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Full text of "Mémoires"

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MÉMOIRES 



DE LA 



» » 



SOCIETE ACADEMIQUE 



DE L'OISE 



MÉMOIRES 



DE LA 



SOCIÉTÉ MDÉNIQIÉ 

d'Archéologie, Sciences & Arts 



m; 



DÉPARTEMENT DE L'OISE 



DECXIÈME PARTIK 



«2^; .^.fc»^ ^ 



-*^^^#2^- 



(^ »-vA- '^-^^ 7^ 



BËAUVAIS 

Impriincrie Dépautementalk i>k l'Oise, rue des Khif^eols,!.'» 



1905 



FVf/'f 



Harvard Qollege Ubrary 

NO^ 13 1912 

GIftof ,._, 
Prof. A. C. Goolidge 



COMPTE RENDU 

DES SÉANCES 



fl905 



COMPTE RENDU DES SÉANCES 



190B 



SÉANCE DU 16 JANVIER 



PRÉSIDENGB DE M. LE DOCTEUR LBBLOND, 

PRÉSIDENT 



Etaient présents : MM. Acher, Buquet, 
le D' Coquerelle, Daubigny, Degournay, De- 
masur, Desgroux, Desmarest, Devarenne, 
Duclos, Dupuis, Gosse, Gouyer, Gravet, le 
D' Leblond, Leclerc, Péron, Pinau, Roblin, 
D' Roisin, E. Roussel, Simon, Tliiot, de 
Villaret. 

MM. Bataille, Boivin, Molle, Pihan et 
Quignon s'étaient fait excuser. 

Le procès verbal de la dernière séance 
est adopté. 

Le Président, se faisant l'interprète de la 
Société, félicite vivementM. Sorin, le nou- 
vel officier de rinstruction publique, dont 
la thèse de doctorat en droit sur le Rôle de 
l'Etat en matière d'art scénique fut analysée 
ici-même et fort appréciée ; MM. Philéas 



IV COMITE RKNDU DES SEANCES 

Lebesgue et Stalin, les nouveaux officiers 
d'Académie, dont le premier est un de nos 
collaborateurs littéraires les plus goùlés 
et le second un de nos meilleurs travail- 
leurs en préhistoire. 

Dons et communications 

M™« Le Marescbal mère, née de Grasse, 
oflre à la bibliothèque de la Société les 
lettres patentes de Henri II qui convertit 
les 40 archers et 40 arbalétriers anciens de 
Beauvais en 80 arquebusiers et en crée 
20 autres» afio den porter le nombre à 100, 
qui serviront à la garde et défense de cette 
ville. Confirmation des privilèges anciens, 
etc. Donné à Laon en juin 1554. (Original 
parchemin.) Des remerciements sontadres- 
sés à la généreuse donatrice. 

Parmi les ouvrages déposés sur le bu- 
reau, il faut signaler : les deux volumes 
de la Gazette des Beaux-Arts (année 1904), 
a laquelle la Société vient de s*abonner 
pour compléter la collection de cette revue 
offerte par les héritiers de M. Charvet ; — 
le Bulletin historique, qui renferme plu- 
sieurs études fort intéressantes ; — le Livre 
des Serments de Noyon, par M. Cozelte; — 
une Enquête agricole dans le district de 
Noyon, par le même; — la I^véedes Volon- 
taires dans la commune de Ville pendant 
la Révolution, par fabbé Gallois, du comité 
de Noyon ; — la Société populaire et répu- 
blicaine de Noyon, par M. Cozetle ; — V Am- 
bassade du général Sébastiani à Constantino^ 
pie (1806-11308), par M. Coquelle. 

M. Héron de Villefosse publie, dans le 
Bulletin de la Société des Antiquaires de 



1 

h 
I 

1 



COMPTE RENDU DES SÉANCES V 

France, une élude sur les Outils d'arlisans 
romains. 

Une leltre de notre collègue, M. Plessier, 
président de la Société historique de Com- 
piègne, annonce que cette Société main- 
tient sa généreuse souscription à l'œuvre 
du Musée de Beauvais : la Société Acadé- 
mique lui adresse ses sincères remercî- 
ments. 

M. Brière nous prie de vouloir bien 
recevoir sa démission de membre de la 
Société, ainsi que M. Demarseille. 

MM. Ducrocq, rue de Rouen, et Philippe^ 
faubourg Saint-André, adressent aussi leur 
démission, parce que leur santé ou leurs 
occupations les empêchent d'assister aux 
séances. 

Sont présentés comme nouveaux mem« 
bres : MM. Gilles, avocat, par MM. Fabi- 
gnon, avocat, Masson, avoué, et Leblond ; 
le D' Dupuy, de Noailles, par MM. l'abbé 
Renet, les D^» Le Vaillant et Leblond ; La- 
court, 25, rue d'Amiens, par MM. Boivin, 
les Dr» Lamotte et Leblond ; Georges Man- 
sire, rue Saint-Nicolas, par MM. Gast, 
Woillez et de Carrère; Nieux, 40, rue Saint- 
Jean, par MM. Stalin, Vuilhorgne et Le- 
blond ; Amiot (hôtel d'Angleterre), par 
MM. Bitsch, Boulogne et Leblond ; Laflont, 
architecte, 75, rue de Rennes, à Paris, par 
MM. de Villaret, Molle et Acher. 

Le Président signale l'heureuse initiative 
de la Société des Amis des Arts pour éle- 
ver^ rue de la Frette, au coin de la maison 
Louvet (xvi® siècle), une fontaine monu- 
mentale due au talentde notre compatriote 
Henri Gréber. 11 eût peut être été préféra- 
ble de voir cette fontaine au square de la 



I 



VI COMPTE KBNDU DES SÉANCES 

Gare, adossée ù un rocher ; un joli cadre 
de verdure y eùl fait ressortir mieux encore 
la grâce des figures allégoriques. 

M. Desgroux, trésorier de la Société, 
rend compte des recettes et dépenses effec- 
tuées pendant Tannée 1904. Ce compte est 
approuvé à l'unanimité. M. Desgroux, tré- 
sorier, présente ensuite le projet du budget 
de la Société pour Tannée 1905. Ce projet 
de budget est adopté à l'unanimité. M. le 
Président adresse au trésorier tous les re 
merciements de la Société. 

La question du Musée. — Nouvelle 
solution proposée 

Le Président rend compte des efforts 
faits depuis ces derniers mois pour résou- 
dre la question du Musée par Tacquisition 
et Taménagement de Thôtel Morin. Il 
expose comment cette combinaison fut re- 
jetée par M. Roger Marx, inspecteur des 
Beaux-Arts, qui reprochait à cet hôtel-mu- 
sée son défaut de sécurité en cas d'incen- 
die et la difficulté de son extension future. 

L'Association des souscripteurs, qui avait 
recueilli plus de 100,000 francs pour celte 
acquisition, s'est réunie le 9 janvier et a 
décidé d'approuver les conclusions d'un 
rapport fort complet de notre collègue, 
M. Masson. Elle a d'abord repoussé, à 
Tunanimité des votants, le projet de re 
construction sur place à cause des difficul- 
tés d'extension future et parce que la Com 
mission des Monuments historiques ne 
permettrait pas d'y élever un édifice pou- 
vant masquer les fenêtres du Chapitre 
(monument historique) et une partie de la 



COMPTE RENDU DES SÉANCES VU 

Basse-Œuvre. Elle a adopté le principe 
d'une loterie de 600,000 billeU à 1 franc 
devant donner 300,000 francs pour élever 
un Musée sur l'Esplanade de l'Hôtel-Dieu. 

Elle a décidé d'offrir une somme de 
50,000 francs à la ville de Beauvais qui 
apportera ainsi une contribution financière 
immédiate à sa demande de loterie. Cette 
même somme complétera la dépense totale 
que doit atteindre la construction du nou 
veau Musée auquel sera jointe la Bibliothè. 
que municipale. 

Le remboursement se fera par la ville 
aux souscripteurs dans les mêmes condi- 
tions que pour Tbôtel Morin. 

Un concours d'architectes avec primes 
sera organisé par la Société des Architectes 
de l'Oise, pour des plans et devis ne devant 
pas dépasser 330,000 francs. 

Le 13 janvier les conclusions furent dé- 
veloppées et défendues au Conseil muni- 
cipal par M. Leblond, qui insista vivement 
sur la création d'un Musée des Artistes de 
rOise et d'un Musée d'arts industriels et 
sur la nécessité de dépenser bientôt oO,000 
irancs pour agrandir la Bibliothèque mu- 
nicipale. Aussi bien, c'était déjà la thèse 
soutenue en 1900 et 1901, à la Commission 
des 22, par notre dévoué secrétaire, 
M. Quignon. 

Le Conseil municipal, après une longue 
discussion, où l'intérêt même d'un Musée 
à Beauvais fut vivement combattu, adopta 
avec une forte majorité les conclusions du 
rapporteur, c'est-à dire : la construction 
sur l'Esplanade de l'Hôtel-Dieu d'un Musée- 
Bibliothèque pour une dépense de 350,000 
francs qui ne devait pas être dépassée par 



yill COMPTE RENDU DES SÉANCES 

les architectes concurrents. Cette somme 
sera fournie partie par une loterie (300,000 
francs), partie par F Association des sous- 
cripteurs (50,000 francs) dont Tavance lui 
sera remboursée sans intérêts, par annui- 
tés de 2,000 francs pendant 25 ans, prises 
sur les fonds libres du budget communal. 
En un mot le Conseil municipal a adopté 
les conclusions de l'adresse présentée par 
l'Association des souscripteurs. 

La Société Académique maintient sa par- 
ticipation de 2,000 francs à l'Association 
des souscripteurs, approuve M. Masson et 
son Président de n'avoir pas abandonné 
rétude de la question du Musée à la suite 
de l'échec de la combinaison Morin, et sou- 
haite vivement que le projet du Musée- 
Bibliothèque reçoive le plus vite possible 
son exécution. Après échange d'observa- 
tions sur celte question entre MM. Duclos, 
Gosse, Acher, Gouyer et le Président, la 
Société approuve à l'unanimité les conclu- 
sions du rapport qui vient d'être présenté 
par M. le D' Leblond. 



SÉANCE DU 20 FÉVRIER 



PRÉSIDENCE DE M. LE DOCTEUR LEBLOND, 

PRESIDENT. 



Quarante-huit membres sont présents à 
la séance : MM. Bataille, Bellou, Bénard, 
Besnié, Bitsch, Boivin, Boudin, Boucher, 



COMPTE RENDU DES SÉANCES IX 

Buquet de Carrère, Chevallier, le docteur 
Coquerelle, d'Aubigny, Degournay, le doc- 
leur Delalande, Demasur, Desmarest, De- 
varenne, François Dumont, le capitaine 
Dupuis, Gouyer, Gravet, Gyoux, Henné- 
guy, Hermanville, Hérouart, Houle, Janet, 
Leborgne, le docteur Leblond, Leclerc, 
Le Rouge, Loisel, G. Masson, Molle, les 
abbés Marsaux, Meister et Mûller, Pérou, 
Pinau, Tabbé Pihan, le docteur Roisin, le 
docteur de Saint-Aubin, Tliiot, Tisserant, 
le comte de Troussures, Varenne, Vino. 

Absents et excusés : MM. Baticle, maire 
de Saint Just en-Chaussée ; Tabb^ Ledru, 
curé de Loueuse, et Vuilhorgne. 

Le procès verbal de la dernière séance 
est adopté. 

Le président, en ouvrant la séance, pro- 
nonce l'allocution suivante : 

« Messieurs, je dois adresser un der- 
nier hommage au travailleur que vient de 
perdre notre Compagnie, au collaborateur 
qui lui resta fidèle pendant cinquante-huit 
ans. En 1847, M. le docteur Baudon don- 
nait à nos Mémoires son premier catalogue 
des mollusques de l'Oise; il publiait, en 
4904, une note sur les types des Francs 
et des Gallo-Romains. Entre ces dates 
extrêmes, ce furent des études sur les 
mollusques, les térébratules du calcaire 
grossier, les pisidies françaises et les lima* 
ciens, des recherches sur les cimetières 
anciens de Mouy, Angy, Villers-sous-Er- 
query, sur les silex travaillésdu Camp-Bar- 
bet, sans oublier des travaux sur l'époque 
révolutionnaire. 

(( Ainsi, toutes les manifestations de la 



X COMPTS RENDU DBS SÉANCES 

science (préhistoire, anthropologie, archéo- 
logie gauloise, gallo-romaine ou franque, 
histoire naturelle) lui furent également 
chères : M. Baudon y trouvait un délasse- 
ment et un réconfort assurés aux labeurs 
et aux soucis de sa rude profession médi- 
cale. 

(( Avec cette patience, avec ce besoin 
d'exactitude rigoureuse que donne la pas- 
sion des sciences exactes, il savait joindre 
à ses goûts de chercheur un vrai talent de 
dessinateur et de coloriste ; et jusqu'à son 
dernier jour, parcourant les collections de 
sa demeure familiale il passait au milieu 
d'elles des heures charmantes : il a pu re- 
vivre ainsi toute son existence scientifique, 
car elles étaient devenues insensiblement 
comme une portion de son âme antique. 

« Nous n'oublierons pas enfin Taccueil 
cordial qu'il nous fit le? mai 1903, au cours 
d'une visite où la Société académique ve- 
nait à Mouy lui offrir ses hommages, ses 
compliments et ses vœux. 

« Une étude sur l'œuvre scientifique de 
M. Baudon sera publiée dans nos Mémoires 
de 1905. » 

Le président rappelle encore le souvenir 
de deux autres disparus, anciens membres 
de la Société: M. Dubos, qui fut notre 
vice-président pendant dix ans, de 1892 à 
1902 ; M. Armand Rendu, ancien archi- 
viste de l'Oise, secrétaire de la Société de 
1874 à 1878, qui étudia les anciens forts de 
Tricot, de Tronquoy, les chartes des xi«, 
xii« et XIII® siècles de l'abbaye de Saint- 
Quentin de Beauvais, et donna à nos Mé- 
moires une étude sur le Castellum romanum 
de Montigny-Maignelay. 



COMPTE RENDU DES SEANCES XI 

Le capitaine Dupuis, du 3« tirailleurs 
algériens, offre au Musée deux lampes ro- 
maines trouvées à Barail, près Kbenchela, 
deux tuiles romaines creuses servant à 
faire des coupoles, trouvées à Fontaine- 
Chaude, et des échantillons de phosphates 
avec dents de squales, provenant des mines 
du Kouif. — Des remerciements sont 
adressés au donateur^ présent à la séance. 

Il serait intéressant de comparer, dans 
nos collections du Musée, ces échantillons 
algériens avec ceux qu'on exploite dans 
roise (à Hanvoile, Breteuil, eto.), dans 
TAisne, dans ITonne. 

Dons à la Société 

Parmi les ouvrages reçus depuis la der- 
nière séance il faut citer : 

Notes sur Louis de Pestivien, abbé 
d'Ebreuil, et sa famille, par notre confrère 
M. Tiersonnier (de Moulins) ; 

Un discours, aussi remarquable de fond 
que de forme, prononcé par M. Jean Gail- 
lard à l'ouverture de la Conférence des 
avocats : « De la condition des époux di- 
vorcés vis-à-vis de leurs enfants. » 

Un ouvrage de M. Doigneau : Nos Ancê- 
tres primitifs, analysé par M. Thiot dans 
les termes suivants : 

« L'auteur a écrit, sous ce titre, un livre 
méthodique et de sûre érudition. C'est un 
exposé, clair et bref en même temps que 
très complet, de ce que nous savons, à 
rheure présente, des origines de Thuma • 
nité. 

« Il nous fait d'abord assister aux luttes 
qu'eut à soutenir, contre d'acharnées ré- 
sistances. Boucher de Perthes, 1 initiateur 



XII COMPTE RENDU DES SÉANCES 

de la science nouvelle qui fut, un peu plus 
tard, passionuément étudiée par des sa- 
vants de toutes les nations. 

« Pas à pas, M. Doigneau classe les dé- 
couvertes, les certitudes successivement 
acquises. Il nous amène ainsi jusqu'à Tépo 
que où la racenéolithique était, chez nous, 
un mélange d'autochtones dolichocéphales 
et d'envahisseurs brachycéphales venus 
des régions asiatiques. 

« Ces hommes savaient creuser des grot- 
tes, cuire leurs aliments, tisser le lin, fa- 
çonner et décorer la poterie, trépaner les 
crânes, bâtir sur pilotis des cités lacus- 
tres, cultiver le blé et domestiquer les ani- 
maux. 

(( Des gravures, en abondance, aussi 
précises qu'artistiques, complètent le texte 
et réclairent. » 

M. Charles Janet offre à la Bibliothèque 
trois brochures intitulées : Observations 
sur ks guêpes. — Observations sur les four- 
mis. — Description du matériel d'une petite 
installation scientifique (1'® partie). 

M. Bataille offre un Avertissement pour 
le paiement des contributions directes des 
Cent Jours complémentaires de 1806. 

M. le chanoine Mûller offre : Un inven- 
taire après décès, de 1591 ; — Remarques 
surrEvangéliairedelacalhédraledeNoyon; 
— Courses archéologiques autour de Com-, 
piègne. 

Des remerciements sont adressés aux 
donateurs. 

* » 

Le numéro de février de la Gazette des 
Beaujc-Arts contient une élude sur le maî- 
tre Albert Besnard ; un portrait retrouvé 



J T 



COMl»TE RENDU DES SEANCES Xllt 

de Mlle de Rambouillet (vélin du xvii« siè- 
cle), et un article sur le château de Maisons, 
acheté récemment par l'Etat, construit par 
Mansard et qui compta parmi ses hôtes 
Louis XV et la Du Barry, Voltaire, le comte 
d'Artois, Lafayette, Lannes et Laflitte, le 
ministre de Louis-Philippe. 

Signalons encore, dans la Gazette médi- 
cale du Centre, la suite de la publication 
des Lettres de Gui Patin par le D' Triaire ; 
dans les Mémoires de la Société de Vitry- 
le -François une étude sur Bossuet à Metz, 
et des recherches sur La Fontaine, maître 
des eaux et forêts à Château-Thierry. 

La correspondance reçue depuis la der- 
nière séance comprend des lettres de 
MM. Bordez et Groult (de Beauvais), 
Lamouche et Patte (de Gisors), et Brasseur 
(de Gournay),qui adressent leur démission 
de membres de la Société académique ; 
une lettre de M. Quignon donnant sa 
démission de secrétaire. 

Admission de nouveaux Sociétaires 

Les Membres présentés à la séance de 
janvier, savoir : MM. le D' Dupuy (de 
Noailles) ; Gilles, avocat; Lacourt, rue 
d'Amiens ; Mansire, rue Saint-Nicolas ; 
Nieux, rue Saint-Jean ; Amiot (hôtel d'An- 
gleterre) et Laftont, architecte à Paris, sont 
admis à Tunanimité. 

Sont présentés comme nouveaux Mem- 
bres : 

MM. Raymond Chevallier, secrétaire gé^ 
néral de la Société française d'archéologie, 
à Bois-de Lihus, par MM. Lefèvre-Ponta- 
lis, Thiot et Leblond ; CauzettC) conseiller 



XIV COMPTE RENDU DES SEANCES 

municipal à Beauvais, par MM. Hucher, 
Boivin et Leblond ; Périer de la Noneix, 
rue de Bouen, par les D" Coquerelle, La- 
motte, Leblond; Quignon, 131, route de 
Paris Voisinlieu, par le Frère Paulin, Molle 
et Leblond ; Poirier-Lalanne, à Macau (Gi 
ronde), parMM. Thiot, Masson et Leblond ; 
Leroux, médecin à Abbeville-Saint-Lucien, 
par les D" Colson, Lamotte et Leblond; 
Baymond Colin, industriel à Auneuil, par 
MM. Mellon, Colin et Leblond; Th. Le 
Clerc, manufacturier à Saint-Just-des-Ma- 
rais, par MM. Beauvais, D" Le Vaillant et 
Leblond; Le fèvresBelhom me, propriétaire 
à Bury, par MM. Houle, Pérou et Thiot ; 
Dailliëre, rue de la Taillerie, par MM. De- 
lafontaine. Bataille et Thiot. 

Le Président propose à la Société d'offrir 
le titre de membre correspondant à M. 
Camille Jullian, professeur à la Faculté des 
lettres de Bordeaux, dont les travaux sur 
la Gaule romaine (Fréjus^ Inscriptions ro- 
maines de Bordeaux, Ausone et son temps, 
Gallia, Vercingétorix) sont si appréciés 
du monde savant. 

Cette proposition est acceptée à Tunani 
mité. 

Election d'un secrétaire en remplacement 
de M. Quignon, démissionnaire 

Sur 46 votants, M. Thiot obtient 43 voix, 
M. Bataille, 1 ; M. Gosse, 1 ; bulletin blanc, 1 . 

En conséquence, M. Thiot est élu secré- 
taire de la Société Académique. 



r 

i 



XVÎ COMt>TE RENDU DES SÉANCES 

Les dents de squales, si abondantes dans 
les phosphates, sont fort difliciles à déter- 
miner: elles sont, il est vrai, plus volu- 
mineuses dans les terrains suessoniens 
d'Algérie que dans les terrains crétacés de 
t notre pays. 

L Au reste, les dents d'un même squale 

jî diilèrent entre elles de forme et de gran- 

deur: il y a des dents médianes et des 
dents latérales, des dents palatines, des 
dents de séries profondes et de séries infé- 
rieures. 

Les squales sont des animaux fort vo- 
races ; ils avalent tout ce qu'ils trouvent 
devant eux, même des galets : c'est ainsi 
qu'on a expliqué la présence des galets 
dans la craie qui ne devait pas en contenir. 

Le squale fossile n'existe pas, car c'est 
un animal cartilagineux, n'ayantni arêtes, 
ni écailles : il n'a laissé que des dents 
comme traces de son existence. 

Des applaudissements unanimes ont sa- 
lué la fin de cette agréable causerie : c'était 
le meilleur remerciment que les membres 
de la Société pouvaient adresser à leur 
savant confrère. 



i 



Chanoine MuLLER. —Documents sur l'époque 
révolutionnaire à Saint-Leu-d'Fsserent 

Le chanoine Eug. Miiller fournit quel- 
ques détails nouveaux sur plusieurs per^ 
sonnages qui tiennent une place d'une 
certaine importance dans l'histoire de la 
Révolution à SaintLeu-d'Esserent. Il ra- 
conte les grandes lignes de la vie du prieuf 
« Rolland », le beau-frère de la célèbre 
Madame Roland, à Saint- Arnoult de Crépy^ 






XVIII 



COMPTE RENDU DES SEANCES 






scènes de l'Ancien et du Nouveau Testa- 
ment. 

Ce merveilleux manuscrit était un objet 
de prédilection pour le duc d'Âumale qui 
ne s'en séparait jamais : c'est aujourd'hui 
le joyau du Ca/n'nc( des Litres^ du château 
de Chantilly. 

La prochaine séance de la Société aura 
lieu le lundi 20 mars. 



SEAxACE DU 20 MARS 



PIIËSIDENCE DE M. LE DOCTEUK LEBLOiND, 

PnÉSlDBNT. 



Membres présents: MM. Bataille, Bénard, 
Boudin, Boullanger, Daillière, d'Aubigny, 
deCarrère, Degournay, Demasur, de Saint- 
Aubin, comte de Troussures, de Villaret, 
Gosse, Gouyer, Gravet, Henneguy, lïerman 
ville, Houle, Lacourt, Ledru, Leblond , 
Lerouge, Marsaux, Molle, Pérou. Piban, 
Pinau, Roblin, Roisin, Roussel, Stalin, 
Thiot, Tisserant, Varenne, Vuilhorgne. 

MM. Raymond Chevallier, Baticle et De- 
varenne s'excusent de ne pouvoir assister 
ù la séance. 

Le procès-verbal de la dernière séance 
est adopté. 

Le président, en ouvrant la séance, rap 
pelle les trois deuils récents éprouvés par 
la Société académique qui vient de perdre 
M. Creusot, M. Parmentier et M. François. 

M. Leblond a dit, sur la tombe de 
M. Creusot, quel savant modeste, queléru- 



k. 



Ty 



COMPTE UENDl' DES SEANCES XVIV 



dit eu histoire el ea numismatique était 
notre regretté confrère (i). 

M. Vuilhorgne a rappelé, au petit cime- 
tière de Vrocourt, que « M. François fut 
surtout un chercheur et un curieux qui 
prit sa large part au travail commun », en 
fouillant depuis trente ans nos vieilles 
archives et publiant ses « excursions dans 
le canton de Songeons ». 

Quant a M. Parmentier, né à Grillon, 
ancien sous-chef de bureau au ministère 
de rinstruction publique, il avait donné 
un Voyage dans la Ttirquie d* Europe (1890), 
Une famille normande, étude de mœurs 
(1893), et une Histoire d'Etretat, 

La Société académique adresse ses con- 
doléances aux familles de ses trois confrè- 
res disparus. 

' La correspondance comprend : 

L'ne circulaire du ministère de l'inslruc 
tion publique relative au Congrès des 
Sociétés savantes qui s'ouvrira à Alger, le 
19 avril : elle contient des indications sur 
les facilités de voyage accordées aux con- 
gressistes, sur le programme des excur- 
sions et demande que la liste des délégués 
de la Société académique soit adressée au 
Ministère avant le 25 mars. 

La Société désigne MM. le colonel de Vil- 
laret (du 5i«) et Laflont, architecte à Paris, 
comme délégués à ce Congrès. 

Une lettre de M. Camille Jullian, profes 
seur à la Faculté des lettres de Bordeaux, 
remercie la Société de l'avoir nommé mem- 



(l) Voir le texte de ce discours, à la lin du complo 
rendu de cette séance, page xxxiu. 



XX COMPTE RENDU DES SEANCES 

bre correspondant : « Il s'efforcera, dit-il, 
d'être un correspondant actif, et digne de 
la Société qui a bien voulu lui ouvrir ses 
portes. » 

Notre confrère, iM. Tiersonnier, de Mou- 
lins, nous signale une généalogie de la fa- 
mille de Regnonval dans les cartons si 
riches de Troussures et un dossier Re- 
gnonval à la Bibliothèque nationale : il 
nous donne encore sur un Regnonval un 
Extrait du Livre de raison des Tiersonnier 
(xvii et xviii® siècles). 

Une lettre de M. Charavay, trésorier de 
la Société de l'Histoire de la Révolution, 
annonçant que la Société Académique est 
admise, dans la personne de son président, 
à faire partie de la Société de THistoire de 
la Révolution : il joint à cette lettre une 
invitation à la séance annuelle de cette 
Société le 26 mars et une carte pour la 
soirée artistique et musicale de ce jour. 

M. Varenne nous signale la publication 
des deux premiers volumes de l Œuvre de 
Corot, par Alfred Robaut et Moreau-Néla- 
ton, avec l'histoire de Corot et des dessins 
originaux du maître. Notre confrère y a 
relevé un certain nombre d'études inspi- 
rées à Corot par des sites de notre région, 
par exemple Pierrefonds, Chantilly, An- 
vers, Gouvieux, Presles, environs de Gi- 
sors, et de Gournay. 

M. le marquis de Luppé olïre à notre 
bibliothèque son étude sur les seigneurs 
de Beaurepaire sur-Oise avec dessins très 
remarquables sur l'ancien château ; 

M. Plessier, président de la Société His- 
torique de Compiègne : Un Budget de la 
France à la ve lie de la Révolution de 4789 ; 



XXII coMPTt: HKxnr des seancks 

dernière séance, il faut signaler : Contri- 
bution à l'étudç des Assemblées générales de 
communautés d*habitants en France sous 
rancien régime, que son auteur, le docteur. 
Prouhet (de la Motlie-Saint-Héray (Deux- 
Sèvres), a bien voulu nous offrir. 

J^a Gazette médicale du Centre continue la 
publication des Lettres de Gui Patin, parle 
docteur Triaire. 

La Gazette des Beaux-Arts du 1«' mars 
contient, entre autres articles intéressants, 
une savante notice deM. SalonionReinach, 
sur un bronze antique découvert à Bavai 
(Belgique), et une étude sur le dessinateur 
Paul Henouard. 

La Société de l'Histoire de la Révolution 
nousadresse : un ouvrage de M. Kuscinski : 
Les Députés au Corps législatif de l'an 1 V à 
l'an VII ; et les trois premiers fascicules de 
1905 de la revue la Uécolution française, 
avec de nombreux documents sur cette 
période de notre histoire (Élude sur Bona- 
parte et Moreau ; Recherches sur le lieu 
encore ignoré de la sépulture de Mira- 
beau, etc.). 

Présentation et admission de nouveaux 

membres 

Les neuf membres présentés à la der- 
nière séance, savoir : MM. Raymond Che 
vallier, Cauzette, Périer de la Moueix, 
Quignon, Poirier-Lalanne, Leroux, d'Ab- 
beville-Saint- Lucien, Raymond Colin, Le- 
. fèvre-Belhomme et Daillière, sont admis à 
l'unanimité. 

Sont présentés, pour être élus à la séance 
d'avril : M»»** Lefebvre-Viglas, par MM. Le- 



COMPTE RENDU DES SEANCES XXIII 

fèvre-Pontalis, de Carrère et Leblond ; 
MM. Royer, notaire à Gerberoy, par MM. 
Gustave Masson, René Simon et Vuilhor- 
gne ; le docteur Frigaux. à Grandvilliers, 
par MM. Meisler, les docteurs Le Vaillant et 
Leblond ; Picard, notaire à Noailles, par 
MM. Malandrin, les docteurs Branthomme 
et Leblond; Emile Colson, par les docteurs 
Colson, Lamolteet Leblond ; Féau, notaire 
à Chaumont-en-Vexin, par MM. Belloin, 
les docteurs Leclerc et Leblond. 

Élection du Bibliothécaire adjoint 

34 membres prennent part au vote : 
M. Bataille obtient 32 voix, M. Henne- 
guy 1, bulletin blanc 1. 
. En conséquence, M. Bataille est élu bi- 
bliothécaire adjoint. 

Communications diverses 

A. — M. Varenne. — « Les Sibylles » 
do Rabel, Daurat et Claude Binet. 

Le rôle que la tradition chrétienne a fait 
jouer aux sibylles explique la part consi 
dérable qu'elles tiennent dans la littéra- 
ture et dans Fart jusqu'à la fin de xvp siè- 
cle. Il n*est pas surprenant que nos ima- 
giers de Beauvais, verriers et sculpteurs 
sur bois, les Le Prince et Le Pot, leur 
aient consacré deux pages magnifiques à 
la cathédrale, l'une au-dessous de la 
grande rosace septentrionale, l'autre sur 
les panneaux de la porte du môme côté, et 
peut-être Claude Binet, alors premier pré- 
sident du bailliage et si«*ge présidial, son- 
geait aux resplendissantes couleurs des 



XXIV COMPTE RENDU DES SÉANXES 

vitraux et aux belles boiseries du portail, 
quand il traduisait, en 1586, les vers latins 
de Daurat en Thonneur des sibylles, dans 
un in folio très rare, de dix-neuf folios, 
qui n'existe plus guère qu'à la réserve de 
la Bibliothèque nationale. 

L'opuscule porte le titre suivant : « Si- 
byllarum duodecius oracula », les oracles des 
douze sibylles extraicts d'un livre antique, 
mis en vers latins par Jean Daurat^ poète et 
interprète du roy, et en vers français par 
Claude Binet, avec les figures des dictes sibyl- 
les, pourtraictes au vif, et tirées des vieux 
exemplaires par Jean Rabet, » 

Après les préfaces et congratulations à 
la mode ; avant-props de Jean Rabel à la 
princesse Louise de Lorraine, reine de 
France ; distiques de Daurat à la même ; 
distiques ù Daurat de Jean-Edouard du 
Monix, qui félicitait vers la même époque, 
en heudecosyllabes quelconques, l'auteur 
du Lièvre, Simon de BuUandre ; — heude 
cosyllabes de Jean Le Monix, un compa- 
triote sans doute du tabellion Anselme à 
qui Claude Binet dédiait son poème de 
V Aimant (ce Chaumontoisloue notre Beau- 
vaisien d*avoir fait parler aux Sybilles un 
Français si pur et si élégant qu'on pourrait 
les croire élevées au sein même de la France). 
Claude Binet, à son tour, salue le mé- 
daillon qui représente Louise de Lorraine, 
et, en lui prédisant, par politesse de poète 
sans doute, « une race promise », il se 
montre amèrement plus mauvais prophète 
que les sibylles. 

Puis commence le défilé des douze prê- 
tresses, une par page, deux de plus que 
dans les verrières et les boiseries de la 



XXVI COMPTK RENDU DES SEANCES 

la sibylle Detphique les vers de son Théade, 
le récit de la vente des livres sibyllains à 
Tarquin le Superbe par la sibylle Cumée, 
certaines descriptions de visages ou d'atti- 
tudes, certaines tirades prosaïques, heur- 
tées et rocailleuses, ne sont guère de nature 
à nous donner une bonne idée du talent de 
Binet. Heureusement, il a fait mieux. C'est 
un délassement pénible à ses occupations 
administratives et juridiques ; rien d'élé- 
gant dans cette lourde versification. Il n'y 
était d'ailleurs que traducteur, et le sujet 
ne rentrait guère dans le genre d'un 
homme, qui fut surtout un aimable dis- 
ciple d'Ovide et d'Anacréon, du moins 
avant que les terribles événements de 
Riom, où il fut nommé Tannée suivante 
lieutenant général de la sénéchaussée, lui 
eussent inspiré les plus beaux mouvements 
d'éloquence. 

L'intérêt offert par l'opuscule est donc 
un intérêt iconographique plutôt que litté- 
raire, à cause des comparaisons qu'il sus- 
cite avec les Sibylles de la cathédrale de 
Beauvais. 

B. — M. Bataillle. — Note sur les papiers 
timbrés de l'époque révolutionnaire (1791- 
1806). 

La tourmente révolutionnaire n'a pas 
beaucoup modifié le régime du papier 
timbré. Nous payons encore cet impôt 
de la même façon que nos ancêtres sous 
Louis XIV. 

Les papiers spéciaux à chaque généralité 
furent remplacés en 1791 par des papiers 
ayant sur l'estampille le nom du départe- 
ment. Cette estampille fut aussi appliquée 



COMPTE HENDl' DBS SÉANCES XXVI| 

sur les feuilles de papiers antérieures 
annulant ainsi la première vignette. L'es- 
tampille de 1791 comprenait une vignette, 
généralement mythologique ou allégorique 
avec la devise, la loi, le Roi et le nom du 
déparlement. A partir de juillet 1794, on 
trouve les mots « le Roi » et les fleurs de 
lys bilïés à la plumé puis supprimés par 
suite de leur grattage sur la matrice des 
timbres. 

En Tan IV, on frappa cette estampille en 
rouge, soit seule, soit à côté de Tancienne, 
à cause de la dépréciation du numéraire. 
Le papier timbré se vendit alors, en assi- 
gnats, environ quarante fois sa valeur 
faciale. 

En Tan V, on fit une nouvelle émission 
avec des vignettes très grossières présen- 
tant seulement le chiffre de la valeur avec 
divers attributs à un numéro que Tauteur 
croit être le numéro de l'atelier départe- 
mental. Le nom du département fut sup- 
primé, (( cette distinction étant contraire au 
principe d'indivisibilité de la République, » 

En l'an VI, une émission mieux faite 
montra divers attributs allégoriques, mais 
n'eut cours qu'un an. 

En Tan VII, une nouvelle émission avec 
des vignettes allégoriques fut faite; on ré- 
tablit sur chacun le nom du département, 
pour éviter les faussaires, (( en restreignant 
le champ où ils pourraient exercer leur 
criminelle industrie ». Cette émission dura 
jusqu'en l'an XI où l'on voit paraître une 
émission dont l'aspect général se rapproche 
beaucoup du papier qui est encore en usage 
à l'heure actuelle ; la qualité du papier fut 
améliorée, le filigramme mieux fait, la 



XXVIII COMPTE RENDU DES SÉANCES 

frappe de la vignette beaucoup meilleure. 
II reste en usage jusqu'à la fin de 1806 et 
depuis cette époque le papier timbré n'a 
subi d'autres changements que ceux résul- 
tant des changements politiques ou de mo- 
difications de tarifs. 

C, — M. VuiLHOUGNE. — Les Mémoires de 
Godefroy Hermant. — Le poète Jean 
Régnier (1431-1469), prisonnier à Beau- 
vais, d'après des documents nouveaux. 

M. L.Vuiihorgne, secrétaire, rend compte 
sommairement d'une publication intéres 
santé, parue en octobre 1904, et ayant titre; 
Mémoires de God. Hermant sur l'Histoire 
ecclésiastique du xvii® siècle, 1630 1663, 
tome I", annotée par M. A. Gazier, profes- 
seur adjoint à la Faculté des lettres de 
Paris. 

On connaissait depuis longtemps ces 
Mémoires d'Hermant, utilisés par Batterel, 
Le Paige, Larrièreet tant d'autres. Sainte- 
Beuve dans son Port lioyal en citait un 
chapitre en entier et les avait mis large- 
ment à contribution. Ce qui surtout ren- 
dait nécessaire leur publication, c'est 
l'existence des Mémoires du jésuite Rapin, 
publiés eux-mêmes en 1864. Ces derniers 
sont passionnés, trop souvent mensongers 
et calomnieux et Sainte-Beuve, qui s'y con- 
naissait, ne craint pas de les qualifier de 
« baves infâmes ». 

C'est dans le loyal récit de l'historien 
beauvaisien Hermant qu'il faut aller cher- 
cher la réputation péremptoire des men- 
songes calomnieux de Rapiu. Maintenant, 
si l'on tient à se faire une juste opinion des 



COMPTE UENDC DES SEANCES XXlX 

querelles jansénistes qui ont troublé une 
bonne partie des esprits durant la seconde 
moitié du xvir- siècle il faut lire ces Mé- 
moires un peu touffus de l'ancien recteur 
de l'Université de Paris, qu'on appelait alors 
de son vivant « le célèbre M. Hermant w. 

Quand nous donnera ton sa grande His- 
toire (la Bcauvaisis, dont les cinq volumes 
manuscrits dorment toujours surles rayons 
de la Bibliothèque nationale ? 



*% 



Un petit opuscule d'une documentation 
excellente, paru dans le Bulletin de la 
Société des Sciences historiques et scienîifi' 
qucs de r Yonne, 1904, et qui a pour auteur 
M. Ernest Petit, le grand historien des 
Ducs de Bourgogne de la seconde race,, en 
cours de publication (tome IX), remet en 
honneur la personnalité du poète prison- 
nier Jehan Régnier et redonne à ce sujet 
intéressant de biographie comme un re- 
gain d'actualité. 

Prototype et précurseur de Villon, J. Ré- 
gnier fut le poète officiel du duc de Bour- 
gogne Philippe le Bon et composa la plu- 
part de ses poésies durant une détention 
de plus de quatorze mois dans une des pri- 
sons de révèché de Beauvais (janvier 1432 
à octobre 1433). 

Les Fortunes et Adoersités de Régnier, 
publiées une première fois en 1532 à qua- 
tre ou cinq exemplaires, ont été réimpri- 
més en 1867, à Genève, à cent nouveaux 
exemplaires. 

Goujet, Lebeuf, M. Challe, le marquis de 
Gaillon et M. Ernest Charvet ont parlé plus 



XXX <:OMPTE RENDU DES SEANCES 

OU moins longuement de l'œuvre et du 
poète, ainsi que M. Petit de Julleville 
(1895), sans parler de l'élude détaillée que 
lui a consacrée Paul Lacroix en 1867. 

H ressort de tous ces travaux et d'une 
étude attentive des vers du poète que Jean 
Régnier naquit à Auxerre en 1393. Il était 
lils de Régnier (Pierre), écuyer échevin 
et prévôt de la ville et de Marguerîte- 
Vivienne. 

Dans sa jeunesse il étudia l'histoire grec- 
que et romaine et acquit une certaine ha- 
bileté dans la note de la peinture et de la 
musique. Il visita la Dalmatie, Tllalie, la 
Grèce, la Roumanie, l'Arménie, la Syrie, 
TEgyple et la Palestine. 

Nommé bailli en 1V24, le duc de Bour- 
gogne le chargea d'une mission importante 
en i'i31. Le 14 janvier il est capturé, non 
loin de Beauvais, par les coureurs de la 
garnison du fort de VAssault, près Railleul 
sur Thérain, occupé alors (Arch, comm, de 
Ikamais) par le vaillant Rigaull de Fon 
laine, grand capitaine de Charles VU et 
fidèle compagnon de Jeanne d'Arc (p. 10 
du Recueil de Régnier). 

Tout laisse supposer que l'Ermitage 
(ibid.) dont il est question dans Régnier et 
qui servit de refuge la nuit à toute l'es- 
corte est l'abbaye de Froid mont, située 
alors au milieu des bois. 

Le bailli d'Auxerre cherche à se faire 
passer pour un pauvre ménétrier, mais les 
soldats le fouillent, trouvent les lettres 
dont il est porteur et sans plus hésiter 
l'emmènent à Beauvais où il est écroué 
dans l'une des grosses tours qui défendent 
l'entrée de l'ancien évêché. 



COMPTE^ RENDU DES SEANCES XXXl 

Les routiers qui avaient opéré sa capture 
le vendirent à un bourgeois de Beauvais 
nommé Maître Pierre Dupuis. Ce dernier 
réclame bientôt pour la rançon de son pri- 
sonnier dix mille saluts d*or. Le valet du 
bailli-poète, Christophe Guillier, est auto- 
risé à aller à Auxerre solliciter des secours 
auprès des amis et parents du pauvre Ré- 
gnier. 

En prison la poésie n'est pas son seu 
passe-temps : il apprivoise des oiseaux' 
fait des chapeaux de fleurs, et après une 
ballade, il peint, fait des images et de la 
tapisserie. 

Des courtisans de Charles VII, alors à 
Tours, avaient fait sans doute de mauvais 
rapports sur le compte de J. Régnier. Le 
roi donne Tordre au bailli de Sentis, Alin- 
geron (voir sur ce nom Arch. comm, 
de Beauvais) de mettre à mort le bailli 
d'xVuxerre. Heureusement qu'il avait des 
amis dans la place restée française. La 
Hire, Saintrailles, Floquet, bailli d'Evreux, 
de Valperga, Lombard, au service du roi 
de France, notre compatriote Rigault de 
Fontaine, Adam de Grouchy, et G. de Rieu 
ville s'opposèrent à Texécution de l'ordre 
barbare de Charles VII. 

Après une détention de quatorze mois 
dans la tour de « Beauvisage », le voici enfin 
sur la route libre écoutant le joyeux ra- 
mage des oiseaux, au 1" mai 1433. Il ga- 
gne sur une haquenée Dijon, Lille, Tour- 
nay, Gand, Bruges, Malines et Bruxelles, 
cherchant partout à intéresser les hôtes 
qu'il visite à ses infortunes et à obtenir 
d'eux les secours en argent qui lui sont 
nécessaires pour tirer sa femme et son fils 



XXXII COMPTE UENDi: UES SEANCES 

qui sont venus d'Auxerre lui servir d*olage 
dans la prison de Beauvais. 

C'est durant ses voyages qu'il fit la ren- 
contre, le 4 septembre, h Gournay-en- 
Bray, de la charmante demoiselle de Blan- 
gis, fille du seigneur d'Auchy-en-Bray, 
prisonnier comme venait de l'être Régnier. 
Le récit de l'entretien qu'il eut avec la fille 
de ce Blangis, lui a fourni le sujet de la 
plus charmante et de la plus fraîche idylle 
de tout le recueil (lire : idylle). 

On croit que J. Régnier (et c'est l'opinion 
du plus renseigné de ses biographes, M. E. 
Petit), mourut à Tâge de 78 ans en l'année 
1469. 

D. — M. Lerlond. — Sur un denier de 
l'évêque Philippe de Dreux (1175-1217). 

Ce denier, trouvé ù Beauvais, était in- 
connu des numismates, quand M. Creusot 
le fit voir à M. Maurice Prou, conservateur- 
adjoint du cabinet des médailles, qui le 
publia dans les Mémoires de la Société des 
Antiquaires de France (1897). 

Il est très remarquable par la perfection 
de son slyle et son excessive rareté. 

En effet, tandis que les monnaies de nos 
évoques connues jusqu'à ce jour, (deniers 
et oboles) étaient toutes des imitations des 
deniers de la seconde race royale, c'est-à- 
dire offrant au centre du revers un ensem- 
ble de signes dit monogramme carolin 
parce qu'il est composé [des lettres com- 
posant le mot CAROLVS), le revers de 
notre denier présente une crosse (d'évêque) 
adossée à une clef (de Saint Pierre). De 
plus, la légende au pourtour de ce revers 
porte VRBS BELVACI, et non plus BELVA- 



COMPTE RENDU DES SEANCES XXXItl 

CENSIS comme sur les autres deniers 
beauvaisins connus jusqu'à présent. 

M. Prou pensait que le monnayage de 
Philippe de Dreux n'était jusqu'ici repré- 
senté que par l'empreinte d*une obole 
frappée sur plomb, trouvée en 1842 dans 
les fouilles de notre Palais de Justice ; il 
ajoutait que Fobole attribuée à Philippe 
par le D' Voillemier dans son Essai sur les 
Monnaies de Beau vais (Soc. Acad. de 
rOise, 1858) était d'une lecture trop incer- 
taine pour que cette interprétation fût par- 
faite. 

M. Leblond a trouvé récemment un 
autre denier où le nom de Tévêque PHI- 
LIPPVS au droit, où la légende BELV avec 
le monogramme carolin au revers sont 
très nets et permettent une attribution in- 
contestable. 

On peut en conclure que Philippe de 
Dreux, pendant son épiscopat, frappa 
d'abord avec l'empreinte employée par ses 
prédécesseurs dont nous avons les mon- 
naies (Hervé, Henri et Barthélémy) et qu'il 
émit ensuite des deniers offrant le type de 
la crosse et de la clef. 

La prochaine réunion aura lieu le 17 
avril. 



Discours prononcé par H. le D' Leblond 
aux obsèques de H. Greusot 

Mesdames, Messieurs, 

La Société Académique de l'Oise ne peut laisser 
disparaître M. Creuset sans dire ce que fut un de 
ses membres les plus aimés et les plus érudits. 

Doué de cet esprit crilicfue qui fait l'homme judi- 
cieux, aimant la haute culture intellectuelle, il con- 
naissait toutes les manifestations de l'histoire et de 

3 



XXXIV COMPTE RENDU DES SfilA^CEk» 

) 'archéologie ; mais il «viiit surtout pour la numis- 
matique une véritable passion, jadis inspirée par son 
père et son beau^pèro dont il aimait souvent à évo- 
quer la ftouvonir et la fino érudition. 

Ce oulto du pj|iȎ m lui laisMit paB ignorer les 
plus récente» manifestations de la science. Aidé 
d'une mémoire prodigieuse, lisant $ans cesse en 
prenant des notes, il sut Jtisqu'à son dernier jour 
acorottre ses connai6«ance«. 

Ces trésors d'érudition, il savait les montrer sans 
pédanterie; et I4 modération de ses conseils, la 
courtoisie de sa conversation faisaient trouver dans 
cette maison, peuplée de souvenirs antiques, un 
accueil plein d'aménité, de finesse et de bonhomie. 

Il y a dnq ans, quand II perdit, après de longues 
veilles, M"' Creuset, il put trouver dans ses études 
historiques yne diversion, une atténuation légère à 
son deuil. 

La Société Académi({ue lui avait offert le fauteuil 
do la présidence k la mort de son excellent ami 
M. Charvet : sa modeiitie, plus que sa santé déjà 
chancelante, le lui fii refuser. Son caractère droit» 
son commerce agréable, son autorité scieptiûque 
auraient fait de M. Creuset un cxcollcnt directeur de 
nos travaux. 

Il y a deux ans, les premières atteintes de la vieil- 
lesse, une attaque de paralysie donna oertnines in- 
quiétudes â ses amis ; et ce fut pour lui, pendant 
quelques mois, un véritable supplice de ne plus ou- 
vrir SCS livres ni parcourir ses collections. L'amitié 
le soutint durant cette épreuve ; insensiblement II 
reprit un peu de ses lectures* 

Mais d'autres intirmités ruinaient lentement son 
corps; il voulut pourtant jusifu'à la lin s'intéresser 
au.K travaux de notre Compagnie et prendre sa part 
intime de nos espoirs ou de nos déceptions. 

J'ai dit en peu de mots quel maître et quel ami 
fat M. Creuset, afin que «on portrait, simplement 

quissé, pettAt une consolation pour sa famille^ 
un parfait exemple pour ses confrères et ses amis. 



COM|>TE IlENDC DES SÉANCES XXXV 



SEANCE DU 17 AVRIL 



PRESIPENCE DE M. LE DOCTEUR LEBLOND 

PRÉSIDENT. 



Étaieqt présents: MM. Baciiimont, Ba- 
taille, Batîcle, Béaard, Boivin, Boudin, 
Daubigny, deCarrère, le docteur de Saint- 
Aubin, Degoumay, Desmarest, Dumont 
(François), Dupuis, Gouyer, Grave!, Hen- 
neguy, HouIé, Koch, le docteur Leblond, 
Leclerc, Lelèvres, l'abbé Meister, Molle, 
rabbé Mûller, Oudaille, Périer de la Noneix, 
Péron, l'abbé Pihan, Piirau, Quignon (Mau- 
rice), Quignon, professeur, le docteur Roi- 
sin, Roussel, Souchon, Stalin, Thiot. 

Se sont fait excuser : MM. Acher, Tabbé 
Hamard, Tabary et Vuilhorgne. 

Le procès-verbal de la dernière séance 
est adopté. 

Le président souhaite la bienvenue à 
M. Souchon, archiviste dCrF Aisne, membre 
correspondant de la Société académique, 
et l'invite à prendre place au bureau. 

La correspondance comprend : 

Une lettre de M. Poirier-Lalanne remer- 
ciant la Société de l'avoir admis parmi ses 
membres ; 

Une lettre de M. Lefèvre-Pontalis, direc- 
teur de la Société française d'archéologie, 
informant la Société académique qu'il a 
réduit à 10 francs le montant de 1r cotisa- 
tion au Congrès archéologique pour les 
seuls membres des Sociétés savantes de 



n 



XXXVI COMPTE RENDi: DES SEANCES 

l'Oise : ceux qui auraient déjà versé 
15 francs primilivement lixés recevront 
un bon de poste de 5 francs par les soins 
de M. Molle. 

Des remerciements soat adressés à M. 
Lefèvre-Pontalis au nom de la Société aca- 
démique. 

Parmi les ouvrages ou publications reçus 
depuis la dernière séance, il faut signaler: 

La Revtie historique et archéologique du 
Maine (1904), contenant une étude de 
M. Fleury sur les Portails romans du 
XIP siècle et leur iconographie. 

La Revue de la Révolution française du 
15 avril contient le compte rendu de l'as- 
semblée générale delà Société de Thistoire 
delà Révolution, une circulaire du Ministre 
de rinstruclion publique relative à la pu- 
blication de cahiers de 1789, etc. 

La Gazette des Beaux-Arts du !«' avril 
signale la mort, à Grandvilliers (Oise), de 
M. Edouard Houssaye, frère d'Arsène Hous- 
saye, oncle d'Henry Houssaye, qui fut, avec 
Charles Blanc, en 1859, un des fondateurs 
de cette belle publication. 

La même Revue contient des études sur 
le général Lejeune, lé peintre de la grande 
armée, sur les souvenirs du château de 
Coppet, avec plusieurs portraits de M. et 
M™o Necker et de M™« de Staël, etc. 

Les Musées de province 

Elle signale aussi un projet de résolution, 
distribué récemment à la Chambre des 
députés, qui hrvite le gouvernement à mo- 
difier la situation des musées de province : 
l'auteur propose de donner officiellement 



XXXVIII GOMPTK HENDU t)£8 SÊANC1S9 

La Société académique accepte la propo- 
sition qui vient de lui être faite et charge 
son bureau de toutes démarches auprès de 
la municipalité. 

Acquisitions et Dons 

La Bibliothèque de la Société vient de 
s'enrichir de nombreuses acquisitions : 

Ënlarti -^ Archéologie religieuse ; Archéo- 
logie civile et militaire: 2 vol. 1904. 

Demangeon. — La Picardie et ks réglons 
toisines : Artois, Gambrésis, Beauvaîsis, 
1 vol. 1903. 

Cet ouvrage est la thèse française sou- 
tenue à la fin du mois dernier, pour le doc- 
torat, devant la Faculté des lettres de 
Paris, par M. Albert Demangeon, chargé 
de cours de géographie à Ttlniversité de 
Lille, sous ce litre ! « La plaine picarde : 
Picardie, Artois, Cambrésis, Beauvaisis, 
Ktude de géographie sur les plaines de craie 
du nord de la France ». Ce volume est inté- 
ressant au plus haut degré, plusieurs pas 
sages sont supérieurement traités. 

A la vente François, ont été achetés de 
nombreux ouvrages et plaquettes, notam- 
ment î 

Recueil de ce qui s* est fait pour l* établis- 
sement du Bureau des Pauvres de Beauvais, 
par Louis Borel, 1732 ; 

Notice sur les Tapisseries de la cathédrale 
de Beauvais, par Tabbé Santerre ; 

Angy en Beauvaisis et sa prévôté royale, 
par le comte de Luçay, 1876; 

Essai sur la Topographie géognosticjue 4e 
t*Oise, par Graves, 1847; 



COMPTB HKNDU DK« SKAfïCËS XXXIX 

Dictons et sobriquets populaires de TOlse, 
Aisne et Somme, par Ylliatud (Dutailly), 
1887 ; 

Relation de la vie et de la mort de M^* de 
Clermont, abbesse de Saiût^Paul^ par Fabbé 
de Gulton. Paris, 1709 { 

La Règle de Saint-BenoHi avec les Décla- 
i*atioas pour les religieuses de Tabbaye de 
Saint-Paul, près Beauvals (de la biblio- 
thèque Poy de Suiut-Hilaire) ; 

De l'amélioration gtlnérale du sol français, 
par Coupé, député (de TOlse). Imprimé par 
ordre de la Convention* Brumaire, an III ; 

Mandement de Tévéque de Beauvais, de 
Lesquen, à Toccasion de rétablissement de 
ses grand et petit séminaires, 1823. 

Le Vogagedu Printemps, de Claude Binet 
(L'Ami des livres), 1862. 

Géologie du canton de Songeons : ma- 
nuscrit inédit de M. François, avec plans 
et cartes, 1895. 

Dictionnaire du patois du pays de Bray, 
par Decorde, 1852. 

Un partage mobilier en Nt2, publié par 
Stanislas de Saint'-Germain, 1852. 

Le docteur Gérard^ maire de Beauvais^ etc. 

M. Tabbé Marsaux ofiré à la bibliothèque 
une étude intitulée î Notre-Dame des Fleurs 
à Ville-en^Bray ; 

M. Varenne : Corot sur les bords du Thé- 
rain ; 

Un anonyme : « Les Amours » de Nicolas 
de Brunaulieu, gentilhomme-poèie de Frian- 
court ; 

M. Leblond : Le Musée de Beauvais; son 
histoire (1841-1904); 



XL COMPTE RENDU DES SEANCES 

M. Tabbé Mûller: Bluettes d'archéologie, 
1904. 

M. Milon, professeur à rinstitut agri- 
cole, offre à la Société, pour le musée : 

Une superbe dent de squale, trouvée 
dans les falums (calcaire coquillier) de Ti- 
gnié (Maine et-Loire): elle mesure 13 cen- 
timètres de long sur 10 de large et pèse 
320 grammes ; deux beaux échantillons 
de quartz aurifère, provenant de Saint-Isle 
(Mazenne) dont on doit commencer pro- 
chainement l'exploitation aurifère, et un 
fragment de stibine (sulfure d'antimoine) 
venant du même pays. 

La Société adresse à ces donateurs ses 
meilleurs remerciements. 

Présentation et admission de nouveaux 

membres 

Les membres présentés à la séance de 
mars, savoir : M^e Lefebvre Viglas, MM. 
Royer (de Gerberoy), le D' Frigaux (de 
Grandvilliers), Picard (de Noailles), Emile 
Colson (de Bonvillers), et Féau (de Chau- 
mont-en-Vexin), sont admis à l'unanimité. 

Sont présentés pour être élus à la séance 
de mai : MM. Naquet, notaire à Saint Just- 
en Chaussée, par MM. Pihan, les D»*» Dela- 
lande et Leblond ; le comte Le Grand, au 
Plessierde Saint- Just, par MxM. les D'* de 
Saint-Aubin, Delalande et Leblond ; l'abbé 
Vauchelle, archiprêtre de la cathédrale, 
par MM. l'abbé Marsaux, le D»* Roisin et 
de Carrère ; Delaroque, libraire, rue de la 
Manufacture, par MM. Molle, Vuilhorgne 
et Leblond ; Baux (Hôtel Continental), par 
MM. Baudran, Lamotte et Leblond ; Revol, 



XLIl COMPTE aSNDU DES SEANCES 

collections départementaled nombre de 
pièces originales sur parchemin et sur pa- 
pier, qui avaient autrefois appartenu à des 
archives publiques. 

M. Roussel donne quelques détails sur 
la nature et l'intérêt des documents qui 
forment la collection Deladreue. 

C. — M. Leblond. — Notes de voyage : le 
Musée d'arts industriels de Besançons 

M. Leblond fait part de ses impressions 
au sujet des musées de Besançon installés 
simplement dans un grand bâtiment carré, 
construit en 1835 pour servir de halle. Les 
salles vastes, bien éclairées, ont reçu aus- 
sitôt des dons de l'Etat et des collection-* 
neurs, de nombreux legs qui ont fait rapi-* 
dément de ce musée un des plus beaux de 
province. 11 insiste surtout sur le nouveau 
musée d'art industriel où Ton trouve bien 
exposés tous les produits les plus divers 
des industries artistiques de la région, oii, 
dans des vitrines bien éclairées, la compa- 
raison offre au visiteur un enseignement 
technique vraiment précieux. 

11 est à souhaiter que le nouveau musée 
de Beauvais offre bientôt un pareil asile 
aux produits de nos industries locales ar- 
tistiques si dignes d'intérêt. 

M. Quignon ajoute quelques mots et rap- 
pelle que M. Chudant, fondateur du musée 
d'art industriel de Besançon, a eu occasion 
de s'occuper de l'art industriel beauvaisin 
et qu'un échange de vues a eu lieu à ce 
sujet entre lui et les promoteurs de la nou- 
velle question du musée en 1900. 



COMPTE HC5DU DK» HÂAflGKS XLlll 



SÉANCE nu la MAI 



PRÉSIDENCE DB M. LE DOCTEUR tEDLOND. 

PRéslOBNT. 



Etaient présents: MM. Acher, Bataille, 
Baticle, Boudin, Boullanger, de Carrère, 
docteur Clozier, Daublgny, Degournay, 
docteur Delalande, Delaroque, Demasur, 
docteur de Saint Aubin, Desmarest, De 
varenne, Dupuls, Gouyer, Menneguy, 
Hermanville, Houle, docteur Leblond, 
Le Clerc, l'abbé Marsaux, Tabbé Meister, 
Molle, Périer de la Noneix, Pérou, Pinau, 
Quignon (Maurice), Révol, Roblîn, Rous** 
sel, Thiot, le comte de Troussures, Vuil- 
horgne. 

MM. Bachimont, Bellou, Bénard, Bitsch, 
Boivin, Colin, les abbés Hamard et Pihan, 
Woillez, se sont fait excuser. 

Le procès verbal de la dernière séance 
est adopté. 

Le Président a le plaisir d'annoncer à la 
Société que M. l'abbé Hamard, le savant 
curé de Hermès vient de recevoir, à Tocca* 
sion du Congrès d'Alger les palmes acadé- 
miques. Le ministre de l'Instruction pu- 
blique ne pouvait mieux les décerner qu'à 
ce patient fouilleur si connu du monde sa- 
vant. La Société académique lui adresse 
ses meilleurs compliments ainsi qu*à l'un 
de ses membres correspondants, M. Pierre 
Dubois (d'Amiens), le traditionniste pi- 
card, qui vient aussi d'être nommé ofïlcier 
d'Académie, 



XLIV COMPTE RENDU DES SÉANCES 

Le Président s*est fait l'interprète de la 
Société en adressant des félicitations à 
M. Camille Jullian, qui vient d'être nommé 
professeur dbistoire et d'antiquités na- 
tionales au Collège de France. 

La correspondance comprend : des let- 
tres de nos excellents artistes firispot, 
Diogène Maillart et Georges Roussel , 
adressant à la Société d'aimables remer- 
ciements pour la décision prise au sujet 
de leurs tableaux avec leurs meilleurs 
vœux pour que les Beaux-Arts et les Arts 
industriels de l'Oise obtiennent enfin à 
Beauvais le Musée qulls méritent. 

Lettres de MM. Camille Enlart et Henri 
Stein remerciant la Société qui les a nom- 
més membres correspondants : ils se pro- 
posent de prendre part aux travaux du 
Congrès. 

Le Touring Club constitue dans chaque 
département un « Comité des Sites et 
Monuments pittoresques » pour la défense 
et la mise en valeur des beautés naturelles 
de la France : il demande à la Société de 
désigner un de ses membres pour en faire 
partie.— M. Molle est désigné par la Société. 

Parmi les publications reçues depuis la 
dernière séance, il faut citer rapidement : 
une Etude de M. Lefèvre Pontalis sur « la 
Cathédrale romane d'Orléans », dans les 
Mémoires de la Société Archéologique de 
l'Orléanais ; — de M. l'abbé Breuil « Figu- 
res d'animaux en motifs ornementaux à 
répoque du renne (Comptes rendus de 
l'Académie des Inscriptions) ; — de M. de 
Clérambault, « les Donjons romans de la 
Touraine » (Bulletin de la Société Archéo- 
logique de la Touraine). 



COMPTE RENDU DES SÉANCES XLV 

Signalons encore dans la Gazette des 
Beaux-Arts (du l^^' mai) une Elude sur les 
Salons de 1905, la suite des Souvenirs du 
château de Coppet, — avec deux planches 
hors texte, admirables reproductions de 
chefs-dœuvre d'Ingres. 

Dans la Revue • La Rémlution française » 
du 15 mai : « La question sociale pendant 
la Révolution, par Mathiez » ; —et « Con- 
tributions à l'histoire de la franc-maçon- 
nerie sous le premier Empire », par 
G. Bourgin. 

Acquisitions et dons à la Bibliothèque 

et au Musée 

La Société vient d'acquérir pour sa bi- 
bliothèque : 

Une nouvelle série de pièces provenant de 
lacollection François, notamment quelques 
documents sur Tépoque révolutionnaire 
(Cahiers des remontrances et doléances de 
Saint-Omer-en-Chaussée, Milly, La Cha- 
pelle-aux-Pots, Pierrefite, La Houssoye, 
Lihus, La Neuville sur-Oudeuil, Oudeuil, 
Bonnières, Hétomesnil, Blacourt, Hodenc- 
en Bray, Marseille le-Petit, Roy-Boissy, 
Rothois, Pisseleux, Prévillers, Achy, Hau- 
tépine' ; 

Remontrances, plaintes et doléances de 
la ville de Beauvais pour représenter au 
Roi à l'Assemblée des Etats convoqués à 
Paris en octobre 1614 ; etc. 

M. Camille Enlart a bien voulu deman- 
der, pour notre bibliothèque, à la Société 
des Antiquaires de Picardie qui nous l'en- 
voie, Touvrage qu'il a publié sur • les 
Monuments religieux de l'architecture ro- 
mane et de transition dans la région 



XLVI COMPTE RENDU DBS 6KANCES 

picarde n. Des 'remerciements ont été 
adressés . 

M. Lebiond offre à la Société : Senteoce 
du bailli de Beauvais concernant le droit 
de justice et de police dans THôtel et sur 
les ouvriers de la Manufacture de tapisse- 
ries, 1783 (de rimprimerie de Desjardins). 
Plusieurs plaquettes et rapports des dépu- 
tés de rOise à la Convention : Louis Par- 
lie:: : Opinion sur le projet du comité coa- 
cemant les subsistances ; ^ Lettre du 
même à ses collègues sur la MaoïifBCture 
de tapisseries pour demander son main- 
tien à Beauvais; — Jacques Isoré: Sur les 
subsistances; — Coupé i Idées simples de 
constitution ; — Calon : Projet d'établis- 
sement d'une école centrale des travaux 
publics ; — Mathieu : Sur le mode d'orga- 
nisation des comités; — 6'ou/?(? : Rapport 
sur la tenue des bois et la conservation et 
multiplication des abeilles. 

Il offre aussi : Le Testament de Louis XVI 
avec une Lettre de Marie-Antoinette à Ma- 
dame Elisabeth (Beauvais, de rimprime- 
rie Desjardins.) 

Le Traité de paix de Paris du 30 mai 
1814. (Même imprimerie.) 

La Proclamation du roi Louis XVIII, de 
Cambrai, 28 juin 1813. (Même imprime- 
rie.) 

Enfin, les copies intégrales de deux do- 
cuments fort importants pour l'histoire 
locale : « Edit et Déclaration du Roi 
(Henri IV) sur la réduction de la ville de 
Beauvais sous son obéissance », 1594 ; — 
et « Règlement pour la charité des pauvres 
malades établie à Beauvais en 163() », cette 
dernière pièce très rare. 



COMPTE BENDU DES SÉANCES KLVII 

M. Plessier, président de ta Société lûs- 
toriqu« de Compiègne, offre a Un budget 
de la France à la veille de la Révolution de 
1789 ». 

De la part deM.deKersaiot, le président 
entretient la Société d'un vœu présenté 
récemment au Conseil général par M. Ha- 
Hnbourg pour aménager le théâtre antique 
de Champlieu et y donner des représenta- 
tions. 

La Société académique s'associe à cette 
idée et offre dans ce but une allocation de 
50 francs. 

M* Leblond offre au musée la médaille 
en ar|g;ent de la campagne du Mei^ique, où 
se lisent: Cumeres, Cerao-Borrego, San 
J^renzo, Puebla, Mexico. On sait que le 
drapeau du 31"^ régiment d'infanterie fut 
décoré à la bataille de San-Lorenzo. 

Présentation et admieaion de nouveaux 

membres 

Les membres présentés à la séance d'avril, 
savoir : MM. Naquet, notaire à Saint-Just- 
en Chaussée ; le comte Le Grand, de Saint 
Just ; Tabbé Vaucbelle, archiprétre de la 
Cathédrale ; Delarocque, libraire ; Baux 
(bdtel Continental ); Revol, directeur de la 
Société Générale, et Collas, notaire hono- 
raire, de Cjres-Ies-Mello, sont élus à Tuna- 
nimité. 

Sont présentés comme membres nou- 
veaux : MM. RecuUet, notaire, par MM. 
Beauvais, Gaillard et de Larrard ; Duhamel, 
à Saint*Juftt-de6-Marais, par MM. Beauvais, 
Daubigay et Gardel ; le docteur Bernadi- 
cou, à doogeonst licencié es sciences, par 



XLVIII COMPTE RENDU DES SEANCES 

MM. Vuilhorgnc, Bemadicou et Leblond, 
Mûller, agent d'assurances à Beauvais, par 
MM. Bataille, Boivin et Leblond ; Lesobre, 
propriétaire à Beauvais, par MM. Lecoq, 
Tbiot et Leblond ; Alexandre Devaux, pro- 
priétaire à Liancourt-sous-Clermont, par 
MM. Bataille, Leblond et Gouyer. 

