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Full text of "Mémoires"

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UNIV.OF 

HffiONfO 

UBflARY 


MISSION    EN    SUSIANE 


MÉMOIRES 


TOME  XVI 

EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


MINISTÈRE    DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE  ET  DES   BEAUX-ARTS 


MÉMOIRES 


fui 


MISSION  ARCHÉOLOGIQUE  DE  PERSE 


/ 


TOME   XVI 


MISSION  EN  SUSIANE 


SOUS    LA    DIRECTION    DE 


MM.  R.  de  MECQUENEM  et  V.  SCHEIL,  de  l'institut) 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


PAR 


L.  LEGRAIN 

Diplômé  de  l'Ecole  pratique  des  Hautes  Etudes, 
Professeur  à  l'Institut  catholique  de  Pari':,  Curateur  au  Musée  de  Philadelphie. 


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PARIS 
ÉDITIONS    ERNEST    LEROUX 

28,    RUE    BONAPARTE,    28 


I92I 


INTRODUCTION 


Les  fouilles1  de  Suse  ont  déjà  livré  bon  nombre  de  cachets  plats,  des  cachets  cylindriques, 
des  empreintes  sur  argile.  Leur  antiquité,  leur  priorité  sur  les  cachets  et  empreintes  connues 
jusqu'ici  est  hors  de  doute.  Ils  sont  contemporains  et  proviennent  des  mêmes  couches  de  terrain 
que  les  vases  peints2  des  Ier  et  IIe  styles.  Ils  datent  d'une  époque  où  l'Élam  indépendante  possédait 
une  civilisation,  un  art,  une  écriture  à  elle  —  l'écriture  dite  proto-élamite.  Ils  sont  par  suite 
antérieurs  à  Sargon  l'Ancien,  dont  l'empire,  en  absorbant  les  marches  de  l'Est,  marque  la  fin  de 
l'art  indigène.  On  peut  sans  trop  d'erreur  les  placer  vers  l'an  3000  avant  Jésus-Christ. 

L'antiquité  et  l'importance  de  la  glyptique  élamite,  aujourd'hui  reconnues3,  trouveront 
une  confirmation  nouvelle  dans  ies  300  et  quelques  figures  de  cette  étude.  Ces  figures  sont 
tirées  presque  toutes  d'empreintes  sur  argile.  Les  empreintes  entières  sont  rares.  Les  morceaux 
d'argile  sont  à  l'état  de  fragments.  Les  cachets  ont  été  apposés  ou  roulés  avec  plus  ou  moins 
d'attention  sur  la  surface  à  marquer.  Les  empreintes  sont  partielles,  chevauchent  l'une  sur 
l'autre,  déformées  par  glissement  de  l'argile,  souvent  effacées,  ou  de  relief  douteux.  Enfin  une 
même  empreinte  peut  se  retrouver  sur  plusieurs  documents.  Ces  figures  sont  donc  souvent 
des  reconstitutions. 

D'où  la  nécessité  de  deux  tables  de  concordance,  l'une  des  figures  (I),  l'autre  des  docu- 
ments d'argile  (II). 

Les  figures  sont  numérotées4  de  1  à  339. 

Les  documents  sont  cotés  comme  il  suit   : 
1  à  620  :   Fragments  (fr.)  d'argile  avec  empreintes,  provenant  de  bouchons  de  jarres,  de  bulles, 

et  de  tablettes  proto-élamites  inédits. 

1.  Cf.  G.  Jéquier,  Dé/.,  t.  VII,  VIII  ;  M.  Pézard.,  Dél.,  t.  XII. 

2.  Cf.  Ed.  Pottier,  Dél.,  t.  XIII. 

3.  Cf.  W.  Hayes  Ward,  The  Seal  Cylinders  of  Western  Asia,  1910,  surtout  le  ch.  lxxi  :  Origin  oftke  Babylonian 
civilisation  from  Archaeohgy  ;  Louis  Speleers,  Catalogne  des  Intailles  et  Empreintes  orientales  des  Musées  royaux 
du  Cinquantenaire,  Bruxelles,  19 17,  place  les  intailles  élamites  en  tête. 

4.  Les  figures  310  à  339  ont  été  publiées  dans  les  volumes  antérieurs  de  la  Délégation.  Elles  sont  reproduites  à 
nouveau  d'après  les  originaux.  Elles  facilitent  les  comparaisons.  Les  figures  283  à  309  sont  la  reproduction,  non  des 
empreintes,  mais  des  documents  d'argile  où  on  les  voit  imprimées.  Les  figures  96,  125,  193,  204,  229,  247,  déjà  connues, 
sont  publiées  d'après  de  nouveaux  exemplaires. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


AO.  41 S 
AO.  512 
AO.  410 
Schei I 


Tablettes  proto-élamites  conservées  au  Louvre  '. 


Cachets  cylindres  conservés  au  Louvre. 
Tablettes  proto-élamites  en  cours  de  publication. 

Ces  documents  d'argile  et  leurs  empreintes  sont  riches  d'enseignements  sur  ce  passé  lointain. 
L'emploi  du  sceau  «  à  l'effigie  »  sur  tampon  d'argile,  et  de  la  bulle  pour  fermer  et  garantir 
les  jarres,  les  sacs,  les  tablettes  écrites,  est  vieux  comme  le  monde.  Le  répertoire  des  «  effigies  » 
des  images  gravées,  comme  de  toutes  les  images  sculptées  ou  peintes,  trahit  les  usages,  les 
besoins,  le  milieu,  le  sens  artistique  et  religieux  de  l'Élamite  de  l'an  3000,  ce  qui  formait  le 
cadre  de  sa  vie;  ce  qu'il  aime  à  reproduire  autour  de  lui,  et  qui  distingue  cet  homme  du  haut 
pays  du  Sumérien  et  de  l'Akkadien  de  la  plaine.  Il  est  très  remarquable  qu'il  ignore  ou  omette 
de  représenter  les  dieux  sous  des  formes  humaines.  Mais  il  multiplie  les  figures  d'animaux,  où 
abondent  les  espèces  sauvages  ;  il  leur  prête  parfois  des  attitudes  étranges  et  des  gestes  d'hommes. 
Son  imagination  crée  des  monstres  composites  :  dragons  et  griffons.  Et  s'il  s'élève  plus  haut, 
c'est  dans  ces  scènes  où  figurent  Gilgames  et  Eabani  et  par  où  s'affirment  ses  relations  avec 
la  Babylonie.  Ce  n'est  pas  encore  la  dépendance.  Gilgames  de  profil  sent  encore  son  chasseur 
et  Eabani  le  bison  d'Élam.  Mais  déjà  l'écriture  apparaît  sur  le  cachet  à  côté  de  la  scène  gravée, 
une  écriture  qui  n'est  pas  la  proto-élamite2,  mais  l'écriture  babylonienne.  La  vieille  origi- 
nalité élamite  s'efface  peu  à  peu  devant  la  brillante  civilisation,  fameuse  sous  le  nom  de 
Sargon  l'Ancien. 

Cette  originalité  permet-elle  de  conclure  à  une  parenté  de  race  avec  d'autres  habitants  des 
hautes  terres,  par  opposition  aux  Sémites  de  la  plaine  ?  Il  est  encore  trop  tôt  pour  l'affirmer. 
Il  y  a  dans  l'emploi  du  cachet,  dans  le  choix  et  le  traitement  des  images  gravées,  des  analogies 
frappantes  entre  l'Élam  et  l'Egypte,  la  Crète,  l'Assyrie  et  Chypre.  Certains  personnages 
accroupis  à  l'orientale'  rappellent  de  près  le  style  égyptien;  des  silhouettes  d'aigles  semblables 
aux  hiéroglyphes4,  des  scènes  de  travail5,  des  frises  d'animaux  passant6,  complètent  l'illusion. 

Le  «  style  géométrique  »  est  un  autre  trait  propre  à  l'Élam.  Nombre  d'empreintes  et  de 
cachets  des  plus  anciens  sont  ici  la  réplique  des  vases  peints  :  cercles,  carrés,  losanges,  damiers, 
chevrons,  redans,  lignes  droites  et  brisées  forment  tout  leur  décor.  C'est  au  moins  ce  qui 
apparaît  à  l'œil.  Des  images  déformées,  des  images  stylisées  sont  à  l'origine  de  ce  décor. 
Mais  l'origine  est  oubliée,  perdue  pour  l'artiste  et  pour  nous.  C'est,  à  l'époque,  un  pur  décor 
dont  il  est  oiseux  de  rechercher  le  sens  et  dont  la  valeur  symbolique  est  douteuse. 

Est-ce  bien  vrai  ?  Que  savaient  les  Élamites  de  notre  géométrie?  Nos  conventions  ne  sont 
pas  leurs  conventions.   Nous  aurions  tort  de  dire  géométrie,  là  où  ils  ont  peut-être  dit  :  enclos, 

1.  Citées  d'après  le  catalogue  du  Louvre  :  Les  Antiquités  de  la  Susiane  (Mission  J.  de  Morgan),  par  M.  Pézakd  et 
Ed.  Pottieu,  191 3.  Le  numéro  de  la  tablette  est  indiqué,  autant  que  possible,  à  la  suite  de  ce  numéro  de  série. 

2.  Et  pourtant  les  empreintes  (fig.  76,  77)  sont  peut-être  un  premier  essai  d'écriture  sur  cachet  avec  signes  proto- 
élamites. 

3.  Fig.  212  à  228.  —  4.  Fig.  185,  190.  —  5.   Fig.  216  à  223.  —  6.   Fig.  108,  13s- 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ELAMITES 


profils  de  montagne,  tètes,  pattes,  corps,  treilles,  portes,  constructions,  tissus.  Et  alors  même 
que  ces  dessins  n'auraient  plus  de  sens,  les  procédés  par  où  ils  ont  atteint  ce  style  nous  inté- 
ressent au  plus  haut  point.  Une  autre  stylisation  importante  a  donné  les  signes  de  l'écriture. 
Un  clou,  un  trait  de  plus  ou  de  moins,  change  la  valeur  du  signe.  Il  y  avait  un  canon  rigide 
des  signes.  Les  procédés  du  scribe  dessinateur  éclaireront  utilement  les  conventions  géométriques 
du  graveur.  Sa  perspective  diffère  de  la  nôtre.  Elle  s'explique  par  l'ensemble  des  signes  et  des 
images.  Dans  la  vieille  écriture  suméro-akkadienne  le  cercle  et  le  carré  ont  la  même  valeur 
d'espace  parfaitement  clos'.  Chaque  signe  a  ici  son  dossier  revu  et  augmenté  au  cours  des 
siècles  :  ce  sont  les  mots  du  vocabulaire  qui  s'y  rattachent  et  l'expliquent3.  Les  comparaisons 
d'image  à  image  y  trouvent  un  appui  solide.  L'écriture  proto-élamite  est  encore  un  mystère. 
Les  signes  n'y  ont  pour  nous  d'autre  sens  que  celui  de  leur  image. 

Cependant  l'étude  minutieuse  de  toutes  ces  empreintes,  contrôlée  et  appuyée  sur  tout  ce 
que  les  fouilles  nous  ont  révélé  de  l'industrie  du  temps,  la  céramique  peinte,  les  sculptures 
sur  pierre,  les  reliefs  sur  bitume,  les  vases  d'albâtre,  les  armes  de  bronze,  les  empreintes  de 
tissus,  aussi  bien  que  l'œuvre  savante  des  scribes,  aideront  à  fixer  les  traits  de  cet  Élamite 
ancien,  homme  des  frontières,  indépendant,  peu  préoccupé  des  théologies  et  cosmogonies 
sémitiques,  grand  chasseur  de  toutes  les  bêtes  sauvages  qui  peuplent  les  fourrés  de  la  rivière 
comme  les  sommets  couverts  de  sapins  et  de  cèdres  des  monts  d'Élam. 

La  glyptique  aura  fourni  sa  contribution  à  mi-chemin  entre  l'histoire  et  la  préhistoire. 

i°     Le  cachet  et  son  emploi. 

Les  cachets  élamites  sont  bien  connus  :  cachet  plat,  avec  relief  en  ronde-bosse  au  dos; 
cylindre  perforé,  où  passait  une  double  cordelette  de  suspension3.  Les  fouilles  de  Suse  ont  livré 
des  cachets  d'albâtre,  des  timbres  de  bronze,  des  cachets  en  pâte  argileuse  blanche  émaillée 
à  la  façon  égyptienne,  d'un  émail  verdâtre  fin  et  dur.  Le  plus  ancien  cachet  est  une  moitié 
de  perle  plate  en  calcaire  blanc  portant  des  lignes  croisées4.  Tout  au  plus  faudra-t-il  rattacher 
à  l'Élam,  à  cause  des  scènes  qui  y  sont  gravées,  —  personnages  accroupis  à  l'orientale  ;  animaux 
couchés  à  côté  de  constructions,  portes  ou  cabanes  ;  scènes  de  chasse  —  toute  une  série  de  cachets 
en  marbre5  rose  ou  blanc,  en  serpentine  verte  ou  noire,  épais  et  courts,  d'un  diamètre  à  peu 
près  égal  à  leur  hauteur,  et  souvent  travaillés  à  la  bouterolle. 

Les  empreintes  intéressent  plus  par  l'emploi  du  cachet  et  la  figure  qu'on  y  voit  gravée 
que  par  la  matière  dont  il  était  fait,  ou  la  pierre  où  on  l'a  taillé. 

i.  Les  signes  SAR,  et  MUD  (l'oiseau  et  son  œuf). 

2.  G.  A.  Barton,  The  Origin  and  Development  of  Babylonian  Writing,  1913  (B.  A.,  IX,  2).  L'étude  du  vocabulaire 
ne  suffit  pas.  Il  faut  remonter  aux  signes  archaïques  rétablis  dans  leur  ordre  primitif  de  l'horizontale  à  la  verticale  et 
s'efforcer  alors  de  comprendre  les  méthodes  du  vieux  scribe  dessinateur. 

3.  Fig.  210,  306.  —  4.  De  Morgan,  Dél.,  XII,  fig.  25  bis. 
>.  W.  Hayes  Ward,  Seal  Cyl.,  p.  199. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


Les  cachets  ont  été  apposés  indifféremment  sur  des  bouchons  de  jarres,  des  bulles,  des 
tablettes,  peut-être  des  poids  ;  c'est-à-dire  sur  des  masses  d'argile  dont  l'empreinte  devait 
garantir  l'inviolabilité. 

A.  Les  Jarres.  —  La  céramique  est  une  branche  importante  de  l'industrie  et  de  l'art 
anciens.  Les  figures  de  vases,  pots,  jarres  abondent  sur  ces  empreintes.  La  plupart  nous  ont 
d'ailleurs  été  conservées  sur  l'argile  qui  servait  à  les  boucher.  L'archéologue  aimerait  à  savoir 
ce  qu'étaient  ces  jarres  ;  pourquoi  et  comment  on  les  bouchait  ;  ce  qu'elles  contenaient  ;  comment 
on  s'en  servait;  bref,  la  curiosité  aidant,  à  ranger  un  peu  tout  ce  ménage. 

Les  fragments  parlent  d'eux-mêmes.  Ce  sont  des  fragments  :  car  on  ne  débouche  pas  une 
bouteille  sans  en  gâter  le  bouchon  et  la  cire  (en  argile  crue  naturellement).  Les  fragments  cuits 
l'ont  été  au  cours  des  incendies  qui  ont  ruiné  Suse.  La  plupart  de  ces  fragments1  portent  à 
l'extérieur  une  ou  plusieurs  empreintes  de  cachets  et  au  dedans  la  trace  moulée  en  creux  des 
cordes  formant  ligature  autour  d'une  tige  ronde  ou  bouton  central.  Parfois  la  corde2  disparaît, 
et  même  le  bouton  central.  Au  revers  du  tampon  d'argile  on  ne  voit  plus  que  le  col  du  vase' 
moulé  en  creux.  Enfin  toute  trace  du  vase  disparaît.  Le  cachet  a  été  roulé  sur  une  bande 
d'argile  fine,  reposant  elle-même  sur  une  masse  plus  grossière4,  qui  porte  parfois  au  revers 
des  empreintes  de  tissu s  ou  de  natte6. 

Vase  ou  jarre,  il  s'agit  ici  tout  autant  de  garantir  que  de  conserver.  Dans  ce  col  aux  lèvres 
rondes  et  débordantes7  on  enfonçait  un  tampon,  un  bouchon  de  bois  ou  d'argile,  serré  par 
plusieurs  tours  de  corde  dont  les  extrémités  allaient  se  nouer  sous  les  rebords  du  col.  Le  tout 
était  revêtu  d'une  masse  d'argile  de  forme  plus  ou  moins  conique8,  sur  laquelle  on  roulait 
le  cachet  de  haut  en  bas,  de  façon  à  couvrir  toute  la  surface  et  à  la  rendre  inviolable. 

Si  le  tampon  d'argile9  sert  à  lui  seul  à  boucher  le  vase,  ses  bavures  brisées  au  ras  du  col 
montrent  que  l'argile  descendait  au  dessous  et  en  cachait  les  rebords. 

Les  grandes  jarres  étaient  bouchées  à  l'aide  d'un  morceau  d'étoffe  et  d'un  gros  tampon 
d'argile,  sur  lequel  une  fine  bande  de  garantie  déroulait  le  relief  de  l'empreinte. 

Le  mystère  des  scellés,  des  bouteilles  cachetées,  a  une  origine  respectable. 

Il  y  a  dans  l'imagerie  des  empreintes  toute  une  collection  de  pots,  petits  et  grands,  dont 
le  plus  remarquable  est  la  grande  amphore  à  anses  que  l'on  croyait  jusqu'ici  un  élément 
européen.  Les  vases  bouchés  sont  les  vases  à  provisions;  les  petits  vases  sont  plutôt  des 
ustensiles  de  ménage  analogues  aux  gobelets,  ôcuelles,  cratères  retrouvés  dans  les  tombes. 
En  voici  la  liste  : 

a)  Le  petit  vase  conique  :  cornet  sans  bec  ni  anses,  peut-être  suspendu  a  une  cordelette 
fixée  dans  des  trous  près  de  l'ouverture  (fig.  95,  205,  206).  Ce  vase  et  le  suivant  sont  fréquents 
dans  les  scènes  agrestes  et  pastorales.  Le  même  vase  conique  à  panse  striée  (fig.  198)  évoque 
le  vase  de  lait  ou  de  crème  (signes  NI,  IA).  Ces  vases  forment  de  vraies  frises  autour  des 
animaux  couchés  au  parc  (fig.  103,  315). 

1.   Fig.  288,  289.  290.  292,  293.  —  2.  Fig.  286,  287.  —  3.  Fig.  283,  284,  2S5.  —  4-   Fig.  294-  295.  —  5-   F'g-  3°7- 
—  6.  Fig.  308.  —  7.  Fig.  286  —8.  Fig.  292,  293.  —  9.  Fig.  135. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


b)  Le  vase  ovoïde  avec  col  évasé  et  ajutoir  planté  sur  l'épaule  (fig.  205,  206).  C'est  le 
prototype  des  vases  à  liquides,  des  vases  à  libation1  que  l'on  tient  par  le  goulot  ou  par  le 
pied  \ 

c)  Le  seau  ou  la  marmite  à  anse  (fig.  198),  que  l'on  retrouve  dans  les  scènes  agrestes  à 
côté  du  cornet.  Cette  anse  pourrait  bien  n'être  qu'une  corde  de  suspension,  comme  il  paraît 
dans  les  scènes  de  femmes  à  l'atelier  (fig.  220). 

d)  Le  petit  vase  rond  à  panse  courte,  col  aux  lèvres  largement  étalées;  sorte  d'ariballe 
ou  vase  à  parfum  (fig.  190,  193,  204).  C'est  lui  sans  doute  que  l'on  retrouve  plus  tard  si 
souvent  accompagné  de  la  libra  ou  bâton  de  mesure  sous  forme  de  vase  à  panse  striée.  Les 
fouilles  de  Suse  et  de  Tépé-Moussian  ont  livré  plus  d'un  échantillon  de  ces  petits  vases  d'albâtre, 
dont  quelques-uns  ont  en  effet  la  panse  striée.  C'est  sans  doute  ce  petit  vase  que  l'on  voit 
entre  les  doigts  des  divinités  assises,  où  ces  alabastrons  symbolisent  la  prière  et  l'offrande. 

e)  Le  petit  vase  à  trois  goulots.  Une  variété  d'alabastrons  retrouvés  dans  les  fouilles  au 
même  niveau  que  les  vases  peints  (fig.  204). 

f)  Le  vase  aux  flots  jaillissants  (fig.  193,  204)  forme  un  intermédiaire  entre  les  petits  et 
les  grands  vases.  Dans  beaucoup  de  cylindres  babyloniens,  c'est  un  vase  que  l'on  tient  en  main'. 
Ici,  c'est  un  vase  à  pied.  Pied  fixe  ou  mobile.  On  ne  saurait  préciser.  Sa  forme  est  celle  de  la 
grande  amphore  à  anses  perforées,  mais  qui,  elle,  n'a  jamais  de  pied.  Ce  vase  figure  à  côté  des 
petits  vases  à  parfum  ou  dans  des  frises  d'animaux.  Les  flots  jaillissants  n'y  sont  pas  les  filets 
liquides  ondulés,  mais  une  masse  solide  qui  se  divise  en  trois  ou  quatre  traits,  prolongements 
en  forme  de  doigts.  Le  tout  ressemble  assez  aux  épis  d'orge  et  de  millet4.  Est-ce  une  allusion 
à  un  liquide  capiteux?  Un  autre  vase  à  pied5  avec  deux  petites  anses  sur  l'épaule  (fig.  190), 
dans  une  frise  d'oiseaux,  laisse  échapper  une  double  corne  d'abondance  d'où  sortirait  un  fruit 
ovale.  Cette  double  corne  ressemble  par  trop  au  QA,  la  mesure  en  cornet  classique,  pour  ne 
pas  y  voir  un  symbole  du  liquide  contenu  dans  ces  vases. 

g)  En  effet,  à  propos  de  la  grande  amphore  à  anses6  perforées,  si  caractéristique  de  ces 
empreintes,  nous  prenons  sur  le  vif  un  emploi  bien  curieux  du  QA.  Entre  des  grandes  amphores 
à  anses  d'où  sort  une  tige  courbe  (fig.  217),  des  petits  hommes  nus  font  le  geste  de  retourner 
et  vider  ces  mesures  en  cornets  qu'ils  tiennent  dans  chaque  main,  et  d'où  le  contenu  s'échappe 
sous  forme  de  masse  ovoïde  allongée.  Dans  le  champ,  une  autre  figure  accroupie  à  l'orientale 
est  peut-être  celle  du  scribe.   Plus  loin,  ces  petits  hommes  imberbes,  accroupis  à  l'orientale, 

1.  Bas-relief  d'Ur-nina  (Heuzey,  Cat.,  n"  7). 

2.  Heuzey,  Cit.,  n'n;  Cat.  des  Cyl.  de  la  Bibliothèque  Nationale,  n°  1 5  ;  W.  HayksWard,  Seal  Cyl.,  n°  487. 
A  l'époque  de  Gudéa,  le  vase  à  libation  prend  la  forme  d'un  cornet.  Plus  tard  on  trouve  le  serviteur  tenant  d'une  main 
un  cornet,  de  l'autre  le  seau  à  anse. 

3.  W.  Haïes  Ward,  Seal  Cyl.,  fig.  35,  78,  145,  203,  204,  217,  218,  219.  De  même  dans  les  reliefs  sumériens 
de  Tello. 

4.  De  Clercq,  Cat.,  n°  140. 

5.  Vase  à  pied  semblable  avec  flots  jaillissants  sur  tablette  de  bitume,  Dél.,  VII,  p.  103,  fig.  335. 

6.  Fig.  157,  188,  189,  191,  204,  217,  218. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


vident  leur  QA,  les  bras  tendus  (fig.  218)  et  sont  l'image  même  de  l'échanson,  le  QA-SU-GAB  : 
celui  qui  partage1  les  rations. 

La  tige  qui  sort  de  l'amphore  servait-elle  à  la  siphonner  ?  Ce  serait  un  antécédent  bien 
reculé  d'une  pratique  aujourd'hui  courante  au  pays  du  vin.  Notre  Midi  ne  ferait  que  copier 
la  façon  élamite  de  :  «  depromere  \vinum  de  cupa».  Et  cependant  les  cylindres  archaïques 
connaissent  plus  d'un  vase  posé  à  terre  d'où  sortent  une  ou  deux  tiges  qui  s'élèvent  jusqu'aux 
mains  et  aux  lèvres  des  divinités  assises2.  Ce  vase  est  parfois  précisément  l'amphore  à  anses'. 

h)  Une  autre  façon  de  vider  l'amphore,  lorsque  sa  taille  n'était  pas  trop  considérable, 
consistait  à  la  basculer  par  l'anse  et  à  la  coucher  sur  le  flanc  (fig.  218).  Nous  voyons  l'opération 
pratiquée  sur  l'amphore  à  anse  perforée,  et  sur  une  dernière  espèce  d'amphore4  à  pied  et 
petites  anses  sur  l'épaule.  Ces  gens  préposés  aux  cruches5  balancent  l'amphore,  une  main  sur 
l'anse  et  l'autre  au  goulot,  comme  pour  en  ôter  le  bouchon.  Ces  mêmes  amphores  figurent  dans 
des  frises  d'animaux  entre  des  aigles,  des  lions,  des  panthères,  des  singes  (?),  des  bouquetins 
(fig.  icpetsuiv.),  ou  encore  entre  les  petits  bonshommes  accroupis  qui  semblent  préposés  à 
leur  garde.  Ces  animaux  sont-ils  purement  décoratifs,  ou  ont-ils  quelque  rapport  avec  le  contenu 
capiteux  et  la  destination  de  ces  amphores,  ou  même  avec  leurs  noms  ?  Les  gens  de  Suse  ont 
aimé  à  sculpter  de  petits  vases  d'albâtre  en  forme  de  bêtes. 

Il  est  vraisemblable  que  nos  fragments  de  bouchons  viennent  des  grandes  jarres  où  l'on 
serrait  les  provisions  dans  les  magasins  ou  les  celliers  des  maisons  princières  ou  des  temples. 
On  connaît  des  dépôts  semblables  à  Tello6,  où  les  réserves  étaient  tenues  sous  scellés.  Le  capi- 
taine Cros  a  signalé7,  près  du  puits  d'Eannadou,  «  onze  fragments  d'une  bulle  en  argile  crue, 
»  analogue  à  celle  du  patési  Lugalanda.  Celle-ci  parait  avoir  enveloppé  le  pied  ou  le  col  d'un 
»  vase.  On  y  distingue  encore  de  légers  reliefs  représentant  des  tiges  végétales  comme  des 
»  roseaux  entremêlés  de  vagues  figures  ». 

G.  Jéquier8  avait  déjà  précisé  l'emploi  de  ces  fragments  d'argile  qui  devaient  servir  à 
boucher  des  vases,  soit  à  sceller  des  envois  de  provisions  ou  des  marchandises. 

.Mais  le  parallèle  le  plus  intéressant  est  l'usage  identique  des  scellés  à  la  cour  des  rois 
d'Assvrie.    Découverts  par  Layard9  à    Kojundjik,   ces   fragments  et   leurs  empreintes  ont  été 

i .   Le  GAB,  le  geste  de  séparation  peint  par  l'image,  se  retrouve  et  s'explique  chez   le  fonctionnaire  A'-GAB, 
préposé  aux  rations. 

2.  W.  Hayes  Ward,  Seal  Cyl..  fig.  1,  4,  8,  84,  o=i,  99,  148,  173  ;  L.  Speleers,  Cal.  du  Musée  du  Cinquantenaire, 
n      1  (S,  459,  570;  Cal.  du  Musée  Guimet,  n"  22. 

3.  L.  Legrain,  Collection  Cugnin,  n°  1.  Cette  amphore  à  anses  se  retrouve  aussi  Cat...  de  la  Bibliothèque  Natio- 
nale, n"  504. 

4.  Fig.  190,  191,  192,  194,  216,  218. 

ï.  Su-ut  dug  et  gal-sab  ;  gid-sab,  tablette  archaïque,  Dél.,  XIV,  n°s  25,  88. 

6.  É-nig-ga  (Gud.  Cyl.  A,  VI,  16)  et  ses  cachets  (lasib).  Le  trésor  du  dieu  Nannar  :  Ë-kisib-ba  (Inscriptions  de 
Dungi,  poids  B). 

7.  Nouvelles  fouilles  de  Tello,  p.  73. 

8.  Dél.,  VII,  p.  17. 

9.  Niniveh  and  Babylon,  1^53,  p.  153  et  suiv. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


commentés  avec  beaucoup  de  finesse  par  Menant'.  On  y  retrouve,  comme  à  Suse,  des  masses 
d'argile  amygdaloïdes  irrégulières,  avec  des  traces  d'un  ou  plusieurs  liens  qui  les  traversaient  : 
Ce  sont  des  bulles.  Plusieurs  ont  au  revers  des  empreintes  d'étoffe  ou  de  fibres  de  bois.  L'une 
d'elle  porte  une  mention  en  araméen.  il  s'agit  d'un  sac  d'avoine  ;  une  autre,  une  date  en  exergue  ; 
une  troisième  (d'Asarhaddon)  est  plate  et  lisse  comme  un  cachet  de  cire.  Des  caractères  hittites 
se  lisent  sur  trois  cachets.  Enfin  une  même  «  motte  d'argile  »  porte  tout  à  la  fois  les  cachets 
royaux  de  Sabacon  et  de  Sargon.  —  L'Egypte,  en  effet,  a  connu,  dès  la  plus  haute  époque,  un 
emploi  identique  des  cachets  sur  bouchons  de  jarres.  —  Bref,  les  empreintes  devaient  être 
apposées  sur  ces  mottes  par  un  fonctionnaire  spécial,  «  pour  garantir  la  quantité  ou  la  prove- 
»   nance  des  tributs  ou  provisions  emmagasinées  dans  les  dépendances  du  palais  ». 

En  1876,  sir  H.  Rawlinson  a  retrouvé  à  Hillah  des  tablettes  et  un  certain  nombre  de 
jarres  fermées  avec  une  toile  et  scellées  avec  du  bitume.  Elles  contenaient  des  contrats  d'intérêt 
privé  du  temps  de  Nabuchodonosor  et  de  Darius  2. 

La  jarre,  le  siru  ou  èallarii  des  textes,  était  le  récipient  où  l'on  conservait  la  bière  (kurunnu), 
le  vin  (karanu),  l'huile  (Samnu).  Le  kalakku  était  plutôt  le  silo  ou  la  hutte  de  terre  battue  où  l'on 
enfermait  les  grains  (fig.  222).  Peut-être  les  jarres  contenaient-elles  encore  des  choses  solides, 
des  farines,  des  crains,  des  pâtes  (sim  +  gar),  toute  cette  variété  de  choses  douces,  d'essences, 
de  fards,  de  parfums  chers  à  l'Orient. 

L'argile  qui  couvrait  le  col  des  vases  servait  à  les  boucher,  mais  plus  encore  à  garantir 
les  nœuds  de  la  corde.  Dans  les  bulles  —  nous  allons  le  voir  —  elle  n'a  pas  d'autre  emploi. 
Cette  fermeture  de  sûreté  éclaire  singulièrement  toute  une  série  d'expressions  d'usage  courant 
dans  l'apposition  du  cachet.  Pousser  le  verrou  d'une  porte,  ou  rouler  un  cachet  sur  une  tablette, 
se  disent  l'un  et  l'autre  :  kandku. 

