noms  suivants  : 


H     H 
=     ^ 


^    Il 


M 


j: 


o  0    0 


(3  £^ 


.,=s 


[ff 


i 


Les  bas-reliefs  ornant  les  parties  situées  à  droite  et  à  gauche 
de  la  niche  sont  symétriques.  Les  trois  registres  inférieurs  ne 
montrent  que  des  porteurs  d'offrandes,  le  quatrième  registre  est 
plus  intéressant  et  offre  quelques-unes  des  scènes  de  la  puritica- 


—  560  — 

tion  des  aliments  déposés  dans  le  tombeau,  l'n  prêtre  verse  Teau 
d'un  vase  A  "=>(?  H  /^C*  <=•  i  nn  autre  fait  brûler  de  l'encens  1  y  s=» 
n  ?^  o*.  On  dépose  à  terre  des  otfrandes  1   '^   A  V  ^=  <=  5  5  J 

§  "^  5  ^  "*  Ê'  8  ^^  '^-  ^'"  liomme  agenouillé  se  lave  les  mains  dans 
un  bassin  pendant  qu'un  | jij  parle.  Un  autre  |ffij  apporte  une 
longue  bande  d'étoffe  O^r^V^-  Trois  klier-lieb»  agenouillés 
dans  la  pose  des  génies  poussent  des  acclamations  '  ''^»<»4v 

H  8  ^J-  lu  prêtre  tourné  en  sens  inverse  tient  une  queue  de 
bœuf  traînant  à  tene.  un  autre  se  lave  les  mains  dans  un  bassin, 
entre  ces  deux  personnages  on  lit  :  M^^'^ii,       s=>     "''  ""     ]) 

^  ^^''f  SB-  I^'ifin  i^"  milieu  des  deux  derniers |flij  chargés 
d'une  bande  d'étoffe  marche  un  thuriféraire    jjl        ni. 

Mur  Nord.  —  Précédée  et  suivie  de  serviteurs  Sechsecht  assise 
sur  un  siège  orné  d'une  image  de  lion  est  portée  par  (luatrc  femmes. 
De  même  que  son  fils  accroupi  devant  elle,  elle  respire  une  Heur 
de  lotus.  .S(uis  le  siège  sont  représentés  trois  chiens  et  un  singe. 
Une  intendante  ^'^^^  '~~~'  et  une  dame  d'atour  ^*^^^  Q  tenant 
un  éventail  hi  suivent.  Au  registre  inférieur  deux  femmes  portent 
chacune  un  coffret,  deux  autres  soulèvent  une  caisse  '^  '^ 
r-n-,  »  "^'  ^'"'^  troisième  tinit  un  i-ollier  iYû,^^o,  les  suivantes 
sont  cîiargécH  de  divers  autres  »>l)jefs  de  toilette.  Ics<lcux  (lerMJères 
d'un  grand  coffre  à  parfums    ^u     ffl  «^ 

Le  mur  de  l'Kst  est  assez,  dégradé;  les  fragments  de  diux  re- 
gistres de  bas-reliefs  montrent  l'ubatage  des  iKcufs.  Au-dessus  des 
personnes  qui  exécutent  ces  opérations  on  lit  les  phrases  suivantes  : 


a- 


—  561  — 


Sépulture  de  Teta-meri. 
Dans  la  salle  principale  (A  13)  du  tombeau  de  Meru-ka,  presqu'à 
l'extrémité  droite  du  mur  Nord,  une  porte  a  été  percée  après  l'achève- 
ment de  la  tombe  pour  donner  entrée  aux  appartements  funéraires 
de  Teta-meri.  Cette  «maison  éternelle»  comprend  trois  salles  or- 
nées de  bas-reliefs,  une  autre  non-décorée  et  un  serdab.  Presque 
partout  dans  les  légendes  et  sur  la  stèle  le  nom  de  Mera  a  été  in- 
troduit après  coup  dans  les  inscriptions  et  le  nom  de  Teta-men 
gravé  en  surcharge.  Ces  pièces  auraient  donc  été  faites  pour  un 
autre  des  fils  de  Mera  qui  s'appelaient  ^^1]  (P-  534  et  554)  et 

d^^  ^  (P-  '^'^-  ,    r ^^ 

Sous  la  porte  l'image  du  propriétaire  de  la  tombe  jo'-^^y 

®  ^  a  "-=-^1-^=^^^-=^  ()(|.'  Il  est  debout,  le  bâton  à 
la  main  et  marche  vers  l'extérieur. 

Mur  Sud.  —  Teta-meri  debout  regarde  ses  serviteurs  qui  viennent 
lui  apporter  les  produits  des  marais  :  poissons,  oiseaux,  lotus,  etc. . . 

«:r::'"'^^[t]]   "^   ^|^-  Les  titres  sont  ceux  de  son  père 

Sous  son  bâton  on  voit  un  enfant,  sans  doute  son  fils,  qui  est 

1.  .Je  remplace  plus  loin  ce  nom  par  T. 

MÈMOIRKS,  T.  III. 


-^  n62  — 

Mur  Ouest.  —  Au-dessus  de  la  porte  de  la  eliambre  C  2  sub- 
sistent cinq  registres  de  bas-reliefs. 

Au  premier  registre  un  homme  tient  en  lais.se  un  lévrier  et  ex- 
cite de  la  voix  et  du  geste  un  autre  qui  a  saisi  à  la  tête  une  anti- 
lope à  cornes  recourbées.  Trois  autres  de  ces  animaux  sont  cou- 
chés côte  à  côte;  un  chien  s'élance  sur  le  dos  d'une  antilope  à  cornes 
droites.  Au-dessus  sont  représentés  deux  gazelles,  un  bouciuetiii 
et  deux  hérissons. 

Au  second  registre  un  chasseur  prend  au  lasso  une  antilope  à 
cornes  droites,  pendant  qu'une  autre  à  cornes  recourbées  est  ren- 
versée à  terre  et  déchirée  par  neuf  chiens. 

Au  troisième  registre  un  renard  mange  une  antiloi»e  et  un  lion 
dévore  un  bd'uf.  Trois  gazelles  et  deux  renards  marchent  j)aisil)le- 
ment. 

Au  (juatriènic  registre  tigure  encore  la  chasse  aux  antihq)es. 
l'n  chien  s'élance  sur  une  ))endant  (|u'un  homme  jette  des  bâtons 
sur  une  autre. 

Au  cinquième  registre  un  chasseur  est  entduré  de  gazelles,  il 
en  a  pris  de  petites  qu'il  emiinrtf  dans  des  cages  mises  en  halaiice. 

A  la  partie  droite  tlu  nuir.  les  sept  scènes  superiiosées  repré- 
sentent des  serviteurs  amenant  des  antiliqu-s  et  des  gazelles  de 
différentes  espèces  :  '^^l^^,  ''^^\'='^>  ^fj"^"  '^i'»* '""'"<  "li"« 
conducteurs  htmt  :  1.  \\  _    .8^ û,  2. 


»•!       «^^'^kr.^fftci^JT.^- 


htuiH  langlc  se  trouve  l'image  ilu  <léfnnt  qimlilié  :  ^g^~^^ 


—  563  — 

^^^\^^;f^l%fÇ^(]\l\l\-  Il  s'appuie  sur  son  bâton 

et  regarde  les  scènes  précédentes.  Le  ?^j  QS  00  l'accompagne. 

Mur  Nord.  — Vers  l'angle  gauche  Teta-meri  debout  a  sa  femme 

J  o  et  regarde  les  provisions  qii'on  lui  apporte  _-^  ^^^  I 


Devant  lui  les  cinq  registres  inférieurs  sont  remplis  par  des  ser- 
viteurs chargés  d'otfrandes,  amenant  des  oies  et  des  animaux  de 
boucherie.  Deux  intendants  sont  nommes  :  le  jj]  fjR  0        0  et  le 

A  la  partie  supérieure  Teta-meri  est  accroupi  dans  un  palanquin 
que  portent  vingt-quatre  hommes.  Au-dessus  du  défunt  est  un  dais 
décoré  sur  le  côté  d'une  double  rangée  d'ornements  ^A  u,  ^. 
Teta-meri  tient  en  mains  une  canne  et  un  chasse-mouche.  Son 
escorte  se  compose  de  quatorze  hommes  marchant  les  bras  croisés 
sous  la  conduite  d'un  chef  tenant  un  grand  bâton.  A  côté  de  la 
litière  est  un  nain  comme  beaucoup  de  seigneurs  égyptiens  en 
avaient  à  cette  époque. 

Mur  Est.  —  A  gauche  les  tableaux  superposés  nous  montrent 
des  hommes  conduisant  des  animaux  domestiques  :  en  bas  deux 
antilopes  et         ©  |  "^  f'i  ^^'  second  et  au  troisième  registre 

des  bœufs  et  des  veaux  ''^^^û-^  'lue  surveille  le  [Tj  In!>-  nr-zi 
0        ,  au  quatrième  et  au  cinciiiiènic  des  gazelles. 


—  564  — 

La  tin  du  pieiuier  registre  est  eonsaerée  à  l'élevage  des  grues 
l^o.  On  prépare  pour  les  jeunes  une  sorte  de  pâtée  p         qu'on 

fait  cuire  -^-^  Qq  ^*  ^^^•^  lanuelle  on  les  gave  Kl  gA.  Un  homme 
portant  une  eoutfe  sur  l'épaule  jette  du  grain  aux  adultes. 

Au  second  registre  on  fait  la  même  opération  ))our  des  oies. 
l'n  grand  pare  rempli  ddies  occupe  la  plus  grande  partie  des 
troisicme.  quatrième  et  cin(piième  regi.stres. 

A  droite  est  représentée  une  construction  soutenue  jiar  (juatre 
colonnes  à  eliapiteau  lotiforme. 

Sous  cet  édicule  deux  serviteurs  jettent  du  grain  aux  V(datiles 
y*'^  "^"^iK  ^^»  '^^'1'-^  scrilics  munis  de  leurs  instruments  et 
deux  domestiques  ()ui  s  avancent  les  hras  croisés. 

A  la  partie  supérieure  du  mur  on  voit  Teta-meri  se  promenant 
en  palancpiin  porté  par  dix  iiomnics  et  précédé  de  gardes. 

CUAMHIiK  ("  2. 

(.'ette  diamlirc  qui  s'ouvre  dans  la  paroi  (  )uest  de  la  pièce  (.'  1 
était  une  sorte  de  magasin  sans  aucune  ornementation. 

(  iiAMiiiM-;  (.'  ;'). 

Les  min"«  Nord  et  Siwl  «mt  été  décorés  sur  un  mcme  modèle. 
!)aii«  le  fond  <lc  la  snllc.  à  r(  hu'st.  Tcta-mcri  est  assi«  devant  la 
table  Hyinholi(|ih  ;  de-,  ninnci-aiix  daliment»  TQÏUT'^Si 

i  llOjl  ^i:'''  lcH(jucls  il  étend  la  main  a — M"!n' 

»-       — >         .  Au-(lcH8onH  de  lui  sont  énumérés  ses  titres»:  (ooû  j 


PUÎriiéS-^^r^^tS 


W.. 


m:5&s.:^* 


565  — 


"  LaTste  générale  des  offrandes  à  faire  est  reproduite  au-dessus 
de  la  table  : 


n 


il    e 


^  °°  Î 


00 

o 


^ 


ii  s 


5^    ^=L/\    ^■ 


«    5 


fc  fc 


^  sa         f 

1^   oV  IJ  H  ^ 


^  a 


^\ 


^  ■ 


0 


0 


• 


TT 


0 


,„ D  ^     D 

CT       1  C^a 


566  — 


1  ^^  4    ^    Ç  ?  C   ^  - 


&s 


■x         ^— ^       ^--^       R^      §z     n®     D®     1=^ 


o    O  _  _  


D      no 


„J    4  0     Ho     Ho 

^  w  H  !î  H  H  ^j:  ^  =,,  ooo 

f  il  ^ 

3:  =>  t  J^  0  jp  ^  ij  "  ~" 

~"~                     ooo  Y 


û   6 


^ 000 

I    I    I 


<^  (^  ^/  fv 

^  '  h- 


^   '■°  ^ 


Le  rcMtt-  (lu  mur  chî  (H)Uv«Tt  par  «Ir  Imi^iu-H  lilcH  de  piTHoii- 
iiu^fM.  Le  irjfiMtn-  infriiciir  it  |iiiiir  titre  :  [1    "^n"     JC^ — s^^c^^ 


—  567  — 


*^ 


Les  cinq  premiers  individus  portent  des  cuisses  de  bœuf;  ce 

tiennent  des  oies  ;  ce  sont  au  Sud  :   '"^  ^  '^^^^  f|§h   '^  '^  J  o, 

!].  Les  individus  qui 


viennent  après  sont  tous  représentés  différemment  bien  que  les 
produits  qu'ils  portent  soient  peu  variés  :  fruits,  lotus,  oies,  veaux, 
gazelles,  etc.  Le  chef-convoyeur  est  ^^^^^^^|%        (]• 


Le  second  registre  intitulé  :  }^  A  M  I^  Aî^"="  "^ 

i%^°°^("^  1  j"'^^']']  1'^  présente  que  des  porteurs  d'otfrandes. 
Le  premier  est  ^k  ^t  fllci^J  T'  ^'^  ^"''^^'•i^™*^  []] 


—  568  — 

noms  d'hommes. 

Au  qiiatricnie  refristre  est  rei)réscnté  d'abord  la  purification  des 
aliments,  suivant  le  même  rite  que  nous  avons  observé  dans  la 
chambre  B  5.  Deux  prêtres  versent  l'eau  et  présentent  l'encens. 
Les  aliments  sont  déposés  à  terre,  un  homme  se  lave  les  mains 
dans  un  bassin  dans  lequel  on  verse  de  l'eau.  Un  8  ;b  J  apjuirte 
une  bande  d'étoflfe.  trois  autres  sont  agenouillés  et  poussent  des 
acclamations  [1  '^^,  P%.^^ (j^  —  { /^J-  Un  kher-heb 
traîne  une  queue  de  bœuf.  Un  individu  se  lave  les  mains  à  côté 
d'un  monceau  d'ofîVandes,  enfin  un  dernier  §iii  J  porte  une  bande 
d'étott'e.  A  leur  suite  viennent  des  serviteurs  du  défunt  avec  des 
provisions. 

Le  mur  de  l'Ouest  est  formé  par  une  magnifique  stèle  monolithe 
en  calcaire  de  Tonrah  peinte  en  imitation  de  granit  et  ornée  dune 
corniche  à  sa  partie  supérieure. 

Sur  le  linteau  un  lit  les  prières  suivantes  :    f  1     '^    A  J^  A  rtfih 


569 


GraïuU  .Mutants  :  |  |sJ|°jfIÈ  |(||||  ^  K,  |]^i=, 
Resaut  des  grands  montants  :  "^        (]  ^  ^-=-  "i-^  [^  "^"^^  1=3 

pîn'r-i:5ftK^4j:Pîr,iPrsi.-^ 

Tableau  :  S21^?i^ll^=ii  Wl^î  T'  ■=' 
le  défunt  assis  devant  une  table  181^1  <^=°  I  '^■ 

Linteau  intérieur  :î"^ï'     (]^^^'^.-=^^M§ffil]f 

f:î&Kii»y:iPînu:^i!i¥:5wiPî 


o    r 


Par  exception  le  tambour  (•vlindri((iie  n'a  pas  d'inscription. 


MKMUIRICS,  T.  III. 


—  570  — 

^^<L^Î^  T. 

Devant  la  stèle  devait  C-tre  déposée  une  table  doftVandes:  elles 
a  été  enlevée  et  il  ne  reste  plus  que  le  soele  sur  lequel  elle  re- 
posait. 

Mur  Kst.  —  Les  deux  registres  du  bas  sont  consacrés  à  laba- 
tage  des  bœufs.  Le  titre  du  premier  est  :  (j^^'^^Y  J|  J 


*^^^l  A.  ete.  On  y  voit  sept  Ixeufs  abattus,  j)rès  de  cliaeini  d'eux 
«eliennent  deux  <'U  trois  ItuiiciuTs  qui  aiguisent  leurs  couteaux, 
coupent  la  cuisse  ou  tendent  le  corps  dans  .sa  longueur.  Le  .sei-onil 
registre  ott're  des  scènes  analogues;  se|tt  bteuts  sont  tués  et  dépe- 
cé»; un  honinie  porte  sur  ses  épaules  une  des  cuisses  coupées. 

-p;T~-±î[irkfîkifi^îk->ife 

.\u  troJMièinu  registre  des  si-rvitcurs  amènent  des  animaiiv  ilcsli 
nén  ù  être  Hucritiés  :  vcuux,  ga/.elle«,  antilopes  et  divers  aliments 


—  571  — 
portés  dans  des  conffes,  des  vases  ou  sur  des  plateaux.  Au-dessus 

-^ïk¥^îkTi.îkP^îk^!^H 


Chambre  C  4. 

Cette  chambre  a  une  destination  analogue  à  celle  du  tombeau 
de  Mera  marquée  A  9.  C'était  le  dépôt  des  parfums  et  des  parures 
du  défunt.  Sous  la  porte  quatre  tableaux  superposés  sans  inscrip- 
tions montrent  des  serviteurs  apportant  des  vases  à  parfums,  des 
caisses  à  vêtements  et  des  colliers. 

Mur  Sud.  —  Vers  le  milieu  du  mur  Teta-meri  est  représenté 
debout  de  grandeur  naturelle,  accompagné  de  sa  femme       '^ 

'^      «:—>  Q.  Devant  eux,  au  premier  registre,  un  serviteur 

porte  deux  bandes  d'étoffes  et  quatre  autres  des  vases  à  parfums. 

Au  second  registre  deux  grands  coffres  à  vêtements  sont  portés 
par  quatre  hommes  '|  ^  A  ^  1  S^  W  ^  P  î  r^  i  '^  J'  «te 

Au  troisième  registre  sont  représentés  une  aiguière  et  sou  bassin 
posés  sur  une  table,  trois  vases  y  sur  une  sellette,  puis  deux  col- 

liers  r  -  ^ '^  ^  1^  0  ?  ^,  etc. 

Derrière  le  défunt  au  premier  registre  trois  hommes  tirent  un 
traîneau  chargé  de  deux  grands  vases   1    '^    A  2^  T  ^,^\^ 


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,  etc. 


—  572  — 
Au  .•<eciiiul  registre  quatre  imlivitlus  p.irteiit  deux  coffres  u     ^ 

Le  troisième  registre  montre  des  colliers  posés  sur  deux  tables. 
La  légende  est  mutilée  ^^  ^-^1122^^  I^C°^IÏ]-  *^^^- 

Mur  Ouest.  —  Teta-meri  debout  dans  l'angle  Sud  regarde  venir 
ses  serviteurs.  Ceux  du  iireinier  registre  lui  apportent  ti'ois  coffres 
à  vêtements:  ceux  du  second  tirent  à  six  un  trainean  chargé  de 
trois  vases  à  parfums.  Au  troisième  registre  un  domestique  tient 
deux  bandes  d'étoffe,  six  autres  portent  les  vases  à  essences.  Les 
légendes  sont  effacées. 

Mur  Nord.  —  Le  défunt  est  debout,  le  grand  bâton  et  le  c>- 
^1    "^  .  Sa  femme  est  accroupie  si  côté  de  lui  :  l<=='f^']^^^ 

l'iusieurs  tal)leaux  .«^iipcriiosés  se  trouvent  derrière  et  devant 
lui. 

A  gauche  :  prcniit-r  registre.  Trois  vases  [D  sur  une  sellette  et 
un  traîneau  avec  deux  va.ses  (C  et  m  tir*^'  pJH"  ti"is  hommes  : 

Second  registre.  Deux  Kerviteurs  |)ortent  un  coffre  à  vêtements, 
nii  truisième  tient  nn  grand  vase  h.  Texte  :  U     '^  — ^ [_J <=> "TT* 

Troisième  rcgiHtrc.  Quatre  larges  c(»Ilier«  étalés  sur  deux  tiil)les: 

Quatrième  registre.  L'n  traîneau  avec  trois  grands  vases  est 
tiré  par  quatre  hommes  :(i;-^2|pO^J.J|Py:-^, 
etc. 


—  573  — 

A  droite  :  premier  registre.  Huit  individus  apportent  :  le  pre- 
mier deux  bandes  de  toile,  les  autres  les  sept  essences.  Un  servi- 
teur suit  tenant  un  vase  et  des  épis,  à  l'extrémité  un  cotfre  :  1    '^ 

Second  registre.  Quatre  caisses  portées  chacune  par  deux  hom- 

Troisième  registre.  Une  aiguière  et  son  bassin;  une  sellette 
avec  trois  vases  W,  sept  hommes  portant  des  vases  Ô  ou  ]T.  Lé- 

(^DQ  (j[jj,  etc. 

Mur  Est.  —  Teta-meri  est  debout;  son  iils  se  tient  à  côté  de 

]|(lxO(|l\     i   .  Trois  tiles  de  serviteurs  se  dirigent  de  son 
côté.  Les  six  serviteurs  du  registre  inférieur  apportent  trois  malles: 

^à^®^(^],  etc. 

Le  second  registre  Pa^^M^--^2Sfl<^SftS 
(j  (j '^  I  /L  J I  (]  _>^^^  ^,  f^  fôïï^],  etc.  et  le  troisième 


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—  .J74  — 

montrent  huit  personnes  marcliant  les  mains  vides  précédés  d'nn 
domestique  portant  sur  l'épaule  une  sellette  à  deux  vases. 

Chambre  C  â. 

La  cliambre  Cô  était  le  serda)»  du  toiiilu-au  de  Teta  luori.  On 
n'a  pas  trouvé  lors  de  sa  découverte  les  statues  (|u"il  devait  con- 
tenir. 


SUR  TROIS  TABLES  HORAIRES  COPTES. 


U.  BOURIANT.' 


Il  y  a  deux  ans,  alors  que  le  Service  des  Antiquités  procédait 
à  l'établissement  du  Catalogue  des  Antiquités  de  l'Egypte,  j'eus 
l'occasion  de  relever  dans  le  couvent  d'xA.mba  Siméou,  dont  les 
ruines  s'élèvent  sur  l'emplacement  de  l'antique  Contra- Syène,  une 
inscription  assez  singulière  que  je  publiai  telle  quelle^  sans  réussir 
à  me  rendre  compte  du  but  dans  lequel  elle  avait  été  tracée  ni  de 
l'intérêt  spécial  qu'elle  pouvait  présenter.  Depuis  j'ai  eu  la  bonne 
fortune  d'acquérir  un  petit  livret  de  parchemin  sur  lequel  étaient 
tracés  des  chitfres  analogues,  et  quelques  jours  après,  M.  de  Morgan 
mettait  à  ma  disposition  un  autre  livret  semblable  provenant  de 
fouilles  (}ue  la  Direction  du  Musée  faisait  exécuter  à  Siout.  Les 
titres  du  manuscrit  du  Musée  de  Cfliizeli  et  de  celui  que  j'avais 
acquis  pour  la  Mission  archéologique  française  nous  renseignent 
suffisamment  sur  l'utilité  pratique  de  ces  petits  guides  qui  ne  sont 

1.  Pai-  suite  de  maladie,  il  a  été  impossible  à  M.  Bouriant  de  revoir  les  épreuves 
de  ce  mémoire. 

2.  Calalor/ue  den  Monuments  et  Inscriptions  de  l'Egypte  Antique.  Première  série,  tome  i, 
p.   137. 

MHSIOIUKB,  T.  111,  73 


—  576  — 

îUitre  fliusc  que  des  tableaux  donnant  la  longueur  d'ombre  pro- 
jetée par  le  sti^ie  d'un  gnomon  aux  ditîerentes  heures  de  la  journée 
moyenne  de  chaque  mois  de  l'année. 

II  est  probable  que  dès  les  plus  anciennes  époques,  les  Égyptiens 
n'ayant  d'autre  moyen  de  mesurer  le  temps  que  par  l'observation 
de  la  marche  apparente  du  soleil  pendant  le  jour  et  des  étoiles 
])endant  la  nuit,  tinrent  recourir  à  rétablissement  de  gnomons  pour 
l'évaluation  des  Iienres  diurnes  et  de  surfaces  transjtarentes  à  points 
lie  repère  déterminés  pour  l'évaluation  des  heures  nocturnes.  Kien 
n'est  arrivé  jusqu'à  nous  des  matériaux  employés  à  l'époque  l'Iia- 
raonique  pour  la  tixation  des  heures  du  jour  ou  de  la  nuit  et  cepen- 
dant les  tableaux  gravés  dans  les  hypogées  de  Hil)an  el-M(donk' 
ne  sauraient  se  rapporter  à  rien  autre  chose  (lu'à  un  calendrier 
horaire  nocturne.  II  est  vraisemblable  aussi  (jue  chaque  temple 
devait  posséder  un  gnomon  indicateur  des  heures  du  jour;  il  était 
tnip  nécessaire  de  connaitre  avec  jjrécision  le  moment  où  chaque 
cérémonie  d'un  rite  (|Uelc<inque  devait  être  exécutée  pour  qu'il  en 
filt  autrement:  je  dois  cc])endant  rec(»nnaitre  (pii' jus(|u'à  ])résent 
il  n'a  été  trouvé  aucune  trace  (V/mr/iu/e  dans  un  tcni|de  égyptien. 
Nous  KimimcH  pins  licnrcnx  pour  répo(|ue  chrétienne;  sans  parler 
dcH  cleux  inanuscrifs  (pic  je  viens  de  citer  et  de  l'inscription  d'.Vs- 
Houan.  un  antre  taldcau  a  été  relevé  en  Niiliic  piir  le  voyageur 
(iau.'  < 'c  taldcau  était  gravé  sous  la  porte  d'entrée  de  l'un  des 
temples  de  'l'aphis  et  comprenait  six  mois  de  l'année,  de  l'inioplii  à 
l'Iiamenotli;  Ich  six  autres  mois,  de  l'harnioiithi  à  Tliot,  occupaient 
un  antre  tableau  gravé  en  face  du  preniici'.  mais  dans  un  tel  état 
de  inntilution  i\\\i-  <iau  renonça  à  le  ciqiicr.  l'cndaiit  iiion  voyage 

I.    Viiv      II-,    ([ilijniliv    rr|ir<>i|iill^    illlll"     l.l;l-«ll»,      I triikiimlrr.      m.    |il.    '.•Ji,     '.".'H    l'I 

SIMM*.  Jn  K-iiiii>  l'ii  ri'  rooniriil  le*  ninli'rlniix  <riiiic  iiolJrt>  mir  rc  mijcl;  il  i'hI  (Ioiic 
IduIIIo  <I<i  Iv  iraitrr  lnroai|il<'-ii'iiiriit  Iri. 
S.  liAli,   AntiqHlIi  <U  la  SuLU,  pi.  II. 


—  577  — 
eu  Nubie,  l'hiver  dernier,  je  recherchai  à  Taphis  le  tableau  négligé 
par  G-au,  mais  le  temple  lui-même  a  complètement  disparu  et  nous 
devons  désormais  nous  contenter  de  la  copie  publiée  par  le  cu- 
rieux voyageur.  Du  reste,  l'inscription  de  Taphis  discutée  et  ex- 
pliquée par  Letronne^  a  été  restituée  complètement  par  ce  dernier 
et  le  texte  qu'il  nous  en  donne  est  largement  suffisant  pour  qu'on 
en  puisse  tirer  toutes  les  déductions  possibles. 

L'inscription  d'Assouan,  très  fruste  et  en  partie  mutilée,  ne  nous 
donne  pour  la  journée  tout  entière  que  les  longueurs  d'ombre  de 
trois  heures  :  la  T/,  la  9^  et  la  10-,  le  manuscrit  de  la  Mission  fran- 
çaise, un  peu  plus  complet,  présente  cinq  heures  :  la  1",  la  G%  la 
9»  la  lœ  et  la  IP;  seul  le  manuscrit  de  Ghizeh  nous  donne  pour 
toute  l'année  un  tableau  complet  des  11  heures  pendant  lesquelles 
la  longueur  d'om1)re  pouvait  être  effectivement  appréciée.  Le  ta- 
bleau de  Taphis  enregistre  aussi  la  12^  heure  du  jour,  mais  le  gra- 
veur aurait  pu  économiser  sa  peine,  car  pour  chaque  mois  l'indi- 
cation est  la  même,  à  ce  moment  l'ombre  ét^nt  pleine  ou  mhnie, 
puisque  la  12^  heure  coïncidait  avec  l'instant  précis  oîi  le  soleil 
disparaissait  à  l'horizon. 

Voici  maintenant  publiés  parallèlement  les  deux  tableaux  de 
Taphis  et  d'Assouan  et  les  deux  manuscrits  de  Ghizeh  et  de  la 
Mission  française;  ce  mode  de  publication  permettra  à  chacun  de 
se  rendre  compte  des  différences  et  des  ressemblances  qui  existent 
entre  les  uns  et  les  autres  :  - 

1    Letronne,  Œuvre.s  choisies,  i"  série,  tome  i,  p.  77  s. 

2'  Pour  plus  de  simplicité  je  clésigaerai  par  T  l'inscription  de  laphis,  p.ar  A 
celle  d'Assouan.  par  G  le  manuscrit  de  Ghizeh  et  par  les  lettres  MF  celu,  de  la 
Mission  française. 


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MKMOIKKS,    T.  III. 


584 


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—  585  — 

Avant  de  donner  la  traduction  des  quatre  tableaux  qui  précèdent, 
il  me  semble  nécessaire  de  faire  quelques  observations  sur  l'unité 
de  mesure  employée  dans  chacun  d'eux  pour  l'évaluation  de  la 
longueur  des  ombres.  Cette  mesure  est  évaluée  dans  le  tableau  de 
Taphis  en  ttoosç,  expression  abrégée  en  n;  le  manuscrit  de  Ghizeh 
l'évalue  en  nwe  et  celui  de  la  Mission  française  en  tatcG; 
l'inscription  d'Assouan  ne  donne  pas,  il  est  vrai,  dans  le  courant 
du  tableau  de  mesure  déterminée,  mais  le  texte  même  de  ce  tableau 
ne  nous  laisse  à  cet  égard  aucun  doute,  et  l'évaluation  là  comme 
dans  M  F  est  faite  en  TATCe.  De  plus,  les  chitïres  présentés  sont 
trop  voisins  les  uns  des  autres  et  le  plus  souvent  trop  identiques 
pour  que  nous  ne  puissions  considérer  les  trois  mots  :  iroSsc,  nx\e 
etTATCe  comme  trois  mots  ditférents  appliqués  aune  mêmecliose. 
Mais,  si  ces  trois  mots  sont  synonymes,  quelle  valeur  représentent- 
ils?  Dans  presque  tous  les  exemples  où  le  mot  copte  TXTCe  se 
rencontre  il  a  le  sens  bien  défini  de  «  plante  du  pied,  empreinte, 
trace  du  pied  »;  de  là  le  sens  de  «  trace,  piste  »  et  par  extension  celui 
de  «pas»  dans  l'acception  matérielle;  jamais  on  ne  le  trouve  re- 
présentant l'idée  d'une  mesure  quelconque  comme  le  ^jr^ii.'x  grec 
ou  le  passus  latin.  Ce  mot  ne  peut  donc  représenter  ici  d'autre  sens 
que  celui  d'empreinte  du  pied  et  dans  nos  tableaux  où  il  est  pris 
cependant  comme  mesure,  on  ne  peut  considérer  cette  mesure  que 
comme  la  distance  comprise  entre  le  talon  et  l'extrémité  des  orteils. 
De  même  le  grec  ttouç  dont  le  sens  primitif  est  «  pied  »  sans  au- 
cune idée  de  mesure  spéciale,  doit  représenter  la  même  longueur; 
enfin  le  mot  nxxe  qui  se  rencontre  pour  la  première  fois  dans  le 
manuscrit  de  Ghizeh  représente  la  même  valeur  que  le  grec  ttoôsc 
et  le  copte  TXTCG;  je  soupçoinie  ce  nxxe  d'être  une  faute  de 
transcription  pour  noAG  ;  la  lettre  o  est  souvent  remplacée  en 
copte  par  un  à;  nous  en  avons  un  exemple  dans  nos  tableaux  mêmes 
où  le  manuscrit  donne  nxne  pour  le  nom  du  mois  de  Pliaophi  qui 


—  586  — 

est  transcrit  4>o<j)6  dans  le  manuscrit  de  la  Mission  fram.aise.  Ce 
phénomène  est  trop  fréquent  et  par  eonséquent  trop  eonnu  pour 
que  je  nie  permette  d'en  citer  de  nombreux  exemples.  (^)uant  à  la 
transcription  du  o  par  un  \.  ce  tait  s'expli(jue  assez  naturellement 
en  comparant  les  deux  mots  écrits  en  capitales,  mode  d'écriture 
uniformément  emjdoyé  par  les  Coptes.  11  est  évident  qu'une  erreur 
peut  être  facilement  commise,  si  on  compare  nOAG  et  il.wc.  De 
tout  cela  il  résulte  que  les  trois  mots  employés  dans  nos  tableaux 
pour  exprimer  l'unité  de  mesure  de  l'ombre  sont  synonymes,  et 
que  leur  valeur  exprime  la  lon<i;neur  compri.se  entre  le  talon  et  les 
orteils,  c'est-à-dire  la  longueur  d'un  pied  réel. 

Cette  réserve  étant  faite,  voici  maintenant  la  tiadiution  parallcle 
des  quatre  tableaux  : 

T  A  G  MF 

(  VsHiit  les  <i)ii'ds..     Ce  sont  k-s  heures  Ce  sont  les  cjneds»  de 

tic  toute  l'année  de-  toute  1  année  de|)uis  le 

|)uis  le  commence  commencement  du  mois 
ment  de  Tliot  jus  dcTIiot. 

(|u'ii   Mé.sori,    indi 
ijuant  Icjourcntier. 

[Thot].                    Mnixl.    riiol.  Thot. 

la  première  lieiue       la    1"  -M  pieds. 

1-  IM 

2  11". 

■X  Kl 

•1'  7 

;>'  .1 

laO*            -—    4          i'>'  »        la    (I            1  |lied^. 

7'  ;'» 

S'  7 

in'.»*            —  l(t          '.'  in        la    '.(•            .     .  piodH. 

l'ii*»rniliU-<'         M          |0  II         lalM-lieure        i.||iieds 

Il  -.'it 


—  587 


[1 


T 
Phaophi. 
'  h.  pieds  26] 


[2^  h. 
ph.] 
4^  h. 


5' h. 

6=  h. 

7=  h. 

8'^  h. 

9^  h. 
10=  h. 
IPh. 
12"  h.  ombre  infinie 

Athor. 
l"h.  pieds2[7] 
[17] 


16] 

[11] 

9 

7 

6 

7 

9 

11 

16 

26 


2«h. 

3"  h. 

4' h. 

ô'^h. 

6=  h. 

7<'h. 

8»  h. 

9'^  h. 
10' h. 
IPh. 


12 
10 

[8] 

[7] 
8 

10 
12 
17 
27 


12''li.  <inil)ie  infinie 
Cliiak. 

1  "  11.  pieds  28 
18 
15 
[11] 


2=  il. 
3Mi. 
4' h. 
5=b. 
6=  h. 
7"  h. 
8»  11. 

lOMi. 
IPli. 


[9] 

8 

9 
11 

[15] 

18 

28 


G 

MF 

Ceci  est  le  mois  de  Phaophi. 

Phaophi. 

1" 

— 

26 

la  1''  21  pieds 

2' 

— 

16V. 

3= 

— 

11 

4' 

— 

8V2 

5" 

— 

6V2 

6' 

— 

5V2 

la  6' pieds 

1" 

— 

6V2 

8= 

— 

8V. 

9= 

— 

IIV2 

la    9'  —  11 

10^ 



I4V2 

la  10'  —  15 

[IV 

— 

25] 

la  11'  —  25 

Ceci  est  le  mois  d' Athor. 

Athor. 

la  l'Mi. 

— 

27 

la  1"  -  27 

la    2' 

— 

17 

la    3" 

— 

13 

la    4' 

— 

10 

la   5' 

— 

8 

la   6' 

— 

7 

la    6'  —     7 

la    7" 

— 

8 

la    8" 

— 

10 

la   9'= 

— 

13 

la    9'      ... 

la  10' 

— 

17 

la  10'         11 

lair 

— 

•      27 

la  11'^         21 

Ceci  est  le  mois  deChiak. 

Chiak. 

la  l'^h.   — 

29  < 

;<  pieds» 

la  1"  —  2i 

la   2"        - 

19 

la   3'        - 

16 

la   4'        - 

12 

la   5- h.    — 

10  pieds 

la   t^-       — 

9 

la   6'  —     8 

la   7'^ 

10] 

pieds 

la   8'^^        — 

12 

la    9'         — 

16 

la    9'  -  11 

hilOMi.    — 

19 

la  10'  —  18 

lallMi.    — 

29 

la  11'  —  28 

12' h.  onilirc  infinie 


—  58y  — 


T 

A 

G 

MF 

TNbi. 

Tybi. 

Mois 

de  Tybi. 

Tybi. 

l"h. 

pieds 

27 

la  l"h. 

— 

27 

la  1"  —  27  pieds 

2' h. 

18 

la    2' 

— 

17 

3«h. 

. 

12 

la   3' 

— 

13 

4*L. 

« 

10 

la   4' 

— 

10  pieds 

5' h. 

S 

la   ôMi. 

— 

?< 

6'b. 

7 

la  6' 



(! 

la    G' h. 



7 

la    i)'  —     7 

7*  h. 

. 

8 

la    7' 

— 

S 

«•h. 

10 

la    S' 

— 

10  pieds 

{«•h. 

12 

la  9' 

— 

12 

la   9' 

— 

13 

la    9'  —  1^ 

10' h. 

is 

rassemblée  — 

14 

la  10' 

— 

17 

la  10'  —  li 

ll'h 

27 

lall- 

— 

27 

la  11'  —  27  pieds 

12*  h. 

iinibreintiiii) 

Mechir 

Mecliir. 

Ceci  est  le 

moisde.Mci'liii 

Mechir. 

l"h. 

pieds  [26] 

la  l"h. 

— 

2;')  pieds 

lai"  —  21 

2- 11. 

> 

[16] 

la    2' 

— 

16 

3' h. 

> 

[l]l 

la  :\' 

— 

11 

4- h. 

<■ 

[8] 

lu   4' 

— 

S 

5- h. 

> 

7 

la   ;Vb. 

— 

6  pieds 

6- h. 
7'b. 
H- h. 

t; 

In  •">' 

— 

5 

la   6' h. 

1.1     T"- 

- 

f)  pieds 

la  6'  —  f>  [pieds] 

, 

1 

la    < 
la    8' 



y  h. 

11 

la  :•• 

11 

la   9» 

— 

11 

lu   9*  —  11 

10*  h. 

iti 

l'asKeiiiblie 

1.') 

la  10' 

If) 

la  10'—  15 

11-h. 

26 

lair 

— 

2.'»  pietis 

la  1 1  '        25  pieds 

12*  h. 

oiiibr 

•inliiiif 

l'ba 

mcni 

th. 

riiaiiieiHith. 

(  Vcieslli'iiu»is<l 

■riiaineiii 

th.    riiaiiieiKith. 

r-h. 

pic<lfi 

[2;,] 

la  l"h. 

— 

24 

la  1"-   24  pieds 

2- h. 

• 

[15] 

lu    2- 

— 

14 

:v  II. 

> 

[10] 

la   3* 

— 

10 

4- h. 

. 

[«] 

lu   4' 

— 

7 

r>-  h 

. 

(6] 

lu  6* 

— 

f)picilh 

«•h. 

. 

5 

la  fi- 

1 

la    (■>• 

— 

4  pieds 

la    f.'         -1 

7- h 

. 

6 

la    7- 

— 

f)  pieds 

M"  h. 

. 

H 

la    H- 

- 

7 

'J-h. 

» 

[10] 

la  9- 

III 

la    »• 

— 

10 

la    9'          1  , 

icrb. 

. 

li'i 

l'aJtM'mbli-e 

II 

la  10* 

— 

14 

la  Kl-          1   . 

Il-h. 

. 

26 

ail* 

— 

24 

lair          -J] 

12»  b. 

nmbr 

•  iiifiiiîc 

—  589  — 

A 

G 

MF 

Mois  de  Pharmouti. 

Pharmouti. 

la    1« 

—     22 

la  1'"  —  i 

la   2" 

-     12 

la   3= 

—      8 

la    4= 

-      5V, 

la    5"= 

-      3V, 

la    6' 

-      2V. 

[la  6"]  —     3  pieds 

la    7"= 

-      3V, 

la   8^ 

-          5^2 

la   9' 

-      8V2 

la   9"  —     9 

la  10' 

-     12V. 

la  10"  —  13  pieds 

lalP 

-     24V, 

lalP  —  24  pieds 

Pachons. 

Mois  de  Pachous. 

Pachons. 

la  l'-Mi. 

—  22 

la  1^^  -     2i 

la  2' 

—  11 

la   3' 

—     7 

la  4'= 

—     4  pieds 

la  5' 

—     2  pieds 

la  6'        — 

2 

la   6' 
la   7» 
la   8' 

—  1  pied  seul 

—  4  pieds 

la    6"  —     2 

la  9'=        — 

8 

la   9' 

—     9 

la    9"   -     8 

l'assemblée  — 

12 

la  10" 

—  11 

la  10"  —  12  pieds 

la  11' 

—  22 

la  11"  —  22  pieds 

Payni. 

Ceci  est  le  mois  de  Payni. 

Payni. 

la  Vn 

i.  -  19V. 

la  1'"  —    2i  pieds 

la   2' 

—  12V., 

la   3« 

-  5v: 

la   4' 

-     2V, 

la   5'= 

-     IV2 

la  6" 

1 

la   (i'^ 
la    1" 
la    8' 

-  V2  P'e^l 

-  1  Va  pied 

-  2V, 

la-  6"  -     1  (?) 

la  9°        — 

7 

la    9' 

-     à% 

la    9"  —     7 

l'assemblée  - 

-  10 

'     la  10" 

-   3V. 

la  10"  —  11 

lair 

-  19V2 

la  11"  —  21  pieds 

—  590 

•  — 

A 

G 

M  F 

Epiphi. 

Ceci  est  le  mois  d'Epipbi. 
la    1-— 23 

Epiphi. 
la  l"  — 

21 

la 

2'  —  12 

la 

3'  —    7 

la  6'        — 

2 

la 
In 
la 
la 

la 

4'  —    4  pieds 
5'  —    2  pieds 
tj'   —     1  seul  pied 
7'  —    2 
8'  —    4 

la    (>'  — 

2 

la  9'        - 

fS 

la 

{»'  —    7  (?) 

la    9'  — 

8 

l'assemblée  — 

■  1[2] 

la  10'  —  12 

la  10'  — 

li 

la 

ir  —  2:5 

la  11'  — 

Me«jri.  Cccicst  lemoisdeMesori.  Mcsori. 

la    l'-  —  22  la   1"   — 


la  6'        —         3  la    6'   —     2'/,  la    2 


la    2' 

-   l^'/« 

la    3' 

-   î^V, 

la   4' 

-     âV, 

la    5' 

-     3'/, 

la    6' 

-     -*'/, 

la    7- 

-     3'/, 

la    8- 

-     '»'/» 

la    9* 

-     8'/, 

la  10' 

-     12 

la  11' 

—     25 

la    !•■ 

— 

i» 

la  10' 

— 

13 

la  11' 

— 

21 

la  !»•        —         îi 
l'asHcmblée  —  1 1 


\'i>i<'i  (iiif  je  nie  rcpcus.  S<iu 
vicnS'tdi  (-liarital)lciiieiit  de  inni 
ô  iiiiiii  pire  cliiri  StaiiniH,  de 
moi  riiiiinblc  Hervitctir  et  pi'-- 
cliciir  S<Ii(Iiipu1c   le 

Ia-  fait  !«•  plus  rciiiaii|iialili'  (pii  rcHHdit  de  rcxaiiicii  <lc  rcs 
quatre  tuhlfUiix  t-Mt  la  ilitlV-rcncc  cntic  le  nniuhrc  des  Ihiiicn  imiir 
k-H4|iir!l*-H  cliaiiiii  d'eux  iIoiiih-  Irvaliiulioii  iU'h  lnrij^iiiMiiH  d'oinlnr, 
taiidJM  «|iu-  'i'  et  (î  iiniiH  (jiiiiiK'iit  lu  Kt'-ric  (•(iiiiplètr  tic  ith  liciirt'H, 
A  II  en  |iré«riit<'  i|iic  .'.  et  M  I'  .'>.  il  ikI  pinlialilc  (pi'il  n'en  est  ainHJ 


—  591  — 

que  parce  que  la  connaissance  des  5  heures  de  l'un  et  des  3  heures 
de  l'autre  suffisaient  pour  déterminer  celle  des  heures  non  inscrites 
au  tableau.  En  étudiant,  en  effet,  d'un  peu  près  les  tableaux  T  et 
G,  on  peut  constater  que,  la  sixième  heure  étant  donnée,  l'écart 
entre  cette  sixième  heure  et  la  septième  et  entre  la  septième  et  la 
liuitièrae  reste  constant,  et  que  cet  écart  se  répète  exactement,  le 
même  entre  la  sixième  heure  et  la  cinquième  d'un  côté,  et  la  cin- 
quième et  la  quatrième  de  l'autre.  En  outre,  les  chiffres  donnés 
pour  la  i)"  heure  et  la  W  sont  exactement  ceux  de  la  3"  et  la  2% 
on  ne  voit  de  réelle  diiférence  que  pour  les  chiffres  indiqués  pour 
la  11"  heure  qui  ne  correspondent  pas  toujours  exactement  avec 
ceux  de  la  1";  cependant  la  moyenne  de  l'écart  entre  la  1"  heure 
et  la  2',  ainsi  qu'entre  la  10"  heure  et  la  11''  est  à  9  centièmes  près 
de  10  i)ieds  dans  les  tableaux  Gr  et  T;  on  peut  donc  admettre  pour 
la  différence  existant  entre  ces  deux  groupes  d'heures  un  chiffre 
moyen  de  10.  Ainsi  nous  aurions  pour  le  calendrier  d'Assouan, 
dans  lequel  les  6',  9'  et  10"  heures  nous  sont  connues,  le  schéma 
suivant,  dans  lequel  a  représente  le  chiffre  de  la  6°  heure,  b  celui 
de  la  9''  et  c  celui  de  la  10"  : 


ire 

lieure 

=  c+  10 

2" 

— 

=  c 

3'^ 

— 

=  b 

4= 

— 

=  a  +  3 

5= 

— 

=  a+l 

6« 

— 

=  a 

7e 

— 

=  a+l 

8= 

— 

=  a  +  3 

9' 

— 

=  b 

W 

— 

=  c 

IP 

— 

=  c  +  10 

Sans  doute  la  position  o'éographique  du  gnomon  à  Assouan  ])er- 
mcttait  d'être  assuré  toujours  d'une  marche  constamment  propor- 
tionnelle pour  chaque  mois  et  pour  cliaque  année. 


MKMOIIIKS,  T.  ni. 


—  592  — 

Dans  M  F,  ou  s  est  montré  un  peu  plus  explicite  et  Ion  nous 
donne  révaliiation  de  l'ombre  pour  â  des  heures  du  jour  la  1' .  la 
6  .  la  ît\  la  10'  et  la  11':  inallieureusenu-nt  les  eliittres  correspon- 
dant à  la  V"  et  à  la  1 1  li.  <»nt  presque  })artout  disparu.  Cependant. 
dans  les  quelques  exemples  qui  nous  sont  restés,  on  constate  cntn- 
la  Kr  lieure  et  la  H'  un  écart  de  10  pieds  en  moyenne,  l'ette 
constatation  nous  permet  de  rétablir  dans  son  entier  le  taldeau  de 
.M  F  et.  comme  il  nous  e.st  déjà  possil)lc  de  le  taire  pour  A  <;râee 
au  sciicina  que  nnus  venons  d'étaldir.  il  nous  est  permis  do  construire 
le  tableau  ci-contre  donnant  les  lonjiucurs  dOnibres  pour  timtcs  les 
heures  du  jour. 

Je  laisse  à  mon  .savant  ccdlèfjue  \'eiiire-ltey  le  soin  dont  il  a 
bien  voulu  se  eliarjjer  de  tirer  de  ces  calendrii'rs  horaires  toutes 
les  déductions  scientifiques  (ju'ils  comportent,  me  bormmt  à  en 
donner  une  traduction  siiftisante  ])our  (|u"clle  ))uissc  être  utilisée 
par  dch  calculateurs  i)lus  experts;  je  dois  cependant  marrcter  un 
instant  encore  sur  un  point  qui  a  besoin,  me  .semble-t-il.  d'être  élu- 
cidé. On  a  pu  reman|uer  (pic  le  calendrier  d'Assouan  au  lieu  du 
terme  ^dixième  heure-  employait  l'expression  IICDY-  'rassem- 
blée», et  ce  petit  t'ait  nous  donne  un  détail  de  la  vie  <les  moines 
coptes,  de  ceux  du  nmins  qui  lialiitaient  le  ctuivcnt  de  (  "ontra-Sycne. 
Nous  ne  savons  pas  très  exactement  (piel  était  le  tableau  de  .service 
journalier  «les  monastères  de  rK;;yptc  et,  |ui>l)aldement.  si  nous  le 
Havionw.  (|uel(|Ues  passa;;es  des  manuscrits  retrouves  dans  ces  cou- 
vents nous  sembleraient  jdus  clairs.  I  >u  laliiniiier  d'.Vssonan  nous 
pouvons  cependant  établir  (|u'à  la  10  lienre  du  jour,  c'est  à-dire 
deux  henrcH  avant  le  coucher  du  soleil,  tout  le  personnel  monnsti(|Ue 
HC  réunisHait  soit  pour  prier  en  cninninn.  s<iit  pour  croiitci'  lc> 
inittruclionH  du  prieur.  <  In  est  en  <lroit  de  sup|ioser  que  le  mot  (.(>>)';> 
n  cHt  antre  cboHc  que  la  liailiiction  du  |r|i>i-  o'Jvoi;'.;.  expression 
qui  revient  si  souvent  daiiH  les  textes  ccqitcH,  et  dont  l;i  ticiimiicc 


—  593 


33 
5 

Thot 

Phaophi 

Hathor 

T 

A 

G 

MF 

T 

A 

G 

MF 

T   A 

G 

MF 

lie 

24 

24 

24 

26 

26 

25 

27      27 

27 

2' 

14 

16 

14 

16  '     I6V2 

15 

17     i  17 

17 

3^ 

10 

10 

10 

11 

11 

11 

12     1  13 

13 

4' 

7 

7 

7 

9 

8V2 

9 

10 

10 

10 

b' 

5 

5 

5 

7 

6V2 

7 

8 

8 

8 

6= 

4 

4 

4 

6 

5V2 

6 

7  { 

7 

7 

7e 

5 

5 

5 

7 

6V2 

7 

8  I 

8 

8 

8= 

7 

7 

7 

9 

8V2 

9 

10 

10 

10 

9« 

10 

10 

10 

11 

IIV2 

11 

12  j 

13 

13 

10^ 

14 

14 

14 

16 

14V2 

15 

17 

17 

17 

IP 

24 

20 

24 

26 

25 

25 

27 

27 

27 

a 

Khiak 

Tybi 

Mechir 

T 

A 

G 

MF 

T 

A 

G 

MF 

T 

A 

G 

MF 

ire 

28 

29 

28 

27 

24 

27 

27 

26 

25 

25 

25 

2" 

18 

19 

18 

18 

14 

17 

17 

16 

15 

16 

15 

d" 

15 

16 

15 

12 

12 

13 

13 

11 

11 

11 

11 

40 

11 

12 

11 

10 

9 

10 

10 

8 

8 

8 

8 

5" 

9 

10 

9 

8 

7 

8 

8 

7 

6 

6 

6 

6" 

8 

9 

8 

7 

6 

7 

7 

6 

5 

5 

5 

7" 

9 

1  10 

9 

8 

7 

8 

8 

7 

6 

6 

6 

8" 

11 

î  12 

11 

10 

9  '  10 

10 

8 

8 

8 

8 

9" 

15 

16 

15 

12 

12   13 

13 

11 

11 

11 

11 

10'^ 

18 

19 

18 

18 

14  1   17 

17 

16 

15 

15 

15 

ir 

28 

29 

28 

27 

24 

27 

27 

25 

25 

25 

25 

—  594 


B 

Phamenoth 

Pharmouthi 

P.iclions 

1 

2 

1" 

T      A      <  ; 

MF     T 

A       i; 

MF     T 

A 

MF 

1 

25 

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24 

24 

22 

2:5 

22 

r 

l'i 

14 

14 

14 

12 

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11 

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11 

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10 

10 

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1     2V. 

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1    57. 

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10 

10 

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9 

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14 

14 

14 

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i;i 

12 

11 

12 

IV 

25 

24 

24 

21 

24-/, 

24 

22 

22 

22 

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K|ii|ilii 

M. 

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1 

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21»      l'.t'/,     21 

10     12',     Il 

7       .-.'  ,       7 

4        2',       4 

2        1  '  ,        2 

1  '  ,        1 

2  1'/,       2 

4  1    2V.       •» 

7       6V,       7 

10      9V,     1 1 

:'o     l'.t'  ^     21 

22 

12 

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Il 

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37. 

27. 

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2.3 
13 
9 
6 
4 
3 
4 

n 
» 

18 
28 

—  595  — 

ne  permet  pas  de  la  traduire  exclusivement  par  le  mot  «messe», 
sens  qu'il  a  également,  mais  qu'il  ne  comporte  pas  toujours.  Le 
calendrier  d'Assouan  nous  montre  que  chaque  soir,  deux  heures 
avant  le  coucher  du  soleil,  à  la  10"  heure  du  jour,  les  moines  se 
réunissaient  pour  une  cérémonie  encore  indéterminée  et  il  est  fort 
regrettable  que  les  autres  heures  n'aient  pas  été,  comme  la  10', 
désignées  par  l'exercice  qui  leur  était  particulier. 

De  plus,  il  est  à  remarquer  que,  quelle  que  soit  la  saison,  c'est-à- 
dire  quelle  que  soit  la  longueur  du  jour,  il  est  invariablement  di- 
visé en  douze  parties  égales;  comme  la  durée  du  séjour  du  soleil 
au-dessus  de  l'horizon  Avarie  de  10  heures  à  14  heures,  il  s'ensuit 
que  la  durée  de  l'heure  égyptienne  variait  elle-même  de  50  à  70 
minutes,  ne  se  fixant  à  la  durée  réelle  de  60  minutes  qu'aux  deux 
moments  des  équinoxes,  en  Thot  et  en  Phamenoth. 


N  0  T  E 

PAK 

\'  ]•:  N  T  R  E  -  li  K  Y. 

N'oici  l»'.s  (Idcuint'iits  )triniitifs.  on  plutôt  la  trailiittinn  dos  dooii- 
lueiitM,  tels  (luils  in'avait'iit  i-W  remis  par  M.  Uoiiriaiit  : 

C'est,  d'abord,  une  colonne  d'heures,  puis  trois  colonnes  de  chif- 
fres pour  chacun  des  1 2  mois  coptes  dont  se  composait  l'année  éfiyp- 
tieniie.  La  première  colonne  des  cliitfres  ap|)artient  nu  manuscrit  de 
.Siout  (aujourd'hui  àiihizehi:  la  seconde  contient  les  chitî'res  donnés 
par  un  manuscrit  (|ne  M.  liouriant  possède  et  (|ui  provient  t»n  ne 
sait  d'où;  la  troisième  enfin,  ceux  relevés  sur  le  nuii  ilii  couvent 
copte  d'AsHcuian.  Le  tout  sans  antres  indications  que  les  suivantes: 

Ce  .lunt  les  heures  de  toute  tannée  ilipuis  le  connu enceinc ut  de 
Tliot  jusqu'à  Af^suri,  et  donnant  r ind iration  pour  tout  le  jour; 
les  nombres  inscrits  sont  des  il\x(î  (manuscrit  de  Siout j. 

Ce  snut  les  ■r\'r<;(;  dr  tnuli  /'nnu/'i'.  (Itjtitis  Ir  (■iiiiiiuriirriiiriil  de 
Thnt  (manuscrit  liuMiiam 

Ce  sont  Ir.i   lATCC  —  (couvent  dAssouan). 

C^iie  voulaient  Iticn  dire  ces  mots  ii\x<;  et  TV  icoV  M.  I'hmi- 
riant  n'était  pas  fixé  sur  leur  vraie  sijfnitication:  iiwc  ne  selrniivc 
pAM  dan«  les  tlictionmiires.  et  IVIcu;  Mij^nilicrait  pas»  {finssus)^ 
|MMit-étrc  aiiHHi  •  pied,  vesti^je.  trace  .  on  simplement  encore  'in- 
dication». 


—  597  — 

Quoi  qu'il  en  soit  de  la  signification  exacte  du  mot;  considérant 
les  nxxe  et  TXTCe  comme  des  longueurs,  et  sans  m'embarrasser 
autrement  de  l'unité  de  mesure  adoptée,  j'ai  cherché  à  représenter, 
graphiquement,  par  des  courbes,  en  coordonnées  polaires,  les  dif- 
férentes séries  d'éléments  qui  tigurent  sur  le  manuscrit  de  Siout. 
lequel  est  à  peu  près  complet. 

Je  n'entrerai  pas  ici  dans  les  calculs  et  détails  de  la  construc- 
tion de  ces  courbes.  Je  donnerai  seulement  un  résumé  des  résultats. 


--  Thol. 


Baoïiah 


Soit  MP  une  droite  fixe,  et  P  l'origine  des  coordonnées  po- 
laires; les  angles  co  étant  fonction  des  heures  et  les  rayons  vecteurs 
rj  représentant  les  nxxe  correspondants.  (_)n  obtient,  pour  les  12 
mois,  une  série  de  courbes  de  forme  générale  symétrique,  et  dont 
la  courbure  va  en  diminuant  depuis  celle  relative  au  mois  de  Baonah 
jus(iu'à  celle  du  mois  de  Thot]  puis  la  courbure  change  de  sens  et 
va  en  augmentant  depuis  ^7/o<  jusqu'à  Kiahk.  Enfin,  ])our  les  autres 
six  mois,  depuis  Kiahk  jusqu'à  Baonah^  les  courbes  tendent  à  se 
confondre  successivement  avec  celles  précédemment  tracées. 

De  toutes  ces  épures  j'ai  conjecturé  que  les  courbes  en  question 
ou  le  tableau  dont  les  éléments  avaient  servi  à  ces  épures,  devait 
être  relatif  à  la  marche  du  soleil,  se  dessinant  sur  un  plan  hori- 
zontal, pour  les  différentes  époques  de  l'année;  les  points  de  ces 


—  Ô9S  — 

courbes  pouvant  lorrespoiulre  soit  à  rextréniiti-  de  ronilno  portée 
]iar  un  style,  un  bâton,  un  obélisque,  etc.,  soit  à  riniajrt'  i)ioduite 
sur  le  sol  ou  une  suifaee  nueleontiue  liorizoutale.  i)ar  les  rayons 
(lu  soleil  qui  traverseraient  le  trou  d'un  ••nouiou  ou  une  ouverture 
disposée  dans  une  pami  d'éditice  e.\i»osée  an  midi. 

En  d'autres  tenues,  e  est  à  un  véritable  eadran  solaire  (jue  nous 
aurions  attaire. 

Et,  en  ettet.  en  uiuis  reportant  au  tableau  des  lieures  et  nx\e 
correspondants,  nous  c<in-tatoiis  que  : 

1"  Le  j(Uir.  ou  intervalle  de  temps  compris  entre  le  lever  et  le 
coucher  du  soleil  vrai,  a  dii  être  divisé  en  12  parties;  les  heures 
0  et  12  n'y  sont  pas  marquées:  les  lon;;ueurs  dimibre  aux  instants 
du  lever  et  du  coucher  .sont  iutiines.  ne  pouvaient  donc  être  limitées 
et  par  le  t'ait  n'ont  pas  été  maniuées. 

2"  Le  chitt're  IIWC  est  le  plus  petit,  paitout.  précisément  i»our 
l'heure  G  ou  lu  «î'  après  le  lever  du  soleil,  c'csi-à-dirc  midi,  ce  (|ui 
doit  être  pour  l'ombre  méridienne. 

3"  iJe  part  et  d'autre  du  ))oint  midi,  les  ii\\<;  vont  en  au;;Micn- 
tant,  et  cela  8ymétri(|uement,  c'est-Ji-dirc  i|uc  pour  clia(|uc  mois 
les  chiffres  se  reproduisent  à  é^ale  distance  avant  et  après  midi; 
ce  <|ui  doit  avoir  lien  <lans  la  conjecture  éuttncée,  et  permet  même 
de  vérifier  (|Uelques  petites  erreurs,  r«'ctitications  de  nombres  irt'a- 
ccH  ou  mal  liis. 