Ces membres nouveaux sont admis 
séance tenante, pour leur permettre de 
prendre part au Congrès de juin en qualité 
de membres de la Société académique. 

Congrès archéologique du mois de juin 

Le président entretient la Société du 
prochain congrès archéologique dePrance 
qui s*ouvre à Beauvais le 20 juin. Le nom- 
bre des adhésions est considérable : près 
de 100 personnes ont déjà retenu des cham- 
bres dans les hùtels ou chez des particu- 
liers. Il rappelle que la séance solennelle 
d'ouverture aura lieu le mardi, à 2 heures, 
dans le grand salon de TUôtel de Ville : à 
cette séance seront invitées toutes les nota- 
bilités de la ville et du déparlement. 

Les membres de la Société académique 
tiendront à honneur d'assister en très 
grand nombre à cette séance pour y rece- 
voir les notabilités et les représentants de 
toutes les Sociétés savantes qui prennent 
part au Congrès. 

La Société historique de Compiègne vient 
de déléguer MM. Plessier. le chanoine 
Morel, de Bonnault, de Roncy, Tabbé Tê- 
tard, Delaide, Meuraine, Leduc et M*»® Le 
Féron d'Eterpigny. 

Il rappelle que les séances de lecture au- 
ront lieu du mardi au dimanche chaque soir 
à l'Hôtel de Ville et que des questions fort 



COMPTE RENDU DES SEANCES XLIX 

intéressantes pour 1 histoire et Tarcliéo- 
logie régionales sont à l'étude, notamment 
un travail de M. Lefèvre-Pontalis sur Tar- 
chitecture de nos églises locales ; - une 
Etude du Balnéaire romain de Beauvais 
(M. Acher) ; Fonts baptismaux de la région 
de Grandvilliers (M. Meister) ; — Statue 
de la Vierge du xiv«, à Briot (M. Meister) ; 
Les Messes miraculeuses de saint Gré- 
goire, dans l'Oise (M. Marsaux) ; — Les 
Cimetières francs des vallées du Thé- 
rain et de la Bresche (M. Houle) ; — la 
Dentelle de Chantilly (M. H. Quignon) ; 
Histoire de la famille de Chambige 
(M. Thiot) ; — Inscriptions en miroir sur 
poteries gallo romaines dans le départe- 
ment de l'Oise (M. Thiot) ; — Monnaies 
gauloises du pays des Bellovaques (M. Le- 
blond), etc. 

Le prix d'adhésion au Congrès est de 
40 francs, qui doivent être adressés à 
M. Molle, notre bibliothécaire, 

M. Thiot présente trois médailles romai- 
nes bien conservées recueillies sur l'empla- 
cement de Bratuspantium et qui lui ont 
été confiées par un intelligent chercheur 
de Vendeuil-Caply, M. Kastelyn. 

L'une, un petit bronze avec belle patine 
verte représente à Ta vers la déesse Roma, 
casquée, et au revers la louve allaitant Ro- 
mulus et Remus. — Pièce frappée à Lyon. 

La seconde, en cuivre grand module est 
un Hadrien avec l'inscription au revers 
(( Victoria Augusta » et le sigle S. G. au mi- 
lieu duquel se trouve une Victoire. 

La troisième, un moyen bronze, est de 

4 



L aiUpTE REXDl' D£â SliLi>CES 

NéroQ ; elle porte au reyers une Victoire 
aîlé^ posait la main droite sar uo bou- 
clier ; sigle 8. C. 

A. M. Devaren.n'e. — La n Valse des Roses », 

d'Olivier 



L'histoire d'une valse n'est pas un fait 
historique considérable, cependant le tra- 
vail de M. Devarenne vient à son heure 
pour préciser Torigine de la Valse des 
Roses, d'Olivier Métra. 

Les musiciens ont, paralt-il, beaucoup 
discuté ce sujet. Les uns prétendent que 
Hamécourt est le berceau de la Valse des 
Roses, d'autres disent que c'est Ronque- 
roi le. 

M. Devapenne, dans un clair exposé 
nous raconte une de ses excursions artis- 
tiques uu cours de laquelle il fit connais 
sance de M. Marquis, de Chambly, qui lui 
retraça fidèlement comment la Vake des 
Roses, fut composée à l'issue d'un déjeuner 
de chasse qui eut lieu dans son pavillon 
même à Hamécourt. commune de Bornel. 

La question est donc définitivement tran- 
chée. 

Métra eut tout d'abord ^i^tention de lui 
donner le nom de « Hamécourt p. Mais i) 
ne trouva pas sans doute œ UQin asçez 
poétique et c'est alors qu'il Tintitula: c( l^s 
Roses ». 

C'est sous cette dénomination que l'œu- 
vre de Métra eut le succès retentissant 
qu'on lui connaît. 

L'auteur décrit en matière d'épilogue la 
beauté et la grâce de cette musique et ter- 
mine en décrivant Témotion que cette 



COMPTE RENDU DES SEANCES L! 

valse a donnée aux artistes, aux: jeunes fil 
les, à la bohème joyeuse, qui cberchent 
dans la musique ou dans la danse une 
jouissance ou un plaisir. 

Cette communication a été écoutée par 
les membres présents avec un très vif in- 
térêt. 

A. M. Bataille. — Une épidémie de peste 
à Beauvai» en 1623 ; la querelle des Trois 
Cgrpe au SMJet de riaolennent des malades. 

Les épidémies de peste, fréquentes au 
Moyen Age, ont frappé Beauvaia à plu- 
sieurs reprises. Celle de 1623 donna lieu è 
divers incidents intéressants ou comiques. 
Elle éclata au mois de juin. La ville fit aus 
sitôt contrats avec Claude du Plessier et 
Nicolas-Simon Froidvent , chirurgiens , 
pour soigner les malades; on fit réparer la 
maladrerie de Saint Lazare : les travaux fu- 
rentpoussés avec une grande diligence : on 
réquisitionna les ouvriers travaillant nu\ 
remparts et il y eut jusqu'à quarante per* 
sonnes occupées aux réparations qui durè- 
rent du 8 juillet au 10 septembre, fêtes et 
dimanches compris, les travailleurs étant, 
vu Turgence, dispensés du repos domini- 
cal. Une somme totale de 14,400 livres fut 
affectée depuis juin 1623 jusqu'à mai 1624 
pour toutes les dépenses concernant les 
« pestes ». Les deux tiers furent fournis 
par la commune, un sixième par le cha 
pitre et un sixième par l'évoque. 

Une dispute s'éleva parmi les « Trois 
Corps », entre la commune et le chapitre 
au sujet de la manière dont on conduirait 
les malades jusqu'à Saint-Lazare. L'avis de 



t T M 



LU COMPTE RENDU DKS SEANXES 

la Commune était qu'on embarquât les ma- 
lades sur le Thérain pour les débarquer à 
Tendroit le plus proche de Saint-Lazare ; 
elle objectait le danger de contagion et la 
terreur que répandraient sur leur passage 
les (( pestes » passant parla grande route de 
Paris, alors bien plus fréquentée qu'au- 
jourd'hui. Le chapitre objectait la grande 
incommodité qui résulterait pour les ma- 
lades des transbordements nécessités par 
rembarquement et le débarquement, les 
brouillards de la rivière, etc. En réalité, 
il craignait que le passage par eau ne 
portât préjudice aux quatre moulins qui 
étaient sa propriété, et qui étaient situés 
entre Beauvais et Voisinlieu. 

Le débat se termina par un arrêt du 
Parlement de Paris et une ordonnance 
royale de février et mars 1624, ordonnant 
qu'on s'en rapportât sous ce rapport à 
l'avis des médecins de Beauvais. 

Cet avis, fut unanimement, que la con- 
duite devait se faire par eau. Cet avis fut 
suivi malgré l'opposition du chapitre qui 
essaya constamment, au cours delà dispute, 
d'égarer la question dans le maquis de la 
procédure. 

A propos de l'intéressante communica- 
tion de M. Bataille, M. Leblond signale 
l'existence (dans le même dossier des Archi- 
ves communales, GG, 302) de plusieurs do- 
cuments intéressants sur les épidémies : 

Une convention du 3 mai 1563 entre Jean 
Plisson f chirurgien de contagion » et les 
maire et pairs de Beauvais, par laquelle 
Plisson s'engage à saigner les malades de 
peste à raison de 13 livres tournois par 
mois pendant l'épidémie : de plus il rece- 



COMPTE RENDU DES SEANCES LUI 

vra en dehors de toute épidémie des gages 
de 20 livres tournois par an. 

En 1596, nouvelle épidémie; « la conta- 
gion pullule fort », et une assemblée géné- 
rale des habitants décide de lever sur les 
habitants une taxe de 600 livres par mois, 
« pour mettre sus un prêtre, un chirur- 
gien et deux porteurs ». 

En 1597, le Corps de Ville envoie à révo- 
que une députation pour aviser au moyen 
d'aménager une maison, destinée au loge- 
ment des malades de peste, et située au 
faubourg Saint-Jacques. 

En 1614, une assemblée tenue à THôtel 
de Ville décide, à cause de la peste qui est 
à Clermont, qu'on fera le guet aux portes 
de Beauvais « pour empêcher qu'aucun 
du dit Clermont n'entre en cette ville ». 

Deux ans après, les maire et pairs de- 
mandent à l'évêque, pour isoler les mala- 
des, « de faire accommoder la raaladrerie 
de Saint-Antoine qui est inutile parce qu'il 
n'y aura aucun lépreux ». 

Notre confrère, M. Jean Gaillard, dans 
sa belle étude sur Choart de Buzenval, a 
publié un règlement de police sur la peste, 
extrait du Fouillé du chapitre de Beauvais 
(1707). 

c. M. VuiLHORGNE. — Vingt cahiers de plain- 
tes et doléances des paroisses du canton 
actuel de Songeons (1789). 

M. L. Vuilhorgne, secrétaire, donne en- 
suite lecture de la première partie d'un 
travail sur les Cahiers des plaintes et do- 
léances des paroisses du canton de Songeons 
en 47S9, cahiers dont un quart environ a 



LlV COMPTE RENDU DES SÉANCES 

été publié en 1891, datis les Documents 
pour sorir à rhiétoite de la Révolution dans 
le département de la Somme, Ces mémoires 
rédigés par nos pères forment le docu- 
ment le plus précieux qui nous ait été 
conservé sur Tétat d^esprit de nos popula* 
tions rurales au moment où s'ouvre une 
ère nouvelle, au moment où éclate la Ré- 
volution. 

Cinq ou six millions de citoyens fran- 
çais, profitant du règlement royal qui 
m&intenait Taûtique usage de rédiger des 
cahiers, viennent exprimer leurs volontés 
et décident en quelque sorte de leurs des- 
tinsi Elle avait donc du bon cette méthode 
électorale des cahiers rédigés avant dé pro- 
céder à la nomination des députés, mais 
en 1789 ce procédé était particulièrement 
nécessaire. Quelques jours avant lu réu 
nion des électeurs^ des iHodèles de cahiers^ 
rapidement écrits et imprimés, sont répan- 
due à profusion à Paris et jusqu'au fond 
des moindres villages. 

La première histoire nationale que Ton 
devrait donner à étudier à nos enfants de 
nos écoleâ primaires devrait n'être qu'un 
résumé Impartial mais consciencieux des 
cahiers de 1789. Ils y apprendraient sans 
peine alors ce qu'a été vraiment Fancien 
régime. 

Les vœux et doléances du peuple, long- 
temps avant la convention des Etats Géné- 
raux de 1789, étaient restés comme lettre 
morte, en jetant à peine sur eux un coup 
d'GBil dédaigneux, notamment en 1614^ 
mais les temps sont changés et voici que 
dans chaque paroisse les habitants majeurs 
et Imposés sont convoqués à Yassemblée pri- 



COMITE nENDi; DKB skancf:» LV 

maire en vertu des Lettres du rai donnée* 
à Versailles le 24 janvier 1789. Celle-ci se 
tenait dans l'église même du lieu, (Haa* 
voile) dans l'école, (La Chape! lesous-Gsr- 
berdy) dans la « Chambre de l'auditoire, 
Heu ordinaire de l'assemblée » ; (Gerberoyj, 
quelquefois sur iQ place communale. 

L'assemblée nommait deux délégués à 
raison de cent feux et moins et trois b rai- 
son de deux cents feux et plus. 

Maintenant, qu'il y ait dans iB paroisse 
un homme indépendant, quelque peu let 
tré k qui -- artisans, gens de métiers, 
laboureurs et industriels — puissent en 
pleine confiance dicter leurs grleta et leurs 
volontés, alors la rédaction des cahiers de- 
vient vivement intéressante. Ces plaintes 
et doléances sont simples, mais émues. Ces 
mémoires émanant de l'initiative villa> 
gBolse réclament presque tous des amélio- 
rations sociales plutàt que des réformes 
politiques. Dans la série des vingt cahiers 
qu'a étudiés M. Vuilliorgne, les habitants 
de nos villages s'attaquent à la féodalii 
plus qu'à la constitution générale du 
royaume. Ils exigent par exemple la sup 
pression des droits d'aides, l'ImpAt si im 
populaire du gros manquaut, la suppres 
sion des colombiers, de la gabelle, de cer- 
tains droits de chasse, de la milice, de iD 
dlme et quelquefois du casuel. 

Avec quelle joie, avec quelle ardeur fié- 
vreuse et enthousiaste chacun des rédac- 
teurs des cahiers de chaque communauté 
mit la main à la confection des mémoires 
qui leur étaient dicti^s par nos villageois 
de 17S9 ! 

C'est, dans ces cahiers, jaunis par k 




LVI COMPTE REXDL' DES SEANCES 

temps, toat empreints des principes et des 
idées de I*époque que Ion troave le plas 
nettement exprimé le sentiment populaire 
latent. 

Beaucoup de ces documents sont rédi- 
gés par un agent peu indépendant. Ici, le 
bailli de la justice du chapitre de Gerberoy, 
là l'homme d'affaires ou régisseur du mar- 
quisat d'Auxigni traduisent à leur ma- 
nière les vœux et plaintes populaires. 
C'est encore le modeste syndic de village 
'VillerS'Sur-Auchy , le greffier (Songeons) 
quelque peu clerc, qui rédigent les cahiers. 

Le sentiment populaire ne s'est donc pas 
toujours exprimé directement et sans in- 
terprète au premier degré. 

Bien des cahiers où domine le Tiers-Etat 
sont rédigés par un savant, par un méde- 
cin ou un notaire. 

Il en est qui contiennent d'énei^ques 
plaintes contre le seigneur terrien du lieu 
(Songeons;, quoique la rédaction en ait été 
faite par l'homme du château lui même. 
La forme et la longueur en sont d'une va- 
riété infinie. 

Ce sont ces documents qui ont souvent 
servi de base aux délibérations futures de 
nos représentants du peuple. 

D. — M. Leblond. — Monnaie de Tibère 

à l'autel de Lyon 

M. Leblond présente un moyen bronze 
de Tibère trouvé dans les fouilles de Saint- 
Etienne. Cette monnaie n'est pas rare, 
mais l'autel de Lyon qu'elle porte au revers 
avec l'inscription ROM ET AVG rappelle 
un fait capital dans l'histoire de la Gaule 
Romaine. 



LVIÎl COMPTE RENDU DES SEANCE3 



SÉANCE DU 17 JUILLET 



PRÉSIDENCE DÉ M. LE bÔCTËUK LËëL05tD 

WlÉStDËNÏ 



Le prodès-verbal de la séance de mai est 
adopté. 

Membres présetits : MM. Bachimont, 
Boivin, Boudin^ de Garrèré, Colin, Daubi- 
gny, D' Delalande, Degournay, Demasur, 
de Villaret, Destnarest, Devareûne , G* 
Gaillard, Gossë, Gyoux, Henneguy, D' Le^ 
bloud, Leclerc, Lesobre, G. Masson, abbé 
Meister, Péron, Revol , Roussel, Slalln^ 
Thiol, Vàrenûe, Vuilhorgùe, Wheatcrofït. 

Se sont fait excuser : MM. Bataille, 
Houle, Molle, Périer de la Noneix, abbé 
Pihan. 

En ouvrant la séance, le Président, au 
nom de ses collègues, salue la mémoire de 
quatre membres décédés récemment \ 
M. Telller, de BeauvaiSj M* Plessier(de 
Breuil le-Sëc), qui étudia avec Peigné- 
Delacourt les campagnes de César contre 
les Bellovaques ; le général Saget ; enfin le 
comte de Luçay dont notre Société a pu-* 
blié plusieurs travaUXi notamment le Comté 
de Clermont en Beâuvaisis, le marché de 
Marseille en Beâuvaisis au xiv' siècle ; 
Angy et sa prévôté royale, etc. 

Il félicite M. Andrieu, membre de la 
Société, nommé officier d'académie à Toc- 
casion du concours agricole de Compiègne. 

^I. Leblonc) se fait l'interprète de la 



CDMPTB RBIfDU DBS SÉANCES LIX 

Société académique pour adresser un sou- 
venir reconnaissant et des remerctments 
à M. Lefèvre-Pontalis, l'éminent directeur 
et aux membres du bureau dé la Société 
française d'archéologie, ainsi (]u'à tous les 
congressistes de France et de l'étranger 
qui furent nos hôtes du 20 au 25 juin der- 
nier. Nous n'oublierons jamais les savantes 
leçons faites sur les monuments de ce 
pays, les relations agréables et les char- 
mantes excursions qui ont marqué ces 
journées du Congrès de Beauvais. Il faut 
ajouter que la Société académique avait 
voulu y tenir une place honorable, qu'un 
grand nombre dé ses membres a sUlVi les 
excursions et les séances de lecture, que 
d'intéressantes communications y furent 
présentées^ notamment par MM. Louis 
Régnier, chanoine Marsaux, HoUlé, ôbbé 
Meîster , Acher , Paul Bordeaux , thiot. 
Quignon^ chanoine Morel ; et qu'enfin la 
plupart dès récompenses décernées par la 
Société française d'archéologie furent obte- 
nues par nos collègues. 

Nous devons encore remercier M. le 
comte de troussures qui avait bien voulu 
présenter à la séance d'ouverture un ivoire 
du XI® siècle et un tableau églotnisé de 
Nicolas Le Pot, deux pièces admirable^ de 
ses collections. 

Pour ûoUs laisser de leur visite à Beau- 
vais un souvenir inëfiaçablèt plusieurs 
congressistes parmi les plus étiiîuents ont 
bien voulu offrir à notre bibliothèque un 
certain nombre de leurs publiôations : 
nous voulons les associer intimement à nos 
travaux en leur dlîrant le titre de tuembt'ç 
(Correspondant^ . 



LX COMPTE RENDU DES SEANCES 

M. Leblond rappelle enfin la belle lettre 
récemment adressée à M. le Ministre de 
l'Instruction publique par M. Lefèvre-Pon- 
talis, au sujet de la conservation des mo- 
numents religieux et dont le texte suit : 

La conservation des Monuments religieux 

Paris, le 16 juin 1905. 

Monsieur le Ministre , 

Au moment où le 7â* Congrès organisé par la 
Société française d'archéologie va s'ouvrir dans la 
ville de Beau vais, je tiens à m'associer à la lettre 
on date du 2 juin dernier, qui vous a été adressée 
par M. G. Perrot, au nom de l'Académie des Inscrip- 
tions et Belles-Lettres. 

En dehors des monuments historiques, un très 
grand nombre d'églises rurales, avec leurs statues 
leurs chapiteaux, leurs pierres tombales, leurs mo- 
biliers et leurs vitraux, présentent un intérêt capi- 
tal pour l'histoire de notre architecture nationale. 
La liste des édifices classés par la loi de 1887 ne 
comprend même pas le quart des églises romanes, 
gothiques et de la Renaissance qui attirent à la (ois 
les archéologues et les touristes. 

Or, l'article 11 de la loi sur la séparation des 
Eglises et de l'Etat, votée par la Chambre des 
Députés le 9 juin dernier, prévoit cinq cas de dé- 
salTectation des églises sans se préoccuper de leur 
caractère artistique et du sort éventuel de leur mo- 
bilier. Je tiens à me faire l'interprète des vœux de 
mes confrères en insistant sur l'utilité de soumettre 
toute demande de désaffectation ti la commission 
des monuments historiques en même temps qu'au 
Conseil d'Etat afln de no pas laisser dénaturer l'as- 
pect extérieur et intérieur d'une église ayant une 
valeur archéologique. 

Notre Société, fondée par M. de Caumont en 1834, 
et reconnue comme établissement d'utilité publique, 
a pour but spécial la conservation des anciens mo- 
numents de la France. Elle a dépensé plus d'un mil- 
lion pour les préserver de la ruine et pour les faire 
mieux connaître par des excursions archéologiques 
et par des descriptions scientiGqucs. 



I 



H 



COMPTE RENDU DES SEANCES LXI 

Les éludes archéologiques ont droit à votre solli- 
citude au même titre que toutes les branches de la 
science, et le patrimoine artistique de la France 
doit être garanti contre les actes de vandalisme qui 
auraient un caractère légal. Notre Société qui 
compte 7jO membres, vous serait très reconnais- 
sante des mesures que vous prendrez pour mettre 
toutes nos richesses monumentales à l'abri des pé- 
rils qui pourraient les menacer. 

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'expression 
de mes sentiments les plus respectueux. 

Eugène LefèvrePontalis, 

Directeur de la Société française 
d'Archéologie. 

Dons à la Bibliothèque et au Musée 

Une quantité considérable de volumes, 
brochures et plaquettes, ont été offerts pour 
notre bibliothèque par les congressistes 
dont les noms suivent : 

MM. Lefèvre Pontalis, H. Jadart, le cha- 
noine Porée, H. Macqueron, P. Bordeaux, 
J. Guiffrey, Paul Lemoine, Edouard Piette, 
Auscher, de Saint Venant, de Caix de 
Saint-Aymour , le baron de Bonnault, 
Brière, G. de Hautecloque. 

De chaleureux remerciements sont adres- 
sés à ces généreux donateurs. 

La Société académique vient d'acheter 
trois plaquettes intéressantes : 

Arrêt du Conseil d'Etat relatif aux dra- 
piers-drapants et sergers de Beauvais, 1734 
(ne se trouve pas aux Archives commu- 
nales); 

Arrêts de la Cour condamnant François 
Vibarten 1775 et Louise Gobert en 1777 à 
être perdus et étranglés à une potence sur 
la place publique de Beauvais, pour 
vols, etc. 

M. Vuilhorgne offre : Eloge historique. 



LXrv COMPTE RENDU DES SEANCES 

MM. Lancel, libraire à Beauvais, par 
MM. les abbés Dalmas, Pihan et 
Marsaux ; 

Bonamy, iogénieur à Saint-Just-en- 
Chaussée, présenté par MM. Va- 
renne, D" Delalande et Leblond; 

Ligneau de Séréville, ingénieur à 
Saint Just, par les mêmes ; 

Paul Lemoine, préparateur de géolo- 
gie à la Sorbonne, par MM. Janet, 
Thiotet Leblond (M. Lemoine, venu 
récemment au Musée pour étudier 
et comparer des échantillons d'am- 
monites de la région du Bray, nous 
promet un travail qui complétera 
et rectifiera Graves sur certains 
points : ce savant, jeune encore, est 
une précieuse recrue pour notre 
Compagnie) ; 

Thouret, à Saint-Félix par Mouy, et 
179, boulevard Péreire, à Paris, 
présenté par MM. Tabbé Hamard, 
Langlois et Chéron (de Noailles). 

Courmont, notaire à Mouy, par 
MM. Houle, Thiot et Leblond. 

Corneille, maire de Gournay en-Bray, 
par MM. Bénard, Gouyer et Leblond ; 

Caillot, 90, avenue Marigny, à Fonte 
nay- sous-Bois , par MM. Thiot, 
Vuilhorgne et Leblond ; 

Quentier, agriculteur au Bois-de- 
Feck-Warluis, par MM. Filleul, 
de Carrère et Leblond ; 

Prévôt fils, libraire à Beauvais, par 
MM. Molle, Pihan et Vuilhorgne. 

Conformément à l'usage, la Société pro- 
cède immédiatement à l'élection des 



COMPTE RENDU DES SEANCES LXV 



Membres qui sont présentés à la séance de 
juillet. 

Ces onze Membres nouveaux sont nom- 
més par acclamation. 

Le Bureau de la Société propose d'offrir 
le titre de Membres correspondants à : 

MM. Guiffrey, Membre de Tlnstitut, admi- 
nistrateur de la Manufacture des 
Gobelins ; 

Jules Lair, Membre de Tlustitut; 

Abel Lefranc, Professeur au Collège 
de France ; 

Travers, Directeur adjoint de la So- 
ciété française d'Archéologie, à 
Caen ; 

de Saint Venant, à Nevers ; 

Bonet-Maury, Professeur à la Faculté 
de Théologie protestante, à Paris ; 

le chanoine Porée, curé de Bournain- 
ville (Eure) ; 

Jadart, Conservateur du Musée de 
Reims. 
Cette proposition est acceptée l'unani- 
mité. 

A. ■— M. G. Masson. — Le nouveau projet de 
Musée-Bibliothèque ; résultats du concours 

M. G. Masson, secrétaire du jury chargé 
de l'examen et du jugement des projets 
mis au concours pour la construction d'un 
Musée-Bibliothèque à Beauvais, a donné à 
ses confrères de la Société académique, 
d'après les plans mêmes, des explications 
sur le projet primé et dont les auteurs 
sont MM. Paray Dortail et Harlay, tous 
deux architectes diplômés du Gouverne- 
ment. 

5 



tXVl COMPTE RENDU DES SÉANCES 

Ce projet, qui établit les diverses salles 
et galeries sur un même étage, permet fa- 
cilement Textension du futur Musée-Bi- 
bliothèque en conservant le même rapport 
entre les différents services. 

Le jury, en primant MM. Paray-Dortail 
et Harlay, leur a demandé de tenircompte 
de quelques observations relatives aux fa- 
çades latérales qui ne présentaient pas un 
aspect suflisamment décoratif. 

Depuis, ces Messieurs ont fait parvenir 
une nouvelle étude de leur plan et des fa- 
çades latérales et postérieures conformes 
aux observations critiques du jury, en of- 
frant d'établir un projet définitif et d'en 
garantir le devis estimatif porté à 400.000 
francs. 

Le Conseil d'administration de l'Asso- 
tion de fondation, la municipalité et les 
membres du conseil municipal désignés 
pour faire partie du jury ont décidé à Tu- 
nanimité de ratifier la décision du jury en 
adoptant comme définitif le projet primé, 
celui de MM. Paray-Dortail et Harlay, sauf 
à tenir compte des observations du jury. 

En outre, cette assemblée a décidé que 
la loterie serait demandée au capital de 
800.000 francs. 

Après cette communication de M. Mai- 
son, M. Paray-Dortail qui assistait à la 
séance de la Société, a ajouté quelques 
explications sur certaines modifications 
qui pouront être faites au projet primitif. 

B. — M, Thiot. — La famile des Gobelin 

dans l'Oise 

M Thiot, Tun des secrétaires, analyse 
u n mémoire très documenté de M. Jules 



COMPTE RENDU DES SEANCES LXVIt 

Guiflrey, membre de rinstitut, sur les 
Gobelin, teinturiers en écarlale au fau- 
bourg Saint-Marcel, à Paris. 

A ]a cinquième génération, un Gobeiin, 
Balthazard I^^', devint la plus baute illus- 
tration de la famille. 

Un de ses fils, Balthazard II fut seigneur 
de BrunmlkTS'la'Motte et épousa Madeleine 
de Laubespine, fille de Claude de Lau< 
bespine, seigneur de Verderonne. Une des 
filles fut mariée à Lescalopier, seigneur de 
Plainville. 

Balthazar II eut six enfants dont le troi- 
sième, Antoine, seigneur et marquis de 
Brunvillers, épousa Marie-Madeleine d'Au- 
brai, fameuse par ses crimes sous le titre 
de marquise de Brinvillers et brûlée en 
place de Grève en août 1676. 

Dans son acte de mariage, Antoine Go- 
belin se qualifie de chevalier, seigneur de 
Saintes-Morainvillières, marquis de Bran- 
villiers. 

De son mariage avec la célèbre marquise, 
Antoine eut trois enfants dont un fils qui 
reçut le prénom de Louis et prit le titre de 
comte d'Ofïémont. 

Le savant travail de M. Jules Guiflrey est 
donc, à plus d'un titre, intéressant pour le 
département de TOise. 

G. — M. TmoT. — Compte rendu du Congrès 
archéologique de 1905 

Afin de conserver le souvenir du Congrès 
tenu à Beauvais du 20 au 28 juin 1905, 
soqs la présidence de M. Lefèvre-Pontalis 
par la Société française d'archéologie, 
congrès qui a obtenu un vif succès et 
auquel la Société académique de TOise a 



LXVIII COMPTE lŒNDU DES SEANCES 

pris une large part, M. Thiot, Tun des se- 
crétaires, a lu et fait adopter un compte 
rendu des séances et des excursions, qui 
sera inséré dans les mémoires de 1905. 

D. — M. E. ItoussEL, vice-président. — Notes 
pour servir à l'histoire de !a Révolution 
à Beau vais. 

Ces notes journalières sont extraites des 
Livres de raison d'Em tache-Louis norel, 
qui viennent d'être offerts aux Arcliives de 
rOise par M. le marquis de Luppé. M. 
Borel (1720-1797) lieutenant général au 
bailliage de Beauvais^ fut élu, en 1790, 
président du tribunal du district : les ren- 
seignements qui sont fournis par ses 
livres de raison et de comptes, sont d'au- 
tant plus précieux qu'ils émanent d'un 
personnage qui a joué un rAle public pen- 
dant la première partie de la période révo- 
lutionnaire à Beauvais. 

La communication de M. Roussel a été 
écoutée avec un vif intérêt, elle sera insé- 
rée in extenso, dans nos mémoires de celle 
année. 

M. Paul Bordeaux, qui devait présenter 
une note sur « les Discours prononcés à 
Beauvais en 1789 pour la prestation de 
serment des députés des trois ordres », 
n'ayant pu assister à la séance, sa com- 
munication se fera à une prochaine séance. 



COMI»TK UENDU DES SKANCES LXIX 



SÉANCE DU l« OCTOBRE 



PRESIDENGK DE M. LE DOCTEUR LERLOND 

PRÉSIDENT 



Etaient présents : MM. Acher^ Altelte 
(de Marseille-Ie-Petit) , Bachimont (de 
Saint-Omer-enChaussée), Bataille, Boivin, 
Boucher, Boudin (de Warluis), Boullanger, 
Boulogne, Breux, Buquet, de Carrère, 
D' Clozier, Colin (d'Auneuil)i Collas (de 
Mello), Cordier, Daubigny, Degournay, 
D' Delalande (de Saint-Just- en-Chaussée), 
Desmarets, Devarenne(d*Andeville), Gosse, 
Georges Gaillard, Jean Gaillard, Gyoux, 
Henneguy, Hermanville (de Formerie), 
Houle (de Bury), D' Lamotle , Lancel, 
D' Leblond, Leborgne, Leclerc, D' Leclerc 
(de Chaumont), abbé Ledru (de Loueuse), 
Le Rouge, Lesobre, Mareschal, abbé Mar- 
saux, abbé Meister(d*Halloy), Morel (d'Au- 
teuil), Périerdela Noneix, Pérou, Philippe 
(d'Achy) , Pinau , Quignon , professeur, 
D' Roisin (de Crèvecœur), Roussel, Stalin, 
Thiot, Tisserant(deChambly), D' de Saint- 
Aubin (de Saint-Just-enChaussée). comte 
de Troussures, abbé Vauchelle, Vuilhorgne 
(d'Hanvoile) et Wheatcroft. 

Se sont fait excuser : MM. Révoil, abbé 
Pihan, Gamet, Molle et M. Janet dont la 
communication est reportée à la prochaine 
séance. 

Le président rappelle à la Société la 
perte qu'elle a faite, pendant ses vacances, 



LXX COMPTE RENDU DES SEANCES 

d'un de ses meilleurs travailleurs, le doc- 
teur Coquerelle, qui avait une prédilection 
pour rhistoire de la médecine : la Sociélé 
adresse à la famille de son confrère ses 
respectueuses condoléances. 

Parmi la correspondance reçue il faut 
signaler une lettre de M. Travers remer- 
ciant la Société pour le titre de membre 
correspondant et annonçant que la Société 
française d'archéologie nous offre une allo- 
cation de 50 francs pour les fouilles de 
Saint Etienne. 

De vifs remerciements ont été adressés 
à M. Travers. 

Plusieurs Sociétés demandent échange 
de leurs publications avec la Société aca- 
démique ; ce sont : 

La Société d'histoire du Vimeu ; 

La Revue Mabillon, rédigée par les Béné- 
dictins de Ligugé (actuellement province 
de Namur); 

La Société historique de Corbeil ; 

Et la Société des Antiquaires de Cam- 
bridge, dont le secrétaire est M. Poster, un 
de nos hôtes du Congrès archéologique. 

La Société accepte réchange de ces pu- 
blications. 

Parmi les nombreuses brochures reçues, 
il faut signaler dans le Bulletin de la Société 
de rhistoire du protestantisme français des 
notes biographiques sur Calvin ; 

Dans la Bibliothèque de TÉcole des 
Chartes une analyse de Touvrage posthume 
de Bernard Monod : Le moine Guibert et son 
temps ; 

Dans le Bulletin de la Commission des 
Antiquités de Seine-et-Oise, une note de 
M. Depoin annonçant que la porte de Trie- 



i 



COMPTE RENDU DES SÉANCES LXXI 

Château, menacée par une décision du 
conseil municipal de cette ville, sera con- 
servée grâce à la découverte d'une minute 
notariale qui mentionne la vente de cette 
porte du château-fort (avec servitude de 
passage) à un particulier, représenté au- 
jourdliui par M. Weston. La commune n'a 
donc aucun droit sur cette porte en dehors 
du droit de passage et ne pourrait la dé- 
truire sans expropriation onéreuse ; 

Dans la Revue « La Révolution fran- 
çaise », les Or gines de la Séparation des 
Eglises et de l'Etat pendant la Révolution. 

Parmi les nombreux ouvrages offerts à 
notre bibliothèque, il faut citer : 

De M. Héron de Villefosse : Cachets 
d'oculistes romains, etc. ; 

De M. Houle : Statère en bronze de Bury ; 

De MM. Avonde et Bachelier: 35 volumes 
de l'Annuaire de l'Oise ; 

De M. Demaison : Une suite de publi- 
cations sur Reims ; 

De M. Tabbé Marsaux : Variétés archéo- 
logiques, 3® série ; 

De M. Costa de Beauregard : Description 
d'une œnochoé et de cuirasses celtiques ; 

De M. l'abbé Baudry: Autour du plateau 
de Liancourt ; enfin d'autres publications de 
MM. de Vesly, Lecomte, Plancouart. 

M. Boivin donne deux brochures et un 
recueil de fascicules provenant de la vente 
François ; 

Mme Albert Desjardins offre, en souvenir 
de son mari, une suite de publications inté- 
ressant le droit, la littérature, les sciences 
morales et politiques. La Société acadé- 
mique adresse à M™® Desjardins ses res- 
pectueux remerciemei^ts. 



LXXII COMPTE RENDU DES SEANCES 

Dons au Musée 

M. Morel (d'Auteuîl) ofïre une lampe 
chrétienne en terre cuile, avec rembléme 
du poisson, trouvée par lui à Carthage ; 
deux monnaies d'ai^ent d'Indo Chine, de 
1902; 

M. Lemercier, conservateur du cime- 
tière : un moyen bronze de Trajan, un 
petit tube en pâte rouge et un rhyton de 
verre irisé, sorte d'entonnoir servant à 
boire ; 

M. Dobrenel : une statuette en bois 
du xv<^ siècle qui a été polychromée, pro- 
venant d'une ancienne maison de la rue 
Saint-Laurent ; 

M. le capitaine Dupuis : deux échantiN 
Ions de cristallisations naturelles, dites 
« Roses du Souf », provenant de la vallée 
de rOued SouI (Constantine) et qui sont du 
gypse sableux ; 

M. Vienne (de Boulier) : une inscription 
chrétienne trouvée par lui dans des fouilles 
à Catheux; le don de cette pierre funé- 
raire mérite les plus vifs remerciements. 

M™« Rocque-Doscot : une paire de patins 
anciens ; 

M. Leblond : un petit biberon gallo ro- 
main en verre et un petit bronze de Dio- 
clétien provenant du Fonds des Capucins. 
Non loin de là, ont été trouvés avec un 
squelette, trois vases de verre fort jolis de 
forme et un barillet, brisé, mais offrant sur 
son fond une inscription en relief ainsi 
composée : com for fron. 

Enfin le musée s*est encore enrichi de 
divers objets . provenant des fouilles de 
rhypocauste de Saint-Etienne : une croix 



COMPTE «ENDU Dl'S SEANCES LXXIII 

de pierre de lépoque carolingienDe avec 
deux grafTiU représentant des anges ; plu- 
sieurs vases galloromains et du moyen 
âge ; une jolie cuiller en bronzé avec 
manclie en forme de stylet arrondi ; une 
boucle et un anneau de bronze; deux frag 
ments de vases rouges, acec estampilles de 
potiers ; un fragment de pierre avec quel- 
ques lettres du haut Empire (ii« siècle) 
mais dont la signification est indéchif- 
frable ; de nombreux spécimens de pein- 
tures à fresques qui seront réunis et con- 
servés dans un même encadrement: et un 
certain nombre de monnaies en assez mau- 
vais élat. 

Grâce k Tobligeance de M. de Vesly, 
trois moulages ont été pris au musée de 
Rouen de documents intéressant Beauvais : 
il s'agit de deux plaques en plomb ayant 
servi d'épiiaphes aux évoques de Beauvais 
Hildegaire en 923, et Hugues en 980, et 
d'une plaque commémorative de la trans- 
lation à Tabbaye de Saint-Lucien en 1 109, 
du corps d'Honoré, évéque de Beauvais eu 
892. Ces trois plaques ont été trouvées en 
1815 pendant la démolition de l'église 
abbatiale de Saint Lucien et données au 
musée de Rouen. 

Enfin, nous avons réuni dans une vitrine 
spéciale la belle collection trouvée dans 
les fouilles d'Escames, au mois d'août, 
et que M. Houle a étudiée pour nos Mé- 
moires. 



LXXIV COMPTE RENDU DES SÉANCES 

Présentation et adnnission de nouveaux 

nnennbpes 

M. Morel, à Auteuil (Oise) et à Paris, 36^ 
rue Delaborde, présenté par MM. Tabbé 
Pihan, Colin et Leblond. 

M. de Bausseaux, médecin à Milly, par 
MM. Houle, Ors Lainotleet Leblond. 

M. Dobreuel, place du Franc-Marché, 
par MM. Boivin, Masson et Leblond. 

M. Tabbé Doucet, curé de Saint-Sulpice, 
par MM. Marsaux, Hamard et Leblond. 

M. Béranger, propriétaire à Senantes, 
par MM. Vuilhorgne, Bataille et Leblond. 

Le titre de membre correspondant est 
offert à M. Henri Gréber, statuaire. 

Communication diverses 

A. — M. AcHER lit un extrait du journal 
Y Architecîurey contenant un article de M. 
Marins Vachon, sur Martin Chambige, le 
célèbre architecte de la cathédrale de 
Beauvais et sur son fils Pierre qui a par- 
ticipé aux travaux de Tancien hôtel de 
ville de Paris et qui, suivant lui, serait le 
véritable architecte de ce monument et 
non pas le Boccador : celte note présente 
de curieux documents sur les droits de 
propriété des dessins et dés plans établis 
par les architectes. 

B. — M. HÉRON DE ViLLEFossE. — L'authon- 
ticité de rinscription du Mercure Barbu 
du Musée de Beauvais. 

M. Leblond donne lecture d'une note de 
M. H. de Villefosse qui a étudié très minu- 
tieusement l'inscription du Mercure Barbu 



COMPTE RENDU DES SEANCES LXXV 

du Musée : D'après la situation de cette 
inscription, sa rédaction, la forme de ses 
lettres et sa ponctuation, l'auteur conclut 
à la fausseté de cette inscription qui a dû 
être faite au moment de la découverte du 
monument en 1695. 

M. Leblond a demandé sur ce sujet l'opl 
nion de plusieurs maîtres en épigrapiiie : 
MM. Camille Jullian, professeur au Col 
lège de France ; S. Reinach, conservateur 
du Musée de Saint-Germain ; Mowat, cor- 
respondant de rinstitut et Hirschfeld ;de 
Berlin) : tous ont conclu dans le môme 
sens. Une étude complète de la question 
sera publiée dans les Mémoires de la 80 
ciété. 

G. — M. Dëvarenne. — Notes d'art sur 
la fontaine d Henri Gréber. 

C'est en véritable artiste que M. Deva 
renne a parlé de Tœuvre de notre compa- 
triote Henri Gréber , d'une composition 
fraîche et délicate, d'un style élevé qui la 
fait comparer à certains morceeaux de 
Jean Goujon. L'auteur, a a pris la nature 
pour modèle et a cherché dans ce nu qui 
charme et désespère à la fois Tartiste, la 
beauté de la ligne et la noblesse du dessin 
qui, jointes à la science de la composition, 
ont donné naissance à l'œuvre qui va or- 
ner un des plus beaux coins de notre vieux 
Beauvais 

Si elle est moderne d'esprit, l'œuvre 
d'Henri Gréber ne jurera pas dans son ca- 
dre ; c'est une harmonie dans une harmo- 
nie: la chose n'était pas facile à combiner, 
fnais l'artiste a su s'en tirer largement... » 



LXXVI COMPTE UENDL' DES SEANCES 

La commuDication de M. Devarenne très 

justement applaudie sera publiée dans les 

mémoires de la Société académique avec 

une reproduction delà fontaine monumen- 
tale. 

D. — M. HouLÉ. — Le cimetière franc 

d'Escames. 

M. Houle (de Bury), sous la direction 
duquel des fouilles d*un cimetière franc 
viennent d*étre entreprises à Escames, 
communique les premiers résultats obte 
nus dans cette exploration faite au nom 
de la Société académique. Ces résultats 
ont dépassé toute espérance. Notre musée, 
où sont exposés les objets qui composent 
le mobilier funéraire, s'est enrichi de quel- 
ques belles pièces rares, entre autres de 
trois vases en verre d'une grande finesse 
et d'une bague avec un rubis. 

Suivant la description de M. Houle, ce 
cimetière franc se trouve situé sur la pente 
de la colline exposée au midi, derrière 
réglise d'Escames au lieudit « La Fosse- 
à-Chats )). 

Les tombes ont été rencontrées de 0°^60 
à 1^50 de profondeur. 

Il y avait surtout des cercueils de bois, 
les sarcophages étaient rares. Environ 
quatre vingt fosses furent ouvertes. Les 
objets recueillis, qui forment une collec- 
tion déjà assez importante, se composent 
d'armes : framées, francisques, scrama- 
saxes, couteaux, avec des boucles, plaques 
et ornements de ceinturon Une quaran- 
taine de vases en terre noire, jaune ou 
rosée, tous différents de forme. Ces vases 
sont simples ou ornementés, suivant la 



COMPTÉ IltNDl UKS SKANCt!:^ LXXVll 

coutume de Tcpoque, de dessins faits à la 
roulette ou à Testampille ; des colliers 
et bracelets en perles et en bronze ; des 
amulettes ; des bagues ainsi que des bou- 
cles d'oreilles ; des (ibules ornithomorphes ; 
des styles et diflérents autres objets. 11 
n'a été trouvé qu une seule monnaie en 
bronze (de Claude le Gothique, du in<^ siècle). 

D'après Texamen do ces objets, M. Houle 
pense que ce cimetière date de la seconde 
moitié du v^ siècle. 

C'est grâce à la générosité de M"»® Chof- 
fey, propriétaire, et de M. Brimeu, culti- 
vateur à Escames, que ces fouilles ont pu 
se faire: l'étude complète en paraîtra dans 
les Mémoires. 

E. — M. Bataille. — Pièces de comptabilié 
de la fabrique de Jouy-sous-Thelle. 

M. Bataille présente une série de pièces 
de la comptabilité de la fabrique de Jouy- 
sous Thelle, des années 1792, 1793 et an II. 
Ce sont des quittances d'honoraires du 
curé, du vicaire, et du clerc laïc, des quit- 
tances de fournitures diverses et des mé- 
moires d'entrepreneurs. Parmi ceux-ci 
quelques pièces portant la marque de 
l'époque : Guitton, vitrier à Chrumont re- 
çoit 12 livresen 1793, 8 livres en 1794 pour 
avoir effacé les fleurs de lys et autres attri- 
buts aux peintures et aux vitraux de 
l'église. Herbet, charpentier à Beauvais, 
reçoit 45 livres pour avoir fourni un dra- 
peau tricolore avec le bonnet de la Liberté 
en tôle pour la paroisse de Jouy. 

La descente de la cloche coûta SO livres. 

La « démoulution du monument des Pel- 
levée » et des fleurs de lys de la voûte fut 



LXXVIII COMPTE HENDU DES SEANCES 

payée 13 livres 15 sols à trois habitants de 
Jouy. 

On exhuma de la chapelle Saint-Roch 
des cercueils de plomb qut furent vendus 
au district de Chaumont. 

Enfin, au printemps de Tan H, l'église 
fut tranforméeen temple delà Raison ; les 
deux dernières quittances se rapportent à 
cette transformation ; et, chose curieuse, 
le trésorier du temple était l'ancien tréso- 
rier du conseil de fabrique, demeuré en 
charge malgré la transformation. 

Cette communication prouve que les plus 
petits documents de l'époque révolution- 
naire ne doivent pas être négligés. 

F. — M. Thiot. — Cépémonie de la plantation 
d'un arbre de la liberté à Beauvais, le 
6 mai 1792. 

Il existe aux archives municipales un 
projet présenté par Nicolas Feuillet, le 
10 avril 1792, à la Société des Amis de la 
Constitution : il s'agit d'une allégorie à 
exécuter sur la place de l'Hôtel de-Ville de 
Beau vais et consistant dans la représenta- 
ï tion de l'Arbre de la Féodalité figuré par 

un chéae antique desséché et entouré de 

bornes. 

|. Ce projet n*a sans doute pas été accepté, 

I car la même Société adressait le 15 avril 

p suivant à la municipalité de Beauvais une 

demande à Teflet de planter un « May » de 
la liberté sur la place de la maison com- 
mune, peint aux trois couleurs, orné d'une 
devise patriotique et surmonté d'un bon- 
net. 

I . La municipalité répondit favorablement 

et une note du bureau de la Société des 



L - 



J 



COMPTE nENIM- DES SKANCES LXXIX 

Amis de la Constitution, du 3 mai, donne 
le programme de la fêle patriotique qui a 
eu lieti le dimanche 6 mai et dont voici le 
résumé ; 

L'urbrc sera provisoirement ud peuplier d'Ilalio ; 
il sera surmonte du iHinnct do la libcrlf^, en ter 
blanc peint aux trois couleurs, noué d'un rulian do 
semblable mêlai peint de m^me; une flamme tri- 
colore en étoile flottera à c6l(^ du bonnet. 

A la place du Fraoc-Marcht^, d'où partira le cor- 
tège, plusieurs concerts seront exâcutris et l'hymne 
de lu llbertâ sera chiintëe; les citoyens s'empare- 
ront de l'arbre de la liberté et le porteront en 
triomphe par ies (grandes rues Saint- Laurent et 
Saint'SauTeur. 

Douie commissaires portant une branche de chêne 
dirigeront l'ordre el la marche de la fÉlc, 

Bien que l'on n'ait aucun détail sur la 
suite, on sait cependant qu'il y eut deux 
bals et que les danses se prolongèrent jus- 
qu'à minuit. 

G. — M. Thiot. - Portiez (de l'Oise), député 
à ta Convention. 

M. Thiot commence la lecture d'un tra- 
vail sur Portiez, avocat, journaliste, fonda- 
teur de la Société des Amis de la Constitu- 
tion « séante à Beauvais i>, successivement 
secrétaire et président de cette Société, 
député de l'Oise à la Convention, membre 
du Conseil des Ciaq-Ceots, membre du 
Tribunal, professeur à l'Ecole de Droit, 
puis doyen de cette école. 

Portiez (Louis François), est né à Beau- 
vais le S avril 1765 et nou pas le 1" mai 
comme quelques auteurs et Graves, en 
particulier, l'ont indiqué fi tort'. 

De même, le prénom de René appartient 
à sou frère atné. 




fe 



I.XXX a*Mt*TE IlENDl' DES SEANCES 

Après de boones éludes, Porliez alla à 
Paris suivre les cours de l'Ecole de Droit. 
A la suite de la prise de la Bastille, doot il 
fut Tun des vainqueurs, et ses études de 
droit terminées, il revint dans sa ville na- 

^ taie et y fonda, quelque temps après, la 

t ' Société des Amis de la Constitution. Cest 

^ lui qui rédigea le règlement de cette asso- 

f ciation. 

Xous verrons dans le cours de celle 
élude que Portiez joua, dans la nouvelle 
société, un rôle prépondérant. 

[ H fut aussi Tun des fondateurs et des 

rédacteurs du journal du département de 
rOise dont le premier numéro parut le 
16 octobre 1790. Cette publication, impri- 

t'^ mée chez Desjardins, devint plus tard le 

l Journal de rOi$e. 

Celte communicationsera continuée dans 
les séances suivantes. 

H. — M.Leblond. — Inscriplion mérovin- 
gienne de Catheux. 



L 



ï 



M. Leblond présente une pierre tombale, 
oOerle au musée par M. Vienne (de Bon- 
i lier), qui Ta trouvée dans un cimetière 

^ mérovingien à Calbeux, près Bonneteau. 

^ Cette inscription funéraire, examinée à 

r la fois par MM. H. de Villefosse et Camille 

Jullian, offre un vif înlérél, car les inscrip- 
tions chrétiennes de celle époque soQlforl 
rares dans notre pays. Elle porte : f IN 
HVC TOMOL REQV {iescit boue mémo) RIE 
BERETRIDIS QV. {i obiit) QVOD FACIT 
ME (mis. . . dies) XX IN PACE IRAN [siit). 
qu*il faut lire : In hoc tumulo requiescit 
bone memorie Beretridis qui obiit quod facit 
$nensis dics XX inpace îransiit. 






COMPTE HENDL' des séances LXXXI 

D'après l'ouvrage de Le Blaot sur les 
iuscriptions clirétienoes de la Gaule, cette 
épitapbe de Bi-relridis appartient au vu" 
siècle. 

Uue étude complète de cette rare ins- 
criptioD sera publiée. 

M. Leblond présente un fond de barillet 
gallo-romain trouvé près du cimetière et 
portant la marque COM FOR FRON : cette 
estampille de verrier rappelle la marque 
FRON de la fabrique de Frontinus, dont il 
existe des barillets aux musées de Rouen, 
Dieppe Amiens, Beauvais. 

M. Héron de Villefossc qui l'a examinée 
a trouvé une marque semblable sur un 
vasedécouvert à Vermand(Aisae); il pense 
qu'il s'agit de trois associés Com (munis) 
on Com (modus), For (tunatus) ou For 
(tinus) et Frontinus. 

A l'issue de la séance, la .Société s'est 
rendue au musée pour visiter tes objets 
recueillis aux fouilles d'Escames. 



SEAXCE I>r 20 XOVE.'tIBRE 



PRESIDENCE DB M. LE DOCTEUR LEBLOND, 
PRÉSIDENT. 



Etaient présents : MM. Bachiraont, Ba- 
taille, Boivin, de Garrère, Degournay, 
D' Delalande, Delaroque, Demasur, Des- 
maresl, Mgr Dubois, Dupuis Lécolle, G. 
Gaillard, Gouyer, Uenaeguy, D' Lebloud, 



LXXXIl COMPTE RENDU DES SEANCES 

Leborgne, Leclerc, Lesobre, chanoine 
Marsaux, abbé Meister, Molle, chanoine 
Mûller, D' Parent, Périer de la Noneix, 
chanoine Piban, Prévost, Quignon, profes- 
seur, Quignon (Maurice), D' Roisin, Rous- 
sel, Stalin, Thiot et chanoine Vauchelle, 

Absents excusés : MM. Houle, Revol, Che- 
vallier, Altette, Colin et Leroux, médecin. 

Le président, en ouvrant la séance, an- 
nonce que M. Tabbé Breuil vient d'être 
lauréat de T Académie des Inscriptions ; la 
Société académique adresse à son savant 
confrère de sincères félicitations : il vient 
de faire au Congrès préhistorique de Péri- 
gueux deux communications fort remar- 
quées : sur un Essai de stratigraphie des 
dépôts de rage du renne, - et sur l'Evolu- 
tion de Tart pictural et de la gravure sur 
murailles dans les cavernes de Tâge du 
renne. 

La correspondance, reçue depuis la der- 
nière séance, comprend : une lettre de M. 
le Ministre de l'Instruction publique avec 
le programme du prochain Congrès des 
Sociétés savantes qui s'ouvrira à la Sor- 

bonne le mardi 17 avril 1906; la Société 
désigne, pour la représenter à ce Congrès, 

quatre de ses membres, MM. Houle, abbé 

Meister, Vuilhorgne et Leblond. 

(Les mémoires doivent être adressés av^nt 
le 30 janvier prochain à la Direction de 
renseignement supérieur). 

Parmi les publications reçues, il faut 
signaler : 

Le Bulletin de la Société archéologique 
de Touraine, contenant une intéressante 
étude de M. de Clérambault, notre confrère, 
sur les Donjons de la Touraine ; 



COMPTE HENDU des SEANCES LXXXIII 

La Chronique médicale avec une curieuse 
notice sur les anciens billets d'enterrement 
de médecins ; 

La Revue Mabilbn et son étude sur les 
scribes des manuscrits de Chartres; 

Le Bulletin de VHistoire du Protestan- 
tisme avec un portrait inédit de Calvin; 

La Revue u La Révolution française », 
numéro du 13 novembre, examine, avec 
grand intérêt, a la valeur des cahiers de 
1789 au pointde vue économique et social » 
et pense que (( la plus grande prudence 
s'impose quand on cite ces cahiers... 
Toute source historique a ses particula- 
rités et ses points faibles dont la critique 
historique doit tenir coraple. » 

Parmi les nombreux ouvrages dont s'est 
enrichie notre bibliothèque, il faut citer : 

40 brochures sur la préhistoire et l'ar- 
chéologie gallo-romaine ; Encyclopédie mé- 
thodique (de Mongez); Etats-Généraux et 
leur influence sur la législation du pays, 
par Arthur Desjardins; Descendance et 
darwinisme, par 0. Schmidt; trois années 
du « Mercure Français » ans II, III et IV. 

(Acquisition de la Société académique.) 

Mme Evrard offre d'anciens billets d'en- 
terrement, intéressant notre ville, entre 
autres celui de M^^^ Fanny Dénoix des Ver- 
gnes. 

M. de Vesly offre : « J.-J. Rousseau à 
Trye-Château ; et Carte préhistorique de la 
Seine Inférieure. 

M. Sauvage : « Les sacs de parchemins 
de TAvranchin», avec des détails curieux 
sur Tarchitecte du château de Pierrefonds, 
Pierre Cheval. 

M. Quignon : « L'abbé Nollet, physicien, 
son voyage en Italie (1749) ; — et « Le Cen- 



LXXXIV COMPTÉ RENDU DES SÉANCES 

tenaire des cours normaux primaires dans 
rOise ». 

M. Dhuicquey pharmacien : Un permis 
accordé par le duc de Berry pour porlerla 
décoration de la fleur de lys. (Dec. 1814.) 

M. Laffineur, ancien agent- voyer : « Elude 
géogénique sur le pays de Bray » (forma- 
tion de ses couches géologiques). (Manus- 
crit de Tauleur.) 

M. Renault (de Château Chinon) : Adresse 
de la Société des Amis des Arts de la Cons- 
titution de Beauvais à ses frères de TOise 
(1791); — et Circulaire des administrateurs 
du district de B. au sujet de la levée de 
300,000 hommes (1793). 

M. J, Lesobre ; Son « Elude sur le calen- 
drier ». 

M. Leifbnd : 14 plaquettes relatives à 
Bézard, député de l'Oise à la Convention ; 
— un portrait de Dauchy, député du bail- 
liage de Clermont en 1789 ; — Les méde- 
cins dans rhistoire de la Révolution, par 
le Dr Miquel Dalton. 

M. Espérandieu a bien voulu nous offrir 
son récent travail intitulé : « Signacula 
medicorum oculariorum », c'est un sup- 
plément du tome xin du Corpua inscriptio- 
num latinarum. L'auteur y signale, page 94, 
un cachet d'oculiste romain trouvé à Beau- 
vais en 1767 et perdu depuis cette époque ; 
on y lisait sur les quatre tranches ; 

1. se: PO. CALBNI DIALEPIDOS AD VETERK8 CICATRICES 
â. SE. PO CALENI AMIE STACTVM OPOBAI.S AH C 

3 ISVM AD VETKRES CICATRICES 

4, .• RNESAD SDATAS LIP 

que M. Leblond traduit ainsi, d'après l'ou- 
vrage de MM. Héron de Villefosse et Thé- 
denat : 
1. Collyre dialepidos (c'est-à-dire com- 



COMPTE RENDU DES SEANCES LXXXV 

posé de squames de cuivre) de Se. Po. Ca- 
tenus pous délruire lesaociennes cicatrices 
qu'on appelle aujourd'hui taies de la cornée; 

2. Collyre de Calcnus amie (pour ami- 
vietum, c'est à-dire inimitable) stactuni, 
(distillé), opobalsamum (au baume de 
Judée), ad (cicatrices) ou ad (claritatem) : 
ces deux termes ont le même sens. 

3. Collyre de Calenus. . . . isum, c'est-à- 
dire diamisuni, (ait avec du misy, pierre 
calcinée que Pline recommandait contre 
les granulations des paupières ; 

4. Collyre de Calenus *. . . rnes, c'est à- 
dire dÎQsmyrnes, (composé de myrrhe), ad 
sedataslippitudines) sédatif de Tophtalmie. 

M. le D' Delalande offre une pièce inté- 
ressante pour rhistoire des Cent Jours : 
c'est un (( Extrait d'un re;^istre ouvert en 
l'étude de Louis Destrées, notaire à Noail- 
les, pour recevoir les voles sur l'Acte addi- 
tionnel aux Constitutions de TEmpire. w 
On y trouve plusieurs votes, dont un, né 
gatif, est motivé par de curieuses considé- 
rations. 

La Société remercie tous ces donateurs. 

Enfin, M. l'abbé Meister dépose sur le 
bureau un manuscrit de 147 pages in-folio : 
c'est la Table générale, analytique et mé- 
thodique des Mémoires et Comptes rendus 
de la Société académique de l'Oise, de 1847 
à 1904. Ce travail, qui a exigé une somme 
prodigieuse de recherches (plus de 6,000 
fiches), sera fort précieux à tous les tra- 
vailleurs. La Société adresse à M. Meister 
ses félicitations et ses remercîments. 

Toutes ces publications sont venues 
grossir notre catalogue dont M. Bataille 
poursuit l'achèvement avec le plus grand 



LXXXVI COMPTE RENDU DES SEANCES 

zèle. Déjà dix cartODs de brochures sont 
inventoriés qui comprennent plus de 
450 fiches. La Société adresse à M. Bataille 
ses meilleurs remerciments pour ce travail 
considérable. 

Dons au Musée 

M. Vatin, conservateur du Musée de 
Senlis, a bien voulu nous offrir, au nom du 
Comité archéologique, une empreinte en 
cire des inscriptions gravées sur trois 
tranches d'un cachet d'oculiste romain, 
trouvé aux Arènes de Senlis et conservé 
dans ce musée. La Société académique 
remercie vivement le Comité de Senlis de 
son gracieux envoi. 

M. le Vicaire général ilarsaux offre une 
carafe en verre avec de curieuses armoi- 
ries. 

Le Docteur Lamotte offre : un moulage 
du fond d'un barillet gallo-romain, trouvé 
à Beauvais, avec la marque de verriers 
COM FOR FRON. 

M. Gouyer: un moulage, empreinte de 
gaufrier à hosties du xiii® siècle. 

M. le Marquis de Luppé : une série d'em- 
preintes en cire de cachets révolution- 
naires (Juge de paix des cantons de Moui, 
Sacile-Grand, Chantilly, Troissereux ; Mu- 
nicipalité d'Oviller ; Comité de surveil- 
lance de Pont Ste Maxance ; Société popu- 
laire de Mouy). 

M Houle : un fragment de poterie rouge 
trouvé à Hondainville, avec la marque ASS 
(peut-être Assius ou Assuta). 

M. Thiot : Une amulette qui lui a été 
dressée récemment par M. Harlé, ingé» 



COMPTE RENDU DES SEANCES LXXXVII 

nieur en chef des ponts et chaussées à 
Bordeaux. 

Cette pièce, en cuivre, d*un diamètre de 
13 centimètres, faisait partie du pittores- 
que harnachement de la tête d'un mulet, 
et était destinée à protéger Tanimal contre 
toute mauvaise chute. 

Le mulet était du village de Tortella 
près d'Olot (Catalogne espagnole . 

Le personnage représenté et qui tient 
dans ses bras TEnfant Jésus est, ou bien 
Saint Antoine de Padoue, patron des mule 
tiers, ou Notre-Dame de Nuria, pèlerinage 
célèbre de la région. — Au point de vue du 
folk lore, cet objet offre un réel intérêt. 

M. le D' Delalande : Une pierre noire — 
de 82 centimètres sur 65 — trouvée à Nou- 
rard-le Franc, avec des armoiries et une 
inscription relative à Cl. de Laubespeine, 
baron de Nourard, seigneur de Villers sur- 
Thère et Bourguillemont, mort en 1658. 

M. Dhuicque, pharmacien : un flacon 
contenant lascaride trouvé dans un œuf 
de poule, qui fait le sujet de la communi- 
cation de M. Janet. 

M. Rendu, de Grandvilliers : Un liard de 
Louis XIV et un jeton de cuivre, aux effi- 
gies de Louis XIV et de Marie-Thérèse. 

Remerctmenls à tous ces donateurs. 

M. Thiot présente à la Société les pièces 
suivantes qui lui ont été communiquées 
par M. Basset, de Chepoix, savoir : 

1^ Une médaille en plomb que notre 
honorable vice-président, M. Roussel, a 
bien voulu déchiffrer. 

Elle porte à l'avers un roi assis sur son 
trône, avec Tinscription : Carolus quartus 
divina favente Clementia Romanorum Impe- 



l. ■*!■■■' 



LXXXVIII COMPTE RENDU DES SEANCES 

rator semper Augustus et Bohemiœ rex; au 
revers, un monument, de Rome sans doute, 
avec rinscfiption : Romacaput mundi régit 
arbis frena rotundi, 

Charles IV, roi de Bohême, a régné de 
1346 à 1378. 

2^ Une médaille en cuivre jaune, sur- 
montée de deux poissons ou dauphins, qui 
paraît être une médaille de pèlerinage al- 
lemande. 

Ces deux objets ont été trouvés à Cler- 
mont dans des substructions. 

3° 12 pièces, dont une en billion (M. B.) 
de Gordien; et 11 en bronze, savoir : 2 Ma- 
ximin. 8 Constantin (frappées à Trêves) 
et 1 Licinius. 

Ces 12 pièces bien conservées provien- 
nent également de Clermont. 

M. Thiot montre également, de la part 
de M. Mégret, de Chepoix : 4 jetons de 
Nuremberg, 1 jeton frappé par la ville de 
Paris en Thonneur de Louis XIV, un autre 
à l'effigie de Louis XV, qui proviennent de 
Rouvroy-les-Merles. 

Présentation et admission de nouveaux 

membres 

Les 8 membres présentés à la séance 
d'octobre, savoir : 

MM. Morel (d'Auteuil),de Beaussaux (de 
Milly), Doucet (de Saint-Sulpice), Béran- 
ger (de Senantes) et Dobrenel à Beauvais, 
sont nommés membres titulaires. 

Sont présentés, pour être élus à la séance 
de décembre : 

M. le D' Vincelet à Aumale, présenté par 
les D" Bernadicou, Lamotle et Leblond. 



COMPTE RENDU DES SÉANCES LXXXIX 

M. Coquerel, greffier de justice de paix 
à Songeons, par MM. Royer, Vuilhorgne 
et Leblond. 

M. Huet, notaire à Beauvais, par MM. 
Recullet, Desgroux et Leblond. 

A. — M. Janet. — Sur la présence d'un 
ascaride dans un œuf de poule 

M. Ch, Janet, avec sa conopétence et 
sa clarté habituelles, explique comment, 
chez la poule, le tube digestif aboutit à 
un cloaque terminal où vient également 
s*aboucher Toviducte. Si ce tube digestif 
renferme des parasites (vers intestinaux, 
etc.), ceux-ci, une fois arrivés dans ce 
cloaque, peuvent remonter par le canal 
de l'oviducle où chemine l'œuf détach^ de 
l'ovaire. Le parasite sera ainsi inclus dans 
cet œuf au moment de la formation de 
son enveloppe calcaire qui constitue la 
coquille, et il continuera d'y vivre et de 
se développer. 

Parfois le parasite, remontant par Tovi- 
ducte jusqu'au voisinage de Tovaire, y 
excite la production de l'albumine et se 
trouve ainsi enveloppé par elle sans qu'il 
y ait d'œuf proprement dit, c'est-à dire de 
jaune : puis la membrane coquillière se 
développe et un œuf est ainsi constitué 
et pondu qui ne présente qu'un parasite, 
de l'albumine et une coquille, sans le 
jaune. 

Les œufs peuvent contenir aussi d'autres 
parasites et même des fragments d'insectes 
dont les poules se nourrissent. Ces faits, 
assez rares, sont particulièrement connus 
de ceux qui manient une grande quan- 



XC COMPTE RENDU DES SEANCES 

tité d'œufs (les mireurs des Halles, par 
exemple). 

B. — M. Lesobre. — Etude sur le Calen- 
drier 

En oQrant à notre Société une Etude sur 
le calendrier, M. Lesobre a exposé les rai- 
sons qui Tout déterminé à faire ce travail 
et le but qu'il s'est proposé d'atteindre. 
Voici le résumé de cette étude. 

Des notions préliminaires sont consa- 
crées au calcul de la durée de Tannée tro- 
pique et de la révolution synodique de 
notre satellite. 

Ces notions sont suivies d*un précis bis 
torique sur les origines des divisions de 
Tannée en jours, semaines et mois. 

On y relate les recherches faites, en vue 
de concilier le mois lunaire et Tannée so- 
laire, d'abord par les Grecs, puis par les 
Romains, et ce jusqu'à l'époque troublée 
qui précéda la réforme de Jules César. 

