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University of Ottawa
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MEMOIRES
L'INSTITUT ÉGYPTIEN
TOJVIE III
MHil l-IIK nnlJEllAtlHKN.
MÉMOIRES
PRESENTES A
L'INSTITUT EGYPTIEN
ET PUBLIÉS
SOUS LES AUSPICES
DE
S. A. ABBAS PACHA
KHÉDIVE D'EGYPTE
TOME III
LE CAIRE
1900.
1.3
TABLE DES MATIÈRES.
Recherches sur la faime parasitaire de l'Egypte. Première partie, par
Akthur Looss 1
Les Asclépiadées de l'Arabie tropicale, par A. Deflers 253
Contributo alla entozoologia d'Egitto, per Prospeko Sonsdjo . . 285
Études sur la sorcellerie ou le rôle que la Bible a joué chez les sorciers,
par William Groff 337
Inscriptions arabes de Syrie, par Max van Berchem 417
Le Mastaba de Mera, par A. Daressy 521
Sui- trois tables horaires coptes, par U. Booriant et Ventre-Pacha .... 575
Révision des Échinides fossiles de l'Egypte, par René Fourtau 605
La mort de Socrate. Origine égyptienne du pharmacon et les effets de la
ciguë, par Abbate-Pacha 741
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RECHERCHÉS
SUR LA
FAUNE PARASITAIUE DE UÉGYPTE.
PEEMIERE PARTIE.
D^ ARTHUR LOOSS,
PRIVATDOCENT A LA FACULTE HE PHILOSOPHIE DE L'UNIVERSITÉ DE LEIPZIG-
Préface.
Je présente aujourd'hui au publie dans les pages qui vont suivre
la première partie des reclierelies lielminthologiques que j'ai entre-
prises pendant un séjour de quelques mois en Egypte.
C'est à la munificence de la «Albrecht-Stiftung-» de l'université
de Leipzig que je suis redevable d'un assez grand secours pour
mon voyage. Qu'il me soit i)ermis d'exprimer ici au conseil de cette
fondation ma vive reconnaissance de ce qu'elle a fait pom- faciliter
mon travail!
C'est à A lexandrie que j'ai passé cinq mois et demi de mon congé ;
les deux autres mois au Caire. De ce séjour de sept mois et demi
passé dans la vallée du Nil, je dois, cependant, défabiuer un long
mois pendant lequel, i)ar suite d'uiu' niahidic contractée i)eu de se-
maines ai)iès mon arrivée, j'ai dû interromin-e mes études.
MKHIllIiKS, T. III. 1
Le Itiit tlo mon V(»ya<;i' eu Efrvpte était puivmoiit s(ioiititi(|iie.
Je voulais avant Unit taelier tréliieidor le i)lus possible lliistoire
iiatiiielle et le eyele évolutif tle la Hilhnrzia liaeuiatoli/d (|ui chez
les habitants de ce pays cause de si «graves et si redoutables alté-
rations de la santé. Dans une petite note, jnibliée dans le Ceutnil-
blatt f. Hakteriolti^ri,. mid l'arasiteiikunde.' j'ai remlu eouiitte des
résultats i|Ue j'ai obtenus dans eette voie. Ou sait i|u'ils ne sont
pas encore absolunimt positifs et j'ai aussi (•\|ili(|Ur. ibnis ci'ttc
note, les principales raisons (|ui m'ont empêché île mener à lionne
tin mon travail. ( "est eu premier lieu <|ue les mois d'hiver étaient
le> nioius faNorables pour uu-s reclierclies: d'autre part, j'ai du.
|M»ur re;;a;^ner mon poste. al»audouuer mes i-xpériences et laisser
mes travaux iiuichcvés. .Mais j'espère tpi'il me sera donné de re-
venir un jour en K;rypte à une vi>'»<|i'*' ]•'"•"* propice et dv \nm\o\v
repn-ndre ces études ipii tendent à résoudre une (|Ucstinii (b> plus
importantes pour les habitants de ce l)i'au ]iays.
Conime il me fallait attendre souvent assez lonjitemps pour voir
se nninifester les résultats des diverses e.\itérieiu-es ijuc j'ai cntre-
priseK sur l'évolution de la Illlharzia, j'ai ainsi eu du temps de
libre et je l'ai »'niployé à l'étude de la faune ]iarasitaire des ani-
maux d<- l'H^rypte «pli est si peu connue jiisipi'ici. J'ai exaunné
tous les Huinniux <|Ue j'ai pu nn> procurer. J'ai été visitein* assidu
de l'abattoir et je n'ai point né;;li;;é ré(pu»nissa};:e: j'ai cha.ssé
el iM'clié aut;iiir niic )':ii pu rt i'ai \ ii mes elfnils cniiroiiiié^ d'un
bon surei'H.
l'rcHipie coii.^iauiiiiciil nir» captuics ui Dut fourni d inlércssauts
réMultntM, Hoit en me lainant connaître <le« espèces noiivtdles. soif
en nu- permettant d'étudier d une façon plus complète les espèces
déjà eonnucH. nniin imparfailcment décril*-H. l-)n outre, je ne nu-
NiiiM piiH borné à l'étude dcM fornicH adultes. J'ai recueilli une ipnin-
i. Vi>l iM 01 810.
tité (le matériaux ])our servir aix développement des différentes
formes de parasites et j'ai réussi à suivre presque complètement
le cycle évohitif de quelques espèces. C'est avec le plus grand re-
gret que je me suis vu obligé d'abandonner ces recherches si
fructueuses.
L'Institut Égyptien ayant bien voulu admettre mon ti'avail dans
les mémoires qu'il publie cette année, j'ai été heureux de protiter
de cette occasion pour publier en Egypte une étude sur la faune
pai'asitaire de ce pays. Que les membres de cette docte assemblée
reçoivent ici mes remerciements pour l'intérêt qu'ils ont témoigné
à mon travail.
L'Institut Égyptieu s'est en eifet chargé de faire graver et im-
primer mes planches et s'est assuré le c(mcours d'une des meilleures
maisons pour faire exécuter ce travail de la meilleure façon pos-
sible. Je me suis efforcé, de mon côté, de rendre mon travail acces-
sible à tous les. savants égyptiens qui, poxu- la plupart, ignorent
ma langue maternelle et lisent le français. Mais comme il est tou-
jours assez difficile d'écrire en une langue étrangère, mon ami et
collègue, le D'W. Innés, a eu la grande amabilité de m'aider dans
cette dernière tâche et a bien voulu se charger de la correction
des épreuves.
Qu'il me soit permis d'exprimer ici toute ma gratitude aux ])i'r-
sonnes (|ui m'ont ])rêté leur appui et m'ont facilité ma besogne en
Egypte.
C'est en jjremière ligne au D' ScHlESS Hey, médecin en chef
de riiô])ital du gouvernement à Alexandrie, (|ui a mis à ma dis-
position non seulement le matériel de l'hôpital (ju'il a organisé
d'une manière si admiralile, mais encore son laboratoire pourvu
de tout le nécessaire qu'exige la science de nos jours. A l'ami
D' BiTTER, insi)ectcur sanitaire de la ville d'Alexandrie, je suis
redevalilc d'un grand nombre de données <|ni m'ont été nécessaires
— 4 —
ou dé.sirabk's dans le cmirs do mes études. Le 0' Kartii.is ii a
bien voulu nraecouiitajruer dans mes excursions dans la camitayne
et a eu lamabilité de sarrilier son temps pour m'aider ainsi dans
mon travail. C'est à la eomplaisanee de M. F. l'ioT. vétérinaire
municipal «le la ville d'Alexandrie. (|ue je dois le matériel intéres-
sant cjue founiis.sent en al)oiidante l'abattoir et l'équarrissajie de
la ville.
Au Caire c'est M. le 1> .Mii.Tmn. niédecin en chef de riiùpital
de Kasr-el-Aïn. <|ui a Itieii voulu m'autoriser à me servir du maté-
riel de cet hôpital et (|ui m'a introduit au])rès du I)' KK.MIXiiK,
sruiH-direeteur de l'Kcole de médecine qui s'est vivement intéressé
à mes recherehes. Kntin Je suis redevable à M. le !>' IXN'Ks de
l'appui le |»lus amical. Il m'a proeuré toutes les milles l(a<iatelles
dont le Ktvant K<M»|o<;istc a besoin pour .ses étufles et il m'a jiiiidé
avec coniplaisiince dans les en\ irons du ("aire jiour me taire con-
naître la faune du pay.> et iiour récolter avec moi de nouveaux
matériaux.
.le prie toutcft ces personnes de recevoir ici encore une luis l'cx-
prchHion de ma reconnaissjinee la ]ilns vive et de croire t|Ui' je
n'ouldierai jamais les ndations aj^réable.s ipii nie font n';ïnttcr
daxantap- ee beau pay.s du Nil.
Le nnilériel scieiititi(|Uc i|ue j'ai recneilii dniant uioii >éJonr en
l*l|fypte cHt trop considéralilr iioui- que Je puisse eu |irésenter
l'étude eoniplcte en ce moment, le manuscrit du travail devant être
reiniH à l'impresbion. de me suis donc borné à ne présenter ici
que It'H 'l'rénnitodeH qui eompoHent. au reste, la majeure partie du
travail entier, .le publierai. Je l'espère, dans le courant île l'année
pror-liainc la Meconile partie i|ui comprendra les ( 'cstodes, les Né-
mat'MleH et IcM .\canthoeé|ihaleM.
Lcip/.i;:, le 21 déc.ndHi- iHîi.t.
Chapitre premier.
Formes adultes.
1. Gastrothylax gregarius n. sp.
(Figg. 1—3, pi. I.)
Je trouvais ce ver en énoiiue quantité d'exemplaires dans la
panse de presque tous les buffles tués à l'abattoir d'Alexandrie.
Le plus souvent, cependant, ils n'étaient pas les seuls parasites,
mais se trouvaient mélangés à des individus plus ou moins nom-
breux de V Amphistomum conicum R. Jusqu'ici ces deux espèces
de parasites semblent avoir été confondues et, en etïet, dans la
collection des vers parasites de l'Ecole de médecine au Caire, je
retrouvai plus tard, dans un bocal portant sur l'étiquette le nom
iVAmphistomtim co7iicum, des individus de cette espèce avec un
bon nombre de Gastrothylax. Ces derniers diffèrent cependant, à
l'état vivant, de leurs voisins à première vue déjà par leur teinte
eu rouge foncée, tandis qu'au contraire \eii Amphistomes sont pâles
et blanchâtres. Fixés et conservés la teinte rouge disparaît chez
les Gastrothylax et est substituée par un gris sale; les Amphi-
stomes, par contre, deviennent complètement blancs dans cet état.
La forme égyptienne du Gastrothylax semble être bien diffé-
rente de l'espèce signalée par Creplin' aussi bien que de celles
signalées par Poirier.^ Par suite de la grande fréquence dans
1. Chkplin, Beschrcibuns zwuier nou..- A>ni)l,i.touu.nK..ton :u.s .Umu Zebuochscn.
Arcli. f. N.atiirs. 13. 1847. p. »0. Taf. ii.
2. Po.u.Ku, Description tViiehnintlics nouveaux du Palonia fronlahs. Bullet. .le la
Soc. philomïitli. de France. 7« sér., t. vu, 1883.
— 6 —
laquelle on le tnnive en masse, je lui eonserve le nom tle grc-
Tous les vers (|ui hnhitent en même temps l'estomae d'un hôte
ne se ilistribueiit jan)ais éjcalement sur toute la surface de l'orjrane.
mais toujours ils s'amassent sur une ou (luelques places dans le
voisinage tle l'entrée de l'œsopliajje dans la ])anse. Dans ees en-
droits, par contre, ils se tiennent tellement serrés les uns contre
les autres (ju'ils font disparaître complètement les longues i)ai)illes
de la nni<|Ucusc stnmacale. Sur un seul espace, n'ayant pas niêmc
la surface du jtlat d'une main de médiocre grandeur, j'en ai com|)tc
une fois llôH et ce nomlire est liicn loin d'être le plus grand. Après
avoir éloigné de leur place les parasites on voit, ainsi (|Ue je l'ai
déjà dit phi.s liant. <|Ue les pa|iillcs de la mu<|Ueuse sont absentes
et remplacées par de |ictitcs élévations cn])ulit"orincs (|ui rcni]»lis-
siiii'Ut d'ahonl les cavités des ventouses alMlomiiiales des vers. Kn
outre, la couleur hruii-noiràtre de la nnuiucnse et de ses papilles
a disparu et est remplacée j)ar un Idaiu- pâle légèrement rongcâtre.
Le rorjis est cylindroïdc on conique, aminci en avant, verti-
calement troin|ué en arrière, selon la contraction long de 7""" à
lO"". Le plus grand diamètre de 2°"" à 2""",.") se rencontre en
nvant de l'extrémité postérieure i|id porte une ventouse terminale
de 1"" il 1""..'» de diamètre. La Itoiudic s'ouvre presque e\ae-
teiuent MUr la pointe céplialii|iH- et n'est qii à peine inclinée sur la
face ventrale; elle donne dans la ventouse orale, est spliériquc
ou un peu allongée et a (("""..'» environ (h* diamètre. A une distance
de <>■"", 7 (("".H de l'ouverture hucculc on rencontre, sur la face
ventrale, une autre ouverture plus apparente (|iic la précédente et
en forme de fente transversale sémilunaire; c'est l'entrée dans la
I. i'ulM|ur le mot MXjf, porha, ont iimiirulin, Il mu ki'iiiIiIo plim curri'rt irt'iii|ilii\i'r
la IHMIi «In Ipinro (ImtUolhyUm roniliii' inniuriilin cl irrcrlff Omlntlhjfliw yrrgnriiu nu
Uni «In grfjarimm
grande poche ventrale qui représente, selon Poirier, le caractère
le plus spécifique du genre Gastrothylax. Cette poche ventrale
s'étend jusqu'à la ventouse terminale. Elle peut être contractée ou
dilatée par l'action des muscles du corps; dans le dernier état elle
représente une vaste cavité de forme tout à fait cylindrique et
autour de laquelle le corps du ver forme un manteau qui n'a quel-
quefois que 0"'"',4 d'épaisseur. Dans l'état de contraction, par
contre, elle ne représente qu'une fente étroite triquètre, ressem-
blant en quelque sorte à la cavité de l'œsophage des Nématodes.
Cette forme est seule signalée par Ceeplin et Poirier comme
appartenant aux espèces décrites par ces auteurs, mais elle n'est
due qu'à l'action de l'alcool pendant la conservation. On comprend,
au reste, que l'état de contraction ou de dilatation de la poche
puisse exercer une influence bien sensible sur l'épaisseur que pré-
sente le corps en dehors.
La peau est lisse et c'est seulement sur le pourtour de l'orifice
buccal et dans le voisinage de l'orifice génital (qu'elle porte de
nombreuses petites papilles coniques ou cupuliformes.
Le canal alimentaire se compose d'un œsophage dépourvu
de pharynx muscideux, long de O'"",!), et de deux branches intes-
tinales (j[ui ne s'étendent pas au delà du milieu du corjjs. Le con-
tenu de l'intestin n'est constitué ((ue du contenu de l'estomac de
l'hôte; je n'y ai jamais aperçu des globules sanguins ni des cellules
épithéliales de la niu(iueuse stomacale. D'autre part, on y trouve
souvent des infusoires qui habitent toujours en gi-and nombre
l'estomac des buft'les et qui semblent i)ouvoir être très facilement
avalés \mY les parasites avec leur nourriture.
Le système nerveux présente un développement exti'êmement
riche. Il se comjjose d'une partie centrale formée, comme d'ordi-
naire, par une commissure transversale ]ilacée au-dessus de l'œso-
phage et derrière la ventouse orale. De cha(|ue côté, cette conunis-
— 8 —
sure se tomiino par un <;an<rlion cérébral tloù partent les nerfs
lonjjitudinaux ilu et>rits. Ordinairement, chez les Tréuiatoiles di-
^énèses. il y a. à droite et à {fauche, trois nerfs longitudinaux
antérieurs et trois pi»stérieurs: le «renre Crostrot/nflnx tait exception
à cette rèffle et possède, au moins sur une certaine étendue, de
chaque coté «(uatre nerfs lonjritudinaux ])ostérieurs. Les trois
nerfs antérieurs cttrrespondent, sans doute, à ceux des L)istomiens;
aussi les nerfs ]»ostérieur8 sont-ils é\idi'nnuent homologues aux
nerfs des Pistomes. si ce ncst. toutefois, que le nerf ventral très
ffros. après son orijrine du }ran{flii>n céréltral. se dédouble en deux
rameaux dont h- jihis fuit loufic les ]iai(iis hitéralcs tandis (|ne
l'autre. |ilus failtic. se diri<;e vers la face inférieure et envahit la
|taroi ventrale de la ;rrande poche. Environ à la réunion du tiers
moyen et du dernier tiers de la lon^iiUMir du corps il va rejoindre
de nouveau le ranit-au |irinti|)al : à partir de ce niveau il u y a doue
jduH que trois nerfs lon;rjtii,liniiux dans le corps.
I^es nerfs lon;;ituilinan\ sont nus en cnninuinication entre eux
par un système df nerfs transvt-rsaux qui se jiroupcnt tic façon à
former un certain nombre ilanncanx nerveux au-dessous de la
eireouférence du corps. .le n ai pas compté cxactenu-nt ces an-
neaux: nuiis |iroliablfmcnt il y m a au moins dix; le dernier
d'entre «-ux. très jr|-us, eut lojfé tntit renient dans la innsenlatinc
de la ^ramle ventouse terminale et est très riche, en outri-. en
eelliile» ganglionnaires. 'Ions ces nerfs transversaux émettent un
nomlire conHidérable de rameaux latéraux qui s'anastomosent un
;;rnnrl nombre ili- fois entre eux et avec les nerfs lonjrituilinaux.
de manière à foimcr en dernier lieu un réseau très cmupliqué de
HletH nerveux épilenwnt riche en cellules ^fanjflionmiircs. Aussi
le «yntème nerveux que j'ai pnqiosé d appeler MUs-cérébral, est-
il l)icn développé, il resHenilde parfaiteiin-nt. dans sa structure, à
eellli «len histomienH et n'en dilfèrc qin- par le iiomine plus élevé
des commissures transversales qui passent au-dessus du cerveau :
le Gastrothylax en i)Ossède deux ou trois. Il existe, en outre, un
l)etit nerf médian antérieur partant de la commissure cérébrale et
longeant la i)aroi dorsale de l'œsophage, nerf que nous rencontre-
rons dévelojtpé dans l'espèce suivante d'une manière bien nette.
Système excréteur. Le pore excréteur est situé sur la face
dorsale, immédiatement en avant du rebord de la ventouse termi-
nale. Il communique à une vésicule collectrice qui, à première vue,
paraît être assez petite et de forme triangidaire. Elle se continue
de chaque côté dans un vaisseau du même calibre à i)eu près et
dont la direction principale est transversale par rapport à l'axe
longitudinal du corps; aiTivés près des côtés les vaisseaux émet-
tent chacun un rameau d'à peu près le même diamètre ({ui se
rend en ari'ière tandis que les troncs originaux se tournent en avant.
Dans le voisinage des culs-de-sac des branches intestinales ils se
bifurquent de nouveau pour donner chacun naissance à deux
canaux dont l'un prend une direction plus dorsale, tandis que l'autre
continue de longer le l)ord latéral et se dissimule au niveau de la
ventouse orale. Les rameaux dorsaux dont il vient d'être question
vont en avant en longeant la branche de l'intestin de leur côté
res])ectif; dans le voisinage de la bifurcation du canal alimentaire
ils hnissent par venir à la rencontre l'un de raiitrc de manière à
former une anse continue. C*es troncs ])rincipaux du système ex-
créteur décrits jus(]u'ici jjortent tous un grand nond)re de ramifi-
cations latérales (|ui, ce])endant, ne s'anastomosent jamais entre
elles de fa(;on à étal)lir un véritable réseau de canaux excréteurs,
mais toutes vont se terminer en cul-de-sac, à l'exception, i)ro-
bableinent, du tronc ([ui arrive à la hauteur de la ventouse orale
et qui semble se continuer dans le système des vaisseaux proi)re-
raent dits.' L'ensemble de ce système vasculaire est rem])li, jien-
1. Voir ici l:i division (|iu' J'ai iiioiiosù d'Otalilii-, pour le systcMiic vasoniaiic entier,
MKMOIIIKS. T. III. -
10 ^
liant la vie. par un contenu granuleux et tipaque de sorte (|Ue l'on
réussit bien facilement à suivre le trajet de iliat|Ue raiial: au
point de vue liistolo^rique. les derniers se nuMitrent revêtus in-
térieurement d'un épitliélium à eellules minces et sans limites
distinctes et dont on ne voit nettement i(Ue les noyaux, l'est, en
ettet. cette .structure liistolocriijue qui nous démontre (jue tout le
système vasculairc en (luestiiui. y compris la petite vésicule
trianffulaire. n'est autre chose i|iic la vésicule collectrice de
l'apiiareil excréteur de notre animal. Cette vésicule terminale
présente ici une ramification extraordinaire et c'est ainsi i|u'ellc
ressemltle à relies (|nc nous avons appris à civiniaitrc. |iar exemple.
du I)L<stnnium echriintinii, du />. /it'paticiiiii et d'autres, (gluant au
système des vaisseaux proprement dits (pii finissent par altoutir
aux entonnoirs ciliés, Je n'ai |ias léu.ssi à suivre leur trajet, par
suite de la trop ;frande épaisseur dt- l'animal et de la forte pression
iju'il faut exercer pour le rendre transparent, 'l'outefois. il ne peut
pas y avoir de doute ipi'ils n'existent en effet, connue ailleurs.
et la raison en est t|ue l'on aperçoit très nettement leurs ti-rnii-
naisoiih dans les entonnoirs ciliés ipii. de leur coté, ont une longueur
de (r^.Kli sur une largeur à la l»a.se de (r"',(K>4.
(>rganes génitaux. 11 cxi.stc. chez le (ùislrut/iiilnj- i/rrtfdriii.i,
un oritire génitiil unii|uc. Il est situé sur la ligne médiane de la
faee \cntralc et imniédiateuu-iit à la suiti- de rentrée dans la
grande poclic \cntralc. à l'intéricin' de celleci. <,tuclipicl'oiN. l'ori-
ficf «e reuj'ontre sur le sommet il une petite Miillie eonii|iie : il donne
toujonrH accès dans un sinus génital étroit et peu apparent. Les
tcMtieiiles sont aKsc/. groh. loliés. d un diamètre dà peu près
1"",2 L't nituéM siu' les cotés du eui ph à peu de distanee en a\ant
de la \enloiiHe terminale. Ils ^ aecunent par transpaiiiiee. pendant
•Inti» iiK'ii m/'iiHilri l'h' |)|»li>iii<'ii iiimi-rrr Klni'lie iiinl I nixilii', l.iiiktni iiinl Cm !> n
lllli|i<illi<-r« lUKiloirlra. II. m. S(iillK»rt IHU4, |i. Dit) |T
11 —
la vie, sous la, forme de deux tâches plus claires et un peu sail-
lantes sur la surface environnante; le plan de lem- plus grand
diamètre corres])ond au plan sagittal du corps. Les canaux défé-
rents ont leur origine sur le bord dorsal des testicules; ils se ren-
dent sur le dos et, en s'unissant l'un à l'autre au-delà du milieu
du corps, ils forment un canal déférent unique. Celui-ci, replié un
grand nombre de fois sur lui-même, se montre, chez les individus
arrivés à la i)ériode de la maturité sexuelle, toujours plus ou
moins fortement rempli de spermatozoaires. C'est ainsi qu'il sert
de vésicule séminale; il se dirige, toiit contre la face dorsale, en
avant et finit ])ar aboutir au conduit éjaculateur. Ce dernier re-
présente un canal évidemment plus musciùeux que le déférent,
long d'à peu près 1""" et entouré d'un grand nombre de celbdes
glandulaires : les glandes prostatiques. Il conduit directement dans
Te sinus génital; je n'ai jamais vu un pénis évaginé et je ne crois
pas (lu'il existe un véritable pénis susceptible de faire saillie au
dehors. Sur des coupes, on rencontre assez souvent le sinus lui-
même plus ou moins retourné au dehors de manière à former un
semblant de pénis.
Le germigène, de forme à peu près sphérique, a un diamètre
de 0""",4. Il est situé, près du dos, un i»eu à gauche du plan médian
et en avant de la petite vésicule triangulaire du système vasculaire.
Son canal excréteur, le genniducte, se tourne vers la face ven-
trale; après un court parcours il émet le canal de Laureb qiii
n'est i.as pourvu d'un réceptacle séminal et qui se dirige, en fai-
sant (luelques légères circonvolutions irrégulières, vers la face
dorsale i)0ur aboutir à l'extérieur.
Les vitellogènes sont très développés; ils occupent, en géné-
ral, les parties latérales du corps à côté de la grande poche, mais
à partir de là ils envahissent encore la paroi ventrale de la poche
oîi ils arrivent i)res(iue en contact l'un avec l'autre dans la ligne
— 12 —
médiane. En avant, ils s'étendent ju!<(|ue vers la hauteur de Itui-
tiee {fénitai. eu arrière ils se terminent eu avant des testicules.
Les \'itell(Hlnetes iirinei|)aux ]>artent. de ehat|ue e^ité. du voisiuajre
de la terminaison en ('(eenm de l'intestin. Ils se dirijjent en arrière
et vers la jjlamle coiiuillière dans laquelle ils entrent ajn'ès .s'être
réunis en un réceptacle vitcllin relativement assez lonj^-. La «ilande
euquillière elle-même se comitose d'un nombre considéraltle de
cellules glandulaires dont l'ensemble est nettement séjtarc du jia-
rencliyme enviromiant. .\ ]»artir de l'ootyite. (|ui occupe le centre
de la {rlantle. l'utérus se transt'ormc d'abord en un réceptacle sé-
minal très volumineux: |iuis il se replie ctroitcmciit de niaMièrc a
former une pelote Iti^rj;. l. 2. pi. l) dont les anses sont t'orteuicnt
remplies d'<eut's. A|irès avoir formé la pclotr. l'utérus se dirific
presque en li};ne droite, en ;i\;int puni' atioutir au sinus à côté de
l'oriticf mâle. ( hez la plupart <les individus examinés à l'état vi-
vant, cette partie droite de l'utérus était |ues(|Ue entièrement vide
et ce n'était ipic dans une portion terminale précédant le vaj;in.
que se trouvait qiudquefois un nouvel amas d'icufs. Li- va^^in lui-
même est distinctement sé|iaré de l'utérus, connue ailleurs, par le
pluM fort développrnu-nt de la musculature pariétale.
Lch leufs sont surtout rcnnirquablcs |)ar la jurande ressem-
l)lancr qu'ils présiMitcnt avrc ceux des vérital)les Aiiip/iistniiits.
Ils nicMureiit de ((""",111 de lon;;ueur sin- (»""",()S de lar>îcur, leur
formu est assez réjfidièrcnu'ut ovalairc. la coqnc mince, imnloif
et trauHparcntc. Le contenu consisfc en une ccllidc ont iiilniiréc
d un pluH ^rrand niindnc de rclluIcH vitcllines. La scf^iucutation de
In jiremièri' ne conniH-ncc m j,a'-néral. qu'aïuès la ponte; il est
HHiw'z rnre d olmervcr «lans les leufs contenus nicorc dans l'animal
mèfr. Ipiin à ni\ criluli-s enduvonuaircs, et janniis b- dé\c|oppc-
ment ne Havancr au drià de cette pliasc. (.hioiqin- l'oriticc ^rênital
Miit Hiliié à l'intérieur de la (fnindc pocbf ventrale, je n ai jias
— 13 —
rencontré, dans cette poclie, des œufs en nombre plus considérable.
En général, elle ne contenait que quel(iues rares œufs et même le
plus souvent, ])oint du tout. On y rencontrait plutôt toujours un
liquide lim])ide et légèrement roug-eâtre, charriant des infusoires
et très souvent aussi des fragments de plantes, provenant évidem-
ment du milieu dans lequel se troiivent les i)arasites et de l'esto-
mac de l'hôte. C'est en raison de ces faits que je me trouve con-
duit à voir dans cette poche un appareil supplémentaire de
l'alimentation pour laquelle l'intestin court et peu volumineux
serait bien insuffisant.
La description du déveloi)])enient embryonnaire et de Fembryon
libre trouvera place dans le deuxième cha])itre de ce travail.
2. Gastrodiscus aegyptiacus (Cobbold).
(Fi^g. 4—8, pi. I, flgg-. 9-15, pi. 11.)
Littérature:
Hemistoma spec. Son.sino, On the entozoa uf tlie liorse in relation to
tlie latc Eg-yptian plague. The Veterinarian 1H77.
Dijihisfoma cmpuitiacuni Cobhom), Description of a ncw cqninc tinke.
The Veterinarian 1877.
Gastrodiscus tSonshioi Cobbold, ibid.
Gastrodiscus polymastos Leuckart.'
Gastrodiscus pohpnastns Leytenyi, Ueber den lîan des Gastrodisctis
j)olymastos Leuck. Dissertât. Leipzig; Frauk-
furt a. M. 18S1.
1. Au sujet de la nomenelature «Us cette espèce il tant constater ipie c'est Lkuckaht
(lui a, le premier, reconnu exactement le caractère Amphislomien do cette forme in-
téressante, contrairement à Sonsino et à Coiuioi.n qui, prenant l'appendice céphalique
pour la partie terminale du corps, la rcsiirdèrent l'un comme un irénistonie, l'autre
comme un DiploHome. Ce n'est qu'à la suite d'une communication écrite de Leuckaut
à CoBnoT.D que ce dernier reconnut son erreur et accepta, à contre-cœur, le nom gé-
nérique de OaHrodincvn proposé par Lkuckaht, mais en sul)stituant au nom d'espèce:
potymantoa I.KUCK. Ic nom de Sonainoi. Les doutcs di! ConnoLi> relatifs à la nécessité
— 14 -
Sur quatre chevaux (|ue j'eus l'occasiou dexamiuer à ré(|uai-
ri.s.sîijre ilAlexaiidrie. je tmuvai.s ee beau ver deux fois, uue t'ois
eu uu seul exeuijdaire. l'autre fois en nombre d'au moins deux
«•ents individus. Il ne me fut jtas i>o.s.sible de me reu.sei<i:ner exacte-
ment sur l'orifrine de ees deux chevaux: mais, d'autre ]»art, je pus
savoir d'une faijnu certaine <|ue les deux autres (|ui nhébcrfïcaicnt
pas le parasite, étaient des chevaux de trait et avaient |iassé la
deniière partie de leur vie dans la ville. <>ii ils n'avaient jias eu
rnccasion de s'infester. Kn .somme, le ver ne jiarait pas être trop
rare. mais, pour le rencontrer, il faut examiner non les chevaux
des {rrandes villes, mais liicn ceux de la cani|ia^iie.
Il hal)ite. ainsi (pie l'a déjà noté SuNSINo. princiiKilcment le
cd'cum de sou Ilote. Lorsipi'il se trouve en };iand nonilire dindi-
\ itlu.s «|iicl(pies-iins de ceux-ci s'en«;;a};ent dans les partii's voisines
du ffros iiifcstiii: je ne lai pas rencontré par contre dans lintestin
;;rclc. Il h'attache à la paroi intestinale au moyen de toute la |iartie
|M»8térieurc élar^rie de sou corps: toutefois je ne me .sou\ iens pas
avoir a|ierçu des altérations spécitiques de cette |iaroi causées par
la présence du parasite, et sur ce point je m«' trouve tout à fait
d'nccnrd avec les recherches de SuNSlNu.
Le <tn.itrntlixqn) a déjà été décrit en détail par LkyTKNVI en
18S1. Ce travail, cependant, est inexact et erroné sur plusii-iirs
|MiiiitH et ce fait ne peut être attriliiié exclusivement au mauvais
état «lu matériel et au perfectionnement moins avancé île la tedi
iii«|iie liiHtolo^iijne justiuil y a 1.'! ans. L'anatoniie et lliistoloo-i,-
du v«T sont d un tel intérêt, iprelles mériteraient liien une d»'s-
ili- la rrt-alKm <l un iiutivi'iiii uturv |i<>iir le ver ('ii i|iii-ntii>ii, mil ('li' ri'cniiiiiiN miil
UrtuU^ (lan* la nuilr: hivni\\i Ami>liMimtlrn, li> ver ihtrIi Im<I <■! Iili'ii li> ri<|in'>Hi'nlnnl
•l'an iri'nn' «it^H-lal iloiil Ir iioiii (taitrodUrut l'Ut m (■fTct, m'Iitii Coniuii.n, •lulinirubly
rhoM'n». Qtiaril au tioui il'rii|MTi<, ri< iii> m-rail qui' la (l/>uiiniinntiiin nurlciiur ilc ('nii
miui; oefypiiarMt i|ui a II- ilriill ilr |irli>ril^' l'I i|ui dull rlrr rinini'rvi' Kuivniit l(v< ri'');l<'K
HaIiH)'* |Miur U iiouiftirlaluri' «riiMitilliiui-
— 15 —
cription plus longue ; mais comme, toutefois, le cadre de ce travail
est restreint je dois me borner à n'en donner qu'une courte des-
cription rectifiée et corriger de cette manière au moins les ])lus
importantes des erreiu-s de Leytenyi.
La forme du corps est celle d'un disque circulaire ou allongé
à bords assez affilés, d'un diamètre de 10 — 13™'" et d'une é])ais-
seur de 2""",5 en moyenne. A l'extrémité antériem-e et un peu au-
dessus de l'arête affilée du disque on voit s'insérer une saillie à
peu près cylindrique et arrondie en avant, longue de 3"'"',5 de la
base à l'extrémité : la saillie céplialique; c'est la même partie que
SoNSiNO et CoBBOLD i)renaient pour l'abdomen du ver. A l'extré-
mité opposée du disque on rencontre, sur la face ventrale, la ven-
touse postérieure d'un diamètre de 2™'" et qui est tout à fait ana-
logue à celle des Amphistomiens. A l'opposé de la face dorsale du
corps qui est [tarfaitement lisse, la face basale se montre ornée
d'un grand nombre de courtes proéminences portant sur leurs
sommets une ])etite fente transversale à l'axe l(nigitudinal du corps
qui conduit dsins un enfoncement de médiocre profondeur de la
peau. La forme externe signalée ici n'est cependant (pie l'atti-
tude que présente le corps au repos. Lorscpi'au contraire, le ver
va se fixer à la mu((ueuse de l'intestin, et de plus encore lorsciu'on
le détache de sa place, il retire le bord affilé de son corps vers
la face ventrale de manière a se rajjiiroclu'r de la forme de cuil-
lière i)lus ou moins profonde et à faire dis])araître extérieurement
])lus ou moins (*oni])lètement la ventouse abdominale. C'est évidem-
ment par cette contraction (pi'il se produit un état de ju'cssion
générale dans la masse du corps et c'est ])ar suite de cette pres-
sion générale que les petites proéminences de la face venti'ale font
maintenant, toutes ou eu partie, saillie au-dehors de sorte (pie
l'évasement central se retourne en arrière et que la face ci-devant
interne de renfoncement devient la .surfiice d'une petite saillie
— 16 —
liciui.s]ilKTi*{Ue mi juênio rlavitbrme 1%. '.•. pi. 11 1. lue telle modi-
rieation <le t'uniie tle ees petits oij^aiies ne .s'o|ière i)a.s. du reste.
."Seulement sous lartion dune etMitiactiou ;îénérale; il y a. )»lutot.
dans le eni-j>s un .système de uniseles .sjtéeiaux et eliaijiés appa-
remment de les faire sjullir spontanément, muselés sur lescpiels
nous reviendrons bientôt. En tout eas. k-s ))etites saillies elles-
mêmes sont rntièrement drpourx ui-s lU- nuisclcs propres et Ley-
TENVl est dans IrrreiU' lorsipiil leur aftril»ue une nuiseulature
«extrrmenu-nt t'oite» 1. c. p. 7 i. l>e tout re «pli ]irreède il me pa-
rait hors de iloute ipn- «es orjraiics n'ont aucun rapjioit avee des
véritaldes suçoirs ou vrntousi's dont la structuri' est tmit à t'ait
ditî'i'rciitf: ipiaut à leur fonction prolialdi'. iinii^ eu dimus jiius
tard ijuclipu's mots.
La peau est |iarfaiteiucnt lisse et représentée par cette suii-
stanceeiitieulaire ipn revêt lialutucliemcnt le corps des Tréniatodes.
Klle est assez épaisse sur le dos et sur la .saillie céplialitpu- i(t""".()2ô
en moyenne : Lkviknvi ra|iporte ipi'il a ol»ser\é sur la |inniicre
rê;fion de nondtreiix pores dans la peau : je n'ai pu \ érifier cette
partii-ularité. car. à |tart les nond»rcu\ plis tins et irré;tuliers pro-
tiurtM |tar la contra<-tion île I animal an contact du liipùde conser
Viiteur. je n ai rien découvert <|ni puisse ilonner 1 iilée d'inic telle
structure : ces pures n'existent donc nullement pour imijl iài
revanclie, on rencontre dans le voisina^fc de I onvertinc iniccalc un
nHw/. ^frand nondne de petites papilles coni<|Ues très nitics. per
eéch au centre par un filet d une masse tinenieni striée cl ipii
ipndi|m-foiH fait un |icn saillie an deliors du pertins terminal de la
pa|iille, laniiis i|Ue de l'autre côté il se dissimide liicntôt \ers l'in-
térieur tin eorpH ifijf. H, jd. II. .le Merais porté à ctmsiilén 1 ces pa-
pilIcH connue dcH terinimiihonH iiervenses. Sin' la face vciitialc et
Murtout dans lévaMenienl îles psciido huçoirs, la peau est extrénn--
menl mince: elle na ici ipi'nne é|iaisseur de (•'"'", (l(l2S. e'eMt-à-
— 17 —
dire la iieinième partie de celle que i)réseiite la peau du dos. Les
deux zones que Leytenyi décrit et dont l'inférieure serait la ma-
trice de la supérieure n'existent i)as non plus ou, du moins, elles
n'appartiennent pas à la peau toutes les deux et rinférieure ne
rej)résente autre chose que la partie pariétale du parenchyme du
cori)S. Quant à la musculature elle est, en général, disposée selon
les mêmes i)rincipes que l'on observe chez les autres Trématodes;
un caractère propre au Gastrodisque^ c'est la présence d'un réseau
de faisceaux musculaires très forts qui passent dans un plan à
peu près parallèle à la face ventrale et un peu au-dessus de celle-
ci. Il y a des faisceaux longitudinaux et des faisceaux transver-
saux qui se croisent sous un angle droit et s'anastomosent entre
eux çà et là i)ar des fibres passant d'un système à l'autre. C'est
sur les mailles du réseau formé de cette manière que s'élèvent les
pseudo-ventouses décrites plus haut et c'est, apparemment, par
l'action de ces muscles qu'elles font saillie au dehors indépen-
damment d'une contraction du corps entier.
L'appareil digestif commence i)ar la ventouse orale qui me-
sure 0"'",8 de diamètre. Elle est remarquable surtout i)ar la ])ré-
sence de deux appendices latéraux, caractère que le Gastrodisque
ne i)artage qu'avec le genre Homalogaster PoiRiER et avec VAin-
jjJiistomum suhclavatimi des grenouilles à l'opposé des autres Am-
phlstomùms (pii en sont déjiourvus. Chez le Gastrodlsqae^ les
appendices sont, en outre, très pr(»fonds et leur cavité est si forte-
ment séparée de la cavité de la ventouse qu'ils paraissent presque
])édonculés. Tandis ([ue la bouche est tout à fait terminale, ces
cte(;ums buccaux se ra])j)roclient de la face dorsale de la saillie
céphalique; rœso]»hage part de la ])artie inférieure de la ventouse.
Il est simjjle et droit et ne i)Ossèdc pas un «véritable ])harynx
musculeux», comme l'indique Leytenyi (1. c, p. D). C'est seule-
ment sa partie terminale (|ui précède immédiatement la l)ifuroation
MKMOniIvS. T. III. -i
— IH —
ilans les l)raiiclies intestinales (jui se ti'ouve oonsidéialtlenient
épaissie eu t'onue iltM^rnon; ret épaississenient est itnuluit |iar un
renforeenient ])uissnni de la luuseulature. Toute la paroi de Iteso-
pliafre est musculeuse. eonstituée jtar un système extérieur de
tilires ltin;ritudinales et un système intérieur très fort et stratifié
eonstitué ))ar des libres annulaires (li}>-. 12, pi. il). Ce sont prinei-
palement les dernières «pii auj^menteut dans l'épaississenient sus-
mentionné jus(|uà atteindre une épaisseur de O^'^.H. Extérieure-
ment, l'œsoplia^fe est aeeompaffné dans toute s(»n extension et
dune manière bien frai»|»ante, par une eout-lie de eellules jiyri-
formes (pii se colorent fortement sous lattion «le lliématoxyline.
'Juel<|Uefois j'ai réussi à en distin;;uer très nettenient. sur des
eoiipes. des <-onduits d'excrétion dune extrême tinessi' (pii
aprcH av(»ir traversé la conciic musculaire se mettent en com-
munication avec le revêtement interne île lo-sopliafie
(fi{;. 12, pi. II). ( 'e revêtement est formé par une couche épaisse
d'environ (r"'.02H et diinc sulistaiicc tout à fait cuticulairc vt ipii
ne diffère point de la substance île la peau externe. ( 'est en
raison de ces faits ipii se laissaient bien facilement constater
chez tltn^ les individus examinés, ipic les ciiliilcs aciouipa^nant
ru'Kop|ia;rc diiivent être considérées d'une manière suffisamment
IHmitive cumiiic des véritables ;rlandes cliarj.;ées de la sécrétion
de In Hubstaiice revêtante intérieure de 1 ies(iplia;;c. ( 'cttc ^ull
HÎance elle-même doit être rcffardéc comme une véritaide cuti-
cule niuHi (pie la peau »'\ternc ipii rxt sécrétée par les ccllidt's
péripliéri<|UeK du |iarenc|iyme. .\sHUrcmciit cette particularité du
(ttutruilùcnji (|iii Kc retrouve, <lu reste, plus ou moins nettement
ilniiH IcM «'MpèreN voiHincH, n'est pas un argument en faveur de ceux
c|ui conMidèrent la peau externe et le rc\ctcmcnt des parties conti
{{UCM de rn|i|iarcil alimentaire cnmmc un épitliélimn mctamorpliosé;
d'Hiitre part, ce caractère vient bien évidemment à I appui de
— U) —
l'opinion de BrandeS' qui, comme on sait, considère la couche
des cellules périphériques du corps comme de véritables glandes
produisant la cuticule externe. En effet, les cellules périphériques
présentent (luehjuefois une ressemblance frappante avec de vraies
g-landes, ainsi que je l'ai moi-même observé chez le Distomum
variegatum R. Dans d'autres cas, cependant, ce rapprochement
fait défaut plus ou moins et les cellules en litige ne paraissent
être que de simples cellules pas encore métamorphosées du paren-
chyme. En somme, la présence de ces cellides chez le Gastro-
disque et chez d'autres espèces voisines semble établir la proba-
bilité que, dans cei-tains cas, lorsque la peau est relativement
épaisse, toutes ou une partie des celhdes périphériques du i)aren-
chyme peuvent se transformer entièrement en des glandes chargées
spécialement de la formation et du maintien de la peau.
Avant de se bifurquer l'œsophage diminue de diamètre sur une
courte distance et ce rétrécissement s'étend jus(iu"aux racines des
branches intestinales. Celles-ci, d'un diamètre variant, selon les
cas, entre 0""",;j et ()""", 6 et rapprochées de la face dorsale, par-
coiu'ent le corps jusque vers la ventouse postérieure. Leurs parois
sont formées extérieurement par deux couches musculaires qui
semblent être la continuation, bien que plus faible des couches
musculaires de rœsoj)hage, et intérieurement par un éi)itlié]ium
formé de celhUes très nettes dont la forme varie, suivant le degré
de contraction de l'intestin, et d'épaisse et cylindrique elle de^àent
presque ])late. La transition du revêtement cuticuloïde de l'œso-
])hage en épithélium de l'intestin est très brusque et distinct; il me
semljle utile de mentionner ici (jue les cellules (pii entourent la
face externe de ]'(i'so])hage disparaissent i)récisément au point (u"i
réi)itliélium commence à l'intérieur (fig. 12, pi. ii).
1. Hrandes, Zum fcineren Bau dci- Treuiatodcn. Ilabilitatioiissolirit't. Halle a. d. S.
1891.
— 20 —
Le .système nerveux est extrêiiienient (léveltiiipé iti>i. (i. pi. i).
Au niveau du l)or(l postériciu- (les eœeunis Ituoeaux, r«es(»))ha»e
est traversé, dans la partie dorsale. i)ar la eoniuiissnre cérélirale
«jui est très eourte iei, mais a.s.sez épai.sse (^""MOG). Elle est i)our-
vne de eellules ganglionnaires bipolaires et très allongées ee qui
n'arrive «|u'a.ssez rarement eliez les llistomes. ("e.'^t surtout dans
les rentiements latéraux que les eelluK-s ^ianglionnaires sont aeeu-
niulécs chez le (jastrodisque de manière à envi-jupp» r pri's(|Ue
complètement la nms.«ie filneuse interne. Les nerfs partant du
cer\"eau semldeiit être les mêmes que chez les autres Trémiitodis.
Malheureusement, à cause de répaisM-ur de l'niiiiiiiil. il est tout-
à-fait impossjldr d'examiner le systènn* nerveux sur I animal vi-
vant, méthode qui m'a donné, chez les l)istomiens plus |ictits. di-
si beaux résultats, pan-e <|u'cllc permet de ^uiv^e le trajet des
nerfs jusqu'à leurs plus tiiu-s ranntications. .lai été donc obligé
de me borner à l'examen île coupes, et sur des coupes, on le sait,
on ne i)eut ilistinguer du système nerveux que iicn de clinse au
delà dcH troncs princi])au\. Mais ces troncs principaux sont, dans le
ver qui nous occtipc. d'une taille l)ien considérai)!»-, surtout le ncrt"
ventral |MiHtéricur qui a un diann'-tre de ()"" .(»s et (|ui est de |)lus re-
nnirqnalde par le grand nondtre de cellules ganglitinnaires renfer-
mées dans sa longueur. Nous avons donc trois neii's antérieurs pairs
Lkvtknyi n'en indique qu'un seul antérieur et postéricin) aux-
quels vient s'ajouter un nerf longitinlinal inqiMir itig. i! AM/.I. pi. n.
(|ui |tart du milieu de la connuissiuc cérclindc et ninntc en avant
en longeant l'n-Hiqiliagc innnédiatcincnt au-ilcssus de sa paroi dor-
hhIc cl sendilc finir par pénétrer dans la masse de la \cntousc
buccale. i')n arrière, il y ;i un nerf ht inlilitlili- qui si inliic se con
tinuerJuHqu'au renflement en fornu" d'oignon de ro-sopliugc ( XM I'.
fig. (!, pi. \j, l'ostéricurcnniit il y a. de nuMuc. trois m ils longitii
(linaiix dont h- plim fort, le m-rf vintnd finit, rn lotoyiinl inté
— 21 ~
rieurenient les branches intestinales, par [lénétrer dans la ventonse
abdominale. Le nerf latéral est très rapi)roehé dn bord aftilé du
eoi'])s, tandis (]ne le nerf dorsal se eoniporte de la même faeon que
le nerf ventral, avee cette différence toutefois qu'il est logé au-
dessous du dos. A partir des nerfs longitudinaux ou voit prendre
naissance de distance en distance des nerfs transversaux, mais
dont il est très difficile de suivre le trajet ultérieur. Il ne subsiste
pourtant pas le moindre doute qu'ils n'aillent mettre en communi-
cation entre eux les nerfs longitudinaux comme chez tous les
autres Trématodes. C'est siutout sur la face ventrale que ce
système des nerfs transversaux est considérablement développé.
Ici, on ne réussit pas seulement à suivre les nerfs transversaux à
partir d'un nerf longitudinal jusqu'à celui du côté o})posé, mais on
voit aussi, entre les nerfs transversaux, un riche système d'ana-
stomoses dont le parcours est absolument analogue à celui des
muscles décrits plus haut; évidemment les nerfs en ([uestion sont
chargés de riiniervati(m de ces nmseles (v. tig. 13, pi. ii). Aussi
ces faisceaux nerveux plus délicats sont-ils ])ourvus en abondance
de grosses cellules ganglicmnaires, soit uni])olaires, soit bi- ou nud-
tipolaires. De send)lables cellules se trouvent, tinalement, disper-
sées en nomlire bien considéral)le ])arnH les mailles du ])aren-
eliynie du corps; elles s'aeeuniulent ])rincii)aleineHt à une certaine
distance au-dessous de la peau et dans le voisinage d'iM-ganes
musculeux, par exenijjle contre les parois de l'intestin, autour des
conduits vecteurs des organes génitaux et suitout (buis les envi-
rons de l'orifice génital.
Le système excréteur se distingue \)»v la division uiiiltii)le
de la vésicule collectrice et ce qui frap])e surtout, c'est le nombre
considérable des ramifications qu'il envoie autour du cor]>s entier
immédiatement au-dessous de la |ieau. Du système des vaisseaux
])roprenient <lit je ne i)uis rien diic, vu ((n'on n'en distinguait an-
cum: tiat-c .>ur k-.s loiipcs (|Ue J'ai eues seuk-s |Miiir l\\auit.'ii. aiii!*i
(lUc je lai dit plus haut. Leytenyi si<riiak' un poR- rxcivtiMir <|ui
M-rait situé sur la taco viMitialo rt au Imnl auti-rieur do la ventouse
tenniuale ,1. v. \>\i. 4 et 17,. ( "i-tte indication est erronée : le jiore
8e trouve sur la taee dorsale, à peu de distance en a\ant du lioid
|Mt.Htérieur du enrps et situé au dessus de la ventouse terminale:
.■<» |M»itii>n ne ditlère donc nullement de celle quil tient en «iénéral
elle/, le.-' 'Tréniatudes di<;éncses. Il ilnnne accès dans un canal.
dalM'rd étroit, mais ipii va en s"élarj;issant iieu à pi-u et tinit |>ar
délinueiier dans une cavité en forme de trianjtie isocèle dont les
an^lets alffua sont dirijfés ver.s le» bords latéraux du enrps ; là ils se
eiiutinuent par deu.x canaux de calilire considérable ipii ne tardent
|ias à se tourner en avant. A la suite de .ses reclierclies. Lkvtkxyi
Hc trouve amené à nier l'exi.stence de cette cavité centrale (1. e..
p. ITi; diin autre ct'ité. il décrit et dessine six troncs Innjiitudinaux
i|ui partiraient «lu cttndiùt terminal imjiair. de n'ai |mi tion\ cr. par
contre, sur mes coupes <|Ue les deux troncs |irincipau\ sus-décrits
i|ui s'étendent, après avoir passé au-de.ssous des liraiiclies intesti-
nales, en avant jiis<|u'aux cotés de la ventouse orale. 1 >e ces troncs
part un ;rrand nondtre de liranclies latérales, les unes iliri^iécs vers
l'intérieur et vers la face ventrale du corps, les autres en liant et
vers les bords: les dernières d'entre elles, c'est-à-dire eello (pli
Hint sitiiécx le plus en arrière se portent vers l'extrémité |iosté-
rieure. Tontes cch branclies latérales ne tardent pa> à si- diviser
H diverwM reprises, et par >ilitc de ces division^ le calil»re des
canaux diminue ;;raducllciiieiit. Noiih avons, tinalement. de cette
façon un noml»re considéralde de canaux d'environ •• .ti27 de
diamètre ipii. située jiiMpi'ici à une certaine distance au dessous
de la surface du corps, commcnecnt maintenant à s élever vers
ei-lle-ei. .Nrrivés dans la zone exliéme du pareiicliN nie, immédiate-
ment au-ilexsoiiH de la riit'n iilc. ils se reeninlMiit à peil Jilès à
— 23 —
ang-le droit et vont longer la surface du corps sur une certaine
distance (jus((u'à 0""",G; tig-. 4, ])1. i) dans le sens de la largeur de
ranimai. Ils redescendent ensuite vers l'intérieur où ils s'insèrent
de nouveau dans le système de ramifications duquel ils sont par-
tis. Il en résulte un réseau très compliqué d'anses vasculaires qui
s'étale surtout immédiatement au-dessous de la surface et dont les
branches ont un trajet parallèle entre elles et perpendiculaire à
l'axe longitudinal du corps. Sur la face ventrale, la direction de
ces coudes vasculaires est un ])eu différente (figg. 10, 11, 13, ])1. ii).
Dans cette région, ils se dirigent en nombre plus grand (jusqu'à
13) vers l'enfoncement des i)seudo-suçoirs décrits plus haut; avec
ceux-ci ils font saillie au-dehors, de sorte que leurs sommets restent
toujours en contact presque direct avec la peau qui, comme on sait,
est extrêmement mince sur ces organes; en outre, les côtés de
chaque coude sont disjjosés de façon que l'un s'élève au centre
de la saillie, tandis que l'autre, descendant, en longe la paroi ex-
terne. En dernier lieu il faut encore noter que des anses du système
excréteur vont entourer en grand nombre quelques org-anes in-
ternes et surtout les branches de l'intestin.
C'est tout ce (jue j'ai pu reconnaître de la structure du système
excréteur. Au point de vue histologiciue, les parois des gros ca-
naux sont formées intérieurement ])ar un tissu épitliéli;!! conqtosé
de cellules jdiis ou moins distinctes, aux([uelles vient s'ajouter
extérieurement une couche de fibres niuscnlaircs assez rares. Dans
les ramifications suivantes et surtout dans les anses subdermales,
je n'ai ))as réussi à reconnaître des noyaux dans les ])arois et, par
.suite, je ne puis assurer que celles-ci sont formées de cellules;
aussi le revêtement musculaire semble-t-il faire défaut ici. Le
contenu des parties i)éri])héri(iues du système vasculaire est aussi
ditterent de celui des canaux principaux. Tandis (|ue ces derniers
sont tout à fait vides ou ne montrent (lue cà et là des concrétions
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i II soi 11 1 lies attacln'os aux parois, les canaux |it.'riiilK'ri(|Uo.s sont tous
ffiirjrés duiK' sultstanci- foitciiicnt jîiaiiulcusL' dont k' grain, tivs
tin d'alMinl dans les anses jiéri|dién(|Ui's, va grossissant vers les
canaux plus {^ros. Au milieu de ce contenu {granuleux on aper-
t.oit très souvent, .soit isolés, .soit réunis au ntuiihie de 4 — 10. des
petits corpuscules qui .se comportent tout à fait eomine des noyaux
et ne peuvent en être autre cliose. Mais jusqu'à présent Idrifiine
de ces noyaux m'est resté coniplèteinent inconnue. Kn tenant
ciniipte de cet aspect varialde du contenu des vaisseaux excré-
teurs, on arrivera à la cnnrlusion «|u'il ne doit ]»as être le même
dans les diverses parties du système entier: évidcnniiciit. ilans Ks
|tarties péripliéiii|ucs. le contenu — li<|uide du reste — est plus
riclic en Mili.stanccs )iroto)dasmi(|Ues dis.soutes et (pli .se précipi-
tent s<»n> l'aitioii lies réactifs tixatciirs. i|Uc le ((inteini di's ;;ros
eananx terminaux toujours clair et .sans granidatitins.
.Nlaintciiaiit. «|Uc in»us connaissons iriinc manière pins i-xacti' la
stnieture intérieure des petits |).seudo-sut,'oirs de la fai-e viiitrale.
du <îuMro(lisijm\ taclicrai-)e d'ex|di<|Ucr leur fonction':' .lus(iue
ici je m- puis répiiiidre avec précisiuu. Si I un se hase sur leur
«tructure liihtolopipie. il scmide en résulter avec certitude en
premier lieu i|Uc ces orgam-s. étant dépourvus de muscles propn-s.
ne peuvent nullemeiit servir comme de vérital)lcs ventouses, ni
|H-uvciit. ainsi «pic le soupçonne hKYTKNYI. participer activement à
In ItM-oiiiotion de l'animal en allant alternativement et pro<;ressive-
iiicnt se tixer à un atitn- eiirlroit de la mii<|ueuse intestinale de
riiote. Itaiitre part, il ne me scmide jtas tout à fait impoHsihlc
•lu'iJH jouent, dans la tixation. un certain rôle supplémentaire. On
peut an nioiiis Hiip|)OMcr que. hi le liord affilé du corps est forte-
ment pn-HHé coiiire la miiquciiMc de l'intestin, les petites Haillics,
en Hc retournant au deliors. éloi^rncnt de hou Niipport la surface
veiitnilo <lll ver et produiHciit, de cette manière, nu vide i|iii main
— 25 —
tient ranimai dans sa position. Cependant, je ne voudrais pas
donner beaucoup d'importance à cette supposition et cela, surtout,
parce qu'elle n'explique pas du tout la présence, dans l'intérieur
des pseudo-siiçoirs, de ces nombreuses ramifications du système
vasculaire qui s'étendent presque jusqu'au-dessous de la peau ex-
trêmement délicate de ces oi'ganes. Si l'on considère que ni la
ventouse orale ni la grande ventouse terminale qui ont une action
beaucoup plus puissante, ne sont pas munies de canaux excréteurs
(Leytenyi décrit la ventouse antérieure comme étant parcourue
par des canaux excréteurs, ce qui est faux), il ne peut y avoir de
doute que, dans les saillies de la face ventrale, les anses du sys-
tème vasculaire doivent avoir quelque fonction importante. C'est
pour cette raison que j'ai été conduit à soupyonner que ces organes
doivent être en relation avec la nutrition de Tanimal et qu'ils y
jouent un rôle sup])lémentaire. Du moins, on ne jjeut nier que la
masse du corps ne soit très grande par rapport à la surface de
l'intestin et (fue, i)ar conséquent, le transi)ort des matériaux nutri-
tifs, depuis rintestin, jusqu'aux parties périphériques du cor})s ne
soit pas bien difficile. Mais si l'on admet que des substances ali-
mentaires puissent traverser la paroi ventrale de l'animal — et
cela n'est ni improbable à cause de l'extrême délicatesse dans cet
endroit de la cuticule, ni impossible parce que chez les Cestodes
toute l'alimentation se fait par cette voie — elles pourraient très fa-
cilement se répandre dans le corps à l'aide des canaux du système
excréteur qui se ramifient à travers tout le parenchyme. Il s'ettec-
tue en plus, ])ar le renversement de ces organes, non seulement
une augmentation de la surface, mais encore un contact plus in-
time avec la muqueuse intestinale de l'hôte.
Organes génitaux, (/liez le G'aslrodiscus aegijpttacus il n'y a
(|u'un seul orifice génital (|ui est situé sur la ligne médiane de la
face ventrale à peu de (listancc en arrière du bord antérieur de
MlvMOIUES, T. 111. I
— 2fi —
la partie élargie du corps; à l'état de eontraction de eette |)artie
1 orifice sexuel est couvert plus ou nmius par le liord attilé du
corps. Il rei)résente une ouverture de forme circulaire ou coui-
primée dans le sens de la largeur de l'animal et mesure dans
son jdus grand diamètre jus(ju"à O"". 4ii. (et uriticc cxtcnu- donne
accès dans un sinus génital qui est <-onstamnn'nt iircs(|ue entière-
uient rempli jiar une sjiillie conique musculaire s'élévant du fond du
«inus et portant sur son sommet une autre ouverture heaucoui» plus
étroite que r«'\terne. Klle n'a pas ]ilns de ()""",( ).'5r) de diamètre et
représente remliouclnire cimimune des canaux vecteurs mâle et
femelle <|ui immédiatement a|très vont si- sé|tarer l'un de l'autre.
Les rieux testicules siint situés dans l'espace compris entre
les branches intotinales et à coté du plan iiiédian du corps. ( 'elui
du coté dniit est plus antérieur que celui du enti'' candie qui tient
à peu |u°ès le milieu de la Inngueur de l'animal. Il y a cc|)en(lant.
dans la situation des glandes sexuelles, de petites différences selon
le degré d«' maturité lians lequel se trouvent les individus. Les
tcsticidcs ont tim* forme profondément lohée; les jolies s étalent
principalement, mais non pas exclusivcnn-nt. sur un |ilaii parallèle
il la face ventrale. Le nombre des lobes, ainsi (pie IciM' fornic.
varie aussi avec l'âge des vers; cliez des individus iunnalures.
IcH testicules ont wut' ftM'ine pres(|ue sphériqnc à contours légère-
ment ondulés; mais les entailles du bord deviennent d'autant
plus profondes et d'autant plus ntMubrciises qin- l'animal .ivanec
eh âge: timilenn-nt. clnv. les sujets adultes, le nombre des jcilies
scnddc varier entre l'J et is. Les conduits déférents partent à
peu près du centre de clnKpn- testicule «'t <le sa face ilor.sale. Ils
MMit reintivenient très gros, leur diann'-tre variant selon la qiian
filé du contenu qu'ils renferment entre <»' .11 et <t .L'I. Leur
trajet cl ondulé, et b-ur longueur petite. Ils viennent à la len
roiiire l'tni de l'autre a peu luè^ dans le plan nn-dian et ilonnent
— 27 —
naissance, par leur réunion, à un canal déférent impair qui se con-
tinue, rapproclié de la face dorsale, jusqu'à l'oritice génital. Ce
conduit n'est en princi])e, chez les individus jeunes, qu'un peu plus
volumineux que les déférents })airs, et ne fait, dans ceux-ci, que
quelques rares circonvolutions sur lui-même; mais à mesure que
les animaux avancent en âge, il augmente considérablement en
longueur et en épaisseur. C'est ainsi qu'il représente, chez le ver
adulte, un canal d'un diamètre de 0'°", 25 — O"", 35, qui fait de nom-
breuses et étroites circonvolutions de manière à former, immé-
diatement à la face dorsale de la partie antérieure du corps, un
peloton d'environ 1'"" de diamètre qui, par transparence, se pré-
sente sous l'aspect d'une petite tache blanchâtre. Avant d'arri-
ver à l'orifice génital, le gros canal se rétrécit brusquement et se
continue dans un conduit assez étroit qui se dirige, en ligne di'oite,
vers le sommet du cône musculeux qui sort du fond du sinus et y
aboutit au dehors. Au point de vue de la structure histologique
des différentes iiarties de rajjjjareil mâle, il me semble, avant tout,
digne de mentionner que les testicules, à l'extérieur de leur mem-
brane pro])re, ])ortcnt une couche de libres musculaires très nettes
qui s'entrecroisent en divers sens. Lorsque les testicules sont dans
un état de relâchement, elles ])araissent très délicates et difficiles
à distinguer; mais \n\v leur force elles sont capables de réduire
considérablement le volume du testicule et alors elles deviennent
assez grosses et bien visibles. Chez les individus plongés vi-
vants dans une solution de sublimé corrosif, elles se présentent
très souvent sous cette forme : cela veut dire que les testicules se
contractent fortement sous l'action du réactif et ]»roduisent ainsi
l'évacuation de la plus grande i)artie de leur contenu dans les dé-
férents i)airs et imjjair. 11 m'a paru quehiuefois, que ce fait n'est
])as seulement hi. coiiséiinence de l'action du réactif, mais (|ue
l'évacuation du contenu des testicules a également lieu pendant
— 28 —
la v\o iiornialo do laninial. C'est ainsi que Ton rencontre pros»|ue
t'iujnurs les déférents pairs et surtout le déférent iinjjair remplis
du contenu des testicules : de sperniatocytes à toutes les phases
du développ»'nient et de s|)ennatozoaires mûrs. Il semble même
i|u'ordinairement les sin-rmato/oaires ne terminent leur dévelo]t])e-
nient fjur dans les conduits déférents et t'est même dans les ])ar-
ties terminales de lajtiiareil conducteur femelle que l'on trouve
encore ija et là des spcrmatozoaires incomplètement mûrs. Les
paroi.K des <-anaux <léférents sont formées extérieurement d'une
coudie de tilires muscidaires. continuation de cfllcs des testicules;
intérieurement elles sont revêtues d'un é|iitliéliiiiii trtN net dont les
••••llulrs à novaux distincts varient de forme .selon le de<>ré de di-
latatiiin du <-anal. .\ une diNtancr d'environ 1""".41' en avant du
rétrécissement tmiiinal >us-nifMtiiinné. li- ilét'ércnr iiiiiinir pi'iiêtrc
dans une sorti- di' .«ia«- muscuirux »|ui rentoure j\is(|ue près du ré-
trécis.srment niênir. Les parois de ce sac ne sont pas, cependant.
continufs. mais illcs .sont snilcniiiit rtpréxiitéo par des tilires
niUM-iilairrs isolées qui ont une dirccfitin primipaltiiicnt loii^ituili-
nule et qui sont croisées en ilivcrs sens par des filtres oliliqucs.
A l'extrémité piistérieurc du sac. ces muscles sinsèicnt sur le
canal déférent de nninière à l'enlacer un |ieu: en avant ils ne
ferment |tas le sac. mais ils diver;;ent jHMir se perdre dans le par
encliyme: une partie semld»' s'insérer au fond du sinus ^iéintal.
Hittoiir dn cône musculaire ipii porte rniitiee {fénital. hans l'inté
rieur de ce nae. le canal déférent fait di\crses circi.nv (i|iiiiuii>:
inni» la strui'ture liistoliin^iquc <lc ses parois reste la niênie qu au-
|iHravant. La cavité du sac inoccupée par le conduit déférent qui
eMt. ici. analo^Me à la vésicule séminale des autrc-< rrém.itndes,
cht remplie par un parencliymc tout à fait s( inidaldc à celui du
corps*, il n y a. )lans le sac. aucinic trace de cellules <;landnlaircs
proMatiqucM. La partie terminale de l'appareil vecteur mâle, tinalc
— 29 —
ment, e^t remarquable par un renforcement de la musculature et
par ce qu'elle est revêtue intérieurement par une substance d'as-
pect cuticulaire de 0"'", 008 d'épaisseur (tig-. 14, \)\. ii). Il n'existe
donc nullement de véritable x>énis susceptible de se retourner en
doigt de gant.
Le germigène est situé dans la moitié gauche du corps un peu
en avant de la ventouse terminale et rapproché de la face ventrale.
Il est, comme les testicules, plus ou moins lobé selon l'âge de l'in-
dividu, mais jamais aussi profondément que ceux-ci. Il émet un
germiducte qui, dirigé vers le dos, reçoit après une courte distance
le canal de Laubeb, canal de 0""", 02 de diamètre qui aboutit à la
face dorsale par un pore très délicat. A partir du point de réunion
du germiducte et du canal de Laurer, le premier se courbe en
arrière et entre dans le complexe de la glande coquillière. Cette
glande représente ici un corps assez nettement contourné de fonne
à peu près sphérique et d'un diamètre de 0""°, 72. En dedans le
germiducte reçoit d'abord le vitcUoducte impair, puis il s'élargit
jusqu'à atteindre 0''""0r)7 de diamètre et se transforme, de cette
manière, en un utérus, dont la partie initiale seulement reçoit les
conduits sécréteurs des glandes cociiiillières et re])résente ainsi
l'ootype. On voit donc que la connexion des organes femelles in-
ternes est tout à fait analogue à celle que nous observons chez la
])lu]»art des autres Trématodes digénèses, connexion qui semble
être restée comidètcment inconnue à Leytenyi. La structure histo-
logique de ces parties ne diffère guère de la structure habitm^lle
des organes en question. Tous les coiuluits sont revêtus extérieure-
ment ])ar une couche de fibres musculaires annulaires qui se con-
tinue jus(|uc sur la paroi de l'ovaire. Intérieurement nous trouvons
un épithéliuni à cellules très nettes et de forme variable; seule-
ment dans le canal de Laurer cet éjjithélium est l'emjjlacé i)ar
une sorte de cuticule ((iii n'offre ]);is ti'iice de noyaux.
— 3U —
Les vitellop;ènes sont tri's ôtendiis; ils occupent, sons la tonne
«le tubes très raniitiés. les parties latérales du eoi-jis en dehors des
branches intestinales, et sont surtout anias.sés vers l;i t;uf vcnrnile.
Les conduits vitellins transversaux naissent au niveau du ;iernii-
{fène: ils traversent les liranclies de lintestin iuiniédiatement en
avant de leurs extrémités ciccales et vont se rencontrer à peu près
tians le ]dan médian du corps. Le caïuil vitelloducte impair, formé
par cette réunion, a la forme d'un triangle isocèle très élevé: il se
dirijre en avant et tinit jiar se mettre en e(unmuni<ati<ni avec le
j^ermiduete dans l'intérieur du cnmidexe de la «ilandc en(|uillière.
A sii «ortie de la ^-^lantle. l'utérus se diri^ic d'aliord en arrière et
vers la face ventrale; arrivé devant la ventouse terminale, il se
reeiiurbe et s»- porte en avant tout en décrivant de fortes circon-
volutions et en au<fnientant tonjonrs de iliamètre: il oe(ii|ie. Jus-
tine là. la moitié droite ilu ei>i]is. eest-à-dire celle (pli n'est pas
4»cen|iée par le «rermitrène. l)ans les |»rennères an.scs de l'utérus,
le» oMit'-» venant d êtn- formés Mint toujours plon<;és dans des
ipuintités énormes de sperniato/.oaires murs. (|uantités (|ui ont déjà
frap|ié i^KVTK.vvi I. e.. p. l.'ii et ijui démontrent (|Uc eliez le <iii-
slrodisqiie hummI la partie iintiale de l'utérus fonctionne eomnie
réceptacle séminal, ."^nr son |iareoins ultérieur l'utérus continue
d alHM'd à occuper la moitié droite du corps; ses circonvolutions
H4int très fortes et très étroites de manière à re|nésenter. <die/.
IcK individuH arrivés à maturité, une véritable pidote. .Vrrivé
à la liautcnr (Icm testicules, l'ntérns traverse l'inti-rsticc laissé
ouvert entre <-en\-ci et se rend alors dans la moitié •fancin- tlu
corpt». ScK circiinvolntions restent ici les mênu-s t|uanpara\ant;
niiiiH tandin «|ih'. ius(|u'ici. elles étaient situées prépondéraiiMucnt
Hil-dcHMoUH de la lace dorHnIc. elles conimcment maintenant à »<'
retirer HU-dessoUs du peloiim formé pur le canal déférent inijiair.
Là. I uténiH eontiiiiie H ne rnpproelicr de l'oritice p'-nital; à ()""", 7H
— 31 —
avant d'y arriver, son diamètre, variant jusqu'alors de 0'"™, 35 à
0""", 6, diminue assez brusquement de façon à ne plus avoir que
0'"™, 011; calibre qui se maintient à peu près jusqu'à la réunion
avec le fond du sinus génital. La partie terminale de rapi)areil
femelle est donc située plus vers la face ventrale que l'appareil
conducteur mâle, rapport que Leytenyi indique une fois exacte-
ment (1. c, p. 15), tandis que quelques pages plus haut il rapporte
deux fois que l'appareil mâle est situé au-dessous de rap])areil
terminal femelle (1. c, p. 12).
Au i)()int de vue bistologique les parois de l'utérus ne sont que
la continuation directe des parois du gerniiducte, avec lesquelles
elles ])artagent comi)lètement la structure intime; l'épithélium in-
terne de l'utérus, très net du reste, varie d'épaisseur suivant que
cet organe est plus ou moins dilaté ])ar les œufs. Dans la i)artie
terminale rétrécie, réi)itliélium à cellules distinctes est rem])lacé
])ar une sorte de cuticule (|ui n'otfre i)as trace, ni de cellules ni de
noyaux, mais qui est analogue à celle de la partie terminale de
ra])i)areil mâle. En plus de ce revêtement interne, la partie ter-
minale de l'utérus est maniuée par un renforcement notable de la
musculature externe. Les cellules glandulaires font al)solunient
défaut dans les environs de cette j)artie t[ui, du reste, doit cori'cs-
pondre au vagin des autres Trématodes digénèses.
Les œufs du Gastrodisque ont, de même que les œufs du
Gastrothylax^ une grande ressemblance avec ceux des Am^yhisto-
mum conicum et subclavatum. Ils sont longs de 0°"", 17 — 0°"", 19 et
larges de O'""", 11, 0])erculés, et ont une forme ellipsoïdale à extré-
mité postérieure un })cu plus en massue. Leur coque est, relative-
ment, très mince, transparente, incolore et laisse voir nettement
le contenu. Celui-ci se c(mi])osc de la cellule œuf (()""", 025) et d'en-
viron 12 à 15 cellules vitcllines; son développement ne connnence
en général (|ii'a])iès la ixmte. cependant i>n trouve souvent, dans
la masse des œufs d'un individu. »|Uol<iues-un.s. nuos il csr vrai
dont le contenu consiste déjà en ti-ois ou (juatre cellules tilles, dé-
rivées de la segmentation de la cclluk' «cuf ininiirive ti;i-. .'>. pi. l).
3. Amphistomuiu conicum Rud.
Littérature princiiiale:
FetUicari't ccrci Zkuer, Schrlt't. d. Berl. Gesellsili. uatiirf. Frdo. x,
ji. 6'). Taf. III, tifTfr. K— H.
Amyhiêloma coiiiriitii Hri.ui.i-iii, Eiitozfiorum historia iiatiiraiis ii. ji. 349.
Entozoorum syniipsis, ji. !U et ;U>0.
Amphiêlonm couicutn Lauker, Disquisitiones aiiatinuicae dv Amiihi-
gtomo rouiro; (îr\l>hiae IS'.'A).
Amphiatoma conicum Dl'jakmn, Hist. nat. «les Helm. Paris 184Ô, ji. .î^i'.
AmphUtotnum conirtiin Blimbkkc. Ueber dtll lîail ili'S Anijih. mn.
Dissert. Ddrjiat 1S71.
Ce parasite connu depuis lonj;teni|is déjà t-st assez eoimiiuii en
Ejçypte. Il liabite. comme on wiit, l'estomae nu. à inopreinent par-
ler, la panse des niiiiinants et se rencontre dans la vallée du Nil
surtout chez les ItutHes. ('liez les Ixeuts il ne tait pas eiiiii|ilète-
inent défaut, mais il m'a seiiildé «ju'il s'y trouve |ilus rarement, .le
ne puis, toutefois, certitier ce t'ait, car je n'ai pu examiner ijue peu
de IxiMifs indijrènes durant les mois de iléeendire et île jain ier.
I >ans les huftIeH \'Ain/>hi.ituiiif r<iiu'i/iir se leneontre assez sou\cnf
en compajrnic du HaMiutliiiltu- décrit plus haut; ce n'est (lu'en
|K?U de ras i|iie je l'ai trouvé seul. Lis deux espèces se distin;;ueiit
facilement, comme je lai déjà dit plus haut, par leur couleur (pli
est d un rou;;c foncé |iour le (îiiMtri>t/ii/l(i.r et d'un lilanc pâle et le
Kèrenietit roii|fcàtre pniir les Aiupfiistinmis.
Ij'Atii/i/iintutni nmiiiiir est troji connu pour <|Uc j'aie liesoin d iii
donner ici une nouvelle description anatomi(|iic et cela d'autant
pIllM, i|n'iin dcH étudiant-^ du lalioratoire de heipzi;; va s'oeciiper
— 33 —
de nouveau, à l'aide des })rocédés techniques modernes, d'une re-
cherche anatomique et histologique de ce ver et de ses congénères.
Qiiant à moi, je me suis borné à étudier, à Alexandrie, surtout
l'histoire de son développement qui était presque entièrement in-
connu jusqu'ici; je rendrai compte dans le deuxième chapitre de
ce travail de mes observations à ce sujet.
4. Distomum hepaticum Abildg.
(Fig. 16, pi. III.)
Littérature principale:
Dlstoma hepaticum Schàffer, Die Egelschnecken in den Lebern der
Scbafe etc. Regensburg, 1753.
Distoma hepaticum Rudolphi, Entoz. hist. uat. ii, p. 352.
Distoma hepaticum Rudolphi, Entoz. synops. p. 92 et 363.
Distoma hepaticum Bojanus, dans l'Isis de Oken, 1821, p. 170 et
305; pi. u, figg. 20 — 23, pi. iv, iigg. a, b, c.
Distoma hepaticum Mehlis, Observationes anatomicae etc. Gottingae
1825.
Distoma hepaticum Dujardin, Hist. uat. des Helm. p. 389.
Distoma hepaticum Blanchard, Rech. sur l'organis. des vers. Ann.
des Se. nat. Zool. 1847, p. 279, pi. xi.
Distomum hepaticum Sommer, Die Anatomie des Leberegels. Zeitschr.
f. wiss. Zool. 34. 1880, p. 539, pi. v.
Distoma hepaticum Macé, Recherches anatomiques suf la grande
douve du foie. Paris, 1882.
Distomum. hepaticitm Lbuckart, Die Parasiten des Menschen. 2. Autl.,
Leipz. 1870-94. Treinatod. p. 179.
Le Distomum hepaticimi est extrêmement commun en Egypte
et est hébergé également par les butfles et les bœufs. Je n'ai i)u
examiner, à Alexandrie, aucun foie de ces animaux sans en trouver
au moins quelques exemi)laires, mais habituellement les foies se
montraient bien réellement farcis de vers. Il n'était nécessaire de
prati(iuer ((u'unc seule coiijte et exei'cer une légère jjression pour
— 34 —
en faire sortir des iiuaiitités. Dans le foie des moutons le parasite
n'est éfralement pas trop rare, mais dans cet animal il ne semble
pas se trouver en de si fortes jjrojiortions.
L;i structure anatomique et liistoloyique de la douve éj^yptienue
est tout à fait analogue à celle de la douve européenne, étudiée
et décrite minutieusement à |)hisicurs re])nses. La forme externe
du corjis. par contre, en diffère notaMcnient et aussi d'une favon
constante. La douve européenne, on le sait, a un corps aiilati ilont
la loiiirueur est d'environ deu.x fois à deux fois et demi aussi
grande que la laigeur. La ])lus grande largeur se trouve à ]icu
près vers la fin «lu im-micr tiers ou au coninu iiccuiciit du tiers
médian du inrps. et les bords latéraux forment une ligne assez
fortement «ourbéc. La douve égypticiuic. par contre, est lieaucoup
plus allongée (tig. l(i, pi. III.); la longueur surpas.sc quatre fois
la largeur (|ui est de <>""° à 7°""."). tandis que la longueur varie,
selon le degré du développement des animaux, entre 2.")""" et
31"". l)e plus, les bords latéraux du corps ne sont pas aussi cour-
bés (|uc chez la douve européenne, mais pres(|ue entièrement droits
de manière (|Ue les deux quarts antérieurs du corps «mt à peu près
la même largeur; à part, naturellement, la .s;iillie céplialiquc. ( "c
n'est jamais avant le milieu de la longueur totab* qu'ils eoninu-n-
cent à eonverger peu ii peu vers l'extrémité caudale. ( 'ettc con-
formation jiMsez «aractéristiqnc se maniteste chez tous les indivi-
dus égyptiens; c'est évidcnimcnf à eria iju'il faut attribuer quel-
ques petits changements de la lailli' et de la posiiimi niatisc des
organes internes.
.Vinni. par exemple, l'csparf «mi upé piu les tihliciiies tliiimp
Hpermigène de I.,KI'<;KAKT| est beaueoiip |ilnN allongé que clie/ la
douve européenne: la partie poHiérieure du corps qui ne loge en-
core ipie b-H vitellogènes en outre dcH branehe» de l'intcHtiu qui
parciMin-nt aunni cette partiel CHt. rebilixement. Iieainoiip plus
35 —
longue. Ces différences ne seraient toutefois que de moindre impor-
tance si, en comparant d'une façon plus minutieuse l'orgamsation
des deux formes du ver, on ne découvrait bientôt un ceitam nombre
d'autres différences qui échappent à première vue, mais qm sans
aucun doute sont d'une importance plus grande. Elles sont four-
nies d'abord par l'intestin. Dans la forme égyptienne les rami-
fications de celui-ci sont sensiblement plus nombreuses et
aussi le nombre des branches latérales principales semble-t-il être
pins élevé que chez la douve d'Europe, quoiqu'il soit assez dith-
cile de les compter exactement. Il y a, de plus, des branches bien
ramifiées qui partent des tubes longitudinaux de l'intestin pour se
rendre en dedans, vers la ligne médiane, et ces branches com-
mencent déjà à se montrer dans la saillie céphaliqne. Cette der-
nière particularité fait défaut dans la douve européenne, et dans
le reste du corps de celle-ci les branches internes de l'intestm sont
loin d'atteindre le nombre et la forte ramification que présente le
ver en Afrique. Des rapports semblables nous sont, offerts par les
o-landes sexuelles; les testicules aussi bien que le germigene
:oiit,d'unemanièrebienfrappante,plusrichesenramifications,
et ces ramifications elles-mêmes sont, vers les terminaisons en cnl-
de-sac principalement, d'un calibre sensiblement "--^- ;i-
celui qu'on observe dans la forme ordinaire du ver. Voila donc
un nombre de différences qui offrent, en outre, une constance ab-
solue puisqu'on les retrouve sur cha.iue individu. Mais est-ce
.n-elles suffisent à elles seules pour créer pour la forme égyptienne
du Dlstomum hepaticum une nouvelle espèce? Quant à présent,
ie ne me crois pas encore autorisé à établir une telle séparation
spécifique et je me borne à considérer la douve égyptienne comme
mie variété bien distincte de la douve d'Europe et <ine je prop..sc
de nommer DiMomum hepaticum var. egypfiaca.
La taille des <eufs de la douve égyptienne ne coïncide i.as non
— :?(; —
plus totak'ineiit avec celle des œufs de la douve eui(t])éenne. Selon
Leuckart la loiiorueur des œufs de cette deniière varie entre
(r",13 et 0"".14. tandis que la larjjfeui- varie entre 0""°,075 et
0",09. Les œufs de la variété éfryi>tienne mesurent en lonjruenr
de 0"".lô jusqu'à O""".!;». la larjrcur, i)ar contre, ne ditfère pas
sensiblement de celle de l'autre. J'ai eu outre observé quelque-
fois, mais pas très souvent, que l'extrémité terminale des œufs
otfre un petit bouton ou même une petite ])ointc. appendice qui.
d'a|»rès ce <|ue je .sjiis. fait (•<iini)lctcnicnt ilcfaut dans les (cufs île
la dnuve européenne.
5. Distomum ramlianum n. sp.
V\i:g. 17— ly, 1.1. 111.)
.le n ai tmuvé cette espèce (piunc fois en un seul cxt-niplairc
dauh I intestin d'ini caméléuu raptnré à Kandeli près d'Alexandrie.
(■i>rp.-< >'val. alliiii;rc. l'Mi;: ilc "i""",.'i et larjic (rciivirnn l""": la
pins {^nindr lar;.rctir se trouve à peu près au milieu du corps; les
«leux extrémités antérieure et postérieure sont presque éfialciiu-nt
amincicH. La ventouse buccale, d'un diamètre de ()' '",.1 et à jiro-
foiidc «•xcavation. oflrc vers la face ventrale une ouverture qui. tl'or-
dinaire ronde «lie/, les histomes, est fortement allon^^éi- ici dans
le* Mms de la lon(;ucur de l'animal et a une fonnc ellipsoïdale. La
ventoUMc ventrale relativement petite et faible et de (l""".l.'> de dia-
mètre cHt située au <-iMiimcncemcnt du tiers nn''dian du corps.
La prau est, surtout dans le voisinage de l'extrémité antérieure.
liarMeméf <ré|iineH ou. à |M'o|trcmcnt parler, d'écaillés de forun-
trian^fulaire i-t a contours latéraux léjfèrcnient niiirliés. |',lles sont
diniHinécH MUr des ranjféch tranM\ ersalcs réjfulièrcs espacées les
unen «len autrcH île (T-uos; leur lonjfucur est. dans le voisina};e
de la tét«. deO"".(MH. In pInH ^fiande larp'Ur de (l""".0(H. I'Iiin
— 37 —
on s'éloigne ensuite de la tête, plus ces écailles diminuent de gran-
deur et plus elles sont espacées les unes des autres de façon qu'au
commencement du dernier ([uart du corps on n'en aperçoit plus
que quelques-unes.
L'appareil digestif s'ouvre au fond de la ventouse orale et
est pourvu d'un pharynx assez musculeux de O^^ilS de diamètre
et séparé de la ventouse par un prépliarynx. L'œsophage étant
relativement court, la bifurcation de l'intestin se fait déjà dans
la partie antérieure du corps et à peu près à la tin du premier
sixième de la longueur totale. Les branches de l'intestin ne s'éten-
dent pas jusqu'cà l'extrémité du corps et n'en parcourent enrà-on
que les cinq sixièmes. Leur contenu est formé exclusivement des
matières contenues dans l'intestin du caméléon.
Le système nerveux est formé suivant le type d'échelle de
cordes signalé ])our la première fois par Gaffeon ' et que je re-
connus plus tard être le type général chez les Tréraatodes. Il se
compose d'une commissure sus-œsophagienne traversant l'œsophage
entre la ventouse antérieure et le pharynx et se terminant de
chaque côté en un ganglion cérébral. Chacun de ces ganglions
émet six nerfs longitudinaux dont trois se dirigent en avant et
trois en arrière. Ces trois nerfs se distribuent dans le corps de
manière que l'un en longe la face dorsale, l'autre plus fort la face
ventrale, tandis que le troisième se rapproche des bords latéraux.
Les nerfs longitudinaux antérieurs vont disparaître dans le voisi-
nage de la ventouse dont ils sont ])robablement chargés d"innerver
la musculature; les nerfs longitudinaux postérieurs s'étcTident sur
toiite la longueur du corps et sont mis en communication entre eux
à plusieurs reprises par des commissures transversales de telle
sorte (lu'il en résulte un certain nombre d'anneaux nerveux trans-
1. Gafi-kon, Zum Nurvensystem ilcr TnMiiatodcn. Zonloffi^olie Lî('itiai,'o v.m ANl■o^•
ScnNEIDKn, I, 1884, pag. 109.
— 38 —
versaux. Tous ces anne^iux se composent de six segments, chacun
(le ces deniiers étant rejirésenté par une commissure transversale
entre deux nerfs longitudinaux. Suivant les nerfs qu'ils mettent en
conimunication on a donné à ces segments d'anneau les noms de
commi-sisures dorsales (uuisssmt les deux nerfs dorsaux), venti'ales
(unissant les nerfs ventraux), et dorsolatérales et ventrolatérales
'^unis.'iant ou les ncrt's dorsaux ou les nerfs ventraux au nerf iaté-
ralj. Tandis (|u'il n'y a dans duKiue anneau ((u'une seule cuniniis-
8ure dorsale et une seule commissure ventrale. n(Uis avons deux
ciiminishurcs dor.solatcrales et deux coniniis.sures ventrolatérales:
une à droite et un»' à gauelie (voir p. e. la tig. 7»!. pi. vin i. .le n'ai
pas com|)té. eliez le Distnnium ramliannm, les anneaux tran.sver-
saux. de même <|ue je n'ai pas .suivi les ramifications ultérieures
des filets nerveux, .le ne puis certifier non plus rcxistence d'un
HVHtème neneux sus-cérébral, mon exemplaire unique ne permet-
tant pas ces recherches; pour le moment, il suffira de savoir (pie
l'apitareil nerveux du DistoiniDii ra m ha» mit est construit selon le
même type i\\U' jiréscnte le système nerveux des autres Distomes.
Système excréteur. T.e pore eauilal est situé tout ])rès de
l'extrémité du corps et sur la face dorsale. Il donne actes dans
une vésicule terminale longue et étroite et i|ui s'étend en avant
jUMpu- vers le milieu du c«»rj)s. I,;'i elle se liifurt|ne en denx
hranclicH courtes, nuiis du même diamètre ('(r'°,()(i) (|ne le troin'
pritM-ipal. .\ cette vésicule collectrice fait suite le système des
vaisneaux pnqtreiiient dit: A jiartir des branches de la vésicidc
nn conMtate de diatpie C()té un vaisseau ascendant iph- j'ai projiosé
d'appeler vainMeaii principal impair. Ces vaisseaux principaux
im|tairH 'un de cbaqin- eotéi Nont trèn courts, .\\ant d'arriver au
niveau du bord poHtérienr de la ventouse ventrale ils se bit'inijuent
de faijon à donner naissanee à deux vaisseaux ipii longent à peu
prèn les boriU latéraux du corps et se dirigent l'un en avant.
— 39 —
l'autre en arrière. J'ai appelé ces deux vaisseaux : vaisseaux prin-
cipaux pairs; l'un représentant la branche ascendante, l'autre la
branche descendante du vaisseau principal impair. Sur leur par-
cours, ces canaux excréteurs émettent des branches latérales plus
fines dont le nombre se restreint à deux pour chacune des quatre
branches des vaisseaux principaux.
Les 8 canalicules qui prennent naissance de cette manière, sont
les vaisseaux secondaires; le reste du vaisseau principal pair qui
depuis l'émission du dernier canalicule secondaire se comporte,
lui-même, comme un vaisseau secondaire vient se joindre à ces
vaisseaux de chaque côté en avant aussi bien qu'en arrière. Il y a
donc, dans tout le corps, 12 vaisseaux secondaires. Contrairement
aux vaisseaux principaux, ceux-ci se dirigent plus ou moins trans-
versalement à l'axe longitudinal du corps; ils ne se ramifient jamais
ni s'anastomosent entre eux jusqu'à un certain point de leiu" trajet,
où chacun se divise en un certain nombre de canalicules encore
plus fins qui, dès lors, portent le nom de capillaires. C'est donc
par touffes que les capillaires naissent des vaisseaux secondaii'es,
et il y a, dans tout le corps, 12 touiïes de capillaires correspondant
aux 12 vaisseaux secondaires. Les capillaires ne s'anastomosent
entre eux ni se divisent de nouveau; chacun d'eux se termine
plutôt, comme on le sait, par un seul entonnoir cilié. Le nombre
des capillaires résultant de la division d'un vaisseau secondaire
est, en général, assez défini; chez le Distomicm ramllanum il paraît
y en avoir partout 3, de sorte que dans l'animal entier les capil-
laires et les entonnoirs ciliés sont au nombre de o6. i\Iais n'ayant
pu examiner qu'un seul cxcmjdaire de ce ver, je ne ])uis affirmer
que ce nombre soit bien exact et constant. Les entonnoirs ciliés
dont la structure intime ne diffère pas de la structure générale
de ces organes, mesurent en longueur 0""",01() et 0""",00!( ou
largeur.
— 40 —
Aiiparoil •ri"i>it«l- L'oritice oféiiital (t(ui ost mii(|Uei so trouve
presque imniédiatenient en avant do la ventuiise voutiale. Il dniiiie
issue à un sinus fr«'nital peu développi' au fond duquel on voit les
«irifiees «les eonduits vecteurs mâle et fenielle. T^es testicules se
présentent sous la forme de deux corps transparents ovales d'un
diamètre de 0°'°'.2;{ en moyenne et situés vers la lin du tiers moyen
du corps, à la suite l'un de lautre. Ils s»»nt jdacés hors du |)lan
nié<lian du corjjs «juils atteignent à jh-u i)rès avec leurs bords in-
tentes, et celui du coté jrauclie plus en avant ([ue l'autre. Chacun
des testicules émet un canal déférent (jui otfre un trajet léjrèrement
courhé. monte en avant et va rejoindre celui du coté opjuisé au-
dessus du bord postérieur de la ventouse abdominale. .Vu moment
de l'union le canal déférent s'élarj^it brus(|Uenient et forme une
véhicule séminale Imitrue de 0°"",;5. lar<;e de IT".! itij;. l'.i. ])1. lll).
En avant, cette vésicule se rétrécit de nouveau tout d'un coup et
se transforme en un canal étroit «|ui. immédiatcnuiit à la suite de
Ih véhicule, hc montre un peu dilaté en forme (rdij^non. A partir
de cette dilatation le canal cunserve un diamètre à jh-u près éjial
de 0""02. et après avoir fuit pliisieur.s eiiicinvnjiitiniis. il va sHii-
vrir au ileliois j)ar loritiee ;,fénital màlc. Les jiarois de cet appa-
reil vecteur, très minces et à iieine visibles dans la vésicule séminale.
augmentent en épaisseur daiiN la dilatation à forme d'oigiinii et
Hont perforées ici par les conduits Kéeréteiirs d'un nnmiire médiocre
de glandes : Ich glandes |Hostati<|Ues. La dilatation elle-même re-
préwnte. par eonsé»|Uent, cette |t;irtie du eoniluit vecteur mâle (|Ue
l'on a ap|)elée pars prontatica. l)aM> le canal éjaculateiir (|ui fait
Huite il la jiartie pnihtatit|Ue. Ich paroin deviennent très épaisscK;
H l'aide de plus forts groKsisHcnients on y reeunnait ini douldc
MVHtème de tibres munculaircs i|ui. du reste, ne font pas complète-
UHMit défaut dauH Icm parties précédi-ntes. nniin diffèrent en ce
ipl i-lIcH ne sont piiM bien visiblen piir hllite de I (Ntensioii de la
— 41 —
vésicule et de la perforation de la partie prostatique. Il y a une
couche externe de fibres longitudinales et une couche interne de
fibres annulaires. Plus intérieurement on reconnaît une masse
apparemment cuticulaire dans laquelle il n'y a aucune trace de
noyaux, tandis qiie la surface interne est finement dentelée. En
vérité, cette couche a été signalée plusieurs fois comme étant de
nature cuticulaire ; l'histoire de son origine ])endant le dévelop])e-
ment de l'animal que j'ai suivie pas à pas chez plusieurs autres
espèces, nous démontre cependant qu'elle n'est autre chose qu'un
véritable épithélium métamorj)hosé.' Depuis la vésicule séminale,
l'ensemble de l'appareil conducteur mâle jusqu'à son ouverture au
fond du sinus génital est enveloppé par un sac dont les parois mus-
culeuses sont formées d'une double couche de fibres, une couche
externe de fibres longitudinales et une couche interne de fibres cir-
culaires : c'est la poche du cirrhe. Sa présence indique peut-être
que la partie terminale du conduit éjaculateur du Distovium ram-
lianum^ étant retourné en doigt de gant, peut fonctionner comme
organe d'accouplement ; chez mon exemplaire unique, cependant,
je n'ai pas vu le cirrhe projeté.
L'ovaire ou, ainsi que je préfère le nommer, le germigène,
est un petit corps globuleux, transparent, de la grandeur de la
ventouse ventrale et situé immédiatement derrière celle-ci. Le
germiducte i\m en part sur le sommet d'une petite ])roéniinence en
forme de b(niton et à ])arois musculcuses, représente un canal étroit
de 0""",()L''). A])rès une courte distance il émet le canal de Lauber,
conduit du même diamètre ((ue le germiducte lui-même et qui se
rend en haut et finit ])ar s'ouvrir au dehors sur la face dorsale. Un
réceptacle séminal, développé assez souvent chez les Distomes
sous la forme d'un a])]icndi('e plus ou moins volumineux du canal
1. V. mon travail : iJic DistoiuL'ii iiiisL-rei' Fisclie uiid l'ïosclie, Lel-ckakt uikI Cimn's
Hibliotheca zoologica. H. 16. 1894, p. iT-i ff.
MÉMOIHKS. T. m. 6
— 42 —
de LaL'RER. fait défaut diez le D/'stomiim rainliajium. A peu de
distance après réuiission du canal de Laurer le vitelloducte eoni-
nuiu vient rejoindre le «renuiduete.
Les vitellojrj-iu's sont des ijlande.s liien raniitiées et arran-
gées au-dessous de la surface externe du corps dont ils occupent
|»rincii>alenient les côtés. En avant, ils s'étalent just|n';ui dil;»
de la ventouse ventrale, en arrière ils se terminent un peu ii\;uit
l'extrémité caudale. Les <rra]»i)es de clia(|Ue côté déversent leur
contenu dans un «anal collecteur diri^j^é dans le sens de la lon-
j^ueur de l'animal et noimné vitelloducte longitudinal. .\ la liauteur
des organes «rénitaiix femelles internes, eliacuii de ces vitello-
ducte» lonjritudinaux envoie un canal transversal t|ui. rapproelié
de la face dorsjile île l'aiùmal. va se rendre vers le plan médian
du c<irps où il se joint à celui du eôté opposé, ('es ilen\ canaux
|Kirtent le nom de vitelloiluctes pairs on vitelloductes transversaux.
Au point de leur réunion ils forment sonvent une petite cavité
triangulaire <|ui se remar(|Ue facilenn-nt par l'amas de ccilidcs vi-
tcllines (ju'elle renfernu- lialtifindlcnicnl et ijiii est coniiiu- sons le
nom d<- réservoir on réceptacle vitellin. ( 'c réservoir vitellin est
nii» en communii-ation avec le gcrmiducte |iar un court canal d inic
épniKseur |)lus grande i|Ueli|Uefois <|iu' celle des vitelloiluctes pairs:
c'eut le vifellodiu'te impair ou vitidioductc commun, ("liez le histn-
mutu rnmiinmiin, !»• réceptacle vitellin n'est représenté i|Uc par un
très faible épaisNissemcnt des vitelloiluctes transversaux an point
de leur Jonction. Après avoir reçu le canal \itillin. le ;^ciniiiliictc
Hv montre enveloppé |iar un nomlirc de ccIIuIch plus on moins
wrrécH IcH unes cnntrc les autres ipii toutes pussèdcnt un contenu
clairet liyulin et renf'ennent un ni»\au sjiliériipn- très rét'ringent.
LcM celluIcH ellcH-nicnn-H sont en fornn- de lioiitcillc et leurs extré-
luitén amiiicicH hiuiI dirigées vers le germiducte. .\ la suite d'ini
exnnicn plus attentif un vnit. sur I animal visant, ces extrémités
— 43 —
amincies des cellules se continuer dans un conduit d'excrétion qui
va s'enfoncer dans la i)aroi du g-ermiducte et finit par s'ouvi'ir à la
surface interne de celui-ci. L'ensemble de ces orifices est localisé
sur une partie relativement courte du trajet du genuiducte; en-
deçà et au-delà de cette partie il n'y en a plus. En revanche, sa
lumière est sensiblement augmentée de façon qu'elle forme une
dilatation fusiforme de l'appareil vecteur femelle. Les cellules en
question sont les glandes coquillières. Chez le Distomum ram-
lianwm, comme chez la plupart des Distomes de taille plus petite,
elles ne sont pas accumulées en telle quantité poiir former un
corps solide et à contour net. Elles se montrent plutôt dispersées
dans le parenchyme environnant les conduits génitaux et il est sou-
vent nécessaire d'examiner attentivement pour distinguer les cel-
lules pâles et peu nombreuses entre les mailles du parenchyme.
La dilatation fusiforme du germiducte estl'ootype; c'est l'endroit
où la cellule œuf, après avoir été fécondée, est enveloppée par les
cellules vitellines et renfermée avec celles-ci dans la coque dont
la substance est sécrétée par les glandes coquillières.
L'ootype est la partie initiale de l'utérus qui reçoit les œufs com-
])lets pour les pousser au dehors ; il est représenté habituellement
l>ar un canal plus ou moins long et vaste, parcourant le corps eu
diverses directions et finissant par s'ouvrir dans l'orifice génital
femelle. Chez le Distomum ramlianum, il se rend, ajjrès sa sortie
de l'ootype, eu arrière, tout en faisant diverses circonvolutions
dans la partie moyenne du cor])S entre la face dorsale et la face
ventrale. Arrivé dans l'extrémité postérieure il se recourbe et re-
monte en avant en ligne prescjue droite et tout contre la face ven-
trale. A une distance d'environ 0"'"',25 de l'orifice génital, son dia-
mètre diminue brusquement, tandis que ses parois, très minces
jusqu'ici, augmentent d'épaisseur et deviennent visiblement mus-
culeuses. On ])eut y distinguer doux couches de fibres, une couche
— 44 —
extériexire de tihies loii^itiulinales et une couche interne de libres
annulaires. Intérieurement, cette partie terminale de l'utérus à qui
je réserve le nom de va<riii, est revêtue dune couche formée de
substance évidemment cuticulaire, mais (|ui. en vérité, n'est (|u"un
é|iitliélinm métamiirphosé et analo<rue à celui i|ui se trouve dans
le canal éjaculatenr de l'apiiareil mâle. De même (juc là. la sur-
face interne de ce revêtement iKseudo- cuticulaire est tiucment
dentelée.
Les œufs contenus dans l'utérus sont assez réjiulièrement
ovales, operculés et juturvus à leur extrémité ])ostérieure dune
petite |K)inte. Ils mesurent 0""",03r) de lon-inciir et 0""".(»2 de lar-
jreur: leur coque est mince et de ccmleur brun-jaunâtre. En dedans
i>n voit par trans|iarence la cellule (euf (0""".(il environ) entourée
d'un nonilne de cellules vitcllincs dont les emitours ne sont pins
visibles. Les (cufs ne sendtlent donc connnencer à se tlévelopper
qu'après la |Minte: mais n'ayant eu i»onr l'exanu-n qu'un si-id indi-
vidu qui ne paraissait du reste pas ronipb'tcUHnt adulte, je ne |iiiis
certifier ce fait d'niir manière précise.
e. Distomum unicum n. sp.
^iu'^,^ -J.p- -ji. ,,|. „..
TnHivé en un seid exemplaire dans l'intestin d'un Tviouii.r ni-
lotira <|Ue j'ai examiné au ( aire.
('or|iH aplati, allon^ré. arrondi aux extrémités, lonj; île r""M(!.
\m partie antérieure un peu rétréeie de façon que la plus ^nande
larifeur ( l"".*)! > «e trouve vers la lin du tiei« nio\ en ilf la |on;iiniir.
\ enlouse nntérienre inclinée vers la faci" \enlralc. de ti""".2(> de
dinniètre, il orifice à peu près r-irculairc. \ Cntouse ventrale plus
petite. (>"".22, «ituée à la tin du |iremier quart de la |on;;iiiUi .
— 4.5 —
La ]ieau est pour\me (Vécailles (tig". 21) qui atteig-iient la i)lus
forte taille daii.s la partie antérieure tandis que, vers l'extrémité
caudale, elles vont en diminuant de grandeur aussi bien que de
nombre. Dans le voisinage de la ventouse orale elles ont une lon-
gueur de 0'"",02 et une lai'geiir de U'""',009 ; leur forme est à peu
près rectangidaire; le bout dhig-é vers l'extérieur et faisant saillie
sur la surface de la peau, est arrondi.
Appareil digestif. L'œsophage commence par un i)haryux
musculeux de 0°'°',084 de diamètre dont le bord antérieiu' est taillé
en croix. L'œsophage lui-même est droit et relativement coiu't, la
bifurcation ayant lieu déjà à 0"°™,4 en arrière de la ventouse orale.
Les branches de l'intestin sont assez longues et d'épaisseur va-
riable; elles ne s'étendent pas jusqu'à l'extrémité du corps, mais
se terminent 0"'™,5 en avant du bout postérieur. Leur contenu était
formé par un liquide incolore renfermant de nombreux globules
d'aspect graisseux.
Quant au système nerveux j'ai pu constater l'existence d'une
commissure sus-œsophagienne, située entre la ventouse orale et le
])harynx et (|ui se termine latéralement en deux ganglions céré-
braux. Ceux-ci donnent chacun naissance à trois nerfs longitudi-
naux postérieurs dont je n'ai ])U suivre le trajet ultérieur. Les nerfs
longitudinaux antérieurs paraissent également exister au nombre
de trois de chaque côté, mais je n'ai ])u rien observer d'un système
nerveux sus-cérébral. Les nerfs longitudinaux postérieurs sont unis
entre eux par des commissiu-es transversales dont j'ai constaté la
présence çà et là dans le corps. Ces observations incom])lètes et
l)résentant beaucoup de lacunes suffisent néanmoins pom- démon-
trer, que le système nerveux du Distomuvi tmicum est construit
aussi suivant le même type caractéristique des Distomes.
Système excréteur. Le pore caudal, situé à l'extrémité posté-
rieure du corps, donne issue à une vésicule collectrice assez volu-
— 46 —
mineuse. Elle représente un tuyau inii)air «lui. rapprixlié de la taoe
dorsale et lé}rèreinent e(»url»é en forme dun 8 monte en avant
jusque vers le milieu du eorps. Là il se bifuniuo et donne naissanoe
à deux branehes (jui ont en\-iron le même diamètre ((ue la jiortion
iniitaire et vont en diverjreant. à angle presque droit, vers les eôtés
oii files se terminent, avant datteindre les braïu-hes intestinales.
au niveau du bord postérieur du germigène. Je n'ai jiu entièrement
suivre le jiareours des vaisseaux formant la eontinuation de eette
vésicule terminale: d'après ee ([ue j'ai i)U voir, il est très ])rol)al»le
que le système vasiulaire de ce ver est e(U)struit sur le même ty]>e
que celui du Distomum ravilianum. Les entonntiirs ciliés .sont très
reman|uablcs par leur forme (tig. 22i ipii rapjjclle ceux du Dhto-
luHiii ri/iiiuiidi.i l't du JJistomuiii isapunnn. Ils ne sont ])as. ainsi
(pron Idlist-rvc Midinaircmcnt. simplement (iiniciiics. à hase cinii-
lairc ou légèrement cllip.soïdalc. mais la liasc est très allongée.
longue de u'""".!»!??. tandis (pic par contre sa largeur n'est (pic
de 0""<J<)<;. l'i- cette m.iiiièrc. ils présentent une forme tout à fait
différente >nivant (pi'on les voit de face ou de i)nitil. c'est-à-dire,
dans lu direetidii du grand axe de la liasc cllipsindalc mi dans la
direction du petit axe. I >ans ce dernier cas. ils se montrent presipu»
en f<»rme de demi-lune, dans lautre. ils ne dittèrenf gnère de la
forme liabitiiclle. La cellule furumnt couvercle rcnfenne un nnyaii
Hphérifpic ou ovale de ()■",()(»(; environ à nucléole réfringent. .\ la
Huite dc« eX|»éricnccK (pie j'ai faites cbcz les Distomum rif;iiinitl<>.i
fl imtjHtrnm sur le développeiiienf graduel de la forme spécifi(pie
dcH entonnoirs, je ne huIh pas bien certain (pic la forme des cn-
liMinoirH du lUxImniun nnicum décrite plus liant est la forme dé-
tinitive: car le seul ver. (pie j'ai pu observer, n'était éviilemmeiit
pUM encore arrivé à l'état du (léve|o|ipement parfait.
.Vppareil Hcvuel. Le ver poMhède nn scill oritice génital ipii
H4- nioiiire à une petite dJHtance en avant de la ventouse ventrale.
— 47 —
sur la ligne raédio-ventrale. Il cloune dans un sinus génital bien
apparent et possédant la forme d'une bouteille renflée (fig. 23) de
0"™,1 de hauteur et 0'""\06 de diamètre maximum. Au fond de la
bouteille on reconnaît les entrées séparées des conduits génitaux.
Les deux testicules se trouvent dans la portion initiale de la
moitié postérieure du corps, l'un à la suite de l'autre, mais tous les
deux reportés un peu hors du plan médian et sur les côtés, l'an-
térieur à gauche, l'autre à droite. Ils sont exactement réniformes
et disposés de telle façon que lexir plus grand diamètre (0™"',45) se
dirige dans le sens de la largeur et que l'écliancrure correspon-
dant au pelvis renuni donne en avant. Ainsi que pour les reins les
uretères partent du pelvis, les canaux déférents prennent ici nais-
sance du fond de l'échancrure antérieure; ils se rendent en avant
jusqu'un peu au delà de la moitié de la longueur du corps où ils
se réunissent pour entrer immédiatement après dans une vésicule
séminale assez volumineuse. Elle a une forme en massue allongée
dont la plus grande éi)aisseur est de 0""",2 et va en avant en se
rétrécissant peu à ])eu. La vésicule passe au-dessus du fond de la
ventouse ventrale et une fois la ventouse dépassée, descend vers
la face ventrale pour y aboutir au foiul du siinis. Son diamètre di-
minue et finit par être de 0"'",03; elle est complètement reni])lie
de spennatozoaires à l'exception de la portion terminale de ()""", 18
dans la(iuelle on reconnaît au moyen de forts grossissements jdu-
sieurs parties distinctes. 11 y a une ])artic ])ostérieure à ])arois si
épaisses qu'elles ne laissent qu'un canal central étroit, continuation
de la cavité de la vésicule. Ces i)arois éjjaissies sont formées par
des cellules très nettes (fig. 2.'»), disposées régulièrement et à grand
diamètre dirigé obliquement à l'axe du canal interiu'. .le ne suis
pas arrivé à un résultat ])récis au ])oint de vue de la signification
de ces cellules; toutefois il me semble ])robable qu'elles doivent
être un rudiment des glandes prostati(|ues. A la suite de cette
— 48 —
parrie. le canal connai i-troit redevient un pou plus large, er en
uiênie teuii>s il ott're des parais a]»parenunent nuiseulaires; il semble
erre lanaloofue (lu eanal éjaoulateur des eon<<:énères. Autmir de
la partie conduetriee de la vésicule séminale, il y a i-ntin un
seniidant de pixlie du cirrhe assez mince: mais plus en arrière et
autour de la vésicule on n'en <lécouvre plus rien. En somme, je
n'ai pu me faire une idée i)récise de la structure de cette jiartie
de lapjiareil mâle et de ses relations avec les mêmes or<»'anes des
formes voisines.
Le germijïène est un corps clair et circulaire, il'iiu diamètre de
(.)■". 2 et situé à droite au niveau du commenifiiu-nt tic la vésit nie
Héndnale. Le };enniducte s'en détache sur le sommet d'uni- |ietite
proéminence <-oni(iue (sphincter ovariali; il se dirij;c d'nliord vers
le plan médian et s'élarinit iire.s»|Uc tout de suite pour t'ornu r nue
petite cavité fécondatrice peu ajiparente (ti<;. 2-1 1. In peu plus loin
il reçoit le canal de L.\l la.i; i|ui. chez le Dlstinitnin iniinnn,
préBentc la |iin;;ucMr relative la jilus ;:raiidc i|iic je con-
nnJHHe jus(|u'à présent chez un 1 )istomien. 1J1«' atteint |tres(|Ue
l"» i(r",;»."n. Lf cniud liii-mcnie a un )iarfours irré;:iilièrenient
ondulé; ]\ (»""°,().") après son ilc|iarl du ;:cnnidiiitc, il présente un
réceptacle séndual presi|Ue pédoncule et en forme de massue de
O"".!! de |oh;ru<-ur surO""".(tl de diamètre. .\ l'intérieur du ré-
ceptacle on aperçoit, dans mon cM-inpIaire du ver. (|Ucli|Ues rares
(rloltuIcK \ifellins et <|Uel(|Ues cellules oiifs. mais jioint de tila-
mentn HpermatiijUc.s : I aniuml n avait pas encore atteint coniplète-
nient l'état adulte. Les parois du réceptacle aussi itien (|Ue celles
du eanal de Laiuku flont l'épaisseur varie, du resti-. de ()' .(12 ii
0"",o.'{, Mint forniécM extérieurement d'une couche de ninscles an-
iiidnires liien ni-ts et intérieurement |iar une Hiilistance cuticulaire
MUiM traccM de noyaux et d'épaisseur varialde )|ni. cependant, ne
tnpiMse pas le eamil dans toute son étendue. Illle n Cii nmipi' plutôt
— 49 —
qu'un peu plus do la moitié à partir de l'orifice externe; dans le
reste du canal, aboutissant au germiducte, elle est remplacée par
un épitliélium vibratile très beau et très distinct (ûg. 24). Les fila-
ments sont agités d'un mouvement assez vif, mais dont la direction
n'est pas la même partout. Dans la partie proximale, jusqu'à une
distance de 0""°,lo depuis le germiducte, l'action des cils vibra-
tiles porte en dedans, vers le réceptacle séminal; à partir de ce
point, elle change de direction d'une manière très nette et pousse
au-dehors.
Les vitellog-ènes sont assez étendus; ils occupent comme
d'habitude, les bords latéraux du corps en dehors des branches de
l'intestin et, dans le sens de la longueur, l'espace qui sépare la ven-
touse ventrale du bord postérieur du second testicule. Chez l'exem-
plaire observé les grappes des glandes n'étaient pas encore trop
turgescentes, mais relativement minces et étroites, ce qui dépend
de l'état encore peu avancé de l'animal. Les vitelloductes trans-
versaux traversent le corps en arrière du germigène; ils forment
par leur réunion un ])etit réceptacle vitelUn qui conduit dans le
germiducte à peu de distance de l'ootype entoiu'é par les glandes
co(|uillières. L'utérus, une fois formé, se porte d'abord dans l'ex-
trémité i)ostéricure du corps en ])assant entre les deux testicides
et en faisant, dans la partie postérieure, quelc^ues rares circonvo-
lutions; puis il revient sur son premier trajet et monte en avant en
ne décrivant qu'une courbe en forme de S entre les deux testi-
cules. Sa partie terminale, aboutissant au fond du sinus, est un
)»cu ])lus musculcuse et send)le être l'analogue du vagin.
.Mon exeniphiirc contenait des œufs évidemment anormaux p(»ur
h\ phiifiut, entremêlés de nonil)rcux globules et de fragments de
la sul)stance co(|uiliière. Les reufs d'aspect normal, mais sans con-
tenu dévelo])i)é, mesurent ()'"'", 024 environ de longueur sur 0""°,()14
de largeur; la co(|iU' est transparente et d'un l)run-jaunâtre clair.
.MÉMOlIlIiS, T. lu. "ï
— 50 —
7. Distomum geiuinum n. sp.
<Fi(îg. 2J— 27, pi. IV.)
Troiivô denx fois, xnah toujours en nombre restreint, dans les
eonduit."* I)iliaires du Milciis pdnuiticuji eapturé dans les environs
du Caire.
Corps aplati, ail<in;;é. aniinei en avant, aujiinentant en larj>eur
vers l'e.Mréniité postérieure: eelle-ei arrondie. Lon<;ueur totale
7 — 8"": lar^reur à la hauteur de la tête 0'°"'.2. plus «iiande larjieur
1"",3. La ventouse orale est assez iH'tite, de (»""'. 17 de diauiî-tre.
l'ouverture l)ueeale inclinée sur la t'aee vciitrnK'. Niiitoiisi' posté-
rieure eiieore un ]ien jibis pi-tite <|Ue la ventouse antérieure, située
au counnrnrenjent du deuxième <|Uart île la lon;;uenr totale.
La peau est très délieate. lisse et sans anuatnre en forme
d'épines ou d'écaillés.
Appareil ili;rcstif. A la li<iui-|ie t'ait siijti- un |ili;irvii\ visihK--
nient faible et ne iiicsiiraiit (|M«- (• . 1 de diamètre et aiii|Uel t'ait
suite un »i'so|i|iii;re droit et assez mince. A)très une lonj;iienr de
<('".2.') il se bit'in«|Ue )iour ilouner naissance aux branches intesti-
nales (|iii ne M>nt <|n'iin iicii plus épaisses ipie jirsdpjiii^-e. Mlles
parcduriMit toute la lonf^ncnr du corps i-n lon^icant les bords laté-
raux et Hc terminent. a|trèH s'être lé;;èremcnt eoiirliées vers le ])lan
médian, dans rextréniité pnstérieure. à coté «le la vésicule ex-
crétrii'c.
I^e HVMtèinc nerveux est (iévelop|ié. mais je ne lai pas étudié
il'une manière spéelale.
La véHiciile excrétrice i-st représentée par un tronc impair
HNHc/. lonjr ipii. lêp'-rement courlié en fornn- de .n. |iasse entre les
lentieidcN et ne bifiin|Ue, avant d'arriver an niveau dn réceptacle
Héminal. en deux branchcH relativement ciairtes. < 'cIlcH-ci vont en
diver;;e»ut vt-rs lc« bords latéraux, nniis n'excèilent pas l'espace
— 51 ~
compris entre les intestins. Quant au système des vaisseaux qui
prend naissance de la vésicule terminale, j'ai négligé de l'étudier
en détail.
Appareil génital. L'orifice génital se trouve immédiatement
en avant de la ventouse ventrale. Il donne accès dans un petit
sinus, mais je ne sais pas ju'écisément s'il existe des organes co-
pxdateurs ou non. Les deux testicules ne sont pas situés exacte-
ment sur la ligne médiane du cor])s, l'antérieur étant déplacé un
peu sur le côté gauche, le postérieur sur le côté droit. Leur forme
est lobée, l'antérieur possède halutuellement quatre lobes, le posté-
rieur cinq; leur plus grand diamètre n'excède pas O'^^G. Chacun
donne naissance à un canal déférent très délicat qiii monte en
avant. Après avoir dépassé le milieu du corps, ils vont se rejoindre
de façon à former une vésicule séminale assez vohmiineuse. Elle
n'est pas troj) éi)aisse et son diamètre n'est que de 0"™,! environ,
mais sa longueur est considérable. En formant plusieurs anses
transversales qui, cei>endant. n'atteignent pas latéralement les
branches de l'intestin, elle continue à se rendre en avant et finit
par s'ouvrir dans le sinus génital.
Le germigène, de forme habituellement trilobée, est situé
devant les testicules; il est un |)en moins grand (|ue ces derniers,
sa position est pi-es(iue médiane. La connexion des organes géni-
taux femelles internes (v. fig. 27, ])1. iv) ne ditfère ])oint de celle
que nous avons reconnue dans les e.si)èces décrites i)his haut; je
ne ])Ourrais (|ue nie ré|)éter ici en en donnant la description. Le
canal de Laurek, à sa sortie du genniducte, otfre un réce])tacle
séminal assez volumineux qui frappe aussitôt l'observateur et se
présente sous hi forme d'un sac plus ou moins courbé et dilaté par
une quantité énorme de s])erniatozoaires. Dans l'intérieur dugermi-
ducte on observe des cils vibratiles comme chez les autres esjjèces.
Les vitellogènes occniient h-s parties hitéraU's du ciirps en de-
Imrs des branches intestinales. En avant ils commencent à ])eu
lires vers le tiers moyen tle la l(in<rueur ilu corps, en arrière ils ne
dépassent pas le bord postérieur du ^ermigène. Les vitcUoductes
transversaux sont, par conséquent, assez postérieurs et ne i»artent
des vitelln;rcnes que presque inniicdiatenn'nt avant leur tenninai-
8f»n. Leur trajet n'est pas tout à tait per]iendiculairc à Taxe lon<«i-
tudinal du coi-]»s, mais se dirijre un peu en arrière. L"utérus. dès
8on orig^ine. se porte en avant, et t'ait de très nonilireux cmules
latéraux mais qui restent toujours continés entre les liniuclics de
l'intestin, et tinit jtar déboucher dans l'oritice jrénital.
Les ci'ufs du Distomum (femiutim ont une louj^ueur de (l""".02
et une hntreur de ( )""",( (1. l'extréniitc antérieure (qtcrculée est un
)>en plu> étroite (pie l'extrémité opposée qui est suuvcnt munie
d'un trè> petit l»oiifon. La cdquc est. surtout clie/ les (cut's cun-
tcnuN tlan» les anses terminales de l'urérus. assez obscure et de
cuideur lirune. qui permet à peine d'en disfinjiuer l'intérieur. .le
crois y avoir reiomm un embrxi'ii partaitemeiit dévelop|ié. mais
je n'en suis jias tout à t'ait siir.
8. Distomuiu simulans u. sp.
(KiKK- ÎS— 30, |il. IV.)
J'ai rencontré cette espèce :ni iiomlire de trois exemplaires
ndult«-H et d'un exemplaire très jeune dans les conduits biliaires
d un y Vr///x a/>/i'or//.» capturé à .\le\andric. Les vers étaient lo^és
liien loin du conduit biliaire principal, c'cst-à-tlire, tout près des
Inirds du foie. \\h auraient tout à t'ait échappé à mon observation
ni je n'avais pas rencontré dans le contenu de la vessie biliaire
qucIqueM-UhH de leurn irut's.
La forme du corpn ent semlilablc à ecMe de Tcspècc précé-
dente, avec celte différence tontefojn que I e\tn'-mité antérieure est
— 53 —
beaucoup uioin^ aiguë. La longueur de mes individus était de 7""",
la plus grande largeur (en arrière du milieu du corps) était de 1""",5,
et allait en diminuant en avant jusqu'à O^^iG. La ventouse anté-
rieiire, ainsi que son ouverture inclinée vers la face ventrale, est
relativement grande et robuste et mesure 0""',5 de diamètre; la
ventouse ventrale, par contre, est assez petite et ne mesure que
Qmm 2 (ly diamètre; elle est située à peu près à la hauteur du pre-
mier- tiers de la longueur totale.
La peau est lisse et dépourvue d'épines ou d'écaillés.
Appareil digestif. Le pharynx est, ainsi que la ventouse
orale, relativement fort et musculeux et mesure 0°"",3 de diamètre;
il est presque en contact avec cette dernière et précède immédiate-
ment la bifurcation de l'intestin de sorte querœsoi)hage est presque
mil. Les branches de l'intestin s'étendent sur toiite la longuem- du
corps et sont un peu renflées à l'extrémité qui atteint presque l'ex-
trémité postérieure du corps.
Quoique je n'aie pas examiné très en détail le système ner-
veux, j'ai pu me convaincre qu'il est construit sur le type d'échelle
de cordes, et qu'il est, par conséquent, analogue à celui de ses
congénères.
La vésicule excrétrice se comporte d'une manière analogue
à celle de l'espèce précédente; comme celle-ci, elle a la forme d'un F
dont le tronc imi)air s'étend jusque vers le germigène où il se bi-
furque en deux l)ranches courtes qui se continuent dans le système
des vaisseaux. J'ai négligé de taire des recherches sur le trajet
ultérieur de ces derniers.
Les organes génitaux sont construits sur le même ty])*' que
ceux de l'espèce précédente. L'orifice génital se trouve également
devant le bord antérieiir de la ventouse ventrale et donne accès
au sinus génital. Les testicules ont une position à peu près mé-
diane. Ils ont une forme spliéri<|U(' ou allongée il'nntéricur i dnns
— Ô4 —
le sens de la largeur du cor])» et mesurent au iilus (•"".♦i de dia-
mètre. Les eoiiduits déférents naissent sur leurs bords antérieurs,
mais latéralement: ils se rendent en avant et ne se reneontrent
(|u'à une distanee de 0'"°,S derrière le eentre de la ventouse ven-
trale. Par leur réunion ils forment une vésieule séminale d'un dia-
mètre maximum d'environ ((""".l (|ui g:ao:nr l'oritict' mâle après
avoir déerit <|Ueli|Ues rares .sinuosités.
Le germi<rène assez petit et à eontnur plusieurs fois éelianeré
est situé en avant des testieules à «rauelie et eonti>>u au plan uu'-
dian du oorjKs. Le réeeptaele séminal était, dans mes exemjdaires.
petit, en fonne de massue, le eanal de LauiîER assez court et un
peu renflé dans la partie »|ui fait suite au réeeptaele. Dans l'inté-
riein- du «renuiduete on oliserve des eiis vil»ratiles eouinie d'autre
paît. Le> \ iteliojrènes occupent les eûtes du eorjts en dehors
des Inaiielies de l'inte.stin. Ils sont très élégamment ramitiés et
s'étendent de]Uiis le milieu de la |on;i:ueur Jus(|w'au Ixiid antérieur
du premier testicule. L'utérus necupe l.i partie ilu enips anté-
neure an\ ort^'aiies femelles internes. 11 monte en avant en déeri-
VHht de nomhreu.ses anses <|ui ont une tlireetion presipie transver-
Wile et n'exeèdent ^nère les liranehes de l'intestin : linaleuient il
va H'oiivrir au deliois dan» le .sinus génital.
Les «rnfs ti^. 2'.l. pi. IV) simt plus gros nue ceux ilii l>ist^lllllllll
geinivnm et meMureut (»'°"'.(>2H de lungueur .sur (r"',(>lN de largeur.
L'extrémité antérieure operculée est <|Ueli|Ue peu amincie, la co(|ue
cHt mince, main jk-u traiiHparcnt<- à cause de sa enulcur d'un brun
foncé. I>ans les individiiH examines, ils ne ciintcniiient pas eneorc
d'endiryoïi bien développé.
— 55 —
9. Distomum amphileucum n. sp.
(Figg. 31— a5, pi. IV.)
J'ai trouvé cette espèce plusieurs fois dans le conduit biliaire
principal de la Naja haje, à Alexandrie. Parmi les individus adultes
il y en avait presque toujours quelques jeunes, à différents degrés
de développement. La demeure favorite des parasites semble être
la partie extrême du canal biliaire où ils s'assemblent babituelle-
uient en nombre plus élevé. Le plus grand nombre qu d ma ete
donné d'observer dans un même serpent, était de i.
La forme du corps est analogue à celle des deux espèces pré-
cédentes si ce n'est que les deux extrémités sont ici presque égale-
ment formées. La plus grande largeur du corps se rencontre, par
conséquence, à peu près à égale distance des bouts antérieur et
postérieur; elle est de 0^,9, tandis «lue la longueur attemt jusqu.i
Ij.» ^t 3.. 5 La ventouse antérieure inclinée sur la face ventrale
a un diamètre de 0^,18 grandeur que la ventouse ventrale excède
encore un peu, car elle mesure environ O^MO de diamètre. Elle
est située vers la iin du premier tiers de la longueur du corps.
La peau est lisse et manque complètement d armature.
Appareil digestif. A la ventouse orale fait suite un pharynx
relativement considérable de 0'-,0y de diamètre. Il donne accès
dans un œsophage droit et étroit de 0 ,3 de longueur (jm se bi-
furque à peu près à égale distance des deux ventouses. Les
branches de l'intestin ne parcourent pas toute l'étendue du corps,
mais se terminent à une certaine distance du bout postérieur; en
outre, la branche gauche semble être régulièrement un peu plus
courte .,ue celle du coté opposé. Les matières contenues dans 1 ap-
pareil digestif du ver sont les mômes que celles qu. se trouvent
dans son voisinage à l'intérieur du conduit biliaire.
Le système nerveux est construit sur le type d échelle de
— ÔG —
conU'.s. la comiiiis.suri' léiébrale étant située di'niîro lo iihaivux.
Je n'ai étudié, de rapj)areil nerveux, (jue la ])artie antérieure que
j'ai des.>iinée aussi dans la tijrure .il de la idanelie iv; daidîs ee
que j'ai vu. l'apiiareil entier ne parait pas dtt'rir. dans sa structure,
(les ditïerenees importantes avee le type lialtituel.
Le système excréteur, de nièiue. n'ott're ]ias de earaetères
.spéciaux IV. tijj^. ;>ôj. La vésicule terminale, se courliant léjière-
nient en fonne de .*5' entre les testicules. sétciMl JiiM|u'iUi lioid posté-
rieur du trenni^îène où elle .se hit"un|Ue eu deux l)ranclies relative-
ment très courtes. Du cul-de-sac de chacune, on voit ]iartir un
vaisseau principal asceinlant qui se reml, en décrivant de fréquentes
sinuosités, ju.squ'au niveau du Itord antérieur de la ventouse ven-
tralf <iù il se dédoiililc m donnant naissance aux vaisseaux ]trin-
cipaux pairs. ( 'eux-ci .se rendent l'un en avant, l'antre en arrière
en émettant des vais.seaux .secondaires qui finissent i»ar se t'cmlre
dans les capillaires. Il semble y avoir deux vaisseaux .secondaires
sur clia(|Ue branche des vaisseaux principaux. Les ent<MUioirs me-
surent (»"' .ol.'i lon<;ueur et leur liase a un diaun'-tre de (i""".(K).').
Les or;;anes ;xénitaux |icii\cnt être tout à t'ait comparés à
ceux des espèces précédentes quant à la distrilaition d»'s diver-ses
glandes dans le corps. L'oritic»' ;;énital est situé ilcvant la ven-
touse ventrale dans la lij^nc médiam* de la face ventrah-. Il donne
HccèH dans un sinus relativement petit <|ui ne ])arait être (|Ue la
|tartie terminale connnuiie au\ deu\ conduits \ecteins. Les testi-
culcM, de fonne ovalain- et d'iui diamètre maximum «le t) .2S,
Hont ]KiHtérii-urs au reste de l'apiiareil reproducteur. Ils ne sont
pHH. en oulrr, parfaitement nn'-dian. mais rejetés un peu m dehors
du plan médian, l'antérieur à |;auche, le postérieur à droite. Ils
émettent les canaux tléfércnlH qni se rendent en avant cl senddeiit
i«e rencontrer a la hauteur du milieu du corps pour fornur un con
duil tléférenl impair qui a à p<-u \i\in la nn-me épaisseur qnav aient
— 57 —
les conduits avant leur réunion. Ce déférent impair se maintient
sur une ligne presque droite et ne s'élargit pour former la vésieiile
séminale qu'après être arrivé devant le bord postérieur de la ven-
touse ventrale. La vésicule qui commence dès lors, a une épaisseur
de 0""",1 environ et gagne l'orifice génital sous la forme d'un tube
tortueux. A une distance de près de 0'°"',2 devant l'orifice, elle se
rétrécit brusquement de manière à présenter un canal qui n'excède
pas 0'""',025 de diamètre, mais dont les parois sont douées d'une
musculature plus forte. Immédiatement à la suite de la vésicule,
ce canal qui représente le conduit éjaculateur reçoit les conduits
d'excrétion d'un petit nombre de glandes prostatiques unicellulaires
et en forme de poire (v. fig. 34).
Le germigènc, situé à proximité de plan médian du corps et
en avant des testicules, a une forme ovale non lobée et d'un dia-
mètre maximum de 0"'°',3G. Les vitellogèncs peu vohnuineux
occupent les bords du corj)s en dehors des branches intestinales.
Ils commencent en avant depuis le milieu de la longueur à peu
près et se terminent en arrière avant d'atteindre le niveau du
bord antérieur du premier testicule. La connexion des conduits
des organes femelles internes est la même (ju'à l'ordinaire (fig. 33);
le réceptacle sémiiml, appendice du canal de Laurer, est assez
volumineux (0'"'",53 de longueur sur 0""",30 de largeur) et forte-
ment rempli de filaments spermatiques, dont la plus grande ])artie
n'est évidemment jjIus dans un état normal et vivant. La couche
ciliée dans l'intérieur des conduits est bien dévelop])éc. L'utérus,
après sa sortie de la glande coquillière, s'achenn"ne aussitôt en
avant; il suit un parcours très sinueux, visible (htiis l;i figure 31
et, dans cette espèce, surpasse latéralement les branches de
l'intestin. A 0""",18 avant d'arriver au sinus génital, il se rétrécit,
de même (|uc l'appareil vecteur niAlc, et forme uiu' sorte de vagin
musculeux de ()""",()2 de diamètre; (fig. 34).
— a8 —
Lf.s tfut.s .saut fiiiitiiiit R'iiian|ualjk's jiar la présume, à lexté-
licur (le la eoiiuc fhitim'uso . tluiK' l'uvcloppi' «rêlatiiii'ust' trans-
Itari'iite et à «•<int<uus invjruliors, (l'iiiii' c'|»aissi'ur tic 0""".0ô cii
uioycime iv. tij;. .■!2i. La immur' propiviuciit tliti- rst raiacténsti<iiio
par «les plis «Iclicat.s «.'t irréjirulioronuiit rainitios (|u\'lK' porto sur sa
fat-e externe iti;;. :\2 Ai. La longueur îles teufs est de ()""".02o. la
larjreur tle (i""°.Ul.>: rextréiuitc antérieure opcieulée e.st un peu
aniineie. l>an.s le voisinajre «le l'oiitiee <!;éuital. les d'uts cdutinus
dans luténis portent un embryon l»ien développé à intestin rudi
uientaire et renfermant des «'eliules ^ermiiiatives dans son ab-
(loiueii (fijr. 32 H).
Les trois fsp«ci's de vers, décrites ci-devant, t'ont très évideni-
nn-nt |iartie «l'un ;;roupe de Distomiens qui se distinjiue par un
irrand nondire de caractères connnuns. ( "est en premier lieu Hit Al'N '
i|iii a attiré l'attt-ntion sur les formes en (|Ucstion i-n en débrouillant
la synoiiynde et en ajoutant, aux espèces déjà connues, d'autres
inédites. Plus réceiinnent Srn.KS- a repris ce sujet à l'occasion de
la découverte d'une autre forme (1). complexam): il résume et
amplifie les données de MuAi N et finit par i»résenter un taiileau
hynopti<|Ue des espèces les mieux conniu-s jus(|u'à ce jour, et i|ui
n'élèvent au nondire de neuf. A c«'s espèces doivent être ajoutées
<|Ue|t|nes antres. <|ui habitent le foie des oiseaux I />. rhohduc/iiun
V. LlN.s'l ; loiiiii.i.iniinm \. i^NM. nec l'ululKH. rm.isiujini/niii Un».
et xanthunumtuu i'HKPl.). l'arnii les trois funnes i|iu' je viens de
Hifrnaler plus haut, deux sont assurément nouvelles {hi.it. .■<ii>iiiltiii.i
et Jftjil. iniiftlilltiirniii)y tandis <|Ue la troisiènu" {D. <f<iiiiiiui)i) pré-
mMite une certaine resHcuddancc a\ec le I K fiUmiiiH Kivoi lA d'une
I. ItaAt-ii, IXc l/i'bcntUlDiiii'ii «fiT llmiiikiit»', rriilriillilnll I'. llnkliTiol ii \'n\.\
•ili'tikundc, iir. IMO:«, |i »hi i.t itt.
2 HtiL», KoU-n OH |Mirii»llr* SI t'I It, VrliTiliiir.v MnK»/.Mii'. .Iiilir ixt>4, |i. UA
1
— 59 —
part et le D. choledocJmm v. LiNST. de l'autre. Le ver en question
se distingue du D. felmcum par les caraetères suivants : I^e D.
gemimmi est plus petit (jue le D. fel/neiim (7""" contre 10 — 18""");
la partie antérieure du corps est itlus amincie et toute la larg-eur
est relativement inférieure à celle de l'autre espèce. La ventouse
postérieure est sensiblement plus i)etite que la ventouse orale, à
l'opposé du D. felineum où elles sont presque égales. L'œsophage
est plus de deux fois aussi long que le biilbe pharyngien, tandis
que chez le D. fcîineînn il est à peu près de la même longueur
que celui-ci; le germigène n'est pas légèrement, mais très pro-
fondément lobé et, finalement, les œufs sont beaucoup plus petits
(0""",02, ceux Aw D. fpUneum ont 0'"", 03 de long, mais sont égale-
ment larges de 0"'™,01). Enfin le D. felineum n'a été rencontré que
dans des mannnifèrcs, tandis que le D. geminnm est parasite d'un
oiseau. Quant au Dlst. choledocJmm v. LiNST.' qui est également
parasite d'un oiseau (Anas spec.f du Tourquestan), le Dist. geminum
s'en distingue par la proportion des deux ventouses et par la taille
des œufs ; au reste, la description du ver donnée par v. Linstow
est trop générale i)our une comparaison plus détaillée. En sonnue,
je crois ]iou\'oir considérer le D. gemivum aussi comme une espèce
bien distincte des autres congénères connus jusqu'à ce jour.
A cette occasion, je ne puis me dispenser de noter (jue ce groupe
est lui groupe vraiment naturel, de même ([ue celui des Echi-
nostomes, celui des ApoUhnes et autres, et il devra certainement
figurer dans le système, tôt ou tard, coiiiuie un gcnrt' l)icn défini
et d'une toute autre valeur que par exenq)le les genres de l'oh/-
orchf's Stoss., de Mesogonimns MoNTic, etc. Ces derniers ne sont
établis r|uc sur un seul t-t nni(|U(' caractère sans tenir nullement
ccmipte du reste de l'organisation interne, et ils réunissent par
suite des esjjèces bien difierentes. Un genre qui comprendrait les
I. V. Ltnstow, Archiv f. Xatiii-cscliiolitr-, l',>, i, 18H3, p. aOR, TaC. ix, Fij,'. 10.
— 60 —
formes en discussion (on iHUirrait. pcnt-ôtro. rajipckT Frost/io-
mt'tra (rpôa'jcv antcrii'ur et îv/^rr^f. utérus i ne ferait tiu'exi)rinier
une affinité naturelle. Il est hors tle doute (|u'il existe panui
Tensenilile îles 1 )istoniiens assez de {groupes semblables et nous
en eniuiaitrons eneore plus tard. La elassilieation future tlevra
elierelier ees ^jntuites et ennstruire. à leur aide, un systènu' naturel
de nos animaux qui répondra mieux aux exi«:enees de la seienee
que les elassifieations pro|)osées jusqu'ici.
10. Distomum fraternuui Lss.
(Kif;;.'. :Jf., :i". |.l. iv.)
Littérature :
Dixtoinum fniteniutii, Loo.ss, Ueber dcii 15;ill dis Distomum livtfro-
phyes V. Sieu. uiul Dist. fraiermim \\. sp.
(■as.scl, TiiKKixtK (!. FisniKH u. Co. 1894.
J'ai rencontré cette forme «lue foi.s en jiramle abondance dans
la )iartic niovcnnc de l'intcNtin d'un pélican tué à .Mcxandric.
Le ver est extrêmement petit, ne me.><iiraiit dans la lon;;iicur totale
(|Ue 0""..'» et tians la lar;i(Mir ((""".."l. .\ part sa |ictitcssi'. il l'st, (|nant
à Hiin aspect et sou or;;aniH;itioii interne, tout à fait identii|ne au
Jiijtliituinu /itternp/ii/ts V. SlKU.. et n-présciitc \r plus |ndclu' parent
de cette forme, .\yant déjà décrit la nonveilc «•sijècc, je puis nu-
iMtrncr à reporter ici les caractères les plus essentiels.
La forme du corps est ccdle <lu Ih'.it. hihntjthiits: la moitié
antérieure est plus mobile et peut s'étendre eu fonue de cou. tauilis
i|uc la partie postérieure est toujours b«-auconp moins active, à liord
tenninal arrondi ou um'-iim* échancré. Li-s ventouses ont inie taille
à peu près é);alc. la ventouse orale ayant un diamèlic d'environ
0"".Ol, la ventouse v«-ntnile, située à épde distance environ des
extréinitéM du corps, ayant un diann'-tre de 0 ',<).'>. La proportion
de» veiitouheM oH'rc don»' une différence ummcz Kciisible avj-c cell»*
— 61 —
qu'on observe chez le Distomum heteroyjlujes. La peau est mince
et parsemée d'un g-rand nombre d'écaillés rectangulaires distri-
buées sur des rangées transversales très régulières; vers l'extré-
mité postérieure du corps les écailles diminuent de nombre aussi
bien que de grandeur.
Derrière la ventouse orale il y a d'abord un prépharynx bien
développé variant de forme suivant l'état de contraction de rani-
mai. Un pharynx musculeux, de forme allongé et d'une longueur
de 0"'°',031 y fait suite. Les branches de l'intestin longent les
bords latéraux du corps et se termnient, fortement recourbées vers
l'axe médian, à côté de la vésicule excrétrice.
Le système nerveux paraît présenter la disposition habituelle;
la commissure des ganglions cérébraux se trouve immédiatement
en avant et au-dessus du bord antérieur du pharynx.
Système excréteur. On reconnaît facilement la vésicule ter-
minale ou, au moins, sa partie postérieure, tandis que la partie
antérieure bifurquée est en général recouverte par les anses de
l'ixtérus. Les branches de la vésicule sont assez longues et semblent
ne se terminer qu'au niveau du bord antérieur du germigène. Elles
donnent chacune naissance à un vaisseau principal ascendant qui,
apparemment, se bifurque à la hauteur de la ventouse ventrale.
Le trajet ultérieur de ces vaisseaux m'est inconnu.
Les organes génitaux, enfin, sont disposés suivant le même
type que celui du Dist. heterophyes. L'orifi(x^ génital simple est
entouré par le même Ixmrrelet particulier qui représente le carac-
tère du Distomum heterophjics; dans notre espèce, le bourrelet se
trouve aussi au même endroit, contigu à la ventouse ventrale par
son côté gauclie et un peu en arrière. Sa grandeur est en rapport
avec celle de la ventouse; son bord libre est muni de 35 — 40 petits
bâtonnets cliitineux portant chacun sur son côté externe ciu(i cro-
chets secondaires extrêmement délicats. Dans l'intérieur du bourre-
— «2 —
lot. <Mi voit roritico j^féiiital situé «on tout à fait au tond, mais la-
térak-ment sur la ]K'nti' i-t au soninu't iruno i»otiti' papille cylin-
drique. Les testicules, de forme ovoïde et d'un diamètre maxi-
mum de ((""".((T. se rencontrent tout près de rextrémité postérieure
aux entés de la vésicule excrétrice: celui du c«"»té <>auclie est tou-
jours un jteu antérieur à l'autre. Les canaux déférents se rejoiijnent
en avant «lu }rcruiijrène: le déférent commun, étant dans la partie
initiale à peu ]»rès du même caliluv que les déférents pairs, s'élar-
{fit l)ientnt ltrus(|ucment pour fnrmer une vésicule .séminale de
(r".02 de diamètre et coudée vers la gauche. Le coté inférieur du
coude, dune lun^-ueur de ()"'"'.00}<— tr-.OOi), lon<ie la face ven-
trale presque dans le sens transversal, le enté supérieur plus court
(((""".O.")) s'élève vers la face dorsale et finit par se rétrécir i)rcs(|nc
aussi Jirus(|Mcmcnt que la vésicule s'était élarjiie. liiiiiiédiiitcnient
à la suite de ce rétrécissement, il y a une nouvelle dilatation pyri-
fornic qui reçoit à travers ses parois les conduits sécrcteins de
quelques rares ;,'!,iiidrs |irostatiqucs. Fiiialemeiit. le canal vecteur
niale SI- rapproclic de l'oriticc jîénital. mais avant d'entrer dans le
iMinrnlct imi^cnlrux entourant l'oriticc. il rencontre le conduit
femell.
Le };ii iiii;;riic. .sjtiié dans la moitié droite du corps, se trouve
devant Ir» testicules et représente une j^landc ovalaire d'iui dia-
mètre niaxiniuni de (("".((T. Les \ itcllo;ièius sont très nuiins,
car il" m- «ont composés de clia(|ni- coté que i\v 10--12 fojjifides
vitcllins. Ils sont situés sur les bords du corps au-dessous du dos
et ne hétendcnt en avant <|Ue jusqu'au ni\cau du Itord postérieur
rlu jfcrinijfènr. Le réceptacle sénnnal, dépendant ilii canal dt-
I.iAI'itKl'., hc trouve (irdinniremcnt derrière le j^ermi^fèiie et |icut
atteindrr unr lon;;ueur de ()"''.(l,"> et une largeur de 0""".(»'J. La
eonnexiiin drs orpincs fruielles n'offre ri<ii de |iarticidier. Les cir-
eiinvoJntionM de l'utérus, pi-u nonilueusfs du reste, n'occupent qm-
— 03 —
resi)ace compris entre le bord antérieur des testicules et le bord
postérieur de la ventouse ventrale. Non loin du bourrelet génital,
l'utérus dont le diamètre était jusqu'ici d'environ O^^iOT, se ré-
trécit fortement de manière à ne plus représenter qu'un canal de
0°'°,003, à parois peu musculeuses et qui va maintenant se réunir
au conduit mâle. Le conduit génital commun traverse les parois
musculeuses du bourrelet et finit par s'ouvrir au dehors par l'ori-
fice génital.
Les œufs nuirs mesurent 0"'"',U2 de longueur, tandis que la
largeur atteint 0'"'",01. Leur coque est, relativement, très épaisse
(0°"",001) et d'un brun rougeâtre, comme cela se présente dans
les œufs du Distomum heterophyes. Elle renferme un embryon
dévelop})é qui possède une peau ciliée, un intestin rudimentaire
et, dans sa partie postérieure, des cellules germinatives.
11. Distomum heterophyes v. Sieb.
(Figg. 38—40, pi. V.)
Littérature :
Distomum hetercrphyet- v. Siebold uud Bii.harz, Beitrage ziu' Helmiii-
thographia humana, Zeitschr. f. wissensch.
Zool. IV, 1855, p. ()2.
» » CoBBOLD, Entozoa, 1864, p. 195.
» » CoBBOLD, Parasites ofman, 1879, p. 34.
» » Leuckart, Die menschlichcn rarasiten etc.
1. Aufl. 1863, p. 613.
» » Leuckart, Parasiten des Mcnscheu etc. '2. \\ii\.
1891, p. 399.
» » Blanchard, Note préliminaire sur le Distoma
heterophyes etc. Comptes rend, de la Soc. de
Biol. 1891, nr. 34.
» » Loess, Ueber den Bau des Distomum hetero-
jihyes etc. Cassel, Tiieodor 6. Fischer u. Co.
1894.
— tu —
.le iiL- lUL'iiticuiif ii-i ic i»arasite que pour conii)létt.'r i-c travail.
Je l'ai rencontré, durant mon séjour en E<ivi)te, h'ois fois, une
fois à Alexamlrie fiiez un vieil An»l»e venant «le Hosette et qui
hcberg^eait. en outre d'une fiuantité énorme du Distoninm /ictero-
phf/es. plusieurs BilJiarzia /laematobia, Anchi/lostoma duoilenale,
Rhahduiif-iua slroiii/i/liikles et Ascai'is himhn'coifle.i; l'autre fois
eliez un jeune homme de la «'ampajjne, mort à riiô])ital du <;ou-
veniement à Alexandrie. Tendant mon séjour au (aire, le ver fut
également trouvé dans les déjeetious d'un malade. ( "es oliserva-
tions tendent à démontrer (|Ue le ver n'est pas aussi rare i|u'on le
«Toyait jus»ju'iei. Pour le trouver, il faut le reeliereher .surtout dans
les liommes venant de la ea]npa;:ne et. d'ailleurs, il faut faire un
examen minutieux, car. ]»ar suite de .sa |ietite taille, le parasite
se Hou.strait très faeilement aux yeux de l'observateur.
pour r<tr;ranisation anatomi<|Ue et liistoloo;i(|ue du IHstninniii
/ieteriti)/i>/(:t. je renvoie le lecteur à la descri|itinii que J'en ai donné
dans le petit travail sus-im iitionné.
12. Distomum glandulosum u. sp.
iKipir. 41-44, |il. V.)
Cette espèce habitait en petite i|iiaiitité d'exemplaires l'iii-
fentin d'un Idphnsu.s iiiidivnilris. c;iptiir('' dans les |iyi;iiiiidi's de
< îlii/.eli.
Corps aplati. o\ale nu tusifnriiie. les extiéiiiités antérieure et
]HiHlérielire s uniiiieiKsant à peu près é^aieiiielit de taçoii à laisser
In pliiH ^iiiiide largeur de ((""",7 au niveau ilii milieu de la lon-
gueur totale. Liiiigiicur 1 ""'•.. "{jUMiiu'à l'""",! : il tant 1 1 piiMlaiit leiiir
compte i|iic ccN dimeiiHioiiH varient un |mmi suivant la pins mi moins
gnindc contractitiii du corpH. N'entousc orale inclinée sur la face
vcntrnie. d'un diamètre deO"",Il et un peu plus ;,Mandc ipie la
— 65 —
veiitonse ventrale dont le diamètre n'atteint que O^^iOO ; cette der-
nière située au commencement de la moitié postérieure du corps.
La i)eau est lisse, sans armature épineuse, mais percée, sur-
tout dans le voisinage de la ventouse antérieure et sur la face
ventrale, par les conduits d'excrétion d'un nombre notable de
glandes cutanées unicellulaires (fig. 43) caractère «pii a valu à
l'animal le nom de glandulosum.
Le petit pharynx faisant suite à la ventouse orale, a un dia-
mètre de 0""",04 et se continue dans un œsophage très mince qui
présente une longueur de 0'""',15 et un trajet (juclquefois légère-
ment courbé. Les branches de l'intestin qui font suite sont très
courtes (0°"",3), elles divergent à ])eu près à angle droit et se ter-
minent en cul-de-sac immédiatement en avant des testicules. Le
ver se nourrit du contenu de l'intestin de son hôte.
Le système nerveux, dont la commissure principale est située
entre la ventouse orale et le pharynx, est construit sur le type or-
dinaire, celui d'échelle de cordes.
Le système excréteur offre une vésicule collectrice bien
développée dont la partie impaire est presque nulle, à l'opposé des
deux branches assez volumineuses et larges (jusqu'à 0""",7) qui
s'étendent en divergeant jusqu'au bord postérieur des testicules.
C'est ainsi que l'ensemble de la vésicule présente la forme d'un V.
Dans le liquide incolore (]u'elle contient, on y voit en suspension
de nombreux granules réfringents qui sont qiU'h|uefois telle-
ment accumulés que la vésicule devient tout à fait obscure. Les
l)ranclies émettent chacune un vaisseau princi))al (|ui monte en
haut jus(iu'au niveau du bord antérieur des testicules où il se
bifurque en un rauieau ascendant (^t un rameau descendant. La
suite du trajet du système vasculaire est analogue à celui des
autres formes décrites ])lus haut: les entonnoirs ciliés ont une lon-
gueur de O'""',01.') et, à leur base, uiu' largeur de 0""".();">.
MÉMOIUKS, T. III. U
— 66 —
Appareil ri-pitiductriir. I/nrifice «céiiital .simple se trouve
à une «-(lurte (li>taiiee eu avant tle la vent»uise ventrale et parait
rei»orté t<>uj'jur.s un ]ieu sur le eùté droit. 11 donne issue à un jietit
sinus };énital jtrofond de U'""'.04 et au fond duquel (Ui reconnaît
les itritiees séparés des conduits vecteurs mâle et femelle. Les
testicules se rencontrent tout jirès des bords latéraux et à la hau-
teur du milieu de la lon^^ueur. Ils re))résentent deux cor])s traus-
jiarents et irréffulièrement ovoïdes dont le plus <>Tand diamètre,
dirigé dans le .sens de la lon;riicur de l'animal, est de (»""". 2o. le
diamètre transversal n'excédant pas ( )'""'.!."). Les conduits défé-
rents traversent le corps dans la directitm transversale: ils sont
a.ssez courts et vont se rejoindre en avant et au-dessus de la ven-
touse ventrale. Ils t-ommencent par former, par leur réunion, un
déférent très mince dans l'intérieur du((ucl du n-connail, à laide
de très forts ;;rossissenients. des cils viliratiles effectuant jtar leurs
niouvenu-nts un courant dirijré an deliors. Ce déférent impair
mince n'a ce|)en<lant i|Uiine |i>ii;iucnr minime (0""°.(U); Iticntùt il
n'élar^rit au point <le former un conduit de (r"'.t);i — (V""',()4 dédia
mètre et est rempli entièrement de spermatozoaires : la vésicule
Méminale. I^a vésicule fait i|uclipics ciicunvnjutinns sur clle-incme
et finit par se rétrécir de nouveau à une distance il'à peu près
0"".21 du sinus ;;énital. Il en résiMte le canal éjaculateur t|ui est
truiie épaisseur de (^"(Ol . nuiis (pii a lics |iarois assez niuscu-
lenHCM et (|ui. avant de f^apicr le sinus, présente un autre renlle-
ment plus failde. dont les parois sont crildées d'une <;i'ande (pian-
tité de |tetiteM onvertures représentant les orifices d'un nomlirc
proportionnelli'ment énorme de friandes prostati(|Ucs (ti;>-. 1 1 1. Ces
|r|andcH elIcH-mémeH, tinieellulaircs et |tyriformcs à conduits d'»'\-
créfion en partie très lonj^s. M'accumulent dans le voisinaji'c du
conduit éjaculatenr et de la véMicide Héinimile de nninière à fonner,
nvee celle-ci. un corpM arrondi et très nilicnnnl séparé du paren-
— 67 —
chyme environnant. La paroi de ce corps sacciforrae n'est cepen-
dant formée fine par des couches du parencliyme hii-niême qui
sont conii)riniées probablement par suite de l'accroissement de la
vésicule, de telle sorte qu'elles atteignent une structure fibreuse.
Vers l'extérieur, surtout, et vers l'entrée et la sortie des conduits
génitaux, on voit ce semblant de structure fibreuse passer ])eu à
l)eu dans celle du parenchyme normal du corps. Je n'ai pas non
j)lus réussi à découvrir, dans la paroi du sac, des éléments vrai-
ment musculaires et c'est pour cette raison que je ne puis le re-
garder comme \me véritable poche du cirrhe. Du bout de la partie
prostatique jusqu'au tbinl du sinus génital il n'y a ([u'une distance
de O^^Ol.
Le germigèue se rencontre dans la moitié droite du corps et
remplit ])resque entièrement l'interstice entre le testicule de ce
côté et le corps formé par la vésicule séminale et les glandes
prostatiques. Le contour de l'ovaire est médiocrement lobé, mais
seulement chez les individus âgés, tandis que dans les exem})laires
jeunes il est encore lisse et sans ondulations. A la hauteur du bord
antérieur de la ventouse ventrale, on voit partir du germigènc le
germiducte qui se rend en arrière et émet ici d'abord le canal de
Laurer portant sur sa partie basale un réceptacle séminal sacci-
forme, et ([ui reçoit ensuite le canal vitellin impair. Ces organes,
dont la structure intime ne montre aucune particularité, sont situés,
chez l'animal vivant, à peu jnvs au-dessus de la ventouse posté-
rieure. A la suite d'une légèi'c pression exercée sur le ver, ))ression
nécessaire pour l'examen microscopique, ils se déplacent et se
])ortcnt à côté de la ventouse, connue on le voit dans la figure 41.
Les vitellogènes sont ])eu étendus; ils occni)ent les j)arties
antérieures du cor])s en avant des branches de l'intestin et à côté
de la bifurcation de r(cso])hage. Là ils se i)réscntent sous la forme
d'une seule gi^appc dont les tiges prennent une direction plus ou
— 68 —
moins loii<î-itu(liiiaIe et vont à la rencontre l'une de l'autre dans le
vuisinaf^e du j^eniiidnite: le n'-eeptaele vitellin formé jiar leur
réunion est petit. A partir de la {glande eo(iuillière l'utérus, ajurs
avoir servi, dans sa partie initiale, eonuue réceptacle séminal, se
rend jus<|u'à l'extrénu'té juistérieure du coii)s oîi il se reeourlte
liour revenir en haut. Durant ce trajet, il fait des coudes transver-
saux (|ui se rapprochent d'autant jilus des bords latéraux du corps.
«|Ue l'animal est jiliis mûr et (pie .son utérus est plus remjtli d'o-uts.
L'éjtaisseur de l'utérus à son comjilet développement n'excède
;ruère la hauteur de (»""",();{; à une distance d'environ 0""'.2.'5 avant
d'arriver à l'orifice {rénital. il se rétrécit brusquement pour toi nier
un canal de (»'"". 01 — (r"'.(l2 de diamètre et à parois plus muscu-
leUHcs. canal i|iii pourrait être regardé comme ranaloj;uc du vajiin.
Les (cufs du Dixtomum (jlandulosum sont a.ssez petits, et ne
mesurent «pic ((""".OIS de htii^^ucur et ((""".(H de largeur. Ils ont
une forme ré;rnli,".rement «ivale et une corpie tellement épaisse et
obscure (pi'il n'est pas possible d'en liicii «lisfiii;;iicr le contenu:
qui d'après <•«• (pu- j'ai vu. me scmide n'être représenté, même
dans les (i-ufs murs, que |iar un amas de cellules ;;t'rminatives en
|ilUH ou moins ^rand iMiinlirc.
i:i. Distomum liirsutum n. sp.
'Kiiîtr. 45— II», |)|. \.)
.lai trouvé cette espèce à pliisienis reprises dans la |iieiiiière
moitié de l'inlestin de caméléons capturés dans le \ iiisiua;.:e d'.Mc-
xandrie.
\.n forme du corps «-st ass»-/ scinidalilc à celle de I espèce pré-
cédente: aUMhii sa taille est-elle à peu près de la même dimension ;
Le ver nicMUre 1 ""■..'» de |oii{r au plus, tandis que la hn jreur est de
0"",7f>, Lu Mtnieture aiiatomiqiie. par contre, ditl'èic notalilciiuni
— 69 —
de celle du Distomum glandulosum. La ventouse antérieure, avec
son ouverture, dirigée vers la face ventrale, a un diamètre do
0""",1; la ventouse ventrale est beaucoup plus petite et n'atteint
que 0°",06 de diamètre; elle est, en outre, située non au milieu
du corps, mais en avant de la tin du })remier tiers de la longueur
totale.
A première vue et à de faibles grossissements, la peau paraît
être tout à fait lisse, mais en l'examinant à l'aide d'un objectif à
immersion homogène, on reconnaît que sa surface est hérissée
d'une quantité innombrable de très fines pointes qui la rendent
rude comme la langue de quelques mammifères : c'est à cause de
ce caractère que j'ai réservé à notre espèce le nom de hirsutum.
Dans la partie antérieiu'e du corps, la peau est, en outre, percée
par les conduits sécréteurs d'un nombre bien considérable de
glandes cutanées unicellulaires et distribuées irrégulièrement dans
les coiiches périphériques du parenchyme. Des cellules glandu-
laires semblables sont accumulées aussi plus profondément dans
le corps aux côtés de l'œsophage et aux environs de la bifurcation
dans les branches de l'intestin (fiig. 47). Leur grandeur aussi bien
que leur forme (protoplasma fortement granuleux, noyau clair,
sphérique et à nucléole très réfringent) correspondent à celles des
cellules glandulaires périi)liériques. En les examinant plus minu-
tieusement, on reconnaît cependant que leurs conduits sécréteurs
ne se rendent pas directement en haut i)Our délioucher à travers
la peau, mais que tous enscnd)]c cheminent en longeant l'œsophage
et finissent par percer la peau (hins la circonférence de l'ouver-
ture buccale. Les glandes dont les conduits d'excrétion atteignent
une longueur de près de 0""",33, c'est-à-dire 16 fois celle de la
cellule même, appartiennent donc à la catégorie à laquelle on a
réservé le nom spécial de glandes céphaliqucs (Kopfdriiscn,
fia-. 47).
— 70 —
Finalenn'iit. la jiartie anti'iieure du corps du Distonmm hhsu-
tuni lo^e. dans liiitoneur du jtaivnehyiue. ime autre sorte de
forjt.s eelluJaires. «lui n'ont pas été rencontrés, que je sache, dans
les distonies adultes jusiiu'à ce jc»ur, mais (|ui sont connus seule-
ment chez certaines cercaires sous le nom de cellules à bâ-
tonnets. Ilans respèce en (piestion ces orpines itig-. 4S) repré-
sentent des corps iiTégulièrement ronds et il'un diamètre qui varie
entre 0"",13 et 0'"",022. ()\\ ne peut distin<!:uer. ilans l'intérieur.
aurnne trace de noyau, mais ils sont entièrement remplis de jietits
hàtnnnet« pointus d'une lonjïueur de n""'.01.") en moyenne ([ui
partent comme dis rayons de deux «ni trois points de la périphérie.
Les corps eux-mêmes se trouvent dispersés le Ion;;' de l'cesophaye
jus(|u"à sa liifureation et sa transformation en hranehcs de l'in-
testin, .le ne puis dire ius<|uiei <|Uelle est leur fonetion.
Ajipareil dijrestif. A la suite de la ventouse orale, cm ren-
contre le petit pharynx qui. dans notre espèce, est en général plus
large (0"",();'») que Umg (U""°,02r)). 11 se continue dans ra'siiplia;:^
trè» étroit '(r"".*»!). (pii a|»rès une lon;j!:ueur de ()""". l'.i ilunne nais-
sance aux hranehcs intestinales, ('elles -ci sont extréimincnt
courti's. sacciformes et |)artent ilu point de la i)iturcation en for-
mant un an;rl«" de près de ls(t". Leur trajet est donc |iresqiie trans-
verhal à l'axe lun^ritudinal du corps, mais naturidlemcnt. il elian<;-e
avec l'àp- des animaux aussi liien qii'avee l'état tle eontraitioii
dans lequel ils se trouvent.
Le hVstème nerveux offre le t\pe lialiilnel. La eonimissure
céréhrale e-«t située derrière le petit pharynx; les nerfs lonnitu-
dinanx se eoniportcnt comme à lonliiiaire. les nerfs latéraux sont
hiIh en eonimunieation entre eu\ par une eommissure latérale, .l'ai
coni|ité. dauH tout le corps, Hcpl anneaux nerveux transversaux:
iijir eoiitic il- ii':ii iiii trouver iinmiie traee du s\ stèuM" sus cere-
lirai.
— 71 —
Le système excréteur ressemble beaiicoiip à celui de l'espèce
précédente. La vésicule terminale a la forme d'un V à branches
paires extrêmement longues. Celles-ci s'étendent, à vrai dire,
jusqu'aux bords postérieurs des testicules et c'est ainsi qu'ils par-
courent près de deux tiers de la longueur totale du corps (0'°"',8 à
0""",9). Leur largeur n'est pas petite, elle atteint jusqu'à 0"'",16.
La longueur du vaisseau principal qui prend naissance au cul-de-
sac des branches de la vésicule, est, par contre, d'autant plus
petite et ne surpasse pas 0"",05. Sa bifurcation dans les vaisseaux
principaux pairs se fait à la hauteur de la ventouse ventrale. Ces
derniers n'émettent chacun, apparemment, qu'un seul vaisseau
secondaire qui se fend en quatre ou cinq capillaires à entonnoirs
ciliés, tandis que les terminaisons des vaisseaux principaux ne
semblent en porter que deux. Les entonnoirs sont tout à fait sem-
blables à ceux du Distomum glandulosum.
Appareil génital. L'orifice génital est situé au devant et
contre la ventouse ventnile; quehiuefois il semble être placé un
peu hors de la ligne médiane. Il donne accès dans un sinus génital
assez vaste dont le diamètre peut atteindre en longueur celui de
la ventouse ventrale (tig. 49) et dans le fond duquel on aperçoit
les embouchures des conduits vecteurs mâle et femelle. Les testi-
cules se rencontrent latéralement tout près des bords du corps et
au niveau de la ventouse ventrale. Leur taille est ]ietitc, le dia-
mètre maximum ne surpasse pas 0""°,11. Les conduits déférents
se dirigent transversalement vers le ])lnn médian et un peu en
arrière de sorte qu'ils se rencontrent tous deux derrière la ven-
touse ventrale. Là ils s'unissent en un canal simi)le qui ne tarde
l)as à s'élargir brusquement i)our former une vésiciile séminale
tout à fait semblable à celle de l'espèce précédente. Elle a un
diamètre maximum de 0"'"',05; après avoir décrit ])lusieurs circon-
volutions elle se rétrécit, à une distance de 0""",12 du tond du
simis. et passe ainsi dans le eoiuluit éjai-ulatour niusouloux dont
la jtartie jMtstérieure (fontijjne à la vésienle séminale) est trans-
tnnnée en une jtartie ))nistati(|ue ]>eu eonsidérable. du reste. Ses
parois se montrent perforées i)ar les eonduits dexerétion dini petit
nombre de friandes prostatiques, situées dans les environs du con-
duit même. ( 'liez des imlividus plus avaneés en à<;e et dont la \ é-
.sieule séminale est fortement remplie, le pareneliyme auti>ur de
cette vésicule est, connue «elui du Di.itoinitDi i/landidosum. com-
primé de façon ;i produire une structure til)reu.se et à rajipeler
raji|»arence dune poche de cirrlie <|ui. en vérité, n'existe ]»iis.
Le ;;ermi;rcne »|ui. ainsi ([ue les testicules est pt-tit. est iofié
dans la moitié droite du corjts. non loin du plan médian et un peu
en arrière de la ventouse ventrale. Il représente un corps à peu
près hpliéri(|Ue et d un diawiitrc de ()°"",08. Siui conduit d'excré-
tion, le "rcrmiiluctc. .se met en connuunication avec les autres con-
•luits des orjraiies femelles internes, de la même manière ([Uc dans
li'ti autres espèces. Le canal de LaiukI! est à noter, car il n'i'st
pas uniui d'un réccjifacle sénn'nal. mais montre <|uel(|nct'(iis. au
lieu de celui-ci, un rcnHenient fusiformc tun. dans (|iU'i(|Ucs cas,
fait défaut. I^a viliration ciliairc dans l'intérieur îles canaux s'oit-
hcnc cumnu' ailleurs. Les vitello;r,".|u.s df forme scudtialtlc à
celle di-f» vitclltt};èncs de l'espèce jtrécédent»' sont sitiu'"s latérale-
ment et à peu prèh à la liaut«Mir du milieu de la lnii^iiicur. La
|tartic initiale de l'utérus loj;»' presque toujuurs une t|Uiintité de
Kpcnnato/oaircH dcHtinés à féctmdcr les cellules o'uls et entre Ics-
i|ucls les icnfn aelicvés doivent n'enj^aj^cr pour arriver an deliors.
Les coudch de luférus sont manit'estement transversaux et
H'élcndcnt jnHquc tlauM l'extrémité enndalc he (l""",l."i a\;uil de
rcjnindre le hinus jji'iiitJil. la larjjcnr ilc l'utérUH, étant de ()""", ().">
juni|u'ici, tnmlie rapidement et ne présente plus (|m' ()""",( Il S. Les
pnroiH de re ciinal rétréci se ninntrenl munies», en re\!ini lie. d nue
— 73 —
musculature renforcée, et à l'extérieiu- des fibres, d'une couche de
cellules irrégulières , mais pour lesquelles je n'ai pas réussi à
distinguer des conduits d'excrétion.
Les œufs mûrs du Distomum hirsutum sont plus gros que ceux
de l'espèce précédente et atteignent 0""",022 de longueur sur
0'°°',013 de largeur. Leur coque est relativement épaisse, d'un
brun jaunâtre, mais laissant reconnaître par transparence le con-
tenu qui semble être un embryon parfaitement dévelopi)é.
14. Distomum chefrenianum spec. inc.
(Fig-g. 50, 51, pi. V.)
J'ai trouvé cette forme dans la partie initiale de l'intestin de
tous les exemplaires examinés de Rhinopoma microphyllam Geoppr.
qui avaient été saisis dans la seconde pyramide de Gliizeh, et cela
eu nombre considérable. Mais malgré toute la grande quantité
d'exemplaires que j'avais à ma disposition, je n'ai vu aucun dont
le développement était complet. Les plus âgés d'entre eux n'avaient
que quelques rares œufs comme on le voit dans la figure 50. C'est
pour cette raison que je ne puis entièrement certifier, s'il s'agit ici
d'une forme nouvelle et distincte ou si le ver en question ne re-
présente qu'une autre espèce incom})lètement adulte. Mais d"ai)rès
ce que l'on observe de l'organisation iuterne, on peut dire (pie
celle-ci ne coïncide pas avec celle de (luelquc autre espèce.
Le corps est si mobile qu'il ne permet pas de donner des dé-
tails exacts sur la forme, qui en général est ajjlatie et ovalaire,
l'extrémité antérieure étant tantôt i)lus large, tantôt i)]iis mince
que l'extrémité postérieure. Les dimensions changent constam-
ment avec les mouvements de l'animal; en moyenne, la longueur
paraît être de 0""",8 (chez les individus les plus avancés en âge)
et la largeur de 0""",G. La ventouse antérieure est relativement
g^raiitU'. mesurant U '".iri ilc iliaiuôtri.'. la vontousc vcntialo occu-
pant à ])eu près le inilicu du corps, est beaucoup plus i)etitc et
uattciiit que ((""".QX île diaiiiètre. Cette itroportion des deux ven-
touses se rapproche bien sensiblement de celle de lespcce jjrécé-
dentc, mais maljirré cela, notre fonne ne peut être confondue avec
celle-ci. jiarce que d'autres caractères de rorjranisation interne en
ditterent notaldement.
La i»ean est très nnnce. sans armature, mais ottVant. dans la
partie antérieure du corps, de nomlireuses glandes cutanées
nnieellulaires, analojrucs à celles des espèces précédentes.
Le pharynx muscubux ijui tait suite à la ventouse orale a un
diamètre de (•""".U"» et donni' dans un a'supliajic court et très mince
^((■".Ol I qui finit par se bifurquer dans les deux c;ecums intesti-
naux. T'eux-ci sont é{çalement très courts (0"'",18) et vont en di-
verp-ant vers les bords latéraux du c(ir])s et en formant un an;^if
as.Hcz iibtus.
1 Ml système nerveux je n'ai vu que la commi.ssure cérébrale
et qne|(|ues-uns des nerfs qui en itartent: le nerf ventral postérieur
H'étend sur toute la lon;;ueur du corps.
Le système excréteur .se reman|Uc surtout par la jjrande
véMicule collectrice i|ui a la furme d'un V. Les branelics assez
vastes ne finissi'nt qu'immédiatement derrière le bord pnstéricnr
des testieules; elles donnent naissance chacun»' à un vaisseau
iiM-endant primaire, dont le trajet ultérieur est amilo;;ue à relui
du même vaisHcall iliez l'espèce prérédentc.
(^UHUt aux ortrancs reproducteurs, finalement, ils nllVcnt,
en partie, une dis|Misition toute spéciale. L'orifice ;rénitiil se
trouve devant la veiitoiiMe posté ri (iiif. le sinus ;;énital daii> ii (|nci
il donne accès est petit. Les te^ticulcs sont, iiuant à leur taille,
à peu près aussi ^rmnds que la ventonse venlrab-; ils sont situés
au même niveau que celle-ci et diin^ Icm parties hiléralcs du corps.
— ^ 75 —
Leurs déférents viennent à la rencontre l'un de l'autre au-dessus
de la ventouse et se continuent dans un canal de même diamètre
et qui est muni intérieurement d'un épithélium vibratile très net.
Ce conduit impair, après ime longueur de O^^jOS, va s'élargir un
peu et représente alors un conduit de O^^jOlo d'épaisseiu- dont les
parois sont composées extérieurement d'une couche musculaire et
intérieurement d'une couche protoplasmique contenant de nom-
breux noyaux, mais ne laissant pas distinguer des limites cellu-
laires. Ce conduit, qui fait de fortes circonvolutions sur lui-même,
n'est autre chose que la vésicule séminale à un état peu avancé
de développement qui, en ce moment, ne contient pas encore les
amas de spermatozoaires qui la distendront plus tard et en rendront
presque invisilde la structure histologique. Avant de gagner l'ori-
fice génital, cette vésicule se rétrécit, comme à l'ordinaire, i)0ur
former le canal éjaculateur dont la partie terminale précédant
immédiatement la réunion au sinus génital se rentle de nouveau
et représente la partie prostatique. Les glandes prostatiques in-
complètement développées sont accumulées autour du canal éja-
culateur et sont déjà séparées, du parenchyme environnant, par
un contour bien net, mais produit seulement par des cellules allon-
gées et d'aspect fibreux du parenchyme (fig. 51).
Le germigène est situé à droite de la ventouse ventrale et
rapproché du plan médian (fig. 51). Il est très petit et pâle, de
sorte qu'il exige un examen ti'ès attentif et de fortes lentilles sont
nécessaires pour découvrir non seulement le germigène même,
mais sm'tout les conduits qui s'y rattachent. Ceux-ci se comportent
comme à l'ordinaire; la partie basale du canal de Lauree se
montre fortement rentléc de manière à rejjrésenter le commence-
ment d'un récx'ptacle séminal qui cependant est tout à fait vide
jusqu'ici. L'épithélium vibratile tapissant la paroi interne est déjà
bien net et s'agite vivement. Les glandes du vitellogèiic sont
à jK-iiio visibles ihiiis IV-tat de dévoluppL'iiu'iit iK- co vor: iiôan-
inoins il est tout à fait certain qu'elles oceupent les i)arties auté-
liemes du corps: ces mêmes parties (|u"ofe«peut les vitello>iènes
du Distotuiim fflamlulosum. Cette position des vitelloyènes est, à
mon avis, la ditîerence la plus earactéristi(|ue qui sépare le Disto-
tnuin chefrcuianum du Distomum hir.nttinn au(|U»'l il ressemble
dailleurs le plus. L'utérus ne se sijrnale (|ue ]tiir une sorte de
eanal niiii<-i- er transparent traversant la ]iartie postérieure du eorps
en fai^iint «les coudes transversaux. l>ans la plui»art de mes exem-
plaires il était encore coniplctenu-nt vide et dans quelques indivi-
dus seulement, on y ajtercevait (|iicli|Ucs rares œufs, distribués t^à
et là en une seule ranimée l'un derrière lautre. Aucun de ces ceufs
n'était normal : évidemment la période de la maturité sexuelle
n'avait pas encore commencé.
Les u'ufs doivent avoir une lon;;ueur de 0'°"',(.>ir) 0""",01(»,
mais j'ai onns de les nu-surer exactement parce (pi'ils ne sem-
blaient pas être nornniux: la coque était teinte en janm -lirunàtre
ilair. sans contenu liien api»réciable.
15. Distomum pyramidiim n. sp.
.V\K. .'••-', |.l. VI. I
.J'ai rencontré cette fornu", en (|uel(|ues rart-s exemplaires, dans
Piiitcstin d'un Iî/iinolophu,i hipjtncrcj)!.^ BoNAP. jM-ovenant des py-
nimidcM de ( Jlii/.cli. .le n'ai eu l'occasion d'examiner ipinn xid de
ccH cbinqttèrcs.
\m forme du corps est assez variabh- et en rapport avec les
mouvements de l'aintmil. la lon^rnctn- n'atteint pas. menu- lorsqu'il
cMt fortement distendu, 1"'°, mais varie liidtituclicment entre (•""",(>
et 0*',H; la larjfcur CMt de (r",4. Les deux ventouses sont pres(|Ue
(''KhIch et nn-Hurent <»"■". 1 de diamètre. La ventouse postérieure
wcupe H peu près le milieu du corps.
La peaii est lisse, mais traversée, dans le voisinage de la tête,
par les conduits d'excrétion de nombreuses glandes cutanées.
L'intestin se compose d'un pharynx musculeux de 0'"",03 de
diamètre, auquel fait suite un œsophage mince de 0'""',1 qui pré-
cède les deux branches intestinales. Celles-ci sont aussi très
courtes, sacciformes, mais elles ne divergent pas autant que celles
des espèces signalées jdus haut, l'angle formé par elles étant tout
au plus droit.
Je ne puis rien dire du système nerveux et de Tappareil
excréteur, n'ayant pu, chez mes quelques exemplaires, en con-
stater que l'existence.
Les organes sexuels sont construits siir le même type que
celui des espèces précédentes. L'orifice externe unique est situé
devant la ventouse ventrale, le sinus dans lequel il donne accès
est assez étroit. Les testicules, fortement rapprochés des bords
latéraux, sont un peu antérieurs au niveau de la ventouse ventrale.
Leurs déférents suivent un trajet transversal; après une longuem-
de 0'"'",08, au plus, ils s'unissent entre eux dans le plan médian
et au-dessus de la ventouse. 11 en résulte de cette rémiion d'abord
im court canal impair et à revêtement interne vibratile qui ne tarde
pas à s'élargir et à former de cette manière la vésicule séminale.
Celle-ci, aussi bien que le canal éjaculateur qui y fait suite, se
comporte comme dans les espèces voisines. La partie terminale
du canal é:)aculateur est transformée en une partie prostatique.
Le germigène, ap])artenant à la moitié droite du corps, est
contigit à la ventouse ventrale en amère, et a un diamètre de
0""",07. Les vitellogènes situés en avant, au devant des branches
de l'intestin, sont très exigus et ])eu ramifiés. Leurs conduits d'ex-
crétion qui ont une direction longitudinale sont relativement longs.
Les coudes de l'utérus occupent principalement la partie du corps
postérieure aux testicules; la i)artie terminale de l'utérus est,
— (8 —
comme rniijdurv. rran.sformée île fayon à ropiéseuter une sorte île
vagiu.
Les œufs tjue j'ai oublié de mesurer ont une eotjue relative-
ment épaisse, assez obscure et si peu transjuuente. ((uOn n'en
peut avec certitude distinjruer le contenu (|ui sonihle être cepen-
dant un embryon complet.
16. Distomum obtusiun n. sp.
(Tigg. 53—56, pi. VI.)
Trouvé jdusieurs fois dans l'intestin du canu'Iéon. en nombre
médiocre, à Alexandrie.
Corps aplati. rc;ridicrenient ovale et d'apparence peu mobile.
attei^Tiiant jus(|u'à 2""". 4 de lon<; et larj^e de 0, l"'"',6ô. Ventouse
orale inclinée sur la face ventrale et mesurant 0""".27 de diamètre,
ventouse ventrale un peu plus ]>etite (0°"".22) et .située immédiate-
ment avant le milieu de la lonn^ueur.
La peau montre la même particularité (juc celle du DiMuinum
hirxntum. K.\amim'-c à l'aide de faibles jrrossi.ssenu'nts. elle parait
être tout à fait lisse, nuiis en se servant de fortes lentilles, on re-
connaît facilenn'Ut <|Ue la surface est ^r-iinie d'une i|Uantité innom-
brable de pointes fines \\v mesurant |ias plus de ()'""',(HHr) dans
leur longueur, .\ussi les glandes cutanées .sniit-elies extrénw-
ment développées dans cette espèce. Toute la partie antérieure du
eoqts en est altondamnieiit |ioiir\Me. mais c'est priii(-i|ialeiii('iit les
glandes cépliali)|nes <|ui sont en plus grande (piantité et en
nombre excédant tout ce (|Ue je connais juM|u'i(i lig. .')."> i. Klles
H'nccuniulent de manière à former un véritable maiiteaii autour de
In ventouKc antérieure et envoient toutes Icins conduits d'excrétion
vers le Inird libre de l'ontice buccal. o(i les cndiouclnu'cs sont dis
|Mm^'i>M en pluHieum néries irrégidièrch. Le < mps ileh eellidcs a une
— 79 —
longueur d'environ 0"",0o et le noyau un diamètre de 0°"°,007,
tandis que les conduits excréteurs s'étendent jusqu'à \me longueiir
de 0"",14.
L'intestin est remarquable surtoiit par la petitesse de l'œso-
phage dont la longueur n'est que de O"",!; aussi les branches de
l'intestin sont-elles très courtes (0°"",5) et se terminent, en massue,
devant les testicules après un trajet presque transversal.
Le système nerveux est construit sur le type d'échelle de
cordes. La commissure cérébrale traverse l'intestin entre la ven-
touse orale et le pharynx. De chaque côté, des ganglions cérébraux
partent six nerfs longitudinaux dont les postérieiirs parcourent
toute la longueur du corps; les nerfs venti'aux vont se rejoindre
dans l'extrémité caudale. Les nerfs latéraux antérieiu' et posté-
rieur sont réunis entre eux par une commissure latérale. J'ai
compté cinq ou six anneaux transversaux dont deux sont situés
devant la ventouse ventrale, trois ou quatre derrière celle-ci. Un
système sus-cérébral de forme habituelle paraît exister dans cette
espèce.
La vésicule excrétrice en forme de V est extrêmement vaste,
ses branches ont un diamètre de 0'""',4. Mais, en échange, leur
longueur est moindre, car elles se terminent déjà avant d'arriver
à la hauteur du milieu du corps, chez les individus adultes; chez
des individus moins âgés, j'ai souvent observé que les branches
de la vésicule surpassaient encore le niveau du bord antérieur
de la ventouse ventrale. Quant au système des vaisseaux qui prend
naissance de la vésicule terminale, celui-ci ne diffère point du type
que nous avons appris à connaître chez la plupart des espèces
voisines. Les entonnoirs ciliés ont une longueur de ])rcsque 0'"'",02
et une largeur maximum de 0""",0U8.
Organes génitaux. L'orifice génital est situé à ])eu de distance
devant la ventouse ventrale, et à peu près dans la ligue médiane.
— 80 —
Le sinus gôiiital ^-sr tri-s étroit. Les testiculos ont ici uiio taille
rcspectahle et l•el)|•é^senteIlt deux eorps ovalaires ou irrégulière-
ment rnnds dun diamètre maximum de 0""°.4ô. Leur position est
latérale, de même (|Ue eliez les autres e.sjjèees voisines: leurs bords
|x>stérieurs se trouvent environ à la lianti-ur du centii' de la ven-
touse venti-ale. Les eanaux dét'érents. à jiartir de leur sortie des
testicules, s'aelieminent vers le jdan médian du eorps où ils se ren-
contrent un jieu en avant et au-dessus de la ventouse ventrale; ils
comnienccnt par former un canal uni(|ne de même diamètre »|ue
le leur et <|ni ne sélar^it <|u'ai»rès une certaine distance, pour for-
mer la vésicule séminale, ("elle-ei se conii)orte conniu' ailleurs:
elle a un diamètre d'environ (('""".or) et .se rétrécit ajuès avoir fait
i|Ucl(|ues siiiiio.sités en un canal éjaculateur de U""".012 lU' dia-
niètn-. de U""".ir» de lon;;ueur, à jiarois plus musculeuses et dtuit
la partie moyenne est renflée et repré-sente la )iartie prostatiijue.
Les ;^lan<les prostatiques elles-mêmes n'offrent point de |i;nti-
cularité.
L«- >;crmi;;ène se ili>tin;iUc clie/ les individus ailnlti's par sa
ffirnie fortement loliée, t'orme ipii se raiiproche d'autant plus
d'une forme irré;;idièreMicnt ronile à mesure (|n on ohserve des
individus moins à^és. liicn *|U il ap|iarticnne en principe à la moitié
droit»' du corps, où il se rencontre à peu ]irès à é;ialc ilistancc des
deux veiitouscK. il commence, à nu-siirc (pril s'a;irandit avec le
ver. à dépasser le plan médian dn corps par son extrémité ;>'auclie
et finit i|Uc|i|UefoiH par scuddcr être complètcnicnl médian. Le '^w-
niiductc se dirip' en arrière et se met en communication ici avec
le cainil de Lai liKi: portant ini réceptacle séminal en forme d'ap-
IHMidice Miccifornie. Il rejoint ensuite le conduit \itellin toujours
en iivani et Un peu au dessus de la ventouse ventrale. Mans son
inléricnr, ainsi ipn- dans les parties liasalcs <lu canal de Lmuii:):
et du réc<-ptac|e héminal. on aperçoit le rcNclnncnt vilinitilc. Les
— 81 —
glamles du vitellog-ène sont tout à t'ait antérieures et occiipent
de chaqiie côté, soiis forme d'une grappe légèrement ramifiée, l'es-
pace étroit qui reste libre entre les branches de l'intestin et la ven-
touse orale. Les coudes de l'utérus ne traversent que la partie
du corps comprise entre le bord postérieur des testicides et l'ex-
trémité caudale. Parmi les œufs contenus dans l'utérus, on aper-
çoit çà et là des amas de spermatozoaires, mais ces derniers s'ac-
cumulent principalement dans la partie initiale tout près de la
glande coqixillière , partie qui représente un réceptacle séminal
utérin. A une distance de O^^iGô de l'embouchure au fond du sinus,
l'utérus forme un vagin en diminuant l)rusquement de calibre et
en augmentant de musculature dans ses parois; extérieurement ce
vagin est, de plus, entouré par une couche de cellules protoplas-
miques, mais (jui ne laissent reconnaître aucun indice de conduit
d'excrétion, comme chez le Distomum hirsutiim.
Les œufs sont relativement longs et étroits et mesurent 0°°',025
dans la longueur, mais n'ont que 0""",()11 d'épaisseur. Leur corpxe
operculée est colorée en brun-jaunâtre et assez clair pour laisser
voir au-dehors le contenu (jui est rei)résenté par m\ embryon com-
plet à revêtement vibratile, à intestin rudimentaire et cellules ger-
minatives dans sa i)artie postérieure.
17. Distomum sphaerula n. sp.
(FiSK- ô7— lii», pi. VI.)
J'ai trouvé cette forme une fois en nombre restreint dans la
partie initiale de l'intestin d'un Rhinolophua hippocrepls Bonap.
venant des pyramides de Ghizeh.
Parmi les espèces du groupe décrites ici, le Dislumum sphae-
rula se distingue par la forme de son corps qui est beaucoup moins
aplati que dans les formes voisines et (|ui, à l'état (U* repos, est
MKMdllir.S, T. III. 1 1
— 82 —
à peine |»lu.s linijr <jiie larjre. Cette foriiic n est pas eeiiemlaut tmit
a fait fixe: ranimai est même cajjable de faire tles mouvonieiits
très vifs qui sont tnujunrs areompairnés (lallDiijreiiu'nts et de eon-
traetiiins. Ces dernières peuvent arriver à un tel dejiié ([ue la lon-
{çueur devient inférieure à la lar<:eur. A l'état de repos, eonnne je
l'ai déjà dit. la fonne du eorps est à peu ]irès ronde, la lonj;ueur
étant de l°'°'.."i2 sur 1""".4() de lar<ji;eur. Lextréniité antérieure est
en tout cas un ]teu plus étroite que rextréniité jwstérieure qui peut
être même un peu éelianerée (fi<r. ï'û). Les ventouses sont d'une
épale jrnisseur : (»' '".is. L'antérieure est plaeée entièrement sur
la face ventrale oii elle s'éloifrne un peu du bord antérieur du
eorjis. La ventouse ventrale est située derrière le milieu du eorps,
mais en restant en eontaet avee eelle là par son httrd antérieur.
La |»eau est li.sse mais, de même i|Me elu-z les espèees pré-
eédentes. perforée dans le voisinaj^e de la ventcm.se (U'ale, d'un
jrrand nomlire d'ouvertures : les emboueliures des }>;landes entanées
amassées dans eet endroit.
Le svstème dij^estif se eoni|tose d ini (esciplia;;t' très eourt
dont la partie iidtiale est transformée en ini pliarvnx niiiMuieux
de O*".*»!» d»' diamètre, et des deux Itranelies intestinales (pli, dès
leur nrijfine, prennent un trajet eoniplètenu-nt transversal de ma-
nière à fonner toutes les deux, sauf qneltpU's ondulations léfyères,
une liffne droite. A cause de la lar;;eur |)lns eonsidéralil»' du corps.
elleM peuvent atteindre une lonji;ueur relativement supéricnrc à
celle qu'elle»* ont dauH Ich espèce» voisines, e'est-à -dire jusipià
SvHtèine ner\ eux. .l'ai réussi à constater la coniniissun- eé-
rélirale située entre la N«nton>*e orale et !<• pliai yn\ et les six nerfs
loniritudinaiix nntérieiirs et postérieurs, eoninie donliiiaire. l'ai
Milite lie la fonne Hpé<-itiqiie du corpH. le trajet du nerf latéral
|Nmtérieur cHt nsse/. ar(|né. Kntre Ich ncrlM lon;;itiiiliiiaiix s'étendent
— 83 —
les nerfs transversaux rénnis en anneaux; je n'ai pu en constater
que quatre, mais évidemment il y en a davantage. Je ne puis dire
enfin s'il existe ou non un système nerveux sus-cérébral.
Le système excréteur se comporte de la même façon que
celui des espèces voisines. La vésicule terminale dont le pore se
trouve au fond de l'écliancnu-e du bord postérieur du corps, a la
forme d'un V, mais les branches qui s'élèvent en avant jusqu'au
niveau du centre de la ventouse ventrale ne sont pas, ici, aussi
larges que chez le Distomum obtusum par exemple (0"'",7 de lon-
gueur sur 0""',08 de diamètre). Les vaisseaux primaires qui prennent
naissance sur les branches de la vésicule, sont très courts et ne
tardent pas à se diviser de nouveau et à former de cette manière
les vaisseaux principaux pairs. Ceux-ci émettent les vaisseaux
secondaires dont je n'ai pu constater le nombre avec précision.
Ces derniers, enfin, finissent par former les capillaires qui portent
à leiu's terminaisons les entonnoirs ciliés qui mesurent 0""",022 de
longueur sur 0'"™,009 de largeur à leur base (fig. 59).
Organes génitaux. L'orifice génital unique semble être tou-
jours un peu éloigné de la ligne médiane du ventre sur la moitié
droite du corps et à mie distance de 0'"™,17 du centre de la ven-
touse postérieure. Il donne accès dans un sinus assez caracté-
ristique (fig. 60). Sa forme est celle d'une poire dont l'axe central
se dirige vers le dos et a une longueur de 0""",08, tandis que la
largeur, de 0""",07 près de l'orifice, diminue en haut jusqu'à de-
venir au sommet de O""",!)!. Litérieurement, la cavité du sinus est
revêtue d'un grand nombre de piquants pointus qui s'élèvent de
la paroi et sont tous dirigés vers le centre et l'orifice externe :
cette armature est comi)lètement semblable à celle par exemple
du sinus génital du Distoratim pcrlatiim de la tanche en Europe.
Les parois elles-mêmes du sinus sont composées de deux systèmes
de fibres musculaires, un intérieur circulaire et un extérieur longi-
— 84 —
tutliiial. A hiiu hdimiirt. Ir !>inus se fOutimiL' dans un canal à i)a-
rois de même comiMisitioii nuiseiik'Use (|iii tourne, en sélarfi'issiint
peu II peu jusijuà (r".(»3. vers le itlaii médian du eorjis et se ter-
mine après une Inn^^ueur d"à peu près (•""".( »S. Les i)i»iuants de la
eavité préecdente font défaut iii. tandis (pie les eouehes museu-
laires de la ])aroi f^ont la continuation de celles de la cavité jiiri-
forme. Le canal même juésente deux ouvertures en outre de celle
par laquelle il est en coninninication avec la partie élar<iie: lune
est située au fond intérieur et ilonne entrée tlans rajipareil vecteur
femelle, l'autre est treusée dans la paroi latérale non loin de l'ou-
verture femelle et se e(Uitiuue avec le oMidiiit màlc. I)e cette dis-
]Mtsition des orifices };énitaux séparés, il résulte (pic nous avons à
considérer comme sinus <;énital et la cavité pirit'ornie et le canal
adhérent.
Ia's testicules de fornu" irré<;ulièrement arntndie se trouvent
latéralement en arrière des culs-de-sae des intestins et avec leurs
centres à peu près au luveau de l'orifice j;énital. Leur diamètre
varie «le ((""".r.! à (»°"°.2.S. Les déférents suivent un trajet trans-
vrrwil et lé;;crement courlié; ils viennent à la rencontre l'un de
l'autre au-ilessus de la ventouse ventrale et donnent naissance, par
leur réunion, à la vésicule séminale <pii n'est précédée <|Mc par
un conduit déférent impair extrêmement court. La vésicidc. en
éelianp*. est assi-z lon;riic et très sinueu.se. d'un diamètre maximum
fie O— *.(l."). A une distance de (•""". l.'î <lc remlMinrliurc décrite |iliis
haut. dniiM le sinus, elle se rétrécit pnin- former le lanai éjaeida-
teur de <r'*,((I de diamètre (pli immédiat«'ment avant de dclinuelicr
M4* dilate de non\ean en forme de fuseau: cette dilatation repré-
H4-nte la partie pr<iKtati(pie. Le» ;;lan(les prostatiipies d aspect ha
liitm-l. atteipicnt ici un nonilue liicn conMidéraldc et entourent la
partie pr<iNlati(pie elle même et les particH voisines du sinus et de
la véi»ieule séminale. L'ensendde de ces j^landes et de la vésicule
— 85 —
est entouré, comme chez d'autres espèces, par une couche de tissu
fibreux (jui n'est pas, cependant, une formation propre, mais fait
partie du parenchyme général du corps dont il n'est qu'une zone
comprimée i»ar le renflement de la vésicule pendant la maturité
de l'animal.
Le g-ermigène a ime position semblable à celle qu'occupe celui
du Distomum obtusum, si ce n'est qu'il est fortement rapproché du
testicule du même côté. Sa forme est originairement triangulaire,
le sommet du triangle étant dirigé en arrière. Chez les individus
jeunes, la base du triangle est légèrement ondiilée; au fur et à
mesure que le ver avance en âge, ces ondulations deviennent de
plus en plus profondes et chez les individus tout à fait adultes le
germigène est, vers l'extrémité antérieure du corps, c'est-à-dire
dans la i)artie correspondante à la base du triangle, tellement lobé
qu'il paraît presque ramifié (fig. 57). Le germiducte prend son ori-
gine de l'extrémité postérieure et se dirige, primitivement, en
arrière où il se met en communication avec le conduit vitellin et
le canal de Laurer. Ce dernier offre un réceptacle séminal sacci-
forme assez volumineux et dont le plus grand diamètre de 0""",15
est dirigé en arrière et en dehors. Les vitellogènes représentent,
de chaque côté, une grappe simple, mais très élégamment ramifiée,
située en avant des branches de l'intestin entre celles-ci et la ven-
touse orale. L'ouverture du canal vitellin impair qui sort d'un ])etit
récej)tacle vitellin triangulaire, se trouvant dans la moitié droite
du corps, le ])arcours des deux vitelloductcs principaux ne peut
pas être le même de chaque côté. En réalité, celui du côté droit
gagne le réceptacle vitellin en ligne ])resque ])arallèle au i)lan mé-
dian du cor|)s, tandis (|ue celui du côté opposé doit croiser ce phui
sous un angle assez obliciue. Quant à la glande coquillière, à la
structure microscoi»i<|ue des conduits gém'taux et à leur revête-
ment vil)ratih' interne principalement, il n'y a pas ici des différences
— 8fi —
avec les autres tonnes. L'utérus dont la ])artie initiale loiro par-
fois (les (juantités énoniies de si)eruiat«zi>aires. oceupe une iKisition
sensiblement transversale. Il décrit plusieurs anses d'un bord du
eor])8 à l'autre; ces anses sont aussi assez sinueuses, mais ne sur-
imssent pas toutefois en avant les bords postérieurs des testicules.
Finalement, l'utérus arrive au sinus «génital: à (r'°,02 avant d'y
entrer il se rétrécit brusquement et offre un diamètre de 0'°",01,
c'est-à-dire réduit au tiers de son diamètre antérieur.
Les œufs ont une Ion;riieur de (T^.Olit et une larjreur de 0""",01 :
leur ft)nne est ré^rulièrenicnt ovalaire. leur cdijuc operculée est
d'un bnui-jaunàtre clair, mais lais.sc reconnaître le contenu (|ui est
un corj)s embryonnaire coinplctcniciit développé.
Les formes des Distomes décrites plus liant sous les n"' 12 — 17
constituent un trrouiic de vers évidcniniciit naturel; de ce ^froupe
font partie, de plus, les Distnmnin nsciilia et a.'ic/dioidcs VAN
Hkn. et jtndmbicment aussi le Dist. heleropuriiui Dl'J. Toutes
ces fonnes ont un bon nonilirc de caractères connnnns et habitent,
il'une manière bien évidente. l'intestin des animaux insectivores
('chauvc-honris. caméléon), ("est ainsi (|u'cllcs doivent rc]»réscnter,
h mon avis, un autre t;enre mxturellement limité, aii(|Mc! on pour-
rait peut-être réserver le nom Lfcit/iudiiKlrinin.' par suite i\v la
f«»rme îles vitclloj;ènes (|ui sont de simples ;riappcs en t'ormc di'
petits arlircs.
18 Distomum tacaponso Sons.
(Hi?(f. rti, «a, |ii. IV. il(f. «1, i>l. vil.)
Littérature :
hiÊtnmum fjirr. imiu HoNHiNfi, Trrlimti»(|i <li Htllili »• (Il .\lltitii lli'llll
Collczinnc <lrl .MiiHi'o (li l'iHH, I'hicchmI vt-rlmli
I. ^ XiWkc. I« vllollaa, rt iMp»<, r«rliri<.
— 87 —
délia Soc. Toscaua di Se. nat. Seduta del 5 febb.
1893, pag. 5.
Distomum tacapense, Sonsino, Entozoi di cameleonte e di anfibi vac-
colti nel Sud délia Tunisia. Ibid. Seduta del
6 magg. 1894, pag. 2.
Je trouvais cette forme qui se rapporte sans aucun doute à l'es-
pèce décrite par SoNSiNO à plusieurs reprises, mais pas toujours,
dans la partie initiale de l'intestin de caméléons saisis dans les
environs d'Alexandrie, et principalement à Ramleh. Les spécimens
ti-ouvés se présentaient presque toujours mêlés à des exemplaires
d'autres espèces qui habitent également l'intestin du caméléon.
Panui ces derniers c'est principalement le Distomum obtusum qui
offre à première vue une certaine ressemblance avec notre espèce,
non seulement par sa grosseur et sa forme externe, mais aussi par
la disposition des organes internes. Je suis porté à ramener, en
partie, à ce fait plusieurs indications de SoNSiNO qui diffèrent bien
notablement de ce que j'ai observé moi-même chez le véritable
Distomum tacapense, et auxquelles nous aurons à revenir bientôt
plus en détail.
Dans mes exemplaires la longueur atteint l^^jS sur une largeur
de 1"",03. Le corps aplati a une forme ovale assez régulière qui,
lorsque le ver est étalé, peut devenir allongée, tandis qu'à l'état
contracté, elle devient presque sphérique. Les ventouses ne dif-
fèrent pas beaucoup en grosseur, la ventouse antérieure mesurant
en moyenne 0"",15, la ventouse postérieure 0""",17; mais c'est chez
tous les individus et sans aucune excci)tion que l'on trouve ces
]n-oi)ortions et la ventouse postérieure toujours ])lus grosse que
la ventouse orale. Contrairement à cela, Sonsino rai)i)orte que
cette deridère est la plus grande. Je n'ai jamais i)u constater ce
fait chez le Distomum tacapense, mais il se manifeste l)icn claire-
ment chez le Distomum obtusum. La ventouse ventrale est située
— S8 —
à j)cu jtrès au luilicu du coi-jjs. mais uuo toit* éloijiiK-o tlo cette
])lace elle s'avance toujours vers la partie postérieure du corps
et ne se trouve jamais raiiiirocliée de l'extrémité fé])lialii|ue. .Te
signale cela expressément parce (juc Sonsixo attriliuc à la ven-
touse ventrale une jHisition en avant du milieu du «orps.
La jieau est, connue rindit|Uc exactement Soxï^INO. parsemée
de jietites épines cuticulaires (pii smit trop étroites pour i)ouvoir
être nommées écailles. Elles ont une louffueiir (fig:. 61, jd. vi) de
ir".!»!, une larjreur de (>""",( I(i2 si-uicmeiit et se terminent par une
)>ointe uui(|Ue. (.'ette forme étaldit une dittérence précise entre
notre espèce et le Distomum conftisum Lss. (= Dùstomum clavi-
ilti-itm l)rj.i de nos t;renouillcs (pie SoN'siXi» avait considéré
il'abord comme une variété et avec le<|ucl il a en vérité une cer-
taine ri-Hscnddaiirr. Mais rariiiaturc ( uticulairf du I l/stoitiinii cuii-
j'usnm est t'niniée par des vérital)les écailles rectanj^ulaires dont le
Ixird |Histérit'ur est très visihiement fendu en un nomlire (7 — 9)
de petit«'s dents très nettes. ClieK le Distomum tacapeiise les j)i-
ipiants sont disposés sur des ran<;ées transversales très réfiulières
i|ui dans le voisinaj^c d«' la tête ont unt- distance d'environ 0""",()()S
et clans lesquelles les piipiants sont espacés les uns des autres de
(r".01. \'ers le liout postéri«'Ur du corps, la distanee des laufiées
HUKsi hien (pu- eidle des pi(pnints entre eux \a en an<;°mentant,
tandis (pic les derniers eux-ménu's diminuent peu à peu en ^^ran-
deur. Près de l'extrémité caudale, il est assez difficile d'en ren-
contrer encore (piehpies-nns.
Appan^il dijrcHtif. A la vcnt(Uisc orale fait suite un pharynx
relativement jtetit ((r".<(.'») (pii ne tarde pas à se eontiiuuT dans
un pliarynx dont la loiiffiu-ur n'excède jamais, d'après ce (|ue j'ai
ob»M'rvé, O"", l'J. Le JUjituiiiinn iihtii.siiin n'ayant |tas non plus un
n'mt])\un!v |»1um |on(f . je ne puis m'c\pli(picr la description deSoN-
MIN(» (pli ntlriluic au JJi.ilominn liiriiinii.tr un • loii^C (csopluijfc ■ .
— 89 —
Les brandies de l'intestin sont courtes comme dans les espèces
décrites plus haut; dès leur origine, elles vont en divergeant
obliquement en arrière tout en restant à peu près parallèles aux
bords du corps. Leurs terminaisons en cul-de-sac sont toujours si-
tuées, de même que la i)lus grande partie de leur trajet, à l'inté-
rieur des testicules et plus ou moins rapprochées des bords posté-
rieurs de ceux-ci. Jamais je ne les ai trouvées «en correspondance
avec le bord antérieur des testicules >, comme l'indique Sonsino;
c'est plutôt le Distomum obtusum qui oftre bien clairement une
telle direction des branches intestinales.
Le système nerveux est développé normalement, mais il est
difficile à reconnaître par suite du i)eu de transparence des tissus
du corps, même durant la vie. La commissure cérébrale traverse
l'intestin directement en arrière de la ventouse orale et se termine,
de chaque côté, dans un ganglion d'oii partent les nerfs longitudi-
naux. Ceux-ci, au nombre de six, sont réunis entre eux ])ar les
commissures transversales qui, probablement (car je n'ai pas réussi
à établir cela d'une manière sûre), vont former des anneaux trans-
versaux. Au reste, je n'ai pu voir que quelques parties de trois
anneaux. Les nerfs longitudinaux ventraux et dorsaux se ren-
contrent dans l'extrémité postérieure du corps et envoient des filets
nerveux très fins autour de la circonférence du pore excréteur.
Système excréteur. La vésicule terminale dont l'ouverture
au dehors est reportée un peu sur le dos a la forme d'un V. Ses
I)ranclies de 0""",07 environ de diamètre s'étendent jusqu'à la hau-
teur du centre de la ventouse ventrale oii elles se terminent après
s'être atténuées. Uu sommet de cha(|ue branche part un vaisseau
ascendant (|ui monte en haut jusqu'au delà de la ventouse posté-
rieure. Il se l)ifnrque alors pour former les vaisseaux principaux
](airs ((ui, de leur côté, émettent cliiU'uii un seul vaisseau secon-
daire, portant à sa terminaison les caitillaircs (apj)aremment trois).
MKMOIKF.S. T. III. \1
— 9U —
Lc6 ciituiuii.iiib (.iliés llu•^^l^^•Ilt (•"".Ois lU- loiijiiiciir et 0''™.009 —
0"°',01 de larjjeur.
Quant aux iir;raiios .si-xucls. la (Icsciiptioii (|u\'ii ddiiiio SoN-
SlNo n'est jias uitii plus en liarnionie avee mes jjiopres leclierehes.
Le eaiaetère le plus spéeiticjue (lu Distomum iacapense est la po-
sition tle l'oiitiee jjénital i|ui sélnijrne tle la lij^ne médiane du ventre
et arrive sur le l»iird ;rauelie du corps tout près <le la ventouse
orale. l>aiis sa |ireniière puldieation, SoNSINo iii(li(|Ue exaete-
nient cette situation: dans son travail plus récent, jtar contre, il
rajtporte «pie l'oritice est placé 'entre les deux ventouses>, .si-
tuation qui. en réalité, ne se manifeste janniis chez notre ver.
L'orifice ^rénital est unique comme dans le plus jjrand nomlire des
autres distomes: le sinus dans le(|nel il donne accès e.st très étroit,
de fai;oh qu'il échappe liien facilement à r<d)servation. Ain.si Son-
slXo ne parle jias de son existence: en décrivant, dans .sa première
note, les orj;anes ;;énitaux, il dit seulement qui- l'oritice fcnu-lle se
trouve <près de l'oritice nn'ile à c«>té de la ventouse orale .
Les testicules sont a.«*sez j^ros. d'un diamètre maxinnini de
0*",3<î et d'une forme originairement n\jilc: ccpcndjini il ;nii\c
souvent cju'ils sont plus ou moins comprimés par h-s or^^anes en-
vironnuiits et <|u'ils acquièrent de cette manière une forme irréj^u-
lière et |tarfoi« même des an;r|,.s ai}!:us. ( ''est par une telle |ircssion
exercée surtout par la ;.,'-rand»* poche du cirrhe que. dans la plu-
part d«-h cas. je testicule du coté gauche reste en f^énéral plus
petit qui" celui du enté opposé et qil il vient à être déplacé et re-
foulé phiH en lias (|in- le t«-stieide droit. Les canaux déférents se
rendent vers l'inléneur du corps où ils se reiM'ontrent en ini point
situé en avant et un peu à (gauche de la ventouse ventrale, hnmé-
dialenicnl apiès leur fusion en un dét'érent ninque. ce dernier pé-
nètre dans I intérieur de la poche du cirrhe qui est très t'orte et
s'étend en forme de nnissue léjrèrcnient courliéc jusqu'au sinus
— 91 —
génital. Contrairement à ce que dit Sonsino, je n'ai pas \^i, dans
mes exemplaires adultes, la poche du cirrhe «en correspondance
avec le bord antérieur de la ventouse abdominale»; mais il n'est pas
improbable que cela puisse se produire dans des exemplaires imma-
tures. Les parois de la poche du cirrhe sont fortement musculeuses
et formées de deux couches de fibres, une extérieure composée de
fibres longitudinales et une intérieure de fibres anmdaires. En
arrière, elles se fixent solidement autour du canal déférent entrant,
en avant elles sont liées aux parois du sinus. A l'intérieur de la
poche, on rencontre la partie terminale de l'appareil conducteur
mâle; c'est d'abord une vésicule séminale de forme ordinaire qui,
repliée et formant des anses étroites, occupe le fond et se continue
en avant dans un corps d'aspect caractéristique. Il a de même la
forme d'une mnssue; sa partie postérieure élargie est séjjarée de
la vésicule par un rétrécissement musculeux servant de sphincter,
et sa j)artie antérieure amincie se continue à i)eu près jusqu'à la
fin du premier quart de la longueur de la poche. Intérieurement,
il seml>le être rempli de cellules réfringentes et fortement pressées
les unes contre les autres qui, cependant, ne laissent voir aucune
trace de noyaux. En réalité, ce ne sont pas de vraies cellules,
mais bien des amas de la masse sécrétée par les glandes prosta-
tiques, situées en grand nombre, comme d'ordinaire, autour de
ce corps et de la vésicule séminale. Or, le corps lui-même n'est
(jue la i)artie i)rostati(iue; le jjroduit de la sécrétion des glandes
l)rostati(iues a la particularité de ne pas se fondre en une masse
générale, mais de rester toujours séparé en gouttes isolées (|ui se
pressent les unes contre les autres et semblent à ])remière vue
être de véritables cellules. L'appareil entier est par suite com-
plètement seud)lable à celui que nous connaissons chez beaucoup
d'autres distomes à ouverture génitale latérale, ainsi par exemple
à ceux des DiMomum clavigerum, conjnsum, médians, etc. La
— 92 —
ftcuk' dirtciciui.' fiitiv oes csiièccs et imtio DL-itumuni tacajien^e
consiste dans la tornie spéciale de la i)artie i)ntstatiiiue tiui est
l»eaucnii)» jilus longue riiez le dernier <jue dans les autres espères
sus-nuniinées. l)e l'extiéniité antérieure de la partie prtistati((Ue
nous voyitns partir un canal niiixiileux étroit ipii en se eourltant
léfrèrenient se rend à loritice niàle au fond du sinus. La partie
extréiue de ce canal éjaculatcur est un peu élar^rie et <loit repré-
senter. >i Ion .M- rapporte à ce i|uc 1 on sait des tornies voisines,
le cirrlie de ce ver. capalde de faire >aillic au dehors. .U- ne lai.
cependant, jamais vu retourné.
Le }rernii;r"nc ap|iartieiit à la moitié droite du corps <|Uoi(|Uc
Hî» partie antérieure et opposée à l'ori^^rinc du jii'rniiductc. surpasse
wmvent le plan niéilian et arrive dans la moitié ;iau(lic. il sf trouve
à peu près au niveau des testicules et a une fornu' plus ou moins
allnn;;ée dans h- sens de la lon<>ueur île l'animal et i|Ucl(|iiefois
même en massue à cause d'un faillie élarjiissement ti'rminal iti;^-. (!.'5.
|»l. VII). Le ^îcrmiducte se diri;re en arrière où il .se réunit au canal
de L.^rUKK portant un réceptacle séminal spliérii|Uc volimiineux.
et au vitellodinte impair. Les jrlandcs du vitelloyène sont tout
à fait antérieures, situées aux cotés de la ventouse orale et île
l'ii-sopliH^rc. Klles re|Hésentcnt de clia(|Uc coté une simple ;:iappe
à follieidcs assez fjnm. ce iple SoXsiNii a déjà preci.se a\ee raison:
niHif* i|uant à leur position, les indications de I auteur italien ne
Hunt pa» entièrement exactes. Kn vérité, on leur leeomiait le plus
Hoiivent nue ceiininc asymétrie, mais ce n'est jamais le \ iteiio-
(fènc *\\i eôfé droit ipii est situé plus en avant -|iour faire place
à l'ovaire- . mais eontrairemeiit eeliii du coté j^aiielie. ipii se trouve
niliipriliié et déjdueé en liant par la poelie du eii rlie située du même
coté. Le parcours de l'iitériis dont la partie initiale sert de ré-
reptaclr Héniinal. rcHKcmlile lieamoiip à celui du hiMninum rim-
fu»nm, <|Ui eHt d une manière jfénénile très voisin de notre espeee.