4"  Dans  l'ordre  connu  tics  mois  coptes,  tels  (ju'ils  se  préscnlcni 
dnuH  l'année  nolaire  commentant,  par  exemple,  vers  le  milieu  de 
lianiui/nit,   les   II.VXC   currcHponilanl    à   la  fi'    licuic   nu   iiiiili  sont 

ri'H|ii'i'li\  l'iiii-iit 

■G-     l     p'iiir  itiirniMlint 

1",,  Jtio'iiKiiiiinii 

1  iliiciiiui» 


—  599 


Vo  poui 

Baonali 

1 

Abib 

2%    » 

Mesori 

4 

Thot 

5 

Epiphi  (à  1/2  "ûité  près) 

7        >» 

Athour 

9       » 

Kiahk 

7       » 

Tonbah 

5       » 

Amcbir 

4 

Barniahat 

c'est-à-dire  que  les  nxxe  vont  graduellement  en  diminuant  jusqu'en 
Baonah,  pour  croître,  ensuite,  en  repassant  par  les  mêmes  valeurs, 
jusqu'en  Thot.  Et  à  partir  de  Thot  continuer  à  croître  régulière- 
ment jusqu'en  Kiahk,  pour  reprendre  ensuite  les  mêmes  valeurs 
en  descendant;  —  d'où  il  résulte  nettement  que  les  nxxo  en  question 
ne  sont  autres  que  les  ombres  portées,  méridiennes,  d'un  gnomon, 
ombres  successives  dont  les  longueurs  répondent  précisément  à  la 
position  du  soleil  dans  la  sphère  céleste  pour  chacun  des  mois 
coptes;  la  longueur  4,  par  exemple,  en  Barmahat  et  Thot  aux 
équinoxes  du  printemps  et  de  l'automne,  la  longueur  7,  au  solstice 
d'été  en  Baonah,  celle  9  au  solstice  d'hiver  en  Kiahk,  etc. 

Il  est  facile  aussi  de  s'assurer  que  les  indications  se  rapportent 
bien  au  milieu  du  mois,  et  non  au  commencement  ou  à  la  fin  : 

En  1894  de  notre  ère,  le  15  Barmahat  tombe  au  23  mars  gré- 
gorien. D'après  l'avis  de  M.  Bouriant,  le  document  que  nous  com- 
mentons ne  serait  pas  bien  ancien.  Un  calcul,  que  je  présenterai 
tout-à-l'heure,  ne  permet  pas  de  faire  remonter  la  date  du  manus- 
crit au-delà  du  14"^  siècle.  Or  on  sait  que  l'année  copte  est  plus 
longue  que  l'année  grégorienne  qui  suit  à  peu  près  exactement  la 
marche  du  soleil;  la  V"  retardant  sur  la  2"  de  3  jours  en  400  ans, 
si  nous  remontons  avec  le  calendrier  grégorien,  la  suite  des  temps 
jusqu'en  1400,  c'est  au  20  mars  grégorien  (lue  répondrait  le  15  Bar- 


MKMOIUKS,   T.  m. 


—  (>0l»  — 

mahat.  c'est-à-dire  que  le  lô  ilu  mois  copte  ilii  uiaiiusciit  corres- 
pondrait bien  à  l'équinoxe.  pour  lequel  le  nxxG  =  4.  Et  il  n'y  a 
pas  de  raison  pour  supposer  que  tous  les  autres  n\\G  ne  se  rap- 
portent pas  aussi  au  milieu  environ  de  chaque  mois. 

C'est  le  moment,  maintenant,  de  donner  quelques  éclaircisse- 
ments sur  la  forme  affectée  i)ar  chacune  des  courbes  complètes 
dont  il  a  été  question  au  commencement.  On  sait  qu'un  rayon  éma- 
nant du  soleil,  et  passant  par  l'extrémité  d'un  style  ou  l'œil  d'un 
gnomon,  décrit  chaque  jour  dans  le  mouvement  a])parent  autour 
de  l'axe  du  monde,  et  pour  une  déclinaison  donnée  de  cet  astre, 
un  cône,  dont  les  nappes  opposées  sont  coupées  par  le  i)lan  hori- 
zontal suivant  deux  hyperboles.  Et  l'on  apprend,  en  «fnomoniiiuc, 
à  construire  ces  courbes  pour  les  déclinaisons  du  soleil  répondant 
aux  différentes  épo(|ues  de  l'année. 

Or,  si  l'on  fait  l'épure  théorique  pmir  la  latitude  de  Siout,  et 
qu'on  y  rajqiorte.  ajjrès,  les  cimrbes  résultant  des  données  du 
manuscrit  relatif  à  cette  localité,  on  trouve  (|Ue  les  lijrnes  théoriques 
et  celles,  plutôt  iwp^rivientolvs  déduites  du  manuscrit,  ne  se  super- 
posent pas  exactement.  —  Le  fait  est  facile  à  i-xpliiiiH  r  : 

n'abord,  les  données  iixxc  du  manuscrit  j)euvent  n'être  exactes 
qu'à  '/.  unité  près,  et  même  pas.  puiscpi  il  n'y  a  que  des  nt>uil)rcs 
entier»  qui  fijfurcnt  dans  ce  document,  et  (|iicl(|iies  tractions  '/,■ 

l'nis.  il  faut  tenir  compte,  dune  part,  de  la  réfraction  atnios- 
phéri(|Uc  et.  d'iiiitre  part,  (h-  ce  (|ue  ce  n'est  pas  le  centre  tliéoriijuc 
du  Mdeil  qui  seul  éclaire.  (  )n  sait,  en  clfct.  que  la  léfraetion  a 
pour  ctVct  d'au)rmentcr  la  liauteiir  apparente  du  soleil  |)rincipale- 
nicnt  vers  mou  lever  ou  non  coucher,  et  surtout  à  l'époque  du 
HoJHticc  d'hiver  oii  les  rayons  de  l'astre  sont  les  plus  inclinés 
Hur  notre  hori/.on.  d'oîi  réduction  de  r<inihrc  |)ortée.  Kt,  d'autre 
part,  cette  diminution  de  J'oudM'c  observée  Maceenlne  encore  par 
le  tait  i|Ue  la  séparation  d  ombre  et  lumière  ne  cuinuicncc  à  ètie 


601 


nu  peu  nette  que  pour  les  l'ayons  émanant  du  bord  supérieur  de 
l'astre. 

Dans  les  calculs,  et  pour  l'épure  de  Siout,  j'ai  adopté  comme 
latitude  du  lieu  K  =  27"  11'  (c'est  celle  de  toutes  les  cartes  que 
nous  possédons). 

La  latitude  étant  égale,  comme  on  sait,  à  l'inclinaison  de  l'axe  du 
monde  sur  l'horizon  du  même  lieu;  la  longueur  PB 
de  l'ombre  méridienne  du  gnomon  aux  équinoxes 
étant  4  (voir  le  manuscrit)  ;  la  hauteur  OP  de  cet  ins- 
trument ou  la  perpendiculaire,  si  l'on  veut,  abaissée 
de  l'ouverture  0,  faisant  gnomon,  sur  le  plan  horizon- 
tal, devait  avoir  pour  valeur 


«fit  27°  11'         0-513 

Nous  avons  dit  que  la  valeur  absolue  de  l'unité 
de  mesure  employée  nous  importait  peu.  Tout  étant 
proportionnel,  il  est  évident  que  l'on  peut  imaginer 
avec  les  données  ci-dessus  un  cadran  solaire  de  n'importe  quelles 
dimensions,  depuis  l'obélisque,  comme  style  vertical,  ou  l'ouver- 
ture pratiquée  à  toute  hauteur  dans  le  mur 
d'un  temple,  comme  gnomon,  jusqii'à  Fai- 
guille  ou  l'épingle  microscopique. 

Cherchons  l'âge  du  manuscrit  de  Siout. 

En  opérant  sur  les  ombres  méridiennes 
comprises  entre  l'équinoxe  et  le  solstice 
d'été  atin  d'éviter  les  causes  d'eri'eurs 
dont  il  a  été  parle  plus  haut,  on  a,  pour 
s  P  =  Ys  =  Û'ô  (voir  le  manuscrit)  et  0  P 
=  7*8  (valeur  trouvée  plus  haut),  avec 
X  =  27°  1 1' et  en  désignant  par  (o  la  déclinaison  solsticiale  du  soleil  : 

'.9(^-")  =  -jJ  =  ^  =  0-064 

d'où  A  —  w  =  3°  40';  d'où  o  =  a  —  .3°  40'  =  27M 1'  —  3"  40'  =  23"  31'. 

7(;* 


—  602  — 

L'angle  de  Tobliquité  de  Técliptique  sur  réquateur  qui  n'est 
autre  que  la  déclinaison  du  soleil  au  solstice  était  donc  de  23°  31'. 

tandis  que  cet  angle  est  aujourd'hui  de 23°  27' 

La  ditl'érence 4' 

ou  240",  à  raison  de  4<)"  par  siérlc.  (jui.  d'après  les  astronomes, 
représentent  la  diminution  .séculaire  de  l'obliquité  de  l'é(lii)tique, 
donne  ^  =  Ô22  ans,  1894  —  â22  =  VM-2. 

La  table  horaire  de  Siout,  aujourd'Iiui  à  Ghizeh.  ne  remonterait 
donc  pas  plus  haut  qu'au  14'  siècle  de  notre  ère. 

Il  ne  me  reste  plus  que  ([uelques  mots  à  dire  au  sujet  des  deux 
autres  tables  horaires,  celle  de  l'inscription  d'Assouan  et  celle  du 
manuscrit  Bouriant. 

("es  deux  dernières  .sont  tro|»  incomplètes  pour  j)ouvoir  être  sou- 
mises à  une  étude  détaillée.  La  plupart  des  chitl'rcs  niaii([uent,  et 
plusieurs  sont  à  peine  lisiltles.  On  peut  cependant,  d'après  ce  qui 
reste,  induire  qwr  la  eoiupnsitioii  de  ces  taliles  est  analiijriie  à  celle 
de  Siont. 

I  ne  particularité  est  cependant  à  relever  ici. 

La  longueur  de  l'ombre  aux  é(|ninoxes  (T/int  et  linrinahat)  est 
toujours  la  même,  et  c'est  encore  4  comme  à  Siout.  Mais  les  chittres 
IKiur  les  solstices  (liaonah  et  Kiahk)  sont  : 

1  il  .\MS(iiiaii,  pour  le  solstice  d'été  (kciiI  nianjué) 
et  KiluiiH  le  manuscrit  l^uiriaiit.piin  rie  solstice  d' hiver  seul  iiian|né). 

<  )r.  il  est  tat'ilc  «lit  déiiiiiiiti(-r  que  ces  données,  pas  |dus  ii  Assoiian 
qu'il  aucun  autre  point  de  l'Kgyptc,  ne  peuvent  répondre  directe- 
ment à  un  gnomon  ordinaire  à  cadran  liori/.iiutal.  comme  celui  de 
Siout.  qin-  nous  venons  d'étudier. 
Soit,  en  etl'«'t  : 


—   603 


0  P=  la  hauteur  du  guomon; 

PB  =  4:  =  \a  longueur,  commune,  de  l'ombre  aux  équinoxes ; 

Ps-  =  1  =  celle  au  solstice  d'été,  pour  Assouan; 

Ps''=.S  =  celle  au  solstice  d'hiver,  pour  le  manuscrit  Bouriant; 

X  =  la  latitude  du  lieu; 
et    î  =  la  déclinaison  du  soleil  aux  solstices  ou  obliquité  de  l'écliptique. 

On  devrait  avoir  : 

Pour  Assouan  :  Ps'  =  OP  tg  (h  —  S) 

PB=OP  tg  "A 
d'où 

Pg'  _    tg  (k  —  S) 

PB  ^ 


tgX 


=  i-  =  0-25 
4 


Pour  manuscrit 
Bouriant  : 


Ps"  =  OPtg  Ça+  0} 
PB  =  OPtg'K 

d'où 


PB 
Ps" 


tg'K 


tg{\  +  l)         8 


=  ^  =  0-50 


Or,  les  relations  ci-dessus  ne  peuvent  être  satisfaites  que  pour 
des  latitudes  supérieures  à  toutes  celles  de  l'intérieur  de  l'Egypte; 
car,  en  supposant  même  pour  ci  une  valeur  de  23"  29'  pour  les 
temps  coptes  passés,  peu  supérieure  à  l'obliquité  actuelle  de  l'cclip- 
ti<iue,  on  trouve  : 


—  604  — 

Dans  le  1  "  cas,  pour  "/.  =  32"  par  exemple  — ^- —  "'  =  près  de  025 

ta  3^° 
Dans  le  2' cas.  >  _^^/^^^^^  =  près  de  0  ÔO 

La  latitude  pour  laquelle  les  tables  devaient  s'appliquer  diieote- 
luent  pourrait  donc  bien  être  celle  d'Alexandrie,  dont  la  latitude 
est  comprise  entre  31"  et  32%  surtout  si  l'on  se  rappelle  ce  que 
nous  avons  dit  au  sujet  du  degré  d'approximation  des  valeurs  de 
l'ombre  et  des  causes  de  raccourcissement  de  cette  ombre  parti- 
culièrement au  solstice  d'hiver. 

(^Mioi  qui)  en  soit  de  cette  nouvelle  conjecture,  pour  concevoir 
que  de  pareilles  tables  aient  pu  servir  cgalenicnt  à  d'autres  lati- 
tudes, il  suffit  de  supposer  un  cadran  solaire  ordinaire,  mais  incliné 
sur  riiorizon  avec  un  angle  tel  que  ce  cadran  se  présente  par  rap- 
port à  la  splicre  céleste  de  la  même  façon  (pic  celle  ixuir  huiueiie 
il  a  été  eonstruit. 

hans  le  cas  de  l'inscription  d'Assuuan.  par  exemple,  .soit  pour 
la  latitude  24  environ,  le  plan  du  cadran  ci-dessus  devait  être  in- 
cliné 32"  —  24°  ==8°,  c'est-à-dire  de  la  dirtVrence  des  latitudes,  et 
cela  vers  le  nord  en  contre-bas  «le  I  liori/.on  d".V.s.souan. 

Telles  sttiit  les  observations  générales  dont,  pour  le  nionient, 
j'ai  cni  devoir  accompagner  les  dot  iiiiieiits  présentés  par  M.  l'xiu- 
riant.  et  nous  serions  lieurcux  si  notre  travail  commun  pouvait  con- 
tribuer à  ré|iandrc  quelque  jour  Miir  «ctte  gnomoni(|ne  des  anciens 
restée  encore  «i  obscure. 

Ciiirc,  le  .;i  décembre  \m\. 


RÉVISION 

DES 

ÉCHINIDES   FOSSILES 

DE   L'EGYPTE. 

l'AK 

RENÉ  FOURTAU, 

„.„BK.  D.  L..NST,TUT  EGVPI,EN,  DB  LA  SOCIÉTÉ  GE0L0O,<iX,E  DB  FRANCE  ETC.  ETC. 


Introduction. 

Ce  n'est  point  un  ouvrage  absolument  nouveau  que  celui  que  j'en- 
treprends en  publiant  ce  Catalogue;  le  seul  mobile  qui  m'ait  fait 
agir  est,  en  dehors  du  manque  presque  absolu  des  indications  de 
niveau,  la  dispersion  des  espèces  citées  dans  beaucoup  d'ouvrages 

différents.  ,  ,, 

L'importance  du  catalogue  général  des  Echinides  fossiles  d  un 
pays  est  très  grande  :  je  ne  crois  pas,  en  etfet,  qu'il  y  ait  en  pa- 
léontologie beaucoup  de  fossiles  qui  dépassent  les  Echinides  en 
importance  géologique.  Ils  se  distinguent  généralement  par  leur 
état  remarquable  de  conservation  et  leur  intégrité  de  txnis  les 
fossiles  qui  les  accompagnent;  et  cela  surtout  en  Egypte,  ou  a  part 
les  Osfre.idae,  la  généralité  des  fossiles  se  présente  à  1  état  de 
moules  le  plus  souvent  indéterminables,  même  quant  au  genre. 
Les  Echinides  au  (contraire  sont  ici  assez  abondants,  bien  conser- 
vés et  relativement  faciles  à  distinguer.  ^^ 

MKMOIUES,    1'.  ni. 


—  G06  — 

L)"uu  autif  cûtt-.  comme  en  général  les  Echinides  ont  une  courte 
durée  phylétique.  il  arrive  que  des  espèces  ou  même  des  genres 
déterminés  se  rencontrent  exclusivement  dans  certains  dépôts  et 
peuvent  les  caractériser  nettement:  c'est  le  cas  pour  certains  Echi- 
nides d'Egypte.  Mais  il  reste  à  tixer  d'une  manière  détiuitive  la 
position  de  ces  divers  niveaux  et  à  établir  leur  synchronisme  avec 
les  étages  géologiques.  Ceci  n'est  pas  chose  facile  en  Egypte  où 
une  bonne  carte  géologique  est  encore  à  faire.  Les  travaux  actuels 
de  géologie  ne  reposant  (jne  sur  des  iwtes  et  des  matériaux  qui. 
recueillis,  soit  par  l'auteur  lui-même  au  cours  d'une  raj)ide  ex- 
ploration, soit,  chose  plus  fréquente  et  source  encore  plus 
grande  d'erreur,  i)ar  des  voyageurs  plus  touristes  que  savants, 
sont  souvent,  par  la  nature  même  de  ces  renseignements,  sujets 
à  s'écarter  de  l'exactitude  (pic  comportent  des  ouvrages  de  cette 
nature. 

C'est  surtout  (hms  U-  Tertiaire  (|uc  la  ditticulté  est  sérieuse, 
car  le  Crétacé  se  prolonge  avec  une  grande  régularité  sur  toute 
la  côte  septentrionale  de  l'Afrique,  du  .Maroc  au  Sinaï  et  à  la  Syrie; 
et  l'on  peut  grâce  aux  Echinides  identitier  les  couches  sur  t(mte 
cette  longue  étendue.  Mais  il  n'en  est  pas  de  même  de  tous  les 
lambeaux  de  Tertiaire  (pii  recouvrent  i)ar  place  le  (  "rétacc  et  (huit 
le  plus  développé  est  celui  (|iii  dAssoiiaii  au  Caire  eiicadri'  la 
vallée  du  Nil  des  chaînes  libyipicK  et  araliiqiies. 

J'ai  donc  cherché  dans  les  travaux  des  (lifVéreiits  auteurs,  tels 
qued'Arclliac  et  Delanolle.  Uellaidi.  K./ittel.  .1.  W  allliei .  .M:i\ei- 
Eyniar,  F'iieliH,  Kraas,  etc.  etc..  d'étalilir  un  syiicliroiiisinc  des 
terraiuM  d'Egypte  avec  ceux  dl''.mdpe.  tout  en  comparant  les 
donnécH  de  ceH  nuteurs  avec  les  notes  et  Us  matériaux  recueillis 
par  moi-niénn-  au  cours  de  iiich  iiomitrciix  voyages  peiidaiil  un 
Héjour  en  Egypte  de  dix  aniiccH  eoiiKceiitiveM. 

J'en  HuiH  arrivé  au  taldean  .siii\:iiil  : 


601 


Désignation  des  couches 


Étag-e  clans  la 
série  générale 


Calcaires  gréseux  à  Spirigera  concentrica  Bey- 
rieh,  de  FOiiady  Arabah  et  grès  à  Criuoïdes  du  Kod 
el-Hamâl  et  de  l'Ouady  Chellal  (Siuaï). 


Marnes  à  Hemiaster  cuhicus  Desor,  du  Siuaï  et 
de  la  Chaîne  arabique. 

Calcaires  et  grès  à  Ostrea  Mermeti  Coq.,  0.  af ri- 
cana Lamk.,  Hemiaster  Heberti  Pérou  et  Gauthier, 
Plicatula  Reynesi  Coq.,  Sphoerulites  Schweinfur- 
thi  Zittel,  Crassatella  Rothii  Fraas,  du  Siuaï  et  de 
la  chaîne  arabique  (Ouady  Arabah,  Ouady  Keneh, 
etc.  etc.). 


Carboniférien  D 
ou  Démétieu 


Cénomanien 
inférieur 


Cénomanien 
supérieur 


Calcaires  à  Hippurites  covnu-vaccinum  Bronn  et 
Echinoconus  aegyptiacus  d'Orb.  du  Gebel  Attaka 
et  du  Gebel  Abou  Daragué. 


Turonien 


Calcaires  à  Ostrea  accanthonota  Coq.,  Cyphosoma 
Ahhatei  Gauthier,  Acteonella  et  Nerinea  sp.  du 
massif  d'Abou  Roach. 

Calcaires  à  Ammonites  Fournelii  Coq.,  Plicatula 
Ferryi  Coq.,  et  Rhahdocidaris  Crameri  de  Loriol, 
du  massif  d'Abou  Roach. 


Sénonien 
inférieur 

Sénonien 
supérieur 


Calcaires  à  Ostrea  acutirostris  Mayer-Eymar, 
Nautilus  Danicus  Schloth  et  Naittihis  desei-torum 
Zittel,  des  environs  d'Assouan  et  des  oasis  libyques. 


Dauien 


Calcaires  à  Echinocorys  ovatus  Zittel,  Ostrea 
larva  Lam.,  Janira  sexangularis  d'Orb.,  Ostrea 
Overwegi  Coq.,  Cardita  lihyca  Zittel,  de  la  chaîne 
arabique  (couvent  S'  Antoine)  et  des  oasis  libyques. 


Garuninien 


—  (iOs  — 


Désifriiatioii  des  Cduclies 


Ktajre  dan*  la 
série  irénérale 


Calcaires  à  Cardiia  soudanica  Maycr -  Eyiiiar, 
Bothriolampas  ahundann  Gauthier,  Ct/theren  laevi- 
gata  Mayer-Eymar,  Grnphidaria  deseriorum  Zittel, 
des  environs  d'Assouan. 

Calcaires  à  Ostrea  capriciosa  Mayer-Eymar,  Oper- 
culina  libyca  Scliwager,  Lucina  Thehaica  Zittel, 
Comjclypeug  Dehnwuei  de  Loriol,  Liuthia  care.nioaa 
de  Loriol,  Altirin  Ziczni)  Sow.,  des  environs  de 
Louxor  et  de  loasis  de  Farafrali. 

Calcaires  à  L'allianagsa  nilodca  Fraas,  Nuintnn- 
litts  planulata  d'Orl).,  Sùmondia  Loghoteti  Fraas, 
des  entrons  d'Âssiout  et  de  Minieh. 


Suessonien 
inférieur 


Miessouion 
nmvcii 


buessouien 
I  supérieur 


Calcaires  à  Nummulites  curifitpira  d'Arcliiac,  Lo- 
bocarcinu»  PauHuo  Wurtemhergicus  Fraas,  énicnd. 
V.  Mayer.  Nautilm  imperinliH  Sciw.,  Echinolampas 
africaiiu»  de  Ix)riol,  Pyi-Hodn»  Mokaitameiisis 
Priem.,  de  la  base  du  Mokattani. 

Calcaires  j'i  Plkatula  polymorphn  lU'llardi.Caj'o/ia 
pfacwri«/</«»  Cantr.,  (J»iren  Jinilii  Frajis,  O.  Clot-beyi 
Bcllardi,  dn  Mokattam  et  du  Plateau  des  Pyramides. 


CalcaireH  à  Nummultteê  Fichiili  de  la  Harpe, 
A',  intunni-.dia  de  la  Harpe,  N.  Jiutinieyi-ri  de  la 
Harpe,  Orhito'ide.»  papyrnrua  de  la  Harpe,  des  col- 
lines de  Paelio  prés  Syoïnih. 

Calcaires  à  Doninin  nvbiculnriK  Ajr,,  Lucina  nmlti- 
lamr.llota  Desli.,  l'hola»  iimmouiK  Fuchs,  du  fîebel 
XdelVr  à  Syouali, 

CalcjiireM  i\  (Jtlrrn  VirLti  Desli  ,  IWlin  Malvi- 
nar  Duixiin,  dflUporn  pitlmittn  Mirliel,  ScuteUrt 
Zitlrli  Heyricli,  des  environs  de  Svftiiali,  Tarliriz 
cl  des  (Jeliel  (leneffé,  Aoueliet  et  |i!inuiH(|. 

HabIvM  ii  Clypftiilfr  (Htijyptlaruii  Wri^lit  et  Slrinn- 
buê  r.f,  roriiuitlu*  Del'r.,  du  (ichcl  Cliellonl  et  du 
piod  ouest  de  l'Attnka. 


Lutétien 
inférieur 


Lutétien 
supérieur 


liiirtonicn 


Helvétien 
inférieur 


llelvélien 
supérieur 


riiocèiie 


—  609  — 

Dans  ce  tableau  j'ai  omis  intentioiuielleinent  le  Ligurien  et  le 
TongTien  des  environs  du  Caire  et  duFayoum,  ces  couches  n'ayant 
jusqu'à  présent  fourni  aucun  Éclnuide.  Je  n'entrerai  pas  non  plus 
dans  l'exposé  des  raisons  qui  m'ont  conduit  à  établir  ce  synchro- 
nisme, ne  pouvant  d'autre  part  donner  trop  d'envergure  à  cette 
simple  introduction.  Je  ne  me  sépare  d'ailleurs  que  fort  peu  des 
géologues  qui  ont  le  mieux  étudié  la  statigraphie  de  l'Egypte. 
Dans  l'indication  des  localités  j'ai  compris  la  côte  Ouest  du  Sinaï, 
car  on  ne  peut  séparer  de  l'Egypte  proprement  dite  des  territoires 
qui  n'en  ont  été  détachés  qu'à  une  époque  fort  peu  éloignée,  de 
même  que  j'ai  repoussé  de  ce  catalogue  les  Echinides  subfossiles 
dont  on  rencontre  les  débris  dans  les  sables  Sahariens  qui  couvrent 
les  plages  soulevées  du  Pleistocène  et  de  l'époque  actuelle;  il 
m'eut  fallu  citer  toutes  les  espèces  vivant  actuellement  sur  les 
côtes  de  la  Méditerranée  et  de  la  Mer  Rouge.' 

Les  Echinides  d'Egypte  ont  été  souvent  les  premiers  à  frapper 
l'œil  du  voyageur  et  du  géologue. 

En  1743,  le  docteur  Shaw  décrivait  deux  Echinides  trouvés  par 
lui  aux  environs  des  Pyramides  de  Ghizeh,  ainsi  que  plusieurs 
radioles  de  Cidaridae.  —  En  1810,  Rozières  iigurait  dans  l'Atlas 
de  la  Description  de  l'Egypte  divers  Echinides  recueillis  soit  aux 
environs  du  Caire,  soit  dans  la  péiunsule  du  Sinaï.  —  En  1854, 
Bellardi,  dans  son  Catalogue  raisonné  des  fossiles  dunummulitique 
d'Egypte,  en  citait  sept;  en  1856,  Desor  en  décrivait  une  douzaine 
la  plupart  rapportés  i)ar  Lefébvre  et  déposés  au  Muséum  d'histoire 
naturelle  de  Paris;  en  1863,  M.  de  Loriol  jjubliait  deux  espèces 
nouvelles;  en  1866,  Fraas  recueillait  un  bon  nombre  d'espèces 
crétacées,  éocèncs  et  miocènes,  qu'il  décrivait  dans  son  intéressant 

1.  La  même  raison  m'a  fait  englober  dans  ce  catalogue  les  espèces  des  Oasis  du 
désert  libyque,  ainsi  donc  la  classification  «Egypte»  comprend  non  seulement  la 
vall6e  du  Nil,  mais  aussi  la  côte  Ouest  du  Sinaï  et  les  Oasis. 


—  1510  — 

ouvrafre  <Aiis  dem  Orient*;  en  18G7.  un  écliinolog-iste  anglais, 
M.  Martin  Duncan.  décrivait  les  spécimens  rapportés  par  HoUand 
de  son  voyage  an  8inaï:  en  18G8,  dArchiac  et  Delanoue.  dans 
leur  description  géologique  des  environs  de  Tlièbes.  décrivaient 
plusieurs  espèces  nouvelles.  —  Plus  tard,  en  187S,  Fuelis  décri- 
vait les  Écliinides  miocènes  recueillis  par  lui  dans  un  coin  du  Ge- 
nelfé  aux(|nels  il  ajoutait  en  1882  ceux  récoltés  aux  environs  de 
Syouali  ]tar  la  niissitin  Koldfs:  enfin  en  18S0,  M.  de  Loriol  pu- 
bliait sa  niagniti(|Ue  monographie  des  Ecliinides  des  terrains  iiuui- 
niuliti<iues  d'Kgypte.  en  1881  il  décrivait  les  espèces  éocènes  du 
désert  libyque  rapportées  par  Kohlfs  et  Zittcl  et  il  a  j)oursuivi  ses 
études  sur  les  Kcliinides  d'Egyi)te  dans  sis  notes  jiour  servir  à 
riiistoire  des  Kcliinodernies  dans  les(|uelles  il  a  décrit  de  nouvelles 
espèces  égyptiennes  récoltées  par  MM.  Cramer  et  Mayer-Eymar. 

Depuis,  les  reclicrcbes  et  les  travaux  de  MM.  Sclnvcint'urtli, 
Joliannes  Waltlier,  Mayer-Eymar.  Heyricli,  Sickenberger,  etc. 
etc..  <»nt  enrichi  de  nouvelles  espèces  la  faune  décrite  jtar  les  au- 
teurs jyrécités  et  moi-même  ai  eu  la  bonne  fortune  d'en  découvrir 
plu-sicurs  enc(»rc  inédites. 

Il  était  donc  jire.squc  inilispensable  de  procéder  à  une  révision 
complète  de  tous  ses  doeuments  et  île  réunir  en  un  seul  volume 
les  indications  éparses  dans  tant  de  notes  et  d'ouvrages.  C'est  le 
Meul  but  (|uc  je  me  suis  proposé  et  (pie  je  crois  avoir  atteint  grâce 
à  riiistitnt  Egyptien,  t^uil  me  suit  |»crMiis  de  n-iucrcicr  tout  par- 
ticulièrenuMit  son  président,  S.  Iv  ^■;l(•^llb  .\rtin  pacha  (pii  a  liicii 
voulu  accorder  à  cette  modeste  étude  une  |dace  ilaiis  le  voliiiiu" 
des  mémoircH  de  l'Institut. 

Je  me  fain  ausHi  un  véritable  devoir  de  signaler  le  précieux 
concours  (|ue  m'ont  prêté  MM.  N'ictor  (iauthier,  .Mayer-Eymar, 
K.  Saccu.  II.  tJ.  EvoiiH  et  A.  ras»|iiali  pour  mener  cette  «l'uvre  à 
bien 


—  611  — 

M.  Victor  Gauthier  a  bien  voulu  m'aider  des  conseils  de  sa  longue 
expérience  et  de  son  autorité  incontestée.  Il  s'est  chargé  de  l'exa- 
men et  de  la  révision  des  nombreux  spécimens  recueillis  par  moi 
et  a  décrit  les  espèces  nouvelles  :  c'est  sous  sa  direction  qu'ont  été 
dessinées  les  planclies  de  cet  ouvrage  dont  je  n'ai  eu  que  la  partie 
statigraphique  à  étudier.  Je  suis  heureux  de  pouvoir  lui  témoigner 
ici  toute  ma  gratitude. 

M.  Mayer-Eymar  nous  a  communiqué  la  riche  collection  d'Echi- 
nides  tertiaires  du  musée  fédéral  de  Zurich  :  M.  le  professeur  F. 
Sacco  a  bien  voulu  nous  confier  les  exemplaires  du  «  Regio  Museo 
geologico  »  de  Turin  étudiés  par  Bellardi.  M.  le  capitaine  H.  G. 
Lyons,  directeur  du  Service  géologique  nouvellement  créé  en 
Egypte,  a  consenti  à  nous  prêter  les  spécimens  de  la  collection 
de  l'Ecole  de  Médecine  de  Kasr-el-Aïny  au  Caire,  ainsi  que  ceux 
déjà  recueillis  par  ses  collaborateurs  et  lui;  enfin  M.  Alfred  Pas- 
quali  a  eu  la  gracieuseté  de  mettre  à  notre  disposition  les  curieux 
documents  qu'il  avait  réunis  dans  ses  courses  aux  environs  du 
Caire. 

Je  les  en  remercie  sincèrement. 

Le  Caire,  le  1"  Mai  1898. 

R.  FOURTAU. 


RÉVISION  DES  ÉCHINIDES  FOSSILES  DE  L'ÉOYPTE. 


Époque  carboniferienne. 

Al;<  MAKiM  lliAIM.sy  ou   Eut'lDAiClsV  Sp. 

Syn.*  :  Arthaeoeidaru  ou  Eocidarù  8p.  —  Sclnvcinfurtll  :  .Sur  unt  exploration  ijéo- 
lo^iquf  rlniu  rOiindi/  Amlxili.   Hull.   Iimtitllt    Éu'y|)tii'Ii,    18HS. 

Il  est  difficile  déjuger  sur  de  simples  plaquettes  si  l'un  a  art'aiiv 
à  l'un  nu  à  lautre  de  ces  deux  genres.  Scliweiiifurth  a  recueilli 
diverses  plaquettes  dt'posées  au  Musée  de  lierliii  (jue  lieyricli  a 
attribuées  à  l'un  de  ces  deux  genres,  sans  préi-iser  exactement. 

Ni»U8  ne  citons  donc  cette  espèce  (pie  sur  la  foi  de  l'auteur. 

Niveau  :  ( 'arhoniférien  I).  couches  à  ( h-this  resnpiuata. 

Localité  :  entrée  du  Kod-el  Ilaniàl  dans  l'Ouudy  Arabali. 

Époque  crctacce, 

C1IMRI8  OLANDAItlA  Lang.  {sub  Cidaritvs  fjlandarim).  17()S. 

Myn.    ;    CUUirUtê    i/tanHamn    Kriia»,    (léoliigiMrhrt    mit    lUm    Ai'mpiDii ,     p.   •.'7,    pi.   m, 

»K.  I~10  (excitii.  Il),  IH7H. 

I.  i'our  l«  •ynonymlo  de*  oupAcoii  i<t  t(t'nri'«  qiio  nous  pilonx,  iioun  iiouh  Hoinnioit 
rmlrvinU  uns  aulcuni  i|ul  ont  il/'»l(rii/'  ro»  o»|W^reii  roiiiiuc  provctinnl  «l'Kjfyi»'»'  <><•  «l''» 
l>ay*  voiilii*  r<nniii<'  rAI((<''rir,  lu  'l'iiiiUii'  i-t  In  Syrl<'. 


—  613  — 

Nous  ne  reproduirons  pas  ici  tout  ce  qui  a  été  dit  sur  ces  ra- 
dioles,  un  des  plus  anciens  fossiles  qui  aient  attii'é  l'attention;  il 
en  est  fait  mention  dans  l'antiquité  égyptienne  sous  la  xxvi""  dy- 
nastie; les  auteurs  grecs  et  latins  en  ont  parlé;  les  pèlerins  en 
rapportent  encore  aujourd'hui  de  la  Palestine.  Les  paléontologistes 
ont  confondu  longtemps  cette  espèce  avec  les  radioles  du  C.  glan- 
difera  Goldfuss,  du  Corallien,  et  il  faut  reconnaître  que  les  deux 
types  se  ressemblent  beaucoup.  C'est  Fraas  qui,  en  1878,  au  re- 
tour d'un  voyage  au  Liban,  a  fait  connaître  le  premier  que  cet 
oursin  appartient  à  la  faune  crétacée,  et,  dans  son  o])inion,  au 
Cénomanien.  Il  n'a  cependant  pas  convaincu  tous  les  paléontolo- 
gistes, car  M.  Diener  place  le  Cidaris  glmidaria  dans  le  crétacé 
inférieur,  et  M.  Blankenliorn  dans  l'Oxfordien  supérieur  :  on  n'est 
pas  encore  bien  sorti  de  l'ancienne  confusion,  M.  de  Loriol  estime 
que  c'est  plutôt  Fraas  qui  a  l'aison. 

Ces  radioles  se  rencontrent  principalement  dans  les  débris  d'éro- 
sion autour  du  Gebel  Alimar  et  dans  l'Ouady  el-Tili  aux  environs 
du  Caire. 

Ils  doivent  donc  provenir  des  massifs  crétacés  de  l'Attaka  et 
de  l'Abou-Daragué  où  les  Ouadys,  qui  ont  apporté  ces  détritus, 
prennent  leur  source,  et  qui  sont  généralement  rapportés  au  Cé- 
nomanien supérieur  et  placés  aussi  dans  le  Turonien  sans  que  ces 
différentes  opinions  soient  définitivement  établies. 

Collections  :  Pasquali,  Fourtau. 

PSEUDOCIDAUIS  Pasqualii  Gautluer,  is;t8,  pi.  I,  fig.  1. 

Avec  les  radioles  du  C.  glandaria^  Fraas  a  figuré  [op.  cit., 
fig.  11)  un  exemplaire  entièrement  lisse  qu'il  considère  comme 
amené  à  cet  état  par  le  frottement  et  l'usure,  et  qu'il  réunit  s})éci- 
fiquement  aux  autres.  Il  donne  de  longs  détails  pour  faire  com- 
prendre comment  ce  radiole  a  pu  perdre  ainsi  tous  ses  ornements; 

.MKMOIIÎKS,  T.  m.  78 


—  614  — 

il  rcmartiuc  cependant  que  la  collerette  e??!  plus  courte,  ou  (ilutot 
quelle  n'existe  presque  pas;  de  plus,  il  déclare  que  l'articulation 
est  crénelée.  Ce  dernier  caractère  seul  suffirait  pour  établir  que 
le  radiole  appartient  à  un  autre  type,  car  les  tubercules  du  Cglau- 
daria  ont  l'articulation  lisse,  et  le  test  que  Fraas  a  recueilli  et 
qu'il  dessine  (fig.  1)  ne  laisse  aucun  doute  à  ce  sujet. 

Un  des  exemplaires  que  imus  a  cuiumuniqué  M.  Tasquali  pré- 
sente justement  les  mêmes  caractères  :  radiole  pyriforme,  arrondi 
à  l'extrémité,  se  rétrécissant  jusqu'à  la  collerette  si  courte  qu'on 
peut  la  con.sidérer  comme  n'existant  pas;  bouton  médiocrement 
développé,  surface  articulaire  crénelée;  c'est  un  type  caractérisé 
des  radi(de8  du  «renre  Pseudocidaris  de  Loriol.  Ce  {jenre,  qui 
appartient  ordinairement  au  jurassi(iue  sujjérieur  et  à  la  craie  in- 
férieure, a  cependant  déjà  un  représentant  dans  le  Cénomanien, 
l's.  Di^'ueri  de  Loriol,  dont  les  radioles  sont  inconnus,  nniis  qui 
provient  du  Liban.  Le  test  de  notre  radiole  et  de  celui  île  Fraas, 
qui  nous  paraît  être  le  même,  étant  encore  inconnu,  l'avenir  seul 
pourra  nous  a|»prcndre  s'il  y  a  qiiel(|Ue  rajiport  entre  les  deux 
eH|iècc«.  La  surface  est  couverte  de  très  petits  <>:ranules  serrés, 
épars,  sans  ordre  et  ne  formant  pas  de  série  lon;;itudiMale;  toute- 
foi»,  aux  deux  tiers  envinm  de  la  lonji;ucur  à  partir  du  point  d'at- 
tache, les  j^ranules  deviennent  plus  «rros.  plus  spiniformes;  ils 
Halif^nent  un  peu  mieux  surtout  sur  un  des  côtés.  (  'cttc  disposition 
des  jçranules,  ainsi  (|Ue  la  foiiuc  tjéncralc,  ra))pro(lic  beaucoup 
notre  exemplaire  de  celui  que  t^ucnstedt.  cité  par  l'raas,  a  fi^ruré 
dauM  ses  Kcliinitlcs,  pi.  <!H,  fijr.  .\{\  is,  sons  le  nom  ilc  lùidiohis 
fflaiidariiu  rlnviiplinrnix.  Le  texte  nttus  apprend  qu«'  les  séries 
linénireM  wnit  un  |»cu  embroiiillces  à  la  base,  caractère  (|ui  se  re- 
produit Hur  notre  exemplaire,  «oiinuc  nous  l'avons  dit;  mais  sur  le 
rcMte  du  radiole.  la  fii^ure  \i\  de  l'auteur  allemand  les  donne  beaii- 
eoM|»  |dUH  réjfulièrcniinl  dinpoM'-,  (iiiils  ne  le  sont  sui    le  nôtre; 


—  615  — 

ils  augmeuteut  de  volume  beaucoup  ])lus  haut  seulemeut  et  ne 
paraissent  pas  prendre  un  aspect  épineux.  La  figure  47,  qui  re- 
présente un  radiole  moins  volumineux,  montre  les  crénelures  de 
la  base;  la  figure  48  a  une  collerette  plus  nettement  dessinée,  et 
s'éloigne  d'autant  plus  du  radiole  égyptien.  Ce  radiole  que  Quen- 
stedt  appelle  «datte»  est-il  bien  le  même  que  celui  que  nous  dé- 
crivons? Cela  nous  paraît  très  difficile  à  décider;  l'analogie  entre 
eux  est  grande;  les  ditférences,  quoique  sensibles,  ne  suffisent  pas 
pour  les  séparer  catégoriquement;  cependant  il  nous  reste  quelques 
doutes.  Quenstedt  déclare  qu'il  ignore  la  provenance  de  ses  exem- 
plaires; et,  dans  cette  condition,  il  nous  semble  plus  sage  de  sé- 
parer notre  type  de  ces  radioles  qui  peuvent  appartenir  à  un  hori- 
zon bien  différent. 

Noms  avons  dédié  cette  espèce  à  notre  excellent  confrère  M.  A.  Pasquali,  secré- 
taire du  contrôleur  britannique  de  la  Daïra  Sanieh  de  S.  A.  le  Khédive,  qui  a  re- 
cueilli lui-même  le  type  que  nous  venons  de  décrire. 

Localité  :  Détritus  d'érosion  près  du  Gebel  Ahmar  aux  environs 
du  Caire  :  provenance  probable,  Gebel  Attaka  ou  Abou  Daragué. 
Niveau  :  Cénoraanien  supérieur. 
Collection  :  Pasquali. 

Rhabdocidaris  Crameei  de  Loriol,  1887. 

Syn.  :  Rhahdocidaris  Crameri  de  Loriol,  Notes  pour  servir  à  l'étude  des  Echinodermes, 
fasc.  II,  p.  60,  pi.  -20,  fig.  6—21.  Recueil  zoologique, 
Suisse,  tome  iv,  n°  3,  1.S87. 

M.  de  Loriol  a  décrit  sous  ce  nom  quelques  plaques  ambula- 
craires  et  interambulacraires  d'un  test  qu'il  rapjjorte  au  genre 
Rhabdocidaris;  il  attribue  à  ce  test  des  radioles  trouvés  dans  la 
môme  couche,  très  voisins  de  ceux  du  Cidaris  Jouanneti  Des  Mou- 
lins, auquel  Cotteau  a  réuni  comme  synonyme  le  C.  ajathifera  Ag. 
M.  de  Loriol  affirme  que  les  exemplaires  égyptiens  forment  bien 
une  espèce  à  part,  et  que  les  radioles,  malgré  une  analogie  très 


—  G16  — 

frappante,  présentent  des  caractères  particuliers  qui  ont  motivé 
rétablissement  dune  nouvelle  espèce. 

Niveau  :  .Sénoiiien. 

Localité  :  Massif  d'Almu  R'iadi,  à  huit  kilomètres  à  l'Ouest  des 
pyramides  de  Ghizeli. 

Collection  :  P.  de  Loriol. 

Cent  probalilcmc-iit  à  ce  typi-  qu'il  faut  rapjMjrter  le  CUlariji,  cf.  Cyathi/era  ilc  >I. 
J.  WaltliiT,  recueilli  dans  la  même  localité.  C'est  encore  vraiscniblableuient  :'i  (Hieli|ues 
radioles  de  co  genre  que  le  mêiue  auteur  a  donné  le  nom  de  C.  tuhveticvlnrlx.' 

Salenia  batnensis  Pérou  et  Gauthier,  1879. 

Syn.  :  Salenia  Ao/iieiuù  Cotteau,   l'eion    et    Gauthier,    Echinidai  fonsiles    de  l'Alt/érie, 
fasc.  V,  p.  Ida,  pi.  un,  fig.  7—13,  1879. 
>  »  K.  A.    Zitlel,    BeUrtiiir  air  Géologie  und  Paliioulologie  dtr  li/tji- 

trhen  W'iute  und  der  an<)renzenden  Gebiele  vmx  Aegypteti,  première 
partie,  p.  7y,  ISsa. 

Le  Musée  de  Munich  possède  divers  exemplaires  de  cette  espèce 
alîrérieniie  <|ui  ont  été  recueillis  par  Schwciutiuth  dans  l'Ouady 
l)akel  an.v  environs  du  couvent  de  S'  Paul. 

Niveau  :  ("énonianitii. 

Localité  :  (  hiady  hakcl.  cliaim-  du  «ialala  cl-Kii)lycli.  Kn  Al- 
Iférie  cette  espère  est  assez  connniine  dans  le  t'énonianicn  au  sud 
de  Hatna. 

P.xKUOOIMADKMA  Kp.  Zittel. 

l)anM  in  niéiue  collection  du  .Mu.iéc  <lc  .Munich  se  trouvent  dcn.\ 
Iv-hinidcH  étiiiiietés  )»ar  Zittel  U>}>.  cit.,  p.  THj  sous  le  titre  de  IWitdo- 
ilifi'lnnn  sp.  lis  ont  été  recueillis  par  Srhwcinfurth  flans  la  inéiue 
hicalité  «pie  le  Salenia  hatucusis.  N'ayant  pas  vu  rcs  spécimens, 
iioiiH  ne  pouvons  en  dire  plus  Ion;;  et  ne  les  cifoiis  ini'à  titre  do- 
eunientaire. 

Nivenu  :  <  'éiiouninien. 

L<M;Alité  :  Ouady  Dakel. 

I.  ff.  J.  W«lllnr,    l.afipnrUinn  dr  In  rrnir  OI.J-  rnv„<m.   .c    i:,,,„„„ir,.   Iliillr Ir 

l'iMlital  fir}'|'''"">  i****** 


—  617  — 

PsEUDODiADEMA  Meuniepj  Gauthier,  1898,  pi.  i,  fig.  23 — 27. 

Dimensions  :  Diamètre 11  millimètres 

Hauteur    5  millimètres 

Péristome     5  millimètres. 

Espèce  de  petite  taille,  renflée  au  pourtour,  déprimée  à  la  face 
supérieure,  légèrement  pulviiiée  eu-dessous.  Appareil  apical  de 
grandeur  moyenne,  subcirculaire,  d'après  le  circuit  qui  seul  sub- 
siste. 

Aires  ambulacrairos  droites,  médiocrement  rétrécies  au  sommet, 
larges  de  trois  millimètres  à  l'ambitus.  Zones  porifères  rectilignes, 
unisériées,  formées  de  paires  de  pores  directement  superposées,  au 
nombre  de  trois  par  plaque  majeure;  les  paires  ne  se  multiplient 
pas  aux  approches  du  péristome.  Espace  interzonaire  portant  deux 
rangées  de  tubercules,  relativement  assez  développés,  diminuant 
peu  à  peu  de  volume  au-dessus  de  l'ambitus;  nous  en  comptons 
de  dix  à  onze  dans  chaque  rangée  ;  des  granules  marquent  les  angles 
des  plaques  entre  les  deux  rangées. 

Aires  interambulacraires  larges,  portant  deux  rangées  de  tuber- 
cules principaux,  un  peu  plus  gros  à  l'ambitus  que  ceux  des  am- 
bulacres,  comme  eux  crénelés  et  perforés  (?)  au  nombre  de  dix 
dans  chaque  série;  ils  dimimient  médiocrement  de  volume  au- 
dessus  de  l'ambitus.  De  chaque  côté,  tout  près  des  zones  porifères, 
se  trouve  une  rangée  de  tubercules  secondaires,  beaucoup  moins 
gros  que  les  autres,  néanmoins  assez  marqués  jusqu'à  l'ambitus, 
au-dessus  duquel  ils  se  confondent  avec  les  granules.  La  zoue 
railiaire  entre  les  deux  rangées  de  tubercules  montre  des  granules 
en  ligne  brisée,  et  ceux  des  angles  des  plaques,  plus  gros  que  les 
autres,  forment  comme  le  rudiment  de  rangées  secondaires;  au- 
dessus  de  l'ambitus  il  n'y  a  plus  que  des  granules  épars  et  i)eu 
nombreux,  et  le  milieu  de  la  zone  paraît  uu. 

Péristome  presque  à  fleur  de  test,  dans  une  légère  dépression, 


—  fil8  — 

avec  dix  entailles  bien  luarquées.  Appareil  apioal  disparu;  lein- 
preinte  circulaire  qu'il  a  laissée  est  un  peu  moins  grande  que  le 
péristome. 

La  petite  taille  de  notre  exemplaire  le  ferait  regarder  comme 
un  individu  jeune  encore,  si  tous  les  exemjdaires  connus  ne  pré- 
sentaient les  mêmes  dimensions.  Nous  n'avons  pas  entre  les  mains 
des  matériaux  suffisants  pour  affirmer  que  les  tubercules  sont 
réellement  perforés;  ils  sont  crénelés  et  paraissent  otfrir  des  traces 
de  perforation,  mais  nous  n'en  avons  pas  la  certitude  en  ce  moment. 

Xou»  avons  dédié  cotte  espèce  à  M.  le  professeur  Stanislas  Meunier  du  Muséum 
d'histoire  naturelle  de  Pari». 

Niveau  :  Cénoinanien.  Calcaires  gréseux  à  .'^phaend/tes  Schwein- 
fnrthi  Zitt. 

Lficalité  :  Ouady  Mnbr. 

Hetekodiadkma  libycum  Cotteau,  1864. 

.Syn.  :  Ilmiddaru  lihtfca  Agassiz  et  Desor,   Calaloffiie  roùonn',  p.  34,   1847. 

Hetemlitulmia  lihyrum  K.  Ziltel,  lieilriiije  ziir  Oeolixiie  mul  Pallioittologie  lier  li- 
hyâchrn  WumU  und  der  anijreftzmiîm  Oeltiete  von  Aepi/i>ten, 
p.  79,   18».'». 

Cette  espî'j'e,  très  commune  en  Algérie,  a  été  rangée  successive- 
ment j)ar  Oesor  dans  le  genre  Ifoiuicidaris,  puis  dans  le  genre 
l'.siinlniliadnna  et  par  ('(xpiand  dans  le  genre  l'i/tia.ttrr:  Cotteau. 
avec  benucnup  de  raison,  «'ii  a  fait  un  genre  nouveau.  Pcsitr  cite 
ce  type  dans  le  terrain  crétacé  d'Kgypte;  iMmcan  le  comprend 
parmi  les  espcees  rapportées  du  Sinaï  par  M.  llnlland;'  Scbwein- 
fnrtli  en  a  recueilli  un  assez  graml  nombre  dans  les  cnvirims  du 
couvent  de  S'  l'aiil,  et  il  les  a  déposés  au  Musé»-  de  .Miniicli  [vï. 
Zittvl,  op.  cit.).  On  le  rcnrontre  aussi  en  l'roven<»'  iiiix  environs 
de  .Marseille. 

1.  Cf.   Ilunran,    l>**cHpHon  <(f  (ht   KrhinliU    nf  ihf  erttnrnmt    twkt   of    Slimi,  gmir 

trr\y  Journal,  loin    >iiii,  p.  .1H,  tHA7. 


—  619  — 
DiPLOPODiA  VAPJOLÂRIS  (Broiigiiiart)  Desor,  1856. 

Syn.  :  Dlplopodia  variolaris         Gauthier,   Notes  sur   les   Echinides   crétacés   recueillis  en 
Tunisie  par  M.  Âuhert,  p.  15,   1892. 
Pseudodiadema  variolare  Zittel,  op.  cit.,  p.  79. 

Cette  espèce  de  Tunisie  a  été  recueillie  par  Schweinfurth  dans 
le  crétacé  des  environs  du  couvent  S'  Paul  et  déposée  par  lui  au 
Musée  de  Munich.  Elle  est  assez  rare  dans  cette  localité. 

Niveau  :  Cénonjanien. 

Localité  :  Ouady  Dakel,  chaîne  du  Galala  el-Kiblyeh. 

DiPLOPODiA  SINAICA  Dcsor,  1857. 

Syn.  :  Diadema  sinaicum  Desor,   Catalogue  raisonné,  p.  44,   1847. 
Diplopodia  sinaica  Desor,   Synopsis,  p.  78,   1857. 

Desor  ne  donne  de  cette  espèce  qu'une  ligne  de  description  : 
«Espèce  du  type  du  Diadema  suhangularis-^  point  de  rangées  se- 
condaires de  tubercules.» 

Terrain  crétacé  du  Sinaï.  Rare. 

Le  type  est  au  Muséum  de  Paris. 

Pedina  SINAICA  Desor,  1847. 

Syn.  :  Pedina  sinaica  Desor,   Catalogue  raisonné,  p.  67,   1847. 

»  >-        Desor,  SynoiMis  des  Echinides,  p.  102,   1857. 

Desor  cite  cette  espèce  dans  le  crétacé  du  mont  Sinaï,  avec  un 
point  de  doute  qui  n'est  pas  su])ertln,  car  le  genre  Pedina  ne  s'est 
rencontré  jusqu'à  présent  que  dans  les  terrains  jurassiques.  Duncan 
cite  CQ.  Pedina  sans  y  ajouter  aucune  remarque;  nous  avons  cherché 
en  vain  si  quelqu'auteur  y  avait  fait  allusion  dans  la  suite,  nous 
n'avons  rien  trouvé. 

Orthopsis  IIUPPELLII  de  Loriol,  1880. 

Syn.  :  Diadema  Ruppellii  Desor,  Catalogue  raisonné,  p.  45,  1847. 

Pseudodiadema  Ruppellii  DeSOr,   Synojisis  des  Echinides,  p.  78,   1856. 

»  "  Cotteau,     Paléontologie  française,    terrains    crétacés, 

p.  520,   1864. 


—  620  — 

l:.,..h,.hn,irm,>  }'iippeUii  Duncan,  op.  ci!..  iMj". 

Larti't,  Géologie  de  la  Palestine,  Annales  des  Sciences 
géologiiiues,  tome  m,  p.  83,  1872. 

Orthoptit  Ruppellii  de  I>oriol,  Monographie  tie*  Echinide»  nummtiliti'iiie»  de 

rÉitiple.  p.  Il,  pi.  1.  fi?.  16.   isso. 

M.  de  Loriol  déclare  (lu'il  n'a  pas  trouvé  de  tubeirnles  crénelés 
sur  l'exemplaire  cité  par  les  auteurs  précédeut.s;  »iue  les  anibu- 
lacres  ont  une  dispo.sition  simple  (pii  raitpclle  les  Ortfiopsi.-<.  et  il 
rapporte  à  ce  genre  le  seul  exemplaire  cniinii.  Mais  liien  (pic  Le- 
fél)vre  qui  a  recueilli  ce  fossile  l'ait  indiqué  comme  appartenant 
au  terrain  crétacé  du  Sinaï,  M.  de  Li»riol  veut  y  voir  un  Kclii- 
nidc  du  terrain  nummulitiquedu  Mokattam  :  -^Je  n'ai  pu  découvrir, 
k  la  vérité,  dit-il.  aucun  iinnimulite  dans  lest'rajrnicnts  de  la}ian<;ue 
encore  attachés  à  l'écliantiiion.  mais  elle  est  tout-à-fait  identique 
à  celle  d'autres  cnirsins  du  nummuliti(|uc  du  Mokattam.  ^  Comme 
le  reconnaît  ensuite  M.  de  Loriol.  on  n'a  ))as  encore  rencontré 
ju»(ju"iii  (V (Mhop.st'.i  tertiaire,  ce  serait  le  premier.  X(»us  croyons 
plus  simple  de  suivre  l'indication  de  Lefcbvre  et  de  considérer 
\'f>rthuj)sis  linjtppllii  comme  crétacé  et  d'en  faire  une  espèce  cé- 
iiomanienne,  cet  étafje  étant  très  développé  dans  le  Sinaï. 

(  "uDlorsi.s  n.  sp.  Zittcl. 

Zittcl  cite  {fip.  cit.,  p.  7!))  ilc  très  rares  exemplaires  d'un  ^ 'o- 
dinpgU  n.  sp.  qui  auraient  été  recueillis  par  Scliweinfurtli  dans  le 
C'éiiomunicn  des  cnvintus  du  eouvcnf  de  S'  l'aul  et  déposés  par 
lui  au  .Musée  de  .Municli. 

f'vrilOKOMA  AliUATKI  <  iautliier,   iN'.ts.  pi.  I    tit,^  L'      C. 

DimciiMioiiN  :  Diiitnrtrc Di     'Jo  iiiillitii(-lr<>s 

lliintciir ••     X     inilliiiK'Irt'K. 

Httpèce  de  petite  taille,  du  moins  d'après  les  exemplaires  (pie 
non»  avons  hous  Ich  yeux,  sulHirciilaire,  assez  renflée,  convexe, 


—  (>21  — 

mais  déprimée  à  la  partie  .supérieure,  pulvinée  en-dessous.  Appa- 
reil apical  inconnu;  l'empreinte  qu'il  a  laissée  est  nettement  penta- 
g'onale,  avec  pointe  postérieure  s'enfonçant  dans  l'interambulacre 
impair. 

Zones  porifères  à  peu  près  droites  dans  leur  tiers  supérieur, 
onduleuses  et  formant  des  j^etits  arcs  autour  des  tubercules  sur  le 
reste  du  test;  les  deux  plaques  les  plus  rapprochées  du  sommet 
portent  des  paires  de  pores  simplement  superposées,  unisériées; 
mais  à  partir  de  là  jusqu'à  l'ambitus,  les  paires  sont  fortement  bi- 
géminées;  puis  à  l'ambitus  et  au-dessous  elles  sont  de  nouveau 
unisériées,  formant  des  ares  de  quatre  ou  cinq  paires  autour  du 
tubercule,  les  trois  ou  quatre  dernières  au  bord  du  péristome  sont 
moins  régulièrement  alignées.  L'espace  interzonaire  étroit,  portant 
deux  rangées  de  tubercules  crénelés,  imperforés,  assez  développés 
depuis  le  péristome  jusqu'aux  deux  tiers  de  la  hauteur;  là.  ils  di- 
minuent rapidement  de  volume  jusqu'à  l'apex;  ils  occupent  partout 
une  dis[)Osition  alterne,  plus  marquée  dans  la  partie  oîi  ils  dimi- 
nuent tout  à  coup.  Nous  en  comptons  dix  dans  chaque  série.  La 
zone  miliaire  n'existe  pas  pour  ainsi  dire  :  l'espace  étroit  qui  sé- 
pare les  deux  rangées  est  occupé  par  une  simple  rangée  de  gra- 
nules qui  suivent  en  ligne  brisée  la  suture  des  plaques;  il  y  a  aussi 
une  rangée  horizontale  de  granules  entre  les  tubercules  de  la  même 
série. 

Aires  interanibulacraires  relativement  larges,  portant  deux  ran- 
gées de  tubercules  principaux,  au  nombre  de  neuf,  diminuant  à 
peine  de  volume  à  la  partie  supérieure,  sauf  le  dernier;  ils  sont 
lin  peu  plus  (léveloj)pés  ((ue  ceux  de  raml)ulacre,  comme  eux 
crénelés  et  imperforés,  quelques-uns  radiés,  et  séparés  par  une 
rangée  de  granules.  De  chaque  côté  extérieurement  il  y  a  une 
rangée  de  tubercules  secondaires  beaucoup  plus  petits,  inégaux, 
montant  jusqu'au  septième  tubercule  primaire.  Zdue  miliaire  aussi 

Mi';Mc)iiii:s,  T.  m.  l'.i 


—  «22   — 

large  à  l'aTubitus  ([lie  près  du  sommet,  montrant  deux  rang:ées  de 
granules  dont  ceux  des  angles  plus  gros  que  les  autres  sont  les 
rudiments  de  rangées  de  tubercules  secondaires. 

Péristonie  à  tleiir  de  test,  grand  (8  millimètres i.  portant  dix  en- 
tailles peu  profondes,  mais  assez  fortement  relevées  sur  les  bords. 

I/exemplaire  (pie  nous  venons  de  décrire  est  celui  qui  mesure 
2it  luilliniètres  de  diamètre;  c'est  le  plus  grand  que  nous  connais- 
si(»n8.  mais  cela  ne  veut  i>as  dire  (|Ue  l'espèce  ne  soit  pas  suscep- 
tible d'un  plus  grand  développement.  Nous  avons  sous  les  yeux 
une  vingtaine  d'autres  exemplaires  plus  petits,  qui  otfient  dans 
les  zones  jiorifères  des  ditférences  considérables  :  ceux  dont  le  dia- 
mètre atteint  seize  millimètres  ont  deux  i>u  trois  paires  bigéminées 
seulement,  sur  les  plaques  placées  à  l'endroit  (u'i  les  tubercules 
ambiilacraires  diiniiniciit  tout  à  coii]»  de  volume;  les  paires  sont 
unisériées  partout  ailleurs.  Les  exemplaires  au-dessous  de  Ki  milli- 
mètre» n'ont  que  de»  paires  simples  superposées  en  petits  arcs. 
Ces  petits  individus.  (|ue  nous  avons  examinés  les  premiers,  nous 
avaient  d'abord  |icoduit  l'effet  de  jeunes  exemplaires  d'une  nou- 
velle espèce  du  fi^nrc  G authiej'ia  Lamitert;  mais  j'exanieu  d'indi- 
vidus plus  dével(»ppés  nous  montra  bien  vite  ((Ue  nous  étions  en 
présence  de  véritables  ('if/i/iusmun.  Nous  ne  tenons  pas  compte  des 
deux  |da(|ncs  les  plus  rapprocliécs  du  souiniet  dont  les  paires  lU- 
jMircs  sont  unisériées;  ce  caractère  nous  parait  sans  valeur,  d'aii- 
laiit  plus  (pie  des  exemplaires  plus  développés,  s'il  s'en  ren- 
contrait. |»réHcnteraiciit  peut-être  des  |iaircs  liigémiiiécs  jusipi'à 
rajicx. 