Vieotalors Texamendu Calendrier julien. 
Cet examen a trait à la détermipation du 
cycle solaire et, commeconséquence, à celle 
de la lettre dominicale. Une formule mathé- 
matique, donnant en fonction d'une année 
quelconque le numéro d'ordre de sa lettre 
dominicale, mérite d'attirer Tattention du 
lecteur. Le calcul du nombre d'or complète 
l'ensemble du système. 

On arrive, enfin, à la réforme grégo- 
rienne rendue si nécessaire par suite des 
erreurs du système julien. Un calcul très 
simple met d'ailleurs en évidence le re- 
tard de dix jours signalé à cette époque. 
L'examen du Calendrier grégorien com- 



COMPTE RENDU DES SEANCES XCI 

prend : la détermiDation des années bis- 
sextiles: la recherche de la lettre domini- 
cale; Tadaptation de la formule mathéma 
tique au nouveau système ; le tableau du 
cycle lunaire avec les épactes correspon- 
dants ; les calculs relatifs aux équations 
des épactes ; et les séries des épactes jus- 
qu'en 3099. 

Cet examen est complété par : le calen- 
drier perpétuel et l'explication de son mé- 
canisme ; les règles du comput ; la table pas 
cale de Delambre et les formules de Gauss. 

Puis des formules simples et pratiques 
font connaître au lecteur le cycle solaire, 
le nombre d'or , la lettre dominicale, 
répacte et le terme pascal d*une année 
quelconque, sans avoir besoin de recourir 
aux notions précédemment posées. 

Ce travail se termine par l'art de vérifier 
les dates avec la seule formule générale 
dont il a été question. 

Cette étude du calendrier qui semble 
tout d'abord si ardue, devient aisée après 
les explications si nettes de notre savant 
confrère, M. Lesobre. Depuis les commu- 
nications présentées à la Société par Léon 
Fenet sur un planisphère mobile, sur la 
photographie du ciel et sur la carte de la 
lune, nous n'avions eu aucun travail rela- 
tif à l'astronomie ou à la cosmographie. 
Nous n'en sommes que plus reconnais- 
sants à M. Lesobre, mathématicien aussi 
distingué que modeste. 

C. - M. l'Abbé Meisteh. — « L'Hôtel de 
Froidmond » à Beauvais (1182-1790) 

M. l'abbé Meister lit ensuite une étude 
sur Vhôtel que, dès le xti^ siècle, les moines 



• - *mj' I 



XCII COMPTE RENDU DES SÉANCES 

de Froidmoni possédèrent à lieautais, rue 
Saint-Jean II en est déjà question eo effet 
dans une bulle du pape Lucius III. Cette 
maison, due k la générosilé de Gérard de 
Beauvais, s'accrut peu après par l'adjooc- 
lion de plusieurs immeubles voisins. Au 
XIV» siècle, lors des troubles de la Jac- 
querie et des incursions anglaises, les reli- 
gieux, contraints de quitter leur abbaye, se 
réfugièrent dans cette propriélé. Aliénée 
en 1567, rachetée ensuite, elle (ut comprise 
en 1647 dans la mense abbatiale et vendue 
en 1720 à Louis Deshayes, dans la famille 
de qui elle se trouvaiteocore à l'époque de 
la Hévolution. 

A quel endroit précis de la rue St-Jean 
l'hAtel de Froidmond était-il situé? On a 
souvent désigné sous ce nom une ancienne 
construction, démolie depuis plusieurs 
années, sur l'emplacement de laquelle 
s'élève actuellemenl la louison qui porte 
les n"» 39 et 39 l>is ; mais, M. l'abbé Meisler, 
à l'aide du cartement du plan de Beauvais 
et de plusieurs titres trouvés aux archives 
départementales, établit que celte attribu- 
tion est erronée et qu'en réalité l'hôld de 
Froidmoni se tivuoail, en bordure au midi 
sur la rue Saint- Etienne, dans l'ilot compris 
entre cette rue, la rue de l'Eiamine et Ut rue 
Saint-Jean. 

Mais alors, que pouvnil bien être cette 
vieille maisou, aujourd'hui disparue, d'où 
proviennent les têtes d'anges et les clés de 
voûte armoriées récemment ofîertes au 
musée par M. de Carrère ? 

M. le comte de Trouseures a reconnu sur 
l'une de ces clés de voûte les armes des 
Nully, dans lesquelles les deux étoiles en 



COMPTE RBNDC DES SEANCES XCllI 

chef sont remplncées par deux têtes de 
Maures ; sur l'autre, les armes des Mailly. 
Or, au commencement du xviri'" siècle 
d'après le cartement du plaa de Beauvais, 
l'immeuble occupant remplacement du 
n°39 delà rue Sahit-Jean appartenait à 
Nicolas de Nully ; celui du n" 41 à René de 
Gaudechart, chevalier, seigneur de l'Epine' 
FresDoy, etc.; entre tes deux, sur l'em- 
placement du n" 39 his, se trouvait une 
propriété, enclavée dans les deux précé- 
dentes, sans issue sur le cimetière Saint- 
Etienne, qui semble bieon'avoirfaitàl'ori- 
gioe qu'une seule propriété avec te n" 41 
et qui, après avoir appartenu en 1713 à 
M^ René Papillon, était en 1748 aux mains 
d'Elisabeth de Gaudechart, dame de Fres- 
noy. 

Si l'on songe que René de Gaudechart 
était le propre neveu de Nicolas de Gaude- 
chart, à qui en 1621 Louis-Henry de Mailly, 
seigneur dé l'Epine et de Warluis, avait 
cédé tout ce qu'il possédait dans le Beau- 
vaisis, on est naturellement amené k pen- 
ser que l'immeuble eu question peut très 
bien avoir fait partie de I'h6tel, que les 
Mailly, puis les Gaudechart possédèrent à 
Beauvais aux xvi», xvu« et xvni'^ siècles. 
Les tëles d'anges, qui en proviennent, ac- 
cusent un édifice du xvi* siècle, contempo- 
rain par conséquent d'Yves de Mailly, dont 
les armes, identiques à celles de l'une de 
nos clés de voûte, se voient encore sur la 
porte de l'ancieu château de Warluis qu'il 
avait fait construire en 1S82. 

Cette communication, qui iatêresse ia 
topographie beauvaisine, sera insérée dans 
les Mémoires. 



XCIV COMPTE HEf^DU DES SÉANCES 

D. — M. Thiot.— Service funèbre, à Beauvais, 
en l'honneur de Mirabeau, le 14 avril 1791 

Mirabeau étant mort le 2 avril 1791, la 
Société des amis de la Constitution, séante 
à Beauvais, décida qu'elle ferait célébrer à 
ses frais un service solennel à la cathé- 
drale, qu'il serait prononcé une oraison 
funèbre et que sur le catafalque serait dé- 
posé une couronne civique. 

La Municipalité, sollicitée de faire tirer 
un coup de canon d'heure en heure la 
veille et le jour du service funèbre pendant 
sa durée, fit remarquer « que cette dis- 
« tinction n'avait pas eu lieu dans la capi- 
« taie, sans doute à cause des inconvé- 
« nients qui pourraient en résulter par 
« l'application arbitraire que l'on pourrait 
« faire par la suite. » 

Le 14 avril, à neuf heures et demie du 
matin, les différents corps invités occu- 
paient dans la nef de la cathédrale les 
places qui leur avaient été réservées pour 
entendre l'oraison funèbre ; un nombreux 
détachement de la garde nationale était 
chargé de maintenir le bon ordre. 

L'oraison funèbre prononcée, les corps 
et toutes les personnes qui avaient été 
l'objet d'une invitation particulière pas- 
sèrent dans le chœur où ils occupèrent les 
places qui leur étaient destinées. La So- 
ciété des amis de la Constitution tint le 
milieu du chœur. Ensuite fut chantée une 
messe solennelle. 

Ce service funèbre coûta, en totalité, 
d'après un document conservé aux archi- 
ves municipales, la somme de 310 livres 
8 sols. 



COMPTE RENDU DES SEANCES XC\ 

Vu l'heure avancée, M. Thiot remet à h 
séance de décembre la suite de sa Commu 
nicalion sur Portiez (de l'Oise}. 

Pour terminer, le président présente ec 
quelques mots les plans modifiés du projet 
défmitif du nouveau Musée-Bibliothèque i 
l'Esplanade, tels qu'ils viennent d'étn 
adoptés par le Conseil municipal. 



SEANCE Dr 18 DECEMBRE 



PRESIDENCE DE M. LE DOCTEUR LERLOND 
PRÉSIDENT. 



Présents : MM. Bataille, Béranger (di 
Senaates), D^ fiernadicou (de Songeons) 
Boivin, Boudin (de Warluis), de Carrëre 
D' Clozier, Daubigny, Degournay, Delà 
rocque, Demasur, abbé Doucet (de Saint 
Sulpice), Mgr Dubois, Gosse, Gouyer (di 
Gournay), Gravet, Gyoux, abbé Hamard 
Boulé (de Bury), Laocel, D' Leblond, Le 
borgne. Lesobre, chanoine Marsaux, abbt 
Meister{d'Halloy), Molle, Mûller (Henri) 
Péron, abbé Pihan (d'Estrées Saint-Denis 
Quignon, professeur, Revol, D' Roisin (di 
Crèvecœur), Roussel, D' de SaÎDt-Aubii 
(de Saint-Just-en -Chaussée), Stalin, Thiot 
comte de Troussures, Varenne, abbé Vau 
cbelle, Vuilborgne (d'Hanvoile). 

Se sont fait excuser : MM. Colin, Mare 



r 



XCVl COMPTE RENDU DES SÉANCES 

chai, Boullanger, Périer de la Noneix, 
Chevallier (du Bois de Lihus), Corneille 
Altelte et Th. Le Clerc. 

Le procès-verbal de la dernière séance 
est adopté après une observation de M. 
! Tabbé Meister qui, au sujet de sa commu- 

nication du mois dernier sur l'hôtel de 
Froidmont, dit que Thôtel appartenait à la 
famille de Mailly en partie el à celle de 
Gaudechart pour l'autre partie. 
l La correspondance comprend : 

Une lettre de M. le Ministre de l'Instruc- 
tion publique informant la Société acadé- 
mique qu'il vient de lui accorder une sub- 
vention de 300 francs pour les fouilles de 
Saint Etienne. Des remercimcnts ont été 
adressés à M. le Ministre ; 

Une lettre de M. le comte de Rochebrune 
(de Lacourt, Vendée), qui nous demande 
d'échanger une photographie de notre épée 
mérovingienne à poignée plaquée d'or avec 
une autre (de sa coUectioo) trouvée dans 
la Loire: M. Thiot, secrétaire, est chargé 
de lui répondre ; 

Une lettre de M. le comte de Troussures 
qui envoie une note explicative des armoi- 
ries des Laubépine, figurées sur la pierre 
de Nourard-le-Franc donnée au musée par 
le D' Delalande ; 

Le programme du Congrès international 
d'anthropologie et d'archéologie préhisto- 
risques, qui doit s'ouvrir à Monaco du 16 
au 21 avril prochain. 
^^ La Société désigne MM. Vuilhorgne et 

I Thiot pour la représenter à ce Congrès. 

^ M. Théodore Le Clerc, manufacturier à 

t^ Saint Just-des-Marais, nous signale la dé- 

'^ couverte qu'il a faite récemment dans son 

fv'. .. 






Ul- 



COMPTE RENDC DES SEANCES XCVIl 

usine d'une inscription relative à Tinstal- 
lation d'une chaudière à vapeur en mars 
1821 dans la fabrique Baron. Cette fabrique 
(manufacture de toiles peintes) avait été 
fondée en 1765 ; elle occupait en 1825 
250 ouvriers, d'après un état des établisse^ 
ments industriels de Saint-Just, dressé en 
cette même année. M. Le Clerc n'a pas pu 
trouver d'autres documents sur cet événe- 
ment qui marque une date dans Thistoire 
de nos industries locales. 

— Parmi lés publications reçues, il faut 
signaler : 

Le Congrès archéologique du Puy (ses- 
sion de 1904), ofiert par la Société fran- 
çaise d'archéologie : très belle publication 
de 600 pages avec 146 figures ; 

Dans le Bulletin de l'Académie des Ins- 
criptions : Une note de MM. Capitan et 
Arnaud d'Agnel montrant qu'une petite 
île (nie de Riou), voisine de Marseille, 
fut habitée à Tépoque néolithique par des 
populations venues d'Egypte ; 

Dans le Bulletin historique et philolo- 
gique : Une communication de M. Alcius 
Ledieu intitulée : Restitutions de prison- 
niers à Abbeville au xui« et au xiv« siècle, 
qui montre, d'après le « Livre rouge » d'Ab- 
beville comment, dans cette ville, lors- 
qu'un officier de judicature du dehors 
s'était substitué à la justice municipale 
dans un procès pour crime ou délit, Téche- 
vinage était en droit d'exiger une sorte 
d'amende honorable du juge qui avait ou- 
trepassé ses attributions ; 

Dans le recueil de la Société libre de 
l'Eure : Une Etude de M. Coutil sur le 
cimetière franc de Bueil où se trouvent 

i 






^CCVIll COMPTE RENDU DES SÉANCES 

de nombreux points de comparaison avec 
les cimetières francs de l'Oise ; 

Dans la France monastique, recueil des 
Abbayes et prieurés de France édité par 
les Bénédictins de Ligugé, des notices 
bibliographiques sur l'abbaye de Panthe- 
mont, les prieurés de Brégy, Collinances, 
Etavigny et Nanteuil-le-Haudouin. 

La Revue a la Révolution française », 
numéro du 15 décembre, publie une cir- 
culaire du Ministre de Tinslruction pu- 
blique relative à la publication des dos- 
siers de la vente des biens nationaux. 

Parmi les ouvrages oQeHs à notre biblio 
thèque, il faut signaler : 

Jfi*« de Man {de Middelbourg), -— Note 
sur un tiers de sou d*or frappé à Ressons 
(Aisne. ou Oise), où Tauteur cherche à 
quelle localité il faut attribuer cette mon- 
naie. Or on connaît dans TAisne, Ressons- 
le Long, près Soissons, et dans TOise, 
tlessons-sur- Matz et Ressons - TAbbaye. 
M. de Marsy, consulté par l'auteur, avait 
pensé que le type du revers (à la croix po- 
tencée sur un globe) appartient plutôt à la 
région soissonnaise. Comparant ce type 
(croix potencée) à celui que M. Prou si- 
gnale sur un tiers de sou frappé à Cham 
bly, dans son Traité des monnaies méro- 
vingiennes, M. Leblond croit qu'on peut 
songer aussi à Ressons- T Abbaye. 

Si. Gosset (de Reims). — Les cathédrales 
de Reims, Amiens et Beauvais (coupes 
transversales). 

M, Bonnet (de Montpellier). — Vestiges 
de l'architecture carolingienne dans l'Hé- 
rault. -^ Médaillier de la Société archéo- 



COMPTE RENDU DES SÉANCES XCIX 

logique de Montpellier. — Variations de 
valeur de la monnaie melgorienne. 

if. Bérenger (de Senantes) offre un exem 
plaire complet des poésies de Jean Ré 
gnier « Fortunes et Adversités » en rempla- 
cement de rexemplaire incomplet de notre 
bibliothèque. 

Jf, le vicaire général Marsaux. — Les 
Très Riches Heures du duc de Berry au 
château de Chantilly. 

M. Baron de Bonnault. — Souvenirs du 
Congrès archéologique de Beauvais. 

M, DhuicqtAe, pharmacien offre une Notice 
nécrologique sur son grand-père, Nicolas 
Tronchon et son cousin André Tronchon, 
le premier qui fut administrateur du dé- 
partement de rOise en 1790, député à la 
Constituante en 1791, puis à la Chambre 
des représentants en 1815. Le second suc- 
céda à son père comme député de l'Oise en 
1828. 

Jf . Bataille. - La Peste de 1623 à Beau- 
vais. 

M. Varenne. — Le cheval de bronze : 
Histoire d'une statue de Louis XIV. 

M, Thiot. — L'œuvre historique et scien- 
tifique du docteur Aug. Baudon. 

(Remerciements aux donateurs). 

Acquisition de la Société académique, — 
Manuel de recherches préhistoriques, pu- 
blié par la Société préhistorique de 
France : ouvrage très précieux auquel a 
collaboré notre savant confrère M. Thiot. 

P. Champion: Guillaume de Flavy, capi- 
taine de Compiègne. (Contribution à This- 
toire de Jeanne d'Arc et à Tétude de la vie 
militaire et privée au xv* siècle.) Ce tra- 



C COMPTE RENDU DES SEANCES 

vail, fort importaot, est le résultat du dé- 
pouillement des archives du Parlement de 
Paris'et des archives communales de Beau 
vais, Compiègne, Crépy, etc. 

M. Roussel dépose sur 'le bureau un 
manuscrit de M. Daillety maire de Bresles, 
intitulé Histoire de Bresles ; sera publié 
dans les Mémoires de la Société. 

Dons au Musée 

M. Tonnellier, rue Cambry, offre : un 
mortier de bronze, avec curieuses figu- 
rines. (xvii« siècle). 

M, Laurent, rue Tierce, à Notre-Dame- 
du-Thil : deux carreaux émaillés avec ani- 
maux fantastiques (xvi® siècle). 

M. Folliette, à Beauvais: un petit tableau 
contenant des dents de squale trouvées à 
Gouvieux, — des fragments de bois pétri- 
fié (du même pays). 

M. de Carrère : Empreinte du sceau du 
Prévôt du Chapitre de Beauvais : 

[Deux clefs avec fleur de lis et la légende : 
S. PPOIT. CAPLI. BELV. sigillum prœpo 
siti capituli Belvacensis.] 

Remercîments aux donateurs. 

Présentation et admission de nouveanx 

Membres 

MM. le D^ Vincelet (d'Aumale), Coque- 
relle (de Songeons) et Huet, notaire à 
Beauvais, présentés à la séance de novem- 
bre, sont élus à l'unanimité. 

Sont présentés aujourd'hui : 

MM. Haguet, à Guiscard, par MM Simon, 
Jean Gaillard et Raymond Colin ; Mazan 



CaMPTK BENDt' DITS ïiEANCtB 

(Raymond), 44, rue de ClermoDt, à Ma 
sel, par MM, Vienne, Belloin et Leblo: 
Oudaille, à la Neuvilie-en Hez, par I 
Hamard, Tbiot et Leblond ; l'abbé D 
meux, aumdoier du lycée, par MM. 
abbés Dubois, Marsaux et Vaucbelle; 
noist, avoué, par MM. Masson, avoué, 
cullet et Leblond ; Mélaye, libraire, 
MM. Pérou, Pommard et Leblond. 

Suivant l'usage de la dernière séano 
l'année, ces nouveaux membres sont n 
mes immédiatement. 

Election de deux Vice-Présidents ) du Bil 
thécairs-adjoint si des deux Conservate 
adjoints du Musée. 

CoDlormément à l'article 8 des stat 
il est procédé à ces électioas suivant la 
nière accoutumée. 

Yic€- Présidents 

Sur 39 votants, M. de Carrère obt 
36 voix ; M. Roussel, :fô ; M. Janet, 1 ; 
Bataille, 1 ; bulletin blanc, 1. 

Bibliothécaire-adjoint 
Sur38votants,M. BaUi Ile obtient 35 v 
bulletins blancs, 3. 

Conservateurs adjoints 
Sur 38 volants, MM. Beauvais et Mai 
obtiennent chacun 31 voix ; Molle, 1 ; { 
gnon, 1 ; Pérou, i ; Lesobre, 1 ; bulle 
blancs, 3. 

MM. de Carrère et Roussel, vice-pi 
dents ; Bataille, bibliotbécaire-adjoi 
Beauvais etMasson, conservateurs adjol 
sont réélus pour une nouvelle périodi 
deux années. 



1 



cil COMPTE RENDU DES SEANCES 

€«iimiii€ATi«if0 miwvmmmm 

A. — M LE COMTE DE TrOUSSURES. — NotiC6 

généalogique sur la famille de l'Aubespine 
et ses armoiries. 

« Originaire du Berry et issue de la 
bourgeoisie de cette proviDce, cette famille 
parvint rapidement grâce à ses éminents 
services aux plus hautes charges de l'Etat. 
Sans remonter à ses débuts, 11 suffit de 
savoir que Claude deTAubespine, seigneur 
d'Erouville épousa le 27 février 1507 Mar 
guérite le Berruyer, fille et héritière de 
Pierre le Berruyer et en eut deux fils : 

« 1» Claude de TAubespine, baron de 
Chàteauneuf'Sur Cher , secrétaire d'Etat 
aux finances, qui fut Taîeul de Charles de 
TAubespine, successivement ambassadeur 
en Hollande, en Angleterre et à Venise, 
nommé garde des sceaux de France le 
14 novembre 1630 ; 

(( 2* Gilles de TAubespine, seigneur de 
Verderonne pai acquisition, qui fut en 
1556 receveur général des finances à 
Rouen. 

« Claude de TAubespine , seigneur de 
Verderonne, son fils, nommé en 1597 pré» 
sident en la Chambre descomptes de Paris, 
épousa Louise Pot de Rhodes, fille de Guil- 
laume, maître des cérémonies de France, 
et de Jacqueline de la Chastre, et fut aïeul 
de Claude de TAubespine, marquis de Ver- 
deronne, capitaineau régiment des Gardes, 
mort le 16 mars 1712. 

Voici comme il faut blasonner les armoi 
ries de la pierre de Nourard : 

c Ecartelé : au 1, de gueules à trois fleurs 
d'aubépine d'argent 2 et 1 (ce sont les ar- 



•=' 1- 



COMPTE RENDU DES SEANCES ClII 

moiries primitives de la famille de TAu- 
bespine); 

(( Au 2, d'or, à la face d*azur, (armoiries 
de la famille Pot de Rhodes). Un de TAu- 
bespine, seigneur de Verderonne, avait 
épousé Louise Pot, fille de Guillaume Pot, 
seigneur de Rhodes, et de Jacqueline de la 
Chastre : 

« Au 3, d*azur, au casque d'argent taré 
de profil (armoiries des le Berruyer). Mar- 
guerite le Berruyer avait épousé en 1507 
Claude de TAubespine, premier auteur de 
la famille ; 

(( Au 4, de gueules à la croix ancrée de 
vair, qui est de la Chastre : 

(c Sur le tout : de gueules, au sautoir 
alaise d'or, accompagné de quatre billettes 
de même : ce sont les nouvelles armoiries 
des l'Aubépine. » 

B. — M. VuiLHORGNE. — Un compagnon 
de Jeanne d'Arc, grand chambellan de 
Charles VH : Rigault de Fontaines, sei- 
gneur de Songeons (1412-1457). 

Notre savant confrère montre d'abord 
qu'à côté de Jeanne d'Arc il y eut, à cette 
époque, des généraux qui, sous son in- 
fluence, firent des prodiges de valeur, afin 
de débarrasser notre pays et celui de Valois 
des bandes anglaises qui le pillaient depuis 
1420. 

Rigault de Fontaines, qui durant sa car- 
rière sut rester fidèle à la cause nationale, 
naquit à Songeons ou à Fontaine-Lava- 
ganne. Il était fils d'un chambellan du duc 
Charles d'Orléans, de Jean de Fotltaines 
seigneur de Songeons où il possédait 
« hostel et manoir > en 1404. 



H 

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CIV COMPTE RENDU DES SEANCES 

Dès sa jeunesse, il montra un vif esprit 
d'initiative, du courage et un sens droit. 
C'est avec Saintrailles, Lahire et le maré- 
chal de Boussac qu'il fit ses débuts dans la 
carrière des armes. Capitaine de Crépyen- 
Valois dès 1412 il est nommé en 1430gou 
verneur général, bailli et capitaine de cette 
capitale du Valois. 

Cette même année, Charles VII, visitant 
Crépy, lui permit de transmettre à ses des- 
cendants la charge dont il venait de l'ho- 
norer. Il défend, pour le compte du duc 
d'Orléans, le fort de Coucy assiégé par le 
comte de Saint-Paul en 1429. Devant des 
forces supérieures il est contraint de capi- 
tuler. Puis il concerte une entreprise 
hardie qui lui permet de capturer Jacques 
de Brimeu, capitaine attaché à Philippe-le- 
Bon, duc de Bourgogne. On le voit quel- 
ques mois à Crépy alors gouverné par 
Saintrailles, au moment où Jeanne d'Arc, 
qui commence la campagne de l'Oise, y 
est reçue avec joie par les habitants. En 
1430 il combat avec Saintrailles, G. de 
Chabannes, Teodoro de Valperga, auxcôtés 
de la Pucelle, à Tattaque de Pont-Lévèque 
et à celle de Choisy-au-Bac. Le 26 octobre, 
il est un de ceux qui contribuent à faire 
lever le siège de Compiègne. 

Les Archives communales de Beauvais font 
plusieurs fois mention de Rigault de Fon- 
taines : ainsi on le voit réparer le fort de 
l'Assault (près Bailleul) et s'y cantonner 
avec ses routiers, au grand mécontente- 
ment des Beauvaisins (janvier 1431). La 
capture la plus importante que ces marau 
deurs opérèrent alors fut celle du poète 
Jean Régnier^ bailli d'Auxerre qui subit 



COMPTE RENDU DES SEANCES CV 

une captivité de plus d'un an dans une 
tourde l'évéché (aujourd'hui Palais de jus- 
tice). En 1433, R. de Fontaines est chargé 
par Dunois de faire évacuer les troupes de 
mercenaires lombards et écossais qui for- 
maient la garnison de Crépy : ces soldats 
étaient un véritable fléau pour la ville et le 
pays de Valois {Comptes des argentiers de 
Crépy). Avec le maréchal de Broussac et 
G. de Ricarville, il fait partie (février 1432) 
de l'expédition qui devait s'emparer de 
Rouen par surprise. 

Sous les murs deGerberoy (9 mai 1435), 
il contribue avec La Hire, Saintrailles, 
Guillaume de Flavy k la brillante victoire 
qui causa la mort du comte d'Aruodel, 
prince de la maison de Lancastre et fil 
chanceler la fortune du duc de Bedford. Il 
est fait prisonnier des Anglais, sept mois 
plus tard, lors d'une seconde entreprise 
contre Rouen, en compagnie de Saintrail- 
les et La Hire. {Areh. commun, de Beauvais.) 

Chancelier du duc d'Orléans en 1437, 
puis capitaine de Compiègne vers 1443, il 
est récompensé de son dévouement inlassa- 
ble par le roi de France qui le crée son grand 
chambellan en 1456, un an avant sa mort. 

Pour terminer , M. VuilhorgDe nous 
donne, à l'aide de nombreux documents 
inédits, une iodication détaillée de la plu- 
part des Tiefs que R. de Fontaines possédait 
en Beauvaisis. 

C. — M. Thiot. — Portiez (de l'Oise), député 
à la Convention. (Suite.) 

M. Thiot continue la lecture du travail 
sur Portiez commencée dans une séance 
précédente. 



• 



CVI COMPTE RENDU DES SEANCES 

Pour comprendre le rôle prépondérant 
joué dans la Société des Amis de la Consti- 
tution pdiT Voriiez, il est nécessaire de se 
reporter aux registres des délibérations de 
cette Société, qui mentionnent les nom- 
breux rapports qui lui lurent confiés : sur 
le duel, sur la compatibilité des fonctions 
de ministre avec celle de législateur, sur 
la caisse d'Epargne et de bienfaisance de 
M. Lafarge, sur les fêtes nationales sur 
les jurés de jugement, sur Téducation, etc. 

Portiez fut élu président de la Société 
le2oclobre 1791. Le 25. mars 1792, rece- 
vant une députation des citoyennes de 
Beauvais venues déposer une, adresse rela- 
tive à réducation de la jeunesse il leur fit 
prêter le serment civique. 

Le 5 septembre 1792, il fut élu député à 
la Convention, le 7« sur 12, par 317 voix 
sur 414 votants. Il avait à peine 27 ans et 
demi. 

Portiez voulut conserver des relations 
avec la Société qu'il avait fondée et entre- 
tint avec elle une correspondance qui 
dura jusqu'en 1794, donnant ainsi Texem 
pie à Danjou admis à siégera la Convention 
le 13 février 1794 en remplacement d'Ana 
charsis Cloots mort sur Téchafaud. 

M. Thiot se propose de donner connais- 
sance de lettres de Portiez existant aux 
archives municipales et qui sont d'autant 
plus intéressantes qu'elles ont été écrites 
en séance de la Convention et qu'elles don- 
nent des détails inédits ou circonstanciés 
sur des faits de Tépoque révolutionnaire 
ayant trait à notre région. 

La première en date, du 9 novembre 1792, 
annonce la bataille de Jcmmapes où les 



r^ 



COMPTE RENUL* DES SEANCES 



cvti 



volontaires de TOise, commandés par des 
chefs habiles et patriotes, se montrèrent 
dignes d^eux-mémes. 

Une lettre du 23 novembre 1792 est dé- 
bordante d'enthousiasme, car une partie 
de la Belgique venait d'être réunie à la 
France. Elle nous apprend qu'il fut ques- 
tion, à cette époque, du transfert du chef- 
lieu du département à Clermont (Oise). 
Mais ce qui donne à cette correspondance 
un intérêt exceptionnel, c'est qu'elle fixe 
dune manière définitive une date qui, 
jusqu'à présent, n'avait été qu'approxima- 
tive. Il s'agit du Rapport de Lanthenas sur 
les écoles primaires. 

Bûchez et Roux, dans leur Histoire par- 
lementaire de la. Révolution française, ont 
supposé que le rapport de Lanthenas et le 
projet de décret avaient été distribués dans 
les derniers jours de novembre ou dans 
les premiers de décembre. M. J. Guil- 
laume, qui a publié qt annoté les procès- 
verbaux du comité d'instruction publique 
de la Convention (tomes 1 à 5, d'octobre 
1792 à mars 1794) a émis l'hypothèse que 
l'impression et la distribution de ces deux 
documents ont pu être considérés comme 
tenant lieu d'une lecture à la tribune, et 
ajoute-t-il « cette procédure parait avoir été 
d'usage courant. » 

De son côté, M. Aulard, professeur d'His- 
toire de la Révolution française à la Fa- 
culté des lettres de Paris, fixait au 18 dé- 
cembre 1792 la date à laquelle Lanthenas 
présenta son « célèbre » (c'est sa propre 
expression) rapport sur les écoles pri- 
maires. 

Or, cette lettre de Portiez, du 23 novem- 







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CTIII COMPTE RENDU DES SÉANCES 



bre 1792, dit formellement : € Aujourd'hui, 
« le Comité d'instruction publique a fait dis- 
5 (( tribuer son rapport et son projet de décret 

I . « sur les écoles primaires seulement. » 

Il n'y a donc plus de doute et voilà une 
date historique désormais fixée d'une ma- 
nière tout à fait certaine. 
g La suite à la séance prochaine. 

Vu rheure avancée, M. Thîot remet à 
une autre séance la lecture de la commu- 
nication qu'il devait faire sur Tapothéose 
de Mirabeau à Beauvais, le 14 juillet 1791. 



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PEINTURES A FRESQUES 

DU XIV SIÈCLE 

l'U FRIEEË DE flUm-SÂlirr-SËPDLCRB (01 



Dana l'ancien prieuré de ViUers-Saiut-Sépnlcre i sur les 
deux pignons d'un grenier élevé, on voit des peintures à 
Iresquea qui ont attiré notre attention ; nous avons pu les 
examiner avec soin lorsque le propriétaire, M, Gourdin, vou- 
lant diminuer la hauteur des murs qui menaçaient ruines, a 
fait enlever toute la toiture de la maison. 

Ces fresques étaient restées à peu près ignorées jusqu'à ce 
jour, et ce n'est qu'après l'enlèvement de la couverture qu'il 
a été possibled'en apprécier la valeur; on ne pouvait, en effet, 
pénétrer dans la mansarde où elles se trouvent que par une 
petite trappe et au moyen d'une longue éciielle. 
Cependant, en 1878, M. l'abbè Renct avait déjà remarqué 

une partie de ces peintures, car, dans sa notice : Pi-ieuii' de 

Villera-Sainf-Sépulcre, insérée dans le linlletin de la Société 

Académique (1878), 11 nous dit : « Su 

H sardé, voisine de la tourelle du prie 

« sont représentés, la lance au point 

1 contre l'autre sur leurs destriers foi 

« trop Adèle des luttes acharnées don 

a lut la victime. » 

T. XIX 



266 PEINTURES A FRESQUES DANS I/aNCIEN PRIEI'RÉ 

Voilà bien la description exacte, mais Incomplète, du mur 
Ouest dont nous allons parler tout à l'heure. 

C'est avec le concours de mon collègue, M. Buquet, et grâce 
à son talent de peintre et d'artiste dessinateur, que nous 
sommes parvenus à reproduire avec la plus sévère exactitude 
les fresques de Villers. 

Pour nous rendre bien compte du travail que nous avions 
à faire, nous avons commencé par bien nettoyer et laver le 
tout avec les plus grandes précautions. 

C'est alors seulement que nous avons pu voir l'ensemble 
de nos peintures murales, que l'on peut comparer à deux 
grands tableaux, placés en regard l'un de l'autre. (PL let II.) 

Tous les deux sont entourés (en haut et en bas) par de lar- 
ges et belles frises, qui diffèrent entre elles par la couleur et 
la forme des dessins. Les côtés sont limités par un filet brun, 
parallèle aux arêtes du pignon. 

Ces deux fresques représentent évidemment un tournoi, 
mais rien ne nous indique si l'intention de l'artiste a été de 
rappeler et de transmettre à la postérité le souvenir d'une 
lutte remarquable. Ne servait-il point plutôt de simple cou- 
ronnement aux peintures de la partie inférieure de la grande 
salle primitive dans laquelle il se trouvait? Ce qui le ferait 
croire, c'est que nous avons remarqué sur tous les murs de 
cet édifice des traces de peintures de diverses couleurs. 

PREMIER TABLEAU 

Sur le mur Est apparaissent deux chevaliers montant leurs 
coursiers lancés à toute vitesse ; arrivés en face l'un de l'autre, 
ils se présentent mutuellement le gant : c'est le défi.CP/. L) 

Les chevaux sont habillés à peu près de la même façon. Ils 
sont armés d'un énorme pompon sur la tête. Les chevaliers, 
en costume du temps, ne présentent comme signe de distinc- 
tion que le cimier du heaume, qui remplaçait toujours le cas- 
que dans les tournois. Le cimier de l'un présente une espèce 
d'aigrette ansée, celui de l'autre un long pompon courbé en 
avant. 

A cet habillement particulier, dit M. Lachevardière, des 
hommes et des chevaux, on reconnaissait un chevalier tour- 
noyant ou en costume de joute.* 






W; vlLLËRS-SAlNT-SÉPULCRE (OISE) 26/ 

Enlre les deux cavaliers, sur la saillie d'une grande che- 
mlDée(l},on voitunécusson argent avec guipe, sept merlettes 

de gueules, qualre de lace, trois en pointe, * (PI. Ul.Jiu- S). A 
droite, sur la limite du tableau, un écussoQ de même gran- 
deur, or, huit merlettes de gueules en orle, j un giron com- 
posé de dix pièces argent et gueules. (PI. III, ftg. 1.) 

A gauche, sur la limite opposée, apparaît uo troisième 
écusson avec un giron composé de douze pièces argent et 
gueules. (P/ III. fg. 3.) 

Ces trois armoiries sont de même grandeur et disposées 
systématiquement sur la même ligne, au-dessous de la frise 
du haut. 

Sont-elles là comme signe de distinction des chevaliers qui 
paraissent sur la scène? 11 pourrait se faire aussi que ces 
écussons aident à découvrir d'anciennes ramilles, permettent 
de préciser leur origine avec dates à l'appui, etc. 

Mais que penser de cette silhouette plantée entre nos deux 
chevaliers? Elle semble avoir été laite après l'écusson du 
milieu, attendu qu'elle le masque en partie. Est-ce un témoin 
du combat, un simple spectateur? Ne serait-ce pas un prieur 
qui intervient pour établir la paix? (PI. I, Jlg. 4.) 



(1) M. le comte de Troussures, dont l'nimable nbligcnncn n'a d'égale 
que son i^rudltion, h pu déchiffrer uiosi ces trois iilnsons : 

FigiiTe J. — Famille ilc Vez : d'urf^nt, b lu <|Uinteleuille île gueules 
•iccompugnée de neul merlettes de infime, m[sr:3 en orle. Simon de Vez, 
f^cnyer, seigneur de Vez en Valois, scella de son sceau en 1â90 une 
acquisition qu'il avait laite à Marigny. 

FigvTt II. — L'Ëcusson de gunchc : d'nrRcnt k la fascc de gueules, 
accompagnco de sept merlettes du m^me 
pointe est celui de la lamille du Qucsnel. A 
Ir6re de Malhleu du Qucsnel, chevalier, s 
scella do son sceau un acte de 1319. 

Figure III. — L'écusson de droite : glroni 
douze piËces, est celui do la lamillo de Glls 



^ 



268 PEINTURES A PABSQOfiS t)AK8 L'ANCIEN PRIEURÉ 



Sur le mur Ouest, comme le dit très bien M. l'abbé Renet, 
on voit deux chevaliers se précipiief l'un contre l'autre, la 
lance à la main, engageant la lutte. (PL IL) Leurs costumes 
sont exactement pareils à ceux de Tautre fresque. Pour 
ceux-là aussi , la seule diUérence se trouve dans le cimier. 
L'un porte sur le heaume un panache rouge (PL II, flg, î), 
l'autre un animal fantastique^ une espèce de dragon à longue 
queue repliée en forme d'anneau. (PL II, flg. 2.) 

Dans les deux tableaux, le champ est semé de fleurons 
rouges à six pétales placés en lignes parallèles et obliques. 
Un double filet rouge sert à simuler une maçonnerie en 
pierres sur la pointe des deux pignons* 

Le rouge vif et le jaune d*ocre sont les deux seules cou- 
leurs employées, en exceptant toutefois le large filet brun qui 
encadre tous les dessins. 

On peut Juger, par les planches oi-jointes, que les chevaux, 
comme les personnages, sont représentés à un peu plus de la 
moitié de leur grandeur naturelle. 

il serait trop tard pour venir actuellement prendre une 
copie des belles fresques de Villers, car les ouvriers, peu 
soucieux de l'histoire et des beaux-arts, viennent de faire une 
affreuse besogne. Sans tenir aucun compte de Tobservation 
du propriétaire qui voulait absolument conserver ces pein- 
tures dans toute leur beauté, les ouvriers, sous prétexte de 
consolider les murs, n'ont rien eu de plus pressé que de bou- 
cher les crevasses qui courent en tous sens ; par ce moyen, 
ils ont anéanti ou masqué la plus belle partie des peintures 
dont nous avons pris copie. Dans cette circonstance, comme 
malheureusement dans beaucoup d'autres, la volonté du 
maître d dû céder au caprice de l'ouvrier. Eslimons-nous 
donc heureux, M. Buquet et moi, d'aVolr été prévenus à temps 
pai* M. le curé de Villers; deux jours plus tard, notre travail 
n'était plus possible. 

A quelle époque faut-il faire remonter ces fresques ? Nous 
partageons Tavis de quelques savants que nous avons con- 
sultés et* comme eux, nous les croyons de la fiû du ^in* siècle 



DE VlLLERS-SAINT-SlipULCnE (OISE) 269 

OU du comniencemeot du xiV. Ou reele, l'ensembla des dQB< 
alna. el spécialement les irtses.lâi cimiers comme les autres 
ornemenla aous conQrment dans cette Idée. 

Le genre de cgnstruction du superbe édlQce qui les ren- 
ferme nous semble à peu près de cette époque. Ses obeml' 
nées, larges à la base et se terminant en lûts d 
au-dessus des toits; ses fenêtres, très étroites et i 
où l'ogive commence h paraître; ses murs coi 
partie) en arôtes de poisson, tout concourt pour 
opinion à cet égard. (Xotice Ktir leprieui-é, 1878, 
conatructions.) 

Nous sommes portés à croire que ce superbe af 
orné de fresques si remarquables, devait être une 
mes, où sans doute se réunissaient souvent nos 
valliaDts chevaliers de VtUers-Salnt-Sépuicre el 
tours. 

Mais on trouve aussi, à Viilers, un autre moni 
moins curieux, encore plus ancien et qui, sous 
rapport, se rattache à l'histoire des seigneurs du I 
chevalerie. En voici l'origine : 

Vers le milieu du xu' siècle, un grand seigneui 
vais, que l'on pouvait nommer le premier che' 
peur el sans reproche, Lancelin, rapporta de son 
Palestine une parcelle détachée du toml>eau mên 
veur. Il la fil placer dans ta chapelle du prieu 
construire dans ses domaines de Vlllers. 

C'est cette pierre, ce carreau, comme on l'appe 
d'hui, à cause de sa parfaite ressemblance avec un 
viron 20 centimètres de côté, qui est, depuis cei 
c'est-à-dire depuis le xii" siècle, en très grande 
dans la contrée. Les mères de famille, à plus de 
très à la ronde, viennent pieusement baiser la sai: 
pour solliciter la guérison de leurs petits enfants. 

C'est grâce à ce don précieux, fait par le nobl 
Lancelin à son pays, que Viilers a pris son glorie 
catlf : Saint-Sépulcre. 

Les fresques, le carreau, le dolmen, un ma 
Moyen âge, voilà quatre monuments historiques 
ressauts que possède la commune de Viilers-Saln 

M. Buquet et moi, nous nous faisons un devoii 



^itQUES DE VILLEDS-SAIVr-SÉPULCRE (OISE) 

propriétaire de ces belles peintures, M. Albert 
m seulement pour avoir bien voulu mettre tous 
neals à notre disposition, mais encore pour avoir 
lus grand empressement à nous procurer tout ce 
nous être utile pour faciliter notre Iravall. 



L'Abbé HAMARD. 



Iries peintes sur le mur Est n'ont été découvertes 
cond examen de ce tableau : sur le corps de la 
n voyait une sllliouelte d'homme, avec chapeau 
le tunique, qui Ht place à l'armoierle aux sept mer- 
liaque cùté, à la hauteur du bouclier des cavaliers 
deux autres armoieries. Mais à mesure que le 
suvrait ces armoieries, la silbouette des cavaliers 
It, ce qui prouve qu'ils ont été peints postérleure- 
e de M. Buquet.] 



LES FOUILLES DE B 



CIMETIÈRE FRANC 



A enviroD cinq cents mètres, sur le coteau a 
l'église de Bury, au lleudit Derrière-l'Eglise. la 
des bûcherons trouvèrent, vers le milieu de 
quelques débris d'armes dans un terrain boisé. 

Ayant appris ce lait j'entrepris de lalre des la 
deux bommes; mes recliercbes ne tardèrent f 
ronnées de succès, et, d'après l'étude que Je 
trouvés, J'eus la certitude de me trouver en 
ancien cimetière de la première époque Iran 
l'invasion. Malgré le manque absolu d'inscriptl 
ments propres a faire connaître l'origine des 
Bury, le mobilier funéraire qu'elles renferm; 
laisser aucun doute. Les sépultures d'Angy e 
ainsi que d'autres voisines, découvertes auparé 
cette époque. Je pus établir d'utiles comparais 
objets recueillis dans ces cimetières et cei 
Bury (1). On peut assigner le milieu du v* 
époque de rétablissement des premiers Francs 

Les Francs enterraient le plus souvent leui 
les endroits élevés, incultes, stériles et déserts, 



(1) D' A. BaudoD. — Société ÀcadémiqKe de t'Oine, I 
Abbé Renet. — Société Académique de l'Oise, 1881. 



272 LES FOUILLES DE BURY 

des collines exposées au midi ; il en est ainsi à Bury. Les 
sépultures sont orientées selon la coutume la tète à l'Occident 
et les pieds à l'Orient. Les morls étaient étendus sur le dos, 
les bras allongés le long du corps, très peu avaient été inhu- 
més assis (t). Les sarcophages sont en forme d'auges taillées 
dans la pierre et garnies d'un couvercle simplement juxta- 
posé; leur conservation est parfaite. Ces sarcophages sont 
remarquables par l'uniformité de leurs proportions. Ils sont 
tous en pierre calcaire tendre et à gros grain, contenant de 
nombreuses pétrifications et provenant des carrières environ- 
nantes de Bury et de Mérard. Ce calcaire est tendre à l'ex- 
traction, mais il durcit à l'air. 

Des ossements se trouvaient presque à fleur de terre, sous 
la mousse, par-dessus des sépultures qui étaient à 50 centi- 
mètres de profondeur. Les sarcophages étaient alignés les 
uns à côté des autres, mais à des distances inégales ; ils étaient 
tous remplis de terre, sauf un, et ont été rencontrés en moyenne 
à 1"50 de profondeur. Il y en a de différentes tailles. Le mieux 
proportionné et le plus grand est d'un seul bloc. C'est le plus 
beau que nous ayons mis au jour ; ses parois sonores ont upe 
épaisseur de 10 centimètres; il mesure îi l'intérieur l" 93 de 
longueur, sa largeur est de 56 centimètres à la tête et de 31 
aux pieds, sa profondeur est de 36 centimètre^. L,e couvercle 
est d'une pièce et taillé en dos d'âne. Ce tombeau se trouvait 
k environ un mètre sous le sol, Il n'a pas fallu n^oins de six 
hommes pour le déplacer. 

Tous les sarcophages trouvés à Bury sopt plus larges à la 
tête qu'auj; pieds, aucun n'est rectangulaire ; wn seul était 
arrondi aux pieds. D'autres tombes se composaient simple- 
ment de pierres plates posées au-dessus des corps ; il y en 
^vait aussi formées de grande^ daJlea grossièrement taillées, 
placées de tous côtés, d'autres simplement encadrées de 
pierres. Les cercueils composés de dalles renfermaient sou- 
vent plusieurs corps, jusqu'à quatre ou cinq; c'étaient proba- 
blement les membres d'une même famille, inhumés succes- 
sivement. 

Quelques rares clous, assez longs, à tige carrée, entourés 



(1) Cochet : La ^ or mendie souterraine, 



CIMETIEHE FBANC 

de bois, altestatent que les morts avaient été i 
des bières de bois. Le nombre en était fort 
noire clmetiùre de Bnry. Ces cercueils en ] 
aurait pu considérer comme un indice de pai 
souvent rinhes en armes, bijoux et poteries. 

Il est à remarquer que la plus grande pari 
été inhumée dans de simples fosses sanâ auc 
Environ 2ÛÛ sépultures ont été rencontrées, pa 
à peu près 80 sarcopliages. Les <-orps des iic 
alignés du côté ouest. Les femmes occupaiei 
d'est. Les enfants se trouvaient tantôt du côlé 
. tantôt tle celui t|es femmes, sans places déterr 

MOBILIER FUM5RAIRE 

LES AHMES 

L'existence sauvage des Francs se parlai 
guerre et la chasse; les armes recueillies, 1 
mort violente tournles par la grande quantité t 
crânes, indiquent ici une époque de migration 
Les Francs portaient des habits de toile, serré 
un large ceinturon auquel pendaient leurs arn 
nous avons trouvées à Dury sont toutes en fe 
elles appartiennent à différenls types , < 
« épées B ou a spallia d, attribut du comman 
n'en avons recueilli que deux, brisées en plus 
et fortement oxydées. Ces épées sont d'envirc 
très de longueur: elles se terminent en pointe 
chanles des deux coiés. Les h scramasaxes b ou 
beaucoup dans leurs dimensions. Grands ou p 
rent dans leurs contours suivant leurs tailles 
droits, tranchants d'un seul côté. Nous n'en 
six, dont un assez bien conservé ; sa lame a ui 
40 centimètres et elle a 4 centimètres de lai 
munie, près du dos, d'une rainure excessiven 
superficielle, presque complètement eHacée p; 
L'opinion générale était, il y a peu de temps ( 
rainures étaient destinées à contenir du poisoi 

Les couteaux abondent dans nos sépultures 



LES FOUILI-KS DE BUltV 

raiu. On les trouve partout où les P'raacs se 
»r Us étaient, comme aujourd'hui, d'un usage 

se lixaient dans un fourreau de bois et ne se 
. La poignée était aussi en bois ou en corne ; tl 
is lauies de nombreuses empreintes. A la celn- 
; squelettes de Femmes, nous avons souvent 
teau, le plus usuel des ustensils francs, dont les 
dIus que les Hommes, ne se séparaient. Le cou- 
iiall au ceinturon au moyen d'une lanière que 
jetlte boucle en fer ou en bronze. Nous avons 
grande quantité de ces boucles. On rencontrait 
ouvent au câté ou posés en travers sur les os du 
indeur varie beaucoup, les plus petits ont à peu 
centimètres, les grands jusqu'à 25 centimètres. 
I ou lances droites, de diiTcrentes formes, étalent 
à une bampe en bois disparue, et rivées par un 
îlous. Nous en avons trouvé des longues, des 
e étroite, « petite framée u, d'autres de formes 
^cles vers le col. La framée avait une lame à 
lante de chaque côté, légèrement renflée au 
en possédons dont la longueur totale, y com- 
i, est de 46 centimètres. C'est une des armes les 
es de nos cimetières de l'époque. C'est elle qui 
les sépultures Irauques de l'Oise, car la iramée 
i prédilection des Francs. C'est ordinairement 

de la tète que nous la trouvons, la pointe en 
le en bas, de sorte que le guerrier tenait le 
)is dans sa main droite. Les dessins de Lln- 

représentent cependant les lances aux pieds, 
as. L'abbé Coebet en cite aussi provenant de 
linsi que d'Envcrmeu entre autres. 
jues ou a bâches franques u sont rares â Bury. 
is rencontrées sous deux formes : la francisque 
lée. semblable, comme forme, à la hache de 
es Germains, décrite par Cochet (2); les autres 
iches dont la lame s'élargit régulièrement des 



CIMLTIEUI:: TllANC 

deux côlés, formant presque uu quart de cerci 
plus petite que nous possédons ne mesurée 
1res. Ces haches étaient fixées à un manche e 
voit encore les traces, par des gros clous en 
restés. C'était une redoutable arme oITen^ive 
qui la maniaient avec une grande dextérité. L 
se portail à la ceinture. Elle était probableme 
chets et aux soldats d'élite. 

u Pour nous, dit l'abbé Cochet, la hache m 
uu guerrier éprouvé, un homme formé à la 
Aussi nous ne l'avons rencontrée que surde^ 
grands ossements trahissaient la force de l'âf 
leurs, possédaient d'autres armes défensives, t 
la lance, te scramasaxe ou grand couteau. Lo 
portait la lance et la Hache, ces deux armes a 
été jetées ensemble dans la fosse et mises auj 
croisées l'une sur l'autre, comme uu trophée, 
Nous avons observé ce fait également à Bu 
Chez les Francs, la grandeur et la for 
variaient suivant la taille et la force des Ind: 
s'armait à peu près selon son idée et usait 
liberté dans le choix et le nombre de ses arm 
nous confirme l'association des armes dans 
de Bury. 

BOUCLES ET PLAQUES- DE CEINTUR 

Comme compléments aux recherches dans 
tranques, nous avons rencontré, avec les arme 
agrafes, boucles el plaques de ceinturon qui 
suspendre. 

Ces ustensils habituels étaient rattachés à 
ou à des baudriers pour les chefs. Ces cein 
driers ont disparu et il n'en est resté que les 
métal. Nous avons recueilli en asseï; grar 
anneaux en fer et en bronze : les anneaux en 
dégradés par la rouille, sont généralement u: 
Le plus grand des anneaux de fer a 4 cenlli 
mètre. 

Les boucles de ceinturon (PI. Il et pi III) 
dimensions et de toutes matières: ainsi uou 



^n 



276 LES FOUILLES DE BURY 

argent, en fer, en bronze, de même qu'en bronze avec ardillon 
en fer; nous avons recueilli également les boucles et agra- 
fes des petites courroies servant à suspendre les objets à la 
ceinture (1). 

Ces boucles ne sont pas rares dans les sépultures de Bury, 
Celles en fer sont assez nombreuses ; elles sont ordinairemeat 
simples, sans trace d'ornement, à moins que la rouille ne les 
en ait dépouillées. Elles sont de forme ovale, carrée ou eu 
demi-cercle. Une de ces boucles en fer mérite une descrip- 
tion : elle est grande et lourde ; avec son ardillon et sa pla- 
que elle pèse 200 grammes. Sa longueur totale est de 14 
centimètres ; la boucle a 5 centimètres de hauteur sur 7 cen- 
timètres 1/2 de largeur. La longueur de l'ardillon est de 6 cen- 
timètres 1/2. Cette boucle, quoique très abimée par la rouille, 
est à certains endroits recouverte de traces de damasqulnure. 

Les boucles en bronze sont de différentes formes, carrées 
ou rectangulaires, rondes, elliptiques, etc.; à bords aplatis 
ou arrondis, convexes au-dessus, concaves au-dessous. Les 
boucles et plaques en bronze étamé sont presque toutes de 
forme semblable, à bords épais, bombés au-dessus et aplatis 
en dessous, avec un ardillon en bronze, recourbé à son 
extrémité et élargi à la base ; nous en avons recueilli de très 
épaisses et bien ornementées. 

L'une d'elles est en bronze, plaquée d'argent et sertie de 
douze gros grenats. (PL II,flg, 14,) C'est la plus riche de nos 
boucles ; elle a 45 millimètres de largeur; l'ardillon a 3 cen- 
timètres. Une autre, toute en bronze, est ornementée à la 
base de l'ardillon de deux grandes plaques de grenats. (PLU, 

Les plaques de ceinturon, qui sont elles-mêmes de vérita- 
bles boucles, ont été recueillies en très petit nombre à Bury. 
Nous n'en décrirons que deux, dont l'une, très bien conservée, 
est assez fréquente dans nos cimetières de l'Oise; elle est 
forte, son poids est de 115 grammes; c'est un élégant bijou, 
orné de jolis dessins gravés, absolument complet. Il se com- 
pose d'une grande et forte plaque chargée de cinq grosses 



(i) Voir Baudot, t. V des Mémoires de la Commisiion 4e$ Antiquités 
du département de la Côte-d'Or (avec planches). 



CIMETIEHB FHANC 

tèles de clous, rondes et convexes, également ei 
rivées dans la plaque. Elle a ta lorme d'un tri 
deux oreillons de chac(ue côté au sommet; la b. 
tlmètre» et un des côtés (1 centimètres. Cette gra 
est surmontée du (.'.halon de l'ardillon; il mesure 
tr6s de hauteur et est lortement échancré à 
laquelle lient l'ardillon de 2 r^entimètres. Ce ctia 
lement gravé ; au centre se Ironvcnt deux traits c 
drés de bandes. La boucle, qui a 57 millimètres s 
mètres, est ornementée de même. 

Une autre plaque (PI HT, Jiij. 2.) avec boucli 
curieuse. La plaque en bronze est ronde et très 
proportion de la boucle. Le diamètre de la pl< 
6 ceotimètres 1/2; elle est surmontée do deux cha 
de la boucle dont le diamètre est de 19 millimèl 
fle l'ardillon qui ne mesure que 8 mllllmotres. L( 
ardillon recourbé a 7 millimètres. Cette plaque, a 
est régulièrement découpée à Jour; elle est plate 
de lignes polntitlées ; le centre est composé de d 
entrecroisées à Jour avec une tête de clou au m 
plaque peut être attribuée à une lemme. 

A Bury, nos boucles et plaques en bron/e sont 
breuses que celles en fer. Le broni'.e abonde dans 
pôles trauques, et cela provient de ce que les 
changé les proportions de l'alliage. Ce bronze n 
bronze gallo-romain. Dans le bronze des Francs 
entre en grande proportion avec le cuivre et l'étal 
le plomb remplace presque complètement l'été 
plus rare. 

Avec les boucles et plaques de ceinturon se 
d'autres garnitures métalliques. Ce sont de petits 
de toutes sortes de formes qui décoraient les bauc 
ceinturons et accompagnaient les boucles. Ce son 
plaques en argent, en ter, en bronze, carrées, ova 
des, souvent géminées, portant derrière un petit 
qui traversait le cuir ou tissu et y était relen 
rtcueilli daûs tous les cimetières francs, aussi biei 
qu'en Allemagne, en Angleterre et en Suisse. 



278 LES FOUILLES DE BURY 



LES POTERIES 



Nous avons recueilli un certain nombre de produits céra- 
miques, dont beaucoup avaient été écrasés par le tassement 
des terres; d'autres avaient éclaté sous la pression de racines, 
car les sarcophages que nous avons découverts se trouvaient 
tous dans un bois sous des sapins et autres arbres ainsi que 
sous de nombreuses touffes et rejetons d'arbres abattus à 
fleur de terre, sans que les racines aient été extraites. Cest 
une des principales raisons pour lesquelles ce cimetière franc 
ne fut pas découvert antérieurement. 

D'autres poteries avaient été brisées sous la pioche dans 
des inhumations postérieures. La poterie (PL /, ftg. 5 à 10) 
est assez abondante et d'une grande variété de formes. Notre 
collection se compose d'environ cinquante vases funéraires, 
4ous différents, absolument intacts et, en outre, d'une grande 
quanlllé de débris. Tandis que dans beaucoup de cimetières 
de la région on trouvait, dans les tombes, plusieurs vases, 
cinq, six et môme davantage, les sépultures deBury n'en 
ont jamais fourni plus de deux auprès du même squelette, 
dans un tombeau, à moins que dans ces tombes plusieurs 
corps n'aient été Inhumés en même temps. 

Les Francs déposaient leurs vases principalement aux pieds 
du mort, aussi bien des hommes que des femmes et enfants. 

Quand les ossements d'un premier occupant étaient refou- 
lés à rextrétnlté, son vase était posé sur les débris du sque- 
lette. 

Les polerles en terre sont d'une pâte dure et grossière, 
souvent à parois rugueuses, d'un blanc jaunâtre ou rosé, 
épaisses et lourdes. 11 y en a de grises ou cendrées, dures, 
minces et plus fines, des noirâtres et surtout des noires. Les 
vases en terre noire dominent et sont beaucoup plus fins. Ce 
qui distingue les vases francs les mieux caractérisés des vases 
romains, c'est leur forme anguleuse. Les vases gallo-romains 
de la bonne époque présentent des formes parfaitement arron- 
dies. Les poteries du cimetière de Bury offrent des contours 
anguleux dans leur section verticale. On les croirait compo- 
sés de tronçons de cônes et de cylindres, soudés sous des 
angles saillants ou rentrants. Les formes sont diverses; celle 



liiMLriLKi; ruANC 279 

qui se présente le plu^ fréi[uemiiienl, ilaiis les sépultures de 
Bury, est l'écuellc, vase en forme de grande tasse » grosse 
panse el à large ouverture. Les petites terrines, dont le fond 
est conique et le col cylindrique, sont plus larges que liantes. 
11 en est dont le col se rétrécit, de la forme d'unr —■■'■—■"" 

Une autre catégorie de vases comprend les P' 
arrondie, surmontés d'un col plus ou moins élcvi: 
ouverture tantôt large, tantôt étroite, et munis 
sur le côté. L'orillce, dans certains spécimens, 
égal au diamètre tle la panse. Ce sont de petits 
ou pots à feu. D'autres pots francs se terminent 
lot et un bec opposé à l'anse: enlln, quelquefois 
pincé comme certains cruchons romains. Ces I 
seule anse, à bec tréflé, ne sont pas abondants. > 
sédons un, en terre rouge grisâtre, intact. Sa liai 
16 centimètres. 

Ces pots servaieni à contenir et à verser des bo 
ces vases, privés de pied et de hauteur, se font 
par leur lourdeur. L'ensemble des formes se rési 
jattes surbaissées, sans décorations ; en bols de 
plus ou moins grandes, en terre grise ou nolri^tre 
de formes plus élevées, avec ou sans dessins e 
rencontre ceux-ci à profusion. Tous ces vases n 
très peu d'ornementations et. encore, les dessins 
plus simples. Ce sont des bandes de points, des 
guliers Imprimés en creux, des lignes ressem 
biéroglyphes, ou, dans le milieu, une ligne eimpl 

Quelques dessins rudimcntaires, faits à l'estam 
roulette, au cachet particulier de la céramique f 
ment une ceinture de lignes verticales ou obliqui 
la panse. Les xigxags et les chevrons, doubles 
constituent un des ornements les plus ordinale 
de nos vases sont ornés de treillis en losanges ; < 
encore, nous rencontrons des ehifires romaim 
funéraire, de forme gracieuse, en terre blancbe. 
décorée de dessins divers Nos poteries ne por 
marque de fabrication : elles étaient pour la plup 
de terre et ne contenaient aucun objet ni aucun i 

Votes en rerre. (PL I,fi'j. 1,2, 3, 4.) — Dans 
de notre cimetière, nous avons trouvé, à 1" 50 de 



280 LES FOUILLES DE BtHY 

dans plusieurs fosses et parmi des ossements épars sans 
aucune* trace de dalles, six vases en verre; deux autres 
ont été recueillis dans deux sarcophages de la rangée 
suivante. Ces objets se composent de deux petits ballons 
de forme gracieuse, complètement sphérique ; ils sont sur- 
montés d'un long col efTîlé et se terminent par des bords ou 
bourrelets arrondis. L'un est simple, sans ornements. Sa 
hauteur est de 11 centimètres. Les vases ont pris une irisa- 
tion parfaite et d'un très bel effet. L'autre est plus petit. 

Ce petit ballon était accompagné d'un autre vase en verre 
dont les parois sont unies et d'une irisation régulière mais 
plus sombre. Il a la forme d'un gobelet écrasé, â fond arrondi 
et rétréci, difficilement stable. Sa hauteur est de 8 centimè- 
tres sur 12 de largeur. Un autre vase en verre est en forme 
de cloche (hauteur : 11 centimètres). Un verre à pied, très 
fin, est ornementé de raies. Nous avons recueilli, en outre, 
dans un sarcophage, une magnifique carafe, intacte malgré 
sa grandeur. Le verre, bleu, est bien irisé. La hauteur de ce 
beau vase donne 17 centimètres ; le diamètre de la base, en 
creux, est de 6 centimètres, celui de l'ouverture 5 centimè- 
tres et le développement de la panse est de 39 centimètres. 

Les vases en verre ont élé rares dans nos sépultures. Nous 
avons rencontré aussi les débris de plusieurs autres. 

Dans celte partie nous avons trouvé une petite cuillère k 
parfum de 11 centimètres 1/2 de longueur. Le hianche en 
bronze massif est allongé et forme une petite colonne ronde, 
ornementée. La coquille, en verre irisé, rappelle par sa forme 
Un fort gracieux coquillage; elle est profonde et sa partie 
élargie est striée. Cette cuillère est un véritable objet d*art 
de l'époque. 

ORNEMENTS 



OBJETS DE TOILETTE. — PARURES 

Les Francs ensevelissaient leurs morts dans leurs plus 
beaux habits, avec les ob|ets dont ils étaient parés de leur 
vivant. Cette coutume était générale ; aussi rencontrons-nous 
dans nos sépultures leurs a fibules », « bagues » et parures 
plus ou moins riches. 



f «► 



CIMETIERE FRANC 281 

Nous avons recueilli : des Jtbules ou broches avec épingles 
à ressorl, de toutes les formes, Priraitivcoient destinées à rat- 
tacher les robes et les mauteaux, nos fibules étalent simples 
comme objets de nécessité, plus tard elles turent enrichies 
et devinrent des ornements. Les premières i 
donc, pour Bury, l'époque de l'invasion. No\] 
ensuite celles du vi" siècle, plus riches, d'aï 
bronze doré ou simplement de bronze. Elles 
nées et les grenats ou pierres précieuses sont 
sans saillie. Nous n'en avons recueilli que 
ornementation flligranée \\) N'ayant recueilli 
où les pierres précieuses soient fixées dans 
lantes, soudées sur la plaque du fond, c'est un 
pour nous que le cimetière franc de Bury a ces 
des inliumallons à la fin du vi« siècle. Nous 
les sépultures de Bury les mômes modèles 
Bulles, Xoroy et autres cimetières do l'Oise. î 
très simples, il s'en trouve aussi d'autres riche 
tUles étaient tantôt seules, tantôt par deux. * 
recueilli de digllées en bronze doré (PI. H, 1 
milieu est bombé et le dos de la main, o 
ondulé, se termine par une queue en losange 
ligne médiane, une bande plate en relief est tei 
pierrerie et bordée d'un cordon strié et d'annt 

L'une d'elles en bronze très intéressante (PI. 
sente deux tètes aux deux extrémités d'un cor 
serpent court, replié sur lui-même. Le cenli 
quatre trous. De semblables ont été découve: 
ainsi que dans d'autres cimetières Irancs. 

Nous en avons recueilli quelques-unes ornitli 
roquets à œil de grenats et autres (PI. II, fît]. 4 et 
de l'une est de 3 centimètres. Une de ces fibult 
doré; le grenat de l'œil, ainsi que celui des i 
mais celui des pattes, fort beau et de moyenni 
une plaquette rectangulaire intacte. Une au 
également le perroquet. Elle est en argent d 



(1) V. Pllloy: Mémoires de la Société Académique b 
aDDëes 1899-1900. 



282 LE9 FOUILLES DE auRY 

de grenat; la queue est 1res large et bordée de pointillés; ce 
bijou est finement ciselé. 

Une petite en bronze, en forme de croix au centre, est 
prise dans un cercle d'un diamètre de 9 millimètres. Les • 
branches sont égales et le centre, ainsi que les extrémités, 
sont serties d'une pierrerle. Elle torme ainsi une rosace à Jour 
(PI- Il.fig. 6). 

Un quart de fibule ronde, en bronze, qui a été coupée avec 
intention, forme deux cercles poinllUés. Une petite ronde 
et plate est ornée de très petites rosaces comme bordure; 
elle est en bronze. 

Parmi les plus belles fibules plates que nous possédons, se 
trouvent deux rondes en argent doré, très gracieusement 
ornementées (PL II. fUj. 7 et 8). Sur chacune sont enchâs- 
sées neuf pierreries, dont quatre grenats triangulaires sertis 
d'argent. Au centre, et entre chaque grenat, se trouve une 
petite verroterie ronde. Les Intervalles sont coupés par des fili- 
granes gracieusement contournées. Le tout est encadré dans- 
un rebord assez large chargé de zigzags en creux. Ce sont deux 
pièces finement travaillées. Ces fibules, chargées de pierre- 
ries et complètement plates, étalent de préférence de forme 
circulaire (i). Les Francs, qui excellaient dans le sertisse- 
ment des tablettes de grenats de Syrie, mettaient loute leur 
habUelé à les tailler. Ces tablettes étalent polies des deux 
laces et coupées à la meule, on en remarque !a trace sur les 
bords. Pour donner plus d'éclat aux tablettes minces, un 
petit paillon en argent était placé au-dessous. 

Les fibules fortes servaient aux Francs pour attacher et 
retenir leurs luniques et leurs manteaux ; mais beaucoup 
étaient trop faibles pour retenir les bords d'un vêtement. 
La richesse du travail et leur fragilité Indiquent d'ailleurs 
assez qu'elles servaient plutôt d'ornements que d'agrafes. 
C'est ainsi que les plus belles, dlgitées, omltomorphes ou 
autres, de même que des rondes très fines, ont été trouvées 
réunies deux par deux dans la même sépulture et disposées 
symétriquement sur les côtés de la poitrine. 



|1} V. Baudot : Sépultures deê barbares de l'époque Mérovingienne. 
■^ Mémoire! de la Commiiëion des Antiquité* lit la Côte-d'Or, l, V el 
plancbes. 