— 93 —
A partir de la glande co(iuillière, il occupe d'abord la moitié gauclie
du corps en faisant une anse plus ou moins compliquée et qui
s'étend en arrière jusque tout près du pore excréteur. Puis, l'uté-
rus va s'engager dans la moitié droite où il décrit une anse pareille,
mais qui s'étend en avant, en ])assant entre le testicule droit et le
bord du corps, jusqu'en avant de ce testicule où elle s'avance
jusqu'au germigène. De là, l'utérus revient sur son premier trajet
et tinit par atteindre l'oritice génital. Ce parcours de l'utérus est
tout à fait analogue à celui de resi)èce sus-mentionuée de la gre-
nouille; la seule différence est que chez cette dernière l'anse an-
térieure passe au-dessous des testicules, dont la position est
encore plus haute ({ue chez le Distomum tacapensc. A une distance
de 0'°™,2r) du sinus génital, la structure de l'utérus dont l'épaisseur
maximum était jusqu'ici de (r'^iOS, change brusquement; sa lar-
geur tombe àO""°,01, les parois deviennent fortement musculeuses
et se montrent entourées extérieurement d'une couche de cellules
protoplasmiques, semblables à celles que l'on trouve le plus sou-
vent dans cet endroit : en un mot, l'utérus passe dans le vagin qui
finit i^ar s'ouvrir au fond du sinus génital.
Les oeufs du Distomum tacapense ressemblent également à
ceux du Distomum confusum par leur fomie sensiblement allongée.
Ils mesurent de 0"™,026 — 0'"",028 de longueur sur ()""", 01 3 —
0""",014 de largeur; leur coque brune-jaunâtre ne jjcrmet guère
de voir par transparence le contenu qui, dans les œufs mûrs, doit
consister en un embryon complètement développé et entouré par
la membrane envelopjjantc cellulaire. La couche transparente ex-
terne de la coque, caractérisant les œufs du Distomum confusum,
fait défaut ici.
A In suite de cette dcscriiition du Distomum tacapense, il est
facile d'établir (pie celui-ci est une espèce tout à fait distincte et
(pi'il n'a rien à faire avec le Distomum clavir/iTum KuD. ave(^ lequel
— 94 —
SOXSINO l'avait coutniulii ilaiis sa preniièro note. Avant ilc moii-
gager i)lus i-ii avant dans une oritiiiue sur ro]iini(in do SoxsiXO,
je dois faire nhservcr dalmnl i[\n.\ jus(iue dans ces derniers tenij)»,
on a confondu s(Uis le n<»ni de iJistumitm clavigerum Rue au moins
deux et peut-rtre inênie trois espèces bien distinctes ([ui vivent
toutes dans l'intestin des jrrenouilles en Euroiie et s'y trouvent.
en outre, a.s.sez souvent toutes les trois en se ml) le.
Ainsi le Distomum clavigerum original de Hudolphi a été décrit
de nouveau par v. LlN.STOW' sous le nom de D. tu-glectum. tandis
(jue Nn.\i'K- lui a conservé son nom exact. Le Distomum clavi-
gerum de L)UJ.\RDIN, ainsi «|ue celui de I'.\CH1N0ER, représentent
une espèce complètement différente (juc j'ai moi-même, eu dé-
brouillant la synonymie des Distomes de nos batraciens, désignée
par If nom nouveau de Distomum covfiumvi.^ Il faut ajouter à
ces deux espèces une troisième foniie, décrite ptmr la ]ireniière
fois par Olssox' sttus le nom de Distomum mcdiaus et trouvée
jirtr cet auteur dans l'intestin d'un crapaud. Cette espèce, d'après
lue» observations, est aussi cnmmune cliez les grenouilles et se
trouve, con)me je l'ai déjà dit. très scinvcnt en com|iagnic des
deux aiifrcK. ("est en ctfet v. LiNSTow'' (pli le premier s'est apcn.ii
(|Ue wiUH U' nom de DiMomuin clavif/enim «Kiii.» on avait con-
fondu deux espèces distinctes, mallicnrcnsciiicnt en i;^iii>r;iiit lui-
même i|Ue sa fiirnic sDidisant nouvelle était justement cclb' dé-
critr et nommée par KiimiM'MI. Mais c'est tout à fait à tort qu'on
I. r. |jBM.i»», Z.M.I. .InlirliUrhi-r; .M.lli. f. .\niit. ii. «)nt(ijc. m, I8»'«, !•• I'"l <•«
Taf. Il, flic. ».
t. Noica, l»M' Aliatiiinif llixl ilUloloKii' iliii lUM. rtaviyrr. HinHcrt. Itohltirk, im)ï.
8. lx>nM, |)lr IMaUmirn lllikcriT Klurhi» iiml Krllurlic, I.KiiKAMt iiliil Ciiih'h Ulliliii-
llwM VMiloKira. II. lA. Ihv4. p. h» ff.
4. Otnua, lllilraff liU .SkaïKliimvifnii llflininlIirHiiiiii, KkI. -Svi-niikA Vitiiink. Arnil.
Ilamllinirar, iiv, No. i, lH7fl, |i. ïû. Inf. iv, H «o-n.i.
6. V. l.iMTow, I. DUp. rll
— 95 —
attribue à Ercolani' la découverte de cette confusion da Distomum
clavigerum, ainsi que le fait SoNSiNO. Ercolani n'a pu déterminer
suffisaninient aucune espèce de ces vers et on peut s'en rendre
compte tout de suite en comparant les figures qu'il donne de ses
soi-disantes espèces. Eu nous rapportant aux espèces dont il est
question ici, un seul coup d'œil nous suffira pour reconnaître que
parmi les figures qui doivent représenter le Distomum endolohum
(figg-. 25 — 27 de la pi. m) la dernière est évidemment un Disto-
mum clavigerum RuD., tandis que dans les figures représentant
celui-ci (figg. 28 — 31) il y a trois qui ne représentent autre chose
que lé Distomum endolohum (28 — 30), caractérisé ])ar ses in-
testins longs, ses testicules médians et l'orifice génital également
médian. Mais assurément, si on ne se sert d'aucun autre caractère
pour la détermination des espèces que de ceux de la forme dii
coi'ps, de la proportion des deux ventouses, de la forme de la vé-
sicule excrétrice, etc., comme le fait Ercolani, on ne peut guère
arriver à de meilleurs résultats. C'est pour ces raisons que je ne
puis avec Sonsino considérer Ercolani comme celui qui a le pre-
mier reconnu la différence spécifique des diverses distomes habi-
tant l'intestin de nos grenouilles.
SoNSiNO lui-même lorsqu'il écrivit sa notice n'a pas apparem-
ment connu la différence qui existe entre le Distomum clavigerum
de RuDOLPHi et le Distomum clavigerum de Ddjardin, car il réfère
la figure du Dist. «clavigerum» d(mnée par Pachinger au «véri-
table Dist. clavigerum KuDOLPHi», tandis qu'elle représente le
Dist. clavigerum «DujARDiN», c'est-à-dire notre Distomum con-
fusum. Il admet de plus l'espèce neglectum de v. LiNSTOW qui n'est
autre chose que le vrai Distomum clavigerum décrit anciennement
par RuDOLPHi.
1. KiicDi.ANi, Dell' adattamento dcUa specii' ail' jimbicntu. Nuove riccrche l'tr. Mcm.
tU'ir Accail. ili Bologna 1881, p. 320, Tav. m.
— Î)C, -
( >r. SitNSlXo rapimi-tc avoir trouvé sou Dàio)iuiiii tacapense
non seulement dans le eauiéléon. mais aussi et plus communé-
ment dans les jrreiiouilles et les t rapauds do la 'ruinsie. Mal-
heureusement je n'ai pas trouvé, en Egypte, dans ees derniers
animaux des parasites du «rroupe des Distomiens et. par eonsé-
quent. je ne juiis certitier »|Ue les parasites des jrreiiouilles et des
crapaud» de la Tunisie soient identiciues à ceux des inêines liatra-
eiens de l'Europe, ni qu'ils re|)résenteiit la inèiiie espôce (jui vit
aussi dans les caméléons. Mais. néanmi»ins. je ne puis nreuiprclicr
de douter ipie les I >i.stoincs trouvés par SoxsiNo dans les liatra-
cien» de la Tunisie soient le véritable D/stomutn tacapense des
caméléons: je crois iju'il faut plutôt les rattacher aux formes euro-
péennes et <|Uc raufciir n'a été induit en erreur ipic parce ((u'il a
tenu plus coiiiptc des caractères cxtcrin-s. tel i|iic ;iraiidciir, forme
du corps, ete.. etc. <|Uc de l'oiffanisatioii interne plus intime, .le suis
jMtur ainsi dire conduit à con.sidérer coninic démontrée une telle
eonfusi«m. en applii|Uant la description de SoN.'^lNO lat|uelle, comme
nous l'avons vu. n'est pas d'accord sur plusieurs jioints avec Vov-
pmisation du vrai lUstniintm tarapen.se tics caméléons, en ra|»pli-
«|Unnt. «lis-je. aux histomes des {grenouilles confondus sous le nom
de l)ii«tinnniu clavii/erniii. l'aprcs la ilcscription de SoNsiNi» le
Dintiimnin tacnpiiiM- devrait avoir un louf; (csophajje, des intestins
<|ui Mc terminent en eorrcspondanee avec le hord antérieur des
tettliculcH. des tcMticules sitm'.s au niveau ilc la ventouse
ventrale, une p«»che diitirilu' en routait avec le lioril anté-
rieur de In Ventouse ventrale, des vitello;;i lu-s asymétriques
dont celui du côté droit est plus avancé en haut poiir laisser
place à l'ovnire, et tinaleniriit un Mijficr M;énital situé entre les
deux ventouKCM. ('cm caractèrcK corrcH|iondent . tous et
HntiH In moindre exception h l'or^fanisation du histonnnn
médian» de» j;renoiiillcs. l',n tenant tiimpti'. de pins. (|iic dans
— 97 —
sa première note où il n'avait à sa disposition que des exemplaires
provenant sûrement de caméléons, Sonsino signale exacte-
ment la position de l'orifice génital du Distomum tacapense, je
siùs porté à établir presque comme démontré, que l'auteur a con-
fondu, sous le nom de Distomum tacapense, au moins deux espèces
bien ditterentes, en négligeant d'examiner plus attentivement l'or-
ganisation interne qui seiile permet d'unir ou de séparer les espèces.
Il est évident que le Distomum tacapense est une espèce bien
distincte et qui appartient à un groupe bien défini, qui se remarque
surtout par la position latérale de l'orifice génitale et la puissance
de la poche du cirrhe. Ce groupe assez nettement limité repré-
sente, de même que le groupe du Distomum truncatum R. et celui
du D. ascidia VAN Ben., un genre naturel auquel on pourrait ré-
server le nom Pleurogenes (TuXsOpa côté et Ycvdco procréer), pour
exprimer son caractère dominant sus-mentionné.
19. Distomum cuspidatum n. sp.
(Fig-fj;. G+, 65, pi. vu.)
C'est dans l'intestin d'un Milvus parasiticus , chassé par mon
ami Innés dans les environs de i\Iatarie]i (Heliopolis) que j'ai
trouvé cette belle espèce en assez grand nombre.
La taille est fort petite, le corps ne mesurant, à l'état normal,
qu'à peine plus d'un demi-millimètre sur 0'"'",3.'') de largeur. Il est
en général oviforme à bout postérieur arrondi ou souvent un peu
aigu; mais la partie antérieure peut s'étendre très fortement
de manière à représenter un cou très mince de 0""",1 de diamètre
à la base et s'amincissant ])cu à peu vers l'extrémité antérieure.
Dans sa plus grande extension, le cou a une longueur de 0""",2.5,
de sorte que la longueur entière du corps atteint alors de 0""",7;")
à 0'""',8 (fig. ()4). Les ventouses ne diffèrent pas beaucoup entre
MÉMOIIiKS, T. m. 13
- '.18 —
L-Ilcb par k-uipiisfjcur: la ventouse aiitérifurc oblique a un iliauùtre
de 0",05; s|)licriiiue à l'état iioniial du ((Ups, ».'llo jR-ut si- pro-
lonjrer eu arrière et prendre une tonne eonique pendant lextension
du cou (fi{^. 64). Son caraetère le jdu.s .spéeitii|ue est d'être entourée
d'uue double eouronne d'aijruillons cutieulaire-s très pointus
(jui ont tous une lonjrueur de U""°.U1 et à leur ba.se arrondie une
épaisseur de U""\UU;i. Chaque rangée de la eouronne e.st eonii)osée
de IN ai<;^uillous. de sorte qu'on en eoui|>te en tout ot». La ven-
touse ventrale un peu plus <;na"de (0""",UI») est située à une faillie
distauee derrière la Itase du cou et, lorsque l'aniinal est eontraeté.
au enunueneenient du tiers nié<liau du eorps.
Lj» peau très ininee .se tnuive ptuirvue. lors(|u"on r<»l(.serve à de
forts j;rossissenients. de piquants très tins, ne mesurant en lon-
jjjueur que 0"".(M)3. .Mais néanmoins, ee .sont de véritaldes pi(|uants
cutieulaires (|ui traversent toute répai.sseur de la peau et se sé-
parent ainsi des formations semblaltles du Distomnm hirsntnm ete..
leM|Uelles ne sont que de simples proloii^ciiieiits externes de la
hubstanee tle la peau.
L'intestin eommenee par un prépli.irvnx assez développé. Le
piiarynx 'Ion;; de (»"''.(i.'}, lar;;e de ()""".()2."»), lorsipi'il est eontraeté.
fait suite innnédiatemeiit à la ventouse orale: |iendant l'extension
du cou, il ne bou^e |)re.>>qm' pas de plai e de sorte qu il y .1 alors
entre lui et la ventoiiM- nue distan<e de (r""M.'i. Cet espace est
alors rempli par le prépliarynx repréNentant, dans eet état, un or-
^an<' eoinplèlenient analogue à un n'>o|ilia;;c de ()"'",( M t.s d'épais-
)M-ur. l'Iiis le cou r>e raeeoureit, plus l'épaisseur tle ce senddant
d'u'tMqiliap- augmente et représente tinalement une eavité à peu
prèn Mpliérique dont la piiroi |)o.stéri<'nre est poussée en dedans
par le pinirvnx eomnie on le voit daim la ti;;ure li.'i. In véritable
«rnoplia^e dans le nens Hiriel du mot fait défant. ear immédiate
ment à la Horlie du pliar\n\ lintentin se dédouble en deux ea-rums.
— 99 —
qui semblent parcourir la plus grande partie de la longueur du
corps; je n'ai pas cependant réussi à en constater nettement la
terminaison.
Je n'ai vu que la partie centrale du système nerveux qui se
présente sous la forme d'une commissure transversale derrière le
pharynx et au-dessus de la bifurcation de l'intestin. Sa place est
donc fixée avec celle du pharynx pendant les mouvements du cou.
Des extrémités de la commissure partent en avant et en arrière
des filets nerveux qui échappent bientôt à l'observation.
La vésicule excrétrice a la forme d'un V à cotés assez
obliques. En général, on n'en aperçoit que le tronc impair très
court et les terminaisons en ciil-de-sac situées tout à fait latérale-
ment en avant des testicules; le reste est entièrement dissimulé
par ces derniers. Les vaisseaux se comportent suivant la règle
générale; le vaisseau principal impair se bifurque au niveau de la
ventouse ventrale et les entonnoirs ciliés mesurent 0"",()1 dans la
longueur et 0""",005 dans la largeur.
L'appareil sexuel est construit selon un type caractéristique
qui, cependant, en principe correspond tout à fait à celui des
autres Distomes. L'ouverture génitale est située devant la ven-
touse ventrale et a la forme d'une longue fente transversale, don-
nant accès dans un large sinus de petite profondeur. Au fond de
ce sinus on voit les orifices génitaux séparés. Les testicules sont
complètement postérieurs, s'api)liquent contre les bords du corps
et sont situés à peu près symétriquement ])ar rajjport au plan mé-
dian. Leur forme est originairement ovale, allongée, l'axe principal
étant à peu près parallèle aux bords du corps postérieur; mais à
hi suite d'une pi'cssion exercée par le reste des organes internes,
ils sont le i)lus souvent comprimés et actiuièrent une forme i)lus
(m moins triangulaire, comme on le voit dans la figure (i.'ï. Leur
plus grand diamètre est de 0""",1.'Î eiiviron sur ()"'"',0<S de largeur.
— lUd —
l'ri-.s (lu ImiiiI aiitéric-ur. tliiu-uu d'eux ciuot un vaisseau dét'éieiit:
ces deux vaisseaux ue tanUiit pas à ei>nvei};er vers le plan mé-
dian nii ils se reneontient à peu près à éjiale distanee du bord
IMtstéiieur de la ventouse ventrale et du Itord antérieur des testi-
eules. l'ar leur réuninn. ils donnent de suite naissuici' à une vési-
cule séminale de dimensions extraordinaires. l)ès son orijrine. elle
cnmmenee par se tourner à ;;auelie où elle savaiue ius(|ue vers le
bord du eorps en conservant une épais>eur de (r"".(tl. 1 »e là. elle
se retourne sur elle-même en se rétréeis.sant un peu et en se rap-
prochant en menu* temps de la face dorsale du corps. Cette ])artie
recourbée à une ion^ri'cur de (.r°',22 et est. de même i|Ue la pre-
mière, tellement remplie de s])en«atozoaires (|u'elle trappe ilès U'
premier «oupdiril. La terminaison se trtuivc à jieu près à la hau-
teur et à droite de la ventouse ventrale: aju-ès un rétrécissement
musculeux. elle se continue ici dans une partie pro.stati»|Ue ]dus ou
moins H|iliérii|Ue et d'un diamètre de (»'"'".( )2, qui reçoit les c(»nduits
de» glandes prostatiques dis|)er8ée8, et assez esjjacées les unes
«les autres, dans le parenchyme environnant. A la suite de cette
partie prostatique, nous rem-ontrons entin un conduit i-jaculateur
munculeux. mais eonsidéraldemcnt vaste ( jus(|u'à (i""",02). qui tinit
par n'ouvrir au tond du sinus génital, ('et ap)iareil mâle se reniar(|Ue
donc par une pré|H>ndérauce notable de ses parties terminales (jui
d'ailleurs sont beam-onp moins puissantes.
Les <»rj;anei* tcmelles se coniportent roniinc dans la ;iéné-
ralité den cas. l/nNiilir rlr t'oniic o\(iïde se tronse placé à peu
de dintanee ile\ant b" testicule droit: le ^fcnnidnete se dirifii- vers
le plan nn'dian où il reneontre le canal de Lai'I:i:i: et peu a|irès le
c<induit \itrllin. Le i-anal de Laiiekii est reniarqnalile par le tort
dévilnpprnieiit du rén-ptacle sémiiuil Mpbérique Ml .(»7 île diann'-trej
il I ihlérii'ur duquel on rencontre souvent les hpernnito/.oaires dis-
\Htn('M coiniiie dcn rayons de eercle. Les v itcllojrêues sont très
— 101 —
étendus. Plus rapprochés de La face dorsale du corps, ils coni-
meiiceiit tout près du bout postérieur à côté du pore excréteur et
se continuent en avant en longeant les bords latéraux jusqu'à la
base du cou où ils arrivent presque en contact l'un avec l'autre
dans le plan médian. Les vitelloductes transversaux passent devant
les bords antérieurs des testicules: ils forment, par leur réunion,
un réceptacle vitellin triangulaire très net. L'utérus est de petite
longueur; il va faire quelques rares anses transversales dans l'es-
pace compris entre le bord antérieur des testicules et la ventouse
ventrale et finit par se transformer, 0"'°',05 avant de gagner le
sinus génital, en un vagin tout à fait analogue au canal éjaculateur.
Les œufs du Dlstomum mtspidatum sont relativement très gros
par rapport à la taille de l'animal. Ils mesurent 0""',03 de longueur
et 0""°,015 de largeiu'; leur coque operculée est d'un brun jaunâtre
foncé et renferme un embryon qui semble complètement déve-
loppé.
20, Distomum coleostomum n. sp.
(Figg. 66—68, pi. VII.)
J'ai rencontré cette très intéressante espèce en quelques rares
exemplaires dans les cœcums et le gros intestin du Pélican qui
hébergeait aussi les Distomum fraternum (v. n° 10, p. 60).
Le ver est encore plus petit que l'espèce précédente, sa longueur
est à i)eu près la même, 0°"",7 à O^^iS, mais sa jdus grande lar-
geur n'est que de 0'"™,2r). Il est donc à peine visible à VwW nu et
tout à fait invisible dans son milieu naturel, c'est-à-dire dans le
contenu de l'intestin de son hôte. Ses mouvements sont send_»la blés
à ceux du Distomum cuspiddtum et il est également ('ai)al)le d'al-
longer en forme de cou la ])artie antérieure de son cor})» (fig. (iG),
tandis que la ])artie postérieure reste toujours lourde et arrondie;
la longueur totale atteint alors à 0""",S. T^a ventouse orale i>résente
— 102 —
le eardctère dominant de l'espèce, et ma conduit à lui ai)pli([ner
le nom de coleostomum (xoy/.£Ô; = xo/.so; tuyau et 3T0iJia bouche).
Elle est fortement inclinée vers la taie ventrale et a un diamètre
de 0'".0y: sii forme, cependant, n'e-st ]>as spliériiine connue dordi-
naire. mais assez béante et se continue, de plu.s. en arrière avec
un lonjr tube (jui va en diminuant «rraducllement d'épaisseur se
tenniner en cul-tle-s;ie aprèrs une Ion},nieur de (•'""'. 23. Je n'ai vu
ce tuW <jue très rarement tout à fait étalé; le plus souvent, on
rol)ser\-e rec<iurbé en fonne de >' surtout jtendant la rétraction du
ciiu. En plus de cette forme sinjîulièrc. la ventou.se orale est re-
marquable par la préHcnce d'une d««nl)Ie couronne d'épines
entourant Ttiritice buccal. Les épines de la ranj^ée antérieure, au
noHibre de Kî. ont une lonjrueur de 0"'°',013 et à la base une éjjais-
seur de (r",0().'>; celles de la ranjrée postérieure sont un peu jdus
petites, mais éffalement au nombre de l(i. Finalement je dois men-
tionner «|Ue la partie dorsale du corps, située au-dessus de la ven-
touse (|ui s'iuivrc obliquement en bas, peut être tendu en avant en
fonue de l(d)e trianj;nlaire (H};. <;7l On reconnaît <c loltc surtout
dans l'état contracté du corps, tandis que pendant rcxttiision du
cou il disparaît plus ou moins, et l'ouvcrtnrc liuccale se dirij^e alors
directement »-n avant ifi^. liiii. La ventouse ventrale est située à
peu prèn vers la moitié de la lon^fiieur en état ilc iimtraction : c'est
i\ ce niveau (pn- la larjfcur commence à être à son niaxinnim. .\u
rcHte, cette pohition clianp- natundlenu-nt avec les mouvements
de l'animal et avec les contractions de telle oii tclli- paille du
••orpK. Lorsqn Une dcHcription est faiti- sur un imlividii tue et tixé
dans l'nlctMd, il est assez facile de l»ien préciser la position nda-
tive des divers ori^anes; inaiN ioi>que l'animal cht \i\aiil et ne
coHiM- de clian^'cr de formi- à chaque unnneiit, il ent souvent bien
difficile fie «iifiialcr exaelenicnt la dinponition relative des orpines.
i/'ciit |M(nr cette raison ipril peut souvent ani\ir ijiic iiarnii un
— 103 —
certain nombre d'individus de la même espèce, fixés et conservés,
la position relative de quelques organes est parfois bien diiférente,
fait qui dépend de l'état de contraction que les animaux avaient
au moment de l'action du réactif. Ce que je viens de dire ici, peut
s'appliquer pnncipalement à la situation des ventouses, et s})éciale-
ment à celles du Distomum coleostomum, mais il serait bon d'en
tenir compte aussi pour les autres formes décrites ici. Il me semble
bien probable qu'un nouvel examen de ces formes, s'il ne porte
que sur des spécimens fixés et conservés, donnera des résultats
ditférents un peu de mes observations ; ces différences seront dues
à la varial)ilité du corps pendant la vie.
La peau est mince, d'une épaisseur de 0"'"',0036, et parsemée
de piquants d'une longueur de 0'""',005 et dont le nombre aussi
bien que la grandeur diminuent graduellement d'avant en arrière.
Dans la partie du corps voisine de la tête on aperçoit, de plus,
dans la peau un certain nombre d'ouvertures représentant les ori-
fices de glandes cutanées qui elles-mêmes n'ofi"rent rien de spécial.
A la ))ase du cou, à peu près à la hauteur de la bifurcation de l'in-
testin, on rencontre ensuite très régulièrement, au-dessous de la
peau, un amas plus ou moins étroit de granules de pigment; il est
très probable que nous avons affaire ici à des restes des taches
oculaires développées d'abord dans les cercaires de notre ver.
L'intestin présente sur plusieurs points une analogie avec
celui de l'espèce précédente. L'œsophage prend naissance à la
face dorsale du tube décrit plus haut; il est assez étroit et se con-
tinue jusque vers la base du cou où il se montre muni d'un pha-
rynx très musculeux, mesurant 0""",Ofi de longueur et 0°"°,05 de
diamètre. Imniédiatemcjit à la sortie de ce pharynx, rap]»areil in-
testinal se dédouble dans les branches de l'intestin qui se terminent
après une longueur de 0'"",15 dans la partie antérieure de l'ab-
domen. C!et a])])areil ressemble donc à celui du Distomum cuspi-
— 104 —
Jainm surtout par la lon<rueur (U- la itartie luéoéclant le pharynx
et par rapjiort à la bifun-atinn (U> lintcstiu directement ilenière le
jiliaryux: mais je n'ai jias observé ici une {grande variation du
jirépharynx avec les mouvcnu-nts du ctirps, ainsi que cela s'observe
dans l'autre esjièce.
Le système nerveux traverse lintestin au-dessus et un ])eu
en avant du l)ulbe pliaryn^ien. Les nerfs ])artant des j;an<;lions
cérébraux semblent être les mêmes (jUc ceux (d)servés chez les
autres espèces, mais ils sont birn difficiles à suivre à cause de la
jK'titesse de l'animal.
.le n'ai pas non plus observé licaucoiip d'autres détails du
système excrétetir, sauf la vésicule collectrice. Le pore est ter-
minal ; la vésicule a une fi>nne d'I'. à branches i)aires très couiles
et se tenninant aussitrit en avant des testicules. ( )n ne réussit (|Ue
rarement à trouver les culs-de-snc de ces branches i|ni .sont eu {gé-
néral couverts par les anses de l'utérus, hans tjuel(|Ues rares cas,
on ri'c<uinait du système des vaisseaux même une |iartie des vais-
seaux |irincipaux impairs, plus souvent dans cha(|\U' coté iln corps
antérieur un vaisseau lonj^itiidinal qui monte vers la tête et y émet
des capillaires: pndmblement il représente un vaisseau principal
ascendant, .le ne crois pas, d'après cela, que la distriluition des
vaisseaux soit essentiellement différente «le ceMe des autres 1 )is-
lonies décrits jusqu'ici.
Les or^ranes jféiiitaux montrent, «laiis leur sinnlnre. une
;;rand«" analogie ave<' ceux île l'espèce préeéilenle. L'oritice ;iéni-
tal est représenté, comme chez celle-là, par une fente tran^vcrsalc,
mais )tlus courte que celle du l)i.itnmiim nispiilnlinii. Mlle iloinie
accès dans le sinus qui laisse voir an fond les orifices séparés des
condllitn vecteurH. Les testicnics oeeupent une position tout à fait
corre>«|MMulHnlc à celle des testicules du I Hslmniiui riisfiii/iilinn.
leur forme eni irré(riiliêremcnt ronde on ovale, leur diamètre
— lOô ~
maxiimmi est de 0°"°,07. Les conduits déférents vont s'unir de la
même manière et forment une vésiciile séminale qui, à son tour, offre
une structure identique à celle qu'on observe dans l'espèce précé-
dente, si ce n'est que les deux branches sont plus courtes. Elles
sont également courbées en forme de genou et ont une longueur
de 0'""',06 pour la postérieure, tandis que l'antérieure beaucoup
plus épaisse, en outre, a O"",!. La dernière se continue dans une
partie prostatique pirifornie de 0"",02 de diamètre, entourée d'un
nombre médiocre de cellules glandiilaires bien espacées les unes
des autres, et finit par passer dans un conduit éjaculateur muscu-
leux de 0"'™,01 d'épaisseur. Avant de gagner le sinus génital, celui-
ci présente chez un certain nombre d'individus un renflement très
fort et presque sphérique (fig. 67). Je ne crois jjas, cependant, que
nous ayons à faire ici à une particularité constante, car chez
d'autres individus ce renflement fait défaut; il semble par suite
représenter i)lutnt un état accidentel du conduit mâle.
Le germigène de forme irrégulièrement spliéri(jue et d'un
diamètre maximum de 0"'"',U(>, est situé dans la moitié droite du
corps, plus rapi)roché de la ventouse ventrale (|ue du testicule de
ce côté. En arrière du germigène on renc(nitre ensuite un corps
s^diérique de 0"'",08 de diamètre, remjdi complètement de sper-
matozoaires : c'est le réceptacle séminal, ai)i)endicc du canal de
Laurer. Les vitellogènes sont latéraux et s'étendent de la hau-
teur de l'oritice génital aux bords antérieurs des testicules. Les
vitelloductes transversaux se rencontrent en avant du germiducte
et forment par leur réunion un jtetit récei»tacle vitellin tiiangulaire.
L'utérus traverse l'espace com|)ris entre les bords antérieurs des
testicules et les culs-de-sac des branches intestinales. A une petite
distance avant d'arriver au sinus, l'utérus se rétrécit et i)asse dans
le vagin musculeux qui ressemble extérieurement au canal éjacu-
lateur.
MiiMoinKS. T. m. 1 i
— lOfi —
Les œufs de ce ver sont relativement petits, ear ils ne mesurent
que Cr-.Olô (le lunjrueur sur (•""".Ol de largeur: leur forme est
rentlée. la en<|ue est épaisse et stnnhre et ne laisse voir jtar trans-
jiarenee (piun i-ml»ryi>n qui parait parfaitement dévelopité.
21. Distomuni sanguineum Sons.
(Figtt. 69—77, |il. vu et Ëj,';,'- 75—78, pi. vui.)
Littérature :
Dittomum fpec. inqu., Sj.vsixo, Triiiiatmli ili lîittili ctf. h. c. Adii-
nanzji dcl 5 fcbltr. is'.i;}, p. 4.
Dlttomum snnrfvineum, .Sonïsino, Ento/.oi di caïuciei'iiti' viv. L. c. .\dun.
de! •• iiiajrg. \^'M. |i I.
Le ver fst. ain.^i «in»- le rapporte .S0S.SIN0, assez ntiiiniun ilans
l'intestin ilii taméléoii. imn seulement en Tunisie, mais aussi i-n
Kfifypte. .le l'ai trouvé, à tous les stadi-s de dévelop|»enient. dans
la moitié environ des eaméléons examinés à Ale.xandrie et pro-
venant surtout du villajre de K'andeli. l)'après mes propres re-
elierelies il ne semble pas. eependant. Iialiiter la |»remière partie
rie l'intestin, comme le dit SuNSlNu, mais plutôt les parties moyennes.
.l'ai rencontré cette espèce aussi au ( 'ain-, dans la partie termi-
nale de l'intestin d'un exemplaire de 'J'aji/i'isns iiitdivfutris; mais
ce n'cMl «|u'un seul exemplaire nniUieureuseuu-nt. <|ne jai eu l'oe
cflHion d'examiner de cet aninnil. ('"est. si je m- un- trompe, le
«eul CHH liien certain de rexihtenee d iMie niênie espèce de Tréma-
Iode dauH deux liôtcH aussi éloi;r||,'.,H dans le systènu- natinel :
reptile et eliiroptère. Au commenceuH-nt. J'Iiésilais donc à consi-
dérer ccM deux vers comme une hcuIc et an'-mc espèce, mais à la
Miite d'un exHUU'U minutieux il n«- m'est plus permis rie les séparer
et de erjnuirlérer les xers pro\en«iit rie rr-s rieux Ilotes criuime ries
c»pt.'(T« différentes.
— 107 —
A l'état ])arfait, le corps a nne longueiir de 5""", 5 — i; et une
largeur de 1""',;'' — 1""",<j; la forme varie du reste avec les contrac-
tions et est en général plus ou moins allongée. Le bout postérietxr
est le plus souvent un peu plus aigu que l'extrémité antérieure
arrondie. On rencontre en outre habituellement en arrière des
testicules, c'est-à-dire, au commencement du tiers médian du ('or])s.
une légère intlexion des bords latéraux. La ventouse orale, d'un
diamètre de 0""',4(3 n'occupe pas entièrement l'extrémité antérieure
et donne sur la face ventrale. Autour de son bord libre on remarque
une rangée de points tins fortement réfringents qui représentent
les orifices d'un grand nombre de glandes céplialiques disper-
sées plus profondément dans le parenchyme et groupées quelque-
fois par 3 — 5 ensembles. La ventouse postérieure est un ])eu i)lus
petite que la ventouse orale; elle ne mesure que 0™",37 de diamètre
et se trouve, chez les individus adultes, à peu près à l'union du
premier et du second quart de la longueur totale.
La peau est parsemée de pi([uants qui ont, dans le voisinage
de la ventouse orale, mie longueur de 0"™,005 à 0""",00G et une
largeur de ]»rès de 0""",002. Ils sont ])resque rectangnlaires (tig. 71,
pi. vu), leur pointe libre devient aiguë assez brusquement. Comme
d'habitude, leur disposition n'est pas irrégnlière et ils forment des
rangées transversales éloignées les unes des autres de 0""",()0(; et
dans lesquelles les ])i(|uants sont également es])acés entre eux de
()""", ()0(i. La taille de ces pi(|nants diminue graduellement an fur
et à. mesure qu'on s'éloigne de l'extrémité antérieure du corps.
mais, contrairement à ce que l'on est habitué à observer ailleurs,
leur nombre, au lieu de diminuer, augmente assez considérable-
ment vers l'extrémité caudale où les piquants ne sont ])lus visibles
qu'au moyen des jjIus forts grossissements. Aux glandes céi)ha-
licpies décrites ])lus haut vient s'ajoutei', (huis la partie antérieure
du coi'ps. un nond)re notable de glandes cutanées, dont les
— los —
conduits «l'excrétion vont percer la i)eau et déboucher à la face
externe de celle-ci. .Sur la face ventrale, elles sont plus nombreuses
<|Ue sur la face ojipo.sée et. ici. elles se reiictintrent également licau-
eoup jdus en arrière, c'est-à-dire ju.squau-delà du jreruii<j:ènc. On
en trouve au.ssi un <;rand nond)re dans la circonférence de la \n\-
tou.se ventrale: leurs conduits excréteurs sont disposés de la même
manière (|ue celle des {xlandes céi»lialii|Ucs et débouchent tous au-
tour du rebiird libre de l'ouvciturc de la ventouse.
•Vlipareil dijrcstif. .V la ventouse Imccalc fait suite un pha-
rynx de (r-".2 de diamètre et île fnnne sphéiii|Uc séjuiré de la ven-
tiiuse par un |»répiiaryn\ net. mais peu \nliuiiineu\. C'est dans la
partie ventrale de ce prépiiarynx «pie délinuchent les conduits d'ex-
crétion «le lieux amas ih- jilandcs salivaires unicellulaires, et
«le forme ordinaire situées dans le ]iareiiehyme en arrière des
branehcH «le l'intestin. La cavité du Itullie pliarynjrien donne dans
un ii-wip|ia;rc tellement court ipiil |ieut échapper très facilement
à l'olmenatiiin. Il n'a «|u'une lon;;ueur de 0""".(l.') et pres(|Mi la
même épais.seur: en arrière il va se divi.ser en deux branches ipii
conscnent «l'alturd ««-ttc épaisseur à une distance de <»""".()(! et n»-
puMHent ipiensuite ilans les brancli«-s intestinales |irnpi'enieiit dites.
("cm dernières, tapissées intérieurement non plus par la eutieide
de rii-Hopha);e, mais par un épitliélium très n«-t. s'amplitient
brUM(|Uenu-nt et fininhcnt par nbteiiir alors un diamètre «le o' ,1,'),
«linnn'-tre «pii. du n-sfe. varie beauioup mu h-ur trajet ultérieur.
.\ partir de la eommuiiicatioii avec riesophup-, les branches ib'
l'iiiti'Htin c<immeii«'«-nl à se eourl)er plus ou moins ce ipii dépend
«le In eontniction plus on moins forte de la partie antérieure du
tuirpM — en avant |Miur revenir ensuite sur hiir trajet et oeeuper
le u'htv «lu corps. I',n p'néral. elles |ony:i'nf les bord latéraux;
iti'ulenient à la hauteur «les testicules elli-s se relonrnent \ers l'in-
tëriciir «lu r«>r|iN de fni;on à e«ttoyer les boiiU inlernes des festi
I
— 109 —
cilles et à ne revenir vers les bords du corps que vers l'extrémité
postérieure de ceux-ci. En arrière, elles n'atteig-neut pas tout à fait
l'extrémité caudale, mais se terminent à ()""°,15 — 0""",2 en avant.
SoNSiNO rapporte qu'il a trouvé dans les intestins des amas de
sang- de l'hôte. J'ai aussi remarqué cela, mais ce n'est i)as une
chose constante : parmi un assez grand noml)re d'individus, que
j'ai eu sous les yeux, il n'y en avait que trois, qui otfraient une cer-
taine quantité de sang dans leurs intestins, tous les autres n'avaient
absorbé que le contenu de l'intestin de l'hôte.' C'est donc le
même tait qui se produit et que j'ai déjà observé chez le Disfomum
tereticolle du brochet et que j'ai considéré comme un fait excep-
tionnel, ces vers ne se nourrissant de sang', qu'en cas de nécessité.
Système nerveux. Ayant pu disposer d'un assez grand
nombre d'exemi)]aires de ce ver, et surtout d'exera])laires jeunes
qui n'étaient pas encore entièrement remplis d'œufs, j'ai pu étudier
un peu plus comjilètement le système nerveux. Il n'offre, cepen-
dant, rien de nouveau (fig. 76, pi. viii), et est disjiosé tout à fait
suivant le type habituel. Des extrémités de la commissure céré-
))ra]c i{\\\ traverse l'œsophage au-dessus du pharynx ])artent de
cliaque côté six nerfs, dont les postérieurs i)arcourent toute la lon-
gueur du cor])s. Ils sont reliés entre eux par sept anneaux trauis-
versaux dont trois s(»nt situés en avant et quatre en arrière de la
ventouse ventrale. Les nerfs longitudinaux latéraux antérieur et
postérieur sont unis entre eux ])ar une commissure latérale: à
la commissure sus-(esopliagieiine principale vient s'ajouter une
commissure sous-œsophagienne très délicate qui i)asse au-dessous
et un jieu en arrière du ))ull)e ])haryngien. Le système sus-céré-
bral est représenté par deux nerfs longitudinaux qui partent de la
première commissure transversale dorsale.
1. N'oir ici mes (ilisci-vaticms (l;ins : Ww DislDim'ii nnsoivr Fisolii' uiul Friisohc, etc.
I. c, p. 246, note.
— 110 —
Système excréteur ('fi'j. 77. jtl. viii). La vésicule collectrice
a la fitniie d'un }'. dont les branches paires sont à peu itrcs de la
iiiênie lonfjueur (|ne le tronc inqiair dans les exemplaires (|ui ne
sont pas ent'ore reujplis d'œufs. La terminaison des branches de
la vésicule varie un peu avec ràjre de lanimal; dans la réfrion de
la vennuise abdominale, elles émettent chacune un vai.sscan luin-
cipal qui se bifurque au niveau du I)ord antérieur de la ventouse.
l>e ces vaisseaux princijiaux pairs (pii nai.ssent ain.si, l'antérieur
)irincipalcnicnt est intéressant parce t|u"il est plus lonj;- (juc la
distance des deux ventouses. On h' voit donc se recourlier avant
d'arriver à la ventou.se orale et finir à une petite distance devant
la ventouse postérieure ivoir la ti;;ure citée i. Chacun des vaisseaux
principaux pairs envoie deux vaisseaux secondaires dont l'un jiart
de la partie dcsi-endanti-du vaisseau principal antérieur ( 1. ti;:-.77).
< 'es vaisseaux secondaires portent chacun à leur terniinaisou trois
«-Hpillaircs à entonnoirs ciliés, à part les parties terniinales des
vaisseaux |irincipau\ qui t'ont exception et n'en ont que deux
apparemment, il y a donc, dans tout le corps. .".2 caitillaires à en-
tonnoirs ciliés, ('es derniers ont une lon;rnenr île presque (l '".02
et une lary:cur de (r",()l 1 : U-iir eelluh- cnuven le est l)ieii nette.
HrifancH génitaux. La description de ces or;;anes donnée
par SiissiNn est inexacte et incomplète en pliisieins points (à part
rexistence d'une vésicide «t'onnée par la rémiion de deux cainiux ',
il ne si^fiiale rien des systcincs nerveux et excréteur . Il n'existe
d'alNinl. comme d'ordinaire, qu'un orifice (génital unique, situé
à une faible distance en avant de la ventouse ventrale. H domie
HcccH dans un sinus exi|j:n qui semble n'ctr»- qut- la partie extrême
roinmiine «les contluils nn'klc et femelle (tijf. 7 1. pi. Vlli. Les testi-
culcM ont une pimition tout à fait caractéristique et sont situés tout
prèu de» bordn latéraux di- Murte que leurs Imids antérieurs se
trouvent Hti niveau du iHnd poHtérieur de la ventouse ventrale;
— 111 —
quehiuefois, cependant, le testicule du côté g-auche est encore un
peu i)lus antérieur que celui du côté opposé. Ils ont mie forme ré-
g-ulièrenient ovale, de O"",? à 0""",8 de longueur sur 0'""',45 à
0""",55 de largeur. De leurs extrémités antérieures et un i)eu en
dedans partent les canaux déférents qui ne tardent })as à conver-
ger vers le plan médian où ils se rencontrent au-dessus de la ven-
touse ventrale. Ils forment, par leur réunion, un conduit simple de
même diamètre que le leur au début, conduit qui est revêtu inté-
rieurement de cils vibratiles très vifs et i)roduisant, par leurs
mouvements, un courant vers l'extérieur, c'est-à-dire vers la vési-
cule séminale. Ce déférent im])air a une longueur de 0'"",03; il
augmente ensuite rapidement de diamètre, atteint 0'°"',06 et re-
présente dès lors la vésicule séminale, fortement remplie, dans son
entier, de sperniatozoaires. Elle est très sinueuse et otfre ras])ect
d'un peloton étroit, entouré extérieurement de cette moditication
fibreuse du })arencliyme que nous avons déjà rencontrée plusieurs
fois dans cet endroit chez les espèces décrites plus haut. Avant
de se mettre en communication avec le sinus, la vésicule se trans-
forme en un canal à iiarois plus musculeuses (|ui tout à coup s'éhxr-
git de nouveau ])Our former une partie ])rostatif[ue courte et fusi-
forme. Les parois de cette jiartie sont criblées d'une quantité
considérable d'ouvertures, les orifices des glandes ])rostatiques
]»lacées étroitement les unes contre les autres. Les glandes, uni-
cellulaires comme de coutume, sont nombreuses et si fortement
accunnilées, qu'elles forment un corps apparennncnt solide, an-
tour duquel la formation fibreuse du parenchyme est encore ]»lus
évidente que celle (jui existe autour de la vésicule séminale. Mais,
chez toutes les deux, cette modification du parenchyme passe ])en
à ])eu et sans aucune transition brusque, dans le ])arenchyme nor-
mal du cori)s et ainsi cette couche fibreuse est loin d'être une véri-
taldc pdclic du cirrlie, ainsi que SoNsiKo l'avance dans sa descri]ttion.
— 112 —
La partie pnista tique eouduit en.suite ilireetemeut dans le sinus;
il n'existe é^alenieiit pas un eirrhe "lonfr. j^rèle et eontourné».
ainsi que Sunsino le rappoiie dans sa deseri])tion. J'étaldirai bien-
tôt ce qui |Miurrait être le prototype de ee ^ eirrhe lonji', subtil et
eontounié»; la soi-disj\nte poelie du eirrhe (|ui serait d'a])rès Sox-
.sixu <;;ro8«e, ovale et située transversalement devant la ventouse
ventrale > n'est, en réalité, tout simplement (|ue la vésicule sémi-
nale sinueuse.
Le };ermi}rène est situé d'ordinaire tout à t'ait dans le plan
médian: quelquefois, mais plus rarement, un iteu à jiauthe de ee
jilan. Son centre reste toujours à peu près au uicme niveau que
l'extrémité pl•^térieure des testicules. Sa forme est le plus .souvent
entièrement sphériqne. d'iui diamètre de ()""".;» husquc le ver est
adulte. A la hauteur d'un petit tid)erculc à parois musculciiscs,
Hervanf de sphincter, il émet le }rermi<;ènc ipii se rend en arrière
et rencontre liieiitot le canal de I.,An;i-:i:. ("elui-ci. assez Ion»; et à
trajet Hinueux, est. avant ilc s'unir au ^jermi^ïène. très réj^ulière-
nu-nt renflé; ce rentlenicnt lo^ji. souvent dans son intérieur mie
i|Uantité de tilaments spcrmatii|Ues. .V une failde distance du canal
de LaI'HKK, le vitelloductc sortant «l'un réceptacle vitclliii trian^iU-
laire vient s'unir au ;îermidnctc. Les vitellof^èncs sont nlative-
luent v<iluniineu\ et s'étendent le Ion;; d,.K lunds latéraux du c<irps
immédiatement après les testicidcs jus<|u'au commciu-emcnt du
dernier cinquième tic la longueur totale. Les vitelloductes trans-
viTMiux naisKeiit relativement très haut et se rendent vers le milieu
du corpH en parcourant un trajet éléM;)ininicnt aripié en avant, où
iltt vont former le réceptacle vitcllin hi;;nalé plus haut. .\près sa
wirtie «If la glande coquillière et après avoir servi de réceptacle
Héminal utérin, l'utérus se porte en arrière tout en faisant de
nonilireUKCM circonvolutionH. transvcrHiilcs pour la plupart. .\rrivé
prèH de rexiréiiiilé caudale, il kc rcciMnlii' et n\icnt sur son premier
^ 113 —
l)arcours en ilécrivant également de nombreuses anses latérales.
Lorsqu'il a dépassé le germigène il devient aussitôt \m vagin très
long et très singulier dont on ne trouve aucune mention dans
la descri])tion du ver donnée par Sonsino. Le vagin, dès son ori-
gine, a presque le même diamètre que l'utérus : O^^jOô et n'est
séparé de celui-ci que par un rétrécissement musculaire assez fort.
Mais sa longueur est énorme, quoiqu'elle ne soit pas bien appré-
ciable à première ^1le à cause de son parcours très sinueux : s'il
était étendu en ligne droite, il aurait une longueur de 3"'", 4, ce qui
représente plus de la moitié de la longueur totale de l'animal. Vu
au microscope il n'est pas moins remarquable, car il est piturvu
intérieurement dans toute sa longueur de très nombreux aiguilbins
très grêles et très aigus dont les ])ointes sont tantôt dirigées en
avant et tantôt en arrière (v. tig. 7.''), pi. vin). Les plus longs oc-
cupent l'extrémité postérieur du vagin et à mesure (pi'on s'approche
de la partie antérieure, ils diminuent de longueur en même tem])s
que le vagin lui-même diminue graduellement de calibre. Finale-
ment, tout près de l'oritice femelle au fond du sinus oîi le diamètre
du vagin n'est plus que de 0""",017, ils ne sont représentés que
par de très petits tubercules aigus (tig. 74, pi. vu). Les parois mêmes
de cette portion du conduit femelle sont composées de deux couches
musculaires, une externe composée de fibres longitudinales et une
interne de fibres circulaires. A l'intérieur, on rencontre quelque-
fois des spermatozoaires en grande quantité dans toute la longueur,
mais dans tous les cas on y trouve aii moins (luelques-uns. Ce va-
gin énorme du Distumnm sanguineu7n est donc très visible, et je
ne puis, en eft'et, com])rendre comment sa présence a pu échai)})er
à Sonsino, si ce n'est qu'il l'a confondu et pris ])our le «cirrho
long, subtil et contourné, situé devant la ventouse ventrale».
Les œufs sont longs de 0""",024 et larges de 0'°'",014; ces di-
mensions correspondent exactement à celles indiquées parSoNSlNO.
5IKM01HKS, T. lli. 15
— 114 —
Leur funur est ovale, la etnileur do leur roquo upeiiuléi.' Jaune
tVmeée. A riutérieur on reconnaît un eiulirvon développé dans le-
«|Uel on ne voit cependant i|u'un intestin nidinientaire.
22. Distomum spiniceps n. sp.
(Fijrg. T9— 80. pi. viii.i
J'ai découvert cette t'ornie une seule fois au nnnihrc de trois
exemplaires dans la partie initiale de l'intestin ".jrèle de liai/rius
hat/u'l ( '. \'.. |»éelié dans le Nil. au ("aire. Klle ott're une jtrande
re»»8eiiiblance et est sûrement tics voisine du Distomum curo-
it'irittm (Vibli. trouvé par CoHlitiLl» dans l'intestin de VAIlifjator
iii>*si.isipin'rii.ii.i Oaidin ( — AUif/. lticiii,t ( iv. . Il est à rcjjretter
«|ue ConuoLi) ne décrit jias plus en détail .sa t'ornic et n'en donne
seulement qu'une ti;;urc': néanmoins il n'y a j^uère <lc doute (juil
s'ajfit ici de deu.\ t'ormes bien distinctes. J'en si;inalcrai plus loin
les ditl'ércnces les plus marquées, tidies (|u'cllcs pcuviiit être éta-
Idieis par la comparaison avec une simple ti;;'urc.
Le corps est aplati. Ion;; île 7""°. larj^e de l'""'.!: l;ir;:(iir i|ui
rcHte la même dans tonte la lon^^ueur à l't'xccption des picniiers
1"".'» un peu réduits et de rcxtrémifc postériciiic peu à peu amin-
cie et arrondie. L'extrémité antéri»-inr du curps est troiiqnée d'une
umniërc frappante à cause de la po.sjtion rcmarqiialdc de la ven-
toum* antérieure. L'ouverture de celle-ci n'»'st pas. coninic d'iialii-
tUilr, dirit^ée phlH ou moinh iiMii|ii(iiirnt vers la face vcntr.ilc. mais
elle cHt dirigée premiuc dircctenu-nt en avant. L'entrée ilaiis la
envlté oniic ent. en outre, fortenn-nl béante de manière à donner
H la viMittMiMc nnile plutôt la foiiiie d'un cntonnciir que i illi' d'une
Im»uIc creuiM' fij^. HOi. La lun^uclir de cette vcntonsc est de (» .(i,
HUr un dianiclre din^fonal de o""*,.'i tr",?. La \entousc \cntrale
t <'»— uu», Kmtnttm, fie l^miliMi IHA4, \t. 17, llir. 1,
— 115 —
de forme ordinaire se trouve au commencement du tiers moyen du
corps; elle a un diamètre de C'^^ô et son ouverture relativement
étroite se dirige obliquement en avant.
La peau du corj)s est parsemée d'écaillés rliomboïdales qui
sont surtout grandes (()'°'",01) dans la région antérieure et un peu
rétrécie du corps. Autour de l'orifice de la ventouse orale on ren-
contre, de plus, une simple couronne formée de 26 crochets dirigés
avec leurs points obliquement en arrière. Ils sont tous de la même
longueur : 0°'°',1 et ont, à leixr base, un diamètre de 0'°'",03.
L'intestin commence par un prépharynx bien développé. La
partie antérieure du corps étant étendue, il prend la forme d'un
œsophage ordinaire (fig. 79), long de O'""",? et large jusqu'à 0""M5;
dans l'état de contraction il se raccoiu'cit considérablement de
manière à obtenir à peu près la forme d'un prépharynx normal
(fig. 80). Par son extrémité postérieure il donne accès dans un
pharynx de 0""",2 de diamètre et suivi presque immédiatement de
la bifurcation de l'intestin. Les branches intestinales formées ainsi
se continuent tout en restant rapprochées des bords latéraux jusque
vers l'extrémité caudale du corjts.
Je n'ai rien pu observer du système nerveux à l'exception
de la partie centrale et des nerfs longitudinaux ventraux posté-
rieurs qui se continuent jiresijue sur toute la longueur. La com-
missure cérébrale est située au-dessus du pharynx. En plus des
cordons nerveux on reconnaît dans le ])arenchyme et surtout dans
la zone périphérique de celui-ci de cellules ganglionnaires rela-
tivement nombreuses et, quelques-unes, excessivement grosses.
Qiielques-unes atteignent en etfet un diamètre de i)rès de 0'""',034
et leur noyau de 0""",01, grosseur qui dépasse même celle des œufs
complets.
Le système excréteur est remar(|uahK' parle fort développe-
ment de la vésicule collectrice. Celle-ci commence postérieurenu'nt
— IIR —
par un |>orc rapproché du dos: elle monte alors en avant en se
piiitant en {général vers la face ventrale et en conservant un ca-
libre assez gros, mais variant du reste avec la pression exercée
par les tirgsuies environnants. Arrivée en face de la vent»»use ven-
trale, la vésicule se dédoultle en deux hranclics dun calibre à peine
moins gros que celui du tronc impair, t'es branches après avoir
embras.sé latéralement la ventouse, continuent leur trajet en avant
et ne se terminent <|u'à une très faible di.staiu'e de la ventouse
onde, (ht observe sur toute leur étt-nduc un revctcnicnt musculaire
e.\tenie et une couche cellulaire interne. \\i sommet du ( ul-dc-sac.
chacune «le ces branches donne naissance à un vaisseau concs-
pondant au vaisseau principal impair <|ui après un parcours peu
étendu, niais très sinueux, si- bifiiri|Uf en deux canaux <lont lini
reste dan» la ré^fimi de la tète, tandis (|Uc j'initre revient ius(|ii'à
l'extrémité postérieure. (j)uant au trajet ultérieur de ces vaisseaux
et aux entoiMiiiirs eiliés. je n'ai pas réussi à K's tléenuvrir dune
fa<;on rlaire.
nr;;aneH ;;énitaux. L «irifire jrénital unii|Ue se trouve directe-
iiient devant la ventouse ventrale. Il donne accès dans un sinus
qui Hcmble représenter la |>artie terminale enmninne des deux con-
duitM maie et femelle. Les testicules de fnrme à p»'U près splié-
rique et d'un diamètre de (>""", -t. en moyenne, mit une position tout
à fait postérieure et occupent l'extrémité caudale du iiir|is. diieete-
menl l'un à la suite de l'autre, nniis tous les deux un |mii hors du
plan médian, l'antérieur à ;;auelie. le postériciu' à droite. Les con
dnilH défèrent!* ne rendent en avant et ne vieinient à la rt-ncontre
l'un lie l'antre qu'à une distance d'environ 1 derrière le centre
de la velitoUHe ventrale. Il résidte de leur réunion inie vésictde
M-minale dont l'épaism-ur varie con.siilérablenient avec la quantité
de» Mpennato/iiaircM qu'elle renferme. Klle a un trajet très sinueux
et finit par M'ouvrir au fond du sinuH a|irèH avoir formé juiparaxant
— 117 —
une partie prostatique entourée de cellules g-landulaires peu nom-
breuses.
Le germig'ène appartient à la moitié droite du corps et se ren-
contre à peu de distance en avant des testicules; sa forme est ré-
gulièrement ovoïde et de taille égale à celle des testicules. Les
organes femelles internes n'offrent rien de s]Ȏcial; le canal de
Lauree i)orte un réceptacle séminal considérable et en forme de
massue qui s'intercale entre le germigène et le testicule antérieur.
Les glandes du vitellogène commencent postérieurement au ni-
veau du bord antérieur de ce testicule et n'atteignent pas en haut
le milieu du corps; leur position est en outre tout à fait latérale,
en dehors des branches de l'intestin. Les vitellodnctes transver-
saux partent de leur partie terminale. A partir de la glande co-
quillière, l'utérus se rend aussitôt en avant, en décrivant de nom-
breuses anses comprises dans l'espace situé entre les intestins. La
partie initiale loge des quantités de spermatozoaires mélangés à
d'autant plus d'oeufs que la partie est plus avancée; enfin ces der-
niers finissent par représenter tout le contenu. Après avoir dépassé
la hauteur de la ventouse ventrale, l'utérus se met en communi-
cation avec le sinus pour aboutir au dehors.
Les œufs sont petits, de forme régulièrement ovale, et mesurent
0'°"',02 de longueur sur 0"'"',01 de largeur. Dans leur intérieur je
n'ai observé chez les trois individus dont je dis])osais, qu'un con-
tenu cellulaire, le plus souvent d'apparence anormale.
Si nous coin])arons maintenant notre Distomum spiniceps à la
foi-me figurée par C'orbold, nous voyons qu'il s'en distingue par
la situation des glandes sexuelles (|ui sont tout à fait médianes
chez le Di.stomnm coronarkim-, et surtout par l'cîxtension des \'itelIo-
gènes qui, dans ce dernier, s'étendent de l'extrémité postérieure
au-delà de la ventimse ventrale; peut-être aussi i)ar la présence
d'un l)ulb(_' pliaryiigien. si ce dernier n'est pas. par hasard, omis
— 118 —
dans la rijjuit.' de CoBBOLD. Finalement le DiMmiinm cnronarium
a été trouvé dans un crocodile de l'Amérique, tamlis (|iic le Disto-
mnm spiniceps habite un poisson «lu Xil.
23. Distomum catervarium n. sp.
(Fijfg. 81. 82, pi. VIII.)
•l'ai trouvé cette e8i)èce une fois, au Caire, en ;;raiide abon-
dance dans l'intestin d'un Ahsa finta Y.\RR. (^=- Clupi'a alusa (,'rv.
= Clupi-a uilotira). Mallieureusenient. parmi tous ces exemi)laires
il n'y en avait aucun en l>on état et vivant, la décomposition des
orjfjines du poissmi ayant déjà altéré ccu.v de ses parasites. C'est
|Miur cette raison. <|Uc je ne puis donner de cette c.><pcce «|u'une
ilescriptioii très inconi|ilt'-tc.
Le corps qui est aplati a une loii;>iiiiir de prcs(|ue (l""",!t et une
larj^eur <le {V'.W sur toute sa lon;;ui'ur sauf les dcu.v extrémités
arrondies d'une façon é};ale. Les ventou.ses sont relativement
(^roHHCM et otlrent à |»cn |)rès le même diamètre : la ventouse orale
meniire ()"",ir>, l'autre (("".Ki; cette ileiiiière est en ciiitacl avec
le niilicii du corps par son bord postérieur.
La |ieau était altérée nu dédiirée eliez tous les imliviiiiiN.
A la ventouse orale fait suite presi|iie aussitôt iiii liiillie plia-
rynjfien hpliérique de (('"".(iT de iliamètre qui précède immédiate-
incnl la bifurcation de l'intestin; les branclies de celui ci semlileut
travcrner toute réfeiidne (lu corps, .le n'ai pu décoinrir aucune
traci- du HyHtènic nt-rveiix; i|uant au système excréteur je
n'ai rénsMi à countalcr que l'existenii- d'une vésicule collectrice dé-
Ixincliaiil |)ar un porc terminal
Syntènie reproducteur. Le pore ;;enital est situe ilcvant le
Inird antérieur de la \cntouHc ventrale, mais je ne puis dire s'il
cxJMtc lin HiniiH ou non. hnris la région antéricine an dernier (jnail
— 119 —
de la long'ueur, on aperçoit deux corp8 spliériques transparents et
d'un diamètre de 0'""',05 situés au même niveau et de chaque côté
du plan médian : les testicules. Une grande vésicule séminale
de 0"'",06 de diamètre et deux fois aussi longue, se dirige du dos
de la ventouse postérieure vers l'orifice génital : voilà tout ce que
j'ai pu distinguer de l'appareil mâle.
Le germigène du même aspect et de la même taille que les
testicules se trouve dans la moitié gauche du corps à égale distance,
à peu près, du testicule du même côté et du bord postérieur de la
ventouse ventrale. Les vitellogènes sont assez petits et ne re-
présentent de chaque côté (ju'une seule grappe à nombre de folli-
cules restreint; les vitelloductes se rendent en dedans et en même
temps en arrière où ils se réunissent dans le plan médian au ni-
veau du germigène. Le reste de l'abdomen en arrière de la ven-
touse ventrale, était occupé par quelques œufs : voilà tout ce qui
était visilile ])Our les organes femelles.
Les œufs courts et gros mesurent 0'"'",022 de longueur sur
0""",016 de largeur; leur coque de couleur Ijrun foncé est assez
épaisse et résistante de manière à protéger le contenu des in-
fluences nuisibles ])roduites par les matières environnantes; ainsi
les embryons renfermés dans les œufs étaient seuls encore vivants.
Ils sont revêtus extérieurement d'un tégument à longs cils vibra-
tiles et leur extrémité antérieiu"e se montre pourvue d'une pai)ille
rétractile. A l'intérieur on distingue parfois quelque chose qui
ressemble à un intestin i-udimentaire.
24. Distomum cahirinum n. sp.
(FigR. 83, 84, 1)1. viii.)
Je n'ai eu à ma di.s])(isiti()ii qu'un seul individu de cette es])èce,
lirovenant de l'intestin d'un Bai/rus ba/jad C. \ . péché dans le
— 120 —
Nil. au L'aire. Mallu-ureuscineiit ret oxciiiplaiiv unique se trouvait
dans d'aussi tristes eonditions (|ue les individus de l'espèee jiréeé-
dente et. imur cfttt- rai.soii. sa descri|itii>n ici sera cdurte et in-
eonijilète.
Le e»ir|»s est aplati et a une lnii^rm.in- ,li. r'"'..i: la larjieiir est
de ((■'°.2.'> à la tête, au-^niente jieu à peu Jusqu'au milieu du eorps
"il elle est de (r",4y; dès lors elle eoiumenee à diminuer de nou-
veau jusque vers l'extréniité arrondie, où elle est encore de 0""",28.
La tête est pre.>«|Ue trian;rulaire. ainsi que eliez les esiièees du
jfenre Kc/iinnstoiiinin. mais dépourvue des Icilies latéraux et île la
eouroiuie d'épines. La veiitduse antérieure <ic(U|>e le smiMiiet du
trianffle et a un diamètre de (l°"".l: la venteuse ventrale est plus
|ietite (("".(isi et se trouve au ennnuenreuunt du tiers médian du
rnrps.
La peau est pourvue de pi)|nants Jusqu à Textrémité jtostérieure.
Le Itulbe pliarynjrien est situé à une distanee deux t'ois plus
fj^raiide de In ventouse orale que de la ventouse ventrale: il est mis
en eonimiinieation avec la ventouse antérieure |iar un canal droit
et mime. i|ui semide être analo}rnf au préjtliarvnx: à la sortie du
bulbe pliaryn^fien l'intestin se bifurque et ilonne les dru \ lirainlies
<|Ui MMublent pareoiirir la lony:ueur entière du eorps.
•le n'ai rien pu reconnaître des systèmes nei\(ii\ et excréteur.
Li- porc génital est situé direct«-nient devant la ventouse ven-
trule. l)anH la partie du corps taisant suite à celle-ci on aperçoit
tmiM eor|»s transparents à peu prèn de mcinc diamètre cl I im à la
suite de l'aufrc. Les deux antéricurh re|iréscntent proiiaiilcnn-nt
leM testieulen. uniis il n'était |dus possible de bien reconnaître leur
eoiitcnu. (^unnt aux autres parties de l'appareil malc je n'ai pn
en <lécoii\rir aucune \rnrr.
hvs trois corps uientionnés, le poHtéricnr doit ctre le ;.M'rmi
gkne, CAr mou contenu Inisse reeoiinailrc, bien que dirticiicment.
— 121 —
qu'il est compoisé de cellules ovariennes, et à partir du bord posté-
rieur du deuxième testicule jusqu'à une certaine distance de l'ex-
trémité terminale du corps les bords latéraux sont occupés i)ar les
vitellogènes. Le reste de l'espace libre de cette région du corps
est rempli par des œufs sans qu'il soit possible de distinguer quelque
chose de plus. De la partie antérieure de l'amas d'œufs et à droite
du plan médian s'élève un chapelet composé d'une simple série
d'œufs qui se rend, en ligne presque droite, vers l'orifice génital;
c'est évidemment la partie terminale de l'utérus dont les parois ne
sont plus accessibles à l'observation.
Les œufs à coque assez mince et transparente sont relative-
ment gros (0°'™,034 de long sur 0""°,016 de large). Leur partie
antérieure est notablement amincie et nettement séparée de la petite
calotte. A l'intérieur on voit un amas de cellules embryonnaires
entourées et mêlées à des globules du vitellus.
25. Apoblema mollissimiim Lev.
(Figg. .S5— 87, pi. IX.)
Littérature :
Distomum moUissimum Levinsen, Bidrag till Kundskab om Groulaiuls
Trematodfauna; Oversigt over d. K. DaiisU.
Vidensk. Selsk. Forhdl. 1881. No. 1, \>. (U.
Tab. 11. Fig. 4.
.J'ai observé cette espèce à différentes reprises dans Tintestin
de V Alnsafinta (= Clupea nilotica), mais toujours en ])etit nombre
d'exem])laires et le plus souvent, dans les poissons, en état de
décomposition i)lus ou moins avancé. L'animal est en effet très
mou et le nom créé par Levinsen indique bien à propos un
caractère des plus marqiumts, mais peu agréable pour l'obser-
vateur.
JlftMOIKKS, T. III. 16
— 122 —
Le corps est (lé|»riiné et surpasse eu lonfr»eur 2°"". taudis que
Levixsex ueu iii(li*|Ue que 1'"".."); la larfreur maximum de 0""".8 —
0"".9 s'obsen'e au eoninieueement du tiers niédiau. A i)aitir de ee
niveau elle diminue vers les extrémités, en avant ]dus rajjidement
(juen arrière. L'extrémité postérieure, rétraetile dune ta«;on si
caractéristii|ue ehez les représentants du ^renre Apoblema, send)le
faire défaut eliez notre espère. Hu moins, je n'ai pu constater ee
fait de même <|Ue les verrueosités de eette réjfion <iu corps, sijjfualées
par Levixsex. La ventouse orale a un diamètre de ()""". 2(5 et est
inclinée sur la face ventrale; la ventouse po.stérieure lienucoup plus
grosse (i\'m\ diamètre de 0""",4) se trouve t<nijours dans la région
<le la pins {fraude larj^eur. mais à une distance de la ventouse
orale qui varie avec l'extension de la partie ;nitéri('urc du corps
plus moliilc i|Ue la |)artie postérieure.
La peau est tinc et lisse, sans armature.
{..'intestin roinniencc par nii liuHic pliarvii;:irn i|iii tait iiiinié-
dinteiilent suite à la ventouse et est suivi ini-inênic presque directe-
ment par la Idfnrcation di- l'intestin. Les liranelies qui naissent
ainni ne pan-ourent pas toute la lini^ruenr de l'animal, mais .se ter-
minent déjà à la liantein* dn vitcllo;r,'.|ie: dans les cas de l'nrtc ré-
traction «le la partie antérieure du eorps. elles se montrent toujours
pluH on moins arquées en liant avant de se remlre en arrière. Klles
itOMt, de plus, remarquables par leur forte luiisniiatiire qui n'est
du ri'stc pas moins inqiortante que dans les auliiN espèces, et ijiii
permet aux iiit<-KtinH il't-xéenfer des mouvements d'e\tcnsion el de
coiitmction facilcH à observer.
Le syntènie nerveux CMt distribué suivant le type ordinairt".
La eommiHMUre cérébrale est située entre la \ entonne et le bulbe
plinrynifien: elle donne naissance de cliaqnc eoté aux nerfs lonyi
iudinaux. ilont les postérieurs parcourent toute la |on;;ueur du
eur]m. .l'ni compté sept anneaux transversaux, nuiis je n'ai pas
— 123 —
réussi à les suivre sur toute la circonférence. Depuis les i)arties ven-
trales du troisième et du quatrième amieau, entre lesquelles la
grande ventouse ventrale est comprise, de forts cordons vont se
séparer pour innerver cette ventouse.
Le système excréteur s'ouvre à l'extrémité terminale du
corps. A partir du pore caudal une vésicule impaire s'élève en
haiit, sa partie postérieure légèrement dilatée présente parfois de
vives contractions longitudinales. Sa paroi interne est fortement
plissée, caractère qui se retrouve aussi dans le tronc ascendant,
très mince, du reste, dans mes exemplaires. Arrivé à une courte
distance en arrière de la ventouse ventrale, ce tronc se dédouble
en deux branches qui se rendent vers les bords latéraux et vers
le dos et finissent par se continuer l'un avec l'autre au-dessus de
la ventouse orale. Tout l'organe décrit ici, semble représenter la
vésicule collectrice de l'appareil excréteiu-, remarquable, chez la
plupart au moins, des espèces du genre Apoblema, par la réimion
des branches dans la région de la ventouse antérieure, ilalheu-
reusement je n'ai pu rien observer de la distribution et du parcours
des vaisseaux proprement dits.
Organes génitaux. Il n'y a, chez VApoblema mollissimum^
et chez l'espèce suivante, VAjJoblema appendiculatum R. qu'un
orifice sexuel uni(|ue. Ce n'est, du reste, jjarnii tous les représen-
tants du genre Apohlevia, que VApnhf. grandiporuin qui (selon
Olsson') aurait des orifices séparés pour les conduits mâle et fe-
melle, mais cette indication a déjà été, avec raison, révoquée en doute
par JuEL.'' Ce pore génital simple donne accès dans une cavité en
foraie de canal, mais dont les dimensions et l'aspect varient quel(|ue
peu dans les différentes es])èces du genre. Elle est toujours plus
1. Oi.ssoN, liidniK till Skandinavicns Hehniiithrinniii I. KonRl. Sv<'nska Vctoiisk.-ips
Akiulemioiis Hantllingar. Hdct 14. No. i, 1S7(), p. -20.
•2. .luEi,, Beitriige z. Anatoiiiic doi- Trcniatddoiigattiiiis' Apnhkma. Biliaiii;- till K.
Svensk. Vet.-Akad. IlandI. xv. .Vfd. iv. No. vi. i«8y, p. i'i.
I <;*
— 124 —
ou luoiiKS liingiK* et tiiiit par se diviser dans les rauaux voitours
des orjjaiies sexuels. Elle ressemble doue ttmt à fait. i)ar ses
rajii>orts aver ces eoiidiiits. au sinus génital, et ee nest que sa
l'>nj;ueur extraordinaire t|ui a amené Lkvixskx' à lui réserver le
nom de vestilmlum jrenitale enniniune. nom qui a été ae-
eepté jtar .IlEL pimr l'opposer à ee que l'on appelle le sinus «géni-
tal eliez les autres Oistomes. Or. d'après ee que j'ai observé eliez
notre esiu-ee et tont aussi bien cliez V Apoblenm appeudiculatum,
je ne jmis du tout admettre cette séparation; je suis plutôt d"avis.
fjUe le canal terminal commun aux conduits sexuels mâle tt femelle,
mal;rré sa lon;;ueur considéraldc n'est antre elinse qu'un véri-
table sinus ;rcnitalis de fonne un peu moditiée. et conipliqiu'e
en outre |»ar l'addition, dans plusieurs espèces, de qnelquts parti-
cularités de structure sur lesquelles nous reviendrons liient»"»t.
Hcltuis les nouvelles recliercbes que j'ai faiti-s sur le développe-
ment dt-« appareils v»-cteurs des orf^anes «génitaux. ' on .sait que le
HinUK génital n'est |)oint une dé|)endancc de la peau exteriu', nniis
bien une formation entièrement propre aux organes }>:énitaux eux-
mêmes : qu'il représente la partie t«'rininale commune aux conduits
«l'excrétion de ces <irf;an»'s. formée aux dépens île i ciix-ci et non
)inH par la peau )|Uclle que soit sa fornn- à l'état parfait. Il est
revêtu extérieurement par deux conclies plus ou moins fortes de
fibres musculaires, une extérieure composée de (ilufs ion;iifU<li-
nnle» et une intérieure de fibres cin-ulaircs. niusculaturc ipii se
continue directement avec celle den coniliiits vecteurs conti;;us.
1^- revêtement interne (|iii représente encore un véritalde épitlié-
liuin dans ccm derniers, se transforme dans le sinus, en une sub-
Mtnnce pluM ou moins cutieulaire et rcHsciidiiant à la peau e\lcrne.
I. l.«Tiinna, I. r. iiu|ini rit. |i. AU.
S. Vnir won inriiKiiri' «iir Irt I>bliiini'« rit*» |MiliiMinii ■■! ilm trrc'iioiilUi'ii, I. <-. Mir-
iiHii |i. s7iir.
— 125 —
mais sans avoir la même origine que celle-ci. Cette structure se
retrouve également dans le vestibule génital commun des Ajxj-
blhnes, et je ne saurais par suite le séparer morphologiquement
du sinus génital des Distomes.
Dans un grand nombre d'espèces d^Apoblema, et peut-être
même dans toutes, nous voyons s'ajouter à ce sinus une formation
nouvelle qui est tout à fait analogue à une poche du cirrhe, et qui
l'est en réalité. C'est un sac à parois musculeuses formées d'une
couche externe de fibres longitudinales et une couche interne de
fibres circulaires qui entoure le sinus génital jusqu'à sa division
dans les conduits séparés et qui, ce qui est le plus im]iortant, s'unit
étroitement avec les parois du sinus vers ses deux bouts antérieur
et postérieur. L'espace libre compris entre les parois de ce sac et
les parois du sinus est rempli d'un tissu conjonctif élastique, équi-
valant au parenchyme général du corps. Une poche semblable se
trouve également développée chez V Apohlema molUssimum et chez
V Apohl. appendiculatum (figg. 86 et 89, pi. ix), oîi elle fut signalée
déjà par Juel, mais sans que cet auteur ait reconnu sa véritable
nature. Or, en ne tenant compte que de ses rapports avec le canal
renfermé, je crois déjà pouvoir la considérer avec raison comme
une véritable poche du cirrhe; ses fonctions viennent parfaitement
à l'appui de cette interprétation. Il n'est point rare d'observer une
sorte de pénis ])lus ou moins long faisant saillie au dehors de
l'ouverture sexuelle; déjà G. R. Wagener figure le D/stomum
(= Apohl.) tornatum de cette manière' et Olsson le Distomvm
ocreatum.'^ J'ai, moi-même, rencontré dans ces conditions \ Apo-
hlema mollis.'iimum (fig. 86, pi. ix) aussi bien que V Apohl. appen-
diculatum; mais ce qui fait saillie au dehors ici n'est ])as, connue
1. G. K. Wagenkk, Ucber Vistoma appendicidatmn ii. Arcliiv ('. Naturgi'sohicliti-.
26. 1860. Taf. IX (incorrecteinent marquée comme vm) ûg. 1.
2. Olsson, Eiitozoa jakttiigna lios Skandiiiavi.ska Hafsfiskar. l.inid's Univ. Ars-
skiift Tome iv, 1808/69. Tav. ô, fi^-. 'Js.
— 126 —
chez la plupart des Distonies où l'on a observé un tel org:ane. un
véritalile ptMiis. c'est-à-dire la jjartie terminale de l'ap-
pareil conducteur mâle, mais Iticn le sinus génital, la
partie terminale cnmmuiie à tous les conduits sexuels,
(^►uehiu'étranjrc que puisse paraître ce fait à première vue, il n'est
]Miui-tant jias exceptionnel, car d'ailleurs, chez les espèces à ])énis
bien distinct, le sinus peut également être retourné au dehors in-
dépendamment du pénis même.'
("liez les hi.stumes. la partie du conduit vecteur mâle rent'ermée
dan.> une |Mjehe du cirrlie peut être divisée en trois parties nette-
ment .séparées les unes tles autres : la vésicule séminale, le con-
duit éjacidatenr .sensu strictti) et le cinhe (|ui même en état retiré
se distingue du canal cjaculateur par son plus grand diamètre. La
même division peut être recdninic cliez uns Apohlhius. du umins
•A l'état vivant: malgré cela ni .Iiki,. ni d'antres auteurs (|ui ont
étudié «-es animaux n'en ont t'ait mention Jus«|u'ici. Or. chez les
hiMonif* ce n'est <|Uc la partie dilatée ttrniinale de cet api>areil
vecteur i|iii se retoiniie en doigt de gant pour tonner le cirrlu'. Il
en est de même chez les A/Kililtnii.t; senlenieiit la partie termi-
nale dilatée du sinus renfermé dans la poche iteut faire saillie
en dehors. Uindi» <|Ue la partie restreinte sert de conduit éjacula-
tnir isens. Htri«'t.) et s'allonge à mesure t|Ue le cirrhe se retourne.
NoUK voy»»ns «lonc que cette région <lc lappart-il vecteur gé-
nital. Huns être un véritable pénis, se comporte |)onrtant tout à fait
connue tel et In wule dittérence entre la formation de la partie ter-
minale des conduits ve<"teurM sexiH'ls chez les J>/shniirs et celle
dcM ApoUhif." conitiHte en ce que chez les premiers <'e n'est que
jji pnrtie mAle (|ui cMt renfermée dans la poche, tantlis qin- chez
K'N «IvniierN, la |)artie ronimiinc. c'eMt-à-<lire le sinus, est en
I Voir tri rv ijur j'ai illl lUnii innii iiiriiinlri' »iir W* l'inlrniK'H clr. u |i Itifi, cl
la Hirurr M T*f iv, Hilil.
— 127 —
tourée par la poche. S'il eut permis de conclure par la structure la
fonction de l'organe, il ne serait point improbable que ce sinus, en
état retourné, fonctionne comme pénis dans la vie sexuelle des
espèces du genre Apoblema. Malheureusement, il n'y a pas d'ob-
servations jusqu'à présent sur ce point.
Chez V Apoblema mollissimum , la poche du cirrhe (fig. 86; à
proprement parler ce terme n'est pas tout à fait exact; mais con-
naissant maintenant ses rapports avec le reste des organes géni-
taux, nous pouvons nous en servir ])our plus de simplicité) est re-
lativement courte, mais par contre très épaisse; elle a une longueur
de 0°"",12 sur une largeur de 0""^,0(3; dans ses parois on distingue
très nettement les tibres musculaires longitudinales et circulaires
qui, les dernières surtout, sont très fortes et épaisses (0"'"',005 de
diamètre). A l'intérieur de ce sac on rencontre le sinus génital
nettement divisé dans ces trois parties signalées plus haut. C'est
d'abord, tout à la tin, la partie susceptible de faire saillie au dehors,
un pseudo-pénis s'il est permis d'user de ce terme, long de 0""",07,
large de 0'""',02 et tapissé intérieurement de petits tubercules assez
serrés les uns contre les autres. A cette partie fait suite celle cor-
respondant au conduit éjaculateur, longue de 0"""'.03, large de
0'"'",008 et finalement un autre élai'gissement de 0'""',03 de diamètre
logeant dans son intérieur presque toujours en quantité plus ou
moins grande des si)ermatozoaires qui sont mélangés à un nombre
d'(eufs. Avant de sortir du sac musculeux cette partie du sinus se
séi)are dans les conduits mâle et femelle.
IjCS testi(;ules de V Apoblema mollissimum sont assez petits et
représentés par deux cor])s i)eu ai)])arents et ])lus ou moins cachés
entre les anses de l'utérus, de forme s])]iérique ou ovalaire et d"un
diamètre de 0""",1 en moyenne. Ils sont situés, l'un à peu ])rès
dans le ])lan médian en arrière de la ventouse ventrale, l'autre
rappiiiché du 1>ord latéral gauclic et postérieur i);ir rapport ;ui
— 128 —
preniitT. Leurs canaux déférants sont éiralenient tivs l'ourts. droits
et vont à la rencontre l'un tie l'autre en arrière et un peu à «iauelie
thi boni postérieur de la ventouse ventrale. Ils tornient. \k\v leur
réunion, une «rrosse vésicule séminale en forme de fuseau éjtais et
à |»arois assez musculeuses. Cette vésicule est placée ordinaire-
ment au-dessus de la ventouse ventrale et déplacée un ]>i'U sur le
côté gauclie: dans les préparations, in toto. <u"i le ver se timne
plus ou moins comprimé, elle se voit entièrement au côté lU' la
vent(»use. En avant elle se continue dans un canal, qui. cliez notre
espèce, pifîi'e en li^ne pres(|Ue droite le sinus }::énital: il a jus(|u'à
0"".(>5 d'épaisseur, offre des parois assez musculeuses et ce qui le
caractérise le plus est ipiil est accompajfné extérieurement d'un
manchon mm -interrompu formé de cellules j^landulaires à prot(»-
plasma fortement ;;raindeux. réfrin^îcnt et dissimulant )ires(|ue en-
tièrement le noyau. Les (clliilcs sont en forme de massiu-, mais
Miuvent irré;;idières par suite de la pression exercée par les cellules
voisines. Klles paniissent toutes amincies du cote du caniil i|ii'clles
entourent, et (|Uel<|Uefois on oh.serve très nettenu-nt. chez des in-
dividus frais, la continuation de cet aiuiticisscnient dans un con-
duit d cxcrétinM i|iii va percer la painj du cjuial. .\ni\c;i
l'intérieur de celui-ci chacun de ces conduits se met en communi-
cntion Hve«" un ctirps particulier. Selon les descriptions anciennes
de WA<iKNKl!, Juki, et .MoNTK'KM.I.' tout le caii.il jiartanr dr la \ é-
Hicide héminale et ahoutissant au fond du sinus j^énital. cnT rc\ctu
intérieurement de 'papilles., ('es <pa|iilles de forme sarialile.
• d'un contenu granuleux et dépour\ii ilc n<>\,'iii. et enfin cntoniées
d'une mendirane d'aspect cuticnlairc> >.)rKl.. 1. c p. .'Wli cepen-
dant ne Mint, ponr noiiH résumer, que d<-H amas de la suhstatu'e
décrétée par les )r|andeM externes, ce qui serait as.scz liien déiiiniitré
I i : .Il m., I. r ; MnKTicKM.i, Oimi'rvnxloiii iiilortin ml iilniiii' loniir
<lrl ..I Alll ilitln H Arrml. rtr illTiirlin. Vu), uvi. Iximin. |i. IIHI.
— 129 —
l«u- le t'ait «igiialé ])]us haut, c'est-à-dire que l'on oLsevve assez
souvent les conduits d'excrétion des cellules glandidaires se con-
tinuant directement avec ces «papilles». Elles sont recouvertes en
dehors jiar une substance euticulaire visible surtout sur des coupes
et l)eaucoup moins nette i)endant la vie; je ne puis bien répondre
(juaiit à la sijinitication de ce manteau externe et ne sais s'il re-
])résente une couche périi)hérique de la substance des amas même
ou s'il est le revêtement euticulaire interne du canal refoulé en
haut par les niasses sécrétées. En somme, le canal intercalé entre
la vésicule séminale et le sinus génital correspondrait sans contre-
dit à la partie prostaticiue de rapi)areil conducteur des autres
Distomes, soit par ses rapports avec le reste de cet appareil, soit
par sa formation histolog-ique. Je le considère donc comme la
partie prostatique des organes mâles et, par conséquence, je
ne puis bien partager la manière de voir de JuEL et de Monticelli
qui le considèrent l'un comme le «cirrhe ou conduit éjacidateur»,
l'autre connue le cirrhe et la poche du cirrlie (Monticelli). Du
reste, il n'est pas bien facile de voir clair dans l'ensemble de la
description de ces organes donnée par Monticelli; il parle d'une
])oche du cirrhe entourée de glandes prostatiques», dénomination
))robablement prise du travail de Wageneu et même d'un «cirrhe
revêtu de papilles coniques et situé dans la i)Oclie», sans donner
une descri])tion ou une ex))lication détaillée de ce ([u'il comprend
l)ar ces ternies. Mais, en tout cas, le canal entouré de cellules
n'est ni un canal éjaculatcur, ni un cirrhe, ni une poche du cirrhe,
mais bien la i)artie i>rostati(|ue analogue à celle de l'apiiareil mâle
des autres 1 )istonies.
Tjc geniiigène de V Apoblema moUissimum est une glande
multilobéi' et située en partie dans la moitié droite de l'animal, à
l)eu près à égale distance du bord postérieur de la ventouse ven-
trale et du bout terminal du corps. Les cellules œufs, d'un diamètre
— l.'.u —
(le 0*°',0«>S et à noyau bien net. ottVent une iiartieularité que jai
déjà sigrnalée. pour les eellules ceafs de divers Histonies, dans
mon mémoire sur les Distomes des ])oissons et des «rrenouilles:
telle de renfermer à l'état frais, dans K'ur protoplasma. un nonilire
plus ou moins eonsidérable de jietits granules (|ui les font (|Uel-
quefois re».sembler aux eellules vitelliues (v. tiji-. ST. pi. i\ . 1/liy-
|>otlit-sf émise alors, (pie les Apobihnes aussi doivent présenter
des inclusions .sciublables. se trouve done ju.stitiée et cela appuie
ro]>iniou .>^uivant la(|Uellc cette formation des eellules leufs est eu
relation avec la jietite taille des vitello<;ènes i v. 1. e. p. '2W).
Il n'y a jias. eliez les Apohlî^iiu.''. un canal de LAl'nEK. mais au
lieu de celui-ci un réce|»taclc séiiiiMal trè> pni>sant en forme de
sjie iiittus, .situé en avant du j;-crmi;;cne. il est d'autant plus ^iros
(|Ue l'animal e.st plus a;fé. et (lé|>asse .souvent (l"""..> de loii;;uein'
«ur 0"",2 de larjjeur. Son contenu est principalement eoniiMisé de
spennatozoaires. panai le.s(|Uels on voit des cellules leiifs et des
eellule^ vif( Ilines tant«'it noudtreu.ses, tantôt raro.
I.,e vitelloffène, elle/ l'Apoblnita innlli.isiiiiinu. a une forme
tout à fait caraetéristi(|ue. Il est uni(|Ue. d'abord, et représente
une ;;landc comitosée (le 7 à S lobes rayonnant du (entre: son
diam('trc atteint (i"'"',2ri. Le vitclloilnete mutpH- eounnnnii|ne jimm
le ;;cniiiducte peu après son départ du réceptacle séminal et donne
iiHiHMance de cette manière à l'utérus. Les anses f(Uiuées juir celui
ci occn|tcnt suiloiit. mais non entièrement, les ci"»tés du corps: iv
n'cKt (|Ue la partie terminale de lutérus (pli s'élève aiidcssus dn
iiivenu de la veiitollHc \eiitralc pour ;;a;;ncr le fond du sinus où
elle alNiiitit au canal commun.
LcH (l'iifn sont rclati\ cillent petit» et ne nnsiiient ipie d"" .(lt.'>
(le jon^nelir Miir (>"",()0M1 de lai;,'eiir: leur eo«pie ewt asM-y. tians
parente, d'une teinte briin-jaunàtrc clair et laisse voir |iai traiis
piireiice la cellule (iMif (pli n'est pas encore ne^iiieiitéc.
— 131 —
26. Apoblema appendiculatum (Rue).
(Figg. 88—90, pi. IX.)
Je renvoie le lecteur au travail de Monticelli pour tout ce qui
touche la littérature assez importante traitant de cette espèce, voir :
Osservazioni intorno ad alcune forme delg'enere^4jjo6fawrtDujAED.
(1. c.) où la synonymie très embrouillée est éclaircie, en partie sur
l'examen des exemplaires originaux de Rudolphi.
U Apoblema appendiculatum qui est sans doute l'espèce la i)lus
commune du genre, a déjà été rencontré dans un grand nombre
de poissons différents; mes exemplaires provenaient tous de l'esto-
mac et des appendices ])yloriques de V Alosa Jînta (= Clupea ni-
lotica) pêclié dans le Nil aux environs du Caire. Le ver est assez
fréquent dans ce poisson et se trouve presque toujours en grande
qixantité et à tous les degrés de dévelo})pement. Je n'ai vu que
peu de poissons de l'espèce imliquée cliez lesquels il mancjuait
complètement.
Dans le travail mentionné jdus haut, Monïicelli donne une
noiivelle description de l'animal, description qui, cependant, ditfère
sur plusieTirs points de ce que j'ai observé en général sur mes
exemplaires; mais ces différences peuvent aussi provenir d'une
certaine variabilité de l'espèce. Pour être bref, je me bornerai à
n'indiquer ici que ces ditférences qui portent i)Our la plu})art sur la
structure des organes génitaux. Quant au reste de l'oi'ganisation
interne, on i)onrra suffisamment s'en rendre coni})te en regardant
la figure S 8, pi. ix.
L'orifice génital est situé immédiatement au-dessous de la
ventouse orale; il donne accès dans un sinus dont les ra])))orts gé-
néraux ont déjà été ex])Osés dans la descri])tion de res])èce pré-
cédente. Ses dimensions dans un exemplaire d"àge moyen sont les
suivantes : La partie antérieure (|ui correspond au cinhe est hnigue
— 1.'.2
de 0""°,0(> et Uw^i: tic O'^'^Oo: clic est rcvctiic iiitcririiniiu-iit de
petites papilles semlilablcs à celles i|Ue loii trouve souvent ihius
le sinus (les nistoincs. Vient ensuite nue piutie rétréeie lou-ine (K'
0"",<».") et épaisse «le O"""'.!)! et tinalenieut nue partie ililatée de
(•"".((T (répaisseur et lonjfue de 0""".i;'> qui se divise en arrière
dans les conduits niale et tenielle. 1/enseniltle de ce sinus est en-
touré d'une iioelie niuseulense tic (l""".2ri de loii<;ueur surd' .(•.")
de diamètre.
Les tcstieulo n étaient jamais, dans mes exemplaires, situés
l'un à la suiti- de l'autre, mais bien à peu près à la même hau-
teur et à é^ale distance eii\ irou de la \eutonse viutrale et du
point oit commi'ncc l'iuva^rination de la partie terminale. Ils m- se
trouvaient pas non pliis dans hi \]<<:\\v médiane, nniis latéralement
au-de»>4ous des hranclies intestinales. Leurs canaux déférents sont
très courts, droits et s'unissent |iour t'ornu-r une vésicule séminah'
couipohéc d«- deux parties hicii nettement séparéo. La par
tic postérieure dont le jjrand diann'trc ((r"',i5) est diri};é traus\er-
salemcut par rapport à l'axe du corps, est remplie «le spermato-
/.oaircs et ses parois sont très minces. L antérieure, par eontri-. se
diri;re plus ou moins en avant dans son ;:rand axe ((•"""..'$) «-t se
renian|Ue suilont par l'épaisseur cxtrcnn- de ses parois com-
poKces de faisceaux musculaires olili(|iu-nu'iil aiinnlairo trè> fort>
)iux)|UcIh vient s'ajouter extérieurement une /one t'adde de tilncs
lon^citxdinalcs. L'épai.ssciir de cette paroi est. du reste, en rapport
avec In tpnintité des Mpernuit<>/.oaircs contenus dan> i elle |H>riiciii
de la vésicule. \h- son liord antérieur prend naissance la partie
proHtati«|Ue signalée par Mti.Miri:i,i.i sous le nom de poelic «lu
rirrlie »» de cirrin-. han^ le^ exem|daircs é;;\ptiens cclti' |tartie
eut loujourH ex trcnicmciil lonj^nc et très fortemcnl si
lilleune tandis «pu- .MnvncKI.I.I accorde à la poclic du cirrlic- de
iM!N ver» une |on};ucnr médiocre, et un trajet peu ondulé . Les
— isa —
glandes prostatif|UCH qui L'iitoureiit en noniljre considérable cette
])artie prostatique, se comportent comme dans l'espèce précédente.
Le germigène de forme à peu près sphérique et d'un diamètre
de 0""°,25 environ est situé, conformément à ce que Monïicelli
ra})porte, dans le plan médian en arrière des testicules. Le ger-
miducte qui en part, ne s'élargit ])as, cependant, pour former le
récei)taole séminal (d'après Monticelli), mais ce dernier est un
véritable appendice du germiducte et ne se remplit de iilaments
spemiatiques que dans Vkgt avancé du ver. Chez des individus
très âgés on peut nettement observer la structure signalée par
JuEL ])our le réceptacle de VApoblema excistmi} Lnmédiatement
en arrière du germigène et contigus à ses bords latéraux posté-
rieurs, on observe, symétriquement à la ligne médiane les deux
vi tel logé nés tout à fait compactes, ce qui est le caractère
dominant de VApoblema appendiculatum. Ils se remarquent par
l'opacité de leur contemi, particularité qui est, du reste, partagée
jusqu'à un certain point par les celhdes œufs qui renferment, de
même que chez l'espèce ]U'écédente, des granules d'une substance
graisseuse (fig. ilOa, pi. ix). Les vitelloductes pairs sont extrême-
ment courts; ils forment, jiar leur réunion, un petit réceptacle vi-
telliu (]ui ne tarde i)as à se mettre en communication avec le ger-
miducte. Celui-ci s'élargit alors pour former l'ootype entouré des
glandes coquillières et se termiiu' par l'utérus, dans les anses ini-
tiales du(|Uel sont logées souvent des quantités énormes de si)er-
matozoaires. Le germiducte, comme dans la généralité des cas,
est revêtu intérieurement de cils vibratiles. Le jjarcours de l'utérus
est représenté dans la tigure 88, ])1. ix; les neufs sont assez petits
(longs de 0'"",023 sur 0™"',014 de largeur), régulièrenu-nt ovales,
de teinte brun-jauuâtre clair, et ne contiennent que des cellules
embryonnaires.
1. tluKL, 1. c, p. :ih.
— 134 —
«^u'il mo st>it permis, à la suito <le cette ilescri])tii)ii des tleux
espèces (lu ofeiirc Apvblciun. de dire i|Uel(iues mots sur la valeur
mi)rp||(il(><ri)|iie de lapitendice du corjjs des Apublèmes, discutée
récemment par MuXTKELLI dans son travail indi(|ué plus haut.
Comme on sait, l'auteur italien voit dans cet ap])endiee une por-
tion du corp.s 'morplioli><ji(iuement et l)iolojii(|ucnient lionioloj!,ue
à la queue des Cercaires .' Les rai.sons par les(|Uelles il arrive à
cette conclusion, peuvent être résumées ainsi : Les formes jeunes
iVA/xihlfuw. trouvées (|Uel<|Uefois dans le corps de petits crustacés
et dans d'autres animaux ont passé, avant de pénétrer dans ces
Ilotes intennéiliaires. par une période de vii- lilirc : elles sont, par
ennséquent. au )»oiiit de vue l»iol()<;i(|ue. lioniolofiues aux Cercaires
des autres histnmes. 1 )e même i|Ue ces dernières portent la queue
à l'extrémité postérieure de leur c<nps. les jeunes .l/)()/*/(»}p.< por-
tent rap|)cndice caudal. Celui-ci est rétractile et actionné par des
muM'Ies s|)éciaux : «le même au.ssi la queue «U-s Cercaires ]»eut être
retirée, au n>oins en partie, dans le cdips par îles muscles aiialo-
jfUes. Kinalenn-nt. la (|iH'ue des Cercaires i-t rappendice des.lyxi-
lilhiKs M)nt de strmtnre analogue et ils .sont, tous les deux, par-
<-ounih i)ar la portion terminale de lapiiareil excréteur mais en
partie seulement clie/. les ( 'ercaires. (''est en raison île ces t'aits
que .MoNItrKI.I.I a été conduit à considérer les deux or^jancs comme
étant une scidc et même formation : la seule diHérence consiste
en ce que la ( 'ercaire perd sa qucue ou la résorhe au moment de
l'entrée dans lliotc intermédiaire, tandis que celle de \' Ajiuhli niv
qui aurait servi éj^iilcment jusqu'alors d'or>;ane de locomotion,
persiste. (,|uanl à l'autre tlitlerence iniportanti' qui consiste en ce
que dans cette dernière sont nuHsi lop'-es les parties terndnales
dcM inleslins et des anses de riltcrus, elle serait duc, d'après MoN-
I M'iaiicnxi, (hMM<nraxloiii (nlnmo •'!<■. I. r., p. ritil f,
— 135 —
TiCELLi, à des chaugeiiieiits ultérieurs, conséquences de nouvelles
adaptations.
Or, eu examinant d'une façon minutieuse ces déductions, on ne
])Ourrait g'uère partager le même avis. En première ligne, il ne me
semble i)as bien exact de mettre en parallèle le jeune Apohlhne
renfermé dans le corjjs d'un crustacé et la Cercaire nageant
librement dans l'eau et pourvue encore de sa queue. Nous voyons
<iue celle-ci. ajirès avoir quitté le mollusque oîi elle a pris nais-
sance, se rend à la recherche de son hôte intermédiaire, dans le-
quel elle pénètre et perd sa queue qui dès lors n'a plus de raison
d'être. De même que la Cercaire, le jeune Apoblhne doit mener
une existence libre avant d'arriver dans l'intérieur du crustacé!
Cela me semble hoi's de doute; voilà, en imtre, deux stades du
développement de nos animaux, qui sont réellement homologues :
la Cercaire nageuse et V Apohlème nageur! Mais il s'agit main-
tenant de savoir, si ce jeune Apoblème s'est servi, durant cette
])ériode, de son appendice caudal pour la locomotion, (m s'il n"a
l)as eu, pcmr nager, une queue identi(|ue à celle de la Cercaire.
Il est vrai ([ue nous n'a\ons. jusqu'à jn'éseiit. aucune donnée sur
l'état libre des Apoblhnes, mais il me semlile bien rationnel de
.sup])oser <|ue. pendant cette ])ériode de leur existence, ils doivent
être ])onrvu.s d'une véritable queue : d'un organe de locomotion
niol)ilc et ])nissant à l'aide duquel ils vont à la recherche de
leur hôte intermédiaire. D'autre part, la même analogie et la même
probabilité tendent à faire admettre (|uela (jueue, ajjrès avoir ter-
miné son office transitoire, est décln'rée et t(md)e au-dehors de
l'hôte intermédiaire et hors du kyste, connue chez les Cevcaires
des Distomes.' .le ne saurais, en etfet. citer aucun fait (|ui ]»uisse
1. .Il' \('Mx (':iirc iiliscrvt'r, ;i ccttu occasion, iin'il nV'st ù m;i (•(iniiiussaiicc iiucuii
cx(iii|)lc Di'i lii qucui' (le lit Cci-caire est ,iTSorb('c' ainsi i\\w l'indique Monticei.i.i.
l)'ai)rc.s ce (|nejcsals, celle-ci lonilic tonjonis et reste lior.s dn kyste; ce n'est, par
- 13() —
faire siippnsor (|iii' la (|iK'iU' doive persister dans les Aj)oblPmes
adultes à cause de quelque raison importante. Nous n'avons, en
outre, aucun indice certain de cette transtorniation de la (jucue de
cercaire de l'Apohlènie en api>endice caudal. Chez les jdus jeunes
individus oltservé.s ju.s(|u"à présent, l'appendice est encore très
petit: il est. de plus, si lourd et .si peu mobile (|u'il est en ett'et
ilit'ticile d'admettre <|u'il ait i»u .servir au|)aravant d'orpme «le lo-
comotion, comme cela se jtrésente jxrnr la queue si moliile et si
puissante des cercaires des l)istomes. C'est surtout l'u raison de
ce tiernier t'ait (|u'il me semidc Iteaucoup plus exact ilc supposer
que la (|ueue larvaire que dnivcnt posséder vriiisenildaliK'nieiit les
jeuni's AfnililîiiK.'' dans la période de leur vie lilire et tjui doit res-
nendder à tous éj;arils à celle des cercaires. doit disparaître au
moment de l'arrivée dans l'Iiotc intcrniéiliairc comiiH' t cla a lien
••liez l<'s histonics! l'ar consé(|Uent. la queue des cercaires ne peut
être l'analo^rnc de l'appendice caudal des .\j>i>lil< hks {\n'i. du n-stc,
t'ait très proltahlcnirnt encore conipiètcnicnt défaut clic/ les
cercaires de ceux-ci. de même que cela a lieu pour quelques
e«pèc»'H adultes i telle p. e. Ajnililimn niollissiniiiiii : Dlstouiinu
vuricinii ( ». F. .Ml i.i.KK. IHst. M'àlli-ri Lkvinskn ipii sont néan-
nioiiiH des véritaldcs .\/>'i/ilîiiiis par rapport à leur or;:ani>ation
interne .
I/Hppendiee cninlal ne poiu'rait donc être lioniolo^^nc à In qiicnc
deH cercuireK. mais Kcidcnn-nt le cor|ts entier îles jeunes .!/<"-
lilifiK 1 y compris rap|iciidicc caudal (pourvu que cclinci existe
déjà diuiH les Htudes na;;curH) serait liomolo;; ne an corps de la
«ercairc dépourvu de la queue lin \érifé ma con\ictioii est
qu'une lioniolo^ie ne p»Mit être étaldic qiic ilc cette manière : L ap-
pendice caudal du jeune. 1/»</</i'm' n'est autre cliosc qin- la portion
«nlio. i|uo k cur|(* (piiI <|iiI «'ciikyalc cl r«>|iiVi*(<iili' li' iimiiicr niiliiiiiiii ilr l'uni
imU Mlnlle.
— 137 —
terminale du corps, invagiiiée, \Hmr une cause quelcoinjue, plus
ou moins profondément dans la partie antérieure. Une semblable
interprétation est en liarmonie avec l'organisation interne du jeune
Apoblème.
En état d'extension, l'appendice caudal est en continuation
parfaite avec la portion antérieure du corps. La peau, ainsi que
l'enveloppe musculaire ne présentent aucun repli, ce qui n'arrive
jamais dans les cercaires où la queue est, à l'àg-c adulte, tellement
caduque qu'elle finit par se détacher par ses propres mouvements.
D'autre part, les branches intestinales et, plus tard, les anses de
l'utérus, s'étendent assez considérablement dans cet ai)i)endice,
fait qui n'a jamais lieu dans la queue des cercaires quelque grosse
que celle-ci puisse être. C'est surtout en tenant comjjte de ce ca-
ractère que je me trouve porté à considérer l'appendice caudal
comme une partie intégrante du corps même et (|ui n'a rien à
faire avec la (pieue de la cercaire (]ui rei)résente tout sinqdemcnt
un organe provisoire de locomotion de l'état larvaire.
MûNTiCELLi, j)ar contre, se base surtout sur l'existence, dans
l'appendice caudal, d'une iiortion de la vésicule excrétrice pour
démontrer l'identité anatomi(iue de celui-ci avec la queue des cer-
caires. Or, ce n'est (jue dans un noud)re assez restreint de cer-
caires (ju'fui a observé, jusqu'à ce jour, une formation semblable,
tandis que la plujjart ne possède (qu'une ([ueue dépourvue de ca-
naux excréteurs. Pour ces seules raisons déjà l'opinicm de ^Ionti-
CELLi ne me paraît ])as très heureuse et je crois même être en
mesure de démontrer qu'elle est en contradiction avec certains
faits (jue l'on })eut facilement observer. Chez toutes les cercaires
à (lueue parcourue, entièrement ou en partie, i)ar le système ex-
créteur, les orifices de ce dernier sont, d'après ce que l'on sait
jusqu'à présent, sans exception doubles, conformément à l'origine
double du système vasculairc ((ue j'ai signalée pour la preniièi'e
.MKMOIBES, T. III. l.-<
— 138 —
fois chez l'Ainp/ii;>tomKm subclavatuui \\.' Ensuite ces orifices
doubles lie se h-ouvent jamais sur la Hyiic médiane et sur la
pointe tle la queue, mais partout et toujours en avant de celle-ci
et aux bonis latéraux de la (jueue, parfois non loin de son coni-
uiencenient (p. e. les cercaires du genre Eckinostomum). Enfin ils
ne sont jtas caractérisés jiar un renforcement de la musculature,
comme chez les vers adultes, mais toujours simples, ("e n'est (jUc
par la jicrtc de la qucuc et. avec celle-ci. de la portion tcniiiiialr
du trnnc excréteur «pie le pore uni(pie des vers adultes prend son
origine. Dès «-e moment, le reste du tronc excréteur, situé dans le
cor|is même, commence à f(mner ses parois propres et la muscu-
lature qui devi<-nt surtout forte auteur du porc terminal où clic rc-
jiré.sente un spliincter spécial.
\'i>ilà donc toute une série de difierenees <pii me paraissent de-
voir séparer bien nettement les orifices du système excréteur des
cercaires d«' celui des vers adultes. On doit encore ajouter une
ditl'érence des canaux mêmes : ('liez les vers adultes, ils ofirent.
partout, ainsi que je viens <le rexjtoser. îles parois à cellules é|ti-
tliélialo recouvertes extérieurement de fibres musculaires; chez les
cercairen. la portion du tronc excréteur jmrcoinant la (pu-uc ne
présente rien tic MMnblablc. ( " Ot ainsi que le système excréteur
qui apparaît dans la quelle d un petit nombre de cercaires. est
tout à fait ditléiciit de celui que l'on trouve dans rappendice cau-
dal du jeune ,ly/(/6/è»H«, j-ar celui-ci pié>ciitc tmis les caractères du
Mystèiiie excréteur des vers adultes.
L'eiiHcmidc des faits léniimés ici me (-ontiiine dans mon opinion
que 1 appendice caudal lU'n Aiinlili nu .s n'a etlectivcmcnt aiiciiii ra|)-
|Hirt avec la qiieiic des cercaires nageuscM: cet appendice n'est en
reAlilé ipie la portion terminale du corps iiicnic qui a reçu la tacnltc
i LVImt ,lH,;./.t.'....i/r,. .«'.W/ito'»»! H. ulr. KrmiMtirill /nm 7ii (;iliiirlj.lM^r<' Kiim.i»
l^iuABT» U-i|>]iiK iHtï, |i. les, laf, XI. Hkk II li
— 139 —
(le s'invaginer dans le corps antérieur. Cette supposition est, en outre,
bien confirmée par l'observation des animaux adultes qui cliang-ent
aisément en allongeant et eu retractant leurs appendices caudaux.
Enfin, en interprétant de cette façon la nature et la valeur mor-
phologique de l'appendice desApoMèmes^ nous n'avons pas besoin
de recoimr à l'hypothèse d'adaptations nouvelles de la queue des
cercaires pour la voir prendre la forme de l'appendice caudal;
adaptations, du reste, pour lesquelles nous ne saurions nullement
indiquer une cause ou un motif quelconque. De nos jours, cepen-
dant, il ne suffit pas d'émettre une hypothèse, il faut encore la
soutenir en en démontrant les raisons.
Je ne puis non plus accepter une hypothèse semblable, jthis ré-
cemment émise par Monticelli sur l'appendice caudal de son
Urogonimus cercatus} Chez ce ver très voisin du Distomum ma-
crostomum RUD. (= Urogonimus macrostoinus MoNTiC.) mais qui
représente toutefois une espèce distincte, il a observé un petit
appendice caudal qu"il considère également comme une (|ueue lar-
vaire persistante. Son opinion est basée sur ce que l'appeiulice en
question «ressemble fortement à une (jueue par la forme, l'insertion,
l'aspect et la structure. Avant d'arriver à une telle conclusion il
faudrait, à mon avis, discuter d'abord en général la possibilité,
([uc les larves de l'espèce soient pourvues d'une queue! X priori,
la réponse définitive à cette question ne semble })as être troj) aisée
vu l'absence d'observations si)éciales. ]\lais ]iour une espèce du
soi-disant genre Urogonimus les conditions sont Iieaucoup plus fa-
vorables, parce que nous connaissons assez exactement le déve-
lo|)pement et la forme larvaii'e du Distomum macrostomum^- forme
1. MoNTicurj.E, iStiiilii siii TroiimNidi ciKloiianissiti. l'riiiio conti'ibuto etc. .Si'engel's
Zoolog. .Jahrbuclun-, Abtli. f. Anat. u. Ontog. d. Thieie. m. Suppl. Ilcft 1894, p. 164.
2. V. Zi;r.i,Kit, Uobcr LeucocMoridium paradoxum etc. Zeitschr. f. wiss. Zoolog. -xxiv.
1874, p. 5G4 et IIkokkut, Leucochlorldinm paradoxum etc., Leuckart und C'hun's Bib-
liothcc-i zoolo^ii'îi. II. 4, 1889.
l.S*
— 14U —
qui se rapproclie si fortomeiit de l' Crugovimus c(TC<7/h.s- MonïIC.
Eu raison tic cctk' aftiuité étroite ou pourra eouelure (pie Tliistoiie
(lu (léveloppeiueut des deux formes (|ui lums (u-eupent ne doit pas
trop différer, et cela d'autant plus (|Ue lune est très sinjiulière et
fait exception à tout ce t|ue nous avons api»ris à coniu\itre jus(|u"ici.
(jluaut à moi. J'ai eu effet la conviction profonde (]Ue le dévelojïpi'-
meut de l'une de ces esjH-ces doit complî-tenient correspondre à
celui de l'autre: conviction (pii ne si- trouve jriiere en contradiction
avec ce (jue nous sonimes lialiitués à observer ailleurs dans K- rî'jxne
animal. Il semble établi pour moi (|Ue la forme jeune inconnue de
V Urogonimus cercotus est tout aussi analo<:ue aux 1 >istomes con-
tenus dans les conduits du Lcucoc/ilurnUinn juirmUixinn. (jue 1 ^m-
i/unimus rtrcat u." adulte au Pistomutii niiicrostouiiiiii: Il découle
de cette ciiuiparaisiin ipie la l;u\c ilii |irriiiirr dnit être dépour-
vue d'une (|Ueue!
Mais à (pioi correspondrait dnne 1 appendice caudal de cette cs-
jièce":' Il suftira. je croi>. de jeter un seul coup d o'il >m- la ti;;iire
donnée du IHstnuiniu iiiarfustomniii par Zki.I.KI; (I. snpr. ci p(Uir
ne plus douter (|Ue la (|neue de \' IJniiiuuimnnnrailii,'' n'est (|Ue le
péiiiH évaffiné de ce ver. ridé et déformé à la suite d nne conser-
vation imparfaite! Les dessins donnés par .Moniicki.i.i ne font ipie
contirmcr cette manière de voir. I>ans la ti;;. fi.'ia. pi. v ij. e.i iirin-
cipaleunnt. on voit les muscles de la (|nene m- continuer directc-
nu-iil et nettement avec ceii\ de la pocbe dn eirrlie et non avec
ceux du corps coniUM- eela est dit dans le texte p. Hi'J. I. e.i.
D'oii nous devoiiH conclure (pu- ni rappendice caudal des /l;ii>-
hlSiiiiK. ni c»dui de Y t'iitiii>iiivui.s crrrnlns MmntU'. ne sont des
i|neuch lar^aircH persintantcH. uniis liin une |>nrlion invaf^inée dn
corpK même, l'antre très vraiseuddabjenient le jiénis faisant saillie
l.n .I.Im...'
— 141 —
27. Echinostomum liliputanum n. sp.
(Figg. 91, 92, pi. IX.)
Le ver habite l'intestin grêle de divers oiseaux rapaces; je l'ai
rencontré dans un Pernis aplvorus capturé à Alexandrie et dans
deux Milvus parasiticus provenant l'un du voisinag'e de Matarijeli
(Heliopolis), l'autre des environs du Caire. Il se trouvait chaque
fois en nombre restreint d'individus qui occupaient surtout la par-
tie de l'intestin précédant l'insertion des caecums.
L'espèce est extrêmement petite et représenterait probal)lement
le pig-niée du genre, car elle n'atteint que 0""°,75 de longueur sur
O^^iO de largeur. Ces dimensions du corps correspondent à peu
près à celles d'une petite espèce du même genre, trouvée par
Bremser, à Vienne, dans l'intestin d'un Fodiceps cristatas et fon-
due, avec quelques doutes, par Rudolphi avec son Echinostomuni
spinulosiim; la connaissance de cette espèce étant, cependant, tro])
imparfaite et ne permettant i)as une identification sûre, il ne me
reste qu'à considérer notre ver comme le représentant d'une es-
pèce propre.
La forme du corjjs est analogue à celle des autres Echinustomes
et se distingue par un rétrécissement en forme de cou court à la
partie antérieure ainsi que par le développement de deux lobes
latéraux aux côtés et en arrière de la ventouse orale. Ces lobes
portent chacun sur la face ventrale ({uatre épines assez délicates;
une simple couronne de huit épines qui est une contiiuuition des
rangées ventrales, s'éteiui depuis les bords latéraux sur la face
dorsale jusque vers la ligne médiane. 11 y a donc, en tcnit, 24
épines dont la longueur est de ()"'", 022. La ventouse orale est
assez faible et petite mesurant 0"'"',05 de diamètre; la ventouse
ventrale est presque deux fois aussi forte (0°"",1) et se trouve au
commencement du tiers moyen de la longueur.
— 142 —
La peau rst i»aisi'iuéo do piquants ([ui sont surtout torts dans
Icspace qui sépare les ventouses. Sur toute la taee ventrale, à
rcxcepriou de la paitie terminale du eorps, on distinjrue un nond)re
assez considérable d'oritiees de o;landes cutanées.
L'orjjanisjition interne se rapproche de celle (|ui domine tlans le
jfeiire /"Jc/iitiostommu. Le bulbe pliarynjrien quchpie peu plus lonj;
que largfe e.st séparé de la ventouse orale, conime à rordinaire.
par un petit préjdiarvnx. L'te.sophajrc mince se Itifuniue avant
ilarriver à la hauteur tic la ventouse ventrale et torme les l»ranclies
de l'intestin qui sétemlcnt presijue juscjuà l'extrémité caudale.
.le nai rien oli>(rvé du système nerveux.
Le système excréteur .se remarque par le fort tléveloppement
tle la vésicule colK-etrice <|ui resscndde tout à t'ait à celle des autres
espèces du ;renre si ce n'est (|U'tdle est a.s.sez réilniti- et en rapport
avec la petite taille <lc l'animal. Le tronc impair est très court, ses
bramlics h'étcndent jusiin'à la hauteur du liulbc pharyn^ficn et
émettent >iir t'>iit leur trajet des rameaux latcianx peu nundMH'UX.
du reste, et pcu rauMtiés. Kn dedans de ces canaux, on rciifontrc
parf"oi^ des ;;|obnh'> d'une snlisfance t'ortenn-nt rct'rin;ifnfc.
I^es tir;;anch ;;énit;ui\ ><>nt. m |iartic. plus >iniplcs que ceux
lies espèces plus yfrosscs. H y a ini oriticc ;rénital iiiuquc mi peu
en avant de l;i ventouse pn.stéricure: le sinus ;rciMtal est assez
étniit. Les deux totienles sont situés en arrière et contiMiis vers
In moitié du corp^. lin .sont représentés par deux corps irré;rnlièrc-
nient ovalairen dont \vn axes sont dirigés dans le sens de la lar-
;;eiir. Ils énietl) nt chacun un vaisseau déférent qui s'indssent au
desMiiN de la ventoiiHt- ventrale et t'orment de cette nninière une
vésicule séminale sinueuse et d'un diamètn- de n"' .(i.l. ( 'elle-ci se
rétrécit il (r-.l»l nvant de ira;:ncr le sinus et forme un canal très
étroit innis îi parois é\idcmmcnt plus musculcuses et dont la partie
qui faif directement suite à la \ésicule est IransforuH'M- en iim- par
— 143 —
tie prostatique. Les glandes elles-mêmes, eu uombrc restreint, sont
disposées autour de cette portion. Le canal éjaciilateur conserve
son diamètre de O^^jOl jusqu'à sa terminaison au foiul du sinus :
Y Edihiostomum lilijjutamim semble donc manquer d'un cirrlie tel
qu'on en observe si communément chez les grosses espèces du genre.
Le germigène (fig. 92, pi. ix) est assez petit, en forme de
massue et d'un diamètre maximum de ()""", 07. Il se trouve à droite
et un peu en arrière de la ventouse ventrale et avant les testicules.
Les cellules œufs sont relativement très grandes (O^^iOlS), de
façon que, dans le petit ovaire, leur nombre reste assez restreint.
Le canal de Laurer porte à sa base un petit réceptacle séminal
en forme de massue. Les vitellogènes, placés vers les bords la-
téraux s'étendent depuis le centre de la ventouse ventrale jusque
dans l'extrémité caudale. Les vitelloductes pairs traversent le
corps en avant du premier testicule et forment })ar leur réunion
un réceptacle vitellin très net. Intérieurement, le germiducte est
pourvu de filaments vibratiles comme d'autre part. L'utérus est
très court mais, relativement, large et en rapport avec la taille
extraordinaire des œufs. Il ne décrit (ju'une ou deux anses trans-
versales et finit par se rétrécir en un vagin de O^'^Ol d'épaisseiu-
et 0""",06 environ de longueur qui aboutit au fond du sinus à côté
de l'orifice mâle.
Connue je l'ai déjà dit, les œufs sont relativement très gros,
mais, en revanche, on n'en trouve dans le corps que deux tout au
plus à la fois. Ils ont une longueur de 0'""',06 à O^^iOôô et une lar-
geur de 0""",03ô à 0'"'",04 et sont ainsi notablement plus petits
que ceux des Echinostomes plus gros. Leur aspect extérieur, ce-
pendant, est à peu i)rès le même : la forme est assez régulièrement
ovale, la cocjuc operculée très transparente et d'un jaune clair laisse
voir facilement à l'intérieur le contenu formé d'une cellule œuf
et d'un amas de cellules vitellines.
— 144 —
28. Echinostomum euryponim n. sp.
(Vit;. 'JX pi. IX. 1
Uencniitré une fois et en un seul exenijtlaiiv dans l'intestin d'un
Milnis parasitiam tué près (lu Caire. Le ver se trouvait ]>rès de
l'insertion des eteeuins; nnillieureusenient. il était déjà un peu dé-
eoinposé de sorte (jue eertains points de son or^janisation doivent
rester d<»uteux pour le moment.
Le eorps a une lon;rueur totale de 1' .;• sur une lar>>eur maxi-
mum de O""..").'» : la forme est semldaide à eelle des autres Krliino-
stonn-s. mais le coii est presque nul et re]»résenté seulement par
un amiiH-is.>*enient rapide de la partie antérieure. Les l(dies de la
tête sont, en revanche, liien dévelo|»pés et portent, foninie toujours,
les |)i<(iiants (|ui dan> Mutrc ras étaient niaiiu'Ureusi'nirnt tniis fom-
l»és. .le ne puis, par etinséiiuent. indiquer avec précision ni leur
nnmitre ni leur ;;n»sseur. (^Miant aux ventouses, c'est surtmit la
ventrale dont le centre se tronve situé an point de réunion dn pic-
n)ier tiers du corps au moyen, (pli f'rap|)c l'oliservateur iiarsesdi-
meuNionH réelleuH-nt énormes: elK' a ini diamètre de (l""".;is et une
ouverture assez vaste, tandis (pie la ventouse <u'ale est extrême-
ment petite et ne mesure ipie (r"".(IS de diamètre : c'est-à-dire
moins du quart du diamètre ilc la ventrale
l..a peau est pourviu- de |iii|uants de méuu' (|ue dans les antres
espèces du ;;enre: les i^landcs cutanées sont dévcloppécN connni'
d'haliitude.
Intestin. A la ventouse orale fait suite un jnéplnirvux ipii est
étendu de manière à représenter un camil étroit de(» ",! I de lon-
(fUeur. Il tinit par un Indlie plnirvn;;ien nlalivenient •^''ros et allon;;é
ided' .(»'.• de lon);mMiri ipii se continue avec un <esoplni(;e court <|ui
ne dédoulde prestpa- tout de suite pour donner les Itrarn-lies intesti-
iialeM. Ces dernières se portent presque jusqu'à l'extrémité caiulale.
— 145 —
Je n'ai rien pu observer du système nerveux.
Le système excréteur ne présente presque aucune ditterence
avec celui des autres Echinostomes. La partie impaire de la vési-
cule terminale est un ])eu plus longue que dans l'espèce précé-
dente et se bifurque avant d'arriver au testicule postérieur. Les
branches paires nées de cette manière s'étendent jusque vers la
tête en émettant des rameaux latéraux qui alternent très rég-nlière-
nient et dont les ramifications vont en se simplifiant d'arrière en
avant, mais qui sont surtout visibles dans la partie antérieure du
cor})s inoccupée par d'autres organes (fig. 93). A partir de l'extré-
mité céphalique les branches de la vésicule se recourbent sur elles-
mêmes en passant, en même temps, dans les vaisseaux proprement
dits. D'après ce que j'ai \m voir, ceux-ci se comportent comme
dans les espèces voisines.
Les organes génitaux sont identiques à ceux de tous \es Echi-
nostomes si ce n'est qne l'appareil copulateur semble manquer ici
aussi bien que dans l'espèce précédente. En avant de la ventouse
ventrale on remarque le petit pore génital qni donne issue à \m
sinus très petit. Les testicules assez gros et à contours décoiipés
sont situés dans la moitié postérieure, directement l'un à la suite
de l'autre. Ils occupent presque en entier l'espace compris entre
les branches de l'intestin; leiu's canaux d'excrétion se rendent en
haut et arrivent à la rencontre l'un de l'autre au-dessus de la ven-
touse ventrale. La vésicule séminale, formée par leur réunion, est
assez grosse, peu sinueuse et est en communication avec le fond
du sinus par un canal éjaculateur exigu ([ui se comporte au reste
tout à fait à l'égal de celui de l'espèce ])ré('édente.
Le germigène de tonne s])héri(|ue n'atteint (juc ()""".()'.) dv dia-
mètre et est logé dans la moitié droite du corjjs, un ])eu an devant
du i)remier testicule. Les glancU's du vitcllogène très élégamment
ramifiées occupent les bords du coqis depuis j'extrénn'té caudale
MKMOIHKH. T. III. 1'.'
— 14G —
)iis(nià lii lianti'ur de la v^•llt<»n^^e ventrale. Leurs eaiianx d'excré-
tion liassent imuiédiatenient devant le testicule antérieur et s'unis-
sent dans la lifnii-* médiane pour diuiner naissance an rcc»'i>tacle
vitellin. Le reste des canaux t'eniellcs internes ne présente rien
du paitii-idicr: nial;rré la dccuniiMisititm qui avait coniniencé sur la
face externe, l'épithéliuni viliratile sur la pami intcrm- du ;icnui-
ducte était encore en pleine activité. L'utérus est prcs(|u"aussi court
(|Ue celui de l'espèce précédente et ne contenait dans mon exem-
plaire «jue trois (enfs relativement volumineux: sa terminaison au
fond du sinus «e fait de la même manière (|ue clie/. V Krliimtsto-
iiiiiiii lilijiutaiiuiii.
Le» œufs jH-ésentent toutes les particularités des œufs des Echi-
iinstome» : une t«ille relativement considérable (()'°"',07 — ()°"",t)8 de
lon^i'Ueur sur 0""".04 — (r".!».') de <Iiamctre). la forme assez rég^u-
lièn*. la ro(|Ue bien transparente et ini cniitciiu ijui ne se sejiincnte
<|u'apn'-s la ponte.
29. Monostomum verrucosum PRôiiicn ITS'.i
(=: KuUtrottflt IrUrrliih Uiknino 1800;=^ Nolocoti/le Vi-mirn.sinti .MoNTl-
.KLLI 1H92).
(Ki(f({. «*— Joo, |il. \.)
l'our tout ce ipii toiiilir à la littérature rt à la synniiymjc de
retti* fhpèce coniiin- déjà depuis plus de cent ans, je renvoie le
lerteur an travail le plus réeeiit île .Mo.nth'ki.i.i : Stiulii sui Tre-
iiint'Nli endoparassiti. Siil ;,r,.|urf xVoturutifli' HlKsiNo.' hans ee
tnivail. l'aiifeur donne un résinné frès complet de la littérature
eonnidéralde et asHe/ conipli<|née. pane *\\\v respire a été eonfon-
dne et mal intt-rprétée à différentes reprises, Il finit pai adopter
|MMir elle le nom de N"turoti/lr rrrriiriininii, en conHcrvant. île cette
I Ibilti lin» ■(•'lin S,M-. (Il Ndtiirnlliill in Nn|H>ll Si-rir i Vnl vi. imx, p. vu, Tnv i.
— 147 —
manière, l'ancien nom spécifique de Feôlich, mais en échangeant
le nom de genre général : Monostomum contre celui i)roposé par
DiESiNG : Notocotyle qui résulte au reste d'une interprétation erro-
née de l'organisation de l'animal. Etant d'avis que la plupart des
noms génériques usés de nos jours pour établir une séparation des
Trématodes digénèses ne peuvent être que provisoires et qu'ils
devront être remplacés tôt ou tard par d'autres fondés sur une
connaissance plus approfondie de l'anatomie de nos animaux et
de leurs rapports mutuels, je me borne à décrire ici l'espèce qui
nous occu})e sous son nom ancien : Monostomum verrucosam Feôl.
Le ver a une distribution géographique assez étendue et se
trouve depuis le Groenland (Levinsen, Bidrag till Kundskab etc.,
1. c, p. 78) jusqu'en Egypte en traversant toute l'Europe. Ses hôtes
sont aussi très nombreux ainsi que le démontre la liste donnée i)ar
MoNïiCELLi. Mes exemplaires i)rovenaient tous des cœcums de
quelques canards domestiques que j'avais achetés à Alexandrie, et
qui avaient été élevés dans les environs de cette ville. Tous ces
canards contenaient des exem])laires de ce ver, de sorte qu'il semble
être assez répandu aussi en Egypte.
La grandeur de mes s])écimens tout à fait mûrs du reste ne sur-
passait pas o"",;"} sur une largeur maximum de 1"™,1; il est bon
de prendre note de ce détail ])our l'intelligence de ce que j'aurai
à dire plus bas sur l'organisation interne. Cette organisation ne
me paraît pas bien connue malgré le grand nombre d'observations
de l'espèce, à moins que les divergences des auteurs ne soient
l'ettct de variétés dépendant peut-être de la lo(;alité, de la ditte-
rence spécifique des hôtes etc. Les auteurs anciens déjà ne s'ac-
cordaient pas tout à fait sur ce sujet; la description ])lus récente de
]\loNTiCET,TJ se trouve en contradiction i)artielle avec celles des
auteurs plus anciens et mes projyres observations ]»résentent en-
core des (litt'érences. .le (h»is faire ol)server (pie mes ri'clierches
— 148 —
M>nt ha.séfs III >ii M-uk'iUL'iit sur des sjtéc'iim'us ô>fy})ticMis. mais aussi
sur des exeniplaiies euntpéens: elles stuit. maljrré eela. toutes d'ae-
f<ird entre elles et eoïneident en partie seulement avee les ol>ser-
vations de MuXTICELLl. en partie avec celK's des autres auteurs.
Je crois inutile d'exposer de nouveau un»- lon<«ue description de
l'animal: (piil me suffise plutôt de n'insister (pie sur les points en
liti;re et sur ipielipu-s nouvelles |)articularités inédites.
Helativement à la jieau. je n'ai pu trouver dans la litti rature
aueune mention des |ii<|Uants extrêmement fins et très ai^iiis t|ue
j'ai observés sur la face ventrale et seulement sur sa moitié anté-
rieure, l'ius en arrière, ces picpiants devieMmiit de plus en plus
délicats et finissent par disparaître entièrement à la hauteur du
;renni<;ène. ('est seulement Dr.iAKHIN (jui si<inalc sur la face
ventrale des «|ictits ;;ianules arran;iés en (|uineonce . larges de
(r"'.0()2H. mais je ne saurais dire si ces ^rranules représentent des
pi(|uaiits (pli ne sont lon;rs (jue de (»'""'. (102 et heaucoup moins lar;>es
à leur Itase.
Le nomlire des verrues ou papilles de la t'aee ventrale (pli
repréhcntenf le caractère si vivement discuté du ver variait, dans
mcH exeinplaires, entre 12 et 14 |»our cluKpie série. 'i»uant à leur
liHture. elles ne sont autre chose ipic des amas de ;;landes cii-
tauëeH (|ui ahoutissent cnsemhic au tond d un petit ent'once-
nicnt de la peau fi;;. KM), pi. .\). .Je confirme eiitièrcnn-nt de cette
inniMèrc l'opinion de MiaS'DKS (pii. en premier lieu, reconnut la
véntalilc nature de ces formations;' MnNTIcKI.I.i a aussi vu les
HinaH des ctdiules (flaiididaircs au-dessous des petites élévations
de In peau, tandis (pu- l'orifice cNtcnic représenté par le petit en-
fonrenient Hur le Monimct des '|mpilleH> scndile lui avoir éelia|ipé.
A l'étiit normal, ces aman ne mc soulèvent ;;ncrc au dessus de la
I lla»i>w, /.iiin r<'iiifn'n Itaii ili't In itoil lliil>ilil.ihMiinKi'liiiii. I|iill<' In',)|,
|). n f
— 149 —
surface externe de la peau et ce serait, à mou avis, leur attitude
normale, tout comme celle des pseudoventouses de la face ventrale
du Gastrodiscus aegyptiacus CoBB. Mais lorsqu'au contraire, une
forte contraction du corps a lieu, ces amas de cellules g-landulaires
sont poussés en haut de manière à représenter des petites éléva-
tions papilliformes. Une telle contraction du corps entier a lieu
presque toujours si l'on transporte les vers vivants dans un milieu
moins favorable, tel que l'eaii par exemple; mais elle devient sur-
tout forte sous l'action de réactifs conservateurs; c'est })robable-
nient pour cette raison que l'on observe ces verrues nettes et pro-
éminentes dans des exemplaires conservés, tandis qu'elles se voient
à peine sur ceux qui se trouvent encore dans le contenu de l'intes-
tin. Une particularité digne d'être mentionnée est tînalement celle
qui consiste dans la présence, entre les cellules glandulaires, d'un
certain nombre de terminaisons en cul-de-sac de ramitications vas-
culaires, comme cela se voit dans la tig-ure 100, pi. x.
Système nerveux. Je suis en mesure de compléter la descrip-
tion que donne Monticelli, car j'ai pu observer que ce système
se rapproche apparemment de celui des Distomes. Il n'est ))as dif-
ficile de reconnaître, surtout en arrière, les trois nerfs longitudi-
naux, tandis qu'on ne peut bien suivre les anneaux transversaux
que dans le corps antérieur et là encore même assez difficilement.
Toutefois, je n'hésite pas à attribuer au système neiTeux de notre
ver une construction analogue à celle que nous avons déjà signalée
chez un bon nombre de Trématodes digénèses.
Relativement au système excréteur je ferai observer en i»rc-
mier lieu que, d'après Monticelli, l'orifice terminal est situé sur
la f^ace ventrale. Si cette situation était juste, elle ferait une ex-
ception remarquable à ce que nous sommes habitués à trouver
ailleurs; mais elle n'est ])as exacte. Le ])ore excréteur se ren-
contre sur la face dorsale à peu de distance de la terminitison
— 150 —
du corps, comme d'onliiiaire. Il «loiinc at-cès dans une \)t^ùtv cavité
il'itii iiaiteiit prcs(juc tout »lc suite les cauaux excréteurs latéraux.
En examinHiit. iiciulaut la vie. cette ouveiture et son jtassajie tlans
la petite vésicule (|ui y aboutit, ou obsoiTc eu etîet des plis (pii
partent eu raynnuaut de la périiiliérie de roriticc et si- pcnlciit
peu à peu dans la jtaroi de la vésicule, ("es plis ont. en outre, des
petits rameaux latéraux qui sont surtout torts et <;ros dans le voi-
sinaffc de l'ouverture même, taudis qu'ils disparaissant peu à peu
s» mesure (pu' l'on s'avance vers le fond de la vésicule.
Ces plis rayonnants ont déjà été vus et si<iualés par Wkm..' et
c'est à tort que Monticelli rapporte les indications y relatives .le
eet auteur à des fîlires niuscidaires (pii s'insèrent à la partie ter-
minale de la vésicule i et", tijr. '•'". pi. X i. 1 >c senililaliles tiltres existent
aUKHÎ, mais elles n'ont rien à taire avec les plis de la paroi iiienie
de la vésictde. Les raniitieations très noiuhrcust-s de vaisseaux ex-
créteurs latéraux sont assez liien eoiinues. mais jiisq\i'à présent il
scmltle que personne n'avait oliservé <|Ue les troncs eux-mêmes se
eontinnent l'un avec l'autre dans la |iartie antérieiut- du corps eu
arrière et au-dessus de la vent<uise (et", ti;;-. Ml. pi. \ . Cette coni-
miinieatioli n'est pas étaldic par des rameaux latéraux qui. du
reste, se terminent toujours en eul-<U--sae. et ne s'anasto-
nioHcnt jamais entre eux. connue van MknkiiKN le si'inalc à
pro|KiH «les vaisseaux latéraux du MmiDsItminm iiiutiiliili\ mais ce
H4»nt les hranelics principales clles-mênu's qui réalisent cette iniion.
.le crois (pu- ilaUH le Mi>ui>i>ti>minn vnilnliili le Hystèmc «-xcrétcur
w montrera, à la suite «l'un nouvel cxann-n. foniM'- suivant cette
même disiMmition.
'l'oUH IcM canaux décrits jusqu'ici sont d'un calilire assez ;iros
et remplis intérieurement d'ini liquiile ineolure eonlmant un nonilire
I Wtr.i, VimiMiiilxlii' ni-<iliii<|iliiii(ftii IIImt l'n iiiiitiiilrii Sit». Ilir il l<iiii.i il AUiul
,t \Vi*».ii»li Mfilh Nrtiiirw Kl itvi, Wlrii IMAh, p. 13.
— 151 —
médiocre de g-rainiles et globules réfringents; leurs parois sont
formées par des cellules très plates : en somme, ces canaux ne
sont qu'une vésicule terminale assez étendue et ramiiiée, telle par
exemple que la vésicule du Gastrodiscus, du Distoiuum hepaticum
etc. A l'exception de quelques parties des capillaires et des enton-
noirs ciliés je n'ai rien ])u remarquer du système des vaisseaux
proprement dits: les entonnoirs ont une longireur de 0°"",015 sur
0'"",006 de largeur à la base.
Organes génitaux. L'orifice sexuel est unique comme tou-
jours et donne accès dans un sinus très étroit (fig. 98, pi. x), situé
à peu de distance en arrière de la ventouse. La position des testi-
cules est bien connue, mais quant à leur forme, il y a des con-
troverses entre les différents oljservateurs. D'après mes propres
expériences la forme signalée et dessinée par Dujardin' et Blan-
chard-' est la seule juste, mais elle ne s'observe que dans les
exenq)laires entièrement adultes. Dans les individus encore jeunes,
les testicules sont de forme irrégulièrement ovale et à contours
légèrement ondulés. Plus les animaux avancent en âge, plus les
contours deviennent irréguliers et, à l'âge mûr, les testicules
prennent une forme plutôt lobée et ])resque en forme d'éventail
(fig. 94). En tenant compte de ces modifications, je puis m'expliquer
les descriptions différentes des auteurs, sauf celles de Monticelli
qui, assurément, a eu sous les yeux des individus mfirs. Il dit en
effet que leur longueur atteint jusqu'à G""", tandis que mes exem-
plaires ne mesuraient ({ue 3"", 5 au plus! Mais il ajoute qu'il n'a,
néanmoins, jamais vu la forme des testicules dessinée ])ar Du.iAi;-
DiN et liLANC'HAED et que ])résentaieiit aussi 7nes si)écimens plus
l)etits.
1. DiuAUDiN, Ilist. ii;it. ilrs llcliiiintlio, pi. mii, liy. l!.
2. Bi.ANCHARi), Kecliei'clies sur rorf^iiiiisiition dos vei's; Aimalos (li> Se. uiit. Zoo),
vm, 1847, pi. XIII, fig. 'J.
— ir.2 —
L"a]»paroil coiulnotiMir uiâlf est l»ion nuimi: je n'aurais à ajouter
«lUi' iiui'lqiU's mots à la ilcseriptioii «le la torminaisiMi. C'elK'-ri est
reutennée dans une véritalile poclu' du cirrlie assez loufiiie. uiais
dont la paroi montre une or^anisjitiitn tout à fait sans analoj;ie.
Cette paroi est très épaisse et sans trace de structure ce qui fait
que MoNTK'ELLI l'interitrète eonime étant un é]»ithéliuui nu''tauior-
jdiosé. Cette itoclie semble, en outre. dé|n>urvue de muscles : mal-
irré tous mes efforts et même rem]iloi de l'immersion liomojicne.
je n'ai pas réussi à y découvrir sûrement des tilin-s musculaires,
et je ne ]Uiis par consé«|uent Iden m'expli(|ucr counnent elle peut
fonctionner. Kn dedans de la poche nous trouvons la vésicule sé-
minale <|Ui n'est pas encore sinueuse clicz les individus jeunes
(\. tiff. ".'S. pi. X'. puis une partie prostatiiiuc peu apparente et.
finalement, le conduit éjaculateiir dont la portion terminale, revêtue
intérieurement de petits tubercules fortement serrés les uns e(uitre
les autres, jicut faire sjiillie au ileluus pour servir à lacconplemcnt.
l'ar rapport aux orj^anes femelles il faut noter tout d'.ibnrd
qu'il existe bel et liieii un canal de Ii.\il!Ki: dont MuMl<Kl.l.i.
e«immc on Huit, a nié lu présence niui seulement chez le Mminsfn-
vtiim voTticnsiim, mais encore chez ini certain nomlirc d autres
espèces île ce jjenre. Le parcours du canal de LaI'UKU. ainsi que
Kji connexion avec les or;rancs fenndlcs internes, est entièrement
le même qu'ailleurs. Il c>t dépourvu d'un appendice spécial ser-
vant de réccptatde séminal, nuiis il n'est point du tout rationnel île
HiippoKcr que ce réceptacle absent est remplacé vt que sa fonction
eut com|icnsée |tar les anses initiales de l'utêrus, ainsi que l'a
HViiiicé MuMl< Kl.l.l pfiur avoir trouvé ces anses remplies coni|dète-
meiit de filninents npcrnuiti<|ucs. Nous avons, pur contre, reconnu
dans ccH anses initialcH de l'utérus |o|rnint si fréquemment dc^
qnnntitéH de npermato/oaireH imc t'ormation tout à fait constante
et réifuljère qui ne dépend pas ilu tout de la présence, ou de l'ab-
— 153 —
seiicc (lu réceptacle séminal et du canal de Laurer; nous avons
apjtelé cette formation réceptacle séminal utérin (RSut fig-. 97,
}»1. X. et dans beaucoup d'autres figures). Parfois la partie Ijasale
du canal de Laurer se rencontre un peu renflée et loge alors habi-
tuellement un amas de spermatozoaires; mais dans d'autres cas,
ce renflement fait défaut et le canal conserve un calibre uniforme
dans toute sa longaieiu*.
La partie terminale de l'apjjareil vecteur femelle est transformée
en un vagin dont les dimensions varient avec les contractions. Il
ne m'a pas été donné cependant de le voir aussi long que le des-
sine MoNTiCELLi, mais je ne veux pas attacher troj) d'importance à
cette différence. Le caractère dominant du vagin est le fort épais-
sissement du revêtement musculaire externe et la présence, à l'in-
térieur, d'une couche complètement identique à celle qui ta}>isse
intérieurement la paroi du cirrhe.
Les œufs sont, comme on sait, pourvus de deux filaments po-
laires dont la longueur atteint, à l'état tout à fait parfait, 12 fois
celle de l'œuf même (0'^'",02) ; ils se forment peu à peu à mesure
que les œufs avancent dans l'utérus et font entièrement défaut
dans les œufs nouvellement formés. Je suis d'accord avec Monti-
CELLi, s'il rejette l'interprétation de Fischer qui dit que la fornui-
tion (le ces filaments est due à l'action des muscles de l'utérus.'
L'embryon contenu dans les œufs mûrs est extrêmement pâle et
translucide; mais à l'aide de très forts grossissements on lui re-
connaît un intestin sacciforme et, peut-être, un tégument à cils
vibratiles. Les anifs, d'ajirès ce que j'ai observé, sont pondus tou-
jours isolément; je n'ai trouvé, dans l'intestin des canards que
des œufs isolés et <|ui n'étaient jamais enchevêtrés de leurs fila-
ments.
1. Fisi.iiEH, Ucher deii Iîmii vnn Opislhotrema cochlear/!, Zeitsoliv. t'. wissoiisch. Zoo-
logie, XI., 1884, p. 38.
SIKMOIHKS. T. III. '■ 20
— 154 —
30. Monostomum pumilio n. sp.
Fil--. I"I-lnr,. ,,1. x
J'ai roiHMiitiv. à Alcxaiuliir. ci-ttc cfprco rrî'> iirtiti- ot (|ui
s'cloijjrue jiar jilus diiii jKiiiit du ty])o unlinairi' iK- lOrpuiisation
des Mon<x<t<niu<ié.s. Ello i-tait logéf dans la jinitiou luoyciiuc de
l'iiitestiu dllii pélifau, Felecanus unucrotahut (jiii liébci'ieait l'ii
outre le Distomum fraternum et le Distomum culeostomion (v. fi»;;.
101 /. l'Iiis tard, au T'aire. je découvris, dans la |>t)rtioii teruiiuale
de riiitestiii d'un Miluujt jiarast'ticus provenant des environs de
Matarijeh. un autre Monostome (v. fig. 102) en ;>ranil iionilire
d'e.\eni|»laires «jui par la taille, la forme du eorps et l'oroanisa-
tion interne jtrési-ntait une telle ressenililaiice aver le Mt>unstiimc
du l'élieau que je n'iié.site pas à les etnisidérer tons deux eoiunie
une seule et même esjièce malgré (|nel<|ues petites différentes in-
ternes sur lescjuelles nous reviendrons dans le cours de la des-
eri|ition.
Le eorph aplati a une lonj^ueur de (»""". (!."» environ sur une
larjreur de O""".."} à (r"'.4. i.a t'oinie est varialde. le jilns souvent
uvaiaire. |)lurt olitiise en arrière (|u'en avant, oii on reinar<|ue ipiel-
quefoin un petit rétréeissnnent en forme de eou. La ventouse dtnit
le pertuis ext sur la face v»Mitrale a un iliann'-tre de (• .0(1 —
(r".iJ7. La peau est parsemée, surtout antérieurenn-nf. depi<|Uants
rtiiK de moins en nioin* Mmntiié^ à mesure (pion s'éloi;,fne di- la
partie eéplnilii|Ue.
A Ih \eiitouse fait nuitc un |n lit prépliarvnx i|ui à l'état d'ex-
teUMion olfiT II- niruM- aspi-et ipie ro-sii|i|ia;;«-. Le liullie pliaryn;;°ien
f«t HiMiNilileuH'iit allon;jé el atteint ()""".() I dans la lon;;iieur. tandis
que l'épainMeur n<' surpasse jamais (»""". (i;i. L'iesop|ia;;e est assez
\*>\\^. uniin varie naturellement avec l'état île eontiaction ilu eorps
antérieur. Il ne bifurque ii la Itasc du (■•n d >>ii pintent les Inamlits
— 155 —
de rinte^tiii pour longer les bords latéraiix du corps; je n'ai pas
réussi à bien voir le lieu de leur terminaison.
Du système nerveux je n'ai constaté que le cerveau dont la
position est indiquée dans la figure 101. C'est à peine si j'ai ob-
servé quelque chose de plus du système excréteur : A l'extré-
mité postérieure on voit un petit jiore qui donne accès dans le
tronc impair d'une vésicule collectrice; en avant ce tronc est telle-
ment caché par les œufs et les autres organes que je ne suis pas
en mesure d'en indiquer quelque détail de plus.
La structure des organes génitaux représente le caractère
le plus saillant de cette espèce, structure qui n'a pas été, d'autant
que je sache, signalée jusqu'ici dans un Monostome. L'orifice se-
xuel est situé un peu en avant du milieu du corps (fig. 104) et
donne accès dans un sinus de forme singulière. A l'état dilaté,
cet orifice est circulaire ou ovalaire, d'un diamètre maximum de
0°"°,025. A partir de l'ouverture les parois du sinus vont converger
en bas de manière à former une espèce d'entonnoir plus ou moins
plat qui finit par s'ouvrir dans une cavité un peu plus vaste. Celle-
ci se dédouble presque tout de suite et donne ainsi naissance à
deux culs-de-sac qui offrent une étendue très différente. L'un est
très peu profond et paraît le plus souvent jdacé à droite; l'autre
est beaucoup })lus profond (()""", 05 sur un diamètre de ])res(|ue
0""",03) et se dirige de préférence à gauche et, suivant la conti-ac-
tion, i)lus ou moins en arrière. Les parois de ce sinus génital scnit
munies de fil)rcs musculaires, grosses et visibles sur la grande
poche surtout: moins dévelop])écs sur la petite ])0che. Elles sont
représentées par des fibres annulaires très fortes, très régulière-
ment espacées les unes des autres et recouvertes extérieurement
])ar des fibres longitudinales nuiins ])uissantes et moins nombreuses.
A l'aide de forts grossissenu'uts, on rcnuiniuc. de ])lus, une cou-
routu- de très ))ctits crochets (jui sont disposés suivaut le rayon
— 15G —
du «'crde au iioint nii la favité intonie du sinus oi'nital passe daus
l'cntonuoir «jui al>nutit à l'oritico sexuel. Ordinaiienieut. ils uoe-
cupcnt |)as tout le jxnirtour de ee passa>re. mais laisseut un petit
espaee libre. Ils sont fiji-. 104 B) très exijrus. Ituifjs seuleuuMit de
(P^.(Ml3. léjrèi'i'Uieut e<uirl)és. )>oiutu.s vers uue extrémité, tnuuiués
vers l'autre et p<»umis de ti-ois branelies latérales très tines
comme les eroehets du bourrelet jréuital des Distumnm hetevophyes
et frateriniin. V\w demi-eountnne de semblables eroehets se
trouve sur la paroi eouimuue aux deux culs-de-sae. au i>oint «»ù
ils vont se .»<éparer l'un de l'autre. De seuil)lables eroehets en
|>etit niMubre entourent finalement les embniuhures. dans les
deux pnelies. des eonduit.s ;fénitaux. Le conduit mâle alioiitit la
grande poche latérale sur le côté et non loin de .sa réunion avec
la petite la«|Uelle re(;oit îi peu près à son .somnu't le conduit t'e-
nielb'.
L'appareil mâle est rcmari|iialilc jiar rcsistencc d'un testi-
cule unique de forme tantôt irrégulièrement ninde un (ivalaire,
tanf«''t trian^ndain* à antrles arrondis. 11 se tnuive à peu près au
milieu lie la moitié postérieure du corps et en occupe une bonne
partie. .Mallieureusenicnt. je n'ai point p\i ilistiii;;nci' des canaux
déférente et. conHé<|iieinnu-nt, Je ne peux dire s'il en existe un scid
ou deux. Avant de se mettre en contact avec le sinus, l'appareil
nindueteur maie va former une vé^iclde séminale parfois très
épainMc et séparée en tieux portions par un réfréeisscnienf trans-
\crhjil. \,i\ position «le cette vésicule varie beaucon|> avec les con-
InictioiiM du corps de sorte «lu'elle se trouv»- tantôt en arrière, tan-
tôt en avant ilu pore {;éintal (fijfjf. Uil. lU'Ji. Klle est toujours
Huivie iinniédiatenn-nt d'une partie |iroHtatit|Ue peu apparente i|ui
é4-liap|M- à l'olthervntion d'autant plus t'acilenicnt. <pi<- les ;r|andes
pnmlatii|UeN ne l'entourent puH étroitenu-nt mais sont asse/. dis-
perMécH «lauM le parencliymu voiniii. Kntin. il y a un conduit éja-
— 157 —
ciilateiir petit et court fO""",05 — 0"'"',07) qui al)outit à la grande
poche (lu «inus ainsi que cela a été décrit jdus haut.
Le germigèue de forme sphérique et beaucouj» plus petit que
le testicule, est situé en avant de celui-ci, le plus souvent un peu
rejeté sur la moitié droite du corps. Le germiducte, pourvu inté-
rieurement d'un très bel épithélium vibratile qui s'étend même en
partie dans les autres conduits qui y aboutissent, reyoit peu après
son origine le canal de Laueer qui offre un réceptacle séminal
très gros. Celui-ci se rencontre généralement en dehors et, plus
ou moins, en arrière du germigène dont il surpasse fréquemment
la taille. J'ai quelquefois, et même assez souvent observé que
dans le réceptacle les filaments spermatiques étaient très régu-
lièrement disposés en rayons de cercle (v. fig, 105, RS). Les vi-
tellogènes occupent les parties latérales de la face dorsale et ne
s'étalent pas sur la face ventrale; chez les vers provenant du })é-
lican ils commençaient en avant du bord antérieur du germigène
et se terminaient dans le voisinage de l'extrémité caudale. Chez
les parasites du Milvm ils étaient beaucou]) moins étendus, comme
on le voit dans la figure 102, pi. x. Les vitelloductes transver-
saux passent devant le bord antérieur du testicide et forment, i)ar
leur réunion, un petit réceptacle vitellin qui entre tout de suite en
communication avec le germiducte. L'utérus dont la portion qui
fait suite à l'ootype sert de réceptacle séminal utérin, occupe ])rin-
cipalement les parties latérales du corps et la face ventrale. Avant
de se l'éunir à la petite ])oche du sinus, il se rétrécit en un vagin
tout à fait semblable au conduit éjaculateiii' de l'appareil niàle
(v. tig. 105, 1)1. x).
Les œufs, enfin, présentent de petites dittereuces chez les vers
provenant des deux hôtes. Chez ceux du pélican (v. fig. 103), ils
sont longs de 0"'",025— 0""",02G et larges de 0""",014— 0""",015;
leur extrémité antérieure est iiu i)eu plus mince (|ue l'extrémité
— 1Ô8 —
]H)sténeurt'. la nmk'Ur dt- leur r<K|uo i'!>t Jiruii-jauiiàtie clair ot
K-iir rniitomi représeiitô itar nu eiiilirvun uiiir à iiitostin nidiiiu'ii-
tairc. Les u-ufs de» vers provenant dn Milvus parasttiats sont re-
lativement plus lon-rs (0""".()2'J; et «|Uel(|ue peu ]dus étroits
1 ()■".( »l,"'.i: leur extrémité antérieure est tellement aniineie ((uelle
rend très net le elapet. La eo(jue est d'une eouleur i>lus elaire et
l'enibryiin montre en outre d'un intestin rudimentaire un revête-
ment vibratile «pli. du reste, ne parait jias faire défaut eiiez les
autres aussi.
31. Bilharzia haematobia ' Cobbold.
(Fifftr. 10< — 114, pi. XI. 1
.\ pn-inirn- \ ne il m'UiIiIc >iiprrriii de consacrer un rliapitrc
spécial à cette espèce (|ui. des sa découverte en 1S.")1. a attiré
l'attention non seulement des naturalistes, mais aussi et principale-
ment des médecins, lîeeonnue déjà i)ar HlLHAKZ à (pii nniis .-.nnmies
redevaides de sji découverte et dont «die |)ortc le nom. comme la
cause de j;raves altérations dans roifranisme de son hôte. (Ile est
considérée, de nos jours. ave<' raison comme nn des pins dan;::e-
reu.x parasites de l'Iiommc Seul le célclirc professeur \'li;i llnw
n'est pus d'accord avec cette impression n^énéralc et aftirmc (|Ue
I 'l'oiil r^Tcmiiicnt, .Mr. ]!ijki>i luuu v. I.oh lii'iiinlii/.<iuirfH ilt' l'Iiiiimiu' i'( ile> uni-
iiiaiix, |i«r l.tv^mi'l IImsiiiahii 'l'ii. ii. Ilililiiitlii''(|iic .Mi'-tliciilc IniiiliM' pur .1. -M. Chah-
!■■• •! I. M I >> <liri)(<'-i< pnr (i.'M. I'kiiovk. l'iirin \wri) ii miliHlitiii' A ci* nom
('• . hiinitate/Mum Wkixijkxii IMAM, en n(* lliuillll Nlir li< llruit ilo lil
|.i. I M. lli.*iii iiiiiii ikIiiii'I Iili-IIUMIIO <|lli' Ira nniiin ili> llilliiirzit' i<t
ilr ItiUiarzhMH* cinl riiiri>nlciiUl>l<< iiirril*- <li' rn|i|H'lrr l« iiuin ilii ini'Mli'ciii <|iii, en ili<-
rnuvranl Ir panivilc, ■ <li'-lomiinA In vi-ritnlili' imliirr ili' riii-iiintiirir il'r.K.vp'i'- l'oor
rrlli' ralwin vl imi Innaiit nniiplf d'aiiln' pnrt ipic lu tinni de ( '<>nii<ii.i> rat Ailopti'<
|iar la plu|>ar1 lira aiilriirit rrrrnla l't «in'll ni' jH'nl liliMi f'Iri- arpari' ilu nuni ili< la
ni4la<ll<' rauM-r («r r<> ver, Ji< iihIii ifavU ilc faln' iinn rxri'pljon l't la K'kIi' *'l il<'
ronorrvrr In n<>ni iti' Ki-nrr IUlhonUt an IIph iln niiin prcMpir Inconnu Scl,it4<itnmum.
— 159 —
l'actioii du i)arasite .sur rorgaiii«me avait été fortement exagérée.'
Or, c'est là uuc attaire d'a])préc'iation qu'il n'est pas convenable
de discuter ici; toutefois, nou.s devons dire qu'il existe encore un
bon nombre de savants médecins et naturalistes qui attribuent une
influence ca])itale à notre ver et on peut facilement s'en rendre
compte en examinant les nombreux travaux sur la Bilharzia et la
Bilharziose."
Mon intention n'est i)as d'insister ici sur la valeur nosologique
du ver : c'est là l'affaire des médecins; mais il me semble utile
d'ajouter quelques mots sur son organisation interne. Il y a peu
de mois, encore on pouvait croire que celle-ci était bien connue,
])rincii)alement à la suite des recherches récentes et comparées de
Leuckaet qui ])ortent non seulement sur la Bilharzia haematohia,
mais encore sur la Bilh. crassa SoNSiNO.'" Mais, tout récemment,
MM. LoRTET et VlALLETON Ont publié une description anatomi(iue
du ver et de son embryon qui se trouve en contradiction avec celle
de Leuckaet sur un grand nombre de points.' Les auteurs fran-
çais, dans l'introduction qui précède le travail même, expriment
l'espoir que leur monographie « sera sur bien des points infiniment
plus exacte que celles qui ont été publiées jusqu'à ce jour». A la
fin, ils ajoutent encore que leurs planches «sont incontestablement
plus exactes que tout ce qui a été })ul)lié jusqu'à ce jour sur l'in-
téressant distome».
Or, j'ai le regret de ne pouvoir nullement partager cet
avis, et cela pour les raisons qui suivent : Une bonne partie des
1. >'incuow, Medizinischc Erimicrmifrcii von eiiiyr Kcisi- iinch Efcyiitcii. Vihchow's
Arcli. <;xiii, 1888, p. ,S68.
2. Une liste très complète do ces travaux se trouve dans le livre du Dr. J. C'ii.
IIuBER, Bibliographie der klinischen Helminthologie. Miincheu 1804, p. 294 — 305.
.S. Leuckart, Die Parasiten des Menschen etc. ii. Aufl. Trematoden, p. 468— .")34.
4. LoKTET et ViALLEToN, Etudo sur le Bilharzia haernaio/da et la Bilharziose. An-
nales de l'Université de Lyon, To. ix. Fase. 1, I8'.)4.
— 100 —
résultats ôl)tcmis par i-cs autours, (•(tùu'itlo récUoiut'nt avoi- les iii-
(lioatinits plus ani-ieunes ilo Lkuckart et ces résultats ne sont, par
(•(•nséquent. ni nouveaux ni plus exacts que les anciens, lue autre
Itartie. il est vrai, dittère de ce que les reclierclies de Lkuokart
ont constaté et il s'a<;:it. dans ce cas. de savoir, si c'est LkiiKAKI
ou les auteuix français (pii sont daus le vrai.
l>éjà à Alexandrie. Javais étudié lanatouiic du ver adulte à
l'état frais, et j'avais réussi à constater (piclqucs petits détails i|ui
ne sf laisseut voir que sur des .sujets vivants. A mon retour en
Alleina^ne et surtout apn'-s la ])uldication de l'ouvrafic de Loktet
et X'iAI.I.KTtiN. jf me nus à étudier, sur des coupes. ror;j,anisatiou
du parasite en me servaut du matériel (|Ue j'avais moi-même re-
cueilli à Alexandrie. H est vrai (HU- les résultats de ces reclierclies
répétées ne sont pas en tnus puints d at enni avec les oliservations
de l.KL'CKAin (jui. apparemnieiit. n'a jias eu à sa disposition ini
matériel aussi bien conservé (pu* le mien. .Mais, dune manière
tjénérale je ne puis (pie confirmer lis oliservations de ce savant
tandis que j'ai reconnu (pie celles de Lohtkt et \'iai.1.i:ton sont
loin d'être complc-tcs et correctes. .le vais au reste le démontrer
plus l»as. .le suis conduit à cette même a|tiMéciatioii pour les des-
hiiih (pli accompagnent le travail des auteurs t'ram.ais. .le \eu\
hieii admettre (pi'ils sont à première vue plus lieaux (pic ccu\ de
LkL'ckaiii dont le xylojfiaplic n'a évidemment pas pris heaiicoii]»
(le peine: mais (piant aux détails qu'ils présentent, ils ne me
nemldcnt pas < incontestaldement |iliis exacts que tout ce (pii a
été pllldié jus(pri'i ce jour .
.le ne puis insister ici sur toiitch les ditrcreiiccs ipii existent
entre les olmervations publiées pur l.,(iHTKr et \'lAI.I.Kn».\ et les
mietineH; je m'étendrai sur ce sujet dans un travail spécial (pie
j'espère publier encore dans le cours de cette année. <,Mril me soit
4l(»iie peniiis de ne r('*suiiier ici ipie les points les phis jnipoitiints
— IGl -
sur lesquels mes observations diffèrent de eelles de 301. Lortet
et VlALLKTON.'
Le parenchyme du corps ne se compose pas de «cellules ra-
mifiées dont les prolongements s'anastomosent avec les prolong'e-
ments identiques venus des autres celhdes» (L. et V., j). 23), mais
il est tout à fait analogue au parenchyme des autres Trématodes
et est constitué par des cellules semblables aux cellules des plantes
et dont les parois forment le réseau connu. En tenant compte de
ce fait, on s'expli(|uera bien tacileraent pourquoi ces auteurs n'ont
pas réussi à, obtenir une dissociation véritable des éléments qui
composent le parenchyme et qu'il était imjKJSsiljle d'écarter les
mailles du réseau protoplasmi(|ue. Puis, les savants français n'ont
pas retrouvé, dans n(mibre de cas, la disjtosition des fibres hnigi-
tudinales du corps qui, suivant Leuckart, forment une couche
bien distincte autour du corps du mâle. Ils n'ont observé aucune
séparation entre la couche musculaire et le parenchyme : lorsque
cela existe, la ligne de séparation semble due à l'union des libres
du réseau ])arenchymateux qui se fondent les unes avec les autres
dans le sens tangeutiel. A l'opposé de cette interprétation, je dois
constater qu'il existe en réalité une séparation distincte de l'écorce
musculaire du corps et du ])areucliynie qui est formée par des
muscles diagonaux parfois très nets.
En décrivant l'appareil digestif, Lortet et Vialleton nient
l'existence, dans la paroi interne de rœso])hagc, des noyaux si-
gnalés et figurés par Leuckart (1. c, p. 481, fig. 207, 214). CV'tte
observation est juste, les noyaux font réellement défaut.
Qimnt au système nerveux, ces autenrs n'ont vu (|ue la coni-
I. Le trnvnil iKiniiiir cpii est (Vrit n]irrs l;i riMlnctioii du iiirseiil iii('MMciin> :i |i:umi
dans l'cuti'i'tciiJi)» dans : Arcliiv i'. luikr. Aiiatomie, x.xxxvi, 1-si».'), p. I, 'l'af. i — ui. On
y trouve un i-ésumé critic|uc (les résultats obtenus par les anciens auteurs qui ont
étudié l'anatoniic do la Bilharzia et une critique détaillée du travail de LdiMEr et
VlAI,r,KTON.
jiKMoniKS, T. m. 21
ic-j
missure sus-œsojilia'jieiinL' et. eu raison «le cette (>l)seivatioii. ils
mettent en doute lexisteiiee (les nerfs longitutlinaux que Lklvkakt
a ti^rurés en avant et en arrière de la eonunissure transversale.
Cette eonelu.sion e.st tout à tait erronée: par un examen minutieux.
on réussit à voir les neii's lon^ifitudinaux dans l'animal vivant et
de la niênie manière déjà que IjELVKAUT les a ilécrit.s et dessinés.
Mais ils ne repré.>ientent jias eneore t(mt le système nerveux. Sur
des eoupes. on déeouvre deux nerfs JiMi^itudinaux assez forts (pii
pareourent toute la lon«j:\ieur du eor|»s et qui sont formés, en ar-
rière de la ventouse ventrale. ))ar la réuniiui île deux nerfs qui
partent de eliaque roté île la etimniissure eérélnale. Lun de ces
nerfs est dor.sil, l'autre ventral. Kn avant, la eonnnissure énu-t de
eliaque eoté au moins trois nert's qui se rendent dans le voisina;;e
de la ventouse antérieure et qui tomnuiniquent entre eux |tar des
iiran<dies latérales. Des nerfs transversaux pareils s'oi^si-rvent dans
la partie postérieure du corps, mais je n'ai pas réussi à les suivre
jusqu'au nert' cln eoté opposé.
i'our passer au système excréteur. L(i|;ti:t et X'iM.I.Kl'oN
si^^nalent une série de tultcs transversaux i|ui altoutis.scnt aux ca-
naux prin«'ipaux lon;;itudinan\. ( "ette oliservation est correcte, il
est vrai, mais n'«-st pas nouvelle, les canaux latéraux ayant déjà
été «i^îualés par < 'llMIN, Hl.ANcilAltD et LKl'tKAiiT. Ils ne s'ouvrent
paH. i-epcnilant, dans le parencliynn-. connue cela est dit dans le
travail <!«• liOiciKi vt N'iai.I.KTON. uniis ils sont apparcnnni-nt tous
cloH en cnl-de-Miie. Leur nomitre est très ;;rand: en outre. il> sont,
en partie au inoinH. revctun intérieurement de filaments viliratilcs
trètt lon;^n. ainhi que j'ai pu le constater sur I aninnil vivant. Ce
iiiénif revêtement viliratile hc trouve aussi dans h's |;;ros canaux
oii il a été oliMcrvé. dicz lafcnn-lle. iléjà par Ml.\N<'iiAl;l»ct Kun. stll.
Let» ciU «ont ici |rè« Iouj^m et d'une exlrcnn- délicatesse itî^f. 1 10.
pi. Xlj et leum monvetin-ntn ondidatoirc-* |Min>scnt an dilinr^. La
— 1G3 —
paroi même dos i-aiiaiix montre (les noyaux très nets. Finalement,
je puis certifier la présence des entonnoirs ciliés qiii sont ex-
trêmement petits et n'atteig'uent que 0""",U07 de longueur sur
0""",00.'} — 0™'",004 de largeur à la base. Ils semblent être assez
nombreux ; mais il est toutefois complètement impossible de suivre
plus loin le trajet des capillaires dans lesquels ils se continuent.
L'interprétation des ditt'érentes parties de l'appareil génital,
donnée par Lortet et Vialleton, n'est pas partout exacte. Ainsi,
ces aiiteurs considèrent, avec Fritsch, la soi-disante «capsule» de
BiLHARZ comme la glande coquillière, tandis qu'elle ne représente
en réalité que la partie initiale, bien que très singulière, de l'uté-
rus. Les véritables glandes coquillières, signalées pour la première
fois i)ar Leuckart, et dont je puis certifier la présence, semblent
avoir éclia])pé à leur observation. Ils nient ensuite l'existence de
la réunion des deux conduits venus l'un de l'ovaire, l'autre du vi-
tellogène, avant d'entrer dans la capsule; néanmoins, cette par-
tie commune aux deux canaux existe et cela n'est point dû seule-
ment aux divers états de contraction de ra])pareil.
Dans un autre cliapitre de leur monograjdiic, les auteurs fran-
çais donnent une description de l'œuf et de l'embryon de la Bil-
harzia. Je dois faire remarquer tout d'abord que cette description
ne présente aucun fait que je n'aie déjà signalé dans ma descrip-
tion publiée il y a quinze mois.' Mais, en outre, cette jjartie de leur
travail est erronée et demeure en arrière de la mienne sur ])lu-
sieurs points. Ainsi, p. e., LoRTET et VlALLETON signalent, en de-
dans (le la co(iuille une couche molle très transparente, dans l'in-
térieur de la(|uelle on peut voir des ])etits tractus très fins et qui
semblent résulter de la présence d'une mince lame de sul)stance
interposée à deux vacuoles consécutives» (1. e., p. 48). Au sein de
cette couche existent de grandes cavités vacuolaires aplaties. Sur
1. Diuis LF.r(;KAHT, Di(î Parasitm dos Mcnsdicn etc. ii. Aiitl. 'rrcinatodcn, p. ô'Jl*!!'.
— i(;4 —
(li's u'ufs ohsi'ivôs dans lurliR' ou dans l\-au. ils nKnt jamais vu
dans cette i-<iu<-Ik' des citrps ]Miuvant être |»iis pour des noyaux ,
mais sur des jiréparations fixées ils ont ]>n observer «des noyaux
en dedans des eoques brisées dont l'enilnyon était sorti libitl.").
Ils arrivent doue à eonelure (|ne <ee t'ait est en taveiir de Itipi-
uion de LKUt'KAKT qui considère la etuielie eonime correspondant à
la mendtraiie extenu' d'orijrinc ectodenni(|ue dont la larve d'autres
Trénnitodes se tléponille à un moment iloiiné dans l'uiit' . l'.ii
réalité, cette couclie traversée par des lames et située en deliors
ilu revêtement viliratile île reud)ryon n'est autre (|Ue le reste du
vitellus <|ui n'ii pas été consumé durant la formation du jrnnc
animal. !>«■ scmldahlcs résidus se trouvent ordinairenu-nt dans les
(eufs niùrs. des ;;randes espèces des Trématodes sintout. Ils sont
liniitéK extérieurenn-nt par l'enveloppe cellulaire, la .soi-disantc
< liiilliiHMnltran> de Srn.\riNsi,.\Ni>.' ("est à celle-ci i|u'ap|iar-
tiennent les noyaux iléerits \y.\r LoUTKT et N'i.M.I.KIdN en dedans
ilcx coques Itrisécs et qui ont déjà été vus par llil.ll \i;/.: mais ils
n'ont rien de comunin avec la véritalde eouclie «•ctodermique de
l'cndjryon qui porte les cils vilirafilcs et ipii est déchirée lorsque
celui-ci pénètre ilans son linfr intcrnn'-diairc. ( 'cttc cmiclic i-ctodcr-
miqnc est l'orméc par des cellules très plates dont les noyaux éjiale-
lueiit plats se cidorent vivennnt sous l'aclion des réactifs colorants
l'uninu* toiiH les noyaux «Ich cellules animales. i.uiil'Kr «-t N'iAl.l.K-
TttX ont vu ces noyaux dniiK leurs |iréparations sons la fornu' île
plaques lé(;èrcnM-nt saillantes an ilcssus du té;;;umcnt et forlcnHiit
colorôcN > (I. e.. p. .')2 f. I, mais ils les interprètent comme les
• |M)iiiteH ou iMttonnetM (Ziipfclieni- qm- j'ai iléerits sur la surface
externe des embryons. Il est superflu de dire que cc^ deux fornni-
tiouN Mint bien ditlércntiH et n'ont ain un nippnii mire ilbs.
I. H< Mil mal j»ii, llt'ilr. X. Kriiiitii. il. |jiilir\i>iiiili'iit\\ . il. I niiiiiluili n. .Ii ii.ii»i'lii<
7Mtte\if. (. Natur« . M. ivi, N. K. u, IHNS, \,. tnt, fT.
— 165 —
Quant au système nerveux, les auteurs français ont observé
à l'intérieur «une masse centrale finement granuleuse» et exté-
rieurement une écorce cellulaire. Cette obsei^vation est juste, à
la ditférence près que la masse centrale n'est ])as granuleuse,
mais bien nettement fibrillaire. Elle se continue, ainsi que je l'ai
observé depuis la publication de ma petite note, de cliaque côté
en avant et eu arrière dans des filets nerveux extrêmement délicats
que l'on ne peut suivre plus loin.
Je ne puis bien m'expliquer, comment Lorïet et Vialleton
peuvent dire que je n'ai pas vu les orifices externes des canaux
excréteurs. Dans ma description contenue dans l'oiivrage de
Leuckart page 525 je dis que les canaux excréteurs de l'embryon
sont entièrement séparés l'un de l'autre, qu'ils se bifurquent en
dedans pour al)outir chacun à deux entonnoirs ciliés et qu'ils
s'ouvrent au-deliors «chacun par un pore très fin et situé au com-
mencement du tiers postérieur du corps». J'ai aussi figuré bien
clairement, je crois, ces rapjjorts dans la figure 230'' de l'ouvrage
de Leuckart. Lortet et Vialleton, par contre, ne donnent nidle
]iart ime représentation in toto de l'appareil excréteur; ils des-
sinent les orifices de celui-ci à un endroit (v. fig. 3, pi. i de leur
ouvrage) où sûrement ils ne sont pas situés. Finalement, la des-
cription qu'ils donnent du parcours des canaux et de leurs ra])-
ports mutuels, est si peu précise qu'il est en eftet assez diffi-
cile de se faire une idée complète de ce qu'ils ont observé en
réalité.
Je puis négliger ici les différences qui existent, sur les autres
organes de l'embryon de la Bilharzla, entre la descri])tion de Lor-
tet et Vialleton et la mienne, et qui re])résentent pres(|ue autant
d'erreurs. Mais en tenant com])te de ce qui ])récède, on com])rcndra
aisément, je crois, que je ne puis partager la manière de voir des
auteurs fran(;ais et (|uc je suis plutôt d'avis (|ue leurs ol)scrvati(ins
— ICC ^
sont eiinirc Itiiu d'ùxw cintiiiiuaMit i»lut> oxactoîs 4111.' iclk> iiui ont
été publiées jusqu'à ce jour»!
Cniuiiif Ji' lai tléjà dit ]»liis haut. Je ivvii'iuliai sur ee sujet à
roecasioii d'une révision de la IUlliarzin y\\\\ sera aciMinijiajrnée de
dessins.' Lesplanohes qui aeeom]>afriieMt le présent travail, avaient
été aehevées et remises au litliotrraplie avant ((Ue le niénit)ire de
LohTKT et N'iALLKTox nie fût ](arvenu. Klles n ont. par consé-
quent, rien à faire dans la discussion ci-dessus: ncannidins. jcspèrc
qu'elles |inurront soutenir la comparaison avec les |ilanclies de
LoKTKT et \'l.\I.l,ETO.\!
I. V.iir lu Mi.ti- Il li'.l
I(i7 —
Chapitre deuxième.
Développement et formes larvaires.
Dans le cours de mes reclierclies sur le dévelo])penieiit de la
BiJharzia haematobia j'ai dû examiner aussi les mollusques d'eau
douce qui d'ailleurs héberg-ent les formes larvaires de ])resque
tous les Trématodes dig-énèses : s'il y avait en effet une forme de
cercaire de la Bilharzia, analogue à celle des Distomes, celle-ci
devait, suivant toutes probabilités, se trouver dans un des mol-
lusques qui habitent les eaux de l'Egypte. J'ai ainsi examiné un
bon nombre de représentants des espèces les plus communes et,
plus tard, aussi celles qui ne se trouvent que plus rarement. On
sait que tous ces efforts ont été, quant à la Bilharzia, complète-
ment négatifs; mais, en revanche, ils m'ont fourni l'occasion d'exa-
miner une bonne quantité de formes larvaires d'autres Trématodes
qu'il aurait été regrettable de ne pas étudier aussi bien que pos-
sible. Les mollusques des canaux et des mares de la basse Egypte
se présentent assez souvent infestés par des larves de Tréma-
todes; dans certaines localités, en effet, sur 100 individus d'une
espèce de mollusque, deux seulement en étaient tout à fait
exem])ts. Le nombre de formes est aussi assez important; la plu-
part de celles que j'ai rencontrées ont été déjà signalées par SON-
SINO dans son travail sur ces organismes,' mais d'autres, par
contre, sont nouvelles. II y a, iiarmi ces deux catégories ([uelques
1. S0N8IN0, Stndi Kiii p.irassiti di molluschi di acqua dolce uei dintorni di Cairo
in Egitto. Festschr. zum 7o. Gcburtst. Rudou Leuckart's. Leii)zig 1892, p. 134—146,
'l'at'. xviii.
— ins —
t'iiriiu'.s d'un jïraiid intérOt vt ûnuf (iii>aui.satit>ii Iticii siuyulièii.' et
qui est loin d'être suftisaiument éclaireie jiar les reolierches super-
ficielles de Soxsixo. J'ai doue eoninieneé jtar étudier i>lus soi-
{jiieusenient les eereaires développées, autant (|ue je )i(iuvais en
avoir, et c'est à la suite de ees reelierelies (|iu' je nu- trcine tii
mesure de eouipléter et de rectifier sur plusirurs points les données
de SmNSIXu.
l/anafoniie et la stnietnre minutieuse des cenaires est souvent
des jdus difficiles et exi<>e des moyens spéciaux d'observation
aussi l)ien qu'une certaine exiȎrience. Mais c'est justement la
connaissjince précise de cette structure (|ui permet parfois déta-
Idir la f'onne adulte du ver à laquelle la cercaire aitpartienf. l'e
nos jours, ce n'est plus l'or^riiiiisation seule d'une forme qui repré-
sente le but de l'étude scientifique, mais aussi .son cycle vital, ses
relations avec des formes voisines et avec toute la série animale.
C'est flans ce Imt (pie j'ai clicrclié à étaldir des relations entre les
fonnes larvaires et les vers adultes trouvés dans les animaux qui
i-om]M>scnt la faune du pays. .Malheureusement, mes efforts n'fuit
pas été couronnes de lieanconp de succès et il est surtout rc^iict-
talde i\\U' ce suit |)récisément les formes les plus intércs.santes et
les pluh singulières qui ne m'aient donné ancnn résultat au sujet
«le leur phase adulte. Mais, ce n est pas dans l'espace de (|Ucl(|Ues
nioin qu'on peut résoudre ce proldènic difficile, et principalement
quand le« rc«-licrches n'ont pas cette éfinle pour objet prin<ipal :
Km Hlirope, oti la faune parasitaire a été étudiée si s<»i;>neusemcnf
de|iniH pluh d'un siècle, nous ne eonnaisnons d'une façon précise
IcH fornicM jcnncH (|nc d'un nondirc limité de 'Irématodes adultes.
.)'»i étudié aussi les moyens de pro|i)i|ri4tion l't l'oii^^inc des n:é-
nérationn allernanten qui. connue on sait, eompohcnt le cycle vital
d une Hculc cl mênn- espèce de nosanimauv. phénomènes au reste
sur IcKipieU h-H HuvantH sont emoie bien loin ilétre ilaecoid.
— 169 —
Quant aux réssultats obteiuis dans cette voie, il faut tenir compte
tout d'abord que je ne me trouvais pas en Egyi)te à une époque
favorable à ces reclierclies. Dans ce pays et spécialement dans le
voisinage des côtes, la temi)érature s'abaisse à peine, pendant
l'hiver, au-dessous de 5 — (3" C. C'est là une tem^jératurc à la-
quelle, dans l'Europe moyenne, le développement des animaux
qui font l'objet de notre étude, est retardé, mais ne cesse jamais
tout à fait. En Egypte, par contre, la croissance et la multiplica-
tion des formes en question s'arrêtent bien plus sensiblement et
semblent i)arfois cesser tout à fait à cette température. Pendant
le mois de septembre et dans la lu'omière moitié d'octolire, j'ai
rencontré i)resque constamment les indices d'une vive propagation
et des cercaires liljres; mais à ])artir de cette époque, les formes
commentaient à se i)résenter de plus en plus vieillies et atfaiblies,
la production de ncmveaux germes était suspendue et on ne con-
statait plus des cercaires mûres et libres. D'autre part, l'automne
semble être la péiiode favorable, durant laquelle s'opère une nou-
velle infection des hôtes intermédiaires. Pendant l'hiver, les jeunes
parasites se développent petit à petit, mais ils n'arrivent à pro-
duire de nouvelles cercaires que dans la saison chaude. Dès le
début, je me trouvais donc dans des conditions peu favorables à
mes recherches, voilà pourquoi elles sont restées inachevées et
sont pleines de lacunes. C'est ])our cette raison que je crois devoir
en laisser de côté la publication pour le moment et attendre jus-
qu'à ce qu'un séjour en Egy])te à une épocpie plus i)ro])ice me per-
mette de les com})]éter et de les présenter sous une forme i)lns
complète.
En jdus des formes que j'ai trouvées occasionnellement dans
leurs hôtes, j'ai essayé d'élever artificiellement (|uel(iues es])èces
dont je jmuvais facilcnicnt me procurei' les o'ufs eu grande (|uaii-
tité. La magnifi(|n(' installation du laboratoire de l'Iiôpital du gon-
— 17(1 —
viMiKMiU'iit à Ah'xaiHlrii- di-vait tavoiiser n-s ti-utativi-s et Jeu ai
profité avi'f ivnMiiiaissaiito. .lai roussi ainsi à suivre U- tvrk- évo-
lutif tle ]'Aiiiji/iij<tomum co]ucnm. ("iioz plusiours autivs i-spî'ces,
U's résultats ont été moins lu'uroux. soit à rauso tU' rijinorance
ilaiis lat|UrlK' ji- nu- trouvais au ^ujct do lliofc iutiTUiéiliairr na-
turel, soit priit-étre à cause d'autres eireoiistauees (pii jusi|u"à
jtrésent éeliajipeut à notre eonnaissanee. Mais, eu «rénéral. de
tscmhlables reeiierelies exijrent un teni|ts lieaueoup |ilu> Ion-'- que
celui i|ui m'a été acconlé pour venir en Hj^ypte. .le im- suis donc
vu forcé d'interrompr»' mes reeiierelies. j'exposerai toutefois ici ce
<|u'il m'a été donné d'oli.server: i«la pourra servir de base à des
études ultérienre>.
1. Dèvcloppomont embryonnaire do Gastrothylax
gregarius n. sp.
iKiv'i;. ir.i I-.'I. iil. \ir. tii;. 10,. |,1. m.i
Aiii.si que je l'ai déjà dit dans le premier cliapitre de ce travail.
le» «iMlfn «lu <jajitriilhi/f-a.r (pwqdriits rciit'rrnienl. an inoiinut de la
|Minte. soit In cellule «i-nf non encore sejiincntée. soit, plus rare-
ment, un amas de ;; ."» cellules enilirvoniiaircs H;;.."), pi. il en-
toiirécH de la masse \itclliiic daii.-< laipicllc on ne peut encore re-
coiinaitre qil avec peine les limites cellulaires, l'unr élever les
cmliryont*. je récoltjiis en principe les u'iit's en dilacérant les vers
.iiliilteH; miiin le noiidn'c d'o-iifs coiiteniis dans cliai|nc individu
étant restreint, ce procédé était assez lon;f et le résultat en était
médiocre, .le lui siiliHtiiiiaih alors un autre i|ui consistait à laver
le contenu de l'inlcHtin des Init'tlcs renfermant toujoiirH un ;;rand
nombre d'n-iifH pondus. .Mallieiireiisemcnt. les matériaux jnéparéH
ainiti élaieiit lonjoiiih mélanines à des iriits de \' .\iiii>/iisti>iiiiiiii m-
nii'Hiii <|iii, ainsi que je l'ai déjà Mi^^iialé, mc troii\f prcM|Uc daim
— 171
cliaque ens en compagnie des Gasirothylax. Cependant eette pré-
senec ne nnisait nullement aux expériences : le tria<ie des œufs
n'était pas trop embarrassant, car les œufs du Gastrothylax se
distinguent facilement de ceux de V Amphistome. La séparation
des embryons libres des deux espèces, par contre, est très difficile,
ainsi que nous pourrons mieux le voir plus loin. x\près le lavag-e.
les anifs étaient transjiortés dans un peu d'eau filtrée contenue
dans un bassin très plat (lui, à son tour, était placé dans l'étuve
à une température constante de 22" C.
De cette façon, le développement des embryons s'accomplissait
dans l'espace de 12 à 14 jours; il est, an reste, absolument con-
forme à celui de VAmpMstommn suhclavatmn que j'ai signalé
déjà dans mon travail sur ce ver.' Je ne ferai donc qu'esquisser
le développement du (iastrothylax et prie le lecteur de consulter,
pour les détails, ce travail spécial.
Après trois jours, on reconnaît dans l'intérieur des œufs un
amas de 20— 2r) cellules embryonnaires spliériiiues constituées
par un protoplasma hyalin et contenant un noyau très net. Vax
taille de ces celhdes n'est pas la même part(nit; quelques-unes
semblent plus grosses que d'autres, mais je n'ai pu établir une
règle quelconque dans ces différences. Ai)rès cinq jours, les cel-
lules embryonnaires dont le nondjre a considérablement augmenté.
se sont groiipées de manière à former un corps légèrement allongé
qui atteint 0™"\0B; leur protoi)lasma est devenu granuleux, mais
laisse encore voir le noyau. Le long de la périphérie du corps em-
l)ryonnaire on reconnaît un nomltre relativenu'nt considérable de
cellules qui commencent à s'aUonger dans le sens de la tangente :
elles représentent les jjremières ébauches de l'cctoderme de l'em-
bryon définitif. Le vitellus (|iii. dans l'état précédent, avait presque
1. Looss, Amiiliistiminiii siil,(l;iv:ituMi \hu. luid M'iiir Eiilwirkclmig. Kostsclir. /..
70 Gobiirtstiiffo l!ii...i,F I.KicKAKi's. I.ri|izif; 18'.)2, p. ir,l n'./!';!!'. mx, figg. 8-24.
•22*
— 172 —
l'UtièrenuMit |)er(lii les limites des cellules vitelliues orijïinales otfre
de nouveau des ruips eu tonne de eellules liyalines. mais sans
traee de véritables noyaux. A partir de ce moment, le coriis i-m-
linonnaire continue à s'allonj^er: les tillides eetodennales se dis-
tin;ruent plus nettement et tornient une eouelie unie, tandis (|ue
sur leur face externe s'élèvent de pointes exijfues : les rudiments
des cils viltratiles de l'embryon miir. En dedans, on voit l)ientot
les entonnoirs ciliés: mais encore pas di- traee des vaissi-aux
à cette période. L'intestin commence à se former de la m("me ma-
nicre <|Ue clu-z l'cndH^yon de \' Aniji/iistomutn sithrlacittiin: derricrc
rt au-dessus de l'intestin on rci-onnait le système nerveux inii
est constitué par ini amas de noyaux |>lus t'ortement j^ranuleux :
en un mot. le mode de dévi'lopjicment ne s"éloi-;ne nullcmi-nt de
celui dr rcmliryoïi du \rr rite ci -dessus.
Après neuf jours, l'emlnyon a presque atteint la lonj;iU'ur tle
la co(|ne île l'o-ut': les or;rancs internes sont liien visilih-s ti;r. 11 i>.
pi. Ml . les eellnles ;rerniinatives .si' distin;:iient très bien dans la
partie postérieure, et il y a menu- iléjà le plus souvent un ;ienne
lilire situé dans la cavité alidominalc derrière le systèuu- nerveux
[d fijf. 111>). Les clian;;ements ultérieurs consistent prineip.ile-
nicnt dans rallon;rcnient pro;;ressit'du corps embryonnaire et ilans
le perfectionnement des or;;ain'sinteriMs. Hientot l'eudiryon devient
plus lon^ «(in- la cocpie île l'ieilf et il est forcé de se rceoiirlii r >ur
lui-même ti;;. pjn. pi. \iii; an ;>-erme unii|ue initial s'ajoutent liien-
tot d'autres partant de la couche ^erminativc de l'abdonien. .\près
une incubation de l'Jà 11 jours, uniis dont la durée varie toujourH
par Huitc de conditionH indi\ iducllcH. l'embryon est prêt déelore;
Hfh iiiouvementM deviennent de pins en plus vifs, les cils iln nvéte-
nieut ectodcrnnti comuMMiccnt à vibrer et. tinalement. le clapet de
lii coi|Ue Mitinrc et livre pasHup- au jeune animal ipii ne tarde p:is
h n'éloiifiiur avec H^fllilé eu tournant Icnlenienl :iiiloiii de son a\e.
— 173 —
L'embi-yoïi libre (fig. IKJ, pi. xi, 121, pi. xiij est un animal-
cule très vif, mobile et contractile. Lorsqu'il est étendu, il i)ré-
sente un corps presque cylindrique dont l'extrémité antérieure se
rétrécit petit à petit, tandis que la postérieure est arrondie et faible-
ment renflée, d'un diamètre de 0°"°,05 en moyenne et d'une lon-
gueur de 0™°,3. Il peut, au reste, changer sensiblement de forme,
se contracter au point de ne plus atteindre ([ue la moitié de sa
longueur originale, s'élargir antérieurement de sorte que l'extré-
mité postérieure devient plus ou moins grêle; en somme, varier
tellement qu'il est assez difficile de préciser bien sa forme ordi-
naire. Un seul caractère constant consiste en ce que l'extrémité
antérieure du corps fait toujours saiUie sous forme d'une courte
papille qui porte l'ouverture buccale et qui peut, avec cette der-
nière, être complètement retirée dans le corps (fig. 125, pi. xii;
cette figure appartient en réalité à 1 ' Amphistomum conicum, mais
la forme externe des embiyons dans ces trois genres Gastrothy-
lax, Gastrodiscus et Ampldstomum est tellement identique, qu'il
est en effet impossible de les séparer entre eux quand ils sont mé-
langés les uns aux autres).
Le corps entier, à l'excejjtion de la papille céjdialique, est re-
vêtu extérieurement de longs cils vibratiles qui sont les produits
des cellules ectodcrniales. Ces dernières ont une forme follement
aplatie de manière à n'avoir (jue 0""",002 — 0"™,003 de hauteur,
mais leur longueur et leur largeur s(mt en revanche beaucoup i)lus
considérables. Elles se montrent disposées en séries horizontales
alternantes, en général au nombre de 4 ou 5; leurs noyaux sont
très plats et difficiles à distinguer pendant la vie.
Au-dessous de la peau on reconnaît renvcloppe musculaire
dxi corps, comi)osée d'une couche externe de fibres annulaires
assez serrées et, en-dedans de celle-ci, d'une couche de fibres lon-
gitudinales irrégulièrement )iaralIMcs ciiti'c elles. La jianM dn
— 174 —
corps rentcrniaHt la canté abdominale, est composée, à l"ori«iiiie,
(le eelliiles iionuales. mais tloiit la nature elianye plus ou moins
pendant le développement de l'embryon. C'est seulement dans le
voisinajre direct de l'extrémité ])ostérieure (jue l'on reconnaît en-
cure nettement ees eellules pariétales qui ont un jjrotoplasma hya-
lin et un noyau très net. IMus en avant, ces cellules deviennent
de jilus en plus rares et la jiaroi semble être f«»rmée d'un tissu la-
cuneux. renfennant beaucou)) de petits •granules et i;à et là t|uel(|uc
noyau <;ranuleux. Ce chan^fement tlaspcet de la peau s'accentue
d'arrière en avant, de manière qu'il est assez dit'ticile. de rec<Mi-
naitre encore sa strueture ])riniitive dans la réjiion antérieuri' du
e«irps. Néanmoins, il fst dû à une niétamor|)liosi' pro^iiessive di-s
cellules pariétales ori;iinales, niétamorpliosc smililaldc à ci'lle que
nous avons appris à connaître dans la paroi du corps des sporo-
cystes et des rédies aussi bien que dans le piiii-iicliN me des 1 )is-
tomes ndldtes.
Kn arrière du système nt-rvciix on distin;îuc. (jiiaMil l'aiiiiual est
vu de fa<-c ou de dos. deux éniinenri-s de la paroi infcnie plus ou
moins proiiont-ées qui t'ont saillie dans la eavité aliitoniinale. I>ans
rcH cpaJHHiHKcments. on remarque liien nettenu-nt de eliaque coté
un entonnoir cilié d'une longueur d'environ ((""".1)12 et dont la
cellule t'orniant couvercle est très i^rosse et nette iti;;. 1 l<i, pi. Xli.
LcH entonnoirs se <-ontitiuciit cliaciiii dans un vaisseau qui. tout
en reMtant compriH dans la paroi, décrit de très t'iutes siiniosités
Hvunt d'arriver à hou einboucliure : à partir de l'entonnoir, il se
rend d'abord en arrière jusque dans le voisina};!- de l'extrémité
poHtérieure du corps. Li'i, il se tourne en a\ant et dépasse la liau-
lelir den entonnoirs pour t'ornicr une anse conq)liquée aux cotés
du MyNtèiiie nerveux; tinalenicnt. il retourne de nouveau en arrière
oji il aiiontit au deliors dans les tianes de la partie initiale du der
liier ùvm de lu |on(;ueur. ( Vh vainHcaiix qui n Uni en c<iiis<'i|ncncc
— 175 —
aucune anastomose entre eux, sont assez délicats et loin d'être
toujoiu-s visibles. Il faut examiner un grand nombre d'embryons
pour avoir l'occasion de les observer une fois dans leur trajet en-
tier; mais lorsqu'on a une fois découvert ce trajet, il n'est pas dif-
ficile de le retrouver également sur des préparations moins claires.
A la pointe de la papille céphalique on rencontre l'ouverture
buccale ou au moins le commencement de l'intestin rudimentaire
facile à distinguer par son contenu fortement granuleux. Il repré-
sente im sac d'à peu près 0""",11 de longueur dont l'extrémité
postérieui'e est un peu renflée en massue. On reconnaît d'abord
au dedans un grand nombre de petits granules apparemment libres
et qui changent de position avec les mouvements de l'animal.
Entre ces granules et plus ou moins cachés se trouvent environ
six noyaux sphériques d'un diamètre de O'"°,009, hyalins et qui
contiennent pour la plupart un nucléole assez net. Ils sont évidem-
ment aussi libres que les granules qui les entourent, car on
les voit changer de place, s'avancer, retourner en arrière, venir
à la surface de l'intestin et plonger plus profondément dans le
milieu ambiant. Le cul-de-sac de cet intestin rudimentaire est collé
contre la face ventrale pour faire place au
Système nerveux représenté par izn amas de petits noyaux
fortement granuleux qui traverse l'intestin un peu en avant de sa
terminaison. A l'intérieur de cet amas, on reconnaît, à l'aide de
très forts grossissements, de fines stries transverses ^ qui se bi-
furquent près des bords de chaque côté en un rameau antérieur
et un rameau postérieur. Les premiers se dissimulent bientôt dans
les granulations de la paroi du corps; les postérieurs, par contre,
se laissent suivre jjarfois sur une certaine distance, mais jamais
1. C'est là l'analogue de la soi-disante substance ponctuée (]ue MM. I.oktet et
ViAu-ETON ont observée dans le 83-stème nerveux de l'embryon de la lîilharzia et
(juc j'ai reconnue comme éviilcmnicnt fibreuse durant la vie.
— 17(5 —
au-(U'lii »k' la moitié de la longiU'Ur. ("est. si Je ne lue trompe, le
Itlus j^rand développement eonnu du système nerveux eliez l'em-
Ijryitu d'un Trématode di^rénrsc.
Le reste de la cavité abdominale est rempli par les jiernies
dont on compte maintenant jusqu'à i|uatie ou ciini à l'état lilire.
Ils représentent des amas de cellules dont les plus «iids et les
plus ri<-lies en cellules sont en avant tandis (|u'cn arrière la j-ros-
seur des amas aussi l>ien «|Ue K- nniiilde i\v cellules i|ui les com-
posent diminue ^graduellement. Les cellules elles-mêmes .sont sphé-
riques. Iiyaliiu-s et renferment un assez jiiand noyau à nucléole
bien réfrinj^ent. Tout à fait en arrière, on rencontre un liour<;con
de forme alloii<rée i|ui ott're de nombreux noyaux complètement
analo^riies à ceux des jfermes |doiijiés dans une substance ^ranu-
letwe. Ce bonrp-oii rejirésente le ffermif'ène <le nos embryons
produisant les cellules (pli se transforment |tlus tard en cellules
jrerminatives des sporocystes avancés, ("e }i;ermi;;ène .st-mble être
iei. d'après ce que l'on peut obser\t r. un épaississenicut de la
paroi ventrale du corps (pii sort de la pointe caudale oii les cel-
lules de la paroi se continin-nt din'ctement avec ci-lles du jiermi-
gène et où »'lles ne sniit pas encore <'acliées en partit- par les «ira-
liulations dont le nDinltre an;::mente sensiblement d'arrière en
avant.
«jMiant aux transformations idtéricines de ces embryons, je n'ai
pu ijbtenir de résidtats positifs. Ainsi que je lai déjà exposé plus
Imut, liK's cidtures d'o-ufs du (ùistrut/nfltur n'étaient |ias eomplète-
liienf pures vt contenaient tontes épilement des uMifs d .1 ;»/»///-
ulummu riiiiiriivi. I )anK la série d'cxiiériciiccs ayant pour but d'ob-
iM-n'iT la pénétration des end>ryons ilans lc> linie.s inlerinédiaires.
je n'ni obtenu de rénullats isi-. pi-ndant les mois d lii\cri qu'avec
jen J'/iif/iii til< .iiiiiilriiiii et iiiirri>i)lriini. j-spèecs qui, comme on sait,
lléberj^eiit aussi les formes nourrices de \' .\iii/>/ii.ilituiinii rimlcinn.
— 177 —
Je ne pouvais donc jamais être sûr si les formes nourrices déri-
vant des embryons dans ces mollusques étaient en réalité celles
de Gastrothylax ou bien peut-être celles de Y Amphistomum; et
cela d'autant plus que les nourrices supposées du Gastrothylax
étaient tout à fait identiques à celles du véritable Âmphistomum
pendant tout leur développement. Malheureusement mon départ
d'Alexandrie pour le Caire a interrompu ces expériences et il ne
m'a pas été possible de les reprendre de nouveau au Caire. C'est
ainsi que je ne suis pas en mesure de rapporter quelque chose de
certain sur le développement ultérieur du Gastrothylax gregarius.
2. Développement de Gastrodiscus aegyptiacus (Cobbold).
(Fig. 115, pi. xi; flgff. 12-2 -124, pi. xii; tigg. 135 — 139, pi. xiii.)
C'est Leuckaet qui reconnut le premier ce ver pour une espèce,
bien que très sing'ulière, du groupe des Amphistomiens. L'étude
de son anatomie nous a démontré l'exactitude de cette interpréta-
tion; le mode de son développementque je vais exposer maintenant,
vient tout à fait à l'appui de cette manière de voir.
Le développement embryonnaire du Gastrodiscus aegyptia-
cus est effectivement le même que celui du Gastrothylax ([('crW
plus haut, et celui des véritables Amphistomes. La durée de l'incu-
bation est la même également et il n'existe que quelques légères
ditférenccs entre l'embryon mûr et celui de l'espèce i)récédente.
Je crois donc pouvoir me dispenser ici d'une description du déve-
lopi)ement embryonnaire, car cela ne serait en vérité qu'une répé-
tition de ce que je viens de dire ])lus haut. J'en donne trois figures
sans explication qui suffiront pour étiiblir cette identité.
L'embryon libre (fig. HT», pi. \\) atteint une longueur de
0"'"',35 lorsqu'il est étendu; il est donc un ])cii phis long (pu- celui
du Gastrothylax, différence (|ui est cependant assez insignifiante
MKMOIUK8, T. 111
— 178 —
si Mil rii'iit i-oinpti* (le la •rramlc cniitraitilitc ot varial)ilité du corps.
\a' rararti'iv le plus iuari|iiant est plutôt la litnjrueur relati\ e-
uu'Ut nuiiiKlre de liutestiii qui n'oeeu])e que le quart envirou
de la loiijrueur totale du eorps et ne surpasse jtas eu arrière le
système nerveux. Le g^eruiijrène alMluuiiiial est éj:alciiu'iit un peu
différent, car il uest pas aussi iouj»- vt iuiiii(|ue plus ou moins de
ces {rraiiulations «pii remplissent celui de rcml)ryon du (ùi.^lrot/ii/-
lax. Voilà les seules dittércnccs que j'ai pu constater entre ces
deux endu-yons: elles sont très petites en vérité et loin d'être
suffisantes pour étaldir une distinction entre les eniluyons (|uand
il» sont mêlés enscmldc. .lai essayé une fois de transporter dans
un seul Itassin une i»ortion <reml)ryons libres de h'astrutl/sciis. de
(ja.ftrutliiihi.r et i\' Amphistomnm ruiiicnnt. et, dans la plupart des
«•as. je n'ai pas réussi à les distinj^uer les uns des autres.
.le n'ai j»u qu'une seule fois faire des essais dans le l»ut de faire
entrer les cnd>ryons dans des liotes intermédiaires, et ces expé-
rienees «uit donné un résultat né;;atif sans i|Ue je puisse en si;fnaler
les eauses. Néanmoins, je crois connaitre la forme larvain- du (ùi-
MruilUcii* et cette croyimc»- est Itasée sur la très «rrandt' analo^^ie
que |irésente la forme de cercain- et le ver adulte. La ccrcaire eu
«luestion habite assez connuunénu'Ut avec ses nourrices la cavité
abdominale ib's Chtipatra buUmuidcs .JlcK. et Cl. nfclostimioidcii
UiM Itii.. dans cette ilcrnièrc plus rarement fi;;};. l.'{.'t l.l'.t. pi. Mil).
Klle se reconnaît à première vue pour une cercjuro d'Anipliistonu'
par Huifi* de la présence d'une <;riinde \cntouse terminale et aussi
par sa structure interne qui est presque identique à celle de la cer-
raire de \ Amiiliislntiinui siilir/ni-nlinii laquelle est la niicux lonnue
juMprà ce jour.
La ("ercairi- adulte a une |on;iUeur d environ ii ..» et une
plun ifrandc lar^-ur de ()""", .'l;'>; le corps quelque peu aplati a la
forme d Une poire, nniis variable jiisqu à un certain dc;r|,'. pnr suite
— 179 —
de ses coiitraction.s. La queue est très bien développée et se re-
marque surtout ])ar la vivacité et l'énergie de ses mouvements;
elle est, de plus, capable de changer notablement de longueur en
s'allongeant et en se raccourcissant jusqu'au tiers environ de sa
longueur totale (tig. 138); malheureusement je n'ai pas relevé les
dimensions exactes. Un autre caractère important consiste dans
la présence, sur la partie antérieure du corps, de deux taches ocu-
laires qixi montrent en dehors et d'une façon très nette ime véri-
table lentille cuticulaire convexe. Le pigment entourant cette len-
tille s'étend en bas en renfermant un espace conique de même que
dans les yeux de la ceroaire de Y Ampkistomum subclavatum. Il se
répand, en outre, superticiellenient, autour de la lentille et iinit par
se partager en un certain nomljre de traînées qui en s'anastomo-
sant entre elles se perdent ])eu à peu dans le pigment réi)andu
d'une façon diffuse au-dessous de la peau du corps. Le développe-
ment de ce pigment est prononcé surtout dans les cercaires adultes
qui sont alors assez obscures et opaques, tandis que dans les jdus
jeunes on peut encore nettement distinguer l'organisation interne
(fig. 138, pi. xiii).
La cuticule est mince et lisse, sans trace de noyau et évidem-
ment analogue à celle qui revêt le corps de l'animal adulte. Au-
dessous d'elle on voit l'enveloppe musculaire assez forte, mais qui
n'offre rien de spécial. Dans les couches périphériques du paren-
chyme on remarque de très nombreuses cellules à bâtonnets
dont le contenu sert plus tard à la formation du kyste. La queue
est complètement dépourvue de cellules à bâtonnets et n'en a nul
besoin au reste, car elle ne prend pas part à l'enkystement, mais
reste hors du kyste et se décompose.
A l'extrémité antérieure du c(U'j)S nous trouvons l'ouverture
buccale ((ui montre déjà d'uiu; manière très claire les ])apilles
(|iii entourent aussi la Ixiuclic de ranimai adulte. La bouche s'ouvre
— 180 —
ilaiifs la graiule ventouso oralo dont le caiiutî rc iniiuipal est la
présence de deux grandes porlics latéralos à ravité très pro-
tMiidf. l^a ventouse elle-même a une lonjiueur de ^^""".OT sur un
iliamètre de G"".»)!; — 0°'".0T: les appendiees sdnt déjà lonj>s de
0"".08 tandis que leur diamètre est beaucoui» jikis petit (O^^.CU).
L'ti'siipliajre part de la paroi ventrale de la cavité Ituerale: il
rej)résente un tulie droit et musculeux de O""'".!*) sur 0'""'.(U de
diamètre ipii avant de se liit'un|iu'r et de tnrnier les hr.iiielies de
l'intestin, présente un éjtaississenient musculaire très tort et
titut à t'ait analitirue à celui i|ui caractérise l'intestin du ver adulte:
la >triirture liistnlotriijuc est é;xakMnent la niènie dans les deux cas.
Les i»ranclics de l'intestin sont assez courtes: elles s'étendent,
depuis la hitunation. oliliqnement en arrière i)our se ternnner après
un trajet lé;rèrement arqué en dehors, à une distance de 0""",17.
Leur <liann"-tre est considéraldc i()""'.ll4). leur Inniière liéante et
••ntouréc de cellules é|)ithéliales nomhren.ses. Mi;ii> Mins liniites
distinctes.
Le svstème nerveux est peu visible à cause du |iareneliynie
fortement ffrannlcus. l'HUtefois. un distingue sans tri»p de dit'ticulté
lii commissure <-éréiirale et de cha(|uc i-oté deux ;frands nerfs lon-
;fitudiiiaii\. l'un antérieur et l'antre postérieur. Les yeux se trouvent
immédiatement au-dessiiH de la Itifurcation de ces cordons nerveux.
Le sVHtème excréteur ressemble t'ortcun-nt à celui de la cer-
Cilirede r..4m/>//M'"»/"//;( .snlir/nvatinu. Le poi'c extérieur c>t ilouble
et w rencontre à pin de di^tance en a\ant de l;i ipuintc de l;i i|iiein':
cette diHtance est »ensililcment plus ;,rrandc i|Ue ciicz J'Anipliisitiuu'
cité, mai» c'est là à peu près la seule différence entre les deux
fonncH. Toute la lon;.M>enr de la i|inne e>l parrcuirnc par nn \ais-
M'»u nimple trèH larp- dont les hinuosités dc\ icnin-nt d autant plus
étniiten ti({. I.'IH. pi. M||^ i|ue la queue cHt plus contractée, tainlis
iplr |nrH«|U'elle cht entièrement étalée son trajet est prcsqiii' dioit.
— 181 ~
Les parois de ce vaisseau de la queue n'offrent pas de noyaux;
elles paraissent plutôt formées par les parois des cellules du paren-
chyme de la (jueue. Après le passage du vaisseau dans le corps
de la cercaire ([PE] fig-. 138), passage qui est toujours marqué par
un étranglement plus ou moins sensible de la paroi, cette dernière
se reconnaît évidemment formée par des véritables cellules épi-
théliales aplaties dont les noyaux font nettement saillie en dedans
(VE, fig. 138). Le trajet du vaisseau excréteur unique compris dans
le corps est petit et représente une cavité en forme de triangle iso-
cèle très haut dont le sommet se continue avec le vaisseau de la
queue. De chaque côté de la base nous voyons partir un gros tronc
vasculaire. Ils se rendent tous deux d'abord transversalement vers
les bords du corps; mais avant d'y amver ils se tournent en avant
et quelque peu en dedans. Bientôt, cette direction est de nouveau
modifiée et ils se dirigent, tout en conservant le trajet en avant,
en dehoi's jusqu'auprès des bords latéraux ; à partir de ce point, ils
longent les bords jusqu'au-delà des taches oculaires où ils ne sont
plus visibles. Ce trajet des deux vaisseaux latéraux est très recon-
naissable par suite de la présence dans les vaisseaux, chez les cer-
caires mûres et jjresque mûres, de conci"étions globulaires réfrin-
gentes et très grosses, telles que celles que l'on trouve çà et là dans
le système excréteur des cercaires. C'est vers le milieu du trajet
qu'elles sont le plus grosses, tandis qu'elles diminuent ])cu à peu
de volume vers les terminaisons antérieure et jjostérieure. Dans les
cercaires mûres fortement granuleuses et pigmentées, ces vaisseaux
semblent, ainsi qu'il a déjà été dit, se terminer à la hauteur des
taches oculaires. En examinant, au contraire, des cercaires jeunes
et même très jeunes, on reconnaît (|iie les vaisseaux, au lieu de se
terminer en cul-de-sac, se recourbent en arrière; ]mis leur trajet
est tout à fait identique à celui que nous connaissons déjà pour les
vaisseaux de V Amphistoiimm suhclavatum. La grande vcntduse
— 182 —
ventrale est éoralenioiit ]M)nrviie. à let état, de cai)ill;ures à enton-
noirs ciliés (|ui t'ont »niui>lrtinient défaut rhoz le ver adulte.
Le eonimeneenient des organe.s {génitaux, enfin, se présente
8008 la forme d'un amas de cellule.s fortement f;ranuleuses (jui est
situé en avant de la ventouse aluloniinale et envoit un eordon cel-
lulaire en liant. le(|uel tinit par se perdre au-dessous de la bifur-
cation de l'intestin. II n'e.st pas jMtssible d'analy.ser ])lus minutieuse-
ment cet amas i)ar suite de la faible transparence du parencliyme
environnant: du reste. Je ne doute point qu'il ne contienne déjà,
comme ailleurs, les premières él>auclies de toutes les jiarties de
l'appareil ^jénital tléfinitif.
Voilà la stnu-turc de la ccrcairc mure! (jMiant à l'Iiistoirc de son
développement, elle prend naissance dans des rédics (|ui lia-
bitent en faraud nomltre la cavité abdominale et le foie des Cleo-
jintrn hnliuiohlis et (v/clostoiUDiJcs. Le mode de formation îles cer-
caires c(ȕncide sur ttuis les points importants avec celui (pie j'ai
si^rnalé pour V Amii/iistininuu snhclnvatum et il est par suite inutile
d'insister jdus lon;,'-u,>i||ciit sur cette partie du dévelopjicnicnt.
Les rédies »dles-iiicnies ressenildent beaucoup à celles de l'.Vni-
pliihtonir et ne se distinjrueiit ipic jiar la présence d un intotin re-
lativement énorme. Kllcs ne surpassent ]ias i-n loii;;ucur 1""",2;
leur forme normale est celle d'un sac à extrémité |iostérieure amin-
cie et i\ contour irréjridier. hans les exemplaires jeinies on recon-
naît, «le plus, deux pairs d'appendices latéraux ili;r. I."?,'». pi. \\\\\\
les poHtéricurs diHparaissciit cependant bientôt, tandis i|ue les an-
térieurs Hc conservent plus |oii;rf,>||||iK, nniis finissent par disparaître
ijinind même dans un i\\iv plus iivaucé iH);;;. l.'til et l.">7. pi. \llli.
l.a vrntonse de ccm rédies a un tliamèfn* île (l'""',(t."i et doime accès
dans un wic stomacale «pii dans les exempluires très àp''s occupe
la plus grande |)artic de la cavité intcrin- iti^. l.'ITi, mais est fou-
journ et même elle/, les individuH les plus jeuneHltiff, l.'iri), beaucoup
— 183 —
plus volumineux que celui de l'Amphistome déjà cité. Il a en gé-
néral une forme plus ou moins spliérique qui cependant varie beau-
coup suivant la quantité des aliments contenus dans son intérieur.
Ceux-ci sont toujours rei)résentés par des globules parfois très gros
et de couleur fortement accusée de jaune-brunâtre qui dérive ap-
paremment du foie de l'hôte.
Entre la ventouse et l'estomac on reconnaît, chez les jeunes ré-
dies surtout, deux amas cellulaires latéraux; les restes du système
nerveux de l'animal. Dans le voisinage de celui-ci se remarquent
quelquefois d'autres cellules en forme de bouteille dont les extré-
mités amincies se dirigent nettement en avant, sans qu'il soit pos-
sible de bien en distinguer la terminaison même. Des cellules ana-
logues ont été déjà trouvées chez plusieurs autres formes de rédies
(telles que celles du Distomum hepaticum d'après Leuckart, de
V Amphistomum subclavatum etc.) et représenteraient des cellules
glandulaires.
Les rédies possèdent aussi un système excréteur bien déve-
loppé. Il est toujours double et ses embouchures se trouvent dans
les côtés en arrière du milieu de la longueur (PE, tig. 135, pi. xiii).
Le pore de chaque côté donne accès dans un vaisseau unique très
court qui se divise bientôt en trois canalicules dont l'un se dirige
en avant, l'auti'c en arrière, tandis que le troisième reste dans le
voisinage de son origine. Chacun finit par se terminer dans im en-
tonnou- cilié et il y en a, ainsi, six dans le corps. La ])osition de
ces entonnoirs varie avec l'âge; toutefois, les deux extérieurs se
trouvent toujours dans les environs des extrémités antérieure et
postérieure.
Les parois du corps de ces rédies sont d'autant plus granu-
leuses, que les individus sont plus âgés. C'est seulement dans la
pointe caudale qu'elles sont partout formées par des cellules bien
nettes qui coniitosent la couche gerniinativc on le gcrinigènc
— 184 —
•le lut» nuiuiuux. Les raiipnits soiit les mômes que ceux ijne J'ai
sijrnalées jHHir rAmithistomo de la grenouille et sont représentés
dans la rtgiire 13t;. pi. xiil. tandis que dans la rédie plus âgée
de la figure i;{7 le genuigène se trouve en voie d'atrophie comme
l'animal entier. Les gennes de ces rédies ne se transforment pas
toujours en eereaires. mais très s(mvent ils forment de ncuivelles
rédies fig. i;if) : il semble même que plusieurs générations sem-
Idahles pui.sseut se suivre de cette fa^on. Plus tard on reconnaît.