Or,  les  battants  des  portes  dans  les  vieux  cvlindres  semblent  bien  assujettis  par  des  cordes. 
Gilgames,  un  genou  en  terre,  tient  bien  serrés  ces  cordons  de  la  porte5,  que  les  gardiens  des 
portes  de  l'Orient  délient  devant  Samas  le  soleil  levant4.  Fermer,  lier  et  sceller,  c'est  tout  un, 
qu'il  s'agisse  de  jarre,  de  porte  et,  par  extension,  de  tablette.  Le  cachet  assure,  avant  tout,  la 
fermeture  authentique. 

B.  Les  Bulles.  —  Un  sac  ne  se  ferme  pas  comme  une  jarre.  Le  tampon  d'argile  qui 
recouvre  le  nœud  de  la  corde,  c'est  la  bulle.  Elle  est  plus  ou  moins  ronde,  avec  des  trous  par 
où  les  liens  s'engageaient  dans  la  masse,  et  soigneusement  couverte  d'empreintes  visibles 
seulement  par  portions  à  cause  de  la  convexité  de  la  surface. 

a)  Bulle  sphérique  (fig.  298)  avec  trois  trous  de  corde. 

b)  Bulle  en  forme  de  noix  (fig.  301). 

1.  Glyptique  orientale,  t.  II,  p.  41,  76,  200. 

2.  Menant.  Glypiiq.  or.,  t.  II,  p.   130. 

3.  W.  HayesWard,  Se.il  CyL,  fig.  78,  80,  82. 

4.  Ibid.,  fig.  70,  84. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


c)  Bulle  losangée  à  quatre  ou  six  faces  (fig.  299  et  300).  Elle  offre  un  développement  plus 
aisé  de  l'empreinte.  Trou  de  corde  à  chaque  extrémité. 

d)  Bulle  pyramidale,  peut-être  au  sommet  d'une  tige  ou  baguette  carrée  dont  elle  porte 
l'impression  en  creux  (fr.  36). 

e)  Cachets  plats  en  forme  de  lentilles  (fig.  296  et  297).  Ces  bulles  ne  portent  que  des 
empreintes  de  cachets.  D'autres  bulles  analogues  provenant  de  Tello  et  conservées  au  Musée  de 
Constantinople  '  y  ajoutent  une  inscription  :  où  nous  apprenons  qu'il  s'agit  de  sacs,  tukkanu, 
contenant  des  rations  fixes  de  boisson,  farine  et  huile  pour  la  maison  des  courriers  de  Girsu. 
Ces  bulles  datent  de  Bur-Sin  et  portent  les  cachets  des  scribes  Lugal-TiraS  et  Lu-Ningirsu. 
Un  gros  trou  au  centre  montre  en  creux  la  trace  des  liens.  Une  bulle  semblable  du  Musée 
de  Bruxelles2  vient  d'un  tukkanu  renfermant  la  ration  de  81  chiens  pour  un  jour.  Nous  savons, 
par  une  tablette  de  Dungi5,  que  Lui  le  brasseur  (sim+gar)  fabriquait,  avec  de  l'orge,  de  la 
boisson  à  20  ou  30  qa  la  mesure  et  la  livrait  dans  des  outres  (sa(g)  su-du(g)-gàn)  à  la  maison 
de  provisions4.  Menant  citait  une  bulle  assyrienne  sur  un  sac  d'avoine  avec  mention  en  araméen. 

Un  dernier  témoignage  nous  est  fourni  par  la  Babylonie  à  l'époque  grecque.  «  Les  bulles' 
»  s'attachaient  à  des  ballots  ou  sacs  de  marchandises  au  moyen  de  cordes  passant  par  l'ouverture. 
»  Rostovtzeffa  publié  un  ouvrage  sur  des  plombs  analogues.  Le  sens  de  l'inscription  xpsw'fûX- 
»  Xa/.o;  'L>pycôv  est  :  «  du  comptable  public  des  Orchoeniens  »  (nom  grec  de  Ouarka,  Uruk). 
»  C'est  une  marque  officielle  garantissant,  p.  e.,  que  la  marchandise  avait  le  poids  voulu, 
»  qu'elle  avait  passé  par  l'octroi  (fin  du  IIIe  siècle  av.  J.-C).  »  Le  Musée  de  Bruxelles  possède 
six  bulles  de  cette  époque. 

C.  Les  Tablettes6.  —  Le  dup,  c'est  le  tampon  d'argile  quelle  que  soit  sa  destination.  Le 
dup  sar,  le  scribe,  est  celui  qui  prend  l'argile  façonnée  en  tablette  et  y  plante  ses  signes  en 
colonnes,  comme  on  aligne  les  arbres  dans  le  verger.  Le  cachet  est  le  kiSib  ou  le  da%  dub. 
11  y  a  des  empreintes  qui  ne  sont  pas  sur  tablette,  et  beaucoup  de  tablettes  sans  empreintes. 
Ce  n'est  que  par  la  suite  et  l'usage  journalier  que  dup  a  fini  par  signifier  tablette  et  tablette 
scellée,  authentique.  On  connaît  des  tablettes  revêtues  d'une  couche  d'argile  et  scellées  comme 
une  simple  jarre. 

L'habitude  de  graver  un  nom  sur  le  cachet,  d'ajouter  la  signature  au  timbre,  semble  baby- 
lonienne. Dans  l'Élam  ancien,  l'empreinte  suffisait.  L'idée  première  du  cachet  semble  bien  être 
l'effigie,  la  frappe,  la  marque  authentique  indélébile.  Sur  la  tablette  il  garantit  la  teneur  de 
l'écriture,  comme  il  garantit  ailleurs  le  poids  et  la  capacité. 

Ji     M.  I.  O.,  n"   863,  990,  995,  997  ■•  Su~du{g)-gàn  sa{g)-bi  su-ga  Icas  zid  iâ,  E-rim  Gir-suki. 
2..  L.  Spei.f.ers,  Cal.,  n°  533. 

3.  M.  I.O.,  n"  1700. 

4.  ST.  Dél.,  XIV,  p.  122,  n.  9. 

5.  L.  Speleers,  Cal.  du  Musée  du  Cinquantenaire,  p.  234,  nos  204  à  209. 

0.  Tablettes  proto-clamites  du  Louvre  (AO.  415,  s  12)  ou  en  cours  de  publication  (Scheil).  Il  faut  y  joindre  les 
fragments  5;,  86,  94,  106,  120  à  127,   [73,   179,  181,  285  à  292,  332,  351,  379,  385,  404,  405,  46',  4«7  à  49^  525,  S  37. 

572  (610  :-). 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


D.  Les  Poids.  —  Poids  et  mesures,  sans  atteindre  à  notre  exactitude,  étaient  cependant 
contrôlés  et  mis  au  point  (isniq).  Y  avait-il  à  côté  des  poids  de  pierre,  des  poids  légers  en  argile  ? 
On  le  croirait  volontiers  en  présence  de  ces  bulles  ovoïdes  allongées,  sans  trace  de  cordes  ni 
trous  (fig.  303),  dont  les  quatre  faces  portent  une  empreinte  soigneusement  roulée.  D'autres 
bulles  sans  empreintes  sont  marquées  de  plusieurs  traits  verticaux  (fig.  304). 

Mais,  s'il  est  vrai  que  l'emploi  du  sceau  est  de  tous  les  temps,  le  répertoire  des  images 
gravées  n'est  que  d'une  époque,  dans  la  cas  présent  la  haute  époque  élamite.  Et  c'est  là  où  va 
surtout  notre  intérêt. 


20     Les  dessins  géométriques  et  l'écriture. 

Il  est  difficile  de  dire  quel  sens,  quelle  intention  prophylactique  le  graveur  élamite  attribuait 
à  ses  dessins.  S'il  y  voyait  plus  qu'un  décor,  s'il  donnait  un  nom  à  ses  motifs.  Toutefois,  il 
est  loisible  de  rechercher  les  procédés  de  ce  style,  et  par  quelles  conventions  l'image  est  devenue 
figure  de  géométrie.  Ce  problème  touche  aux  origines  mêmes  de  l'écriture,  qui  est  un  répertoire 
d'images  devenues  signes.  Procédés  et  conventions  y  abondent  et  relèvent  d'une  tradition 
commune.  Nous  les  pénétrons  mieux  —  au  moins  l'écriture  proto-babylonienne  —  grâce  au 
vocabulaire.  Mais  ce  vocabulaire  trop  riche  nous  importe  moins  que  la  comparaison  des  signes 
archaïques  entre  eux,  où  nous  chercherons  à  saisir  la  technique  du  vieux  scribe  graveur  ou 
peintre,  en  ce  qu'elle  a  de  commun  avec  celle  du  graveur  élamite. 

A  ne  prendre  que  les  signes  simples,  —  plusieurs  signes  comme  RA  :  la  corne  de  bélier, 
sont  déjà  des  images  composées,  —  la  plus  vieille  écriture  sumérienne  est  d'une  méthode  savante. 
Elle  a  analysé  et  réduit  l'image  à  quelques  traits,  qui  permettent  de  l'identifier  rapidement. 
Exprimer  vite  par  des  détails  choisis  est  sa  préoccupation  constante.  Les  corps  d'hommes  et 
d'animaux  sont  décomposés  en  tète,  cou,  corps,  bras,  mains,  pattes,  pieds,  organes  sexuels, 
poil  et  plume.  Chacun  a  sa  valeur  et  sa  notation  à  part.  L'amphore  pointue  peut  prendre  un 
pied  mobile.  Un  trait  simple  marque  les  contours  du  corps.  Mais  les  pleins,  le  massif  sont 
figurés  par  une  foule  de  petits  traits,  notre  système  des  hachures,  le  gunu  des  vieux  scribes. 
Les  corps  sont,  en  général,  de  profil  à  droite.  La  tète  retournée  de  profil  à  gauche  exprime  la 
négation  :  NU.  Les  deux  jambes  de  l'homme  se  confondent  en  une  seule  pointe  (LU),  là  où  il 
n'est  pas  nécessaire  d'insister  sur  la  marche  (IL)  ;  de  môme,  les  quatre  pattes  de  la  chèvre  (ûz) 
et  les  quatre  pieds  du  lit  (na(d))  ne  présentent  que  deux  prolongements  anguleux  sous  la  m^sse 
du  corps  (cp.  :  le  signe  HE).  Les  bouquetins  des  vases  peints  sont  dessinés  de  la  même  façon. 
Ces  deux  prolongements  se  réduisent  même  à  un  seul,  barré  parfois  de  quelques  traits  dans 
les  signes  du  bouquetin,  du  daim,  de  l'âne  et  autres  quadrupèdes  (DARA,  AZ,  ANSU,  LULIM)t 
car  nous  avons  bien  ici  des  corps,  des  pattes,  des  cornes,  et  non,  comme  on  l'a  cru,  de  simples 
têtes.  D'autres  animaux,  surtout  les  animaux  domestiqués  depuis  longtemps,  sont  figurés  par 
des  signes  plus  ou  moins  conventionnels  :  la  tête  de  taureau;  le  mouton  est  la  bête  d'enclos  ou 


10 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


se  confond  avec  le  signe  de  la  toison.  Ce  sont  des  termes  collectifs.  Les  idées  de  sexe  sont 
secondaires.  11  existe  peu  d'images  d'animaux  femelles.  Quant  aux  jeunes  :  chevreaux,  agneaux, 
veaux  (mds,  sil,  amar),  il  est  difficile  de  préciser  l'idée  d'où  dérivent  leurs  signes-images  ; 
peut-être  une  idée  cultuelle  :  la  bête  sacrifiée. 

.Même  procédé  artificiel  dans  l'interprétation  des  végétaux.  Le  scribe  sumérien  ne  connaît 
bien  que  la  tige  de  blé  ou  d'orge,  —  non  l'épi,  —  SE,  qu'il  dessine  tantôt  dressée,  tantôt  couchée 
(SUAI)  et  entassée  dans  le  silo  (SU,  ZAR  :  maskanu),  tantôt  retournée  et  versée  sous  forme  de 
ration  (GAB).  La  même  tige  sur  un  grand  poteau  figure  la  forêt  (TIR)  qui  est  plutôt  le  fourré. 
Mais  la  forme  triangulaire  du  conifére  élamite  lui  échappe  tout  à  fait.  Le  cèdre  (ERIN)  est 
pour  lui  la  grande  tige  à  la  toison.  L'arbre  par  excellence  des  gens  de  la  basse  plaine,  c'est 
le  palmier-dattier  (gis  immar),  symbole  de  grâce  et  d'abondance.  Il  le  dessine  avec  ses  feuilles 
en  éventail  au  haut  de  son  tronc  tout  imbriqué.  A  noter  que  les  arbres,  eux  aussi,  sont  de 
profil  à  droite  (cp.  MA).  La  vigne  (GESTIN)  semble  symbolisée  par  une  amphore  —  peut- 
être  une  outre  (?). 

L'écriture  proto-élamite  abonde  en  figures  semblables  —  et  quelques-unes  plus  archaïques 
—  de  vases  et  d'animaux.  Mais  elle  ignore  la  figure  humaine  et  l'analyse  du  corps  membre  par 
membre.  Seul  un  triangle  poilu  semblerait  indiquer  le  sexe  (fig.  382  à  387).  Huttes,  portes, 
enclos  s'y  retrouvent.  Le  conifére  en  triangle  y  prend  toute  sa  valeur.  La  montagne  en  forme 
de  pyramide  est  figurée  par  des  trous  à  la  bouterolle.  Mais  ce  qui  frappe  avant  tout,  c'est 
l'abondance  des  pots,  vases,  amphores,  seaux,  paniers,  enclos;  les  variantes  de  chaque  signe 
indiquent  probablement  les  différences  de  contenu.  On  se  croirait  en  présence  d'un  inventaire 
de  maison  de  provisions.  Et,  en  effet,  ce  répertoire  de  signes  provient  surtout  de  tablettes  de 
comptabilité.  Cette  écriture  est  moins  savante,  moins  développée,  que  l'écriture  sumérienne. 
Son  existence  a  été  beaucoup  plus  éphémère.  Et  même  pour  transcrire  la  langue  anzanite 
Naram-Sin  lui  a  préféré  l'écriture  de  la  plaine. 

Signes  écrits  et  signes  gravés  s'accordent  et  nous  retracent  une  image  commune  de 
l'Elamite  ancien,  grand  chasseur,  un  peu  rude,  exact  et  pas  très  lettré. 

Quelques  tableaux,  où  les  signes  sont  rangés  par  analogies  de  dessin,  achèveront  la 
démonstration. 

A.  —  Le  corps  et  ses  parties. 


îâQ-T-^lM 


1     2     3      4      5      6       7       89       te     h      ,j     13      ,4       is  is     tj-     is      i$      2o      2.1. 


1.  Le  corps  debout  de  profil.  —  2.  La  tôte.  —  3.  La  bouche.  —  4.  L'œil.  —  5.  La  langue.  —  6.  L'oreille.  —  7.  La 
main.  —  8.  La  droite.  —  9.  La  gauche.  —  10.  Le  bras  fort,  le  .côté.  —  11.  TUM  :  le  tronc  et  les  jambes  (?)  — 
12.  Marcher.  —  13.  Postérieur  :  les  pas  laissés.  —  14.  La  base,  le  fondement.  —  15.  Le  pied.  —  16.  Le  membre 
viril.  —  17.  La  puissance.  —  18.  La  vulve.  —  19.  L'épouse.  —  20.  L'enfant  (vulve  ouverte,  signe  redoublé?).  — 
21.  Le  cœur. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


ii 


La  silhouette  du  personnage  accroupi  (fig.  214  et  suiv.)  semble  propre  à  la  glyptique 
élamite. 


B.  —  Le  corps  massif,  \e  gunu. 


j^p^lJH^If^ 


[Ç|    fTïjf]   mjïïf  jjmjj 
1*  3  4         5        6        7 

23      ft       2i     £s      Z4      15      lé     27     2tf       9-1     "go     Si      Si     ]3      34      S5   S*    S?     S  8     S?    io 


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t.  Le  corps  humain.  —  2.  Le  lit  et  son  tapis.  —  3.  Le  bouquetin  aux  cornes  annelées.  —  4^7.  Quadrupèdes  :  ânes, 
daims,  cerfs,  antilopes,  dont  les  jeunes  sont  dit  AMAR.  —  8.  Les  chèvres.  —  9.  UR  :  moissonner,  fouler  (?).  — 
10.  La  tète  de  porc.  —  1 1.  La  tête  de  sanglier.  —  12.  L'outre  à  arroser  (peau  de  bouc  ?).  —  13.  La  pierre  de  seuil. 

—  14.  Le  sicle.  —  15.  Le  bras.  —  16.  Le  soubassement.  —  17.  L'arrière.  —  18.  La  tête  couverte.  —  19.  Le  plumage 
de  l'oiseau.  —  20.  La  tombe,  la  grande  demeure.  —  21.  Le  parfum  :  le  vase  plein  sur  son  support.  —  22.  Le  vase 
de  lait.  —  23.  Le  champ.  —  24.  La  corne  pleine.  —  25  à  27.  Seau,  réceptacle,  moule  à  tablette.  —  28.  Autel  et  feu. 

—  29.  La  toison,  laine  et  vêtement.  —  30.  Le  battant  de  porte.  —  31.  Le  qa,  le  gobelet  plein.  —  32.  La  pierre 
taillée  et  son  attache.  —  33.  La  queue.  —  34.  Le  vase  plein  de  liquide.  —  35.  La  coupe  pleine  de  nourriture.  — 
36.  La  pointe  massive.  —  37.  L'œil  fardé  de  vert.  —  38.  Le  tas  de  choses  brisées  laissées.  —  39.  Le  couteau.  — 
40.  Vase  plein  (de  sel  ?). 

Ce  même  procédé  se  retrouve  dans  les  figures  de  chèvres  très  archaïques  (fig.  113,  114) 
et  aide  à  comprendre  les  figures  géométriques  qui  en  découlent  (fig.  13). 

C.  —  Ce  qui  se  dresse  comme  doigts,  poils,  plumes,  feuilles,  épis,  flamme. 


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1.  La  main.  —  2.  Le  bras.  —  3.  Tête  et  barbe.  —  4.  Couronne  de  plumes.  —  5.  Le  turban,  le  majordome.  —  6.  Le  lit 
et  son  matelas.  —  7.  Bouquetin  aux  cornes  annelées.  —  8.  L'oiseau.  —  9.  Le  gros  poisson.  —  10.  La  tige  de  blé. 

n.  La  fleur.  —  12.  Le  fourré.  —  13.  Le  palmier.  —  14.  La  coupe  pleine,  débordante.  —  15  à  17.  Signes  SA, 

LI,  TU  :  sacs  (ou  semence?),  d'où  s'élèvent  des  tiges.  —  18.  TU  :  la  tige  et  le  silo.  —  19.  Le  jardin  fermé.  — 
20.'  La  paille.  —  21.  La  lampe  (sur  le  candélabre?).  —  22.  La  flamme  couverte.  —  23.  La  flamme  sur  l'autel.  — 
24  et  25.  Le  pot  du  fondeur.  —  26.  Chariot  à  battre  (ou  métier  à  tisser?).  —  27.  La  herse,  symbole  d'affliction.  — 
28.  La  chapelle  aux  quatre  murs  ornés,  crénelés  (?).  —  29.  L'épi  d'orge  (AS).  —  30.  La  flèche  empennée. 

Ailes  et  feuilles  sont  aisément  reconnaissables  sur  les  empreintes.  Peut-être  faut-il  voir  un 
papahu,  une  belle  enceinte  de  briques,   une  chapelle  aux  murs  crénelés  dans  cette  construction 


12 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ËLAMITES 


étrange  où  deux  personnages  assis  (deux  taureaux  aux  gestes  humains?)  semblent  festoyer 
(fig.  10  et  Dél.,WU\.  fig.  54).  Les  créneaux  se  retrouvent  au  fronton  d'autres  demeures  couvertes 
en  coupole  et  même  ornées  de  cornes  (fig.  222,  225.  226).  Ailleurs  ils  figurent  plutôt  des  palis- 
sades (fig.  195,  232).  Le  lit  semble  être  ici  une  sorte  de  divan  où  les  femmes  s'accroupissent  pour 
travailler  (fig.  220).  Ce  sont  des  flots  jaillissant  encore  plus  que  des  flammes  qui  sortent  des 
grandes  amphores  à  anses  (fig.  193,  204).  Quant  aux  touffes  de  poils,  elles  sont  détachées  en 
longues  tresses  au  front  et  sur  la  poitrine  du  bison  (fig.  97,  98),  en  mèches  ondulées,  au  menton 
et  aux  pattes  du  bouc  (fig.  125),  et  flottent  en  longue  crinière  sur  le  cou  d'une  espèce  d'antilope 
curieuse  (fig.  133,  137,  329).  Des  mèches  en  cordon  forment  une  frange  (svmbole  d'enclos)  autour 
des  taureaux  couchés  au  pâturage  (fig.  104).  Mais  le  symbole  le  plus  étrange  est  bien  ce  triangle 
hirsute,  vrai  signe  d'écriture  que  l'on  retrouve  dans  des  frises  d'animaux  :  lions,  chiens  (?)  et 
taureaux  (fig.  266,  268,  330). 

D.  —  Cou,  goulot,  manche  :  deux  tiges  parallèles  plus  ou  moins  liées. 


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1.  Le  boisseau.  —  2.  Le  blé  partagé.  —  3.  Le  sac,  la  jarre  ouverte.  —  4.  Le  moule.  —  5.  Symbole  de  la  femme 
enceinte.  —  6.  Le  vase  sur  le  sol  :  TA.  —  7.  Le  col  (du  vase).  —  S.  Symbole  du  bronze  :  moule  creux  (?)  — 
9.  Symbole  du  cachet  :  qui  sert  à  tasser  l'argile.  —  10.  La  maison  et  sa  tourelle.  —  11.  La  ville  et  sa  tour.  — 
12.  Le  mur  fortifié  et  ses  tours  en  projection.  —  13.  L'aZ/w,  bêche  à  manche  court.  —  14.  La  vigne,  le  vin  :  une 
outre  (?)  —  15.  La  grande  jarre.  —  16.  La  vésicule  biliaire.  —  17.  AD  :  le  père  (le  phallus  ?).  —  18.  Le  pilon.  — 
19.  Le  vase  de  lait.  —  20  Le  vase  de  boisson.  —  21.  Le  vase  de  parfum.  —  22.  Tête  humaine  et  cou.  —  23.  Tête 
de  chien,  de  lion.  —  24.  Tête  de  sanglier. 

Les  greniers  en  forme  de  tour  sur  un  échafaudage  (fig.  222,  223)  ressemblent  aux  signes 
AB  et  AD  (10  et  17).  Et  la  calotte  hémisphérique  qui  les  recouvre  a  son  équivalent  dans  le  signe 
babylonien  de  kîru  :  le  revêtement  extérieur  en  briques  cuites. 

E.  —  Les  attaches,  les  anses,  les  liens  croisés,  les  bords  coupants  : 


1 .  Jarre  sur  son  support.  —  2.  Le  corps.  —  3.  Le  pied.  —  4.  Le  joug.  —  >.  Lampe  et  candélabre.  —  6.  La  porte.  — 
7.  La  tombe.  —  8.  Uallu  :  la  bêche.  —  9.  La  grande  jarre  :  mesure  et  impôt.  —  10.  Le  pot  du  fondeur.  —  1 1 .  La 
croisée  .des  chemins. 

Les  empreintes  offrent  des  exemples  remarquables  de  vases  à  anses  (fig.  188  et  suiv.); 
d'enceintes  carrées  ou  circulaires  avec  ouvertures  d'un  seul  côté  (fig.  195).  D'autres  enceintes 
carrées  (fig.  8)  et  rondes  (fig.  25)  se  retrouvent  dans  le  décor  géométrique. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


'3 


F.  —  Le  pied  support  ;  le  trou  en  terre. 

1.  Corne  sur  son  support,  symbole  de  l'Ëlam.  —  2.  Le  pied.  —  3.  La  marche.  —  4.  Pas  laissés  derrière.  —  5.  Prendre 
possession  :  TUK.  —  6.  La  poussière  :  qui  couvre  les  pieds  (?)  —  7 .  La  plaine,  la  steppe  =  tente  et  piquet  (ou  vase 
suspendu?).  —  8.  Le  vase  à  parfum.  —  g.  Signe  de  la  vigne  et  support,  symbole  de  frapper,  fouler.  —  10.  Le  lit. 
—  11.  Le  puits,  la  citerne.  —  12.  La  caisse  du  char.  —  13.  La  tombe.  —  14.  Le  trou,  le  mort,  la  source.  — 
15.  L'instrument  du  charpentier  (?),  peut-être  la  bouterolle.  —  16.  Le  signe  de  la  vie.  —  17.  La  semence  :  une  pointe 
dans  un  trou.  —  18.  La  grande  perche  plantée.  —  19.  Le  serpent.  —  20.  Le  parc  à  moutons  :  un  filet  circulaire  fixé 
au  sol.  —  21.  Le  grenier  :  une  foule  de  jarres  plantées  en  terre. 

Pied  ou  trou  sont  nécessaires  pour  supporter  ou  dresser  tout  ce  qui  se  termine  en  pointe.  Ce 
trou,  qui  a  pris  la  forme  de  notre  accent  circonflexe,  est  bien  distinct  de  la  ligne  brisée  concave  ou 
convexe  qui  figure  la  coupe  et  son  couvercle.  Ils  se  confondent  pourtant  et  les  syllabaires  mélan- 
gent les  mots  et  idées  qui  se  rattachent  à  ces  images  différentes.  Les  vieux  graveurs  les  distin- 
guaient. 

Les  amphores  avec  ou  sans  pied,  encadrées  de  grandes  anses  et  terminées  en  pointes,  sont 
particulières  à.  ces  empreintes.  Le  grenier  et  le  cellier  (fig.  216  à  218),  les  magasins  aux  pro- 
visions devaient  avoir  cet  aspect  familier  à  l'orient  de  lignes  de  jarres  enfoncées  en  terre  ou 
appuyées  au  mur.  —  Les  parcs  à  moutons  anciens,  comme  ceux  de  nos  jours,  sont  des  enceintes 
mobiles  formées  de  filets  ou  de  claies.  Il  faut  en  rapprocher  ces  figures  d'animaux  couchés, 
encadrées  d'une  frange  ou  bordure  de  mèches  et  de  petits  vases  (fig.  103,  104).  Les  peintures  de 
Tépé-Moussian  ont  plusieurs  figures  d'enceintes  circulaires  avec  claies  d'osier  en  projection  à 
l'entour  et  très  voisines  du  signe  n°  20  ci-dessus.  Les  vases  peints  de  Suse  connaissent  des 
enceintes  circulaires  où  courent  des  chiens  (cp.  les  enceintes  carrées  et  rondes,  fig.  199). 

G.  —  La  tige  et  les  cornes  ;  la  tige  en  pointe. 


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1.  La  chèvre  (corne  droite).  —  2.  Le  phallus.  —  3.  L'outre  à  arroser.  —  4.  La  tige  du  figuier  :  MA.  —  5.  La  main  et 
le  pouce.  —  6.  La  tête  de  sanglier.  —  7.  L'oiseau.  —  8.  La  corne  de  taureau  (en  croissant).  —  9.  La  barque.  — 
10.  La  tige,  l'unité  (ce  qui  est  planté  dans. . .).  —  1 1.  La  grande  tige.  —  12.  Le  symbole  de  seigneur  et  maître  (= 
la  demeure  et  un  signe  de  sexe?).  —  13.  Le  chevreau.  —  14.  La  pierre  taillée  et  son  attache)?).  —  15.  Le  miroir. 


14 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


—  16.  Le  métier  à  tisser,  la  herse  (?)  —  17.  Une  tige  dans  une  assiette  pleine.  —  iS  à  20.  Instruments  pointus  (ou 
vases?),  MUK,  DIM,  .MUN.  —  21.  Le  gur,  mesure  de  grains.  —  22.  Le  gctn,  mesure  de  terre.  —  23.  Vase  d'eau  et 
son  ajutoir.  —  24,  25,  Quadrupèdes  aux  cornes  droites,  UG,  AZ.  —  26.  Le  SIQQA,  quadrupède  dont  les  cornes 
sont  des  bois  (?)•  —  27.  Le  DARA,  bouquetin  aux  cornes  recourbées.  —  28.  Tête  de  taureau.  —  29.  Tête  retournée, 
NU.  —  30.  Fourche,  branche  divisée.  —  31.  La  moitié.  —  32-33.  LAL  et  BAR,  le  reste  et  la  retenue.  —  34.  La 
rio-ole.  —  35.  Le  sceptre  formé  de  deux  tiges  liées.  —  36.  Le  chariot.  —  37.  L'œil.  —  38.  La  langue.  —  39.  L'oreille. 

—  40.  La  couronne,  l'aigrette.  —  41-42.  Serpents.  —  43.  Portions  partagées  (=  BAR  et  LAL).  —  44.  La  pointe. 

—  45.  La  flèche.  —  46.  Le  battant  de  porte  et  son  pivot.  —  47.  La  hampe  bouclée.  —  48.  La  hampe  en  terre.  — 
49.  La  quenouille,  la  bouterolle  (?).  —  50.  La  semence  dans  le  trou.   —  51.  Le  fil.  —  52.  La  voile  et  son  mât  (?). 

—  ,3.  L'arc.  —  54.  L'épouse.  —  55.  L'enfant,  le  fils. 

Pointes,  flèches,  masses,  épieu,  arc,  grande  lance,  se  retrouvent  dans  les  scènes  de  chasse 
(fig.  238  et  suiv.).  Les  cornes  aideront  à  classer  les  animaux.  A  côté  des  cornes  de  profil,  le  gra- 
veur élamite  affectionne  les  cornes  largement  étalées  de  face  à  droite  et  à  gauche  d'une  tête  de 
profil  (fig.  98,  99,  125,  145,  151,  15  }),  comme  il  est  le  premier  connu  qui  ait  dessiné  l'aigle  aux 
ailes  éparses  (fig.  2).  Ces  figures  existent  dans  le  répertoire  proto-élamite  (signe  n°  95)  et  sont 
inconnues  du  scribe  sumérien. 

H.  —  La  pointe  creuse  ou  massive  :  les  vases. 


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1.  QA  :  la  mesure  de  liquide.  —  2.  Le  haut  gobelet  dressé.  —  3.  Vase  plein  d'eau,  symbole  de  boisson.  —  4.  La  grande 
jarre.  —  5.  Jarre  (de  fruits  ?).  — ■  6,  7.  Le  col  au-dessus  de  la  panse.  —  8.  Le  symbole  du  tribut.  —  9.  Le  raisin, 
le  vin.  —  10.  Vase  de  lait.  —  u.  Sac,  vase  plein,  débordant.  —  12.  TA  :  planté  sur  le  sol.  —  13.  Pot  de  miel.  — 
14.  Vase  sur  support,  signe  d'abondance.  —  15.  Vase  de  lait  porté  sur  la  tête,  signe  d'élévation.  —  16.  La  grande 
jarre.  —  17.  Le  signe  de  la  «  plaine  ».  —  18.  Vase  de  parfum.  —  19.  Le  cornet  d'huile.  —  20.  Le  gros  clou.  — 
21.  La  cosse  :  la  graine  couverte  dessus  et  dessous.  —  22.  La  paille.  —  23.  L'arbre  «  burasu  ».  —  24.  Le  vase 
recouvert  UB,  symbole  de  la  sphère,  la  totalité,  les  quatre  régions. 