Tout  récenimeiii  .M.  l-aniliert'  a  désigné  soiis  le  nom  d'//./.;-- 
oc/m  une  e»pèce  présentant  ee  earaetère  des  paires  supérieures  en 
Himplc  série,  alors  (pie  plu«  lias  elles  sont  liigéininées;  il  ajoute  à 

I.  Cf.  Umbcri,  DiU   Hœ.  QM.  <U  t'ranrr,  tomi'  ixv,  n"  •'•,  p.  bop,  IMVT. 


—  623  — 

son  type  spécifique  Heteractis  heteroporus  le  Cyphosoma  Lloreae 
Cotteau/  qui,  selon  lui,  appartient  au  même  sous-genre,  car  cet 
Heteractis  n'est  qu'un  sous-genre  de  Y  Asteropsis  de  Cotteau  devenu 
Actinopsis  par  suite  des  exigences  de  la  synonymie.  L'un  des  ca- 
ractères de  ce  dernier  est  la  disposition  spéciale  de  ses  tubercules 
extrêmement  fins.  Nous  ne  voyons  pas  très  bien  comment  le  Cy- 
phosoma  Lloreae  peut  appartenir  au  même  genre  que  V Asteropsis 
Lapparenti]-  M.  Lambert  leur  trouve  comme  caractères  communs  : 
«Etroitesse  de  l'apex  et  ambulacres  poly pores  à  zones  bigénii- 
nées.»  Cotteau,  dans  sa  description,  dit  que  YAste^-opsis  (Acteti- 
ojjsis)  Lapparenti^  seule  espèce  du  genre,  a  les  paires  de  pores 
toutes  bigéminées  à  la  face  supérieure,  mais  qu'au-dessous  de 
l'ambitus  les  zones  porifères  se  rétrécissent  et  que  les  pores  sont 
rangés  par  triples  paires  à  peine  obliques;  cela  veut  dire,  croyons- 
nous,  trois  paires  par  plaque  majeure,  ou  disposition  oligopore. 
Quant  à  l'étroitesse  de  l'apex,  nous  ne  savons  pas  non  plus  jusqu'à 
quelles  dimensions  l'apex  s'appelle  étroit;  Cotteau  dit  de  son 
exemplaire  :  «Appareil  apical  assez  grand,  pentagonal,  à  en  ju- 
ger par  l'empreinte  qu'il  a  laissée.» 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  ne  croyons  pas  que  notre  nouveau  type 
puisse  rentrer  dans  le  genre  Actinopsis  en  passant  par  le  sous- 
genre  Heteractis]  c'est,  pour  tous  ses  caractères,  un  pur  Cyphosoma^ 
sauf  que  les  deux  plaques  supérieures  n'ont  pas  de  pores  bigé- 
minés;  nous  n'attachons  pas,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  d'im- 
portance à  ce  détail. 

Nous  avons  dédié  cutto  espèce  à  S.  E.  Abbate  pacha,  vice-président  do  l'Institut 
Égyptien  et  président  de  la  Société  Khédiviale  de  Géographie. 

Niveau  :  Sénonicn  inférieur.  Caractérise  un  banc  de  calcaire 


1.  Cf.  Cotteau,  Eclnnides  éocèneu  de  la  province  d'Alicanie,  p.  103,  pi.  .xvi. 

2.  Cf.  Cotteau,  Échinidea  nouveaux  ou  peu  connus,  2°  série,  p.  22,  pi.  111,  fijf.  1 — (>, 
1883. 

79* 


—  <Î24  — 

coiujiact  aii-ilessou.s  do  lliorizon  à  luniailiollos  iriiuitiv  et  au- 
dessus  des  grès  bruii-s. 

Localité  :  Aboii  lùiacli  à  Imit  kildiiiî-tios  au  Xonl-Ouest  des  Py- 
ramides de  Gliizeli. 

C'est  sans  doute  de  eette  espèce  dont  parle  J.  Waltlier.'  lorsqu'il 
dit  que  les  bancs  de  calcaires  contre  lesquels  s'appuient  les  der- 
nières maisons  du  villa}j:e  d'Abou  Koacli  renferment  une  énorme 
<|uaiitité  de  petits  Pseadodiadema. 

HOLECTYPUS  EXCLSUS  Desor  (snh  Dlscoïdea  excisa),  1847. 

Syn.  :  Holfetypxu  okuiu  ■=  'ul,  lUittnidta  «rcwri   Uesor,    Oatalngue   ritinoiiné  df»    fkhinideit 

fotiitet,  1S»7. 
Hol<xtj/put  axiêut  Duiicail,   JJejrrrijUion  of  tiit  Echinidu  of  the  ereloceoiit   rorkn  of 
Siiia'i.  Quart,  .loiirn.,  tome  xxiii,  )>.  'SS,  IH61. 
»  •         K.  A.  Zittel,  Beilriige  sur  Géologie  iind  Pnl(iontolo;jie  der  libyiieheti 

W'iUle   Mii/i  der  angretueiuk»   Gehiele  von  Aegypten,    \"  partie, 
|>.  TU,   1883. 

Nnii^  iiiniis  cette  espèce  d'après  les  listes  de  Duncan  et  de 
Zittel.  La  haute  cnnipétcnce  de  l'écliinoltifi^lstc  aii<;lais  (|ui  al'tiruie 
que  lespcce  ihi  Siiiaï  ne  peut  être  distin;riiéc  de  1'//.  e.rrisus  type 
Huftirait  pour  nous  autoriser  à  l'inscrire  dans  ce  catalof^ue.  De- 
puis Scliweinfurtli  en  a  recueilli  de  nombreux  exemplaires  en 
K;;ypte  aux  environs  du  couvent  de  S'  l'aul.  Nous  pouvtuis  ajouter 
que  r//.  t'.iri.<in,i,  assez  répandu  en  France,  .se  trouve  an.ssi  en  Al- 
gérie, en  Tunisie  et  dans  le  Liban. 

Niveau  :  Cénomaiiien  supériciu'. 

Localités  :  (  bnniy  Houdrali  Sinaï,  recueilli  par  lln||:uiil  .  (  )uail\ 
I)akel  fcliaine  du  (Jalala  el-Kiblyeb.  rceiieilli  par  Siliweinrurlb 
et  déjxmé  par  lui  au   Munée  de  .Miiniellj. 


I    rf,  J    Wnllliir.    l.'iifi'nriHon  lU  In  rmie  nux  »nciroiu  r/n   l'j/ramidet,    \\\\\\.   IiihI. 

^4ryi><>'-n.  I"-- 


—  625  — 
HoLECTYPUs  CENOMANENSis  Guérauger,  1859. 

Syn.  :  Hnleclypm  renommiensh  Guéranger,  in  Cotteuil  et  Triger,  Echinides  de  la  Sarthe, 

p.  173,  pi.  30,  fig.  5—10,  1859. 
»  »  Duncan,  Descript.   of  the  Echinodermata  from   the   coast 

of  Avahia  etc.,  Quart.  Journ.,  vol.  xxi,  p.  35i,  1865. 
3  »  Duncan,    Descript.    of  the  Ecliin.   of  the  cretaceous  rocks 

of  Sinai,  Quart.  Journ.,  vol.  xxm,  p.  38,  1867. 
>  »  Thomas  et  Gauthier,  Echinides  fossiles  de  Tunisie,  p.  57, 

1889. 
2  ->  (le  Loriol,  vi,    Noies  pour  servir  à  l'histoire  des  Echino- 

dermes,   Revue   suisse  de  zoologie,    Genève,   tome  v, 

f'asc.  2,  p.  155,  1897. 

Cette  espèce  a  été  recueillie  par  M.  A.  Pasquali  dans  les  détri- 
tus d'érosion  près  du  Caire.  J'en  ai  recueilli  quelques  exemplaires 
dans  rOuady  Boudrah  au  Sinaï.  On  la  trouve  assez  fréqueinraent 
en  Algérie  et  M.  Lartet  l'a  rapportée  de  Syrie.  Dans  le  Liban 
elle  a  été  recueillie  par  M.  Zuraotien,  professeur  de  physique  à 
l'Université  S' Joseph  de  Beyrouth,  qui  l'a  communiquée  à  M.  de  Lo- 
riol à  l'ouvrage  duquel  nous  renvoyons  pour  la  synonymie  com- 
plète de  l'espèce. 

Niveau  :  Cénomanien. 

Localités  :  Détritus  d'érosion  du  Ouady  Kachab  près  le  Caire 
(Pasquali,  provenance  probable  Gebel  Abou  Daragué),  Oiiady 
Boudrah  (Sinaï). 

HoLECTYPUS  CRASSUS  Cotteau,  1861. 

Syn.  :  Jlolectt/pus  crassris   Cotteau,   Paléontologie  française,  terrain   crétacé,   tome  vu, 
p.  55,  pi.  1017,  fig.  1—5,  1861. 
»  3         Thomas   et  Gauthier,    Description   des  Echinides  fossiles   re- 

cueillis dans  la  réf/ion  des  Hauts  Plateaux  de  la  Tunisie,  p.  59, 
1889. 
»         K.  A.  Zittcl,  op.  Ht.,  p.  79,  1883. 

Zittel  cite  en  le  fai.sant  suivre  de  la  mention  très  rarel'//.  cras- 
SM.S  comme  ayant  été  recueilli  par  Schwciiifurtli  dans  le  cénoma- 
nien de  rOuady  Dakel. 


—  (i26  — 

Dlî«C01I»KA  riLVINATA  1  >t'SOr,   1.S47. 
Syu.  :  Oufoidea  pulvinata  Dt'Sor,   Catatoifue  raitonnt  dti  Échinidtê,  p.  8i>,   là4T. 
»  »  Dcsor,  Sytwpti*  du  Echinidet  fottiU*,  p.  17i»,   185s. 

»  >         K.  A.  Zittel,  op.  cil.,  p.  79,  1883. 

Desor  dans  le  Synopsis  caractérise  ainsi  cette  espèce  :  <;Es])cce 
(le  taille  ratiyeniie.  circulaire,  rciuarquablc  par  son  bord  très  obtus 
et  renflé,  l'ériprocte  occupant  moins  de  la  moitié  de  l'espace  entre 
le  péristomc  et  le  bord.  Terrain  crétacé  d'Ejrypte.»  Elle  est.  pa- 
rait-il. abiiiulaiite  dans  l'Ouady  Dakel  et  aux  environs  du  couvent 
de  S'  l'aul  oii  Schweinfurtli  l'a  recueillie. 

Niveau  :  ( 'éiiomanien. 

Localité  :  ('haine  du  (ialala  cl-Kiblydi. 

EC'HINUCOXUS  AeGYPTIACUS  d'(  Mbiyny,  iNfjfi. 

8yil.  :  Kchinoemuu  negyptiueuK  ir(  trlii(;iiy,  l'al^oiUoloyie /rançaite,  tiTrilill  ITi'tilfO,  toilU-  VI, 
|>.  .'i44,   pi.  IO0f>,   liff.  "—9,    IS.'iti. 

Cette  espèce,  rapportée  d'abord  par  Let'ebvre  cnuinic  provenant 
dcH  environs  du  Caire,  a  été  rencontrée  depuis  en  KjiVptc  |)ar 
M.  A.  l'aH<|uali  ilans  les  détritus  dérosiun  des  envintns  du  <n'ltcl 
Akiiiar  et  |)eut  être  attril)uée  au  Cénoniaiiiiii  supérieur  nu  plutnt 
au  'riinuiicn  et  prn\jendrait  des  couclies  de  l'.Vttaka  nu  de  1  .\1»imi 
harajriié. 

<  ^p|Iel•ti^ll^  :  r;iM|uali.  Fdurtan.  .Muséum  de  l'aris. 

IVUINOHKIKSUS  l'HEUDUMINlMU.S  l'emM  et  «iautbiei.    \HSl. 
Hyn.  :    t^hhtotirUdus  lueudo-minimiu  l'i'roll  et   (Iiililllicr,    Kiliiiiidtji  /ouiVu   de  l'AIjiérit, 
fnM-.  7,  p.  ÎH,  pi,  V,  ng.  a— 7,  IHHI. 
•  ,1.  Wlllllicr,    /.'(i/j/MirtVi'mi   dr  In  crnit  aux  riii>iiY)iu 

de.    l'uinmidrM,   nilll.   Illi.t.    l'%(fypt..    IHMM. 

NnUH  n'avoiiH  paH  vu  les  exemplaires  de  Waltlier  i|ui  «e  tnmveiit 
au  Munée  de  Munich;  comme  il  est  facile  de  eonrondre  vv  type 
iivec  den  eH|ièecH  voiHines:  nous  ne  le  citons  (pie  d'après  l'auteur 
avec  d'aillant  pltin  de  réserve  (pie  la  même  loenlité  d'Abini  Koaeb 


—  627  — 

iioTis  a  fourni  deux  espèces  nouvelles  à' Echinobrissus  que  nous 
décrirons  ultérieurement. 

Niveau  :  Sénonien. 

Localité  :  Gebel  Abou  Roacli. 

NucLEûLiTES  LuYNESi  Cotteau,  1867. 

Syn.  :  Nuclenlites  Luynesi  Cotteau,  Voywje  du  duc  de  Liiynes,  p.  153,  pi.  xiii,  fig.  15 — 19, 
1867. 
»  »         Schweinfui'th,  Siir  la  découverte  d'une  faune  paléozdîque  daiv9 

le  grès  nubien,  Bull.  Irist.  Égypt.,  1886. 

Les  exemplaires  recueillis  par  Schweinfurth  sont  au  Musée  de 
Berlin,  où  ils  ont  été  déterminés  par  Beyrich;  nous  citons  l'espèce 
sur  la  foi  de  l'auteur. 

Niveau  :  Sénonien.  Les  exemplaires,  dit  Schweinfurth,  sont  telle- 
ment nombreux  qu'ils  forment  une  espèce  de  brèche. 

Localité  :  Ouady  Haouachieh,  chaîne  arabique  versant  de  la 
Mer  Rouge  près  du  Gebel  Gareb. 

Claviaster  Cornutus  d"Orbig-ny,  18.Ô.5. 

Syn.  :  Archiacia  cnrntda  Agassiz,   Catalogue  raisonné  des  Echinidex  fos.tile.'i,  p.  101,   1847. 
Claviaster  cornulu-s  d'Orbigny,   Paléontologie  française,  terrain  crétacé,    tome  vi, 
p.  282,  pi.  909,  fig.  1—5,  1855. 
!>  »         Cotteau,  Échinides  nouveaux  ou  peu  connus,   tome  i,   p.  226, 

pi.  .\.\xii,  fig.  2-4,  1880. 

Ce  genre  bizarre,  encore  complètement  inconnu,  a  eu  pour  type 
un  exemplaire  provenant  du  Siiiaï;  d'Orbigny  le  croit  Turonien. 
D'autres  espèces  ont  été  recueillies  depuis  :  Cl.  libyens  Thomas  et 
Gauthier,  dans  le  Cénomanieu  supérieur  de  Tunisie;  Cl.  Beltre- 
mieuxl  Cotteau,  du  Cénomanien  de  la  Charente.  En  1880,  Cotteau 
figure  un  exemplaire  recueilli  par  M.  Boreau  dans  la  Charente 
inférieure  à  Beaumont  dans  les  poudingues  du  Crétacé  supérieur 
(Dordonien).  Il  l'attribue  sans  hésiter  au  Cl.  corniotus.,  tout  en  fai- 
sant observer  que  chez  cet  exemplaire  les  pores  ambulacraires 
sont  semblables  dans  les  ciiKj  aires,  tandis  que  d'aprè.s  la  descri])- 


—  fi2«  — 

tioii  ft  k-s  tigUR-s  doiuites  par  d'OrbiVuN .  l'airL'  amhulaiiaiif  im- 
paire est  composée  de  pores  bt-aïuoiip  plus  petits.  En  l^Sii,  dans 
les  <EeIiiiiides  du  8iid-()iiest  de  la  Frauee»,  Cotteau  cite  de  nou- 
veau cet  exemplaire  eonime  parfaitement  caractérisé  et  identique 
au  CL  coniutus,  et  le  place  cette  fois  dans  le  Sénonien  inférieur. 
Nous  n'avons  pas  vu  cet  oursin,  mais  nous  ne  sommes  pas  con- 
vaincus de  son  identité  avec  Tespèce  du  Sinîiï  qui  appartient  très 
probaltlenu-nt  à  l'étaj^e  CéncnianirM. 

HKMlA.STKlt  CLBl(;i'.s  Desor,  1847. 

.Sj'li.  :  JfeuUaMer  caliicuâ  Desor,   Calai,  rai*,  des  Ech.  j'ot:,  p.  174,   ls47. 

>  >        d'drbigny,   PaUontologie /rançaùe,  p.  237,  pi.  !S7'.'.   \>>hh. 

.  .          K     A.   Ziltfl,  op.  ri/.,   p.  7'.»,    1883. 

Les  exemplaires  que  nous  avons  pu  étudier  ont  été  recueillis 
par  M.  Kiiurtau  au  Sinaï  (Onady  Uoudrali)  en  conipajinic  d'autres 
fossiles  ([ui  munirent  (|u'ils  appartiennent  à  l'éta^ic  ("énonianieii. 
M.  .Scluveinfurtli  en  a  é;i^alenu'nt  rapporté  une  l)ellc  série  de 
l'Ouady  l>akcl  aux  environs  du  monastère  de  S'  Paul,  dans  la 
cliaine  aral)iquc.  La  forme  an;fuleuse  de  cette  espèce,  telle  qu'elle 
e8t  représentée  dans  la  I'alfnu(nlugie  française  ne  se  trouve  exacte 
que  pour  les  exemplaires  de  y^ramic  taille,  à  un  âj^e  moins  avancé, 
même  à  une  taille  de  K»  millimètres  en  lon<::ueur,  1'//.  ruhiriis  vtit 
plutôt  cordiforme.  épais,  à  aires  aniludacraires  lon;j;ues  et  nn'-diocre- 
menf  élar^jics.  (  'ctte  dirtéreiice  de  forme,  selon  \'i\iX^'.  a  occasionné 
plus  d'une  erreur.  Au  Sinaï.  on  tnmve  avec  les  ;;rainls  exem- 
plaires parfaitement  typi(|iies  des  jeunes  dont  nn  n'a  pas  toujours 
reconnu  la  nature  véritalde. 

l/appareil  apieal  est  etliniolvsien.  e'cst-à-diic  que  le  corps  ma 
drépiiriforme  sépare  non  seulement  les  génitales  postérieures,  nniis 
cxi'ède  même   les  ocellaires.   ( 'ette  disposition  est  fa<ile  à  con- 
Htatcr  iiiOiiic  Hiir  des  individus  n'ayant  pas  encore  ntleint  tout  leur 
déveluppement  et  eunservant  eneore  la  forme  ép.iisse  et  sulieordi- 


—   629  — 

forme  des  jeunes.  Nous  n'avons  pas  entre  les  mains  de  petits 
exemplaires  assez  bien  conservés  pour  en  vérifier  l'appareil;  il 
est  probable,  comme  nous  l'a  montré  l'étude  des  grands  Hemiaster 
algériens,  que  le  coi'ps  madréporiforme  y  est  moins  étendu  que 
chez  les  grands  individus. 

Niveau  :  Cénomanien.  Caractérise  les  marnes  à  la  base  de  cet 
étage. 

Localités  :  Ouady  Boudrali  et  Gebel  Hammam  Moussa  (Sinaï, 
exemplaires  nombreux,  mais  de  conservation  médiocre),  Ouady 
Dakel  et  chaîne  du  Gebel  Galala  el-Kiblyeh  (Schweinfurth  in 
Zittel,  op.  cit.),  Ouady  Keneli. 

Hemiaster  batnensis  Coquand,  1862. 

Syn.  :  Hemiaster  hatnensts  Cociliantl,    Mémoires   de   la   Société    d'émulation    de   Provence, 

tome  II,  p.  248,  pi.  xxvii,  fig.  6 — 8,  18(52. 
»  >  Cotteau,  Pérou  et  Gauthier,   Echinides  fossiles   de  l'Algérie, 

fasc.  IV,  p.  118,  1878. 
»  »         Thomas  et  Gauthier,  op.  cit.,  p.  12,  1889  (voir  cet  ouvrage 

pour  hi  sj'iionymie  phis  complète). 
»  >  Gauthier,    Notes  sur   les  Echinides   recueillis  en   Tunisie  par 

M.  Aîihert,  p.  12,  1892. 

K.  A.  Zittel,  op.  cit.,  p.  79,  1883. 

De  rares  exemplaires  recueillis  par  Schweinfurth  ont  été  dé- 
posés par  lui  au  Musée  de  Munich  et  figurent  dans  la  liste  que 
donne  K.  A.  Zittel  (op.  cit.). 

Niveau  :  Cénomanien. 

Localité  :  Ouady  Dakel. 

Hemiaster  Heberti  (Coquand),  Peron  et  Gauthier,  1878. 

Syn.  :  Epiaster  JJeberti      Coquand,  Mémoires  de  la  Société  d'émulation  de  Provence,  tome  ir, 
p.  242,  pi.  .\xv,  fig.  7—9,  1862. 
Hemiaster  Heherli  Pérou   et   Gautiiier,    Echinides  fossiles    de    l'Algérie,    fasc.  iv, 
p.  129,  pi.  vu.  fig.  1—3,  1878. 

Nous  avons  entre  les  mains  plusieurs  exemplaires  de  cette 
espèce,  de  tailles  diverses,  recueillis  au  Sinaï  par  M.  Fourtau. 

MI^^MUinKS,    T.  III.  ,S(I 


—    (ioO   — 

Luii  (le  les  exemplaires  tiui  présente  les  nièines  tlinieiisioiis  que 
riiii  (les  iiulividus  typùjues  de  Teuoukla  (Alf^^érie)  lui  ressemble 
tellement  (ju'il  serait  très  diflicile  de  les  distinguer  l'un  de  l'autre 
s'ils  étaient  privés  de  leur  étiquette,  t'et  Hemiastev  est  très  eoni- 
niun  en  Algérie  et  en  Tunisie,  dans  l'étage  Cénomanien.  Il  a  été 
aussi  reeueilli  par  M.  Pas(iuali  dans  le  détritus  d'érosion  des  eii- 
vinius  du  Caire  et  ]iroviendrait  connue  tous  ceux  de  ee  gisement 
des  couelies  de  l'Attaka  ou  de  l'Almu  I  taragué. 

Niveau  :  ( 'éiionianien. 

Localité  :  Ouady  Muudrali  et  Ouady  'rayel)ali  (Sinaïi  :  détritus 
d'éru^ion  des  ciiviinns  ilu  ('aire  il'as(|uali  . 

Hkmiaster  l'KOCLIVls  l'emn  et  Caiitliier.   1S7S. 

Syn.  :   /hmùuier  pm-tivu  (.'ottoau,  IVroii    et  (Jaufliior,   Krhimde-i  jouila  de   l'Algfrie, 
l'axe.  IV,  p.  121,  |il.  v,  lig.  1—4,   1«7«. 
K.  A.  Zittfl.  •>!>.  ••il.,  |).  7'.i,  18S.S. 

.^Iême  observation  pour  cette  espèce  (|Ue  p(»nr  //.  fiatiieush. 
Hk.miastkb  GRAflLISV  Cotteau. 

Kyil.  ;    IhnUutfr  i/mnlùf    Dlincnil,     ll'Mrrijtl.    nj    thr    /iVAiii.    ly'   tlie    crr.tiii-mut    rork»   nf 
Siiiiii,  l^iinrt.  .loiirii..  tmin-  xxiii,  |i.  .'l'.i,  inr.?. 

l 'uncan  a  cité  cette  ••spècc  de  la  Sartlie  parmi  les  Kcliiuidcs  ic- 
cneillis  au  Sinaï  pai-  .M.  llullanil.  il  est  prulialde  i|u"il  \  a  cmitii- 
hIoii.  L'auteur  anglais  remai«|Uc  d'ailleurs  (pie  certaines  cspè'-es 
à  vuKto  exteiisioM  géograplii(|ue  i  w  idcwanderingi  ont  une  ten- 
dance à  dift'crci   du  type;  l'assimilatinn  n'est  dmic  pas  certaine. 

Niveau  :  (  eimnianicii. 

Lncalité  :  Sinaï  i(  hnidy  Itnudrali  et  <  hiady  Mnkattebl. 

IhiOFMn  non*  «vertil  i|Ui-  le*  ^k-hiiiiilrn  (|u'il  Mrrit  ont  l'-tt'  ri'ciK'illin  pur  llnlluiiil 
■Il  Hinat  iIrii»  l'Oiiaily  itnuilmli  l'I  ilmm  rotiiidy  Mokniti'li.  l'niir  ci-  ipii  l'xt  ilr  In 
|Mmili'-ri*  loralil/'  olli'  mt  i-xart)',  rar  J'y  ni  r^>riiltr  iiiciiiiif'iiic  pliioii'urK  l'^liinitlitii, 
mal»,  iMHir  la  mtoikIi',  <-II<<  t-nl  liiailiiiiimiliU',  cnr  l'Oiinily  Mokattcli  fut  iiiif  viilliV 
iii'inrM-lInalr  i^ln'  In  ifW*»  ninaYtlipii'*  nanii  r<ifi«lli'ii  <'t  le*  rorhi'H  arrln'M'iitii'H  ;  il  y  n 


—  (3ol   — 

donc  eu  en-cur  de  liolland  (|iii  u  (là  confondre  l'Ouady  Seh  el-Sidr,  foimé  par  la 
jonction  de  l'Ouady  Qineli  et  de  l'Ouadv  Mokatteb  avec  ce  dernier. 

Hemiasïee  Fourneli  Desliayes,  1848. 

Syn.  :  Hemiaster  Fonnieli  Desliayes  in  Agassiz  et  Desor,  Calai,  rais,  des  Échin.  foss., 
p.  123,   1S4S. 

V  »         Cotteau,  Peron  et  Gaiitliier,   Echinides  fossiles  de  l'Algérie, 

fasc.  vu,  p.  ô8,  pi.  II,  ûg.  1—8,  1881. 
>-  V         Thomas   et  Gauthier,   Echinides  des  Hauts   Plateaux  de  la 

Tunisie,  p.  15,  1889  (voir  cet  ouvrage  pour  la  synonj'mie 
plus  complète). 

V  >.  J.  Walther,  L'apparition  de  la  craie  aux  environs  des   Pi/ra- 

mides,  Bull.  lust.  Égypt.,  18S8. 

M.  J.  Walther  dit  avoir  recueilli  à  Abou  Roach  avec  d'autres 
Echinides  plusieurs  Hemiaster  qu'il  attribue  à  H.  Fourneli.  Je 
n'ai  pas  vu  les  échantillons  de  Walther,  mais  j'ai  récolté  moi- 
même  à  Abou  Roach  au  niveau  dont  parle  le  géologue  allemand 
trois  Hemiaster  en  assez  mauvais  état,  dont  cependant  aucun  des 
caractères  visibles  n'est  en  contradiction  avec  VH.  Fourneli.  Je 
ne  puis  donc  citer  cette  espèce  qu'en  faisant  quelques  réserves. 

Niveau  :  Turonien  supérieur  :  Couches  à  Cyphosoma  Abhatei. 

Localité  :  Abou  Roach. 

Epiastee  distinctus  d'Orbig-ny. 

Espèce  citée  au  Sinaï  par  Duncan,  qui  nous  prévient  que  c'est 
une  légère  variété  du  type.  —  Cénomanien. 

Periasteb  elatus  (Des  Moulins)  d'Orbigny. 
Cité  par  Duncan  avec  la  même  observation  que  pour  l'espèce 
précédente.  Sinaï.  —  Cénomanien. 

LiNTHiA  OBLONGA  (d'Orbigny,  1854). 

Syn.  :  Periaster  ohlomgua   d'Orbigii)',   Paléontolof/ie  française,   terrain  crétacé,   tome  vi, 
p.  275,  pi.  900,  1854. 
Linlliia  oltlonga       Peron   et  Gautliier,    Echinides  fossiles  de  l'Algérie,  fasc.  vi, 
p.  79.  1.S80. 

80* 


—  632  — 

!•'(  >rl»ijj:ny  a  sijrualé  oette  espèce  l'omiue  recueillie  par  M.  Le- 
fébvre  avec  des  lîadittlites.  au  Gebel  Garcbe  prcs  de  Suez  à  un 
niveau  quil  rapporte  à  son  étage  Turonien.  Un  la  rencontre  en 
Algérie,  dans  Tétage  Turonien,  aux  collines  du  Moulin  à  \'cnt 
près  de  Batna:  en  France,  elle  est  assez  commune  aux  environs 
d'Angoulême.  à  la  liasc  de  l'étage  Angoumien,  dans  le  Turonien 
supérieur. 

Niveau  :  Turonien. 

Localité  :  Je  ne  connais  point  de  (icbol  (iarcbc  près  de  Suez, 
seule  une  petite  érainence  au  pied  de  l'Abou  Haragué  jiorte  le 
nom  de  Krouélia.  «-'est  peut-être  là  que  Lcfcbvre  la  récoltée  à 
moins  (jue  ce  ne  soit  dans  les  coU(dies  (|ui  bordent  le  massif  cen- 
tral granitique  du  CTcbel  Garil)  à  L'2<i  kiionittii-s  au  Sud  de  Suez 
sur  les  côtes  de  la  Mer  lîougc.  entre  cetrc  nioiiragne  et  (iebel 
Zeit. 

MlCRASTEi:  ^|t.  Zittfl.   1SX3. 

Zittel  (ijp.  rit.,  p.  (i."M  dit  avoir  recueilli  dans  la  couche  qui  cou- 
ronne le  Oebel  lAÛ  dans  l'Oasis  de  l>akcl  de  petits  exemplaires 
de  Micriistcr  (ju'il  ne  désigne  pas  spécititiuemcnt. 

Niveau  :  Attirien  :  <  'oublies  à  Spondt/liis  Dutempleamm  et  Gry- 
jihufa  vcsicularis. 

Localité  :  (iebel  l.itt. 

KCHINOCORY.S  (ANANCHYTES)  OVAÏUS  Zittel.    ISS.}. 

Zittel  (iiji.  r/^ll•ite  fréquemment  dans  les  couclics  du  (  iarumnicn 
ou  de  I  .Vtnrien  di*K  (  (aHis  V Aniiiir/n/tis  ncatn  dont  il  fait  pifM|Uc 
la  cnrHctériMti<|nc  de  irs  conclu-s.  .le  ne  connais  d  Atiii|iic  ijiic 
deux  in<lividuH  reiiiciUih  dans  U-  crétacé  siipéricnr  d'.Mgérie  et 
encore  Hont-ils  en  mauvais  état.  Il  est  assez  curieux  de  voir  cette 
eupèee  «i  répandue  cm  i'rani'c.  se  r«'tronvcr  dans  b-s  (  tasis  li- 
hy<|UOM.  ni  l'on  en  croit  Zittel. 


—  H33  — 

Niveau  :  Garumnien?  Atuiieu? 

Localités  :  Gebel  Lift  (Oasis  Dakel),  Gebel  Ter  (Oasis  Khar- 
geh),  Gebel  Oum  el-Reneiem  (Oasis  Khargehj. 

Époque  éocéne. 
Éehiuicles  oudueyeliqueM. 

Rhabdocidaris  itala  Laube,  1867. 

Syii.'  :  Rhabdocidaris  itala  Laube,  Echinod.  d.  Vicent.  teri.  Geb.,  Sitzungsberichte  fier 
Akad.  der  Wissensoh.,  Wien,  1867,  p.  240  et  1868,   p.  9, 
pi.  I,  fig.  3. 
■■>  »      de  Loriol,  Eodlne  Echinoideen  ans  Aegypten  uud  der  libyschen 

Wiiste,  p.  7,  pi.  I,  &g.  2—9,  1881. 
3  »     K.  A.  Zittel,  op.  cit.,  1883,  p.  cxix. 

M.  (le  Loriol  a  figuré  le  test  et  une  série  de  radioles;  nous  avons 
entre  les  mains  un  assez  grand  nombre  de  ces  derniers;  la  plu- 
part ressemblent  plus  étroitement  au  type  figuré  par  Laube  qu'aux 
variétés  dessinées  par  M.  de  Loriol. 

Niveau  :  Lutétien  I. 

Localités-  :  Mokattam,  ilinieh,  Oasis  de  Moëleli,  xVradj  (désert 
libyque),  plateau  des  Pyramides  de  Gliizeli. 

1.  Pour  toutes  les  espèces  décrites  p;ir  M.  de  I^oriol,  noiis  ne  citons  à  la  Syno- 
nymie que  l'auteur  de  l'espèce  et  ceux  iiui  l'ont  indiquée  en  Egypte  ou  dans  les 
pays  voisins.  Pour  tous  les  autres  auteurs  nous  retivoyons  aux  listes  synonyuiiques 
si  exactes  et  complètes  de  M.  de  Loriol. 

2.  Pour  les  localités  j'ai  suivi  le  plus  possible  les  noms  arabes  usités  dans  le 
pays,  J'ai  donc  dû  supprimer  les  nombreuses  localités  que  M.  Mayer-Eyraar  a  dédiées 
sous  le  nom  génériiiue  de  Garet  (?)  à  ses  amis  et  connaissances,  sauf  celles  dont 
j'ai  pu  rétablir  l'identité.  M.  Mayer-Eymar  sait  sans  doute  aussi  bien  que  moi  que 
le  Congrès  international  de  Géographie  de  Venise  a  adopté  une  résolution  disant  que 
l'on  devait  avant  tout  se  servir  des  noms  usités  par  les  habitants  des  pays  que  l'on 
décrivait.  Comme  M.  Mayer-Eymar  n'en  a  tenu  aucun  compte,  je  me  vois  dans  la 
nécessité  de  supprimer  de  ce  catalogue  les  trois  quarts  de  ses  localités  qui  ne  peuvent 
être  identifiées  (|ue  par  lui  et  de  les  remplacer  par  l'étiquette  très  vague  :  ^Nuuinm- 


—  G.U  — 

Collectidiib  :  Zittcl.  de  Lnridl.  Mayer-Kviuar  i. Musée  de  Zurieli), 
P'i>iirtau.  CTaiitliier. 

I{habi>ocu>akis  MiNlEHEXSls;  Mayei-Eyiuar.  iSi»?.  pi.  i. 
fig.  7-8. 

SjTI.   :    lihahdoeidarù   Minithennii)  MayiT-KviiiJir,   in   roUtel. 

Dimensions  :  Diamètre Hb"  millimètres. 

Hauteur     '22  millimètres. 

Nmis  ne  eoimaissou.s  (luuii  exemplaire  du  test  de  eette  esi)èee. 
Heusiblenient  déformé  par  cnniiiression,  assez  net  cependant  pour 
que  nous  puissions  en  dninu  r  une  description  suftisante. 

Exemplaire  de  taille  moyenne,  subrotulaire.  assez  rentlé  à  lam- 
bitus.  déprimé  en-dessus  et  en-dessou.s.  Aires  ainbulacraires  larges 
de  .')  millimètres  au  pourtour,  droites  ou  très  lé<rèrenient  ondu- 
leuses.  Zones  porit'ères  formées  île  j»aiies  de  pores  ronds,  un  peu 
obliques,  conjugués  par  un  sillon  In'en  maniué:  les  paires  sont  sé- 
parées par  des  cloisons,  (iranulcs  interzonaires  formant  quatre 
rangées,  assez  gros  et  réguliers  dans  les  rangées  externes,  plus 
petits,  moins  alignés,  souvent  douilles  et  même  triples  dans  les 
internes. 

Aires  interand)ula'•^aire^  larges  «le  17  niilliniètres,  dépassant 
plus  de  trois  fois  la  largeur  des  aires  ambulaeraires,  portant  dvn\ 
runf^ées  de  gros  tnberenle.s  perlniés,  non  crénelés,  un  iieii  moins 
dévcIop|»és  près  du  péristome.  puis  augmentant  régulièrement  de 
vidumi-  et  diminuant  pénaux  approches  de  l'appaieil  a|iical:  il  y  «'U 
a  Bcpt  par  rangées;  s(^rol»icules  médiocres  entourés  iliin  cercle  de 
granules  serrés,  peu  accentués;  ces  cercles  scnddculaires  sont 
toujiiurs  entiers,  presque  ronds,  un  peu  ovales;  à  la  partie  supé- 
rieure,  ils  .siint  séparéH  I  un  de  I  antre  par  deux  rangées  de  gra- 

lltM|iii'  irKir}|ilc>,  |i<>iir  l<<  rail  ni»  il  n'y  n  piifi  irniiln*»  loriilltrn.  An  iiiir|iliiK  J'iii  <li'<jii 
«■tprlrii^'  iiioii  u|;lniuii  U-(U>rHiiiR,  <i|)iiii(iii  i|iii  n  <'*t/<  |mrlnK>''<'  pnr  l'iniitlliil  l-lKyiilK'ii 
(rf.   K.  FflUrtail,  Sott  nu-  /«•  HimmiUa  li'kfyiUf.  Kllll,    llinl.    I<:fry|l(i(<li,  II*  S,   IHtIT). 


—  635  — 

miles.  Zone  miliaire  large  de  4  millimètres  à  l'ambitus,  partout 
garnie  de  g-ranules  serrés,  disposés  en  séries  horizontales  de  huit 
ou  dix  à  l'endroit  le  plus  large;  des  rangées  de  même  nature,  mais 
plus  courtes  se  remarquent  près  des  zones  porifères  formant 
un  triangle  entre  l'aire  ambulacraire  et  les  cercles  des  scrobi- 
cules. 

L'empreinte  laissée  par  l'appareil  apical  est  subcirculaire  et 
plus  grande  que  le  péristome  qui  est  dans  une  légère  dépression 
et  ne  mesure  guère  que  7  à  8  millimètres  de  diamètre.  Un  frag- 
ment de  radiole  engagé  dans  la  gangue  à  la  partie  supérieure  est 
trop  incomplet  pour  que  nous  puissions  en  avoir  une  idée  exacte; 
il  est  subcylindrique  et  couvert  de  stries  longitudinales  très  fines. 

L'espèce  la  plus  voisine  parmi  les  Cidaris  égyptiens  est  le  Rh. 
Zitteli  de  Loriol,  qui  a  à  peu  près  la  même  taille;  ce  dernier  se 
distingue  facilement  par  ses  aires  interambulacraires  plus  creusées 
entre  les  rangées  de  tubercules,  par  son  péristome  plus  grand,  par 
sa  granulation  moins  serrée,  par  ses  tubercules  moins  développés 
et  surtout  par  les  granules  de  l'espace  interzonaire  dans  les  am- 
bulacres  qui  sont  disposés  tout  autrement  et  bien  plus  régulière- 
ment. Parmi  les  espèces  étrangères  à  l'Egypte  le  Rh.  Pouechi 
Cotteau  se  rapproche  de  notre  espèce  par  la  largeur  de  ses  zones 
miliaires,  mais  il  en  diffère  beaucoup  par  ses  tubercules  interam- 
bulacraires plus  nombreux  et  crénelés,  par  la  disposition  de  ses 
granules  ambulacraires  plus  réguliers,  par  sa  forme  plus  large  et 
moins  élevée. 

Niveau  :  Lutétien  1''. 

Localité  :  Recueilli  à  Minieh  i»ar  M.  Maycr-Kyniar. 

Collection  :  Musée  de  Zuricii. 

Rhabdocidaris  Zitteli  de  Loriol,  1881. 

Syn.  :   lihahdocidariii  Zitteli  (le  l^oriol,    Encline  Echinoideen   au.i  Aeiji/pten    nnd  der  lihy- 
ficlien  \Vii.ite,  p.  8,  pi.  i,  fis.  1  à  H. 


—  636  — 

Hliahdocidarit  Ziiteli  K.  A.  Zittel,  Beitriigt  zur  Géologie  iind  PaiiUmlologie  tier 
li/jj/»cheti  M'iitle  nnd  der  ani/reitzetideti  Gehiete  von  Aeyx/pten, 
1883.  p.  cvi. 

Espèce  peu  élevée,  arrondie:  pourtour  un  peu  décagonal  par 
suite  du  renflement  des  aires  interanibulaeraires.  Zones  porit'ères 
droites,  larges,  .superficielles:  pores  jjctits,  conjugués  par  un  sillon: 
les  paires  sont  séparées  par  des  cloisons  aiguées  et  d'api)arcnces 
lisses:  l'espace  interzonaire  montre  six  rangées  de  granules  petits 
dans  les  rangées  externes,  microscopiques  dans  les  internes,  tl'ail- 
leurs  régnlicrcnicnt  disposés,  avec  (|ucl(|ucs  petites  verrues  inter- 
médiaires. 

Interamliulacres  rentiés.  portant  deux  rangées  de  tultcrcules 
saillants,  au  nombre  <le  huit  par  séries,  crénelés,  perforés,  entou- 
rés de  scr<d)icu!cs  à  peine  creusés  et  couronnés  de  granules  peu 
serrés,  l'éristonic  daio  une  légère  dépression,  dépassant  en  lar- 
geur le  tiers  du  dianictrc  total. 

Niveau  :  Siiessonien  .supérieur  i  Londinien  II.  de  .M.  .Maycr- 
Eymar). 

Localités  :  KI-(jouc1i  A1»ou  Saïd  à  l'Ouest  de  l'Oasis  de  Fara- 
frali.  (îclud  hrounka'  (pr«'s  id-Syouti,  Bir  Mourr  (Oasis  l-'aratrah. 
oiMé  l'^tj. 

Collection  ;  Zjttcl  Musée  de  Miinicln. 

UnAUlMjiiiiAlils  hdiMoM  .MaMT  llyniiU'  (iu  rollrct.),  \)\.  1, 
fig.  17  —  21. 

M.  .Ma\cr-I\\  nuir  a  n-cucilli  une  série  de  radioles  assez  varié» 
dan»  leur  t'ornic  ijn'il  a  rapportés  au  genre  Rhalxlitridaris.  La  fa- 
cette articulaire  est  lisse,  le  bas  de  la  tige  assez  régulièrement 

I.  1.4'  li<'lM-|  |)|(iliiikn  rut  In  liiiilitliKlii'  ili-iiit(ll<''>'  |>ni  Inlin  Irn  iiiitiMlt'n  nlli'liiiiliiU 
wtii*  Ir  niiiii  )|i'  •  TiKlh'iilii'rK'.  nii>iitnKii<'  ilcn  iiiiirln.  h  rnilnt'  ilc  In  (rmixli'  iii'M-r<i|><i|i< 
^CyptlemiP  <!■    I.\<<>ihi1i<  ifin   mt   I  rriiiii''i'   iliiiiN   XVI  llniirjt.    Niiiix   lui   iikhk  ii'hiIKii'  mm 

nom  iinib«< 


—  637  — 

cylindrique;  le  bouton  assez  saillant  et  surmonté  cVune  collerette 
lisse  mesurant  6  à  10  millimètres  en  hauteur:  au-dessus  de  la  col- 
lerette la  tige  reste  presque  cylindrique  pour  quelques  radioles, 
ou  bien  elle  devient  ovale,  subtriang-ulaire  et  même  complètement 
plate  sans  être  trop  mince;  le  plus  grand  fragment  plat  que  nous 
ayons  mesure  7  millimètres  de  largeur.  Sur  tous  la  tige  porte  des 
séries  longitudinales  de  gros  tubercules  épineux,  médiocrement 
rapprochés,  et,  entre  ces  séries,  d'autres  plus  nombreuses  de  gra- 
nules moins  accentués,  reliés  entre  eux  ou  isolés,  tous  d'apparence 
spiniforme.  Ils  sont  bien  plus  abondants  d'un  côté  du  radiole  que 
de  l'autre;  le  plus  grand  de  ces  fragments  atteint  39  millimètres. 

M.  Mayer  réunit  à  ces  radioles  quelques  fragments  de  test,  peu 
considérables,  sauf  un  qui  est  malheureusement  corrodé  à  tel  point 
qu'on  ne  peut  guère  en  préciser  les  caractères;  d'ailleurs  il  n'est 
pas  certain  que  les  plaques  et  les  radioles  appartiennent  au  même 
type.  Ces  radioles  nous  paraissent  ditférer  de  tous  ceux  que  nous 
connaissons  dans  les  terrains  éocènes;  ceux  qui  sont  plats  ne  rap- 
pellent que  de  loin  les  radioles  du  Porocidaris  Schnidelii  dont  la 
collerette  est  moins  haute  et  granuleuse,  et  qui  en  outre  ont  la 
facette  articulaire  crénelée,  ce  qui  suffit  pour  distinguer  les  deux 
types. 

Niveau  :  Suessonien  moyen  (Londinien  I  de  M.  Mayer). 

Localités  :  Dounkoun,  Kourkour. 

Collection  :  Musée  de  Zurich. 

KHABDOCiDARia  SOIJTAKIA  Mayer-Eymar,  1898. 

M.  Mayer-Eymar  a  désigné  sous  ce  nom  un  radiole  arrondi, 
diminuant  régulièrement  de  diamètre  de  la  base  à  l'extrémité,  me- 
surant 35  millimètres  de  longueur  et  5  de  diamètre  à  l'endroit  le 
plus  épais,  et  qui  devait  être  un  peu  plus  long,  car  l'extrémité  fait 
défaut.  La  facette  articulaire  paraît  avoir  été  crénelée;  le  bouton 

MKMOIUES,  T.  m.  81 


—  638  — 

peu  développé  est  surmonté  d'une  collerette  à  bord  supérieur, 
oblique,  autant  que  nous  pouvons  le  distinguer;  le  reste  de  la  tige 
est  couvert  de  granules  épineux,  inégaux,  mal  rangés  en  série;  il 
y  avait  probablement  de  tins  granules  intermédiaires,  mais  la  sur- 
face est  corrodée  et  ne  nous  permet  pas  de  les  distinguer  nette- 
ment. 

Il  sera  nécessaire,  pour  avoir  une  connaissance  précise  de  ce 
type,  de  recueillir  de  nouveaux  matériaux:  ainsi  isolé  cet  exem- 
plaire ne  peut  pa.s  fournir  les  caractères  complets  d'une  espèce. 
Les  radioles  dont  il  se  rapproche  le  plus  sont  ceux  du  C/ilaris 
Taramelli,  tels  du  moins  qu'ils  sont  figurés  dans  la  PaUontologie 
française.^  mais  il  ne  saurait  y  avoir  identité  si  notre  radiole  a 
réellement  la  surface  articulaire  crénelée. 

Niveau  :  Lutétien  I. 

Localité  :  Mokattam. 

(.'oUcction  :  Musée  de  Zurich. 

PoKOCiDAïus  SciuiiDELii  Desor  (Mllnster),  18.')G. 

.Syn.  :   Cldaritu  SchmùUtii     MUnster  m  (JoldfuHS,  l'etrf/ticta  Genuaniae,  I,  [i.l'JO,  pi.  40, 
lig.  4,   1830. 
ParoeUlaru  SehmiiUlii  Di'giir,  Syiioptù,  p.  47,  |il.  vu,  li(f.  22,   ISûti. 

>  >  l'.  (lu  Luriiil,  Sfonographie  du  Echinidu  nummiiUtiiiut-a  de 

rÉgypte,  p.  6,  pi.  1,  lig.  1  —  16,  1880. 
»  •  I'.  (le  Loridl,  tÀKlint  KchinoiiUen  au*  Acgyi>trn  iiiid  der  tiljij- 

irhrn   WiMf,   p.  y,   pi.  1,  11g.  10,  11,   18X1. 

NoUM  renvoyoïiH  pour  la  description  de  cette  espèce  aux  deux 
ouvrage»  cités  de  M.  de  Loriol  ;  nous  ne  saurions  rien  ajouter  )\ 
l'étude  reinan|uablc  (pii  a  été  faite  par  notre  savant  confrère;  nous 
noiiH  contenterons  de  préciser  les  difl'érentcs  hu-alités  où  l'on  a 
rencontré  le  /'.  Srfimidelii  en  Egypte,  ainsi  (pie  l'horizon  (|u'il  oc- 
cupe. 

I.  TrmJn  (oc^dp,  tomo  n,  pi.  30'i,  liff.  I. 


—  639  — 

Niveaux  et  localités  :  Suessonien.  —  Boguoroii  ("?)  entre  les  oasis 
de  Doukoun  et  de  Koiirkour  (Mayer-Eymar),  Gebel  Droiinka  près 
d'El-Syout.  —  Lutétieii  I.  Mokattara.  Plateau  des  Pyramides  de 
Ghizeli,  Minieh,  Gebel  el-Fesclm,  Abattoir  du  Caire/  Ouadi  Hof 
près  Hélouan,  oasis  de  Moeleh;  Gebel  Arabali  et  Ouady  Feiran 
(Sinaï  —  R.  Fourtau).  —  Lutétien  II.  Mokattam,  Ouady  el-Tih, 
Ouady  Bellardi  (?!).- 

DiCTYOPLEURUS  Haimei  Duucau  et  Sladen,  1882. 

Syn.  :  Dictyoplevnis  Haimei  Duncan  et  Sladen,   The  fossil  Echinoidae  of  Weste^-n  Sind, 
p.  39,  pi.  IX,  fig.  4—5,  1882. 
»  »       P.  de  Loriol,  Notes  pour  servir  ù  l'étude  des  Echinodennes, 

I,  p.  29,  pi.  XXXIV,  ûg.  7,  1884. 

M.  de  Loriol  a  cité  cette  espèce  indienne  comme  se  trouvant  au 
Mokattam  en  s'appuyant  sur  un  exemplaire  sufiisamment  con- 
servé que  nous  lui  avions  envoyé;  il  nous  avait  été  remis  par  un 
collègue  eu  géologie  depuis  longtemps  décédé,  qui  nous  avait 
affirmé  qu'on  le  lui  avait  apporté  de  cette  localité.  Aucun  autre 
exemplaire  de  Dictyopleiirus  n'ayant  été  recueilli  depuis  ce  temps, 
nous  craignons  qu'il  n'y  ait  eu  quelque  confusion,  bien  que  la  pré- 
sence du  D.  Haimei  en  Egypte  ne  soit  pas  impossible. 

MiCROPSis  Fraasi  p.  de  Loriol,  1880. 

Syn.  :  Pxeudodiadema  Ritppeltii  Fraas,   Oeotogisches  atts  dem  Orient,  Wiii'tonib.  Naturw. 
.Jahresschrift,  p.  277,  1867. 
Micropsis  Fraasi  P.  de  Loriol,    Monographie   des    Echinides    des  couches 

numimditiques  de  V Egypte,  p.  13,  pi.  i,  tig.  17,  1880. 

1.  M.  Mayci--Eym;ir  indique  comme  localité  pour  plusieurs  espèces  ^A/iattoir  du 
Caire".  Je  ne  connais  au  Caire  que  deux  ab.attoirs  :  l'un,  l'ancien,  en  plein  faubourg 
de  Faqallah  est  l'ancienne  mosquée  du  Zalier  construite  en  gros  blocs  du  Gioucliy, 
l'autre,  le  nouveau,  au  sud  du  quartier  de  Sayeda  Zeïnab  prùs  des  buttes  de  dé- 
combres du  Vieux  Caire.  Ni  l'un  ni  l'autre  ne  sont  bâtis  sur  du  rocher.  La  véri- 
table localité  est  un  rocli<>r  à  400  mètres  au  Sud-Est  de  l'Abattoir  de  Sayedali- 
Zeinab. 

2.  Localité  baptisée  par  M.  M:iyer-E3'mar,  doit  probablement  être  une  jietite  cre- 
vasse ravinée  au  pied  Sud-Ouest  du  Mokattam  du  côté  de  l'Ouady  cl-Tili. 


—  (;40  — 

Exemplaire  iniitjue  reeiieilli  par  Fraas.  remai'quable  par  ses 
nombreux  tubercules  et  la  rareté  des  granules  qui  les  accompagnent 
soit  dans  les  aires  ambulacraires.  soit  dans  les  aires  intoramlni- 
lacraires. 

Niveau  :  Lutétien  II. 

Lncalité  :  Mokattam. 

Collection  :  Musée  de  Stuttgart. 

MiCROPSis  MoKATTAMENSLs  Cotteau,  1880. 

Syn.  :   Microptu  Mokattamentu  Cotteau  :  Kchiiiidet  nourtanx  oh  ;>('u  coiiiiim,   1,  p.  Hi, 
1)1.  31,  fig.  1—4,  18S0. 
>  >  I'.  >lo  Loriol,  op.  cit.,  p.  14,  pi.  IV,  tig.  1,  1880. 

Cette  espèce  diffère  un  peu  des  autres  Micvopsis  par  ses  zones 
porifères  parfaitement  rectil ignés.  Elle  ressemble  beaucoup  au 
Cuphnsoma  suix-rbiim  Daines,  du  Vicentin,  qui  en  diffère  par  ses 
rangée»  de  tubercules  secondaires  tout  à  fait  régulières,  ses  gra- 
nules peu  nombreux  et  laissant  le  milieu  des  aires  interambula- 
craires  pres(jue  dénudé.-s  au  lieu  d Ttrc  très  serrés  et  partout  uni- 
formément répandus. 

Niveau  :  Lutétien  11,  en-dessous  des  coiulics  à  Cardinm 
Srlnreiiifnrthi. 

Localité  :  Mokattam. 

Collections  :  ( 'oltcau.  .Musée  ilc  Ziiriili.  l'asiiuali. 

E<iIIN01'SI.S  LIBYCUS  de  Loriol,   1H8L 

Hyn.  :  KehhwpiU  Wi^au  «le  Ixiriol,  Korllnt  txhiitnUlvin  mu  Aegyptm  mul  drr  tiliythra 
Wiltle,  |i.  10,  |il,  I,  11k.  1:2,   IHHl. 
.  .  K.  \.  /iHcl,  «y.   cil.,  p.   ,rvi,    18U.1. 

LocalitéM  et  nivenux  :  SueHKonicn  moyen.  —  Kl-CJoiuli  Al)oii 
Sttïd  fZittclj  et  (Jcbcl  hronnka  jirès  el-Syout.  Lutétien  11'. 
Environ  dr  l'inn'li  (Knyounij  —  (d'après  .M.  Miwt  i-l',ymarj. 


—  641  — 
MiSTECHiNUS  Materi  (le  Loriol,  1897. 

Syn.   :  Mistecklnus  Mayeri  P.  de  Loriol,    Notes  pour  sermr    à  l'étude  des  Echinodei-mes, 
V,  p.  8,  pi.  I,  flg.  •_',  3,   1S97. 

Espèce  unique  d'un  genre  créé  par  M.  de  Loriol  pour  des  échi- 
nides  récoltés  par  M.  Mayer-Eymar.  Se  distingue  des  Micropsis  et 
des  genres  voisins  par  la  singulière  disposition  des  paires  de  pores 
dans  les  zones  porifères,  d'abord  directement  superposées,  elles  se 
groupent  ensuite  en  petits  arcs  transverses  de  trois  paires,  par- 
faitement semblables  à  ceux  des  zones  porifères  du  genre  Echiyius. 
Dans  l'unique  espèce  connue  jusqu'ici,  les  tubercules  des  aires  am- 
bulacraires  disparaissent  à  la  face  inférieure,  ce  qui  lui  donne  un 
aspect  très  particulier,  mais  il  se  peut,  comme  le  fait  remarquer 
M.  P.  de  Loriol,  que  ce  ne  soit  là  qu'un  caractère  spécifique. 

Niveau  :  Lutétien  1. 

Localité  :  Oasis  de  Moeleli  à  50  kilomètres  au  Sud  du  Fayoura. 

Collection  :  Musée  de  Zurich. 


Éeliiuidesi  exooy cliques. 

FiBULAEiA  LoRiOLi  Tliomas  et  Gauthier,  1889. 

Syn.  :  Fihnlaria  Lorioli  Thomas   et  Gauthier,    JJescrijHion  des   Echinides  recueillis   en 
Tunisie  par  M.   Thomas,  p.  102,  pi.  vi,  fig.  17— "21,   1889. 
»  »        Cotteau,  Paléontologie  française,  terrain  tert.  éocènc,  tome  ii, 

p.  391,  pi.  295,  &g.  7—14,  1892. 
»  »         P.  (lo  Loriol,    Notes  ^X""'   servir    à   l'hist.  des  Echin.,   V,  p.  6, 

1897. 

Espèce  de  petite  taille,  renflée,  de  forme  elliptique,  aussi  large 
en  avant  qu'en  arrière.  Face  supérieure  convexe,  face  inférieure 
bombée.  Apex  central.  Aires  arabulacraires  superficielles,  ambu- 
lacres  non  fermés,  aigués  au  sommet,  courts-,  l'antérieur  plus  large 
(jue  les  autres.  Zones  porifères  bien  développées,  droites,  compo- 
sées d'environ  dix  paires  de  j)ores  ronds,  non  conjugués,  l'éristonie 


—  642   — 

central  rond  et  petit:  périprocte  petit,  légèrement  ovale,  place  à 
la  face  inférieure  à  1  uiill.  '  ;  du  péristouie. 

Niveau  :  Lutétien  II. 

Localités  :  Mokattam  (Pasquali  et  Mayer-Eymar).  —  Carrière 
au  sud  du  cimetière  de  Kafrah  près  les  Pyramides  de  Ghizeli 
(li.  Fourtan). 

Thaga-stea  LrciANi  de  Loriol  (S»h.  Echnèocymmis),  1880. 

Hyn.  :  Eehinocyamtu  Luciam  l'.  de  Loriol,  Monog.  de»  Kchin.  niimmiil.  de  l'Éiypte,  p.  18, 
pi.  11,  fig.  8—16.  1880. 
Tliaynitea  I.uciaui        U.  Foiirtau,    Xote    »ur  let   bana   i\    CaUianaMO    d'Eyypte, 
Hiill.  Ilist.  ÉJO  pt-  f"St-  3,  189". 

Quand  M.  l'oniel  eut  publié  son  «renre  Tharjastea,  nous  avons 
poli  à  la  meule  plusieurs  exemplaires  de  Y Kchiuoriiamus  Lnciani 
l)our  noiLs  assurer  de  la  ])résence  des  cloisons  internes;  nous  n'en 
av(»n8  trouvé  aucune  :  cet  écliinidc  ne  peut  donc  pas  rester  ]t:inni 
le»  K'/iinori/n)iins\  il  apjtartient  au  gi-nre  'J'/nK/a.'^tcd,  qui  ne  ditlïrc 
de»  Fibalaria  f|iie  |tar  .sa  forme  plus  i.ii  moins  alloiijjée  et  irré- 
jfulière. 

Niveau  :  Lutétien  11,  rouiIics  à  ('allia, xissa. 

Localité»  :  Oiiady  el-'i'ili  prè.s  du  Caire,  .Mnkattaiii. 

SlSMoNPIA  LoiiOlllKll  l'raa.s.  ISCT. 

8jn.  :   Sitnoiidla  Lo-jotht(i  FnilM,  Aus  devx  (trient,  AViltl.  Iiîillirf.  (Irscllsrli.,  tiniic  xxiii, 
p.  S80,  pi.  VI,  tlg.  il,   1807. 

r    il.-   l/.riol,  <•;».  ri7,  p.  16,  pi.  Il,  fl({.  1— a,   «880. 
K.    A.   ZillH,  0)>.  rit.,  p.  cv,    IBM.l. 

|{.    Kiiiirtiiil,    AWe    »Mi-   ht   Simoiidia   iCXj/yjiV,    Bull,    liinl. 
KK>pt  .  fnno.  .1,   18U7. 

Cette  jolie  e«pèce  est  caractériHée  par  isa  tacc  .sii|iéricuri'  co- 
nique, Hu  face  iiiférieiiie  nniforméinciit  concave,  «on  l)ord  mince, 
MCH  ainlnilacrett  non  coMtuléM  et  mch  tnl»erculc.«<  trè»  écarté»  à  la 
fncc  Hiipérieure. 


—  643  — 

Niveau  :  Caractérise  le  Suessoiiien  supérieur  (Loudiuien  II,  de 
M.  Mayer)  de  la  Haute-Egypte. 

Localités  :  Gebel  Drounka  près  El-Syout.  —  Euvirous  de  Lou- 
xor. 

Collections  :  Musée  de  Stuttgart.  Zurich,  Muséum  de  Paris. 
R.  Fourtau. 

SisMONDiA  SOEMANNi  de  Loriol,  1880. 

Syn.  :   Sismondia  Soevianni  de  Loriol,  op.  cit.,  p.  17,  pi.  11,  fig.  6,  7,  1880. 

»  »  R.  Fourtau,   N'oie  sur  le.i   Sismondia  d'Égi/pte,    Bull.   lust. 

Ég-ypt.,  fasc.  3,  1897. 

Petite  espèce  de  forme  ovale,  rétrécie  eu  avant  et  en  arrière, 
mais  plus  fortement  en  avant;  face  supérieure  plate,  face  infé- 
rieure légèrement  pulvinée,  déprimée  au  centre;  bord  épais.  Ap- 
pareil apical  central;  péristome  au  milieu  de  la  légère  dépression 
de  la  face  inférieure;  périprocte  petit,  place  près  du  bord. 

Niveau  :  Lutétien  I  et  II,  selon  M.  Mayer-Eymar. 

Localité  :  Ouady  el-Tili.  Mokattam  (Mayer-Eymar),  Gebel  Abiad 
près  la  nécropole  de  Kayed  Bey  (K.  Fourtau), 

Sismondia  planulata  d'Archiac  {suh.  Echinocjjamm). 

Fraas  a  cité  le  Sismondia  jjlamdata  dans  les  couches  du  Mo- 
kattam, oii  il  occuperait  la  même  position  que  le  S.  Soemanni. 
Les  deux  espèces  sont  très  voisines;  elles  diffèrent  cependant  par 
quelques  caractères  :  par  les  pétales  ambulacraires  plus  renflés 
et  plus  larges  chez  le  S.  Soematmi,  ])ar  son  bord  plus  épais,  par 
sa  i)artie  postérieure  i)lus  rétrécie;  de  plus  la  taille  du  S.  planu- 
lata est  beaucoup  plus  grande,  l'eut-ctre  y  a-t-il  eu  confusion  entre 
les  deux  espèces;  peut-être  existent-elles  simultanément  au^Mokat- 
tam;  il  faudrait,  pour  résoudre  définitivement  la  question,  pouvoir 
examiner  les  exemplaires  recueillis  par  Fraas. 