à l'intérieur des rédies mères, des rédies filles aussi l»ien t|ue des
eereaires et ce n'a été que dans des cas relativeiiiciit rares que
j'ai rencontré une progéniture comiiosée exclusivement ilc eer-
eaires i«e. dans les niois d'hiver!).
("e.st évidennuent la lumière solaire qui invite les eereaires à
sortir en masse de leurs iiùtcs inti riiic(liaires. A Vn'uU' de leur
queue très forte elles nagent dans l'eau pendant un ci-rtain ti'm]is.
mais ce temps ne semlilc pas dépasser la ilurée de 24 heures.
l>éjà après quelques heures elles commencent à devenir de plus en
plus faildcs et elles finissent par tomber au fond, à moins qn elles
n'aient déjà trouvé un .soutien convenaldc. ptmr s'y enkyster. Le
proeédé de l'enkystement s'accomplit très rapidement à l'aiile des
cellules à Icitonnets. comme che/. r.Vmpliistonic de la grenouille.
Les kystes irrégulièrt-mcnt ronds ont un diamètn- de (>""",.■{ —
(»"".. "J.'i et une coqm- assez épaisse et résistante. <t)nand on réussit
ù rikinpre celle-ci et à faire sortir intact le jeune animal, on oliservc
d'une nninière très claire qu'il oDVr une organisation interne qui
Me rHpproehe tout à fait de celle du (l'iistroili.iriis ifig. \'M). pi. MIII.
< '<■ sont Aurtout les organes génitaux qui <int gagné d»- lu-ttcté : on
ni' voit pUM m-ulement les deux testicules son» la t'oimc de deux
cnrpn spliériqnen situés latéralcuM-nt et à un niveau nn peu différent
entre les hrain'lics intchtinalcs. nniis aiis.si le gcrniigènc sur la
moitié gauche, le caiLil de Lvn.ii:. le Nitilliiilnctc impair et les
— 185 —
commencements des vitelloductes transversaux, tandis que les vi-
tellogènes eux-mêmes échappent encore à l'observation. La grande
ventouse est tout à fait ventrale; les deux troncs latéraux du sys-
tème excréteur ont perdu leur contenu et sont remplis d'un liquide
limpide et sans granulations.
D'après ces divers états observés, il n'est pas trop difficile de
reconstruire l'histoire de la vie du Gastrodisque : les embryons,
après avoir passé quelque temps dans l'eau, pénètrent dans une
Cleopatra hulimoides où ils se transforment en sporocystes. Les
germes de ceux-ci deviennent des rédies qui produisent de nouveau
d'autres rédies dont le ])roduit peut être encore une ou même plu-
sieurs générations de rédies. Finalement, la dernière commence
à donner naissance soit exclusivement à des cercaires, soit à des
cercaires et rédies. Les cercaires, après avoir accompli leur déve-
loppement, sortent de leur hôte intermédiaire et s'enkystent sur
des corps quelconques avec lesquels elles sont transportées dans
l'estomac de leur hôte déiinitif. Là, le kyste est détruit et l'animal
qu'il contient, mis en liberté, s'engage plus profondément dans l'in-
testin et jusqu'au cœcum où il acquiert sa maturité.
3. Développement de rAmphistomum conieum R.
(Figg. 125-134, pi. XII.)
Le développement embryonnaire ne diffère ni de celui des
deux espèces précédentes, ni de celui de l'Amphistome des gre-
nouilles. C'est en raison de cette ressemblance que je ne crois pas
devoir insister davantage sur cette ])artie du cycle évolutif. L'éclo-
sion des embryons mûrs est évidemment intiuencée par la lumière
et par la température. Quand on enlève le bassin contenant les
œufs couvés, de l'étuve où ils ont séjourné dans l'obscvmté, on
n'aperçoit pas d'embryon libre; mais un quart d'heure après avoir
MliMUIltKS, T. III. 24
— 186 —
mis le bassin à la lumière. Teau est remplie crembryons. à moins
que la température du milieu ne soit inférieure à l.V'C". Hans ce
eas. l'éelosion eesse jiresiin'cMtitrenient et ne reconimentc que si
l'on éehautîe l'eau.
Les mouvements «les embryons n;i;:eurs smit .uissi tout à t'iiit
anaioo^^ues à eeux «les autres espèees et quant à l'emltryon même,
j'ai tU'jà sijrnalé eomlùen il est dit'tieile de le sé])arer. surtout de
e»'lui du (jostrothylax, avee le(|uel il partajre les dimensions du
<orp>. la lonji'ueur de l'intestin rjui surpasse en arrière le système
nerveux et. dans la portion terminale, le ^rernii^ène (|ui est allonj;é
et pai-semé de {franules. La forme du corps varii- beaucoup suivant
les contractimis. ainsi (pi'il a été tijiuré dans les planches: les ditfé-
rento altitudes des cmliryons. (|ue j'ai dessinées, ne sdut pas s])é-
citiquc> pour 1 une nu iauti'c fnrmc. mais elles sunr enmniuni's à
toutes les trois.
l'nur suivre son évolution, rcniliryon <le V Aiu/ihistome couiijue
pénètre dans des exemplaires de F/ii/sa alexandrhin HdURG. et
Hi'/.iii uiicrofAeiiru Moi'Hti. où il s'établit d'abord dans la cavité
viscérale. Il se transfonne là. après avoir |ierdu son revêtement
eetodeniial portant les tilann-nts vibratiles. eu un sac de forme ir-
réjfulière et dont les monveun-nts (pii étaient si vifs en inincipe
clic/, les cudiryons deviennent de |ilusen plusfaibleset lents jusqu'à
vv qu eiitin ils ( esHcnt |»rcs(|u entièrement. .\près une tlnrée d'une
quin/Jiinc de jours, le jeune sporocyste a atteint Iîi forme repré-
Hcnfée dans la tijfure ll*(i. |d. Ml. 11 r«'préKentc alms un sac cylin-
drique et allon;:é de O"".? «le lon^^uciir en moyenne, et à extré-
niitéh presque éjfaleiiient arrondies; la plus H;iande larffcur est de
<r".I.'i. I^es parois de ce sac sont asMc/. minces; elles sont formécH
d'un té^'ument dans Icipiel je n'ai pu découvrir au<'un reste île
noMin et d une couche museidaire siis-jaceiite. composée de tibrcM
nnnulaireH externeM et de libres |on};itudimiles internes. La paroi
— 187 —
interne ne contient plus que quelques cellules nettes: dans la plus
grande partie des cas elle est transformée en une masse granu-
leuse qui forme un réseau à mailles irrégulières et qui se voit très
aisément à travers des téguments (tig. 126). Cette masse granu-
leuse devient beaucoup plus épaisse dans l'extrémité antérieure et
forme une couche unie, sans mailles, dans laquelle on ne réussit
qu'avec peine à découvrir quelques traces d'organisation. Toute-
fois, cette partie est le résidu de la partie céphalique de l'ancien
embryon et, en etfet, chez des sporocystes beaucoup i)lus jeunes,
on distingue encore, en cet endroit, les débris de l'intestin et du
système nerveux qui, cependant, vont se décomposer bien ra])ide-
ment. Contrairement à ces organes, le système vasculaire s'est
conservé et a même augmenté d'importance. Les deiix entonn<iirs
ciliés sont restés et ont sensiblement grossi de sorte qu'ils at-
teignent une longueur de 0""",02 sur 0""",009 de largeur; ils se
trouvent encore dans le voisinage de l'extrémité antérieure. Les
vaisseaux se sont fortement allongés et aboutissent au dehors à
peu de distance de l'extrémité postérieure. Autant que J'ai pu m'en
rendre compte, les vaisseaux sont simples comme aixparavant et ne
se ramifient pas. La plus grande partie de la cavité interne du
sporocyste est remplie par les germes dont les plus avancés, à
cet état, montrent nettement déjà la forme d'une rédie. Tandis que
sur la, paroi interne du sporocyste, on ne rencontre que rarement,
ainsi que je l'ai déjà dit, des cellules germinatives normales, celles-
ci se présentent amassées dans l'extrémité caudale où elles vont
former un véritable épithélium germinatif. Les rapports sont tout
à fait identiques à ceux que j'ai signalés chez les sporocystes de
l'Ampliistome de la gi'enouille, et la transformation des germes en
rédies ne dittère pas non plus de celle de ce ver, de sorte qu'il n'est
point nécessaire d'insister davantage là dessus.
Après une ))éiiod(' d'environ 1.5 jours, on rencontre dans les
— 188 —
Fhif.tae infestées K-.s piTiiiières réilies lior.sdossporocvstosltijr-lSO
qui rejjrésente une rédie àfrée d'environ 20 jours à ])artir du pas-
sa<;e de l'embryon ilans l'hôte intermédiaire!. Elles ont la même
forme que eelle de V Amfih'stoinum .■mbclavatum et re]trésentent un
sae pointu en arrière et <léi)ourvu d'appendiees latéraux. Leur Idu-
{fueur est maintenant de (»°""..">: la ventoust- a un diamètre de (i""",tKi
et lintestin allongé «leeupe encdre beaucoup ))lus de la moitié de
la lunjfueur du coi-])s entier. Ses pamis sont formées par des cel-
lules à noyau.v bien nets, mais sans limites distinctes et (|ui pré-
sentent une particularité «lue j'ai rencontrée très souvent aussi dans
les rédies du ^io.'ç/;v»(/i.s'CM.s\ mais (pu' je n'ai pu constater dans les
rédie» de rAniitliistomc dela;rieiiouillc. ( 'ctte particularité consiste
en ee que la surface de cet épitliélium porte des filaments très
délicats et assez iiomitrciix dont la loii;;iiiiii- an^iiiiciitc av«'c l'àfic
des vers. A première vue. ces tilamciits offrent une fiiande ressem-
blance avec des cils vibratiles. mais, d'antre part, on ne ]»eut leur
reeonnaitre aucun nnuivenuMit propre, ni vil)ratil»'. ni amiltoïde. Ils
semlilent toutefois être en relation avec la résoriitioii des aliments
qui C4>nsirttent en fra;rmcnts de couleur jaune-brunàtre ou jaune,
dérivant apparemment du foie des liôtcs. Le système vaseiilaire
cht tout à fait double; les pores excréteurs se trouvent à la limite
du tiers médian et du tiers postérieur du corps : ils sont latéraux,
naturellement, he ces pores part de cliaque côté un eiuirt troue
uiii«|Ue qui Itientôt se divise en ileux rameaux, un antérieur et un
poHtérieur <|ui sont les premiers formés dans les jeunes réilies; dans
celles déjà sorties des sporocystes. ils semblent émcfti'c. sur leur
trajet ultérieur, de nouvelles branches latérales, uniis les points
d'orlifine «le ces derilièreH m'ont échappé. Tous ees eaiialicules se
terminent en pavillons vil)ratiles très petits; j'en .li compte, en dé-
linitivc. jusqu'à cini| de chaque côté.
I.en produits de ces rédies commencent à se ilitfércncicr île
— 189 —
très bonne heure; ils prennent naissance et se développent de la
même manière que les germes des rédies de V Amphistomum sub-
clavatum ce qui est rendu bien évident par la comparaison de la
figure 130, pi. xn avec celle n" 10 de la planche xx de mon tra-
vail sur ce dernier parasite. Mais, tandis que chez celui-ci les
germes des premières rédies se transforment tout de suite en cer-
caires, chez Y Amphistome conique la seconde génération donne
encore des rédies (fig. 129, pi. xil, rédie âgée de 39 jours). Ces
dernières quittent leur mère par un orifice d'accouchement, si-
tué à une courte distance en arrière de la ventouse; elles s'éta-
blissent à côté des rédies plus âgées, s'accroissent et prodiiisent
une troisième génération qui peut être encore une fois des rédies.
De cette manière, il résulte finalement un assez grand nombre de
rédies offrant à peu près le même aspect et qui commencent dès
lors à produire des cercaires. Chez le ver qui nous occupe je n'ai
pas observé des germes de cercaires en compagnie avec des germes
de nouvelles rédies dans une rédie mère, comme cela se ])roduit
chez le Gastrodisque. Mais cela peut être purement accidentel, car
je n'ai pu suivre, ainsi que je l'ai dit, que pendant deux mois le
cycle évolutif de ce ver.
Bien que la formation initiale des cercaires soit entièrement ana-
logue à celle des cercaires de l'Amphistome de la grenouille, elle
s'éloigne toutefois plus tard par j)lusieurs points de cette dernière.
Parmi ces différences une consiste dans la formation de la ventouse
antérieure qui est simplement ronde et dépourvue d'appendices la-
téraux qui existent, par contre, chez V Amphistomum subc/avahim.
Une autre particularité consiste dans le système excréteur dont
les deux grands troncs latéraux sont mis en communication entre
eux par un rameau transverse fortement arqué en avant et situé à
peu près au milieu du corps. A i)art ces deux différences jjrinci-
palcs, le dévcloppcnicut des cercaires s'cflt'ectuc suivant les mêmes
— 190 —
luis (jiu- celui lU'îs aiitivs Aiiiphistomiensi n>iimis: U-s diux stadi-s
fijrurés dans U-s li{rure.s IHl et li\'2 de la plaiidif \ii eu rendioiit
8Ufti.s;uniiU'iit roiiipte.
Les eereaires naissent très préiiiaturénK-nt et après n'avoir
acquis qu'un certain de^rré dedévelo])penient; elles aeciuièrentdone
leur entier développement liors de leur mère dans les tissus de
rimte. Leur or^anisatiun (timplètement achevée, elles quittent le
milieu <|ui les a vu naître pour na;;er lilircincnt dans ICau. Cette
énii;rration est évidemment aidée et accélérée ]»ar la lumière so-
laire dont rintiuence sur l'activité des eereaires a du reste déjà été
observée par SoNsiNO, car la eercairc qu'il décrit pa<ic 142 de son
travail' wm» le nom de '('crran'd jiifpinntata di Anip/ii.ittuiiiiiii
(8pcc.?)>. est en ettet la cercaire de V Aiiip/ii.<tnine aiuiqitf. En
])rincipe. SoNSINO sciiildc avoir été |Mirté à la rartaclicr à l'.l;;/-
phistuiiiitm su/iclovotum et ce n est que parce que les eereaires
M'étaient aussi enkystées dans les tissus d'une jcrenouille (pii en
avait nian;;é qu'il fut conduit Ji mettre en doute uiu' semblaldc re-
lation. Les deu.\ caractères spéciaux qui sé|)arent notre cercaire
de celle du ver cité et (|ui la rap|uochcnt notaidement tie l'.lm-
phùlnmf cnuiijnp, c'est-à-dire l'aijsence des |ioclies de la vi-ntouse
et la communication des deux troncs va.scidaires latéraux, lui ont
complètement écliapjié.
<^uanf à la ntructure de la cercaire mûre, je dois relever
queli|ueM autres erreurs de SoNsi.No. Tout d'aiionl, la queue n'est
pas |Miurvne d'une expansion latérale, d une na;:coiic comme cela
Mc trouve ailleurs, nuiis elle est tout à l'ait lisse. Le corps ovale,
mais capalilc de elianp-r de t'ormc. a une lon^^iicur di- 0""".'i en
moyenne et une larp-ur de ()"",. "i.'J, tandis (pic la (|iicnc mesure.
à l'état du rc|Mm. ir*.!! environ. Li- cmps est tuni a tail iqia(|iic,
I Hlu<1l *al paraMlll i-lr , I r.. p. US.
— 191 —
aspect qui est dû, d'abord, à une pigmentation supertîcielle très
forte, provenant des taches oculaires et se répandant également
jusqu'aux bords latéraux et, ensuite, au développement des cel-
lules à bâtonnets situées au-dessous du tégument. Il n'y a que les
deux ventouses et la partie centrale du système vasculaire qui se
distinguent nettement, les premières parce qu'elles ne sont pas
pigmentées, l'autre par son contenu formé de globules fortement
réfringents. Les ventouses ont des diamètres de 0""'',045 et de
0""°,09, l'antérieure est entièrement sphérique, ainsi que cela a
déjà été signalé. Voilà tout ce que l'on peut reconnaître de l'or-
ganisation interne du corps de la cercaire à l'état mûr. La queue
est, pres(|ue dans toute sa longueur, parcourue par un gros tronc
vasculaire qui, près de l'extrémité caudale se bifurque en deux
branches qui ne tardent pas à s'ouvrir au-dehors. Au-dessous de
la peau de la queue, on distingue aisément une couche de tibres
annulaires, au-dessous desquelles il y a encore une couche de
fibres longitudinales moins fortes.
Pour analyser la sti'ucture interne des cercaires il faut jtrendre
des individus plus jeunes, chez lesquels le pigment et les cellules
à bâtonnets ne sont pas encore assez développées pour dissimider
le reste de l'organisation. Dans ces exemplaires (v. fig. 132) on
observe que l'organisation est identique à celle des cercaires des
formes voisines sauf les quelques différences mentionnées |ilns
haut.
l>a vie libre et l'enkystement de la cercaire n'offrent rien de
})articulier; 80NSINO rapporte avoir vu l'enkystement se faire aussi
dans l'intérieur de l'hôte intermédiaire même, ce que je n'ai ja-
mais pu observer.
— 192 —
•4. Développement embryonnaire de Distomum hepaticiuu
var. aegyptiaca.
Fipc. 117. 11^, 1.1. M.
La fré(|lU"iici' ihi Distomitm /it'jiaticum toujours on (|U;Hititôs nui-
sitléraldi's ma eii<ra>îé à eiitrei)reiulre anssi des cxjiérienres sur
riiihtoirc (lu (lévi'loppcnu'iit de ce ver. J'ai suivant la méthode de
Leitkart cultivé les œufs (|ui remiiliss;ueiit en (|Uantité ineroyable
la vésicule hiliaire des luttes. I)e cette manière, la formation des
embryons s'aecomidissait dans la durée d'une quin/.aine de jours
et suivant la même voie qui a été (djsenée et communi(|uéc aupara-
vant jiar ce .savant pour le D/'.itnuiniii hepaticitm de l'Kurojie. Les
embryons libres ressenddent également beaucoup à ceux de ce der-
nier et ne présentent qu'une seule différence : c'est (|u'oii leur le-
cnnnait un ^rermitrène tcnninal et ailliércnt à la paroi de l'cxtrc-
mité tamlalc dn corps v. ti),^. 11 Si.
• .Miant aux pliast-.-^ ultcrinircs des fniliryous je n'ai pu réussir
à les faire pénétrer qur dans la Lhiiimm ^«/«/fv/.s/.s- Ki;.\r.s, hôte
qui est toiUrfois troji rare i-n K;;yptc |iour (|u'il puis.se représenter
rnni<|U«- hôte interméiliairc de notre parasite Les expériences coni-
nn-neécs ont été interronipia-s à cause de mon départ pour le ("aire
oii je n'ai pas en I occasion de les recommencer.
5. Dovoloppoment probable du Monostoiniiin vorrucosiim
Fnf)Ki. (Notocotylo trisorialo Dikh). Cercaria imbricataLHs.
l'illK UA-IftO, |il. lit .
I>nn» de» /ii/tfihiia tmiariiinta (tUAY ( - Palmlinii iuijinrti Lam.)
pécliécM daUH IcH étan^jM den villa^n-s dcM environs de Leip/.i;; j'avais
rencontré uhhc/ souvent une cercaire de monostome que je croyais
devoir rattacher au Miinngtninnm attniiutluin \\. des cananis et
— 193 —
à laquelle je réservai le nom de C, imbricata à cause de sou aspect
fortement granuleux/ En Egypte, j'ai retrouvé cette cercaire assez
communément dans la Melania fiiberculata BOUEG. et cela dans
des circonstances qui me font soupçonner que nous avons plutôt
affaire ici à la forme larvaire à\\ Monostomum verrucosum FrôL.
Les raisons qui m'engag-ent dans cette voie sont d'abord les con-
ditions dans lesquelles j'ai trouvé d'une manière très éAndente les
cercaires et les vers adultes ensemble dans la même localité, et
cela d'une façon si positive que la cercaire ne se trouvait que dans
des eaux fréquentées par des canards, tandis que ces canards se
montraient tous infestés par les Monostomes etc. A l'appui de ce
rapprochement j'ajouterai aussi que l'organisation interne de la cer-
caire ne présente en vérité aucun trait qui ne puisse s'appliquer
à l'organisation du Monostome verruqueux adulte. De ce côté, la
réunion des deux fonnes en discussion ne trouve donc pas de con-
ti-adiction : la dénionsti'ation fait, toutefois, encore défaut.
La cercaire mûre a une forme tellement variable durant la
vie qu'il est bien difficile de la spécifier; après la mort, le corps
estovalaire, allongé, de 0"", 3 de long siu- 0°"",15^ — 0"",18 de large.
L'extrémité antérieure est arrondie, l'extrémité o])])osée échancrée
de manière à présenter de chaque côté une petit(» jtointe saillante
et assez remarquable (v. figg. 149, 150). La queue très mobile est
emboîtée dorsalement et a une longueur qui varie entre 0"",3 et
O^'^jG selon le plus ou moins de contraction. Elle est entièi-ement
incolore et se distingue ain.si du corps qui est o])a(iue et obsciu-ci
par la présence d'un pigment brun foncé et, en outre, par un grand
nombre de cellules kystogènes qui renferment des cor])Uscules ana-
logues à ceux des mêmes cellules chez les cercaires des Amphis-
tomes. Il n'y a que la ventouse orale et les deux pointes latérales
1. V. Looss, Zur Fingc, iiatli dcr Natur des K(iiiicii)arcucli.yiii.s etc. Sitz.-Bcr. d.
k. Siiclis. Gesellsch. d. Wissenscli. sitzinif^ v. it. .I:iii. I8ii3. p. -30.
MÉMOIRES. T. m. 2.')
— 194 —
p<istéricurc!?. moiitioimées ))lii.s haut, (jui sont claires par suite de
l'abseiiee des inclusions citées ci-dessus. La ventouse est spliérinue
et d'un diamètre de0°'°',04: les deux petites jutintes, observées du
reste déjà par XiTZSCH chez la Cercaria epheniera.' ont une struc-
ture sinjrulière (fig. Iftl). Klles a]>partiennent apjiareninient à la
face ventrale du corps dont la jtartie extrême fait de cha(|ue côté
un ]ieu .saillie en arrière .sous forme dun an;ile droit ou |>res(|ue
droit. l>aus la face au-dessous de cette saillie, on renianiuc un en-
foncement Icjrer «le la peau «|ui. partant du sounuct de 1 aniiic droit,
«élarffit jteu à peu en dedans de n)anièrc à représenter un trianjile
à iinfrles arrondis d'environ O""",!)!.') de iiauteur. Un fund ilc cet
enfoncement dermal. on voit s'élever une sorte de petite cloison
dirijcée vers le sommet (ti^. IjMi et <|ui sé)iarc le fond en deux
]M)rti<ms é;;ales. 'l'nnt i-ct orpme est rcvctu cxtciiciiicuicnt par la
cuticulr; puis on reniar(|iH' immédiatcmc?it au-dessous de celle-ci
une zone de cellules du parenchyme, cellules <;ranulcus('s. mais
dépourvues des liàtoniiets kystofrènes; c'est yrâce à elles (|ue les
p«-tits or;;anes se distin^ruent si clairement du restant tin corps i|ui
^•^t iiitNcur. <^uant à leur fonction, je suis porté à les considéii-r
c<iniMie dcH ap]>areils auxiliaires de la locomotion ou. pour mieux
dire, du ramjtement des cercaires i|ui s'en servent comme point île
fixation pendant l't-xtension (\v la partie antérieure du corps. ( 'es
«irjfalies scuddent donc être analojjucs aux soies des vers de terre
ou i\rn larves de <|Ueli|Ues diptères.
La partie antérieure du corps porte dcu\ taches nciihiires
nnin-H foncées au\<|Uclles s'ajoute |ilus en avant et prc.si|ue collée
à la ventouse une troisième tache noire formée jiar une fnrtc con-
c<'iilrution du pi;;ment Itruiiiioiràtrc ipii diiniiinc peu à peu vers
I. V. KrraaoN, B«*ilraic mt Infunnrii'iikiinili' «hIit Nnnirlii'nrliri'iliiiiiK 'Ici /.rrloirii'ii
unit ItaxillaHi'n. Nnni' Hrlirifl <!. Niilurf. lii'o-lliuh. Iliillr. m, II. i. Im|7, |). :,.>, l'nl. i,
Vig. !>\
— 195 —
les bords et la partie postérieure du corps. Enfin, on voit le corps
parcouru par deux traînées longitudinales de g-ranules fortement
réfringents, mais qui paraissent noirs à la lumière transmise. Ces
traînées finissent par disparaître en avant dans le pigment de cette
partie du corps, tandis qu'en arrière elles vont îi la rencontre l'une
de l'autre et semblent se terminer alors brusquement. Voilà l'aspect
extérieur de la cercaire. Pour examiner l'organisation interne
il faut choisir des exemplaires plus jeunes dont les cellules kysto-
gènes et le pigment foncé ne masquent pas encore les organes
(v. fig. 148). Dans ces exemplaires on peut voir faisant suite à la
ventouse un œsophage de longueur moyenne et sans bulbe pharyn-
gien, mais qui se termine par deux branches intestinales qui ne se
continuent pas entièrement jusque dans l'extrémité postérieure. L'œ-
sophage est croisé par le système nerveux déjà très bien déve-
loppé dont les nerfs ventraux postérieiu's peuvent être suivis jusque
vers l'insertion de la queue. On reconnaît plus loin le système
excréteur formé de deux canaux longitudinaux à parois évidem-
ment cellulaires qui se dissimulent en avant au-dessous du système
nerveux, mais laissent toutefois reconnaître qu'ils s'unissent près
du bord postérieur de la ventouse. En arrière, ils se fusionnent
pour former un tronc impair qui, après avoir parcourii la longueur
de la queue, semble se dédoubler de nouveau près de la pointe de
celle-ci et aboutir au dehors par deux pertuis latéraux. Cette ter-
minaison, cej)endant, ne se constate que très difficilement et je ne
puis la cei'tifier. Dans les cercaires presque mûres on trouve, de
plus, le pore excréteur du ver adulte déjà nettement formé : im-
médiatement au devant du passage dans la queue du tronc vascu-
laire imj)air, on reconnaît ces plis dis]iosés comme des rayons de
cercle (|ui caractérisent si bien hi partie terminale du système ex-
créteur du Monosiome verruqueux, ainsi ([ue nous l'avons vu plus
haut (v. fig. 119. 1)1. x). FinalcnuMit on réussit encore à reconnaître
— 196 —
K's juvuiicrs riuliim-iits ili'.s (»r<j:aiios «i^éiiitaux mius la fuiiuo d'un
amas de i-elluk's plus {rranuleuses. situé devant la Itifureation du
rmin- vasrulaire prineipal et entre les iHM'titms terminales des
hranilies de lintestin. En avant, eet amas cellulaire se emitinue
dan- un eordnn tonné des mêmes cellules (|ui linit par dis)»;uaitre,
à son tour, au-dessous de la liifurcation île l'intestin. En comparant
maintenant l'oiirainsjition de cette cercaire à celle du Monnstome
verrnquenx adulte, on se convaincra. Je crois, (pi il n'y a pas. en
vérité, de différences importantes entre ces deux orjianisations.
I.>es nourrices des cercaires ipii nous occupent sont des rédics
|on;;ues d'environ 1"'°'.2 et pourvues de deux appendices latéraux
«|ui ^'etfacent cependant plus ou moins dans l'âjte avancé tifr. 14G).
Elles otirent une ventouse allonj^ée de 0""",()7 de lonj;ucur sur
0"'",04r) de diamètre et qui donne accès dans un intestin relative-
ment lon}r. mais peu vaste (|ui s'étend ju.s(|ue vers le niveau des
appendices latéraux. En ;i;éiH'ral. il est |)roportionnellement plus
{fros dauN le jeune i\\rv (pie dans l'àjîc avancé, lor.s(|Ue le corps a
lieaueoup aujfinenté de vojinnc et (|Ue l'intestin a conscrv é sa gran-
deur ancienne. A peu ilc distamc cm arrière de la ventouse on
oliNcr\c (pidipu't'ois uiu" ouverture d'accoucliement. haiis les
rédies plu« ii;;ées, le reste <le l'or^janisation interne est pins on
moins ett'acé et disHimulé par des •Granulations de cunlciii janne on
lirun-jaum'itre ipii envaliissent la paroi du corps. ( 'est en rai.son
de ee t'ait <|Ue cette or;;anisation s'oltservc beaucoup micu\ tlans
Ii'M jfiineH rédies. On distin^^iu- ici un systènn' nerveux de t'nrme
lialùtuelle, un Mystènn- e.\erétenr donlile dont je n'ai cependant pu
fixer précisément les points d'eniiioncliure Les vaissc.iux scmiilcnt
n'être repréMentés (|Ue par an .-Mid aniériein' et po-téricarde clnupie
coté, (pli ne terminent Ions deux en des eiitornioirs ciliés de (» ,012
de lontfueur et i('*"'.()n| i|e larjretir à la liase. I,e yenni;;èiH' daim
la poinli- caudale ent parfois très aisi'-iiient tcciiiinaissaltlc.
— 197 —
En Egypte, j'ai toujours trouvé ces rédies contenant des germes
de cercaires; en Europe, par contre, il y en avait aussi qui con-
tenaient de nouveau des rédies, fait qui semble démontrer que le
cycle vital de notre espèce se compose de plus de deux g-énérations
et s'accomplit de la même manière que celui des Amphistomes qui
présente plusieurs générations de rédies.
Je n'ai pu, durant l'hiver, avoir assez de renseignements sur le
sort ultérieur des cercaires; le seul détail que je suis à même de
donner ici est que je n'ai jamais rencontré la cercaire à l'état en-
kysté dans des mollusques ou dans d'autres animaux d'eau douce.
Il y a donc des probabilités pour qu'elle s'enkyste librement comme
la Cercaria ephemera NiTZSCH, et parvienne dans son hôte défini-
tif avec les sédiments de l'eait que les canards avalent.
6. Cercaria distomatosa Sonsino.
(Figg. 15-2, 158, pi. XIV.)
Littérature :
Cercaria distomatasa spec. inq. Sonsino, Studi sui parassiti dei mol-
luschi etc., 1. c, p. 144.
J'assimile à cette espèce de Sonsino une cercaire que j'ai trou-
vée assez conmiunénient dans des Cleopatra hulimoldes BoURG.
pêchées dans les eaux du Delta et surtout dans les environs de
Kafr-ez-Zayat. Sur 100 exemplaires bien comptés de ce mollusque,
recueillis vers la fin du mois de septembre dans un canal jiarcou-
rant le village de Kufr-Bitcbeicli, il n'y avait pas moins de 98 in-
dividus ([ui furent trouvés infestés ])ar la cercaire; plus tard, je
l'ai trouvée ailleurs, mais jamais en aussi grande abondance que
dans ce village-là.
La cercaire ])i"ésente un certain nonil)ri' de caractères très in-
téressants (|ui semldent avoir coniplètcnuMit écluippé à SoNSENO.
— 108 —
Les iinurrires sont, autant ((Ue j'ai |iii mon i-onvaimic. tou-
jours des rédies qui o<TH|)ent en nombre eonsidéi-ahle et en chaque
dejrré de dévelo]qtement les orj;anes internes de leurs hôtes. Il y
a toujours, parmi elles. (lUelques-unes (jui contiennent dans leur
intérieur une nouvelle |a:énération de rédies (%. Iô2); la pluiiarr.
eejtendant. renferment des eercaires. mais je n"ai jamais trouvé
des rédies contenant à la t'ois des rédies et des eercaires. ce <iui
n'est pas très rare ailleurs. (^»uaiit à loroauisation de ci-s rédies.
il me semble utile de si;rnaler «[u'il n'existe ]tres(|Ue aucune ditî'é-
niiie rntre les rédies (|ui contiennent de nouvelles rédies et celles
i|ui jiroduiseMt des eercaires. si ce n'est qin- les |ireniièrcs seuililcnt
rester toujours i|Ucl(|Ue peu plus petites {|uc les dernières. Les ré-
die^ pro(luisant des eercaires arrivent jusqu'à une lon>rueur de
1",8, elles ont une forme cylindrique à bout postérieur iuiiiini et
quelquefois même pointtl et possèdent deux appendices latéraux
à p«u près à la limite du troisième et du dernier quart de la liui-
jrueur. SONSINO si;;nale. de plus, la présence de deux petites sail-
lies en arrière <lii bulbe bnecal. mais (pii. suivant mes observations.
n'o.\isti-nt pas; l'auteur a été peut-être induit en errcin- |»ar les
lèvres de l'ouverture d'accoiulH-mcnt qui font très souvent
saillie au dehors i fiff. M't'A,. Cette ouverture est située à une petite
tlistani-e en arrière de la iiouchc et a donc une position tout à fait
analo;r|||. ji crlle <|u'elle oeenpe haliituellement ailleurs. SuNsiNd.
par eontre. rapporte qu'il a vu uiir fois un |»ertuis dr sortie à l'ex-
trémité |Mmtérieure : c'est nnr erreur, à nioin> »|iic le pcrtuis ol»-
Hcrvé n'ait été artificiel et proiluit par um- lésion. La ventouse est
un |K-u allonjfée. lonjftie dr(l°",n7 et donne aerès ilaus un intestin
d'une étendue relativement eonsiiléraldr. cjir il allcinl |iri>qiic. dans
di-H rédien jriinrn et adultes, la racine des appendices latéraux,
mais jamais je ne l'ai vu s'étendre jusqu'aiiprèH de l'extrémité
|M»Htéricurc. ain^i qui- l'imlique Sonsino. Son trajet e-«t pins nu
— 199 —
moins sinueux, suivant les contractions du corps et selon la quan-
tité de nourriture qu'il renferme ; la couleur de cette dernière est
jaune ou rougeâtre, ainsi que le rapporte justement le premier ob-
servateur de ces vers. Derrière la ventouse et sur le côté dorsal,
on aperçoit clairement un amas de petites cellules qui représente
le système nerveux de la rédie; dans quelques exem])laires, on
voit naître de cette partie centrale des filets très délicats dont deux
se rendent en avant pour se terminer dans la région de la ventouse
et deux en arrière. L'un de ces derniers se rapproche de la face
dorsale et se dissimule bientôt dans les graniûations de la paroi
du corps; l'autre se maintient à la face ventrale et se laisse siiivre
assez loin. De temps en temps, il semble émettre des branches la-
térales qui sont trop fines pour pouvoir être suivies jdus lom. Ce
système nerveux est mieux développé que tous ceux que nous con-
naissons jusqu'ici chez les rédies; mais cela au reste est en parfaite
harmonie avec la grande mobilité de nos rédies.
Le système vasculaire est également bien développé. 11 est
double, comme cela se présente d'habitude, chez les rédies. 11 m'est
cependant impossible de bien signaler ses' orifices au dehors, car
je n'ai pas réussi aies distinguer d'une manière précise; ils semblent
se trouver sur la face ventrale et latéralement à une certaine dis-
tance en avant des appendices latéraux, ainsi que je l'ai dessiné
dans la figure 153 de la planche xiv. Le tronc impair qui en part
de chaque côté, est très court et se dédouble presque aussitôt en
un rameau ascendant et un rameau descendant. Chacun émet plus
tard une branche latérale et celle-ci, de même que le reste du ca-
nal principal, finit par se diviser en un nombre de capillaires à en-
tonnoirs ciliés. Il semble qu'il y a trois de ces derniers pour chaque
vaisseau, conséquemment six en avant et six eu arrière de chaque
côté. Les premiers se trouvent, assez rapprochés les uns des autres,
dans le voisinage de rextréniité antérieine du c()ri)s, rantrc groupe
— 20(1 —
dans la réjjion des appcndu-es latéraux. Los «.•iitnuiuiiis ciliés ont
nue lon^eur de 0"",02 et leur base est elliiisoïdale. ils mesurent
0"",012 sur O^^AKHi de «lianiètre ti«r. ir)4i.
Je ne veux au reste omettre d'attirer l'attention sur la ;i:rande
ressemblance que présente la strnctun> de eet appareil vaseulaire
avec celui d'un assez {rrand nonibn- de distonies adultes.
Quant il rap])areil re]iroducteur des rédies. eest-à-dire la
couche jrenninative t»u le ;:( iiiii<;t ne de la pointe caudale, celui-ci
ne présente rien de spécial iv. les tig-j;. l.")2 et l.");? .
Le développement des cercaires est cont'ornic à celui des
autres espèces; quand elles sont presque mûres, elles ont une lon-
jfueur de 0""..')5 fSoN.si.vo n'en indique que 0""".:î7) et la (|ueue a
0'"'°.4. Le cnqis est allonjfé. la moitié antérieure toujours sensible-
ment i)lus Jarj^e que la moitié postérieure. La ventou.se ventrale
bien dévelop])ée et musculense est située à é;rale distance des deux
extrénntés et dépasse un peu la taille de la ventou.se orale ((^"'.Ofi.ô
sur U""".»».'!?;. Le bord antérieur <le cette dernière est {rarni d'une
rantréc <b' points rét'rin;jents représentant les oritices d'un as.se/
g^rand nombre tic cellules ;;landulaircs. situées plus ])rot'ondément
dans le parencliynic et principalement à la liautciir du bulbe pha-
ryngien. La cavité buccale se cortinue ilans un canal assez étroit
et mince, de C^.OS — 0"".U4 de lon^fueiir qui tinit par cntrci' d.ms
le bulbi- pbarynfrien et serf prubablement ainsi de prépliarynx.
Immédiatement après le ludlM*. l'u-sopha};*- s°élar;rit linisqucnieut
et preMcnte (l'abord un iliamètre de (t""°.f)l: puis, (»"".(»."» un peu
|ilus loin, il Hc bit'urqiM- ilans les branches intestinales (|ni s'étendent
en variant quc|i|ni- peu de ralilire. jus(|Ue \crs l'extrémité du corps.
Le MVHti-nic n<-rNcu\ bii-ii \isiblc a la ^tnictuic halMlurlIc. I .c
HyMtème excrélcur abontit au dehors par des orilices douilles si-
tucH aux cotcM di- la partie initiale de lu qin-uc li^. I.'itîi. Le tronc
impair, trcM «étroit et pi-ii viHible ilans la i|u<'iic. s'élargit ilaii-< la
— 201 —
partie tenaiiiale du coq)» de manière à former une vésicule fusi-
forme de 0""",07 de longueur et qui donne naissance antérieure-
ment à deux vaisseaux ascendants qui s'étendent jusqu'à la hauteur
de la ventouse orale et se recourbent alors en arrière. Je n'ai pas
observé le restant des vaisseaux. Les entonnoirs ciliés sont très
petits et très nombreux, mais je n'ai pu me rendre compte de leurs
rapports avec les vaisseaux. En avant de la vésicule excrétrice et
entre les deux vaisseaux, on reconnaît assez difficilement, il est
vrai, un amas allongé de cellules plus granuleuses que celles des
environs, et qui semblent être l'ébauche des organes génitaux.
Au devant de la ventouse ventrale on remarque aussi quelquefois
im amas semblable, mais dont je n'ai pu observer la communication
avec l'amas postérieur; il représente apparemment le commence-
ment des ai)])areils terminaux des organes sexuels.
Le corps des cercaires immatures est presque opaque i)ar suite
d'un grand nombre de taches arrondies et dispersées autour de
toute la circonférence du corps, mais surtout sur la face ventrale.
A la suite d'un examen minutieux on reconnaît que ces taches
sont formées de cellules contenant des petits l)âtonnets, c'est-à-dire
de véritables cellules kystogèncs. Lorsque la cercaire est mûre et
assez souvent déjà à l'intérieur de la rédie mère, ces cellules
déversent leur contenu au dehors. Il semble alors s'amasser im-
médiatement au-dessous de la peau et donne à celle-ci une épaisseur
notable (v. fig. l.^fi) et un asi)ect tellement granuleux que toute
l'organisation interne ne peut être distinguée que comme au tra-
vers d'un voile foncé. Malheureusement, je n'ai jamais assisté au
moment de cette évacuation des cellules kystogènes, mais le change-
ment d'as])cct de la cercaire que produit cette évacuation est en
etfet des plus frapjiants. L'action s'accomplit toujours avant que les
cercah'es n'aient quitté leur hôte intermédiaire de sorte que l'on ne
rencontre jamais dans les cercaires ]i])res ces cellules kystogèncs
.MKMOIFIKS. ']'. III.
— 202 -
rciuiilk's. SuNsiXii ijui fiijxuale l'aspect taclK'té di-s tcrcaiios. mais
SJU18 avoir ap])areniment observé le than<;eiiieut décrit plus haut,
met les cellules kystojrènes en relatinu avec la t\)rmatioii de l'in-
testin parce <|Uc -les cercaires déptiurvues de ces cellules montrent
à leur ]»lacc l'intestin t'iirnu''>. Cette (•piuion assez étraufi-e est tout
à fait citntraire à la réalité, car l'intestin ne se fnrnic pas. mais il
ilevient simplenu-nt visilde à cette périnde.
La <|Ueue a une striuturc toute particulière. On rcmaniue à
première vue <|u'elle est assez l<»urtle et ne prend |>resipie nulle-
ment jiart aux mouvements de l'animal. Au-dessous de son enve-
loppe o.xtcnie on reconnaît une eouclic de tiltres annulaires très
minces, et intérieureun-nt. elle est formée pres(|ue entièrement par
un tissu conjonctif vési«uleux. In caractère très frappant est entin
la structure d»- sou extrémité. ( cllc-ci n'est pas amincie comme
d'habitude, mais a.ssez tron<|née. et montre un canal central qui
s'ouvre à la pointe et s'étend jusipi'à (l""".(i;) en avant. Il seiidde
recouvert par la peau externe et dans son voisina<ie. le tissu de la
ipleue est fonué de petites cellules ;rraindeuses et très distinctes
du reste du tissu conjonctif'. .le serais porté à xnir dans cet appa-
reil hin<;ulicr une sorte d'or;;anc ^rlamlulaire. surtout à cause di- .sa
conduite ultérieure. <^iuind les cercaires sont mures et ont »|uitté
leur Ilote intermédiaire, «dlcs ne na;;ent poini <lans l'eau comme la
plupart de leurs con^rénères. mais elles \oiif se fixer à la surface
•le l'eau à laide de cette pointe sin;;ulièie de la (|Ucue i \ . fi;^-. l.'iT);
là, rlles se meuvent en serpentant eomnie le.■^ tultificidcs de nos
eaux nnirécap'Uses. .S'il y a. <lans cette eau. des corps fixes et non
|i)is iiiobih'H. comme des plantes, des branclics d arlncs, etc.. elles
ne fixent à eeux-ej. nniis foujourM prè^ de la surface de lean. l'our
le>» observer au microscope. J'esHavais plusieurs foi», d en caiitinir
nvvv une pipette, mais junniis je ne réussis à en saisir cf. de plus,
elles disparainMiicnf font à eoup là. où un monnnt plus fut il \ en
— 203 —
avait en quantité. Je ne pus d'abord m'expliquer ce fait singulier;
mais ayant examiné à la loupe le bout de la pipette : je le trouvai
couvert de cercaires enkystées. Cet enkystement se fait eu
effet très rapidement, presqu'aussi vite que l'éclair, quand on trouble
les cercaires; mais il se fait aussi dans les conditions naturelles,
quand les jeunes vers ont passé un certain temps en liberté. Ils
semblent alors se laisser tomber au fond et s'enkystent sur le pre-
mier objet qu'ils rencontrent.
Le kyste de notre cercaire est aussi très singulier. 11 n"est pas,
comme d'ordinaire, arrondi et fermé de partout, mais il a la forme
d'une bouteille ventrue et ouverte en avant (v. fig. 1.58). Cette
forme du kyste a déjà été signalée par LuTZ^ comme appartenant
à une cercaire qui liabite la Melania maniensis Lea des îles de Ha-
waii et dont toute l'organisation et principalement la structure de
la queue est très voisine de celle de notre Cercaria distomatnsa.
Les deux cercaires se ressemblent donc aussi par rap])ort à la forme
de leurs kystes que LuTZ com])are avec raison à celle du cocon de
quelques clienilles de la famille des Saturnides et qu'ils présentent
en vérité. Je regrette d'avoir omis au début d'examiner avec soin
et de dessiner ce kyste; plus tard, dans les mois d'hiver, je n'ai
pas réussi à le retrouver de nouveau et voilà pourquoi je ne puis
en donner ici une description et des mesures exactes; le dessin,
figure 158, n'est fait que de mémoire. Mais évidemment le kyste
est formé aux dépens des matériaux déposés auparavant au-dessous
de la peau : si Ion fait sortir l'animal de sa coque, ce qui réussit
très facilement ])ar suite de la présence de l'ouverture naturelle,
on reconnaît (jue la peau est alors aussi mince et transparente que
dans les autres cas.
Qiiant à l'état adulte de cette forme intéressante de cercaire, je
1. Iatz, Weitcics* zur Lebensgeschiclitc des DiHnmn hepalicum. (,'entialbl. f. Bak-
tcriol. 11. Païasitink. xni, 189.3, p. 326.
— 204 —
n'ai pas, jusiiuà pivsfiit, une idée i)réci.se. l)'aboiiI, je croyais poii-
vi>ir la rapporter à la variété éjryptienne du Dishnna hejjaticum;
mais jteu à peu. eette idée a beaucoup perdu de valeur par suite
de l'existence de (pielques ditt'éreiices dans la structure interne.
au«>i l»ien (pi'à cause de mes expériences iiifnictucuses tendant à
faire |H'iiétrer les embryons libres du Distomnia hepaticum var.
igyptiaca dans les Clc(>i>ati(t (|ui. c(»nime on sait. liél»cr<;ent notre
cercaire. LUTZ émet, relativement à la tonne observée par lui. iliv -
|»otlièse fjile le distome adulte vit en liberté, ce (|ui c\itli(|Ui mit la
t'orme sin^^idière du kyste, permettant à tout nnimcnt la sortie du
jeune animal. .le diiis avouer ipie cette liypotlicsc. nuin(|uant de
t<jute analo<rie. ne me si-mldc pas tr«s probaldc. et le seul tait qu'on
a «jncb|ncl'<>is. liien rarementan reste. ol)servé en liltcrté des espèces
du ^^roiipc du / h'stunmvi clavatum Mknz.. à mon axis, ne ilénuMitrc
pas clain-mmt encore que ces animaux ont pa^Né tnurc biir \ le en
cet étal.
7. Corcaria pleurolophocorca Sons.
riC);. UO-Uo, |>l. Mil.)
Liftératnri' :
Cercaria pUurolophocercn So.nhino, Stiuli siii |iarassiti etc.. I. c.. p. lU'^,
Taf. xvin, li;r. 1.
.l'ai a.-'nc/, honveiit trnnxé cette cercaire ibms les caiix du l 'elt;!
et daUH le canal Malimudicli près d .Mexandric. mais seulement
danH In Mtliiiilii inljinnlntn Miii'Uti. et janniis dans la (,'l<<)j>(i(iii
IjiUniioidm .I|CK. oii elle fut observée par .'^iiNslNn. Ses nourrices
mmi, (l'apreM ce (pie j'ai oliHcrvé, toujours des rédies et, liien qui'
j'aie trouvé ce» dcrnièrcH à tous les dej^rés de dé\ fliqqieun-nt et
même tellement jeunes qu'elles Hciiddaiciil être nées à riiistaiit. je
n'ai JMIM réuNMi à en découvrir les hporncyntcM j;énératc-urs. .le n'en
— 205 —
ai pas non plus rencontrées qui produisaient de nouvelles rédies
exclusivement, comme l'a avancé Sonsino; ce n'est que rarement
que j'ai observé parmi les cercaires contenues dans les rédies mères
quelques rares rédies tilles, mais qui ne suffisent point pour expli-
quer le nombre énorme de jeunes rédies présentes dans tous les
cas. En somme, il ne peut cependant y avoir de doute que toutes
les rédies ne proviennent en dernier lieu d'un sporocyste résultant,
à son tour, de la transformation et du développement ultérieur de
l'embryon!
Les nourrices les plus jeunes que j'ai eues sous les yeux
étaient longues de O"™,!? en état de contraction; mais comme elles
sont très mobiles, elles peuvent s'allonger jusqu'à atteindre 0'""',35 :
bien entendu, en diminuant de diamètre en même temps. Le corps
est cylindrique et ne présente que quelquefois, dans le voisinage
de l'extrémité postérieure, deux faibles ébaucbes d'appendices la-
téraux qui dis])araissent entièrement plus tard. La ventouse est re-
lativement grosse, dans cette époque, un peu allongée et mesure
de 0'""',04 — 0""",045 de longueur. Au devant d'elle, la paroi du
corps va former une sorte de lèvre circulaire, capable d'être pro-
jetée en avant et même d'être retournée au dehors (v. fig. 141) de
la même manière que Leuckaet le signale ])Our les jeunes rédies
du Distomum hepaticum.^ La cavité de la ventouse se continue
dans un cœcum intestinal qui, en principe, parcourt presque
toute la longueur du corps (v. fig. 140). Il est le plus souvent
vide à cette époque et laisse bien voir les noyaux de son épithélium
interne. Entre la ventouse et le commencement de l'intestin, on re-
connaît le système nerveux qui se présente sous la forme d'un
amas de i)etits noyaux granuleux qui se montre traversé quelque-
fois par de fines stries qui se dédoublent latéralemcTit et corres-
pondent évidemment à des filets nerveux très délicats. Il existe
1. Lel'ckaut, Die l'arasitcn dis Mcnschcn etc. ii. Aiifl. 'riciiiiitodcn, p. 269.
_ 20n —
au.ssi un .systciiic excrétL'ur. mais je n'ai pas jui bien on ron-
statcr les rajjports.
I>ans ces rédies très jeunes, la paroi inrerne de la cavité dueor))*
est eiieore constituée i)ar une couche inégulière de cellules presque
uniformes qui dans l'extrémité i)ostérieure s'amassent un peu jilus.
Mais à mesure que les animaux croissent et aujiinentent de volume,
la cavité interne se dilate et on voit ali>rs apparaître des 1»our-
jfcons. tantôt latéraux, tantôt et le plus .souvent terminaux, (pii
vont se détacher petit à petit de la paroi et tomltcront dans la cavité.
I)ans les |iarois du corps, la ]>roduction de nouveaux «^fermes cesse
l)ientôt et la ;rcnération se localise et s'accentue dans la pointe
caudale qui se transforme de cette niaiiicre en un vciitalilc «icr-
niiffène.
Les rédies les plus frrosses que j'ai observées mesuraient jus(|u'ii
1'".."» de loiifriicur sur une épaisseur de (r^.'i. Elles étaient rem-
plies d'un ^rand nombre de f^crmcs dont les premiers formés étaient
déjà transfonnés en cercaircs milres. l/or<;,-ani.sation interne des ré-
dies athées devient de plus en plus méconnaissable l't ce n'est que
l'intestin qui se voit encore derrière la ventouse sons la forme
d'un petit appendice en fornu* de l)oyau: ap|)emlice qui. au lieu de
parcourir. c<imnie chez h-s jeunes individus, presque fonte la lon-
pu-ur du corps, n'en occupe plus que la (|uinx.iènn- ;'i lu \ in;;tiî>nie
partie.
Le corps des cercaircs possède, à létat Ar miitinilé. une ion-
jfueur de (r",27 et la «|Ueue (r",.'{2; le corps c.st allon^ié, plus
annnci en avant (|u'«*n arrière, d'une teinte liriniàtre opaque, tan-
dix i|Ue la qiu-ue est in*'o|ore et porte comme caractère préiloini
nunt une iia|;eojre latérale c\trêniement déliriite et lianspinrnte.
Klle montre toujours une plissure transversale (pli hIIVc | 'aspect
de Irèn tincM côfcK c|iarjfé«'K de soutenir la lamelle *\r la na;rcoirc.
<Mt même l'aMpecf de Hoics qui partent plus nu moins pcrpendicn
— 207 —
lairenieiit du tronc de la queue. Sonsino, eu eft'et, parle de ces plis
de la nageoire comme des «soutiens linéaires en forme de côtes»
ce qui n'est ])as conforme à la vérité. L'organisation du corjismême
est bien singulière. On reconnaît aisément dans la cercaire une
ventouse antérieure, mais je n'ai pas réussi à voir une cavité
interne de forme ordinaire et telle qu'elle a été dessinée par Son-
sino (1. c, pi. XVIII, fig. 1). Ce semblant de ventouse est transpa-
rent, de forme ovalaire et un peu atténué en avant, constitué par
un tissu fibreux à noyaux allongés, qui au-dessous de sa pointe
antérieure laisse apercevoir un pertuis exigu. Celui-ci se continue
postérieurement dans une fente longitudinale assez étroite qui ne
tarde pas à échapper à l'observation. Chez des germes de cer-
caires beaucoup plus jeunes (v. fig. 142), on réussit parfois à distin-
guer en arrière de rébauchc de la ventouse une agglomération de
noyaux qui a l'aspect d'un i)harynx en formation et qui est aussi
relié à la ventouse par une double ligne d'une extrême finesse;
mais, i)lus tard, je n'ai jamais pu en retrouver de trace, ni de ce
semblant de ])]iarynx, ni de sa communication avec la ventouse.
Immédiatement derrière l'extrémité antérieure, la jieau du corps
s'applique contre cette ventouse et forme un rebord annulaire; la
\entouse même est susceptible de se retracter entièrement en de-
dans de ce pli (v. fig. 144) ou d'être projetée en avant (v. fig. 143).
Dans la région antéi'ieure du corps, on aperyoit, de ])lus, deux
taches oculaires noirâtres portant à leurs sommets une lentille
réfringente. La moitié postérieure du corjjs est obscurcie et ren-
due oi)aque par la présence de chaque côté d'une série de cel-
lules glandulaires très grosses qui viennent presque au contact
les unes des autres dans la ligne médiane. C'est déjà à l'état du
développement de la cercaire figurée sub n" 142 que l'on remarque
le commencement de la formation de ces cellules, qui, cepeiulant,
nian(|Uent enc()re de conduits d'excrétion. Dans le cours de la
208
formation iiltérioure du corps. <m voit ces cellulos s"a«rraiulir forto-
ineiit. (levi'iiir de plii.s en plus «rranuleuses et émettre ehaeune eu
liant un eanal séeréteur (|ni semble déhi)Uclier dans le toiid du pli
annulaire <|ui «-ntoure le sommet de la ventouse. .lusqualdrs. les
eellules }rlandulaires sont encore à jteu ])rès spliéri(|Ues: mais en
continuant a h'afriîiudir. elles arrivent à se t<uu-lier (tijr. 14;'>i. iniis
à 8c ]»resser les unes contre les autres et tinissent jtar aci|uérir
une tonne allonfrée dans le sens transversal. Leur protoida.sma
est alors fortement ;rranulcux et laisse difticilcmcnt reconnaître
encore les noyau.x. Il ne i»eut «ruère y avoir de doute ((ue ci-s or-
^ane8 ne représentent de véritables iflandcs. ;m;iloj;ucs à celles
<|UC l'on rencontre si fréipu-mnicnt dans le corps des cercaires:
SoXSINo. l>ar contre. .scuil)lc incline à les rattacher aux cellules
kyHtogènes ce i|iii me p:ir;iit erroné. Tandis (|Uc les cellules, dont
il vient d'être (|Ucstion. se trouvent plaiécs tout contre la face
ventrale t|u corps, la face dorsiilc de la moitié antérieur»- est «»ccu-
pée par d'autres cellules beaucoup pins petites, luais éjralement
tjranulcnses v. fi};. 144*i et <|iii sont dépourvues de conduits d'ex-
crétion. Kllcs sont très difficiles à obsi-rver et représentent pt-nt-
étre dcH eellules analo^rne.s aux ccllidcs kystop'ncs. mais je ne
jMliH le ceilifi«'r.
Le «y Ht c me excréteur connuence à se former de très lionne
licure. A létat représenté dans la fi;rin-e 14"J. il offre déjà une ca-
vité notable, située en avant de la racine de la ijUcnc. cl dont la
paroi est fornu'e par des cellules épitliéliales liasses, nmdéécs,
uihIm miin limites diHtinctes. <,»uoi(|ne je n'aie pu distin}ru»'r aucune
trace de vaisHcaux et <rentonnoirh ciliés, je suis pourtant sur d'a-
voir affaire ici à la véMicule «•xcréfrice par hiiilc de sa >;ramlc les
hcmbltincc avec celle de la ( 'l'i-rarin inimtrn UV. I''ll... l'orme lar-
vaire du Jji.ifiimiim ;ili>fii]itiriiiii de i|UelipieH |ioihsoiis d'caii douce
de rKlIfope. l'IuM tard, les eilliibs de la paroi de l;i vé-iride
— 20!) —
s'agrandissent, elles vont s'isoler davantage les unes des autres
et, en même temps, de petits granules fortement réfringents sont
déposés dans leur protoplasraa. C'est ainsi que la vésicule finit
par apparaître, dans la cercaire adulte, sous la forme d'une cavité
ovalaire et un peu échancrée en arrière, située immédiatement en
avant de l'insertion de la queue. Sa paroi fortement granulée et
très réfringente se compose d'un grand nombre de petites cupules,
faisant saillie en dedans (fig. 144). En avant et contigu à cette
vésicule on aperçoit encore un amas de petites cellules granu-
leuses, amas qui est compris entre les séries latérales des glandes
décrites en haut et qui représente l'ébauche des organes géni-
taux. Celle-ci se sépare, du reste, très vite du parenchyme du
corps (fig. 142).
SONSINO considère la vésicule excrétrice comme une ventouse et
assimile la cercaire à une espèce d'Amphistome ce qui est toiit à
fait erroné. Mais, à quel genre, ou à quelle famille des Tréma-
todes digénèses ap})artient la forme à laquelle cette cercaire fait
j)artie? Je l'ignore; je ne connais jusqu'ici aucun Trématode di-
génèse dont la ventouse ventrale fasse défaut, dont la ventouse
orale soit construite d'une manière aussi singulière et qui enfin
semble manquer tout à fait d'intestin. Il est par suite très re-
grettable que je n'ai pu, malgré tous mes etïorts et malgré la fré-
quence assez grande de la ceivaire, obtenir quelque donnée sur son
état définitif. Je ne l'ai pas non plus observée en l'état enkysté,
ni dans des mollusques ni dans d'autres animaux aquatiques. Il
semble donc ])robable ((u'elle ne s'introduit nullement dans un
hôte auxiliaire pour parvenir avec cehii-ci dans son hôte définitif,
mais qu'elle s'enkyste librement et qu'elle est transportée dans le
milieu convenable à son développement avec les sédiments de
l'eau comme plusieurs de ses congénères. Il est enfin possible
qu'elle s'introduise directement dans son liôte définitif comme k^
— 1>1(I —
fait la Cercaria cn'.-<tata De LA \"ai,. avec la(iuello la Ctrcario
pleurohphocerca montre au moins une certaine ressemblance par
rapport à quelques particularités de la structure interne.
8. Cercaria vivax Sons.
iFigg. 16^-177. pi. x% '
Littt'ratnrc :
Cercaria pitar !Sonsi.n<i, Stiicli .«ui parassiti etc.. 1. c |i. Ki'^. pi. .wiii,
fig. 2.
Cercaria vivau- S<>nsiso, Svilii|)|Ki, ciclii \ilali- c ospite iiitormcdio delhi
Bilhinzia haematuhia; AjLrfriimta alla piviodonte nota.
l'roeessi verli. drlla Soc. Tusc. ili Se. iiat. .\iiiman/a
dfl 21 ^reiuiaio 1H!»4, p. 4.
( elle «crcaire très intéressante et éni;;niati(|nc à plus d'un
éjçard. prend naissance dan.s des sjK>rocystes que l'on trouve, «n
Kifvpte. en nondirc cnnsidéraltle dans les cavités brancliiale et
viHcérale de la Cleopatra (jntnnuidr.t .Il<'K. Kn Tunisie, rlle a été
(»b»cn'ée par Son.sino dans ce niénu- nmllu.squc et. m outre, dans
lu Metanopsis jjrnnnorsn L.
L'embryon de l'espèce inconnue, à laquelle la eereaire appar-
tient, H*introdiiit, pour eoutintu-r son cycle vital, dans la cavité
brancliiale ilu mollusque en qin-stion oii il se transforme en un
hporocyste. ( 'e sporoeyste que j'ai rencontré plusieurs t'ois et à
diffcrentH dejçréH de dé\cloppemcnt, mais toujours isolénieiit lians
la ré(rion indiquée plus liant, produit par lioiir^feonnciiieiit interne
une nouvelle jj^énéral ion de sporoe\h|es qui s établissent
d'nlMird à côté de leur mère dans la ea\ité braneliiale: plus tard.
cependant, ils < Dnimem-ent à pénétrer dans la cavité viscérale
qu'iU rciiiplisseiil de plus en plus, l'.li inéiiie Icnips, le sporoeyste
m^rc* H'Mfrnuidit t'orteiiient et aii^^nieiile ^llrl<•||t en |on;;iienr de
— 211 —
manière qu'il atteint 4'"'", 5, tandis que son épaisseur reste tou-
jours plus petite (0"'", 1 environ). Malheureusement, j'ai omis
d'examiner convenablement le mode de la formation, dans ces
premiers sporocystes, des sporocystes filles, ne les ayant trouvés
qu'occasionnellement et, comme je l'ai déjà dit, toujours seuls et
isolés. L'exemplaire le plus âgé, représenté dans la figaire 162,
avait déjà les parois du corps entièrement obscurcies par une in-
finité de petits granules qui paraissent très souvent dans l'âge
avancé de nos animaux, et ne contenait encore que quelques rares
germes qui ne se reconnaissaient (^u'au moyen des plus forts
grossissements pour des sporocystes complètement formés. C'est
ainsi que je n'ai pu avoir des renseignements sur la première for-
mation des jeunes s])orocystes ni sur la manière dont ils effectuent
leur sortie du corj).s de leur mère.
Les plus jeunes sporocystes filles que j'ai trouvés d'ailleurs,
sans pouvoir en découvrir la mère, ont une longueur d'un peu plus
de 0'""',3 (v. fig. 163); ils représentent des tubes cylindriques
extraordinairement mobiles dont l'extrémité apparemment anté-
lieure porte un i)etit bourgeon rappelant l'aspect de la papille
céphalique de beaucoup d'embryons, tandis que l'extrémité opposée
est un peu amincie et simplement arrondie. Un autre caractère
important de ces sporocystes filles consiste en ce qu'ils présentent
des anneaux très réguliers par suite des élévations de la peau qui
entourent le corps comme les cercles d'un tonneau. Il n'y a que
les régions extrêmes antérieure et postérieure qui n'offrent pas
une telle conformation. La paroi du corps est composée, au-des-
sous de la peau, d'une couche de fibres annulaires très serrées les
unes contre les autres et d'une couche plus interne de fibres lon-
gitudinales. Finalement, nous rencontrons une couche de cellules
irrégulièrement disposées et mélangées à un très grand nombre
de petits granules réfringents qui rendent de plus en plus mécon-
— 212 —
iiaissiiltk's k's ci-lluli's môuifs i-t qui tliniimu-iit souK'niont au-
(U'ssous (les c'k'vatioiis fiivulaiivs sifriiaK-rs iilus haut. Ils aug-
niiMitt-nt. au ntiitraiiv. tuitoiiicut tlaus li-xticuiik' autérioure qui
ne pt-niu'l jtas do (listiujrui'r (k's ci'lluk's. Mais à part ih's ja-tites
(littôaMui-s. la n>u»-lu' ci-llulairr iutenio ontiôiv est tout à tait uni-
forme vt ne ïuoutre eu aucun lieu des ditîerenees sensiliks.
Le reste des orf^aues internes est re]wésenté. eliez ces ji-uncs
8|)on>cyste.s. par un système vasculaire qui ne se laisse qu'assez
rarement observer dans toute son étendue. Les deux ]M)ri's excré-
teurs semblent oc«-uper une position tout à fait postérieure et sont
très rapprochés l'un de l'autre. Ils débouchent chacun dans un
canal vasculaire uni(|Ue; ceux-ci .se bifurquent bientôt en tleux
vaisseaux dont l'un reste dans la ré^iinn pustéricure. tandis que
l'autre renuiiite en avant et ne se ttriniin' qiic diiiis K- \(ii>iiia;ic
de l'extrémité antérieure. Ces deux vai.sseaux tinis.sent i)ar .se di-
viwr en trois capillaires terminés par des entonnoirs ciliés de très
|)etite taille. .le crois avoir reconnu une fuis cette (l'iifuriiiatidii de
ra]»pareil excrétenr d'une manière précise (v. ti;^. 1 •!.>): dans la
plupart d»'s .spdiiK ystes. ce|)endant. cela n'est pas très évident.
11 existe, de plus, un système nerveux, auquel, ilu reste, on
doit s'attendre a priori si on tient cunipte de lixtrêine nioltilité de
nos vers, mais je n'ai pu le distin;riH"r que sur des individus assez
Agé« (v. fig. 164). Il est situé dans la parni ilii cni ps et semlilc
constituer un anneau tout près de la pninte antérieiiri-. hans la
tijfure citée je n en ai représenté <|Uc la |iartie droite et. poiu' la
«•larté. j'ni re|»résenté la paroi du corps de prntil. Cet anneau émet
des nerfs Inn^^itudinaiix. huit ap|iareminent. dont quatre se rendent
en avant et quatre en arrière. I<es quatre nerfs antérieins, aussi
bien que les postérieurs se distribin-nt dans le corps de uuinière à
offrir deux dorsiiiix et deux \entrau\. Tandis que les lu-rfs an
térieiirs sont bien viti- niasqiu's par les ;rniiiidationH île la partie
— 213 —
céphalique, on réussit à suivre les nerfs ixistérieurs sur une assez
grande étendue, quelquefois même jusque dans le voisinage de
l'extrémité terminale. Ils émettent, siu' ce trajet, des rameaux
transversaux assez nets, qui se dirigent vers le dos aussi bien
que vers le ventre. Les points de départ de ces branches trans-
versales sont situés à peu près à la même hauteur, mais jamais
je n'ai pu constater leur réunion. Néanmohis je suis porté à ad-
mettre une telle connexion qui fournit, du reste, une grande ana-
logie entre le système nei^veux de nos sporocystes et celui des
vers adultes.
Chez les sporocystes un peu plus âgés, on reconnaît enfin un
autre caractère qui ne se manifeste pas encore dans les individus
très jeunes. Ce caractère consiste en une petite fente ou ouver-
ture très nette, située sur la face inférieure et directement en
arrière de la pointe céphalique, au même endroit, où existait la
papille qui est maintenant complètement disparue (v. figg. 164,
165). Cette ouverture est surtout visible lorsqu'on regarde l'ani-
mal de côté, et qiielquefois on y aperçoit même une ligne distincte
qui est la suite de l'ouverture externe et qui débouche dans la
cavité interne du sporocyste. En somme, il semble que cette ca-
vité a une communication directe avec le dehors, comme l'ouver-
ture d'accouchement des rédies; nous verrons plus loin en etïct
que l'existence d'une semblable ouverture est presque jusqu'à un
certain point nécessaire à nos animaux.
Le contenu des plus jeunes sporocystes ne se comjjose, autant
que j'ai ])U m'en convaincre, que d'un nombre de corps germina-
tifs qui se meuvent librement dans la cavité et changent de i)lace
suivant les mouvements des vers. Leur forme présente des diffé-
rences frappantes quoique leur taille soit partout à peu i)rès la
même et ne surpasse pas 0""",03 de diamètre. Un certain nombre
en est .s])liérique, com])osé de cellules uniformes à noyau granu-
— 214 —
loux et iKtssèik' k' ]ilu!s soiivi-nt uiu' tloublo i'iivcliiii|to (rllulaire
(tip. 1(j9;. Chacune tk' ces enveloppes n'est formée que àc (|uel-
ques rares cellules dont les noyaux font saillie, d'une manière
très nette, en dehors de la face intermédiaire: ceux de l'cnv idoppe
externe en dehors, ceux de l'interne qui sont, en outre, plus dif-
ficiles à voir, en dedans iKCH et K( M de la tijiure K!;»! : Les
corps ^fcrniinatifs itré-sentent donc, dans cette phase, la mcnie
particularité que j'ai déjà olt.servée. il y a quelques années, dans
les stades coircspondants d'autres espèces de Distonies.' lue
autre portion des «pennes contenus dans les jeunes sporocystes
s»' montre divi.séc par une eloison médiane ifig. 170). tandis (un-
ie reste est composé très ncttenu'Ut de trois ou menu- de ipiatre
scfTinents distincts iv. fi;;. 171 >. Tous ces ^^cnncs divisés en
»e.j;nH'nts sont enveloppés extérieurement par une iiean eellnlaire
connnunc. la mémt- (pie nous avons rcncontréi- dans U-s •;ermes
non sepuentés et il n'est point rare que l'on en apcn.oive encore
le» noyaux (KCK. fifÇ. 17(>i. .\ part «-ctte enveloppe externe,
chaque scjrnu'iit possède um- cnvel<qq»c projire. f<trinée de la
même manière que dans les autres eas et dont les noyaux t'ont
hiiillie en dedans l'fi^ftJ. 1 7n. 171. I]( '.i . .Malheurensenu'nt. je n'ai
j»u Jet«'r (pu-lqne lumière ^nr le sort ultérieur île ces ji-crnu's seg-
mentés, nnii» il est prohalde toutefois, (pu- les segments vont se
héparer idns tard et fornu-r chaeiin d'eux un germe.
( 'ommc je l'ai déjà nu-ntionné. je n'ai riMicoiiiré, parmi les
germes «h-s spororocystcH très jeunes, d'autres différences noialdes
que eelles dont il vient d'être question: il faut cepenilant avouer
que le nomhr«' ohnervé des hporoeystes de ee gt-nrc a été fort
restreint et «pi'il «sf jiar conséquent fort |inssil(le que qnelqins
IrnilsdrleiirorganiHiition m airnt érhappés, de mémcqinje n ai pn
I ». Il*4fii, Hrfinu'n KI«<iiM>n mi'l iiriliiiiiiKi'ii "l<'« lliliTroirlicii, rmiintixli'n. |i "Ih,
— 215 —
voir les phases initiales de leur formation. Or, chez des sporocystes
un peu plus avancés, on remarque toujours parmi les germes
libres un organe semblable à ces germes et également libre,
mais représentant un véritable germigène libre. On sait que
jusqu'ici l'existence d'un semblable organe n'est pas entièrement
admise : Schwarze' qui avoue franchement s'être livré à ses re-
cherches dans le but de constater des celhdes germinatives libres,
signale une véritable «couche germinative interne» («Keimlager»),
mais qui n'existe pas bien certainement. L'auteiir même est assez
laconique par rapport à ce point et ne donne aucune preuve cer-
taine de son assertion. Plus tard, Ceeutzburg'^ crut avoir vu chez
les rédies du Distomum ovocaudatum VuLP. des germigènes libres
et qui n'adhéraient à la paroi que par quelques filaments. Mais
ces germigènes ont, ainsi que j'ai bien pu m'en convaincre, une
origine fondamentale pariétale et restent, en outre, tixés à la
paroi pendant toute la vie, quoique ce ne soit que par quelques
rares fibres. Le germigène de notre sporocyste, par contre, est
tout à fait libre; et se trouve tantôt par ci, tantôt par là parmi
les germes et change de place avec ceux-ci suivant les mouve-
ments de l'animal. 11 ne m'a pas été donné d'assister à sa for-
mation. Malgré qu'il soit presque sûr qu'en principe il prend
naissance de la jiaroi et qu'il devient libre de très bonne heure, il
est ])ourtant nécessaire de connaître précisément cette origine pour
comprendre ses rapports avec les germigènes demi-libres des
sporocystes du Distomum ovocaudatum, cités plus haut, et avec
les germigènes pariétaux que nous sommes habitués à observer
dans la plupart des formes nourrices des Trématodes. Pour le
1. ScinvAiinK, Die postcmbryoïmle Kiituii-kliiii^ dcr 'J'rpiriatodcn, Zeitsdir. f. wis-
senscl). Zool. xliii, 1886, p. 48.
2. CiiEirrziiuHo, Untersuchuiipi'u lilic-r dcu l!:iu iiiid dit' Eiitwickluiig von Dht.
ovomiidatum Vui.p. Dissertât. I.ci|)7,ijr ]8iiO, )). 2.">.
21 fi
moment, jv tl«is doiii- Inisscr. à mon o-raïul ii'jiivt. ro |>niiit dans
le vajfue.
Le {j^ermi^èiie libre îles siMunevstes de la Cercana viva.c
(fijç. HÎ8) est un eorp.s ovalaire dont une moitié est reetmverte par
un grand nombre de germes à différents degrés de dévelojjpement
et d'isolement. 11 a un diamètre de (r'M)') en moyenne et se
montre reeouvert postérieurement par une enveloppe cellulaire
semblable à eelle des gcnnes. Cette en\ eloppi- tonne une sorte
de gobelet dont le fond est rempli ]tar des noyaux granuleux en
suspension dans une unisse protoplasnii(|Ut' sans limites eellulaires.
Vins on s'avance vers l'ouvi rtnrc. plus les noyaux deviennent lUs
eellub's distinctes et isolées, pourvnes dune eouelie toujours erois-
santr de proto)dasma byalin. Finalement, le contenu du g(»belet
scliniinc par l'onvcrtnrc de (■clni-ci it des lois, les eellides eoni-
mencent à se transt'ornier en des germes. On réu.ssit ainsi à ob-
server la tonmitioii de l'envelopiie externe (v. 1, tig. l(!Si, le dé-
but de la .segmentation et la fonnation île ri-nvcjoppc interne (2 et
y> de la même figure jus(|iià ce (pie les gcinics atteignent la
forme signalée en liant «-t ipiils i|uitteiit le lien di' leur nais.sanee
(3) jxnir rej<»indr«' ceux qui Hottenf déjà dans la cavité.
A la suite de cette production continu»' de nouveaux germes,
le nonibn- de ceux-ci augmente rapidement et. «-n même temps,
le H|K»roeyste croit considéiablcnieut de façon »|u'il arrive iiiciifot
à une longueur de i|uel<pn's millimètres il ; SviNsino rapporte
en avoir vu même de ti'"'" de liuigucini. La nndiilité augineiite en
core de sorte iple les vers, par l'aspect aniielé de leur corps et
leUrM uioiivementH vifs, rup|ielleut dans cette époipic en ctfet de
petits AnnélidcM, comme SoNSINO le fait observer. .\ mesure ipic
le H|MirocyHlc lui niénn- n'agrandit, les geinics t'uiiiiés en prciiiiei
liuu, m: transforment en des ecrcaircH.
LfMeC'rcair«-H. .l'ai figuré trois |(|iascsdece développement dans
— 217 —
les figures 172 ù 174 qui se comprendront facilement après ce
que nous avons appris de la conformation de ces êtres. On voit le
corps germinatif, anciennement rond, s'allonger et la partie posté-
rieure se rétrécir un peu et présenter une échancrure terminale,
le rétrécissement signalé augmenter au point d'établir une sépa-
ration entre le corps et la queue. On peut voir également l'éclian-
crure terminale se creuser et donner naissance aux branches de
la queue; on voit, finalement, apparaître peu à peu les i)reraières
ébauches des organes internes, de l'intestin, du système nerveux,
de l'appareil excréteur etc. C'est d'abord seulement ce dernier
appareil qui ne marche pas sur les traces habituelles.
Le système excréteur commence de très bonne heure à se
constituer et rei)résente alors deux vaisseaux sini])les qui abou-
tissent isolément aux côtés de l'échancrure de la queue en forma-
tion. Plus tard, alors que la queue est bien séparée du corps,
chaque vaisseau se bifurque dans la partie postérieure du corps
définitif; tous les quatre vaisseaux se dirigent en avant et se ter-
minent en pavillons vibratiles exigus. A mesure ([ue le corps
s'agrandit, les vaisseaux s'allongent en avant, tandis qu'en même
temps les deux vaisseaux internes de chaque tronc original se
rap])rochent l'un de l'autre dans le plan médian. Un peu plus
tard, dans la phase figurée sub n° 174, leurs parties antérieures
sont fondues en un tronc unique (CEM) ; plus en arrière, les deux
vaisseaux d'origine viennent se réunir également par suite de la
séparation avancée de la queue. Dans la queue même, les canaux
excréteurs restent isolés beaucoup plus longtemps, mais enfin ils
s'unissent aussi et ce ne sont plus alors que les parties terminales
(|ui restent séparées et dont chacune parcourt une des branches
de la queue i)Our déboucjier tout })rès de sa pointe. En même
temps, les I)ranches externes des anciens troncs principaux su-
bissent à leur tour des modifications : A ]kh\ près à la hauteur de
MÉMOIRES, T. III. -JM
— 21S —
la l)itiHTatii)ii tUs luaiuhr.s de l'iiiti-stin ils m' divistiit en driix
ranu-aux dont lim miitinue à se rendre en avant, tandis cjne
l'autre se dirijre transveisiilenient et vers le plan médian oit il
vient à la reneontre de eelui du coté ojtposé. Ia' canal transversal.
fonné de cette manière, retjoit. dans le plan médian à peu près.
le vaisseau impair formé par la réunion îles deux Inanclies in-
ternes (les vaiNM-aux jiriniipanx orifiinaux i v. ti};-. 174». Ce système
vasculaire ditt'ère donc notaldcnunt ihi type ijUc nou.«> .sommi'S
liabitués à rencontrer si ;;énéralenient ciie/. les autres Trématodes
di{;énèses. Il faut ajouter uiu- autre ilitférenee (|ui. cep»'iidant.
n'e.">t |ias aussi importante <|Me la première et qui porte sur le
.système vasculaire de la (|Ueue. ( elui-ci est niarqué par la pré-
sence de trois pairs d'entonnoirs ciliés (v. fi^ji'. 17."). 177i: ce
nombre est le plus élevé (pu- j'ai observé jusipiici, tandis »|ue
l'existence même, dans la queue, d'entonnoirs ciliés .se manifeste
aussi elle/. i|Ueb|Ues cercaircs euroiiécnncs sur lesi|uellcs je re-
viendrai une autre fois, hu reste, i-es entonnoirs ont déjà été oli-
Hcrvés et si;;nalés par SuNsiNi» dans la .seeointe notice. iiiili(pn''e
plus liant; dans la prendère. il n'en fait pas eiK-nn- mention.
(Quanta la cercaire mûre, sou corps .1 une lon;;ueiu' de d ',L'N
à la)|Uelle \ieMt s'ajouter ccdle de la queue i|Ui est de (>""", S.
l'reHi|He toute la moitié postérieure de la i|neue est femlin- en
deux braiiclies qui se continuent sans articidation a\ec le cor|)s,
ainni que cela a déjà été obser\ é par SiiNslNd. l/or;;ani.satioii in-
terne de la cercaire cMt asKe/, intéressant»-. La peau <st ornée de
piquants exirèmcmeiit délicats qui deviennent plus évidents et
•anit très réfrnlièremcnt disposés dans les cn\iron> de ronvcriinc
bneciile surtout. Au ilessoiis de la peau on iceunnail leiixelniqu
iiuiMeuliiire constituée par un système de tibres annulaires trè.s
nelIeH et un syMlème de tilires lon;:itndinalcs moins fortes. Le
pnreuelivnH* eM ciicoir tout à tait crllidnire et niiitiUMie. a Tex-
— 219 —
ceptioii des bords de la moitié antérieure où on reconnaît, à l'aide
de forts grossissements, des corps singuliers. Ils représentent des
tubes d'une longueur de 0""",02 contenant une matière jaunâtre
et qui est un peu plus réfringente que le reste du parenchyme,
mais ils n'oiïrent pas de trace de noyaux et se suivent à égales
distances les uns les autres. Ils se dirigent assez obliquement en
arrière; leiu-s extrémités de ce côté sont généralement un peu
renflées, tandis que les antérieures un peu amincies s'attachent
toutes à la peau (fig. 176 GlCu). Ils ressemblent tellement à des
cellules glandulaires que, quoique je n'aie réussi à leur découvrir
ni noyaux ni orifices externes distincts, je suis ])orté à les consi-
dérer comme des glandes cutanées. La moitié postérieure du
corps en est tout à fait dépourvue.
La Cer caria vivax possède deux ventouses, mais la posté-
rieure est si petite et si transparente qu'elle échappe très facile-
ment à l'observation, comme cela est arrivé à SoNSiNO. Elle se
trouve à peu près au milieu de la longueur et a elle-même un dia-
mètre de 0"°',02. Quant à la ventouse orale, son ébauche ne
diffère nullement, dans la phase évolutive de la figure 174, de
l'état normal de cette période. Chez la cercaire mûre, par contre,
cette ventouse est construite d'une manière si aberrante de sa
forme habituelle, qu'elle n'en est presque pas une. Au-dessous de
l'extrémité antérieure du corps, on aperçoit une très petite ouver-
ture qui représente l'ouverture buccale; elle se continue en ar-
rière dans un canal très mince, qui ne tarde pas à échapper à la
vue. Le contour externe de la soi-disante ventouse est rei)résenté
l)ar une couche formée par une masse finement striée dans le sens
de la longueur qui ra))pelle la forme d'un gobelet ouvert en avant
et dont le bord antérieur est eu contact direct avec la ])aroi du
corps à une petite distance en arrière de l'extrémité cé])liali(iue
V. fig. 17f)|. En dedans de ce gol)eIet aucune trace de nniscles,
— 220 —
comme cela se voit d'iiabitinlc : à leur phu-e on reconnair anté-
rieurement (les noyaux coninie ceux du iiarenchyme. plus en ar-
rière, au contraire, des fonnations (|ui semblent être des «glandes.
Ce sont, en etïet. de véritables cellules nueléécs. placées trois ou
quatre de elia(|Ue enté, à contours irréfjuliers et à contenu léjifère-
ment «rranuleux. Elles ont un diamètie maximum de ()'"'"'.0l.">. les
noyaux mesurent (.("".(K).") et cliacune de ces cellules émet en
avant un prolonfrement entièrement. analo<jue aux coiulnits di-
sécrétiiMi des ^rljmdcs cépliali(|ucs des autres cercaires. Mais quaiit
à ce <|u'il advient de ces conduits, je li^rnore. n'ayant jamais
réussi il déconvrir <|Ucb|Uc trace d'oriticc. Les interstices i-ntrc
c«'s jrjandes ne peuvent ctre rcm]>lis (pie par un li(|uide charriant
un jjrand nombre de petits ^ranuics rét'rinjri-nts. car on voit ceux-
ci transportés dans la masse li»|uide çà et là avec les monvciiuiits
du corps. Au tond du ;;<ibclct. tinalemcnt. et ]»rcs de la face dor-
sale, on aperçoit parfois un petit tmii ipii scmide donner dans le
]»liarynx très net et entièrement noniial de notre \cr. il a un
diamètre d'à peu près ((""".(l."! et est snivi pres(|ii'iinnic(iiatcnient
par la bifurcation de l'intestin: je ne lui ai jamais observé le
double bulbe «|U il posséderait d'après S(tN.siNo.
I/inti'stin i«c reman|iie au premier coup d'icil par la grande ré
frinjfen<"c de son contenu. Il est représenté par deux tubes |onj;itn
dinaux ofl'rant un trajet irré^iidièrcment eonilé et <|ui sont remplis
d'une Hubxtancc liyalinc. incolore et si fortement rét'rin;;cntc <|ne
K-H liniitcH a|iparaiHHcnt connue des lifrms noins. 1/épitliélinm in
terne 'fij;. 17i;, .1 1 est assez plat, rempli de petites ^franulations el
ne laJMMe reconnaître les noyaux i|u'avec peine, l'.n prati<|nant de>
e«iU|N'N à tmverM dcM «•ereaires mûres et colorées, on se convainc <|n(
la hubHtani'c contenue dans les brancbes intestinales n'a pas été dis
•wiule pendant Ich nuinipidalions (pii ont précédé la section, et i|n'clle
eut (le nature viHt|ueUMe et ne mi- colore pas p)ir I liéinati>\\ lim .
— 221 —
Le système nerveux n'offre pas de particularités, si ce n'est
que les nerfs ventraux postérieurs sont (Vune épaisseur extraordi-
naire (v. fig-. 176).
Les rapports du système excréteur ont déjà été expliqués
plus hai;t; chez la cercaire mûre, la plupart des canaux sigiialés
sont remplis de g-ranules peu nombreux qui le plus souvent sont
disposés en chapelet. Je n'ai pu suivre les ramifications plus fines
<les vaisseaux; les entonnoirs ciliés, par contre, sont assez nets et
également nombreux.
On aperçoit, enfin, l'ébauche des organes génitaux sous la
forme d'un amas de cellules quelque peu i)lus granuleuses que le
milieu environnant; elles sont situées entre les terminaisons des
cœcuras intestinaux.
Quant à la queue, elle est assez robuste et musculeuse, qualité
qui, de même que la continuité avec le tronc des deux branches
terminales, a été signalée déjà par Sonsino. Malgré cette conti-
nuité avec le tronc, les branches sont mobiles spontanément et
peuvent s'étendre jusqu'à présenter une ligne droite et perpendi-
culaire au tronc de la queue. Elles sont, de plus, ornées d'une
nageoire latérale très délicate et transparente qui ne s'étend pas
sur le tronc. Ce n'est qu'à la suite de l'examen répété de l'ani-
mal, en Tunisie, que SoNSiNO a, de son côté, observé ce fait et en
rend compte dans la deuxième communication citée en haut. Mais
c'est encore une erreur de croire, comme il le fait, que les fins
plis transversaux de la nageoire correspondent à des côtes : en
réalité, il n'en existe pas plus qu'il n'existe de tige («stelo») cen-
trale parcourant la queue (Sonsino), cette tige est simplement le
canal vasculaire impair, l'oute la (lueue est, au-dessous de l;t
])eau externe, pourvue d'une musculature bien forte et qui est la
continuation de celle du corps, mais à la différence près, que les
umscles longitudinaux ne côtoient ])as l'axe central, et se dirigent
— 222 —
<»bIiijUt.-iiK'iit ou anirro un ronvi-rj^fi'ant (les liord-s vois K-s liyiios
iné»liam's dorwile t-t ventrale iv. tijr. 177 ML). Les ia])ii(irts du
système exeréteur dans la i|Ueue ont été nientiminés ]ilus haut.
\'uilà l'orffanisjïtion de la eeicaire niùre. nijriinisatiou tort iii-
téressîinte. en etîet. et qui dittere notaldenient de ri-lic ilc la plu
part des autres eereaires. .Mais (|u'advient-il maintenant des »er-
eaires niùres? Klles vont aufiUienter de nonilire de ]tlus en plus
avce l'âffe avant-é de leur mère, et bientôt on les reueontre lilires
dans Ifs t-avités viscérale et surtout lirancldale de leur hôte sans
qu'il soit possible de tnuiver. dans lensendjle «les sporoevstes.
des indivi<lus dé«-hirés ou montrant ilailleurs des indices d'un
aeeouelienieiit répété, ('est pour ees raisons (|Ue je suis ptuté
à eonsiilérer la petite tuiverture antérieure des s])oroeystes.
isipmiée plUK haut, eonitne nn oritire ré^iulier d aecoudiemeiit.
bien que je n'aie pas réussi à observer le nionu-nt même de la
«<»rtie dfs eereaires. .\près leur sortie, eellrs-ci s'empressent
d'abandonner l'hôte intermédiaire, elles par\ i( iintiit dans l'eau
où elles s'amassaient bientôt en jrrand nondne dans mes bassins
renfermant les nudlusques infestés. .Mais jamais je n'ai aperçu des
eenairi's enkystées ni d'autres traces d'iui enkystemcnt achevé.
l'autre part, il seml>lait que les ainmaux offraient une vitalité
HenHildenieiit plus<;rande que d'habitmle. Ln effet, des expériences
répétécM faites dans cette voie, m'ont démontré que la durée de
la \ ie Mille de la < Wrnrin rirn.r surpasse deux joins, i-'dles
vont riotter. pendant ce tcnqts. comme des aniiiiaiiv péla^^iqms.
à la Htirfaee de l'eau et adoptent alors coiistammcnf une atti-
tude que j'ai repréMeiitée sidi II 1 7."i. ( 'ette position peut se
mninteuir miiih elian^ement pendant une demi heure lorsqu'on ne
trouble pa« IcH cercaiicK et i|U elles ne se iléran;,^'iit pas l'une
I autre. .\p|tarenimeiit. une telle atlilmle les rend ca|ialdeh de se
maintenir plus facilement de sorte i|ircllcs ne tuinbcnt an fond qii à
I
— 223 —
la loiig'uc. Ajjrès être ai-rivées au contact d'un objet ([uelconque,
elles recommencent à monter en haut an moyen de mouvements
vifs et très rapides de la queue dont les branches sont alors ac-
colées; mouvements qui rappellent ceux des Ascidies axjpendicu-
laires (p. e. Oikopleura etc.) lorsque elles nag'ent.
C'est ainsi que les jeimes vers se comportent pendant la durée
de leur vie libre, mais j'ignore leur sort ultérieur. Malgré la
grande fréquence de notre cercaire dans toutes les eaux du Delta,
je n'ai pu rencontrer une espèce adulte qui par sa construction
interne rappelle celle de la forme larvaire en question si carac-
téristique.
9. Cercaria capsularia Sons.
(Figg. 183— l'JO, pi. XVI.)
Littérature :
Cercaria capsiilarin Sonsino, Studi «ni parassiti etc., 1. c. p. 144,
pi. XVIII, tig:. 6, 7.
Dans un exemplaire adulte de Cleopatra bidimoides JiCK. péché
dans les premiers jours du mois de féviier dans le canal Mali-
mudieh près d'Alexandrie, je rencontrai dans la cavité branchiale
un grand nombre de petits sporocj'stes très mobiles, mais mal-
heureusement tous encore très jeunes. 11 y en avait de toutes les
grandeurs depuis 0"'°,3 jusqu'à 0""",9 et il était évident ([u'ils ne
pouvaient avoir pris naissance que tout dernièrement. En effet, à
la suite d'un examen plus minutieux de la cavité branchiale de
l'hôte, je finis par découvrir la mère, un s])orocyste très vieux et
déformé et presque entièrement rendu (q)aque ]»ar une infinité de
granules réfringents qui en oecu])aient la jtaroi.
Quant aux sporocystes filles, ils étaient, ])ar contre, bien
vivants et si tntnsparents (lu'on réussissait facilement à en re-
224
cuniiaitre l'nr>raui.sati(>ii iiitoriif. Les jiliis ji'r.iK'snn.'.sui;U(.'iit. roinuir
Je l'ai déjà iiuliqué. O^'/i de lon«j;ueur; ils présentjiieiit l'aspeet
•le tubes fyliiKlni|Ut's lég:èronuMit arrundis aux extrémités et
ijuel(|Uetoi8 un peu pointus à l'extrémité antérieure, d'un diamètre
de 0"".0«i. Au-dessous de leur jjeau très mince on apercevait les
deux systèmes de libres musculaires (|ni eonii>osent liabituillement
l'enveloppe musculaire de nos vers. Le caractère le plus reniar-
<|uable était la structure tic la couclic i|ni re\ct intéricun nuiit la
cavité du corps. Kllc est. ilans cette phase, constituée par des
petites cellules rondes et livalines <|ni sont tout à fait uniformes
et ne montrent en aucun lii-u des variations entre elles v. û<^. 183).
Luc seul»' dift'érence consi.ste en ce (|u'elles ne sont pas partout
réfrulièrenient applii|uées contre l'enveloppe musculaire, mais
fonnent une couclic tantôt simple, tiintut pln> on moins Ntratitiéc.
< "est ainsi i|u'on voit «;à et là de petits muas de eelluU's fiii-
sant hjiillie dans In cavité interne et par suite la surface du
c«'»té interne de cette cDinlu" cellulaire n'est pas trop réfiiilière.
Mieiitot. i-e« petite.^ élévations produites par la stratilication des
cellules pariétales s'isolent *le plus en plus nettement de leur
fond: elles représentent alors de véritables bour;;eons <|ui sont
les points d'ori;;ine îles ;jenncs de la ^éiu'ration suivanfe. l'ji
examinant soi^rneusement les contours de leurs somnu'ts. on y re-
connaît çi'i et là une petite entaille. i|Ueli|Uefois ménn- «leux ou
troix, i|ui ilevicnncnt |)cu à |ieu plus prot'ondes et divisent la ter
niinnison libre du bour;;eon. anciennennnt nnii|nr. en plusieurs
parties reliées encore entre elles par leur base. l'Ius lard, les
conniiunications ave<- la Itase du boiiri^^eon de ces parties ternii
naleM HépnréeH ne rétréeissent et il en résulte linaleineiit une sépa
ration eumplètc: elles tondtent dans la cavité intcriH- et repré-
Hcntent alors des f;ermes libres iv. Ii|;. ISli. ( 'e ih> sont du
rcHtc pHM Heuleinciit les bourp-ons saillant en dedans ipii ont la
— 225 —
faculté de produire les g-ermes, mais la même propriété appartient
aussi au restant de la couche cellulaire interne qui, initialement
au moins, montre assez souvent des petits amas de cellules qui
partent de sa sniface et finissent par rejoindre les germes déjà
isolés.
Avant de passer à la phase ultérieure des sporocystes, il faut
mentionner encore que, même dans les états les moins avancés la
cavité interne paraît traversée par un nombre de traînées fibril-
laires dont le parcours est toujours perpendiculaire à l'axe longi-
tudinal. Ces traînées ne seraient pas, cependant, des trabécules
traversant la cavité elle-même, mais elles représenteraient ime
sorte de dissépinients incomplets partant de la peau et faisant
saillie en dedans sur une certaine distance.
A mesure que les sporocystes avancent en âge, le nombre des
germes libres contenus dans la cavité augmente, de sorte qu'un
sporocyste de 0°'",8 — 0"™,9 paraît déjà entièrement rempli par
sa ]irogéniture. A de fiiibles grossissements, celle-ci a l'aspect de
petits granules très nombreux et presque uniformes, d'un diamètre
de 0°"",03 environ, qui se voient par transjjarence poussés sans
cesse et se dirigeant d'un côté à l'autre suivant les mouvements
des vers; ces derniers sont assez vifs et semblables à ceux de
l'espèce précédente. L'asi)ect de la ])ar(>i interne des sporocystes
a aussi notablement changé ])endant cette période. Les cellules
miiformes ont tout à fait disparu (v. figg. ISf), 186), ou bien
quelques-unes se trouvent encore mais très es])acées les unes des
autres et sus])endiies dans une niasse tellement granuleuse que
les celhdes mêmes sont le plus souvent luéconnaissables. i\lais on
voit encore les germigènes pariétaux (|ui se distinguent très nette-
ment des autres cellules environnantes. Leur nombre est considé-
rable; quehjues-nns sont encore attachés à la paroi par une large
base, mais le ]»lus souvent, ils ne sont réunis à elle (|ue par un
— 22fi —
pédoncule ]»lus ou moins rétréci ffi};. 18(5) ((ui leur iicrnu-t ilc
suivre en oscillant le courant îles «rennes libres.
Quant aux jrernies mêmes, je nai observé (|ue les phases ini-
tiales (le leur développement iv. tijrfr- l-ST — li»0). Mais ces phases
sont déjà si caractéristiques t|u'il ne peut y avoir de doute sur
la fonne de la cercaire adulte. Quoi(|ue ces {pennes n'attei}inciit
qu'une h)npieur de cr^.O-S. on reconnaît très aisément une marche
vers la foraie (|ue i)résente la cercaire du Distomum avocaudatum
VlM*. de lii hin;rMe des grenouilles en Kuropc. la ('crrar/'a
Cffstujthura *i. lî. Wa»;. On voit, chez ces ficnncs. se niaiiitcster
d'aliord la séparation du rnrps et de la i|iieue: ]ilus tard, cette
deniière se divise i-n tU'Ux j>artics inéjrales; l'une, latérale, ne
tarde pas à se montrer composée d'une seule série de cellules
rectan;;ulairrs et i|iii t'nniif pins t;ini i';i|i|ieii(liee »ii forme de
fouet d«' la <<'n'aire mure, tandis ipie l'autre, teniiiiiale. se sépare
une troisième fois en une partie antérieure plus lourde et repré-
sentant le commencement de l'enveloppe définitive, et une partie
trrniinale atténuée devenant plus tard l'appendice tiriiiinnl im-
nioltile. La forme de ces jeunes ^fermes est ilonc lomplètenuMit
identic|ue aux phases correspondantes du développement de la
Cfrcaria njutujihora, et je n'hésite pas à attrihm-r à la cercaire
mure de nn-s H|»orocvsteK. <|Uoii|Ue je ne l'aie pas vue. une l'orme
aiuilo{;ue à eellc de la eereaire nommée ci-dessus. |) antre |tart.
elle représente une espèce bien ditl'ércnte de relle-ii. rar. elie/. la
Cercaria rif.itoji/iura, la seconde ;jénératinii i{iii pinvlcnt du pre-
mier sjM>nM*yste et |iroduit les cercaires, est représentée par des
rédicM. tandis «jue chez notn- «•ercaire éjryptienne la t'orme pro-
duisant les cercaires est un sporoeyste et il y a par Muite deux
i;énérntions de spororystes ici.
Or. SoNhlNo, dans le travail ipu- j'ai <ité plusieurs l'ois, sj;;nale
HiiUH le num de (.'ircaria capiinUiriii une fornn- i|iii selon la de
— 227 —
soription quel(jue peu sommaire serait précisément iioti'e espèce.
Il l'a trouvée é<>'alemeiit dans la Cleopatra hidlmoides et insiste
sur la grande mobilité des vers ; il décrit bien clairement la forme
de la cercaire adulte et la compare aussi à la Cercaria cystophora
de Wagener. ]\Iais néanmoins, il ne paraît pas avoir reconnu la
parfaite analogie de ces deux formes, ])uisqu'il établit une rela-
tion entre sa Cercaria capsularia et la Cercaria macrocerca DE
Fil. (la Cercaria vesicata UliC'NY n'est autre, d'après moi, (jne la
Cercaria macrocerca DE Fil) mais dont la capsule est d'une toute
autre formation que celle de la Cercaria cystophora de Wagener,
Suivant mes expériences, il est donc certain que la Cercaria cap-
sularia de 80NSINO appartient à une forme bien analogue et con-
génère du Distomum ovocaudatum de la grenouille verte d'Eurojie.
Les cercaires décrites jusqu'ici représentent sans nul doute les
formes les plus intéressantes que j'ai rencontrées pendant mon
séjour en Egypte. J'en ai, en outre, observé un certain nombre
d'autres que je n'ai pas étudiées assez soigneusement et que je crois
l^ar conséquent devoir négliger ici; en outre, elles présenteraient
comparativement un moindre intérêt et semblent au reste avoir
été observées en partie déjà i)ar Sonsino. Je n'ajouterai donc ici
que la description de trois formes a})paremment nouvelles qui se
remarquent surtout par l'extrême petitesse de leur c()r])s et qui
font jjrobablement ])artie du cycle vital des Distomes des camé-
léons ou des chauve-souris.
10. Cercaria cellulosa spec. inq.
(Figg. 159—161, pi, XIV.)
Petite cercaire (|ui prend naissance dans de ])etits si)orocystes
sacciformes <pii lemplissent entièrement le foie de la Mehtnia
— 228 —
tuherculata HuLKG. .\v lai rencontréi'. (iiu-l(|iuti)i> i-ii nnupayiiio
dos ccrcaires du Monostumum verrucosuiu, dans dos luoUusques
]K-cliés pn-s d'AK'xamlrio aussi Itirii <|Ui' dans K-s oiivirons dv
l>anianliour. di- KatV-tv.-Zayat i-t de Sa-td-llaj>ar: olk- soinltU'
donc être assez répandui' et éjraleuu'nt tVé(|Ui'iite.
Les spnrtM-vstes iv. ti;r. l"»iVi sont saccifonnes. entièroineiit
ronds nu ovalaires; ils montrent i|Uel<|Uetiiis des étian>ilinu iits
médians ou terminaux i|ui pourraient faire eroire à une ninltipli-
eation par scission. I^rur lonj^ueur maximum atteint Jusqu'à (t""".;)
et (»""..■}') sur une lar;;:i'ur de (i""."J.") en moyenne. Ia's parois sont
rendues comi)lètenu'nt ojiaques jjar des «•ranulatious et. à iintê-
rieur. les noumees se montrent farcies de eereaires adultes ou de
j;enue« qui n'ont |tas enemv atteint leur complet développement.
Le» eereaires i v. ti}ç. Itio) ont une lonj^ueur de (i°"".l."i à ()""". If»
et une larfreur de (r'.OS à O""".! selon le de<;ré de contraction;
la queue a, à l'état d'extension, une lon^iuenr de (l""MS. Lc^ \cii
touscs sont bien visildcs, l'antérieure a (r"',( ».>.") de iliainctre. la
iMtsti'ricure (»"".( )2;^ et t-st située en arrièn- du milieu du corps.
La ventouse orale est munie, dans sa paroi dor.salc, d'un liard de
U"",02 de longueur et ilont la pointe antérieure se dirip- clairt--
ment en bas (v. ti;;. Uillii: la forme exacte de (»• dard est rciné-
iicntéc danH la même tijfure sul» a. La peau est parsemée, dans
touti- Hon étendue, de piijUants d'une extrême ilélicatesse et dont
la «iihtrilMilion est uniforme sur tout le corps. .\nx cotés et en
avant de la ventouHe xentnilc on distini^ne très netti nient
quelqucM cellules (flandulaircs nncléécs. le plus souvent trois di-
chaque coté, qui se prolonj^eut en a\ant dans d<s conduits d'ex-
crétion ondulés et débouclient au.\ côtés du daid. Leur pioto
phiMina est (franuleux et fortement réfrin;r<'Ut de manière qu elles
niênien M- iliNtin^ucnt très Iticn du paicncliNuic cn\ ironmint qui
«c i'Oiu|M>M df eelIllIcB ciu'ore très nèfles et distinetes et renl'einn
— 229 —
çà et là quel(iue.s graïuiles brillants. A la ventouse orale fait suite
un bulbe œsophagien très peu visible et très menu, ne mesurant
que O^^jOl de diamètre. Au dessus et quelque peu en arrière de
la ventouse ventrale on reconnaît un amas à contom"S irréguliers
de cellules granuleuses : le commencement des organes génitaux.
La partie postérieure du corps enfin est occupée par la vésiciUe
excrétrice bifurqué e dont la paroi interne loge quelques noyaux
aplatis qui font un peu saillie en dedans.
La queue présente un cordon médian formé de petits noyaux
spliériques, tandis que les bords sont hyalins et transparents; sa
musculature, ainsi ([ue celle du corps, se comportent comme à
l'ordinaire.
11. Cercaria pusilla spec. inq.
(Fig-g. 178—180, pi. XVI.)
Cercaire très petite que j'ai trouvée, avec ses nourrices, quelque-
fois dans des Vivipara unicolor Olivier, pêchées dans les envi-
rons de Damanhour. Tous les organes internes des mollusques
infestés se montraient farcis de ces parasites.
Les sporocystes sont très petits, sacciformes (v. fig. 178) et
présentent très souvent des appendices terminaux irréguliers qui
quelquefois ne partent que d'une seule extrémité, tandis que dans
un grand nombre de cas ils se trouvent de chaque côté. A part ces
formes, on en trouve d'autres, où le sporocyste se montre rétréci
dans le milieu et séparé en deux portions de grandeur variable qui
sont séparées l'une de l'autre par un étranglement très prononcé
et semblable aux appendices des sporocystes simples signalés plus
haut. Ces faits semblent démontrer une multiplication des sporo-
cystes par scission (v. fig. 178). I^a longueur de ceux-ci varie; les
exeni]»!aires jxirtant les a])])endices sont assez petits et ne me-
— 230 —
siirt-iit «|iie O""".!.'» (k- (liauii'-tiv on nuiyoïuK'. A kiir iiitéiiour. on ne
voit (|ue (|uelques oercairos à ditterents états do tlévolopjuniient.
Lt' forjts (k- la i-ercaire iv. tij;. 17i»i a une lonjiueur (k' 0°"".12
sur une larj^eur (k' 0'°'°.0(>. la t|Ueue mesure (k' (l'°'".12. Le ein'])s
présente très clairement les deux ventouses dont lantérieure a un
diamètre <le |ires(|ue ((""'.(KS. tandis (|Ue l'autre située un jk-u en
arrière du milieu du eorps. ne mesure que (>""",() 17 de diamètre.
I>j» bouelie ap|)artient tout à tait à la face viiirraic: la iiaroj dor-
sale de la ventimse antérieure beaucoup |)Uis lonfiue t|Ue la ven-
trale, présente en outre, dans son tissu, un dard ai<iii de ((""".ullt
dnnt la fiirnie a été reproduite dans la ti;;ure 1S(». l,;i peau est
oniée de pi<|Uants d'uiu- extrême petitesse et éjialement es])aeés
les uns des autres sur toute l'étendue du corps. A la ventmise
orale fait suite un l)ulbe pliarynji^ien de (l""".(lll de diamètre, mais
on ne distin;;ue encore aucune trace des brandies de l'intestin.
I/ébaiiclie duu système nerveux se juéscntc dans la tonne
ordinaire et les nert's ventraux postérieurs sinlont iicuMut être
déjà suivis avec facilité sur une bo?ine étendue I /espace ilii corps
compris en avant et aux côtés de la ventouse ventrale est occU|»ée
par les ;;landes cé|iliali(|ues qui. au reste. notiVent rien de
spécial. Kn arrière de la \entouse pontérieun-. on remarque la
vcHicule ex<"rétrice Idfiirqnce de l'appareil cxi rctciir dont Ich
parois sont nncléées et les deux extrémifcs se continuent dans les
vaiHHeaux |H'incipaux ascendants.
La quelle ne diffère ^''uère de celle de I CNpèec préecdcntc.
12. Corcaria oxigua spec. inq.
liim ixi, 1H2, |.|. »n.
< 'ettc ccreaire ckI une din |dus pelitcH i|uc je ciuinaissc. Llb-
linbitc, avec ses nourriccM. le t'oje de la ' 'Itopntrn hulimoidf.i
— 231 —
JiCK. (Caual Malimoiulieli près cl'Alexandrit', Daiuanliour, Kafr-
ez-Zayat).
Les nourrices sont de petits sporoeystes sacciformes de
Qmm^^Y de loiig-ueur au plus, sur 0"",17 de largeur. Leur forme
n'est pas très régulière, mais on n'j' voit qu'assez rarement ces
appendices terminaux ou ces étranglements qui peiivent être les
signes d'une multiplication par scission; en revanche, l'extrémité
apparemment antérieure montre très souvent une petite pointe
saillante. Les nourrices ne présentent, de même que celles des
deux espèces précédentes, aucune trace de mouvements; leurs
parois sont riches en granulations. En dedans, on rencontre tou-
jours uu nombre considérable de germes à toiites les phases de
développement.
La cercaire (v. ûg. 182) est extraordinairement petite et ne
mesure que 0"",065 de longueur sur 0°"",036 de largeur; la queue
dépasse à peine 0""'',08 de longueur. L'organisation interne res-
semble à celle des espèces décrites précédemment. La ventouse
antérieure, d'un diamètre de 0""°,017, est très souvent un peu
échancrée en arrière et munie d'un dard semblable à celui de la
Cercaria pusilla. La bouche est également tout à fait ventrale,
mais je n'ai pu découvrir la moindre trace d'un bulbe pharyngien.
La ])eau est parsemée d'épines foit petites. La ventouse ventrale
a un diamètre de 0°"",011; dans ses environs on retrouve les cel-
lules glandulaires au nombre de quatre de chaque côté et dont
les conduits d'excrétion se rendent en avant i)0ur déboucher tout
près de la pointe du dard céphalique. Au-dessus et en arrière de
la ventouse ventrale on reconnaît l'ébauche des oi'ganes géni-
taux sous la forme d'un :imas de cellules granuleuses. La partie
terminale du corps, enfin, est occupée par la vésicule excré-
trice, analogue à celle des deux autres espèces. La structure de
la (| lie lie est également analogue à celle (]iie nous avons ren-
— 232 —
••onrréi- vhe/. K's aiun's. à la souk' (littÏTonco près que la pointe de
la quelle si-mble eu «réuéral umins ai'rue «[Ue »'liez les eereaires
cetlulosa et pusilta.
Quant à rétat adulte de ces trois formes jeunes de distouies, il
nie sfiulile <|Ur l'iiypotlièst' la plus vraiseuibhildc est (lu'elles aji-
iwrtieunent au jçenre de ]>arasites des animaux insectivores (telles
(|Ue eaniéléons et eliauve-sourisi dont nous avons apiiris à eonnaitre
quel(|ues espèces dans les ]»a}>;es jirécédentes (p. (!4 tt'.).
iMiis les ti;;ures IHI 11».'? de la planclie Wi. jai représenté
entin trois phases évolutives de nourrices sponu-ystes très jeunes
que j'ai trouvées une fois en iKunbre méditicrc dans la cavité liran-
cliialc d'un exeini»laire de Cld'patra hitlimoi'iU.f. .l'ijinore tout à
fait, pour le moment, à tiiicllc espèce de cercairc ces nourrices
peuvent appartenir; elles sont, et |i(ii(l;int. fort intéressantes, car
elles montrent, quelquefois avec netteté, l'orifi-ine des corps «ler-
niinatifs à l'intérieiir île la jiaroi du sporoeyste (\. tij»-. lit."» (J'i.
EXPLICATIOÎ^ DES PLANCHES.
Toutes les figures à l'exception des u- 157 et 158, pi. xiv, sont dessinées à
la chambre claire de Zeiss; le niveau du dessin à la hauteur de la table du
microscope. Les lettres ont la même signification dans toutes les figures.
Signiticatioii des lettres.
AE Alises superlicielles du système excréteur.
(!C Couche cellulaire subcuticulairc.
CE Canaux excréteurs.
CG Cellules ganglionnaires.
Ci Cirrhe.
CK Cellules kystogènes.
Cu Cuticule.
CE Conduit cjaculateur.
Ec Ectoderme des embryons.
EC Enveloppe cellulaire des germes.
ECE lùiveloppe cellulaire externe.
ECI Enveloppe cellulaire interne.
G Germes libres contenus dans des nourrices; (Gj Germes en voie
de déconiiiosition.
(!d Genidducte.
Gg Gerinigène des vers adultes et des nourrices.
GIC Glandes co(|uiIliéres.
GlCph Glandes cépiialicpies.
MÉMOIRKS, T. III.
— 234 —
CUCu Glandes cutaïuVs.
(lll'r Glandes itrostati<|iies.
GIS (ilandes salivaires.
GIV (Mandes du vitellojrène.
(îSC (îanfrliiins sus eéivl)ranx.
1 Intestin.
LC (anal de I.At keic.
MA Mnsiles annulaire.-».
MI> Muselés diajronanx.
ML .Muscles long^itudinaux.
N Na^reoire de la queue des Cereaires.
Nli.\ Nerfs dorsaux antérieurs.
M»l' Nerfs dorsaux iiostérieurs.
NL.\ Nerfs laténiux antérieurs.
Nl-I' Nerfs latéraux postérieur.».
N.M.\ Nerf médian antérii iir.
NMI' Nerf médian postérieur.
NSC Nerfs «u.s-eén-ltranx.
NSOe Nerf suh<esoplia;;ien.
NTr Nerfs transversaux.
NVA Nerfs ventraux antérieurs.
XVI' Nerfs ventraux postérieurs.
() Kotiehe
Oe ( lesiiphiifce.
(m; OrpineH pnilanx.
(Mil ( >ri liées «le» ^hunle».
it\A' Oriliee du eanni de Lai ukk.
(>o ((otype.
r l'areneliyme.
l'C l'œlie du eirrlie.
l'K Tore excréteur.
l'K Partie du ^'erniiduete o(i He lail lu lé<-oniliition des cellules leuls.
!'(• l'ore fc'énitnl de» mt» adultes et nrilice d incoiiclicnieiil des lornio
nourrices
l'Ii l'Imrvnx.
l'I' l'firlie prrM|Hli<|U('.
— 235 -
PPh Prépliarynx.
KS Réceptacle séminal.
RSut Réceptacle séminal utérin.
RV Réceptacle vitellin.
S6 Sinus génital.
SN Système nerveux.
SO .Sphincter ovarial.
Ti,T2 Testicules.
TO Taches oculaires.
Ut Utérus.
VD Conduit déférent.
VDC Conduit déférent commun.
VE Vésicule excrétrice.
Vg Vagin.
V(_) Ventouse orale.
VS Vésicule séminale.
Vtd Vitelloductes.
VV Ventouse ventrale.
cT Orifice de l'appareil vecteur mfile.
9 Orifice de l'appareil vecteur fenieik
— 23fi —
l'i.ANCllK I.
lia>trothjlax greirariii> ii. sp.
Fip. 1. L'aniinal vu de ilos. a".
Fig. 2. Mciii. vu (lu côti- jnuu'hc. a". l'V Entrùc de la irraiule pmlie
ventrale (|ue l'on reetmnaît par trauspareiiee.
Fig. 3. Œuf Juùr ilinit le eontenu est re|uvsenté déjà par plusieurs
cellules embrvoiiuaires, lUit le plus .ivaueé que présentent les
reufs avant dTtre pnndu-;. D".
tiastrodiNrus aeir> ptiaeiiv (( tiltUoi.l»).
Fig. 4. Laninial vu de dos. La peau est dessinée plus iransi)arento
(|u'clle n'est en vérité afin de faire mieux vnir les organes
internes. 1*L les juielies latérales de la ventouse antérieure, a".
Fig. 5. Œuf mûr à eontenu le plus développé ipie l'on tmuNe :i lin
térienr de l'animal niére. h".
Fig. '■>. Svstème nencux eentral. mi du dus. Il est cxlrénieuit iit rielie
en ecllules gangliminaires. Figure nconsiruile d après une série
de poupes frinilales. a'".
Fig. 7. l'arlie d'une eoupe transversale à peu prés à la hauteur i\u
milieu du eorjts. .\".
Fig. K Seetion sagittale de la partie dorsale de la tête pour montrer
les pupilles entourant liiiini- df Imixerturc buccale. L'".
l'l..\.\i IIK 11.
(•HHlrodUeus ucu.vptiaciis (( oltltoi.U)
l'iu' '.' \ ne K4-Inniali(pn' du ver du eôt('- gaïu-lie pour niniilnr la po
Nilion des principaux organes par rapport aux faces dorsale
cl \cntrale, l'I, la |ioclie gauche de la ventouse orale. F,(>F,
rc-|>ni<u<iHH4-mcnt muM-ulairc de l'iesophage précédant imméiliate
ment In liifiin-alion de rinicstin. I.cs pMiido ventouses de la
fnce veniruli- >^»ut en partie retraetiiH, tandis i|ue le reste en
fait Miillii- au dehors, 'l'riiié dans riiitéricur d une enupc sagit
IaIc médinnc l'i n'".
— 237 —
Fig. 10. Uue (le ces pseudo-ventouses de la face ventrale projetée au
dehors. Kemarquable par l'extrême ténuité de la peau. Tiré
d'une section sagittale latérale. A'".
Fig. 11. Une autre pseudo-ventouse à l'état retiré ou normal. Pris d'une
coupe transversale. A'".
Fig. 12. Partie terminale de l'épaississenient musculaire de l'œsophage et
commencement des branches intestinales. Le passage de la cuti-
cule de l'icsophage dans l'épithélium de l'intestin ** est extrême-
ment brusque; les amas de cellules sous-cuticulaires accompa-
gnant l'œsophage dans toute sa longueur cessent précisément avec
la fin de la cuticule interne. Tiré d'une section frontale. C".
Fig. 13. Ramifications du grand nerf ventral postérieur entre les racines
des pseudo-ventouses de la face ventrale. Conformément à la
courbure de la face ventrale la section ne traverse pas toutes
les pseudo- ventouses au même niveau; celles à gauche sont
coupées plus profondément que celles de droite. Pris d'une
section frontale. A".
Fig. 14. Coupe sagittale des parties terminales des organes génitaux.
PC les fibres musculaires enveloppant isolément la vésicule sé-
minale et constituant un semblant de poche du cirrhe. a"".
Fig. 15. Connexion des organes femelles internes; figure combinée au
moyen d'une série de coupes sagittales, a'".
Planche in.
Distoiuiuii liepaticiiiu var. aesyptiaoa.
Fig. 1(3. Le ver vu de la face ventrale. Grossissement 6'/jj.
Distomuiu l'ami ianiim ii. .sp.
Fig. 17. Figure totale de la face ventrale, a"'.
Fig. 18. Oùif mûr, contenant une cellule œuf pas encore segmentée.
Apoclir. 2'"™ à imni. liomog. ".
Fig. lit. Partie terminale des organes génitaux vue de la face ventrale.
Le sinus et l'orifice génital sont fortement élargis par un nomI)re
d'œnfs qui viennent d'être évacués. C".
— 238 —
Di>tomiiiii iiniciiiii ii. vp.
Fig. l'o. Vue totale de la faee ventrale, a".
Fifr. 21. I.es écailles nitieulaires dans le voisiiiajre de la tête. .Vpneiir.
•2". I. u:\
ViiS. 'J'J. Kiitoniioir eilié. .\|MMlir. 2°". 1. 11.".
Fig. 23. Partie teriiiiiiale des londiiits •réiiitaiix, de la laee veiitnde. l'".
Fi-r. 24. < ►r^'anes femelles internes vns de la face ventrale. l'F partie
dilatée du frenniduete. ilans laipielle les sperniato/oaires ren-
i-ontrent et lëi-ondent locellniesieut's ( — .net'rni'liinniTsvanni'). ('".
l'i.A.NCIIK IV.
IM^Ioiiiniii ireininuiii ii. ^p.
Fi;;. 2."). Nue totale prise dn dos. a'".
Fij;. 2'i. tKnf mûr contenu dans les anses terminales dr liitiriis. .\poclir.
2" I. II.".
Fil'. 27. OrpincH femelles internes, \us du dos. (.^rilicc du canal de
l.AïKKic au de.s.sus du réeeptaele sénnnal. * Communication du ca
liai de I.Ai'iiKii et du n''ce)itacle séminal avec le jrermidiicte. A".
IMstomiim sjniiilans n. sp.
Fi^. 2*". I. animal «•iilur \ ii i\r l:i Lui- \i-iilr:ilc a'".
Fil,'. 211. «Kuf mfir. A|Miclir. 2"-".
Fijr. 80. Connexion d<s orfrancs rrniellcs inttrncs. .\".
histomiim amplillciieiim ii. -\>.
Fi(f. 31. \'er eiitirr vu de In lace \ciilialc, a .
i'ii.- .'12 iKuf mûr avec mi iJiMiltie enveloppe. .\ monlrani la siirlai'c
'idi'f «le lii r(H|ue interne, M le c<ir|iH eml>i\vonmiire interne.
.XlMtolir. 2"" ".
Fiir- B3. Orgnnt'ii génitaux femelIcN inlerncH. Le ;;ermipMie hc tiouxe eu
liiui, If* ireriiiiduete prend miiMMinee prcN du liord droit. \"
FiC' 'W. l'arlicH termiiiulcN iIcn iippanil» xecleiirH mâle et femelle. A".
— 239 —
Fig. 35. lucUvidu jcuue nioiitraiit les foiiiiueucements des orgaues géni-
taux, une position des testicules beaucoup plus latérale et les
parties principales du système excréteur. Face dorsale, a'".
Distomuin frateriiiim Lss.
Fig. 36. Ver entier vu de la tiice ventrale. C".
Fig. 37. Œuf mûr à embryon bien développé. Apochr. 2'"°' "■'.
Planche v.
Bistomnui heteropliyes v. SiEB.
Fig. 38. Le ver vu de la face ventrale, a"".
Fig. 39. Œuf mûr. Apochr. 2""^ '".
Fig. 40. Les crochets cuticulaircs entourant l'orifice du bourrelet génital.
Apochr. 2""" "'.
Bistoiimm glandiilosiim n. sp.
Ver entier vu de la face ventrale. A".
Œuf sans corps endjryonnaire bien développé, mais (pli pro-
vient des anses terminales de l'utérus. Apochr. 2""" ".
Groupe naturel de glandes cutanées telles qu'elles se trouvent
à la hauteur de la ventouse ventrale. Apochr. 2'"°" '".
Partie terminale des appareils vecteurs mâle et femelle, face
ventrale. D".
Distomiim hirKiituiu ii. sp.
Fig. 45. Ver adulte vu de la face ventrale, a"".
Fig. 46. Œuf mur à. embryon développé. Apochr. 2°"" '^.
Fig. 47. Groupe naturel de glandes céphaliques, se trouvant justement
au-dessus de la branche intestinale. Les conduits d'excrétion
ne sont pas dessinés dans toute leur longueur. Apochr. 2""" '\
Fig. 48. Corps (cellules'?) à bâtonnets, situés le long du jjharynx i\.
1). 70). Apochr. 2'"'" '\
Fig. 4il. Partie terminale des organes vecteurs sexuels. Le sinus génital
est fortement dilalé, son orilice externe ouvert de manière à
F
i&-
41.
F
ig
42.
F
ig
43.
F
i«-
44.
— 240 —
lais^ser ai)ereevoir ucttcnient les oriliccs mâle et iViuelle sé-
\tnTv>. V".
IM^toiiMiiii riii'Irt'^iMiuiiii II. ^|>.
Figr. n<l. KxcinpljiirL' k- plus adulte des vers reiuontiés. vu de la taee
ventrale. L'utérus ue eoutieiit encore que quelques rares œufs
et les vitelKi-rèncs sont peu visibles. A".
Fifr. 51. Orfranes trénitaux femelles internes et jJDrtion terminale de
laiipureil veeteur d'un ver qui vient de ei)inniciicer la produe-
tion d'œuls anormaux; la vésicule séminale est enoiMe dépour-
\ue de spcniiato/ciaires. ("".
i'i.ANi m: \i.
iti^toiiiniii |).\ rainidiiiii ii. -y.
Fi;:, ii'2. \'er entier \ii de la faee ventrale. .\".
hi-toiiiiini olii unUiii n. sp.
Fig. Û3. \ er entier vu de la faee ventrale, a ".
Fifç. .">4. <Euf contenant un eniliryou mur. Apoelir. L"""' '*.
Fip. ijô. j'ortion ventrale du manteau de ;;landes eéplialiques eiilourani
la ventouse orale et iléltnueliant sur le Itord lilne de eclleci;
en arriére des {f'""'''''* cutanées conimune.s. 1»".
Fig. r>(î. .\pparcil pénital terminal d'un individu venant d'entrer dans
l:i pi-riride de pruductinii d'd-nfs. ('".
IHnIoiiiiiiii s|iliacnila n. -\>.
Fig. 57. Ver adulte nu de la face xenlrah-. Les ;.'landes culaïucs de la
fiarlie antérieure du corps ne stuit iiidiipiées que t,''^ et \i\. .\".
Fifc* bl^> 'Kiif tlcM luiM-s terminales de l'uténis mais ne (>iintemtnt ap-
pareniment pan encore un cmps emiirvonnairc liien d(\eliipiic.
.\|M(rlir, 'J" ".
Fi(f. M. Ktitounoir cilié. .\|M)elir. 'J"" ".
Vig. tVt. .SintiN (réiiitnt avec Icx partieii ahoniisHuiitcH des appareils vcc
leurH niale et fetnclle; faïc \cntnilc. <"',
— 241 —
Distomuiii taeapeiise Soxs.
Fig. 61. Piquiints de la face dorsale de la peau et du voisinage de la
ventouse antérieure. Apocbr. 2""° ".
Fig. 62. Poche du cirrhe et vagin d'un jeune individu, vus de la face
ventrale. C".
Planche vil
Distoiuum taeapeiise Soxs.
Fig. 63. Ver entier adulte vu de la face ventrale. A".
Distoiiiiuii eiispidatum ii. sp,
Fig. 64. Ver entier présentant la partie antérieure du corps étalée (cou).
Face dorsale. A".
Fig. 65. Ver entier en état contracté. Face ventrale. 0".
Distomum coleostoiimiii ii. sp.
Fig. ()i3. Ver entier à cou fortement étendu. Face ventrale. A".
Fig. 67. Le même en état plus contracté, la lèvre dcn-sale de la pointe
céphalique étant projetée en avant. G".
Fig. 68. Œuf mûr, laissant reconnaître dans son intérieur l'embryon
développé mais très pfde; Apoclir. 2""" ".
Distomum .saiis:uiiieum Soxs.
Fig. 69. Ver adulte vu de la face ventrale, a'".
Fig. 70. Œuf avec embryon visible par transparence; Apochr. 2'"°"^.
Fig. 71. Ecailles de la peau du dos dans le voisinage de la ventouse
orale; Apocbr. 2""" "'.
Fig. 72. Entonnoir cilié avec capillaire fortement dilaté tel que cela
s'observe souvent chez les individus plus fortement comprimés
pour l'examen; .Vjxx'lir. 2'°"' '\
Fig. 73. Parties terminales de l'appareil génital d'un individu très jeune
(fig. 78 de la plancbe suivante). D".
>iKMOii!i:s, r. m. 31
- 242 —
Fifr. T4. Los niénics parties t'hcz l'adulte. Face ventrale, lonime ei-ile-
vant. C".
l'i ANflIK VIII.
IH^tMiiiiiiii -«air.Miiiieimi S»i\>.
Fip. 75. Partie autérieiire du ottrps du ver adulte vue de la faee dor
8ale. MKV les luu.'Jeles rétraeteurs de la ventouse ventrale, a'".
Fip. 70. Vue dorsale des <'(»rdons ])rinei|taux du .système nerveux elie/
nn exemplaire jeune. CVl) •jan}:lion dorsîil du jiremier anneau
transversal duquel jtartent les nerfs lonfjitudinaux sus eérébraux
NSC. A'.
P'ip. 77. Système exeréteur entier d'un exemplaire du iiu'nie àjre i|ue
celui de la lii;ure préeédente. Faee ventrale. Les contours (pie
pri'-sentent à ••et état les glandes sexuelles sont indi(piès. 1, L*.
les points de départ îles deux vaisseaux .secondaires du vais-
seau ))rinci|tal antérieur. A'.
Fifr. 78. Contours il'un «'xemplaire très jeune dont la partie terminale
des orfîanes sexuels a été représentée dans la li;:ure 7:î de la
planche précédente. Face ventrale. A'.
|)i»l<inniiii ^piniccp> n. ^p.
Fig. 71». Ver vu de la face ventrale, l'imr la clarté, la partie de la
v«meuie excrétrice située au dessous des glandes génitales a
M omise, a ' ".
Vig. 8(J. rViupe longitudinale de la partie antérieure d'un exemplaire
plus jeune. A".
hi-tiiiiiiini ealiT^ ariniii ii. ^p.
Fîg, HL Vue de In Ihcc ventrale. A".
Fiir. H'.'. JKuf mfir contenant un eml»r><in cilié et imini d nue petite pa
pille céplialitpic. Apoelir. 2"" '".
hUliiiiiiiin ealilri iiiMii ii. sp.
Fig. 8IL Vue de la lace ventrale de ce ipie I mi pouvait encore rccou-
luiilrr de l'organiNution interne, a'".
— 24û —
Fig. 84. Œuf contenu dans la partie terminale de l'utérus et ne montrant
que quelques cellules embryonnaires entremêlées à des globules
réfringents. Apocbr. 2'"'" '''.
PlANCîHE IX.
Apoblema luollissiiuum Lev.
Fig. 85. Animal entier vu de la face ventrale, a"".
Fig. 86. Partie terminale de l'appareil conducteur des organes génitaux,
vue de la face ventrale. La portion extrême du sinus génital
est retournée au dehors de façon à former un organe analogue
au pénis des Distomes (SG[P]); SG(DE) la partie rétrécie du
sinus génital correspondant au conduit éjaculateur, .SG(VS) la
l)artie correspondant à la vésicule séminale des Distomes à
conduit nifde séparé entièrement du conduit femelle ipage 126).
S les gouttes de sécrétion des glandes prostatiques, entrée dans
l'intérieur du canal prostatique. D".
Fig. 87. Cellules œufs fraîches, contenant de petits granules dans leur
prot()])lasma. Apochr. 2""" '*.
Apoblema appendiculatum Kl D.
Fig. 88. Ver entier jeune vu de la face ventrale, a"".
Fig. 89. Partie terminale de l'appareil conducteur des organes sexuels;
la signitication des lettres est la même que dans la ligure 86. C".
Fig. 90. Cellule vitelline (b) et cellules œufs (a) à l'état frais, pour montrer,
dans les dernières, les granulations qui les rendent semblables
aux cellules vitellines. Apochr. 2""" '".
Echinostomuiii liliputaTiuiii ii. sp.
Fig. 91. \'er adulte vu de la iact' ventrale. A".
Fig. 92. Organes génitaux vus de la face veutnile. (,'".
EeUiiiostoiiiiim «Mir.vpoviiiu ii. sp.
Fig. 93. Ver adulte vu de la l'ace ventrale. Les ramilications de la vé-
sicule excrétrice ne sont dessinées (|ue dans la partie antérieure
— 244 —
du ciirj)!» où elles parais-saient eimtreloniier îles anastoinosefi
transversiiles des troues longritudiuaux. A".
IManciik x.
Moiiostoniiini >en'ii(<iNUiii FltoKl..
Fi{r. 94. Ver vu de la t'aie ventrale, a ".
Fi;;. î'ô. Œuf mur avee les |trolitn,i:en»euts polaires. D".
Fi;:. '.'6. l'artic eentrale de l'ieut" etiutenaut l'eiulirvou furt transparent.
.\p..ehr. 2- ".
Fi;:. !*7. Partie teruiinale du eorps rej)résentée de la t'aee dorsale j>our
mieux montrer les rapports îles (•r;:aues piiitaux: individu plus
jeune. A".
Fi{;. Itf^. Partie terminale des apjiareils veeteurs sexuels d'un individu
assez jeune et de la laee ventrale. La vésieule sinjiuale est
eueore peu renii»lie, le vapn l'ortemeut contraeté. V".
Fi;:. W. l'artie terminale de la vésieule exerétriee, vue de la liiee dur
sale pour montrer les plitt de la |)eau interne. C".
Fi;:. 100. Lue « papille > ou «ventouse» ventrale, représentée jiar un
amas de eellules ;;lanilidaires ahoutissiint toutes dans un en-
foneement eommuu de la peau. Kntre les eelltdes ;:lauilulaires
des terminaisons en eulde sae des ramilieations de la vési» nie
exerétriee. l'.iee vrntrale. I>".
Moiiostoiuuiii piiinilio n. s|i.
I !_'. lui. j i:.iirc 11 tnsi'inlde du mt trouvé dans ji- J'ilfcunu» iiuin-inln
lus vu de la faee ventrale; r' ot V les deux poelies apparte
liant aux a])pariilH veeti-urs nuile et remelle. C".
Fip. 102. Figure du ver trouvé dans le Mllrim jmrunittiiii', de la laee
diipode. .\".
Fig. 103. Œuf iiifir de la l'urine du |M''liean. Aporlir. L'"" ".
Fig. 104. A iMirtiun terminale de l'appareil p-iiital de la forme du pi
lirnii, vue de la laee ventrale: M". M les prtitN eroeliet», oe
i-iipnnt leM plueeN inditpiérH pliiH en détail A la paf;e ti'i)!.
I' 1^' jo.i, (Irpiiii-H génitaux dn \rr prii\eiiant du Mtli-u» iiiirtmltini»,
vint du dim. {'.".
— 245 —
Fig. 106. Œuf mûr des vers provenant du Milvus i>arctsitkus. Apochr.
Planche xi.
Billiai-zia haeiuatobia COBB.
Fig. 107. Mâle et femelle accouplés et avant le commencement de la
production des œufs. a'".
Fig. 108. Partie antérieure d'uue femelle ne contenant pas encore des
œufs formés. Face ventrale, a"'.
Fig. 109. Partie postérieure d'une femelle encore très jeune; le germi-
gène et la glande coquillière font encore presque immédiate-
ment suite l'un à l'autre; les vitellogènes très peu développés
ne sont représentés que dans leur partie initiale, a^".
Fig. 110. Partie terminale du corps d'un jeune mâle avec la bifurcation
de la vésicule excrétrice et deux troncs latéraux du système
excréteur 0".
Fig. 111. Entonnoir cilié d'uue jeune femelle. Apocbr. 2""°"'.
Dévcloppciucnt de la lîilharzia liacmatol)ia.
Fig. 112. Œ'.uf pondu et sorti du corps de l'hôte avec l'urine. L'embryon
s'est retourné de manière à avoir la tête dirigée vers la pointe
caudale de l"œuf et est prêt d'éclore. Gr les granulations très
fines sorties de la bouche de l'embryon, EE l'enveloppe em-
bryonnaire («Hiillmembran»). D".
Fig. 113. Embryon nageant librement dans l'eau. Face dorsale. U".
Fig. 1 14. Partie postérieure du corps de l'embryon pour montrer le par-
cours des vaisseaux excréteurs et la situation des pores ex-
créteurs. Face ventrale. E".
Fig. llô. Embryon libre du Gastvodiscus aegyptiactis (Cobuold). D".
Fig. 116. Eml)ryon libre du Gastrothylax gregarius Lss. D".
Fig. 117. Embryon libre du Distomum hepaticum variet. aegyptiaca. D".
Fig. 118. Partie postérieure du corps de l'embryon de cette dernière
espèce pour montrer les deux épaississements de la paroi in-
terne qui logent les entonnoirs ciliés et le mode d'origine des
germes. Apocbr. 2"™ ".
— 24G —
l'LAXi'HE Xll.
Ih'V('l(>|»|)('iin'iit (lu <i:i>>trotliyl:i\ i:rt'i:ariii> u. sp.
Fi". 11'.'. 1
.-.." . ^ 1 l'tux pLasc» du iUM.'l(iiipeuieut cmbrvouiiaiio. D".
f ig. 120. (
V'i^. 121. Kinbryon libre dmit le systiiue va.s»'ulaiie est eiitiirenicnt ro-
|ir»'sentf. D".
|tt\tlt»ji|i«MiH'iit f m II i\ (III 11 a in- du (ia->tr(t(lis(iis;icu;\ iPtiaciiN(( (tlîlt.).
Fie. 122. I
I ''■"''' l'iiases suci'cssivcs du dtiveldpiicineiit du cdiiis fiultrymi-
rifj. 123. .
tig. 124. I
Dv\elup|H'iiiciit (If rAiiipiiiNtoiiiiiiii ((iiiicuiii I!.
Fi;r. 12."). Kinlindii lilire sur li- |i(iiiit de s'intnidiiirf dans lluMe iiiter-
uu'dijiire. Faee ddrsale. D".
Fi;;. 12<;. Sponieyste ri-sullant de la transloriiiatinii et du déveliiinie
ment ultérieur de l'embryon, s'i;,'é d'une (|uin/aiue de jnurs. (V.
Fi^'. 127. lliitiMUKiir eilié de ee s|)(ir(ieyste. .Apoelir. 2"""'*.
Fip. 12H. Jeune rédie, eontenue encore dans son sporoeyste mère. 1>".
Fijj. 1211. Hédie adulte de la prendère génération, 'M jours apn's l'arri-
vée de l'embryon dans l'in'ite internu-diaire. C".
Fig. 130. Jeune réilie de la Heeonde {féuération. ("".
Fi;î. 131. Jeune eereaire dans un état em-ore peu avancé de développe
ment. * L'ébauelie du tronc vaseulaire transxcrsa! (|ui niinira
plus tard les deux troues lou;;itU(linaii\. ('".
Fit;. !•(-• I''"i' j'Iiix aNaneé de la l'ormalion de la eereaire. Le vaisseau
imiiHversal est eutién'ment développi'; * plae(> du pore excré-
teur ehex I .Vuipliislome adulte. ('".
Fig. 183. C'vrenire mure, obwureie par le piKUienl sorlaut des taclies
(iruJAirfN et pur rneeumulntion sous la peau des eelluleN kysto-
gi'uen; appareil vaH<'uliiire rempli de ;;loliides n'I'rinp'nts. A".
Ki|C- 134. TroiH élnln HUeeeNNif'N de la t'ornmtion des lnitonnels dans les
cellulen kysto^éneH; a apparlenant à létal de la ligure 1.12,
r h celui d<? la lijjure 133. .\|MM'lir. 2-~ '*.
— 247 —
Planche xiir.
DéTeloppoment du Gastrodiscus aegyptiiiciis (COBBOLD).
Fig. 135. Rédie toute jeune, venaut de sortir de la rédie mère et mon-
trant en arrière les quatre appendices latéraux. A".
Fig'. 136. Rédie plus âgée logeant en dedans des germes de nouvelles
rédies aussi bien que de cereaires; les appendices latéraux
sont encore à peine visibles. A".
Fig. 137. Rédie très âgée à intestin fortement dilaté et germigèuc presque
entièrement réduit. A l'intérieur encore trois rédies tilles; les
appendices latéraux se trouvent tout à fait en défaut. A".
Fig. 138. Cercaire mûre et sortie de l'hôte intermédiaire à queue forte-
ment contractée. Troncs vasculaires longitudinaux sans com-
munication transversale. '■' épaississement musculaire de la par-
tie terminale de l'œsophage, iPE) place du pore excréteur
chez le ver adulte. C".
Fig. 139. Jeune Gastrodisque poussé hors du kyste par pression arti-
ficielle; l'appareil génital entier se voit très nettement. Face
dorsale. A'".
Cercaria pleiiroloplioccrca SOXS.
Fig. 140. Toute jeune rédie, née à côté des cereaires dans des rédies
mères. C".
Fig. 141. Rédie plus âgée projetant en forme de trompe la partie jiré-
orale de la peau (page 205). C".
Fig. 142. Etat très primitif de la formation de la cercaire montrant une
ébauche de pharynx. D".
Fig. 143. Cercaire très proche de la maturité, vue de la face ventrale.
La «ventouse» antérieure est projetée et montre la ])e1ite ou-
verture buccale. D".
Fig. 144. (îercairc mûre vue de la face dorsale. * Les cellules granu-
leuses de la face dorsale (page 208) recouvrent ici en ])artic
les glandes de la l'ace ventrale; «ventouse» retirée. D".
Fig. 145. Figure totale de la cercaire libre, face ventrale. A".
248
Il
Fit?.
14»;.
FL'.
147
Vi^.
14^
Fig.
141».
150.
Fi?. 151.
Planche xiv.
■•Ml(i|i|Mim'iit ilii MoiHistiimuin M-rnicosiim l'KoKL.
iJédic mure contenant tle cercains à dirtVrents états «lu déve-
loppement. A".
Germe de eercaire à un état très priniitil'. unintiant lél)auclu'
double du système excréteur. D".
Cercaire i)lus âjrée, montrant très nettement roriranisation in-
terne. * Comniunication des deux troncs \asciilairos loniritiidi
naux.
C'en-aires mûres lilircs en divers états de contraction. Le corps
est rendu opatpie jiar la présence du iiignuiit et des cellules
kystof.'èncs; * le» petites juiintcs latérales et tcniiinalos du
corps (pape 103). A".
l'ne de ce» petites pointes à A| Iir. 2"" " ^ l.a ilojson mé-
diane de l'enfoncement de la cniiculc. I' les cellules du jiar
cncbvmc sjuik liâtonnets kvstop'ues. Face ventrale.
Fifc'.
15-J.
FiK.
153.
Fig.
154.
Fit'.
155.
l'Ile IM.
Fijç. 157.
C'crcaria diNtoiiiato>a .SttNS.
Ité-die contenant d autres rédics. .\".
Hédic nifire, no contenant ipic ilcs ccrcaires; i({) •rcrnie eu
voie de décomposition. A".
F.iitonnoir cilié de In rédie, vu de lace et de prolil. Apociir
.Icuiie cercaire niontrant le C4iniineneenicnt doulilc du système
«•xcréicur, les éliauclies des cellules kysloj:ènes et ilu reste
des orpines inlcnies. I>".
('crc«irt' mftre sortie de mt nourrice. Les Imtonnets ont alian
donné les cellules kystii^'-nes |('K tip. 153i et se sont ainnssis
nu ilesNons de In pcnn; * liunerturc terminnU- de la <|ucue
n»ee lu clnnde prolinide Fuee ventrale. ('■".
Fittire ri-prcM-nInnt i|uel(|ucs eercnires liltn-s et (ixées à la
de I eiiu II l'iiide de la poinl<' de leur i|iM'nc hessiné
moire
— 249 —
Fig. 158. Aspect général du kyste contenant la cercaire enroulée. Des-
siné de mémoire.
Cerciiriii cellulosa spec. inqu.
Fig. 159. Sporocyste de la forme habituelle. A".
Fig. 160. Cercaire libre vue de la face ventrale. D".
Fig. 161. Uard buccal de la cercaire; a vu de dessus, b vu de protil
pour montrer la direction d'en bas de la pointe. Apocbr. 2°""^'.
Planche xv.
Cercaria rivax SONS.
Fig. 162. Vieux .sporocyste résultant de la transformation de l'embryon;
parois fortement granuleuses, a^".
Fig. 163. Très jeune sporocyste fille. D".
Fig. 164. Partie antérieure d'un sporocyste fille un peu plus âgé avec
le système nerveux; * le petit enfoncement de la peau ex-
terne, se continuant par une fente très étroite avec la cavité
du corps (page 213); (G) germe eu voie de décomposition. C".
Fig. 165. Sporocyste contenant les premières cercaires mûres. A".
Fig. 166 et 167. Paroi du sporocyste en état contracté et un peu plus
jeune et en état dilaté et plus âgé. Apochr. 2""" ".
Fig. 168. Germigène libre d'un sporocyste ue contenant pas encore des
cercaires mûres (page 216). E".
Fig. 169. Corps germinatif unique et à double enveloppe cellulaire. E".
Fig. 170. Cori)S germinatif, contenant en dedans de l'enveloppe cellulaire
externe deux corps secondaires séparés. E".
Fig. 171. Le même; trois corps secondaires à l'intérieur de l'enveloppe
cellulaire primaire. E".
Fig. 172. Germe très jeune se transformant en cercaire; * la. bifurcation
du vaisseau primaire. D".
Fig. 173. Phase avancée du dévcloiipcment do la cercaire; * le même
(|ue dans la figure précédente. U".
Fig. 174. ('crcaire encore plus avancée, montrant le commencement de
la réunion des troncs vasculaircs longitudinaux et les branches
internes des vaisseaux primaires déjà réunies (_CEM). D".
MKMDIItKS, T. III. *'"
— 250 —
Fi*:. 175. Deux ccrcaires mûres rinttant. daus l'attitude ollerte. dans
leau. A".
Fip. 176. Partie antérieure de la lercaire mûre plus fortement prossie
pour montrer la eonstruction singulière de la ventouse orale:
* eellules apparemment glandulaires. D".
Vig. 177. Partie de la queue grossie it iuntenant un entonnoir cilié.
Apochr. '2" '*.
l'i ANt'HK XVI.
Cenaria pusitia >pe(-. ini|U.
Fig. 17><. SjMiroevstes, montrant le rétrécissinunt médian on les appen-
dices terminaux *. A",
Fig. 179. Cereaire libre vue de la face ventrale. .\p<iclir. :.'"'"".
Fig. IHU. Dard de la cereaire. Apoclir. L'"" *'.
t'crcaria cxiirna -^itcc. inijU.
Fig. IHl. Sporocystc adulte. .\".
Fig. 182. Cereaire libre, vue de la face ventiali'. Apochr. i"»"» '*.
( crcaria caji^nlaria Son>.
Fig. 183. 8|K)roeyHtc tille très jeune niunliant liien nettement lesgcinii
géncH pariétaux. ('".
Fig. 184. ><piiriN-VHte plus âgé- cuntenant déjà lieani'iiuji de germes
libre»». C".
F'ijÇ. 186. Ocmiigènc pariétal à base large, .\piicbr. '_"'"" ".
Fiff. 180. Ciermigène pariétal phm isidé de la pami dn f.|iiiroevste et
pTinet» librcH. .\p<M'lir. U"" "
Fig. 187 — \W> Qimtrc plinHCH du développement des curps gcrmimttifs
tiiontrnnt IrèH neitement racbemincment \ers la forme de la
(Crcaria t.yttniihurn de (S. K. Waoksku; * b- ciimmcnccment
«le l'appendice en forme d<' fouet d<' la cereaire mûre. D".
1**1^. \9\ — l'.K). TroiN plinNcH du développeunnl primitif d'un nporocysle
lroii\é dnni) lu cavité bnincbialc de Chnfitilrn hullmoide».
<i' germe reiilVriiii' iiiinre daiiM lit |i!iriii. Apnelir. o— "'
TABLE DES MATIÈRES.
Préface
Chapitre premier.
Formes adultes.
1. Gastrothylax gregarius u. sp 5
2. Gastrodisciis aegyptiacus (Cobbold) 13
3. Amphistomum conicum R 32
4. Distomum hepaticum Amldg. var. aegyptiaca Lss 33
5. Distomum ramliannm n. sp 3G
6. Distomum uniciira ii. sp 44
7. Distomum gemiuura n. sp 50
8. Distomum simulans n. sp 52
it. Distomum arapliileucum n. sp 55
Relations des D. geminum, simulans et amphileucum aux formes voisines 58
10. Distomum fraternum Lss 60
11. Distomum heteropliyes v. Siek 03
12. Distomum glandulosura n. sp 64
13. Distomum birsutum n. sp 68
14. Distomum chefresianum spec. inc 73
15. Distomum pyramidum u. sp 76
10. Distomum obtusum n. sp 78
17. Distomum spliaerula n. sp SI
18. Distomum tacapense Sons 86
Relations du D. tacapense aux formes voisines 94
32*
— 252 —
19. Distomum cuspidatum ii. sp 07
20. Distomum coleostomum n. sp 101
21. Distomum san^iiineiim Soxs lOii
22. Disinmum spiniceps n. sp 114
23. Distomum catei^arium n. sp IIS
24. Distomum caliirinum n. sp 110
25. Apcililema mi>llisi>imum Liv l-Jl
2t;. Apolilema appeudioulattim R Ktl
L« valeur morpholo^n'que de la <|Ueue des Apoblèraes et de 1' Urogo-
nimut cercalu* MuNTir 1.'I4
21. Fx-liinogtomum liliputaimm n. sp 141
28. Oliinostomnm euryporum n. sp 144
29. Monostomura verrui'osum Vnoti 14»!
30. Moiiiistoiimm pumilio n. sp IM
31. Hilli:ir/.ia liacmatciliia (.'ohiuilii IfiS
("lIArnitK DKlXlf.ME.
Développement et formes larvaires.
Observations ^'ém-nilfs Ifi7
1. Ih-veloppemciit ciiibr. de Gastrotliylax p'egarius 170
2. I>éve|oppcmi'iit de tJastrodiscus aopyptiiicHs 177
3. I>évoloppcmfiit de rAmpliist4imum coniciim l.s.'i
4. Déveluppciiieiit iMiilir. île Dist. Iicpatjr. var. aepypt 1!>2
.'». I>«'vclo|>pem<-nt prohalile du MrviiuHtniiiiiin Miriirnsuiii ri;uii.: Ccr-
rjiria imliricjita !.>« . l'.i'J
fi. On-aria iliHloiiialog» .S»NH l'.'î
7. Orraria pleurojoplioccrc* 8o>'. •joi
8. Orraria viva» Sn>» . -Jio
9. Cerrâria rapHularia .H<i.m.. . . -j'J'A
10. r«rr«ri« rclIllIoHa iiper. itiq 227
11. (Vrraria pimilla npce. inq '.".'ti
12. (Vrraria eticua «pcr. iii(| 2:)o
Klpliralioii de* platirlicit 2:l.t
LES
ASCLÉPIADÉES DE L'AEABIE TROPICALE.
PAR
A. DEFLERS.
Parmi les familles naturelles du règne végétal qui acquièrent
leur plein développement au voisinage de l'équateur, celle des As-
clépiadées est assurément une des plus intéressantes.
Dans le décor changeant de la nature tropicale, ces plantes
attirent souvent l'attention par leur élégance et plus encore par
l'étrangeté de certaines espèces à feuilles rudimentaires ou milles.
On est frappé tout d'abord de leui" aspect en quelque sorte madré-
porique. La tribu des Stapéliées surtout abonde en formes insolites,
qui semblent les productions d'un monde lointain ou les sur-
vivants de la végétation d'un autre âge. L'épaississement des axes
et la réduction corrélative des appendices foliaires y sont portés
au plus haut degré. Une ramification massive, rigide et comme
pétrifiée, des fleurs livides, exhalant parfois une odeur cadavé-
rique, tout concourt à rendre plus saisissant le contraste de ces
végétaux bizarres avec la flore actuelle, où ils font l'effet d'un
élément étranger.
Les fleurs offrent un sujet d'observation tout particulièremout
intéressant pour le botaniste qui pénètre les détails de leur orga-
— 254 —
ni.s;ition coniplifiuéo et voit so (léioiik'r .sous ses yeux les variations
iutiiiies d'un uiôme t\i>e t'ondamontal. 'l'aiulis que les earaetères
du fniit et de la graine sont à peu près eonstants dans ehaque
genre, la rorolle et le sin<ru]ier appareil périgyne résultant de la
coaleseenee de laeouronne et du gynostège ditt'èrent toujours nette-
ment d'une espèee à l'autre. Cette prodigieuse diversité a Na rai-
son d'être dans l'oldigation du eroisenient, tiui n'est i)as moins al)-
solne iMiur les Asdépiadées (pie pour les Oreliidées. Les deux
familles sont en et^'et pliy.siologi(|uement dioupies. Elles sétein-
draicnt ou deviondraient apogames si la t'éeondation entre indivi-
duN dirt'érents n'était assurée par le jeu des einoMstanees i-xté-
rieures. l^'agglutination du pollen en masses eompactes. retenues
par des liganit-nts visipu-ux aux corpuscules fixés à la périphérie
rlu plateau stigniatiquc. s oppose à lautotécondation et nécessite
le transjMtrt des |)ollinifs de j)lante à plante. On sait aujourdliui
i|Uc les agents de ce trans|M>rt sont les insectes. C'est ])our attirer
leurs multiples espèces, pour les guider vers le .stigmate. (|Uc la
tieur varie de mille manières la forme et la coloration de ses
parties. Tout y est mis en (iMivre dans le même luit : — odeurs
suîives ou fétid»'s; teintes fuligineuses, ensanglantées de pourpre
DU délicatement nuancées de couleurs claires; accidents iliv<Ms de
la surface, tantôt glal)re. tantôt liarltuc, pulicsccnfc ou velnutée.
«|Ueli|UefoiH lisse, ailleurs hérissée de papilles, pimctnée de glande»
et de saillich verru(|iieuses, ou ritlée de vermiiulures dcs>inant
d'élégant^ entrelace; complication souvent extrême de l'appareil
euronal, dont les pièces, groupéca en sim|)le. donide <>n triple série.
Menronlent en comelM ou se creusent de fossettes nectarifères,
développent den appendices renflés en massue. îles crêtes sail-
lantes, lien liilteH ciliés on dentés. t'rêi|neiiinicnt prolongés en
i-xpansions comm-s on liguliformcs. Toutes ces particnlaritcs,
i|ui Honl dcH cHractéren d adaptation fi.xés par l'héréilité, otfrent
— 255 —
un critérium extraordinairenient précis pour la distinction des
espèces.
A en juger par les résultats des herborisations, qui, à la vérité,
n'embrassent encore qu'un cercle restreint, la famille des Asclé-
piadées paraît être largement représentée eu Arabie. On doit ob-
server cependant que l'abondance des individus n'y est pas en
rapport avec la diversité des formes spécifiques. Ainsi les plantes
grasses de cette famille, bien que très répandues sur les plateaux
rocheux de moyenne altitude, où elles se substituent parfois aux
euphorbes cactoïdes, n'arrivent jamais comme celles-ci à couvrir
de grands espaces de terrain. Elles croissent le plus souvent iso-
lées et quand elles se groupent en colonies cespiteuses ou buisson-
nantes, ce ne sont que des îlots sporadiques.
Dans le présent mémoire, je me propose de réunir en un même
tableau synoptique l'ensemble de nos connaissances actuelles siu*
les Asclépiadées de l'Arabie du 8ud, en y joignant les résultats de
mes propres recherches et en utilisant les nombreux matériaux
recueillis au cours de mes voyages, tant au Yemen que dans les
territoires situés au vSud-Est de cette province, notamment sur la
côte montagneuse du golfe d'Aden, jusqu'aux environs du 44"
degré de longitude E. P. La nomenclature et la synonymie des
espèces, l'indication précise des localités où elles ont été trouvées,
la description analytique des formes nouvelles ou peu connues
d'après les spécimens desséchés en herbier et les individus vivants
cultivés au Caire, tels sont les principaux éléments de ce travail.
Tl comitrend un total de 46 espèces bien caractérisées, qui se ré-
partissent en 20 genres, a])partenant pour la plupart aux tribus
des Cynanchécs et des Stapéliées. Le genre Steinheilia, dont
l'imique espèce connue est le S. radians Dec., est le seul (jui soit
particulier à l'Arabie. Le genre Echidnopsis, considéré jusi^u'à
présent comme exclusivement africain et localisé à l'Abyssinie,
— 256 —
est représenté ici par trois espî'ces. dont l'une au moins est nou-
velle. L)ans les autres g:enres. tijijurent (jnelques espèces égale-
ment nouvelles, paraissant endémiques. Parmi les espèces à aire
moins resti-einte. les unes sont réi)andues dans toutes les con-
trées chaudes de l'ancien monde, les autres api)artiennent à la
flore de l'Abyssinie ou des jtays sùmalis. Ce fait concorde avec
les affinités bien connues de la tiorc i>lus africaine qu'asiatique de
cette région de l'Arabie.
Sans développer davantage ces considérations générales, je
passe directement à l'énuniération détaillée des cs])cces.
Periploceae.
1. Periploca ephedriformis Scliweinf. (ex litt.) — Leptadeuia
I j,/,,ilrif'nniii.< l)ctl.. \'iiy. Vem.. l(i(!. — Socotora aphy/la
Half. f., l'n.c. roy. Soc. Edinb., xil (1884), 77 (fide Scliw.).
Nom. vernac. : Deff''}!''. Markh. Mrsint. Xiiiis. W'od/ininm
(Scliw.j.
liai). Veini'ii, froi|iifiis; lu riipilni.'i ciroîi .VttAiii, pcr altitud. L'(M)0
III. IVll. I, firca UmkII et .Mt-iiâklia iSclivv.i; liiiail Fndlili, ad faucos
auBirali-H monti» l'IAroys. pi-r ait. r>nu ni. iKtl): liilad S(iiil)ailii.
in waili Miùiden Dell.).
(ynanclH'îU'.
2. Stoinhoilia radians hnaisn., .\im. Se. iiiit. Sér. 'J. i\.
p. 33il, tait. IL'. K. Asrirpins niJnins l''<M>k.. ("at. Il 1 S'J.
Dewr. p. r.t.
L'Iiiqiii- in |ilniiiti<- nn-iniHi'i litl>>nili 'r<liaiiia dicta : Vcnicii. |ir<i|ic
Itoyt cl F*nkiti iFuntk.), IIcym (Dell, ; iirniiiHulac .Vdni et l.ittK- .\iltn
(T. .Vndi'Pt.. Dril.i; liilad Fixlliii ciiru Srii.mkra (|)i-ll.l
— 257 —
3. Glossonema Boveanum Decaisn., loc. cit. Sér. 2, ix, p. 335,
talj. 12 f D. — Gomphocarpus paucijiorus Hoclist. et Steud.
in Herb. Scliimiier Abyss., n° 920.
In peniusulâ AJen ad fauces montis Scham - Scliam (rectius
Scliamsan), ubi haud frequens (Edgew., Defl.l. Ubique lu planitie
arenosâ littorali (Schw.).
4. G. arabicum spec. nov.
Pumiluiii, c basi dichotome ramosiim, imdique papillis se-
tisqiie mollibus villoso-canescens; folia petiolata, orbiculata,
basi cuneata, margine crispiila, obsolète crenata; stipidae se-
taceae; cymae extraaxillares, iimbelliformes , sessiles, 3 — 6
florae; pedicelli bracteolati, flore paiilo breviores; calyx vi-
ridis, villosus, segmentis liiieari-oblong-is acutis; corolla alba,
campanulata, glabra, calyce sesquiloiigior, lobis liiiearibus
obtusis, dorso viridi-vittatis, margine flavescentibus; coroiia
campanidata, ampla, 5-loba, lobis flavidis 3-lobiilatis, lobiilo
medio majori, ovato obtuso, diniidiain ])ai'tem corollae aequaiite
vel superante, lateralibus deutiformibus brevibiis obtusis; an-
therae bicornutae, cornubus divaricatis, subwlatis, connectivo
lato, apice in membranam liyalinam, orbiculataiii, inflexam
inter cornua producto; pollinia obloiiga; stigma eonicinu ob-
tusum. — 2J..
Herba vix decimetralis; fol. km. 15 niill. long, et lat.,
petiol. 5 — 7 mill. long.; pedicell. 2 mill.
Habitat in agro Fodhliano (bilad Fodhli), ad fauces australes
montis Nakbaï, mensibus Martio et Aprili florens. Itcr. arab. u
lAnn. 1890), Exs. n" 522.
5. Gomphocarpus fruticosus H. 13r., Wern. Soc., i, 38. —
Asclepias frutlcosa L. Sp., 315.
In Yenien, circa Menâkha, Sana', Tâez et ubique regioiiis nion-
tanae mediac et superioris (Défi.); in bilad llodjcrya, prope llayl'ân
(D.); in bilad Kddlili pi-ope Serrya (D.).
MÉMUIKKS. T, 111. 33
— 258 —
6. G. setosus K. Hr.. Werii. Soc. I, 38. — Asclepias setosa
F<»r.>k., Cat. ii lîSl. Descr.. p. ;")!.
Nniu. veni. : Sahia (Forsk.), Sibba/t, Soubbah (Scliweinf.).
liai». : Vemen. in reg. mont. nicd.. circa Hudieli et Zeliiil ^Forsk.),
Heys et Tâez iliotta. Dt-tl.). Meuâklia iSchw.). — Uadhramaut, in
iiiMiitilms .ir.a Mir l!:ikl»;'m. |kt ait. KMKt-llOO m. Liiiit).
7. Calotropis procera H. Hr.. l>ivaiid.. in Ait Hoit. Kew. vd.
II ii. 78. — Asdepias ffigantea Fnisk.. ("at. n 1S4. - .1. ;)/•<)-
cera Willil. Sj». i. 12G3.
Xniii. vt*ni. : ' < ischev f Forsk. j.
Hall. : Vt-nien ul>iquo iii arcnosis Fursk.), i-ina llodcida et Me-
ràwa I L)eH I. in ri-f:. mont. nu-d. et sup. ns<inc ad altitud. ISOO m.,
prope Ydiz et .Metbak iX'fl. ; peninsula .\den in planitie Mala
(Ik-fl. >. — liadliraniaiit. «irca Silicli et Taliiveli, per ait. l'Oi)— 400 m.
i.iint .
^. Asclepias Porskalii Ud'iu. et Sdiult.. Syst.. vi. s."». — .1.
iiivea Fni>k.. (af. H 1^3. Di'scr.. p. .'il.
Nom. Vfin. : H/iasc/ura (Forsk.).
Hall. : Yenien. eina Lohaya (Forsk.).
'. Kanahia Porskalii hecaisn., in 1). ( '. i'rodr.. vin, FùM. —
A', hilil.i Kiit.NcliN . i-\ ilfcai.sM. loc. cit. A', hmitiura K.
lir.. In Sait, Aliysx. .\pp.. tll. Ascii j>iti.s liiiiiflnni Forsk.,
Cat. n is(i. Discr., p. "il.
N"iii. MMii. : Kniio/i (Forsk.), (^nurnfi ilh'tl.), (îituiT
(Srliwrint'.i.
Hall. : Vemen. in ai|n<>)ii<i rep. iimnl. nied. ri siip . liria |).iil)la
(Fornk.i, lieyii (l(<>tla , .Miara n Ifudjeilali ii>i-ll., Scliweint. i.
m. 8aroost«mma Htipitncoiim Sclnilt., Syst.. vi, I ni. — .l.v-
rlijiiii.% Mtifiiiiiriii |'(ii><k., ('al. n Ih7, I>esrr.. \>. .'•(!.
Nom. vrni. : /{îdr/i (FonUt.), Jir/id, Hid, lîï d (Scliwrinf.).
Hait. : Vemen, nliif|Ue in «vIviH Forxk.i, eirea llndjeilali (Metl.,
.HrtiMeiiir l; liilnd Fodlili, ad nidieeN an-<trnl< h nionlH Menif jtell.);
— 259 —
bilad Awlawi, in collibus lapidosis ])rope pagum Sclieikb Saïd (Defl.);
bilad Fodbli, ad fauces montis el-'Areys, jirope pagnm derelictum
Serrya dictnm (Défi.). — Hadbramaut, circa Sibeb, per ait. 230 m.
(Lunti.
11. S. Forskâlianum Index Kewensis, i, 207. — Asclepias
aphylla Forsk., Cat. n" 186, Descr., p. 50. — A. conforta
Forsk., Cat. n" 188.
Nom. vern. : Milab, Homeycl, 'Oqiss, Dagabis, Rodlid
(Forsk.j.
Hab. : Yemeu, ad gebel Melban, in wadi Sourcbiud, circa Hadîb
(Forsk.).
12. S. viminale R. Br., Wern. Soc, l, 50. — S. aphyllum
Hochst. in Herb. Schimp. Abyss., ii, 1186. — Cynanclmm
viminale L., Syst. Veg., 257. — Etiphorhia viminalis L., Sp.,
II, 649.
Hal). : Yemen, in wadi Schaba, prope Hodjeilab, ad altitiid.
600 m. (Défi.)?
13. Pentatropis spiralis Decaisne, Ann. Se. nat. Sér. ii, ix,
327, tab. 2, E. — P. senpgalensis Decaisne, loc. cit., p. 328.
— P. qinanchoides 1\. Br. in Sait. Abyss., App., 64. — Ascle-
pias spiralis Forsk., Cat. n" 179, Descr., p. 49.
Nom. vern. : Scliountoh (Forsk.), ' Orgass (Schweinf.).
Ilab. : Yemen, in planifie arenosâ littoral! iTehâma) inter pagos
Djaliae et Meneira (Forsk.), circa Zebîd et Beyt el-Fakih (Defl.),
ad radiées montis Boin'a (Schweinf.); bilad 'Abdali, in arenosis inter
Sclicikh Otman et Lahadj; bilad Fodbli, circa Sclioukra et in wadi
el-'Asal (Defl.).
14. Strobopetalum Benti N. E. Brown., in ]')ull. Kcw. (1894),
336.
liai». : Hadbramaut in cdllilins littnralibus circa Kliail lia-Wazir
iLnnt).
15. Daemia cordata 1\. Br., Wern. Soc. i, 50. — D. incana De-
caisne, Ann. Se. nat. Sér. ii. ix, 336. — D. tomentusa Poniel.
3.r
— 260 —
N«»uv. Mat. FI. Atl.. t>2. — Pergularia tomentosa L.. Mant.
I. 0:5. — Asclejiia.s cordata Forsk. Cat. n* 178, Descr., p. 51.
X(»m. vcni. : Detpniah fForsk.).
ll.tl). : Ycmcu, in reg. mont, nicil. i-irca Tâcz ( Forsk. i; ]>ouiu
sala Little Aden, ad radiées niontis Mou/oul^hoiim: bilad Hauscliabi,
prope ninntem Menif: bilad Fodhli. ad fam-es australes montis el-
Areys, eirea Serrya Defl. t.
H>. D. extensa R. Hr. Wcni. Soc. 1. ôO. — D. barlmta Klotzscli.
in l'ttii> Ucisi- Mdssjiiiil).. lint.. 274. — D. /-ursÂra/// Scliult..
Syst.. VI. 11.!.
llab. : Veineii. in refrioiie mont. meci. Klireni). , cin'.i Ilodjeilah,
.S>U(| elKbamiss. Tâez ( Dcfl. 1.
17. D. glabra Sduilt.. Syst. vi. 1 1;>. — Asclepias qlahra Koisk.,
Cat. Il lî5.'), l>L'.scr.. p. ."il.
Hab. : Yemen, in arfriliosis re;r. mont. mumI. |iiii|k' TAe/. (Forsk.).
.>IarsdeiiicîU'.
1>>. Tylophora yemensis hetl. \i>\. N Cin.. l(!."i !<!(!.
Hall : Viiiiiii, in n-;,'. wionl. med. et >ii|i.. prcipe Mcn:'ii<li;» et
Soliibi'im Kankaliân. ad rnpes (Detl. 1.
l!iV Marsdonia Schimpori Dec. in D. C l'i-odr. viii. Clii. —
( 'i/iiinic/iniii Srhiinjiiri lliirli.st. Ileilt. S«lliin|t. Alty.ss. II. 2(i().
Hab. : Itihid Fodldi. ad radiées anstrales moiitis ei Arevs, prope
.St-rryn (Dell. >
I^n il«-tr|-niinatii>ii de eette plante est alisnlimient ennjeetn-
rale. .le l'ai tn>ii\ée aliiindnniinent tViietitiée, mais ilépoiirviic
«le tIeiirH nu iiinih d a\ ril 1 s\\'.\ dans les vallons boisés <lii ;;(d>el
'Are)'», ver» fjOl) m. ilaltitiMlc. I^es teuilles .sont |inlM'secntt'H
hlnncliAtrcH rf Miiivent eonliloruicK eomnie eidles du l'< ntnr-
r/iininii nhi/iii>iiiiriiiii I >ee. he fniit. à périearpe eoriare-elianill,
li-^xe et ifllàlire, n otVre rien de earaetél isli<|Me.
— 261 —
Ceropegieae.
20. Leptadenia heterophylla Dec. Ann. Se. nat. Sér. 11, ix
(1838), 270. — L. Delilei Dec, in D. C. Prodr., viii, 629;
Herb. Schimp. Abyss. (1854), n" 1493 (ex sched. Herb. Mus.
Paris).
Nom. vern. : Marsch L^.
Ramosa, g'iauca, minute puberula; rami graciles, divaiicati,
volubiles; folia opposita, petiolata, pciininervia, oblongo-lan-
ceolata, basi rotundata vel obtuse cuncata, nonnunquam sub-
cordato-emargùnata; urabellae breviter pedunculatae , extra-
axillares, 6 — 16 florae ; pedicelli filiformes, pedunculo subduplo
longiores; flores virides, parvi; calyx campaiiulatus, lobis
triangularibus ; corolla rotata, lobis oltlong-is obtusis, crassius-
culis, facie intima breviter lanatâ, sulco longitudinali depressâ;
coronae exterioris squamae sub corollae sinubus transversae,
oblongo-reniformes, glandulosae; folliculi oblongi, acuminati
obtusi, maturitate fusci, papillis pilisque albidis parce con-
spersi, gemini vel abortu solitarii, basi calyce marcescente
induviati, pedunculo et ])edicello incrassato-induratis sutFulti.
— % et 5.
Species polymorpba, affinis L. kmdfoUâ Dec. â (juâ (ex
descript.) nisi floribus longiuscule pedicellatis (pedieello flore
3-plo longiori), corollae lobis haud revolutis, squaniis trans-
versis elongato-reniformibus, g-labris nequaquam difï'erre vi-
detur.
liai). : Bilad Ahdali. in wadi cl Keltir, i)m])c pai;'niii cl llauta scu
Laliadj dictum, mense Deccmbr. floreus ac friictifer (Dell, lier aval).
niin. 1«i)3, px.s. n° 618).
21. L. Forskâlii Dec Ann. Se nat. Sér. li, ix, 269. — Cynan-
chunt arboreum Forsk.. Cat. n" 177,1 )escr., p. r)3 (iide Schw.).
— 2ti2 —
Nom. vernac. : Kerenua. K>\<c/i (Vorsk.): Knrt'ua. Qarêna,
Qnn'uiia. Qnrhine iSchw.).
Hall. : Yenicu, iu wadi Sourtloiul iFnrsk. , circa Movs (BottaX
«irca llilleh et Hadjel iScliw. ).
Cette espèce n'est peut-être (|ii'uiit.' siuipK' varii-ti- tU- la ])rôoé-
deiite. ili>nt elle tlittï-re à peine ]»ar ses tieiirs à eorolle ninnie de
joltos ontiriviiieiit •^^lalnrs ot mm laineux .sur leur t'arr intrine.
22. L. pyrotechnica her., lue. cit.. tali. \. U. — /,. Sitartuni
Wi<îlit. ( "«intril».. 4X. — /^.(/racilis Dee., loe.eit. — /..Janjui-
uviutiaién I >ce.. l(te. eit., 270. — Ci/»aric/ium pi/roteclinicnm
Forisk.. ( 'at. n 17(>, Deser.. j). .53.
Ximi. vernac. : Markh (Forsk.j.
Hall. : Vciiicn nliii|ue; in wadi Môr iFitisk.i. circa lievt cl Fa
kih iDctl.i; Itilad .Vlulali. in wadi ol kchir, projic cl-llautn (l>ctl. ;
bilail .\knilii, pmpc Hir Aliiiicd Dell.); liila<i .\niir, circa cl Dliala,
pcr altiliiil. l.'>(Hi m. i DctI.i.
2.'5. Ceropeii^ia variegata Dec. K)c. cit.. 2()2. — Stapdia cariv-
•/iitii Fi»rsk.. ( at. IH!». 1 )cser. .')1 — f>2. — St. sanneiitusa Steml.
.N'uni, hot. Ktl. II. Il, (;;52.
Nmn. vern. : JJvn't il-Kclbth [Vuitik., Scliwcinf.j.
Hall. : Vfuicn, in wadi Snurduud, suit l'niticibiis (F<>r.'»k.i et in
rc;:ii>rir niotitaiiâ nicdiâ, pmpc iiilicli (Scliwciiil'
24. C. tubulifera spcc. nciv.?
Ilcrita (• cnudicc brcvi pluricaiiliH, viritli-earixisii, siieeoHa,
^jalit-rriina: caulcH dijriti ininiini crassific. tcrctcs. cliin;;ati.
Hcxhumï. lacvch. prininiii < iccti. dcin ditVtisi. luccin tu;;icntcs
et ad parictcH rupinin scanilentcK vcl prnciiniliciitcs: ranii
tiiiritVri aldircviati. urrlinc diKticiiu altcrni. patuli. stilidctlcxi,
in cyniani Hcurpioidcani paucitlurani alncntcH; t'nlia nppiLsita.
n-niiitn. nicmliratincca, M|ininiit°<irniia. <i\at<i lanccolata, dcci-
duii pnivilluin carnimuni pniniinidtini. ulihulcte tri(|nctrnin in
Hidcnlia; tlurt-H ^rurilt'H, lirni-tmlati. pcdiccllo craMHii. pnlvi
— 2(i3 —
nato suffulti; calyx mimitus, pallescen.s, puberulus, tiibo solido
(id est axi tlorali adnato), lobis linearibus acutis apice recui--
vis, ol)scure forrugineo-pimetatis; corolla pallide rosea, exhxs
rubro-puiictata, glabra, tubo elongato, arcuato, basi ventricoso,
paulo infra médium aljrupte globoso-dilatato, intus lineis ru-
bellis loiigitudinalibu8 et parte globosâ maculis 5, orbiculatis
notato, fauce abrupte expaiisâ et limbo clauso, campanulato
apiculato, 5-costato-conmto pileatâ, lobis valvatis ambitu
sagittatis, abrupte acuminatis, facie intima setoso-pilosâ rubro-
marginatâ, sub apice maculatà, marginibus late redujdicatis,
eouuiveutibus itaque liml)i pileitbrmis costas prominulas, dorso
per aiithesin liiaiites, basi longe calcarato-cornutas et stellatim
radiantes effingentibus ; nectarium tubulosum, verrucosum,
glandulosum, ruljro-vinosuni, parteni ventricosani tubi oorol-
lini vestiens et intra partem globosam ejus in coronulam bre-
vem, liberam, obtuse 5-sinuato-lobatam productuni; eorona
glabra duplex : exterior basi corollae aftixa cyatliifdrmis,
5-lobata, sinubus edentulis latis, lobis cmn antlieris alternis,
longe bicornutis, dente obsoleto interjecto, cornubus tenuissi-
mis, fere filiformibus; coronae interioris squamae tubo sta-
mineo afiixae, coronâ exteriori ut septa radiantia connexae,
superne in lignlani linearem oljtusam, antherâ impositam, in-
Hexo-erectam, elongatani, a])ice ))reviter recurvam productae;
antherae ovatae obtusae, inflexae; stigma biconvexuni, ver-
tice subconicum; folJiculi ignoti. — 2;.
Calycistub. 2^j., mill. long., lobi 2 niill.; condl. tub. oô niill.,
limb. 13 mill.; coron, ext. tuli. '6 mill., coronna l'/» nnll.;
coron, inter. ligul. 2 mill. long.
l'raecedenti nimium aftinis nec notis indicatis (cauliltus
teretil)us, foliis evolutis praesertimque nectario tubuloso) liaud
ilubir- (listincta.
— 264 —
Hab. : bilad Foilhli, iii conrallibus ncmoroRis montis el-'Areys,
priijie pojïruiu ilerelietuiu Sema (liituui. Lcfri tidrifoiaui, aiiuo lf>!';î,
iiR'iiso Martii" «lesiiientt'. — Kxs. ii" IW.
( Vrti' espèce est extrêmement remar(|uaMe iiar la présem-e
d'un nectaire qui revêt intérieurement la iiartie iiitVrieiiiv du
tube de la eondie et s'en détache dans la partie ainiulaire-
irlnbuleuse. sous forme d'une collerette si cin(| lobes triaii<iu-
laires obtus. Elle se distin<iUe en (Uitre par un stijiiuate forte-
ment bombé en domc entre les anthères. Un jjicd vivant
cultivé au Caire y a Henri pendant tout l'été de l'année is;i4
et a péri malheureusement en (|UcI(|Ues juins par suite d'un
arrosat^e intempestif.
2.'». C. rupicola l>etl. \dy. Yeni.. lt!7.
liai». : Veim-ii, a*l nulices iiiiuitis Masar, i)r(ipc Attara, per alti-
tuil. isrHt 2<XKi m. (I)efl.'; Idlad ll..iijiT\a, atl tledivia montis
cl Kcyanii i Dell. .
2<;. C. sepium DeH.. loc. cit.
Hab. : Vi'int'ii. in waili Mâzcli piopc Miiiàkiia, per altiliul. l'iKM»
III. <l>ill.
27. C. boerhaaviifolia >pc(-. nov.
Nom. vcrii. : Scneitia/i "OU-.
llcrlia sarmentosa. scandcns. dichotomc ramosa: ranii
htriati. piibcsccntcs; folia oppn.sita. brcvitcr pctiolata. carno-
HUla. ;;labcrriiiia. o\nta olitiis;i. cinar;;iiiata. iniKicinata. plus
miniiK rc|iaiida, liaHi late truiicato-ciiiicata \cl Mibi-uidata;
cymae axillarcs ordiiie disticlio altcrnae. pcdiinciilatac, iim-
bcllifoniicH. paucitlorac. pediicllis pcdiinciilo scK(|iiilon<;iori-
biiH. bractcolà hctacei'i stipatis; caly.x licrbaceiis. .'i-partitus,
He)(mciitih liiiciiribiihaciitiH. iinincrviis, ;;liiliris; corolla niodica,
hitca. iflabra. tiibo an^iisto, Hiipcrne attcniiato. fancc abrupte
(lilatato et in aniiiiliim proniiiiiiluiii .'i-dcntatniii IransvcrKc
plicHtii, jobJH liiicarilniM obtUMis. in pilcuni ciimpanulaltiniiipicc
— 265 —
5-fornioatuiii coliaerentibiis; coroiiam et gyiiostegium ex spe-
cimine imperfectê servato iiequeo describere ; folliculi ignoti. %.
Fol. lam. 2 — 27l> cent, long., 1 — 2'/., cent, lat.; petiol.
3 — 5 mill. long.; pedimciil. 8 — 10 mill.; pedicelli 12 — 14
mill.; oalyx l'/a — 2 mill.; coroll. 2 — 3 cent. long.
Hab. : bilad Fodhii, in convallibus nemorosis montis el-'Areys,
prope Serrya, per altitnd. 300 — 400 m. Legi ann. 1890, mense
Martid Horentem. — Exs., n° 412.
28. C. squamulata Dec, loc. cit., 263, tab. ix.
Hab. : Yemen, in wadi Sina prope nrbem Tâez (Botta».
29. C. spec. non sat nota Defl., loc. cit., 168.
Hab. : Yemen, in wadi Schaba', prope pagnm Hodjeilah, per
altitiul. .500— r.OO m. (Defl.).
Stapelieae.
30. Echidnopsis cereiformis Hook. f.. Bot. Mag. t. 5930. —
Aptermithes tessellata Dec, loc. cit., Sér. 5, xill, 406. — Sta-
pelia cylindrica Hort. ex Hook. f. Bot. Mag. tab. 5930.
Hab. : bilad Fodhli, ad declivia anstralia, lapidosa montis el-
'Areys, per altitud. 500—800 m. (Detl.).
Un exemplaire vivant, rapporté de cette localité en mai
1893 et cultivé au Caire, a péri après avoir ju-oduit une fleur
jaune, présentant les caractères typiques de l'espèce. J'iden-
tifie avec doute à cette espèce le Stapelia multangula Forsk.,
Cat. n" 192, Descr., p. 52, recueilli dans la région mon-
tagneuse inférieure du Yemen, près de Wahtad, où il porte
le nom vernaculaire de Sâq el-Ghorâb ^\ji\ JL-.
31. E. quadrangula. — Stapelia quadrdngula Forsk., Cat.
n' 190, Descr., p. 52, Icon., tab. VI. — S. quadrangula ra-
mosa Forsk., Cat. n" 194.
Herba haltitu Boucerosiae, viridi-carnosa, succosa a collo
MKMOIIIK», T. m. 34
— 26t) —
raïuitsissiiiia : raiiii criTti. 4-<;iMii. aiifiulis olitusis. irrciriilaritcr
simiato-tlciitatis. liiiic iiitU' cicatricnsis. tat'ii'lius plaiiis: tlorcs
im-iliucrrs. axillaiv.s scssiles ad aiifriila rauinriini juiiidruiu
sparsi: ralyt-is lu-rbafri tiibiis solidiis iil ist axi tlorali ad-
iiatusi. tauce suit sinulms jilaiidulis si|iianiit"(triiiil)ii.s luoviter
cxsertis instructiis . lolii dcltnidri. tiiln) ;; 4 plo lnvviores;
CMpilla pallida. viiiili-riavcst-i-iis. «rlalicnima. tiilii) Invvissimo,
liiiilto latf caiiipaiiulati». lolùs ovatis. apici- inHi-xo-acuiuiiiatis,
niar;;im* valdf n-volutis: n»r<iiia simpK'x. s(|uainis liasi to-
rollat' aftixis. ]iallidr niseis, };lal)iis. cuiu'atis, in cuiudain
cyatliitoniu'iii alti' f<»iiiiiv»'iitil)iis. iiitiis macula traiisvtTsà
luiiatâ puipuri'a iintatis. cariiiiHiut' scptitonui crassâ tuho
Htaniiiifii ctiiiiit'xis. apirr libnis vt in aruinen n'tusuiu in-
fli'xuni. antlirrà infunihi-nk-ui t-j'uiut' Inrvioicni ahruptc attc-
iiuatis; aiitlicrac apict- trunratac. sulK-niar^inatai-, sti;iinati
incuutlH-ntcH: tolliculi fusifi unies (ditusi. tarie alteruni s|)et'-
tante eoni|)lanati, laeves, {flahri, in sieen iitrini|iie alà an;;ustà
fuseà niar;;inari. ±.
Duuii .■{ l deeinietr.: rainniimi faciès lat<Tal. 1 i! cent.
la!.: caiyeis ttili. •! 7 niill. l"l>i L' nnll. : cnrnlhie tuli. 1" mil!..
lob. 8 — lu niill.: cnionae s(|nani. .">' mil). Imi;;.; tullicnli
8 — 10 cent. Ion;;., ti ^ niill. diam. lat.
Uni). : Veiiicn. in wndi Stiinloiiil rnink. : liilad A\Ml('li. :«! de
divin Itorealiu iiiiiiili>« Nakliaï Oetl. .
< 'ette ewpècc représente sans aucun ilnute le \ciitalde Shi-
pelia quadranguUi Korsk.. identifié à tnrt par I )k<aisnk au
Uniiri'rnitio Fiirakôln. )|ui en diffère extréuicuicnf par Ions ses
earnetèn-M, entre autres par se« tieurs liriè\cnicnt pédiccllées
et non HCKHiles. jfroU|iée>« en onilielles pinritlores. à coioHe in
térienrenicnt \errui|neUHe et d un ron;;e soinlu'c.
Lu niii^ulière coiicreHCenee du tulte cnlyeinal cl de Taxe
— 267 —
floral proloiig'é jusqu'au niveau des lobes est mise en évidence
par une coupe longitudinale de la fleur. Extérieurement, les
deux parties concrescentes simulent un pédicelle articulé avec
le rameau et graduellement épaissi au sommet, oii il se con-
tinue sans ligne d'insertion apparente avec le limbe très court
du calyce, qui semble partite et non lobé. En réalité, le tube
calycinal revêt tout ce faux pédicelle et s'insère au niveau
même de l'articulation basilaire, en sorte que la fleur est bien
sessile, conformément à la description de Foeskàl.
L'organisation de la couronne, qui est simple et constituée
par cinq pièces distinctes, entières, incombantes snr les an-
thères, exige l'attribution au moins provisoire de cette plante
remarquable au genre Echidnopsis. Cependant par son port
et ses rameaux robustes, quadrangulaires comme ceux des
Boucerosia, elle s'éloigne beaucoup de 1'^. cereiformis Hook.
f., espèce type du genre, lequel est caractérisé comme on
sait par des tiges peu ramifiées, grêles, obtusément octo-
gones, à faces latérales découpées en écussons hexagonaux
un peu mamelonnés, engrenés avec ceux des faces adjacentes
comme les i)ièces d'une mosaïque (d'oîi le nom ({' Apteranthes
tessellata attribué par Decalsne). On peut se demander si une
dissemblance aussi profonde, et qui ne parait pas comporter
de formes intermédiaires, ne justifierait pas la création d'un
genre spécial pour l'espèce de Forskâl.
32. E. Golathi 8cbweinf., ex litt. — Boucerosia penicillata Defl.
Voy. Yem., Ifi!)?
Nom. vernac. : Gallaf, GaUat, Ghalef, GollatJh, Golaii
(Schw.).
Ilab. : Ycmcn, in regioiie mont. sup. et med.; wadi Mâzcb, ])rope
Menilkha, pcr ait. 2200 m. (Défi.)?, circa Hilleh et Ouf?!!, per ait.
1200—1400 m. (Schw.)!
— 268 —
33. Caralluma subulata Deoaisne. Aiin. Se. iiat.. ^ér. 2, ix.
2t;T. — Stapelia suhidata Forsk.. Cat. 193. Icoii. t. vu.
HaU. : Veinen, iu rejrioue mi>ntaua média (Forsk. : hilad Fodlili, in
wadi Kyhad, jiropi> {tairuin Sclioukra i Detl.). — HadUraiiiaut > L^Illt^.
34. C. scutellata spcr. iinv.
Hérita i-ra.s.so-caiiiosa. suicosa. viridis, <;laiict'stH'iis. ra-
luo.si». ssiUTulo.so-cai'.spitttsa: i-aulo.s i-r nniii liasi artirulati, di-
piti uiiiiiini crassitie. ascendentes vil prixiunlKiiti's. eloiiijati,
cyliiidracei. alti- .s-sulcati. co.sti.s intcr sulio.s in .srutclla sou
art'ula.s ln.'xa«foiia.s. niaiiiillari- prnniiiiulas divisi.s: folia iiii-
niiiia. sqiiamifunnia. patula. .ni tciitrimi an-nlaiimi siiijiularmu
affixa: flon-s parvuli. in axillis stilitaiii w\ jirinini. a])ico la-
nioniin rniitViti: pcdicrlli Itri-vissinii. ciTcti. crassiusciili; ra-
Ivx \ iiidi -riilirlhis. caninsulii^, ."i-partitiis. sinnl)iis ininntr
^landulitVi-i>. .sc;rii""iiti.s linrarilMis acutis. tultuni ntrnlhu- siil»-
ai-(|iiaiitilMi.s: cornlla vix ad iiicdiuni iisqiu' .")-tida, ti'iiuitrr
vi'lutino-papilltiHa. rxtu.s viridi-lurida. iiitus tlavesi-t'iLs. tul»t>
latf <-anipauulati>, f'auco nihn)-piin<'tatii, lindx) nitato. lnliis
iiiar^iiic ^lll»^^•volutis. hiiMiiiiu iloisi» palliiU- luitclii.s: ccirona
i-upuliturniis. hasi (■(i|-olla«> at'tixa, ^laiididusa, tiava. septis
(• tiilHi htaniiiii-o radiantiliii.s n^ynoKtc;;!)) ronncxa. niar^inc
lilnTa. patula. Mdiirv(diita, ."»-siniiatn-l«»ltata . Iidiis antlicris
((p|Nmitin olitiisihhiiuis. iiTc^ridaritcr dcntinilatis. sinulnis cdcn-
tiilin. hcptih iiitnioriltiis a|)i<-c in li;;iilani lilu-rani. inHi-xani,
niitiM-ra inciiinlii-ntrm viu\\u- liin;riiiifni pn-iiin ti>: aiitliciiu-
liri'Vt-H. iiiappi-ndi<-idatac. sti^niati ini-iiinli<-iitis: pnllinia \i,V^-
hiiH», riilulla: t'ollimli tcniK-K, aciiti. lacvis. ^laltri. .>.
( 'aiil«'H 10 — 30 rnit. Ion;;., I ct-nt. diani. I.it.: prdiccll.
1 iiiill. l<Mi^'.: corMll. tiih. 3— 3' , inill.. ImIi. .; niill.: t'ollicul.
7- H cent. Imii)(., 2'/, iiiill. diaiii. lat.
linli : Hilnil .Souliailii. in wadi Mn'adiii, iilii pcr allitiid. lirca
— 269 —
300 m., mense Maio ineunte florentem ac fructiferam legi; It. ann.
1894, Exs., n" 1167.
A l'inverse des n°' 31 et 32, cette plante otire le port con-
sidéré jusqu'à présent comme typique des EcMdnopsis, et en
même temps, des fleurs toutes différentes, munies de la cou-
ronne complexe qui caractérise les divers genres du groupe
desBoucerosiées. Sa tige et ses rameaux tessellés ne sauraient
être distingués de ceux de l' Echidnopsls cereiformis, dont ils
reproduisent exactement la grandeur, la forme et toutes les
apparences extérieures. Mais ici, les pièces de l'appareil co-
ronal, au lieu d'être simples et distinctes, comme dans les
vrais Echldnopsis, sont concrescentes en forme de cujiule cloi-
sonnée radialement et munie de languettes intérieures incom-
bantes sur les anthères. Le rebord très évasé de la cupule
est découpé en cinq lobes obtus irrégulièrement dentelés. Ces
lobes n'alternent pas avec les anthères comme ceux de la cou-
ronne extérieure des Stapelia, mais leur sont opposés, ainsi
qu'aux languettes intérieures et aux divisions de la corolle.
Par leur forme et leur situation, ils offrent une ressemblance
évidente avec les lobes extérieurs, également firabriés-dentés
de la couronne de certains Caralluma, notamment du C. ar-
mata Br., telle qu'elle est figurée dans les Icônes de Hookei;,
3^ série (1890), vol. x, tab. 1902, fig. 2. C'est en me fondant
sur cette considération que j'ai cru pouvoir rapporter i)rovi-
soiremcnt la plante au genre Caralluma, bien qu'elle s'en
éloigne beaucoup par son port et la forme de la corolle.
La description qui précède est basée sui* l'analyse de nom-
l)reuses fleui's fraîches, provenant de ])ieds vivants cultivés
au Caire.
35. C. flava N. K. l'.rown, in liid. Kcw. (18!)4), 335.
Hall. : IJadlinuiiaiit, in waili lladicli, pcr ait. (KM) ni. (Luuti.
— 270 —
30. C. Luntii N. E. Hrown. loc. cit.
Il.ili. : i.l:i(ilir;iiiiaiit, jinipe ll<>heil):ili. per ait. ll'(Kt m. I.unt).
37. C. arabica N. K. Hrown. in Uull. Kcw (1895), 318.
Hall : ll:iilljraiiiaut. in wadi l!aiila, |)ri>|ie Snihniit Hirschi.
3K. Boucerosia Forskalii I)i'i-aisiu'. in 1). C. IModr.. viii. t;48.
— Ji. cicatricosaVi'A.. \ u\ . Vcui.. y. ITO. t;ili. iv. — De.fini-
(Iorchi.'< Elirenl).. TJnnaea. 1S2!'. p. 24.
Xnin. ver». : iJra'el-Kelh (Srliwi'iiif.). — Konsmn (Si'lnv.l.
liai». : Yemeii, atl declivia iiiontis Sabor i Bottai, in watii Si'liiiija.
pmjH.' Menâklin (l>('fl., Si-liweiuf. ), ad montoin .Mellian, prope WOl
ledj Schwcint". ); peninsula .Vden ad radices anstralos inoutis .^'liam-
><\y.m\ liitl. .
3M. B. adenensis s^w. imv.
Ilfilia flata. viiidi-taninsa. snccosa. a rnlln rainnsa; ranii
robiisti. fi-fcti. stiicti. 4-^iMii. ai>liylli. jiiiiioros siiliclavati.
vi'tcrcH a«-(|iiaiit<-i- iiicrassati. au^^iilis iditiist- siniiato-crciiatis,
jdiis iniiiiis |n<iniiiiiilis. taciciMisconcnvis. dinmni planis: tloii's
iiiajiiHciili. apiri' rainoiinii |»»'r 2â — 40. ciini lnactcis niiiiicri>-
hÎh intrrniixtis in caiiitiila ;;lolt(isa. dciisa cuntViti: Inactt-af
nnJi■Il^t^• liiii-arcs. iindiilatac. vm iiciilis ac sctis inininiis liinc
indf <"(inH|icrKJi(': |UMli(-clli tfirtrs. ;,Matiii. larves tiuif circitcr
diinidiii hrcvinn-s; ralycin licrhat-ci tiilms Inrvissinuis, (d)so-
Ij'tr .'i-r«mt«tiiM. fatirr, siih siniilniM. K(|iiainiilis tn.scis. sciiii
rxHriiÎH inhtnictiiH, laritilaf lincan-s. clnn^iatar. .t-ncrviar.
npit-f Hiiltrrv<diitac. rxtilN |ia|iilli)H(i-o;|iindiil<>sa(': nindia litrida.
(flalira. cxtiiM vircMcniH, intiiH atr<i-)inr|iiirra et ciilirc vriiii-
<-(iMi. tiilHi cainiiaiiiilati). in linilMiin rnialiini. nmvcxuni alt-
riipti' «'xpaiiHi), IoImh dtdtnidrJH. anmiinaliN. tiilx» ll^(■vill^illu^4;
foroiiH rarniiKiila. rnHra, piilifHi-cnh, liahi nindjac at'tixa, |iart('
itifrrâ i^^yiMiHtr^^iiini Hiiittcndnitt-i i-yatliit'omii, srptiH Inn^i-
liidiiialilniH tiilio HtaniiiH-o i-untu-xa itai|iic .'> alvcojata. partr
— 271 —
superà libéra, circa antheras dilatata, duplici série lobatâ;
lobi exteriores erecti, subiiiflexi longe l)icorimti, cornubus
linearibus obtusis, vix arcuato-divaricatis, iitrâque facie pu-
beseeiitibus; lol)i interiores a sinubiis oriundi, introflexi, lig'idi-
formes, glabri, septo adnati, apice liberi, antherâ iucumbentes
eamque superantes; alveoli membranâ propriâ intima tubo
stamineo, septis, coronâque adnatà indnti; antherae truncato-
emarginatae stigmati semi-immersae; pollinia ovato-oblonga;
folliculi gemini, calyce indurato indiiviati, longissime acumi-
nati, subuncinati, glabri; semina ovata, complanata, comosa,
ala membranacea angusta et annulo marginali incrassato
cincta. — 2;.
I)umi4 — 6 decinietr. et jjroceriores; ramoruui faciès latéral,
usque ad S'/^ cent. lat. ; bracteae 4 — 8 mill. long., '/2 mill-lat.;
calycis laciniae 8 mill. long.; coroll. tub. 10 mill., lobi 8 — 9
mill.; coron, lobi exter. 4 mill.; gynosteg. V/., — 2 mill. long.;
folliculi 18 — 20 cent, long., 7-2 — 7* ^^'"^- f^i''^"'- l^^-î semina
!) — 10 mill. long, (abs coma), 4 mill. lat.
liai). : peninsula Aden, ad fauces montis Scliam-Seliam (Defl.,
Schweinf.); bilad Fodhli, in wadi Eybad, prope pagiim Schonkra
et ad fauces montis Nakliaï (Defl.); bilad Yafa, ad radiées moutis
Hej's, prope Massaiia (Defl.).
Cette espèce, une des plus grandes et des plus belles du
genre, est particulièrement intéressante par l'organisation
complexe de l'appareil coronal, qui est à la fois d()ul)lement
lobé comme celui des vrais Boucerosia et cloisonné intérieure-
ment, comme celui des Hoodia ou du Frerea. La cavité an-
nulaire comprise entre le tul)e staniinal et la couronne est en
effet divisée ))ar des cloisons radiales c^n cinq alvéoles con-
tiguës. Mais ces logettes sont cliacuiic ])ourvues d'uiu- paroi
propre, conime les carpelles coucrescents d'un ovaire pliiri-
loculaire. II en résulte que les eloisoiis radiales ne imteèdent
pas en réalité de la eouroiine extérieure ni du tryn'istèjîe et
sont exclusivement constituées par les parois ijrojjres adossées
de deux alvéoles voisines. Kn somme, la couronne extenie,
considérée isolément, reproduit .sjuis nioditiiatinn m «table le
type normal des Boucerosia, tandis (|Ue l'ensemble des cinq
alvéoles représente une couronne sujqilémentaire intérieure,
composée de pièces coalescentes en forme daujfets, ou. jdus
sim|dement une bordure de nectairi's envelopiuiiit le tiilie
staniinal.
Les Heurs snnt tantôt prt>que inniluri's. tantnt très fétides,
comme celles de licaucnup de Stapélici-s. tlont l'odeur res-
semble à s'y uiéiirendre à celle de la cliair putrétice. La res-
semblance est si paifaite (|Uc j'ai vu souvent la niouclie à
vianile Musra curnaria L.) venir déposer ses larves à la sur-
face interne de la corolle. i|ui en est toute couverte.
■l<i. B. Awdeliana >|ur. nov.
Ilerba viridi carnosa. succosa. a collo raniosissiina ; ranù
erecti. 4-;;oni. aii;;ulis (dituse sinuato-erenatis. t'atiebns con-
caviusculis. inamlis hiri(!i> infiiscatis: foli:i ininiita. M|naiiii-
fonnia. ovato-huncoljita aeuta. eito decidna: flores parvidi.
pi-diii-lbiti. 2-brarteati. apice ramoruui per.">- !."> in capitida
laxiuKenla cont'rrti: linictriii' uiininiac riii'iin>id:i('. subuliitae.
pi-r antlicsin Jam cvanidae: pedicelli ni ealyeeui pallidc ejir-
nei. ;îlabri. flore li-plo |on<rioreh; calycis tubus brevis, fauce
Hub Hiniduin ^landulis pun<-tifornMbuH Henii-cxsertis instructus,
lold rariiohi. didtoidei, rctUhi: corolln campanniata. e\tiiK vi-
ridi-livenceUH. rnbni-punetata. minutisHinn- jndtcrula. intus
(fiabni, marnIiH atro-purpureis et sulpliiircis niarmorato varie-
)(HtH. InbiHtubiiHublon^iorilMih, lanccolatis, intlc\o acuuiinatis.
marKiiic rcvolutiM, Hinubus rctroHcxis valdc proniinentibus;
— 273 —
coroiia basi coroUae affixa, rosea, purpureo-liiieata, glabra,
parte iiiferâ (gynostegium subtendente) cupuliformi , siiperâ
ciroa aiitlieros dilatatâ, campanulatà, duplici série lobatâ; lobi
exteriores longe biconiuti, connibus liiiearibus, attemiato-
subulatis, arcuato-divaricatis, apice purpura scentibus; inte-
riores liguliformes, inflexi dorso incrassati, g-lauduloso-papil-
losi, intense ])iirpurei, antlieris incumbentes eisque breviores;
antherae rubellae, truneato-emarginatae, stigmati incumben-
tes; poUinia ovata; folliculi iguoti. — %.
Dumi 2 — 3 decimetr. ; caudicis faciès latéral. 3 cent., ra-
niorum 1 — 2 cent, lat.; pedicell. 5 — 7 mill. long.; calyx 2 — 3
mill.; coroll. 8 — 12 mill.; coron, lob. exter. 2 mill. long.
Hab. : bilad Awdeli ad declivia borealia montis Nakhaï, per
altitud. 700 m. Legi anno 1890 lu lapidosis avenaceis mense Martio
desineute florentem. Exs. n° 485.
Cette plante se groupe avec d'autres stapéliées chaniues
[BoucerosiaAdenensisld^^.^Ediidnopsisquadrangida\For^\i.\
Defl.) en buissons couvrant des îlots assez étendus du terrain
au milieu des euphorbes cactoïdes. Les fleurs exhalent une
forte odeur musquée. Un pied cultivé depuis quatre ans au
Caire croît avec vigueur et fleurit abondamment d'avi'il en
octobre sans jamais fructifier. Cet avortement constant du
pistil semble devoir être attribué aux circonstances locales
qui empêche la ])ollinisation ou la rendent inefficace, soit
qu'elle ne puisse être opérée sans le concours de certaines
espèces d'insectes faisant défaut en Egypte, soit que la fé-
condation croisée, non seulement de fleur à fleur, mais de
plante à plante soit absolument nécessaire.
41. B. dentata Ind. Kcav., iv, !)76. — StapHia dentata Forsk.,
Cat., n" l!il.
Nom. veiTiac. : Djadjmel. alias Dra't el-Kelb (Forsk.).
MÉM0IRK8, T. III. 35
— 274 —
Hah. in planitic liuinith'i propo lladioli et in waiii Sonrdoiul
iForsk.).
42. B. spef. iKni ^^;lt nota I>t'ti.. K»i'. cit.. 17U.
Hab. : Vemeu, in waiii ."H-liitlja, pro]u> Mcnàklia. pir altiin<l.
2<m m. Defl. Iter. Aral.. I. Exs. n" 44ô.
43. B. spee. non .sat nota l)eH.. loc. fit.
Mal). : Vcmen. in cunvaililtu.s inter Ilevs et Tâcz. junpe paimni
Aïdi-h tliHuni. pt-r altituil. '.MM» ni. HcH. Ittr. Arali. 1, ann. l-^ST.
Kxs. n° T(i7
44. Huernia arabica N. E. limwn. in liull. Kew. (18i»5), 2Gô.
— Stajiflia vtaa-iicarjjd Kifli. Tcnt. Flor. Abyss., II, .^0?
HaW. : Ycnien, in refrione «l'mt. iut'.. ail p-ln-l Hdura Schw.1.
4."). Stapelia chrysostephana spi'c. nov.
llfilja .siicfii.sa. t-ra.vso-carno.sa, .sun-ulo.sn-cafs|titiisa: ( auli's
huniili-s. asciMidiMites. ba.si radicantrs. 4-<joni. ranio.si, m|;hi-
(•e.scfntrs. viri(li-\ari»';iati. ;rli>'»t'rrinii. rainis articiilatis, cla-
vatis. apliyllis. tacicIniN iilanis. an^^ulis i)l»tnsis. irinssc sinuato-
arnlt-ati.s. atiilri.>< atiitis. niti>. patiili.-> \il ^iiliiirHcxis. la-
nionini riaNsitir ripitcr a«M|iiilnii<ris: tion-.s incdiot ics, >parsi.
Harpins ;rcii|j|i;iti. Iirai-tmlà niininià ilct-iiluà Ntipati: |)«'ilicclli
ererti. plii» niiiiii> an-iiati. loiiMiriulinc pcriaiitliiiiin :ir(|iiaiitcs.
fnn-tifrii valiU- imiassati et rl<in<>ati. lincis iiilulli.s nntiiti:
calyx \n\>\ intUH .')-s<|nanifllatnN. sc;:incntix liii< ariliii.s acntis,
\>hh\ Nuliaiirii-nlatiN. iIoimi incraN.^ato palliilc |>iii'|iMr:is<'rntilins;
riirolla raiiiimnla. ranipanulata. r\tii> ;4lalM'i rima . cacsia,
rul)i'<)-liiii-iita. iiitUH t'iixcn pnrpnrca. intVa tcrtiani partent .su-
]M'rion*ni tantnni > i-lntino pnpillnNani piliH alliitliH apicc ilav atis
oli|iTta.tnlKirnpMlit'Mi'nii.ral\i-i- suItlin-N iuri, tance cxannnlatà,
litliiH ctl»|iiii;riH, aciiniinatiH. inar^inilui^ vaMc revointis: enroua
anren. fflnlira. «Inplex. exterior r nectariiH tnlMilosiK. iiilciiur
!■ Minaniin ratliantilniH conMtahM. ainlx* tiilinni ')-loccllatiiin,
rxtiin a liM-ellin promiiinliM cuntainni et me Hinnatn-lnbatuni
— 275 —
effingentes; nectaria basi corollae affixa, oppositipetala, ore
valde incrassata, glaiululosa et in labium pasticum patens
ovatuni obtusum brève expansa, facie dorsali ad marg-ines
latérales et basin purpiireo-maculata; coroiiae interioris sqiia-
niae tubo stamineo adnatae modo lit septa radiantia nectariis
interjectae eisque connectae, dorso piirpureae, superne intro-
flexae et in cornu brève, clavatum, erectiim apice recurvuni,
antherâ impositnni productae; antlierae obovatae, truncatae,
stigmati semi-immersae ; stigma vertice siibplanum; folliculi
teretes, longe acuminati acnti, rubro-lineati, laeves, glabri;
semina comosa, ovata, alâ marginali angustâ eincta. — 2|..
Dumuli 8 — 10 centimetr.; ramormn faciès latéral. 1 cent,
lat. ; pedicell. IY2 cent, long., fructiferi 2 — 3 cent, long., 4 raill.
diam. lat.; calycis segmenta 272 — 3 mill. long.; coroU. tub.
272 mill., lobi 12 — 1.5 mill.; nectaria 3 — 37» mill.; conuia
1 raill. long.; folliculi 8 — 10 cent, long., 8 mill. diam. lat.;
semina 6 mill. long., 4 mill. lat., coma 15 mill.
Hab. : bilacl Foclhli, ad deelivia lapidosa austialia montis el-'Areys,
per altitud. 500 — 600 m., ubi frequens. Legi mense Aprili desinente
fructiferam. Iter. Arab. ann. 189.3, Exs. n" 1071.
Cette élégante espèce, cultivée au Caire, s'y est abondam-
ment multiidiée ])ar drageons et a tleuri sans fructifier en
se})tcmbre et octobre 1894. Les fleurs sont inodores. Aucune
Asclépiadée ne montre avec plus d'évidence la fonction de la
couronne, qui n'est autre chose qu'un nectaire plus ou moins
complexe. Ici, chacune des pièces de la couronne extérieure,
considérée isolément, offre une frappante analogie de forme
avec; les pétales cniroulés en cornets nectarifères des ellé-
bores. Toute leur surface, d'un jaune d'or éclatant, est glan-
duleuse et secrète un suc visqueux, qui s'amasse au fond des
logettes tubuleuscs dont l'appareil coronal est creusé.
— 27G —
46. S. anemoniflora spec. iiov.
Nma. vcni. : Dharwa f-^j^-
Ilerha crasso-carnosa , siieoo.sa. glahcrriiua . olaïu-oscoiis,
|)iiniila. suiTulosii-t'ai'spitosa: faiiK-s asiH'iuleiites. rainc^si, basi
latlicaiites; raini articulati, clavati. oljsolotc 4-<!:oiii, ai)liyHi.
facifJms tumidis. allii»-|miu'tati.s. aii<iuli.s obtiisis, aculois j»a-
tulis hr»'vilni8, luullilius. rciuoto ccliinatis; tiorcs niajusciili.
tipiira eas Atiemonae st/lvestris referentes. apice raïuoiuiii \v\
a<l taries latcraK-s sat-piiis jriMiiinati. ctTinii, ))e(lunculi> coiii-
luuiii (MiioïKlatiiis axi iiiriorosceiitiaL' cyinosae l)ivvis.sinut,
fras»«>, j)e<licellis elongatis. teretibus, carnosi.s. Itracteà sctaci'â
niiiiiiiià stipatis; calyx liorbarous. alte "> tidiis c^ilainlulosus.
corollà 4 — .'>-pl<t Itn-vinr. tulii» bivvissiiiio. lobis liinari-laiu rd-
lati.s aciiti>: ninilla latc caiiiiiaiiiihita. .'i-partita. Nimiliiis i-iKmi-
tlilis aciitis. .sf;i:iiu'iitis acstivatioiif salvatis. iilili>ii;r,).|jiiirc'i>-
latih. palli<lf violacris. vniis l<iii<ritiiitiiialiliiis 1(). pruniimilis,
<-nIorati.s«l<iis<i-iii>tati.s. facic intima, prafscrtiiii scciis marfiiiu's.
a«l «liiiiidiaiii |iartciii iiitViioifiii |iilis Inn^ii.s. laiiu-llati.s, ciim'ati.s.
piirpmaMiMitilMis (Hiii.stâ : «••inma iiu|)lrx : cxtciior basi ninillaf
Hftixu. brcvishiiiia. t-iipiilit'oniiis. inarj^iiic iiitt-^rra: iiitcrioris
sr|uaiiiai- tiibo staiiiiiini ailiiatac radiantes, caniosular, siipcnic
lilirrai'. iiitirxai-, in dcntmi antbcrâ int-ninlu-nti-ni fà(|iic fir-
citrr atM|nil<>ii;;nni |»nidii(tar. <l(nsn ;iilibiisw tt in laicarcni
iirrvrin. nbtiiHuni. |H)i'i°iM-tiini incnisHatac: antbcrar sti^^mati
incnniliriili-H. i-niini-ctivu nicndininat'cn, bn-vitn ai iiniinatn:
|Hi|linia uvata: t'idlirnli ij^nuti. — %.
i 'auif» vix di;;iti « rahsitir, 2 — <> cfntinntr. Inn;;.; pcduncul.
8—1 niill.: prdiirlli 2' , - ."l «-ont.: raiy\ .'> ti niill.: comll.
lob. frn- ."5 rent.; jfyiKmtc;;. 't •> niill. I<'n;i;.
SprrirH inhi;(niH, •• Hpi-finiinr unim. in (*|(iiiln m r\at<> de
Hrriptn «'t dcpii'la. ( 'aider* dinintin cdiiieN.
— 277 —
Hab. : bilad Fodhli, in convallibus neniorosis australil)us niontis
el-'Areys, prope pagum derelictum Serrya dietum, per altitud.
150 — 200 m. Meuse Martio desinente floriferam legi. — Iter. Arab.
ann. 1890, Exs. n" 387.
Addenda et emendaiida.
p. 257, adde :
Glossonema edule N. E. Brown, Bull. Kew, anii. 1895.
Hab. : Hadhramaut, ad radiées montis Dhofar (Luut).
Il est probable que ce Glossonema doit être ideutifié spé-
cifiquement à celui qui est décrit plus haut comme espèce
nouvelle sous le nom de Gl. arabicum. En ce cas la descrip-
tion i)ubliée dans le Bulletin de Kew assure la priorité au
nom attribué par N. E. Brown. Mais les deux formes dont il
s'agit ne sont peut-être que de simples variétés localisées du
Gl. (Mastostigma) varians Stocks, in Hook., Icon., ix, pi. 863.
Cependant le Gl. aixtbicum du gebel Nakliaï paraît bien ca-
ractérisé par les lobes de la couronne, qui sont flanqués cha-
cun de deux petites dents latérales bien apparentes, non
signalées par les auteurs dans le Gl. edule ni dans le Gl.
varians.
EX1'I,1( ATloN liKS PLANCHES.
l'i.ANlllK I.
( t'ro|M'i:i;i tiilMilitVra l>itl.
Kip. 1. - Itaiiuaii fliuri, ;;raiiil. uat.
Fip. 2. — Flfiir riTiiuT, trross. '/,.
Fig. 3. — i<l., oiivvrti', frr. ' ,.
Fig. 4. — iil.. en (••uiir' limptiulinalc ;:r. " ,.
Fig. 5. — Limbe «le la (•«mille, vu eiidessus. ;rr. 7i-
Fig. 0. — Courouiie et gyii"sté;:e. i^. " ,.
Fig. 7. — i<l., en e<ni|K; longitiidinule, frr. "/i-
Fîg. 8. — l'ollinieM et eor|»iiH<nle, ar. '"/i-
i'i.AMllK II.
l!elilihio|isU i|iiailraii:.Mila <l'<ir>k.i Dell.
Fig. I. — l'"rt lie la plaiilr. riMJ, ' ,.
Fig. 2. — Itontnn lli>rHl. craml nul.
Fig. 2'. — Fleur ouverte, f;r'>w< V^.
Fig. 3. — 1(1., en eoupc longitudinale, gr. '/i-
Fig. 4. Kleiir dont In eondle u ett* enlevée pour laisser \iiir la niu
ronne et le gvnoHiége, gr. ' ,.
Fig. r». — <Vmronne et gynoMl«-ge vuh en (Icnhun, gr. ' ,.