CIMETIÈRE FRAN 

Colliers, Bracelets, Perles ll'l.Ilj. ■ 
aussi à se parer de perles. Ils en tel 
tormes, de toutes les grosseurs et de 

Les morts étalent tout naturellem 
colliers ou leurs bracelets de perles. 
en vogue sous les Francs. Les graine 
les Francs, une substance précieuse, 
neur parmi les guerriers. 

Les grains de colliers frappent pE 
Hères et dissemblables, ainsi que ps 
contours. Ils étalent simplement mon 
Les colliers étalent ou composés uniqu 
ou composés de perles mélangées, i, 
rondes et minuscules ou bleu petites 
aplaties, d'autres renflées, d'autres 
de dés, de petits tambours, de petites 
pies ou à rainures. Elles sont en v 
verre, en verre coloré et en verre lin 
culte, mastic coloré, en pierre et mér 
perles sont travaillées et colorées a 
suivant les caprices de l'imagination, 
leurs : le bleu, le jaune, le rouge ait 
vert, te noir, le brun. Le plus petit d 
formé de dix-sept perles, le plus grar 

En dehors des colliers, nous avon: 
perles Isolées sur la poitrine ou le loni 
est en terre colorée bleu-pâle: elle es 
de 17 millimètre, ornée, au pourtour, 
autres isolées, très grosses, sont en c 

Comme bracelets des perles, réunit 
valent d'ornements aux poignets. 

Le cimetière de Bury ne nous a di 
clés d'oreilles » entières, toutes sont i 
bronze. Ce sont des fils terminés d'ui 
et de l'autre bout par une petite tête 
la pointe. 

Les sépultures explorées à Bury n 
sloB, en dehors de celles qui n'ont ps 
ques a bagues » assez Intéressantes 
onze bagnes, doat troti en argent; li 



LES FOUILLES DE BURY 

rerics. l'ne des bagues en argent est très line- 
le. Le sujet, gravé en creux sur une petite sar- 
, représente un guerrier précédé d'uu chien. Le 
vale et mesure 9 millimètres sur 11. La monture 
rainures. 

bague en argent est simple, sans ornemenlation, 
ëme pareille, mais un peu plus petite. Ces bagues 
passées à l'un des doigts. Une bague de bron/e 
^e d'un ctiaton en pierre verte, ronde, sans dessin, 
ïgue en bron/e est très curieuse, elle est k char- 
vre sur un côté ; elle est surmontée d'une petite 
rmée de deux fils de laiton entrelacés, laissant 
mverture au milieu. D'après la trace que l'on 
evalt se trouver une perle ou une pierrerie au 
lonture est à jour, lormant deux raies parallèles, 
ague en bron/e est à huit pans. Chaque pan est 
e deux xigzags en creux se faisant face, 
des bagues en bron/e dans des tombes riches 
art, ce qui prouve que ces anneaux, symboles 
1 d'amitié, avaient, quoique d'un métal ordinaire, 
yeux de leurs possesseurs qui les emportaient 
je- 

nement de la chevelure, nous n'avons recueilli 
is d'un seul peigne en os, strié et orné. Les 
rvaient d'épingles pour soutenir les nœuds et les 
heveux. Ces épingles étalent simples ou à tètes, 
pingles est terminée par une petite spatule ronde 
1 bronze; une autre, longue, est passée dans une 
ivons aussi recueilli des aiguilles qui rempla- 
nt les épingles. 

MONNAIES 

ïnnaic mérovingienne n'a été rencontrée dans 
On sait que les monnaies de cette époque, notam- 
ns en or, ont été frappées en grand nombre et 
llers fort nombreux ; mais elles sont rarement 
5 les cimetières. 

les de cette même époque, en argent, sont très 
hcilcs à rencontrer, peut-être k cause de la min- 



CIMtrriÈHE FHANC 

ceur de leur flaa et par conséquent de leur i 
(diamètre : 8 ft 9 millliaètres : poids : 7 à 10 ce 
mais, jusqu'à présent, on ne les a découver 
des tombes. Précisément, un cimeliére de 
[Noroy, près Saint-Just-en-Chaussée], exploré < 
Société des Antiquaires de Picardie, en a d' 
intéressantes (1). 

Nos sépultures ne nous ont fourni que des pli 
et une yauloise. Celle-ci est un bronze coulé 
commune dans ce pays des Bellovaques que 
de la Gaule-Belgique , principalement dans 
Reims-CIiâlons : c'est le type de l'tiomme marc 
d'une main une sorte de lance, et, de l'autre, u 
ques). On l'a attribué aux Catalaunes, mats s 
blance, car ce peuple devait être soumis aux Rén 
où ces bronzes ont été coulés (2). Notre monnaie 
en deux. 

Les monnaies romaines furent longtemps ; 
Gaule : on explique ainsi le nombre conslË 
retrouve encore dans le sol. Comme les moyer 
bronzes romains représentaient une minime val 
viDgiens, qui ne frappèrent que des monnaies 
gent, conservèrent ces bronzes pour les échau 
valeur. 

Quelques-uns de ces bronzes étalent percés 
ainsi recueilli un petit Constantin percé eu so 
avait conservé son anneau de suspension. Ces i 
torées, qu'on rencontre isolées dans les sépultv 
servaient d'ornements : elles se trouvent parfo 
colliers. Nous en avons vu d'intactes fixées à d 
monnaies ne peuvent aider à préciser la date di 
tiëre, puisque toutes (même les monnaies gaul 
utilisées pendant longtemps après leur émlssioi 
ornements, soit comme moyens d'échanges cou 



(l| Bazot : Sociélé de» Ântiq. de Picardie, 1S68. 
Blancbet ; Etude» de numismatique, l. I, p. 101. 
Prou : Lei Monnaies mérovingiennes, de la BibUot. i 
(8) Blanchel : Traité de» Monnaies gauloisef (igoil, 



LES F0U1LLB8 DE BU 



OBJETS DIVERi 



Nos fouilles de Bury nous ont (oun 
qui ont également leur inlérôt. Ce sor 
inslrumeuu d'un usage quotidien : ust 
ciseaux en 1er de diJïérenles grandeur: 
lamea réunies par un talon faisant r 
tiges en ter, longues, flnes et pointu 
anneau à l'autre, genre de vrille à pe 
Des supports d'agrafea, ainsi que des i 
bronze; une quantité d'anneaux en brc 
dimensions; des clous divers, etc. 

il est à citer un objet asiiez remarqu! 
dons que la moitié. C'est une plaque en 
un cercle, lorsqu'elle était dans son ei 
inscrit un ornement très irrégulier, df 
le cercle. Notre moitié est garnie sur 
petites rondelles. La partie en cercle 
triangles Incrustés, dans chaque tri; 
lignes obliques. Ce cercle a6 mllllmi 
nement tout entier a un diamètre de 7 
centrale, en serpentins, est incrustée 
bords, et de minuscules rondelles prise 

Dans une des dernières sépultures m 
1904, nous avons recueilli un instrumc 
intéressant : c'est une petite « balancx 
tort gracieuse, fine et légère: son poidi 
mes : elle est toute en bronite. 

CdW^alatÈre, très fragile, aies brasd 
est placé près de l'extrémité du bras ai 
petit plateau rond et concave sur teque 
peser. Ce petit plateau, d'un diamètre 
relié au bras du fléau par trois cbalncl 
de longueur. L'axe est surmonlé d'ur 
s'élarglseant en baut et â la courbe. Ce 
pendre la balance. La longueur totale i 
timètrcs. Le curseur est formé d'un pel 
libre avec te plaleau contenant l'objet 
éloigne le poids (qui pèse 3 grammes 



•♦ 



•* d» 




CIMETIÈRE FRANC 

afin que la distance fasse puissance. Le poids se mo 
la branche qui est graduée doit, pour faire équilibre 
rendre le fléau horizontal. Cette petite balance n 
pouvait servir qu'à faire des pesées très délicates, 
précieuses, telles que des monnaies légères ou pluti 
que l6 préleveur des Impôts recueillait et que le mon 
l'accompagnait tondait et épurait pour en frapper i 
de monnaies dans la localité où 11 se trouvait. C 
monnaies très minces sont d'une extrême fragili 
balance servait sans doute aussi à peser des pierr 
parfums rares, etc. Le poids maximum qu'elle peut 
est actuellement de 10 grammes. On ne connaît qu 
de ces précieuses balances (1). 
. Dans le même tombeau nous avons trouvé : ur 
une poterie rouge très clair, six petites perles, une 
une moyenne boucle de ceinturon en bronze, une 
bronze avec une pierre verte, ronde et simple, et ui 
à parfums. 

D'apràs notre description et notre étude documei 
pouvons, sans erreur, dire que nos sépultures et li 
qu'elles renfermaient, sont des traces de séjour et i 
gnages muets, mais Incontestables, de la présence d 
à Bury au v» siècle. 



(1) BoulsDger: Le mobilier funéraire gallo-romain t 
Picardie et en Artoi», 19M. 
Pilloy : Etudet s^r d'ancien» fieux de sépulture» dam l'. 



le Docteur Aug. BAUDON 



tT 19Cfô, après cinquante-huit années de pratique 
le docteur Auguste-Adolphe Baudon s'éteignait 
on même qu'avait occupée son père, ancien 
taire venu s'établir à Mouy après la campagne 
is le premier Empire. 

est né à Mouy le 4 février 1821. Ses humanités 
:ommença à Paris ses études médicales qu'il 
Qt avec l'étude des sciences naturelles, 
ir en 1S17, H revint dans sa ville natale pour y 
lecine. C'est aussi à la même date que, la Société 
le l'Oise venant de se fonder sur l'initiative de 
. Danjou, M. Baudon se Ht Inscrire parmi les 
a première heure. 11 était, depuis longtemps 
ipecté Doyen. La première de ses savantes corn- 
Igure dans nos Mémoires de 1853, et la dernière 
séance du 18 juillet 1904; pendant plus d'un 
est donc re^té le collaborateur ûdèic de notre 
i ce titre, la Société Académique de l'Oise a 
i-vis de lui une dette de justice et de reconiiais- 
le conserver dans ses annale; une étude sur 
eiitiflqije et historique. 

étaient consacrés à l'archéologie, h la géologie, 
ïgie, à l'anlhropologie, â la zoologie, ainsi qu'à 
icullèrement celle de la Révolution, 
jeter un coup d'ceil sur la carrière si bien rem- 
regretté confrère, et c'est en analysant son 



l'œuvre scientifique et historique de m. le d' a. baudon 289 

œuvre que nous apprécierons mieux l'étendue du savoir de 
cet esprit si actif et si investigateur. 

Archéologie 

1* Notice sur diverses découvertes archéologiques du canton 
de Moutj et des territoires voisins, publiée dans le tome VI* des 
Mémoires de la Société Académique de l'Oise. 

Parmi les objets recueillis, il faut citer notamment un 
fragment de crâne humain de l'âge de bronze, provenant du 
terrain quaternaire de Bury, ayant sans doute appartenu à 
une race autochtone qui a disparu plus tard. 

2* Notice composée de deux mémoires sur un cimetière franc 
découvert à Angy en 1868, publiée dans le tome VII« des 
Mémoires de la Société Académique, 

Deux des planches sont consacréesàlareproduction, d'après 
les contours exacts des crânes, des traits de Francs dont deux 
étaient presque crétins non microcéphales : une troisième 
planche figure un autre crâne de Franc avec une vaste frac- 
ture à laquelle l'individu a survécu, et une quatrième montre 
une portion de fémur couverte de végétations osseuses. 

3* Dernières découvertes dans le canton de Mouy, publiées 
dans le tome XVI* des Mémoires delà Société Académique. 

Il est question dans cette plaquette des trouvailles recueil- 
lies par M. Baudon à Bury, tout près de l'emplacement des 
fouilles pratiquées postérieurement par MM. l'abbé Hamard 
et Sivi, et dont une partie des objets découverts a été récem- 
ment acquise par la Société Académique de l'Oise et figure 
dans une des vitrines du Musée de Beauvais. 

4* Le cimetière gallo-romain de Ville rs- sous- Erquer g , 
publié dans le tome XVIII® des Mémoires de la Société Aca- 
démique. 

La plus intéressante des pièces mises à jour est un coffret 
en bronze avec figures en relief. 

5* Enfin, une note sur les Gallo-Romains et les Francs du 
canton de Mouy et de Hermès, lue à la séance de la Société 
Académique du 18 juillet 1904. 

Ce fut la dernière communication de notre regretté confrère. 



DE M. LE DOCTEUR AUG. BAUDON ' 291 

On ne connaissait à cette époque que deux térébratules 
(Terebratuta bisinuata et T. auccinea), et encore l'une d'elles 
a-t-elle disparu de la nomenclature, parce qu'il a été reconnu 
que la seconde était une variété de la première. 

Quel événement a dû être, dans le monde de 
l'annonce de nouvelles espèces de térébratules a 
sept! Il est utile de dire que les I3rachiopades 
sont, pour ainsi dire, microscopiques {ils mesu 
millimètres au maximum), alors que la Terebrat 
atteint une dimension masima de 35 millimèl 
tamisant le calcaire grossier fossilifère, réduit pc 
à l'état de poussière, que notre savant confrère, 
forte loupe, recueillit ces minuscules coquilles 
a juste un demi-siècle), il en a élé à peine reuc< 
ble, oe qui démontre la haute portée sclenliQque 
verte de M. le docteur Raudon, 

La seconde publication a rapport à la Desa 

olioe des sables inférieurs du bassin parisien : C 
(fiaudon). 

Cette notice a élé inaérée dans la Reoue des Si 
relies de Montpellier, en novembre 1872. 

Ce fossile a été trouvé par lui à Thury-sous-CI 
l'étage des sables de Cuise (1). 

En plus de ces publications spéciales, no 
confrère n'a pas décrit moins d'une vingtaine 
fossiles appartenant à la classe des Pélécypodes 
ropodes et des Brachlopodes,' espèces qui flgu! 
magistral ouvrage de Deshayes : Description i 
sans vertèbres du bassin de Paris, ainsi que dE 
analytique, plus récente, des coquilles de l'Eocène 
de Paris, par M. Cossmann. 

La réputation de M. le docteur fiaudon dai 
sclentlâque élail si universellement reconnu 



(1) Cette olivo n'a pas ëté conaerrôe daDs la liste de: 
bassin do Paris pour cause de sf Donymie ri d'antériorité. 

Oez,), 1870. 



L'UiUVRË SCIENTIFIQUE ET HISTOHIQUE 

;, pour les mêmes classes de mollusques, une quinzaine 
3es qui lui ont été dédiées et qui portent sou nom, dans 
ires Marteaia, L'/onsia, Psammohia, Meretrix. Trina- 
irca, Nerila. Scalaria, Cerithiopsis, Voluia, Cnjpioco- 
aphitoma, Ptanorbis, Terebratula, Cisiella. 
i ajouterons égaletneat qu'à l'un des nombreux genres 
Uusques de la classe des Gastéropodes, il a été donné 
: de Baudonia. 

jont-ce pas U des titres de gloire pour potre docte 



Préhistoire et Anthropologie 

portant travail Intitulé : Mémoire »ur les silex traoail- 
l'aielier du Camp-Barbei, à Janville, pré» Mouy. est 
dans les Mémoires de la Société Académique, tome VIII» 

1872). 

que dans sa petite plaquette : Dernière» découcertea 
! canlon de Mou;/ (1896), M. Baudon ait signalé Ini- 
que ce travail présentait des côtés défectueux, il n'en 
i moins vrai que la publication de ce mémoire a lait 
n grand pas & la préhistoire, peu connue encore à cette 
i, et que Gabriel de Mortiltet venait d'élever à la hau- 
une science. 

'aste atelier de l'époque néolithique tut visité non 
lent par les maîtres de la préMstoire, mais aussi par 
clétés scientifiques auxquelles notre distingué contrëre 
sait à taire voir le produit de ses récoltes, 
est pas un préhistorien qui ne connaisse ta localité 
d'hul classique, grâce à lui, du Camp-Barbet. 

lutre gisement célèbre, mais appartenant & l'époque 

Itbtque, celui de Montgulllaln. commune deColncourt, 

crit par M. Baudon dans les Matériaux pour servira 

ire primitive et naturelle de l'homme, tome VII'. 

te peut que regretter qu'il l'ait tait trop sommairement 

il n'ait pas donné à sa notice l'ampleur qu'avait son 

ire sur le Camp- Barbet. 

rudes exigences de sa profession l'en ont sans doute 



ALCi. I!AI;D0.N 

Il est inutile d'ajouter que ses recolles du Camp 
de Moatgulllain torment le Joyau de sa colletitli 
torique. 

A l'Exposilion uuiversellc de 1878, dans la si 
sciences anthropologiques inslallée au Trocadéro, I: 
aloa dout G, de Morlillct était le président accor 
lionnellement à M. le docteur Baudon tout l'es 
estimait devoir lut 6trc nécessaire. Nous nous souv 
les objets exposés par notre lionoré confrère obi 
très vit succès. 

Dans une commuoication faile à la Société d'Antl 
de Paris (séance du 2 décembre 1886), M. de M: 
propos de crânes provenant des sépultures de Her 
Bulles et qui présentaient des cas de perforation s! 
trépanation intentionnelle, cite à diverses reprise 
de M. Baudon dont 11 lait un grand cas. 

Zoologie 

Les publications de M. le docteur Baudon, dans < 
che de la science, sont nombreuses. Là aussi, c 
paléontologie, 11 s'est particulièrement distingué. 

Nous allons indiquer la liste de ses travaux par o 
nologtque : 

i' Cataloijite des Mollusques du département de l'< 
second des Mémoires de la Société Académique, an 
Ce tut la première de ses communications ; 

2* Description des Mollusques du département 
(tomes II* et IIP des Mémoirea de la Société Acatlén 

3* Essai monoffraphique sur tes Pisidies franrat 
lU" des Mémoires de la Société Académique); 

i' Nouceaacataloquedes Moltasquesdudé/iarlemei 
(tome V* des Mémoires de la Société Académique, ai 
Son troisième catalogue paraîtra en 1884; 

5* Mémoire sur les limaciens du département de l'i 
Vlll' des Mémoires de la Société Académique). Ce 
contient quatre piancbes litliograplilées et artlstei 
nées par l'auteur d'après nature; 



l'œuvre scientifique et BISTORiQUe 

iescripiion d'une nourelte espèce de Pigidie française 
tbruelianum), trouvée à Saint-Félix, près Mouy, publiée 
a Revue des Sciences naturelles de Montpellier, en 1872 ; 
\Ionor/rap/Ue des mccinée» françaises, éditée chez 
JaiHière et 01s (1877), qualifiée de « remarquable » par 
ild Locard dans l'introduction de son ouvrage sur les 
lies terrestres de France ; 

'rentier supplément à la Monographie des Suceindes 
lises, publié également dans le Journal de Conchgliolo- 
iméro d'octobre 1877 (tJeux espèces nouvelles décrites); 
leuxième suppld/neni à ta Monographie des Succinées 
lises, publié également dans le Journal de Conchyliolo- 
Liméro d'octobre 1879 : Deux nouvelles espèces décri- 
nsi que deux variétés de la Succmea elegans et deux 
es de la S. putris dont la variété dentata. Toutefois, 
on troisième supplément, M. Baudon ne considère plus 
lernière que comme un accident local; 
Troisième supplément à la Monographie des Succinées 
lises, publié, comme les deux précédents, dans le Jow- 
Conchgliûlo{/ic, numéro d'avril 1881. — Il ne contient 
description de variétés et d'un parasite qui vil dans 
itaculcs de certaines Succinées ; 

Vroisième catalogue des Mollusques oioanls du départe- 
'£ l'Oise, publié en juillet 1884 dans te Journal de Con- 

t un volume de 133 pages avec trois planches tilbogra- 
d'après les remarquables dessins de l'auteur. Ce qui 
encore au mérite de ce catalogue, ce sont les quelques 
consacrées aux monstruosités de certains mollusques 
très, albinos, scalaires, scalaroîdes, disloints et pyra- 

blen n'a-t-U pas lallu à notre savant confrère de patlen- 
hercbes pour parvenir ft rassembler autant decurfeases 
lies! 

.iste des Mollusques terrestres etjtumaiiles cirant acluel- 
dans le canton de Mouij (Mémoiree de la Société Acadé- 
tome XV*, 1894). 

opuscule serait d'une grande utilité à quiconque vou- 
e livrer à l'étude de la faune malacologlque de Moujr 
environs. 



DE M. LE DOCTEUR AUG. BAUDON 

En outre. M, le docteur Baudon a décrit 
dizaine d'espèces et de variétés de moUusqii 
espèces lui ont été dédiées et portent son nom, d 
Suceinea, Vertigo, Vitrina. 

Histoire 



Les sciences naturelles n'avaient pas absorba 
sirs que l'exercice de sa profession laissait à noi 
confrère au point de l'empêcher de se passioni 
toire de la Révolution, bien qu'on lui doive, 
cette époque, un ouvrage intitulé : De l'Ea/. 
l'humanité, publié en 1902, probablement sa de 
comme importance, ainsi qu'un opuscule qui 
Des faits et gestes de Vaudvey de Soyécourt 
Mouff, publié en 1887, et qui a irait à uu épisi 
de la Ligue à Deauvais et aux environs. 

Vaudrey, quoique protestant, était châtelain 
la cité beauvaisine par les Soyécourt; il éta: 
acharné do Nicolas Godin, l'ardent maire de ] 
dévoué & la Ligue. 

Des châteaux de Mouy, Cbàteaurouge, Brésil 
vert à Hondainville, qui lui servaient de repa 
' tenait ses ennemis en perpétuel échec. 

En 1591, nommé gouverneur de Gerberoy 
maréchal de Biron, il Qt, avec l'aide des nobles 
relever les fortifications qui devinrent aussi pul 
paravant. 

M. Baudon mené ainsi son récit jusqu'au 
Henri IV, reconnu roi de France après avoir e 
gion réformée, l'on n'entendit plus parler di 
Mouy. 

L'époque révolutionnaire a été l'objet des en 
de M. le docteur Baudon; non seulement il ne f 
à rassembler patiemment et pendant de longues 
sortes d'objets qui avalent trait à cette pai 
histoire, mais son esprit aussi curieux qu'lnv 
faisait en même temps rechercher les docuu 
porains. 



DE M. LE DOCTEUR AUG. BAUDON 29Ï 

<x nos sentiments se conlondront dans un concert d'amour et 
a de reconnaissance pour le gouvernement qui nous a sauvés 
« du naufrage épouvantable qui nous menaçait. » 

Le numéro du Journal du département de l'Oise qxxi donne 
ce compte rendu, est orné d'une Jolie gravure au trait repré- 
sentant la cérémonie. 

Dans le tome IX« (année 1885) il y a sur « l'affaire Réveillon » 
un article qui ne présente rien de particulier, mais dans le 
tome XXIII» (année 1892), M. le docteur Baudon en a publié 
un très intéressant sur « Jacques Isoré, député de l'Oise à la 
« Convention ». 

C'est une biographie impartiale. Tout en reconnaissant les 
services rendus par Isoré dans le service des approvisionne- 
ments et des subsistances, M. Baudon constate que son rôle 
politique n'offrit rien de remarquable. Faisant allusion à 
raccusalion qui pesait sur Isoré d'avoir fait condamner à 
mort un maître de poste de Clermont qui s'était refusé, par 
impossibilité, à lui fournir des chevaux, notre confrère fait 
cette réflexion : « Les hommes de ce temps voulaient être 
obéis de suite et souvent l'énergie de leur caractère les por- 
tait au despotisme. » 

Mais le principal attrait du récit est dans ce qui se rap- 
porte au portrait d'Isoré et à la description de l'homme tel 
que M. Baudon se rappelle l'avoir vu dans sa première jeu- 
nesse. Nous citons ce passage : 

« J'ai eu sous les yeux son portrait peint par David. 
M"' Isoré, de Complègne, le possède actuellement, me dit 
« M. Isoré, de Châteaurouge, si toutefois, ajoute-t-ll. Il n'est 
« pas vendu. 

« Je possède de ce député un très beau portrait au physlo- 
« notrace que j'ai rencontré deux ou trois fols dans notre 
« contrée. 

« Je me souviens d'avoir vu Isoré qui venait consulter mon 
a père lorsqu'il était malade. Quoique je fusse fort jeune, ses 
« traits, son expression sont restés gravés dans ma mémoire, 
a C'était une figure qui ne s'oublie pas ! Le teint pâle, l'œil 
« dur, le regard Incisif, la lèvre supérieure mince, à peine 
a colorée, d'une taille peu élevée, la parole brève, Impé- 
« rieuse, tel était son aspect général. Il portait sur la face, 
T. XIX 20 



206 l'œuvhb scientifique BT HISTOEIIQUE 

a dans aoo attitude, le caractère dur et énergique attribué 
a Bouvent aux conveutionaels. » 

M, Aulard, chargé du cours d'iiistoire de la Révolution 
f raoçalse à la Faculté des Lettres de Paris, qui est un de ceux 
qui ont le plus compulsé, scruté, fouillé les riches archives 
de toute nature qu'offre une capitale comme Paris, et qui 
connaît mieux que personne tout ce qui a été publié sur la 
période révolutionnaire, a pu dire que l'histoire artistique de 
la Révolution n'existe pas encore, quoiqu'on en ait écrit quel- 
ques chapitres. 

Notre émlnent confrère aura, dans la mesure de ses moyens, 
apporté sa pierre à l'édt&ce. 

Dans le tome XI, de la même Revue (année 1886), 11 a 
publié un article sur « les treUe boutons du citoyen Decaux ». ' 
Ce Devaux avait été vétéran aux canonniers de Lille ; c'était 
un des vainqueurs de la Bastille. 

Les boutons qui se trouvaient sur l'habit que Devaux endos- 
sait aux grands jours, rendent l'Idée tondamentale des jour- 
nées des 6 et 6 octobre 1789. Ce sont, dit M. Baudon, de char- 
mantes gouaches sur albâtre ou sur une substance qui en a 
l'aspect, cerclées de cuivre, peintes avec beaucoup d'esprit 
par un artiste habile, peut-être Watteau, de Lille, concitoyen 
de Devaux, 

Notre honoré confrère ajoute qu'une monographie des bou- 
tons de la période révolutionnaire, avec figures, serait un 
travail très Intéressant, mais que malheureusement ces 
pièces sont devenues rares et presque Introuvables. 

Dans le tome XL', le numéro du li janvier 1901 contient 
un article Intitulé : « Encore les éoentails révolutionnaires », 
qui fait suite à celui publié dans le numéro du 14 octobre 1900, 
par G. Leroy, sur les éventails relatifs aux Etats-Généraux 
de 1789. 

M. Baudon constate d'abord que la plupart des montures 
sont en palissandre, rarement en ivoire ou en os, puis U 
décrit en détail deux sujets de sa collection, parfaitement 
colorléSi 

Au revers de l'un d'eux, on peut lire six couplets dont la 
poésie, dit-11, n'est pas plus riche que d'habitudei 



DB M. LE DOCtBUR ÀUO. BAUDON 206 

Rappelons en passant qu'à la dernière Exposition des 
Amis des Arts (1904) au foyer du théâtre de Beauvais, M. le 
docteur Baudon avait prêté au Comité un lot d'éventails 
de cette époque, dont le mérite artistique fut justement 
admiré. 

A TExposition universelle de 1900, dans la classe 96 — Hor- 
logerie — on a pu remarquer une collection unique et fort 
curieuse de cadrans de montres de la Révolution française 
(1789-1804), réunie par M. Charles RoWot. 

Notre érudit confrère, dont tout le monde connaissait le 
talent de dessinateur servi par un non moins réel talent de 
coloriste, avait reproduit cette collection à Taquarelle et en 
avait décrit très sommairement les particularités en une 
notice divisée en quatre volumes correspondant aux quatre 
genres dans lesquels était groupé cet ensemble de cadrans 
bistorlques. 

Nous allons Indiquer rapidement les pièces les plus inté- 
ressantes : 

Premier volume, n" 38 bis, — Cadran tricolore montrant les 
attributs de la liberté et de la gloire. ~ Les aiguilles sont 
remarquables : l'une représente le faisceau de licteurs, 
l'autre la pique. 

Premier volume, n '48. —iWa^ceus Scœoola, sujet emprunté 
à l'histoire romaine. 

Deuxième volume, n* 37. — Montre de Marat dont le boî- 
tier a la forme du bonnet montagnard. 

Troisième volume, n« 17. — Le coq gaulois, au pied du dra- 
peau national, salue la Liberté. Autour des heures du cadran^ 
le peintre émailleur a placé la légende : Règne de la Lot/, 
Chaque lettre correspond à une heure : R étant placé à midi; 
E à une heure, etc. 

Troisième volume, n' 51 6i«* — Ballon sur le cadran. 

Quatrième volume, n» 37. — Montre en argent d'un théo- 
philanthrope, le citoyen Jean-Pierre-André Danjou, homme 
de lettres, demeurant à Paris, rue du Coq^Jean, nM20. 

Au total, il y a 284 cadrans historiques reproduits par 
l'aquarelle en grandeur naturelle* 

Tel6 furent les travaux scientifiques et historiques de M. le 



L'ŒUVRE SClENTinQUE ET HISTORIOLE 

idoD, dont ses âls et ses pettts-enfants peuvent se 

■sa Juste titre. 

I amour des sciences ei des arts, l'élendue de 
sances, l'avaient lait admettre dans nombre de 
vantes : Société géoIogl([ue de France, Société 
le Bordeaux, Société des sciences naturelles de 
e, elc. 

!çu, depuis longtemps, les palmes d'OlDcier de 
I publique. 

rue, géologue, naturaliste, historien de la Révo- 
inateur habile, atiuarelÙste distingué. M. le doc- 
I avatt fait de sa demeure un véritable musée; 
ITet. en plus de celles dont nous avons lait men- 
:emble de collections diverses, réunies avec le 
et sûr qui le caractérisait: livres anciens, reliures 
céramique de toutes les époques, vieux meubles, 
estampes, émaux, Ivoires, objet» de la période 
aire, elc. 

e sa compagne dévouée, qui se plaisait à par- 
travaux, avait porté à M. Baudoa un coup dont 
va pas. Il semblait qu'en lui un ressort se fût 
l'acllvlté dont il avait constamment lait preuve 
;lr. 

e ce moment, sa protonde science médicale et son 
: continuèrent à être au service de ses malades, 
ors de ses visites professionnelles, il ne quitta 
Iscm, et, comme l'a dit en excellents termes notre 
R Jusqu'à son dernier jour, parcourant les collec- 
1 demeure familiale, 11 passait au milieu d'elles 
i charmantes. Il a pu revivre ainsi toute son exis- 
ntiflque, car elles étaient devenues insensible- 
me une portion de son âme antique. » 



nie liste des sommités scientiflqties (Biot, Caa- 
, Hérlcarl deThury et d'autres encore) dont la 



DE M. LE DOCTEUR AUG. BAUDON 301 

Société Académique de l'Oise est Justement Qère, uous pou- 
vons ajouter le nom de M. le docteur Auguste Baudon. Aussi, 
le souvenir de notre regretté Doyen, qui laisse un si grand 
vide parmi noua, reslera-t-il grav^ "in"* 'a tnimnirp hp «oa 
conirères ! 



NOTES 



POUR SERVIR 

JTOIRE DE LA RÉVOLUTION 

A. BBAUVAIS 

Utes du H Journal pour les Affaires » 
d'Euslache-Louia Borel 



itacbe-Louis Borel intitule a Journal pour les 
Mémorial » est un véritable Lîr>re de raison, 
in livre de comptes servant de journal domes- 
aliiers de recettes et dépenses de la famille Borel 
: au 24 novembre 1744 : tenus par Eustache-Louis 
44 à 1797 sans doute, ils ont élé continués par 
îl deBréttzel.sonfllsalné, depulsle19avrlH797, 
ïs de son père. 

de raison à' Eusiac/ie-Louis Borel, donnés aux 
l'Oise par M. le marquis de Luppé en avril 1905. 
t neuf cablers : 1* novembre 1744-novembre 1745: 
décembre 1747 ; 3* juillet- septembre 1784; 4'avrll- 
773; 5° avril-décembre 1786; 6' janvier-décembre 
vier-décembre 17S0; 8' janvier-décembre 1791; 
cembre 1792 ; septembre-décembre 1793 et mal- 
794. 
naux B de Borel de Brélizel, donnés également 



N0TE3 POUR L'HISTOIRE DB LA RÈVOUJTION A BEAI 

aux Arclilves par M. de Luppé, forment viDgt-Blx c 
1797 à 1833, avec quelques lacunes. 

Né à Beauvaia le 11 novembre 1720, Euaiache-tc 
épousa, le 1" mars 17i5, Marle-Françolae de Mallni 
BréUzel, fille aînée de René de Mallngueben. li 
général au bailliage et présidial de Beauvals, et 
même temps, de son beau-père, la charge de 1: 
général, qu'il occupa de 1745 à 1787, époque à laqu 
démit en faveur de son flls aîné, Borel de Brétlzel 
bora, avec Danse et Buquet, à cette Histoire du L 
demeurée manuscrite et inachevée, dont les matéi 
perses dans trois bibliothèques particulières et 
jusqu'à nos jours avec le plus grand soin, fournisse 
de tout travail d'érudition sur notre contrée. 

En 1789, Borel était lieutenant-général honoraire 
ler-auditeur en la Chambre des Comptes de Pari 
deux ans, il était veuf. D'une nombreuse poster 
restait deux flls et quatre nUes : l'aîné des fils. Dm 
de Brétizel, nommé dans le journal n Brétlseî n, né 
let 1764, était lieutenant-général du bailliage de Be 
cadet, Barthélemi Borel de Favencourt, nommi 
a Favencourt », né le 1" juillet 1771, était étudiant 
du Plessis à Paris. Des filles, l'une Marie-Anne, veuv 
habitait avec son père à Beauvals, rue du Prévost; 
avaient épousé Blanchard de Changy, Michel de fc 
Durant! de Lironcourt. 

n est inutile d'Insister sur rutliité et l'intérêt qu< 
pour nous le « Journal pour les Araires a de Bore 
là que des laits, et des faits toujours corroborés pa 
fres. Un document de cette nature offre donc toi 
ments de précision et de coutemporanéité que peu 
critique la plus rigoureuse. 

Pour la publication de ces noies, on avait le cl 
deux façons de procéder : ou supposer que le lecte 
courant de l'histoire générale et locale de la Bévo 
ce cas, les noies sont superflues) ou admettre que 
Ignore tout des événements de la fin du xvui* slëc! 
oblige à accompagner presque chaque ligne de 



NOTES POUR SERVIR A L'HISTOIRE 

I lignes d'éclaircissemeats. J'aurais eu trop mauraise 
le ceux qui liront ces quelques paires, si }e n'avais 
pour la première méthode. 

1, en terminant cette note liminaire, à remercier bien 
ent M. le marquis de Luppé de sa gracieuse llbé- 
me reste à souhaiter que les lacunes de cette inlé- 
collecliOD de « Journaux i> puissent être bientôt 

Ernest ROUSSEL. 



ANNÉE 1789 



,éirennea:a\ix tambours, 13 sous; au facteur de let- 
c. 4 aoua. 

journaux : payé à mon flls 7 1. 18 «. fi d. pour ma 
vec luy dans la souscription par septième, pour les 
, Fréron, Journal encyctopédique et Gateile de France 

plus 15 l, pour ma moitié avec luy de la souscrip- 
édlts, ordonnances et réglemens, année 1789. 
à M. le curé, messe pour mon père, 1 1. 4 a. 

février 

layé à M. Langlols-Bernot 51 l, pour 6 aulnes de ras 
-Cyr noir, employé à ma robe de palais, en aoust 1788: 
>our le cierge de la Chandeleur, 2 l. 4 a. 
is /lour lea pauvres : reçu de M. le marquis de Cau- 

livres de ris pour les pauvres, que nous palerons 
lé, mon flls et moy, à raison de 5 sous la livre. 

offrande à la messe du mariage de M le chevalier 
er avec M'" Le Mareschal, 11. 4 s. 
sel : reçu 2 minois de sel et payé à mon fils pour les 
l. 



[« LA RÉVOLUTION A BEAUVAIB 

Le 19, travers à la porte de Bresles pour les ar 
pépinière des aires portés à AuneuU, 3 k. 



Le 5, Élats Généraux : acliepté l'essay d'iDstructic 
laires pour la convocation des États Généraux. 1 1 

Le 7, bureau des paucres : j'ay rei,'u de l'adir 
du bureau des pauvres 600 livres à compte des 
moyennant lesquelles Je luy al cédé 180 mines 
prendre et recevoir de Lucien Clément, mon : 
Nlvilté, ayant donné en outre 20 mines en nature 
gratuitement. 

Le 29, trois cahiers Imprimés de l'ordre de la 
1 1.4 s. 



Le 3, lettre d'un curé au bureau Intermédiaire 
vais, 15 8. 

Le 10, à Obry, bedeau de Saint-Pierre, qui a so 
les tombes de mes oncles, 3 1. ; 

Payé pour la 3* livraison, qui est la dernière, d 
de VoUaire, 18 vol. In-ybroch., 103 l. 16 s. 



Le 1", aux tambours, 12 a. 

Le i, k Juvlgnies, à l'ottrande de la messe de n 
M'" de Mailuguehen avec M. ae Broé, 3 I. 

Le 18, achepté chez Chedin les discours du Roj 
des sceaux et de M. Neeker à l'ouverture des Etat! 
le 5 may, 3 t. 

JUIN 

Le 7, Jour de la Trinité, à Salnt-Rimauld . 

Le 8, messe à Saini-Sauveur, procession à Sali 
offrande, 12 s ; 

Aux petits enfans bleus du bureau des pauvres, 

AsmciaiioR de bienfaisance : 3' mois, à corat 
10 Juin, : payé à M. de Cbangy 15 l. par mois^ 



NOTES POUR SERVIB A L'HISTOIRG 

. UD Qambeau pour la procession du Saiot-Sacrement, 

, hôpital, orge achepiée : j'ay achepté à l'hôtel des 
lliers, sur la grande place de cette ville, 66 mines 

61. 12 s,, cy 435 1. 12 »,, que j'ay fait porter dans 
lers de l'hâptlal ; Je les ay payé et ladite somme m'a 
Ise sur le champ par M. Bernardet, [admlnlstratenr]; 

de l'or'je : ]'ay pesé 2 mines de cet orge = 40 pots, 

de Parts; elles pesolent avec le sac 107 liv.: olés 
poids du sac 3 1.; reste net pour 2 mines ou 40 pots, 
; donc pour 20 pots, 52 I,, et, pour 16 pots, 41 1.3/5; le 
ie ordinairement 47 à 48 1.; diftérence du poids du 

sus, 6 llv.; donc l'orge pèze à peu près 7/8 du poids 
il volume de bled, 

;, bureau de bienfaisance : payé à M. Serpe 3 L 
a part d'une association à l'eftet de faire venir des 
3t orges de Rouen ; nous étions S ; trais d'un exprès 
à Rouen, 241.: cy, 3 l. 



pain S/3 blé, 1/3 ria : payé à Souty. boulanger, rue 

I, 4 liv. de pain fait avec 1/3 de farine de ris, à 5 s. la 

s.; 

s, farines venant de Marines, Pantoise, etc. : Souly 

qu'avec un sac de farine pezant 3251., revenant & 
[éducliOQ faite du poids du sac, 11 fait 41 à 42 pains de 
tlt poids, communément 500 1. de pain ; 11 s'ensuit que 
ros poids de farine donnent 500 1. petit poids de pain ; 
1. farine donnent 25 1. pain ; donc une mine de bled 
avals, pesant 48 1, gros poids, produisant ordlnaire- 
éduction faite du droit de mouture et du son, environ 
)S poids de farine, doit donner 57 1. 13/16 petit poids 
. Si le sac de pure farine coûte 102 1., produisant 
I de 12 1. à 50 s. ^ 105 1., en ce cas, le boulangera 
çon et cuisson 3 1. et la valeur du sac. Notés qu'un 
125 1., gros poids de farine, est le produit de 9 mines de 
Beauvais, dit-on; or 9 mines doivent pezer 4321,, 

produisant en farine que 320 1. net, il resterait donc 
nier en son, gruaux ou recoupes, 112 1. 



DB LA RÉVOLUTION A BBAUVAIS 307 

Le samedi 11, bled vendu sur le marché : à Toccasion de 
la vente du blé sur le marché, il y eut commencement 
d'émeute; Vassel, de l'Abbie-Rotangis, et son fils, de Trous- 
sures-Sainte-Eusoye, avoient 25 sacs à vendre, vouloient le 
vendre 10 1. la mine ; le peuple ameuté vouloit le faire mesu- 
rer à 9 1. la mine ; M. Goujon, procureur fiscal, s'entremit et 
obtint de Vassel qu'il se réduiroit à 9 1. 10 s. la mine, dont 
luy, procureur fiscal, paieroit 10 s. sur le produit du minage, 
et le peuple acquéreur 9 1. seulement. On se mit à mesurer 
et livrer; lorsque les 8 premiers sacs furent vendus, môme 
un neuvième et partie du dixième, M. Goujon envoya dire à 
Vassel qu'il n'entendoit paier les 10 s. par mine que pour les 
8 premiers sacs. Vassel se plaignit hautement et dit qu'il 
allolt refermer ses sacs et les mettre en ressère. Le peuple, 
au nombre de plus de 400, tant femmes qu'hommes, projet- 
toit de s'y opposer et de contraindre Vassel à livrer le reste 
de son blé à 9 1. M. de Flavigni , commandant pour le Roy, 
M. de Saint-Martin, maréchal-des-logis de la compagnie Ecos- 
saise, et moy tirâmes à part Vassel et promîmes de lui paier 
les 10 s. par mine des 17 sacs. En conséquence je fis achepter 
un flambeau pour éclairer la suite de cette livraison, qui 
dura Jusqu'à près de 11 heures du soir; l'indemnité promise 
à Vassel, pour 102 mines, est 51 1., que nous palames par 
tiers, MM. de Flavigni, de Saint-Martin et moy. 

Le 21, casernement aux Cordeliers : j'ay prêt té à MM. les 
officiers municipaux, pour le cazernement à faire aux Corde- 
liers d'un détachement du régiment d'Armagnac-infanterie : 
une paillasse, un matelas de laine, un traversin de plume, 
une couverture de laine, le tout de 4 pieds de large, marqué 
M. Borel, et une paire de draps de domestique; le tout m'a 
été remis le 30 déc. 1789. 

Le 22, paie pour pain béni de Sainte-Madeleine à Bour- 
saut, 12 s. 

Le 25, une cocarde, pour le service de la milice bourgeoise, 
1L7 s. 

Le 30, paie à François une cocarde, 1 1,7 s. 

AOUT 

Le 2, élection du maire : M. Vualon, nommé pour la 
deuxième année ; conduite : M. le doyen, à droite; mon fils, 



NOTES POUR 'SERVIR A L'i 

itenant général, à gauche: ensuite 
gauche M. de Flavlgni, commaoc 
auvais; ensuite, la tamllle, conduit 
isfdial, par M. t'abbé de Commeyras 
urs chanoiaes de la cathédrale ; boui 
^ 4, reçu de M. Henault-Mù, 237 1. ( 
. 3d. lallv., 62 1. 4 n. 3d. 
,e 9, gratification à deux soldais d< 
I, me voyant passer devant l'h6tel-c 
r revenant de chez M. de Changy, 
que chez mol, pour boire, 12 a. 
M lundi 17, nouage de monflla à Pa 
parti pour Paris avec M, Serpe, M 
" Danse; mes chevaux les ont coni 
.4». 

i^yé & Ractnet tes passeports de m< 
.4 a. 

\A 21, asèociation. de bienfaisance : 
« de l'association de bienfaisance, p 
Is de bureau entre 18 commlssalrei 
s. 6 d.; 

Pour la part de l'abbé Danse, Id., rei 
;.e 25, offrande à la messe de Salnt- 

l. 4 8. f 

Le 2S, aux tambours pour la lète de : 

L« 29, mon fils aine Brélisel m'a ren: 

iint national' de 30 milUoQs, du 19 a 

nme de 1000 l. au porteur. 

L,e 30, corpa de ijarde de l'hàiel-de- 

isëque pour bière, échaudés, etc., q 

Ire, au poste de rhôlel-de-vllle, dont 

JulUet, 6 l.; 

Rendu à mon fils 7 1. 10 s. pour m 

:llet et d'août, du Bulletin de l'Asseml 

SEPTEMBRE 

Le 4, licrea : paie à Cbedin, libraire : . 
r M. l'abbé Fleury, 4 vol. in-12 broc 
luelle de la France et de l'Angleterre, 
rennes financières , ln-8* brocb.. 4 



DE LA RÉVOLUTION A BEAUVAIS 309 

gouvermement d'Angleterre, in-8% 3 L 10 s.; Y Histoire, le 
cérémonial et les droits des Etats Généraux et l'Histoire des 
tains efforts qu'on a fait sous les règnes de Louis XIV et 
de Louis XV pour les convoquer, 2 vol. in-S" brocli . , 3 L 15 s.; 
Tableau des députéti de chaque province aux Etais Généraux, 
in-12 broch., 1 L 4 s. 

Le 10, à François, une cocarde, 15 s,; 

Affranchissement du port de lettre à M. Bonnet pour les 
réverbères, 8 s. 

Le 20, milice bourgeoise : j'ai rendu à Favencourt, 3 1. qu'il 
avoit paiées pour bière, gâteaux, etc., aux fusiliers de la 
porte de Saint-Jean, dont j*ai e\i le commandement du 16 au 
17 de ce mois, 3 L 

Le 24, prières publiques : procession générale à Saint- 
Lucien et prières publiques pendant trois jours à l'occasion 
des troubles qui désolent le royaume. 

Le 30, sel prêté : j'ai envoyé au bureau des pauvres un pot 
de grès plein de sel ; le sel pesé séparément, il s'en est trouvé 
26 liv. et demie; le bureau me le rendra, lorsqu'il en aura 
reçu du grenier-à-sel, (rendu le 30 déc,) 

OCTOBRE 

Le 1", fusils : acheté de l'hôtel-de-ville trois fusils avec 
leurs bayonnettes k il l. ô s,, ci : 33 L 15 s,; j'ai donné à 
Dessaint, mon perruquier, qui les a vus, visités et choisis 
entre 600, par gratification, ^ ^ 5 s., dont un fusil pour 
moi, un pour Favencourt et un pour Brétisel (rendu 12 L 
le 15), 

Le 4, emprunt de 80 millions : envoyé à M. Pichault, ban- 
quier, 4000 L, à l'effet d'acheter quatre effets au porteur de 
1000 1. dans l'emprunt de 80 millions, créé par déclaration du 
28 août dernier. 

Le 15, une livre de poudre à tirer, 2 l. 

Le 16, trois livres de tabac pour M"' Pasquier de Saint- 
Denis, religieuse à Saint-Paul, 6 1. 6 s.; 

Une poire à poudre, 3 s. 

Le 27 octobre, cidre de mon crû : j'ai fait façonner environ 
un muid 3/4 de cidre du produit des arbres fruitiers étant 
dans mes prés d'Hucqueville et Tiersonnier; payé: droits 



OUR SERVIR A L'HIS-TOIRE 

,- droits de tarifs, 3 l. 16».; façon au 
'' l. 4 s. 

it, tapissier : pour tcuture dans la rue, 
ment, 2 /.,■ foureaux des trois fusf l8. 9 1. 

NOVEMBRE 

stdial ; offrande k la messe, i t. 4 s. 
hez M. de Grandmalson pour un mois 
mblée nationale, k compter du 12 nov., 

dmlnistration du bureau des pauvres ; 
ilstrallon pour acheter du blé ; M, de 
fait un billet, k rendre à ma volonté, 

ne : paie à François Rolland, ci-devant 
In, mon représentant à la garde du 10 

Jean Mullot, mon concierge de Nivil- 
ommes de terre plantées dans le jardin 
et sont bien venues, 1 L 4 s. 
bureau des pauvres pour M"' de Gous- 

«e sur M. le marquis de La Fayette, S s. 
lales, une paire, 24 t. 
Iran ; lilielle condamné au feu : acheté 
Suleau), adressée aux Picards, 2 exem- 
par la main du bourreau, 12 a. 

DÉCEMBRE 

e Françoise Caron, épouse de M. Morel, 
it de Pierre-Etienne Michel, l'un de 

chez ChediD, libraire, 61 /> 13 s., entre 
de Francheoille à M le curé de ••', 
aux, sur les abus du clergé, 2 1; Idée» 
e la justice, i 1. 16 s.; Principes qui 
ornent libre, /2 e.; brochure du Rapport 
'e judiciaire, 6 s^; aoUsorlptloQ aUi 




.*Jii*^,'-n*^'^:i.; 



bfe LA RÉVOLUTION A BEAUVAtS 311 

Annales politiques de Mercier, pour trois mois, 9 L; hôpi- 
taux : une main de papier encadré pour les mémoires des 
deux hôpitaux (Bureau des pauvres et Hôtel-Dieu) contre 
MM. de Causans, 15 s. 

Enfant de Raincillers trouvée pleurant sur la place Saint- 
Michel le 29 novembre : le 2, payé à Manon pour rhabiller 
une petite fille de 13 ans de Rainvillers, fille de Jean Marin, 
qui a 13 enfans, laquelle s'étoit évadée de chez son père, et 
trouvée par moi dans les rues, et a couché deux nuits ici ; elle 
est partie de chez moi mardi matin 1" déc. et n'est plus 
revenue, quoiqu'on lui ait dit de revenir. 

Le 6, j'ai été avec ma helle-fiUe (M-' de Brélisel), dîner à 
Villotran; en revenant en cabriolet, nous avons versé près 
les murs de la ferme du Point-du-Jour. 

Le 12, payé 24 s. k Nicolas Louis, garde-messier dans tout 
le territoire d'Auneuil, à 2 s. par arpent, pour mes bosquets 
du Mont-d'Héris et de Sinancourt ; 

Souscription au Bulletin, 7 L 10 s,, et aux Annales patrio- 
tiques de Mercier, 9 L 

Le 13, payé à M"' Larive, concierge de l'hôtel-de-ville, 9 l. 
pour solde du pain, andouille et vin^ par elle fournis à la sen- 
tinelle et corps-de-garde de Saint- Jean, dont j'ai été comman- 
dant le 25 juin 1789. 

Le 21, j'ai été à Nivillers avec M. de Merlemont et mon fils, 
pour engager M. de MaroUes, petit-neveu de M"" de Nivillers, 
(qui étoit arrivé de Loches chez elle il y a trois semaines et 
y restoit malgré elle, avec menaces de pistolets et s'étoit 
emparé de toutes les clefs), pour l'engager, dis-je, à laisser 
sa tante en paix et à retourner à Loches ; il nous à promis 
d'honneur de partir le lendemain et de ne plus revenir à Nivil- 
lers, ni lui, ni son fils, avant la mort de sa tante, à moins 
qu'elle ne le rappelle par écrit; il en a signé son billet d'hon- 
neur remis entre les mains de M. de Merlemont; M"' de 
Nivillers lui a donné 20(X) 1. en notre présence sans billet, et 
a promis de lui envoyer 2000 1. dans le courant de janvier 
prochain, et ensuite 30001. par an; il est parti le lendemain 
22 pour Loches. 

Le 22, supplément à l'état des pensions, broch., 24 s.; 
aumône : paie à la mère de charité de la paroisse, pour 12 



DE LA REVOLUTION A B&AUVAIS 313 

Souscription au Bulletin de l'Assemblée nationale, 7 1. 10 s.; 

Payé k François pour J.-B. Rendu, service de garde nalio- 
nale, milice bourgeoise, garde du 3 au 4 janvier, 2 

Le 29, acheté brochures : lettres patentes pour li 
iion des municipalités; Instruction sur la formatio 
celtes municipaiiiés ; Lettres patentes pour la co 
pour la formation des municipalités, etc., en tout 



Le 2, à un garde du bois Calenger. qui m'a apport 
reau, 24 s. 

Le Jeudi 11, mort de la ticomtesse de Maupeou : 
à midi M" Adélaïde Potreincourl , épouse de 
Augusie-René, vicomte de Maupeou, chevailer O' 
de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, seigneur de 1 
tatne, Longueil, Berthecourt, etc., âgée de 2î ans 
une seule fille de 8 mois (M. de Maupeou s'est re 
novembre 1790). 

Le 20, payé à Fran(;oIs pour cierge de la Cbandeleui 

Le 20, souscripllon au Moniteur, pour trois m 
moitié pour moi, 10 l. 

Le 22, élection des notai/les : J'ai été nommé notab 
recensement fait à l'hôtel-de-ville des 4 sections d( 
et par le nombre de 168 voix ; je suis le troisièm 
notables. 

Le 23, aux tambours, 34 s. 

Le 24, paie à Chedin, libraire : Compte rendu de l 
tration des finances, in-4*, 8 L; Devoir du prince et d. 
8 s.; Reclierchea historiques sur len municipalités, 
Almanarh de Beaurais, 10 s., etc. 

Le 26, reçu des deux hôpitaux /a /. /.î s. pour rei 
ment de ce que j'avais paie à M. Itogués pour trois i 
mon mémoire sur le legs universel de M"' de Vern; 

Le 28, paie aux poissardes qui ont donné des bouq 
la proclamation des officiers municipaux et notable 
la cérémonie du serment, 2 l. 

Livres: Précis analytique sur la féodalité^ 13 s.; 
éligibles de Beauuais, 6 s. 



NOTES POUR eEHVIR A L'HISTOIRE 



'.iêeouTB de M. Nekre, apporté par la diligence au 
S 8.; Catéchisme de Beaaoaia, 3 ». 
[ 11, enterrement à Salnl-Jacques de M. Séverio, 
aire, mort le 9 chei M. LeulUler : quèle, 4 ». 6 d. 
ompté avec M. Delaon, pour Auneull : contrlbu- 
harités d'Auneull, 30 L 

lin béni : J'ai donné le pain béni à la paroisse : un 
t {le 10 liv.; une bouteille de mon vin ; une livre 
^ée à M. le curé; à Jacques Briseur, bedeau, pour 
20 s.; en tout, 3 l. 

'ai porté dans le tiroir destiné aux auménes sans 
I déUU, 600 l. 

ontribution patriotique pour moy : J'ai fait & la 
té de cette ville ma déclaration que la somme de 
ède en la présente année les Qxatlons établies par 
lu e octobre dernier, concernant la contribution 
■■ et me suis engagé à acquitter laditte somme en 
leOB. J'ay désigné de plus mes enfans qui eziste- 
ir de mon décès pour être ft mes droits à l'époque 
boursement de la contribution patriotique pourra 
(art. 16 et 17 du décret), (paiement du !*> tiers le 

Tencourt : et de suite, comme tuteur et gardien 
lartbéleml Borel, mon 2* flls mineur, j'ay fait 
claratlon que la somme de 500 1. excède en la pré- 
ie lesdittes fixation, elc, et j'ay désigné mon flls 
ad Borel, pour être au droit de Barthélemi, dans 
, Tpalement le 9 aoust). 
yé Â Madame Desjardlns VAbrégé de la Méthode 



bry, bedeau de Salnt-Plerre, qui a soin de laver 
les épitaphes des tombes de mes oncles, gratlBca- 

ie, pain béni : au clerc de M. le curé de la Basse^ 

s.; au bedeau de la Basse-Œuvre, i3 s. 

A porté k Latond , secrétaire du département de 



DB LA REVOLUTION A BBAUVA18 315 

Beauvais, 1000 1 . à compte des 2500 1 . promises par le Bureau 
des pauvres pour contribution aux dépenses de l'atelier de 
charité; j'ay avancé de mon argent 38 l. 2 «., (à moi remis 
le 27 juin par Af. de Malinguehen), 
Le 25, voyage à Villotran. 

MAI 

• 

Le 1", tambours, 12 s. 

Les 8 et 9, voyage à Gantiers. 

Le 10, première assemblée des électeurs du département de 
l'Oise en cette ville : M. de Prunelay, lieutenant-général de 
Compiègne, est arrivé à cet effet le 9 et a logé chez moy. 

Livres : œuvres de Gressei, 6 L 

Le 13, accepté la brochure du département de l'Oise, 15 s 

Le 14, portrait de M. l'abbé de la Guériniëre, 24 s. 

JUIN 

Le 7, argenterie portée à la Monnaye : or et argenterie por- 
tés à l'hôtel-de-ville pour être portés à la Monnoye : 

1® Argent monté : 

8 grands flambeaux, poinçon de Paris ; 2 grands et 2 petits 

flambeaux, poinçon de province; une écuelle couverte, un 

bougeoir, un biberon, une petite cafetière, un éteignoir, un 

coquetier, 6 manches de couteaux, pesant au total 32 marcs 

4 onces 7 gros ; 

2* Argent plat : 

Une grande cuillière à soupe, 4 cuillières à ragoût, une cuil- 
lière à olives, 7 cuillières à café, un gobelet d'argent, 4 cuil- 
lières à sel, 2 cuillières à moutarde, un tire-moelle, 2 paires 
de boucles à souliers, 31 Jettons, pesant au total 6 marcs 
3 onces 3 gros. 

Total : 39 marcs 2 gros à 53 1. 10s. le msirc=z 2088 l.3s.5d,; 

30 Or: 

Un étuy d'or poinçon de Paris «..• 7 gros 18 grains 

Une pomme de canne avec ses yeux 8 6 

Total 1 once 7 gros 24 grains 

à 718 1. le marc = 172 1 3 d. 

Total général : 2260 t. 3 s. 8 dé 



NOTES l-OUB SERVIR A L HISTOIRE 

(te LIroDCourt m'a rapporté de Paris 6 paires de 

argenlés aclieplés par Madame Séguier (ou par 

Lansac) à la vente des meubles après décès de 

vicomtesse de liroglie. 

^■age à Marseille avec mon (ils fîrétisel et rameuÉ 

e Llroncourt. 

a pari du drapeau de la compagnie de la Basse- 

i la milice nationale, 3 l.G s. 6 d. 

JUILLET 

îs .- 2 Tarifn pour les intérêts d'assii/nats, dont un 
dame Séguier, 12 s.; 
î Basse-Œuvre pour ma femme, / l. tO s. 
'.Paris, du 11 au 22 : le 11, parti pour Paris avec 
lionne et mes deux chevaux : à Salnle-Genevtève, 
! 12, iiBeaumont, JOi. ÏOs.,- à Pierrefitle, il 4s.; 
j truite, 5 s. G i\. 

epté de M. Capitaine deux petits plans des 83 dé- 
et du district de Paris, propres à taire l'^a dessus 
l'une tabatière, donnés à M. de Llroncourt, .? L; 
carte de la France, réduite en trois planches. 
départemens, et colorée, 9 /. 
ïféilération : fête de la contédération de toutes les 
onales des 83 départemens et des troupes réglées: 
t. .- roi, le 14, on m'a volé dans ta poctie, au 
fars, une bourse, où il y avoil environ 23 1. 10 s.; 
is, divisé en 48 sections, 1 l. 16 s 
u a la Chambre des Comptes un canil, un poln- 
loir, un demi-carteron de plumes, une demie- 
lacels, deux mains de pap:er: 
■ 31 feuilles du Moniteur, 3 1.; 
. Dupuy, principal du collège du Plessls, pour 
: pension, du 9 nov. 1788 au 19 Juillet 1790, 5*/ 1. 
de la chambre pendant le môme tcnis, 41 1. 13 s.; 
lires d'un domestique, y.î t. 
sscmblrc Nationale : vu l'Assemblée Nationale, 
' M. Treilhacd: menues dépenses, 24 s.; 
irguerile, cuisinière de M"' de la Fosse, ,ï L, dont 
pensé 11. 19 s. pour illuminations sur mes (enû- 



DE LA RÉVOLDTION A BBAUVAIS 

très pendant les trois jours de la Coulédérallou, le 
pour gratification; 

Brèliael : port des provisions de lieutenant-général e 
titres pour être remis à M. L'Hoste, rue Salnt-Men 
pour la liquidation des ofQces de mon ûls, / /. 11 s. 

Retour à Beaucais : le 22, en parlant de Paris, pait 
teuil, domestique de M. de Lironcourt, 12 1.; au portl 
en revenant, couché ft Cbamblt. 6 1.; avoine des cli' 
Molsselles . 

Le 17 luillel, mon fils avait paie : huile pour les il] 
lions, 1 l. 15 s. 

Le 29, comédie : les OeiiJ- Payes, les Deux Sac 
1 L IG s. 

AOUT 

Le S, envoyé 21 I. à M. de Grandmaison pour la s< 
tlon du Moniteur, du 1" aoùl au 31 octobre. 

Le 9, payé à M. de Couvreull ma contribution pair 
conformément â ma déclaration du 27 avril : pour le 
tiers de 20001. faisant le quart de mon revenu, 6661.1. 
pour Favencourt, 16G l. 13 s. 4 d.. premier tiers d( 
taisant le quart de son revenu: 

Société des Ami* de la Consiitulion : le 12, première 
hlée de cette soclélé, en laquelle j'ai été admis et j'ai 
règlement; paie pour première conlribulion, 12 l. 

Le 16, donné 48 1. i» Favencourt, pour être parral 
fille d'Aubrl, marKullIler laïc de la cathédrale, 48 l. 

Le 24, jour de Saint-Louls, à la messe à Saint- 
ofTrande, 24 s.; tambours, 13 s. 

Le 28, souscripiion au Journal du département de 
je voulois souscrire pour un an, mais, alant demandt 
éloil l'auteur, on m'en a fait mistère; j'ai souscrit, po 
mois seulement, pour essai, 3 l. 

Le 31, compte du ménage de campagne : rendu à h 
Decaux, trois mois de clergie, au magister de Salnt-C 
à 2 s. par mois, 6 s. 

SEPTEMBRE 

Le 19, paie aux messlers des aires sortans, pour so 
tendus donnés à ma pépinière, 12 s.; U y a 4 nouveai 
sieurs élus pour l'année qui commence. 



DE LA REVOLUTION A BBAUVAIS 

h l'olTrande, 84 a.; ledit jour, j'ai donné & dîner aux 5 ]u 
à 3 suppléans, au commissaire du Roy, à M. Vuallon, m 
de la ville, el h M. de Cbangy, président du district. 

Le 5, anniversaire de M" de Goussainvllle en la chap 
du Bureau des pauvres : quête, 12 e. 

Le 10, l'ai été installé président du iribunal de distric 
Beaucais avec MM. Le Caron, Fouënet du Bourg, Mlcbe 
Lemalre d'Arlon, juges, Le Mareschal, Lescuyer de Mlva 
Brocard, suppléana : paie aux poissardes, pour des bouqu 
5 L; à des quêteuses pour les pauvres de Sain t-EUenne,2' 
dîner chez M. Vualon, maire; conseil général de la c< 
mune, où, par l'elTet du sort, j'ai été au rang des 12 nota 
qui sortiront du conseil général, lorsque les électeurs 
auront élu 12 autres. 

Le 20, compté avec François ; 33 Premler-arrivé, 3 l. i 

Avances pour le Iribunal de disirici: le 27,25 1. 16 s. p 
voiture, tarifa et droits réservés de deux cordes de bolsp 
l'usage du tribunal; un port de lettre des municipaux 
Clermont, 5 «,,■ le 30, port et voiture de 5 pieds de hôtre, 
3 s. 6 d., (le tout à mol remis par M. Plgory le 16 sept. 17 

Le 27, j'ai été réélu notable dans le conseil général d< 
commune; accepté. 

Le 28, assemblée, où 5 nouveaux officiera municipaux 
prêté serment, ainsi que mon Sis aîné, précédemment 
procureur de la commune. 

Le 29, aux tambours, 12 s. 

Le 30, passage à la porte de Limaçon, le soir, 8 s. 

nÉCEMBRB 

Le 6, paie à M. Le Marescbal, pour mon chapeau â pana< 
compris repassage, plumes, etc.,ï6 '. i* a.: port, 1 L 1 ». 

Brochure : acheté chez Chedin, rapport de l'organisât 
de la/orce publique, 6 s. 

Le 9, j'ai acheté plusieurs almanàchs, tablettes, alman 
de cabinet et autres, 2 l. 2 s. 

Le 20, des 12 brochures des Codes de la justice de p. 
arrivés Ici le 15déc. après le départ de monflls, j'enal rec 
une au grefSer de juge de paix de Saint-Germer et une b M 
Canecaude, à 18 s., .36s. 



DE LA REVOLUTION A BEAUVAIS 

Le 25, transport de la châsse de saint Lucien el des 
petites châsses de ses compagnons, de l'abbaye deSalnt-L 
à Saint-Pierre de Beauvais; donné pour botreaux pori 
5 lie. 

Translation dea chaînes : le 27, on a été comme le 25 , 
que Massieu et son clergé, les directoires du départeme 
du district, le tribunal du district en corps et les muni 
Utés de Beauvais et de Notre-Dame-du-Thll, accompagn 
la garde nationale de Beauvais), en l'église abbatiale de S 
Lucien pour en transférer 4 châsses : 1' celle du clicf de 
Lucien, en forme d'église à clocher, en cuivre doré; 
3' deux autres en (orme d'urnes r reliques de divers sa 
4* une petite châsse de bois et plusieurs reliquaires de (liv 
formes, en l'église de Nolre-Dame-du-Thil, d'où on d< 
transférer une en celle de MontmiUe ou Fouquenies. 

Mon traitement de Juge : le 28, reçu de M. Auxcousti 
trésorier du district : 1* 70 1. 8 s. 3 d. pour mon droit d'i 
tance au tribunal du district (11 qov.-31 déc); 2' 170 t. 
mon traitement de juge. 

AVRIL 

Le 4, reliure en 6 vol . petit in-4* des Gaselies de L 
d'Amsterdam, etc., G l. 

Le jeudi 14, donneurs funèbres pour Mirabeau: catafa 
oraison funèbre par M. Daboncourt, curé de Saint-Jus 
Beauvais, et haute messe pour Honoré Riquetty, dit I 
beau l'aîné, député à l'Assemblée nalionale, décédé à 
le 2 du courant, — en l'église cathédrale paroissiale de I 
vais; quête, 24s. 

Le 19, j'ai paie à M. Auxcousteaux, receveur du dis 
en billets de la Caisse d'escompte, 770 1. pour le prix to 
l'acquisition que j'ai faite, le 8 de ce mois, au dlrecloli 
district de Beauvais, de 2 mines de pré à Armenllère^ 
roissede laFresnoye;pluH, au crleur, J?4s.,-à un scribe, 

Le 24, remis à Brétlsel : pour le médaillon et ruban à j 
au tribunal, 3'^ t.; pour ma moitié du prix de la Coll( 
des décrets de Baudoin, 14 l. S s.; le 70^ vol. delà Collf 
des Œuvres de Voltaire, 6 1. 

