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Full text of "Mémoires"

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mM ABCHÉOLOGIQDE DE MIBOUIilET 



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N. B. - La Société archéologique de Ramiioalllet 
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MÉMOIRES 



ET 






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PUBLIÉS 



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DE RAMBOUILLET 



TOME PREMIER 



4870-74-72 



BAHBOiriU.ET 

Librairie de RAYNAL, Rbe Nationale, N^ 43 

1873 



TiE NïW TOI* 

975262A 

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SOCIETË ARCHEOLOGIOUE DE RANMllLLET 



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POUR LES ANNÉES 1869 -ET 4870 

MM. 
DE BASSONCOURT, Président d'honneur. 
A. MOUTIÉ, PrésidmL 
HEUDE-LÉPINE, Vice-Président. 
A. DE DION, Secrétaire. 
E. BELLET, Secrétaire-adjoint et Trésorier. 
D' FOURNIER, Archiviste. 



MEMBRES TITULAIRES. 

MM. 

4 . JOUY (Fabbé) , chanoine honoraire de Versailles , curé de 

Rambouillet (4 « décembre 4 836.) 

5. MOUTIÉ (Auguste), correspondant da ministère de Fins- 

traction publiqae, à Rambouillet (idem.) 

3. BESNARD (Augustin- Julien- Joseph), propriétaire, à Ram- 

bouillet (7 avril 4844.) 

4. HEUDE-LÉPINE, officier de Tinstruction publique, pro- 

priétaire, à Montfort-l'Amaury (idem.) 

5. DUBOIS (Alexandre), agent-voyer en chef du département, 

à Versailles (43 mars 4849.) 

6. DION (Adolphe de), membre de plusieurs sociétés savantes, 

à Montfort-rAmaury (44 janvier 4859.) 

7. MORIZE, propriétaire, à Chevreuse (8 octobre 4864.) 

8. FOURNIER, docteur en médecine, k Rambouillet (47 jan- 

vier 4865.) 

9. CHARTIER, juge de paix, à Montfort-rAmaury (8 octobre 

4867.) 

40. DESCHETS, propriétaire, à Montfort-rAmaury (idem,.) . 

14. SAUVAGEOT (Claude), graveur, rue des Boulangers, 47, 
à Paris (idem.) 



12. BOURGEOIS (Fabbé), membre de plusieurs sociétés savan- 
^ tes, rue de Sévigné, \ 9, Paris {\ 4 juillet \ 868.) 

13. ANQUEZ, *, professeur d'histoire au Lycée Impérial Saint- 

Louis, à Paris (13 octobre 1868.) 

1 4. BARBIER D'AUCOURT, propriétaire au Mesnuls (idem.) 

15. BELLET (Emile), percepteur des contributions, à Ram- 

bouillet (idem.) 

1 6. CROQUELOIS, *, propriétaire, à Montfort-rAmaury (idem.) 

17. 6IRAULT, commandeur de Tordre des Saints Maurice et 

Lazare, propriétaire, à Montfort-rAmaury /idem,^ 

18. MONTLUC DE LA RIVIÈRE (Etienne), propriétaire à Mont- 

fort-FAmaury (idem.) 

19. BRAULT, notaire, à Montfort-rAmaury {12 janvier 1869,) 

20. BROUTY (Charles), architecte, rue de Trévise, 42, à Paris 

(idem.) 

21. BASSONCOURT (De),*, sous-préfet de Tarrondissement 

de Rambouillet (idem.) 

22. CHASLES (Jules-Amilcar), juge-suppléant au Tribunal ci- 

vil de Rambouillet (idem.) 

23. COUPRY, propriétaire, à Montfort-rAmaury (idem.) 

24. DEBAINS (Frédéric), *, maire de Clairefontaitte (idem.) 

25. DEN€rHEN (Achille), 0. *, ancien receveur des finances, 

à Rambouillet (idem.) 

26. DULIEU, propriétaire, à Montfort-FAmaury (idem.) 

27. ÉLIE DE BEAUMONT, procureur impérial, à Rambouillet 



28. GERVAIS (Ernest), avocat, homme de lettres, à Montfort- 

FAmaury (idem.) 

29. GUYOT (Joseph), propriétaire > au château de Dourdan 

(idem.) 

30. HUARD (Henri), avocat à la Cour impériale de Paris, rue 

Sainte-Anne, 53 (idem.) 

31. HUARD (Adrien), avocat à la Cour impériale de Paris, rue 

Laffitte, 8 (idem.) 

32. LHOSTE, docteur en médecine, à Montfort - rAmaui7 

(idem.) 

33. MAUQUEST DE LA MOTTE (Constant), *, maire de Ram- 

bouillet (idem.) 

34. MORIN (Ferdinand), vérificateur des poids et mesures de 

Tarrondissement de Rambouillet (idem.) 



35. MONTANDON (Loms), propriétoire, h Rambouillet. 

36. POINCTES-GÉVIGNEY (comte de), «, inspecteur des do- 

maines et forêts de la Couronne, k Rambouillet (idem.) 

37. RENOULT (Auguste), peintre et homme de lettres, avenue 

Villeneuve-r Étang, à Versailles (idem,) 

38. RICHARD (Maurice), député au Corps législatif, au château 

de Millemont (idem.) 

39. RUDËLLË (Théodore), suJ[>stitut du procm*eur impérial, à 

Rambouillet (idem.) 

40. TASSET (Ludovic), avoué près le Tribunal de première ins- 

tance, à Rambouillet (idem.) 

44, VALLUET (Alphonse), sous-chef au Crédit foncier de 
France, rue du Pont-Neuf, 4, à Paris (idem.) 

k%. VOIRIN (Edouard), propriétaire, à Rambouillet \jkdem.) 

43. RAROCHE (Ernest), rue Caumartin, 4 (13 avril 1869.) 

44. CAZALIS, *, docteur-médecin des hôpitaux de Paris, rue 

Taitbout, 5âl [id&in.] 

45. CAZALIS (Joseph), interne des h()pitaux de Paris, rue Tait- 

bout, 52 (idem.) 

46. COULON, notaire, à Chevreuse [idem.) 

47. DESCIEUX, *, docteur en médecine, à Montfort-l'Amaury, 

membre de plusieurs sociétés savantes [idem.) 

48. PUISSAN, 4^, président de chambre à la Cour impériale de 

Paris [idem.) 

49. VOGUÉ (le comte Mëlghior de), membre libre de llnstitut 

(Académie des inscriptions et belles-lettres), rue de l'Uni- 
versité, 93, à Paris [idem.) 

50. BANDEVILLE (Jacques), maire du Mesnil- Saint- Denis 

(13 juillet 1869.) 

51 . BOURDON (François), sculpteur, à Paris, rue de Douai, 61 

[idem.) 

52. MUNSTER (Louis-Henri-Nicolas), 0. *, conseiller d'ar- 

rondissement de Rambouillet, au château de Chevin- 
court, commune de Saint-Rémy-lès-Chevreuse [idem.) 

.53. PETAU DE MAULETTE (Gédéon), propriétaire, à Mont- 
for t-FAmaury [idem.) 

54. POUPINEL (Paul), avocat à. Paris, rue de Saintonge, 64 

[idem). 

55. POUPINEL (Jules), avocat, à Paris, rue de Bondy, 24 

[idem). 



MCMBRilS HOnrORAIRES. 

MM. 

1. LE PRIEUR DE BLAINVILLIERS (Baron), ^, conseiller 

référendaire honoraire à la Cour des comptes, proprié- 
taire au Mesnuls (43 octobre 4868.) 

2. BÉHIC (Armand) G. *, sénateur, au château de Voisins 

(12 janvier 4869.) 

3. GERVAIS, père, *, conseiller général de Seine-et-Oise, à 

Montfort-rAmaury (idem.) 

4. NOAILLES (duc de), de l'Académie française, au château 

de Maintenon (Eure-et-Loir) (idem.) 

5. VERGES (de), 0. *, conseiller à la Cour de cassation, rue 

de Lille, 86, Paris (idem.) 

6. NUGENT (comte de), au -château des Mesnuls (43 avril 

4869.) 

7. ROUGÉ (Adolphe, comte de), au château du Tremblay 

(idem.) 

8. BRETEUIL (Joseph, comte de), au château de Breteuil 

(43 juillet 4869.) 

MEilBRES CORRESPONDANTS. 

MM. 

4. COCHET (l'abbé), *, correspondent de Tlnstitut, à Dieppe. 
(4 7 janvier 4854). 

2. MONNIER, architecte des travaux de la ville de Paris. 

3. MARQUIS, rue des Saints -Pères, 64 , à Paris (42 janvier 

4869.) 

4. MERLET (Lucien), archiviste d'Eure-et-Loir (4855). 

5. MILLET, à la Manufacture impériale de porcelaine de Se- 

vres iidemfJ] 

6. MOUGENOT, à Nancy (4863). 

7. RE Y (Emmanuel), membre de la Société géographique de 

Paris [idem.) 

8. ROUMEGUÈRE, à Toulouse (4860). 

9. SALIN (Patrice), chef de bureau au Conseil d*État, rue Ser- 

vandoni, 20, à Paris (idem.) 

40. VANTEAUX (le comte Fault de), 0. *, colonel en retraite, 
à Versailles (idem.) 

44. VITRY (rabbé), curède Bullion (idem.) 



SOCIÉTÉ ABGHÉOLOGIOUE DE BAIItOUILLET 



POUR LES ANNÉES 1871 ET 1872 

MM. 

A. MOUTIÉ, Président, 

HKUDE-LÉPINE, Vice-Président. 

A. DE DION, Secrétaire, 

E. BËLLET, Secrétaire-adjoint et Trésorier. 

D' FOURNIER, Archiviste. 



MEWmWLEm TITULAIRES. 

MM. 

4. JOUY (l'abbé), chanoine honoraire de Versailles, curé de 
Rambouillet (l^*- décembre 1836). 

2. MOUTIÉ (Auguste), officier d'Académie, correspondant 

du ministère de Tlnstruction publique, à Rambouillet 
(idem). 

3. HEUDE-LÉPINE, officier de l'Instruction publique, pro- 

priétaire, a Montfort-l'Amaury (7 avril 1841). 

4. DUBOIS (Alexandre), agent-voyer en chef du département, 

à Versailles (13 mars 1849). 

6. DION (Adolphe de), membre de plusieurs sociétés savan- 
tes, à Montfort-rAmaury (11 janvier 1859). 

6. MORIZË, propriétaire, à Chevreuse (8 octobre 1861). 

7. FOURNIER, docteur en médecine, à Rambouillet (17 jan- 

vier 1865). 

5. CHARTIER, juge de paix, à Villejuif (8 octobre 1867). 
9. DESCHETS, propriétaire, à Montfort-rAmaury (idem). 

10. SAUVAGEOT (Claude), graveur, rue des Boulangers, 17, à 

Paris (idem), 

11. BOURGEOIS (l'abbé), membre de plusieurs sociétés savan- 

tes, rue de Sévigné, 19, à Paris (14 juillet 1868). 

12. ANQUEZ, *, professeur d'histoire au Lycée Saint-Louis, à 

Paris (1 3 octobre 1868). 

13. BELLET (Emile), percepteur des contributions, à Rambouil- 

let (idem). 