Fig. *>. id.. en riin|M' IranHvenuile, à nmitlf de la hauteur du lidn-
Ktnniinnl, gr. ' ,.
— 279 —
Planche III.
Boucerosia adcnciisis Defl.
Fig-. 1. — Rameaux fleuris et fructifères, réd. '/g.
Fig. 2. — Coupe transversale de la tige, près du collet, graud. uat.
Fig. 3. — id., d'un rameau jeune, grand, nat.
Fig. 4. — Capitule de fleurs avant l'anthèse, réd. Va-
Fig. 5. — Fleur commençant à s'ouvrir, gross. ^j.^.
Fig. 6. — id., en coupe longitudinale, gr. ^/g.
Fig. 7. — Couronne, gr. ^/j.
Fig. 8. • — Schéma de la couronne et du gynostège, vus en-dessus; les
lobes de la couronne extérieure ont été écartés et rabattus
en dehors pour laisser voir le gynostège, gr. ^"1^.
Fig. 9. — Coupe longitudinale de la couronne et du pistil, gr. "/i-
Fig. 10. — Coupe transversale schématique au-dessous du stigmate, mon-
trant la disposition des alvéoles, gr. i" j.
Fig. 11. — Portion du gynostège, vue en dedans; les anthères ont été
détachées du stigmate et redressées, gross. '^/j.
Fig. 12. — Graine mûre, grand, nat.
Planche IV.
Boucerosia Awdeliana Defl.
Fig. A. — Port de la plante, réd. Va-
Fig. 1. — Coupe transversale d'un rameau, grand, nat.
Fig. 2. — Fleur, gr. ^/\.
Fig. 3. — id., en coujie longitudinale, gr. Vi-
Fig. 4. • — Fleur dont la corolle a été enlevée pour laisser voir la cou-
ronne et le gynostège, gr. '"',.
Fig. 5. — Schéma de la couronne et du gynostège, vus en-dessus. Les
lobes bicornes de la couronne externe out été coupés pour
laisser voir la couronne interne, les anthères et le stigmate,
cri- 20/
— 280 —
Planche V.
Stii|nli;i clirv s(»>tt'|ili;iiia Hefl.
Fi}r. 1. — Port de la |)l:iute, frnimi iiat.
Fifc. 2. — Fleur, frross. * ,.
Fifr. •^. — itl.. vue en-ilessus. f^r. ' ,.
Fifr. 4. — Couronne, gr. * ,.
Fifç. ô. — Couronne et grynostèp.» en coupe lon^'itmlinale, jrr. •' ,.
Fip, 6. — i«l., VU.1 en-dessns, gr. Vi-
Fi;:. 7. — id , en eou|)e tnmsversiile (scliL'niati(|ne^ au-dessous du stijr-
mate, gr. '/i-
Fig. >i. — (Iraiiie luûre. ^'laiid. iial.
Plan» in: \ I.
Sta|M'lia aiH'iiioiiillora Dell.
Fip. 1. — i'ort lie la plante. ;:raiid. iiat.
Fip. 2. — Hiiutoii prêt A s'ouvrir, pros.s. V^.
Fip. 3. — l'oil de la eorolle, pr. */,.
Fip. 4. — Couronne et pynoHtèpe, pr. ''/i-
Fig. 5. — l'ortion du pyiiostèpe di'nuihW' et vue en dedans, pr. ''/r
F'ig. 6. — l'ne étaniinc isoli'e, avee la ])ortion <le iciiiiniiiu- intérieure
Murineondmnte, vue de prolil, pr. '' ,.
Kig. 7. — id., vue de trois i|uartM, l'antlièrc et la lanpuette <ie la ton
ronne ndivéeH, pr. V,.
INDEX.'
Apteranthes tesseîlata Decaisne . . 265
Asclepias aphylla Forsk 259
A. contorta Forsk 259
A. cor data Forsk 260
A. Forskâlii Rœm. et Schult. . . . 258
A. fruticosa L 257
A. gigantea Forsk 258
A. glabra Forsk 260
A. laniflora Forsk 258
A. nivea Forsk 258
A. procera Willd 258
A. radians Forsk 256
A. setosa Forsk 258
A. spiralis Forsk 259
A. stipUacea Forsk 258
Boucerosia adenensis Defl 270
B. awdeliana DeH 272
B. cicatricosa Defl 270
B. deiitata Ind. Kew 273
B. Forskîïlii Dec 270
B. penicillata Defl. 26 7
B. spec. a Defl 274
B. spec. /5 Defl 274
Calotropis procera R. Br 258
Caralluma arabica N. E. Brown .270
C. flava N. E. Brown 269
C. Luntii N. E. Brown 270
C. scutellata Defl 268
C. subulata Dec 268
Ceropegia boerbaaviifolia Defl. . . 264
C. rupicola Defl 264
C. sepium Defl 264
C. squamulata Dec 265
C. tubulifera Defl 262
C. variegata Dec 262
C. spec 265
Cijnanclium arhoreum Forsk. ... 261
C. pyrotechnicum Forsk 262
C. Schimperi Hoclist 260
C. viminale L 259
Dacmia barbala Klotzscb 260
D. cordata R. Br 259
1. Les noms (l(vs synonymcH .sont en it.-ilifpies.
MÉMOniKS. T. III.
— 282 —
D. extensa U. Br -'eo
D. Forskàlii Schult 260
D. pUbra Schult 260
D. incann Dec 259
!>. lomentosa l'omel 259
Z)e.-<ii>idorcJiis Ehrenb 270
EchidDopgi8 eereifiirmis llook. f. . 265
E. (Jolathi S<liw 267
E. qiiadranjnilj» Dell 265
r.g.
Huernia arabica 274
Marsdenia Scliimperi Dec 260
Pentalropis ci/nanchoides K. Br. . 259
P. seiiepalrntiis Dec 259
P. spiralis Dec 259
l'rrffulan'a tomcntosa L 260
l'eriploca epliedriforrais Scliw. . . 256
S'ircostenimii ii}ilii/Iliiiii Hoclist. . . 259
S. Forskalianum Iiul. Kew 259
Euphorbia rinihialh L 259 S. stipitaceum Sclmlt 25S
Uluasonem« arabicum Dell 257
G. boreanum Dec 257
Gompliucarpus fruticosus lî. Br. . 257
fi. ixiiiri/hirua llochst 257
(J. BctoHU» K. Br 25H
Kanahin DcUlri Kiit«chy 25H
K. F..r»kâlii Dec 25H
A', lani/lora K. Br 25«
I^ptadmia Delilei Dec 261
L. rphrdrifurmi» Dell 256
L. Fomkâlii Dec 261
J.. f/nirilix Dec 262
L. liPtcn.pliyll» iVc 261
J,. Jiicqwmontinna Dec 262
/,. latirifi/lin l>ec 261
I<. pyrolcchnica \U-v 26'J
L. Si-irluw \\ , .1,1 '.'r,-.'
S. \iminale K. Br 259
Socotora aphylhi Bail", f. 256
SUpelia anemoniriora Dell 276
.S. clirysostephana Dell 27-1
.S. (\i)titi<lrica llort 265
S. driitatii Forsk 273
S. iiiiicroairpii Kicli 274
.S. mulIntii/uUi Foi-sk 265
•S. qundntnifiilii Forsk 265
S. quudrittujuhi nonosa Forsk. . . 2ii5
S. sarmntliisti Stoiid 2t;2
.S. subiitiilii Foi-8k 268
•S. vavii-fliilit Fontk 262
Sfrinhcilia railians IUt 256
Slriiltiipot.'iiuiii Bi'iili 259
Tylcipliiira yriiiriiKiH I>cll 260
Noiiilna \rniiiruln.
Daipilii* ... 259
Drirry* . ... 860
Drymiali «flO
Dliarwa 1170
Djadinicl 27.'l
Drnl .1 KHIhIi 262, 270
Gliam-hwa âftH
Gallaf 267
— 283
Gallat 267
Ghalet 267
Golati 267
Gollaîih 267
GouiT 258
Homeyd 259
KaDab 258
Karêna 262
Kerenna 262
Kesch 262
Kousma 270
Markh 256, 262
Marsch 261
Mestat 256
Milab 259
Nims 256
'Oqiss 259
'Orgass 259
'Oscher 258
Qarênna 262
Qarînne 262
Qourreh 258
Rehd 258
Rîd 258
Rî'd 258
Rîdeh 258
Rodha 259
Sabia' 258
Sâq el-Ghorâb 265
Schountob 259
Seneinah 264
Sibbah 258
Soubbah 258
Wodhomm 256
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CONTBIBUTO
ALLA
BNTOZOOLOGIA D'EtilTTO
PER IL
Dott. PROSPERO SOXSINO
3? r e fa z i o n e.
Era mio intendimeuto da gran tempo di porre in.sieme un' opéra Soggctto
compléta di entozoologia dell' Eg-itto, corredata délia parte me-
dica conceiTiente le malattie da eutozoi dell'uomo e degli animal!
domestici, ad uso non solo dei medici e veterinari, ma anche di clii
in Egitto si occupa di agricoltura; questa traendo tanto vaiitaggio
dal benessere di alcuni degli stessi animali. Non avendo ])erù po-
tiiti» ultimare come aveva divisato un simile lavoro, ho creduto di
tare .sem])re cosa utile, essendomene ott'erta una propizia occasionc
dalla pubblicazione di questo terzo volume di memorie dell' Insti-
tuto Egiziano, di darc alla luce senz'altro, quant(t dcl mio lavoro
lio i)otuto mettere insiemc, costituito come è principalmeutc di quat-
tro i)arti; cioè: l" Considerazioni preliminari. 2' La bibliogratia, a
tuttn il 1895,' délie pubblicazioni che si riferiscono a entozoi d'E-
gitto, e aile malattie che ne derivano nei ditterenti ospiti, con sunti
1. Il manoscritto di questa memoria eia stato riiiiesso pur la stainpa nol (Tcniiaio
issiô e la parte bibliografica peiciù non poteva coniiirendere le pnbblicazioni jiost»'-
riori al 1894. Il ritarilo p< ro che subi la sua ]nibblieazioiie, e la eonipaisa d' importanti
MÉMOIRES. T. m. :li;**
-^ 28(î —
f imte. 3* Entozoi (leHuoiui» e 4* i-iito/.oi tli niiiinali. lacrolti. o os-
servati partimlanuontL- (la nie in E<;ittii.
La idvsi'iito i-t)iiii)ila7,ioin.> in ctiniidenuMito alla (iinuiiiica/idni'
tatta air Iiistituto nel 188."i. nrl niomoiitti in cui i-ra pcr lasriair
r K^rittii r elle fu )ml)hlieatn nel Hnllettino tli (|neir anno [S2]' varrà
for.se ad inv(in;liare altri. .•<e|i|tnre non sarà enneesso a me stesso,
(li poitarc a termine il niio ili\ isanient" <li una Entozoologin com-
pléta (Jcir Ei/ittu. In iij;ni inndn taie <|uale e.ssa è, ercdo servira a
scmpre più a^evdlare le nlteriori rieerelie di altri eultori in questo
campo importante di studii, 8))eeialmente per la sua parte itihlio-
frratiea. la quale si riferisoe qnasi interaniente a lavori puldilieati
t'uori d'E^ritto. in paesi ditî'erenti e in linjjue disparatissime. ]ter
eui per la più |»ai1e sono ap|)ena eonosciuti dallo studioso ejiiziano.
Ciù fa desiderare elle il nostm Institutd, {^ià lienemerito jier il pro-
{frertsn seientified in IC^jittn. arrieeliisea la sua liihlioteea di tutti jili
opusenli speeiali enneernenti la ent<)zuoli»;;ia e;iiziaiia e di tutte le
opère elie si ritVriseoiii» a entozoi in «générale, oiiile faeilitare le
rieerelie liildio}riatielie a;;li stessi eultori résident! in Ejiitto.
l'JHa. 2»; <iiii;iiio 1s;m;.
((Uiml)^ mil-
»l<lfni*Uilii
Considorazioni proliininari.
( 'oiiie iiitrodiizioiie a questo mio eiiiitriliiito dan'i aleiiiii (iiiiii sto
rici Hiill Jiiitieliità delli' eo{r|ii/iii||i ilj iliniiili in l''.;ritlo. siii earatteri
lavort ni'l |Hur>, «iH-cinlniinitH ilivcrui ilcl l>ott. Uxtn», iiiiii dt'i i|iinli llKnrn coiiic priiim
iDrOM'ri» ill i|iir«lii voliiiiii', mi liniino rontri'lln ili ritintrc il iiiiiiioHcritto per liiclti'rlo
|ilù «1 riiirrlilr <IpII(> iiiiov» roiftiixiiiiil, vhIimhIi'IiiIo Ih liililioi^rnllH n liitto il IHtiA.
I. I niiinfrl 1rs piinMilciil iiiiK"l"«t' roitl | | rift>riiM-oiii> nllit liilillotrrnlln. ijiii>lli
•rues |Mirriiti-«l rlilatnaïui «I fdiiiln ilclln |W|:iiiit.
287 —
speciali délia faiina entozoica egiziana e mi diffonderù special-
mente in considerazioiii relative a tre eiitozoi clie sono causa di
gTavi lualori frequentissimi in Egitto nell' uomo, per tare rilevare
r importanza .s])eciale délia elmintologia per V Egitto e 1' utilità clie
puô ancora derivare dall' idteriore coltivazione di questa branca di
scienza sperinientale, e da iino spéciale insegnamento di essa.
Se BiLHAEZ nel 1851 [10] inizio un' era di fruttuose scoperte a
vantaggio non solo dell' Egitto, ma del mondo intero, nel campo
délia entozoologia, non è per qiiesto che si possa dire clie la storia
degli elminti in Egitto rimonti solo al primo anno délia seconda
meta di questo secolo. Invece essa è molto antica.
Scrittori dell'epoca Romana avevano già accennato a conoscenze
di elminti in Egitto e tra essi possiamo rammentare Plinio [2] che
nella sua Storia naturale accenua alla frequenza dell'Ascaride lom-
bricoide e délia ténia in alcuni paesi da lui menzionati, tra cui
r Egitto. Venendo poi più in giù, come si rileva dalla liibliogratia.
abbiamo per quanto ho potuto raccogliere Peospeko Alpino [S]
nel secolo 16" (n. 1553, f 1617) e Renoult [4] al principio del
présente secolo che accennano ail' esistenza di malattie che mani-
festamente si collegano coll' esistenza délia Bilharzia haeinatobia;
poi Savarese [5], Clôt Bey (f 1868) [6], Ferrari, Mabuciii.
Hamont (t in 1848 a Parigi) e Fischer [7] e Pruner' (f 29 set-
tend)re 1882 in Pisa) [8] che con si)eciali osservazioni aprirono il
campo aile ])iîi fertili riccrchc di HiuiARZ.
iVla la conoscenza degli elminti in Egitto ])are sia anche molto
])iîi antica. In questi ultimi anni si è venuto a conoscenza, minliante
il meraviglioso lavoro di dotti col quale si riusci a togliere il vélo
alla storia dell' {;poca faraonica raccolta coi carattcri ieratici nei
C'i)g'iiizi<iui
di ciitozoi
in Egitto
imiaiizi
BiLlIARZ.
Epoca
Rdiii.'nia.
1° ))cTio(U)
del secolo
présente.
Ei)Oca
Faraonica.
1. Una notizia biografica di questo di.stinto antropologo, preeursorc in Egitto a
Bii.MAii/. in ricerclic fruttuose di entozoi, fu data dal Dott. Abbate Pascià uello stesso
liollittiiio dcir lii.Htituto neir anno 1882.
— 2S8 —
]>apiri e coi gcroglitici nei luorninu-iiti di (iiK-i toiupi. elio lo cojiiii-
zimii su cliniiiti in E<ritto riiiKuitaiio a t|iK'ir oitma. clio dai dotti
ora non si \n\i> più dire proistorica.
Pa|iiri mMliri. Tra i papiri sinnra sooperti e interpntari. tiv spciialtm'iiti' faniid
lueiizione di mse luedicho e sono: il ])a]iii() di HiaGscii intorinvtato
ni'l IHC;!: un papiro niedico clie si tiova ncl Musi-o llritannico o
du.' sint» al ls;i;{ non era stato ancoia pultldicato ]H'r quanto no
diri- il KiNl.AYsoN [llSj e il pai)irii di Khkks [1] sc-oporto noi 1S73,
i-lie si trova nella lihreria didla rnivcisità di Lipsia o clio fu tra-
dotto in tcdesco daJoACHiM [lOM]. Quest'ultimo, seeoiido il Kim.av-
soN. i il piîi importanto di tutti i pa|>iri mediei sinora conosciuti.
c lo è tantn piii por md. in(|uant(iclu"' è il sido clu' parc tact'ia pa-
nda di l'Utozoi deir uonio e che tratta di una inalattia clie i dotti
inti-rprctatori dtd papiro sti-sso non lianno piii alcun dulihio sia
ranrliiliistnndasi. facondovisi antdu- nu-nzinnc clu' »*ssa r prudotta
da un vt-nui". ( 'osi v ora storicanu-nto provat" clic la cnnosconza
dtdrAnthilostoina didl' uonio in H^^itto rinionta a non uicnodi lââO
anni innanzi l' i-ra (listiana, ossia a ipiasi ,'{'i(Klanni ta, l'poni ap-
jiunto in (-ni siTontli* i ralndi t'atti da KiiKlis •■ ritcriti da .Ioaiiiim
riHJilirc'hhf riiri;;i)»' di (pud papiro.
i'a|iiro Oltrt" a «•in il papiro strssu. srcondo (juanti» asM-ri^cc .lnAi iiim. fa
ili (Imm 1 ,,. , -II-, 1- 1
■llu<li- aorhi- nuMiziont- auroru (k'Il Axcari.i /uiiihnioKiis i* ui una tcma <lif sa-
■ •lirirlminii i-,.j||„. la 'J', .uu/iiiata (îiizc, non |»ot«'ndnsi ritcncn- die si traitasse
tirlla Taenia soliuvi, nu-ntn* )r|' indi;;:ciii d'allura. cnnir <ira i Mus-
Hulinani. non tarcvano iiso di canif di niaialc
l'cr rlii \<i;;lia «•onimccn' disfcsaincntc ^•li ar;^'""'"'' 1"'' '""' da
priinaSrilKrTIUL'KKl/iJîlfpiii.InAriiiM liaiino rif.nntcMln' inl |i.i|iirn
di KliKIts la inalattia nicnzinnata cni si-^ni A A A sia n-aliiicntr l'aiu'-
niia da aiirliilimtoina. o anrliilnstnniiasi. riniando allr pulddira/ioiii
clfi Hiidilrtti Autori, noneln"- ail' < rn llmtc «i|iiisc(do drl Uott. V\s-
X.K^WtS. rift-riti risprttivaiiiriili- m-lla liildiii;;ratia |.'><i| |I0'.)| |11'){.
— 289
Qui de«i(Iero notare che nei pvimi tempi in eui iu era iu Eg-itto
e innanzi che fossi informato che il papiro di Ebees contenesse
alhisioni alla esistenza cosi antica dell' Anchilostoma in Egitto, a
me era passato per la mente che si potesse trovare nelle stesse
mummie una prova dell' esistenza délia Bilharzia nell' epoca fa-
raonica. Chiimqne infatti conosce le gravi profonde e indelebili
alterazioni che la Bilharzia lascia nell' nrociste, nelle intestina e in
altri organi, coniprende bene che avendo modo di fare esame di
visceri anche dopo migliaia di anni di mummiticazione, non sarebbe
difficile di riconoscere al microscopio le nova caratteristiche délia
Bilharzia infarcite nei tessuti di quel visceri. Ma in segnito sono
stato assicurato da persona compétente che nei corpo délie mum-
mie non si conservavano mai i visceri, per cui in esse viene a man-
care il soggetto su cui le nostre indagini microscopiche avrebbero
soltanto potuto trovare la prova délia esistenza altrettanto antica
délia Bilharzia.
Perô il Prof. Alessandro Macalister di Cambridge che si era
occupato délia interpretazione del papiro di Ebers innanzi ancora
délia pubblicazione délia traduzione fattane da Joachlai, espresse
sino dal 1886 [93 c] l'opinione che alla tavola 16 del papiro stesso,
dove si fa menzione di evacuazioni di sangue, che il Joachim poi
interpretô per dissenteria, si facesse allusione alla eraaturia da Bil-
harzia. Ed ora posso pure dire clie stando a comunicazioni private
fatte dal Barone Dott. Ueeele di Neuenhaus (Prussia Renana) al
Dott. FiNLAYSON di Glasgow, lo stesso Dott. Oefele che pure si
occupa del commcnto del pîi]»iro in discorso, e su cui conta di pub-
blicare presto alcuni articoli iicl iiuovo g'iornale di storia dclla nie-
dicina il «Janus» di Amstcnhviii, coufcrma il i)asso alhisivo alla ema-
turia endemica d' Egitto, giacchè egli ti'ova che dove è detto evaaia-
zioni di sangue il determinativo riferiscc a pêne e cosî si deve l'itc-
nere trattarsi di evacuazione di sangue per la via deW icretra.
MÉMOIKKS, T. IJI. 37
Nelle
mummie
si possono
trovare
traccie délia
Bilharzia V
Tapiro
(li lOltKIlS
allude
anche alla
ematiiria.
— 2510 —
Presunta M;, quaiulo aiiclie la frase del papiro sig:nitii'a!<sc ovaiuazioin.' di
aiilicliità ... , ... 11-
<iiii:i sjinj^ue (lai retto. i- let-ito sui)poi-re clie con es.sa si paru non solo iii
iJiiiiarzii (li.s.scnteria, ma anche délie eniorrajxie per intareiniento billiaizien
• liiloMonu. iiite-stinale. (iiaeeliè tutto fa arjriiire elle Aiieliilostonia c l'.illiarzia
aldùano infcttato i itriiiii aliitatori dell" E<;:itto si-esi dallAfrlea. da
dove avrebbero ori<rine jîli stessi eiitozoi. L' esistenza di questi po-
trebbe cosi cssere di data aiicor itiii antiea elie non è la stessa at-
tuale forniazione di suolo altitaliile del hasso Kjritto.
TeorU ili K nnto elle uii eelebre naturalista. Ktiknnk (Ikokfiîoy Saint
»ulla 111L.\IHK (T lo44) eiiii.se la tcuria clic I hj;itto sia assdlutaniente
fonuAzioue un teiTeiio di récente fonnaziniK- dovuti» alla dcvlazioiu- del Nilo.
dcir fltnttu 1 ... 1 1 ,
•JiiuU-. '*"^' '" «"tieo Kl saiclilic volti) a poneiitc verso 1 attnale dcscrto di
Libia. Il Jurande tiiiiiic a pocfi a pnco si sarebln- apcrto un varco
al imrd. attravcrsjindo i rniitiatfKiti clie partono <lal sutl dclla
ratcna niontajriiosa clie sépara 1" Kfiitto attiialc ilal Mar ntsso,
i (piali coiitrart'iirti dirctti vcrsd pnnciitc t'acrvaim iina lianicra al
corsii dfl fiiiiiic dal latn del nord. Kssi coiitratturti difatti ottroim
iiiia ruttiira tia < icbcl-el-Srlsclcli e 1' aiifica Sicni-. |u'r ddvc il
fiuine pansa attiialiiiciitc sopra rucrir die ne niiili'nu prrijilinsa la
iiavipiziiiiic. La vallata attiialc del Nilo .si .sanlilit- adtini|iic t'or-
iiiata a .sprM- di nu luii;;)> scim di marc clic .sarcbiit-si trastnrmati)
e reiM» abitaliilc pi-r esKcrsi riciii|>ito e rialzato i<d dc]iositii tlcl liiun
del Niln hiHciato pnni a |(ocu dal fîiiiiic stcsso. dopucliè irnippc at-
travernu la fcMsiira iiKHitafriiima. Tuttn ciô per <|iiantii ne ilicc ( l\:o\-
KIIUV SaI.N'T H|I..\IICK in un tiatlain ilella ela>.sieii ..peia / fisrn'jitioii
•h- t É'ff/ltti:'
"' .Vmmi'MHii <|iiehta rceeiite fiiriiiaziuiie del lerieiH» d' l'',;rittii e
•ulU Tanna *iuilidi l:i data aiieur piil récente del hiio eHHei'e pii|M)lat)) da lliiniini
'"'*'•"■ •• aiiiniali, (Jkoikkdv inimtru coiiie la piii partie dc;;li aniiiiali acqua-
I. llUlittrt- naliirrll)- ili-n imiUmiim du Ml pnt M. lu Ciiicv.li StiNr IIii.aihk. rmii. 1".
l'art» IWK»
— 291 —
tici attualuieiite in Egitto proveiigono clal Nilo superiore, fatta ecce-
zione per qixelli in uiinor miniero clie risalgono solo di poco la foce
e elle proveng'ono dallo stes.so Mediterraneo , rimontando essi il
fiiime per trovarvi condizioni pin favovevoli alla loro riprodnzione.
Gli altri aninialiindigenideirEgittoavrebberong'ualmente la stessa
origine africana, al pari degli stessi suoi priini abitatori dell' Egitto,
fatta eccezione per gli uccelli migratori che passano 1' estate in Eu-
ropa e clie traversano nell' autnnno il Mediterraneo per invernare
neirAfrica settentrionale. E per gli necelli, corne per i niammiferi,
il Geoffroy fa notare come 1' Egitto abljia la fanna a coninne coi
paesi liraitrofi dell'Africa e specialmente cogli altri posti sul Me-
diterraneo, come la Barberia. Ed a questo proposito aggiunge: Somigiianza
-_,,,, , . 11 T!i^ 1 délie Faune
«En gênerai les productions naturelles d Egypte ont tant de res- ,r Egitto c
»semblance avec celles des terres de la côte de Barbarie, qu'on est '" iJarbeiia.
» entraîné à attribuer à celles-là l'origine de celles-ci. Les nianimi-
»fères sont semblables dans ces deux contrées, chauve-souris, clia-
»cal, hyène, iclineiimon , gazelle, bubale, etc. Que d'oiseaux s'y
«trouvent de même! Combien d'insectes, comme on peut s'en as-
»surer par la com])araison des collections d'Egypte avec celles que
»M. Desfontaines a faites dans les environs de Tunis et d'Alger.»
Infine per i-a])porto a uccelli rammenta AqW Alcedo rudis clic si
estende dall' Egitto a tutta l'Africa sino ail' estrenio sud al capo
di Buona Speranza.
Per qiianto la teoria del Saint IIilaire sulla origine tanto rc- 1'»*'^' àm
(•ente del suolo abitabilc dell' Egitto non credo che regga intera- ,j^,i|.^ g,,j,.
mente aile criticlic che le ])otrebbero essere fattc dai geologi cou- legionc me-
teiii|)(iranei, e i)er lo mcno la deviazione (W\ Ailo non credo po-
trebbe mai essere avvenuta cosi di récente, cioè in epoea storica
come a)>parirebbe dall' intero esposto dello stesso naturab'sta, e
per ((iiaiito oggigiorno dagli zoologi' sia aiiimessd ((iiasi unaiiiiiie-
I. Si più eousultare iii ijni|)iisito ^VAi,i.Al i:, 'l'iu' f;('()n;ra|)liical distribiitioii ot' aiii-
i'
I
— 202 —
lut'iitc rlu- la t'aiiiia (K-H" Kjiirtn niii (|iicll;i tiitta di-HAtrica sotten-
tri'inak' <U-J»lia ntV'rir.>i alla lû'<rii>iu' paUnartira. ((istituciulo la .sub-
ri-;ri<»iu' nii-tliti-iTaïu-a iusu-uK' alla Kur<»|ia iiicridioiiak'. iiu-iirri' la
l{i'«ri«»iie otini)ifa non ciuniurfrolilu- ilic al di là dfl tro])i((i. |mrc
ini i»aiv rlii' niiiaii<ra si'uiiuv vorn t|iudli) dit' d'nv Saint llii.AlliE,
flic r attiialc fainia f;:iy.iaiia. s|»cfiahiu'iitf ]K'r ;ili aiiiiiiali actuiatici,
Itaitoci])! iiiidti) di i|ii(-lla atViraiia c dit' dt-w umiti di i|iifsti aiiiinali
aUcs.siTvi stati traspurtati ilallt- piii altf iv<;i(iiii did Xili». iiifiitif
Mndti di'i inaiiiinit'fri t- ivttili vi sart'lilu-ni vfiniti dalla liiiiitnitf
l'.arlit-ria. Il W'ai.i.Ai i; t-lir ininliattf 1' (ipiiiimif dci iiatiiralisti iii-
• >,„i„.„„- cliiiati a imii amu'ttfif lAtriia sfttfiitriiiiialf alla Kfj;ii>iif pali-o-
<li WlIXAtL. , II- i .. • ■ I ■
artifa. piiiv cKiivu-iif dit! iii-li Atrit-a st'tttiitrniiialf si tinvaiio
<rnip]ii V spccii' jinivi-uifiiti ilal siul f rifVriliili |ifnin alla l{t';;iniif
t-titipit-a. <|iiaiitiiii(|iu- il iiiassinu) luiiiifni ilt-i iiiaiiiiiiift-ri si ritt-rist-a
alla Wf<ri<>iif palcoai'tii-a t- t-lii- ali-iiiif spctii- aldiiaiio at'tiiiità asia-
liilif piuttostiiflu"' curoprc'
«iiijir. K ptT rispfftil alla via ac(|iifa. fini- al Xiln fiimc traspi»rtatiirf
.spht,„..j,uu, ^|. ^.^^^,|.j yjy,.,,(i ,|j,| siid al iiiinl, laiiiiiifiitn die il lîi;iiiiAi;|i- at-
Inu|i<ir1alii
«Ul Silo cfiiiia (•(•iiif piissiliilf dif il Nilu stfssu pussa aviif sii\iti> tniiif
iiif/./4i ili traspiirto dallAtrii-a tnipii-alf alT K;>'ittii. nuii ili pt-sci
ciiiiii- ('■ (Icttii *la (ii:i)KKl{iiY. ma di un pt-iiiliari- ^rciifif tli loiiihri-
ciiii fulMi.HciutM Mittn il iiiiiiit* di Si/i/iuiii)(j(is(i r. il ipialf ;;fiifrf. a;;-
^iiiiip" Kl stfsMi |{i:iiiiAi;i>, «i distiii;rnt' ptT un pain di !iiii;ilu' ap-
pt-ntiii'f di iiMi priddiMiiatit'ti.
•■>»■'»«• «•••' Su (pu-HtM xi>iîiïrtti> liiiiitaiidiiiiii ptr paitf iiiia a pitinli iv iii
noIluM-hl (Il ...... • 1 1 . ,•
■r<|iM iloiri' «'wiiiif nna nstntta mtw <Ii aiiiinali. a tiii Im ilnMito Icniian' spf-
fiuJMH-iilf la iiiia atli-ii/.iMiii- pi r i r;i|i|)<>rti dir liaiiim rci<;li ciitii/.ni.
nul» vit (."irtiiii t»*)'. llriij'iiR, 'l'Iiv K''"Ki'"l>l>''«' "■>*' «''"lotrlcnl ilixtriliiitiinin
••f hiiIiim' llioiiARii, Z«MiK<'<>trrn|ili)'. ('niiiliriilK>' l**vri.
I. u . \<ii r, |i. SOS.
t. llriri.Ai»', oit. lit., |>. ion.
293
servcndo essi da ospiti intermediari ai trematodi, voglio alhidere
ai molliischi di acqua dolce, trovo che questi in Egitto si riferiscdiio
in certa parte alla fauna etiopica più forse che alla ])aleoartica.
Cosi trovo in Egitto mancare, per qiianto è a mia cognizione, il gé-
nère Anodonte clie è più pvoprio délia Regione paleoartica (WooD-
waed).^ Invece vi si trovano Arapullarie, génère che secondo Wal-
LACE è tropicale, Iridinae che popolano esclusivaniente il Nilo e
altri fiiimi deU'Africa (Sénégal), specie di Physae e Cleopatrae che
mancano dal lato europeo délia subregione mediterranea, il Lani-
stes carinatus, studiato di récente corne ospite di trematodi dal
Looss [124] che appartiene ad un génère che sarebbe etiopico
essendo repartito secondo il Woodwaed tra l'Africa occidentale,
Zanzibar e il Nilo, e tinaliuente la Linnaea natalensh che dal
nome specifico ritengo trovarsi aU'altro estremo deU'Africa.
Ma restringendo ora il mio esame alla fauna entozoica dell' E-
gitto trovo che essa al pari délia sua fauna générale, partecipa ad
un tempo di quella délie regioni temperate dell' Europa cou cui è
in stretti e vicini rapporti, e di quella del resto deU'Africa; e quegli
entozoi che non si trovano nella fauna europea e che scoperti da
prima in Egitto, furono creduti proprii esclusivaniente di questo
paese, nuove ricerche hanno messo in cliiaro che essi esistono e
sono proprii anche di altri parti del continente africano. Se furono
conosciuti da ]>rinia in Egitto, ciô si deve alla eccezionalc antica
civiltà egiziana, di fronte al resto del continente afi'icano e so])ra
tutto aile maggiori facilita con cui da un secolo in (luà sono statc
intra])rese ricerclie di storia naturalc in Egitto, quando ancora il
resto deU'Africa si nianteneva quasi totalniente canijjo vergine aile
esplorazicmidcllascienza. Le ulteriori cognizioni elniintologiche che
incessanteniente si vanno ora acquistaudo di alti'e contrach' africane
per lo avaiiti incsplorate, vengono ogni gi(n'no più a confennare la
1. WoomvAru.'s A MmiiiimI of tlie Molhisca. Lonildii 1875, p. 484.
L' Egitto
non ha fauna
cutozoica
esclusiva-
niente
propria.
— 294 —
(■oiminanx^ «lella t'auna eiitozoiea i-RMluta sperialc (U-U' Egitto. ckii
i;iihar/i:i qut'lla tli altri |iarri tleHAfrica. Cosî por iliiv. atl e.seui]ti(>. di (|iialruiio
e»tei<a a tiitta , ,. .... • i i,. i n-n •
1- Airi.i ae<;lu*iito/(ii piii iiiiinntaiiti ilcll iiomo. raimiK'iito la hilharzia. suvra
inntlii fre<|ueiitis.siiiia m-jrli aliitaiiti d" Kjiitto. tmvata piii in tanto
fontradi" ik-ll' At'rica. da pott-rsi diiv diffusa dal nord al sud. o dal-
l'est air<ivt'stattravt'r»«» linti'i» nuitinente. Infatti scoitcrta sinodal
1S(;4 al ( "apo. ne fu ])iii tard! disvelata l'osistenza da XAciiTUiAi.
a lioniu UfirAfrica centrait' [48], più tardi aneora nella costa oe-
• idcntale dell Afrira e intine verititata in Francia in individui pro-
vt'iiienti dal sud délia 'l'unisia. tu da nie eonstatata lunprianu'nte
nella loealità ili ( ùit'sa nel is;»;i. — L" Anehilostonia pure, di eui
oripine jrjà si eonoseeva la diffusione este.sa ad altie parti dell AtVita , tu
«lell'Atirhi , , ... ,, , , , ,.
loMoma *"* '"^' u^fualnirnte niesso m evideuza a dahes e a datsa e jur
«Imll Airi.a. (pianto ptT la sua diffusione sia ora (piasi cosniopidita e sia Iten
diftieile di rintraeeiarne il modo di diffu.sione. pure l'esisten/a sua
eh*iendo ora stata eliiarita riniontare a piii di .■>()(»() anni l'a in IC^iitto.
laseia duhitare elie appnnto 1' |-Inro|ia possa esscre stata invasa
dall Anrldlostonia. iniportandolo dalla eosta nicditerranra dell A-
tVi<-a.
FilBric. hellc |- ilarir <lrl >an;rnc dell' imnin di «ni ora eonoseianio di-
v«Ti»e Hpi-eii- !• délit- ipiali. conii- dirô. una snla la Filavia uuctiinia è
indul)l>ianii-nte eHistiiiti- in iO;;itto. si ha pure eonstata/.iiuie sieura
drila loro rniKtenzji in altrc parti drll' .At'rica, dove sono arrivate
le rieerdii- di « Iniintoln^fi.
Si pimHono I itarc altri t'atti ancora clic cont'crniano 1' nnitornntà
dclla ntcKHa t'auna tra i tt-rritori irrorati dal Nijo <• ipiclli irrorati
diil Scne^fal, ^ii'i He|;nalata dello hIchmo (îKoFKIioV pcr aiiini.iii non
'"■•'-"'■■"- pHPUMMiti. Il liiiMmilinnut A»'<i;ij>li(iciis dtd cavallo tu andu- trovalo
nella Scnepnnliia. I'ohmo n^^lun^^ere pcr coniunica/.ione privata
»"'•> HViitiihe liai niiii c(rrr|;io aniieo, ora 1 )ott. Innks Hkv, elie una spccie
di ,\Hpido^anlcr (.1. I.riiniri I on,; trovafo c dcH<-ritto couie pro-
— 295 —
veuiente da tartaruga del Sénégal, fu ugualmeiite trovata da lui in
tartariiga del Nilo.
E la forma spéciale délia Fasclola hepatica che si troverebbe in
Egitto e che Looss [136] ha descritto per varietà aegyptiaca, mi
pare che corrisponda appunto alla forma spéciale dello stesso verme
descritta pure nltimamente da Railliet e ritrovata in esemplari
provenienti dalla Senegambia. ^
Ma se r Egitto non ha nna faiina esclusivamente spéciale, che
dobbiamo dire dell' asserita ricchezza délia sua fauna entozoica
tanto per numéro di specie, che per abbondanza di individui?
Dopo le scoperte di Bilharz, specialmente dopo quella délia
Bilharzia haemafobia, strano trematode, per la sua unisessualità,
del Distomum heterophyes, e délia Taenia nana, tutti trc dell'uo-
mo, r Egitto si acquisto subito fama, non invidiabile certaniente,
di essere il paese piii intéressante per copia e varietà di entozoi
deU'uonio. Già BiLiiAiîZ nella sua prima lettera [10] a Siebold in
data del 1 Maggio 1851 accenna che il i)aese si presta bene per
lo studio dei parassiti: Ecco le sue parole testuali:
«Was die Helminthen im Allgemeinen, auch die des Menschen
»betrifft, so glaube ich, dass Aegyptcn eines der giinstigsten Lan-
»der fiir ihre Entwickelung und ihr 8tudium ist. Besonders sind
»es Nematoden, die den Darm der Eing-eborenen in oft unglaub-
»licher Mengc bevolkern, und es ist g-arkeine Seltenheit, in einer
»Leiche einige hundert Exemplare des Strongylus (Anchylostomum)
»(Iuodenalis, 20 — 40 Exemplare von Axca7^is lumbricoides. 10 —
»20 Individuen des Trichocephalus dispar und einige tausend
sStiicke von Oxyuris vermicularis beisammen zu finden.»
1. ]{a[i,i.iet. Sur une forme particulière de douve liépatitiue provenant du Sénégal.
(Extrait du compte-rendu des séances de la Société de Biologie, 4 Maggio 1895.) —
SoNSiiJo, Varietà délia Faaciola epatica e confronti tra le diverse specie del génère
Famiola n. Ht: (Nei processi verb. dclla Soeietà toscana di Scienzc naturali. Adu-
iiMii/a lU'l .'i Maggio 1896.)
Varietà di
Fasciola
epalica
comune al-
1' Egitto
e alla
Senegambia.
Scoperte
di Bilharz.
— 290 —
E«»tto In (|iK'8tii iiiittlo iiac«|iio e si jU(i|i:i<ro li\ ronvinzioiio «iciioralo
entozoi. '""*-' • hfTitto tosse 11 teiToin» piii tortik' di qiialuiKHK' altro imese
pcr copia e varietà di entozoi e tlessa tu t'ontlivisa dajili l'iminto-
logi più priH-lari. Basta cho oiti in ]iroposito le opinioni clu' tiovn
espresse anelie in lettere ]n-ivato iiulirizzateuii da tre di loro. lier
stimolarnii a perseverare nelle lioenlio elniiiitolooiclie. a oui il
raso nii aveva rivolto sino dai priiiii tciiipi in cui arrivai in l'.^^itto
nel 1s7:î.
l'piDioDv ('uHHoi.ii in jettera dtl L'."> Ottoltn- iSTi! mi sciivrva you oc-
eniiy tlie tureniost place mi tlie niost-wnriii-intested tenitoiy ot
tlie pianet-. K nid iss2 (ildj paiiando speeialniente dei parassiti
daiiiio.si deir H;j^itto in »eno alla lirltisli Associât ion fur tlie advau-
rcment of sciencv lo stesso COBHOl.l" direva i|iianti> se^iue:
«Kfrypt is a «rrand rteld for tlie lieiniintlio|(t<iist. sinee iiot <>nly
• is tliat niuntry tlie lieail(iuarteis. si> tn say. of one of tlie inost
»danj;enuis of linniaii parasites. Imt it suarins nitli ntliers pos-
• HeKhintr seareely less praetieal inipurtaiiee. «Iiilst it iikewisi' eii-
• joyn tlie distinction of lia\ in^î niade us acquaiiited witli parasitie
• raiities not known to ncciir in otlier part id' tlie world.
r*|iinionf II Lkiikm!!" «erivendonii in data dcd 1* Keldtrain ISTT jier ilariiii
.ni-uiT 1^ ^11^^ deterniinazione del niiovn treniatode da me tn>vato nel ca-
valjo. piiclii niesi innanzi. cioè il C A;r<istn isTii. mi a',f<;iuii;;cva
le Hcjfiieiiti parole:
«Sic lialtcn in .\e;;\ pteii iciclic < iele;,^eidieit zii deii iiiteiessaii-
• tenten lielniiiitlii>|i);riM-||,-|| Sfiidieii. I(di licncide Sic fast dariiiii
>uiid ZMeitle iii(dit. dass Sic uns noidi mit /alilreielieii wieliti^eii
>'riiatH4i(dien liekannt iii;i<lirn \>erdeii. Sclum jet/.l \ erdaiikeii wir
llinen N'iclc». .
<»|iliiHin. intiiie VMS SiKimi.l» in d;ila de! I Ma;:;ri<i isTT da .Mnnacn
<li Ml«»>IJ' I • !■ I I- I I- 1 • 1 1 III
preKiindoini ih mandarin de^^ji cHeiiiplari de! imiomi trcmatuile ilel
cHvnlIo. a cui c|;li videva «Ijih' la dciiiimiiiJiziniic di ( 'utiflninstir
297
cochleariforis, non già corne eiToneaiuente fu interpretato che egli
riferisse qixesto verme a specie già conosciuta sotto cletto nome, mi
ag-ginng-eva il seguente periodo in un italiano clie qiiantunque non
élégante è abbastanza cliiaro e précise:
«A questa occasione mi sovviene che nel 1853 quattro giovani
»Egiziani, dopo di avère studiato in que.sta Università a spese del
»Vicerè d'Egitto, ed essere stati poi promossi a Dottori di medi-
»cina, poco prima del loro ritorno nella loro patria veunero da
»me tanto per mio interesse qiianto nell' interesse délia scienza,
»resi attenti al fatto che V Egitto fosse ion vero Eldorado per vermi
»i7itestinaU. Pare pero che quei signori Dottori Egiziani non si
»siano curati gran fatto dei parassiti délia loro patria, perche da
»quel tempo in quà io non ho più udito nulla di (piesti Signori
^'Doctores medicinae rite promoti e meno ancora risaputo délie
»loro osservazioni elmintologiche.»
A dire vero la ricchezza délia fanna entozoica d' Egitto, dopo
le nnove scoperte e i progressi délie cognizioni elmintologiche fatte
da 15 anni a questa parte in altre contrade, specialmente dell'Asia
e délia Polinesia, appare esagerata, in quantochè si puo dire che
si sono trovati altri paesi che per ricchezza di specie di entozoi
tanto dell'uomo che degli animali uguagliano e sorpassano lo stesso
Egitto, 0 che per 1' ab1)ondanza d' individu! di certe s^jccie di en-
tozoi e per il grande numéro di ospiti infettati da essi non stanno
indietro ail' Egitto stesso. Basti rammentare la China, il Giappone
e la Cocincina, dovc nell' uomo e negli animali furono trovati degli
entozoi feraci di danni che in Egitto non furono i)eranco veriticati.
corne il D. Westermanni, causa di una emottisi cnniica nciruomo.
e il DIstomumsinense, causa di gravi alterazioni ei)atiche. Basti ram-
mentare che secondo i calcoli di iManson non meno di 10 sopra "/i.
abitanti di Amoy in China offrono embrioni di Filaria nel sangue,
I
Ricchezza
di entozoi
esagerata
in paragone
ad alti'i
l)acsi.
c per quello che lo stesso osservatore mi comiinica con rece
Ml^vtllIIM.-^ ■!■ III. *>o
nte Ict-
— 298 —
tt-ra privata iii data lU'll'AiniK' tli ([iirst" aimo. clu' la stl•s^;a tVe-
<(iK-iiza la tiffnrobiteiii jier L'iulirioni ili altra Filaria «,^11 al>itaiiti di
Sa» N'incfiizo. isola tlrlK- Antilk-. uieiitif <;li aliitaiiti lU-lli' isole
l'iji c <li altii' isole délia l'oliiiesia ani\ ereltheio ail ortVire eni-
liiioiii di Filaria ne! saiijrue sino alla |»idjioi/j(iiio del oo „ e .Sa-
moa paiticoljuiiieiite iiertiiio a qiiella del 'lO '/^,. I luediei lirasiliani
liaiino eonstatato nel Ion» jiaese la <;craiuU.ssinia tVcMiueiiza di l'ila-
rie de) saii)j:ue |)rol»al)iliiieiite <li ]>iii s|K'i'ie. o deiraiieliilostoina e
di ret'eilte LlTZ lia avuto oecasione di veritieaie altresi la jirande
dift"ii.sioiiL* i" alilioiidan/a de<j:li elminti deUuoino e di aiiimali iiollo
i»oleSaiuhvieli.<i)uaiitoalla inolti|tiieità ili spofie di aintistoinidi eso-
tiei air Euro|)a, elie fiiiono osseivati iiei ;;rossi erbivori delU- Iiidie,
délia ( 'ociiR'iiia, o del Brasile, siiiiera assai (jnella délie spooie os-
hcrvatc in Effitto, ove se ho liene in nieiitt' si riducono al Gastro-
di.fcus Aegtjjttiaciis, v al reeenti'niente deseiittoda Luoss (j'astrothi/-
las GregariiLs. niolto rassond;;Iiante wW Amphistomiim a'uvieui/eruvi
Oeplin. ir'ili conoseiiito nel Zeltii asiatii'o. Ij'Amphistomiii», o piut-
tosto O'nsfruiILscu.1 /loviim's fréquente nellAssani por le ultime ri-
eeielie di (Jll.KS. lioli si sa elle esista in l-t;itto. nlmeiio siiioia non
vi è Ht»to riiivenuto.
CohI per vaiietà di speeie <li eiitozoi sin iJcH' nonio clie di ani-
niali doiiiestiei si piiô dire elie \i siano paesi elie staniio in prima
linea aiieor pin elie 1" l^;.Mtto. Ka earatteristiea speeiale dell' l',;;itto
CaraUiTiMir* c<ill'Afric« sta neir ollliie la liilhiirziii hm )iititnl,iti iieirilomo. la
A' 11.1 1 Kjiia . ,.,.,.. . . . !• • • 1 1- •
(-UI nri'a di dittiisioiie stiioia si |iiio dire prineipalmente liinitata m
Africji. l'er 1' l'-y:ilto stà in parlieolaie iiella ;;rande propor/ione
di nliitanii iiidi;;eiii rlii- moho int'etii dalla nto^a Uilliar/ia. propor-
y.ione ('lie non ni eonosee sia ra;r^iiinta. o sorpassata. in aleiin altra
eoniradn AtVieana, He non è l'isola di Maiiri/.io. In eoneinsione io
diroî flie 1' K^fitlo piii elie per rirelie/./.a e vari«-tà di speeie di en
to/4ii hi diHtin;.'iie insieme ail AtVira per |m ciiliarifà di alciine t'orme
— 299 —
(BUharzia haematobia, Distomum heterophyes, Pentastomum con-
strictum) e per ricchezza di individui délie specie esistenti. Ma per
quaiito alla peculiarità di entozoi in Africa, è probabile clie più clie
da condizioni speciali di suolo e di clima del continente, essa di-
penda da circostanze accidentali di modo di ^ivere e di abitudini
délie popolazioni, tanto è vevo clie la stessa Bilharzia la cui di^tri-
buzione dissi principalmente linritata ail' Africa, pare ora clie si ^
estenda anche nell'Arabia e torse anche in altre limitrofe contrade
asiatiche. E si è perfino di récente dato conto di casi di Bilharzia
in persone che non avrebbero mai lasciato l' Inghilterra, e che per-
ciô avrebbero preso il verme nella stessa Inghilterra.' Quanto alla
non grande ricchezza di specie nella fauna entozoica, credo che abbia
il siio corrispondente anche nella tanna in générale e anche nella ■
tlora egiziana. Ma qnesta mia conchisione délia présente non rie- P
chezza di specie di entozoi in Egitto, deve essere accolta per ora
con una certa riserva, dacchè non stimo che le ricerche fatte sinora '
in Egitto in proposito, siano del tutto sufficienti per stabilire nn
confronto tra il numéro délie specie di entozoi esistenti in Egitto,
e quelle sinora constatate altrove.
La causa délia ricchezza d' indi\adui specialmente i)er certe Cause délia
specie, che disgraziatamente sono tante néfaste alla salute del- iu,iivifiii
l'uomo e degli aniniali domestici, va riposta in parte in due condi- ^'i outozoi.
zioni naturali dell' Egitto e che sono molto tavorevoli alla projiaga-
zione degli entozoi che nel loro ciclo vitale conipiono una fase \)\h.
() meno lunga in aTnl)iente libero, o almeno fuori del corjio dell' os-
pite definitivo. Queste due condizioni sono: T' alta teniperatura ])ro-
lungata per molti nu'si deU'anno; in Egitto 1' estate si puo calco-
lare di non meno di nove mesi di durata; 2" abl)ondanza di acqua
nonostante le scarse ])ioggie. A (jucste due condizioni naturali va
1. BiviiKELEY Hiu.'s C'iinical Lecture on llaciiiatuiia, in lUitisli Médical .loiinial,
26 May, 1888.
38*
— 300 —
u<r^iunta uiia t-ausa dio a pom a iiocn jintivlibi' cssi-ro litlotta. se
iinii riiiiii.s:sa (k'I turtn c-<»l teuiiK». oïl ô la mancanza di buoiii sistouii
<li cil» elle gV luglesi ehiainoiio measnre^ uf conseriunœi/. v'xoi ili lnioni
sisteuii (li dispon-e dei rifiuti dell' uonio e degli aiiimali, onde !<i)e-
eialinente le iiiaterie t'eeali e le oiiiie non pervenj^ano ad ini|uinaie
il suolo e le aeqiie. per la eui via si propayano yli ste-ssi entozoi.
L'as-soluta iiianeanza nelle eanipa<rne, e l' iniperfetta applieazione
nelle eittà. di (pieste nùsure di preservazione, rieseono tanto più
pernieiose in Kjritto. pi-r la unitonnità di abitudini elle si liseontra
nella ])iii parte degli abitanti iiidi*2:eni dediti ai lavori a«;ncoli. e di
nianutenzioiiL- délie ae(|iie. Il elie obldi^ifa loro perciô a nianefifiiaiv
la terra e a stare in eoiitatto di'iract|iia. Si a;i}iinii;>a a eiô il beie
ar()iia potabili- inipnra. eoine viene attinta dal Nilo, dai eanali suoi
dnivati r spt-s.so dalle itozzan<;liere; le (piotidiane abluzioni; 1' e-
Hpophi a;ili atracclii din-tti rontinni di et-iti iiisefti. .spefialniente
zaïiziire. «die tarilnicnfe airi\;inn ad inibrattare i «ilii e le l)evande
eoinpn-sa 1 'aft|iiii potabilc. r si a\ià la somma dclle londizioni
eaiisali. |mt «ni sj icndr possibjlc inia taie tVecuieiiza di infezione
ptT ISilliar/i:i. \irv Aii<liilostonia r per Filaria iioctunut coiih' si
veiilita in K;ritto.
Altre cauM. ('lu* l'abltondaiiza dclle ari|iir rlu- pnrtaiio i (aiiaii pi'o\ ciiieiiti
•lai Nilo. (• le |iozzaii;;lM'n' i- tnit-ni somnu-isi per le alliivioni ri-
eoriviiti d(d tiiinie HtrsHo, eontribiiisca alla iiia;;';>:ion- pi'opa;;azione
di liiojti fiitozoi elle iieiraei|iia pcn-orrono ima t'a.sr de! ciclo vitale
joro. lu diiiMmtra il para^me elie si piio tan- tra I alil)oiidaii/.a dei
pHniHHiti deir lioiiio e de;:li aiiiliiali in l-!;i-itt<i. e ipiella elle si vevi-
iHflrtvuv fini iicl hiid délia riiiiisia. Meiitii' io >te.sMi lio |M>tiilo \eriliiare la
.,,, Hoiiii^lianza grande délia taiina eiito/oiea dei .sud délia l'iiniHia
"» cou (|iicllu i-\j;t/A»\\n. lio tiovato perô clic a <!abcM c a iialwi. locii-
lità «Iticniodo aride e dcHcrfc trnvciHale appemi da tonenti \mn-
He^f^eri. alciini dc;<li ntenhi einiiiiti \i ni tii>\:iiiii eon nnsiii niciio
301
abbonclanza d' individui , e di altri corne délia Filaria del sangue
non mi è riuscito di scuoprire 1' esistenza.
Qnanto alla presenza, o assenza di un dato eutozoo in un date <^'a"se délia
paese, a me pare che spesso più che aile condizioni climaticlie assenza di
inerenti al paese e in grande parte inamovibili, esse tengano, pre- "" entozoo.
messa la importazioue del vernie, a condizioni accidentali rife-
ribili specialmente al modo di vivere e aile qualità del cibo del-
r uomo e degli animali che mettono loro nella possibUità d' infet-
tarsi, 0 no. In questo modo la spccie di entozoo che puô mancare
oggi in un dato paese nell' uomo, vi si potrà verificare domane per
r importazioue, o simplicemente in seguito a cambiate abitudini,
quando 1' entozoo vi esista di già, avendo per ospite definitivo in
quel paese un qualche animale domestico. E viceversa 1' entozoo
che in un dato paese esiste oggi, potrà venire a diminuire, o man-
care domani nelF iiomo per sue cambiate abitudini, che hanuo re-
lazione col modo di prendere l' infezione. Cio fa si che la profilassi
puô molto più di quello che potrebbe se fosse altrimeuti. Non è qui
U luogo di sviluppare ampiamente questa tesi. Mi è bastato di
enunciarla perche deve maggiormente incoraggiare a studiare i
mezzi per allontanare anche dall' Egitto la frequenza degli entozoi
che più infestano i suoi abitanti. Soltanto in appoggio délia tesi
rammenterô alcuni fatti che parlano chiaro in suo sostegno. La in-
fezione délie trichine e délie due tenie grosse dell' uomo è in rela-
zione ail' abitudine di mangiare carni crude, o poco cotte di maiale,
0 di bove. Cosicchè si vede più facilmente lo svilup])0 di épidémie
di trichine tra quelle ])Oi)olazioiu di Europa che usano i)iù del pro-
sciutto crudo; si vede endemica la Taenia saginata tra gli Al)is-
sini niangiatori al)ituali di cariie di nianzo cruda, c iniinc anche in
Euro])a si è veduta farsi molto più fréquente la stessa ténia nei
teneiisssiiiii l)anibini, dopochè è divenuta comune la prescrizione
délia carne cruda, corne rimedio contro le diarree da divezzamento.
I
— 302 —
L" iiiteziono i\v\ botri(»cetalo cornspomU- ail" altitiuliiu' ili lunnjiiaro
l»f.si-i (li ac(Hia «Irilce iijrualiiKMite poi-it cotti. E cosî che ooiu>sciutt)
qiu'sto tatto, g\\ altitanti ili (iim'vra si sottrag:<;ono ogfrioidnio ta-
l'ilniente (la quost' ultinia iiitezioiu', c il Itdtriooetalo si riscoiitra ora
in essi iiiolti) jtiù di raro dio ikmi in aiitioo (Zsohokkel Inveco in
Havicra dnvi" i pesi-i di-l lajin ili Stanilterfr si sono intVttati solo di
récente, edove non avevano yvvh* avant! av\ i-rtita la nécessita délia
Ion» Imona eottura. si è t'atto ora assai eonnine lo stesso hotrioee-
faln. — l'arinieiite Tuoniova so<:';retto ail' eeeliinoeoeco in ra<>:ione
dirctta dci rapiHirti r\iv lia col cane, i- nei jtai-si dovc <|ncsti ra]»-
|Hirti sono ]iiii strctti. l' infe/.inne si t'a tanto piii t'rc(|Uente conic in
Islanda e in Australia. tiittoclic si tratti di contrade a clinia dif-
t'ereiitis-sinio. l'roiial)ihnente il Distomum Wcitermamii e il D. si-
iiu.f- sono speciali al (;iap]ionc e ad altri paesi asiatici. s(do \wy
ipialclie eiho spéciale dic si usa cola c clie serve di nie/./.o d' intro-
dnzione nelluoino e nc^^li animali alla larva rispettiva. \a\ stessa
nssenza di nn conosciuto onlinario o.spitc intcrnicdiario di un dato
ento7.<M» non .seniprc vale a prescrvan- nn pacse dalla propa;ia/.ione
di queireiitiizoo, pcrclic si vcritica iina ccrta facilita di ([iiesto a
ndattarsi ad ospiti intcnncdiari divcrsi. clic vcii<^'<>no cosl a snpplire
jKT il coinpiniento tltd sno ricin xii.ilc. I >! riô si lia cscnipio cliiaro
piT la lùmcitila /n'iiatim clic in l'jiinp.i lia pcr n.s|iite intcrnicdiario
la l.imimra (riiuriifii/n. Ma la niancaii/.a di i|iicsto ^jfastcropodc non
lia iinpcditn clic il noniiiiato nito/.no si propa;rassc in America, in
Anntralia. nclli- inolc Sandwicli. c in altri pacsi. nci i|iiali altri ^a-
Hti-riipiidi al'tiiii i;li scrvitiid di o.s|iitc intciinrdiario. |,o stcssn t'atto
parc si vrriticlii in Kjrittn. .sj (•(iiii|ir<'iMlr linu- di-l \r>\n die j.i tanna
<-iitii/4iica non ni trova |ircciHaniciitc iicllc cotidi/.ioiii dclla tanna
lilii-ra pcr HiilNtrdinarc la pnipria cnintcn/.a aile citiidi/inni clinia
ticlic proprie dci divcrHÏ pacHi, da eliè |' aiiiliienle vein dc;:li entn
/.ili è il eurpn dell'iispite e i|ltiltdt en^i tKiMilin le Cdiidi/iniii diljji
— 303 —
propria esistenza iiel eorpo deiros})ite stesso, dovunque esso si
porta e indipendentemeiite dalle località dove quest' ultinio vive.
Cosî r Oxyuris vermicvÀaris clie vive interamente nell' noino , da
chè è lo stesso suo iiovo che espulso per l' ano ritorna ad infettare
r iToiïio per via délia Ijocca, è cosmopolita «al pari dell' uomo. Sono
soltaiito gli entozoi che liaiino iiiia fase di esistenza più o meuo
lunga air aperto che possono risentire l' inflnenza dell' ambiente lo-
cale, come teraperatura, umidità, oppiu-e quelli a ospite intermedia-
rio, che possono avère l' esistenza siibordinata non solo ail' esistenza
deir ospite definitivo, ma anche a quella di un dato spéciale ospite
intermediario, che possono trovare ostacoli alla propria propaga-
zione da un paese a un altro. Tuttavia V ostacolo riposto nella
mancanza di uno spéciale ospite intermediario è stato certamente
esagerato, da chè in tatto si verifica per gli entozoi una grande
adattabilità a penetrare in ospiti intermediarii variabili, a ])rotitto
délia propria conservazione. Quindi in termini generali possiamo
dire che gli entozoi hanno possibilità di cosmopolitisme molto più
fréquente che non gli animali liberi. Cosi la Fasciola hepatica ha
una tendenza a estendersi molto più che alcune délie numerose
specie di ospiti definitivi in cui essa vive. E la Fasciola magna
dagli Stati Uniti dell' America, dove pare avesse origine e dove è
endemica, l' abbiamo vcduta di récente importata in Italia, esten-
dersi come entozoo di molti e disparati mammiferi, da far supporre
che andrà sempre più allargando la sua area di ditfusione ovunque
possono estendersi i snoi niolte])liçi os])iti detinitivi.'
Ma ])er il niio assunto che è rivcdto esclusivaniente agli entozoi
di Egitto, mi liasti di avère fatto rilevare che le condizioni di esi-
stenza di un entozoo in un dato paese, sono in relazione colle abi-
tudini nioditicabili dei snoi abitanti, certamente più spesso che con
quelle ciiniatiche assai più difficili a UKuliticaisi.
1. Si Vfdii il iiiio iirticolo citalo iii iiotii a pagina 295.
— 304 —
Periodo di l'tTcoiTendo la bibliogfratia t-lie î' esp^-sta pcr (iidiiie cronologico
ricerehe el- "*'" 1""' pas.sarc iiiosscrvato che dopo l' ultimo lavoro eliiiinttdogico
mintoloçichf ^^.\ Hilharz' (lie porta la data del 18."»8 [191 sino al 1874 tutti i
in ERino. ., • .. ^ • • j
contrinuti alla l'ntozoofrraiia cjriziana sono doniti a scienziati rosi-
denti fin>ri. sia clu' ahliiaiio scritto dal proprio paose, dopii un soji;-
j^ioniu di qualche tempo in Kjritto, eoiue Griesingeu- [24j, sia ohe
fossero stati in Ejîitto solo di passaggio conie escursionisti , corne
Wkkl '21] [22] e Haktmaxx [2.')]. sia scienziati clie senza essere
stati mai in Kjritto eltliero oeeasione di studiare einiinti il" Kjritto nel
pmprio paese. eome Kuabbe elic dcteiiiiiiin diverse tt'uie raeeolte
da HlLUAKZ [2<!]. Salvo una nieninria di UiUiUlKKi::? [20| sul J)ra-
runculii.<! medi7ie?ish elle porta la data del ISdl non si riseontra al-
enn nnnir ili rcsiiK-iite in K<;:itto. Non |iiin min dest.ue niera\ ij:lia
f ramniarini clic al periodo tVuttiioso di riecrclH- viveiite Hil.llAiiZ,
susHegua iMi periodo liin^i'o di sosta e di non ciiran/a per le nia-
lattie da entozoi da parte dei mediei resideiiti in Kj^itto. K eiô, no-
nostantc elic tra essi vi fosscro uoiniiii einineiiti nella ]irot'essione,
cin- |iiti tardi <-ontcm|iorancanicntc a nie o <lopo la niia |)artenza
dair K^ritto. prcHcro tanto intéresse, aile stesse rieeniic ilniintolo-
jficlic. piilddicando anclic prc;j:icvoli lavori su esse.
Né hi piio dire <die il non aven- Mll.llAlt/. v<»l^arizzato le sue
opcrc in l^j^itto. e l'avcrlc .so|o piililijii atc aU'otent in liii;;iia al-
I. Il iM'nrini'rilo «ruiipriloro <!' iiiiportaiiti oiilozdi ufririiiii, 'rKinxiiiK Bimuiii, iti iMirlù
.r, I 'iiiii ni-l IM64I rouir riiniliiitori- <lcl (îkimikokh, <KTii|miiilii lU priiim il ponto <li
liromliiir |iiiiiili <|url|ii ili |irol'i'iuiiirt' nllii nniiiln ili Canr cl tiiii Muri in
! 'J MuKilin tHAS |K'r tifu coiilrtiltii ni niiii ritnmn iln un vln^Ki" ■'■ AbiKHinU.
IH lui (■ «Util un rvnno liioifraliro <la Ai.s<miaxiikii I-^'Kicn in Hrrirhl Uker du VoHr. lUr
nat-rg ««., FrriliiiriC I. H.. ». I«<l. (St. I. IHrtï), IHflft, |i. 1-8».
t. (il «i.iujin (imunnoMi, (fia lllunlri' In (iiTnwnin, ii SS nniii, iii'l IHM), rliliimntovi
lia Aaa** I'amU «I {tortava in Effitlii, ronin iliri^tlori' ili-iln Kniola niiHlira ili Caini.
An'Iavano ron lui, olln' IIiuum, i |)iill. Ltiimaii o Uuntii. (imniiiiiiKM non riiuaiii'
in ïIkIii» rh<' ilue anni, ma Intulnriinn |M'r rnrroKlirnl niiili'rinli piT ii|H-ri' l'iio ri'n
diiMi II «un nomo liiiai'irUli', Muri m |intrin il su ottnlirr Ihoh. KIiIm- per liiii|rrnli>
— 305 —
lora aiicor più ig-norata che non ora dalla massa ilei medici d' E-
g-itto, possa essere stato elemento causale délia sosta accennata,
quando appunto, corne fu già accennato, tra i medici indigeni vi
erano gli scolari di Siebold, che da lui erano stati messi in avver-
tenza sulla importanza degli entozoi del loro paese.
Mi si deve perdonare adunque se nella mia prima comunicazione
air Istituto Egiziano nel 1875, quando qucsta dotta Società re-
siedeva in Alessandria, io mi permisi di dire parole, che per quanto
dure, diping'ono precisamente le condizioni in cui io trovai il paese,
rispetto alla sosta, dopo le scoperte di Bilharz. Io mi permette di
qui riferire il paragrafo intero délia stessa comunicazione [28]
cui alludo, non essendo essa stata pubblicata che in un sunto molto
inesatto nei processi verbali dell' lustituto di quell' anno, puhblicati
molti anni dopo:
«Il ritroviunento dell' elminto (intendo parlare délia Bilharzia)
»fatto da me allô Spedale di Casr-el-ain segnalo quasi come una ^ei ists.
»nuova scoperta di esso per i Medici di quelle Spedale. Molti si
»rammentavano di averlo veduto, o di averne sentito parlare ai
»tempi di Bilharz, ma nessuno ne aveva un'idea chiara ed esatta.
»Si era conscrvata la memoria di esso come per tradizione c cogli
»aum si andava offuscando. Quando io chiesi di fare le necrosco-
»pie allô Spedale per ricercarlo, sentii ridestarsi in molti il dcsi-
»derio di vedere questo verme, ma nessuno fu in g-rado di facili-
»tare la mia ricerca e trovai anche alcuni che si compiaceviuio di
»farlo passare per una mistificazionc.» (Rannnento ed aggiungo
ora tra parantesi che il valente chirurg-o .AIohammkb Ai,i (morto
in Abissinia ncl 1876), allora Direttore délia scuola nicdica e dél-
ira altri, il WuNDEULicn e il Lazakus c délia vita c dclle opère (li lui scrisse degiia-
incnto anche il, ora défunte, Prof. Carlo Livi dell' Univcrsità di Siena. È iioi a mia
conoscenza anelie un brève cenno bingrafico date con ritratto dnlla Leipziger Ilhi-
slrirle Zeitunff e elle trovai riprodotto dall' Osiandeb's P«yckialrinche MUtheilungen dcl
1 Aprile 18!)1.
MÉMOIKH», T. III. '^'J
Brauo
di memoria
— 30G —
rospc(laleCasr-cl-ain, sosteiieva ilu" la ouiaturia ciuleniira. an/.icliè
panisîsitaria, non fos.se altro i-he l' esprossiono di una oistititk' da
IK-rfrijri'razioiie.) < Lo stesso l'rotessorc di anatoniia mi coiitoïssava
>clie. benc spesso niedici di Europa visitando rosjjedale di Casr-
>el-ain. doniandavano del dist07na sroperto da lîli.iiAltz. ma nes-
»8uno fu mai in jrrado di Ion» mostrarlo. Lanno iinianzi il Dott.
»(tKBEU di Vienna in ak-une necroscopie fattr ila lui allu stosso
>S]K'dak', non era stat«i t'ortunato di trovailo.
»('u.si. si piu» dire <'Ik' la st-operta dfl distmiia t'atta da liii.iiAKZ
>cra quasi radiita in nljblivione: le altnazidiii da (nu-l m'iiiio pm-
>dottc. ronfiisf di nunvo nrlla srrii' drlk- malattie ntinuni ad altii
• pacsi. foniL' rramt statc dt-sciitti- innan/.i da Cl. or r ila l'uiNKK;
i lavnri di Hii.iiAi;/. di (ÎKIESIXOKR, di Heyki;. inm tcnuri piii in
ajciiii coiiti». romi- si' i lavori stcssi fossen» stati invointi pi-r si-m-
.jin* da un inccndio. cinni- ipiflli di una civiltà iiassata. ludl" incoii-
• dio dflla liildiotoca 'rnlonnira di Alts.smdria. Tnttd ciù nclln
.HtOHs»» Spfdalc di ( "asiM-l-ain ovc un vcntiMinin innan/.i lavoiava
>h»-uii»r(' il Hii.iiAliz, h(Uii]irit<iif ik-li' clniintu.
• Fimri tkdia scuuja di ( "asi-^d-ain pocin uu'dici trovai al cnrii-ntc
>dclla li'ttcratura nictlira ri^uartlnntc (|urst«» so;rjr,.ttii, c tra (pu-i
• piiilii i piîi irinvani l'avi'vaiKi apprcsa pcr studii t'atti in Muropa.
»Sr r opéra huIIc malattic dt'll" K^fitto de! ( JlilKsiN(ii;i; trovai nrlla
«liihjiotrta did I >ott. Saciis, ]ii'r avt'iv i lavori ori;;inali di Hil.llAit/
• dovrtti nvcdjfcrmi fut»ri ikdl' Kj-itto, »• ;rlj ottt-nni soltauto pcr ;;cn-
• lilf/./ji di-l l'rof. Al.KXA.M'i:i; Ki;VKi:. atualnicntc a (ira/., c j;:ià
• rliuiro (-liirur;ricu aU'ospi-dalc <li ('(isi'-ifuni ai trnipi di Hll.llAK/.
»C'<tni andavano le comc in K^itto rispclto ad nn.i nialattia ron\
>fr«'<|u*-Mt<-. rohl ;;ravf. ipialr l'intr/iont* liilliar/.iia, nuiitrc ;:'li Kl-
>iniiito|o);i d<dr Ivuropa innan/.i noniinati, t'airvano a ^^ara prr .ntn-
■ dinn- i rarattrri did vt-rnic siii rari rsi-niplari juni niandali ila Hll.
• ilAII/, du (ii(IE81N(iKI!. da HKVKtt i- da Itritcil IKICKS. tactvann |)ri'-
— 307 —
»mura in ogni occasione per procacciarsene degli altri; mentre i
»medici inglesi da un' altra parte scuoprivano 1' esistenza dello
»stesso verme e délie alterazioni da lui prodotte, nelle popolazioni
»di una loro colonia ad un altro estremo dell'Africa.»
Questo che dissi nel 1875 mi pare che delinei a meraviglia le
condizioni sing-olari deU'Eg-itto di quel tempo, in cui scoperte e
lavori compiuti nel paese da scienziati che pure professavano nel-
r unica scuola medica dello Stato, non lasciano traccia di loro in
alcuna biblioteca pubblica, o privata del paese stesso.
In altra mia comunicazione allô stesso Istituto nel 1885 [82]
quando era per lasciare 1' Egitto, esordiva invece colle seguenti
parole :
«Permettez-moi de passer en revue les principaux travaux d'iiel- 2'''"^"°
*mmtnologie qui ont ete entrepris en Lg3"pte depuis la moitié de dei i885.
»ce siècle, de montrer combien les trouvailles faites ici ont con-
»tribué au progrès de cette branche de la science, et combien le
» nombre toujours croissant des personnes qui s'intéressent à l'hel-
»minthologie ici, laisse espérer de nouveaux progrès pour le bien
»de l'humanité soutt'rante.»
Ora dopo dieci anui non posso che contermarmi in quel giudizio
e mi compiaccio altresi di rimarcare che le mie speranze nel con-
tributo di altri al progresso délie cognizioni degli entozoi in Egitto,
si sono in parte avverate anche per opéra di iiredici stabiliti in
Egitto.
Che i trovati d' elmintologia fatti in Egitto, spccialmentc quclli Tinvati
délia seconda meta di questo secolo dei quali i primi e più im])oi-- i,.,„\^ô'J,"|",'„.i.
tanti si debbono ail' opéra di Bilharz, abbiano contribuito al jtro- \m\u> aii'a-
grcsso générale di questa branca di scienza, non credo ciie nés- ,l^,|l• j.i,ni,jt(,.
suno lo possa mettere in dubbio, perché se ne hanno sempre nuovc logia in
giMU'ralo.
provc.
L'im])ortaiiza dcMa BUharzia kaematobiacoma tattore délia mor-
Taenia
— 30S —
Ijiilitîi e inortalità iloiruonn». î' ceiliimcnto fatta |iiîi itatiiiti' cnlla
i-<);riiizioiif (k'Ila sua art-a di tliffusioiic non piii liniitata ail" Kjiirti>.
ma estesa a tutta lAfiii-a. Ma ô dcjifiKi di nota ii-iô dio torna ad
onore dui niedici dell' Eg;itto) che le eognizitmi tin- si lianno sul
vcnnc adiilto e (|m'lle anatonio-patolojrjilie ooncenu-nti j;li l'rtetti
tUd parassita suHospiti'. sono intoianiontc dovutc ad ossorva/ioni
fattc in Kjritto. o n>n niatcriali provenionti dall" Egitto.
In altro parassita intestinale delluonio. la Tae)iia naua Sie-
nana ijnaai , , , i i, . ,, . . .
cosmu|>ii|it.i. '»'»ld, l'ssa pure seo|terta ila IWMIAKZ ni hg;itto. jter tanti anni non
essendo stata piii ritrovata. eia valutata appena eonie parassita
ea«uale dell' uonio. (|Uando nel ISM.") WAl/l'Kli I.NNEs ne ritrovô un
eseniplare in cadavere sezionato ail' ospedale di C'asi-i-l-ain [82]
[130j ed in sej^uito nel eorso di (|iiest' nltinio deeennio fu rinvenuta
sue»'essivaniente in imdte parti di Kuropa, conie in Snliia. in Ita-
lia. in (ierniania, ed anclie dtdi" America, dimodochi- si piiô rite-
nere ora •■ome t'ie(|Mente |)aiassita dtdl' iiomti e prohaltilmente la
sua diti'usione è tanto ^ramle da pntcisi ripone tia i parassiti eos-
mo|Hi|iti deir uomo steHi^o.
Iiii|i<>ri.iiiui |.^ ,j,|j ji, Kjrjttd fil ricoiiuscinta innaii/i clif altrnve pi r o]i('ia di
|ia(u;;i-ii<-liiii 1 11 1 1 -i
«Itll" Amliil» <»KIK.slMiKi: |i;5||24| 1 impoitan/.a pato^it-netica dell Aiieliilostoma.
•lotna (• «un paraMsita tanto iintcvoli- ail iiomo, la «ni diUiisiniic ml inoiido si
diffimloiii' ... I • • I •
,„.| in„i,<i„ VU o;;iii jfioiiH» rieonohceiido piii cstesa. hdatti di reitiite e .stato
ritrovuto oitre eliè in Kuropa. in Afriea ed in .\meiica. anelie in
molti* parti dtdie Indie ed in altre eoiitrade dell'Asia r ndla ste.ssa
.\iiHtralia, rntro limiti eompresi tra il ■'>:{" N. c il :(() S., da una
parti- rsMriido stato di irccnte si-^nalato aiielir nei dintorni <li Mer-
iiiio f diiir altra a < iiidiia in <,)nrriislaiid r ne lia l'mv imia di Santa
entérina in Mrasilr.
yM)\triuni \.\ ,|„i il, Kj^itto fil rieonoseiiita da nir 1' c^iNtrn/.a di tniliiioni
iwl mukud <!■ !>»'> l'ilaria in-l simple iimano i l''eldiraio I.STI) apptna due anni
anutiMi ifi^ ilojHi riic fufoiio Heopriti in liidia da LkWIS (lH72j laddove per
509
l'iimanzi qiiegli embrioni eraiio stati segnalati daDEMARQUAY (18G3),
da WucHEEER (18G7), da Ceevaux (1870) e da altri ancora, ma
soltanto in prodotti di secrezione, come nel liquide del linfocele
(idrocele chiloso) e iielle urine chilose di malati di paesi caldi d'A-
merica, ma non nel sang-ue dei malati stessi.
Ed è pure qui in Egitto che un lavoro del Kartulis [87] sulle
amebe nelle enteritidi croniche, amebe che io già sino dal 1876
avevaseorte nelle dejezioni alvine di ragazzo dissenterico, dandone
verbale comunieazione al Prof. Leuckart che la registrù nella
seconda edizione délia sua opéra/ apri la série di ricerche ora
numerose anche in altri paesi, colle quali si tenderebbe a dimo-
strare la esistenza di una spéciale dissenteria da amebe (Amaeba
coli Losch).
Per rispetto agli entozoi di animali domestici rammento la Bil-
harzia crassa scoperta da me in Egitto sino dal 1876 nel bove e
nella pecora, la quale per molti anni non fu più riosservata, sino
a che il Dott. Bomford^ la rinvenne nel 1885 nel bove a Calcutta
e Grassi nel 1889 in pécore macellate a Catania.'' Per quanto le
isolate osservazioni di Bomford et di GtRASSI, non più seguite da
altre che confermino la esistenza délia BiUiarzia haematobia nei
ruminanti in India e in Sicilia, lascino quasi dubitare che si riferi-
scano ad animali iniportati dall'Africa, pure il valore patogcnetico
di questo parassita dei ruminanti da nessuno puo essere discono-
sciuto, almeno per l' Egitto dove è indubbiamente indigène.
Il Gastrodiscus Aegyptiacux Cobbold dopo che fu da me sco-
perto nel cavallo in Egitto nel 1876, soltanto piii di récente è stato
1. Leuckakt, The parasites of luiin etc. Edinbiirgh 1886, Toni. i, p. 187.
2. G. BoMPouD, Note on eggs of Dùloma (Bilharzia) Haematoh'mm t'ound in trans-
l)ort ciittie, Calcutta, with Plate. In Scicntific memoirs of tho Médical oflicers of tho
anny of India. Calcutta 1887.
3. Grassi c RovKLi.i, La Billiarzia iu Sicilia. Rcndicoiiti dell' Accadcuiia dei l.ineei
(4) IV, 17 (iiu^'no 1888.
vati in Egitto
nel 1874.
Amebe
nella
dissenteria.
Bilharzia
cras.ta.
Gastrodiaaui
AcgypUaciis,
suîidiffusione
e sue
affinità.
— 310 —
ritrovato in altri ]tacsi caldi ilispaiatissimi: Senojiauiltia. Assam
e Guatlalupa. cinù non solo in AtVii-a. ma ani-lio in Asia oïl in
America, non solo nel cavallo. ma anrlio in altri e»iui(li e in modo
da tare duhitare che non si tratti som])rc' di nn parassita del tutto
innoouo. come da prinei])io si i-ra ]iotuto snpporri'.
Per risi»etto al qualo i-ntozoo mi conijiiarcio di rilovaro nnnva-
mentc corne esso offra una forma e struttura si porulian' da avoro
dett'rniinato il l'rof. Leickakt a crcare |)er osso nn niiovo ijoniMV di
amtistoniido [l.U]. E}rli intui jior cosî dire che attonio a «jnesto tipo
nuovo si sarebliero doviite riportare in sejî;nito anche altre forme
da lui sinallora sconoseiute: intui/ione questa che lien ])resto tu
confennata (-(dl'annunzio di altro jiarassita scoperto nello stesso
anno 1S7(! da Lkwis e Mac CoNNELL nel!" uomo stesso in India.
VAmp/iistomuiii /lumi'jth, che ha tutta la par\ cnza del (îastroili.irn.':.
se si eoeettui 1' assenza délie papille ventosit'ormi nel disco. Ed
ora eonic termine di jiassagjjio tra il jreiiere Atnphistomnm ed il
{fenere Gnslrodlscna. si possoim citari' V Amphistomnm llnukosi e
IM. CoUinsi, l'uno deirelet'ante iniliano e del cavallo. l' altro spé-
ciale del cavallo. per i (|uali créai di récente il nuovo {jenere l\<sen-
(lud/snis elle si avvieinerehite al génère ILnndlorfnster Poirier e
V Amj)hi.it(iuiiim hiimiuis che col l'rof. lilMCKAKl repufo doversi
riferire allô Mtesso j^enere (iajitrudiscu.s. di cni ha i culminanti ea-
rattcri. In altro sens»» Mc^na pure un termine di passa;i-;:io 1.1»*-
phistomum pnpillatiim pure deirelet'ante indiano. il i|iiale ultimo
ha la sua i^rossa ventosa posteriorr tutta ;ri'eniita di simplici papille.
elle nuM hanno pero ht dit)°eren/.ia/.ionc vcntosit'nrmc che si ainmira
IH'\ fjtuirodùau Ai'fft/ptiaaui. Il ;,niierc //i>niii/<u)n.strr Poirier imn
ha che io sappia s|iecie indi^^rcnc siiiora conosciute in K;;°ilto, ma
deir altro j;encre drila f"ami;;lia di'jrli andistomidi che è il (îastro-
l/itflax, dlMHi )(ià, come si couosca ora inia spccie aiirlir in l'';i:itto,
da lx»OHH HC)(nalatu ml hufalo r clir in p.issn uni dire csistcre
I
Coutrilmto
(li iiiedici
— 311 —
anche nel bove, il Gastrothylax gregarius, molto rassomigUante
come g'ià dissi al Gastrothylax crumeniferum Crepliii. Aggimigo
che le specie di amfistomidi innanzi nominate come parassite del-
r elefante indiano non sappiamo peranco se siano parassite anche
deir elefante africano.
E grazie alla gentilezza del Direttore delV Hunterian Muséum^
Prof. Steward, che ho i)otnto, nel mio ultimo soggiorno a Londra
nel 1893, avère nuovauiente in esame la collezione di elniinti del
defiinto Dott. Spencer Cobbold,^ che è passata in proprietà dello
stesso Museo, e cosi verificare de visu le affinità, di cui ho fatto
ora menzione, tra il mio Gastrodiscus e gli amfistomidi indiani del-
r iiomo, deir elefante e del cavallo.
Nel mio Aperyu del 1885 [82] già citato accennai già al contri-
buto di alcuni distinti colleghi d' Egitto e specialmente di Alessan- ,ii Aiessan-
dria relativo sempre alla Bilharzia haematobia. Ai nomi già citati ^"^ ^' "^^
^ ^ Caiio allô
di Manïey [49], Zancarol [59] [60] [61] [62] [72 a], Mackie [65], st,uiio .Mia
Belleli [80] [81] [88], Kartulis [86] debbo ora aggiuugere quelli i^i"''"^''-'»-
di Fodquet [83], di Sachs Bey (morto Agosto 1879) per nna pub-
blicazione postuma di cui allora io non aveva conoscenza [51] c data
alla luce sino dal 1880 per cura del Dott. Zuckerkandl e quelli
di Schiess Bey [101], di Mohammed Chaker [108] l' ultimo dei
quali fcce una pregiata monografia mentre era a Parigi, e di Col-
loridi |ni]. I lavori loro figurano nella bibliografia da me compi- Kaikfman
lata, insieme a ([uelli di altri contributori. Ora dcbl)o un ccnno ])ar- ".^-^^^ ^, ^,^^'^^_
ticolarc alla comunicazione del Dott. Kauffman [123] fatta al Von- iVonti con
,. . . 1 T 11 1 ] loi. I I • 1 • icsultati
gresso nicdico iiitcnia/.ioiiiilc di l\(nna del 181>4. per la spéciale im- ^^ ,^|j^.j
1. t 20 Marzo 188G. — Una biogiafia di qiiesto eiuinento i.'liniiitologo pubblicata
liai Sig. .John Lkyi.anu fa parte dei Conlemporary Médical men. Da ossa si lileva coiiii"
sia morto iiella aiicora verde ctà di 67 anni, e come 1' ultimo siio lavoro: Desciii)tion
of Hlrongi/lm Arnfiddl Cobb. foSBe comuilicato alla Linnean Society solo 16 gionii ili-
iiaiizi la sua morte, e fosse pubblicato dopo la moite stessiu
— 312 —
jMirtanza stati^rioa che offre, dantlo couto di nu miinero iiijionrissinm
di iiecrosciipii- prnticato da lui iiol brevo touipo di duo anni. corne
prosettore airosjjedale di C'asr-el-ain. Mi limite a parlarne per eiô
che concenie le malattie da entozoi. Sopra 500 necroscopie di oui
3t!'.i in UDiniiii e l.'U in donne. Kaiffman verirtcô la Hilharzia 407o
nej^^ii uoniini e 11' , „ in donne ei>u una média jrenerale del ."iS",',,
elle si avvic-ina a quella clie elilie (JUIESIXOER e lilLHARZ elie è di
32" „ 8<»pra lUVi autojisie. K mttevole perô in sjtecial modo elie la
«tatistiea si riterisee ail un numéro iufiente di autopsie fatte anche
in donna. Conie ebbi ad ossei^vare altra vtdta [2S, p. 5] /br.s-e Bil-
Itarz non verijicb mai il verme in cndaveri di duiiua per esseivi
r tuo (allora) in queW ospedalv di risparmiar/i al tof/lio del mltetlo
necrutumv. Alnieno che io sa|ipia non ajjparisce ncllc Inm puldili-
ca/ioni, ehe ( Jkiesi.N'GKK e Milhakz ahhiano avuti» nccasionc di
ennstiitare la Milliar/.ia nel Kes.so tenmiinile. (^>uant<i a me. elilii a
fare tre autup.-ie wdtanto in donna sopra un totale di !H autopsie,
ed in una sola eldii a tiovaie altera/.ioni ltilliiiizi<'lie. l'osso perô
(lire elle nel mio so<r;rinrn(( in K;;itto elild ad osservare clinicamente
divers! easi di Milliar/.ia nel sesso fennninilc. Ma dai tatti raccolti
da Kal'KFMAN se résulta élu- 1" iiit'ezione Idlliarzica non iip|iiirisee
nel eadavere eolla stessa freipien/a nclla <loiinii clic ncll' uomo, la
diffrren/Jt san-ldie quasi di 1 a l. si rilcva |»rrô clic in K<;itto non
r tanto rara, conie Irsearse precedenti osscrva/ioni cliniclicavevano
ad airuiii lasciato HUpporre. (^uesto nuovo resultato statistico c hene
si» trniito in conto. in roiitVonto a qiicllo ilic di ircniff saicldM' stato
nntiiio a Mauri/io. ihdla tVci|Ui-!i/a dc;:li iiiriiK-iiin-nti liilliar/.ici ri-
l'rn|a<-nsa M'ontrati ut'iiW stessi orp:aiii i^o'iiitiili \a;.rinii délia dniiiia: tatti da
' ' ' '' '■ nensuiio picnMlrntcnicnte aiiiiiiii/.iati in altir tontradc dovc la Mil-
• > liar/.ia r iiidip-na. Lu frequi-n/a ma;;;;i<*>°c dflla int'c/.ionc liilliar-
< MCVBkAi; cl liB CniIAU Klllilt' mir In Hil/mrtin hnrm<Unl>iu île l'Ilr Mnliriic.
liullitin lio U HorU'l/- iD<><llralc ili- l'tli' Mmirin-, 4 .liilii Imini Mmiiiii- ihimi
Mie uecro-
scopie.
— 313 —
zica nella donna a ^laurizio, sino a un certo punto si potrebbe spie-
gare colle abitudini più rassomigiianti dei due sessi, trattandosi
ivi di popolazione in grande parte costituita da coloni cbinesi e in-
diani. Invece in Egitto i costurai prevalenti obbligano le donne a
maggior ritegno . e qnindi non è facile che esse si diano ai bagni
nel Nilo o nei canali, dove più facilmente si prende l' infezione.
Pero la discrepanza tra il fréquente trovato degli infarcimenti bil-
harzici nella vagina a ^Maurizio, con quello assolutamente negativo
negli altri paesi, Egitto e Africa méridionale, è cosl singolare
da meritare di essere meglio chiarita.
Sopra il totale di 91 autopsie che io feci in Egitto, ebbi una pro-
porzione di infetti da Bilharzia alquanto niaggiore che Bilhaez
e Griesinger da una parte e Kauffman dall'altra, perche fu di
4G7o. Pero trattandosi che le mie necroscopie, meno tre, si riferi-
scono tutte a uomini, la differenza tra il resultato mio e quello di
Kauffman diminuisce e si puo spiegare colla circostanza che una
buona parte délie mie autopsie furono fatte in provincia e qiiindi
sopra una jiroporzione maggiore di individui campagnuoli, che sono
quelli che vanno assai più soggetti alla infezione, che non gli al)i-
tanti nativi di Cairo.
È nerô certo che il resultato délia statistica mia, e di quella di '''''''i"'^^;;'"'
i lU'lla Billiai'-
Kauffman, in confronto a quella di Bilharz e Griesinger, mostra ,,]., i„ egitto
che l'uomo in Eeitto in quest'ultimo ventennio è andato soggetto """ J^'"
alla Bilharzia con non meno frequenza che verso il principio délia
seconda meta del présente secolo.
Sullo sviluppo e cich) vitale délia Bilharzia dopo le mie ricerchc
di cui diedi conto nel 1884 [78j non so che ne fossero state i)ub-
blicate altre, quando nell'estate del 1893 volli intrapren(U'iiio doUe
nuove, questa volta nel sud délia 'Punisia. Ma il tinalc resultato
MliMOIKKS, T. III. '"
— 314 —
Sul cirlo
vitale dvila
Bilharzia.
Ultiui mii-i
rv!<iillati
Di-gativi.
Kciiultato
(li riccif hc
di LooMt.
Kirtirbr
.1, |....r,
lorii iii)]i riiisri più tVuttim.so «U'ilo procotlciiti tatto in E<iitto o ctt.si
in ulrinio dovetri venirc allô stcsse l'onclusiiMii «t'j»ativo olic ^'\h
aveva annunciato nel 18bi4. Quasi coiiteuiporaiieanicnto il Diitt. A.
Louss. aintt» del Prof. Leuckart. lavorô sullo stesso importante
sujriretto V SU ultH tli l'iniintolofiia in Euitto. dovo passô un se-
mcistre ncjifli anni l.S'.Ul — is;i4.
Il resultato délie ricerclic dt-l suddottn aliiK- tliuintoli'o-o (■ di
taie iinp<>i1an/a clie se<rna eertaniente un nioniento notevole noUa
storia délia ento/oojrratia e^j^iziana. eonie ajtparisce da lavori \n\h-
blicati da lui a tutt' oijofi e da me riteriti nrlla liililid^^ratia |r21|
[124] |12H| |1.'M| |i;52] {\:U\\ l'ultimo dei <|uali fa parte di questo
stejvsit volume di memorie dcll" Istituto. Il l)ittt. Looss nelle eitate
pubidira/.ioni trattù specialnicntc (-(I illiistn'i l'aMatoniia iniiinra délia
liHliinzin hncindfijliia, (|uelia d»d sun eniltriiMie e di aitri endninni
di dihtonii: trattô pure e descrisse minntaniente l'anatoniia ilel />.
heterop/ii/c.i. c ipudla di un nunvn 1 >istnniuni { I). j'rattTiiiiin hooss)
da lui seopertd in l'elicano e elie lia una eonforma/.itnn' niolto affine
allit stesso I). /iitrvi>j)fn/rs: deserisse diversr altre niiuve specie di
distnmi da lui trovate in aniniali r ripurti'i esperimentahnente al-
V Awji/ii.i/iiiiiiim ruiiicmu ctTtf fumic larvali rhe i(» aveva 1112|
date Heniplicemente ennu- t'inuc dj nu Aiii/i/ii.itnminn . avendo io
ai-rrnnatn hhIo alla eonj;ettura vcrosinule ehe pittesse trattaisi del-
V Atiip/iistomtiiii roiiicinii. Ncp|»ure ejfli pen» riusrî a nn-ttere in
eliinro il eiclo vitale dilla Itilliar/.ia |I24|.
Nr nni;;jfi<>re HueecMsn iddic il l'nif. I.ok'hm di IJune clie |tassù
pure lu HteHHii invernn IHUI in 10;;ittn, inearieatu ili una nnssione
del (învenm dri piuprin paesi-, huIIu HteMHO sojrj^fttt» di investipi-
/.ioni. <-lie iMTUpi'i ipnihi enntcnipiMancaniente il l.nuss in Kjfitto e
nie in 'liiniHia. hrl n-snltatn iltdlc rieciehe did miniinato pnd'esHiire
è tlnln ainpio euntn in un lu I vnhnm- illnslraln da ta\<>ir c pnlt
lilirnti) dal liOiiiKi innimn- al l'ntt. \\i, i:\ciKNNKs. L opcia prn'i
— 315 —
non agginnge fatti veramente nuovi aile conoscenze clie si ave-
vano innaiizi suUa Bilharzia haematohia [127].
Debbo perù ora dire che la opinione clie la Bilharzia si tras- Opinione
, . 1 T 111 1 • 1 i" Looss
metta air uomo esclusivamente col mezzo dell acqua che si beve, g„, gjgio
è adesso messa di nixovo in questione e combattuta da nn' ipotesi ^'taie deiia
, . 11» Bilharzia.
del Looss, di cui e necessario tenere ora parola, perche essa por-
terebbe a cambiare indirizzo aile ricerche ulteriori da farsi per sco-
prire il ciclo vitale del vernie, e qualora la verità di essa fosse
confermata, la profila ssi per la Bilharzia siuora inculcata non sa-
rebbe piîi la bnona, e dovrebbe cambiarsi del tutto non senza ren-
dersi perô di pratica attnazione assai più difficile.
Prima di tutto bisogna dire che Looss ritenendo di avère tro- L' embrione
^T7- -7 7; \ • • 1 s' introdur-
vato indubbiamente le cellule germmative (KeimbaUenj tipiclie ^^-^^^^
neir embrione délia Bilharzia, corne in quelle dell' embrione délia neii'ospite
_.,, . definitivo per
Fasciola hepatica^ egli ammette senza esitazione che la Bilharzia ^^^ ^^^^^
haematobia sia un verme a generazione alternante. Ma i resultati p«ii>^
dei suoi tentativi di allevamento délia Bilharzia in animali inver-
tebrati, resultati negativi in accordo con quelli dei precedenti os-
servatori, gli fanno annnettere che F embrione s' introduca diretta-
mente nell' ospite definitivo e cosl il ciclo vitale si compia intera-
mente in questo e senza ospite intermediario. Avendo pero Looss
tentato invano d' infettare délie scimmie, facendo ingerire loro gli
cmbrioni stessi délia Bilharzia, egli è venuto al sospetto che F em-
brione stesso s' introduca per la via délia pelle, invece che per la
via degli organi digerenti, accettando cosi in parte le opinioni di
osservatori délia P»ilharzia nclFAfrica del sud, come Rubibge ci-
tato da Gijillemakd' e coiuc piîi di rccentc FiiîOCiv.- A riprova
1. GuiLLEMAuu. On thc endémie haematuiia of hot climatcs causcd by the \tïc-
sence of Bilharzia haematobia. London 1882. A pag. 28.
2. Bhock. On the Bilharzia haematohia. (Journ. of patliology and bacteriology,
Vol. 2'', Octoboi- 1893.) A dire vero per6 Sandison Bhock non csclnde che la infczione
Ki rac(^ia aiiclic pm- la via délia bocca, oltrcchô per la via délia pelle.
— 316 —
*lcir iiH|)or>$i)iilità chi' 1" oinbriom- dolla liilhaizia .s" iutiiHliu'a jier
via (k'ila Inx-ca. LoûSS a\Ti'l)])i' un l'sjieriiiK'iito clu' jtnnoreltlte c\w
air emhrione stesso riesi-i- inifidialc la itresiMiza tU'l sii<;-o <iastrico.
E iiivece a sostegno clu- 1" ciiilniniu' stos.stt s" iiitiddiu a \n-v la |n'lk'.
Luus^s trova la cirrostaiiza tU'l iiossedere l' l'inbiione stesso duc
partie" lia ri ;rlandule clie vcrsam» il loro coiitcnuto ])rt'ssi) la sua
bocca e clu' putri'bbi'rti sorvin- a raimiinllin' la |nllc (Ul tiituro
ospito f rcmU-rla nii'jrlii» atta ad rssrrt- i)i'iictiara ilall' fuilnioiio
StCSSIl.
«v.nrluBione j,, coeri'iiza alla t'spusta ipotosi. la oonclusioiie dol LûOss sarebbo
profilMni t'''*^ '«"i ra/i"iiaK- ])riitilassi jirr la inalattia dtdla liilharzia consisU'-
ri'bbi- m-ir ini|)«-din' clif le uriiu- e le niaterio alvine dei inalati di
Billiar/ia .siano versate m'IK- accpu' dol Xiln. dci raiiali o délie
|M»zz;iii<rliere. Certo (piesta |)nitîlassi sarebbe la iiiii radicale e da
preferirwi. seinjireeliè fosse attualiile. anelie lul la.sn elu' liiitio-
duziniie did vernie si faeesse per la Ixieea edllaeciua potaliile.
"»»?""«■■""* t^uauti» airar},ntiiieiito del IjiH»^!^ fratto dalle osservazidiii tatte
iiel .Sud Atnea i-lie alla i^Mliarzia vaimn partiedjarniente Miji^iitti.
e forse esidusivauient»-. eunu- ritiene l'iiaiiK, enlorn elle si l»a;iiiaiio
iiei eorsi, <> raeeolte di ae<|ua. raiiiiiieiiterù elie (|Uesto ar^oiiiento
cra Mtato valutatn amlie da me per nsserva/imii tatte in ll;;itto
(2X. p. .'57). ma elie io uii spie{;ava bene (piesto fattn enlla eir-
nmtiiiiz;! elie il lia;rii" putesse «ervire di iiiezzo d' iiitezione per
l'aeipia lie\ iita diiniiite il ba^fim stesso. |»iiittii.s|iM|ir per il eniitatto
liella Hidii |)flle eiiiraei|ua. 1'^ eiô taiitn |)iii elle io avrei aviito <lei
eani di Milliar/.ia in eiii la preeedeiiza dtd ba^^iio stesso non vi sa-
rebbe Htata, a detta dei pa/ieiiti.
'' ("on tlittn eii'i debbii eniiveiiire. elle la i|Hitesi ennie è itiii preseil-
,1 latji da I<oM>.s, appo^^rjuta a ar^imieiili iiidiittivi tiatti dalla aiia-
iii !>.•«• toniia lieUCmbrinne, o a ar^onienti esperiinentali per i|iiaiitii indi-
iM<lli' ulti-riorl
rk<Trbp Tettl. hv iinii pHn CHKere aeeettata etime tafto. iihii pnn mppiire es-
— 317 —
sere rigettata a priori. E qiiiiidi richiama a esperimeiiti iiuovi da
farsi appimto con iiidirizzo diverse da quelle cou oui furouo fatti
finora da me e da altri. E ciô dovrebbe sollicitare magg'iormente
clii si occupa délia salute pubblica del paese a facilitare i mezzi
di riclierche a persone competenti che iu Egitto potrebbero intra-
prenderle. Non vi ha dubbio che l' infezione di un entozoo per la
via délia pelle nell' uomo sarebbe un fatto sinora senza precedeuti.
se non si volesse ammettere per il Dracunculus medinensis, il quale
senza negare che abbia per ospite intermediario i ciclopi, non è perô
dimostrato che s' introduca per la bocca, incluso nell' ospite inter-
mediario neir atto del bere. Auzi Fedtschenko tente invano di in-
fettare due giovani cani e un gatto facendo loro inghiottire con
latte e acqua alcuni ciclopi che contenevano numerose larve bene
sviluppate del Dracunculus medinensis^ Cosicchè si puô dubitare Confronto col
.,.,,,!., -, -, ciclo vitale
piuttosto che la larva, messa m liberta dal ciclope ad una data AaXDramncu-
fase di sviluppo, si introduca attraverso la pelle dell'uomo, tor- '■^'^■"^edinemh.
nando cosi alla opinione antica e popolare dell' infezione per via
délia pelle.
Pero r habitat délia Bilharzia specialmente nel sistema délia
vena porta e il trovarsi in questo di preferenza gl'individui più
giovanili, accennerebbe alla introduzione per via del tubo dige-
rente, piuttosto che per Aaa délia pelle. Ma alla soluzione dcU'in-
cognita non bastando gli argomenti induttivi, è necessario che le
ricerche sperimentali siano tentate nell' indirizzo di (iualun(|uc pos-
sibile, da cui la verità possa emergere.
E intanto dobbiamo essere grati al Looss di avère colle sue, La pn.tiiassi
preparata la via a nuove ricerche che possono condurre aile scuo- inf^^i^J^e pgr
primento délia verità stessa. La quale seppui'e appaiirà nel senso via deila
indicato dalla ipotesi del Looss, bisognerà accettarla, per quanto "^^ g,,i'|"'j,' '
molto ])iù grave e difficile si farebbe il problema délia jjrofilassi ottcnorsi.
1. Kaii.i.ikt, Zooldf^ic médicale, n» édition, Paris 1895, p. 502.
— 318 —
délia malattia. Infatti nessuuo pu6 luettere in lUibbio clie 1" iiiipe-
tlire r inquinanicntu dalle urine dell' acqua in E<>:itto, o in t|ualun-
que paese, niassinie se traversato da un tiunie navigaliile. è un
prol)leuia di molto più difficile soluzione clie non quello di ottenere
il neorso aU'aeipia purauiente filtrata. o bollita i)er uso potabile.
Sieenme ]»<•! 1" inuiiersiiuie «renerale nellaiHiua por ba«ino. o par-
ziale pei Invori délia oani])ag-na è assolutaniente intrinseea aile abi-
tudini dei eainpaynuoli d" Ej^itto. ne viene ehe non potendo otte-
nere elle rae(|ua non s' intetti di uriiui oon uova di Hilliarzia. si
dovrebbe quasi dispeiare di pervenire a diniinuciv. e niolto nieno
a soppriiuere la malattia stessa negli indifieni, salvo un radicale
cand)ianK'nto di abitudini loro, che è al di là d'ojîui prcNnsione.
Stante 1" inipnrtanza »lie ha |)cr la jn-ofilassi délia malattia pro-
dottii dalla Billiar/.ia nell" uouio, lo scuoprimcnto del modo d'intro-
duzione del venue stesso nell'ospite dctiiiirivo. iiou si dovreliliero
lasciare intentate altre vie indirette per pervenire alla solu/.ione
del prolib-nia. Si dovrebl)e pertanto ail' occasione intraprendcre
anche riren-he »|)erinicntjili per Miiupiirc il cicl.i vit;ilc (Ulla Bil-
lUrcoinan linrzia crossa dei ruminaiiti, o ddla lUIhnrzin jHiUtnicn M. Kow.
I m »nri.- . ^j.jipj.pjjj ,„.||,. aiiatrc a huldanv in (Jalli/.ia dal l>ott. KowA-
nrrrrbr »ul '
rirl.i viulc LKWSKl.' la ciii arra di tlitl'iiNJHiif r pniliiiliilc si cstciiil.i ;niilu' in
.. .^, hjfitto Htrsso. \ 1 f tntta raj,^ii>nc jn-r anticiparc che il cicio vitale
di queste dur ultime iiomlnatr Uilli:ir/ic non ditt'criNCii iici tratti
print-ipali e Mpccialineiite iiclla via d' iiitroduy.itiiH- iicll'ospitc dcfi-
nitivn: pelle o li(ie<-a. ( 'olla seop( rta del eielo vitale délit* Uilhar/.ic
ilc;;li aniiiiali si farebbc seii/.a diibiiiu un <rraii passo a scliiariiiicnto
di qucljo délia itilhar/.ia ilcll' uonio.
<^iii iiiiii vii^ljii hiHeiarc passare inosservato elie iina i|iiarta spe-
I. M. K'xrti.twaii .Silillyn lli-liiiiiiliiliiKl<'Xli<*, m iv. IUIhara„i ;><i/.»iir« np. n. |ii
U'upraw)- WyiUlnlu iiiiiti-ni. imyriHl. Ak«il. Uni. w. Knikowic IH<,i.')--vm. (('on nunto
li-4lc»r<i i< franrcM!./
— 319 —
cie di Billiarzia è stata annuiiziata più di récente, cioè nello scorso
Marzo, da Corrado Parona e V. Ariola' di Genova, la quale
vive nel sangiie del Larus melanocephalus. Per ora pero il trovato
per quanto importante, si limita ad un solo esemplare di mascbio
nel quale le due crure intestinali finendo cieche senza riunirsi in
un sing'olo canale, verrebbe a mancare a questa nuova specie uno
dei caratteri sinora ritenuti generali del génère Bilharzia. Siccome
r ospite délia Bilharzia Kowalewski Par. non è un animale dome-
stico, cosl questa specie non si presterebbe in modo facile per la
ricerca del ciclo vitale dell' entozoo.
Rispetto aW Anchilostoma duodenale oltre alcune notizie stati-
stiche date da Kaufpman nella memoria già citata [123] è degna
di particolare menzione la memoria del Dott. Sandwith preparata
per il congresso internazionale di Roma, e che fu pubblicata in-
vece nel giornale medico The Lancet [125] la quale memoria dà
conto, e si puo dire per la prima volta in Egitto, délia cura del-
r ancliilostomiasi praticata su larga scala e con ottimi resultati col
timolo.
11 Dott. Sandwith cbe pure lia fatto qualcbe tentative di alleva-
mento dell' embrione di Anchilostoma fuori del corpo umano, di
oui dà conto nella memoria in parola, non è perô riuscito ancora a
risolvere la questione se la larva, proveniente dallo stesso embrione,
arrivata ad un certo grado di sviluppo, sia suscettibile, rintrodotta
neir os])ite, di svihi])pare in stadio adulto, o])])urc se ])er l'Anchilo-
stoma si vcrificbi piuttosto la cosi dctta dimorfobiosi, come ultima-
mentc ritiene di avère dimostrato il GlLES^ nei suoi esperimenti
1. Paiiona g y . AmoT^k. Bilharzia Kowaleioski n. sp. nel Larus megnlocephalm (Nota
l>reventiva). Nel Bolluttino dei Musei di zoologia e anatoniia comparata délia Keale
Università di Genova. N. 45. 1896.
2. GiLEs. A report of an investigation into tlie causes of tlie diseascs Iviiown in
Assani as Kala-azàr and béribéri. Shillong 1890.
Kauffman
e Sandwith
suir anchilo-
stoma.
Sul ciclo
vitale dell' an-
chilostoma.
— 320 —
conilotti in Assaïu. e cmue è iuclinato a riteiK'io lo stosso Dutt.
Sandwith.
Desiderabili L>un({ue aiu'he pcr rispi'tto airAncliilostoiua riiuaiijiono a tare
niteriori ri- . . . , , i i- i • i- in.
cerehe anche miportaiiti ricerclie fho sarel»i)e tlovore ai du itispoiio dell aimui-
p(-r r anohilo- nistrazioiR- sanitaria del paoso tli pnmuiovoro e ili tacilitare, onde
8t«ljilirc iiu'^liii la i»iotila.s.si fli un entozoo, torse non nieno netasto
airuomo délia Billiarzia e clie in Eptto è tanto fréquente.
yn,
'■ Se molti osservatori liauno inntiilmitn in i|Ufst' ultinio dccennii)
E^tui. •'' l>i'<>;rres.sii délie nostre co^fiiizinni sidla J'>i//i(irzia limmatMiia e
aliuno anelie eon qualclie tVnttn al)lMa rivolto la sua attenzione
air Aiicliiliistiiina. liisojjna pcrù dire ciic pci' :iltri inipnitanti i-nto-
ziii delTuonio in K^ritto non si liaujio a se;;nalaie niiove contiilui-
zioni di (|nalilic nmnicnto. Snpra tiifto è da laincntarsi clie nessuno
prr i|uanto in sappia aliliia piilildicatu dii|i<i di me n-siiltari iinpor-
tanti di oHHrrvazione sulla Filaria sniii/iiiiu." /inm/in's Lewis. Ci:-
<;an di Ales>andria |12.'>a) nel is;t4 pulddien una tesi a l'ari^i-isui
rap|iorti didleletantiaKi dei pacsi caldi culla l'ilaiia dcl san^^ur. ma
batui il KUn lavoro su eiiique nsscrvjiziuni, di ( ni due sole sono per-
wtnali e «i rif«>riseonu ail' I^;;:itto. e eosa strana e^li non nienziona
afîatto nel testo le mie oHsei'vazioni sulla Filaria in l-jritto. ehe suno
le H4»le puldtlieate in preeedenza al silo lavoro. \.>\ sua hildioofratîa
del rento è pifiia di inesattezze. ISNKS | l.'iO] poeo dopo lia dato(|ual-
r|n- utile istnizioiic huI iiioiIo «li laeco^iliere e cNaiiiinare il sanj^iie
per la ri<-rrea de^li eiiilirioni stessi. ma non apjKirisee elic alilda
oHherva/ioni in proprio. l'ar»' adiinqur rlic le roiioscinzc ili (|iicsto
ematozoti deir iionio. n\\\nii di };ravi malattii- dcHuoiiio stes.so, Hiano
rinuiMie |)er 1' K;jitto al piinto in eiii io le aveva portate eoi uiiei
invori ]iubl*lieati ne^li iilliiiii aiiiii del iiiio HO(;{;iorno ndlo steHMO
piiene. | N'i (|iiali lavori iiiio )'ii romiitiiralo da me r ti;;iii'a nel Uol
— 321
lettiiio deir Iiistitiito dell' aniio 1881 [55] e gli altri furono ricapi-
tolati neir Aperçu gik piîi volte citato [82].
Ma tanto più è da lamentarsi la sosta in Egitto nelle ricerclie
sul soggetto in discorso, avrito riguardo aile cognizioui più estese
acquistate sii di esso in altri paesi, in gran parte per opéra ed
impulso dato da Patrick Manson.
Bisogna premettere che sino dalle prime mie osservazioni, già da
me si era dubitato che gli embrioni osservati in Egitto nel sangiie
iiraano fossero riferibili a specie distinta da quelli osservati da Le-
wis a Calcutta, cosicchè in una mia pubblicazione [29] applicai a
loro la denorainazione di Filaria sanguinis hoininis aegyptiaca, che
avrebbe diversiticato da quella délie Indie per non possedere
r embrione costantemente un sacco involvente. In seguito pero
ebbi a modificare la mia opinioue. Ma Lewis poi confermô il dub-
bio che gli ematozoi embrionali osservati in diversi paesi nell' uomo
non rappresentassero una sola specie di Filaria, ma più specie
suscettive di etfetti diversi sul portatore , e ciô per una certa dis-
crepanza nelle forme diverse di nialattia che si osservano nei dif-
ferenti paesi nei tilariosi.'
Infine le più recenti ricerclie dall' insigne investigatore Manson
fatte in quest' ultimo decennio a Londra, sopra malati filariosi pro-
venienti da paesi lontaui e spccialmente dalla costa occidentale
deU'Africa, ricerclie che potè mettere in confronto con quelle che
nel decennio anteriore aveva avuto occasione di fare nei filariosi
cliinesi durante il suo soggiorno a Amoy c a IIong-Kong, e con
(juellc che si vanno facendo in altri paesi intertropicali, portano
alla conclusione che diverse specie, torse non meiio di 4 o 5, di Fi-
Dubbio' di|
moltiplieità
(li Filarie
neir uomo.
1. Lewis. Tho Ncmatoid liaematozoa of iiiaii. Iii - The .Mifros('0|iic ()rf;auisms t'oiind
in thc bloocl of inan and animais». Appcndix to the Fourtcenth Annual Report of
thc Sanitary Cominissioiiiu- witli tlic Government of India. 1878. Calcutta. (Rcprinted
from the Quart. Jonrn.al of micro.scopical sciences. Vol. xix. New séries, p. 240.)
MÉMOIRES, T. III. 41
îspccif
di Kilaric
am mi-ASC
d« MjLJUOt.
yUaria
noctuma.
— 322 —
lario. i»iT r ;iv;>nti l'oiifuse iiisicuic, possono infestare 1" U(»nu> tli dit'-
fi-iciiti pac'.-i. .spar^rfiiilti lu'l siio siuijriu" i ])ii>])ii oinlirioni.
IVt i-lii vojrlia iiicttiTsi al ninviitc di'U' arjionu'iito trattatt» (la
MaxsuN. io sono obblijrato a riniaiidaio alk' divi-rsi' rcri'iiti [iiil)-
blira/ioiii di lui e di aitri siioi collaboiatoii.' 11 danu' coiito coiii-
l»k-t<> ma mi iMuti-rolilto trttii|Mt alla luiiya, ed i(t mi limiti» a diio
quel tanto cIr* puô liastaiv jtrr la trattaziniio did sojrovtto in (|iiaiito
concerne V Efîitto.
l>elle diverse speeie animesse da .Manî?0N uiia sola. i)er ora. è
conoseiuta suftieientemente per tiitte le sue jjertinen/.e. ed è la
jiriina deseritta, eioè la Filaria sangiiinis homiuis Lewis elle eor-
rispnnde niolto pndiahilmente alla stessa Filaria Wuchereri , ed
tira appellata da Mansux Filaria noctuma. Di essa eonoseiamo la
forma adulta deseritta da Coltitoi.I» e da Lkwis e mej^lio illustrata
dopo il ritrovameiito di essa in India stessa fatto da Maitland.
1/ adulta risiederelilie nurmalniente nel sistema lintatieo. mentre
;;li enil»rii)id invad(»no il san<;ue e nel turrente ili (|uesto si trovano
Hpeeialnieiite. e in ma{;^ior (|Uantità. iielle me nottnine elie eor-
ri^p^•ndml(l all<> statu di ripuso e di smino delldspite. (j)uesti eni-
lirioid liannn imiltre per earatteri di possedere un satin involvente
elle hï sépara tatilmente (|iianil<i il san;xue vieiie tratlu l'iimi tiella
eireola/ioiie. s|iet'ialuiente eid sut* ra|iit|tt ratIVetIdarsi. Le ilimen-
hinni lopi date ila Lknvis sont» in média tli (),:; nnn. in lun;;-|ie/./.a per
(),(X)7ri mm. in larf^lie/.za. etirrispnndentln ensi per hnt:lie/./.a al ilia-
metn» tl«'i ;rl(iliuli rnssi tiel win^^^ue etiii pittide \ arianti. Nei inf|iarati
I. •Siau *i)M'*'inliiii'iili' iii'ci'nMiriu roimultiin' i M'^iicliti liivori: Mamiux. l'In' t'Haiio
mtjftniê htmtinit miil Kilnrlii iliiu>iiM> (;n|titiilii ixi ili IIaviiokii'ii llvKit'Xt' »l»l ilUi'ilM'i*
uf «ranii rlimati'*, i'^liiiliiirKti INU.'t. — A cam' nf Kiluriti «Iihi'iim' iif tlii> lyiii|ilinllrit
in whlrli a niiiiilM<r ol niIiiIi lllarlnc won' miiiivtsi rniiii (lie nnii liy i<iir»(. iiii\|. •!.
Màituiiii'. m. I*. with a ilrMTi|ilioii tif llii< Kilarln »( V. Manx». In llrilinli Mfil. .loiini.
A|iril SI, iatl4. — t'aaH tif fSInrin Ion liy |)r Aauru. U<inRMTiMiR. 'i'rniiNiicliiHiK iif tlic
0|>hUliiiti|iiKiral .H<iript) Ixiliilnii |HUb.
i
perslans.
— 323 —
sotto il microscopio gli stessi enibrioni si offrono con coda molto
affilata e sono dotati di movimenti attivi, che si effettixano seiiza
sensibile traslocazione. Questa specie produce alterazioni notevoli
del sistema linfatico, che danno per esito eveiituale alla linfuria
(chihiria), al Unfocele, al linfoscroto, agli ascessi glandulari in cni
si riscontra la stessa filaria adulta, e secondo Lewis e Manson alla
stessa ordinaria elefantiasi dei paesi caldi. Questa specie ha una
diffusione estesissima per il monde, giacchè sarebbe stata verifi-
cata in quasi tutti i paesi intertropicali dell'Asia, Africa, America,
Australia e Polinesia, almeno dove è stata cereata e anche in paesi
caldi fuori dei tropici, corne l' Africa settentrionale, il sud degii
Stati Uniti d' America,^ nonchè la Spagua in Europa.-
Una seconda specie di Manson sarebbe la Filaria 2)erstans i FUaria
cui embrioni ditferirebbero da quelli délia précédente per essere più
l)iccoli di un terzo, ossia poco più lunghi di 0,2 mm., per non avère
sacco involvente, per possédera coda che finisce ottusamente, per
avère ima specie di apparato perforatore buccale, e per apparire
sotto il campo del microscopio dotati di movimento di vera traslo-
cazione. La Filaria perstans per ora avrebbe una conosciuta diffu-
sione assai limitata, essendo stata ossei-vata soltanto nell' Old Ca-
labar e paesi limitrofi. Di essa non si conosce pero ancora la forma
adulta, ma il Manson la ritiene origine délia strana malattia dagli
inglesi detta sleeping sichiess, o nigi^o lethargy, a cui corrisponde-
rebbe anche per area di diffusione. Dalla Filaria perstans dipen-
dercbbe anche una spéciale eruzione pustolo-vessicolare conosciuta
1. Mastin. The history of the Filaria sanguinls hominia, its (liscovery in the United
States, and especially tlie relationsliip of the parasite to chylocele of the tunica va-
ginalis testis. Rcad to the American Association of Genito-Urinary Surgeons, Con-
grcss of American Physiciana etc. Washington D. C. 1888.
2. Font y Tokne. Fil.airc dans le sang et dans l'urine d'un homme qui n'a jamais
quitté l'Europe. Atti del Congresso medico internazionale di Roma 1894. Vol. n,
p. 44.
41*
j-Varia
diuma.
— 324 —
in «HK'lle c'<»ntra«k' sottn il iioiiu- voniarttlo tli craa-crair. Maxson
ritii-iK' elle iiuosto crau-cratr non sia altm ilie la losiono tinalo ju'o-
dotta (lair onljnario niodi» di l'iiniinarsi dojjli eniltrioni daU'oijra-
nisiuo dcl ])intatore. in vista di servira alla jjropafjaziont' di-lla
j>rii|»ria s|iefii'. senza die essi vonjrano estratti col sanfîuo da un
insi-tti» i'niatiifa<;i». ntnii' arcade ]ier <rli enduinni délia Filavia noc-
turna e forse per (|iielli di altie speeie.
l'na terza sjieeie elie avrel»be presst) a poeo la stessji area di
diffiisinne délia précédente, la FHaria diuriia Manson, avreld)e i
8Uoi emltrioni identii-i. i> quasi ideiitici |ier i siiui caraltcii niurtViid-
{fici ci»n <|Uelii délia Filavia nocturna. ma la speeie sareitl)e di-
stinta tlaile altitudini dcj^ii einlinoni di eireidare col sanjiue uelle
ore diunR', inveee che nellc <>re ut»tturne. Dclla Filaria diurna non
si connsce ne la foniia aduita. ne tani]ioeo le alterazioui niorbose
cui la sua presciiza puù dar luti;r<t. MansoN su])pone ciie il suo cieli»
vitale si etlettui in un diptem a altitudini diurne, ed ha pur suj)-
postii clic la sua forma a<lulta sia da riportarsi alla Filaria Ion
fJuyot. l'crô n-eentissime osservazioni di Filaria loa nelloechio'
Hcnzii clic iiel san;;uc si ritrovas.sero emhrioni. lasciano duhitare
che Mcppure csiste una Filaria diurua comc speeie distinta, essa
ptT»» non wirel)he identica alla Filaria loa. clic \ i\c iicl conucttivo
e «-lie pcrciù non c prolialiilc che versi i suoi euduioni nei torrente
circolatorio. Inveee la (juasi identità ilci caratteri dc^^li cmluioni
(■on «lUi'ili diila Filaria nnctiirua. t'arclilicro diiliitarc clie i casi ri
ft-riti a Filaria iliiiriui potesscro non esserc clic casi délia |)rima
speeie, nei <|iiaii la particoiarità di circolarc nei s:in;.'^uc di ;;iorno
inveee che di nnttc dc;;li cnduioni. dipcndcs^c sniianln da condi
zioni indi\iduali spcciaii «Icll ohpitc. cnme accade per ii t'atto dei-
l'invcrfirsi dcilr nie i\v\ riposo »• dcl sinnio c cnme in parte accade
anche per il tatto ilrila tVlilirc dinanlc la ijiialr per osscr\a/ioni
I. lUmtmi-)» cilalii.
— 325 —
dello stesso Manson le embrio-filarie si trovano circolanti perma-
nentemente.
Una quarta specie è ammessa da Manson per un caso di Fila- Fiiaria
rie adulte trovate nel cuore siuistro del cadavere di un ragazzo in
autopsia fatta a Rio de Janeiro.^ Essa avrebbe par carattere bio-
logico di risiedere nel sistema vascolare sang-uigno allô stato adulto,
e la sua specificità non potrebbe essere messa in dubbio per la
diflferenza che si scorge tra i caratteri morfologici del maschio di
essa e quelli dati da Manson per il maschio délia Fiiaria indiana
trovata da Maitland. Infatti mentre l'esemplare del Magalhàes
possiederebbe quatro papille preanali, queste mancherebbero negli
esemplari di Maitland, per quanto résulta dagli esami tatti da
Manson. Oltre a ciô gli esemplari di Maitland che rappresente-
rebbero la Fiiaria nocturna Manson sarebbero piii corti e molto
più sottili, la femmina non arrivando ad avère per massimo diame-
tro neppure un quinto di millimetro, mentre la femmina dell' altra,
che di récente il Prof. R. Blanchard ha creduto conveniente di
accettare corne nuova e distinta specie sotto la deuominazione di
Fiiaria Magalhàesi,- avrebbe un diametro di oltre un millimetro
e mezzo nello stesso esemplare giovanile conosciuto, che otfre nova
ancora imperfettamente sviluppate. Disgraziatamente délia Fiiaria
del Magalhàes, riscontrata dopo morte, non si conoscono i carat-
teri degli emlirioni circolanti nel sangue, ne le alterazioni patolo-
giche che si colleghei'cbbero a questa spéciale filariosi brasiliana.
Infine una quinta specie, seppure ncm résulta da ulteriori osser-
vazioni doverc esscre riferita alla stessa brasiliana, sarebbe stata
1. Magauiàes. Desciiliçan da uma os])e('ii' de Filarias encontradas no cora^ào uiiiano
precidida de uma contribuiçào para o estudo da Filariose de Wucherek e do respec-
tive parasita adulto a Fiiaria Bancrofti Cobbold ou Fiiaria aanguinin hominin Lewis.
Rio de Janeiro 1887.
2. KLANcnAitn, Parasites animaux. In iîoi-niAiii', Traité de patiiologie sOmr.ilr. l'a-
ris 18y0. Vol. 2. p. 782.
— 326 —
scoiterta come esistente a San Vineenzo nollo AiitilK-. Manson iii
saiijrue <li «lue filariosi di «|iu'iriïji»la inaiulati><>li ilal Dott. Xkwsam.
trovù ecrti eiubrioni provvisti ili coda ayiizza o di saoco involvento.
Filwia ma che per le iniiuitissime loro dimension! e \)Qr assenza di perio-
Demariamyi. .... . , , .^. . ,, ,,., .....
(licita non si ]iotrol)ltoro ritoruv alla riiaria saiiquni/s nomnii.t.
Questa specic cho potrclilto pur coiri.si)ontlere a quella di Magal-
HÀES, Mansox la distinjrue colla denominazionc di Filaria Demar-
qua>/i. Essa .sarehhe stata osservata ani-lu' nid tmitorio dol Hasso
Xi^riT c cosi si |»otri'l)l»»' duliitaro i-lii- tosso di <>n;rii>»' atVicana o
iinpintata a San N'inrcnzo da sciiiavi atVicani.
L'c«wtenza Xuii v' t' dulil»i<» clu' tutti» purta a ritciuTt' proltaliilc la nioltipli-
dellc nonii- •.. i- • i- i"i • i ■ • • »• i i ir
nate nnecie *"^'' '" '^P*'^''^' di r nan«' (Oïl cinlirnmi vivi'nti nrl .sanj;uc doll iiomo.
non è «Dcora pure non tutte le specie distinte da Manson jjossono per ora essere
accfttaU' roine vert- sjH'cii' ztio|(i<;i(anit>nto distinte. Sino a clu' non
haranno conoscinte K- fnrnit' adult»* di ess»- r distiiitc lii-ne pci ra-
rattcri dittVirnziali dci niasclii, rinianenio scniprc ml ( :nn|iii dilU'
conjîi'ttuir, coi carattcri non niolto pnwnniziati dcfili fudnioni. Lr
htfsse altrrazioni inoritosc du' non sono ctlctto costantc dclla pre-
Hcnza dtd ni*niatodc cinatozoo, e clii- po.ssono anclu- onjiisi ntdio
strsw» nioilo per ditlVrcnti spccie di eniatozoi. non possono Itastaïf
prr una Hiciira distiiizion«> di speri»'. D'altra parte iliiô clic il rc-
Hnltnto ottctinto sinora da;r|j rsand non scnipn> coinpicti praticati
Hui tilaric adidtc incntrc contVrnia, conic lio acccnnato, alla ditYV-
n-n/a <li spccic tra la Kilaria ottcniita da .MAiiAI.IlÀKs e (pudla da
.Maiti.ANIi. hiHcia aiiclic dnldtaïc clic la spccic dctcnninata da ( 't»lt-
nnl.l» H4itto il iionic di Filarin Hniirrnfti v |irovciiiciitc dallWnstra-
liu. nia divcrsa dall'indiana om dctcriiiinata da Manson. Iiit'atti
incntrc la ti;r»ra data da ('oliliiil.l) otiïc la \ affina dirctta dall'in-
dictro nllnvanti per Ml)oc«-ari' nclla viilva, Ma-Nson nc}r|i cscinplari
I. Vnll l<4fiiui«ua clUln.
— 327 —
di Maitland ha trovato la vagina essere diretta iuvece dall' avanti
air indietro. '
Ma vediamo ora se dal confronto del resultato délie mie osser- Caratten
n ... • , , 1 , . . deffli em-
vazioni colle cognizioni acquistate altrove, possiamo mettere m ^,,.10°; ^gger.
chiaro se in Egitto esisterebbe una sola specie, 0 più di una specie vatiinEgitto
di Filarie, clie versaiio embrioni iiel torreiite circolatorio. A questo
proposito ecco quanto mi résulta. Gli embrioni osservati da me nella
più parte dei casi (totale 25 casi) in indigeni del Basso Eg-itto, sono
riferibili alla specie Filaria sanguinis hominis Lewis, 0 Filaria
nocturna Manson, la quale come abbiamo detto ha un' area di dif-
fusione molto estesa nel mondo. In primo luogo perché trovai gli
embrioni in maggior abbondanza nel sangue estratto di notte, chein
quello estratto nelle ore diurne. In secondo luogo perché indubi-
tamente essi embrioni sono suscettibili di compiere le loro trasfor-
mazioni larvali in una Culex che sarebbe la Culex pipiens, 0 una
specie affine a questa, e che servirebbe perciô di ospite intermedia-
rio al ciclo vitale délia Filaria. Questo in Egitto si compierebbe spe-
cialmente nel mese di Ottobre [77, p. 379]. In terzo luogo perche
le forme raorbose a cui si riscontra collegata la presenza di quegli
ematozoi embrionali sono appunto la linfuria, il linfocele, il linfo-
scroto, e certi ascessi Unfatici come ebbero ad osservare Lewis in
India e Manson in China. Infine perché corrisixtndono agli stessi
embrioni osservati da Lewis e da Manson riferiti a))punto alla
Filaria nocturna per le dimensioni da ^ |^ a '/g di millimetro, per
avère la estremità caudale assottigliata e per avère movimenti at-
tivi nelle parti loro contorcendosi sul corpo a guisa d' anguilla, ma
senza apparente progressione per cui non inutano punto del campa
del microscopio che a lungo andare [77 a p. 368]. Se io non tro-
1. Si confronti la figura di Cobbold ripiodotta ncll' opéra citata di Davidson a
p. 7C4, colla dpscrizione data da Manson degli esemplari di Maitland in British Mé-
dical .louriial del 1894.
— 328 —
vai l'o.stanto il sacco iiivolvoiito oonio fii dcscritto ila Lkwis e ila
Manson n;riianlatH ciiiiu- 1" involucio coroiiiaK' tlrll" t'iiilniniu'. o (la
entraiulti niu-.sti osst'r\ati>ri ritcmito (•oino faraftoristit-a lostaiiti-
(le<rli eiuhrioni ik-lla Filaria nocturna, riù si comprcndo <>ra. tla
clii- Manson spicffô v\w nioiitre t|iiesto sai-oo ô un fatto t-itstanto
nejjr'i l'iuliriiiiii e-ircolanti lu-l .saii«riu', ([iiandt» il sanfjue è estratto
e speoialnu'ntf (luaiito \n\\ si raffreilda IjinscaiiK-ntL' e t'ortoiiu-iitc.
{rii cnibridiii si libi-raix» dallo stfsso sacco iiivolvriito. nmu- a me
»tess«» fia statu dato di ossorvaiv.
Ecrezioni rcrô nellc «lie osscn-azioni. in l'blii orcezioiialnu'iiti' a iiotaie
nei rarettcri ,..,.,. .... , . ,
«U'trli ('iiibrioni di diinciisjniii ])ui juccoK- di «nu'ilo clu- ntcni mnaiizi o
emhrioni. ^.\^^, si'coiidii MansoN iioii (•(•iTis|iuii(k'ivblH'ri> ))iT l'iubrioiii di FI
laria nucturna. Oltro a ciô, in alcuui casi io obl)i a notarc rtmw
Vui con i-ttctti niorbosi la protta eniatiiria. u altri stravasi di san^iiic. iii-
cnuiturû.
vvcv di linfiiria. (• di altir liiitorra<;if. Ora Mansox in China c Lk-
wis in India mm avivldu'iii avutu uccasiuno di (isscrvan- mai ni'i
lom nialati tilaiinsi l'cniaturia si'ni])lici>, od altri stravasi di san-
ffUf. i'cr rui ijursti fatti iasi-ianu in dubbio clic tra i l'.i ca>i da inc
uM'ii-nati vc ne pussa t-ssm" statn alcuiu» in cui si sia trattato di
una spccir di l'ilaria divcrsa da (|uclla clic in K<ritt<) si truva piîi
(irdinariainciitc. al pari clic in India c in ('bina. \] Iccito sospcttaiT
clic iiiiH l'ilaria clic allô stato adultu vive iicl turrcntc circolatnrio
saii;:iii;;iiii cnuic ipiclla tmvata ncl casu citato di M AiiAl.llAKS in
ItniHiii-, iMiHHn (.•HMcic causa iiiii taiilniciitc di ciin)rra;xj,^ic. date certe
cveiitiinlità. clie nmi bi l'ibiria il ciii lialiitat allu stato adiilto sa-
rebbc. pcr <|iiel|ii clic si sa Hiiiora. soin ncl sistcnia liiit'aticn.
1/ CHintcn/Ji di piti specic di l'ilaric cun ciiibrinni ncl san;,Mie
potrà cMMTc iiicHnn in cbiaro dit iiltcriori ricercbe, ncll accin^ersi
aile i|iiiili i tiitiiri iii\esti;;ati>ri in K(,ntti> t'araniu) bciic di avère in
nirnte, prr l' indiri/./.o iopi, ail avNcrtiiiicntn datu da Man>mn chIIc
M'i^iieiiti parole:
— 329
«It is évident that mucli work lias yet to be devoted to tlie study
»of tlie bloodworms of man before the subject is thoroughly worked
»oiit and nnderstood. Already we are partially acquainted with at
»least four species, possibly five; observers must therefore exercise
«great care in arriving at a diagnosis of any bloodworm they may
»encounter, and must always be alive to the possibility of its being
»a species other than the common Filaria nocturna.»^
Dovranno poi sopra tutto non trascurare le occasioni per scuo-
prire le forme adulte che sono quelle che possono meglio condurre
alla determinazione délie specie.
Avverti-
mento di
Manson.
Di altro entozoo pure nefasto ail' uomo, a niio credere, è da la-
inentarsi ancora che nessuno si sia occupato in Egitto sinora. In-
tendo dire del Rhahdonema intestinale Bavay. Soltanto Looss nella
sua ultinia memoria pubblicata in questo volume a pag. 64 accenna
di averla riscontrata nel cadavere di un vecchio arabo proveniente
da Rosetta, nel quale trovô anche una quantità énorme di Disto-
mum heterophyes, oltre Bilharzia haematobia, Anchilostoma duode-
nale e Ascaris lumbricoides. lo pero aveva già annunziato 1' esi-
stenza in Egitto di questo verme nel capitolo siii vermi intestinali
e del fegato dell' opéra già cita ta di Davidson [120]. Infatti osser-
vazioni inédite mi avevano fatto certo di averlo una volta riscon-
trato in un cadavere sezionato all'ospedale di Casr-el-ain, confer-
mando cosi che lo stesso Rabdonema esiste iiclla più parte dei
paesi dove si trova F anchilostoma, e lasciando cosl ritenere che
questi due vermi si propaghino facilmente ncll' uomo in comuni
condizioni di ambiente. Rimarrebbe ora a stabilire la parte cbc il
Rabdonema ha realmcnte nclla i)roduzionc délie maliittie dell' in-
tcstino tenue, a forma di diarrea croiiica, fre(|uente in Egitto al
pari d(;lla dissenteria.
Rhahdoneina
intestinale
in Egitto.
1. Articolo ili Maiti.anii citato.
MliMOlUKS, 1. III.
— 330 —
ManclR-Vdli ancura in Kptto sjoiio ossorva/.iniii ilal lato rliiiico
7V>«Hiia nana: sulla Taenia nana .SieJ>old. l*er (juanto io so (|Uesto entozoo \\ è
stati) tjovato soltanto in cadavori oltrc clii' (la HilhaiîZ. da Inxes
[130]. coine ho {fia aci-eniiato. Ma non si» (lie in Kjiitto sia stato
mai riconoscinto in nialati. laddove in altii |»aosi î- divontato ovvio
il hiio ritrovaniento ne! vivo, niediantc 1' esauie niicroscopico dcllc
Esaïuf niaterie fccali. Del ((uale esanie niicroscopico délie niateric t'ccali c
iuicro!M-o|iioo n i i- i • ■ i . n • in
di-lli- materic '•' «lUcll" dc^rli altii cscicti elle pno poitaiT allô scno]tiinu'nto dclla
fif«li. pjji parte dejfli elniinti clie eniettonn le Imo nova, o enilirioni eo<ili
stessi escrcti. ii> lu» trattatn a lun^ro nell' <>|iera di IIavuisun altrove
citata. per non tornarvi ora sopra. Non t' sniieiHuo ]tern il lipetere
aneiie ora elle csso dovi(dd)e essere nsato sisteniaticaniente dai
niediei (Ici paesi caldi. ennipresii 1' l-'.jfitto. ove appunto ;>li stessi
ento/ni si tn>vann più tVeipn ntenieiite.
IHittuiiiii
i-|Mitiro iti'i
ruiuiuaiili.
l'er rispetto a;rli ento/.oi di aniniali doniestiei mi liiniterù a lani-
nientan- (pianto sarehlie importante |)er la sainte dei rnniinanti di
riconoseiTe r ospite inteiinediaiio délia taseiola epatiea in Kj>itto,
taiito tVei|n«'nte nei rnniinanti stessi. La eonoseen/.a dei stioi ;;ravi e
letali elîetti siil portatoie in K;;itto rinionta si piii» dire al is;{;{, nel
(pialeaiino 1 1 A.MoNT e Flstiii:i; ]inldtliearono un la voro importante [7 1
Hiilla eaeliessia a(-i|nosa. Seeondo ipiesti aiitori la nialattia apparisee
nnnualiiieiite in K(;itto in se^^uito aile inonda/.ioni e si di(diiara su(*-
eesHivauieiite nei lilo;;lii elle via \ ia ^onu aliliandonati dalle aeijne.
( îli HteKsi ailloli Htiiiiaiio a ICI M 10 il numéro dei inontoni elie iniioiono
Hniiiialmente per la epi/.oo/ia. Looss nieiitre lia trovato estre-
tnailM'lite eomnne e aldiuiidaiite la taseiola liei hovi e hiitVali dei
nnieelli di AJesHaiidria. per modo elle non vide t'eH;jito di i|iie^li
aiiimali die non m- eunteiienHe i|iialeiina. e il piii délie volte trovô
<|llel viHeere leltenilnieiite inranitn di vernii. a;,'';;j|||i;.re elie mi te
pili di moiitoiic. il paransita seii/a esHeic taiilo rani. ^Ij ('• miii
— 331 —
brato perô trovarsi in miiiori proporzioni. Cio forse si puo spiegare
dalla circostanza che Looss si sia imbattuto cou montoni importati
cla fuori e che da poco fossero in Egitto. lo almeno posso dire clie
quando era a Zagazig trovava il verme con non minore frequenza
e abbondanza nel montone che nell' altro bestiarae nominato.
Come già accenuai 1' ospite iutermediario délia fasciola in Eu-
ropa è già da lungo tempo conosciuto per le ricerche di Leuckart
in Germania e di Thomas in Inghilterra. Esso è la Limnaea trim-
catula, 0 L. minuta. Ma la diffnsione del verme in altri paesi dove
lo stesso gasteropode non è stato potnto trovare, fa ritenere che
altrove esso sia sostitnito da altra specie come mezzo di propaga-
zione dello stesso entozoo. In Egitto la Limnaea truncatula non si
sa che esista, almeno sino al 1885 rammeuto che non era stata tro-
vata [69, p. 107]. Sarebbe pertanto importante di scnoprire qnale
sia il gasteropode, o i gasteropodi d' Egitto che prendono il posto
di essa nella propagazione del nefasto parassita. Probabilmente si
tratta di altra specie di Limnaea, o di una Physa. lo già aveva
sospettato che nel numéro degli ospiti intermediari délia fasciola
epatica si dovesse mettere la L. Laurenti, o L. natalensis e lo ac- Ospite
cennai m una mia piibbhcazione del 1884 [<5, p. ( <J. La ragione j^i,^,,^^^
che mi fece sospettare cio è che una cercaria che trovai infestare nataien.ns.
V unico esemplare di Limnaea natalensis da me csaminato in molta
fretta nel 1882, e délia quale io in seguito diedi i carattcri princi-
pali da me distinti, nominandola Cercaria obscura sj). inq., nono- •
stante che in essa non avessi rilevato 1' esistenza délia ventosa ven-
trale, otfriva un taie insiemc di caratteri che trovai poi tutti descritti
come propri délia cercaria della fasciola epatica. Io i)cr(i ncHa mia
pubblicazionc [112] in cui diedi conto degli Studii sui parassiti di
moUuschi dei dintorni di Cairo, obliai di menzionarc qucsto par-
ticolare. Oru cou piaccre trovo che il Dott. Looss annunzia di
essere i-iuscit(rsi»criiiicntalracnte a infcttare la Limnaea natalensis
— 332 —
Kraus ct»<;li embrioni ilclla fasciola ste.ssa. Ma i'<:li cou rajiionc
a>r;riui)}xe die (|iit'.sto iiioUusoo è trop]»» lam in Kjtitto per rai»])re-
si'iitaiv l'uiiico. n ])rinoij)ale osj)ite iiitenm'iliario ilel iiostro parassito.
8arel)bc duiniiU' iiiiiKiitaiito di .si'iioi»riro (|uale sia lonliiiario ospite
iiitiTinriliarid tlcl ])aiassita in Ejritto. pori'lu'- si potivbbo allora
taiilitaiv la. prolilassi, taceiuloln coiiosceiv ai propiii'tarii di be-
8tiami. onde possibilniente fossem cvitati i terreni di ])asn>lo intVt-
tati da «iiu-l ^rasteiopodc. e onde si facesso la cat-cia al niedesinio
in vista di diniinuirlii. c possibilniente distni;i<;iTlo iiei teneiii stessi.
Dal punto di vista scicntitin» sareblie intéressante di eont'enuare
elle in K;ritto un ospite inteiniediaiio .tjKciaU' eonispoinle eoii iiiia
fninia di vernie ailulto die. eoiiie lu» detto, è stata distiiita eonie
varietà e^iziana.
l'er riKjietto ai prineipiî di prolilassi. (dtre la di.stinzioiie deiro-
pite iiitt-rniediario ve lU' sono altri non nieiio ovvii a sn;i';;-eiirsi,
ma di non faeile appliea/ionc jiratiea. ( 'cnare \trv (|Manto è possi-
bile die le nova <lel distonia non aniviiiD iiei teneiii nniidi dove
l'rofilaMi KÏ trova l'nspite iiiterniediario; (|uiiidi distiuzionr eol tnoeo di tutti
1*1 iliitonia . , . ,,..,..
«iMUir... ' tepiti distoiiiatoKi nei niaeelli: pronta ueeismne de;;li aniniali in-
fetti p«T tofflicijrli dai terreiii di pa.seolo; nieeo;r|ii'ie e distrii;i|;ere
cnl fiioiii i|iianto piii si piiô de;;li eserenieiiti: preferire per i|uanto
hi |Mii"i la pastura in teireiii pritcttanieiite asciutti; sottopdirc al-
r umo {ridiiijiliiTo di uiia buona dose di sali- il bcstiaiiie.
Sareblicii» deHideraldli aiielie rieerdie per Miuiprirc 1 ospitr in-
Ihutoiiis Irrnii'diario drl IHstmiinm lancmlatmit, elii" è atlattu seoiioseiuto
unii».. m„.||,. iiltpivc. non Hapeiubmi nulla di preeiso sul eielo vitale di
i|IU'Mto roiiip]i{;ni> drila tiisriiila cpatii a.
l'rr rinprtto a i-iit<i/.(ii dd ra\ailo siiirblir dcsidrialiilr die ni
terinri ricerehe foHwri' fullr per rhiarire m- lealnicnle il linallo,
ijUeHt' iitili- iiiiiiiiale. \ada Nn^r^cttn nll' intc/idiit- di iiiia spccit- di
J
— 333
anchilostoiua, corne io ho ragione di sospettare, per quello che
dirô nella parte sistematica. Nel caso aflfermativo assicurarsi se si
tratti délia stessa specie di quello che infetta l' uomo e quale im-
portanza possa avère iiella patologia di questo nobile animale. I
niolteplici entozoi trovati da me e in tanta abbondanza, special-
mente per alcuni nematodi, come lo Sderostomum armatum, lo Scle-
rostomum tetracanthum in cavalli morti nella epizoozia che di-
strusse qnasi tutti g-li equini nel 1876 in Eg-itto, lasciano diibitare
invero che abbiano contribuito a menomare le forze e a mettere
in cattive condizioni gli organismi di questi animali, in modo da
rendere piii raieidiale il sopravvenuto tifo equino.
Anchilo-
stoma nel
cavallo.
Accennato cosi di voie a quanto sarebbe desiderabile che fosse
ulteriormente fatto con ricerche elmintologiche per trarre maggior
vantaggio per la sainte e benessere dell' uomo in Egitto, passo ora
a dire particolarmente di quanto otfro nel présente contributo.
Gli entozoi che presento negli elcnchi furono da me raccolti o Dove e come
1 • 1 1 ■ • • / ^ < , ™ f. 1 r,nr\ • /-( • • 'l" l'aCCOltO
osservati nel corso di dodici anni (1873 — 1885) m Cairo o m una ,^^^^,.[.^,1 pg^
0 in diverse délie seguenti località del Basso Egitto: Zagazig — il mioiavoro.
Benlia — Mansura — Damanhur — Tanta — Alessandria. In géné-
rale posso dire che i parassiti dci mammiferi e dell' uomo furono
raccolti e ossei-vati da me specialmente in Cairo, o in provincia in-
nanzi il 1883 e quegli degli uccelli, rettili e molluschi in grande
parte negli anni 1883—1885 al Laboratorio Kediviale, dove ebbi
per coadiutore l'egregio amico Dott. Walteu Innés Bey, a cui
debbo la determinazione degli ospiti, di cui più specialmente egli
si occupava.
i^a jtiii i)arte dci jiarassiti raccolti sia da me i)rivatamente, sia
nel Laboratorio, rimasero nella collczionediquel Museo. nonostante
che i primi fossero di mia esclusiva proprietà e sia dettd jn-r inci-
denza, senza che riccvcssi iiuii un riugraziamento per averveli la-
— 334 —
sriiiri iilla iiiia parri-iiza tlall' E<ritto. rietln siaim ])<)i jiassati tutti
air * Kspeilale (ii ( "asi-el-ain. clu' \n\rc ne obbi' da me altri dui'tta-
lucnti'. In que.sto modo di molti non jtotei toniato in Italia avcie
eseniplari ])iT.siMiti pcr la Ion» ulteriore dctonninaziono. E oos'i
(|Ui'sta riniasi' inconiplfta. nientro ili altri. T inconipU'ta di'tciniina-
zionc è dovuta a tiattai^i di t'ornio larvali non dctonninaliili. o
anche di esenijilari di entozoi ridotti iii lattiva condi/.iont' \)vr de-
tcrioranM-nti sottVrti a lun<io andaro v con ripetutc pi'ii]»i'/.ii' di
trasinclii f via;r;ri. Lt'lciico de;ili entozoi di aiiiniali nt-ppiirr ra])i)re-
st'nta tuttf t|Uanti' If >piMif da nu- raccoltc. clic altuiic aiidarom»
spt-rsf. si-nza dn' ne aliliia eonseivato appunto. o lueuioria.
Si ajr;i^iiin;;a i-lu- la niia raccolta piivata di veniii tu incoinin-
ciata oltre un vmtmnin t'a. (|iiaiMlci in iniprov visato raccoglitore di
harhi. i-ra iiuovo attatto nclla cono.sccn/.a de<ili elminti, e (pnindo
anclie \<i\\ stcssi nu-todi di tissay.ioiic e eonseiva/.ioin' in uso <iene-
ralr non erano cosi p»'i1'ezionati. inmi- oHMilnjuino. Si a<;;;iun<j:a le
diftii-oltù (hc incontrai Hcniprc a tare autopsii- <adavericlic, l'esc-
In qumii con- fruinicnto |i>ni inipcrlctto, niassinic in piovincia. spcsso allaperto,
dizioni nw- . i i- •■
roini rniKï/ii ""' imdo Hiiojo. COI hussidii pni pnnntiM. cniiic jut moite di (|iu'l!e
in K^tio. ., „,.,,p(, iiH-dico-lc^ralc. 1''. pcr la laccojta di t iitci/.uj di grossi ani-
niali. conic t|Uclli da luaccllo. u ruine ;:'li eipiiiii durante la epi/.oo-
/ia ncir cstatc dcl ls7(! a Za^ta/i-; e a hanianliur. si a;r;;iun;i:a le
i'ic«-rclic csHcre Htate t'atte apieiido n-lj auiniali in piena eainpa<;iia.
M«ttto la HtVrza dcl Hole. o jippeiia riparato dall iMnIna inipcrt'etta
data *la un alliei'o, cliinato sul suolo e niolestatu da;;li insetti. con
ditctto di tutti i KUishidii piii nceesHarii eonie liiioni strunienti. re-
cipiento adattati. acipia pura. aii I. o eun alei>nl di non preeisata
conccntra/ione. i'er tutto eiô inipoH.^ihilità di nna liuomi detcrnii-
(^(ribuiii iiH/.ionc dc^^li eiito/.oi e di prchenlarne ora un eleneo |ieit"etto, i|uale
Imprrfotto. .
c Hppcna ottenioije eun nna en||e/.ion*- pieparata m taMiresoli eon-
di/,ioiii di un Inion lalionitorin /.oo|ii;ri,-ti. ( 'usl la parte sistennitiea
— 335 —
che dovrebbe essere la parte })iù importaute di questo lavoro sarà
trovata molta iraperfetta, facendovisi menzione anche di entozoi
raccolti senza essere stati studiati e déterminât!, in modo da non
poterli desig'nare neppure col nome g-enerico.
Non avendo possibilità di riuscire a preparare im lavoro più
perfetto in seguito, senza tornare di nuovo aile stesse ricerche in
Egitto, ciù elle non vedo probabile, ho crednto ora di pubblicare
il risultato délie mie ricerclie imperfetto corne è, intendendo ohe
il lavoro possa riiiscire utile come snggestivo di nuove e più cou-
cludenti ricerche, come posso dire riiiscirono già altri miei prece-
denti lavori.
Quanto aile figure annesse al présente contributo esse pure la- Figure,
sciano molto a desiderare, tanto piîi dovendo subire un confronto
con quelle nitidissime e piene di minuti particolari di struttura che
adornano la bella memoria che précède in questo volume, dovuta
al Dott. Looss. Ma anche per le figure si trattava che col materiale
a mia disposizione non poteva fare di meglio, e bisognava che mi
decidessi o a presentarle come sono, o a rinunziare alla loro puli-
blicazione, ed ho finito di appigliarmi al primo partito, perche nii
è sembrato che anche come sono, possano essere di qualche utilità
per facilitare il lavoro di ulteriori ricercatori.
Quanto alla bibliografia che seguirà queste considerazioni, non Bibiiojfiafia.
oso dire che sia compléta, ma mi pare sia riuscita esatta, soltanto
la citazione di pochissimi lavori essendo rimasta imperfetta. Per
qualche lavoro che non lio potuto consultare io stesso, o di cui non
ho jjotuto avère informazioni da gentili corrispondenti, mi ha gio-
vato il ricorso ail' eccellente 0])eYa, Bibliographie der klinischen Hel-
minfholof/ie (Ici 1 )ott. J. C. HuBER di ]\remmingen, nonchè aile opère
generali di bibliografia, come la Bibliotheca historico-naturalis di
Engelmann, e la Bibliotheca zoologica diENGELMANN eCAEUS, con-
tinuate da Taschenberg, i Vermes di ^Iax BitAUN neU'oiJcri! di
— 336 —
Broxn's Klassen und Ordnungen de^ Tliieres, e la Bibliography of
protozoa etc. ili D'Arcy W. Thompson. Non i-n-do uocessario di
fare tijrurare nella stosï^i bibliojrrafia. le ojtori' ^iciKTali di olniiiito-
lojria (lie puiv trattaim de{;li eiitn/.oi speeiali ilellEj^itto e délie lua-
lattie elle ne derivano ao;li ospiti. pereliè sono da tutti più t'aeilniente
cono^seiute. I lavori sono esitosti per online eronolo<>:ieo di jmbbliea-
zione. piuttostoehè per online altabetieo dejrli autori. onde presen-
tare eosî eonic una enmaca dei ])n><rn'ssi délia entozoojriatia in Ejritto.
Mi lusin<ro ehe Tlnstituto vorrà aeeoglien' t'aviuevolniente iui-
RicoDoscenza ])crfetto e inennipleto eonic è, (juesto nuovo luio eontributo, col (|uale
verso , . ,. ni.-.
rioRtituto prendii oeeasiiine per esternan- di nu<>vo alla ddtta ."^ttcieta tiitta
la niia rieonoseenza per l'onon- tattomi di nianteiieruii nel noven»
(Ici suoi »oei, dopo la. da me raniniaritata. inia parteiiza dall'E^jitto,
faeeiidonii passan* n«'lla classe {\v\^\'\ tmorari.
Mi n-sta anenra a n-nden* pnbbliclie ;rni/.ie ai hottoii vo.\ LiN-
>T(iw di (iiittin<;en. e FiXLAVSON di (Uas^ow. ai l'int". K. Ui.an-
Hiripmzia- «•HAICI» di l'ari;ri. <•• Kl{IT.srii di Herliiio. Mo.MICKLLI di Xapoli.
SlluKKK di Hasilea. i'uNKK'K ili Hnslan. MAh'KiCfi e ( îlAl!NiKi;l
(Il l'isii elle lianno faeilitatii il niio laMim. sia |ier aiiito nella deter-
mina/.ione di eerte speeie. sia fnriiriidnnii iitili iiit'oniiii/.inni liihlin-
l^nitiela-, sia in altra valev(de maniera. Kinj^'ra/ianii'iiti pure a;;li
cjffejfi uniiei |)ott. Innks IIky ilie si r ctinipiaciiitn di tnriiinni id-
teriori inforina/ioni su eerti nspiti di parassiti raenilli al Lalmia-
t«irio Krdiviair, c huit. J'AlltliK Mansun elle mi anteei|iù inipnr-
taiiti infiirma/.ioni hiiI resiiltato délie iiiecsHaiiti sue rieerelie intorno
allé tilarie, e tiiialiiieiite al i'mt'. lîli'IIIAlil>l di (|Uesta l iiiv «-rsità,
ne! eiii ialNiratorio /.«udo^rini. valciidnmi dt-l sueiiirsn di una biioiia
hililioteeu ziMdujrini v di iina vastii rulle/.iuiie di eiito/ni da cnii
fronto. eotiipreiideiite più di .'(ôO Mpceie, Ih> in ;;ninde parte pre
|mrnlo (|iieMtn lavom.
ÉTUDE SUR LA SORCELLERIE
ou
LE EÔLE QUE LA BIBLE A JOUÉ CHEZ LES SOBCIERS.
PAR
WILLIAM GROFF.
Ainsi qu'un vaste marécage, bouillonnant le jour, sous les rayons
d'un soleil de feu, exhalant, la nuit, des émanations malsaines et
effrayantes comme des spectres, tel fut l'esprit humain en Egypte
aux siècles qui sont séparés de nous par, il y a environ deux raille
ans. Comme charriés par trois fleuves, les débris des croyances
de la vieille Egypte, morte; les légendes de l'Asie, moribonde; la
philosophie de la Grèce, en décadence, s'y étaient réunis, et for-
maient un marais fétide, d'où s'envolèrent des feux-follets qui en-
traînèrent la conscience humaine dans l'une des plus étranges di-
vagations que l'histoire ait enregistrées : le gnosticisme.
A côté du gnosticisme, et intimement associé à lui, se trouvait
la sorcellerie. Elle, aussi, jetait ses racines profondément dans les
croyances de l'Egypte anti(|uc, y su(;ait une sève ([ui nourrissait
des mystères, qui furent bercés à l'ombre des temples de la vallée
dn Nil; mais au cours des siècles, la sorcellerie avait absorbé bien
des éléments de i)rovenance étrangère. Rien n'est plus curieux que
d'analyser, de disséipier, en (pielque sorte, les écrits qui nous sont
— 338 —
parvenus «le ces tt'iui)s ri.'ciil«!'.s. do .se lemlre eoinpte îles divers élé-
ments eiuidovés à leur eouiiH»sition. d'en reeherelier les origines,
et de restituer à rKjrypte. à l'Asie et à la Grèce, à oliaeuue, ee
qui lui appartient.
Parfois en taisant des fouilles, les rlierelieurs reneontrent une
uia.s.se informe: on l'extrait, on en détache les matières étraufières.
ou la nettoie .soigneusement, et on tiuit par trouver une médaille
portant l'effigie d'un mi ou dun empereur ijue l'iiistoire nous avait
fait eonnaitre. l)e même, dans les éerits de la s(u-eellerie d'il y a
deux mille ans. on reneontre îles légendes, des eroyanees et des
dieux de l'Egypte, de l'Asie et de la (ôèce. entassés péle-méle.
et étouffés sous une masse de divagations nn\l.saines engendrées
par l'esprit maladif du soreier; on en écarte les éléments étran-
gers; on recherche l'idée |»rimitive. et. ([Uelquefois, on reconnaît
un dieu, une pensée, un écho, avec lequel l'histoire nous avait
déjii familiarisé hien des siècles auparavant.
Cette (juestion comporte donc un inépuisaldc champ d'investi-
gations: elle serait tnqi vaste à traiti-r en détail: nous nous limi-
terons à jeter un coup d a-il sur l'ensemhle. mais nous essayerons
d'en étudier une petite partie, un détail historit|Uc. à savoir : le
rôle que la Kililc a joué chez les sorciers en l^gyptc. aux premiers
siècles de l'ère chrétienn»'. et ce. d'après les n<itcs d Un sorcier de
eette épo<|ue reculée.
Non» Hvons déjà traité cette i|ue>tion. il \ :i une di/.aine d'an-
nécM que nouH l'éludions. |)ans le présent travail, nous voulons
«•ondeiiMcr les disersi-h noies que nous avons prises, et essayer de
donner une étude approtondic sur un point diterniiné.'
I J'st m lU'ik l'Iioiiiiriir il'utlInT l'nlItMltiuii ilr lu .S4k-I6|«' Hiiiulii|iii' iiliiii» lu
•■niin- (lu '.> ii<i\i'iiiliti' iK-oi il iji- riiiKlitiit i'K>'|ili<'li Klnrin In m-niin' ilii U iiiivi'iiilni'
l"Vt mil In i|iir>liiiii i|iii III iM'rii|H' il lie Iriir (■ii|iiliiillili|ili-r ilin InilM ft iIi'k niiirlii'
•lim* <lp rplir <-luilr. Ayaiii l'ii I* imllrt (mil ili< i|iii>iiilonii illfllrtlcn, j'iil /■ii'> trrK
— 339 —
Nous avons divisé la présente étude en trois sections :
I" Etude sur le papyrus contenant les notes d'un sorcier.
A) Les croyances de l'époque oii fut rédigé le papyrus, ou
aperçu général sur le gnosticisme et la magie.
BJ Etude historique, analytique et critique du contenu du papyrus.
Il" Dans cette section nous avons étudié une formule pour em-
pêcher un naufrage et le premier épisode du livre de Jonas.
AJ Etude sur les lignes 5 à 7 de la colonne xxiv" (xv"') : au
verso, du papyrus contenant les notes d'un sorcier.
B) Etude sur le premier chapitre du livre de Jouas.
CJ Etude comparative entre la formule pour empêcher un nau-
frage, du papyrus; le premier épisode du livre de Jonas et d'au-
tres légendes analogues.
DJ Note sur la composition du livre de Jonas.
Iir Etude sur les divinités d'origine asiatique invoquées dans
les formules conservées dans le papyrus.
IV" Coup d'œil rétrospectif sur la présente étude.
I" Le papyrus contenant les notes d'un sorcier.
A) Les croyances de l'époque ou fut rédigé le papyrus, ou aperçu
général sur le gnosticisme et la magie.
Le papyrus oii se trouvent des «notes d'un sorcier» est géné-
ralement désigné par le nom de «grand papyrus magi(iue ou gnos-
tique >.' Quant à la date de sa rédaction actuelle, on la place à
heureux, après avoir rédigé ce travail, de pouvoir en rcmettri^ le uianuscrit à Mon-
sieur Gavii.lot qui a liieii voulu le revoir en entier.
1. Voyez Kkvii.i.out, l{evue A/yptolnr;{que, i, \i. 107; ii, 270. Cf. Kevillout, Le roman
de Setiia, iiitrodiiction (noirs). — IIess, Ve>- fpwstisclic Papyrus von Lotulon, Einleiliinj;'.
4:i*
— 340 —
l'époque romaine, ou j)lu.s exaeteiueiit, vers le IP sièele de l'ère
ehrétieiiiic:' le papyrus aurait donc été rédig:é, mais sur des do-
cuments j)his anciens, en pleine ép(t(|ue j^nostique.
( hi emploie le terme - {rnostique pour dési-iiier un certain
nombre de sectes qui fleurirent aux i)remiers siècles de l'ère chré-
tienne dans les provinces orientales de l'empire nmiain,- mais nous
nauruns à nous occuper que du jrnosticisnie é<::yptien, qui était
la dernière transformation, ou développement, des croyances de
rH;ryi)te ancienne. Rien, du moins à notre connaissance, ne peut
mieux définir le vrai «jnosticisme (jue le dicton des Ophites : «Le
«commeni-ement de la perfertion est la ronnai.ssancc de l'homme,
«mais la perfection al».solue est la connai.ssance de dieu. ' Cette
pensée est connue un écho de celle (jui se trouve ^rravée dans le
tombeau d'un haut t'onitiimnaire de l'Ef^ypte ancienne, où il est
dit : «J'ai connu dieu parmi les hommes (eti Je l'ai compris. >'
On reconnaît (|Ue la .sorcellerie en K;;ypte. aux prcmii rs siècles
de l'ère elirétienne. avait pour base, de même (|Ue K- ^^^nostitisme.
les cpivanees de l'Ej^yptc ancienne. * Kiitrainés |iar leurs passions.
>par leurs besoins, par le sentiment Immc de leur t'ail>lessc et de
• h-nr impuis.sance. les hommes ont «le tout temps redierclié les
• moyen» hurnatiirels. Les anciens H;;yptiens en persoimitiant
IcM fureCK de la nature, avaient été amenés à croire ijU ils étaient
entourés par des myriades d'êtres invisibles. ea|iables de bonnes
ou cic niaiiv.iises actions; ils se figuraient ces êtres comme «les
I \..y, hu M. ..r„ ,..,r .,r „.,..r. ,,.,.. M A X ,Ml,l..l., /,V,-.,r,7 ,(r Ir.n;,.,^.
«rlll, |l. 17s.
t \ ■ - ■ L . 'piff tjnn^ir, „„,{ ihrir rTmaliu, |i. :t.
I I Wi.. nwl thrir rrmoiiu, |l. t, A; v(. |l. t>l
4 ' 1" '< •!' I II 'iii>< ilf la vii< liiiiiwtiiir J'iii ni In imijoii ilc
IHrii , '..A>>/<</N«, IV, |i. ISO. l'ciil 6ln' fniiilrnlt-ll
roiti|i! .' . , I I ,. n
6. ('■*»*>, I.* fmpfrm» no^lfiir HarrU, |i. IHO.
— 341 —
personnages redoutables,' puis «Les croyances égyptiennes, qui
» perpétuaient la vie de l'homme au-delà de la tombe, se prêtaient
«singulièrement au développement des sciences mystérieuses ayant
»pour objet d'établir des communications entre les habitants de
»la terre et les êtres variés dont une foi robuste peuplait les es-
vpaces célestes. »' Il est probable que les premières démarches que
l'homme fit auprès des puissances invisibles furent de se protéger
contre elles, puis, une fois en rapport avec elles, ou plutôt se
croyant en rapport avec elles, il aura voulu s'en servir. «Je te
connais, je connais ton nom» dit l'âme au dieu dans la grande salle
de jugement; connaître le nom d'une divinité, c'était avoir une
puissance sur elle, prononcer son nom, c'était l'invoquer, s'assu-
rer, exiger même, son secours;^ certes, c'était une idée bien au-
dacieuse que celle de s'emparer de la divinité elle-même. Celui
qui avait une puissance sur les dieux et les morts, qui connaissait
les formules nécessaires pour les évoquer, c'était le sorcier.*
Après la fondation et la construction d'x4.1exandrie s'ouvrit une
ère nouvelle pour l'Egypte; alors vinrent s'ajouter aux croyances
de la vieille Egypte, d'un côté, les légendes de l'Asie, de l'autre,
la philosophie grecque.^
Sous les Ptolémées fut faite une traduction, en grec, du texte
hébreu de la Bible, qui mettait cet ouvrage à la portée des gens
qui ne connaissaient pas l'hébreu. Un peu plus tard les évangiles
1. Voyez Rknan, IHstoire du peuple d'hraU, t. i"', p. 30 et s.
2. CiiABAS, Le papyrus viagique Harria, p. 159.
3. Voyez Maspero, Bi/diolkègue âjyplologique, t. ii, p. 298 s.; cf. mon étudi' fiur k•^.
noms propres chez les Égyptiens dans la Revue égyptologique, v, p. Hh s.
4. .Iamiiuque «explique à sa manière refficacité de ces vaines formules et la
:« puissance des noms divins empruntés aux langues anticpies. Il admet l'existence
» d'une armée d'esprits bons et méchants, et, suivant lui, les esprits méchants se
«complaisent à accomplir le mal (|u'on leur (Uniandc.» D'après Chahas, Le papnru.-<
magique Ilarris, p. 181.
5. Voyez Menakd, Iln-mes Triimrriiste, xiii, s.
— 342 —
furent apporti-s en Eurypte et nous sommes au\ premiers siècles
lie l'ère tlin'tienne.
l>e ces temps-là lEjrypte nous a laissé trois documents d'une
importance ca|iitale :' I' Les livres, dits lierméti(|Ues, ou d'Hernies
Trisniégiste : les fraufnients «jui nous en sont parvenus sont une
partie en frrec. une partie tra<luite en latin.- II" La l'istis Sopliia:
cet ouvrafîe est attrilmc à un disciple de Valentin.-' III" Lntiii. un
écrit, ou plutôt un recueil d'écrits, où l'on trouve, de|uiis la sor-
cellerie, la nia}jfie noire, la ]dus malfaisante, jusqu'aux prescrip-
tions médicales les plus utiles ou les plus inotfensives. Le texte
lie ce recueil, qu'on peut intituler »les notes d'un sorcier», est en
démoti(|ue: il s'y trouve pourtant <juel([ues passa<;es en {frec et des
Uïots empruntés à des lanj^ues étranfjcres.*
Ces ouvratfcs nous font voir, sous trois asj)ects différents, l'état
de l'esprit liumain en l'l;ry|»tc aux premiers siè(des de Icre chré-
tienne.
Ce n'est pas sans plaisir qu'oii lit les tVai;mcnts des livres dits
liermétiqjies: ou y voit clairement le désir d' ...être instruit sur
>lch êtres, comprendre leur nature et enunaitre 1 >ieu .' Les frag-
ments (jue l'on posscile paraissent être de dates différentes, .\insi
le l'i)iiiiaiiiiris Aiù l'on rceounait des analo^^ies avec le i|uatricme
évanjfile peut être du premier sièele: les autres fra<;nients des
livres hermétiqueH semident être plus modernes, mi émit -i|Ue
I. Ji< IIP |iarli' iNU ili'n livre* iilltyHiiii nu llvrfii RiMtcrypIn'it.
t. l'jliii..!. .1. fi^i.. .,. M.....,,. Ilrrmf l'rUm'ijUtr. Traillirtiiiii riilll|ilrli' |in'M'i^(li'(>
A'ttUr ■ >.■ ItiTlll/'liiitirit. l'urili.
I. M ' ' . • • («'«lit. I'kiiikiiihii), Ki-rliii l>tM. - Vovc;. lH|ircH(<iil(<
éluilr, |i. St4, rt noir t.
i ('• (.aiitru" •'•( m iIpiix iiirirri'Riu , l'un l'M k l.<iiiilh'K (ili»«, l>'r ifimêiùflu
I mit tUntrilttnif uitit ilmitutiMrh-tlruUrhnrt titi**tur hernu^iirtjritm, Vtv\'
< iil i'*! au titll«/<i' ili> l.<'yilr I l.i.KUtiia, 1^ itnpjfrut ilémvti'iiir, n'IlAi,
». M Ml «mi, ll'rwu» Trint'yitt», |i. 4,
— 343 —
» non-seulement la traduction latine, mais le texte même de VAs-
»clépios ne remontent qu'au temps de Constantin»/
On entrevoit, à travers les siècles qui nous séparent de cette
époque, les fig-ures de deux hommes, Basilide et Valentin, qui aw-
raient joué un rôle bien important dans le mouvement de l'esprit
humain en Egypte en ces temps-là.
Quant à Basilide, il aurait vécu et enseigné vers la fin du pre-
mier et au commencement du deuxième siècle de l'ère chrétienne.
On peut «remarquer les ressemblances qu'il y a entre l'émanation
»chez Basilide et la manière dont la religion égyptienne faisant
» sortir les dieux les uns des autres», mais «non content d'expli-
»quer l'origine des choses, Basilide voulut encore étudier et ex-
»pliquer la nature de l'âme, ses facultés et ses actions». -
Valentin était, probablement, un disciple de Basilide; il était
moins profond, mais plus brillant l'un voulut parler davantage à
«l'intelligence, l'autre à l'imagination . . .Valentin puisa à pleines
» mains dans les doctrines mystérieuses des sanctuaires égyptiens
»et ses disciples l'imitèrent . . . l'idée, les noms de leur dieu, leur
»Plérôme, leur syzygies, leur cosmologie, leur psychostasie, leur
«immortalité, tout ou presque tout, se retrouve dans les croyances
»des prêtres de Thèbes ou de Memphis.»''
De même que chez les Sémites, qui avaient multiplié les êtres
invisibles (Eloah), puis, on les avait réunis dans un seul (Elohira),
»les sectes gnostiques Valenthiiennes avaient presque indétini-
»ment multiplié sous le nom d'roxs les émanations successives de
1. Menahd, Uermen Tri.i7Héi/i.ite, iiitrod., p. i.iv et suiv.; cf. j). vu. Pour certains rap-
ports entre- les livres hermétiques ut les textes égyptiens voj'ez Pierret, Mélanffe.t,
I, p. 112 s., et entre les livres hermétiques et le papyrus contenant les notes d'un
sorcier voyez Maspero, Eecueil de travaux, i, p. 21, note 7.
2. Amkuneau, Le r/noalicimie égyplien, p. 79 s., 147 s. et 325; cf. p. 92.
3. AMiir.iNKAi', Le gnonl.ici.ime égijptien, p. .325, 326.
— o44 —
.la divinité et unissaient tous ces éojis dans un onsemble ajjpelé
>plér<'>tne. >'
Quant à la Pistis .Sophia, on suppose que l'auteur en était quel-
que gnostique Valentinien>: à part certains passajres d'une l)eauté
réelle, la lei-ture en est i)énible. mais curieuse pourtant, car -la
>u)a};ie. l'astrolof^ie. la théorie de la métempsycose, les souvenirs
>du paganisme se marient admirablement avec les données fonda-
>mentale8 de Valentin sur le |dérôme. les émanatinns. les éons,
.etc.>-
La ristis Sophia est écrite en copte: la date de sa rédaction
doit être assez moderne; iteut-êtrc même ne date-t-elle pas de bien
longtemps avant la ruine du fjuostici.sme; «-e bizarre ouvrai>;e nous
fait l'effet de ces fi}jures fantastitiues, parfois gjrotescjues, ([u'on
croit entrevoir dans la fumée, aux dernières lueurs d'une lampe
prête à s'éteimlre.
Nous avons vu «[u'si côté du j;nosticisnie. et intimement as.socié
h lui. se trouvait la sorcellerie; il est proi)al)le que. (|uant au fond,
elle différait peu de i-e qu'tdie était chez les anciens K;ryptiens,
quoii|ue plus développée par l'admission «rélémcnts étran<;ers.
Klle s'était ajqiropriée, en outre, non seulement des dieux de l'K-
gypte ancienne et de ceux créés jjar l'ium^jination des f;nosti(Hies,
uiais rlle avait fait un ricdic recueil, soit par la voie orale, soit
direeli-meiit des textcH. des noms des dieux employés dans la Milde.
I >e même qm- dans la liante antii|nité. on croyait I Cspncc rem-
pli d'étrcM invihiblcH; on croyait pouvoir se mettre en rapport a\»'c
eux; on les croyait très puissants, on pouvait s'en servir: sources
de toutCM HciciiceH, on pouvait le> interro;.rer; mais il fallait a\oir
IMH' puiMHance t*ur eux i! fallait -avoir leurs noms; pniit les
1. r ■'■et tentrnrmt tU Srcu»duM, |i. (Î'J.
t. I. ■ rt nmlntrr» d* Sertiiuitu, |i. A5 <■( a. Viiyex l'unalym' ili' In l'inliN
Mfi)>hU •Laiti KiS'i. rA« (inoHie* nitd Ihtér rmt»i»: |i. U vt »
— 345 —
évoquer, il était nécessaire de connaître des formules; il y avait
des écrits qui enseig'nèrent comment on pouvait se mettre en rap-
port avec ces puissances invisibles; avec les dieux; le papyrus
dont nous avons parlé contient un certain nombre de ces formules,
c'est pourquoi le titre de «notes d'un sorcier» en indique bien le
contenu.
Chez les anciens Egyptiens il n'était permis à personne, sauf
le Pharaon, de s'occuper de la sorcellerie, ainsi' «les livres qui
«contenaient les formules magiques appartenaient au roi; on ne
3>les communiquait que dans des cas déterminés et seulement aux
«prêtres et aux savants, conseillers habituels du pharaon . . . ces
«documents révérés faisaient partie des archives de la science
«égyptienne confiées à la garde des hiérogrammates et des pré-
» posés aux livres secrets ».-
On trouve nombre de mentions de ces écrits.' A l'époque des
Ramessides un personnage se procura un de ces livrets, il était
condamné à mort pour l'usage qu'il en aurait fait.^ Selon la lé-
gende, Setna serait allé chercher dans un tombeau un ouvrage
sur la sorcellerie."' Mention est faite de ces livres dans les actes
des apôtres : on y raconte que, lors de la grande propagande de
S' Paul à Eplièse, il y aurait eu beaucoup de personnes qui avaient
exercé la sorcellerie, qui auraient apporté leurs livres et les au-
raient brûlés; la valeur de ces manuscrits aurait été de cin([uantc
mille deniers d'argent." Il est impossible de déterminer, même ap-
1. Cl'. Le Uure des vioi-U, 148, tiilit. I'ierukt, p. 500.
2. Chabas, Le papyrus magique Harris, p. 174 ot 175.
3. Voyez Chadas, Le papyrus mar/ique Harris. — Kkvillout, Hevue rgypColoffique, i,
p. 163 et S. — Le roman de Setna, iutrod. (ci'. Guikysse, Hyiiiiu' ;ui Nil, Recueil de
travaux, xiii, extrait, p. 9), etc.
4. Cbabas, Le papyrus magique Harris, p. 169 s.
5. Revillout, Le rmnan de Setna (iiitroductiou), p. 6 et s.
6. Les actes des saints apôtres, .\ix, 19; cf. King, TIte Gnostics and their remains, p. 7.
MÉMOIKES, T. III. 44
— 34G —
proximativeiueiit. la vak-ur d'un seul ilo ces éerits daprès eette
meiitioii, ear on ne dit ni le nonihre d'ouvrages hnilés, ni le
nombre de personnes qui les apportèrent. Non moins intéressantes
sont les mentions, relatives à la .soreellerie faites par les écrivains
ecclésiastiques. Ainsi Urifjène ('prescjne contemporain de la rédac-
tion du paiiyrus de la .sorcellerie qui nous occupe) - s'ajjjmie . . .
sur les prodijjfes des incantateurs et des magiciens pour établir . . .
qu'il ne suffit pas d'adorer un Dieu uni(|ue. qu'il faut l'adorer sous
>8es vrais noms, et (juil n'est |»as indifférent de rai)peler .Iui)iter
»uu Très liant. Zens, ou Adonaï, ou .Sabaotli, ou Aninu)n, comme
les V^yptiens. «m l'aj>pae. comme les Scythes'. . .car. . .les mots
(jui ont pui.s.sance dans une certaine langue, si on les traduit
dans une autre, ju'rdent leur efficacité . . .' '
|)ans ranti<|uité on prenait très au sérieux la sorcellerie; *une
sorcière tu ne laisseras pas vivre > dit le livre de l'alliance.' «Les
■traditions po|)ulaires. aussi bien que les annales écrites, rap-
portent généralement à l'Kgypte un rôle capital dans la décou-
verte et dans la propagation de <'es mystérieuses rcclierclies. Ve-
»nuM d'Kgyptc. des magi<-iens parcouraient la (îrècc et l'Italie et
.y jouiHsaicnt d'un crédit coiisidéralde. '. . . Les lois des douze
tables témoignaient de la croyance génér;ilc ;'i la pnissiuicc des
I. l>'apKi M. KKVii.ui|tT, Vie ri tmleiim tir Srrtmdin, |>. lo, n.
t. KmU, aiii, 17 (U>xti> li6bn<U). Voyez I{»an, lUêloii-e Uu pmjJr d'Iinirl, t. Il,
p, .l»! vl niilv, — Vf. l./cUiiiHt »i», '.'fi. |{<>iiinn|iiiiiiii: On Iniiivi» miiivciil iiii'iilion du
MiiK rinpliiy/' lUnii Ii-m i'otii|Mwitiiiiiii fnitrn |inr Im wirricni, un m- ilciiiniiili- x'il n'y
• |>a* un rapiHirt iriilri' i|i> Tonil, i-nln' IJvMfue xi>, Si) et rniiplni «lu onn^' (liinn
II-* roinlMwilliin* ili-ii MirriiTii (cf. tJvde xiii, 17 n Uviti./iir xi», SU, SI. xx, 0, 27.
Itfulir iviii, I", II. 1 Sttmurl IIVIII, 7 H nulv.).
9. • Ije» plus •nrlrnu (■•>riiiui'nlii liiiitiirii|tiri) dm nilUoiiii nrKutiini'i** Irnioi^riirnl ilc
• leur rruyaiiri' à la ri'alilV' ili-o |iriMll|;i'ii ilr la iiiniri)'. . . . l'nim min l'iirnin Noiillir
';■ ■!. V, IJIH), i'IuH-ylliJv, |MMMi' ifriT du vil' nliVli- nvnnt noint i^rc, n'primvi" In
j •ration diw pliillrm, •l>a^)i«ui, <•( l'fnipliil dm livrcn niaKii|Ui'«, (ictumv ^i^Tn. i
.H< lui) l'a^aa', /.' fmpjfruê mayi'/mr llnrru, \\. I7A.
— 847 —
» magiciens et condamnaient expressément leurs pratiques.»' En
effet, à l'époque romaine on prenait la sorcellerie terriblement au
sérieux, au temps où fut rédigé le papyrus contenant les notes
d'irn sorcier, «les magiciens étaient brûlés vifs; ceux qui avaient
» étudié la magie sans en faire d'application étaient punis du der-
»nier supplice, exposés aux botes ou mis en croix. Il n'était per-
»mis à personne de conserver chez soi des livres de magie. Quand
»on découvrait de ces livres, on les brûlait publiquement, et ceux
»chez qui on les avait trouvés étaient punis de mort s'ils étaient
»de condition humble;^ dans le cas contraire, on les déportait dans
»une île après coniiscation de leurs biens.»''
Voilà les croyances au milieu desquelles furent rédigées «les
notes d'un sorcier», voilà, en quelque sorte, le sol dans lequel ont
poussé et grandi les formules conservées dans le papyrus que nous
allons maintenant parcourir.
B) Etude historique, analytique et critique du contenu du papyrus.
Le papyrus contenant les notes d'un sorcier, est en deux mor-
ceaux sur lesquels le texte se trouve écrit au recto et au verso.
Le fragment qui paraît bien avoir été le commencement se trouve
au Britisli Muséum, au recto il y a dix colonnes, le commen-
cement de la première et la lin de la dixième colonnes manquent;
au revers, il y a neuf petits morceaux.^ Dans le fragment qui est
1. CnAiiAtj, Le piipyrUK iHagique Uarris, p. l'jô.
2. ■^La prohibition était surtout rij^ourmise à {V'^ard des esclaves.» ('uaius. Le
pajyyru» magique HarrU, p. 174.
3. Revillout, Vie et sentencen de Semndvs, p. 10, n. Kkvii.i.out, La sorcière (cf. Bé-
vue éf/yptologique, i, p. 167).
4. Publié par .]. J. Hess, Der gnoMsche Papyrun von London, Einleilung, Text mid
denwliscli-dentxches Glo-isar, Frciburg (ScliNveiz).
44*
— 348 —
au Musée de Leyde. au recto se trouve la tin tic la «lixiîine co-
lonne du frag:nient du British Muséum; puis, ving:t-et-uu colonnes:
au verso il y a vinjrt-sept petites colonnes sur ce frafrnient.'
Où a été rédijré cet écrit? qui en est l'auteur et tiudlc en est
la date?
.Si l'on prend au sérieux deux mentions (jui i)araissent être ap-
puyées par des indications dialectales de la prononciation de cer-
tains muts qu'on trouve transcrits en lettres grecques, on peut
supposer que ce texte aurait été rédig;é dans le nômc Oxydnijuc
— un peu au sud de Mempliis — le papyrus aurait été trouvé,
parait-il. à Mcni]diis.-
Quant à l'auteur, dans un rcciu-il pareil il n'y a pas dauteur
proprement dit. il y a un cumpilateur i>u. si l'on veut, un rédac-
teur, qui se serait servi d'écrits pins anciens, et, peut-être, con-
teuiporaiiis de son époque: il en t'ai.sait des extraits à sa };uise. et,
prohaldeuient, |iour son u.sajfc personind. mais, pent-être. coni]iii-
sait-il (pielquefois des t'ormules lui niêmc
On .suppose, ainsi (|ue nous l'avons vn. (juc la rédaction du texte
actuel eut lieu vers la deiixièine sicije de l'en' clirétienne. 11 est
«|Uestion dans ce papyrus du dieu Alna.sax; si Ion admet que lette
divinité fut une création de ISasilide.' la rédaction du pap\ i iis au-
rait eu lieu, forcément, de son temps ou après lui, nous le croyons.
à peu près au temps de Masilide, et (|u'on ne se tromperait pas
Iteaui-oiip en supposant que la rédaction actutllc eut lieu vers l'an
12;') de l'ère clirétienne.
Avant de parcourir rapidement, colonne par col(uine, ce pa]iy-
I. l'illilU' imr I.K"'-- '■ ■■■•yi/rut iUmi'tviur „• '/.'i ilu Miitrr ,tf l^tU. t .Miillllllll'lll',
A|f}'|rfl<'ti« <lii Mii> >Ui l'nMiiliix II l.<-\ili>.)
t. Kïviii'i / '.' H .';ii - Mu Ml II m, Ilfruril lir /niixiHj-, xili.
lAI, o. — II' '■'»tt- ■— <•''•"■ cvrtnlni'» «Iimt
valtiitii <li' ^11 I. |i 40 (t'i iiiii\ I II.
S Ki*i>, Vht liniÈtUrt omit IhHr rrmnltu, p. 117
— 349 —
rus, rappelons qu'on dit que Hermès «paraît avoir très bien connu
»la Sainte Écriture». Basilide, qui avait étudié «l'ancien Testa-
»ment, connaissait plusieurs des livres du nouveau», de même
quant à Valentin «mais c'est surtout dans les évangiles que Va-
»lentin aurait abondamment puisé», etenfiin, comme les gnostiques,
en général, qui connaissaient la Bible/ «Origène, dans son traité,
■» Contre Celse (liv. VI, chap. xxxii), s'exprime clairement en ces
«termes. Ils ont pris dans les Ecritures hébraïques celui que les
» Hébreux nomment Jao, ou Ja, et de même pour Sabaoth, Ado-
»naï, Alodi : ce sont là des noms qui ont été tiré des écritures, les
»noms d'un seul et même Dieu.»" On doit donc s'attendre à priori
de rencontrer dans les formules conservées dans le papyrus con-
tenant des notes d'un sorcier, des traces de l'influence biblique.
Les notes d'un sorcier.^
I™ colonne. Le commencement des lignes manque. Malgré que
la première ligne nous semble bien indiquer le commencement d'un
1. Menakd, Hermès Triumér/iste, liv. — Amélineau, Le ynostkiame égyptien, p. 78,
208, etc etc. — Voyez Chabas, Le papyrus magique Uarris, p. 185.
2. D'après Rkvillout, Vie et sentences de Seeundus, p. 67, u.
3. Pour traduire, puis commenter et analyser les notes d'un sorcier (Hess, Ver
gnoatiitche Papyrus vmi London, Leemans, Le papyrus démotique n° 65 de Leyde), je
me suis servi d'un nombre de phrases citées par M. Brugsch dans sa grammaire dé-
motique; puis, des travau.K de M. Eevili.out; des parties de ce papyrus étudiées par
lui dan.s la Eevue égyplologique, i, 163—172 (cf. pi. S et 9); ii, 10—15, cf. pi. 19, p. 270,
272, pi. 61 — 64. — Le roman de Setna, introd., p. 3—48, notes, puis un nombre de
phrases citées dans Un poème satyrique. — De M. Maspero, Recueil de travaux, i, p. 18 — 40.
— Des formes de la conjugaison. — Des fragments cités par M. Hess, Der demotische
Roman von Stne Ha-m-u-s, Leipzig; et, particulièrement dans l'analyse du fr.agmeut
de Londres, l'introduction et le glossaire dans Hess, Der gnostische Papyrus von Lon-
don. — Des articles de M. Max Muller dans le Recueil de travaux, viii, p. 172 et s.,
XIII, p. 149 et s. Enfin Gkopf, articles dans la Revtte égyplologique, années iv, v et
VI. et cf. GuoKF, Les deux versions démotiques du décret de Canoi^e, et rappelons le
Tlieroglypliisch-deinntisclies Wi'irle.rhurh de M. Bimoscu.
— 3Ô0 —
ouvrage, peut-i-trc y avait-il des fonuuli's avant ilaus une partie
du papyrus qui manque. On lit à la première ligne : ■■ . . . dans le
nome de peint' e. j)arole' écrite >. Malgré son état de mutilation on
voit que le eontenu de cette colonne appartenait à une évocation
et interrogation analogue à celles qui se trouvent |)lus loin et (pie
nous aurons nccasion d'analyser.
II' colonne (suite).- Il sagit. selon le langage du sorcier, de faire
venir de la lumière, le luit de la formule est dinterroger un dieu
au mnycii d'un enfant; à la riii de la colonne et au comnience-
raent dt- la suivante, il est (|Ucsti(m des dieux qui viennent manger
et boire: s'il fallait prendre littéralement ce i»assage, il ferait
penser à la tlicoplianie tlccrite dans la Genèse. Dans cette deu-
xième colonne il y a un pas-sage où il est dit : révèle-toi à cet
enfant cp/iufius apscuj^tus epalctsia*^^ c'est un é(|uivalent. en grec,
écrit en caractères déinoti(|ucs, de l'expression si fié(|uente dans
cet écrit de la sorcellerie : «en vérité, sans mensonge ». A part
des nntts écrits en caractères démoti(|ues puis transcrits en lettres
grecques, iiii trouve un iiomlire de mots grecs écrits en caractères
démnti(|ues et employés dans le texte niéiue du )mpyrus,* on < -mit
même qu'il y a des formules conservées dans ce papyrus qui
furent écrites en grec, puis traduites en égyptien; peut-être est-
ce le cas pour quel(|iies-uncs. mais nous croyons (|uc l'emploi des
mots grecs dans ce papyrus iloit être explii|Uc, de incnic (pic dans
le copte, par l'intluciicc de la langue grec(|uc. tant paili'c en
Kgypfc; i|iii-l(|ncfois un aurait pu avoir employé des mots étran-
gers c<»mme «ni le faisait, et dans la Kible et dans les écrits égyp-
I. • Kormulo*, (^BARAIi, l'apyrui nagii/He Itarri», |). 171 «rf. IvxtO, li^^nc (t).
5. Vuyra IVtUili' ili< M. IUril.UJUT, Hrvnr <'yy}>r»r<>/i</ui<, II, 'J7(), ». Cf. Ilnt^ti', XVIII, H.
M. ' . . . ohni' Srlinii, ohnt) TruK. in Wnlirlii'il •, Mri.inii, ll»ruell H* imviiujr, viii, t7H,
4. Vujrct Kaviumtrr, Um pokmu tntyriitH*. |i. H&, ri .M«I .Mri.i.>:ii, llrruril ,U Irm-nux.
viii, |i. I7S, I.
6. Voyn Mai Mvujm, Hnm»U d* tmenn^, vin, |i. 17il
— 351 —
tiens, pour donner une sorte de couleur locale, ou étrangère, à
l'écrit;' pour les noms des divinités on croyait que c'était néces-
saire de conserver la vraie prononciation, car, disait-on : «... les
»noms divins avaient toute-puissance quand on les proférait tels
» qu'ils avaient été dès l'abord inventés par les premiers auteurs
»des langues.»'
111° colonne. Une formule ayant pour but une interrogation au
moyen d'un enfant. — Dans cette colonne il y a une série d'évo-
cations conçues sur un même modèle, «si tu veux faire apparaître
»... tu mettras sur le feu ...» ; le nom de la substance qu'on de-
vait mettre sur le feu est quelquefois écrit en écriture secrète; par
exemple, si l'on voulut faire venir des dieux, on devait mettre de
la bile de crocodile sur le feu, ou bien on pouvait mettre FAVi-j^Ke^f
se-n-amisé «du bois de l'anetli»,' etc. — Un autre exemple : si
l'on voulait faire apparaître* un homme mort," on devait mettre
sur le feu H—^<»f) hes-n-ao, de r«excrément d'un taureau», et
du talisman de Neijlithys.*^ La Bible décrit graphiquement l'évoca-
tion d'un homme mort. On se rappelle comment, après la mort de
Samuel, Saiil craignait les Philistins et voulut consulter m.T, qui
ne lui répondait ni par des songes, ni par l'Urim, ni par des pro-
1. Voj'ez OiiDi'i', dans le Bullelin de la Société khédiviale de i/éni/rnphie, ui*^^ sOv'w,
p. «01 et H., iv'' série, p. 145 et s.
"2. IvKvii.i.oiT, Vie et seiitencex de Secundvj), p. t>8, n.
'A- U c:::^ V\ I ■^■j' mmuenft), eM.ice = «,m.ici, âvrjeov, Anethum. — Voyez Kamai.,
Vocalmlaire hiéfor/lyphiq/ie comprenant les noms des plantes, p. 20 ; cf. Lohet, La flore
pharaonique, p. 32, et Peyiion, Lexique, p. 6 (cf. p. 36).
4. Litt. : eni-e-xen, en eçoTii — en eSou-n, inducere, iiitroiliiccic. Voyez Biuoscii,
Grammaire dénotique, § 273; cf. Pkykon, Lexique, p. 36 s.
5. «...On leur attribuait la connaissance de formules et de préparations dont le
• pouvoir allait jusqu'à ôvoquer les morts. . .» Apulée, Mé.lam., liv. 2. D'après Cua-
itAs, Le papyrus magique Harris, p. 155.
6. Voyez Knvii.i.fitT, Un pohne sidi/rique, p. 247 — 248.
— 352 —
pilotes. Malfrré «nie Saiil avait fait inettro à imut des son-iî-res.' il
se déguisa et s'en alla chez l'une d'elles pour faire évoquer et con-
sulter Samuel. On peut supposer «jue la sorcière avait mis sur le
feu de.s substances analogues à celles indiquées par le papyrus,
alors Saiil lui aurait demandé ce qu'elle voyait, elle lui aurait rc-
]K>nilu : "~S~ î- ch'J *r"S~ cnbs «Je vois des Eluliiiii* montant
>de la terre>. Saiil lui aurait demandé quelle forme ell(> voyait;
elle lui aurait réimndii : b'7'2 TTC" K'~". n*?" p "CS «un vicillanl
>miinte, il est couvert d'un manteau . ft S.iiil ri-cnimiit i|uc (•'('•tait
Samuel, et l'tunhre lui aurait dit :
zr-i-z -z -:;• -s-r- rs z; rm' jr" . . . "rs r'^i'nh ':nT;nn rnaS
. . . •'2-; -;';2' nnx inoi
«l'unrr|U(ii m°as-tu déran;,^é m me faisant monter. . . n'.T d(»n-
>nera même Israi-l avec toi entre la main des l'Iiilistins et de-
• main. toi et tes fils (seront) avec moi»; et Saill tomiia évandui
sur le s<d.' La scène est Iticn «grandiose, la Uildc iluit avdir
déi-rit une dr ces scènes d'évocation qui furent, prnlialdenicnt.
HHsez fréquentes; le papyrus nous indique des sultstances em-
ployée», ha H'Mr et la fomiidc du pa|iyrns s«- cuniplctcnt l'une
l'autre.
IV* coloniD-, («intii-iit iinr furmiili' pinir intiTro;;»'r une ilivinilé:
I. Selon If K'xn? h6l>n-u : r~K— : z".T~— rtc ris- rx — r- "'Kr". i S^mnifi, xxvm,
8', cf. KesA», Huloirf, t. I, p. i'.Vi.
S. I'«r iii<iiiii-iil« un i-nl |irfiH|iii' toiilo ilv corrlK^'r li- texte liélireii et nu lieu
«le : 0*^K <le lire : ETf et tniiluire : «.le vnin île» ui&uen uioutaiit «le In terre»,
r«?la M'rail bien ilaim l'eniiril ili' In unrrnlliin, et iIuuk le nif'hie onlre il'iiléeN i|mo
fait \'hr\\» lie l'iniirri|ili<iu pliéulrieuiie iri'Vhniolinnzer, (iil il eut dit (\\g\w n):
MZ.^^/»/, ^y^*^ '^H 'jI^ h^ '"' *" •'' '""" "'""' """""• <l'' '••"<•<. •""•"*.
p. 15; rf, K»aU iiv, V). Main la faute ilanii lo texte liélireu, ni fnule il y eitt, Heniil
Men aorienno, rar la vrriion île* ■<<|iiaiil« a l'i'iiiiivnlent ilu ie\ie lnlireu netiiel, ou
y lll : • htifii oo^ua »t*fi*<iir):»i ■« Tr,{ ■{t,i •
a. I gmmutl aivill.
— 353 —
tandis que le texte est eu démotique, la formule d'évocation est
en grec. La théoplianie doit avoir lieu pendant que la personne
dort; c'est-à-dire, la divinité lui apparaît en rêve. La croyance que
la divinité communiquait avec l'homme au moyen des songes est
très ancienne et on en trouve si fréquemment des mentions dans
l'antiquité que nous croyons inutile d'en faire un recueil. Notons
pourtant les rêves de Jacob, de Joseph, des employés du Pharaon
et du Pharaon lui-même, racontés par la Genèse; c'est en rêve
qu'une divinité a révélé ses désirs à Thotmès IV, qui s'était en-
dormi à côté du sphynx, c'est en rêve que la divinité fait savoir
à Mer-en-ptah de ne pas aller à une bataille, ou du moins c'est
ainsi qu'on expliqua et excusa l'absence du roi;' mais, dans ces
exemples, la divinité a fait sa communication volontairement,
tandis que la formule du papyrus a pour but d'obliger la divinité
de se révéler à l'homme. — L'oracle de Scrapis, à Canope, était
censé révéler l'avenir à ses clients qui dormaient dans le temple. -
Pour la fin de la troisième colonne, voir mon étude (en prépara-
tion) sur l'écriture secrète.
V* colonne.^ 11 s'y trouve une formule ayant un but analogue à
celui de la colonne précédente, celui d'avoir une conversation avec
une divinité pendant qu'on dort, c'est-à-dire, en rêve. Dans cette
colonne le dieu grand, qui reste dans le feu, est invité à se mani-
fester comme il s'est manifesté à Moïse, sur la montagne; c'est
évidemment une allusion à l'une des grandes théophanies de mn"'
à Moïse; plutôt celle avant la sortie de l'Egypte, qu'ai)rès, (ju'on
1. \'oy('/. l'iKiiHET, DiH. d'archéol. r;i>ipt., p. ôli». — Dk Kougk, Les iitta(iues diri-
gées contre l'Egypte, lîcv. arch. 18G7 (extraitj, p. 9; cf. Joui-n. as., iiov.-déc. tSSÏi,
p. 527. — Voyez Nombres xii, 6; i Roi» ni, û; MaU. i, 20— ii, 13. 19.
2. La section 10 de la partie grec(iuc du papyrus n° 384 do Leydo contient des
recettes pour se procurer des songes (cf. section i — G), (,'haiias, Le papyrioi mnfjique
Jlarri», p. 179.
3. Voyez Hess, lier gnoatiscke Papyrus von London, Einloitting, p. xi s.
MÉ.MOmES. T. III. 4;')
— 354 —
trouve décrite dans le livre de l'Exode.' 1 >aiis la torimile du pa-
jtynis il y a une allusion aux ténèbres et à la lumière (|ui peut
être rapportée à divers événements de la vie de Moïse raiontés
dans IKxode. Notons la forme Mii.it^s du nom de Moïse dans le
texte démotique; eette forme serait plutôt la transcription du ^rec
Mto'jrr^; que de Tliébreu riça. Le nom de Moïse, dans le pajiyrus.
jKtrte comme détermiiiatif le sifjne I, c'est-à-dire ^j. — Il est in-
téressant de noter comment .TT «j^arde encore ici, chez les sor-
ciers, le rôle d'un dieu de feu si fortement caractérisé dans ses
ttiéoplianies décrites dans la liilde.
vr coldiine. Korniulc pour év()(|Uer et intermjier une divinité
au moyen d'une lampe et d'un enfant. < )i\ trouve nombre de fois.
dans ce recueil, cette formule sous diverses formes. »u peut la
décrire ainsi : 11 fallait avoir une lampe ]»ropre. de uiêmc une
mèche propre: on remplissait la lampe avec de l'huile pure, on
allumait la lampe et on |)rou<iiieait une foimule: on appnitait la
lampe dans un endroit propre où il n'y avait pas d'autre lumière
<|Ue celle île la lampe; en même temps le sorcier devait amcni-r
avee lui un enfant dont il cfiiivrait les yeux d nii liandeaii; le sor-
cier (levait pninoneer une formule, un certain noml)re de fois, sur
l'enfant, puis il lui ôtait le bandeau *le l'ieil; lors(iue l'enfant
voyait, soit l'onilire d'un dieu, un dieu, des dieux ou un ^énie
quelconque à côté" de la lampe, l'interrojration pouvait avoir li«'U.
X'dili'i un résumé de la formule (|iii variait quant aux détails, mais
dont le fond restait le même; un enfant dans une eliamlire, ou lieu,
oltseur. (|ui, en re(;ardaiit la tiamme d'une lanqie, croyait voir à
coté quelquechoHc (|u'on hUp|)osait être un être surnaturel i|Ucl
I. Vnyn IVtliwIc roinpnrntlvr ilii pr^M'iil iiW'nioln' mir In ruluiitu' xix ix).
>. (hl »h iraiirlirtV vmM'/. rrlmli' il r<< mijol |inr Kkvii.uh r, Uu i<ntmi «n/i'iJ'/M
p. StS Pl «.
— 355 —
conque, et que, au moyen de l'enfant, on pouvait interroger.' L'ex-
plication rationelle, ou médicale, est, lorsqu'on regarde tixement un
point lumineux, brillant, une lampe ou une bougie allumée, par
exemple, et qu'on est dans un endroit obscur «du centre optique
»on voit émerger et se dilater l'artère centrale de la rétine. Un
» point à côté du centre apparaît à quelques pieds de distance de
»la grandeur presque de la tête d'un corps humain. L'imagination
»et l'exaltation du moment construiront le reste.»- Peut-être ne
sera-t-il pas sans intérêt d'appliquer ces observations aux évoca-
tions dont il est question dans le papyrus, ce qui permettrait d'ex-
pliquer l'origine et la cause de l'erreur des sorciers et ce qui leur
aurait fait croire réellement évoquer les dieux et les morts; on
peut soupçonner, également, que l'observation qu'en regardant
une lumière on croyait voir quelquechose à côté, est très ancienne,
et qu'elle aura joué un rôle bien plus important dans la forma-
tion des croyances religieuses qu'on ne le suppose généralement.
— Suivent, dans la colonne vi du papyrus, diverses formules,
telles que ce qu'on devait prononcer sur la lampe, sur la mèche,
ce qu'on devait écrire sur la lampe, etc.
1. Quelquefois on devait mettre une préparation clans l'œil : on comprend bien ce
(|ui est arrivé, la substance qu'on avait mise dans l'œil agissait sur l'œil de sorte
([u'on croyait voir quelquechose.
2. Le D' Abbate Pacha, Le fataa el inandel, Bulletin de l'Institut cr/i/pticn, 1S85,
p. 370 — 390. On peut se demander, peut-être, si ce phénomène est complctenicnt
étranger à un fait d'optique que voici : si l'on regarde fixement un point, par
exemple ., avec l'œil droit (l'œil gauche étant fermé) et qu'il se trouve à quelques
centimètres ;ï droite un autre signe, par exemple Xj ainsi :
X
puis, en relevant doucement la, tétc, le signe (X), '^ 'i"e certaine hauteur, disparaît,
puis reparaît, si l'on fait la même expérience avec l'œil gauche, en regardant le
signe (X) à droite, le point (.) à gauche disparaît; en un mot, il y a un point «.aveugler,
à droite de l'œil droit et à gauche de l'a-il gauche. On peut se demander s'il n'y a
pas un rapport entre lo phénomène de l'objet qu'on croit voir à côté d'\ine lumière
et le point ave>i;jle dans ou sur le côté de l'œil.
45*
— 356 —
vir colonne. Cette colonne est intéressante, mais ne .se rapiuirte
pas à notre sujet. Elle contient, dabortl, une .sorte de di.scours à
une lampe, puis il y est (jnestion ilune interrogation dans la(|nelle
s(int invoquées un nombre de divinités. Alors on invo(|uo le dieu
grand (jui demeure dans le feu. On a relevé un nombre de répé-
titions de.s mêmes t'ormules dans ce papyrus; (|uel<iuetois c'est la
même idée foiulamentale répétée .sous diverses furnus. par exemple,
l'interrogation d'une divinité au moyen d'une lampe et d'un en-
fant: autre part. <-'est la même formule répétée jjIusou moins iden-
tiquement.' l'assons rapidement sur le reste de cette colonne, oii
il est encore <|ue8tiou d'inic interrogation où diverses divinités
sont invo(|uées.
viir colonne. Kncore des divinités qui sont inviuiuées. le luit
en est une interrogation. Notons remj)l<d des .sons comme .^•^ .it.
st. st, 7.1. ijs, (y.s-. fjs, h, h, /,-.<. /..v, i)ar exemple : • .</. .s7. sf, st. /. . .
iTCj, ia/iô (idkTPCù)», *ij.i, 7.V, ry.s-, f/n, iaiiiaii ii*.i\»evn)'. on aurait,
en (pielque sorte. •.«//'//'^ imnr attirer l'attentinii d'mic divinité, ce
qui aurait fait un curieux ctfct dans lincantatioii. .\ l;i tin de cette
colonne il y a une formule à pronoiu-er sur une blessure.
IX* colonne. Cette colonne contient, si l'on veut, une invocation
aux dieux, le but est pour faire une interrogation, mais on est
dans ini milieu tout autre qu'avec les formules précédentes: ce
sont k'H grand» dieux de l'Kgypte antique ilont il est qiu'stion ici,
par exemple, «Annnou à 'riicbcH>, l'entant auguste qui sort du
lotnH>, HlliiHJon à la repréHcntation dllorns enfant sortant <le cette
Heur, dcH cxprcHHionH comme le dieu grand, le taureau puissant.
riiommc d'Ktliiopie* sont comuir léi lio dc> expressions familières
AUX tcxtcH de ri'.gypte aneieinie : «Le dieu Itou, le taureau ptiis-
nnnl. le tilH royal d l'itbiopie». Kn IJHunl la formide qui se trouve
I \">>/ il< , /"' ;inoMiek* /'a;jynM rmi IahiiIou, Kllllpitiin((> |>. ^. '< M Aorkiio,
Ittritell lit Irntauj, Vdl. I, p, SI),
— 357 —
à la colonne ix, on recomiaîtrait volontiers que le .sorcier, qui l'a
rédigée, avait eu sous les yeux, ou se serait inspiré d'un de ces
hymnes à Ammon, par exemple, de la xix*' dynastie;' ce qui sem-
blerait appuyer cette hypothèse, c'est le nombre de signes hiéra-
tiques qu'on trouve dans le texte actuel; supposons que l'auteur
du recueil des formules n'est pas l'auteur de la formule conservée
dans la colonne ix du papyrus actuel, et nous croyons qu'il ne
l'était pas, on peut se tigurer (ju'il aurait copié cette formule et
aurait conservé, plus ou moins iîdèlement, non seulement le texte
écrit, mais aussi les formes paléog-raphiques. Pourtant, il ne faut
pas trop appuyer sur le fait qu'on trouve des signes hiératiques,
qui, au premier abord, aurait indiqué un emprunt ancien : ils peuvent
avoir été emploj^és pour donner l'apparence d'un texte ancien ou
d'une formule ancienne.
X' (i") colonne.- La tin des lignes de cette colonne manque, mais
se retrouve, sauf une petite lacune, entre les fragments, sur la
première colonne du fragment qui est conservé au Musée de
Leyde.- Cette colonne contient une invocation ayant pour but une
interrogation au moyen d'une lampe et d'un enfant. Parmi les
dieux invoqués sont me, iaô, iao, iéa, sahaôth et atone, ces noms
sont des équivalents de l'hébreu in'', ,T, nv ou V, mxD2: et "'31s.
Nous aurons l'occasion d'étudier ces noms dans une section spé-
ciale.* La partie qui se trouve à la fin de cette colonne est répétée
1. Voyez, liai' ex(!mpU', tinÉnAUT, Uyinne à Aimnon-ra.
2. Nous coutinueroiis le iiuiu6rota{>-u des colonnes, telles qu'elles se trou valent
dans le piipynis, mais pour éviter des confusions, nous mettrons les indications des
colonnes du fragment (pii se trouve au Musée de Leyde entre ijarenthèses, ainsi :
X (i), c'est-à-dire la x<^ colounc du papyrus, est la i" colonne du fragment du Musée
de Leyde. Papyrus publié par Lkkmans, Aegyptùche monumentin van het Nederlandsclie
Muséum van oudheden te Leyden, m, l'ap. A. 6.5, xiv planclie.s.
:!. Voyez HESt, Der gnosUsche Papi/i-im von London, Kinleitung: cf. Wasi-khh, Recueil
de trnwaix, i, p. 20.
4. Voyez la présente étude, iw section.
— 358 —
à la colonne xxix (xx) du papyrus. ' ^lais dans un passaj«o. là où.
dans la x' colonne, des mots sont écrits en écriture secrète, à la
colonne xxix l'xx i ils sont écrits en écriture connue, en démotique.-
On peut mettre les deux rédactions en lignes parallèles, ainsi :
0 a.» O U 'J- ( .L --'?" î ^,AVîA..)t'-^5 ~ 1
ijequpct-v-siief-smenHU-n-sneJ
c e.-it-à-dire sanj; d'oie, sang de huppe >. Ainsi le mot écrit en
écriture secrète -)«.^AmY correspond au mot démoti(|ue i-,j'' l^'i
smenu (ou smennu)^ en copte r.vioTuc. ce qui fait, caraiièic par
caractère, .>-i = c, >«- =^ m, ' ^= o, A r^ t, »» - u et I t. L»'
mot suivant donne comme écpiivalents f^wfl"3AjJ-fJ-, en démo-
tique jl—Tëz fjeijnpd, en ruptc uotuot'^jvt, ce ([ui donnerait, ca-
ractère par <"aractère, f\ k; la dcu.\ièmc lettre du mot écrit en
ét'riture isecrète est un peu douteuse, clic doit être la même que
la ciii(|uième, ? o, et (|ui correspond à la troisième lettre du
premier mot analysé; le tndsièmc signe doit être h- iiir-mc (pie le
«ixiènie et correspondrait au quatrième du premier iimt analysé,
c'cHt-ù-dirc A T. N(UiH avons déjà pailé du (jiiatrièmc signe
fi - II. le cinquième 3 - o. du sixième v t. le septième serait
»J- •\). le liliitième ( ^. et le luiivièiiie et ileniier <L t. On
n'a (|U°applii|Mer le.»* signes ainsi déterminés aux autres exemples,
puis eoinplétcr 1 identitieation des signes de léeriture seerète par
le lexique copte. On est, d'aliord, surpris que ces mots, en écri-
ture HCcrcte, se lisent de gauclie à dniite au lieu de dmitc à gauclie
I. Voyi"» ll(M, Itrr ynaêlUfhe /'.i/»yrt« csni Lmiiloii, Klnlollllll^; l'I. MAurKHo, Utfutit
Je trmrtmi, I, \t. V<: r(. |i. Sft,
S. \'oyn liii'>rr, />■<>(« tir rterUir* trrtl», iiù lioilii l'uiMTonn ill<li>|lli>r li'ii i>i)ii«iii
déjà fait» |Kiiir Ir iliT>illTr<'iii<'nl iln l'^criliiro wrrV>ti'. — Cf, Crmi>ir*rrndu$ </«• rAfa-
d^mk <U* Intriipltoiu, |n7I, (Nuii* n'avon* im* «oim li'n yriix l'niivriitri- iii<lii|ii/'.)
— 359 —
comme l'écriture démotiqiie, mais le fait est qu'il faut lire ces mots
de g-auche à droite : on peut supposer que ce fait aurait été causé
par l'écriture grecque (le papyrus a été rédigé trop tôt poiir avoir
subi l'iutluence de l'écriture copte), ou bien mieux on peut expli-
quer que les mots qui se trouvent en écriture secrète se lisent de
gauche à droite, en supposant que les sorciers ont voulu rendre
encore plus mystérieuse cette écriture.
XI"* (il") colonne. La fin des lignes de cette colonne manque; on
peut classer ce fragment comme contenant une invocation.
xii" (iir) colonne. Fragment dont le commencement des lignes
manque. On peut reconnaître qu'il y avait une sorte d'invocation:
à la fin il s'agit d'une composition médicale.
xill° (iV) colonne. Il en reste bien peu, les commencements de
lignes seulement. Il s'agissait d'une composition médicale, puis
venait une formule.
XIV" (v") colonne. On voit clairement ici, ce qu'on entrevoyait
dans les colonnes précédentes, on est dans un tout autre ordre
d'idées que dans le fragment de Londres; il s'agit d'une sorte de
médecine assez équivoque; ainsi, dans la colonne xiv (v), se trouve
la recette pour faire un baume (selon le texte démotique «hépubal-
samu») ayant pour but de déterminer une femme à aimer un
homme. Vient alors une autre recette analogue.
xv" (vr) colonne. Nous n'analyserons pas cette colonne, notons
toutefois qu'il s'agit d'abord d'une formule pour séparer un homme
de sa femme, une femme de son mari;^ puis, une formule relative
à la composition d'un philtre. Dans une petite formule à la fin de
cette colonne notons les noms des dieux iahô et ahrasaks.
xvi" (vit") colonne. D'alxird un nombre de dieux sont invoqués.