Ce  dernier  signe  se  rencontre  dans  l'écriture  pro-élamite  nos  885  à  895.  Son  doublet  sumérien 
est  le  signe  TE(G),  le  fameux  temenu  ou  document  de  fondation  déposé  aux  quatre  angles  de 
l'enceinte  sacrée.  Cette  enceinte  avait  ses  angles  orientés  aux  quatre  points  cardinaux.  TE(G)  a, 
lui  aussi,  le  sens  de  kibratu  :  les  quatre  régions.  Ces  documents  de  fondation  ont  souvent  la  forme 
de  barillets.  Des  logettes  et  des  pointes  enfoncées  en  terre  marquent  d'ordinaire  ces  points 
cardinaux  du  temenu. 

I.  —  La  li^ne  brisée,  convexe  et  concave  :  coupe  et  couvercle. 


1     Le  bord  coupant,  le  taillant.  — 
peine.  —  3.  Frapper,  enfoncer. 


Le  même  signe  redoublé  (idgurtu)  :  outil,  symbole  du  sabu,  soldat,  homme  de 
4.  Le  soleil  levant,  sortant  du  sol.  —  5.  Symbole  de  faiblesse,  affaiblissement. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


•5 


—  6.  Les  choses  laissées  en  tas.  —  7.  La  pierre  taillée.  —  8.  La  pierre  polie,  dressée.  —  9.  La  terre.  —  10.  Le 
cœur.  —  1 1.  La  chose  que  l'on  partage  en  deux  (?).  —  12.  La  coupe,  le  bol  de  nourriture.  —  13,  14.  Variantes  qui 
entrent  dans  la  composition  des  noms  d'Akkad  et  AsSur.  —  15.  Le  fossé.  —  16.  Le  filet  en  poche.  —  17.  Le  grand 
filet,  symbole  de  pays,  contrée  entière.  —  18.  Le  palmier  sortant  de  terre.  —  19.  La  fournaise  du  fondeur.  — 
20.  Le  couvercle  :  le  demi-cercle  est  devenu  un  ensemble  de  deux  traits  à  angles,  qui  se  confond  avec  le  signe  du 
trou.  —  21.  La  chemise  de  lin,  la  xlxt^vi  est  formée  de  deux  traits  obliques  liés.  —  22.  Le  plat  et  son  couvercle.  — 
23.  Le  casque.  —  24.  Le  coucher  du  soleil.  —  25.  Le  temenu.  —  26.  La  nuit.  —  27.  La  barre  de  métal  en  demi-cercle. 

Peut-être  cette  forme  triangulaire  à  côtés  hérissés  (fig.  53)  figure-t-elle  une  nasse,  ou  un  filet 


a  poissons! 


La  ligne  d'horizon  :  maisons  et  enclos  ;  les  enceintes  circulaires. 


1   1    3    4     5 


t^inn  nnninuDËDEB 


ÂM.A 

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1,  2.  La  tente  de  peau.  —  3,4,  5,8.  Huttes  coniques,  abri,  silos  à  grains.  —  6.  La  grande  tente,  ou  les  tentes,  le  parc. 

—  7.  La  tige  hors  de  l'abri,  symbole  de  sortie,  naissance.  —  9.  La  maison  conique  avec  tour.  —  10.  La  botte  de 
roseau  et  ses  dérivés  :  les  huttes  de  bois  et  roseaux.  —  1 1 .  La  claie  d'osier.  —  12.  La  maison.  —  13.  La  porte.  — 
14.  La  maison  crénelée  :  le  turban,  le  majordome.  —  15.  L'enclos  carré  :  le  verger.  —  16,  17.  La  demeure,  le 
vêtement.  —  18,  19.  Le  maître,  la  maîtresse  (Dominus,  Dominai).  —  20.  L'enceinte  carrée,  le  total.  —  21.  Le 
puits,  la  citerne.  —  22.  L'étang.  —  23.  Le  parc  de  bétail.  —  24.  Le  lit  du  fleuve.  —  25.  La  caisse  du  chariot.  — 
26.  Le  silo  de  grains.  —  27.  La  chapelle,  le  sanctuaire.  —  28.  La  ville  :  enceinte  et  tour.  —  29,  30.  Le  mur 
d'enceinte  avec  tours  en  projection;  la  tombe.  —  y.Le  panier.  —  32.  La  mère.  —  33.  La  terrasse.  —  34.  L'eau 
qui  ruisselle  et  lave.  —  35.  Le  prêtre  (:  un  instrument,  lituitst).  —  36.  L'oiseau  et  son  œuf.  —  37.  Le  collier  de 
perles,  la  chaîne.  —  38.  L'enceinte  circulaire,  parfaite.  —  39.  Le  temenu  reposant  sur  le  sol  (deux  paries  emboîtées). 

—  40.  Le  nœud.  —  41,  42.  Vase  ouvert,  vase  creux.  —  43.  L'insecte  rongeur.  —  44.  Le  silo.  —  45.  La  digue.  — 
46.  La  voile.  —  47.  Le  parc  à  moutons.  —  48.  Les  jarres,  le  grenier. 

Portes,  enceintes,  puits,  greniers,  vergers,  tissus',  se  retrouvent  sur  les  empreintes.  Mais 
ce  répertoire  si  riche  de  détails  est  avant  tout  celui  du  scribe.  Le  graveur  n'analyse  pas,  il  com- 
pose. Ses  signes  sont  des  motifs  décoratifs  et  des  scènes  entières.  Signes  et  motifs  relèvent  d'une 
tradition  commune  qui  donne  un  sens  au  style  rigide  où  la  géométrie  n'est  qu'apparente.  La 
scène  reste  le  vrai  domaine  où  s'épanouit  l'art  du  graveur  :  scènes  agrestes,  scènes  de  chasse, 
scènes  domestiques.  Il  y  apporte  des  procédés  à  lui  : 

a)  La  tête-bêche.  —  Un  même  sujet  est  répété,  retourné  au-dessus  et  au-dessous  d'une  ligne 
sinueuse,  vrai  profil  de  montagne  ou  de  rivière2.  Ce  motif  et  le  suivant  expliquent  plus  d'une 

1.  Fig.  1,  3,  4,  8,  10,  25,  34,  36,  195,  219  à  226. 

2.  L'eau  figurée  par  une  ligne  ondulée  (fig.  49,  51).  La  montagne  est  une  série  d'écaillés  imbriquées  (fig.  97,  14', 
142,  266,  267,  316),  ou  de  zigourat  en  forme  de  pyramides  à  degrés  (fig.  99,  101,  118,  263).  Cp.  la  fig.  47  où  conifères  et 
pyramides  alternent. 


,6  EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 

figure  du  décor  géométrique'.  La  projection  remplace  la  perspective  et  renverse  dos  à  dos  ou 
étale:  poissons  (fig.  53),  roseaux  (fig.  51),  arbres  (fig.  66,  68),  aigles  (fig.  2)  et  lions  (fig.  2, 
180,  181). 

b)  La  frise".  —  La  répétition  d'un  même  sujet  ou  de  deux  alternés  :  feuille,  profil  de  mon- 
tagne, animaux,  vases  ou  hommes. 

c)  Les  animaux  affrontés  formant  des  groupes  héraldiques'.  Le  vase  d'argent  d'Entemena 
et  la  porte  fameuse  des  lions  de  Mycènes  peuvent  se  réclamer  de  ces  origines  lointaines.  Un 
groupe  spécial  aux  graveurs  d'Élam  figure  des  bouquetins  bondissant  à  droite  et  à  gauche  d'un 
conifère  dressé  au  sommet  d'une  montagne. 

d)  Le  mélange  de  la  face  et  du  profil.  Ce  procédé  cher  aux  artistes  égyptiens  se  retrouve  ici 
dans  les  figures  humaines4  et  tout  spécialement  dans  les  figures  animales5,  où  les  cornes  s'étalent 
largement  de  face  au-dessus  d'une  tête  de  profil.  La  même  tradition  s'affirme  dans  l'aigle  épars 
avec  la  tète  de  profil6  et  mieux  encore  dans  la  figure  d'Eabani  aux  cornes  de  bison,  si  proche 
parent  des  bisons  d'Elam. 

Ces  procédés  sont  un  moyen  de  mettre  en  valeur  les  figures,  isolées  ou  groupées,  figures  de 
plantes,  d'animaux  ou  d'homme,  elles  sont  pour  nous  les  témoins  précieux  de  l'inspiration  des 
vieux  graveurs  élamites. 


3      Le  paysage. 

La  plupart  des  scènes  agrestes  sont  à  fond  de  paysage.  Les  poissons7  nagent  entre  les  rives 
d'un  cours  d'eau  sinueux.  A  droite  et  à  gauche  s'étalent  les  roseaux.  Bisons,  chèvres  et  bouquetins 
bondissent  dans  les  montagnes  où  poussent  sapins,  cèdres  et  térôbinthes 8.  Un  fond  pareil 
déroule  sa  frise  au-dessus  des  taureaux  et  lions  aux  poses  hiératiques9.  Les  monts  prennent 
encore  l'aspect  de  pyramides  à  degrés,  de  vraies  zigourat10.  La  croix"  accompagne  ces  figures 
et  n'est  peut-être  qu'un  symbole  de  montagne  ou  d'enceinte.  Les  bêtes  se  couchent12  dans  l'herbe 
des  prairies  ou  parmi  les  broussailles,  se  promènent  paisiblement  '\  ou  fuient  devant  le  lion 
en  foulant  les  herbes  sur  leur  passage14.  Enfin,  le  paysage  est  réduit  à  quelques  tiges, 
branches  ou  feuilles;  comme  la  montagne  peut  se  réduire  à  quelques  pierres  carrées'5  ou  trian- 

1.  Fig.  15  à  23. 

2.  Fig.  47,  65,  104,  108,  135,  153,  183  à  193,  204,  216,  228,  320,  322,  323,  329. 

3.  Fig.  97,  138  à  143,  199  à  202,  247,  313,  316,  317,  330. 

4.  Fig.  231,  232,  235,  338. 

5.  Fig.  95  à  99,  104,  105,  125,  126,  145,  154,  195,  etc. 

6.  Fig.   2,  184,  187,  199,  200,  247,  255.  1 -aigle  à  tûte  de  lion  semble  plutôt  une  création  des  artistes  de  la  plaine. 

7.  Fig.  51,  54.  Cp.  les  tig.  333,  334.  —  8.   Fig.  97,  118,  138  à  143.  —  9.  Fig.  182,  266,  267. 
10.  Fig.  99,  roi,  120.  124,  263,  336,  338.  —  11.  Fig.  101,  161,  314,  316.  —  12.  Fig.  104,  ii>. 
13.  Fig.  90,  125,  129,  150.  —  14.  Fig.  164.  —  15.  Fig.  133,  196. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES  17 

gulaires'.   Une  antilope  curieuse  —  si  ce  n'est  pas  une  bête  imaginaire  —  galope  dans  un 
paysage  de  désert2,  figuré  par  une  plante  aux  rameaux  secs  terminés  en  boule. 

Les  espèces  végétales  ne  sont  pas  très  caractérisées,  à  part  les  roseaux',  les  épis  couchés4, 
les  plantes  du  désert2,  dont  la  forme  est  loin  d'être  une  image  de  plante  déterminée;  le  reste 
n'est  qu'un  ensemble  de  rameaux5  à  feuilles  rondes  ou  lancéolées6,  ou  des  espèces  de  trèfles7 
semés  dans  le  champ  de  l'empreinte.  Les  rameaux  les  plus  archaïques  semblent  formés  de 
lignes  et  de  points8. 

Le  conifère  sur  sa  montagne  est  le  symbole9  même  de  l'Elam.  Il  forme  entre  les  antilopes 
et  bouquetins  bondissants,  un  groupe  héraldique,  des  armes  parlantes.  Des  fruits  pendent  de 
ses  branches10,  fruits  symboliques,  première  image  de  l'arbre  de  vie,  qui  tient  une  si  large  place 
dans  le  décor  assyrien  et  persan".  Ailleurs,  le  conifère  figure  seul12  ou  le  long  de  lignes  ondulées'5. 
Il  prend  l'aspect  d'une  palmette  et  s'encadre  d'un  double  filet14,  branche  ou  fruit.  Enfin,  il 
semble  se  partager  en  trois  rameaux'5.  Cet  arbre  à  triple  tête,  propre  aux  coteaux  de  l'Élam 
et  de  la  Perse,  a  une  longue  histoire.  On  y  a  vu  un  figuier  ou  un  grenadier'6,  peut-être  un 
arbre  de  vie,  très  différent  en  tout  cas  du  conifère  ou  du  palmier. 

Dans  le  décor  géométrique,  le  filet  se  referme  et  forme  cadre  autour  du  conifère  devenu 
palmette'7.  Il  y  alterne  avec  des  profils  de  montagne  devenus  des  pyramides  à  degrés,  presque 
des  croix.  Des  points  triangulaires  forment  écailles  le  long  de  ces  palmettes,  ou  au-dessus  d'elles, 
dans  un  paysage  archaïque lS,  où  passent  des  chèvres  à  longues  cornes.  Ces  palmettes  encadrées '9, 
opposées  pointes  à  pointes,  forment  une  croix  de  Saint-André.  La  vogue  de  ces  décors,  plus  ou 
moins  symboliques,  a  été  considérable,  et  on  les  retrouve  plus  tard  dans  les  empreintes20 
syriennes,  hittites  et  persanes.  Aujourd'hui  encore,  la  grande  silhouette  des  cyprès  verts  sur 
le  ciel  d'Orient  est  une  image  inoubliable. 

La  palmette  circulaire2',  la  marguerite  des  décors  assyriens,  est-elle  un  développement  de 
la  palmette  pvramidale  dérivée  des  figures  de  conifères,  ou  est-elle  une  image  empruntée  aux 

1.  Fig.  85  à  87,  90,  205,  206,  208. 

2.  Fig.  62,  133.  Même  plante  sur  un  vase  en  bitume  :  Del.,  XIII,  pi.  XXXVII,  3. 

3.  Fig.  51,  54.  Cp.  les  fig.  333,  334.  —  4-  fig-  '64- 

5.  Fig.  90,  114,  119,  121,  122,  127,  150,  175,  231,  236,  238,  256,  325. 

6.  Fig.  104,  109,  125,  131,  139,  203,  311,  322,  324  et  107,  129. 

7.  Fig.  104,  142,  160  à  162,  169,  181,  318,  320.  —  8.   Fig.  115. 

9.  Peut-être  les  signes  NIM,  LAM,  les  lammu  et  elamu  des  scribes,  ne  sont-ils  que  des  figures  réduites  de  conifères. 
Les  signes  archaïques  leur  donnent  une  fausse  ressemblance  avec  QA.  Les  signes  proto-élamites  nos  704  à  721  en  sont 
bien  proches  voisins  (fig.  68,  97,  141,  142,  316). 

10.  Fig.  141,  142.  —  11.   Fig.  278.  —  12.  Fig.  64,  136,  143,  182,  317  à  319. 
13.  Fig.  66,  67,  318.  —  14.   Fig.  62  à  64,  126,  317  (?).  —  15.   Fig.  66  à  68,  182. 

16.  W.  Hayes  Ward,  Seal  Cyl.,  p.  331  et  suiv.,  et  fig.  676,  1066,  1069  à  1071,  1089,  1090,  1 190. 

17.  Fig.  45  à  47,  1 14.  —  18.  Fig.  1 14.  —  19.   Fig.  48. 

20.  Cp.  Dé/.,  VIII,  le  cylindre  archaïque  n°  64;  Dél.,  XII,  138,  177;  Menant,  Glyptique  orientale,  II,  fig.  115, 
signalait  déjà  ce  décor  de  palmes  et  profils  de  montagne  alternant,  fréquent  sur  les  cachets  de  Hamath  et  de  Jérabis. 

21.  Fig.  26  à  45,  230,  327. 


,8  EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


palmiers  de  la  plaine?  Il  est  difficile  de  le  dire.  Elle  est  un  motif  fréquent  du  décor  géométrique. 
Alternant  avec  des  rectangles,  elle  éveille  l'idée  du  verger1,  du  jardin  fermé,  de  la  palmeraie. 
Les  palmiers  poussent  sur  les  bords  du  Karoun,  non  loin  de  Suse.  Des  panneaux  calcaires 
provenant  des  fouilles  sont  décorés  d'incrustations  en  forme  de  marguerite  à  huit  pétales2  avec 
traces  de  couleur  verte.  La  palmette  circulaire5  figure  sur  une  tablette  de  terre  cuite  rouge, 
provenant  de  Tépé-Moussian,  au-dessus  de  deux  gros  oiseaux  et  de  constructions  carrées.  Cercles 
et  carrés  sont  un  élément  fréquent  et  inexpliqué  du  décor  des  cylindres  chypriotes. 

Peut-être  cette  palmette  circulaire  qui  accompagne  souvent  des  scènes  de  chasse4  y  prend- 
elle  un  autre  sens  de  piège,  d'enclos,  de  parc  fermé.  Ce  serait  là  le  sens  de  ces  rosettes  de  points s 
qui  figurent  dans  le  champ  au-dessus  des  animaux  couchés.  La  fosse,  ou  peut-être  l'enceinte  de 
filets  dressés  ou  la  palissade,  sont  connues  des  chasseurs  de  toute  antiquité,  et  tiennent  une 
large  place  dans  la  littérature.  Ce  sont  des  enceintes  semblables6,  ouvertes  d'un  seul  côté,  que 
nous  voyons  pleines  de  chiens  courants  et  de  bouquetins.  Et  la  frise  curieuse  (fig.  210)  et 
archaïque  au-dessus  du  bouvier  ou  chasseur  de  bison  —  si  elle  est  plus  que  conifère  et  montagne 

figure  peut-être  une  pareille  enceinte.   Ailleurs,  le  même  chasseur  antique  répète  son  geste 

devant  ce  qui  semble  une  palmette  circulaire7.  Ainsi  s'expliqueraient  ces  enceintes  ou  cercles  si 
fréquents  sur  les  vases  peints  de  Suse  et  de  Tépé-Moussian8,  avec  ligne  ondulée,  claies  d'osier  en 
projection  à  l'extérieur,  et  filet  en  toile  d'araignée  à  l'intérieur. 

La  palmette  ou  fleur  à  quatre  pétales  losanges"  est  une  autre  figure  énigmatique.  On  a 
reconnu  la  persistance  de  fleurs  semblables10  dans  le  Minéen  moyen,  en  Crète,  entre  l'an  2000  et 
1500  avant  l'influence  égyptienne  sur  les  îles. 

Deux  arbres  étranges"  —  si  on  en  croit  les  empreintes  —  à  fleurs  en  tulipe  et  feuilles 
lancéolées  ou  découpées,  sont  peut-être  des  arbres  symboliques,  sûrement  pas  des  conifères, 
et  difficilement  des  grenadiers.  Ils  semblent,  dans  un  cas,  accompagner  et  distinguer  le  bison 
aux  mèches  flottantes  et  cornes  en  croissant,  du  taureau  sauvage  ou  bos  primigenius  qui  a  les 
cornes  divergentes.  Derrière  ce  dernier,  une  sorte  de  réseau  en  losange  suggère  l'idée  d'herbe 
ou  de  grains. 

Cette   même   idée  d'herbe,   de  textile,    de   bottes  de   roseaux   liés  se   rattache  à  certains 

1.  Le  signe  SAR.  Les  signes  proto-élamites  n0'  80,  100,  563,  646,  691,  et  les  fig.  34,  36. 

2.  Jéquier,  Dél.,  VII,  fig.  363.  Objet  conique  provenant  des  fouilles  de  Tépé  Aly  Abad,  Dél.,  VIII,  p.  79,  bitume 
incrusté  d'albâtre  et  de  cornaline.  Le  décor  semble  imité  du  palmier. 

3.  Del.,  VIII,  fig.  127.  Un  cylindre  du  Musée  Guimet  montre  un  arbre  au  tronc  strié,  entre  deux  palmettes  enca- 
drées de  bouquetins  (Cat.  n°  135). 

4.  169,  183,  232.  Elle  est  souvent  accompagnée  d'un  lacet  (de  Clercq,  Cat.  a"  24,  27)  ou  d'une  torsade,  qui  en  fait 
le  tour  complet  (Cat.  de  la  Bibliothèque  Nationale,  n°  55). 

5.  Fig.  102,  122,  132,  322,  et  les  cercles,  fig.  323.  —  6.   Fig.  195.  —  7.   Fig.  230. 

8.  Cf.  le  chapitre  5  :  La  chasse. 

9.  Ici  incomplète,  fig.  45,  1 16,  elle  se  retrouve  entière  dans  :  De/.,  XII,  tig.  45  ;   Cat.  Je  la  DM.  Nat.,  fig.   S  "  2  : 
Jlilprechl,  Ann.  Vol.,  p.  98,  fig.  34  (Musée  d'Orléans). 

10.  W.  Hayes  Wakd,  Seal  CyL,  fig.  1044,  1045. 

11.  Kig.  138,  335. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES  I9 

quadrillés'  très  simples  du  décor  géométrique.  Le  filet,  lui-même,  est  figuré  par  des  mailles 
losangées2. 

Le  rapprochement  entre  la  figure  triangulaire  (fig.  15)  et  la  vigne  ou  grappe  de  raisin 
(GESTIN)  est  très  hypothétique. 

40     Les  animaux. 

C'est  une  faune  riche  en  bêtes  de  toutes  classes  et  surtout  en  bêtes  sauvages.  Peu  de  femelles5. 
Le  détail  des  cornes,  barbes,  pattes  et  pelage  négligé  ou  peu  apparent  rend  les  identifications 
difficiles.  Plusieurs  espèces  ont  pu  disparaître.  Certaines  figures  sont  des  compositions 
fantaisistes  :  des  dragons4  et  des  griffons s,  avec  les  animaux  à  attitudes  humaines  ils  formeront 
la  matière  d'un  chapitre  à  part. 

Les  bêtes  normales  forment  une  liste  respectable  :  poisson,  scorpion,  serpent,  araignée, 
lézard,  tortue,  mouche.  —  Les  oiseaux  :  aigle,  épervier,  pélican (?).  — Les  félins  :  le  lion,  la 
panthère,  le  chien,  le  loup,  le  renard.  —  Les  chèvres,  antilopes,  mouflons,  cerfs,  daims,  biches.  — 
Les  taureaux6,  l'âne,  le  sanglier,  le  singe7  (?). 

Les  poissons*  au  corps  couvert  d'écaillés,  sont  figurés  nageant  entre  des  rives  plantées 
de  roseaux,  ou  pris  dans  les  mailles  d'un  filet,  ou  dos  ou  ventre  en  l'air  (fig.  53),  c'est-à-dire 
nageant  en  tous  sens,  en  compagnie  d'une  masse  triangulaire  aux  prolongements  filiformes, 
méduse  ou  poulpe,  —  si  ce  n'est  là  l'image  de  la  nasse  ou  du  filet. 

Les  scorpions9  aux  pattes  multiples,  double  pince  et  dard  au  bout  d'une  queue  recourbée, 
sont  une  image  pleine  de  menace,  un  symbole  recherché  de  la  plus  haute  antiquité.  Le  détail  des 
pattes  fait  parfois  défaut.  Le  corps  annelé,  dard  et  pinces  suffisent  à  évoquer  l'image  redoutable. 

Les  serpents10.  Toute  ligne  ondulée  n'est  pas  un  serpent.  L'eau  n'est  pas  figurée  autrement 
que  par  un  ensemble  de  lignes  ondulées11.  Les  lignes  ondulées  verticales,  si  fréquentes  sur  les  vases 
peints,  pourraient  bien  n'être  que  la  pluie  du  ciel.  Le  signe  de  l'abondance  délicieuse'2  semble  une 
image  de  la  pluie,  de  la  rosée,  du  flux  qui  ruisselle  et  lave.  Le  serpent  associé  au  bouquetin,  ou 
cette  bête  en  S  qui  plane  au-dessus  du  griffon,  suggère  peut-être  l'idée  de  chasse  heureuse  qui 
frappe  à  coup  sûr.  Ailleurs,  le  scorpion  '3  joue  le  même  rôle  au-dessus  du  taureau.  —  Le  fouet  en 
action'4  —  et  il  y  avait  des  fouets  à  double  lanière  —  prend  lui-même  des  allures  de  serpent.  Une 

1.  Fig.  1,  3,  4,  307,  308.  —  2.  Fig.  5,  50,  310. 

3.  Un  seul  exemple  sûr,  fig.  149. 

4.  Fig.  269,  270,  271.  —  5.   Fig.  272,  273,  329. 

6.  Fig.  137.  Le  bœuf  à  bosse  est  une  figure  rare  et  douteuse. 

7.  Fig.  191.  Figure  douteuse.  Des  petits  vases  d'albâtre  semblent  pourtant  reproduire  les  formes  du  cynocéphale. 

8.  Fig.  50  à  53,  310,  334. 

9.  Fig.  68,  71,  73  à  75,  120,  lai,  205,  206,  236. 
io.  Fig.  118,  119,  329.  —  11.   Fig.  49. 

12.  Le  signe  HUM-LUM,  si  proche  du  signe  de  la  brique  :  construction  en  arêtes  de  poissons.  Cp.  le  signe  LUH. 

13.  Fig.  205,  206.  —  14.  Fig.  211.  312. 


20  EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 

légende  a  mis  en  rapport  l'aigle  et  le  serpent  (Etana).  Les  bêtes  qui  chassent  comme  l'aigle  et  le 
lion,  qui  frappent  comme  le  serpent  et  le  scorpion,  ou  tendent  des  réseaux  comme  l'araignée,  ont 
de  tout  temps  excité  l'imagination  et  appelé  des  comparaisons. 

L 'araignée1  est  une  figure  rare,  et  ici  un  peu  conventionnelle.  Son  corps  est  formé  de  deux 
masses  sphériques  semblables  avec  prolongements  dessus  et  dessous.  —  Existe-t-il  des  araignées 
à  six  paires  de  pattes?  Elle  voisine  avec  le  scorpion,  ou  semble  tenir  entre  ses  pattes  un  double 
grain  de  blé,  qui  n'est  peut-être  qu'une  image  du  lacet. 

Le  lézard2  figure  dans  une  frise  bien  curieuse  d'homme  et  de  bêtes  qui  forment  une  sorte 
de  chaîne  en  se  tenant  par  la  queue.  II  est  pendu  par  la  queue,  tête  en  bas.  Son  corps  est  ridé  ou 
couvert  d'écaillés,  ses  deux  pattes  de  devant  reposent  à  terre  et  encadrent  sa  tête  pointue.  Une  de 
ses  pattes  de  derrière  saisit  la  queue  d'un  grand  félin  accroupi  qui  se  retourne.  Ce  félin  tient  pré- 
cisément un  petit  renard  pendu  de  façon  semblable  par  la  queue.  Quant  à  l'homme  assez  difforme 
qui  soulève  le  lézard,  il  semble  avoir  des  ailes,  ou  une  énorme  bosse,  à  moins  d'y  voir  un  bras 
relevé  et  plié. 

Il  v  a  dans  tout  cet  ensemble  une  intention  humoristique  qui  nous  échappe.  Quel  rôle  y  joue 
le  lézard  ?  —  Une  autre  empreinte5  semble  mettre  en  parallèle  des  renards  et  des  gens  accroupis 
—  plusieurs  portent  des  queues  et  ressemblent  au  félin  ci-dessus  —  dont  les  gestes  rappellent 
étrangement  les  musiciens  orientaux  frappant  leurs  mains  en  cadence.  Y  a-t-il  un  rapport  entre 
renards  et  musiciens4?  Y  a-t-il  des  musiciens  à  la  queue  de  renard,  comme  ailleurs  des  prêtres  à 
la  peau  de  panthère  ?  Et  le  lézard  joue-t-il  son  rôle  —  comme  peau  de  tambour  —  dans  la 
musique  ?  Où  trouver  réponse  à  tant  d'hypothèses  ? 

La  tortue^  —  plutôt  que  lézard  —  fait  la  même  triste  figure  suspendue  tète  en  bas.  Deux 
hommes  joignent  leur  effort  pour  la  tenir  à  bras  tendus  ;  l'autre  bras  replié,  main  sur  la  hanche, 
c'est  une  bonne  prise  et  de  poids.  Il  ne  saurait  être  question  d'en  faire  une  divinité. 

La  mouche6.  Figure  possible,  mais  trop  incertaine  et  isolée  pour  que  l'on  puisse  y  insister. 
Un  grand  félin  accroupi,  les  pattes  de  devant  levées,  semble  vouloir  l'attraper  au  vol. 

Les  oiseaux'1.  L'aigle*,  l'oiseau  noble,  presque  toujours  de  face,  les  ailes  éparses,  la  queue 
étalée,  mais  la  tête  de  profil  ;  le  plus  souvent  liant  dans  ses  serres  taureaux  et  lions.  Dans  les 
empreintes  se  rattachant  à  l'épopée  de  Gilgames,  il  saisit  par  la  queue  les  lions  renversés,  et 
domine  à  la  fois  Eabani  et  le  lion.  Un  cachet  plat  archaïque  oppose  tête-bêche  deux  aigles  et 
deux  têtes  de  lion  (fig.  2).  L'aigle  (!)  aux  ailes  repliées,  passant  à  gauche,  avec  tête  de  face,  dans 
une  frise  d'animaux  où  il  alterne  avec  le  lion,  est  une  figure  que  l'on  croirait  empruntée  à 
l'Egypte  (fig.  185). 

L'épervier9  ou  le  faucon.  Oiseau  de  proie  au  bec  crochu,  à  l'œil  rond,  plus  petit  que  le  vau- 
tour, on  le  retrouve  curieusement  mêlé  à  des  taureaux,  des  lions,  des  singes  (?)  dans  des  frises 
d'animaux  et  de  vases.  L'épervier  au  perchoir,  symbole  des  déesses  Bau  et  Aruru  à  l'époque 

1.  Fig.  70,  71,  72.  — 2.   Fig.  227. —  ].  Fig.  22S. — 4.  LUL et  NAR  ont  un  môme  idéogramme. 

5.  Fig.  229.  —  6.  Fig.  274.  —  7.   Forme  douteuse,  fig.  203. 

8.  Fig.  2,  164,  185,  197,  199,  200,  247,  255.  —  9.   Fig.  184,  186,  1S7,  190,  191. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


cassite  est  bien  connu.  C'est  l'oiseau  au  repos.  L'oiseau  de  la  «  Stèle  des  Vautours  »  et  l'oiseau  des 
bas-reliefs  assyriens  '  volent  suspendus  entre  deux  ailes  verticales  ou  horizontales.  Mais  ces  deux 
ailes  de  face,  éployées  sur  le  dos,  sont  un  trait  élamite.  On  les  retrouve  sur  les  peintures  de  Tépé- 
Moussian\  Ce  même  épervier(?),  mais  cette  fois  avec  ailes  repliées,  accompagne  des  amphores 
avec  pied  et  anses.  Une  double  corne  d'abondance  sort  du  col  du  vase  et  déverse  son  contenu  : 
une  forme  ovoïde  solide  ou  liquide.  C'est  là  une  variante  élamite  du  vase  aux  flots  jaillissants5. 
Un  oiseau  semblable  alterne  avec  des  figures  de  singe  (?)  dans  une  autre  frise  de  vases.  L'artiste  a 
diversifié  les  poses  de  l'oiseau  couché  ou  debout,  tète  retournée  ou  inclinée. 