—  (>44  — 
î^LsiioNi'iA  ZiTTELi  Mayci-Eymar  lb9S. 

Sjni.  :  Sitmondaea^  (sic)  Zilleli  Maycr-Eymar,  yeue  EMniden  aita  den  Kiimmulitfn- 
Gehieten  Âegi/pteni,  Vierteijahressclirift  der  Nat.  Oesell. 
Ziiricli.  p.  3,  pi.  m.  figr.  5,  1898. 

M.  Maycr-Eymar  a  recueilli  à  Minieli  im  assez  grand  nombre 
de  Sismoudia  de  petite  taille,  de  forme  iiresquc  circulaire,  à  bord 
relativement  assez  éi)ais.  qui  dittorent  certainement  des  deux  es- 
pèces égyptiennes  que  nous  venons  de  signaler.  Le  test  est  moins 
allongé,  moins  jjentagonal  que  celui  du  S.  Soeman>ii\  le  péri- 
procte  e.st  jdus  rapproché  du  bord.  On  ne  saurait  non  i)lus  con- 
fondre ce  tyi)e  avec  le  S.  Luqut/ieti:  il  n'est  ni  subconique  en- 
dessus,  ni  creusé  en-dessous,  et  il  a  le  bord  plus  arrondi  et  i)lus 
épais.  L'espèce  la  plus  voisine  serait  le  .S.  Desvr/  Coquand,  tle 
l'éocène  d'Algérie  :  ce  dernier  est  j)liis  pentagonal.  ))lus  mince  au 
pourtour  et  il  a  It-  piTi])r(ictc  cncnif  plus  rnpproilié  du  1)onl. 

Niveau  :  Sues.soniiii  sui)érieur. 

Localité  :  Minieli. 

Sl.sMONKH  MACHiii'iivi.l.A  -Maycr-Kvmar,  1898. 

Sjn.  :  Sitnoiittafii  mnrrnphyUa  .Mnycr-Kym.ir,  o;».  cit.,  p.  2,  )il.  m,  fifr.  t.  lf'.'>>. 

Un  seul  exemplaire  de  très  petite  taille  snbconique  en-dcssiis 
et  déprimé  en-dessous  comme  les  jciincs  du  .S.  Logotln^tl;  un  peu 
moins  allongé  que  cette  dernière  espèce  et  à  pétales  aml)ulacraircs 
plu»  largcM. 

1.  .M.  .MayiT-Kyiuiir  rcrit  Sitmondiun  un  lieu  ili-  .Sitinoiidiii  v\  cil  (loiiiic  la  raimin 
milvaiiti'  :  ira|irt'-s  lv«  n-fclcii  <lc  In  tfriiiliii>l<>|fi('  Ick  ihiiiih  iiTiiiiiii!')*  i-n  n  ilnivciif 
prendre  en  Intiri  lonw|iriiii  en  fait  un  nom  di*  Kcnn-  la  tcnninaiMon  r»  et  inriipu'  rVitt 
un  nom  d>*|NVi'  la  tcnninniiHin  al.  l.v  K<'nri<  rri'-i- pur  Iirnor  6(aiit  d(Mlii<  nu  (r>'oli>);>i(' 
ifnllfn  .SiiiioomlR  doit  donc  Otfv  rrrit  himondaea  et  non  Sitmoiidia  ipii,  irnprrs  li'ii 
diivn  rrjfli-t,  dfvmll  en  ce  rnn  rnppi'lrr  un  Sitmondi,  di'  uii^uit-  ou  n  décrit  UhnlidiKi- 
ilarU  SUmtnidal  (lu  .Mior^'nc  de  Mndcrc  i-t  non  nh.  Slimoudii.  Ku  l'cRpi^co  .M.  Mnycr- 
Kyni  '  '   avoir  rnUon,  mnia  comme  r'oal  l>i>iior  <pii  a  commln  In  Inuic,  J«< 

ni<  I'  I''  d'njoutcr  cucorc  un  nouvcnu  rlinpitrc  n  In  huionvuiic  déjà  ni 

rharh"  •'  •'•"  i.' runidcii  ndopirr  le   nom   correct  qid  crI   nenl   à   cui|ilo\i'r  ainrn  ipie 
Ion*  Jeu  iMtléonloloKue*  ont  ndnil*  relui  de  SItmnndIn. 


—  645  — 
Niveau  :  Lutétien  II,  d'après  M.  Mayer-Eymar. 
Localité  :  Ouacly  el-Tih  près  du  Caire. 

Il  nous  paraît  bien  aventureux  d'établir  une  nouvelle  espèce  de 
Sismondia  sur  un  seul  exemplaire  de  petite  taille. 
Clypeastee  Beeunigii  Laube,  1867. 

Syn.  :   Clm^sler  Breunig»  Laube,   Vicent.  Echinod.,  Sitznngsber.   (1er  Wiener  AkacL, 
Bd.  Lvi,  I,  p.  243,  1867. 
5  »  P.  (le  Loi-iol,   EocUne  Echinoideen  mis  Aefjijpten  und  der  li- 

bi/schen  Wilste,  p.  12,  pi.  r,  fig.  18—19,  1881. 
j  .>  K.  A.  Zittel,  op.  cit.,  p.  cxxiv,  1883. 

Les  exemplaires  de  cette  espèce,  étudiés  par  M.  de  Loriol,  ne 
sont  que  des  fragments;  mais  quelques-uns  représentent  le  test 
presque  entier,  et  l'assimilation  avec  le  type  du  Viceutin  n'est  pas 

douteuse. 

Selon  M.  de  Loriol  quelques  fragments  peuvent  appartenir  à 
des  espèces  ditférentes,  mais  la  plus  grande  partie  appartient  au 
Cl.  Breunigii. 

Niveau  :  Bartonien  :  couches  à  Nummulites  Fichteli. 

Localité  :  Environs  de  Syouah,  à  l'Est,  entre  Aradj  et  Rhartelm. 

CoNOCLYPEUS  CONOIDEUS  (Leske)  Agassiz,  1839. 

Voir  pour  la  synonymie  de  Loriol,  Monographie,  loc.  cit.,  p.  24.  Ajouter  :  K.  A. 
Zittel,   Traité  de  Paléontologie,  p.  518  et  522,  fig.  375  et  382,  vol.  1,  1883. 

M.  de  Loriol  n'a  eu  entre  les  mains  qu'un  exemplaire  égyptien 
un  peu  déformé  de  cette  belle  espèce.  J'ai  pu  en  avoir  plusieurs 
de  la  collection  de  l'École  de  Médecine  de  Kasr  el-Aïny  (Caire). 
Ils  se  rapportent  bien  au  type  décrit  par  notre  savant  confrère 
[ÉcUnides  tertiaires  de  la  Suisse,  1875).  C'est  grâce  aux  spéci- 
mens rapportés  par  lui  du  Désert  de  Libye  que  M.  K.  Zittel  a 
pu  séparer  le  genre  Conochjpeus  de  la  famille  des  Cassidididées 
et  de  la  tribu  des  Atélostomes  pour  en  faire  une  famille  à  part 
dans  la  tribu  des  Gnathostomes,  famille  qui  troixve  admirablement 
sa  place  entre  les  Echinoconidées  et  les  Clypeastridées. 

QO 

MÉMOIRES,  T.  m. 


—  G46  — 

Niveau  :  Suessonien  moyen. 

Loealité  :  Gebeleïu  près  Edfou.  Esueli?  Désert  de  Libye  entre 
Syouah  et  l'Oasis  de  Beliarieli  (K.  Zittel). 

Collections  :  Muséum  de  Paris;  École  de  Médecine  de  Kasr  el- 
Aïny  (Caire),  Musée  de  Munich  (K.  Zittel). 

CoxocLYPECs  Delaxoi'ei  de  Loriol,  1880. 

.*»\ni.  :   Conotlypnit  Vdanouei  «le  Loriol,    ifonoyr.    (op.  cit.),  p.  "JG,  pi.  11,  fig.  17,   ISSO. 
K.  A.  Zittel,  op.  cit.,  p.  cvi,  1883. 
>  •  Cotteau,    Paléontolo<jit  française,    terrain    i'OCèue.    p.   11. 

pi.  219,  1891. 

Espèce  voisine  du  C.  conoidens,  mais  qui  en  dittère  par  plu- 
sieurs caractères  indiqués  avec  soin  par  M.  de  Loriol  :  ambulaores 
beaucoup  plus  étroits,  zones  interporifères  ])ortant  moins  de  tuber- 
cules, doLsons  à  une  seule  rangée  de  g;ranules  au  lieu  de  deux, 
base  constamment  très  elliptique. 

Xivi-au  :  Suessonien  moyen. 

Localités  :  Gebel  ( 'bevaoussa  jjrès  Esneli,  Gebel  Urounka  près 
el-Syout,  Gebel  Deircl-lialiari  prèsLouxor,  Gebel  Ter  près  Esneli 
(^Zitteli,  (icbel  (tuin  cI-Kcnneicin  (Oasis  de  Kliarjii'lii  iScliwein- 
furtlij,  Gebel  E.s^saouiell  jtrts  Soliag  (Tis-sicri. 

AMIlLYI*Yiil>  MI.ATATI.S  Afjassiz,   IN-IU,  pi.  1,  tiy.  l.'i   -K). 
Syn.  :  Voir  la  «ynonyinic  iUiih  l'utivriige  de  SI.  «le  Loriol  :  ifouoyr.  dti  hchin.  nummul. 
<U  CAyyptr,  p.  'JS,  pi.  m,  fl(,'.  S. 

Y  «jouter  : 
AmUjfjtx/'jui  dilatalut  K.  A.  Zittel,  op.  cil.,  p.  m,   1883. 
Cljfptiu  (êtmi- Clypeus)  prttiotiu  MnyerKyiDnr,  op.  cil.,  p.  3,  pi.  m,  f]g.  0,  1898, 

L'exemplaire  du  musée  de  Stuttfjart  décrit  et  fifruré  par  M.  de 
Loriol  avait  été  iéc(dté  j>ar  Fraas  au  Mokattaiii  rt  rapjtorté  par 
cet  uiite,iir  à  ICclilnolauipns  Stndrri. 

lu  deuxième  exemplaire  eut  cité  par  -M.  de  Loriol  couinic  ap- 
partenant à  HU  collcrtion  «t  provi-naiit  des  environs  de  Louxor  le- 
•MH'illi  par  .M.  Ed.  Navilb-,   mais  notrt-  savant   niiifïèn-  déclare 


—  647  — 

conserver  quelques  cloutes  sur  sou  attributiou  à  Ambl.  dilatatus. 
Cepeudaut  Zittel  dit  eu  avoir  récolté  au  même  uiveau  à  Gebel  Ter 
près  Esueh. 

M.  Mayer-Eymar  a  recueilli  auMokattam  un  individu  de  grande 
taille  qui  mesure  80  millimètres  en  longueur  et  en  largeur,  et  32 
en  hauteur,  il  ne  nous  paraît  pas  pouvoir  se  séparer  spécifique- 
ment de  rindividu  figuré  par  M.  de  Loriol;  mais  il  mérite  une 
mention  particulière.  La  forme  en  est  subconique;  la  partie  supé- 
rieure incomplètement  conservée,  mais  bien  nette  et  bien  fraîche, 
présente  les  deux  aires  ambulacraires  postérieures  intactes,  et 
l'antérieure  de  droite  presque  complète;  le  bord  est  pulviné;  la 
partie  inférieure  fort  détériorée  montre  néanmoins  la  dépression 
centrale  et  le  périprocte.  Le  développement  des  aires  ambula- 
craires est  très  remarquable,  car  les  pétales  atteignent  14  milli- 
mètres en  largeur,  dont  0Y2  pour  chaque  zone  porifère,  et  7  pour 
l'espace  interzonaire  ;  tandis  que  dans  un  autre  exemplaire  de 
60  millimètres  de  longueur  les  pétales  n'excèdent  pas  8  millimètres 
en  largeur,  dont  2  pour  chaque  zone  porifère  et  4  pour  l'espace 
interzonaire. 

La  difierence  en  surface  est  très  sensible,  comme  ou  le  voit; 
mais  la  proportion  reste  la  même  :  l'espace  interzonaire  égale  en 
largeur  les  deux  zones  porifères  réunies.  La  granulation  est  plus 
fine  et  plus  serrée  sur  le  grand  exemplaire  égyptien;  le  périprocte 
mesure  27  millimètres  en  longueur  et  12  en  largeur,  avec  les  deux 
extrémités  arrondies.  Nous  faisons  figurer  ce  remarquable  individu. 

j\[.  Mayer-Eymar  a  eu  la  fâcheuse  idée  de  rapporter  cet  oursin 
éocène  au  genre  jurassique  Clypeus,  un  Clypeus  sans  sillon.  Dans 
la  figure  qu'il  a  donnée,  l'exemplaire  a  été  placé  de  travers,  et 
présente  comme  arabulacre  impair  l'ambulacre  postérieur  de  droite. 
L'auteur  a  pris  pour  le  périprocte  une  légère  cassure  qui  se  trouve 
sur  l'ambulacre  impair  détérioré,  tandis  qu'il  n'y  avait  qu'à  rc- 


—  648  — 

garder  à  la  face  iuféiieiue  pour  voir  lo  magnifique  périprocte 
m Aiiihhiinjgus,  long  de  27  luillimètres.  que  nous  avons  fait  repro- 
duire fig.  16. 

Localités  et  niveaux  :  Suessonien  II  (?),  Louxor  (Naville),  Ge- 
bel  Ter  i  Zittel  i.  —  Lutétien  I,  Mokattam  i  Fraas  et  Mayer-Eymar). 

Collections  :  Musées  de  Stuttgart,   Munich  et  Zurich,   P.  de 


■rii 


Genre  GisOPTGUS  Gauthier,  1898. 

M.  de  Loriol  a  rapporté  au  genre  Rhynchopygiis  d'Orbigny  quatre 
espèces  (jui  n'y  entrent  que  difficilement,  car  elles  ont  les  pores 
amhulacraires  allongés  dans  les  séries  externes  et  conjuguées  par 
un  sillon  dans  chaque  paire,  tandts  que  les  vrais  E/n/ncfiopygus 
n'ont  ([VU.-  des  pore.s  ronds,  très  petits,  non  conjugués.  Notre  sa- 
vant confrère  voyait  dans  ces  échinides  un  type  intermédiaire 
entre  le  genre  dans  le(|uel  il  les  a  compris  et  les  Cassiilidus,  et 
l'observation  est  très  juste;  seulement  ce  type  intermédiaire  ne 
s'adapte  bien  ni  à  l'un,  ni  à  l'autre  genre.  Si  la  nature  des  pores 
ambulai-raircs  les  sépare  du  premier,  leur  périprocte  transverse 
le»  éloigne  du  second.  Ce  dernier  caractère  avait  frai)pé  notre 
regretté  confrère  et  ami  commun  Cottcau  (pii  pensait  que  ces  our- 
sin» ilevaient  rentrer  ilans  le  genre  J'i/UDr/ii/nc/ius;  mais,  outre 
(|ue  leur  j)éripr()cte,  bien  (jue  transverse,  n'est  pas  disjiosé  connue 
celui  de  ce  dernier  genre,  leur  face  inférieure  avec  son  péri.stome 
orné  de  grosses  protul»éranccs  et  de  phyllodcs  bien  développés  ne 
convient  pa»au  genre  /'///y»  <;•//// //'•//'/.<,  inai.s  les  rap|tro(licraif  plutôt 
ûen  CaMÎJulus.  Il  en  résulte  qu'il  lant  nécessaircnuiit  taire  i|uclqiie 
violence  aux  troi»  genres  citcM  pour  \  faire  entrer  ces  types  égyp- 
tien», et  que  leur  place  y  nera  toujours  conteHtal)le.  Nouh  eroyons 
doiu-  pluH  Himple  de  le»  grouper  hoiih  un  nom  génériqiU'  particu- 
lier, (rUup;/f/UM  (|ui  hc  diHtingin-  de»  Ii/ii/iir/n)j)ifiiiis  par  ses  ainbii- 


—  649  — 

lacres  à  2)ores  allongés  et  conjugués,  des  Cassididus  i)ar  sou  péri- 
procte  trausverse,  des  Pygorhynckus  par  son  périprocte  reposant 
sur  un  petit  rebord  et  par  son  péristome  à  bourrelets  et  phyllodes 
plus  accentués. 

Ce  genre  comprend  les  quatre  espèces  décrites  par  M.  deLoriol. 

GisOPYGUS  Navillei  de  Loriol  [suh  Rhyndiopygus). 

Syn.  :  Rhynchopygus  Navillei  de  Loriol,  Monographie,  p.  29,  pi.  iv,  fig.  2,   1880. 

»  »        de  Loriol,  EocUne  Echinoideen  ans  Aegypten  und  der  libt/schen 

WHste,  p.  17,  pi.  II,  fig.  6—8,  1881. 

Espèce  de  forme  ovale,  allongée,  arrondie  en  avant,  tronquée 
carrément  etrétrécie  en  arrière  au  bord  postérieur.  Face  supérieure 
assez  élevée,  uniformément  convexe;  face  inférieure  presque  plate. 
Sommet  ambulacraire  excentrique  en  avant;  périprocte  ovale, 
transverse,  s'ouvrant  un  peu  au-dessus  de  la  troncature  postérieure 
sur  un  petit  replat  du  test  qui  rappelle  la  disposition  de  cet  organe 
chez  les  vrais  Rhynchopygics^  mais  qui  est  loiu  d'égaler  celui  du 
Eh.  Marmini  d'Orb.  —  Ambulacres  assez  larges,  superficiels, 
courts  et  inégaux;  les  zones  porifères  sont  composées  de  pores 
ovales  allongés,  les  externes  plus  longs  conjugués  par  un  sillon. 

M.  Iconomopoulos,  ingénieur  aux  chemins  de  fer  égyptiens,  nous 
a  communiqué  un  moule  siliceux  de  cette  espèce,  bien  conservé 
pour  son  état,  de  taille  plus  grande  que  tous  les  exemplaires  que 
nous  avons  vus,  car  il  mesure  38  millimètres  en  longueur,  la  face 
inférieure  complètement  plate  est  très  remarquable  par  suite  du 
développement  des  ])rotubérances  et  du  floscelle  qui  entoure  le 
péristome  :  on  croirait  être  en  présence  d'uii  véritable  Cassiduhis- 
la  bande  lisse  se  distingue  entre  le  péristome  et  le  I)ord  postérieur 
même  sur  ce  silex;  nous  sommes  bien  loin  ici  du  genre  Pygo- 
rhynchus. 

Niveau  :  Lutétien  I  et  TI. 

Localités  :  Mokattam,  l'iateau  des  Pyramides  de  Gliizeh  (Ico- 


—  650  — 

nomopoulos),  Beni-Hassan  (où  il  serait  du  Suessonien  supérieur 
d'après  M.  Mayer-Eyraar). 

GiSOPYGUS  Thebexsis  de  Loriol  (sub  Rhynchopygm). 

.Syn.  :  Rhynehopygiu   ThehentU  P.  de  Loriol,   Monographie,  p.  30,  pi.  iv,  6g.  3 — 4,  1880. 
>  >  K.  A.  Zittel.  op.  cit..  p.  cvii,  1883. 

Cette  espèce  se  distingue  facilement  du  F.  Navillei  par  son  bord 
postérieur  dilaté  et  écliancré,  par  sa  face  supérieure  en  forme  de 
toit  et  par  sa  face  inférieure  déprimée  au  milieu  dans  le  sens  de 
la  longueur.  Les  pores  ambulacraircs  comme  ceux  de  l'espèce 
précédente  sont  inégaux,  allongés  et  conjugué.s  dans  chaque  i)aire 
par  un  sillon. 

Niveau  :  Suessonien  moyen. 

Localité  :  Gebel  Deir-el-Baliari  près  T^ouxor. 

GisOPYGL's  ZiTTELl  de  Loriol  (.mi  Rhynchopugus). 

•Syn.  :  lOtynchopygin  ZiHrli  de  Luriol,  £bc<ïri«  Ediinoideen  au»  Ae(/ypleii  iiml  der  Ubi/Kheit 
Wiitte,  p.  18,  pi.  II,  ûg.  11,   1881. 
K.  A.  Zittcl,  op.  cO.,  p.  civ  et  cv,  188.1. 

Test  nvnlf  régulièrement,  sans  rostre  tronqué  en  arrière.  Aires 
ambulacraircs  étroites,  courtes,  dont  les  zones  porifèrcs  sont  très 
rapprochées,  effilées  h  l'extrémité  et  presque  fermées;  les  pores, 
moins  dévelopj)éH,  sont  néanmoins  conjugués,  d'après  la  tigure 
grossie  'J  '•;  les  pétales  i)o.stérieurs  sont  un  peu  plus  longs  que  les 
antérieurs;  l'aire  interaml)ulacraire  iHwtéricnrc  est  renflée  entre 
les  anibulaercH  et  son  extrémité  couvre  légèrement  le  périprocte. 
Celui-ci  est  assez  bas  et  s'ouvre  peu  au-dessus  de  la  base. 

Niveau  :  Suessonien  supérieur,  eouelies  à  i'nhularin  Zittrli. 

Localités  :Minieli,  Gebel  I)roinika  près  el-Syouf  iZittelV  Oiiady 
GaiMous  en  face  Uodali  (K.  Fourtau). 

GlSOPYOlS  SlLTKNSlS  de  Loriol  {xiib  lifiyiirhupi/yii.t). 

Hyn.  :  Rh^neltopygtu  fUmUnsIs  i!n  Loriol,   Knclinr  t>hiimltUm  aus  Ati/ypltit  und  drr  lif'i/- 
ifhfi,  iflUle,  p.  tu,   pi.  Il,  Ûg.  12,    IHH-J. 
K     A.   ZIllH,  op.  i-ll.,  p.  cv,    I»».'». 


—  651  — 

Espèce  de  taille  plus  petite  que  les  autres,  mais  plus  élevée, 
avec  face  supérieure  presque  eu  forme  de  toit.  Elle  est  représeutée 
par  uu  seul  individu  incomplet  lui-même;  les  ambulacres  sont 
larges  et  les  pores  allongés;  les  postérieurs  plus  longs  que  les 
autres  sont  peu  divergents.  Le  péristome  est  peu  distinct;  le  péri- 
procte  est  inconnu  ;  de  sorte  que  cet  exemplaire  ne  fait  partie  que 
provisoirement  du  genre  Gisogypus. 

Niveau  :  Suessonien  supérieur,  couches  à  Fabularia  Zitteli. 

Localité  :  Gebel  Drounka  près  el-Syout. 

Pygorhynchus  geandiflorus  Mayer-Eymar,  1898. 

Syn.  :  Pygorhynchus  grandiflorus  Mayer-Eymar,  Neue  Echiniden  ans  den  Nummiditen- 
Gehilden  Aegyptens,  Vierteljahresschrift  der  Naturf. 
Gesellscli.  in  Zurich,  p.  3,  pi.  m,  fig.  5,  1898. 

Espèce  établie  sur  un  seul  exemplaire  :  la  forme  est  presque 
circulaire,  largement  ovale,  peu  élevée  à  la  partie  supérieure,  à 
bord  rond  et  épais.  Pétales  ambulacraires  saillants;  périprocte 
transverse  en  haut  de  la  face  postérieure.  On  ne  voit  ni  le  pé- 
ristome, ni  les  pores  ambulacraires. 

Niveau  :  Suessonien  supérieur  (Londinien  II  de  M.  Mayer). 

Localité  :  Minieh. 

ECHINANTHUS  ZiTTELl  de  Loriol,  1881, 

S3'n.  :  Echinanthus  Zitteli  P.  de  Loriol,  Eocàne  Echinoîdeen  aus  Aegyplen  )ind  der  lihy- 
schen  Wiiste,  p.  19,  pi.  m,  %.  1 — 2,  1881. 
»  »       K.  A.  Zittcl,  op.  cit.,  p.  cxxiv,  1883. 

Grande  espèce,  du  type  de  VE.  scutella  Lam.,  mais  s'en  distin- 
guant par  sa  forme  plus  allongée,  ses  pétales  ambulacraires  plus 
inégaux  et  plus  longs,  son  péristome  plus  petit. 

Niveau  :  Bartonien,  couches  à  Numm.  Flchteli  et  Clypeaster 
Breunigii. 

Localité  :  A  l'Est  de  Syouah,  Aradj. 


—  652  — 
ECHINANTHCS  LIBYCCS  (le  Loriol,  1881. 

Syn.  :   Echi/nanthiu  libycuê  P.  de  Loriol,  Eocànt  Echinoidcen  atu  Aegi/pten  tmd  der  Uby- 
tchen  U'iïjrfe,  p.  21,  pi.  ni,  fig.  3,  18S1. 
K.   A.  Zittcl,  op.  rit.,  p.  cxix.  1883. 

Espèce  encore  plus  grantle  que  la  précédente,  ovale,  allongée, 
à  face  supérieure  renflée  avec  un  péristome  et  un  périprocte  très 
petit. 

Niveau  :  Lutétien  II. 

Localité  :  Désert  lihyque  entre  Aradj  et  le  Birket  Sittreli. 

Ptgurus  nummuliticds  Mayer-Eymar,  1898. 

.Syn.  :  Pi/yunu  nummulUicin  Mayt'r-Eym.ir.  op.  cit.,  p.  5,  pi.  m,  fig.  3,  18lt8. 

Encore  un  échinide  uuniiuulitique  rapporté  à  un  genre  jurassique. 
Le  fragment  dont  il  s'agit  et  que  ^I.  !Maycr-Eyinar  a  bien  voulu 
nous  communiquer  présente  trois  pétales  anibiilacraires  en  fer  de 
lance,  dont  les  deux  postérieurs.  Le  reste  du  test  n'existe  pas.  La 
partie  conser\'ée  a  été  lavée  à  l'acide  ce  qui  a  détruit  rornemcn- 
tation.  Cependant  en  y  regardant  avec  une  l)onne  loupe,  on  recon- 
naît çh  et  là  dans  lesinfcranibulacrcs  des  traces  de  gros  tubercules, 
et  M.  Maycr  lui-même  a  marqué  à  la  ])liin)c,  entre  les  deux  am- 
bulacres  postérieurs,  les  traces  d'un  fa.sclole  péripétale  <iue  repro- 
duit la  figure  dessinée.  Il  n'existe  i)as  de  fasciole  chez  les  Cassi- 
<luliih'p.\  M.  Maycr  le  sait  sans  d<»utc  aussi  bien  (pic  moi.  C'est 
un  fragment  d' h'usjiutuix/ns  (juil  a  désigne  sous  le  nom  de  I''i'i"riis. 

Genre  Hotiii:iulami'A.s  Gauthier,  181)8. 

Syn.  :   PUclampnt  (pnni)  'nioina*    et   (inutllior,    Édiinide»   recueillis   tlam   la    rf'jion  Jw 
hnuU  plalenux  ttr  In   Tiinitir.  p.  l»7,  pi.  vi,  flff.  7—9,   1881». 

TcHt  de  tiiillc  moyenne  <iu  petite  à  pourtour  i\  jicu  près  ovale, 
renflé  ummc/.  régulièrement  à  la  face  supérieure  et  sulicaréné  en 
arrière  de  l'npe.x,  phiM  «m  moins  piilviné  ou  plat  à  la  face  iniVi  iim  r. 
Apex  excentrique  en  avant. 

.\ppareil  apical  montrant  quatre  pores  génitaux  en  tia|u  zi' ciilrc 


—  653  — 

lesquels  se  développe  le  corps  madréporiforme;  les  cinq  pores 
ocellaires  très  petits  occupent  les  angles  extérieurs. 

Pétales  ambulacraires  plus  ou  moins  développés,  à  pores  li- 
néaires ou  subvirg'ulaires,  dans  les  rangées  externes,  presque 
roiuls  dans  les  internes;  les  paires  sont  ordinairement  serrées  et 
parfois  nombreuses;  tous  les  pétales  sont  semblables. 

Péristorae  dans  une  légère  dépression  du  test,  pentagonal,  plus 
large  que  long,  entouré  d'un  floscclle  bien  marqué  et  de  bourrelets 
interambulacraires. 

Périprocte  ovale  dans  le  sens  de  l'axe  antéro-postérieur,  placé 
au  bord  inférieur,  à  l'extrémité  d'un  rostre  i)eu  prononcé  qui  ter- 
mine la  face  postérieure  plus  visible  d'en  lias  que  d'en  haut.  Gra- 
nulation commune  à  la  famille  des  CassiduUdées. 

Ce  genre  pour  la  forme  générale  et  la  position  du  périprocte 
ressemble  complètement  aux  Pllolampas  Pomel;  il  s'en  distingue 
par  sa  granulation  plus  fine,  ses  paires  de  pores  plus  serrés  dans 
les  pétales  ambulacraires,  et  surtout  par  son  péristome  qui  est 
pentagonal,  plus  large  que  long,  tandis  que,  chez  les  Pllolampas, 
il  est  pentagonal,  plus  long  que  large;  les  différences,  les  seules 
qu'il  soit  possible  de  constater,  paraissent  être  de  peu  de  valeur 
et  plutôt  spécifiques  que  génériques;  je  m'y  suis  trompé  moi-môme 
quand  j'ai  décrit  le  Fliolampas  timetana  recueilli  par  M.  Thomas 
en  Tunisie.  J'ai  bien  remarqué  alors  les  difterences  que  je  viens 
de  signaler,  et  ce  n'est  pas  sans  de  grandes  hésitations  que  j'ai 
réuni  génériquement  l'espèce  éocène  de  Tunisie  au  type  miocène 
décrit  par  M.  Pomel;  il  me  semblait  à  cette  épo(iue  (jue  les  carac- 
tères distinctifs  ne  suffisaient  pas  pour  établir  un  autre  genre. 
Depuis,  j'ai  reccmnu  d'une  manière  incontestable  que  les  Pliolam- 
pas  dérivent  des  Edùnantlins  (L)esor)  et  sont  miocènes;  j'en  ai  eu 
la  preuve  en  recueillant  dans  le  Miocène  des  bords  de  l'étang  de 
Lavalduc  (B.  du  lihone)  Y Echia.  Meslei  dont  les  grands  excm- 


—  654  — 

plaireâ  présentent  j)Our  la  position  du  iiéiipiorte  la  forme  réfiiilii  re 
(les  Erhinanthus:  les  autres,  un  peu  moins  élevés,  montrent  l'ou- 
verture anale  deseendant  un  peu,  i)uis  contournant  le  bord,  au 
point  que  quelques-uns  ajtpartenant  certainement  à  la  même  espèce 
sont  de  véritables  Ph'o/ampas.'  La  transition  est  manifeste,  et. 
dun  autre  côté,  elle  a  été  observée  également  par  M.  Poniel.  Les 
Jiot/iriolaiiipas  sont  éocènes  et  dérivent  des  Bothriopygiis  d'Or- 
bigny  (non  l'nmcli.  Déjà,  dans  les  espèces  recueillies  en  Algérie 
dans  les  dernières  couches  de  la  Craie,  le  bord  postérieur  a  une 
tendance  à  s'amincir,  et  le  périprocte,  au  lieu  de  rester  au  milieu 
de  la  fa'-e  postérieure,  descend  assez  .souvent  j)lus  bas.  Il  y  a  jdus 
de  (piinze  ans  (jne,  dans  ma  collection  personnelle,  j'ai  fait  deux 
séries  des  nombreux  exemplaires  «[ue  je  possède  du  liutliriopu^iiis 
Cufpiaudi  Cotteau.  et  (juc  je  les  tiens  .séparés  dans  deux  boites. 
bien  que  les  attribuant  à  la  nicnie  espèce.  Les  uns  ont  le  péri- 
procte régulièrement  piaci'-  au  milieu  du  Ixird  ])ostéricur:  lesautres 
l'ont  plus  bas.  <-<intouruant  le  bord  et  prcs(|u'à  la  face  inférieure. 
Si  je  etiuipare  ces  derniers  aux  cxcni|daires  d'Egypte  (pic  je  vais 
décrire,  quelques-uns  sont  de  véritables  Bothriolampas;  la  trans- 
formatiiin.  bésitante  à  la  fin  de  réj)o(|ue  crétacée,  s'est  ettectnéc 
complètement  dans  le  terrain  éocène.  où  l'on  ne  rencontre  jdus  de 
Iiu(hriopi/ffii3. 

Le  genre  rrétacé  J'i/fftirofslinnn  Cotteau  et  Haiitliier  »|uc  j  ai 
étal»li  piiur  un  grimpe  d'écliinides  recm-illis  |>ar  .M.  de  Morgan 
daiiM  le  Louristan'  (l'erse)  présente  d'assez,  apparents  rapports 
avec  mon  type  éocène.  La  furme,  bcamoup  plus  granilc,  est  égale- 
ment ovale  et  le  périprocte  iM-cu))e  à  peu  près  la  même  position. 
On  ne  naiirail  iipmdant  rimfniidrr  ces  deii\  genres  :  à  la  face 

I.  Voir  roiU'iiii,  l'i-nm  ft  (imiiliicr,  KcMiiUfÊ  joêtiltt  i/«  l'Ali/frir,  fH»c.  x,  \>.  I.'W. 
3.  ('oltmil  i>t  (iautliliT,   Kehtuhlf  ttt  Ijmirtilan,   l'ii  ili'  Mor)(nn,    Miêtion   teirnt{H'iur 
rn    l'trtf,  llttni-  III.  IWrl.  Il,  |(.  Al,   IBOb, 


—   (355   — 

supérieure  les  Pijgarostoma  présentent  de  larges  pétales  ambu- 
lacraires,  en  fer  de  lance,  presque  fermés  à  l'extrémité,  avec  des 
pores  plus  développés  et  tous  linéaires;  la  partie  dorsale  est  com- 
plètement dépourvue  de  carène,  et,  par  conséquent,  il  n'y  a  pas 
de  rostre  postérieur;  le  périprocte,  relativement  petit,  allong-é, 
étroit,  s'ouvre  en  fossette  moitié  en-dessous  et  moitié  sur  le  bord 
postérieur;  le  péristome  avec  ses  grosses  protubérances  inter- 
ambulacraires  et  son  floscelle  aussi  développé  que  celui  des  vrais 
Fygurus  donne  à  la  partie  inférieure  une  physionomie  toute  dif- 
férente. 

Mon  nouveau  genre  compte  pour  le  moment  deux  espèces  bien 
distinctes  :  Bothriolampas  tunetana  décrit  en  1889  sous  le  nom 
générique  de  Pliolampas  et  B.  ahundans^  dont  je  vais  donner  la 
description. 

Bothriolampas  abundans  Mayer-Eymar  {suh  Pygorhynchus), 
pi.  I,  lig.  9-12. 

Syn.  :  PyrjorhijncliHs  ahimdans  llayer-EyiniU",  Révision  der  Formenreihe  der  Cli/peasler 
altiis,  Vierteljahresschrift  der  Naturf.  Gesellscli.  in 
Zurich,  p.  1,  1897. 

Dimensions  :  Longueur oo — 38  millimètres 

Largeur     27 — 30  millimètres 

Hauteur     17 — 16  millimètres. 

Espèce  de  taille  moyenne,  presque  ovale,  très  légèrement  tron- 
quée en  avant,  subrostréc  en  arrière,  ayant  sa  plus  grande  hau- 
teur tantôt  près  de  l'appareil  apical,  tantôt  en  arrière  aux  -/.i  fie  la 
longueur,  et  sa  pins  grande  largeur  dans  la  secoiule  moitié  des 
interambulacrcs  pairs  postérieurs.  Face  siii)érieure  bombée,  mé- 
diocrement relevée  en  avant,  montrant  une  carène  dorsale  peu 
accusée,  mousse  an  lien  d'être  aiguë  et  de  ciiaque  côté  une  ligue 
de  renflements  nodulcux;  cette  d(ml)le  ligne  noduleuse  existe 
aussi  dans  les  interambulacrcs  latéraux,  et  beaucoup  moins  accen- 
tuée dans  les  antérieurs.  Bord  pnlviné;  les  nodosités  se  continuent 


—   (î;)t!    — 

en-dessous  jusqu'à  la  limite  du  floscelle  poiistomal,  aussi  saillantes 
et  souvent  plus  qu'à  la  face  supérieure,  le  test  est  déprimé  dans 
la  réfrion  Iniceale.  Apex  excentrique  en  avant  "/.„. 

Ajtiiarcil  ajjical  rectanjjulaire,  avec  le  corps  madréporiforme  au 
milieu  et  les  quatre  pores  génitaux  occupant  les  angles  sans  pa- 
raître jmrtés  par  des  plaques  distinctes,  ce  qui  est  la  disposition 
la  plus  commune  dans  les  Cassiduh'di'e.t:  les  cinq  pores  occUaircs 
sont  très  petits. 

Aires  ambulacraires  siijiorticiellcs  toutes  semblables:  pétales 
étroits,  courts,  les  trois  antérieurs  de  même  longueur,  les  posté- 
rieurs un  peu  plus  longs,  avec  trois  ou  quatre  paires  de  i)orcs  en 
plus,  s'étcndant  à  peine  ju.squ'aux  -,  de  la  longueur  totale  du  test. 
Zones  porit'ères  très  étroites,  jjortant  des  paires  serrées  et  assez 
nombreuses  de  petits  pores  inégaux,  les  internes  ronds,  les  ex- 
ternes ubii(|Ues  et  ovalaircs;  nous  comijtons  environ  '2-i  paires  par 
série  dans  les  pétales  liii  tiiviniii  it  L'S  dans  ciiix  du  biviiun. 
L'espace  inter/.onairc,  très  légèrement  saillant,  est  à  peu  près  aussi 
large  (|uc  les  deux  zones  porit'ères  réunies;  la  largeur  totale  des 
pétales  n'excède  pas  2  millimètres  '  .. 

l'éristoujc  excentrique  en  avant,  au  tiers  antérieur,  pentagonal. 
plus  large  (|Ue  long,  orné  de  bourrelets  intcraiiil)ulat  raires  mé- 
diocres, et  de  pliyllodeN  à  (|iialre  rangées  de  pores  à  rextréniité 
des  aircM  andtulaeraircs.  -  l'ériproctc  ovale,  coupant  le  boni 
postérieur,  au-dessous  d'un  petit  rostre  formé  par  la  carène  dor- 
Mllc,  ce  <|ui  le  renil  invisible  d'en  liant. 

TuberculcM  ordjnaires  à  la  famille  des  ( 'nss/dulidi'in,  très  lins 
et  hcrrés  à  la  faee  Mipéricurc,  un  peu  pins  gros  eii-dcssous. 

l'Ai  comparant  le  U.  nlitindans  au  li.  tiimtatui,  inius  trouvons 
dcM  différenreM  très  Hcnsibles  dans  les  caractères  spéciti(|ncs.  L'es- 
pèce égyptienne  c«t  plus  allongée  relativcmeni  à  «a  largeur;  elle 
n  les  pétalen  anibulaeraire^  beain-onp  moins  |on;:■^  et  moins  larges 


—  657  — 

et  les  tubercules  plus  fins;  l'espèce  tunisienne  ne  montre  pas  de 
renflement  noduleux  dans  les  aires  interambnlacraires,  son  pé- 
ristome  est  plus  largement  ouvert. 

Niveau  :  Suessonien  inférieur. 

Localité  :  Gebel  Garah  près  Assouan. 

EcHiNOLAMPAS  AFRICANUS  de  Loriol,  1880. 

Syil.  :  Echinolampns  ofricimus   P.  de  Loriol,    Monographie   des  Échinides   nummulitlques 

de  l'Egypte,  p.  30,  pi.  m,  fig.  1— pi.  iv,  flg.  5—6,  1880. 
»  >  P.  fie  Loriol,   Eociine  Echinoideen,  etc.     p.  23,    pi.  vu, 

flg.  I,   1881. 
»  »         Cotteau,    Paléontologie  française,    terre    éocène,    t.  ii, 

p.  743,  pi.  380,  fig.  3—5,   1894. 
>■  >■         Zittel,  op.  cit.,  p.  civ,  cxv,  cxix,  1883. 

»  >         R.  Foiirtau,  Note  sur  la  stratigraphie  du  Mokallam,  Bull. 

Soc.  Géol.  de  France,  3°  série,  tome  xxv,  p.  210,  1897. 

Grande  espèce  se  rapprochant  des  Conoclypeus  par  ses  ambu- 
lacres  larges  et  longs,  mais  s'en  distinguant  par  sonpéristorae  orné 
de  pliyllodes  bien  développés,  et  ne  pouvant  plus  se  confondre 
avec  les  Conoclypeus  depuis  que  l'on  sait  que  ceux-ci  sont  pourvus 
de  mâchoires. 

J'ai  recueilli  au  Sinaï  dans  rUuady  Feiran  près  de  sou  em- 
bouchure quelques  spécimens  qui  présentent  quelques  diftereuces 
avec  le  type  décrit  par  M.  de  Loriol.  Ces  ditférences  ne  sont  toute- 
fois pas  assez  grandes  pour  en  faire  des  espèces  nouvelles,  tout 
au  plus  pouvons-nous  les  indiquer  comme  de  simples  variétés. 

Niveau  :  Lutétien  I  et  IL 

Localités  :  Beni-Hassan  et  Aradj  (Zittel)  Mokattam,  Plateau  des 
Pyramides  de  Ghizeli  et  Garetlieyricli!  {sic)  au  Sud- Est  du  ('aire' 

1.  M.  Mayer  ayant  oublié  de  Joindre  une  carte  à  la  nomenclature  des  Garcts  dont 
il  a  parsemé  le  désert  des  doux  côtés  de  la  vallée  du  Nil,  il  m'est  difficile  d'indi- 
quer clairement  la  localité;  cependant  je  crois  que  le  Garet  Beyrich  est  le  monticule 
au  Sud-Est  du  Caire  connu  par  les  indigènes  sous  le  nom  de  Ouarchet  el-Rifaï  en 
face  le  vill.inc  arabe  de  lîassatin. 


—  658  — 

(Mayer-Eymar),  Ooady  Hof  près  Helouaii.  —  (  )ii;uly  Feirau  et  Ge- 
bel  Araba  (Sinaï)  (R.  Fourtau). 

Collections  :  Musées  de  Stuttgart,  Muiiioli,  Zurioli,  Ecole  de 
Médecine  de  Kasr  el-Aïny  au  Caire,  Muséum  de  Paris,  Cotteau, 
de  Loriol,  Fourtau.  Pasquali  et  Gautliier. 

On  trouve  aussi  l'E.  a/ricanas  en  Tunisie. 

EcHiKOLAMPAs  Fraasi  de  Loriol,  1880. 

.Syn.  :  Echinoiampa*  Fraaii  P.  de  Loriol,  Monographie,  etc.,  p.  36,  pi.  v,  fig.  1,   18S0. 
P.  de  Loriol,  EocUne  Echinoideen,  etc.,  p.  23,  pi.  vu,  fig.  1, 
1881. 
Cottoau,  l'aUoiUologie  fran(;nue,  toilio  ii.  p.  l.'nî,   ISlid. 

Cette  espèce  recueillie  par  Fraas  avait  été  rapportée  par  lui  à 
Cuuncli/peu£  conoidens  tout  en  taisant  certaines  réserves.  On  peut 
l'en  distintfuer  t'acileincnt  j)ar  le  périprncte  (pii  est  transverse  au 
lien  d'être  lon(;itudiii:il  it  par  les  bourrelets  péristnmaiix  très  peu 
saillants  et  inégaux,  sans  |iarler  iK'  la  présent^'  de  pli\ ilmles  hicn 
aecusés. 

Niveau  :  Lutétien  I.  cniiclies  au-dessous  du  niveau  à  /.oborar- 
rinn.*  Patilinu  \Vurt<  iiiliir<iicn.'<. 

Localités'  :  Mokattaïu.  Mcni-IIassan  (Zitteli.  Plateau  des  Pyra- 
mides de  (  ilii/eli. 

('(dlections  :  .Musées  de  Stuttgart,  .Muni<li.  Zurich  et  Turin, 
Muhénni  de  Paris.  Heolc  de  Médecine  de  Kasr  el-Aïny,  Cotteau, 
df  Loriol,  Fourtau,  Pas(piali,  (iautliier. 

ErniNOLAMi'AsOsiKis  (Desorj  de  Loriol,  1S8(). 

Myn.  :    C'onoe/y/KW»   OfirU       \h'V\T,   ViUalogur  raitoimi  iUm  Efltinidtt,  p.  lnil,   1.S47. 
•  >  I>i-Mir,  Synojuii  drt  Édiinidet,  p.  931,   1857. 

f>hi„„l..,.,,H,.  iltiru  P.  <!<•  l.<iriol,  MonrxjinpUit,  tif.,  p.  37,  pi.  VI,  1!^.  1,  1H.'<U. 
P.  di'  l/iriol,  tÀirUna  KehiHoUUen,  rtc,  \t.  'i\,  pi.  iv,  ll;r.  I, 
IHHI. 

I.  ZlUfl  (o;».  <■</.,  p.  rvii)  klifiinli'  I7v.  /■Vo.m  ilniin  |i'  Siii".Hi>iiii'ii  iri^iii'li  «ver  un 
ptilol  lia  doute  i|iil  ■  ccrt«a  m  niiMin  d'Otrr 


—  659  — 

Ecliinolmnpas  O.iirh  Cotteau,  Paléontologie  française, 'Eocbne,  t.  ii,  p.  157,   1890. 
"  »       K.   Foiirtau,    Note   sur    les   Siimondia,    etc.,    Bull.    Instit. 

Ègypt,  fasc.  3,  1897. 

Espèce  du  même  groupe  que  les  précédentes  à  base  larg-ement 
ovale,  à  face  supérieure  élevée  et  convexe,  un  peu  conique  au  point 
culminant;  ambulacres  longs  et  larges,  inégaux,  superficiels.  Grra- 
nulation  toute  particulière. 

Niveau  :  Lutétien. 

Localité  :  Montradan'  (Egypte,  d'après  Desor),  Negba  à  l'Est 
de  l'oasis  de  Béharieh. 

Collections  :  Muséum  de  Paris,  Musées  de  Turin,  de  Munich  et 
de  Zurich. 

EcHiNOLAMPAS  Peerieei  de  Loriol,  1880. 

Syn.  :  Echinolampas  Perrieri  P.  de  Loriol,  Monographie,  etc.,  p.  39,  pi.  v,  fig.  2,  1880 
>  »         P.  de  Loriol,    Eociine    Echinoideen,    etc.,    p.    25,    pi.    vu 

flg.  2—3,  1881. 
>■  »         Thomas  et  Gauthier,   Description   des  Echinides  recueillis 

dans  la  région  des  hauts  plateaux  en  Tunisie,  p.  95,  1889. 
»  >■         C'ottean,  Paléontologie  française,  Éocène,  t.  ii,  p.  126,  1890. 

Espèce  d'assez  grande  taille,  beaucoup  moins  haute  que  les 
précédentes,  pourtour  très  régulièrement  ovale,  face  supérieure 
très  déprimée  et  uniformément  convexe.  Ambulacres  costulés, 
apex  au  "'Ymo  de  la  longueur.  Péristome  relativement  petit,  excen- 
trique en  avant,  pentagone,  très  peu  enfoncé,  entouré  d'un  Hoscelle 
apparent.  Périprocte  inframarginal  placé  très  près  du  bord. 

Niveaux  et  localités  :  Suessonien  supérieur.  Environs  de  Thèbes 
(M.  Husson).  —  Lutétien  I,  Beni-Hassan  (Zittel),  Ouady  Hof  près 
llélouair'  (M.  Cramer),    Mokattam.   Plateau  des  Pyramides  de 

1.  A  propos  de  Montradan  j'iii  fait  observer  {op.  cit.)  (|\ie  ce  n'était  lias  un  nom 
arabe,  mais  comme  E.  Osiris  se  trouve  au  Kcgio  Museo  geologico  de  Turin  envo3'é 
par  Clôt  bey  à  IJellardi,  il  y  a  tout  lieu  de  croire  que  Montradan  n'est  autre  ijue 
.Mokattam  mal  écrit  par  celui  qui  a  envoyé  le  type  à  Desor. 

2.  M.  P.  de  Loriol  {op.  cit.)  indique  la  localité  comme  «Ouady  Hoh  près  Messouau»  : 
il  y  a  là  deux  fautes  d'impression  que  nous  avons  dû  corriger  et  la  localité  est  ré- 
tablie c.imnie  Ouiidy  llof  prés  llélomni. 


—  660  — 

Ghizel»  (\\.  F.'iutJUiL  —  Bartonieii  (?)  à  l'Est  do  lOasis  de 
Syoïiah  entre  Aïii  Tajreliirt  et  l\liarteii.  couehes  à  Xum.  Fichteli 
(Zittelj. 

CoUeetitiiis:  Musées  de  Zurich  et  do  Turin.  P.  doLoiinl,  Fonrtau. 

ECHIXOLAMPAS  AMYtîDALA  Dcsor  1S47. 
Syn.  :   EchinolampoM  ami/gdala  Desor  iii  Agassi/,  et  Dcsor,    Cntitlot/ue  laiaoniic  den  Echi- 
nhU'.  p.  106.  1847. 

r.  lie  Loriol,  Monographie,  eU:,  ]).  40,  pi.  vi,  fig.  2— ;<. 
1S80. 
t'otteail.   Paléontologie  Jraiu;aUe,  t.  n,  p.  lu'.',   l^'Jd. 

Cette  espèce  se  distiiif^ue  taoilement  i)ar  l'ovale  parfait  de  sa 
forme,  sa  face  supérieure  pres(iue  parallMo  à  liiitoriouro  ot  la  ron- 
deur uniforme  de  son  pourtour. 

Niveaux  et  loealités  :  Suessonien  nioyon,  Ciobol  Hrounka  près 
el-Svout  et  ('haine  aral)i»iue  à  1")  kih»niètros  à  IKst  dEsiieh  [}\. 
Mayer-Evniari.  —  Lutéti»'ii  1.  .Mokattani  iM.  A.  Navillo).  Le  type 
a  été  rapporté  par  Lofoln  ro  sous  réti(|Uotto.  Torraiu  !iiMmiiiiliti(|ue 
d'I-Vyiitc. 

Cullortions  :  Muséniii  de  l'aiis.  Miiséo  do  Zurith.  1".  tlo  Loritd. 

Eciilxol.A.Ml'As  (iLOiil'i.i  .s  Laulie,  is(i7. 

•Syn.  :  Erhlnolmnptu  ijlolmlut  Ijlillic,  Ueitrag  znr  Kmnlnitt  dfr  Kehinoilntnen  dm  i-in- 
crntinisclitn  TerliiirgehitUt,  SitZIllIgsb.  (llT  Wi«Mli>r  Aklld. 
vol.  I.VI,   I"  piirtif,  p.  'i'.W,  imlT. 

I'.  (le  l^irlol,    Monn-iraphir,   eU:,    p.  42,    pi.  vil,    liff.    1— fi, 
IHW.  —  (Voirci't  oiivniKi'  pour  la  nyiionyinif  ctiinpK'ti'.) 

r.     «Il-     l^irilll.      /.'.«•.I.K'      l>l,i„„i,lrrn,     ri,-..      p.     'Jf, .      pi.     III, 

lie  4,  I'*'-' 
< 'ette  ^•^pè^•e  parait  être  éjjjahnient  répandue  dans  tout  ri'.ocèno 
d'ÉjfJ'pte.  Elle  se  ra|»proche  assez,  de  l'/v.  rilipsoidalis  d  Anliiao, 
muiH  «es  anihiilacreH  sont  iiofoiroinoiit  plus  lart;es.  le  |inilil  do  sa 
fa<-c  supérieure  est  moins  horizontal  t-t  plus  déilivo,  sa  taoo  in- 
férieure est  m«iiiiH  déprimée  autour  du  péiisfonir  <•!  non  n  iillée 
Hiir  le  plastron. 


—  661   — 

Niveaux  et  localités  :  Suessonieii  moyen.  Environs  de  Loiixor 
(M.  Delanoue),  Gebel  Drounka  près  el-Syont  (Fraas).  —  Lutétien 
I  et  II,  Mokattam  (A.  Pasquali).  Tranchée  cl'el  Orta  au  Sud  du 
Gebel  Alimar'  ÇSl.  Cramer),  Plateau  des  Pyramides  de  Ghizeh 
(M.  E.  Lecoffre).  —  Bartonien  —  Aradj  (Zittel). 

EcHiNOLAMPAS  Crameri  P.  de  Loriol,  1880. 

Syn.   :  Ecliinolampas   Ci-ameri  P.  de  Loriol,  Monographie,  etc.,  p.  44,  pi.  vi,  fig.  4 — 10, 

1880. 
»  !>        P.  de  Loriol,  Eoctine  Echinoideen,  etc.,  p.  32,  pi.  m,  tig.  8, 

1881. 
»  »         Cotteau,  Paléontologie  française,  Eocéne,  t.  il,  p.  158,  IS'JO. 

»  »        R.  Fourtau,  Les  bancs  à  Callianassa  d'Egypte,  Bull.  Inst. 

Égypt.,  fasc.  3,  1897. 

Forme  assez  variable,  mais  toujours  de  petite  taille.  Péristome 
excentrique  en  avant,  assez  grand,  transverse,  lég-èrement  penta- 
g'onal  et  enfoncé.  Périprocte  grand,  ovale,  transverse,  tout-à-fait 
marginal,  tronquant  même  le  rostre  postérieur. 

Niveau  :  Lutétien  II  (d'après  M.  ilayer-Eymar)  avec  Thagastea 
Luciani. 

Localité  :  Ouady  el-Tih,  Bir  Moussa  (M.  Mayer)  Gebel  Ghiou- 
chy,  Sikket  el-Dabban. 

Echinolampas  Aschersoni  de  Loriol,  1881. 

Syn.  :  Echinolampan  Ascherioni  P.  de  Loi'iol,    Eocdne   Echinoideen,    etc.,   p.  U8,   pi.  viii, 
fig.  2,  1881. 
»  »  K.  A.  Zittel,  02}.  cit.,  p.  cxx,   1883. 

»  »  Cotteau,  Paléontologie  française,  ÉoL'éuo,  t.  ii,  [).  160,  1890. 

Un  seul  exemplaire  connu  recueilli  par  le  professeur  Asclier- 

1.  M.  P.  de  Loriol  iudit|ue  sur  la  toi  de  M.  Craiiier  la  localité  comme  «Montagne 
Rouge»,  en  arabe  Gebel  Alimar.  Le  Gebel  Alimar,  étant  un  piton  de  quartzite  da- 
tant de  l'époque  pléistocène,  ne  peut  contenir  des  échinidos  éoeènes.  La  véritable 
localité  est  celle  (pie  nous  indiipions  et  qui  est  la  couche  de  calcaires  éocénes  sur 
laquelle  repose  le  Gebel  Ahmar  (cf.  R.  Fourtau,  Stratijraphie  du  Mokattam,  Bull.  Soc. 
Géol.  de  Fr.ince,  3°  série,  tome  xxv,  ]).  228,  fig.  1,  1897). 

MÉMOllîES,   T.  III.  84 


—  n(î2  — 

son  sur  la  rnure  (k-s  caravaiies  entre  le  Fayouni  et  rOasis  He- 
harieli. 

Niveau  :  Lutétien  I. 

Localité  :  Haunuamat  el-Ka»li  iZittel). 

EoHixoLAMPAS  srBCYLiXDRicus  Desor,  l!S5o. 

Voir  |»onr  la  synonymie  de  cette  espèce  iiui  su  trouve  aussi  dans  le  Vicentin. 
P.  de  LorinI,  EocUne  Echinotdeen.  tic,  p.  21»,  pi.  iv.  bg.  i,  i. 

Cette  espèce  qui  se  trouve  aussi  dans  le  Vicentin  a  été  recueillie 
à  l'Est  (lu  désert  de  Syouali.  (lan^^  un  calcaire  blanc  avec  Xn.m- 

EcHlXOI.AMrAiî  LIBYCU:?  de  Loriol,  1N81. 

SyD.  :  EdtinolampoM  Hhycui  P.  de  Loriol,    Eociint   Echinoideen   auM    Atgypten    iind   drr 
Uljychm  U'iitte,  p.  31,  pi.  v,  fi^.  1,   1881. 
Cotteau,   Pnlrouloloyie  fraiifahr,  p.  1(>0,   18'.Mi. 

Très  jirrande  espèce,  ovale,  rétrécie  en  avant,  avec  iictalcs  ani- 
liulacraires  loiiffs,  inéjraux.  Zones  porifères  étroites,  inéfrales; 
dessus  voûté  de  liautcur  nioyeime.  —  ('iiui  exemplaires. 

Localité:  A  l'Est  de  l'I  >asisdefc>youali  avec  res]»èce  précédente. 

ECHINOLAMPAS  AMVtiHALlXA  Mayei-Eyiiiar,  l,s!l>>. 

Syn.  :  Hehinolatnftnê  amyidalina  .Mnyor-Kvuinr,  op.  cit..  p.  4,  pi.  m,  fif;.  4,    I8'.is 

C'est  la  variété  de  l'A',  fflufiiilits  [iiiiiior)  décrite  et  fif^urée  par 
M.  de  Loriol  iKix-Hni   Krlilutiidi  i  n.  (tr.,  p.  27,  pi.  111,  ti};.  4  —  7). 
Niveau  :  Suessonitii  innycn. 
L<i<-alité  :  Cliainc  liliyi|nc  à  !.">  kil.  ;i  l'nm-st  d'I'siicli  iMayeri. 

IviilNol.AMPAs  MlMKHK.Nsi.s  Mnyer-Eyiuar,  1S1I«. 

Hyn.  ;   t:<l,in..l,„„,:..   Mi„irl,r„.,t  .Mn\il  r.Miiar,  .;..  rit.,  p.  I,  pi.  i\,  n-,  I,    \HW 

Espère  de  taille  liioycnin-.  i>\alc.  nicdiocicnuiit  niiricc  à  la  tacc 
Hiipérieurc.  un  peu  plus  étroite  en  avant  «iircn  arricr»-.  Apex  e\- 
ccntri(|Ue  en  avant,  l'étalés  uintmlacraircN  lar^jcs  et  lon;rs,  léjjèrc- 
nient  reiiHéH  daiiH  l'espnce  interzonaire. 


—   663  — 

Niveau  :  Suessoiiieu  supérieur  (Londiuieii  II  de  M.  Mayer). 

Localité  :  ^linieli. 

ECHINOLAMPAS  PRAECEDENS  Mayer-Eymar,  1898. 

Syn.  :  Echinolampas  praecedens  Mayer-Eymar,  op.  cit.,  p.  4,  pi.  iv,  fig.  2,  1898. 

Cette  espèce  n'est  représentée  que  par  un  seul  exemplaire.  Mal- 
gré sa  taille  plus  grande  et  sa  forme  un  peu  gibbeuse  à  l'apex,  le 
type  nous  paraît  très  voisin  de  1'^'.  amygdalina  qu'on  rencontre 
dans  la  même  localité  et  au  même  niveau. 

Niveau  :  Suessonien  moyen  (Londinien  I  de  M.  Mayer). 

Localité  :  Chaîne  libyque  à  15  kilomètres  à  l'Ouest  d'Esneh 
(Mayer-Eymar). 

Cassidulus  amygdala  Desor,  1853 — ?. 

Syn.  :    Cassidulus  amyrjdala  DeSOr,  Archives  des  sciences  physiques  et  mdurelles,  tome  xxiv, 
p.  143. 

M.  Mayer-Eymar  a  attribué  à  cette  espèce  un  exemplaire  dé- 
formé, mal  conservé,  dont  on  ne  voit  nettement  que  la  partie  posté- 
rieure. Appareil  apical  peu  excentrique  en  avant;  la  partie  posté- 
rieure est  plus  rapidement  déclive  que  ne  l'indiquent  les  figures 
données  par  M.  de  Loriol  dans  V Échinologie  Helvétique  (p.  49, 
pi.  III,  tig.  5—6).  —  C'est  d'ailleurs  jusqu'à  présent  le  seul  Cassi- 
dulus recueilli  en  Egypte. 

Niveau  :  Suessonien  moyen  (Londinien  I  de  M.  Mayer). 

Localité  :  Chaîne  libyque  à  15  kilomètres  à  l'Ouest  d'Esneh. 
—  A.  Ybert  (Suisse)  le  C.  amygdala  appartient  au  Lutétien  I. 

Caratomus  londinianus  Mayer-Eymar,  1898. 

Syn.  :   Caratomus  londinianus  Mnyer-Eymar,  op.  cit.,  p.  5,  pi.  IV,  tig.  3,  1898. 

Petite  espèce  subpentagonale,  assez  élevée,  convexe  à  la  partie 
supérieure.  Appareil  apical  excentrique  en  avant;  pétales  ambu- 
lacraires  bien  distincts;  les  pores  sont  arrondis  et  disposés  par 
paires  peu  serrées.  Périprocte  triangulaire,  sous  le  petit  rostre 
postérieur;  péristome  mal  conservé. 

84* 


—  CCA  — 

C"fr>t  la  première  tois  que  nous  nous  trouvons  en  présence  il'un 
véritable  Caratomiis  tertiaire,  car  celui  que  Cotteau  a  nommé  C. 
Li;  Hoiii  n'appartient  pas  à  ce  genre.  Les  deux  exemplaires  de 
M.  Mayer  ressemblent  beaucoup  au  C.  rostratiis  Agassiz  du  Cé- 
nomanien  et  plus  étroitement  encore  au  C  trigonopygus  Desor; 
ils  ont.  comme  ce  dernier,  les  pétales  bien  visibles,  ce  qui  est 
rare  dans  ce  genre,  le  périprocte  bien  triangulaire,  et  ils  ne  s'en 
distinguent  guère  que  par  leur  test  un  peu  plus  élevé. 