I. La section Ifi de la p.artie grecque rtu papynis 384 de Leyde contient une
idiiiiiile ponr séparer un hnmme de sa femme ou d'autres personnes. Cuabas, Papyrtis
viar/lrjnc Jfarrls, \^. 180,
— -MM) —
puis vient nue toninile relative à une intenooatinn au moyen dune
lampe et d'un enfant.
xvir fmri eolonne. 11 y est dét-rit la ecuu position d'une potion
pour oblifjer une femme d'aimer un homme;' on devait mettre la
potion dans du vin. puis réeiter une formule ])lusieurs fois sur eetti-
eomposition, enfin la donner à boire à la femme. Parmi les ingré-
dients (jui entrent dans la préparation, la personne devait mettre
de .son propre saiif»;, etc.; on peut re.\pli(|uer eomme se rattachant
à l'idée de la similia." On trouve un éelio de la eroyanee à la si-
milia dans la Hible. là oii est raconté que. suivant le divin coni
mandement, Moïse fit un serpent de cuivre (|u'il mit sur une perche,
et il arriva si un serjtent mordit un iiomnie ([ue. s'il refrarda le ser-
pent <le cuivre, l'homme vécut.' Dans un pa8safi;c de la turimile à
la c(doiiiie .Wii (Vilh il est dit : ce vin (|u'il soit (dm sanji' d'( ♦si-
ris». Ouest tenté «le croire (|ue l'on s'est inspiré de l'eMcharistic
>de« elirétiens, ce <|ui u a. du reste, rien détoimaMt. piiis(|iie les
>Horciers chrétiens eux-mêmes, suivant un manuscrit sur cuir du
>Hritisli .Muséum, se servaient du sau}; du ( 'lirist dans leurs sor-
>tiléj;eH..' A la fin de la colomic XVll iviiii sr trouve une l'orniulc
ayant pour l)Ut d'obliH;cr t|iich|n'uii d'aimer (juclqu une, cmitre la-
«picllc il lutte et avei- la(|uelle il ne veut pas même parler. La
fonnule est en j;rc<-. mais est traduite en dciii()tii|iic.'' Mal^jré ce
fait on entrevoit derrière le texte ;rrec une composition anli rieur»'
1. n. (ieit*tr »»», M «. II. .Ma«i-hii<., Urruril lU hntauj, 1, JH II., .IN. Kamai,
DUlUmnalr* ilu mmu i<« /itanttst, p. iSO. — Iikkiixii a, //. II'. H., 180 a — Ma»I'i:ii<>, l)h
ftHT» ^phtalntrr, |i. 14 II. — lllUJIAIIM, Dlf (itnrtiâ, ||. .SSM.
2. Voyi'ï I)« O. AnniiK I'am ia, JUproilutioiti lU errori ilo})o iî" trcoli iirllu ntriUiiim
aJUna Na|Mill IHU4.
^. Voyit Samthr— ui, 0--U; cf.il Itoi* xviii, 4 i>( Juin m, II.
I If ' I' St4nn. \\. AI n.
. 'i-jiir, |i. aiia. — Itr.viiioi 1, Krvu» ^yj/itlnln/ii/ur, i, 014 II.
L» ' . , .MakI-UO, HMinth^iw l<9l/;Vn/n.;jl/H^ II, |l. >1l)|. - Nllloll»
daM l« l«l« gne «Si «t • te«« et «Umi lu vpruioii il^iiiiiili|iii< in nini< «In ii<lli<>.
— 361 —
en langue égyptienne, du moins pour une partie de la formule, à
part l'allusion à la légende osiriaque et à la ville égyptienne
d'Abydos; le pronom de la première personne du singulier est
transcrit ô^nox àaua le texte grec, ce qui est rendu dans le texte
démotique par $,?=* eimk.
XVIII*' (ix*) colonne. Après avoir invoqué un nombre de dieux,
il est dit «viens en bas vers la lumière de cette lampe (afin) que
»tu te manifestes à cet enfant, que tu répondes à moi relativement
»à ce que je l'interrogerai maintenant»; suivent les noms d'un
certain nombre de dieux, puis, vient une formule qu'on devait pro-
noncer plusieurs fois au matin, quand le jour commence, et une in-
terrogation au moyen d'une lampe et d'un enfant. Nous aurons à
discuter les noms divins qui se trouvent dans cette colonne, mais
notons, dès à présent, «théoii», eeoTr, peut-être inspiré par le grec
HzfjQ-^ «e/ôé», transcrit par eAcoô..!, qui est une transcription de 'nha
«mon dieu», enfin «hdael»^ êcohA = J J bâl, SîTS, t^JJJ belu
«Bel», et enfin «iesi»^ leci; cf. Ir^ao'jç et ^ç—^.
xix" (x^) colonne. Résumons le contenu de cette colonne en di-
sant qu'elle est analogue à celle que nous avons analysée, ayant
])our but l'interrogation d'une divinité au moyen d'une lampe et
d'un enfant. La colonne xix (x) est intéressante à cause des ana-
logies, ou répétitions si l'on veut, avec le texte de la V colonne;^
il y a nn rapport évident entre les deux colonnes : ainsi, à la
v° colonne, lignes 12 et suivantes, où il est question du dieu qui
«ne s'éteint pas (wujm extinguere), le dieu grand qui demeure dans
»le feu, qui est au milieu du feu, qui festl de la mer du ciel, qui
>est le grand, qui (est) avec la force d'un dit'u en sa main, révèle-
»toi à moi, maintenant d'une manière analogue à ta manifestation
»à Moïse, (tel) que tu l'as fait sur la montagne. . . -. Ce passage,
sauf la fin, se trouve répété à la colonne xix (x) avec des variantes
1. Voyez Hess, Ber gnosliscke, l'apyrn.i von London, EiIllc■itlln^^
MKMomKS, T. m. 41)
— 362 —
intéressantes: ainsi, là un il est ilit. à la v colonne, i^le ilieiii qni
<ue s'éteint i)as>. on constate, ilans les passa<res eorresponilants
à la XIX* IX*j eolonue, lignes 2 et 28. qu'il est dit : «^ l'ombre
\hetem otmtojai. ccdiffo, fuimis) (lu dieu (|ui vit. qui ne meurt i)as5.
(^uand on se rappelle que e'est précisément ce dieu, iiui demeure
dans le feu, qui s'est révélé, selon le livre de l'Hxode, à Moïse.
c'e.st-à-dire. rrrr ou Adona'i. ees allusions et variantes deviennent
plus intéressantes. Il est possible (jue la (|ualitication de dieu qui
ne s'éteint pas aurait été sufîgérée par la narration au troisième
cliaititre de l'Kxode où il est question de la révélation de n'~" à
•Moïse au milieu ilun buisson en feu. mais le buisson ne se con-
sumait pas. Il est possible encore (jue la ({ualilication du dieu
qui vit leti (|iii ne meurt pas soir éj^alcment suggérée par la
même .sccne; en tout cas. on peut rapprocher cette qualification
d'un pa.s>age du Deutéronome (v. 2ii). où il est dit : ... la voix
»du di«Mi vivant iC'T cn"?»! parlant an milieu du t'en . .\ la li^iiie !•
et suivante de la odonne .\l.\ (Xj se trouve un passaj^e à citer :
Le dieu grainl sisnnth (iLIn-i-nipto, viens, an nulicu du feu. celui
»qui demeure sur la montagne de ijnlmnii. tnkcrtdt. <clui qui ne
• meurt pas. qui vit éternellement. ' A part l'analogi»' de ce pas-
sage avec ceux que nous venons de citer et nu pa.ssage qui se
trouve à la V c(donin-, nous pouvons constater <iue le texte démo-
tique dit. sur la montagne in i/nlxiau «de ( Jaimoii', puis ([u'au lieu
de iiA.&<v(i>it, c'er>t-à-dire l''/,'^a(i)V. pyii. on a transcrit, en lettres
grecques. nuJs&Aon. on considérait le in ^^\c^ démotique comme
faisant partie du nom: cette faute imli(|iu>rait (pie celui (pii faisait
In trunKcription n'était pas l'anteiir <le la t'ormiilc qui aurait clé
déjà rédigée, et rédigée en langue égyptienne, nniis cela n'i-m-
pcclicrait |iaM lie supponer que le nom t/nlmui, du texte démotiqnc
Hcrnif une tranHcription du grec Vt^^aiit'é ou de I liéliien ;"*:; (bi
I. lï. IIbm. Iifr dntalUtk» Homan ixoi STS K IIAM Is. p. 4
I
— 363 —
lie peut pas supposer que la faute de m\evÊiôwton, })our Rèv&evton,
aurait été faite par un enfant quelconque auquel on aurait donné
ce papyrus pour faire des études, comme cela existe dans certains
papyrus du British Muséum, car des papyrus tels que «les notes
d'un sorcier» ne se trouvaient pas entre les mains de tout le monde:
on aurait été sévèrement condamné pour le simple fait de posséder
un de ces écrits sur la sorcellerie, et à bien plus forte raison pour
l'avoir étudié.' Quant à la montagne de Gabaon, on trouve un
nom analogue dans le papyrus Anastasi I (pi. xx, ligne 7),' où il
est dit : «Je te pai-lerai (d'une) autre ville mystérieuse, à savoir,
»Kapuna son nom, elle (est) comme quoiV leur déesse une autre
»fois.» On trouve dans la Bible un nombre d'incidents associés
avec Gabaon (jiya:) qui auraient dû très vivement préoccuper des
sorciers. Selon la légende, Josué aurait dit :
nn pJ/223 ratr «Soleil! sur Gabaon arrête-toi!
pS^'S p!3î7D m'i >>Et lune, dans la vallée d'Aayalon.»
Et, dit-on, le soleil et la lune se seraient arrêtés jusqu'à ce que
le jieuple se vengeât de ses ennemis, puis, ajoute le narrateur :
"iT'n nsD hv nmns s^^ nhn «cela n'est-il pas écrit sur l'écrit
~iC"nV»'' Selon le premier livre des Kois, à Gabaon était le plus
considérable des liants lieux, nSlI^n :if2:ir] STI ^3; Salamon y aurait
sacrifié mille sacrifices, et c'eiit été là qu'aurait eu lieu, en songe,
la tliéopbanie de mn' à Salamon, et dans laquelle mn'' demandait
à Salamon de lui demander ce qu'il voulait, Salamon répondait :
1. Voyez, iiiii' exeiiipU', Ciiahas, Le jiapyrus magique Ifarris, j). 174, etc.
2. M. Chaiîas a bit'ii pensé à pys:, mais a préféir, Biblos; Chakas, Voi/w/i; p. 156 s.
— Voyez mon étude sur le papyrus Anastasi I (ou préparation).
3. Josue X, 12. — Voyez Renan, Histoire, i, p. 242 s. (et p. 243, n. 2). Pour "ICTI "iBC
voyez Kenan, Ilistnii-e, t. ii, p. 222 s. — Il semblerait bien ([ue les gnostiques auraient
remarqué le fait que la Bible cite des ouvrages plus anciens. — Voyez les obser-
vations à ce sujet do Guoff-, Remie égyptokigique, vi, p. 19, et Les deux versions démo-
tiques du dAcret de Canope, Introduction, p. 7, et Bulletin de l'Institut égyptien, 1893,
p. 37, n.
46*
— 364 —
un cœur intelligent'.' la .seène est l)ien intéiessante et parfaite-
uient daecoril avee les idées du temps : la eoneeption en est l)ien
plus élevée que celles qui se trouvent dans le papyrus contenant
les notes d'un sorcier, sauf peut-être une seule formule, celle on
l'on apaise la tempête en prononçant le nom d'».4(/t(»a/>.
XX* (Xl*i colonne. Notons vers le commencement de cette co-
lonne les noms divins : sabaot/i, cd^&a>e = msiîJ. bôi'l, iioWK =
^jTZ et bm'nut.iiv, ûe>.moTeKo, ce dernier nom ressenihlerait à une
transcription de ré<j:yptien .^^| " 4( /'(/-/^«/f-r unie i de i dieu .•
I)ans cette colonne se trouve une f(»rmiile tiiii iiiirait été t'ouruie
au rédacteur du |iapyriis par un sorcier' (|iii aurait été du nonic
1. I Hou m; rf. ii Chron. i. Vovcz niriirt- i Hoù i.\, -'.
2. Cf. XVIII («». 12, l't XII (i), II. Voyez Max Mri.i.Eii, Itfciieil dt travaux, vm, 177.
8. Écrit : %o^^y^^ fce», (cf. ^^ ^ ^ ka • cnsi-vi-lir, fiivcloppor di' liaiulo-
Ifttf»», PiEHurt, Vnmhulaire, p. fl.SI). — Htoc < Cil rare cndiiver et !icpt'liiitiir>. — peq-
HUC « Fiilieratorc», «/ni cadavera rurant» (cf. fij— a .l.<~^ « liiiil cnsevolisseur » ;
voyez RevHf fgyplologiqw, ii, 'lll et pi. 62; l'apyrun colonne, ii' ligue, IW s.; viiyer.
Pmna, Jjaitpte, p. 71 «.). — pcicnHbXoc de ptq; ^[j = V|)U = pfj.
("€*t■4^lire «lioiiiuie il est . . .» i voyez Khhan, (Irommairr. S H, ef. 2I.'>; tliii um ii, (Iram-
mairt ilémuiliijHt, ^ 154: Htkm», (Irainniairr, <} 17a'. — «n. A, '^ «it • ducere »,
rt KtMoc «caduver», ainni : pt^icnKiotac nijriiifle • .Miijr'i». l'ytlion» (voyez 1'kvko!«,
firomm., p. 176|. On lit KmmU xxti, 17 TTr k"? r^CrSO, dniiM lu ventioii jjns'ipie (^hè. IH.)
'I>«f}»«w; »v r.ifino«r;7iTi, en roptc tlit'-liiiili (.l/rmoirc lU la mùtinn française du Cuire,
VI, 3ti; nntTitTAnfo noTpf|piiA^p«°; diiiiM la vernion copte iiieiiipliitii|iie ^imIIiIoii D».
l.*»Aiii>K, p. IHl;. — nn«T(n«p<ir\>iif< iii»n^ ntM. ni'\>ivpMivPOc (ici on eoiiMnte
ré(|ulvillcnri< entre ^f^tm^v.n •■ (tc-||.iiiAyp( ' ya^ faiiRcio; , voyi>/, I'kviion, l.euriqui,
p. 174). — '\i<wpM<^ror ii<vçp< — 'ftAi^pi l'ut en di''iiiotii|iH' \ / j> ]>exer (cf. In
fonne fie firina, ■'•dllioii Kkvii.i.<>i i, p. fiH, ete.r, cf. riilérojtl. _ "f"^ Z"/"" (voye».
l'itMIri, VomlMlairr, p. \!,ti, vX (••hhiwiii lUnH CiiAiu», Mflawje*, :i 1, p. ïtlO K.; V*PI**'
•» ''f-P^'^i n*fp*. 'V*«p< et MfkPori. On lit daim le l^'<vitii|ne (iix, .SI) ^:Br *?«
en rjcCB*? T^zr •?« B*yn*n "jr r:>n Su. In vernion icn-eipie tmduit : Où» isM».
>*<'l»,->tti tf.'Mt^tfilr'lOK, tM\ ;o''; èjMwior; «i r.j»î««X>.r/»/,î(yii. JajiKvO^Mi 1» »it«f«. In ver-
•ion en ropir llirlmin i SU»,olrrê dr tn mittiim traiioii", » i, 7.'1 p nn«Tni»T»^>TH'»-Ti« uc<v
lip<'|«NMM«M t^OVIf *T|o nNCTKOTCfTMTTn IfOrn «npï'IMlITTC ■ eTp«T«TH->f lilÇ»
i«fM70* In trtxiiHi iiii'iiipliilii|iie i<'-«lllioti |lr I.aimioui, p. Sh;I) niKiciiMxuli <t>'A "<
— 365 —
de Penije fUxyriiique);' c'est une formule aj-aut pour but Tinter-
rogation d'une divinité; elle ne nous donne pas une idée bien
liante de l'orig-inalité des compositions de ce sorcier (s'il a jamais
existé), s'il prétendait en être l'auteur, car on en trouve une bonne
partie, plus ou moins littéralement, dans d'autres parties de ce
papyrus (il serait jjIus naturel de supposer que l'auteur s'est ins-
piré de ces passages i)lutôt que d'admettre que ce sont eux qu'ont
été inspirés par lui, peut-être faudrait-il supposer que dans les
deux cas on avait puisé à une source antérieure). Notons des pas-
sages, où il est dit, le dieu «sisiahô qui (est) sur la montagne de
qabahô» — ce passage correspondrait à celui que nous avons vu à
la colonne xix (x), lignes 9 et 10 (cf. v, lignes 20, 22) — sisiakO
ressemblerait à l'hébreu DID «cheval» et iaho à m'' (cf. mn"'), et fait
penser aux chéroubim et à la représentation sur «la singulière mo-
mie du Musée Britannique, un peu antérieure à Alexandre, pre-
ssentant un dieu de la foudre sur une sorte de vélocipède ailé,
»avec la légende 1,T».^ Quant à la montagne de «qabahô»^ c'est
évidemment i)our «qahaûn», comme à la colonne xix (x), ligne 10.
pcqMO-s-x ieii ÔHC5C.1 iiEM uipe-jujeuçm uneTeiiTCMOHiiOî- èptooir otc l'iitETeit-
ffoi^cAv. nSHTOT. — Le démotique ke.t serait l'équivalent du copte pcqKMioc, on peut
supposer que, par extension, /ces et peqKcoùic étaient les équivalents de peqenHûiaic-
ou bien que pe^Hwojc et peqenRtofoc ne sont que de.s formes dévelojjpées de ken
«ensevelir = ensevelisseiir», et que kes, tout seul, aurait signifié «ensevelir, ense-
velisseur» puis «inag-icien, sorcier». — Rappelons que, d'après M. Revii-lout (Setna,
introdiiction, p. G), dans un papyrus au iMusée de Louvre, il est des « te.xtes de la
couronne que trouva le royal fils Kha-em-uas sous la tête d'un défunt, à l'ouest de
Mempliis. . .»; ainsi il y avait une association entre des sépultures et des écrits sur
la sorcellerie.
1. Cf. colonne i''-, ligne !''■. — Dans une forunilc i)onr olitenii' une réiKinse divine
à une demande que]c(ui(|ue (cf. les interrogations d'une [on des] divinité dans le
l)apyrus déniotique), (pii se trouve dans un papyrus grec du Britisli Muséum, men-
tion est faite qu'un habitant d'Héraclôopolis aurait renseigné récrlv;iin du pajjyrus;
d'après Cuabas, Le papyrus magigue IIan-ii, ]). ISI.
2. Gksenius, Hein: Worterlmeh, 399 s., et Kknan, Ili.ttoiic du peuple d'Isi-oël, t. i",
p. 187 n., 192.
— a<i(; —
Xoiis n'analyserons pas tlavantaj>o la nilonne x.\ (Xii: ii'uiariiuons
seulement (iu"il se trouve des analof^ies frappantes entre eette
eolonne et la tnrniule des rolounes il et lll: on serait même tenté
de eroire (jue e'est de là ou d'une souree antérieure, si l'on peut
employer ce mot, que le «sorcier oxyrinque» s'est inspiré.
xxi' iXil'i colonne. Relative à la morsure d'un rliien. Quoiiiue
intéressante, l'analyse de cette colonne nous mènerait trop loin de
notre sujet.'
XXir (xin'j colonne. Encore une t'onnulc luédiciiialc.- ( h\ en peut
résumer ainsi la partie |)rati(iue : j)our la morsure d'un reptile il
faut sucer la plaie et y mettre nn jien d'iiuile: cette formule mé-
dicinale est rattachée à un incident de la léjrende osiriatiuc, où
Horus ayant été piqjié par nn serpent. Isis lui aurait enseijiné le
moyen <dc }fuérir la nmrsure venimeuse en la snijant». Notons
l'expression : «émanation du i/cher* : il est j)ossil»lc (|u"il faudrait
comprendre le mot iqcber> dans le sens de riicbreu *"U'. le tout
puissiint n'ieui. car d'un côté la transi ri|»tion donnerait "z;. cf.
j J. . et de l'autre l'zr. cf. ^>S[
xxiu* (xiv*) colonne. Les premicrcs li^nc^ de cette enlonnc con-
tiennent une formule d'évocation ayant pour liut i'intcrro<>;ation
d'une divinité. Notons qu'il y est fait alliision à diverses parties
d'< '«iris (juj se trouvent en divers endroits de l'M^rypte, puis, ces
divcrscM parties sont assimilées à des parties de divers êtres vi
vant«. ( 'ctfe idée est liien vieille; ainsi, dans les textes des pyra
niiilcH. le niort, on niieu\ ses diverses parties sont assimilées à
I. Cf. <i»urr lUim Iv IMltlin <U VlnMUut <'yy;>«m. IHV.i, p. 4a7 s.
S. Vi>yr( l'étiidi' que M. KcviLuitr a fnllo mir rrlti* fnrinillo (ilniiN Im Hfvur i^/y|>
to/nyiyM*. Il, |i. lo^lA; ri, iv, |i. ON, u. IV — \m (rmlm-liMii ilii mol /tkf \\nt •liiaorle»
urti.i.i. .ir. 1.1,1. ,1, I rtvtT lu ronli'il)' mu» lll' II' Iriiilniri* piir • liorinfon .. Kn
II' on |H-iil l'liiti-r|in'-li'r, |iiir i'Xtcii«ioii, nn • pi'lll Ki<r|H'iit -,
p',, , rnil liii'ii <'ii liront iimt Iii Irirciuli' rili'>i' iliiii~ Iftiiilr
lie M Kmii...
— 367 —
divers animaux, c'est-à-dire, que ses parties sont assimilées aux
dieux ^ qui sont représentés par ces animaux; par exemple, il est
dit : La face de ce Pépi à l'état d'un chacal; c'est-à-dire, la face
de Pépi est (assimilée à) Aimbis. Les deux bras de ce Pépi sont
à l'état d'un épervier excellent, c'est-à-dire, les deux bras de Pépi
sont (assimilés) à Horus." Nous aurons occasion plus loin d'étudier
certains noms divins qui se trouvent vers le commencement de
cette colonne.^ Le contenu du reste a pour but de déterminer une
femme à aimer un homme, question qui ne se rattache pas au su-
jet que nous traitons/
xxiV' (xv^) colonne. Ne contient qu'un petit fragment.
xxv'^ (xvi*) colonne. La première partie de cette colonne con-
tient une grande formule de malédiction ayant pour but de donner
une maladie* à la personne maudite. Les indications de comment
devait se comporter le sorcier sont en démotique, mais la malé-
diction que le sorcier devait prononcer est en grec.'' En lisant la
manière dont le sorcier devait agir, en d'autres termes, les détails
de la mise eu scène matérielle, on se demande si l'on n'est pas en
présence d'une bouffonnerie. Selon le texte démotique le sorcier
devait avoir entre les pieds la tête d'un- âne, ses pieds devaient
I. Cf. Masi'Hho, dans le Bulletin de l'Institut égyptien, lt<8&, p. \h s.
•i. Voyez Maspeko, Recueil de travaux, vu, p. 1G8 (Pépi, ligne 452). Il est i)robable
que les figures fantastiques déerites par Ézcchiel furent inspirées par des représen-
tations .assyriennes, et celles do l'apocalypse do S' .Jean furent, peut-être, inspirées
par celles d'Ézéehiel; cf. Revili-out, Setna, Introduction, p. .'50 n.
.S. Voyez la présente étude, in° section.
4. Voyez l'étude de M. RKVii.r,oi'T, dans la lievue é;iyplolof/ir/ue, i, p. 109 s.; cf. Le
roman de Setna, p. 23 s. n.
5. Litt. : ipar la gelée et par la chaleur» ou «par le frisson et la fièvre», c'est-
à-dire proliablenient la «malaria». Voyez Revue égyptohyitjue, i, p. 1G8; cf. Bulletin
de rimtitul égyptien, 1892, p. .')4 et s.
G. A'oycz Chahas, Le 2>apyrna magique Harris, p. 180, ot Rkvii.lout, Revue égypto-
leigitpie, i, p. 168.
— 3G8 —
i"tre oints dune nianioro iiarticiilièro. son «l'il. ses mains,' son nez
et sa bouche devaient être oints de sanj; d'âne: il devait avoir une
pousse de |)alniier à la main, à ■^ses reins»- et au Hane. et eest
ainsi aecoutré qu'il devait i)rononeer la malédiction deux fois par
jour, le matin et le soir, pendant (piatre ou sept jours. Doit -on
aduu'ttre (ju'une scène pareillement grotesque ait jamais pu se
réaliser? I)'aJ)ord, les frais auraient été très considérables, à pan
la somme payée au son-ier il faudrait supposer qu'on tuait un àne
chaque fois que l'on prouontjait l'imprécation, car on croyait (pic
la moindre irréffularité rendait nulle l'ineantatioii. ainsi pour
maudire quelqu'un, il aurait été nécessaire de tuer ((uatorze ânes.
Mais on prenait la sorcellerie très au sérieux. Sup])o.soiis (|u'il se
soit ajri de se débarrasser d'un tyran (|Uc!coii(|Uc, il se pourrait
parfaitement bien (pion aurait payé les frais et (pic la scène dé-
crite dans le papyrus aurait eu lieu et (pie la malédiction, telle
((u'on la lit dans le papyrus, aurait été réellement prononcée. 1 h\u>-
un très curieux épisode, la |{il)Ie parle d'un de ces sorciers mau-
disseurs. On connaît bien le récit où il est dit (pi'im envoyait
chercher Haaiam pour maudire Israël, et (pi'au lieu de inaiulirc il
béiiinsait.' l'idée fondamentale, celle d'un sorcier maudisscur. est
la même et (lanr> la narration liil)li(pic et dans la formule du pa-
pyrus. On peut même noter (pie, sehui le récit liildi(pie, Haaiam
aurait fait dresser sept aut(ds et aurait fait tuer sept veaux et sept
béliers, c'est-à-dire (piatorze animau.x: cOt le noniine d'animaux
I. (f. M«>r(ii<>, Kfcutll lU Irnvnux, i, |i. ÏU, II. 4ii.
t. l.iU. tni, HOrn • |ii|i|i-iiiliilii virili'« (I'kyhhx, J.rj'ii/ur, p. (lîi.
3. (;r. Ma>I-KII<>, HihHnlh^.lHr f.jyi,l^nji,,ull, II, |l, SUD.
4, .VomArm xxii- niiv. Viiy«x Kijiaii, HUlnirr, t. I", |i. 217. l,o l(Mi' ili' liiin', iliinx
U tuirratiiin l)llill<|ii<' r*l ililTt'niiil ili' roliii il(< l'un» iIiiiih In fitriiuilf ilii |in|i>'niK;
|)enl-^ir<< Ir fiiil i|ii'll i'hI iiiU'ulloii <li< l'Aiii' ilanii Icd doux rim, rt iliiim lii llililc <<l
■Un» la fonniilr, i-nt fortuit, mi lilrii y n ill un I'oikI <Ii- rroynnro coiiiinunii. —
v^iaai «Il iH'uibrp ilfi milinaux Mtrrill/*» ilnim In nnrintiiin liililii|iii', viiyci Kimi, Th'
(hvlte» ami Iktir mmtnln; p. Wl.
— 369 —
qui auraient été tués dans la malédiction de la formule du paiiy-
rus. La fin de la colonne est intéressante, il s'ag-it d'une formule
ayant pour but une interrogation et qui devait être adressée à la
pleine lune — le sorcier, soit seul, soit accompagné d'un enfant, de-
vait luonter sur un point élevé de sa maison et prononcer plusieurs
fois la formule à la lune, selon le texte «jusqu'à ce qu'il' se ma-
nifeste à toi, jusqu'à ce qu'il parle avec toi». Dans l'invocation il
est dit : «Toi, ô lune, (tu es) la grande des étoiles, (tu es) celle qui
les engendres.»" Origène qui, comme nous l'avons vu, avait été à
peu près contemporain de la rédaction du papyrus et, par consé-
quent, serait un témoin des croyances de son temps, «considère
»les astres comme des puissances célestes éclairées par la lumière
i>de la sagesse divine. . . Il concède qu'ils ont une influence sur
»les choses d'ici bas et peut-être même peuvent les annoncer,
» comme des prophètes. Si l'on ne doit pas les adorer, c'est qu'on
»ne doit pas adorer les plus grands jjropliètes . . . >' On sait com-
ment, dans la Bible, est défendu le culte du soleil, de la lune et
des astres.* Un passage du livre de Job mérite d'être cité : «Si je
«regarde la lumière quand elle luit, et la lune en splendeur avance,
»et il a été séduit en secret mon cœur, et a baisé ma main, ma
«bouche» : c'est une «allusion à l'adoration des astres, très répan-
»due parmi les Arabes».'' D'ailleurs, dans une incantation du sor-
cier, conservée sur un ])apyrns, il est dit : «Tu réciteras cette for-
»mule au soir, ta main étant étendue à la face de la lune.»'' Mais
1. ■kU > le (ticuV la liiucV ooo — loo •^Luna» est masculin.
2. Le texte porte mes «enfanter», cf. j*.ec «gignere», Fkyron, Lexique, p. 10,'». —
Croyance à noter (cf. Rev. égyptoL, ii, fasc. 2, pi. 1.5, col. 4).
;i. D'après Revii.i.oiJT, Revue égyptologhine, i, |i. lO/J n.
4. Voyez Detiiéronome iv, 19; xvii, 3.
.'). Voyez Jo/> xx.\i, 26. 27. Rknan, Tfiiloire, r, p. 105. Rknan, Le livre de Joh, p. 1.34.
(■>. Voyez Maspriw, Remeil de travaux, i, p. .31 n.; cf Hess, Ver demntlnehe Rmnan
voti STNE IIA-M-US, p. :ir>.
MKMOIHKS, T. 111. -il
— MO —
i-es idées sont si iiatiiivlli-s (Hinii devait Us n.-tniu\fr iiidopen-
daniraont chez divers peuples.
xxvr ('.wiTi eoloiiiie. Cette eoioiiiie eoiitieiit des t'urmuKs. ou
reeettes. qu'on peut, en quelque sorte, qualitier de niédieales. mais
(jui ne se rattaelient pas au sujet que nous traitons iei.
XXVII' (xviirj eolonne. ("ette eoloinie sDceupe daltonl d une
formule ayant pour but une intermiration au moyen d une laniite
et d'un entant, ])uis, d'une compusition ayant pour Imt de déter-
miner une femme à aimer un liumme.'
xwm* (XIX*) colonne, l'etit morceau dans lequel on reconnaît
quelques utmis de divinités, (juestion (pie nous étudit-rons ]dus loin.
XMX' XX' I colonne. Cette colonne contient- d'aliord une t'orniule
avant pour Init de voir le dis(|ne du sideil ; on y trouve la ré-
pétition dune partie de la fornmle de la tin de la colonne x il),
puis on y décrit l'évocation il'une diviidté on des dieux i au moyen
d'une lampe et d'un enfant. I )aiis la composition d'une prépara-
tion que le sorcier devait mettre sur l'ieil qui se retrouve é;;a-
lenient à la coloiiiu- v, li;;ne 24 et s. i, il est ilit : <iMiand tn as
>ap|H»rté tiilehiues fleurs du hi'l-n-f^T\{\ ■■■: le nom de la tleur est
écrit partie en écriture connue, on démotique, et parti»- en é»'ri-
tiire secrète; le premier caractère est ' <(. le ilcnxiènie ^ l>.
le troisicine ''^. qui se trouve en écriture dénioli(|iie vt dans les
transcriptions f^recques employé pour rendre le .son <<. ' le qua-
trième est n A. I >ans le lexique île l'KVIJnN ou lit : •^ û^v■.\^vlil.)U . t,
ociilus corvi. ■/.j'/;!'.,: ii.'i:t^ivt:t^, faiia {fracca ,' ce i|ui non seule
ment indii|uerait la lecture des Nifriies. mais la traduction : (Juand
• III as apporté quelques llciirs de la fève (;;recquei..
I. Wtymt le» (ihlM'rviiliiinii ilr .Mo .Mihikh, Itmirit ilr IravaKr, tiii. |i. 1 7r> <'t n.
7. \nyit l'i-tllili' lie M*<>rKii<>, UtruM il« h-itvniij-, i, |i. 'Jll it,
à. S'nyvt r^tllilr ilr Unvil.MH'T, Xlélangm d'arrh'iitnjif, m, ■•' l'use, ri |il. '.• ||.
— 311 —
XXX' (XXI') colonne. Cette colonne contient des formnles ayant
pour but d'évoquer et d'interroger des divinités.'
xxxi" (xxir) colonne. (Jette colonne s'occupe de l'interrog-ation
d'une divinité au moyen d'un enfant. Notons parmi les divinités
invoquées ihô, aoo) et atoué, ATone.
Ici finit le texte écrit au recto du papyrus. Nous passerons
maintenant au verso. Ainsi que nous l'avons dit, sur la partie du
papyrus conservée à Londres se trouvent neuf morceaux et sur la
partie conservée à Leyde il y en a ving-t-sept.-
V^ colonne, du fragment à Londres, est relative à une composi-
tion ayant un caractère que nous qualifions de médicinal, d'obscène.
Il" colonne. Invocation aux dieux. Ce fragment a des analogies
avec celui qui se trouve à la colonne xxx (xxi) du recto.
III" colonne. Petit fragment.
IV" colonne. Quelques signes seulement.
v" colonne. Petit fragment.
vr colonne. Relative à une préparation.
vu'' colonne. Très petit fragment.
VIII" colonne. Relative à la composition d'un philtre, cf. xvii"
(viii") et xxiii" (xiv").
ix" colonne. Les quelques lignes de ce fragment ne se rapportent
pas au sujet que nous traitons.
X" (i") colonne. La première colonne du fragment de Leyde con-
tient des équivalents grecs et démotiques de quelques noms de
plantes. Notons : of^pirc (C, 1^' i>i<'t grec XKAIINH est écrit idéo-
grajdiiquenient par le croissant lunaire (Q. A la fin de cette co-
lonne se trouve une i)etite recette médicale.^
1. Voy<^/, l'étixlc (le jMaspkuo, RcmeU de Iravnux, i, p. .30 s.
•2. Hkss, Ver gnontiscke l'iipyrus von London, — Lkkmans, Popi/rii» (ICt df Leide
(voyez présente étude p. 347 et 348, notes).
3. -< . . . une bonne recette contre les verrnes . , . On laisse conler sur les arrossenrs
— 372 —
xr (11*) coloiiiie. Quelqut'.s pi'titfs notes oit Inii truii\f (Us ê(iui-
valeiits grei-s et diiuotiques, \nm il est quetstiuii de la uiagiiésie.
Xir illl'i coloiinu. Quelques untes iuiiiéiakij;i(iues;' par exemple,
il y est dit : «son imm eu laujrue étiaufjère ew,'^poceAHnon>, ee qui
est expliqué, eu éj|;yptieu. ronnue étant » écume de la lune, une
pierre blanehe. Puis vient une recette tui torniule ayant pour but
de déterminer une femme à aimer un ]n»nimc.
Xlll" (IV I cidoinie. lîecette médicale, puis le sorcier a noté que
la ÏAAA.M.\TI'.\ est un petit lézard, la couleur de |la pierre]
Karaiiié (etj est s^nis pieds, enfin deux plantes sont décrites. -
XIV (Vi eulonne. Kecette médiialc. INuir arrêter le sany'. une
femme devait boire de l'eau de ronce dans du vinaigre le matin
)us(ju"à ce i|Ue le sang sarrcte. Suivent les indications d'un moyen
pour savoir si une feuime est enceinte: la temnie devait uriner sur
une certaine plante le .soir : si. au nnitin. la plante était dcssécliée,
la femme n'était |ia> enceinte, si la plante icstait verte, la tcnmic
était «•ineintc. ( (n ne serait nullement surpris de retrouver une
semblable croyance chez la populace de nos jours. Cette fa«;i>u
de savoir si nue femme est enceinte fait penser à la manière par la-
quelle <m croyait .savoir si une femme avait été coupable iladultcre
et |Mtur la punir, qu'on trouve décrite dans le Livre îles Nombres
(V, 11 — ai). La colonne XIV ivi du papyrus confient encore une
recette pour arrêter le sang d'une femme,' puis à la tin de la co-
litnne du papyrus on trouve un petit fnigmenf du voeaindaire. grec
• le lait ilu lilliymalf ('hOujiai»; piiiir ti()vtiaX»;). Voir pour ni fiiipliii |)iiitiriiriili', li\. iv,
• rlwi». Ittfi. • |)'ii|irrii .\l. lUviUjit t, Iai rommi <U Sriun, |i, 'J(l liiiliiiii.l.
I. Viiyr/. lUi'iiwM, ili' An/i/iUolu/lt, p. ."tUT ».
S, Viiyr/. K*N4l^ ViKaLulaire hUrffjlifplii-iMe lUs non» </». ^i/iiii/rj, p. KIHh llmoM-ll,
hU .Iry^pIlJmjif, p. Wt t.
3. ■ Krrt'pl mil ■iiliiliiilli<n lU* fMi-ni>lliinlii>ni<'lllill. > llu», thr Amwlixhr Human
ro„ srSK IIA MIS, p, 17; rf. Hm <iw ii. i:.,„„u,n„r H^im-liiur. k .«lui - l'uir In for
iiiillo pn-Ti-tlviilv rf, Htlnn, <fllt|oii IIm«. (Il
— 373 —
et égyptien, du sorcier; on y voit que le sorcier aurait noté que
l'AXOOAEAOX est un oignon sauvage.
xvi" — xxi" (vi° — XI") colonnes. Résumons ces colonnes comme
contenant des recettes médicales. Quelques-unes sont très inté-
ressantes et donnent une bonne idée de la médecine pratique du
temps oîi fut rédigé le ])apyrus, mais pour les étudier nous nous
éloignerions trop de notre sujet. Notons cependant : (vf) Des re-
cettes pour exorcer l'eau d'une femme, (vu") Un breuvage et un
bain, (viii'') Traitement pour un mal au pied, (ix'') Une composition,
(x") Pour un mal au ))ied, (xr) Une préparation et un traitement
pour un mal au pied. lîa))peloiis que : «les magiciens étaient . . .
«assez instruits en histoire naturelle. Leurs classifications et les
^nonis qu'ils avaient donnés aux plantes turent même reconnus
»par les naturalistes qui suivirent.»'
xxr (xil") colonne. Après un début assez poétique oîi il est fait
allusion aux amours des animaux, divers dieux sont invoqués; le
but de la formule est d'inspirer de l'amour.
xxir (xill*) colonne. «Les grands dieux de l'Egypte» sont in-
voqués pour mettre du feu, (figurativemeut,) dans le cœur d'une
telle, fille d'un tel (ou cruue telle)^ et sont invoqués d'incendier,
(littéralement,) la maison de son père, de sa mère et les endroits oii
elle se trouve.- — L'idée, probablement tout-à-fiiit indépendante
dans le papyrus, d'une divinité incendiant des habitations, se
trouve dans la Genèse où est racontée la destruction de Sodome
et de Gommore : «Et m,T fit pleuvoir sur Sodtmie et sur Gom-
»raore soufre et feu d'auprès de mn' du ciel, et il détruisit ces
1. liEViLLuuT, l.ii roman de Selna, ]). "il il.; cf. p. 41 ii. et J). l".l, -'0 n. — Uhuoscu,
Die Aerji/ptoloffie, p. 392 s. — 308 s. — Hess, Setna, p. 16. — Mullhk, /l'ec. de travaux,
VIII, 173. I.,i section IS) de la partie grecque ilu papyriLs ii° 384 de Leyde contient
l'« explication de ceitiiins noms mystiques de pl;intcs et d'.nitics olijots». D'après
CiiAiiAs, Le papyrus niai/iqiie Harria, p. 180.
2. Voyez, Max Mii.i.eii, ]{eciieil de travaux, .xiii, p. 15(1 s.
— 374 —
>villes-là . . .>' — Je reg^rctte de m- pas ptuivoir duimor la tra-
diictinii, en entier, de la eolonue xxil ixilli pour faire ressi.irtir la
dittereiiee entre son entourage et la fornuile pour empêelier un
naufrage qui se ti'ouve à la colonne xxiv ixv). au verso, du i>a])\ -
ru.s. mais la fin de la eolonne xxil iXllli. si je lai l)ien comprise,
est si «d).sccne que je la crois indijrne de fi^nirer dans la présente
étude.
XXIir (XIV'j colonne. N est (|U un jietit t'rafrment.-
XXIV (XV*) ctdonne. Nous croyons que les li<iiies 1 à 4 m- se rat-
tachent pas à la formule des li<;nes ."> à 7. Les Haines 1 à 4 con-
tiennent des noms de dieux quon devait prononcer correctement.
Notons. |)armi ces noms. (|ui «ont écrits en démoti(iue et transcrits
en lettres greetiues. MaskHIi (.wA.ciie.V\i), Mankt'llô ûiiv.cue"«V\tol,
qui ressemble sin;j:ulicrement à Ihélireu S'rcîî. (|n'on trouve dans
le Livre des l'saunics et dont le .sens est bien (djscur. IViunki'it-
tnhaû, ^MOTKcuT.\iûA.i.> xiait |MMit-ctic. pour ^^ | ^>5te pn-
iiulcf-nti-bn:'
Aprèw cette petite !i>tc de ilicu.v vient, aux lij;ncs ."i à 7. une for-
mule, selon la(|Uellc on évite ini naufra;;e, si l'on invo(iue Adonaï
au-devant d'une tempête. Nous étudierons en détail cette formule
daiiH la deuxième section de la présente étinle.
XXV* (xvr) colonne. Ne <-outient (|uc quel(|ues sijiiies.
xxvr (xvM'j c(donnc. Aiiiiiiiii'. Sit/nmi. l'iliiiiii. etc. .siuit invo-
quén pour éloigner une tille de sa ilenieure et taii'c qii Clic aime
iMi liommc quelc4Mi<|ue. (^>ihdle lourde cliiite! l'une tormule où,
MiUH le nom d'.l»/'///«/V, TT*. T!'. In vieille divinité clialdécinie Inn.
«llinitrc ahsidu de la terre et des cieu\>, est inNoqin'c atiii de sau-
ver un navire en détrcsHc. on tnuilic sur une fumiuli' nii .\,iii<'in\
■ lit, 24.
' / loa olxM'n'lllioiui ili' Mai ,Mi i.i.ki, Hfrunt lU lim-aujr, viii, |i. l'ii
é, </(. Mai Mi ujim, Hti-U dt trnmur, viil. |t. I7M.
— 375 —
Sithaiù et congénères sont invoqués pour s'occuper (l'une atî'aire
d'amour, probablement assez équivoque.
On ne peut pas s'erapeclier de remarquer combien la formule
où Adonaï est invoqué est complètement différente de toutes celles
qui se trouvent dans le papyrus que nous venons d'analyser; une
seule divinité est ici en cause, il y est dit que son nom serait d'une
langue étrangère et les Dioscures seraient dans ce nom; les noms
des divinités sont ici, exceptionnellement, écrits en lettres grecques
dans le texte démotique; combien est différente cette formule de
celles où une série de dieux, choisis sans motifs avérés, sont in-
voqués pour une niaiserie quelconque, la fabrication d'une potion
fétide ayant pour but un résultat si obscène qu'on préférerait ne
pas le traduire; puis on rencontre une formule, ayant pour Init de
sauver un navire en détresse, un seul dieu y est invoqué, on n'a
qu'il prononcer son nom, on n'a qu'à s'identiiier avec lui, à proférer
la formule tout-puissante : «Anuk Adonai.» Pour se rendre compte
combien sont grandioses la conception, le but et la mise en scène
de cette formule, on n'a pas besoin de la comparer avec l'obscé-
nité ([ui la précède ou la niaiserie qui la suit.
xxvir (xviir) colonne. Relative à un rêve et s'occupe de l'amour
d'une femme pour un homme. Va-t-en une telle, fille d'un tel (ou
^d'iinc telle), vers la i)orte du lieu du coucher où se trouve un tel,
>>le fils d'une telle en lui.»
xxvilf (xix") colonne. La fin des lignes de cette (-olonne maïuiue.
Il s'agit de l'évocation et de l'interrogation d'une divinité, i)uis il
est question de la composition d'une préparation.
xxix° (xx°) colonne. Formule ayant pour but de pousser une
femme vers un homme.
xxx" (xxi") colonne. Notons que, dans cette colonne, il est (jues-
tion de paroles éthiopiennes. Dans ce papyrus on fait mention, à
diverses reprises, de langues étrangères; l'usage d'introduire dans
— 37<; —
(les textes éfryptii'iis des mots tiivs df lanjrues êtraiio;ôres. est
assez fréquent;' la Bible doniR- Mniuhre dexoni|»Ios île mots éjr\ ji-
tiens traiiserits en hébreu.-
xxxr — XXXV (xxir — XXVI*) eolonnes. (xxil) Il n'y a t|iK' linéi-
ques sifjnes. rxxiiil Le eoniniencenient des lio:nes manque. (XXivi
L'ne préparation, puis une évoeation ayant pour but l'interrotration
d'une divinité. Des colonnes Txxv) et (xxvii il non reste (pie quel-
«|ues sijfnes.
XXXVl' (XXVII") (•(ditniH'. Le cuninuMucinfiit des iijiiu's iiianiiue;
dans ce qui reste, on voit (|u'il s'aj^issait dune invocation. - (lîe-
inar(|Uons la répétition à la tin de la colonne, i
Ici tinit le texte écrit an verso du papyrus et. par snitc. c'est la
tin du papyrus.'
1. l'iEHHirT, Ije livre des morli, p. 504 loli. ri.xiv, I. .'>, (i); ci. .Masi-kh-', Un ijrnie épi*-
lotaif., p. 9. — On trouve dnii» lo papyrux (par l'xcmpln i, 17, oto.) ipu- le sorcior
ilfv.tit traiiRT DM voix, co (|iii fuit iioiikit aux itlliisions, aux paroU's iIo.h ilcviiis A:\\\»
Kialt, VIII, 19 et XXIX, 4. — Cf. prt^nente étiido, p. .H.'ifl (colonne viii du i>npyrii8).
2. Voyei (îiinFK, dailR le liulUtiit <fc la S'K-iété k-hfilhialf. île gfntimithif. m* série.
p. SOI »., et iv* w'rie. p. 145 ».
•1. Xoii» avoMN «npiMiiié que le texte éoril nu vermi du l'riiKineiit de l.undrru .-ie
trouvait avant relui du frufcnienl île l,eyde. Nous èe.irloiiH de eetle iiiiiilyfi' de» éerit>
■ur le iiapyniN .Imj de l,eyile, efe.
377 —
I? La formule pour empêcher un naufrage et le premier épisode du
livre de Jonas.
A) Etude xur la formule dv pn2n/rHs.
A la colonne xxiv (xv) du verso du papyrus contenant des notes
d'un sorcier, nous avons vn qu'il s'y trouve une formule pour em-
pêcher un nautVao-e. La voici : <-Ce nom, si tu l'invoques au-devant
»d'(une) tempête, elle sera sans naufrage, à cause des noms des
»a.iocHopoc qui fsontj dedans, afin qu'il sauve tu crieras : ,Anuk,
»*.2^coHevi', la formule (est d'une lang-uc) étrangère, iV donnera
»une grande force (et) il n'y aura pas de désastre. »-
Voici maintenant une étude analytique et justificative de cette
traduction de la formule. '
'yi—my ■piii ren «ce nom».
^^X^^h yj*^" «quand, si». Dans la Grammaire déinotique (§ 389.
cf. 191) M. Bkiujsch traduit : «ce nom, si tu le prononces»,
mais dans la Zeitschriff fur àgyptlscÂe Sprache (xx\l. p. 19)
«hast du die Gewohnlieit diesen Namen auszusprechen». Je
préfère la première traductiini.
1. Adonnî.
2. Leemans, Le pa.pnrH.1 de Leyde A, 11° 65, verso, roloiiiif xv, lis'iies f) :i 7. - La
fornmlo ne dit pas si l'orage est sur la mer, le fleuve, uu lae, un étans ou ailleurs,
mais l'emploi <le noms étrangers indiquerait l'origine étrangère de la formulo et, par
suite, qu'elle était, en tout cas, originairement employée sur la mer, peut-être, en-
suite, ailleurs.
3. Voyez, pour les mots analysés, ici et ailleurs, dniis la i)résente étude : Uiii.Krn,
Grammaire démotique, et Bm-uscn, ]llero;,h/plnsrh-,l>;,w>i>:rhe.', WorlerhucU.
•IH
MfalOIRKS, T. m.
— 37^ —
'ov^ fr-k-cr-f, ^^ô) M- =s.€, 3L10 (licercv. rr-f/" (voyez Bkuosch,
ijvammaire, % 335).
-0*i' v-h'-he(t)n. ctoh n «au-tU'vant di' : soytz. par ixt-niple. le
l)a.ssagt' du Koniaii île Si-tiia : au-devant de (-^lî'i Ttah-
neter-ka^ (voyez éditinu Kkvilluit, p. WiV).
Iiufî eoiiespoudiait. sij^ue jutur si<;iie. aux liiéii)<.rlyplies ^^J J -•'
La voile ^^ sert à dét» rmim r des mots ayant rapport à lair,
elle peut être aecunipa-iiiée des loniplénieuts pliom'tiiiues ou
être seule: dans ce dernier eas i-lle devirnt siisctptihle de
plusieurs K-ctures. Le si;ine h du pluriel doit être e\plii|né
eu supposant que les anciens L};yptiens considéraient ce
mot comme un pluriel (comme ténèlircs . en français, par
exeiuple . 11 serait loisible de supposer (piil y avait mie dif-
fcrcn«'e de sens selon les ditterentes lectures, iÇH //c/,'
\N*-»»p ;/./; nec^ -sufriare. j». ex. •^'^— ''V'^3f^l''^'»j6-'> «tu
souffleras sur (littêraleiiu'iit : (ti»-<s\ lui de ta lnuulie .' Ou
trouve aussi "^^ 2^.^ — .navijriier> et '^-^ I^s — y^ <^imu-
« T w I II I pj
toiiier» K-oyez I*IKi:iii:T. Vucahnlnirr, *2<i(), "l^W). CW ueeq,
neeû. ( hi a encore en copte \\\\ nclnila et ni\i. v.vîtoc
•uiuihuH ivoyez l'i;Vli(»N, /.<.r/i/iii}.
5^' ■<. 1^ fit, ^ |-lZJi fa, TUT, v>i\ov ventns parait
avoir sijîuifié un «coup de veut, t(Mirl)illoU' (voyez IMkkijkt,
Vocah., p. 724;.'' ij.^^ ^(U^^a,-""^^ ~ "'' ''"'' '""'""'
I. Cf. ll'vur (i.ijfiMiilagl-iur, II, fuse. 2, pi. 2ft, • ilil iirHjff».
'.'. Il fmKtrail riTotiiinllrf <|iio <rMillciini, tliiiin If |iii|i.vrii!<, lu xli^iic ilt' lu voilii ii
uni* atiirv foniii', il un |h-iiI m' ili-iiinnili'r ni t-fn Hl^rm-it ri'iin'-M'iilciit l'ri|iii\.'ili ni iplio-
DPltquv) en ili>m<>ili|iii' lin iimi lilir<i»{l)|il"l<|'"' _^ ] ^^ ' •
8, l'f. ' . .' ■ MiiilITIcH ilrn mirlni!»» (voyi-x pur rxiinplr : Uiiirwii,
Km.
ImrrtpHai* *i»' /', p. •"-; Umirll itr trnvnujr, XI).
4. Iti'Vt-n M (vill), 7; rf. Hm ■■■« ii, (Immmnirr, « •.'IMl.
b. Cf. pfMii: ,J 1 -r •miiinif ili' vir. (l'^pi, aill, \o.\cz Mm-
rnm; Utcmll Hm tnmmM, tiii, I{iM|; rf. n*n VB), (hiièit ii, 7.
— 379 —
\m tourbillon de vent» (Aiiastasi i, xviii, 5; voyez Thabas,
Voyage, p. 88 s.). Il est dit de Ramsès, qu'il s'empare de ses
ennemis «comme la flamme s'empai-e des herbes sèches
» (quand) lèvent Ç^l^^) l'active»; dans la niGme inscrip-
tion on trouve l'expression : «comme l'orage funeste 1^1
A I p f -,'1 -^ -<n Q \ ^ ^ I
"■y I V !mJ» !m^ ^ Inirlant sur (la) mer; ses vagues sont
»comme des montagnes» (Denha., m, 195. — Voyez GuiETSSE,
Stèle du grand tem])le d'Ipsamboul, Recueil de travaux,
vol. VIII— IX; cf. LefÉiîurpj, Rite.f, p. 91, et Pierret, Vocabu-
laire, p. G33). Voilà décrit un orage par le mot ta : complé-
tons la scène par une citation de l'évangile selon S' Marc
(iv, 37) où, en copte, le mot ohott est employé : « . . . y.ai
ytvstai /.aiÀa'j; avsjxo'j [JLsya/.rj», la version copte traduit ])ar :
s. . . oiroo À.OTniuj-f iWHoir ujoni . . . (v. 39) . . . cTTîzijrr^cs
xo) avs[J.(o xai sctts zr^ f)aKaoor,, -uoiza, 7:s'f',;j.(O30. Ivat sv.o-
ira^sv 0 avsij-or, %at sysvszo -^rjX'qYq jxsya/vT^; selon la version
copte : . . . ivqepèTiiTJMe>w>ï MitieHOTT otoo nc2s.evq mc^io.m.
2SLe ^ô^pCOW OTOO eCOM ÙpCOU OTTOO es.qilHH «22.6 ni«UOT
OTTOO evcujconi n2s.e OTs-niiy^ m2s.&.mh. Ainsi ^^^^-^-^^ '«■
^1 '^^ I ta correspondrait au copte thtt : ©hott, et «hiu|-\-
neHOTT» au «Xaù.7.'}/ av3[xo'j [jLsya/vYj», ce qui indiquerait pour
le mot l.))(T du ])apyrus le sens «un ouragan de vent», une
tempête. (Voyez les études sur ce mot dans Chabas, Voyage,
p. 88, 89, et de Max Muleer dans la Zeitschrift fiir àgypti-
sche Sprache, 188G, p. S(i et s.)
^'S^ e'/i m-en, HOTeuj u -^ noTeiyeu «sans»; voyez l'étude sur ce
mot par M. Kevillout dans Un jinème satyrique, p. 235 et s.
Cf. Stern, Koptisclie Grammatik, 4^.509.
^^iS—" — m.^^ hih\ fcisci ' iiaufnigium facere . ûi-sli naufi'agium»
— 3«U —
(voyez PEYlfuN, Lexiqiu-, p. 2S; if. BKr(.it;('H. Grammaire dé-
mutifjiw. ^ .")4, liU et ."îSM. et lexomple de ce mot au pa-
pyrus XXI (xil), 13; et". l'apyius de Paris'.
j-»,-^^,, ,7/je. <=> Â Jl^ ei'-teb, «TÛe = eeèt «.ib. i)n»pter» ( Pkvkon,
Lcxt'fjne. p. 33; Sl'EKN, K'tjttisclu' Urammatik. ^ ôôS).
|i^2 — 13 ue-ren-u, "k QA - «les iioiiis .
_î- < // -de. des>.
2k.ic>cuopoc «Diitscures . Ato^xo'JiJOt, ou tils de Jupitir. Nous di-
rons «luelques mots sur ce uoni un peu plus loin.
3 nt, cuti. eT. iirunoui rchitit' vovez SiKKN. Urammatik,
4; 4n(t,.
^•i^. eooTn. noovn »\îoy>v. «\^0Tn iiitii> . ( "est -à -dire va
eîiuse des lumis des 1 tiosciurs ([ui [sont] dans, idedans.) le
nom d'Adoiiaï».
i)tlX-i>;rl-*> iittii-j'-n(i. Ib {.idn «pour tjUc. atin i|Uc , t^ ^, utc;
(voyez l'étude de M. 1vKVII,Ia>i;t, Mrlamjes ilnrr/n'ulut/ii-, II,
p. "J^ • ' - 'f. l'ii jiuimf .intiri(jin', p. IHO et s.) }»\X~ ufi,
\ "tu. OT03S. ■ sauns esse, Itene valere».
^>^<^. ek,u-(imj. >^i «.< gft «x appeler, crier. invo(|Ucr (PlKU-
KKT, Vucnhidairc, p. 71)). — <j^^ 1c;;cic. iuvocare i l'i.VKoN,
Lt:.rii/ai; 211).
J^^iy) iiiiak,^ d ^«t^, <vMou -ejfit ; ef. liLs-syrien T^ ►-''T ^| „-
iin-kn. pliéuieien X^^, hébreu '::«. *:x. clialdéen k:k, HJK
et rnralie Ù. N'oyez les oi)servations dr Sciii.iH'i:!!. />/c i>li'i'>-
nizij<r/ic Sjjrnchi; 4} II. et (JliitKI', l'-tude sur le pronom de la
première personne du singulier en é^ryptien. lians la lu nu-
^ffifjjtiiliiifitfui; V, p. ll.'> et M.
^■xi')nAi Arlomiï. ""K. l'IuH juin nous éiudicmn^ ce nom.
I l.a Mil ilii iliTliliT «iKtic i'»l iiii |H-ii iiiiilili')', il iliiil tiini l'tii' ,r k cl non
— 381 —
2»^°? nesxa(u), -^ ffi. Le mot sxa (masc), comme verbe, signifie
«écrire», comme substantif «écrit, écriture et écrivain» (voyez
par exemple Gkoff, Canope, p. 49, cf. 46). On peut tra-
duire ne-sxafu) «les écritures», c'est-à-dire «ce qui est écrit».
Le pluriel semblerait indiquer qu'il s'agit des deux mots :
«Anuk Adonaï», d'oii la traduction «la formule».
'S^, uùoA «extra foras». Dans le décret de Canope il est dit (1. 8) :
EHXTFATErXAX 0 BASIAEYS, la version hiéroglyphique
traduit : i^^ a ï % ='i— - <=> p= ^^ « Sa majesté alla au
pays d'Asie». Le démotique porte (A) f^'>\zÇ^\Zior]z+yi—f
et (N) i--;. A?""li-f)*^i^ — «alla (le) roi aux contrées qui (sont)
en dehors (en pays étranger)». (Voyez Miller, Décret de
Canope, Journal des savants, avril 1883; Pieeret, Le décret
trilingue de Canope, p. 5; GrEOFF, Les deux versions démo-
tiques du décret de Canope, p. 6. Cf Revillout, Chrestoma-
thie, p. 130. Textes au Musée de Ghizeli, Salle N° 40.)
3''7« au-f-er-ar, (1 <=> Bi «il fera», ou au-f-er-ti, t]^^^^='A
(à d) «il donnera», c'est-à-dire «Adonaï donnera» (voyez
Brugsch, Grammaire démotique, §266, 288: Stern, Gram-
maire, § 381).
l. ua, article ind. fém. sing., ^, oir «une» (voyez Brugsch,
Grammaire, § l(i8).
<2y.)))<)6-^ M. Kevilloi't m'a jjroposé de corriger ici le texte et
de lire 2-^fS&-^ peht (nekht) «puissance, force», comme aux
colonnes IX, 1. 17, 21, et xxm (xiv), 1. 3; cf. colonne m, 17, 18.
<V, àa «grand».
Mei^y)^. Le texte parait être ici fautif : le sens exige ({u'on lise
au c(tmmencenu'nt une négation, ma—' cul est À an <;a|tpor-
ter», eu ducere».
— 382 —
^^''iiu^ afe. ^ — 5^ '^^i]'^ — ''''"'■ *^^' ■^talloiv. faillir. Otiv roii-
pable» (voyez Pikhket. Vvcubtitatre. p. S;! .
~/\q t-J 'X^>'- e poTH = € ioi-yn <iiitusi'. fla-,)iij<a-. .ilucere in»,
ett eooTM ^^ en e^oTn iiitrodiu'cre l voyez BrI'GSCH. Gram-
tnain- iJi'iiiutùjui , 4j 273, et l'EYKON, L<.riqu(\ p. 3(5. 37). Le
sens (le la phrase est : Adtniaï ne fera \>i\s dn mal. ou ne per-
mettra pas qu'il soit fair du mal: d'nù la traduction : il n'y
aura j)as de désastre .
La seèue t|ue eette iucaiiîatiuM suppiLsi' est liien belle : ()n est
eu pleine mer. «m voit poindre à riKiri/.un un nua^e, au luin la mer
saj^ite; e'est un orage (|iii s'élève, liientùt le eiel. l'air et l'eau se
Confondent dans le tourliillnu (|iii .>'appr<iflie: des va<iiies <;-rosses
comme des collines, comme des montagnes, se précipitent vers le
navire pour lentiloutiv. corps et hiens; c'est alors inie le sorcier
prononce, au-devant du cyclone, la t'iMinnlc tout puissante : Aiml;
Allouai.» Ainsi les esprits malfaisants des téiichrcs. à ra|i|)niche
de la Inniicre. ainsi la tempête s'arrête, recule; puis la mer se
calme, et le navire continin- lieureusenieiit sa course: alors les
lioiunies saisis d'une ^^rande crainte envers Adouaï, lui auraient
otl'ert des sacrifices. Voilà un |tetit talileau peint d'apiès les
croyaines d'il y a deux mille ans. Mais le sorcier ipii réilijjea cett»'
formule, où »*'e.st-il inspiré, sur i|Uellc autorité s'«st-il a|ipuyé jtour
représenter Adonaï comme le dieu puissant des tempêtes?
lij J'Ju'Ii .sur Ir jirnnior {Iplsmli' ihi lirrr dr .lontis.
A coté, ou, mî on le préfère, à la ^nilc du y:rand récit, conservé
pur In Hilde. ipii va depuis la création jusiiu'à la prise de .léntsa-
Icm par Icm ( 'InildéetiH (.'iKH avant l'ère ilnéticnui- , il \ a un
iHimlire d'écrits ipion iiidi<|in- d'une façon <;cnéralc par le nom
— 383 —
des propliètes (0"nns C"S'r3), après Esaïe, Jérémie et Ézécliiel qui
sont ce qu'on est convenu de nommer le^s douze petits prophètes;
parmi ces derniers se trouve un curieux i)etit écrit qu'on désigne
par le nom du personnage qui y joue le rôle principal : «Jonas>'.
La narration conservée par ce petit «pamplilet», on est presque
tenté de dire «brochure», se divise en deux épisodes, lesquels
peuvent être divisés, chacun, en deux incidents, chaque incident
occupe un chapitre dans le texte hébreu actuel.
L'aventure racontée dans le premier chapitre est des plus cu-
rieuses : aux versets 1 et 2 il est dit que Jouas aurait été com-
mandé par m,T d'aller à Ninive et de propliétiser contre cette ville.
Comment faut-il lire le nom divin écrit n'H"? Nous croyons que
nous devons le lire ici Adondi. Adoptons provisoirement cette lec-
ture et essayons de la justifier dans une étude où nous aurons oc-
casion de résumer, un peu plus loin, l'histoire de ce nom divin.
Jouas (v. 3) s'enfuit à Jatt'a, trouve un navire allant à Tarshish
(Espagne) et s'embarque. Adonaï (v. 4) suscite une tempête et l'on
croyait que le navire allait ])érir. Alors (v. 5) «les matelots crai-
gnirent, ils crièrent chacun à son dieu», la cargaison est jetée à la
mer, Jouas se serait retiré dans l'intérieur du navire, (v. 6) le pilote
se serait ap])roché de lui et lui aurait dit : «qu'as tu, dormeur, lève-
»toi, invoque ton dieu : n2S3 sb ^^h DTlSsn n'^rîm'' ''Sis, peut-être
y>les dieux se manifesteront (ï) à nous et nous ne périrons pas.» Le
sens en est clair, mais un mot a besoin de quelque commentaire,
il se trouve dans la phrase citée en hébreu : cnSxn nw'irn"' est bien
difficile, la version alexandrine traduit le passage par : «oxo):
oiaa(OjYj 0 Hsor y^jx^ç, xai ou [xyj aTToXcoiJLsOa. » LaVulgate dit : < si
forte recogitet Deus de nobis, et non pereamus». S' Jkkôme aurait
reconnu dans la raciiu' nri". ou plutôt dans son dérivé, le sens de
«réfléchir, pensci-» et pour lui V/iithpacl, ntt^srnn, aurait été l'équi-
valent du knl de "irî penser, se souvenir- avec la nuance de se
— ;îx4 —
Souvenir de qiiolciiruii pour lui tain- tlii l>ioii. iniis K- sauvor d'un
péril. Les lexicograpiies modernes ont recuiiiiu dans la racine nr"
le sens être lisse, poli, luire (se dit des eorps ^rasi :' ce sens con-
viendrait au.\ pa.ssaj;es Jéréniie v. 28. Cantique v. 14 et Kzéeliiel
X.wil, lit.' Si l'on admet le sens de luire au verbe n*>r>. il y a
une manière de traduire le passa<!;e du livic de .Innas (pii nie sé-
duit beaucoup, au knl rir> sijjnitierait donc hiiic . au jiii'i - faire
luire, au hithjnn'l. (|ui sert à rendre le sens retiéeln du pii'l. se
pré>enter soi-même dans l'action (|u"exprime la racine," alors rrym
siji^^nifierait «.se montrer luisant >. d'où ■^.se manifester .' Alors on
peut trailuire : ET'rsr! nryn" les dieux se manifesteront* lou «le
dieu se manifestera . Xoiis verrons liientot un passa}ic (|ui semble
venir à l'appui de la traduction (|iic nous venons ilc pro|»oser.
lîevenons au livie de .louas; au verset 7 on lir (|u"on jetait le
sort pour savoir à (|ui inconiliait la faute jniur lai|Uclle avait été
«Useitée la tempête, et le sort tonilia sur .lonas. ( "est une pi-tite
«cène curieii.se dont on trouve des analo/^ics ailleurs, mais i|ui. sauf
comme un éclio des croyances à la nia^^je de ces temps-là. n'entre
pa.s dans le cadre de cette étude. Les versets S et !• sont liieli l'iu-
rompu> dans le texte hébreu actuel, retenons seulement qu'on aurait
quentiouné .louas sur .sa mission et d'où il venait: sa réponse, sauf
la tin \'i). manque;'' on voit qu'il aurait dit qu'il était llélinii ci (juc
Hoii dieu était .\d(Uiaï. A noter : là. où on lit au ver.>et !• : 'i;» *"ll>'
«je suis un llclireu-. la version alexandrinc porte X'/ji.'j;, K'jf('.ou
I \'My<'/., imr i'X<-lll|i|i-, (in«i;iiii«. llumUt'irtrrliueh, nil lliol rCT, ''li'
•.', -nflfr. rli. ■ Imiiir, w\tW\\ riiiiniitiifi* tlir iiil. '!'«rK. t'niil. V. U.. itiiiin'-!! N'en-
MA*. À H*é*me ami Kn^Uth l^Krif^itt, |i. 612,
.1 \'ityit, par i<xt?iii|ili>, |'ni.iiiwKHii, Urammnirr, |t IHtH., l'i'J, l'tc.
4, i'f. Il' ll«Miiiili(|iir q^y 0 /!) """'' lOTwnçi • «• lluillifi'Hlur • illl |i»|i)'rilii.
5. Voymi Ib>MH>, |)|i< (' |H>«iti Ir« lliirlii-» .loiin. \Hm In y.fiifhiifl f>i>- tlir
!
— 385 —
et[jLt iY^"i ^i' aurait lu, ou peut-être y avait-il dans leur niaimscrit :
''SJS 'ils nsy «je suis un serviteur d'Adouaï».'
Les versets 10 et 11 sont dans un état déplorable à cause des
retouches et interpolations, on reconnaît que les hommes auraient
eu peur et auraient demandé à Jonas ce qu'il fallait pour que la
mer se calme. -
Au verset 12 Jonas leur aurait dit de le jeter à la mer. Selon
le verset 13 on aurait essayé de g-agner la terre ferme.
Le verset 14 est important pour la question qui nous occupe.
«Ils invoquèrent Adonaï, ils dirent '^4w?w Adona'i , que nous ne
«périssions pas à cause de cet homme,'' ne mets pas sur nous de
»san<'- innocent, car tu es Adonaï, comme tu veux, tu fais.» Notons
que l'expression niT n^X ne se trouve pas ailleurs en hébreu;' on
est surpris par l'étrange aftirmation des matelots d'après laquelle
Jouas serait innocent et sur laquelle nous aurons occasion de re-
venir.
Au verset Ib on lit que Jonas fut jeté à la mer et la tempête
cessa. D'après le verset IG les hommes auraient craint d'une
o-rande crainte Adonaï et lui auraient sacrifié des sacrifices et lui
auraient voué des vœux. Voilà Adonaï bien reconnu un dieu, si
non le dieu des matelots.
Au deuxième chapitre du livre de Jonas est raconté, comment
Adonaï aurait déterminé un poisson à sauver Jonas et à le jeter
sur la terre sèche.
Ici finit l'épisode qui nous occupe.
1. Pour une étude comparative entre la version grccciue et le texte hébreu voyez
Voi.i.Kiis dans hl ZcUschrift fur die altleatanienlliche Wisseiuckaft, 18.S4: cf. Bohmi:, Zcit-
aclii-ifl. filr die alUe.ilam,enlliche Wissemchaft, 1887, p. 2.'J9.
2. Voyez BoHME, Zeituchrifi fiir die aUtestamenllirhe WissenschaJÏ, 1387, p. 231 et s.
.S. Le texte hébreu porte : mn ©"Kn a'SJ:; — cf. BCmiiiK, Zei/schrifl _plr die ttlllextn-
mentliche Wk.ien.ir.hafi, 1887, p. 231 ».
4. L'exemple iv, 2, du livre de Jonas, serait d'après i, 14. Voyez les ob.serva-
tions de BiimtK, ZeiUc.hri.fl fiir die altl,e.ilamenUich<- WiLiennehaf/ . 1887, p. 2(!l) et n.
MÉMOIRES, T. 111.
— 386
C) Etude comparative.
Faisons inaiiitciiaiit une petite étude eoniparative entre la for-
mule (lu papyrus, le premier épisode du livre de Jonas et d'autres
légendes analogues.
Selon le premier eliapitre du livre de Jonas. ini navire se trou-
vait dans une tempête et les matelots eriaient eliaeun à son dieu,
puis on aurait invocjué Adonaï [et la tempête cessaj: et. .selon une
formule eonservée parmi les notes d'un soreier. si l'on invoque
Adona'i au-devant d'une temiiête, il n'y aura jias de naufrage, ;\
eause des Hioseures qui .sont sous .sa puissance.
Dans un épisode, lors de le-xpédition des Argonautes, selon l)io
dore de .Sieile :' <lls furent assaillis d'une vi(dente tempête: et.
>eomme les printi|)aux désespéraient de leur salut. ()r|iliée. le
>seul dfs navigateurs qui fut initié dans les mystères, fit. j)our
M-tmjurer l'orage, des vieux aux dieux de Samotliraee. Aussitôt
>le vent ecssa : deux étoiles tomliêreiit >nr 1rs têtes (K-s I linsciirts
au grand étonnemcnt tle tout le monde, et on .si- crut à l'aljri des
dangers par l'inti-rvi-ntion d'une pmvidenee divine. I )e là vii-nt
>la routunie traditionnelle des marins d'invuimcr au milieu des
tempêtes U> dieux de Samotliraee. et d'attriliiier à la présenee
des hioseures l'apparition îles astres. ■
Cet épisode doit êtn- r»'tenu: les eroyanees <lnnt il est 1 êelio se
rattaehent fi tel les qu'on trouve, d'un eotê. au |Mi'mier eliapitre du
livre lie .Iona«. et de l'autre à eelles résultant de la formule ou
papyrus.
Let* hionenren étaient identitiés avee les ( aliires. ils étaient
eonnidérés comme des protecteurs des navires dans les tempêtes
I IHttJpr* d» StcUm, iv, | 48; rf. | 4H <'l l'iil<>, //•''. nnl , il, a7.
3. Wuwnm (trailurllun), /«.«fcrr •/<• suUr, \,. mi ».; cf. \, ;tio.
— 387 —
(voy.Euripide/OpéaxTjÇ, 1653,et'EXévYj 16(33). Selon les croyances
de ces temps-là les Dioscures annonçaient la fin des tempêtes en
se manifestant par, on sons la forme de flammes brillantes — le
feu Saint Elme de nos jours — à l'extrémité des mâts des navires.
Les Cabires, avec lesquels les Dioscures furent identifiés, furent
très vénérés dans les îles et leurs statues furent placées dans le
port de Saraothrace. Ils présidaient aux vents et furent les dieux
favoris des matelots.'
On peut se fig-urer les marins, dans le récit du livre de Jouas,
invoquant, comme, selon Diodore de Sicile, c'était leur coutume,
les dieux de Samothrace, mais sans succès; l'appelons-nous, selon
la traduction d'un ])assage du livre de Jouas, que nous avons pro-
])osée, que le jjilote aurait dit : « peut-être les dieux se manifeste-
»ront à nous et nous ne périrons pas», qu'on serait tenté de l'in-
terpréter : les Dioscures se manifesteront comme des étoiles ou
flammes brillantes au bout des mâts, et la tempête cessera.
Rapprochons de ces scènes la formule du papyrus : rappelons
que d'un côté le dieu de Jouas est Adonaï, et de l'autre, selon la
formule du papyrus, que les Dioscures sont sous la puissance
d' Adonaï; et enfin le fait curieux qu'en réalité le nom divin, mrr,
essentiellement un dieu de feu, serait, ainsi que nous aurons oc-
casion de le voir, en quelque sorte dans le nom «Adonaï». Il se-
rait loisible de sup))oser qu'après avoir prononcé la formule tout-
puissante «Anuk Adonaï», on s'attendait à voir les Dioscures se
manifester ])ar, ou sous la forme des astres ou des flammes bril-
lantes, tel qu'il est décrit dans la narration de Diodore de Sicile et,
probablement, (ju'on doit interpréter les ])arolcs du pilote dans le
passao-e ))récité du livre de Jouas.
1. Voyez AntiiuiN, A O/ansIrat Dii-tinnnn/, p. 270 s*., 314 ot 44!) ; et'. Lkxdumam, /.p
rigims de l'hidoire, t. i, p. H9— 100.
■19*
— 388 —
Nous avons vu. au versi-t 14 du pivniicr cliaiiitic du livre de Jo-
uas, comnuMit ou invoquait 'Adouaï». Notons l'expression n".Tn:K,
e'est-à dire "TK r;s. et l'expression *A>ittk Adunaf* du papyrus.
8i l'on peut voir dan.s ~:x le elialdéeu njs <nioi>, mn* n:s= -""S ris
sifîuitieraif <-je suis Adonaï». Dans la tornnile ilu papyrus que le
premier mot soit ou l»ien sémiti(iue ou bien éjryptien. le sens se-
rait : <Je suis Adonaï' . dans ees deux eas la t'oiuiule. et dans le
livre de .louas et dans le |)apyrus. aurait la uiènie sijii;nitiiation.
Selon les évanjriles Jésus et ses diseiples auraient été dans une
barque quand une tempête s'était élevée et on eroyait (lUnii allait
périr. Jésus dormait, on l'aurait réveillé, et sétant levé il parla
avee autorité aux vents et à la mer et il se lit un ^rand calnu'.'
l»ap|)idnns-nous (|ne les raliliiiis préteuilaient (|nc le Clirist n a-
vait o|iéré ses miracles (|Ue pane (|u"il avait trouvé la vraie lee-
>ture du nom tétra;:ranime et ils défendaient, sous les jteines les
plus .sévères, d'essayer de I imiter . Alors on aurait supposé (|iu'
Jésus aurait employé, itour câliner la tempête, en le proMoiiçant
avee sa vraie prnnonciation. le nom divin r'r' (pie nous lisons et
ilans le livre de Jonas et dans la formule du papyrus .\donaï».
Ainsi (pie nous l'avons vu, aux versets 11 et Hi, Adonaï est re-
connu un dieu, si non le dieu, des matelots, et il en est de même
dans la formule pniir apaiser une tempête, qui se trouve au pa-
pyrus.
Au deuxième chapitre du Hmc de Jimas on raïunlc cumiuent
Jonns fut sauvé par un |ioisson.
hans un fra^^mcnt duM livres dits licrmétii|nes, ou d'ilcrinès
' ^ " 'T • - (rf If piiitMiKi' juvrilr (liiiin lu |irt'Ki'llli< ('llnii-, |i. :I710;
ri ni, 41: l.ur VIII, 'i'i '.'A, i-t Irn iilmonuliiinii <li' Kkiimr,
y. I- \i\..r....i,.,i}. iKKK, p. a.'T.
'"', p. lit», Il Cf. Oaiuax, llrr tliitirmam»
.l'i , , '< ''iiii' iiiiriiit itiiNhl iiiKpiri' l'iiiitriir il<' In lor-
uiiiIp iIii |Mpxr>i-
I
— 389 —
Trisniégi.stc, il est dit que le dauphin ... ayant pitié de ceux qui
«tombent dans la mer, les portera à terre s'ils vivent encore, et
«s'abstiendra de les manger s'ils sont morts. ..»' Citons encore,
comme exemple de cette croyance dans rantiquité, une légende
ra])portée par Hérodote, selon laquelle Arion se trouvant sur un
vaisseau «les Corinthiens tramèrent sa perte, et résolurent de le
»jeter à la mer pour s'emparer de ses richesses . . .», il «se para
»de ses plus riches habits, prit sa cithare, monta sur le tillac, et
»exécuta l'air Orthieu, et dès qu'il l'eut fini il se jeta à la nier
»avec ses habits et dans l'état où il se trouvait, l'endant que le
» vaisseau partait pour Corinthe, un dauphin reçut, à ce qu'on dit,
» Arion sur son dos et le porta à Ténare, où ayant mis pied à
» terre, il s'en alla à Corinthe, vêtu comme il était, et y raconta
»son aventure . . . On voit à Ténare une petite statue de bronze
»qui représente un homme sur un dauphin : c'est une offrande
»d' Arion.»"
Note sur la composition du livre de Jonas.
Lors(iu'on examine de près la composition du livre de Jonas,
on arrive à un résultat des plus curieux à l'égard de l'invocation
à Adonaï et de la formule analogue du papyrus.
Selon la criti(]ue moderne, lorsque les légendes et traditions
d'un peuple ])assèrcnt de l'état oral à celui d'écrit, ce n'est pas
dans une rédaction uni(]ue, mais en diverses rédactions, indéjjen-
dantes les unes des autres, où chaque rédacteur racontait la légende
à sa manière; ))lns tard, les diverses versions tendirent à se rén-
1. JlÉNAitu, Hermès Trismégiite, J). 191.
■2. Hérodote, i, .\.\iii et s. D'après Buciion, Choix des historiens yrccs-, p. 6 et s. (T.
Wrlijiausen, Skizzen imd Vorarheilen, v, p. 213. — Voyez les observations fie M. le
l'rof. SicKKNiiniiOKii dans le Bulletin de l'Institut ér/yptien, 1893, p. 280 et s., rclativos
.•mx nmisouins; — cf. I'i.ink, Hi.it. nnt., ix, 9.
— 300 —
iiir. lin ciiiiiplétait iino versidii piir îles vaiiaiitfs tirées cruiie autio,
ou mieux, des autres; on était peu soucieux des ineoliéienoes et
même des eontradietions qui pouvaient résulter d'une juxtaposi-
tion de textes de diverses versions dans une même narration: mais
de ce tait il ressort un avantaj^e pour les critiques, car par les
incohérences on peut recounaitre les différents matériaux dont on
s'est servi dans la ctmipilatitm et mcnu'. (juelquct'ois, reconstituer
les récits antérieurs.' Ces rcj^les ont été appli(iuées aux premiers
livres de la Hilde et on a reconnu (piils contiennent îles extraits de
documents antérieurs; réceninient on a appliqué ces mêmes règles
de critique au livre de .louas et, croyons-nous, avec raison, on a
n-cunnu qu'il est une rompilation. ou coiitient un récit fondamental
qui aurait été complété par des variantes qui s'accorilent assez
mal aver le contexte. ■ Ainsi que nous l'avons vu, le livre de .lo-
uas se divise en deux épi.siiiles. Nous avons étudié le premier:'
selon le second. .Innas serait allé à Niiiivr, aiiiait picilit la ruine
de la ville: les lialiitauts crurent, se repentirent et ces>èrcnt leurs
mérliani-ctés, espérant être pardonnes; et. en effet, Kloliini lou les
Kloliinii leur panlonnèrent et la ville t'ut épar;;uée. an «^rand elia-
i:v\u de .louas, à ranse de sa propliéfie i|ui ne s'est pas réalisée;
mais, par un petit incident, il est fait entendre, counne un écho de
lu croyance de l'ancienne époque patriarcale : l-'d est ju.stc envers
>leH honnnes, i|Uoiquc sa ju.sticc suit entourée de mystère. ' .Vu
cours de la narration on relève des incohérences assez jjravcs, par
exemple, .lomis aurait prédit la ruine de Ninive et la ville fut
épHrifuéc, .louas le savait bien; puis il est dit, sclou le texte
i. Viiyi'/. |Mr «<xriiiiili' Kkxak, IIUMi* ./« /«riiii/x li'Jtmi'l; cf. nui iiollrc mir M.
Ukmau, Itulluin il» riiuliiol 'iiyplint. IHU.1, |i. .'t:> N.
• I'.. NUI Ihi |Mi«iliiill lion Itlirlii'ii .liiiin, iliiiix lu /,'i>;-hril> filr ilif iitltrtfit-
IHM7, |i ÏSi — «84.
■ liHin, p. !»Hi» ».
4. Vnyni Un«», IIMeir* 4h j)r)ii>l» it'InmK, i, |i 171.
— 391 —
actuel, Jouas sortit de la ville, se fit une cabane pour y rester à
l'ombre jusqu'à ce qu'il ait vu ce qui arriverait à la ville, cepen-
dant il savait que rien n'allait arriver à la ville, il l'avait re-
connu et s'en serait plaint; puis il est raconté qu'une vig-ne poussa
pour lui ombrag-er la tcte, que la vig-ne mourut et que Jouas s'en
affligea beaucoup. Un moment de réflexion et on se demanderait
daboid, pourquoi il aurait eu besoin d'une vigne quand il avait
sa cabane, puis, quand la vigne fut morte, pourquoi il n'est pas
entré dans sa cabane, au lieu de rester au soleil. Ces incobérences
doivent donc être expliquées en reconnaissant que le texte actuel
est composé, ou est formé de récits combinés ou d'un récit com-
plété par un autre.' Quant à la narration du premier cliapitre, oii
est racontée la fuite de Jouas, que nous avons déjà analysée, il se
trouve un fait étrange. Selon le récit actuel, Jouas aurait été re-
connu coujjable, d'abord, par sa désobéissance, 2" il est reconnu
coupable par Adonaï, qui aurait suscité la tempête, 3° il est re-
connu coupable par le sort, et les matelots le savent, 4" par sa
propre déclaration (aux matelots, verset 10, texte actuel), 5° en-
core par sa propre déclaration (v. 12). Le voilà cinq fois reconnu
coupable et au verset 14 les matelots disent à Adonaï que Jouas
est innocent.- Assurcnient ce verset n'ap])artient pas au récit fon-
damental, mais a dû être extrait textuellement d'une autre ver-
sion de la légende de Jouas et a été inséré dans le texte pour le
1. Voyez BciiuiE, Zeitachrifl fur die alUestamentliche Wùsenschafl, 1887, p. 246 à 25-.'.
2. Selon le te.xte licbreu S'p: ET ir'ry inn hK\ la version grecque traduit : zaï .ir^
oùjî vi' r,[i«î ai[x« Sizaiov, et S' JékAmk «... et ne (les super nos sanguinem innocen-
tem», ce qui paraît bien être le sens du texte iiébreu. Mais on est presque tenté,
par moment, de donner au S'pj la signification de l'assyrien nakû (voyez StiiiiAiiKit,
K. A. T., 512, 573), — cf. vhlZ (a'rhfl ./onan i, 5) et l'assyrien malahu, — '73'n (■/<-
naa ii, 5) «nach Oppeut vom sumerisclien he Ilaus und kal gross, in den assyrischen
Inscln'iften hekallu = donin» magnay (Ue.senius' Jlebr. Worterhuch, p. 463 et 211), et
comprendre le pa.ssage < ne nous tient pas r(spon>al)le pour ce sacrifice linuiaiii».
— y92 —
coniplêter.' En crtVt. (|uaii(l ou rxainiiu' la iianatidii fonsrrv et- au
premier cliapitio du livre de Jouas, il seuilderait l)ien ({u'il faut
reeiuuiaitre qu'elle est toruiée d'un réeit foudauieutal, pui.s quelle
aurait été ('(iniplétée par une autre version de la lé>!:eude." mais ou
peut ditterer sur ee (jui appartient au récit t'oiuhunental et sur ee
qui y aurait été ajouté. Le eoninn-nceuient du récit (pti a servi à
compléter l'écrit fundauiciital. n'a pas été conservé dans le Texte
actuel, un <leuieure indécis sur la (juestion de .savoir si Ion ne
doit pas attribuer au réeit cuniplémcntaire les mentions (v. .'i) que
.louas paya sun passajîe et descemiit ilans le (uavirei; en tout cas,
il semblerait bien que c'était selon le récit complémentaire ([uau
milieu de l'nra^rc (v.'to) «les matelots l'crSan) craignirent et
• crièrent chacun à son dieu>. puis (v. ôc) » Jouas était descendu
>à l'intérieur tlu navire ini'ECtj. s'était couché et s'était endormi-.
Le verset li. en entier, appartient au récit complémentaire. Le
pilote (^irn s**! se .serait aiiproclié de Jniius et lui aurait dit d'in-
vo(juer son dieu et )»eut-ctre les dieux se nianitesieraient à nous
et nous ne péririons pas. Le verset 14 appartient, aussi, en entier
à la version complénu-ntaire.' on y aurait invnqué .Vdouaï, l'U lui
aurait denuuidé de ne pas périr à cause de .louas qui. selon eux.
c-<t innocent,' on reciuinait ipi .Vdimiiï t'ait ce i|U il vent.
I. VliyCX UilHUa, ZeiUmr,,- ,,•: .lir .,• ■r,„n,r„i,„nr il,. .r „„„.,(, l.-.«i. |l. J.ll !.. .. I. J,4l
•.'. Viiyn ItoiiHK, XeUfhrl/t /llr ilir alUettammillirhf »'l»ÊfiiMrh(i/f, I8H7, p. SR7 ». (l'I'.
M», lieiUfhrtfî fllr <Ur nlHftliimimtlIrhi^ H'h'fntrhn/), 1MN7, |i. ;!ïti il k.
M I
■rhrift /llr ,tir „ltlrjilumr„iU.hr Wi„r,„rh,lfl, IHH7, |l. tt.M I t'If.
. , :' r ri'traiitC' nrOnimlimi ilcn iiiiiIcIiiIm i|Ui' .lininii est iiiiioronlV
l'itr innnii-nl un <■»( li-iili' ilc «< (li'iiinnilpr, *i, ncliiii li* nVit roni|ilciiii'iilniri , .Inim*
ni* rn. i!' |.i' ili'vaiil AiloiinY |Miur un» oniiri' nnln> i|ni< (■<*lli' ijn'nn (ronvr ilitnn In
twi : on M< mpiH'lli- nininiiMil, m'Ion li* il^<'iilni;nii, Im l'iifniitii limMil
|Hii j ' iiili-« ili' liMir* wTi'iii (\»yîft Kralt xt, M, un prut iiiinpi,'<>nncr, ilnnii
ro raa, i|uii Jiinii» fuyait k rn»—' i!i> Ih roli'-n' il'Ailonnir, nntU |Hinr une l'nnii' onni-
— 393 —
Il est probable que la tin du verset 15 est analog-ue à ce qui
se trouvait dans le document complémentaire (si elle n'en est pas
un extrait); ici on lit que la mer se calma. — Au verset 16 il est
dit que les hommes (D^'iTisn) craignirent Adonaï d'une grande
crainte et ils lui sacritièrent des sacrifices et lui vouèrent des
vœux.' On aurait dû formuler des vœux avant ou durant un dan-
ger, non pas après; mais c'est bien après qu'un danger était passé
qu'on faisait des sacrifices. On peut supposer que ce verset aurait
été remanié par un rédacteur du texte actuel; les mots n'~n3 TTl'l
auraient appartenu au verset .5, où l'on aurait dit que les matelots
crièrent chacun à son dieu et vouèrent des vœux.''
Ainsi on peut supposer que, selon le récit complémentaire, la
tempête cessa à cause de Tinvocation d'Adonaï.
mise par un de ses aïeux; alors les matelots .auraient pu bien dire que Jonas était in-
nocent. — Voyez BiJHME, Zeilschrifl fur die alUestamenlUche Wissen-ichoft, 1887, p. 24.S et s.
1. On pourrait songer à interpréter D'na: IITI par «ils accomplirent des Vd'ux
qu'ils avaient voués». Cf. Jmias ir, 10. — Voyez Scuroder, Die iMinizische Sprache,
p. 260 etc., la formule ... m: ï?i< ]^rbvzb psSi "^l'ajs nrh ron'r (cf. C /. s. fasc. m).
— Cf. le passage iirécité de Diodore de Sicile, présente étude, p. 38G.
2. Note sur le deuxième chapitre du livre de Jonas. On reconnaît bien que le
deuxième chapitre est également une compihition ; suivant le texte actuel, .lonas
aurait été avalé par un poisson et, tandis qu'il était dans le ventre du jjoisson, il
aurait prononcé une petite oraison, puis le poisson l'aurait rejeté sur la terre sèche.
Au premier coup d'œil on reconnaît que l'oraison prononcée par Jonas n'est pas en
accord avec la situation; c'est une louange pour avoir été sauvé, non pas une sup-
plication pour être sauvé; on rencontre d'ailleurs nombre de passages de ce petit
morceau dans la Bible (voyez Vigourou.k, Manuel hiUiqne, t. ii, p. 641, n. 2). (Notons
v. 8 : « ma prière est entrée a. toi », selon Origène les astres «^ préfèrent eux-mêmes
»que nous nous en remettions à Dieu auquel ils portent nos prières, plutôt que de
• nous adresser à eux», d'après Revillout, Revue hpjplologiqwe, i, p. 16.'», n.) — Il est
évident que le petit hymne, au 2' clia))itre du livre de Jonas, devait venir après le
sauvetage et ((u'il faudrait réunir les versets 1 et 11. On peut supposer que, selon
une version de la légende, .Jonas aurait été jeté à la mer, mais il aurait été sauvé
comme, dit-on, le fut Arion (nous avons vu la narration d'après Hérodote), puis on
aurait ajouté le petit hymne de louange; l'auteur se serait inspiré de petites phrases,
très connues, surtout comme on eu employait dans les ps.aumes. On peut supposer
aussi que l'expression 'nyilP SlKtt' JESO «du ventre ilu sclienl Ci) }W supplie- aurait
MÈMOHiKB, ï. m. 50
— 394 —
Voilà jiKiir la fonipositiuir. tjuaut à la liatc tk- la léjreiule de
Jouas.' ici toute base sérieuse niaiique. Assurément des lég^eudes
sur «les prophètes peuvent bien avoir été très anciennes, et avoir
été gardées lonfîteuips ])ar la tradition populaire, de même quelles
peuvent être éeloses à des époques assez modernes: pour quel-
ques-unes, si le fond, néanmoins, en restait le même, les détails
avaient dû varier très profondément; j»uis les diverses versions
d'une léfrende doivent avoir été souvent combinées. Faut-il su])-
poser, comme base du livre de Jonas, un recueil, ou des recueils,
des faits et des gestes des prophètes? Kicn iiatitorise formelle-
ment, ni ne défend cette hypi'thèse; ce t|ui parait assez certain,
c'est que le texte actuel du livre de Jouas est formé d'extraits de
divers documents. Le premier cliapitri- senilile liien être t'uniié
d'un doi'ument fondamental ijuon aurait complété par une autre
version de la légende sur Jonas. Le document fondamental serait.
croit-on, du (inatrième ou troisième (i\ peine du deiixiènie) siècle
avant l'ère chrétienne: la version employée pour coin|dêter la nar-
ration du premier chapitre serait, d'après certaines indications,
encore jdus moderne: en ces temps-là on écrivait rrr;". iiiai> on le
lisait Ailoiim.-'
Ici nous arrivons an résultat: la foiiimle ijiii .se trouve dans les
■OH'né lu rôtlactt'iir » Kii|i|HiKfr i|iil' .lnniin iiviiit cti< uvnlù pur lu |>ois«on et .'iiiraii
fuit cv (linciiuni i-(Biit <lnii!i Mtii vciilri', rv i|iii iiiirHit ntiu'iii- l'i iiirttn> (Tt liyiiiiii' iiv.'iiil
le wiivt'tnffi'. t>n «iiniit iliinc i«Ii/ti- le l«'Xl«' hii vrrin'l I ii lin- yVsS ri iijiniti" le
vcrwl ï cil «nlkr; [H'iitùlro iriOim' or viTm-t m- tniiivnit il Hprt'n If vcim'I 11 (ri
avant rbyiiini'yi, mi l'ntiriill ili''|ilnri' et iiii iiiirnll iijiiiili' K-k iikiIk r:rt *7Qa. Kn loiil
raa, <-<■ i|iii Miulili' liifii ii|i|iiiyur ccit» liy|H(ilii'-iH.<, c'eut la ruriiic y^)i7^, érriit' iinx
V«T»vt» I i-t II n. (V«yi'« lUiim», ZelUchr^/l fUr die nlUftomrnllUht WiBtmthnfl, 1H«7,
p, «r, 1 . .Il , I ,. ■•7 1 aM."i, «•((•.)
I Mnnurl MW/ar, t. il, p. O'M ». - \U>HHK, 'MUrhr^t /llr lUr
aUl" '•■ l")*?, p. VM. Nm.iiiiKii, '/.eUthrifi fUr ilir nlllntlamrnt-
UtI,' Ukxaii, llUloirt ,tu itruple •Clêrni'l, I. m, p. Ml il n.
_ » 'I un>< i/(M nUt Trtlnmrnt. p. 447 l't ».
t. iK^Hiia, iCaUt^rifl fUr Un aUUAlammtU, hr \\',étrnx-hnO. IXI^T, p. VIM.
— 395 —
notes (Vun sorcier et selon laquelle, si l'on invoque Adonaï, il n'y
aura pas de naufrage, présente de très grandes analogies, si non
une identité absolue, avec une version de la légende sur Jonas
qui aurait été employée pour compléter l'écrit fondamental du pre-
mier chapitre du livre de Jonas, selon laquelle aurait calmé la
tempête eu invoquant Adonaï; la formule du papyrus serait, pour
ainsi dii'c, comme un écho de la scène décrite dans ce chapitre.
III" Étude sur les noms divins d'origine sémitique employés dans
le papyrus contenant les notes d'un sorcier/
Le mot le plus généralement employé chez les Sémites pour
désigner la divinité est exprimé en hébreu par bs qu'on peut tra-
duire par «dieu»; le pluriel en est D"''?X. L'origine et l'étymologie
de ce nom sont tout-à-fait douteuses; on le trouve emjjloyé dès des
époques bien anciennes, c'est l'assyrien *^ Un., il est transcrit en
égyptien par n "^^^ dl (ûr) ou \\ y\ dal (dar), et, comme un
écho d'un passé lointain, on le retrouve dans l'arabe aI^ (-OJl) de
nos jours.'
1. A part, bien ciitiMidii, des divinités (''g-yptieiinos qui pcuvL'iit l)i('n avoir iHô
d'oi'ifjinc asiaticpie.
•1. Voyez, par exemple, Delitzscii, Wo lai/ das Parodies? p. 161 s. — En ('syptieii
on trouve bn transcrit : [1 àr — M ou [j O^ dur -= anl. On rcncontro
dans le papyrus Anastasi I (1 ^^\ A. ««'• = "«^ déterminé par les j:ind)es re-
tournées, A.; il est probable que le scribe égyptien aurait assimilé le sémitique 7S
à l'égyptien âl «reculer» (voyez, par exemple, âl '< reculer» dans les notes d'un sor-
cier, II, 4). Ciue c'est bien une transcription dn "pS, dont il s'agit dans le pa|)yrus,
— 396 —
l'ii autre iiuiu e >t "^'TK, plur. cnSs. ( 'c nom n'est pas eiuployé,
i-omnie l'était Sk, dans la forniatinn tk-s noms propres, le pluriel
peut être eonstruit avec un verbe, ou un adjectif, au singulier ou
au pluriel: l'origine et l'étyuiologie de ce nom sont douteuses,
selon la Genèse on aurait considéré la si<;iiiti(;itiuii ((luime étant
l'équivalent de ^n2 «terreur, crainte».'
Quant à la conception générale : «eoninu' toutes les |Kiiplailes
>antiiiues. le .Sémite nomade croit vivre au milieu du surnaturel.
>Le monde est entouré, jiénétré, gouverné par les vlofiivt. my-
>riades d'êtres actifs, fort analogues au.\ 'esprits' des sauvages,
>vivants. translucides, inséjjarahles en quel(|ue siu'te les uns des
> autres ... In éloli n'a )>as de nom (jui le distingue d'un autre
>éloli, si bien que tous les éloli réunis agi.ssent tnuinie un seul
>être et que le mot Klvliiui se construit avec le verbe au singulier
>. . . on l'entend fou on les entend) dans les bruits iiicounus: il
>8oufHe fou ils soufflent) les panii|Ucs. Les plicMomèius almospiié-
riques notamment sont son ouvrage lou leur ouvrage) ... ( 'c
fut un progrès, si l'on veut, quand ces l'itihiut, unitiés en un seul
^Kloliim. agirent (iininie un seul être. Mais rc fut une dciadcnce
(|Uand ils eurent un iioni prupir.
nouit l'Ut iniiii|ii<'- non M-nlrmi i i li^ iliiii.H I ('M'uiplc ( .\niii>t:iiti i,
ïl. N „„ Ut : "^'"^-^-^^ ■ -^jX, "•^'■' "*•"'<■<''• I'*'
M'D* du \vt\w "'T^ fui < ninviT, iuw inliU i ,lii> (xliloy ■ cl ■• l'Hi- riiiuii'inltlfrn (m-n |)<'titii)
■ l'onilin' (<lr »fii «il<'"' • 'AWi> miv, 16; viiyo/. .^axiimi et 'l'iiKNt.1., IHctUmnairr héliitu-
/ranr^aU, p. 117). A Ri);nili<-rnit • (Im ville i|ii<< Kl) riiiivc, ou |in»-
l*j(i> (romaw un •■ ni... H „ '^ Q "^v ^ niKnillmtit «(In
ville iiuv) AV ronve, nu firoU'KV (eouiuie un (linriin miii niil|> (ou iiu lieu île niil
ilan* lr« ileua eteni|ileii on |m-uI eonfiilérer len liiiliiliiutii île In ville riiniuie élnut
|iroi<'K^« |iar K, mmuie un oinoaii prol^K*' *•'* |m'(IIii). Ituiin len ileux rnii, r'eitt lo
mfinr nom ^-cril une fol» Hnii et une foi» mvw lu teniiinniaiin (»l\jet). (1 Ig^
ivuyn (iaiirr, /br«« ^^nlogli/H», iv, p. W; cf. v, |i. M6 i«t «.).
I. n-a^ xati, 42, 68; rf. f^U vin, IS.
S. Ka4a, IIUUMrt lU jieupte lihntU, t. I, |i. :iO el Ht>.
— 397 —
Nous abordons iiiaiiiteiiant une des questions les plus curieuses
de cette étude : l'histoire du nom, ou de la divinité, qu'on trouve
représentée dans le texte hébreu de la Bible par le tétragrarame
m.T. L'origine et l'étymologie de ce nom sont douteuses, la pronon-
ciation en est inconnue; des indices, que nous aurons à discuter,
semblent indiquer qu'à une certaine époque on l'aurait prononcé
Yahô, mais quand il s'agit de ce nom à une période ancienne,
nous écrirons simplement mn\ Selon les uns, niH' serait d'origine
mésopotamienne et se rattacherait au vieux fond chaldéen de la
Bible; selon d'autres, ce nom de mn' aurait été inconnu aux pa-
triarches et ne fut révélé qu'à Moïse; cette divinité de mn"' aurait
été un dieu du Sinaï, ou peut encore supposer que mn"' fut une
divinité locale de Chanaan;' la meilleure façon, peut-être, de con-
cilier ces opinions différentes, serait de les accepter toutes ou, en
d'autres termes, de les regarder comme étant toutes vraies; alors
le prototype de mn' serait une ancienne divinité chaldéenne, ba-
bylonienne, assyrienne, nommée lau, sur laquelle nous aurons oc-
casion de parler tout-à-l'heure; lau serait devenu un dieu local de
Chanaan, peut-être la divinité de divers endroits, peut-être même
du Sinaï. A quelle époque cette vieille divinité populaire «lau =
liT» sera-t-elle devenue la divinité sacerdotale de mn"'? Assuré-
ment mn"' fut familier aux prophètes, on dit qu'il l'était à David,
à l'époque des Juges à Moïse, et même aux patriarches antédilu-
viens. Quant à sa forme matéi'ielle, on peut dire que mm appa-
raissait dans le feu, «c'est un dieu de foudre. Ses théoplianies se
»font dans l'orage, au milieu de la fulguration des éclairs . . .».^
1. Voyez Delitzs<:ii, [Vo lag das Paradiex? p. 158 — 1G4. — Scmhaiikk, Die Keil-
inachriflen und das Allé Testament, p. 2'i et 8. — Renan, Histoire du peuple d'Israël, t. i,
p. 82 s. — Au point de vue égyptologique \oycz; Guoi-t- dans la lievue égyptologique,
VI, p. 19 et s., ou dans Les deux versions démotit/ues du décret de Canopc (introd.),
p. 7 et s.
2. Renan, Histoire du ])eiiple d'Israël, t. i, p. l'JO; cf. p. 1112 etc.
— 398 —
Il semblerait liicii ([ue chez les Sémites. île im'nie ([ue eliez les
Egyptiens/ on croyait qu'une divinité n'ainniit pas qu'on proiion-
«,ât son nom;' <le là s'établit un usage de ne pas proiioneer le nom
divin et sacré, écrit rrn*. l'armi les expressions employées i)our
le remplacer était ':"tk que nous lisons, d'après le texte massor^-
tique. ""Tït Allouai. On peut supposer que c'était, à une époque
indéterminée, chez le peuple que cet usaj^e aurait été adopté, (^en
supposant que ce nom aurait été employé par le peuple.) puis,
l'usage de remplacer .T.T par Allouai aurait été adopté dans la
lecture des textes bibliques, et on ne proférait le nom divin : r:~'.
avec la prononciation telle (|u'elle était censée avoir été révélée à
Moïse, qu'aux occasions très solennelles; enfin, «depuis la mort
mIu grand prêtre Siméim le juste, (vers 270 avant l'ère cliréricniie.)
>les prêtres avaient ccs.sé, à la bénédiction du peuple dans le
>temple. de prononcer ce nom . . . avec la destruction du temple
• disparut le dernier asile ilu nom :iii;riistc. prononcé et lu "TS
'déjà depuis longtemps par le peupb--.'
Arrêtons-nous et relevons quelques faits; nous avons vu dans
les fornuiles du papyrus comment le ilieii qui ■''est révélé à .Moïse.
c'est-à-dire : rrrr, garde fidèlement eliez les sorciers le rôle ou ca-
ractère d'un «lieu de fc-u, si grapliii|innMnt décrit dans la Hiblc'
«gluant au fait qu'on cessait de prononi'cr le imm divin TT". nous
avons remarqué que eliez b's Sémites et (liez les l^gyptiens on
I . I.i' r<'-«i<lc'iil ilo rAmcnli (U't«'»»o <|ii'oii |tn>imnoi' mm nom.» (/•<• lien Ht» tuorts,
M, I |>. IM.) .Selon li< impyniN Swlllcr IV (pi. xxii, I. m H pi.».). Le
31* :rm<^ iiHiiii tli' In uniMin /M'Y'; il ii« fnlliiit pnH prinimircr l'i liniili'
vol' '1 (vitypr. CiURA», /.r ita/iynu mngliiur llnrrU, p 167).
. l'oriKiiM' «11'» iinnin lliôopliiin-ii ii|hh'ii|h''h; viiyi»», Kkxan, Rfviir ,lrt
Mml- ■ p. Ifll — 177. — ii»»trr ilniin In lUvim «'yy/Wo/n./iV/mi, iv <•• v.
nlirn Xiir liUilIwIlcn Thri>lo((ir, Ihr OnlltÊnamK Ailoniy unit fint (h-
4. \oym priMtitx txw\v, p, nfui ■,, sni ».
— 399 —
croyait qu'une divinité n'aimait pas qu'on prononçât son nom :
cette croyance devait avoir été intimement associée avec une autre
qu'on peut résumer ainsi : Nous avons vu un passage du papyrus
où il est dit qu'on devait prononcer les noms des dieux correcte-
ment;' connaître le nom d'une divinité, c'était avoir une puissance
sur elle; mais il ne s'agissait pas seulement de connaître son nom,
il fallait savoir le prononcer, et le prononcer correctement, la
moindre erreur aurait rendu l'invocation nulle, '■ il aurait été même
considéré comme étant dangereux de prononcer le nom d'une di-
vinité fautivement; il est dit^ : «Prenez garde de Ptali, maître de
»la vérité .... et craignez de prononcer le nom de Ptali fausse-
»ment, car, certes, il retranchera celui qui l'a prononcé fausse-
»ment, il le ruinera.»^ Le sens est, peut-être, analogue à celui du
décalogue où il est dit que «tu ne jirendras pas le nom de mn"',
»ton dieu, en vain, car niiT ne tiendra pas comme innocent celui
qui prendra son nom en vain»."' Les exemples de la croyance à
la toute-puissance du nom sont si fréquents dans l'antiquité qu'on
est embarrassé de faire un clioix. Dans la Bible on connaît la
1. Voyez présente étude, p. 374. Colonne xxiv (xv) du jjjipynis.
2. Maspero, Bihliolhhque éyyptolngique, il, p. 298 s.
8. Maspeuo, Recueil de travaux, ii, p. lit (cf. 1. 2 de cette iiiserijifion et Exode x.
21 s.). — Cf. Rec. de trav., u, p. 112 (lig. 1) et C. I. S., n" 8G.
4. .leu de mots entre c^ii ^|\ "«ç:;^^ tem «ronper, traiielier» et <-'='^ Vs QT)
te7ii « parler d'une voix incisive . . . parler haut » (cf. Pieuhkt, Vocahidaire, \). 709); voyez
Maspeuo, Recueil de tfavrmx, ii, p. 111.
5. Hxode XX, 7. — Kl^ signifie «la fausseté» et, peut-être, faudrait-il donner à Kic'?
lo sens de «faussement» et comprendre ce passage dans le même sens que le texte
égyptien, celui qui prononcerait, inutilement, le nom ou celui (pi'il aurait prononcé
faussement (V). — Notons ;ï propos de la prononciation (ou invocation) du nom divin
nin' le passage Oenhe iv, 26 : mn" DE'a Nipb bmn TN; cf. Papyrus d'Orbiney, xviii,
9 s. (édition Guoek, p. 50— 51). «On commença d'être on son nom», cf. Amos vi, 10,
jiarticulièremeiit la fin du verset : mn" ÛZ'2 l'atHS n'? "3 cn. (Peut-être dans le pas-
sage précité de la Genèse iv, 26, et même dans la (Jenése, ailleurs, faut-il lire mn"
Yaho, c'est-à-dire in"; voyez (iiiDi'i', KUalci diverses [Alger, 18'JU] p. 8.)
— 400 —
«rrande srriio dans hKjuelle Elie axirait dit aux iJinplii-tes de Haal :
•> Invoquez au iinm de vos dieux et nmi jiiivdtiuerai au uoiu de
»r*.T, et sera dieu qui répondra par le feu 'Ou sait eoni-
nient. selon le récit, le feu de rrr: tonil)a et dévura l'holoeauste;
ici, eorame dans le papyrus. ,-'r* est un dieu de feu. Dans lévan-
jrile il est dit : ^ . . . /.a*. Ta rîa'.ixov.a 'j-otajjsrai Y^|i.tv sv rco ovo-
lyj-: z'j'j* — «... etiam daenionia subjieiuntur nobis in nt)niine
tuo.»' Dans un fra}i;nient des écrits attribués à Hermès Trisniéjiiste
il est dit : 'T'est la vertu du roi. c'est son nom seul qui jrarantit
>la paix .... Le nom seul du roi suffit pour repousser l'ennemi. >''
H ne sera jteut-étre pas .sans intérêt de citer un pa.ssaj^e d'un i)a-
]>yrus majriquc de l'Kj^ypte ancienne en le rapi)rochaut de la for-
mule pour empêclier un naufraf^e du ]»aj)yrus démoti(iue; voici le
paissap^e : «En ce nom. qui est le tien. il'Aidiour iciunlncteiiv dn
>cirl). Tu dissipes la tempête, tu éclaires la nuée ob.scure. Kn ce
• nom qui est le tien, de dieu (|ui di.ssipc la tcuipête. ' Nous avons
vu dans une formule du papyrus un exemple de la croyance à la
toiite-puissance «lu nom. là où il est dit que si l'on pronunce le
nom d'Adonaï au-devant d'une tempête, il n'y aura pas de uau-
frajje: rappelons à ce propos que. ([Uantl les j,''nosti(|ues et les sor-
ciers prirent connaissance de la narration conservée dans le livre
de .lona.s, c'est sous la lormc Ailumn que biir aurait été couiniu-
ni<|ué le nom divin écrit rrrr et que, (juand le papyrus fut rédij^é,
le nom Ailiinni avait dès lonjjtcnips n in|dacé et était devenu sy-
nonyme de .T."!*.''
I I lioU triii.
S. Imt I. 17; cf. AtUt », 7i cf. 10.
Iti-mi» TVttmUgiM», p. SOT; ri • l.i- iikiii iIi' lu |iiT»iimii'. l'i'nt lu pn
Mil . KaiÀX, IIMoirt, I, SHH. Viiyi'/. «iii..»'K, Kltuli' mir Ii'n mmi» |iiii|iri'»
rh<« M» 1 ,'• rii» ftij/iilninriliju*, V, |l. h6 h.
4. l'ii III, |i -.MO
h. Vov- ' I u<l<-, |>. 374, 870.
«. Voym |iff»«>ni«" /'IihIp, p. nui.
I
— 401 —
Nous passerons niaiiitenant aux uoius employés connue noms
divins : in% H', V et \ Vu leur parenté, nous pouvons les étudier
ensemble. Après avoir tracé leur histoire, nous essayerons de
montrer comment, sous l'influence biblique, ils sont passés chez
les sorciers et ont été employés par eux dans leurs incantations.
Dans l'ancien panthéon de liabylone la-n- aurait été considéré
comme synonyme de Ilu, dieu suprême,' il paraît bien qu'il fau-
drait admettre que ce fut là l'origine, comme à bien d'autres di-
vinités, du dieu chanaanéen lau, lahu.- On trouve dans les textes
égyptiens, relatifs à Chanaan, un certain nombre de noms qu'il
est bon de noter; d'abord dans les listes de Thotmès III (n° 97)
il est question de J l^l \\ \\ "^ hptia; la transcription de J 'i^ |
serait rT'2 «maison, palais, temple» et Oû^. '«> peut-être; l'équi-
valent de H' ou ■-; le nom de J 'i^l (| 0 ^ serait donc en hébreu
rr^Ti'S «maison (palais, temple) de la»; une certaine équivalence
entre lav, et Ihc et rv et bs ferait, en effet, penser à Sx"iTr,
puis à une expression dans le roman de Senehet oîi il est
question, (en Chanaan,) d'un temi)le de tous les dieux; dans
un autre texte égyptien il est fait mention d'un l|[||^'^ J'^"^'
en Chanaan et, enfin, dans le papyrus Anastasi I". il est question
d'une localité, peut-être la même — le texte est un peu mutilé,
mais on y lit (l(]^'"^, i)nis un signe douteux, peut-être un rn,
1. Voyez Dia.nzscH , Wo luij da.t Pui-ihUkh? \). 1.58 — 104. — Siiii-.adkh, I)!e Kcil-
inachriftcn nnd dan Âlte Textamml, p. 2.^ s. — Kknan, Niiloire du peuple d'I.iriirl, t. i,
p. 82 a. — D.ans nn syllabaire euiiéif'onne :ï trois colonnes (II'. .1. !.. ii, p. 4) ou lit
(ligne 687) : Ts^^ .-£^^y I Ï4^ | t^t]} t=II^ |- '•'i'st-='-<lii-e m, ni, ion (voyez
Lenormanï, Acv syllahaires cmiilfrrmi-s, p. 1 11 ) — (l.as Zeiclien lur m niinilioh
»Ni, das in lier Wiederlioliinj? nini sielier -Uott» beiluiitet, in der assyrisolien Co-
• lurane diirch ja-u = .laliii erklJirt wird, dei' Nauie Hii- einen gleielieiweise zu den
«Ilebiiiern wic zu den Aramiiei-n gelangten assyrischeu Namen .... zn lialten
»WJire ...» ScHiiADEii, Din Keiliiuchriften und dus alte Tentament, p. 2.').
2. Voyez Dicr.iT/.scu, Wn % *.v l'aradirs? [i. 102 s.
MKMOlHIvS, T. m. f'I
— 402 —
enfin jXji i'^ M"' ♦t'ia't f" admettant iiiu- K- ^\gnv mutilé soit
un rn) le nom de i'îh ou /'-A. ' I )"uii autre coté, selon les inscrip-
tions cunéiformes et la Hible. ce nom divin de la-u. IT, ,T aurait
été très usité en Clianaan dans la coniitositiiMi des noms propres,
signe certain de la pojtnlarité et du culte de cette divinité dans ce
pays — ni«"me eliez les uon-séniiticiues l'iiilistius la/m ou lali aurait
été très vénéré: en Clianaan. comme eu Mésopotamie ou trouve
une équivalence entre Ja-n et Ilit. ainsi le nom d'un roi de Ha-
matli est écrit la-a-hi-'-di et. pour le même mi. ailleurs I-la-n-
bi-'-di.- Chez les Hébreux ce nom de ^':T^ .T, ", ' «ne j)arait «juère
>dans les noms propres avant les temps de Samuel et de SaUl».'
On lit au ir livre des Hois (xxiii. .'54) un i)assa{>:e qui est inté-
ressiiut pour le sujet (|ui nous occupe, il y est dit : -ctilci l'iia-
>raoii Nécliao établit comme roi Kliakim (C"p"*?Sj ... et il lui)
<lia!i{;ea sou nom en .lelioyakim iD'p".T);>' il ressort de ce pa^
sap- que les Kfj:y|tticus au tcuips de Xécliao MidU) uou-seulemeut
connaissaient le nom divin T". mais ils ne le considéraient jias
comme symmyme de '^K. rt ils auraient attaclié une importance à
la dit^'érciice entre ces noms. Nous |ioursuivrons mainti'uant lliis-
toire de ces nouis divins de ',T, r*, " et ' en K<ïypte. Notons
il'abord (|u"un rjuarticr <le Mempliis fut nommé 0 ûûrD^ tic la
terre de ili . c>t un équivalent de H" ['i)-:' — En tout cas nous
n'avons qu'à rappidrr les ra|)ports intimes qui s'étalilirent entre
la Syrie et l'Kjfypte aux siècles (jui iirécédènnt l'ère ilnctienuc.
!,»• ;;raud nombre des Sémites étaliii-^ rn l'.;,r\ ptc miiaiint t'aini
I. T'iuniiu, Trildllt' l.intii ni' TliollinitH III, TimumlitmA „/ the Hucitlj/ >■/ lUUxal
Àrtkatolt<gf, vol. il (lirnKC » purll, p. 4B. - CiuHAK, Voj/agr, Ji. IKH. — (iiiii»'!', /iWn«
éyfpUJayit/ltf, VI, p. 3<l.
8. Htnatut». K. A. T., M ». - Hklitium ii. H'.. /,../ ,ln. l'n.ndir.t p. H12 .•! »., cf. p. IMt.
8. I(*a«», llMMn, I. i, p. lOH.
4. Km», IIUlMrt, I. III, p. tut.
5. Halo» M, iHrtinnnnIrt -léntmitliii/ue, p. I.IH a , il llnur é.jyi,li>li-jfiur. M, \). '.'<!.
— 403 —
liarisé les Égyptiens avec les noms employés dans la Bible pour
désigner la divinité; il est parfaitement admissible que les Egyp-
tiens auront cru que ces divers noms désignaient diverses divinités.
Nous arrivons maintenant à l'ère chrétienne et, par suite, à l'époque
de la rédaction du papyrus. Nous avons, en Origène, un témoin des
faits de ces temps-là; nous avons déjà vu un passage où, selon
lui, les noms divins Jao ou ,/«., Sahaoth. Adonaï et Alodt auraient
été pris dans les «Écritures hébraïques»;' que l'on ait consulté
le texte hébreu, qu'on y ait recherché la véritable prononciation
des noms divins, c'est bien possible, mais nous aimons à croire
que les rapports populaires, les communications verbales n'ont
pas dû être étrangers, et doivent avoir aidé à transmettre ces noms
divins des Sémites aux Égyptiens. Nous allons maintenant con-
stater que dans les formules du papyrus les sorciers invoquèrent
ces dieux.
Notons d'abord foxi (lev) la. fi» m (ih) if, Oî*)")" (ico); ces noms
peuvent être des transcriptions de ', V et peut-être rv. fzV^'^o.i)
transcrit Ji^to serait une transcription de n% et, de même, r<^'-)
transcrit ô^irto est peut-être pour n"' et Ç~^^ym (id.co) iao pour r.
On trouve un tel nombre de noms divins dans ce papyrus qu'il
rst bien difficile de savoir s'ils sont des transcriptions des noms
divins étrangers ou s'ils ont été créés par les sorciers qui les au-
raient formés des voyelles; d'un autre côté certains noms divins,
ou plutôt certaines divinités invoquées dans les formules de ce
papyrus font penser «au père, Joib des Lathis (Jupiter, gen. Jovis),
comme celui de Sahaoth rappelle le Sahoï des mystères trans-
portés en Grèce»,- et Adnne ressemble à Adonis. Mais revenons
aux noms divins du i)ai»yrus. ^'^^U\ (e^-îrco) inliô. f'^/z^)» ialiô,
1. Voyez i)iésente étude, p. 319 d'après Revii.i.iput, Vit et senlencex de Seciindus,
\). G7 11.
2. Reviij.dut, Vie et nentenres de Secundus, p. G7.
- 404 —
fî',^^»'i) ialui. et I <*V9<uii (livTco) ialw sont, très probablement,
des transcriptions de 'H", fAmii (icot) iruu correspondrait à icot
qui est employé dans la l'istis 8opliia comme nom divin et sert
à désigner la divinité indiquée en liél)reu par le tétragramme
rrrr.' entin. le nom (fmi?-)"» inoitiu, |H'Ut bien n'être qu'une va-
riante de ievu. l'our rendre c(»mpte du nom divin qui est écrit
■l1+^D'.—,XX "i/i" et est transcrit ja.tio dans le papyrus, il tant
l'aire une petite digression. Nous avons vu ([ue l'on croit que le
nom divin populaire de *r* aurait été le prototype du nom divin
sacerdotal .T"*, on l'aurait prononcé probablement un peu autre-
ment que le nom prototype, puis on cessait de pnd'érer le mmi di-
vin écrit iT.i* et ou l'aurait rem|dacé par un antre, par Alloua''.
Mais <|uaiid la Bible pa>sa cbez les Egyptiens, ou pour mieux dire
cliez les guo.stiques. ou mieux encitre cbez les .sorciers, l'impor-
tance qu'on attacliait à la vraie prononciation des noms divins
aurait aniené qnclquet'ois. quand cela était possilde, à consulter
des texti-s originaux, ou à s fn rapporter à une tradition (|Mei-
conque.-' Il est maintenant dif'ticib- di' .savoir si c'était une ancienne
trailition peut être pliis on moins vraie i ou liicn une assimilation
faite. Koit par des .Init's. soit par des Egyptiens, soit par des
gnoKtiques. mais il semblerait Iticn que du moins qneli|ucs-iins
avaient assiniilc le nom divin sacerdotal ~r' an nom ilivin popu-
laire *."!* tiiii. /(In. hihii on InhiK Par cNcniple. on trou\e dans la
l'ihtiM Sopbia IA.CO (et des varialltc.^ là où assurément il s'agit
de «léhigiier m.T. Ainsi on y lit tA»-. .\ et ùi .\'\;».opppTf\ nlri u-
A'flOtll «'fco'.X \\ T«'l oc C\7tli> .M.WOC '.X <* CIOT.U cpoV »i\»'l«>T '
n«ii«iT ÂiMUTcu.iT m.w »v/vucpevMTon n oto« u\ i.m.> lovio i.mo
I. Mt-iiWAaiu, l'Uiii .Suiihio, ni. IVii >!»(»>•>, |i. '.'Hi. ri. t'iiAïui., /.<■ /«j'jrrw» mii;ii<iuf
lUrrit, p. IM6, Uaviixiuir, VU «< »»ii/wti« ilf .Sn-umlm. |i. «7 n., ri. limirr, Urtmr À/y|rfi.-
la/ti/m*, VI, |i. IV •.
S. (JiivIqupfiiU i uni' iriiiiiH'ri|ili<iii Kr<'i'i|iii' .'
I
— 405 —
d^coï . . . .' On trouve également dans la Pistis Sophia la forme
ïeoT, que nous avons vue dans le papyrus. Par exemple, il est
question des deux livres de ïeo-y qu'Enoch aurait écrits — ces
deux livres sont probablement le mn' nn'?l2 n£C et le "H:"n 1SD."
Nous venons de voir qu'on trouve dans le papyrus le nom divin
âl/'fZÎI^riiL^J::!^ iàhû, transcrit iô.tco : ce nom est écrit en hiératique,
comme s'il s'agissait d'un nom tiré d'un document ancien. Ce nom
correspondrait bien au r<^)'^)»»i (iô^ttco) iâltô démotique,'' mais il
est probable qu'on l'aurait écrit en hiératique à cause d'une assi-
milation entre le nom divin miT et in'' lau et, pour lui donner \m.
cachet antique, on l'aurait écrit en écriture ancienne.* La forme
2^^riii_,^_^ iâhô ou rzV^z.)») icihô ne rend pas bien compte
des lettres de mn-, mais elle correspond à celles de inv Quel
étrange arrêt du destin! peut-être avait-on suivi une tradition, en
tout cas on a eu, en quelque sorte, raison, car dans cette forme on
aurait eu la vraie, l'antique prononciation du nom prototype de
mn^ c'est-à-dire celle de la vieille divinité babylonienne t^} ^Vr
ia-u; si l'on s'y était arrêté, cela aurait peut-être mieux valu, mais
quaiul on se reportait au texte hébreu, on aurait remarqué que mn''
fut rendu très imi)arfaitement, caractère par caractère, par i*>o)
ou leoir; la forme " lao'js que donne Clément d'Alexandrie est uu
peu meilleure que la forme lABK d'après Tlieodoret; le «laho»
de Saint Jérôme serait le même que le nom laho du papyrus et
de 1,T. — Lorsqu'entre les vu' et x" siècles de l'ère chrétienne les
raassorètcs mirent les points-voyelles dans le texte hébreu, con-
1. ScHWAHTZE, PUlia Sophia, éd. Pktehmann, p. 375, cf. Chahas, Le papyvim mtiijiqne
Harrif, p. 185, Revillout, Vie et sentence» de Secundus, p. 68.
i. Voyez (iKoi-i-, Revire l'yi/ptoloylqiic, vi, )). 19; cf. Bulletin de l'Imtilut diji/plien, WX.i,
p. Al 11.
3. Siiuf /^ = m /« «t ^ = I h.
4. Mais on trouve dans le papyrus, xxv" (.wi"') 21, le nom Abrasaks écrit eu
liiératicuie. Voyez présente étude, p. 348.
— 40() —
^illérant le tétraj^ianmie "T" i-tMimio ré(iiiivaloiit ilu iiniii ""s. ou
bit'u parce qu'on lisait .t.t «Adoiiaï >, on y mit les voyelles île ee
mot: ainsi rrrr (■■ sheca au lieu de "■ /tateph-pota/A. Au xvii' sièele
on lisait nirp €jéhovah>, c'est-à-dire lettre par lettre, sioiu- par
sijrne. tels qu'ils se trouvaient dans le texte liél)reu; e'est Idrigine
du nom inadmissible cJôluivali • (jui résulte dune fausse lecture
du texte. ( 'e nom tend à disparaître avec l)ien dautrcs erreurs ((ue
nous a léguées le passé.' dominent faut-il lire le tétrai>raninie
rrrry Peut-être vaudrait-il mieux être daeeord avec les sorciers
et aditj>ter la prononciarinn du imui protntype, et. ctininic un éidio
d'un pa.'-sé lointain, lire le tétrii<rraninie .TT «Yalio - i^l'à o».-
Le nom divin écrit dans K' pajiyrus fi '•xtâ et transcrit jjvtot
est un équivalent de ''.y: le premier earactère vt; employé pour
écrire ce nom le rend particulièrement intéressant. «Ainsi que
>M. Kkvii.LOIT me le fait observer. Tt; est le mot ,2^ ôin. en
>copte io>, eib), qu'on avait fait entrer dans la composition du mot
>par lequel on transcrivait le nom divin, et (|Ue c'est peut-être
-cj'tte assimilation (|ui donna lieu à la fable tpie les < 'lirétiens ado-
raient r!ine.>' — Tertullian fait mention de cette croyance i|uaiul
il dit à ses adversaires « comun- bien d'autres vous avez rêvé
«qu'une ti'tc fli'ini' est notre dicU'.' l/opinion était très répandiu'
elle/, les anciens (jue l'idijct sacré si .s(»i;;ncuscmcnt f^ardé des
>yeux profanes dans le sanctiniire à .Jérusalem avait la ti;;nre ilun
>ftiie sauva^^e. . . .>.^ II s'est passé Ji ee sujet un fait dij^ue il'être
I. Viiyrx KniAI, llUloir* du fteufjr ifhrni't, t. I, |i. H2 N. cl (iKiii:.<itl «. Ilniiilirorlfr-
iMch, \i. 9S4, rf, lUviM/ii r, Sttunduê, |i. 0)1 it. n. — • khouali > wtn'wm iiiiirliiiM'. cilitiiin
fUU« «IIITO..
». Viiye» (««or», Ktvti» /gjfptolagtqut, ri, p. 19 t't ».
8. Vfiye/. lUvur t-jyftlnloytqut , ri, |t. lU.
4 |)'B|ir)'-ii Kl>ii, The Uiwtiet and Ihnir mmint, |i, 330. — |{n|i|M'liiliii lii riHMIllli'
<l<- m«lMli<ii»n oA lu wirrli'r (levait avoir itnlri' ii-n pitMU iint< liMt< <rftiii<; rdlninic
11»* (in'i lia |Mi|iyrii*. — Vojt» pr^wiilr i'IihIi-, p. 'Ml ».
&. Tarllr (lllal. V. *) d'apK'li Kiau, The (in»êtir, .„■./ Ihrir rnnnin,. p. ï.il.
— 407 —
noté; nous venons de discuter Tassimilation de m,Tavecl,T et delT
avec l'égyptien ico, eico «âne»; selon les gnostiques Sabaoth était
le dieu national des Juifs; mais en réalité leur dieu national était
mn\ Ainsi il s'était établi un rapport, si non une assimilation ou
identité entre Sebaoth et m.T = ^^^ il s'en est suivi qu'on aurait
supposé que Sebaoth avait, comme TiW = IH'', la forme d'un âne.
Les gnostiques adoptèrent comme divinité Sabaoth, ce qui per-
mettait aux Chrétiens, à leur tour, de dire aux gnostiques, comme
Epiplianus l'a fait, « que le Sabaotli gnostique a, d'après aucuns,
»la face d'un âne . . .»' Toute cette bizarre idée aurait donc eu
pour point de départ l'assimilation de lou, c'est-à-dire irr, d'un
côté au dieu désigné par le tétragramme mn\ et de l'autre l'assi-
milation de lau = liT à l'égyptien ^^^ âa, /vtï ôa, eito, eco,
100 «Asinus, Asina».'"
Nous arrivons maintenant au mot Adondi dont nous avons eu
déjà occasion de parler.^ Le verbe ps, jn (racine p, cf. l'arabe
0«i) signifie «être sous», d'où «jeter en bas», «gouverneur», puis
jns «maître >. Employer l'expression ''3'is «mon maître» pour dé-
signer une divinité est si naturel qu'il doit en avoir été ainsi dès
une éjioqne assez ancienne; nous avons constaté comment vers le
commencement du troisième siècle avant l'ère chrétienne "'HS au-
rait définitivement remplacé le tétragramme m,T.^ On peut con-
sidérer ''ns comme ayant perdu son sens littéral, celui de «mon
seigneur», et aurait signifié «le seigneur» ou bien mieux «seigneur».
— Dans les manuscrits actuels de la version grecque TWr et ^ns
du texte hébreu sont traduits par K'jpioc; quant au mn*' ■'HS d'É-
1. Voyez KiNO, The Onoatics and tliair remanv, p. -JSO — 231.
2. Voyen Uevue ëgyptologique, vi, p. l'.l.
^. Voyez Dalman, Studien zur biblisclicii TliO(>lo{,'ie, Bei- OoUesnamc Adoiuij und
seine denchichle, Berlin, 1889.
4. A'oyez pié.ieiite étude, |). ;iil8 — cf. p. 385 et 387 s.
— 408 —
zi'chiol. k's uiaiiusorits du Vatican et de Siiiaï {torteiit K'jo'.o; et
Mil lit dans le mamiserit d'Alexandrie "Aîœvat Kûpio:.' Saint Jé-
rôme traduit le passaj^e Exode vi, 2 : ' Looutnsque est Doniinns
ad Moysen. dicens : E}r<» Doniinns <|ni apitanii Alnaliam. Isaae
»et Jacob, in Deo omnipotente : et nonien nienni ADONAl non in-
>dicavi eis.> Il semblerait bien que ce nom d'-4Jiu^(7V aurait été
considéré connue étant celui d'nne divinité, on peut même suppo-
ser (pie ce nom non-seulement remplaija celui de rvT\\ mais que la
divinité nommée Admiai awnùt été considérée être identique avec
celle dont on trouve le nom écrit ri'n*.
Noms passons maintenant à Tétinle de ce nom d. U/c/m/V dans
le pii|iyrns. Ce nom avait été admis \y,\v les niai>iciens comme celui
dune divinité; il est écrit l'''~f~si. tian^crit en lettres grecques
AToNK cf. la forme \''i~f~^ attiDir). c'est une transcription fort
exacte du mot écrit dans la Bible "nx. Le fait (pic le dcmotiquc
y^ est rendu en prer par Ml est diurne d'attention, d'abord couinic
lecture dn^nonpc \\ puis, pane (pie cette lecture indi(pierait (pron
devait lire "-,H (tiluin' et non pas niloim'I. c'està-dire (pic le "
n'était jms pr()noncé avec i/aim:. coniinc dans le texte lieltrcn ac-
tuel 'JTK.' mais d'un autre (oté le texte ;,ncc des sc|itantc. ainsi
(pie nous venons de le voir, écrit Aodtv/'i' et Saint Jérôme .M)0-
XAI. — Il est vrai qu'on ne peut pas trop s'appuyer sur le te\lc
jrrcr. vu ipic le manuscrit n'est «pic du IV siècle, mais dans la
formule jHinr ciii|icelier un iiaufia^re «pie nous avons vue dans le
I. (»ii n>- <l'>il l'n» ircip H|i|iiiy«'r nui «m l;iil-, mr «i-i» iminiiKciils nr m.iiI i|ii.' liii
!♦* wiif\e «le Vt'tf i-hri'lli'iiiH'. • «»ri){riir liiiili» ii|)|in<tul (|IU' li- iiolii ilc .Irliovnli iivnil
.' Ifl i|ui'l ilnim In Irmlndioii, i-ii niiriciiiic-H U'IIick.» Vmiit'iiKi», Mnnurl
- l'iy, rf. |l«|j|««, hf'r dollrtnnm' Ailtmni, |t. Ï7, SH.
.• 1..II. !■• . v««i.^ vi.}.-/. liMMIi.' // ir. Il |. Il, r( l»u%.»». /»-• llnllr. f
Ail-maj iitd tin» (ittchùhle. \t. V<l *.
S, Voyrn imr P«.Mii|.lc J»..!.». Il ll\A\l\ AUHlIKII kMV loi> lli\n\niKo\H
-- IKXKKIIi\. (ï IUi.H««, h»r (laïutnnmi A>l'.H>^j. c
I
— 409 —
papyrus, le texte porte en lettres grecques e>.2vton».i. Ici il n'y a donc
pas de doute que, lorsqu'on rédigeait le papyrus, on prononçait le
nom tel qu'il se trouve écrit dans le texte grec, soit Aotovaï et par
Saint Jérôme ADONAI; dans le texte hébreu actuel 'ihi? «Ado-
nai». — Notons un fait curieux; l'appelons que selon la formule
du papyrus les noms des Dioscorides seraient dans le nom < Ado-
naï», selon l'histoire du nom Adonaï, que nous venons de A'oir, le
nom divin écrit par le tétragramme mn*' serait remplacé par Adonaï,
— m,T serait alors en quelque sorte dai/x Adonaï. On peut se
demander, si l'auteur de la formule n'aurait pas connu ce fait, ne
serait-ce que vaguement, ce qui lui aurait inspiré de supposer que
les dieux grecs, les Dioscures, se trouvent dans le nom «Adonaï»,
expression que nous avons interprétée comme signifiant être sous
la puissance d'Adonaï. D'après (Jrigène, lao. Adovdi et Sabaoth
auraient sig:nifié les génies de la lune, du soleil et des planètes,
et étaient très inférieurs en puissance, et mcnie antagonistes à
Ahraxax, qui est le représentant de la lumière suprême.' Nous
avons vu, dans les formules du pa])yrus, qu'on invoquait laû et
Adovdi; nous passons maintenant au nom suivant, Sahantlt.
Le nom «Sebaofh est sûrement un des plus singuliers entre ces
antiques noms divins, devenus des énigmes». Le verbe S22k signifie
«se réunir, s'assembler», le substantif S3^ signifie «armée», par
extension 'l'armée du ciel», emi)loyé pour désigner le soleil, la
lune et les astres, puis le ciel et, selon les idées de ces temps-là,
tout ce que le ciel contenait. Le mot ah^' signifie «éternité», puis
«univers, monde». L'iiébreu ms21' a été rapproché du «()yX(o|xoç»
phénicien : « Il y avait d'abord l'Ether et l'Air, les deux principes
5>d'où fut engendré Oulôraos, le dieu intelligible.» i)ans le Nou-
veau Testament on trouve AliiN comme synonyme de l'hébreu
1. KiNO, The OnoHic.1 and llirM- yinains, p. 32."> (cf. p. .S.SO.)
MKMOIItKS, T. III.
— 41U —
:""•;. par exeraplf ou lit [Hébreux xi. 2* IIi'jTS'. vooOjjlsv xarrjp-
-.'.z'yj,'. TO'J; auôva^ OY;}iat'. Oso'j, ce qui fait pouser au Ka: aovs-
-.^^.^zhr^zrv^ o o'joavoî xot'. ■f^ -'y^. xa*. -'/: o xo3[io4 aoTcov (G'e?j?vîf
II. 1 qui soir à riMulre l'Iiélutu : cs2j: "T' "- xn' D'Otm iSs'I. Exa-
miner If mot AliiN <»u lo rôle des Kons «liez les «rnostiques nous
eiitniiiierait trop loin. u<tt(tiis seulement le déinotique : ilcT^n =
€uji\ (e^iioni. L'uti.» Le meilieiir équivalent de lliélireii T'S^lk.
c'rjT. OoMujJLo; serait peut-être l'arahe J\c J»^\c^ et", l'expression
J^iJ\ ^.j et r'srï t'^S r",-*.' Le num do n's:^ dovonu le iitHH
propre d'une divinité était très cinploN é par les pnqihètes; oo nom
ilivin. avec Itioii d autres d'origine asiatique, aurait passé en
Kjrypte. ot le dieu (|u'il désiirnait aurait été invoqué par des sor-
eiers: ainsi, par exemple, nu trouve iiivo(|né eu mémo temps (co-
lonne X, lijjho L iii'i. siiliaiitlt et utoin'. Le lolo de Sahanlh ehez
les };nosti(|nets serait très intéressant à étudier ici, mais eela nous
éloif^nerait trop do notre sujet.
l'armi les divinités suprêmes do l'aneieii pantliéon liabylonion
HO tnmvait "^^ -J^ (tTTT), ^"T^^ Ihln. Bel; .-.■ mot (.►^][) piuivait
être employé eomnie nom propre divin ou avec le .sens de «maitre>.'
\'i*rs 2.'ilM( avant l'ère olirélienne eut lieu laeoiiquéto de la ( 'lialdée
par un roi de ."^iise et. eomme suite, le jjraiid umus euitut des
peuples sortis de la .Mésopotamie qui vinrent envahir et siihju-
j;ner rKjfypto. La Hilde so tait l'étlio de ces t'aits, quand elle nous
parle do l'émi^fratioii ilAliram «t de rétaldissiuieiit de .lo.s(|di et
rli- .(aiiili on K;:vpfe.' ( 'e l'ut iilors. ;i répci<|Ue des lois |iasteurs.
I. Vuyrs Kmax, llUlnire ilu iwHpl» d'hrnël, I. i, |i. H4) K. — (ikoKlill •>, //. H'. H..
604 t., AVH. — Hi imoiiKii, /i/o phïmUUeh» Sprnriif, |i. \'U> II. — I.KIIiiMMANT, l.rt nrii/iiin
il» rhUloIrr, I, p. M'.' «•! Kkvii.i.ciiit, IÎh |i»Amii tiiliri>iuf, |>, Hfi.
9, Vnyi-« S<Hii*liKii, lut Krilimchrijlm umi ilnt Altr '/VuMnimi/, |i. IIS s. .Mksjixt,
MntiHfl >U In InnffMf lUii/rlrMiir, |i l'.'l l'I i'it>,
.1. MiarMo, IIM«4,f, |). llHt.
I. V<iyri Ciwirr, Ihvrrtf f:iMlf (l'Nrin Ihhk), p, h.
— 411 —
qu'il faudrait supposer que les Egyptiens tiient la connaissance
(le Bel ou Baal. peut-être fut-ce d'abord dans le sens de «maître»,
c'est-à-dire comme maître suprême qui devint, naturellement, le
nom propre d'une divinité; en tout cas, il semblerait bien que
) J bar, hâl entra dans le panthéon égyptien vers ces temps-
là.' En Chanaan «les dieux se partagèrent le sol comme autant
»de princes féodaux. Chaque tribu . . . avait son seigneur (adon), son
»mrtî?7-e, son Baal. qu'on désignait souvent d'un titre particulier. . .»^
Dans la Bible «un grand nombre d'Israélites, à l'époque des Juges
»et de David, ])ortent des noms où entre le composant Baal . . .
2>Ce nom de lîaal, équivalent iV Adona'i , mais particulièrement
saft'ectionné par les Phéniciens, ne fut considéré messéant et ido-
slatrique qu'à partir des prophètes et l'école d'Élio '' Bel ou Baal,
soit comme nom divin, soit signitiant «maître», fut employé sur un
vaste territoire. Nous l'avons vu en Mésopotamie, eu Egypte, en
Chanaan; les Phéniciens l'emportèrent, sous la forme '^O^, dans
leurs colonies lointaines. Faut-il maintenir que ce nom fut gardé
en Egypte dès l'époque des rois pasteurs, faut-il supposer qu'il
fut sous l'influence sémiticiue en Egypte, vers l'ère chrétienne, que
ce nom devint familier aux sorciers : l'une de ces liypothèses n'ex-
clut pas l'autre, mais nous préférons la ])remière. En tout cas on
trouve r/»^ horl. fcoHTV., souvent invoqué dans les foi-niulcs c(*n-
servées dans les iiotes d'un sorcier.
Notons ensuite dans les notes d'un sorcier iuvitqué ('^»)^i'^,> m?
mikhaél. c'est-à-dire bsS'D, |J.r/aY)/. (cf. le co])to .w.i;;\^evirA.). — Le
nom r/iii^o.^)) sahafl serait composé de s:i" (de mS2^?) et de
b^.* -'- Le nom f/ii/t^ZfTi» /o/k'/, transci'it icn>-ii\. est particulicrc-
1. Voyez Masi-khc), llislnire,, p. 'Ahl cl (îhaiias, Vni/aj/p, |). .'US.
2. Maspkiwi, TTialoire ancienne, ]). .S38 .s.
3. Renan, Histoire du peuple d'Inraët, t. r, \>. l'.is.
i. Voyez Itevue éf/j/pinloi/ii/iii', iv, ]). 10(J.
52*
— 412 —
nu'iit ifiiiariiuable: «m jK-iit se (leinainU'r s il n a pas (.'-té cicé jiar
les sorciers des deux m uns divins lu et EL mais il serait, peut-être,
plutôt le nom biblique de '^S" n|ui est transcrit en yrec UotjX).
e'est-à-dire Joël.' — On nniive le uimi divin "fs transrrit ainsi
que nous l'avons vu dans les textes èjivptiens dès une liante époque,
mais on n'a pas reneontré. du moins à ma connaissance, û'.~'?S eu
t'o^yptien." — TmI^/h l'Ior. transcrit fc-'.\toA.i. est un des noms qui.
selon ( h'igène, aurait été pris dans «les écritures liébraï(ines>.' —
Nous avons iléjà discuté le nom sistahô qui, peut-être, est formé
des deux mots C"D et :.T; ensuite notons f-'iiiiipi, uiil>'l. tniiiscrii
^^.MH^A.' et le nom fT^T^'^p^ jitDitokrnfor. c'est du grec zav-
-v/.yj-inr, «tout-puissant : on rencontre ce mot tians le texte <!:rec
de la malédiction à la coIhimic XXV (xvi) au vt rsn du papyrus; ce
mmi correspondrait, quant au sens, au mot i/ifxv (jue nous avons
vu: enfin 7:7vtoy.o'iT<i)p sert dans la version «rreccine des septante
à traduire l'Iiélircu n'KSlk et "Tr. l'inaicnicnt on est un pi-u sur-
pris de rencontrer ^î»'3*1'^ '•'^^-f— ^' <ihrtiiiini\ c'est-à-dire,
.Mtraliam. - Origciie dit : Si ,\brabam. l.saac et .lacob n'a-
^vaient pas existé, leurs noms, dans la formule dini il' Alirnhnin
ut liirii il'/snnc et ilieti (le .Inciili. n'auraient pas la puissance ([ui
'les fait employer. . . •:' m)tons enfin que dan.s les foruuiles du pa-
pyrus «ont aussi invoqués : lot, peut-être il s'a;;it de Lot-; —
puis iniiii/^ (|ui ressemble bien à lor/a;, cf. en c<q)te ûon^ '.lona8>,
I \">i'/ 11- |w|i>'niH lotiliimiil !•« iK'li h "I "Il Nc.irii r v', I. Il n Kkmn. IIuU»,-«
du f^upSr fltraitl, I. il, |i. 440.
ï, Vii)i>» DBI.OU4II. H» /«./ linM l'matiirtf |i Hl ► <t II |il.M iili' l'itlilr, |i. IllIR B.
«•I (iii"»-r ilniui lu Rmilr K/ll/itiJo-lUlur, IV, |i, '.'••
a. Voj./i iircM'iili' l'-tliilr, |i. :«4».
I l'iiur un iiiMiiliic «Ir r«» noinii ri'. In piitilirMliiin ilr M. l.kim*)». >lii |iaii.Mim
cléllHili<|ll« 06 «Ir I,«'><|P l'I Unvil.uiliT, Vh poi-mr tnlyriqnr, |», Hfi n.
tl. \'uyn Kk»»», llUinlrti |J« IwtllJm dl.r»H. Ill, |>. ÏM7 II. "i, rf. |in'l«lll«' lllllll',
|i 4U9 •. et Umuii •' // I»'. /( . |i. HIM.
é. \oyv* Hmat *if]iiilttU>giiiH», i, |i. Ilil il.
— 413 —
mais peut-être est pour UoavvY^ç «Jean», et tési serait pour Iyjoouç
«Jésus».
A quelle époque faut-il supposer que ces noms divins furent
empruntés par les Egyptiens aux Sémites? On peut admettre que
du moins quelques-uns furent connus des Egyptiens dès une époque
assez ancienne. Mais il serait bien plausible de croire que l'em-
prunt réel, l'influence qui les aurait fait adopter par des sorciers,
fut contemporaine des époques ptolémaïque et romaine.^ Quant
au tétragramme miT, nous avons vu que dès le commencement du
iir siècle avant l'ère chrétienne on avait (du moins en Palestine)
cessé de prononcer ce nom et on le lisait Adondi; mais que, très
probablement, dans certains cas, chez les gnostiques et chez les
sorciers, on aurait identifié le nom divin mn"' avec le vieux nom
divin lau;' pourtant il semblerait bien qu'il y aurait eu une tra-
dition selon laquelle la vraie prononciation du nom divin miT' au-
rait été gardée en Egypte, car, dit-on, Jésus aurait appris la vraie
prononciation du nom mn"' de la sorcellerie égyptienne, et que ce fut
pour avoir fait usage de ce nom qu'il fut condamné.^ Nous avons
vu que, selon Origène, ce fut « dans les Ecritures hébraïques» même
qu'on avait emprunté un certain nombre de ces noms divins;'' que
cela soit rigoureusement exact ou non, on peut bien admettre qu'on
se rapportait au texte hébreu pour rechercher la vraie pronon-
ciation, mais, en tout cas, que ce fut sous l'influence biblique qu'en
nombre de noms divins ou divinités d'origine sémitique, qu'on
trouve invoqués dans les formules conservées dans les notes d'un
1. Voyez présente étude, p. 341 s.
2. Voyez présente étude, p. 398, 404 s.
3. '< . . . Von .Jcsu wird behauptet, dass er aus Aegypten Zaulierkiinstc (D'BlffS)
» niitgebraclit habe (Sabbath 104''), wegen dcren Ansiibung cr hingerichtet wurde
«(Sanhédrin 43", vgl. 107").» Dalman, Ver GoUe-mame Adonaj, p. 40; cf. Rkvii.t.out,
Vie el sentences de Secundus, p. 68 n.
4. Voyez présente étude, p. 349.
— 414 —
sorcitT. sont (k'veiius populairos chez U-s giiostiqucs et chez les
sortitTs.
IV Résumé général de cette étude.
Aiiif>i 4iK' iiinis vt'iiiiiis (k- le voir, lor-siiu'oii (."xaiiiiiu- ili' près
les formulL's cKiiteniics ilaiis les mîtes (11111 sorcier, on recoiiiiait
qu'elles niutieiiiieiit tles extraits de divers éerits aiitérieiiis, que
CCS éerits eiix-iiiC'iiies (•iiiitieiiiieiit tles élêiiieiits de diverses ]»ro-
venanees; «ni y reeiuinait des eroyanees. des lé}j;eiides et des dieux
de l'Éfryiite. de l'Asie et de la (Jrèee.
Nous imus soiunies attaeliés à taire ressortir suitnni j'intliieiice
asiatique et iiuu» avons reeonnu (|ue eette intiuenee était iiisépa-
raltlenieiit associée avec la Hilile. d'où l'iiulication pour nous de
montrer le n'de (pie la IJilde a Joué chez les sorciers, d'après les
n«tteM de l'un d'eux. Mais nous ne nous soninieH pas bornés là. car
nous avons essayé de compléter un peu notre étude, ii d'autres
points de vue. |)ar des citatiniis et des renvois aux divers ouvrafres
uji des frajfmentH du papyrus sont, sdil cités, étudiés mi couinieiités.
-- lions espérons compléter cette partie |ilns tard.
haiiH la première Hectioii. nous avons analysé cl coiniiitiilé. en
entier, le papyrus c<uitciiant les notes d'un sorcier; nous avons
essayé Murtoiit de faire ressortir, soit les allusions, soii les aiialo-
KJUN liiltliqiies (|ui se trouvent dans les f'oniiiilcs.
halls la deuxième Hcdion. nous avons essayé de taire une étude
approfondie et comparative d'une foi iiiiilc destinée à prévenir un
naufratfc et du premier épisode du livre de .louas; puis (niel(|ues
idiMcrvatioiiM sur des lé;;endew aiialo|rucs: enlin iioiih avons cxaininé
— 415 —
la composition du livre de Jouas pour faire ressortir un résultat
des plus curieux à l'égard de la formule destinée à empêcher un
naufrag'C, conservée dans le papyrus.
Dans la troisième section, nous avons esquissé l'histoire des
dieux, d'origine asiatique, invoqués dans les formules du papyrus,
dieux qui seraient devenus familiers aux sorciers, soit par l'in-
fluence sémitique, soit plutôt par l'influence biblique en Egypte.
Nous avons montré comment les gnostiques et les sorciers
furent familiers avec la Bible; nous avons reconnu des analogies
entre la formule préventive d'un naufrage et le premier épisode
du livre de Jouas.
On peut se demander si le sorcier rédacteur du papyrus a trouvé
cette formule dans un écrit quelconque, s'il l'a reçue par tradition
orale, s'il s'est inspiré directement de l'histoire de Jouas, telle
qu'on la trouve dans la Bible. Il est bien peu probable qu'un sor-
cier ait inventé la formule de toutes pièces, et si nous pouvions
lui demander où il s'est inspiré, sur quelle autorité il s'est appuyé
pour représenter Adouaï comme un dieu puissant pouvant calmer
les tempêtes, il est probable qu'il répondrait hardiment, car un
sorcier a réponse à tout : Que pendant ses veilles, ayant évoqué
l'ombre d'un sorcier de ses prédécesseurs, cette ombre lui aurait
dit, sous le sceau du plus grand secret : «Si tu invoques le nom
»d' Adouaï au-devant d'une tempête, il n'y aura ims de naufrage.»
Max yan Berohem
Inscriptions arates de Syrie
ruj. I
i;:s4^.L iaxi-dllr "Li::'^^!
^:i l_Lov ^ïs^^'^ ocJ L ^
'^ -■ - . r*'^ V - •->. "s^ ^"- -»■ NV ^^^ ■ -1 '- > " ÏY *" '
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Fig. •:
Max van Berchem
Inscriptions arabes de Syrie
Fig. 3
Fig. 4
Max yan Berchem
Inscriptions arabes de Syrie
Fig. 0
Max yan Berchem
Inscriptions arabes de Syrie
3H t -?0,%^^!iSa^*«^■^'^V■^'flW»'Si*i^«»S»5#
Max yan Berchem
Inscriptions arabes de Syrie
Fig. U
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13^ M
lis- '.3
\<Y
^-^
^.,
INSCRIPTIONS ARABES DE SYRIE
MAX VAN BERCHEM.
En vue de réunir les matériaux d'un Corpus, j'ai entrepris de-
puis quelques années le relevé des inscriptions arabes de l'Egypte
et de la Syrie. La collecte et la publication de ces textes exigent un
travail considérable et soulèvent bien des difficultés. En attendant
l'heure encore éloignée où toutes les inscriptions recueillies dès
à présent en Syrie auront vu le jour, j'ai résolu de publier à part
les plus curieuses. Si les pages suivantes, consacrées entièrement
à des textes syriens, m'ont paru mériter une place dans les tra-
vaux de l'Institut Egyptien, c'est que la Syrie, depuis les Fati-
mites et durant tout le moyen âge, a été tributaire de la vallée
du Nil. Aussi bien, l'on va trouver les noms des plus grands sul-
tans de rEgy|)tc, Saladin, Baibars, Qalàwûn et Muhannnad.
Pour la transcription des mots arabes et la description des
textes, je renvoie aux explications données dans mon recueil.'
I^es planches qui acconii)agnent ce mémoire ont été préparées
exclusivement avec des clichés et des estampages de ma col-
lection.
1. Matériaux pour un Oorptis, dans Mémoires de la Mission du Caire, xix, 7 — 16.
.Je cite cet ouvrage 0. 1. A. Les lettres i^, i et ^ sont transcrites ici par les groupes
Ih, dh et kh, non soulignés.
MliMOniKS, T. III. 5S
41S
I
Le second milliaire du calife Abd al-Malik.
i;:.— s.; il.
Kii fiiiiilluut aiij)ri'.s de la tour de {j;arde de V>i\h al-Wàdi, à
l'entrée du détilé où s'enjjfajïe la route de K.iniK'li à .lérusaleui,
ou déeouvrit eu IS'.lo un milliaire arabe mutilé, analogue à eelui
qui a été retrouvé h Kliàu al-llatlirûrali, sur la route de Jérusalem
à Jérielio.' Keeueilli par les Pères Trappistes de Lfitrûn, ee mil-
liaire a été publié et ectmmeuté ])ar plusieurs savants, mais on
n'en a pas en<"ore donné un bon fac-similé.- Sans vouloir prendre
part aux savantes diseussions (|u'il a ]»rovo(iuées, il ma semblé
(pi'une tidMe inui^re de ee curieux ilocumcnt pourrait servir à celui
(pii voudrait en reprendre l'étude.
I,;i planche I reproduit deii.v jdioto;;ra|»liics |irises en isii,",. La
pierre a été disjjosée de telle façon t|Uc les rayons du .soleil la
frappassent obli(|Uenient. à droite sur l'une et à {jauclic sur l'autre.
Ainsi, l'ombre portée dans les creux se j)roJette ici à droite et là
à piuclie, et les détails, noyés dans la lumière sur lune des plioto-
f^rapliies, apparaissent nettement omiirées sur l'autre. Comme il
CHt ni«Me/. rare (|u'on puis-se pliotofrraphier un original dans des
ronditions aussi favoraldes, j'en re|»roduis les deux aspects. On a
déjà décrit la pierre et donné ses dimensions; le mètre placé ilans
1. Viiir C'LBailiiliT-dAiniUli, litriuit it'arch/oliojir oririiluir, i, '.illl i>t |il. .M.
S, IH XtmCt et ClJiliMoicT'tijtiiiiKAli, Oomjitft rnulut du l'Acail^tlt df iuffliitiiiiu M
UUm-iaUMÊ, *• •érif, »iii, lO, S7 cl tM; U. V. I.auuaiiiiii, Jlrvu» bibU-iMt, ItllU, 130.
M. Cuauio«T-««nuu ■ riiiii-nlmn il'<'ii rciiri'inlrc IV'liiilc.
— 419 —
la figure 2 a une longueur de 42 centimètres. Voici le texte et
la traduction de ce fragment:
(«^<=) Ji^j jç^y\ jî^l (3) ttiUl o^ ^1 JLfr (2) • . • • J^Js}\ il) ... .
it JU <^' Jil (5) IJ^* Jl LU ^* <k (4) ^1
[A ordouné la construction (?) de cette] route le serviteur d'Allah 'Abd
al-Malik, prince des croyants, que la grâce d'AUâh soit sur lui. De Aelia
(Jérusalem) jusqu'à ce mille, il y a huit milles.
Les caractères, gravés avec un soin particulier, rappellent ceux
des inscriptions déjà connues du calife 'Abd al-Malik. Les curieux
traits diacritiques du chiffre ïJ, étudiés par M. Cleemont-Gan-
NEAU, ressortent ici avec une parfaite netteté.^
1. On a découvert récemment près de Jéricho un troisième milli.Tire nrabo; voir
Comptes rendus etc., 4" série, xxiv, 306.
420 —
II
Inscription de la citerne de Ramleh.
17-.' 11.
A (iiuliiin-.s miiiuti's au nord-ouest de Kamloli, près de la
route de .laffa, est une vaste literne (jue les indiffènes appellent
Anéziyveli. Elle a été déerite par idusieurs voyageurs sous le
nom de citerne de Sainte Hélène. Son plan forme un reetang^Ic
«l'envinni 2;{ mètres sur 21. Elle se compose de six longues gale-
ries i)arallèles et aeeollées. orientées de l'est à l'ouest et voûtées
en berceau |dein-cintre. Les parois latérales de chaque l)crceau
sont percées de haies à arc hrisé. Le tout est en hlocagc tU- mor-
tier recouvert de ciment. La construction est entièrement enfouie
et l'extrailos des herccaux est au niveau du sol; le jdus méridional
est à |>eu près détruit. A l'angle nord-est s'ouvre un escalier «lui
coniliiit à l'intérieur jusqu'au .s(d de la citerne. En descendant
quelques marches, on distingue sur la pami (q»pnséc de la galerie
une inseription contique gravée dans le cinicut.
(x' texte a été signalé, mais un ne l'avait pas encore relevé.'
L'opération présente de grandes diflicultés. Les caractères, in-
rliqués par de Him|des contours en creux et couverts d nii dcpùt
I. Hmrtef t>f WuUm l'aleëline, McKtofrê, il, *JIU; llfitKlc, Put. Jix/il. Funii, Qunvifriy,
|H7t. <'>■;; L'oni'lili, Nj/rian Simirinrr, aO(), Unie ï; IUkiiKiikii, l'ninflina, i-ii. IHUI, 16.
M. r<.iii.itH y viiil un l<'\lc rariiiii(ii|iir ilu Tiin :I7'J <lc riiririrc; Im rnriirlrri'n n'ont
II' iiii|ui< ol la ilnin iTi ciil rcrtaiiii'. 8iir In cltvrnc, voir niiN»l (it^tKix,
/> I JiuUf, I, 40, .Hon nuin |io|Hil«iri', ipii* je n'nl \>nn nol^ i<\ni-louii'nl,
lui III i.j.'.i.iM M la fnnnr iJJii».
— 421 —
calcaire, sont à peine visibles au demi-jour qui règne dans la ga-
lerie. En hiver, pendant la saison des pluies, la citerne se remplit
et l'escalier plonge sous l'eau. Peu à peu, l'alireuvage des bes-
tiaux et l'évaporation font ))aisser le niveau. En mars 1893, il me
fut impossible d'y pénétrer. A la fin de mai 1894, l'eau était déjà
basse et je pus dresser une échelle contre la paroi pour estam-
per l'inscription. Mais elle est gravée au-dessus de la naissance
des berceaux et surplombe sur le vide. Le papier n'y adhérait
qu'avec peine; il fallut le découper en petits morceaux. L'extrême
humidité de la citerne empêchant les feuilles de sécher, je dus
les enlever encore mouillées et les emballer pêle-mêle, sans avoir
eu le temps de les numéroter. En les reprenant deux ans plus
tard, je désespérais d'en pouvoir rien tirer, les caractères étant à
peine visibles. Toutefois, je l'éussis à les classer, grâce aux indi-
cations que j'avais prises sur place, et à rétablir après un long
travail un texte à peu près complet.
L'estampage reproduit à la planche il, fig. 3, se compose de
vingt morceaux rapportés après coup pour la photographie. Les
contours des lettres sont passés au crayon et l'intérieur est légère-
ment estompé. Ce procédé, il est vrai, introduit un élément per-
sonnel dans une méthode de reproduction qui doit rester purement
mécanique pour garder toute sa rigueur. Mais les caractèi'cs sont
tellement indistincts que la ])h()tographie sans retouche n'aurait
donné aucun résultat appréciable. Je l'ai cmjjloyé aussi sobrement
que possible; d'ailleurs le verso du papier reste intact pour une
nouvelle enquête. Les parties entièrement frustes n'ont pas été
retouchées et restent invisibles sur la figure.
L'inscription forme un rectangle d'environ 140 X 110. Elle
comprend cinq lignes en coufique simple, à grands caractères
larges, gravés sommairement au trait. La forme des lettres rap-
j)cllc un j)eu celles de l'inscription du calife Abil al-Malik à la
— 422 —
Saklinih, rédigée un siècle auparavant: mais ollos sont diui stylo
plus avancé.' Elles nitftVent aucune trace de points diacritiques
ni de sijrnes orthographiques. Les curieux ornements qui les ac-
compagnent sont indépendants des caractères, mais ils tout déjà
pressentir la nai.ssance du coutîque Heuri dit canuatiqiie. lequel
n'apparait (juc hcaucoup plus tard. Malgré son apparente gros-
sièreté, le travail trahit une réelle sûreté de main et une certaine
élégîince massive. Le cadre de riuscriptioii. Iticn visihlc à droite,
se distingue encore en haut et en bas.
J^'(3) (>)^\^{?). . .Vl (?)4j^i(2) 1>^I j.''^j^\ ^ (1)
\\\ nom dWllâli! Hcnédictioii d'Allâli! \'<>ic'i ce quii oiiltuiiu' k'
client di\ prince (les eroyant.s, (lu'Allâli piol<>u!;e sa durée! Ce tiav:iil a eu
lieu par leK mains de 'Abil . . . iVi, en dliu I Iddjdjali de I ainne 172.
i.,. 2 : Le mot ////// n'est pas certain, l'eut-ctre faut-il le réunir
au grimpe suivant, en nn mot tel (|ue hi- iiiinrati/ii. hi-atiinlihi,
etc. Le dernier mot de la ligne peut se lire kitâb et ferait allusion
à rinHcri|»tinii elle-même. Toutefois, on attend ici le nom propre
du eonstructeiir, lequel portait le titre fréfjuent iiKinlà nmir ni-
viu'minîn.' Le groupe ^i, est parfaitement clair; quant an /.'//".
il pourrait se rattacher au mot précédent, .le renonce à pnqioscr
i«'i des lectures tnqt risquées.
L. 4 : Le dernier mot, (ifnl, n'est pas certain; en tout cas, la
forme initiale du '<//» eut hi/.arre. Il cnt .sni\ i d'niie li;ini|ic (pii
I. Viiir n« ViMiCt, /.« 'irmiitf de Jfriualem, Mfj cl jil. xxi.
9. Htir rii lllrc, voir X. IJ. /'. V., xri, lOS, iinl<> 4; C. I. A., |M>iini. l/iiiirriplioii de
lUmlrb en fournil, jn rmla, In plu» niirii<n l'xrinpli* ronnii.
— 423 —
semble être uu alif; mais le sommet eu est tourné du mauvais
côté. Ou peut lire 'ahd allâh, à la xigu^xx' abdiki, de son serviteur.
L. 5 : Le premier mot, parfaitement clair, paraît être un bour-
don du graveur ou une orthographe archaïque pour ^'^ j,, en deux
mots. En tout cas, la date est certaine : le mois de dhu 1-hidjdjah
172 correspond à mai 789 de notre ère. Le calife régnant alors
était le célèbre Hârûn ar-Rachîd. C'est la première inscription
classée au règne du contemporain de Charlemagne et le cinquième
en date des testes lapidaires musulmans découverts à ce jour.'
Il faudrait le relever en automne, au moment où la citerne est
vide, et la fouiller soigneusement dans tous les sens.
Suivant Baedeker, la citerne de Sainte Hélène aurait été bâtie
par le fondateur présumé de Ramleh, le calife omayade Sulaimân.^
Si ce détail est exact, l'inscription ne relate qu'une simple répa-
ration de la citerne sous le calife Hârùn. Si rien n'autorise à en
faire remonter l'origine à la mère de Constantin, le nom de Sainte
Hélène prouve du moins que la tradition populaire a gardé le
souvenir des belles citernes voûtées byzantines.
1. Les premiers sont les deux milliaires du calife 'Abd al-iMalili et son inscription
à la Saklirah, enfin celle du calife Mahdi trouvée à Ascalon et publiée par M. Cler-
mont-Ganneau, Recueil, 214 et pi. xi.
2. Plusieurs auteurs arabes vantent les belles citernes de Ramleh et attribuent
la i)rincipale à Sulaimân. De là peut-être l'opinion du guide allemand, quoique les
descriptions un peu maigres des auteurs ne suffisent pas pour identifier la grande
citerne de Snlaimân avec celle dite de Sainte Hélène. Voir Le Strange, Palestine
under the Modems, 30.3 — 308, et les auteurs cités; Gukkin, op. cit., 47.
424
111
Les inscriptions du calife Ma'mùn à la Sakhrali de
Jérusalem.
Jif. II.
((il sait (lue les (iiiatre pmtes (roiitrée do la Sakhrali. ou Mo.s-
<|uée d'Omar, sont percées dans les uôti-s nord, est, sud et ouest
de roetujjuue (jni détenniiie le plan général de Téditiee. Les jiortes
du nitrd et de l'est sont surnutntées de {grandes feuilles de bronze
])ortant des inscriptiitns en relief, travaillées au repoussé, en pe-
tits earaetère» eouti(|Ue.>, peints en or sur fond lileu. La feuille de
la porte nord, d'environ 200 X (jO, renferme .six lignes; cilK- de
la porte est, d'environ 2")(t X SO, en contient neuf. Sur elia(|ne
feuille, les premières li}jnes n'otl'rent (|ue des versets du Coran et
des invocations à Mahomet , répétées avec (iueh|ues variantes
d'une feuille à l'antre. Les deux dernières lij;nes comportent un
texte lii»tori<iue reproduit ileux fois sur tliii(|iie l'euille. soit (|natrc
fois en tout.
Ce texte a été publié, mais sans fac-similé.' La planche il,
ti(f. 4, reproduit un estampaj;e des deux dernières lijjncs de la
feuille d(; la porte est. pri.^ en 1.S!I4 à laiile d'une écliclle. Le
papier n'adhérant «|u'avcc peine à la surt'aec du nu'-tal. le relief
des carnetères n'y est «|iic faildcment empreint et j'ai du les |ias-
Hcr léjfèrenient au crayon pour la photojrrapliic. Le te\le occu|ie
In moitié droite des deux li^fucs, et se répète sans snriante sur
I. I>i V-»< ft, o/i. rU.. M.
— 425 —
leur moitié g-anclie. Je n'ai donc reproduit que la moitié droite de
. l'estampage, et l'on ne voit, à g-auclie de la figure, que l'amorce
des deux demi-lignes du texte de gauche, identique au premier.
Les deux textes de la porte nord sont disposés de la même façon,
sans variante aux deux premiers, si mes souvenirs sont exacts.
Je transcris donc le seul texte reproduit dans la ligure, en numé-
rotant 1 et 2 les deux demi-lignes.
Jli^l jAl^l jy.\ (j^^Lll ^UVl 4JHI Xt <Ujl Jl-C <, ^i il' . . . <^_S (l)
(sic) jj^^i (2) j^J^\ ^i ^ j^„i ^i j,:,yi ^J\ j^i ^«y, ^ ^.[; ^,
A ordonné ceci le serviteur d'Allâb, 'Abd iillûli, rimâui Al-JIanuiu, le
prince des croyants, qu'Alirdi prolonge sa dm-ée, sous le gouvernement du
frère du prince des croyants Abu Ishâq, fils du prince des croyants Ar-
Kacliîd, qu'Allah le fasse vivre longtemps! Le travail a été dirigé par la
main de Sâlih fils de Yabyâ, le client du prince des croyants, au mois de
rabf II de l'année 21G (mai-juin 831).
L. 1 : Comme dans l'inscription de lîamleli, la formule m.immâ
amara biid ne jette aucun jour sur la nature exacte des travaux
exécutés par le calife. Son frère Abu Ishâq, le futur calife Mu-
tasim, était alors, semble-t-il, gouverneur de Jérusalem; il lui
succéda en 218, deux ans plus tard.
L. 2 : Le titre ma'idâ aimr a/-mu'viimi/, (K)nué au directeur des
travaux, figure déjà dans Tinscription de Kamleh publiée plus
haut; on le retrouve souvent phis tard.
J'ajoute une observation palcographicjuc. l/cstampage, ainsi
qu'on le voit sur la figure, montre quel(|ues mots de la ligne qui
précède le texte liistoriiiue; cette ligne, on le sait, contient la tin
.MKMOIUKS, T. III.
— 426 —
<U".s invocations (jni toniK-iit la plus yraiitle paitio de Tiiiserip-
tii«ii. Kii roinparaut avec soin ces lettres avec celles du texte de
Ma'niiin. on voira tiirclios ne sont pas du même type. Plus allon-
jrées. |)lus droites et jtlus réjrulicres. elles témoi-iiiont au premier
coup d'teil d'un travail ]dus soigné et rappellent beaucoup les ea-
ractcres du milliaire de Làtriin. au nom du calife Abd alMalik.
reproduit ici mcnic à la planche l.
Or, on sait que dans lintérieur même de la Sakhrali. au-dessus
des arcades des bas-cotes, se déroule un long bandeau bleu jior-
tant une inscription en lettres d'or, en beau couiique primitif,
l»roclie parent du milliaire de Lâtrûn. Ce texte, en grande partie
corani(iue. se termine \mr le nom du calife Ma'mùn et la date 72
de riiégire. Hn publiant ce curieux docunu-nt. M. 1>K VotiiK a
clairement montré que le nom de .Ma'mûii. intercalé ru nn-art'i n s
jiln.s j»t/ls rt jiliis .sim's. ïi remplacé celui du calife' Abd al-Malik.
qui régnait en 72 et qui bâtit alors la ."^aklirali. de 1 avis iiiiaMimc
des auteurs arabes.' A la suite de (pudtiuc réparation, le calife
Ma'mùn. semblable à lîamsès II. remplaça le nom tlu fiuidateur
]»ar le sien, ouldiant de faire disparaître la date primitive, témoin
irréciiKable de .sa superclierie. Il n'est nn'-me pas besoin de sup-
poser (juc le calife ait fait travaillera l'éditice. Les premiers Al)-
basMidcH, successeurs et cMMcmis ib-s < >mayades. avaient de puis-
huntH inofifH politiques pour effacer la trace de leurs rivaux iléclius.
hurtout dans la vilb- sainte de .Jérusalem, au berceau même de
linlâm. que le califat de Hagdad, donnné par des influences per-
«ancM. avait quelqu»- peine à nuiintcnir souk .son sceptre. Voici un
pjuisagc curieux qui confirme cette suppo.sjlion. Lors d«' son voyage
à |)nnms, le calife .Ma'mùn fit cfrjK-cr. dans la grande mosciuée, les
ilihcriptiiiiM r|ui rappelaient (|u'elle avait été bâtie |)nr le calit'c
I. Vu ViMirik, ep. tU., M iH pi. isi.
— 427 —
Walîd en l'an 86.' Or, Walîd était le fils et le snecessenr de'Abd
al-Malik. Ma'mûn semble donc avoir détruit systématiquement les
textes omayades.
Si l'on rapproche ce fait de la réelle analogie qu'offrent les
caractères supérieurs des feuilles de bronze avec ceux du milliaire
de Lâtrîin, on admettra que ces feuilles remontent, elles aussi, à
'Abd al-Malik et que le nom de ce calife était peut-être écrit dans
les deux dernières lignes. Comme dans le bandeau de l'intérieur,
IMa'mûn fit ici une substitution. Mais poussé peut-être par un scru-
pule religieux, il ne changea (jue le bas des feuilles, sans toucher
aux textes coraniques, ne prévoyant pas que la critique s'en ser-
virait un jour contre lui.
Cette hypothèse n'e.st pas appuyée, ici comme dans l'intérieur,
par la date même des travaux de'Abd al-Malik. Si l'examen des
feuilles de bronze la confirme, leurs inscriptions prendront une
valeur particulière." Elles fourniront peut-être, elles aussi, des
variantes anciennes au texte du Coran. J'ajoute qu'elles sont vive-
ment éclairées et faciles à lire, tandis que le bandeau de l'inté-
rieur, plongé dans une constante obscurité, ne peut être étudié
qu'an moyen d'un vaste échafaudage.
1. Sultans Mamlouks, n a, 270, d'après Ibii 'Asâkir.
2. Je n'ai pu me livrer à cette étude, l'iiypotliése i\\w Je pirseiitc ici ne m'.iy;int
été suggérée qu'après coup, en examinant l'estampage. On rcmarciuera sur la figure,
entre le fragment attribué à 'Abd al-Malik et la première ligne au nom de Ma mùn,
une légère ligne liori/imtaU^ (|ui tr.-iliit une suture dans la triiilli^ de métal.
428 —
W
Inscriptions soldjoukides a Damas.
17.-. II.
Eu 1893, pi-inlaiit ([irtiii cii ri'iiarait la ttiitiui', la firainU' mos-
quée <k' I)ania.s prit fou et brûla jusqu'au sol. La toiture eutièn-,
les murs de refeiuls et les eolouaes qui séparaient les eollatéraux
(les deux nets eeutrales furent la proie des Haninies, ainsi (jue le
niiiltilier. les revêtements de marbre et de bois et surtout les {tré-
eieuses imt.-saïques byzantines cxéeutées, au rapport des auteurs,
par dcH artistes de Coustantinople lors des travaux du (alite Walid
en l'an sti <le liiéjïire. Seuls les jrros murs de li-iueinte éeliap-
piient au tlésastre, avee la eiuipole .Nur ses quatre piliers, lézardée
jusi|u'aii faite, une ranj,'ée <le en). mues et (|Uel(|ues dél»ris de nm-
Naïqucs.'
1/année suivante, je prcliiai d Un séjoin- à hainas pnur faire
(|Uelquert relevée dans ces ruines, avant qu'on eut entrepris la
restauration de la nio.sqiiée. hes note.s. les eroi|uis et les plioto-
(frapliies que j ai pu prendre .sur la eareas.se de l'éilitiee fourniront
quelipieH doeuments pour l'étude de la vieille éfjlise de Saiut-.Iean.
lonvertif en niosf|uée bus de la prise de l>annis et rebâtie par le
ealife Walid. l'ar tine eireonstame fortuite et inespérée, ses restes,
I. Nulrric» |mr le» fl»iiiiiif« i-l t'X|M»i»Vii un lmi«nr«l <lf« |ir<ij(>t» ilc riTiiimlrm-ii
r»'» iliTtil^rcii uni |K'||I ftn* <llii|inni « l'Iinirc «lu'il i-ol. Il <i>l ù jaiimlK rrifrrllnlili-
<|Ui' te* Ipuioinii (If l'un liy/.niiliii <lii viii* i>iir\v ce «le i«iti inlliifiirc mir l'iiit itril»'
|iriiiilllf n'aient |i«* iU< ('Inili^n ù Ifini», niniini- lin iiiim«ïi|iii'» liyAHiiliiicR ili- .lo
niMli'nt
— 429 —
dépouillés par rinceiidie d'une foule d'adjonctions successives, se
montraient alors dans leur triste nudité.*
Malheureusement l'incendie a détruit bien des témoins arcliéo-
log-iques de la période musulmane, notamment une série d'inscrip-
tions arabes de diverses époques. Parmi ces dernières figurent
au premier rang- quatre textes gravés sur les piliers de base de
la grande coupole. Je les avais copiés en 1893, avant l'incendie.
A mon retour à Damas, les piliers noircis par les flammes étaient
dépouillés de leur revêtement et les inscriptions avaient disparu.
La coupole du sanctuaire de la mosquée repose sur des arcs
doubleaux portés par quatre gros piliers à section rectangulaire. -
Les quatre inscriptions occupaient les faces nord et sud des deux
piliers sud-est et sud-ouest. Elles donnaient à peu près le même
texte, avec quelques variantes dont je n'ai pas à tenir compte ici.
A^oici le texte de la face nord du pilier sud-ouest, dont j'ai pris
une photographie reproduite à la planche iv, fig. 7. La plaque de
marbre, d'environ 60 X 100, est encadrée de marbre blanc et
flanquée d'ornements en rinceaux d'un style délicat, malgré le
badigeon qui les couvre. Elle comprend dix-sept lignes en cou-
tique, à petits caractères légèrement en relief, d'un style parent
1. La gi'jinde coui' au nord <lu sanctuaire et les trois portiiiues (pii l'entourent
n'ont pas été touchés par riiiccndie, non plus que les trois niiuaiets. Nous n'avons
pas d'étude archéologique complote sur la mosquée de Damas. Cette lacune est
d'autant plus regrettable que l'incendie de 1893 et les restaurations qu'il entraîne
effacent une partie des anciens vestiges de l'édifice. J'espère aborder cette étude ail-
leurs, à l'aide des sources arabes, des documents que j'ai recueillis et d'un plan exact
que j'jii pu me procurer à Damas. En attendant, ou consultera Lu Strangk, op. cit.,
'226 — 273; Sidlam Mamlouks, ii a, 21)2 ss.; 'Abd al-Latîf, éd. de Sacy, 442 et .574 ss.;
les ouvrages inédits d'Ibn 'Asâkir, Ibn Chaddâd, Busrawi, etc.; parmi les auteur»
modernes, Thévenot, Pourmi, Kremkk, etc.
2. Voir le plan de l'édifice dans Miuikay, TTandhook, éd. l.HdS, p. 4G0, et dans Lk
.Sthanok, op. cit., 221). Ce plan est plus exact (pie celui (|ui figure dans Kkhmkk,
Topofjraphie von Vainaskufi, pi. i.
— 430 —
(le i-elui des inscriptions fatimites d'Egypte, mais plus simple et
sans rinceaux ni queues décoratives.
oà*. lju»>^ ^' — C. m, 16 et 17 (jusqu'à j.^L^ H • • • aU-) '!-*>
k^i:\ ^jjSi '^y:^ J û^Vij '«î' ofelk'ij j,i,j\3 ij^\3 iiH (5)
<^ < 1 --J ) S'I ^^^^ ;i:^ -^l^^,. ^Ij i ttI' J^i " 1 ' J;;'^^ V\l ^1 ^i-i
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^ yj^\ J XÏ-' ^^ 11.-.) ^\ j^_}J^\ XJ- ^jjSI ^ Jlll >j < !•')
o-ÂÎU ^jl^ J}*r"-' or"*" '^~ -''-^*~• "-^ J^^ j^ aJû' • ' ' ' ^.jl^ 'lii;* aS^-* ^.^'^
SntiM le califat dr la dynastif althassidi' i-t !(> n-iruc de riiiiriiii AlMut|latlî
l)i anirillâli, li- prince dot< croyants,
IVndaut le rc;;nc du sultan vcnrrc, le tris ^rand mi dis mis, le sci-
;:nL-ur <ii-H mis des natiims Aliu I l'atl.i Malik Chah, tils de Muliannnud ^HIh
de I)awû<l, l)ras dmit du prince des ernyants),*
I. 1^ XvWa jMirle m réniité - n-M-, retti- lr\;oii lijfiire ilnnn deux deH niitrcii textoii,
(andUquiT |i> ipintrirliie dnininit _> -n» .le |irrfi^re »«i/yi'</. titre fréi|iieiit ù cette ^|>0(|ue,
à 'haikh. i\\\\\\\ iir trotivi- |i:i> <liitiK lu titiiliilnre iil'llriclle (lex ^'niiidn foiictioniinireH
|iilli|irii.
î, , - - -,,,» ,^ ■ -., « >,!> ^. ('on molli pUr^'K entre pnreiillié»e» (ijfiireiit Heide-
inctil dan» riiii île» Iroi* mitreii toxto», \a> titre \inni\n imiir n/niii'iiiinin, ennfi^r^' nu
•idUii |Mir le rnlifr, eut ilminé pur ItillidAri, '-d. IliurDUA, 64, et |inr ^liiindidlAli Miin-
Unfl, Journal Atiall-iur, 4* Rerle, xi, 401. D'iipr^n Mirkiiiiiiil, tmil. Vi iikh», IM, re titre
rtali ija^n amlr al-mu'mlnin. i'eul-<^lre le miitnii piirtnit il eei ilnix titren; je rroiii
plulAI i|u'll )' a erreur ilnii* le texte île .Mlrklionil.
— 431 —
Sous le gouvernement de son frère le roi très noble, assisté, victorieux,
la couronne du royaume (tâdj ad-daulah), le flambeau de la religion, la
noblesse de la nation, Abu Sa'îd Tutuch, le fils du roi de l'islam, le soutien
du prince des croyants.
Pendant le vizirat du très noble seigneur Nizâm al-Mulk l'atâbak Abu
'Ait al-ITasan, fils de 'Alî,
A ordonné la construction de cette coupole, de cette enceinte grillée, de
cette toiture, de ces arcades et de ces piliers le très noble vizir, le seigneur,
la gloire des dignités, le conseiller du royaume, le soutien des deux majestés,
Abu Nasr Ahmad ibn al-Fadl, sur sa fortune propre et légitime, désirant
obtenir la récomjjense d'Allah. Dans les mois de l'année 475 (1082 — 83).
Ce texte est important pour l'histoire et l'arcliéologie. Il nomme
tous les souverains dont relevait alors Damas, avec leurs surnoms
et leurs titres officiels. C'est d'abord le calife Muqtadî, qui rég:nait
à Bagdad depuis 467; il occupe la place d'honneur. Malgré la
puissance des Seldjoukides, le calife jouissait encore d'un uni-
versel prestige religieux, sinon d'un grand pouvoir temporel. Plus
tard, sous les Mamlouks, la mention du calife dans les inscriptions
syriennes devient excessivement rare; c'est que le califat, relégué
dans la citadelle du Caire, n'était plus que l'ombre de lui-même.'
Après lui vient le sultan seldjoukide Malik Chah, monté sur le
trône en 465, puis son frère Tutuch, qui s'était emparé de Damas
en 471 et gouvernait la ville comme feudataire du sultan. L'in-
scription nomme encore le célèbre Nizâm al-raulk, le vizir de
Malik Chah, enfin l'auteur de la construction, le vizir Abu Nasr
Ahmad ibn al-Fadl. Ce personnage était peut-être le vizir de Tu-
tuch à Damas. ^
1. Sur la (lécliéance tlu califat d'apré.s les sources épigrapliic|iH's, voir Z. D. /*. 1'.,
XVI, 92 88.; C. I. A., I, 262, note 1, et passim.
2. Je n'ai rien trouvé de précis à son sujet. Peut-être s'agit-il d'Abû Nasr Ahmad
ibn al-Fadl, surnommé Mukhtass al-mulk Mu'în ad-din, qui remplit diverses fonctions
sous les sultans Barkyâiuq, Muliammad et Sandjar. Il était vizir de ce dernier quand
il fut as-sassiné i)ar les Batiniens en 021; Bundâri, pa-ishn: Ilm al-.Vtliir, x, IBIi.
— 432 —
Le détail des eunstnictions payées par k- vizir Alniiad urtVi' un
•rrand intérêt jM'ur riiistuiio de la mosquée. C'est d'aliord la lou-
pide eeiitrale <j>d)balii aver les quatre piliers (arkânj qui la itor-
teiit et les quatre arcs doubleaux bandés sur les piliers. l"es ares,
en effet, lue paraissent désijrnés par le mot tûii. arcade, dont j'ai
i-xpliqué ailleurs le sens {général.'
Le mot .va»//" désijïne le toit du sanctuaire tour entier ou seule-
ment celui du transept qui séparait les deux nets du sanctuaire;
il était couvert en ciiarpente au nord et au sud de la coupole.
Kntin la maq^nvali était une enceinte grillée ménagée sous la cou-
pole, devant le niil.iràli central; elle avait disparu en IS'J,"». \'itici
comment cette inscription éclaire lliistoire de l'éditiee.
Nous savons (|Ue la jurande mosquée de Damas brûla en 4t)l de
riiég^ire. à la suite d'une émeute populaire.- Le feu dévora l'édi-
tiee et n'en laissa debout que les quatre murailles. Même eu te-
nant compte de l'exajjération des auteurs arabes, il ressort claire-
ment du style ampoulé de'lniàd ail-ilin que bi cou|)(tie l'ut atteinte
par l'incendie.^ ( >r. elle datait du calife W'alid. ainsi qiu' U' sanc-
tuaire tout entier avec sa toiture; les iionilireuses descriptions en
font foi.' Ainsi, notic tcMi- relate bt restauration des parties
('•miiut' il II appaniil ilittin riiiKtiiirc i|iir vith 4s.'i il n'avait \n\x i-iicoic. m iiililc til, le
litre <ti- vi/.ir, il fut iliriirilc ilc l'iilciitilior avec- rniitciir (Ici* iiiRcri|itioiiK ilc Daiiia.",
tiialf^Tv l'iili'iilili'- ilr* iiiiiiiii |ir<i|ircii. i'v (Irriiicr. à jn^ttr |ini' kcm titri'ti cl It'M iiiipiir-
lanti travaux i|iril iiii).! ili- na liiiiirM-.jtMiiHHnit ili'-x raiint''f lï/i iI'iiih' liante yltualioii.
I. Journal Atialii/iif, H" itéric, »IX, «M».
3. n)n iilAtlilr, f<l. l'nnxiiKiiu, X, 40; Itiuulùri, .U, il'a|iri-H liiiflil nil-<lln; .M>n I llilà'.
r<l. (*''■, If, lUb; YlU|ht, Mii'Hjiim, il, liV:\, trailllil Haii» l.t: Sthaxi»:. op. cil., ïlt.H: Qi aiiik-
M*:**, U*mu>inÊ tur l'hj^plr. II, SU», cl .Vm//>i>i« M.ml-ukM, ii n, iXU.
:i. |{<-|inM|iiit |iHr llinuliiri, nn. I.n |ilirniic f\^\ ^Uç^ j.LJ^\ jU> fnil alliinion
.111 nom fie In niiiiHili', ./uMhi an >i/i», n|>|H'li^c nliiKi pan'c i|iif non ili'tiiii', cntmirc
|Mir le* r|iar|M'nlcii itii lraiiitc|)t cl ilcn ilciix iicfn, avait l'anitccl irnii ai^lc aux nilv»
/■|>l)iy <<«•■. On Mit ipic le «lylc ilii Kùlilt riiumiillc ilc rcn Jciiv ilc inulii.
4, .Solainincnl ■■clli' de .\lut|ndila«i, Aiit/Tieiirc à l'iiiettnilie île 4i'>l l'Ili l :<ii inni
Ikili «le'la ruii|Mi|e; M. vu (jo«jk, 167; cf. I.n Mthaxiir, u|j. rU., SS7.
— 433 —
atteintes par rincendie de 461. Mais en l'absence de tout docu-
ment précis, il est impossible de déterminer exactement l'impor-
tance des travaux, et le terme '/'mârah, que l'épigrapliie emploie
inditféremment pour des constructions totales et pour de simples
réfections, ne jette aucun jour sur ce point. La coupole, étudiée
par M. Choisy, trahit des méthodes byzantines, notamment dans
la zone de raccord au plan carré.' Elle peut donc remonter à l'é-
poque de AYalîil. D'autre part, elle présente certaines analogies
avec les coupoles tatimites du Caire et pourrait être l'œuvre d'un
architecte musulman du xi" siècle.
J'incline à croire que le sanctuaire tout entier, dont le plan
original et sans analogue dans l'architecture musulmane se ra])-
proche par bien des points du plan des basiliques syriennes, appar-
tient dans son ensemble à l'œuvre de AValîd et que les travaux
relatés par notre inscription se bornaient à de simples restaura-
tions. D'ailleurs, les nombreuses descriptions de la mosquée ne
parlent pas des travanx du vizir Ahmad; on peut en conclure
qu'ils ne moditièrent pas sensiblement l'aspect de l'éditicc.-
Après l'incendie de 401, la mosquée de Damas courut encore
de fréquents dangers. Ainsi le treml)lement de terre de l'an hdS
ébranla ses murs, ses minarets et sa cou})ole.'' Mais le plus grand
désastre fut l'incendie qu'y alluma Tanicrlan lors du sac de Da-
mas en cha'bân 803 (mars 1401). Quelques auteurs, })révenus
contre Timur, ont prétendu à cette occasion qu'elle brûla presque
jusqu'au sol avec la ville entière.' Leur exagératiim ressort de
1. L'art de hûtlr chez les Byzanlin.i, SS et ])1. xxi.
2. Voir notamment la description d'Idrisi, lu iircniirTc api-O^s rincciiilic: trad. .lu-
iiEHT, I, 351 ; IjI: Stkanoe, op. cit., ^3H.
3. 'Abd al-Latîf, 417,
4. Le Stuange, op. cit., 27i, d'apirs Abu 1-maliâsin, Ibn KlialiU'm et li' Zat'ar Nâ-
moli; cf. Weii,, Chalifen, v, 91. Suivant Al)n l-uialiàsin (nis. di' ma bibbodiripu'), 'l'i-
niur ((uitta Damas lo 3 ladjab (lii-c cha'liân). 'l'outc la ville avait bi-ùli''. La (oituic
MÉMOntKS, T. m. .''>"l
— 434 —
l'existence mr-ine des inscriptions de Malik Chah et de plusieurs
autres textes antérieurs à lincendie de Tamerlan, conservés jus-
qu'en 1803 dans le sanctuaire de la mosquée. Ces témoins épi-
graphiques prouvent qu'une partie au moins de la construction a
résisté à l'incendie île 14U1 avant de disparaître dans celui de
1893. Or. pnisquf la coupole a .survécu à ce dernier, (pii a détruit
les textes .seldjoukides, on peut légitimement supposer qu'elle
avait traversé, au moins dans ses œuvres vives, le désastre de
1401. Si j'insiste sur ce détail, c'est pour montrer comment les
inseriptii'ii» |Miivcnt servir à cuntrùler les nssortinus des auteurs
«le U tframli- mn^iiiur .-rinit illmiilnc dans l'inceiiclir, m-> iinili> ;ivairiit ili>ii;ini,
»c-» marbres s'étiiient fendus de part en [mrt; il n'en restait debinit ([uo les murailles.
I^D in<>s(|uéc.H de I)ania8, ses inaisiins, ses entrejM'its avaient ilispani. Ibn lyàs, éd.
IViulaq, I, 3'H, s'exprime dans des termes analojij^nes. Ibn Kliaidûn. ipii se trouvait
alor» à Dama», prétend (|Ue la nmiMpiée fut entièrement détruite, simt" (luelipies pans
ili' uiur <|ui ne renl'erumient pas de hois.
Ton» ees auteurs, ainsi ijue Mai|ri/.i. 'Aini, Ilin t^àdi C'Iiuliliali et Dm 'AralieliAli (éd.
MixoKK, II, 1H2), liiistiles à 'ramerlan, lui imputent l'incendie de la ville et de la
lii<>M)uée; voir Sul/atu StamlouX't, un, 'i>iG s.
Ia- \4(ya^enr .Suiiltiikioiku, ipii se trouvait al<irs dans le ranip de Tamerlau et
fut |K'Ul-étre témoin du désastre, va plus loin enrore; il prétend <pte la uioscpiée l'ut
lirnlc-e sur wm onire «ver Iouh le» lialiitaiits <|ui s'y étaient réfn^riés; Rriurlmch, éd.
I.AinoHAkiM., SB; eité par I.k .Stiuxuc, /•»-. rit. linii.iJiHKiiT i>k I.axxoy, ipii visita Daunis
en 1423, dit que la ville Tut lirhlée par 'l'auierlnn vinf;t-denx ans auparavant, «uinis
tr*-» fort «0 reeimimenre à restorer «'t réédelier; » éd. I'otvin, 15',i. IU;iiiiitMio!( un i.a
Kii»<iiiiK«K, i|ni visita I>nmiiN en l-i;)'.', nttriliue l'ineendie l'k Tnmerlan. Il iii vit eni'ore
le» trarva, noianinient iluns le ipinrtier oriental; éd. .SiiKrau, .'I&.
.Heul Vaidi, l'hititorien oflleiel île Tiluiir et l'auteur du Xn/ur SAuirh, dit ipie le
feu prit par éirrident, mais il avoue i|ue la mosipiée fut Kravemeut atteinte; S-uio'kh,
Inc. eU,, noie I. .Suivant lui, le minaret oriental fut détruit, -le ih'usc ipi'il s'acil du
roinarci oreldenial, <|ui est liàti d'un seul Jet dans le »tyle de gùyiliAy. Suivant
l'IuM-riplioh qui l'entoure au Munniet, il fut reeiuislruit en hiks, aprht avoir rU nil»rt-
mrrtt détruit jtnr U /m; relie pliraao fait salin doute allusion à l'ineendie de 'l'a-
iiktUd.
\m aKM(|ué4- (illo-m'^iiie avait èlA réparée déa le réj^ne du sultan Malik Mii'ayyiid
ChaJkh; Hulta»» llamlouks, lue. cU. d'Ile assertion est eciidiriiiée par l'èpi^rapliie de
rédirire.
— 435 —
et comment elles fixent, dans certains cas, le degré exact de con-
fiance qu'on peut leur accorder/
En résumé, je crois que la coupole et les grandes lignes du plan
de la mosquée, telles qu'on les voyait avant l'incendie de 1893,
remontaient au calife Walîd et que les fréquentes restaurations
subies par l'édifice n'en avaient pas modifié l'aspect général.
1. J'ai déjà fait cette remarque en publiant un iVa.^ment peu exact de l'inscrip-
tion; Jorn-nal A.iialiqtie, 8* série, xvii, 420; xix, 395.
— 436
L'inscription de l'émir Auar à Bosra.
r.ii II.
< 'rttc furiciisc iusiriiptioii rst Loiimii' d(.'i)iiis liiii;itfiiiiis. Si^ua-
Irt- «l'almnl ]iar HuHfKHAKliT, elle a été estanipt't' on 1S.")7 par
.M. Kkv et |»iiblii-e ]iar 1\KINaui>. En 1S74. M. Kakahaokk, sur nue
nianvaise cupie du I)' l'm.nzKl!. en ilnnnait un essai de décliittVe-
nitnt ijuil npiit pins tard, à l'aide dune plintii;irapliie du 1)'Mkh-
KII-, en raeennipa^rnant de savants ((iniinentaires. Kntin M. (.'l,Kl(-
MoXT-OannkaI' lui a cnn.sacré (|url(|iu's oltservatiims coniplénien-
taire».'
Kn visitant Hn.sra au printemps «k- l.s;tt, J'eus K- plaisir d'y
n-trnuver l'inseriptinn d'Anar. <;i.sant à la niênie place dans la e(Uir
df la inii.s(|née l>air al-Miislini, dans un ]»art'ait état île eiuiserva-
tion. J'en pris un estanipajrc et deu.\ pliKto^fiupliifs. travail assez
dit'tieile. à cause de la pnd'ondc déciMipure des lettres et de la
IMmition de la pierre, appuyée dans un an;;lc obscur et trop liuinle
pour être placée daim une lumière conveinilde. La plauclie m re-
produit l'estauipa/îe (ti>f. "i) et l'un des < lichés directs (ti;?. (i).
La pierre, un jjroH l)|oc de basalte île I IS :< (Kl. a une épaisseur
d'environ 12 eentiiuètrcM. Elle chI rectan;;ulairc, uniis un *le ses
1. lii;iii.Kiuiii>T, llfUtn, I, 87'J cl |il. i, nvrr In rii|ili' ilrn iirriiiirm iikiIk; |{t:T, Viif/ny
datu U llaonran, \Vt !•( |il. XV; KAaAHACKa, IMtrlIijr tur GnchichU lUr Mnijatlilm, et
X. It U. (I., tisi, laû et pi. i; CuwM'ixt '(iA!«Niiii , Jitunint AÊÎiiil.iur, 7* m'-rio, x, MB,
• 1 Rtr^uêU, II, SI.
— 437 —
angles e.st taillé en pan coupé. Cette irrégularité existait avant la
gravure de l'inscription, car le texte et le boudin qui l'encadre
n'offrent aucune solution de continuité, et l'alif qui termine la
quatrième ligne a été gravé en biais, faute de place. Douze lignes
en coufique; petits caractères en creux, sans ornements.
J^Ul ^Ul dX\[[\ Sji\ iJj (2) Lll jUUj ù>tl IJ^ SjU ^i . . . ^L_; (1)
^^cyi ^.^ ^j\ j^J. jli ^1: j^i;i AA (3) un j^i\ Jiiii a,'^ii
u?J 4JOI Jai- (J J^^^ '=^-^-' Ji^ -^i 4i_j! Jl.. < 1 1 ) t^ÀM Ifr 4i\ u là «W^
... A ordonné la constrnet.ion de ce four et de ce moulin béni le luaîtri'.
lu .souverain, le savant, le ju.stc, le puissant, le victorieux, le vainqueur,
le fiiierrler pour la foi, le combattant, le défenseur dn droit, Mu'în nd-dîn
(le .soutien de la religion), le glaive de l'islam, le héros de la Syrie, Al]» GA/î
(le brave guerrier) Yalkâliak (le gouverneur), l'atâbak Aliû Man.sùr .\uar.
— 43.S —
le sourien Un jtriiue des eMyams. Il les a immobilisés et constitués en wa((f
pour lamoiir d'Allah.' Il en a destiné le revenu au raehat des musulmans
retenus dans les prisons des Francs, (c'est-à-dire) de ceux qui n'ont pas de
famille et ipii n'ont pas les moyens de se racheter eux-mêmes.
Il réser\"e cette fondation aux seuls musulmans faisant partie de la com-
munauté snnnite et à cenx ipii ont ajipris le Coran i)ar cœnr. Mais si AUâh
améliore la situation et iju'il n y ait pas de prisonniers, le revenu sera dé-
pen.<c pour les orphelins. les veuves, les indifients et les pauvres voyageurs.
En suqilus de ces dispositions, le serviteur d'Allah. Surkliak. a constitué
en waqf le sixième du petit village (djudaidab) appelé Mardj I.laràsah {'?)
en faveur des personnes nommées dans le présent acte.
«Celui qni- chanjrera (|uel(jue disposition de ces waqfs ou qui «les détour-
>nera après en avoir jiris connai>sjiuce. commet un crime (pii retomliera sur
>eeux qui les détourneront et pèche contre lui-même. >* 11 fera retomber sur
lui la colère d'Allah et le saiij; île I.la.san et de l.Iusain. Car ceux (pli eu-
>freifj:nent hs décrets d'Allah, ceux-là sont les pécheurs. >^
Iji construclinii a été dirip-c par le serviteur d'.MIâh Surkliak.
Ail point (le vue îles caractî-rcs. ce texte se lattailie au ^nnipo
épif^rapliicine «les Seliljimkides et des Atàlxks de I >ainas. Le
(•tiiiti»|ue de ces iiist ripti((ii.>, .se ilistiiijrui' eu ;réuéral du fituti(|ue
t'atiinite éjfyptieii. dit rnnndtnjiit . par l'aliseuce dDiueuieiits et de
queiieH de Icttirs eu rinceaux.* Hlles .sont part'ois «iiavées eu
ereiix. <<»uiiiu' ici, d'un trait luiiue et aujjiileux. Mëuie dans les
textes en relief, les lettres n'ont pas la niéiue ampleur que leurs
eontcniporaines d'Kjçypte; leur style <;aide un aspect pruviurial.
C^noicjUe franelienient enutique. le .style trahit ici une épique avan-
cée, voisine de l'apparitinn du earactèn- arrondi, ('elui-ci péné-
trant il |)ainas vers .'i')(),'' on peut à priori ilati r imirc texte de la
|>remièrc iiioitiv du vr bièele.
I (!'ciit-à-4lir« coDiiiir ii-uvrv pif et rbaritnlili'; voir ''. /. A., i, ï5o.
t. CaroH, II, 177, «I II, Sai nu utr, I.
5. Otran, il, 2S9.
4. Voir iilim limit, 430.
6. Vtiir iittiii liijii Im inii<Ti|itl<iiiii ili< Niir nilillii.
— 439 —
Les figures de la, plaiiclie m confirment presque en tout point
la lecture de M. Karabacek et les remarques de M. Clermont-
Ganneau; j'ajouterai quelques observations à leurs savants com-
mentaires.
La valeur historique de ce document a été mise en lumière par
ses éditeurs. Il s'agit de la fondation d'un four et d'un moulin
banaux dont les revenus seront consacrés au rachat des musul-
mans tombés aux mains des Francs. Cette coutume était alors
fort répandue en Orient; Reinaud l'a montré en citant plusieurs
passages à l'appui.^ Le nombre considérable des prisonniers faits
par les Croisés s'explique aisément si l'on songe que ceux-ci pos-
sédaient alors, à l'est du Jourdain, une partie du territoire que
traversait la route du pèlerinage de Damas à la Mecque. Les
Francs, qui se gardaient de négliger aucun des avantages de leur
position, exerçaient sur les pèlerins de véritables razzias, soit pour
les réduire en esclavage et les incorporer à leur armée en qualité
(le turcoples, soit pour les revendre à ])rix d'or aux princes musul-
mans.
Ce détail est confirmé par un curieux passage des mémoires
d'Usâmah, seigneur de Chaizar. Ce prince s'était lié d'une étroite
amitié avec Mu'în ad-dîn Anar, l'auteur même de notre inscrip-
tion. Dans le passage auquel je fais allusion, on voit les deux amis
rivaliser de zèle pour le rachat de pèlerins enlevés par les Francs.-
Or, l'inscription, on le verra plus loin, a été rédigée en 544, à l'oc-
casion d'une expédition d'Anar dans le Haurân contre le royaume
de Jérusalem. Il n'est pas téméraire de supposer qu'un des buts
de cette campagne était de dégager la route du i)èlerinage.
1. Hist. or. des Crois., i, 642, note 4; Rey, op. cit., 193. La petite inscriptiou de
Bosra publiée dans le même ouvrage, relative aussi au rachat des i)rison)iier.s, semble
avoir disparu; je n'ai pas pu la retrouver.
2. DEKKNBouitG, Autoliiographic d'Oiisâma, 183. Cet ouvrage ini]K)i't!int est aujourd'hui
la source priiiciiiulc pour l'histoire d'Anar.
— 440 —
l'our nii'iitriT couibieii ce pieux devuir tenait à i-œur ;uix pliu-
res musulmans de la Syrie, tous zélés sunnites, il suffit de raji-
jieler qu'après la bataille de Hittin. Saladin, dont le earaetère
(•lievaleres»iue ne saurait être mis en doute, tua de sa propre main
Henaud de Chatillon. le seijiueur de Kerak. parce qui! avait me-
nacé les villes saintes et attaqué en i)leine paix la caravane des
pèlerins.'
La coutume d'instituer des fondations pieuses pour le rachat
des prisonniers se perpétua jusqu'à la tin des Croisades. Sous le
sultan Baibars. un {rouvernenr de Hamas avait constitué un fonds
spécial à cet effet."
On remarquera iiue la fi>ndatii)n d'Anar est faite pour les mem-
bres de la communauté sunnite et pour les lecteurs du Coran. A
leur défaut, les revenus .seront distribués en aumônes. Ce détail
curieux caractérise les tendances reli-iieuses (pii réj^naient alors
chez les princes musulmans. Il se rattaclie au {jrand mouvement
que j'ai décrit ailleurs sous le nom de réaction sunnite.'
L. .» : Le ;rroupe ^\ ^', avait rési.sté ju.sqnici à tous les efforts.
faute d'une oqtie exacte. La le(;on m'ifir nl-Inn/ij. parfaitement
diKtiiietc 8ur l'orif^inal. a été adoptée récemment par M. ( 'i,i:i;M()NT-
(iAXNKAf. H la vue de ma |dioto;,^rapliic.*
L. 4 : >L K.M;.\I!.V(.kk a traduit le j^roupe j^. jj vli,ti par atà-
Itak cl'Abfi Manstir* et Huppose que ce surnom désifjnc le prince
de Manias, .Mudjir ad-din .Miaq. ( 'ette let;on est la seul»' correcte
au |)oint de vue de la j^rammairc. Toutefois, le savant orientaliste
rctnar<iue lui-ménie <|Ue ce priinr ne parait |»as avoir porté ce
I. UuiAl-l), KxtralU, lOH, l't loiitm Ir» rlinmii|ili'i«; .Siiii.iimiiiihiikii, Sumimtnll'iiir ih
l'Orient iMlin, 110; Arrhivcf dm lOrirnl ImUii, I, 0)1)1.
•t. Siéltan, Mnmt-uk; lit, Ï5; Hkihai ■>, hUlraUs, 4tl4.
8. Z. D. i: Y., xvr. :n r I \ , iM
4. lUeutU, toc. Ht
— 441 —
surnom. D'ailleurs, il serait étoiniaut qu'Abaq, dont Anar n'était,
officiellement du moins, que le subordonné, soit désijj-né par un
simple surnom, perdu au milieu des titres pompeux de son gou-
verneur.
Enfin, dans les inscriptions des Seidjoukides et des Atâbeks
de Damas, le nom propre du titulaire est toujours {)récédé direc-
tement d'un surnom en ahû, ou kunyah; celui-ci est précédé par-
fois, mais pas toujours, du titre atâbak. Or, dans les textes où ce
dernier titre ne figure pas, la kunyali ne peut désigner que le
titulaire lui-même; on peut en induire qu'il en est de même dans
les textes où figure le titre d'atâbak.
Pour illustrer ce raisonnement nu peu compliqué, voici la liste
clironologique des textes dont je parle. Dans la longue série des
titres qu'ils renferment, je ne choisis que le surnom habituel et la
kunyah du titulaire, et le titre d'atâbak là où il figure. J'iiuliqne
aussi le cas (nominatif ou génitif), parce que ce détail de gram-
maire joue un rôle dans la suite de la discussion.'
475. Tndj id-daul:»li . . . Abî Ba'îd Tutucli (Damas, 4 fois).
47.5. Nizâin il-nudk . . . atcâbak Abî 'Alî al-Hasaii il)u'Alî (Damas, ?> fois).
482. TAdj ud-daulah . . . Abu Sa îd Tutucb (Damas).
503. Zabîr lul-dîii . . . atâbak Abu (AbîV) Sa'îd Tugl.ddii (Damas).
514. Zaliîr id-dîii . . . atilbak Abî Sa'îd Tugtakîn (Damas).
.Sans (lato. ?ahîr id-dîii . . . atilbak Abî Blansûr Tugtakîn (Damas).
514. Tâdj ibmulûk . . . Abî Sa'îd Bûrî ibii atâbak (Damas).
529. Chiliâ)) id-dîu . . . Abi bQâsim Mabmûd ibii liûrî ibii atâltak ( Damas i.
528. 'Izz nd-dîii . . . Abî Mausûr Kumucbtakîn (Piosra).
530. Atâi)ak 'I/.z ud-dîii . . . Ain ]\biiisûr Kumuclitakîn (l'iosra).
544. Mu'în uddîii . . . atâbak Abî Maiisûr Anar (IJosra).
Cette liste est instructive à plusieurs égards. D'aboid, on voit
1. Ces iuscriptiDUS fij;ui<^'iit tmitcs dans mes carnets, sauf eelle de l'an ôll an
nom (le ïngtakîn et de Jîùiî, (iu(\j'eniiiiunte au rciueil .SAiv.uini-WAipmNuroN, ii" 7C.7.
MÉMOIICKS, T. m. i'G
— 442 —
«liic le nom propre est iiivariableuient ])n!-iV(lé iVuiu' kuiiyali. avei'
<iu sans le titre d'atàltak. Il semble doue iiue la kuiiyali ne dé-
pende i)as de ee titre, mais qu'elle se rapjKtrte tovijours au titulaire
lui-même. Je relève deux <-as partieulièrenieut si^iuitieatifs.
l)"ab(»rd. celui de Kumuelitakin, un gouverneur de Bosra et de
Salkliad connu de lliistoire. La première inscription de cet émir,
celle de Tan .">l?s. renferme une loujiue série de titres entre le sur-
nom 'Izz ad-din et la kunyali Abu .Mansûr. Tous, ?/ compris la ku-
iii/a/i, ne peuvent se rapporter quà Kumuchtakîn, ])uisque le titre
d'atabak n y ti^fure pas. Dans la deuxième inscription, celle de
;"i.')(i, la série des titres est exactement la même. ( )n trouve notam-
ment dans les deux textes les titres Kabi' al -islam et Amin ad-
daulali et le surnom al-alnbaki (serviteur de l'atâbak Tii-itakin),
que les auteurs donnent à Knmuclitakin.' La seule ditterencc. c'est
que la série des titres est précédée ici du titre d'atàliak. Iciiuel,
jiar exception, se trouve ici tout au début. 11 est doiu' évident que
dans la dcuxicnn* inscription comme dans la première, tous les
litres, 1/ cohiiiris lu Litm/d/i, se rap])iirtcnt à Kuiiiiielitakiii et ne
Hont pas ré|ris par le terme atalmk.
Le deuxième exemple décisif est celui du vi/ir Ni/.ani al-mulk,
dans IcN textes de l'an 17"). décrits au cliapitre précéilent. Son nom
propre, lla.'-iui ibn '.Vil. «-st précédé de la kiiii\ali Aliii ' Ali. Or.
tous les auteurs s'accordent à l'appeler ,\bù',Mi llasan ilm'.Vli.-
Si la kunyali ijui suit le titre d'atabak se raiq)ortait au maitre de
I. Hm) nl-Aihlr, *i, 31 lU.; HUl. or. lU» CnU., i, 418; Alui l'Iiûinnli, KilAI. t»-
tnt4ifalf ■iKxrKi.u, t'ntimidewhaUfmt , SOO; UkhimikiI'iiii. o/i. cil., 178; .Sai'-
vAuii, /■ hnmii,, lir. Il jmrl, 711 ft I4f). i'v ilt'tuU't luiloiir n <liy« coi-riffi'
.wJUl<i^>.>^ .lu mil lie -^,"„-,^ Kli milri', Il finit lin' «tant S*i vaiiik : '/« mltlin,
au lira (If Amin adtlin; ,^,^SJJt^, nii llfii iti- ^^jUtL); cnllii ,_,iJJU>)t (Rcrviloiir
il • -l'nitnir do l'Htnlmk, c'i>(il»«lin' <lo 'l'iif^tnktii), «ii lieu
l.<'>i tilri'» rM' al-Utàm, nrnUt tul-AauUiU IIkiH'i'IiI <lnil!t In
|,i.i;...i .1 ■ ,.' M •. ;■• lllrr nlatAhnltl ilnn* \\>U CliAlimll. Ii>r. eil
s KtiinIJiri, lliii al Atlilr. Mm KImlllkAii, ilc.