Lepélicaîi*  (?)  n'est  peut-être  qu'un  animal  fantastique5,  mais  ce  n'est  pas  un  composé  de 
lion  et  d'aigle  comme  les  griffons6.  Il  a  un  corps  et  des  pattes  d'oiseau,  une  queue  en  éventail, 
un  cou  et  une  tête  massifs  couverts  de  plumes,  un  bec  épais  en  losange,  d'où  s'échappe  une 
langue  mince  et  recourbée.  Les  ailes  horizontales  sur  le  dos  sont  dans  la  tradition  des  peintures 
sur  vases. 

Le  lion7  est,  comme  l'aigle,  animal  noble  et  grand  chasseur,  avant  de  devenir  à  son  tour 
gibier  royal,  que  l'on  poursuit  avec  des  chiens  et  à  qui  Gilgames  et  Eabani  disputent  sa  proie.  Le 
lion  chasseur  appartient  aux  plus  vieilles  empreintes  où  il  figure  seul  avec  des  animaux.  Les 
frises  nous  le  montrent  sous  un  aspect  purement  décoratif  à  côté  de  vases  de  taureaux  et  d'aigles. 
Il  est  couché,  ou  assis,  ou  debout  sur  les  quatre  pattes  et  marchant  majestueusement.  Chasseur, 
il  est  lancé  en  pleine  course,  la  queue  droite  horizontale;  ou  bien  il  se  dresse  sur  le  dos  de  sa 
victime  qu'il  va  saisir  au  cou  ou  à  la  tête.  En  face  du  taureau,  il  a  une  pose  curieuse,  assis  sur 
l'arrière-train,  la  tête  retournée,  il  lève  sa  terrible  patte  toutes  griffes  dehors.  —  Le  lion  est  chassé 
au  chien  courant  et  percé  de  flèches,  tout  comme  le  bouquetin  et  le  sanglier.  Avec  l'apparition  de 
Gilgames,  l'aspect  de  la  chasse  change.  C'est  la  lutte  héroïque  corps  à  corps.  L'arc  est  remplacé 
par  l'épieu,  le  poignard.  La  bête  —  comme  les  bisons,  bouquetins  et  autres  bêtes  sauvages  —  se 
dresse  à  hauteur  d'homme  dans  maintes  positions  contournées  qui  relèvent  d'un  art  savant.  De  la 
même  époque  et  du  même  art  proviennent  ces  groupes  héraldiques  d'aigles  liant  deux  lions8  — 
comme  dans  le  vase  d'Entemena  ;  —  de  lion  dressé  domptant  deux  taureaux9,  et,  dans  un  décor 
purement  élamite  de  montagnes  et  de  conifères,  ces  lions10  debout,  à  attitude  humaine  et  gestes 
«  d'orant  ». 

La  panthère"  est  difficile  à  distinguer  du  lion  sur  les  empreintes.  Elle  est  plus  petite  et  n'a 
pas  la  tête  massive  et  la  crinière  du  lion.  Son  pelage  tacheté  (fig.  179)  n'est  peut-être  qu'une 
illusion  due  aux  rugosités  de  l'argile  bitumineuse. 

1.  Layard,  Mon.,  I,  pi.  14,  67  ;  II,  pi.  32,  40. 

2.  Un  oiseau  au  long  cou,  peut-être  une  cigogne,  Dél.,  VIII,  fig.  250  et  25 1 . 

3.  Cf.  chap.  i,  f.  —  4-  Fig-  275. 

5.  NAM,  l'oiseau  signe  du  destin  et  de  l'abstraction.  Cp.  l'oiseau  ZU. 

6.  Fig.  272,  273,  329. 

7.  Fig.  2,  91  (?),  159  à  161,  163  à  178,  180  à  186,  188,  189,  198,  200,  239  à  243,  246  à  252,  255  à  257,  266,  267,  325, 

326,  330. 

8.  Fig.  200.  —9.  Fig.  330.  —  10.  Fig.  266,  267.  —  11.  Fig.  179,  193,  194- 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


Un  grand  félin1 ,  non  identifié,  reste  encore  un  problème.  Il  figure  dès  l'origine  sur  les 
cachets  plats.  Il  ressemble  au  lion  sans  en  avoir  la  crinière  épaisse.  Il  est  souvent  assis,  les  pattes 
repliées  sous  les  cuisses  dans  une  attitude  humaine.  Il  pqrte  deux  petites  oreilles  rondes  sur  un 
museau  pointu.  Sa  queue  est  longue  et  mince.  Il  est  en  parallèle  avec  le  renard  —  ou  le  loup  — 
à  la  queue  touffue,  mais  il  est  de  grande  taille  et  semble  jouer  avec  un  renardeau  qu'il  tient 
pendu  par  la  queue.  Ailleurs,  le  même  animal  semble  vouloir  prendre  des  mouches  au  vol  ;  le 
voici  tenant  de  longs  cordons  (d'une  sorte  d  arbre  de  vie?);  ou  plus  curieusement  encore  assis 
dans  une  barque,  le  harpon  ou  la  rame  en  main.  La  poupe  de  la  barque  s'orne  d'une  déco- 
ration curieuse,  un  emblème  en  forme  de  filet  ou  de  botte  de  roseau.  Un  paysage  de  marais 
forme  frise  au-dessus  des  barques.  Est-ce  là  un  félin  pêcheur,  un  nimru,  un  jaguar,  une  espèce 
d'ichneumon  géant  ?  Nous  sommes  dans  les  marais  au  pied  des  monts.  Quel  intérêt,  quel  humour 
portait  les  artistes  de  Suse  à  dessiner  cet  animal  qui  a  parfois  les  gestes  et  la  mimique  d'un  singe  ? 
Parmi  leurs  dieux  qui  ne  figurent  jamais  ici  sous  forme  humaine,  peut-être  vénéraient-ils  une 
divinité  des  eaux.  Qu'est-ce  que  leur  dieu  Nariti  ou  Naride  ? 

Le  chien  z  est  pour  les  scribes  le  petit  lion,  la  bête  d'attache.  Les  empreintes  en  connaissent 
deux  espèces,  le  petit  chien  à  la  queue  en  panache,  et  le  gros  mastiff  sans  queue  presque,  au 
corps  massif  avec  des  allures  d'ours.  L'un  et  l'autre  servent  à  la  chasse.  Ils  ne  craignent  pas  de 
s'attaquer  au  lion  et  au  sanglier.  La  chasse  au  sanglier  (fig.  245)  reste  un  des  chefs-d'œuvre  de 
cette  glyptique.  L'attitude  du  chien  qui  arrête  la  bête  en  face,  le  magnifique  relief  de  sa  poitrine, 
de  ses  reins  cambrés,  de  son  cou  puissant  orné  d'un  triple  collier,  de  sa  gueule  à  la  forte  mâchoire, 
en  font  un  morceau  unique.  Une  longue  théorie  de  chiens  (fig.  151)  au— dessous  d'un  daim  mou- 
cheté doit  figurer  la  meute.  Mais  l'exemple  le  plus  curieux  est  la  chasse  donnée  par  un  chien  et 
un  loup  (?)  à  un  bouquetin  (fig.  196).  La  bête,  arrêtée  et  fléchissant  des  pattes  de  devant,  est 
saisie  et  accrochée  par  les  cornes,  la  barbiche  et  les  parties.  Le  chien  et  le  loup  chassant  de 
compagnie  ont  des  attitudes  comiques,  sans  parler  du  malheureux  bouquetin.  Les  chiens  courant 
dans  des  enceintes  circulaires  ou  carrées  (fig.  195),  sorte  de  pièges  ou  parcs  à  bétail  ouverts  d'un 
seul  côté,  rappellent  les  lévriers  bondissant  dans  une  enceinte  circulaire  sur  les  vases  peints'. 

Le  loup  ou  le  renard*.  La  figure  du  renard  est  rare5.  On  le  reconnaît  à  sa  grosse  queue 
touffue.  Le  rapport  qui  peut  exister  entre  renard  et  musicien  est  encore  fort  problématique. 
Le  petit  renard  semble  la  proie  ou  le  jouet  d'un  grand  félin.  Les  échantillons  plus  forts  sont 
peut-être  des  loups.  Un  animal  de  même  espèce,  en  barque,  harpon  en  main,  alterne  avec  le 
grand  félin  étudié  plus  haut. 

L'espèce  gracieuse  des  bêtes  à  cornes  qui  ne  sont  point  des  taureaux  est  une  source  de 
difficulté.  Cerfs  et  daims  se  reconnaissent  aisément  à  leur  ramure.    La  barbiche  des  chèvres, 

1.  Fig.  157,  180,  227,  228,  265,  274,  313,  331,  333. 

2.  Fig.  151,  195,  196,  208,  239,  241,  245,  246,  268,  280. 

3.  Dél.,  XIII,  pi.  III,  fig.  5.  —  4.  Fig.  196,  227,  228,  333. 

S.  W.  IIayes  Ward,  Seal  Cyl.,  n°  1032.  Douze  renards  en  frise.  Ward  estimait  qu'il  était  difficile  d'en  retrouver  la 
provenance  à  l'est  de  l'Assyrie.  Cp.  Dél.,  VII,  fig.  104. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES  23 

si  toutes  les  empreintes  étaient  lisibles  et  si  l'artiste  avait  toujours  pris  soin  de  l'indiquer, 
suffirait  à  classer  le  genre  chèvre  et  bouquetin.  Mais,  en  l'absence  de  barbe,  comment  identifier 
toutes  ces  cornes  '  de  face,  de  profil,  à  courbe  simple  ou  double,  ondulantes,  en  vrille,  relevées,  ou 
plus  ou  moins  annelées?  Mouflons,  gazelles,  antilopes  de  plusieurs  espèces  s'y  confondent,  sans 
que  l'on  puisse  décider  s'il  y  a  négligence  ou  fantaisie  de  l'artiste. 

Les  textes  classiques  de  Goudêa  jusqu'aux  rois  d'Assyrie  distinguent,  parmi  ces  bêtes  gra- 
cieuses et  agiles  que  l'on  chassait  dans  les  gorges  des  montagnes,  les  armé,  turahé,  ajalê,  naalê. 
Mais  comment  appliquer  les  noms  aux  figures  ?  Nous  avons  d'ailleurs  affaire  à  une  haute  époque, 
où  les  espèces  sauvages  étaient  plus  nombreuses  et  ont  pu  disparaître  depuis.  Ce  sont  surtout 
des  espèces  de  montagne.  La  gazelle  des  plaines,  aux  cornes  aiguës  et  légèrement  ondulées,  si 
fréquente  sur  les  bas-reliefs  assyriens2,  y  semble  inconnue. 

Les  cornes  en  vrille5  restent  un  problème,  s'il  s'agit  d'antilope.  L'antilope  oryx  a  les  cornes 
longues  et  droites.  L'antilope  des  Indes  a  les  cornes  en  vrille  qui  rappellent  celles  de  ces 
empreintes.  Mais  une  autre  variété4  aux  longues  cornes  plusieurs  fois  recourbées,  à  la  crinière 
flottante,  à  la  queue  épaisse  semblable  à  une  queue  de  vache,  fait  songer  aux  types  africains  de 
l'antilope  coudou  (strepsiceros)  qui  porte  un  grand  fanon  barbu.  Ce  n'est  peut-être  qu'un 
animal  fantastique  qui  voisine  avec  le  griffon5. 

L'espèce  chèvre  ou  bouquetin  a,  d'ordinaire,  les  cornes  franchement  recourbées  en  lame 
de  sabre,  de  profil.  Assez  rarement  les  cornes  sont  figurées  de  face6,  doublement  recourbées 
comme  celles  du  bélier  d'Egypte.  Parmi  les  types  aux  cornes  en  lame  de  sabre,  il  faut  peut-être 
distinguer  les  bouquetins  (ibex)  des  chèvres  sauvages  du  genre  aegagre.  L'ibex7  a  les  cornes 
sillonnées  de  raies  transversales  sur  la  face  antérieure.  L'aegagre  ou  chèvre  à  bézoards8  a  les 

1.  Voici  un  essai  de  classification  de  toutes  ces  cornes  : 

A.  —  Deux  cornes  de  face.  —  1.  Lisses,  courbe  simple,  pas  de  barbe,  fig.   121,   145  (antilopes).   —  2.  Courbe 

plus  petite,  fig.  145  à  147,  150,  154,  155,  242  (chamois  ou  mouflons).  —  3.  Droites  relevées  et  longues, 
fig.  144,  158,  2or,  202,  281  (antilope?)  —  4.  Double  courbe,  lisses,  une  barbe,  fig.  125,  126,  238,  312,  317, 
320  (bouquetins).  —  5.  Courbes,  striées,  une  barbe,  fig.  119,  176,  195  (bouquetins).  —  6.  Élevées  en  crois- 
sant, barbe  douteuse,  fig.  195  (antilope  ou  gazelle).  —  7.  En  vrille,  ondulées,  fig.  232,  319  (antilope). 

B.  —  Une  corne  de  profil.  —  1.  Avec  barbe,  fig.  97,  128,   141,   173,   193,  194,   '9§,  256,  269  (bouquetins).  — 

2.  Sans  barbe,  fig.  113,  118,  129,  130,  138,  174,  232  (antilope);  courbe,  épaisse,  striée,  fig.  120,  320 
(mouflon);  doublement  recourbée,  fig.  99. 

C.  —  Deux  cornes  de  profil.  —  1.  Avec  barbe,  fig.  9s,  122,  131,  195,  196,  241,  312,  316,  318,  320  (bouquetins), 

136  (chèvre  aegagre).  —  2.  Sans  barbe,  droites,  fig.  114;  courbe  légère,  fig.  123,  139  (gazelle);  courbes  et 
lisses,  fig.  112,  115,  132,  140,  142,  233  (antilopes);  courbes,  épaisses,  fig.  117;  longues  cornes  ondulantes 
(crinière  flottante),  fig.  133,  134,  137.  177,  329  (antilope  genre  coudou?);  (pas  de  crinière),  fig.  135  (anti- 
lope) :  doublement  recourbée,  fig.  322. 

D.  —  Pas  de  cornes,  fig.  153,  207,  209. 

2.  Layard,  Mon.,  II,  pi.  12  et  32. 

3.  Fig.  232.  —  4-  Fig-  133,  134,  137.  i/7,  329-  —  5-  Fig.  329-  —  6-  Fig-  '25,  126,  228,  3I2,  317,  320. 

7.  De/.,  XIII,  pi.  XXXIII,  6;  XXXV,  1,  7;  relief  d'asphalte,  pi.  XLIV,  3. 

8.  Dél.,  XIII,  pi.  XXXIV,  3.  Vase  d'argent  d'Entemena,  Heuzey,  Ci/.,  218  ;  Cat.  de  l.i  Bibl.  Nat.,  n°  1 5  ;  W.  Hayes 
Ward,  Seal  Cyl.,  n»  28. 


24  EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 

cornes  ornées  de  nodosités  figurées  par  des  saillies.  Mais  jamais  les  chèvres  de  ces  empreintes 
n'ont  les  cornes  en  hélice  et  la  barbiche  de  la  chèvre-poisson,  symbole  du  dieu  Êa  sur  les 
koudourrou  d'époque  cassite.  Une  seule  espèce  connue  a  cet  aspect,  c'est  la  chèvre  du  Tibet 
(cap m  Falconieri)  ou  chèvre  markos. 

Quant  à  la  tête  de  bélier,  un  autre  symbole  d'Ea,  qui  accompagne  d'ordinaire  la  chèvre- 
poisson,  elle  a,  sur  les  mêmes  documents,  les  cornes  tombantes  du  mouton  mérinos,  mais  rien 
des  cornes  courbes  massives  et  relevées  du  mouflon  sauvage1  de  ces  empreintes.  Le  style 
cassite  témoigne  de  la  convention  d'une  basse  époque2. 

En  résumé,  tout  ce  qui  n'est  pas  chèvre  à  barbe  ou  cerf  à  ramure  est  confondu  sous  le  nom 
commun  d'antilope.  Quelques  types  plus  caractérisés  sont  peut-être  des  mouflons'.  Toutes  ces 
bêtes  bondissent  dans  les  montagnes,  forment  des  groupes  héraldiques  à  l'ombre  des  grands 
conifères,  se  nourrissent  de  leur  fruit  symbolique,  ou  défilent  en  longues  théories.  On  les  voit 
pourchassées  par  les  chiens,  traquées  et  acculées  à  des  sortes  d'enceintes4  rondes  ou  carrées,  et 
percées  de  flèches5.  Les  rois  d'Assyrie  aimaient  à  les  capturer6  vivantes  et  à  les  garder  dans  des 
parcs.  Ils  ne  font  que  continuer  une  vieille  tradition  élamite. 

Les  cerfs,  les  daims7  mouchetés  sont  peut-être  les  lulimu  des  textes  Goudêa.  On  aimerait  à 
les  rapprocher  des  SIQQA,  dont  le  signe  archaïque  figure  un  quadrupède  aux  cornes  poussant  en 
tiges  comme  le  blé.  Un  gracieux  tableau  montre  la  biche  et  le  faon  à  côté  du  cerf. 

Le  sanglier8  est  représenté  par  deux  beaux  échantillons.  On  le  chasse,  comme  le  lion,  au 
chien  courant  avec  l'arc  et  l'épieu.  L'un  d'eux  est  un  vieux  solitaire  à  la  hure  longue,  les  défenses 
en  saillie,  les  oreilles  dressées,  le  poil  hérissé  et  grognant.  Arrêté  dans  sa  course,  il  fléchit  sur 
les  jarrets. 

L'âne''  est  la  bête  de  somme.  Un  seul  exemplaire  nous  montre  l'animal  aux  longues 
oreilles  arrêté  devant  une  porte  à  deux  battants.  Il  porte  un  gros  fardeau.  Son  ànier,  à  bras  tendu, 
le  touche  aux  oreilles  de  son  bâton  comme  pour  le  pousser  de  l'avant. 

Le  taureau'",  surtout  le  taureau  sauvage,  est  la  figure  la  plus  courante  de  ces  empreintes, 

i.   Fig.  120,  320;  154,  155. 

2.  Dans  la  série  des  vases  peints  (Dé/.,  XIII),  les  figures  de  bouquetins  abondent  :  pi.  I,  4  ;  IV,  1,  2  ;  fig.  121,  131, 
132,  135.  PI.  XVI,  1  (antilope?).  Cornes  en  vrille,  fig.  146  (aegagre?).  De  même  dans  les  peintures  de  Tépé-Moussian 
(Dél.,  VIII),  fig.  228,  229,  231,  232,  233. 

De  vrais  tableaux  de  chasses  (de  Clercq,  Cat.,  n°  27)  mettent  en  ligne  des  têtes  d'ibex,  de  mouflons,  d'antilopes,  de 
taureaux,  de  gazelles.  Cp.  W.  Hayiîs  Ward,  Seal  Cyl.,  n°  130  :  taureau,  cerf,  bouquetin,  antilope  ou  mouflon,  133,  136. 

3.  Fig.  120,  141  (î),  1  si,  155,  320.  Brebis  (?),  fig.  153,  207,  209. 

4.  Fig.  195.  —  5.   Fig.  241. 

6.  Ina  èeti  dirâte  utemmih.  Le  parc,  l'enceinte  :  supuru,  tarbasu  (cp.  le  filet  :  sapant)  où  on  enfermait  ces  troupeaux 
sauvages  (sugullat)  comme  du  bétail  domestique  [kîma  marsit  sûni). 

7.  Fig.  149,  '5',  •  52  (>),  i78(?),  32',  322,  324.  —  8.   Fig.  243,  245.  —  9.  Fig.  219. 

10.  Cornes  de  face,  fig.  H4,  95  à  99,  104,  105,  137,  210,  251,  253,  257,  312,  314,  325,  330,  331,  335,  339.  Cornes  de 
profil,  fig.  87  à  89,  93,  94,  101,  roi  à  108,  161  à  164,  166,  169,  183,  184,  198,  199,  205,  246,  249,  250,  255,  258,  259,  267, 
281,  311,  314,  330,  332,  337.  Indistincts,  fig.  85,  86,  102,  103,  109,  1  10,  124,  160,  156,  167,  16S,  170,  172,  179,  21 1,  240, 
315,  327.  Têtes  de  taureaux,  fig.  281. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES  25 

une  des  sources  d'inspiration  les  plus  abondantes  des  graveurs.  Toutes  réserves  faites  sur  la 
netteté  des  contours  et  le  précis  des  détails,  il  est  possible  de  distinguer  et  de  classer  plusieurs 
types.  Parmi  tous  ces  taureaux  de  profil  —  la  figure  de  la  vache  est  absente  —  avec  cornes 
de  profil  ou  de  face,  il  faut  probablement  reconnaître  le  bœuf  domestique  passant  en  longues 
théories',  ou  accroupi  au  pâturage2  en  troupeau  avec  des  veaux3  ou  des  chèvres4.  L'abondance 
des  troupeaux  et  ces  images  familières  de  bêtes  couchées  ou  bondissantes,  la  tète  retournée, 
devaient  être  chères  à  ces  pasteurs.  Le  taureau  puissant5  à  large  encolure,  croupe  et  panse 
massives,  muscles  saillant  sous  la  peau,  queue  en  toupie,  passe  lourdement,  tête  baissée,  dans 
un  paysage  de  montagne  et  de  pâtures,  figuré  par  des  pierres  en  triangle,  des  bouquets  de  feuilles 
en  trèfle  et  des  branches  d'arbres.  Autour  des  bêtes  couchées,  des  palmettes,  des  rosaces  de 
points6,  des  mèches  en  cordon7  ou  des  bandes  de  petits  pots8  éveillent  l'idée  de  parc  et  de  métairie. 
Le  fermier  en  personne  et  ses  vases  de  lait  ou  de  crème  forment  le  fond  du  tableau9.  On  le  voit, 
fouet10  ou  aiguillon  "  en  main,  pousser  devant  lui  son  troupeau. 

.Mais  la  chasse,  avant  l'élevage,  a  été  la  grande  source  d'alimentation  et  de  distraction. 
Les  rois  d'Assyrie  se  vanteront  plus  tard  de  leurs  chasses  au  taureau  sauvage,  et  les  feront 
oraver  sur  leur  bas-relief.  A  cette  époque  lointaine,  nous  voyons  le  taureau  pourchassé  par  le 
lion,  mais  jamais  percé  de  flèches  comme  le  lion,  le  bouquetin  et  le  sanglier.  Tout  au  plus, 
pourrait-on  imaginer  le  taureau  forcé  dans  une  enceinte  de  filets'2  en  face  du  chasseur,  un  bras  levé 
et  peut-être  armé  de  l'herminette,  sur  une  empreinte  fort  archaïque.  Il  faut  attendre  l'époque  des 
luttes  de  Gilgames  pour  voir  le  héros  dans  ses  corps  à  corps  avec  le  taureau  sauvage,  bison  ou 
taureau  androcéphale. 

Il  faut  remarquer  que  le  buffle,  cette  bête  des  marais  de  l'Euphrate  aux  cornes  annelées  et 
tombantes,  fait  défaut  sur  nos  empreintes.  Il  n'apparaît  qu'à  l'époque  de  Sargon  l'Ancien  et  fait 
date.  Nous  sommes  au  pays  des  monts  et  à  époque  plus  ancienne.  Le  pays  d'Élam  connaît  deux 
espèces  de  taureaux  sauvages  :  le  bos  primigenius''  aux  cornes  aiguës  et  divergentes,  et  le  bison1* 
aux  cornes  rondes,  en  croissant,  à  la  crinière  épaisse  qui  couvre  le  col  et  le  front,  et  flotte  en 
longues  tresses.  Un  cadre  de  montagne  et  de  bois  est  figuré  par  des  pierres  en  pyramide  "s,  parfois 
de  vraies  zigourat '6.  Le  conifère  y  dresse  sa  fière  silhouette'7.  Ailleurs,  les  pierres  sont  disposées  en 
forme  de  croix'8.  La  croix  figure  souvent  dans  le  champ,  à  côté  ou  sur  la  pyramide".  La  végé- 
tation est  rappelée  par  des  rameaux,  des  feuilles,  des  tiges  foulées20. 

Les  taureaux  prennent  rang  dans  les  frises21,  à  côté  des  aigles  ou  des  lions,  et  forment  encore 
des  groupes  héraldiques22.  Les  deux  têtes  de  taureaux  formant  chapiteau25,  —  à  côté  des  deux 
têtes  d'antilope,  —  est  un  motif  décoratif  les  plus  curieux,  le  modèle  primitif  des  chapiteaux 
perses. 

1.  Fig.  96,  108.  —  2.  Fig.  102,  104,  10;.  —  3.   Fig.  93.  106.  —  4.  Fig.  95.  —  5.   Fig.  90.  —  6.  Fig.  102,  103. 
7.  Fig.  104.  —  8.  Fig.  103,  315.  —  9.  Fig.  198,  205.  206.  —  10.  Fig.  21 1.  —  n.  Fig.  312. 

12.  Fig.  210.  Cp.  les  fameux  bijoux  en  or  de  Mycène  et  l'image  du  taureau  pris  au  filet. 

13.  Fig.  99,  104.  —  14.  Fig.  97,98,  335.  —  15.  Fig.  90.  -  16.  Fig.  99  à  101.  —  17.  Fig.  97.—  18.  Fig.  85. 
[9.  Fig.  95,  101.  —  20.  Fig.  164.  —  21.  Fig.  183,  184.  —  22.  Fig.  199,  330.  —  23.  Fig.  281. 


2Ô  EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


Les  taureaux  à  attitudes  humaines  si  proches  des  figures  d'Eabani  méritent  une  étude  à 
part.  Avec  les  animaux  composites,  fantastiques,  ils  sont  les  témoins  d'un  effort  d'imagination 
et  d'une  inspiration  propres  aux  Élamites. 


50  La  chasse. 

L'Élamite  ancien,  comme  tous  les  primitifs,  a  été  chasseur  avant  d'être  pasteur.  Les  animaux 
domestiqués  ne  l'ont  été  que  par  degrés,  après  avoir  été  pris  vifs  à  la  chasse.  Les  pièges,  les 
enceintes  où  on  les  acculait,  se  sont  refermés  et  sont  devenus  des  parcs.  Et,  à  mesure  que  l'on 
s'éloignait  des  origines,  ce  chasseur  s'enveloppait  de  légendes  et  devenait  le  héros  Gilgames  et  son 
sauvage  compagnon  Eabani.  Les  bêtes  elles-mêmes  perdaient  leur  libre  allure,  pour  composer 
des  croupes  héraldiques.  C'est  le  fruit  d'une  évolution  de  l'art,  écho  et  image  d'un  changement 
dans  les  mœurs.  La  chasse  est  une  idée  dominante  qui  trouve  son  illustration  dans  bon  nombre 
de  ces  figures. 

Le  choix  des  animaux  marque  une  prédilection  pour  tout  ce  qui  frappe  comme  le  serpent, 
le  scorpion  ;  tend  des  filets  comme  l'araignée  ;  saisit  et  déchire  comme  l'aigle,  le  lion,  la  panthère 
et  autres  carnassiers  ;  ou  enfin  triomphe  par  l'élan  et  la  force  massive,  comme  le  taureau  sauvage. 

Quand  l'homme  paraît,  il  n'est  d'abord  qu'une  figure  secondaire,  gauchement  dessinée.  Il 
est  nu'  —  le  pagne  dont  il  couvrait  sa  nudité  n'apparaît  pas  sur  le  relief.  Il  est  armé  de  l'arc2  et 
des  flèches  ;  de  l'épieu  ou  de  l'herminette';  debout  ou  un  genou  en  terre4.  Il  bande  son  arc,  prêt 
à  lancer  son  trait  ;  ou  serre  le  manche  de  son  court  épieu!  ;  ou  porte  son  herminette  sur  l'épaule6. 
Les  plus  vieilles  empreintes  le  représentent7  une  main  abaissée,  l'autre  levée,  comme  s'il  bran- 
dissait un  projectile. 

Il  chasse  au  chien  courant.  Sa  meute  est  formée  de  plusieurs  espèces  de  chiens8  :  de  gros 
molosses  à  queue  courte,  et  une  autre  espèce  à  queue  relevée  en  panache.  Ils  poursuivent  la  bête 
et  l'arrêtent,  bondissent  dans  les  enceintes9,  ou  défilent  à  la  parade  au-dessous  de  figures  de  daims 
et  de  mouflons'0. 

Les  bêtes  poursuivies  sont  le  gros  gibier  :  lions,  sangliers,  daims,  mouflons,  bouquetins, 
antilopes.  Les  scènes  de  chasse  au  taureau  sont  douteuses"  en  dehors  des  scènes  de  Gilgames, 
soit  qu'il  se  confonde  avec  l'animal  domestique,  soit  que  la  terreur  qu'il  inspire  en  ait  fait  très  tôt 
une  bête  héroïque.  On  lui  prête  des  attitudes  étranges,  presque  humaines,  ou  bien  on  le  protège 
pour  l'arracher  au  lion  ". 

Peut-être  prenait-on  le  taureau  vivant  au  filet  ou  dans  des  enceintes  renforcées,  ce  qui  est  un 
autre  aspect  curieux  des  chasses  primitives.  La  fosse,  le  filet,  tiennent  une  large  place  dans  les 
textes  littéraires,  et  sans  doute  aussi  sur  les  reliefs  gravés  ou  sculptés.  Le  filet"  qui  saisit  le 

i.  Fig.  205  à  246.  —  2.  Fig.  239,  241,  243,  246.  —  3.  Fig.  245.  —4.  Fig.  233,  234,  236,  240. 

5.  Fig.  228,  333,  334  (?)■  —  6.   Fig.  210,  245.  —  7.  Fig.  210,  230,  328.  —  8.  Fig.  i$i,  195,  239,  241,  245,  246,  2*0. 

9.  Fig.  195.  —  10.  Fig.  151.-11.   Fig.  210.  —  12.  Fig.  246.  —  13.   Fig.  50,  52,  310.  Cp.  1,  3,  4,  5,  7.  24- 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES  27 


poisson  est  une  arme  humaine  et  divine.  Ce  filet,  tendu  sur  des  piquets  (suparu),  deviendra  le 
parc  à  moutons,  où  les  animaux  se  couchent  (tarbasu).  Les  palmettes  circulaires,  les  rosettes  de 
points,  les  cercles,  les  lacets  qui  accompagnent  si  souvent  les  scènes  de  chasse,  ne  sont-ils 
pas  une  image  de  ces  pièges  et  de  ces  enceintes  ?  Les  peintures  sur  vases  de  Suse  et  Tépé- 
Moussian  '  abondent  en  figures  pareilles  :  cercles  entourés  d'une  ligne  ondulée,  ou  d'une  série  de 
claies  d'osier,  ou  de  roseaux  liés  formant  projection.  L'intérieur  enferme  de  vrais  réseaux  en 
toile  d'araignée.  Des  chiens  en  pleine  course,  espèces  de  lévriers,  y  sont  représentés,  et  nos 
empreintes  connaissent  ces  mêmes  chiens  courants.  Les  enceintes  rondes*  et  carrées,  ouvertes 
vers  la  gauche,  sont  formées  d'un  mur  continu,  renforcé  de  petites  tours  ou  de  pieux.  Des  bou- 
quetins bondissent  à  l'entour.  Enceinte  et  palmette  se  retrouvent  sur  les  fragments  d'une  autre 
scène3  d'animaux  bondissants,  où  l'on  peut  voir  une  scène  de  chasse.  Deux  figures  nues  y 
paraissent  entre  des  tiges  droites  qui  sont  peut-être  les  montants  d'une  porte  ou  le  bâti  d'une 
cabane.  Il  n'est  pas  moins  remarquable  que  les  animaux  couchés,  au  repos,  sont  souvent  accom- 
pagnés d'une  de  ces  constructions  légères,  porte  ou  hutte4,  où  il  est  permis  de  voir  l'emblème 
même  du  parc  fermé.  Enfin,  une  série  de  vieux  cachets  représente  Gilgames  un  genou  en  terre, 
tenant  bien  serrée  la  corde  qui  s'attache  aux  montants  de  la  porte  au-dessus  du  taureau  accroupi. 
La  porte  ouverte,  le  taureau  se  lèvera  pour  gagner  les  pâturages  :  la  corne  de  Sin-Nannar 
brillera  à  l'horizon.  —  A  la  série  des  cylindres  qui  se  rattache  à  la  légende  d'Etana5,  figurent  de 
même  les  parcs  et  bergeries  par  une  porte  en  lattis.  Deux  hampes  bouclées  en  forment  les 
montants.  Une  corde  les  réunit.  L'aigle  liant  taureaux  et  lions  n'est-il  pas  une  image  bien  proche 
de  ces  portes  ailées6,  dont  les  battants  vont  et  viennent,  et  sont  le  symbole  naturel  du  parc  qui 
enferme  et  retient.  On  n'est  pas  étonné  de  retrouver  les  hampes  et  montants  des  portes  aux 
mains  de  Gilgames  et  Eabani7.  Ils  sont  les  gardiens  tout  naturels  de  ces  parcs.  Les  franges8  ou 
draperies  propres  au  style  élamite  semblent  jouer  le  rôle  d'ailes  à  gauche  et  à  droite  de  la  porte, 
et  symboliser  la  clôture. 