Niveau  :  Suessonien  supérieur  (Londinicn  de  M.  Mayer). 

Localité  :  Gebel  Drounka  près  el-Syout. 

Hkmiastek  Pellati  Cotteau,  18GH. 

Syii.  :  /lemiailer  l'ellati  CottiMll,  Échin.  fott.  Jet  Pyrhiéu,  \i.  117,  |)1.  vi,  fig.  "—'.t. 
»  .de  I/Oriol,  Uonotiraphie,  etc.,  p.  46,  jil.  vu,  fifr.  6.   1880. 

M.  de  Loriol  a  rapjtorté  à  cette  espèce  un  exemplaire  uni<iue, 
incomplet,  cassé  en  avant,  recueilli  au  Mokattani  par  ndanoue. 
La  forme  de  l'exemplaire  égyptien  est  plus  élevée  et  nmiiis  large 
que  celle  du  ty|ie  pyrénéen:  M.  de  Loriol  déclare  ne  voir  {|Ue 
deux  pores  génitaux  dans  l'appareil.  l)cpuis.  (,'otteau  [l'aJi'i>)>t. 
frant^.,  terr.  tort.,  Eorène,  l,  p.  419)  a  réuni  son  exemplaire  type 
au  JJilrcviojiteriiii.r  Munier-(  Mialmas  et  a  mis  en  .synonymie  lexcm- 
plaire  égyptien  qu'il  regarde  comme  identiiiuc  au  sien,  et  (|ui,  dès 
lor»,  doit  prendre  le  nom  de  Ditvimaster  intx. 

(.'fdlection  :  Muséum  de  Paris. 

HkMU.STKU  AkcHIACI  de  Loriol,   1^>.S(>. 

Kyil    :   llrmiatlrr  Archiaei      (II)   l.<iriol,   Monn/raphir,  etc.,  p.  48,   |il.  vil,   liff.  7  — (*. 

Tmrkynàtrr  Arrhinci  CottcBII,   J'aUonlologie  /nm^oitr.   (crr.'liim   tiTlillilf!',   tiHlic  i, 
p.  407.    1887. 

Petite  cHpèce  trcH  élevée,  «nligloluileuse.  confondue  par  l)ela- 
lioiic  et  «l'An'Iiiae'  avec  une  espèce  de  l'argile  de  Londres,  dtuit 

I.   Delanmit'  l-t  irArrhlnr,   Sotr  tur  In  aiiiêllt.  yM.  dt»  riiWreii»  dr  TlirUi,    Hrniliuter 

BvtMrhanlet.  Coniptrit-rrniliu  (Ifl  l'Arnd,  iIm  Hclcncca,  vol.  uvit,  p  ''»' 


—  665  — 
elle  se  distingue  facilement  par  sa  forme  plus  relevée  en  arrière, 
plus  arrondie  en  avant  et  par  ses  ambulacres  pairs  plus  super- 
ficiels. Cotteau  l'a  comprise  dans  le  genre  Trachyaster,  type  ter- 
tiaire qui  se  distingue  des  Hemiaster  par  sa  forme  plus  renflée  et 
par  le  développement,  dans  l'appareil  apical,  du  corps  madrépori- 
forme  qui  sépare  les  plaques  génitales  et  sort  de  l'appareil.  Ce 
dernier  caractère  n'est  point  constaté  par  M.  de  Loriol,  et  Cotteau 
n'en  parle  pas,  tout  en  attribuant  l'espèce  au  genre  Trachyaster. 

Niveau  :  Suessonien  moyen. 

Localité  :  Environs  de  Louxor. 

Collection  :  ]\Iuséum  de  Paris. 

Hemiaster  Schweinfuethi  de  Loriol,  1881. 

Syn.  :  Hemiaster  SchweinfnHhi    de  Loriol,  Eocane  Echinoidee»,  etc.,  p.  34,  pi.  vin.  fig.  3, 
4,  b,  1881. 
Ditrema.ter  Sclnceinfin-thi  Cotteau,  Paléontohgie  française,  Éocéne,  t.i,  p. 428,  1887. 

Cette  espèce  ne  présentant  que  deux  pores  génitaux  dans  l'ap- 
pareil apical,  rentre  dans  le  genre  Ditremaster  Munier-Clialmas, 
qni  n'était  pas  encore  établi  à  l'époque  où  M.  de  Loriol  l'a  étudiée 
et  décrite. 

Niveau  :  Suessonien  inférieur. 

Localité  :  Très  abondant  dans  les  couclies  marneuses  d'El- 
Gouch  Abou  Saïd,  à  l'ouest  de  Farafrali. 

Collection  :  Musée  de  Munich  (Zittel). 

Palaeostoma  Zitteli  de  Loriol,  1881. 

Syu.  :  Palaeostoma  Zitteli  (le  Loriol,  Eociine  Echinoideen,  etc.,  p.  33,  pi.  viii,  fig.  1,  18«1. 

Le  genre  Palaeostoma  Lovén  se  distingue  des  Hemiaster  par 
son  péristome  qui,  au  lieu  d'être  labié  en  arrière,  affecte  une  forme 
pentagonale  sans  aucune  saillie.  L'espèce  décrite  par  M.  de  Loriol 
est  de  petite  taille;  elle  est  ornée  d'un  faible  fasciole  péripétale, 
et  ne  se  distingue  des  Hemiaster  que  par  la  forme  de  son  pé- 


—  (îfifi  — 

ristiinie;  l'apparoil  apiral  est  très  excentiiciue  en  anièie;  on  nen 
distingue  pas  les  pores. 

Niveau  :  Subs-sonieii  inférieur. 

Localité  :  Xekeb.  à  IKst  de  l'Oasis  de  FaratVali. 

CoUeetinn  :  Musée  tie  ^Munich  (Zittel). 

Brissopsis  axgusta  Desor,  1S47. 

Syn.  :  Brintoptù  angiula  Desor,   Catalogne  raiwiiné  ilc»  h\hiiiiJi:i,  p.  121,   1847. 
»  »  Desor,  Si/nopti»  de»  Échin.  j'o»/i.,  p.  379,   1857. 

lie  Loriol,  MoiUKjraphie,  etc.,  p.  49,  pi.  VII,  fif^.  9,   1880. 
(  'otte.nu,  Paléontologie  françaùe,  Éocène,  I,  p.  202,   1886. 

Un  .seul  exeiuitlaire.  le  type  déerit  par  Pesor.  existe  au  ^luséum 
de  l'aris  aver  l'étiiiuette  île  Let'ebvre  :    Xuniinu]iti(|ue  dKjiypte.» 

Je  ne  puis  dans  ees  cniiditinns  donner  des  iiidicatiniis  pins  pré- 
eises  de  niveau  et  di-  Incalité  jns(|irà  ce  (in'oii  recueille  tle  nou- 
veaux exemplaires. 

( '(lilcctiuii  :  .MnsciMii  de  l'aris. 

Brissopsis  Loimoi.i  Uittner  {sub  TD.ruln-issiui),  isso,  pi.  i. 
fig.  3-4. 

.Syn.  :    TazoltrUnu  I^rioli  liiltlicr,  IkilriliiK  ziii-  KemUuut  alleilertUIrer  EihiiiiiicH/niiueit 
.It  Sudnlpeit,  p.  102,  pi.  IV,  Hk'.  7— S,   1880. 

Dinic-iiHiiiiiH  (le  noire  exemplaire  :  Loiipieiir 2t'.  iiiilliiiu'tros 

Larj;i'ur -".'  niilliinètros 

liaiiti-nr      17   milliiiictros. 

Individu  "le  J«>niic  ovale,  un  peu  plus  rctn'ci  en  arrière  t|u'en 
avant,  et  troii(|ué  à  eeH  deux  extrémités:  partie  postérieure  un  peu 
pluH  épaJHHe  <|ue  la  partie  antérieure;  la  plus  •iiamle  larj^eur  est 
au  milieu.  Faee  intérieure  |»iilvinée.  rentlée  dans  la  réy;ioii  du 
plantruii.  Apex  léjfèrement  exeentri(|ue  en  avant. 

Ap|tareil  apieal  montrant  <|uatre  pures  jjônitaiu  rapprochés. 
Hvce  le  i-orpH  madrépurit'orme  séparant  les  pla<|Ues  postérieures  et 
«e  pro|itn(;eaiit  en  arrière. 


—  667  — 
L'ambulacre  impair  n'est  pas  siiflisaiument  visible  pour  le  dé- 
crire. 

Aires  ambulacraires  paires  antérieures  divergentes,  log-ées,  pour 
la  partie  i)étaloïde,  dans  des  sillons  larges  de  trois  millimètres  et 
demi,  de  profondeur  moyenne;  zones  poriteres  assez  larges,  formées 
de  pores  allongés;  il  y  a  de  18  à  20  paires  dans  chaque  zone; 
mais  la  série  antérieure  compte,  en  partant  du  sommet,  9  paires 
atrophiées.  Pétales  postérieurs  moins  divergents,  légèrement  re- 
courbés en-dehors  vers  leurs  extrémités,  un  peu  plus  long  que  les 
antérieurs,  comptant  20  paires  de  pores,  dont  une  dizaine  atro- 
phiées dans  les  séries  postérieures. 

Péristome  ovale,  transverse,  éloigné  du  bord  de  10  millimètres. 
Périprocte  transverse,  s'ouvrant  au  haut  de  la  face  postérieure. 
Fascioles  peu  visibles  sur  notre  uni(|ue  exemplaire  très  médiocre- 
ment conservé. 

Ce  type  égyptien  nous  a  paru  se  rapi)orter  très  nettement  à  l'es- 
pèce que  M.  Bittner  a  décrite  sous  le  nom  de  T.  Lorioli  :  les  dimen- 
sions du  test,  la  physionomie  de  l'exemplaire  sont  exactement  les 
mêmes  que  chez  le  type  provenant  des  Alpes  du  Vicentin;  la  seule 
différence  qu'il  soit  possible  d'y  constater,  c'est  que  le  nombre  des 
paires  de  pores  atrophiées  dans  les  pétales  antérieurs  est  plus  con- 
sidérable chez  l'individu  égyptien,  9  au  lieu  de  4;  tandis  que  les 
pétales  postérieurs  sont  exactement  semblables.  Nous  ne  croyons 
pas  que  la  différence  que  nous  signalons  puisse  empêcher  de  réunir 
le  type  du  Mokattam  au  type  des  Alpes  méridionales,  car  ce  ca- 
ractère est  assez  variable,  et  tous  les  autres  détails  sont  parfaite- 
ment concordants.  La  présence  du  B.  Lorioli  en  Egypte  porte  à 
8  le  nombre  des  espèces  communes  à  cette  contrée  et  au  Vicentin. 
M.  Bittner  nous  a  vivement  critiqué,  il  y  a  trois  ou  quatre  ans, 
))our  avoir  dit  que  le  genre  Toxobrissus  Desor  tombe  en  synony- 
mie de  Brissopsis  Agassiz,  et  doit  être  supprimé  :  il  alléguait  que 


le  genre  Brissojjsis  a  pour  type  B.  lyrifera  Forbes.  et  que  le  •ïeiire 
Toxobrissus  a  été  établi  sur  le  Br.  co/icentrica  Wright.  Nous  ne 
rigriiorions  pas:  mais  coninie  il  n'y  a  pas  de  caractères  génériques 
tlistinctifs  entre  ces  deux  Ecliinides.  le  genre  Toxabrisaus  nous  pa- 
raissait et  nous  i)arait  encore  superflu.  Desor  l'a  fondé  en  sappuyant 
sur  cette  particularité  que  dans  les  ambulacres  postérieurs  il  y  a 
des  paires  de  pores  atrophiées  et  que  les  pétales  sont  très  rappro- 
chés; mais  il  suftit  de  ])rendre  un  Br/ssopsis  li/rifera  pour  voir 
tout  de  suite  que  ces  deux  détails  y  existent.  L'extrémité  des  pé- 
tales postérieurs  n'est  pas  arquée,  c'est  vrai;  mais  qui  donc  oserait 
soutenir  (ju'une  courbe  presque  insignifiante  de  l'extrémité  des 
pétales  postérieurs  est  nu  caractère  suffisant  pour  constituer  un 
genre  nouveau?  I)'ailleurs,  ce  n'est  pas  à  nous  que  revient  le  mérite 
d'avoir  fait  le  premier  cette  observation;  il  appartient  tout  entier 
à  notre  honoré  <iiiifrèrc  ctaïuiM.  1*.  de  Luriol  qui  depuis  longtenii)s 
a  montré  etmibien  est  vaine  hi  ilitféreiue  t|u'iin  a  voulu  étaltlir 
entre  les  deux  genres.  La  plupart  des  échinologi.stes  ont  reconnu 
la  justesse  de  ses  renuiniues  à  ce  sujet,  et  même  M.  Pomel,  qui 
avait  maintenu  le  genre  Toxuljri.tstu^  dans  sa  Cla^sijîcation  métho- 
(liqni\  a  dû  reconnaître  son  erreur;  il  a  rendu  aux  BrisMpsi.i  \o\i\ 
ce  qu'il  avait  attriliué  au  genre  de  I)esor,  et  il  a  créé,  pour  les 
CMp^een  qu'il  avait  comprises  dans  le  genre  Byissopsi.<^  le  genre 
Brhsntita  (|ui  ne  nous  |)arait  pas  indispensable. 

Niveau  :  Le  B.  I.urlnli  a  été  remnntré  en  Lgypte  dans  le  Lu- 
tétien  supérieur. 

[..«icalité  :  .Mnkattaiii  Miebel  Lniiuiili  près  !'(  Miudy  el-Tihi  (K*. 
Koiirtauj, 

(■(diection  :  H.  Kourtau. 

AnInastkic  <ilimKI{i;iJ;s  >fichelin  {mb  HcminsUr). 

Mjrn.   ;   IhinioMltr  ■jiljlitrtUiu  Mirlicllll,  in  ciillrrl. 

PvUt*»  tuhflohotUê  KriiM,    .\%u   •Irm   iJrltnl,  Wlirt    .lilliK'^lu'ftf,    p.  S7M,    IHII7. 


—  669  — 

Agassizia  gihhenda      Cotteau,    Echin.    nouv.    et    peu    coiimm,    V    série,    p.   193, 
pi.  sxvii,  flg.  3 — 7,  1875. 
ï  »  cle  Loriol,  Monographie,  etc.,  \i.  51,  pi.  vin,  tig.  1—7,  1880. 

»  »  de  Loriol,  Eocane  Echinoideen,  etc.,  p.  36,  1881. 

Ânisaster  confitsus        Pomel ,   Note  sur   deux  Échinides   du   terrain   éochie,    Bull. 

Soc.  Géol.  de  France,  3'  série,  t.  xiv,  p.  608,  1886. 
Anisaster  gihberulus     Cotteau,  Paléontologie  française,  Éocéne,  t.  i,  p.  379,  1887. 

Cet  échiiiicle,  dont  tout  le  monde  anjourd'liui  a  des  spécimens, 
a  été  l'objet  de  bien  des  discussions;  c'est  un  type  très  voisin  des 
Agassizia,  et  pour  lequel  il  n'était  peut-être  pas  absolument  indis- 
pensable de  créer  un  genre  nouveau. 

Niveau  :  Lutétien  II. 

Localités  :  Ouady  el-Tih,  Clebel  Ammounah,  Tranchée  d' el 
Orta  derrière  le  Gebel  Ahmar,  Mokattam.  Gebel  Kibli  el-Aliram. 

On  rencontre  aussi  cette  espèce  en  Tunisie,  au  Gebel  Trozza. 
Des  échantillons  en  mauvais  état  ont  été  recueillis  par  le  R.  P. 
Ohrwalder  aux  environs  de  Souakim  et  envoyés  par  lui  à  notre 
confrère  M.  A.  Pasquali. 

LiNTHiA  Delanouei  de  Loriol,  1880. 

Syn.  :  Linthia  Delanouei  de  Loriol,  Monographie,  etc.,  p.  53,  pi.  vu,  fig.  12. 

X  de  Loriol,  Eocane  Echinoideen,  etc.,  p.  36,  pi.  vni,  fig.  6,  1881. 

«  »  Cotteau,  Paléontologie  française,  Éocéne,  t.  i,  p.  264,  1886. 

Cette  belle  espèce  se  rapproche  du  L.  Orhignyana  Cotteau,  mais 
elle  en  diffère  par  sa  forme  moins  orbiculaire,  moins  échancrée  eu 
avant,  sa  face  supérieure  plus  renflée,  ses  ambulacres  antérieurs 
pah-s  moins  diverg-ents  avec  des  zones  porifères  composées  de 
paires  de  pores  plus  nombreuses,  ses  ambulacres  postérieurs  plus 
rapprochés,  relativement  plus  longs  et  arqués,  enfin  par  son  aréa 
anale  très  accusée. 

Niveau  :  Suessouien  moyen. 

Localités  :  Gebel  Der  près  Esneh.  —  Environs  de  Louxor.  — 
Gebel  Korardan  près  de  Guirgueh. 

Collections  :  Muséum  de  Paris,  ]\Insée  de  Munich. 

MÉMOIRKS,   T.  III.  ^^ 


—  tj70  — 
LciTHU  CAVEBNOSA  de  Loriol,  188U. 

Sj"n.  :  Linthia  caccniora  de  Loriol,   ilottoffraphie,  etc.,  p.  55,  pi.  vra,  fig.  S — 10. 

»  >  de  Loriol,  Eocane  Echinoideen,  etc.,  p.  41,  pi.  vm,  fig.  7.  1>>M. 

Cotteau,   Paléontologie  française,  Éocèlie,  t.  i.  p.  265,  ISSti. 

8e  distingue  du  L.  latisulcata  par  ses  ambulacres  postérieurs 
bien  moins  longs,  du  L.  Orhignyana  par  ses  ambulacres  plus 
étroits  et  plus  creusés,  les  postérieurs  sont  plus  divergents.  l)e 
plus,  la  face  supérieure  est  moins  rendéc  et  le  sillon  antérieur  plus 
profond. 

Niveau  :  Suessoiiien  moyen,  couches  à  Opcrculines. 

Localités  :  El-Aonhi  près  Edt'ou.  —  Gcbcl  Fatira  près  Louxor, 
Gebel  Ouni  el-Kenneiem  (oasis  Chargeli). 

Collections  :  Muséum  de  Paris.  Musée  de  Municli. 

LiNTHU  LATISULCATA  Desor  {sub  Feriaster),  1857. 

Hyu.  :   Uaniasier  lalUukattu  Desor,    Calai,  rau.,  y.  1Ï&,   1847. 

PeriatVer  UuUuleatut    Dcsor,   Synoptit  des   l\chin.  font.,  p.  387,   1857. 
Linthia   lalitnlcata  do   I^>riol,    ihnoffrapliir,  rtr.,  p.  67,  Jil.  vill,   lig.  Il,   1880. 

Cotteau,   Palfontolngie  française,  etc.,  t.  i,  p.  'l(<'i,   I88G. 

I..a  dchcriiition  donnée  par  M.  de  Loriol  se  rapporte  au  moule 
en  plâtre  d'un  e.\eni|tlairc  ra|»i>orté  par  Lefebvre  sous  l'étitiuette 
<Nunniiiiliti(|Ue  d'Egypte >.  Loriginal  a  été  égaré,  en  tout  cas 
M.  de  Lorifd  ne  l'a  pas  eu  entre  les  mains. 

Collection  :  .Muséum  de  Paris. 

LlNTHIA  NaVILI.KI  de  Lniidl.   1 SSO. 

Mjrii.  :   Unlhia  Savillei  (le   Ixiriol,   iluwx/rniMe,  rlc,  p.  68,  pi.  vm,  lig.  12,   1880. 

•  .  lie   l-<iriol,   Ai»-.'(iic   KfhinniHtm,  «te.,    p.  «t,    pi.   ix,    (Ig.  7,    1881. 

Ciiltenil,   PiUétnUolutiie  /rnni;aiêt,  fcwi'iie,  I.  i,  p.  ïilrt,    1886. 

rJeiire  établi  par  M.  de  l.,oriol  en  IHHO  sur  un  exein|)laire 
un  peu  une  et  Mur  l'aHpect  du  t'aiicK  général,  hcpiii.s,  en  issl. 
d'nutrcH  cxciiiplairr^  ra|i|iiirt('h  pai  /ittel  ont  cniitii  iiié  son  diagnoH- 
ti(|ne. 

LocalitéH  et  niveaux  :  Liitrlim  I,   .MnUatlani  de  typei.         (ic 


—  671  — 
bel  Drounka  près  el-Syout,  couches  à  Alvéolines  (Suessonien  su- 
périeur) (Zittel). 

Collections  :  P.  de  Loriol,  Zittel. 

LiNTHiA  Arizensis  cVArchiac  {stib  Hemiaster),  1859. 

Syn    •  He.ùa.ler  Arizen.is  d'Arclnac,  Bull.  Soo.  géol.  Fr.,  2e  série,  t.  xvi,  p.  804,  1859. 
Peria^ler  A^-hmsi.    Cotteau,  Échin.  fo.s.  des  Pyrénées,  p.  126,  pi.  vi,  fig.  11-12, 

1863. 
Linthia  Arizensis       de  Loriol,  Monographie,  etc.,  p.  60,  pi.  vu,  flg.  lO-U,  1880. 

Espèce  voisine  du  L.  Biarritzensis  Cotteau,  mais  son  sillon  an- 
térieur est  moins  large,  moins  profond,  échancrant  moins  le  bord 
et  moins  renflée  par  sa  face  supérieure. 

Niveau  :  Londinien  I. 

Localité  :  Environs  de  Louxor. 

Collection  :  Muséum  de  Paris. 

Linthia  Ascheesoni  de  Loriol,  1881. 

Syn    ■  Linthia  Aschersoni  de  Loriol,  Eociine  Echinoideen,  etc.,  p.  37,  pi.  ix,  fig.  1-4,  1881. 
Cotteau,    PaUmtologie  française,   Eocène,   t.  i,   p.  226,    188b. 

Espèce  de  taille  moyenne,  subcirculaire,  un  peu  plus  longue 
que  large,  médiocrement  renflée  à  la  partie  supérieure,  presque 
plate  en-dessous.  Sommet  central. 

Niveau  :  Suessonien  moyen. 

Localité  :  El-Goucli  Abou  Saïd,  à  l'ouest  de  Farafrah;  Gebel 
Der  près  d'Esneh. 

Collection  :  Zittel. 

Linthia  Esnehensis  de  Loriol,  1881. 

Syn.  :   UntJiia  Esnehensis  de  Loriol,  Eocane  Echinoideen,  etc.,  p.  39,  pi.  ix,  fig.  5-6,  1881. 
Cotteau,  Paléontolof/ie  française,  Eoecno,   t.  i,  p.  267,  1886. 

Espèce  de  taille  moyenne,  voisine  des  Linthia  subglobosa  et  m- 
flata,  dont  elle  se  distingue  par  sa  partie  antérieure  plus  déclive, 
par  son  appareil  apical  excentrique  en  arrière,  par  sa  partie  posté- 
rieure plus  rétrécie. 

Niveau  :  Suessonien  moyen. 

85* 


—  (i72  — 

Localité  :  Gebel  Der  près  Esiieli. 
Collecrion  :  Zittel. 

Pericosmus  Pasqualu  Gautliier,  1898.  pi.  ii.  f\g.  1 — 2. 

Dimensions  :  Longueur 70  uiilliiuètres 

LarfTCur 77  millimètres 

liaiitour iiS  niilliniètres. 

Espèce  de  graiulc  taille,  un  peu  plus  large  que  longue,  assez 
élevée,  renflée,  presque  uniformément  bombée  à  la  face  supérieure. 
Bord  arrondi,  épais,  interrompu  en  avant  par  une  profonde  éclian- 
crureilu  sillon  impair:  dessous  convexe;  face  postérieure  tronquée, 
subtriangulaire.  Apex  légèrement  excentrique  en  avant,  35/76. 

Ai»|)arcil  apical  dans  une  déjjrcssion,  insuffisanimcnt  conservé 
sur  notre  unique  exemplaire. 

Aire  ambulacraire  im])aire  logée  dans  un  sillon  peu  accentué 
et  peu  profond  ]>rè.s  du  sommet,  s'élargissant  progressivement  et 
atteignant  au  bord  inférieur  une  largeur  de  18  millimètres  et  une 
profondeur  de  ii.  Zones  |)orifcres  formées  de  |)aires  obliciues  de 
petits  porcs,  d'ailleurs  peu  visibles  sur  notre  exemplaire  oîi  elles 
sont  recouvertes  de  débris  de  madrépores. 

Aires  ambulacraircs  paires  un  peu  plus  divergentes  en  avant 
(|u"cn  arrière;  pétales  logés  dans  des  sillons  profonds,  assez  larges 
et  bien  fermés  à  l'extrémité.  Zones  porifères  larges,  égales,  for- 
niécH  tic  paires  de  pores  inégaux,  les  externes  linéaires  et  allongés, 
les  internes  subovalcs  on  ronds;  ils  sont  séparés  par  un  ou  deux 
granules.  L'espace  intcr/.onairc  est  un  pi  ii  plus  étroit  ijuiimc  des 
zones.  Le  sillon  des  jiétale.^  antérieurs  est  long  de  L's  niilliiuètres 
et  large  de  f»;  celui  des  pétales  postérieurs  est  aussi  large,  mais 
n'excède  pas  22  millimètres  en  buigueur.  Ia's  pla(|Ues  porifères 
Hont  assez  liautcH  et  par  c(insé(|in-nt  les  paires  <le  pores  assez  écar- 
tées :  j«-  n'en  eompte  (|ue  27  daiiM  les  pétales  iintérieiirs  et  2.'(  ilans 
les  postérieurs. 


—   673  — 

La  face  inférieure  de  l'exemplaire  est  mal  conservée  et  le  pé- 
ristome  est  invisible.  Périprocte  occupant  une  grande  partie  de  la 
troncature  postérieure,  transverse. 

Fasciole  péripétale  bien  visible,  en  ligne  brisée,  remontant 
assez  haut  dans  les  interambulacres  ;  le  fasciole  marginal  est  moins 
bien  conservé;  on  en  constate  néanmoins  des  traces  certaines  en 
plusieurs  endroits. 

Des  tubercules  petits  et  assez  serrés  couvrent  la  face  supérieure, 
plus  multi])liés  dans  le  voisinage  des  sillons  ambulacraires;  ceux 
de  la  face  inférieure  sont  un  peu  plus  développés. 

En  comparant  ce  type  égyptien  aux  espèces  connues  du  genre 
Pericosmus^  j'ai  tout  d'abord  été  frappé  de  la  ressemblance  qu'il 
présente,  pour  la  forme  générale,  avec  certains  exemplaires  de 
ma  collection  appartenant  au  P.  spatangoides  de  Loriol,  du  Vi- 
centin;  la  disposition  des  sillons  ambulacraires,  le  profil  de  la 
partie  supérieure,  la  physionomie  générale  sont  parfaitement  sem- 
blables dans  les  deux  espèces,  et  j'ai  cru  un  moment  être  en  pré- 
sence d'un  individu  de  très  grande  taille  du  type  de  S.  Giovanni 
Ilarione.  En  examinant  de  plus  près  les  caractères  spécifiques, 
j'ai  reconnu  que  les  zones  porifères  des  pétales  ambulacraires 
étaient  différentes;  le  type  égyptien,  malgré  sa  grande  taille,  ne 
porte  que  27  et  23  paires  de  pores,  tandis  qu'un  exemplaire  du 
Vicentin,  de  taille  bien  inférieure,  en  compte  au  moins  30  dans 
les  pétales  antérieurs  et  28  dans  les  postérieurs.  Cette  diiférence 
ne  me  ijermet  pas  de  réunir  les  deux  espèces;  on  peut  ajouter  en- 
core que  l'apex  est  un  peu  moins  excentrique  en  avant  chez  le 
Pericosmus  Pasqualii. 

Niveau  :  Lutétien  II. 

Localité  :  Mokattam,  du  côté  de  l'Ouady  Kaschab. 

Collection  :  A.  Pasquali. 


—  (Î74  — 
ScHiZASTER  AFRICAXUS  (le  Loriol,  1863. 

Syn.  :  Sehùtuter  ajnatiuu  (le  Loriol,    Daeript.  de  deux  Échin.  nouv.  du  NummulUique 
d'Egypte,  p.  ô,  pi.  i,  fijr.  2.  —  Mém.  tle  la  Soc.  de  Phys.  et 
d'Hist.  natur.  de  Genève,  t.  xvii,  1"  partie.  1863. 
»  •  Fraas,   Geolog.  aiu  deni  Orient,  p.  279,   18G7. 

Lartet,  Géol.  de  la  PaUitine,  Anii.  Se.  géol.,  t.  m,  p.  84,  1872. 
de  Loriol,  Monographie,  etc.,  p.  61,  pi.  vm,  fig.  13  et  14,  1880. 
de  Loriol,  EoeSne  Eehinoideen,  etc.,  p.  49,  pi.  xi,  tîg.  I,  1881. 
(,'otteau.  Paléontologie  françtûse,  Éocèue,  t.  i,  p.  367,  1887. 
Thomas  et  Gauthier.  Echin.  recueillis  mr  le.i  ffaïUa  Plateaux 
de  la    Ttmiaie,  p.  93,   1889. 

Esitèi'o  tîuileiueiit  recniiiiai.ssable  ])ar  son  ensemble  tiè.s  renflé 
et  très  arrondi,  sa  face  inférieure  très  eonve.\e,  ses  anibulacres 
antérieiir.s  pairs  très  (liver<^ents.  très  huigs,  très  larjjjes  et  très 
flexueu.x,  ses  anibulaeres  postérieurs  acuininés. 

Niveau  :  Lutétieii. 

Localités  :  Mokattaui,  Ouady  Moatliil  (chaîne  arabique)  Sues- 
sonien?  à  el-Goudi  Abou  .Saïd.  oasis  de  FaratVali. 

Se  reiirontrc  aussi  en  Tunisie  dans  la  partie  supérieure  des 
«•oudies  à  Niiiiiiniilitcs. 

SciilZASïKK  (îAl'DKYi  de  Loriol,  1880. 

Syn.   :   SrhlMitMter   liaudryi  de   Loriol,   Monojraphie,  etc.,  p.  I>4,  pi.  IX,   lig.  1,    1880. 

»  Cottvnil,   l'aUontoliMiie  fran^aite,    Éocène,    t.  i,    p.  368,    1887. 

Cette  belle  espèce  se  fait  remarquer  par  son  ensemble  relative- 
ment déprimé  et  par  sa  face  supérieure  très  peu  renflée  et  peu 
déclive. 

Niveau  :  SueH.sonien  luoyt-ii. 

Lof-alité  :  (tebel  latira  près  Lou.xor. 

Collectiuii  :  .Muscnin  de  l'aris. 

8^:niZA,sTKJ{  /ClTTKLl  de  Loricd,  1880. 

Hytl,   :    SrhitnMrr    '/.iUrli  de    l^irlul,    Mmu-jrnphir,   rtc,   p.  rtll,    pi.  U,    (!){.  '-,    1880. 

.       do   loriol,   Kofiinr    Echin„idtm\,  *lr.    p.  46,  pi.  ix,    lltC.  10,    IHHt. 
•  .       ('oitenil,    PaUnnt„l„.jir   trmtcnitr,   l'îorAlli',   t.  I,  p.  .'169,   18H7. 

Cette  eHpcce  intéreHHantc  hc  rapprodic  sous  ccrtainn  nipiiurts 


—  675  — 

du  8ch.  Bellardii  Ag..  mais  elle  s'en  distingue  facilement  par  sa 
forme  moins  renflée,  son  sommet  plus  central,  ses  aires  interam- 
bulacraires  ni  renflées,  ni  relevées  à  leur  sommet,  ses  ambulacres 
antérieurs  pairs  un  peu  plus  flexueux. 

Localités  et  niveaux  :  Suessonien  moyen,  Gebel  Der  près  Esneh 
(Zittel),  environs  de  Louxor  (Delanoue).  —  Lutétien  II,  Mokattam 
(Zittel,  R.  Fourtau). 

Collections  :  Muséum  de  Paris,  Zittel,  Fourtau. 

ScHizASTER  FOVEATUS  Agassiz,  1840. 

Syn.  :  Schizaster  foveattis  Agassiz,   Cat.  eclyp.  mus.  neoc,  p.  3,  1840. 

Voir  la  suite  de  la  Synonymie  dans  de  Loriol,  Monographie,  etc.,  p.  63. 
Ajouter  :  de  Loriol,  EocUne  Echinoideen,  etc.,  p.  44,  pi.  is,  flg.  8 — 9,  1881. 
Cotteau,  Paléontologie  française,  Eocéne,  t.  i,  p.  350,   1887. 

Cette  espèce  est  assez  voisine  d'apparence  de  VHemiaster  Scil- 
lae  Wright  et  de  VHem.  glohosus  Desor,  mais  elle  s'en  distingue 
d'emblée  par  son  sillon  antérieur  bien  plus  profond  et  écliancrant 
davantage  le  bord. 

Niveau  :  Lutétien  I. 

Localité  :  Mokattam. 

Collection  :  Muséum  de  Paris. 

SCHIZASTEK  MoKATTAMENSis  de  Loriol,  1881. 

Syn.  :   Schizaster  Mokattaraensis  de  Loriol,  Eocdne  Echinoideen,   etc.,  p.  41,  pi.  x,  fig.  1 
et  2,  1881. 
■"  »  Cotteau,  Paléontologie  française,  Eocène,  1. 1,  p. 371,  1887. 

Espèce  de  taille  moyenne,  presque  circulaire,  haute,  renflée; 
sommet  ambulacraire,  presque  central,  alors  que  le  point  culmi- 
nant est  tout  à  fait  en  arrière;  il  n'y  a  que  deux  pores  génitaux. 

Niveaux  et  localités  :  Suessonien  Gebel  Der  près  Esneh  (Zittel). 
Lutétien  Mokattam  (Zittel,  Mayer-Eymar,  Fourtau). 

Schizaster  Rohlpsi  de  Loriol,  1881. 

Sj'n.  :  Schizaster  Rohlfsi  de  Loriol,  Eocdne  Echinoideen,  etc.,  p.  43,  pi.  x,  fig.  3  et  6,  1881. 
»  >        Cotteau,  Paléontologie  française,  Eocène,  t.  i,  p.  371,  1887. 


—  67G  — 

Espèce  de  taille  nKiyouiie,  iiu  peu  allongée,  subglobuleiise, 
haute,  arrondie  en  avant.  Aire  ambulacraire  impaire  logée  dans 
un  sillon  larjje  et  profond,  qui  s'atténue  près  du  bord  et  réchancre 
à  peine.  L'appareil  apical  ne  montre  que  deux  pores  génitaux. 

Niveau  :  Lntétien  II. 

Localité  :  Mokattam  près  du  (  'aire.  Plateau  des  Pyramides  de 
(Thizeh  (R.  Fourtauj. 

SCHIZASTER  JORDANI  de  Loriol,  188L 

.Syn.  :  Sehàatler  Jordani  do  Loriol,  Eociine  Echinoideen,  etc.,  p.  47,  pi.  x,  fig.  7—10,  1881. 
»  »         Cotteau,  l'altontoloyie  franfaue,  Eocùne,  t.  i,  p.  372,   1887, 

M.  de  Loriol  en  connaît  trois  exemplaires;  ils  sont  d'assez  forte 
taille,  mais  tous  médiocrement  conservés:  le  pourtour  est  incom- 
plet. L'espèce  est  peu  renflée;  les  sillons  ambulacraires  sont  longs 
et  profonds,  assez  étr(»its;  le  péristome  est  éloigné  du  bord;  l'aj»- 
pareil  apieal  montre  (juatre  porcs  génitaux.  Fascioles  peu  vi- 
sibles. 

Niveau  :  Hartonieii  (?i. 

Localité  :  A  l'est  de  l'oasis  de  Syouali,  près  ilAïadj.  dans  un 
(-aleain-  rempli  dt-  petites  nunimulitcs. 

Upissastek  Thebensi.s  de  Loriol  (sub  Schizaster),  1880. 

Syn.  :  SekIaasUr   Thebeiuit  lie  Utriol,    MmwjraphU,  elr.,  p.  69,  pi.  ix,  fiff.  A— 0,   1880. 

>  •  <lo  Loriol,   Kocllne  Krliittoideett,  etc.,  ]).  4<J,  pi.  X,  dg.  4  Ot  &. 

»  •  l'ottcau,   l'aUimloloyir  fraiiçaUr,  Kocùiu',  t.  i,  p.  .S70,   1887. 

OpitttuUr   ThfJjetuU   (illlltllicr,  ■>■  Coltonil,    PoUontolngie  fmnçaut,   I'A)c6nO,  I.  Il, 

p.  704,  pl..H73,  ll)f.  1—7,   1HU4. 

Cette  c«pèce  a  été  aussi  rencontrée  en  TuniHic,  sur  la  rive 
gHuelie  de  l'Aïii  (  'licri<-liira.  Les  excinplaires  de  cette  loralité  n'ont 
paM  de  faMciole  lutéro-Hous-anal,  et  .M.  de  Loriol  n'en  a  pas  vu  non 
phiM  Hur  IcM  excmplnires  éjfvpticns.  Il  nous  a  Kcmiilé  jiar  coirné- 
<|Ueiit  que  eettc  cMpèce  devait  être  placée  ilann  le  genre  (>itls- 
MOAlrr  l'omi'l,  et  Cotteau  l'a  décrite  sous  ce  nom  n;énéri<|uc  dan» 
la  l'nlt^onlologii'. 


—  677   — 

Niveau  :  Suessouieu  supérieur. 

Localités  :  Environs  de  Tlièbes,  Gebel  Drounka  près  de  El- 
Syout,  couches  à  Sismondia  Loghoteti. 

Observations  sxir  le  groupe  des  Macropneustes. 

Le  groupe  des  Alacropneustes  auquel  nous  arrivons  demande 
quelques  observations  que  nous  croyons  tout  d'abord  devoir  con- 
signer ici.  Il  a  toujours  régné  une  assez  grande  confusion  dans 
le  genre  Macropneustes  lui-même  et  bien  des  espèces  lui  ont  été 
attribuées,  même  par  L.  Agassiz,  l'auteur  de  ce  genre,  qui  ne  lui 
appartiennent  pas.  En  1883,  M.  Pomel,  étudiant  ce  genre, ^  en  sé- 
para les  espèces  qui  n'ont  pas  les  aires  ambulacraires  paires  dé- 
primées ou  sont  privées  d'un  fasciole  sous-anal;  il  établit  ainsi  le 
genre  Hypsospatangus  pour  les  spécimens  ayant  les  aires  ambu- 
lacraires paires  complètement  superficielles  et  dépourvus  de  fas- 
ciole sous-anal;  puis,  en  fixant  nettement  les  limites  du  genre 
Macropneustes^  il  indiquait  la  possibilité  de  l'absence  du  fasciole 
sous-anal  dans  certaines  espèces  à  ambul  acres  déprimés,  comme 
Macropneustes  crasstis  Agassiz,  et  il  ajoutait  que,  si  ces  espèces 
sont  réellement  dépourvues  de  fasciole  sous-anal,  il  y  aurait  lieu 
de  les  distinguer  par  un  nom  spécial.  Or,  nous  avons  acquis  la 
certitude  qu'un  de  nos  exemplaires  ne  possède  pas  de  fasciole 
sous-anal,  et  nous  nous  trouvons  ainsi  amené  à  créer  un  nom  gé- 
nérique nouveau  Megapneustes  dont  il  sera  le  type.  En  outre, 
M.  Pomel,  faisant  la  remarque  que  M.  de  Loriol  dans  sa  Mono- 
gi'aphie  des  Echinides  nummulitiques  de  l' Egypte  avait  admis  parmi 
les  Euspatangus  un  type  à  ambulacres  pairs  creusés,  Eusp.  Cot- 
teaui,  a  établi  pour  cet  oursin  le  genre  Plesiospatangits\  ce  qui  fait 
qu'aujourd'hui  le  groupe  des  Macropneustes  et  des  Euspatangus 
doit  se  subdiviser  en  cinq  genres,  dont  voici  la  diagnose  abrégée  : 

1.   Classification  méthodique  et  yenera,  p.  30  et  suiv. 

MÉMOIRES,  T.  111.  86 


—  67!S  — 

1.  Aires  ambnlacrairos  paires  déprimées; 

Fasciole  péripétale  ne  limitant  pas  nettement  les  }iros  tnber- 
eules  «le  la  taee  snjjérienre: 

Fasciole  sous-anal  enti>iirant  le  talon; 

Macrojytieustes  Agassiz. 

T\  i»e  Mncropiu-ustes  Dealtaiiesi  Ag. 

2.  Aires  ambulaeraires  paires  déprimées; 

Faseiole  péripétale  ne  limitant  i)as  nettement  les  gros  tuber- 
cules de  la  face  supérieure; 
Point  de  fasciole  sous-anal: 

3li'gapneustes  Gauthier. 
Type  Megapneustes  grandis  Gauthier. 

'6.  Aires  ambulaeraires  complètement  supeiiicielles; 
Fjweiole  péripétale  ne  limitant  jias  nettement  les  fims  tuber- 
rules  de  la  face  supérieure; 
l'oint  de  fa.sciolc  .sous-anal; 

Jlyitsosi)(tt(ui{fUS  Pomel. 
Type  Jli/j/su.spatdiifiius  Muna/hini  (^Desor)  Pomel. 

4.  .\ins  ambiilacraircH  paires  superficielles; 
FHSciole  péripétalf  limitant  nettement  les  gros  tubercules  de  la 
face  «upérieure; 

Fasciole  sous-anal  entunrant  l'écusson; 

iCit.sj)af(itif/H.s  Agassiz. 

Type   /ùis/intiimiiis  nriKitiis  Agassiz. 
.').  Aires  and>nlacraireH  paires  dépiimées; 
FuHciole  péripétale  limitant  nettement  les  gnih  tnbereulcs  de  la 
face  HUpérictirc; 

FftMci(dc  HoiiK-anal  entimnint  léensHon; 

l*li'Kiosp(it<inyus  l'nmel. 

I  \  |ie  l'/r.siiinjititiiiiifiiii  (  'iittidiii  [{\v  L(iriiil)  l'dinid. 


—  679  — 

Cette  multiplication  des  genres  pour  des  types  si  voisins  est 
nécessitée  par  la  méthode  admise  dans  les  classitications  récentes. 
Le  caractère  le  moins  important  de  ceux  qui  sont  ici  en  jeu  est 
peut-être  la  dépression,  parfois  très  faible,  des  aires  ambulacraires 
paires;  on  ne  saurait  cependant  ne  pas  en  tenir  compte  sans  jeter 
un  grand  trouble  dans  les  classifications  actuelles.  Il  y  a  moins 
de  vingt  ans,  on  se  contentait  facilement  de  deux  genres  :  Macro- 
pneustes^  Euspatangus'^  encore  Duncan  regarde-t-il  le  second 
comme  un  sous-genre  du  premier.  Aujourd'liui  il  y  a  cinq  genres; 
il  pourra  y  en  avoir  un  plus  grand  nombre  plus  tard  pour  ce  même 
groupe,  car  on  pourrait  découvrir  de  nouveaux  types  où  la  dispo- 
sition des  aires  ambulacraires,  des  fascioles  et  des  gros  tubercules 
occasionneraient  d'autres  corabiuaisons.  Pour  le  moment,  revenons 
aux  Echinides  de  l'Egypte. 

Hypsospatangus  Ammon  Desor  [mh  Macropnetistes). 

.Syn.  :  Macropneustea  Ammon  Desor,  Calai,  vais,  des  Ecldn.,  p.  115,  1847. 

»  »        »         Desor,  Synopsis  des  Echin.  foss.,  p.  411,  1858. 

»  »         Lartet,  Oéol.  de  la  Palestine,  Ann.   des   Sciences   gool., 

t.  m,  p.  84,  1872. 
»  »         de  Loriol,  Monographie,  etc.,  p.  71,  pi.  x,  fig.  '2,  1880. 

Hypsospatamyus  Ammon  Pomel,   Olassif,  mélhod.  et  gênera,  p.  31,  1883. 

»  »  Cotteau,  Paléontologie  française,  Éocène,  t.  i,  p.  90,   1880. 

Espèce  de  grande  taille,  à  base  ovale;  face  supérieine  liémi- 
sphérique,  à  peu  près  uniformément  convexe;  point  culminant  ex- 
centrique en  arrière.  Appareil  ai)i<'al  excentrique  en  avant,  i)eu 
développé;  ambulacre  impair  différent  des  autres,  logé  dans  un 
sillon  nul  près  du  sommet,  s'accentuant  peu  à  peu  en  approchant 
du  bord  qu'il  échancre  profondément.  Pétales  des  ambulacres 
pairs  à  fleur  de  test,  larges  et  longs,  les  postérieurs  plus  allongés 
(jue  les  antérieurs  et  moins  divergents.  Périprocte  placé  très  bas 
à  la  face  postérieure.  Tubercules  primaires  de  la  face  supérieure 
assez  distants,  émergeant  au  milieu  de  fins  granules;  ils  ne  sont 


—  680  — 

pas  limités   par  le  fasciule  péripétale.   Point   de   fasoiole   sous- 
anal. 

Niveau  :  Suessonien  ?  ' 

Localité  :  Gebel  Mcdiiict  (Dclaiioue). 

Htpso.spatangus  Lefebvrei  de  Loriol  (sub  Macropiienstes). 

Syn.  :  MaeropneuMta  L^ehvrei  di>  Loriol,  Monographie,  etc.,  p.  75,  \À.  ix,  fig.  7—9,  1880. 
>  >  de  Loriol,  Eoe&ne  Eehinoideen,  etc.,  p.  50,  pi.  xi,  ûg.  °23, 

1881. 
Hyptorpatatiffus  Lefebvrei  Cottcau,  PaUontolopie  française,  t.  i,  p.  '.'7,   IbStî. 

Espèce  beaucoup  moins  volumineuse  et  surtout  beaucoup  moins 
liautc  que  la  précédente,  de  forme  ovale,  déclive  d'arrière  en  avant. 
Ambulacre  impair  dans  un  sillon  évasé  écliancrant  à  peine  le  bord. 
Pétales  des  ambulacres  pairs  superliciels,  loiif^s.  assez  largues,  in- 
éffaux,  les  postérieurs  plus  allongés  que  les  antérieurs.  Périprocte 
placé  en  haut  de  la  face  supérieure:  fasciolc  ])éripétalc  toucliniit 
re.xtrémité  des  pétales,  etfacé  en  avant,  ne  limitant  pas  conii)lète- 
uient  les  «rros  tubercules  dans  la  iiartic  antérieure. 

M.  de  Loriitl.  (|ui  a  décrit  dcu.\  fnis  cette  espèce  avec  des  exem- 
plaires ditférent.s,  n'a  pa.s  décituvcrt  tle  trace  de  fascitdc  sou.s-anal; 
sur  quel(|UeH  exemplaires  Itien  cttnscrvés  les  ^iiaiiulcs  srinliltiit 
se  rassembler  étroitement,  mais  l'auteur  déclare  que.  mai^jré  des 
reclienlifs  très  soigneuses,  il  n'a  pas  trouvé  de  fasciole.  ("epen- 
daiit  la  Jigure  grossie  2'  île  la  plaiiclu'  M.  domit'c  en  ItSHl,  dessine 
un  fasciole  eu  éciisson,  imaginé  sans  doute  par  le  dessinateur: 
nous  aimons  mieux  croire  à  ce  quaftirnic  iiettcnu>nt  la  description 
qu'il  n'y  a  pas  de  fasciole  Mous-aiial.  Si  le  ilessinat»'tir  avait  rai- 
Mon.  cette  espèce  ne  trouverait  place  dans  aucun  des  cinq  genres 
que  nous  avons  exposés  plus  liant,  et  il  faudrait  en  créer  un  si- 
xième polir  elle. 

I,  l>n  ri>iii|tri'iiiira  imln-  lifniUlioii  :  If  lypt-  «'iil  <lr  iM'fflivrc  tpii  l'n  ^'tiipii'tô  •Niini- 
lliullll<|U)<  t\'i'4(y\Av.  —  M.  <lf  I^irliil  njoiilt'  :  •l'n  nuire  ôrliniilllKiii  Iri'^n  11116  ilc  lirlict 
Medlncl  (r»p|M>rti''  pnr  M.  HoUnonci.  • 


—  681  — 

Niveau  :  Suessoiiieii  moyen  et  supérieur. 

Localités  :  Environs  de  Louxor  (Delanoue),  El-Gouch  Abou 
Saïcl  (oasis  de  Farafrah).  —  Grebel  Drounka  près  el-Syout.  En- 
virons de  Minieh,  couches  à  Alvéolines. 

Hypsospatangus  Ficheei  de  Loriol  {sub  Macropneustes)^  1880. 

Syn.  :  Macropneustes  Ficheri  de  Loriol,    Mmtographie,  etc.,  p.  74,  pi.  is,   flg.  10,  1880. 
Liopatagus  Ficheri        Pomel,   Classif.  mélhod.  et  gênera,  p.  30,  1883. 
Leiopneitsles  Ficheri     Cotteau,  Paléontologie  française,  Eocène,  1. 1,  p.  127,  1885. 

Nous  n'entrerons  pas  ici  dans  la  discussion  des  genres  Leiopa- 
tagus  Pomel  oUni  ou  Liopatagus  Pomel  1883  et  Leiopneustes  Cot- 
teau 1886.  Ces  genres  nous  paraissent  as.sez  inutiles  pour  le  type 
qui  nous  occupe,  bien  qu'on  ait  voulu  l'y  faire  entrer.  En  effet,  ils 
comprennent  des  Spatangoïdes  très  mal  connus,  dont  le  principal 
caractère  serait  de  n'avoir  pas  de  fasciole;  or,  M.  de  Loriol  dans 
la  description  de  son  Macropneustes  Ficheri  dit  textuellement  : 
«Çà  et  là  on  distingue  des  fragments  du  fasciole  qui  était  très 
marginal.»  Cet  échinide  ne  peut  donc  pas  être  compris  dans  les 
genres  sans  fasciole,  et  celui  qu'il  porte  est  probablement  un  fas- 
ciole péripétale,  qui  paraît  très  marginal,  parce  que  les  pétales 
ambulacraires  s'étendent  presque  jusqu'au  bord.  Nous  le  plaçons, 
jusqu'à  plus  ample  informé,  dans  le  même  genre  que  VH.  Le- 
febvrei]  l'exemplaire  est  unique  et  la  face  inférieure  est  inconnue; 
toute  classification  ne  peut  être  que  provisoire. 

Niveau  :  Suessonien  moyen. 

Localité  :  Environs  de  Louxor. 

Megapneustes  grandis  Gauthier,  1898,  pi.  ii,  fig.  5 — 6. 

Notre  intention  était  de  prendre  pour  type  du  genre  Mega- 
pmeustes  le  Macropneustes  crassus  Agassiz.  Mais  le  seul  exem- 
plaire connu  étant  en  assez  mauvais  état,  il  nous  a  semblé  plus 
])rudcnt  de  recourir  à  une  espèce  nouvelle.  M.  de  Loriol  dans  sa 
description  du  M.  crassus  ne  parle  pas  de  fasciole  sous-anal,  et. 


—  682  — 

eu  etfet,  il  ne  doit  pas  en  exister  sur  cette  espèce,  puisqu'il  l'at- 
tribue au  ijenre  Man-apneiu^tes;  on  croyait  à  cette  époque  que  ce 
genre  ne  portait  pas  de  fasciole  sous-anal.  Le  mauvais  état  de 
l'exemplaire  du  Muséum  pouvant  laisser  quelque  doute  à  cet  égard, 
nous  aimons  mieux  prendre  pour  ty))e  une  espèce  (|ui  en  est  bien 
certainement  dépiuirvue. 

Dimensions  :  Lonfrueiir 115  uiilliinètres 

Larpeur t'iî  millimètres 

Hauteur (iO  inillimî'tres. 

Espèce  de  très  grande  taille,  assez  régulièrement  ovale,  allon- 
gée, un  jieu  plus  étroite  en  arrière  qu'en  avant,  édiancrée  sen- 
siblement au  bord  antérieur  par  le  sillon  impair  et  légèrement 
tronquée  en  arrière.  Face  supérieure  élevée,  convexe,  plus  ren- 
flée en  arrière  (ju'en  avant  où  elle  se  déprime  un  peu  à  partir  de 
l'apex.  Le  point  culminant  se  trouve  ainsi  placé  en  arrière  de  l'ap- 
pareil apical,  h  70  millin)ètres  du  bord  antérieur.  (Vttés  renflés, 
pourtour  arrondi,  épais:  face  inférieure  à  peu  près  plate.  Apex 
excentri(|ue  en  avant  .'>()/ 11.5. 

.\pparcil  apiral  dans  une  légère  dépression,  très  peu  étendu, 
montrant  ijuatre  |iiires  génitaux  dont  les  deux  postérieurs  sont 
plus  écartés  (jue  les  autres;  le  corps  madréporiforme  déborde  assez 
largement  t-n  arrière;  les  cinq  porcs  ocellaires  sont  portés  |»ar  de 
très  petites  plaqurs  Intercalées  dans  les  angles  i-xtcricurs. 

.\nilinlacrr  impair  logé  dans  un  sillon  à  peu  près  nul  au  sonnuct. 
s'élargissant  progressivcnH'Ut  et  se  creusant  peu  à  peu  jus(|u'au 
bord  qu'il  écliancrc  fortement;  il  si-  contiiuie  h  la  face  infi'rifure 
juHqu'au  pcristome.  Zones  |)orifères  très  rapprocliécs  près  de  l'apex. 
trcM  étroites,  formées  de  petites  paires  de  porcs  virgulaires,  très 
ténus,  Hé|iaréH  lians  chu(|ne  paire  par  une  cloison  graiiulit'orme. 
On  ne  diittingue  bien,  de  chaque  c«"tté,  que  les  l«i  on  17  premières 
paires  (pli  st-  distiincent  d«-  plun  m  plus:  Icm  r,iii\ant«'s  s't  M'aient 


—  683  — 

bientôt  et  sont  d'ailleurs  de  plus  en  plus  éloignées,  les  plaques 
atteignant  jusqu'à  cinq  millimètres  de  hauteur.  L'espace  inter- 
zonaire  est  couvert  d'une  fine  granulation  entremêlée  de  quelques 
tubercules  secondaires. 

Aires  ambulacraires  paires  situées  dans  une  dépression  du  test 
large,  évasée,  peu  profonde;  elles  sont  longues  et  inégales,  les 
antérieures  plus  courtes  que  les  postérieures,  s'éteudant  toutes 
presque  jusqu'au  bord;  leur  largeur  est  médiocre  relativement  à 
la  taille  de  l'oursin.  Zones  porifëres  égales,  assez  étroites,  formées 
de  paires  de  pores  linéaires,  horizontaux,  acuminés  à  la  partie  in- 
terne; les  paires  sont  séparées  par  des  cloisons  granuleuses;  elles 
sont  au  nombre  de  44  dans  chaque  série  des  pétales  antérieurs 
et  de  57  dans  les  pétales  postérieurs.  L'espace  interzonaire,  plus 
étroit  qu'une  des  zones,  porte  de  petits  tubercules.  Les  pétales  an- 
térieurs ont  leur  extrémité  un  peu  infléchie  en  avant. 

Aires  interambulacraires  larges,  convexes  à  la  partie  supérieure, 
portant  sur  le  milieu  des  plaques  de  chaque  moitié  une  ligne  de 
faibles  nodules,  assez  accentués  cependant  pour  produire  au  mi- 
lieu de  l'aire  une  sorte  de  dépression  sensible  jusqu'au  bord. 

Le  péristome,  par  suite  d'une  cassure  du  test,  n'est  pas  visible 
sur  notre  exemplaire;  il  était  excentrique  en  avant,  loin  du  bord, 
au  tiers  environ  de  la  longueur  totale.  Périprocte  grand,  ovale, 
s'ouvrant  au  milieu  de  la  troncature  postérieure,  dans  une  aire  en- 
tourée de  faibles  nodosités,  avec  une  légère  dépression  au-dessous, 
qui  est  peut-être  due  à  une  cassure. 

Tubercules  primaires  nombreux  à  la  face  supérieure,  formant 
sur  chaque  plaque  interambulacraire  une  série  linéaire  qui  suit  la 
courbe  de  la  suture;  ils  sont  plus  multij)liés,  mais  moins  gros  à  la 
partie  antérieure,  le  long  du  sillon  impair.  La  face  inférieure  est 
couverte  sur  toutes  les  aires  interambulacraires  de  tubercules  à 
l)eu  i)rcs  semblables,  assez  serrés,  uniformes,  même  sur  le  plastron. 


—  G84  — 

Fasciole  péripétale  étroit,  bien  visible  sur  notre  exemplaire:  il 
passe  à  lextrénuté  des  pétales  aiubulaeraires  sans  remonter  dans 
les  interambulacres,  sauf,  lé>jèrement.  au-dessus  du  périprocte  ;  à 
la  j)artie  antérieure  il  est  interromi)u  au  milieu  des  aires  interam- 
bulaeraires.  et  disparait  etunplètement  entre  les  deux  lignes  de 
nodules  qui  mettent  en  relief.  n)mme  nmis  l'avons  dit.  le  milieu 
des  plaques,  de  sorte  tiunn  ne  le  voit  nulle  part  traverser  le  sillon 
impair,  bien  que  sur  ce  puint  le  test  de  notre  exemplaire  soit  dune 
netteté  parfaite.  Partout  oii  il  existe,  le  faseiole  limite  mal  les  oros 
tubercules:  quelques-uns  le  franchissent  et  apparaissent  au-deliors 
dans  les  interambulacres  latéraux  et  jiostérieurs.  Dans  les  inter- 
ambulacres antérieurs,  oii  le  tasciole  fait  défaut  en  partie,  les  tu- 
bercules descendent  ju.squ"au  bord  sans  interruption,  diminuant 
un  peu  de  volume  vers  le  bas.  11  n'y  a  aucune  trace  de  fasciole 
sous-anal. 

Le  M.  grandis  n'est  pas  sans  rapports  avec  le  M.  rrassns;  les 
ambulacres  présentent  la  même  disposition:  mais  notre  exemplaire 
est  pliis  albuiffé,  moins  élevé,  plus  déprimé  en  avant  de  l'appareil 
apical.  La  disposition  des  f;ros  tubercules  est  au.ssi  très  différente; 
ils  semblent  être  clairsemés  et  de  dimensions  médiocres  sur  l'exem- 
plaire d'Ajfassiz,  tanilis  qu'ils  sont  d'assez  fortes  dimensions,  nom- 
breux, serrés  et  formant  des  séries  horizontales  dans  les  aires  in- 
teramliulacraircH  de  notre  es|ièce. 

Niveau  :  SuesHonieii  supérieur. 

Luralité  :  (Jcbcl  hrounka  prcs  Kl-Syout. 

MKfiAi'NKUsTKs  (;uA.ssus  (Ajfassiz)  («authicr. 

Hyn.   :   SfnrroynniMtrt  rrtutut  AjfH""!*.    ''"'■■'.   r<ii«iiiii('  <U-t   ÈeliinUlrâ,  p.  116,    1H47. 

t  UciMir,   ,Sy>io;.»ij  .*'*  Èchi».  thtÊ.,  p.  411,    185». 

•  hiirtol,   'Ml/    ,U  ta   l'altMtinr,  lor.  cit.,    t.  m,    p.  84,    1H72. 

•  •  (lo  Uirliil,  Munngraphit,  ttr.,  p.  l'.'H,  p|.  x,  Mk'.  I,  I*.  |>l.  xi, 

t\g.  I,   MMO. 

•  •         Cullvmi,    l'iU*ontnlo(iiti  franfaùr,  ivioi'lli',  I.  i,  p    1 7l>,  IMHfl. 


—  685  — 

Grande  espèce,  à  base  presque  ovale,  écliancrée  en  avant,  lé- 
gèrement tronquée  en  arrière;  face  supérieure  renflée,  assez  uni- 
formément convexe;  le  point  culminant  paraît  à  peu  près  central. 
Face  inférieure  presque  plane;  pourtour  arrondi.  Ambulacre  im- 
pair dans  un  large  sillon  assez  profond  près  du  bord.  Ambulacres 
pairs  antérieurs  divergents,  un  peu  arqués  en  avant,  logés  dans 
des  dépressions  peu  profondes,  largement  évasées;  ambulacres 
postérieurs  à  peine  plus  longs,  également  déprimés.  Péristome 
rapproché  du  bord  antérieur;  périprocte  grand,  ovale,  à  moitié  de 
la  hauteur  de  la  troncature  postérieure.  Fasciole  péripétale  ;  point 
de  fasciole  sous-anal. 

Niveau  :  Lutétien  I. 

Localité  :  Oasis  de  Moeleh. 

EusPATANGUS  FORMOSUS  de  Loriol,  1863. 

8yn.  :  Euspatanç/Hs  fm-7nosus  de  Loriol,  Description  de  deux  Echin.  nummulit.  de  l'Egypte, 
Mém.  soc.  Phys.  et  d'Hist.  nat.  de  Genève,  t.  xvii,  i"  par- 
tie, p.  4,  pi.  I,  fig.  1,  1863. 

»  »        Fraas,  Geol.  ans  detti  Orient,  loc.  cit.,  p.  270,  1867. 

»  »         Lartet,   Géol.  de  la  Palestine,  loc.  cit.,  p.  84,   1872. 

»  »         de  Loriol,  Monographie,  etc.,  p.  80,  pi.  xi,  fig.  2 — 4,  1880. 

»  »         de  Loriol,  EocUne  Eckinoideen,  etc.,  p.  53,  pi.  xi,  fig.  .5 — 0, 

1881. 