U. BRAULT, notaire et maire, à Montfort-rAmaury (12 jan- 
vier 1869). 

15. BROUTY, *, architecte, rue de Trévise, 42, à Paris 

(idem). 

16. BASSONCOURT (de), *, préfet de la Mayenne (idem). 

17. CHASLES (Jules -Amilcar), juge-suppléant au Tribunal 

civil de Rambouillet (idem,). 

18. COUPRY, propriétaire, à Montfort-rAmaury (idem). 

19. DKBAINS (Frédéric), *, secrétaire d'ambassade /'irfew^. 

20. DULIEU, propriétaire, à Montfort-l'Araaury (idem). 

21 . ELIE DE BEAUMONT, procureur de la République, à Ram- 

bouillet (idem). 

22. GERVAIS (Ernest), avocat, homme de lettres, k Montfort- 

TAmaury (idem,). 

23. GUÏOT (Joseph), propriétaire, au château de Dourdan 

(idem). 

24. HUARD (Henri), avocat à la Cour d'appel de Paris, rue 

Sainte-Anne, 53 (idem). 

25. HUARD (Adrien), avocat à la Cour d'appel de Paris, rue 

Laffitte, 8 (idem). 

26. LHOSTE, docteur en médecine, à Montfort - l'Amaury 

(idem). 

27. MAUQUEST DE LA MOTTE (Constant), *, maire de Ram- 

bouillet (idem). 

28. MORIN (Ferdinand), vérificateur des poids et mesures de 

l'arrondissement de Rambouillet (idem). 

29. MONTANDON (Louis) , * , propriétaire , à Rambouillet 

(idem). 

30. POINCTES-GÉVIGNEY (comte de), *, à Versailles (idem.) 

31. RENOULT (Auguste), peintre et homme de lettres, avenue 

Villeneuve-l'Etang, à Versailles (idem). 

32. RICHARD (Maurice), ancien ministre des Beaux-Arts, au 

château de Millemont (idem). 

33. TASSET (Ludovic), avoué près le Tribunal de première ins- 

tance de Rambouillet (idem). 

34. VALLUET (Alphonse), sous -chef au Crédit foncier de 

France, boulevard Malesherbes, n? 94, à Paris (idem). 

35. CAZALIS, *, docteur-médecin des hôpitaux de Paris, rue 

Taitbout, 52(3avril1869). 

36. CAZALIS (Joseph), interne des hôpitaux de Paris, rue Tait- 
' bout, 52 (idem). 

37. COULON, notaire, à Chevreuse (idem). 



38. DESCIEUX, *, docteur en médecine, à Montfort-rAmaury, 

membre de plusieurs sociétés savantes (idem). 

39. PUISSAN, *, président de chambre à la Cour d'appel de 

Paris (idem). 

40. VOGUÉ (le comte Melchior de), membre libre de l'Institut 

(Académie des inscriptions et belles-lettres), rue de l'Uni- 
versité, 93, à Paris (idem). 

41. BANDëVILLë (Jacques), maire du Mesnil- Saint -Denis 

(4 3 juillet 1869). 

42. BOURDON (François), sculpteur, à Paris, rue de Douai, 61 

[idem). 

43. MUNSTER (Louis-Henri-Nicolas) , 0. *, au château de 

Chevincourt, commune de Saint- Rémy-lès-Chevreuse 
(idem). 

44. PETEAU DE MAULETTE (Gédéon), propriétaire, à Mont- 

for t-l'Amaury (idem). 

45. POUPINEL (Paul), avocat à Paris, rue de Saintonge, 64 

(idem). 

46. POUPINEL (Jules), avocat à Paris, propriétaire au Mesnil, 

près Saint-Arnoult [Seine-et-Oisej, (idem). 

47. VASSAL, propriétaire, à Saint-Léger-en-Yvéline (10 octo- 

bre 1871). 

48. BORDIER, notaire, à Montfort-l'Amaury (idem). 

49. CARREY (Emile), conseiller général de l'arrondissement de 

Rambouillet, à Vieille-Eglise (idem). 

50. GUILLAUMOT (Auguste), graveur, à Marly-le-Roi. 

MEMBRES RONORAIRES. 

MM. 

4. LE PRIEUR DE BLAINVILLIERS (baron), *, conseiller 

référendaire honoraire à la Cour des comptes, proprié- 
taire au Mesnuls (1 3 octobre 1 868) . 

5. BÉHIC (Arbiand), g. ^, ancien ministre du Commerce, au 

château de Voisins [Seine-et-Oise], (12 janvier 1869). 

3. GERVAIS, père, *, propriétaire, à Montfort - FAmaury, 

(idem). 

4. NOAILLES (duc de), de FAcadémie française, au château 

de Maintenon [Eure-et-Loir] (idem). 

5. VERGES (de), 0. *, conseiller à la Cour de cassation, rue 

de Lille, 86, à Paris (idem). 

6. NUGENT (comte de), au château des Mesnuls (13 avril 1869). 

7. BRETEUIL (Joseph, comte de), au château de Breteuil, 

commune de Choisel (13 juillet 1869). 



MEilBRES CORRCSPOnrDANTS. 

MM. 

i. COCHET (rabbé), *, correspondant de Tlnstitut, à Dieppe 
(n janvier 4854). 

2. MAQUET (A.), à Marly-le-Roi. 

3. MONNIER, architecte des travaux de la Ville de Paris 

(12 janvier 4869). 

4. MARQUIS, rue des Saints-Pères, 64, à Paris (idem). 

5. MERLET (Lucien), archiviste d'Eure-et-Loir (1855). 

6. MILLET, à la Manufacture de porcelaine de Sèvres (trfcw). 

7. MOUGENOT, avocat à Nancy (1863). 

8. REY (Emmanuel), membre de la Société géographique de 

Paris (1869). 

9. ROUMEGUËRE, à Toulouse (1869). 

40. SALIN (Patrice), chef de bureau au conseil d'État, rue de 
Grenelle-Saint-Germain, 101, à Paris [idem). 

44. VANTEAUX (le comte Fault de), 0. *, colonel en retraite, 
à Versailles [idem], 

42. VITRY (Fabbé), curé de BuUion [idem). 

SOCIETES SATAIVTES 

AUXQUELLES LA SOCIÉTÉ ADRESSE SES PUBLICATIONS. 



Aisne. — Société académique de Laon. 

Société académique de Saint-Quentin. 

Société archéologique, historique et scientifique de Sois- 
sons. 

Société archéologiqce de Château-Thierry. 

Aube. — Société d'agriculture, sciences, arts £t belles-lettres 
de l'Aube, à Troyes. 

Calvados. — Société des Antiquaires de Normandie, à 
Caen. 

Société française d'archéologie, pour la conservation et la des- 
cription des monuments historiques, à Caen. 

Charente. — Société archéologique et historique de la Cha- 
rente, à Angouléme. 

Cher. — Société des antiquaires du Centre, à Bourges. 

Côte-d'Or. — Commission archéologique de la Côte-d'Or, à 
Dijon. 

66tes-du-Nord. — Société archéologique et historique des 
' Côtes-du-Nord, à Saint-Brieuc. 






Eure. — Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles- 
lettres du département de TEure, à Évreux. 

Evre-el'Loir. — Société archéologique du département 
d'Eure-et-Loir, à Chartres. » 

, Finistère. — Société d'archéologie du Finistère, à Quiin- 
pier. 

Gard. — Académie du Gard, à Nîmes. 

HatUe- Garonne. — Société archéologique du midi de la 
France,^ à Toulouse. 

Gers. — Comité d'histoire et d'archéologie de la province ec- 
clésiastique d'Auch. 

Gironde. — Commission des monuments et documents histo- 
riques de la Gironde, à Bordeaux. 

Ille-et-Vilaine. — Société archéologique du département de 
riUe-et- Vilaine, à Rennes. 

Indre-et-Loire. — Société archéologique de Touraine, à 
Tours. 

Loir-et-Cher. — Société archéologique du Vendômois. 

Loire-Inférieure. — Société archéologique de Nantes. 

Loiret. — Société archéologique de l'Orléanais, à Orléans. 

Maine-et-Loire. — Société académique de Maine-et-Loire, 
à Angers, 

Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers. 

Manche. — Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire 
naturelle de la Manche, h Saint-LÔ. 

Société académique de Cherbourg. 

Société d'archéologie, de littérature, sciences et arts d'Avran- 
ches. 

Marne. — Société des sciences et arts de Vitry-le-Fran- 
çois. 

Haute-Marne. — Société historique et archéologique de Lan- 
gres. 

Meuse. — Société philomatique de Verdun. 

Meurthe. — Société d'archéologie lorraine, à Nancy. 

Morbihan. — Société polimathique du Morbihan, à Vannes. 

Nièvre. — Société nivernaise des lettres, sciences et arts, à 
Ne vers. 

Nord. — Commission historique du Nord, à Lille. 

Société archéologique de l'arrondissement d'Avesnes. 

Oise. — Société académique d'archéologie, sciences et arts de 
l'Oise, à Beauvais. 

Société archéologique de Compiègnc. 



Comité archéologique de Noyon. 
Société archéologique de Senlis. 

Pas-de-Calais. — Société des antiquaires de la Morinie, à 
Saint- Orner. 

Haute-Saône. — Société d'histoire et d'archéologie de Châ- 
lons-sur-Saône. 

Société Ëduenne d'Autun. 

Savoie. — Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, à 
Chambéry. 

Société d*histoire et d'archéologie de Maurienne, à Saint-Jean- 
de-Maurienne. 
Seine. (Paris.) — Ministère de l'instruction publique. 
Académie des inscriptions et belles-lettres. 
Société de l'histoire de France. 
Société des antiquaires de France, palais du Louvre. 
Société de numismatique et d'archéologie, à Paris. 
Société philotechnique 
Bibliothèque de l'École des Chartes. 

Seine-et-Oise. — Société des sciences morales, lettres et arts 
de Seine-et-Oise, à Versailles. 

Seine-Inférieure. — Commission départementale des antiqui- 
tés de la Sejne-Inférieure. 

Somme. — Société des antiquaires de Picardie, à Amiens. 

Tarn. — Société littéraire et scientifique de Castres. 

Var. — Société d'études scientifiques de Draguignan. 

Société des sciences , belles - lettres et arts du Var, à Tou- 
lon. 

Vaucluse. — Société archéologique de Vaucluse, à Avi- 
gnon. 

Société archéologique d'Apt. 

Vienne. — Société des antiquaires de l'Ouest, à Poitiers. 

Haute-Vienne. — Société archéologique et historique du Li- 
mousin, à Limoges. 

Yonne. — Société des sciences historiques et naturelles de 
l'Yonne, à Auxerre. 
Société archéologique de Sens. 
Algérie. — Société historique algérienne, à Alger. 
Société archéologique, à Constantine. 

Étrangers. — Smithsanian,, institution, Wasington (Ëtats- 

Unis). 

Commission impériale archéologique, à Saint-Pétersbourg. 



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SOCIETE ARCHEOLOGIQUE DE RAMBOUILLET 



/ 



Mod%^CQXiontjs,%TVtnut% dans la liste des Membres de la Société 
publiée en 4874, et des Sociétés correspondantes, 

nElIBRES TITULAIRES nrOlJTEAinL. 