Le 27, manteau de juge : j'ai payé à M. Pigory, pou 



DB LA n^OLUTION A BBAUVAIS 



Le 7, payé à M. de GrandtnalsoD :.BOUscrlp1ioDauAf 
21 t.; souscription de M"' Séguier à la Gtneiie uniperw 

Bitlel de vaisselle : le 10, reçu par mon fils Brétisel 
bouraement d'un récépissé de vaisselle porté à ia M( 
2'^60 1. 3ê S rf.,- 

Compte du blé vendu au sieur Hailé : 11^3 1. au Heu d 
Halié ayant prétendu que ma mine était plus petite qi 
du matctié. 

SEPTEMBRE 

Le 24, aclieplô 12 cuillères d'élaln et 12 lourcùettes 
pour la ctiaml)rée des volontaires, 5 1 13 s. 

Voijaije de Paris, du 27 sept, au 8 oct. : parti ave 
M" de Liroucourt; à Saint-Denis, église des Carmélite 
le 30, explication des tableaux du Salon, ÎV s. 



Le 15, paie à Brétisel 5 l. pour les mois de noven 
décembre du Journal des débat» et décrets. 
Le %i, acbepté un portefeuille ^ assignats, 7 1 15 s. 



Le 26, compté avec M, Delaon, d'Auneull : coût d'u 
il M. de TrousBures, lif L; coût du dénombrement du 
Buisson, 15 t. 2 8. 6 d. 



ANNÉE 1792 



Le 1", aux tambours, 15 s. 
Le 3, étrennes au facteur, 1 l. 
Le 4, éttennes à Coûtant, concierge du tribunal, 5 t. 
Le 25, souscription au Mercure et au Moniteur, pou 
tiers avec Brétisel et Favencourt, 19 l. 



DE LA RÉVOLUTION A BEAUVAI8 325 

JUIN 

Voyage du Viel-Rouen, du 1" au 9. 
Le 14, perdu au jeu à Hereulets, 3 L 
Le 10, M" Séguier est partie avec Favencourt pour Paris. 
Le 28, paie à M Auxcousteaux-Maine, ma conlribulion 
mobiliaire pour l'année 179i, 333 L 19 h G d 

JUILLET 

Le 2, à M. Grillet, basse messe pour i'aniversaire de ma 
femme, décédée le 2 juillet 1787, 3 L 

Le 10, envoie 60 l. à M"' Guérln au Bureau des pauvres. 

Le 20, porté au Bureau des pauvres un don de 100 L 

Le 28, le Premier arrivé, 3 «. 

Le 31, donné à rhôlel-de-ville 5 l. 5 s. pour don patrio- 
tique. 

AOUT 

Le 10, à M. Grillet, messe d'anniversaire pour ma mère, 3 K 
Le 20, paie à M. Michel-Ticquet, receveur du Club, 6 l, 
pour deux années de loyer de l'appartement du Club, qui- 
restent à acliever et il a reçu ma démission verbale de ladite 
Sociélé. 
Le 31, secours à des affligés, 50 L 

SEPTEMBRE 

Don patriotique : le 1", j'ai donné 50 l à M. Pigory pour 
contribuer, avec les membres du tribunal, au don qu'il fait 
pour la chose publique. 

Le 5, quête pour les femmes et enfans des volontaires qui 
partent pour les frontières, 5 l. 

Le 7, Etienne-Claude Leborgne, mon cocher, s'est engagé 
dans les volontaires ; je lui ai paie pour courant de ses gages 
et gratification, 130 L 

Le 9, paie à Lalun dit la France, armurier, 6 1 , pour répa- 
rations faites au fusil de munition de Favencourt. 

Le 30, acheté 21 1. de mauvaises chandelles venant d'une 
sœur converse de Saint-Paul moyennant 16 L 5 s. 



"FT" 



Dfe LA RÉVOLUTION A BEAUVAI8 32? 

Cette lacune est en partie comblée par les documents sut- 
vants : 

« Extrait du PROCfes-VERBAL du uoiNSeil permanent du département 

DB l'Oise 

Séance extraordinaire du vefidredi 50 août 1795, 

L'ordre du jour appelait le rapport du Comité de Salut public rela- 
tivement aux personnes nobles comprises sur la liste formée par la 
municipalité et sur lesquelles il avait été réservé de statuer. Les diffé- 
rentes propositions du Comité successivement discutées et mises aux 
voix, rassemblée a arrêté ce qui suit : 

La dame Séguicr, attendu que le Département n'a pas encore pro- 
noncé sur sa réclamation, tendante à faire décider que son fils n'est 
point émigré, que, quand ce point serait reconnu, elle n'en serait pas 
moins soumise à la mesure {arrestation) comme ci-devant noble, mais 
que ses soins sont nécessaires à un père âgé et infirme, qui a rendu 
des services que le peuple se rappelle, l'assemblée a arrête qu'elle res- 
tera en arrestation à son domicile [de la main de Danjou]. 

A l'égard de Borel père, âgé et infirme, et autres, l'assemblée a déclaré 
qu'il n'y avait pas lieu à les faire mettre en état d'arrestation, arrête 
seulement qu'ils demeureront consignés dans la municipalité de Beau- 
vals, à la charge par eux de se représenter tous les jours à la munici- 
palité et sous la surveillance de leurs correspondances respectives. » 

(Archives de l'Oise^ Ll : police générale : détenus 
et suspects.) 

SEPTEMBRE 

[Le 27, la société populaire de Beauvais présente au. Comité 
de Salut public une pétition réclamant la destitution de Tad- 
ministralion du Bureau des pauvres, — qui fait un commerce 
d'étoffes de laine et a soutenu autrefois un procès contre tous 
les fabricants d'étoffes de laine de Beauvais, — rarreslatlon 
des administrateurs et de leurs agents et la mise de leurs 
papiers sous scellés ; le 27, tous, et notamment Borel père, 
sont mis en arrestation chez eux ; les scellés sont apposés sur 
leurs papiers; la levée de ces scellés a lieu le 15 octobre. 
(Arch. de l'Oise : LIV : comité de surveillance de Beauvais: 
Bureau des pauvres.)] 



DE LA RÉVOLUTION A BEAUVAIS â29 

Le 6 au soir, M., M"« et M"« Titon ont été amenés de Villo- 
tran au couvent de Saint-François : je leur ai envoyé un para- 
vent vert pour les garantir du froid. 

Le 11, à 2 heures du matin, Madame Séguier est partie 
pour Chantilly, avec M"*Desrez,M"edeTroussures,M.,M"et 
M"' Titon et M" Divery: j'ai prêté à M" Séguier quatre cou- 
verts d'argent et deux cuillères à café. 

Le 16, payé 40 s. au sieur Mariette pour réparation à la 
serrure de la porte de ma maison rue Saint-Pantaléon, à 
répoque d'une fracture faite à cette porte le 30 août der- 
nier: 

Acheté un tas de fumier, d'environ 6 charrettées, prove- 
nant des chevaux qui sont dans Saint-Pantaléon, 17 L; 

Acheté deux chemises, 36 L, deux paires de bas, 10 L, et 
une paire de souliers, 61. 12 s.; j'ai envoyé le toutau comité 
de surveillance pour concourir à l'habillement des volontaires 
parlant pour les frontières. 

Le 24, on a prêté à un officier municipal, accompagné du 
citoyen Gambier, demeurant à Saint-Quenlin, une paire de 
draps pour un établissement au séminaire : on a écrit mon 
nom pour les reconnaître. 

Prisonniers : le 24, assemblée chez M. A cher : je lui ai 
donné 25 s. pour le pain de la soupe et marmite, qui s'est fait 
chez moi le 11 de ce mois : plus 30 s. pour ma contribution 
du mois de décembre; plus 20 s. pour quôte et gratification 
en sus. 

Frais de f/ardien : le 27, paie au citoyen Perrot, porteur du 
rolle de répartition des sommes à paier par les citoyens 
détenus, savoir pour les 31 jours du mois d'octobre, à 5 1. par 
jour, 155 L, dont la moitié esta ma charge; l'autre moitié 
est portée sur l'état de ma dépense pour le compte de 
M- Séguier. 

DÉCEMBRE 

Le 6, marmite des pauvres, Jdu 30 nov. dernier : paie à 
M" Pigory 3 L 15 s,, à M'* de Fricourt, 5 l. pour charité â 
une personne qui est dans le besoin. 

Emprunt volontaire : le 7, j'ai porté 3,500 L chez M. Gues- 
don, receveur du district, pour ma part de l'emprunt volon- 
taire. 

T. XIX 



l RÉVOLUTION A BEAU VAIS 



ANNÉE 1794 



Le cahier i/es dépenses de janoier à mai 1704 



FLORÉAL AN II (acril-mai) 

«LejeudH"raay {12 floréal), les citoyens Masson, 
et Vérité. oDlcier municipal, soat venus, à 8 heur* 
mettre le scellé sur mes deux cabinets, croiser celi 
sur un secrétaire dans la chambre de mon fila et met 
sur mon cabinet, et nous ont conduit, mon ûls, sa 
moy, aux Ursuliues ; j'ay pris dans mon tiroir GOC 
dans mon porteleuille 122 l. 15 s.: notez que ]': 
François, pour la dépense courante, 400 i. 

Le 16 floréal, dépense au chauff'oir : donné au cit( 
15 s. pour ma contribution à la dépense en bols cl 
du grand chaulïoir; à la citoyenne Carpentier, 
jeux de plquel, caries nouvelles, / l. 10 s. 

Le 20 floréal (vendredi 9 mai), à la mère Slmag< 
soins pendant la décade précédente, / /. 5 s. 

Le 24 floréal, au citoyen Letèvre, pour barbes 
dages, 2 l. 10 8. 

Le 30 floréal, à la mère Simager, / l, 5 s.; au ci 
goisse, concierge, par gratification, 5 L 

PRAIRIAL AN II ( iiiai-juin) 

Frais de garde : le 10 prairial, remis à Brétlsel 

être paie au c Pérot pour 20 jours de garde, du 1 

real; remis à Brétlsel 1001. pour être remis à 

mon cuisinier, pour présent de ses noces avec 1e 

Poulin. 

Le 11 prairial, à la citoyenne Slmager, 1 1. 5 s. 

Le 14, au c" Lefëvre, pour barbes et accomodag 

Le 16, à la c"' Carpentier, pour bonnes œuvres, 

Le 1?, à la c°« Geneviève Danin. pour ses soins i 

vices, 101. 




NOTICE ARCHEOLOGIQUE 



SUR 



LA COMMUNE DE PARNES 

(Siiiie,) 



CHATEAU D'ALAINGOURT 

I. — Le château d'Alaincourt (1) est situé dans la partie 
méridionale du territoire de Parnes, sur le versant occidental 
d'un étroit vallon dirigé du sud au nord. Des sources y for- 
ment deux étangs ou viviers, auxquels un troisième s'ajoutait 
autrefois. Le parc, entouré de murs, et complètement boisé, 



(1) Bien qu'à notre connaissauco ce nom ne paraisse dans aucun acte 
antérieur au xv* siècle, il n'est pas douteux qu'il vienne à!Alani curtis» 
ainsi que l'a fore bien pensé, au xvii' s^iècle. Du Buisson-Aubenay fltû 
néraire de Normandie^ écrit vers 1640 ; biblioth. Mazarine, ms. 4406, 
fol. 43, Y*}. Les formes primitives du nom d'Alaincourt (Eure) et d'Aï- 
lain ville (Eure-et-Loir) en fournissent la preuve par un rapprochement 
naturel. (Cf. m" de Blosseville, Dictionn, topogr. de l*Eure, p. 3 ; 
L. Mcriet, Dichonn. topogr. d'Eure-et-Loir, p. 2.) Le nom de notre 
Alaincourt a été déformé en Àlincourt, Halincourt, Hallincourt, Bal- 
leincourl, Halaincourt et Hallaincourt, — Parmi les chevaliers de 
Philippe- Auguste, Rigord et Guillaume le Breton mentionnent Hugo de 
Alencuria, Aiencuria, Àencuria, Amelencort, qui se distingua notam- 
ment en 1188 sous les murs de Mantes. M. H.-François Delaborde, édi- 
teur pour la Société de l'histoire de France des Œuvres de Rigord et 
de Guillaume le Breton, identifie le nom dont on vient de lire les 
variantes avec Hamelincourt (Pas-de-Calais); mais il est permis de penser 
aussi à deux paroisses voisines de Mantes, Aincourt et Aménucourt 
(Seinect-Oise). La relation avec Alaincourt n'est nullement certaine. 



NOTtCE ARCHÉOLOGIQUE 

lur les deux versants; sa contenance totale est de 

es. L'entrée principale a lieu par le chemin de Saint- 
k Parnes, près d'une croix nommée la Croix de 
)ino. La grille s'ouvre entre deux piliers de pierre 
is de vases Louis XVI (1). De ce cûlé, une ferme 

dans le parc, et faisant partie du domaine, occupe 
s la colline. Le cliemin qui conduit au château laisse 

(2) à gauclie et franctiit le vallon sur une levée cons- 
ns la seconde moitié du xvui" siècle. Auparavant, 11 
scendre jusqu'au fond du vallon et traverser l'un des 
ir une chaussée, pour atteindre la porte A. (Voyez le 
[Semble pj. 14) (3). On allait aussi du grand chemin de 
louen au château par un chemin qui s'amorçait sur 
le au lieu dit la Haute-Croix et conduisait à Pierre- 

Iraversanl le parc, — avant qu'il ne fût clos de 
- sur l'emplacement de l'ancien hameau d'Alaiu- 
nfin, 11 existait deux autres accès, l'un vers la Cha- 
Vexin, l'autre vers Chaudry. 

ourl appartient actuellement à Mesdemoiselles Mar- 
lamille Bérenger et à Madame Giran, toutes trois flUes 
ené Bérenger, le sénateur membre de l'Institut au 
ustement honoré (4). 



tviii" siècle, plusieurs avenues d'arbres aboutlsBaieot en oet 

biltlmenls do cette ferme ODt étri presque eDlléroment rccoDS- 
f u quarante uns. 

9 tloDDons lieux plans du château. Le premier {^g. U), qui 
l'ensemble des bAtimcnIs, est la reproduction partielle, par 
nne, d'uo plan du xviir siJtele dont lu date se place entre les 
13 et 1764, car il porto te nom de - Monsieur de Scnosan •, 
ire d'AiajDCourt pendant cette période. On y trouve des cens- 
depuis démolles. - Le second (fig. 4S} est consacré exclusi- 
ux batlmeoU d'habitation. Dressé par M. Arsène Sarazln, il a 
■été par moi et mis au net par M. J. l/i Brot. On s'est efforcé 
ler, autaDt qu'il a été possible, par des teintes variées, la chro- 
!S différentes parties du chaicau. 

!t A peine besoin que )e dise Ici toutes les facilités dont |'ai été 
I, pendent le cours de mon travail, & l'aimable et Hatleose 
iDcc des propriétaires d'AlalDCanrt. 



SUR LA COMMUNE DE PARNEIS 33u 

Le château esl assis sur un vaste terre-pleiu fait de main 
d'homme, dominé à l'ouest par le coteau boisé et dominani 
h son tour, vers l'est, les étangs et le ravin. Ce terre-plein 
mesure 122 mètres du sud au nord et 84 mètres de l'est è 
l'ouest. Les bâtiments comprennent toujours, comme autre- 
fois, deux parties : la résidence seigneuriale et la basse cour 
dans laquelle se groupent les bâtiments de service, avec Ij 
cliapelle. Cet ensemble important existe encore presque et 
entier. Mais, avant de le décrire, il esl nécessaire de rappelei 
quels lurent les délenteurs du domaine aux époques contem- 
poraines des dirtérents travaux de construction. 

11 y avait à Alalncourt, outre le manoir, un hameau, don' 
les maisons disparurent, pour la plupart, au commencemen 
du xvf siècle, acquises et détruites successivement pai 
Pierre Le Gendre, trésorier de France, qui avait acheté et 
1488 la seigneurie du lieu, relevant de Serans-le-Bouteiller 
Ce personnage, mort en 1525, embellit et renouvela en grandi 
partie l'hôtel seigneurial, dont il étendit notablement les 
dépendances. Dans une notice publiée en 1881, M. CamlUt 
Sara/.in a résumé avec beaucoup de précision la vie de Pierrt 
Le Gendre et montré ce qu'était Aiaincourt au temps de c( 
riche financier. Nous emprunterons plus d'un renseignemen 
à cet excellent travail (I>. L'auteur a reconnu, par exemple 
le chemin qui, suivant le fond du vallon, conduisait de Pler- 
repont à AiaincoTirt; il nous .npprend aussi que le parc d( 
Pierre Le Gendre ne comprenait pas les coteaux du versan' 
oriental, ineorport^s seulement par les Villeroy. 

Pierre Le Gendre mourut, en effet, sans enfants, après 
avoir testé en faveur de son neveu Nicolas de Neufville, sel 
gneur de Villeroy, qui fit souche d'hommes d'Etat, de guer- 
riers et de diplomates, et dont la famille célèbre garda 1( 
château d'Alaincourt pour l'une de ses résidences jusqu'à a 
qu'en 1733, Louis-Nicolas de Neufville, duc de Villeroy, alié- 
nât le domaine, L'acquéreur, Jean-Antoine Olllvier, comte d( 



|tl Camille Sarazln. Hallineourt (Oise) au commencement di 
JYI' siècte; «soi kistvTigue; dans Mim. de ta Soc. hixlor. de Pon 
toine et du Vexin, l. ILI, p. 33-TJ. — Sur Pierre Le (iendre, on peul 
coDsnItcr aussi Alfred Pallquet, Biographies du canton de Magny-en- 
Vexin. 1877, p. 9-11. 



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SUR LA COMMLNE DE PARNES 337 

bâtiments de service fureat-ils remplacés seulement par son 
fils. Les gravures qui seules nous conservent le souvenir de 
celte belle demeure ne permettent point de se faire une opi- 
nion, et c'est de môme en vain qu'à ce sujet on interroge les 
documents. Quant aux hôtels de Gonflans et de Paris, aucun 
renseignement les concernant ne nous a été transmis. On 
peut être fortement tenté d'appliquer au château d'Alaincourt 
les expressions du trop diplomatique écrivain, en observant 
que les constructions qui nous occupent sent contemporaines 
de sa plus grande faveur sous Charles IX et Henri III ; mais 
une partie des éléments du problème ayant disparu, il est 
impossible de s'^arrôter à une conclusion précise. La chose 
n'a, d'ailleurs, en elle-même aucune importance, puisque la 
date de la plus grande partie des fortifications d'Alaincourt 
ne fait doute pour personne, comme le lecteur va s'en con- 
vaincre par noire descriplion. La seule partie dont l'âge 
exact puisse causer quelque hésilalion est la plus ancienne, 
w a b n, — moins le bastion b — (Fiy. 14) : c'est la seule que 
l'on puisse attribuer, et d'ailleurs sans aucune certitude, 
attendu l'absence de tout caractère archileclonlque, k 
Nicolas H de Xeufville, - l'héritier de Pierre Le Gendre, — 
mort en 1554 (1). 



(1) Entre 1539 et 1547, Nicolas II fit construire des muruilles forlUiées 
autour du bourg de Magny-en-Vexin, dont il était seigneur. (A. Poti- 
quet. Rechercher histor. et slat. sur la ville de MagiiyeiiVexin, 1877, 
p. 3.) — Nous devons placer ici deux citations, d'un contraste piquant, 
qui montrent que» si les fortifications d'Alaincourt inspiraient conflance 
aux uns, elles ne constituaient pas aux yeux des autres une garantie 
sutlisante de sécurité. Voici ce qu'on Ht, d'abord, à la date de juin 1592, 
dans le Journal d'un bourgeois de Gisors, publié par H. Le Charpen- 
tier et A. Fitan (p. 74) : « La plus grande partie des habitans de Gisors 
avoient faict sortir leurs meubles et iceux faictz porter à Dangu, Hal- 
laincourt, Neaufle et autres endroictz, de peur de l'ennemy du parti 
contraire (la Ligue) que l'on disoil estre proche de Beauvais. » Vingt 
ans après, l'apologiste de Villeroy, Pierre Mathieu, raconte ce qui suit 
dans ses Remarques d'Estat et d'histoire sur la vie et les services de 
Monsieur de Villeroy (Lyon, 1618, in-12, p. 46} : «< A la prinse de Pon- 
toise [1580], un grand de ce royaume eust le soin de faire conduire en 
une ville forte de son gouvernement tous les meubles de sa maison 



SUR LA COMMUNE DK PARNES 339 

Deux embrasures k mousquet s'ouvraient primitivement 
sur chacune des (aces latérales. Il semble que ces deus em- 
brasures aient été autrefois comprises dans une même nicbe, 
car les retends E et F, qui supportent de grossiers linteaux, 
paraissent bien ajoutés après coup. L'une de ces embrasures, 
G, a élé transformée en renôtre; celle opposée. H, est rem- 
placée par UD couloir qui conduit dans une cave, I, ménagée 
sous la levée et grossièrement voûtée en berceau. 



La réfeclion du mur de (ace ABC peu de temps après la 
conslructton eut lieu en arrière de la ligne primitive, car 11 
est impossible que les deux embrasures J et K fussent pla- 
cées originairement aussi près du parement Intérieur de la 
muraille. Les deux embrasures L et M, recouvertes chacune 
d'un berceau fuyant, sont naturellement contemporaines du 
nouveau mur. La première a élé remplacée par une porte, 
mais la seconde est Intacte et conserve même le cercle de fer 
qui entourait originairement tous les orifices pour empêcher 
l'usure de la pierre (1). Kti même temps que l'on refaisait 
ainsi la face de l'ouvrage, on jeta sur la casemale un berceau 
de pierre de taille dirigé du sud au nord. Plus tard, ce ber- 
ceau fut crevé dans l'espace carré ONDP pour l'établisse- 
ment d'un escalier de bois en spirale, compris entre deux 

(]) Ce cercle mesure 11 centimètres de diamètre.' 



I .NOTICK AKClIKOLOdHJLi; 

irailles nouvelles ND, 01', dont l'objet respectif est de 
isolider la paroi du fond et de porter le demi-berceau resté ' 
)out. Cet escalier fut lui-même supprimé quand on perga 
porte L. Antérieurement, nous supposons que l'on descen- 
t dans la casemate par un escalier rcctlllgne ménagé dans 
;erre-plein le long du mur DQ. 

I est intéressant de constater que le parement actuel de la 
irtine septentrionale a b (Fig. 14) n'est pas le parement 
mitif, mais le résultat d'une doublure U S (Fùj. 15), dont 
îst dlfflcile de préciser la date. Ce parement est tait de 
ellous, sans chaînages, tandis que la courtine qui se pour- 
t au-delà du bastion, vers le sud, est munie de chaînages 
pierre de taille assez rapprochés et présente un parement 
is incliné, comme ccu\ du bastion lui-même. Le bastion 
[^tle seconde courtine, distingués en outre par une grosse 
■uiure en bourrelet qui règne au sommet du parement 
Une, appartiennent donc à une entreprise différente, 
.e pavillon qui forme étage au-dessus de la casemate est 
idrangulalre et n'épouse pas, par conséquent, le plan delà 
•lie basse. Il est vraisemblable de le supposer contempo- 
n du remaniement de la capitale : nous le croyons, en tout 
., contemporain de la porte A et de la tour C (Fiij. 14). 
xtérieur de ce pavillon a été remanié et les ouvertures 
mltives remplacées; mais on voit à l'intérieur une cbe- 
iiée de pierre dont les formes très simples n'en .sont pas 
Ins caractéristiques de la seconde moitié du xvi* siècle, 
^n longeant le pied de la muraille, on arrive devant l'une 
i anciennes entrées du château, A (Fig. 14), flanquée de 
n tours saillantes, de forme quadrangulaire, peu élevées, 
le de gauche un peu plus importante que l'autre. Le rez- 
chaussée de ces tours, aux parements inclinés, comme 
i\ du bastion b et de la courtine elle-même, a été pourvu 
baies relativement modernes, à côté desquelles on volt 
:ore des orifices circulaires pour les armes à feu, ménagés 
fond d'une cavllé carrée et dont l'uii est encore garni de 
1 cercle de fer ((ace septentrionale de la tour c); mais 
âge, solidement assis sur une grosse moulure torique con- 
uant celle de la courtine, présente à la tois des fenêtres 
rées à cadre saillant et des ouvertures défensives sembla- 
s aux précédentes, les unes et les autres contemporaines 



SUR LA COMMUNE DE PARNES 341 

de la construction. La face nord du premier étage delà tour c 
présente , en outre , des regards , simples fentes par les- 
quelles on observait le pied de la courtine. Une toiture pyra- 
midale d'ardoises surmonte chacune des deux tours (1). 

L'entrée comprend deux baies en plein cintre, de dimen- 
sions très inégales, encadrées chacune par deux arcs de 
môme forme, parallèles et portés par de grosses consoles. 
Ces arcs en encorbellement ont permis de ménager deux 
espaces vides devant chacune des deux entrées; le premier 
est un mâchicoulis ou assommoir; le second était garni d'une 
herse, ainsi que le prouvent les rainures qui descendent jus- 
qu'au sol. Le rez-de-chaussée porte, de plus, une galerie 
couverte d'ardoises, qui relie les deux tours, et de laquelle 
on pouvait se défendre victorieusement contre des ennemis, 
soit en les canardant par des orifices semblables à ceux dont 
il vient d'être parlé, soit en les accablant par les mâchicoulis 
qui précèdent les portes et par des trous ménagés entre les 
consoles du rez-de-chaussée. Enfin, deux niches creusées 
dans l'épaisseur de la muraille, à droite et à gauche de l'en- 
trée, permettaient de défendre celle-ci à hauteur d'homme 
par deux orifices circulaires. 

Les deux tours et la galerie supérieure sont construites 
simplement, mais soigneusement, de moellons crépis, avec 
pierre de taille aux angles ; la pierre, toutefois, a été employée 
d'une manière exclusive pour la muraille dans laquelle sont 
percées les deux portes. Au premier étage, un panneau sail- 
lant avait été ménagé dans le parement de la galerie, vrai- 
semblablement pour recevoir des armoiries peintes, dont il 
ne reste aucune trace. 

La face postérieure de l'ouvrage présente cette particularité 
q\ie des ouvertures défensives semblables à celles de la façade 
sont ménagées dans la galerie. De cette façon, il eût été pos- 
sible aux défenseurs du château de continuer à tirer sur des 
ennemis parvenus à forcer l'entrée. 

Cette entrée n'était pas prévue dans le plan primitif. La 



(1) La toiture de la tour c a été refaite il y a une vingtaine d'années, 
et la hauteur en fut alors augmentée de 1 m. 30. C'est l'état ancien que 
'on trouvera reproduit dans l'une des planches ci-jointes. 



SCR LA COMMCNE DE PARNES 343 

sculpture dont la totale disparillon Indique sufTlsammeat la 
nature héraldique. Cette porte semble aussi postérieure à 
l'entrée A : il faut ta croire sans doute du temps de Henri IV 
ou de Louis XHl. Elle a été bouchée et remplacée par une 
baie beaucoup plus petite, lorsque, après le milieu du xvin* 
siècle, tout cel accès du cbâteau !ul supprimé. 

A cet endroit on se trouve aujourd'hui dans une avant- 
cour dominée par des murs en terrasse soutenant la basse 
cour B, et au-dessus desquels apparaît l'abside de la cha- 
pelle e (t). Cette avant-cour était fermée Jadis du côté méri- 
dional par un mur qui partait de la tour c' et s'étendait paral- 
lèlement au mur c '/. Quant â ceux qui complètent aujour- 
d'hui l'enceinte à l'angle sud-est , lis out été en partie 
renouvelés. 

La cixapelle est un vaisseau mesurant dans œuvre ii" 90 de 
longueur sur6'60delargeur,asseKréguIièremenlorienté, et ter- 
miné par uneabsideà cinq pans. La construction est en moellon 
sur solin de pierre, et tort simple ; 11 n'y a pas de contreforts, 
mais des chaînes de pierre aux angles. Les fenêtres, eu plein 
cintre, sans moulures, à cadre simplement saillant, sont au 
nombre de huit, ainsi réparties : trois sur la face méridionale, 
deux seulementà l'opposé, par suite de la présence de la porte, 
el lro|s à l'abside. Il y a, de plus, deux oculus dans le pignon 
ouest. L'entrée, pratiquée au milieu de la muraille nord, vers 
le château, est une arcade en plein cintre à clef saillante, 
avec un encadrement d'architecture, sorte de taux portique 
composé de deux colonnes cannelées, d'ordre composite, d'un 
entablement et d'un fronton triangulaire. C'est la seule partie 
ornée du monument à l'extérieur. 

L'intérieur alTecte la m^me sobriété. La voiile, en bois, est 
un berceau brisé muni d'entralts el de poinçons. L*n masque 
méplat d'homme ou d'animal, taillé grossièrement, décore 
sur chaque face ia naissance liea poinçons, et plusieurs têtes 
humaines en plein relief se détachent à l'extrémité des bio- 
chets, le loQg des sablières. Sur l'un de ces blochels. on voit. 



(I) Sous le terre-pIclD, cnlro la chapelle cl le mur ilc soulcncmenl, 
eat creusée une petite cave voûKe en berceau, aboutlssaol H une gla- 
cière f. 



Su H La commune de t^ABNES 345 

était, comme celle actuelle, sous l'invocation de saint Eu- 
trope (1), et qu'elle s'élevait aussi sur la pente du coteau (2), 
a hors et près le portail de l'hostel seigneurial » (3). 

Il est fort possible que l'ancienne chapelle s'élevât non pas 
au sud, mais au nord du château. La grosse tour octogonale K, 
actuellement incorporée au château, mais primitivement iso- 
lée, n'est autre chose, en effet, qu'un ancien colombier contem- 
porain de Pierre Le Gendre. Puisque le colombier seigneu- 
rial était à cet endroit au temps de Pierre Le Gendre, on doit 
admettre que les autres bâtiments d'exploitation, et peut-être 
aussi la chapelle, s'y trouvaient également. En outre, d'après 
Dom Toussaints du Plessls (4), la chapelle Saint-Eutrope 
d'Alaincourt aurait été a fondée » par Pierre Le Gendre. Or, 
si cette expression s'entend ordinairement dans le sens de 
dotation (5), Pierre Le Gendre, qui fit bâtir la chapelle du 
Boisgelou, près Gisors (6), était assurément homme à cons- 
truire ou à rebâtir un édifice religieux dans le manoir où il 



(1) Transaction du 11 avril 1491 entre Piorre Le Gendre et Pierre 
Mabire, curé de Salnl-Gervals, au sujet de droits do cens, rente et cliam- 
part réclamés par Pierre Le Gendre aux curés de Saint-Gervais. En 
représentation de ces redevances, Mabire s'engage, pour lui et pour ses 
successeurs, « à ccllébrer chacun an, en la cliappelle du dict Halincourt^ 
une messe le jour et feste monseigneur sainct Eutroppe, en l'honneur 
et reverance duquel la dicte chapelle estoit fondée. » (In vent, après le 
décès de Pierre Le Gendre, vacation du 24 avril 1525, cote 1095.) Cette 
obligation subsistait encore au milieu du xvni* siècle, ainsi qu'en fait 
fol VEtat des droits seigneuriaux deus à la' seigneurie de Saint- 
Geroais... en i74S (Biblioth. nat., ms. n. acq. fr. 3698, fol. 54). 

(2) Le 4 décembre 1512, Pierre Le Gendre fait l'acquisition d'un jardin 
situé à Alaincourt, « au dessoubz de la chapelle du dict lieu ». (Invent., 
cote 1028.) 

(3) Inventaire du mobilier d'Alaincourt après le décès de Pierre Le 
Gendre. (Partie publiée par M. Camille Sarazin, op. ct(., p. 67<) — La 
chapelle a été rendue au culte le 16 septembre 1893. 

(4) Description de la haute Normandie, II, 679. 

(5) L'inventaire après lé décès de Pierre Le Gendre ne contient d'autre 
acte relatif à la chapelle que celui qui fait l'objet de la note 1 ci- 
dessus. 

(6) Cf. V. Patte, Histoire de Gisors, 1896, p. 500. -- Pierre Le Gendre 
était seigneur du fioisgelou. 

T. XIX 23 



NOTICE ARCHEOLOGIQUE 

e. Ajoutons que M. Arsène Sara/in a re- 
molilious du mur de l'ancien potager, entre 
iteau, des tragnienls de remplaces nam~ 
inaienl vraisemblablement des leaètre:- de 
rre Le Gendre. 

la pelle s'élève un gros colombier circulaire, 
ec nn bandeau de pierre formant glaeis à 
s corniche dont les moulures indiquent soit 
du XVI' siècle, soit le xvii* siècle. Les deux 
nalenl la basse cour au^sud et à l'ouest, A 
le plan d'ensemble (Fiif. 14), ont été démo- 
mier était percé d'une large porte desservie 
■ un pout-levis jeté sur la douve extérieure 
ps remplacé par un terre-plein encore exis- 
êrieure de ces constructions était percée 
r aniuebuses, avec regard au-dessus, 
ent C, dans lequel s'ouvre l'une des an- 
u château proprement dit, n'est construit 
s que dans sa partie centrale, surmontée 
uiles formant pavillon et d'un campanile ; 
Dunerie est eu moellon crépi, avec ban- 
ments de pierre. Ce bàtiu.ent n'a guère 
asse cour, car sa véritable façade regarde 
le d'entrée, en ellipse, se (ait remarquer 
i imposautes proportions; de ce côté, sa 
;0. 

ortail,rccouvertd'uusimple plafond de char. 
vantaux, comme il l'a toujoursélé, et, après 
1 d'<eil imprévu que présente de ce point le 
ble du château, retournons-nous pour exa- 
1 bâtiment. Ce (jul attire surtout l'attention, 
central, llanqué de deux tourelles arron- 
snt percé d'une haute arcade en plein cin- 
: à crossettes {2). L'appareil, dans celte par- 
particulièrement soigné : les pierres sont 



D tiennent doux escaliers de bois. 
:oItc biiio iitlcinl 5* 50: sa largcu 



SUR LA COMMUÎ^E DÉ PARNES 347 

taillées à chanfrein ou amincies en pointe de diamant, et 
assemblées de façon à ce que les assises alternent régulière- 
ment. Des cônes d'ardoise coifïent les tourelles et un large 
couronnement de pierre de taille surmonte le portail. Ce 
couronnement, garni d'un cadran d'horloge, est amorti de 
façon assez mesquine en un arc de cercle sur lequel on a 
enté plus tard une sorte de pignon bas pour faciliter l'établis- 
sement de la couverture. Un petit campanile polygonal en char- 
pente revêtuede zincetd'ardoisedomine la toitureen pavillon, 
et remplace depuis 1864 un autre campanile de forme carrée. 
On y a placé l'ancienne clochette de la chapelle, dont le clo- 
cher n'a jamais consisté qu'en un léger bâti de fer encore 
existant au sommet du pignon occidental. La clochette dont 
nous parlons porte simplement la date de 1585 et l'invocation: 
Sancta Maria ora pro nohis (1). 

Les deux parties latérales de la façade présentent au rez- 
de-chaussée, construit en pierre de taille, une série de larges 
arcades elliptiques qui en indiquent clairement la destina- 
tion. Au premier étage, des fenêtres rectangulaires en pierre 
s'ouvrent, sans ornements, dans la maçonnerie de moellon 
crépi, et, au-dessus, plusieurs lucarnes en pierre à couronne- 
ment arrondi, sorte d'archivolte avec clef saillante, se déta- 
chent, assez laides, sur la toiture de tuiles. 

A quelle époque remonte cette construction soignée, mais 
lourde, sèche et d'un goût médiocre. Si Ton trouve couram- 
ment des claveaux à crossettes dès le règne de Louis XIII (2), 
si les bossages sont d'origine plus lointaine encore, la forme 
des arcades latérales et des frontons, l'arrangement des lucar- 
nes semblent requérir une date moins ancienne. En réalité, 
tout cet ensemble ne se classe pas nettement par des carac- 
tères indiscutables, et l'on est embarrassé pour en apprécier 
l'âge. Le seul document qui puisse nous servir à cet égard 
est un petit plan du château et du parc (3) sur lequel le 



(1) Cf. Epigraphie du canton de Chaumonl, p. 184 et ^5. 

(2) Les crossettes apparaissent dans les œuvres des architectes français 
dès le milieu du règne de Charles IX; mais cette disposition ne se vulgarisa 
que trente ou quarante ans plus tard. 

(3) Cbartrier d'Alaincourt. 



SUR LA COMMUNE DE PARNES 349 

percée de meurtrières et surmontée de petits créneaux ; cré- 
neaux et meurtrières se retrouvent à la petite tour circulaire 
/, construite de la même façon et mesurant deux mètres de 
diamètre intérieur, qui flanque Tangle extrême. Ces fortifica- 
tions pour rire sont une fantaisie du docteur Bobierre, pro- 
priétaire d'Alaincourt sous le premier Empire. 

Au nord, la douve reprend, réellement creusée dans le sol, 
entre deux murs. Elle est coupée par un terre-plein surmonté 
d'une grille. Un pont-levis exista en cet endroit jusque dans 
la première moitié du xix" siècle. M. Bobierre y avait, dit-on, 
élevé un simulacre de porte fortifiée en pierre et brique, 
avec créneaux, archères et embrasures de canons (1). 

Il est bon de résumer ici ce qui résulte au point de vue chro- 
nologique de notre examen de l'enceinte fortifiée. Les parties 
7n a 6 de cette enceinte sont les plus anciennes; elles se con- 
tinuaient en retour d'équerre vers n. Un premier agrandis- 
sement ajouta la partie «6 crf; à cette seconde campagne 
appartient aussi le long mur de terrasse o p, outre d'autres 
murailles démolies ou refaites depuis. Enfin, la porte A, avec 
sa tour de gauche, c', et Tangle sud-est, furent de nouvelles 
adjonctions, auxquelles nous rattachons la construction du 
pavillon qui surmonte le bastion 6. Il semble, d'ailleurs, que 
tout cela se soit suivi d'assez près. 

III. — Les corps de logis qui composent le château appar- 
tiennent à plusieurs époques, comme le fait penser dès le 
premier coup d'œil leur plantation irrégulière. L'un d'eux est 
antérieur dans son gros œuvre à Pierre Le Gendre : c'est celui 
marqué DD' sur le plan flrj, 16. Pierre Le Gendre remania 
ce logis et y ajouta la tourelle d'escalier E. L'aile saillante ¥ 
est l'œuvre exclusive de Pierre Le Gendre, ainsi que le grand 
pavillon ou donjon du portail nord, G. Les Villeroy firent 
construire, probablement au xvii« siècle, les deux bâtiments I 
et J, qui relient le tout. Quant à la tour octogonale K, c'est, 
nous l'avons dit déjà, un ancien colombier surélevé et annexé 
à l'habitation. 



(1) Une aquarelle en la possession de M. Bérenger conserve le sou- 
venir de cette bizarre construction, dont l'existence est, au surplus 
contestée. Il s'agirait d'un projet non suivi d'exécution. 



NOTICE AHCHEOLOOIQUE 

orllé du bâtiment D ne se révèle guère à l'esté- 
par le glacis qui règne au-dessus du rez-decliaus- 
g do la fii^ade orientale. Le mur-pignon du midi 

contrefort central qui l'épaule ne paraissent pas 
i à Pierre Le Gendre, si l'on en juge par ia moulure 
sèment, laquelle se retrouve identique aux contre- 
ingle ( iFitj. 14). Ce contrefort a trois glacis en 
taille, dont l'un, celui du bas, fait seul retour sur 
îtérales; mais le proUI de ces glacis, munis de coupe- 
est pas aussi caractéristique que celui de la mou 
oubassument. Les murs sont partout de moellon 

angles en pierre, ainsi que les baies et les ram- 
iignon, privés des griffons et des erocbets de feuil- 
les décoraient autrefois, mais encore surmontes 
piédestal veul de la figure— personnage ou tenant 
I — qu'il supportait. Le mur-pignon denne Timpres- 
bâtimenl coupé par Pierre Le Gendre et qui, anlé- 
it, se serait prolongé vers le sud (1). 
le occidentale, que paraissent avoir caché des cons- 
disparues antérieurement au xvui' siècle, est iola- 
pourvue de caractère et disparaît en grande partie 
leau de verdure. Quant a l'extrémité nord, elle a été 
nôme temps que les façades voisines, vraisemblable- 
;econde moitié du xvii« siècle. La porte d'entrée s'ou- 
1 tourelle d'escalier à cinq pans inégaux, E. ajoutée 
jçade orientale par Pierre Le Gendre. Celte porte, en 
atle, est enlQurée d'une moulure prismatique. A la 
érieure, une guirlande de feuilles de chêne sculptée 
ermine de chaque côté par un petit quadrupède en 
nie détruit. Au-dessus lait saiilic, épousant la tonne 
me moulure dont i'intrados. orné de crochets do 
se relève en accolade pour porter, sur un pelit socle 

feuilles de vigne et de grappes de raisin, une sta- 
parue. Autour de cette figure, le maître de l'iruvre 
1 son tour, formant ainsi une vérital)le niche le 



ilrcfort ronlrul iJc en murpignoD porte un cadr.in sotaltc 
mncr le nom de logis du Uéridien a cette partie du eh*- 



SLR LA COMMUNE IIK PAIlNt» 

bandeau en glaois qui règne à ce niveau de la lourell 
semble du couronnement que nous décrivons est < 
entre deux petils clochetons ou contreforts portés en 
lampe sur des motifs sculptés, à droite, d'une ctiii 
gauche de deux lions à tête commune. Le sommet 
clochetons, tronqué, était destiné à recevoir des flgui 
il ne subsiste aucune trace. 

La tourelle est faite, comme le logis, de moellons 
mais les angles, le soubassement mouluré, le bandeau 
cis qui surmonte le rcK-de-chausséc, les petites baies 
qui éclairent la montée, enfin l'étage du couronneme 
de pierre de taille, et cet ensemble est singuliéremen 
resque, avec ses faux mâchicoulis, la ceinture de ci 
munis d'inolfensivcs meurtrières qui entoure l'étagi 
rieur, et cet étage lui-même, sorte d'atlique en retraiti 
de petites baies moulurées à angles arrondis et coidi 
charpente pyramidale recouverle d'ardoises. Des gari 
en forme d'animaux dont 11 reste le^ attaches a]out 
l'effet. 

Immédiatement à gaucbe de la porte, dans le mur d 
de logis, s'ouvre au rez-de-chaussée une large fenôti 
le cadre de moulures prismatiques, entrecroisées aux 
et munies de bases rentlécs, repose sur une frise saill 
feuilles de chardon. Celte baie a perdu ses mené 
pierre disposés en croix, mais la trace en est restée ti 
ble. Au premier étage existe une baie de même forn 
dimensions à peine inférieures: mais les moulures d 
est entourée sont de caractère moins franchement go 
elle doit n'avoir été percée qu'après la mort de Pi 
Gendre, par son héritier, Nicolas de Neufvtlle, ou si 
Charlotte Briçonnet, qui eut l'usufruit de ses biens. 

Plus haut encore, on voit les restes d'une baie qui 
la corniche et se détachait sur la toiture de tuile 
lucarne devait être d'une grande élégance si l'on en j 
les arcatures flamboyantes, la frise de feuillages et 1 
minces contreforts sur culs-de-Iampe qui en décorent 
On retrouvera des dispositions identiques au-dessus ■ 
F, élevé tout entier par Pierre Le Gendre: malheurei 
aucune de ces riches lucarnes n'est parvenue jusqu'à 



NOTICE ARCHEOLOaiQUE 

r pignon du midi, la partie située à gauche du 
tral possède seule des ouvertures. Ce sont deui 
es, garnies, de même que toutes celles établies 

Gendre, de moulures gothiques, et qui ont, 
lires, perdu leurs meneaux en croix. Celle du 
ée est seule enrichie d'un sourcil mouluré qui 
nmet delà baie, eo s'arrondlssant aux angles, 
sur deux euls-de-lampe sculptes de cliimères: 
Ure, cette tenôtre n'a pas l'appui décoré d'une 
^s de vigne qui souligne celle du premier étage. 
ns pas parlé Jusqu'ici lie la partie de la façade 
prise entre la tourelle d'escalier et le logis P. 

effet, mutilée au xvci" ou au xviu' siècle (1), et 
)lus que deux lenëtres du temps de Pierre Le 

ses prédécesseurs immédiats, l'une au rez-de- 
itre a l'étage. 

:>arsuivre la description extérieure, 11 serait bon 
l'Intérieur le corps d'hôtel dont nous, venons de 
pénètre par une porte en ellipse aplatie. />' 
/erte à l'Intérieur de la tourelle, au départ de 
lie porte a été restaurée 11 y a peu de temps. 
cile de se rendre compte qu'elle existait avant 
e donne dans une pièce aujourd'hui parlagée en 
ée du temps de Pierre Le Gendre sous le nom 
autrefois complètement revêtue de peintures (2). 
e cheminée en pierre construite, à l'époque de 
u de Henri III, contre le mur-pignon du midi. Le 
irtlcal, est encadré de deux pilastres ioniques. 
5tend la cuisine, derrière une muraille épaisse 



Tics oxlc^rlaures on bois, formant pcut-Ctro une sorte de 
I en avunt de t'anclcnne, uvnjont él6 conslruitos pour (aire 
la Inurclle tl'escHlior avec lo logis F siiiih passer par les 
Nituâs DD D'. DiiDS ce but, on avait pratique sur la lace 

liiurrilû dos portes encore apparenlca, et trunsforniA M 
nëlres du logis F. 

date 1542, simple grafflto dans l'embrasure de Vunc. 
érldlonules, nver, au milieu, un monogramme (orme 
iX6 d'une croU. 



SUR LA COMMUNE DE PARNES 353 

de !■ 25 qui monte de fond en comble. La porte de commu- 
nication 7, percée après coup au xv" siècle et contemporaine 
de la cuisine, décrit une courbe en ellipse aplatie ; ses pieds* 
droits, aux angles abattus en chanfrein creux, sont sur- 
montés d'une accolade sans feuillages ; cette ornementation 
regarde la « sallette ». 

Dans la cuisine, contre le mur occidental, on voit une che- 
minée du XV' siècle ou du commencement du xvi% large de 
3" 55, et dont la hotte, en briques, repose sur une puissante 
sablière moulurée. Au nord, la muraille qui limite la cuisine 
appartient aussi à la construction gothique, mais elle est dis- 
simulée à l'extérieur par une façade biaise construite en 
môme temps que les bâtiments I et J. Il faut pénétrer dans le 
réduit triangulaire déterminé par cette adjonction pour voir 
le cadre à moulures aigués d'une fenêtre Jadis percée dans le 
mur primitif et qui possédait comme toutes les autres son 
remplage cruciforme. 

De la cuisine, on passe par une porte en anse de panier 
aplatie, r, entourée d'un chanfrein creux, dans un grand ves- 
tibule qui fait partie du logis F. 

Pour monter à l'étage au-dessus de la « sallette » et de la 
cuisine, il faut prendre l'escalier de la tourelle, vis en pierre 
dont les marches, longues de 1"50, sont apparentes en des- 
sous, sans aucune moulure. 

L'étage n'offre, d'ailleurs, que des appartements moderni- 
ses, dans lesquels on ne peut noter qu'une cheminée du temps 
de Charles IX ou de Henri III, adossée au mur-pignon vers 
le midi. Elle est de formes lourdes, mais d'une composition 
architectonique fort bien raisonnée; les divers panneaux qui 
décorent le manteau vertical ont peut-être reçu autrefois une 
ornementation pictural^ en prévision de laquelle ils sem- 
blent avoir été disposés. Cette cheminée constitue un spéci- 
men curieux, à notre avis contemporain de la chapelle, de la 
cheminée du rez-de-chaussée et de la porte Renaissance du 
prieuré de Parues; nous attribuerions volontiers toutes ces 
œuvres au môme architecte (1). 



(I) M. Le Ronne veut bien nous signaler une cheminée à peu près 
semblable dans une maison particulière de Vétbeuil, 



NOTICE AHCIIEOLOOIUL'E 

ision du grenier u'est pas inulile. Oq voit alors àaas 
ignon qui partage le logis doux petites baies rec- 
es ébrasées vers le sud sous un plafond soulagé par 
beaux en quart de rond. Ces ouvertures étaient pri- 
!Dldcs fenêtres éclairant le comble; leur présence 
! que la partie D du logis est antérieure en date à la 
, et leur aspei^t indiquerait assez qui: celle partie 
ienne remonle au xiv siècle, peut-èlre même au 
ïorte percée après coup qui lait communiquer les 
nlers est un arc en segment de cercle encadré du 

par un arc de même forme plus élevé, sous lequel 
vantail. Elle s'ouvrait donc en sens inverse des baies 

du sommet. La forme de celle porte nous la fait 
térieure à la construction de la tourelle d'escalier 

il y avait, par conséquent, ailleurs un escalier plus 
ipprimé par Pierre Le Uendre. A gauche de la porte, 
re bouchée ouvrait vers le nord, comme les baies 

isumcr ces remarques chronologiques, nous consta- 
e la partie D du corps de logis Jusqu'ici étudié est 
'une bâtisse du xiii' ou du xiv* siècle à laquelle la 
tut ajoutée au cours du xv, vralsemblablemenl par 
;esseurs immédiats de Pierre Le Gendre. Cclutci, 
1 1488 propriétaire d'Alatncourt, détruisit toute la 
Tldionale du logis primitif D, refit tant en D qu'en 
s percements extérieurs et bâtit la tourelle d'csca- 
ir remplacer l'escalier supprimé. 

Le bàliment F, qui fait retour en biais vers l'orient 
façade regarde le sud, est, nous l'avons dit dé]à, 
xclusive de Pierre Le Gendre : mais il occupe, au 
partie, l'emplacement d'un édifice plus ancien : la 
ni fait communiquer la cuisine avec te vestibule 
rc/. -de-chaussée de ce logis K, par la manière dont 
s de celle-là dans celui-ci, en fournit une preuve 
le. Cette partie du château est de physionomie 
î, grâce aux deux tourelles encorbellées qui l'ac- 
mt et â l'appareil de pierre et brique qui égaie le 
étage et le mur-pignon. Cet appareil régnait aussi 
chaussée avant une regrettable modincatlon opérée 



SUK LA COMMUNE DE PAKNES 355 

en 1861 et qui substitua au parement primitif un maussade 
revêtement de moellon crépi: mais il faut regretter davan- 
tage encore la suppression des lucarnes, d'ailleurs plus 
ancienne. Par le charme que conserve aujourd'hui toute 
cette construction, il est permis de juger de celui qu'elle 
offrait quand elle possédait ces riches couronnements dont 
les architectes du moyen âge et de la Renaissance compre- 
naient si bien le rôle capital dans l'aspect extérieur des édi- 
fices. 

La porte, s, en ellipse apJalie, et comprise entre deux contre- 
forts creusés de peti tes niches à clochetons gothiques, possède 
un couronnement en accolade appliqué sur un fond d'arcatures 
flamboyantes. Des moulures prismatiques dessinent la baie, 
dégagées par des gorges profondes : dans l'une d'elles court, 
au-dessus de l'arc, un rameau garni de feuilles de figuier. Les 
bouquets de feuillage qui décoraient les contrecourbes et le 
sommet de l'accolade ont éîé détruits, et de l'écu armorié 
placé au centre de ce couronnement, il ne subsiste qu'une 
silhouette à peine reconnaissable (1) : le fanatisme de la 
Révolution a passé par là. 

Les trois fenêtres du rez-de-chaussée et deux autres ouver- 
tes au premier étage, au milieu de l'appareil é^hiqueté de 



(1} On croit y rcconnnUre la fasce qui figure dans les armoiries de 
Pierre Le Gendre : D'azur à la fasce d'argent, accompagnée de trois 
bustes de femme du même, chevelées d'or. Ces armoh-ies et celles de 
Charlotte Briçonnet, seconde femme de Pierre Le Gendre, se voyaient 
autrefois à Alaincourt. On lit, en elTet, ce qui suit dans une généalogie 
manuscrite du xviii' siècle conservée au Cabinet des titres de la Diblio< 
thëquo nation, (ms. fr. 29854: Dossiers bleus, n'7860, Le Gendre, fol. 5l: 
(( Une grande maison rue des Bourdonois, qui appartient û M. de Cara- 
man, où loge le s' Gautier, marchand, ii l'enseigne de la Couronne^ 
étoit l'ancienne demeure des Lcgendre. Leurs armes s'y voient sculptées 
en pierre vis-à-vis la porto cochère, au bas d'une fenêtre du second 
étage; pour supports deux guenons enchaînées, avec un casque ouvert 
et un buste de fille pour cimier; et au bas d'une fenêtre à côté est un 
écu mi-parti de Legendre et de Briçonnet. Les mômes armes se voient 
au chiUcau d'Alincourt, avec les mémos supports, casque et cimier. » 
Charlotte Briçonnet portait : D'azur à la bande componée d'or et de 
gueules de cinq pièces, chargée sur le premier compon de gueules 
d'une étoile d'or, accompagnée d'une autre du même en chef. 



356 NOTICE AïlCHÉOLOGrtQUE 

pierre et brique, sont entourées uniformément de moulures 
prismatiques entrecroisées aux angles et dont l'une, qui forme 
en quelque sorte cadre extérieur, fait saillie sur le parement 
et repose de chaque côté sur un petit cul-de-lampe. Sous 
l'appui règne, entre les deux culs-de-lampe, une frise de 
feuillages. Toutes ces baies sont rectangulaires, mais dans 
l'une d'elles, au premier étage, la moulure extérieure s'ar- 
rondit aux angles du linteau. Elles avaient jadis des croix de 
pierre, à l'exception de celles voisines de la porte, qui, plus 
étroites que les autres, ne possédaient qu'un meneau hori- 
zontal. 

Des lucarnes, il ne reste plus que les allèges, ornées do la 
même manière que celle déjà signalée au logis D. La cor- 
niche elle-môme n'est plus contemporaine de la construc- 
tion. 

Par contre, le mur-pignon de l'extrémité orientale a con- 
servé intactes toutes ses dispositions primitives, à part les 
croix des fenêtres et les crochets de feuillages semés sur les 
rampants du pignon, au sommet duquel on ne voit plus qu'un 
vase de pierre du xvni* siècle, médiocrement élégant. La gra- 
vure ci-jointe nous dispense de décrire ce joli coin du châ- 
teau, d'une régularité parfaite, et cependant pittoresque et 
gracieux. On y retrouve les fenêtres déjà décrites, avec leurs 
cadres richement moulurés, les traces des meneaux disparus, 
les sourcils couronnant certaines baies et soutenus par des 
chimères ou des quadrupèdes, les petits culs-de-lampe sup- 
portant les moulures extérieures, les frises qui décorent les 
appuis et le long desquelles l'œil reconnaît ici des feuilles de 
chardon, là des feuilles de figuier. 

Sur l'un des contreforts de l'angle méridional, en i, on 
reconnaît les attaches d'un mur qui allait selon toute appa- 
rence rejoindre l'extrémité sud des constructions remplacées 
au xviii* siècle par le bâtiment de l'horloge. Ce mur était déjà 
remplacé, au milieu du xviii® siècle, par plusieurs petits 
murs en terrasse destinés à faciliter l'accès en voiture des 
deux entrées principales du château proprement dit, s et x. 

Entrons dans le vestibule o. En face de nous, une porte, 8\ 
carrée et entourée d'un cavet et d'un tore très mince repo- 
sant sur des bases de Ja dernière période gothique, ouvrait 



< I 

i 1 



SUR LA COMMUNE DE PARNES 357 

dans une construction remplacée, au xvii* siècle probable- 
ment, par Tescaller r' (1). A droite, une autre porte, agrandie 
depuis le xvi« siècle, nous conduira dans ce qui était, au temps 
de Pierre Le Gendre, la « grande salle ». Cette vaste pièce, 
M, n'est plus habitée depuis longtemps, et l'on y retrouve 
la plupart des anciennes dispositions. Ce qui frappe d'abord 
en entrant, c'est une large et haute cheminée gothique ap- 
puyée au mur oriental. Les pieds-droits, ornés de lûls arron- 
dis ou prismatiques, que séparent des gorges, semblent se 
prolonger sous le manteau, dont le bord inférieur, hardiment 
profilé, montre, étagées, une frise composée d'un rameau de 
vigne mordu à chaque extrémité par un quadrupède (2), et 
une crête festonnée dont le motif répété consistait en une 
feuille gracieusement recourbée. Cette ornementation a subi 
les coups du vandalisme, qui n'a pas épargné davantage un 
motif de sculpture, probablement l'écu de Pierre Le Gendre, 
dont on voit les traces au milieu de la hotte. Cette partie de 
la cheminée a été ingénieusement décorée d'imbrications 
simulant un essentage, et, tout au sommet, le sculpteur a fait 
courir une frise de feuilles de chardon. Quant à l'importante 
saillie qui forme au-dessus un plan incliné pareillement revêtu 
d'imbrications, il est facile de deviner qu'elle a été ménagée 
pour supporter le foyer d'une cheminée supérieure (3). 

Le plafond et la cheminée ont conservé une très intéres- 
sante décoration picturale. Le plafond comprend une poutre 
traversant Tappartement dans son milieu, du nord au sud, et 
une série de poutrelles régulièrement croisées à angle droit 
et entre lesquelles des moulures saillantes, également per- 
pendiculaires entre elles, déterminent de nombreux panneaux 
carrés. Les dilïérents groupes de ces panneaux symétriques 



(1) Le seuil de cette porte a été surélevé, 

(2) Deux autres quadrupèdes, dont un chien, montrent leurs tétcd 
dans les gorges extérieures des pieds-droits, à l'endroit où elles sont 
recouvertes par le manteau» 

(3) Cette seconde cheminée a été détruite. — Dans les ruines du petit 
manoir du Cabin, autrement dit le Perchay-en-Vallée, construit au 
commencement du xvi' siècle, non loin de Guiry, par la famille de ce 
nom, il existe encore une luxueuse cheminée tout ii fait identique k 
celle d'Alaincourt et qui avait pareillement reçu un décor pictural* 



358 NOTICE ARCHÉOLOGIQUE 

sont encadrés par des compartiments de lorme allongée : 
mais UQ plan, môme sommaire, donnera mieux qu'une des- 
cription l'idée de ce dispositif ingénieux qui fait penser à 
une collaboration du peintre et du sculpteur-menuisier (I). 



latuiicl de 1.1 II iimtidc snlte >>. 



Aux rencontres principales, des rosaces en plein relicC étalent 
jndis dorées. Dorés aussi, et mieux conservés, sont les bou- 
quets symétriques et stylisés qui se délactient avec éclat sur 
un fond d'a/.ur dans les panneaux carrés, et auxquels ser- 
vent comme de cadre, à la surface des poutrelles, de gracieuses 
arabesques blanclies sur fond rouge. A leur tour, les compar- 
limenls allongés forment un cadre plus Important et comme 
un repoussoir par leur large dessin en camaïeu bleuté, avec 
rehauts d'or, de noir et de blanc. Nous avons cru remarquer 
là quelques légers rcssouvenirs des (ormes de l'arcbitecture 
gothique. Quant à lapoulrecentrale.eiieesl couverte, comme 
les panneaux carrés, d'arabesques dorées courant sur un 
fond bleu. L'ensemble de cette ornementation, du meilleur 



m Ce pUin {Fig, n}, tirô de l'ouvrage de MM. Gélts-Didol Pt Lamiiée 
plus loin elle, nous a été obligeamment prêté par M. Moticroz, direc- 
teur des Librairies -tmprlmories réunies. 



r 



SUR L\ COMMUNE DE PABNES 359 

goût, devait produire autrefois l'effet le plus décoratif. Il est 
impossible d'en reculer la date au-delà des toutes dernières 
années de la vie de Pierre Le Gendre, et peut-être môme est- 
elle légèrement postérieure. 

Cette postériorité ne fait, du moins, aucun doute pour la 
peinture appliquée au manteau de la clieminée. MM. Gélis- 
Dldot et Lafïillée, qui ont décrit et figuré en couleurs le pla- 
fond ctla cheminée d'Alaincourt, dans leur grand ouvrage sur 
la Peinture décoratice en France du AT* au A'rr siècle (1), remar- 
quent avec raison que « la muraille, destinée à recevoir des 
tapisseries, n'a jamais été peinte. » (2) Ils eussent pu ajouter 
qu'il en fut de même, pendant vingt ou trente ans, du man- 
teau de la cheminée, ou, du moins, que la décoration de cette 
partie de la grande salle fut renouvelée par la suite, comme 
nous allons le voir. 

Les imbrications montrent naturellement des couleurs 
variées : le bleu, le gris, le vert, le rouge, l'or. L'or apparaît 
aussi sur les feuillages des deux frises, un or remarquable- 
ment conservé, d'un ton chaud et ferme qui fait plaisir à voir. 
Deux pilastres biais, dont la destination est de relier à droite 
et à gauche Ja hotte inclinée à la muraille verticale, ont reçu 
chacun un motif d'arabesques dorées sur fond bleu. A gauche, 
on voit un vase entouré de rinceaux. Le motif de droite com- 
prend, notamment, deux têtes de femmes vues de face et 
coiffées chacune d'un frontail à volutes semblable à un cha- 
piteau ionique; ce détail, lourd et vulgaire, suffit à prouver 
que la décoration de la cheminée date, au plus tôt, du règne 
de Henri II. Le môme détail se retrouve, répété à satiété, au 
milieu de rinceaux en grisaille, dans le cavet inférieur du 
manteau (3). L'artiste qui a peint la cheminée n'avait pas le 
talent de l'auteur du plafond. 



(1) Paris, s. d. (vers 1885); in folio. — Voyez aux appendices Biblio- 
graphie et Iconographie. 

(2) Les grands panneaux ovales ou rectangulaires, encadrés de lau- 
rier, que l'on y remarque, ne sont pas antérieurs au commencement 
du xix« siècle. 

(3) MM. Gélis-Didot et Laflillée semblent considérer les peintures du 
plafond et celles de la cheminée comme des œuvres contemporaines ; 
nous ne pouvons partager cette opinion. 



NOTICE ARCHÉOLOGIQUK 

avec Inlérôl dans la même pièce archaïque divers 
•X objels anciens qui sont là vraiment dans leur 
nalons d'abord deux lances de tournoi, probable- 

nn du \vi' siècle, accrochées à la cheminée : elles 
iques et ornées au gardc-maln d'ajours en 1er 
Heurs sans grande valeur artistique. La lanterne 
i suspendue au plafond doit être de la môme date et 
re l'œuvre du môme ferronnier : les ornements sont 
mpés ou repoussés ; un iiouquet de feuilles d'acan- 

cul-de lampe à l'exirémlté Inférieure. Une très 

très profonde armoire de la première moitié du 

et sans doute contemporaine de la construction, — 

lée de linges plissés, — complète le tableau que pré- 

ird'hul la a grande salle s. Cette armoire renfer- 

irtrier, brûlé à la Révolution sur la place publique 

(2). 

S de la i( grande salle ». s'étendaient autrefois deux 

dont l'une était occupée, du temps de Pierre Le 
r le maître du logfa (3). La cloison fut enlevée 
remières années du six* siècle, par M. Boblerre, 
iétaire d'Alalncourl, et une salle de spectacle rem- 
îux chambres. Ce théâtre vienl d'être supprimé à 
t, depuis l'année 1900, trois chambres occupenl le 
âge. On voit dans l'une d'elles une cheminée en 
[talion du style gothique du xv siècle due à 
Qrchitccte à Paris. 

e l'époque à laquelle Curent élevés les deux corps 
t J qui relient des constructions plus anciennes, à 
làtiment de la « grande salle », la grosse tour K et 
i. La maçonnerie de ces logis, en moellons, avec 
ordons de pierre de taille, et aussi le cadre des 
loint de caractère bien précis. La porte en plein 



mesure pas motDs de i ■ BO. 

tncore (|ucl<iucs frufimcnls du pavage de la " grande salle», 

iirriïiiux simplement rccnuverls il'6mi<ll vert on Jaune et 

'acon régulière. 

re après le décès do Pierre Le Gendre. 



SUR LA COMMUNE DE PAR>IES 

cintre x, qui donne sur la cour d'honneur actuelle et t 
lilue, depuis son établissement, l'entrée principale des ai 
lements de réception, montre un cadre de pierre à i( 
relends, avec claveaux à crossettes, d'où l'on pourrait in 
comme date le xvn' siècle plutôt que le xviii'. On peut re 
quer aussi l'analogie de la corniclie avec celle d*u colomb 
Celte partie du cMteau ne présente, d'ailleurs, aucun in 
architectonique : mais il convient de faire observer qu'ei 
remplacé une conslruction plus ancienne , probable! 
contemporaine de la cave ; le mur occidental était percé c 
petite porte en segment de cercle, dont les traces, au su 
l'entrée actuelle, sont invisibles pour tout observateur 
prévenu. 

La grosse tour octogonale K n'oilre guère plus d'in 
dans son état présent; à peine a-l-elle l'avantage de la 
houette hardie, mais sèche et froide, que lui donne sa t 
pyramide d'ardoises. On serait fort embarrassé pour a] 
cier la date de cette construction soigneusement crépi 
n'apparaissent que les angles et le soubassement de p 
de lalUe, si l'on ne savait que les enduits caclieni, depuii 
époque relativement moderne, un appareil en damier d( 
que et pierre, ici absolument signiflcalif (i). Cette tour 
autre chose, nous avons eu déjà l'occasion de le dire, t 
colombier dû à Pierre Le Gendre, surélevé et iranslorn 
appartements sous le règne de Louis XIV, selon toute 
habilité, c'est-à-dire par les Villeroy. On constate, en 
que la corniche du sommet est la même que celle des 
voisins. Circulaire à l'intérieur, ce colombier a été totale 
remanié pour recevoir sa nouvelle destlnallon. Les apf 
ments qu'il renferme sont carrés et séparés par des clo 
de réduits diversement utilisés. Les lambris et les chem 
ne remontent pas, dans leur état actuel, au-delà de la f 
règne de Louis XV. 

Onne saurait éprouver aucun embarras au sujet de lad; 
la grosse tour rectangulaire G, qui porte clairement la mi 



(1) Ce iliimlcr nlTectait plus de fantaisie que ceux observés prêt 
ment ; on voynit C'i et là (1rs asKiscs ii compartiments ilispn 
losanges. 

T. Xtx. 24 



-3T1CE ABCKÉOLOGIQUE 

ivées par Pierre Le Gendre. Malgré les 
3 a subis, - le sol de tous les étages a été 
I de plain-pied avec les appartements du 
t (acile de reconstituer l'aspect qu'elle 
30 le large portail ouvert à sa base et les 
s parties hautes, ornées de moulures 
) croiK de pierre et encadrées au sommet, 
lar un relèvement des bandeaux en gla- 
.es deux façades nord et sud et autour 
i. Les deux façades dont nous parlons 
ierre de taille, mais elles ont été reprises 
net lors des cbengements indiqués : il 
tns que l'architecte primitif ait adopté là 
d'assises alternées de pierre et de brique, 
i l'est, on ne voit plus que le sommet, 
fenêtre gothique, au-dessus de la toiture 
sons-nous, sous Louis XIV. Quant h )a 
)st, elle n'est que de moellon crépi. On y 
reforts de pierre de taille étroits el très 
sont autre chose que les restes d'un 
■ son extrémité à cette paroi de la tour 
lalne d'Alaincourt conservé aux Archives 
le l'existence fl). 

rculaires s'élèvent aux angles de la tour. 
), comme celles du pignon de la grande 
elie-môme, eu assises alternées de pierre 
a ces tourelles reposent sur des culs-de- 
[es contreforts. Les deux autres partent 
1-ouest, !/, renferme une vis en bois, k 
3se gothique (2), et possède une porte 
trolt de gauche montrent des moulures 
poursuivies Jusqu'en bas, même avant 



1 a pris les dcm contreforts doDt nous parlons 
iasc de l'époque romane : « Le vaste manoir <Iq 
tincourt, avec son vieux donjon si pittoresque 
tëgnlcr, la Renaissance dans le Yexin, 1886, 

ne genre occupe la tourelle en encorbollcmenl 
monter du premier étage au comble. 