»  »         Cotteau,  Paléontologie  française,  Eocène,  t.  i,  p.  80,   188G. 

Espèce  de  grande  taille,  plus  ou  moins  déprimée,  quelquefois 
assez  renflée,  médiocrement  échancrée  en  avant,  formant  à  la  face 
supérieure  une  courbe  peu  prononcée  au  milieu  de  ]a(iue]le  se 
trouve  le  point  culminant,  sensiblement  et  régulièrement  déclive 
à  l'approche  de  la  face  postérieure.  Appareil  apical  peu  développé. 
Sillon  impair  à  peine  marqué  à  la  face  supérieure,  large,  mais 
peu  profond  au  bord.  Pétales  ambulacraires  longs,  s'étendant 
jusqu'au  pourtour,  les  postérieurs  plus  développés.  Gros  tuber- 
cules très  abondants  dans  les  interarabulacres  pairs,  très  rares 

MÉMOIItKS,   T.  III.  87 


—  686  — 

dans  limpair.  Fasciole  i»éiipétale  limitant  les  tubercules:  fasciole 
sous-anal  entourant  léeusson. 

La  hauteur  de  cette  es})èce  est  variaVile:  M.  de  Loriol  indique 
de  0.33  à  0.39  par  rapport  à  la  longueur:  nous  avons  sous  les 
yeux  un  exemplaire  qui  donne  la  proiwrtion  de  0.4ôô. 

L'n  autre  de  nos  exemplaires  a  une  forme  carrée  très  remar- 
quable: nous  ne  croyons  pas  cependant  pouvoir  le  séj)arcr  du  type 
spécifique,  aiujuel  nous  le  joignons  comme  variété  tjiioilrati's. 

Niveau  :  Lutétien  I. 

Localités  :  Gebel  Sidment  (Fayoum),  Mokattam. 

Collections  :  P.  de  Loriol.  <  îautliicr.  Fourtau. 

ECSPATANGU-S  Cairexsis  de  Loriol.  is;)7. 

Sya.  :  Etupatantnu  Cnirenti*  de  Loriol,    Sole»  pour  servir   à  fèUide  de»  Éeliinodemie», 
V,  1».  4.  1>1.  I,   Hff.  1.   liS97. 

Espèce  de  taille  plus  petite  que  la  précédente,  uuus  lui  ressem- 
blant étroitement.  M.  de  Loriol  ne  les  a  séparées  (juc  récemment, 
après  avoir  étudié  des  matériaux  plus  aiiondants  rapportés  d'Egypte 
par  M.  Mayer-Eyniar.  La  première  espèce  étant  sujette  à  de  sen- 
sibles variations,  nous  ne  trouvons  guère  dans  celle-ci  d'autres 
caractères  constamment  dittcrcnts  (|uc  son  sillon  impair  un  peu 
plus  prononcé  à  l'approebc  du  honnuct,  et  sa  carène  ihusitle  tiui 
re?*te  droite  jusciu'ii  l'extrémité  sans  .se  courber  vers  la  tare  posté- 
rieure comme  chez  \'  l'Jns.  fi)nin>su.i. 

Niveau  :  Lutétien  II. 

Luealité  :  (  )iuidy  cl-'I'ili.  Environs  de  liimeli  (Fayoum,  rive 
occidentale  du  IJirket-Karoiinj  (»iaret  Kaïser!!  de  .M.  Mayer- 
Eyniar). 

I  .1  s  Ti'HKHosfs  Fraas,  1«()7. 

Mvi  •    t<,Ur.,„n    Vrann,    (Irul.   mit  ilem  Orient,  Ine.  cil.,   \>.  tlV,   |il.  VI,  llg.  8, 

|Hd7, 

il<-   l/iriol,   ManograiAit,  «le,    |>.  8A,    |il.  XI,    flg.  A,    tBHO. 
Cnltl'llU,    l'al^tmtntoijU'  /nnçnltr,  t'AK-hw,  t.  I.   |i.  H'i,    IWtn. 


—  687  — 

Grand  fragment  orné  de  gros  tubercules,  très  usé,  rapporté  sans 
preuves  certaines  au  genre  Euspatangus.  Cotteau  le  rapporterait 
plus  volontiers  au  genre  Sarsella,  et  M.  de  Loriol  lui  trouve  assez 
de  ressemblance  avec  le  Breynia  Vicentina  Dames. 

Niveau  :  ? 

Localité  :  Rencontré  dans  les  débris  d'érosion  de  lOuady  el- 
Tih. 

EusPATANGUS  LiBYCUS  de  Loriol,  1881. 

Syn.  :   Euspatangus  libyens  de  Loi'iol,   Eocdne  Echinoideen,  etc.,  p.  52,  pi.  xi,  fig.  4,  1881. 
»  »       Cotteati,  PaUmitologie  française,  Eocène,  p.  87,  1886. 

Espèce  de  petite  taille,  assez  rétrécie  et  subtronquée  à  la  partie 
postérieure,  plus  large  et  légèrement  échancrée  en  avant.  Appa- 
reil apical  excentrique  en  avant;  sillon  impair  insensible  près  dii 
sommet,  se  déprimant  peu  à  peu;  pétales  ambulacraires  pairs 
étroits,  les  antérieurs  transverses  et  logés  dans  une  faible  dépres- 
sion, recourbés  en  arrière  à  l'extrémité;  les  postérieurs  droits, 
moins  divergents  et  complètement  superficiels.  Gros  tubercules 
nombreux  près  du  fasciole.  Péristome  assez  éloigné  du  bord  an- 
térieur; périprocte  piriforme,  s'ouvrant  au  sommet  de  la  face  posté- 
rieure. Fasciole  péripétale  touchant  le  bord,  au  point  d'être  à  peine 
visible  d'en  haut;  fasciole  sous-anal  dessinant  une  forte  sinuosité 
au-dessous  du  périprocte. 

Niveau  :  Suessonien  moyen. 

Localité  :  El-Gouch  Abou-Saïd,  à  l'Ouest  de  Farafrah. 

Plesiospaïangus  Cotteaui  (de  Loriol)  Pomel,  1883. 

Syn.  :  Euspatangtis  Cotteaui       de  Loriol,  Monoqraphie,  etc.,  p.  83,  pi.  xi,  ûf^.  H — 10,  1880. 
Pleaiospatangns  Cotteaui  Pomel,  Classif.  métkod.,  p.  31,  1883. 

»  »         Cotteau,  Paléontol.  française,  Éoccne,  t.  i,   p.  88,    1886. 

L'espèce  décrite  par  M.  de  Loriol  sous  le  nom  à!Euspatangus 
Cotteaui  ayant  les  pétales  ambulacraires  pairs  logés  dans  des  sil- 
lons, M.  Pomel  en  a  fait  le  type  du  genre  Plesiospatangus,  Nous 


—  688  — 

n'avons  pas  cm  devoir  faire  entrer  dans  ce  nouveau  genre  l'espèce 
précédente  Eus.  Hbt/aii:,  qui  a  les  pétales  pairs  antérieurs  dans 
une  légère  dépression  et  les  pétales  postérieurs  superticiels;  ce 
type  intermédiaire  nous  paraît  avoir  plus  d'affinité  aveclesEiispa- 
tangus. 

Niveau  :  Suessonien  moyen. 

Localité  :  Environs  de  Louxor. 

Mabetia  pendula  (Agassiz)  Cotteau,  1885. 

Syn.  :  Spatangiu  pmduliu  Agassiz,   Cotai,  raùmitié  de*  Échin.,  p.  114,  1847. 

Hmiitpatangiu  pfridulun  Desor,  Syiioptù  de*  Échiii.  J'o».,  p.  417,  1868. 

»  Lortet,   O^oL  de  la   Palettine,  loc.  cit.,  p.  84,   1872. 

»  de  Loriol,   ilonotiraphie,  etc.,  p.  77,  pi.  si,   fig.  8,    1880. 

iinrttia  jtendula  C'otteau,   PaléonUilogie  /rau<:aùr,  Éoci'lll'.  t.  I,  p.  42,  1835. 

Cette  espèce  est  représentée  par  un  exeinjjlaire  unique  rai)porté 
du  Sinaï  ])ar  Lefebvre,  et  que  M.  île  i.oiiul  (•n)it  appartenir  au 
Nummuliticitie,  bien  (pie  la  gangue  ne  contienne  pas  de  nunimu- 
lite.s.  il  est  l)ien  certain  (|ue  le  genre  Marctia  est  jusqu'à  ])réseiit 
inconnu  dans  les  terrains  crétacés;  il  y  a  par  conséquent  des  chances 
pour  que,  si  cet  individu  provient  du  Sinaï,  il  ait  été  récolté  j)ar 
l.,efrltvre  soit  dans  la  partie  inférieure  du  cours  de  l'Oiuidy  Fcïran 
entre  l'Ouady  (Jjiaraoucl  et  le  (-iel)el  Nezazat,  soit  entre  le  désert 
du  (Jaa  et  le  (iolfc  de  Suez  dans  la  cliaine  du  (ùltel  Aralia. 

Il  ap|)articndrait  alors  au  Lutétien  I. 

Makktia  i>eI'UK.s.sa  (Dubois)  Cotteau,  ISfS'J. 

8yii.  :   Hpatanytu  iUprt**tu         l>ulloia,    Vayaye  nu   Caueatr,  pi.  i,  liK-  1'',  ""II»  ilcuorip- 
liuii,  \%n. 
•  AkumI/.  i'I   l)viun,   Cotai.  raUoimf.  \>.  114,   1M47. 

/IrmUfmIni,.,.,.  i/r,,rr...n   Ih-mir,   .Sy?i..;i»t'j,   p.  417,   IM5H. 
Ijirli'l,  ^><•.  rit.,  p.  H4.  1872. 
•  lU'    l/iirii<l,    Mnnm/rnitMe,  rie  ,   p.  7«,    pi.   xi,    ÛK.  •',    I8H(», 

tIartUa  dt^ruta  ('ftllciiu,    l'alfontnlngir  franinU»,  FkiCÔlH',  I.  i,  p.  41,  IMtJÔ. 

Kupècc  cncorr  UHHcz  mal  roniiiic  se  distingue  du  .1/.  j»  ndnlit 


—  689  — 

par  ses  ambulacres  antérieurs  plus  étroits,  ses  ambulaeres  posté- 
rieurs moins  larges  aussi  et  arrondis  à  leur  extrémité. 

Niveau  :  Suessonien  moyen. 

Localité  :  Environs  de  Thèbes  (Delanoue).  —  Ag-assiz  parle 
d'un  individu  du  Sinaï. 

Nous  citons  à  part  les  espèces  de  la  famille  des  Spatangidées 
décrites  tout  récemment  par  M.  Mayer-Eymar,  et  dont  nous  n'a- 
vons eu  connaissance  qu'après  avoir  terminé  notre  manuscrit.  Les 
descriptions  beaucoup  trop  courtes  de  l'auteur  et  les  tlgures  in- 
suffisantes qu'il  a  données  sont  seules  à  notre  disposition;  il  ne 
nous  sera  pas  toujours  possible  de  bien  apprécier  les  types  spé- 
cifiques qu'il  a  établis. 

MiCRASïEE  (Epiaster)  ultimus,  p.  6,  pi.  VI,  fig.  6. 

Les  deux  genres  auxquels  M.  Mayer-Eymar  attribue  cette  es- 
pèce n'ont  aucun  représentant  jusqu'ici  dans  l'époque  tertiaire.  Il 
eut  donc  été  important  de  bien  fixer  le  genre.  M.  Mayer  ne  le 
fait  pas,  et  il  constate  que  le  contour  de  son  unique  exemplaire 
est  celui  du  Toxaster  néocomien  ! 

Niveau  :  Suessonien  I. 

Localité  :  Gebel  Garah  près  d'Assouan.  —  Exemplaire  unique. 

Hemiaster  Wilcocksi,  p.  6,  pi.  v,  fig-.  2. 

Il  nous  est  bien  difficile  de  nous  faire  une  opinion  sur  cet 
oursin;  est-ce  bien  un  Hemiaster  ou  un  Ditremaster'i  M.  Mayer 
ne  s'occupe  ni  de  l'appareil  apical,  ni  des  fascioles,  et  la  fig-ure 
qu'il  a  dessinée  en  dit  encore  moins  que  le  texte.  C'est  un  exem- 
plaire unique. 

Hemiaster  (Periaster)  Fourïaui,  p.  7,  pi.  v,  fig.  1. 
Nous  n'insisterons  pas  sur  la  méthode  déjà  signalée  de  mettre 
une  espèce  dans  deux  genres  à  la  fois;  le  texte  ne  parle  toujours 


—  G90  — 

pas  (le  l'appareil  apical  et  des  fascioles.  et  la  tigiue  ne  nous  ap- 
prend lien. 

Localité  :  Mokattani. 

Niveau  :  Parisien  I.  —  Quatre  exemplaires. 

Hesuasïer  (Perustek)  nubicus,  p.  7.  pi.  VI,  Hg.  2. 
Localité  :  (Suessonien  I),  chaîne  de  collines  entre  Assouan  et 
Kourkour. 

Brissopsis  Pasqualii.  p.  7.  pi.  V,  titr.  3. 

Les  ambulacres  postérieurs  sont  bien  diverfrents  pour  un  Bris- 
.■sopsis,  et  il  n'y  a  pas  de  paires  de  pores  atrophiées,  si  ce  n'est. 
peut-être,  dans  le  pétale  postérieur  du  côté  droit. 

Localité  :  Kaniaga  près  d'Eiltuu.  Suessonien  ninyon. 

LiNTHiA  He.s.si.  p.  s,  pi.  VI,  ti;;-.  ô. 

Niveau  :  Parisien  II. 

Localité  :  Hir  Moussa.  Carrières  au  suniniet  du  .Mokattaui. 

8CH1Z.\.STER  INDKJKXUS,  p.  8,  pi.  VI.  tifi".    I. 

Espèce  CDrdiforme,  ayant  sa  plus  jiiamle  iar<reur  au  milieu, 
rétrécie  et  arrondie  en  avant  avec  une  échancrure  à  peine  sen- 
sible, ne  resserrant  rapidement  en  arrière,  de  hauteur  moyenne, 
doucement  déclive  vers  l'avant.  A|>parcil  apical  très  e.\centri(jue 
en  arrière.  Sillnn  antérieur  à  fontl  j)lat  avec  des  l)onls  très  évidés. 
Amitulacres  pairs  antérieurs  dirip's  en  avant,  droits,  assez  huifjs 
et  larjfcs;  les  jxmtéricurs  très  petits  et  très  diverjçents.  hessous 
un  peu  convexe. 

Niveau  :  Parisien  1. 

Localité  :  Kl  .\himne  p^c^.  de  iJcni  .Suui-t'. 

SciIIZASTKIt  .M(i.N<iEI,  p.  '.I,  pi.  VI,  tij;.  ;i. 

Un  Heu!  exemplaire  ayant  tout  à  t'ait  la  l'ornic  diin  Mii-ni.itfr 
rt/r-angnirium,  «auf  la  hauteur  (|ui  cnt  de  L'I  inilliiiièli  is;  éelmneré 


—  691  — 

en  avant  par  le  sillon  impair.  Appareil  apical  central  ;  sillon  large 
avec  bords  assez  escarpés;  ambnlacres  pairs  dans  des  dépressions 
profondes,  les  antérieurs  très  divergents,  les  postérieurs  formant 
un  angle  aigu. 

Niveau  :  Suessonien  moyen. 

Localité  :  Milieu  de  Ouadi  Syout. 

Maceopneustes  Schweinpuethi,  p.  9,  pi.  VI,  tig.  1. 
Niveau  :  Parisien  I. 

Localité  :  Oasis  Moeleh.  —  Exemplaire  unique.  Rien  dans  la 
description  ne  prouve  que  c'est  bien  un  Macropneustes. 

Maceopneustes  Sickenbeegeei,  p.  10,  pi.  v,  fig.  4. 

Contour  ovale,  variant  un  peu  dans  sa  longueur,  en  forme  de 
casque,  haut  voûté  avec  le  point  culminant  en  arrière  de  l'appa- 
reil; partie  antérieure  plus  ou  moins  déclive  et  escarpée,  bord 
légèrement  écliancré;  partie  postérieure  en  pointe  émoussée.  Apex 
très  excentrique  en  avant.  Ambulacres  un  peu  profonds,  à  fond 
plat  et  assez  ouverts  à  l'extrémité.  Zones  porifères  égales  à  l'in- 
tervalle qui  les  sépare.  Sillon  antérieur  médiocrement  large,  très 
superficiel;  dessous  irrégulièrement  plat.  Tubercules  supérieurs 
nombreux  et  épars,  à  peu  près  égaux,  ceux  du  dessous  plus  in- 
égaux et  plus  serrés. 

L'auteur  compare  son  espèce  à  V Hypsospataiigus  Meneghini  dont 
elle  se  distingue  par  ses  ambulacres  plus  longs  et  plus  larges  à 
l'extrémité,  ainsi  que  par  son  point  culminant  en  arrière  de  l'appa- 
reil au  lieu  d'être  en  avant,  et  par  ses  tubercules  plus  uniformes 
et  plus  épars.  Elle  se  distingue  du  M.  crassus^  que  M.  Mayer  pré- 
sume être  du  Parisien  I,  tandis  que  son  type  est  du  Suessonien 
moyeu  (Londinien  I)  par  sa  hauteur  et  son  sommet  excentrique. 
Elle  nous  paraît  se  rapprocher  beaucoup  du  Megapneustes  gran- 
dis, dont  elle  diffère  par  sa  forme  relativement  plus  élevée,  par 


—  692  — 

sa  partie  postérieure  ])liis  létrôt'ie,  par  son  appareil  apieal  plus 
exeentrique  en  avant.  0.35  de  la  longueur  au  lieu  de  0.43  (d'après 
la  figure),  enfin  par  la  disposition  de  ses  tubercules  que  l'auteur 
déclare  être  petits,  nombreux,  épars.  tandis  que  dans  le  M.gi'andis 
ils  sont  bien  développes  et  forment  des  séries  courbes  horizontales 
très  régulières.  L'in.sut'risance  de  la  description  de  M.  Mayer  et 
de  la  figure  qu'il  donne  ne  nous  permet  pas  de  pousser  la  compa- 
raison plus  loin;  de  même  (|ue  nous  ne  pouvons  pas  i)réciser  si 
c'est  un  Macrftpneustes  ou  un  MpgaiJ7ieiiste.i. 

M.\t;KOl'NEUSTE.S  iSIMILIt;.  p.  10,  pi.  VI,  fig.  7. 

Espèce  ovale,  à  peine  écliancrée  en  avant,  assez  large  et  verti- 
cale en  arrière.  Apex  excentrique  en  avant;  ambulacres  déprimés, 
un  peu  rétrécis  à  l'extrémité:  ambulacres  pairs  antérieurs  trans- 
verses, les  postérieurs  formant  un  angle  très  aigu.  Cette  espèce 
proviendrait  de  la  même  localité  que  le  M.  Lefebvrei,  et  s'en 
distingue  par  sa  face  supérieure  en  forme  de  toit  et  ses  aires  am- 
bulacraires  plus  pri»fondes. 

Niveau  :  Suessonien  moyen  (Liiiiiliiiieii  h.   Deux  exemplaires. 


Époque  miocène. 

ClKAKIs  Al»AMsi  Wriglit.  1864. 

Hyn.   :    Cidarim   Adanui  WriKll',    On    Oie  /oâtit   KehiuiiUte   of  Malia,    tjlinrt.  JDIiril.  (tt'ol. 
.S<K-.,  |i.  474,  |il.  ui,  IIk.  t>,   1H04. 
•  •         KlK'Ili»,    Iteilril'jr    sur    Knvi/nUt    ilrr    Miiicnifnunn    Ariji/iilnu    iiml 

,Ur   tUH,tfh»n   WlUtt,  |i.  .■<■.>.    I8H2. 

M.  KncliH  a  examiné  deux  pla(|nes  interainbulacraircs  contigucs 
qui  lui  paraisHcnt  HcmldablcH  à  eellcH  *lc  Wriglit  au  point  qu'il 
n'IicHite  pas  à  Ich  identifier,  il  a  étudié  également  un  grand 
nombre  de  radiolen  qu'il  attribue  à  cette  CNpèee  et  (jui  rcHMcniliienl 


—  693  — 
assez  à  ceux  du  Cid.  avenionensls-^  il  n'en  est  point  donné  de 
figures. 

Niveau  :  Helvétieu  I. 

Localité  :  Environs  de  Syouah.  Gebel  Ndefer. 

CiDARis  AVENiONENSis  Des  Moulins,  1837. 

Syn.  :   Cidaris  avenicmensis        Des  Moulins,  Études  sur  Us  Éckinides,  p.  336,  n°  So,  1837. 
Oidaris,  cf.  avenionensis  Fuchs,  op.  cit.,  p.  46,  pi.  xvi,  fig.  9—12,  1882. 

M.  Fuchs  n'ose  pas  affirmer  absolument  l'identité  des  radioles 
qu'il  a  recueillis  au  Gebel  Geneffé  avec  ceux  du  Cid.  avenionensis. 
Nous  avons  entre  les  mains  un  assez  grand  nombre  de  ces  radioles; 
les  uns  terminés  en  pointe,  les  autres  par  une  petite  corolle;  nous 
les  avons  soigneusement  comparés  avec  une  série  recueillie  en 
Provence  sur  les  bords  de  l'étang  de  Lavalduc,  nous  retrouvons 
dans  l'une  et  l'autre  localité  les  mêmes  variations,  et  nous  n'y 
voyons  aucune  différence  sérieuse;  nous  admettons  donc  que  ce 
sont  bien  les  radioles  du  Cid.  avenionensis  qu'on  rencontre  au 
Gebel  Geneffé.  Toutefois  il  serait  à  désirer  qu'on  y  recueillît  aussi 
quelques  fragments  du  test. 

Niveau  :  Helvétieu  II.  —  Grès  inférieurs  avec  Echinoneus  Ar- 
Uni  et  Schizaster  sp. 

Localités  :  Massif  du  Gebel  Geneffé.  —  Tranchée  du  chemin 
de  fer  à  Challouf. 

PsAMMECHiNUS  APPINIS  Fuchs,  var.  depressa,  1882. 

Syn.  :   PsammecUnus  affinis,  var.  depressa  Fuchs,   Beitrage  zur    Kenntniss  der  Miocen- 
faima  Aegyplens  und  der  lihyschen  Wiiste,   1882. 

La  mission  Rholfs  a  trouvé  dans  l'oasis  de  Syouah  un  Psam- 
meclmms  que  M.  Fuchs  regarde  comme  une  variété  de  celui  qu'il 
a  nommé  ailleurs  Ps.  affinis.'   N'ayant  sous  les  yeux  que  les 

1.  Cf.  Fuchs  :  Ueber  einige  tertiUre  Echiniden  am  Fersien,  Sitzber.  Wioner  Akad. 
1880,  Lxxxi,  p.  97. 

MÉMOIIIES,   T.  III.  °° 


—  694  — 

figures  de  l'espèce  de  la  l'erse,  il  nous  est  difficile  d'avoir  une 
opinion  personnelle  à  ce  sujet. 

Le  même  auteur  indique  encore,  comme  rencontrés  dans  la  ré- 
gion de  Syouali,  de  nombreux  fragiuents  de  Psammechinus  qui 
paraissent  ap]iartenir  à  plusieurs  espèces:  ces  matéi'iaux  sont  in- 
suffisants pour  les  déterminer  avec  certitude. 

Niveau  :  Helvétien. 

PsAMiiECHiNUS  MoNiLis  Dcsor  (Desmarets). 

M.  Fuclia  (op.  cit.,  p.  45)  donne  ce  titre  et  ne  le  fait  suivre  d'au- 
cune explication.  Il  est  possible  qu'il  ait  rencontré  cet  Echinide 
au  Gebel  Genelfé,  mais  comme  il  n'en  dit  absolument  rien,  nous 
nous  contenterons  de  remarquer  d'une  manière  générale  que  c'est 
par  erreur  i|u'on  attribue  cette  espèce  au  genre  Psaiiiviechniiut  : 
ses  aires  ambulacraires  logées  dans  des  sillons  rectiligues  avec 
les  paire»  de  pores  prcs(|ue  directement  superposées  et  non  en 
triplets  comnic  dicz  les  J'Jcfiivius,  ses  tubercules  encadrés  d'une 
manière  toute  spéciale  j)ar  de  gros  granules  eu  font  un  des  types 
les  plus  carai'térisés  du  genre  Arbaciua  l'<miel. 

PisAMiiECUiNUs  DLBius  Agassiz,  184b. 

Myn.  :   Ptammtehlntu  du/tiiu  AgasHir.  cl  Ucsor,   Cntalogue  raiimmé  des  Keliinitif,  \t.  (>5, 
IH4S. 
•  •         Uottiplctz,    Straliijrajthufheê  von  lUr   SitutOialhinjiel,   Ni'Hi'd 

.liilirliiK  h  rilr  MiiicrnloKio,  nir  IHU.S,  p.  \m. 

M.  Knilipbtz  cite  cette  espèce  ctmime  provenant  de  i'Oiiady 
Ktal  iSiiiaïj.  .le  ne  connais  ilans  le  Sinnï  (|U  un  seul  Ouady  de  ce 
nom  où  je  n'ai  rencontré  (pie  du  crétacé  et  (|uclqucs  rares  ('rn,isn- 
tflla,  cf.  Rothii  Fraas.  je  ne  vois  donc  pas  coninieiif  on  aurait  pu 
y  trouver  une  e»|)ècc  miocène. 

Cette  espèce  a  d'ailleurs  été  promenée  d  un  Imiit  de  la  terre 
&  l'autre  et  il  est  souvent  difficile  de  s'en  piocurer  les  spécimens 
cité-». 


—  695  — 
EcHiNûNEUS  Aetini  Gauthier,  1898,  pi.  n,  fig.  7 — 8. 

Dimensions  :  Longueur 15       millimètres 

Largeur 11       millimètres 

Hauteur 8^/2  millimètres. 

Espèce  de  petite  taille,  allongée,  épaisse,  rétrécie  en  arrière  et 
en  avant,  à  bords  arrondis,  convexe  en-dessus  et  en-dessous.  Apex 
légèrement  excentrique  en  avant  ('/i,). 

Appareil  apical  montrant  quatre  pores  génitaux  et  cinq  pores 
ocellaires  dans  les  angles  extérieurs;  le  corps  madréporiforme 
rattaché  à  la  plaque  génitale  antérieure  de  droite  occupe  le  centre. 

Aires  ambulacraires  toutes  semblables,  superficielles,  d'abord 
aiguës  près  du  sommet,  s'élargissant  à  l'ambitus  pour  se  rétrécir 
de  nouveau  en-dessous  jusqu'au  péristome.  Zones  porifères  dépri- 
mées dans  de  petits  sillons,  très  étroites,  formées  de  paires  serrées 
et  directement  superposées  de  pores  très  fins,  et  se  continuant  sans 
grande  modification  jusqu'à  la  bouche;  à  la  face  inférieure  cepen- 
dant, les  pores  sont  disposés  plus  obliquement;  ils  ne  se  multiplient 
pas  aux  approches  du  péristome. 

L'espace  interzonaire,  légèrement  renflé,  porte  de  petits  tuber- 
cules scrobiculés  formant  quatre  rangées  dans  la  partie  la  plus 
large  qui  atteint  à  peine  deux  millimètres.  Aires  interambulacraires 
assez  larges,  ornées  de  tubercules  semblables  à  ceux  des  aires  am- 
bulacraires, plus  développés  à  la  face  inférieure. 

Péristome  subcentral,  ovale,  oblique  à  gauche,  la  pointe  s'ou- 
vrant  à  sept  millimètres  du  l)ord  antérieur.  Périprocte  situé  à  la 
face  inférieure,  en  arrière  du  péristome,  mal  conservé  sur  nos 
deux  exemplaires. 

Nous  avons  décrit  en  1891  un  Echinoncus  ThomasP  de  l'époque 
miocène,    recueilli    en   Algérie;    notre   espèce  égyptienne   s'en 

1.  Cf.  Cotteau,  Pérou  et  Gauthier,  Echinides  fossiles  de  V Algérie,  fiisc.  x,  p.  133,  1891. 


—   69G  — 

distingue  assez  facilement  :  elle  est  plus  allongée,  plus  cylin- 
drique, plus  épaisse;  les  aires  anibulacraires  sont  moins  saillantes: 
les  autres  caractères  sont  assez  conformes;  mais  la  physionomie 
géuérale  est  assez  différente  pour  ne  pas  nous  permettre  de  ré- 
unir les  deux  types.  Cotteau  a  figuré  et  décrit  une  espèce  miocène 
des  Antilles'  à  laquelle  il  n'a  pas  donné  de  nom  spécifique  à  cause 
de  la  pauvreté  des  matériaux  à  sa  disposition.  Noti'c  regretté  ami 
hésitait  à  affirmer  l'existence  du  genre  Echinoneus  dans  les  ter- 
rains miocènes;  il  n'est  plus  possible  d'en  douter  aujourd'hui. 
L'exemplaire  des  Antilles  plus  allongé  que  celui  d'Algérie  est 
moins  élevé  que  celui  d'Egypte  et  porte  à  trois  le  nombre  des  es- 
pèces connues  jusqu'à  présent  pour  l'éjjoque  miocène.  Les  espèces 
vivante.'s  habitent  les  mers  chaudes  et  ne  .se  distinguent  que  par  des 
caractères  peu  accentués.  M.  Al.  Agassiz  n'en  admet  que  deux, 
E.  cyclostomus  et  E.  semilunai'is,  au  lieu  de  six  ou  sc\)t  admises 
d'abord  j»ar  L.  Agassiz  et  Dcsor;  et  même  ainsi  il  n'est  pas  ton- 
jours  facile  d'éviter  la  confusion. 

Nous  faisons  figiiivr  l'A'.  ThoriKiKi  à  côté  de  V E.  Artini  pour 
rendre  jjIuh  facile  la  t-omparaison  entre  les  deux  types  (fig.  1) — 10). 

Nmus  nvuiiH  tlt'-tlié  reB|)o<'i>  t-^ypliniiif  »  .S.  K.  Viicoiili  Artiii  jiai'liii,  ]ir(-»i(leiit  di* 
rinititut  É(^-|)lii'n  vl  sous-iwcrétaire  d'Ktat  nu  Miiiisli-rc  ili-  l'Iiititriiction  l'iiMiqiie. 

Niveau  :  Ilcivéticn  II.  —  (Jrès  l)run.''itrcs  au  ])icd  du  massif 
principal. 

Liicalité  :  (M'be!  Geneffé. 

K1HINOCVAMU8  Tlli  ILKI  (Jauthicr.  isus.  pi.  11,  fig.  11  — Ki. 

Diiiii-iiKiniif*  :  Ldiif^dciir 1-       niilliiiu'treH 

L.irpiir 1*       iiiilliiiu''tri'H 

llniilciir .'*'/,  iiiillinu'tiVM. 

N«»u»»  duMigniuiH  proviHoiremcnt  houm  ce  nom  un  Ec/iinnci/fnHiiji 

I.  CY.  Cottfatt,    ÉrhInUtê  Itrlialrtt    dté    lin    SI   ItoHhélémy  et  Annuiln,    |i.    1 1,    |il.    I, 

tf.m-ao,  tiiTA. 


—  697  — 

d'assez  grande  taille  relativement,  et  dont  nous  ne  trouvons  l'ana- 
logue nulle  part.  Il  est  de  forme  ovale,  un  peu  plus  rétréci  en 
avant  qu'en  arrière;  le  bord  est  arrondi;  la  face  supérieure  paraît 
avoir  été  presque  plane;  la  face  inférieure,  pulvinée  sur  les  bords, 
est  fortement  déprimée  à  l'endroit  du  péristome.  Le  périprocte. 
très  petit,  de  forme  presque  carrée,  est  à  égale  distance  entre  le 
bord  postérieur  et  la  bouche.  L'exemplaire  recueilli  dans  le  mio- 
cène du  Gebel  Genetfé  étant  unique  jusqu'à  présent,  il  serait  té- 
méraire d'affirmer  que  nous  sommes  réellement  en  présence  d'un 
type  spécifique  nouveau  dans  un  genre  si  difficile  et  si  répandu. 
Localité  :  Gebel  Geneffé,  ancienne  carrière  Zizinia.  —  Helvé- 
tien  II. 

Amphiope  teuncata  Fuchs,  1882. 

Syn.  :  Amphiope  Iruncata  Fuchs,    Beilrage    zur   Kmnlniês    der    Miocenfauna  Aegyptens 
und   der  libyschen  Wiiate,   p.  31,   pi.  x,   fig.  1 — 4.    Palaecmto- 
graphica,  N.  F.  X.  2  (xxx),  1882. 
»  »  Johannes  Wallher,    Die  Korallenriffe  der  Sinaihalhinsel,  yeo- 

logische  nnd  biologische  Beobachlimgen,  Band  xiv  der  Ab- 
handlungen  der  mathematisch-physischen  Klasse  derKoiiigl. 
Sachsischen  Gcsellscliaft  der  Wissenschaften,  n"  x,  p.  454 
(18)  1888. 

Espèce  d'assez  grande  taille,  mince  surtout  en  arrière,  large- 
ment ovalaire  en  avant,  plus  dilatée  en  arrière  et  subtronquée; 
apex  central;  pétales  ambulacraires  médiocrement  développés, 
assez  larges,  l'antérieur  plus  long  que  les  autres;  péristome  cen- 
tral, très  petit,  périprocte  petit,  rond,  éloigné  du  bord  postérieur 
de  huit  millimètres;  lunules  presque  ovales,  peu  ouvertes,  plus 
éloignées  de  l'extrémité  des  pétales  postérieurs  que  du  bord. 

Niveau  :  Helvétien  I.  —  Calcaires  bruns  au-dessus  des  Marnes 
feuilletées. 

Localité  :  Environs  de  Syouah,  Gebel  Ndefer. 

M.  J.  Walther  {op.  cit.)  déclare  avoir  recueilli  cette  espèce  aux  environs  de  Krouui 
prés  de  Tor  (Sinaï)   ce   qui  lui  a  fait  classer   la  localité  comme   miocène.  En  ISÎtl!, 


—  698  — 

j'»i  passe-  près  de  trois  mois  à  Tor;  j'ai  donc  cherché  le  dit  banc  miocène  et  d'après 
la  conpe  figrnrée  par  M.  Walther  (op.  cU.,  pi.  vn,  9)  je  suis  arrivé  à  un  banc  pétri  de 
coraux  qui  m'ont  paru  avoir  le  même  aspect  que  ceux  du  Gebel  Hammam  Moussa 
ses  voisins,  et  par  consé<|uent  être  pléistocènes.  Je  n'ai  d'ailleurs,  malgré  mes  re- 
cherches, pu  trouver  aucun  débris  d'Amphiofie.  Il  ne  me  reste  donc  qu'à  citer  cette 
localité  comme  très  douteuse,  car  je  crois  fermement  qu'il  y  a  eu  erreur  de  la  part 
du  professeur  d'Iéna. 

AMPfflOPE  ARCUATA  Fuchs,  1882. 

Syn.  :  Amphie>}>e  areuata  Fuchs,  op.  eU.,  p.  31,  pi.  XI,  6g.  4—6,   1882. 

Très  voisine  de  r.4.  fruncata,  oette  espèce  s'eu  distingue  par 
sa  forme  plus  cii'culaire  avec  échancrures  moins  prononcées,  ses 
ambulacres  plus  petits  et  ses  espaces  interporifères  plus  larges: 
ses  lunule.s  sont  plus  ovales  et  les  sillon.s  do  la  face  inférieure 
sont  moins  marqués  et  moins  bifurques. 

Niveau  :  Helvétien  I.  —  Calcaires  bruns  à  Echiiiides  au-dessus 
des  Marne»  feuilletées. 

Localité  :  Environs  de  Syouali,  Helicl  Xdffcr. 

ScUTELi.A  Ammonis  FucIis,  1882. 

Sjm.  :  SaUMa  Ammonit  Fuchs,  op.  cit.,  p.  30,  pi.  ix,  fig.  1—4,  1882. 

Espèce  subcirculairc.  un  ])cu  jjIus  large  que  longue,  légère- 
nu'iit  rrliancrée  en  face  des  ainbulacre-s  pdstéricurs.  Espace  intcr- 
porifÎTe  à  peine  plus  large  (|Ue  lune  des  zones  porifères.  I*éristoine 
|)cntagona].  les  sillons  se  bifnr((ucnt  près  du  ])éristome  et  sont  peu 
raniitiés  près  du  bord,  l'ériprocte  à  moitié  distance  du  péristonie 
et  du  bord. 

Niveau  :  llcivétien.         Calcaires  à  l'holaji  Ammonis. 

Eociilités  :  Environs  de  Syouali,  Oebel  Ndefcr.  (Collines  de 
l'aclio. 

.Sc'iriKM-A  ICM.>*IKAJA   FucIlH,    1HH2. 
Myn.   ;    Urulfltn   roilrnla   Fuch»,  »/>.  rit  ,   \i.  .lU,   pi.  III,   Ag.  4—0,    IHH2. 

8c  distingue  du  Se.  Ammoni.s  par  sa  taille  plus  |)etite  et  plus 
comprimer  et  Ir  boni  «rrièrr  lcj;èienifiit  ro.stic  entre  les  deux 


—  699  — 

échancrures.  Les  sillons  de  la  face  postérieure  se  bifurquent  plus 
près  du  péristome  et  sont  moins  ramifiés.  Le  périprocte  est  plus 
rapproché  du  péristome  que  du  bord. 

Niveau  :  Helvétien.  —  Calcaires  à  Amphiope. 

Localité  :  Environs  de  Syouah,  Gebel  Ndefer. 

ScuTELLA  ZiTTELi  Beyricli,  1882. 

Syn.  :   Smtella  Zitleli         Beyrich,   Ueher  einige  yeognostische  Beobachtunr/en    6.  Schwein- 
furth's  in  der  Wiiate  zwiachen  Cairo  und  Suez,  Méin.  Ac.  des 
Se.  de  Berlin,  1883. 
»  »  Schweinfurth,    Une    visite    au   port   de    Tohrmik,    Bull.    Inst. 

Égypt.,  1884. 
Sculella  subrotunda  Fraas  non  Lamark,  Ans  dem  Orient,  1807. 

Beyrich  a  nommé  ainsi  une  Scutelle  qui  a,  dit-il,  la  forme  du 
Se.  subrotunda  Lam.  des  environs  de  Bordeaux,  mais  qui  se  dis- 
tingue non  seulement  de  cette  dernière,  mais  de  toutes  les  autres 
Scutelles  et  même  de  tous  les  autres  oursins  par  ses  ambulacres 
en  forme  de  feuilles,  complètement  irréguliers,  ce  qui  permet  de 
reconnaître  l'espèce  à  l'aide  du  moindre  fragment.  Il  donne  la 
figure  d'un  ambulacre. 

Niveau  :  Helvétien  II. 

Localités  :  Gebel  Damasq,  Deir  el-Bedah,  Gebel  Aouebet,  pla- 
teau de  la  Marmarique  près  du  port  de  Toubrouk. 

ScuTELLA  Innesi  Gauthier,  1898. 

Dimensions  :  Longueur 111  millimètres 

Largeur 110  millimètres 

Hauteur 10  millimètres. 

Espèce  de  grande  taille  aussi  large  que  longue,  très  mince  re- 
lativement, un  peu  rétrécie  en  avant,  subtronquée  en  arrière,  ayant 
sa  plus  grande  largeur  au  tiers  postérieur.  Pourtour  légèrement 
onduleux  avec  un  large  sinus  à  l'extrémité  des  pétales  pairs  posté- 
rieurs; nous  ignorons  s'il  y  avait  aussi  un  sinus  à  l'extrémité  des 


—   700  — 

pétales  pairs  antérieurs.   Face  supérieure  légèrement  convexe; 
face  inférieure  plate.  Apex  à  peu  près  central. 

Pétales  ambulacraires  superficiels,   olaviformes,   à  peu  près 
égaux  entre  eux,  longs  de  37  millimètres,  larges  de  15.  Zones 


]Ktnfi'rvn  itrcHcntaiit  Iriir  pliiM  ;,Maii(l  (lcvi'luii|i('iiit'iit  an  tiers  iii- 
férii'ur,  hmhc/,  liicii  l'crmcH  à  I  rxtrrmitc;  porcH  pi-tits  conjui^urK 
par  (If  lonjçh  MillmiM  tiliforrncM.  \jvh  zones  iittei;;iu'iit  eliaeiiiie  six 
millimètri'H  en  lari^eur  ne  laiHwuit  entre  elii-s  (juiine  /.oiie  étroite 
ric  troiH  milliiuètrcH. 


—  701  — 

Périprocte  petit,  rond,  placé  à  la  face  inférieure  à  onze  milli- 
mètres du  bord. 

Nous  ne  possédons  pour  décrire  cette  espèce  que  la  moitié  du 
test,  représentant  le  côté  droit  dans  toute  sa  longueur.  Ce  frag- 
ment nous  permet  de  restituer  assez  certainement  le  pourtour  total, 
vu  la  symétrie  de  ces  Echinides.  L'ensemble  nous  paraît  se  distin- 
guer de  toutes  les  espèces  connues;  la  physionomie  est  très  diffé- 
rente du  Se.  suhrotunda  Lam.,  qui  est  plus  large  que  long;  il  ne 
ressemble  pas  plus  au  Se.  giherctda  Michelin  qui  est  de  plus  grande 
taille  encore,  mais  plus  épais  et  plus  arrondi;  les  sinus  du  bord, 
à  l'extrémité  des  ambulacres  postérieurs,  distinguent  également 
notre  type  du  Se.  paulensis  Agassiz,  les  espèces  décrites  par  Fuchs, 
Se.  Ammonis  et  Se.  rostrata.  sont  de  taille  plus  petite  et  offrent 
une  physionomie  très  différente. 

Nous  avons  dédié  cette  espèce  au  D'  Walther  Innes-Bey,  conservateur  du  Musée 
de  l'École  de  Médecine  de  Kasr  el-Aïny. 

Niveau  :  Grrès  à  Eehinolampas  amplits  et  Ostrea  vestita.  —  Hel- 
vétien  II. 

Localité  :  Petites  collines  à  un  kilomètre  de  distance  du  pied  du 
massif  du  Gebel  Geneffé,  entre  la  montagne  et  la  station  de  Geneffé. 

Clypeaster  Rholpsi  Fuchs,  1882. 

Syn.   Clypeaster  Eholfsi  Fuchs,  op.  cit.,  p.  28,  pi.  x,  fig.  5—7,  1882. 

Forme  subpentagonale  à  angles  très  obtus,  face  sujjérieure  ter- 
minée par  un  bourrelet  en  arrière.  Apex  juste  au  milieu  de  la 
longueur;  face  inférieure  plane.  Péri.stome  logé  dans  un  infun- 
dibulum  à  peine  accusé  :  péri})rocte  ovale  moins  éloigné  du  bord 
que  son  diamètre. 

Cette  espèce  recueillie  par  Zittel  à  Syouah  et  déterminée  par 
Fuchs  en  1882  avait  été  déjà  trouvée  par  Rholfs'  ((ui  ne  l'avait 
indiquée  et  dessinée  que  sous  le  vocable  '<Asterit». 

1.  Cf.  Kholfs,  Von   Tripoli')  nach  Alexandrie»,  vol.  ii,  pi.  m,  Bronion,   1871. 

MÉMOIRES.  T.  III.  S'.i 


—  702  — 

Niveau  :  Helvétien  :  Brèche  à  Soutelles. 
Localités  :  Environs  de  Syouah  et  plateau  île  la  Manuariquc. 
Gebel  Ndefer  et  plateau  entre  Syouah  et  Aradj. 

CUTEASTER  SUBPLACUNARIUS  Fuchs,  1882. 

Syn.  :    Clypeatter  Mubplaeunariut  Flichs,  op.  eil.,  p.  29,  pi.  xi,  fig.  1—3. 

Les  exemplaires  de  cette  espèce  fossile,  aussi  variés  que  ceux 
du  C.  placuvarius.  vivant  dans  la  Mer  Kouge,  se  distinguent  très 
difficilement  de  l'espèce  actuelle:  de  toutes  les  différences  indi- 
quées par  Fuchs,  une  seule  reste  constante  :  c'est  que,  dans  l'es- 
pèce fossile,  l'extrémité  des  pétales  ambulacraires  est  mal  fermée 
]»ar  les  zones  porifères,  tandis  <iue,  dans  l'espèce  vivante,  elle  l'est 
cnniplètement.  L'n  lapsus  calami  fait  dire  à  l'auteur  juste  le  con- 
traire, p.  30,  lignes  3  et  4;  mais  cette  confusion  est  corrigée  au 
bas  de  la  page  4."). 

Niveau  :  Helvétien  avec  ('.  Rhnlfsi. 

Localité»  :  Knvinm.s  de  Syouah,  Gebel  Ndefer  et  collines  de 
l'aeiic. 

C'LVl'EASTER  LSTHMICUS  FucllS,  1882. 

Syn.  :    CTyjxn.Jer  hUimicut   Fliclm.  op.  cit..  )i.  4.'),   |il.  xii.  li>,'.  1  — .S,    I.><82. 

Khpèce  d'asHez  grande  taille,  mais  |ien  élevée  (21  mill.).  pre.s(iue 
aussi  large  que  longue:  pourtour  peiitagonal  ;\  angles  très  arron- 
dis, HUrtmit  les  postérieurs,  avec  des  sinus  peu  jjrofonds  au  Itord 
de»  interanibidacres  latéraux  et  postérieurs.  Apex  à  peu  près  cen- 
tral, montrant  eint|  porcs  génitaux  contigus  au  niadréporide.  pé- 
tales amlinlacralrcH  assez  hmgs  vt  larges,  assez  saillants,  mal 
fermée  à  l'extrémité  :  tubercules  assez  gros  à  la  l'ace  Mipéi  ieiire, 
plus  développés  à  la  face  inférieure. 

FticliH  déclare  ne  pas  bien  <<iniiaitre  !<■  |iéii.stniiie:  un  de  nus 
exemplaires  nous  le  montre  trèn  net;  il  s'ouvre  dans  un  inriiiidi- 
buluni  pentagoiial,  profond  tout  au  plus  deciii(|  niilliniètres,  évasé; 


—  703  — 

mais  l'évasement  est  de  médiocre  étendue  et  n'excède  pas  vingt- 
cinq  millimètres  dans  sa  plus  grande  largeur.  Le  périprocte  est 
près  du  bord. 

Nous  ne  possédons  pas  d'exemplaire  entier  de  cette  espèce,  bien 
que  nous  en  ayons  des  fragments  considérables  et  nombreux;  l'en- 
semble est  plus  pentagonal  que  ne  l'est  le  C.  Bholfsi-^  la  partie 
postérieure  est  non  seulement  moins  arrondie,  mais  tronquée  et 
entamée  par  un  large,  mais  peu  profond  sinus. 

Niveau  :  Helvétien  II.  —  Calcaires  à  Heterostegina. 

Localités  :  Clebel  Geneffé.  —  Gebel  Aouebet. 

Clypeaster  Ppjemi  Gauthier,  1898,  pi.  m,  tig.  1 — 3. 

Dinieusious  :  Longueur 105  millimètres 

Largeur     102  millimètres 

Hauteur      25  millimètres. 

Espèce  d'assez  grande  taille,  peu  élevée,  pentagonale  à  angles 
arrondis,  à  peu  près  en  ligne  droite  sur  les  côtés,  avec  sinus  ren- 
trant à  la  partie  postérieure.  Partie  supérieure  plate  sur  la  marge, 
se  relevant  en  pyramide  au  milieu;  bord  mince,  mais  non  tran- 
chant, la  partie  la  plus  épaisse,  qui  est  l'angle  antérieur,  atteignant 
sept  millimètres,  et  la  plus  mince,  le  milieu  du  sinus  postérieur, 
quatre  millimètres.  Dessous  plat  dans  la  partie  qui  correspond  à 
la  marge  supérieure,  puis  déprimé  poui'  l'infundibulum  qui  occupe 
un  espace  équivalent  à  la  base  de  la  pyramide  jtétalifère.  Apex 
central. 

Appareil  apical  peu  dévelojjpé,  ])entagona],  avec  les  cinq  pores 
génitaux  contigus  aux  angles  du  madréporide.  Aires  ambulacraires 
relevées  au  milieu  de  la  face  supérieure  en  une  pyramide  de  vingt 
millimètres  de  hauteur.  Pétales  saillants,  ovales,  arrondis  à  la 
partie  supérieure,  l'antérieur  impair  et  les  deux  postérieurs  égaux, 
longs  de  39  millimètres,  larges  de  19;  les  deux  antérieurs  pairs 


—  704  — 

un  peu  plus  courts:  la  marge  au-delà  des  pétales  est  de  15  milli- 
raètres  en  avant.  20  sur  les  cotés  et  22  en  arrière.  Zones  poritcres 
en  talus  sur  le  flanc  des  pétales,  n'excédant  pas  4  luilliiuôtres 
en  largeur,  se  rapprochant  à  leur  extrémité,  tout  eu  laissant  le 
|)étak'  assez  ouvert.  Pores  jjetits.  les  externes  allongés,  acuminés. 
les  internes  ronds;  ils  sont  conjugués  par  un  long  sillon:  les  petites 
côtes  qui  séparent  les  paires  sont  ornées  de  six  ou  sept  granules 
très  lins.  Espace  interzonaire  renflé,  comme  nous  l'avons  dit.  orné 
de  séries  transverses  de  fins  granules,  chaque  jjlaque  en  portant 
deux  rangées. 

Aires  interanibulacraires  déjjrimées,  à  peine  relevées  vers  la 
base  des  pétales,  toujours  plus  basses  que  ceux-ci,  mais  arrivant 
pre.s(jue  à  niveau  au  sonnnet  où  elles  sont  très  aiguës:  elles  ])ortent 
des  tiibcrciilfs  très  tins,  stiiililuldcs  :i  ceux  des  plaques  inter- 
zonaires. 

l'éristonie  pentagonal.  mesurant  de  .six  à  sept  millimètres  de 
diamètre,  placé  au  fond  d'un  infinidibuluni  très  évasé.  occui)ant 
presque  la  moitié  de  la  largeur  de  la  l'ace  inférieure,  profond  de 
11  njillimètres.  Péri|»rocte  |)etit.  rond,  éloigné  du  bord  postérieur 
de  A  à  4  millimètres.  Sillons  de  la  face  inférieure  bien  nian|ués. 
étroit*,  ItmgH,  «'étendant  prcscpie  ius(|u'an  bord.  Les  tnlienules 
de  In  face  inférieure  sont  un  peu  pins  gros  tnie  ceux  de  la  face 
hUpérieure. 

Le  Cl.  Priem i  tic  distingue  du  CI.  i.st/nnicns  Fucbs,  i|U  on  trouve 
dans  la  même  localité  par  sa  forme  pres(|u'aus,si  large  (|ue  longue 
(10.')  102  mill.j,  tandis  que  la  tigurc  donnée  par  Fuchs  mesure 
12G — 114  millimètres  (nous  couKidérons  comme  une  erreur  iy|to- 
fçrapliiquc  les  cliitfrcH  donnés  par  le  texte,  ipii  indi(|Ucnt  longueur 
—  l.'JO  millimètrcM.  bugcur  1.17:  l'auteur  dit  dans  «a  ilcscrip- 
tion  prcHqu'aUHMi  large  qiu>  long;;  par  sa  hauteur  plus  considé- 
ral)Ic  2;'i  millimètrcH  au  lieu  de  21,  quoi(|iie  I  exemplaire  du  ('/. 


—  705  — 

isthmicus  soit  seusiblemeut  plus  grand;  par  ses  pétales  bien  plus 
rentiés  et  arrondis;  par  ses  aires  interambulacraires  beaucoup  plus 
déprimées  dans  la  partie  pétalée;  par  ses  côtés  plus  droits,  par 
son  bord  postérieur  plus  sinueux;  par  son  vaste  infundibulum 
atteignant  en  largeur  presque  la  moitié  de  la  face  inférieure  et  eu 
profondeur  près  de  la  moitié  de  la  hauteur  totale  du  test.  Nous  ne 
connaissons  pas  d'autre  espèce  qu'on  puisse  comparer  étroitement 
avec  notre  type;  le  Cl.  intermedius  Des  Moulins  est  plus  allongé; 
ses  pétales  arabulacraires  sont  assez  semblables,  mais  sa  pyra- 
mide supérieure  présente  un  aspect  bien  différent  par  suite  de  son 
bord  déclive,  et  l'infundibulum,  quoique  évasé,  est  loin  de  l'être 
aussi  largement  que  celui  du  CL  Priemi.  Les  espèces  basses  d'Al- 
gérie à  grand  infundibulum,  comme  Cl.  jyeltarms  Pomel,  sont  trop 
différentes  pour  que  nous  essayons  d'en  comparer  les  caractères 
spécifiques;  le  Cl.  acclivis  Pomel,  qu'on  trouve  aussi  au  Gebel 
Geneffé,  est  tout  à  fait  distinct  par  ses  pétales  bien  plus  saillants 
et  son  infundibiilum  moins  évasé. 

Nous  avons  dédié  cette  espèce  à  notre  excellent  confrère  de  la  Société  Géolo- 
gique de  France.  M.  F.  Priem. 

Niveau  :  Helvétien  II  en-dessous  des  grès  à  Ostrea  vestita  et 
à  Echinolampas  am-phis. 
Localité  :  Gebel  Geneffé. 

Clypeastee  Genefpensis  Gauthier  1898,  pi.  m,  fig.  4—6. 

Dimeusious  :  Longueur 90  millimètres 

Largeur 79  millimètres 

Hauteur 23  millimètres. 

Espèce  d'apparence  presque  rectangulaire,  sauf  la  partie  an- 
térieure qui  est  rétrécie;  côtés  droits  ou  à  peine  sinueux,  angles 
très  amortis,  arrondis;  l)ord  partout  épais,  mais  plus  en  avant 
qu'en  arrière;  face  supérieure  peu  élevée,  déclive,  de  l'apex  au 
bord,  couverte  en  partie  par  l'étoile  assez  saillante  que  forment 


—   T0(!  — 

les  aiubulacres:  face  inférieure  bombée  sur  les  bords,  puis  se  dé- 
primant vite  pour  former  la  dépression  péristomale.  Apex  léjiÎTC- 
ment  excentrique  en  avant  1*'/;,,).  Nous  supjiosons  que  la  longueur 
était  90  millimètres,  notre  seul  exemplaire  entier  ne  mesure  que 
85:  mais  l'extrémité  antérieure  est  cassée  et  c'est  en  la  reconsti- 
tuant ))ar  la  prolongation  des  lignes  du  pourtour  que  nous  arrivons 
au  cliitfre  indiqué. 

Appareil  apical  peu  développé,  jjentagonal,  avec  les  pores  gé- 
nitaux écartés  du  madréporide.  mais  à  très  faible  distance,  un 
millimètre  à  peu  près. 

i'étales  ambulacraircs  uiédioi  rcmout  reuHés,  ovales,  les  posté- 
rieurs et  l'antérieur  impair  jilus  longs  que  les  autres,  mesurant 
.{3  millimètres,  environ  les  deux  tiers  du  rayon,  tandis  (|ue  les 
antérieurs  pairs  n'en  mesurant  i|ue  2'.»  à  30,  leur  plus  grande  lar- 
geur est  sur  toutes  les  aires  de  1  7  millimètres.  Zones  porifères  en 
pente  sur  les  côtés  de  l'aire,  larges  au  plus  de  .")  millimètres,  par- 
tout en  ligne  courbe,  se  rap]iroeliaiit  assez  à  l'extrémité,  mais  sans 
fermer  le  pétale,  l'ores  petits,  les  externes  allongés  et  acuiniiiés, 
les  internes  ronds,  conjugués  par  un  sillon  linéaire:  les  petites 
côtOH.  qui  séparent  les  paires,  portent  sept  granules  très  tins.  Es- 
pace interzonaire  en  forme  de  fuseau,  assez  aigu  aux  deux  ex- 
trémités, convexe  au  milieu  et  «'élevant  de  .'5  millimètres  au-dessus 
i|f  l'aire  interamltulaeraire:  les  tul)ereules  sont  iie.iiicoiip  plus  gros 
que  ceux  des  c<»Htules  de  la  zone  porifère,  et  il  y  en  a  deux  ran- 
gées transverses  par  pla(|UeH.  Aires  interambulaeraires  médiocre- 
ment déprimées  entre  b-s  |»étales,  légèrement  convexes  à  la  base, 
étroitcM  au  Mommet.  portant  des  tuberenles  senildalilis  à  eeiix  de 
l'cHpnce  interzonaire. 

l'érintonie  à  peu  jtrèH  rond,  s'ouvrant  au  l'unii  il'iin  int'nn- 
diliidiini  trèn  évasé,  un  peu  plus  long  (|Ue  large,  oeenpant  lu 
moitié  du  diamètre  de  la  face  inférieure  et   pmt'ond  de   11  mil- 


—   707   — 

limètres.  Périprocte  petit,  rond,  s'ouvrant  à  5  millimètres  dn 
bord. 

Les  tubercules  de  la  face  inférieure  sont  beaucoup  plus  gros 
que  ceux  de  la  face  supérieure. 

Le  Cl.  geneffensis  diffère  beaucoup  du  Cl.  Priemi^  malgré  la 
forme  commune  de  l'infundibulum;  le  bord  est  bien  plus  épais,  la 
marge  plus  déclive  et  moins  grande;  les  pétales  ambulacraires 
sont  moins  relevés;  le  bord  postérieur  est  droit  et  non  sinueux;  la 
face  inférieure  pulvinée  et  non  plate  montre  des  tubercules  plus 
accentués.  Le  Cl.  Halaensis  d'Arcliiac,  du  nummulitique  de  l'Inde, 
n'offre  de  ressemblance  lointaine  que  par  son  bord  épais;  son  pour- 
tour est  bien  régulièrement  ovale  et  ses  pétales  sont  moins  élevés. 
Ce  n'est  pas  de  ce  côté  qu'on  peut  chercher  des  rapports  étroits. 
La  ressemblance  du  Cl.  geneffensis  est  plus  frappante  avec  le  Cl. 
crassicostatus  Agassiz  (Moule  Q  12).  Le  pourtour  est  le  même,  le 
bord  est  d'une  épaisseur  analogue;  cependant  il  n'est  pas  possible 
de  réunir  ces  deux  espèces;  notre  type  est  beaucoup  trop  bas,  ses 
pétales  ambulacraires  sont  trop  peu  renflés,  ses  aires  interambu- 
lacraires  sont  trop  peu  déprimés  pour  qu'on  puisse  l'assimiler  au 
type  d' Agassiz,  même  en  tenant  compte  de  la  différence  de  taille 
qui  d'ailleurs  n'est  pas  considérable;  l'extrémité  des  zones  pori- 
fères  enveloppe  plus  étroitement  les  pétales;  la  marge  postérieure 
est  plus  spacieuse,  bien  (|uc  l'individu  soit  plus  petit;  à  la  face 
inférieure,  l'infundibulum  du  Cl.  crassicostatus  est  beaucoup 
moins  évasé,  quoique  l'exenqjlaire  soit  i)lus  grand,  le  périprocte 
est  plus  rapproché  du  bord,  la  surface  est  i)late  et  non  pul- 
vinée. A  part  une  sorte  d'analogie  dans  la  forme  générale,  tous 
les  caractères  étudiés  séparément  sont  différents  dans  les  deux 
types. 

Niveau  :  llelvétien  II,  couches  à  Cl.  isthmicus. 

Localité  :  Gcbel  Geneft'é. 


Clypeaster  pentadactylus  Pérou  et  Gauthier  1801,  pi.  iv, 
fig.  5—  9. 

Syn.  :  Cljfpeatler  p^nUulactyliu  PiTon  et  Gauthier,  iii  Cotteaii,  Peron  et  Gauthier, 
Kchin.  Jot».  de  V Algérie,  fase.  x,  p.  lî>3,  pi.  vi,  fig.  4 — à, 
1891. 

Nous  avons  déjà  décrit  cette  espèce  parmi  les  fossiles  du  Mio- 
cène alg:érien:  la  long-ue  description  que  nous  en  avons  donnée 
s'applique  très  exactement  dans  tous  ses  détails  au  type  égyptien 
que  nous  avons  entre  les  mains.  Ce  denn"er  est  de  taille  plus  jietite. 
mais  le  te.st  e.st  nettement  dég:a{ré  et  sut'fisanimeut  con.servé.  (juoique 
la  partie  postérieure  ait  été  dcrniirc  à  partir  do  roxtrcniitc  des  pé- 
tales amliulacraires.  La  partie  antérieure  ([ui  mantiuait  chez  notre 
exemplaire  al^jéricn  est  fortement  rétrécie  et  allonjiée.  épaisse: 
le  bord  est  très  rentié  sur  tout  le  pourtour;  les  pétales  anil)u- 
lacraires  très  saillant.s,  assez  étntits,  ont  leurs  zones  ])orifères  en- 
tièrement appli(|uées  contre  leurs  Hancs;  l'espace  interzonaire  cy- 
lintlrique  se  jMiursuit  au-delà  des  zones  jjorifères  i)ar  un  rentlcnuMit 
qui  va  jusqu'au  bord.  Les  aires  interambulacraires  sont  très  dé- 
primées et  se  réduisent  à  moins  d'un  millimètre  de  larjicur  près 
dn  snmmet;  les  tubercules  sont  {jros  partout;  sur  les  petites  cotes 
qui  Méparent  les  paires  de  pores,  il  n'y  en  a  ^uère  que  trois  bien 
développées,  mais  entre  ceux-ci  il  y  a  une  rauffée  de  jrranules  ipii 
remplit  l'espace  inoccupé  jiar  les  tubercules;  à  la  face  inférieure 
le«  tubercules  très  ;;ros  et  très  serrés  se  ttMicheiit  l'un  l'autre,  et 
donnent  ainsi  au  test  un  aspect  riij^neux  très  cariietcristi(|ue. 