. MM. 
À . LANGkLOIS, sous-préfet de Tarrondissement de Ramboaillet 

• v« octobre 4872). 
â. BOUGÉ (Arthur, comte de), au chàteaadu Tremblay fid^ni^. 

3. AGLANTIER, notaire à Garancières (U janvier 4873). 

4. HASARD, propriétaire h Montfort-rAmaury (idem). 

MEMBRES DBHISSIOIVIIAIRES. 

1 . RENOULT (Auguste), peintre et bomme de lettres, avenue 

de VilIeneuve-FEtang, à Versailles. 
3. VALLUET (Alphonse), sous-chef au Crédit foncier de France, 

boulevard Malesherbes, n^ 94, à Paris. 

3. CAZALIS (Joseph), interne des hôpitaux de Paris, rue Tait- 

bout 52. 

4. DBSCIEUX, ^, docteur en médecine, à Montfort-l'Amaury. 

SOCIETE CORRESPOnmAnrTE 

Société centrale d'Agriculture du département de la Savoie , 
à Chambéry. 



\ 



1 — 



l 



LE COMTÉ DE MADRIE 



Note loe à la Société archéologique de Rambouillet, dans sa séance do 
16 février 1869, et présentée par elle à la réunion des Sociétés sa- 
vantes, à la Sorbonne, par m. A. de Dion, secrétaire de cette 
Société. 



Le pays de Madrie, pagus Madriacensis, est une division 
mérovingienne, remontant sans doute à Tindépendance de la 
Gaule, qui eut le titre de comté de Madrie aux huitième et neu- 
vième siècles, mais qui disparut si complètement au dixième, 
que quelques auteurs du dix-septième siècle ne savaient où le 
placer. Du BouQhet,dans ses Origines de la maison de France, 
publiées en 1646, fixa le premier sa position. Quelques vagues 
et défectueuses sur plus d*un point que fussent ses conclusions, 
elles furent adoptées par Adrien Valois, Lancelot, le président 
Lévrier et tous les auteurs, jusqu'à ce que M. Guérard abordât 
cette question dans prolégomènes du Polyptique d'Irminon 
et lui fit faire un pas décisif. 

Cependant, comme faute d'une connaissance suffisante de la 
topographie de la contrée, il n*a pu dissiper toutes les erreurs 
accumulées sur ce sujet, et que M. Merlet dans le Dictionnaire 
topographique d'Eure-et-Loir et dans Y Introduction au Car- 
tulaire de Notre-Dame de Chartres n'a rectifié que les attribu- 
tions de quelques localités de son département, il ne sera 
peut-être pas inutile de reprendre cette étude pour essayer d'ar- 
river à des conclusions plus précises. 

1 



— ^ — 

Comme dans toutes les questions de géographie mérovin- 
gienne, nous nous heurterons à deux obstacles : la rareté des 
textes et la mobilité des noms de lieux. Une quinzaine de 
textes, presque tous connus de du Bouchot, sont les seules 
sources auxquelles nous pouvons puiser. A cette époque, les 
circonscriptions étaient incertaines et variables, et les villages 
pauvrement construits se déplaçaient, changeaient de nom et 
disparaissaient sans laisser de traces. La féodalité qui reconstitua 
la France à la fin du dixième siècle donna aux moindres divi- 
sions géographiques une fixité qui n'existait pas auparavant. Si 
nous retrouvons souvent dans les limites de nos cantons celles 
des châtellenies du onzième siècle, nous n'avons guère que les 
divisions ecclésiastiques pour nous guider dans l'obscurité des 
temps antérieurs . 

Le pays ou comté de Madrie était situé entre l'Eure et la 
Seine, et s'étendait sur les deux diocèses d'Evreux et de Char- 
tres. Ses limites étaient le pays de Dreux et l'Eure à l'ouest, la 
Seine au nord, le Pincerais à l'est, et le chartrain au sud. Adrien 
Valois fait arroser le Madrie, outre l'Eure, par l'Avre, l'Iton et 
la Maudre. Il faut restituer l'Avre au Drouais, l'Iton à l'Evrecin, 
et la Maudre au Pincerais, pays mentionnés dans les mêmes 
actes que le Madrie. 

En 802, Fardoulf et Etienne sont chargés comme missi domi- 
nici de parcourir les pays de Paris, Melun, Etampes, Chartres 
et Poissy, in Parisiaco, Meledunensi, Stampensi, Camotensi, 
Pinciacensi, etc., tandis que l'évéque Magenard etMedelgand 
devaient visiter ceux du Mans, de Bayeux, d'Évreux, de Madrie 
et la partie du Roumois en deçà de la Seine, in Cenomanico, 
Ebracvno, Madricensi, etc. (Bouquet, V, 661 .) 

Du Bouchet, ayant mal interprété une charte pour l'abbaye 
Saint-Magloire de Paris, sur laquelle nous reviendrons, étend 
le Madrie jusque près de Poissy, au centre du Pincerais, puis il 
suppose que ce pays aura à son tour été refoulé et, en défini- 
tive, absorbé par le Pincerais. Pour déterminer des limites 
moins vagues, nous allons à la suite de M. Guérard énumérer 



— 3 — 

et discuter tontes les loicalités attribuées au Madrie par les rares 
documents qui nous sont parvenus. 

Écartons d*abord avec lui le Madriniacum de la charte de 
dotation d'Âdalsinde de Cernay, dont les formules et le style 
barbare appartiennent à la Bourgogne (1). 

Étudions d'abord la partie du Madrie qui se trouvait dans le 
diocèse d'Évreux , et qui avait dû être détachée de la cité des 
Carnutes, soit à la formation des évéchés, soit lors de réta- 
blissement des Normands. Quelque grand qu'il fût, le diocèse de 
Chartres ne comprenait pas toute l'étendue du territoire de cette 
puissante nation. Ce territoire, fort allongé du sud au nord, se 
composait de trois régions naturelles bien distinctes : les rives 
de la Loire, la Beauce et les rives de la Seine. Orléans avait 
été séparé, dès le temps des Romains, de la première région 
dont le reste forma beaucoup plus tard Tévôché de Blois; la 
seconde région répond au [département d'Eure-et-Loir; enfin, 
la troisième, nettement séparée de la seconde par les forêts 
de Dreux et Iveline, s'étendait sur la rive gauche de la Seine, 
bornée à l'est par la petite nation des Parisii, et à l'ouest par 
l'Eure, qui la séparait des Aulerci Eborwtices. Cette région 
se divisait au huitième siècle en deux pagi dont la formation 
remontait peut-être beaucoup plus haut : le Pincerais, dont 
Poissy était le chef-lieu du côté du Parisis; et le Madrie, dont 
la capitale est indéterminée, entre la Seine et l'Eure. Ce dernier 
pagu8 ne s'arrêtait pas, comme le diocèse de Chartres, à la forêt 
de Vemon; il suivait l'Eure jusqu'à Cailly, franchissait même 
cette rivière, sans que nous puissions dire qu'elles étaient ses 
limites du côté de Louviers. 

Trois localités du département de l'Eure sont attribuées au 
Madrie. La première est la Croix-Saint-Leufroy , sur la rive 
droite de l'Eure. Saint Leufroy, mort en 738, avait fondé en ce 
lieu, in fines Madriacensis pagi, un monastère dédié à la'sainte 
Croix et à saint Ouen, qui est souvent nommé, monasterium 

(1) Dans une charte de 994, Girberga fait un don inpago Lugdunensi 
in villa Madriaco. Bîbl. imp.. Coll. Moreau, W, n. 198. 



Comme dans tontes les questions de géographie mérovin- 
gienne, oons oons henrleroDs à deax obstacles : la rareté des 
textes et la mobilité des noms de lieux. Une quinzaine de 
textes, presque tons connus de da Bouchet, sont les seules 
sources auxquelles nous pouvons puiser. A cette époque, les 
circonscriptions étaient incertaines et variables, et les villages 
panrrement construits se déplaçaient, changeaient de nom et 
disparaissaient sans laisser de traces. La féodalité qui reconstitua 
la France à la fin du dixième siècle donna aux moindres diri- 
sions géographiques une fixité qui n'existait pas auparavant. Si 
nous retronvons souvent dans les limites de nos cantuis celles 
des cb&tellenies du onzième siècle, nous n'avons guère que les 
divisions ecclésiastiques pour nous guider dans l'obscorité des 
temps antérieurs. 

Le pays ou comté de Madrie était sitaé entre l'Eure et la 
Seine, et s'étendait sar les deux diocèses d'Evreux et de Char- 
tres. Ses limites étaient le pays de Dreux et l'Eure à l'ouest, la 
Seine au nord, le Pincerais h l'est, et le chartrain au sud- Adrien 
Valois fait arroser le Madrie, outre l'Eure, par l'Avre, l'Iton et 
la Haudre. Il faut restituer l'Avre an Drouais, l'ïton i. l'Evrecin, 
et la Ifaudre au Pincerais, pays mentionnés dans tes mêmes 
actes que le Madrie. 

En 802, Fardonlf et Etienne sont chaînés comme missi domi- 
niei de parcourir les pays de Paris, Melun, Etampes, Chartres 
et Poissy, in Parisiaeo, Meledunensi, Stampensi, Camoteim, 
Pinciaeensi, etc., tandis que l'évëque Hagenard et Medelgaod 
devaient visiter ceux du Mans, de Bayeux, d'Évrenx, de Madrie 
cl la partie du Roumois en deçà de la Seine, in Cmonuateà, 
Ebracmo, Madricen. 

Du Bouchet, ayan 
Saint-Magloire do Pa 
le Madrie jusque pré! 
suppose que ce pays 
tive, absorbé par le 
moins vagues, nous ; 



— 5 — 

au quinzième siëQle, être du diocèse de Chartres (1). Le doyenné 
de Poissy prenait au delà de la Mandre, La Falaise, Boinville, 
Goussainville, Hargeville, Saint-Martin d'Elleville, Osmoy, puis 
Behout, La Queue, Méré, Montfort-rAmaury et Saint-Léger-en- 
Iveline. Son point le plus au sud était Vieille-Église, et ses 
limites du côté du diocèse de Paris, Aufargis, Coignières, Elan- 
court, Chavenay, Bailly et Fourqueux. Le diocèse de Paris avait 
acquis une petite partie du Pincerais autour de Marly jusqu'à 
Rueil que deux titres de 750 et de 870 disent sur la limite du 
Pinserais et du Parisis (2). 

Le doyenné de Mantes renfermait à partir de la Seine, Epéne, 
Amouville, Septeuil, Orgerus, Grosrouvre, Gambaiseul, Condé- 
sur-Vesgre, Adainville et la Boissière ; il touchait par cette ex- 
trémité au doyenné d'Epemon ; enfin il prenait dans Eure-et- 
Loir une lisière où se trouvaient : Sénantes, Faverolles, Prémont, 
Bu, Rouvres, Anet et Saussay où il retrouvait l'Eure pour 
limite. 

Ce circuit si facile à suivre sur la carte est-il en môme temps 
celui du comté de Madrie dans le diocèse de Chartres? Et donne- 
t-il les limites qui le séparaient du Pincerais, du Chartrain et 
du Drouais ? Il y a de fortes raisons de l'admettre, les circon- 
scriptions ecclésiastiques reproduisant presque toujours les divi- 
sions civiles qui existaient du temps où elles furent tracées, et 
ayant très-rarement varié depuis. Cependant comme, d'une 
part, des auteurs savants ont nié cette concordance des archi- 
diaconés et des pagi, et que, de l'autre, plusieurs localités si- 
tuées en dehors de ce circuit sont attribuées au Madrie, un 
examen plus détaillé ne sera pas superflu. 