6°     Gilgames  et  Eabani9. 

C'est  ici  la  chasse  héroïque  et  le  monde  des  demi-dieux.  Qui  ne  connaît  l'histoire  étrange 
d'Eabani,  l'homme-taureau,  que  Gilgames  d'Uruk  arrache  aux  troupeaux  de  bêtes,  tire  de  la 

1.  Dél.,  VIII,  fig.  180  à  186,  244,  249  ;  fig.  187,  199,  254.  Dé!.,  XII,  fig.  80.  De/.,  XIII,  pi.  III,  5  ;  fig.  123.  Cp.  les 
tarbasu  et  supuru  de  Yhymne  à  Istar,  1.  90.  Les  troupeaux  de  bêtes  sauvages  :  sugullat  de  Tig.  Pil.  I",  VII,  4. 

2.  Cp.  de  Clercq,  Cat.,  24,  34;  Musée  Guimet,  Cal.,  n°s  132,  133,  135.  Les  camps  des  portes  de  Balawat,  B.  A., 
VII,  1  :A,  i,7;B.  7. 

3.  Fig.  232. 

4.  Dél.,  XII,  fig.  74,  82,  84.  W.  Hayes  Ward,  Seal.  Cyl.,  129,  484-492. 

5.  W.  Hayes  Ward,  Seal  Cyl.,  391,  394  à  396,  398.  Bibl.Nat.,  Cat.,  71,  76,  77,  82. 

6.  W.  Hayes  Ward.  Seal  Cyl.,  79,  80,  81,  83,  84,  et  ch.  xvn.  De  Clercq,  Cat.,  2,  7,  8,  10,  12,  28.  Musée  Guimet, 
Cat.,  31,  32. 

7.  De  Clercq,  Cat.,  53  bis,  83  bis.  L.  Speleers,  Cat.  du  Musée  de  Bruxelles,  45,  587. 
.8.  Fig.  103,  104,  280,  315.  —  9.   Fig.  242,  247  à  257  ;  cp.  201,  202,  244. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ELAMITES 


sauvagerie  pour  en  faire  son  compagnon?  C'est  une  histoire  d'ÉIam,  une  histoire  de  chasseurs 
partis  à  l'aventure  dans  les  forêts  de  cèdres  où  habite  le  dieu  Humbaba  à  la  voix  terrible.  L'art 
et  l'histoire  s'éclairent  aux  données  de  la  légende.  A  côté  de  l'inspiration  réaliste  des  chasses  au 
lion,  au  bouquetin,  au  sanglier,  du  décor  rigide  des  frises  et  des  figures  géométriques,  nous 
voyons  se  développer  un  art  plus  savant,  plus  classique,  qui  marque  un  goût  prononcé  pour  les 
compositions  équilibrées,  un  balancement  harmonieux  des  corps  dressés,  croisés,  renversés,  des 
groupements  symétriques  d'animaux  héraldiques;  un  art  plus  froid  aussi,  où  les  procédés  d'école 
l'emportent  sur  la  vision  directe  de  l'action.  Les  symboles'  apparaissent  dans  le  champ  du  cylindre, 
trahissant  l'effort  d'une  pensée  qui  s'analyse.  L'écriture2  apparaît  à  son  tour.  Le  nom  s'ajoute  à 
l'empreinte,  la  signature  au  cachet.  Au  contact  de  la  civilisation  de  la  plaine,  le  vieil  art  élamitese 
transforme,  perd  de  sa  rudesse  et  aussi  de  son  originalité.  Il  s'effacera  tout  à  fait,  à  l'époque  de 
Sargon  l'Ancien,  et  copiera  humblement  les  productions  médiocres  de  l'époque  des  rois  d'Ur'. 
La  prostituée  d'Uruk  était  plus  qu'un  symbole. 

Toutefois,  le  Gilgames  de  ces  empreintes  sent  encore  son  Élamite.  C'est  un  Gilgames  avant 
la  lettre.  Il  tient  du  chasseur  antique.  Il  est  nu4,  —  ou  son  pagne  est  peu  apparent,  —  il  a  la 
tête  de  profil,  hérissée  de  mèches  folles  ou  couronnée  d'un  turban5.  La  tète  de  face,  encadrée  des 
boucles  classiques6,  n'apparaît  que  sur  les  dernières  empreintes.  Il  ne^chasse  plus  avec  l'arc7  et  les 
flèches,  ou  l'herminette,  il  a  perdu  ses  belles  meutes  de  chiens  courants.  C'est  dans  la  lutte  corps 
à  corps  qu'il  montre  sa  force  surhumaine.  Ses  armes  seront  le  court  poignard8,  l'épieu  ou  le 
javelot9,  la  masse  d'arme10,  la  grande  lance". 

Cette  grande  lance  avec  poignée  ou  garde  vers  le  bas  mérite  qu'on  s'y  arrête.  Mieux  que 
tout  autre  symbole,  elle  nous  ramène  aux  pasteurs  et  chasseurs  de  la  plaine.  Elle  figure  ici  — 
comme  ailleurs  la  masse  d'arme  —  aux  mains  d'un  serviteur.  Les  guerriers  archaïques  du 
temps  d'Eannadou  sont  armés  d'une  longue  lance'-  en  forme  de  broche.  Le  roi,  sur  son  char, 
manie  de  même  une  longue  lance  ''  qu'il  laisse  glisser  dans  la  main  pour  ne  la  retenir  qu'à 
l'extrémité.  On  ne  saurait  dire  si  sa  lance  a  une  garde  ou  un  pommeau  d'arrêt'4.  Ses  soldats 
dressent  un  front  de  bataille  hérissé  de  pics  semblables.  Une  vieille  intaille  susienne  figure  une 
lance  ,s  pointue  à  chaque  extrémité,  avec  une  garde  près  de  chaque  pointe.  Cette  même  lance, 
avec  nodosité  au  milieu  de  la  hampe'6,  se  retrouve  sur  plusieurs  cylindres  à  côté  de  Gilgames  à 

i.   Fig.  248,  249,  251,  255,  257.  —  2.   Fig.  246  à  257.  —  3.  Fig.  276  à  279. 
4.   Fig.  242  à  257.  —  5.  Fig.  247  (î).  —  6.  Fig.  252,  254,  255,  2S7- 

7.  Fig.  246.  Un  chasseur  avec  arc  —  et  chien  —  perce  de  ses  flèches  un  lion  qui  attaque  un  taureau.  Des  signes 
d'écriture  douteux  semblent  le  rattacher  à  cette  série.  Mais  toute  la  composition  est  plus  réaliste  et  archaïque. 

8.  Fig.  248,  255.  —  9.   Fig.  252,  255.  —  10.   Fig.  251,  255.  —  11.  Fig.  247,  249. 

12.  Heuzey,  Cat.,  n°  5. 

13.  Stèle  des  Vautours,  Heuzey,  Cat.,  n°  10. 

14.  Lance  à  crans  d'arrêt  sur  des  cylindres  syro-hittites,  W.  HayesWard,  Seal  Cyl.,  n°  207  ;  ou  avec  banderolle  au 
bas  sur  des  cylindres  de  Chypre,  ibid.,  n°  203. 

1 5.  Dél.,  XII,  fig.  105.  Cp.  de  Clercq,  Cat.,  n°  18. 

16.  W.  Hayf.s  Ward,  Seal  Cyl.,  n0'  189  à  192. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES  29 

la  tête  de  profil.  Enfin,  le  renflement  prend  forme  de  boucle  ou  de  garde1.  Elle  est  alors  bien 
proche  de  la  hampe  bouclée,  montant  de  la  porte  du  parc  primitif2.  On  ne  saurait  omettre  d'en 
rapprocher  cette  longue  lance,  plantée  en  terre,  terminée  en  fer  de  lance  et  surmontée  d'une 
étoile,  où  on  a  voulu  voir  le  symbole  de  Samas,  le  dieu  solaire.  Il  est  remarquable  que  la  tige 
de  cet  emblème  est  souvent  agrémentée  d'un  renflement  en  losange,  ou  barrée  de  deux  traits. 
Elle  accompagne  souvent  la  figure  de  Gilgames5. 

Peut-être  pourrons-nous  imaginer  ces  chasseurs  et  pasteurs  primitifs  fichant  en  terre  leurs 
grandes  lances,  y  accrochant  une  porte  à  claire-voie,  et  déroulant  à  droite  et  à  gauche  le  filet  ou 
les  cordes  formant  l'enceinte  du  parc.  Ainsi  s'expliquerait  le  rôle  de  Gilgames  et  d'Eabani, 
gardiens  symboliques  à  la  porte  des  parcs  et  plus  tard  des  palais,  les  défendant  contre  l'attaque4 
du  lion  ou  des  génies  mauvais. 

Toutes  ces  bêtes  protégées  ou  disputées  au  lion  prennent  le  même  relief  héroïque  :  elles 
se  dressent,  se  croisent,  se  retournent,  se  renversent,  avec  une  grande  recherche  dans  l'expression 
de  l'effort  musculaire.  Cependant,  nous  ne  quittons  point  les  collines  boisées  de  l'Élam.  Le  buffle 
des  marais  aux  cornes  tombantes  y  est  inconnu.  Et  ce  balancement  symétrique  des  corps  heurtés 
et  à  demi  dressés  y  marque  d'un  trait  susien  une  conception  nouvelle.  Tels  animaux  affrontés5 
et  non  encore  croisés,  se  touchent  du  poitrail  et  rejettent  la  tête  en  arrière.  Seules,  leurs  pattes  de 
devant  et  leurs  queues  se  mêlent  de  façon  assez  gauche.  Parfois  les  pattes  de  devant  disparaissent 
et  donnent  à  ces  groupes  l'aspect  énigmatique  de  monstres  à  quatre  pattes  et  deux  têtes. 
Une  figure  humaine6,  nue,  se  dresse  entre  ces  animaux  en  lutte  et  semble  vouloir  les  séparer; 
ou  bien  ils  sont  assis7  rugissant,  encadrant  une  amphore;  ou,  enfin,  un  aigle  lie  de  ses  serres8 
des  taureaux  qui  baissent  la  tête,  ou  des  lions  qui  se  retournent  pour  lui  mordre  les  ailes.  Le 
chef-d'œuvre9  du  genre  met  en  parallèle  le  taureau  dressé,  appuyant  ses  pieds  sur  la  tête  de 
deux  petits  lions  accroupis,  et  le  lion  jouant  le  même  rôle  entre  deux  petits  taureaux  bondis- 
sants. 

La  légende  se  précise  et  la  composition  atteint  une  forme  archaïque  encore,  mais  classique 
dans  ces  empreintes10  où  animaux  dressés  et  héros  s'opposent  dans  une  symétrie  presque 
parfaite,  au  point  de  créer  des  doublets  :  deux  lions11  sont  soulevés,  par  les  pattes  de  derrière, 
par  deux  figures  de  Gilgames.  Leurs  queues  retombent  au-dessus  de  leurs  gueules  rugissantes, 
relevées  d'un  même  mouvement,  et  un  aigle  épars  saisit  ces  queues  dans  ses  serres.  L'aigle  a 
la  tête  de  profil,  mais  cette  tête  ressemble  à  une  tête  de  lion'2.  D'autres  figures  achèvent  de  fixer 

1.  W.  Hayes  Ward,  Seal  Cyl.,  n's  285,  286. 

2.  Ibid.,  n°  284.  De  Clercq,  Cat.,  n"s  58  bis,  83  bis. 

3.  Bibliothèque  Natio?iale,  Cat.,  nos  10,  18,  41,  71.  De  Clercq,  Cat.,  n°  150. 

4.  Sur  plus  d'une  empreinte,   Gilgames  semble  le  protecteur  des  animaux  sauvages  qui  les  dispute  au  lion. 
Cf.  fig.  242,  246. 

5.  Fig.  157,  201,  202,  244,  313.  —6.  Fig.  244.  —  7.  Fig.  157,  313. 
8.  Fig.  199,  200.  —  9.   Fig.  330.  —  10.  Fig.  247  et  suiv. 

1  ; .   Fig.  247,  plus  complète  dans  Dél.,  XII,  fig.  1  27. 
12.  Cp.  fig.  255. 


J0  EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


cette  évolution  de  l'art  et  de  la  légende  :  ce  sont  les  figures  du  taureau  à  tête  humaine',  peut-être 
de  la  prostituée  sacrée2  et  surtout  d'Eabani  \  le  compagnon  de  Gilgames. 

On  admet  aujourd'hui  que  le  taureau  à  face  humaine  n'est  probablement  qu'un  bison  vu 
de  face.  Il  appartient  à  la  série  élamite  d'animaux  fantastiques  à  attitudes  humaines,  et  apparaît 
en  même  temps  que  le  Gilgames  de  face.  La  prostituée  sacrée  n'est  connue  comme  telle  que  par  la 
légende.  Elle  expliquerait  la  présence  sur  les  empreintes  de  cette  femme  au  jupon  à  volants,  à 
la  tête  ornée  de  plumes  (?),  qui  prend  part  aux  luttes  de  Gilgames  et  fait  le  pendant  d'Eabani. 
Mais  l'Élam  est  la  vraie  patrie  d'origine  de  ce  monstre  composite  mi-homme,  mi-taureau.  Il  est 
l'aboutissement  d'une  tradition,  l'expression  la  plus  curieuse  des  sentiments  et  de  l'imagination 
de  ces  chasseurs  primitifs. 

En  effet,  dans  ce  pays  rebelle  à  tout  anthropomorphisme,  dans  cette  collection  d'empreintes 
où  ne  figure  pas  un  seul  dieu  authentique  à  face  humaine,  la  bête  prend  un  relief  et  des  attitudes 
étranges,  des  gestes  d'hommes.  Le  taureau  lance  des  flèches4  comme  le  dieu  du  tonnerre.  Et  sa 
voix  rugissante  doit  être  l'écho  de  Humbaba  dans  la  forêt  des  cèdres.  Qu'y  aurait-il  de  surprenant 
à  ce  que,  chez  les  sauvages  chasseurs,  le  taureau  redoutable  ait  fait  figure  de  dieu.  Le  veau  d'or 
était  encore  debout  à  une  époque  bien  plus  récente.  Avec  Eabani,  le  taureau  devient  homme  sans 
cesser  d'être  bête.  Il  en  a  encore  les  cornes  rondes  en  croissant,  la  croupe,  la  queue,  les  touffes  aux 
pattes.  Mais  les  mèches  flottantes  de  la  tête  et  du  cou  sont  devenues  des  tresses5  qui  pendent 
dans  le  dos  comme  celles  d'une  femme,  et  peut-être  lui  ont  valu  son  renom  d'efféminé.  Ses  pattes 
de  devant  sont  devenues  des  bras.  Il  ne  quitte  plus  Gilgames,  il  est  domestiqué.  Et  pourquoi 
n'y  aurait-il  pas  ici  un  écho  et  un  souvenir  voilé  de  la  première  domestication  du  taureau  sauvage  ? 
—  Les  bêtes  des  champs  ne  le  connaissaient  plus.  —  Mais  ces  cornes  sont  restées  un  symbole  de 
force,  une  couronne  de  gloire,  un  ornement  sur  la  tête  des  rois  et  des  dieux.  Beaucoup  de  dieux, 
avant  l'époque  de  Sargon,  vont  nu-tête.  Les  vieux  rois  sumériens  portent  une  couronne  de 
plumes.  Les  rois  d'Ur  préféraient  la  calotte  de  feutre,  le  turban.  Gilgames  d'Uruk  laisse  flotter 
ses  boucles  abondantes.  La  mitre  à  cornes  est-elle  un  emprunt  fait  au  bison  d'Élam  ?  Malgré 
tant  de  gloires  anciennes,  son  rôle  devait  aller  diminuant  devant  les  solides  théogonies  et  les 
dieux  à  formes  humaines  des  grands  sanctuaires  de  la  plaine,  pour  se  réduire  enfin  à  l'humble 
office  des  sèdu  et  lamassu,  gardiens  muets  au  seuil  des  temples  et  des  palais. 


7°     Les  animaux  fantastiques. 

Avant  même  d'atteindre  son  développement  suprême  dans  la  figure  d'Eabani,  le  goût  du 
composite  s'est  manifesté  de  plus  d'une  façon  en  Élam.  On  y  voit  des  dragons*  qui  sont  des 
lions  ailés;    des  griffons7  mi-aigles,  mi-lions,   et  des  bêtes  étranges  :   une  grande  antilope8  à 

i.  Fig.  248,  254.  —  2.  Fig.  252.  —  3.  Fig.  2S0,  252,  255,  257. 
4.  Fig.  332.  —  5.  Fig.  250,  252,  255.  —  6.  Fig.  269,  270,  271. 
7.   Fig.  272,  273,  329.  —  8.   Fig.  133,  134,  137,  329. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ELAMITES  31 

queue  de  taureau  et  crinière  flottante  ;  une  sorte  de  pélican  '  à  gros  bec  et  langue  de  serpent  (?). 
C'est  une  façon  d'affirmer  à  un  seul  être  les  qualités  et  vertus  de  plusieurs. 

Mais  les  plus  étranges  sont  bien  le  grand  félin  et  le  taureau  à  attitudes  humaines.  Le 
grand  félin  a  été  étudié  plus  haut.  Le  taureau  est  d'espèce  plus  relevée  encore  ;  il  répète  tous 
les  gestes  d'Eabani  et  l'annonce.  Il  le  dépasse  même  lorsqu'il  lance  les  flèches  de  la  foudre2. 
On  serait  tenté  d'y  voir  une  figure  divine.  A  cette  haute  époque,  le  graveur  distingue'  encore  le 
taureau  sauvage  —  l'aurochs  —  aux  cornes  aiguës,  divergentes,  du  bison  chevelu,  aux  cornes 
rondes  en  croissant.  C'est  de  ce  dernier  que  descend  en  droite  ligne  Eabani.  —  Quelle  que  soit 
l'espèce,  le  voici  tour  à  tour  à  genoux,  la  tète  de  profil,  les  pattes  antérieures  ramenées  à  la 
poitrine4,  en  face  d'une  pyramide  à  degrés  surmontée  d'un  conifère  stylisé5,  et  d'une  croix  dans 
le  champ  ;  ou  les  pattes  tendues  en  avant,  dans  un  geste  d'adoration6  ;  ou  encore,  accroupi,  la  tête 
de  face,  les  pattes  ramenées  à  la  poitrine7  et  semblant  recevoir  l'adoration.  Il  est  accompagné  des 
symboles  de  la  foudre  ou  de  la  pluie  abondante,  ou  lance  les  flèches  du  tonnerre s.  Le  voilà 
en  barque9,  et  c'est  un  dieu  aquatique  ;  ou  de  face  et  les  cuisses  largement  ouvertes10,  c'est  une 
sorte  de  Moloch.  Enfin,  il  est  debout,  les  pattes  ramenées  à  la  poitrine",  les  reins  ceints  d'une 
ceinture  dont  les  bouts  flottent  derrière  la  queue12;  il  s'appuie  lourdement  sur  deux  lions".  Un 
curieux  symbole  dans  le  champ  est  peut-être  une  image  du  sexe  féminin. 

Le  lion  à  son  tour  se  dresse,  pattes  de  devant  écartées  et  levées,  avec  des  gestes  dorant'4, 
ou  s'appuie  sur  deux  petits  taureaux  bondissants  qu'il  domine ,s. 

Le  même  triangle  symbole  du  sexe  figure  dans  le  champ,  à  côté  du  lion  vainqueur,  et  entre 
les  pattes  de  deux  mastiffs  ithyphalliques'6. 

Nous  sommes  loin  des  scènes  réalistes.  Le  symbolisme  est  ici  indéniable,  un  symbolisme 
que  l'absence  de  textes  ne  permet  pas  de  préciser. 


8°     L'homme. 

Quel  était  donc  ce  vieil  Élamite?  Quelques  scènes  trop  rares  nous  permettent  de  l'entrevoir 
dans  son  activité  domestique.  Les  scènes  de  chasse  nous  l'ont  montré  presque  nu  ou  vêtu  d'un 
pagne  léger,  debout  ou  à  genoux,  bandant  son  arc.  Les  scènes  où  figurent  Gilgames  et  Eabani 
ne  sont  qu'un  développement  épique  des  scènes  de  chasse.  L'Élamite  pasteur'7  au  milieu  de  ses 
troupeaux  de  gros  et  petit  bétail  est  représenté  de  face,  vêtu  d'une  courte  tunique,  les  bras 
pendants,  la  tête  triangulaire.  Des  vases  de  lait  dans  le  champ  complètent  le  tableau.  Les 
bouviers  sont  peut-être  ces  figures  archaïques ,s,  où  on  ne  distingue  qu'un  buste,  une  tête  de  profil 
et  un  œil  de  face.  Des  vases  coniques  et  des  vases  avec  col  et  ajutoir  sur  l'épaule  font  partie  des 

1.  Fig.  275.  —  2.  Fig.  332.  —  3-  Fig-  335    —  4-  Fig-  267.  —  5.  Fig.  263.  —  6.  Fig.  258  à  260,  331,  332. 
7.  Fig.  331.  —  8.  Fig.  332.  —  9.  Fig.  334.  —  10.  Fig.  338,  339.  —  1 1.  Fig.  90.  —  12.  Fig.  264,  336,  337- 
13.  Fig.  330.  —  14.  Fig.  266,  267.  —  15.  Fig.  330.  —  16.  Fig.  268.  —  17.   Fig.  198,  207. 
18.  Fig.  20$,  206,  208,  209. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


mimes  scènes.  La  petite  silhouette  d'homme  nu  ',  un  bras  levé,  l'autre  abaissé  en  face  du  taureau, 
tient  autant  du  pasteur  que  du  chasseur.  Un  bouvier2  s'arme  du  fouet  pour  pousser  l'animal 
peut-être  attelé  à  la  charrue.  Un  ânier5  touche  de  son  bâton  les  oreilles  de  son  âne  pour  le  faire 
entrer  à  la  maison.  Des  scènes  de  chasse4  ou  des  scènes  humoristiques  d'un  symbolisme  douteux 
nous  montrent  lézard  et  tortue  (?)  tenus  à  bout  de  bras  par  la  queue. 

Mais  bientôt  les  figures  s'animent  et  prennent  un  joli  modelé.  Ce  couple  nu  s  entre  des  tige9 
ou  montants  droits  représenterait  les  habitants  de  la  hutte  ou  des  gardiens  du  parc.  Un  autre6 
rappelle  les  scènes  d'introduction,  où  un  personnage  tire  l'autre  par  la  main.  L'artiste  a  pris 
plaisir  au  jeu  gracieux  des  muscles  nus.  Un  homme7  marche  à  grandes  enjambées,  les  bras 
levés,  avec  ce  geste  d'orant  que  nous  avons  trouvé  répété  chez  les  animaux.  L'Egypte  a  plus 
d'une  figure  semblable. 

La  ressemblance  avec  l'Egypte  s'affirme  avec  plus  de  force  encore  dans  ces  figures  accroupies 
à  l'orientale8.  Une  tête  au  profil  d'oiseau  se  dresse  sur  un  buste  de  face.  Le  reste  du  corps  est  de 
profil.  Un  seul  bras  est  visible,  à  demi  tendu,  la  main  au  niveau  du  visage.  Un  genou  élevé 
au-dessus  de  l'autre  indique  le  croisement  des  jambes.  C'est  la  position  classique  du  scribe9 
comptant,  sur  ses  tablettes,  les  mesures  d'orge  ou  de  boisson  que  l'on  apporte  au  grenier,  ou 
que  l'on  tire  des  amphores.  C'est  encore  la  position  des  gardiens  du  cellier10;  celle  de  l'échanson 
qui  mesure  ses  QA,  ou  débouche  ses  cruches";  celle  des  femmes  à  l'atelier'2.  Ces  dernières, 
reconnaissables  à  leurs  longues  tresses  et  à  leur  poitrine  bombée,  sont  assises  sur  des  lits  bas  ou 
divans.  La  position,  enfin,  de  ce  qui  pourrait  être  un  chœur13  de  chanteurs,  sous  une  frise  de 
petits  renards.  Ils  frappent  leurs  mains  en  cadence,  et  une  figure  sur  deux  —  si  ce  n'est  là  une 
vraie  figure  d'animal  —  semble  porter  la  queue  de  renard,  peut-être  comme  un  insigne  de  la 
profession. 

A  côté  de  ces  figures  assises,  nous  voyons  des  hommes  debout,  en  train  de  retourner  ces 
mesures  QA,  que  l'on  tient  une  dans  chaque  main  '"  ;  ou  grimpant  à  l'échelle 's  et  pliant  sous  le 
fardeau,  prêt  à  déverser,  par  en  haut,  dans  la  tour  de  terre  battue,  le  sac  d'orge  ou  de  blé. 

Ces  greniers  d'abondance  se  retrouvent  à  l'époque  assyrienne ,6.  Deux  tours  rondes  à  coupole 
crénelée  se  dressent  sur  un  ôchafaud,  ou  bâti  de  bois,  qui  les  isole  du  sol  et  les  met  à  l'abri  de 
l'humidité  et  des  rongeurs.  Il  n'y  a  d'ouverture  que  par  en  haut.  Ainsi  s'expliquerait  la  plus  vieille 
construction  de  Lagas,  en  forme  de  chambre  intérieure  sans  portes  ni  fenêtres.  Les  créneaux  ne 
sont  peut-être  qu'une  décoration  extérieure  en  briques  émaillées.  Le  vieux  signe  de  la  chapelle,  le 
parakku,  rappelle  étrangement  cette  construction  aux  murs  crénelés  ou  revêtus  de  briques  cuites 
émaillées.  Créneaux  et  coupoles'7,  portes  cintrées'8  à  deux  battants,  décor  extérieur  en  briques 

i .   Fig.  210,  230,  328.  —  2.  Fig.  21 1.  —  3.   Fig.  219.  —  4.  Fig.  227,  229.  —  5.   Fig.  232.  —  6.  Fig.  235. 
7.  Fig.  231.  —  8.  Fig.  212  à  215,  218  à  222,  227,  228.  —  9.  Fig.  217,  222. 
10.   Fig.  216.  —  11.   Fig.  218.  —  12.   Fig.  220,  221.  —  13.   Fig.  228. 

14.  Fig.  217.  L'échanson  est  le  QA-SU-GAB. 

15.  Fig.  222  à  224. 

16.  Layard,  Mon.,  II,  pi.  17. 

17.  Fig.  225,  226.  —   18.   Fig.  219. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ELAMITES  33 

cuites,  chapiteaux  de  style'  à  têtes  de  taureau  et  d'antilope,  fragments  de  peinture2  sur  stuc 
aux  tons  rouges  et  noirs  et  motifs  géométriques,  ornementation  curieuse  des  murs  avec  cornes  de 
taureaux  faisant  saillie5,  nous  donnent  une  haute  idée  de  l'art  des  vieux  constructeurs  élamites. 
Nous  sommes  loin  des  tentes  de  peaux,  des  huttes  en  roseaux  tressés,  des  filets,  des  enceintes 
palissadées,  des  parcs  à  animaux  sauvages  ou  domestiques.  La  ville  fortifiée,  la  ville  royale  dresse 
sur  la  butte  de  Suse  les  tours  de  sa  citadelle.  Le  grand  seigneur  y  habite.  Le  temple  voisine  avec 
le  palais.  Il  saura  défendre  l'un  et  l'autre  contre  ses  ennemis.  Un  fragment  de  scène  guerrière  s 
nous  le  montre  bandant  l'arc  sonore.  Il  a  le  torse  nu,  comme  il  convient  aux  héros  actifs.  Une 
barbe  encadre  son  visage,  et  des  boucles  épaisses  retombent  sur  son  cou.  Ses  ennemis  fuient  et 
tombent  percés  de  ses  flèches  en  faisant  le  geste  de  Y  aman. 

Au  dedans  du  palais,  les  femmes4  s'occupent  aux  soins  du  ménage.  Les  voici  accroupies  sur 
des  divans,  lits  bas  recouverts  d'un  tapis  de  laine  s.  Devant  elles  se  dresse  une  tige  droite  sur  une 
base  carrée.  Deux  barres  traversent  ce  montant.  Ce  sont  peut-être  là  des  métiers  à  tisser6.  Les 
tissus  sont  connus  dès  la  plus  haute  antiquité7  et  entrent  dans  le  répertoire  du  dessinateur  primitif. 
Ces  femmes  accroupies,  les  bras  tendus  vers  la  grosse  ensouple  du  tisserand,  sont  une  vision 
familière  des  ateliers  de  tapis  de  l'Orient.  Les  fouilles  ont  livré  plus  d'une  tablette  de  comptabilité 
de  l'époque  de  Sargon  l'Ancien  et  des  listes  de  gens  attachés  à  la  cour  des  patésis  de  Suse.  Il  y 
avait  des  équipes,  des  ateliers  de  femmes  tisserandes  (us-bar),  de  boulangères  {ara),  de  pâtissières 
ièim)  et  autres.  Nous  avons  ici  probablement  la  représentation  d'un  de  ces  ateliers.  Les  vases8, 
seaux  à  cordelettes  dans  le  champ,  éveillent  l'image  du  bazar  oriental,  où  le  marchand  est  assis 
sur  une  estrade  au  milieu  de  sa  marchandise. 

Les  femmes  assises9,  tenant  à  bras  tendus  des  ôcheveaux  en  8,  ou  les  mêmes  écheveaux 
dévidés,  sont  peut-être  occupées  au  travail  de  la  laine.  La  torsade,  ornement  élamite,  se  retrouve 
sur  les  vases  peints,  les  bases  perforées  de  Lagas,  et,  plus  tard,  sur  les  cylindres  hittites.  Elle 
peut  n'être  que  le  symbole  de  la  riche  offrande  de  laine  filée  et  teinte. 