— 443 —
Nizàm, on trouverait ici soit Abu Cliiuljâ', qui était la kunyah
d'AIp Arslân/ soit Abu 1-fath, qui était celle de Malik Chah,- soit
Abu Sa'îd, celle de Tntuch. Si l'on objecte qu'un même personnage
pouvait porter plusieurs kunyalis, je répondrai que celle d'Abû
'Alî ne convient guère à un sultan seldjoukide.
D'ailleurs, le titre d'atàbak, octroyé à Nizâm par Alp Arslàn ou
par Malik Chah,-' semble n'avoir plus désigné, dès cette époque,
une charge de gouverneur ou de précepteur. C'était alors un titre
militaire, comme plus tard sous les Mamlouks, puisque Mirkhond
observe, à l'occasion de Nizâm, qu'il était réservé alors à des
émirs, c'est-à-dire à des officiers ou teudataires de l'empire, et qu'il
fut accordé pour la première fois alors à un fonctionnaire civil.* On
peut en induire qu'il en fut de même sous les Atàbeks de Damas.
En effet, le titre complet de Kumuchtakîn était atûhak al-asâkir,
atâhak des armées. C'est exactement le titre qui désignera plus
tard, sous les Mamlouks, le commandant en chef de l'armée égy])-
tienne.
En effet, si le titre d'atàbak avait conservé jusqu'à l'époque d'A-
nar le sens de précepteur ou de gouverneur de prince, on ne voit
pas bien comment l'atâbak IMudjîr ad-dîn Abaq aurait été gouver-
neur d'un prince seldjoukide quelconque et aurait eu lui-même
un gouverneur dans la personne d'Anar. Aussi bien, je ne trouve
pas dans les auteurs la mention des princes obscurs qui auraient
été les pupilles des nombreux atàbaks de cette époque.
1. BuTidâri, 28; Ibii Kliallikân, tr.ad. de Slank, m, 230.
2. Bundâri, 54; Ibn Kliallikân, ibid., 440.
A. Par le piemier, suivant Mirkhond, trart. Vui.lers, 73; par le second, d'après Ibn
al-Athîr, x, 54, et Abu l-fid;V, 6d. Ci''°, ir, 198. Sur ce titre, voir les sources citées
dans 0. I. A., i, 290, note 3.
4. Tel est, sans doute, le sens de ce passage, que Vi'liebs semble n'avoir pas
exactement comijris, puisqu'il .njoutc en note : -(Nitham-clmulk war hIso nach diesnr
Stelle der erste, dtr diu 'l'itrl Atabeg erliielt.» Cf. Sullans ^famlol(K■.t, i a, 2, note 5.
.■JG*
— 444 —
Eu résunié. je crois que, dans tous ces textes, le titre d'atâbak
désin^nc une cliarg:e féodale ou i)urement militaire, non la fonction
d'un «fonverneur de inince: i>ar conséquent, la kunyali qui le suit
.se rapporte à Tatâbak lui-mcnie et non à un inùnce ou à un sou-
verain. Eu ternies de grammaire : ces deux mots sont en rajiport
{['ajijiusitiini Çatj'i. non en rajiport (['anne.vion (iijâfali).
Cette conclusion soulève (|Ucl(|iics oitjcctions qu'il reste à
écarter.
1' .Si l'on traduit -.l'atàbak At)ii .Alansiir Anar . le texte de-
vrait porter ahi'i et non ah'i. puisipic toute la jdirasc est au nomi-
natif. Mais on admettra (pie le jrraveiir a pu se tromper, si l'on
isoii^e (pie cette erreur est très fré(iuente en épiiirapliie. Ow peut
dire (pie la permutation du unir et du //<î tinals dans les mots ahn
et dhn est une des seules erreurs fréquentes, nn'Mue dans les textes
soignés.' Elle K'expli(pie aisément ]>ar la similitude de ces deux
caractères, en luiNklii comme en coiiHipie. En outre, après une lon-
gue suite de titres (»îi le cas n'est pas nianpié dans la partie coii-
Konnntiqiie des mots, le graveur oulilic facilement en face du mot
ahi'i, si les titrc^ et le nom forment le sujet de la phrase on s'ils
sont à l'état construit, régis par les mots /'/ ai/i/àiii, soits le ri^giie
ili. Iil-uiin; finr l'm'drr (l<: etc. ("est ainsi que dans les deux in-
Hcri|itioiis de Kumiiclitakiii. la kunyali .Vl)i'i .Mansùr. luni précédée
du titre d'atàltak, est écrite A/iî Maiifi'ir. (pioi(pie la ]diiase soit
au noiiiiiiatif; l'erreur est évidente, .le pense donc (pie dans l'in-
Hcriptioii d'.Viiar il faut lire nfn'i au lieu de tthî. comme dans celle
de 'j'ii;;takiii de l'an .'»(».'5. louant aux autres textes de la liste, ils
sont rc(ligés de telle fa(;oii (pie la série des titres et siiiiioins est tout
etitièrc au génitif; ils ne jettent d(Uie aueinie lumière sur ce point.
I. J'ImUIo •iir rp |inlnl |Hiiir ne pan Aire nrriiiii't <lf |ir<^rhi-r ici iimir iim piintinm'.
Voir I' t ' ' . rt le loxl)' riiiii|il)<l il.'» inM'ri|ilii>nii il. Kiiiiiiirliliikin «liiii*
— 445 —
2° Le titre atûbak n'étant plus déterminé par un terme régi
(miiddf ilaihi) devrait, semble-t-il, prendre l'article : al-atâhaku
abû mansûr, au lieu de atâbaku abî mansûr. Mais ce titre figure
sans l'article arabe, du moins à cette époque, dans les chroniques
comme dans les inscriptions/ Il en est de même d'autres titres
emprnntés à la langue turque, avant qu'ils soient complètement
arabisés. Ainsi le titre yalkâhak, ingénieusement rétabli par M.
Karabacek, figure ici sans l'article, quoiqu'il soit déterminé et
sans terme régi.
On peut en dire autant d'un titre analogue qui fournit une
preuve de plus à l'appui de ma thèse. Dans les trois textes de
Tugtakîn, le titre atâhak est précédé du mot qutlug, béni, fortuné
(écrit .1.5). Ce mot turc- entre dans la composition de noms propres
et de surnoms; ici, on le voit, il sert d'épitèthe au titre atâhak.
Or, dans le texte de 529 au nom de Mahmûd, la kunyah Abu
1-Qâsim est précédée des mots alp qutlug-bak, vrai titre analogue
à atûbak. On voit de suite qu'il ne peut y avoir un rapport d'an-
nexion entre ce titre et la qunyah Abu 1-Qâsim.
3° Anar portait déjà, paraît-il, la kunyah Abu 1-Hasan. Mais
les surnoms en abii étaient des titres honorifiques plutôt que des
noms personnels et l'on sait qu'un même personnage pouvait en
porter plusieurs. Ce détail, affirmé par un auteur fort au courant
de la titulaturc officielle, est confirmé par plusieurs inscriptions.''
Il explique du même coup pourquoi, dans la liste donnée plus liant,
l'atâbak Tugtakîn est appelé Abu Sa'îd et Abû Mansûr.
En résumé, malgré les apparences, j'incline à croire que le sur-
nom Abû Mansûr désigne ici Anar lui-même et non le prince de
Damas, et que cette lègle s'étend à tous les cas analogues.
1. Voir, par exemple, Iliit. or. de.i Crois., i, 3 et 191—382, pojisim; iib, 70, 189, etc.
2. l'A VET DE CouRTEii.i-E, Diclionnaire turc-oriental, 422; liiat. or. des Crois., i, 387.
.'t. 'Voir C. I. A., I, 153-, Vîwân al-inchâ', Paris 1439, fo. l.")7 v".
— 44(; —
L. i» : M. Kai;a1!A<'kk a rétabli fort iiigoiiiouseinoiit le uoiu du
village qui tigurc ici. Le texte porte ... ic ^^j- -r^^jj} oj.ai-'-
Le savant orientaliste a lu . . . u <-'> /•' ?- ^ .: iJj.iJ' SjnÂi-', et
tratluit : -le sixième du village d'Al-Djudaidali. appelé Mardj
llarran. constitué en faveur de, etc. • Ne trouvant aucune localité
api)elêe *^\j- r.'i il suppose que le graveur a sauté le mot ^'^i
trompé par la répétition du groupe ^j-. Le village de Harràn al-
'Awàniid est à 25 kilomètres à l'est de Damas, au bord des lacs
salés.' Cette liypotlièse est d'autant plus séduisante qu'il existe un
village de Djudaidali à sept kilomètres au sml de Harràn.- Or, le
terme mardj, [n'airie, figurant situvent dans les noms de lieux de
la plaine de Damas, il .se peut f<irt bien i|Ue ce petit village ait
été désigné .-^ous le nom de .Mardj Harràn.
Voici la principale objection (|tie smilève cette li\ poilicsi'. .'^i
l'on restitue -i^t-, le mot .^_s- ne fait plus partie du nom de lieu.
Il faut alors le rattacher à la phrase suivante et lire w i-'^, con-
stitua^ en faveur de, en le prenant comme nom d'action (masdar)
«lu verbe harnsa. f/arder. Le sens est acceptable, mais à ma sou-
venance, ce mot ne figure dans aucun des ni)iiil)rcux actes de WiU\\'
que j'ai relevés dans les inscriptions syricMiu's. La pliraM- iisuclh-
en farinr de, etc., est toujours intmdnite par les mots'(;/f/ ou'a/<î
miumlih tout court, (Ui avec répétitiim du verbe iriiqnfainx auqafit.
Si l'on songe que les erreurs simt braurunp plus rares dans K-s
inscriptions (pu- dans les manuscrits et qnt* dans un texte au.s.si
>«iii;.'neMsrincnf !;r;ivc f|Uc celui de Husra. il est liicn difliejle d'ad
I. s iiii l.i 1 nri'- lin H.uii.in <MI I '• >ii m i . n;!!!- /.. /'. / . i .. \n, y\. '• I I \ ;i.|iii.
ilu'djam. Il, XSS-, Murhiarik. Vit».
ï. Il ' ' i lie rr villnK<', ni»n|uA mir In rnrli' ritri-, ri miii tlii villiiKc
liltM roi i'Inli, oiliii' nii iiikI-iiiii'iiI iIk Itninnii.
3. !'<•■• ' •! lim ^jL.^J^ rii diit'l roimlriiil, roiiiim' li' propimn M. OijiHMuxT-
(lAjnnuo; BU |Miint «le vue |)aKfi|rra|ili|(|iii', \v ilnix li-^'ona luiiii |ii<riiilRi<ii.
— 447 —
mettre une pareille uégligence, on préférera peut-être cherclier
le nom de lieu dans le mot ^\j- lui-même, sans rien changer au
texte.
J'avoue que je n'ai pas été plus heureux que M. Karabacek.
Les listes toponymiques accompagnant les cartes récentes du
Haurân et du Djaulân, de MM. Stûbel et Schuimacher, ne ren-
ferment aucun nom qui prête à l'une des combinaisons du mot
j^\j-^ Peut-être en retrouverait-on la trace en consultant les habi-
tants de Bosra, ce que je n'ai pas songé à faire. Il ne faut pas
oublier que les noms de lieux qui figurent dans les actes de waqf
désignent parfois des villages aujourd'hui détruits, souvent de
simples domaines ou des pièces de terrain que l'on chercherait
vainement dans les dictionnaires arabes ou sur les meilleures
cartes modernes.
Si l'on admet que le texte est correct et que le groupe ^\j^^^
désigne un terrain ou un village quelconque aux environs de
Bosra, il n'est plus nécessaire de chercher aux environs de Har-
rân un village du nom de Djudaidah. Dès lors, il est plus naturel
de voir dans al-djudaidah un simple nom commun signifiant nou-
veau village, nouveau domaine (sous-entendu qarijah, dai^ali, etc.),
et de tradiiire : «la moitié de la djudaidalt appelée ]\[ardj . . . .»
En eftet, si djudaidah était ici nom propre, le texte n'ajouterait
pas appelé, etc. Ou trouverait plutôt une épithète déterminant la
position de ce village de Djudaidah, pour le distinguer des autres.
Le mot djudaidah, il est vrai, ne figure pas dans les dictionnaires.
Mais il doit avoir existé, puisqu'il a donné naissance à une foule
1. On lu; lient on tout cas songer à lii-i; Djerac/i, coniun? le iiroposait JI. Wauiaiiei-
dans son étude sur l'inscription d'Anar (cité par Fleisciikr, Z. D. M. G., xxxi, 146).
L'orthographe arabe de ce nom est ^ji,^; c'est ainsi qu'il figure dans les auteurs
et sur une inscription eoufique de lampe eu terre cuite, étudiée tout réceunnent par
M. Ci.f.iimont-(;anneau, Recueil, ii, 21 et 47. D'ailleui-s, la combinaison ^jiVâ" Zr° ^'•■''
peu vraisemblable, car Djerach est bâti sur des collines.
— 448 —
tic inmis tic lieux. Ce i)lK'noinène est si tiétiiioiit dans ronoiuas-
tique gt-ographique quil est inutile il'v insister iii."
L. 10 : L'iiriginal jxtrte, au pieniiei' mot de la ligne, -.i et non
• .«tout court: d'ailleurs, la conjonction est ici de rigueur, car ce
nuit t'ait partie tlu texte sacrt".
Grâce à un important passage d'Ibn Furàt. M. Karaiîackk a
fixti avec une grande vraisemblance la date, que l'inscription ne
donne pas. En Ô44. peu de temps avant sa mort. Anar entreprit
une expcilition ilans le llaurân pour attaquer le myaume de .Tt!'-
ru.saleui, qui se vit i^bligt!- de traiter avec lui. Bosra. tpii formait
une étape importante sur la route de Damas au Jourdain, t-tait
alitrs une ville florissante, ainsi ([ue l'attestent ses ruines; Anar
y a .sans iloutc passt!'. La liuigue suite des titres de l'inscription,
ijiii traliit la puissance dont jouissait alors l'atiiliak. le but nicmc
tic sa t'ontiatittn, tout cttncdiu't à taire de cette liyputlii-se une t|uasi-
certituilc. Cette date contirnic les prt'soni]»tinns gciu'iaU's tirt!'cs
lie la forme tics caractères.
Aux ili-taiis biograi)iiit|Ufs donnes par .M. Kai;\i;\(|:k. ajuutuns
Heulement i|u'.\nar avait fomlt!- une matlrasab à l)annis.-Cet i-tli-
fiee a disparu, mais je crois en retrouver la trace ilans le recueil
épigrapbi(|uc tic Saivaiki:. dont le n' "J-S purtc le texte suivant :
J 'j\ âjS» Jv». >}^^\ j^\ j^\ <<jLIi i-jJu> »J* Uji • • • ^L->
^^^ «JL- O^j:^ ^y j^c^ (^jUll Jfl)[^l JL*lUl vlAllI Jjii <»\ Ju.
I. (.T. r/'/ra«Mii«, StHvUU, Seiivtr, .Vmtoy, vtc, i*t li'n iicniilirciix iiiiiiin nimli>i;iii'ii ilniiK
liiutoa If* InnKtK'n <'iir<i|>/><Mini'ii,
1. Ilin KliKlIlkàii, Irnil. nr .Sij^iii^ r, 'ilt>. Klli' ckI ilrt-riti' piir 'lliiiiiwi «triiiliiil |inr
H«i;vAiaa, httcripii'f» <U hama; lir. A |Mirl, 324) l't |iflr IImi ('IiiiiIiIikI, l.t'iili-, Or. Mittl,
i* 4tli*. 0« •iitoiini «■•iiinciit, miu itmiti' |inr iTri-iir, In ilnli< bAA; Aiinr iiKiiinit cm tiU.
— 449 —
A fondé cette uiiidrasah bénie le grand émir, l'isfabsalâr, Jlu'în ad-dîn
Anar ibn 'Abdallah, l'afifranchi de Malik Mudjâliid .... Tugtakîn, à l'aide
des munificences de son défunt maître, en l'an 524 (1130).'
Ou sait qu'Auar était un atïrauchi de l'atàbak Tugtakîu, mort
en 522; ces faits sont confirmés par les termes et la date de l'in-
scription. A cette époque, la puissance d'Anar n'avait pas encore
atteint son apogée, c'est pourquoi les titres qui figurent ici sont
plus modestes que ceux de l'inscription de Bosra.
Il serait intéressant de déterminer la provenance de la pierre
de Bosra. Elle était sans doute encastrée dans le mur de l'édifice
servant de four et de moulin. A quelle distance s'élevait-il ? La
pierre gît dans la cour de la mosquée de Dair al-Muslim, à l'en-
droit même où Burckhardï la signale en 1812. Aucun indice ne
fait croire qu'elle ait jamais été fixée dans le mur de cette mos-
quée. Si les habitants n'ont pas perdu tout souvenir de son ori-
gine, une enquête sur les lieux fournirait peut-être quelque indi-
cation; je n'ai pas songé à l'entreprendre.
1. Lors de ma première visite à Damas en 1888, je me souviens d'avoir vu, dans
un des angles du carrefour des bazars qui précède l'entrée ouest de la grande mos-
quée ou Bâb al-Barîd, une inscription coufique, fruste et noircie par le contact jour-
nalier de la foule. D'après la courte description donnée dans le recueil Sauvaire, je
ne doute pas que ce texte ne fût le dernier vestige de la madrasah d'Anar. Il a
disparu depuis dans une démolition, et je n'ai pu contrôler la copie ci-dessus. La
traduction en a été donnée par Sauvaihk, op. cit., 264 (lire la date 5-U, au lieu de G24).
MÉMOIRES, T. m.
— 450
VI
Les iascriptions de Nùr ad-din et l'origine du caractère
arrondi dans l'épigraphie syrienne.
.■)4i— r.ti;( H.
Xiir ad-din, le fameux sultan (rAk-p et de Damas, le rodoutalde
adversaire de.s Croisés, a laissé plusieurs inserij)ti(ins en Syrie.
notamment à Alep, à llauiali, à Hamas, à Haalluk et à .lérusalem.
(^utre leur \aleur hist(iri(iue. ees textes ottrent un intérêt spéeial
pour la palétijrrapliie arabe; v<»i('i comment.
.lai mitiitré (pie vers le milieu du VT' siècle de l'iiéjïire, le ca-
ractère carré, dit atKjhiiu . empluyé jus(|u'alors exidusivemi'nt
dans le.s in.scri]>tions, fut remj)lacé par le caractère arrondi appelé
vulgairement nn.skhl.^ ("c pliénomène parait se rattacher au jjrand
mouvement de réaction sunnite qui. parti de la l'crsc au V siècle,
cnvaliit peu à |»eu l{a;;(lad, la .Mésopotamie la liante Syrie, la
l'alestine et l'K^rypte, porté par les Seldjiuikides, les .\tal)ck.s,
Nùr ad-din et Saladin.' La jiarenté de deux pliénomènt-s «-n apjia-
rence aussi disscmidahles Kcxpli<|Uc aisénn-nt n! l'on .sonfic t|ue
la réaction sunnite, coïncidant avec les invasions nnin;;oles et
l'arrivée de» ( 'roisés en Syrie, fut accompajjnée d'une .série de
réforme» reli^ieUHeH, politii|UCH, militaires et adniinislrativcs. Cette
révolution s'éteinlit nainrclli incnl à rarcliilccliirc et an\ arts et
niéticrn i|ni en (ii'innilrnt.
I Vllir /;>,.,.„■ \.l.,:„,<,'. n xtH'. itlM, <t; '.• xrrii-, VI, l.l'.l . <' /. .1.. I, Hb.
t. Hor rv niiiiivi'iiK'nl, voir miiioul C I. A„ i, 3b4 m.
— 451 —
Un autre indice de l'origine orientale du caractère arrondi,
c'est qu'il apparaît plus vite dans l'Orient musulman. Les inscrip-
tions des régions situées à l'est de la Syrie sont trop mal connues
pour fournir dès à pi-ésent des documents positifs, mais la numis-
matique permet d'y suppléer. Grâce à elle, on peut suivre l'évo-
lution du caractère d'étape en étape depuis la Perse, où le type
arrondi paraît déjà vers le iV siècle, jusqu'en Egypte, où il pé-
nètre au vr' siècle avec les monnaies de Saladin.
A priori, le caractère épigraphique a dû suivre la même route,
])uisqu'il pénètre en Egypte à la même époque. La dernière in-
scription fatimite du Caire, datée de 555, est en pur coufique; le
])remier texte en caractère arrondi est celui de Saladin à la cita-
delle du Caire, daté de 57i). Mais si l'apparition du nouveau ca-
ractère en Egypte est nettement circonscrite, sa marche en Syrie
restait encore indécise. Or, l'étude des inscriptions syriennes
montre qu'avant d'entrer en Egypte avec Saladin, le nouveau ca-
ractère évolue à travers la Syrie avec Nùr ad-dîn. Voici la liste
chronologique des textes de ce sultan que j'ai recueillis en Syrie.'
543. Madrasali Halawiyyah, Alej) (arrondi).
545. Fragmeut anonyme, Alej) (coutique).
549. (irand liôpital de Damas (arrondi).
1. ,!(' ne puis garantir (lue cette liste soit compliite. Il faut y ajouter une inscrip-
tion de la mosquée de la citadelle d'Alep (Bischok, 135) et une sur une tour de
l'enceinte de Damas (Khemer, Topographie von Damasciin, i, 15), datées toutes deux
de 564. Je ne les ai pas retrouvées et j'ignore le style de leurs caractères, qui étaient
sans doute arrondis.
L'inscription d'Alep, an 54;i, est dans Hiscuop, 138, avec quel(|UOs fautes. Celles
d(i Damas, ans 560 et 567, sont traduites dîins Sauvaikk, op. cit., tir. à part, 270, et
Journal Aniaiiqne, ii"= série, vu, 409. Celle de Baalbck, an 563, a été publiée à peu
près correctement par M. Ai.ouk, Histoire de Baalbek (Beyrout, 1890), 135. Celle de .lé-
rusalem, an 564, signalée par de 'Vooiiib, Temple de Jérusalem, 103, et par plusieurs
auteurs, n'a pas été publiée intégralement; les autres sont inédites. Elles figureront
toutes dans le Corpus, avec plusieurs fae-siniilc
— 452 —
551. Décret du Hâh acli-Cliâirûr. Damas coulique>.
552. Mosquée I^asanaiii, Ilaniab (^arroiuli).
558 et 559. Mosquée Xûii. llauiali arroiuli).
5(30. Bâb alDjAbiyali. euceinte de Damas (airondi).
5tJ3. Porte de Damas. Haall)ok (arruiidiV
5lJ4. Chaire de la mosquée Al Aq^â. Jérusjilem (arrondi).
567. Tombeau niadrasali du sultan à Damas (arrondi).
5i)i'. Tour de l'euieinle de Damas (arrondi).
Le contique du tVaj;iiKiit d'AU'i) rapj)elle ft'liii des insi'ription.s
t'atiuiite.s de rEfry))te. C'olui du décret de Damas, plus sobre et
moins artistique, se rapproclie plutôt des inseriptious des Atâbeks
de Damas, iiivariablemeut écrites eu eouti(jue; j'en ai donné la
liste dans le cliajjitre précédent. En tout cas, ces deu.v inscri))tions
sont frandicnient couHi|Ucs. sans aucune parenté avec le nouveau
caractère. Le iiaskld de Xûr ad-din est un caractère arroiuli d un
:i.spect particulier, commun à tons les autres textes. Les lettres sont
pleines mais allon;;écs. dune rare éléj^ancc, dessinées et jiravées
avec une entière sûreté de main. Sans parenté avec le coiitiquc
contemporain, ce caractère ne piut en être issu, il a du se déve-
lopper à côté de lui; sa perfection même trahit un Ion;; |»assé. Tel
qu'il a|)parait sundainenu-nt en Syrie, il doit avoir été importé et
ne peut venir ipic d'(hiciit. Dès lors, il est naturel d'en lallaclicr
les destiuécs au mouvement dont j'ai parlé plus haut
Hicn plus, si l'on reprend un à un les textes de cette li.sie, on
verra que le nouveau caractère s'avance en Syrie a\cc le nouveau
ié;rimc. Nûr addin monte sur le trône d'.Mcp en .'> 1 1 et la pre-
mière inscription qu'il hi;;ii,> dans cette ville, celle de la llala-
wiyyali, otTre le iiiuivcau caractère. Deux ans plus lanl, le iVa;,^-
nient anonyme apparait comme le dernier vesti<;c du type ancien,
dominé par Ich traditions t'atimiten de l\'i<l\Viin ihn Tutuch. Nnr
a<l-dlli n'empare de Damas en ■')l!l cl la même année, il l'ail ;:ra-
— 453 —
ver dans son hôpital des inscriptions du nouveau type. Deux
ans après, le décret du Bâb acli-Cliâgùr, écrit dans le coiifique des
Atâbeks de Damas, semble le testament paléog-rapliique d'une
époque mourante. Dès lors, le nouveau type, porté par les maîtres
tailleui's de pierre du g-rand conquérant, se répand dans toute la
Syrie, à Damas, à tîamah, à Baalbek, à Jérusalem. En 569, à
la mort de Nûr ad-dîn, il est définitivement établi. Enfin, il pé-
nètre en Egypte avec Saladin et s'y affirme dans l'inscription de
la citadelle du Caire.
Pour remonter i)lus haut dans son histoire, il faudrait étudier
à fond l'épigraphie alépine et pousser en Perse à travers la Mé-
sopotamie. Les inscriptions de ces régions sont encore trop mal
connues pour permettre aucune conclusion, mais si la thèse émise
ici est juste, on verra le nouveau type apparaître de plus en jjIus
tôt à mesure qu'on s'avancera vers l'Orient.
Pour illustrer les observations qui précèdent, je reproduis à la
planche iv, fig. 8, l'estampage du décret de Damas, daté de 551.
et à la planche v, fig-. 9, la photographie de l'inscription de la tour,
datée de 569, la dernière au nom de Xùr ad-dîn. Les caractères
de cette inscription sont moins élégants que ceu.x de la plupart
des textes en arrondi de Nûr ad-dîn. tous antérieurs à elle: mais
c'est la meilleure photographie que je possède.
La première inscription est gravée sur une stèle d'environ
100 ' 110, encastrée au-dessus du Bâb ach-Châgûr, à l'intérieur.
Elle renferme douze lignes en coufique sobrement orné de rin-
ceaux. C'est un curieux décret ordonnant l'abolition d'une taxe
prélevée sur les (caravanes sur la route de Damas en 'Iraq et i-e-
four.' Ce texte est assez difficile; il exige un commentaire détaillé
(|ue je ne puis entreprendre ici, puisque mon seul but est d'en
I. Sur les tVancliiscs ilr taxe accoi-dw's par Niir adiliii. voir IliH. or. de.i Croh.
ir 11, :i01.
— 454 —
taire ressortir liiitôrOt ])alénijrapliique. J'en renvoie la publication
intégrale à une prochaine étude et je nie contente de sijiiialer la
présence de plusieurs points diacritiques. Ce détail, assez rare
dans l'épigrapliie eoufique, même à l'époque de son déclin, fait
pressentir la très prochaine apparition du caractère anoiuli. (lui
marque d'emblée les points diacritiques.
La deuxième inscription est {rravée sur une tour ronde de len-
ceinte de Damas, cachée aujourd'hui dans la cour dune maison
du Siiq as-Sinâniyvah. Le champ creux, d'environ 12() X .'')(>. rcn-
terine tmi.s lignes en caractères arrondis, du style décrit plus haur.
... A nriloiiiic l:i cdiistructioii ili- cette tour liciiic celui ((ui a licsoin de la
jrrâce de Hon niaitre, .Mnhiniid, lils de Zanki, fils d'Aii suiuiur, pour obtenir
la rt'C«ni|H.'n8c (d'Allâli^. Kii l'année 5(50 (1173—74).
Ce texte est muni ilc points diacriti(|Ues, tle jMiints voyelles et
d'aiitreH sij^nes ortlio>;ra|dii(jMcs. le snki'ni. le tnrlulhl v\ le sio^ne
di-'fiiietif du .<f///, en queue d'arondc. que nos ini|iiiinerics n'ont pas
adojité. t'es points ne sont pas an complet: il en nian(|ue et il y en a
qindqin'H-iins de troj).' 'roiitetois on sent, dès l'abord, l'intention de
les placer avec une certaine métlioilc. ("est là un des caractères
distinctif-* du nasklii de Nfir ad-din et des Ayoubitcs. IMus tanl.
HoiiH les .MandonkH. les points et les siirnes figurent i-n plus grand
nombre eiicori-, mais ils sont placés avec moins de nnflioclc; irai
I. Aiiuil Ir l'tiKTri' p---' a ilnix iMiintji iimlilcii muih le •>ii. on |Hiiiiniit tire imliiit
à lire n - n-f . en ronniiK'niiil l'iin île eeii |Miiiilii ecniiiiie eeliii ilii M. \m leetiire ^.«J
ml tjmutiyc |i«r la fnnne ilc* lelln'», |Mr le* ileiix |Miiiilit du M, i|iil lie iienilileiit |inii
■|i|Mirtpnlr au ttinl prén'ilrnl , etillii |>ar In iMmltinii ilii «iKiie ilinhiietif ilii tin. - ()ii
rvman|uefs l'nrlIinKniiilii' ilii ninl i_'-H- nver le ilniililr /•iiimli «lu (finuin, iiinin «11111
VaJif nnat.
— 455 —
tés comme élément décoratif, leur rôle consiste surtout à remplir
les vides du champ.
Ainsi, tandis que le coutique lapidaire n'emploie les points qu'à
titre d'exception, l'arrondi s'en sert dès l'origine avec méthode.
C'est une preuve de plus que les deux caractères ont suivi deux
routes distinctes et que l'arrondi a déjà un long passé lorsqu'il
paraît subitement en Syrie.
— 4ô(;
vil
Les iuscriptions de Saladiu.
564—589 H.
Siiladiii. If cniKiiu-raiit ili- rEj^yprc. le v;uii(|ik'iir des Croisés,
le réftiiniateur relij!;ieux, politiiiue et militaire. Saladiii n'a laissé
que lieu triiiseriptiiiiis. La plupart des éditiees bâtis par lui ont
disparu: d'ailleurs, les épofjues liéntïques sont souvent sobres de
documents épi<;raphi(iues, parée qu'un n'y songe guère au Juge-
ment de la piistérité. Les textes du grand sultan n'en sont que
plus préeieux à ret iieillir. N'oici la liste (•liriiiinl(iMi(|ue île ceux
que je eciunais.
iû4. l»étTet; l>aiii:is.
i')7ô. (iraiide ni<is(|iiee; l>aiii:is.
57H. Cilailollc du ("nire.
iiH3. Mos<|uce Al-Ai|»a; Jérusalem.
.')«.'>. (juMiat as .><aklirah; .léniMalem.
Ml. Qulibat VÙKuC; .léruMaleui.
588. l-^rliHC Siiinti' .\uno; .léruKaJpm.
')H'J. 'riitnliiftu du Kullaii; hainas.
hiMix nmtM d'explieatinii sur ces textes, qui tigiircnnit à leur
place daUH le ( 'iirfm>.
Le premier cHt un décret inédit relatif à l'endigage des cours
d Caii de hamaH, un des pluH vieux textes adminislratits. ( 'e en
rieux document, nde\é jiar \VAl>l>iN<iMiN. était gravé sur un idoc
lie bnHalte ncciipaiit le centre de l'ancicii nnin lié aux < licvaux, à
— 457 —
Damas. Il a luallioiireusement dispani; tous mes eftorts pour le
retrouver sont restés infructueux.'
Le deuxième est un texte également inédit, relatif à la restau-
ration de deux piliers sous la coupole de la grande mosquée de Da-
mas. Il était gravé sur l'un de ces piliers, où je l'ai copié en 1893,
avant l'incendie déplorable qui l'a fait disparaître avec un grand
nombre de documents archéologiques de cette mosquée.
Le troisième, le quatrième et le cinquième ont été publiés à di-
verses reprises et je ne m'y arrête pas.^ Le sixième, relatif au
creusement d'un fossé, s'abrite sous une petite coupole, sur le bord
méridional de la terrasse supérieure du Harara; je le crois inédit.
Le septième est une dédicace gi'avée par Saladin au-dessus du
portail de Sainte Anne, lorsqu'il convertit cette église en une
madrasah cliafiïte. Ce texte déjà connu a une grande valeur bis-
torique.'^ Enfin le dernier ne figure ici que pour mémoire. Ibn
Khallikâu rapporte qu'il a lu sur le tombeau de Saladin, à Damas,
une épitapbe rédigée par le qâdî Al-Fàdil et portant la date de
la mort du sultan.* J'ignore depuis quand ce texte a disparu. Le
tombeau actuel et l'inscription qui l'orne sont d'une date très ré-
cente.
Après ce que j'ai dit du caractère des inscriptions de Xûr ad-
1. H porte le ii" 745 dans le recueil manuscrit de Sauvaiue.
■2. l'our le troisième, voir Mehren, Qûhirak og Kci-afat, 18; C. I. A., i, 80; Casanova,
Mémoireê de la Mission dit Caire, vi, 509. — Pour le ((«.atrième, de Vooi'É, Temple de
Jérusalem, 101; Jlucijîr ad-dîn, 301 (trad. Sauvaire, 76); cf. Condeh, Syrian Slone-lore,
445. — Pour le cinquième, de Vogué, op. cit., 91. Ce dernier texte a 6t6 repeint à
diverses reprises, lors dos fréquentes restaurations de la coupole de laSaUlirali; liv't
fragments relatifs à Saladin sont une copie moderne. La date 585 est donnée par
II. DE Vooi:È; en 1893, j'ai lu la date 586, repointe sans doute depuis l'ètnde du sa-
vant archéologue français.
3. Voir DE Vooiiib, Éylises de Terre .Sainte, •244; Maiss, La Pi.iciiie de Bethesda, 23,
avec un bon dessin.
4. Ibn Khallikân, trad. de Slane, iv, 547.
MÉMOIRES, T. III. 68
— 458 —
(lin. il est inutile d'ajouter (jue tous les textes historiques de Sa-
ladin sont en caraetères arrondis. Le eoutique est relégué dès lors
dans les inseriptions cdraniques et décoratives, oîi il se maintient
jusquà la iléeadence eonijjlète de l'art arabe." La planehe v, tig. U),
reproduit restamjjage du plus lieau de ces textes, eelui de Sainte
Anne de Jéru.salem. Le style en est plus soigné que dans l'inscrip-
tion du Caire, mais il est muins élégant que eelui de Nûr ad-din.
1. Voir iiotamnient C /. A., i, »6.
459 —
VIII
Les inscriptions du Mont Thabor et la trêve entre Malik
'Àdil et les Francs.
G07 — G12 H.
Parmi les ruines diverses qui couvrent le sommet du Thabor,
se voient les restes de la forteresse construite par Malik 'Âdil et
son fils Malik Mu azzam, sultans de Damas, et détruite par ce der-
nier peu d'années plus tard, pour des motifs stratégiques. Là, trois
blocs gisent à terre, portant trois inscriptions arabes. Ces textes,
piibliés dans un opuscule peu connu, mentionnent la construction
de la forteresse.' Le premier, au nom de ]\Ialik 'Àdil, est daté de
l'an 607 de l'hégire; les deux autres, au nom de Malik Mu'azzam,
sont datés de 610 et de 612. Je néglige ceux-ci pour consacrer
quelques remarques au plus long et au plus important, celui de
:\Ialik'Âdil.
Je n'ai pas visité le sommet du Thabor et je ne connais ces
inscriptions que par l'ouvrage cité plus haut. Voici le texte de
Malik 'Âdil, avec les corrections et les réserves qui m'ont paru né-
cessaires en l'absence d'un fac-similé et d'une copie parfaitement
sûre.-
1. ItiANiMAOi;, To Oafiôjp, Ji'liisaloiu 1«67, 15 ss.; cf. Guèrin, Veacriplion de la Ga-
lilée, I, U8.
•>. Ce travail était sous presso quand j'ai reçu de JI. ScnuMAciiEit, iugcnieur à llaifa,
un estampago de l'inscription, avec plusieurs autres, provenant du 'l'iiabor et (|u'il
a bien voulu faire à ma demande. Ce document confirme de point en point les cor-
rections ((uc j'ai faites au texte de .Ioannidos. J'ai ajouté celle do ^^ en ,_-»Sj ou
.J , (!t la coupure dos lignes-, le mot \3j», placé entre crochets, ne figure ni dans
— 460 —
jyj' ^,-1 oiy: oit Jç.JJ J ^U^ ^y ^r J^ J\ (6) ^U_'Jj r^^)'*
j^^(«)i'Juil 'U"J> -w j>.'' ^Uii aI^Jj j_,»-alll _0' ('I «^Is^l^
Z\^) >L~~ <-^ Â>i.' <■'' o-^ ^^t* w"^* ^r-*^ -^*^'' 'JL <-5 *JU*'^' '*JC'V*
'<i' *ill -U: Jrl j!>' ^rjl -L^ jJifl iVj ('") J Ijj. ( ? jfîo J"j,
A nnloiiiK- (If bâtir i-ette lorteros.se bénie, notre maître le très irrand sultan
Al-.Malik al -'Ailil, le {xiicrrier, le vietorieux, 8aif ad dunyâ wad dîn, le sultan
de lislâni et des uiusidnmns, Abu Hakr, lils 4I Ayyfib, l'ami du prince des
cro_vant«,' i|uand il revint de l'est, rassembla l'armée vielcirieuse et eanipa
en delntrH du Tliabor, après léeliéanee de la trêve. Les travaux ont été
e<iinmeneé« le dinianelie â ilbu I bidjdjali <U>7 et eeci a été eonstniit" sous
le oimiiiaïKlemeiit île l'émir l.Insâm addin !-u'ln', lils de'Abdallàb. le ser
viteur de Malik Mu'a^.^.am.
JoAKRiiMM, ni Biir rc!ilHiii|mK>'. "» l'""! pciil Ir ri'utiluri <lan.'« iinf laniiic ilii luipiiT.
Il t'-tnit lr<>|i tiirit |Hiiir roiii|il('tor Hiir iraiitreM |iiiiiitit ce iiiéiiniirc, iliiul le» miit'lii-
«iuii» n-«t(-iil le» iiK'^mcit; en iiublimit (■(•» ciitnniiiiiifcii. j<- iliriii li<s oltHcrvalionii ikhi-
volli'S «iii'ilii in'iiiit inicK/'HTii.
I. (hi rfliinri|iii'rn i|iii' ft- vrrwl, ipii parli' ili- l'arifeiil tli'|M>ii!«r iliiii^ im luit |iii'ii\
if\ talM iilldlil tfl i|iii- In ifiKTri- Miiilc. fuit iilliiNiiin à I14 ciiiiHtriirliiiii ili' lu l'urtercxio'.
ï. .If lin niiini, nu lifii <!<■ -U^Jb.
». Au lii'U lit' ^f^. I.)' niiltnii eut loiiiniirH n|i|M'li' .Snil' iiililiii.
4. Au Heu de ^L,>IL».
6 Au lien «le U«UJ'i '!"' '"' *'''"' *■'''" '"'''' '•'" ri'liilif <l«' lu l'imue ni >ii,i:,iii ••/
/utànl ni (riN|ui-nt vu /<piKni|iliii'.
i>. Hur ri' tiiri-, «olr C. I. A., 1, m8, iinli- ». Il tiKUic ilnii» iriiiiiri'ii iiiM-rliilinio ilii
•ulUn, ■ Itaiiin* et h .ti-niMli'in,
7. ÏA' IftiK |Hirtc ^. nviM- |Miint en linul, iinitK 1» loiuii' ili' lii Muni I pliilol
ri'llp d'un s,^; li'H diMix Ipv'U* iIhhmimiI iiii ki'Iik nunl<>iru)'
— 461 —
Ainsi, la construction du château a commencé le 5 dliu l-hi<ij-
djah 607 (20 mai 1211)/ Le caractère officiel de cette date nous
autorise à rectifier légèrement le récit des auteurs, ou plutôt à le
confirmer en le précisant davantage. Suivant eux, c'est en 609
que Malik 'Adil l)âtit le château du Mont Thabor.^ Or, suivant nos
textes, la construction, commencée par lui en 607, se poursuivait
encore en 612, par la main de Malik Mu'azzam. On sait que ce
dernier la fit démanteler, sur l'ordre de son père, dès l'année 614.
à la suite d'une attaque infructueuse des Francs, dans la crainte
de la voir tomber entre leurs mains.' Un siècle et demi plus tard,
parait-il, le sultan Baibars en consomma la ruine/
Mais la partie la plus curieuse de l'inscription est celle qui suit
immédiatement les noms et les titres du sultan : « Quand il revint
de l'est, rassembla l'armée victorieuse et campa en dehors du
Thabor, après l'échéance de la trêve.»' A quel événement cette
phrase fait-elle allusion?
Aucune des sources citées, ^sinfV Evades, ne raconte (jue le sul-
tan se soit rendu avec son armée au l'habor quand il donna l'ordre
de bâtir la forteresse. Mais remontons un peu })lus haut. En 600
fl203), de nouveaux Croisés ayant débarqué à Saint-Jean d'Acre
et se préparant à marcher sur Jérusalem, Malik 'Adil, alors à Da-
1. Suivant les talilea de Wûstknfki.d, ce jour tombe sur un vendredi, non sur un
dinianelie.
2. Ibn al-Atliîr, xii, 197; Abu l-tidi'i\ éd. Cp'^ m, 121; cf. JIM. or. dm CVom., i, SO
en bas; iia, 108; Weil, Chali/en, m, 438. VEracles donne bi date 121», qui correspond
;i 608—609 de l'hégire; ITiit. cccid. des Oroia., ii, 317. RiiuiiiciiT, Beilriifle, ii, 236, donne
1213; Sanuto, 206, donne 1214; ef. dk Mas I.atkie, IIMoire de l'île de Chypre, i, 181.
3. Ibn al-Athîr, xii, 210; Abu l-fidâ\ m, 124; cf. Hist. or. de« Crois., i, 88; na, 113;
Kraclen, loc. cit.., 330; Reinaud, Kxlraib,, 387; Wkil, m, 440; Guéuin, op. cU., ii, 162.
4. (iuÉRiN, loc. cil. .l'ignore à quelle source ce détail est emprunté.
?>. L'éditeur a lu •jâJ^.fJ^ ; n« trouvant aucun sens à ce mot, il suggère iij>j^\ .
la irhve; cette le(,on est fort plausible. Sur l'estampage, on lit distinctement j^\:
le reste est invisible.
— 462 —
mas, fit rassembler les troupes de Syrie et d'Egypte, se mit e/i route
et campa près du mont Thabor, pour s'opposer à la marohe des
Francs. Les ileiix partis restèrent en expectative jusiiu'à Tannée
suivante, où une trêve tut eoiu*lue.'
Je crois que c'est à cet événeuicnt ijuc notre texte t'ait allu.sioM.
Cette liypotlicse est d'autant plus tentante que les ternies de l'in-
scription rappellent de près ct-ux dllin al-.Vtliir : Damas est au
nord-est du 'l'iialior: or Malik'Adil. dit l'inscription, venait de
l'est. Il avait rassemble larmée et campé au pied du Tlialior.
Le texte épi;j:ra])lii(|Ue ajoute que la trêve était échue. Connue
il ne peut s'afçir ici de la trêve conclne de (!01. il faut remonter
plus haut. Or, vers le 14 cha'hân .");i4 (21 Juin llitSi. une trêve
avait été conclue entre le sultan et les Francs, à la suite du siêfi^e
du Toron, pour '6 ans. .'> ans (i mois, (i ans, ou t! ans <! mois (> jours,
suivant les sources citées par M. H<iin!l('in . qui choisit la seconde
variante." La trêve échue. le sultan canqie an 'l'hahor en t!(K), plu-
tôt vers la tin de l'année, ainsi qu'il rcs.sort du récit dlhn al-.\thîr.
Klle avait ilone été eoncliU' pour .") ans (! mois (jusqu'à la mi-safar
fi()0). ou pour (! ans (ju.s(|u'à la mi-cha'hàn «!()()). et il faut aliaii
donner les deux variantes extrêmes.
l'ourquoi le sultan tient-il à rajipeler i|iie la trèsc était celiue
ijuand il vint camper an 'l'hahorV ( )n a \n (|iriine nonvelle tiêve
fut conclue en (!t)l. et Ihn al-Athir dit (|u'elle fut renouvelée en
<!04.^ Peut-être durait ille encore en tlOT, à la date de linserip-
tioii. Kn rappelant que h- nuinvement olVeiisif qui avait donné lien
au projet <le cnnstrnetioii de la forti-rt'sse s'était |irndnit |m ndnnt
I. Util ni Allltr, XII, l-.'H; Allll I llilil', m, lli); il. IHmI. m: lU. Cm:, \,H-i\ un, <)&;
iluVAl'Ii, op. rit., SHa en lia*.
s. |{'>liRi<iii, lifUrëgi. Il, SU <t 'iW\ llin nl-AlIlIr, xil, H4-, llitl or iUt Crol:, il a,
M<». J'Iifnori' lUn» i|iii<l |muimik<' •)•' erl mitiMir UnixArn, .INï, n lii i|iii< In In^vi' i^lnit
ronrlui' imtir imli anii.
8 IliM. or. dts CnU., lia, lUO— 107.
— 463 —
une interruption de la trêve, le sultan veut sans doute justifier
ses travaux militaires et écarter tout reproche de déloyauté.'
Ainsi dès l'année 600, Malik 'ÂdiL frappé des avantages qu'of-
frait la position du Tliabor pour arrêter les Francs sur la route
d'Acre à Jérusalem passant par Djenîn, aurait décidé d'y bâtir
une forteresse. Mais la construction, différée pour des raisons in-
connues, n'aurait commencé réellement qu'en 607, date de l'in-
scription. Telle est l'explication que je propose de donner à ce
curieux texte, en attendant l'édition définitive des inscriptions du
Thabor.
1. La trêve fut renouvelée encore pour six ans vers le milieu de l'année 1211;
Erade.1, 317; de Mas Latuie, loe. cit. Suivant cet auteur, elle était échue en 1209; je
reviendrai sur ce jjoint en proposant une nouvelle explication du passage relatif à
la trêve.
— 4(Î4 —
IX
Les inscriptions du sultan Baibars.
«5» — tJTtî H.
Le sultan Haibars, dont j'ai pu))lié Unis les textes cairotes," a
laissé un jj^rand nitnibre irinsciiptions en Syrie, notamment à Ke-
rak, à Yabneli. à Ramldi. à Lydda. aux forteresses de liàniyàs,
de Safed et du Krak. à Damas et à llonis. Outre lintérêt (|u'ils
tirent du nom du erlM)rf ciuiquérant. ces textes ont |)res(nie tous
une valeur spéi-iale. parce qu'ils toutiieiit à (|ncl(|ne point ini
portant de l'Idstoire contemporaine. Ceux de Kerak, di- Lydda
rt de Yaltneli ont été publiés avec d'intéressants commentaires;
je n'y reviendrai pas ici.- .l'ai pulilié un t'ra;;iiiint d'inscription du
••liàteau de Subaibali à Uaniyàs, restauré par liaibars aprcs le
passa;^e des 'l'artarcs.' Les auteurs nous ont laissé le texte cu-
rieux d'une inseriptinn du sultan à Sat'ed. Miavr lors de la prise
de cette plaei- sur les l'rancs: elle a dis|»aru sans cbuitc avec b"
eliàteau tout entier.' lîestent les textes de l)amas, de Iloms, de
iJanileli et du Krak. ipii t'ont l'oliicf des pa^^cs >Mi\antes.
I. Voir C. ;. A.. I, IIH wt. et IHU.
S. Ceux lie Kenik |>iir Savvaiiiii, lUim i>k I.trxRn, Voyai/t à la Mrr Mnvir. n, l'.'H.
tVut «le LviliU et lie Ynliiieli |wr .M. ('i.KiiMii!iT-(tANNluu, Uerurit iVniflii'uliKjie «rimitiilr,
I, Wt M., et Arrhutmtngirul Hnntrrhet in l'iilrMiitr, II, I7'l, 17(1 — IHÏ. ,rHi (irii* tien pUl
litKni|illie* et (li'K ('■tnin|iiiKeii lien liiiiiTi|)(li)llii île Ynlmeli et lie I.Vililu et je iloiit |\
M Hlir»l<.w re«tfllli|ui;fe (riiiic île» iiiiH'ri|ilionii lie KiTilk. Toim l'en le\leii |iiiriUlr<<lll
lUim le Cor/iu* en leni|m viiiilii.
S. Jimmat AtUilU/iu; M* ii6rie, m, 4An.
4. Nuwalli, ilann llKmC-ouNT, it^mnirrt ill,i>i>iiir „i>r„i.,ir, n. i>,l. il .M!i.|o/.i, ilitiis
/Mlaiu UnmtnHk; I II, 4^. .le iIdI* A .M. .Siiit MAriiiiM illi Krilliil lioiiibri' ire^lnniiintre*
— 465 —
La prise, de Damas par les Tartares et la bataille de 'Ain Djâlût.
G58 H.
Parmi les inscriptions de Baibars à Damas, je signale en pas-
sant le grand texte gravé sur le tombeau du sultan et de son fils
Barakat-khân. Par la beauté des caractères et leur parfaite con-
servation, ce texte est un des plus remarquables monuments de
l'épigraphie arabe. Il renferme l'acte de waqf du tombeau et four-
nit ainsi, avec tant d'autres inscriptions damasquines, une pré-
cieuse contribution à la géographie de la Syrie centrale au moyeu
âge.
La citadelle de Damas, vrai pantliéon des souverains musul-
mans de Syrie, renferme plusieurs inscriptions de Baibars, gra-
vées lors des réparations qui suivirent le passage des Tartares.
L'une d'elles offre un intérêt particulier. Elle est sculptée sur la
courtine de la face est, entre deux gros saillants carrés, à rai-
liauteur du fossé au parapet. Elle occupe un champ rectangulaire
d'environ 700 X 50 et comprend deux lignes en beau naskhi mani-
louk, à grands caractères munis de points et de voyelles. La
planche vi, fig. 11, reproduit un cliché de ma collection.'
de SatVd. raniii ces textes, .aiicuii ne remonte à Baibars ut je n'en ai iwiut trouvé
durant mon court passage à Sai'ed. Les derniers restes du château ont disi)aru dans
le tremblement de terre de 1837; Robinson, BiUical researches, m, 321.
1. Lors de mon dernier séjour à Damas, le colonel Bai.ri Bey était attaché à
l'état-major du v" corps. Le savant archéologue, qui voulnt bien me procurer quel-
ques copies, a fait peindre eu noir les caractères; ce procédé un peu sommaire les
fait du moins ressortir avec netteté. Quelques lettres et nombre de points n'ayant
pas été touchés par le vernis, je restitue les mots mal venus d'après ma copie. .Sui-
vant Badui Bey, cette inscription se répète à l'intérieur, sur la jiorte murée do la
face est; l'accès de la citadelle m'a été refusé. — SArvAiiiE a donné do ce texte une
traduction d'après une coiiie imjjarfaite qu'il a rectifiée plus tard; op. cit., 167, et
Journal Asiatique, 9» série, vu, 284.
MÉMOIUES, T. Hi. 59
— 4G6 —
iai'i âju ^'j J.U' ^^'1 ^^^^.. j^\ jiiii jL,'^i ^vi^ii ju^'m
^^
Au-dessus (lu n.'cfiui<;lf. au milieu, deux lijiiics on jihis potits
caractL-rert :
Au nom «lAIIAIi . . . (îlnirc à noire uinilir If Miltaii Al Malik az JJâliir
liiikn atl (lunyâ wad diii, le savant, le jnslf. U- ^rnerrifr, l'tc. . . Mailiars, le
M-nit<ur (du Kultani Malik Sâ!il.i Nadjni addin (Avvid)). Il a uni. inné do
rtconHtruirc la litatlillc \ ictoriiiisc, après qu tllo eût été livrée à I ennend
niaiiilit le 21 djuniâda ii(i;')S, it recouvrée par I armée vielorieuse le dimanche
L'7 ramadan liini de la même année. (Ce travail a été t'ait) sous le eoinman-
dement du Herviteur ijui a liesoin de la f;râee d'Allah, l'émir 1/./, addin Ai-
liak, le Ker\ileur de .Malik '4>ii\tir (Itaiharsi as Sàliln, ap|ieli' le l'alirieunt de
eotteM fie muilleH. Il a l'Ii- terminé ('.M en ti'jîl.
O i|iii tait riiitérét iii|iilal de ce texte, e'est ipiil iiieiitinnne la
prÎHc de la <-itadellr jtar le> Tailares et .sa reprise par larinée
ét;yptieiiiie. ('es deux taitH. appliyi'-H par deux dates distiiiele.s, se
rattaelieiit à un événement eimnii, la bataille de '.Ain hjàli'it, (pli
arrêta le flot déliordant des 'l'artares en Syrie et le dciipurna pnur
tmijonrH de TK^^ypte. hâte niéninralde pniir l'iiistoire de la eivili
— 467 —
sation, car le Caire, envahi et pillé par les hordes d'Houlagou,
eût certainement vu disparaître alors une partie des monuments
et des manuscrits arabes conservés jusqu'à nos jours. Voici le bref
récit des événements auxquels ce texte fait allusion.
Enhardi par la prise de Bagdad et par les troubles (jui divi-
saient les états ayoubites, Houlagou s'était emparé de la Méso-
potamie et de la Syrie du nord. Le 19 safar G58, ses messagers
arrivaient à Damas et le IG rabf i", ses troupes y entraient sans
rencontrer de résistance; seule la citadelle leur ferma ses portes.
Les vainqueurs l'assiégèrent le 6 rabf il et la prirent le 22 dju-
mâdâ I", en démolissant ses parapets. Maîtres de la Syrie centrale,
ils fondent sur la Palestine et menacent l'Egypte. IMais le sultan
Qutuz, réunissant l'armée égyptienne, se porte à leur rencontre
et leur inflige une cruelle défaite à 'Ain Djâlùt, entre Zar'în et
Baisân, le vendredi 25 ramadan 658. La nouvelle de la victoire
parvint à Damas dans la nuit du dimanche '21 ramadan; aussitôt
les Tartares évacuent précipitamment la ville, qui ouvre ses i)or-
tes au sultan Qutuz. Enfin Hail)ars, monté sur le trône après le
meurtre de Qutuz, fit réjiarer la citadelle.
Tel est en résumé le récit de ^laqrîzi, le chroni(iueur qui ra])-
porte ces faits avec le plus de détails.' Reste à confronter les da-
tes de l'auteur arabe avec celles de l'inscription.
Tous les auteurs (|ue j'ai consultés sont d'accord ])our fixer la
bataille de 'Ain Djàlùt au vendredi 25 ramadan (;5 sept. 1260) et
l'évacuation de Damas au dimanche 27. .Ainsi, sur ce pdiut. l'in-
scription de lîaibars confirme exactement leur récit. -
1. Sidlmis MamUmIcK, i a, 117 — 'J'J, 104—101!, Ul; cf. Siituk, l'iiris ITiCi, 1"« 181 V et,
i:i4 i".
•1. Abu Cllûlliall, Adh-dhall fi r-rau<fa/oin, Ill.S. «le .M. SciiKi'Kit, llIUlt'C G.'iS ; Ma(|lfzi,
loc. cit.; Nuvvairi, Loide, 2'", f" 1.S2 r"; Abu l-fidiV et 'Aiiii, dans llhl. «r. deo Cn,h..
I 14.S- lia, il;")-, Hatadi, nis. de M. Sciiei-kr, f» 174 v°; Ahii l-faradj, éd. Sâlluiiii, 48'.l;
Alm 1-Mial.iâsiii, lus. tW M. Schkiek; Ibii lyâs, i, y7; Wf.ii., Chaliftsn, iv, IG; Hammkii,
60»
— 4fi8 —
Il n'eu est pas de mêiue pour la date de la prise de la citadelle
par les Tartares. Suivant l'inserijjtiou, elle eut lieu le 21 djuuiâdà
II (3 juin), tandis que dans le récit qu'on vient de lire, ^Ia»|rizi la
fixe au 22 djuniadà l" (5 mai). Cette dernière date est-elle eon-
finuée par d autres chroniques? Je ne saurais le dire. Parmi les
auteurs que j'ai pu consulter, ceux qui parlent du siè«;e de la
citadelle .sont en désaccord .sur la date on .se taisent entièrement
sur ce point.' Je m'en tiens donc à la date de Ma([rîzi, comparée
à celle de rinscriptinn.
La dit^érence «1 un jour .sur le quantième du iimis (21 et 22) n'a
pa.s d'importance. Cette léfj^ère erreur est trè.s tVécjuente et s'ex-
|dique jiar une faute de copie, on par une variante de calendrier.
(Jiiaut à la ditt'éreiice du mois, elle ]»ortc sur les deux (Ijtnuâilâ
et ne repo.sc que sur la permutation de.s mots nirini/. jh-i micr et
nhhir, .seroiid. ( 'es deux termes ayant une •grande analo<>:ie «rra-
pliiqiie. j)rétent aisément à des erreurs de copie. Le ji:rtiupe V est
le même dans les deux mots; le ;;ronpe J.. écrit rapidement en
GetchithU dtr Itcfiane, I, S04 ; Khkmkii, MilteUj/rieii. 77; Hkism'U, KjUrniU, iSO, etc. —
KacliM nd-illii niruutt- i-ii ii6lail la lialaillc snn» t-n tlxcr In (lato; éd. (.jcatiiioiêhe,
847 iw. Sujfiti (IfUioire du Califtt, ('d. Cairt', l'JI; trad. .Uuiiktt, r>()l) domii' |i> Ift
|Miiir II- 'tu Ia-k luiïilItMin-ii hoiirrcA iirridciitalc.H doniioiit le 3 Ni-ptcinbrc l'JOo, ror-
ri'r|Hiiidaiit :ili "Jft rniiindnii; tCmelej, 444; Oettri </m l'hiproù, 1014. I.c» oilitclirH du
l'hrotlrê, 444, iiiiti' r, dmiiifiil par iTrciir 'it> ramad&n = 2.'> itcpti'inlirc. .Saiinto, Aiiiadi
cl Im Annales w iloiilK'llI pHN d)' dnli' priVUiv
I. Voici Im vnriaiitcit i|iu< J'ni rt'lcvt'if» : Arrivi-i' df» iiicNdaccrH à l'aiiiax : 17 fa
far (Aliti (hâtiiali et Aliu l-nia(fAjiiii); ID nal'ar (Mni|rixi «'( ^alitdi, lœ. nt.)\ tiiiftnfiir
(Niiwnlrl, III*. rilé, f- 104 v); i««f«r (Ilin Ivan, tac. rit.). Arrivée di<i» trimpi-n : III mUr
■•• (Mai|r1zl); 17 (AliA C'h&iiinli t-l Alm I iiinl.iA.iiii, iiiim. riii'ii cl l'uriH l7Mii, (■• i7Mr');
»7 (.Safadi, m». cM), — .Sir^i- dr lu riiadi-lio ; du il raid' ii nii "J".' dJiiiiiAilii i" (.Mik)-
rl/i l'-^.rii). ilii iii^iiH' jour au ïï raid' ii (ii'<»ii«>i<i)«, HuMrr dtt .l/miyo/j , ni, .HSO).
Il>i. 1 lindditd Maliilii. .Safndi il Alm I lidfi' riMiiiilriil la prim' de In ritadcllc Raim
IU<-r di' ilatc, aiimi ipir Wt:ii. cl KaKMitii. Le lii<iKrnpli<' di' llnilinrn (l'nrin I7(i7), Alm
l'faradj, lUi-lild addlii ri Alm I iiialinKiu ii'i-ii pnrlinl pan, Kniil' crn-nr. IIammkii, /or,
fil., ri'prtMliiit Im iIhIc* du Mni|rUi. l'iiur ■•■n dnim d'.Mill rliftinnli, voir l'appciidiro
fc la II II de II' iiW-iniiiri'.
— 4G9 —
liant les deux lettres, peut ressembler à y- et vice-versâ. Or le mot
^1 est distinctement gravé à la fin de la première ligne de l'in-
scription/ Ce document officiel doit avoir été rédigé au moment
des réparations faites par Baibars à la citadelle, c'est-à-dire peu
de temps après les événements. Il est donc difficile de ne pas lui
accorder la préférence sur le texte de Maqrîzi.
En résumé, la citadelle tomba probablement le 21 djumâdâ ii
et non le 22 djumâdâ l". Si le siège a réellement commencé le 6
rabî' II, il aurait duré deux mois et demi, non un mois et demi,
comme le prétend Maqrîzi. Cette conclusion serait confirmée par
un passage d'Iljn Klialdûn, lequel, sans donner de date, se borne
à dire que le siège dura longtemps.- Enfin les Tartares l'éva-
cuèrent le 27 ramadan, à la nouvelle de la défaite de' Ain Djâlût.
Sur ce dernier point, l'inscription confirme le récit unanime des
auteurs.
Quant à la date qui termine l'inscription, celle des réparations
faites à la citadelle, elle est un peu fruste, mais elle ne fait aucun
doute. Le cliiftre ^, neuf, est assuré par la forme des caractères
et la présence des' deux points diacritiques du ta. Or, c'est juste-
ment en 659, c'est-à-dire peu de temjjs après la fuite des Tartares
et l'avènement de Baibars, que Maqrîzi place les travaux de re-
stauration exécutés par le sultan.' D'ailleurs, cette date est répé-
tée sur une autre inscription de Baibars à la citadelle, oii ligure
également le nom de l'intendant des travaux, l'émir Aibak l'ar-
murier.
1. Sur lo genre iimscMliii (le. djumâdâ, voir C. I. A., i, 128, note, 1; Z. D. M. O.,
VIII, 5'J2.
2. Ibn Kluildîm, éd. liouliKi, v, :iGO.
3. SitUam Mamlouks, i a, Ml; Nuwiiiri, ms. eité, l' 142 v et l'aris 1Û7.S, T' 4 r";
Kutubi, Favâl al-Wafayat, i, 90, cit6 par Sauvaike, op. cit., lOO. A1)U 1-mal.iâsiu, dans
la description détaillée des constructions du sultan.
— 470 —
La prise de Safed et r expédition d'Arménie.
664 H.
A dix mimites au nord de la ville de Honis, au milieu d'uu
pauvre faubourjr, s'élève le tombeau de Kliâlid ibu al-Walid, le
jréuéral de Maliomet, l'uu des oonquérauts de la Mésopotamie et
de la Syrie. Il mourut à Iloms eu l'au 21 de riiéfiire. d'après la
meilleure traditiou.' Comme taut d'autres, son tombeau devint un
sanetuaire vénéré. De nos jours, il est {jardé avec un soin jaloux
par nue population peu éelairée; maljrré tout, j'ai réussi à jiéuétrer
dans l'eiieelnte et à copier sur la porti- du tombeau deux inserip-
tions du sultan Haibars. Ces textes sont tinp lunjis pour tigurer
iei tout entiers; mais comme ils t'ont allusion à des événements
liistoriciues, j'en indicjuerai la sulistance.
Le premier, f^ravé sur la porte en tiiii| li;:ncs. relate la con-
struction on plutôt la réparation du tomlieau, ordonnée par le sul-
tan cqnami il se rendit à IJonis ii la rencontre île l'armée victo-
rieuse revenant du jiays ib- Sis», ( . ^^ S'U^' .a*- le «i^c jls).
Il est daté ilc «lliu 1-bidjdjali (;(!4 i septembre rj(!(l . Voici l'évé-
nement aiii|uel ce texte tait allusion.
Au ciiinmencement de dliii I-qa'dali (i(i4 (aoitt Tililii, l'arnicc
du sultan, sous les ordres de Malik Mansùr, prince de llamali.
(juitta Damas pour manlicr contre la Petite Arménie. Après pln-
Mieurs victoires, elle .s'empara ilc Sis. capitale du royainnc, et tit
I. Hur In iiiiirl ilc Klinliil. voir Itrliulliiiri, ril. nii (îouk, Iî:< ni liaiU; l'iiltiiri, i,
SAIA, riUiit WHi|i<li: llili Kiilnilinli, llmuit.iu-h drr Urtrhiehlr, IHO cl Itn iiiilrcii moiutch
''it/-<'a ilnii* Viiu|(ll, Mo'iljiim, VI, 412 L'iio irnililinii |m'ii niitliriilii|iii> le fiiil iiKiiirir K
.MrliiM , NaMnwi, ^1. \Vr>iKi>ri:i.i>, S2'i; Uni ntAtliir, m, |A; Yiii|Ol, .Vn'<{;'«»i. ii. .S.Hfl.
J'Iirnon' à <|iii<llc l'\n<n\w miiuiilK mui tiiinlirnii. Il cul im'iitiimii^ par Ilni l'jiilinir
(^i. WiioHT, tft'J) an «II* nliVIr, |inr .Nawnwl ilitr.nlj ri Yni|ât (lar. cil.; Mnnifiil. i,
S'ioy au iiii*, |iar Ibn iU|fltali ifii. lluraUiKiiT, i. 141) nii tiv*: cf. I.k .'^tiuxuk, l'nU*-
Unt uniOr Ihr Mnttnu, Mitt.
— 471 —
un grand butin. A la nouvelle de ses succès, Baibars quitta Damas
le 13 dhu 1-hidjdjah, pour aller à la rencontre de son armée. Ar-
rivé à Qârâ, le sultan s'y arrêta pour sévir contre les habitants,
qui pillaient les campagnes environnantes. Cependant on vit arri-
ver les troupes revenant d'Arménie, et le sultan rentra à Damas
le 24 du même mois.'
D'après ce récit, que j'emprunte en résumé à Maqrîzi, il semble
que le sultan, dans sa marche au devant de l'armée d'Arménie, se
soit arrêté au bourg de Qârâ, c'est-à-dire à 65 kilomètres au sud
de Homs. Mais suivant d'autres historiens, il poussa jusqu'à Apa-
mée en passant par Hamah.- Les dates de leur récit ne concordent
pas exactement avec celles de Maqrîzi; en tout cas, le sultan, dans
sa marche de Qârâ sur Hamah, a dû passer par Homs au mois de
dhu 1-hidjdjah. C'est ce que confirme le premier texte du tombeau
de Khâlid.
Le second texte, gravé en huit lignes au-dessus du premier,
est fort curieux d'un bout à l'autre. Il est daté de rabi' l" G66
(nov.-déc. 1267) et commémore un acte par lequel le sultan con-
stitue en waqf, en faveur du tombeau de Khâlid, le village entier
de Far am, avec ses quatre limites, sous les conditions fixées dans
le dit acte de waqf. « Ce village, dit le texte, est dans le district
de Safed, pris par le sultan en chawwâl 664.»^
1. SuUam Mamlouks, i b, 31—36; Abu l-maliâsin, ms. cité-, KOiiricht, Étude, dans
Archives de V Orient Latin, lia, 385; Reinaud, Extraits, 600.
■2. Nuwairi, ms. cité, f" 236 v»; Abu 1-fidâ', éd. Cn'S iv, 3 nll.\ rf. Hisl. or. des Crois.,
I, 1.51. Suivant le premier, Baibars .arrive à Apamée le 13 dhu l-hidjdjah ot ne rentre
à Damas que le 2 muharram G65.
3. Voici le passage le plus important de cette longue inscriptidii inédite :
^Lo)\ ^rc-ro . . . .yb\^\ ^UJ\ ^^UJ-vJ\ Vi^)^ <»^'_5 U:> ^v:^ \X» ■ ■ ■
à^^ jA, . . . J^^U ^^l >>Jl.irî ^i^^ ^.r^^ J^!-i-J^ (J^ j)!-^ ^,^ • • •
■J^iJ i-L^ J\'^ ^i ^^^ f»''"^ >-àX-^ à^\XXJ^\ .vi^ >Uj o- V-^. !►«>
— 472 —
La date île la prise de Sat'ed eontirnie exaetenieiit lesilininiques.
Assiégée pendant tout le mois de raniai]àn. eette forteresse avait
eapitulé le IS oliawwâl r2'o juillet rJ(i(!j.' Maqrizi. auquel j'em-
prunte ees détJiils. ajoute (jue le produit d'un village fut destiné
à l'entretien du tombeau de Kliàlid à Homs; mais il n'en donne
pas le nom.- (^'e village, e'est évidemment le Far am de l'iiiscrip-
tion. (|ui est à quatre kilomètres à l'est-nord-est de Safed.
(Quelle que suit la date de la rédaction de laete original, l'in-
seription ne fut gravée qu'un an et demi plus tard sur le tomlteau.
A cette époque, le sultan se tmuvait ;i Sat'ed ou i u mute itmir le
Caire. Mais il visita Homs le 27 clia'ltàn de la même année, dans
sa marche sur Antiociie. Nuwairi prétend (|u'il Ht alors des répa-
rations à la mosquée de cette ville.' l'eut-ctre cette inos(|néc n'est-
eile autre que le tomlieau île Kliàlid: je n'ai trouve dans les autres
mosquées de iloni> aucun ti'\tc de l'iailtars.
^ji Â.^K^X 1»«-%!J\ ^_j.T. « . ; <)uUj-*\ L«ii«>^ ^-*^^*■ ^-"5 *jU-iw^ ^«jL.» j
.... f^r^\ ^>Jk ^^ JwiVâ. > {■ .«■ <■ ^ji^ >>JU>. iliijk^ ^Juu^a ^^;Si^\ >.J>JiJ\ > Aj:S
l(i-iiiBn|U«r le joii tli- mot» oiitru itjJU^ ut le nom lU- jJlÀ..
I. .Sm//miu Miimlimlt, I b. 30; Xiiwniri, IIIM. oito. f • 2.S.H v ; Uni ( liaililiiil lltilalii.
m», rite, f» III v"; Atm l-mnljAoin, m», cifi-: ('i.KimiiNrtîANxuAf, hWueil, i, ÏCT. imli" i;
J{«HRic'iiT, lof. rit.. 38a, «VIT (|iicl<|m'it variiiiiteH (If (lato. L'erreur iU> rWWii nu lien
de rhaietcHI ne n*lriiuve ilaii» 'Aini, /lui. or. det Crmt., ii n, '."J'J, et ilans Kkikmii,
flxtraiu. i96. Kn tiMit rsN, le elii'ilenn ne rendit vers lu niielinwwul, diite riinrirmée
|Mir Ira MMirceR rhrt'tiennea. .Snniito {SerreUi, M. UoxuAiiit, SS3) et Anuiili (éil. i>k Mah
lurmiK, Î07i donnent le 24 juin; len Annalet tU Ttrrr. SaiitU {Areli. Or. l.at., ii b, 463^
donnent 24 Juicnet; Krarln, 464, et le» Gr,ttt <Um rhiprnu. I7".i 1 22 Jni;net. I.en 22
et 24 Juillet rorreii|Hindant nux 17 et lu eliawwAI. il Oint lire |uirtont, djinn Um
«Hirce» nrridenlalei), juiUtt et non juin; >•(. iiC Ma- I.aihii. Ilitloirr ,lr fUr ,{r Chi/jtrr,
I, 4IS.
}. Sibant Mnmlouk-r i b, .11.
a. Voir la rarte anKlai*e, i|iii écrit AVi-.lm. (ir^nix, QaliUe, ii, 4R.H et rnrle. écrit
ytm'm. inar<|nnnl ainni le 'lUn. L'in>><'ri|itiiin donne dixtinrtenient f^j». "anx |Hiiiiln
voyejl...
4. .Siiwalri, nii. ritA, t" S40 t- : ^\j ^Lom ^^Jut^ ^S^ t_y* ,>>^ ^\ *^y^
•LU>. <'lté «nr le m*, cle i'nria dani< Sutlniu Mamlouk; i b, 62, note (io.
— 473 —
La prise de Jaffa et la Mosquée Blanche de Ramleh.
()B(5 H.
Parmi les nombreuses inscriptions de Ramleh, la plus intéres-
sante, après celle de la citerne de Sainte Hélène, est le texte qui
fait allusion à la prise de Jaffa par le sultan Baibars. Cette in-
scription, qui n'a pas été publiée intégralement, mérite une étude
spéciale/ Elle est g-ravée sur un long bloc de marbre à section
rectangulaire, qui gît dans l'angle nord-ouest de la Mosquée
Blanche, en dehors de la ville.- Ce bloc, d'environ 400 X 30, otfre
quatre lignes en naskhi maralouk ancien, à caractères cursifs,
grêles et allongés, gravés en creux, d'un type analogue à celui
de plusieurs inscriptions ayoubites de la première moitié du vif
siècle. La planche vu, tig. 13, reproduit un estamjjage retouché
pour la photographie. La fin de l'inscription, martelée à dessein,
j'ignore dans quel but, est entièrement fruste.
aXL lUUl^U J^ Ax\ :>\j\ \\i — (^- IX, 18 (jusqu'aussi) . . . ^U-j(i)
^_^.. (3) jaUUij f^ic^\ jikL àaiij ui j^ (^);U'i j-^\ '^}}\
1. Elle a été publiée en tnidnction seulement; Survey of Walern PnlesUne, M<t-
moir.1, II, 271: Pal. Expl. t'und, Qnarterly. 1874, 66. La copie qui a servi à cette tra-
duction m'a été communi(iuée par iM. Akmstrono; Je l'ai eollationnée depuis sur l'ori-
ginal en prenant l'estampage reproduit à la planciie vu. M. (Juéiiin en a publié une
meilleure traduction d'après une copie de Sauvaike; Vesn-ipiion de la Judée, i, il -, cC.
Clermont-Gannuau, Kecueil, i, 268, note I.
2. ("est là que je l'ai retrouvé en 189S. Auparavant, ce bloc était au centre de
la mosquée, prêt- du niihrâb.
MIÏMdlUKS, T. 111. 60
— 474 —
ii <_..L^ IjL.» Ji^Âl-] [environ six luds martol.slJl ^^^W j^\ j^
Au nom «lAliàli. etr . . Allah ayant décidé l'cxécntion de sou juf:ement
arrêté dans sa prescieuc»-. permit à son serviteur eoutiaut eu lui, ijui s'en
reuiet à lui pour ses atl'aires et eonibat pour lui, le défenseur de la reli-
içiou de ixiu prophète, de sou liieu aimé et de son ami, le sultan illustre,
(.Taud, ^cuerrier, etc., Knkn ad tluuyâ wad din, sultan île l'islam et des luu-
Muiiuuus, Itailiars tils de Alidallah, 1 assoeié du priuee des eroyauls. ete,
Ahirs celui ci sortit d'Egypte avec son armée victorieuse, le dix radjaii lu
nique, dans l'intention d entreprendre la pierre s;iiule et pour eondiatire les
hérétii|ues i-t les relielles. 11 mit le sièj:e devant la place de JatVa .1 laulie
du jour et leniporta, avec la permission d'.MIâli, la troisième heure de ce
jour, l'uis il ordonna d cli-ver cette coupole au-dessus du minaret Ixni et cette
|M>rte à cette miMquée hénir, par la main liu serviteur . . l'u lannee i!ti(>, etc.
Ce texte, pliih correcteineiit piinctiié et vnrali.sé i|iir ircuilinaire
et réili^é dans un Ktyle un peu reciien-lié. trahit la |diMiic irtin
lettré, tic t|ne|(|iie jiiriMt»- ou Hcerétaire de la cliaiicillerii- du .•-ul-
taii. Il l'i-tiètc IcH |)rineipaii\ traits du suniiisuie ennteuipiuain,
suit dauH loM titren du nultau, suit par ses allusinns à la ;;uerre
Mainte (•«intre le» eiiiieinis relij;ieii.\ et )Mditii|ues du réjfiuie (|iii
prétendait être le dépositaire de la vraie tntdition niusniiuane. he
neul point à relever ici, c'eHt la nientinn d'un t'ait liistnrii|ue : la
pri*e (le Jaffa par MaiharH. Voici eoninieut Maipizi Ir lai untc.
— 475 • —
Le sultan qiiitta le Caire avec sou armée le i" ou le 3 (Ijumâdâ
II 666^ et se rendit àGazzali, puis à'Audjâ. Le 20, il quitte 'Audjà,
campe à l'imprpviste devant Jatfa et s'empare le même jour de la
ville et de la citadelle.^ Après avoir pris diverses dispositions tac-
tiques et administratives, il marche sur le château de Chakîf
(Beaufort), y parvient le 19 radjah, l'assiège le 20 et l'enlève le
dernier jour du même mois.
Tel est en résumé le récit du chroniqueur arabe, confirmé par
les autres sources médiévales; le texte qu'on vient de lire lui donne
la sanction d'un document officiel et original. Seulement, les dates
ne concordent pas exactement. D'abord, les premiers chiifres de
l'année sont martelés sur l'inscription. Mais comme le sultan ne
prit Jafta qu'en cette année 666 et comme Mudjîr ad-dîn, dans un
1. Le I", suivant le Khital, ii, 300, 1. 15; le 3, suivant le Sub'ilc, SitUans Mamlonks,
ib, 50-, le 4, suivant Abu Imahâsin, ms. cité. Nuwairi, uis. cité, f" 238 r", donne le
ï", ainsi qu'Abu 1-fidâ', éd. Cp'", iv, 4, et Hist. or. des Crois., i, 152, où il faut lire
Baibars partit pour la Syrie, au licu de entra en Syrie.
2. Ibn Chaddâd Halabi, ms. cité, f" 137 v", dit qu'il s'y rendit dans la nuit du
20, avec son armée tout équipée et qu'il l'atteignit à l'aube. Les habitants de la
ville s'étant enfuis dans la citadelle, il l'assiégea et la prit deux Jours après, soit
le 22, et la détruisit. Voici ce passage curieux et inédit, qui confirme le détail donné
par l'iuscription sur l'arrivée du sultan de bon matin :ybUiJ\ ,iXJLj^ ,j_,UiU*J\ Uij>_o5> . .
S.j^,c^^ ILJ Ub ^\ jl^o, (sic)à^\ J=.-Jii !S".>UJ\ Xi CJ>^ L< ^_5i6 i-oU~ilb Lj_;..^U=
Nuwairi et Abu 1-mal.iâsin, mss. cités, donnent les même» dates (|u'Ibn C'iiaddàd;
cf. Weh-, Chalifen, iv, 00. Abu 1-fidâ', toc. cit., donne la deu.xiéme déciulc (lu mois,
ainsi que 'Aini, TTlit. or. des Crois., 11 a, 226, dont le récit détaillé concorde d'ailleurs
avec celui d'ibu Gliaddâd. — Les autours chrétiens donnent le 7 (Krades 450, Sanuto
223 Aniadi 209) ou le 8 mars (Annales 453, Gestes 190), correspondant au 19 et au
20 djumâdâ ii; voir les sources citées par Rohricht, op. cit., 11 a, 389, note 102; i>i:
Mas Lathii;, op. cit., i, 422; Keinaud, op. cit., 503.
La citadelle avait été rebâtie par Eudes de Montrcuil, un architecte de Saint
Louis; (ioNSE, L'art yothique, 246, uote 1. Cf. Erucle.i, 440 et 029; Sanuto, 220.
— 476 —
passage (lu'oii verra plus loin, plaee en cette même année les tra-
vaux de construcrion mentionnés dans l'inscription, force est bien
d"y lire l'année (>66.
Heste la date du mois. Suivant tous les auteurs cités, le sultan
quitte le < 'aire un des premiers jours de djumàdâ il et s'empare
de .Jatt'a le 20 ou le 22, après s'être arrêté h Gazzali et à'Audjà;
il a "donc dû passer la frontière ég:yptienne vers le 10. Or l'in-
scription le fait sortir d'Eijypte le 10 radjab, juste un mois plus
tard. Je dis de rE;,'yj>te et non du Caire, car tel est le sens ofti-
ciel du terme a<J-ilii/ih- nl-mi^r/i/i/a/i.
Ainsi, comme dans l'in-scription de Damas, il y a iiniii- d un
niMs; mais à (jui l'imputer"? Dans le tas |)réfédent, l'erreur por-
tait non sur le nom même du mois, mais sur un simple cliitfre
d'urdrc. En l'absence d'autres documents manuscrits, il était na-
turel ilarcordcr la préférence au document épijrraplii(|Uc.' Ici au
contraire, la ditfén-ni-e porte sur le nom du mois liii-niémc et la
date donnée pai- .Mai|rizi est foiifirméc non scubiinnt [Mr les
autres auteurs aral)es. mais par plusieurs sources cliréticnnes in-
dépendantes de la tradition aralic. 11 est <lonf impossjldc d'ad-
mettre uiu- faute lie copie dans les manuscrits et bien difticile de
snppoïsiT uuf erreur de tradition fonimunc à des sources si ditl'é-
rentfs. Dans tch conditions, il tant liicn admettre (|ue l'inscription
fait erreur.
EcM fautes de ce ;;enrc sont fort rares en épinrapliic, car le
tem|)H et le Hoin rc((uis par le travail lapidaire dcvaicnl permettre
Hoit au rétlacteur du texte, soit au ;;r.'iN ciir de i ci omiaitrc à Icmps
HOU erreur, .le me suis demandé si la date n'a pas été fal^itiée i\
dexncin. ( Iti ^a'w i|iie l'ailiiu'N. en >nr|ireii:int ,l:ilVa à l'improvistc, a
I ^ iiir o.iii^ I ,i|.jii iiiiii i ini :iii II III Ml -ni hi |iii<i' ilr In l'Iliidi'lli' ili>
Ihinia*.
— 477 —
rompu la trêve qu'il avait conclue avec le comte de Jaifa.' Les
chroniqueurs arabes, trop zélés sunnites pour accuser le champion
de l'islam en Terre Sainte, cherchent à pallier sa perfidie sous
des prétextes un peu embarrassés. Mais il y a plus : l'inscription
elle-même semble tourmentée du même souci. La phrase du début,
sorte de confession de foi fataliste insolite dans l'épigraphie arabe,
paraît rejeter sur Allah la responsabilité de cet acte et dégager
ainsi celle du sultan, qui est représenté comme l'humble instru-
ment des décrets divins. Les termes mêmes de ce passage sont
caractéristiques. On rencontre souvent la formule avec l'aide ou
par la grâce d'Allah. Ici, le texte parle à' ime j^^rmission octroyée
par AUâh et répète ce mot plus loin, comme s'il allait au devant
d'un reproche.
La trêve conclue avec Jatfa remontait, semble-t-il, au mois
de djumâdâ l"66L Maqrîzi, auquel j'emprunte cette date, n'e.st
pas entièrement clair dans son récit; il ne dit pas non plus si la
trêve avait été limitée." Supposons qu'elle ait été conclue, par
exemple, à la fin de djumâdA il pour cinq ans, elle devait échoir
1. Erades, Hist. occid. des Crois., n, 456 : « Bandocdar, Soudan de Babilone, piist
Jaffe a vu jors de mars par Iraison et sor trives.-i Sanuto, Sécréta, éd. Bongars, 2'23 :
proditiose et tempore treugarum. Gestes des Chiprois, 190 : par traïson et dedens triue.
Amadi, 209 : per Iradimento, sotto specie de tregha. Cf. Rôhricht, op. cit., 390; Weil,
op. cit., IV, CiO.
2. Suivant lui, les envoyés francs se présentèrent le jour de l'arrestation do .M;ilik
Mugîth, c'est-à-dire le 2li djumâdâ i"; Sultatis Mamlouks, i a, 190 et 194. Nnwairi,
ms. cité, f" 162 r", donne le 27; cf f" 224 r". Eôhuicht, loc. cit.. 372, donne la même
date (8 avril 1263); cf. Reinai-d, Extraits, 486. Cette date se rapporte à l'arrivée d'antres
envoyés, mais ceux de Jafta semblent s'être présentés le même jonr. 'Aini, qui ra-
conte le renouvellement de la trêve avec plus de détails, la place dans le cours de
l'année 659, sans fixer la date; Hist. or. des Crois., ii a, 210. L'année 661 paraît plus
probable, puisqu'un traité avait été conclu en 652 pour 10 ans, 10 mois, 10 jour.><;
Reinaui), 477 et 485. Elle est confirmée d'ailleurs par les sources occidentales, qui
donnent la mi-avril 1263, correspondant aux premiers jours de djumâdâ ii 601; Erarle.y,
447; Gestes des Chiprois, 167; Sanuto, 221; Amadi, 200; dk Mas Latiiir, o/j. oiV., i, 395.
— 47S —
après ia ilate réelle de l'attaque de Haibars. mais avant la date
indiquée sur l'iuseriptiou. .le m'empresse d'ajimter (|iie cette ïsiip-
jHisition. qui ferait du sultan ou de son seerétaire l'auteur d'un
véritable taux épigrapliique, ne repose sur aueun fait préeis.
Les trêves étaient eonelues soit pour ;"> ou t! ans, soit pi>ur 10 ans,
10 mois. 10 jours et 10 heures. Mais ee pieux mensonjre n'aurait
tromjié personne alors et ne peut avoir été inventé à l'usa-ie des
arehéolofTues du XIX'' sièele. Quoi (juil en >oit. le sultan elierelie
visiblement à pallier sa fiiute; eette ijréoecupation sembK> ri pa-
raître dans la dernière phrase de l'inseription.
Maqrizi assure qu'après sa victoire, le sultan tit bâtir plusieurs
{grandes mosquées dans les environs, eomme pour remercier Allah
iiu lui fermer les yeux sur sa i)eecadille.' Or suivant l'inscription,
il bâtit une coupole sur le minaret et une ]K)rte îi la nuKsquée. Le
nom de la mosfjuéc ne Hj^ure pas, mais il .s'aj^it évidcuniieut de
la Mos(juée Hlanclie, où le bloc se trouve actuellement, et de son
minaret, apjielé Tour de Ramleli ou des ([uarante nnirtyrs.
(,'e fait e.M nintirmé par un passage ilf Minljir ad-din : Lorsi|uc
Maibars s'empara de .latl'a en (Hi(!. il liàtit la cciniinli' i|ui est au-
dessus du niil.iràli et la porte qui lui fait face. • L'auteur arabe
concordr avec l'inscription. sanf(|u'il |dac»' la coupole sur le miii-
ràl) du sanctuaire et non sur le minaret. Il est tacile de iuncilier
les deux textes en supposant <|iic Bail)ars éleva ih-nx couptdes,
l'une sur le mibiâb, l'autre sur le minart-t. On sait que les miliràbs
dcM grandes mosijuécH syro- égyptiennes smit |iresqne ion jours
Murmontées d'un petit donn' en forme de coupole;' ce motif s'est
conservé an ( 'aire jusque dans les dernières grainles mosquées des
MamloukH. Le petit dôme sur minaret fut em|doyé cunrainnn'nl en
I. tMlaiu UamUmltâ, i il, Al; Kkinaiii, KttrnU*, &0S; liiMiiiii m, n;i. •-•(., .lOU,
S, Muc^lr ad-tltii, ^<l. Ibmlmi, 40*; trml Sirv«iiii:, -.'07.
». Voir r. l. A , I. H9
— 479 —
Egypte jusqu'au xiV siècle, où il fut remplacé par la lanterne
surmontée d'un bulbe à base étranglée. Le Caire en oifre encore
plusieurs exemples. Malheureusement, le minaret de Ramleh a
perdu son couronnement. On voit encore au sommet l'amorce d'un
édicule qui peut avoir été la base d'une coupolette. Mais on ne
peut tirer de cet indice aucune conclusion sur les travaux de Bai-
bars, car le minaret a été rebâti, comme on va le voir, par le sul-
tan Muhammad en l'an 718 de l'hégire.
On sait que plusieurs auteurs modernes, guidés par une tradi-
tion qui paraît remonter au xvf siècle, ont vu dans la Mosquée
Blanche, avec ses portiques et son minaret, les ruines d'une église
avec son clocher et le cloître d'un couvent chrétien.' Cette opinion
a été rétutée par les meilleurs critiques.- Elle est contredite par
l'examen archéologique des ruines, qui trahissent clairement des
méthodes arabes, et par une description détaillée de Mudjîr ad-
dîn, qui en fait remonter l'origine au calife omayade Sulaimàn et
dit qu'elle fut restaui'ée successivement par Saladin en 587 et par
Baibars en 666.' Les parties encore debout des portiques rappel-
lent assez, par leur aspect général, la mosquée élevée par Bai-
bars au Caire en cette même année 666. Je me demande si elles
ne datent pas de cette éi)oque, quoique ni l'inscription ni ]\Iudjîr
ad-dîn ne les signalent dans les restaurations de Baibars.
Quant au minaret, franchement arabe de bas en haut, on sait
positivement qu'il a été rebâti par le sultan Muliamniad en cha'bàn
1. Voir, i);ir exemple, Thkvenot, Voyages (éd. de 1727) ii, 572, Buckinoham, Ti-aveh
in Palenline, 1G8, et pluaieiirs auteurs cités dans Rittek, Erdkunde, -tvi, 583, dans Ro-
BiNSON, BihUcal Uesearches, m, 36 et dans Guérin, Jtidée, i, 42.
2. RoBiNsoN, BiUical Researchea, m, .'tS-, Ritter, Erdkunde, xvi, 583; Conder, Pal.
Expl. Fund, Qualerly, 1874, 57; de Vooué, Églises de Terre Sainte, 367; Guérin, Judée,
I, 44, etc.
3. Mudjîr addin, loc. cit.
— 4S0 —
718.' Cette date, indiiiuée par Mudjir ad-diii et par riuscriptitMi
qui surmonte la porte du minaret, ne fait l'objet daiuiui dmite.
L'inscription de Miiliammad. sijrnalv'e par un «irand nmubro de
voyageurs depuis Volney au siècle dernier, n'a été ))ul)liée, sauf
erreur, qu'en traductiou.- J'en donnerai ailleurs le texte avec une
photographie.
La prisf du Krak et l'émir Qâipiiâz.
C'est en fif»!! ri271) que Haibars reprit aux Hosi)italiers la for-
teresse du Krak (llisn al-Akràdi. l'une des elés de la domination
latine en Syrie. Voici en résumé le récit de cette campa^iiic. rap-
porté par Maqrizi.
1. Et non <l'<, coiumo on lit ilaiis Kittkh, Enikimdf, ivi, 5«5, cl <l:iii» Kouinson,
op. cit., III, 3H.
2. KiTTKR, ter. ci/.; Civt.Hm, Juiii'c. i, 45. C't' dernier niifcnr, snns élever ancnn tloute
nur r<»ri»n"*' «rabe du niiiiiiret, Mitfjfère qui' riiiiseriptinn |»iiirritit avoir été rajoutée
B|iré!i r<iii|i, roinuie relie du Millim KittbuK'i dans le |HMiail de l'église îles Croisé»
a ICaniIeh, In f;rande iiii>si|née actuelle. Il est tmile de réfuter eette olijection, pré-
M-nléc déjà pur un partÏMan de l'onifine rhrétienne de la tour (rite dans Kirrcii, loc.
cit.). Au luiunret de lu .MoMpiée Itinnclie, l'iniirription de .Mulianiuiad est «rulptée dans
le» voussoirs du lintenu. Celte partie de la ronstruelion est franeheuu'iit arabe, eoiuuie
la tour entière, et ne porli- la tra l'aueune retouelie. .\u contraire, rinsrriplion de
Knlliu((à eut gnvie Kur un lintenu iroecnsitui i|ui a été rajout'' aprh coup dans un
|¥>rtail purement K'*ll>i(|Ue, de manière à lui donner ((rus.iiéreinent l'aspi-et d'un por-
tail arabe 11 Kuffit d'un roup d'ieil pour s'en eonvniiiere. En publiant les inseriptions
de Uamieli, je reprofluirni des photo(;rnphien ipii ne Inisseut aucun doute à cet é^ard.
L'église de Kniiileli, ipii sert aujourd'liiii de grande niosi|uée et ilont l'orlK>ne
ftniMpie. roiileHlée par M. Iti'fcaix fut reeiuiniie par M i>K Voiit'ft, a été étudiée rapi-
dement |>ar M. CoKiiKN, l'ai. Jir/tl. Fmul. Qunrlrrli/, 1^74, M, Elle mérite un examen
détaillé; Min |Mirlail e»l un de» plu* beaux vestiges de l'arehitiH-lure deo Croisés en
Hyrie (juaiil H Ha tour rarrée, signalée par M. (ii i":»!», Judér, i, MM, elle a été rem-
plaréc par un minaret rond miHJerne et je ne l'ni jamais vue. .Mais j'ai retrouvé une
iiuteripllon ipii la •urinontalt el ipii prouve i|u'elli' avait été bi'ilie ou rel'alle par le
•ullan Mul;anima<l en l'an 714 d<' llié({lre. Celli' tour n'éiail cl pan le .loiher pri
lliltif de I éKll«' di-« CroUés.
— 481 —
Le 10 djnruâdâ ii 669 (24 janvier 1271), le sultan jiart du
Caire avec son fils Malik Sa'îd et parvient à Damas le 8 radjab
(20 février). Puis il marche sur Tripoli, s'empare de Si^fîtliâ
(Chastel Blanc) et des tours de garde qui avoisinaient le château
du Krak. Le 9 (21 février)/ il met le siège devant cette ville, où
il est rejoint par divers contingents musulmans. A la fin du mois,
il dresse des machines contre la forteresse, qu'il enlève le 16 cha'-
bân (30 mars). Les Francs l'évacuent le 24 (7 avril) et l'émir Sâ-
rim ad-dîn Kâfiri, nommé gouverneur, reçoit l'ordre de rebâtir les
parties détruites par le siège. "
Sans vouloir examiner les variantes de date données par les
auteurs, il suffit de constater qu'ils s'accordent pour fixer l'éva-
cuation de la place par les Francs au 24 cha'bân; c'est le seul
point qu'il importe de retenir ici.*
J'ai visité récemment les ruines de cette superbe forteresse, le
plus beau monument du moyen âge militaire. Parmi les inscrip-
tions que j'y ai recueillies, il y en a trois du sultan Baibars; elles
confirment exactement le ré(;it des auteurs.'
I. Cette date no s'accorde pas avec la précédente. Il faut lire peut-être, avec
'Aini, Abu 1-tidâ' et M. Rohiuciit, le 9 cha'bân (23 in.ars) et modifier la date suivante;
DU l)ieu conserver la date du 9 radjab, donnée aussi par Nuwairi, nis. cité, f" 248 r»,
i-t Ibn Fiiràt (cité par M. Rey, Etude ■■"i.r fes monumf.nts, etc., 66), et modifier la date
de l'arrivée du sultan à Damas.
'i. SuUans Mamlouka, i b, 8+; Kohkicht, loc. cit., 398, note 135; Rky, Ioc. cil. (lire
Kâfiri au lieu de Kafrouri); Reinaiid, Extraits, 525.
3. Cette date est donnée aussi par Nuwairi, loc. cit.,' Aim et Abu \-Mà', Ili.it. or.
des Crois., ii a, 237 et i, lô3; cf. Wkii,, Chalifen, iv, 70. Abu 1-niahâsin, ins. cité,
donne le 25. Les sources occidentales donnent en général le 8 avril = 25 clia'bân :
Sanuto, 224; Gestes des Chiprois, 199; Annales de Terre fiainte, op. cit., 455; Rky, loc.
cil. VEraclea ne donne pas de date; Amadi, 212, donne le 18 avril.
4. Elles ont été publiées par jM. Schkfek dans Rey, Elude, 46 et 272; mais le
texte en est incomplet, notamment dan.s les dates, qui en font l'intérêt principal.
On ne peut les lire qu'à l'aide d'une forte longue-vue.
Mt;MomES, T. m. 61
— 482 —
I. — Au-dessus de la porte d'entrée, dans les pierres du pare-
ment. Trois liufues de longueur inégale; dimensions approxima-
tives : 180, 700 et 920 X ôô. Grand nasklii mamlouk; beaux
earaetères à fort relief, frustes par endroits. La deuxième lijiiie
est Hanquée de deux lions passants, armoiries du sultan Baibars.
Voir ]danelie VI. lig. 12.
CV_^^lj:> J ll'Ll» jJ^\ IJ* Iji.Ju^ ^' [lion] (2) . . . ^ (1)
Jlil» [a;'_;il \zl}j!i A*lUl JiUl (3) [lion] iU J^U ^lll jlLUl
... 1^ riHlauratinn <li' ottc t'nitirosc lniiie a éti- onlonni'e sous le rèfrnc
de notre maître le sult^iu .M .Mali k a/.^fdiir .... Hukn :nl-dun.vâ wad din
.\I)U I fallji Itaibars. l'aissock- du prince tUs cnivants, k- jour du mardi _.')
i-lia'ljûu i'iO'J (fS avril 1271 ).
II. — Sur la griKsse tour mude à l'angle sud-duest de l'eneeinte
extérieure. (Irand bandeau senii - circulaire, Han(iué de deux
lioUH paHHHntH et surmonté d'nne petite ligne portant le hisinilli'i/i:
dinienHioiiH approximative», UMIO X .')(). Superbe nnsklii mamlouk.
niémen cara«tt''res. \ oir pianclu- vil, lig. 11.
aill ù^l*l-" tVj^ l}j\l\ jJ^\ »J* a,av. ^' I lion! (•-•)... <^U.! <> '
i> I lion I (<• )\^s j^'-^j •— J *^
— 483 —
. . . Ont ordonné la restauration de cette forteresse bénie notre maître le
sultan . . . Baibars ... et son fils Al Malik as-Sa'îd Nâsir addîn, le jour du
mardi 25 cha'bân 669.
III. — Sur la grosse tour ronde à l'angle sud-est de l'enceinte
extérieure, bandeau semblable au précédent, flanqué de deux
lions. Mêmes caractères, assez frustes; le hismlllâh est dans le
bandeau même.
ùikL_ll liVy. ^iji (J t]j\l\ ,yJ^\ IJji OjJi^ ^1 ■ ■ . <\,U-! [lion]
tj:j.'~S'3 ^^ '^-^-^^ ^t jW '^j^j ctiJi>_j ^-\!ij Li'jJl ^^\) JL*_JI ctllll
-a- IlionI 4jb.„j /.t^^^ ;«— 5 <1~- ùL>^ •,.«
... La restauration de cette forteresse bénie a été ordonnée sous le régne
de notre maître le sultan Al-Malik az-Zâhir Rukn ad-dunyâ wad-dîn Baibars
... et de son héritier présomptif, le sultan Al-Malik as-Sa'îd Nâsir ad-dunyâ
wad-dîn, le jour du mardi 25 clia'bân 669.
Ces textes sont datés tous les trois du 25 cha'hân (8 avril 1271).
Cette triple date péreniptoire prouve (pie le Krak était tombé le
24, suivant les auteurs arabes, ou le 25, suivant les latins. On vdit
que le sultan, selon son liabitudo, ne perdit point de tonip.s. 11 lui
importait de consolider sans retard sa nouvelle conquête et de la
mettre à l'abri d'un retour offensif des Francs, qui po.ssédaient
encore des places importantes dans cette région. Après que]([ucs
semaines de campagne, le sultan repasse au Krak vers h' 10
cliawwàl (22 mai), pour inspecter les travaux de réparation et
régler l'administration du district.'
1. Siiliam MumUjuks, i b, 87; KonmciiT, op. cit., 401.
— 484 —
On sait que Malik Sa'iil Harakat-kliàii. le tils de Baibars. avait
dirigé lui-même l'attaque du château.' Or son nom est associé à
celui de son père dans deux des textes précédents. Dans l'un
d'eux, il figure simplement comme fils du sultan. Dans l'autre, il
est nommé h/vitier présomptif et sultan, et porte le titre souverain
nâ^ir ad-dunyû uad-din, an lieu du simple uâfir ad-dhi. On sait
que les héritiers j)résomptifs portaient les titres souverains du
vivant de leur père.* Or Malik Sa'id avait été élevé à cette dignité
le tt sat'ar <>t>7, deux ans et demi auparavant.' .J'ignore toutefois
pourquoi les deux textes, datés du même jour, n'ottient pas la
même rédai-tiini dos titres <le Harakat-kliàii.
Quant à l'émir .T^àrini ad-din Kàtiri. (|ui tut nniiimé gnuvcrneiir
et diargé des travaux, les in.scriptinus uc le iiiunuicnt pas.' Mais
j'ai retrouvé .sun toiulicau et son épitaphe dans une mostjuée en
ruiiif du village triCl-llusn. au pieil de la t'orteresse. (|ui renferme
|ilii'«irur> iiisrri|itiMiis iiiricuses. ( 'e foniltcau s'altritc >oms une
coujndc ilniit l'un des murs de hase porte à l'extérieur un texte
t-n deux lignes, dans ini cadre en creux d'environ 21*0 x 4(1.
Naskhi mamlouk; grands caractères, munis de iiiicl(|ncs points
it voyelles.
jj^i'^\ ^j^\ jlçli à.-^\ cjL, VS'i jJ^^ ;; oo* . . . <^i_v (1)
I. 'Ailil, op.cU., SS8.
ï. Voir C /. A, I, U«, liiili' .•», Il jmi.im.
3. Hutlntu Uamioult, I II, 01; l'illltrlir ili( i|ll'llli iii'lc oftU'ji'l lui ('uiilV'rilit lt< TMill
liu milUii. I,<'<i iiif'iiii'ii tilri'n luiuviTaiim Bc'<-iiiii|mKiii'iit li- nom ilr .Miilik Sn'lil ilnii»
une In*4-r1|itiiin t\v la ritaili-llt' ili< Uninn*. ilnloc ili' (17.1.
4. Halvmit Niiwairi, Ine. ni., .H&riiii ml <llti fui tiniiiiiii' K*>>>V('riiiMir et it fut l'ùniir
'Ut «il <llii Alluk al Afrniii <|ui fui rliArK^' <l'' ''> rcKiniirnlinii <lii r.liMli<nii.
— 485 —
Voici le tomijcau du uoble émir Sârim ad-dîn Qâymâz al-Kâtiri, serviteur
de Malil< Zi'diir et de Jlalik Sa'^îd, ex-gouverneur (du Krak) ... Il est mort
en dliu 1-qa'dah de l'année 673. (Fait) sous In direction de Sandjar as-
Sairafi.'
L'émir nommé gouverneur du Krak par Baibars est sans doute
ce même Sârim ad-dîn Qâymâz Kâtiri qui remplit auparavant les
fonctions de gouverneur de Chaqîf, après la prise de cette place
par le sultan.- On voit qu'il mourut à la fin de l'année tiTo (mai
1275). Il faut donc corriger une légère erreur de Maqrîzi, qui le
fait mourir en (574. ■
1. Ce relatif est écrit j_^_^^\ ou ^y^^\. Le mot qui précède le nom est
écrit j^.jij. Bi-chadd désigne 1m charge de l'intendant apijclé chûdd, de même que
hi-nazar désigne la fonction du nâzir; voir Dozr, s. v. J^ib, dernier sens. C'est la seule
fois que Je trouve ce mot en épigraphie.
•2. Sultans Mamlmiks, i b, 51; Rôhricht, loc. cil., 390; Weil, iv, 61. Sur la famille
des Qâymâz, voir Sauvaire, Descriplion, tir. à part, 259; Sultans Mamlouks, i a, iT,
note 20.
.3. Sultans Mamlouks, 1 1), 134, où il faut lire sans doute Sârim et Qâyniâ/,, au lieu
de Husâm et Fâgâr; les arabisants verront d'un coup d'œil comment ces fautes ont
pu se produire. — J'ai relevé dans la forteresse deux autres textes de restaïu'ation :
l'un au nom du sultan Qalâwini, daté de «84. l'autre au nom du sultan iMul.iammad,
daté de 701.
— 486 —
X
La prise de Margat par le sultan Q,alâwûii.
G84 H.
Lorsque (Jalàwiiii siucédii aux enfants tic Bailtars, il ne restait
jilus aux Franes que (juelques possessions préeaires sur la côte
«le Syrie. l'our les en délojrer. il fallait d'alxird leur enlever un
nid d'aigrie n'itutr jusqu'alors iin|»renal»le. ('"était le eliàteau de
Mar;;at. (jui dnniiiic la mer sur une liante nninta^iie. entre Tortose
et Djabalali.
I ><'-s le mois <!»• ramaijàn t'>~i'.K le ;;nnvenieiir du Krak. Saif ad-
din lîilliàn TaWliàklii, (iiaifjé par Cv^iili'^^"'" dattacjuer Mai};at,
avait ftf ivpnusxf a\er perte.' l'eui-rtre est-ee |ii>nr venger cet
tVIiee «iiU' le >ultaii. inal;:rc la tn'vf eonrlne en (ISO avee les
Hospitaliers.- attaqua .Mai;rat à l'improviste en <!S4. Après un
wirj,'e dont ll•^ autrurs nnus ont laissé le réeit dramati<|ne, la plaee
lut rm|i(irtir If i'.i raid' l'L'.'» mai 12H.')| et nniise à un j.;iinver-
neiir dont le n<>m ne parait pas iMu-nre fixé.'
.l'ai visité réccmnoiit les mines imposantes de Mar^^at cl j'y
I .1i<//>i>i. .l/.im/..iAt. Il II, •.'(•; Atill I Inlll , /lui. or. iirt Cm.h,, l, l.'.M; (...'.j ,(rj
ChiprnU, t»V; ytnmW*», op. eU., 4o7 ; |{t:i!iAI'l>, o;i ri/., S4I); Kkt, tUiuU, 3&; Kolliiiair,
llrr Vntnijawj tUs K»itlyrrlrliê Jtruêiilrm, 4, lllilc .'i; Wlcil., iv, l'.'.'l, irnpri'-N Mlti|rlzi,
Niiwairi, AIhi Imnl^Aiilii l't Alm l-rnrnilj.
1. Sultont Mnmlimit, lia, Ï8; Urniiiiriir, Itfjfin, II" 1447 iliii ilii |iitriiKra|ilif).
». HuUant ilnmliMil; un, Hll; Al>ll I liilll', llUI c» ,U> Crois., 1, lOt ; (IntM (<M
IMproU, SI7; Hanubi, SïU; Ammli, SIC; K<iiiiiu:iit, Jtr, UiUtnjanii, b; Hiiixjkiii, KxiraitM,
MO; W■l^ IV, Ib7 (illurumnl li<« ilnlo*)) lUr, A>h<<i>. .17; u* Ma» I.athik, »;>. rii., i, 47rt.
— 487 —
ai relevé la seule inscription ai-abe qui s'y trouve.' Elle forme un
long bandeau de marbre blanc sous les échauguettes de la tour
de l'Eperon, ouvrage énorme qui occupe l'angle méridional de la
forteresse et protège le donjon attenant à la deuxième enceinte.
Le bandeau se détache sur le basalte noir de la tour et suit ses
angles saillants et rentrants. Naskhi mamlouk; très grands carac-
tères, grêles et allongés. Le début du bandeau ne renferme que
des rinceaux et des entrelacs. Les derniers mots, après la date,
sont séparés du reste par d'autres ornements et écrits sur deux
lignes en plus petits caractères.
ùUJ\ tV i]jLll 7:J\ \:^ \^i ^3^^ cr^^^ ^^ ^^ • ■ ' '^^^
ùU-kL. [deux ou trois niots|_j [iJ]_^*[!^] UiiKi ou six mots cassés |
^ Ic^Jj-aJ:!^ jU; j{â^\ JL-'l J/J ^l'ij <'l?-j vl-^'^i»
A pris cette forteresse bien i^urdéc et a bâti cette tour bénie notre nuUtrc
le sultan .... le sultan de rislâm et des musulmans, le tueur des infidèles
et des hérétiques, le destructeur des rebelles et des hypocrites. Sait ad-
dunyâ wad-dîn Qalâwûn, serviteur de Malik Sâlih (Ayyilb), Abu l-fatl.i.
l'associé du prince des croyants, dans les mois de l'année G84. Ce trav.iil n
été exécuté sous la direction de l'humble serviteur Rilbân al-Mansûri.
Ce texte mentionne expressément la conquête du château, détail
rare en épigraphic. En outre, il ai»piend (iiie la tour de l'EjJcron
fut restaurée par le sultan. Tournée vers le côté le plus faible et
1. Signalée par Rey, Étude, 25, mais inédite. Elle est très difficile à lire, à cause
de son élévation et de l'escarpement du terrain à la base de la tour. Je n'ai pu le
faire qu'à grand' peine, à l'aide (l'iine forte longue-vue, mais je i)nis en garantir la
lecture. Il est impo.ssilile de \n i)li(>tograpliier eu de l'estamper.
— 488 —
harcelée par l'attaque, eette tour avait été eutièrenieut sapée par
les mineurs musulnianî> et restait suspendue sur les étais. J.e
sultan, nui ilésirait vivement s'emparer du eliàteau avant qu'il tût
ébranlé au point d'être irréparable, lit eonduire dans les mines
les parlementaires envoyés par le rtimniaiidant de la place, pour
leur prouver l'inutilité d'une plus lon<;ue résistance. C'est alors
que les Hospitaliers capitulèrent." Ainsi, le i)remier soin du sultan
devait être de réparer la tour de l'Eperon, clé de la position, pour
la mettre à l'abri d'un retour offensif des Francs. En etî'et, la tour,
avec son inscription et .ses écliau<;uettes, trahit à première vue le
travail (les eojistrueteurs arabes.-
La date se borne à l'année, sans préciser le mois. Elle n'ap-
porte donc aucun jour nouveau sur les variantes, d'ailleurs très
iéjrères. des clironi(iues arabes et occidentales.
Le nom de l'intendant des travaux, écrit en lettres plus jietites
et caché par une touffe de verdure, ne pouvait être lu avec une
entière certitude. \a' ;!:roui)e U, suffisamment clair, est suivi
dune lettre (pli peut être un iithi. ])uis du f^roupe Ji, fornnmt
le début d'un mot dont la fin a disparu, .le lis Hilbàn al-Mansùri
et je crois (|Ue cet émir fut nommé ;^-ouv('riiciir ilc M:ir;rat; voici
pourquoi.
< >ii a vu |du> liant qu'en ilT'.i, une attaque iiit'iin-tiieii>c fut
tentée coiitrc .Mar;;at par le {gouverneur du Krak. que les chro-
nii|UeH appellent Saif ad-din Hilbàn ai-Tabbâkhi. Or, il'après un
paMWiffc de .Maqri/.i, intercalé dan.-» le récif des événements de
l'année <;x.*>. un cuuiliaf aurait eu lieu entre ce Uijliàu. miuverncur
I. I{«», fillfU, »7. Ixw (?«•<«< Il|i|icll<'lil ri'lli- IcMir ; f^/irmifr; .Aiiimli : .S';ir<-.iii
t. 1^ tiioi .1, M'Uililo iiulii|iii>r i|iii' In liiiir n rt/' ciilii'ri'iiM'ni n'ruili'.
Mai* oD mII iih II iK' M>i> lin» tonjniini iirciutrr ii la Icllri' Im trniicN <li' ronniriirliiin
rin|iloy<-» itinm li-n texte* i''|iiKrii|iliii|nfii
— 489 —
du Krak, et les habitants de Margat. Sur (juoi l'émir, après avoir
assiégé et pris la place, en aurait été nommé gouverneur.'
Ce passage paraît altéré, puisque Margat était tombé l'année
précédente. Quatremère a suggéré que le nom de Margat figurait
ici i)ai- erreur. Mais on remarquera que l'auteur arabe assigne à
cet événement la date du vendredi 19 rabf i*"^, c'est-à-dire jour
pour jour celle qu'il donne pour la prise de Margat en 684. Ce
détail me fait croire que le passage de Maqrîzi doit être reporté à
l'année 684 et que l'émir Bilbân fut nommé gouverneur de Margat
en (i84, dès la prise du château; malheureusement, l'inscription
ne donne ni le surnom Saif ad-dîn, ni celui de Tabbâkhi.
11 est vrai que suivant une autre source, le château de Margat
fut remis par les Francs à un certain Fakhr ail-dîn;" mais il ne
suit pas de là que cet émir en ait été nommé gouverneur. D'ail-
leurs, ce surnom figure seul, sans nom propre; or, un même per-
sonnage pouvait porter plusieurs surnoms en ad-dîn. Enfin, le mot
fakhr peut être une corruption de saif et ce surnom isolé est trop
indécis pour fournir un argument contre ma sui)position. Ainsi
j'incline à croire, jusqu'à preuve du contraire, que le gouverne-
ment de Margat fut remis dès 684 à l'émir Bilbân Tabbâkhi et
que ce personnage est le Bilbân Mansùri de l'inscription. En etïet,
le relatif Mansûri, qui s'applique à tous les émirs au service de
Qahnvùn (Malik Mansûr), peut fort bien s'accorder avec le relatif
Tabbâkhi, qui est un surnom personnel.''
1. SuUa7i.f MamloiikH, lia, 8G.
■2. Kky, Élude, 37, citant Il)n Fiirât, à Kv qu'il .'*i>ml)lo; rautinir (■crit riiarcildin.
KoiiKicHT, op. cit., 5, semble emprunter ee nom à Rky; je ne le trouve dans aucune
des sources dont je dispose.
■A. Ibn Habib et Maqrîzi l'appellent justement Sait" ad-dîn Kilbân Tabbâkhi Man-
sùri-, OrientaUa, II, 28.S et SOI; SuUmu Mamhuks, lia, 142, Il b, 184. Suivant eux, il
tilt 1, me gouverneur d'Alep en 091 et mourut en 700, à Ranileli ou à (iaz/.ah.
— 41)0 —
XI
Le château de Balàtunus.
Au (-«nirîs (11111 viiyaf^c ire.\|ili)iatioii dans lo iionl do la S\ lio,
entn'pris au i>rinteuq)s de 1895, j'ai relevé près de deux eeiits
inscriptions arabes. la plupart inédites, et rapporté un ji^rand
imnibre d'estainpa<res, de plmtojîiapliies, de dessins et de notes pour
servir à rarchéolojjic', à la eartoj^rapliie et à l'iiypsométrie de eette
contrée. Une partie de ces documents intéresse lliistoire et la
jréftirrapliie des croisades, en jetant (jueliiue lumière Niir une ré-
fr'mu encore i)eu connue du territoire occupé par les Francs.'
L'étude comjdète de la doiniiiatioii latine en Syrie ne pourra
se faire que le jour oii l'on joindra à la carte exacte de la l'ales-
tine celle de la Syrie ilu nord, avec le détail de ses luoiitaji^nes.
de «ea vallées, de ses etds, de ses routes stratéj^iiiues et eiunnier-
ciales, de ses viHaj^e», de ses ressources ajjricoles, de son climat
et de SCS haliitants. Le tein|is est passé où les croi.sades seni-
idaient un éjiisode roinantiiiiie dans l'iiistoire niilitaire du moyen
A|^e, une sorte d'épo)iée clievalereh(|ii«' et draniali(|iie, sans lien
direct avec le pays oii elle s'est déroulée. On sait aiijoiird'liiii,
^ràce à de nouvelles reclierclies, (|iie la doniination latine en Sy-
rie fut un véritable essai de colonisation, entreprise rcllcdiie et
niélliodii|ne. .\ coté des sources tirées des archives de rKurope et
de l'Orient, il faut interro;;er les docuinenis fournis par la Syrie
luéiue, pur |c piiys et par mcs ruines
I. Vulr A«rAfrcAai arfhMoj/iÊfiitt en Syrl», (luim Juurn. Atial,, V *('>rii<, VI, 41H)— Al'i.
— 491 —
Parmi ces dernières figurent au premier rang celles des éton-
nantes forteresses bâties par les Croisés sur tous les points impor-
tants du territoire conquis. Ces châteaux sont nommés souvent
dans les sources occidentales et arabes. Les uns sont plus ou moins
bien conservés, d'autres ont entièrement disparu, mais leur nom
subsiste encore et leur identité ne fait aucun doute. Enfin il y en
a plusieurs, notamment dans le nord de la Syrie, que l'état actuel
de nos connaissances ne permet pas d'identifier avec certitude,
soit que leur nom médiéval ait été remplacé par un nom moderne,
soit que les voyageurs ne les aient pas encore retrouvés dans les
régions obscures où ils se cachent.
A l'est de Lattakieh, sur les flancs abrupts du Djabal an-Xu-
sairiyyah, s'étend un canton (nâhiyah) montagneux qui dépend
du district de Djabalah et porte le nom d'Al-Muhêll)a]i.' Au centre
de ce canton, le gros village de Dibbâch s'accroche aux flancs
d'une montagne escarpée dont le sommet pointu se dresse au sud-
est, à environ 800 mètres au-dessus du niveau de la mer.- Ce
sommet, qui domine tout le pays, est couronné par les ruines d'une
grande forteresse, Qal'at al-Muhêlbah.
Ces ruines ont été visitées par quelques voyageurs et décrites
1. Ce nom est 6crit (livorscniciit i)ar les voy.igeiirs qui ont visité la région. Le
dernier en (l.ite et le plus compétent en arabe, M. HAiiiMANN, écrit mhêlbe, dérivé de
mahâlUiali, pluriel de maklùhi, nom d'un élan de Nusairis; Z. D. P.V., xiv, 164. Il
est éciit i-vl..^{_oJ\ sur la carte de Syrie imprimée à Beyrouth en 1889. C'est sans
doute la même forme, avee imdlah de Va long, et non la lorme diniinutive A-JJL^I,
comme je l'ai imprimé par erreur op. cit., 506.
2. M. Rey place le sommet à 920 mètres; Rapport, etc., dans Archives des mitslon-i
scientifiques et littéraires, 2° série, m, 363; Reconnaissance de la montagne des Ânsariés,
27. M. Hautmann place à 570 mètres le hameau de Qal'at al-Filléljîn, situé à 100
ou 150 mètres sous le sommet, si mes souvenirs sont exacts, ce qui mettrait le
sommet lui-même à environ 700 mètres. L'observation que j'ai faite en haut du donjon
donne environ 790 mètres. Ce diiffre, calculé provisoirement, représente la moyenne
des deux observations citées.
(>2*
— 4'J2 —
sommairement par M. Hev.' Dans leur état actuel, elles notaient
plus qu'un faible intérêt archéologique. L'enceinte t'orme nue sorte
d'ovale occupant l'étnùt plateau ([ui termine la niontajrne et dont
le jrrand axe est dirigé du nord au sud. Elle est très ruinée, mais
on voit encore partout la base des courtines et des tours. L'entrée
est sur la face ouest, jiar une interne assez bien conservée. Elle
donne accès à une {grande cour, pleine de débris et de souterrains,
magasins et citernes. La j)artie la plus forte et la moins détruite
du château est sur la face est. C'est là que s'élevait le donjon,
reconnai-ssable à sa position dominante et aux puissants talus de
maçonnerie (jui lui servent de base. A l'extérieur, les murs tombent
d'aplomb sur l'escarpement naturel des rochers, sauf au nord, oîi
l'on voit encore les restes d'un fossé. Ils j)résentent plusieurs ap-
pareils, trahi.ssant des constructit>ns successives. En maint endroit,
notamment au donjon et dans (luehiues tours voisines de l'entrée,
les gros blocs en bossage soigneu.scnient dressés révèlent la main
des Croisés. Ailleurs, on trouve le même a|)pareil. mais avec des
<lispoHitions ditférentcs, comme si les matériaux avaient été remis
en place à une époque ultérieure. Enrtn, une grande partie de i'cn-
• l'intc, bàtic en petits moi-lions et de construction moins soignée,
trahit une ép<i(|Ue jdus nioilerne. l'nisic château a été al»andonné
et détruit peu à peu par le teini)s et les hommes.
A défaut de ruines imposantes, la positi(ni stratégique de cette
fiirtcrchse n'est pas sans intérêt. Elle f'ornmit un chaînon dans la
longue suite de ehàteaux (|ui eonroiinaient les erêies du hjalial
an-NuHairiyyah. depuis .\ntioelie jusqu'à Tripoli, di't'endant les
I. tltr, |Miiuui(;i'ii rili'-n .Millit'-lltiili n rtr VlMlr t'ii IHIr* pur l'j.i .Suini; Il tnnivil
le rtiAlmii ili'-jii niiiiA, iiinifi il vil l'iii'ori' nnth-fiiiiin ilo In |H)rli' iiiic iiiiirri|ilioii iirnlx'
qui • illapani i|i'|iiilii. \V*ii-<ii.r i-t Ltur y |inKi«''i'i>nl rii \Mi>, M. lUr en \H(H i<l
H. iltiitiitak en IHHI Im iHiniijiiti lie Miih<>llmli l'ut liiclii|ii^(< iiMufr. i-xncti'iiicnl iiiir
Ira rarlf* l{««, Kimmioim >■( IUntmaki. Hiir i'i'II)' iIc rniiiirnnlr iiiiifliiinr (MjkxnKi.i),
ri< point r«( iIchIkim' |Nir Icii llliilii <Vm</« rnliu.
— 493 —
possessions franques de la côte contre les états musulmans de la
plaine de l'Oronte. Détail curieux : du sommet de la forteresse,
on aperçoit à plus de dix kilomètres au nord, à travers une coupée
dans la montagne, les murs du château de Sahyûn, le Saône des
Croisés; ces deux places pouvaient ainsi communiquer directe-
ment par des signaux. Cette observation n'est pas sans intérêt
pour la discussion qui va suivre.
Le nom de Muhélbah paraît moderne; je n'en trouve aucune
trace dans les auteurs arabes du moyen âge. Ce nom de clan,
celui du canton, s'est substitué à celui que le château portait sans
doute au moyen âge. On a vu qu'une partie de ses ruines remonte
à l'époque des croisades. A juger par le périmètre de l'enceinte,
c'était un château très important. Un doit donc en retrouver la
trace, sous un autre nom, dans les chroniques du moyen âge.
Parmi les châteaux inconnus dont j'ai parlé plus haut, figure
souvent celui de Balâtunus; ce nom n'est qu'une transcription de
Platanus.' A l'époque des croisades, Balâtunus dépendait de la
principauté d'Antioche et relevait du fief de Saône, c'est-à-dire de
Sahyûn.' Les sources occidentales ne nous apprennent rien de plus
1. Il est toujoiiis écrit ^^^..Uij^Jj. Dans Baliâ' ad-dîn, éd. Scdultens, 83, ^j^^Wj
est sans doute une simple faute de copie. On trouve aussi ^_j~Ji^Jj, avec l.i per-
mutation connue de f en d. Le t emphatique et la longue dans l:i iiremicre syllabe,
correspondant à pUiaims, confirment cette origine. Ritter, xvii, 1113, et Rey, Cnlmie.-
framques de Si/ne, 331, supposent que c'est la Mamio l'iatamcs des itinéraires romains.
Mais ils ignoraient la ))Osition de Balâtunus. Or ce point étant situé à Muhêlbali.
comme ou \'a voir, c'est-à-dire à 28 kilomètres à l'est-sud-est de Lattakieli, on ne
saurait y placer Mansio Platanus, qui se trouvait sur la route de Lattakieli à An-
tioclic et plus prés de cette dernière ville. Le platane étant un dos .irbres les i)ln.-
répandus dans la région, ce nom pouvait y être fréquent.
2. Rey, Étude, 113; Colonies, 331. L'auteur place Balâtunus ati nord-ouest de
Chngr, sans doute pour le rapproclier de Mansio Platanus; c'est au sud-ouest qu'il
faut lire maintenant. Il faut aussi corriger l'index de HM. o<: det Crou., i, 851 (et
Dekenhouro, Aulohingraphie d'Ounâma, 120, note C), ([ui place Balâtunus à mi-diemiu
entre Autioclie et Lattakieli, évidomuirut dan» le même but.
— 4il4 —
sur son ronipte.' En revanclie, les auteurs arabes en fouf souvent
uiiiition et c'est à eux (|ue j'euiprunte les détails suivants. Kn ré-
sumant riiisf(»ire de eette plaeo. ils pnmveut jusi|u'à lévidenee
<|u'elle était située dans le voisinay;e immédiat de Saliyùn. ( 'e détail
impiirtant continuera ridentitication de lialâniuus avec (^tal'at al-
Muliêll)ali. ((ue j'établirai ensuite ;\ l'aide de ]>lusieurs inscriptions.
Nuwairi domie île curieux détails sur lliistiiire de r.alâtiinus
avant les croisades: je résume brièvement son récit. Le cliàtcaii.
situé dans une position très forte et imprenaltle, fut Itàti par un
clan de niontajrnards appelé Hanu 1-Alimar. Mais en 422 (IDiU),
le catépan d'Antiodic, appelé Nicetas, K-nr enleva la forteresse
avant (luelle ne fut achevée, \n\h il en termina la construction.*
Le 'JX dliu Ibidjdjali ."ill. Roijer prince d'Antioclie, en ravajieant
le territoire niusuhuan. se dirig:ea sur lîalâtunus et l'enleva au.x
liauù Asli'ali le 12 muliarram h\2 fô mai lllS)."' Il leur donna
en éclianjre trois villa;fe.s d'Antioclie. Dès lors, Halâtunus reste aux
Fraiicrt jns(|u'à l'épixiin- dr Saladin. l'iie tentative entreprise en
.'>."i<i |iar \r sci<rneur dn rliàteau dr l'iki^rà'il, appelé par les mon-
I. On ne iiniiniil, je iH'niti-, mpiiniclicr «on noiu île i-eliii ili* l'ontiiiK «le nninilinio,
rhi-valivr frnnçaiii (ué au siigo il' Amis, prù» Tri|K)li, en lOU'J; l/ùl. otcUL lUi Croû.,
I, SUS; III, pafim,
'i. Le texte |«irle ici Ui-Juo ^t y ," iIJUù\ ^jLJ»»- I-f premier mot eut In
triinM-ri|iti<iii exaele du titre liyziiiitiii xaTt^i»»;; voir iMi axuk. (.^iniit iiii nolii propre,
<|u'il fiiut p<iiirtii<'r 'h - « "» = .Nut^Ta;, il ili-Ki^'iie éviili'iiiiiieiit Nicéliis de .MiMliée, iiii(|iiel
l'emiM'n-iir Uoiiinin m nvnil eonllé le (fouvernenieiit ir.'Viilioclie vitk la lin de l'année
imii l'mi.ù.dire furt peu île lenipn nnpnnivant; Ceilreiiiiii, ii, 41)r>; UkyUi'iamoi:, l.rt
■ • '• •l'miimnrr, 174. 8nr lu» rat/'panx irAntiiH-lie, vtdr >^riii.rM»Kii»tcii, Hiijilhojiaphit
. .' il.'iim Arrh. Ur. l.al., lin, i'i'.i miiv., et Cti rmfirrfHr fii/sontiii, 7"JI1, (T. Hul.
. 1, Vi et /ttutim; UK Ma* LAraiK, op. rit,, m, 812, .le iluiii une partie
^ H l'idlIlKenlire dl- .M. l'i.KHlHiliT-ttAXKKAU.
3. Il *'airii du priiire li<>Ker. le neveu de 'l'inirréde, auipiel il iiureédn en MIS;
UBV-l'tuUiOK, op. eU,, tHI. Le» |M»iieiMieur» du eliAlenil Ronl Hppelé» AjuJUal ^
^jjl <^_w ,-.«Uit ^yLl ï)im\ L'ullf pri>iilli/<iii|ni' eni peut-être de trop.
— 495 —
tagnards, échoua grâce à une ruse de la garnisou et au secours
que lui envoya le prince d'Antioche.^
En 513 (1119), Robert le Lépreux, seigneur de Saliyûn et de
Balâtunus, fut pris par les musulmans à la bataille de Dânith.^ On
peut eu conclure que le prince d'Antioche, immédiatement après
la prise de Balâtunus, l'avait remis en fief à Robert.
Saladin reprit Balâtunus aux Croisés le 5 djumâdâ u 584
(i" août 1188), au cours de la campagne victorieuse qui lui
rendit en peu de temps la plupart des châteaux de la principauté
d'Antioche. La place tomba trois jours après Sahyùn; ces deux
points étaient donc très voisins l'un de l'autre.^ Le vainqueur confia
Sahyûn à un prince musulman, Nâsir ad-din Maukîirus ibn Khu-
martakîn, qui paraît avoir été le chef d'une petite dynastie locale,
désormais tributaire du sultan d'Egypte. En eifet, près d'un siècle
plus tard, en C(!7 de Ihégire, le feudataire de Sahyûn était un
descendant de Mankûrus. Ce ])rince ayant profité de l'invasion
des Tartares pour s'emparer de Balâtunus, le sultan Baibars le
somma de lui rendre cette place. Après quelque résistance, il dut
s'exécuter et les officiers du sultan en prirent possession le 21! ra-
madan 667 (29 mai 1269).'' Retenons le udiu de ]\Iankûrus: nous
allons le retrouver.
1. Nuwaiii, ins. cite, f" 211» v°. Le châtelain de IJiliisrâ'îl est appelé ^ s.\iJLc
j^L»S^\-, sur ce château, voir plus loin, 498.
2. Dekenbouko, Autobio<iraphie d'Chisâma, 120; texte arabe, 88.
3. Ibn al-Athîr, xii, G; Abu l-fithV, éd. C'''», m, 78; et. Sût. or. des Crois., i, 723
et 59; Abu Châmall, n, 129— 13IJ; cf. Goekoens et KonRiciiT, QuellenbeUrage, 104. Ibn
Khallikân (de Slane, iv, 532) et 15ahâ' ad-din {Hist. or. de» Crois., ni, 112) disent posi-
tivement que Balâtunus dépendait de Sahyùn. KObricut, Beilriige, i, 158 et 186,
d'après M. Key, met Balâtunus au nord-ouest de Cliugr, au lieu du sud-ouest.
4. Abu 1-fidâ', éd. Ci''", iv, 5, et Hisl. or. des Crois., i, 162; SuUatis Mamlotilcs, i b,
69, avec d'autres sources citées par Quatremèhe. Nuwairi, ms. cité, C 219 r° en bas.
doime à peu prés le luênie récit et fixe la reddition au 16 r.'iniadân, au lieu du 2ii.
Sur l'idenliflcation du châtelain, voir i)lus bas, 502, et à l'appendice. .Suivanr Ku-
— 4;tfi ~
En GTS. à ravciieinont de sultan (^>al;nvùii, l'émir Alani ad-din
Sandjar al-Mansûri fut nommé gfouverneur de Balàtunus;' rete-
ntins aussi le nimi de Sandjar. Vers la niiMne époque, l'émir Sun-
qur al-Aeli(|ar. ])roelamé sultan à I>anias, mais poursuivi par
IJalàwûn. s'enfuit dans le nnnl de la Syrie. Là. il s'oui])ara de
plusieurs jdaees fortes, notamment de Saliyùn et de lialàtuuus.-
l'eu il'années après, en safar (iS4. le sultan réussit à séduire
If châtelain qui commandait à Balàtunus au nnui de Siin(|ur al-
Ac|i(|ar. Il apprit la reddition de la place au nnunent où il s'ap-
jirétait à faire le siè^e de Marjrat. l'un des derniers refuo:es
des Hospitaliers, et ce succès parut un auo:ure favorable.' Or,
dans le traité conclu entre <,i>alâwûn et le roi Léon d'Arménie, le
r ral»i' II ()84 f(! juin 12xr)i, c'est-à-dire dehx mois à jjcine après
cet événement, la ])rovince de Balàtunus avec ses villes fiofure
parmi les possessions du sultan, toujours à côté de Saliyûn.* t'ette
coïncidence n'est pas .sans intérêt: retenons-la pour la discussion
des inscriptions (|ui suivront.
Kntin. parmi les émirs tués à la Itataillc tic llnuis. perdue en
fi'.t'.i par le sultan .Muliannnad contre les Tartarcs. ti<jure U/.hak.
(rouvcrneur de Balàtunus; ' retenons encore ce ntmi |)roprc.
On le voit, Balàtunus ne joue {;nère de rôle i|n'à partir des
lulil, FairOt al-irajtij/dt ((^iiire T-'OU), I, KO, |tailmr.-< rr|iiira la lurltTri*!*!'. l.c» iIckccii-
(UiiU de* )lank(iniK fiirmi rli«Nii/<ii ili' Snhyiin rn i°,Tl.
1. Subatu Sîamiuuki, il il, A.
2. WuL, Chali/rn, iv, 121, l'itniil Aliii I - iiinl^ilHiii; Sullatu Mamlouk; lin, '.'I, l't
lit, Otf, iiulc M, il'ii|iri'ii Niiwniri: .SArvAim:, J'-uruul Atialù/ur, <.■• Kiliric, v, :lll, cilniil
!*i..,.|A'l.
3. Wmi., IV, 160, rilmil Aliii l-mn^iiiiiii.
4. Smltaiu MamtUmk; ii a, ïnri; I.aiiiimiIii, Tr^mr ilrt chnrirt ,1'ArmMf, m. .SnliyOtl
cl lt«là|illlll« nirilD-tlt lU'ik ilniii) Im Irnit^ii ilr <tN| cl IIHÏ; Sullnnt Mamioukâ, ii H,
m r( SSA; U>'>ii*ii'iiî, Rrgtiln, ii'* 1447 ri I4M). A ci'tlr ■'■|i<h|||i<. ItHJAllinilH H|i|mr-
Iriialt riirorc à Hiiiii|iir al-Arlii|nr, tiinU i^lûwllii Ir l'nimlilirnil xntiH iliniti' i-iiiiiiiii>
Miii feudalairiv
A. HuUant Uamtomi; iib, IbO; ilali- <!■ lu linlnlllc '.'H iuhr i" OVV (3H diifillliri' \iW\.
— 497 —
croisades. Ce fait est confirmé par les sources géographiques.
Les anciens géographes arabes, y compris Ibn Djubair et Idrîsi,
n'en font pas mention. Ibn Chaddâd al-Halabi, qui décrit au xiii''
siècle la plupart des châteaux du nord de la Syrie, semble l'igno-
rer, ainsi qu'Abu l-fidà\ qui devait certainement en connaître
l'existence. Ibn Batûtah, qui traversa le Djabal Nusairiyyah en
visitant plusieurs de ses forteresses, dut passer à Balârunus eu se
rendant de Lattakieh à Qadmûs; mais il n'en fait pas mention.
Yâqût le premier en parle en ces termes : «Balâtunus, château
fort sur les côtes de Syrie, à la hauteur de Lattakieh, dans le
district d'Alep.»' Après lui, Dimachqi le décrit ainsi : «Balâtunus
est un château très fort muni de onze portes placées les unes au-
dessus des autres .... Djabalah lui sert de port, etc.»-
Enfin cette place figure souvent dans les recueils diplomatiques
rédigés à la chancellerie du Caire sous le règne des ^lamlouks.
Ou y voit qu'au viif (xiv'') siècle, elle formait un district de la
province de Tripoli et un relai sur la route de Saliyûn aux châ-
teaux ismaïliens.' Au IX' (xv*') siècle, elle dépend encore deTrii)oli
et son gouverneur est nommé par celui de la province de Tripoli.*
Ainsi, sous les Mamlouks. Balâtunus dépend non plus d'Alep,
mais de Tripoli. C'est que les victoires remportées par Baibars
et Qalâwûn sur les Francs de la côte nord de la Syrie ont pro-
vociiié la création d'une nouvelle province dans cette région. Or-
1. Mu'djam, i, 710; Marâfid, i, 108; Le .Strangr, op. cit., 416; voir l'appeiKiico.
2. Cosmor/raphie, 0(1. Mejihen, 208 suiv.; traduction, 284 suiv.; cité dans Goeucens ot
EoBHicHT, op. cit., 104, note 3, et Le Stranoe, loc. cit. Le passage relatif au chemin
souterrain est obscur. Suivant M. Mehuen, il partait de Djabalah et conduis.ait sous
la mer; suivant M. Le Sthange, il reliait Balâtunus à Djabalah. Cette dernière inter-
prétation semble inadmissible, vu la distance et la nature du terrain.
3. 'Umari, Tarif, 182 et ISIG. Cette indication est importante, puisque Muhèlbah
est bien sur la route indiquée.
4. Dîwân al-inchff, ms. cité, T" 1.51 r° et 242 v". La Zn/.claU de Klialîl Zàhiri, ré-
digée vers la même époque, nomme seulement .Saliyini; éd. Kavaisse, 48.
MÈMOIltES, T. III. "S
— 498 —
ganisée en <)88 de l'hégire, la province (mamlakah) de Tripoli
comprit les dernières possessions enlevées aux Croisés, avec cer-
tains districts détacliés des provinces de Haniali et d"Alep.'
Dès lors, nous perdons la trace de Balàrunus et le nom lui-
même parait tomber dans l'uuldi. Mais il est évident que ce châ-
teau déjjendait de Saonc. suus les Francs et sous les Musulmans;
il tant donc le chercher dans les environs de Sahyiin et dans
le sud, puisqu'il formait un relai sur la route de Qadmûs, situé à
f).') kilomètres environ au sud de 8ahyùn. En outre, il faut trou-
ver une ruine dont le nom. s'il ne dérive pas de lialàtunus, ne
raitpelle du moins celui d'aucun autre château du moyen âge.
Si l'on jette les yeux sur la carte de M. Hartmann, la seule
qui reproduise avec quelque détail la topograjjhie de cette région,
on trouvera dans les environs de Sahyùn les châteaux suis'ants :
au nord. '7-' »•(/'»: à 1 est, niirza: au sud, el-m/ullte et hi'tii-jim'n^l.
Le premier est le 'Id. 'idhii. 'Idùn. etc. des auteurs arabes; le
deuxième est le Barzùvah ou Harzayah du moyen âge.- Ces iden-
tifications n'otfreiit aucun doute; d'ailleurs, ces deux châteaux ne
sont pas dans la direction de (.^Jadmiis. (.^uant à Qnl'nt heiii jisra'il,
c'est évidemment le Hikisrâ'il des auteurs. (|ui s'élevait dans cette
région, ainsi (|uil ressort de toutes les chronifiues. Reste donc
Muhcjbah. dont le nom ne figure dans aucune soiute médiévale,
et qui «'élève )i environ dix kilomètres ;iii sud de Sahyi'ui.
.Mais peut-être ce nom cachc-t-ii un autre château tin moyen
âge <lont renipjai-cnient n a pas entdie été tixé. .\près avoir re-
gardé la carte, il tant donr intirro;;ir b's chroMiciues. l'arnii les
I. Voir ('. I A , i, aïo.
t. i'a» nnut» Hml /■rrit» ilr ilivi-riM'ii I'n^-oiik. .l'ni ili'Jà |m>|H>»<'< iriiti'iiiilliT linun-
)■!■ avpr II' mirza lie M. llmtUAiiiii Jnum. Atial., V itl'rii', VI, Mil, note I. \j\ |iiiiiiliiill
<!<' Ilariuivali ilcnii/i- piir Al>ii I tlilA (O^iraphlr. t-il. Ukinai u. texte sni, triiil. ii li, Sh)
r<im-ii|i»tiil •■larli-iiieiit II relie île Mirxn. I)'iiilleiiri>, J'nl eiiteiiilii ti .Snliyfln re ileniier
hoiii |iri>niinr{< litnrh. Je revleiiijral aiJIeiirR aiir reii fiirtereiuiea.
— 499 —
châteaux de cette région figure, outre ceux que nous connaissons
déjà, celui de Djamâhariyyah; il était situé sur le littoral, dans
le voisinage de Djabalah.' Il est difficile de l'identifier avec Mu-
hêlbali, qui s'élève à près de vingt kilomètres au nord-est de cette
ville; il faut sans doute le chercher plus au sud.-
Ainsi de forts arguments tirés de l'histoire et de la topographie
appuient l'identification de Balàtunus avec Muhêlbah. Mais jus-
qu'ici, faute de preuve directe, aucun lien ne rattachait le nom
médiéval au nom moderne. Or ce lien existe, et c'est l'épigraphie
qui le fournit.
En 1881, M. Hartmann découvrait dans les environs de la
forteresse trois inscriptions arabes qui établissent son identité avec
Balàtunus.'^ En 1895, j'ai relevé soigneusement ces textes inédits,
sur les indications de M. Hartmann, auquel revient tout le mérite
de cette petite découverte.
Au pied méridional de la forteresse, vers le sommet d'un petit
col, la route qui mène à QardAha passe à côté d'une fontaine
ombragée d'un saule; c'est 'Ain at-tînah, la source du figuier.
L'auge en pierre est surmontée de deux blocs de calcaire d'en-
viron 180 > 55, portant une inscription de trois lignes en naskhi
mamlouk ancien, d'un type assez grossier, avec quelques points
diacritiques et signes ortliographiques.
1. Abu Châmali, ii, 130; cf. Goeugens et Koiiricht, oj). cit., 104; Ihii al-Atliir, xii,
6; Abu 1-fidâ', éd. Ci"", m, 78; cf. Hiat. or. des Crois., i, 59 et 723; Yàqùt, ii, 114;
Marûfid, I, 21Î4; Kohricht, Beilriige, i, 158 et 186; Le .Stiiange, op. cil., 4G1. Ce nom
est écrit iJyfcUi-K a<^.r^^^^ "" o-:^lr*^*- ^"^ '"'•■"" crr?^-»^'-^^ (*'^'^" '•''*^="'''
lac. cil.) est en tout cas mauvaise.
2. Peut-être au village ed-dschermanje de la earle IIahtmann, à 11 kilomètres à
l'est de Djabalah. Parmi les châteaux dépendant de Sahyùn, BaluV ad-dm nomme
encore Fîl.iah (is^'l; Hist. or. des Crois., m, 112. Cette jilju'e, <\\i\ paraît ne Jouer aucun
rôle, répondrait mal à l'importance stratéfcique de .Muhêlbali.
a. Das Liwa el-Ludkijc, Z. D. I' V.. xiv, IHO; cf. Rimiiu-nr. Der Untergang. 3, note H.
6.S*
— 500 —
^^S'i (sic)^j\\ JUl ^ULl (2) J^»;; ^^^^^ 'y. J^U" jjj^fî à-*î'j
Jiiar JLi, j:>^ -_.;b -}*tj Aill (-b^ Jj_^' ^j( àjjl Ci) -jU
A oriliiniR' la cunstiiRtioii do ce i-anal notre maître le sultan Al MaiiU
al-Mansûr Snif addunyâ wail clin (.Jalâwûn as-.Sâlil.ii, ([Ue sa \ic'toire soit
exaltée'. ?h>U8 le p)uvernenieut de Son Kxeellenee, le maître, le grand émir,
le eoiubattant. le {;uerrier, 'Alam ad-dîn f^andjar al Mansûri et de notre maître
IVinir Sj'irini ad-din l'zliak alMansûri, qu'AUâli leur donne loujrue viel A
la date du 11 djumâdâ i"' de l'an t)S4 (If) juillet ll'8ôi.
Jf iriii>i.stc itj ni ^^l^ les titres ni sur les détails de cette in-
Bcriptioii.' Sun |»riiuipal intéiêt réside dans l;i date et dans le nom
des deux éiniis (jui présidèrent à la eonstriution de ra(|iie(liie.
( uninu- on la vu plus liant, à l'avènement de (.^Mlàwiin en tiTS,
l'émir .\Iani ad-ilin Sandjar al-.Mansiiri t'nt iioimné ^ionverneiir
de Halàtiiiiiis. j,a place, il est vrai, tomba très vite ai)rès au pou-
voir de Sun«jiir al-Aclii|ar; mais le sultan réussit à la reprendre
en Kiifar (!84, c'est-à-dire inoiuH (le trois mois avant la date de
rinH«Tiption. Sandjar était-il resté châtelain an nom de Sun(|ur et
fut il amnistié par le Millau. oU liicn t'iit-il réinté;::ré alors dans
non poHtuV ]/liistoire ne le dit jias: en tout cas, l'inscription le
Kijfiiale à Miiliéjltali en (iH4, en (pialilé de jfouvernein'.-
I. I^;ji tilrin i''|iiKra|ilili|iii'ii miiiI (•X|ilii|iii''i iiii fur et li iiii'niiif iI:iiih ('. /. .1,
Hur le !(•'>•'<' liiiuM'illiti ili' tljumâdi, ilM.. i, lïH. iiiitv I. IIAdhà |Milir IMhihi [l 1)
cl al-maitU imur al maulaut (I. 'i) Milit tli'H fnillv* (li< Kntvciir
t. I<« tamw U-imwmin M'iiililo iiroiivor i|iic Minicar 6tait K'oovi'rtu'iir muinu-nllii
— 501 —
Enfin l'on a vu qu'en 699, le gouverneur de Balâtunus était un
émir Uzbak. Or l'inscription nomme l'émir Sârim ad-dîn Uzbak
al-Mansiîri, peut-être en qualité de lieutenant de Sandjar, auquel
il devait succéder plus tard.' Cette double coïncidence est si frap-
pante qu'elle suffirait à elle seule pour placer Balâtunus à Muliêl-
bali, quoique l'inscription ne renferme pas le nom de la forteresse.
Mais poursuivons.
A une demi- heure au nord- ouest de Dibbâch, sur la route de
Lattakieli, s'élève le village nusairi de Dibcliô, bâti sur le flanc
abrupt du Nahr Djabrô. A l'entrée du village, un bouquet d'oli-
viers abrite un petit tombeau (ivalîj couvert d'une coupole blanchie
à la chaux; il porte le nom de Nabî Yûnus, le prophète Jonas.'
La porte d'entrée est flanquée de quatre inscriptions encastrées
dans le mur : A, B et C à gauche, de haut en bas; D à droite,
près du sol.
Les textes A et B sont encastrés l'un sous l'autre, dans deux
cadres à queues d'aronde, d'environ 140 X 40 (A) et 70 X 30 (B).
Ils renferment chacun trois lignes en naskhi mamlouk grossier,
à petits caractères indistincts, avec quelques points et voyelles.
Dans B, les queues d'aronde, à droite et à gauche du cadre, ren-
ferment la fin du texte, avec les derniers mots hors cadre, au-
dessous.
lie Bali'itunus. Voir ;ï ce sujet un niônioiii- sur l'épigrapliie des Assassins, dans Jniirn.
Asiat., 1897 (sous presse).
1. Le terme wa-ka-dhâUka, correspondant à l.i-lawulR, semble indi<picr tpi'Uzbak
était vice-gouverneur.
'2. On sait que la Syrie est couverte de tombeaux de saints portant les noms du
panthéon musulman. Ces sanctuaires sont le but de pèlerinages et le centre de
cérémonies religieuses qui cachent d'anciens rites païens, transformés tant bien ipie
mal en rites musulmans; voir Lane, Manners and omtoms, iiasaim; GoLDZinER, Muha-
medanioche Studien, ii, 277 suiv.; Cleumont-Ganneau, La Palestine incmimie, 50. Le pays
des Nusairis est couvert do ces tombeaux mystérieux, qu'on reconnaît de loin à leur
coupole blanche. Bâtis sur des points élevés, ils constituent d'excellentes stations
trigonométriques.
502 —
A
^L'i j^^\ j^>î\ \;^> JjU» A*J.l IJ* SjU; ^'* • • • «\Uj il)
l?I^^.Vl j^' ^ilill Jo'^» >lll' ia^l^ll aaUII a.L" Jl*ljl JiU (2)
\\ juf\ jjii'i iijc,- ^V^^ ^' jrJt*!*!'^ ï^j;.^'! A— j^jS^j IjjJi _}c. (3)
B
jpi (?) jt>i ^i lÀ* _^ ii>) u o<$:ts- ^r( ^^j^<:. :/} ù\;c 11)
.*X' JU. J;i (?)wiB (AjïJiuclie) JrJ^ _;i* J;^>V^ -CjLf Jj" (A (Iroito)
fr A») (U <?-j' ^^ ^^ (Mors cailiv)
o >-
A onlonnt" la coiintructioii (!»• ci'ttt' iui>s(|iu"e lu-iiic imtii' inaitre le jrraïul
émir, le sjuant, le juste, etc. . . . '1/./, aii-tliiuyâ watl diii, lo sei^iunir des
coiiilmtUintx, le ilicf des anuées, le piniicu des frontières, Al.imnd, (ils du
défunt Mu^fTar aiidin 'rthinâii, tils de Munknnts, lils de Kliuinartakîn, le
maître de ee eliâtcau liien pirdé (V), i|uAII;"ili exalte sa victoire! A la date
du l" eiia'liân de I an <i(><) de l'he^rire (21 Juin iL'ii"-'). A dirif^é sa ecnistrue-
tii>n IV-mir Taklirad din le f:oiivernenr, (ils de Alnlallàli. U'.in re di- Ali, etc.
I^e iidiii il'iiii ileseeiidaiit de réniii Manklinis iiionlrc dCiiililée,
iipièH ce i|iii a été tlit |iliis haut, ((lie nous sdiiinies ici dans l:i tv-
jfioii de liiilâtuiiUH.' Ia'h inotH If vtnilrv dv cv c/iâtcan iiidii|iiciit
<|iie l'inHcriptifiii prnviciit de la f(irt«'r<'HS(' de Mnliêjhali. ainsi (luc
le |irctciiilent irailleiirs Ich lialiilaiitH du villa;;c. I >cs Ims, la nios-
I. 8ur ce |HTiM>niiiiKe cl mir 1» iliid' <li' riii'<rii|iiiiiii, vnii I ti|i|ii'iMliri' » la lin il-
rc métiMiini; rf. |ilii» haut, 4M.
— 503 —
quée nommée dans l'inscription n'est pas le tombeau de Nabî
Yûnus, mais probablement la mosquée du château. L'identification
de Balâtunus avec Muhêlbali se dessine de plus en plus nettement.
Le texte C, qui ne contient qu'un nom d'architecte, semble ne
se rattacher ni à A-B, ni à D; laissons-le de côté pour le moment.
Mais l'argument capital est celui du texte D, qui contient le
nom môme de Balâtunus. C'est une grande plaque de calcaire
d'environ 185 X 60, encastrée à droite de la porte et renfermant
quatre lignes d'un beau naskhi mamlouk, à caractères moyens,
très soignés, munis de points, de voyelles et de signes orthogra-
phiques. Les derniers mots sont gravés hors cadre, en bas de la
pierre à droite. La planche vm reproduit un estampage (fig. 15) et
un cliché direct (fig. 16) de ma collection.
tVj^ X\ J JjLIl -v^i lA* iM i'-^^ l2> C. IX, 18 ^L-j (1)
j0l (j)_^dl d\^\ C/} a1^ C/Jh "^^^ jJ^ Jd adi ùlS^Ul
lj:^\ o ^^Ijl S ^\ Jl j:^'> ^'^ ''^^i j ^'^3 '3) ^J^ ;^ J-^'^
k.^ Ji^ j^ ^j:^' ^--jb ctl'i^ A?b <oil %\ ù) <~.)j>^\ ^%^,
^\ lai J\*^\ i>Jl-JiSj <ijU!j aJI^j c,>^:>■ jl AXi\ J-^ A^U ^j jlc
^A^\ U?-j (i)j IVl Jt (2) ^lU ^\ ^S- jil i.:^(l)(A droite, eu bas)
Cette mosquée béuie a été rebâtie sous le règne de notre lUcaître le sultiiu
Al-Malik au-Nâsir Nâsir ad-duuyâ wad-dîn Mul.iainmad, (ils d'Al-Malik al
Mansûr Qalâwûn as-Çfdil.ii .... sous le gouverneiiieiit ilii serviteur dWllAli
— 304 —
.... I.Iusiâm addiii Lâtljîn al-Barwâni al-Mansûii, le djaimlâr, le lieutonniit
du noble royaume à Balâtunus la bien gardée .... A la date du 15 salar de
lan 708. Qu'AUâh pardonne à celui qui l'a restaurée, à celui qui écrit ces
lijrnes, à celui qui les lira et à tous les musulmans, etc.
Œuvre du maître 'UiDar, tils du pcierin '.Mi le (|U .Miâli leur tasse
miséricorde!
Laissons de cûtt- les (iétails de eette iiiscriptinn et eoiistatoiis
seulement (jiie le 1.') safar 708 (4 août 1308). un émir llusâiii ad-
din Lâdjin était «rduvenienr de lialâtunus.' On a vu que l)il)ehô
est près de l>iltltâcli. dan.s le district actuel de Mniiéll)ali. lîeste
à écarter une deriuère objection : La pierre est elle liien en place
dans le mur du tombeau V
L'inseription. comme la précédente, consacre la restauration
d'un masdjid. J"ai montré qu'à eette époque, ee terme ne désijrne
plus (|ue des mosquées de second ordre, les «grandes inos(|uées
étant appelées ilji'niii' r 11 peut donc s'api)liqiier au tombeau de
Nabi Yi'inus, qui est un sanctuaire reli;rien.\ connue tous les tom-
beau.x sacrés. Toutefois, ces tombcau.\ étant dési;;nés plus souvent
8on» le nom de uinr/i/idd, je jiense (jne la pierre, connue les pré-
cédentes. |Movient de la forteresse; c'est ce »|u"aftirnient les Imbi-
tants du villa^ri-. Kn tout cas. un bloc aussi lourd ne |)eut avoir
été transporté bien loin sur les détestables elieinins du pays. 11
I. .Sur II' litre* n^'i'A fU-ÊiiUmmli, Voir C y. A., I, '.'OilHlliv.; Mir le till'i' •IjnmiUli-, Sut-
toru ilamtouk', II, II, iiutt! 1 1 ; J'>' rovifinlrni iiillcnrit. On tniiivi'niil [hmii olrc, iIiiiin
|r» rliroiiii|iicii, In Irnct' ili' rtft rniir; Ifii pliin iiii|H)rtaiitcii Koiit (■iicnrt' innlllrn |iiiiir
rcttf i'|Mii|Ui'. J'iti ili\|Ji fait (tlmiT^'cr lii frVM|iirnt(> rorr<''lnti<Mi i|iii i-xinlc ciitrc li< nmii
pnipm luiT vt If «iiniimi vu ad-d\n; (' I. A., i, 124, mit)' 4. (V fitil n<iiil li<it iiliMitilicatiiiiiH
il'^ilni vm't ilIflirilcK. TrcMiiio Iniin lim Iii<yiii R'n|i|H'liiiil Miiiu'iiii ml illn. Il l'iiiit mi<
baMf, ixiiir Ir» rcrlicrrlii-ii, mir li' n'Imif iM'noiiiirl ,_i\j_J\, liiih'-rin faiiir ilc iiointii
dlarrill<|Ui'i. •!■■ |mmi«i- ((u'II put fnrni^ *iir If iiinl iicrimii /•nrirâwili, rhumMI.m; voir
BiUtnu Uamlomi; i II. 67 cl \M
t C. /. A. I. I7ï.
— 505 —
pai'aît donc amplement prouvé que le distinct et le château de
Muhêlbah portaient au moyen âge le nom de Balâtunus.'
1. J'ai demandé aux habitants de Dibbâch si le château portait un autre nom.
Cette question étant restée sans réponse, j'ai prononcé moi-même une seule fois le
nom de Balâtunus. Ils le répétèrent sans hésitation, en m'affirmant que c'était un
autre nom du château. Il eût été plus concluant de le leur faire articuler d'abord;
toutefois l'assurance avec laquelle ils le répétèrent me fait croire que ce nom ne
leur était pas inconnu. Ils prononçaient bàlàtnus = plâtanus.
MÉHOIKEg, T. III.
AIMMADICK'
II
Page 423. note I : Aux anciens textes musulmans nommés ici, il tant
ajouter une inserijition <iu ealil'e omayaiie llieliâm, à curieux earactères, (|ui
uiest si-rnalee j)ar M. Casanova. Klle a été trouvée prùs de l'ahuyre et pu-
bliée par M. MoKDTMANS, dans Sif2uii(jgberichte (hhtor. Classe) der K. li.
Akiiil. lier ]\'iKHrusrhnflt)i :u Mitiirhfii, 1><TÔ, ii fsupiili'inetii).
IV
Pages 428 SUiv. : A pro|iiPS d une mente monojrrapliie de la ;rrande
luoHi|uée de iJaiuns, publiée par M. I{. l'nBsfe Si'iehs tians le .Juurual i>f'
thf h'iiyal Iiiatihite «/ Jiritinli Arcliitecls (3° série, vol. iv, n°' 2 et H), M. II.
C. Kav vient de faire paraître, dan.s le Journal ofthe Royal Asiatic Sorieti/
(avril IH'J"), une iiotiee intitulée A SeldjiikHf iusrrlptimi at Ihinnsrus. On
me permettra de résumer cet intéressant travail, on l'auteur aborde |)lusieurs
deM proitlémes diseuléH plus liant.
A |iro|H>M de l'ineenilir cle |H!i:i. M. Kav rappelle que l'ediliee avait dé-jà
Mubi pliisieurM déMistres seuddables et il donne (|uel(|nes détails sur les in-
cendies de 4)'il et de HO'.l. I'uIn il publie le texte et la traduction d'une des
quatre inHcriptioiiN des piliers de la coupole, copiée par lui en If^Tf)
vVvniit d'en diwulcr les termes, M. Kav se demande si ce texte a survécu
k l'itieciidie de 1893 cl n'il lifîure dans les recueils épij;raplii<pu's de \V, vu
uiNOTfiN et de Sauvaikn. J'ai dit plus haut ipi en travidllani dans la mosi|uce
I. Je r/tuni» irl i|U<'lr|ui>it iiiitcn rL<ili((6oii |iciulniit j'iiiiprcnniMiL ilii iiiiimiirr. I.ii
chllTri'« ruauin* r<jiTi'a|i<(iii|i<nt k rimt <li<* vliapItroR pri'c^dpnls.
— 507 —
en 1894, je constatai que le feu avait détruit toutes les inscriptions que
j'avais relevées dans le sanctuaire en 1893, quelques mois avant l'incendie.
Mais en relisant, à propos du mémoire de M. Spiers, les notes que j'ai prises
sur les lieux, je vois que des quatre textes seldjoukides, un seul avait disparu.
Les ti'ois autres étaient encore en place, noircis par la fumée, ainsi que l'in-
scription de Baladin, mentionnée plus haut, p. 457.
Les quatre textes seldjoukides figurent, dans le recueil Sauvaire, aux
numéros 213 et 754 à 757. Le n° 213 provient évidemment du recueil Wad-
DiNGTON, auquel le regretté SAuvAraE avait emprunté un grand nombre de
textes de son propre recueil. La copie est assez fautive, comme beaucoup
de celles du recueil WADDœaTON, faites par des indigènes. Les n°' 754 à 757
sont sans doute de la main de Sauvaire lui-même, comme tous les textes de
la fin de son recueil, car les copies sont beaucoup plus exactes. Je possède
moi-même une copie des quatre textes, collationnés avec soin sur les ori-
ginaux eu 1893.
M. Kay rapproche sa copie des fragments que j'ai publiés dans le Journal
Asiatique, à deux reprises. Ces fragments, copiés en 1888, proviennent de
l'inscription dont le texte complet figure dans ce mémoire, d'après ma copie
de 1893; ils n'ont donc plus de valeur. Le savant anglais observe avec raison
que nos deux copies ne sont pas identiques. J'ai dit que les quatre textes
étaient gravés sur les deux piliers sud de la coupole; je les désigne ainsi :
Pilier sud-ouest | ' ' , ' ' '
I face sud : Il
^.,. , ( face nord : C (disparu).
Piher sud -est ' . , ^
I face sud : D.
Or le texte publié plus haut et reproduit à la planche iv (et par conséquent
les fragments publiés dans le Jcnirnal AsiaHq^i,e) représentent le texte A,
tandis que la copie de M. Kay est celle du texte H. L'inscription copiée par
M. Kay eu 1875 était donc sur la face sud du pilier sud-ouest. Je puis l'af-
firmer d'une manière certaine, parce que sa copie concorde avec ma copie
du texte H, tandis que les trois autres rédactions offrent de nombreuses va-
riantes. Ainsi le texte B est le seul qui donne le titre maulâ al-'amb wal-
"adjam parmi ceux de Malik Chah, et le seul qui ne fasse pas mention dn
vizir Nizâm al-mnlk. M. Kay me permettra d'ai)porter à son texte de très lé-
gères corrections :
— 508 —
L. 2 : L'inscription donne le verset entier du Coran, jusqu au mot l^. J>-
— Au lieu dej.>'-o)l f^^rîJ- '•''^ O^j^' r^y^ *' le placage en marbre des
piliers; cette leçon est assurée par le texte D.
L. 7 : Au lieu de^, lire >-9^, leçou assurée par les trois autres textes.
L. 10 : Lire 'l*^*, à l'état construit.
L. 6 et H : Les deux mots ^;,rr-^. t't^.j»^*. '1'"^ l'auteur nianiue d'un point
d'interrofration, sont certains; le j)remier est assuré par le texte I), le second
par A, 0 et D.
M. Kay termine son mémoire par une dissertatinu sur 1 auteur des tra-
vaux, le vizir Abu Nasr Ahniad ibn al-Fa(JI. Frappé comme moi par la com-
plète identité des noms et surnoms, il voudrait 1 itlentilier avec le vizir du
sultan Sandjar, qui mourut eu fS21, assjissiné par les Ismaïliens. Mais arrêté
par les mêmes diftitultés, notamment par le granil écart des dates, il s'est
adressé à M. Hoitsma, le savant éditeur de Hundâri. Ce dernier considère
l'identification comme très improbable. Suivant lui, l'auteur des travaux de
la Mmsquée de Damas, qui portait dès 475 des titres trahissant une haiit.e
IKtsition ofliciclle, ne saurait avoir été nommé sim])le secrétaire d Ktat
(luijr'iy) viuf^t ciiK] ans jilus tard, comme Hundâri le raconte du futur vizir
de Sandjar. Je suis heureux d'être arrivé, par le même motif, à la même
conclusion que le suivant professeur d'ijlreclil. Il suppose, comme moi, (|ue
l'auteur dcH travaux était le vizir de Tutucli à D.imas.
M. Ilot'THMA soulève en passant un autre |iroidème : Le nom de Tutucl»
sur la Wipic de M. Kay, est suivi des mots Uni nutlik al-iglâm misir amir
al niii'viiniu. Ou s attendrait à trouver après le mot ihii,fih, le nom du père
lie 'l'uluch, le sultan Alp arsiân. M. Kay, en appuyant cette objection, suji-
poHC une erreur du copiste un du liipicidc, (pii aurait l'crit innlik til-inliim
\HtiXT iilp-<ir»Uiu.
(Vttc inKéniuuHe liypotlièse est inlirmi'c par l'examen comparé des quatre
textc*M, Sur tous les quatre, les mots ineriminéM se retrouvent «(iii« vnriant^
(voir plus liant, texte A, et pi. iv, fi^. 7); ou ne saurait donc songer t\ une
faute du lapiciile. On ne |MMit davanta;;e s'en prendre au copiste, puis(|uc
IcB quatre textes, offrant des vuri.'inlcs importantes et c\idcnnneut iiiti-utiini
uellrê, ont dû être (frayés d'après iiu<ilre r/ilni-lidiiit diffi'rfutf». Dans les
deux cas, l'erreur aurait dû si- reproduire quatre fois au même eu<lroil, ee
qui cmI inndiniitHible. (k; détail i itrc une lois de plus avec i|uellc priidcnro
— 509 —
il faut manier l'hypothèse des fautes de copie en épigraphie, surtout daus
l'épigraphie monumeutale, où les états successifs d'un travail très soigné
constituaient comme autant de cribles au travers desquels le texte devait
passer.
Je crois pouvoir monti-er que le texte des quatre inscriptions est parfaite-
ment correct; voici pourquoi. La même mosquée renferme une autre inscrip-
tion de Tutuch, gravée sous le portique nord de la grande cour, entre la
porte Bâb al -'Amârah et le tombeau du sultau Malik Kâmil. Elle relate les
travaux faits en 482 par Tutuch dans cette partie de l'édifice. Voici les titres
qu'elle lui donne : al-malik al-adjall al-muzaffar al-mansûr al-muayyad
adud ad-dîn tâdj ad-daulah wa-sirâdj al-millah charaf al-ummah ahû
saîd Tutuch ibn malik al-islâm nâsir amîr al-vmininîn Alp-arslân ihn
Muhammad ihn Dâwfld.
Le nom de Tutuch est sidvi des mêmes mots que dans les quatre inscrip-
tions de la coupole; mais après, on lit le nom du sultan Alp-arslân. Ainsi ce
sultan portait bien les deux titres malik al-islâm et nâsir amîr al-muminîn.
Le premier se retrouve sur ses monnaies, dans le Catalogue of oriental
coins in the British Muséum, m, n° 60. Le deuxième ne figure dans aucune
des sources dont je dispose. Le seul auteur, à ma connaissance, qui donne
un titre de cette forme à Alp-arslân, c'est Hamdaliâli Mustaufi, Journ. Asiat,
4' série, xi, 432 : il l'appelle hurhân amîr al-muminîn. Cet écrivain donne
une série très complète des titres de cette forme portés par les Seldjoukides ;
mais ces titres ne concordent pas toujours avec ceux que donnent les autres
auteurs, notamment Rundâri et Mirkliond, ni avec les données plus positives
des inscriptions, comme on le voit ici.
D'où proviennent ces divcrgcucesV Un bien il y a des erreurs dans cer-
tains manuscrits, ou bien les sultans ont reçu successivement du calife deux
titres différents de la même forme. Dans cette dernière hypothèse, Alp-ai-sJân
aurait porté d'abord un titre en burhân, puis un autre en nâsir. La question,
ici, est secondaire. Le seul point important tï noter, c'est qu'Alp-arslân por-
tait un titre en amîr al-muminîn, qui l'associait pour ainsi dire h l'empire
du calife. Or ces titres étaient alors de création récente; le premier exemple
que j'en trouve est celui du père d'Alp-arslân, Tugril-bak, auquel le calife
donna le titre yamîn amîr al-muminîn. Ou peut en conclure qu'à cette
époque, ils étaient réservés aux seuls sultans seldjoukides, comme indice .l'un
— 510 —
pouvoir exceptionnel. Ku traduisant plus haut le texte A. J ai ailinis, en
l'aliseuee du nom d'Al|varslân. que le titre misir amîr al-mu'minin se rap-
p<jrtait à Tntucb. Eu examinant la question de plus près, je constate qu'il
est peu probable, à priori, que Tutuch ait porté un titre aussi élevé, et le
texte iM)8itif de l'inscription de l'année 482 eontirme cette conclusion. Il faut
<l<>ne moditier ainsi ma traduction à la pajrc 431 : «le tils du roi de lislâm
et du goutien du prince des croyants.»
S'il est prouvé que le texte des inscriptions de la eoupnie est bien correct,
cette conclusion ne fait que déplacer la question : Pourquoi, dans les textes
de In coupole en 47ô, Alparslân est -il nommé par son nom propre Mu-
l.iammad. comme père de Malik Cbâb, tandis qu'un i>eu plus loin, comme
p«'re de Tutncb. il n'est nommé <|ue par ses titres lionoritiques? Pourquoi,
ilîins rinscriptiiin de 481.', est-il nommé, comme père de Tutuch, par ses
titre» bonoritiques et son nom propre .Up-arslàn'/ Kiitin pourquoi les titres
de Tutuch sont-ils beaucoup plus nuinlircux t\:\n> l'iiiMiiiition de 4.*^'.' (pie
dans celles de 475'/
Ces questions parnitruut sans doute oisi-uscs rt lun sera tente de voir
dans ci'8 variantes 1 itlet d iin simple hasard. Mais les titres sont ti>njoiirs
l'indice d'une situation jiolitifpie et leur étude aride n'est pas inutile. Si 1 on
jette les yeux sur les recueils diplomati(|Ues redijrés à la ih:incellerie du
Cain- S4IUH les .Mandouks, ou verra (pie dans la titiilature compli(|uée de cette
wlrninistration burcjiticrati(pie, rien n est livré au h.-isard. < ir cette bureau-
cmtie dérive de celle des Seldjoukidcs, sur hupielle Ni^am al inulk (éd,
.S'iiBKicKi et Kundâri (éd. IIoiithmai nous donnent de curieux détails. ,Iu
HU|i|KiM' (pie les \arianlcs de rédaction dans \vn titres d .Mparslân et du
'lutuch, exip'CM par réti(|Ucttc de cour, niar(|uciit un dcj^ré hiérarihi(pio
Hoit entre Mulik Chah «t Tiiluch en I7.'>, soit dans le raii^' même de Tutuch
entre 47.'» et 4H2. J'ai haie de tiiiir |)ar une dernière observati(Ui.
iMiiN l'inHcriplion d<; 4H2, le nom d'.Mp arslâii est suivi des mots ilm
Mul^ninmad Hm Itiiwùd. On sait (pie le perc de Tutuch, .Uparslâii, H'ap-
|K-lnit auMHJ .Miil.iiiintiiad. et que noii (;rand père, 'i'ii^ril bak , se nommait
nUMi l>iiMil(l; cette ^'i'n(''a|o(;ie cNt eoiilirmée par toutes les soiirees. Il est
doue iiii|MiHiiili|e (le ne pax adinetlre ici une erreur du lapieide. r.;:aré par
In (M-rie e<iiiipli(pii-e diN iioiiin et den titres de hoii lexle. il a intercale un Hnt
«le trop entre Icm deux iioihh du père de Tiitueli, .\lp arsliin il Miil :iiiitiiiid.
— 511 —
Il suffit, pour s'en couvaiucre, de se reporter au teste B de la coupole,
publié par M. Kay, où Malik Chah, le frère de Tutuch, est appelé « fils de
Muhammad (Alp-arslâu), fils de Dâwûd (Tugril-bak). »
Page 433, note 3 : Sur le tremblement de terre de l'an 597, voir aussi
Abu Châmah, adh-dhail fi r-raudatain, ouvrage inédit que j'ai consulté
tout récemment sur l'exemplaire de M. Schefer. Ce livre renferme beaucoup
de détails sur la grande mosquée, d'autant plus précieux que l'auteur vivait
à Damas. Il y eut un nouveau tremblement de terre en 598. Sur celui de
702, voir Sultans Mamlotiks, ii b, 216.
Page 434, note I : Aux voyageurs européens qui parlent de Tamerlan,
il faut ajouter Gumpenberg, qui visita Damas le 30 janvier 1450 : « Die
rechte Statt ist der mehrertheil aile wilst . . . der Demerlein hat die Statt
gar verbrannt . . . ;» Reysshuch, éd. 1584, f° 242 v°. On voit que ce voya-
geur, comme les autres, attribue l'incendie à Tamerlan, reflétant ainsi
l'oiiinion publique.
Page 441 : Depuis 1 impression de ce mémoire, j'ai pu me procurer le
catalogue des monnaies musulmanes du British Muséum, ouvrage important
devenu fort rare. En parcourant le volume m, qui renferme la numismatique
des Atâbeks de Mossoul, j'ai trouvé de nouvelles preuves de la valeur
grammaticale du titre atâhak. Ici comme dans les inscriptions des Atâbeks
de Damas, ce titre précède toujours le nom propre et se rapporte au titu-
laire lui-même; en outre, il est toujours employé sans l'article arabe. En
voici un exemple caractéristique, emprunté aux titres de l'Atâbck Badr ad-
dîn Lu'lu' (631—657); ou trouve, entre autres, les formules suivantes :
Badr ad-duuyâ waddîn Lu'lu'.
Badr ad-dunyâ wad-dîu atâbak Lu'lu'.
Badr ad-dunyâ wad-dîn atâbak Abu 1-fadfi'il.
Badr ad-dunyâ wad-dîu Abu l-fa(iâ'il atâbak Lu'lu'.
Ces exemples prouvent abondamment :
1" Que le titre atâhak se rapporte au titulaire lui-même, par conséquent,
qu'il est eu rapport d'apposition, avec le nom propre, et non en rapport
d'annexion d'où il suit qu'il est déterminé, malgré l'absence de l'article,
au même titre qu'un nom ])ropro arabe.
— 512 —
2° Que «i iKisition dans la série des titres est variable, comme dans les
inscriptions des Atâbeks de Daniîis. Il i)récède tantôt le nom propre, tantôt
la kunyab. Snr les monnaies des Atâbeks de Mossoul. où la knnyah ti<riire
rarement, il préeéde le plus siiuvent le nom propre.
.l'ai nommé à ee propros le titre yalkn-hak, ou plutôt ilkiî-lxik^ ivtjjbli
par >I. Kababac-ek parmi les titres d'Anar. Il figure dans Ibn alAtbir. x,
53, où le texte de Tornbeug donne par erreur jXj'^. reut-étre faut il lire
Viij an lieu de ViJ-« dans Xastiwi. éd. IIouoas, 32, lijrne 4.
Vlll
Pages 460 suiv. : Du a vu que suivant linseription de Malik '.Ulil au
.Mont Tbalior. on commença à bâtir la forteresse le 5 dhu l-l.iidjdjah 61)7.
Le texte ajoute que le sultan en ordonna la construction quand il revint tie
lest, rassembla l'armée victorieuse et campa au pied du Tliabor, .//<»•»•«
l'échi'aurt: (If. la tfire.
En cbercbant l'explication de ce pa.ssjif^c, je ne trouvai, dans les auteurs
arabes que j'avais sons les yeux, aucune allusion à nue ex|)édition du
Kultnu en cette année ft07. Ces auteurs, d'accord avec les sources occiden-
tales, fixaient à l'aunée 60*J lu construction de la forteresse. Mais en ro-
montAut plus haut, je trouvai dans Ibn al .\tliir le récit d'une expédition
en lannéc (»(J<J : le sultan, alors à l)amas, fit rasscndjler les troupes de ."^yrie
et d hLpypte, |mrtit et campa prés du Tliabor. Les termes de ce pas-sage
ofTntient une annlojrie si fnipp:inte avec ceux de l'inscription, (pie je crus
que !• était à cette cam|ia(nic (pic le texte épi<;rapliii|iic faisait allusimi. Dés
lofH, il fallait admettre que la trêve dont parlait I inscription l'-tait celle île
r>!i4, conclue |K)ur â ou tï ans, et que le sultan, pniir des raisons iiioiiniiics,
(lifTéra juMpi en <'>(>7 rcxi-cution de smi ])rojet
Kn étudiant ilc plus prés la question coniplicpiéc des trè\c.s, je crois
|KiU\oir projMtwr une solution pliiM simple et plus logique. La trêve de liol
\'jm cHt mentionnée par le» suiirces arabes et oecidcntales (Ibn al Atbir
XII, l'JH; .\bii 1 lida', III, III; lli»t. itr. tint ('loin., i. K\\ un, Mti; /ùttelfii,
'Jt'tH; .'^nniilo, 20.') |. .Aucune d'elle n'en lixe la dun'-e d'une manière précise,
iiiniH F.rnrlm, .'10'.), et Saiiulo, 20ti, racontent «pi'cUc l'-clint A la lin de I20H
ou en ISJ*)*.), et nis .M ah Lathik, op. cit., i, Hi;'>, en conclut cpi'clb' avait ite
fixée puur cinq ans (în'tc4- /i ce détail, qui m'avait échappé l<int ilaliiini.
— 513 —
on peut admettre que la trêve dont jtarle l'inscription est celle qui fut
conclue en (iOl = 1204 et qui échut eu G06 = 1209. En effet, le sultan,
en commençaut la construction de la forteresse à la fin de l'année 607,
peut dire que la trêve était échue à cette époque.
Eestait un dernier point à élucider. Comme je viens de le dire, les
auteurs arabes cités ne parlent pas d'une expédition des musulmans vers
le Mont Thabor en 607. En racontant la construction de la forteresse,
Eracles, 317, dit bien que le sultan rassembla son armée pour se rendre
au Thabor; mais il place cet événement en 1211, concordant en ce point
avec Ibn al-Athîr et Abu 1-fidâ', qui fixent la construction en 609 (1211 — 12).
En corrigeant les épreuves de ce mémoire, j'ai pu consulter l'ouvrage
inédit d' Abu Châmah appelé adh-dhail fi r-raudatain, l'Appendice au livre
des deux jardins. M. Scheper a bien voulu mettre à ma disposition son
excellent manuscrit, avec une obligeance dont je ne saurais trop le remercier.
Au cours des événements de l'an 607, cet auteur emprunte à un autre écrivain
bien connu, Sibt ibn al-Djauzi, le récit suivant que je donne en résumé :
En 607, raconte le Sibt, je quittai Damas à destination de Naplouse,
pour une expédition. Nous allâmes à Kiswah, avec une nombreuse armée,
puis à 'Aqabat Fîq, puis à Naplouse. La rumeur de notre approche jjarvint
à Saint- Jean-d 'Acre. Malik Mu'azzam vint à notre rencontre. Nous mar-
châmes contre les Francs, pillant et faisant des prisonniers, mais ils n'o-
sèrent pas sortir de Saint-Jean-d'Acre. Quelques jours après, nous rentrâmes
sains et sauf au Thabor, avec Malik Mu'azzam. Celui-ci décida d'y bâtir
une forteresse ; il fit venir les armées de l'est et l'armée d'Alep, commença
la. construction et fit camper l'armée au pied du Thabor, depuis le mois
de dhu l-hidjdjah 607 jusqu'à la fin de 608. Quand les murailles furent
achevées, les Francs, prenant peur, demandèrent la paix à Malik 'Adil,
qui la leur accorda. Malik Mu'azzam continua :i aménager la forteresse
jusqu'à la mort de sou père.
Plus loin, Abu Châmah affirme ((u'en 608, Malik 'i\dil campait avec son
armée sur le Thabor.
Enfin le même auteur raconte en détail la campagne de 614, et le siège
infructueux du Thabor par les Francs, à la suite duquel le sultan, en 610,
donna l'ordre à son fils de détruire la forteresse.
Le passage que j'ai souligné concorde exactement avec les termes de
MÉMOIKKS, T. III. 06
— OU —
l'iusoription. Jusqu'au nom du mois, dhu l-l.iidjdjab G07. Aiusi la trêve de
6U1 = 1204 étant échue eu (506 = 1209, le tils du sultan marche contre
les Francs avec ses années, campe au Thabor et commence la construction
de la forteresse le dernier mois de l'aunée G07. tk»n père, semblet-il,
n'était pas alors avec lui; mais on le trouve au Thabor l'année suivante,
l/aprês linscription. Tordre de bâtir émane du sultan luimême, mais le
rôle jdué par son tils dans l'exécution du projet ressort du nom de l'émir
Lu'lu", iierviteur de Malik Muaççmn. En mentionnant 1 échéance de la
trève, l'inscription n'a d'autre but que de justifier 1 expédition musulmane.
La trt've de IJU!:< = 1211 fut conclue |)our six ans [Eracles, 317; de Mas
Latkie, I, 182). Pendant ce temps, Malik Mu'a??am continue les travaux
de la forteresse, ainsi qu'il résulte du jiassajre cité d'Abû Châmah et des
autres inscri|»tions du Thabor, frravéos au nom de .Malik Mu'azzam lui-
même. Kiilin, la trêve expirée eu ()14 =^ 1217 (^sur ce point, les auteurs
• Kxideutaux sont contirmés |)ar .\bû Châmah), les Francs attatiuent le
Thabor. Les curieux détails qu'Abû Châniali donne sur ce siêfre lomplêtont
lt> x.iirrcs déjà connues.
IX
Page 466 : .>ui>.inl l'inscription, la citadelle de Damas .se rendit aux
Tartarcs le 21 djumâdâ ii tir)S, tandis (jue M.-iqri/i a.ssijjne â cet événement
la date du 22 djumâdâ l". Ku l'absence de tout autre document manuscrii,
j ai donné la jiréférenec au texte épi}:raphi(|ue, document ofticiel rédigé peu
uprcH le» événements et â l'abri des erreurs de eojùc.
L'ouvrapc d Abfi Châmah que je viens de citer fournit un nouveau
document sur In date du sicp> de In citadelle. L'auteur, (|ui viv:)it alors à
l'ania», o<i il mourut en iWif), fut le tcuioiu oculaire des événements (pi'il
rnciinte. Cette cirronstunce donne une (;rnndc auinriti' à sun rccil, i|Uf je
r<pr.Mluin en entier > année (!.")H) ;
^\l\ ^V^ jJ^ ^G >*.S»\ ,^ \^) ^ ji^jXXi\ ^ U-U» UjL-^ ^\
<»yMc^J,U \yi\Sy A^\ \9ÊfXXM.\ U ^U^*^( ,^ \yMUi ,^J^ aJuUI JiX^i t^°U Ui
t^>.U jé^-Ot ^^ ij^^\ o>*^- c^s-^* 'V- ^y^^3 J-^' <j^ y^J'
— 515 —
i^i-^ive ^^jJ;S\ ^JUJlSj «UiJjiH <\JUJ ^_j3 ,_5-ols.O\ CU^-^ai^ i^^r-'^ '-*?'^5 s,ls.\i.\
<)kAiJiJ\ jjS Uo i_,»^« j>àH ^^_y< \»r^,.^.^ Iv-v-o^'^ o^ ^?"^'^ i^s"^^^^ Iv'*».^! UfS
■ L^^lsl 1^:1.1^ \ ^-^ f'^-*^ *_j-:^^ R^lj-o ^.f^ 07^*3
«Mais le gouverneur et le commaudant de la citadelle s'y étant retran-
chés avec une forte garnison, il fallut en faire le siège. Une nombreuse
troupe de Tartares s'y rendit le dimanche 12 djuniàdâ 1". Avant que la
nuit se ftit écoulée, ils eurent coupé les bois dont ils avaient besoin. Ils
avaient amené avec eux des mangonneaux, tirés par des chevaux sur les-
quels ils étaient montés. Ils s'étaient fait précéder par des armes, que des
bœufs traînaient sur des charrettes. Dans la matinée du lundi, ils recueil-
lirent des pierres pour le tir des mangonneaux. A cet effet, ils détruisirent
un grand nombre de murs, dont ils arrachèrent les moellons; puis ils dépa-
vèrent dans le même but plusieurs chaussées du faubourg de Qanawât et
disposèrent tous ces projectiles pour le tir. Les mangonneaux furent dressés
dans la nuit du mardi, au nombre de plus de vingt. Le mardi matin, ils
lancèrent contre la citadelle une grêle ininterrompue de projectiles qui dé-
truisit une partie de la face ouest. Aussi dès avant le soir, les assiégés
demandèrent et obtinrent l'amân, et sortirent le lendemain matin. Les
vainqueurs pillèrent l'intérieur de la citadelle, en brûlèrent plusieurs parties
et détruisirent le couronnement de ses tours.»
Ce récit précis et détaillé d'un témoin des événements inspire grande
confiance. Suivant lui, le siège dura du 12 au 14 djumâdâ 1"; ces dates
ne s'accordent ni avec celles de l'inscription, ni avec celles de Maqrîzi.
Entre ces trois rédactions contradictoires, il est difficile de choisir. Les deux
auteurs s'accordent du moins sur le mois; veut-on concilier leurs ([uantièmes
en quehiuc manière, il faut supposer une erreur de copie dans les chiffres
12 et 22. Le 12 djumâdâ 1" tombant effectivement sur un dimanche, on
ne peut toucher au chiffre d'Abû Châmah; il faut alors lire le 12 au lieu
du 22 dans Maqrîzi. Mais cette correction tout arbitraire ne résout pas la
difficulté, puisque dans Abvi Châmah, le 12 marque le début du siège,
taiulis ([uc dans Maqrîzi, le 22 fixe la reddition de la place. En somme, il
m'est impossible, jusciu'à nouvel avis, de pro])oser une solution satisfaisante.
— 516 —
XI
Page 497, note I : A larticle ^j-^'i»^, Vâqût décrit, sous le nom d'Aflâ-
lauus. un frrand château très élevé qu'il place dans la partie occidentale
de la province d'Alep; Mu'djam, i, 331; Mardsid, i, 81. 11 s'agit sans doute
du nicnie cliâteau. Ce pîL*^sagc, d'ailleurs corrompu dans les deux textes,
ne fait aucune allusion à l'article < Halâtunus > du même auteur. Je supi»ose
que '\':u|ût. en compilant son énorme recueil, a emprunté ces deux artiilcs
à deux auteurs différents, transcrivant le nom de Platanus suivant deux
|)ri>n'>nci:itions locales différentes. Vax citant le Mnrâfld dans l'index de son
édition de Haliâ" ad-dîn, ». v. l'iatanus, .Sciilltess a confondu les dcnx pas-
sage» et songé, Ini aussi, à Mansio l'iatanus de l'itincraliv d' Antonin.
Page 502: -V«/f mtr Khumartnkîu, Mitukiîni» et leum denrenJantg. —
Le trxte AH du tombeau de Xabî Yùnus à Uibcliô éclaire l'histoire obscure
de ces émirs (|ui possédèrent en lief, de Saladin j\ Haibars, plusieurs châ-
teaux du nord de la Syrie. Voici <l'abord linéiques extraits des auteurs :
Kn ;')"0. un émir de Saladin. nommé Khnmartakin,' était maître (fâliib)
du château d Abu Qubais. Il perdit la vie en déinasiiiiani Ks assassins en-
voyés |tar Sinân contre Saladin. -
Kn r>H4, .Snindin ayant prin aux Francs le château de Saliyùn, le remit
à Nâijir ad din Mankuru.s, liN de Kliumartakin et maître d'Abii Ciuliais.''
Kn ,'>H',t, à la mort ih- ."^aladin. Maiikiirus clail maiirc des châteaux de
1. I*anii le» «uiciir», <•« nom fipim iwiim divrnti'H forim-» : ^^j-Jo,l^, ^^f^-SJ^^.
rj^>ri-> ivr*^'j^- •'"-■ '" •r""'^"» irnpn'K r<>rtliof;rnplii' ili- rinwriplioii «If Kiboliu.
2. Ibn ni Alhtr, xi, 877 et /lut. or. du Crou.. i, fllU; Alifl flirilimli, i, •-'30; Dk-
rtJMtMl, Soiêrtllrt rrrhfrch»* tir lu IrmaMinu, 00; DkukxhoCIIII, AiiUiliim/mphie iVOiitâma,
S7ri. ItttutmrMT rii|)|M-ni- Nfciiili ml dtn, J'i(cnori' «nr i|Ui<llo niitorltô; on vernt pluii loin
f|uc Nnwiiiri l'npiM-IU- Itadr «d-iltn. - .l'ai vu dt; loin, miuih Ii- vlnitiT, le pIi&Iciui
d'Abû yiilwl», doiil ji- pnrlirni «llli-nrit. M. Momit» m'ii i«l»fnnl<' uni« inmription iiriibc
•ur l> p<irl<' dn ilittlciiii ; Il nrrult niriiux ■!'>' tniuvrr le nom d'nn /<mir ili< la l'a
mtllis de KliiimiirUkln.
.1 llin «I Alblr, m, Oj Abu I ndft". m, 7H; lli.l. ..r. ./« «VW^., i, '.'S.i et M»; Al.ll
I !.. ,1 I: .imiciiT, IHlHIg», I, ir>H; QufUritMlHI'jr, 104, rtc. I>nnit li'M aulrnin,
• llvrr»4'ii formu* ; ^j^jjyfj:^, ^^j^^SJ^, ^Jlij^J^, ^j^J^, l'Ic;
' > I 'ortliot(r»phi' dr rimuripllon di> lUbrliA. .Sur In lormt' oriKhinlK
voir nui, or. rf« Omit., I, H4*; ixi (iiBJR, J»um Aê., "• i><''rl(«, xvi, UM.
— 517 —
Sahyûn et de Barzayab.' Il prêta tidélité au tils de Saladin, à condition
que le château de Sahyûn, qioi était entre ses mains, lui appartiendrait.'^
Dès lors nous perdons de vue ces émirs jusqu'au règne de Baibars.
En 658, Muzaffar ad-dîn 'Uthmân, tils de Mankûrus et maître de Sa-
hyûn, profite de l'invasion des Tartares en Syrie pour s'emparer de Balâ-
tunus. Mais en 667, après diverses négociations au cours desquelles 'Uth-
mân députe son tils à Baibars, les officiers du sultan prennent possession
de ce château.^
En 671 meurt le maître de Sahyûu et Barzayah, l'émir Saif ad-dîn Mu-
hammad (sic), fils de l'émir Muzatfar ad-dîn 'Uthmân, fils de Nâsir ad-dîn
Mankûrus, fils de Badr ad-dîn Khumartakîn. La forteresse est livrée aux
officiers de Baibars par Sâbiq ad-dîn Sulaimân, fils du défunt, et ses deux
oncles Djalâl ad-dîn Mas'fld et Mudjâhid ad-dîn Ibrâhîm (frères du défunt).
Ils obtiennent tous trois des charges à la cour du sultan (c'est à-dire qu'ils
renoncent à toute prétention sur les domaines du défunt).*
Maqrîzi donne en abrégé le même récit; mais suivant lui, le défunt
s'appelait Saif ad-dîn Ahmad. Ce furent ses deux fils Sâbiq ad-dîn et Fakhr
ad-dîn qui rendirent la forteresse, pour obéir aux dispositions de leur père.^
Tout en concordant dans leur ensemble, ces récits ont des obscurités
que notre inscription vient éclairer fort â propos: voici en résumé ce qu'elle
nous apprend :
1. Abu 1-fldâ', m, 92; Hist. or. des Crois., i, 70. D'après Abu Châmah, ii, 131,
Saladin avait remis Barzayah en 584 à l'émir 'Izz ad-dîn Ibrâhîm; cf. Rohricht, Bei-
trdge, i, 160; QueUenbeUriige, 106. Le château avait donc changé de maître entre ces
deux dates, â moins que l'indication d'Abu 1-fidà' ne soit fausse.
2. Bahâ' ad-dîn, Hist. or. des Crois., ni, 365; éd. .Schultens, '274. L'auteur ne t'ait
aucune allusion à Barzayah.
3. Nuwairi, ms. cité, f" 219 r", avec un récit détaillé; Sultans ilamlouks, i b, iji),
avec une note de Quatuemère, résumant ces événements d'après la Vie de Baibars
et Hasan ibn Ibrâhîm (c'est-à-dire 'Aini); Abu 1-fidâ', iv, 5 et Hist. or. des Crois., i,
152. Ces auteurs appellent 'Uthmân tantôt Muzaffar ad-dîn, tantôt 'Izz ad-dîn.
4. Nuwairi, ms. cité, 219 v— 220 r». Le texte porte : jSis!' cj^.^^ >— *t^ j-r<~^'
^^iy^ ^_~>S\. Les mots entre parenthèses, légèrement tracés après coup par le
copiste, sont évidemment de trop; on pourrait s'en assurer encore eu comparant le
manuscrit de Paris. DEt-itiaiEitY, op. cit., 102, donne aussi Muhammad, d'après Nuwairi.
5. Sultans Maminuks, il b, 110; cf. Abu 1-fidâ". iv, 7 et Hist. or. des Crois., i. 1.54.
— 518 —
1° Le «Icruier fcuilataire de Çîahyûn, que Nuwairi appelle t^aif ail-dîn
Mulianimad et >[a({rizi Saif ad-dîn Ahmad. s'appelait en réalité 'Izz addîn
Abniad. L'erreur de Xuwairi pour le nom propre s'explique facilement |)ar
une faute de copie. La variante du surnom peut venir de ce qu'un même
personna^'e portait parfois deux surnoms en nd-dîn; mais il est beaucoup
plus simple d admettre ici encore une erreur de copie. Ces erreurs se (pro-
duisaient tn'-s facilement dans les noms do personnaires peu connus des
auteurs i>u des copistes.
2° On a vu que les auteurs donnent à 'Utlimân deux surnoms en ad-dtn.
(Quoiqu'elle soit fruste en cet endroit, l'inscription décide en faveur de Mu?af-
far ad-dîn (comme Nuwairi et l'un des deux auteurs cités par QrATRKMfcuK").
3" L'inscription confirme la frénéalopie des Mankûrus; en revanche,
elle rectilie une en-eur de date importante. Suivant les auteurs, c'était
'rtlimân qui s'étjiit emparé de Malâtunus en •>r)S et <|ui en fut dépossédé
en (itlT. .Mais d après eux, son père Mankûrus était prince de Saliyûn d\i
■'><•/, et son tils Al.imad meurt dîs H7I, de mort naturelle, seniltle-til. L'er-
reur saute aux yeux; à priori, il faut éloi{;ncr 'L'tlimân de son lils pour le
rapprocher de son père. Or l'inscription le dit clairement : Al.uuad possédait
lialâtunuH d»tê HHi). La date, il est vrai, est fruste et mal écrite sur l'estani-
pape que je |)ossi'de et (|U il etiiit trop tard pour reproduire ici. Mais le
rdiilVrt- tidO f.m eerfain; et le cliilTre tl(t mltthii, (pion pourrait discuter, est
assuré par la préM-nce de deux points distincts sur la deiixièine Icttie. Il
n'y a pas tic chitVre d'unité, et le mot snuah, ninn>, i|iii piccéde ininn'dia-
tcment U- rlillfrc drs dizaines, est parfaitement «lair.
Cette ilati" rctalilit dans la succession des Maiiki'ini-i I (''(juililirc clirono-
lopquf détruit ]iar les auteurs. Voici le taliicaii de l.i t'aiiiille. avec les
ilonnées épi(fraphi<|iu-N en l'aractères fjras :
Hadr (NûijiliV) ad din Khumartakin t i"'^"-
S'i'iijir ad dln Mankûrus t iiprés r)H'.(.
Muzalfar ']//.- ad dm Uthmân t avant 660.
I
'Izz ad'din Ahmad r ••71 Ojaliil ad dln Mudjàliid ad diu
(Siiifnddin .Mnl,tuniniair('i MaN'ûd. Ihrâliiin,
S/ihiq nd dhi Kakiir »d din.
Sulnim/in.
— 519 —
4° Ou devine au récit des auteurs que les Mankûrus étaient, comme tant
d'autres émirs à fiefs (iqtcf), au bénéfice du régime féodal des Ayoubites.
Quel était au juste ce lien féodal? Il est difficile de le dire, car les termes
employés par les auteurs sont vagues ou mal expliqués. Le mot sâhib,
maître, qui définit en général les possessions de ces émirs, notamment
celles des Mankiàrus, semble ti-ahir un lien de vassalité assez lâche. En tout
cas, sous les Ayoubites, le trait dominant était la décentralisation politique
sous un régime féodal.
Les premiers Mamlouks ont lutté de toutes leurs forces contre décentra-
lisation et féodalité, pour affermir le pouvoir royal et combattre plus effi-
cacement les ennemis de l'Islam, Mongols, Croisés et Chiites. Leur pro-
gramme comporte une double tâche : réduire les principautés ayoubites en
simples provinces royales, administrées par des gouverneurs, et supprimer
les petites dynasties féodales en englobant leurs possessions dans l'admini-
stration générale du royaume. Ils attirent tous ces petits souverains déchus
à la cour d'Egypte, par une fonction lucrative ou honorifique. Les Mam-
louks continuent à donner des iqta à leurs émirs : ce ne sont plus des fiefs
au sens propre du mot, mais de simples domaines à revenus, sans rouage
politique ou administratif, comme une terre à titre en France à la fin de
l'ancien régime. Quand on écrira sérieusement l'histoire des Mamlouks, on
verra que Baibars et Qalâwlîn, en détruisant la féodalité, ont poursuivi
les mêmes buts politiques que Louis xi ou Richelieu. La conduite de Bai-
bars à l'égard des Mankûrus est la même que vis-à-vis des Assassins de
Syrie. A la même époque, il supprime ces deux principautés locales, attire
les princes déchus à sa cour et fait administrer leurs possessions par de
simples gouverneurs.
L'inscription de Dibchô, connue celles des Assassins, éclaire un des traits
saillants de ce régime féodal à son déclin. Les titres qu'elle donne à Ahmad
en 6fi0 trahissent un rang très élevé, une quasi-souveraineté. Par les mots
mlnh hûdhâ l-ldm, maître de ce château, Ahmad affirme ses droits de
propriété, comme son grand -pore Mankûrus l'avait fait à la mort de Sa-
ladin (Bahâ' ad-dîn, loc. cit.).
Mais le plus curieux de ces titres est le surnom 'Izz ad-duuyâ waddîu.
A cette époque, les surnoms en ad-dunyâ wad-dîn sont encore souverains.
Je viens de montrer, à propos des Assassins, que les maîtres de Syrie
— 520 —
portèrent des sunionis de cette forme, eu qualité de souverains léiritiiues,
jusqn'an jour où Us furent dépouillés par Baibars.' Du moment où ils ne
si>nt pins que des ofliciers du sultan, tous ces petits princes déchus n'ont
plus droit qu'à un surnom eu ad-din, à titre de simples fonctionnaires du
royaume. Tel est le cas des gouverneurs de BalAtunus dans les inscriptions
lie tjî>4 et de 708.
Ainsi linscription de 660 s'accorde avec les auteurs pour nous montrer
dans les Manktirus une de ces nombreuses dynasties locales et quiu^i indé-
pendantes, nées du régine féodal des Ayoubites et absorbées par le pouvoir
royal des Mamlouks.
1. KpiffraphU des Astasiiiu de Syrie, dans Joum. Anat., 9' sirii", IX. 470 — 600, patnm.
A Tomboaa du Mcrraka
B Tombeau de Her-uaii-khet
C Tombeau de Teta-mcri
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l.r. MASIAI'.A l»K MKIJA
LE MASTABA DE MERA.
PAR
G. DARESSY.
Le tombeau de Memx-ka, dit Mera, a été découvert en Juillet
1893 et déblayé entièrement par M. de Morgan, Directeur géné-
ral du Service des Antiquités de l'Egypte; il est situé à une
vingtaine de mètres de la pyramide de Teta et sa chambre prin-
cipale se trouve sous le chemin dallé conduisant du Sérapéura
grec à la tombe des Apis et dit avenue des Sphinx.
Ce monument est le plus important de tous les mastabas connus
jusqu'à ce jour : il ne compte pas moins de trente-deux salles
dont quelques-unes de grandes dimensions.
En réalité ce mastaba est la réunion des tombes de trois per-
sonnages d'une même famille : Merru-ka surnommé Mera, sa
femme Her-uâti-kliet dite Scchsecht, et leur tils Teta-meri sur-
nommé aussi Mera.
Mera et sa femme avaient chacun leur «demeure éternelle»
distincte, bien qu'on y pénétrât par une porte commune; plus tard
Teta-meri adjoignit sa sépulture à celle de ses parents et ajouta
les ciiui pièces du fond; mais dès l'origine le monument devait
être un des plus vastes ((ui aient été construits dans la nécropole
MÉMOncKS, T. m.
— 522 —
de Saqqarali. les viii{çt-et-iiue pièces appartenant en propre à Mera
dépassant de beaucoup le nombre de salles que renferment les
autres mastabas.
.Sur ces trente-deux pièces, la uiuitié seule a les murs ornés de
bas-reliefs, les chambres non décorées sont des serdabs, des ma-
gasins ou des entrées de puits funéraires. (Jn voit en outre dans
ce tombeau quatre stèles monumentales et une statue de Merru-ka
ayant à ses pieds une talde d'offrandes en albâtre.
Graee au développement considérable de la surface ornée, cm
y rencontre jiresque toutes les scènes (|ui tijrurent dans les masta-
bas de lamii-n ein|»ire. Les détilés de serviteurs apportant ;\u
«ka> de leur maître toutes les choses dont il peut avoir l)csoin
pour la vie «routre-tombe sont en majorité, mais de nou>bren.\
tableaux nous montrent des scènes agricoles, la navigation, les di-
vers métiers, la chasse et la pêche, etc.
La décoration des murs n'est pas due à un .seul artiste, et si les
baH-reliefs de quelques salles sont d'un travail assez négligé,
d'autres sculptures peuvent coniptcr parmi les meilleures onivrcs
de la vr dynastie.
I^ descripti(»n suivante du toml)eau précède la publication in-
extenso en fac-similé de toutes les scènes (pli y sont rijutiduitcs.
Comme b-s murs scuit rarement en entier, et que la partie su-
périeure manqiu- pres(pie toujours, la numération des registres est
faite ù partir du bas. La tléeoration ctnnplète d'une paroi com|)re-
nait en moyenne six ou sept n-gistre» de sujets divers, au-dessus
(b'squelh il y avait la frise formée des ornements (pic les Kgyp-
tiens appelaient < khakeru >. I^a Imse des murs est unie : les .sculp-
tnrCM n«r eommeiK.-aient i|u'à r"2(> de liautciir, et étaient >épaivcH
du Houbasf«enient par deux bainies jaune et rouge. Les ciniinid'cs
t'ainant partie du ti>inbeau de .Mera sont désiy:nées |»ar .\, celles de
iler-nutikliet par U et ccHcn de 'l'cla uicii par ( '.
— 523 —
Poète d'entrée.
Contrairement h la coutnme la porte d'entrée est tournée vers
le Sud. Elle se compose de deux montants et d'un tambour cylin-
drique en calcaire siliceux. La pierre du linteau est toute fen-
dillée et l'inscription presque totalement effacée.
Sur les montants le défunt est représenté debout, tenant d'une
main le ffrand bâton, de l'autre, l'insig-ne du commandement ^.
Devant lui se tient sa femme |^ ^ ^^K.=_<r:>^.^X<==>
^.3^ s»-=. <=. n ^-^ *- ^ respirant une fleur de lotus. Les titres
c. O O AA«v«^ I 0 C^ED C^CD ^ ^ Q ^ -\J P U ri A ?\!l^ n ?
du mort sont ainsi énumérés, à droite : | (_^olJ iillijM^l i
I ^ Q 1 Z5
"ît
^^
o 0
a 11 ,^
fefflc;^ftkii'4j:i^fiftsnîBî^+~^
>lus loin il y avait le P^négynq^e Jl^^f""*; ilji;e,M-es^e q^
la partie inférieure des lignes : | ||i^J,:->^)
,. P,„u- é=viter la répétitiou -lu nom g^^U ''* «<>"'' '"' ^""""" S Î<
je (lôsiffneriù le pron.ier par N, U- second par S. ^^^
— 524 —
mM
A
A D
^
Sous la pttitc Mi'ia est itialenieiit icpréscntc debout. .Sur le
pilier (le l'Est il est dit : | Pk?®— Pîri^-^?T
1
n n
^V • àa, ®:i=a^^ w^ t N. S.; sur eelui de l'Ouest : ! p^àa.
Sur le tambour, Mcra «'tiiif titillé assis, ses titres sout en juntie
CiiAMiii:!: A 1.
L'épaisseur du mur, à droite, porte uu tableau tineuieiit jïrnvé
et très intéressant. Assis sur un siéf^e sans dossier devant un ;rué-
riflon, le défunt a lu palette |)endue sur l'épaule. Il lient «l'une
main le j^odet à couleurs, de l'autre le ealanie. Mevant et derrière
lui on voit une sorte de poteau dans let|uel sont ticliés, à des
liaiitcurs (lifTérentes, deu.\ appt-ndiees dentelés à leur partie su-
— 525 —
périeure. Ces appareils semblent être des sortes de chevalets, sur
lesquels sont posés des panneaux rectangulaires^ sur celui^
devant Mera dessine les trois saisons IMq^ <c:^" ^^^^^ ,^^
représentées sous forme de deux femmes et un homme assis tes
personnages tiennent chacun un cartouche ovale renfermant ^,
c'est-à-dire quatre mois. Sous le cartouche des mois de 1 inonda-
tion il y a le signe J, sous celui de la germination ^ et celui
de la récolte -p. ., ,
Plus bas qie ce panneau et faisant face '-^^^t^ ^J '^f'J^
debout ses instruments à la main; c'est le (^^Si]i]Jjil]à=® °
Mu,- S,Kl. -Mera se livre à la chasse cla,,s les mara.s. Debout
.,a„s ,™ ,,ar,„e 11 laue_e^b.t„„ ^J^l^^ 'T^^,
femme l|^^^^^<^^<:==> ^ h_k_<==>^^.^
compagne; elle tient un martiu-pecheur àlamain et dit : Ij j^l^
Aotk ^A ^^ " %9- Ti"0^^ serviteurs sont derrière eux.
Le tode ^te^^ène ^détruit, il n'en reste que '^'^ f
Ue^Ist remplie de sauriens, de poissons de diverses espèces
et d'hippopotames; un de ces derniers dévore un crocodile. Deiix
sauterelles et une grenouille se tiennent parmi les herbes de la
rive Plus loin une petite barque a pénétré au milieu des plantes
aquatiques, quatre hommes la poussent à la perche, un cinquième
saisit un ichneumon par la queue. Des oiseaux : grues, oies ibis,
huppes, etc. s'ébattent au milieu des papyrus ou couvent sur
leui nids; un rat de pharaon ravit un oisillon que des martin-
pÊcheurs essaient de défendre.
1. .le 1-epréscuti' par D les nom et sunum. <le la <l;unc ___^^ ^ ^ ,wwv, I 6
~~' '~ o ,i„i 8C présciitout toujouis «nus v.arianto.
C3C3CZSS:Z]
— 526 —
Dans la partie gauolie du mur. au rejristre inférieur, un trou-
peau traverse un bra.s d'eau. Une banjue conduite par un rameur
le précède et un individu maintient à l'aide dune corde un jeune
veau naofcant en compagnie de six bœufs et de deux veaux plus
forts. Terminant la marche vient une autre liarque portant le
bouvier. Sous le premier esquif on voit un gros crocodile qui
semble guetter les animaux au passage. Au-dessus de la scène
est reproduit ce dialogue : "> ^^ A "'^ | ^ ^i^ °%>
Au deuxième registre des liommes s'ertnrccnt de prendre des
bœufs et de les attacher. Tandis qu'une ou deux personnes sai-
si.s.sent les cornes de l'animal et lui font lever la tête, les autres
le |»renneiit par les pattes et la ([Ueue et lui mettent les entraves.
-Vu troisième registre trois liommes pdrtent de l'eau dans des
vases suspendus à une gouge, et la réi»andent dans les cliamps.
Six ouvriers sont occupés à arraelier llierbe, sous la surveillance
d'un chef de culture près dii(|uel se trouvent deux enfants dont
l'un jiorte sur la tête une contfc remplie ilc provisions.
.\n (|iiatriènn- registre figurent des individus tranNpnitant des
oicH en cage.
An cinquième registre les vestiges de bas-r»dicfs paraissent
avoir appartenu à des srènes de diNpnte de liateliers.
Mm l'.-t NI. i;i et «a femme sont debout. 1 )evant eux on lit :
; ..••... .^ «"-^ . ,\u-ilessus de I en
trt e (je la chambre A 2 des Hcrvitcurs portent la eliaisc de |»in
iiienadc du défunt.
Mur Nord. - \ tlndtc est représentée la eliasse à l'Iiippopi)
tame T* ']■■ — ^ V'yj^l. Deux bar»|ueH piutcnt «hai-nne un homme
— 527 —
poussant la perche et deux liarponueurs; le nom de trois de ces
derniers est (] d û, fÔl '^^f] ^^ À® V'^" ^^ l^nce barbelée une fois
enfoncée dans le corps de la bête reste attachée à une corde que
le chasseur tient en main ; l'animal blessé ne peut ainsi s'échapper
par la fuite. Des poissons et crocodiles nagent dans l'eau au-
dessous des bateaux; les papyrus sont remplis de nids; sur la
berge des grenouilles et des sauterelles sautent parmi les plantes.
Plus à gauche, et occupant toute la hauteur du panneau, Mera
debout dans une barque a harponné deux poissons; sa femme qui
respire une fleur de lotus est dite 0^"'v\q ^I '^
c=^>v>© et àsi ^t^^. La légende de Mera est presque entière-
ment détruite.
Au-dessus de la chasse à l'hippopotame, deux registres de bas-
reliefs représentent l'un des hommes portant des poissons soit à
la main, soit des couffes ou des vases mis en balance; l'autre une
barque avec quatre rameurs.
Derrière Mera il y avait au moins quatre registres de domes-
tiques, le nom de quelques-uns a été gravé très légèrement, ce
et»*"™.
<&<
Mur Ouest. — Au milieu de la paioi on voit Mera avec sa
femme et son fils ^-^E ft ^ S fl ^l '^ ^1 > ^^<^k1
j Jjl Tq^ 1j \ t] f^ précédés et suivis de domestiques. Les noms
— 528 —
Chambre A 2.
Cette chambre est l'onstiuite au-dessus d'un puits de tiuatie
mètres de profondeur dans lequel on n'a trouvé que des débris de
vases eu terre euite et en albâtre: les murs n'ont pas été décorés.
('iiAMiiiM-: A;>.
Une imafre de Mera et de sa femme occujje la jylus graiulc partie
du mur Sud. 11 ne reste de la léji^eude que ^^M^tli ^ nî^^^
dans ses bras une grue et un | f| j ^ (I porte un jeune veau sur
ses épaules.
Mur Uuest. — .Six domotiques marchent devant Mcra et sa
femme. Des seènes de chasse occupent le reste dn mur. Au rc-
;;istrc inférieur <tn voit un chien se jetant sur une antihqtc à cornes
droites pendant <|u'une autre se sauve en retournant la tête. Tn
]i(ui a»»\H mange le miiftle d'un taureau. Plus loin un lé\ ricr saute
ài lu gorge d'un ibe.x à cornes recourbées, renver.se sur le dos:
une gazelle couchée se relève. .Vu second registre huit chiens
atta(|ueiit une antilope: un homme conduit des chèvres dans la
nmntagne et en tient une attachée par une corde.
M"> V'-rd. - >Ieru et Seeliueelit «ont avec leur enfant 1^^
tient d'une main un lotuH et de l'autre un pigeon, ihiv servante
IcH Huit portant un cotVret Hur l'épaule.
.Mur Kwt. .Mi-ra et «a feniiuf -suivis de servitiiirs parmi les
i|iielH, il y n : I" regiHtrc nîfT) ' ^'j^'^^^' '^' '■♦^'K'''^''^'pîlTl
529 —
Au registre inférieur des orfèvres étalent des colliers de di-
verses formes. Au-dessus de deux de ces colliers, on lit : (1 .
î'fe'o 1""^ et ^^%.A®fô<==>. Le dessinateur du bas-relief
a mal pris ses mesures; il voulait faire les personnages accroupis,
mais ayant gravé les meubles avant les bras et les jambes, il n'a
plus eu la place nécessaire pour les mettre et a raccourci les
membres de manière à faire de ses hommes des sortes de nains.