Un diplôme de 750 en faveur de l'abbaye de Saint-Denis, 
nomme comme étant dans le Madrie, in pago Madriacense (3), 
Villanova, Gramapio et Rosbacio où l'on peut voir avec 
M. Guérard, Villeneuve en Chevrie, La Gamacherie, près Bré- 

(1) Lévrier, Preuves du Vexin, IV, 1431. 

(2) Bouquet, VI. 505. 

(3} Du Bouchet, OHgines, etc., 224. 



— 6 — 

val et Rolleboise, et, en outre, Vinias, Niventis, Sigrancio et 
Beranecurte qui restent indéterminés. 

M. Guérard met ensuite dans le Madrie, d'après Irminon, 
Saint-Germain de Secval, près Mantes, Bléry, Tilly (Atiliacus), 
Bréval, Gilles, Saussay (Salcidus), enfm Nidalfa qu'il prouve 
contre le Président Lévrier, être Neauflette, près Bréval, et non 
Neaufle-le-Châtean ou Neaufle-le-Vieux [\], 

£n 753, Pépin restitue à l'abbaye de Saint-Denis, mllam 
Sibriaci in pago Matriacensi. C'est Civry-la-Forêt dans le can- 
ton de Houdan (2). 

En 768, Pépin, à son lit de mort, donne au même monastère 
le district de la forêt Iveline qui répond à la chatellenie de 
Saint-Léger. Saint-Léger-en-Iveline , Rochefort-en-Iveline , 
Saint-Arnoult-en-Iveline étaient les trois principaux centres de 
population de la contrée boisée qui portait ce nom et qui devint 
dans la suite le comté de Montfort. Elle se trouvait à la rencontre 
de quatre pagi : le Madrie, le Pincerais, TEtampais et le Char- 
train, et était partagée entr'eux comme entre les quatre doyen- 
nés de Mantes, de Poissy, de Rochefort et d'Epernon. La dona- 
tion de Pépin laissant en dehors Rochefort et Saint-Arnoult n'en 
comprenait à peu près que le tiers. Cet acte indique comme 
limites à ce district : Rambouillet au sud; Hermeray du côté de 
Chartres ; et du côté du Madrie Adainville, Bourdonné, Condé- 
sur-Vesgre, Vitry dont le nom est resté à un étang près de Gam- 
bais, enfm Pinciomons que quelques-uns ont pris pour Montfort 
et qui est Montpinçon, fief de la chatellenie de Gambais, dont la 
position est encore à trouver (3). 

En 774 Charlemagne confirme le don fait par son père, et cet 
acte (4) ajoute d'autres points de. repère qui sont du côté du Ma- 
drie, contra pagum Madriacensem : Petraficta que Ton peut 
croire être une pierre levée de la commune de la Boissière; 

(i) Guérard, Polypt. d'Irminon, 

(2) Bouquet, V. 697. 

(3) Bouquet, V, 707. 

(4) Cart. dtf Saint-Denis. 



— 7 — 

Condatum qui est Condé-sur-Vesgre, Molaria mpra Vitriacum; 
que M. Merlet prouve surabondamment (\) ne pouvoir être Yil- 
liers-le-Morhier qui s'appelait autrefois Yesmes, mais qu'il faut 
chercher autour du Yitry de Gambais; enfin Cuculosa que 
M. Guérard traduit un peu arbitrairement par la Queue» dont le 
nom latin est Cauda dès le douzième siècle. Charlemagne ajoute 
à ce don FaveroUes dans le pays de Madrie^ et Néron en Char- 
train» terres qui avaient été tenues en bénéfice par son vassal 
Audegaritts, si célèbre dans les romans de chevalerie sous le 
nom d'Ogier-le-Danois. 

Gomme toutes les localités que nous venons d énumérer ap- 
partiennent à la fois au comté de Madrie et au doyenné de Man- 
tes, Tindentification de ces deux circonscriptions n'aurait peut-être 
pas souffert de difficultés sans une charte du cartulaire de saint 
Magloire, de Paris, qui, après avoir égaré du Bouchet, a donné 
vu si cruel embarras à tous ceux qui s'en sont occupés que 
M. Guérard élève sur son authenticité des doutes que ne peu- 
vent partager en aucune manière ceux qui ont étudié les pièces 
qui la suivent, l'expliquent et la confirment. Vers 980, Hugues 
Capet, alors duc de France» obtient des rois Lothaire et Louis» 
un acte confirmatif de la fondation faite par son père, Hugues le 
Grand, du monastère de Saint-Magloire, à Paris. Cet acte» après 
avoir énuméré les propriétés de l'abbaye à Paris, mentionne les 
paroisses dans lesquelles elle avait droit de patronage. Ce sont 
dans le comté du Pincerais, premièrement l'église de Saint- 
Denis et son annexe la chapelle Saint-Martin, de Mareil» situées 
dans la seigneurie de Méré. Et ecclesie in Pmducensi comitatti, 
prima inpotestate Medriaca in honore sancti Dionisii dicata, 
cum capella in Marais sita in honore sancti Martini fundata; 
ensuite les églises de Verneuil-sur-Seine, alia in Vemolio ec- 
clesia xn honore sancti Stephani dedicata et in eadem villa 
capella sancti Hilarii nominata; enfin, une chapelle dédiée à 
saint Léger, denique et capella sancti Leodegarii, Il mentionne 

(1) Introdaction au Cartulaire de N.-D. de Chartres. 



— 8 — 

ensuite trois manses qu*un nommé Rioul, Riculfus tenait dans 
la même seigneurie de Méré (1). 

M. Guérard a fort bien vu que la potestas Medriaca ou Ma- 
driaca ne pouvait être le comté de Madrie et que Téglise de 
Saint-Denis était celle de Méré, près Montfort, une des princi- 
pales possessions de l'abbaye de Saint-Magloire, et non le Ménil- 
Saînt-Denis qui appartenait à l'abbaye de Saint-Denis. On peut 
ajouter que cette paroisse est nommée ecclesia sancti Dionisii 
de Madriaco dans une bulle d'Adrien IV, de 1 159. Nous croyons 
seulement qu'il a étendu outre mesure la potestds Madriaca en 
y comprenant Verneuil-sur-Seine et Saint-Léger, et qu'il faut la 
restreindre aux limites de la prévôté de Méré. Si, en effet, le 
mot prévôté n'est pas la traduction de potestas il en est l'équi- 
valent indiquant comme lui une division judiciaire et adminis- 
trative, mais nullement féodale. 

L'étendue de la prévôté de Méré est principalement connue 
par un résumé des justices du comté de Montfort, annexé à la 
rédaction de sacoutume en 1556. Elle comprenait les paroisses 
de Méré, Grosrouvre, Galluis, Mareil-le-Guyon et Bazoches, et 
relevait de la châtellenie de Saint-Léger-en-Iveline et non de 
celle de Montfort quoiqu'elle entourât cette ville à une faible 
distance, la séparant des paroisses qui en dépendaient. En con- 
séquence elle resta avec Saint-Léger dans le domaine royal 
jusqu^en 1204, que Philippe-Auguste abandonna cette châtelle- 
nie aux seigneurs de Montfort en échange d'autres terres. Les 
comptes des prévôtés royales conservés par Brussel, prouvent 
qu'à cette époque Méré et Galluis faisaient encore partie du 
domaine royal (2). 

Ce que nous disons des limites de la prévôté de Méré n'est 
pas contredit par l'acte de 980. En effet, si toutes les églises 

(1) Cart, de saint Magloirej Bibl. imp., mn. 5413, publié par Bou- 
quet, IX, 645; Gallia christ,, \U, etc. 

(2) Pro fur no de Gaalos faciendo de novo, XL sol Pro domo Me- 

riaci reficienda et pro ferris et coralUs et pro una catena, XX sol. 
Brussel, Usage des fiefs, p. 142 et 169. 



— 9 — 

nommées étaient dans le comté da Pincerais, comme elles 
étaient au treizième siècle, dans le doyenné de Poissy, la pre- 
mière seule, celle de Saint-Denis avec son annexe la chapelle 
Saint-Martin, de Mareil, était dans la potestas Madriaca (1). 
Mais Vemeuil-sur-Seine et Saint-Léger n'ont jamais fait partie 
de la prévôté de Méré. C'est ce que rend évident, pour Vemeuil, 
une confirmation subséquente des mêmes possessions de Saint- 
Magloire, accordée par Louis VII, en 1 1 59. On y lit : in potestate 

Pindacensi ecclesia de Vemoilo in potestate Matriaca ec- 

clesia sancti Dionosii et ecclesia de Marolio in potestate 

Montisfortis et silvaEvelina décima omniumnovalium, etc. (2). 
Quant à la chapelle dédiée à saint Léger, il ne faut point la 
chercher près de Méré ou à Saint-Léger-en-Iveline, dont Tab- 
baye de Saint-Magloire^i'a jamais eu le patronage, maïs à Saint- 
Léger-en-Laye , aujourd'hui faubourg de Saint-Germaîn-en- 
Laye, .qui dépendait de ce monastère. On peut consulter à ce 
sujet avec d'autres actes de son cartulaire et de son chartrier (3), 
une bulle de Lucius III, de 1183, et des lettres des évoques de 
Chartres, de 1182 et 1270, qui la nomment: ecclesia sancti 
Leodegarii de Leia. 

De tout ce qui précède on peut conclure : 

1° Que rien n'autorise à mettre dans le Madrie, non plus que 
dans le potestas Madriaca, Saint-Léger-en-Iveline, ni Saint- 
Léger-en-Laye, ni Verneuil-sur- Seine, ni Mareil-sur-Maudre. 

2*^ Que toutes les localités du diocèse de Chartres, indiquées 
comme se trouvant dans le Madrie étant comprises dans le 
doyenné de Mantes, il est probable que les limites de ce doyenné 
sont celles du pagus tel au moins qu'il existait aux neuvième et 
dixième siècles. 

(1) M. Gaérard a fait confasion en mettant cette chapelle à Mareil- 
sor-Maadre, éloigné de deax lieues de Méré, et où saint Magloire n'a 
jamais rien possédé, au lieu de Mareil-le-Guyoncontigu à la paroisse de 
Méré, et où ce monastère avait une grange et le patronage de la core. 

(2) Cartulairet de saint Magloire, Bibl. imp. et Arch. de l'empire. 

(3) Aux Archives de Tempire, L, 601 à 61 1. 



— 10 — 

3<* Que laipotestas Madriaca de 980 n'est pas le comté de Ma- 
drie, mais la prévôté de Méré. 

i° Que s*il est probable, à cause de la ressemblance des noms, 
que cette prévôté a fait partie du Madrie, elle a dû en être 
séparée avant la formation des archidiaconés et des doyennés 
au neuvième siècle, puisque sur cinq paroisses qui la compo- 
saient, une seule, Grosrouvre, était du doyenné de Mantes, et 
qu'au dixième siècle, Méré et sa prévôté étaient du comté du 
Pincerais. 