SUR LA COMMUNE DE PARNES 363 

l'abaissement considérable que le seuil a subi. Un sourcil 
appuyé sur deux petits culots sculptés l'un de feuilles de 
vigne, l'autre d'une chimère mutilée, encadre l'arc en ellipse 
aplatie et se couronne lui-même d'une accolade arrondie sous 
laquelle on a logé un petit buste de femme couronnée de lau- 
rier, en marbre blanc. Celte sculpture délicate, qui peut dater 
du xvii' siècle, aurait été achetée par M. Bobierre chez un mar- 
chand d'antiquités. De petites baies à linteau creusé en ellipse 
aplatie, ornées de moulures, éclairent les quatre tourelles. 

V. — Il nous faut parler des caves, qui présentent de 
'intérêt. Elles sont au nombre de deux, parallèles et cons- 
truites en pierre de la même façon, c'est-à-dire voûtées en 
berceau sur doubleaux; mais l'une, la plus orientale, est 
beaucoup plus ancienne que l'autre. La voûte de cette pre- 
mière cave n'a conservé que deux de ses doubleaux primitifs, 
dont les angles sont largement abattus en chanfreins creux ; 
ils reposent sur des culs-de-lampe de plan pentagonal évasés 
par deux cavets successifs. Les autres arcs, de profil carré, 
sont des refaçons, sans doute contemporaines de la construc- 
tion de la seconde cave. L'extrémité méridionale présente 
une particularité singulière : la voûte y suit tout entière une 
ligne ascensionnelle. Qu'est-ce à dire ? Y avait-il là un esca- 
lier de 4 ■ 95 de largeur, comme la cave? C'eût été bien extra- 
ordinaire, et, pour notre part, nous n'avons jamais rencontré 
rien de semblable, ni même d'approchant. D'ailleurs, que 
l'escalier se continuât jusqu'au sommet avec cette largeur 
tout à fait exceptionnelle, ou qu'il se réduisit un peu plus 
haut à une dimension plus normale, c'e*t une énigme que 
personne ne peut résoudre, car la cave est fermée brusque- 
ment, à 2 ■ 75 du point où commence le mouvement ascen- 
sionnel, par une muraille très grossièrement faite de moellons 
et de matériaux de toute nature, et derrière laquelle l'ancien 
escalier a été comblé (1). 

La cave dont il s'agit existait avant Pierre Le Gendre. Est- 
elle du XIV siècle et contemporaine du mur-pignon qui sépare 
les deux parties du logis DD'? Date-t-elle seulement des 



(i) Le plan /i^. ^tf indique, par des lignes pointillécs, les murs des 
deux caves. On a marqué en z ^endroit où commençait l'escalier. 



SUR LA COMMUNE DE PARNES 365 

de Taccolade qui servait de couronnement est garni d'un 
bouquet de longues et larges feuilles pointues, d'autant plus 
difficiles à identifier que toutes ces sculptures ont été muti- 
lées. C'était là l'entrée de la cave au temps de Pierre Le 
Gendre. Il s'ensuit que l'escalier ne fut supprimé que plus 
tard, probablement quand on construisit sous sa forme actuelle 
le corps de logis I. 

La seconde cave a été juxtaposée à la première vers l'ouest, 
et sa largeur est la môme. La voûte est un berceau avec dou- 
bleaux à section carrée reposant directement sur le sol. On 
descend dans celte cave par un escalier à peu près rectiligne, 
en berceau rampant, qui ouvre dans le vestibule r. Le mode 
de construction du berceau rampant, avec chaînes de grand 
appareil jouant, si l'on- peut s'exprimer ainsi, le rôle de dou- 
bleaux, la longueur alternée des claveaux de l'arcade servant 
de débouché inférieur, ne permettent pas de supposer la cave 
antérieure à la fin du xvi* siècle, et peut-être môme est-elle 
moins ancienne encore. La partie septentrionale a été coupée 
en deux, dans le sens de l'axe, par une épaisse muraille qui 
n'est autre que la base du mur a a (Flg, 16) appartenant aux 
bâtiments I et J. Une ouverture assez grossière fait commu- 
niquer ensemble les deux caves, à mi-longueur; c'est aujour- 
d'hui le seul accès de la première (1). 

VL — Après cette description des bâtiments d'Alaincourt, 
le lecteur nous permettra de consigner ici quelques remar- 
ques d'ordre général, motivées par certaines particularités de 
l'appareil et par les dispositions respectives du pavillon d'en- 
trée ou donjon et de la porte fortifiée contemporaine de la Ligue. 

Le pittoresque appareil des parties du château élevées par 
Pierre Le Gendre à la fin du w* siècle et au commencement 
du xvi% mérite, en effet, de retenir l'attention. On note d'abord 
deux méthodes dans le mélange de la pierre et de la brique ; 
il y a tantôt alternance d'assises, tantôt assemblage en damier: 
Tune et l'autre méthode, d'ailleurs, simples transpositions de 



(1) Nous donnons fig, 18 le plan et la coupe longitudinale de la cave 
la pins ancienne. Dans ce dessin, que nous devons à l'amicale obli- 
geance de M. Le Bonne, tous les doubleaux sont restitués en leur état 
primitif. 



NOTICE ARCHÉOLOOIQUE 

iB de ta pierre et du Bllex taillé qui Jouirent, 
en Age, dans toute la haute Normandie, d'une 
iur. Nos përea, en premier lieu, avalent ima- 
ces matériaux par assises égales et régulières, 
introduit, croyons-nous , dès le milieu du 
>e répandit dans le cours du xiv et persista 
IX siècles suivants L'extrémité occidentale de 
lontier (Oise) fut ainsi construite au xv* slè- 
léme un peu avant, et une partie de la nef 
se toute voisine, celle d'Amécourl (Eure), pré- 

partlcularilé à uue date vraisemblablement 

Au XVI' siècle, on retrouve ce mode de bàlir 
lallquement dans la construction de plusieurs 
in normand, à savoir (2) : l'église de Pucbay 

et celles de Doudeauville ^3), de Gaillard- 
ueville (5), d'Heudlcourt (3), de Salnte-Marie- 

et du Tronquay (7). 

pas, dans nos réglons, avoir remplacé le silex 
que avant la fin du xv' siècle. Cette substitu- 
accompli au château d'Elelan (Seine-lnté- 

date de 1191 (8). Hus près de nous, dans le 
le gros pavillon du chàleau d'Arguell (Selne- 
ti de la même façon, ne doit pas être anlé- 
Llères années du xvi' siècle. 



exemple b dute ccrtuino de cotte muoiëre de baiir est 
le lu Saussayc (Eure), commencée un peu avant I3IS 
le second quart du xiv* siècle. 
icalllt'-s duDt il est «[ucstiun le! lunt partie du ili^par- 



i net. 
ridionale. 

est lDl<>ressaDt de rappeler Ici l'appareil en assiseï 
.on blanc et de silex ooir qui fut adopté au xiv* sl6c1c 
Islt les casemates occidentales du château île Gisors. 
eSMiot-Maurlce-d'Etelan. 

était, il cotte date, en voie de construction. Voir un 
>ar M. 1 abbC Blanquarl dans le Bitlletin de la Société 
ormandie, t. IX, p. ilO |(asc. de Juin I9M). 



SUR LA COMMUNE DE PARNES 367 

Le Beauvaisis et la Picardie semblent avoir peu goûté l'al- 
ternance des assises en briques ou en silex et des assises en 
pierre. On préféra, dans ces contrées, un gros œuvre tout en 
briques, sur lequel, grâce à l'emploi de la pierre, les baies, 
l'ossature de l'édifice, se détachent en vigueur. Ainsi furent 
bâtis, pendant la première moitié du xvi* siècle, la tour de 
l'église de Flavacourt (Oise), l'hôtel-de-ville d'Aumale (Seine- 
Inférieure), l'église de Tilloloy (Somme), etc. 

L'appareil en échiquier ou damier de silex et pierre fut, 
par contre, employé volontiers dans le Beauvaisis. Graves (1) 
signale des damiers de grès ou de pierre et de silex dans 
plusieurs églises ou parties d'églises du département de 
l'Oise; nous rappellerons, après lui, la façade de Moliens-en- 
Beauvaisis, le chœur d'Haucourt (un peu avant 1518) ; les 
églises de Loueuse, de Bouvresse (première moitié du 
XVI' siècle) et de Saint-Deniscourt (1581); les chœurs de Mor- 
tefontaine (xv« s.?), de Morvillers (vers 1503) et de Martin- 
court (1545), en y ajoutant le chœur du Coudray-Saint-Germer 
(première moitié du xvi" siècle) et une partie de la nef de 
Saint- Pierre-ès-Champs (xvi« siècle). Tous ces édifices sont 
situés dans les parties du département dépourvues de pierre 
à bâtir. Dans le Vexin normand, qui n'en a pas davantage, 
les églises de BouchevlUiers, d'Amécourt (chœur, daté de 
1577), de Guitry (croisillon nord), de Nojeon-le-Sec (nef), de 
Gaillardbois (bas-côté nord), de Fleury-la-Forêt (croisillon 
sud), de Lisors (dédiée en 1492 ou 1499), du Tronquay (croi- 
sillon sud) (2), présentent aussi, durant une période allant 
de l'avènement de Charles VIII à celui de Henri IV, l'appa- 
reil échlqueté de pierre et de silex (3). Cette mosaïque se 
retrouve à la même époque, avec des combinaisons diverses, 
dans les parties de la Picardie voisines de la mer : témoin les 
églises du Tréport (Seine-Inférieure), de Saint- Valery-sur- 
Somme et de Cayeux (Somme). 



(1) Précis statistiques sur les cantons de Formerie, Songeons et 
Noailles. 

(2) Tontes ces localités font partie du département de l'Eure. 

(3) Nous avons cru trouver un exemple d'échiquier de grès et silex 
remontant au xrv' siècle dans une partie du manoir de Beaunay (Seine- 
Inférieure). 



SIR LA COMMUNE DE PAHNL*S 369 

variées (1). Les courtines du manoir d'Artie constituent le 
seul exemple que Ton puisse citer dans le Vexin français, et 
quant au Beauvaisis, il ne nous en a fourni aucun, du moins 
les parties de celle contrée que nous avons pu explorer. 

Le donjon féodal se retrouve encore dans la plupart des 
cliâleaux de la première moitié du xvi* siècle. C'est une tour, 
un pavillon, une construction plus élevée que les aulres, 
d'ailleurs dépourvue de tout caractère défensif sérieux, mais 
dont la silhouette intenlionnellement pilloresque revêt d'une 
sorte de grandeur l'ensemble le moins attrayant. Tantôt, 
comme au château d'O (2), ce pavillon est tout voisin de 
rentrée; tantôt, et plus souvent encore, comme à Alaincourt, 
à Valençay (3), à Saint-Agil (4), à Carrouges (5), c'est le 
pavillon qui lui-même sert d'enlrée. Il suffit d*avoir remarqué 
que, depuis le xi' siècle, les portes des villes et des forte- 
resses s'ouvraient fréquemment au pied d'une tour pour èlre 
convaincu qu'en cela les derniers temps du moyen âge n'ont 
rien innové. L'effet produit élait toujours si heureux, celle 
donnée était devenue, en quelque sorte, si nécessaire, qu'elle 
traversa tout le xvi* siècle presque sans modifîcalions, au 
point qu'on la retrouve, toujours la môme, jusque sous le 
règne de Louis XIII : témoin les entrées des châleaux de 
Bonnemare (6), de Saint-Denis-le-rerment (Kure) , de Bec- 
quencourl (Seine-et-Oise) (7), de Saint-Manvieu et d'Oulre- 
laize (8) (Calvados), et celles malheureusement détruites des 



(1 ) Ces trois édiOccs sont situés dans le département de l'Eure.— Il faut y 
ajouter le manoir du Hallot, commune de Civières, démoli vers le milieu 
du XIX' siècle. Cf. le Château du Uallot, par M. do Martonno, dans 
Bulletin de VAcadémie ébroicienne, année 1836, 2* partie, p. 213-220. 

(2) Commune de Mortrée (Orne). 

•3) Indre. 

(4) Loir-et-Clier. 

(5) Orne. 

(6) Commune de Radepont. 

(7) Dans le parc de Dampierre. 
8) Commune de Gouvix. 



RCUéOLOGIQTTE SUR PABNES 

Bvllle (Eure) et de Buhy (Seine-et- 



68 architectes du xvi" et du xvii' siècle 
mt les défenses des Iiabitations de cam- 
; on en pourrait, d'ailleurs, citer nombre 
existants; mais on rencontrerait dlfSci- 
;, une entrée aussi complète et aussi 
1 porte (ortillée d'Alaincourt. Les relevés 
'étude de cet excellent spécimen de l'ar- 
rurale dans la seconde moitié du 



xécutées (laas le premier tiers iti 
/eolr de ces deux pavillons. 



ÉPIGRAPHIE 



CANTON DE GRAiNDVlLLIKRS 



Inscriptions antérieures au XIX« siècle 

(Suite.) 



SAINT-THIBAULT 

A. - CIMETlfiRE (\) 

XXVI 

Croix du cimetière (1559) 

Croix de fer, sur lût de colonne cannelée en pierro, à base 
octogonale, reposant sur un socle également en pierre, où 
sont représentés les symboles des quatre évangélistes 

On lit sur la base : 

1559 Lt !t bt Juin 

Cette croix a été transférée, en 1834, de l'ancien cimetière 
conligu à l'église, dans le cimetière actuel (2). 



(1) A l'ouest du village, sur le ctiemin nllant do Saint ThIbnuU a 
hameau de M<^nantissart. 

(2) Graves : PrécU ftatietique iur le canton de Grandeilltefs, ouv 

cité. p. eo. 



DU CANTON DÉ tiHANDVILLIlîHS 373 

Grasse, qui survécut à son mari, mourut le 13 mars 1756 (l) 
laissant quatre enfants : 

!• Marie de Grasse, née en 1710, morte sans alliance et 
inhumée à Halloy le 19 mai 1779 (2) ; 

2* Louise-Suzanne de Grasse, née le 10 septembre 1713 et 
baptisée le lendemain à Saint-André-des-Arts (3) : 

3* François, marquis de Grasse, le parrain de la cloche 
dont nous donnons ci-dessus l'inscriplion, né le 28 janvier 
1715 (4); lieutenant de grenadiers avec rang de colonel (1755), 
puis capitaine (1759) dans le régiment des Gardes françaises, 
chevalier de Saint-Louis et maréchal de camp, il épousa, en 
présence et de l'agrément du roi, de la reine et de la famille 
royale, par contrat des 3 et 5 juillet 1763, Marie-Anne-Louise- 
Françoise Le Séneschal de Carcado (5), fille de Louis- 
Alexandre-Xavler Le Séneschal, marquis de Carcado, lieute- 
nant général des armées du roi. et de Marie-Anne-Claude de 
Montmorency (6). Il avait reçu par donation entre vifs, en 
date du 13 juin 1763, de sa parente Marie-Angélique-Hen- 
riette Tiercelin de Brosses, veuve de Louls-IIenrl de Pons, 
dont elle n'avait pas eu d*enfanl, la terre et marquisat de 
Sarcus, qui comprenait les terres de Sarcus, de Feuqulères 
et fiefs en dépendant, la châlellenle de Mollens, les terres et 
seigneuries de Pleuvllle, Broquiers, Handleourt, Hescamps, 
Frellemolle en partie, Elencourt, Salnt-Clalr, les fiefs de 
Brombos, du Boquet, etc., (7) et il acquit, le 15 décembre 
1780, du marquis de Lameth, moyennant 300,000 livres, la 
seigneurie de Dameraucourt (8). Le marquis de Grasse, qui 

(1) Bibl. nation., Cabinet des titres : Chérin, vol. 98, fol. 30 r» et 50 V; 
Le Mercure, octobre 1756, p. 231. 

(2) Arch. mun. de Halloy, reg. paroiss. 

(3) Bibl. nation., Cabinet des titres : Chcrin, loc. citât. 

(4) A. -G. Houbigant : Notice sur le château de Sarcus, dans Mévi, 
Soc. Àcad. de VOise, t. IV, p. 179. 

(5) Bibl. nation.. Cabinet des titres : Chérin, loc. citât. 

(6) Chérin : Colleclian généalogique sur la maison de Le Séneschal 
en Bretagne, in-i6, s. 1. n. d., p. 107 et 154; Moréri : Grand Dictionn. 
historique, iO vol. in-fol., Paris 1759, au mot Kercado, nomme à tort 
la marquise de Grasse Marguerite-Louise-Françoise. 

(7) Laine, ouv. cit»'*, t. X. art. Sarcus, p. 36. 

(8) Voir n« IX. 



EPIGBAPIIIE 

lu le r' uiar^ 179i- (1), eut Irols Ûls : Jacques- 
i-Gabriel, marquis de Graese, né le 20 juin 177*. 
rc (le Sarcus (2); Corcniin- Louis-Joseph de 
hcvalier de Pleuville, né le 2i septembre 1775, 
de iJameraucourt (3), et Louls-Vospasien- 
ir-César do Grasse, qui se maria à Beauvais. 
I, capitaine à la seconde compaguie du balail- 
[^rançois, marquis de Grasse eut égalemenl 

! Grasse, né le 21 septembre 1720, baptisé en 
teons, évoque d'Angers (1758), puis de Vence 

e 24 juillet 1782 (5). 

gjinl, OUÏ. cm, p. 179. 

7 mars \8Ui, JoE<^phinc-Rn»il)e Toupiolle, el mourut 
inrs iSSS. Sa fille, Murie-PauliDo-Adèle-GabricUc de 
H, Albert de Brossiinl, est mort« en tS%. (Arcti. mun. 
lie l'iitiit civil.) Cu fut le marquis de Grassr qui, CD 

ilnniici|uc, notnire A Feuquièrcs, â charge iln le 
u de Sarcus, l'une des merveilles de U RcnaisBancc. 
t. X, art. Snrcus, p. 36, note; A. -G. Iloablgant, oav 

et du même. Notice sur le portique dit de Saretu. 
Md. de l'OUe, t. TU, p. 3li9 et %s.) 
le-llenrietteTliértse-Gabrielle de Sade, lille do Hcnri- 

Sadc, et d'EliïoDare-CtaudiDD Caueans , Il eut deux 
'a ncoi se -Eiéonore- Prospère do Gmsso, néo ii Dame- 
tiilor do l'aa V, mariée fa M. de I^grenëe de Dcseu- 

FruDcols-HeaFi-VéraD de Grassif, nû également h 

SO llonial do l'an VII, maire de Damcraucourt de 
lousa, en l?i2, Marie- Charlotte -A nais Martel, tille de 
!?1. dit le comte de Fontaine- Martin de Delineourt, cl 
Sailly. Corcn tin- Louis -Josepli de Grasse mourut It 
3 avril 1810 ; sa veuve, qui avait fait procéder \tn 
m du cliâteau de Damcraucourt, vendit, en 1827, à 
leaumlni les proprl<^ltis i|u'clle possédait dans cette 
ut k Saint-Denis, près Paris, en IK». (Ct. L'al*é 
\, p. C, 16 et 17; P. Anselme et P. de (iourcf, ouv. 
reh. munie, do Damcraucourt, reg. de l'état civil, 
Albert Deladreux, instltutcnr de Damcraucourt.) 
. de Damerancourt, reg. de l'état civil, 23 avril 1810. 
y, OUÏ. citi*, p. li. 

Cabinet des litres ; Chérin, vol. 98, fol. 33 r* et 53 r*. 
rcnpontm, ln-4*, Rùtlsbanne, 1873. 



DU CANTON DE GRANDVILLIERS 375 

Les marquis de Grasse portaient : écarlelé au 1" conlr'écar- 
telé de Foix et de Béarn (1), au 2' de Navarre (2), au 3* écar- 
lelé en sautoir d'Aragon et de Sicile (3), au 4' d'Evreux, qui 
est de France, à la bande coraponée d'argent et de gueules ; 
sur le tout, de Grasse, qui est d'or au lion de sable, couronné 
à l'antique de même, armé, lampassé et vilené de gueules. 

Les Garcado portaient d'azur à 9 macles d'or, 3, 3 et 3 acco- 
tées et aboutées. 

XXVIII 

Moyenne cloche (1787) 

Diamètre : m. 53 c. 

JAI ETE NOMMEE FRANÇOISE ANTOINETTE PAR M»^ FRANÇOIS 
LEFEBVRE CURE DE 

ROTANGY FONDATEUR DE CETTE EGLISE & PAR DAME ANTOI- 
NETTE LIENART EPOUSE 

DU SR L BOULNOIS FABRICANT A HALEINE 

M J BTE LEROUX PREMIER VIG»^K L DAMIENS MG» LAN 1787 

Sur la panse, la Vierge avec l'enfant Jésus, le buste d'un 
personnage que nous n'avons pu identifier, et, comme sur la 
cloche précédente, le monogramme du Christ, la marque 
des fondeurs et les armes des de Grasse et des Garcado. 

Le parrain, F. Lefebvre, curé de Rotangy en 1787, avait 
été curé de Saint-Thibault de 1741 à 1777 (4). Ge fut probable- 
ment sous son administration que le marquis de Grasse fit 
élever la chapelle d'Haleine (5). 

La marraine, Antoinette Liénart, épouse de Louis Boulnois, 



(1) Ecartelé aux 1 et 4 d'or à 3 pals de gueules, qui est de Foix, aux 
2 et 3 d'or à deux vaches de gueules l'une sur l'autre, accornées, col- 
letées et clarinées d'azur, qui est de Béarn. 

(2) De gueules à une chaîne d'or en triple orle, on croix et en sau- 
toir. 

(3) Ecartelé aux 1 et 4 d'or à 4 pals de gueules, aux 2 et 3 d'art^ent 
à l'aigle de sable. 

(4) Arch. munie, de Saint-Thibault, reg* paroiss. 

(5) Graves î Précis statistique sut le canton de Grandvilliers, ouv. 
cité, p. 60. 



éplORAPUIE 

fille de messlre Xicolas-Fraiiçois-Louis LléDart, ofiîcier 
maison milllalre du roi, seigneur d'Oursel -Maison (1). 
s-Jacques-François Houlnois, fils de Louis Boulnois et de 
e-Antoinetlc Liénarl, né à Sarcus le iO mai 1773, y lut 
sur les fonls par Jacques de Grasse, évêquc d'An- 
es), représenté par Jean-Baptiste Robiquct (3), et par 
e-Anne Louise-Françoise de Carcado, représentée par 
3iselle Marie-Thérèse de l'Orne (4). Knlré dans l'armée 
la Kévolutlon, il assista à la plupart des batailles de 
époque, devint membre de la Légion d'iionneur, le i"» 
■lai de l'an Xll, puis clievalier de l'Empire et arriva au 
e de général de brigade le 26 mars 1813. Louis XVIIl le 
ma lieutenant général le 28 janvier 1825. 11 mourut à 
s le iO Janvier 1833 (5). 

XXIX 
Petite cloche (i787) 

Diuitiitrr : m. t? c. 

i SLIS AUSSI NOBLE QI'E MES DELX 3ŒLKS QUOY QUE NEE 
SEMAINE (6) APRKt; 

î NE COUTE HIEN A CEUX QUE J APPELLE JE ME NOMME 
SE FHANCXUSE LAN 

187 (7) 

ir la pause, le Christ en croix, la Vierge avec l'Enfant 
s armes des de Grasse et des Carcado. 



Arch, muDic. de Halloy, reg. pLiroiss. : sépullurc du 13 jan-- 
1788. 

Voir n* XXVll. 

Vulr n* XWlIl. 

Arch. munie, de Sarcus, rcg. paruiss. 

D' Robinet : DiHion. hislorlq. et biograph. de la Révolution, 
.in8*, l'urk, s.d.,I, !4'J. 

Sic. 

Sic ; liscï ; 1"87. 



DU CANTON DE GRANDVILLIERS ^1l 

SARCUS 

A. - ÉGLISE COLLÉGIALE DE SAINT-PIERRE 

XXX 

Pierre lumulaire de H. de Tiercelùiy marquis 
de Brosses el de Sœrus (1718). 

Plaque de marbre noir, encastrée dans le pavage de la 
chapelle de la Vierge. 

Loii'^ueur : 1 m. 75; lurjr. : 97 cent. 

ICY REPOSE LE CORPS DE 
HAUT ET PUISSANT SEIGNEUR 
MESSIRE HENRY DE TIERCELIN 
CHEVALIER MARQUIS DE BROSSE (1) 
ET DE SARCUS, BARON DE HOUDAN 
EN BRAY, CHASTELAIN DE MOLLIENS (2), 
SEIGNEUR DE FEl'QUIERES, 
BELLOY ET AUTRES LIEUX, 
DECEDÉE (3) LE 26 JUILLET 1718, 
AGE DE SOIXANTE ET ONZE ANS, 
OU ENVIRON ÉGALLEMENT (4) AIMÉE (5) 
ET REGRETÉ (6) POUR SA PIÉTÉ, 
SA PROBITÉ ET SA CANDEUR 
DE CEUX QUI LE CONNURENT 
ET POUR SA CHARITÉ DES 
PAUVRES DE CE LIEU ET DES 
LIEUX CIRCONVOISINS. 

âtic» ®'\^\\, potic (e tevo» 
cl» «ou àtne., 

La terre de Sarcus était entrée dans la maison de Tiercelin, 
dans le cours du xvr siècle, par le mariage d'Adrien Tier- 
celin, I" du nom , seigneur de Brosses , chambellan de 
François I", sénéchal de Ponthieu et gouverneur de Fran- 
çois, dauphin de Viennois, avec Jeanne de Gourlay, fille de 

(1,2, 3.4, 5 cl 6; Sic. 

T. XIX 25 



r 



378 ÊPIGRAPHtE 

Josse de Gourlay, seigneur de Monsures, et de Bonne de 
^. Sarcus (1). Adrien Tiercelin mourut en 1548, au château de 

'\ Blois, laissant un fils. 

i_ Adrien Tiercelin, !!• du nom, seigneur de Brosses et 

l de Sarcus, chevalier des ordres du roi, capitaine de cin- 

f quante hommes d'armes, gouverneur de Doullens en 1562 

'^ pour le duc de Mayenne, puis lieutenant général en Cham- 

pagne, se signala à Dreux, à Saint-Denis, à Moncontour, fut 
t député de la Noblesse de Picardie aux Etats de Blois en 1588, 

f et mourut en 1593. Les deux fils qu'il avait eus de son mariage 

. . avec Barbe Rouault, héritière de Jeanne, dame de Saveuse, 

^ étaient morts avant lui en 1589 : Taîné, Anne, seigneur de 

Brosses, d'une blessure qu'il avait reçue au siège de Bologne; 
le second, Charles, seigneur de Saveuse, ligueur forcené. 



(1) Bonne de Sarcus était flllc do Jean do Sarcus, capitaine général 
des légionnaires de Picardie, et do Marguerite de Ghabannes. Jean de 
Sarcus, chevalier, seigneur de Sarcus, Ramccourt, Mouy, Vers, Bicr- 
mont, Beaufort, Songeons, Feuquièrcs .et autres lieux, appartenait k 
une illustre famille de Picardie, dont les premiers membres connus 
apparaissent vers le milieu du xi* siècle et dont on possède la Pilialinn 
depuis Geoffroy de Sarcus (1149). (Cf. Bibl. nation.. Cabinet des titrer : 
Cabinet de d'Hozier, vol. 307, doss. 8399; Laine, ouv. cité, t. X, art. 
Sarcus; Généalogie de ta maison de Sarcus, ln-4', s. 1., IKfô.) Né dans 
la seconde moitié du xv« siècle, de François de Sarcus et de Marguerite 
do Pisseleu, Jean prit une part glorieuse à la défense de nos frontières 
du nord, et mourut à Amiens le 5 décembre 1537; le lendemain son 
corps fut apporté en grande pompe à Sarcus, dont il avait restauré lechâ- 
tcau et fondé la collégiale. (A.G. Houbigant : Notice sw te château de 
Sarcm, dans recueil cité, t. IV, p. laS et ss.; du même : Notice sur le 
portique dit de Sarcus, dans mémo recueil, t. III, p. 372; Ch. Brainnc: 
Les hommes illustres du département de VOise, III, G34 ; Graves : Pré- 
cis statistique sur le canton de Grandvilliers, ouv. cité, p. 61-63.) Il 
eut quatre enfants de son union avec Marguerite de Chabannes : 
!• Adrien de Sarcus, mort avant son père en Angleterre, où il sVlait 
rendu pour le service du roi ; 2" François de Sarcus, abbé de Blangy 
(1527), puis évéque du Puyen-Velay (1537), qui hérita de la terre de 
Sarcus et y fonda deux prébendes {Gallia Christian, II, 736; X, 1392); 
3« Jean de Sarctis, abbé de Lleudleu (1531) et do Lannoy (1536), mort 
en 1556. {Gallia Christian., IX, 841; X, 1342); 4» Bonne de Sarcus, dame 
de Sarcus après son frère, mariée^ comme nous l'avons dit, à Josse de 
Gourlay. 



r 







DU CANTON DE ORANDVILLIERS 379 

dans un combat livré près de Bonneval contre les troupes du 
roi de Navarre. Marguerite d'Audenfort, la veuve de ce der- 
nier, le 26 juillet 1602, fit hommage, au nom de ses enfants, 
de la terre de Sarcus au comté de Clermont. 

Geoffroy Tiercelin, Tatné, prit le premier le titre de mar- 
quis de Brosses et de Sarcus. Cornette blanche de la cavalerie 
légère de Henri IV à vingt et un ans, conseiller du roi Louis XIII 
en ses conseils d'Etat et privé, gentilhomme ordinaire de la 
chambre, chevalier de l'ordre, il servit aux sièges de La 
Rochelle (1628) et de Corbie (1636), et mourut le 15 janvier 
1668, laissant de Charlotte de Monceaux d'Auxi, sa première 
femme, deux fils : François Tiercelin, abbé de Saint-Germer, 
qui renonça, le 13 avril 1667, à son droit d'aînesse, et Adrien- 
Pierre Tiercelin. 

Adrien-Pierre Tiercelin, qui avait épousé, en 1646, Hen- 
riette-Charlotte de Joyeuse, fut conseiller d'Etat, chevalier 
des ordres, gentilhomme ordinaire de la chambre et mestre 
de camp d'un régiment d'infanterie. Il fit hommage de la 
châtellenie de Brosses, en 1665, et de la terre de Sarcus le 
23 septembre 1668 et mourut au commencement du xviir siècle, 
laissant pour héritier son second fils, Henri Tiercelin, dont 
nous rapportons ci-dessus l'épitaphe. 

Henri Tiercelin, marié, en 1678, avec sa cousine Louise Tier- 
celin de Saveuse, n'eut qu'un fils : Henri-François Tiercelin. 

Henri-François Tiercelin, marquis de Brosses, colonel d'un 
régiment d'infanterie de son nom, mourut avant son père à 
Fribourg en 1713. De son mariage, contracté deux ans aupa- 
ravant avec Marie-Anne Rouillé de Fontaine, il eut une fille : 
Marie-Angélique-Henriette Tiercelin de Brosses, marquise 
de Sarcus, mariée, le 1" septembre 1734, à Louis-Henri de 
Pons d'Hostun, marquis de Pons, comte de Verdun, dont elle 
n'eut pas d'enfant. Ce fut elle qui, devenue veuve, fit don, le 
13 juin 1763, au marquis de Grasse, son parent (1), de la terre 
de Sarcus et de ses dépendances (2). 



(i) Voir n» XX VIL 

(2) Bibl. nation., Cabinet des titres : Dossiers bleus, vol. 634, dossier 
16896; Cabinet de d'Hozier, voh 320, doss. 888Û. — Lain<^, ouv. cité, t. X, 
article Sarcus, p. 36 ; Graves : Précis siathiique mr ie canton de 
Gran4villierSf ouv» cité» p» 62 et 6i* 



380 ÉPIGRAPHIE 

Les Tiercelins porlaienl : écarlelé aux 1 el 4 d'argent à 2 
tierces d'azur mises en sautoir et accompagnées de 4 mer- 
lottes de sable, aux 2 et 3 de gueules à une bande d'or accom- 
pagnée de 6 billettes de môme, el sur le lout de gueules à 
une croix vuidée, clcchée cl pommelée d'or (1). 

XXXI 

Fondation par P. -À. De lié et A.-L. de Lagny 

son épouse (1756) 

Pierre rectangulaire, arrondie à sa partie supérieure, fixée 
sur la muraille méridionale de la nef, près des fonts baptis- 
maux. 

Iluitoiii' : { m. ±): Vax'*' *^1 «'cnt. 

A LA GLOIRE DE DlKU 

SiEUu Pierre Augustin Dette mk Traiteur 
A Pari» et D^le. Anne Louise de Lagny 
son epouse ont fondé en cette eglise 
de st pierre de sarcus en picardie, diocese 
D'Amiens une Égolle (2) de Charité pour 

LiNSTRUCTION DES EnFANS MALES DE LA DITTE 
PaRROISSE (3) POURQUOY IL A ETES (4) NOMMÉS (5) UN 
ME DeCOLE POUR LA DITTE INSTRUCTION, ET EN 
OUTRE LES DITS S». ET D^. DETTÉ ONT ENCORE 

Fondé un service Solemnel a perpétuité au 
son des cloches le quel après leur décès 
sera service pour le repos de leurs 
Ames, lesquels seront annoncés au Prônes (6) 
LE Dimanche précédent en conséquence 

LES dits sieur ET DAME DETTÉ ONT FOURNIES (7) 
A LA DITTE ŒUVRE ET FABRIQUE DU DIT ST 
PIERRE DE SARCUS UNE SOMME SUFFISANTE 
POUR LaCQUISITION de DEUX CENS VINGT HUIT 
LIVRES QUINZE SOLS DE RENTE PERPETUELLE 



(l) Dossiers hlous, loc. cllat. 
(2, 3, 4, 5 cl 6, 7) Sic, 



^ 



DU CANTON DE GRANDVILl.IEllS 381 

SUR LHOTEL de ville de paris et CONSTITUÉE 

AYbES 

sur les et gabelles, ce qui a esté fait 

et passé par acte devant mb quentln et 

son confrere notaires a paris le 23. 

Juillet 1756. pour la ditte r£nte estre 

employée comme il est dit cy dessus 

A Payer tant au mb D'ecolle (1) qu'a faire dire 

ET CELLEBRER (2) LEDIT SERVICE ET ESTRE FAIT 
DISTRIBUTION AUX PAUVRES DE LA DITTE 
PaRROISSE (3) LE TOUT AINSY QU IL EN EST PLUS 
AULONG EXPLIQUÉ AU DIT ACTE DE FONDATION. 

B. - CHAPELLE NOTRE-DAME DE LA VIÊVILLE (4) 

XXXÏI 

Epilaphe du cœur de IL de Tiercelm, marquis 
de Brosses et de Sarcus (1718) 

Plaque de marbre noir encastrée dans le pavage du chœur 
de la chapelle. 

Longueur : 65 cent.; larg. : 49 cent. 



09 



ICY REPOSE LE CŒUR DE HAUT 
ET PUISSANT SEIGNEUR M»» 
HENRY DE TIERCELIN (5) CHEVALLIER (6) 
MARQUIS DE DROSSES DE SARCUS 
CHASTELAIN DE MOLLIENS (7) 
BARON DE HOUDAN SEIGNEUR 
DE FEUQUIERES BELLOY ET 
AUTRES LIEUX DECEDE 
LE 25 JUILLET 1718 
REGRETÉ (8) POUR SA GRANDE 



(1, 2 et 3) Sic. 

(4) ChapeHe du cimetière. 

(5) Voir n» XXX. 
(6, 7 et 8) Sic. 



383 EPIGBAPHIE 

PROBITÉ ET SA CHARITÉ 
POUR LES PAUVRES 

imiEZ DIEU POUR LE HEPOS 
DE SON AME 

m 

XXXIII 

Fondation par P. -A. Dette et A.-l. de Lagnij 

son épouse (iî 48-1749) 

Plaque de marbre noir, légèrement arrondie à sa partie 
supérieure, fixée sur la muraille du chœur, du côté de l'évan- 
gile. 

Hauteur : 9î cent.; larjr. : 65 cent. 

D. 0. M. 

PAR CONTRAT PASSÉ DEVANT ROBIQUET 

No«K. Royal au Baillage d'Amiens, a la résidence 

DE SARCUS (1), présents LES TÉMOINS Y NOMMÉES (2), LE 

3MK DU Mois de Décembre 1748. le S» Pierre Augus- 
tin DETTE (3), Bourgeois de Paris, originaire de 
CETTE Paroisse, et Dam»*-»-». Anne Louise de LAGXY 
SON Epouse, ont fondé a perpétuité dans la 
Chapelle Notre Dame de la Vieville (4) de 
Sarcus, Diocèse d'Amiens, une basse messe tous 
les Vendredis pe chaque semaine, qui se dira a 

LEUR intention PENDANT LEUR VIE ET APRES 
LEUR DÉCÈS, POUR LE REPOS DE LEUR (5) AMES, 
DE CELLES DE LEURS PERES ET MERES, ET DE 
LEURS PLUS PROCHES PARENS, AVEC LA LECTURE 



(1) Jean-Baptiste Robiquct, décédé à Sarous le^ frimaire de Tao IX. 
Il avait eu d'Elisabeth d'Auteuille un fils, Jean-Baptiste-Gabrielle, éga- 
lement notaire à Sarcus, décédé le 3 janvier 18âa, et une fille, Elisabeth- 
Clotildc, décédée le 3 mai 1780, dont on voit encore les épitaphes dans 
le cimetière do Sure us. 

(2) Sic. 

(3) Voir XXXI. 

(4) Cette chapelle se trouve dans le cimetière, au sud-est du village. 

(5) Sic. 



■^■■•> 



DU CANTON DE GRANDVILLIERS 383 

ET LEXPLICATION DE L'EvANGILE QUI SE FERA A LA 

Messe de St Roch, qui se dit ordinairement dans 
lad'. Paroisse, tous les Dimanches, et a son dé- 
faut A LA Première Messe qui se dira soit a 
l'Eglise, soit a lad'. Chapelle; Pour sûreté 
DE laquelle Fondation les d'. Sieur et Dam^ï^lb. 
Dette ont donné a la ditte chapelle de 
la vieville quinze journaux de terre, scitués 

dans la plaine DU VALONS (1), QU'ILS ONT ACQUIS DU 

S^ Fr.\nçois Frenelet, Bourgeois D'Amiens. 

Par contrat passé devant Me Delaleu 
Notaire a Paris, le 28 Mars 1749, le dit sieur 
Dette par suplement (2) a la ditte fondation, 
a donné a la fabrique de cette paroisse, 
POUR LA Chapelle Notre Dame de la Vieville 

101'. 12\ 6\ DE RENTE SUR LES AYDES ET GABEL- 
LES, POUR EN ÊTRE DISTRIBUÉ 50'. PAR AN, AUX 
PAUVRES DE LA DITTE PAROISSE, A LA NOMINA- 
TION DE Monsieur le Curé et le surplus 

EMPLOYÉ A L'EXECUTION DE LA DITTE FONDATION. 

REQ UIESCA NT IN PA CE, 



SARNOIS 

ÉGLISE PAROISSIALE DE NOTRE-DAME 

XXXIV 

Fondation de P. Mathon, prêtre (iôW) 

Plaque de cuivre scellée dans la muraille de la nef, du 
côté de l'évangile. 

Hauteur : 33 cent.; larg. : 33 cent. 



(1) Le Wallon ou Walon, ancien fief formant écart au sud-est de 
Sarcus. 
12) Sic 



384 ÉPIGHAPUIE 

MEMOIRE DE LA fÔDAtIo (1) FAICTE PAR MB I^IERRB 

MATHON, PBRE, Ë (2) LEGLISE DE CEANS, DE 4 ObItS 
PAR CHACV (3) AN AVX QVATRES (4) TEMPS DE 

lÂnÉE, AVECQ ViGiLLE EV COMANDACE 
SOLENELLE, ET APPRES (5) ViGÎLLES I.K GLE- 
RCQ SERA TENV SONER LA GROSSE 
CLOCHE VNE DEMiE HEVRE, ÎTEM LE ÎOn (6) 
DE L'ASSVMPTiOM (7)""nRE (8) DaME LE RESCOM- 
ANDER A LA MESSE, AVECQ LE DE PROFO- 
NDIS (9). ET LES ORAisONS PROPRES; Et 
APPRES (10) LE PROSNE SaLVE REGInA, COMB 

Il est porté par cotract (11) passé 
PAR devÂt (12) Henri crestIen (13), notaIre 
A GranvIller (14) LE 21 IviNG (15) 1620. et 11 
décedda (16) LE 12 octobre 1622. frifz fOVLT lui. 

XXXV 

Grosse cloche (1762) 

Diamètre : 1 m. 06. 

t LAN 1762 I AY ETE BENITE PAR M^IRB GERUAIS LBMAIRB 
CURE DE CE LIEU Sc NOMMEE MARIE PAR M^IRB ETIENNE ROGEAU 
CURE DE BRIOT (17) & FRANÇOISE 

GORLIER ADRIEN BOULANGER MARGUILLIER 



(1) Lisez : fondation. 

(2) Lisez : prebstrc en. 

(3) Lisez : ciiacun. 
(4, 5) Sic, 

(6) Lisez : Jor, jour. 

(7) Sic. 

(8) Lisez : notre. 
(9, 10) Sic. 

(11) Lisez : contract. 

(12) Lisez : devant. 
(t3) Voir n* XXIIL 
(14, 15, 16) Sic. 

(17) P.-E. Rogcau, ftls de Pierre Rogeau, marchand à Grandvilliers, et 
d'Elisabeth Picrret, -nommé curé do Briot on 1743, y mourut le 22 jan- 
vier 1767. Ses obsèques furent présidées par Nicolas Rose, curé d'Achy 
et doyen de Montagne, en présence de Jacques* Pierre Suleau, vicaire 



DU CANTON DE GRANDVILLIEUS 385 

Sur la panse, le Christ en croix, une Vierge couronnée 
tenant l'enfant Jésus sur le bras gauche et un sceptre de la 
main droite, et un saint évêquc portant la crosse. Cette clo- 
che n'est pas signée; mais, à ne considérer que son orne- 
mentation, qui est absolument la même que celle des cloolies 
de Grandvilliers, fondues quatre ans plus lard (1) : nous 
serions porté à croire qu'elle est l'iruvre des Morcl. 

XXXVI 

Moyenne cloche (IJG'i} 

Dianu'tre : m. 94 c. 

+ LAN 1762 I AY ETE BENITE PAR M=*IRE GEHUAIS LEMAIUE 
CURE DE CE LIEU & NOMMEE MADELEINE PAR M^""î lEAN BAP- 
TISTE BELETTE CURE 

DE CROISSY & MARIE MADELEINE LEMAIRE 



L'ornementation de cette cloche est la même que celle de 
la précédente. 

XXXVII 

Petite cloche (1618) 

Diamètre : m. 88 o. 

^ ADRIENNE SMS NOMMEE PAR Mb HECTOR DE BVLANDRE 
Sr DE SERNOY (2) EN PARTIE M^ CLAVDE DAVERTON 

4» CVRE DE SERNOY ^^^ lACQVE DE MEAV CLERC ME NICOLAS 
REV PREVOT DE RANDi^B» (3) ADRIENNE FILLESOIE 

«^ IIELEINNE (4) LEI'ORT ANTHOINE CAVE (5) ET CLEMEN (6) 
DE BOVR MARGVILILER (7) 



de La Chapcllc-aux-Pots, son neveu, et de Jean Delarche, (voir n* XV}, 

curé de Grandvilliers, son cousin. Il fut inhumé dans le chœur de 
l'église de Briot, sous la lampe. (Arch. munie, de Briot, reg. paroiss.) 

(1) Voir n* XVIII. 

(2) Ancien nom du village. (Graves: Préciii staliatique sur le canton 
de Grandvilliers, ouv. cité, p. 67.) 

(3) Lisez : Grandvilliers. 

(4) Sic. 

(5) Lisez : Cave. 
(6, 7} Sic. 




386 ÉPIQRAPHIE 

Sur la panse, une croix, une pièce de monnaie à l'efflgie 
de Louis XIII et au millésime de 1618 soudée à la cloche et 
la marque du fondeur. Celle-ci consiste en un écusson, orné 
de feuillage, contenant la représentation d'une cloche, accom- 
pagnée, à gauche, de la lettre P, au-dessous de la lettre D et 
à droite de la lettre m. La date 1618 se lit en pointe, entre 
deux brandies de feuillage posées en sautoir (1). 



THIEULOY-SAINT-ANTOINE 

ÉGLISE PAROISSIALE DE SAINT-ANTOINE 

XXXVIII 

A la mémoire 

de Pierre Bernay de Favancourt, abbé de Lannoy 

et de Claude Bernay de Favanrourt, son frère, 

bierjifaiieurs de la paroisse de Thieuloy 

(xviii* siècle) 

Pierre rectangulaire fixée sur la muraille du chœur, du 
côté de répitre. 

Hauteur : 1 m. 77 c; larg. : 87 cent. 

^e Monument Servira i^ Jja 

^ofieriié pour X^emonirer^ les 

Soins qu'ont pris de cette Paroisse 

Messire Pierre Bernay de Favancourt Prestre 
Docteur de Sorbonne Abbé Commandataire (2) de 
l'Abbaye de Nostre Dame de Lanoy (3) 

LEQUEL ARESTABLY (4) CETTE EGLISE DESERTE DEPUIS 

UN TEMPS CONSIDERABLE, REPLANTÉ TOUT LE 

VILAGE (5) ET CHEMIN D'ArBRES FRUITIERS, QU'iL D^NE 



(1) Nous no savons quel est le fondeur de cotte cloche; mais notre 
savant confrère, M. L. Régnier, que nous avons consulté à ce sujet 
pense que les initiales P. D. N. pourraient bien cacher le nom de l'un 
des do Nain ville. 

(2, 3, 4, 5) Sic, 



DU CANTON DE GRANDVILLIERS 387 

EN PROPRIÉTÉ A L EGLISE, AU GURÉ, AU MAOISTBR, PAR 
TIERS AUSSI BIEN QUE DEUX CLOCHES , AlDÉ PAR LB 
ZELE ET LA FERVEUR DE MES8IRE ClAUDE BERNAY 
CHEVALIER SEIG». DE FaVANCOURT AnCIEN OFFICIER 

DES Mousquetaires A cheval de la Garde du Roy 
Commandeur de l'Ordre Militaire de St Louis 
Mestre de Camp Commandeur po» le service 
DE SA Majesté des Villes et Citadelles de 

DOULLENS ET BRIGADIER DES ARMEES DU ROY , SON 

FRERE, Porteur de sa Procuration», lequel a fait 

BEAUCOUP DE BIEN A CETTE EGLISE , A DONNÉ 

UN Curé pour gouverner ce Peuple de 
Thieuloy St. Antoine qui avoit vécu sans son 
PROPRE Pasteur, errant de vilage en vilage (1) 
& enfin abandôné de tous les SECOURS Spirituels. 

Les uabitans de TiiIeuloy 

ONT fait mettre CETTE PIERE (2) 

pour marquer leur reconnoissance 

Envers (3) leur Seigneur, 

qui leurs (4) a procuré de si grands biens 

et un si paisible repos 

il (5) en rendront grace a dieu. 

Et le prieront à perpeiulté pour leurs bier\faiteur8. 

Au haut de cette pierre sont gravées les armoiries desBer- 
nay de Favancourt, qui portaient (6) d'hermines à un écus- 
son de gueules, chargé d'un lion d'or et entouré d'un listel 
d'argent chargé de la devise : Rex domitum ferre dédit. Au 
chef de l'écu de gueules chargé d'une épée d'argent, garnie 
d'or, posée en bande. L'écu, surmonté ici d'une couronne de 
marquis, a pour supports d^îux lions et est entouré d'un oor- 
don, auquel est suspendue la croix de Saint-Louis, et sur 
lequel on lit la devise : BelUcœ virtutis prœmium. 

Pierre Bernay de Favancourt, chanoine de Metz, nommé 
le 8 Janvier 1721, grâce au crédit de son frère, auprès du duc 
d'Orléans, abbé commendataire de Lannoy (7), ne fit que de 



(1, 2, 3, 4, 5) Sic, 

(6) Rietstap, ouv. cité, au mot Bertiay, 

(7) Gallia Christian., IX, S^i. 



388 ÉPIGHAPHIE 

rares apparilioiis dans son abbaye et son passage à la tète de 
ce monastère a laissé peu de traces (1). Ce fut néanmoins 
sous son administration que, par décret éplscopal du 7 jan- 
vier 1726, le territoire de Thieuloy, qui jusqu'alors avait 
dépendu de la paroisse de Saint-Maur, fut érigé en cure, et 
que le modeste oratoire que possédait ce village depuis le 
xvr siècle, fut remplacé, en 1737, par l'église actuelle. Pierre 
Bernay de Favancourt mourut à Metz le 15 février 1743 (2). 

Claude Bernay de Favancourt, son frère (3), était dans les 
bonnes grâces du Régent à cause de la façon dont il s'était 
acquitté de plusieurs missions particulières. Il se retira à 
Lannoy, où il se fit remarquer par sa grande piété et s'associa 
à tout ce que fit l'abbé de Favancourt pour le bien spirituel 
et temporel des paroisses situées dans la dépendance de Tab- 
baye (4). Il mourut en décembre 1739 et fut inhumé du côté 
de l'épitre, près de la muraille, dans le chœur de l'église de 
Thieuloy, à l'édification de laquelle il avait généreusement 
contribué (5). 

XXXIX 

Construction de la charpente de V église (1736) 

On lit sur la sablière de la nef, du côté de l'évangile, U'ins- 
cription suivante : 

MARTIN neVOeBOVÏ - CH - P - R - (C) 1736 



(1) L'abbé L.-E. Deladrcue : Hisloire de Vahbaye de Lannoy, dans 
recueil cité, t. X, p. 593. 

(2) L'abbé F.C. Domart et J.-B. Poissonnier : Aperçu rétrospectif sur 
la paroisse de Thieuloy, au point de vue historique et archéologique, 
mss. cité. 

(3) Il était, on 1697, sous-brigadier de la première compagnie des 
mousquetaires du roi. (Cf. Bibl. nation., Cabinet des titres : Pièces ori- 
ginales, vol. 1110, doss. ^)46.) 

(4) L'église de llalloy, comme celle de Thieuloy, eut part aux libéra- 
lités des Bernay de Favancourt. (Voir n** XIX.) 

\o) L'abbé F.C. Domart et J.-B. Poissonnier, ouv. cité. 
(6) Lisez : Martin Heudobout, charpentier. 



r 



DU CANTON DE GnANDVlLLlEUS 389 

XL 

Moyenne cloche (1790) 

l)i:iim*tro : ni. 68 r. 

LAN i790 lAI KVy. BENITE PAR M^ LIEVTΠ(1) CVRE 
DE THIEVLOY 

Sur le bord inférieur de la cloche : 

LARCni: (2) FONDEVU 



Sur la panse il n'y a, comme ornementation, que le Christ 
en croix. 

Adrien Lelièvre, qui procéda îi la bénédiction de celte clo- 
che, était vicaire de Broqulers, lorsqu'il fut nommé, en 1789, 
à la cure de Thieuloy. Il en prit possession le 22 décembre et 
prêta peu après le serment à la Constitution civile. Elu offi- 
cier public de Thieuloy le 26 décembre 1792, il en remplit les 
fonctions jusqu'au 5 ventôse de Tan II; il se relira alors à 
Bonneull, son pays natal, et y demeura jusqu'à l'époque du 
Concordat, où il fut pourvu de la cure de Milly. Il mourut en 
1807 (3). 

Le fondeur de cette cloche est Jean-Baptiste Delarched'Elen- 
court. (Voir n* XX.) Au commencement de 1790, des travaux 
furent exécutés au a beffroi, pour y placer les trois cloches 
neuves » et le 7 mars 1791 (Cf. arch. munie, de Grandvilliers, 
Minutes de la justice de paix : extrait du livre des délib. de 
la commune de Thieuloy, 7 mars 1790 et sentence du 7 mars 
1791; communication de M. Thorel-Perrin.) Jean-Baptiste 
Delarche assigna les marguilliers de la paroisse de Thieuloy 
devant la justice de paix de Grandvilliers, à l'effet de se faire 
payer « ce qui lui étolt deub pour la fonte des cloches dudit 
Thieuloy, faite au commencement de l'année dernière ». 

L^Abbé L. MEISTER. 



(1, 2) Sir. ' 

(3) L'cibbé F.-C. Domari et J.-B. Poissotinicr, mss. cité. 



TABLE DES NOMS DE LIEUX <«' 



Abbeville (Somme), 104. 
Achy (Oise), 116, 384. 
Agnierea, 101 = Agnières. 
Agniëres (Somme), 101. 
Allemagne (!'), 99, 101. 
Alsace (l'j, 102. 
AmblainvUle (Oise), 8i, 92. 
Amiens (Somme), 86, 89, 91, 92, 96, 

97,98, 101, lOi, 105, 110, 378, 380, 

382, 383. 
Angers (Maine-et-Loire), 374, 376. 
Angleterre (1'), 378. 
Antibes (Alpes-Maritimes), 372. 
Aragon (1*) (Espagne), 375. 
Artois (1'), 86, 92. 

Atb, V. de Belgique (Hainaui), 102. 
Aiichy-le-Chasteau, 90 = Auxl-le- 

Château. 
Audruick (Pas-de-Calais). 
Aumale (Seine-Inférieure), 92, 94, 

95, 96, 97, 98, 118, 372. 
AumAlre (Somme). 
.\ustruicc|, 85, 88 = Audruick. 
Autrenville, 90 = ? OslrevUIo. 
Autriche (!'), 99. 



Auxi, 88 = Auxi-lc-Ghàteau. 
AuxilcGhâteau (Pas-deCal.}, 88,89. 
Balllcul-sur-^Thérain (Oise), 107. 
Balleux, hameau do la Chapelle- 

sous-Gerboroy (Oise), 116. 
Basslgny (le), anc. pays de France, 

compris dans la Champagne et la 

Lorraine, 82. 
Baugy (Oise), 97. 
Bavière (la), 101. 
Béarn (le), 375. 
Beaufort (Somme), 378. 
Beaurepaire, anc. écart de Grez 

(Oise), 117. 
Beauvals (Oise), 76, 86, 91, 93, 96, 96, 

106, 107, 108, 115, 374. 
Beauvaisis (le), 78, 86, 104, 106, 114. 
Belgique (la), 96. 
Belloy (Somme), 377, 381. 
Bergicourt (Somme), 94, 98. 
Berg-op-Zoom (Hollande), 102. 
Bernieullcs (Pas-de-Calais), 83. 
Berry (le), 83, 92. 
Berthecourt (Oise), 116. 
Biermont (Oise), 378. 



(1) Le signe = entre deux noms mai'(|ue qu'ils sont identiques et qu'il faut se 
reporter au second, l.e même siffne suivi d'un ? indique qu'il y a doute sur leur 
idontifloation. 



TAfiLE DES NOMS DK LIEUX 



S9i 



Blancfossé (Oise), 86. 

Blangy (abbaye de), diocèse de Bou- 
logne, 378. 

Blois (Loir-el-Clier), 378. 

Bohème (la), 101. 

Bologne, v. d'Italie (Emilie), 378. 

Bonneuil (Oise , 389. 

Bonne val (Eure-el-Loire), 379. 

Boquet (le), lief relevant du mar- 
quisat de Sarcus, 373. 

Boschyons (Seine-Inférieure), 106. 

Bosrancourt, 90 = Bosrocourt. 

Bosrocourt, commune de S'-Remy- 
Bosrocourt (Seine Inférieure). 

Boubiers (Oise), 107. 

Bouillon, V. de Belgique (Luxem- 
bourg), 101. 

Boulenois (le), 85, 88. 

Bourgogne (la), 86. 

Brachcux, commune de Masniërcs 
(Nord), 80. 

Bracheux, hameau de Fouquenics 
(Oise), 116. 

Bray (rarchidlaconé de), au diocèse 
de Beauvais, 78. 

Bray (le), 97. 

Bretagne (la), 373. 

Breleuil (Oise), 87. 

Brétizel, commune de S'-Germain- 
sur-Bresles (Somme), 93. 

Brcuvanncs (Haute-Marne), 82. 

Briot (Oise), 76, 78 79, 107, 108,384,385 

Brombos (Oise), 76, 373. 

Broquiers (Oise), 373, 389. 

Brosse, 377 = Brosses. 

Brosses, seigneurie de Touraine, 
373, 377, 378, 379, 381. 

Bully (Seinc-Infcrleure), 9), 93. 

Campagne (Pas-de-Calais), 90. 

Candie (Ile de), 81, 83. 

Carrépuis (Somme), 96, 97, 98, 
118. 



Ca8tigllone,v. d'Italie(Lombardie),99 
Cempuis (Oise), 76, 80-85, 117. 
Champagne (la), 82, 378. 
Chapelle-aux-Pots (la) (Oise), 385. 
Charolais (le baillage de), 100. 
Châtellerault (Vienne), 82. 
Chaumont-en-Vcxin (Oise), 98, 106, 

107. 
Chermontre, = Charmentray (S.-et- 

M.), 94. 
Clermont (Oise), 379. 
Cognères, 85, 88 = Coignicres. 
Coignières (Scine-et-Oise), 87. 
Compiègne (Oise), 97. 
Conty (Somme), 103. 
Copenhague, 99. 
Corbie (Somme), 96, 379. 
Cormeilles (Oise), 86. 
CouhéVérac (seigneurie de) (Vienne) 

94,99. 
Courroy (le), hameau de MUly (Oise), 

115. 
Couvron, commune de Macquigny 

(Aisne), 80. 
Crèvecœur-le-Grand (Oise), 83. 
Crevclt (Prusse rhénane), 102. 
Croissy (Oise), 385. 
Croix-auBailly (la), 90, 92 = Sainl- 

Quentin-la-MolteCroixau Bailly. 

Dameraucourt (Oise), 76, 85-93, 108, 
111, 373,374. 

Danemark (le), 99. 
Dargies (Oise), 76, 94-100. 
Dclincourt (Oise), 374. 
Dcltingen (Bavière), 102. 
Dieppe (Seine-Inférieure), 93. 
Doncourl (Haute-Marne), 82. 
Doudelainville (Somme), 92. 
Dôullens (Somme), 109, 378, 387. 
Dreux (Eure-et-Loir), 378. 
Dunkerque (Nord), 107. 
Eloncourt(Oise),100 102, 111,373,389 



392 



EPIGRAPHIE DU CANTON DE GRANDVILLIER8 



Enneri-les-Pontoise, 87 = Ennery. 

Enncry (Seine-ct-Oise). 

Epaly, hameau de Thérinos (Oise), 

H5. 
Equenncs (Somme), 101. 
Ernemonl-Boutavcnt (Oise), Hl. 
Eslencourt, 101 = Elencourl. 
Espagne (l'I, 93, 101, 102. 
Eu (Seine-Inférieure), 85, 87, 88, 

90,^. 
Evrcux (Eure), 375. 
Fauville (Eure), 87, 89. 
Ferrièros (Seine-Inf<^rieure), 87. 
Feuquières (Oise), 102 103, 373, 374, 

377, 378, 3Si. 
Flandre (la), 88. 

Fleurus, v. de Belgique (Hainaul), 99 
Fleury-sous-Chaumonl (Oise), 107. 
Foix (le pays de), 375. 
Folleville (Eure), 116. 
Fontenoy, v. de Belgique (Uainaut), 

102. 
France (lai, 84, 96, 99, 101, 102, 375 
Francfort (Prusse), 93. 
Fraucourt, 92 =■ Frocourl. 
FrcsncauxMonlchevrcuil (Oise), 107 
Frellemollc (Somme), 3T3. 
Fribourg (duché de Bade), 379. 
Frocourl, commune do S'-Romain 

(Somme). 
Fûmes, V. do Belgique (Flandre 

occidentale), 102. 
Gaillefontaine (Seine-Inférieure), 103 
Gerberoy (Oise), 91. 
Gisors (Eure), 1C6, 107. 
GrandvilHcrs (Oise), 75, 76, 78, 85, 87, 

92, 93, 98, 103-108, 110, lil, 115, 

371, 375, 378, 379, 384, 385, 389. 
GrandviUiets, 105 =Grandvilliers. 
Granvillcr, 384 = Grandvillicrs. 
Gra vélines (Nord), 83. 
Gré, 114 = Grez. 



Grez(Oise), 114, 116,117. 

Grignon (école de), commnnc de 
Thiverval (Seine-et-Oise), 100. 

Guyenne (la), \0i. 

Haguenau (Alsace-Lorraine), 102. 

Haleine, commune de Saint-Thi- 
bault (Oise), 76, 98, 372-376. 

Halloy (Oise), 76, 77, 108-109, 373, 
376, 388. 

Haloy, 108 = Halloy. 

Hamecourt, Gef relevant du mar- 
quisat de Sandricourt, 92. 

Hamel (le) (Oise), 76, 92, 112-117. 

Handicourt , commune d'Agnièrcs 
(Somme), 373. 

Hanovre (le), 102. 

Haravilliers (Seinc-et-Oise), 107. 

Hardivilliers-cn-Vexin (Oise), 106. 

llautbos (Oise), 76. 

Haye-Saint-Silvestre (la) (Eure), 87. 

Héronval, commune de Mondes- 
court (Oise), 115. 

Uescamps-SaintCIair (Somme), 373 

Hesdin (Pas-de Calais), (6. 

Hodenc-en-Bray (Oise). 

Hodeng, 88 = Hodeng-au-Bosc. 

Hodengau-Bosc (Seine-Inférieure). 

Hollande (la), 83, 94, 9X 

Ilommarderio (la), fief relevant du 
duché d'Aumale, 116. 

Ilostun (Drùme), 379. 

Houdanen-Bray, 377, 381 = Hodenc- 
en-Bray. 

Houden-aU'Dois, 90 =^ Hodenc-au- 
Bosc. 

Ile-de-France (1*), 82, 96. 

Italie (!'), 99, 101. 

Jaméricourt (Oise), 106. 

Landrecies (Nord), fO, 84. 

Landrccy, 80, 81 = Landrecies. 

Languedoc (le), 83. 

Lannoy (Nord), fô, 86, 87, 88. 90. 91. 



TAfiLE DES S'OMS DE LIEUX 



393 



Lannoy (abbaye de) , diocèse de 
Beauvais, 107, 109, 378, 386, 387, 388 

Lanois, 107 = Lannoy (abbaye de). 

Lattainvillc (Oise), 106. 

Laverrière (Oise), 110-111. 

Lawfeid, v. de Belgique (Luxem- 
bourg), 102. 

Leschel, 80 = Lcschellcs. 

Leschelles (Aisne). 

Le-spinoy (Pas-de- Calais), 90. 

Liancourt (Oise), 92. 

Lierville (Oise), 100. 

Licudicu (abbaye de), diocèse d'A- 
miens, 378. 

Ligner, 80, 81 = Lignières-Chàtc- 
lain. 

Lignières, 83 = LignièresCbàtelain. 

Lignières-Chàtelaln (Somme), 80. 

Lihus (Oise), 108. 

Limermonl, bameau de Songeons 
(Oise), 372. 

Longmesnil (Seine-Inférieure), 111. 

Longueuil, hameau do Itcrthecourt 
(Oise)^ 116. 

Lorraine ila), 82, R'). 

Louviers (Euro), 106. 

Madrid, IC2. 

Maestricht, v. de Hollande (Lim- 
bourg \ 102. 

.Maintenon (Eure-et-Loir), 101. 

Malte, 101, 102. 

Marais (le), commune de Cayeux- 
sur-Mer (Somme), 90. 

Marche (la), 83. 

Marseille-le-Petit (Oise), 103. 

Maulo (Seine-et-Oise), 114. 

Mayence (Hesse-Rhénane), 99. 

Meaux (Seine et Marne), 94, 100. 

Ménantissart, commune de Saint- 
Thibault (Oise), 371. 

Menin, v. de Belgique (Flandre oc- 
cidentale), 102. 

T. XIX 



Mers (Somme), 90. 

Metz (Alsace-Lorraine), 109, 387, 3?8 

Meulan (Seine et-Oise), 91, 114. 

Milly (Oise), 389. 

Minden (Prusse), 102. 

Moliens (Oise), 373. 

Molliens, 377, 381 = Moliens. 

Moncontour (Vienne), 378. 

Monsures (Somme), 378. 

Montagne (doyenné de), diocèse de 

Beauvais, 78, 79, 384. 
Montreuil -sur Mer ( Pas-de-Calais), 

87. 
Motte (la), commune de S' Quenlin- 

laMotteCroixauBailly( Somme), 

90,92. 
Mouchy (Oise), 101. 
Moulins (Allier), 100. 
Mouy (Oise), 378. 
Moyvillcrs (Oise), 91. 
Nancy (Meurthe-et-MoscUo), 82, 83. 
Navarre (la), 375, 379. 
Neaulles-Sainl-Marlin (Eure), 106. 
Neufcbàtcl (Seine-Inférieure) , 93, 

94. 
Nevcrs ( Nièvre i, 82. 
Nivernais (le), 82. 
Normandie (la), 83, 96. 
Norville (la) (Soine-et-Oiso), 100. 
Noyon (Oise), 96. 
OIToy (Oise), 76. 
Oise, 75, 77, 83, 85, 91, 98, 106, 107, 

108, 109, 111, 114, 373, 374, 378. 
Omastre, 90 = Aumàtre. 
Orival (Somme), 94, 98. 
Orvillers Sorel (Oise), 97. 
Ostreville (Pas-dc-Ciilais). 
Oudenarde, v. de Belgique (Flandre 

orientale), 102. 
OurselMaison (Oise), 376. 
Outrevoisin, lief relevant du mar- 
quisat de Sandricourt, 92. 

26 



tr 



394 



EPIGRAPHIE DU CANTON DE GRANDVILLIERS 



Paris, 81, 82, 84, 89, 91, 93, 94, 97, 
98, 99, iOO, 101, 107, 372, 373, 374, 
376,380, 381,382,383. 
Parisis-Fontaine, commune de Ber- 

thecourt (Oise), 116. 
Parme, v. d'Italie, 102. 
Pays-Bas (les), 1C2. 
Picardie (la), 84, 88, 89, 91, 92, 96, 

372, 378, 380. 
Pleuville, hameau de Moliens (Oise), 

373, 374. 
Ply (le), hameau de Thérines (Oise), 

115. 
Poitiers (Vienne), 82. 
Poitou (le), 82, 83, 99. 
Poix (Somme), 87, 100, 101. 
Pont-de-l'Arche (Eure), 83. 
Ponthieu (le), 377. 
Ponts-deCé (les) (Mainc-el Loire), 

83. 
Provence (la), 372. 
Puyen-Velay (le) (Haute-Loire), :î78 
Ramecourt, commune d'Ercheu 

(Somme), 378. 
Rand'", 385 = Grandvilliers. 
Ratisbonne (Bavière), 374. 
îlaucoux, V. de Belgique (Liège), 102. 
Reilly (Oise), 107. 
Resncl ?, 89. 