D'autres parures : colliers, contre-poids, bracelets, couronnes
sont en outre exposés au-dessus de ces personnages.
Au secoud registre est représenté le travail des matières pré-
cieuses. Un homme, le ^^^f|®û V'^^^ ^^ l'^i" ^kî^k^ ^^^^'^
une balance à deux plateaux avec des poids cubiques, un scribe
enregistre les résultats de la pesée ; légende }[^ j ^^^ ^ o.
Six ouvriers agenouillés soufflent au chalumeau c^^flg^^ v^
0 '®n § "l\ ^^ ^ ^"^ " § -Un homme tient un cre°uset,
un autre en perce la partie inférieure et fait couler le métal eu
fusion dans un moule û y> I '" ^'û. Quatre orfèvres agenouillés
martèlent de l'électrum avec des pierres 0 -^^ j ^ o.
Plus loin des hommes apportent des vases terminés c:^>^\ m
Au troisième registre des statues enfermés dans des naos sont
transjjortées sur des traîneaux tirés à la corde. Six individus con-
duisent le premier et le ^°8Mfr>rfll^ -^ I présente l'encens; le
Î4|i] o*»«8° y maintient la porte du second naos également traîné
par six hommes. La troisième statue n'exige que quatre hommes
pour le transport et un cinquième pour veiller à l'équilibre du
naos.
Le quatrième registre était consacré aux menuisiers ^=^-. Un en
MKMOIItKS, T. m.
— 530 —
voit deux construisant un lit H- — n <K s=5 et tloiix autres occupés
à un coffre : l'un travaille le couvercle à riierminette n"^^r-~^
^^^-s=%<=>p^i=iii(|, l'autre annc (Vun ciseau et
d'un maillet perce les trous pour les boutons servant de poignée
Au cinquième rc{;istrc deux ouvriers évident des vases (ZD t't ^
avec l'instrument 4. Ils disent : (|%>Q ° I'^^^'- ■^»t=%\*'^^.
1 U'ux linmnies construisent un écliat'audafjc. Une pièce fourchue
maintenue par trois étais supporte le bout d'une poutre horizontale
dont l'autre extrémité est maintenant détruite ^%i<=> ®û y
I ^Sr^(] • Pi '. Il ne reste (|ue les jambes des personnages
du sixième registre i»arini lesquels se trouve \m H ^y"^ ^j^-
('iiA.Mi!i;i; A4.
Sous la porte sont représentés des serviteurs chargés d'offrandes
avec U, K.,.o,„le. : P'^t ;~~^JI('?r,'(fl '« Klti
i«="c:^ t <=> a ;:::^ n n **»î- -"SX. ■\
o o 0 o jj v^ Mo I «=> ^'
LcH images en pii-d de Mcra et de sa femme occupent le niiirSuil;
vnjci (•»• i|iii reste des iuM-riptiiins placées au-dessus de lenrstétes:
ri'- - i ■<î>i5~<4Pit^ka î ■:•
— 531 —
Mur Ouest. — A droite de la porte il manque quelques pierres
ce qui nous prive du eonimeucement des scènes.- Au premier re-
gistre deux scribes accroupis, des calâmes passés derrière l'oreille
écrivent sur des tablettes : ce sont le ^ ^^ .^^^ (j et lé
^S*^ f travaillant sous les ordres du -^M ^ fl"^^
ff:r^ o W\\ Ces trois personnages sont dans un édifice
soutenu par des colonnes dont le cbapiteau imite des tieurs de
lotus.
En dehors de cet édifice trois individus se tiennent dans la pose
des plaignants agenouillés et presque allongés à terre, les bras
croisés sur la poitrine. Ce sont le ?r^l "" ?a .^ "=■ (] jg
^^^"^ ^^J"'jlese^ljassei- devant un bureau de police : Un J^;
m^^Mi^^"^ IS^^' ''^^^^^^ "11 homme qu'un surveillant
fait marchera coups de bâton. Un JP] k fft*^^^™l^^
prémle, le bâton à la main, un autre agent îplljkf^l] |x
^^^^ qui conduit deux inculpés. Après vient unncène"^
bastonnade. Le coupable mis à nu est assis à terre; un poteau
surmonté de deux têtes passe entre ses jambes et ses bras entou-
T^o'sIj!-' ^"f ™^'"^^""'^ P'-ii- "" ^»le pendant que le ffri
^l*llm^dg^° *^t un autre lui appliquent la correction.'TK
légende dit: 11-^ J^^Sj.
Le registre placé au-dessus contenait diverses scènes dans le
même genre. Vers le milieu du mur Mera et sa femme sont pré-
c^sdesg-viteurs: le ^f 1^^^^^ ^^ ^« kH^
^m ®t|o portant des offrandes. Au second registre sont
figurées ces oftrandes amoncelées et au troisième des domestiques
ajîportant d'autres provisions, notamment des cuisses de bœuf.
^rous se dirigent vers des naos superposés, dont les portes sont
— 532 —
ouvertes et qui renferment des statues humaines. Ces bas-reliefs
n'tint pas été entièrement terminés et les carreaux qui nnt servi
au dessinateur sont encore visibles.
Au-delà de la porte de même que sur le mur Nord .Mcra et
.Sechseclit sont encore représentés.
Mur E.st. — Mera est debout, son grand l)âton à la main. Sa
—^ '=-=«<^ ^ 01 I ""^^ "^ ^*" ''^'*P""*^^ ^"^ *^^"'' ^*-' lotus, leur
liuppe et un lotus. Des valets les précèdent : au ])remier et au
troisième registre cinq d'entre eux marchent les l)ras croisés: au
second registre ^^1 tient un panier et un bâton, l'autre mène en
lai.s«e un singe et deux lévriers.
Derrière Mera «ont reproduites diverses scènes de pèche.
Au |>remier rcgi.stre tigure le traînage du grand filet. Les dix-
huit qui rapprochent les extrémités de la senne ont passé sur leurs
épaules des liretellcs attachées aux cordes du tilet pour aider le
tirage. Le surveillant dirige ses hommes, appuyé sur un bâton.
Au second registre dans une première ban|ue se tii-nt le frère
..„,.cfu,„ï^ff i^lîi^^f ^Iq^ uu,,ud le ^^^
Q V û V P''^'*cntc ji boire dans une coupe, l'n certain Q û est
à l'arrière du bateau mettant à l'eau une ligne terminée par de
nombreux luimceonM à l'avant un antre l\ û fend les poissons
et les vide. (jMielqncH-nnH déjà préparés pour être sécliés sont rc-
prcHcntéH HU-dcHKUs des imniucs.
Dan» une «ccon<ie cmi)ariation on pêche an moyen de nasses
en forme de bontcilles dont quatre «ont immergées; le contenu
d'une cinquième est vidé dans une coutfe pendant qn Un antre in
fjividu etit occupé à onvrir les poinMons.
— 533 —
Les deux dernières barques sont montées chacune par deux
hommes péchant au filet. L'eng-in se compose d'une poche en cor-
delettes fixée à deux bâtons assemblés en angle aigu. L'eau sur
laquelle flotte ces embarcations est riche en poissons de toutes
sortes; on y voit aussi des oiseaux aquatiques, pélicans et autres;
la fleur des lotus s'élève au-dessus de la surface de l'eau.
A l'extrémité du mur Mera et sa femme, suivis de plusieurs
rangées de scribes et de serviteurs, assistent à ces diverses opé-
rations: '^^^^^21^11
Chambre A 5.
Les parois de cette salle n'ont reçu aucune ornementation.
Chambre A 6.
Mur Sud. — A gauche se fait le recensement des animaux do-
mestiques^^®®^^<|^J. Des bœufs, chèvres, gazelles,
'^fi' ^^\' ^^ V ^[^' ^®PI" '^°"* amenés; le
I 1 ^^ les fait inscrire par quatre scri bes ffii ^^^' '^ ;
^^ ^ ^ '^\ " fi I ® î "^1 ^^ V'-^^^^^^ '^•'"^ le bras i)résentc
au défunt la liste de ses troupeaux. Sechsecht assiste également
à cette scène.
fi°«°rïi!
A droite Mera et sa femme reçoivent le produit de leurs pro-
^''^' WâiM^\7\ ^^^flk «yn^l^oli^ées par
des femmes apportant dans leurs bras ou dans des coutfes qu'elles
portent sur la tête les ])roductions du terrain. Les ncniis de ces
domaines sont ainsi donnés :
534
^)
u
\f
u
^f
&»
LU
U
£0.
&»
U
&,
n
_ Kl *- ïï?
» H f ^
Des serviteurs niarcliciit à la sniti' cliarj^c's d'offraïKlos I\a\^
Mur Ouest. — Les soins (Ihiiik's aux aiiiinaiix tU- liasso-cniir
fiirnieiit le «ujet des bas-reliefs sculptés sur cette paroi. Des oies,
cnnanls, pigeons s'cbatteiit dans une fjrande prairie; le rcffisfre
inférieur est spécialcuiciit affecté aux .scènes d'élcva^ïc des ;jrucs.
< hi leur jette du (rrain "j" .«'«-« A o"^; |iiiiii' les jeunes on
jirépare une pâtée v 0 qu'on fait cuire ^-^ (l rv et avec
la<|ucllc on les f,^ive ^□□'^|o, f j^|-.
Vers le milieu de ce mur une fente verticale dnime ilims le ser-
dal» Hitué derrière.
Mur Nord. - - \ ;,Mn(lie ti;;nic l'aliataj^c dcN lueuts : (piatre île
ces aninniux sont tués et on leur enlève la cuisse ce i|ui donne
lieu nu «lialojfue suivant : n 1 <=> 8 Y -^"^ 8, • —
il a
01 a C5^
I. IMm l'ortiftital l< • ti«u <iiM:.iii\ «oui il< 1 rckliti ^^i^-
— 535 —
A droite vingt-trois hommes tirent un grand filet muni de flot-
teurs dans les mailles duquel sont emprisonnés de nombreux
poissons. Au second registre on voit les pêcheurs apportant le
produit de leur pêche. Mera, sa femme et son fils rûo(jj\>[l[^
assistent à ces opérations.
Mur Est. — Ce mur n'est orné que des images du défunt et de
sa femme.
Chambre A 7.
Cette pièce constituait le serdab ou cachette renfermant les
statues du défunt. Le mastaba ayant été violé très anciennement,
on n'a retrouvé qu'un pied d'une statue en bois; le reste a disparu.
Selon la coutume, les murs du serdab n'ont reçu ni bas-reliefs,
ni inscriptions.
Chambre A 8.
Les murs Sud et Nord de cette salle sont couverts de bas-reliefs
représentant de longues files de serviteurs se dirigeant vers
l'Ouest, chargés d'aliments et de produits de toutes sortes. En
tête marchent six hommes portant des cuisses de bœuf, oft'rande
la i)lus estimée. Leurs noms sont eu partie effacés, c'étaient des
parents des défunts : 1° ^VOO^
•^•imm\ »-^wiî«à' *-«^„r«'
Au-dessus des persoimages du premier registre on lit : 'p ? |'p ]^
— Ô36 —
k^iQ®kœ«^'o'^fei»jsAPfn
Vers le fond «le la salle Merru-ka est assis: ses titres sont ainsi
*.i T -^1- »,• ^=> tenune i X . ^T^ <=> >^-^ 1).
agenouillée à côté de lui respire une tieur de lotus. .Mera allonge
la main vers une talde d'olfrandes couverte de j)aliue8 ]|^{[. Dans
le > — =- a C^ ^îriijjf ' ^ taldeau placé au-dessus et dont il ne
subsiste qu'une |»ai1ic sont énuniérés des nliiiu-nts et des parfums :
h h
Js»^
0 1
1 «ï=çl
n '
IJs, 1
o A o
le.
■A
^' :S|
1
11
1 1
r 1
1 1
1 1
Le mur (MiCHt de la salle e«t tnimé par nne uiagiiilique stèle
nioniditlie en calcaire de Tourali.
Le liaiidf'îiii supérieur cmI |treHi|ue enlii renient détruit. Sur le
taldenii le défunt nsHin devant une laide il'utVrandeK :
— 537 —
Sur le linteau inférieur on l'intitule "^ -=^ | a J È y ^ i y
lindrique Ij (1.
Les trois montants allongent la liste de ses titres énumérés de
même des deux côtés de la porte.
D ^-^s»-
i=a ®t^ N. S.
Sur les bords de la stèle sont superposés les vases contenjint
les essences sacrées : P^J; Q ^Q; '^fl'^^H' "? o
Devant la stèle était déposée, dans l'antiquité, une table d'ot-
frandes qui n'a pas été retrouvée.
Les bas-reliefs du mur Est sont presque totalement détruits;
on n'y voit que quelques serviteurs chargés de divers produits.
MKMOIHKS, T. Il
538
Chambre A 9.
Sous la porte qui fait coiumuniquer les chambres 8 et 9 étaient
gravées plusieurs scènes; il ne reste plus que celle du bas avec
Quatre porteurs tiennent de grands vases contenant les essences.
Mur Sud. — Au registre inférieur deux serviteurs transjiortent
sur un brancard uu };rand coffre ;\ vêtements '^^c^ J[5]_
reproduite deux fois.
2* registre. — Quatre hommes traineut trois vases D posés sur
une «ellce [l^;p^^-.2:5^JSPîn^'^ ^' ^-
'à' registre. — Deux serviteurs apportent une table sur laquelle
est posé un énorme collier. Deux scriics identiques ^^ D — ^^
Mur Est. — Mera est dcltoiit, h- grand l»:itoii à la niaiii: sa
femme ^-*^ - 8 * *^,'^ H~^ ' - «« ♦'^•"^ '' '^^''^
cotcH rcHpiruMt une fleur de lotus. Derrière eux on voit : 1 une
Mcllettc avc<- trois vases &, jiuis lU-ux h<uniucs amenant un trai-
neau Mur lequel se trouvent tmis autres récipients ?5Ç0. Irgcndc :
N.; 'J ' -rands coffres portés par (piatre hommes. Au-dessus :
avec <icH coliicrH. De reste du mur est occupe par l:i prix cssinn
des serviteurs :
1" Trois liomnicH apportant clianin druN liandcH d'étolVc.
2' Sept pcihoiiiicn ttnant l(« vaHCMCjui ciiiiliciinciit lin esHcnccs :
— 539 —
3. Deux hommes portant ^e pamk^^cW. <>»Y„'=JS5
Secoml registre. - Quatre grands coffres sont portés par Irait
iLommes; cinn serviteurs viennent ensuite, tenant de grands vases
», puis quatre antres avec des vases J. Au-dessus on lit : ^_^û
Troisième registre. - Des domestiques apportent huit tables
sur lesquelles sont posés des colliers et autres ornements. Le texte
est détruit.
La décoration du mur Ouest est symétrique de celle du mur op-
posé sauf derrière Mera où l'on voit quatre individus tirant à la
corde un traîneau chargé de quatre vases.
La partie supérieure du mur Nord étant détruite, tous les bas-
reliefs ont «lisparu. La porte percée dans ce mur a été faite après
coup, cette chambre ne devait donc pas, dans le plan pnmit.f.
être eu communication directe avec le magasin A 16.
08*
— 540 —
Chambre A 10.
La chambre 10 renferme quatre piliers carrés en calcaire.
Quatre autres piliers encastrés dans le mur oriental font supposer
que dans le projet cette salle devait s'étendre davantag:e verslEst.
Mur Nord. — Les quatre registi'cs conservés ne nous montrent
que des porteurs d'oflFrandes. Les noms de quelques-uns de ces \f]
sont inscrits, ce sont au premier registre : Q^, ^f^P. ^^-
^l\. A droite le dcfiuit est assis (glDBjliljlA^PÎlîS
""^û J^*^^ * 1 ^ N. S. (|ui apportent les aliments -^-s-y-
^^^{_J. Derrière Mera il y a nuatrc autres j::n)upc.s de (luatrc
personnes.
Mur Kst. - Mera est debout accompagné de sa femme et suivi
d'une partie de son personnel les 1^) |(^ •mh- nommés |^l].
IIh assistent à des daiiMcs exécutées par des tcniiins. An re-
gistre inférieur un Immm»' jiurtc sur la tête iinr scllett»' avec deux
vase» rcnipliH sans d<»ute de rafraieliissenicnts et six femmes
buttent des mains en cadenee; plus loin des danseuses placées
deux »i deux exécutent diverses figures, d<int les ikhhs sont graves
trè»* légèrement ; ce sont :
1 hanseuses se prenant la main U 0 (].
T hanMeuMîH le geuiMi plié hc tenant par une nniin ^ Wv ^'
— 541 —
3" Danseuses dos à dos se domiaiit la main au-dessus de la tête
4° Danseuses agenouillées en sens inverse et tournant la tête
l'une vers l'autre en se tendant les mains ^ i) ''-' .
Au second registre après les six femmes battant la mesure
y ^\^ \ '^ ^'^ ^^'* '^^^ danseuses isolées (Ij f^ les bras levés,
un genou plié.
La partie supérieure représente les domestiques rT| du défunt
dont les noms étaient gravés à côté de l'image. Ceux qui restent
] 1^ ^, et au-dessus des premières danseuses
sont : 3° registre :
ITT-fT^
a.mM'
d'autres [5] parmi lesquels au troisième registre \\^,
.^m et au quatrième P^L
o D'
Vers la droite les serviteurs occupent toute la hauteur du mur;
ils se dirigent vers Mera debout dans un naos I ^^^-^ 0 IIl T i] il
Mur Sud. — Mera est assis, sa femme accroupie à côté de lui
respire une fleur de lotus ; leurs parents sont rangés par trois der-
ric,-e eux, ce .on. : ^(If^kk^' ^(Sl^M' WM
%>^^, \ "^^Iplf^Sh ^ ■ Devant, les registres sont ainsi
occupés : premier et second — serviteurs; troisième — vases;
quatrième — serviteurs ; cintiuième — otfraiules amoncelées.
— 542 —
Devant le défunt, on ^t: |'1®^^c:^'^>^21k1 H^ ^^^t
Mur (^uest. — A pinclie est représenté un grand lit à pieds
de lion, dont la partie supérieure manque. A côté des plamliettes
formant le rebord sont figurés deux hommes s'étendant. luii deux
prend un chevet pour le placer sous sa tête. A côté du lit six va-
lets de chambre f^ Q attendent les bras croisés.
Mcra (|ualifié '<^i Q 3^ % 1 '^ se dirige vers le lit.
tenant sa femme par la main; ils sont suivis de douze personnages,
les bras cmisés sur la puitrinc. et dont les noms tracés à l'encre
sont etfaeés.
Le tableau suivant nous montre Sechsecht jouant de la harpe
pour .son mari: tous deux 8<»nt accrouj)is sur un divan et Mcra tient
en main un petit bâton et un chasse-mouche. Des hommes. t|uatrc
par «juatre et des femmes cinq j)ar cinq sont debout derrière leurs
maîtres. Au-dess(ms sont représentés des vases et des eolfrets
avec cette légende -^.^ "^ '"'^'^^^^^'^^'^^^Iooo^T'OP'T'^"
l'IiiH loin. .Mera est assis, vêtu de la chenti empesée; sa femme
est accroupie à côté de lui. Il porte ici les titres de : f^ o lin
N. qui viennent verH lui.
Au regintp- inférieur les (T|on^^ et yji'Vx ^''■""'■"* ''''"^
bandes .létnfrc: ^^Z' et j^^, 'f^'^^^^i' *^^ ^"^ "'"" '■'""-''■'*
de porter deux grands cuffrcs. Deux scrilics, dont IjlQ lu
543 —
palette sous le bras les suivent. Titre : I '^ lu ^| KA^l
Au second registre des hommes tiennent dans leurs bras de
grands vases des formes V et jT. Ils s'api^ellent ■¥• ^
»■ A..->1-- .Veux on lit : PS^ | f Tf Jf ^ESHJ^ =
Les personnages du troisième registre transportent à deux des
coffres à linge.
Chambre Ail.
Les murs de cette salle ont été fort endommagés. Il ne reste
rien des bas-reliefs qui ornaient la paroi méridionale. Le fond de
la salle à l'Ouest est formé par une grande stèle à rainures, de
style archaïque, qui énumère ainsi les titres de Mera ^fc^^^
111 N. s.
Deux bas-reliefs sculptés sur des piliers qui encadrent la stèle
représentent le défunt et sa femme. Les deux registres de tableaux
conservés à la partie inférieure du mur Est offrent les scènes or-
dinaires d'abatage et de découpage des bœufs dont la chair doit
être offerte au défunt. xVu-dessus du premier registre on lit : (1 %
i^Omî^lx ra^^oQQ^^^
(Ù» il 4'dyÔ<^j3^<=>Jî^ ^^ ^6 - <^"l DA
1. Sur l'(irif;iii;il il y ii U-oh Ixinifs côte ù côte.
w
— Ô44 —
O D
I et au-dessus du second : ^^^ a^"^^ <=> |%>^^\>^ |]%^
Sur le mur Nord on ne voit que des serviteurs portant des
offrandes de même que sur le j)anneau à l'Est de la porte d'entrée.
w-
Chambre A 12.
Sur l'épaisseur de la porte figurent de chaque côté six servi-
teurs partant des aliments. La légende dit 0^ '^"t'^f A^^^^ I*^^^^
•Sur le mur ocridental de la chambre quatre hommes trans-
,„.,.,e,„ u„ ,.oftre Z.f^Zh'^sàT ^IK« '< ""-
dessus Mera est debout tourné vers la porte.
Les scènes représentées sur le mur Nord sont des plus cu-
rieuses; le registre intérieur nous fait assister à la falirication du
vin. Quatre hommes arrivent ])<)rtant sur leur tcte des ciuitlVs rcm-
plifs de raisin. Les grappes sont mises dans une cuve, et six
Immnu-s se maintenant à une poutre foulent les grains. Deux
tailleurs de |iiirrf jtrrpareMt une cuve : ils la creusent an ciseau
et lui donnent une forme rnndc. .\n dessus de ces deux ouvriers
un lit : ~J^\ |''~^-
Ijitin les grains sont eiifcrnics dans nu sac tendu entre deux
longs bâtons. LorK(|u'on tourne ces i)âtons en sens inverse le marc
est preHsé et le jus «'écoulant à travers l't'nveloppe est recueilli
dans «les vases (|u'nn individu emporte à mesure ipi ils sont pleins.
Au Ke<-ond registre wont dix grt-niers à toit voi'ilé construits les
UIIH H coté des autres. Des hommes mesurent le produit de la ré
W)|lc des arbres fruitiers. < 'e scnit des figues de sycomore T v\
JpÇ, des fruits ronges ï|^^^.'. -H-^^' ''''•* ''^""''*
— 545 —
""""^(l. Un scri])e jT] P)| =«»=> U " [j] ^"^(1 pi'end note des ré-
sultats ^ [j<=>ll. "^ ^ . D'autres personnes emportent
^AAAAA j^ j j . Le troisième registre montre deux traîneaux portant
chacun trois hautes caisses, tirés cliacun par trois hommes, et
accompagnés d'un scribe muni de sa palette.
La partie supérieure du mur représente des otfrandes de toutes
sortes parmi lesquelles sont des morceaux de viande ^^ (] jT),
"^^^^^T, "^^^^Q"^) ^1 ^ droite Mera est assis; sa femme
accroupie devant lui respire une fleur de lotus. Il assiste au trans-
port de tous ces produits : -^"^"^^p A '^ ^K^^P^k,
H^L^^^J'^^-^H^- '-^in^i^^ésignés : |§|^|.
D «ê i 1 ooo ^
:^uii=TÎ^2"" ^
Mur Sud. — A gauche Mera est assis, sa femme est accroupie
devant lui; de la légende il ne reste que '^Ê^Tl^'^'^ \>
Au registre inférieur on voit deux « Z5 Jl faisant la présentation
h ^ dont ré])aule droite est coupée et posée sur le corps
Les registres supérieurs montrent : 1° dix serviteurs chargés
de produits de toutes sortes, 2" des vases, 3" dix autres domestiques
conduits par un ^^^ %^ (i5h i-C-, ^^ Jl ^ J^X'P ^^ enfin, au i)lus
haut, des monceaux d'offrandes variées.
ui:moikks. t. m.
— n46 —
Mur Est. — A la partio intérieure sont représentés des ani-
maux abattus h-jfL ""^^^ y] avec les épaules séparées. Au-
(les-sus Mera reçoit ses serviteurs qui lui ap])ortenr les par-
fums.
Au second registre il y a les sept vases sur une tablette et un
homme i)resentant -=^^t=3 8 '^t ) — • Jd- o .au
troisième registre cinq individus tenant des bandelettes et un autre
avec le — ^ Çj, au quatrième un serviteur apporte le
Q^i^^ et derrière lui sont deux coffres pleins d'encens ^ ^^
^^I^Aetdeford ^ ^J^P^^. Comme titre |S
rrio^Afv
ClIAMlIKK A i;5.
La partie du mur Sud à l'Ouest de la purte n'a ^iurdé (pie les
scènes du registre intérieur. A cûté de l'entrée sont représentées
le» j)leureu8C8 se lamentant; elles entourent l'ofticiant (Kher-lieb)
revêtu de la peau de pantin' iv .'t disent : (l'^*"^^û /^"^û J^ "^
Trois l)ateau.\ sont ensuite dessines: a 1 avant du jin mit r on
Voit des liommes tumbaiit à l'eau : on ne peut avoir l'explication
de eette scène, la partie hupérieurc en étant détruite. On rcnian|Ue
ici que les Hgyptiens manieiivraient leurs rames en trois temps
<-omnie les bateliers du Nil le font encore de nos jours. A la pre-
mière impulsion qui se donne en plongeant les rames dans l'eau
riiomnie est debout, à la second*' il se penelie en arrière, à la
troiMièuH' il est assis sur le bane.
i'IiiH loin du niol)ilier. des vêtements et eliaussures sont enter
nié« dans une cliambre avec la mention ' iï *^X'^I^ ï '^^
des Herviteiirn y apportent encore un grand coffre, l-jifin le Klier-
beb entouré de plenreuses se tient debout devant la porte dli
tombeau.
— 547 —
Mur Ouest. — A gauche le défunt et sa femme sont accroupis,
leurs deux tils sont derrière eux; neuf domestiques attendent leurs
ordres. Sur le reste du mur jusqu'à la porte de la chambre A 14
sont représentées des barques marchant à la voile et à la rame.
- La vergue du haut est supportée par un double mât, deux hommes
manœuvrent les deux avirons de queue. Au milieu du navire se
voit une tente et à l'arrière une chambre dans laquelle se tient
Mera. ^
Au-dessus de la première barque on lit : Y\\lm^.
— |— ^Jo^_[g^^(l[|^J. Un singe se promène
siTr la"^-gue. — Sur la seconde, dont on cargue la voile : n^^
^î'^^l^'^l^'"^ ^ Ci^^. Mera est dans la cabine d'ar-
ia s^e plîm-an^cfor°mi?ril^est déjà étendu sur sœUit et i^ace
le chevet sous sa tête. — Sur la troisième :f]î^J ^ ^^T'^h
<=^^ =^ i'^'<=:>4.^î''^. Sur la cinquième barque les
titres de Mera sont rappelés :2^PÎ- i^O-^"-^'
Des bas-reliefs du deuxième registre il ne reste qu'une ba^ie
descendant le Nil, avec ses mâts rabattus. Légende : [|^^t]
^ i11 puis à côté de la porte trois serviteurs armés chacun
(Vim bâton,' et un autre conduisant en laisse deux grands lévriers.
Mur Nord. — I. Près de l'angle gauche Mera est représenté
accroupi dans un palanquin que portent douze hommes. Trois do-
mestiques le précèdent les bras croisés, trois autres le suivent por-
tant une canne, une natte, un coffre et un grand bâton. Au-dessous
on voit un nain conduisant un léopard, puis trois lévriers dont le der-
nier est tenu en laisse par un autre nain. Tout en bas marchent
— 548 —
treize personnes de la famille du défunt : 1. ^ ^B+rlH' '"' ^
I W 1^
!/L
r\^^^
3.J Ul)^'
TA
", 9.
1 u \..yfy.
(c^P, 11. I
fV^ •
^Q=^, 13.
<s<
II. Mera est ensuite représenté cleltout niaieliuiit en e(inii)a^iiie
de ses tils auxquels il donne la main. Au-dessus de sa tête on lit :
:^U|
Au-(le.s8Us (lu tils : f; ii J
C )fT-
III. Lcn tahleau.x (|ui suivent sont Knperpiisés en six rej^istres :
r rcj^istre. Deux liyènes attachées, puis deux autres eoueliées
sur le du», les pattes liées reçoivent leur pitance consistant en mor-
ceaux de viande et de volaille : % ljsu | ' ', v\ [_icD'^ij| ^ ',
une liycne rayée R est conduite par deux liomines.
2' registre. ('in<| jfazelles et antilopes. La imniièrc JT'T
a les cornes droite», la deuxième |7) les ii eu lyre; celles de
,—j-^ n . ■■■■■■'■■ J f' '
la troinièuie reviennent en avant, celles de la (|Uutncuie
.Ciû
— 549 —
n "^^ sont fortement courbées en arrière; enfin la cinquième,
dont le corps est plus mince, a les siennes revenant en avant
3'' registre. On donne la nourriture à trois bœufs couchés (1 Ç),
un quatrième boit dans un vase.
4" registre. Un homme conduit quatre boeufs, un autre homme
trois. Un chef bouvier précède un dernier individu qui accompagne
un bœuf sans cornes.
5*^ registre. Quatre chèvres mangent couchées à teri'e -'f^'rx^-
6'' registre. Fabrication de deux barques. Les ouvriers creusent
la première à l'herminette ou percent au ciseau des trous dans le
bordage; on mesure avec une corde la longueur de la seconde, et
le charpentier ayant pris les proportions indique avec un fil à plomb
la place du mât.
IV. Mera est en marclie, tenant le grand bâton. Devant lui sa
femme debout respire une fleur de lotus, c'est la 1 i^ ^^
^ ^ ^^^ - l ^ -^^^T-^^I, der-
rière Mera se tient sa mère -"^^^^l]^^"^ ® ^ ^'^ '^
Entre ce personnage et les scènes que nous avons vues on lit :
V. Vis-à-vis de la porte d'entrée de la chambre se trouve une
grande statue du défunt haute de 2"' 30. Il est vêtu de la chenti
empesée et coiffé de la gi'osse perruque. Cette statue est au fond
d'une niche sorte de naos creusé dans le mur et orné extéricure-
nicnt d'une moulure semi-cylindri(jue. Sur les montants on lit :
— 550 —
Devant le naos une table (roffraiidcs en albâtre est posée sur
un socle rectan{rulairc préeédé ilun petit escalier de quatre marches.
Sur cette table, de la forme du signe c=^=, on voit : '.i^'^'^i
Ces mêmes titres sont répétés sur le socle.
On lit devant la ba.se de la statue : '^■^ | ^ J ^ P f """^ "] '
VI. Scène symétrique de la scène iv : le défunt est avec sa
femme et sii mère. Il subsiste ici une partie de l'énumération des
,i,r... ,u. M,.,a : ,:ii%.p.k^J^ ï BiAll'îl
ffî.é": v-m:
i\i
10
I .
VII. Cette dernière portion du mur comprenait iinccrlaiii nomltre
(le tableaux diHtrilMiés en «ix rcffistrcH; la décoration en était déii\
nrlicvée lornqu'on perça la porte donnant accès aux dernières
— 551 —
chambres du mastaba de sorte que plusieurs scènes furent mu-
tilées.
l" registre. On y voit deux hommes les bras croisés sur la poi-
trine et quatre enfants avec la longue natte de cheveux. Puis deux
individus portant un enfant sur leurs mains croisées et en dernier
lieu un danseur. Légende : ^P^mi°'^ cr^ '^ ^ et ^p
^ -S^ 1 ^"
2" registre. Quatre femmes exécutent les tours d'acrobatie ap-
pelés ^ l^'^^s"^ W'' q^i^tre autres baladines tenant chacune
un miroir et un bâton terminé par une main se livrent à une mi-
mique : ^^(](| ^"^"""^^"^"#^0^ P"'^^!'^'^' "^"^^ ^^^"^
danseuses : «c P^O il^B^ fi-
3"^ registre. Un individu qui a les bras liés derrière le dos est
conduit par une autre personne tenant un bâton terminé par une
main et escorté de cinq hommes portant des palmes Où ^ ^ '
^^ 2^ :^ ^"''^ (] (j P '^ ^ ^. Plus loin un homme age-
nouillé reçoit de quatre individus des coups de pieds aux jambes
et à la tête. Au-dessous on lit : |^"|r(|[1 J ^ffi !|.]|.(|^.c=^-
Le 4" registre représente des exercices de gymnastique. Le pre-
mier groupe se compose de trois hommes portant un enfant sur
leur bras ^^ j^^'^l'='- — ^^^ !« second groupe com-
prend six lutteurs S^^^ ^^^(^^ 4^Z- " 3
coureurs et entin deux individus assis dans une pose bizarre.
5'' registre. On ne voit plus qu'un serviteur tenant des oies, puis
une cage renfermant des oiseaux.
(>' registre. Un domestique ai)porte des oies. Le reste est dé-
truit.
— 552 —
Mur E.st. — A droite est représenté Mera aceompagné de sa
AOoOA-H-i-«^-='<=>njf o et de sa mère ^ -s
lî T ^\ . ^'^^^^Pl'='lit]^- t^^^iiize serviteurs le suivent, leur
A gauche le défunt assis sur le même siège que sa femme joue
aux dames avec un persitnnage accroupi. Les domestiques (pii les
entourent apportent des provisions diverses. Entre ces deux ta-
bleaux il y a de nonilireuses scènes dont les sujets sont empruntés
à la vie des tlianips.
1" Un liomme tenant ses sandales à la main et un surveillant
s'appuyant sur son bâton.
2' Deux hommes amoneèlent des épis; deux autres égalisent un
second tas avec des sortes de fourches à trois dents.
3' l>eux chevriers font passer le gué à leur tnuipeau. Au-dessus
4* Un homme fait traverser l'eau ;i des àncs. légcmlc : -'?:-
fi' l)eu.\ bouviers survcilitiit leurs animaux |itii(laiit le passage
"•""'="- lt=11k-ArasC±l?P'
{>' I)eu.\ liommeH égnliscnt un taH de blé en le frap])ant avec
(les raincau.\ [ û T U . In autre monceau est déjà paré, une
|>nlme Hurmonle lu Hommet.
). l^-a |iii|iiii(iiiii mit ilrii fiiriiirii ilintiiiclcii i|iir Irn cnrnrtt^rcR l)'|HiKrii|)liii|iini no
peuvent r<iiri>«liiirc. !,<•• rli^vre» nom r<'|tr<'*i'iil^-<'i( i-(iiirlu'-i'H.
— 553 —
7" Deux femmes criblent le blé dans des tamis ^^û® V-
8° Un homme conduit en laisse deux chiens-loups.
2' registre. 1" Quatre moissonneurs arrachent les épis.
2" Trois hommes lient le blé en bottes.
3" On coupe les épis de blé à la faucille; des cailles se pro-
mènent dans les champs et des chasseurs en prennent au filet.
Légende placée au-dessus : f|M(l%'-vSN^ H'^ i\ ru-
q^A
ll^-ZTZ- '^\M\r\
3*^ registre. Les scènes suivantes ont trait au transport de la ré-
colte à dos d'ânes. Au 2° tableau six de ces animaux arrivent au
trot conduits par un ânier : "^^^n- ^^^^^ —rr. m û (1 ITI û (]• ^f
Au 3" et au 6'' tableau deux marchent avec leur fardeau; au 4°
on charge le filet contenant les gerbes pendant que l'ânier reste
appuyé sur son bâton :^^^^. if^^^fj^-^TC-
La cinquième scène représente le passage d'un gué par un baudet
récalcitrant que trois personnes font passer de force : -^^ n ® <=>
_û c A.:, — D 1 V ^<:zs> I -ET^ "Uc^ K>=^ <::3> A A q 's t
7" Cinq hommes portent des gerbes sur la tête; deux autres
attendent qu'ils soient arrivés pour prendre les gerbes et les jeter
sur une meule.
4'' registre. Il n'en reste plus que la partie inférieure. On y
voyait le labourage au moyen de charrues traînées par des bœufs.
Mur Sud, partie Est. — Entre la porte d'entrée et l'angle du
Sud-Est est sculpté un grand bas-relief dont la partie supérieure
MKMOmUS, T. III.
— 554 —
manque. Mera se promèue en barque: sa femiue est accroupie à
côté de lui. Trois serviteurs et trois parents >5^ [' J ^ i X ^ J
^, î loJ(l|(li|les suivent. Un oiseau a fait son nid dans
les roseaux qui sont sur la rive et parmi lesquels se tient un ibis.
Un crocodile dévore un des poissons dont l'eau est remplie. Devant
la barque de Mera des pêcheurs, montés sur un léger esquif, har-
ponnent des poissons au moyen de lances divisées à leur extré-
mité en deux pointes barbelées.
Piliers. — Sur chaque face des sL\ piliers carrés (lui soutouaieut
le plafond, Mera est représente debout, plus grand que nature,
tantôt avec la petite cheiiti. tantôt avec le grand tablier descen-
dant jusqu'aux chevilles, revêtu parfois de la j)cau de panthère
du kher-heb. Les inscriptions placées au-dessus de la tête n'énu-
„cre„, ,«e se, ««e, . (MÏÏ]ISjtjl!lAlPî1!(flSl*J
Ia'h liHtcH lie sont pa« toutes idcnti(jucs : certaines (Inmicnt en
ClIAMIUfi; Il à L'I.
Le corridor A 1 l qui a mih entiée à l'angb' Nord-l tiiot île la
grande willedcM»»ert de petitux pièecrt hiinsdécoratidiis ilmit la desti
— 555 —
nation est inscrite an-dessus de leur porte : A 16 est "^^ jî''^^^^
'^, A 17 "^ I ^ °*»*^, A 19 "^ '^ ^, A 20 '^ î °^^et
Il niloii' ni ^S II ' n I 1) Il
A 21 -M '^"^ . C'est la première fois qu'on rencontre dans un
mastaba des magasins de cette sorte; les entrepôts de première
classe "tm^i qu'on s'attendait à voir à côté de ceux-ci n'ont pas été
trouvés.
Le mur Sud de la pièce A 16 a été percé et une communication
établie entre cette salle et la chambre A 9.
Sépulture de Her-uâti-khet.
La sépulture de Her-uâti-khet, dite Sechsecht, occupe la partie
Sud-Ouest du mastaba, elle comprend six pièces dont trois ornées
de bas-reliefs. On retrouve dans cette tombe l'inégalité d'exécu-
tion du travail déjà remarquée dans les appartements de Merru-ka.
Ainsi les salles B 1 et B 5 ont été sculptées soigneusement, tandis
que les bas-reliefs de la seconde pièce laissent beaucoup à désirer
sous le rapport de la finesse.
Chambre Bl.
L'entrée de cette salle se trouve dans la paroi occidentale de la
pièce A 1 ; elle semble avoir d'abord été divisée en deux par un
mur supprimé plus tard et remplacé par deux simples piliers car-
rés. La partie Est qui n'était j)as sculptée est restée telle quelle; la
moitié occidentale est seule ornée de bas-reliefs.
Mur Sud. — Dans l'angle de droite, Sechsecht est debout; près
d'elle son «l» %. ^ (^ § (j (] P (^H] '^ ^ fl S J 2 f] ^ient une
huppe et une fieur de lotus. Plusieurs files de sept porteurs d'of-
frandes se dirigent vers eux. Devant la défunte une colonne d'ins-
criptions dont il ne reste que la fin donnait la formule ■ ■ R ^«^^
EL
°
— 556 —
■PkV^PTl^fP-S^-P^k*^'-
ment reproduite devant les autres images de Sechsecht que nous
rencontrerons.
Mur Ouest. — Des scènes de pêche et d'agriculture ont fourni
les motifs de décoration de cette paroi. Au registre inférieur vingt-
huit hommes sous la conduite d'un surveillant tirent un tilct à pois-
sons au moyen de cordes et de bretelles passées en sautoir. Au
second registre des barques poussées à la perche sont montées
chacune i)ar tmis hommes ]K>rtant des oies, poissons, lotus et autres
provisions.
Les scènes du troisième registre se i)assent dans K- parc à
bestiaux. On s'etfi>rce de maitriser et de renverser deux bœufs
ilont le premier surtout oppose une vive résistance. Pendant t|ue
six hommes tirent deux cordes attachées l'une à la tète, l'antre
aux pattes de l'animal, deux ]»ersonnes le tirent par les eornes et
une par la (|ueue. l'n l)onvier tire la corde fixée à la tête du second
bu'uf. lin Imiiniir iiinnté entre les cornes de la bête lui fait relever
la tête et un antre presijiie eouehé à ferre eiifonre de ses liras les
pattes du (levant.
Vient ensuite une scène de vêlage. Tendant (|ii'iiii individu tient
la tête de la vache, une autre j)ersonne tire le veau, un personnage
appuyé sur son bâton donne des eon.seils 1 ^'^""f^oO^
(i^fi
PuIh c'est la Haillie d'une génisse et enfin la traite du lait — «»
(| _ 5. Les pattes de derrière de la vache sont attachées ciisenible,
un Hcrvitcur agenouillé tire les deux frayons à la fois, un autre
individu apporte des pots vides pour reniplueer ceux <|iii .sont
pleinn.
8cc|iKi;cht, Hon lil.s et sa tille '' .(1^'^on'" re;ianlent
yi I "Tr^ I ■— 'i
rvn iM'èncM. herrièreeiix viennent îles donie^'lniiies ehargés d Ol'-
— 557 —
frandes, et quatre femmes portant une chaise ornée sur le côté
d'un lion assis.
Sur le mur Nord on ne voit que la défunte et son fils précédés
de serviteurs.
Escalier B 2.
Dans la pièce B 2 il y a un escalier ascendant se terminant par
un petit palier. Donnait-il accès simplement à la pièce B 6, mon-
tait-il jusqu'au sommet du mastaba? La question n'a pu être réso-
lue, la partie supérieure des murs étant détruite.
Chambre B 3.
Sur l'ébrasure de la porte sont gravés des tableaux à trois re-
gistres : au bas des serviteurs dont f^J f^ltll > J o et
x"^ W"! ^^^"'ies^^s ^1'^ bomme conduisant un bœuf ^^^û-^, en
haut des domestiques.
Sur le mur Sud on voit Sechsecht et Teta-meri debout. Devant
eux, au premier registre, est un bœuf abattu dont on coupe la cuisse ;
l'opération est déjà faite pour un second et le membre coupé est
posé sur l'animal. Les registres supérieurs sont occupés par des
rangées de serviteurs.
Les murs Est et Ouest sont ornés des mêmes bas-reliefs dispo-
sés symétriquement. La défunte debout respirant une fleur de lo-
tus et son fils regardent les animaux de leurs domaines
core trois antilopes ^^^ ^[ et quatre files de trois bœufs "^^^^Q^-
Puis vient le tableau des femmes attachées au service de Sech-
secht; la nourrice [|''^^c., la sage-femme &C^' ^* gouver-
nante fe^, la sommelière (1 ^^ o, etc. rangées sur trois
— ")ô8 —
lignes, elles se dirigent vers leur luaitiesse i)ortaut sur la tête uue
eoutï'e remplie de matières diverses.
Sur le mur du Nord, la défunte assise regarde des danseuses.
Les cinq registres subsistant montrent un certain nombre de figures
exécutées tantôt par une femme, tantôt par deux. x\.u troisième et
au quatrième registre on remaniue des femme.s battant des mains
soit pour applaudir, soit pt)ur marquer la cadeiue des mouve-
ments.
Chambre A 4.
La pièce B 4 était le serdab qui selon l'habitude avait gardé
se» parois brutes. Aucun fragment de statue n'y a été retrouvé.
Chambre B 5.
.Sous la porte s»»nt représentés des bœufs ^^^^ûiT) et des anti-
lopes [j "K conduits sous la direction du chef des établcs $!!^ -fj-.
Mur Sud. — Scchsecht et Teta-meri passent en revue leurs scr-
Mur Ouest. — Au milieu de ce mur, une stèle umunnientale
occupe le fond d'un rctiait. Klle est ornét de lungues rainures
verticales et de tleurs de lotus; toute sa surface était couverte de
petits dessins en plusieurs couleurs (huit une partie s'est conservée.
IjC centre de la stèle figure la porte au-dessus de huiucllc le tam-
bour cylindrique donne j\ Sechsecht les titres |%^m *^
8ur le. WriU un lit : Ejl|î|''S .^LI1^'^^«^•>^
— 559 —
Les deux panneaux formant les côtés du renfoncement sont dé-
corés d'une manière semblable. Sechsecht est assise devant une
table d'offrandes : "^""^= fi55 q — d "^ C? ^ uD^'fQTgî^?i>T
^HîMîf ^TÎT- ^"-^«««^^« ^^ «^ '^'' «" lit = M^Y
Q Cimmi
°°^niO^^"^-M^%s" ® i^®^
;y
1 ® jf
.^,
M-=^^'m^-
La Liste générale des offrandes consacrées était gravée au-
dessus de la table; la dernière rangée subsiste seule et contient
les noms suivants :
H H
= ^
^ Il
M
j:
o 0 0
(3 £^
.,=s
[ff
i
Les bas-reliefs ornant les parties situées à droite et à gauche
de la niche sont symétriques. Les trois registres inférieurs ne
montrent que des porteurs d'offrandes, le quatrième registre est
plus intéressant et offre quelques-unes des scènes de la puritica-
— 560 —
tion des aliments déposés dans le tombeau, l'n prêtre verse Teau
d'un vase A "=>(? H /^C* <=• i nn autre fait brûler de l'encens 1 y s=»
n ?^ o*. On dépose à terre des otfrandes 1 '^ A V ^= <= 5 5 J
§ "^ 5 ^ "* Ê' 8 ^^ '^- ^'" liomme agenouillé se lave les mains dans
un bassin pendant qu'un | jij parle. Un autre |ffij apporte une
longue bande d'étoffe O^r^V^- Trois klier-lieb» agenouillés
dans la pose des génies poussent des acclamations ' ''^»<»4v
H 8 ^J- lu prêtre tourné en sens inverse tient une queue de
bœuf traînant à tene. un autre se lave les mains dans un bassin,
entre ces deux personnages on lit : M^^'^ii, s=> "'' "" ])
^ ^^''f SB- I^'ifin i^" milieu des deux derniers |flij chargés
d'une bande d'étoffe marche un thuriféraire jjl ni.
Mur Nord. — Précédée et suivie de serviteurs Sechsecht assise
sur un siège orné d'une image de lion est portée par (luatrc femmes.
De même que son fils accroupi devant elle, elle respire une Heur
de lotus. .S(uis le siège sont représentés trois chiens et un singe.
Une intendante ^'^^^ '~~~' et une dame d'atour ^*^^^ Q tenant
un éventail hi suivent. Au registre inférieur deux femmes portent
chacune un coffret, deux autres soulèvent une caisse '^ '^
r-n-, » "^' ^'"'^ troisième tinit un i-ollier iYû,^^o, les suivantes
sont cîiargécH de divers autres »>l)jefs de toilette. Ics<lcux (lerMJères
d'un grand coffre à parfums ^u ffl «^
Le mur de l'Kst est assez, dégradé; les fragments de diux re-
gistres de bas-reliefs montrent l'ubatage des iKcufs. Au-dessus des
personnes qui exécutent ces opérations on lit les phrases suivantes :
a-
— 561 —
Sépulture de Teta-meri.
Dans la salle principale (A 13) du tombeau de Meru-ka, presqu'à
l'extrémité droite du mur Nord, une porte a été percée après l'achève-
ment de la tombe pour donner entrée aux appartements funéraires
de Teta-meri. Cette «maison éternelle» comprend trois salles or-
nées de bas-reliefs, une autre non-décorée et un serdab. Presque
partout dans les légendes et sur la stèle le nom de Mera a été in-
troduit après coup dans les inscriptions et le nom de Teta-men
gravé en surcharge. Ces pièces auraient donc été faites pour un
autre des fils de Mera qui s'appelaient ^^1] (P- 534 et 554) et
d^^ ^ (P- '^'^- , r ^^
Sous la porte l'image du propriétaire de la tombe jo'-^^y
® ^ a "-=-^1-^=^^^-=^ ()(|.' Il est debout, le bâton à
la main et marche vers l'extérieur.
Mur Sud. — Teta-meri debout regarde ses serviteurs qui viennent
lui apporter les produits des marais : poissons, oiseaux, lotus, etc. . .
«:r::'"'^^[t]] "^ ^|^- Les titres sont ceux de son père
Sous son bâton on voit un enfant, sans doute son fils, qui est
1. .Je remplace plus loin ce nom par T.
MÈMOIRKS, T. III.
-^ n62 —
Mur Ouest. — Au-dessus de la porte de la eliambre C 2 sub-
sistent cinq registres de bas-reliefs.
Au premier registre un homme tient en lais.se un lévrier et ex-
cite de la voix et du geste un autre qui a saisi à la tête une anti-
lope à cornes recourbées. Trois autres de ces animaux sont cou-
chés côte à côte; un chien s'élance sur le dos d'une antilope à cornes
droites. Au-dessus sont représentés deux gazelles, un bouciuetiii
et deux hérissons.
Au second registre un chasseur prend au lasso une antilope à
cornes droites, pendant qu'une autre à cornes recourbées est ren-
versée à terre et déchirée par neuf chiens.
Au troisième registre un renard mange une antiloi»e et un lion
dévore un bd'uf. Trois gazelles et deux renards marchent j)aisil)le-
ment.
Au (juatriènic registre tigure encore la chasse aux antihq)es.
l'n chien s'élance sur une ))endant (|u'un homme jette des bâtons
sur une autre.
Au cinquième registre un chasseur est entduré de gazelles, il
en a pris de petites qu'il emiinrtf dans des cages mises en halaiice.
A la partie droite tlu nuir. les sept scènes superiiosées repré-
sentent des serviteurs amenant des antiliqu-s et des gazelles de
différentes espèces : '^^l^^, ''^^\'='^> ^fj"^" '^i'»* '""'"< "li"«
conducteurs htmt : 1. \\ _ .8^ û, 2.
»•! «^^'^kr.^fftci^JT.^-
htuiH langlc se trouve l'image ilu <léfnnt qimlilié : ^g^~^^
— 563 —
^^^\^^;f^l%fÇ^(]\l\l\- Il s'appuie sur son bâton
et regarde les scènes précédentes. Le ?^j QS 00 l'accompagne.
Mur Nord. — Vers l'angle gauche Teta-meri debout a sa femme
J o et regarde les provisions qii'on lui apporte _-^ ^^^ I
Devant lui les cinq registres inférieurs sont remplis par des ser-
viteurs chargés d'otfrandes, amenant des oies et des animaux de
boucherie. Deux intendants sont nommes : le jj] fjR 0 0 et le
A la partie supérieure Teta-meri est accroupi dans un palanquin
que portent vingt-quatre hommes. Au-dessus du défunt est un dais
décoré sur le côté d'une double rangée d'ornements ^A u, ^.
Teta-meri tient en mains une canne et un chasse-mouche. Son
escorte se compose de quatorze hommes marchant les bras croisés
sous la conduite d'un chef tenant un grand bâton. A côté de la
litière est un nain comme beaucoup de seigneurs égyptiens en
avaient à cette époque.
Mur Est. — A gauche les tableaux superposés nous montrent
des hommes conduisant des animaux domestiques : en bas deux
antilopes et © | "^ f'i ^^' second et au troisième registre
des bœufs et des veaux ''^^^û-^ 'lue surveille le [Tj In!>- nr-zi
0 , au quatrième et au cinciiiiènic des gazelles.
— 564 —
La tin du pieiuier registre est eonsaerée à l'élevage des grues
l^o. On prépare pour les jeunes une sorte de pâtée p qu'on
fait cuire -^-^ Qq ^* ^^^•^ lanuelle on les gave Kl gA. Un homme
portant une eoutfe sur l'épaule jette du grain aux adultes.
Au second registre on fait la même opération ))our des oies.
l'n grand pare rempli ddies occupe la plus grande partie des
troisicme. quatrième et cin(piième regi.stres.
A droite est représentée une construction soutenue jiar (juatre
colonnes à eliapiteau lotiforme.
Sous cet édicule deux serviteurs jettent du grain aux V(datiles
y*'^ "^"^iK ^^» '^^'1'-^ scrilics munis de leurs instruments et
deux domestiques ()ui s avancent les hras croisés.
A la partie supérieure du mur on voit Teta-meri se promenant
en palancpiin porté par dix iiomnics et précédé de gardes.
CUAMHIiK (" 2.
(.'ette diamlirc qui s'ouvre dans la paroi ( )uest de la pièce (.' 1
était une sorte de magasin sans aucune ornementation.
( iiAMiiiM-; (.' ;').
Les min"« Nord et Siwl «mt été décorés sur un mcme modèle.
!)aii« le fond <lc la snllc. à r( hu'st. Tcta-mcri est assi« devant la
table Hyinholi(|ih ; de-, ninnci-aiix daliment» TQÏUT'^Si
i llOjl ^i:''' lcH(jucls il étend la main a — M"!n'
»- — > . Au-(lcH8onH de lui sont énumérés ses titres»: (ooû j
PUÎriiéS-^^r^^tS
W..
m:5&s.:^*
565 —
" LaTste générale des offrandes à faire est reproduite au-dessus
de la table :
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566 —
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I I I
<^ (^ ^/ fv
^ ' h-
^ '■° ^
Le rcMtt- (lu mur chî (H)Uv«Tt par «Ir Imi^iu-H lilcH de piTHoii-
iiu^fM. Le irjfiMtn- infriiciir it |iiiiir titre : [1 "^n" JC^ — s^^c^^
— 567 —
*^
Les cinq premiers individus portent des cuisses de bœuf; ce
tiennent des oies ; ce sont au Sud : '"^ ^ '^^^^ f|§h '^ '^ J o,
!]. Les individus qui
viennent après sont tous représentés différemment bien que les
produits qu'ils portent soient peu variés : fruits, lotus, oies, veaux,
gazelles, etc. Le chef-convoyeur est ^^^^^^^|% (]•
Le second registre intitulé : }^ A M I^ Aî^"=" "^
i%^°°^("^ 1 j"'^^']'] 1'^ présente que des porteurs d'otfrandes.
Le premier est ^k ^t fllci^J T' ^'^ ^"''^^'•i^™*^ []]
— 568 —
noms d'hommes.
Au qiiatricnie refristre est rei)réscnté d'abord la purification des
aliments, suivant le même rite que nous avons observé dans la
chambre B 5. Deux prêtres versent l'eau et présentent l'encens.
Les aliments sont déposés à terre, un homme se lave les mains
dans un bassin dans lequel on verse de l'eau. Un 8 ;b J apjuirte
une bande d'étoflfe. trois autres sont agenouillés et poussent des
acclamations [1 '^^, P%.^^ (j^ — { /^J- Un kher-heb
traîne une queue de bœuf. Un individu se lave les mains à côté
d'un monceau d'ofîVandes, enfin un dernier §iii J porte une bande
d'étott'e. A leur suite viennent des serviteurs du défunt avec des
provisions.
Le mur de l'Ouest est formé par une magnifique stèle monolithe
en calcaire de Tonrah peinte en imitation de granit et ornée dune
corniche à sa partie supérieure.
Sur le linteau un lit les prières suivantes : f 1 '^ A J^ A rtfih
569
GraïuU .Mutants : | |sJ|°jfIÈ |(|||| ^ K, |]^i=,
Resaut des grands montants : "^ (] ^ ^-=- "i-^ [^ "^"^^ 1=3
pîn'r-i:5ftK^4j:Pîr,iPrsi.-^
Tableau : S21^?i^ll^=ii Wl^î T' ■='
le défunt assis devant une table 181^1 <^=° I '^■
Linteau intérieur :î"^ï' (]^^^'^.-=^^M§ffil]f
f:î&Kii»y:iPînu:^i!i¥:5wiPî
o r
Par exception le tambour (•vlindri((iie n'a pas d'inscription.
MKMUIRICS, T. III.
— 570 —
^^<L^Î^ T.
Devant la stèle devait C-tre déposée une table doftVandes: elles
a été enlevée et il ne reste plus que le soele sur lequel elle re-
posait.
Mur Kst. — Les deux registres du bas sont consacrés à laba-
tage des bœufs. Le titre du premier est : (j^^'^^Y J| J
*^^^l A. ete. On y voit sept Ixeufs abattus, j)rès de cliaeini d'eux
«eliennent deux <'U trois ItuiiciuTs qui aiguisent leurs couteaux,
coupent la cuisse ou tendent le corps dans .sa longueur. Le .sei-onil
registre ott're des scènes analogues; se|tt bteuts sont tués et dépe-
cé»; un honinie porte sur ses épaules une des cuisses coupées.
-p;T~-±î[irkfîkifi^îk->ife
.\u troJMièinu registre des si-rvitcurs amènent des animaiiv ilcsli
nén ù être Hucritiés : vcuux, ga/.elle«, antilopes et divers aliments
— 571 —
portés dans des conffes, des vases ou sur des plateaux. Au-dessus
-^ïk¥^îkTi.îkP^îk^!^H
Chambre C 4.
Cette chambre a une destination analogue à celle du tombeau
de Mera marquée A 9. C'était le dépôt des parfums et des parures
du défunt. Sous la porte quatre tableaux superposés sans inscrip-
tions montrent des serviteurs apportant des vases à parfums, des
caisses à vêtements et des colliers.
Mur Sud. — Vers le milieu du mur Teta-meri est représenté
debout de grandeur naturelle, accompagné de sa femme '^
'^ «:—> Q. Devant eux, au premier registre, un serviteur
porte deux bandes d'étoffes et quatre autres des vases à parfums.
Au second registre deux grands coffres à vêtements sont portés
par quatre hommes '| ^ A ^ 1 S^ W ^ P î r^ i '^ J' «te
Au troisième registre sont représentés une aiguière et sou bassin
posés sur une table, trois vases y sur une sellette, puis deux col-
liers r - ^ '^ ^ 1^ 0 ? ^, etc.
Derrière le défunt au premier registre trois hommes tirent un
traîneau chargé de deux grands vases 1 '^ A 2^ T ^,^\^
Pî
, etc.
— 572 —
Au .•<eciiiul registre quatre imlivitlus p.irteiit deux coffres u ^
Le troisième registre montre des colliers posés sur deux tables.
La légende est mutilée ^^ ^-^1122^^ I^C°^IÏ]- *^^^-
Mur Ouest. — Teta-meri debout dans l'angle Sud regarde venir
ses serviteurs. Ceux du iireinier registre lui apportent ti'ois coffres
à vêtements: ceux du second tirent à six un trainean chargé de
trois vases à parfums. Au troisième registre un domestique tient
deux bandes d'étoffe, six autres portent les vases à essences. Les
légendes sont effacées.
Mur Nord. — Le défunt est debout, le grand bâton et le c>-
^1 "^ . Sa femme est accroupie si côté de lui : l<=='f^']^^^
l'iusieurs tal)leaux .«^iipcriiosés se trouvent derrière et devant
lui.
A gauche : prcniit-r registre. Trois vases [D sur une sellette et
un traîneau avec deux va.ses (C et m tir*^' pJH" ti"is hommes :
Second registre. Deux Kerviteurs |)ortent un coffre à vêtements,
nii truisième tient nn grand vase h. Texte : U '^ — ^ [_J <=> "TT*
Troisième rcgiHtrc. Quatre larges c(»Ilier« étalés sur deux tiil)les:
Quatrième registre. L'n traîneau avec trois grands vases est
tiré par quatre hommes :(i;-^2|pO^J.J|Py:-^,
etc.
— 573 —
A droite : premier registre. Huit individus apportent : le pre-
mier deux bandes de toile, les autres les sept essences. Un servi-
teur suit tenant un vase et des épis, à l'extrémité un cotfre : 1 '^
Second registre. Quatre caisses portées chacune par deux hom-
Troisième registre. Une aiguière et son bassin; une sellette
avec trois vases W, sept hommes portant des vases Ô ou ]T. Lé-
(^DQ (j[jj, etc.
Mur Est. — Teta-meri est debout; son iils se tient à côté de
]|(lxO(|l\ i . Trois tiles de serviteurs se dirigent de son
côté. Les six serviteurs du registre inférieur apportent trois malles:
^à^®^(^], etc.
Le second registre Pa^^M^--^2Sfl<^SftS
(j (j '^ I /L J I (] _>^^^ ^, f^ fôïï^], etc. et le troisième
a A o
— .J74 —
montrent huit personnes marcliant les mains vides précédés d'nn
domestique portant sur l'épaule une sellette à deux vases.
Chambre C â.
La cliambre Cô était le serda)» du toiiilu-au de Teta luori. On
n'a pas trouvé lors de sa découverte les statues (|u"il devait con-
tenir.
SUR TROIS TABLES HORAIRES COPTES.
U. BOURIANT.'
Il y a deux ans, alors que le Service des Antiquités procédait
à l'établissement du Catalogue des Antiquités de l'Egypte, j'eus
l'occasion de relever dans le couvent d'xA.mba Siméou, dont les
ruines s'élèvent sur l'emplacement de l'antique Contra- Syène, une
inscription assez singulière que je publiai telle quelle^ sans réussir
à me rendre compte du but dans lequel elle avait été tracée ni de
l'intérêt spécial qu'elle pouvait présenter. Depuis j'ai eu la bonne
fortune d'acquérir un petit livret de parchemin sur lequel étaient
tracés des chitfres analogues, et quelques jours après, M. de Morgan
mettait à ma disposition un autre livret semblable provenant de
fouilles (}ue la Direction du Musée faisait exécuter à Siout. Les
titres du manuscrit du Musée de Cfliizeli et de celui que j'avais
acquis pour la Mission archéologique française nous renseignent
suffisamment sur l'utilité pratique de ces petits guides qui ne sont
1. Pai- suite de maladie, il a été impossible à M. Bouriant de revoir les épreuves
de ce mémoire.
2. Calalor/ue den Monuments et Inscriptions de l'Egypte Antique. Première série, tome i,
p. 137.
MHSIOIUKB, T. 111, 73
— 576 —
îUitre fliusc que des tableaux donnant la longueur d'ombre pro-
jetée par le sti^ie d'un gnomon aux ditîerentes heures de la journée
moyenne de chaque mois de l'année.
II est probable que dès les plus anciennes époques, les Égyptiens
n'ayant d'autre moyen de mesurer le temps que par l'observation
de la marche apparente du soleil pendant le jour et des étoiles
])endant la nuit, tinrent recourir à rétablissement de gnomons pour
l'évaluation des Iienres diurnes et de surfaces transjtarentes à points
lie repère déterminés pour l'évaluation des heures nocturnes. Kien
n'est arrivé jusqu'à nous des matériaux employés à l'époque l'Iia-
raonique pour la tixation des heures du jour ou de la nuit et cepen-
dant les tableaux gravés dans les hypogées de Hil)an el-M(donk'
ne sauraient se rapporter à rien autre chose (lu'à un calendrier
horaire nocturne. II est vraisemblable aussi (jue chaque temple
devait posséder un gnomon indicateur des heures du jour; il était
tnip nécessaire de connaitre avec jjrécision le moment où chaque
cérémonie d'un rite (|Uelc<inque devait être exécutée pour qu'il en
filt autrement: je dois cc])endant rec(»nnaitre (pii' jus(|u'à ])résent
il n'a été trouvé aucune trace (V/mr/iu/e dans un tcni|de égyptien.
Nous KimimcH pins licnrcnx pour répo(|ue chrétienne; sans parler
dcH cleux inanuscrifs (pic je viens de citer et de l'inscription d'.Vs-
Houan. un antre taldcau a été relevé en Niiliic piir le voyageur
(iau.' < 'c taldcau était gravé sous la porte d'entrée de l'un des
temples de 'l'aphis et comprenait six mois de l'année, de l'inioplii à
l'Iiamenotli; Ich six autres mois, de l'harnioiithi à Tliot, occupaient
un antre tableau gravé en face du preniici'. mais dans un tel état
de inntilution i\\\i- <iau renonça à le ciqiicr. l'cndaiit iiion voyage
I. Viiv II-, ([ilijniliv rr|ir<>i|iill^ illlll" l.l;l-«ll», I triikiimlrr. m. |il. '.•Ji, '.".'H l'I
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S. liAli, AntiqHlIi <U la SuLU, pi. II.
— 577 —
eu Nubie, l'hiver dernier, je recherchai à Taphis le tableau négligé
par G-au, mais le temple lui-même a complètement disparu et nous
devons désormais nous contenter de la copie publiée par le cu-
rieux voyageur. Du reste, l'inscription de Taphis discutée et ex-
pliquée par Letronne^ a été restituée complètement par ce dernier
et le texte qu'il nous en donne est largement suffisant pour qu'on
en puisse tirer toutes les déductions possibles.
L'inscription d'Assouan, très fruste et en partie mutilée, ne nous
donne pour la journée tout entière que les longueurs d'ombre de
trois heures : la T/, la 9^ et la 10-, le manuscrit de la Mission fran-
çaise, un peu plus complet, présente cinq heures : la 1", la G% la
9» la lœ et la IP; seul le manuscrit de Ghizeh nous donne pour
toute l'année un tableau complet des 11 heures pendant lesquelles
la longueur d'om1)re pouvait être effectivement appréciée. Le ta-
bleau de Taphis enregistre aussi la 12^ heure du jour, mais le gra-
veur aurait pu économiser sa peine, car pour chaque mois l'indi-
cation est la même, à ce moment l'ombre ét^nt pleine ou mhnie,
puisque la 12^ heure coïncidait avec l'instant précis oîi le soleil
disparaissait à l'horizon.
Voici maintenant publiés parallèlement les deux tableaux de
Taphis et d'Assouan et les deux manuscrits de Ghizeh et de la
Mission française; ce mode de publication permettra à chacun de
se rendre compte des différences et des ressemblances qui existent
entre les uns et les autres : -
1 Letronne, Œuvre.s choisies, i" série, tome i, p. 77 s.
2' Pour plus de simplicité je clésigaerai par T l'inscription de laphis, p.ar A
celle d'Assouan. par G le manuscrit de Ghizeh et par les lettres MF celu, de la
Mission française.
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— 585 —
Avant de donner la traduction des quatre tableaux qui précèdent,
il me semble nécessaire de faire quelques observations sur l'unité
de mesure employée dans chacun d'eux pour l'évaluation de la
longueur des ombres. Cette mesure est évaluée dans le tableau de
Taphis en ttoosç, expression abrégée en n; le manuscrit de Ghizeh
l'évalue en nwe et celui de la Mission française en tatcG;
l'inscription d'Assouan ne donne pas, il est vrai, dans le courant
du tableau de mesure déterminée, mais le texte même de ce tableau
ne nous laisse à cet égard aucun doute, et l'évaluation là comme
dans M F est faite en TATCe. De plus, les chitïres présentés sont
trop voisins les uns des autres et le plus souvent trop identiques
pour que nous ne puissions considérer les trois mots : iroSsc, nx\e
etTATCe comme trois mots ditférents appliqués aune mêmecliose.
Mais, si ces trois mots sont synonymes, quelle valeur représentent-
ils? Dans presque tous les exemples où le mot copte TXTCe se
rencontre il a le sens bien défini de « plante du pied, empreinte,
trace du pied »; de là le sens de « trace, piste » et par extension celui
de «pas» dans l'acception matérielle; jamais on ne le trouve re-
présentant l'idée d'une mesure quelconque comme le ^jr^ii.'x grec
ou le passus latin. Ce mot ne peut donc représenter ici d'autre sens
que celui d'empreinte du pied et dans nos tableaux où il est pris
cependant comme mesure, on ne peut considérer cette mesure que
comme la distance comprise entre le talon et l'extrémité des orteils.
De même le grec ttouç dont le sens primitif est « pied » sans au-
cune idée de mesure spéciale, doit représenter la même longueur;
enfin le mot nxxe qui se rencontre pour la première fois dans le
manuscrit de Ghizeh représente la même valeur que le grec ttoôsc
et le copte TXTCG; je soupçoinie ce nxxe d'être une faute de
transcription pour noAG ; la lettre o est souvent remplacée en
copte par un à; nous en avons un exemple dans nos tableaux mêmes
où le manuscrit donne nxne pour le nom du mois de Pliaophi qui
— 586 —
est transcrit 4>o<j)6 dans le manuscrit de la Mission fram.aise. Ce
phénomène est trop fréquent et par eonséquent trop eonnu pour
que je nie permette d'en citer de nombreux exemples. (^)uant à la
transcription du o par un \. ce tait s'expli(jue assez naturellement
en comparant les deux mots écrits en capitales, mode d'écriture
uniformément emjdoyé par les Coptes. 11 est évident qu'une erreur
peut être facilement commise, si on compare nOAG et il.wc. De
tout cela il résulte que les trois mots employés dans nos tableaux
pour exprimer l'unité de mesure de l'ombre sont synonymes, et
que leur valeur exprime la lon<i;neur compri.se entre le talon et les
orteils, c'est-à-dire la longueur d'un pied réel.
Cette réserve étant faite, voici maintenant la tiadiution parallcle
des quatre tableaux :
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tic toute l'année de- toute 1 année de|)uis le
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la 10'— 15
11-h.
26
lair
—
2.'» pietis
la 1 1 ' 25 pieds
12* h.
oiiibr
•inliiiif
l'ba
mcni
th.
riiaiiieiHith.
( Vcieslli'iiu»is<l
■riiaineiii
th. riiaiiieiKith.
r-h.
pic<lfi
[2;,]
la l"h.
—
24
la 1"- 24 pieds
2- h.
•
[15]
lu 2-
—
14
:v II.
>
[10]
la 3*
—
10
4- h.
.
[«]
lu 4'
—
7
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.
(6]
lu 6*
—
f)picilh
«•h.
.
5
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1
la (■>•
—
4 pieds
la f.' -1
7- h
.
6
la 7-
—
f) pieds
M" h.
.
H
la H-
-
7
'J-h.
»
[10]
la 9-
III
la »•
—
10
la 9' 1 ,
icrb.
.
li'i
l'aJtM'mbli-e
II
la 10*
—
14
la Kl- 1 .
Il-h.
.
26
ail*
—
24
lair -J]
12» b.
nmbr
• iiifiiiîc
— 589 —
A
G
MF
Mois de Pharmouti.
Pharmouti.
la 1«
— 22
la 1'" — i
la 2"
- 12
la 3=
— 8
la 4=
- 5V,
la 5"=
- 3V,
la 6'
- 2V.
[la 6"] — 3 pieds
la 7"=
- 3V,
la 8^
- 5^2
la 9'
- 8V2
la 9" — 9
la 10'
- 12V.
la 10" — 13 pieds
lalP
- 24V,
lalP — 24 pieds
Pachons.
Mois de Pachous.
Pachons.
la l'-Mi.
— 22
la 1^^ - 2i
la 2'
— 11
la 3'
— 7
la 4'=
— 4 pieds
la 5'
— 2 pieds
la 6' —
2
la 6'
la 7»
la 8'
— 1 pied seul
— 4 pieds
la 6" — 2
la 9'= —
8
la 9'
— 9
la 9" - 8
l'assemblée —
12
la 10"
— 11
la 10" — 12 pieds
la 11'
— 22
la 11" — 22 pieds
Payni.
Ceci est le mois de Payni.
Payni.
la Vn
i. - 19V.
la 1'" — 2i pieds
la 2'
— 12V.,
la 3«
- 5v:
la 4'
- 2V,
la 5'=
- IV2
la 6"
1
la (i'^
la 1"
la 8'
- V2 P'e^l
- 1 Va pied
- 2V,
la- 6" - 1 (?)
la 9° —
7
la 9'
- à%
la 9" — 7
l'assemblée -
- 10
' la 10"
- 3V.
la 10" — 11
lair
- 19V2
la 11" — 21 pieds
— 590
• —
A
G
M F
Epiphi.
Ceci est le mois d'Epipbi.
la 1-— 23
Epiphi.
la l" —
21
la
2' — 12
la
3' — 7
la 6' —
2
la
In
la
la
la
4' — 4 pieds
5' — 2 pieds
tj' — 1 seul pied
7' — 2
8' — 4
la (>' —
2
la 9' -
fS
la
{»' — 7 (?)
la 9' —
8
l'assemblée —
■ 1[2]
la 10' — 12
la 10' —
li
la
ir — 2:5
la 11' —
Me«jri. Cccicst lemoisdeMesori. Mcsori.
la l'- — 22 la 1" —
la 6' — 3 la 6' — 2'/, la 2
la 2'
- l^'/«
la 3'
- î^V,
la 4'
- âV,
la 5'
- 3'/,
la 6'
- -*'/,
la 7-
- 3'/,
la 8-
- '»'/»
la 9*
- 8'/,
la 10'
- 12
la 11'
— 25
la !•■
—
i»
la 10'
—
13
la 11'
—
21
la !»• — îi
l'asHcmblée — 1 1
\'i>i<'i (iiif je nie rcpcus. S<iu
vicnS'tdi (-liarital)lciiieiit de inni
ô iiiiiii pire cliiri StaiiniH, de
moi riiiiinblc Hervitctir et pi'--
cliciir S<Ii(Iiipu1c le
Ia- fait !«• plus rciiiaii|iialili' (pii rcHHdit de rcxaiiicii <lc rcs
quatre tuhlfUiix t-Mt la ilitlV-rcncc cntic le nniuhrc des Ihiiicn imiir
k-H4|iir!l*-H cliaiiiii d'eux iIoiiih- Irvaliiulioii iU'h lnrij^iiiMiiH d'oinlnr,
taiidJM «|iu- 'i' et (î iiniiH (jiiiiiK'iit lu Kt'-ric (•(iiiiplètr tic ith liciirt'H,
A II en |iré«riit<' i|iic .'. et M I' .'>. il ikI pinlialilc (pi'il n'en est ainHJ
— 591 —
que parce que la connaissance des 5 heures de l'un et des 3 heures
de l'autre suffisaient pour déterminer celle des heures non inscrites
au tableau. En étudiant, en effet, d'un peu près les tableaux T et
G, on peut constater que, la sixième heure étant donnée, l'écart
entre cette sixième heure et la septième et entre la septième et la
liuitièrae reste constant, et que cet écart se répète exactement, le
même entre la sixième heure et la cinquième d'un côté, et la cin-
quième et la quatrième de l'autre. En outre, les chiffres donnés
pour la i)" heure et la W sont exactement ceux de la 3" et la 2%
on ne voit de réelle diiférence que pour les chiffres indiqués pour
la 11" heure qui ne correspondent pas toujours exactement avec
ceux de la 1"; cependant la moyenne de l'écart entre la 1" heure
et la 2', ainsi qu'entre la 10" heure et la 11'' est à 9 centièmes près
de 10 i)ieds dans les tableaux Gr et T; on peut donc admettre pour
la différence existant entre ces deux groupes d'heures un chiffre
moyen de 10. Ainsi nous aurions pour le calendrier d'Assouan,
dans lequel les 6', 9' et 10" heures nous sont connues, le schéma
suivant, dans lequel a représente le chiffre de la 6° heure, b celui
de la 9'' et c celui de la 10" :
ire
lieure
= c+ 10
2"
—
= c
3'^
—
= b
4=
—
= a + 3
5=
—
= a+l
6«
—
= a
7e
—
= a+l
8=
—
= a + 3
9'
—
= b
W
—
= c
IP
—
= c + 10
Sans doute la position o'éographique du gnomon à Assouan ])er-
mcttait d'être assuré toujours d'une marche constamment propor-
tionnelle pour chaque mois et pour cliaque année.
MKMOIIIKS, T. ni.
— 592 —
Dans M F, ou s est montré un peu plus explicite et Ion nous
donne révaliiation de l'ombre pour â des heures du jour la 1' . la
6 . la ît\ la 10' et la 11': inallieureusenu-nt les eliittres correspon-
dant à la V" et à la 1 1 li. <»nt presque })artout disparu. Cependant.
dans les quelques exemples qui nous sont restés, on constate cntn-
la Kr lieure et la H' un écart de 10 pieds en moyenne, l'ette
constatation nous permet de rétablir dans son entier le taldeau de
.M F et. comme il nous e.st déjà possil)lc de le taire pour A <;râee
au sciicina que nnus venons d'étaldir. il nous est permis do construire
le tableau ci-contre donnant les lonjiucurs dOnibres pour timtcs les
heures du jour.
Je laisse à mon .savant ccdlèfjue \'eiiire-ltey le soin dont il a
bien voulu se eliarjjer de tirer de ces calendrii'rs horaires toutes
les déductions scientifiques (ju'ils comportent, me bormmt à en
donner une traduction siiftisante ])our (|u"clle ))uissc être utilisée
par dch calculateurs i)lus experts; je dois cependant marrcter un
instant encore sur un point qui a besoin, me .semble-t-il. d'être élu-
cidé. On a pu reman|uer (pic le calendrier d'Assouan au lieu du
terme ^dixième heure- employait l'expression IICDY- 'rassem-
blée», et ce petit t'ait nous donne un détail de la vie <les moines
coptes, de ceux du nmins qui lialiitaient le ctuivcnt de ( "ontra-Sycne.
Nous ne savons pas très exactement (piel était le tableau de .service
journalier «les monastères de rK;;yptc et, |ui>l)aldement. si nous le
Havionw. (|uel(|Ues passa;;es des manuscrits retrouves dans ces cou-
vents nous sembleraient jdus clairs. I >u laliiniiier d'.Vssonan nous
pouvons cependant établir (|u'à la 10 lienre du jour, c'est à-dire
deux henrcH avant le coucher du soleil, tout le personnel monnsti(|Ue
HC réunisHait soit pour prier en cninninn. s<iit pour croiitci' lc>
inittruclionH du prieur. < In est en <lroit de sup|ioser que le mot (.(>>)';>
n cHt antre cboHc que la liailiiction du |r|i>i- o'Jvoi;'.;. expression
qui revient si souvent daiiH les textes ccqitcH, et dont l;i ticiimiicc
— 593
33
5
Thot
Phaophi
Hathor
T
A
G
MF
T
A
G
MF
T A
G
MF
lie
24
24
24
26
26
25
27 27
27
2'
14
16
14
16 ' I6V2
15
17 i 17
17
3^
10
10
10
11
11
11
12 1 13
13
4'
7
7
7
9
8V2
9
10
10
10
b'
5
5
5
7
6V2
7
8
8
8
6=
4
4
4
6
5V2
6
7 {
7
7
7e
5
5
5
7
6V2
7
8 I
8
8
8=
7
7
7
9
8V2
9
10
10
10
9«
10
10
10
11
IIV2
11
12 j
13
13
10^
14
14
14
16
14V2
15
17
17
17
IP
24
20
24
26
25
25
27
27
27
a
Khiak
Tybi
Mechir
T
A
G
MF
T
A
G
MF
T
A
G
MF
ire
28
29
28
27
24
27
27
26
25
25
25
2"
18
19
18
18
14
17
17
16
15
16
15
d"
15
16
15
12
12
13
13
11
11
11
11
40
11
12
11
10
9
10
10
8
8
8
8
5"
9
10
9
8
7
8
8
7
6
6
6
6"
8
9
8
7
6
7
7
6
5
5
5
7"
9
1 10
9
8
7
8
8
7
6
6
6
8"
11
î 12
11
10
9 ' 10
10
8
8
8
8
9"
15
16
15
12
12 13
13
11
11
11
11
10'^
18
19
18
18
14 1 17
17
16
15
15
15
ir
28
29
28
27
24
27
27
25
25
25
25
— 594
B
Phamenoth
Pharmouthi
P.iclions
1
2
1"
T A < ;
MF T
A i;
MF T
A
MF
1
25
24
24
24
22
2:5
22
r
l'i
14
14
14
12
18
12
11
12
3'
11
10
10
10
s
ii
8
7
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14
14
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IV
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24
21
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21» l'.t'/, 21
10 12', Il
7 .-.' , 7
4 2', 4
2 1 ' , 2
1 ' , 1
2 1'/, 2
4 1 2V. •»
7 6V, 7
10 9V, 1 1
:'o l'.t' ^ 21
22
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12
7
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2
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21
11
9
1 6
4
.3
. 4
' 6
!»
Il
21
22
12'/,
8'/.
57.
37.
27.
37.
fi7.
87.
12
2f)
2.3
13
9
6
4
3
4
n
»
18
28
— 595 —
ne permet pas de la traduire exclusivement par le mot «messe»,
sens qu'il a également, mais qu'il ne comporte pas toujours. Le
calendrier d'Assouan nous montre que chaque soir, deux heures
avant le coucher du soleil, à la 10" heure du jour, les moines se
réunissaient pour une cérémonie encore indéterminée et il est fort
regrettable que les autres heures n'aient pas été, comme la 10',
désignées par l'exercice qui leur était particulier.
De plus, il est à remarquer que, quelle que soit la saison, c'est-à-
dire quelle que soit la longueur du jour, il est invariablement di-
visé en douze parties égales; comme la durée du séjour du soleil
au-dessus de l'horizon Avarie de 10 heures à 14 heures, il s'ensuit
que la durée de l'heure égyptienne variait elle-même de 50 à 70
minutes, ne se fixant à la durée réelle de 60 minutes qu'aux deux
moments des équinoxes, en Thot et en Phamenoth.
N 0 T E
PAK
\' ]•: N T R E - li K Y.
N'oici l»'.s (Idcuint'iits )triniitifs. on plutôt la trailiittinn dos dooii-
lueiitM, tels (luils in'avait'iit i-W remis par M. Uoiiriaiit :
C'est, d'abord, une colonne d'heures, puis trois colonnes de chif-
fres pour chacun des 1 2 mois coptes dont se composait l'année éfiyp-
tieniie. La première colonne des cliitfres ap|)artient nu manuscrit de
.Siout (aujourd'hui àiihizehi: la seconde contient les chitî'res donnés
par un manuscrit (|ne M. liouriant possède et (|ui provient t»n ne
sait d'où; la troisième enfin, ceux relevés sur le nuii ilii couvent
copte d'AsHcuian. Le tout sans antres indications que les suivantes:
Ce .lunt les heures de toute tannée ilipuis le connu enceinc ut de
Tliot jusqu'à Af^suri, et donnant r ind iration pour tout le jour;
les nombres inscrits sont des il\x(î (manuscrit de Siout j.
Ce snut les ■r\'r<;(; dr tnuli /'nnu/'i'. (Itjtitis Ir (■iiiiiiuriirriiiriil de
Thnt (manuscrit liuMiiam
Ce sont Ir.i lATCC — (couvent dAssouan).
C^iie voulaient Iticn dire ces mots ii\x<; et TV icoV M. I'hmi-
riant n'était pas fixé sur leur vraie sijfnitication: iiwc ne selrniivc
pAM dan« les tlictionmiires. et IVIcu; Mij^nilicrait pas» {finssus)^
|MMit-étrc aiiHHi • pied, vesti^je. trace . on simplement encore 'in-
dication».
— 597 —
Quoi qu'il en soit de la signification exacte du mot; considérant
les nxxe et TXTCe comme des longueurs, et sans m'embarrasser
autrement de l'unité de mesure adoptée, j'ai cherché à représenter,
graphiquement, par des courbes, en coordonnées polaires, les dif-
férentes séries d'éléments qui tigurent sur le manuscrit de Siout.
lequel est à peu près complet.
Je n'entrerai pas ici dans les calculs et détails de la construc-
tion de ces courbes. Je donnerai seulement un résumé des résultats.
-- Thol.
Baoïiah
Soit MP une droite fixe, et P l'origine des coordonnées po-
laires; les angles co étant fonction des heures et les rayons vecteurs
rj représentant les nxxe correspondants. (_)n obtient, pour les 12
mois, une série de courbes de forme générale symétrique, et dont
la courbure va en diminuant depuis celle relative au mois de Baonah
jus(iu'à celle du mois de Thot] puis la courbure change de sens et
va en augmentant depuis ^7/o< jusqu'à Kiahk. Enfin, ])our les autres
six mois, depuis Kiahk jusqu'à Baonah^ les courbes tendent à se
confondre successivement avec celles précédemment tracées.
De toutes ces épures j'ai conjecturé que les courbes en question
ou le tableau dont les éléments avaient servi à ces épures, devait
être relatif à la marche du soleil, se dessinant sur un plan hori-
zontal, pour les différentes époques de l'année; les points de ces
— Ô9S —
courbes pouvant lorrespoiulre soit à rextréniiti- de ronilno portée
]iar un style, un bâton, un obélisque, etc., soit à riniajrt' i)ioduite
sur le sol ou une suifaee nueleontiue liorizoutale. i)ar les rayons
(lu soleil qui traverseraient le trou d'un ••nouiou ou une ouverture
disposée dans une pami d'éditice e.\i»osée an midi.
En d'autres tenues, e est à un véritable eadran solaire (jue nous
aurions attaire.
Et, en ettet. en uiuis reportant au tableau des lieures et nx\e
correspondants, nous c<in-tatoiis que :
1" Le j(Uir. ou intervalle de temps compris entre le lever et le
coucher du soleil vrai, a dii être divisé en 12 parties; les heures
0 et 12 n'y sont pas marquées: les lon;;ueurs dimibre aux instants
du lever et du coucher .sont iutiines. ne pouvaient donc être limitées
et par le t'ait n'ont pas été maniuées.
2" Le chitt're IIWC est le plus petit, paitout. précisément i»our
l'heure G ou lu «î' après le lever du soleil, c'csi-à-dirc midi, ce (|ui
doit être pour l'ombre méridienne.
3" iJe part et d'autre du ))oint midi, les ii\\<; vont en au;;Micn-
tant, et cela 8ymétri(|uement, c'est-Ji-dirc i|uc pour clia(|uc mois
les chiffres se reproduisent à é^ale distance avant et après midi;
ce <|ui doit avoir lien <lans la conjecture éuttncée, et permet même
de vérifier (|Uelques petites erreurs, r«'ctitications de nombres irt'a-
ccH ou mal liis.
4" Dans l'ordre connu tics mois coptes, tels (ju'ils se préscnlcni
dnuH l'année nolaire commentant, par exemple, vers le milieu de
lianiui/nit, les II.VXC currcHponilanl à la fi' licuic nu iiiiili sont
ri'H|ii'i'li\ l'iiii-iit
■G- l p'iiir itiirniMlint
1",, Jtio'iiKiiiiinii
1 iliiciiiui»
— 599
Vo poui
Baonali
1
Abib
2% »
Mesori
4
Thot
5
Epiphi (à 1/2 "ûité près)
7 >»
Athour
9 »
Kiahk
7 »
Tonbah
5 »
Amcbir
4
Barniahat
c'est-à-dire que les nxxe vont graduellement en diminuant jusqu'en
Baonah, pour croître, ensuite, en repassant par les mêmes valeurs,
jusqu'en Thot. Et à partir de Thot continuer à croître régulière-
ment jusqu'en Kiahk, pour reprendre ensuite les mêmes valeurs
en descendant; — d'où il résulte nettement que les nxxo en question
ne sont autres que les ombres portées, méridiennes, d'un gnomon,
ombres successives dont les longueurs répondent précisément à la
position du soleil dans la sphère céleste pour chacun des mois
coptes; la longueur 4, par exemple, en Barmahat et Thot aux
équinoxes du printemps et de l'automne, la longueur 7, au solstice
d'été en Baonah, celle 9 au solstice d'hiver en Kiahk, etc.
Il est facile aussi de s'assurer que les indications se rapportent
bien au milieu du mois, et non au commencement ou à la fin :
En 1894 de notre ère, le 15 Barmahat tombe au 23 mars gré-
gorien. D'après l'avis de M. Bouriant, le document que nous com-
mentons ne serait pas bien ancien. Un calcul, que je présenterai
tout-à-l'heure, ne permet pas de faire remonter la date du manus-
crit au-delà du 14"^ siècle. Or on sait que l'année copte est plus
longue que l'année grégorienne qui suit à peu près exactement la
marche du soleil; la V" retardant sur la 2" de 3 jours en 400 ans,
si nous remontons avec le calendrier grégorien, la suite des temps
jusqu'en 1400, c'est au 20 mars grégorien (lue répondrait le 15 Bar-
MKMOIUKS, T. m.
— (>0l» —
mahat. c'est-à-dire que le lô ilu mois copte ilii uiaiiusciit corres-
pondrait bien à l'équinoxe. pour lequel le nxxG = 4. Et il n'y a
pas de raison pour supposer que tous les autres n\\G ne se rap-
portent pas aussi au milieu environ de chaque mois.
C'est le moment, maintenant, de donner quelques éclaircisse-
ments sur la forme affectée i)ar chacune des courbes complètes
dont il a été question au commencement. On sait qu'un rayon éma-
nant du soleil, et passant par l'extrémité d'un style ou l'œil d'un
gnomon, décrit chaque jour dans le mouvement a])parent autour
de l'axe du monde, et pour une déclinaison donnée de cet astre,
un cône, dont les nappes opposées sont coupées par le i)lan hori-
zontal suivant deux hyperboles. Et l'on apprend, en «fnomoniiiuc,
à construire ces courbes pour les déclinaisons du soleil répondant
aux différentes épo(|ues de l'année.
Or, si l'on fait l'épure théorique pmir la latitude de Siout, et
qu'on y rajqiorte. ajjrès, les cimrbes résultant des données du
manuscrit relatif à cette localité, on trouve (|Ue les lijrnes théoriques
et celles, plutôt iwp^rivientolvs déduites du manuscrit, ne se super-
posent pas exactement. — Le fait est facile à i-xpliiiiH r :
n'abord, les données iixxc du manuscrit j)euvent n'être exactes
qu'à '/. unité près, et même pas. puiscpi il n'y a que des nt>uil)rcs
entier» qui fijfurcnt dans ce document, et (|iicl(|iies tractions '/,■
l'nis. il faut tenir compte, dune part, de la réfraction atnios-
phéri(|Uc et. d'iiiitre part, (h- ce (|ue ce n'est pas le centre tliéoriijuc
du Mdeil qui seul éclaire. ( )n sait, en clfct. que la léfraetion a
pour ctVct d'au)rmentcr la liauteiir apparente du soleil |)rincipale-
nicnt vers mou lever ou non coucher, et surtout à l'époque du
HoJHticc d'hiver oii les rayons de l'astre sont les plus inclinés
Hur notre hori/.on. d'oîi réduction de r<inihrc |)ortée. Kt, d'autre
part, cette diminution de J'oudM'c observée Maceenlne encore par
le tait i|Ue la séparation d ombre et lumière ne cuinuicncc à ètie
601
nu peu nette que pour les l'ayons émanant du bord supérieur de
l'astre.
Dans les calculs, et pour l'épure de Siout, j'ai adopté comme
latitude du lieu K = 27" 11' (c'est celle de toutes les cartes que
nous possédons).
La latitude étant égale, comme on sait, à l'inclinaison de l'axe du
monde sur l'horizon du même lieu; la longueur PB
de l'ombre méridienne du gnomon aux équinoxes
étant 4 (voir le manuscrit) ; la hauteur OP de cet ins-
trument ou la perpendiculaire, si l'on veut, abaissée
de l'ouverture 0, faisant gnomon, sur le plan horizon-
tal, devait avoir pour valeur
«fit 27° 11' 0-513
Nous avons dit que la valeur absolue de l'unité
de mesure employée nous importait peu. Tout étant
proportionnel, il est évident que l'on peut imaginer
avec les données ci-dessus un cadran solaire de n'importe quelles
dimensions, depuis l'obélisque, comme style vertical, ou l'ouver-
ture pratiquée à toute hauteur dans le mur
d'un temple, comme gnomon, jusqii'à Fai-
guille ou l'épingle microscopique.
Cherchons l'âge du manuscrit de Siout.
En opérant sur les ombres méridiennes
comprises entre l'équinoxe et le solstice
d'été atin d'éviter les causes d'eri'eurs
dont il a été parle plus haut, on a, pour
s P = Ys = Û'ô (voir le manuscrit) et 0 P
= 7*8 (valeur trouvée plus haut), avec
X = 27° 1 1' et en désignant par (o la déclinaison solsticiale du soleil :
'.9(^-") = -jJ = ^ = 0-064
d'où A — w = 3° 40'; d'où o = a — .3° 40' = 27M 1' — 3" 40' = 23" 31'.
7(;*
— 602 —
L'angle de Tobliquité de Técliptique sur réquateur qui n'est
autre que la déclinaison du soleil au solstice était donc de 23° 31'.
tandis que cet angle est aujourd'hui de 23° 27'
La ditl'érence 4'
ou 240", à raison de 4<)" par siérlc. (jui. d'après les astronomes,
représentent la diminution .séculaire de l'obliquité de l'é(lii)tique,
donne ^ = Ô22 ans, 1894 — â22 = VM-2.
La table horaire de Siout, aujourd'Iiui à Ghizeh. ne remonterait
donc pas plus haut qu'au 14' siècle de notre ère.
Il ne me reste plus que ([uelques mots à dire au sujet des deux
autres tables horaires, celle de l'inscription d'Assouan et celle du
manuscrit Bouriant.
("es deux dernières .sont tro|» incomplètes pour j)ouvoir être sou-
mises à une étude détaillée. La plupart des chitl'rcs niaii([uent, et
plusieurs sont à peine lisiltles. On peut cependant, d'après ce qui
reste, induire qwr la eoiupnsitioii de ces taliles est analiijriie à celle
de Siont.
I ne particularité est cependant à relever ici.
La longueur de l'ombre aux é(|ninoxes (T/int et linrinahat) est
toujours la même, et c'est encore 4 comme à Siout. Mais les chittres
IKiur les solstices (liaonah et Kiahk) sont :
1 il .\MS(iiiaii, pour le solstice d'été (kciiI nianjué)
et KiluiiH le manuscrit l^uiriaiit.piin rie solstice d' hiver seul iiian|né).
< )r. il est tat'ilc «lit déiiiiiiiti(-r que ces données, pas |dus ii Assoiian
qu'il aucun autre point de l'Kgyptc, ne peuvent répondre directe-
ment à un gnomon ordinaire à cadran liori/.iiutal. comme celui de
Siout. qin- nous venons d'étudier.
Soit, en etl'«'t :
— 603
0 P= la hauteur du guomon;
PB = 4: = \a longueur, commune, de l'ombre aux équinoxes ;
Ps- = 1 = celle au solstice d'été, pour Assouan;
Ps''=.S = celle au solstice d'hiver, pour le manuscrit Bouriant;
X = la latitude du lieu;
et î = la déclinaison du soleil aux solstices ou obliquité de l'écliptique.
On devrait avoir :
Pour Assouan : Ps' = OP tg (h — S)
PB=OP tg "A
d'où
Pg' _ tg (k — S)
PB ^
tgX
= i- = 0-25
4
Pour manuscrit
Bouriant :
Ps" = OPtg Ça+ 0}
PB = OPtg'K
d'où
PB
Ps"
tg'K
tg{\ + l) 8
= ^ = 0-50
Or, les relations ci-dessus ne peuvent être satisfaites que pour
des latitudes supérieures à toutes celles de l'intérieur de l'Egypte;
car, en supposant même pour ci une valeur de 23" 29' pour les
temps coptes passés, peu supérieure à l'obliquité actuelle de l'cclip-
ti<iue, on trouve :
— 604 —
Dans le 1 " cas, pour "/. = 32" par exemple — ^- — "' = près de 025
ta 3^°
Dans le 2' cas. > _^^/^^^^^ = près de 0 ÔO
La latitude pour laquelle les tables devaient s'appliquer diieote-
luent pourrait donc bien être celle d'Alexandrie, dont la latitude
est comprise entre 31" et 32% surtout si l'on se rappelle ce que
nous avons dit au sujet du degré d'approximation des valeurs de
l'ombre et des causes de raccourcissement de cette ombre parti-
culièrement au solstice d'hiver.
(^Mioi qui) en soit de cette nouvelle conjecture, pour concevoir
que de pareilles tables aient pu servir cgalenicnt à d'autres lati-
tudes, il suffit de supposer un cadran solaire ordinaire, mais incliné
sur riiorizon avec un angle tel que ce cadran se présente par rap-
port à la splicre céleste de la même façon (pic celle ixuir huiueiie
il a été eonstruit.
hans le cas de l'inscription d'Assuuan. par exemple, .soit pour
la latitude 24 environ, le plan du cadran ci-dessus devait être in-
cliné 32" — 24° ==8°, c'est-à-dire de la dirtVrence des latitudes, et
cela vers le nord en contre-bas «le I liori/.on d".V.s.souan.
Telles sttiit les observations générales dont, pour le nionient,
j'ai cni devoir accompagner les dot iiiiieiits présentés par M. l'xiu-
riant. et nous serions lieurcux si notre travail commun pouvait con-
tribuer à ré|iandrc quelque jour Miir «ctte gnomoni(|ne des anciens
restée encore «i obscure.
Ciiirc, le .;i décembre \m\.
RÉVISION
DES
ÉCHINIDES FOSSILES
DE L'EGYPTE.
l'AK
RENÉ FOURTAU,
„.„BK. D. L..NST,TUT EGVPI,EN, DB LA SOCIÉTÉ GE0L0O,<iX,E DB FRANCE ETC. ETC.
Introduction.
Ce n'est point un ouvrage absolument nouveau que celui que j'en-
treprends en publiant ce Catalogue; le seul mobile qui m'ait fait
agir est, en dehors du manque presque absolu des indications de
niveau, la dispersion des espèces citées dans beaucoup d'ouvrages
différents. , ,,
L'importance du catalogue général des Echinides fossiles d un
pays est très grande : je ne crois pas, en etfet, qu'il y ait en pa-
léontologie beaucoup de fossiles qui dépassent les Echinides en
importance géologique. Ils se distinguent généralement par leur
état remarquable de conservation et leur intégrité de txnis les
fossiles qui les accompagnent; et cela surtout en Egypte, ou a part
les Osfre.idae, la généralité des fossiles se présente à 1 état de
moules le plus souvent indéterminables, même quant au genre.
Les Echinides au (contraire sont ici assez abondants, bien conser-
vés et relativement faciles à distinguer. ^^
MKMOIUES, 1'. ni.
— G06 —
L)"uu autif cûtt-. comme en général les Echinides ont une courte
durée phylétique. il arrive que des espèces ou même des genres
déterminés se rencontrent exclusivement dans certains dépôts et
peuvent les caractériser nettement: c'est le cas pour certains Echi-
nides d'Egypte. Mais il reste à tixer d'une manière détiuitive la
position de ces divers niveaux et à établir leur synchronisme avec
les étages géologiques. Ceci n'est pas chose facile en Egypte où
une bonne carte géologique est encore à faire. Les travaux actuels
de géologie ne reposant (jne sur des iwtes et des matériaux qui.
recueillis, soit par l'auteur lui-même au cours d'une raj)ide ex-
ploration, soit, chose plus fréquente et source encore plus
grande d'erreur, i)ar des voyageurs plus touristes que savants,
sont souvent, par la nature même de ces renseignements, sujets
à s'écarter de l'exactitude (pic comportent des ouvrages de cette
nature.
C'est surtout (hms U- Tertiaire (|uc la ditticulté est sérieuse,
car le Crétacé se prolonge avec une grande régularité sur toute
la côte septentrionale de l'Afrique, du .Maroc au Sinaï et à la Syrie;
et l'on peut grâce aux Echinides identitier les couches sur t(mte
cette longue étendue. Mais il n'en est pas de même de tous les
lambeaux de Tertiaire (pii recouvrent i)ar place le ( "rétacc et (huit
le plus développé est celui (|iii dAssoiiaii au Caire eiicadri' la
vallée du Nil des chaînes libyipicK et araliiqiies.
J'ai donc cherché dans les travaux des (lifVéreiits auteurs, tels
qued'Arclliac et Delanolle. Uellaidi. K./ittel. .1. W allliei . .M:i\ei-
Eyniar, F'iieliH, Kraas, etc. etc.. d'étalilir un syiicliroiiisinc des
terraiuM d'Egypte avec ceux dl''.mdpe. tout en comparant les
donnécH de ceH nuteurs avec les notes et Us matériaux recueillis
par moi-niénn- au cours de iiich iiomitrciix voyages peiidaiil un
Héjour en Egypte de dix aniiccH eoiiKceiitiveM.
J'en HuiH arrivé au taldean .siii\:iiil :
601
Désignation des couches
Étag-e clans la
série générale
Calcaires gréseux à Spirigera concentrica Bey-
rieh, de FOiiady Arabah et grès à Criuoïdes du Kod
el-Hamâl et de l'Ouady Chellal (Siuaï).
Marnes à Hemiaster cuhicus Desor, du Siuaï et
de la Chaîne arabique.
Calcaires et grès à Ostrea Mermeti Coq., 0. af ri-
cana Lamk., Hemiaster Heberti Pérou et Gauthier,
Plicatula Reynesi Coq., Sphoerulites Schweinfur-
thi Zittel, Crassatella Rothii Fraas, du Siuaï et de
la chaîne arabique (Ouady Arabah, Ouady Keneh,
etc. etc.).
Carboniférien D
ou Démétieu
Cénomanien
inférieur
Cénomanien
supérieur
Calcaires à Hippurites covnu-vaccinum Bronn et
Echinoconus aegyptiacus d'Orb. du Gebel Attaka
et du Gebel Abou Daragué.
Turonien
Calcaires à Ostrea accanthonota Coq., Cyphosoma
Ahhatei Gauthier, Acteonella et Nerinea sp. du
massif d'Abou Roach.
Calcaires à Ammonites Fournelii Coq., Plicatula
Ferryi Coq., et Rhahdocidaris Crameri de Loriol,
du massif d'Abou Roach.
Sénonien
inférieur
Sénonien
supérieur
Calcaires à Ostrea acutirostris Mayer-Eymar,
Nautilus Danicus Schloth et Naittihis desei-torum
Zittel, des environs d'Assouan et des oasis libyques.
Dauien
Calcaires à Echinocorys ovatus Zittel, Ostrea
larva Lam., Janira sexangularis d'Orb., Ostrea
Overwegi Coq., Cardita lihyca Zittel, de la chaîne
arabique (couvent S' Antoine) et des oasis libyques.
Garuninien
— (iOs —
Désifriiatioii des Cduclies
Ktajre dan* la
série irénérale
Calcaires à Cardiia soudanica Maycr - Eyiiiar,
Bothriolampas ahundann Gauthier, Ct/theren laevi-
gata Mayer-Eymar, Grnphidaria deseriorum Zittel,
des environs d'Assouan.
Calcaires à Ostrea capriciosa Mayer-Eymar, Oper-
culina libyca Scliwager, Lucina Thehaica Zittel,
Comjclypeug Dehnwuei de Loriol, Liuthia care.nioaa
de Loriol, Altirin Ziczni) Sow., des environs de
Louxor et de loasis de Farafrali.
Calcaires à L'allianagsa nilodca Fraas, Nuintnn-
litts planulata d'Orl)., Sùmondia Loghoteti Fraas,
des entrons d'Âssiout et de Minieh.
Suessonien
inférieur
Miessouion
nmvcii
buessouien
I supérieur
Calcaires à Nummulites curifitpira d'Arcliiac, Lo-
bocarcinu» PauHuo Wurtemhergicus Fraas, énicnd.
V. Mayer. Nautilm imperinliH Sciw., Echinolampas
africaiiu» de Ix)riol, Pyi-Hodn» Mokaitameiisis
Priem., de la base du Mokattani.
Calcaires j'i Plkatula polymorphn lU'llardi.Caj'o/ia
pfacwri«/</«» Cantr., (J»iren Jinilii Frajis, O. Clot-beyi
Bcllardi, dn Mokattam et du Plateau des Pyramides.
CalcaireH à Nummultteê Fichiili de la Harpe,
A', intunni-.dia de la Harpe, N. Jiutinieyi-ri de la
Harpe, Orhito'ide.» papyrnrua de la Harpe, des col-
lines de Paelio prés Syoïnih.
Calcaires à Doninin nvbiculnriK Ajr,, Lucina nmlti-
lamr.llota Desli., l'hola» iimmouiK Fuchs, du fîebel
XdelVr à Syouali,
CalcjiireM i\ (Jtlrrn VirLti Desli , IWlin Malvi-
nar Duixiin, dflUporn pitlmittn Mirliel, ScuteUrt
Zitlrli Heyricli, des environs de Svftiiali, Tarliriz
cl des (Jeliel (leneffé, Aoueliet et |i!inuiH(|.
HabIvM ii Clypftiilfr (Htijyptlaruii Wri^lit et Slrinn-
buê r.f, roriiuitlu* Del'r., du (ichcl Cliellonl et du
piod ouest de l'Attnka.
Lutétien
inférieur
Lutétien
supérieur
liiirtonicn
Helvétien
inférieur
llelvélien
supérieur
riiocèiie
— 609 —
Dans ce tableau j'ai omis intentioiuielleinent le Ligurien et le
TongTien des environs du Caire et duFayoum, ces couches n'ayant
jusqu'à présent fourni aucun Éclnuide. Je n'entrerai pas non plus
dans l'exposé des raisons qui m'ont conduit à établir ce synchro-
nisme, ne pouvant d'autre part donner trop d'envergure à cette
simple introduction. Je ne me sépare d'ailleurs que fort peu des
géologues qui ont le mieux étudié la statigraphie de l'Egypte.
Dans l'indication des localités j'ai compris la côte Ouest du Sinaï,
car on ne peut séparer de l'Egypte proprement dite des territoires
qui n'en ont été détachés qu'à une époque fort peu éloignée, de
même que j'ai repoussé de ce catalogue les Echinides subfossiles
dont on rencontre les débris dans les sables Sahariens qui couvrent
les plages soulevées du Pleistocène et de l'époque actuelle; il
m'eut fallu citer toutes les espèces vivant actuellement sur les
côtes de la Méditerranée et de la Mer Rouge.'
Les Echinides d'Egypte ont été souvent les premiers à frapper
l'œil du voyageur et du géologue.
En 1743, le docteur Shaw décrivait deux Echinides trouvés par
lui aux environs des Pyramides de Ghizeh, ainsi que plusieurs
radioles de Cidaridae. — En 1810, Rozières iigurait dans l'Atlas
de la Description de l'Egypte divers Echinides recueillis soit aux
environs du Caire, soit dans la péiunsule du Sinaï. — En 1854,
Bellardi, dans son Catalogue raisonné des fossiles dunummulitique
d'Egypte, en citait sept; en 1856, Desor en décrivait une douzaine
la plupart rapportés i)ar Lefébvre et déposés au Muséum d'histoire
naturelle de Paris; en 1863, M. de Loriol jjubliait deux espèces
nouvelles; en 1866, Fraas recueillait un bon nombre d'espèces
crétacées, éocèncs et miocènes, qu'il décrivait dans son intéressant
1. La même raison m'a fait englober dans ce catalogue les espèces des Oasis du
désert libyque, ainsi donc la classification «Egypte» comprend non seulement la
vall6e du Nil, mais aussi la côte Ouest du Sinaï et les Oasis.
— 1510 —
ouvrafre <Aiis dem Orient*; en 18G7. un écliinolog-iste anglais,
M. Martin Duncan. décrivait les spécimens rapportés par HoUand
de son voyage an 8inaï: en 18G8, dArchiac et Delanoue. dans
leur description géologique des environs de Tlièbes. décrivaient
plusieurs espèces nouvelles. — Plus tard, en 187S, Fuelis décri-
vait les Écliinides miocènes recueillis par lui dans un coin du Ge-
nelfé aux(|nels il ajoutait en 1882 ceux récoltés aux environs de
Syouali ]tar la niissitin Koldfs: enfin en 18S0, M. de Loriol pu-
bliait sa niagniti(|Ue monographie des Ecliinides des terrains iiuui-
niuliti<iues d'Kgypte. en 1881 il décrivait les espèces éocènes du
désert libyque rapportées par Kohlfs et Zittcl et il a j)oursuivi ses
études sur les Kcliinides d'Egyi)te dans sis notes jiour servir à
riiistoire des Kcliinodernies dans les(|uelles il a décrit de nouvelles
espèces égyptiennes récoltées par MM. Cramer et Mayer-Eymar.
Depuis, les reclicrcbes et les travaux de MM. Sclnvcint'urtli,
Joliannes Waltlier, Mayer-Eymar. Heyricli, Sickenberger, etc.
etc.. <»nt enrichi de nouvelles espèces la faune décrite jtar les au-
teurs jyrécités et moi-même ai eu la bonne fortune d'en découvrir
plu-sicurs enc(»rc inédites.
Il était donc jire.squc inilispensable de procéder à une révision
complète de tous ses doeuments et île réunir en un seul volume
les indications éparses dans tant de notes et d'ouvrages. C'est le
Meul but (|uc je me suis proposé et (pie je crois avoir atteint grâce
à riiistitnt Egyptien, t^uil me suit |»crMiis de n-iucrcicr tout par-
ticulièrenuMit son président, S. Iv ^■;l(•^llb .\rtin pacha (pii a liicii
voulu accorder à cette modeste étude une |dace ilaiis le voliiiiu"
des mémoircH de l'Institut.
Je me fain ausHi un véritable devoir de signaler le précieux
concours (|ue m'ont prêté MM. N'ictor (iauthier, .Mayer-Eymar,
K. Saccu. II. tJ. EvoiiH et A. ras»|iiali pour mener cette «l'uvre à
bien
— 611 —
M. Victor Gauthier a bien voulu m'aider des conseils de sa longue
expérience et de son autorité incontestée. Il s'est chargé de l'exa-
men et de la révision des nombreux spécimens recueillis par moi
et a décrit les espèces nouvelles : c'est sous sa direction qu'ont été
dessinées les planclies de cet ouvrage dont je n'ai eu que la partie
statigraphique à étudier. Je suis heureux de pouvoir lui témoigner
ici toute ma gratitude.
M. Mayer-Eymar nous a communiqué la riche collection d'Echi-
nides tertiaires du musée fédéral de Zurich : M. le professeur F.
Sacco a bien voulu nous confier les exemplaires du « Regio Museo
geologico » de Turin étudiés par Bellardi. M. le capitaine H. G.
Lyons, directeur du Service géologique nouvellement créé en
Egypte, a consenti à nous prêter les spécimens de la collection
de l'Ecole de Médecine de Kasr-el-Aïny au Caire, ainsi que ceux
déjà recueillis par ses collaborateurs et lui; enfin M. Alfred Pas-
quali a eu la gracieuseté de mettre à notre disposition les curieux
documents qu'il avait réunis dans ses courses aux environs du
Caire.
Je les en remercie sincèrement.
Le Caire, le 1" Mai 1898.
R. FOURTAU.
RÉVISION DES ÉCHINIDES FOSSILES DE L'ÉOYPTE.
Époque carboniferienne.
Al;< MAKiM lliAIM.sy ou Eut'lDAiClsV Sp.
Syn.* : Arthaeoeidaru ou Eocidarù 8p. — Sclnvcinfurtll : .Sur unt exploration ijéo-
lo^iquf rlniu rOiindi/ Amlxili. Hull. Iimtitllt Éu'y|)tii'Ii, 18HS.
Il est difficile déjuger sur de simples plaquettes si l'un a art'aiiv
à l'un nu à lautre de ces deux genres. Scliweiiifurth a recueilli
diverses plaquettes dt'posées au Musée de lierliii (jue lieyricli a
attribuées à l'un de ces deux genres, sans préi-iser exactement.
Ni»U8 ne citons donc cette espèce (pie sur la foi de l'auteur.
Niveau : ( 'arhoniférien I). couches à ( h-this resnpiuata.
Localité : entrée du Kod-el Ilaniàl dans l'Ouudy Arabali.
Époque crctacce,
C1IMRI8 OLANDAItlA Lang. {sub Cidaritvs fjlandarim). 17()S.
Myn. ; CUUirUtê i/tanHamn Kriia», (léoliigiMrhrt mit lUm Ai'mpiDii , p. •.'7, pi. m,
»K. I~10 (excitii. Il), IH7H.
I. i'our l« •ynonymlo de* oupAcoii i<t t(t'nri'« qiio nous pilonx, iioun iiouh Hoinnioit
rmlrvinU uns aulcuni i|ul ont il/'»l(rii/' ro» o»|W^reii roiiiiuc provctinnl «l'Kjfyi»'»' <><• «l''»
l>ay* voiilii* r<nniii<' rAI((<''rir, lu 'l'iiiiUii' i-t In Syrl<'.
— 613 —
Nous ne reproduirons pas ici tout ce qui a été dit sur ces ra-
dioles, un des plus anciens fossiles qui aient attii'é l'attention; il
en est fait mention dans l'antiquité égyptienne sous la xxvi"" dy-
nastie; les auteurs grecs et latins en ont parlé; les pèlerins en
rapportent encore aujourd'hui de la Palestine. Les paléontologistes
ont confondu longtemps cette espèce avec les radioles du C. glan-
difera Goldfuss, du Corallien, et il faut reconnaître que les deux
types se ressemblent beaucoup. C'est Fraas qui, en 1878, au re-
tour d'un voyage au Liban, a fait connaître le premier que cet
oursin appartient à la faune crétacée, et, dans son o])inion, au
Cénomanien. Il n'a cependant pas convaincu tous les paléontolo-
gistes, car M. Diener place le Cidaris glmidaria dans le crétacé
inférieur, et M. Blankenliorn dans l'Oxfordien supérieur : on n'est
pas encore bien sorti de l'ancienne confusion, M. de Loriol estime
que c'est plutôt Fraas qui a l'aison.
Ces radioles se rencontrent principalement dans les débris d'éro-
sion autour du Gebel Alimar et dans l'Ouady el-Tili aux environs
du Caire.
Ils doivent donc provenir des massifs crétacés de l'Attaka et
de l'Abou-Daragué où les Ouadys, qui ont apporté ces détritus,
prennent leur source, et qui sont généralement rapportés au Cé-
nomanien supérieur et placés aussi dans le Turonien sans que ces
différentes opinions soient définitivement établies.
Collections : Pasquali, Fourtau.
PSEUDOCIDAUIS Pasqualii Gautluer, is;t8, pi. I, fig. 1.
Avec les radioles du C. glandaria^ Fraas a figuré [op. cit.,
fig. 11) un exemplaire entièrement lisse qu'il considère comme
amené à cet état par le frottement et l'usure, et qu'il réunit s})éci-
fiquement aux autres. Il donne de longs détails pour faire com-
prendre comment ce radiole a pu perdre ainsi tous ses ornements;
.MKMOIIÎKS, T. m. 78
— 614 —
il rcmartiuc cependant que la collerette e??! plus courte, ou (ilutot
quelle n'existe presque pas; de plus, il déclare que l'articulation
est crénelée. Ce dernier caractère seul suffirait pour établir que
le radiole appartient à un autre type, car les tubercules du Cglau-
daria ont l'articulation lisse, et le test que Fraas a recueilli et
qu'il dessine (fig. 1) ne laisse aucun doute à ce sujet.
Un des exemplaires que imus a cuiumuniqué M. Tasquali pré-
sente justement les mêmes caractères : radiole pyriforme, arrondi
à l'extrémité, se rétrécissant jusqu'à la collerette si courte qu'on
peut la con.sidérer comme n'existant pas; bouton médiocrement
développé, surface articulaire crénelée; c'est un type caractérisé
des radi(de8 du «renre Pseudocidaris de Loriol. Ce {jenre, qui
appartient ordinairement au jurassi(iue sujjérieur et à la craie in-
férieure, a cependant déjà un représentant dans le Cénomanien,
l's. Di^'ueri de Loriol, dont les radioles sont inconnus, nniis qui
provient du Liban. Le test de notre radiole et de celui île Fraas,
qui nous paraît être le même, étant encore inconnu, l'avenir seul
pourra nous a|»prcndre s'il y a qiiel(|Ue rajiport entre les deux
eH|iècc«. La surface est couverte de très petits <>:ranules serrés,
épars, sans ordre et ne formant pas de série lon;;itudiMale; toute-
foi», aux deux tiers envinm de la lonji;ucur à partir du point d'at-
tache, les j^ranules deviennent plus «rros. plus spiniformes; ils
Halif^nent un peu mieux surtout sur un des côtés. ( 'cttc disposition
des jçranules, ainsi (|Ue la foiiuc tjéncralc, ra))pro(lic beaucoup
notre exemplaire de celui que t^ucnstedt. cité par l'raas, a fi^ruré
dauM ses Kcliinitlcs, pi. <!H, fijr. .\{\ is, sons le nom ilc lùidiohis
fflaiidariiu rlnviiplinrnix. Le texte nttus apprend qu«' les séries
linénireM wnit un |»cu embroiiillces à la base, caractère (|ui se re-
produit Hur notre exemplaire, «oiinuc nous l'avons dit; mais sur le
rcMte du radiole. la fii^ure \i\ de l'auteur allemand les donne beaii-
eoM|» |dUH réjfulièrcniinl dinpoM'-, (iiiils ne le sont sui le nôtre;
— 615 —
ils augmeuteut de volume beaucoup ])lus haut seulemeut et ne
paraissent pas prendre un aspect épineux. La figure 47, qui re-
présente un radiole moins volumineux, montre les crénelures de
la base; la figure 48 a une collerette plus nettement dessinée, et
s'éloigne d'autant plus du radiole égyptien. Ce radiole que Quen-
stedt appelle «datte» est-il bien le même que celui que nous dé-
crivons? Cela nous paraît très difficile à décider; l'analogie entre
eux est grande; les ditférences, quoique sensibles, ne suffisent pas
pour les séparer catégoriquement; cependant il nous reste quelques
doutes. Quenstedt déclare qu'il ignore la provenance de ses exem-
plaires; et, dans cette condition, il nous semble plus sage de sé-
parer notre type de ces radioles qui peuvent appartenir à un hori-
zon bien différent.
Noms avons dédié cette espèce à notre excellent confrère M. A. Pasquali, secré-
taire du contrôleur britannique de la Daïra Sanieh de S. A. le Khédive, qui a re-
cueilli lui-même le type que nous venons de décrire.
Localité : Détritus d'érosion près du Gebel Ahmar aux environs
du Caire : provenance probable, Gebel Attaka ou Abou Daragué.
Niveau : Cénoraanien supérieur.
Collection : Pasquali.
Rhabdocidaris Crameei de Loriol, 1887.
Syn. : Rhahdocidaris Crameri de Loriol, Notes pour servir à l'étude des Echinodermes,
fasc. II, p. 60, pi. -20, fig. 6—21. Recueil zoologique,
Suisse, tome iv, n° 3, 1.S87.
M. de Loriol a décrit sous ce nom quelques plaques ambula-
craires et interambulacraires d'un test qu'il rapjjorte au genre
Rhabdocidaris; il attribue à ce test des radioles trouvés dans la
môme couche, très voisins de ceux du Cidaris Jouanneti Des Mou-
lins, auquel Cotteau a réuni comme synonyme le C. ajathifera Ag.
M. de Loriol affirme que les exemplaires égyptiens forment bien
une espèce à part, et que les radioles, malgré une analogie très
— G16 —
frappante, présentent des caractères particuliers qui ont motivé
rétablissement dune nouvelle espèce.
Niveau : .Sénoiiien.
Localité : Massif d'Almu R'iadi, à huit kilomètres à l'Ouest des
pyramides de Ghizeli.
Collection : P. de Loriol.
Cent probalilcmc-iit à ce typi- qu'il faut rapjMjrter le CUlariji, cf. Cyathi/era ilc >I.
J. WaltliiT, recueilli dans la même localité. C'est encore vraiscniblableuient :'i (Hieli|ues
radioles de co genre que le mêiue auteur a donné le nom de C. tuhveticvlnrlx.'
Salenia batnensis Pérou et Gauthier, 1879.
Syn. : Salenia Ao/iieiuù Cotteau, l'eion et Gauthier, Echinidai fonsiles de l'Alt/érie,
fasc. V, p. Ida, pi. un, fig. 7—13, 1879.
> » K. A. Zitlel, BeUrtiiir air Géologie und Paliioulologie dtr li/tji-
trhen W'iute und der an<)renzenden Gebiele vmx Aegypteti, première
partie, p. 7y, ISsa.
Le Musée de Munich possède divers exemplaires de cette espèce
alîrérieniie <|ui ont été recueillis par Schwciutiuth dans l'Ouady
l)akel an.v environs du couvent de S' Paul.
Niveau : ("énonianitii.
Localité : ( hiady hakcl. cliaim- du «ialala cl-Kii)lycli. Kn Al-
Iférie cette espère est assez connniine dans le t'énonianicn au sud
de Hatna.
P.xKUOOIMADKMA Kp. Zittel.
l)anM in niéiue collection du .Mu.iéc <lc .Munich se trouvent dcn.\
Iv-hinidcH étiiiiietés )»ar Zittel U>}>. cit., p. THj sous le titre de IWitdo-
ilifi'lnnn sp. lis ont été recueillis par Srhwcinfurth flans la inéiue
hicalité «pie le Salenia hatucusis. N'ayant pas vu rcs spécimens,
iioiiH ne pouvons en dire plus Ion;; et ne les cifoiis ini'à titre do-
eunientaire.
Nivenu : < 'éiiouninien.
L<M;Alité : Ouady Dakel.
I. ff. J. W«lllnr, l.afipnrUinn dr In rrnir OI.J- rnv„<m. .c i:,,,„„„ir,. Iliillr Ir
l'iMlital fir}'|'''""> i******
— 617 —
PsEUDODiADEMA Meuniepj Gauthier, 1898, pi. i, fig. 23 — 27.
Dimensions : Diamètre 11 millimètres
Hauteur 5 millimètres
Péristome 5 millimètres.
Espèce de petite taille, renflée au pourtour, déprimée à la face
supérieure, légèrement pulviiiée eu-dessous. Appareil apical de
grandeur moyenne, subcirculaire, d'après le circuit qui seul sub-
siste.
Aires ambulacrairos droites, médiocrement rétrécies au sommet,
larges de trois millimètres à l'ambitus. Zones porifères rectilignes,
unisériées, formées de paires de pores directement superposées, au
nombre de trois par plaque majeure; les paires ne se multiplient
pas aux approches du péristome. Espace interzonaire portant deux
rangées de tubercules, relativement assez développés, diminuant
peu à peu de volume au-dessus de l'ambitus; nous en comptons
de dix à onze dans chaque rangée ; des granules marquent les angles
des plaques entre les deux rangées.
Aires interambulacraires larges, portant deux rangées de tuber-
cules principaux, un peu plus gros à l'ambitus que ceux des am-
bulacres, comme eux crénelés et perforés (?) au nombre de dix
dans chaque série; ils dimimient médiocrement de volume au-
dessus de l'ambitus. De chaque côté, tout près des zones porifères,
se trouve une rangée de tubercules secondaires, beaucoup moins
gros que les autres, néanmoins assez marqués jusqu'à l'ambitus,
au-dessus duquel ils se confondent avec les granules. La zoue
railiaire entre les deux rangées de tubercules montre des granules
en ligne brisée, et ceux des angles des plaques, plus gros que les
autres, forment comme le rudiment de rangées secondaires; au-
dessus de l'ambitus il n'y a plus que des granules épars et i)eu
nombreux, et le milieu de la zone paraît uu.
Péristome presque à fleur de test, dans une légère dépression,
— fil8 —
avec dix entailles bien luarquées. Appareil apioal disparu; lein-
preinte circulaire qu'il a laissée est un peu moins grande que le
péristome.
La petite taille de notre exemplaire le ferait regarder comme
un individu jeune encore, si tous les exemjdaires connus ne pré-
sentaient les mêmes dimensions. Nous n'avons pas entre les mains
des matériaux suffisants pour affirmer que les tubercules sont
réellement perforés; ils sont crénelés et paraissent otfrir des traces
de perforation, mais nous n'en avons pas la certitude en ce moment.
Xou» avons dédié cotte espèce à M. le professeur Stanislas Meunier du Muséum
d'histoire naturelle de Pari».
Niveau : Cénoinanien. Calcaires gréseux à .'^phaend/tes Schwein-
fnrthi Zitt.
Lficalité : Ouady Mnbr.
Hetekodiadkma libycum Cotteau, 1864.
.Syn. : Ilmiddaru lihtfca Agassiz et Desor, Calaloffiie roùonn', p. 34, 1847.
Hetemlitulmia lihyrum K. Ziltel, lieilriiije ziir Oeolixiie mul Pallioittologie lier li-
hyâchrn WumU und der anijreftzmiîm Oeltiete von Aepi/i>ten,
p. 79, 18».'».
Cette espî'j'e, très commune en Algérie, a été rangée successive-
ment j)ar Oesor dans le genre Ifoiuicidaris, puis dans le genre
l'.siinlniliadnna et par ('(xpiand dans le genre l'i/tia.ttrr: Cotteau.
avec benucnup de raison, «'ii a fait un genre nouveau. Pcsitr cite
ce type dans le terrain crétacé d'Kgypte; iMmcan le comprend
parmi les espcees rapportées du Sinaï par M. llnlland;' Scbwein-
fnrtli en a recueilli un assez graml nombre dans les cnvirims du
couvent de S' l'aiil, et il les a déposés au Musé»- de .Miniicli [vï.
Zittvl, op. cit.). On le rcnrontre aussi en l'roven<»' iiiix environs
de .Marseille.
1. Cf. Ilunran, l>**cHpHon <(f (ht KrhinliU nf ihf erttnrnmt twkt of Slimi, gmir
trr\y Journal, loin >iiii, p. .1H, tHA7.
— 619 —
DiPLOPODiA VAPJOLÂRIS (Broiigiiiart) Desor, 1856.
Syn. : Dlplopodia variolaris Gauthier, Notes sur les Echinides crétacés recueillis en
Tunisie par M. Âuhert, p. 15, 1892.
Pseudodiadema variolare Zittel, op. cit., p. 79.
Cette espèce de Tunisie a été recueillie par Schweinfurth dans
le crétacé des environs du couvent S' Paul et déposée par lui au
Musée de Munich. Elle est assez rare dans cette localité.
Niveau : Cénonjanien.
Localité : Ouady Dakel, chaîne du Galala el-Kiblyeh.
DiPLOPODiA SINAICA Dcsor, 1857.
Syn. : Diadema sinaicum Desor, Catalogue raisonné, p. 44, 1847.
Diplopodia sinaica Desor, Synopsis, p. 78, 1857.
Desor ne donne de cette espèce qu'une ligne de description :
«Espèce du type du Diadema suhangularis-^ point de rangées se-
condaires de tubercules.»
Terrain crétacé du Sinaï. Rare.
Le type est au Muséum de Paris.
Pedina SINAICA Desor, 1847.
Syn. : Pedina sinaica Desor, Catalogue raisonné, p. 67, 1847.
» >- Desor, SynoiMis des Echinides, p. 102, 1857.
Desor cite cette espèce dans le crétacé du mont Sinaï, avec un
point de doute qui n'est pas su])ertln, car le genre Pedina ne s'est
rencontré jusqu'à présent que dans les terrains jurassiques. Duncan
cite CQ. Pedina sans y ajouter aucune remarque; nous avons cherché
en vain si quelqu'auteur y avait fait allusion dans la suite, nous
n'avons rien trouvé.
Orthopsis IIUPPELLII de Loriol, 1880.
Syn. : Diadema Ruppellii Desor, Catalogue raisonné, p. 45, 1847.
Pseudodiadema Ruppellii DeSOr, Synojisis des Echinides, p. 78, 1856.
» " Cotteau, Paléontologie française, terrains crétacés,
p. 520, 1864.
— 620 —
l:.,..h,.hn,irm,> }'iippeUii Duncan, op. ci!.. iMj".
Larti't, Géologie de la Palestine, Annales des Sciences
géologiiiues, tome m, p. 83, 1872.
Orthoptit Ruppellii de I>oriol, Monographie tie* Echinide» nummtiliti'iiie» de
rÉitiple. p. Il, pi. 1. fi?. 16. isso.
M. de Loriol déclare (lu'il n'a pas trouvé de tubeirnles crénelés
sur l'exemplaire cité par les auteurs précédeut.s; »iue les anibu-
lacres ont une dispo.sition simple (pii raitpclle les Ortfiopsi.-<. et il
rapporte à ce genre le seul exemplaire cniinii. Mais liien (pic Le-
fél)vre qui a recueilli ce fossile l'ait indiqué comme appartenant
au terrain crétacé du Sinaï, M. de Li»riol veut y voir un Kclii-
nidc du terrain nummulitiquedu Mokattam : -^Je n'ai pu découvrir,
k la vérité, dit-il. aucun iinnimulite dans lest'rajrnicnts de la}ian<;ue
encore attachés à l'écliantiiion. mais elle est tout-à-fait identique
à celle d'autres cnirsins du nummuliti(|uc du Mokattam. ^ Comme
le reconnaît ensuite M. de Loriol. on n'a ))as encore rencontré
ju»(ju"iii (V (Mhop.st'.i tertiaire, ce serait le premier. X(»us croyons
plus simple de suivre l'indication de Lefcbvre et de considérer
\'f>rthuj)sis linjtppllii comme crétacé et d'en faire une espèce cé-
iiomanienne, cet étafje étant très développé dans le Sinaï.
( "uDlorsi.s n. sp. Zittcl.
Zittcl cite {fip. cit., p. 7!)) ilc très rares exemplaires d'un ^ 'o-
dinpgU n. sp. qui auraient été recueillis par Scliweinfurtli dans le
C'éiiomunicn des cnvintus du eouvcnf de S' l'aul et déposés par
lui au .Musée de .Municli.
f'vrilOKOMA AliUATKI < iautliier, iN'.ts. pi. I tit,^ L' C.
DimciiMioiiN : Diiitnrtrc Di 'Jo iiiillitii(-lr<>s
lliintciir •• X inilliiiK'Irt'K.
Httpèce de petite taille, du moins d'après les exemplaires (pie
non» avons hous Ich yeux, sulHirciilaire, assez renflée, convexe,
— (>21 —
mais déprimée à la partie .supérieure, pulvinée en-dessous. Appa-
reil apical inconnu; l'empreinte qu'il a laissée est nettement penta-
g'onale, avec pointe postérieure s'enfonçant dans l'interambulacre
impair.
Zones porifères à peu près droites dans leur tiers supérieur,
onduleuses et formant des j^etits arcs autour des tubercules sur le
reste du test; les deux plaques les plus rapprochées du sommet
portent des paires de pores simplement superposées, unisériées;
mais à partir de là jusqu'à l'ambitus, les paires sont fortement bi-
géminées; puis à l'ambitus et au-dessous elles sont de nouveau
unisériées, formant des ares de quatre ou cinq paires autour du
tubercule, les trois ou quatre dernières au bord du péristome sont
moins régulièrement alignées. L'espace interzonaire étroit, portant
deux rangées de tubercules crénelés, imperforés, assez développés
depuis le péristome jusqu'aux deux tiers de la hauteur; là. ils di-
minuent rapidement de volume jusqu'à l'apex; ils occupent partout
une dis[)Osition alterne, plus marquée dans la partie oîi ils dimi-
nuent tout à coup. Nous en comptons dix dans chaque série. La
zone miliaire n'existe pas pour ainsi dire : l'espace étroit qui sé-
pare les deux rangées est occupé par une simple rangée de gra-
nules qui suivent en ligne brisée la suture des plaques; il y a aussi
une rangée horizontale de granules entre les tubercules de la même
série.
Aires interanibulacraires relativement larges, portant deux ran-
gées de tubercules principaux, au nombre de neuf, diminuant à
peine de volume à la partie supérieure, sauf le dernier; ils sont
lin peu plus (léveloj)pés ((ue ceux de raml)ulacre, comme eux
crénelés et imperforés, quelques-uns radiés, et séparés par une
rangée de granules. De chaque côté extérieurement il y a une
rangée de tubercules secondaires beaucoup plus petits, inégaux,
montant jusqu'au septième tubercule primaire. Zdue miliaire aussi
Mi';Mc)iiii:s, T. m. l'.i
— «22 —
large à l'aTubitus ([lie près du sommet, montrant deux rang:ées de
granules dont ceux des angles plus gros que les autres sont les
rudiments de rangées de tubercules secondaires.
Péristonie à tleiir de test, grand (8 millimètres i. portant dix en-
tailles peu profondes, mais assez fortement relevées sur les bords.
I/exemplaire (pie nous venons de décrire est celui qui mesure
2it luilliniètres de diamètre; c'est le plus grand que nous connais-
si(»n8. mais cela ne veut i>as dire (|Ue l'espèce ne soit pas suscep-
tible d'un plus grand développement. Nous avons sous les yeux
une vingtaine d'autres exemplaires plus petits, qui otfient dans
les zones jiorifères des ditférences considérables : ceux dont le dia-
mètre atteint seize millimètres ont deux i>u trois paires bigéminées
seulement, sur les plaques placées à l'endroit (u'i les tubercules
ambiilacraires diiniiniciit tout à coii]» de volume; les paires sont
unisériées partout ailleurs. Les exemplaires au-dessous de Ki milli-
mètre» n'ont que de» paires simples superposées en petits arcs.
Ces petits individus. (|ue nous avons examinés les premiers, nous
avaient d'abord |icoduit l'effet de jeunes exemplaires d'une nou-
velle espèce du fi^nrc G authiej'ia Lamitert; mais j'exanieu d'indi-
vidus plus dével(»ppés nous montra bien vite ((Ue nous étions en
présence de véritables ('if/i/iusmun. Nous ne tenons pas compte des
deux |da(|ncs les plus rapprocliécs du souiniet dont les paires lU-
jMircs sont unisériées; ce caractère nous parait sans valeur, d'aii-
laiit plus (pie des exemplaires plus développés, s'il s'en ren-
contrait. |»réHcnteraiciit peut-être des |iaircs liigémiiiécs jusipi'à
rajicx.
Tout récenimeiii .M. l-aniliert' a désigné soiis le nom d'//./.;--
oc/m une e»pèce présentant ee earaetère des paires supérieures en
Himplc série, alors (pie plu« lias elles sont liigéininées; il ajoute à
I. Cf. Umbcri, DiU Hœ. QM. <U t'ranrr, tomi' ixv, n" •'•, p. bop, IMVT.
— 623 —
son type spécifique Heteractis heteroporus le Cyphosoma Lloreae
Cotteau/ qui, selon lui, appartient au même sous-genre, car cet
Heteractis n'est qu'un sous-genre de Y Asteropsis de Cotteau devenu
Actinopsis par suite des exigences de la synonymie. L'un des ca-
ractères de ce dernier est la disposition spéciale de ses tubercules
extrêmement fins. Nous ne voyons pas très bien comment le Cy-
phosoma Lloreae peut appartenir au même genre que V Asteropsis
Lapparenti]- M. Lambert leur trouve comme caractères communs :
«Etroitesse de l'apex et ambulacres poly pores à zones bigénii-
nées.» Cotteau, dans sa description, dit que YAste^-opsis (Acteti-
ojjsis) Lapparenti^ seule espèce du genre, a les paires de pores
toutes bigéminées à la face supérieure, mais qu'au-dessous de
l'ambitus les zones porifères se rétrécissent et que les pores sont
rangés par triples paires à peine obliques; cela veut dire, croyons-
nous, trois paires par plaque majeure, ou disposition oligopore.
Quant à l'étroitesse de l'apex, nous ne savons pas non plus jusqu'à
quelles dimensions l'apex s'appelle étroit; Cotteau dit de son
exemplaire : «Appareil apical assez grand, pentagonal, à en ju-
ger par l'empreinte qu'il a laissée.»
Quoi qu'il en soit, nous ne croyons pas que notre nouveau type
puisse rentrer dans le genre Actinopsis en passant par le sous-
genre Heteractis] c'est, pour tous ses caractères, un pur Cyphosoma^
sauf que les deux plaques supérieures n'ont pas de pores bigé-
minés; nous n'attachons pas, comme nous l'avons déjà dit, d'im-
portance à ce détail.
Nous avons dédié cutto espèce à S. E. Abbate pacha, vice-président do l'Institut
Égyptien et président de la Société Khédiviale de Géographie.
Niveau : Sénonicn inférieur. Caractérise un banc de calcaire
1. Cf. Cotteau, Eclnnides éocèneu de la province d'Alicanie, p. 103, pi. .xvi.
2. Cf. Cotteau, Échinidea nouveaux ou peu connus, 2° série, p. 22, pi. 111, fijf. 1 — (>,
1883.
79*
— <Î24 —
coiujiact aii-ilessou.s do lliorizon à luniailiollos iriiuitiv et au-
dessus des grès bruii-s.
Localité : Aboii lùiacli à Imit kildiiiî-tios au Xonl-Ouest des Py-
ramides de Gliizeli.
C'est sans doute de eette espèce dont parle J. Waltlier.' lorsqu'il
dit que les bancs de calcaires contre lesquels s'appuient les der-
nières maisons du villa}j:e d'Abou Koacli renferment une énorme
<|uaiitité de petits Pseadodiadema.
HOLECTYPUS EXCLSUS Desor (snh Dlscoïdea excisa), 1847.
Syn. : Holfetypxu okuiu ■= 'ul, lUittnidta «rcwri Uesor, Oatalngue ritinoiiné df» fkhinideit
fotiitet, 1S»7.
Hol<xtj/put axiêut Duiicail, JJejrrrijUion of tiit Echinidu of the ereloceoiit rorkn of
Siiia'i. Quart, .loiirn., tome xxiii, )>. 'SS, IH61.
» • K. A. Zittel, Beilriige sur Géologie iind Pnl(iontolo;jie der libyiieheti
W'iUle Mii/i der angretueiuk» Gehiele von Aegypten, \" partie,
|>. TU, 1883.
Nnii^ iiiniis cette espèce d'après les listes de Duncan et de
Zittel. La haute cnnipétcnce de l'écliinoltifi^lstc aii<;lais (|ui al'tiruie
que lespcce ihi Siiiaï ne peut être distin;riiéc de 1'//. e.rrisus type
Huftirait pour nous autoriser à l'inscrire dans ce catalof^ue. De-
puis Scliweinfurtli en a recueilli de nombreux exemplaires en
K;;ypte aux environs du couvent de S' l'aul. Nous pouvtuis ajouter
que r//. t'.iri.<in,i, assez répandu en France, .se trouve an.ssi en Al-
gérie, en Tunisie et dans le Liban.
Niveau : Cénomaiiien supériciu'.
Localités : ( bnniy Houdrali Sinaï, recueilli par lln||:uiil . ( )uail\
I)akel fcliaine du (Jalala el-Kiblyeb. rceiieilli par Siliweinrurlb
et déjxmé par lui au Munée de .Miiniellj.
I rf, J Wnllliir. l.'iifi'nriHon lU In rmie nux »nciroiu r/n l'j/ramidet, \\\\\\. IiihI.
^4ryi><>'-n. I"--
— 625 —
HoLECTYPUs CENOMANENSis Guérauger, 1859.
Syn. : Hnleclypm renommiensh Guéranger, in Cotteuil et Triger, Echinides de la Sarthe,
p. 173, pi. 30, fig. 5—10, 1859.
» » Duncan, Descript. of the Echinodermata from the coast
of Avahia etc., Quart. Journ., vol. xxi, p. 35i, 1865.
3 » Duncan, Descript. of the Ecliin. of the cretaceous rocks
of Sinai, Quart. Journ., vol. xxm, p. 38, 1867.
> » Thomas et Gauthier, Echinides fossiles de Tunisie, p. 57,
1889.
2 -> (le Loriol, vi, Noies pour servir à l'histoire des Echino-
dermes, Revue suisse de zoologie, Genève, tome v,
f'asc. 2, p. 155, 1897.
Cette espèce a été recueillie par M. A. Pasquali dans les détri-
tus d'érosion près du Caire. J'en ai recueilli quelques exemplaires
dans rOuady Boudrah au Sinaï. On la trouve assez fréqueinraent
en Algérie et M. Lartet l'a rapportée de Syrie. Dans le Liban
elle a été recueillie par M. Zuraotien, professeur de physique à
l'Université S' Joseph de Beyrouth, qui l'a communiquée à M. de Lo-
riol à l'ouvrage duquel nous renvoyons pour la synonymie com-
plète de l'espèce.
Niveau : Cénomanien.
Localités : Détritus d'érosion du Ouady Kachab près le Caire
(Pasquali, provenance probable Gebel Abou Daragué), Oiiady
Boudrah (Sinaï).
HoLECTYPUS CRASSUS Cotteau, 1861.
Syn. : Jlolectt/pus crassris Cotteau, Paléontologie française, terrain crétacé, tome vu,
p. 55, pi. 1017, fig. 1—5, 1861.
» 3 Thomas et Gauthier, Description des Echinides fossiles re-
cueillis dans la réf/ion des Hauts Plateaux de la Tunisie, p. 59,
1889.
» K. A. Zittcl, op. Ht., p. 79, 1883.
Zittel cite en le fai.sant suivre de la mention très rarel'//. cras-
SM.S comme ayant été recueilli par Schwciiifurtli dans le cénoma-
nien de rOuady Dakel.
— (i26 —
Dlî«C01I»KA riLVINATA 1 >t'SOr, 1.S47.
Syu. : Oufoidea pulvinata Dt'Sor, Catatoifue raitonnt dti Échinidtê, p. 8i>, là4T.
» » Dcsor, Sytwpti* du Echinidet fottiU*, p. 17i», 185s.
» > K. A. Zittel, op. cil., p. 79, 1883.
Desor dans le Synopsis caractérise ainsi cette espèce : <;Es])cce
(le taille ratiyeniie. circulaire, rciuarquablc par son bord très obtus
et renflé, l'ériprocte occupant moins de la moitié de l'espace entre
le péristomc et le bord. Terrain crétacé d'Ejrypte.» Elle est. pa-
rait-il. abiiiulaiite dans l'Ouady Dakel et aux environs du couvent
de S' l'aul oii Schweinfurtli l'a recueillie.
Niveau : ( 'éiiomanien.
Localité : ('haine du (ialala cl-Kiblydi.
EC'HINUCOXUS AeGYPTIACUS d'( Mbiyny, iNfjfi.
8yil. : Kchinoemuu negyptiueuK ir( trlii(;iiy, l'al^oiUoloyie /rançaite, tiTrilill ITi'tilfO, toilU- VI,
|>. .'i44, pi. IO0f>, liff. "—9, IS.'iti.
Cette espèce, rapportée d'abord par Let'ebvre cnuinic provenant
dcH environs du Caire, a été rencontrée depuis en KjiVptc |)ar
M. A. l'aH<|uali ilans les détritus dérosiun des envintns du <n'ltcl
Akiiiar et |)eut être attril)uée au Cénoniaiiiiii supérieur nu plutnt
au 'riinuiicn et prn\jendrait des couclies de l'.Vttaka nu de 1 .\1»imi
harajriié.
< ^p|Iel•ti^ll^ : r;iM|uali. Fdurtan. .Muséum de l'aris.
IVUINOHKIKSUS l'HEUDUMINlMU.S l'emM et «iautbiei. \HSl.
Hyn. : t^hhtotirUdus lueudo-minimiu l'i'roll et (Iiililllicr, Kiliiiiidtji /ouiVu de l'AIjiérit,
fnM-. 7, p. ÎH, pi, V, ng. a— 7, IHHI.
• ,1. Wlllllicr, /.'(i/j/MirtVi'mi dr In crnit aux riii>iiY)iu
de. l'uinmidrM, nilll. Illi.t. l'%(fypt.. IHMM.
NnUH n'avoiiH paH vu les exemplaires de Waltlier i|ui «e tnmveiit
au Munée de Munich; comme il est facile de eonrondre vv type
iivec den eH|ièecH voiHines: nous ne le citons (pie d'après l'auteur
avec d'aillant pltin de réserve (pie la même loenlité d'Abini Koaeb
— 627 —
iioTis a fourni deux espèces nouvelles à' Echinobrissus que nous
décrirons ultérieurement.
Niveau : Sénonien.
Localité : Gebel Abou Roacli.
NucLEûLiTES LuYNESi Cotteau, 1867.
Syn. : Nuclenlites Luynesi Cotteau, Voywje du duc de Liiynes, p. 153, pi. xiii, fig. 15 — 19,
1867.
» » Schweinfui'th, Siir la découverte d'une faune paléozdîque daiv9
le grès nubien, Bull. Irist. Égypt., 1886.
Les exemplaires recueillis par Schweinfurth sont au Musée de
Berlin, où ils ont été déterminés par Beyrich; nous citons l'espèce
sur la foi de l'auteur.
Niveau : Sénonien. Les exemplaires, dit Schweinfurth, sont telle-
ment nombreux qu'ils forment une espèce de brèche.
Localité : Ouady Haouachieh, chaîne arabique versant de la
Mer Rouge près du Gebel Gareb.
Claviaster Cornutus d"Orbig-ny, 18.Ô.5.
Syn. : Archiacia cnrntda Agassiz, Catalogue raisonné des Echinidex fos.tile.'i, p. 101, 1847.
Claviaster cornulu-s d'Orbigny, Paléontologie française, terrain crétacé, tome vi,
p. 282, pi. 909, fig. 1—5, 1855.
!> » Cotteau, Échinides nouveaux ou peu connus, tome i, p. 226,
pi. .\.\xii, fig. 2-4, 1880.
Ce genre bizarre, encore complètement inconnu, a eu pour type
un exemplaire provenant du Siiiaï; d'Orbigny le croit Turonien.
D'autres espèces ont été recueillies depuis : Cl. libyens Thomas et
Gauthier, dans le Cénomanieu supérieur de Tunisie; Cl. Beltre-
mieuxl Cotteau, du Cénomanien de la Charente. En 1880, Cotteau
figure un exemplaire recueilli par M. Boreau dans la Charente
inférieure à Beaumont dans les poudingues du Crétacé supérieur
(Dordonien). Il l'attribue sans hésiter au Cl. corniotus., tout en fai-
sant observer que chez cet exemplaire les pores ambulacraires
sont semblables dans les ciiKj aires, tandis que d'aprè.s la descri])-
— fi2« —
tioii ft k-s tigUR-s doiuites par d'OrbiVuN . l'airL' amhulaiiaiif im-
paire est composée de pores bt-aïuoiip plus petits. En l^Sii, dans
les <EeIiiiiides du 8iid-()iiest de la Frauee», Cotteau cite de nou-
veau cet exemplaire eonime parfaitement caractérisé et identique
au CL coniutus, et le place cette fois dans le Sénonien inférieur.
Nous n'avons pas vu cet oursin, mais nous ne sommes pas con-
vaincus de son identité avec Tespèce du Sinîiï qui appartient très
probaltlenu-nt à l'étaj^e CéncnianirM.
HKMlA.STKlt CLBl(;i'.s Desor, 1847.
.Sj'li. : JfeuUaMer caliicuâ Desor, Calai, rai*, des Ech. j'ot:, p. 174, ls47.
> > d'drbigny, PaUontologie /rançaùe, p. 237, pi. !S7'.'. \>>hh.
. . K A. Ziltfl, op. ri/., p. 7'.», 1883.
Les exemplaires que nous avons pu étudier ont été recueillis
par M. Kiiurtau au Sinaï (Onady Uoudrali) en conipajinic d'autres
fossiles ([ui munirent (|u'ils appartiennent à l'éta^ic ("énonianieii.
M. .Scluveinfurtli en a é;i^alenu'nt rapporté une l)ellc série de
l'Ouady l>akcl aux environs du monastère de S' Paul, dans la
cliaine aral)iquc. La forme an;fuleuse de cette espèce, telle qu'elle
e8t représentée dans la I'alfnu(nlugie française ne se trouve exacte
que pour les exemplaires de y^ramic taille, à un âj^e moins avancé,
même à une taille de K» millimètres en lon<::ueur, 1'//. ruhiriis vtit
plutôt cordiforme. épais, à aires aniludacraires lon;j;ues et nn'-diocre-
menf élar^jics. ( 'ctte dirtéreiice de forme, selon \'i\iX^'. a occasionné
plus d'une erreur. Au Sinaï. on tnmve avec les ;;rainls exem-
plaires parfaitement typi(|iies des jeunes dont nn n'a pas toujours
reconnu la nature véritalde.
l/appareil apieal est etliniolvsien. e'cst-à-diic que le corps ma
drépiiriforme sépare non seulement les génitales postérieures, nniis
cxi'ède même les ocellaires. ( 'ette disposition est fa<ile à con-
Htatcr iiiOiiic Hiir des individus n'ayant pas encore ntleint tout leur
déveluppement et eunservant eneore la forme ép.iisse et sulieordi-
— 629 —
forme des jeunes. Nous n'avons pas entre les mains de petits
exemplaires assez bien conservés pour en vérifier l'appareil; il
est probable, comme nous l'a montré l'étude des grands Hemiaster
algériens, que le coi'ps madréporiforme y est moins étendu que
chez les grands individus.
Niveau : Cénomanien. Caractérise les marnes à la base de cet
étage.
Localités : Ouady Boudrali et Gebel Hammam Moussa (Sinaï,
exemplaires nombreux, mais de conservation médiocre), Ouady
Dakel et chaîne du Gebel Galala el-Kiblyeh (Schweinfurth in
Zittel, op. cit.), Ouady Keneli.
Hemiaster batnensis Coquand, 1862.
Syn. : Hemiaster hatnensts Cociliantl, Mémoires de la Société d'émulation de Provence,
tome II, p. 248, pi. xxvii, fig. 6 — 8, 18(52.
» > Cotteau, Pérou et Gauthier, Echinides fossiles de l'Algérie,
fasc. IV, p. 118, 1878.
» » Thomas et Gauthier, op. cit., p. 12, 1889 (voir cet ouvrage
pour hi sj'iionymie phis complète).
» > Gauthier, Notes sur les Echinides recueillis en Tunisie par
M. Aîihert, p. 12, 1892.
K. A. Zittel, op. cit., p. 79, 1883.
De rares exemplaires recueillis par Schweinfurth ont été dé-
posés par lui au Musée de Munich et figurent dans la liste que
donne K. A. Zittel (op. cit.).
Niveau : Cénomanien.
Localité : Ouady Dakel.
Hemiaster Heberti (Coquand), Peron et Gauthier, 1878.
Syn. : Epiaster JJeberti Coquand, Mémoires de la Société d'émulation de Provence, tome ir,
p. 242, pi. .\xv, fig. 7—9, 1862.
Hemiaster Heherli Pérou et Gautiiier, Echinides fossiles de l'Algérie, fasc. iv,
p. 129, pi. vu. fig. 1—3, 1878.
Nous avons entre les mains plusieurs exemplaires de cette
espèce, de tailles diverses, recueillis au Sinaï par M. Fourtau.
MI^^MUinKS, T. III. ,S(I
— (ioO —
Luii (le les exemplaires tiui présente les nièines tlinieiisioiis que
riiii (les iiulividus typùjues de Teuoukla (Alf^^érie) lui ressemble
tellement (ju'il serait très diflicile de les distinguer l'un de l'autre
s'ils étaient privés de leur étiquette, t'et Hemiastev est très eoni-
niun en Algérie et en Tunisie, dans l'étage Cénomanien. Il a été
aussi reeueilli par M. Pas(iuali dans le détritus d'érosion des eii-
vinius du Caire et ]iroviendrait connue tous ceux de ee gisement
des couelies de l'Attaka ou de l'Almu I taragué.
Niveau : ( 'éiionianien.
Localité : Ouady Muudrali et Ouady 'rayel)ali (Sinaïi : détritus
d'éru^ion des ciiviinns ilu ('aire il'as(|uali .
Hkmiaster l'KOCLIVls l'emn et Caiitliier. 1S7S.
Syn. : /hmùuier pm-tivu (.'ottoau, IVroii et (Jaufliior, Krhimde-i jouila de l'Algfrie,
l'axe. IV, p. 121, |il. v, lig. 1—4, 1«7«.
K. A. Zittfl. •>!>. ••il., |). 7'.i, 18S.S.
.^Iême observation pour cette espèce (|Ue p(»nr //. fiatiieush.
Hk.miastkb GRAflLISV Cotteau.
Kyil. ; IhnUutfr i/mnlùf Dlincnil, ll'Mrrijtl. nj thr /iVAiii. ly' tlie crr.tiii-mut rork» nf
Siiiiii, l^iinrt. .loiirii.. tmin- xxiii, |i. .'l'.i, inr.?.
l 'uncan a cité cette ••spècc de la Sartlie parmi les Kcliiuidcs ic-
cneillis au Sinaï pai- .M. llullanil. il est prulialde i|u"il \ a cmitii-
hIoii. L'auteur anglais remai«|Uc d'ailleurs (pie certaines cspè'-es
à vuKto exteiisioM géograplii(|ue i w idcwanderingi ont une ten-
dance à dift'crci du type; l'assimilatinn n'est dmic pas certaine.
Niveau : ( eimnianicii.
Lncalité : Sinaï i( hnidy Itnudrali et < hiady Mnkattebl.
IhiOFMn non* «vertil i|Ui- le* ^k-hiiiiilrn (|u'il Mrrit ont l'-tt' ri'ciK'illin pur llnlluiiil
■Il Hinat iIrii» l'Oiiaily itnuilmli l'I ilmm rotiiidy Mokniti'li. l'niir ci- ipii l'xt ilr In
|Mmili'-ri* loralil/' olli' mt i-xart)', rar J'y ni r^>riiltr iiiciiiiif'iiic pliioii'urK l'^liinitlitii,
mal», iMHir la mtoikIi', <-II<< t-nl liiailiiiiimiliU', cnr l'Oiinily Mokattcli fut iiiif viilliV
iii'inrM-lInalr i^ln' In ifW*» ninaYtlipii'* nanii r<ifi«lli'ii <'t le* rorhi'H arrln'M'iitii'H ; il y n
— (3ol —
donc eu en-cur de liolland (|iii u (là confondre l'Ouady Seh el-Sidr, foimé par la
jonction de l'Ouady Qineli et de l'Ouadv Mokatteb avec ce dernier.
Hemiasïee Fourneli Desliayes, 1848.
Syn. : Hemiaster Fonnieli Desliayes in Agassiz et Desor, Calai, rais, des Échin. foss.,
p. 123, 1S4S.
V » Cotteau, Peron et Gaiitliier, Echinides fossiles de l'Algérie,
fasc. vu, p. ô8, pi. II, ûg. 1—8, 1881.
>- V Thomas et Gauthier, Echinides des Hauts Plateaux de la
Tunisie, p. 15, 1889 (voir cet ouvrage pour la synonj'mie
plus complète).
V >. J. Walther, L'apparition de la craie aux environs des Pi/ra-
mides, Bull. lust. Égypt., 18S8.
M. J. Walther dit avoir recueilli à Abou Roach avec d'autres
Echinides plusieurs Hemiaster qu'il attribue à H. Fourneli. Je
n'ai pas vu les échantillons de Walther, mais j'ai récolté moi-
même à Abou Roach au niveau dont parle le géologue allemand
trois Hemiaster en assez mauvais état, dont cependant aucun des
caractères visibles n'est en contradiction avec VH. Fourneli. Je
ne puis donc citer cette espèce qu'en faisant quelques réserves.
Niveau : Turonien supérieur : Couches à Cyphosoma Abhatei.
Localité : Abou Roach.
Epiastee distinctus d'Orbig-ny.
Espèce citée au Sinaï par Duncan, qui nous prévient que c'est
une légère variété du type. — Cénomanien.
Periasteb elatus (Des Moulins) d'Orbigny.
Cité par Duncan avec la même observation que pour l'espèce
précédente. Sinaï. — Cénomanien.
LiNTHiA OBLONGA (d'Orbigny, 1854).
Syn. : Periaster ohlomgua d'Orbigii)', Paléontolof/ie française, terrain crétacé, tome vi,
p. 275, pi. 900, 1854.
Linlliia oltlonga Peron et Gautliier, Echinides fossiles de l'Algérie, fasc. vi,
p. 79. 1.S80.
80*
— 632 —
!•'( >rl»ijj:ny a sijrualé oette espèce l'omiue recueillie par M. Le-
fébvre avec des lîadittlites. au Gebel Garcbe prcs de Suez à un
niveau quil rapporte à son étage Turonien. Un la rencontre en
Algérie, dans Tétage Turonien, aux collines du Moulin à \'cnt
près de Batna: en France, elle est assez commune aux environs
d'Angoulême. à la liasc de l'étage Angoumien, dans le Turonien
supérieur.
Niveau : Turonien.
Localité : Je ne connais point de (icbol (iarcbc près de Suez,
seule une petite érainence au pied de l'Abou Haragué jiorte le
nom de Krouélia. «-'est peut-être là que Lcfcbvre la récoltée à
moins (jue ce ne soit dans les coU(dies (|ui bordent le massif cen-
tral granitique du CTcbel Garil) à L'2<i kiionittii-s au Sud de Suez
sur les côtes de la Mer lîougc. entre cetrc nioiiragne et (iebel
Zeit.
MlCRASTEi: ^|t. Zittfl. 1SX3.
Zittel (ijp. rit., p. (i."M dit avoir recueilli dans la couche qui cou-
ronne le Oebel lAÛ dans l'Oasis de l>akcl de petits exemplaires
de Micriistcr (ju'il ne désigne pas spécititiuemcnt.
Niveau : Attirien : < 'oublies à Spondt/liis Dutempleamm et Gry-
jihufa vcsicularis.
Localité : (iebel l.itt.
KCHINOCORY.S (ANANCHYTES) OVAÏUS Zittel. ISS.}.
Zittel (iiji. r/^ll•ite fréquemment dans les couclics du ( iarumnicn
ou de I .Vtnrien di*K ( (aHis V Aniiiir/n/tis ncatn dont il fait pifM|Uc
la cnrHctériMti<|nc de irs conclu-s. .le ne connais d Atiii|iic ijiic
deux in<lividuH reiiiciUih dans U- crétacé siipéricnr d'.Mgérie et
encore Hont-ils en mauvais état. Il est assez curieux de voir cette
eupèee «i répandue cm i'rani'c. se r«'tronvcr dans b-s ( tasis li-
hy<|UOM. ni l'on en croit Zittel.
— H33 —
Niveau : Garumnien? Atuiieu?
Localités : Gebel Lift (Oasis Dakel), Gebel Ter (Oasis Khar-
geh), Gebel Oum el-Reneiem (Oasis Khargehj.
Époque éocéne.
Éehiuicles oudueyeliqueM.
Rhabdocidaris itala Laube, 1867.
Syii.' : Rhabdocidaris itala Laube, Echinod. d. Vicent. teri. Geb., Sitzungsberichte fier
Akad. der Wissensoh., Wien, 1867, p. 240 et 1868, p. 9,
pi. I, fig. 3.
■■> » de Loriol, Eodlne Echinoideen ans Aegypten uud der libyschen
Wiiste, p. 7, pi. I, &g. 2—9, 1881.
3 » K. A. Zittel, op. cit., 1883, p. cxix.
M. (le Loriol a figuré le test et une série de radioles; nous avons
entre les mains un assez grand nombre de ces derniers; la plu-
part ressemblent plus étroitement au type figuré par Laube qu'aux
variétés dessinées par M. de Loriol.
Niveau : Lutétien I.
Localités- : Mokattam, ilinieh, Oasis de Moëleli, xVradj (désert
libyque), plateau des Pyramides de Gliizeli.
1. Pour toutes les espèces décrites p;ir M. de I^oriol, noiis ne citons à la Syno-
nymie que l'auteur de l'espèce et ceux iiui l'ont indiquée en Egypte ou dans les
pays voisins. Pour tous les autres auteurs nous retivoyons aux listes synonyuiiques
si exactes et complètes de M. de Loriol.
2. Pour les localités j'ai suivi le plus possible les noms arabes usités dans le
pays, J'ai donc dû supprimer les nombreuses localités que M. Mayer-Eyraar a dédiées
sous le nom génériiiue de Garet (?) à ses amis et connaissances, sauf celles dont
j'ai pu rétablir l'identité. M. Mayer-Eymar sait sans doute aussi bien que moi que
le Congrès international de Géographie de Venise a adopté une résolution disant que
l'on devait avant tout se servir des noms usités par les habitants des pays que l'on
décrivait. Comme M. Mayer-Eymar n'en a tenu aucun compte, je me vois dans la
nécessité de supprimer de ce catalogue les trois quarts de ses localités qui ne peuvent
être identifiées (|ue par lui et de les remplacer par l'étiquette très vague : ^Nuuinm-
— G.U —
Collectidiib : Zittcl. de Lnridl. Mayer-Kviuar i. Musée de Zurieli),
P'i>iirtau. CTaiitliier.
I{habi>ocu>akis MiNlEHEXSls; Mayei-Eyiuar. iSi»?. pi. i.
fig. 7-8.
SjTI. : lihahdoeidarù Minithennii) MayiT-KviiiJir, in roUtel.
Dimensions : Diamètre Hb" millimètres.
Hauteur '22 millimètres.
Nmis ne eoimaissou.s (luuii exemplaire du test de eette esi)èee.
Heusiblenient déformé par cnniiiression, assez net cependant pour
que nous puissions en dninu r une description suftisante.
Exemplaire de taille moyenne, subrotulaire. assez rentlé à lam-
bitus. déprimé en-dessus et en-dessou.s. Aires ainbulacraires larges
de .') millimètres au pourtour, droites ou très lé<rèrenient ondu-
leuses. Zones porit'ères formées île j»aiies de pores ronds, un peu
obliques, conjugués par un sillon In'en maniué: les paires sont sé-
parées par des cloisons, (iranulcs interzonaires formant quatre
rangées, assez gros et réguliers dans les rangées externes, plus
petits, moins alignés, souvent douilles et même triples dans les
internes.
Aires interand)ula'•^aire^ larges «le 17 niilliniètres, dépassant
plus de trois fois la largeur des aires ambulaeraires, portant dvn\
runf^ées de gros tnberenle.s perlniés, non crénelés, un iieii moins
dévcIop|»és près du péristome. puis augmentant régulièrement de
vidumi- et diminuant pénaux approches de l'appaieil a|iical: il y «'U
a Bcpt par rangées; s(^rol»icules médiocres entourés iliin cercle de
granules serrés, peu accentués; ces cercles scnddculaires sont
toujiiurs entiers, presque ronds, un peu ovales; à la partie supé-
rieure, ils .siint séparéH I un de I antre par deux rangées de gra-
lltM|iii' irKir}|ilc>, |i<>iir l<< rail ni» il n'y n piifi irniiln*» loriilltrn. An iiiir|iliiK J'iii <li'<jii
«■tprlrii^' iiioii u|;lniuii U-(U>rHiiiR, <i|)iiii(iii i|iii n <'*t/< |mrlnK>''<' pnr l'iniitlliil l-lKyiilK'ii
(rf. K. FflUrtail, Sott nu- /«• HimmiUa li'kfyiUf. Kllll, llinl. I<:fry|l(i(<li, II* S, IHtIT).
— 635 —
miles. Zone miliaire large de 4 millimètres à l'ambitus, partout
garnie de g-ranules serrés, disposés en séries horizontales de huit
ou dix à l'endroit le plus large; des rangées de même nature, mais
plus courtes se remarquent près des zones porifères formant
un triangle entre l'aire ambulacraire et les cercles des scrobi-
cules.
L'empreinte laissée par l'appareil apical est subcirculaire et
plus grande que le péristome qui est dans une légère dépression
et ne mesure guère que 7 à 8 millimètres de diamètre. Un frag-
ment de radiole engagé dans la gangue à la partie supérieure est
trop incomplet pour que nous puissions en avoir une idée exacte;
il est subcylindrique et couvert de stries longitudinales très fines.
L'espèce la plus voisine parmi les Cidaris égyptiens est le Rh.
Zitteli de Loriol, qui a à peu près la même taille; ce dernier se
distingue facilement par ses aires interambulacraires plus creusées
entre les rangées de tubercules, par son péristome plus grand, par
sa granulation moins serrée, par ses tubercules moins développés
et surtout par les granules de l'espace interzonaire dans les am-
bulacres qui sont disposés tout autrement et bien plus régulière-
ment. Parmi les espèces étrangères à l'Egypte le Rh. Pouechi
Cotteau se rapproche de notre espèce par la largeur de ses zones
miliaires, mais il en diffère beaucoup par ses tubercules interam-
bulacraires plus nombreux et crénelés, par la disposition de ses
granules ambulacraires plus réguliers, par sa forme plus large et
moins élevée.
Niveau : Lutétien 1''.
Localité : Recueilli à Minieh i»ar M. Maycr-Kyniar.
Collection : Musée de Zuricii.
Rhabdocidaris Zitteli de Loriol, 1881.
Syn. : lihahdocidariii Zitteli (le l^oriol, Encline Echinoideen au.i Aeiji/pten nnd der lihy-
ficlien \Vii.ite, p. 8, pi. i, fis. 1 à H.
— 636 —
Hliahdocidarit Ziiteli K. A. Zittel, Beitriigt zur Géologie iind PaiiUmlologie tier
li/jj/»cheti M'iitle nnd der ani/reitzetideti Gehiete von Aeyx/pten,
1883. p. cvi.
Espèce peu élevée, arrondie: pourtour un peu décagonal par
suite du renflement des aires interanibulaeraires. Zones porit'ères
droites, larges, .superficielles: pores jjctits, conjugués par un sillon:
les paires sont séparées par des cloisons aiguées et d'api)arcnces
lisses: l'espace interzonaire montre six rangées de granules petits
dans les rangées externes, microscopiques dans les internes, tl'ail-
leurs régnlicrcnicnt disposés, avec (|ucl(|ucs petites verrues inter-
médiaires.
Interamliulacres rentiés. portant deux rangées de tultcrcules
saillants, au nombre <le huit par séries, crénelés, perforés, entou-
rés de scr<d)icu!cs à peine creusés et couronnés de granules peu
serrés, l'éristonic daio une légère dépression, dépassant en lar-
geur le tiers du dianictrc total.
Niveau : Siiessonien .supérieur i Londinien II. de .M. .Maycr-
Eymar).
Localités : KI-(jouc1i A1»ou Saïd à l'Ouest de l'Oasis de Fara-
frali. (îclud hrounka' (pr«'s id-Syouti, Bir Mourr (Oasis l-'aratrah.
oiMé l'^tj.
Collection ; Zjttcl Musée de Miinicln.
UnAUlMjiiiiAlils hdiMoM .MaMT llyniiU' (iu rollrct.), \)\. 1,
fig. 17 — 21.
M. .Ma\cr-I\\ nuir a n-cucilli une série de radioles assez varié»
dan» leur t'ornic ijn'il a rapportés au genre Rhalxlitridaris. La fa-
cette articulaire est lisse, le bas de la tige assez régulièrement
I. 1.4' li<'lM-| |)|(iliiikn rut In liiiilitliKlii' ili-iiit(ll<''>' |>ni Inlin Irn iiiitiMlt'n nlli'liiiiliiU
wtii* Ir niiiii )|i' • TiKlh'iilii'rK'. nii>iitnKii<' ilcn iiiiirln. h rnilnt' ilc In (rmixli' iii'M-r<i|><i|i<
^CyptlemiP <!■ I.\<<>ihi1i< ifin mt I rriiiii''i' iliiiiN XVI llniirjt. Niiiix lui iikhk ii'hiIKii' mm
nom iinib«<
— 637 —
cylindrique; le bouton assez saillant et surmonté cVune collerette
lisse mesurant 6 à 10 millimètres en hauteur: au-dessus de la col-
lerette la tige reste presque cylindrique pour quelques radioles,
ou bien elle devient ovale, subtriang-ulaire et même complètement
plate sans être trop mince; le plus grand fragment plat que nous
ayons mesure 7 millimètres de largeur. Sur tous la tige porte des
séries longitudinales de gros tubercules épineux, médiocrement
rapprochés, et, entre ces séries, d'autres plus nombreuses de gra-
nules moins accentués, reliés entre eux ou isolés, tous d'apparence
spiniforme. Ils sont bien plus abondants d'un côté du radiole que
de l'autre; le plus grand de ces fragments atteint 39 millimètres.
M. Mayer réunit à ces radioles quelques fragments de test, peu
considérables, sauf un qui est malheureusement corrodé à tel point
qu'on ne peut guère en préciser les caractères; d'ailleurs il n'est
pas certain que les plaques et les radioles appartiennent au même
type. Ces radioles nous paraissent ditférer de tous ceux que nous
connaissons dans les terrains éocènes; ceux qui sont plats ne rap-
pellent que de loin les radioles du Porocidaris Schnidelii dont la
collerette est moins haute et granuleuse, et qui en outre ont la
facette articulaire crénelée, ce qui suffit pour distinguer les deux
types.
Niveau : Suessonien moyen (Londinien I de M. Mayer).
Localités : Dounkoun, Kourkour.
Collection : Musée de Zurich.
KHABDOCiDARia SOIJTAKIA Mayer-Eymar, 1898.
M. Mayer-Eymar a désigné sous ce nom un radiole arrondi,
diminuant régulièrement de diamètre de la base à l'extrémité, me-
surant 35 millimètres de longueur et 5 de diamètre à l'endroit le
plus épais, et qui devait être un peu plus long, car l'extrémité fait
défaut. La facette articulaire paraît avoir été crénelée; le bouton
MKMOIUES, T. m. 81
— 638 —
peu développé est surmonté d'une collerette à bord supérieur,
oblique, autant que nous pouvons le distinguer; le reste de la tige
est couvert de granules épineux, inégaux, mal rangés en série; il
y avait probablement de tins granules intermédiaires, mais la sur-
face est corrodée et ne nous permet pas de les distinguer nette-
ment.
Il sera nécessaire, pour avoir une connaissance précise de ce
type, de recueillir de nouveaux matériaux: ainsi isolé cet exem-
plaire ne peut pa.s fournir les caractères complets d'une espèce.
Les radioles dont il se rapproche le plus sont ceux du C/ilaris
Taramelli, tels du moins qu'ils sont figurés dans la PaUontologie
française.^ mais il ne saurait y avoir identité si notre radiole a
réellement la surface articulaire crénelée.
Niveau : Lutétien I.
Localité : Mokattam.
(.'oUcction : Musée de Zurich.
PoKOCiDAïus SciuiiDELii Desor (Mllnster), 18.')G.
.Syn. : Cldaritu SchmùUtii MUnster m (JoldfuHS, l'etrf/ticta Genuaniae, I, [i.l'JO, pi. 40,
lig. 4, 1830.
ParoeUlaru SehmiiUlii Di'giir, Syiioptù, p. 47, |il. vu, li(f. 22, ISûti.
> > l'. (lu Luriiil, Sfonographie du Echinidu nummiiUtiiiut-a de
rÉgypte, p. 6, pi. 1, lig. 1 — 16, 1880.
» • I'. (le Loridl, tÀKlint KchinoiiUen au* Acgyi>trn iiiid der tiljij-
irhrn WiMf, p. y, pi. 1, 11g. 10, 11, 18X1.
NoUM renvoyoïiH pour la description de cette espèce aux deux
ouvrage» cités de M. de Loriol ; nous ne saurions rien ajouter )\
l'étude reinan|uablc (pii a été faite par notre savant confrère; nous
noiiH contenterons de préciser les difl'érentcs hu-alités où l'on a
rencontré le /'. Srfimidelii en Egypte, ainsi (pie l'horizon (|u'il oc-
cupe.
I. TrmJn (oc^dp, tomo n, pi. 30'i, liff. I.
— 639 —
Niveaux et localités : Suessonien. — Boguoroii ("?) entre les oasis
de Doukoun et de Koiirkour (Mayer-Eymar), Gebel Droiinka près
d'El-Syout. — Lutétieii I. Mokattara. Plateau des Pyramides de
Ghizeli, Minieh, Gebel el-Fesclm, Abattoir du Caire/ Ouadi Hof
près Hélouan, oasis de Moeleh; Gebel Arabali et Ouady Feiran
(Sinaï — R. Fourtau). — Lutétien II. Mokattam, Ouady el-Tih,
Ouady Bellardi (?!).-
DiCTYOPLEURUS Haimei Duucau et Sladen, 1882.
Syn. : Dictyoplevnis Haimei Duncan et Sladen, The fossil Echinoidae of Weste^-n Sind,
p. 39, pi. IX, fig. 4—5, 1882.
» » P. de Loriol, Notes pour servir ù l'étude des Echinodennes,
I, p. 29, pi. XXXIV, ûg. 7, 1884.
M. de Loriol a cité cette espèce indienne comme se trouvant au
Mokattam en s'appuyant sur un exemplaire sufiisamment con-
servé que nous lui avions envoyé; il nous avait été remis par un
collègue eu géologie depuis longtemps décédé, qui nous avait
affirmé qu'on le lui avait apporté de cette localité. Aucun autre
exemplaire de Dictyopleiirus n'ayant été recueilli depuis ce temps,
nous craignons qu'il n'y ait eu quelque confusion, bien que la pré-
sence du D. Haimei en Egypte ne soit pas impossible.
MiCROPSis Fraasi p. de Loriol, 1880.
Syn. : Pxeudodiadema Ritppeltii Fraas, Oeotogisches atts dem Orient, Wiii'tonib. Naturw.
.Jahresschrift, p. 277, 1867.
Micropsis Fraasi P. de Loriol, Monographie des Echinides des couches
numimditiques de V Egypte, p. 13, pi. i, tig. 17, 1880.
1. M. Mayci--Eym;ir indique comme localité pour plusieurs espèces ^A/iattoir du
Caire". Je ne connais au Caire que deux ab.attoirs : l'un, l'ancien, en plein faubourg
de Faqallah est l'ancienne mosquée du Zalier construite en gros blocs du Gioucliy,
l'autre, le nouveau, au sud du quartier de Sayeda Zeïnab prùs des buttes de dé-
combres du Vieux Caire. Ni l'un ni l'autre ne sont bâtis sur du rocher. La véri-
table localité est un rocli<>r à 400 mètres au Sud-Est de l'Abattoir de Sayedali-
Zeinab.
2. Localité baptisée par M. M:iyer-E3'mar, doit probablement être une jietite cre-
vasse ravinée au pied Sud-Ouest du Mokattam du côté de l'Ouady cl-Tili.
— (;40 —
Exemplaire iniitjue reeiieilli par Fraas. remai'quable par ses
nombreux tubercules et la rareté des granules qui les accompagnent
soit dans les aires ambulacraires. soit dans les aires intoramlni-
lacraires.
Niveau : Lutétien II.
Lncalité : Mokattam.
Collection : Musée de Stuttgart.
MiCROPSis MoKATTAMENSLs Cotteau, 1880.
Syn. : Microptu Mokattamentu Cotteau : Kchiiiidet nourtanx oh ;>('u coiiiiim, 1, p. Hi,
1)1. 31, fig. 1—4, 18S0.
> > I'. >lo Loriol, op. cit., p. 14, pi. IV, tig. 1, 1880.
Cette espèce diffère un peu des autres Micvopsis par ses zones
porifères parfaitement rectil ignés. Elle ressemble beaucoup au
Cuphnsoma suix-rbiim Daines, du Vicentin, qui en diffère par ses
rangée» de tubercules secondaires tout à fait régulières, ses gra-
nules peu nombreux et laissant le milieu des aires interambula-
craires pres(jue dénudé.-s au lieu d Ttrc très serrés et partout uni-
formément répandus.
Niveau : Lutétien 11, en-dessous des coiulics à Cardinm
Srlnreiiifnrthi.
Localité : Mokattam.
Collections : ( 'oltcau. .Musée ilc Ziiriili. l'asiiuali.
E<iIIN01'SI.S LIBYCUS de Loriol, 1H8L
Hyn. : KehhwpiU Wi^au «le Ixiriol, Korllnt txhiitnUlvin mu Aegyptm mul drr tiliythra
Wiltle, |i. 10, |il, I, 11k. 1:2, IHHl.
. . K. \. /iHcl, «y. cil., p. ,rvi, 18U.1.
LocalitéM et nivenux : SueHKonicn moyen. — Kl-CJoiuli Al)oii
Sttïd fZittclj et (Jcbcl hronnka jirès el-Syout. Lutétien 11'.
Environ dr l'inn'li (Knyounij — (d'après .M. Miwt i-l',ymarj.
— 641 —
MiSTECHiNUS Materi (le Loriol, 1897.
Syn. : Mistecklnus Mayeri P. de Loriol, Notes pour sermr à l'étude des Echinodei-mes,
V, p. 8, pi. I, flg. •_', 3, 1S97.
Espèce unique d'un genre créé par M. de Loriol pour des échi-
nides récoltés par M. Mayer-Eymar. Se distingue des Micropsis et
des genres voisins par la singulière disposition des paires de pores
dans les zones porifères, d'abord directement superposées, elles se
groupent ensuite en petits arcs transverses de trois paires, par-
faitement semblables à ceux des zones porifères du genre Echiyius.
Dans l'unique espèce connue jusqu'ici, les tubercules des aires am-
bulacraires disparaissent à la face inférieure, ce qui lui donne un
aspect très particulier, mais il se peut, comme le fait remarquer
M. P. de Loriol, que ce ne soit là qu'un caractère spécifique.
Niveau : Lutétien 1.
Localité : Oasis de Moeleli à 50 kilomètres au Sud du Fayoura.
Collection : Musée de Zurich.
Éeliiuidesi exooy cliques.
FiBULAEiA LoRiOLi Tliomas et Gauthier, 1889.
Syn. : Fihnlaria Lorioli Thomas et Gauthier, JJescrijHion des Echinides recueillis en
Tunisie par M. Thomas, p. 102, pi. vi, fig. 17— "21, 1889.
» » Cotteau, Paléontologie française, terrain tert. éocènc, tome ii,
p. 391, pi. 295, &g. 7—14, 1892.
» » P. (lo Loriol, Notes ^X""' servir à l'hist. des Echin., V, p. 6,
1897.
Espèce de petite taille, renflée, de forme elliptique, aussi large
en avant qu'en arrière. Face supérieure convexe, face inférieure
bombée. Apex central. Aires arabulacraires superficielles, ambu-
lacres non fermés, aigués au sommet, courts-, l'antérieur plus large
(jue les autres. Zones porifères bien développées, droites, compo-
sées d'environ dix paires de j)ores ronds, non conjugués, l'éristonie
— 642 —
central rond et petit: périprocte petit, légèrement ovale, place à
la face inférieure à 1 uiill. ' ; du péristouie.
Niveau : Lutétien II.
Localités : Mokattam (Pasquali et Mayer-Eymar). — Carrière
au sud du cimetière de Kafrah près les Pyramides de Ghizeli
(li. Fourtan).
Thaga-stea LrciANi de Loriol (S»h. Echnèocymmis), 1880.
Hyn. : Eehinocyamtu Luciam l'. de Loriol, Monog. de» Kchin. niimmiil. de l'Éiypte, p. 18,
pi. 11, fig. 8—16. 1880.
Tliaynitea I.uciaui U. Foiirtau, Xote »ur let bana i\ CaUianaMO d'Eyypte,
Hiill. Ilist. ÉJO pt- f"St- 3, 189".
Quand M. l'oniel eut publié son «renre Tharjastea, nous avons
poli à la meule plusieurs exemplaires de Y Kchiuoriiamus Lnciani
l)our noiLs assurer de la ])résence des cloisons internes; nous n'en
av(»n8 trouvé aucune : cet écliinidc ne peut donc pas rester ]t:inni
le» K'/iinori/n)iins\ il apjtartient au gi-nre 'J'/nK/a.'^tcd, qui ne ditlïrc
de» Fibalaria f|iie |tar .sa forme plus i.ii moins alloiijjée et irré-
jfulière.
Niveau : Lutétien 11, rouiIics à ('allia, xissa.
Localité» : Oiiady el-'i'ili prè.s du Caire, .Mnkattaiii.
SlSMoNPIA LoiiOlllKll l'raa.s. ISCT.
8jn. : Sitnoiidla Lo-jotht(i FnilM, Aus devx (trient, AViltl. Iiîillirf. (Irscllsrli., tiniic xxiii,
p. S80, pi. VI, tlg. il, 1807.
r il.- l/.riol, <•;». ri7, p. 16, pi. Il, fl({. 1— a, «880.
K. A. ZillH, 0)>. rit., p. cv, IBM.l.
|{. Kiiiirtiiil, AWe »Mi- ht Simoiidia iCXj/yjiV, Bull, liinl.
KK>pt . fnno. .1, 18U7.
Cette jolie e«pèce est caractériHée par isa tacc .sii|iéricuri' co-
nique, Hu face iiiférieiiie nniforméinciit concave, «on l)ord mince,
MCH ainlnilacrett non coMtuléM et mch tnl»erculc.«< trè» écarté» à la
fncc Hiipérieure.
— 643 —
Niveau : Caractérise le Suessoiiien supérieur (Loudiuien II, de
M. Mayer) de la Haute-Egypte.
Localités : Gebel Drounka près El-Syout. — Euvirous de Lou-
xor.
Collections : Musée de Stuttgart. Zurich, Muséum de Paris.
R. Fourtau.
SisMONDiA SOEMANNi de Loriol, 1880.
Syn. : Sismondia Soevianni de Loriol, op. cit., p. 17, pi. 11, fig. 6, 7, 1880.
» » R. Fourtau, N'oie sur le.i Sismondia d'Égi/pte, Bull. lust.
Ég-ypt., fasc. 3, 1897.
Petite espèce de forme ovale, rétrécie eu avant et en arrière,
mais plus fortement en avant; face supérieure plate, face infé-
rieure légèrement pulvinée, déprimée au centre; bord épais. Ap-
pareil apical central; péristome au milieu de la légère dépression
de la face inférieure; périprocte petit, place près du bord.
Niveau : Lutétien I et II, selon M. Mayer-Eymar.
Localité : Ouady el-Tili. Mokattam (Mayer-Eymar), Gebel Abiad
près la nécropole de Kayed Bey (K. Fourtau),
Sismondia planulata d'Archiac {suh. Echinocjjamm).
Fraas a cité le Sismondia jjlamdata dans les couches du Mo-
kattam, oii il occuperait la même position que le S. Soemanni.
Les deux espèces sont très voisines; elles diffèrent cependant par
quelques caractères : par les pétales ambulacraires plus renflés
et plus larges chez le S. Soematmi, ])ar son bord plus épais, par
sa i)artie postérieure i)lus rétrécie; de plus la taille du S. planu-
lata est beaucoup plus grande, l'eut-ctre y a-t-il eu confusion entre
les deux espèces; peut-être existent-elles simultanément au^Mokat-
tam; il faudrait, pour résoudre définitivement la question, pouvoir
examiner les exemplaires recueillis par Fraas.
— (>44 —
î^LsiioNi'iA ZiTTELi Mayci-Eymar lb9S.
Sjni. : Sitmondaea^ (sic) Zilleli Maycr-Eymar, yeue EMniden aita den Kiimmulitfn-
Gehieten Âegi/pteni, Vierteijahressclirift der Nat. Oesell.
Ziiricli. p. 3, pi. m. figr. 5, 1898.
M. Maycr-Eymar a recueilli à Minieli im assez grand nombre
de Sismoudia de petite taille, de forme iiresquc circulaire, à bord
relativement assez éi)ais. qui dittorent certainement des deux es-
pèces égyptiennes que nous venons de signaler. Le test est moins
allongé, moins jjentagonal que celui du S. Soeman>ii\ le péri-
procte e.st jdus rapproché du bord. On ne saurait non i)lus con-
fondre ce tyi)e avec le S. Luqut/ieti: il n'est ni subconique en-
dessus, ni creusé en-dessous, et il a le bord plus arrondi et i)lus
épais. L'espèce la plus voisine serait le .S. Desvr/ Coquand, tle
l'éocène d'Algérie : ce dernier est j)liis pentagonal. ))lus mince au
pourtour et il a It- piTi])r(ictc cncnif plus rnpproilié du 1)onl.
Niveau : Sues.soniiii sui)érieur.
Localité : Minieli.
Sl.sMONKH MACHiii'iivi.l.A -Maycr-Kvmar, 1898.
Sjn. : Sitnoiittafii mnrrnphyUa .Mnycr-Kym.ir, o;». cit., p. 2, )il. m, fifr. t. lf'.'>>.
Un seul exemplaire de très petite taille snbconique en-dcssiis
et déprimé en-dessous comme les jciincs du .S. Logotln^tl; un peu
moins allongé que cette dernière espèce et à pétales aml)ulacraircs
plu» largcM.
1. .M. .MayiT-Kyiuiir rcrit Sitmondiun un lieu ili- .Sitinoiidiii v\ cil (loiiiic la raimin
milvaiiti' : ira|irt'-s lv« n-fclcii <lc In tfriiiliii>l<>|fi(' Ick ihiiiih iiTiiiiiii!')* i-n n ilnivciif
prendre en Intiri lonw|iriiii en fait un nom di* Kcnn- la tcnninaiMon r» et inriipu' rVitt
un nom d>*|NVi' la tcnninniiHin al. l.v K<'nri< rri'-i- pur Iirnor 6(aiit d(Mlii< nu (r>'oli>);>i('
ifnllfn .SiiiioomlR doit donc Otfv rrrit himondaea et non Sitmoiidia ipii, irnprrs li'ii
diivn rrjfli-t, dfvmll en ce rnn rnppi'lrr un Sitmondi, di' uii^uit- ou n décrit UhnlidiKi-
ilarU SUmtnidal (lu .Mior^'nc de Mndcrc i-t non nh. Slimoudii. Ku l'cRpi^co .M. Mnycr-
Kyni ' ' avoir rnUon, mnia comme r'oal l>i>iior <pii a commln In Inuic, J«<
ni< I' I'' d'njoutcr cucorc un nouvcnu rlinpitrc n In huionvuiic déjà ni
rharh" •' •'•" i.' runidcii ndopirr le nom correct qid crI nenl à cui|ilo\i'r ainrn ipie
Ion* Jeu iMtléonloloKue* ont ndnil* relui de SItmnndIn.
— 645 —
Niveau : Lutétien II, d'après M. Mayer-Eymar.
Localité : Ouacly el-Tih près du Caire.
Il nous paraît bien aventureux d'établir une nouvelle espèce de
Sismondia sur un seul exemplaire de petite taille.
Clypeastee Beeunigii Laube, 1867.
Syn. : Clm^sler Breunig» Laube, Vicent. Echinod., Sitznngsber. (1er Wiener AkacL,
Bd. Lvi, I, p. 243, 1867.
5 » P. (le Loi-iol, EocUne Echinoideen mis Aefjijpten und der li-
bi/schen Wilste, p. 12, pi. r, fig. 18—19, 1881.
j .> K. A. Zittel, op. cit., p. cxxiv, 1883.
Les exemplaires de cette espèce, étudiés par M. de Loriol, ne
sont que des fragments; mais quelques-uns représentent le test
presque entier, et l'assimilation avec le type du Viceutin n'est pas
douteuse.
Selon M. de Loriol quelques fragments peuvent appartenir à
des espèces ditférentes, mais la plus grande partie appartient au
Cl. Breunigii.
Niveau : Bartonien : couches à Nummulites Fichteli.
Localité : Environs de Syouah, à l'Est, entre Aradj et Rhartelm.
CoNOCLYPEUS CONOIDEUS (Leske) Agassiz, 1839.
Voir pour la synonymie de Loriol, Monographie, loc. cit., p. 24. Ajouter : K. A.
Zittel, Traité de Paléontologie, p. 518 et 522, fig. 375 et 382, vol. 1, 1883.
M. de Loriol n'a eu entre les mains qu'un exemplaire égyptien
un peu déformé de cette belle espèce. J'ai pu en avoir plusieurs
de la collection de l'École de Médecine de Kasr el-Aïny (Caire).
Ils se rapportent bien au type décrit par notre savant confrère
[ÉcUnides tertiaires de la Suisse, 1875). C'est grâce aux spéci-
mens rapportés par lui du Désert de Libye que M. K. Zittel a
pu séparer le genre Conochjpeus de la famille des Cassidididées
et de la tribu des Atélostomes pour en faire une famille à part
dans la tribu des Gnathostomes, famille qui troixve admirablement
sa place entre les Echinoconidées et les Clypeastridées.
QO
MÉMOIRES, T. m.
— G46 —
Niveau : Suessonien moyen.
Loealité : Gebeleïu près Edfou. Esueli? Désert de Libye entre
Syouah et l'Oasis de Beliarieli (K. Zittel).
Collections : Muséum de Paris; École de Médecine de Kasr el-
Aïny (Caire), Musée de Munich (K. Zittel).
CoxocLYPECs Delaxoi'ei de Loriol, 1880.
.*»\ni. : Conotlypnit Vdanouei «le Loriol, ifonoyr. (op. cit.), p. "JG, pi. 11, fig. 17, ISSO.
K. A. Zittel, op. cit., p. cvi, 1883.
> • Cotteau, Paléontolo<jit française, terrain i'OCèue. p. 11.
pi. 219, 1891.
Espèce voisine du C. conoidens, mais qui en dittère par plu-
sieurs caractères indiqués avec soin par M. de Loriol : ambulaores
beaucoup plus étroits, zones interporifères ])ortant moins de tuber-
cules, doLsons à une seule rangée de g;ranules au lieu de deux,
base constamment très elliptique.
Xivi-au : Suessonien moyen.
Localités : Gebel ( 'bevaoussa jjrès Esneli, Gebel Urounka près
el-Syout, Gebel Deircl-lialiari prèsLouxor, Gebel Ter près Esneli
(^Zitteli, (icbel (tuin cI-Kcnneicin (Oasis de Kliarjii'lii iScliwein-
furtlij, Gebel E.s^saouiell jtrts Soliag (Tis-sicri.
AMIlLYI*Yiil> MI.ATATI.S Afjassiz, IN-IU, pi. 1, tiy. l.'i -K).
Syn. : Voir la «ynonyinic iUiih l'utivriige de SI. «le Loriol : ifouoyr. dti hchin. nummul.
<U CAyyptr, p. 'JS, pi. m, fl(,'. S.
Y «jouter :
AmUjfjtx/'jui dilatalut K. A. Zittel, op. cil., p. m, 1883.
Cljfptiu (êtmi- Clypeus) prttiotiu MnyerKyiDnr, op. cil., p. 3, pi. m, f]g. 0, 1898,
L'exemplaire du musée de Stuttfjart décrit et fifruré par M. de
Loriol avait été iéc(dté j>ar Fraas au Mokattaiii rt rapjtorté par
cet uiite,iir à ICclilnolauipns Stndrri.
lu deuxième exemplaire eut cité par -M. de Loriol couinic ap-
partenant à HU collcrtion «t provi-naiit des environs de Louxor le-
•MH'illi par .M. Ed. Navilb-, mais notrt- savant niiifïèn- déclare
— 647 —
conserver quelques cloutes sur sou attributiou à Ambl. dilatatus.
Cepeudaut Zittel dit eu avoir récolté au même uiveau à Gebel Ter
près Esueh.
M. Mayer-Eymar a recueilli auMokattam un individu de grande
taille qui mesure 80 millimètres en longueur et en largeur, et 32
en hauteur, il ne nous paraît pas pouvoir se séparer spécifique-
ment de rindividu figuré par M. de Loriol; mais il mérite une
mention particulière. La forme en est subconique; la partie supé-
rieure incomplètement conservée, mais bien nette et bien fraîche,
présente les deux aires ambulacraires postérieures intactes, et
l'antérieure de droite presque complète; le bord est pulviné; la
partie inférieure fort détériorée montre néanmoins la dépression
centrale et le périprocte. Le développement des aires ambula-
craires est très remarquable, car les pétales atteignent 14 milli-
mètres en largeur, dont 0Y2 pour chaque zone porifère, et 7 pour
l'espace interzonaire ; tandis que dans un autre exemplaire de
60 millimètres de longueur les pétales n'excèdent pas 8 millimètres
en largeur, dont 2 pour chaque zone porifère et 4 pour l'espace
interzonaire.
La difierence en surface est très sensible, comme ou le voit;
mais la proportion reste la même : l'espace interzonaire égale en
largeur les deux zones porifères réunies. La granulation est plus
fine et plus serrée sur le grand exemplaire égyptien; le périprocte
mesure 27 millimètres en longueur et 12 en largeur, avec les deux
extrémités arrondies. Nous faisons figurer ce remarquable individu.
j\[. Mayer-Eymar a eu la fâcheuse idée de rapporter cet oursin
éocène au genre jurassique Clypeus, un Clypeus sans sillon. Dans
la figure qu'il a donnée, l'exemplaire a été placé de travers, et
présente comme arabulacre impair l'ambulacre postérieur de droite.
L'auteur a pris pour le périprocte une légère cassure qui se trouve
sur l'ambulacre impair détérioré, tandis qu'il n'y avait qu'à rc-
— 648 —
garder à la face iuféiieiue pour voir lo magnifique périprocte
m Aiiihhiinjgus, long de 27 luillimètres. que nous avons fait repro-
duire fig. 16.
Localités et niveaux : Suessonien II (?), Louxor (Naville), Ge-
bel Ter i Zittel i. — Lutétien I, Mokattam i Fraas et Mayer-Eymar).
Collections : Musées de Stuttgart, Munich et Zurich, P. de
■rii
Genre GisOPTGUS Gauthier, 1898.
M. de Loriol a rapporté au genre Rhynchopygiis d'Orbigny quatre
espèces (jui n'y entrent que difficilement, car elles ont les pores
amhulacraires allongés dans les séries externes et conjuguées par
un sillon dans chaque paire, tandts que les vrais E/n/ncfiopygus
n'ont ([VU.- des pore.s ronds, très petits, non conjugués. Notre sa-
vant confrère voyait dans ces échinides un type intermédiaire
entre le genre dans le(|uel il les a compris et les Cassiilidus, et
l'observation est très juste; seulement ce type intermédiaire ne
s'adapte bien ni à l'un, ni à l'autre genre. Si la nature des pores
ambulai-raircs les sépare du premier, leur périprocte transverse
le» éloigne du second. Ce dernier caractère avait frai)pé notre
regretté confrère et ami commun Cottcau (pii pensait que ces our-
sin» ilevaient rentrer ilans le genre J'i/UDr/ii/nc/ius; mais, outre
(|ue leur j)éripr()cte, bien (jue transverse, n'est pas disjiosé connue
celui de ce dernier genre, leur face inférieure avec son péri.stome
orné de grosses protul»éranccs et de phyllodcs bien développés ne
convient pa»au genre /'///y» <;•//// //'•//'/.<, inai.s les rap|tro(licraif plutôt
ûen CaMÎJulus. Il en résulte qu'il lant nécessaircnuiit taire i|uclqiie
violence aux troi» genres citcM pour \ faire entrer ces types égyp-
tien», et que leur place y nera toujours conteHtal)le. Nouh eroyons
doiu- pluH Himple de le» grouper hoiih un nom génériqiU' particu-
lier, (rUup;/f/UM (|ui hc diHtingin- de» Ii/ii/iir/n)j)ifiiiis par ses ainbii-
— 649 —
lacres à 2)ores allongés et conjugués, des Cassididus i)ar sou péri-
procte trausverse, des Pygorhynckus par son périprocte reposant
sur un petit rebord et par son péristome à bourrelets et phyllodes
plus accentués.
Ce genre comprend les quatre espèces décrites par M. deLoriol.
GisOPYGUS Navillei de Loriol [suh Rhyndiopygus).
Syn. : Rhynchopygus Navillei de Loriol, Monographie, p. 29, pi. iv, fig. 2, 1880.
» » de Loriol, EocUne Echinoideen ans Aegypten und der libt/schen
WHste, p. 17, pi. II, fig. 6—8, 1881.
Espèce de forme ovale, allongée, arrondie en avant, tronquée
carrément etrétrécie en arrière au bord postérieur. Face supérieure
assez élevée, uniformément convexe; face inférieure presque plate.
Sommet ambulacraire excentrique en avant; périprocte ovale,
transverse, s'ouvrant un peu au-dessus de la troncature postérieure
sur un petit replat du test qui rappelle la disposition de cet organe
chez les vrais Rhynchopygics^ mais qui est loiu d'égaler celui du
Eh. Marmini d'Orb. — Ambulacres assez larges, superficiels,
courts et inégaux; les zones porifères sont composées de pores
ovales allongés, les externes plus longs conjugués par un sillon.
M. Iconomopoulos, ingénieur aux chemins de fer égyptiens, nous
a communiqué un moule siliceux de cette espèce, bien conservé
pour son état, de taille plus grande que tous les exemplaires que
nous avons vus, car il mesure 38 millimètres en longueur, la face
inférieure complètement plate est très remarquable par suite du
développement des ])rotubérances et du floscelle qui entoure le
péristome : on croirait être en présence d'uii véritable Cassiduhis-
la bande lisse se distingue entre le péristome et le I)ord postérieur
même sur ce silex; nous sommes bien loin ici du genre Pygo-
rhynchus.
Niveau : Lutétien I et TI.
Localités : Mokattam, l'iateau des Pyramides de Gliizeh (Ico-
— 650 —
nomopoulos), Beni-Hassan (où il serait du Suessonien supérieur
d'après M. Mayer-Eyraar).
GiSOPYGUS Thebexsis de Loriol (sub Rhynchopygm).
.Syn. : Rhynehopygiu ThehentU P. de Loriol, Monographie, p. 30, pi. iv, 6g. 3 — 4, 1880.
> > K. A. Zittel. op. cit.. p. cvii, 1883.
Cette espèce se distingue facilement du F. Navillei par son bord
postérieur dilaté et écliancré, par sa face supérieure en forme de
toit et par sa face inférieure déprimée au milieu dans le sens de
la longueur. Les pores ambulacraircs comme ceux de l'espèce
précédente sont inégaux, allongés et conjugué.s dans chaque i)aire
par un sillon.
Niveau : Suessonien moyen.
Localité : Gebel Deir-el-Baliari près T^ouxor.
GisOPYGL's ZiTTELl de Loriol (.mi Rhynchopugus).
•Syn. : lOtynchopygin ZiHrli de Luriol, £bc<ïri« Ediinoideen au» Ae(/ypleii iiml der Ubi/Kheit
Wiitte, p. 18, pi. II, ûg. 11, 1881.
K. A. Zittcl, op. cO., p. civ et cv, 188.1.
Test nvnlf régulièrement, sans rostre tronqué en arrière. Aires
ambulacraircs étroites, courtes, dont les zones porifèrcs sont très
rapprochées, effilées h l'extrémité et presque fermées; les pores,
moins dévelopj)éH, sont néanmoins conjugués, d'après la tigure
grossie 'J '•; les pétales i)o.stérieurs sont un peu plus longs que les
antérieurs; l'aire interaml)ulacraire iHwtéricnrc est renflée entre
les anibulaercH et son extrémité couvre légèrement le périprocte.
Celui-ci est assez bas et s'ouvre peu au-dessus de la base.
Niveau : Suessonien supérieur, eouelies à i'nhularin Zittrli.
Localités :Minieli, Gebel I)roinika près el-Syouf iZittelV Oiiady
GaiMous en face Uodali (K. Fourtau).
GlSOPYOlS SlLTKNSlS de Loriol {xiib lifiyiirhupi/yii.t).
Hyn. : Rh^neltopygtu fUmUnsIs i!n Loriol, Knclinr t>hiimltUm aus Ati/ypltit und drr lif'i/-
ifhfi, iflUle, p. tu, pi. Il, Ûg. 12, IHH-J.
K A. ZIllH, op. i-ll., p. cv, I»».'».
— 651 —
Espèce de taille plus petite que les autres, mais plus élevée,
avec face supérieure presque eu forme de toit. Elle est représeutée
par uu seul individu incomplet lui-même; les ambulacres sont
larges et les pores allongés; les postérieurs plus longs que les
autres sont peu divergents. Le péristome est peu distinct; le péri-
procte est inconnu ; de sorte que cet exemplaire ne fait partie que
provisoirement du genre Gisogypus.
Niveau : Suessonien supérieur, couches à Fabularia Zitteli.
Localité : Gebel Drounka près el-Syout.
Pygorhynchus geandiflorus Mayer-Eymar, 1898.
Syn. : Pygorhynchus grandiflorus Mayer-Eymar, Neue Echiniden ans den Nummiditen-
Gehilden Aegyptens, Vierteljahresschrift der Naturf.
Gesellscli. in Zurich, p. 3, pi. m, fig. 5, 1898.
Espèce établie sur un seul exemplaire : la forme est presque
circulaire, largement ovale, peu élevée à la partie supérieure, à
bord rond et épais. Pétales ambulacraires saillants; périprocte
transverse en haut de la face postérieure. On ne voit ni le pé-
ristome, ni les pores ambulacraires.
Niveau : Suessonien supérieur (Londinien II de M. Mayer).
Localité : Minieh.
ECHINANTHUS ZiTTELl de Loriol, 1881,
S3'n. : Echinanthus Zitteli P. de Loriol, Eocàne Echinoîdeen aus Aegyplen )ind der lihy-
schen Wiiste, p. 19, pi. m, %. 1 — 2, 1881.
» » K. A. Zittcl, op. cit., p. cxxiv, 1883.
Grande espèce, du type de VE. scutella Lam., mais s'en distin-
guant par sa forme plus allongée, ses pétales ambulacraires plus
inégaux et plus longs, son péristome plus petit.
Niveau : Bartonien, couches à Numm. Flchteli et Clypeaster
Breunigii.
Localité : A l'Est de Syouah, Aradj.
— 652 —
ECHINANTHCS LIBYCCS (le Loriol, 1881.
Syn. : Echi/nanthiu libycuê P. de Loriol, Eocànt Echinoidcen atu Aegi/pten tmd der Uby-
tchen U'iïjrfe, p. 21, pi. ni, fig. 3, 18S1.
K. A. Zittcl, op. rit., p. cxix. 1883.
Espèce encore plus grantle que la précédente, ovale, allongée,
à face supérieure renflée avec un péristome et un périprocte très
petit.
Niveau : Lutétien II.
Localité : Désert lihyque entre Aradj et le Birket Sittreli.
Ptgurus nummuliticds Mayer-Eymar, 1898.
.Syn. : Pi/yunu nummulUicin Mayt'r-Eym.ir. op. cit., p. 5, pi. m, fig. 3, 18lt8.
Encore un échinide uuniiuulitique rapporté à un genre jurassique.
Le fragment dont il s'agit et que ^I. !Maycr-Eyinar a bien voulu
nous communiquer présente trois pétales anibiilacraires en fer de
lance, dont les deux postérieurs. Le reste du test n'existe pas. La
partie conser\'ée a été lavée à l'acide ce qui a détruit rornemcn-
tation. Cependant en y regardant avec une l)onne loupe, on recon-
naît çh et là dans lesinfcranibulacrcs des traces de gros tubercules,
et M. Maycr lui-même a marqué à la ])liin)c, entre les deux am-
bulacres postérieurs, les traces d'un fa.sclole péripétale <iue repro-
duit la figure dessinée. Il n'existe i)as de fasciole chez les Cassi-
<luliih'p.\ M. Maycr le sait sans d<»utc aussi bien (pic moi. C'est
un fragment d' h'usjiutuix/ns (juil a désigne sous le nom de I''i'i"riis.
Genre Hotiii:iulami'A.s Gauthier, 181)8.
Syn. : PUclampnt (pnni) 'nioina* et (inutllior, Édiinide» recueillis tlam la rf'jion Jw
hnuU plalenux ttr In Tiinitir. p. l»7, pi. vi, flff. 7—9, 1881».
TcHt de tiiillc moyenne <iu petite à pourtour i\ jicu près ovale,
renflé ummc/. régulièrement à la face supérieure et sulicaréné en
arrière de l'npe.x, phiM «m moins piilviné ou plat à la face iniVi iim r.
Apex excentrique en avant.
.\ppareil apical montrant quatre pores génitaux en tia|u zi' ciilrc
— 653 —
lesquels se développe le corps madréporiforme; les cinq pores
ocellaires très petits occupent les angles extérieurs.
Pétales ambulacraires plus ou moins développés, à pores li-
néaires ou subvirg'ulaires, dans les rangées externes, presque
roiuls dans les internes; les paires sont ordinairement serrées et
parfois nombreuses; tous les pétales sont semblables.
Péristorae dans une légère dépression du test, pentagonal, plus
large que long, entouré d'un floscclle bien marqué et de bourrelets
interambulacraires.
Périprocte ovale dans le sens de l'axe antéro-postérieur, placé
au bord inférieur, à l'extrémité d'un rostre i)eu prononcé qui ter-
mine la face postérieure plus visible d'en lias que d'en haut. Gra-
nulation commune à la famille des CassiduUdées.
Ce genre pour la forme générale et la position du périprocte
ressemble complètement aux Pllolampas Pomel; il s'en distingue
par sa granulation plus fine, ses paires de pores plus serrés dans
les pétales ambulacraires, et surtout par son péristome qui est
pentagonal, plus large que long, tandis que, chez les Pllolampas,
il est pentagonal, plus long que large; les différences, les seules
qu'il soit possible de constater, paraissent être de peu de valeur
et plutôt spécifiques que génériques; je m'y suis trompé moi-môme
quand j'ai décrit le Fliolampas timetana recueilli par M. Thomas
en Tunisie. J'ai bien remarqué alors les difterences que je viens
de signaler, et ce n'est pas sans de grandes hésitations que j'ai
réuni génériquement l'espèce éocène de Tunisie au type miocène
décrit par M. Pomel; il me semblait à cette épo(iue (jue les carac-
tères distinctifs ne suffisaient pas pour établir un autre genre.
Depuis, j'ai reccmnu d'une manière incontestable que les Pliolam-
pas dérivent des Edùnantlins (L)esor) et sont miocènes; j'en ai eu
la preuve en recueillant dans le Miocène des bords de l'étang de
Lavalduc (B. du lihone) Y Echia. Meslei dont les grands excm-
— 654 —
plaireâ présentent j)Our la position du iiéiipiorte la forme réfiiilii re
(les Erhinanthus: les autres, un peu moins élevés, montrent l'ou-
verture anale deseendant un peu, i)uis contournant le bord, au
point que quelques-uns ajtpartenant certainement à la même espèce
sont de véritables Ph'o/ampas.' La transition est manifeste, et.
dun autre côté, elle a été observée également par M. Poniel. Les
Jiot/iriolaiiipas sont éocènes et dérivent des Bothriopygiis d'Or-
bigny (non l'nmcli. Déjà, dans les espèces recueillies en Algérie
dans les dernières couches de la Craie, le bord postérieur a une
tendance à s'amincir, et le périprocte, au lieu de rester au milieu
de la fa'-e postérieure, descend assez .souvent j)lus bas. Il y a jdus
de (piinze ans (jne, dans ma collection personnelle, j'ai fait deux
séries des nombreux exemplaires «[ue je possède du liutliriopu^iiis
Cufpiaudi Cotteau. et (juc je les tiens .séparés dans deux boites.
bien que les attribuant à la nicnie espèce. Les uns ont le péri-
procte régulièrement piaci'- au milieu du Ixird ])ostéricur: lesautres
l'ont plus bas. <-<intouruant le bord et prcs(|u'à la face inférieure.
Si je etiuipare ces derniers aux cxcni|daires d'Egypte (pic je vais
décrire, quelques-uns sont de véritables Bothriolampas; la trans-
formatiiin. bésitante à la fin de réj)o(|ue crétacée, s'est ettectnéc
complètement dans le terrain éocène. où l'on ne rencontre jdus de
Iiu(hriopi/ffii3.
Le genre rrétacé J'i/fftirofslinnn Cotteau et Haiitliier »|uc j ai
étal»li piiur un grimpe d'écliinides recm-illis |>ar .M. de Morgan
daiiM le Louristan' (l'erse) présente d'assez, apparents rapports
avec mon type éocène. La furme, bcamoup plus granilc, est égale-
ment ovale et le périprocte iM-cu))e à peu près la même position.
On ne naiirail iipmdant rimfniidrr ces deii\ genres : à la face
I. Voir roiU'iiii, l'i-nm ft (imiiliicr, KcMiiUfÊ joêtiltt i/« l'Ali/frir, fH»c. x, \>. I.'W.
3. ('oltmil i>t (iautliliT, Kehtuhlf ttt Ijmirtilan, l'ii ili' Mor)(nn, Miêtion teirnt{H'iur
rn l'trtf, llttni- III. IWrl. Il, |(. Al, IBOb,
— (355 —
supérieure les Pijgarostoma présentent de larges pétales ambu-
lacraires, en fer de lance, presque fermés à l'extrémité, avec des
pores plus développés et tous linéaires; la partie dorsale est com-
plètement dépourvue de carène, et, par conséquent, il n'y a pas
de rostre postérieur; le périprocte, relativement petit, allong-é,
étroit, s'ouvre en fossette moitié en-dessous et moitié sur le bord
postérieur; le péristome avec ses grosses protubérances inter-
ambulacraires et son floscelle aussi développé que celui des vrais
Fygurus donne à la partie inférieure une physionomie toute dif-
férente.
Mon nouveau genre compte pour le moment deux espèces bien
distinctes : Bothriolampas tunetana décrit en 1889 sous le nom
générique de Pliolampas et B. ahundans^ dont je vais donner la
description.
Bothriolampas abundans Mayer-Eymar {suh Pygorhynchus),
pi. I, lig. 9-12.
Syn. : PyrjorhijncliHs ahimdans llayer-EyiniU", Révision der Formenreihe der Cli/peasler
altiis, Vierteljahresschrift der Naturf. Gesellscli. in
Zurich, p. 1, 1897.
Dimensions : Longueur oo — 38 millimètres
Largeur 27 — 30 millimètres
Hauteur 17 — 16 millimètres.
Espèce de taille moyenne, presque ovale, très légèrement tron-
quée en avant, subrostréc en arrière, ayant sa plus grande hau-
teur tantôt près de l'appareil apical, tantôt en arrière aux -/.i fie la
longueur, et sa pins grande largeur dans la secoiule moitié des
interambulacrcs pairs postérieurs. Face siii)érieure bombée, mé-
diocrement relevée en avant, montrant une carène dorsale peu
accusée, mousse an lien d'être aiguë et de ciiaque côté une ligue
de renflements nodulcux; cette d(ml)le ligne noduleuse existe
aussi dans les interambulacrcs latéraux, et beaucoup moins accen-
tuée dans les antérieurs. Bord pnlviné; les nodosités se continuent
— (î;)t! —
en-dessous jusqu'à la limite du floscelle poiistomal, aussi saillantes
et souvent plus qu'à la face supérieure, le test est déprimé dans
la réfrion Iniceale. Apex excentrique en avant "/.„.