5*> Qu'il est peu probable, en tout cas, que Méré, quoiqu'il soit 
fort ancien, fut la capitale du Madrie. Il se serait trouvé à une 
des extrémités de ce pays et isolé dans une vallée écartée de 
riveline. Mantes qui devint le chef-lieu du doyenné, paraît, par 
sa position sur le fleuve, à la rencontre de routes importantes, 
une capitale bien plus naturelle. Méré situé en plaine, loin des 
rivières, a pu être un village considérable, mais n'a jamais été 
un oppidum. 

L'histoire des comtes du Madrie est fort diiScile à débrouiller, 
comme toutes les généalogies de cette époque, à cause de la 
rareté des documents. En voici un court résumé d'après M. Gué- 
rard. 

Le plus ancien comte du Madrie est Romuald, mort en 754 ; 
le second Nivelon ou Nebelong P% fils de Childebrand P'. Ce 
fut lui qui, en 788, donna l'aleu de Cailly à l'abbaye de la Croix- 
Saint-Leufroy. Il paraît avoir vécu au delà de 805 et laissa deux 
fils. Le premier, Thietbert ou Théodoric, dont la fille Ingeltrude 
épousa, en 823, Pépin, fils de Louis-le-Débonnaire, eut le titre 
de Cornes Matriacensis (1). Le second, le comte Childebrand II, 
fut père de Nivelon II, qui paraît avoir continué les comtes du 
Madrie et du Vexin. Du Bouchot et Mabillon donnent une autre 
généalogie prétendant faire descendre Hugues Capet de Nebe- 
long P', mais leur opinion est aujourd'hui généralement aban- 
donnée. 

Le dernier acte qui fasse mention du Madrie est le diplôme de 

(1) Bouquet, Vi, 104. 



— w — 

Charies-le-Simple, du U mars 918 (4), par lequel, à la prière 
de Robert, marquis de France, il réunit à Tabbaye de Saint- 
Germain-des-Prés tous les biens de l'abbaye de la Croix-Saint- 
Leufroy qui n'avaient pas été cédés aux Normands (2). Cet acte 
nous indique la cause probable de la disparition du Madrie au 
dixième siècle. L'établissement des Normands en avait retran- 
ché la partie nord, située dans le diocèse d'Évreux; la partie 
centrale forma, autour de Mantes, une province frontière desti- 
née à arrêter leurs envahissements ultérieurs, enfin la partie mé- 
ridionale, confinant à l'Iveline, forma avec celle-ci la division 
territoriale qui devint, dans la suite, le comté de Montfort. Il 
paraît certain, en effet, que longtemps avant l'érection de ce 
comté, en 1 223, les seigneurs de Montfort avaient, sur tous les 
environs, un droit de juridiction étendu, et qui était sans doute 
attachée à la charge de gruyer ou forestier de l'Iveline, hérédi- 
taire dans leur famille, et qui, sous le roi Robert, était l'égale de 
celle de comte. 

Ainsi disparut le comté de Madrie, au dixième siècle, ne lais- 
sant qu'un vague souvenir, et léguant à ses futurs historiens 
des difficultés dont nous serions heureux d'avoir diminué le 
nombre. 

(I) Du Boucher. 



^x«»î< 



— <3 — 



LE CHATEAU DE CHEVREUSE 

ET LES 

DKDX CHAPELLES DE EAIlllTE'IAUE-liDELEIlfK 



Elirait d*on ouyrage iutitulé : Chevrewê, recherches AifloH^iMj, arehéo- 
logiquee et généalogiques (Ire partie, chap. thi, $ VII), par H. Aa- 
fosie Hoatié, corretpondaot do Ministère de l^Instroction pu- 
bliqae. Président de la Société archéologiqoe de Rambooillet. La à la 
Sorbonne, le 31 mars 1869. 



Chevreuse € fat ainsi dite pour Tabondance des chèvres qui 
« estoient en ce pays on Baronnie, près la quelle il y avoit on 
« chastel . sur un heurt appelé Haultefaeille , qui fut basti par 
« Griffon, dit de Hautefueille, prédécesseur de Gannes, et s'y 
« trouvent vestiges des armoiries de Gannes et bastiment dlce- 
« luy. » C'est au moins ce qu'on lit dans la Guide des chemins 
de France, à la suite du chemin de Chevreuse (1). 

Cette tradition n'existe plus à Chevreuse où l'on rechercherait 
vainement la dénomination de Hautefeuille ; mais on en retrouve 
une tout h fait analogue, dans ses environs et dans beaucoup 
d'autres localités de la France. La célèbre tour de Mont- 
Ihéry était aussi dite tour de Gannes qui, selon la tradition, 
était un baron pillard, possédant sept tours pareilles aux envi- 
rons de Paris, bâties par sept frères ambitieux qui voulurent 

(1) Ouvrage attribué à Charles Estienne. 



— 44 — 

détrôner le Roi de France, mais trouvèrent la mort au lieu du 
trône. Ces tours auraient été Montlhéry, Montjai, Montmirelle, 
Montespiloy, La Queue, Brie-Comte-Robert et Mont-Aimé. En 
Normandie plusieurs châteaux sont dits aussi châteaux de Gan- 
nés : entr'autres celui de LaPommeraye (Calvados), dont le sei- 
gneur, nommé Ganne, était un guerrier puissant et rusé qui 
faisait ferrer ses chevaux à rebours pour donner le change sur 
leur marche (1). On trouve aussi à Provins une tour de Gannes : 
« Quel est ce personnage? dit Duchalais, nous l'ignorons. Ce- 
« pendant il ne serait pas impossible que ce fut le traître Gan- 
« nelon, cet ennemi juré de Renault de Montauban, chanté par 
« tous les romanciers du moyen âge, Gannes et Gannelon sont 

« effectivement le même nom Ce qui semble le prouver 

< c'est que dans le roman de Hugues-Capet, il est dit en parlant 
« d'un certain Savary qui a enerbéle Roi Lois et veut épouser 
« sa fille, que ce traître possédait Montmirel-en-Brie, Tune 
^ des sept tours de Gannes et quelques vers plus bas, l'auteur 
« met dans la bouche de Hugues-Capet, son ennemi, les deux 
« vers suivants : 

« Bien venez de Testraitse de faire Tilâin tour. 
« Car de Gannelon furent tos meillor anchcssoar. 

« Dans tous les cas, enganer, dans le langage du moyen âge, 
signifie tromper (2). » 

Dans le langage de nos campagnes et particulièrement de la 
Beauce, être éganné, veut dire avoir de l'ennui, du chagrin, du 
souci et être en proie à une vexation quelconque. 

Cette tradition de Gannes, rapportée par Fauteur de la Guide 
des chemins de France et vraisemblablement recueillie sur les 
lieux mêmes pendant le seizième siècle, nous paraît devoir se 
rapporter aux anciens sires de Montlhéry : « Ces Gannes à foi 
« mentie, de qui les chroniques disaient aratorum curiosus 
« jugulator... semper furens tanquam servus diaboli et à qui 

(1) DcCaamonI, Cours d* antiquité, T. V, p. 158. 

(2) Duchalais, Mémoires archéologiques sur la tour de Montlhéry, 



— 45 — 

€ leurs vassaux refusaient d*obéir/ parce que... bien savaient 
€ s'ils tenoient d'eux qu'ils les mangeroient tous [i). » Ces 
seigneurs possédaient aux environs de Paris, sinon les sept châ- 
teaux nommés par la légende, au moins sept autres qui n'étaient 
pas moins importants, tels que : Montlhéry, Gometz, Chevreuse, 
Châteaufort, Rochefort-en-Yvelines, Bretheucourt et Goumay- 
sur-Mame, auxquels on pourrait encore ajouter celui de Bray- 
sur-Seine. Suivant une tradition locale. Gui de Rochefort, qui 
était pourtant le moins cruel de toute sa famille, faisait, de même 
que le sire de La Pommeraye, ferrer ses chevaux à rebours, 
lorsqu'il commettait quelques rapines. Dans la langue du moyen 
âge, les mots Gane, Ganélon et Ganet n'étaient pas seulement 
les noms donnés au célèbre traitre chanté par les romanciers, 
mais ils signifiaient aussi jaune et de couleur fauve (%) : c'était 
précisément la couleur des cheveux des membres de la famille 
de Montlhéry, comme le justifient pleinement les surnoms qui 
furent donnés à Thibaut-File-Étoupe et à Gui-le-Rouge. Le 
Heurt de Hautefeuille ne pourrait être que la colline sur laquelle 
s'élève le donjon de Chevreuse, et celui-ci les bâtiments sur les- 
quels on rechercherait vainement aujourd'hui les vestiges des 
armoiries de Griffon, de Gannes ou de tout autre des anciens 
seigneurs. 

Quoiqu'il en puisse être de ces légendes fabuleuses et de ces 
hypothèses probablement erronées, le vieux donjon des sires de 
Montlhéry et l'ancien château des barons de Chevreuse élèvent 
leurs ruines silencieuses sur l'extrémité d'un promontoire es- 
carpé, vaste prolongement de la plaine, protégé à l'Est et à 
rOuest par les fondrières, sorte de ravins naturels et dominant 
au Nord de plus de 80 mètres la ville de Chevreuse et la riante 
vallée de l'Yvette. Ce château est d'une forme très-irrégulière, 
déterminée par la configuration môme du terrain. Il se compose 

(1) Chron. de Maarîgny, Recueil des historiens de France, i. XI, 
p. 71. — Ibid., Grandes chroniques,^. 62 (notes); cité par DuchalaU 
Mém, archéol. sur la tour de Montlhéry m 

[2) Roquefort, Glossaire de la langue romane. 



— 16 — 

de trois parties principales : 1° le donjdn; 2° Tenceinte dans 
laquelle il est renfermé, offrant une sorte de parallélogramme 
allongé de 65 mètres de long sur 15 de large, formée de hautes 
murailles défendues par cinq tours rondes, trois tours carrées 
et par de nombreux contre-forts ; 3® la basse-cour, défendue au 
Nord par un fossé profond et dans laquelle était renfermée la 
chapelle du château, dite de la Madeleine, qui a donné son nom 
aux ruines, à la butte et à une partie de la plaine environ- 
nante. 

Le Donjon qui en est la plus ancienne et la plus importante 
partie, est isolé dans l'enceinte, mais très-rapproché de la mu- 
raille de r Ouest et de la porte principale. Il offre une masse 
rectangulaire de 1 7 mètres de longueur sur \ 2 de largeur hors 
œuvre, appuyé sur \ 4 contre-forts dont 4 occupent chacun des 
grands côtés Est et Ouest, et 3 chacun des petits Nord et 
Sud. Les contre-forts du Midi au lieu d'être plats et d'avoir 
une saillie de 50 centimètres seulement, en ont une de 4 mètres 
et sont fortement inclinés : cette grande importance est motivée 
par la pente du terrain et sa nature glaiseuse, peut-être ont-ils 
été ajoutés vers le quinzième siècle. A la face de l'Ouest deux 
longues arcades servaient de dégagement aux latrines pratiquées 
dans l'épaisseur du mur du premier et du second étage. La toi- 
ture actuellement disposée en bâtière et la rareté des ouvertures, 
celles de l'Est étant seules conservées, donnent à cet édifice, 
naturellement triste et sévère, l'aspect vulgaire d'une grange. 
Une ancienne gravure publiée en 1610, par Claude Chatillon, et 
d'anciens dessins, montrent qu'à cette époque les quatre faces 
s'élevaient toutes à la hauteur des pignons actuels (près de 
vingt mètres au-dessus du sol de la cour) et étaient recou- 
vertes par un toit à quatre égoûts surmonté d'un lanternon. 
Les contre-forts de l'Est et de l'Ouest, évidemment tronqués à 
leur partie supérieure, suffiraient pour faire naître cette asser- 
tion, parfaitement justifiée ^'ailleurs par le dessin que nous ve- 
nons de citer. 