Nous  sommes  au  pays  des  origines.  Dans  ce  monde  des  images  antérieures  aux  documents 
écrits  de  l'histoire,  c'est  à  la  glyptique  que  nous  devons  de  voir  apparaître,  à  travers  la  poussière 
du  temps,  la  figure  incertaine  encore  et  à  demi  effacée  de  l'Élamite  primitif. 

i.  Fig.  281.  —  2.  Fig.  282.  —  3.  Fig.  226.  —  4.   Fig.  220,  221. 

5.  Le  signe  NAD  :  irsu. 

6.  Une  foule  de  cylindres  archaïques  en  marbre  et  en  serpentine,  généralement  travaillés  à  la  bouterolle,  offrent  des 
figures  pareilles  de  femmes  assises  sur  des  divans,  les  bras  tendus  vers  des  métiers.  Dél.,  VII,  pi.  XXI,  fig.  1,  100.  Dél., 
XII.  fig.  48,  96,  97.  De  Clercq,  Cat..  5.  W.  Hayes  Ward,  Seal  Cyl.,  134,  135,  502  à  506.  L.  Speleers,  Cat.  du  Musée 
de  Bruxelles,  5S6,  588. 

7.  Cf.  de  .Morgan,  Dél.,  XIII.  Pottier,  ibid.,  p.  41.  Et  les  fig.  1,  3,  4,  307,  30» 

8.  Ces  vases  sur  les  cylindres  travaillés  à  la  bouterolle  ont  l'aspect  d'une  grosse  boule  surmontée  de  deux  petites. 
L'empreinte  :  W.  H.  Ward,  Seal  Cyl.,  135.  figure  un  vrai  magasin. 

9.  Fig.  221. 


TABLE    DES    FIGURES 


Fi  g 

Documents 

FlG 

Documents 

FlG 

Documents 

I 

AO.  415,  n°  461. 

29 

133. 

53 

AO.  512,  n°  212. 

2 

104. 

30 

500,  555. 

54 

34,  161,  214,  217,  222, 

3 

» 

31 

499,  501. 

294  à  296,  333  à  338 

4 

132. 

32 

414  à  417,  452,  459. 

55 

10. 

5 

536. 

33 

AO.  415,  n"  3910. 

56 

399,  406. 

6 

65,  539  à  344. 

34 

1,  5.  21,  33,  159,  280,  348, 

57 

547- 

7 

386. 

349,  359-  45°,  497,  498- 

58 

434- 

8 

407. 

35 

4,  205,  215,  281. 

59 

485. 

9 

524. 

36 

Scheil,  38. 

60 

5<- 

10 

1 17,  118,  614. 

37 

592. 

61 

427,  459- 

1 1 

138. 

38 

398. 

62 

424,  464. 

12 

129. 

39 

AO.  415,  n°  4646. 

63 

460. 

H 

408,  410,  442,  443,  535. 

40 

502. 

64 

79-  193,  509- 

<4 

477- 

41 

AO.  415,  n°  7005. 

65 

7,  24  à  27,  50,  195,  226, 

"5 

397,  400,  401,  413,  418,  420, 

42 

91,  131,  192. 

à  272,  328  à  330,  433 

447,  45i- 

43 

130,  513. 

66 

519- 

16 

431,  432. 

44 

403,  421,  422,  436. 

67 

395- 

17 

449. 

45 

544- 

68 

22,  164,  196,  204,  237, 

18 

92,  293,  331. 

46 

221,  526,  593. 

3i5- 

19 

516,  517. 

47 

2,  3,  ",  12,  17.  35,  52,  54, 

69 

364. 

20 

134,  216,  273  à  275,  391. 

59,  70,  72,80,  87, 128, 184, 

70 

AO.  415,  n"  3876,  6987 

21 

419. 

203,  219,  224,  225,  241  à 

71 

Scheil,  106,  108. 

22 

56,  345,  346. 

260,  266,  Ji6  à  327,  360. 

72 

437- 

23 

76. 

48 

6,  61,  170,  282  à  284,  347. 

73 

175- 

24 

557,  559- 

49 

429,  430,  444  a  446,  455. 

74 

16. 

25 

402. 

50 

425. 

75 

107. 

26 

147. 

5i 

H,  42,  74,  81,  149,  199,  276 

76 

423. 

27 

356. 

à  279,  297  à  305. 

77 

19. 

28 

396,  411,  483. 

52 

Scheil,  57.              | 

78 

136. 

223, 


267 


261, 


36 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAM1TES 


FlG 

Documents 

FlG. 

Documents 

FlG. 

Documents 

79 

49- 

121 

466. 

161 

37,  86,  114,  138,  139,  186, 

80 

r-* 

122 

AO.  512,  n"  4792. 

190,  197,  198,  213,  307, 

81 

520. 

I23 

148,  207,  382. 

357»  358,  361,  5°6-  508, 

82 

38. 

I  24 

AO.  415,  n"  4662. 

5'0,  S46- 

8? 

AO.  415,  n°  4672. 

125 

Scheil,  16. 

162 

Scheil,  474. 

84 

AO.  415,  n°  4657. 

I2Ô 

598. 

163 

»         10. 

85 

39!- 

I  27 

1  467- 

164 

»    239. 

86 

384 

128 

AO.  415,  n°  3869. 

165 

236. 

87 

AO.  415.  n°  7041 . 

I29 

456. 

166 

119. 

88 

AO.  512.  n°  395. 

I  30 

AO.  415,  n°  6997  (=4669?). 

167 

572- 

89 

Scheil,  33. 

131 

379- 

168 

AO.  512.  n°  288. 

90 

47,  99.  371,  468,  507,  566, 

I32 

390. 

169 

30. 

567,  569,  578. 

133 

8,  20,  44,  48,  60,  63,  109,  144, 

170 

27>- 

91 

14.  84. 

160,  187,  201,  208,  211, 

171 

90. 

92 

14. 

229,  239,  262  à  265,  308  à 

172 

69. 

93 

45.  81,  238,  370,  505,  54s, 

314,  352  à  354,  362,  375, 

173 

Scheil,  4. 

SSo.  580  :  Scheil,  7. 

564. 

'74 

465. 

94 

AO.  512,  n°  218. 

'34 

AO.  410,  n"  7731. 

'75 

543- 

95 

9.  182,  367,  503.  504,  552. 

135 

AO.  410,  n°  7381. 

176 

158. 

96 

Scheil.  246. 

136 

393- 

'77 

366,  393. 

97 

»    417. 

137 

616. 

178 

38-. 

98 

»    427. 

138 

479- 

'79 

95- 

99 

405. 

139 

596. 

180 

AO.  415.  n°  7006. 

100 

571- 

140 

165. 

181 

AO.  415,  n°  7004. 

101 

469. 

141 

438,  439,  587. 

182 

AO.  415,  n"  4843;  AO,  512, 

102 

82,  191. 

142 

57,  202. 

n"'   21 3,  318;  Scheil,  431. 

IO3 

AO.  415,  n"  4725. 

143 

Scheil.  439. 

'«S 

'8.  67,  75. 

IO4 

Scheil,  13. 

144 

105. 

184 

Scheil.  165. 

105 

»    209. 

145 

440.  441. 

185 

618. 

IOÔ 

106. 

146 

167. 

186 

Scheil,  176. 

107 

591. 

•47 

Scheil.  ||). 

187 

525. 

108 

AO.  415,  n  3872. 

,48 

168. 

188 

.76. 

109 

22S.  389. 

149 

94- 

189 

AO.  512,  nos  7015,  7016. 

I  10 

Scheil,  465. 

ISO 

162. 

190 

Scheil.  434. 

1 1 1 

556. 

i5' 

1 12. 

191 

173,  179-  '8l-  29-',  487  à  496, 

I  12 

435 

152 

Scheil,  256. 

615. 

1I? 

540. 

'53  j 

1 57- 

192 

457.  158- 

"1 

163,  200,  209.  210,  212,  220. 

I'v| 

Scheil,  468. 

'93 

55.  120  a  127,  285  à  291. 

"5 

100,  108. 

'55 

»    137- 

332,  350. 

116 

AO.  415,  n°  (685. 

'56 

227. 

'94 

'  >'5- 

117 

409. 

'57 

'77- 

.'95 

53,  62,  88,  116,  140  à  14^, 

118 

143. 

'5« 

534 

156,  218,  368. 

119 

|84. 

'59 

AO.  512.  n"  37S. 

196 

28,  39,  145.  146,  206,  230, 

120 

[80. 

160 

"|.  376,  521. 

231,  233,  235,  240,  306, 

EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉI.AMITES 


37 


rIG. 

Documents 

FlG. 

Documents 

363,  462,  510.  570;  Scheil, 

237 

541. 

321. 

238 

576. 

97 

562. 

239 

Scheil.  169. 

98 

AO.  512,  n05  216.  5012. 

240 

482. 

99 

172. 

241 

618,  619. 

00 

486. 

242 

154. 

01 

Scheil,   138. 

243 

618. 

02 

588. 

-M 

AO.  415,  n"  3874. 

03 

579- 

245 

617. 

04 

AO.  512,  n"  2443. 

246 

|0. 

05 

377- 

247 

5i8,  595. 

06 

Ï78- 

248 

103. 

07 

150. 

249 

169. 

08 

93- 

250 

S8. 

109 

113. 

251 

1 02. 

.10 

23,   46,  476.   523,   531.   532, 

252 

101. 

589,  594- 

253 

38.. 

ii  1 

404. 

254 

152. 

1  2 

AO.  415.  n°  7750. 

255 

15- 

!I3 

1 10. 

256 

613. 

Î14 

47i- 

257 

620. 

'15 

522. 

258 

Scheil,  322. 

ii6 

Scheil,    4  i  |  ;    AO.    41Ç,    nos 

259 

»        257. 

3911.  3918. 

260 

614. 

ii7 

480. 

261 

115. 

!l8 

AO.  415,  n'  9912. 

262 

520. 

!I9 

»               » 

263 

AO.  415,  n"  463. 

!20 

36. 

264 

»         n"  7013. 

221 

Scheil,  166. 

265 

AO.  512,  n°  206. 

222 

78. 

266 

»          n"  229. 

223 

Scheil.   191. 

267 

Scheil.  44. 

224 

98. 

268 

»        461. 

22S 

369. 

269 

96,  97. 

2  26 

380,  383. 

270 

Scheil,  2. 

227 

29. 

271 

426. 

228 

AO.  415,  n"  460  (=7006  ?). 

272 

AO.  415,  n°  3910. 

229 

83,  85,  89,   5  iO 

273 

»         n°  4991 . 

25O 

137- 

274 

31- 

231 

AO.  415,  n°   1655. 

2/5 

136.  365. 

2  3  2 

171. 

276 

178. 

233 

470. 

277 

602. 

234 

461. 

278 

610. 

235 

166. 

279 

372. 

236 

155- 

280 

448. 

FlG. 

Documents 

281 

Scheil.  421. 

282 

548. 

283 

16. 

284 

38. 

285 

135- 

286 

46. 

287 

147. 

288 

132. 

289 

8. 

290 

S3°- 

291 

587. 

292 

479- 

293 

40. 

294 

25. 

295 

78. 

296 

113. 

297 

95- 

29S 

171. 

299 

«57- 

300 

162. 

301 

1 1 2. 

302 

388. 

303 

29. 

304 

608. 

305 

94. 

306 

32 

307 

150 

308 

ni. 

309 

527- 

310 

AO.  415,  n°387i  (Dél. 
fiff-  57)- 

,VI11, 

31 1 

AO.  512.  n°  7008  {Del. 
fig.  19). 

,  V11I, 

312 

AO.  410,  11"  7395  (Dél 
fig.  76). 

,  XII, 

3'3 

A(  ».  415,11°  6975,  (Mi/. 
fig.  13)- 

,  VIII, 

3H 

AO.  512.  n"'  204,  225 
VIII,  tig.  20. 

(Dél., 

î» 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


Fig.  Documents 

515     AO.  115.  n    (66i  (Dél.,  VIII, 

fig-  40- 
j  16    AO.  410,  n"  i  |8i  1  [Dèl,  XII, 

lig.  166). 
517     A<  >.  115,  n°4702  (Dé/..  VII!. 

fig-  «)■ 

318  AO.  5T2,  n"  377  {Dél.,  VIII, 

fig.  15). 

319  AO.   (io,  n"  7345  {Dèl,  XII. 

fig.  7*>. 
j20     AO.    |io.   n°  97   (DéL.VlU, 
fig.  n. 

321  AO.  410,  n°  A.  7404  (Dél., 

XII,  fig.  .70). 

322  AO.  410,  n°  A.  3399  {Dél., 

XII,  fig.  165). 

323  AO.   410,   n"  ...    (Dél.  XII, 

fig-  79)- 


Fig. 

Documents 

F,G. 

324 

AO.  512.  n"  3S*  {Dél. 
fig.  48). 

VIII, 

333 

325 

AO.  512,  n"  501 1  (Dél. 
fig.  29). 

VIII, 

334 

326 

AO.  410,  n°  7420  {Dél. 
fig.  194). 

,  XII, 

33  5 

327 

AO.  415,  n"  4708  (Dél. 
fig.  49). 

,  VIII, 

336 

328 

AO.  415,  n°  4708  (Dél. 
fig-  53)- 

,  VIII, 

3  37 

329 

AO.  512, n-4752, 4753, 

4783, 

338 

4802  (Dél.,  VIII,  fig. 

44)- 

330 

AO.  512,  n°  5242  (Dél. 
fig.  52). 

,  VIII. 

339 

331 

AO.410,  n°4ii.  .  (Dél 
fig.  108). 

-,XI1, 

332 

AO.  51  2,  n"  7010  (Dél. 
fig.  23). 

,  VIII, 

Documents 

AO.  512,  n»  344  (Dél.,  VIII, 

fig-  33)- 
AO.  512,  nos  5013,  223  (Dél., 

VIII,  fig.  52). 
AO.  512,  n°  360  (Dél.,  VIII, 

fig.  22). 
AO.  512,  n°  235  (Dél.,  VIII, 

fig-  17)- 
AO.  415.  n"  ...   (Dél.,  VIII, 

fig.  21). 
AO.  415,  n°  ...  (Z)#.,  VIII, 

fig.  24). 

AO.  415,  n°  4687  (Dél.,  VIII, 
fig.  25). 


Il 


TABLE    DES    FRAGMENTS 


Fr. 


Figures 


1 

34- 

2 

47- 

3 

» 

\ 

35- 

5 

34- 

6 

48. 

7 

65. 

8 

133,  289 

9 

95- 

10 

55- 

ii 

47- 

12 

» 

13 

5i- 

M 

91,  92. 

15 

255- 

16 

74,  283. 

17 

47- 

18 

183. 

19 

77- 

20 

133. 

21 

34- 

22 

68. 

23 

210. 

2-4 

65. 

25 

»,  294. 

26 

» 

27 

» 

28 

196. 

29 

227,  303 

Fr. 
30 

31 
32 

33 
54 
35 
36 

37 
38 

39 
40 

41 
42 

43 

44 

45 
46 

47 
48 

49 
50 

5i 
52 
53 
54 
55 
56 
57 
53 


Figures 

169. 

274. 
306. 

34- 
54- 
47- 
220. 
161. 

82,  284. 
196. 
246,  293. 

S-- 

133- 

93- 

210,  286. 

90. 

133. 

79- 
65. 

60. 

47- 
195. 

47- 
193. 

2  2» 

142. 
250. 


Fr. 

FlGUUFS 

Fr. 

59 

47- 

88 

60 

133. 

89 

61 

48. 

90 

62 

195. 

9i 

63 

133. 

92 

64 

93 

65 

6. 

94 

66 

95 

67 

183. 

96 

68 

97 

69 

172. 

98 

70 

47- 

99 

7i 

100 

72 

47- 

101 

73 

102 

74 

51. 

103 

75 

.83. 

104 

76 

23. 

105 

77 

106 

78 

222,  295. 

107 

79 

64. 

108 

80 

47- 

109 

81 

5'>  93- 

1 10 

82 

102. 

1 1 1 

83 

229. 

1 12 

84 

91. 

113 

85 

229. 

114 

86 

161. 

115 

87 

47- 

116 

Figures 

195. 

229. 

I7I. 

42. 

18. 

208. 

149,  305. 

179,  297. 

269. 

» 
224 
90. 

115 
252 
251 
248 
2.  3 

144 

106 

75- 

"5 
133 

213 

308 

151 
209 
160 
261 

i95 


301. 
161. 


Figures 


117 

10. 

118 

»,  296. 

119 

166. 

120 

193. 

I  21 

» 

122 

» 

123 

» 

I24 

» 

125 

» 

126 

» 

127 

» 

128 

47- 

129 

1  2. 

130 

43- 

131 

42. 

I32 

4,  288. 

133 

29. 

134 

20. 

135 

194,  285 

I36 

78,  275. 

'37 

230. 

138 

1 1,  161. 

139 

161. 

140 

195. 

141 

» 

142 

» 

143 

118. 

144 

133. 

145 

196. 

40 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ELAMITES 


Fr. 

Figures 

Fr.     Figures 

Fr. 

FlGURKS 

Fr. 

Figures 

Fn. 

Figures 

146 

196. 

190 

l6l. 

2  3  1 

278 

5'- 

322 

47' 

!  17 

26,  287. 

191 

102. 

235 

I96. 

279 

h 

323 

« 

.|S 

I  23. 

192 

42- 

2  56 

165. 

280 

34- 

324 

» 

149 

51- 

'93 

64. 

237 

68. 

28l 

35- 

3  25 

» 

150 

207,  507. 

194 

161. 

238 

93- 

282 

48. 

326 

i) 

151 

'95 

65. 

2J9 

133. 

283 

)> 

327 

» 

[52 

25 1. 

196 

68. 

240 

196. 

284 

» 

328 

65. 

■53 

'97 

161. 

241 

47- 

285 

193. 

329 

» 

'54 

242. 

.98 

» 

2  1 2 

» 

286 

» 

33° 

i) 

'55 

236. 

199 

5'- 

243 

» 

287 

» 

33' 

18. 

156 

195. 

200 

114. 

2  II 

» 

288 

» 

332 

193. 

'57 

153,  299. 

201 

133. 

245 

» 

289 

» 

333 

54- 

'58 

176. 

202 

202. 

246 

n 

290 

» 

334 

» 

'59 

34- 

203 

47- 

247 

» 

291 

» 

335 

» 

160 

m- 

204 

68. 

248 

» 

292 

191. 

336 

» 

161 

54- 

205 

35- 

249 

» 

293 

18. 

337 

» 

162 

150,  ^00. 

206 

196. 

250 

» 

294 

54- 

338 

i) 

.65 

114. 

207 

123. 

251 

» 

295 

» 

339 

6. 

164 

68. 

208 

i?3- 

252 

» 

296 

» 

340 

» 

i65 

140. 

209 

114. 

253 

» 

297 

5'- 

34' 

» 

166 

235. 

210 

» 

254 

» 

298 

» 

342 

» 

167 

146. 

2 1  1 

133. 

255 

» 

299 

» 

343 

» 

168 

148. 

212 

114. 

256 

» 

300 

» 

344 

» 

169 

249. 

213 

161. 

257 

» 

301 

» 

345 

22. 

170 

48. 

214 

54- 

258 

» 

302 

1) 

346 

» 

17] 

232,  298. 

--'S 

35- 

259 

» 

50  3 

i) 

347 

48. 

172 

199. 

2:6 

20. 

260 

» 

304 

» 

348 

34- 

171 

191. 

217 

54- 

261 

6H. 

305 

» 

349 

» 

'71 

218 

195. 

262 

'33- 

306 

196. 

350 

'93- 

'75 

73- 

219 

47- 

263 

» 

307 

161. 

35' 

.76 

188. 

220 

114. 

264 

» 

308 

133. 

352 

133. 

177 

'57- 

12.1 

46. 

265 

» 

309 

» 

353 

» 

178 

276. 

2  22 

54- 

266 

47- 

3 10 

» 

354 

» 

'74 

191. 

223 

54- 

267 

65. 

311 

» 

355 

161. 

[Ko 

120. 

22| 

47- 

268 

» 

312 

» 

356 

27. 

.S. 

191. 

22  5 

47- 

269 

» 

3'3 

» 

357 

161. 

182 

95- 

2  26 

65. 

270 

» 

5  M 

» 

358 

» 

'83 

227 

,56. 

271 

» 

3'5 

68. 

359 

34- 

.8, 

47- 

228 

109. 

272 

11 

316 

47- 

360 

47- 

185 

229 

133. 

273 

20. 

317 

» 

361 

161. 

(86 

161. 

23O 

196. 

274 

» 

318 

i) 

362 

133. 

187 

m- 

23I 

« 

275 

h 

3'9 

» 

363 

196. 

188 

232 

276 

5'- 

320 

» 

364 

69. 

.89 

233 

196. 

-77 

» 

1  321 

» 

365 

275. 

EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


4i 


Fr. 

Figures 

Fr. 

Figures 

Fr. 

Figures 

Fr. 

Figures 

Fr. 

Figures 

366 

177. 

4IO 

'3- 

454 

498 

34- 

542 

367 

95, 

411 

28. 

455 

49. 

499 

3'- 

543 

'75- 

368 

195. 

412 

456 

129. 

500 

30. 

544 

15- 

369 

225. 

413 

>5- 

457 

192. 

5oi 

3'- 

545 

93- 

370 

93- 

4'4 

32. 

458 

)) 

502 

40. 

546 

161. 

371 

90 

415 

» 

459 

6l. 

503 

95- 

547 

57- 

372 

279. 

416 

» 

460 

63. 

504 

» 

548 

282. 

i/i 

170. 

417 

» 

461 

234. 

505 

93- 

549 

32. 

374 

418 

■5- 

462 

196. 

506 

161. 

550 

93- 

375 

1 33 

419 

21 . 

463 

507 

90. 

55i 

376 

160. 

420 

'5- 

464 

62. 

508 

161. 

552 

95- 

377 

205. 

421 

44- 

465 

174- 

509 

64. 

553 

378 

206. 

422 

» 

466 

121 . 

510 

161,  196. 

554 

379 

131. 

4-^3 

76. 

467 

1  27. 

5" 

555 

30. 

380 

2  26. 

424 

62. 

468 

90. 

512 

556 

m. 

38. 

253- 

425 

50. 

469 

101 . 

5i3 

43- 

557 

24. 

382 

1  23. 

426 

271. 

470 

233. 

5M 

558 

383 

226. 

427 

61. 

I7i 

214. 

5i5 

559 

24. 

384 

86. 

428 

80. 

472 

516 

19. 

560 

385 

429 

49- 

473 

5i7 

» 

561 

386 

7- 

430 

» 

474 

518 

247. 

562 

197. 

387 

178. 

43i 

16. 

47  5 

5i9 

66. 

563 

388 

302. 

432 

» 

476 

210. 

520 

262. 

564 

133. 

389 

109. 

433 

65. 

477 

14. 

521 

160. 

565 

390 

132. 

434 

58. 

478 

C  2  2 

215. 

566 

90. 

391 

20. 

435 

112. 

479 

138,  292. 

523 

210. 

567 

» 

392 

436 

44- 

480 

217. 

524 

9- 

568 

393 

136,  177. 

437 

72. 

481 

525 

187. 

569 

90. 

394 

85. 

438 

141. 

482 

240. 

526 

46. 

570 

196. 

395 

67-  . 

439 

» 

483 

28. 

527 

309. 

57i 

100. 

396 

28. 

440 

145. 

484 

119. 

1  528 

572 

167. 

397 

i5- 

441 

» 

485 

59- 

529 

81. 

573 

398 

38. 

442 

13- 

486 

200. 

55° 

229,  290. 

574 

399 

56. 

443 

13- 

487 

191. 

531 

210. 

575 

400 

15- 

444 

49. 

488 

» 

532 

H 

576 

238. 

401 

« 

445 

» 

|89 

» 

533 

577 

402 

^5- 

446 

» 

490 

M 

534 

158. 

578 

90. 

403 

44. 

447 

i5- 

491 

)) 

535 

13- 

579 

203. 

404 

211. 

448 

280. 

492 

M 

536 

5- 

580 

93- 

405 

99. 

449 

•7- 

493 

1) 

537 

58i 

406 

56. 

450 

34- 

494 

" 

538 

582 

407 

8. 

45i 

i5- 

495 

)) 

539 

583 

408 

>3- 

452 

32. 

496 

)) 

540 

113. 

584 

409 

117. 

453 

497 

34- 

54i 

1  237- 

!  585 

42 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


Fr. 

Figures 

Fr. 

Figures 

Fr. 

Figures 

Fr. 

Figures 

Fr. 

Figures 

586 

593 

46. 

ÔOO 

607 

614 

10,  260. 

587 

141,  291. 

594 

210. 

ÔOI 

608 

304. 

615 

I9I. 

588 

202. 

595 

247. 

602 

277. 

609 

616 

137- 

589 

210. 

596 

I39. 

603 

6lO 

278. 

617 

245. 

590 

597 

604 

6ll 

618 

185,  241,  243. 

591 

107. 

598 

126. 

605 

6l  2 

619 

241 . 

592 

37- 

599 

AO.  415 

606 

613 

256. 

620 

257. 

AO.  415 

Figure 

Figures 

AO.  512 

Figures 

SciIEII. 

Figures 

x. .  . 

337- 

7005 

41. 

4802 

329. 

38 

36. 

X.  .  . 

338. 

7006 

180. 

$01 1 

325. 

44 

267. 

460 

228. 

7013 

264. 

5012 

198. 

57 

52. 

461 

1. 

7041 

87. 

5013 

334- 

106 

7i- 

463 

263. 

7750 

212. 

5242 

330. 

108 

» 

3869 

128. 

9912 

218,  219. 

7008 

311. 

138 

201. 

3871 

3872 

310. 

108. 

AO.  s'2 

7010 
7015 

332. 
189. 

165 
166 

184. 

221. 

3874 

244. 

204 

314. 

7016 

» 

169 

239. 

3876 
3910 

70. 

33,  272. 

206 

21  2 

265. 

53- 

AO.  410 

176 
191 

186. 
223. 

391 1 

216. 

213 

182. 

x.  .  . 

323. 

209 

105. 

3918 

216. 

216 

198. 

97 

320. 

239 

164. 

4646 

39- 

218 

94. 

3399 

322. 

246 

96. 

4655 

231. 

223 

334- 

7345 

319. 

256 

152. 

4657 

84. 

225 

314. 

7381 

1 35- 

257 

259. 

4661 

3'5- 

229 

266. 

7395 

31  2. 

321 

196. 

4662 

124. 

235 

336. 

7404 

321 . 

3  2  2 

258. 

4669 

130. 

288 

168. 

7420 

326. 

417 

97- 

4672 

83. 

318 

182. 

773i 

134. 

421 

281. 

4683 

116. 

344 

333- 

14811 

316. 

427 

98. 

4687 

339- 

358 

324. 

411.. 

33 1  - 

431 

182. 

4702 
4708 

317. 
327,  328. 

360 
377 

335- 

318. 

SCHEIL 

434 
437 

190,  216. 

155- 

4725 

103. 

378 

159. 

2 

270. 

439 

143. 

4843 

182. 

395 

88. 

4 

173- 

444 

147. 

199' 

273. 

2443 

204. 

7 

93- 

461 

268. 

697  5 

313. 

4752 

329. 

10 

163. 

465 

1 10. 

6987 

70. 

4753 

» 

H 

104. 

468 

154. 

6997 

130. 

4783 

» 

16 

125. 

474 

162. 

7C 

104 

181. 

4792 

122 

33 

89. 

CATALOGUE 


i .    Décor  géométrique.  Fibres  croisés1  du  tisserand  ou  du  vannier.  Cachet  plat,  convexe. 

2.  Deux  aigles  aux  ailes  éployées,  encadrant  deux  têtes  de  lion.   Composition  symétrique. 

Cachet  plat,  convexe. 

3.  Décor  géométrique:  tissu  ou  nœud'.  Cachet  plat,  convexe. 

4.  Décor  géométrique.  Image  du  tissu,  du  filet,  des  roseaux  tressés  :  la  natte.  Un  point  en 

relief  n'est  qu'un  accident  de  l'argile. 

5.  Fragment  d'empreinte.  Filet  à  larges  mailles. 

6.  Fragment.  Imitation  de  tissu. 

7.  Fragment  de  filet  et  scorpion. 

8.  Décor  géométrique.  Carrés  et  point  central.  Ligne  de  points  à  l'entour.  Le  carré,  l'enclos 

évoquent  les  idées  de  puits,  citerne,  silo  à  grains,  parc  à  bestiaux,  étang,  chapelle. 

9 .  Décor  géométrique  :  montants  parallèles  recoupés  de  petits  traits.  C'est  une  façon  d'indiquer 

les  parties  liées,  massives,  \e  gunu. 
10.    Fragment.   Une  empreinte  plus  complète  {Dél.,  VIII,  fig.  54)  figure  deux  personnages 

assis,  élevant  une  coupe  selon  le  rite  des  festins  sacrés.  Ce  cadre  si  apparent  indique  sans 

doute   la  construction   en  briques,  le  parakku,  avec  revêtement  en  briques  cuites  à 

l'extérieur,  et  créneaux  au  sommet.  Les  personnages  assis  sont  peut-être  remplacés  ici 

par  des  taureaux  accroupis. 
1 1  .    Fragment.  Montants  renforcés  par  des  traverses.  Ce  sont  les  éléments  de  la  construction 

en  bois. 
12.    Frise  d'éléments  géométriques.   Série  de  croix  entre  deux  bordures  de  lignes  parallèles 

recoupées  de  traits.  La  croix  est  formée  ici  de  quatre  triangles  assemblés  par  la  pointe; 

ailleurs3,  de  quatre  palmettes  encadrées.  La  croix  figure  souvent  dans  le  champ,  à  côté 

des  profils  de  montagne  plus  ou  moins  stylisés.  A-t-elle  quelque  rapport  avec  les  quatre 

régions  du  ciel  et  de  la  terre,  les  quatre  vents  ? 
1 3  .    Décor  géométrique,  dérivé  des  corps  de  bouquetins  et  des  cornes  recourbées.  Le  motif  varie 

et  forme  frise. 

1.  Cp.  les  signes  proto-élamites  n°s  345,  346,  380,  400. 


2, 


Cp.  —  n°s  352,  589,  392,  886. 


J.  Fig.  48. 


44  EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 

14.    Décor  géométrique.  Rappelle  la  double  volute  de  larges  cornes,  vues  de  face. 

1  5 .  Deux  figures  triangulaires  dans  un  cadre  de  lignes  simples  ou  renforcées  de  traverses.  Ces 
figures  sont  un  même  élément  opposé  pointe  à  pointe.  C'est  là  probablement  un  végétal 
analogue  au  conifère  sur  la  montagne.  Feuille  ou  fruit,  il  rappelle  le  signe  archaïque  de 
la  vigne  (GESTIN)  et  de  la  vie  (TIN).  La  treille  et  la  grappe  seraient  un  symbole  par- 
lant. 

16  à   19.    Décor  géométrique.  Chevrons  simples  ou  doubles. 

20.  Décor  géométrique.  Triangles  alternés,  encadrés  de  larges  bandes  striées.  Les  petits  orne- 
ments en  bosse  par  trois,  qui  décorent  l'intérieur  des  triangles,  sont  probablement  des 
feuilles  ou  fleurs. 

21  à  29.  Décor  semblable  :  mélanges  de  lignes  rigides  et  d'ornements  empruntés  au  règne 
végétal. 