La  partie  inférieure,  très  nette  sur  notre  nouvel  exem|daire, 
nouH  permet  de  modifier  un  détail  de  la  description  que  nous  en 
Avions  donnée  :  le  unuivais  état  de  cette  partie  chez  notre  premier 
type  ne  nous  avait  pas  permis  de  mesurer  rinfinidilnilum:  mhus 
avons  dit  <|iril  atteignait  pr<-s<|U«-  le  tiers  de  la  bujrcur:  sur  notre 
exemplaire  égyptien  qui  n'a  en  cet  endroit  (pie  T(i  niiilinn'lies 
de  larjfe  an  lien  de   l(iu,    iéviisenient   de  rint'nndiltninin   atteint 


—   709  — 

33  millimètres,  c'est-à-dire  presque  la  moitié  de  la  largeur  du  test 
et  il  devait  en  être  de  même  sur  notre  exemplaire  de  l'Aurès,  dont 
la  partie  inférieure  rentiée,  comme  nous  l'avons  dit,  a  été  refoulée 
par  une  compression  qui  a  rétréci  l'infundibulum.  Le  péristome 
est,  chez  notre  exemplaire  ég-yptien,  à  13  millimètres  au-dessus 
de  la  face  inférieure,  l'oursin  entier  mesurant  30  millimètres  en 
hauteur. 

Nous  renvoyons  à  nos  Echinides  fossiles  de  V  Algérie  pour  la 
comparaison  du  Cl.  pentadactylus  avec  les  autres  espèces  du 
groupe  des  Cj'assicostati;  c'est  certainement  le  type  où  les  pétales 
ambulacraires  forment  la  saillie  la  plus  considérable  et  la  plus 
perpendiculairement  détachée  au-dessus  du  plan  des  interambu- 
lacres. 

Niveau  :  Helvétien  II,  Grès  à  Echinolampas  Amplus  et  Ostrea 
Vestita  au-dessus  des  calcaires  à  Heterostegina. 

Localités  :  Gebel  Genetfé.  Le  type  algérien  provient  d'El- 
Hammam,  dans  la  vallée  de  l'Oued  Abdi,  Aurès. 

Clypeastee  acclivis  Pomel,  1887,  pi.  iv,  fig.  1—4. 

Syn.  :  Cli/peaster  acclivis  Pomel,   Paléont.   de  V Algérie,   Echinoilermcs    II.    j).  210,    B, 
pi.  XXI,  fig.  1—9,  1887. 
»  »        Cotteau,  Peron  et  Gauthier,  Echin.  fo.in.  de  F  Algérie,  tasc.  x, 

p.  182,  18t)l. 
»  »         de  Loi'iol,    Descript.    des  Echin.   tertiaires  du  Portugal,   p.  18, 

pi.  V,  fig.  2,  1891). 

Dinifiisious  :  Longueur 110  niilliiiiètres 

Largeur 100  niilliniètres 

Hauteur o7  millimètres. 

Individu  de  taille  moyenne,  à  pourtour  pentagonal,  avec  angle 
antérieur  arrondi  et  les  quatre  autres  tronqués  et  arrondis;  bord 
assez  mince  partout,  un  peu  plus  épais  en  avant,  légèrement  si- 
nueux sur  les  côtés  et  un  peu  plus  profondément  en  arrière.  Face 

MÉMOIRES,   T.  III.  90 


—   7  lu  — 

inférieure  plate  sur  les  bords,  profondément  déprimée  autour  du 
péristome.  Ai)ex  légèrement  excentrique  en  arrière  ('Vuo)- 

Appareil  apical  de  grandeur  moyenne,  en  forme  de  petit  bou- 
ton, avec  les  pores  génitaux  placés  aux  angles  du  corps  madré- 
poriforme.  Pétales  ambulacraires  très  élevés,  formant  une  forte 
saillie  subhémispliériciue,  rétrécis  à  l'extrémité,  mais  restant  assez 
ouverts  et  continués  par  une  saillie  décroissante  du  test  qui  vient 
expirer  près  du  bord.  Zones  porifères  situées  sur  le  flanc  du  jié- 
tale.  débordant  à  peine  à  la  base  du  côté  de  rinteraml)ulacre, 
atteignant  six  millimètres  dans  leur  plus  grande  largeur;  les  cloi- 
sons qui  séparent  les  paires  de  pores  sont  ornées  de  quatre  à  six 
petits  granules.  Espace  interzonaire  fortement  convexe,  couvert 
de  granules  presque  aussi  tins  que  ceux  des  cloisons  des  zones 
porifères,  formant  troi-s  rangées  transverses  par  plaque. 

Péristome  pentagonal,  large  de  9  millimètres,  placé  au  fond 
d'un  infuiidibulum  évasé,  mesurant  .'{S  millimètres  pi»ur  une  lar- 
geur totale  de  1(»()  à  la  face  inférieure;  des  lnuirrelcts  ornent  les 
bords  à  l'endroit  oii  il  se  fomlic  jioiir  plonger  dans  le  test.  Sil- 
lons ambulacraires  assez  pronoiués,  s'etfai,aiit  à  mesure  (ju'ils 
s'éloignent  du  centre,    l'ériproctc  rond  à  '2  millimètres  du  l)ord. 

Nous  abrégeons  la  description  de  cette  espèce  déjà  donnée 
ailleurs  pur  .M.  Pomel,  M.  de  Loriol  et  nous-même.  Xoiis  nous 
arrêterons  seulement  aujounlliui  sur  lu  coniparai.son  du  CL  nrc/i- 
vU  avec  le  Cl.  pciétadacli/lu.s  qu'on  trouve  tons  deux  au  (ù-bel 
Ocnoffé.  Le»  deux  types  sont  très  différents;  quoique  présentant 
l'un  et  l'uiitre  les  curuelèrcH  les  plus  uccusés  du  groupe  des  Cnis.<i- 
cjêtati,  ils  ont  une  pbysionomie  très  distincte;  cliez  le  Cl.  /iciita- 
dactyltufy  les  angIcM  du  pourtour  peiitugonul  sont  moins  uccusés, 
MUrtout  IcM  untérieurs  puirs;  le  bord  est  toujours  bien  plus  épais, 
IcH  péiuIcH  sont  plus  détachés  pur  suite  de  lu  plus  gramle  dé- 
pression des  aires  interambiilaeruireH.  et  lu  Irunsition   entre   le» 


—  711   — 

deux  aires  est  plus  anguleuse;  dans  l'appareil  apical  les  pores 
génitaux  sont  séparés  du  corps  madréporiforme;  la  face  inférieure 
est  pulvinée  et  n'est  plate  nulle  part  jusqu'à  la  dépression  de  l'in- 
fundibulum  qui  est  plus  large  et  moins  nettement  pentagonal  que 
dans  l'autre  espèce;  les' tubercules  à  la  face  supérieure  comme  à 
la  face  inférieure  sont  beaucoup  plus  gros.  Il  suffit  d'avoir  sous 
les  yeux  un  exemplaire  de  ces  deux  clypéastres  pour  être  con- 
vaincu qu'ils  ne  sauraient  appartenir  à  la  même  espèce. 

Niveau  :  Helvétien  II,  Calcaires  en-dessous  des  couches  à 
Pecten  Malvinae. 

Localité  :  Gebel  Geneffé.  En  Algérie  cette  espèce  se  trouve 
dans  le  Cartennien  (miocène  inférieur)  d'El-Biar. 

ECHINOLAMPAS  AMPLUS  FucllS,  1882. 

Syn.  :  Echinolampas  amplus  Flichs,  op.  cit.,  p.  27,  pi.  IX,  fig.  5 — S. 
»  »        Fuchs,  op.  cit.,  p.  45. 

Espèce  presque  circulaire,  peu  élevée  (26  millimètres  pour  95 
de  longueur),  convexe  à  la  partie  supérieure,  plate  en-dessous 
avec  bord  arrondi  et  légèrement  pulviné.  Appareil  apical  presque 
central,  un  peu  en  avant.  Pétales  longs  «'étendant  jusqu'au  bord, 
assez  larges,  inégaux,  l'impair  plus  court  que  les  autres,  les  posté- 
rieurs pairs  plus  longs  que  les  antérieurs.  Zones  porifères  assez 
larges,  presque  égales  en  longueur  dans  l'ambulacre  impair,  la 
branche  antérieure  plus  droite  et  plus  courte  que  l'autre  de  cinq 
à  six  paires  de  pores  dans  tous  les  pétales  pairs. 

Péristome  pentagonal,  plus  large  que  long,  montrant  les  bourre- 
lets et  le  floscelle  ordinaires  au  genre;  péri])roct(!  transverse  si- 
tué près  du  bord  à  la  partie  inférieure. 

L'exemplaire  dont  nous  venons  de  résumer  la  description  pro- 
vient de  l'Oasis  de  Syouah;  nous  ne  le  connaissons  que  par  ce 
qu'en  dit  M.  Fuchs;  cet  auteur  rapporte  au  même  type,  à  titre  de 
variété  de  ])lus  grande  taille,  d'autres  individus  qu'il  a  recueillis 


—   712  — 

au  Gebel  Geneflfé.  Nous  avons  sous  les  yeux  plusieurs  exem- 
plaires de  cette  variété  qui  atteint  jusqu'à  120  millimètres  de  lon- 
gueur et  37  de  hauteur;  nous  croyons  aussi  que  c'est  le  même 
type:  nous  n'y  voyons  <^uère  d'autre  ditt'érenee  que  (.elle  de  la 
taille. 

Niveau  :  Helvétien  II.  Grès  à  Ostrea  vestita. 

Localités  :  Syouali  (^ebel  Ndefer,  très  abondant  au  Gebel 
Genett'é  et  au  Gebel  Aouebet.  —  Nous  possédons  un  individu  ap- 
partenant à  la  variété  de  grande  taille,  recueilli  en  Algérie  dans 
le  miocène  du  Sud-Est  de  Batna. 

KCHIN0L.\MI'AS  nov.  sp. 

M.  Fu'lis  déerit  SdU.s  cette  désignatinn  un  exemi)lairi'  en  très 
niauvair>  état,  pniveiiant  de  Syouah:  il  est  arrondi,  fortement  con- 
vexe et  .se  ilistingue  de  toutes  les  espèces  connues;  il  est  très 
voisin  de  X EJicmisphacrirnx  Lam..  (|ue  M.  Mayer-Kyinar  dit  avoir 
rencontré  dans  le  miocène  i\\\  (mIkI  <  litlloul  à  .".  kil.  au  Suil  des 
l'yraniides  de  Gliizeli.'  plus  encore  de  l'A'.  piivainidaUs  Al)ich, 
dont  il  Me  diffère  que  par  la  présence  d'un  Hoscelle  bien  développé, 
tandis  (|u'.\liirli  dit  que  l'A',  pip-auiidal/s  n'en  a  pas. 

l'LlOLAMPAs  l'iOTl  Gauthier,  IMiis.  pi.  m.  tig.  7      Id. 

DiimuiHionH  :  hon^'iioiir    .  .  .  .  .{7—42  inilliiiutivs 

Largeur  ...  .  .  'M  — .H2  iiiilliiiiètrf.>< 

lluuti'iir      .  .    IS — -Ji)  iiiilliniètri'H. 

KHpèce  aHHe/.  grande  pour  le  genre,  épaisse,  allongée,  (»vale. 
un  peu  rétrécie  en  avant,  ayant  «a  plus  grande  largeur  au  tiers 
]KMtérieur,  un  peu  acniniiu'e  en  arrière.  Face  supérieure  renflée, 
ayant  sa  plim  grande  élévation  à  l'appareil  apical.  déelive  aux 
rxtn  Miiti'H.  riiii\('\e  hur  Icsrntt'.s:  Imid  iiiiMiidi:  t';iii'  intV'rieiuc  piil- 

I.    Il       >l.iy'I    f.Mll  ir,     /t'r (t     r^.rmr.irrihr    ilr,    I  lyyrnB',,-    i,U.,, 


—   713  — 

vinée  avec  nue  médiocre  dépression  dans  la  région  du  péristome. 
Apex  excentrique  en  avant  ('^st)- 

Appareil  apical  peu  développé,  montrant  sur  un  de  nos  exem- 
plaires quatre  pores  génitaux,  les  deux  antérieurs  plus  rapprochés 
que  les  postérieurs;  sur  un  autre  exemplaire  il  paraît  n'y  avoir 
que  trois  pores  génitaux  :  c'est  l'antérieur  gauche  qui  manque; 
cette  particularité  n'est  pas  rare  dans  le  genre  PUolampas.  Le 
corps  madréporiforme  occupe  le  centre  de  l'appareil  et  déborde 
un  peu  eu  arrière;  au  milieu  il  écarte  légèrement  les  génitales 
pour  aller  jusqu'aux  ocellaires  qu'il  ne  couvre  pas. 

Aires  ambulacraires  toutes  semblables;  pétales  superficiels, 
assez  larges,  mal  fermés  à  l'extrémité,  l'antérieur  impair  et  les 
postérieurs  égaux,  les  deux  antérieurs  pairs  plus  courts  que  les 
autres  et  plus  divergents.  Zones  porifères  droites,  égales  dans 
chaque  pétale,  formées  de  pores  inégaux,  les  externes  allongés  en 
fente,  les  internes  moins  développés  et  à  peu  près  ronds;  il  y  a 
environ  23  paires  de  pores  par  zone  dans  les  pétales  pairs  anté- 
rieurs et  4  ou  5  de  plus  dans  les  autres;  les  paires  de  pores  sont 
séparées  par  une  petite  côte  portant  3  ou  4  granules;  l'espace  in- 
terzonaire  peu  développé,  égale  en  largeur  une  des  zones;  il  est 
couvert  de  petits  granules  semblables  à  ceux  des  aires  interam- 
bulacraires. 

Péristome  un  peu  excentrique  en  avant,  pentagonal,  plus  long- 
que  large,  avec  des  phyllodes  assez  développés  et  des  bourrelets 
marqués,  mais  peu  saillants;  une  petite  bande  d'apparence  lisse 
s'étend  en  arrière  jusqu'au  bord.  Périprocte  à  la  partie  acuminée 
de  la  face  postérieure,  au  milieu  dun  rostre  peu  accentué,  égale- 
ment visible  en-dessus  et  en-dessous,  mais  plus  porté  vers  la  face 
inférieure.  Tubercules  ordinaires  aux  Cassidulidées,  un  peu  plus 
gros  en-dessous  qu'en-dessus. 

Nous  n'avons  pas  à  revenir  ici  sur  le  genre  PUolampas  qui, 


—   714   — 

comme  nous  lavons  démontré  ailleurs,  est  une  transformation  des 
Echiiianfiu^  à  l'époque  miocène.  Le  PL  Pioti  est  assez  abondant: 
malheureusement  il  n'est  pas  toujours  bien  conservé:  sa  taille  est 
plus  grande  que  celle  des  espèces  algériennes  PL  medfemis  Pérou 
et  Gauthier  et  PL  Weschi  Pomel;  il  est  aussi  plus  étroit  en  arrière 
que  ce  deniier  et  il  a  les  pétales  anibularraires  beaucoup  jjUis 
dévelojjpés.  Le  PL  Vassali  Wright  {mh  Pi/gorfii/nchtis)  de  Malte 
est  de  taille  bien  inférieure;  il  reproduit  assez  bien  la  forme  gé- 
nérale de  notre  type;  ses  pétales  ambulacraires  sont  moins  déve- 
loppés, son  apex  est  plus  central;  l'auteur  parait  d'ailleurs  ne 
lavoir  figuré  qu'à  l'aide  d'un  exemplaire  de  conservation  mé- 
diocre. Le  PL  elegantuhis  îlillet  {sub  Echinolampas)  a  la  taille  à 
jieu  près  égale  à  celle  de  nos  exemplaires;  il  a  les  pétales  ambu- 
lacraires également  développés,  mais  sa  forme  est  plus  élargie  et 
relativciiient  plus  courte. 

Nous  avonH  dédié  cottf  fspéci!  à  .M.  .I.-B.  riot-Iioy.  vétéiinniiv  on  cliol"  di's  Do- 
maine» de  TKtnt  nii  Caire  et  Membre  de  l'Institut  Kcyption. 

Niveau  :  Ilrlvéticn  11.  ('iniclics  aii-dcssdiis  du  Xi\f;iii  des //<- 

tfrostegiiiu. 

L<tcalité8  :  (Icbel  (Jenctté.  (icbci  A.iucltet. 

Hbissopsis  Fka.\si  Fiiclia,  1882. 

Syn.  :   BrUtoptia    h'rnnsi  Klicll»,  op.  cil.,   p.  4.'1,  pi.  xvii,   lif;.  4  — .'i 

NoUH  avons  entre  les  mains  un  excinphiirc  de  plus  prtitc  failb* 
que  celui  (]u'a  décrit  .M.  Fnclis,  car  il  ne  mesure  que  .'5(1  niilli- 
mètreM  de  longueur  au  lieu  de  41:  mallifurcMsi'uicnt  il  est  peut- 
être  encore  moiuH  bien  conservé.  La  fuiiuc  est  la  nicinc  :  le  test 
CMt  déclive  d'arrière  en  avant,  ayant  son  point  culminant  sur  la 
carène  domale  ixmtérieurc  ;  le  pourtour  est  ovale  et  légèrement 
polygonal;  la  face  inférieure  cHt  renflée  dans  la  région  du  jjlaKtron; 
l'appan-il  apical  ent  exccntrit|iic  en  avant,  le  sillnii  impair  assez 


—  715  — 

large;  les  pétales  pairs  sont  logés  dans  des  dépressions  profondes, 
tous  assez  courts,  les  antérieurs  plus  longs  que  les  postérieurs, 
bien  plus  divergents,  mais  non  intlécliis;  les  zones  porifères  sont 
plus  larges  chacune  que  l'espace  interzonaire,  et  les  séries  anté- 
rieures montrent  5  ou  6  paires  de  pores  atrophiés  près  du  sommet. 
Le  péristome  est  détruit  sur  notre  exemplaire,  et  M.  Fuchs  ne  l'a 
pas  vu  davantage  sur  le  sien;  le  périprocte  est  au  sommet  de  la 
face  postérieure,  qui  est  rétrécie  à  cet  endroit.  Les  tubercules  ont 
été  en  grande  partie  détruits;  on  en  voit  cependant  encore  quelques- 
uns  assez  accentués  sur  les  côtés  près  du  bord;  la  surface,  polie 
par  les  agents  atmosphériques,  n'a  conservé  aucune  trace  des 
fascioles. 

Niveau  :  Helvétien  II,  Calcaires  gréseux  à  Cklaris  avenionen- 
sis. 

Localité  :  Gebel  Genefte,  versant  oriental. 

Agassizia  Zitteli  Fuchs,  1882. 

Syn.  :  Agassizia  Zitteli  Fuchs,  op.  cit.,  p.  44,  pi.  i,  fig.  5—8. 

Espèce  de  petite  taille,  ovale,  renflée  à  la  partie  postérieure 
jusqu'à  l'apex,  qui  est  situé  aux  deux  tiers  de  la  longueur,  et  de 
là  lentement  déclive  en  avant  et  plus  brièvement  en  arrière.  Face 
inférieure  légèrement  bombée. 

Ambulacre  impair  invisible,  situé  dans  une  très  faible  dé- 
pression. Pétales  ambulacraires  pairs  antérieurs  longs,  étroits  ar- 
qués à  l'extrémité,  ne  présentant  que  la  zone  postérieure,  l'anté- 
rieure étant  atrophiée;  pétales  postérieurs  complets,  égalant  à 
peine  en  longueur  la  moitié  des  antérieurs.  Péristome  semi-lunaire, 
au  quart  antérieur;  péripi'octe  rond  au  sommet  de  la  face  posté- 
rieure. Fascioles  etfacés. 

Niveau  :  Helvétien  IL 

Localité  :  Gebel  Geneifé. 


—   7UÎ  — 
Pericosmus  Lyonsi  Gauthier.  1898.  \>\.  iv.  ti<:.  lu— 11. 

Dimensions  :  Lontrueur â'i  millimètres 

Lar^'fur .  .  iSO  millimètres 

Hauteur 32  millimètres. 

Exemplaire  de  taille  moyenne  pour  le  <;enre.  oonlitbrme,  sub- 
ionique à  la  partie  supérieure:  pourtour  arrondi,  fortement  éclian- 
eré  par  le  sillon  antérieur:  tace  inférieure  convexe  surtout  dans  la 
région  du  i)lastrou:  face  postérieure  trian<i"ulaire.  peu  élevée:  apex 
un  peu  excentrique  en  avant. 

Appareil  apieal  dans  une  petite  dépression,  montrant  trois  pores 
génitaux,  l'antérieur  de  droite  faisant  défaut.  Les  cinq  jjlaques 
ocellaires  sont  placées  dans  les  angles  extérieurs  des  génitales; 
le  corps  madréporiforme  ciUivre  en  partie  la  ]ila(|ue  interambu- 
lacraire  antérieure  de  droite,  occupe  le  milieu  de  rapi)areil  et  se 
prolonge  en  arrière  entre  les  ocellaires  qu'ils  séparent. 

Ambiilacrc  impair  logé  dans  un  sillon  assez  profond,  étroit  près 
de  i'a|icx.  sélargissant  régulièrement  jusqu'au  boni  où  il  cause 
une  écliancrurc  de  12  niillimètrcs  de  large.  Zoiie>  |)cirit'èrcN  f<tr- 
mées  de  jmires  obliques  de  très  petit.s  porcs,  nipproeliées  près  du 
Honimet,  mais  se  distançant  viti".  car  les  plaques  sont  hautes  de 
2  millimètres  dès  le  tiers  supérieur  et  augmentent  ensuite  ra|)i(le- 
ment.  I/cspai-e  intcrzomiire  est  occupé  par  des  granubs  inégaux 
et  qiiel(|ues  petits  tubercules  vers  le  bas. 

l'étulcH  nmltulaeraires  pairs  logés  dans  des  sillons  assez  pro- 
fonds et  bien  limités,  longs  de  20  nn'Ilimètrcs  )»our  les  antérieurs 
et  de  18  pour  les  postérieurs;  larges  de  I  millinu'-trcs.  Zones  po- 
rifî-reB  formées  de  paires  de  pores  ovalaires,  les  externes  un  peu 
plus  long»  que  les  internes,  comptant  2S  paires  dans  les  pétales 
antérienrH  et  2.'l  clans  Ich  poNiérieurs;  l'espace  intcr/.onaire  est 
pluH  étroit  tiu'une  des  /oncs. 

l.c  périhiome  de  notre  unique  exemplaire  a  clé  détruil.   l'éri- 


—  717  — 

procte  placé  en  haut  de  la  face  postérieure,  transverse,  largement 
ouvert. 

Fasciole  péripétale  en  ligne  brisée,  remontant  assez  haut  dans 
les  interambulacres;  fasciole  marginal  visible  seulement  au-dessous 
du  périprocte,  les  bords  de  l'oursin  étant  presque  partout  cassés. 

La  forme  subconique  de  sa  partie  supérieure  donne  au  P.  Lyonsi 
un  aspect  tout  particulier;  on  ne  saurait  le  confondre  avec  le  P. 
Peroni  Cotteau,  du  Miocène  de  la  Corse,  dont  la  partie  antérieure 
est  bien  plus  abrupte;  il  se  rapprocherait  plutôt  du  P.  lattis  xlgas- 
siz,  avec  lequel  il  n'est  pas  sans  affinité.  Notre  type  est  relative- 
ment plus  allongé,  la  hauteur  est  moins  considérable;  les  inter- 
ambulacres antérieurs  sont  plus  aplatis  et  forment  ainsi  dans  cette 
région  une  pente  plus  déclive,  tandis  que  c'est  tout  le  contraire 
dans  la  région  postérieure  dont  la  pente  est  plus  faible;  le  sillon 
antérieur  est  moins  creusé  et  plus  large;  la  partie  postérieure  est 
plus  rétrécie.  La  disposition  des  pétales  ambulacraires  est  à  peu 
près  la  même,  sauf  que  les  postérieurs  sont  plus  creusés  et  moins 
évasés  dans  l'espèce  de  la  Corse.  Les  caractères  divergents  nous 
paraissent  assez  accentués,  pour  que  nous  ne  puissions  pas  réunir 
les  deux  types. 

Nous  avons  dédié  cette  espèce  au  Capt.  H.  G.  Lyons.  R.  E.  Directeur  du  Service 
Géologique  d'Egypte. 

Niveau  :  Helvétien  IL  —  Couches  à  Pecfen  Malvinae. 
Localités  :  Gebel  Genetïe,  Gebel  Aouebet,  Gebel  Damasq. 

SCHIZASTER  sp.? 

J'ai  recueilli  au  Gebel  Genetfé  six  ou  sept  exemplaires  appar- 
tenant au  genre  Schizaster^  mais  tellement  détériorés  et  déformés 
qu'il  n'est  pas  possible  de  les  assimiler  sûrement  à  aucune  des 
espèces  connues,  ni  d'en  faire  des  types  spécifiques  nouveaux. 
Tous  sont  de  taille  moyenne  ou  petite.  Un  seul  fait  exception  et 
mesure  71  millimètres  en  longueur,  (i4  en  largeur,  la  hauteur  était 

MÉMOIRES,   T.  111.  '.Il 


—    718  — 

proportionnée,  mais  notre  sujet  étant  déformé  et  écrasé,  le  cliittVe 
exact  que  donnerait  la  mesure  de  l'exemplaire,  tel  que  nous  lavons 
.sous  les  yeux,  ne  pourrait  quinduire  en  erreur.  Lapex  i)resque 
central,  à  peine  rejeté  en  arrière;  les  pétales  postérieurs  longs 
pour  le  «;enre.  les  pétales  antérieurs  bien  développés  et  s'étendant 
jus(ju'à  12  ou  13  millimètres  du  bord;  le  sillon  impair  médiocre- 
ment élargi  et  fortement  creusé  sans  entamer  excessivement  l'ani- 
bitiis  lui  donnent  beaucoup  de  ressemblance  avec  le  Sdi.  Parkiii- 
soni  Defrance;  mais  nous  ne  pouvons  pas  établir  nettement  cette 
assimilation-,  le  test,  outre  qu'il  est  déformé,  est  tellement  usé  et 
corrodé  que  nous  ne  .sommes  pas  mêmes  certains  du  genre,  et  que 
nous  pourrions  tout  aussi  bien  être  en  ))résence  de  quelque  grand 
( Jjjissastt'v,  comme  on  en  a  rencontré  en  Algérie  et  au  Portugal. 
Un  autre  exemplaire  plus  petit,  avec  son  appareil  très  excentrique 
en  arrière,  ses  sillons  ambulacraires  très  creusés  et  limités  par 
des  carènes  aiguës,  rappelle  de  très  près  le  .Se//.  Sci/lne:  mais  la 
conservation  est  insuftisante.  Nous  ne  pouvons  rien  dire  des  autres 
exemplaires  i|ui  sont  trop  endommagés. 

BltI.s.sL'S  Aegyptiacus  Gauthier,  isD.s,  jd.  m,  tig.  11-    11'. 

DinieiiHioiiH  :  I/»ngiU'tir 50  iiiilliiiiùtrcs 

Lfirpur 40  niillimètres 

llaiiteiir '_'S  milliiiiétros. 

Exemplaire  de  taille  moyenne  relativement  assez  large  et  élevé, 
arrondi  en  avant,  à  cotés  médiocrement  iniléclds  et  prest|ne  droits. 
I"'ace  Hiipérieiire  très  déelive  en  avant  et  sur  les  tlnnes.  avec  ca- 
rène dorhalc  prcMjUc  liori/ontale  entre  l'apex  et  la  face  posté- 
rieure; boni  arronili.  fai-e  inférieure  lentiéc.  Apex  e\eentri(|ue  en 
avant  (''/.J. 

Appareil  apical  orditiHire  au  geine,  montrant  quatu'  pores  gé- 
nitaux dont  leM  ilen.x  jMmtérienrK  sont  plun  éciutis  ci  plus  ouverts; 


—   719  — 

le  corps  madréporiforme  sépare  ces  deux  derniers  et  se  prolonge 
au-delà  de  l'appareil. 

Ambiilacre  impair  superficiel,  peu  visible  sur  notre  exemplaire; 
nous  n'en  voyons  que  les  sept  premières  paires  de  pores,  qui  sont 
très  exiguës  et  assez  rapprochées;  le  reste  est  empâté;  il  n'y  a 
aucune  apparence  de  sillon  antérieur. 

Pétales  ambulacraires  pairs  antérieurs  placés  dans  des  sillons 
bien  marqués,  mais  de  profondeur  médiocre  perpendiculaire  à 
l'axe  longitudinal  du  test;  droits  et  très  légèrement  infléchis  en 
avant  à  leur  extrémité;  ils  mesurent  14  millimètres  en  longueur 
et  presque  4  en  largeur.  Zones  porifères  bien  développées,  légère- 
ment inégales,  la  postérieure  étant  la  plus  large;  elles  comptent 
dans  chaque  série  environ  2.5  paires  de  pores  ovales  et  petits; 
l'espace  qui  sépare  les  deux  zones  est  très  étroit  et  réduit  à  une 
siiuple  rangée  de  granules  ou  de  petits  renflements  qui  séparent 
chaque  paire  de  celle  qui  est  en  face;  les  deux  extrémités  ont  une 
tendance  à  se  rapprocher.  Pétales  postérieurs  peu  divergents, 
suivant  de  près  la  carène  dorsale,  légèrement  infléchis  en-dehors 
à  l'extrémité,  beaucoup  plus  longs  que  les  antérieurs  (19  milli- 
mètres); on  y  compte  environ  30  paires  de  pores  dans  chaque 
zone. 

Péristome  placé  au  quart  antérieur,  transverse,  large,  labié  en 
arrière.  Fasciole  péripétale  très  sinueux,  remontant  dans  l'inter- 
ambulacre  entre  les  sillons  ambulacraires;  fasciole  sous-anal  bien 
visible,  mais  incomplet  dans  notre  exemplaire  dont  la  partie  posté- 
rieure est  détériorée.  Tubercules  assez  gros  et  serrés  à  la  partie 
antérieure,  plus  petits  et  plus  uniformes  en  arrière  des  ambu- 
lacres  pairs  antérieurs,  sauf  quelques-uns  près  du  sommet  dans 
les  aires  interambulacraires  latérales;  à  la  face  inférieure,  les  tu- 
liercules  les  plus  gros  s(mt  aussi  en  avant  du  péristome;  les  autres, 
moins  saiHants,  mais  bien  marqués,  sont  serrés  et  entourés  d'un 


—   720  — 

cercle  de  petits  granules  dont  ils  iiocciipeut  pas  exactement  le 
centre. 

C'est  la  première  fois  que  le  genre  Brissus  est  signak'  dans  le 
Miocène  de  l'Egypte.  Bien  ijue  le  type  générique  soit  très  con- 
stant et  ne  présente  que  des  différences  spécifiques  peu  accentuées, 
notre  exemplaire  nous  i)arait  ne  pouvoir  être  rapporté  à  aucune 
des  espèces  fossiles  recueillies  ailleurs.  Les  deux  types  décrits  en 
Algérie,  li.  Gouhii  Pomel  et  B.  Nicaisei  Peron  et  Gauthier,  sont 
moins  élevés,  moins  larges  relativement  et  ont  les  pétales  ])osté- 
rieurs  nmins  allongés:  le  B.  Cordieri,  qui  n'est  guère  connu  que 
par  un  moule  en  plâtre  d'Agassiz,  est  plus  allongé  et  a  l'apex  jjIus 
excentrique  en  avant  :  les  autres  espèces  méditerranéennes  éteintes, 
B.  cylindricus  Ag.  et  B.  /a/«.<  Wriglit.  offrent  <les  formes  plus  étroites 
ou  plus  larges:  le  B.  unicolor  Klein,  qui  vit  dans  la  Méditerranée, 
est  plus  allongé:  ses  pétales  postérieurs,  quoique  longs,  ne  s'étendent 
pas  auNsi  \n\'A  du  bord:  ses  sillons  anihulacraires.  i\  taille  égale. 
iMHit  plus  étroits,  et  la  l)ande  innjritndinale.  (|ui  sépare  les  zones 
IKirifères,  est  lisse,  an  lien  ilétre  ornée  par  les  renfienients  dont 
nous  avons  parlé. 

Niveau  :  llelvétien  II.  (Jrès  inférieurs  avec  Echinonem  Artini 
et  les  Schizasfer. 

F.oealité  :  fJeliel  «Jeni'ffé. 

lA}VKSlJi'f  H|». 

.l'ai  recueilli  au  (îehel  fienetfé  un  fia;inieiit  nialiieurensenieiit 
trèji  innuffinant  d'un  grand  Spatangoïde,  consistant  en  une  partie 
d'iiiterambulaere  près  du  bord:  re  lrii;,rinent  niontif  à  coté  d'un 
rente  de  pétale  ambiilaeraire  de  frmH  tul»ercnles  logés  dans  des 
•HToIjicuIcH  trcN  profonds  et  i|ni  paraisM-nf  déprimés  au-delà  de 
l'épaisHenr  du  tent;  ils  forment  deux  séries  verticales  de  (|iiiitre 
tuben-nle»  eliaeune.   I,a  face  inférieure  de  ce  tVa;rnien!  c>l  anssi 


—  721  — 

conservée  et  les  tubercules  du  dessous,  nombreux  et  serrés  en 
lignes  assez  régulières,  augmentent  de  volume  à  mesure  qu'ils 
s'éloignent  du  bord.  Néanmoins,  il  n'y  a  pas  là  de  quoi  déterminer 
ce  fragment  :  ce  n'est  pas  un  Euspatangus-^  le  bord  serait  plus 
épais  et  les  gros  tubercules,  limités  par  un  fasciole,  ne  descen- 
draient point  si  bas;  ce  peut  être  un  reste  de  Lovenia  ou  de  Sar- 
sella  ou  même  de  Maretia  comme  M.  ocellata  Defrance;  cependant 
les  scrobicules  nous  paraissent  trop  profonds  pour  ce  dernier 
genre. 

Notre  fragment  ressemble  beaucoup  à  la  moitié  d'un  autre 
fragment  appelé  par  Fraas  Eusjmtangits  tiiberoszis  et  figuré  par 
M.  de  Loriol  (Monographie,  pi.  xi,  fig.  5).  Fraas  aurait  recueilli 
ce  dernier  dans  les  détritus  derÉocène  del'Ouady  el-Tih.  Le  nôtre 
est  miocène,  et  nous  n'insistons  pas,  parce  que  de  tels  matériaux 
ne  peuvent  pas  nous  autoriser  à  insister.  M.  Fuchs  cite  aussi  au 
Gebel  Geneffé  un  Hem.ispatangus  sp.  ?  (p.  43)  et  se  contente  d'ajou- 
ter :  «Fragment  indéterminable;»  c'est  peut-être  un  reste  du 
même  échinide  que  le  nôtre. 

Époque  pliocène. 

Clypeaster  Aegyptiacus  Wriglit  (m  collect.). 

Syn.  :   Clypeastei-  aerjyptiacus  Michelin,    Monographie    des    Cli/péasli-es  fossiles,    \>,   121, 

pi.  XXIV,  fig.  a— g,  1861. 
»  »  Fraas,  Aus  dem  Orient,  tome  i,  1869. 

»  »  Fuclis,  Beilrâge  zur  Kenntniss  der  Mioceiifauna  Aegyplens 

und  der  libyschen  Wilste,   1882. 
»  »  Beyi'ich,  Ueber  eine  geologische  Beohachlung   G.  Schivein- 

furth's  in  der  Wiisle  zwischen  Cairo  und  Suez,  Mém.  Ac. 

des  Se.  de  Berlin,  1883. 
»  »  Mayer-Eymar,    Die    Formenreihe    des    Clypeaster    altiis, 

Vierteljahresscbrift  der  natiirf.  Gesellschaft  in  Ziirich, 

1897. 
>  V  Foiirtau,   Les  sables  à   Clypéastres  des  environs  des  Pyra- 

mides de  Qhizeh,  Bull.  Inst.  Égypt.,  1808. 


CljfpeiuUr  ptioctnicut     Seguenzil,  Le  formazioni  lertiarie  ndla  proviiicia  di  Beggio. 
p.  210,  pi.  XV,  fig.  27,  ISSO. 

Espèce  de  {grande  taille,  de  forme  g^énérale  presque  régulière- 
ment pentagonale.  allant  en  s'aniincissant  à  partir  du  sommet  des 
ambulacres  :  tare  supérieure  bombée  sous  les  ambulaores,  un  peu 
excavée  sous  le  corps  madréporitbrme.  Corps  madréporitbrme  pen- 
t.agonal.  un  peu  plus  bas  que  les  ])arties  élevées  des  ambulacres. 

Aires  ambuhuraires  larges,  arrondies,  entr'ouvertes  vers  la 
base,  et  occupant  les  deux  tiers  do  la  longueur  de  liant  en  bas, 
bombées,  pétalifunnes  et  présentant  qnel([uet'ois  des  irrégularités 
dans  les  sillons  porifères  et  leurs  cloisons. 

Zones  porifères,  larges  avec  sillons  creux  terminés  par  des  pores 
ronds  à  l'intérieur  et  allongés  à  l'extérieur,  oliaque  paire  de  pores 
est  séj)arée  par  une  large  cloison  ornée  de  7  à  S  tultercules. 

Péristorae  subpentagonal  au  fond  d  un  intniiilil)ulum  assez  pro- 
fond :  périprocte  snbniarginal,  un  peu  cordit'uiiiu':  la  ])ointi'  tour- 
née vers  le  péristome. 

Hors  de  l'Kgyjite,  le  Cl.  aeiiyptiacus  a  été  recueilli  par  M  le 
.Mesli;  sur  la  côte  H.st  de  lu  Tunisie,  aux  Iles  Kuriat.  en  face  de 
.Monastir.  dans  des  conclies  pliocènes  renfermant  \' Atiainsim  mnit- 
nis  l'omel,  V Kclihiolampas  Orbiffnyi.  Cottean  cr  deux  autres  es- 
pèces iV Kchinnlampas  inédites.  Nous  croyons,  comme  Heyricb, 
<|nc  le  CL  ])Ui)rijilctis  .Sfgnenza  doit  être  identifié  avec  l'espèce 
(pli  nous  occupe;  la  figure  doniu'e  par  l'auteur  italien  reproduit 
l)ien  la  pliysionomie  de  certains  exemplaires  égyptiens,  car  le  type 
cHt  très  variable  en  liauteiir.  .MallienrcUHeinent  Segiicnza  n'adonne 
«pie  des  figures  réduites  de  moitié,  ce  (pii  rend  l'intciprétation 
difficile  et  parfoiM  incertnine,  et.  de  plus,  il  ne  donne  point  de 
dcHcriptioii.  ( 'e  ('jypéastre  est  un  des  foshiles  caractéristiqui-s  de 
Hoii  étage  Zanéléeii  ou  partie  inférieure  du  l'iioc  rue;  il  y  est  abon- 
dant comme  en  Tunisie  et  comme  en  Hgypte. 


—  723  — 

Niveau  •/  Sables  gris  agglutinés  avec  Strombus,  cf.  corojia- 
tus  Defr.  Plaisaucien. 

Localités  :  Gebel  Chelloul  (Garet  Loriol!  de  M.  Mayer-Eymar) 
à  3  kilomètres  au  Sud  de  la  grande  Pyramide  de  Gliizeb.  Ravins 
du  pied  Ouest  de  l'Attaka  (Schweinfurth).  Il  semble  étonnant  que 
le  Pliocène  d'Egyi)te  n'ait  fourni  jusqu'à  ce  jour  qu'un  seul  écbi- 
nide.  Des  recherches  ultérieures  nous  ont  fait  découvrir  dans  le 
même  gisement  deux  autres  espèces,  un  Schmolampas  malheu- 
reusement en  trop  mauvais  état  pour  permettre  une  détermination 
certaine  et  un  JEc/nnocardium  sp.  n.  que  nous  décrirons  dans  le 
premier  supplément. 

1.  Pour  l'établissement  du  niveau  et  la  discussion  des  indications  des  autres  au- 
teurs se  rapporter  à  mes  notes  sur  Les  sables  à  Clypéastrea  des  environs  des  Pyramides, 
Bull.  Soc.  Géol.  de  France,  1898. 


RÉSUMÉ  MÉTlKiDKiUE. 

I)an.s  ce  catalogue  nous  avons  décrit  ou  cité  153  espcccs  d'É- 
tfvpte  se  répartissaut  eu  64  genres.  La  plus  grande  partie  appar- 
tient sans  contredit  au  tertiaire,  qui  comprend  40  genres  et  121 
espèces,  tandis  (pie  le  crétacé  ne  donne  (pie  31  espcccs  comprises 
en  22  genres.  Nous  en  donnons  ici  un  résumé  méthodique.  Dans 
ce  résumé,  les  caractères  ita/ifjucjt  indiquent  les  espèces  et  les 
genres  nouveaux;  la  lettre  A.  sigiiitie  (juc  l'espèce  se  trouve  aussi 
en  Algérie:  T.,  en  Tunisie;  Iv.  en  Kiimpt':  S.,  en  Syrie. 


CrétaccM. 


SP.\rA.N(iUI|ih.S. 
(21  ^ciiri'g  l't  O.H  cspùcea.) 

Ecliiiiocorys  ovafus.  Zittci.  K. 
Miciastcr  sp.  Zittel. 
Liiitliia  olijtiiiga,   (llhliigny.  K. 
l'criastcr  elatiis,  d'Orbigny.  K. 
Kpiastcr  distiiictiiH.  d'Orljigny.  K. 
llciniastcr  Fourncli.  1  >c«liaycs.  A..  T..  K. 
—       gracilis,  l'ottcau.  K. 

prurclivi^,   l'cnni  et  (îantliicr.  A. 

llcluiii.  rcmii  rt  (iaiitlii(  r.  A..  T..  K.,  S. 

l'iutnciiHiH,  (  '(i(|uaii(l.  .\..  T. 

rllIijcUM.   I  IcHor.   K. 


Eocènes. 


Maretia  depressa,  Dubois.  E. 

—  pendula,  Agassiz. 
Macropueiistes  similis,  Mayer-Eymar. 

—  Sickembergeri,  Mayer-Eymar. 

—  Schweinfurthi,   Mayer-Eymar. 
Megapneustes  crassus,  Agassiz. 

—  grandis^  Gauthier. 
Hypsospatangus  Ammon,  de  Loriol. 

—  Ficheri,  de  Loriol. 

—  Lefebvrei,  de  Loriol. 
Plesiospatangus  Cotteaui,  de  Loriol. 
Euspatangus  Cairensis,  de  Loriol. 

—  formosus,  de  Loriol. 

—  libycus,  de  Loriol. 

—  tuberosus,  Fraas. 
Opissaster  thebensis,  de  Loriol. 
Schizaster  Africanus,  de  Loriol.  T. 

—  foveatus,  Agassiz.  E. 

—  Gaudryi,  de  Loriol. 

—  imligenus,  Mayer-Eymar. 
Jordani,  de  Loriol. 

—  mokattamensis,  de  Loriol. 

—  Mongei,  Mayer-Eymar. 

—  Rholfsi,  de  Loriol. 

—  Zitteli,  de  Loriol. 
Pericosmus  Pasqualii,  Gauthier. 
Linthia  arizensis,  d'Archiac.  E. 

—  Aschersoni,  de  Loriol. 

—  Delanouei,  de  Loriol. 

—  caveniosa,  de  Loriol. 

—  Esnehensis,  de  Loriol. 


«lÉMOIRES.  T.  III. 


—  72G  — 


Éocèues. 


Miocènes. 


Linthia  Hessi,  Mayer-Ejnuar. 

—  latisulcata.  de  Loriol. 

—  Navillei.  de  Loriol. 
Hemiaster  Aichiaci.  de  Loriol. 

—  Pellati.  Cotteau.  E. 

—  Fourtaui.  Mayer-Eymar. 

—  nubiens.  Mayer-Eymar. 

—  Selnveinfurtlii.  de  Loriol. 

—  AVileooksi.  ^layer-Eymar. 
Micraster  nltimus.  Mayer-Eymar. 
Anisaster  gibberulus.  Cotteau. 
Brissopsis  aii<;u.sta,  de  Loriol. 

—  Lorioli,  Bittner.  E. 

—  Pasqualii,  Mayer-Eymar. 
Palaeostoma  Zitteli.  de  Lorinl. 
Lovenia  sp. 

Brissus  aegj/ptiacus,  Gauthier. 
Scliizaster  sp. 

l'ericdsmus  Li/otisi.  (Gauthier. 
Apissizia  Zitteli.  l"ii(li>. 
Brissopsis  Fraa.si.  1- iicli.s. 


Cassidulidés. 

(13  genres  et  'M  espèces.) 

I  ( 'laviaster  cornutns.  d'Orbij^ny. 
( 'n'-tacé.        Nudeulitcrt  LnyneHi.  Cotteau.  S. 

I  KrliiiKibriHHiis  pseiidomininius,  l'cmM  rt  (iaiitliiei.  A. 

j  l'aHsidulnH  aniy>;ilahi.  l>fHiir.  E. 
IvH-èncM.     '  KilijiiiilainpaK  alVicaiius.  de  Loriol.  '1\ 

I  aniy^dala,  l)esor.  E. 


—  727  — 


Éocènes. 


Miocènes. 


Echinolampas  amygdalina,  Mayer-Eymar. 

—  Aschersoui,  de  Loriol. 

—  Crameri,  de  Loriol. 

—  Fraasi,  de  Loriol. 

—  globiilus,  Laube.  E. 

—  libyens,  de  Loriol. 

—  Minieheiisis,  Mayer-Eymar. 

—  Osiris,  Desor. 

—  Perrieri,  de  Loriol. 

—  praecedens,  Mayer-Eymar. 

—  subcylindriciis,  Desor.  E. 
Bothriolampas  ahundans^  Gaiitliier. 
Echinanthus  libyens,  de  Loriol. 

—  Zitteli,  de  Loriol. 

Pygorhynchus  Grandiflorus,  Mayer-Eymar. 
Gisopygus  Navillei,  de  Loriol. 

—  Thebeiisis,  de  Loriol. 

—  Siutensis,  de  Loriol. 

—  Zitteli,  de  Loriol. 
Amblypyg-us  dilatatus,  Agassiz.  E. 
Caratomus  londiiiianus,  Mayer-Eymar. 
Pliolampas  Pioti,  Gauthier. 
Echinolampas  amplus,  Fuchs.  A. 

—  sp.  Fuchs. 


ECHINONEIDÉS. 
(1  genre  et  1  espèce.) 


Miocène.    {  Ecliinoneus  Artini^  Gauthier. 


•>s   


Crétacés. 


ECHINOCOXIDÉS. 
(3  genres  et  5  espèces.) 

Ecliinoconus  aegyptiacus,  d'Orbigny. 

Discoidea  pulvinata,  Desor. 

Holeotypus  excisas.  Desor.  A.,  T..  E.,  S. 

—  crassus,  Cotteau.  T.,  E.,  S. 

—  cenomanensi.s.  Guerautrer.  A..  T.,  E.,  S. 


Eutciies. 


M  iocèiicH. 


FiBULARIDÉS,  SCITELLIDÉS  ET  C'LYPEASTRIDÉS. 

(7  genres  i-t  23  espt-ces.) 

Thagastea  Luciani.  de  Loriol. 
Fihiilaria  Lorioli,  Thomas  et  Gauthier.  T. 
(  "1  yi)easter  Breuiiigii,  Laube.  E. 
Sisiuondia  Lojrotheti,  Fraas. 

—  Saeinaiiiii,  de  Loriol. 

—  l)lamihita.  dArehiae.  E. 

—  Zitteli,  Mayer-Eyniar. 
uiacrophylhi.  Mayer-Eymar. 

Ivliiiiocyaiuiis  T/uulei,  (îaiitluer. 
Scutella  Aninionis,  Fuchs. 

—  rostrata,  Fiich«. 

—  Iinicsl.  (  iauthier. 

—  Zitteli.  Heyrieh. 
.\iiiphiope  areiiata,  FiicIih. 

truiieata,  FiicIik. 
( 'lypejwter  accliviH,  l'oiiul.  \..  V.. 
Ciriirffi  lési.'i,  (  iauthier. 
iKtlmiiciiN,  Fiielis. 
peiitadattyltiH.  l'eron  et  (iauthier.  A. 

—  l'rii  vti.  <  liiiilliier. 


—  729 


lyr.    ^         J  Clypeaster  subplacunarius,  Fuchs. 

1        —         Rholfsi,  Fuchs. 
Pliocène.    {  Clypeaster  aegyptiacus,  Wright.  T.,  E. 

CONOCLYPÉIDÉS. 
(1  genre  et  2  esiîèces.) 

-A    .  j  Conoclypeus  conoideus,  Golclfnss.  E. 

I  —  Delanouei,  de  Loriol. 

CiD  ARIDES. 
(5  genres  et  12  espèces.) 

Carboniférien.  {  Archaeocidaris  sp.  Beyrich. 

I  Cidaris  glaudaria,  Lang.  S. 
Crétacés.   ^|  Pseixdocidaris  Pasqualii^  Gauthier. 
'  Rhabdocidaris  Crameri,  de  Loriol. 
Porocidaris  Schmideli,  Munster. 
Rhabdocidaris  itala,  Laube.  E. 

—  miuiehensis,  Mayer-Eymar. 
Zitteli,  de  Loriol. 

—  Lorioli,  Mayer-Eymar. 

—  solitaria,  Mayer-Eymar. 

,,.     ,  f  Cidaris  Adamsi,  Wriffht.  E. 

Miocènes.  J  •  •     t.      ,.    ,.       ^ 

I       —      avenionensis,  Des  Moulins.  E. 


Éocènes. 


Saléniées. 

(1  genre  et  1  espèce.) 

Crétacé.     {  Salenia  batnensis,  Coquand.  A. 


Crétacés. 


DiADEMATIDÉS  ET  CyPHOSOMATIDÉS. 
(13  genres  et  IG  espèces.) 

Heterodiadema  libycura,  Cotteau,  A.,  T.,  E.,  S. 
Pseudodiadcma  sp.  Zittel. 


—  730 


Crétacés. 


Éocènes. 


Miocènes. 


Pseudodiadema  Meimieri,  Gauthier. 

Diplopodia  variolaris.  Desor.  T..  E. 

Pcilina  Sinaica.  Desor. 

Ortliopsis  Ruppelii.  de  Loriol. 

Codiopsis  sp.  Zittel. 

Cyphcsoma  Abbatei,  Gauthier. 

l)ict>-opleurus  Haiiuei,  Duncan  et  Sladen.  Inde. 

Micropsis  Fraasi,  de  Loriol. 

—        mokattamensis,  Cotteau. 
Echinnpsis  libyens,  de  Loriol. 
Mi.stechiMu.s  Mayeri,  de  Loriol. 
l'saiumoehiiuis  dubius,  Agassiz.  E. 
—  aftiiiis.  Fuchs.  Perse. 

'  Arbaiiua  monilis,  Desor.  E. 
En  somme,  sur  les  152  espèces  et  64  "genres  cités,  nous  avons 
3  {genres  nouveaux  et  14  espèces  nouvelles. 
Les  13S  autres  espèces  se  répartissent  ainsi  : 

4  espèces  se  trouvent  aussi  en  Algérie,  en  Tunisie .  en 

Europe  et  en  Syrie. 
1  espèce  se  trouve  en  Al;;»  rie.  eu   Tunisie  et  eu  llurnpe. 
1  espèce  se  tmuve  en  Tunisie,  en  Europe  et  en  Syrie. 
1  espèce  se  retrouve  en  Al/^jérie  et  en  Tunisie. 

1  esjtèee  se  retrouve  eu  Alp-érie  et  en  lùirope. 

2  espèces  se  retrouvent  eu  Tunisie  et  en  llumpe. 
fj  espèces  ont  été  indiciuées  en  Algérie  senlenienf. 

3  espèces  ont  été  indicjuées  en  Tunisie  .seulement. 
2  espèces  ont  été  récoltées  en  Syrie  seulement. 

1  espèce  n  été  récoltée  aussi  en  l'erse. 

I  »'Hpè(e  il  aussi  été  recueillie  dans  l'Inde. 
Enfin  23  espèces  existent  aussi  «'ii  Europe. 
Total   4.^  CMpèees  eommunes  ii  l'Mgypte  et  à  d'autres  pays. 


—  731  — 

Le  restant,  soit  93  espèces  avaient  déjà  été  recueillies  et  indi- 
quées eu  Egypte  seulement. 

Tels  sont  les  résultats  que  nous  avons  obtenus.  Cependant  ils 
ne  sont  pas  définitifs  :  il  reste  encore  de  vastes  territoires  inex- 
plorés dans  les  chaînes  libyques  et  arabiques,  et  nous  nous  pro- 
posons de  publier  chaque  année  un  supplément  à  ce  catalogue, 
contenant  les  espèces  nouvelles  et  les  faits  intéressants  qui  nous 
seront  parvenus.  Nous  serons  donc' reconnaissant  à  tous  ceux  qui 
voudront  bien  nous  confier  les  matériaiix  qu'ils  ont  recueillis  ou 
qu'ils  recueilleront  dans  leurs  courses  eu  Egypte. 


ADDENDA. 

r>ei)uis  la  remise  de  notre  méinoiie  au  bureau  de  l'Institut 
É<j:yi)tien  jusqu'au  jour  de  sa  publication  il  s'est  passé  un  laps 
de  temps  assez  long,  pendant  lequel  de  nouvelles  observations  nous 
ont  permis  de  rectifier  certains  points  de  notre  mémoire:  nous 
crovdus  devoir  consi<i^ner  ici  les  iirineiitales.  afin  de  prendre  date 
certaine  pour  nos  puldicatioiis  ultérieures  dans  lesquelles  elles 
seront  dévelojipées. 

LUCTYOI'LEURL'S  IIaIMEI  l>Ulicaii  et  Sjaden. 

Dans  une  excursion  au  Gebel  Kibli  cl  -  Aluiini  faite  il  y  a 
(juel«iue  temps,  j'ai  eu  la  bonne  fortune  île  recueillir  deux  spéci- 
mens de  cette  espèce  indienne.  La  dernière  phrase  consacrée  à 
cette  espèce  dans  notre  mémoire  n'a  donc  plus  .sa  raison  d'être  et 
il  n'y  a  plus  aucun  doute  sur  sa  présence  en  E<;ypte. 

Le  niveau  est  le  Lutétien  II,  couches  à  An/.-^astir  gibberidns 
et  Echinolamjtas  Cramer i  (K.  F.). 

KcHINOLAMI'A.s  pKUUlKKI  de  Loriol. 

("e»t  pur  erreur  que  j'ai  rapporté  à  cette  espèce  les  exemidaires 
de  Tunisie;  un  examen  attentif  du  type  é^^yptien  m'a  convaincu 
que  les  individus  recueillis  par  M.  Tlionnis  difièrent  spécifitiuc- 
ment;  ils  «Icvront  dès  lors  |irendre  le  nom  iV J'Jr/iiiiiihninta.t  cheri- 
chirensi»  Gauthier  i\ .  G.j. 

Ml.'<TKrmM;,s  Mavkki  di;  Loii.d. 

J'ai  recueilli  «Icrnièrcmcnt  dans  le  Lutétien  I  des  environs  lU- 


Miiiieh  nu  individu  beaucoup  plus  développé  que  le  type  décrit 
par  M.  de  Loriol,  et  qui  prouve  que  les  exemplaires  que  notre  ex- 
cellent confrère  a  eu  entre  les  mains  sont  des  jeunes.  Nous  dé- 
crirons ultérieurement  cet  intéressant  spécimen.  (R.  F.) 


ERRATA. 


P.  607.  La  répartition  du  Turonien  et  du  Sénonien  doit  être  mo- 
difiée comme  suit  : 


Calcaires  à  Hippuvltes  cornu-vaccinum  Bronii  et  1 1 
Echinoconus  aegyptiacus  d'Orb.  du  Gebel  Attaka  |  /• 
et  du  Gebel  Abou  Daragué.  |  ' 

Calcaires  à  Eudistes,  Cyphosoma  Ahhatei  Gauthier,  ,  | 
Acteonella  Saloinonis  Fraas  et  Nerinea  sp.  du  ,  / 
massif  d'Abou  Roacli.  ,  ' 


Turonieu 
iuterieur 


Turouien 
supérieur 


Calcaires    à    Ostrea   acanthonota  Coq.,  Plicatula  I  Sénonien 

Ferryi  Coq.,  et  Ehahdocidaris  Crameri  de  Loriol,  inférieur 

du  massif  d'Abou  Roacli.  1       (Santonien) 

Au  lieu  de  :  Danien,  lire  :  Aturien. 

P.  608.  Le  Suessonien  doit  être  divisé  comme  suit  : 


Calcaires  à  Cardita  soudanica  Jlayer-Eyiuar  et 
Bothriolampas  ahundans  Gauthier  des  environs 
d'Assouan. 

Calcaires  à  Graphularia  desertorum  Zittel,  Oper- 
culina  lihyca  Scbwager,  Lucina  glohosa  Lanik., 
Conoclypeus  Delanouei  de  Loriol,  Linthia  cavernosa 
de  Loriol,  des  environs  de  Louxor  et  Ghirgheh 
de  l'oasis  de  Farafrali. 

Calcaires  à  CalUanassa  nilotica  Fraas,  Numnm- 
lites  Biarritzensis  d'Archiac,  Sismondla  Loghoteti 
Fraas,  des  environs  d'Assiout  et  de  Minieh.  | 

MÉMOIIiES,    T.  III. 


îSuessouieu 
inférieur 


Suessonien 
moyen 


,  Suessonien 
supérieur 


/ 


—  734  — 

P.  621,  ligne  6.  au  lieu  de  :  des  petits  arcs  .  .  ..  lire  :  de  petits  arcs; 

ligne  13,  au  lieu  de  :  L'espace  .  .  .,  lire  :  Espace. 
P.  624,  ligne  5,  au  lieu  de  :  dont  parle  .  .  .,  lire  :  que  parle. 

La  synonymie  d' Hoicctipus  excisns  Desor  [sub  Discoidea 
excisa)  doit  être  lue  ainsi  : 

Diteoidta  excita     Dcsor,  CtC. 
Soleelypiu  excUu*  Duncan,  etc. 

»  »       Cotteau,  Peron  et  Gauthier,  Échin./oM.  de  l'Algérie,  fasc.  v. 

p.  169,  1876. 
»  »        Thomas  et  (ïanthier,    Deseript.  det  Echin.  rec.  en    Tunisie, 

p.  58,   1889. 
K.   A.  Zittcl.  etc. 

P.  fJ2â.  A  la  synonymie  de  Holecti/pus  ceiiomaneiisis,  ajouter  : 

U.  eenonutnenti»  Cotteau,  Peron  et  Gauthier,  op.  cit.,  fasc.  v.   p.  171.  it^TO. 

P.  626,  ligne  25,  lire  :  fasc.  vu. 

P.  62H.  ligne  30,  au  lieu  de  :  n'ayant  pas  cncdrc  atteint,   lire  : 

n'ayant  pas  atteint. 
P.  632,  ligne  27.  an  lifii  de  :  d'Algérie,  lire  :  de  la   riuiisic. 
P.  636.  ligne  7.   an  licii   de   :   ( 'loi.sons  aiguées  et  d'apparences 

li.sses,  lire  :  et  d'ajtparence  lisse. 
P.  637,  ligne  1,  au  lieu  de  :  le  bouton  assez  .^aillant  et  .surmonté, 

lire  :  est  Hurmonté. 
P.  63!>,  ligne  i».  au  lieu  de  :  T/ipfossil  Erhiunidne,  lire  :  Echinoidea. 
P.  641,  ligne  1,  au  lieu  de  :  place  Ji,  lire  :  placé  à. 
P.  643  et  644,  au  lieu  de  :  Soema?int\  lire  :  Saniiaiiui. 
]'.  <■>  I  \.  ligne  3.3,  au  lieu  de  :  (pli  est  seul  à  eiii|d(iyer.  lire  :  (iii'il 

est  seul  à  employer. 
P.  fl.'iO.  Ii;r||,.  c.  au  lien  de  :  /'.  XnvIUd,  lire  :  (j.  Xavillci. 


—  735  — 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 

(Les  caractères  en  italique  indiquent  les  synonymes.) 


Page 

Agassizia       gibberula.  Voir  Anisaster    .  .  .  668  i 

—  Zitteli     715 1 

Amblypygds  dilatatiis 646 

Amphiope       arcuata 698 

—  truncata    697 

Ananchyfes   ovata.  Voir  Echinocorys    ....  632 

Anisaster      confusus 668 

—  gibberuhts 668 

Archieocidaris  sp 612 

Archiacia      cornuta.  Voir  Claviaster     .  .  .  627 

Bothriolampas  (Geure) 652 

—  abuudans 655 

Brissopsis  angusta 666 

—  Fraasi     714 

—  Lorioli 666 

—  Pasqualii 690 

Brissus  aegyptiacus     718 

Caratomus     londiniauns     663 

Cassidulus    amygdaia 663 

CiDARis  Adamsi 692 

—  avenioneusis 693 

—  glaudaria 612 

Cidarites  cjlandavius.  Voir  Cidaris  ....  612 

—  Sckmideli.  Voir  Porocidaris  .  .  638 

Claviaster    cornutus 627 

Clypeus  Pretiosus.  Voir  Amblypygus    .   .  646 

Clypeaster  acclivis 70'J 

—  Acgyptiacus 721 

—  Breuiiigii 645 

—  Gcncfleusis 705 


I,  fe.  U 


-16. 