Les murs de ce donjon ont au Nord, c'est-à-dire du côté de 



— n — 

la plaine, 2 mètres d'épaisseur, à TEst et à TOnest 4 mètre 
80 centimètres et aa Sad, du côté de la ville qui était le moins 
abordable, 1 mètre 20 centimètres seulement; ce qui, très-pro- 
bablement, a nécessité la puissante saillie des contre-forts. A 
rintérieur, Tédifice a 4 3 mètres 30 centimètres de longueur sur 
8 mètres 40 centimètres de largeur ; il était autrefois divisé en 
un rez-de-chaussée et en trois étages par des planchers. Le rez-de- 
chaussée se trouve à 60 centimètres en contre-bas du sol actuel 
de la cour ; il parait avoir été divisé, au moins sur une partie de 
son étendue, par un plancher, ainsi que semblent le témoigner 
les corbeaux qui sont encore apparents. Les ouvertures, qui 
sont toutes du côté de l'Est, ont dû être remaniées à plusieurs 
reprises ; il est probable que dans l'origine elles étaient beaucoup 
plus étroites et que la porte d'entrée se trouvait au premier 
étage. Au centre de cette salle basse s'élève un pilier carré de 
4 mètre 30 centimètres de côté, reposant sur un socle de 1 mètre 
50 centimètres de largeur sur i mètre 20 centimètres de hau- 
teur. Un escalier de bois sans aucun intérêt conduit au premier 
étage. Le plancher est porté par deux fortes poutres placées 
dans le sens de la longueur reposant toutes deux, d'un bout sur 
le pilier central, et l'une d'elles sur un massif intérieur corres- 
pondant au contre-fort du milieu de la façade méridionale. Au- 
dessus de ce plancher le pilier central devient octogone et s'élève 
encore jusqu'au troisième étage. Le renflement qu'il présente au 
niveau de chaque étage, lui donne une certaine élégance. Les en- 
tailles qui subsistent dans les poutres, seuls restes du deuxième 
et du troisième plancher, indiquent que les solives étaient 
posées d'angle. Au premier étage, l'ouverture, en partie murée, 
la plus rapprochée de l'angle Sud-Est, paraît avoir été, comme 
nous l'avons dit, l'entrée primitive du donjon. Près de cette ou- 
verture, un escalier en pierre, droit et voûté, conduisait au 
deuxième étage. Toutes les ouvertures des parties supérieures 
ont dû être agrandies vers le seizième siècle, époque à laquelle 
on aurait mis des linteaux et des croisées de pierre calcaire. 
C'est surtout à l'extérieur qu'on retrouve la forme des fenêtres 

T. I. 2 



— 18 — 

primitives; on en voit une seule, au premier étage du côté de 
rOuest, rectangulaire et fort étroite. Au deuxième, elles étaient 
en plein cintre, et avaient environ 70 centimètres sur 4 mètre 
70 centimètres; trois sont encore assez apparentes. Au premier 
étage, dans le gros mur septentrional, de chaque côté d'une 
large cheminée, sont pratiqués deux retraits dont Tun est très- 
sensiblement oblique; vers Tangle Sud-Ouest est un cabinet de 
latrines pratiqué sous une arcade basse et irrégulîère. Un cabi- 
net semblable et une autre cheminée se trouvent également au 
deuxième étage. Le troisième étage avait une cheminée placée au- 
dessus des deux autres et adossée, comme elles, au mur du Nord. 

Tel est, tant à Textérieur qu'à l'intérieur, l'aspect de cette 
ruine vénérable, dont la masse imposante pourra encore fatiguer 
les efforts du temps pendant une longue suite de siècles, si tou- 
tefois le marteau des démolisseurs ne vient point accélérer sa 
destruction. C'est assurément là le vieux donjon bâti au onzième 
siècle par les sires de Montlhéry, vassaux de l'évéque de Paris, 
et confié par eux à la garde des châtelains qui devinrent par la 
suite les seigneurs de Chevreuse. Il fut assurément contempo- 
rain des premiers rois de la troisième race. A la fin du onzième 
siècle, il résista aux efforts impuissants de l'armée royale et ce 
fut pour sa défense qu'au commencement du douzième,, le châ- 
telain Milon de Chevreuse épuisa de ses plus beaux arbres les 
forêts du domaine de l'abbaye de Saint-Denis. Il fût, pendant 
sept siècles, la demeure où se succédèrent les nombreuses gé- 
nérations de ses seigneurs, de ses barons et de ses ducs, depuis 
les sires de Montlhéry, jusqu'aux prélats et aux princes de la 
maison de Lorraine et aux ducs de Luynes et de Chevreuse. 
C'était entre ces quatre murailles, aujourd'hui si délabrées, que 
se trouvait, au milieu du dix-septième siècle, cette chambre 
d'un duc et pair, momentanément habitée par Racine, et d'où 
ce poëte illustre entendait, suivant ses propres expressions, un 
vent qui faisait trembler la maison. 

Rien que la forme et le plan de ce donjon, les contre-forts 
longs et plats sur lesquels s'appuient trois de ses façades, les rares 



— ^9 — 

fenêtres longues et étroites dont on retrouve çà et là les ves- 
tiges, suffiraient pour justifier la date que nous lui assignons; 
mais nous croyons en avoir trouvé une autre preuve. Le donjon 
de Chevreuse présente, en effet, une analogie frappante avec 
celui de Bretheucourt qui appartenait aussi au onzième siècle, 
à la puissante famille de Montlhéry. Dans la seconde moitié de 
ce siècle, après l'an i 065, le comte Gui de Rochefort, dit le 
Rouge, avec la comtesse Adelaïs, sa femme, donnèrent à l'ab- 
baye de Marmoutier, l'église de St-Martin-de-Bretheucourt, avec 
certains revenus qui furent l'origine du prieuré de ce lieu. Le 
comte Gui et la comtesse, sa femme,- firent cette donation en 
présence d'un grand nombre de témoins, clercs et laïques, dans 
leur nouveau château: Hoc autem donum domnus Guido cornes, 
ac domna Adelisa comitissa, conjux ejus, in castello novo de- 
denmt. C'est ainsi que s'exprime la notice originale de cette 
donation, provenant des.archives de l'ancienne abbaye de Mar- 
moutier, et conservée aujourd'hui aux archives d'Eure-et-Loir 
dans le petit fonds du prieuré de Saint-Martin de Bretheucourt. 
Le château neuf, dont il s'agit ici, ne peut nécessairement être 
^ue celui de BretheucoUrt, situé à 1 kilomètre du village et de 
l'église de Saint-Martin, objet de la donation. Il existe des 
vestiges considérables du donjon qui, disions-nous, présente 
une analogie frappante avec celui de Chevreuse. 

Les ruines du château de Bretheucourt se voient encore sur 
un promontoire qui domine les profondes vallées où la rivière 
d'Oise prend sa source. Sa première enceinte n'est plus mar- 
quée que par les traces du fossé, et renferme un établissement 
rural. La seconde, de forme irrégulièrement ovale, a 50 mètres 
de longueur sur 30 de largeur dans œuvre; elle se compose d'un 
mur d'environ 20 pieds de hauteur sur une épaisseur de 4 pieds, 
dont le parapet de 4 pied et demi de hauteur a perdu ses cré- 
neaux, et abrite un chemin de ronde de deux pieds et demi de 
longueur. Le donjon qui a 17 mètres de longueur sur 4 4 de lar- 
. geur, touche presque au rempart par un de ses angles et y est 
joint par des murs à partir de deux autre angles ; ce qui divise 



— 20 — 

en trois parties Tenceinte déjà si étroite. Les deux grands côtés 
sont appuyés sur quatre contre-forts et les petits sur trois seule- 
ment, en tout quatorze contre-forts. Les murs ont également 
2 mètres d'épaisseur, ou pour parler plus exactement i mètre 
95 centimètres, c'est-à-dire une toise ou 6 pieds de roi. Sauf la 
largeur des petits côtés, ce sont les mêmes dimensions et la 
même disposition qu'à Ghevreuse', même nombre, même lar- 
geur et même saillie des contre-forts. Seulement le plan de 
Chevreuse diffère par les trois énormes éperons qui soutiennent 
la muraille méridionale du donjon, et celui de Bretheucourt se 
distingue des plans des donjons de même forme par des murs 
de refend de i mètre d'épaisseur qui divisaient son rez-de- 
chaussée en plusieurs pièces de diverses grandeurs. L'une de 
ces salles de 4 mètres de côté, avait une voûte d'arête. Dans 
deux des pans de murs qui s'élèvent encore à une hauteur de 
7 à 8 mètres, on distingue les traces de grandes ouvertures rec- 
tangulaires qui, non plus qu'à Chevreuse, ne peuvent dater de 
la construction primitive. 

A l'époque (avril 1866), où notre confrère M. A. de Dion, re- 
cueillait sur les lieux mêmes les renseignements que nous ve- 
nons de transcrire, on était entrain d'arracher les fondations de 
ce donjon, de sorte qu'à l'heure où nous écrivons, ce curieux 
objet de comparaison a peut-être disparu ou est du moins me- 
nacé d'une disparition prochaine. Néanmoins nous soumettons 
ces faits à l'appréciation de nos lecteurs, en leur demandant si 
nous nous écartons trop des probabilités, en supposant que le 
donjon de Chevreuse soit contemporain de celui de Bretheu- 
court, et que même il ait pu lui servir de modèle. 

Enceinte, — Porte et Tours. — Ces parties appartiennent à 
tous les siècles du moyen âge depuis le onzième jusqu'au sei- 
zième : mais il est difficile d'attribuer à chacune d'elles, une date 
précise à cause des réparations, des modifications et surtout des 
mutilations qu'elles ont dû subir pendant ce long espace de 
temps. L'enceinte primitive du donjon des sires de Montlhéry a 
dû se métamorphoser presque complètement au douzième et au 



— 21 — 

treizième siècle pendant que le château était possédé par les 
seigneurs de la première famille de Ghevreuse, notamment par 
Gui n. Gui III, Gui IV et leurs successeurs jusqu'à la mort 
d'Anseau, le porte-oriflamme, c'est-à-dire pendant plus d'un 
siècle et demi de 1149 à 1301. Dans le cours du quatorzième 
siècle, le château, possédé par les seigneurs de la maison d'Am- 
boise et commandé par des capitaines et gouverneurs militaires, 
dut nécessairement être entretenu dans un bon état de défense 
et lorsqu'après la funeste bataille de Poitiers, il fut acquis par 
Pierre de Chevreuse, ce seigneur riche et puissant dut faire ré- 
parer les divers échecs qu'il avait pu subir, en môme temps que 
les habitants de Chevreuse s'occupaient de l'empierrement de 
leur ville au commencement du règne de Charles VI. Les guerres 
de la première moitié du quinzième siècle pendant lesquelles il 
fut successivement pris et repris par les Bourguignons, les An- 
glais et les troupes royales lui furent particulièrement fatales. A 
la fin de ce siècle, en 1489, suivant les propres expressions de 
Nicolas de Chevreuse, son seigneur, qui en avait été capitaine 
pour le roi, la place était en ruine et désolation. En 1 589 la ville 
et le château étaient occupés par une forte garnison et en état 
de soutenir le siège dont ils étaient menacés; ce qui laisse à 
penser que les ruines avaient été réparées par les princes de la 
maison de Lorraine qui avaient senti toute l'importance d'une 
place située presqu'aux portes de Paris. 