24.    Fragment  d'un  réseau  ou  filet. 

25  .  Cercles  concentriques  autour  d'un  point.  Ce  motif  formait  frise  par  déroulement  du  cachet. 
Le  cercle,  devenu  dans  l'écriture  un  carré  dressé  sur  un  de  ses  angles,  représente  l'enceinte 
circulaire,  l'œuf,  l'espace  parfaitement  clos. 

26.    Séries  de  cercles  concentriques.  Le  cercle  extérieur  est  orné  de  hachures. 

27  à  31.  Palmette  circulaire  avec  bord  extérieur,  orné  de  hachures.  Un  ornement  triangulaire 
remplit  les  vides  entre  deux  palmettes  contigues.  Ces  palmettes  sont  un  ornement  stylisé, 
dérivé  du  palmier,  symbole  de  grâce  et  d'abondance.  Peut-être  sont-elles  en  dévelop- 
pement de  la  palmette  pvramidale,  vraie  silhouette  de  conifère;  ou  même  figurent-elles 
des  enceintes  closes.  —  Elles  sont  devenues  les  marguerites  du  décor  assyrien  et 
persan. 

32  à  36.  Palmettes  circulaires,  séparées  par  des  carrés  longs,  simples  ou  doubles.  Cercles  et 
carrés  alternants  sont  un  décor  courant  et  encore  mal  expliqué.  On  les  retrouve  sur  les 
cylindres  chypriotes.  Ils  sont  l'image  du  verger,  de  la  palmeraie. 

37  à  40.  Fragments.  L'arc  brisé,  qui  forme  cadre  autour  de  la  palmette  dressée.  Ce  cadre 
peut  être  simple  ou  double  à  côtés  renforcés.  Cette  palmette  semble  dérivée  du  conifère. 

41 .   Décor  en  bossette  dans  un  triangle,  entre  deux  arcs  brisés. 

42  à  44.    Décor  en  ogive. 

45.  Décor  végétal  :  palmette  circulaire,  palmette  dressée  et  encadrée  et  fleur  à  quatre  pétales 

losanges. 

46.  Deux  palmettes  encadrées.  Les  palmettes  dressées  sont  probablement  des  silhouettes  de 

conilères  stylisées. 

47 .  Paysage  stylisé  :  profils  de  montagne  et  conifère.  La  montagne  est  devenue  une  pyramide  à 

degrés,  et  le  conifère  une  palmette  dressée  et  encadrée.  Dans  le  champ,  des  lignes  de 
pointes  triangulaires. 

48.  Quatre  palmettes  encadrées,  dessinant  une  croix  grecque. 

49.  Lignes  ondulées,  imitées  de  l'eau  à  la  surface  ridée.  C'est  l'image  même  du  bunin  :  la  mare, 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ËLAMITES  45 

l'étang.  Les  mêmes  lignes  verticales  au  lieu  d'être  horizontales  figurent  la  pluie  bienfai- 
sante, la  source  de  délices  (HUM). 

50.    Poissons  pris  au  filet. 

5  i  .    Poissons  nageant  entre  les  rives  serpentines  d'un  cours  d'eau  bordé  de  roseaux. 

52.    Poissons,  filet  et  signes  proto-élamites. 

=53.  Poissons  nageant  en  tous  sens  dans  l'eau.  La  nageoire  dorsale  tour  à  tour  au-dessus  ou 
au-dessous  indique  ce  mouvement.  Une  forme  incertaine  de  poulpe  ou  méduse  —  peut- 
être  une  nasse  ?  —  rappelle  les  triangles  hirsutes  (fig.  266,  268,  330).  Mais  la  ligne  verti- 
cale fait  défaut  au  milieu  du  triangle. 

54.    Feuilles  lancéolées.  Tige  de  prèle  ou  de  roseau. 

55  à  61.    Décor  végétal. 

62.  Fragment.  Patte  de  quadrupède  et  croix.  Feuille  en  fer  de  lance  avec  filet  retombant  à 
droite  et  à  gauche.  Ces  filets  ou  branches  en  lyre  sont  fréquents  au-dessous  de  conifères. 
Ils  figurent  peut-être  le  fruit  conventionnel  de  l'arbre  de  vie,  le  fruit  qui  tente  l'avidité  des 
bouquetins  (fig.  141,  142.  317).  —  Arbre  du  désert1  :  rameau  stylisé,  sans  feuilles,  et 
dont  les  branches,  légèrement  renflées,  se  terminent  par  un  petit  bouton. 

63  .    Végétal  en  forme  de  conifère  avec  deux  rameaux  en  lyre. 

64.  Conifère  entre  deux  rameaux  en  lyre.  Ces  rameaux  épais  semblent  être  les  écailles  d'un 
fruit  déhiscent.  —  Il  alterne  avec  un  arbre  à  tige  mince  sur  une  base  triangulaire  :  un 
cyprès  sur  la  montagne.  Deux  branches  ou  feuilles  retombent  à  la  base. 

65  .  Figure  énigmatique.  Deux  formes  en  arc,  opposées  l'une  à  l'autre  ou  réunies  par  une  étoile. 
Une  tige,  mince  terminée  en  haut  et  en  bas  par  une  double  pointe  en  fourche,  est  peut-être 
une  flèche.  Il  est  difficile  d'y  voir  un  décor  végétal. 

66 .  Ligne  ondulée  :  profil  de  montagne  et  décor  végétal  :  un  cyprès  et  un  arbre  ramifié. 

67.  Décor  semblable  formant  frise  :  formes  végétales  ramifiées  et  simples,  alternent  au  long 

d'une  ligne  ondulée. 

68.  Cyprès  sur  base  triangulaire,  tète-bêche  avec  un  conifère  à  triple  rameau.  Deux  scor- 

pions (?)  dans  le  champ. 

69.  Ramure  de  bouquetin  ou  de  daim,  vue  de  face  (cp.  fig.  151,  152). 

70.  Une  araignée2  et  un  lacet   ou  torsade  en  8.  Le  corps  est  formé  de  deux   parties  sphé- 

riques  réunies  par  un  mince  filet.  Trois  appendices  en  tète  et  en  queue.  Quatre  paires  de 
pattes. 

71 .  Araignée  et  scorpion.  Y  a-t-il  des  araignées  à  six  paires  de  pattes  ? 

72.  Araignée. 

73  à  75 .    Scorpions. 

76.    Cachets  avec  signes5  proto-élamites  en  relief.  C'est  la  première  fois  que  l'on  trouverait  ces 

1.  Cp.  fig.  133  et  le  vase  de  bitume,  Dél.,  XIII,  pi.  XXXVII,  3. 

2.  Cp.  Dél.,  VIII,  fig.  252;  Dél.,  XII,  fig.  83,  173.  W.  Hayes  Ward,  Seal  Cyl..  169,  508. 

3.  Cp.  le  sceau  hétécn  publié  par  Scheil,  RA.,  XIII,  p.  22. 


46  EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 

signes  employés  pour  écrire  un  nom  sur  un  cachet.  Ce  sont  les  signes  nos  842,  580,  et  un 
troisième  plus  difficile  à  identifier.  Alignés  intentionnellement,  ils  remplacent  le  décor. 
Ils  ont  plus  de  relief  et  de  souplesse  que  dans  l'écriture. 

77.  Cachet  avec  quatre  signes  proto-élamites  formant  écriture. 

78.  Branche  et  cercle.  Fragment  incertain. 

79.  Petites  figures  :  poissons  et  araignées  (?),  répétées  en  frise. 

80.  Piques  sur  une  base.  Fragment. 

81.  Serpent  (?). 

82.  Quadrupède (?). 

83 .  Jarre  en  pointe;  double  cercle  autour  de  la  panse. 

S  | .  Taureau  très  archaïque,  de  profil  ;  les  quatre  pattes  sur  le  même  plan;  les  cornes  courtes, 
en  croissant,  de  face.  Les  trois  points  entre  les  cornes  sont  un  symbole  incertain. 

85  .    Taureau  et  paysage  de  montagne  :  pierres  triangulaires  semées  dans  le  champ. 

86.    Fragment  :  taureau  (?)  ou  bouquetin. 

87-88.  Deux  empreintes  du  même  cachet  :  frise  de  gros  taureaux.  Les  pierres  en  triangle  de 
la  première  empreinte  sont  probablement  les  pattes  de  derrière  d'un  premier  taureau. 
Dans  le  champ,  un  petit  animal  :  veau  ou  chèvre  (?). 

89.  Même  scène  pastorale.  Le  taureau  relève  la  tête. 

90.  Scène  agreste  :  un  taureau  paissant  dans  une  gorge  de  la  montagne.  Derrière  lui  se  dresse 

un  bovidé,  avec  des  gestes  et  une  attitude  humaine.  Le  taureau  va  lourdement,  la  tête 
baissée.  La  queue  puissante  est  l'image  même  du  signe  archaïque  KUN.  La  montagne 
est  figurée  par  trois  pierres  triangulaires,  et  la  verdure  par  une  branche.  Le  bison  dressé 
est  une  première  esquisse  d'Eabani,  le  bison  d'Élam.  Ses  pattes  antérieures  sont  ramenées 
à  la  poitrine. 

91 .  Un  petit  animal  douteux,  lion  ou  bouquetin,  entre  un  taureau  et  une  antilope.  Une  branche 

à  trois  feuilles. 

92.  Fragment.  Un  quadrupède  à  long  poil  et  queue  en  fer  de  lance. 

93.  Scène  rustique  de  taureaux  qui  semblent  lutter  de  la  corne,  et  de  veaux  bondissants. 

L'ensemble  est  plein  de  naturel  et  de  vie.  Trop  de  recherche  dans  l'expression  de  la 
robe  et  des  muscles. 
91 .    Un  taureau  en  pleine  charge  et  ventre  à  terre  au-dessus  de  deux  taureaux  affrontés.  Une 
branche  figure  le  paysage  boisé. 

95.  Scène  rustique  assez  gauche.  Deux  taureaux  solennels  nez  à  nez.  Entre  deux,  un  veau. 

Dans  le  champ,  des  chèvres  bondissantes.  Des  vases  triangulaires  sont  sans  doute  les 
vases  de  lait.  Une  étoile  à  quatre  branches  losangées.  Les  pattes  des  taureaux  sont 
gauchement  repliées  sous  le  corps. 

96.  Taureaux  passant,  en  frise.  Ils  sont  dessinés  d'un  trait  très  sûr,  de  la  tête  aux  yeux  larges, 

bien  plantée  sur  une  large  encolure  jusqu'à  la  croupe  étroite  et  tombante  de  la  bête  sau- 
vage. Les  cornes  de  face  et  l'oreille  en  cornet  sont  de  style. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ELAMITES  47 


97.  Groupe  héraldique  de  bisons  chevelus,  agenouillés  devant  la  montagne  au  conifère.  C'est 

presque  un  groupe  national  élamite.  Le  bison  a  les  cornes  rondes  en  croissant,  de  longues 
mèches  formant  tresses.  Dans  le  champ,  un  bison  et  une  antilope.  Est-ce  là  un  premier 
essai  de  l'arbre  de  vie?  La  montagne  a  l'aspect  d'écaillés  imbriquées. 

98.  Frise  de  bisons. 

99 .  Taureau  sauvage  (aurochs)  et  mouflon  (?  antilope  ?)  bondissant  au  milieu  des  montagnes  en 

forme  de  pyramide  à  degrés.  Le  taureau  au  galop  est  plein  de  vie  :  la  tête  retournée, 
les  deux  pattes  de  devant  en  l'air,  et  même  une  patte  de  derrière  à  demi  levée. 

100.  Arrière-train  d'antilope  (?). 

101.  (Cp.  314.)  Deux  taureaux  sauvages  (aurochs),  la  tête  retournée  en  arrière,  avec  cornes, 

l'une  de  face,  l'autre  de  profil.  Le  taureau  d'en  bas  est  à  demi  dressé  sur  les  degrés  de  la 
montagne  en  forme  de  pyramide,  décorée  d'une  croix  à  quatre  branches  ou  feuilles  en 
losange.  Une  croix  double  à  branches  carrées  dans  le  champ. 

102.  Quadrupèdes  accroupis.  Des  rosettes  de  points  dans  le  champ  sont  peut-être  un  symbole 

de  l'enceinte. 

103.  (Cp.  315.)  Quadrupèdes  couchés  au  parc.  Une  bordure  de  mèches  et  de  petits  vases  sym- 

bolise peut-être  les  revenus  du  troupeau. 

104.  Taureaux  couchés  au  pâturage.  Cornes  aiguës  et  divergentes  de  l'aurochs.  Branches  et 

feuilles.  Mèches  formant  frange  ou  cadre  et  symboles  de  l'enceinte  (?). 

105.  Taureaux  couchés.  La  barbiche  de  la  bête  du  haut  est  très  douteuse. 

106.  Taureau  debout  et  veau.   Le  petit  veau  couché,  la  queue  dressée,  la  tête  retournée,  où 

percent  à  peine  les  cornes  naissantes,  est  d'un  joli  galbe. 

107.  Tête  de  taureau  ;  grande  tige  végétale  et  aile  d'aigle  (?)  (cp.  184,  187). 

108.  Le  troupeau  en  marche.  Toutes  les  pattes  figurées  par  quatre  :  deux  de  devant,  se  profilant 

sur  les  deux  d'arrière  du  taureau  précédent,  rythment  naturellement  la  marche. 

109 .  Arrière-train  de  taureau  et  branche. 

110.  Taureaux.  Fragment. 

in,  112.   Bouquetins  archaïques  et  paysage.  Les  corps  ne  sont  encore  que  des  lignes. 

113.  Scène  de  montagne.  Bouquetin  bondissant.  Le  corps  a  pris  de  l'étoffe.  Des  petites  stries 

indiquent  le  poil  ou  la  masse. 

114.  Bouquetins  ou  antilopes  aux  longues  cornes  et  paysage  de  montagne.  Le  style  est  rigide, 

géométrique.  Le  poil  est  figuré  par  les  hachures  conventionnelles.  La  montagne  se 
réduit  à  une  palmette  encadrée,  surmontée  de  deux  vases  de  lait,  enfermés  entre  des 
lignes  à  redans.  Dans  le  champ,  des  branches  et  des  feuilles.  Les  quatre  pattes  sont  sur 
le  même  plan  et  gauchement  pliôes. 

115.  Scène  agreste  archaïque.  Ruminant  accroupi  au  pâturage.  La  végétation  est  figurée  par 

des  traits  et  des  points  qui  sont  des  branches  et  des  feuilles. 

116.  Bouquetin  (?)  et  palmette  ou  marguerite  à  quatre  pétales. 

117.  Bouquetin  ou  antilope  aux  pattes  repliées. 


r 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ELAMITES 


1 18.  Bouquetin  et  serpent.  Profil  de  montagne  en  pyramide. 

1 19.  Bouquetin  et  serpent.  Branches  et  feuilles. 

120.  Tète  de  mouflon,  scorpion  et  paysage  de  montagne  formé  de  quatre  petites  pyramides. 

121.  Antilope  bondissante,   scorpion,    un   carre   et   quatre  cercles  qui   figurent   peut-être  des 

enceintes  ou  des  fosses. 

122.  Bouquetins  (ou  chèvres  ?),  de  bonne  facture,  bondissants  et  au  repos.  Cornes,  oreilles,  œil, 

naseaux,  barbiche,  queue  et  croupe,  proportion  des  membres,  relief  et  position  des 
muscles,  l'artiste  est  sûr  de  son  modèle.  Dans  le  champ,  des  branches  et  cette  rosette 
de  points,  symbole  d'enceinte. 

123.  Groupe  de  bouquetins. 

124.  Arrière-train  de  bison.    11  en  a  la  queue  et  les  touffes  de  poil  aux  articulations. 

1  25  .  Grand  bouc  '  plein  d'allure.  Cornes  de  face,  ondulant  à  droite  et  à  gauche  comme  celles  du 
bélier  d'Egypte.  La  barbe,  les  touffes  de  poil  aux  jointures,  la  queue  frétillante,  sont  d'un 
joli  réalisme.  —  Un  arbrisseau  à  quatre  feuilles. 

127.  Un  petit  bouc,  dressé  sur  les  pattes  de  derrière,  tête  retournée,  queue  en  l'air.  11  forme  le 
second  plan  d'un  ensemble  perdu. 

127.  Tête  d'antilope  et  branches. 

128.  Boucs  et  chevreaux  au  pâturage.  Petit  tableau  plein  de  grâce.  Un  cabri  se  dresse  follement, 

tête  en  arrière.  Un  autre  accroupi  semble  prêt  à  bondir. 

129.  Antilopes  aux  longues  cornes  aiguës,  parmi  des  rameaux  ou  des  feuilles  aux  larges  nervures. 

130.  Antilope. 

131.  Bouquetin  et  feuilles. 

132.  Bouquetins  ou  antilopes. 

133.  Grande  antilope  dans  un  paysage  désertique.    Une  pierre  carrée  et  un  arbrisseau  aux 

rameaux  secs,  terminés  en  boutons  renflés.  C'est  peut-être  un  animal  fantastique2.  Ses 
longues  cornes  ondulent  jusqu'au-dessus  de  la  croupe.  Il  a  une  queue  de  taureau  et 
une  crinière  flottante,  et  rappelle  certaines  espèces  africaines. 

134.  Fragment.  Antilope  semblable  à  la  précédente. 

135.  Troupe  gracieuse  d'antilopes  en  marche. 

136.  Fragment  d'une  scène  classique  :  le  conifère  sur  la  montagne,  entre  deux  animaux  symé- 

triques, dressés,  bondissant  vers  l'arbre,  détournant  la  tête,  ou  se  nourissant  de  ses  fruits. 
Des  branches  en  forme  de  mèches  semblent  s'échapper  du  feuillage  de  l'arbre. 

137.  Grande  antilope  à  queue  de  taureau  et  crinière  flottante,  et  un  taureau  qui  ressemble  au 

bœuf  à  bosse  de  l'Inde. 

1 38 .  Deux  antilopes  bondissant  à  droite  et  à  gauche  de  l'arbre  de  vie.  Elles  s'éloignent  de  l'arbre 

en  retournant  la  tète.  L'arbre  n'est  plus  le  conifère  classique,  mais  une  plante  étrange,  à 
fleurs  en  tulipe  et  feuilles  découpées  en  lanières. 

1.  Cp.  Dèl.,  XII,  fig.  184. 

2.  Cp.  fig.  134,  i}7,  329. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES  49 


139.  Groupe  de  bouquetins  autour  de  l'arbre  symbolique  dressé  sur  un  profil  de  montagne. 

L'arbre  a  un  aspect  nouveau  :  un  tronc  tordu  et  des  feuilles  en  fer  de  lance.  Les  pattes 
antérieures  sont  bien  détaillées  des  épaules  à  la  pointe  du  sabot. 

140.  Antilope  bondissant.  Fragment  d'une  scène  semblable. 

141.  Scène  classique.  L'arbre  de  vie  entre  les  deux  bouquetins  qui  semblent  en  cueillir  les  fruits. 

Le  cyprès  se  dresse  au  haut  d'une  montagne  en  forme  d'écaillés  imbriquées. 

142.  Scène  semblable.  La  montagne  est  réduite  à  quelques  arceaux.  Le  fruit  est  très  visible. 

Des  plantes  à  trois  feuilles  croissent  au  niveau  du  sol.  Les  antilopes  (?)  ont  de  longues 
cornes  lisses. 

143.  Fragment.  Cyprès  entre  deux  bouquetins (?). 

144.  Cachet  ovale.  Une  antilope  couchée,    queue  dressée,    tète  retournée.    Le   sujet  est  bien 

équilibré  et  remplit  heureusement  l'ovale. 

145.  Antilope  aux  longues  cornes  arquées,  vues  de  face. 

146.  Troupeau  de  capricornes  (chamois?),  passant  à  vive  allure,  à  gauche  et  à  droite,  en  deux 

lignes  superposées. 

147.  Bouquetins,  debout  et  couchés. 

148.  Antilope  (?). 

149.  Daim,  biche  et  faon.  Un  des  petits  est  allaité  par  la  mère.  C'est  une  scène  assez  rare. 

150.  Bouquetin  ou  antilope.    Une  branche. 

151.  Scène  de  chasse(?).  Défilé  d'animaux  sauvages  :  daim  moucheté,  mouflon (?),  bouquetin. 

Dans  le  champ,  un  chien  ou  un  carnassier  en  chasse.  Sur  une  autre  portion  de  l'em- 
preinte, de  gros  chiens  à  queue  courte  et  une  espèce  plus  petite  à  la  queue  en  panache 
figurent  peut-être  la  meute.  Les  ramures  du  daim  (ou  du  cerf?)  sont  imposantes  et 
largement  étalées  de  face. 

152.  Tête  de  daim(?).  Barbiche  douteuse.  Entre  les  cornes,  un  point  en  triangle. 

153.  Troupeau  de  brebis  (?)  ou  de  moutons (?).  Il  est  difficile  d'y  voir  des  chiens. 

154.  Mouflon  au  nez  busqué,  à  la  poitrine  bien  développée.  Il  ne  lui  manque  que  les  manchettes 

du  mouflon  d'Afrique. 

155.  Mouton  sauvage  (?). 

156.  Bouquetin.  Fragment. 

157.  Cp.  31  j.  Grande  amphore  à  anses  perforées,  entre  deux  félins  affrontés,  qui  détournent 

la  tête.  Leurs  queues  ressemblent  à  des  serpents  enlacés. 

158.  Antilope (?). 

159.  Le  lion  chasseur  de  bouquetins  et  d'antilopes. 

160.  Le  lion  chasseur  de  taureaux.  Il  bondit,  la  queue  battant  l'air.  Une  branche  à  trois  feuilles 

et  un  petit  trait  ou  barre  à  trois  renflements  figurent  peut-être  le  paysage  et  la  mon- 
tagne. 

161 .  Le  lion  menaçant  et  le  taureau.  L'issue  de  la  lutte  est  douteuse.  Le  lion  lève  une  terrible 

patte  armée  de  griffes,  et  retourne  vers  le  taureau  sa  gueule  rugissante.  Le  taureau 


so  EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 

massif,  la  croupe  épaisse,  la  bourse  très  apparente,  est  d'allure  assez  paisible.  Les  feuilles 
et  la  croix  complètent  le  tableau  et  symbolisent  peut-être  le  pâturage  et  la  montagne. 

162.  Empreinte  de  même  origine. 

163.  Le  taureau  poursuivi  par  les  lions.  Un  grand  lion  lève  la  patte  antérieure,  prêt  à  frapper. 

Un  petit  lion  accourt  dans  le  champ,  la  queue  horizontale  marquant  bien  le  mouvement. 

16  |.  Taureau  sauvage  en  pleine  charge,  poursuivi  par  l'aigle  et  le  lion.  Les  épis  ou  tiges 
renversées  témoignent  de  l'ardeur  de  la  poursuite.  La  montagne  à  figure  de  losanges 
en  éventail.  Le  lion  a  des  pattes  énormes  toutes  griffes  dehors.  L'aigle  est  traité  de  façon 
conventionnelle  avec  des  ailes  en  rameaux  et  la  queue  étalée  en  forme  de  triangle. 

165  à   167.   Scènes  analogues.  Fragments. 

168.  Réplique  du  n°  161. 

169.  Lion  chassant  le  taureau.  Des  palmettes  de  feuilles  dans  le  champ. 

170.  Lion  et  taureau.  Fragment. 

171.  172.   Lions  et  taureaux.  Les  lions  de  face  sont  fort  douteux. 
173.   Lion  et  bouquetin.  Scène  sans  aucune  animation. 

I7_| .  Lion  dressé,  attaquant  à  la  tête  une  antilope  qui  se  retourne. 

175.  Lion  et  antilope.  Branche  et  feuilles. 

176.  Lion  dressé,  prêt  à  s'abattre  sur  le  dos  d'un  bouquetin  d'allure  très  paisible. 

177.  Lion  poursuivant  l'antilope  à  queue  de  taureau,  crinière  et  longues  cornes   (cp.    161, 

162,   168,   133). 

178.  Lion  chassant  le  daim  —  (ou  le  bouquetin.  Cp.   176). 

179.  Relief  sur  argile  bitumineuse.   Léopard  ou  panthère  saisissant  un  taureau  (?)  au  garrot. 

Les  taches  ne  sont  peut-être  que  des  rugosités  du  bitume. 

180.  Frise  archaïque  de  gros  félins  tète-bêche. 

[81 .  Deux  lions,  tête-bêche.  Un  trifolium  dans  le  champ.  Le  poil  est  figuré  de  façon  conven- 
tionnelle. 

[82.  Groupement  symétrique  de  lions  et  de  conifères.  Les  lions  sont  prêts  à  bondir,  la  queue 
dressée,  la  tète  retournée.  Le  cyprès  alterne  avec  le  conifère  à  trois  branches. 

183  .    Frise  de  lions  et  de  taureaux  passants.  Une  palmette  dans  le  champ. 

184.  Frise  de  taureaux  couchés,  de  lions  assis  et  d'oiseaux  de  proie  en  plein  vol.  Cette 
dernière  figure  de  l'oiseau  de  profil,  les  deux  ailes  éparses  au-dessus  du  dos,  est  rare 
et  semble  propre  aux  graveurs  élamites.  Cet  oiseau  n'est  pas  l'aigle,  mais  le  faucon 
ou  l'épervier. 

185  .  Irise  de  lions  et  d'aigles.  Les  lions  ont  la  tête  de  profil,  une  crinière  abondante,  la  queue 
dressée.  Les  aigles  marchant,  la  tête  de  face(?),  semblent  échappés  du  répertoire  des 
scribes  égyptiens. 

186.  Aigles  et  lions. 

187.  Aigles  ou  faucons.  Dans  le  champ,  un  petit  vase  à  parfum  :  panse  courte  et  ronde,  large 

gorgeon  aux  lèvres  plates. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES  51 

188.  Frise  d'animaux  et  de  vases.  Lion  et  panthère  (?).  Petit  vase  à  parfum  à  col  largement 

ouvert  et  grande  amphore  pointue  à  anses  perforées. 

189.  Frise  de  lions  et  d'amphores. 

190.  Frise  de  vases  et  d'oiseaux.  Faucons  à  l'œil  rond,  aux  serres  largement  ouvertes.  Vase  à 

parfum  à  panse  ronde.  Petite  amphore  à  pied  et  anses  courtes  sur  l'épaule.  Du  col  de 
l'amphore  sort  un  flot  semblable  à  une  double  corne  d'abondance,  d'où  s'échappe  un  fruit 
ovale.  C'est  là  une  version  élamite  du  vase  aux  flots  jaillissants. 

191 .  Frise  d'animaux  et  de  vases.  Ces  vases  sont  des  amphores  pointues  à  anses  perforées,  ou 

des  amphores  à  pied  avec  anse  courte  sur  l'épaule.  Les  animaux  sont  des  quadrupèdes  : 
lions  ou  singes  (?)  et  des  oiseaux,  peut-être  des  faucons,  au  repos,  la  tète  inclinée  ou 
retournée.  Nombre  de  vases  d'albâtre  sont  sculptés  en  forme  d'animaux. 

192 .  Frises  de  vases  et  d'animaux.  Vases  à  pied,  col  large  et  grandes  anses  qui  font  songer  à  des 

vases  de  métal.  Les  figures  d'animaux  sont  indistinctes. 

193 .  Frise  de  vases  et  d'animaux.  Le  petit  vase  à  parfum  voisine  avec  la  grande  amphore  à  anses 

perforées  et  pied.  Du  col  d'une  de  ses  amphores  sort  un  double  flot  ou  flamme  assez 
semblable  à  un  épi  de  millet  ou  d'orge  barbu.  Panthère  et  bouquetin  alternent  d'un 
vase  à  l'autre. 

194.  Frise  d'animaux  et  de  vases.  Bouquetin  et  panthère  couchée. 

195  .  Chiens  et  bouquetins  courant  au  dedans  et  autour  de  deux  enceintes.  Ces  enceintes  rondes 
et  carrées,  ouvertes  d'un  seul  côté,  semblent  être  une  palissade  renforcée,  ou  un  mur  avec 
contreforts.  Ce  sont  probablement  des  pièges,  des  parcs  pour  prendre  et  garder  les  ani- 
maux sauvages. 

196.  Bouquetin  aux  prises  avec  des  chiens,  ou  un  chien  et  un  loup.  L'un  le  saisit  par  la  barbe  et 

les  cornes",  l'autre  par  les  parties.  La  position  du  malheureux  bouc  replié  sur  lui-même 
est  à  la  fois  ridicule  et  cruelle.  Des  pierres  carrées  figurent  la  montagne.  Un  autre 
bouquetin  s'échappe  en  bondissant. 

197.  Aigle  épars,  tète  de  profil,  entre  deux  quadrupèdes  (?) 

198.  Scène  pastorale.   Deux  gros  taureaux  et  une  chèvre.  Dans  le  champ,  trois  petits  bons- 

hommes, les  bras  tombants,  ou  tenant  de  petits  vases.  Ils  sont  vêtus  d'une  tunique  et 
ont  une  grosse  tête  triangulaire.  Dans  le  champ,  le  vase  de  lait  en  cornet  et  le  seau  à  anse 
complètent  la  scène.  Un  lion  se  promène  d'un  air  pacifique  en  agitant  la  queue.  Il  est 
l'ennemi  du  pasteur. 

199 .  Groupe  héraldique  de  l'aigle  épars  liant  deux  taureaux.  II  les  saisit  à  la  croupe.  Les  taureaux 

ont  la  tête  abaissée  jusqu'à  terre. 

200.  Groupe  héraldique  de  l'aigle  épars  liant  deux  lions  qui  retournent  la  tête  pour  le  mordre 

aux  ailes.  Le  tout  est  encadré  entre  deux  figures  de  biches  ou  d'antilopes  qui  rejettent 
la  tête  en  arrière  d'un  mouvement  souple  et  gracieux  de  leur  long  col. 

1.  La  chèvre  que  l'on  trait  est  tenue  de  même  par  la  barbe  et  les  cornes  :  Dé/.,  XII,  fig.  112. 


52  EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


201  .    Groupe  héraldique  d'animaux  affrontés,  se  heurtant  du  poitrail,  la  tête  rejetée  en  arriére. 

Queues  et  pattes  antérieures  s'entrecroisent.  Une  patte  seulement  est  figurée  sur  deux. 
202.    Même  groupement.  Les  deux  bêtes,  assises,  se  heurtent  du  poitrail,  la  tête  renversée,  les 

pattes  antérieures  croisées.  C'est  là  une  composition  élamite  qui  annonce  les  animaux 

croisés  du  cycle  de  Gilgames. 
203  .    Un  bouquetin,  un  oiseau  (?),  une  branche  à  cinq  feuilles. 
204.    Frise  de  vases"  de  quatre  modèles  différents:  le  vase  à  parfum  à  panse  ronde;   le  vase  à 

trois  gorgeons;  l'amphore  pointue  à  anses  perforées;  la  même  amphore  à  pied  et  flots 

jaillissants. 
205-206.   Scène  archaïque  et  rustique.  Un  pasteur  et  ses  taureaux.  On  ne  voit  de  l'homme  que 

les  jambes  et  le  long  bras  à  demi  plié,  qui  semble  porter  un  vase  de  lait  de  forme  conique, 

suspendu  par  une  cordelette.  Dans  le  champ,  le  vase  qui  est  devenu  le  signe  même  de 

la  boisson  (kas)  :  panse  ovoïde,  col  court  et  ajutoir  sur  l'épaule;  au-dessus  du  taureau, 

un  gros  scorpion. 

207 .  Un  berger  et  son  troupeau.  Scène  rustique,  d'un  relief  douteux.  Ces  formes  treillissées  sont 

des  huttes  (ou  des  corps  de  chèvres  ?). 