Îlessonssur-Matz (Oise), 97. 
Rhin (le), 102. 
Rieux, commune du Hamel (Oise), 

114, 117. 
Bobécourt (Vosges), 82. 
Rochelle (la) (Charente-Inférieure), 

379. 
Boisel (Somme), 96. 
Romescamps (Oise), 111. 
Roncherolles-cn-Bray (Seine-Infé- 
rieure), 111. 
Rotangy (Oise), 376. 
Rouen (Seine-Inférieure), 88, 97. 



Russie, 99. 

Saincaize-Mcauce (Nièvre), 82. 
Saint-Clair, commune d'Hescamps- 

Saint Clair (Somme), 373. 
Saint Denis (Seine), 374, 378. 
Saint-Gcrmain-lès-Evreux , 87 = 

Saint-Germain Navarre. 
Sainl-Germain-Navarre , commune 

d'Evreux (Eure). 
Saint-Germer (Oise), 379. 
Saint-Martin-le-Pau^re , commune 

d'Agnières (Somme), 90, 92. 
Saint-Maur (Oise), 76, 98, 117-118,388 
Saint-Michel-d'Hallescourl (Seine- 
Inférieure), 111. 
Saint Piat (Eure et Loir), 85. 
Saint Quentin (Aisne), 83, 91. 
Saint-Quentin - la ■ Motte Croix - au- 

Bailly (Somme); 
Saint-Romain (Somme), 94. 
Saint-Thibault (Oise), 371 376. 
Sainte- Preuve (Aisne), 88. 
Salle (la), commune de Notre Dame 

de Vaudreuil (Eure), 87. 
Sallenelle , commune de Pende 



(Somme), 91. 
Sandricourt, commune d'Amblain- 

ville (Oise), 92. 
Sarcus (Oise),9;i, 101, 372, 373, 374, 

376, 377 3S3. 
Sardaigne (la), 102. 
Sarnois (Oise), 76, 383-386. 
Savcuse (Somme), 378, 379- 
Seinc-etOise, IOO. 
Sénarpont (Somme), 92. 
Sentelie (Somme), 94. 
Sernoy, 3Kî = Sarnois. 
Sicile (la)j 375. 
Soissonnais (le), 84. 
Solente (Oise), 96, 97, 98. 
Sommereux (Oise), 110, 111. 
Songeons (Oise), 115, 374, 378. 



TABLE DES NOMS DE LIEUX 



395 



Suisse (la), 99. 

Tcrmontle, v. de Belgique (Flandre 
orientale), 102. 

Thérines (Oise), H;î. 

Thibivillers (Oise), 106. 

ThieuloySaint-Antoine (Oise) , 76 , 
109,110, 111, 386 389. 

Thoury-Ferottes(Selne et Marne),8l 

Tournay, v. de Belgique (Hainaut), 
102. 

Tremblay (le) (Seineet-Oise), 100. 

Trcport (le) (Seine-Inférieure). 

Tresporlsurla-Mer, 90 = Tréport 
(le). 

Trianon (château de) (Seine-et- 
Oisc), 100. 

Tribaldout, 9i =Trilbardou. 

Tric-ChcUeau (Oise), 106, 107. 

Trilbardou (Seine et Oise), 94. 

Valette, commune d'Andon (Alpes- 
Maritimes), 372. 

Valons (le), 383 =: Wallon (le). 

Vence (Alpes-Maritimes), 374. 



Vendeuil (Oise), 115, 116. 

Verdun (Meuse), 379. 

Vermand (Aisne), 83. 

Vermant, 80 = Vermand. 

Vers (Somme), 378. 

Versailes (Seine et Oise), 91, 100, 
101. 

Vexin (le), IU6. 

Viel Rouen, 90 = Vieux-Rouen. 

Viennois (le) (Dauphiné), 377. 

Vieux-Rouen (Seine-Inférieure), 88. 

Viévillo (la), commune de Sarcus 
(Oise), 381, 382, 383. 

Villers-Hodenc, 93 = Villers-Saint- 
Barthélemy (Oiso).^ 

Wallon (le), commune de Sarcus 
(Oise), 38:i 

Walon (le), 383 = Wallon (le). 

Warcheville, commune de Doude- 
lainville (Somme), 92. 

Westphalie (la), 99. 

Y près, V. de Belgique (Flandre oc- 
cidentale), 102. 



TAULK DES NUMS Oli l'EUSO.NNKS '" 



AnffcnDCS (Mtiric U'), Hi. 
AnglDS ((!'), 115 = Dan^lu-s. 
Anselme (P.|,8i, 83, 87, H\ 89, 9i, «t. 
Anselme <P.| et Potier ilc Courcy, 

Ub, 100,101, lOi, :tTi. 
Applalncourt(MFiriC'J<isc''pliinC'Hen- 

rlctle Viisseur.vicoralcBscfri, 110. 
Arpajon (AnDC-Chiudinn- Louise <1'|, 

lOi. 
Asaaullé IPicrrc), prévùl ilc (irund- 

vIllicTS, 78. 
Aubit;i>(^ (l'rHncoisC'C)iHrlultc-.\mii- 

blcd'l, ilaine de Miiinlcnon, 101. 
Auilcnfurl (Marguerite il'), 379. 
Auteuillr, (Elisubeth <1'), 3Kt. 
Ausi ^^ Monceaux d'.\uxl. 
Huilier = Ln Chcsnuyc Desbuis. 
HHilluc|]dede|.S7. 
Barniol. (Pierre], seigneur de Urlisen- 

court, IIG. 
Ilarraud il'ubbé), 78, 8S, 91, III. 
Bxm; (Nicolas), fondeur, 82. 
Bcas6)our, Ui = BeHUséjour. 
Be^iumlni — ChreatUn de Bi'iiumini. 
BeaurcpHire (M. de), 117. 
Beiiusiijnur = Bciivain doBeiiusi'- 

jour. 



Belette (JeiiD-B»ptlste| , curé ils 

Croissf, 383. 
Bellay (Antoine de|, 115. 

— iJcanne Antoinclle de), 01 
Benuul ( El i en ne- Henry |, rocerenr 

de Laverrl^rc, 110. 
Beroiinl (Pierre), tondeur, 81. 
Berniif<lcFHVanconrt(ram. 1,387-388 

— iClaudel, 109. 386, 387, n88, 

— (Pierre), abbiS de Lunnoy, 
109, 38G, 3î<7, 388. 

Bertholé (Joseph), tti, 83. 
Bcsencourt = LagrOm'c de Bésen- 

Beuvain do Beauséiour (Krancois- 

Atexandrel, Ot, 
BignoD (M.), tlti. 
Billonile D'), 83, 91, 07. 
Bondu |Jo.sùphlno-Ellu), 110. 
Bonhomme (Jaeigucs) , doyen <lc 

Montagne, cur* do Briot, 78, 70. 
Bonnicr (Charles de), le )cune, mur- 

guitlinr de Ccmpuls, 8t. 
Gouillon = 1^ Tour d'.\uvorgne. 
Boulanger (Adrien), mni^uilljer de 

Rarnois, '.Hi. 
Boulnois (Louis), 3TJ, 376. 



ri'porler :iu sKoad. 



TABLE DES NOMS DE PERSONNES 



397 



Boulnois (Louis-Jacques -François) , 

général de brigade, 376. 
Bour (de) = De Bour. 
BouUllier (l'abbé), 82. 
Brainne (Ch). 378. 
Breteuil (le baron de), 99. 
Brie (Isabeau de), 87. 
Broglie (Marie-Thérèse de), 93. 
Brossard (Albert de), 374. 
Brosses = Tiercelin de Brosses. 
Bulandre (Hector de), seigneur en 

partie de Sarnois, 385. 
BuUi (famille de), 93. 
Buteux, 110 = Butteux. 
Butleux (Adrien-Hector), curé de 

La verrière, 110. 
ButteuX'Laroery (M ), 110. 
Cacqucray (Antoine de), 116. 

— (Louis de), 116. 

— (Marie de), 116. 
Carcado= Le Séneschal de Carcado. 
Carpenlier (Jean-Baptiste), 118. 
Carvoisin (François de), seigneur 

d'Achy, 116. 

Cauchy (Justine), 104. 

— de Pétigny (Nicolas), 104. 

Causans (Eléonore Claudine), 374. 

Cave (Antoine), marguillier de Sar- 
nois, 385. 

Cavenel (Catherine), 97. 

Cavllller (les), fondeurs, 96-98. 

— (Amédée), 97. 

— (Apolinaire), 98. 

— (Charles), 98. 

— (Florentin), 97. 

— (J.-B.), m = Jean-Baptiste 

Cavillier. 

— (Jean), 96. 

— (Jean-Baptiste), 98, 118. 

— (Jean-Charles), 97. 

— (L.-J.-B.), 98, 372. 

— (Louis-Nicolas), 98. 



Cavillier (N.),97 = Nicolas, dit Colin. 

— (Nicolas), 96. 

— (Nicolas), dit Colin, 97, 98. 

— (Nicolas), I" du nom, 96, 97. 

— (Nicolas), II* du nom, 97. 

— (Nicolas), III' du nom, 97,98 

— (NoM),96. 

— (P. N.), 95, 98, 118, 372 = 
Pierre-Nicolas Cavillier. 

Cavillier (Philippe), I"du nom, 96,97 

— (Philippe), II* du nom, 96. 

— (Philippe), III' du nom, 96, 
"7, Uo. 

Cavillier (Pierre), 97 = Pierre-Nico- 
las Cavillier. 
Cavillier (Pierre-Nicolas), 97, 98, 1 18. 

— (Roger), 96. 

— (Xavier), 96, 97, 98. 
Chabannes (Marguerite de), 378. 
Champeaux (A. de), 97. 

Charles le Téméraire, duc de Bour- 
gogne, 86. 

Chastel (Edm.), curé de Grandvll- 
llers, 103. 

Chérin, 84, 98, 373, 374. 

Chrestien de Beaumlnl (M.), 374. 

Chrétien (l'abbé A.), doyen de Res- 
sens, 97. 

Chrétien (Agnès), 118. 

— (Nicolas), 118. 
Coligny (l'amiral de), 86. 
Collemant (M.-Ch.), 105. 

Collln (F.), marguillier du Hamel, 114 

Condé (le prince de), 86. 

Courcy (Potier de) = Potier de 

Courcy. 
Couture (Jean-Baptiste), procureur 

au baillage d'Amiens, 105. 
Coyecque (E.), 89. 
Créquy (Charles de), seigneur do 

Bernieulles, 83. 
Créquy (Marie de), 83. 



398 



ÉPIGRAPHÏE DU CANTON DE GRANDVILLIERS 



Crcquy-Hémon (Catherine de), 

93. 
Crestien (Henri), notaire à Grand- 

villlers, 115, 384. 
Croy (Marie -Charlotte Joséphine - 

Sabine de), 9.1. 
Damiens(L.), marguillierde Haleine, 

372, 375. 
Danjçlos (famille), 11M17. 

— (Angélique), 116. 
~ (Antoinette), 116. 

— (Catherine), épouse de Mi- 
chel d'Ococh, Hii. 

Danglos (Catherine), épouse de Louis 

de Cacqueray, 116. 
Danglos (Charles-Nicolas), 116. 

— (François), 116. 
(François- Hubert), 116. 

— (Françoise),épouse de Pierre 
Barniol, 116. 

Danglos (Henry-Marc), 113, lU, 115. 

— (Jean), 115, 116. 

— (Louis ou Loys), 113, 115. 

— (Marie), 115. 

— (Nicolas), 116. 

— (Kené), 115, 116. 

— (René-Antoine-Louis), 116. 
~ (Suzanne), 117. 

Danglos d'Héronval (les), 115. 

— (Charles), 115. 

— (Denis), 115. 

— (Jacques), seigneur du Ply 
et d'Epaty, 115. 

Daverton (Chnuhî), curé de Sarnois, 

3aj. 
De Bour (Clénien), margulllier de 

Sarnois, 385. 
Delacour (Adrien) , curé d'Elen- 

courl, 101. 
Deliidreue (l'abbé L.-E.), 78, 10:>,388. 

— (Martine), 78. 

— (Pierre), 78. 



Deladreux (Albert), instituteur de 

Dameraucourt, 374. 
Delaleu (M'), notaire à Paris, 383. 
Delamarre (Antoine), membre de la 

Convention, 104. 
De la Paix (les), fondeurs, 82, 83. 

— (A.), 82 = Antoine. 

— (Abraham), 82. 

— (Antoine), 82. 

— (Antoine), 82, 83. 

— (Claude), 82. 

— (Edme), 82. 

— (Etienne), 83. 

— (Etienne), 82. 

— (François), 83. 

— (Isaac), 83. 

— (Joseph), 80, 82. 

— (Loys), 82. 

— (N.), 83. 

— (N.), 83. 

— (Nicolas), 83. 

— (Thoble ou Tobie), 82. 
Delarche (Jean), curé de Grandvil- 

liers, 103, 385. 
Delarche (les), fondeurs, lit. 

— (Alexis), 111. 

— (François), 111. 

— (Jean-Baptiste), lU, 389. 

— (Jean-Charles), 111. 
Delaroche (Jean-Baptiste), fondeur, 

111 — Jean-Baptiste Delarche. 
Dclgove (l'abbé E.), 101. 
Delincourl = Martel. 
Dcmelicr (Jehan), charpentier, 103. 
DeNainville(les),fondeurs,91-92,386 

— (Anthoine), 91. 

— (Claude), 91. 

— (Jacques), 91. 
-- (Jean), 91. 

_ (N.), 91 = Nicolas. 

— (Nicolas), 91. 

De Naynville, 91 = De Nainville. 



i 



TABLE DES NOMS DE PER ONNES 



399 



Dergny (D.)97, 111. 

Derveloy (François), lieutenant civil 
en l'élection d'Amiens, 103. 

Derveloy (François), avocat au Par- 
lement, 103. 

Deschamps (P. -A.), curé de Dar- 
gies, 95. 

Dcsessart — Dos Essart. 

Des Friches (Françoise), 115. 

Desjardins (G.), 91, 92. 

Desraméos (Pierre), curé de Saint- 
Maur, 117, 118. 

Dette (Pierre-Augustin), maître trai- 
teur et bourgeois do Paris, 380, 
382, 383. 

Deux-Ponts (le duc des), 100. 

Dhéry (l'abbé L.), curé do Dame- 
raucourt, 87, 8<?, 90, 93, 108, 111, 
374. 

Domart (l'abbé F.-C), curé do Thieu- 
loy-St-Antoine, 70, 110, 388, 389. 

Douchet (L.). 89. 

Douvillo (Jean-Paul), seigneur de 
Souverain, 104. 

Douville (Nicolas-Michel), 104. 

Drisencourt = Barniol. 

Druesne (Dom), procureur de l'ab- 
baye de Lannoy, 107. 

Dubus ( Thérèsc-Charlotte-Alize ) , 
104. 

Du Metz (Genevléve-Thérése), 372. 

Durand (Jean - Baptiste - Etienne) , 
greffier du grenier a sel de Grand- 
villiers, 104. 

Espaubourg (Suzanne d'), 104. 

Essarts (famille dos), 83-84. 

— (Adrien dos), 83. 

— (Alexandre des), gouverneur 
de Landrecies, 80, .s3. 

Essarts (Charles-François des), 83. 

— (Claude- Marie- Françoise des), 
81,83. 



Essarts (François des), lieutenant 
général et gouverneur de Saint- 
Quentin, as. 

Essarts (François des), colonel d'in- 
fanterie, 81, 83. 

Essarts (François des), abbé de 
Notre-Dame de Vermahd, 80, 83. 

Essarts (Jean-Baptiste des), 83. 
— (Pierre des), argentier de 
Philippe le Long, 84. 

Evrot, fondeur, 98. 

Farnier(Ferd.), 82, 83,97,111. 

Favancour, 109 = Bernay de Favan- 

court. 
Favancourt = Bcrnay de Favan- 

court. 

Féjacq de Sérenville (Marie-Made- 
leine-Marguerite-Angélique), 104. 

Fillesoie (Adrienne), 385. 

Fillesoy (Nicolas), curé de Dame- 
raucourt, 90. 

Fillesoye (Jean), curé de Damerau- 
court, 90. 

Fillion (l'abbé), curé de Somme- 
rcux, 110. 

Fontaine = Rouillé de Fontaine. 

Fontaine-Martin = Martel. 

Fournier(F.), receveur de Rieux, 114 
— (Jehan), P., receveur de 
Grcz, 114. 

Fran[çois] (M"), 1C8. 

François, dauphin de Viennois, 377. 

François V\ roi de France, 377. 

Frénelot (François), bourgeois d'A- 
miens, 383. 

Friches (Des) = Des Friches. 

Frotier de la Coste-MessoUère (fa- 
mille), 94, 9(), 100. 

Frotier (Benjamin-Éléonord-Louis), 

94, lœ. 

Frotier (Louis-Marie-Joseph), 100. 
Frotière, 94 = Frotier. 



400 



î:PIGRAPniE DU CANTON DE GRANDVILLIERS 



Gams (le P.), 374. 

Garnier (J.), 89. 

Germain (Léon), 82. 

Gorlicr (Charles), fondeur, 9fi. 

— (Françoise), 384. 
Gouflier (Jacqueline-Emmanuelle), 

83. 
Gourgues (Gabriellc - Louise - Marie 

de), 93. 
Gourlay (Jeanne de), 377. 

— (Josse de) , seigneur de 
Monsures, 373. 

Gozc (A.) = Rcmbault. 

Grasse ( famille de ) , 372-37îi , 

376. 
Grasse (Corentin-Louis-Joseph de), 

chevalier de Pleuville, maire de 

Damera ucourt, 374. 
Grasse (Etienne, comte de), 372. 

— (François, marquis de), 93, 
372, 373, 374, 375, 379. 

Grasse (Jacques de), .évoque d'An- 
gers et de Vence, 374, 376. 

Grasse (Jacques - Pierre - François - 
Gabriel, marquis de), î«74. 

Grasse ( Jean-Picrre-Charles de ), 
seigneur de Valette, 372. 

Grasse (Joseph-François-Henri Vé- 
ran de), maire de Dameraucourt, 
374. 

Grasse (Louis-Vespasien-Auguslln- 
Xavicr-César de), 374. 

Grasse (Louise-Suzanne de), 373. 

— (Marie de), 373. 

— ( Marie-Françoise - Élé^norc- 
Prospère de), 374. 

Grasse ( Marie - Pauline - AdMf -Ga- 
briellc de), 374. 

Graves (L.), 93, 98, 110, 115, 371, 
375, 378, 379, 385. 

Guiffroy (J.), 91. 

Guilhermy (F. de), 82, 84. 



Haincque (Martin), notaire à Grand- 

villiers et juge en la prévôté de 

Beauvaisis, 104. 
Hainque, 104 = Haincque. 
Hallancourt (Louis de), soigneur de 

Limermont, 372. 
Hallancourt (Î^uise-Elienncltc de), 

372. 
Hanocque (M'), notaire à Fcuquiè- 

res, 374. 
Harcourt (le duc d'), 101. 
Hardencoiirt(Françoiscde), 113, 115. 

— (Simon de), 115. 

Havre ( Louis - Ferdinand - Joseph , 

duc d'), 99. 
Henri IV, roi de France, 379. 
Henri (Antoine), 79. 
Herbelot (famille de), 85-86. 

— (Annede), dame do Saint- 

Piat, m, 86, 87, 89. 
Herbelot (Nicolas), soigneur de For- 

riéres, 87. 
Héron val = Danglos d'Héron val. 

— (M"«d), 115. 

— (M'" d'), 115. 

Hertoux (Antoine), contrôleur des 
actes du domaine ù Grandvil- 
liers, 115. 

Hertoux (Pierre), procureur au gre- 
nier à sel de GRindvillicrs, 106. 

Hertoux ( Suzanne - Pélagie - Ma - 
gloire), 106. 

Hou (Charles), bourgeois de Paris, 81. 
— (Nicolas), prévôt do Grand vil- 

liers, 3^. 
Heudcbout( Martin), charpentier, 388 

Hostun = Pons d'Hostun. 
Houbigant (A.-G.), 373, 374, 37.^. 
Hozicr(d'), 84,87,88,93,98,115, 116, 

378, 379. 
Huot (Marie), 81. 
Imblovalle (Antoinette d'), 117. 



TABLE DES NOMS DE PERSONNES 



401 



Inblcval, 114= Imbleval. 

Jacquet (A.), marguilUcrdu Hamo], 
114. 

Janct, 114 = Jannot. 

Jannct (J.}, fondeur, 114. 

Joyeuse (HenrieUe-Charlotlcdc),379 

Kcrcado, 373 = Carcado. 

La Boissièrc = Lannoy (les), sei- 
gneurs de La Boissiêre. 

La Chaussée (Jehan de), vicaire du 
Hamel, 112, 113. 

La Chesna y -Desbois et lîadicr, ÎK), 
99, 100, 102. 

Ln Coslc ou La Cotte Mcssellère = 
Froller de la Costc. 

Lagny (Anne-Louise de), 380, 382,38;) 

Lagrenoc de Hésencourt i\\.\ 374. 

Luignier (Hilairo), notaire à Grand- 
villiors 104, 1^5, 111. 

laignicr (Marie-Anne), 104. 

Laine, 84, 88, 91, 373, 374, 378, 379. 

Laisné (Jacqucz), 81. 

Lameth (famille de), 93, 373. 

— (Louis-Charles, marquis de), 
93, 37:L 

Langlior (Léonore), oiarguillier de 

Saint-Maur, 118. 
Lannoy (les), seigneurs de La Bois- 

sières, 87. 
Lannoy (les), seigneurs do Damc- 

raucourl, 85, 8H, 87, 88, 89, 90, 92. 
Lannoy (les), soigneurs de Morvil- 

lers, 86. 
Lannoy (Antoine de), 87. 

— (Barbe-Catherine de*, reli- 
gieuse à Grandvilliers, 92. 

Lannoy (Charles de), 92. 

— (Claude de), seigneur d'Ho- 
dcng, 87, 92. 

Lannoy (Ferry de), seigneur de La 

Boisslère, 87. 
Lannoy (François de), 88, 90, 92. 



Lannoy (Françoise de), religieuse à 

Grandvilliers, 87. 
Lannoy (Françoise de), épouse do 

Claude Séguicr, 92. 
Lannoy (Jean de), I" du nom, 86. 

— (Jean do). H»" du nom, 87. 

— (Jean de), IIP du nom, 85, 
86, 87, 83. 

Lannoy (Louis de), seigneur de Mor- 

villcrs, 8t5. 
Lannoy (Louis-Auguste de), dit le 

comte de L:innoy, 92. 
Lannoy (Louise do), religieuse à 

Grandvilliers, m. 
Lannoy (Madeleine de), 92. 

— (Nicolas de), 87, 88,89. 

— (Porrus do), seigneur de 
Blancfossé, 81>. 

Lannoy (Ra«ul de), .seigneur de Mor- 

viller?, 86. 
Lannoy (Suzanne di*), ^'8. 

— (Thomasde',ditFlameng,86 
Larche, fondeur, 38)= Dolarcho. 
Lu Roque (G.-A. de), 88. 
Larousse, 99. 

La Tour d'Auvergne (Emmanuel- 
Théodore de), duc de Bouillon, 101. 

Lîi Trémoille (MarieArmandcdo),101 

Lebrct (J.) = Régnier (L.). 

Lecull, fondeur, 9^. 

Lefebvrc (François), curé do Saint- 
Thibault, puis de Rolangy, 37."». 

Lcfort (Hélcinno), 3S>. 

— (Jean), maire perpétuel de 
Grandvilliers, 10'». 

Lefort de Saint-Léon (Jacques-Jean), 
gréneller au grenier à .sol de 
Grandvilliers, iO(>. 

Lefort do Saint-Léon (Jacques-Jean), 
fils du précédent, grénetier au 
grenier à sel de Grandvilliors, 104, 
105. 



•i 



KPiaRAPIllB DU 



DE GRAXDVILLIERS 



LeliËvrc (A<lrii?n), cura de Thkuloy- 

Sainl-Antoine, .IMI. 
Lemalrc (Ticrvais), ciin' de, Sarnain, 

LcmHim I Mo rie -Madeleine), 110. 

— (Mdrie-Mudnicino), HKi. 

— (Roiii''), seigniiur do Parisis- 

Knntninc, llti. 
Lo Mnttorrl (Mudcloinc), «Inme de 

Kauville, ^7, Hfi, «!l. 
Leroux IJoiin-Etuptlslcl, viciilrc de 

Haleine, Xii, »!:'>. 
Le Roy | |j>u>s-Jnacliim|, 117. 
Le SiJni'chall'' = Le SiinfBi'iial. 
Le S|incsrhi<l tlarciiilii (famillcj, Zli, 

371, ;nt, ;i7:i, -.m. 

— (L'tuis-A le sandre-Xavier), 373 

— I MiirBUcrile - Louise - Fran - 

Voise], ;i7a — MnriivAnac- 
l'rancoise l/i Séneschal Ciir- 

— j Marie - Annn - Louise - Fran - 

Coisit), marquise de tirasse, 

372, 373, -.m. 

LesplDay (Cliarles do), seignnur de 

Balleux et de llruchitni, lltï, 
L'l!:$tendart (famille de), !0. 

— lAoniï de), IW. 

— (Jean de|, marquis de 
Bnlly, 00, SU. 

L'Estnndart {Jenn-Louis de), 93. 
L'Etoile (Franvoi' île), seigneur de 



Val[i>[ 



Lhuillicr(ViPlor), lli 
ye))tje (Ratnille), 7li. 
Lii^nart (Marie-Antolnelle), 37î;,37C 

— iMeoias-Fmnvtiis-ljUuis), sei- 
gneur d'Onrsel-Maison, 37l> 
Lièvre, eun^ di; Tliiculny-Salnt- 

Anliiinp, 389 — Lelièvre. 
U Fliimes .(.lakes), S4. 
L'Orne (Marie-Tliéri-se de), 37fi, 



Louis XI, roi de France, 86. 

Loui): Xlll, roi de France, 379, 386. 

Louis XV, roi do France, l(fi. 

Louis XVI, roi de France, iOi, 

Louis XVin, roi de France, 37G. 

Macliart (Aellillel, 8!) 

Mailiiard (Nicolas), curé de Ccm- 

jiuis, m. 
Maiiiy (lamillf; de), Hi. 
Miiinart |F.), fondeur, 113. 
.Maideriï {Suuinne de), 116, 
Maliasy — 7ardieu de Ualissy. 
Manpnier (A.l, ciir* du Hamcl, tl3. 
Manssart laiiirlt'sj, lieulenant île 

la JusliccdLi Ilamcl, lli. 
Man'etial (Bon), fondeur, 'M. 
Marsaux (l'alibî-), Tîi, Si. 
Marsy lin comte A. de), 83, !Mt. 
Marteau < A n);éli que -Clotil de -Gene- 
viève), lOi. 
Martel (Armand Cyr), dit le comte 

de Fontaine Martin de Délincourt, 

37i. 
Martel (Marie-Charlotte-Anals), 37i 
Martin (Clinrles), margullller de 

Ompuis, 81. 
Matiion (PiiTre), pr.Hre, 38;i, :j8i. 
Mayenne (le duc de), 378. 
Meuu (Jact|ues de), clcre de Sar- 

nois, 3&'i, 
Ménïli'ssani, 80 = Mérëlcssart, 
MiWdessarl (lamille de), Hi. 

— (Caliierine de), 80, Si. 

— (Eustaclie de), gouver- 
neur de l'onl-iie-r Arche, S3. 

MesgriRnyOlarie-MarKuerileHadc- 

gonde de), 100. 
iUli (Du) — Du Metz. 
Miltans (Suzanne del, 8.S, 
Monceaux d'An \1 ICharlottc de), 37.) 
— (Elisabctli-Catherine-Lu- 

créce de), lO. 



■TST 



TABLE DES NOMS DE PERSONNES 



403 



Monceaux d'A uxi, (François de) gou- 
verneur de Dieppe, ÎKÎ. 

Monchy (André de), seigneur de 
Sénarpont, 92. 

Monlhomer (Charles-Michel de), 92. 
— (Marie- Anne de), î>2. 

Montmorency ( Marie-Anne-Claude 
de), 373. 

Montmorency Luxembourg (Marie- 
LouiseCunégondo do), 99. 

Montrevel, iOl. 

Morel (les), fondeurs, 100-108, 385. 

— (F.), Ois, 107=? Morel (Julien- 
François). 

Morel (François), iOîj, 107. 

— (Julien-François), 107. 

— (Pierre-Charles), !•' du nom, 
1C6, 107. 

Morel (Pierre-Charles), IP du nom, 

lOB, 107. 
Moréri, 373. 
Mortier (JeanNoOl), notaire à Grand- 

villiers, 105. 
Mortier (Marie- Anne-Bonne), iOîî. 
Morvillcrs = Lannoy(les), seigneurs 

de Morvillers. 
Mouchy (le duc de) = Philippe, 

comte de Noaillcs. 
Mutel (les), fondeurs, 82. 

— (François), 80, 81,82. 

— (Nicolas), 82. 

— (Prosper), 82. 

Neuf ville (Marguerite de), 80. 

Noailles (famille de\ 101-102. 

-^ ([Adrien -Mauricej, maré- 
chal de)101, . 

Noailles (Adélaïde Marie-Euphémic- 
Cécile de), marquise de Vêrac, 100 

Noailles (Jean-François, marquis de) 
101. 

Noaillcs (Louis-Marie, vicomte de), 
100. 



Noailles (Philippe, comte de), puis 
duc de Mouchy, maréchal de 
France, 100, 101, 102. 

.Ococh (Michel d') seigneur en partie 
de Hamcl, 115. 

Orléans (le duc d'), régent, 387,388 

Orne (de L') = L'Orne (de). 

P. (J.-A.), 76=:= Petit (l'abbé J.-A.). 

P. D. N., fondeur, 38(i. 

Pages (Jean), marchand et historien 
d'Amiens, 89. 

Peigney (François), fondeur, 8-2. 

Pelle vé (Jourdaine de), 93. 

Pérain (Marie-Madeleine), 105. 

P.ti^rny =: Cauchy de Pétigny. 

Philippe-le-Long, roi de France, 8^i. 

Pierrot (Elisabeth), 384. 

Pihan (l'abbé), 91. 

Pioger (Catherine-Marguerite), 99. 

Piol (François), prêtre, 90. 

Pisseleu (Marguerite de), 378. 

Plessis (Armand-Jean du) = Riche- 
lieu. 

Poissonnier (J.-B.), instituteur de 
Thieuloy-Saint-Antoine, 70, 110, 

388, 389. 

Poissonnier (Marie-Rose), 110. 

Pommereu (Jeanne de), 87. 

Pons d'Hostun (Louis Henri de), mar- 
quis de Pons, 373, 379. 

Pontrué (Jean - Baptiste - François), 

100. 
Potier de Courcy — Anselme (P.). 
Quentin ( M** ) » notaire à Taris, 

381. 
Rassant (Louise de), 92. 
Rassc (Yvonetle de), 87. 
Raunié, 84. 
Réaux (E.), 114. 
Régnier (L.), ^2, f^3, 91, 106, 107, 114, 

380. 
Régnier (L.) et J. Lcbret, 98, 1C6, 107- 



404 



ËPIGRAPHIE DU CANTON DE GR.\NDVILLIERS 



Rembault{A.-G.)ctA. Goze, 92,115, 

116, 117. 
Rcnet (l'abbé), 86. 

— (Marie), 117. 

Richelieu (Armand-Jean du Plessis, 

duc de), 101. 

— ( Marguerite - Thérèse de 

Rouillé, duchesse de), 101. 

Riencourt (Charles-François de), 

marquis d'Orival, 98. 
Riencourt (Elisabeth Marguerite de), 
98 = Marie-Adélaïde de Rien- 
court. 
Riencourt (François de), 98. 

— (Marie- Adélaïde de), 98. 

— ( Marie - Catherine - Adélaïde 

de) = Marie-AdélaTde de 

Rietfcourt. 
Rietstap, 91, 96, 387. 
Roberval (Jean de), 87. 
Robinet (le D'), 376. 
Robiquet (Eiisabeth-Clotilde), 382. 

— ( Jean-Baptiste ) , notaire à 

Sarcus, 376, 382. 

— (Jean -Baptiste -Gabriel), no- 

taire à Sarcus, 382. 
Rochechouart (famille de), 96. 
Rochefay (Marguerite de), 87. 
Rogeau (Pierre), 384. 

— (P.-Etienne),curé deBriot,384. 
Rose (Nicolas), doyen de Montagne 

et curé d'Achy, 384. 
Rouault (Barbe), 378. 
Rouillé = Richelieu. 
Rouillé de Fontaine ( Ma rie-Anne),379 
Rouvroy, 93. 

Rouxel (Angélique de), 372. 
Rune (famille de), 88. 

— (Antoine de), seigneur de Va- 

langlart et de Vieux-Rouen, 

oo. 

— (Louise.de), 88, 92. 



Sade (Henri-Joseph-Vérande), 374. 
— ( Marie - Henriette - Thérèse - 
Gabrielle de), 374. 

Sailly (Marie-Joseph de), 374. 

Saint-Edme (B.) = Sarrut. 

Saint-Georges de Vérac (famille de), 
96, 98, 99, 100. 

Saint-Georges de Vérac (Anne- Jus- 
tine-Elisabeth-Joséphine de), mar- 
quise de La Coste, 94, ^, 100. 

Saint-Georges de Vérac (Anne-Louis- 
Joseph -César-Olivier de), 99. 

Saint-Georges de Vérac (Armand- 
Maximilien- François-Joseph-Oli- 
vier de), vicomte, puis marquis 
de Vérac, 95, 99. 

Saint-Georges de Vérac (César de), 
marquis de Vérac, 99. 

Saint-Georges de Vérac (Charles- 
Olivier de) , marquis de Vérac, 
94, 99. 

Saint-Georges de Vérac (François- 
Olivier de) , marquis de Vérac, 
98, î>9. 

Saint-Georges de Vérac (Gabriel- 
Christian- Olivier de), abbé de 
Vérac, ^. 

Saint-Léon = Lefort de Saint-Léon. 

Saint-Simon (Louis de), IV" du nom, 
seigneur de Sandricourt, 92. 

Saint-Simon (Louis-François do), sei- 
gneur de Sandricourt, 92. 

Sarcus (famille de), 378. 

— (Adrien de), 378. 

— (Bonne de), 378. 

— (François de), 378. 

— ( François de), abbé de Blangy , 

évéque du Puy, 378. 

— (Geoffroy de), 378. 

— (Jean de), capitaine général 

des légionnaires de Picar- 
dic,.378. 



Table t)Es noms ùe personnes 



405 



Sarcus (Joan de), nbb<^ de Lioudieu 
et de Liinnoy, 378. 

Sarrebruck -Roussy ( Va lontin do) , 88. 

Sarrut(G.)elB.Saiiit.Edino).ÎH), lÛD. 

Savcusc (Jeanne, dame de), 378. 

Sega rd (Jean Baptisle), 117. 

Séguier (Claude), seigneur de Lian- 
court, î>2. 

Seillier (l'abbé), doyen de Crève- 
cœur, 83. 

Sércnvillc = Féjacq de Sérenville. 

Sergent (C), marguillicr du Ha- 
mel, 114. 

Slmonnot (los), fondeurs, 106. 

Sorel (Marguerite de), Kj. 

Souverain = Douville. 

Sulcau (Jacques-Pierre I, vicaire de 
la Chapclle-au.\-Pots, 384. 

— (Marie-Jeanne), lOO. 
Tardieu de Malissy (Cbrélienne- 

Charlotte), ÎKl. 
Tarillier, fondeur, ÎMÎ -- Cavillier. 
Tbérace (Flourimondi, curé do Li- 

gnières-Châtelain, 81. 
Thoison (Eug.), 82. 
Thorel-Perrin, 75, 76, 8:», 92, 108, 

111,389. 
Tic(|uet (Anne-Catherine), 94. 
Tiercelin (famille de), 377-380. 
Tiercclin do Brosses (Adrien), I" du 
nom, chambellan de Fran- 
çois P' et sénéchal de Pon- 
thieu, 377, 378. 

— (Adrien), II' du nom, seigneur 

de Brosses et de Sarcus, 
gouverneur do Doullens et 
lieutenant général, 378. 

— (Adrien-Pierre), 379. 



Tiercclin de Brosses (Anne) , sei- 
gneur de Brosses, 378. 

— (François) , abbé de Saint- 

Ci er mer, 379. 

— (Geoffroy), manfuisdc Brosses 

et de Sarcus, 379. 

— (Henri), marquis de Brosses 

et de Sarcus, 377, 379, 381 . 

— (Henri-François), 379. 

— (Marie-Angélique-Henriette) , 

373, 379. 
Tiercelin do Saveuse ( Charles ) , 
378. 

— (Louise), 379. 

Torcy (Louise de), dame de Lit Motte, 
90, 92. 

— (Nicolas de), 92. 
ToupioHe (Joséphine-Rosalie), mar- 
quise de Grasse, 374. 

Tranel (Marie- Anne), 104. 
Troussures (le comte de), 114. 
Valanglart = Runo (Antoine de). 
Valtori = L'Etoile (François de). 
Vasseur( Marie- Joséphine- Henriette) 
= A ppla incourt. 

— (Pierre), syndic et marguillier 

de Lii verrière, 110. 

— (Pierre), llls, HO. 

— (Pierre-François), maire de 

La verrière, HO. 
— ( Pierre - François - Xavier - 
Henri), 110. 
Vérac = Saint-Georges de Vérac 

(Olivier de). 
Verny (Suzanne de), 116. 
Villette (Alexis), fondeur, 111. 
Waideck (le prince de), 99. 
Yéméniz (M.), 96. 



LE 



MERCURE BARBU 



de Beauvais 



LA FAUSSETÉ DE SON INSCRIPTION 

[Opinions de MM, DK RICCU HIRSCHFELD, C.JULLIAX, 
S, REINACH, MOWAT, HERON DE VILLEFOSSE 

et ESPÊRANDŒU.] 



Le 12 avril 1695, dans une vigne appartenant au docteur 
Du Caurroy, voisine d'une sablonnière entre la roule de 
Saint-Just et celle de Clermont, était déterrée une énorme 
pierre, portant un Mercure barbu avec une inscription ainsi 
conclue sur le fronton triangulaire : 

SACRVM 
Mercvrio AvgvsTo 
c« JvLivs Healissvs v.l.s.m- 

Ce monument votif gallo-romain, devenu la propriété de 
M. Duquel, procureur au Bailliage, donné plus tard par testa- 
ment à la Ville de Béarnais, entra en 1845 au Musée muni- 
cipal où il est encore. 

Décrit d'abord dans le Mercure galant de 1695 par Tabbé 



Le Mercure Barru de Beauvais 

Son inscription votive 



LE MERCURE BARBU DE BEAUVAIS 407 

Dubos, il fut, depuis lors, le sujet de nombreuses études jus- 
qu'au récent travail de M. l'abbé Renet (Société Académique 
de l'Oise, 1901). 

Personne n'avait encore mis en doute l'authenticité de 
son inscription : toutefois plusieurs savants, — notamment 
M. Mowat, dans sa Notice èpujraphique de quelques anti- 
quités, 1887, — avaient signalé certaines formes de lettres, 
des détails de ponctuation et de rédaction qui pouvaient 
paraître suspects. 

Mais Léon Renier, le savant Maître en épigraphie, avait 
parlé, d'après uiï estampage de l'inscription à lui envoyé 
par M. Mathon (1). Un moulage en avait été fait pour le Musée 
de Saint-Germain. (S. Reinacli, 1891. — CaiaUxjae n" 24.567.) 

En avril 1898, un jeune arcliéologue, M. Seymour de Ricci, 
venait à Beauvais copier l'inscription qu'il publiait, la décla- 
rant fausse, en ces termes: 

« 1° Elle est mal con(;ue (Sacrum en tôle de l'inscription; la 
formule V, L. S, M, pour V. S. LM est très rare). 

« 2' Elle est mal écrite (emploi des majuscules, de la let- 
tre J, du point en bas des lignes). 

« Le nom propre Healissus est inconnu. » (2) 

D'autre pari, M.Olto Hirschfeld avait, il y a vingt ans, exa- 
miné le monument à Beauvais. Il vient de donner ainsi son 
opinion dans le Corpus inscriptionum laiinarum, t. XIII, 
1" partie. Falsae n" 378 : 

« Titulum a manu recenli incisum esse et ego in re prœ- 
« senti et de Ricci (lîeo, arch. 1899) judicavimus : liltera», in 
« primis E, pessimic sunt; primie vocabulorum littera» altio- 
« res, puncla post VLS ad imas litteras collocata. OITendit 
« praHerea quod Sacrum vocabulum dei nomen pra'cedit ; 
« nomen Healissus prorsus inauditum est : ita ut titulum 
« sincerum a recenli manu instauratum subesse probabile 
« non sit. De anaglyphi Mcrcurii barbati slnceritate non 
« dubitat Reinach. (Catalogue du Musée de Saint-Germain, 
« 1891.) » 



(1) Bulletin du Comité de la langue, de l'histoire et des arts^ 1. 111, 
i8o5-i)G. 

(2) Revue archéolog, 1899, t. 11, p. 114. 



408 LE MERCURE BARBU DE BEAUVAIS 

Pendant le Congrès Archéologique de Beauvais, M. Héron 
de Villefosse, examinant l'inscription sur place, voulut bleu 
m'en promettre une élude pour les Mémoires de la Société 
Académique de l'Oise, 

M. Thlol, secrétaire de cette Société, put en prendre une 
excellente épreuve photographique qui fut adressée - avec 
plusieurs estampages — à MM. Camille Jullian, Hirschfeld, 
Mowat, Espérandieu et Reinach; et je demandai à ces Maî- 
tres une véritable consultation épigraphique qu'ils me don- 
nèrent avec une parfaite obligeance. 

M. le Projesseur Jullian m'écrivit : 

a Evidemment l'inscription est fausse : mais pourquoi l'a-t- 
on fabriquée? N'y avait-il pas en ce temps-là à Beauvais un 
nommé Healissus, Aloys (?), etc., auquel on a voulu faire une 
farce ? (1). Mais que pensez-vous du Mercure lui-môme? N'y 
a-t-il pas Irace de fabricalion moderne? Il n'est pas sans 
m'inquiéter un peu ? » (2) 

M. Salomon Reinach : « L'authenticité du Mercure est indu- 
bitable : aucun faussaire n'aurait pu songer au serpent cornu, 
figuré sur la Iranche: aucun faussaire (de cette époque loin- 
taine) n'aurait représenté Mercure barbu. Dès que M. Seymour 
de Ricci me lit part de sa conviction que l'inscription était 



(1) UALOISSUS se trouve en AquUninc (Sacazc : Imcrtpt, antiques 
des Py reliées françaises, 1883, n» 54). 

(2) M^ C. Jullian vient de résumer ainsi son opinion [Revue des 
éludes anciennes, t. VII, — oct-déc. ISKK», ~ p. 387) : 

o . . . Que l'inscription soit fausse, aucun cloute : le falsificateur n'a du 
reste môme pas cherché ii dissimuler les caractères de son temps. 
Reste à savoir si l'inscription n'est pas la copie d'un texte authenUque: 
ce mot Healissus n'est pas de ceux que l'on invente, mais H peut tra- 
duire quelque nom de chanoine ou d'êrudit contemporain, Aligicr, Ha- 
lisier, Allix, etc. Si les savants du Beauvais actuel veulent bien cher- 
cher parmi leurs prédécesseurs du xvii* siècle, ils pourraient nous 
mettre sur la piste de la vérité. 

« Je n'ai pas vu le monument : aussi ne puisje me prononcer sur 
l'authenlicité du Mercure. La photographie montre évidemment des 
retouches ; d'autre part, les coups de ciseau dénotent parfois certaines 
habitudes gallo-romaines. Encore une fois, je ne me prononce pas encore. 
S'il est authentique, le monument est de premier ordre. » 



/ 



• 



LE MERCURE BARBU DE BEAUVAIS 409 

fausse et m'en donna les motifs, je fus absolument persuadé; 
et je ne m'étonne pas que MM. Héron de Vlllefosse, Jullian et 
Hlrschfeld aient jugé de même. Mais il reste à savoir : 1* quel 
fut le faussaire : 2* d'après quels documents il a composé son 
inscription : il devait avoir sous les yeux un autre texte où 
paraissait le nom grec, très rare, qu'il a employé. » 

M, le commandant Motcat : « Les arguments invoqués par 
Hlrschfeld, à savoir l'inscription du mot Sacrum placé en 
tête et la hauteur de quelques initiales, sont en effet défavo- 
rables, mais non pas absolument décisifs, car ils ne sont pas 
tout-à-falt sans autres exemples acceptés. Mais, à l'examen 
de la photographie, le doute n'est pas permis pour mol par 
d'autres raisons plus précises : Talternance des pleins et des 
déliés que l'antiquité n'a pas connue, parce qu'elle dérive de 
notre écriture cursive à la plume; puis la forme du J, avec 
une boucle Inférieure Inconnue aux anciens ; enfin les points 
placés sur l'alignement au lieu d'être à mi-hauteur. L'inscrip- 
tion est décidément fausse. Telle est mon opinion motivée. 
Ces objections me paraissent plus probantes que celles 
d'Hirschfeld, quoiqu'elles soient dans le même sens. » 

M. Hlrschfeld me confirmant son opinion déjà émise dans 
le Corpus, ajoute : a Il n*y a pas de doule que l'Inscrip- 
tion est l'œuvre d'un faussaire, probablement de Dubos, si on 
ne l'a pas dupé lui-même. » 

Enfin voici la note de M. Héron de Vlllefosse : « Vous 
m*avez fait Thonneur de me demander mon avis sur l'Inscrip- 
tion qui accompagne la célèbre représentation du Mercure 
barbu conservée au Musée de Beauvais et trouvée dans cette 
ville en 1695. 

« J'ai la conviction, comme je vous l'ai déjà dit, que cette 
inscription ne remonte pas à l'époque romaine et qu'elle a dû 
être gravée vers l'époque indiquée comme étant celle de la 
découverte du monument. La stèle avait dû être enterrée 
près de l'église de Marlssel par le faussaire, dans un but que 
je ne puis actuellement définir, mais avec une intention évi- 
.demment mauvaise et même criminelle au point de vue 
scientifique, entre les années 1635, date de la découverte du 
temple du Mont-Capron, et le 12 avril 1695. date de la décou- 
verte de la stèle elle même. 

a Les archéologues qui ont une certaine habitude des 
T. XIX 27 



^T' 



410 LE MERCURE BARBU DE BEAUVAI6 

épitaphes gravées au xvr ou au xvii' siècle dans nos églises 
françaises ne me démentiront pas si j'aHirme que l'épigrapliie 
de cette inscription présente avec celle de ces épitaphes la 
plus grande analogie. 

<( Tous les arguments utiles pour démontrer que l'inscrip- 
tion n'est pas antique ont été sommairement indiqués par 
M. Hirschfeld dans le tome XIII du Corpus : je ne puis que 
les reprendre. 

« !• Sur un monument de cette dimension et de cette im- 
portance, il parait au moins très étrange que l'inscription soit 
placée dans le fronton, c'est-à-dire au-dessus de la représen- 
tation figurée et non pas au-dessous. Dans un pays où la 
pierre abonde, pour quel motif le tailleur de pierre auratt-il 
été obligé d'épargner la matière et le graveur aurait-il été, 
par suite, contraint de manquer à l'usage qui consiste à 
placer l'inscription votive d'un monument figuré, à la partie 
inférieure de ce monument ou au moins au-dessous de la 
représentation figurée *? 

« 2* Le mot SACllVM n'est pas à sa place ordinaire : il ne 
devrait pas précéder le nom du dieu. La formule pourrait 
être Mevcuvlo Augusto Sacrum ou bien Augusto Mercurio 
Sacrum, mais non pas Sacrum Mercurio Augusto. 

(ï 3* Le cognomcn IIEALISSVS est inconnu. Il faudrait 
Hyalissus , surnom probablement d'origine grecque porté 
par des alTrancliis ou par des esclaves. 

« 4° Si Ton examine la forme des lettres, on est frappé de 
leur aspect relativement moderne. Dans l'exécution des par- 
ties pleines et grasses, par exemple, le graveur ne connaît pas 
les habitudes romaines : cela est très visible par la lettre 
qui est trapue, écrasée, dont les parties pleines sont trop 
accentuées et ne sont pas disposées en diagonale, l'une par 
rapport à l'autre, comme dans les inscriptions romaines. 
Môme observation pour les parties grasses des lettres 
A, H, V; ces lettres sont mauvaises : aux points où les lignes 
divergentes de ces lettres se rencontrent, la rencontre est 
dure et rude; c'est un choc: ce n'est pas une pénétration 
douce ; on ne remarque ni cette légère inflexion, ni ce fondu 
qui existent dans les caractères romains sur les inscriptions 
un peu soignées. La lettre F de Healissus est détestable. 
Le J de Jullus, qui n'est pas une surcharge récente et qui a 



4 



/ '^ 



Le mehcure bar6u de ^eauvaIs 411 

élé parfaitement et nettement gravé en môme temps que le 
texte, suflîrait à faire condamner rinscrlplion entière. Toutes 
les lettres, d'ailleurs, ont une mauvaise tournure. 

« Il est étrange aussi de trouver un texte romain dont tous 
les mots commencent par une lettre plus haute que les il 

autres : c'est bien là une habitude de nos graveurs d'éplla- 
phes du XVI' et du xvii" siècles. ^ 

« 5* Les points séparatifs, placés à la base des lettres, 
Gomme on le voit après les lettres V. L. S. de la formule 
finale^ ne se rencontrent Jamais, ainsi disposés, dans les ins- 
criptions romaines. C'est un signe de fausseté C'est aussi un 
usage de nos marbriers français depuis le xvi* siècle. En 
outre, la forme même de ces points est ma^ivaise : ils sont 
arrondis et grossis avec exagération, notamment le point final 
de l'inscription, placé après la lettre M à la hauteur du 
milieu de cette lettre. Les lapicides romains donnent à ces 
points séparatifs un aspect plutôt triangulaire; quand ils sont 
arrondis, ils le sont avec discrétion et légèrement; ils n'attei- 
gnent jamais la proportion énorme et l'épaisseur de ce point 
final. 

« Ma conviction est absolue. Je ne considère pas celte ins- 
cription comme suspecte ; je la crois fausse, 

« Il reste à savoir maintenant ce qu'on doit penser du bas- 
relief. La condamnation du texte n'entraîne pas celle des 
sculptures de la stèle. Néanmoins elle doit inciter à la pru- 
dence: il faut les étudier de nouveau et les examiner avec 
tout le soin possible, d'autant plus que la présence d'un Mer- 
cure barbu sur un monument romain de la Gaule est un fait 
extraordinaire. » 

Enfin M, le commandant Espérandiea m'écrivait récem- 
ment : 

« ... Je crois aussi que Tinscription de votre Mercure est 
fausse, mais j'admets parfaitement l'authenticité du bas- 
relief. La stèle, lorsqu'elle fut découverte, oITrait peut-être 
une inscription, en très mauvais état, disposée de cette 
manière : 

MERCVRIO AVGVSTO 

SACRVM 

C * IVLIVS * THALLVSVS 

V * S . L • M . 



L 



412 LE MERCURE BARBU DE BEAUVAIS 

« On estima plus convenable de l'elTaceret de la refaire, 
en mettant des majuscules aux noms propres, — dont un J au 
mot IVLIVS — et des points à la base des lettres, ce qui est 
un indice certain de fausseté. THALLVSVS, qui est un sur- 
nom connu, a pu, de cette manière, devenir HEALISSVS. 
tout-à-Ialt invraisemblable : le copiste de l'inscription primi- 
tive aura mal lu. a 

Telles sont les savantes critiques que j'ai cru intéressant 
de recueillir sur l'Inscription du Mercure barbu tte Beauoasi. 



D- V. LEBLOND. 



Epitaphe Chrétienne Mérovingienne 
DE Catheux (Oise) 

(Au Mai4t de Beaupali/ 



ÉPITAPHE CHRÉTIENNE 

DU Vile SIÈCLE 

AU MUSÉE DE BEAUVAIS 



Il y a quelque temps, M. Vienne (de Boulier), explorant 
un cimetière mérovingien à Catheux (Oise), entre Crèvecœur 
et Foutaine-Bonneleau, sur le bord de la voie ferrée de Beaxi- 
vais à Amiens, découvrit une pierre avec un fragment d'ins- 
cription funéraire dont la portion droite manquait. Il a bien 
voulu roilrir, sur ma demande, au Musée de Beauvals. 

MM. Héron de Villefosse et C. Jullian, à qui j'ai commu- 
niqué l'original et un estampage, m*en ont confirmé le vif 
intérêt. Voici cette Inscription : 

f In huc tom(o)lo REQviiescii bone mémo) 
RIE Beretridis que {ohUt ou defuncia est 
QUOD FACiT ME(nsis dies) 

XX IN PACE TRAN(««Ï.) 

(C Dans ce tombeau repose de bonne mémoire Beretridis qui 

mourut quand le mois de a atteint son XX"* jour, elle a 

passé en paix. » 

Il faut remarquer dans cette épitapbe : la forme in huc 
iomolo, — le nom de la défunte Beretridis qui n'est cité ni 
par Le Blanl (1) ni par Hirscbfeld (2), — la formule employée 



(1) Le Blant : Inscriptions chrét. de la Gaule antérieures au VIII* 
siècle, 2 vol., 1856-65; et Nouveau recueil des Insc, chrét., 1892. 

(2) Hirscbfeld : Corpus inscript, latin. (Passim.) 



414 ÉPITAPHE CHRÉTIENNE DU VII« SIÈCLE 

pour dater le jour de la mort, — enfin l'expression in pace 
iransilt, peu commune à la fin d'une inscription. 

La formule quodfacit mensis — dies se trouve, sous 

la première race de nos rois et au commencement de la 
seconde, dans les documents diplomatiques et sur les inscrip- 
tions funéraires (1). Le Blant signale sa fréquence relative 
dans la région d'Amiens : elle se voit pourtant aussi à Poi- 
tiers, Périgueux, Bordeaux et jusque sur les bords du 
Rhin (2). 

Peut-on préciser la date de cette épitaphe ? 

La petite croix précédant le texte de l'inscription, la forme 
losangique des O {^), la forme carrée des C (C), celle des 
S, des E, P, et R, la terminaison de ces lettres par des points 
et non par des apices (accents) ou des traits transversaux, 
les expressions iomolo, bone memorie, quodfacit metiêis, indi- 
quent une époque de basse latinité, ou, pour mieux préciser, 
le vii« siècle, d'après les exemples cités par Le Blant et 
Ilirsclifeld. 

Noire pierre, d'un grain tendre, mesure une hauteur de 
38 centimètres, une largeur de 30 et une épaisseur de 22 mil- 
limètres. Les lettres des doux premières lignes sont d'une 
lecture plus nette que celles des deux dernières. 

Ces inscriptions chrétiennes sont fort rares dans notre 
pays. Une seule y a été trouvée jusqu'à ce jour : à Hermès, 
en 1883, par M. l'abbé Hamard et par lui donnée au Musée du 
Louvre, elle portait : a In Chriêius hic reqtiiêcit Radogiailus 
fldelis)) 3). 

Plusieurs de ces épitaphes du vu* siècle ont été trouvées à 
Amiens ou aux environs, avec la formule quod ou ubi fecit 
mensis ; ce sont : 

L'épitaphe de Adalhildis, trouvée à Amiens (actuellement 
au Musée de Picardie) ; 



(i) Un acte do donation de Childoberl se termine ainsi : Datum quod 
fecit menw décembre dies sex. 
(2. Sur cette formule, voir Le Blant : Nouv, recueil, etc., p. 23C. 
(3) De Lasteyrie : Société des Antiquaires de France^ 1884, 
Le Blanl : Nouveau recueil^ etc., n» B2. 
De Ricci ; Revue archéologique, 1901. 
Hirschfeld : C. 1. L. Xllï, 3486. 



AU MUSÉE DE DEAUVAIS 415 

Celle de Trechildis, provenant de Castel, près Ailly-sur- 
Noye (au même Musée) : 

Celle d'Ebrebaldus,' trouvée dans l'église Saint-Flrmin-le- 
Confesseur (aujourd'hui perdue) (1) ; 

Et celle de Belsoaldus, trouvée à Amiens (aujourd'hui au 
môme Musée) (2). 



D' V. LEBLOND. 



(1) Le Blant : Inscr. chrét., I, n" 322, 324, 925. 
C. I. L. XIII, 3507, 3509, 3513. 

(2) G. Durand : Soc. des Antiq, de Picardie, 18^. 
C. 1. L. XIII, 35H. 



LE CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE 



DE BEAUVAIS (igoS) 



Grâce aux actives démarches de M. le docteur Leblond, 
M. Lefèvre-Pontalis, l'éminent Directeur de la Société fran- 
çaise d'Archéologie, a bien voulu, il y a deux ans, choisir 
Beauvais comme siège du Congrès archéologique de 1905. 

Nous devons dire que rarement un Congrès eut un aussi 
brillant succès, car il avait réuni plus de 300 adhérents, la 
Société Académique de l'Oise entrant dans ce chiffre pour 
une soixantaine de ses membres environ. L'Angleterre, la 
Belgique et la Suisse étaient représentées par des person- 
nalités bien connues des archéologues. La proximité de Paris 
et l'alléchant programme des excursions n'ont sans doute pas 
été étrangers à ce résultat qui a dépassé toutes les espé- 
rances. 

Il a semblé que le souvenir de ce Congrès, auquel la Société 
Académique de l'Oise a pris si large part, devait être con- 
servé dans nos Mémoires. L'espace réservé dans notre publi- 
cation étant limité, nous nous bornerons à un rapide compte 
rendu des séances et des excursions. 

Le Congrès de la Société française d'Archéolojg^ie s'est ouvert 
le 20 juin dernier, à deux heures, dans le salon d'honneur de 
l'hôtel de ville de Beauvais, sous la présidence de M. Lefèvre- 
Pontalis, assisté de M. Bonnet, préfet de l'Oise; de M«' Douais, 
évêque de Beauvais ; de M. Héron de Villefosse, membre de 
l'Institut, délégué de M. le Ministre de l'Instruction publique ; 
de M. Hucher, maire de Beauvais; de M. Péan, procureur 
de la République; de M. Oudinot, Inspecteur d'académie; de 



r 



CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEAUVAIS (1905) 417 

M. de Villaret, lieutenant-colonel du 51« de ligne, et de M. le 
vicomte de Gliellinck, délégué de la Belgique. 

La parole a été donnée tout d'abord à M. Huclier, maire 
qui a souhaité une cordiale bienvenue aux congressistes par 
le discours suivant : 

Mesdames, 
Messikurs, 

Au nom du Conseil municipal et de la Ville de Beau vais, je saisis 
avec plaisir l'occasion qui m'est offerte de saluer M. Lefèvre-Pontalis, 
président de ce Congrès, les savants qui l'entourent et l'assistance tout 
entière. 

Nous sommes heureux et fiers de recevoir la Société française d'ar- 
chéologie, et nous la remercions d'avoir bien voulu, cette année, choisir 
notre cité pour y tenir ses assises. 

.\V6C votre science profonde, votre amour du beau et votre ardent 
désir de vous instruire, vous vous appliquez. Messieurs, par l'élude des 
vestiges du passé, k reconstituer notre histoire à travers les âges. 

Un tel dévouement vous donne droit à notre admiration et ii notre 
reconnaissance. 

Le président de notre Société académique, M. le docteur Leblond, va 
vous signaler, avec la compétence et le talent quç nous lui connaissons, 
les curiosités archéologiques du Beauvnisis et les souvenirs qui s'y 
rattachent. 

Nous ne doutons pas, Messieurs, qu'après avoir parcouru noire région 
et vous être rendu un compte exact des choses intéressantes que vous 
aurez vues, vous publierez, pour le plus grand profit de tous, le pré- 
cieux résultat de vos études. 

Comme le disait si bien l'un de mes collègues, en 1901 : « Toute 
« œuvre importante doit tourner à l'avantage du bien public, et la 
« science ne fait pas exception à cette règle ; elle ne saurait être égoïste; 
« elle se dépense, elle se prodigue, car elle se doit à tout le monde, m 

Je vous souhaite à tous. Messieurs, la plus cordiale bienvenue, et 
permettez-moi d'espérer que vous garderez de votre séjour dans la 
vaillante cité de Jeanne- Hachette le meilleur et le plus fidèle souvenir. 

Ensuite M. le docteur Leblond, président de la Société 
Académique de l'Oise, a salué en ces termes les membres du 
Congrès : 

Mesdames, 
Messieurs, 

L<e Président de la Société académique de l'Oise est très heureux et 
très fier de vous souhaiter la bienvenue. 11 doit cet honneur k la Société 



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418 CONOnÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEAUVAIS (1905) 

française d'archéologie qu'il pemerclo sincèrement d'avoir bien voulu 
désigner la ville de Beauvais pour y réunir en 1905 le Congrès archéo- 
logique de France. 

Le jour où ce choix était oiïcrt à l'éminent Directeur de cette Société, 
il fut vite accepté ; M. Lefèvre-Pontalis savait quoi intérêt scientifique 
-1 ce pays oiTrirait aux Congressistes et les excursions attrayantes qui 

leur étaient réservées. 

Ses souvenirs historiques, les vestiges civils et religieux de son passé 
donnaient à cette ville seule un attrait particulier. 

Ici-même, Messieurs, n'avez-vous pas, sur les murs de ce salon, fixés 
par le pinceau magistral de Diogène Maillart, les faits les plus mémo- 
rables de notre histoire locale ? 

Corréus, le chef des Bellovaques, et sa lutte expirante au pied du 
Mont-César; — la Charte communale octroyée à Beauvais par Louis 
le Gros, où le peintre a fait revivre les traits de plusieurs célébrités 
du xix' siècle (Delacroix, Ingres, Guizot, Cousin, Michelet, Renan, Che- 
vreul, Duruy) ; — le Serment du Maire ti la Tribune aux harangues ; — 
Jeanne-Hachette repoussant l'assaut de Charles le Téméraire; — l'en 
trée de Louis XI dans sa « bonne ville », où désormais sera célébrée 
cha({ue année la « Commémoration de l'Assaut »> par une procession 
qui, dans quelques Jours, viendra sous ces fenêtres se dérouler à vos 
yeux. 

A cette noble série d'autres pages manquent encore : 

Ce sont les milices communales du Beauvaisiset du Valois entraînées 
par leurs évéciues à la bataille de Bouvines, où notre Philippe de Dreux 
ne portait pas l'épée qui verse le sang, mais de sa masse d'armes écra- 
sait l'ennemi pour délivrer son roi et le petit royaume de France ; — 
puis, c'est Vincent de Paul qui fonde le Bureau des Pauvres et groupe 
autour do son cœur généreux les confréries des dames charita- 
bles ; — voici, vers le même temps, un jeune écolier de seize ans : il se 
nomme Jean Racine ; déjà, sous les arbres du Collège de Nicolas Pas- 
tour, avant son entrée à Port-Royal, il médite peut-être quelque sujet 
de tragédie grecque ou romaine ; — plus tard, c'est Bonaparte et son 
frère Lucien qui visitent notre Manufacture de tapisseries. 

Nous vous montrerons encore un autre livre d'images, images de 
pierre, images de bois : par les rues et les carrefours nous irons le 
feuilleter ensemble pour en tirer de précieux enseignements. 

Dites-nous, Messieurs, si c'est ici l'antique Bratuspance que l'héroïsme 
de ses habitants ne put sauver de la destruction : ces Bellovaques qui 
défendaient contre César l'indépendance de leur pays n'étaient-ils pas 
les ancêtres des miliciens de Bouvines et des compagnons d'armer de 
Jeanne-Hachette ? 

Voici, à Saint-Etienne, les ruines d'une civilisation disparue. Hier 
même nous les avons exhumées pour vous, nos chers Hôtes, pour vous 



CONGHfes ARCHÉOLOGIQUE DE BEAUVAIS (1905) 419 

en faire les honneurs. Interrogez-les avec nous, ces témoins du passé : 
sans doute la pièce est jouée, les acteurs sont morts ; mais le théâtre 
subsiste. Voyez les salles de ce balnéaire, comme son dallage de marbre 
et les restes de ses assises en attestent encore la superbe ordonnance 
et la solidité. 

Une religion nouvelle est venue : elle a rasé les monuments de l'an- 
cienne, s'est servi de leurs débris pour bâtir sa demeure, et dans les 
piliers de sa nef romane vous en trouverez des vestiges. 

Est-ce là que fut incarcéré saint Firmin, l'apôtre du Beauvaisis ? La 
tradition ne dit-elle point que la première église Saint-Etienne fut 
construite sur l'emplacement de sa prison ? 

A travers les âges se dérouleront au milieu du sanctuaire, en une 
longue théorie héroïque, douloureuse ou comique, les cérémonies 
pieuses et les parodies burlesques : Fètos de l'Ane, fêtes des Innocents 
ou des Fous. 

Les morts s'entassent là durant dix siècles ; et dans un coin du cime- 
tière va s'élever la « Ck)mmune », tribune aux harangues qui, pendant 
quatre cents ans, recevra chaque année le serment du Maire, jurant 
publiquement fidélité aux institutions municipales, serment sacré puis- 
qu'il est prêté sur des morts. 

Peut-on nier qu'il y ait là, dans ce coin de Beauvais, une sorte d'âme 
faite de toutes ces choses vécues, finies a jamais, qui pénétre en nous 
par des voies mystérieuses, où l'historien se plaît à recueillir le sou- 
venir des nieux, un peu de leurs peines, de leurs espérances ou de leurs 
Joies. 

Vieilles pierres ou fleurs fanées, manuscrits, pastels presque effacés 
ou danses anciennes, tout cela doit nous émouvoir également ; ol, si 
j'osais à des archéologues citer dos vers — des vers modernes, — jo 
vous dirais avec Fernand Gregh : 

l.a trislossp des monuots 

Fait plourer mes di-sirs muets : 

Et je pleure 
D'entendre frémli" cette voix 
Qui vient de si loin, d'autrerois, 

Et qui pleure. 

Cliansons prêles du clavecin. 
Notes frêles, fuyant essaim 

Qui s'elTace, 
Vous ^les im pastel d'antan 
Qui s'anime, rit un instant 

Et 8'elTace. 

Comme vous meurtrissez les cœure 
De vos airs charmants et moqueurs 



420 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEAUVAIS (1905) 

Et si tristes, 
3leniiets à peine entendus, 
Sanglots légers, rires fondus. 

Baisers tristes ! 