Les dessins faits, en 1610, par Claude Chatillon, nous mon- 
trent le château sous deux de ses aspects, presqu'intact et tel 
que l'avaient créé et modifié six siècles d'existence. Ce fut à 
partir de cette époque qu'il se dégrada successivement et qu'il 
finit par tomber dans la ruine où nous le voyons aujourd'hui 
accélérée par les propriétaires successifs qui le possédèrent de- 
puis la Révolution et défiguré par les démolitions et superféta- 
tions qu'on lui a infligées vers 1824. Aujourd'hui que M. le duc 
de Luynes en est devenu propriétaire, espérons que ce curieux 
monument du passé féodal n'aura, plus à subir de nouveaux ou- 
trages et que pendant longtemps encore il sera préservé de toutes 
destructions. 



— 22 — 

La porte principale du château, devant laquelle les vassaux 
de la seigneurie venaient faire la foi et Thommage, est située 
dans la seconde moitié du côté occidental de Tencéinte. Elle 
s'ouvre entre deux tours demi-cylindriques à l'extérieur, d'une 
construction fort médiocre, qui ont perdu leur couronnement et 
leur toiture et dont les voûtes sont en grande partie effondrées. 
On ne retrouve aucune trace, ni des coulisses de la herse, ni 
des ouvertures par lesquelles devaient jouer les bras du pont- 
levis. Le fossé a été comblé devant la porte ; le passage qui donne 
accès dans la cour a perdu sa voûte ou son plancher, il se ter- 
minait par un arc en plein cintre. Les murailles de la tour de 
gauche se prolongent jusqu'à l'entrée de la cour où elles se ter- 
minent carrément et forment une sallç longue qui sert aujour- 
d'hui d'étable. De cette tour de gauche p^rt une courtine qui a 
conservé quelques-unes des consoles supportant autrefois ses 
créneaux, et termine la muraille occidentale qu'elle relie à la 
grosse et belle tour cylindrique de l'angle Nord-Ouest. Cette 
tour, dont la plate-forme s'élève à 15 mètres au-dessus du sol 
de la cour, mesure i mètres 20 centimètres hors œuvre au- 
dessus du talus qui descend dans le fossé; son diamètre intérieur 
est de 6 mètres 70 centimètres, ce qui laisse 4 mètre 75 centi- 
mètres d'épaisseur à ses murailles. A l'intérieur elle est divisée 
en quatre parties : une salle basse, un rez-de-chaussée au ni- 
veau de la cour, un premier et un second étage. Chacune de ces 
divisions se termine par une voûte surbaissée, reposant sur' un 
pilier central rond, mais dont le socle est octogone dans les deux 
salles supérieures et duquel partent, comme les membrures d^un 
vaste parasol, huit nervures toriques trilobées qui viennent 
mourir sur le nu de la muraille. Chaque segment de la voûte 
n'est pas bandé d'une nervure à l'autre, mais du mur au pilier 
central, et les rangées de pierres forment des octogones concen- 
triques. De l'intérieur de la cour, on pénètre dans cette tour, 
par une poterne en cintre surbaissé ouverte dans une tourelle 
cylindrique en partie engagée dans l'épaisseur des murailles, au 
point de jonction de la tour et de la courtine occidentale et dans 



— 23 — 

laquelle se développe uq escalier à noyau et à degrés de bois, 
conduisant aux divers étages, sur le parapet de la courtine, dont 
nous venons de parler et jusque sur la plate-forme. Le même 
escalier descendait dans la salle basse ménagée dans le talus, 
ayant 3 mètres 20 centimètres de hauteur, aérée par deux étroits 
soupiraux ouverts sur les fossés et dans laquelle est, du côté de 
rOrient, un petit cabinet de latrines, assez bien conservé. La 
salle du rez-de-chaussée et celle du premier étage ont 3 mètres 
90 centimètres de hauteur, sont munies d*une cheminée à l'Est 
et éclairées par deux fenêtres rectangulaires. Tune avec un 
banc et ouvrant sur la cour à TEst, l'autre sur le fossé de 
rOuest. Dans Tébrasement de la première fenêtre est prati- 
qué un étroit corridor conduisant à un petit cabinet voûté en 
berceau, ménagé dans un massif de maçonnerie faisant saillie 
sur la tour et s'appuyant sur la courtine du Nord, dont il ne dé- 
passe pas la hauteur» Le premier cabinet a 2 mètres de longueur 
sur i mètre 20 centimètres de largeur, et est éclairé par une 
petite meurtrière évidemment élargie. Celui du premier étage 
est de moindre dimension mais plus élevé et recouvert de lar- 
ges dalles de grès. 

La quatrième salle, au second étage, offre pour la cheminée 
et les fenêtres, les mêmes dispositions que les deux précédentes, 
mais elle est dépourvue de cabinet et mesure sous son épaisse 
voûte 5 mètres 35 centimètres d'élévation. La salle basse a dû 
servir de cave, de magasin ou peut-être môme de bûcher pour 
la commodité des trois salles supérieures, évidemment disposées 
pour faire des logements (1). 

La plate-forme offre une pente assez rapide du centre à la 
circonférence. Des consoles fort élégamment découpées, entre 
lesquelles se voient les ouvertures des mâchicoulis de 45 centi- 

(1) Lors de la construction de l'enceinte continue et des fortifications 
de la TÎlIe de Paris, cette tour a servi de logeaient aux soldats occupés à 
l'extraction de la pierre meulière dans les carrières des environs. C*est 
à cette époque qu'on a blanchi à la chaux les murs et les voûtes et res- 
tauré les cheminées telles qu'on les voit aujourd'hui. 



— 24 — 

mètres sur 1 supportaient autrefois le couronnement de cré- 
neaux dont il ne reste plus aujourd'hui de vestiges. Au centre 
on remarque une mortaise creusée sur la clef de voûte pour re- 
cevoir la poutre supportant le toit conique qui devait recouvrir 
la tour. Nous ne saurions dire si ce toit reposait sur les créneaux 
mêmes en recouvrant l'ouverture des mâchicoulis ou si, comme 
' sur la tour du Nord-Est, dont nous allons parler, les mâchicoulis 
formaient un balcon au-dessus duquel la tour s'élevait encore 
d'un étage qui supportait la toiture. 

A Fangle Nord-Est, à 34 mètres environ de celle que nous ve- 
nons de décrire, s'élève une autre tour, à peu près semblable, 
mais dont il ne reste plus que la moitié verticale, l'autre ayant 
été ruinée dans toute sa hauteur du côté de la cour. Elle a 9 mè- 
tres 60 centimètres de diamètre hors œuvre; l'épaisseur de ses 
murailles est de 4 mètre 35 centimètres et son diamètre intérieur 
de 6 mètres 90 centimètres. Au-dessus de sa galerie de créneaux 
dont il ne reste plus que les consoles, s'élevait un dernier étage 
démoli en 1824, et fort léger, sans doute, car cette tour n'était 
point voûtée comme la précédente, et ses étages étaient formés 
par des planchers plats, ainsi que le témoignent les trous des 
poutres qu'on y voit encore. Dans la salle du rez-de-chaussée 
sont ouvertes trois meurtrières longues et étroites cintrées à 
l'intérieur. Trois fenêtres superposées, ayant chacune un banc 
en maçonnerie, sont ouvertes à l'Est sur la campagne et éclai- 
raient les trois étages supérieurs; les trois fenêtres qui leur 
correspoudaient à l'Ouest ont disparu par suite de la chute de la 
muraille. A chacun des étages et du côté du midi il ne reste 
plus que les conduits des cheminées. Dans la salle du premier, 
on remarque cinq plates-bandes circulaires en bois scellées dans 
la muraille à l'aide de plâtre et de crochets en fer, destinées à 
recevoir des tentures d'étoffe ou de tapisserie. Dans la brisure 
de la muraille restent encore quelques traces de la porte d'en- 
trée et de la cage de Tescalier qui devait faire saillie dans l'in- 
térieur du bâtiment. 

Entre ces deux tours principales s'élève une tourelle semi- 



— 25 — 

circulaire de 4 mètres de diamètre intérieur, reliée à chacune 
d'elles par des courtines de 9 mètres de hauteur, encore munies 
des consoles qui supportaient leur couronnement de créneaux 
et de mâchicoulis. La courtine qui relie la tour du Nord-Est à 
la tourelle semi-circulaire n'a, comme celle-ci, qu'une épaisseur 
de 4 mètre 40 centimètres, elle est en ligne droite et est percée 
d'une meurtrière : celle qui rejoint la tour du Nord-Ouest pré- 
sente à l'extérieur plusieurs angles très-obtus et son épaisseur 
moyenne est de â mètres 40 centimètres ; on y trouve encore 
quelques degrés d'un escalier étroit et rapide qui, de l'inté- 
rieur de la cour, conduisait sur le parapet. Au-dessous de cet 
escalier, une ouverture moderne, munie d'une porte, donne 
accès dans le fossé septentrional, large de 18 mètres, avec con- 
trescarpe sans revêtement, dans lequel une forte muraille, con- 
struite à son extrémité orientale, facilitait la retenue de l'eau. 
Ces deux tours et les courtines qui les relient sont construites 
en belles pierres meulières régulièrement taillées, dont les as- 
sises ont jusqu'à 50 centimètres; elles présentent avec leurs 
larges et profonds fossés un magnifique front de défense du côté 
du Nord qui était le plus accessible et dut nécessairement être 
le plus souvent attaqué. Nous croyons pouvoir, avec certitude, 
faire remonter leur reconstruction Complète à la seconde moitié 
du quatorzième siècle, c'est-à-dire après l'année 1366, époque 
à laquelle Pierre de Chevreuse devint acquéreur de labaronnie. 
Nous verrons plus loin que ce seigneur, homme de finance et 
d'administration d'une grande capacité, fut chargé par ordre du 
roi Charles VI, en 1391, de faire édifier à Nîmes un château- 
fort pour la défense de cette ville. Ce fut indubitablement sur sa 
prière que Charles VI, en mars 1 384, fit remise aux habitants de 
Chevreuse d'une somme de 100 francs d'or pour être employée à 
l'empierrement de leur ville. Il est probable qu'en môme temps 
il dut s'occuper de la réparation et môme de la reconstruction 
partielle de son propre château. D'ailleurs l'examen attentif des 
caractères de l'architecture, l'aspect général des courtines et des 
tours avec leur couronnement de créneaux à mâchicoulis, la 



— 26 — 

forme des consoles qui les supportaient, et surtout leur com- 
paraison avec les châteaux à date certaine, tels que ceux de 
Pierrefonds, Rambouillet (1), etc., etc. leur donne avec eux un 
air de contemporanéité incontestable, selon nous. 