208.  Scène  rustique.  Deux  taureaux  nez  à  nez  dans  un  paysage  de  montagne  figurée  par  des 

pierres  triangulaires.  Au-dessus  d'eux,  un  homme,  dont  on  ne  voit  que  le  buste,  semble 
les  aiguillonner.  II  a  le  geste  des  bouviers  conduisant  les  bœufs  à  la  charrue.  La  forme 
indistincte  par  derrière  est  peut-être  celle  du  lion.  Le  relief  de  l'empreinte  est  très  fort, 
sur  une  terre  rouge. 

209.  Un  berger  et  son  troupeau.  Scène  indistincte. 

210.  Scène  pastorale  ou  scène  de  chasse  archaïque.   Un  bison  aux  cornes  de  face  en  croissant, 

les  quatre  pattes  sur  le  même  plan,  la  queue  à  double  houppe,  est  arrêté  par  un  petit 
homme  nu,  un  bras  levé  prêt  à  frapper,  l'autre  abaissé.  Ce  pasteur  chasseur  semble 
porter  en  bandouillère  une  lance  ou  une  herminette.  Une  frise  de  montagne  et  de 
conifères  dans  le  champ.  Le  scribe,  après  avoir  roulé  son  cachet  sur  l'argile,  y  a 
imprimé  l'extrémité  par  où  passe  la  corde,  moulant  ainsi  en  creux  dans  l'argile  fraîche, 
son  cylindre  et  la  double  cordelette  de  suspension.  Un  gros  point  au-dessus  et  au-dessous 
de  la  tête  du  bison  figure  peut-être  des  pierres  échappées  à  la  fronde. 

211  .    Un  bouvier,  armé  du  fouet,  pousse  son  taureau,  peut-être  attelé  à  la  charrue.  La  lanière 

ondule  comme  un  serpent. 

212  à  215.    Figure  d'homme  assis  à  l'orientale,  les  jambes  croisées,  la  main  levée,  le  bras  à 

demi  plié.  La  figure  anguleuse  au  profil  d'oiseau,  l'œil  de  face,  le  cou  maigre,  sont  des 
traits  archaïques. 
216.    Frise  de  petits  hommes  accroupis  entre  des  amphores  à  pied  et  anses  courtes  sur  l'épaule. 
Ce  sont  probablement  les  gens  du  cellier  ou  de  la  maison  de  provision.  Ce  sont  des 
figures  nues,  sans  aucun  détail  de  vêtement,  barbe  ou  cheveux. 


I.  Cf.  .De/.,  X,  p.  97- 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ELAMITES  53 


217.  Le  magasin  aux  provisions.  D'une  grande  amphore  pointue  à  anses  perforées  sort  une 

tige,  par  où  peut-être  on  tire  le  liquide  (?).  Des  serviteurs  semblent  occupés  à  retourner 
et  vider  des  mesures  (QA),  qu'ils  tiennent  une  dans  chaque  main.  La  figure  accroupie 
est  peut-être  celle  du  scribe. 

218.  Scène  analogue.  Des  serviteurs,  accroupis,  sont  occupés  à  retourner  des  mesures  (QA), 

peut-être  à  les  distribuer"  ;  d'autres  débouchent  des  amphores  avec  ou  sans  pied  qu'ils 
basculent  sur  le  flanc,  une  main  au  goulot,  l'autre  sur  l'anse  du  haut.  Une  ligne  autour 
des  reins  figure  le  pagne. 

219.  Un  ânier  et  son  âne  devant  une  porte  à  deux  battants  sous  un  ceintre.   L'âne  porte  un 

fardeau.  L'ànier,  le  bras  tendu,  lui  touche  les  oreilles  de  son  bâton.  Les  cinq  ronds  sont 
des  chiffres  de  l'écriture  proto-élamite. 

220.  Atelier  de  femmes.  Assises  sur  des  divans,  les  bras  tendus,  elles  sont  peut-être  occupées  à 

tisser.  Un  montant  droit  sur  base  carrée,  recoupé  de  deux  traverses,  figure  peut-être  le 
métier.  Dans  le  champ,  des  vases  suspendus  par  des  cordelettes.  Une  femme  en  longue 
tunique,  et  la  chevelure  tombante,  est  debout  ;  ses  bras  levés  ont  un  geste  incertain. 

221 .  Atelier  de  femmes.  Elles  sont  assises,  jambes  croisées,  les  bras  tendus.   Leurs  cheveux  en 

tresse  retombent  dans  le  dos.  Deux  d'entre  elles  tiennent  une  sorte  d'écheveau  ou  de 
torsade  en  huit.  Les  quatre  autres  semblent  les  dévider  ou  les  battre  sur  des  bases  carrées. 
Avons-nous  là  des  boulangères,  ou  des  ouvrières  qui  filent  et  teignent  la  laine  ? 

222 .  Des  greniers  d'abondance  et  la  rentrée  des  grains.  Sur  un  bâti  en  bois,  s'élèvent  deux  tours 

rondes  en  terre  battue,  avec  coupole  crénelée  ou  décorée  d'un  relief  plat.  Il  n'y  a  d'ouver- 
ture que  par  en  haut.  Un  homme,  pliant  sous  le  fardeau,  monte  à  l'échelle  pour  y  verser 
sa  charge  de  blé.  Le  scribe  accroupi  —  l'intendant  des  greniers2  —  compte  les  mesures. 
La  ressemblance  de  ces  constructions'  avec  le  signe  de  la  maison  (AB)  est  frappante.  La 
couverture  en  coupole,  probablement  en  blocage,  existait  dès  l'antiquité  élamite.  C'est 
l'image  même  du  casque  (kubèu)  ou  du  revêtement  de  briques  cuites  (kiru). 

223.  Réplique  de   la  même  empreinte.   Le  fardeau  de  l'homme  à  l'échelle  semble  affecter  la 

forme  d'une  grande  couffe. 

224.  Scène  semblable.  Fragment. 

225  .  Construction  à  coupole  avec  décoration  extérieure,  en  briques  émaillées  (?) .  Une  construction 
plus  importante,  à  façade  ornée  de  pilastres,  est  recouverte  par  trois  petites  coupoles. 
Des  espèces  de  faîtières  évasées  en  entonnoir  décorent  le  sommet  des  coupoles. 

226.  Un  héros,  armé  de  l'arc,  poursuit  ses  ennemis  qui  fuient  et  tombent  percés  de  flèches.  Tous 
sont  nus.  Le  guerrier  à  l'arc,  dont  on  ne  voit  que  ie  buste  nu,  portait  sans  doute  un 
pagne  court.  Sa  figure  s'encadre  dans  une  barbe  abondante,  et  les  boucles  de  ses  cheveux 
retombent  sur  son  cou.  Il  est  debout  devant  un  palais  aux  murs  hérissés  de  cornes  : 

1.  C'est  l'image  même  de  l'échanson,  le  QA-SU-GAB. 

2.  Le  ka-gur. 

3.  Cp.  à  l'époque  assyrienne,  Layard,  Mon.,  II,  pi.  17. 


S4  EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAM1TES 


22-. 


ornement  symbolique  de  la  force  du  taureau.  Le  palais  est  une  construction  à  coupole, 
avec  décor  extérieur,  en  briques  cuites.  Les  vaincus  font  le  geste  de  Y  aman.  L'un  d'eux  a 
les  cheveux  longs,  sans  trace  de  barbe. 
Frise  curieuse  d'homme  et  de  bêtes  qui  forment  la  chaîne  en  se  tenant  par  la  queue.  Un 
homme  de  profil,  la  gauche  levée,  tient  de  la  droite  la  queue  d'un  gros  lézard  suspendu 
tète  en  bas.  Une  patte  d'arrière  du  lézard  accroche  la  queue  d'un  félin  accroupi,  qui 
retourne  vivement  la  tète.  Le  félin  à  son  tour  tient  à  deux  pattes  la  queue  touffue  d'un  petit 
renard  pendu  tête  en  bas.  Ce  grand  félin  énigmatique  est-il  une  panthère,  un  ichneu- 
mon,  un  singe?  Cette  composition  bizarre  cache-t-elle  une  intention  humoristique? 
228     Bande  de  personnages  assis  à  l'orientale  sous  une  frise  de  petits  renards.  Les  jambes  sont 
croisées,  les  mains  levées  à  hauteur  du  visage.  Une  figure  sur  deux  porte  une  queue  de 
bête.  Son  attitude,  tète  retournée,  rappelle  étrangement  le  félin  de  l'empreinte  précédente. 
Le  renard  est  une  figure  rare.  Il  est  dans  l'écriture  le  signe  du  chanteur  (nar).  Avons- 
nous  ici  un  chœur  de  musiciens  frappant  leurs  mains  en  cadence  à  la  bonne  façon  de 
l'orient.  La  queue  de  renard  est-elle  l'insigne  de  la  profession  ? 

229.  La  mort  de  la  tortue  (?).  Deux  petits   personnages  la  tiennent  par  la  queue,  tête  en  bas, 

comme  le  lézard  ci-dessus  (fig.  227).  Ils  ont  un  poing  sur  la  hanche,  et  leurs  deux 
autres  mains  se  joignent  en  arc  au-dessus  de  la  bête  pour  la  soutenir.  Ils  sont  vêtus  d'une 
courte  tunique.  La  forme  des  pattes  fait  songer  à  la  tortue  plus  qu'au  lézard. 

230.  Un  petit  homme  nu,  de  profil,  en  marche,  un  bras  levé,  en  face  d'une  de  ces  enceintes 

circulaires,  piège  et  palmette.  Son  geste  est  celui  du  chasseur  (fig.  210). 

231  .  L'homme  nu,  marchant  à  grandes  enjambées,  les  deux  mains  écartées  et  levées  à  hauteur 
du  visage.  Est-ce  là  un  geste  d'adoration  ou  de  prière ?(Cp.  fig.  266,  267.)  —  Feuilles 
et  branches. 

2]2  .  Scène  de  chasse  ;  animaux  au  parc.  Empreinte  très  fragmentaire  sur  une  bulle  ronde.  Elle 
se  comprend  mieux  par  comparaison  avec  le  cachet  n°  24  de  la  collection  de  Clercq.  La 
palmette;  l'enceinte  crénelée  ou  palissadôe;  les  antilopes,  bondissant  en  tous  sens,  font 
songer  aux  suparu  où  l'on  prenait  et  gardait  les  bêtes  sauvages  de  la  montagne.  —  Sur 
un  autre  fragment,  deux  personnages  nus,  d'un  beau  modelé,  semblent  sortir  d'une 
hutte  de  branchage.  Ce  sont  peut-être  les  pasteurs  ou  gardiens. 

2y}.    Scène  de  chasse.  Fragment.  Un  homme  à  genou,  tirant  de  l'arc  (?).  Un  bouquetin  couché. 

234 .    Même  inspiration.  L'archer,  un  genou  en  terre. 

235  .  Deux  personnages  nus.  Le  premier  tire  le  second  par  la  main.  Est-ce  une  scène  de  présen- 
tation, d'adoration,  pareille  aux  scènes  classiques  de  l'époque  d'Ur  ?  Les  corps  nus  ont  un 
joli  galbe. 

236.  Un  homme  nu,  à  genoux  (?).  Un  scorpion.  Une  branche. 

237 .  Un  petit  personnage  accroupi,  jambes  écartées,  de  face;  les  mains  appuyées  sur  les  cuisses. 

Une  patte  de  quadrupède.  Des  traces  d'ongles  dans  l'argile.  Cette  empreinte  est  douteuse, 
mais  rappelle  l'attitude  du  taureau,  assis  de  face,  cuisses  ouvertes  (fig.  338). 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


238.  Le  chasseur  de  bouquetins.  Petit  fragment  d'une  grande  netteté.   Le  chasseur  est  armé 

d'un  court  poignard  à  fer  en  amande.  Ce  fer  pourrait  être  un  silex  taillé,  fixé  avec  du 
bitume  dans  un  manche  en  bois.  Le  chasseur  est  barbu,  chevelu.  Le  détail  des  doigts  est 
exagéré.  Cornes  et  barbiche  du  bouquetin  et  muscles  de  la  bête  bondissante  sont  d'un 
beau  relief.  Une  branche  épineuse. 

239.  La  chasse  au  lion  ',  à  l'arc,  avec  chiens  courants.  Le  lion  court  devant  lui,  la  queue  tendue, 

la  langue  pendante,  rabattu  par  des  molosses  aux  queues  et  oreilles  courtes,  vers  un 
chasseur  qui  l'attend  debout,  l'arc  bandé.  C'est  une  scène  vue. 

240.  Un  chasseur  dispute  sa  proie  au  lion.   Le  lion  se  dresse  sur  la  croupe  d'un  taureau  (?). 

Le  chasseur,  genou  en  terre,  s'apprête  à  le  percer  de  flèches. 

241 .  La  chasse  au  lion  et  au  bouquetin.   Le  lion  est  frappé  de  deux  flèches  à  la  tête  et  au  cou. 

Le  bouquetin  a  le  col  transpercé.  Le  chasseur  est  aidé  de  son  chien,  qui  se  dresse  au- 
dessus  du  lion,  mais  aboie  au  bouquetin.  Le  chasseur  bande  son  arc  vigoureusement. 
Ses  flèches  ont  de  grosses  pennes. 

242 .  Un  Gilgames  archaïque,  en  lutte  avec  le  lion.  Le  lion  se  dresse  sur  une  seule  patte  d'arrière, 

l'autre,  levée,  suit  le  mouvement  des  pattes  de  devant  qui  battent  l'air.  Le  héros,  nu,  de 
profil,  lui  renverse  violemment  la  tête  et  s'apprête  à  le  frapper  de  son  javelot.  Il  y  a  dans 
la  pose  du  lion  une  recherche  savante.  Une  antilope  est  debout,  tête  retournée.  C'est  la 
proie  échappée  au  lion. 

243 .  Chasse  au  lion  et  au  sanglier.   Les  bêtes  percées  de  flèches,  et  le  chasseur,  l'arc  tendu,  ont 

l'allure  la  plus  paisible.  Flèches  à  grosses  pennes  et  pédoncule  renflé. 

244.  Groupe  héraldique  archaïque.  Deux  animaux  en  lutte,  se  heurtant  du  poitrail.  Un  homme (?), 

bras  étendus,  cherche  peut-être  à  les  séparer.  L'artiste  n'a  figuré  qu'une  patte  antérieure 
sur  deux. 

245.  Chasse  au  sanglier.    La  composition,   le  relief  et  la  vie  en   font  un  petit  chef-d'œuvre. 

Le  chien  d'arrêt,  qui  domine  la  bête,  et  le  sanglier  pliant  sur  les  jarrets  sont  parfaits.  Ce 
dernier  est  un  vieux  solitaire,  à  la  hure  longue,  les  oreilles  rabattues,  les  défenses  en 
saillies,  hérissé  et  grognant.  La  poitrine  du  chien,  le  cou,  la  gueule,  les  reins  sont  d'un 
beau  relief.  Trois  plis  de  chair  au  cou  sont  peut-être  un  collier.  Deux  autres  chiens 
encadrent  la  bête  à  distance  respectueuse.  Le  chasseur  imberbe,  vêtu  d'un  pagne  court, 
est  armé  de  l'herminette. 

246.  Le  pasteur  chasseur  défend  son  taureau  contre  le  lion.  Il  le  perce  de  flèches,  tandis  que 

son  chien  le  mord  à  la  queue.  C'est  dans  ces  luttes  quotidiennes  contre  les  bêtes  féroces 
pour  la  protection  des  troupeaux,  que  la  légende  de  Gilgames  a  dû  se  développer.  Nous 
rencontrons  ici  les  premiers  signes  d'écriture  akkadienne.  Ils  font  date 

:       ]  Tab - Be-li  [sa ...  ? ] 

247.  Réplique  de  l'empreinte  :  Del.,  XII,  fig.  127.  Lutte  de  Gilgames  et  du  lion.  Groupe  héral- 


1.  Même  scène,  W.  Hayes  Ward,  Seal  Cyl.,  n°  1094. 


-^  EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 

dique.  Deux  Gilgames,  de  profil,  soulèvent  deu'x  lions  par  les  pattes  de  derrière.  Les  lions 
relèvent  une  gueule  rugissante  vers  un  aigle  épars,  à  la  tête  de  profil,  qui  saisit  leurs  deux 
queues  dans  ses  serres.  Un  serviteur  porte  une  grande  lance  avec  garde  vers  le  milieu  de 
la  hampe  (étudiée  dans  l'introduction). 

248 .  Lutte  de  Gilgames  avec  le  taureau  androcéphale.  En  parallèle,  un  groupe  de  lions  attaquant 

des  taureaux.  —  Sous  le  cartouche,  un  petit  personnage.  Dans  le  champ,  un  poignard. 

249.  Gilgames,  de  profil.  Un  lion,  une  antilope.  Longue  lance  à  renflement  central,  surmontée 

du  croissant  et  de  l'étoile.  Époque  plus  récente. 

250.  Gilgames  dispute  un  taureau  au  lion.   Beau  profil  d'Eabani  à  la  croupe  de  taureau,  aux 

cheveux  flottants  comme  ceux  d'une  femme.  Un  cartouche  et  un  petit  personnage. 
25  1 .   Gilgames,  barbu  et  de  profil,  entre  deux  taureaux  qu'il  dispute  au  lion.  Une  masse  d'arme 
entre  deux  petits  personnages  nus.  Ce  goût  de  l'équilibre,  ces  armes  des  nomades  font 
sentir  l'influence  des  gens  de  la  plaine. 

252 .  Gilgames  classique,  de  face,  avec  barbe  et  cheveux  en  boucles,  entre  deux  lions  dévorants. 

Ce  groupe  est  encadré  entre  deux  figures  :  Eabani  et  une  femme  au  jupon  à  volants. 
Le  développement  de  la  légende  permet  d'y  voir  la  prostituée  sacrée.  L'un  et  l'autre 
saisissent  les  lions  par  la  queue.  Eabani  semble  porter  une  coiffure  de  plumes  ou  de 
mèches  hérissées,  une  longue  tresse.  Il  tient  en  main  une  flèche  —  un  trait  empenné. 
—  Quelques  signes  d'écriture  indistincts. 

253.  Un  bras  vigoureux  saisit  aux  cornes  un  taureau  sauvage.   Beau  fragment  des  luttes  de 

Gilgames. 

254.  Gilgames,  de  face,  et  le  taureau  androcéphale.  Inscription  effacée  : 

Gi~gi-[  ]. 

255.  Luttes  de  Gilgames  et  d'Eabani  contre  le  lion.  Beau  spécimen  d'Eabani  ithyphallique. 

Gilgames  protège  le  taureau.    Eabani  attaque  le  lion  par  derrière.    Il   est  armé  d'un 
poignard.  Son  autre  main  repose  sur  le  fer  d'une  lance.  Dans  un  cartouche,  un  aigle 
épars  à  la  tête  de  lion.  Au-dessous,  un  petit  personnage  brandit  une  massue. 
2^6.    Luttes  de  Gilgames.  Fragment.  Lions  dressés  et  bouquetins  croisés. 

[  \-za-gi 

[  uku  ?-]  uè 
[  lugal]. 

257.  Luttes  de  Gilgames  avec  le  taureau,  et  d'Eabani  avec  le  lion. 

[Ma(?)]-la-[u 
dup  -sar. 

258.  Taureaux  à  attitudes  humaines.    Fragment.    Un   taureau   est   assis,  pattes  antérieures 

tendues  (?)  vers  un  autre  taureau  (?)  tenant  l'arc  et  les  flèches.  Dans  le  champ,  un 
triangle  avec  un  point  central  et  rayons  aux  trois  angles. 

259.  Taureau  à  attitude  humaine.  Fragment  de  même  inspiration. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES  57 

260.    Taureaux  assis,  pattes  antérieures  tendues  vers  un  troisième  (?).  Scène  d'adoration.  Entre 

eux,  une  base  carrée. 
261  .    Fragment  analogue.  La  base  carrée  est  devenue  un  cône. 
262.    Fragment  semblable.  Les  pattes  sont  celles  du  félin  plus  que  du  taureau. 

263  .    Bison  aux  mèches  flottantes,  à  genoux  devant  des  profils  stylisés  de  montagnes  et  de  cyprès. 

Une  croix  dans  le  champ. 

264  .   Croupe  de  bison  avec  ceinture  autour  des  reins.  Un  scorpion. 

265.  Deux  félins  assis,  tenant  de  longs  cordons. 

266.  Frise  de  lions  dressés  comme  des  hommes,  les  pattes  levées,  écartées  au  niveau  de  la  tête. 

Au-dessus  d'eux,  un  paysage  de  montagnes  et  de  cyprès.  Dans  le  champ,  un  triangle 
hirsute,  recoupé  d'un  trait  vertical.  Est-ce  là  une  mimique  de  l'homme  en  adoration? 
Les  cynocéphales  adoraient  le  soleil  levant. 
267  .   Même  scène.  Le  triangle  hirsute  est  remplacé  par  deux  profils  de  taureaux  assis,  les  pattes 
antérieures  ramenées  à  la  poitrine. 

268 .  Des  lions  —  peut-être  de  gros  mastiffs  —  de  profil  saisissent  dans  leurs  pattes  des  triangles 

hirsutes. 

269.  Bouquetin  et  dragon  (?).  d'allures  très  archaïques.  Dans  le  champ,  des  croissants  doubles. 

270.  Deux  dragons  affrontés:  corps  de  lion  et  ailes  d'aigle.  Avant-coureurs  du  dragon  deMarduk. 

271 .  Taureaux  ou  lions  ailés.  Les  ailes  rondes  et  relevées  annoncent  le  style  persan. 

272.  Griffons  :  ailes,  tête  et  pattes  antérieures  de  l'aigle,  corps  de  lion. 

273.  Griffon. 

274.  Grand  félin  assis  —  panthère,  singe,  ichneumon(?)  —  cherchant  à  attraper  des  mouches (?). 

Dans  le  champ,  une  croix,  une  pierre  carrée. 
275  .   Deux  silhouettes  d'oiseau  fantastique.  Peut-être  un  pélican.  Tète  au  gros  bec  renflé.  Cou 
largement  emplumé.  Ailes  semblables  à  des  palmes  évoquent  l'image  de  l'oiseau  ZU, 
l'oiseau  de  la  destinée  (NAM,  SIM).  Le  songe  n'est-il  pas  un  oiseau  placé  sur  un  lit? 

276.  Scène  d'adoration  ou  de  présentation  de  l'époque  d'Ur.  Bâton  de  mesure  et  vase  de  parfum. 

277 .  Scène  d'adoration.  Époque  de  la  Ire  dynastie  babylonienne.  Istar  guerrière  ou  Ramman,  un 

pied  sur  le  taureau,  ou  le  lion  accroupi.  Les  armes  sont  le  caducée,  ou  la  foudre  fourchue, 
et  le  cimetère. 

278.  L'arbre  de  vie  entre  deux  gardiens  ailés.  Empreinte  d'époque  perse. 

279.  Personnages  vêtus  de  robes,  coiffés  de  la  mitre  à  cornes.  Un  serpent.  Époque  incertaine. 

280.  Empreinte  en  creux  au  revers  d'une  couche  d'argile  portant  une  empreinte  en  relief.  Elle 

est  due  à  une  ancienne  empreinte  recouverte  ensuite  d'argile.   Un  animal  —  chien  — 
dans  une  enceinte  circulaire. 

281 .  Le  premier  modèle  des  chapiteaux  de  Persépolis.  Deux  têtes  de  taureau  et  d'antilope  sur 

un  soubassement  triangulaire  au  haut  d'une  double  volute.  Le  plus  vieux  signe  de  la 
statue  figure  deux  têtes  de  taureau  sur  un  lit  (SALAM- ALAM). 

282 .  Fragment  d'argile  ou  de  stuc,  avec  décor  géométrique  en  couleur. 


s8  EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES 


283  à  285.    Bouchons  de  jarres.  Col  du  vase  moulé  en  creux. 

286    28".  —  Trace  de  baguette  centrale  —  bouchon. 

288  à  293  .  —  Trace  des  cordes  et  ligatures. 

294-295 .    Bande  d'argile  fine  à  empreintes  sur  masse  d'argile  grossière. 

296-297.    Bulles  plates  avec  traces  de  cordes. 

298.    Bulle  ronde. 

299  à  301 .   Bulles  plus  ou  moins  losangées. 

302.  Plaquette  d'argile  bitumineuse.  Deux  trous  obliques  se  joignant  au  fond. 

303.  304.    Masses  d'argile  ovoïde,  sans  trous,  ni  traces  de  cordes.  Ce  sont  peut-être  des  poids 

légers,  avec  empreintes  ou  marques  au  trait. 
305  .    Trait  en  creux  sur  la  tranche  des  tablettes. 

306.  Le  bout  du  cylindre  enfoncé  dans  l'argile  :  croix  carrée  et  trace  de  cordelette. 

307,  308.    Empreintes  de  tissus,  au  revers  des  bouchons  d'argile. 

309.  Traces  de  cordes. 

310.  Poissons  et  filet. 

311.  Taureau,  relief  de  montagne  et  plante. 

312.  Taureau  et  bouquetins.  Un  berger  (?),  armé  du  fouet  et  de  l'aiguillon.  Végétation  douteuse. 

313.  Félins  affrontés,  encadrant  des  vases  aux  anses  perforées.  Dans  le  champ,  des  amphores  et 

des  vases  à  deux  goulots. 

314.  Taureaux  et  montagnes.  Une  croix.  Cf.  fig.  101. 

315.  Animaux  au  parc.  Frise  de  mèches  et  de  vases. 

316.  Bouquetins  bondissants.  Montagne,  conifère  et  croix. 

317.  Même  scène.  Les  cornes  sont  de  face  et  plusieurs  fois  recourbées. 

318.  Bouquetins  couchés.  Cyprès  et  trifolium. 

319.  Grande  antilope.  Longues  cornes  de  face.  Cyprès. 

320.  Bélier,  chèvres  et  bouc.  Bouquets  de  feuilles. 

321.  Cerfs. 

322.  Bouquetins  ou  antilopes.  Feuilles  lancéolées.  Rosace  de  points. 

323.  Cerfs  archaïques.  Ronds  avec  point  central. 

3  24 .    Troupeau  —  agneaux  ou  faons  ?  —  Branches  et  feuilles  en  fer  de  lance. 

325  .    Lion  et  taureau,  tête  retournée,  dans  un  paysage  de  montagne  et  de  verdure. 

326.  Luttes  de  Gilgames.  Fragment.  Le  lion  dévorant  le  taureau. 

327 .  Figures  de  palmettes  et  de  bouquetins  (?). 

328.  Le  chasseur  primitif,  nu,  un  bras  levé  prêt  à  frapper.  Le  cadre  derrière  lui  figure,  peut-être, 

une  porte  ou  une  cabane. 

329.  Frise  d'animaux  fantastiques  :  griffon  et  grande  antilope  à  queue  de  taureau  et   crinière 

flottante.  Dans  le  champ,  une  forme  en  S  —  un  serpent  —  et  une  branche. 

330.  Groupement  héraldique,  vraiment  élamite  :  le  taureau  entre  les  deux  lions,  et  le  lion  entre 

deux  taureaux.  Dans  le  champ,  le  triangle  hirsute. 


EMPREINTES  DE  CACHETS  ÉLAMITES  ^9 

331 .  Scène  d'adoration  (?).  Monde  des  bètes  héroïques.  Le  taureau,  assis,  croupe  de  profil,  tête  et 

poitrine  de  face,  reçoit  les  hommages  de  deux  autres  bêtes  accroupies,  de  profil.  Derrière 
lui,  des  foudres  et  des  tonnerres,  ou  des  symboles  de  la  pluie  abondante. 

332.  Le  taureau,  de  profil,  rugit  et  lance  des  flèches.  C'est  un  dieu  de  la  tempête.  En  face  de  lui, 

une  autre  bête  assise  tend  des  pattes  suppliantes. 

333  .  Frise  de  roseaux  enlacés  au-dessus  de  trois  félins  en  barque.  Les  trois  bêtes  sont  à  genoux 
et  tiennent  dans  leurs  pattes  une  rame  qui  pourrait  être  un  harpon.  Elles  ont  de  petites 
oreilles  rondes,  et  l'une  d'elle  a  la  queue  touffue  du  renard.  Les  barques  sont  en  forme 
de  sabot,  les  flancs  renforcés  et  liés.  Sur  la  poupe  se  dresse  un  ornement  étrange  :  botte 
de  roseau,  cage  ou  filet.  Avons-nous,  ici,  des  figures  de  bêtes  chassant  le  poisson  comme 
la  loutre  ou  l'ichneumon  ? 

334.  Variante  du  même  thème.  La  bête  en  barque  semble  être  un  taureau.  Les  flancs  de  la 
barque  sont  plus  ornés.  Des  filets  semblent  pendre  dans  l'eau.  Il  y  a  une  rame  à  chaque 
extrémité.  Et,  toujours,  cette  boîte  carrée  sur  le  château  d'arrière.  De  longues  tiges  de 
roseaux  liées  forment  cadre.  Au-dessous,  un  poisson. 

335  .  Taureaux  accroupis  :  ce  sont  le  bison  et  l'aurochs.  Un  arbre  à  la  fleur  en  tulipe  entre  deux 
feuilles  lancéolées  et  un  carré  strié  forment  symboles  dans  le  champ. 

336.  Bisons,  debout,  entre  des  montagnes  et  des  croix.  Us  portent  ceinture. 

337.  Même  paysage.   Bisons  à  ceinture. 

338.  Taureau  accroupi,  de  face,  cuisses  ouvertes. 

339.  Taureau  de  face.  Cornes  doublement  recourbées.  Vraie  figure  de  Moloch. 


CHALON-SUR-SAÔNE,    IMPRIMERIE    FRANÇAISE    ET    ORIENTALE    E.    BERTRAND,    b"/S 


Pi,.  1  (fig.   i  à  19). 


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Pl.  II.  (fig.  20  à  41). 


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Pl.  111    fig.  42  à  55). 


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Pl.  IV  (fig.  56  u  74)- 


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Pl.  V  (fig.  75  à  93). 


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Pi..  VI    fig.  94  à  106). 


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Pl.  V11I  (fig.  125  à  144). 


Pl.  IX  (fig.  145  à  160). 


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153 


Pi..  X  (fig.  161  à  176). 


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Pi-  XI  (fig.  177  à  191), 


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Pi..  Xll  (fig.  192  à  204). 


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Pl.  XIII  ('fie.  205  à  215). 


12 


Pl.  XIV  (fig.  216  à  226). 


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219 


Fl.  XV  (fig.  227  à  242). 


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Pl.  XVI  (fig.  243  à  257). 


543 


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Pl.  XVII  (fig.  258  à  273). 


9^ 


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Pl.  XVI11  (iig.  274  à  285). 


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Pl.  XIX  ifig.  286  à  298). 


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Pl.  XX  (fig.  299  à  3 1 1  ). 


iO-jTr.  150 


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310 


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Pl.  XXI  (fig.  312  a  ?2i). 


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313 


^F^ 


315 


316 


320 


Pl.  XXII  (fig.  322   à  329). 


3£2 


323 


•  324 


3£5 


326 


323 


G^g, 


Pl.  XXIii  ifig.  330  à  339). 


330 


335 


336 


(<^T\r^ 


338 


33^ 


BINDING  LIST  DEC  1      '902 


DS 
261 
F8 
1. 16 


France.     Mission  archéolo- 
gique en  Iran 
Mémoires 


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