Venez encore avec nous, llessleurs : interrogeons ces maisons de 
Beauvais, leurs encorbellements et leurs pignons pointus. Elles vont 
vous dire avec sincérité l'imagination naïve ou rusée, l'esprit d'inven- 
tion des tailleurs de bois et de pierre dont le génie tenait à la fois de 
rilede-France et de la Picardie. 

Là-bas, le P€Uais de Justice dresse ses tours massives, où l'ancienne 
prison montre encore des sirènes. Jouant d* la cithare et du tambourin 
comme pour charmer les longs ennuis des captifs. Un pauvre poète, 
Jean Régnier, bailli d'Auxerre, y fut vingt mois enfermé, et, pour 
adoucir sa détention, il rimait des ballades ses « Fortunes et Adver- 
sitez > à la Dame de ses pensées. 

Voici la B€tsse'Œuvre^ où vinrent s'agenouiller deux Conciles, le pape 
Innocent II, saint Bernard ; la Cathédrale^ qui vit à ses pieds passer 
tour à tour Louis XII, François I", Henri II, Henri IV, le grand Gondé 
courant à Rocroi, llazarin, Lonis XIV avec Bossuet et la douce Henriette 
d'Angleterre. Quels visiteurs, Messieurs, et quel cadre pour les recevoir! 

Demain, vous serez à Gisors, au vieux chAleau où s'entrelacent la 
verdure et les raines : les unes exaltent la jeunesse de la plante, celle- 
ci fait plus sévère la mélancolie des ruines. 

A Saint-Germer, à Saint-Leu-d'Essercnt, ~ ces deux bijoux d'orfè- 
vrerie lapidaire, — dans le Beauvaisis, dans le Valois, vous irez parcou- 
rant les œuvres d'artistes souvent obscurs, parfois architectes de génie; 
quelques-uns sont des compatriotes : Robert de Luzarches, Raoul de 
Goucy, Pierre de Corbie. Un Maître est ici qui saura vous dire comment 
ces monuments expliquent la transition de l'art roman à l'art gothique, 
pourquoi la voûte d'ogive est née dans notre Ile-de-France. 

Renan, qui Jadis visita ce pays avec sa sœur Henrielte, a montré ces 
maîtres d'œuvre « s'olistinant ù faire tenir cet inconcevable chœur de 
Beauvais », engageant avec la pesanteur et l'espace un véritable défi 
que parfois ils gagnaient, tenant notre esprit suspendu à l'admiration 
de ce style magnifique et de ces voûtes qui maintiennent leur équilibre 
contre l'assaut des siècles. 

Mais de tels édifices i^lament des soins continuels. Le lemps, la 
négligence ou l'ignorance, les exigences de la vie moderne menacent 
leur sécurité, et chaque jour il faut lutter pour les préserver de la ruine. 

Si nos rues et nos places sont encore un musée vivant, que de choses 
pourtant disparues et détruites, perdues ou vendues I 

C'est, Messieurs, pour conserver ces monuments de France que M. de 
Caumont fondait, en 1834, la Société fninçaise d'archéologie. Cesl elle 



CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEAUVAI8 (1905) 42l 

qui, depuis soixante-douze ans, a fait Dattre le goût des études archéo- 
logiques et cnVï ces musses de provinces qu'il est si facile de railler. 
L'admirable livre de Louis (lonse nous a rcvél<^ ce qu'ils renferment de 
chefs-d'œuvre méconnus. 

La Société française d'archéologie a remis le soin de sa direction k 
des hommes trop instruits et trop zélés pour que Jamais périclitent ses 
travaux ou diminuent son influence et son action. 

Depuis soixante-cinq ans, la Société académique de l'Oise, fillo 
modeste des Antiquaires de Picardie dont je suis heureux de saluer 
ici les représentants distingués, n'a point failli ù sa tAche ; et le Musée 
de Beau vais est ainsi devenu un véritable Conservatoire. Vous verrez 
quels précieux vestiges il a su garder ; mais, depuis quarante ans, les 
ssilles sont insuflisantes et les collectionneurs n'osent plus rien confier 
à des plafonds croulants ou à des murs lézardés. ^ 

Pour fêter mieux encore votre visite. Messieurs, nous espérions vouï 
convier à l'inauguration d'un monument où seraient [réunis les cin- 
quante-cinq mille volumes de notre Bibliothèque municipale et les col- 
lections d'un Musée départemental. Hoc erat in votis Les Dieux 

ne l'ont pas voulu ! 

Si nos vœux se fussent exaucés, le mouvement intellectuel et le goût 
des arts eussent gagné dans cette ville, dans le département tout 
entier. 

Pourtant la présence d'une personnalité aussi éminente que celle de 
M. Héron de Villefosse ponr représenter ici M. le Ministre de l'Instruc- 
tion publique montre quelle haute estime la Ville de Beauvais et la 
Société française d'archéologie méritent des pouvoirs publics. Un tel 
choix nous laisse espérer que bientôt cette ville verra s'élever un nou- 
veau Musée où l'archéologie, les artistes de l'Oise et l'art industriel 
régional trouveront un asile digne de leur valeur. 

Et, s'il me fallait toucher davantage le cœur de M. Héron de Ville- 
fosse, je pourrais dire avec quelle douce émotion je pense, près de lui, 
k notre pays de Champagne et rappeler comme il sut accueillir, il y a 
vingt ans, dans son cabinet du Musée du Louvre, un jeune étudiant 
qui lui demandait conseil pour écrire l'histoire de son village. 

Mesdames et Messieurs, ce discours est un peu long, sans doute ; vous 
voudrez bien l'excuser. En vous souhaitant la bienvenue, à vous, nos 
Confrères des Sociétés savantes de l'Oise, à vous, Messieurs, qui êtes 
venus ici de toute la France et de l'étranger, j'ai essayé d'être l'inter- 
prète de la Société académique de l'Oise par des paroles qui devaien^ 
trouver un fidèle écho dans vos cœurs. 

Puis M. Héron de Villefosse a fait l'éloge du Beauvalsis, ai 
riche en monuments historiques, complimenté M. Lefèvre- 



422 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEAUVAIS (19ÛÔ) 

Pontalis et M. le docteur Leblond, et fait appel au concours 
de tous pour la conservation de nos monuments nationaux. 

M-' Douais a indiqué à son tour la brillante part que le 
département de l'Oise fournit h Tarchéologie française. 

M. le vicomte de Gheliinck a déclaré que plusieurs de ses 
compatriotes et lui étaient revenus renouer les liens de 
confraternité avec les archéologues français, et il a rendu 
hommage à la ville de Beauvais. 

EnfinM. Lefèvre-Pontalis.dans une brillante Improvisation, 
a salué M. Bonnet, préfet; M. Hucher, maire; MM. Loisel et 
Véber, adjoints; MM. Communeau, Oudinot, Péanetde Vil- 
laret, et présenté les excuses de M.leD'Baudon, député, ainsi 
que celles d'autres personnalités. Il a exprimé ses remercie- 
ments à la presse, aux congressistes, au bureau de la Société 
Académique de l'Oise, et adressé un hommage ému aux mem- 
bres, disparus, de la Société française d'Archéologie. 

Tous ces discours ont été fort applaudis. 

La séance a continué par deux communications : 

La première, par M. Acher, architecte de la ville de Beau- 
vais, inspecteur des monuments historiques, qui a lu un 
travail très intéressant sur les fouilles pratiquées autour de 
l'église Saint-Etienne cl qui ont amené la découverte d'un 
hypocauste. 

La seconde, par M. Quignon, secrétaire général du Congrès, 
qui a présenté un ivoire très précieux, du xi* siècle, appar- 
tenant à la riche collection de M. le comte de Troussures. 

Une autre pièce de la môme collection n'a pas moins excité 
l'intérêt de tous les assistants. Il s'agissait d'un tableau églo- 
misé signé N. L. P. (Nicolas Le Pot) (1540). Les pièces de cette 
nature sont fort rares, ainsi que Ta indiqué M. le marquis de 
Fayollo qui a bien voulu donner une explication très détaillée 
du tableau de M. le comte de Troussures (1). 

*■■' ' ■ ' ■ ■ ■ - ' ■ * 

(1) Ce tableau représente la tentation de saint Antoine, 
On appelle verre églomisc une vitre revêtue à l'envers de peintures 
et de dorures qui, par transparence, semblent être un émail. 
Cette expression) qui s'appliclue à tonte une série do pièces de verre 



CONGRES ARCHÉOLOGIQUE DE BEAUVAIS (1905) 423 

La séance a été levée et les congressisles sont allés visiter 
les travaux de réparation de l'église Saint-Etienne, où M. Le- 
fèvrePontalis a savamment commenté ce monument, un des 
plus curieux de l'architecture romane et gottiique. 

La visite du balnéaire et les explications données sur place 
ont vivement intéressé les congressistes qui se sont ensuite 
rendus au Musée. 

Le Musée lapidaire dans le cloître, le Mercure barbu, la 
collection céramique, le retable provenant des Capucins, la tête 
de Christ de l'ancienne église Saint-Sauveur, ont été surtout 
admirés. Dans le cours de cette wisite a été remarqué un petit 
tableau églomisô, peint en 1621 et qui a dû être offert en 1755 
à Suzanne et à Claude-Eustache Ducaurroy ; il est catalogué 
série G, n* 50, et représente une descente de croix et deux 
églises en construction : Saint-Pierre et Notre-Dame de 
Beauvais au xiir siècle. M. le marquis de Fayolle qui pos- 
sède, comme on vient de le voir, une compétence toute spé- 
ciale en ce genre de peinture, a promis d'en envoyer une 
description. La Société Académique lui adresse à l'avance 
ses bien vifs remerciements. 

A huitheures et demie du soir, séance présidée par M. Héron 
de Villefosse, et dans laquelle ont été lus les mémoires 
suivants : 

Le premier, de M. le comte de Caix de Saint-Aymour, sur 
un temple découvert dans la forêt de Ilallatte, près Senlis, et 
dédié à Mercure. 

Le second, de M. Durand, archiviste de la Somme, sur les 
derniers rejetons de l'architecture gothique dans le départe- 
ment de la Somme. 

Le troisième, de M. Bordeaux, président de la Société 
numismatique de France, sur une peinture de Le Barbier 
donnée à la ville de Beauvais par Louis XVI sur la demande 



du XVI' siècle, décorcies de peintures sur fond doré à froid, est impropre. 
Ce mot vient de Glomy, habile restaurateur de tableaux ou peut-être 
même encadreur au xvni* siècle, d'où l'on a fait « églomisé ». 

Ces pièces sont ordinairement d'origine vénitienne ; mais tel n'est pus 
le cas pour les deux tableanx dont il s*agit ici. 



424 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEACV'AIS (1905) 

de Mgr de la Rochefoacauld en 1788, et qai a pour sujet : 
Jeanne Hachette arrachant un drapeau aux Bourguignons. Ce 
tableau porte à tort l'inscription : Donné à la ville de Beau- 
vais par Mgr de la Rochefoucaidd, évêque de Beauvais. 
La séance a été levée à dix heures quarante-cinq. 

Mercredi matin. 21 juin, les congressistes ont visité, sous 
la conduite de M. Lefèvre-Pontalis, la curieuse église de 
Marissel avec son vieux clocher roman et son retable du 
xvi« siècle, l'église d*AUonne, qui possède deux statuettes 
représentant l'Annonciation et dont le clocher et l'ancien 
portail sont romans, puis l'ancienne maladrerie de Saint- 
La/are, des xir et xni' siècles. 

A une heure de l'après-midi, les congressistes partirent par 
train spécial pour Mouy, d'où ils furent conduits à Bury qui 
a une église dont le chœur est gothique et la nef romane 
avec de curieux chapiteaux. 

De Bury, ils se rendirent à Cambronne dont l'église est des 
XII* et xiii* siècles; le clocher en pierre, de forme octogonale, 
est du xii* siècle; la croix existant dans l'ancien cimetière 
qui entourait l'église est du xvi« siècle. 

On remarque dans cette église des restes de peintures 
murales et dans la nef de curieux chapiteaux, comme à Bury. 

Ensuite, départ pour Ciermont. Avant de passer devant la 
petite église romane d'Auvillers, on découvre Neuilly-sous- 
Clermont et la Vallée-Dorée. 

A Ciermont, les congressistes furent reçus par M. Fortin, 
maire, et par la Société Archéologique et Historique à l'hôtel 
de ville remarquablement restauré, de 1875, à 1886 par 
M. Selmersheim. 

Après la visite de l'église Sainl-Samson, départ pour Beau- 
vais à six heures quinze. 

A huit heures et demie du soir, séance présidée par M. Tra- 
vers, directeur-adjoint de la Société française d'Archéologie. 

Six mémoires ont été lus : 

Le premier, par M. l'abbé Morel, curé de Chevrières, sur 
les vitraux de son église et sur des Inscriptions de pierres 
tombales à Longueil-Sainle-Marie, Remy, Lachelle, etc. 



r 



CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEAUVAIS (1905) 425 

Le second, par M. le Secrétaire-Général du Congrès, au 
nom de M. le comte de Méloizes, sur une pierre tombale de 
la fm du XIV' siècle, qui se trouve dans le cloître du Musée 
de Beauvais. 

Le troisième, par M. l'abbé Meister, curé de Halloy, sur 
les fonts baptismaux du canton de Grandvilliers et sur une 
Vierge du xv siècle, à Briot, autrefois polychromée. 

Après cette communication, M. Lefèvre-Pontalis a établi, 
d'après une ancienne gravure, une brillante comparaison 
entre la maison romane qui fait face à l'une des tours du 
Palais de Justice et le cloître de Saint-Lucien. Les détails d'or- 
nements étant encore très apparents dans la gravure repré- 
sentant le cloître en démolition, le savant Directeur de la 
Société française d'Archéologie se propose de dresser un 
dessin donnant la restitution du monument. 

Le quatrième mémoire, par M. Régnier, d'Evreux, l'un de 
nos plus savants confrères de la Société Académique de l'Oise, 
sur une particularité de construction dans le plan du chœur 
de l'église Saint-Etienne de Beauvais. 

Le cinquième, par M. Thiot, secrétaire de la Société Aca- 
démique, sur l'bistoire de la famille des Chambige, dont six 
membres, de U89 à 1619, avaient adopté la profession d'ar- 
chitecte. 

Le sixième, sur la dentelle de Chantilly, par M. Quignon, 
secrétaire-général du Congrès, qui s'est offert à en montrer 
les pièces caractéristiques le vendredi suivant à TExposition 
des Amis des Arts. 

La séance a été levée à dix heures quarante-cinq. 

Jeudi matin, 22 juin, à six heures quarante-cinq, départ 
pour Gisors par train spécial avec arrêt de trois quarts 
d'heure à Trie-Cliâleau afin de permettre la visite de la jolie 
église romane de cette localité et d'une vieille maison romane, 
(ancien auditoire du baillage), servant actuellement de 
mairie. 

A Gisors, M. Lefèvre-Pontalis a chargé M. Régnier, qu^ 
connaît si bien toute la région du Vexin, d'expliquer aux 
congressistes le vieux château dont l'ensemble constitue l'un 
des meilleurs spécimens que l'on puisse rencontrer d'un 
grand château fortifié du xii* siècle. 

T. XIX. 28 



^T 



426 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEAUVAlS (1905) 

La description de l'église fut faite par MM. Lefèvre-Pon- 
talis et Régnier. 

Ensuite, départ pour Gournay, où MM. Lefèvre-Pontalis 
et Régnier ont fait connaître, d'une manière détaillée, l'église 
Saint-Hildevert. 

A deux heures et demie, départ en voiture pour Sainl- 
Germer-de-Fly. 

L'ancienne église abbatiale et la Sainte-Chapelle ont fait 
l'admiration des congressistes, admiration qui s'est encore 
accrue par les savants commentaires de M. Lefèvre-Pontalis. 

L'église de Salnt-Germer, a écrit M. Régnier, doit être 
considérée comme une sœur des cathédrales de Senlis et de 
Noyon. » 

Un large couloir, éclairé par de belles fenêtres du xiii« siècle, 
conduit à la Sainte-Chapelle, imitation frappante de la Sainte- 
Chapelle de Paris. 

Ce bijou d'architecture a été construit entre 1259 et 1266. 

Avant de partir pour Orslmont où le train devait les rame- 
ner à Beauvais, les congressistes furent photographiés en 
groupe par M. Richard, notre habile confrère. 

Vendredi matin, 23 juin, à huit heures et demie, visite de 
la Basse-Œuvre et du Palais de Justice. Explications par 
M. Lefèvre-Pontalis qui, par la même occasion, a donné d'In- 
téressants détails sur les arcades romanes de la rue Saint- 
Pierre (xn' siècle). 

A dix heures, séance présidée par M. Jules Lalr, membre 
de l'Institut. 

Lecture de cinq mémoires : 

Le premier, de M. le vicaire général Marsaux, sur les messes 
de saint Grégoire dans l'Oise. 

Le second, de M. Houle (de Bury), sur les cimetières francs 
des vallées du Théraln, du Petlt-Théraln et de la Brèche. 

Le troisième, de M. Thlol, secrétaire de la Société Acadé- 
mique de l'Oise, concernant : Des inscriptions en miroir sur 
poteries gallo-romaines dans le département de l'Oise. 

Le quatrième, par M. le docteur Parmentler, de Clermont, 
sur le prieuré de Sain t-Jean-des- Viviers, près Mouy. 

Ce mémoire a été présenté par M. Lefèvre-Pontalis lui- 
même qui a Insisté sur l'Intérêt qu'oUre le travail archéolo- 



CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEAUVAIS (1905j 427 

gique de Térudit membre de la Société archéologique et his- 
torique de Clermont. 

Le cinquième, de M. Quignon, sur les antiques enseignes 
delà place de l'Hôtel-de- Ville de Beauvais, comme préface 
à la visite des vieilles maisons de notre cité. 

Séance levée à onze heures et demie. 

A deux heures et demie,.visite de la Manufacture nationale 
de tapisseries sous la direction de M. Badin, administra- 
teur. 

Les congressistes furent émerveillés par les travaux que 
les ouvriers efïectuaient sous leurs yeux et par les chefs- 
d'œuvre de tapisserie exposés dans une salle voisine servant, 
pour ainsi dire, de Musée. 

Ensuite, visite aux vieilles maisons de Beauvais. 

La maison aux carreaux vernissés de la rue de la Manu- 
facture-Nationale (ancien hôtel du Cheoal-d'Or)^ du xvi« siècle; 
la maison dite de Vlmarje Saint-Jean, rue Saint- Jean, avec 
sculptures de la Renaissance ; la maison dite du Chantre, 
avec son joli porche du xv« siècle, rue de l'Abbé-Gellée ; 
l'ancienne maison canoniale de la rue Philippe-de-Beauraa- 
noir, avec sa porte de la Renaissance ; la maison de la rue 
Saint-Laurent, n' 27, à M. Gréber, si habilement restaurée 
par notre confrère, M. Acher, (qui a reçu publiquement les 
félicitations de M. le Président du Congrès), furent celles qui 
attirèrent le plus l'attention des congressistes. 

A quatre heures, le rendez-vous était à la cathédrale où se 
pressait déjà une foule de nos concitoyens désireux d'écouter 
les savantes explications que M. Lefèvre-Pontalis allait don- 
ner de notre magnifique basilique. Il était près de six heures 
quand les congressistes se séparèrent. 

A huit heures et demie du soir, la grande salle de l'hôtel 
de ville était insuffisante pour recevoir les nombreuses per- 
sonnes curieuses d'assister aux projections photographiques 
des monuments les plus remarquables du département de 
roise, par M. Martln-Sabon, bien connu dans notre ville. 

La séance commença par la lecture de deux mémoires* 



428 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEAUVAIS (1905) 

Le premier, par M. Philippe des Forts, sur les tapisseries 
de Gui de Baudreuil, à Saint-Martin-aux-Bois. 

Le second, par M. le comte Costa de Beauregard, sur le 
torque d'or de Saint-Leu-d'Esserent et son origine probable- 
ment irlandaise. 

Ces deux communications furent suivies d'une véritable 
conférence faite avec toute la maîtrise qui le caractérise par 
M. Lefèvre-Pontalis sur les vieilles maisons de Beauvais au 
point de vue de leur âge. Cette savante causerie, dont l'intérêt 
était encore accru par des croquis dessinés au tableau noir, 
fut fort goûtée des assistants. 

Ensuite, eurent lieu les projections qui obtinrent un très 
vif succès, augmenté par les commentaires si pleins d'esprit 
et de verve que M. Martin-Sabon sait ajouter aux photogra- 
phies des monuments qu'il présente. 

Séance levée à onze heures du soir. 

Samedi malin, 24 juin, départ à six heures trente pour 
Senlis. 

Visite de l'ancienne abbaye de Saint-Vincent, occupée 
aujourd'hui par une institution ecclésiastique. — Le clocher 
est du xn* siècle. 

Visite de l'ancienne église Saint-Pierre, convertie actuelle- 
ment en marché. 

Visite de l'ancienne collégiale de Saint -Frambourg. 
a C'est, a dit M. le chanoine Mûller dans son excellent 
ouvrage sur Senlis et ses environs, un monument d'une 
science consommée , où l'élégance s'unit à la force et le 
charme de l'ensemble à une merveilleuse simplicité. » 

Cette appréciation a été confirmée en tous points par 
M. Lefèvre-Pontalis. 

Visite du château dont les parties les plus anciennes remon- 
tent au xn* siècle. M. Lefèvre-Pontalis considère ces restes 
comme une véritable rareté archéologique. 

Visite du Musée du Comité archéologique installé dans 
l'ancien évêché. Collection lapidaire assez nombreuse où se 
voient des ex-voto du temple gallo-romain découvert dans la 
forêt de Hallatte. — Nombreux objets trouvés dans les arènes 



CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE" DE BEAUVAIS (1905) 429 

gallo-romaines de Senlis, parmi lesquels un cachet d'oculiste 
gallo-romain. 

Visite de la cathédrale dont le commencement est du 
xir siècle : Portails latéraux curieux ainsi que la façade prin- 
cipale ; le style gothique flamboyant y rayonne dans toute sa 
splendeur. 

L'Hôtel de Ville ne présente rien de particulier au point de 
vue architectural; la salle des mariages est ornée d'un 
tableau de Mélingue : Les Otages de Senlis, Parmi les archives 
municipales qui ont été montrées aux congressistes, ont été 
distingués particulièrement dés comptes de trésoriers, du 
commencement du xiv siècle, écrits sur des tablettes de bois 
couvertes d'une mince couche de cire. 

Visite des arènes gallo-romaines remontant au ii* ou au 
iir siècle. On y remarque un puits presque comblé et deux 
cella dont une était creusée de niches servant probablement 
à recevoir des huiles ou des onguents. Les dimensions de 
ces arènes permettaient de recevoir 8 à 10,000 spectateurs. 

Retour à Beauvais à sept heures du soir. 

La séance du soir a été ouverte à neuf heures quarante- 
cinq sous la présidence de M. Lefèvre-Pontalis. 

La parole a été donnée à M. Régnier qui a lu un mémoire 
sur l'église de La Villetertre. 

M. Brière, du Comité archéologique de Noyon, avait 
adressé un travail sur les villas mérovingiennes et carolin- 
giennes de la vallée de l'Oise. 

Enfin, M. Quignon a parlé sur l'ancien château de Bresles, 
ancienne maison de campagne des évoques de Beauvais. 

Puis, après une remarquable improvisation de M. Lefèvre- 
Pontalis, a eu lieu la proclamation des médailles décernées 
à l'occasion du Congrès par la Société française [d'Archéologie, 

savoir : 

5 en vermeil, 

17 en argent 

Et 3 en bronze. 

Médailles de vermeil 

M. 

Louis RÉGNIER, à Evreux, pour Tensemble de ses travaux archéolo- 
giques, sa statistique monumentale et son épigraphie du canton 
de Ghaumont-en-Vexin. 



r': 



430 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEÂUVAIS (1905) 

MM. 

Mabtin sa bon, à Paris, pour sos collections photographiques mises au 
service des archéologues. 

Le chanoine MARSAUX, vicaire p^c'înôral, pour ses travaux sur l'icono- 
graphie, les vitraux et les rétables de la région. 

Le chanoine RENET, k Beauvais, pour ses études sur l'archéologie gallo- 
romaine dans l'Oise. 

Le chanoine MULLER, à Ghantillyi pour ses ouvrages sur Sentis et ses 
environs, ses promenades archéologiques dans la région. 

Médailles d'argent 

MM» 
L'abbé HAMARD, pour ses fouilles de Hermès. 
VUILHORGNE, secrétaire de la Société académique de l'Oise, pour 

l'ensemble de ses travaux historiques et archéologiques. 
QUIGNON, secrétaire général du Congrès, pour son histoire do Daours 

et ses études sur l'art industriel en Beauvaisls. 
MOLÏ^E, trésorier du Congrès, pour son concours dévoué. 
ACHER, architecte h Beauvais, pour avoir dirigé les fouilles des thermes 

gallo-romains, pour la part qu'il a prise h la restauration do Saint- 
Etienne et de la maison de M. Grebor. 
Henri GREBER, à Beauvais, pour la restauration de sa maison de la 

rue Saint-Laurent. 
André VENTRE, architecte ô Paris, pour ses relevés des églises de 

l'Oise et ses dessins reproduits dans le Bulletin Monumental et les 

Congrès archéologiques. 
Le chanoine MORËL, pour ses études épigraphiques et ses monographies 

des églises du canton d'EstrécsSaint-Denis. 
Henri BERNARD, architecte à Compiëgnc, pour ses fouilles des arènes 

et sa restauration de Saint-Antoine de Compiègne. 
L'abbé MEISTER^ pour son épigraphie du canton de Grandviiiîers. 
HOtILÉ, il Bury, pour ses fouilles dos cimetlèros francs de la vallée du 

Thérain. 
Le docteur PAKMENTIKB, à Clermont, pour ses études sur la Com- 

manderio de Ncuiliy-sous-Clcrmont et sur le prieuré de Saint- 

Jcan-des-Viviers. 
L'abbé BEAUDRY, secrétaire de la Société archéologique de Clermont 

pour ses études archéologiques. 
L'abbé TASSUS, vice-président du comité archéologique de Noyon, 

pour ses travaux historiques et archéologiques. 
PONTHIEUX, secrétaire du comité archéologique do Noyon, pour ses 

travaux sur le Noyonnais. 
Roger RODIÈRE, i» Montreuil-sur-Mer, pour ses travaux épigraphiques 

et ses monographies d'églises. 



i 



^ 



CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEAU VAIS (1905) 431 

M. 
LEBRET, ix Gisors, pour sa collaboration k l'épigrapblc du oantoti de 
Chaumont-en-Vexln (1). 

Médailles de bronze 

MM. 

Edouard MENNESSIER, chef de chantier à Saint-Etienne de Beauvais, 
pour avoir collaboré à la restauration de l'église. 

Pierre CHORON, [appareilleur à Pierrcforids, pour avoir collaboré k la 
restauration de l'église de Morienval. 

LÉONCE VENENCIE, chef de chantier, pour avoir collaboré a la restau- 
ration du croisillon sud de la cathédrale de Noyon. 

. Les cinq médailles en vermeil et huit en argent sur les 
dix-sept ont été décernées à des membres de la Société Aca- 
démique de roise. C'est un résultat des plus flatteurs et qui 
démontre la valeur des travaux présentés pat* des membres 
de notre Compagnie. 

Toutes ces distinctions ont été vivement applaudies, et la 
séance a été levée à onze heures et demie. 

Dimanche 25 juin, un certain nombre de congressistes quit- 
tèrent Beauvais dans la matinée; les uns, pour aller à Chan- 
tilly visiter le Musée Condé; d'autres, pour se rendre à 
Hermès chez M. l'abbé Hamard, l'heureux explorateur du 
vlcus Ratumagus ; mais la plupart avalent tenu à se trouver 
l'après-midi à Beauvais pour assister à la traditionnelle pro- 
cession dite de V Assaut où les jeunes filles tirent des salves 
d'artillerie. 

Les séances du Congrès ont été clôturées par un banquet 
qui a eu lieu le soir à l'hôtel d'Angleterre et auquel assis- 
talent 95 convives. 

Des toast furent portés par M. Lefèvre-Pontalls, M. Ilucher, 
Mgr Douais, M. le docteur Leblond, M. Jules Lair, par les 



(1) M. le chanoine Pihan, secrétaire perpétuel de la Sociôlé Acadé- 
mique, qui s'est beaucoup occupé d'archéologie, a reçu, au Congrès qui 
s'est tenu à Evreux en 18â9, une médaille d'argent pour son ouvrage 
intitulé : le» MonumenU historiques dans rOii<e. 



432 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEAUVAIS (1905) 

délégués étrangers : MM. le vicomte deGhelllnck, Jones Her- 
bert et Naef, et enfin par M. Raymond Chevallier. 

Lundi 26 juin, les congressistes quittèrent définitivement 
Beauvais par le train de huit heures quarante-neuf du matin, 
se rendant à Nogent-lcs-Vierges, Villers-Saint-I^aul, Monta- 
taire et Saint-Leu-d'Esserent. 

A la gare, sur le quai, Mgr Douais et M. le docteur Leblond 
étaient venus saluer les congressistes. 

Ceux ci visitèrent d'abord, en entrant dans Nojrent, quelques 
restes de magnifiques portiques provenant de Tancien château 
de Sarcus et que M. Houbigant avait fait édifier dans sa belle 
propriété qui appartient aujourd'hui à M" Hébert; puis 
réglise de Nogent dont le remarquable clocher et la nef sont 
de répoque romane, ensuite l'église romane de Villers-Sainl- 
Paul dont la monographie complète par l'émincnt Président 
du Congrès est insérée dans les Mémoires de la Société Aca- 
démique de l'Oise de l'année 1886. 

M. Lefèvre-Pontalis attribue la nef au commenconient du 
xn' siècle, la façade à la moitié du même siècle, le transept, 
le chœur et le clocher au commencement du xiii'. 

Il y à signaler également un vitrail du xiii' siècle et douze 
pierres tombales dont les plus anciennes remontent au xiv* et 
au XV* siècle. 

Retour à Crell. 

A deux heures, les congressistes partirent en voiture pour 
Montataire où Ils visitèrent d'abord Téglise gothique, puis le 
château qui leur fut gracieusement ouvert par son très aimable 
propriétaire, M. le baron Dunbar-Schulze qui leur fit en 
outre les honneurs de ses salons. Dans l'un d'eux, existe une 
grande cheminée surmontée d'un tableau du peintre flamand 
Spranger: au-dessous de ce tableau, dans un médaillon, est 
figuré un plan en relief de l'ancien château-fort de Creil (I). 
Dans le salon attenant, Il y a, entr'autres tableaux, une pein- 
ture représentant M'* de Montmorency, par Nattler. 

Vers quatre heures, arrivée à Salnt-Leu-d'Esserent où l'on 



(1) Ce plan en relief avait été déjà signalé par nous à la Soci«'>té 
Académique de l'Oise dans la séance du 47 février 1902. 



, J 



CONGRÈS ARCHÉOLOGIOfE DE BEAU VAIS ( 1905) 433 

vlsila l'admirable église à trois clochers, de la fin du xii* siècle, 
si bien restaurée par M. Selmershelm, comprenant un porche 
avec tribune au-dessus, trois nefs, un chevet circulaire, un 
déambulatoire et cinq chapelles absidiales en hémicycle. 

A l'intérieur, remarquable slatue de Saint-Leu du xï v siècle; 
banc d'œuvre avec panneaux sculplés du xvr siècle; jolies 
slalles, pierres tombales, clc. 

Sur la place de l'église, porte du xii« siècle et, tout près, 
porte forlifice do l'ancien prieuré (du xiV siècle) protégée par 
deux échauguettes. 

Le cloîlre, en ruines, est C.w xiir siècle. 

Après les savantes expliea'ions de M. Lefèvre-Pontalis qui 
furent ôco'itées avec le plu.-» ;;:and intérêt, les congressistes 
revinrent à Creil pour se rendre à Compiègne. 

A dix heures du soir, ils furent reçus dans la salle des 
mariages du magnifique liOIel de ville par la Municipalité et 
la Société Historique de Compiègne. 

Après une allocution du maire, l'aimable M. Fournier- 
Sirlovèze, et un discoiirs tic l'honorable président de la 
Soeiélé Historique, M. Plessicr, qui tous deux souhaitèrent 
la bienvenue aux membres du Congrès, M. Lefèvre-Pontalis, 
dans une lieureuse improvisalion, remercia à la fois la Muni- 
cipalité et la Société Historique de leur gracieux accueil et 
évo([ua le souvenir de son regretté prédécesseur, M. le comte 
de Marsy, un enfant de Compiègne, dont le portrait, légué 
l)ar lui à sa ville nalale, le représentant tout jeune et en cos- 
tume écossais, orne la salle où se trouvaient les congres- 
sistes. 

Puis, M. le Maire pria ses invités de passer dans un salon 
voisin où un punch d'honneur et le Champagne leur furent 
servis. 

Après cette réception pleine de cordialité, chacun se retira 
p :)ur se retrouver le lendemain matin à l'hôtel de ville dans 
les dépendances duquel est installé le Musée Vivenel, spé- 
cialement ouvert aux congressistes. 

Dans ce Musée, rempli d'objets précieux dont la description 
serait trop longue, on remarque particulièrement de magni- 
fiques meubles de plusieurs époques, de superbes émaux, un 
retable en albAtre du xiv siècle provenant de Salnt-Gcrmaln- 
TAuxerrols, une riche et nombreuse collection de vases de la 



- J -,. .. i-J 



1' iH"lf» 



434 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEAU VAIS (1905) 

collection Gampana, plusieurs vitrines d'antiquités décou- 
vertes dans la forêt de Compiègne par M. de Roucy, etc. 

Ensuite, visite de l'église Saint Antoine, de l'église Saint- 
Jacques, de l'ancienne église des Minimes servant actuelle- 
ment de gymnase, et du château. 

A une heure, départ pour Eméville où l'on s'arrêta un 
moment pour visiter l'église dont le clocher est intéressant, 
puis l'on se dirigea sur Vez, l'ancienne capitale du Valois. 

L'église, qui a un beau portail, a retenu un instant l'atten- 
tion des congressistes. 

Le château féodal existait dès le xii« siècle. Il fut reconstruit 
à la fin du xiv' siècle par Louis d'Orléans qui possédait déjà, 
dans le voisinage, les châteaux-forts de Pierrefonds et de La 
Ferté-Milon. Le donjon, pentagonal, très bien conservé, et 
l'enceinte encore debout, témoignent de l'importance mili- 
taire de celte ancienne forteresse. 

La chapelle, qui renferme une crypte, se trouve au milieu 
de la cour. 

On sait que cette propriété a été léguée à l'Etat par son pro- 
pi*iétaire, M. Dru, que nous avons été heureux de compter 
parmi les membres de notre Société. 

En quittant Vez pour se rendre à Morienval, les congres- 
sistes passèrent d'abord devant Lieu-Restauré , ancienne 
abbaye de Prémontrés, du xii« siècle, transformée en ferme. 
Ce qu'on y remarque de plus intéressant est la magnifique 
rosace percée danslafaçade.Ilss'arrêtèrentensuiteà Fresnoy- 
la-Rivière, dont l'église, entièrement rebâtie au xvi' siècle, 
montre quelques vitraux de la même époque. 

Les congressistes arrivèrent vers cinq heures à Morienval, 
une des plus anciennes localités du département et dont 
l'église, monument historique, reste de l'ancienne abbaye, 
est du XI' siècle. Elle est actuellement restaurée par M. Sel- 
mersheini qui, dit M. Lefèvre-Pontalis, a su lui rendre toute 
sa valeur archéologique. 

Renan considérait cet édifice comme le modèle des cons- 
tructions religieuses du Soissonnais ; il s'en était fait le pro- 
tecteur et c'est grâce à son intervention que des réparations 
ont pu avoir lieu. 



CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE BEAUVAIS (1905) 435 

L'abside, du xir siècle, est flanquée de deux clochers qui 
produisent, dit M. Lefèvre-Pontalis, un effet imposant. Un 
autre clocher est édifié au-dessus du portail. 

Après les savantes et lumineuses explications de l'éminent 
Directeur de la Société française d'Archéologie qui intéres- 
sèrent au plus haut degré les congressistes, ceux-ci revinrent 
à Compiègne, les uns par le chemin de fer, les autres en 
voiture par la forêt. 

« 

Mercredi matin, 28 juin, à sept heures quinze, départ pour 
Ourscamp par train spécial. 

A huit heures, les congressistes étaient réunis dans l'an- 
tique abbaye de Cisterciens, convertie en fabrique de velours. 

Il reste à peine quelques vestiges do l'église commencée 
vers le milieu du xii" siècle. Les ruines imposantes qui 
existent aujourd'hui sont celles des bâtiments de l'abbaye, 
reconstruits au xvn* siècle. 

Derrière ces bâtiments, au fond d'une cour, se trouve une 
longue et large salle (du xiii" siècle) admirablement conser- 
vée, divisée en trois nefs, que l'on appelle généralement salle 
des morts et qui, d'après M. Lefèvre-Pontalis, aurait été 
l'Infirmerie. 

Aussitôt la visite terminée, le groupe des congressistes fut 
photographié par M. le docteur Birot, de Lyon; et l'aimable 
directeur de l'usine, M. Morilz , invita les membres du 
Congrès à un lunch brillamment servi sur la pelouse. Après 
une allocution du sympathique Secrétaire général de la 
Société française d'Archéologie, M. Raymond Chevallier, qui 
fit connaître le travailleur acharné, le savant ingénieur qu'est 
M. Moritz, on sabla le Champagne, puis on regagna la gare 
d'Ourscamp pour se rendre à Noyon. 

A dix heures quarante-cinq, les congressistes étaient reçus 
dans la salle capitulaire de la cathédrale, mise à la disposi- 
tion du Congrès par M. l'Archlprètre, où se trouvaient déjà 
réunis Mgr Douais, le Comité historique de Noyon et beau- 
coup de Noyonnals parmi lesquels un grand nombre de 
dames. 

La séance s'ouvrit sous la présidence de M. Lefèvre-Pon- 
talis qui donna la parole à Mgr Douais, ensuite à M. le 



-^ 4-* 



436 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE REAUVAIS (1905) 

vicomte de Ghellinck, puis à M. Bry, pBésidenl du Comité 
historique. 

M. Lefèvre-Pontalis, dans une clialeureuse improvisation, 
remercia Mgr Douais, M. l'Archiprôtre et aussi la Société 
Historique de Noyon qui avait profité de la visite du Congrès 
pour devancer de quelques mois la célébration du cinquan- 
tenaire de sa fondation, de Texcellent accueil réservé aux 
congressistes. 

Ajo^tons que le Comité Historique avait eu la gracieuseté, 
à l'occasion de son cinquantenaire, de distribuer à chacun 
des membres du Congrès une médaille de bronze renfermée 
dans un écrin, due à l'artiste H. Dubois, et d'attribuer une 
médaille d'argent aux autres Sociétés du département (La 
médaille d'argent offerte à la Société Académique de l'Oise a 
été déposée au Musée), 

Avant de lever la séance, M. le Président donna des expli- 
cations, écoutées avec le plus vif intérêt, sur cette belle salle 
capitulaire récemment restaurée et sur le cloître, joli mor- 
ceau d'architecture du xiii* siècle. 

A deux heures, à la cathédrale, nombre de notabilités 
noyonnalses s'étalent jointes aux congressistes afin de pro- 
fiter des savantes explications que M. Lefèvre-Pontalis allait 
donner de ce superbe édifice, construit au xii« siècle et 
remanié, depuis, en certaines de ces parties. 

Le Trésor de la cathédrale, que les congressistes ont été 
appelés à visiter, les a vivement intéressés. 

L'ancien évôché, qui touche à la cathédrale, avec sa petite 
tourelle d'angle et ses jolies lucarnes, est de l'époque de la 
Renaissance. 

L'hôtel de ville, monument de la fin du xv siècle et du 
commencement du xvi% n'occupe malheureusement pas le 
centre de la place. 

A quatre heures, le programme des excursions se trouvant 
entièrement rempli, le Congrès était définitivement clos. 

L. THIOT. 



LISTE 



DES 

DONS FAITS AU MUSÉE DE BEAUVAIS 

pendant Vannée 1905 



ARCHÉOLOGIE 

M, Morel (d'AuteuU). — Lampe chrétienne, à l'emblème du 
poisson, provenant de Carthage. 

M. Vienne (de Bonlier), — Pierre tombale avec inscription 
mérovingienne, provenant de Catbeux (Oise). — Frag- 
ment de poterie rouge à la marque MONT (même pro- 
venance). 

M, le D' Lamotie. —Moulage du fond d'un barillet gallo-romain 
trouvé à Beauvais avec la marque COM FOR FRON. 

M. Lemercier, conservateur du cimetière. - Rhyton en verre 
irisé, trouvé au cimetière. 

M. Dobrenel, — Statuette en bois (xv® siècle), provenant d'une 
maison de la rue Saint-Laurent. 

M, le capitaine Dupuis. — Tuiles romaines creuses servant de 
coupoles, trouvées en Algérie. —Deux lampes romaines, 
de même provenance. 

Af. Houle, — Fragment de poterie rouge avec la marque ASS 
trouvée à Hondainville. 

M, le D' Delalande.^PieTTe noire trouvée à Nourard-le-Franc, 
mesurant 82 centimètres sur 65 , avec inscription et 
armoiries relatives à Claude de Laubépine, mort en 1658» 

M. deCarrère. — Clefs de voûte en pierre, avec armoiries, 
provenant de l'ancien hôtel de Froidmond, à Beauvais 
(xvi* siècle). 



438 DONS Faits au musée 

M. IcD^ Leblond. — Biberon gallo-romain, en verre, trouvé au 
« Fonds-des-Capucins ». 

Société Académique, — Fouilles de Saini-EHenne : Cuiller en 
bronze avec manche en forme de stylet. — Anneaux de 
bronze. — Boucles de bronze. — Fragments de peintures 
à fresques. — Fragments de poteries rouges vernissées, 
dont une avec la marque MASTRA — Fragment de 
pierre avec inscription mutilée du ii* siècle. — Croix de 
pierre carolingienne avec rfewz graffiti représentant des 
anges. — Pots à anse trouvés dans des tombes du moyen 
âge sous la nef de Saint-Etienne. — Chapiteaux de 
piliers de la nef de cette église. — Plusieurs corbeaux 
(xii® siècle) provenant du collatéral sud de cette nef. 

Idem, —Fouilles d*Escames : Vases francs en verre et en 
terre, fibules, boucles de ceinturons, bracelets, colliers 
de perle, bagues, armes (francisques, framées, cou- 
teaux, scramasaxe). 

NUMISMATIQUE ET SIGILLOGRAPHIE 

M, Creusot. — Denier de Philippe de Dreux, évoque de 
Beauvais, xiii' siècle (seul exemplaire connu). 

Comité Archéologique de Nof/on. — Médaille d'argent com- 
mémoratlve de son cinquantenaire. 

Comité Archéoloijique de Sentis. — Empreinte en cire du 
cachet d'oculiste du Musée de Senlls. 

Af. le marquis de Luppé. — Empreintes en cire de plusieurs 
cachets de l'époque révolutionnaire. 

M. Morel. — Deux monnaies d'Indo-Chlne en argent (1902). 

M, Graoet, — Bulle en plomb du pape Clément III. 

M. Gouf/er, — Moulage, empreinte d'un gaufrier à hostie» 
(XHi* siècle). 

M, Lemercicr. — Moyen bronze de Trajan, trouvé au cime- 
tière. 

M, de Carrère, — Empreinte du sceau du prévost du chapitre 
de Beauvais [dextrochère portant deux clefs accompa- 
gnées d'une fleur de lis avec la légende s» ppoît. capu* 
BELV. {Sif/illumjjroeposili capituli Belvaceneis)], Ce sont 
les armes de l'Oûlciallté. 



ÎX)\S FAITS AU MUSÉE 439 

D' Leblond,-- Bons émis par la Ville de Beauvais en octobre- 
novembre 1870. — Médaille en argent de la campagne 
du Mexique (1862-63). 

Société Académique. — Moulages de trois plaques de plomb 
avec inscriptions : épitaphes de Ilildegaire et de Hugues, 
évèques de B, translation à l'abbaye de Saint-Lucien du 
corps d'Honoré, év. de B. (x* siècle). [Les originaux sont 
au Musée de Rouen.] 

ARTS DÉCORATIFS ET DIVERS 

M, Laurent j rue Tierce, à Notre-Dame-du-Thil. — Deux car- 
reaux émaillés avec animaux fantastiques (xvi« siècle). 

M. l'Abbé Mar&aux, vicaire général, — Carafe en verre avec 
armoiries. 

Af. Doscot'Rocque. — Une paire de patins anciens. 

M. Thiot. — Amulette de cuivre provenant du harnachemont 
de la tête d'un mulet (Espagne). 

M. Tonnellier, 34, rue Cambry. — Mortier de bronze avec 
curieuses figurines (xvii« siècle). 

D' Leblond, — Portrait de Daucby. député de Clermont à la 
Constituante. 

HISTOIRE NATURELLE 

M, DhuicfjuCj pharmacien. — Ascaride trouvé dans un œuf 

de poule. 
M. Millon, professeur. — Echantillons de quartz aurifère et 

fragment de stibine, provenant de la Mayenne. 
Idem. — Dent de squale, pesant 320 grammes, trouvée dans 

les falums de Tignié (Maine-et-Loire). 
M. le capitaine Dupuis. — Echantillons de phosphates avec 

dents de squales. (Algérie.) 
Idem. — Cristallisation de gypse sableux, dites « Roses du 

Souf. » (Algérie.) 
M. Vuilhorrjne. — Dents de squale et rostres de bélemnitelles 

provenant des phosphates d'Hanvoile. 
M. Follieite, à Beauvais. — Dents de squale trouvées à Gou^ 

vieux. — Fragments de bois pétrifié (môme pays). 



LISTE 



DES 



PUBUCÂTIONS IN PÊRIODIQIS ENTRÉES À LÀ BIBUOTHÈQOE 

DE LA SOCIÉTÉ PENDANT L'ANNÉE 1905 
(Leur nombre dépasse 370) 



M, Héron de Ville/ossc. — Cachets d'oculistes romaius (en col- 
laboration avec M. Tliédenal). — Les sarcophages peints 
trouvés à Carthage. — Mélanges archéologiques, 3« série. 

— Inscriptions romaines de Lambèse et de Tébessa. — 
Bas-relief antique de Chalon-sur-Saône. — Note sur un 
bron/.e découvert à Landouzy-la-Ville. — La statuette 
d'argent de Saint-Honoré-les-Bains.— Inscriptions latines 
de la province de Constantine. — Discours divers, etc. 

— Don de l'auteur. 

M, L^^ferre-Pontalis. — Notice archéologique sur l'église 

Saint-Gervais de Pontpoint (Oise). — L'église abbatiale 

I de Chaalis (Oise). — La cathédrale romane d'Orléans.— 

Jean Langlois, architecte de Saint-Urbain de Troyes. — 

L'église de Chars (Seine-et-Oise). — L'église abbatiale 

d'Evron (Mayenne), etc. — Don de l'auteur. 

M, Guijfret/. — Les Gobclin, teinturiers en écarlate au fau- 

I bourg Saint-Marcel. — La maison de la reine Blanche à 

î Paris, au faubourg Saint-Marcel. — Le lycée Charle- 

j magne: notes archéologiques. — Inscriptions des raai- 

i sons du pays basque. — L'auteur. 

i 



PUBLICATIONS NON PÉRIODIQUES ENTRÉES A LA BIBLIOTHÈQUE 441 

M. Albert Desjardins. — De Thistoire critique des lettres. 

— La nomination des maires dans l'ancienne France. — 
Marc-Antoine Muret. — Code pénal russe. — Du retrait 
successoral. — De l'origine des capitulations dans l'em- 
pire ottoman, etc. — Don de M"' Albert Desjardins 

M. Enlart. — Les monuments religieux de l'architecture 
romane et de transition en Picardie. — Don de l'auteur 
et de la Société des Antiquaires de Picardie. 

M, Stein. — Pierre de Montereau, architecte de l'église abba- 
tiale de Saint-Denis. — La cathédrale de Meaux et l'ar- 
chitecte Nicolas de Chaumes. — L'ébéniste Boulle et 
l'origine de sa famille, etc. — L'auteur. 

M. de Saint Venant. — Une statuette de la déesse Epona, à 
Nevers. — Anciens vases à becs : étude de géographie 
céramique. — Tumulus néolithiques avec incinérations. 
L'industrie du silex en Touraine dans les temps préhis- 
toriques. — Antiques enceintes fortifiées du Midi de la 
France, etc. — Don de l'auteur. 

M. Espérandieu. — Cachets d'oculistes romains. — Don de 
l'auteur. 

M, Auscher. — Elude critique sur la manufacture de Sèvres.— 
Marie-Antoinette à la manufacture de Sèvres. — La ma- 
nufacture de Sèvres sous la Révolution. —Les sculpteurs 
et les peintres de M'" du Barry. — Les deux premiers 
conservateurs du Musée de Sèvres. — L'auteur. 

M. le chanoine Porée. — La statuaire en Normandie. — L'Her- 
cule terrassant l'hydre de Lerne, de PugeL — Sur un 
tableau tryptique du xvi« sièclede la cathédraled'Evreux. 
Robert de Nanteuil : sa vie, son œuvre. — Le trésor de 
l'abbaye de Saint-Nicolas de Verneuil. — Inventaire dos 
archives diocésaines d'Evreux. — Les origines de l'ab- 
baye du Bec. — Découvertes archéologiques au Villeret 
(Eure), etc. — L'auteur. 

M. de Vesltj. — Explorations archéologiques dans la Seine- 
Inférieure. — Les balasliéres d'Amécourt et de Sergy.— 
Fouilles de Saint-Ouen de Rouen. — Légendes et vieilles 
coutumes de Normandie. — Carte préhistorique de la 
Seine-Inférieure. — J.-J. Rousseau à Trye-Château^elc. 

— L'auteur. 

T. XIX 29 



442 PUBLICATIONS NON PÉRIODIQUES 

M. Demaièon, — Les Thermes de Reims. — InscripUoni 
romaines trouvées à Reims. ^ Le lieu du baptême de 
Glovis. — Les arcliitectes de la cathédrale de Reims. — 
L'instruction dans les campagnes des environs de Reims 
au xv'siècle. — Les inscriptions du prieuré de Binson, etc. 

— L'auteur. 

Af. JadarL — Les passages et séjours d'Henri IV à Reims. — 
Artistes rémois inconnus des xv« et xvi* siècles. — 
L'œuvre de Varin, graveur champenois. — D. G. Marlot, 
historien de Reims. -- Catalogue du Musée lapidaire de 
Reims. — Robert de Sorbon et le village de Sorbon, etc. 

— L'auteur. 

iV. Afae^uero/i. — Iconographie du département de la Somme. 

— Règlement de police pour le bailliage de Rosières. — 

— Les études historiques et archéologiques dans la 
Somme depuis cinquante ans. -^ L.a défense d'Abbe\ille 
pendant la guerre de Trente ans. -—La Société des Anti- 
quaires de Picardie à Chantilly. — L'auteur. 

Af. de Hautecloque, — Le Pas-de-Calais sous l'administration 
préfectorale du baron de la Chaise. — L'auteur. 

M. Piette. — Classification des sédiments formés dans les 
cavernes pendant l'âge du renne. — Conséquences des 
mouvements sismiques des régions polaires. — Gravures 
du Mas d'Azil et statuettes de Menton, etc. — L'auteur. 

M, Gosset. — Les xîathédrales de Reims, Amiens et Beauvals ; 
coupes transversales. — L'auteur. 

Af, Doigneau, — Nos ancêtres primitifs. —L'auteur. 

M. de Caix de Saint- Aymour. — Etudes sur quelques monu- 
ments mégalithiques de la vallée de l'Oise. — Le mau- 
solée des Puget à Sentis. — Anne de Russie, reine de 
France et comtesse de Valois, au xi« siècle, etc. — L'au- 
teur. 

Af. Brière. — Saint Eloi, évoque de Noyon. — L'auteur. 

M. Plessier.-^Un budget de la France à la veille de la Révo- 
lution. — L'auteur. 

Af. Bonnet — Vestiges de l'architecture oaroUûglenûe dans 
l'Hérault. •-- Médaillier de la Société Archéologique de 
. Montpellier. -* Variations de la valeur de la monnaie 
melgorienne. — L'auteur. 



ENTRÉES A LA BIBLIOTHÈQUE 443 

M. le marquiê de Luppé. ^ Les seigneurs de Beaurepaire 

(Oise). — L*auteur. 
A/, le baron de Bonnauli, ^ Inauguration de la catacombe de 

Commodilla. — Souvenirs du Congrès arcliéologique de 

Beauvais. — L'auteur. 
M, Plancouart, — Le culte des fontaines en Selne-el-Oise. — 

L'auteur. 
M. Sauvage. — Les sacs de parchemin de l'Avranchin. — 

L'auteur. 

Z)' Félix Dévé, — Les kystes hydatiques du foie. — L'auteur. 

M. P. Bordeaux. —. Les ateliers monétaires de Toulouse et 
de Pamiers pendant la Ligue, —Jetons franco-allemands 
de la première République et méreaux mayençais 
contremarques. — Les fausses piastres de Birmingham 
en 1796. — L'auteur. 

M. l'Abbé Baudry. — Autour du plateau de Liancourt. — 
L'auteur. 

M, Paul Lemoine. — Mission dans le Maroc occidental. — 
L'extrême nord de Madagascar. — Madagascar : son 
histoire géologique, son avenir agricole et minier. — Sur 
l'allure des plis et des failles de la Basse-Bourgogne, etc. 

— L'auteur. 

M. Ch. Janet. — Observations sur les fourmis. — fdem sur 
le« guêpes. — Description du matériel d'une petite 
installation scientifique. — L'auteur. 

M. Ph. Tieraonnier, — Notes sur Louis de Pestevien, abbé 
d'Ebreuil. — L'auteur. 

M, le chanoine Millier. — Promenades archéologiques autour 
de Gomplègne. — Kvangéliaire de Noyon. — Inventaire 
Poulet-Féret (1591). — Bluettes d'archéologie. — L'au- 
teur. 

M. l'Abbé Maritaux, vicaire général. — Variétés archéolo- 
giques (3® série). — Notre-Dame des Fleurs à Villembray. 

— Les Très riches Heures du duc de Berry au château 
de Chantilly. — L'auteur. 

M. l'Abbé Meisier. — Epigraphie du canton deGrandvilliers. 

— L'auteur. 

M. l'Abbé Breuil. — L'âge du bronze dans les bassins de 
Paris. — L'auteur. 



444 PUBLICATIONS NON PÉRIODIQUES 

35 volumes de Y Annuaire de l'Oise de 1863 à 1904. — Don de 
MM. Avonde et Bachelier. 

M. Jean Gaillard. — De la condition des époux divorcés vis- 
à-vis de leurs enfants. — L'auteur. 

M. Houle, — Notice sur une statère en bronze du cimetière 
mérovingien de Bury. — L'auteur. 

M. Courtois, — Premiers éléments d'horticulture. — L'auteur. 

M. Varenne. ■— Corot sur les bords du Thérain. — « Les 
Amours » de Nicolas de Brunaulieu, gentilhomme-poête 
de Friancourt. — Le cheval de bronze : histoire d'une 
statue de Louis XIV. — L'auteur. 

De Caumont. — Abécédaire d'archéologie, 1 vol. — Don 
de M. Fabignon, capitaine de frégate en retraite. 

M. Laffineur. — Etude géogénique sur le Bray (Manuscrit). 
— Don de l'auteur. 

M, J, Lesobre. — Etude sur le calendrier. — L'auteur. 

Liste des juges et consuls de la Ville de Beauvais : Beau- 
vais 1767. — Don de M. Altette. 

M. Quignon. — Le centenaire des cours normaux primaires 
dans l'Oise. — L'abbé Nollet, physicien : son voyage en 
Italie, 1749. — Don de l'auteur. 

Feuille de vote (plébiscite) sur VAcie additionnel de 1815, 
par devant Destrées, notaire à Noallles. — Don du 
D' Delalande. 

Anciens billets d'enterrement, entre autres celui de M*' Fanny 
Dénoix des Vergues. — Don de M** Evrard. 

M. Bénard. — Découverte et fouilles d'un dolmen à Cham- 
pignolles. — Don de l'auteur. 

M. Bataille. — La pesle de 1623 à Beauvais. — L'auteur. 

M. de Manneville. — Eloge historique d'Etienne Pasquier. — 
Don de M. Vuilhorgne. 

Ai"« rfe M<in(de Mlddelbourg). — Note sur un tiers de sou 
mérovingien frappé à Ressens (Oise ou Aisne). — Don 
de l'auteur. 

Notice nécrologique sur Nicolas Tronchon et sur André Tron- 
chon, députés de l'Oise. — Don de M. Dhuicque, phar- 
macien. 

M. Thiot. — Curieuse Inscription sur une gaine de hache.— 
Superposition de diverses industries préhistoriques à 
Saint-Just-des-Marais. — L'œuvre scientifique et histo- 
rique du D' Aug. Baudon. — L'auteur. 



ENTRÉES A LA BIBLIOTHÈQUE 445 

M. le D' Leblond, — Le Musée de Beauvais, son histoire, 
1841-1904. — L'auteur. 

Editde Henri IV sur la réduction de la ville de Beauvais 
sous son obéissance, 1594. — Règlement pour la 
charité des pauvres malades établie à Beauvais en 
1630. — Lettres -patentes du roi sur le règlement 
des étoffes de laine qui se fabriquent à Beauvais, 1740. 

— Lettres-patentes concernant l'administration du col- 
lège de Beauvais, 1773. — Sentence du bailli de Beau- 
vais concernant le droit de justice et de police dans 
l'Hôtel et sur les ouvriers de la Manufacture de tapis- 
series, 1783. — Traité de paix signé à Paris le 30 
mai 1814. — Proclamation de Louis XVIIl, datée de 
Cambrai, juin 1815. (Ces trois pièces de Timprimerie 

- Desjardins, à Beauvais.) — Etc. — Don du D' Leblond. 
Acquisitions de la Société, — Gazette des Beaux- Arts, an- 
nées 1904-1905 (Abonnement). —La Revue La Révolution 
française (Abonnement). — Le Bulletin de la Société 
d'histoire du protestantisme français (Abonnement). — 
C. Enlart : Manuel d'Archéologie française, 2 vol. — 
Demangeon : la Picardie et les régions voisines, 1905. •— 
Champion : Guillaume de Flavy, capitaine de Gompiè- 
gne, 1905. — Manuel de recherches préhistoriques, 1906. 

— Santerre : les Tapisseries de la cathédrale de Beau- 
vais. — De Luçay : Angy en Beauvaisis, sa prévôté 
royale. — Graves : Essai sur la topographie géognos- 
tique de l'Oise. — Decorde : Dictionnaire du patois du 
pays de Bray. — Déclarations et constitutions pour les 
religieuses de l'abbaye de Saint-Paul, près Beauvais. — 
Relation de la vie et de la mort de M"' de Clermont, 
abbesse de Saint-Paul, Paris, 1709. —Anciens chanoines 
réguliers et religieuses de l'Hôtel-Dieu Saint-Jean- 
Baptiste de Beauvais. —Arrêt du Conseil d'Etat concer- 
nant les sergers de Beauvais, 1734. — Doléances de la 
ville de Beauvais pour les Etats généraux de 1614. — 
Recueil de ce qui s'est fait pour l'établissement du 
Bureau des Pauvres de Beauvais, 1732, — Etc. 



4*6 PUBLICATIONS NON PÈRIODI0UE8 ENTRÉES A LA BIBLIOTHÈQUE 

DOCUMENTS SUR L'ÉPOQUE RÉVOLUTIONNAIRE 

Adresse de ta Société des Amis de la Constitution de Beau- 
lals à ses Irères de l'Oise, 1791 . — Circulaire des admi- 
nistrateurs du district de Beauvals au sujet de ta levée 
de 300,000 hommes. — Don de M. Reoault, de Ctiâteau- 
Chiuon. 

Discours prononcé S Salency par le Sous-Prélet de Complêgne 
au couronnement de la rosière, 20 prairial an VUI. — 
Don de M. Bataille. 

Avertissement pour le paiement des conlrlbutions des Cent 
jours complémentatrea de 1806. — Don de M. Bataille. 

Testament de Louis XVI, — Lettre de Marle-Antolnetle à 
M" Elisabeth (Deux pièces de l'Imprimerie Desjardins). 

— Lot relative aux commis des administrations publi- 
ques pour leur permettre de partir pour la défense de la 
patrie, 3 septembre 1792. —Quatorze brochures relatives 
à Bézard, député de l'Oise à la Convention, — Don du 
D' Leblond, 

Cahiers des doléances pour les Ktats -Généraux de 1789 des 
paroisses de : Achy, Dlacourt, Bonnlcres, La Chapelle- 
aux-Pols, Hauléplne , Ilétomesnil , liodenc-en-Bray, 
LihuB,Marsellle-le-Pclit,Mniy,LaXeuville-surf)UdeulI, 
Oudeull, Plsselcu, Rotoy, Roy-Bolssy, Salnt-Omer-en- 
Chaussée, La Houssoye et Plerrcfllte. ~ Opuscules, 
discours cl rapports ries dcpulés de l'Olso à la Conven- 
Ifou : Portiez, Dubourg, Calon, Mathieu, Isoré et Coupé. 

— Acquisition de la Société Académique. 



MEMBRES ADMIS PENDANT L'ANNEE 



M" LEFÈVRE-VIGLAS, à Beauvala. 
MM. GILLES, avocat à Beauvals. 

le Docteur DUPUY, à NoalUes. 

LACOURT, propriétaire 6 Beauvals. 

MANSIRE (Georges), à Beauvals. 

NIEUX, représentanl de commerce à Beauvals, 

AMIOT, rue de la Manufacture, ô Beauvals. 

LAFFONT, architecte, 75, rue de Rennes, à Paris 

GHEVALLIIîR (Raymond), conseiller d'arrondlsse 
au Hola-^le-Lllius, par Estrées-Saini-Denis. 

CAUZETTE, conselllermunlclpal, à Beauvals. 

PÉRIER DE LA NONEIX, â Beauvals. 

QUIGNON (Maurice), à Volslnlieu. 

POIRIER-LALANNE, ô Macau (Glromle). 

LEROUX, médecin, maire d'Abbeville-Salnl-Luc! 

COLIN (Raymond), industriel à AuneuU. 

LEFÈVRE-BELHOMME, à Rury. 

DAILLIÈRE, rue de la Taillerie, à Beauvals. 

ROYER, notaire à Gerbcroy. 

le Docteur FRlGAUX. à Grandvllliers. 

PICART, notaire & NoaUles. 

COLSON (Emile), à Botivlllers, par Cauvlgny. 

fEau, notaire à Ghaumont-en-Vexln. 

MAQUET, notaire à Saint-Just-en-Giiauseée. 

le comte LE GRAND, au Cliâlet (S'-Just-en-Chau 

l'Abbé VAUCHELLE, curé de la Cathédrale, à Beai 

DELAROCQL'E, libraire à Beauvals. 

BAUX, place de l'Hôtel-de-Ville, à Beauvals. 

REVOL, directeur de la Société générale, h Beauv 

ÇOLf.AS, notaire honoraire k Clres-les-Mello. 



448 MEMBRES ADMIS PENDANT LANNÉE 1905 

MM. RECULLET, notaire à Beauvals. 

DUHAMEL, à Saint-Just des-Marais. 

le Docteur BERNADICOU, à Songeons. 

MULLER (Henri), à Beau vais. 

LESOBRE, ancien conducteur des ponts et chaussées, à 
Beauvais. 

DEVAUX (Alexandre), propriétaire à Liancourt-sous- 
Clermont. 

le baron de BOXNAULT, à Compiègne. 

LANCEL, libraire à Beauvais. 

BONAMY, ingénieur à Saint- Just-en-Cliaussée. 

LIGNEAU DE SÉRÉVILLE, ingénieur à Saint-Just-en- 
Cliaussée. 

LEMOINE iPaul), préparateur de géologie à la Sor- 
bonne. 

THOURET, propriétaire à Saint-Félix. 

COURMONT, notaire à Mouy. 

CORNEILLE, maire de Gournay-en-Bray. 

CAILLOT (le lieutenant), à Fontenay-sous-Bois (Seine). 

QUENTIER, agriculteur au Bois-de-Fecq, par XVarluis. 

PRÉVOST nis, libraire à Beauvais. 

MOREL, propriétaire, villa des Cyclamens, à Auteuil. 

De BEAUSSAUX, médecin à Mllly. 

l'Abbé DOUCET, curé de Saint-Sulpice. 

BÉRANGER, propriétaire à Senantes. 

DOBRENEL, propriétaire à Beauvais . 

le Docteur VINCELET, à Aumale. 

COQUERELLE, greffier de la Justice de paix, à Son- 
geons, 

HUET. notaire à Beauvais. 

OUDAILLE, propriétaire à La Neuville-en-Hez. 

HAGUET, propriétaire à Guiscard. 

MAZAN (Raymond), à Marissel. 

FAbbé DEVIMEUX, aumônier du Lycée de Beauvais. 

BENOIST, avoué à Beauvais. 

MÉLAYE, libraire à Beauvais. 



MEMBRES CORRESPONDANTS 

admis pendant Vannée 1905 



MM. BONET-MAURY, professeur à la Faculté de théologie 

protestante à Paris. 
ENLART, conservateur du Musée du Trocadéro. 
GRÉBER (Henri), statuaire à Paris 
GUIFFREY, membre de l'Institut, administrateur de la 

Manufacture des Gobelins. 
JADART, conservateur du Musée de Reims. 
JULLIAN (Camille), professeur au Collège de France. 
LAIR (Jules), membre de l'Institut. 
LEFRANC (Abel), professeur an Collège de France. 
PORÉE (chanoine), curé de Bournainville (Eure). 
SAINT-VENANT (de), à Nevers. 
STEIN (Henri), archiviste anx archives nationales. 
TRAVERS, directeur-adjoint de la Société française 

d*archéologie, à Caen. 



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BUREAU 

DB LA 

SOCIÉTÉ ACADÉNIQUE D'iRGHÉOLOGIE, SCIENCES ET ARI 

DO DÉPARTEMENT DE L'OISE 
pour l'aiméA 1906 



Président M. le D' LEBLON 

Vice- Président pour la section d'Ar- 
chéologie M. DE CARRÈRE. 

Vice-Président pour la section des 
Sciences M. ROUSSEL 1. ^ 

Secrétaire perpétuel M. le chanoine PI 

Secrétaire pour la section des Scien- 
ces M. THIOT. 

Secrétaire pour la section d'Archéo- 
logie et d'Histoire M. VUILHORGNt 

Trésorier M. DESGROUX 

Bibliothécaire- Archioiste M. MOLLE. 

- - ady'otni.... M. BATAILLE. 

Conseroateur du Musée M. BOIVIN 

.... (M. BEAU VAIS U 

Consercateurs adjoints [ ,, ,, „ , ^ 

1 M. MASSON. 



ntUEKIB DEPARTBMENTALE BI L OIU 



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