I,  lig.  9-12. 

II,  tig.  3-4. 
III,  fig.  11—12. 


IV,  tig.  1-4. 


m,  fig. 

93* 


4—6. 


—   736  — 

Clypeaster   istlimk'us 702 

—  peutadactjlus 708  IV.  ti^.  5 — 9. 

—  pUocenicus      721 

—  Pricmi 703  III.  fijr.  1—3. 

—  Rhojtsi 701 

—  subplaounariiis 702 

CoDiopsis       sp.  Il (320 

CoxocLYPEDs  oonoidcus 64n 

—  Dciaiutuci     G46 

—  Osiris.  Voir  Echixolampas  .  .  .  658 

CiTHosoMA    Abbatci 620  I.  lijr.  2 — G. 

Diadema        RuppeUii.  Viiir  (  Ihtiiop.sis  .  .  .  610 
—  Sinaicum.  V.iir  !  hii.ni-oi.iA     .  .  010 

DiCTYoPLEURus  Ilaimci     (JoO  et  732 

DiPLOPODiA    Sinaica 619 

—  Variolaris 619 

DiscoioEA      excisa.  \'uir  Holeotvpis    ....  624 

—  pulvinata 626 

Ditreifuuter  S<-hin-infiirtlu.    \ Hir   Hkmiastku  665 

Eclll.SA.STlICH      Jilivciis  652 

—  Zittoli 651 

l'x.-iii.suiiRiHHus  psfiKliiiiiiiiiiiiiis 626 

EcniXOCYAMUS  Lurifitii.    \(>\r  'i'ilAiiASTKA  .    .    .  642 

—  Thuilfi r.'.Hi  II    li;.    ii_l.î. 

EcuiNocoKUH     ncfry|»tiaciis  (,i'r, 

—  ovntiiH (ij-j 

KciiixoiaMPAH  nfrit-aiitiH (;ô7 

aiiipliiH 711 

amv^'dala mo 

aiiiyt,'ilalina  .  ...  6()2 

Axi-licrwiiii    .  .  ciil 

•  'raiiiiTÎ  (ît'il 

••  rajixi  ...  (;5K 

kI"1»iiIii~  .  .  .  060  ! 

libyciiH  .  6621 


—   737   — 

Page 

EcHiNOLAMPAS  iliuielieuàs 662 

—  Osivis 658 

—  Pen-iei-i 659  et  732 

—  praecedeus 663 

—  sp 712 

—  subcylindricus 663 

EcHiNONEUs      Artini 695 

EcHDJOPSis        libyens 640 

EociDARis.        Voir  Archaeooidaris     612 

Epiaster  distiuctus 631 

EuspATANGDs    cairensis     686 

—  Cotteaui.  Voir  Plesiospatangus  687 

—  formosus 685 

—  libycus 687 

—  tuberosus 686 

Fibularia    Lorioli 641 

GisopyGus    (genre) 648 

—  Navillei    649 

—  siutensis 650 

—  Thebeusis .650 

—  Zitteii    650 

Hemiaster  Archiaci 664 

—  arizensis.  Voir  Linthia 671 

—  batuensis 629 

—  cubiciis 628 

—  Foumeli 631 

—  Fourtaui 689 

—  gracilis 630 

—  gibberulus.  Voir  Anisaster     .  .  .  668 

—  Heberti 629 

—  latîsulcatus.  Noir  Llnthia   ....  670 

—  nubiens 690 

—  Pcllati 664 

—  proc'clivis 630 


II,  tig-.  7-8. 


—    loS    — 

P»ge 

Hemiaster  Schwciufurtlii 665 

—  Wilcoksi 689 

Hemicidaris  lilyca.  Voir  Heterodiadema     .  618 

Heterodiadema  libycum     618 

HùLECTYPcs         cenomancnsiis 625 

—  crassus 625 

—  excisas 624 

Hemispatangus  depressus.  Vulr  Maretia  .  .  G^S 

—  pendulus.    Id GSt> 

HvpsosPATAsous  Aiutuoii 679 

—  Ficher! 681 

—  Lefcbvrei 680 

Leiopneustes  Ficht^ri.  \iiir  Hypsospatangus  .  681 

Li.sTuiA  arizeusis 67 1 

—  Ascbersoni 671 

—  Cavtriiosa 670 

—  Delanouci 669 

—  Ksiu'lieiisis 671 

—  Ilessi 690 

—  latisulcata 670 

—  Xavilk-i 670 

—  obl<iii;:a 631 

Liopalagu»  Fichiri.  ^'oir  IIypsospatanous    .  681 

LovExiA  sj» 720 

Mai  KOPNEL-HTE8  (Groupc  des) liTT 

—  rtmmon.  Voir  lIvi-hospATANufs  679 

—  ci-attuê.    Voir  Meuapnklhteh  6H4 

—  /Vf-Aeri.  VoirUvPKOBPATANous  6H1 

—  Ijtfrlnri-i.    Iil (ÎHO 

—  Schwi'iiifiirllii  t;!tl 

—  SickciiiberKrri 691 

himiJi»* 692 

Maiiktu  <|i|»r«HKji (;k8 

—  |KMiiliiln f)HH 

McOAITiei'IITK*   CrOMU»    .    .  .    .    .    )'iS  I 


—  739  — 

Page 

Megapneustes  grandis 681 

MicEOPsis          Fraasi 639 

—  Mokattamensis 640 

MicRASTEE        sp 632 

—  ultimus 689 

JIisTECHiNDS      Mayeri G41  et  732 

NucLEOLiTES     Liiynesi 627 

Opissaster        thebensis 076 

Orthopsis          Rnppelii 619 

Palaeostoma    Zitteli 665 

Pedina               siuaica 619 

Peeiastee          arizensis.  Voir  Linthia  ....  671 

—  elatus 631 

—  latisulcatus .  Voir  Llntiiia    .   .  670 

—  oblongtis.    Id 631 

—  suhglohosus.  Voir  Anisaster  .  668 
Perico.smus       Lyonsi 716 

—  Pasqualii 672 

Plesiospatangus  Cotteaui 687 

Pliolampas        Pioti 712 

PoEociDAEis      Scliinideli 638 

Psammechinus  affiuis 693 

—  dubius 694 

—  monilis 694 

PsEUDociDAEis     Pasqualii 613 

Pseudodiadema  Meuuieri 617 

—  Ruppelii.   Voir  Orthop.sls  .   .  619 

—  sp 616 

—  Varlolare.  Voir  Diplopodia  .  619 
Pygorhynchus     ahundans.  V.  Bothriolampas  655 

—  grandiiiorus 651 

Pygurus               muiimuliticus 652 

lÎHAUDociuAKi.s    Craiiicri 615 

—  itaia 633 


Planche 

II,  iiff.5— 6. 


IV,  tig 
II,  ti 

III,  fil 


10—11. 
g.  1—2. 

-10. 


I, 

I.  tii 


ti-   1. 


—   740  — 

Hbabdocidakis    Lorioli 636 

—  minieheusis 634 

—  solitaria 637 

—  Zitteli 635 

Rhtschoptgis    Karillei.  Voir  Gisopvgcs  .  .  649 

—  siutensis.    lii 650 

—  -     thehensis.    h\ 650 

—  Zitttli.    Id 650 

Salenia        batneiisis g  16 

ScHizASTER  africnuus 674 

—  foveatiis t)75 

—  Gaiulryi ^74 

—  in(li;u'i-nu$ 0!>0 

—  Jcnhuii (37ij 

—  iiiokattauiensis 675 

—  Mougei 690 

—  KlioUsi t)75 

—  H' 717 

—  thubeusU.  Viiir  (  »i'Iî*.sastkh     .   .   .  676 

—  Zitteli 674 

ScoTEixA      Auiinoniis 6!I8 

—  IniicKi 699 

—  roKtrata 698 

—  tnbrotundtt       699 

—  Zilti-li       (•,!(!» 

SiHMoNuiA      Kopiiln-ti    ...         .      642 

iiiacniplivllît      644 

|iluiiiilata 643 

Saeiiiaiiiii       643 

Zitteli 644 

Spnliiuijiu    (Uprfttu».  Voir  Mmiktia     ....  688 

pniJulu».    Iil  .  6S8 

TiuitAHTKA     I.,uciniii 642 

Trnrhijiitirr  Arrhinri.   N'ojr  IIkmiahtkk       .  .  6ti4 

Toxoliriêttu  lA/riuli.   Noir  ISiiiknoi-hi''     ....  liCiii 


Pbnclie 

1,  lig:.  17—21. 

I,  liff.  7— ,S. 


Planche  I. 

Fipore 

1 

PseudocidarU  Pusqualii  Gauthier                             nuliole. 

2 

Cyphosoma  Ahhatei  Gauthier                                     protil. 

3 

id.                                                    t'aie  supérieure. 

4 

id.                                                 l'ace  intérieure. 

5 

id.                                         aire  ainbuhicraire  grossie. 

1} 

id.                                      aire  iuteraïubulacraire  grossie 

7 

Rhahdtii'idaris  miniehnisig  MaverEvmar                 profil. 

•^  id.  pi>rtii>n  dainliulacre  grossi, 

y  Bothriolnmpas  nhundnun  Mnyor-Kvmar  prolil. 

10  id.  face  supirieure. 

11  id.  tace  inférieure. 

12  id.  péristome  grossi. 
1.3  Aiiibli/fiygiis  dilatritiiii  Agassiz                                  protil. 

14  id.  face  supérieure. 

15  id.  aniliulacre  grossi. 

1<>  id.  périproete  (grandeur  natureild 

17  Rhuhdocldari»  Lurioli  .Nlavir  l\vuiar  radiole. 

18  id.  id. 

19  id.  id. 

20  id.  id. 

21  id.  id. 

22  i.l.  id. 

23  Pmeudodiiidi'init  Miitiiiiii  (iauthier  jirufd. 

24  id.  farc  siii»-riiMire. 
2ô  id.  lace  inférieure. 

2»J  id.  aire  ainlMil.Mcrairi'  grossie. 

27  id.  airi'  iiilcraniliulai  raire  ;;ro88ie. 


Institut   Egyptien 


Ti^cU    Dc^\Q,    Wourd 


<xu/. 


PL.I. 


^ 


■:n 


24 


25 


21      •  22 


J;5?.    15- 


/•  Gauthier  del  et.  liLh . 


Jmp.  Edouard  Br)'.  Paris. 


/ 

Planche  III. 

1  Pericosimis  Pasqitalii  Gauthier  |inilil. 

2  iil.  lace  supérieure. 

3  BrUsopgi»  Luiioli  Gauthier  prolii. 

4  iil.  t'ac-e  supérieure. 

5  Megapneui>teii  yrantlts  Gauthier  protii. 

'■>                    iil.  laee  supérieure. 

(j  Kchinoufim   Thnmaiii  Gautiiier  pmlil. 

7^                    i(l.  faee  supérieure. 

y    Kchiuoueun  Ailiiii  (iauthier  |)ri>til. 

y  in                    id.  l'ace  supérieure. 

1 1  Erhinocyamu»   Thuilei  Gauthier  prolii. 

12  id.  laee  supérieure. 

13  id.  laee    intVrieuri'. 


^Tî^oie.  3^  ^}X9.  Souxl(Xiv. 


.nstitut  Eôypiien 


PL  II 


■■T 


3 


"^mf. 


6  M^y.^'i''''-  '  '  -S 


•f  > 


l-'.Gaulhierdei  ci.  ht!. 


Revision  des  Echinides  fossiles  de  l'Egypte. 


Iinp  Edouard Pry.l-^ris. 


l'LAXCHE    II J 


1  Clypeaster  Priemi  Gauthier  piotil. 

2  i<l.  fiico  siijii'-rioure. 

3  iil.  iiuriiiiii  il'aiiibiilacre  jcrossi. 

4  Clypeaster  Geneffensis  Gauthier  protil. 

fi                    id.  face  sui)rrieure. 

fi                    i(|.  |iortiiin  d'ainhulaere  jcrossi. 

7  l'iiulaiiiiius  l'iuti  Gauthier  proiil. 

8  i(l.  lace  sii|«'Tieiire. 

9  1(1.  l'ace  iiilcrieure. 

1(1  1(1.  autre  in(li\i(lu  |)lus  reiitle  vu  de  prolil. 

11  lirinmin   .Eijmiiinrus   (iauliiicr  pvulil. 

12  i(l.  lace  >uiiérieure. 


istilut  Egyptien. 
8 


à 


%,;>ie2e?)11)"f^i.tla.i. 


h'.  Gauthier.  di:i  n.  /. 


;;, '  r.ic.utrd Biy Paris. 


Revision  des  Echinides  fossiles  de  l'F.^ypl( 


l'LANCHE 

IV. 

Flgni» 

1 

Clijpeaster  acclhis  Ponicl 

jirolil. 

2 

id. 

face  su|nrienre. 

3 

id. 

portion  d'ainbulacrc  g:ros!ïi. 

4 

id. 

ju'ristome. 

5 

Clypeaster  pt^ntadactyliis  Gaiithior 

prolil. 

6 

id. 

face  su|HTicurc. 

7 

id. 

face  inférieure. 

8 

id. 

appareil  apical  grossi. 

9 

id. 

portion  (l'aniliiilncre  jrrossi 

Kt 

l'ericogmun   l.i/uiigi  GaiilliiiT 

l>n>lil. 

11 

id.' 

face  ■iupirii'ure. 

isUtut  EôyptieTi. 


(5ir 


J\£).o\^A>^  JxXd.  J'ownXxxMy 


FL.IV. 


I 


Vs* 


•âîsRk'i,-.. 


.■4 


RCauthier.i 


ï'-vi^fei^ 


#' 


:v:iiisiS>  :^:^^ 


'"V/^tiic^;^".' 


y/n/5,  Edouard  Brj.  Pans . 


Révision  des  Echinides  fossiles  de  l'Egypte. 


AVIS 

RELATIF    AU    MÉMOIRE    FORMANT    LE    FASCICULE  VU    INTITULÉ 

SUR  TROIS  TABLES  HORAIRES  COPTES. 


C'est  par  oubli  et  eu  conséqueuee  de  l'abseuce  accidentelle  des  deux 
auteurs,  lors  de  l'impression  de  ce  fascicule,  que  le  nom  de 

S.  E.  Ventre-Pacha 

a  été  omis  en  tête  de  ce  mémoire,  la  première  partie  seule  appartenant 
à  M.  BoDRiANT,  et  la  seconde  partie  ayant  été  fournie  par  M.  Ventre-Pacha- 


LA  MORT  DE  SOCRATE. 

ORIGINE  ÉGYPTIENNE  DU  PHABMACON,   ET  LES  EFFETS 
DE  LA   CIGUË. 

PAE 

D^  ABBATE  PACHA. 


Dans  le  fameux  dialogue  de  Phédon  sur  les  dernières  heures 
de  Socrate,  Platon,  après  un  long-  dévelopjiement  de  questions 
de  haute  philosophie  se  rapportant  à  l'âme  et  à  l'immortalité,  re- 
late en  très  brèves  paroles  la  mort  sereine  et  sublime  du  sage 
d'Athènes. 

Ce  moment  solennel  ne  pouvait  comporter  un  récit  étendu  des 
circonstances  et  des  considérations,  qui,  de  propos  délibéré, 
avaient  été  développées  dans  les  pages  précédentes,  et  formaient, 
pour  ainsi  dire,  la  base  et  la  raison  d'être  du  fatal  dénoûment, 
logiquement  conçu  et  prévu. 

En  effet,  Platon  commence  pour  mettre  en  relief  le  dédain  de 
la  mort  que  tout  sage  doit  comprendre  dans  l'accomplissement 
des  devoirs,  tant  envers  soi-même,  qu'envers  la  société  qui  l'en- 
toure. Cebès  et  Simmias  font  des  demandes  suggestives  à  Socrate, 
s'il  ne  craignait  ])as  la  mort  et  les  suites  de  l'inconnu,  avec  l'in- 
tention évidente  de  chercher  ainsi  à  dissuader  le  maître  et  l'ami 

MÉMOIRES,  T.  m.  94 


—  742  — 

dans  la  persistance  de  l'idée  qui  l'a  fait  condamner  et  peut-êti*e 
provoquer  en  lui  quelque  fugitive  résipiscence  en  demandant 
grâce  de  la  vie. 

Mais  le  philosophe  répondit  à  toute  suggestion,  par  des  argu- 
ments irrécusables  et  solides  en  même  temps;  il  démontra  la  né- 
cessité absolue  d'obéir  aux  exigences  des  lois,  dans  l'attente  tran- 
quille d'une  mort  qui  est  pour  les  justes  un  repos  et  une  récompense. 

Tel  Caton,  après  de  graves  et  calmes  entretiens,  se  retirant 
dans  sa  chambre,  lisant  ces  pages  sublimes  de  Phédon,  pour  cor- 
roborer sa  résolution,  s'endormant  jusqu'à  l'aube,  puis  tranquille- 
tment  se  per(;ant  de  son  épée.  Kome  recevant  un  maître,  il  avait 
résolu  de  ne  plus  vivre.  Au  point  de  vue  philosophique,  le  suicide 
de  Caton  est  en  ra]tj)nrt  direct  avec  le  dédain  de  la  vie  exalté 
par  Socrate,  quoique  dans  le  Phédon  même  Socrate  avait  répondu 
à  Cebès  qu'un  philosophe  ne  peut  faire  mieux  que  de  souhaiter 
la  mort,  mais  il  n'a  i)as  le  droit  de  se  tuer,  idées  appartenant,  dit 
Socrate,  à  la  doctrine  de  Phili»laus,  et  en  opposition  aux  idées 
courantes  et  contradictoires  d'Egésias  nommé  expressément  neiai- 
i^âvaroç,  c'est-à-dire,  le  philosophe  j)ersiiasif  de  la  mort.  Ce  mé- 
pris de  la  mort  et  les  teneurs  tiirelh'  inspire  aux  esprits  faibles 
ont  été  très  bien  rendus  après  par  Senèqiie  et  ]»ar  Lucrèce  dans 
CCS  mémorables  vers  que  (^al)ani«  a  reproduits  pour  ainsi  dire 
et  formulés  dans  sa  conclusion  imitée  du  )ioete  avec  une  philo- 
HOphiquc  résignation:  —  «  i'our  un  esprit  sage,  pour  une  eon- 
Hcicnee  pure,  la  mort  n'est  que  le  ternie  de  I.»  vie  :  c'est  le  soir 
d'un  beau  jour.  > 

La  pliiloHo|iliie  avant  les  temps  décrits  par  l'Iaton  avait  vécu 
d'abord  à  l'ombre  des  temples,  au  sein  même  de  eertaiiies  eon- 
trudietiiins  dans  les  idées  sur  ce  snjtît  (|ui  est  un  peu  ét|uivoque 
duhH  le  Pliédon  et  opposées  à  d'autres,  émises  antêrienrem«-nt 
<lnnH    l'apologie,    et   qui    sont    dévolues   aux   impressions  eneoro 


—   743  — 

vagues  et  en  cours  dans  les  écoles  grecques  :  —  superstitions 
qu'elle  devait  tout  contribuer  à  détruire. 

Elle  mit  aussi  des  siècles  à  se  séculariser  et  à  devenir  défini- 
tivement laïque  et  scientifique.  Rappelons-nous  Anaxagore  accusé 
d'athéisme  et  exilé.  Aristote  lui-même,  pour  épargner  aux  Athé- 
niens un  nouvel  attentat  contre  la  philosophie,  fuyant  la  ville 
qu'il  avait  tant  illustrée.  C'est  surtout  Socrate  qui,  dédaignant  la 
philosophie  hiératique,  fut  poursuivi  par  elle  et  condamné,  parce 
qu'il  avait  avec  constance  et  énergie  interdit  à  cette  philosophie 
les  rêves  cosmogoniques,  les  vaines  et  téméraires  idées  des  pré- 
décesseurs pour  la  ramener  à  sa  véritable  tâche,  l'observation  et 
la  direction  de  l'homme  moral. 

Je  n'exposerai  pas  ici  les  doctrines  de  Socrate,  connues  du 
reste  par  les  ouvrages  de  ses  deux  disciples,  Platon  et  Xénophon. 
Xénophon,  en  historien  et  apologiste,  dépeint  Socrate  tel  qu'il  fut, 
consacrant  sa  vie  à  instruire  ses  disciples  et  les  portant  à  la  pra- 
tique du  bien. 

Platon  suit  un  procédé  différent.  Il  choisit  Socrate  comme  le 
personnage  principal  de  ses  dialogues,  mais,  en  le  mettant  en 
scène,  il  expose  encore  plus  ses  vues  personnelles  que  celles  de 
son  maître.  C'est  à  cette  cause  que  Socrate  doit  d'apparaître 
quelquefois  soit  un  peu  confus  dans  sa  dialectique  qui  frise  le 
sophisme,  soit  en  contradiction  avec  ses  déclarations  des  divinités. 
Socrate  pourtant  respectait  le  gouvernement  d'Athènes,  les  lois, 
la  religion  et  les  usages  de  ses  concitoyens,  mais,  esprit  sincère 
et  indépendant,  il  critiquait  en  ferme  conviction  et  conscience 
certaines  injustices  des  magistrats,  la  vanité  et  les  erreurs  du 
culte  rendu  parfois  aux  divinités  du  polythéisme.  De  l'ensemble 
de  ces  actes  fut  corroborée  l'accusation  contre  lui  l'an  400  avant 
notre  ère,  par  Anytus,  homme  puissant  et  populaire,  par  Mélitus, 
poète  obscur,  et  Lycon,  orateur  politique.    Néanmoins  ce  n'est 


—   744  — 

pas  l'accusation,  d'elle-même,  ce  n'est  pas  l'Aréopage  qui  le  con- 
damne :  c'est  la  profonde  incompatibilité  de  ses  croyances,  de  ses 
conWctions  avec  celles  de  ses  concitoyens.  Socrate  reconnaît  lui- 
même  la  nécessité  de  sa  mort. 

Le  récit  dans  le  Phédon  de  ce  dénoûment  solennel  est  telle- 
ment simple  et  touchant,  qu'il  inspira  à  Lamartine  son  poëme 
sur  la  mort  de  Socrate  et  dont  je  me  fais  un  devoir  de  signaler 
les  belles  paroles  de  la  préface  en  disant  du  sage  des  sages  : 
<I1  mourait  sans  haine  pour  ses  persécuteurs,  victime  de  ses  ver- 
tus, s'ottrant  en  holocauste  pour  la  vérité  ;  il  pouvait  se  défendre, 
il  pouvait  se  renier  lui-même  ;  il  ne  le  voulut  pas;  c'eût  été  mentir 
au  Dieu  (\m  parlait  en  lui.  et  rien  n'annonce  qu'un  sentiment  d'or- 
gueil soit  venu  altérer  la  i)ureté,  la  beauté  de  ce  sublime  dévoue- 
ment. Ses  paroles  rapportées  par  Platon  sont  aussi  simples  à  la 
fin  de  son  dernier  jour  qu'au  milieu  de  sa  vie  ;  la  solennité  de  ce 
grand  moment  de  la  mort  ne  donne  à  ses  expressions  ni  tension 
ni  fuil)le.sse;  (tl)éissant  avec  amour  à  la  volonté  des  dieux  (juil 
aime  à  reconnaître  en  tout,  son  dernier  jour  ne  diffère  en  rien  des 
autres  jours,  si  ce  n'est  ijuil  n'aura  pas  de  lendemain.  II  con- 
tinue avec  .ses  ami»  le  sujet  de  <'onversati<ui  coniinencé  la  veille; 
il  boit  la  cigiii^  coninu"  n\\  breuvage  ordinaire,  il  se  eoiirlie  pour 
mourir,  eoimue  il  aurait  fait  pour  dormir,  tant  il  est  si"ir  (pie  les 
dieux  sont  là,  avant,  a|irès,  |iiutout,  et  qu'il  va  .se  réveiller  dans 
leur  Kcin.> 

Mais  toute  réiuqiience  et  toute  la  poésie  de  ces  idées  n'arrivent 
puM  au  sublime  récit  de  Phédon,  et  vous  pouvez  le  lire  dans  ces 
brève» paroles,  qu'aucune  langue  n'aurait  pu  mieux  relever  (|ueles 
cuncises  et  grandioses  exjiresHionH  de  la  lan;;iic  ^rc((|ue  ancienne. 

(  "ertcH  il  me  serait  facile  ici  de  traiter  des  (|uestions  cpii  pas- 
Hionnent  In  curiosité  |inblii|uc;  mais,  il  est  utile  et  nécessaire  quand 


—  745  — 

on  a  dans  l'esprit  les  sévères  préoccupations  de  la  science,  de 
limiter  scrupuleusement  sou  sujet  afin  de  creuser  profond  et  de 
tracer  droit.  C'est  à  propos  de  cette  mort  de  Socrate,  que  je  vais 
faire  certaines  recherches  et  réflexions  non  encore  faites  par  les 
commentateurs  de  Platon,  et  jusqu'à  présent  inédites,  au  point 
de  vue  philolog-ique,  sur  la  nature  du  poison  employé,  et  sur  les 
effets  particuliers  de  cette  substance,  au  point  de  vue  médical; 
effets,  dont  la  description  pure  et  simple  de  Phédon  nous  fait 
assurément  conclure  que  par  le  dit  poison  les  Grecs  entendaient 
désigner  par  antonomase  la  ciguë.  En  effet  le  dialog-ue  de  Platon 
commence  par  la  demande  que  fait  Echécrate  à  Phédon  :  «Phé- 
don, étais-tu  auprès  de  Socrate  le  jour  où  il  but  le  poison  dans  la 
prison  ?  »  Dès  ces  premières  pages  et  pendant  le  cours  du  récit, 
Platon  emploie  sept  fois  le  mot  q)àQjuaxov  poison  sans  jamais 
nommer  la  ciguë,  et  jusqu'au  dénoûment  final  Echécrate  répète 
cpâç/Liaxov  nwv  àno&âvoi^  hit  le  venin  il  est  mort. 

Dans  ces  temps  les  instruments  ordinaires  de  supplice  étaient 
l'épée,  le  lacet  et  le  poison.  On  avait  de  diverses  espèces  de  poi- 
sons, mais  celui  qu'on  employait  le  plus  fréquemment  était  \a,  ciguë, 
à  cause  de  la  mort  douce  qu'elle  procurait.  ' 

C'était  le  condamné  qui  payait  le  prix  du  poison.  Plutarque" 
nous  raconte  à  ce  propos  :  «  Quand  tous  ses  compagnons  de  mort 
eurent  bu  le  poison  (la  ciguë),  il  n'en  resta  plus  pour  Phocion,  et 
l'exécuteur  déclara  qu'il  n'eu  broierait  point  d'autres  à  moins 
qu'on  ne  lui  donnât  douze  drachmes  (10  frcs.  75  cts.)  qui  étaient 
le  prix  de  chaque  dose.  Comme  cette  difficulté  prenait  du  temps, 
Phocion,  appelant  un  de  ses  amis  :  «...  puisqu'on  ne  peut  pas 
mourir  gratis  à  Athènes,  lui  dit-il,  je  te  prie  de  donner  à  cet 

1.  Les  crimes  et  les  peines  dans  Vantiquité,  par  Jules  LoiseleiU'.  V.  Joachimus  Sle- 
phanus,  De  juridictione  veterum  Grecorum  t.  vi  du  Thésaurus  de  Grenovius. 

2.  Vie  de  Phocion,  cli.  xi.i. 


—  746  — 

liomme  l'argent  qu'il  demande.  »  Or.  comme  la  ciguë  était  le  plus 
fort  poison  qu'on  connaissait  à  Athènes,  le  q)âçuaxor  ibxvmçiÛTa- 
Toi,  le  poison  qui  donne  imnicdiatement  la  mort  (^Plutarque)  et 
dont  ou  se  servait  pour  les  condamnés,  le  mot  xwveiov,  la  ciguë, 
ne  tarda  pas  de  devenir  le  synonyme  de  poison  par  excellence  tô 
(pÙQuaxov  et  vice- versa.  Aussi  disait-on  indiltcrennuent  non  tô  xvb- 
viior  ou  nwi  tô  tpâçjuaxov.  Les  deux  dénominations  donc  étaient 
en  usage  quotidien.  Aristophane'  dans  Les  Gi'enoiiilles  met  en 
ridicule  Socrate,  le  fait  condamner  à  boire  non  tô  cpâQixaxov  comme 
il  est  dit  et  répété  dans  Platon,  mais  tô  xvjvhov.  Ce  rechange 
d'expressions  pour  un  et  même  cas  ne  laisse  subsister  aucun  doute 
que  Plat(»n.  en  disant  de  son  maître  èmu)  tô  cpâçfiaxov,  il  entendait 
TÔ  xwrttoy  et  iinii  un  autre  poison. 

L'étymologie  du  mot  q>âçfiaxoy  semble  empruntée  assurément, 
pour  ce  que  nous  allons  dire,  aux  Egyptiens,  car  l'Egypte 
était  le  pays  dont  les  anciens  Grecs  tiraient  non  seulement  leurs 
croyances  mystiques  et  hiératiques,  mais  aussi  leurs  |)ois(ins  et 
leurs  remèdes;  et  il  est  cependant  certain  que  la  jjrcniière  signi- 
tiiatioii  (le  ce  mot  est  celle  de  jini.iuii  et  de  nnii^ilc  C'est  (ialien 
i|iii  lions  le  dit'  et  «on  attestati<»n  est  (raiilaiit  plus  valalile  que 
tous  les  auteurs  claHsi<|nes  font  ii.sage  de  te  mot  dans  rime  aussi 
bien  que  dans  l'autre  de  ces  signitieations. 

'l'hiicydldc.  ^  l'historien  de  la  guerre  de  Péloponese,  faisant  le 
récit  de  la  peste  d'Athène  dit  :  'Il  y  avait  des  per-soiines  (jui 
attribuaient  le  Héau  a'i  des  poisons  ((pàfiiiaxa)  <|iie  les  Lacédémo- 
nieuH  auraient  jetés  dans  les  |iiiitH.  >  Et  autre  part,  ainsi  (|ue  nous 
l'nvoiiH  dit,    PIutan|iie,   en    |iariaiif   de    l'Iincion    et  de   ses  eoni 


I.  Ari«i.  V.  \u.  et  Klbl. 
t.  L.  III,  ». 
s.  M.  M. 


—  747  — 

pagnons,  nomme  la  ciguë  xoviuiv  an  lieu  de  poison,  et  non  cpâç- 
fiaxov,  quoique  il  s'était  exiDrimé  catégoriquement,  que  le  xovicov, 
le  plus  énergique  des  poisons  alors  connus  on  l'appelait  toujours 
le  qjâç/iaxov  le  plus  actif  des  poisons,  le  poison  par  excellence. 

Cependant  aux  effets  prodigieux  du  venin,  observés  alors  par 
une  expérience  souvent  répétée,  il  faut  ajouter  aussi  l'idée  morale 
et  traditionnelle  qui  se  rapportait  par  les  Grecs  à  ce  mot  spécial. 
Les  Grecs,  nous  l'avons  dit,  avaient  emprunté  ce  mot  (pâQfiaxov 
aux  anciens  Egyptiens  et  aux  Coptes  contemporains. 

Dans  les  hiéroglyphes  et  les  papyrus  coptes,  on  trouve  employés 
les  mots  inah,  et  pahre  [fahre)  dans  le  sens  ordinaire  de  curare, 
remedium.  Mais  il  était  entendu  que  ces  mots  étaient  adoptés 
pour  désigner  un  remède  qui  agissait  par  effet  magique,  par  pro- 
dige d'incantation.  C'est  pour  cela  que  les  lexicographes  et  les 
égyptologues  traduisent  ce  mot  remedium,  veneficium,  incantatio, 
venejicium  magicum.  ' 

Les  Grecs  eu  empruntant  le  mot  à  l'Egypte,  l'adoptèrent  avec 
toute  la  latitude  et  toute  appropriation  d'idées  relatives  à  l'éner- 
gique puissance  d'unjoo«son  certain  par  ses  effets,  d'influence  ma- 
gique et  prodigieux  par  enchantement. 

Les  effets  rapides  de  ce  poison  préféré  à  d'autres  pour  la  con- 
damnation des  criminels,  forment,  pour  ainsi  dire,  la  pierre  de 
touche,  l'assurance  certaine  que  c'était  la  ciguë  qu'on  employait 
sous  le  nom  enthousiaste  de  cpâçfiaxov. 

On  se  servait,  dit  Dioscoride,  de  Coniimi  macidatum,  plante  de 
la  famille  des  ombrellifères,  qui  pousse  en  abondance  dans  les  en- 
virons d'Athènes  {Conium  Athicum).    On  le  faisait  extraire  par 

1.  V.  Pcyron,  Lexic  —  Legrain,  Le  livre  des  Ivansf.  —  Revillont,  Chron.  dém.  — 
Voir  surtout  Le  papyiiis  contenant  les  notes  d'un  sorcier  :  papyrus  de  Leyde  et  de 
Londres  et  l'Étude  sur  la  sorcellerie  de  Jlr.  W.  Groff,  notre  collègue,  Mémoires  de 

rinstilnt  Egyptien,  Vol.  m. 


—   748  — 

pression  des  sommités  fraiches  de  la  plante  broyée  dans  un  mor- 
tier et  on  la  séchait  ensuite  au  soleil.  Lemployé  chargé  de  l'exé- 
cution était  obligé  de  le  broyer  dans  la  coupe  fatale  et  de  sur- 
veiller à  ce  que  le  condamné  avala  toute  la  dose. 

l)'ailleurs.  le  récit  de  Platon  est  une  déclaration  nette  et  claire 
du  phénumène  plus  saillant  qui  suit  lingestion  de  la  ciguë,  le 
refroidissement  des  extrémités  du  corps,  sans  souttrances  spasmo- 
diques  d'excitation  générale,  et.  au  conti-aire.  suivie  d'une  calme  et 
d'une  insensibilité  anastesique  progressive. 

«Là-de8.su8  (Phédon,  LXVj  Criton  fit  signe  à  l'esclave  qui  se 
trouvait  auprès.  L'esclave  sortit,  et  quelque  temps  après,  il  revint 
avec  l'homme  (jui  devait  donner  le  poison  qu'il  ])ortait  tout  broyé 
dans  une  coupe.  Aussitôt  que  iSocrate  le  vit  entrer  :  Fort  l)ien, 
mon  ami,  lui  dit-il;  mais  que  faut-il  que  je  fasse"?  Car  tu  dois  le 
savoir.  —  Pas  autre  chose,  lui  dit  l'homme,  sinon  que.  quand  tu 
auras  bu,  de  te  j)romeiier  jusqu'à  ce  (juc  tu  sentes  tes  yeux  s'ap- 
pesantir, et  alors  de  te  coucher  sur  ton  Ht:  le  ])oison  agira  do  liii- 
niéme.  Et  en  même  temps  il  lui  présenta  la  coupe- 

<  Socratc  la  prit  avec  la  j)lus  grande  sérénité  ....  puis  il  Imt 
le  breuvage  avec  une  tranquillité  et  une  douceur  a(iuiiral)les . .  .> 

<  ( 'ependant  Socratc.  (|ui  se  promeuait  de  long  en  large,  nous 
dit  {|u'il  sentait  ses  jamltes  s'appesantir,  et  il  se  eouclia  sur  le  dos 
(  iiiinnr  l«-  lui  avait  nMoiniuaiKlr  i'Iinniuu-  qui  lui  avait  (lniiué  le 
poirton.  Alors  cet  homme  s'a]ipnMhe,  et  après  avoir  examiné  par 
intervalles  les  |)iedK  et  les  jambes  de  Socratc.  il  lui  serra  le  |iiiil 
avec  force  et  lui  <lcman(ia  s'il  le  sentait  :  Soerate  réponiiit  que 
non.  I/lioiiime  lui  serra  ensuite  les  jambes,  et  portant  ses  mains 
plus  haut,  il  noUH  tit  voir  i|ue  le  corps  se  refroidissait  et  se  roi- 
(iJHHait,  pniM,  je  touchant  de  nouveau,  il  nous  dit  i|nc  dès  (pic  le 
froid   gagnerait   le   cn-ur.   ."Socratc   nnn^  quitterait,     l'éja  '"'"   '•' 


—  749  — 

bas- ventre  était  froid;  Socrate  alors  se  découvrant,  car  il  était 
couvert  de  son  manteau,  —  «Criton,  dit-il,  et  ce  furent- là  ses 
dernières  paroles,  nous  devons  un  coq  à  Esculape,  donnez-le  et 
ne  l'oubliez  pas».  —  «  Cela  sera  fait,  répondit  Criton;  mais  vois  si 
tu  n'as  pas  quelque  autre  chose  à  nous  dire.» 

Il  ne  répondit  rien,  et  un  instant  après,  il  lit  un  mouvement. 
L'homme  alors  le  découvrit  tout-à-fait  :  les  regards  de  Socrate 
étaient  fixes.  Alors  Criton  lui  ferma  la  bouche  et  les  yeux.  Et  nous 
aussi,  ici,  nous  dirons  avec  Echécrate,  répétant  les  dernières  pa- 
roles de  Phédon,  ce  fut  ainsi  la  fin  du  grand  philosophe,  l'homme 
sans  contredit  le  meilleur,  le  plus  sage  et  le  plus  juste  qu'on  ad- 
mirait en  Grèce. 

On  s'est  aperçu  certainement  que,  depuis  les  anciens  temps, 
l'observation  prolongée  et  scrupuleuse  sur  les  effets  de  ce  poison 
portait  à  croire  que  son  action  exercée  dans  l'organisme  était  tout- 
à-fait  dépressive,  et  que  la  ciguë  venait  à  propos  d'être  rangée 
par  les  pharmacologues  passés  parmi  la  classe  des  poisons  froids, 
agissant  sur  le  sang,  par  l'intermédiaire  des  nerfs  vaso-moteurs 
et  du  cœur.  Cette  action  spéciale  était  en  cours  dans  toute  l'an- 
tiquité, ainsi  que  de  nos  temps. 

De  cette  action  de  la  ciguë  et  de  ses  effets,  soit  sur  l'homme  sain 
comme  poison^  soit  sur  l'homme  malade  comme  remède^  je  vais 
m'essayer  ici  d'en  donner  encore  les  principaux  arguments,  les 
investigations  scientifiques  et  les  preuves  à  ra])pui. 

Dans  la  première  partie  de  ces  notes,  j'ai  développé  que  par 
le  mot  cpÛQfiaxov^  et  ce  par  antonomase,  on  entendait  partout  en 
Grèce  désigner  la  ciguë  xœveiov,  et  que  par  cette  seule  dénomi- 
nation de  xdûVBiov  on  appelait  ainsi  spécialement  et  distinctement 
la  Ciguë  Attique,  qui  correspond  partàitemcnt  à  l'espèce  Conlum 

MÉMOIRES,  T.  m.  96 


—  750  — 

maciilatum.  Cette  manière  de  voir  s'est  maintenue  depuis  Hippo- 
crate.  Galien,  Dioscoridès.  Arétée,  Pline,  en  somme  dôs  les  Grecs 
et  les  Latins  jusqu'à  nos  jours. 

La  ciguë  est  une  plante  bis-annuelle,  appartenant  à  la  famille 
des  Umbrellifères  et  de  la  Fentandria  diginia,  et  n'est  employée 
en  médecine  que  par  les  feuilles:  elles  sont  d'un  vert  très  foncé, 
trois  fois  ailées,  à  folioles  pinuatitides. 

Par  analyse  chimique,  lirandes  et  Giske  ont  trouvé  un  alca- 
loïde, la  coniine.  Shader  et  plus  récemment  Schroflf  y  ont  trouvé 
de  la  résine,  une  huile  essentielle,  de  la  gomme,  de  rall)umiue.  de 
la  fécule  verte,  de  l'acide  acétique,  de  riiyperchlorute,  de  l'azo- 
tate et  du  sulfate  de  potasse,  etc. 

Sans  remonter  aux  temps  de  Socrate  et  de  Phocion  dont  la 
mort  donna  tant  de  célébrité  à  la  ciguë,  l'histoire  de  la  médecine 
nous  apprend  que  ce  n'est  pas  d'aujourd'hui  (jnc  les  auteurs  se 
sont  occultés  d'e.xpériences  avec  cette  plante  sur  les  animaux. 
dans  le  Itut  de  rec<»nnaitrc  son  action  particulière,  et  de  l'eniidoycr 
dans  le  traitement  de  iilusicur.s  maladies  qu'on  n'avait  pu  guérir 
ou  améliorer  avec  aucun  des  remèdes  coiniu.s,  telles  ([ue  le  sijuirre, 
le  eanecr,  la  scrofule,  les  adénites. 

(  )n  avait  observé  qu'il  est  des  aniuuiux,  tels  tnie  la  chèvre  et 
Itr  mmiton,  (pii  peuvent  brouter  la  ciguë  iiupunémcnt,  (-e  (|u'on 
avait  rcinar(|ué  déjà  du  tt-nips  de  Lucrèce;  il  en  est  d'autres,  au 
contraire,  (|ui  en  Kont  |iliis  ou  moins  incommodés;  les  lapins  et  les 
elu'vaux,  par  exemple,  en  ressentent  fort  peu  les  effets  ((Jnu'lin. 
Spni-gel),  mais  les  Ixeufs,  les  loU|)s.  les  chiens  (Wcpfcrj  en  sont 
enipoisoiuiés  à  une  dose  même  légère.  Les  chiens  |)ourtaut,  à  cause 
de  leur  faeiljté  à  v<unir,  sunnontent  l'ett'et  de  cette  intoxication, 
quoi(|ue  iU  restent  tremblants  pendant  (|Uel(|Ues  jours  (Ortila). 

<Vuant  aux  effets  de  la  ciguë  sur  l'homme,  on  a  renuir(|ué  sur- 
tout de  la  soif,  de  la  MécheresMe  dans  l'iirrière-bouelie.  desiniUHées, 


—  751  — 

des  vertiges,  de  l'obscurcissement  de  la  vue,  des  tremblements 
des  membres,  des  convulsions,  des  faiblesses  dans  tout  le  système 
musculaire,  l'aphonie,  l'assoupissement,  le  pouls  faible  et  très 
haut,  le  froid  aux  extrémités  et  à  tout  le  corps,  la  syncope,  et  une 
mort  ordinairement  tranquille.  (Fothergill,  Boerhave,  Whytt, 
Lusitanus,  Cullen,  Stoork.)  A  l'autopsie  des  sujets  morts  par  la 
ciguë,  on  remarque  un  engorgement  de  sang  noir  dans  tout  le  sy- 
stème veneux,  notamment  dans  celui  de  la  veine  porte  et  les  sinus 
de  la  dure-mire.  Les  poumons  sont  généralement  engorgés  et 
offrent  des  taches  noires.  Les  organes  digestifs  sont  à  l'état  nor- 
mal. Cela  a  été  noté  même  par  les  auteurs  qui  attribuent  à  la 
ciguë  une  propriété  acre,  irritante  ou  stimulante.  Ils  avouent 
qu'il  existe  bien  moins  de  lésions  dans  l'estomac  et  les  intestins 
par  cet  empoisonnement  que  par  tout  autre  narcotico-âcre. 

C'est  à  cause  que  les  anciens,  considérant  la  ciguë  comme  un 
poison  froid,  recommandèrent  le  vin,  les  stimulants  pour  antidote, 
et  ils  nommèrent  le  vin  le  poison  de  la  ciguë. 

Cette  vérité  établie  par  une  observation  de  faits  répétés  et  con- 
stants, vérité  si  simple  et  pourtant  inconnue,  par  d'autres,  de  nos 
jours,  était  proverbiale  chez  les  Grecs  et  les  Romains  :  «  Le  vin, 
disaient-ils,  est  un  poison  pour  la  ciguë,  comme  la  ciguë  est  un 
poison  pour  l'homme»  (sicut  cicuto  homini,  sic  cicute  vinum). 
A  plus  forte  raison  on  regarda  par  la  suite  l'alcool  et  les  éthers 
comme  les  moyens  les  plus  propres  à  combattre  l'empoisonnement 
de  la  ciguë. 

Cependant  ces  effets  toxiques,  tant  sur  les  animaux  que  sur 
l'homme,  ont  pu  être  plus  ou  moins  mal  interprétés,  et  cette  diver- 
sité d'appréciation  ou  de  fâcheux  équivoques  pourrait  dépendre 
soit  de  la  différence  de  l'espèce  du  Conium.,  soit  aussi  du  climat 
et  du  sol  où  elle  croît,  et  de  la  manière  dont  elle  a  été  préparée 
et  conservée.  Quant  au  climat,  il  est  certain  que  plus  la  tempera- 


—   752  — 

tiire  atmosphérique  est  chaude,  plus  ce  végétal  est  actif.  Aussi 
la  ciguë  (lu  nord  est-elle  moins  redouta1)le  que  celle  qu'on  trouve 
en  LTfèce,  en  Espagne  et  en  Italie.  Conséquciumont,  il  n'est  pas 
étonnant  que  celle  de  Vienne,  devenue  célèbre  depuis  Stoork,  ait 
pu  être  prescrite  à  doses  fort  élevées  et  que  celle  de  l'Angleterre 
ait  pu  être  trouvée  sans  action  (Colembroock).  Steven  dit  que 
les  paysans  de  la  Crimée  mangent  la  ciguë  impunément  après 
l'avoir  fait  bouillir  dans  l'eau. 

Toutes  les  observations  sur  les  effets  de  la  ciguë,  observations 
qu'il  serait  déplacé  de  rapporter  ici  en  détail,  confirment  l'action 
de  cette  substance  comme  hyposthénisante,  sédative  sur  le  cœur 
et  sur  les  vaisseaux,  et  en  général  sur  le  sang  et  le  système  lym- 
jdiatique  et  glandulaire. 

Les  opinions  divergentes  des  savants  dans  cette  question  dif- 
fèrent soit  par  les  interprétations  équivoques  des  phénomènes, 
soit  j)ar  mant^ue  de  coordination  des  faits  ol)scrvés.  Je  vais  s(mi- 
maircment  en  rapporter  les  idées  contrailictoircs  ])lus  récentes. 

D'aucuns  ont  retenu  avec  Kijlliker  que  la  ciguë  jtaralyse  les 
terminaisons  des  nerfs  moteurs;  c'est  ainsi  (|u'arrivcnt  lcscrani])cs, 
la  mort  par  as])hy.\ie,  laissant  intactes  la  inoëllc  épinièrc  et  la  sub- 
stance musculaire,  coninic  aussi  douteuse  l'action  sur  l'activité 
du  cerveau  et  des  nerfs  sensitifs. 

Verigo  au  contraire  appuie  sur  lattinn  di'  hi  luoëlle  épinière. 
spécialement  sur  ses  fibres  nitttriees,  d'oii  résulteraient  les  crampes 
et  la  itarèse.  Les  nerfs  des  sens  ne  seraient  |)oiiit  paralysés,  et 
la  ciguë  n'exercerait  pas  aucun  efi'et  sur  le  cerveau,  sur  la  circu- 
lation et  sur  le  Ming. 

C'asaubonne  est  d'avis  iju  un  effet  iiiiisilile  et  priniitit  se  produit 
(Inns  le  fonctionnement  des  glultules  ronges,  lesquels  se  siir- 
churKeraient  d'acide  carbuni(|ue,  d'oii  l'irritation  du  centre  vaso- 
moteur,  rétrécissements  des  artères,  anémie  ischeniiqiu'. 


—  753  — 

Nega  soutient  que  la  ciguë  retarde  considérablement  les  mouve- 
ments cardiaques,  jusqu'à  produire  l'asphyxie,  déprimant  l'énergie 
des  nerfs  muscle-moteurs  du  cœur.  Le  pouls  en  effet  se  fait  plus 
petit  et  plus  affaibli. 

Ce  ralentissement  de  l'action  cardiaque,  cette  faiblesse  géné- 
rale, le  froid  et  la  baisse  de  la  température  ont  été  observés  con- 
stamment par  Schroff,  par  Eulemburg,  parVonPraag,  par  Albers, 
Testa,  Griacomini,  Cantani  et  autres.  En  conséquence  de  cette 
action  affaiblissante,  qui,  en  interprétant  mal  et  à  rebours  les  phé- 
nomènes, avait  fait  croire  au  contraire  à  une  action  acre,  irritante, 
hyperstbénique,  s'explique,  que  la  ciguë  appliquée,  dans  des  ex- 
périences sur  les  tissus  dénudés,  sur  les  muqueuses  et  parties 
douloureuses,  donne  des  résultats  tout-à-fait  calmants  et  sédatifs. 
—  C'est  ainsi  que  cette  substance  fut  et  est  employé  comme  ré- 
solutive des  affections  glandulaires,  comme  antipyrétiques,  et  dans 
toutes  les  maladies  aiguës,  comme  fièvres,  typhus  (Wertheim,  Ca- 
rus,  Zill,  Murawieff,  Albers,  Spengler,  Reuding,  Salzer,  Trous- 
seau). Trousseau,  en  parlant  des  effets  atténuants  et  calmants 
de  la  ciguë,  ajoute,  qu'elle  pouvait  être  employée  contre  la  saty- 
riasis  et  la  nymphomanie,  d'après  les  expériences  d'Arétée,  de 
Pline  et  le  témoignage  de  S'  Jérôme  qui  assure,  que  les  prêtres 
égyptiens  se  rendaient  impuissants  aux  excitations  sexuelles,  en 
buvant  progressivement  et  journellement  une  décoction  de  la 
plante.  Depuis  Hypocrate  jusqu'à  Avicenne  le  xovtuov  était  retenu 
aussi  comme  antiaphrodisiaque. 

Quant  aux  résultats  nécroscopiques,  j'en  ai  i)arlé  d'avance.  Il 
me  suffit  de  résumer  les  idées  avec  lesquelles  dernièrement  on  a 
tranché  la  question.  —  Les  altérations  anatomiques  après  l'in- 
gestion de  la  ciguë,  comme  empoisonnement,  sont  tout-à-fait 
presque  nulles  (Cantani  et  Maragliano,  Tratt.  di  Patol.  Tei'ap.). 

Quoique  Christison,  Pijhlmann  et  Kolliker  ont  cru  de  signaler 


—   754  — 

rhypérémie  et  des  irritatious  dans  les  viscères,  cependant  Oi'fila. 
qui  voyait  presque  partout  l'inflammation  et  l'excitation,  assure 
n'avoir  pas  trouvé  des  signes  d'irritation  dans  l'estomac  et  les  in- 
testins des  empoisonnés  par  la  ciguë,  ainsi  qu'il  en  avait  relevé 
les  effets  évidents  d'inflammation  d'autres  poisons  à  action  narco- 
tico-àcres.  ' 

Mais  revenons  pour  j)eu  aux  idées  claires  et  nettes  des  anciens 
sur  l'action  de  la  ciguë,  substance  qui  était  alors  en  grand  usage 
et  rendue  célèbre  par  la  mort  de  Socrate. 

Pline  (L.  XXVj  nous  relate  avec  précision  et  exactitude  les 
ettets  de  la  ciguë  sur  l'organisme  et  les  phénomènes  qui  suivent 
après  l'ingestion  au  poison. 

«  Ceux  que  la  cigui'  fait  mourir  commencent  par  se  glacer  par 
les  extrémités  du  corps  ...  Le  remède,  avant  (pic  le  jjoison  ne 
soit  parvenu  aux  parties  vitales,  est  le  vin.  t|ui  de  sa  nature  est 
échauffant.  Mais  la  ciguë,  avalée  dans  le  vin  même,  est  regardée 
absolument  sans  remède.  .  .  .  Elle  (la  ciguëj  arrête  toutes  les 
fluxions  des  yeux,  en  collyre,  et  calme  la  douleur  des  organes 
en  général.»  Citant  Anaxilaus,  il  fait  aussi  ressortir  (pie  cette  sub- 
stance tarit  le  lait  des  nouvelles  accouchées  (action  sur  les  glandes 
etc.).  «Nous  nous  garderons  bien,  ajoute-t-il,  d'enseigner  les  re- 
cettes abortive»  dans  lesquelles  on  l'a  fait  entrer:  Qiwd  certiini 
est,  Iw  puerpi'rarian  iiiavniiis  imposita  extitiçfuit,  vvnertnnqni- 
testi/jiiji  circn  pnbcrtatem  illita.> 

I>an«  rantirpiité  je  trouve  sur  les  effets  de  la  cigni-  au  point  de 

I.  Kt  iri,  jxiiir  fil  Unir  nvrr  ro|iiiiiiiii  ilrn  niitiMirN,  jt-  priipoix'  tic  puiHer  iliiiiit  la 
litl/'raturv  niMicalr  lu  pliin  nVciili'  rr  iiiii  roK»r<l<'  '<'"  lilit'iiomi'iii'N  li's  |ilnK  lui 
prirtaiiU  mir  l'iirtiim  il<-  In  ri)(uil,  hiiJi'I  «te  vvb  iioti-K  l'i  priipon  iti>  In  niiirl  ilo  Sornitc. 

—  V.  Hrliroff   nrnilir,    H'urhtuht    4.    W'imer  Àfrtlr,    IH6I1.      -    Kllllikcr,    Virchmf'i  Àrch. 

—  IhDIM-n,  IHf/uUUémiri  jihyê.  tnxir.  <U  (Mniiiu.  IVlcmli.  IHAT.  —  II.  Tir)°n- Klnil, 
filud**  rjf*r.  ntr  In  roniinr,  l'arili,  1870.  —  .1.  II.  .Stt'IllIlUlllilll),  l'clicr  llU<  Coiliin». 
Bern,  1»h7 


—  755  — 

vue  de  substance  froide,  déprimante,  réfrigérante  et  d'action  anti- 
aphrodisiaque ou  abortive,  une  croyance  très  répandue  et  alors 
en  cours,  croyance  que  certes  ne  pouvait  pas  être  une  observation 
passagère  et  sans  raison. 

Du  temps  de  Perse  on  croyait  partout  à  Rome  à  l'action  fébri- 
fuge de  la  ciguë. 

«Quid  tibi  vis?  Calido  sub  pectore  niascula  bilis 
«  lutumuit,  quam  nou  extiuxerit  urna  cicute.  » 

«Déjà  une  fièvre  ardente  s'est  emparée  de  ta  poitrine,  et  des  flots 
de  ciguë  ne  sauraient  l'éteindre.  »  Perse,  le  grand  poëte  satirique, 
était  l'ami  des  célèbres  Musa  et  Cratérus,  les  médecins  et  les  con- 
fidents des  poètes.  Bilis^  dans  ces  vers,  est  employé  comme  syno- 
nyme de  fièvre,  ce  qui  n'a  rien  d'extraordinaire  en  raison  du  rôle 
considérable  que  jouait  la  bile  dans  la  pathologie  des  anciens, 
d'abord  dans  l'humorisme  d'Hippocrate,  et,  plus  tard,  dans  les 
théories  humorales  de  Galien. 

De  tous  ces  renseignements  reste  acquis  que  la  ciguë  était 
regardée  comme  substance  d'action  froide,  poison  rapide,  et  en 
même  temps  donnant  la  mort  avec  douceur  pour  ainsi  dire,  sans 
phénomènes  exagérés  d'irritation. 

Socrate,  Phocion,  Philopémen,  les  grands  exemples  de  l'histoire, 
meurent  paisiblement  sans  souffrance.  Phocion  parle  avec  ses 
amis,  nous  l'avons  dit  au  commencement,  boit  le  poison,  meurt 
avec  calme  et  indifférence.  Philopémen,  après  avoir  appris  au 
fond  de  son  cachot  que  Licorta  et  ses  jeunes  compagnons  étaient 
hors  de  danger,  s'assied,  prend  des  mains  de  son  bourreau  la 
tasse  fatale,  et  après  l'avoir  bue,  se  couche  et  s'éteint  sans  pro- 
férer la  moindre  plainte.  Socrate,  après  avoir  bu  la  ciguë,  se 
promène  dans  sa  prison,  adresse  des  paroles  de  consolation  à  ses 
amis,  et  lorsqu'il  se  sent  engourdi,  il  s'étend  sur  son  lit  et  s'en- 


—  7ôt>  — 

vclnppe  de  son  manteau.  Un  froid  glacial  s'empare  de  son  corps, 
il  continue  à  dire  encore  quelques  mots  à  Criton;  une  minute  après 
il  n'était  plus. 

Tous  les  phénomènes  décrits  dans  le  Pliédon  doivent  être  re- 
gardés les  plus  sûrs,  les  plus  évidents,  les  plus  saillants  de  la 
catastrophe  finale  de  Socrate.  Platon  a  écrit  le  dialogue  de  Plié- 
don  avec  Echécrate.  quelques  mois  après  la  mort  liu  ])liilo.soplie. 
Ce  terrihle  événement,  par  les  circonstances  qui  raccouiplircnt, 
resta  tixe  et  indélébile  dans  son  grand  esprit  élevé  et  perçant. 
La  pesanteur  aux  jambes  (jiaQvnad-ai  rà  axfhj).  l'anestliésie.  la 
rigidité  et  le  froid  progressif  des  pieds  au  tronc  \ag>6ô{}tt  niiaaç 
TÔ»'  Tiôàu  .  .  .  y.u't  inrà  toCto  tùç  xv7]^aç)\  le  ra))idc  et  petit  mouve- 
ment coMVulsif.  après  être  couché  (ixip'fjO-f);  la  rapidité  du  récit 
et  l'action  pronii)te  du  poison  {vXiyor  xQÔvov  ùtah:\ibi')  :  tous  ces 
pliénomène8,  clairement  et  nettement  précisés,  sont  les  jdiéno- 
mèncs  que  l'observation  répétée  a  \m  bien  contrôler,  comnu'  les 
plu.s  justes  et  évidents  i)ar  leurs  valeurs. 

(Quelques  écrivain.s,  mal  avisés  pourtant,  ont  mis  des  doutes 
sur  le  récit  de  Platon,  sur  la  tradition  que  Socrate  eût  bu  la  ciguë, 
et  Hur  Hf>n  action  puissante,  rapide  et  calme  en  même  temps.  Nous 
avons  .signalé  pendant  le  cours  de  ces  notes  certaines  opinions,  en 
«ontradiction  avec  d'autres  qu'on  ailmet  plus  accentuées  et  btgiques. 
Scliroff.  \'aii  Hasselt.  Nothnagcl,  (  >esterlcn  et  Molcscliott,  le  plus 
récent,  cité  par  Honglii,  dans  la  traduction  du  l'héilon.  complètent 
ces  opinions  et  sont  de  l'avis  conforme  à  la  tradition  sur  ce  sujet. 

A|irè.s  les  rciiHcigncments  spéciaux  indiqués  sur  le  sujet,  un  peu 
aridcH  coinini'  ce  genre  de  recherches,  dirigeons  enfin  notre  inia- 
ginatii»n  à  «le»  Hplières  plu»  élevées,  vers  les  lieux  nicnns  où 
N'acc«iiiiplit  le  grand  événeincni  il<iiit  nous  pailc  rcspectueusc- 
nient  l'Iiistoire. 


—  757  — 

En  regard  du  Parthénon,  sur  la  roche  tailladée  et  fauve,  le  so- 
leil décline  triomphant,  dans  une  nimbe  embrasée  par  ses  derniers 
rayonnements.  La  langue  populaire  a  raison  de  désigner  ce  coucher 
du  soleil,  vu  d'Athènes,  Baailev^a  zov  fiklov^  expression  difficile 
à  traduire,  qui  évoque  l'idée  d'une  pourpre  royale  dans  le  souve- 
rain coucher  de  l'astre  du  jour  sur  le  ciel  de  l'Orient. 

C'était  dans  cette  Acropole,  la  gloire  d'Athènes,  que  Socrate 
ainsi  que  Demosthène  désignaient  de  la  main  les  Propylées,  en 
disant  avec  emphase  :  «J'en  atteste  ces  Propylées-^  roiavxa  IIqo- 
7iï)lma  » . 

C'était  plus  loin  de  cet  Acropole,  où  s'arrondit  la  colline  du 
Musée,  dans  la  vallée  entre  les  collines  du  Musée  et  du  Pnyx, 
d'une  part,  et  les  mamelons  de  la  rive  gauche  de  l'Ilissus,  parmi 
les  oliviers  sacrés  et  les  platanes,  où  se  plaisait  Socrate,  qu'on 
rencontre  les  entrées  de  la  triple  chambre  souterraine,  connue 
sous  le  nom  de  Prison  de  Socrate.  La  prison  qu'on  lui  avait 
destinée,  regardait  le  côté  ouvert  d'Athènes. 

La  mort  de  Socrate  a  eu  lieu  30  jours  après  la  fête  Délia, 
qu'on  célébrait  vers  le  20  du  mois  de  Mai.  Dans  cette  période 
les  jours  étant  très  longs,  le  soleil  se  couche  trop  tard  derrière 
le  sommet  du  Cithéron,  et  le  philosophe,  ayant  hâte  d'en  finir, 
sollicite  de  ses  amis  qu'on  lui  apporte  le  fatal  breuvage  qu'il 
avale  d'un  seul  coup.  Ses  fidèles,  afin  de  le  distraire  et  prolonger 
son  existence,  lui  observent  que  le  soleil  resplendissait  encore 
dans  le  ciel.  Socrate  le  regarda  fixement  \)m\v  la  dernière  fois. 
Quelques  moments  après,  le  soleil  disparaissait  de  riiorizon.  Ainsi, 
par  une  sublime  coïncidence,  s'éteignirent  au  même  instant  dans 
leur  éblouissante  grandeur,  les  deux  soleils,  l'astre  du  jour  sur 
le  ciel,  et  sur  la  terre  le  sage  des  sages  d'Atlièncs. 


MÉM0IRK8,  T.  111. 


DT  Institut  egj'ptien,   Cairo 

•43  Mémoires 

162 
t. 3 


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