Ajtiiarcil ajjical rectanjjulaire, avec le corps madréporiforme au
milieu et les quatre pores génitaux occupant les angles sans pa-
raître jmrtés par des plaques distinctes, ce qui est la disposition
la plus commune dans les Cassiduh'di'e.t: les cinq pores occUaircs
sont très petits.
Aires ambulacraires siijiorticiellcs toutes semblables: pétales
étroits, courts, les trois antérieurs de même longueur, les posté-
rieurs un peu plus longs, avec trois ou quatre paires de i)orcs en
plus, s'étcndant à peine ju.squ'aux -, de la longueur totale du test.
Zones porit'ères très étroites, jjortant des paires serrées et assez
nombreuses de petits pores inégaux, les internes ronds, les ex-
ternes ubii(|Ues et ovalaircs; nous comijtons environ '2-i paires par
série dans les pétales liii tiiviniii it L'S dans ciiix du biviiun.
L'espace inter/.onairc, très légèrement saillant, est à peu près aussi
large (|uc les deux zones porit'ères réunies; la largeur totale des
pétales n'excède pas 2 millimètres ' ..
l'éristoujc excentrique en avant, au tiers antérieur, pentagonal.
plus large (|Ue long, orné de bourrelets intcraiiil)ulat raires mé-
diocres, et de pliyllodeN à (|iialre rangées de pores à rextréniité
des aircM andtulaeraircs. - l'ériproctc ovale, coupant le boni
postérieur, au-dessous d'un petit rostre formé par la carène dor-
Mllc, ce <|ui le renil invisible d'en liant.
TuberculcM ordjnaires à la famille des ( 'nss/dulidi'in, très lins
et hcrrés à la faee Mipéricurc, un peu pins gros eii-dcssous.
l'Ai comparant le U. nlitindans au li. tiimtatui, inius trouvons
dcM différenreM très Hcnsibles dans les caractères spéciti(|ncs. L'es-
pèce égyptienne c«t plus allongée relativcmeni à «a largeur; elle
n les pétalen anibulaeraire^ beain-onp moins |on;:■^ et moins larges
— 657 —
et les tubercules plus fins; l'espèce tunisienne ne montre pas de
renflement noduleux dans les aires interambnlacraires, son pé-
ristome est plus largement ouvert.
Niveau : Suessonien inférieur.
Localité : Gebel Garah près Assouan.
EcHiNOLAMPAS AFRICANUS de Loriol, 1880.
Syil. : Echinolampns ofricimus P. de Loriol, Monographie des Échinides nummulitlques
de l'Egypte, p. 30, pi. m, fig. 1— pi. iv, flg. 5—6, 1880.
» > P. fie Loriol, Eociine Echinoideen, etc. p. 23, pi. vu,
flg. I, 1881.
» » Cotteau, Paléontologie française, terre éocène, t. ii,
p. 743, pi. 380, fig. 3—5, 1894.
>■ >■ Zittel, op. cit., p. civ, cxv, cxix, 1883.
» > R. Foiirtau, Note sur la stratigraphie du Mokallam, Bull.
Soc. Géol. de France, 3° série, tome xxv, p. 210, 1897.
Grande espèce se rapprochant des Conoclypeus par ses ambu-
lacres larges et longs, mais s'en distinguant par sonpéristorae orné
de pliyllodes bien développés, et ne pouvant plus se confondre
avec les Conoclypeus depuis que l'on sait que ceux-ci sont pourvus
de mâchoires.
J'ai recueilli au Sinaï dans rUuady Feiran près de sou em-
bouchure quelques spécimens qui présentent quelques diftereuces
avec le type décrit par M. de Loriol. Ces ditférences ne sont toute-
fois pas assez grandes pour en faire des espèces nouvelles, tout
au plus pouvons-nous les indiquer comme de simples variétés.
Niveau : Lutétien I et IL
Localités : Beni-Hassan et Aradj (Zittel) Mokattam, Plateau des
Pyramides de Ghizeli et Garetlieyricli! {sic) au Sud- Est du ('aire'
1. M. Mayer ayant oublié de Joindre une carte à la nomenclature des Garcts dont
il a parsemé le désert des doux côtés de la vallée du Nil, il m'est difficile d'indi-
quer clairement la localité; cependant je crois que le Garet Beyrich est le monticule
au Sud-Est du Caire connu par les indigènes sous le nom de Ouarchet el-Rifaï en
face le vill.inc arabe de lîassatin.
— 658 —
(Mayer-Eymar), Ooady Hof près Helouaii. — ( )ii;uly Feirau et Ge-
bel Araba (Sinaï) (R. Fourtau).
Collections : Musées de Stuttgart, Muiiioli, Zurioli, Ecole de
Médecine de Kasr el-Aïny au Caire, Muséum de Paris, Cotteau,
de Loriol, Fourtau. Pasquali et Gautliier.
On trouve aussi l'E. a/ricanas en Tunisie.
EcHiKOLAMPAs Fraasi de Loriol, 1880.
.Syn. : Echinoiampa* Fraaii P. de Loriol, Monographie, etc., p. 36, pi. v, fig. 1, 18S0.
P. de Loriol, EocUne Echinoideen, etc., p. 23, pi. vu, fig. 1,
1881.
Cottoau, l'aUoiUologie fran(;nue, toilio ii. p. l.'nî, ISlid.
Cette espèce recueillie par Fraas avait été rapportée par lui à
Cuuncli/peu£ conoidens tout en taisant certaines réserves. On peut
l'en distintfuer t'acileincnt j)ar le périprncte (pii est transverse au
lien d'être lon(;itudiii:il it par les bourrelets péristnmaiix très peu
saillants et inégaux, sans |iarler iK' la présent^' de pli\ ilmles hicn
aecusés.
Niveau : Lutétien I. cniiclies au-dessous du niveau à /.oborar-
rinn.* Patilinu \Vurt< iiiliir<iicn.'<.
Localités' : Mokattaïu. Mcni-IIassan (Zitteli. Plateau des Pyra-
mides de ( ilii/eli.
('(dlections : .Musées de Stuttgart, .Muni<li. Zurich et Turin,
Muhénni de Paris. Heolc de Médecine de Kasr el-Aïny, Cotteau,
df Loriol, Fourtau, Pas(piali, (iautliier.
ErniNOLAMi'AsOsiKis (Desorj de Loriol, 1S8().
Myn. : C'onoe/y/KW» OfirU \h'V\T, ViUalogur raitoimi iUm Efltinidtt, p. lnil, 1.S47.
• > I>i-Mir, Synojuii drt Édiinidet, p. 931, 1857.
f>hi„„l..,.,,H,. iltiru P. <!<• l.<iriol, MonrxjinpUit, tif., p. 37, pi. VI, 1!^. 1, 1H.'<U.
P. di' l/iriol, tÀirUna KehiHoUUen, rtc, \t. 'i\, pi. iv, ll;r. I,
IHHI.
I. ZlUfl (o;». <■</., p. rvii) klifiinli' I7v. /■Vo.m ilniin |i' Siii".Hi>iiii'ii iri^iii'li «ver un
ptilol lia doute i|iil ■ ccrt«a m niiMin d'Otrr
— 659 —
Ecliinolmnpas O.iirh Cotteau, Paléontologie française, 'Eocbne, t. ii, p. 157, 1890.
" » K. Foiirtau, Note sur les Siimondia, etc., Bull. Instit.
Ègypt, fasc. 3, 1897.
Espèce du même groupe que les précédentes à base larg-ement
ovale, à face supérieure élevée et convexe, un peu conique au point
culminant; ambulacres longs et larges, inégaux, superficiels. Grra-
nulation toute particulière.
Niveau : Lutétien.
Localité : Montradan' (Egypte, d'après Desor), Negba à l'Est
de l'oasis de Béharieh.
Collections : Muséum de Paris, Musées de Turin, de Munich et
de Zurich.
EcHiNOLAMPAS Peerieei de Loriol, 1880.
Syn. : Echinolampas Perrieri P. de Loriol, Monographie, etc., p. 39, pi. v, fig. 2, 1880
> » P. de Loriol, Eociine Echinoideen, etc., p. 25, pi. vu
flg. 2—3, 1881.
>■ » Thomas et Gauthier, Description des Echinides recueillis
dans la région des hauts plateaux en Tunisie, p. 95, 1889.
» >■ C'ottean, Paléontologie française, Éocène, t. ii, p. 126, 1890.
Espèce d'assez grande taille, beaucoup moins haute que les
précédentes, pourtour très régulièrement ovale, face supérieure
très déprimée et uniformément convexe. Ambulacres costulés,
apex au "'Ymo de la longueur. Péristome relativement petit, excen-
trique en avant, pentagone, très peu enfoncé, entouré d'un Hoscelle
apparent. Périprocte inframarginal placé très près du bord.
Niveaux et localités : Suessonien supérieur. Environs de Thèbes
(M. Husson). — Lutétien I, Beni-Hassan (Zittel), Ouady Hof près
llélouair' (M. Cramer), Mokattam. Plateau des Pyramides de
1. A propos de Montradan j'iii fait observer {op. cit.) (|\ie ce n'était lias un nom
arabe, mais comme E. Osiris se trouve au Kcgio Museo geologico de Turin envo3'é
par Clôt bey à IJellardi, il y a tout lieu de croire que Montradan n'est autre ijue
.Mokattam mal écrit par celui qui a envoyé le type à Desor.
2. M. P. de Loriol {op. cit.) indique la localité comme «Ouady Hoh près Messouau» :
il y a là deux fautes d'impression que nous avons dû corriger et la localité est ré-
tablie c.imnie Ouiidy llof prés llélomni.
— 660 —
Ghizel» (\\. F.'iutJUiL — Bartonieii (?) à l'Est do lOasis de
Syoïiah entre Aïii Tajreliirt et l\liarteii. couehes à Xum. Fichteli
(Zittelj.
CoUeetitiiis: Musées de Zurich et do Turin. P. doLoiinl, Fonrtau.
ECHIXOLAMPAS AMYtîDALA Dcsor 1S47.
Syn. : EchinolampoM ami/gdala Desor iii Agassi/, et Dcsor, Cntitlot/ue laiaoniic den Echi-
nhU'. p. 106. 1847.
r. lie Loriol, Monographie, eU:, ]). 40, pi. vi, fig. 2— ;<.
1S80.
t'otteail. Paléontologie Jraiu;aUe, t. n, p. lu'.', l^'Jd.
Cette espèce se distiiif^ue taoilement i)ar l'ovale parfait de sa
forme, sa face supérieure pres(iue parallMo à liiitoriouro ot la ron-
deur uniforme de son pourtour.
Niveaux et loealités : Suessonien nioyon, Ciobol Hrounka près
el-Svout et ('haine aral)i»iue à 1") kih»niètros à IKst dEsiieh [}\.
Mayer-Evniari. — Lutéti»'ii 1. .Mokattani iM. A. Navillo). Le type
a été rapporté par Lofoln ro sous réti(|Uotto. Torraiu !iiMmiiiiliti(|ue
d'I-Vyiitc.
Cullortions : Muséniii de l'aiis. Miiséo do Zurith. 1". tlo Loritd.
Eciilxol.A.Ml'As (iLOiil'i.i .s Laulie, is(i7.
•Syn. : Erhlnolmnptu ijlolmlut Ijlillic, Ueitrag znr Kmnlnitt dfr Kehinoilntnen dm i-in-
crntinisclitn TerliiirgehitUt, SitZIllIgsb. (llT Wi«Mli>r Aklld.
vol. I.VI, I" piirtif, p. 'i'.W, imlT.
I'. (le l^irlol, Monn-iraphir, eU:, p. 42, pi. vil, liff. 1— fi,
IHW. — (Voirci't oiivniKi' pour la nyiionyinif ctiinpK'ti'.)
r. «Il- l^irilll. /.'.«•.I.K' l>l,i„„i,lrrn, ri,-.. p. 'Jf, . pi. III,
lie 4, I'*'-'
< 'ette ^•^pè^•e parait être éjjjahnient répandue dans tout ri'.ocèno
d'ÉjfJ'pte. Elle se ra|»proche assez, de l'/v. rilipsoidalis d Anliiao,
muiH «es anihiilacreH sont iiofoiroinoiit plus lart;es. le |inilil do sa
fa<-c supérieure est moins horizontal t-t plus déilivo, sa taoo in-
férieure est m«iiiiH déprimée autour du péiisfonir <•! non n iillée
Hiir le plastron.
— 661 —
Niveaux et localités : Suessonieii moyen. Environs de Loiixor
(M. Delanoue), Gebel Drounka près el-Syont (Fraas). — Lutétien
I et II, Mokattam (A. Pasquali). Tranchée cl'el Orta au Sud du
Gebel Alimar' ÇSl. Cramer), Plateau des Pyramides de Ghizeh
(M. E. Lecoffre). — Bartonien — Aradj (Zittel).
EcHiNOLAMPAS Crameri P. de Loriol, 1880.
Syn. : Ecliinolampas Ci-ameri P. de Loriol, Monographie, etc., p. 44, pi. vi, fig. 4 — 10,
1880.
» !> P. de Loriol, Eoctine Echinoideen, etc., p. 32, pi. m, tig. 8,
1881.
» » Cotteau, Paléontologie française, Eocéne, t. il, p. 158, IS'JO.
» » R. Fourtau, Les bancs à Callianassa d'Egypte, Bull. Inst.
Égypt., fasc. 3, 1897.
Forme assez variable, mais toujours de petite taille. Péristome
excentrique en avant, assez grand, transverse, lég-èrement penta-
g'onal et enfoncé. Périprocte grand, ovale, transverse, tout-à-fait
marginal, tronquant même le rostre postérieur.
Niveau : Lutétien II (d'après M. ilayer-Eymar) avec Thagastea
Luciani.
Localité : Ouady el-Tih, Bir Moussa (M. Mayer) Gebel Ghiou-
chy, Sikket el-Dabban.
Echinolampas Aschersoni de Loriol, 1881.
Syn. : Echinolampan Ascherioni P. de Loi'iol, Eocdne Echinoideen, etc., p. U8, pi. viii,
fig. 2, 1881.
» » K. A. Zittel, 02}. cit., p. cxx, 1883.
» » Cotteau, Paléontologie française, ÉoL'éuo, t. ii, [). 160, 1890.
Un seul exemplaire connu recueilli par le professeur Asclier-
1. M. P. de Loriol iudit|ue sur la toi de M. Craiiier la localité comme «Montagne
Rouge», en arabe Gebel Alimar. Le Gebel Alimar, étant un piton de quartzite da-
tant de l'époque pléistocène, ne peut contenir des échinidos éoeènes. La véritable
localité est celle (pie nous indiipions et qui est la couche de calcaires éocénes sur
laquelle repose le Gebel Ahmar (cf. R. Fourtau, Stratijraphie du Mokattam, Bull. Soc.
Géol. de Fr.ince, 3° série, tome xxv, ]). 228, fig. 1, 1897).
MÉMOllîES, T. III. 84
— n(î2 —
son sur la rnure (k-s caravaiies entre le Fayouni et rOasis He-
harieli.
Niveau : Lutétien I.
Localité : Haunuamat el-Ka»li iZittel).
EoHixoLAMPAS srBCYLiXDRicus Desor, l!S5o.
Voir |»onr la synonymie de cette espèce iiui su trouve aussi dans le Vicentin.
P. de LorinI, EocUne Echinotdeen. tic, p. 21», pi. iv. bg. i, i.
Cette espèce qui se trouve aussi dans le Vicentin a été recueillie
à l'Est (lu désert de Syouali. (lan^^ un calcaire blanc avec Xn.m-
EcHlXOI.AMrAiî LIBYCU:? de Loriol, 1N81.
SyD. : EdtinolampoM Hhycui P. de Loriol, Eociint Echinoideen auM Atgypten iind drr
Uljychm U'iitte, p. 31, pi. v, fi^. 1, 1881.
Cotteau, Pnlrouloloyie fraiifahr, p. 1(>0, 18'.Mi.
Très jirrande espèce, ovale, rétrécie en avant, avec iictalcs ani-
liulacraires loiiffs, inéjraux. Zones porifères étroites, inéfrales;
dessus voûté de liautcur nioyeime. — ('iiui exemplaires.
Localité: A l'Est de l'I >asisdefc>youali avec res]»èce précédente.
ECHINOLAMPAS AMVtiHALlXA Mayei-Eyiiiar, l,s!l>>.
Syn. : Hehinolatnftnê amyidalina .Mnyor-Kvuinr, op. cit.. p. 4, pi. m, fif;. 4, I8'.is
C'est la variété de l'A', fflufiiilits [iiiiiior) décrite et fif^urée par
M. de Loriol iKix-Hni Krlilutiidi i n. (tr., p. 27, pi. 111, ti};. 4 — 7).
Niveau : Suessonitii innycn.
L<i<-alité : Cliainc liliyi|nc à !."> kil. ;i l'nm-st d'I'siicli iMayeri.
IviilNol.AMPAs MlMKHK.Nsi.s Mnyer-Eyiuar, 1S1I«.
Hyn. ; t:<l,in..l,„„,:.. Mi„irl,r„.,t .Mn\il r.Miiar, .;.. rit., p. I, pi. i\, n-, I, \HW
Espère de taille liioycnin-. i>\alc. nicdiocicnuiit niiricc à la tacc
Hiipérieurc. un peu plus étroite en avant «iircn arricr»-. Apex e\-
ccntri(|Ue en avant, l'étalés uintmlacraircN lar^jcs et lon;rs, léjjèrc-
nient reiiHéH daiiH l'espnce interzonaire.
— 663 —
Niveau : Suessoiiieu supérieur (Londiuieii II de M. Mayer).
Localité : ^linieli.
ECHINOLAMPAS PRAECEDENS Mayer-Eymar, 1898.
Syn. : Echinolampas praecedens Mayer-Eymar, op. cit., p. 4, pi. iv, fig. 2, 1898.
Cette espèce n'est représentée que par un seul exemplaire. Mal-
gré sa taille plus grande et sa forme un peu gibbeuse à l'apex, le
type nous paraît très voisin de 1'^'. amygdalina qu'on rencontre
dans la même localité et au même niveau.
Niveau : Suessonien moyen (Londinien I de M. Mayer).
Localité : Chaîne libyque à 15 kilomètres à l'Ouest d'Esneh
(Mayer-Eymar).
Cassidulus amygdala Desor, 1853 — ?.
Syn. : Cassidulus amyrjdala DeSOr, Archives des sciences physiques et mdurelles, tome xxiv,
p. 143.
M. Mayer-Eymar a attribué à cette espèce un exemplaire dé-
formé, mal conservé, dont on ne voit nettement que la partie posté-
rieure. Appareil apical peu excentrique en avant; la partie posté-
rieure est plus rapidement déclive que ne l'indiquent les figures
données par M. de Loriol dans V Échinologie Helvétique (p. 49,
pi. III, tig. 5—6). — C'est d'ailleurs jusqu'à présent le seul Cassi-
dulus recueilli en Egypte.
Niveau : Suessonien moyen (Londinien I de M. Mayer).
Localité : Chaîne libyque à 15 kilomètres à l'Ouest d'Esneh.
— A. Ybert (Suisse) le C. amygdala appartient au Lutétien I.
Caratomus londinianus Mayer-Eymar, 1898.
Syn. : Caratomus londinianus Mnyer-Eymar, op. cit., p. 5, pi. IV, tig. 3, 1898.
Petite espèce subpentagonale, assez élevée, convexe à la partie
supérieure. Appareil apical excentrique en avant; pétales ambu-
lacraires bien distincts; les pores sont arrondis et disposés par
paires peu serrées. Périprocte triangulaire, sous le petit rostre
postérieur; péristome mal conservé.
84*
— CCA —
C"fr>t la première tois que nous nous trouvons en présence il'un
véritable Caratomiis tertiaire, car celui que Cotteau a nommé C.
Li; Hoiii n'appartient pas à ce genre. Les deux exemplaires de
M. Mayer ressemblent beaucoup au C. rostratiis Agassiz du Cé-
nomanien et plus étroitement encore au C trigonopygus Desor;
ils ont. comme ce dernier, les pétales bien visibles, ce qui est
rare dans ce genre, le périprocte bien triangulaire, et ils ne s'en
distinguent guère que par leur test un peu plus élevé.
Niveau : Suessonien supérieur (Londinicn de M. Mayer).
Localité : Gebel Drounka près el-Syout.
Hkmiastek Pellati Cotteau, 18GH.
Syii. : /lemiailer l'ellati CottiMll, Échin. fott. Jet Pyrhiéu, \i. 117, |)1. vi, fig. "—'.t.
» .de I/Oriol, Uonotiraphie, etc., p. 46, jil. vu, fifr. 6. 1880.
M. de Loriol a rapjtorté à cette espèce un exemplaire uni<iue,
incomplet, cassé en avant, recueilli au Mokattani par ndanoue.
La forme de l'exemplaire égyptien est plus élevée et nmiiis large
que celle du ty|ie pyrénéen: M. de Loriol déclare ne voir {|Ue
deux pores génitaux dans l'appareil. l)cpuis. (,'otteau [l'aJi'i>)>t.
frant^., terr. tort., Eorène, l, p. 419) a réuni son exemplaire type
au JJilrcviojiteriiii.r Munier-( Mialmas et a mis en .synonymie lexcm-
plaire égyptien qu'il regarde comme identiiiuc au sien, et (|ui, dès
lor», doit prendre le nom de Ditvimaster intx.
(.'fdlection : Muséum de Paris.
HkMU.STKU AkcHIACI de Loriol, 1^>.S(>.
Kyil : llrmiatlrr Archiaei (II) l.<iriol, Monn/raphir, etc., p. 48, |il. vil, liff. 7 — (*.
Tmrkynàtrr Arrhinci CottcBII, J'aUonlologie /nm^oitr. (crr.'liim tiTlillilf!', tiHlic i,
p. 407. 1887.
Petite cHpèce trcH élevée, «nligloluileuse. confondue par l)ela-
lioiic et «l'An'Iiiae' avec une espèce de l'argile de Londres, dtuit
I. Delanmit' l-t irArrhlnr, Sotr tur In aiiiêllt. yM. dt» riiWreii» dr TlirUi, Hrniliuter
BvtMrhanlet. Coniptrit-rrniliu (Ifl l'Arnd, iIm Hclcncca, vol. uvit, p ''»'
— 665 —
elle se distingue facilement par sa forme plus relevée en arrière,
plus arrondie en avant et par ses ambulacres pairs plus super-
ficiels. Cotteau l'a comprise dans le genre Trachyaster, type ter-
tiaire qui se distingue des Hemiaster par sa forme plus renflée et
par le développement, dans l'appareil apical, du corps madrépori-
forme qui sépare les plaques génitales et sort de l'appareil. Ce
dernier caractère n'est point constaté par M. de Loriol, et Cotteau
n'en parle pas, tout en attribuant l'espèce au genre Trachyaster.
Niveau : Suessonien moyen.
Localité : Environs de Louxor.
Collection : ]\Iuséum de Paris.
Hemiaster Schweinfuethi de Loriol, 1881.
Syn. : Hemiaster SchweinfnHhi de Loriol, Eocane Echinoidee», etc., p. 34, pi. vin. fig. 3,
4, b, 1881.
Ditrema.ter Sclnceinfin-thi Cotteau, Paléontohgie française, Éocéne, t.i, p. 428, 1887.
Cette espèce ne présentant que deux pores génitaux dans l'ap-
pareil apical, rentre dans le genre Ditremaster Munier-Clialmas,
qni n'était pas encore établi à l'époque où M. de Loriol l'a étudiée
et décrite.
Niveau : Suessonien inférieur.
Localité : Très abondant dans les couclies marneuses d'El-
Gouch Abou Saïd, à l'ouest de Farafrali.
Collection : Musée de Munich (Zittel).
Palaeostoma Zitteli de Loriol, 1881.
Syu. : Palaeostoma Zitteli (le Loriol, Eociine Echinoideen, etc., p. 33, pi. viii, fig. 1, 18«1.
Le genre Palaeostoma Lovén se distingue des Hemiaster par
son péristome qui, au lieu d'être labié en arrière, affecte une forme
pentagonale sans aucune saillie. L'espèce décrite par M. de Loriol
est de petite taille; elle est ornée d'un faible fasciole péripétale,
et ne se distingue des Hemiaster que par la forme de son pé-
— (îfifi —
ristiinie; l'apparoil apiral est très excentiiciue en anièie; on nen
distingue pas les pores.
Niveau : Subs-sonieii inférieur.
Localité : Xekeb. à IKst de l'Oasis de FaratVali.
CoUeetinn : Musée tie ^Munich (Zittel).
Brissopsis axgusta Desor, 1S47.
Syn. : Brintoptù angiula Desor, Catalogne raiwiiné ilc» h\hiiiiJi:i, p. 121, 1847.
» » Desor, Si/nopti» de» Échin. j'o»/i., p. 379, 1857.
lie Loriol, MoiUKjraphie, etc., p. 49, pi. VII, fif^. 9, 1880.
( 'otte.nu, Paléontologie françaùe, Éocène, I, p. 202, 1886.
Un .seul exeiuitlaire. le type déerit par Pesor. existe au ^luséum
de l'aris aver l'étiiiuette île Let'ebvre : Xuniinu]iti(|ue dKjiypte.»
Je ne puis dans ees cniiditinns donner des iiidicatiniis pins pré-
eises de niveau et di- Incalité jns(|irà ce (in'oii recueille tle nou-
veaux exemplaires.
( '(lilcctiuii : .MnsciMii de l'aris.
Brissopsis Loimoi.i Uittner {sub TD.ruln-issiui), isso, pi. i.
fig. 3-4.
.Syn. : TazoltrUnu I^rioli liiltlicr, IkilriliiK ziii- KemUuut alleilertUIrer EihiiiiiicH/niiueit
.It Sudnlpeit, p. 102, pi. IV, Hk'. 7— S, 1880.
Dinic-iiHiiiiiH (le noire exemplaire : Loiipieiir 2t'. iiiilliiiu'tros
Larj;i'ur -".' niilliinètros
liaiiti-nr 17 milliiiictros.
Individu "le J«>niic ovale, un peu plus rctn'ci en arrière t|u'en
avant, et troii(|ué à eeH deux extrémités: partie postérieure un peu
pluH épaJHHe <|ue la partie antérieure; la plus •iiamle larj^eur est
au milieu. Faee intérieure |»iilvinée. rentlée dans la réy;ioii du
plantruii. Apex léjfèrement exeentri(|ue en avant.
Ap|tareil apieal montrant <|uatre pures jjônitaiu rapprochés.
Hvce le i-orpH madrépurit'orme séparant les pla<|Ues postérieures et
«e pro|itn(;eaiit en arrière.
— 667 —
L'ambulacre impair n'est pas siiflisaiument visible pour le dé-
crire.
Aires ambulacraires paires antérieures divergentes, log-ées, pour
la partie i)étaloïde, dans des sillons larges de trois millimètres et
demi, de profondeur moyenne; zones poriteres assez larges, formées
de pores allongés; il y a de 18 à 20 paires dans chaque zone;
mais la série antérieure compte, en partant du sommet, 9 paires
atrophiées. Pétales postérieurs moins divergents, légèrement re-
courbés en-dehors vers leurs extrémités, un peu plus long que les
antérieurs, comptant 20 paires de pores, dont une dizaine atro-
phiées dans les séries postérieures.
Péristome ovale, transverse, éloigné du bord de 10 millimètres.
Périprocte transverse, s'ouvrant au haut de la face postérieure.
Fascioles peu visibles sur notre uni(|ue exemplaire très médiocre-
ment conservé.
Ce type égyptien nous a paru se rapi)orter très nettement à l'es-
pèce que M. Bittner a décrite sous le nom de T. Lorioli : les dimen-
sions du test, la physionomie de l'exemplaire sont exactement les
mêmes que chez le type provenant des Alpes du Vicentin; la seule
différence qu'il soit possible d'y constater, c'est que le nombre des
paires de pores atrophiées dans les pétales antérieurs est plus con-
sidérable chez l'individu égyptien, 9 au lieu de 4; tandis que les
pétales postérieurs sont exactement semblables. Nous ne croyons
pas que la différence que nous signalons puisse empêcher de réunir
le type du Mokattam au type des Alpes méridionales, car ce ca-
ractère est assez variable, et tous les autres détails sont parfaite-
ment concordants. La présence du B. Lorioli en Egypte porte à
8 le nombre des espèces communes à cette contrée et au Vicentin.
M. Bittner nous a vivement critiqué, il y a trois ou quatre ans,
))our avoir dit que le genre Toxobrissus Desor tombe en synony-
mie de Brissopsis Agassiz, et doit être supprimé : il alléguait que
le genre Brissojjsis a pour type B. lyrifera Forbes. et que le •ïeiire
Toxobrissus a été établi sur le Br. co/icentrica Wright. Nous ne
rigriiorions pas: mais coninie il n'y a pas de caractères génériques
tlistinctifs entre ces deux Ecliinides. le genre Toxabrisaus nous pa-
raissait et nous i)arait encore superflu. Desor l'a fondé en sappuyant
sur cette particularité que dans les ambulacres postérieurs il y a
des paires de pores atrophiées et que les pétales sont très rappro-
chés; mais il suftit de ])rendre un Br/ssopsis li/rifera pour voir
tout de suite que ces deux détails y existent. L'extrémité des pé-
tales postérieurs n'est pas arquée, c'est vrai; mais qui donc oserait
soutenir (ju'une courbe presque insignifiante de l'extrémité des
pétales postérieurs est nu caractère suffisant pour constituer un
genre nouveau? I)'ailleurs, ce n'est pas à nous que revient le mérite
d'avoir fait le premier cette observation; il appartient tout entier
à notre honoré <iiiifrèrc ctaïuiM. 1*. de Luriol qui depuis longtenii)s
a montré etmibien est vaine hi ilitféreiue t|u'iin a voulu étaltlir
entre les deux genres. La plupart des échinologi.stes ont reconnu
la justesse de ses renuiniues à ce sujet, et même M. Pomel, qui
avait maintenu le genre Toxuljri.tstu^ dans sa Cla^sijîcation métho-
(liqni\ a dû reconnaître son erreur; il a rendu aux BrisMpsi.i \o\i\
ce qu'il avait attriliué au genre de I)esor, et il a créé, pour les
CMp^een qu'il avait comprises dans le genre Byissopsi.<^ le genre
Brhsntita (|ui ne nous |)arait pas indispensable.
Niveau : Le B. I.urlnli a été remnntré en Lgypte dans le Lu-
tétien supérieur.
[..«icalité : .Mnkattaiii Miebel Lniiuiili près !'( Miudy el-Tihi (K*.
Koiirtauj,
(■(diection : H. Kourtau.
AnInastkic <ilimKI{i;iJ;s >fichelin {mb HcminsUr).
Mjrn. ; IhinioMltr ■jiljlitrtUiu Mirlicllll, in ciillrrl.
PvUt*» tuhflohotUê KriiM, .\%u •Irm iJrltnl, Wlirt .lilliK'^lu'ftf, p. S7M, IHII7.
— 669 —
Agassizia gihhenda Cotteau, Echin. nouv. et peu coiimm, V série, p. 193,
pi. sxvii, flg. 3 — 7, 1875.
ï » cle Loriol, Monographie, etc., \i. 51, pi. vin, tig. 1—7, 1880.
» » de Loriol, Eocane Echinoideen, etc., p. 36, 1881.
Ânisaster confitsus Pomel , Note sur deux Échinides du terrain éochie, Bull.
Soc. Géol. de France, 3' série, t. xiv, p. 608, 1886.
Anisaster gihberulus Cotteau, Paléontologie française, Éocéne, t. i, p. 379, 1887.
Cet échiiiicle, dont tout le monde anjourd'liui a des spécimens,
a été l'objet de bien des discussions; c'est un type très voisin des
Agassizia, et pour lequel il n'était peut-être pas absolument indis-
pensable de créer un genre nouveau.
Niveau : Lutétien II.
Localités : Ouady el-Tih, Clebel Ammounah, Tranchée d' el
Orta derrière le Gebel Ahmar, Mokattam. Gebel Kibli el-Aliram.
On rencontre aussi cette espèce en Tunisie, au Gebel Trozza.
Des échantillons en mauvais état ont été recueillis par le R. P.
Ohrwalder aux environs de Souakim et envoyés par lui à notre
confrère M. A. Pasquali.
LiNTHiA Delanouei de Loriol, 1880.
Syn. : Linthia Delanouei de Loriol, Monographie, etc., p. 53, pi. vu, fig. 12.
X de Loriol, Eocane Echinoideen, etc., p. 36, pi. vni, fig. 6, 1881.
« » Cotteau, Paléontologie française, Éocéne, t. i, p. 264, 1886.
Cette belle espèce se rapproche du L. Orhignyana Cotteau, mais
elle en diffère par sa forme moins orbiculaire, moins échancrée eu
avant, sa face supérieure plus renflée, ses ambulacres antérieurs
pah-s moins diverg-ents avec des zones porifères composées de
paires de pores plus nombreuses, ses ambulacres postérieurs plus
rapprochés, relativement plus longs et arqués, enfin par son aréa
anale très accusée.
Niveau : Suessouien moyen.
Localités : Gebel Der près Esneh. — Environs de Louxor. —
Gebel Korardan près de Guirgueh.
Collections : Muséum de Paris, ]\Insée de Munich.
MÉMOIRKS, T. III. ^^
— tj70 —
LciTHU CAVEBNOSA de Loriol, 188U.
Sj"n. : Linthia caccniora de Loriol, ilottoffraphie, etc., p. 55, pi. vra, fig. S — 10.
» > de Loriol, Eocane Echinoideen, etc., p. 41, pi. vm, fig. 7. 1>>M.
Cotteau, Paléontologie française, Éocèlie, t. i. p. 265, ISSti.
8e distingue du L. latisulcata par ses ambulacres postérieurs
bien moins longs, du L. Orhignyana par ses ambulacres plus
étroits et plus creusés, les postérieurs sont plus divergents. l)e
plus, la face supérieure est moins rendéc et le sillon antérieur plus
profond.
Niveau : Suessoiiien moyen, couches à Opcrculines.
Localités : El-Aonhi près Edt'ou. — Gcbcl Fatira près Louxor,
Gebel Ouni el-Kenneiem (oasis Chargeli).
Collections : Muséum de Paris. Musée de Municli.
LiNTHU LATISULCATA Desor {sub Feriaster), 1857.
Hyu. : Uaniasier lalUukattu Desor, Calai, rau., y. 1Ï&, 1847.
PeriatVer UuUuleatut Dcsor, Synoptit des l\chin. font., p. 387, 1857.
Linthia lalitnlcata do I^>riol, ihnoffrapliir, rtr., p. 67, Jil. vill, lig. Il, 1880.
Cotteau, Palfontolngie française, etc., t. i, p. 'l(<'i, I88G.
I..a dchcriiition donnée par M. de Loriol se rapporte au moule
en plâtre d'un e.\eni|tlairc ra|»i>orté par Lefebvre sous l'étitiuette
<Nunniiiiliti(|Ue d'Egypte >. Loriginal a été égaré, en tout cas
M. de Lorifd ne l'a pas eu entre les mains.
Collection : .Muséum de Paris.
LlNTHIA NaVILI.KI de Lniidl. 1 SSO.
Mjrii. : Unlhia Savillei (le Ixiriol, iluwx/rniMe, rlc, p. 68, pi. vm, lig. 12, 1880.
• . lie l-<iriol, Ai»-.'(iic KfhinniHtm, «te., p. «t, pi. ix, (Ig. 7, 1881.
Ciiltenil, PiUétnUolutiie /rnni;aiêt, fcwi'iie, I. i, p. ïilrt, 1886.
rJeiire établi par M. de l.,oriol en IHHO sur un exein|)laire
un peu une et Mur l'aHpect du t'aiicK général, hcpiii.s, en issl.
d'nutrcH cxciiiplairr^ ra|i|iiirt('h pai /ittel ont cniitii iiié son diagnoH-
ti(|ne.
LocalitéH et niveaux : Liitrlim I, .MnUatlani de typei. (ic
— 671 —
bel Drounka près el-Syout, couches à Alvéolines (Suessonien su-
périeur) (Zittel).
Collections : P. de Loriol, Zittel.
LiNTHiA Arizensis cVArchiac {stib Hemiaster), 1859.
Syn • He.ùa.ler Arizen.is d'Arclnac, Bull. Soo. géol. Fr., 2e série, t. xvi, p. 804, 1859.
Peria^ler A^-hmsi. Cotteau, Échin. fo.s. des Pyrénées, p. 126, pi. vi, fig. 11-12,
1863.
Linthia Arizensis de Loriol, Monographie, etc., p. 60, pi. vu, flg. lO-U, 1880.
Espèce voisine du L. Biarritzensis Cotteau, mais son sillon an-
térieur est moins large, moins profond, échancrant moins le bord
et moins renflée par sa face supérieure.
Niveau : Londinien I.
Localité : Environs de Louxor.
Collection : Muséum de Paris.
Linthia Ascheesoni de Loriol, 1881.
Syn ■ Linthia Aschersoni de Loriol, Eociine Echinoideen, etc., p. 37, pi. ix, fig. 1-4, 1881.
Cotteau, PaUmtologie française, Eocène, t. i, p. 226, 188b.
Espèce de taille moyenne, subcirculaire, un peu plus longue
que large, médiocrement renflée à la partie supérieure, presque
plate en-dessous. Sommet central.
Niveau : Suessonien moyen.
Localité : El-Goucli Abou Saïd, à l'ouest de Farafrah; Gebel
Der près d'Esneh.
Collection : Zittel.
Linthia Esnehensis de Loriol, 1881.
Syn. : UntJiia Esnehensis de Loriol, Eocane Echinoideen, etc., p. 39, pi. ix, fig. 5-6, 1881.
Cotteau, Paléontolof/ie française, Eoecno, t. i, p. 267, 1886.
Espèce de taille moyenne, voisine des Linthia subglobosa et m-
flata, dont elle se distingue par sa partie antérieure plus déclive,
par son appareil apical excentrique en arrière, par sa partie posté-
rieure plus rétrécie.
Niveau : Suessonien moyen.
85*
— (i72 —
Localité : Gebel Der près Esiieli.
Collecrion : Zittel.
Pericosmus Pasqualu Gautliier, 1898. pi. ii. f\g. 1 — 2.
Dimensions : Longueur 70 uiilliiuètres
LarfTCur 77 millimètres
liaiitour iiS niilliniètres.
Espèce de graiulc taille, un peu plus large que longue, assez
élevée, renflée, presque uniformément bombée à la face supérieure.
Bord arrondi, épais, interrompu en avant par une profonde éclian-
crureilu sillon impair: dessous convexe; face postérieure tronquée,
subtriangulaire. Apex légèrement excentrique en avant, 35/76.
Ai»|)arcil apical dans une déjjrcssion, insuffisanimcnt conservé
sur notre unique exemplaire.
Aire ambulacraire im])aire logée dans un sillon peu accentué
et peu profond ]>rè.s du sommet, s'élargissant progressivement et
atteignant au bord inférieur une largeur de 18 millimètres et une
profondeur de ii. Zones |)orifcres formées de |)aires obliciues de
petits porcs, d'ailleurs peu visibles sur notre exemplaire oîi elles
sont recouvertes de débris de madrépores.
Aires ambulacraircs paires un peu plus divergentes en avant
(|u"cn arrière; pétales logés dans des sillons profonds, assez larges
et bien fermés à l'extrémité. Zones porifères larges, égales, for-
niécH tic paires de pores inégaux, les externes linéaires et allongés,
les internes subovalcs on ronds; ils sont séparés par un ou deux
granules. L'espace intcr/.onairc est un pi ii plus étroit ijuiimc des
zones. Le sillon des jiétale.^ antérieurs est long de L's niilliiuètres
et large de f»; celui des pétales postérieurs est aussi large, mais
n'excède pas 22 millimètres en buigueur. Ia's pla(|Ues porifères
Hont assez liautcH et par c(insé(|in-nt les paires <le pores assez écar-
tées : j«- n'en eompte (|ue 27 daiiM les pétales iintérieiirs et 2.'( ilans
les postérieurs.
— 673 —
La face inférieure de l'exemplaire est mal conservée et le pé-
ristome est invisible. Périprocte occupant une grande partie de la
troncature postérieure, transverse.
Fasciole péripétale bien visible, en ligne brisée, remontant
assez haut dans les interambulacres ; le fasciole marginal est moins
bien conservé; on en constate néanmoins des traces certaines en
plusieurs endroits.
Des tubercules petits et assez serrés couvrent la face supérieure,
plus multi])liés dans le voisinage des sillons ambulacraires; ceux
de la face inférieure sont un peu plus développés.
En comparant ce type égyptien aux espèces connues du genre
Pericosmus^ j'ai tout d'abord été frappé de la ressemblance qu'il
présente, pour la forme générale, avec certains exemplaires de
ma collection appartenant au P. spatangoides de Loriol, du Vi-
centin; la disposition des sillons ambulacraires, le profil de la
partie supérieure, la physionomie générale sont parfaitement sem-
blables dans les deux espèces, et j'ai cru un moment être en pré-
sence d'un individu de très grande taille du type de S. Giovanni
Ilarione. En examinant de plus près les caractères spécifiques,
j'ai reconnu que les zones porifères des pétales ambulacraires
étaient différentes; le type égyptien, malgré sa grande taille, ne
porte que 27 et 23 paires de pores, tandis qu'un exemplaire du
Vicentin, de taille bien inférieure, en compte au moins 30 dans
les pétales antérieurs et 28 dans les postérieurs. Cette diiférence
ne me ijermet pas de réunir les deux espèces; on peut ajouter en-
core que l'apex est un peu moins excentrique en avant chez le
Pericosmus Pasqualii.
Niveau : Lutétien II.
Localité : Mokattam, du côté de l'Ouady Kaschab.
Collection : A. Pasquali.
— (Î74 —
ScHiZASTER AFRICAXUS (le Loriol, 1863.
Syn. : Sehùtuter ajnatiuu (le Loriol, Daeript. de deux Échin. nouv. du NummulUique
d'Egypte, p. ô, pi. i, fijr. 2. — Mém. tle la Soc. de Phys. et
d'Hist. natur. de Genève, t. xvii, 1" partie. 1863.
» • Fraas, Geolog. aiu deni Orient, p. 279, 18G7.
Lartet, Géol. de la PaUitine, Anii. Se. géol., t. m, p. 84, 1872.
de Loriol, Monographie, etc., p. 61, pi. vm, fig. 13 et 14, 1880.
de Loriol, EoeSne Eehinoideen, etc., p. 49, pi. xi, tîg. I, 1881.
(,'otteau. Paléontologie françtûse, Éocèue, t. i, p. 367, 1887.
Thomas et Gauthier. Echin. recueillis mr le.i ffaïUa Plateaux
de la Ttmiaie, p. 93, 1889.
Esitèi'o tîuileiueiit recniiiiai.ssable ])ar son ensemble tiè.s renflé
et très arrondi, sa face inférieure très eonve.\e, ses anibulacres
antérieiir.s pairs très (liver<^ents. très huigs, très larjjjes et très
flexueu.x, ses anibulaeres postérieurs acuininés.
Niveau : Lutétieii.
Localités : Mokattaui, Ouady Moatliil (chaîne arabique) Sues-
sonien? à el-Goudi Abou .Saïd. oasis de FaratVali.
Se reiirontrc aussi en Tunisie dans la partie supérieure des
«•oudies à Niiiiiiniilitcs.
SciilZASïKK (îAl'DKYi de Loriol, 1880.
Syn. : SrhlMitMter liaudryi de Loriol, Monojraphie, etc., p. I>4, pi. IX, lig. 1, 1880.
» Cottvnil, l'aUontoliMiie fran^aite, Éocène, t. i, p. 368, 1887.
Cette belle espèce se fait remarquer par son ensemble relative-
ment déprimé et par sa face supérieure très peu renflée et peu
déclive.
Niveau : SueH.sonien luoyt-ii.
Lof-alité : (tebel latira près Lou.xor.
Collectiuii : .Muscnin de l'aris.
8^:niZA,sTKJ{ /ClTTKLl de Loricd, 1880.
Hytl, : SrhitnMrr '/.iUrli de l^irlul, Mmu-jrnphir, rtc, p. rtll, pi. U, (!){. '-, 1880.
. do loriol, Kofiinr Echin„idtm\, *lr. p. 46, pi. ix, lltC. 10, IHHt.
• . ('oitenil, PaUnnt„l„.jir trmtcnitr, l'îorAlli', t. I, p. .'169, 18H7.
Cette eHpcce intéreHHantc hc rapprodic sous ccrtainn nipiiurts
— 675 —
du 8ch. Bellardii Ag.. mais elle s'en distingue facilement par sa
forme moins renflée, son sommet plus central, ses aires interam-
bulacraires ni renflées, ni relevées à leur sommet, ses ambulacres
antérieurs pairs un peu plus flexueux.
Localités et niveaux : Suessonien moyen, Gebel Der près Esneh
(Zittel), environs de Louxor (Delanoue). — Lutétien II, Mokattam
(Zittel, R. Fourtau).
Collections : Muséum de Paris, Zittel, Fourtau.
ScHizASTER FOVEATUS Agassiz, 1840.
Syn. : Schizaster foveattis Agassiz, Cat. eclyp. mus. neoc, p. 3, 1840.
Voir la suite de la Synonymie dans de Loriol, Monographie, etc., p. 63.
Ajouter : de Loriol, EocUne Echinoideen, etc., p. 44, pi. is, flg. 8 — 9, 1881.
Cotteau, Paléontologie française, Eocéne, t. i, p. 350, 1887.
Cette espèce est assez voisine d'apparence de VHemiaster Scil-
lae Wright et de VHem. glohosus Desor, mais elle s'en distingue
d'emblée par son sillon antérieur bien plus profond et écliancrant
davantage le bord.
Niveau : Lutétien I.
Localité : Mokattam.
Collection : Muséum de Paris.
SCHIZASTEK MoKATTAMENSis de Loriol, 1881.
Syn. : Schizaster Mokattaraensis de Loriol, Eocdne Echinoideen, etc., p. 41, pi. x, fig. 1
et 2, 1881.
■" » Cotteau, Paléontologie française, Eocène, 1. 1, p. 371, 1887.
Espèce de taille moyenne, presque circulaire, haute, renflée;
sommet ambulacraire, presque central, alors que le point culmi-
nant est tout à fait en arrière; il n'y a que deux pores génitaux.
Niveaux et localités : Suessonien Gebel Der près Esneh (Zittel).
Lutétien Mokattam (Zittel, Mayer-Eymar, Fourtau).
Schizaster Rohlpsi de Loriol, 1881.
Sj'n. : Schizaster Rohlfsi de Loriol, Eocdne Echinoideen, etc., p. 43, pi. x, fig. 3 et 6, 1881.
» > Cotteau, Paléontologie française, Eocène, t. i, p. 371, 1887.
— 67G —
Espèce de taille nKiyouiie, iiu peu allongée, subglobuleiise,
haute, arrondie en avant. Aire ambulacraire impaire logée dans
un sillon larjje et profond, qui s'atténue près du bord et réchancre
à peine. L'appareil apical ne montre que deux pores génitaux.
Niveau : Lntétien II.
Localité : Mokattam près du ( 'aire. Plateau des Pyramides de
(Thizeh (R. Fourtauj.
SCHIZASTER JORDANI de Loriol, 188L
.Syn. : Sehàatler Jordani do Loriol, Eociine Echinoideen, etc., p. 47, pi. x, fig. 7—10, 1881.
» » Cotteau, l'altontoloyie franfaue, Eocùne, t. i, p. 372, 1887,
M. de Loriol en connaît trois exemplaires; ils sont d'assez forte
taille, mais tous médiocrement conservés: le pourtour est incom-
plet. L'espèce est peu renflée; les sillons ambulacraires sont longs
et profonds, assez étr(»its; le péristome est éloigné du bord; l'aj»-
pareil apieal montre (juatre porcs génitaux. Fascioles peu vi-
sibles.
Niveau : Hartonieii (?i.
Localité : A l'est de l'oasis de Syouali, près ilAïadj. dans un
(-aleain- rempli dt- petites nunimulitcs.
Upissastek Thebensi.s de Loriol (sub Schizaster), 1880.
Syn. : SekIaasUr Thebeiuit lie Utriol, MmwjraphU, elr., p. 69, pi. ix, fiff. A— 0, 1880.
> • <lo Loriol, Kocllne Krliittoideett, etc., ]). 4<J, pi. X, dg. 4 Ot &.
» • l'ottcau, l'aUimloloyir fraiiçaUr, Kocùiu', t. i, p. .S70, 1887.
OpitttuUr ThfJjetuU (illlltllicr, ■>■ Coltonil, PoUontolngie fmnçaut, I'A)c6nO, I. Il,
p. 704, pl..H73, ll)f. 1—7, 1HU4.
Cette c«pèce a été aussi rencontrée en TuniHic, sur la rive
gHuelie de l'Aïii ( 'licri<-liira. Les excinplaires de cette loralité n'ont
paM de faMciole lutéro-Hous-anal, et .M. de Loriol n'en a pas vu non
phiM Hur IcM excmplnires éjfvpticns. Il nous a Kcmiilé jiar coirné-
<|Ueiit que eettc cMpèce devait être placée ilann le genre (>itls-
MOAlrr l'omi'l, et Cotteau l'a décrite sous ce nom n;énéri<|uc dan»
la l'nlt^onlologii'.
— 677 —
Niveau : Suessouieu supérieur.
Localités : Environs de Tlièbes, Gebel Drounka près de El-
Syout, couches à Sismondia Loghoteti.
Observations sxir le groupe des Macropneustes.
Le groupe des Alacropneustes auquel nous arrivons demande
quelques observations que nous croyons tout d'abord devoir con-
signer ici. Il a toujours régné une assez grande confusion dans
le genre Macropneustes lui-même et bien des espèces lui ont été
attribuées, même par L. Agassiz, l'auteur de ce genre, qui ne lui
appartiennent pas. En 1883, M. Pomel, étudiant ce genre, ^ en sé-
para les espèces qui n'ont pas les aires ambulacraires paires dé-
primées ou sont privées d'un fasciole sous-anal; il établit ainsi le
genre Hypsospatangus pour les spécimens ayant les aires ambu-
lacraires paires complètement superficielles et dépourvus de fas-
ciole sous-anal; puis, en fixant nettement les limites du genre
Macropneustes^ il indiquait la possibilité de l'absence du fasciole
sous-anal dans certaines espèces à ambul acres déprimés, comme
Macropneustes crasstis Agassiz, et il ajoutait que, si ces espèces
sont réellement dépourvues de fasciole sous-anal, il y aurait lieu
de les distinguer par un nom spécial. Or, nous avons acquis la
certitude qu'un de nos exemplaires ne possède pas de fasciole
sous-anal, et nous nous trouvons ainsi amené à créer un nom gé-
nérique nouveau Megapneustes dont il sera le type. En outre,
M. Pomel, faisant la remarque que M. de Loriol dans sa Mono-
gi'aphie des Echinides nummulitiques de l' Egypte avait admis parmi
les Euspatangus un type à ambulacres pairs creusés, Eusp. Cot-
teaui, a établi pour cet oursin le genre Plesiospatangits\ ce qui fait
qu'aujourd'hui le groupe des Macropneustes et des Euspatangus
doit se subdiviser en cinq genres, dont voici la diagnose abrégée :
1. Classification méthodique et yenera, p. 30 et suiv.
MÉMOIRES, T. 111. 86
— 67!S —
1. Aires ambnlacrairos paires déprimées;
Fasciole péripétale ne limitant pas nettement les }iros tnber-
eules «le la taee snjjérienre:
Fasciole sous-anal enti>iirant le talon;
Macrojytieustes Agassiz.
T\ i»e Mncropiu-ustes Dealtaiiesi Ag.
2. Aires ambulaeraires paires déprimées;
Faseiole péripétale ne limitant i)as nettement les gros tuber-
cules de la face supérieure;
Point de fasciole sous-anal:
3li'gapneustes Gauthier.
Type Megapneustes grandis Gauthier.
'6. Aires ambulaeraires complètement supeiiicielles;
Fjweiole péripétale ne limitant jias nettement les fims tuber-
rules de la face supérieure;
l'oint de fa.sciolc .sous-anal;
Jlyitsosi)(tt(ui{fUS Pomel.
Type Jli/j/su.spatdiifiius Muna/hini (^Desor) Pomel.
4. .\ins ambiilacraircH paires superficielles;
FHSciole péripétalf limitant nettement les gros tubercules de la
face «upérieure;
Fasciole sous-anal entunrant l'écusson;
iCit.sj)af(itif/H.s Agassiz.
Type /ùis/intiimiiis nriKitiis Agassiz.
.'). Aires and>nlacraireH paires dépiimées;
FuHciole péripétale limitant nettement les gnih tnbereulcs de la
face HUpérictirc;
FftMci(dc HoiiK-anal entimnint léensHon;
l*li'Kiosp(it<inyus l'nmel.
I \ |ie l'/r.siiinjititiiiiifiiii ( 'iittidiii [{\v L(iriiil) l'dinid.
— 679 —
Cette multiplication des genres pour des types si voisins est
nécessitée par la méthode admise dans les classitications récentes.
Le caractère le moins important de ceux qui sont ici en jeu est
peut-être la dépression, parfois très faible, des aires ambulacraires
paires; on ne saurait cependant ne pas en tenir compte sans jeter
un grand trouble dans les classifications actuelles. Il y a moins
de vingt ans, on se contentait facilement de deux genres : Macro-
pneustes^ Euspatangus'^ encore Duncan regarde-t-il le second
comme un sous-genre du premier. Aujourd'liui il y a cinq genres;
il pourra y en avoir un plus grand nombre plus tard pour ce même
groupe, car on pourrait découvrir de nouveaux types où la dispo-
sition des aires ambulacraires, des fascioles et des gros tubercules
occasionneraient d'autres corabiuaisons. Pour le moment, revenons
aux Echinides de l'Egypte.
Hypsospatangus Ammon Desor [mh Macropnetistes).
.Syn. : Macropneustea Ammon Desor, Calai, vais, des Ecldn., p. 115, 1847.
» » » Desor, Synopsis des Echin. foss., p. 411, 1858.
» » Lartet, Oéol. de la Palestine, Ann. des Sciences gool.,
t. m, p. 84, 1872.
» » de Loriol, Monographie, etc., p. 71, pi. x, fig. '2, 1880.
Hypsospatamyus Ammon Pomel, Olassif, mélhod. et gênera, p. 31, 1883.
» » Cotteau, Paléontologie française, Éocène, t. i, p. 90, 1880.
Espèce de grande taille, à base ovale; face supérieine liémi-
sphérique, à peu près uniformément convexe; point culminant ex-
centrique en arrière. Appareil ai)i<'al excentrique en avant, i)eu
développé; ambulacre impair différent des autres, logé dans un
sillon nul près du sommet, s'accentuant peu à peu en approchant
du bord qu'il échancre profondément. Pétales des ambulacres
pairs à fleur de test, larges et longs, les postérieurs plus allongés
(jue les antérieurs et moins divergents. Périprocte placé très bas
à la face postérieure. Tubercules primaires de la face supérieure
assez distants, émergeant au milieu de fins granules; ils ne sont
— 680 —
pas limités par le fasciule péripétale. Point de fasoiole sous-
anal.
Niveau : Suessonien ? '
Localité : Gebel Mcdiiict (Dclaiioue).
Htpso.spatangus Lefebvrei de Loriol (sub Macropiienstes).
Syn. : MaeropneuMta L^ehvrei di> Loriol, Monographie, etc., p. 75, \À. ix, fig. 7—9, 1880.
> > de Loriol, Eoe&ne Eehinoideen, etc., p. 50, pi. xi, ûg. °23,
1881.
Hyptorpatatiffus Lefebvrei Cottcau, PaUontolopie française, t. i, p. '.'7, IbStî.
Espèce beaucoup moins volumineuse et surtout beaucoup moins
liautc que la précédente, de forme ovale, déclive d'arrière en avant.
Ambulacre impair dans un sillon évasé écliancrant à peine le bord.
Pétales des ambulacres pairs superliciels, loiif^s. assez largues, in-
éffaux, les postérieurs plus allongés que les antérieurs. Périprocte
placé en haut de la face supérieure: fasciolc ])éripétalc toucliniit
re.xtrémité des pétales, etfacé en avant, ne limitant pas conii)lète-
uient les «rros tubercules dans la iiartic antérieure.
M. de Loriitl. (|ui a décrit dcu.\ fnis cette espèce avec des exem-
plaires ditférent.s, n'a pa.s décituvcrt tle trace de fascitdc sou.s-anal;
sur quel(|UeH exemplaires Itien cttnscrvés les ^iiaiiulcs srinliltiit
se rassembler étroitement, mais l'auteur déclare que. mai^jré des
reclienlifs très soigneuses, il n'a pas trouvé de fasciole. ("epen-
daiit la Jigure grossie 2' île la plaiiclu' M. domit'c en ItSHl, dessine
un fasciole eu éciisson, imaginé sans doute par le dessinateur:
nous aimons mieux croire à ce quaftirnic iiettcnu>nt la description
qu'il n'y a pas de fasciole Mous-aiial. Si le ilessinat»'tir avait rai-
Mon. cette espèce ne trouverait place dans aucun des cinq genres
que nous avons exposés plus liant, et il faudrait en créer un si-
xième polir elle.
I, l>n ri>iii|tri'iiiira imln- lifniUlioii : If lypt- «'iil <lr iM'fflivrc tpii l'n ^'tiipii'tô •Niini-
lliullll<|U)< t\'i'4(y\Av. — M. <lf I^irliil njoiilt' : •l'n nuire ôrliniilllKiii Iri'^n 11116 ilc lirlict
Medlncl (r»p|M>rti'' pnr M. HoUnonci. •
— 681 —
Niveau : Suessoiiieii moyen et supérieur.
Localités : Environs de Louxor (Delanoue), El-Gouch Abou
Saïcl (oasis de Farafrah). — Grebel Drounka près el-Syout. En-
virons de Minieh, couches à Alvéolines.
Hypsospatangus Ficheei de Loriol {sub Macropneustes)^ 1880.
Syn. : Macropneustes Ficheri de Loriol, Mmtographie, etc., p. 74, pi. is, flg. 10, 1880.
Liopatagus Ficheri Pomel, Classif. mélhod. et gênera, p. 30, 1883.
Leiopneitsles Ficheri Cotteau, Paléontologie française, Eocène, 1. 1, p. 127, 1885.
Nous n'entrerons pas ici dans la discussion des genres Leiopa-
tagus Pomel oUni ou Liopatagus Pomel 1883 et Leiopneustes Cot-
teau 1886. Ces genres nous paraissent as.sez inutiles pour le type
qui nous occupe, bien qu'on ait voulu l'y faire entrer. En effet, ils
comprennent des Spatangoïdes très mal connus, dont le principal
caractère serait de n'avoir pas de fasciole; or, M. de Loriol dans
la description de son Macropneustes Ficheri dit textuellement :
«Çà et là on distingue des fragments du fasciole qui était très
marginal.» Cet échinide ne peut donc pas être compris dans les
genres sans fasciole, et celui qu'il porte est probablement un fas-
ciole péripétale, qui paraît très marginal, parce que les pétales
ambulacraires s'étendent presque jusqu'au bord. Nous le plaçons,
jusqu'à plus ample informé, dans le même genre que VH. Le-
febvrei] l'exemplaire est unique et la face inférieure est inconnue;
toute classification ne peut être que provisoire.
Niveau : Suessonien moyen.
Localité : Environs de Louxor.
Megapneustes grandis Gauthier, 1898, pi. ii, fig. 5 — 6.
Notre intention était de prendre pour type du genre Mega-
pmeustes le Macropneustes crassus Agassiz. Mais le seul exem-
plaire connu étant en assez mauvais état, il nous a semblé plus
])rudcnt de recourir à une espèce nouvelle. M. de Loriol dans sa
description du M. crassus ne parle pas de fasciole sous-anal, et.
— 682 —
eu etfet, il ne doit pas en exister sur cette espèce, puisqu'il l'at-
tribue au ijenre Man-apneiu^tes; on croyait à cette époque que ce
genre ne portait pas de fasciole sous-anal. Le mauvais état de
l'exemplaire du Muséum pouvant laisser quelque doute à cet égard,
nous aimons mieux prendre pour ty))e une espèce (|ui en est bien
certainement dépiuirvue.
Dimensions : Lonfrueiir 115 uiilliinètres
Larpeur t'iî millimètres
Hauteur (iO inillimî'tres.
Espèce de très grande taille, assez régulièrement ovale, allon-
gée, un jieu plus étroite en arrière qu'en avant, édiancrée sen-
siblement au bord antérieur par le sillon impair et légèrement
tronquée en arrière. Face supérieure élevée, convexe, plus ren-
flée en arrière (ju'en avant où elle se déprime un peu à partir de
l'apex. Le point culminant se trouve ainsi placé en arrière de l'ap-
pareil apical, h 70 millin)ètres du bord antérieur. (Vttés renflés,
pourtour arrondi, épais: face inférieure à peu près plate. Apex
excentri(|ue en avant .'>()/ 11.5.
.\pparcil apiral dans une légère dépression, très peu étendu,
montrant ijuatre |iiires génitaux dont les deux postérieurs sont
plus écartés (jue les autres; le corps madréporiforme déborde assez
largement t-n arrière; les cinq porcs ocellaires sont portés |»ar de
très petites plaqurs Intercalées dans les angles i-xtcricurs.
.\nilinlacrr impair logé dans un sillon à peu près nul au sonnuct.
s'élargissant progressivcnH'Ut et se creusant peu à peu jus(|u'au
bord qu'il écliancrc fortement; il si- contiiuie h la face infi'rifure
juHqu'au pcristome. Zones |)orifères très rapprocliécs près de l'apex.
trcM étroites, formées de petites paires de porcs virgulaires, très
ténus, Hé|iaréH lians chu(|ne paire par une cloison graiiulit'orme.
On ne diittingue bien, de chaque c«"tté, que les l«i on 17 premières
paires (pli st- distiincent d«- plun m plus: Icm r,iii\ant«'s s't M'aient
— 683 —
bientôt et sont d'ailleurs de plus en plus éloignées, les plaques
atteignant jusqu'à cinq millimètres de hauteur. L'espace inter-
zonaire est couvert d'une fine granulation entremêlée de quelques
tubercules secondaires.
Aires ambulacraires paires situées dans une dépression du test
large, évasée, peu profonde; elles sont longues et inégales, les
antérieures plus courtes que les postérieures, s'éteudant toutes
presque jusqu'au bord; leur largeur est médiocre relativement à
la taille de l'oursin. Zones porifëres égales, assez étroites, formées
de paires de pores linéaires, horizontaux, acuminés à la partie in-
terne; les paires sont séparées par des cloisons granuleuses; elles
sont au nombre de 44 dans chaque série des pétales antérieurs
et de 57 dans les pétales postérieurs. L'espace interzonaire, plus
étroit qu'une des zones, porte de petits tubercules. Les pétales an-
térieurs ont leur extrémité un peu infléchie en avant.
Aires interambulacraires larges, convexes à la partie supérieure,
portant sur le milieu des plaques de chaque moitié une ligne de
faibles nodules, assez accentués cependant pour produire au mi-
lieu de l'aire une sorte de dépression sensible jusqu'au bord.
Le péristome, par suite d'une cassure du test, n'est pas visible
sur notre exemplaire; il était excentrique en avant, loin du bord,
au tiers environ de la longueur totale. Périprocte grand, ovale,
s'ouvrant au milieu de la troncature postérieure, dans une aire en-
tourée de faibles nodosités, avec une légère dépression au-dessous,
qui est peut-être due à une cassure.
Tubercules primaires nombreux à la face supérieure, formant
sur chaque plaque interambulacraire une série linéaire qui suit la
courbe de la suture; ils sont plus multij)liés, mais moins gros à la
partie antérieure, le long du sillon impair. La face inférieure est
couverte sur toutes les aires interambulacraires de tubercules à
l)eu i)rcs semblables, assez serrés, uniformes, même sur le plastron.
— G84 —
Fasciole péripétale étroit, bien visible sur notre exemplaire: il
passe à lextrénuté des pétales aiubulaeraires sans remonter dans
les interambulacres, sauf, lé>jèrement. au-dessus du périprocte ; à
la j)artie antérieure il est interromi)u au milieu des aires interam-
bulaeraires. et disparait etunplètement entre les deux lignes de
nodules qui mettent en relief. n)mme nmis l'avons dit. le milieu
des plaques, de sorte tiunn ne le voit nulle part traverser le sillon
impair, bien que sur ce puint le test de notre exemplaire soit dune
netteté parfaite. Partout oii il existe, le faseiole limite mal les oros
tubercules: quelques-uns le franchissent et apparaissent au-deliors
dans les interambulacres latéraux et jiostérieurs. Dans les inter-
ambulacres antérieurs, oii le tasciole fait défaut en partie, les tu-
bercules descendent ju.squ"au bord sans interruption, diminuant
un peu de volume vers le bas. 11 n'y a aucune trace de fasciole
sous-anal.
Le M. grandis n'est pas sans rapports avec le M. rrassns; les
ambulacres présentent la même disposition: mais notre exemplaire
est pliis albuiffé, moins élevé, plus déprimé en avant de l'appareil
apical. La disposition des f;ros tubercules est au.ssi très différente;
ils semblent être clairsemés et de dimensions médiocres sur l'exem-
plaire d'Ajfassiz, tanilis qu'ils sont d'assez fortes dimensions, nom-
breux, serrés et formant des séries horizontales dans les aires in-
teramliulacraircH de notre es|ièce.
Niveau : SuesHonieii supérieur.
Luralité : (Jcbcl hrounka prcs Kl-Syout.
MKfiAi'NKUsTKs (;uA.ssus (Ajfassiz) («authicr.
Hyn. : SfnrroynniMtrt rrtutut AjfH""!*. ''"'■■'. r<ii«iiiii(' <U-t ÈeliinUlrâ, p. 116, 1H47.
t UciMir, ,Sy>io;.»ij .*'* Èchi». thtÊ., p. 411, 185».
• hiirtol, 'Ml/ ,U ta l'altMtinr, lor. cit., t. m, p. 84, 1H72.
• • (lo Uirliil, Munngraphit, ttr., p. l'.'H, p|. x, Mk'. I, I*. |>l. xi,
t\g. I, MMO.
• • Cullvmi, l'iU*ontnlo(iiti franfaùr, ivioi'lli', I. i, p 1 7l>, IMHfl.
— 685 —
Grande espèce, à base presque ovale, écliancrée en avant, lé-
gèrement tronquée en arrière; face supérieure renflée, assez uni-
formément convexe; le point culminant paraît à peu près central.
Face inférieure presque plane; pourtour arrondi. Ambulacre im-
pair dans un large sillon assez profond près du bord. Ambulacres
pairs antérieurs divergents, un peu arqués en avant, logés dans
des dépressions peu profondes, largement évasées; ambulacres
postérieurs à peine plus longs, également déprimés. Péristome
rapproché du bord antérieur; périprocte grand, ovale, à moitié de
la hauteur de la troncature postérieure. Fasciole péripétale ; point
de fasciole sous-anal.
Niveau : Lutétien I.
Localité : Oasis de Moeleh.
EusPATANGUS FORMOSUS de Loriol, 1863.
8yn. : Euspatanç/Hs fm-7nosus de Loriol, Description de deux Echin. nummulit. de l'Egypte,
Mém. soc. Phys. et d'Hist. nat. de Genève, t. xvii, i" par-
tie, p. 4, pi. I, fig. 1, 1863.
» » Fraas, Geol. ans detti Orient, loc. cit., p. 270, 1867.
» » Lartet, Géol. de la Palestine, loc. cit., p. 84, 1872.
» » de Loriol, Monographie, etc., p. 80, pi. xi, fig. 2 — 4, 1880.
» » de Loriol, EocUne Eckinoideen, etc., p. 53, pi. xi, fig. .5 — 0,
1881.
» » Cotteau, Paléontologie française, Eocène, t. i, p. 80, 188G.
Espèce de grande taille, plus ou moins déprimée, quelquefois
assez renflée, médiocrement échancrée en avant, formant à la face
supérieure une courbe peu prononcée au milieu de ]a(iue]le se
trouve le point culminant, sensiblement et régulièrement déclive
à l'approche de la face postérieure. Appareil apical peu développé.
Sillon impair à peine marqué à la face supérieure, large, mais
peu profond au bord. Pétales ambulacraires longs, s'étendant
jusqu'au pourtour, les postérieurs plus développés. Gros tuber-
cules très abondants dans les interarabulacres pairs, très rares
MÉMOIItKS, T. III. 87
— 686 —
dans limpair. Fasciole i»éiipétale limitant les tubercules: fasciole
sous-anal entourant léeusson.
La hauteur de cette es})èce est variaVile: M. de Loriol indique
de 0.33 à 0.39 par rapport à la longueur: nous avons sous les
yeux un exemplaire qui donne la proiwrtion de 0.4ôô.
L'n autre de nos exemplaires a une forme carrée très remar-
quable: nous ne croyons pas cependant pouvoir le séj)arcr du type
spécifique, aiujuel nous le joignons comme variété tjiioilrati's.
Niveau : Lutétien I.
Localités : Gebel Sidment (Fayoum), Mokattam.
Collections : P. de Loriol. < îautliicr. Fourtau.
ECSPATANGU-S Cairexsis de Loriol. is;)7.
Sya. : Etupatantnu Cnirenti* de Loriol, Sole» pour servir à fèUide de» Éeliinodemie»,
V, 1». 4. 1>1. I, Hff. 1. liS97.
Espèce de taille plus petite que la précédente, uuus lui ressem-
blant étroitement. M. de Loriol ne les a séparées (juc récemment,
après avoir étudié des matériaux plus aiiondants rapportés d'Egypte
par M. Mayer-Eyniar. La première espèce étant sujette à de sen-
sibles variations, nous ne trouvons guère dans celle-ci d'autres
caractères constamment dittcrcnts (|uc son sillon impair un peu
plus prononcé à l'approebc du honnuct, et sa carène ihusitle tiui
re?*te droite jusciu'ii l'extrémité sans .se courber vers la tare posté-
rieure comme chez \' l'Jns. fi)nin>su.i.
Niveau : Lutétien II.
Luealité : ( )iuidy cl-'I'ili. Environs de liimeli (Fayoum, rive
occidentale du IJirket-Karoiinj (»iaret Kaïser!! de .M. Mayer-
Eyniar).
I .1 s Ti'HKHosfs Fraas, 1«()7.
Mvi • t<,Ur.,„n Vrann, (Irul. mit ilem Orient, Ine. cil., \>. tlV, |il. VI, llg. 8,
|Hd7,
il<- l/iriol, ManograiAit, «le, |>. 8A, |il. XI, flg. A, tBHO.
Cnltl'llU, l'al^tmtntoijU' /nnçnltr, t'AK-hw, t. I. |i. H'i, IWtn.
— 687 —
Grand fragment orné de gros tubercules, très usé, rapporté sans
preuves certaines au genre Euspatangus. Cotteau le rapporterait
plus volontiers au genre Sarsella, et M. de Loriol lui trouve assez
de ressemblance avec le Breynia Vicentina Dames.
Niveau : ?
Localité : Rencontré dans les débris d'érosion de lOuady el-
Tih.
EusPATANGUS LiBYCUS de Loriol, 1881.
Syn. : Euspatangus libyens de Loi'iol, Eocdne Echinoideen, etc., p. 52, pi. xi, fig. 4, 1881.
» » Cotteati, PaUmitologie française, Eocène, p. 87, 1886.
Espèce de petite taille, assez rétrécie et subtronquée à la partie
postérieure, plus large et légèrement échancrée en avant. Appa-
reil apical excentrique en avant; sillon impair insensible près dii
sommet, se déprimant peu à peu; pétales ambulacraires pairs
étroits, les antérieurs transverses et logés dans une faible dépres-
sion, recourbés en arrière à l'extrémité; les postérieurs droits,
moins divergents et complètement superficiels. Gros tubercules
nombreux près du fasciole. Péristome assez éloigné du bord an-
térieur; périprocte piriforme, s'ouvrant au sommet de la face posté-
rieure. Fasciole péripétale touchant le bord, au point d'être à peine
visible d'en haut; fasciole sous-anal dessinant une forte sinuosité
au-dessous du périprocte.
Niveau : Suessonien moyen.
Localité : El-Gouch Abou-Saïd, à l'Ouest de Farafrah.
Plesiospaïangus Cotteaui (de Loriol) Pomel, 1883.
Syn. : Euspatangtis Cotteaui de Loriol, Monoqraphie, etc., p. 83, pi. xi, ûf^. H — 10, 1880.
Pleaiospatangns Cotteaui Pomel, Classif. métkod., p. 31, 1883.
» » Cotteau, Paléontol. française, Éoccne, t. i, p. 88, 1886.
L'espèce décrite par M. de Loriol sous le nom à!Euspatangus
Cotteaui ayant les pétales ambulacraires pairs logés dans des sil-
lons, M. Pomel en a fait le type du genre Plesiospatangus, Nous
— 688 —
n'avons pas cm devoir faire entrer dans ce nouveau genre l'espèce
précédente Eus. Hbt/aii:, qui a les pétales pairs antérieurs dans
une légère dépression et les pétales postérieurs superticiels; ce
type intermédiaire nous paraît avoir plus d'affinité aveclesEiispa-
tangus.
Niveau : Suessonien moyen.
Localité : Environs de Louxor.
Mabetia pendula (Agassiz) Cotteau, 1885.
Syn. : Spatangiu pmduliu Agassiz, Cotai, raùmitié de* Échin., p. 114, 1847.
Hmiitpatangiu pfridulun Desor, Syiioptù de* Échiii. J'o»., p. 417, 1868.
» Lortet, O^oL de la Palettine, loc. cit., p. 84, 1872.
» de Loriol, ilonotiraphie, etc., p. 77, pi. si, fig. 8, 1880.
iinrttia jtendula C'otteau, PaléonUilogie /rau<:aùr, Éoci'lll'. t. I, p. 42, 1835.
Cette espèce est représentée par un exeinjjlaire unique rai)porté
du Sinaï ])ar Lefebvre, et que M. île i.oiiul (•n)it appartenir au
Nummuliticitie, bien (pie la gangue ne contienne pas de nunimu-
lite.s. il est l)ien certain (|ue le genre Marctia est jusqu'à ])réseiit
inconnu dans les terrains crétacés; il y a par conséquent des chances
pour que, si cet individu provient du Sinaï, il ait été récolté j)ar
l.,efrltvre soit dans la partie inférieure du cours de l'Oiuidy Fcïran
entre l'Ouady (Jjiaraoucl et le (-iel)el Nezazat, soit entre le désert
du (Jaa et le (iolfc de Suez dans la cliaine du (ùltel Aralia.
Il ap|)articndrait alors au Lutétien I.
Makktia i>eI'UK.s.sa (Dubois) Cotteau, ISfS'J.
8yii. : Hpatanytu iUprt**tu l>ulloia, Vayaye nu Caueatr, pi. i, liK- 1'', ""II» ilcuorip-
liuii, \%n.
• AkumI/. i'I l)viun, Cotai. raUoimf. \>. 114, 1M47.
/IrmUfmIni,.,.,. i/r,,rr...n Ih-mir, .Sy?i..;i»t'j, p. 417, IM5H.
Ijirli'l, ^><•. rit., p. H4. 1872.
• lU' l/iirii<l, Mnnm/rnitMe, rie , p. 7«, pi. xi, ÛK. •', I8H(»,
tIartUa dt^ruta ('ftllciiu, l'alfontnlngir franinU», FkiCÔlH', I. i, p. 41, IMtJÔ.
Kupècc cncorr UHHcz mal roniiiic se distingue du .1/. j» ndnlit
— 689 —
par ses ambulacres antérieurs plus étroits, ses ambulaeres posté-
rieurs moins larges aussi et arrondis à leur extrémité.
Niveau : Suessonien moyen.
Localité : Environs de Thèbes (Delanoue). — Ag-assiz parle
d'un individu du Sinaï.
Nous citons à part les espèces de la famille des Spatangidées
décrites tout récemment par M. Mayer-Eymar, et dont nous n'a-
vons eu connaissance qu'après avoir terminé notre manuscrit. Les
descriptions beaucoup trop courtes de l'auteur et les tlgures in-
suffisantes qu'il a données sont seules à notre disposition; il ne
nous sera pas toujours possible de bien apprécier les types spé-
cifiques qu'il a établis.
MiCRASïEE (Epiaster) ultimus, p. 6, pi. VI, fig. 6.
Les deux genres auxquels M. Mayer-Eymar attribue cette es-
pèce n'ont aucun représentant jusqu'ici dans l'époque tertiaire. Il
eut donc été important de bien fixer le genre. M. Mayer ne le
fait pas, et il constate que le contour de son unique exemplaire
est celui du Toxaster néocomien !
Niveau : Suessonien I.
Localité : Gebel Garah près d'Assouan. — Exemplaire unique.
Hemiaster Wilcocksi, p. 6, pi. v, fig-. 2.
Il nous est bien difficile de nous faire une opinion sur cet
oursin; est-ce bien un Hemiaster ou un Ditremaster'i M. Mayer
ne s'occupe ni de l'appareil apical, ni des fascioles, et la fig-ure
qu'il a dessinée en dit encore moins que le texte. C'est un exem-
plaire unique.
Hemiaster (Periaster) Fourïaui, p. 7, pi. v, fig. 1.
Nous n'insisterons pas sur la méthode déjà signalée de mettre
une espèce dans deux genres à la fois; le texte ne parle toujours
— G90 —
pas (le l'appareil apical et des fascioles. et la tigiue ne nous ap-
prend lien.
Localité : Mokattani.
Niveau : Parisien I. — Quatre exemplaires.
Hesuasïer (Perustek) nubicus, p. 7. pi. VI, Hg. 2.
Localité : (Suessonien I), chaîne de collines entre Assouan et
Kourkour.
Brissopsis Pasqualii. p. 7. pi. V, titr. 3.
Les ambulacres postérieurs sont bien diverfrents pour un Bris-
.■sopsis, et il n'y a pas de paires de pores atrophiées, si ce n'est.
peut-être, dans le pétale postérieur du côté droit.
Localité : Kaniaga près d'Eiltuu. Suessonien ninyon.
LiNTHiA He.s.si. p. s, pi. VI, ti;;-. ô.
Niveau : Parisien II.
Localité : Hir Moussa. Carrières au suniniet du .Mokattaui.
8CH1Z.\.STER INDKJKXUS, p. 8, pi. VI. tifi". I.
Espèce CDrdiforme, ayant sa plus jiiamle iar<reur au milieu,
rétrécie et arrondie en avant avec une échancrure à peine sen-
sible, ne resserrant rapidement en arrière, de hauteur moyenne,
doucement déclive vers l'avant. A|>parcil apical très e.\centri(jue
en arrière. Sillnn antérieur à fontl j)lat avec des l)onls très évidés.
Amitulacres pairs antérieurs dirip's en avant, droits, assez huifjs
et larjfcs; les jxmtéricurs très petits et très diverjçents. hessous
un peu convexe.
Niveau : Parisien 1.
Localité : Kl .\himne p^c^. de iJcni .Suui-t'.
SciIIZASTKIt .M(i.N<iEI, p. '.I, pi. VI, tij;. ;i.
Un Heu! exemplaire ayant tout à t'ait la l'ornic diin Mii-ni.itfr
rt/r-angnirium, «auf la hauteur (|ui cnt de L'I inilliiiièli is; éelmneré
— 691 —
en avant par le sillon impair. Appareil apical central ; sillon large
avec bords assez escarpés; ambnlacres pairs dans des dépressions
profondes, les antérieurs très divergents, les postérieurs formant
un angle aigu.
Niveau : Suessonien moyen.
Localité : Milieu de Ouadi Syout.
Maceopneustes Schweinpuethi, p. 9, pi. VI, tig. 1.
Niveau : Parisien I.
Localité : Oasis Moeleh. — Exemplaire unique. Rien dans la
description ne prouve que c'est bien un Macropneustes.
Maceopneustes Sickenbeegeei, p. 10, pi. v, fig. 4.
Contour ovale, variant un peu dans sa longueur, en forme de
casque, haut voûté avec le point culminant en arrière de l'appa-
reil; partie antérieure plus ou moins déclive et escarpée, bord
légèrement écliancré; partie postérieure en pointe émoussée. Apex
très excentrique en avant. Ambulacres un peu profonds, à fond
plat et assez ouverts à l'extrémité. Zones porifères égales à l'in-
tervalle qui les sépare. Sillon antérieur médiocrement large, très
superficiel; dessous irrégulièrement plat. Tubercules supérieurs
nombreux et épars, à peu près égaux, ceux du dessous plus in-
égaux et plus serrés.
L'auteur compare son espèce à V Hypsospataiigus Meneghini dont
elle se distingue par ses ambulacres plus longs et plus larges à
l'extrémité, ainsi que par son point culminant en arrière de l'appa-
reil au lieu d'être en avant, et par ses tubercules plus uniformes
et plus épars. Elle se distingue du M. crassus^ que M. Mayer pré-
sume être du Parisien I, tandis que son type est du Suessonien
moyeu (Londinien I) par sa hauteur et son sommet excentrique.
Elle nous paraît se rapprocher beaucoup du Megapneustes gran-
dis, dont elle diffère par sa forme relativement plus élevée, par
— 692 —
sa partie postérieure ])liis létrôt'ie, par son appareil apieal plus
exeentrique en avant. 0.35 de la longueur au lieu de 0.43 (d'après
la figure), enfin par la disposition de ses tubercules que l'auteur
déclare être petits, nombreux, épars. tandis que dans le M.gi'andis
ils sont bien développes et forment des séries courbes horizontales
très régulières. L'in.sut'risance de la description de M. Mayer et
de la figure qu'il donne ne nous permet pas de pousser la compa-
raison plus loin; de même (|ue nous ne pouvons pas i)réciser si
c'est un Macrftpneustes ou un MpgaiJ7ieiiste.i.
M.\t;KOl'NEUSTE.S iSIMILIt;. p. 10, pi. VI, fig. 7.
Espèce ovale, à peine écliancrée en avant, assez large et verti-
cale en arrière. Apex excentrique en avant; ambulacres déprimés,
un peu rétrécis à l'extrémité: ambulacres pairs antérieurs trans-
verses, les postérieurs formant un angle très aigu. Cette espèce
proviendrait de la même localité que le M. Lefebvrei, et s'en
distingue par sa face supérieure en forme de toit et ses aires am-
bulacraires plus pri»fondes.
Niveau : Suessonien moyen (Liiiiiliiiieii h. Deux exemplaires.
Époque miocène.
ClKAKIs Al»AMsi Wriglit. 1864.
Hyn. : Cidarim Adanui WriKll', On Oie /oâtit KehiuiiUte of Malia, tjlinrt. JDIiril. (tt'ol.
.S<K-., |i. 474, |il. ui, IIk. t>, 1H04.
• • KlK'Ili», Iteilril'jr sur Knvi/nUt ilrr Miiicnifnunn Ariji/iilnu iiml
,Ur tUH,tfh»n WlUtt, |i. .■<■.>. I8H2.
M. KncliH a examiné deux pla(|nes interainbulacraircs contigucs
qui lui paraisHcnt HcmldablcH à eellcH *lc Wriglit au point qu'il
n'IicHite pas à Ich identifier, il a étudié également un grand
nombre de radiolen qu'il attribue à cette CNpèee et (jui rcHMcniliienl
— 693 —
assez à ceux du Cid. avenionensls-^ il n'en est point donné de
figures.
Niveau : Helvétieu I.
Localité : Environs de Syouah. Gebel Ndefer.
CiDARis AVENiONENSis Des Moulins, 1837.
Syn. : Cidaris avenicmensis Des Moulins, Études sur Us Éckinides, p. 336, n° So, 1837.
Oidaris, cf. avenionensis Fuchs, op. cit., p. 46, pi. xvi, fig. 9—12, 1882.
M. Fuchs n'ose pas affirmer absolument l'identité des radioles
qu'il a recueillis au Gebel Geneffé avec ceux du Cid. avenionensis.
Nous avons entre les mains un assez grand nombre de ces radioles;
les uns terminés en pointe, les autres par une petite corolle; nous
les avons soigneusement comparés avec une série recueillie en
Provence sur les bords de l'étang de Lavalduc, nous retrouvons
dans l'une et l'autre localité les mêmes variations, et nous n'y
voyons aucune différence sérieuse; nous admettons donc que ce
sont bien les radioles du Cid. avenionensis qu'on rencontre au
Gebel Geneffé. Toutefois il serait à désirer qu'on y recueillît aussi
quelques fragments du test.
Niveau : Helvétieu II. — Grès inférieurs avec Echinoneus Ar-
Uni et Schizaster sp.
Localités : Massif du Gebel Geneffé. — Tranchée du chemin
de fer à Challouf.
PsAMMECHiNUS APPINIS Fuchs, var. depressa, 1882.
Syn. : PsammecUnus affinis, var. depressa Fuchs, Beitrage zur Kenntniss der Miocen-
faima Aegyplens und der lihyschen Wiiste, 1882.
La mission Rholfs a trouvé dans l'oasis de Syouah un Psam-
meclmms que M. Fuchs regarde comme une variété de celui qu'il
a nommé ailleurs Ps. affinis.' N'ayant sous les yeux que les
1. Cf. Fuchs : Ueber einige tertiUre Echiniden am Fersien, Sitzber. Wioner Akad.
1880, Lxxxi, p. 97.
MÉMOIIIES, T. III. °°
— 694 —
figures de l'espèce de la l'erse, il nous est difficile d'avoir une
opinion personnelle à ce sujet.
Le même auteur indique encore, comme rencontrés dans la ré-
gion de Syouali, de nombreux fragiuents de Psammechinus qui
paraissent ap]iartenir à plusieurs espèces: ces matéi'iaux sont in-
suffisants pour les déterminer avec certitude.
Niveau : Helvétien.
PsAMiiECHiNUS MoNiLis Dcsor (Desmarets).
M. Fuclia (op. cit., p. 45) donne ce titre et ne le fait suivre d'au-
cune explication. Il est possible qu'il ait rencontré cet Echinide
au Gebel Genelfé, mais comme il n'en dit absolument rien, nous
nous contenterons de remarquer d'une manière générale que c'est
par erreur i|u'on attribue cette espèce au genre Psaiiiviechniiut :
ses aires ambulacraires logées dans des sillons rectiligues avec
les paire» de pores prcs(|ue directement superposées et non en
triplets comnic dicz les J'Jcfiivius, ses tubercules encadrés d'une
manière toute spéciale j)ar de gros granules eu font un des types
les plus carai'térisés du genre Arbaciua l'<miel.
PisAMiiECUiNUs DLBius Agassiz, 184b.
Myn. : Ptammtehlntu du/tiiu AgasHir. cl Ucsor, Cntalogue raiimmé des Keliinitif, \t. (>5,
IH4S.
• • Uottiplctz, Straliijrajthufheê von lUr SitutOialhinjiel, Ni'Hi'd
.liilirliiK h rilr MiiicrnloKio, nir IHU.S, p. \m.
M. Knilipbtz cite cette espèce ctmime provenant de i'Oiiady
Ktal iSiiiaïj. .le ne connais ilans le Sinnï (|U un seul Ouady de ce
nom où je n'ai rencontré (pie du crétacé et (|uclqucs rares ('rn,isn-
tflla, cf. Rothii Fraas. je ne vois donc pas coninieiif on aurait pu
y trouver une e»|)ècc miocène.
Cette espèce a d'ailleurs été promenée d un Imiit de la terre
& l'autre et il est souvent difficile de s'en piocurer les spécimens
cité-».
— 695 —
EcHiNûNEUS Aetini Gauthier, 1898, pi. n, fig. 7 — 8.
Dimensions : Longueur 15 millimètres
Largeur 11 millimètres
Hauteur 8^/2 millimètres.
Espèce de petite taille, allongée, épaisse, rétrécie en arrière et
en avant, à bords arrondis, convexe en-dessus et en-dessous. Apex
légèrement excentrique en avant ('/i,).
Appareil apical montrant quatre pores génitaux et cinq pores
ocellaires dans les angles extérieurs; le corps madréporiforme
rattaché à la plaque génitale antérieure de droite occupe le centre.
Aires ambulacraires toutes semblables, superficielles, d'abord
aiguës près du sommet, s'élargissant à l'ambitus pour se rétrécir
de nouveau en-dessous jusqu'au péristome. Zones porifères dépri-
mées dans de petits sillons, très étroites, formées de paires serrées
et directement superposées de pores très fins, et se continuant sans
grande modification jusqu'à la bouche; à la face inférieure cepen-
dant, les pores sont disposés plus obliquement; ils ne se multiplient
pas aux approches du péristome.
L'espace interzonaire, légèrement renflé, porte de petits tuber-
cules scrobiculés formant quatre rangées dans la partie la plus
large qui atteint à peine deux millimètres. Aires interambulacraires
assez larges, ornées de tubercules semblables à ceux des aires am-
bulacraires, plus développés à la face inférieure.
Péristome subcentral, ovale, oblique à gauche, la pointe s'ou-
vrant à sept millimètres du l)ord antérieur. Périprocte situé à la
face inférieure, en arrière du péristome, mal conservé sur nos
deux exemplaires.
Nous avons décrit en 1891 un Echinoncus ThomasP de l'époque
miocène, recueilli en Algérie; notre espèce égyptienne s'en
1. Cf. Cotteau, Pérou et Gauthier, Echinides fossiles de V Algérie, fiisc. x, p. 133, 1891.
— 69G —
distingue assez facilement : elle est plus allongée, plus cylin-
drique, plus épaisse; les aires anibulacraires sont moins saillantes:
les autres caractères sont assez conformes; mais la physionomie
géuérale est assez différente pour ne pas nous permettre de ré-
unir les deux types. Cotteau a figuré et décrit une espèce miocène
des Antilles' à laquelle il n'a pas donné de nom spécifique à cause
de la pauvreté des matériaux à sa disposition. Noti'c regretté ami
hésitait à affirmer l'existence du genre Echinoneus dans les ter-
rains miocènes; il n'est plus possible d'en douter aujourd'hui.
L'exemplaire des Antilles plus allongé que celui d'Algérie est
moins élevé que celui d'Egypte et porte à trois le nombre des es-
pèces connues jusqu'à présent pour l'éjjoque miocène. Les espèces
vivante.'s habitent les mers chaudes et ne .se distinguent que par des
caractères peu accentués. M. Al. Agassiz n'en admet que deux,
E. cyclostomus et E. semilunai'is, au lieu de six ou sc\)t admises
d'abord j»ar L. Agassiz et Dcsor; et même ainsi il n'est pas ton-
jours facile d'éviter la confusion.
Nous faisons figiiivr l'A'. ThoriKiKi à côté de V E. Artini pour
rendre jjIuh facile la t-omparaison entre les deux types (fig. 1) — 10).
Nmus nvuiiH tlt'-tlié reB|)o<'i> t-^ypliniiif » .S. K. Viicoiili Artiii jiai'liii, ]ir(-»i(leiit di*
rinititut É(^-|)lii'n vl sous-iwcrétaire d'Ktat nu Miiiisli-rc ili- l'Iiititriiction l'iiMiqiie.
Niveau : Ilcivéticn II. — (Jrès l)run.''itrcs au ])icd du massif
principal.
Liicalité : (M'be! Geneffé.
K1HINOCVAMU8 Tlli ILKI (Jauthicr. isus. pi. 11, fig. 11 — Ki.
Diiiii-iiKiniif* : Ldiif^dciir 1- niilliiiu'treH
L.irpiir 1* iiiilliiiu''tri'H
llniilciir .'*'/, iiiillinu'tiVM.
N«»u»» duMigniuiH proviHoiremcnt houm ce nom un Ec/iinnci/fnHiiji
I. CY. Cottfatt, ÉrhInUtê Itrlialrtt dté lin SI ItoHhélémy et Annuiln, |i. 1 1, |il. I,
tf.m-ao, tiiTA.
— 697 —
d'assez grande taille relativement, et dont nous ne trouvons l'ana-
logue nulle part. Il est de forme ovale, un peu plus rétréci en
avant qu'en arrière; le bord est arrondi; la face supérieure paraît
avoir été presque plane; la face inférieure, pulvinée sur les bords,
est fortement déprimée à l'endroit du péristome. Le périprocte.
très petit, de forme presque carrée, est à égale distance entre le
bord postérieur et la bouche. L'exemplaire recueilli dans le mio-
cène du Gebel Genetfé étant unique jusqu'à présent, il serait té-
méraire d'affirmer que nous sommes réellement en présence d'un
type spécifique nouveau dans un genre si difficile et si répandu.
Localité : Gebel Geneffé, ancienne carrière Zizinia. — Helvé-
tien II.
Amphiope teuncata Fuchs, 1882.
Syn. : Amphiope Iruncata Fuchs, Beilrage zur Kmnlniês der Miocenfauna Aegyptens
und der libyschen Wiiate, p. 31, pi. x, fig. 1 — 4. Palaecmto-
graphica, N. F. X. 2 (xxx), 1882.
» » Johannes Wallher, Die Korallenriffe der Sinaihalhinsel, yeo-
logische nnd biologische Beobachlimgen, Band xiv der Ab-
handlungen der mathematisch-physischen Klasse derKoiiigl.
Sachsischen Gcsellscliaft der Wissenschaften, n" x, p. 454
(18) 1888.
Espèce d'assez grande taille, mince surtout en arrière, large-
ment ovalaire en avant, plus dilatée en arrière et subtronquée;
apex central; pétales ambulacraires médiocrement développés,
assez larges, l'antérieur plus long que les autres; péristome cen-
tral, très petit, périprocte petit, rond, éloigné du bord postérieur
de huit millimètres; lunules presque ovales, peu ouvertes, plus
éloignées de l'extrémité des pétales postérieurs que du bord.
Niveau : Helvétien I. — Calcaires bruns au-dessus des Marnes
feuilletées.
Localité : Environs de Syouah, Gebel Ndefer.
M. J. Walther {op. cit.) déclare avoir recueilli cette espèce aux environs de Krouui
prés de Tor (Sinaï) ce qui lui a fait classer la localité comme miocène. En ISÎtl!,
— 698 —
j'»i passe- près de trois mois à Tor; j'ai donc cherché le dit banc miocène et d'après
la conpe figrnrée par M. Walther (op. cU., pi. vn, 9) je suis arrivé à un banc pétri de
coraux qui m'ont paru avoir le même aspect que ceux du Gebel Hammam Moussa
ses voisins, et par consé<|uent être pléistocènes. Je n'ai d'ailleurs, malgré mes re-
cherches, pu trouver aucun débris d'Amphiofie. Il ne me reste donc qu'à citer cette
localité comme très douteuse, car je crois fermement qu'il y a eu erreur de la part
du professeur d'Iéna.
AMPfflOPE ARCUATA Fuchs, 1882.
Syn. : Amphie>}>e areuata Fuchs, op. eU., p. 31, pi. XI, 6g. 4—6, 1882.
Très voisine de r.4. fruncata, oette espèce s'eu distingue par
sa forme plus cii'culaire avec échancrures moins prononcées, ses
ambulacres plus petits et ses espaces interporifères plus larges:
ses lunule.s sont plus ovales et les sillon.s do la face inférieure
sont moins marqués et moins bifurques.
Niveau : Helvétien I. — Calcaires bruns à Echiiiides au-dessus
des Marne» feuilletées.
Localité : Environs de Syouali, Helicl Xdffcr.
ScUTELi.A Ammonis FucIis, 1882.
Sjm. : SaUMa Ammonit Fuchs, op. cit., p. 30, pi. ix, fig. 1—4, 1882.
Espèce subcirculairc. un ])cu jjIus large que longue, légère-
nu'iit rrliancrée en face des ainbulacre-s pdstéricurs. Espace intcr-
porifÎTe à peine plus large (|Ue lune des zones porifères. I*éristoine
|)cntagona]. les sillons se bifnr((ucnt près du ])éristome et sont peu
raniitiés près du bord, l'ériprocte à moitié distance du péristonie
et du bord.
Niveau : llcivétien. Calcaires à l'holaji Ammonis.
Eociilités : Environs de Syouali, Oebel Ndefcr. (Collines de
l'aclio.
.Sc'iriKM-A ICM.>*IKAJA FucIlH, 1HH2.
Myn. ; Urulfltn roilrnla Fuch», »/>. rit , \i. .lU, pi. III, Ag. 4—0, IHH2.
8c distingue du Se. Ammoni.s par sa taille plus |)etite et plus
comprimer et Ir boni «rrièrr lcj;èienifiit ro.stic entre les deux
— 699 —
échancrures. Les sillons de la face postérieure se bifurquent plus
près du péristome et sont moins ramifiés. Le périprocte est plus
rapproché du péristome que du bord.
Niveau : Helvétien. — Calcaires à Amphiope.
Localité : Environs de Syouah, Gebel Ndefer.
ScuTELLA ZiTTELi Beyricli, 1882.
Syn. : Smtella Zitleli Beyrich, Ueher einige yeognostische Beobachtunr/en 6. Schwein-
furth's in der Wiiate zwiachen Cairo und Suez, Méin. Ac. des
Se. de Berlin, 1883.
» » Schweinfurth, Une visite au port de Tohrmik, Bull. Inst.
Égypt., 1884.
Sculella subrotunda Fraas non Lamark, Ans dem Orient, 1807.
Beyrich a nommé ainsi une Scutelle qui a, dit-il, la forme du
Se. subrotunda Lam. des environs de Bordeaux, mais qui se dis-
tingue non seulement de cette dernière, mais de toutes les autres
Scutelles et même de tous les autres oursins par ses ambulacres
en forme de feuilles, complètement irréguliers, ce qui permet de
reconnaître l'espèce à l'aide du moindre fragment. Il donne la
figure d'un ambulacre.
Niveau : Helvétien II.
Localités : Gebel Damasq, Deir el-Bedah, Gebel Aouebet, pla-
teau de la Marmarique près du port de Toubrouk.
ScuTELLA Innesi Gauthier, 1898.
Dimensions : Longueur 111 millimètres
Largeur 110 millimètres
Hauteur 10 millimètres.
Espèce de grande taille aussi large que longue, très mince re-
lativement, un peu rétrécie en avant, subtronquée en arrière, ayant
sa plus grande largeur au tiers postérieur. Pourtour légèrement
onduleux avec un large sinus à l'extrémité des pétales pairs posté-
rieurs; nous ignorons s'il y avait aussi un sinus à l'extrémité des
— 700 —
pétales pairs antérieurs. Face supérieure légèrement convexe;
face inférieure plate. Apex à peu près central.
Pétales ambulacraires superficiels, olaviformes, à peu près
égaux entre eux, longs de 37 millimètres, larges de 15. Zones
]Ktnfi'rvn itrcHcntaiit Iriir pliiM ;,Maii(l (lcvi'luii|i('iiit'iit an tiers iii-
férii'ur, hmhc/, liicii l'crmcH à I rxtrrmitc; porcH pi-tits conjui^urK
par (If lonjçh MillmiM tiliforrncM. \jvh zones iittei;;iu'iit eliaeiiiie six
millimètri'H en lari^eur ne laiHwuit entre elii-s (juiine /.oiie étroite
ric troiH milliiuètrcH.
— 701 —
Périprocte petit, rond, placé à la face inférieure à onze milli-
mètres du bord.
Nous ne possédons pour décrire cette espèce que la moitié du
test, représentant le côté droit dans toute sa longueur. Ce frag-
ment nous permet de restituer assez certainement le pourtour total,
vu la symétrie de ces Echinides. L'ensemble nous paraît se distin-
guer de toutes les espèces connues; la physionomie est très diffé-
rente du Se. suhrotunda Lam., qui est plus large que long; il ne
ressemble pas plus au Se. giherctda Michelin qui est de plus grande
taille encore, mais plus épais et plus arrondi; les sinus du bord,
à l'extrémité des ambulacres postérieurs, distinguent également
notre type du Se. paulensis Agassiz, les espèces décrites par Fuchs,
Se. Ammonis et Se. rostrata. sont de taille plus petite et offrent
une physionomie très différente.
Nous avons dédié cette espèce au D' Walther Innes-Bey, conservateur du Musée
de l'École de Médecine de Kasr el-Aïny.
Niveau : Grrès à Eehinolampas amplits et Ostrea vestita. — Hel-
vétien II.
Localité : Petites collines à un kilomètre de distance du pied du
massif du Gebel Geneffé, entre la montagne et la station de Geneffé.
Clypeaster Rholpsi Fuchs, 1882.
Syn. Clypeaster Eholfsi Fuchs, op. cit., p. 28, pi. x, fig. 5—7, 1882.
Forme subpentagonale à angles très obtus, face sujjérieure ter-
minée par un bourrelet en arrière. Apex juste au milieu de la
longueur; face inférieure plane. Péri.stome logé dans un infun-
dibulum à peine accusé : péri})rocte ovale moins éloigné du bord
que son diamètre.
Cette espèce recueillie par Zittel à Syouah et déterminée par
Fuchs en 1882 avait été déjà trouvée par Rholfs' ((ui ne l'avait
indiquée et dessinée que sous le vocable '<Asterit».
1. Cf. Kholfs, Von Tripoli') nach Alexandrie», vol. ii, pi. m, Bronion, 1871.
MÉMOIRES. T. III. S'.i
— 702 —
Niveau : Helvétien : Brèche à Soutelles.
Localités : Environs de Syouah et plateau île la Manuariquc.
Gebel Ndefer et plateau entre Syouah et Aradj.
CUTEASTER SUBPLACUNARIUS Fuchs, 1882.
Syn. : Clypeatter Mubplaeunariut Flichs, op. eil., p. 29, pi. xi, fig. 1—3.
Les exemplaires de cette espèce fossile, aussi variés que ceux
du C. placuvarius. vivant dans la Mer Kouge, se distinguent très
difficilement de l'espèce actuelle: de toutes les différences indi-
quées par Fuchs, une seule reste constante : c'est que, dans l'es-
pèce fossile, l'extrémité des pétales ambulacraires est mal fermée
]»ar les zones porifères, tandis <iue, dans l'espèce vivante, elle l'est
cnniplètement. L'n lapsus calami fait dire à l'auteur juste le con-
traire, p. 30, lignes 3 et 4; mais cette confusion est corrigée au
bas de la page 4.").
Niveau : Helvétien avec ('. Rhnlfsi.
Localité» : Knvinm.s de Syouah, Gebel Ndefer et collines de
l'aeiic.
C'LVl'EASTER LSTHMICUS FucllS, 1882.
Syn. : CTyjxn.Jer hUimicut Fliclm. op. cit.. )i. 4.'), |il. xii. li>,'. 1 — .S, I.><82.
Khpèce d'asHez grande taille, mais |ien élevée (21 mill.). pre.s(iue
aussi large que longue: pourtour peiitagonal ;\ angles très arron-
dis, HUrtmit les postérieurs, avec des sinus peu jjrofonds au Itord
de» interanibidacres latéraux et postérieurs. Apex à peu près cen-
tral, montrant eint| porcs génitaux contigus au niadréporide. pé-
tales amlinlacralrcH assez hmgs vt larges, assez saillants, mal
fermée à l'extrémité : tubercules assez gros à la l'ace Mipéi ieiire,
plus développés à la face inférieure.
FticliH déclare ne pas bien <<iniiaitre !<■ |iéii.stniiie: un de nus
exemplaires nous le montre trèn net; il s'ouvre dans un inriiiidi-
buluni pentagoiial, profond tout au plus deciii(| niilliniètres, évasé;
— 703 —
mais l'évasement est de médiocre étendue et n'excède pas vingt-
cinq millimètres dans sa plus grande largeur. Le périprocte est
près du bord.
Nous ne possédons pas d'exemplaire entier de cette espèce, bien
que nous en ayons des fragments considérables et nombreux; l'en-
semble est plus pentagonal que ne l'est le C. Bholfsi-^ la partie
postérieure est non seulement moins arrondie, mais tronquée et
entamée par un large, mais peu profond sinus.
Niveau : Helvétien II. — Calcaires à Heterostegina.
Localités : Clebel Geneffé. — Gebel Aouebet.
Clypeaster Ppjemi Gauthier, 1898, pi. m, tig. 1 — 3.
Dinieusious : Longueur 105 millimètres
Largeur 102 millimètres
Hauteur 25 millimètres.
Espèce d'assez grande taille, peu élevée, pentagonale à angles
arrondis, à peu près en ligne droite sur les côtés, avec sinus ren-
trant à la partie postérieure. Partie supérieure plate sur la marge,
se relevant en pyramide au milieu; bord mince, mais non tran-
chant, la partie la plus épaisse, qui est l'angle antérieur, atteignant
sept millimètres, et la plus mince, le milieu du sinus postérieur,
quatre millimètres. Dessous plat dans la partie qui correspond à
la marge supérieure, puis déprimé poui' l'infundibulum qui occupe
un espace équivalent à la base de la pyramide jtétalifère. Apex
central.
Appareil apical peu dévelojjpé, ])entagona], avec les cinq pores
génitaux contigus aux angles du madréporide. Aires ambulacraires
relevées au milieu de la face supérieure en une pyramide de vingt
millimètres de hauteur. Pétales saillants, ovales, arrondis à la
partie supérieure, l'antérieur impair et les deux postérieurs égaux,
longs de 39 millimètres, larges de 19; les deux antérieurs pairs
— 704 —
un peu plus courts: la marge au-delà des pétales est de 15 milli-
raètres en avant. 20 sur les cotés et 22 en arrière. Zones poritcres
en talus sur le flanc des pétales, n'excédant pas 4 luilliiuôtres
en largeur, se rapprochant à leur extrémité, tout eu laissant le
|)étak' assez ouvert. Pores jjetits. les externes allongés, acuminés.
les internes ronds; ils sont conjugués par un long sillon: les petites
côtes qui séparent les paires sont ornées de six ou sept granules
très lins. Espace interzonaire renflé, comme nous l'avons dit. orné
de séries transverses de fins granules, chaque jjlaque en portant
deux rangées.
Aires interanibulacraires déjjrimées, à peine relevées vers la
base des pétales, toujours plus basses que ceux-ci, mais arrivant
pre.s(jue à niveau au sonnnet où elles sont très aiguës: elles ])ortent
des tiibcrciilfs très tins, stiiililuldcs :i ceux des plaques inter-
zonaires.
l'éristonie pentagonal. mesurant de .six à sept millimètres de
diamètre, placé au fond d'un infinidibuluni très évasé. occui)ant
presque la moitié de la largeur de la l'ace inférieure, profond de
11 njillimètres. Péri|»rocte |)etit. rond, éloigné du bord postérieur
de A à 4 millimètres. Sillons de la face inférieure bien nian|ués.
étroit*, ItmgH, «'étendant prcscpie ius(|u'an bord. Les tnlienules
de In face inférieure sont un peu pins gros tnie ceux de la face
hUpérieure.
Le Cl. Priem i tic distingue du CI. i.st/nnicns Fucbs, i|U on trouve
dans la même localité par sa forme pres(|u'aus,si large (|ue longue
(10.') 102 mill.j, tandis que la tigurc donnée par Fuchs mesure
12G — 114 millimètres (nous couKidérons comme une erreur iy|to-
fçrapliiquc les cliitfrcH donnés par le texte, ipii indi(|Ucnt longueur
— l.'JO millimètrcM. bugcur 1.17: l'auteur dit dans «a ilcscrip-
tion prcHqu'aUHMi large qiu> long;; par sa hauteur plus considé-
ral)Ic 2;'i millimètrcH au lieu de 21, quoi(|iie I exemplaire du ('/.
— 705 —
isthmicus soit seusiblemeut plus grand; par ses pétales bien plus
rentiés et arrondis; par ses aires interambulacraires beaucoup plus
déprimées dans la partie pétalée; par ses côtés plus droits, par
son bord postérieur plus sinueux; par son vaste infundibulum
atteignant en largeur presque la moitié de la face inférieure et eu
profondeur près de la moitié de la hauteur totale du test. Nous ne
connaissons pas d'autre espèce qu'on puisse comparer étroitement
avec notre type; le Cl. intermedius Des Moulins est plus allongé;
ses pétales arabulacraires sont assez semblables, mais sa pyra-
mide supérieure présente un aspect bien différent par suite de son
bord déclive, et l'infundibulum, quoique évasé, est loin de l'être
aussi largement que celui du CL Priemi. Les espèces basses d'Al-
gérie à grand infundibulum, comme Cl. jyeltarms Pomel, sont trop
différentes pour que nous essayons d'en comparer les caractères
spécifiques; le Cl. acclivis Pomel, qu'on trouve aussi au Gebel
Geneffé, est tout à fait distinct par ses pétales bien plus saillants
et son infundibiilum moins évasé.
Nous avons dédié cette espèce à notre excellent confrère de la Société Géolo-
gique de France. M. F. Priem.
Niveau : Helvétien II en-dessous des grès à Ostrea vestita et
à Echinolampas am-phis.
Localité : Gebel Geneffé.
Clypeastee Genefpensis Gauthier 1898, pi. m, fig. 4—6.
Dimeusious : Longueur 90 millimètres
Largeur 79 millimètres
Hauteur 23 millimètres.
Espèce d'apparence presque rectangulaire, sauf la partie an-
térieure qui est rétrécie; côtés droits ou à peine sinueux, angles
très amortis, arrondis; l)ord partout épais, mais plus en avant
qu'en arrière; face supérieure peu élevée, déclive, de l'apex au
bord, couverte en partie par l'étoile assez saillante que forment
— T0(! —
les aiubulacres: face inférieure bombée sur les bords, puis se dé-
primant vite pour former la dépression péristomale. Apex léjiÎTC-
ment excentrique en avant 1*'/;,,). Nous supjiosons que la longueur
était 90 millimètres, notre seul exemplaire entier ne mesure que
85: mais l'extrémité antérieure est cassée et c'est en la reconsti-
tuant ))ar la prolongation des lignes du pourtour que nous arrivons
au cliitfre indiqué.
Appareil apical peu développé, jjentagonal, avec les pores gé-
nitaux écartés du madréporide. mais à très faible distance, un
millimètre à peu près.
i'étales ambulacraircs uiédioi rcmout reuHés, ovales, les posté-
rieurs et l'antérieur impair jilus longs que les autres, mesurant
.{3 millimètres, environ les deux tiers du rayon, tandis (|ue les
antérieurs pairs n'en mesurant i|ue 2'.» à 30, leur plus grande lar-
geur est sur toutes les aires de 1 7 millimètres. Zones porifères en
pente sur les côtés de l'aire, larges au plus de .") millimètres, par-
tout en ligne courbe, se rap]iroeliaiit assez à l'extrémité, mais sans
fermer le pétale, l'ores petits, les externes allongés et acuiniiiés,
les internes ronds, conjugués par un sillon linéaire: les petites
côtOH. qui séparent les paires, portent sept granules très tins. Es-
pace interzonaire en forme de fuseau, assez aigu aux deux ex-
trémités, convexe au milieu et «'élevant de .'5 millimètres au-dessus
i|f l'aire interamltulaeraire: les tul)ereules sont iie.iiicoiip plus gros
que ceux des c<»Htules de la zone porifère, et il y en a deux ran-
gées transverses par pla(|UeH. Aires interambulaeraires médiocre-
ment déprimées entre b-s |»étales, légèrement convexes à la base,
étroitcM au Mommet. portant des tuberenles senildalilis à eeiix de
l'cHpnce interzonaire.
l'érintonie à peu jtrèH rond, s'ouvrant au l'unii il'iin int'nn-
diliidiini trèn évasé, un peu plus long (|Ue large, oeenpant lu
moitié du diamètre de la face inférieure et pmt'ond de 11 mil-
— 707 —
limètres. Périprocte petit, rond, s'ouvrant à 5 millimètres dn
bord.
Les tubercules de la face inférieure sont beaucoup plus gros
que ceux de la face supérieure.
Le Cl. geneffensis diffère beaucoup du Cl. Priemi^ malgré la
forme commune de l'infundibulum; le bord est bien plus épais, la
marge plus déclive et moins grande; les pétales ambulacraires
sont moins relevés; le bord postérieur est droit et non sinueux; la
face inférieure pulvinée et non plate montre des tubercules plus
accentués. Le Cl. Halaensis d'Arcliiac, du nummulitique de l'Inde,
n'offre de ressemblance lointaine que par son bord épais; son pour-
tour est bien régulièrement ovale et ses pétales sont moins élevés.
Ce n'est pas de ce côté qu'on peut chercher des rapports étroits.
La ressemblance du Cl. geneffensis est plus frappante avec le Cl.
crassicostatus Agassiz (Moule Q 12). Le pourtour est le même, le
bord est d'une épaisseur analogue; cependant il n'est pas possible
de réunir ces deux espèces; notre type est beaucoup trop bas, ses
pétales ambulacraires sont trop peu renflés, ses aires interambu-
lacraires sont trop peu déprimés pour qu'on puisse l'assimiler au
type d' Agassiz, même en tenant compte de la différence de taille
qui d'ailleurs n'est pas considérable; l'extrémité des zones pori-
fères enveloppe plus étroitement les pétales; la marge postérieure
est plus spacieuse, bien (|uc l'individu soit plus petit; à la face
inférieure, l'infundibulum du Cl. crassicostatus est beaucoup
moins évasé, quoique l'exenqjlaire soit i)lus grand, le périprocte
est plus rapproché du bord, la surface est i)late et non pul-
vinée. A part une sorte d'analogie dans la forme générale, tous
les caractères étudiés séparément sont différents dans les deux
types.
Niveau : llelvétien II, couches à Cl. isthmicus.
Localité : Gcbel Geneft'é.
Clypeaster pentadactylus Pérou et Gauthier 1801, pi. iv,
fig. 5— 9.
Syn. : Cljfpeatler p^nUulactyliu PiTon et Gauthier, iii Cotteaii, Peron et Gauthier,
Kchin. Jot». de V Algérie, fase. x, p. lî>3, pi. vi, fig. 4 — à,
1891.
Nous avons déjà décrit cette espèce parmi les fossiles du Mio-
cène alg:érien: la long-ue description que nous en avons donnée
s'applique très exactement dans tous ses détails au type égyptien
que nous avons entre les mains. Ce denn"er est de taille plus jietite.
mais le te.st e.st nettement dég:a{ré et sut'fisanimeut con.servé. (juoique
la partie postérieure ait été dcrniirc à partir do roxtrcniitc des pé-
tales amliulacraires. La partie antérieure ([ui mantiuait chez notre
exemplaire al^jéricn est fortement rétrécie et allonjiée. épaisse:
le bord est très rentié sur tout le pourtour; les pétales anil)u-
lacraires très saillant.s, assez étntits, ont leurs zones ])orifères en-
tièrement appli(|uées contre leurs Hancs; l'espace interzonaire cy-
lintlrique se jMiursuit au-delà des zones jjorifères i)ar un rentlcnuMit
qui va jusqu'au bord. Les aires interambulacraires sont très dé-
primées et se réduisent à moins d'un millimètre de larjicur près
dn snmmet; les tubercules sont {jros partout; sur les petites cotes
qui Méparent les paires de pores, il n'y en a ^uère que trois bien
développées, mais entre ceux-ci il y a une rauffée de jrranules ipii
remplit l'espace inoccupé jiar les tubercules; à la face inférieure
le« tubercules très ;;ros et très serrés se ttMicheiit l'un l'autre, et
donnent ainsi au test un aspect riij^neux très cariietcristi(|ue.
La partie inférieure, très nette sur notre nouvel exem|daire,
nouH permet de modifier un détail de la description que nous en
Avions donnée : le unuivais état de cette partie chez notre premier
type ne nous avait pas permis de mesurer rinfinidilnilum: mhus
avons dit <|iril atteignait pr<-s<|U«- le tiers de la bujrcur: sur notre
exemplaire égyptien qui n'a en cet endroit (pie T(i niiilinn'lies
de larjfe an lien de l(iu, iéviisenient de rint'nndiltninin atteint
— 709 —
33 millimètres, c'est-à-dire presque la moitié de la largeur du test
et il devait en être de même sur notre exemplaire de l'Aurès, dont
la partie inférieure rentiée, comme nous l'avons dit, a été refoulée
par une compression qui a rétréci l'infundibulum. Le péristome
est, chez notre exemplaire ég-yptien, à 13 millimètres au-dessus
de la face inférieure, l'oursin entier mesurant 30 millimètres en
hauteur.
Nous renvoyons à nos Echinides fossiles de V Algérie pour la
comparaison du Cl. pentadactylus avec les autres espèces du
groupe des Cj'assicostati; c'est certainement le type où les pétales
ambulacraires forment la saillie la plus considérable et la plus
perpendiculairement détachée au-dessus du plan des interambu-
lacres.
Niveau : Helvétien II, Grès à Echinolampas Amplus et Ostrea
Vestita au-dessus des calcaires à Heterostegina.
Localités : Gebel Genetfé. Le type algérien provient d'El-
Hammam, dans la vallée de l'Oued Abdi, Aurès.
Clypeastee acclivis Pomel, 1887, pi. iv, fig. 1—4.
Syn. : Cli/peaster acclivis Pomel, Paléont. de V Algérie, Echinoilermcs II. j). 210, B,
pi. XXI, fig. 1—9, 1887.
» » Cotteau, Peron et Gauthier, Echin. fo.in. de F Algérie, tasc. x,
p. 182, 18t)l.
» » de Loi'iol, Descript. des Echin. tertiaires du Portugal, p. 18,
pi. V, fig. 2, 1891).
Dinifiisious : Longueur 110 niilliiiiètres
Largeur 100 niilliniètres
Hauteur o7 millimètres.
Individu de taille moyenne, à pourtour pentagonal, avec angle
antérieur arrondi et les quatre autres tronqués et arrondis; bord
assez mince partout, un peu plus épais en avant, légèrement si-
nueux sur les côtés et un peu plus profondément en arrière. Face
MÉMOIRES, T. III. 90
— 7 lu —
inférieure plate sur les bords, profondément déprimée autour du
péristome. Ai)ex légèrement excentrique en arrière ('Vuo)-
Appareil apical de grandeur moyenne, en forme de petit bou-
ton, avec les pores génitaux placés aux angles du corps madré-
poriforme. Pétales ambulacraires très élevés, formant une forte
saillie subhémispliériciue, rétrécis à l'extrémité, mais restant assez
ouverts et continués par une saillie décroissante du test qui vient
expirer près du bord. Zones porifères situées sur le flanc du jié-
tale. débordant à peine à la base du côté de rinteraml)ulacre,
atteignant six millimètres dans leur plus grande largeur; les cloi-
sons qui séparent les paires de pores sont ornées de quatre à six
petits granules. Espace interzonaire fortement convexe, couvert
de granules presque aussi tins que ceux des cloisons des zones
porifères, formant troi-s rangées transverses par plaque.
Péristome pentagonal, large de 9 millimètres, placé au fond
d'un infuiidibulum évasé, mesurant .'{S millimètres pi»ur une lar-
geur totale de 1(»() à la face inférieure; des lnuirrelcts ornent les
bords à l'endroit oii il se fomlic jioiir plonger dans le test. Sil-
lons ambulacraires assez pronoiués, s'etfai,aiit à mesure (ju'ils
s'éloignent du centre, l'ériproctc rond à '2 millimètres du l)ord.
Nous abrégeons la description de cette espèce déjà donnée
ailleurs pur .M. Pomel, M. de Loriol et nous-même. Xoiis nous
arrêterons seulement aujounlliui sur lu coniparai.son du CL nrc/i-
vU avec le Cl. pciétadacli/lu.s qu'on trouve tons deux au (ù-bel
Ocnoffé. Le» deux types sont très différents; quoique présentant
l'un et l'uiitre les curuelèrcH les plus uccusés du groupe des Cnis.<i-
cjêtati, ils ont une pbysionomie très distincte; cliez le Cl. /iciita-
dactyltufy les angIcM du pourtour peiitugonul sont moins uccusés,
MUrtout IcM untérieurs puirs; le bord est toujours bien plus épais,
IcH péiuIcH sont plus détachés pur suite de lu plus gramle dé-
pression des aires interambiilaeruireH. et lu Irunsition entre le»
— 711 —
deux aires est plus anguleuse; dans l'appareil apical les pores
génitaux sont séparés du corps madréporiforme; la face inférieure
est pulvinée et n'est plate nulle part jusqu'à la dépression de l'in-
fundibulum qui est plus large et moins nettement pentagonal que
dans l'autre espèce; les' tubercules à la face supérieure comme à
la face inférieure sont beaucoup plus gros. Il suffit d'avoir sous
les yeux un exemplaire de ces deux clypéastres pour être con-
vaincu qu'ils ne sauraient appartenir à la même espèce.
Niveau : Helvétien II, Calcaires en-dessous des couches à
Pecten Malvinae.
Localité : Gebel Geneffé. En Algérie cette espèce se trouve
dans le Cartennien (miocène inférieur) d'El-Biar.
ECHINOLAMPAS AMPLUS FucllS, 1882.
Syn. : Echinolampas amplus Flichs, op. cit., p. 27, pi. IX, fig. 5 — S.
» » Fuchs, op. cit., p. 45.
Espèce presque circulaire, peu élevée (26 millimètres pour 95
de longueur), convexe à la partie supérieure, plate en-dessous
avec bord arrondi et légèrement pulviné. Appareil apical presque
central, un peu en avant. Pétales longs «'étendant jusqu'au bord,
assez larges, inégaux, l'impair plus court que les autres, les posté-
rieurs pairs plus longs que les antérieurs. Zones porifères assez
larges, presque égales en longueur dans l'ambulacre impair, la
branche antérieure plus droite et plus courte que l'autre de cinq
à six paires de pores dans tous les pétales pairs.
Péristome pentagonal, plus large que long, montrant les bourre-
lets et le floscelle ordinaires au genre; péri])roct(! transverse si-
tué près du bord à la partie inférieure.
L'exemplaire dont nous venons de résumer la description pro-
vient de l'Oasis de Syouah; nous ne le connaissons que par ce
qu'en dit M. Fuchs; cet auteur rapporte au même type, à titre de
variété de ])lus grande taille, d'autres individus qu'il a recueillis
— 712 —
au Gebel Geneflfé. Nous avons sous les yeux plusieurs exem-
plaires de cette variété qui atteint jusqu'à 120 millimètres de lon-
gueur et 37 de hauteur; nous croyons aussi que c'est le même
type: nous n'y voyons <^uère d'autre ditt'érenee que (.elle de la
taille.
Niveau : Helvétien II. Grès à Ostrea vestita.
Localités : Syouali (^ebel Ndefer, très abondant au Gebel
Genett'é et au Gebel Aouebet. — Nous possédons un individu ap-
partenant à la variété de grande taille, recueilli en Algérie dans
le miocène du Sud-Est de Batna.
KCHIN0L.\MI'AS nov. sp.
M. Fu'lis déerit SdU.s cette désignatinn un exemi)lairi' en très
niauvair> état, pniveiiant de Syouah: il est arrondi, fortement con-
vexe et .se ilistingue de toutes les espèces connues; il est très
voisin de X EJicmisphacrirnx Lam.. (|ue M. Mayer-Kyinar dit avoir
rencontré dans le miocène i\\\ (mIkI < litlloul à .". kil. au Suil des
l'yraniides de Gliizeli.' plus encore de l'A'. piivainidaUs Al)ich,
dont il Me diffère que par la présence d'un Hoscelle bien développé,
tandis (|u'.\liirli dit que l'A', pip-auiidal/s n'en a pas.
l'LlOLAMPAs l'iOTl Gauthier, IMiis. pi. m. tig. 7 Id.
DiimuiHionH : hon^'iioiir . . . . .{7—42 inilliiiutivs
Largeur ... . . 'M — .H2 iiiilliiiiètrf.><
lluuti'iir . . IS — -Ji) iiiilliniètri'H.
KHpèce aHHe/. grande pour le genre, épaisse, allongée, (»vale.
un peu rétrécie en avant, ayant «a plus grande largeur au tiers
]KMtérieur, un peu acniniiu'e en arrière. Face supérieure renflée,
ayant sa plim grande élévation à l'appareil apical. déelive aux
rxtn Miiti'H. riiii\('\e hur Icsrntt'.s: Imid iiiiMiidi: t';iii' intV'rieiuc piil-
I. Il >l.iy'I f.Mll ir, /t'r (t r^.rmr.irrihr ilr, I lyyrnB',,- i,U.,,
— 713 —
vinée avec nue médiocre dépression dans la région du péristome.
Apex excentrique en avant ('^st)-
Appareil apical peu développé, montrant sur un de nos exem-
plaires quatre pores génitaux, les deux antérieurs plus rapprochés
que les postérieurs; sur un autre exemplaire il paraît n'y avoir
que trois pores génitaux : c'est l'antérieur gauche qui manque;
cette particularité n'est pas rare dans le genre PUolampas. Le
corps madréporiforme occupe le centre de l'appareil et déborde
un peu eu arrière; au milieu il écarte légèrement les génitales
pour aller jusqu'aux ocellaires qu'il ne couvre pas.
Aires ambulacraires toutes semblables; pétales superficiels,
assez larges, mal fermés à l'extrémité, l'antérieur impair et les
postérieurs égaux, les deux antérieurs pairs plus courts que les
autres et plus divergents. Zones porifères droites, égales dans
chaque pétale, formées de pores inégaux, les externes allongés en
fente, les internes moins développés et à peu près ronds; il y a
environ 23 paires de pores par zone dans les pétales pairs anté-
rieurs et 4 ou 5 de plus dans les autres; les paires de pores sont
séparées par une petite côte portant 3 ou 4 granules; l'espace in-
terzonaire peu développé, égale en largeur une des zones; il est
couvert de petits granules semblables à ceux des aires interam-
bulacraires.
Péristome un peu excentrique en avant, pentagonal, plus long-
que large, avec des phyllodes assez développés et des bourrelets
marqués, mais peu saillants; une petite bande d'apparence lisse
s'étend en arrière jusqu'au bord. Périprocte à la partie acuminée
de la face postérieure, au milieu dun rostre peu accentué, égale-
ment visible en-dessus et en-dessous, mais plus porté vers la face
inférieure. Tubercules ordinaires aux Cassidulidées, un peu plus
gros en-dessous qu'en-dessus.
Nous n'avons pas à revenir ici sur le genre PUolampas qui,
— 714 —
comme nous lavons démontré ailleurs, est une transformation des
Echiiianfiu^ à l'époque miocène. Le PL Pioti est assez abondant:
malheureusement il n'est pas toujours bien conservé: sa taille est
plus grande que celle des espèces algériennes PL medfemis Pérou
et Gauthier et PL Weschi Pomel; il est aussi plus étroit en arrière
que ce deniier et il a les pétales anibularraires beaucoup jjUis
dévelojjpés. Le PL Vassali Wright {mh Pi/gorfii/nchtis) de Malte
est de taille bien inférieure; il reproduit assez bien la forme gé-
nérale de notre type; ses pétales ambulacraires sont moins déve-
loppés, son apex est plus central; l'auteur parait d'ailleurs ne
lavoir figuré qu'à l'aide d'un exemplaire de conservation mé-
diocre. Le PL elegantuhis îlillet {sub Echinolampas) a la taille à
jieu près égale à celle de nos exemplaires; il a les pétales ambu-
lacraires également développés, mais sa forme est plus élargie et
relativciiient plus courte.
Nous avonH dédié cottf fspéci! à .M. .I.-B. riot-Iioy. vétéiinniiv on cliol" di's Do-
maine» de TKtnt nii Caire et Membre de l'Institut Kcyption.
Niveau : Ilrlvéticn 11. ('iniclics aii-dcssdiis du Xi\f;iii des //<-
tfrostegiiiu.
L<tcalité8 : (Icbel (Jenctté. (icbci A.iucltet.
Hbissopsis Fka.\si Fiiclia, 1882.
Syn. : BrUtoptia h'rnnsi Klicll», op. cil., p. 4.'1, pi. xvii, lif;. 4 — .'i
NoUH avons entre les mains un excinphiirc de plus prtitc failb*
que celui (]u'a décrit .M. Fnclis, car il ne mesure que .'5(1 niilli-
mètreM de longueur au lieu de 41: mallifurcMsi'uicnt il est peut-
être encore moiuH bien conservé. La fuiiuc est la nicinc : le test
CMt déclive d'arrière en avant, ayant son point culminant sur la
carène domale ixmtérieurc ; le pourtour est ovale et légèrement
polygonal; la face inférieure cHt renflée dans la région du jjlaKtron;
l'appan-il apical ent exccntrit|iic en avant, le sillnii impair assez
— 715 —
large; les pétales pairs sont logés dans des dépressions profondes,
tous assez courts, les antérieurs plus longs que les postérieurs,
bien plus divergents, mais non intlécliis; les zones porifères sont
plus larges chacune que l'espace interzonaire, et les séries anté-
rieures montrent 5 ou 6 paires de pores atrophiés près du sommet.
Le péristome est détruit sur notre exemplaire, et M. Fuchs ne l'a
pas vu davantage sur le sien; le périprocte est au sommet de la
face postérieure, qui est rétrécie à cet endroit. Les tubercules ont
été en grande partie détruits; on en voit cependant encore quelques-
uns assez accentués sur les côtés près du bord; la surface, polie
par les agents atmosphériques, n'a conservé aucune trace des
fascioles.
Niveau : Helvétien II, Calcaires gréseux à Cklaris avenionen-
sis.
Localité : Gebel Genefte, versant oriental.
Agassizia Zitteli Fuchs, 1882.
Syn. : Agassizia Zitteli Fuchs, op. cit., p. 44, pi. i, fig. 5—8.
Espèce de petite taille, ovale, renflée à la partie postérieure
jusqu'à l'apex, qui est situé aux deux tiers de la longueur, et de
là lentement déclive en avant et plus brièvement en arrière. Face
inférieure légèrement bombée.
Ambulacre impair invisible, situé dans une très faible dé-
pression. Pétales ambulacraires pairs antérieurs longs, étroits ar-
qués à l'extrémité, ne présentant que la zone postérieure, l'anté-
rieure étant atrophiée; pétales postérieurs complets, égalant à
peine en longueur la moitié des antérieurs. Péristome semi-lunaire,
au quart antérieur; péripi'octe rond au sommet de la face posté-
rieure. Fascioles etfacés.
Niveau : Helvétien IL
Localité : Gebel Geneifé.
— 7UÎ —
Pericosmus Lyonsi Gauthier. 1898. \>\. iv. ti<:. lu— 11.
Dimensions : Lontrueur â'i millimètres
Lar^'fur . . iSO millimètres
Hauteur 32 millimètres.
Exemplaire de taille moyenne pour le <;enre. oonlitbrme, sub-
ionique à la partie supérieure: pourtour arrondi, fortement éclian-
eré par le sillon antérieur: tace inférieure convexe surtout dans la
région du i)lastrou: face postérieure trian<i"ulaire. peu élevée: apex
un peu excentrique en avant.
Appareil apieal dans une petite dépression, montrant trois pores
génitaux, l'antérieur de droite faisant défaut. Les cinq jjlaques
ocellaires sont placées dans les angles extérieurs des génitales;
le corps madréporiforme ciUivre en partie la ]ila(|ue interambu-
lacraire antérieure de droite, occupe le milieu de rapi)areil et se
prolonge en arrière entre les ocellaires qu'ils séparent.
Ambiilacrc impair logé dans un sillon assez profond, étroit près
de i'a|icx. sélargissant régulièrement jusqu'au boni où il cause
une écliancrurc de 12 niillimètrcs de large. Zoiie> |)cirit'èrcN f<tr-
mées de jmires obliques de très petit.s porcs, nipproeliées près du
Honimet, mais se distançant viti". car les plaques sont hautes de
2 millimètres dès le tiers supérieur et augmentent ensuite ra|)i(le-
ment. I/cspai-e intcrzomiire est occupé par des granubs inégaux
et qiiel(|ues petits tubercules vers le bas.
l'étulcH nmltulaeraires pairs logés dans des sillons assez pro-
fonds et bien limités, longs de 20 nn'Ilimètrcs )»our les antérieurs
et de 18 pour les postérieurs; larges de I millinu'-trcs. Zones po-
rifî-reB formées de paires de pores ovalaires, les externes un peu
plus long» que les internes, comptant 2S paires dans les pétales
antérienrH et 2.'l clans Ich poNiérieurs; l'espace intcr/.onaire est
pluH étroit tiu'une des /oncs.
l.c périhiome de notre unique exemplaire a clé détruil. l'éri-
— 717 —
procte placé en haut de la face postérieure, transverse, largement
ouvert.
Fasciole péripétale en ligne brisée, remontant assez haut dans
les interambulacres; fasciole marginal visible seulement au-dessous
du périprocte, les bords de l'oursin étant presque partout cassés.
La forme subconique de sa partie supérieure donne au P. Lyonsi
un aspect tout particulier; on ne saurait le confondre avec le P.
Peroni Cotteau, du Miocène de la Corse, dont la partie antérieure
est bien plus abrupte; il se rapprocherait plutôt du P. lattis xlgas-
siz, avec lequel il n'est pas sans affinité. Notre type est relative-
ment plus allongé, la hauteur est moins considérable; les inter-
ambulacres antérieurs sont plus aplatis et forment ainsi dans cette
région une pente plus déclive, tandis que c'est tout le contraire
dans la région postérieure dont la pente est plus faible; le sillon
antérieur est moins creusé et plus large; la partie postérieure est
plus rétrécie. La disposition des pétales ambulacraires est à peu
près la même, sauf que les postérieurs sont plus creusés et moins
évasés dans l'espèce de la Corse. Les caractères divergents nous
paraissent assez accentués, pour que nous ne puissions pas réunir
les deux types.
Nous avons dédié cette espèce au Capt. H. G. Lyons. R. E. Directeur du Service
Géologique d'Egypte.
Niveau : Helvétien IL — Couches à Pecfen Malvinae.
Localités : Gebel Genetïe, Gebel Aouebet, Gebel Damasq.
SCHIZASTER sp.?
J'ai recueilli au Gebel Genetfé six ou sept exemplaires appar-
tenant au genre Schizaster^ mais tellement détériorés et déformés
qu'il n'est pas possible de les assimiler sûrement à aucune des
espèces connues, ni d'en faire des types spécifiques nouveaux.
Tous sont de taille moyenne ou petite. Un seul fait exception et
mesure 71 millimètres en longueur, (i4 en largeur, la hauteur était
MÉMOIRES, T. 111. '.Il
— 718 —
proportionnée, mais notre sujet étant déformé et écrasé, le cliittVe
exact que donnerait la mesure de l'exemplaire, tel que nous lavons
.sous les yeux, ne pourrait quinduire en erreur. Lapex i)resque
central, à peine rejeté en arrière; les pétales postérieurs longs
pour le «;enre. les pétales antérieurs bien développés et s'étendant
jus(ju'à 12 ou 13 millimètres du bord; le sillon impair médiocre-
ment élargi et fortement creusé sans entamer excessivement l'ani-
bitiis lui donnent beaucoup de ressemblance avec le Sdi. Parkiii-
soni Defrance; mais nous ne pouvons pas établir nettement cette
assimilation-, le test, outre qu'il est déformé, est tellement usé et
corrodé que nous ne .sommes pas mêmes certains du genre, et que
nous pourrions tout aussi bien être en ))résence de quelque grand
( Jjjissastt'v, comme on en a rencontré en Algérie et au Portugal.
Un autre exemplaire plus petit, avec son appareil très excentrique
en arrière, ses sillons ambulacraires très creusés et limités par
des carènes aiguës, rappelle de très près le .Se//. Sci/lne: mais la
conservation est insuftisante. Nous ne pouvons rien dire des autres
exemplaires i|ui sont trop endommagés.
BltI.s.sL'S Aegyptiacus Gauthier, isD.s, jd. m, tig. 11- 11'.
DinieiiHioiiH : I/»ngiU'tir 50 iiiilliiiiùtrcs
Lfirpur 40 niillimètres
llaiiteiir '_'S milliiiiétros.
Exemplaire de taille moyenne relativement assez large et élevé,
arrondi en avant, à cotés médiocrement iniléclds et prest|ne droits.
I"'ace Hiipérieiire très déelive en avant et sur les tlnnes. avec ca-
rène dorhalc prcMjUc liori/ontale entre l'apex et la face posté-
rieure; boni arronili. fai-e inférieure lentiéc. Apex e\eentri(|ue en
avant (''/.J.
Appareil apical orditiHire au geine, montrant quatu' pores gé-
nitaux dont leM ilen.x jMmtérienrK sont plun éciutis ci plus ouverts;
— 719 —
le corps madréporiforme sépare ces deux derniers et se prolonge
au-delà de l'appareil.
Ambiilacre impair superficiel, peu visible sur notre exemplaire;
nous n'en voyons que les sept premières paires de pores, qui sont
très exiguës et assez rapprochées; le reste est empâté; il n'y a
aucune apparence de sillon antérieur.
Pétales ambulacraires pairs antérieurs placés dans des sillons
bien marqués, mais de profondeur médiocre perpendiculaire à
l'axe longitudinal du test; droits et très légèrement infléchis en
avant à leur extrémité; ils mesurent 14 millimètres en longueur
et presque 4 en largeur. Zones porifères bien développées, légère-
ment inégales, la postérieure étant la plus large; elles comptent
dans chaque série environ 2.5 paires de pores ovales et petits;
l'espace qui sépare les deux zones est très étroit et réduit à une
siiuple rangée de granules ou de petits renflements qui séparent
chaque paire de celle qui est en face; les deux extrémités ont une
tendance à se rapprocher. Pétales postérieurs peu divergents,
suivant de près la carène dorsale, légèrement infléchis en-dehors
à l'extrémité, beaucoup plus longs que les antérieurs (19 milli-
mètres); on y compte environ 30 paires de pores dans chaque
zone.
Péristome placé au quart antérieur, transverse, large, labié en
arrière. Fasciole péripétale très sinueux, remontant dans l'inter-
ambulacre entre les sillons ambulacraires; fasciole sous-anal bien
visible, mais incomplet dans notre exemplaire dont la partie posté-
rieure est détériorée. Tubercules assez gros et serrés à la partie
antérieure, plus petits et plus uniformes en arrière des ambu-
lacres pairs antérieurs, sauf quelques-uns près du sommet dans
les aires interambulacraires latérales; à la face inférieure, les tu-
liercules les plus gros s(mt aussi en avant du péristome; les autres,
moins saiHants, mais bien marqués, sont serrés et entourés d'un
— 720 —
cercle de petits granules dont ils iiocciipeut pas exactement le
centre.
C'est la première fois que le genre Brissus est signak' dans le
Miocène de l'Egypte. Bien ijue le type générique soit très con-
stant et ne présente que des différences spécifiques peu accentuées,
notre exemplaire nous i)arait ne pouvoir être rapporté à aucune
des espèces fossiles recueillies ailleurs. Les deux types décrits en
Algérie, li. Gouhii Pomel et B. Nicaisei Peron et Gauthier, sont
moins élevés, moins larges relativement et ont les pétales ])osté-
rieurs nmins allongés: le B. Cordieri, qui n'est guère connu que
par un moule en plâtre d'Agassiz, est plus allongé et a l'apex jjIus
excentrique en avant : les autres espèces méditerranéennes éteintes,
B. cylindricus Ag. et B. /a/«.< Wriglit. offrent <les formes plus étroites
ou plus larges: le B. unicolor Klein, qui vit dans la Méditerranée,
est plus allongé: ses pétales postérieurs, quoique longs, ne s'étendent
pas auNsi \n\'A du bord: ses sillons anihulacraires. i\ taille égale.
iMHit plus étroits, et la l)ande innjritndinale. (|ui sépare les zones
IKirifères, est lisse, an lien ilétre ornée par les renfienients dont
nous avons parlé.
Niveau : llelvétien II. (Jrès inférieurs avec Echinonem Artini
et les Schizasfer.
F.oealité : fJeliel «Jeni'ffé.
lA}VKSlJi'f H|».
.l'ai recueilli au (îehel fienetfé un fia;inieiit nialiieurensenieiit
trèji innuffinant d'un grand Spatangoïde, consistant en une partie
d'iiiterambulaere près du bord: re lrii;,rinent niontif à coté d'un
rente de pétale ambiilaeraire de frmH tul»ercnles logés dans des
•HToIjicuIcH trcN profonds et i|ni paraisM-nf déprimés au-delà de
l'épaisHenr du tent; ils forment deux séries verticales de (|iiiitre
tuben-nle» eliaeune. I,a face inférieure de ce tVa;rnien! c>l anssi
— 721 —
conservée et les tubercules du dessous, nombreux et serrés en
lignes assez régulières, augmentent de volume à mesure qu'ils
s'éloignent du bord. Néanmoins, il n'y a pas là de quoi déterminer
ce fragment : ce n'est pas un Euspatangus-^ le bord serait plus
épais et les gros tubercules, limités par un fasciole, ne descen-
draient point si bas; ce peut être un reste de Lovenia ou de Sar-
sella ou même de Maretia comme M. ocellata Defrance; cependant
les scrobicules nous paraissent trop profonds pour ce dernier
genre.
Notre fragment ressemble beaucoup à la moitié d'un autre
fragment appelé par Fraas Eusjmtangits tiiberoszis et figuré par
M. de Loriol (Monographie, pi. xi, fig. 5). Fraas aurait recueilli
ce dernier dans les détritus derÉocène del'Ouady el-Tih. Le nôtre
est miocène, et nous n'insistons pas, parce que de tels matériaux
ne peuvent pas nous autoriser à insister. M. Fuchs cite aussi au
Gebel Geneffé un Hem.ispatangus sp. ? (p. 43) et se contente d'ajou-
ter : «Fragment indéterminable;» c'est peut-être un reste du
même échinide que le nôtre.
Époque pliocène.
Clypeaster Aegyptiacus Wriglit (m collect.).
Syn. : Clypeastei- aerjyptiacus Michelin, Monographie des Cli/péasli-es fossiles, \>, 121,
pi. XXIV, fig. a— g, 1861.
» » Fraas, Aus dem Orient, tome i, 1869.
» » Fuclis, Beilrâge zur Kenntniss der Mioceiifauna Aegyplens
und der libyschen Wilste, 1882.
» » Beyi'ich, Ueber eine geologische Beohachlung G. Schivein-
furth's in der Wiisle zwischen Cairo und Suez, Mém. Ac.
des Se. de Berlin, 1883.
» » Mayer-Eymar, Die Formenreihe des Clypeaster altiis,
Vierteljahresscbrift der natiirf. Gesellschaft in Ziirich,
1897.
> V Foiirtau, Les sables à Clypéastres des environs des Pyra-
mides de Qhizeh, Bull. Inst. Égypt., 1808.
CljfpeiuUr ptioctnicut Seguenzil, Le formazioni lertiarie ndla proviiicia di Beggio.
p. 210, pi. XV, fig. 27, ISSO.
Espèce de {grande taille, de forme g^énérale presque régulière-
ment pentagonale. allant en s'aniincissant à partir du sommet des
ambulacres : tare supérieure bombée sous les ambulaores, un peu
excavée sous le corps madréporitbrme. Corps madréporitbrme pen-
t.agonal. un peu plus bas que les ])arties élevées des ambulacres.
Aires ambuhuraires larges, arrondies, entr'ouvertes vers la
base, et occupant les deux tiers do la longueur de liant en bas,
bombées, pétalifunnes et présentant qnel([uet'ois des irrégularités
dans les sillons porifères et leurs cloisons.
Zones porifères, larges avec sillons creux terminés par des pores
ronds à l'intérieur et allongés à l'extérieur, oliaque paire de pores
est séj)arée par une large cloison ornée de 7 à S tultercules.
Péristorae subpentagonal au fond d un intniiilil)ulum assez pro-
fond : périprocte snbniarginal, un peu cordit'uiiiu': la ])ointi' tour-
née vers le péristome.
Hors de l'Kgyjite, le Cl. aeiiyptiacus a été recueilli par M le
.Mesli; sur la côte H.st de lu Tunisie, aux Iles Kuriat. en face de
.Monastir. dans des conclies pliocènes renfermant \' Atiainsim mnit-
nis l'omel, V Kclihiolampas Orbiffnyi. Cottean cr deux autres es-
pèces iV Kchinnlampas inédites. Nous croyons, comme Heyricb,
<|nc le CL ])Ui)rijilctis .Sfgnenza doit être identifié avec l'espèce
(pli nous occupe; la figure doniu'e par l'auteur italien reproduit
l)ien la pliysionomie de certains exemplaires égyptiens, car le type
cHt très variable en liauteiir. .MallienrcUHeinent Segiicnza n'adonne
«pie des figures réduites de moitié, ce (pii rend l'intciprétation
difficile et parfoiM incertnine, et. de plus, il ne donne point de
dcHcriptioii. ( 'e ('jypéastre est un des foshiles caractéristiqui-s de
Hoii étage Zanéléeii ou partie inférieure du l'iioc rue; il y est abon-
dant comme en Tunisie et comme en Hgypte.
— 723 —
Niveau •/ Sables gris agglutinés avec Strombus, cf. corojia-
tus Defr. Plaisaucien.
Localités : Gebel Chelloul (Garet Loriol! de M. Mayer-Eymar)
à 3 kilomètres au Sud de la grande Pyramide de Gliizeb. Ravins
du pied Ouest de l'Attaka (Schweinfurth). Il semble étonnant que
le Pliocène d'Egyi)te n'ait fourni jusqu'à ce jour qu'un seul écbi-
nide. Des recherches ultérieures nous ont fait découvrir dans le
même gisement deux autres espèces, un Schmolampas malheu-
reusement en trop mauvais état pour permettre une détermination
certaine et un JEc/nnocardium sp. n. que nous décrirons dans le
premier supplément.
1. Pour l'établissement du niveau et la discussion des indications des autres au-
teurs se rapporter à mes notes sur Les sables à Clypéastrea des environs des Pyramides,
Bull. Soc. Géol. de France, 1898.
RÉSUMÉ MÉTlKiDKiUE.
I)an.s ce catalogue nous avons décrit ou cité 153 espcccs d'É-
tfvpte se répartissaut eu 64 genres. La plus grande partie appar-
tient sans contredit au tertiaire, qui comprend 40 genres et 121
espèces, tandis (pie le crétacé ne donne (pie 31 espcccs comprises
en 22 genres. Nous en donnons ici un résumé méthodique. Dans
ce résumé, les caractères ita/ifjucjt indiquent les espèces et les
genres nouveaux; la lettre A. sigiiitie (juc l'espèce se trouve aussi
en Algérie: T., en Tunisie; Iv. en Kiimpt': S., en Syrie.
CrétaccM.
SP.\rA.N(iUI|ih.S.
(21 ^ciiri'g l't O.H cspùcea.)
Ecliiiiocorys ovafus. Zittci. K.
Miciastcr sp. Zittel.
Liiitliia olijtiiiga, (llhliigny. K.
l'criastcr elatiis, d'Orbigny. K.
Kpiastcr distiiictiiH. d'Orljigny. K.
llciniastcr Fourncli. 1 >c«liaycs. A.. T.. K.
— gracilis, l'ottcau. K.
prurclivi^, l'cnni et (îantliicr. A.
llcluiii. rcmii rt (iaiitlii( r. A.. T.. K., S.
l'iutnciiHiH, ( '(i(|uaii(l. .\.. T.
rllIijcUM. I IcHor. K.
Eocènes.
Maretia depressa, Dubois. E.
— pendula, Agassiz.
Macropueiistes similis, Mayer-Eymar.
— Sickembergeri, Mayer-Eymar.
— Schweinfurthi, Mayer-Eymar.
Megapneustes crassus, Agassiz.
— grandis^ Gauthier.
Hypsospatangus Ammon, de Loriol.
— Ficheri, de Loriol.
— Lefebvrei, de Loriol.
Plesiospatangus Cotteaui, de Loriol.
Euspatangus Cairensis, de Loriol.
— formosus, de Loriol.
— libycus, de Loriol.
— tuberosus, Fraas.
Opissaster thebensis, de Loriol.
Schizaster Africanus, de Loriol. T.
— foveatus, Agassiz. E.
— Gaudryi, de Loriol.
— imligenus, Mayer-Eymar.
Jordani, de Loriol.
— mokattamensis, de Loriol.
— Mongei, Mayer-Eymar.
— Rholfsi, de Loriol.
— Zitteli, de Loriol.
Pericosmus Pasqualii, Gauthier.
Linthia arizensis, d'Archiac. E.
— Aschersoni, de Loriol.
— Delanouei, de Loriol.
— caveniosa, de Loriol.
— Esnehensis, de Loriol.
«lÉMOIRES. T. III.
— 72G —
Éocèues.
Miocènes.
Linthia Hessi, Mayer-Ejnuar.
— latisulcata. de Loriol.
— Navillei. de Loriol.
Hemiaster Aichiaci. de Loriol.
— Pellati. Cotteau. E.
— Fourtaui. Mayer-Eymar.
— nubiens. Mayer-Eymar.
— Selnveinfurtlii. de Loriol.
— AVileooksi. ^layer-Eymar.
Micraster nltimus. Mayer-Eymar.
Anisaster gibberulus. Cotteau.
Brissopsis aii<;u.sta, de Loriol.
— Lorioli, Bittner. E.
— Pasqualii, Mayer-Eymar.
Palaeostoma Zitteli. de Lorinl.
Lovenia sp.
Brissus aegj/ptiacus, Gauthier.
Scliizaster sp.
l'ericdsmus Li/otisi. (Gauthier.
Apissizia Zitteli. l"ii(li>.
Brissopsis Fraa.si. 1- iicli.s.
Cassidulidés.
(13 genres et 'M espèces.)
I ( 'laviaster cornutns. d'Orbij^ny.
( 'n'-tacé. Nudeulitcrt LnyneHi. Cotteau. S.
I KrliiiKibriHHiis pseiidomininius, l'cmM rt (iaiitliiei. A.
j l'aHsidulnH aniy>;ilahi. l>fHiir. E.
IvH-èncM. ' KilijiiiilainpaK alVicaiius. de Loriol. '1\
I aniy^dala, l)esor. E.
— 727 —
Éocènes.
Miocènes.
Echinolampas amygdalina, Mayer-Eymar.
— Aschersoui, de Loriol.
— Crameri, de Loriol.
— Fraasi, de Loriol.
— globiilus, Laube. E.
— libyens, de Loriol.
— Minieheiisis, Mayer-Eymar.
— Osiris, Desor.
— Perrieri, de Loriol.
— praecedens, Mayer-Eymar.
— subcylindriciis, Desor. E.
Bothriolampas ahundans^ Gaiitliier.
Echinanthus libyens, de Loriol.
— Zitteli, de Loriol.
Pygorhynchus Grandiflorus, Mayer-Eymar.
Gisopygus Navillei, de Loriol.
— Thebeiisis, de Loriol.
— Siutensis, de Loriol.
— Zitteli, de Loriol.
Amblypyg-us dilatatus, Agassiz. E.
Caratomus londiiiianus, Mayer-Eymar.
Pliolampas Pioti, Gauthier.
Echinolampas amplus, Fuchs. A.
— sp. Fuchs.
ECHINONEIDÉS.
(1 genre et 1 espèce.)
Miocène. { Ecliinoneus Artini^ Gauthier.
•>s
Crétacés.
ECHINOCOXIDÉS.
(3 genres et 5 espèces.)
Ecliinoconus aegyptiacus, d'Orbigny.
Discoidea pulvinata, Desor.
Holeotypus excisas. Desor. A., T.. E., S.
— crassus, Cotteau. T., E., S.
— cenomanensi.s. Guerautrer. A.. T., E., S.
Eutciies.
M iocèiicH.
FiBULARIDÉS, SCITELLIDÉS ET C'LYPEASTRIDÉS.
(7 genres i-t 23 espt-ces.)
Thagastea Luciani. de Loriol.
Fihiilaria Lorioli, Thomas et Gauthier. T.
( "1 yi)easter Breuiiigii, Laube. E.
Sisiuondia Lojrotheti, Fraas.
— Saeinaiiiii, de Loriol.
— l)lamihita. dArehiae. E.
— Zitteli, Mayer-Eyniar.
uiacrophylhi. Mayer-Eymar.
Ivliiiiocyaiuiis T/uulei, (îaiitluer.
Scutella Aninionis, Fuchs.
— rostrata, Fiich«.
— Iinicsl. ( iauthier.
— Zitteli. Heyrieh.
.\iiiphiope areiiata, FiicIih.
truiieata, FiicIik.
( 'lypejwter accliviH, l'oiiul. \.. V..
Ciriirffi lési.'i, ( iauthier.
iKtlmiiciiN, Fiielis.
peiitadattyltiH. l'eron et (iauthier. A.
— l'rii vti. < liiiilliier.
— 729
lyr. ^ J Clypeaster subplacunarius, Fuchs.
1 — Rholfsi, Fuchs.
Pliocène. { Clypeaster aegyptiacus, Wright. T., E.
CONOCLYPÉIDÉS.
(1 genre et 2 esiîèces.)
-A . j Conoclypeus conoideus, Golclfnss. E.
I — Delanouei, de Loriol.
CiD ARIDES.
(5 genres et 12 espèces.)
Carboniférien. { Archaeocidaris sp. Beyrich.
I Cidaris glaudaria, Lang. S.
Crétacés. ^| Pseixdocidaris Pasqualii^ Gauthier.
' Rhabdocidaris Crameri, de Loriol.
Porocidaris Schmideli, Munster.
Rhabdocidaris itala, Laube. E.
— miuiehensis, Mayer-Eymar.
Zitteli, de Loriol.
— Lorioli, Mayer-Eymar.
— solitaria, Mayer-Eymar.
,,. , f Cidaris Adamsi, Wriffht. E.
Miocènes. J • • t. ,. ,. ^
I — avenionensis, Des Moulins. E.
Éocènes.
Saléniées.
(1 genre et 1 espèce.)
Crétacé. { Salenia batnensis, Coquand. A.
Crétacés.
DiADEMATIDÉS ET CyPHOSOMATIDÉS.
(13 genres et IG espèces.)
Heterodiadema libycura, Cotteau, A., T., E., S.
Pseudodiadcma sp. Zittel.
— 730
Crétacés.
Éocènes.
Miocènes.
Pseudodiadema Meimieri, Gauthier.
Diplopodia variolaris. Desor. T.. E.
Pcilina Sinaica. Desor.
Ortliopsis Ruppelii. de Loriol.
Codiopsis sp. Zittel.
Cyphcsoma Abbatei, Gauthier.
l)ict>-opleurus Haiiuei, Duncan et Sladen. Inde.
Micropsis Fraasi, de Loriol.
— mokattamensis, Cotteau.
Echinnpsis libyens, de Loriol.
Mi.stechiMu.s Mayeri, de Loriol.
l'saiumoehiiuis dubius, Agassiz. E.
— aftiiiis. Fuchs. Perse.
' Arbaiiua monilis, Desor. E.
En somme, sur les 152 espèces et 64 "genres cités, nous avons
3 {genres nouveaux et 14 espèces nouvelles.
Les 13S autres espèces se répartissent ainsi :
4 espèces se trouvent aussi en Algérie, en Tunisie . en
Europe et en Syrie.
1 espèce se trouve en Al;;» rie. eu Tunisie et eu llurnpe.
1 espèce se tmuve en Tunisie, en Europe et en Syrie.
1 espèce se retrouve en Al/^jérie et en Tunisie.
1 esjtèee se retrouve eu Alp-érie et en lùirope.
2 espèces se retrouvent eu Tunisie et en llumpe.
fj espèces ont été indiciuées en Algérie senlenienf.
3 espèces ont été indicjuées en Tunisie .seulement.
2 espèces ont été récoltées en Syrie seulement.
1 espèce n été récoltée aussi en l'erse.
I »'Hpè(e il aussi été recueillie dans l'Inde.
Enfin 23 espèces existent aussi «'ii Europe.
Total 4.^ CMpèees eommunes ii l'Mgypte et à d'autres pays.
— 731 —
Le restant, soit 93 espèces avaient déjà été recueillies et indi-
quées eu Egypte seulement.
Tels sont les résultats que nous avons obtenus. Cependant ils
ne sont pas définitifs : il reste encore de vastes territoires inex-
plorés dans les chaînes libyques et arabiques, et nous nous pro-
posons de publier chaque année un supplément à ce catalogue,
contenant les espèces nouvelles et les faits intéressants qui nous
seront parvenus. Nous serons donc' reconnaissant à tous ceux qui
voudront bien nous confier les matériaiix qu'ils ont recueillis ou
qu'ils recueilleront dans leurs courses eu Egypte.
ADDENDA.
r>ei)uis la remise de notre méinoiie au bureau de l'Institut
É<j:yi)tien jusqu'au jour de sa publication il s'est passé un laps
de temps assez long, pendant lequel de nouvelles observations nous
ont permis de rectifier certains points de notre mémoire: nous
crovdus devoir consi<i^ner ici les iirineiitales. afin de prendre date
certaine pour nos puldicatioiis ultérieures dans lesquelles elles
seront dévelojipées.
LUCTYOI'LEURL'S IIaIMEI l>Ulicaii et Sjaden.
Dans une excursion au Gebel Kibli cl - Aluiini faite il y a
(juel«iue temps, j'ai eu la bonne fortune île recueillir deux spéci-
mens de cette espèce indienne. La dernière phrase consacrée à
cette espèce dans notre mémoire n'a donc plus .sa raison d'être et
il n'y a plus aucun doute sur sa présence en E<;ypte.
Le niveau est le Lutétien II, couches à An/.-^astir gibberidns
et Echinolamjtas Cramer i (K. F.).
KcHINOLAMI'A.s pKUUlKKI de Loriol.
("e»t pur erreur que j'ai rapporté à cette espèce les exemidaires
de Tunisie; un examen attentif du type é^^yptien m'a convaincu
que les individus recueillis par M. Tlionnis difièrent spécifitiuc-
ment; ils «Icvront dès lors |irendre le nom iV J'Jr/iiiiiihninta.t cheri-
chirensi» Gauthier i\ . G.j.
Ml.'<TKrmM;,s Mavkki di; Loii.d.
J'ai recueilli «Icrnièrcmcnt dans le Lutétien I des environs lU-
Miiiieh nu individu beaucoup plus développé que le type décrit
par M. de Loriol, et qui prouve que les exemplaires que notre ex-
cellent confrère a eu entre les mains sont des jeunes. Nous dé-
crirons ultérieurement cet intéressant spécimen. (R. F.)
ERRATA.
P. 607. La répartition du Turonien et du Sénonien doit être mo-
difiée comme suit :
Calcaires à Hippuvltes cornu-vaccinum Bronii et 1 1
Echinoconus aegyptiacus d'Orb. du Gebel Attaka | /•
et du Gebel Abou Daragué. | '
Calcaires à Eudistes, Cyphosoma Ahhatei Gauthier, , |
Acteonella Saloinonis Fraas et Nerinea sp. du , /
massif d'Abou Roacli. , '
Turonieu
iuterieur
Turouien
supérieur
Calcaires à Ostrea acanthonota Coq., Plicatula I Sénonien
Ferryi Coq., et Ehahdocidaris Crameri de Loriol, inférieur
du massif d'Abou Roacli. 1 (Santonien)
Au lieu de : Danien, lire : Aturien.
P. 608. Le Suessonien doit être divisé comme suit :
Calcaires à Cardita soudanica Jlayer-Eyiuar et
Bothriolampas ahundans Gauthier des environs
d'Assouan.
Calcaires à Graphularia desertorum Zittel, Oper-
culina lihyca Scbwager, Lucina glohosa Lanik.,
Conoclypeus Delanouei de Loriol, Linthia cavernosa
de Loriol, des environs de Louxor et Ghirgheh
de l'oasis de Farafrali.
Calcaires à CalUanassa nilotica Fraas, Numnm-
lites Biarritzensis d'Archiac, Sismondla Loghoteti
Fraas, des environs d'Assiout et de Minieh. |
MÉMOIIiES, T. III.
îSuessouieu
inférieur
Suessonien
moyen
, Suessonien
supérieur
/
— 734 —
P. 621, ligne 6. au lieu de : des petits arcs . . .. lire : de petits arcs;
ligne 13, au lieu de : L'espace . . ., lire : Espace.
P. 624, ligne 5, au lieu de : dont parle . . ., lire : que parle.
La synonymie d' Hoicctipus excisns Desor [sub Discoidea
excisa) doit être lue ainsi :
Diteoidta excita Dcsor, CtC.
Soleelypiu excUu* Duncan, etc.
» » Cotteau, Peron et Gauthier, Échin./oM. de l'Algérie, fasc. v.
p. 169, 1876.
» » Thomas et (ïanthier, Deseript. det Echin. rec. en Tunisie,
p. 58, 1889.
K. A. Zittcl. etc.
P. fJ2â. A la synonymie de Holecti/pus ceiiomaneiisis, ajouter :
U. eenonutnenti» Cotteau, Peron et Gauthier, op. cit., fasc. v. p. 171. it^TO.
P. 626, ligne 25, lire : fasc. vu.
P. 62H. ligne 30, au lieu de : n'ayant pas cncdrc atteint, lire :
n'ayant pas atteint.
P. 632, ligne 27. an lifii de : d'Algérie, lire : de la riuiisic.
P. 636. ligne 7. an licii de : ( 'loi.sons aiguées et d'apparences
li.sses, lire : et d'ajtparence lisse.
P. 637, ligne 1, au lieu de : le bouton assez .^aillant et .surmonté,
lire : est Hurmonté.
P. 63!>, ligne i». au lieu de : T/ipfossil Erhiunidne, lire : Echinoidea.
P. 641, ligne 1, au lieu de : place Ji, lire : placé à.
P. 643 et 644, au lieu de : Soema?int\ lire : Saniiaiiui.
]'. <■> I \. ligne 3.3, au lieu de : (pli est seul à eiii|d(iyer. lire : (iii'il
est seul à employer.
P. fl.'iO. Ii;r||,. c. au lien de : /'. XnvIUd, lire : (j. Xavillci.
— 735 —
TABLE ALPHABÉTIQUE.
(Les caractères en italique indiquent les synonymes.)
Page
Agassizia gibberula. Voir Anisaster . . . 668 i
— Zitteli 715 1
Amblypygds dilatatiis 646
Amphiope arcuata 698
— truncata 697
Ananchyfes ovata. Voir Echinocorys .... 632
Anisaster confusus 668
— gibberuhts 668
Archieocidaris sp 612
Archiacia cornuta. Voir Claviaster . . . 627
Bothriolampas (Geure) 652
— abuudans 655
Brissopsis angusta 666
— Fraasi 714
— Lorioli 666
— Pasqualii 690
Brissus aegyptiacus 718
Caratomus londiniauns 663
Cassidulus amygdaia 663
CiDARis Adamsi 692
— avenioneusis 693
— glaudaria 612
Cidarites cjlandavius. Voir Cidaris .... 612
— Sckmideli. Voir Porocidaris . . 638
Claviaster cornutus 627
Clypeus Pretiosus. Voir Amblypygus . . 646
Clypeaster acclivis 70'J
— Acgyptiacus 721
— Breuiiigii 645
— Gcncfleusis 705
I, fe. U
-16.
I, lig. 9-12.
II, tig. 3-4.
III, fig. 11—12.
IV, tig. 1-4.
m, fig.
93*
4—6.
— 736 —
Clypeaster istlimk'us 702
— peutadactjlus 708 IV. ti^. 5 — 9.
— pUocenicus 721
— Pricmi 703 III. fijr. 1—3.
— Rhojtsi 701
— subplaounariiis 702
CoDiopsis sp. Il (320
CoxocLYPEDs oonoidcus 64n
— Dciaiutuci G46
— Osiris. Voir Echixolampas . . . 658
CiTHosoMA Abbatci 620 I. lijr. 2 — G.
Diadema RuppeUii. Viiir ( Ihtiiop.sis . . . 610
— Sinaicum. V.iir ! hii.ni-oi.iA . . 010
DiCTYoPLEURus Ilaimci (JoO et 732
DiPLOPODiA Sinaica 619
— Variolaris 619
DiscoioEA excisa. \'uir Holeotvpis .... 624
— pulvinata 626
Ditreifuuter S<-hin-infiirtlu. \ Hir Hkmiastku 665
Eclll.SA.STlICH Jilivciis 652
— Zittoli 651
l'x.-iii.suiiRiHHus psfiKliiiiiiiiiiiiiis 626
EcniXOCYAMUS Lurifitii. \(>\r 'i'ilAiiASTKA . . . 642
— Thuilfi r.'.Hi II li;. ii_l.î.
EcuiNocoKUH ncfry|»tiaciis (,i'r,
— ovntiiH (ij-j
KciiixoiaMPAH nfrit-aiitiH (;ô7
aiiipliiH 711
amv^'dala mo
aiiiyt,'ilalina . ... 6()2
Axi-licrwiiii . . ciil
• 'raiiiiTÎ (ît'il
•• rajixi ... (;5K
kI"1»iiIii~ . . . 060 !
libyciiH . 6621
— 737 —
Page
EcHiNOLAMPAS iliuielieuàs 662
— Osivis 658
— Pen-iei-i 659 et 732
— praecedeus 663
— sp 712
— subcylindricus 663
EcHiNONEUs Artini 695
EcHDJOPSis libyens 640
EociDARis. Voir Archaeooidaris 612
Epiaster distiuctus 631
EuspATANGDs cairensis 686
— Cotteaui. Voir Plesiospatangus 687
— formosus 685
— libycus 687
— tuberosus 686
Fibularia Lorioli 641
GisopyGus (genre) 648
— Navillei 649
— siutensis 650
— Thebeusis .650
— Zitteii 650
Hemiaster Archiaci 664
— arizensis. Voir Linthia 671
— batuensis 629
— cubiciis 628
— Foumeli 631
— Fourtaui 689
— gracilis 630
— gibberulus. Voir Anisaster . . . 668
— Heberti 629
— latîsulcatus. Noir Llnthia .... 670
— nubiens 690
— Pcllati 664
— proc'clivis 630
II, tig-. 7-8.
— loS —
P»ge
Hemiaster Schwciufurtlii 665
— Wilcoksi 689
Hemicidaris lilyca. Voir Heterodiadema . 618
Heterodiadema libycum 618
HùLECTYPcs cenomancnsiis 625
— crassus 625
— excisas 624
Hemispatangus depressus. Vulr Maretia . . G^S
— pendulus. Id GSt>
HvpsosPATAsous Aiutuoii 679
— Ficher! 681
— Lefcbvrei 680
Leiopneustes Ficht^ri. \iiir Hypsospatangus . 681
Li.sTuiA arizeusis 67 1
— Ascbersoni 671
— Cavtriiosa 670
— Delanouci 669
— Ksiu'lieiisis 671
— Ilessi 690
— latisulcata 670
— Xavilk-i 670
— obl<iii;:a 631
Liopalagu» Fichiri. ^'oir IIypsospatanous . 681
LovExiA sj» 720
Mai KOPNEL-HTE8 (Groupc des) liTT
— rtmmon. Voir lIvi-hospATANufs 679
— ci-attuê. Voir Meuapnklhteh 6H4
— /Vf-Aeri. VoirUvPKOBPATANous 6H1
— Ijtfrlnri-i. Iil (ÎHO
— Schwi'iiifiirllii t;!tl
— SickciiiberKrri 691
himiJi»* 692
Maiiktu <|i|»r«HKji (;k8
— |KMiiliiln f)HH
McOAITiei'IITK* CrOMU» . . . . . )'iS I
— 739 —
Page
Megapneustes grandis 681
MicEOPsis Fraasi 639
— Mokattamensis 640
MicRASTEE sp 632
— ultimus 689
JIisTECHiNDS Mayeri G41 et 732
NucLEOLiTES Liiynesi 627
Opissaster thebensis 076
Orthopsis Rnppelii 619
Palaeostoma Zitteli 665
Pedina siuaica 619
Peeiastee arizensis. Voir Linthia .... 671
— elatus 631
— latisulcatus . Voir Llntiiia . . 670
— oblongtis. Id 631
— suhglohosus. Voir Anisaster . 668
Perico.smus Lyonsi 716
— Pasqualii 672
Plesiospatangus Cotteaui 687
Pliolampas Pioti 712
PoEociDAEis Scliinideli 638
Psammechinus affiuis 693
— dubius 694
— monilis 694
PsEUDociDAEis Pasqualii 613
Pseudodiadema Meuuieri 617
— Ruppelii. Voir Orthop.sls . . 619
— sp 616
— Varlolare. Voir Diplopodia . 619
Pygorhynchus ahundans. V. Bothriolampas 655
— grandiiiorus 651
Pygurus muiimuliticus 652
lÎHAUDociuAKi.s Craiiicri 615
— itaia 633
Planche
II, iiff.5— 6.
IV, tig
II, ti
III, fil
10—11.
g. 1—2.
-10.
I,
I. tii
ti- 1.
— 740 —
Hbabdocidakis Lorioli 636
— minieheusis 634
— solitaria 637
— Zitteli 635
Rhtschoptgis Karillei. Voir Gisopvgcs . . 649
— siutensis. lii 650
— - thehensis. h\ 650
— Zitttli. Id 650
Salenia batneiisis g 16
ScHizASTER africnuus 674
— foveatiis t)75
— Gaiulryi ^74
— in(li;u'i-nu$ 0!>0
— Jcnhuii (37ij
— iiiokattauiensis 675
— Mougei 690
— KlioUsi t)75
— H' 717
— thubeusU. Viiir ( »i'Iî*.sastkh . . . 676
— Zitteli 674
ScoTEixA Auiinoniis 6!I8
— IniicKi 699
— roKtrata 698
— tnbrotundtt 699
— Zilti-li (•,!(!»
SiHMoNuiA Kopiiln-ti ... . 642
iiiacniplivllît 644
|iluiiiilata 643
Saeiiiaiiiii 643
Zitteli 644
Spnliiuijiu (Uprfttu». Voir Mmiktia .... 688
pniJulu». Iil . 6S8
TiuitAHTKA I.,uciniii 642
Trnrhijiitirr Arrhinri. N'ojr IIkmiahtkk . . 6ti4
Toxoliriêttu lA/riuli. Noir ISiiiknoi-hi'' .... liCiii
Pbnclie
1, lig:. 17—21.
I, liff. 7— ,S.
Planche I.
Fipore
1
PseudocidarU Pusqualii Gauthier nuliole.
2
Cyphosoma Ahhatei Gauthier protil.
3
id. t'aie supérieure.
4
id. l'ace intérieure.
5
id. aire ainbuhicraire grossie.
1}
id. aire iuteraïubulacraire grossie
7
Rhahdtii'idaris miniehnisig MaverEvmar profil.
•^ id. pi>rtii>n dainliulacre grossi,
y Bothriolnmpas nhundnun Mnyor-Kvmar prolil.
10 id. face supirieure.
11 id. tace inférieure.
12 id. péristome grossi.
1.3 Aiiibli/fiygiis dilatritiiii Agassiz protil.
14 id. face supérieure.
15 id. aniliulacre grossi.
1<> id. périproete (grandeur natureild
17 Rhuhdocldari» Lurioli .Nlavir l\vuiar radiole.
18 id. id.
19 id. id.
20 id. id.
21 id. id.
22 i.l. id.
23 Pmeudodiiidi'init Miitiiiiii (iauthier jirufd.
24 id. farc siii»-riiMire.
2ô id. lace inférieure.
2»J id. aire ainlMil.Mcrairi' grossie.
27 id. airi' iiilcraniliulai raire ;;ro88ie.
Institut Egyptien
Ti^cU Dc^\Q, Wourd
<xu/.
PL.I.
^
■:n
24
25
21 • 22
J;5?. 15-
/• Gauthier del et. liLh .
Jmp. Edouard Br)'. Paris.
/
Planche III.
1 Pericosimis Pasqitalii Gauthier |inilil.
2 iil. lace supérieure.
3 BrUsopgi» Luiioli Gauthier prolii.
4 iil. t'ac-e supérieure.
5 Megapneui>teii yrantlts Gauthier protii.
'■> iil. laee supérieure.
(j Kchinoufim Thnmaiii Gautiiier pmlil.
7^ i(l. faee supérieure.
y Kchiuoueun Ailiiii (iauthier |)ri>til.
y in id. l'ace supérieure.
1 1 Erhinocyamu» Thuilei Gauthier prolii.
12 id. laee supérieure.
13 id. laee intVrieuri'.
^Tî^oie. 3^ ^}X9. Souxl(Xiv.
.nstitut Eôypiien
PL II
■■T
3
"^mf.
6 M^y.^'i''''- ' ' -S
•f >
l-'.Gaulhierdei ci. ht!.
Revision des Echinides fossiles de l'Egypte.
Iinp Edouard Pry.l-^ris.
l'LAXCHE II J
1 Clypeaster Priemi Gauthier piotil.
2 i<l. fiico siijii'-rioure.
3 iil. iiuriiiiii il'aiiibiilacre jcrossi.
4 Clypeaster Geneffensis Gauthier protil.
fi id. face sui)rrieure.
fi i(|. |iortiiin d'ainhulaere jcrossi.
7 l'iiulaiiiiius l'iuti Gauthier proiil.
8 i(l. lace sii|«'Tieiire.
9 1(1. l'ace iiilcrieure.
1(1 1(1. autre in(li\i(lu |)lus reiitle vu de prolil.
11 lirinmin .Eijmiiinrus (iauliiicr pvulil.
12 i(l. lace >uiiérieure.
istilut Egyptien.
8
à
%,;>ie2e?)11)"f^i.tla.i.
h'. Gauthier. di:i n. /.
;;, ' r.ic.utrd Biy Paris.
Revision des Echinides fossiles de l'F.^ypl(
l'LANCHE
IV.
Flgni»
1
Clijpeaster acclhis Ponicl
jirolil.
2
id.
face su|nrienre.
3
id.
portion d'ainbulacrc g:ros!ïi.
4
id.
ju'ristome.
5
Clypeaster pt^ntadactyliis Gaiithior
prolil.
6
id.
face su|HTicurc.
7
id.
face inférieure.
8
id.
appareil apical grossi.
9
id.
portion (l'aniliiilncre jrrossi
Kt
l'ericogmun l.i/uiigi GaiilliiiT
l>n>lil.
11
id.'
face ■iupirii'ure.
isUtut EôyptieTi.
(5ir
J\£).o\^A>^ JxXd. J'ownXxxMy
FL.IV.
I
Vs*
•âîsRk'i,-..
.■4
RCauthier.i
ï'-vi^fei^
#'
:v:iiisiS> :^:^^
'"V/^tiic^;^".'
y/n/5, Edouard Brj. Pans .
Révision des Echinides fossiles de l'Egypte.
AVIS
RELATIF AU MÉMOIRE FORMANT LE FASCICULE VU INTITULÉ
SUR TROIS TABLES HORAIRES COPTES.
C'est par oubli et eu conséqueuee de l'abseuce accidentelle des deux
auteurs, lors de l'impression de ce fascicule, que le nom de
S. E. Ventre-Pacha
a été omis en tête de ce mémoire, la première partie seule appartenant
à M. BoDRiANT, et la seconde partie ayant été fournie par M. Ventre-Pacha-
LA MORT DE SOCRATE.
ORIGINE ÉGYPTIENNE DU PHABMACON, ET LES EFFETS
DE LA CIGUË.
PAE
D^ ABBATE PACHA.
Dans le fameux dialogue de Phédon sur les dernières heures
de Socrate, Platon, après un long- dévelopjiement de questions
de haute philosophie se rapportant à l'âme et à l'immortalité, re-
late en très brèves paroles la mort sereine et sublime du sage
d'Athènes.
Ce moment solennel ne pouvait comporter un récit étendu des
circonstances et des considérations, qui, de propos délibéré,
avaient été développées dans les pages précédentes, et formaient,
pour ainsi dire, la base et la raison d'être du fatal dénoûment,
logiquement conçu et prévu.
En effet, Platon commence pour mettre en relief le dédain de
la mort que tout sage doit comprendre dans l'accomplissement
des devoirs, tant envers soi-même, qu'envers la société qui l'en-
toure. Cebès et Simmias font des demandes suggestives à Socrate,
s'il ne craignait ])as la mort et les suites de l'inconnu, avec l'in-
tention évidente de chercher ainsi à dissuader le maître et l'ami
MÉMOIRES, T. m. 94
— 742 —
dans la persistance de l'idée qui l'a fait condamner et peut-êti*e
provoquer en lui quelque fugitive résipiscence en demandant
grâce de la vie.
Mais le philosophe répondit à toute suggestion, par des argu-
ments irrécusables et solides en même temps; il démontra la né-
cessité absolue d'obéir aux exigences des lois, dans l'attente tran-
quille d'une mort qui est pour les justes un repos et une récompense.
Tel Caton, après de graves et calmes entretiens, se retirant
dans sa chambre, lisant ces pages sublimes de Phédon, pour cor-
roborer sa résolution, s'endormant jusqu'à l'aube, puis tranquille-
tment se per(;ant de son épée. Kome recevant un maître, il avait
résolu de ne plus vivre. Au point de vue philosophique, le suicide
de Caton est en ra]tj)nrt direct avec le dédain de la vie exalté
par Socrate, quoique dans le Phédon même Socrate avait répondu
à Cebès qu'un philosophe ne peut faire mieux que de souhaiter
la mort, mais il n'a i)as le droit de se tuer, idées appartenant, dit
Socrate, à la doctrine de Phili»laus, et en opposition aux idées
courantes et contradictoires d'Egésias nommé expressément neiai-
i^âvaroç, c'est-à-dire, le philosophe j)ersiiasif de la mort. Ce mé-
pris de la mort et les teneurs tiirelh' inspire aux esprits faibles
ont été très bien rendus après par Senèqiie et ]»ar Lucrèce dans
CCS mémorables vers que (^al)ani« a reproduits pour ainsi dire
et formulés dans sa conclusion imitée du )ioete avec une philo-
HOphiquc résignation: — « i'our un esprit sage, pour une eon-
Hcicnee pure, la mort n'est que le ternie de I.» vie : c'est le soir
d'un beau jour. >
La pliiloHo|iliie avant les temps décrits par l'Iaton avait vécu
d'abord à l'ombre des temples, au sein même de eertaiiies eon-
trudietiiins dans les idées sur ce snjtît (|ui est un peu ét|uivoque
duhH le Pliédon et opposées à d'autres, émises antêrienrem«-nt
<lnnH l'apologie, et qui sont dévolues aux impressions eneoro
— 743 —
vagues et en cours dans les écoles grecques : — superstitions
qu'elle devait tout contribuer à détruire.
Elle mit aussi des siècles à se séculariser et à devenir défini-
tivement laïque et scientifique. Rappelons-nous Anaxagore accusé
d'athéisme et exilé. Aristote lui-même, pour épargner aux Athé-
niens un nouvel attentat contre la philosophie, fuyant la ville
qu'il avait tant illustrée. C'est surtout Socrate qui, dédaignant la
philosophie hiératique, fut poursuivi par elle et condamné, parce
qu'il avait avec constance et énergie interdit à cette philosophie
les rêves cosmogoniques, les vaines et téméraires idées des pré-
décesseurs pour la ramener à sa véritable tâche, l'observation et
la direction de l'homme moral.
Je n'exposerai pas ici les doctrines de Socrate, connues du
reste par les ouvrages de ses deux disciples, Platon et Xénophon.
Xénophon, en historien et apologiste, dépeint Socrate tel qu'il fut,
consacrant sa vie à instruire ses disciples et les portant à la pra-
tique du bien.
Platon suit un procédé différent. Il choisit Socrate comme le
personnage principal de ses dialogues, mais, en le mettant en
scène, il expose encore plus ses vues personnelles que celles de
son maître. C'est à cette cause que Socrate doit d'apparaître
quelquefois soit un peu confus dans sa dialectique qui frise le
sophisme, soit en contradiction avec ses déclarations des divinités.
Socrate pourtant respectait le gouvernement d'Athènes, les lois,
la religion et les usages de ses concitoyens, mais, esprit sincère
et indépendant, il critiquait en ferme conviction et conscience
certaines injustices des magistrats, la vanité et les erreurs du
culte rendu parfois aux divinités du polythéisme. De l'ensemble
de ces actes fut corroborée l'accusation contre lui l'an 400 avant
notre ère, par Anytus, homme puissant et populaire, par Mélitus,
poète obscur, et Lycon, orateur politique. Néanmoins ce n'est
— 744 —
pas l'accusation, d'elle-même, ce n'est pas l'Aréopage qui le con-
damne : c'est la profonde incompatibilité de ses croyances, de ses
conWctions avec celles de ses concitoyens. Socrate reconnaît lui-
même la nécessité de sa mort.
Le récit dans le Phédon de ce dénoûment solennel est telle-
ment simple et touchant, qu'il inspira à Lamartine son poëme
sur la mort de Socrate et dont je me fais un devoir de signaler
les belles paroles de la préface en disant du sage des sages :
<I1 mourait sans haine pour ses persécuteurs, victime de ses ver-
tus, s'ottrant en holocauste pour la vérité ; il pouvait se défendre,
il pouvait se renier lui-même ; il ne le voulut pas; c'eût été mentir
au Dieu (\m parlait en lui. et rien n'annonce qu'un sentiment d'or-
gueil soit venu altérer la i)ureté, la beauté de ce sublime dévoue-
ment. Ses paroles rapportées par Platon sont aussi simples à la
fin de son dernier jour qu'au milieu de sa vie ; la solennité de ce
grand moment de la mort ne donne à ses expressions ni tension
ni fuil)le.sse; (tl)éissant avec amour à la volonté des dieux (juil
aime à reconnaître en tout, son dernier jour ne diffère en rien des
autres jours, si ce n'est ijuil n'aura pas de lendemain. II con-
tinue avec .ses ami» le sujet de <'onversati<ui coniinencé la veille;
il boit la cigiii^ coninu" n\\ breuvage ordinaire, il se eoiirlie pour
mourir, eoimue il aurait fait pour dormir, tant il est si"ir (pie les
dieux sont là, avant, a|irès, |iiutout, et qu'il va .se réveiller dans
leur Kcin.>
Mais toute réiuqiience et toute la poésie de ces idées n'arrivent
puM au sublime récit de Phédon, et vous pouvez le lire dans ces
brève» paroles, qu'aucune langue n'aurait pu mieux relever (|ueles
cuncises et grandioses exjiresHionH de la lan;;iic ^rc((|ue ancienne.
( "ertcH il me serait facile ici de traiter des (|uestions cpii pas-
Hionnent In curiosité |inblii|uc; mais, il est utile et nécessaire quand
— 745 —
on a dans l'esprit les sévères préoccupations de la science, de
limiter scrupuleusement sou sujet afin de creuser profond et de
tracer droit. C'est à propos de cette mort de Socrate, que je vais
faire certaines recherches et réflexions non encore faites par les
commentateurs de Platon, et jusqu'à présent inédites, au point
de vue philolog-ique, sur la nature du poison employé, et sur les
effets particuliers de cette substance, au point de vue médical;
effets, dont la description pure et simple de Phédon nous fait
assurément conclure que par le dit poison les Grecs entendaient
désigner par antonomase la ciguë. En effet le dialog-ue de Platon
commence par la demande que fait Echécrate à Phédon : «Phé-
don, étais-tu auprès de Socrate le jour où il but le poison dans la
prison ? » Dès ces premières pages et pendant le cours du récit,
Platon emploie sept fois le mot q)àQjuaxov poison sans jamais
nommer la ciguë, et jusqu'au dénoûment final Echécrate répète
cpâç/Liaxov nwv àno&âvoi^ hit le venin il est mort.
Dans ces temps les instruments ordinaires de supplice étaient
l'épée, le lacet et le poison. On avait de diverses espèces de poi-
sons, mais celui qu'on employait le plus fréquemment était \a, ciguë,
à cause de la mort douce qu'elle procurait. '
C'était le condamné qui payait le prix du poison. Plutarque"
nous raconte à ce propos : « Quand tous ses compagnons de mort
eurent bu le poison (la ciguë), il n'en resta plus pour Phocion, et
l'exécuteur déclara qu'il n'eu broierait point d'autres à moins
qu'on ne lui donnât douze drachmes (10 frcs. 75 cts.) qui étaient
le prix de chaque dose. Comme cette difficulté prenait du temps,
Phocion, appelant un de ses amis : «... puisqu'on ne peut pas
mourir gratis à Athènes, lui dit-il, je te prie de donner à cet
1. Les crimes et les peines dans Vantiquité, par Jules LoiseleiU'. V. Joachimus Sle-
phanus, De juridictione veterum Grecorum t. vi du Thésaurus de Grenovius.
2. Vie de Phocion, cli. xi.i.
— 746 —
liomme l'argent qu'il demande. » Or. comme la ciguë était le plus
fort poison qu'on connaissait à Athènes, le q)âçuaxor ibxvmçiÛTa-
Toi, le poison qui donne imnicdiatement la mort (^Plutarque) et
dont ou se servait pour les condamnés, le mot xwveiov, la ciguë,
ne tarda pas de devenir le synonyme de poison par excellence tô
(pÙQuaxov et vice- versa. Aussi disait-on indiltcrennuent non tô xvb-
viior ou nwi tô tpâçjuaxov. Les deux dénominations donc étaient
en usage quotidien. Aristophane' dans Les Gi'enoiiilles met en
ridicule Socrate, le fait condamner à boire non tô cpâQixaxov comme
il est dit et répété dans Platon, mais tô xvjvhov. Ce rechange
d'expressions pour un et même cas ne laisse subsister aucun doute
que Plat(»n. en disant de son maître èmu) tô cpâçfiaxov, il entendait
TÔ xwrttoy et iinii un autre poison.
L'étymologie du mot q>âçfiaxoy semble empruntée assurément,
pour ce que nous allons dire, aux Egyptiens, car l'Egypte
était le pays dont les anciens Grecs tiraient non seulement leurs
croyances mystiques et hiératiques, mais aussi leurs |)ois(ins et
leurs remèdes; et il est cependant certain que la jjrcniière signi-
tiiatioii (le ce mot est celle de jini.iuii et de nnii^ilc C'est (ialien
i|iii lions le dit' et «on attestati<»n est (raiilaiit plus valalile que
tous les auteurs claHsi<|nes font ii.sage de te mot dans rime aussi
bien que dans l'autre de ces signitieations.
'l'hiicydldc. ^ l'historien de la guerre de Péloponese, faisant le
récit de la peste d'Athène dit : 'Il y avait des per-soiines (jui
attribuaient le Héau a'i des poisons ((pàfiiiaxa) <|iie les Lacédémo-
nieuH auraient jetés dans les |iiiitH. > Et autre part, ainsi (|ue nous
l'nvoiiH dit, PIutan|iie, en |iariaiif de l'Iincion et de ses eoni
I. Ari«i. V. \u. et Klbl.
t. L. III, ».
s. M. M.
— 747 —
pagnons, nomme la ciguë xoviuiv an lieu de poison, et non cpâç-
fiaxov, quoique il s'était exiDrimé catégoriquement, que le xovicov,
le plus énergique des poisons alors connus on l'appelait toujours
le qjâç/iaxov le plus actif des poisons, le poison par excellence.
Cependant aux effets prodigieux du venin, observés alors par
une expérience souvent répétée, il faut ajouter aussi l'idée morale
et traditionnelle qui se rapportait par les Grecs à ce mot spécial.
Les Grecs, nous l'avons dit, avaient emprunté ce mot (pâQfiaxov
aux anciens Egyptiens et aux Coptes contemporains.
Dans les hiéroglyphes et les papyrus coptes, on trouve employés
les mots inah, et pahre [fahre) dans le sens ordinaire de curare,
remedium. Mais il était entendu que ces mots étaient adoptés
pour désigner un remède qui agissait par effet magique, par pro-
dige d'incantation. C'est pour cela que les lexicographes et les
égyptologues traduisent ce mot remedium, veneficium, incantatio,
venejicium magicum. '
Les Grecs eu empruntant le mot à l'Egypte, l'adoptèrent avec
toute la latitude et toute appropriation d'idées relatives à l'éner-
gique puissance d'unjoo«son certain par ses effets, d'influence ma-
gique et prodigieux par enchantement.
Les effets rapides de ce poison préféré à d'autres pour la con-
damnation des criminels, forment, pour ainsi dire, la pierre de
touche, l'assurance certaine que c'était la ciguë qu'on employait
sous le nom enthousiaste de cpâçfiaxov.
On se servait, dit Dioscoride, de Coniimi macidatum, plante de
la famille des ombrellifères, qui pousse en abondance dans les en-
virons d'Athènes {Conium Athicum). On le faisait extraire par
1. V. Pcyron, Lexic — Legrain, Le livre des Ivansf. — Revillont, Chron. dém. —
Voir surtout Le papyiiis contenant les notes d'un sorcier : papyrus de Leyde et de
Londres et l'Étude sur la sorcellerie de Jlr. W. Groff, notre collègue, Mémoires de
rinstilnt Egyptien, Vol. m.
— 748 —
pression des sommités fraiches de la plante broyée dans un mor-
tier et on la séchait ensuite au soleil. Lemployé chargé de l'exé-
cution était obligé de le broyer dans la coupe fatale et de sur-
veiller à ce que le condamné avala toute la dose.
l)'ailleurs. le récit de Platon est une déclaration nette et claire
du phénumène plus saillant qui suit lingestion de la ciguë, le
refroidissement des extrémités du corps, sans souttrances spasmo-
diques d'excitation générale, et. au conti-aire. suivie d'une calme et
d'une insensibilité anastesique progressive.
«Là-de8.su8 (Phédon, LXVj Criton fit signe à l'esclave qui se
trouvait auprès. L'esclave sortit, et quelque temps après, il revint
avec l'homme (jui devait donner le poison qu'il ])ortait tout broyé
dans une coupe. Aussitôt que iSocrate le vit entrer : Fort l)ien,
mon ami, lui dit-il; mais que faut-il que je fasse"? Car tu dois le
savoir. — Pas autre chose, lui dit l'homme, sinon que. quand tu
auras bu, de te j)romeiier jusqu'à ce (juc tu sentes tes yeux s'ap-
pesantir, et alors de te coucher sur ton Ht: le ])oison agira do liii-
niéme. Et en même temps il lui présenta la coupe-
< Socratc la prit avec la j)lus grande sérénité .... puis il Imt
le breuvage avec une tranquillité et une douceur a(iuiiral)les . . .>
< ( 'ependant Socratc. (|ui se promeuait de long en large, nous
dit {|u'il sentait ses jamltes s'appesantir, et il se eouclia sur le dos
( iiiinnr l«- lui avait nMoiniuaiKlr i'Iinniuu- qui lui avait (lniiué le
poirton. Alors cet homme s'a]ipnMhe, et après avoir examiné par
intervalles les |)iedK et les jambes de Socratc. il lui serra le |iiiil
avec force et lui <lcman(ia s'il le sentait : Soerate réponiiit que
non. I/lioiiime lui serra ensuite les jambes, et portant ses mains
plus haut, il noUH tit voir i|ue le corps se refroidissait et se roi-
(iJHHait, pniM, je touchant de nouveau, il nous dit i|nc dès (pic le
froid gagnerait le cn-ur. ."Socratc nnn^ quitterait, l'éja '"'" '•'
— 749 —
bas- ventre était froid; Socrate alors se découvrant, car il était
couvert de son manteau, — «Criton, dit-il, et ce furent- là ses
dernières paroles, nous devons un coq à Esculape, donnez-le et
ne l'oubliez pas». — « Cela sera fait, répondit Criton; mais vois si
tu n'as pas quelque autre chose à nous dire.»
Il ne répondit rien, et un instant après, il lit un mouvement.
L'homme alors le découvrit tout-à-fait : les regards de Socrate
étaient fixes. Alors Criton lui ferma la bouche et les yeux. Et nous
aussi, ici, nous dirons avec Echécrate, répétant les dernières pa-
roles de Phédon, ce fut ainsi la fin du grand philosophe, l'homme
sans contredit le meilleur, le plus sage et le plus juste qu'on ad-
mirait en Grèce.
On s'est aperçu certainement que, depuis les anciens temps,
l'observation prolongée et scrupuleuse sur les effets de ce poison
portait à croire que son action exercée dans l'organisme était tout-
à-fait dépressive, et que la ciguë venait à propos d'être rangée
par les pharmacologues passés parmi la classe des poisons froids,
agissant sur le sang, par l'intermédiaire des nerfs vaso-moteurs
et du cœur. Cette action spéciale était en cours dans toute l'an-
tiquité, ainsi que de nos temps.
De cette action de la ciguë et de ses effets, soit sur l'homme sain
comme poison^ soit sur l'homme malade comme remède^ je vais
m'essayer ici d'en donner encore les principaux arguments, les
investigations scientifiques et les preuves à ra])pui.
Dans la première partie de ces notes, j'ai développé que par
le mot cpÛQfiaxov^ et ce par antonomase, on entendait partout en
Grèce désigner la ciguë xœveiov, et que par cette seule dénomi-
nation de xdûVBiov on appelait ainsi spécialement et distinctement
la Ciguë Attique, qui correspond partàitemcnt à l'espèce Conlum
MÉMOIRES, T. m. 96
— 750 —
maciilatum. Cette manière de voir s'est maintenue depuis Hippo-
crate. Galien, Dioscoridès. Arétée, Pline, en somme dôs les Grecs
et les Latins jusqu'à nos jours.
La ciguë est une plante bis-annuelle, appartenant à la famille
des Umbrellifères et de la Fentandria diginia, et n'est employée
en médecine que par les feuilles: elles sont d'un vert très foncé,
trois fois ailées, à folioles pinuatitides.
Par analyse chimique, lirandes et Giske ont trouvé un alca-
loïde, la coniine. Shader et plus récemment Schroflf y ont trouvé
de la résine, une huile essentielle, de la gomme, de rall)umiue. de
la fécule verte, de l'acide acétique, de riiyperchlorute, de l'azo-
tate et du sulfate de potasse, etc.
Sans remonter aux temps de Socrate et de Phocion dont la
mort donna tant de célébrité à la ciguë, l'histoire de la médecine
nous apprend que ce n'est pas d'aujourd'hui (jnc les auteurs se
sont occultés d'e.xpériences avec cette plante sur les animaux.
dans le Itut de rec<»nnaitrc son action particulière, et de l'eniidoycr
dans le traitement de iilusicur.s maladies qu'on n'avait pu guérir
ou améliorer avec aucun des remèdes coiniu.s, telles ([ue le sijuirre,
le eanecr, la scrofule, les adénites.
( )n avait observé qu'il est des aniuuiux, tels tnie la chèvre et
Itr mmiton, (pii peuvent brouter la ciguë iiupunémcnt, (-e (|u'on
avait rcinar(|ué déjà du tt-nips de Lucrèce; il en est d'autres, au
contraire, (|ui en Kont |iliis ou moins incommodés; les lapins et les
elu'vaux, par exemple, en ressentent fort peu les effets ((Jnu'lin.
Spni-gel), mais les Ixeufs, les loU|)s. les chiens (Wcpfcrj en sont
enipoisoiuiés à une dose même légère. Les chiens |)ourtaut, à cause
de leur faeiljté à v<unir, sunnontent l'ett'et de cette intoxication,
quoi(|ue iU restent tremblants pendant (|Uel(|Ues jours (Ortila).
<Vuant aux effets de la ciguë sur l'homme, on a renuir(|ué sur-
tout de la soif, de la MécheresMe dans l'iirrière-bouelie. desiniUHées,
— 751 —
des vertiges, de l'obscurcissement de la vue, des tremblements
des membres, des convulsions, des faiblesses dans tout le système
musculaire, l'aphonie, l'assoupissement, le pouls faible et très
haut, le froid aux extrémités et à tout le corps, la syncope, et une
mort ordinairement tranquille. (Fothergill, Boerhave, Whytt,
Lusitanus, Cullen, Stoork.) A l'autopsie des sujets morts par la
ciguë, on remarque un engorgement de sang noir dans tout le sy-
stème veneux, notamment dans celui de la veine porte et les sinus
de la dure-mire. Les poumons sont généralement engorgés et
offrent des taches noires. Les organes digestifs sont à l'état nor-
mal. Cela a été noté même par les auteurs qui attribuent à la
ciguë une propriété acre, irritante ou stimulante. Ils avouent
qu'il existe bien moins de lésions dans l'estomac et les intestins
par cet empoisonnement que par tout autre narcotico-âcre.
C'est à cause que les anciens, considérant la ciguë comme un
poison froid, recommandèrent le vin, les stimulants pour antidote,
et ils nommèrent le vin le poison de la ciguë.
Cette vérité établie par une observation de faits répétés et con-
stants, vérité si simple et pourtant inconnue, par d'autres, de nos
jours, était proverbiale chez les Grecs et les Romains : « Le vin,
disaient-ils, est un poison pour la ciguë, comme la ciguë est un
poison pour l'homme» (sicut cicuto homini, sic cicute vinum).
A plus forte raison on regarda par la suite l'alcool et les éthers
comme les moyens les plus propres à combattre l'empoisonnement
de la ciguë.
Cependant ces effets toxiques, tant sur les animaux que sur
l'homme, ont pu être plus ou moins mal interprétés, et cette diver-
sité d'appréciation ou de fâcheux équivoques pourrait dépendre
soit de la différence de l'espèce du Conium., soit aussi du climat
et du sol où elle croît, et de la manière dont elle a été préparée
et conservée. Quant au climat, il est certain que plus la tempera-
— 752 —
tiire atmosphérique est chaude, plus ce végétal est actif. Aussi
la ciguë (lu nord est-elle moins redouta1)le que celle qu'on trouve
en LTfèce, en Espagne et en Italie. Conséquciumont, il n'est pas
étonnant que celle de Vienne, devenue célèbre depuis Stoork, ait
pu être prescrite à doses fort élevées et que celle de l'Angleterre
ait pu être trouvée sans action (Colembroock). Steven dit que
les paysans de la Crimée mangent la ciguë impunément après
l'avoir fait bouillir dans l'eau.
Toutes les observations sur les effets de la ciguë, observations
qu'il serait déplacé de rapporter ici en détail, confirment l'action
de cette substance comme hyposthénisante, sédative sur le cœur
et sur les vaisseaux, et en général sur le sang et le système lym-
jdiatique et glandulaire.
Les opinions divergentes des savants dans cette question dif-
fèrent soit par les interprétations équivoques des phénomènes,
soit j)ar mant^ue de coordination des faits ol)scrvés. Je vais s(mi-
maircment en rapporter les idées contrailictoircs ])lus récentes.
D'aucuns ont retenu avec Kijlliker que la ciguë jtaralyse les
terminaisons des nerfs moteurs; c'est ainsi (|u'arrivcnt lcscrani])cs,
la mort par as])hy.\ie, laissant intactes la inoëllc épinièrc et la sub-
stance musculaire, coninic aussi douteuse l'action sur l'activité
du cerveau et des nerfs sensitifs.
Verigo au contraire appuie sur lattinn di' hi luoëlle épinière.
spécialement sur ses fibres nitttriees, d'oii résulteraient les crampes
et la itarèse. Les nerfs des sens ne seraient |)oiiit paralysés, et
la ciguë n'exercerait pas aucun efi'et sur le cerveau, sur la circu-
lation et sur le Ming.
C'asaubonne est d'avis iju un effet iiiiisilile et priniitit se produit
(Inns le fonctionnement des glultules ronges, lesquels se siir-
churKeraient d'acide carbuni(|ue, d'oii l'irritation du centre vaso-
moteur, rétrécissements des artères, anémie ischeniiqiu'.
— 753 —
Nega soutient que la ciguë retarde considérablement les mouve-
ments cardiaques, jusqu'à produire l'asphyxie, déprimant l'énergie
des nerfs muscle-moteurs du cœur. Le pouls en effet se fait plus
petit et plus affaibli.
Ce ralentissement de l'action cardiaque, cette faiblesse géné-
rale, le froid et la baisse de la température ont été observés con-
stamment par Schroff, par Eulemburg, parVonPraag, par Albers,
Testa, Griacomini, Cantani et autres. En conséquence de cette
action affaiblissante, qui, en interprétant mal et à rebours les phé-
nomènes, avait fait croire au contraire à une action acre, irritante,
hyperstbénique, s'explique, que la ciguë appliquée, dans des ex-
périences sur les tissus dénudés, sur les muqueuses et parties
douloureuses, donne des résultats tout-à-fait calmants et sédatifs.
— C'est ainsi que cette substance fut et est employé comme ré-
solutive des affections glandulaires, comme antipyrétiques, et dans
toutes les maladies aiguës, comme fièvres, typhus (Wertheim, Ca-
rus, Zill, Murawieff, Albers, Spengler, Reuding, Salzer, Trous-
seau). Trousseau, en parlant des effets atténuants et calmants
de la ciguë, ajoute, qu'elle pouvait être employée contre la saty-
riasis et la nymphomanie, d'après les expériences d'Arétée, de
Pline et le témoignage de S' Jérôme qui assure, que les prêtres
égyptiens se rendaient impuissants aux excitations sexuelles, en
buvant progressivement et journellement une décoction de la
plante. Depuis Hypocrate jusqu'à Avicenne le xovtuov était retenu
aussi comme antiaphrodisiaque.
Quant aux résultats nécroscopiques, j'en ai i)arlé d'avance. Il
me suffit de résumer les idées avec lesquelles dernièrement on a
tranché la question. — Les altérations anatomiques après l'in-
gestion de la ciguë, comme empoisonnement, sont tout-à-fait
presque nulles (Cantani et Maragliano, Tratt. di Patol. Tei'ap.).
Quoique Christison, Pijhlmann et Kolliker ont cru de signaler
— 754 —
rhypérémie et des irritatious dans les viscères, cependant Oi'fila.
qui voyait presque partout l'inflammation et l'excitation, assure
n'avoir pas trouvé des signes d'irritation dans l'estomac et les in-
testins des empoisonnés par la ciguë, ainsi qu'il en avait relevé
les effets évidents d'inflammation d'autres poisons à action narco-
tico-àcres. '
Mais revenons pour j)eu aux idées claires et nettes des anciens
sur l'action de la ciguë, substance qui était alors en grand usage
et rendue célèbre par la mort de Socrate.
Pline (L. XXVj nous relate avec précision et exactitude les
ettets de la ciguë sur l'organisme et les phénomènes qui suivent
après l'ingestion au poison.
« Ceux que la cigui' fait mourir commencent par se glacer par
les extrémités du corps ... Le remède, avant (pic le jjoison ne
soit parvenu aux parties vitales, est le vin. t|ui de sa nature est
échauffant. Mais la ciguë, avalée dans le vin même, est regardée
absolument sans remède. . . . Elle (la ciguëj arrête toutes les
fluxions des yeux, en collyre, et calme la douleur des organes
en général.» Citant Anaxilaus, il fait aussi ressortir (pie cette sub-
stance tarit le lait des nouvelles accouchées (action sur les glandes
etc.). «Nous nous garderons bien, ajoute-t-il, d'enseigner les re-
cettes abortive» dans lesquelles on l'a fait entrer: Qiwd certiini
est, Iw puerpi'rarian iiiavniiis imposita extitiçfuit, vvnertnnqni-
testi/jiiji circn pnbcrtatem illita.>
I>an« rantirpiité je trouve sur les effets de la cigni- au point de
I. Kt iri, jxiiir fil Unir nvrr ro|iiiiiiiii ilrn niitiMirN, jt- priipoix' tic puiHer iliiiiit la
litl/'raturv niMicalr lu pliin nVciili' rr iiiii roK»r<l<' '<'" lilit'iiomi'iii'N li's |ilnK lui
prirtaiiU mir l'iirtiim il<- In ri)(uil, hiiJi'I «te vvb iioti-K l'i priipon iti> In niiirl ilo Sornitc.
— V. Hrliroff nrnilir, H'urhtuht 4. W'imer Àfrtlr, IH6I1. - Kllllikcr, Virchmf'i Àrch.
— IhDIM-n, IHf/uUUémiri jihyê. tnxir. <U (Mniiiu. IVlcmli. IHAT. — II. Tir)°n- Klnil,
filud** rjf*r. ntr In roniinr, l'arili, 1870. — .1. II. .Stt'IllIlUlllilll), l'clicr llU< Coiliin».
Bern, 1»h7
— 755 —
vue de substance froide, déprimante, réfrigérante et d'action anti-
aphrodisiaque ou abortive, une croyance très répandue et alors
en cours, croyance que certes ne pouvait pas être une observation
passagère et sans raison.
Du temps de Perse on croyait partout à Rome à l'action fébri-
fuge de la ciguë.
«Quid tibi vis? Calido sub pectore niascula bilis
« lutumuit, quam nou extiuxerit urna cicute. »
«Déjà une fièvre ardente s'est emparée de ta poitrine, et des flots
de ciguë ne sauraient l'éteindre. » Perse, le grand poëte satirique,
était l'ami des célèbres Musa et Cratérus, les médecins et les con-
fidents des poètes. Bilis^ dans ces vers, est employé comme syno-
nyme de fièvre, ce qui n'a rien d'extraordinaire en raison du rôle
considérable que jouait la bile dans la pathologie des anciens,
d'abord dans l'humorisme d'Hippocrate, et, plus tard, dans les
théories humorales de Galien.
De tous ces renseignements reste acquis que la ciguë était
regardée comme substance d'action froide, poison rapide, et en
même temps donnant la mort avec douceur pour ainsi dire, sans
phénomènes exagérés d'irritation.
Socrate, Phocion, Philopémen, les grands exemples de l'histoire,
meurent paisiblement sans souffrance. Phocion parle avec ses
amis, nous l'avons dit au commencement, boit le poison, meurt
avec calme et indifférence. Philopémen, après avoir appris au
fond de son cachot que Licorta et ses jeunes compagnons étaient
hors de danger, s'assied, prend des mains de son bourreau la
tasse fatale, et après l'avoir bue, se couche et s'éteint sans pro-
férer la moindre plainte. Socrate, après avoir bu la ciguë, se
promène dans sa prison, adresse des paroles de consolation à ses
amis, et lorsqu'il se sent engourdi, il s'étend sur son lit et s'en-
— 7ôt> —
vclnppe de son manteau. Un froid glacial s'empare de son corps,
il continue à dire encore quelques mots à Criton; une minute après
il n'était plus.
Tous les phénomènes décrits dans le Pliédon doivent être re-
gardés les plus sûrs, les plus évidents, les plus saillants de la
catastrophe finale de Socrate. Platon a écrit le dialogue de Plié-
don avec Echécrate. quelques mois après la mort liu ])liilo.soplie.
Ce terrihle événement, par les circonstances qui raccouiplircnt,
resta tixe et indélébile dans son grand esprit élevé et perçant.
La pesanteur aux jambes (jiaQvnad-ai rà axfhj). l'anestliésie. la
rigidité et le froid progressif des pieds au tronc \ag>6ô{}tt niiaaç
TÔ»' Tiôàu . . . y.u't inrà toCto tùç xv7]^aç)\ le ra))idc et petit mouve-
ment coMVulsif. après être couché (ixip'fjO-f); la rapidité du récit
et l'action pronii)te du poison {vXiyor xQÔvov ùtah:\ibi') : tous ces
pliénomène8, clairement et nettement précisés, sont les jdiéno-
mèncs que l'observation répétée a \m bien contrôler, comnu' les
plu.s justes et évidents i)ar leurs valeurs.
(Quelques écrivain.s, mal avisés pourtant, ont mis des doutes
sur le récit de Platon, sur la tradition que Socrate eût bu la ciguë,
et Hur Hf>n action puissante, rapide et calme en même temps. Nous
avons .signalé pendant le cours de ces notes certaines opinions, en
«ontradiction avec d'autres qu'on ailmet plus accentuées et btgiques.
Scliroff. \'aii Hasselt. Nothnagcl, ( >esterlcn et Molcscliott, le plus
récent, cité par Honglii, dans la traduction du l'héilon. complètent
ces opinions et sont de l'avis conforme à la tradition sur ce sujet.
A|irè.s les rciiHcigncments spéciaux indiqués sur le sujet, un peu
aridcH coinini' ce genre de recherches, dirigeons enfin notre inia-
ginatii»n à «le» Hplières plu» élevées, vers les lieux nicnns où
N'acc«iiiiplit le grand événeincni il<iiit nous pailc rcspectueusc-
nient l'Iiistoire.
— 757 —
En regard du Parthénon, sur la roche tailladée et fauve, le so-
leil décline triomphant, dans une nimbe embrasée par ses derniers
rayonnements. La langue populaire a raison de désigner ce coucher
du soleil, vu d'Athènes, Baailev^a zov fiklov^ expression difficile
à traduire, qui évoque l'idée d'une pourpre royale dans le souve-
rain coucher de l'astre du jour sur le ciel de l'Orient.
C'était dans cette Acropole, la gloire d'Athènes, que Socrate
ainsi que Demosthène désignaient de la main les Propylées, en
disant avec emphase : «J'en atteste ces Propylées-^ roiavxa IIqo-
7iï)lma » .
C'était plus loin de cet Acropole, où s'arrondit la colline du
Musée, dans la vallée entre les collines du Musée et du Pnyx,
d'une part, et les mamelons de la rive gauche de l'Ilissus, parmi
les oliviers sacrés et les platanes, où se plaisait Socrate, qu'on
rencontre les entrées de la triple chambre souterraine, connue
sous le nom de Prison de Socrate. La prison qu'on lui avait
destinée, regardait le côté ouvert d'Athènes.
La mort de Socrate a eu lieu 30 jours après la fête Délia,
qu'on célébrait vers le 20 du mois de Mai. Dans cette période
les jours étant très longs, le soleil se couche trop tard derrière
le sommet du Cithéron, et le philosophe, ayant hâte d'en finir,
sollicite de ses amis qu'on lui apporte le fatal breuvage qu'il
avale d'un seul coup. Ses fidèles, afin de le distraire et prolonger
son existence, lui observent que le soleil resplendissait encore
dans le ciel. Socrate le regarda fixement \)m\v la dernière fois.
Quelques moments après, le soleil disparaissait de riiorizon. Ainsi,
par une sublime coïncidence, s'éteignirent au même instant dans
leur éblouissante grandeur, les deux soleils, l'astre du jour sur
le ciel, et sur la terre le sage des sages d'Atlièncs.
MÉM0IRK8, T. 111.
DT Institut egj'ptien, Cairo
•43 Mémoires
162
t. 3
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