Au dehors de la tour à demi-ruinée du Nord-Est, derrière 
les cheminées, on aperçoit Farrachement d*une courtine qui 

était au moins aussi élevée que celle du Nord et construite 
avec autant de soins ; il n'en reste plus qu'une saillie de 
moins d'un demi-mètre reposant sur la naissance d'une arcade 
qui s'ouvrait à trois ou quatre mètres au-dessus du sol. A partir 
de cette tour, toute la muraille orientale, défendue par un fossé 
et en avant par un ravin naturel, fort irrégulière dans son ali- 
gnement et dans son épaisseur, est d'une construction très- 
médiocre; sa ligne flexûeuse présente des bosses auxquelles 
on ne peut donner le nom de bastion. Dans la dernière et la 
pliis forte de ces saillies qui, à l'extérieur, a presque l'aspect 
d'une tour semi-circulaire, est percée une poterne communi- 
quant autrefois avec la cour par un passage souterrain couvert 
de blocs de grès. A partir de ce point, la muraille devient plus 
forte et plus régulière ; on y trouve une belle croisée en pieiTe 
et une embrasure pour le canon. 

La partie méridionale de l'enceinte, comprise entre les deux 
murailles qui descendaient pour enclore la ville, montre deux 
tours carrées divisées en deux étages, dont chacune est éclairée 
par une baie rectangulaire ouverte au Sud; ces baies du pre- 

(1) Le château de Rambouillel fut construit entre les années 1S68 
et 1384 ; la maîtresse tour; quoique plus grosse et construite en autres 
matéiiaux. offre la plus grande analogie avec celle de Chevreuse : salle 
basse dans le talus, même nombre d*étages éclairés par autant de fenê- 
tres, mais considérablement agrandies au commencement du dii-sep- 
tième siècle; même couronnement de créneaux à mâchicoulis. Les étages 
sont séparés par des planchers soutenus par des poutres, mais la plate- 
forme est supportée par une voûte renforcée de huit puissantes nervures 
prismatiques, partant d*un écusson central aux armes de la famille 
d*Angeunes, qui peuvent bien appartenir aux premières années du 
quinzième siècle. 



— 27 — 

mier étage ont été murées et ont conservé leurs croisées en 
pierre. Dans la tour du Sud-Ëst on voit une cheminée au rez- 
de-chaussée et au premier étage. La courtine qui relie les deux 
tours est flanquée de trois vigoureux contre-forts portant les 
traces des arcades figurées dans la gravure de Claude ChatiUon, 
et derrière lesquelles se trouvaient de larges mâchicoulis offrant 
beaucoup d'analogie avec ceux du château Gaillard, en Nor- 
mandie. 

Au point de jonction de ce rempart du château avec le mur 
occidental de la ville, on voit la souche d'une forte tourelle en 
encorbellement, et presqu'au- dessous est la poterne par la- 
quelle on pouvait communiquer avec Chevreuse. Cette poterne, 
cintrée et basse, a 1 mètre 75 centimètres de largeur et est per- 
cée dans un mur de mètre 90 centimètres d'épaisseur, auprès 
d'un contre-fort plat de mètre 30 centimètres de saillie, étayé 
après coup par un éperon fortement incliné ; elle donnait accès 
dans la cour du château, où l'on peut encore monter de l'exté- 
rieur par un escalier de quarante marches de grès, sur la trente 
et unième duquel elle est ouverte actuellement par une petite 
porte rectangulaire pratiquée sous l'arcade primitive. Toute cette 
partie de la muraille a été modifiée par des remaniements suc- 
cessifs, et c'est par l'écroulement partiel du placage qui lui a été 
appliqué, que la disposition primitive est devenue apparente et 
permet de la faire remonter jusqu'au onzième siècle. A partir 
de la poterne, la muraille tourne à l'ouest, en présentant un 
contre-fort, une tour carrée plus large mais moins saillante que 
les deux précédentes, un autre contre-fort, deux meurtrières, et 
va rejoindre l'entrée principale du château par la description de 
laquelle nous avons commencé. 

A l'intérieur de la cour du château, on ne voit aucun vestige 
des bâtiments anciens qui pouvaient être appliqués contre les 
courtines ou construits partout ailleurs ; mais, en cultiviant le 
sol, on rencontre fréquemment au Nord d'anciennes fondations, 
probablement de logements qui, adossés à la partie la plus ex- 
posée aux attaques, devaient naturellement être plus garantis 



— 28 — 

des projectiles de Tennemi, Dans la partie orientale, close au- 
jourd'hui par un mur de jardin, est le puits de 1 mètre 45 cen- 
timètres de diamètre qui fournissait de Teau aux habitants du 
château, couronné d*une mardelle élégamment profilée, formée 
de deux morceaux de belle pierre calcaire, creusée d'une rigole 
terminée par une gargouille, destinée à empocher Teau de re- 
tomber dans le puits, et à la déverser à l'extérieur. Ce puits 
était en grande partie comblé ; M. le duc de Luynes Ta fait dé- 
blayer jusqu'à 50 mètres de profondeur ; mais les travaux ont 
dû être suspendus à cause des dangers qu'ils présentaient. Rien 
d'intéressant n'a été trouvé dans les décombres. Quant au bâti- 
ment situé entre les deux tours méridionales et occupé aujour- 
d'hui par le gardien des ruines, il a été construit vers 1824, 
ainsi que l'appentis appuyé contre l'une des faces du donjon. 

La Basse-Cour. — C'était le nom que l'on donnait le plus ordi- 
nairement à la cour intérieure d'un château-fort; mais ici, 
comme dans quelques autres endroits (1), il s'applique plus par- 
ticulièrement à une ferme ou métairie en avant du château et 
du côté de la plaine ; de larges fossés en défendaient l'accès au 
Nord et à l'Est, et à l'Ouest elle était protégée par des pentes 
rapides. On y entre par une porte cintrée où l'on remarque en- 
core quelques vestiges de la coulisse de la herse. 

Le colombier de Chevreuse, que Pierre de Chevreuse acheta 
en 1367 avec quelques autres héritages, rentes et possessions de 
Martin de Beauprix et sa femme, faisait -il partie de cette 
ferme (2)? Ce qu'il y a de certain, c'est que, le 17 novembre 
1550, Jean de Bretagne, duc d'Étampe3, alors baron de Cher 
vreuse vendit, moyennant 1 0,500 livres, la ferme nommée le 
Château du Domaine, près Chevreuse, à un nommé AUard 

(1) Notamment à Gazcran, où la basse-cour, renfermant grange, co- 
lombier, etc«, est séparée du cbâtcau-fort par toute la largeur du 
chemin. 

(2) Arch. de Seine-el-Oise (Chevreuse), 23" liasse, p. 1. — Faut-il 
placer ce colombier au chantier du même nom, situé au sud de Che- 
vreuse, vers le pont au bassio T 



— 29 — 

Plombier. Celai-ci Tavait acheté au nom de Robert Roavelle 
qui, le 4 3 septembre 4 551 , revendit au cardinal de Lorraine, 
moyennant 42,000 livres, la métairie deChevreuse et cent ar- 
pents de bois qui en dépendaient (1). C'est évidemment la basse- 
cour qui nous occupe et qui fut, à la Révolution, vendue comme 
bien national ; elle est aujourd'hui occupée par plusieurs culti- 
vateurs. 

Le chemin qui conduit encore de la plaine au château, passe 
entre les fossés de la basse-cour et les ravins connus sous le 
nom des Fondrières, tourne brusquement en longeant de grands 
murs de soutènement appuyés sur de nombreux éperons qui 
atteignent, vis-à-vis la chapelle, la hauteur de 4 mètres, et, 
par un nouveau détour, arrive à la grande porte du château. A 
l'angle de la chapelle se détache un autre chemin qui descend 
à Chevreuse entre les remparts du château et des ouvrages ex- 
térieurs ruinés, qui rejoignent la muraille occidentale de la 
ville. Les restes les plus importants se trouvent, à ce point de 
jonction^ dans un endroit très-escarpé, où l'on voit un réduit 
éclairé par deux meurtrières et couvert d'un toit en pierre. 

Chapelles de la Madeleine. — Les châteaux-forts du moyen 
âge avaient généralement une chapelle établie, soit dans Tune 
de leurs tours, soit dans l'enceinte de leurs murailles, soit à 
l'extérieur et à proximité. Il y avait, dès les temps les plus re- 
culés, au château de Chevreuse, deux chapelles du titre de 
Sainte-Marie-Madeleine, fondées par les plus anciens seigneurs, 
qui les avaient dotées de terres et de rentes et à la collation des- 
quels elles appartinrent jusqu'à leur extinction. Elles sont toutes 
deux ainai mentionnées dans le Fouillé Parisien du treizième 
siècle : « Ad donationem Domini Caprosie, due capelle de 
turre caprosie (2). En 4262, Hei-vé de Chevreuse, seigneur de 
Maincourt, légua cinq sous pour un trentel de messes à leurs 
deux chapelains, duobtis capellanis de tv/rre. Il nous paraît 

(1) Ârch. de Seine et-Oiee (Chevreuse), 23* liasse, Ire pièce. 

(2) Cart. de N,-D. de Paris, t. 1, p. 13. 



— 30 — 

certain que par le mot turre, il ne faut pas entendre une tour 
proprement dite, mais le château lui-même : la dénomination 
de chapelle du château est celle qui a prévalu dans le langage 
vulgaire. On en voit, dit Tabbé Lebeuf, des nominations faites, 
dès U84, par Nicolas, seigneur de Chevreuse (1). En 4495, les 
deux chapelains étaient : M«« Pierre Boisseau qui, dans la suite, 
fut curé de Chevreuse, et Girard Foucault. Vers i 503, les deux 
chapelains de la chapelle de la Madeleine, au château de Che- 
vreuse, figuraient au nombre des créanciers d'Antoine de Can- 
teleu, alors seigneur de Chevreuse. Le 20 novembre 1 527, Yde 
de Chevreuse, veuve d'Antoine de Canteleu, conjointement avec 
Pierre de Blécourt, son gendre, comme seigneur avec elle et 
par indivis de Chevreuse, présentèrent à l'une des chapelles du 
château (2). L'année suivante, les chapelains des chapelles de 
Sainte-Marie-Madeleine étaient M«" Louis de Basfles et Henry 
de Rousy, au nom desquels le même Pierre de Blécourt afferma, 
pour trois ans, à deux autres prêtres, Jacques Formulet et 
Pierre Jumièges, demeurant à Chevreuse, le revenu et tempo- 
rel de ces deux chapelles, à la charge par eux d'y célébrer, ou 
faire célébrer, trois messes basses par semaine et de payer an- 
nuellement trente-deux livres tournois. Suivant l'abbé Lebeuf, 
après les guerres de religion, les deux bénéfices furent réduits 
à une simple chapelle, où l'un des curés voisins acquittait une 
messe tous les vendredis (3). 

On ne connaît plus aujourd'hui que l'emplacement d'une seule 
de ces chapelles ; toute tradition de l'autre est entièrement per- 
due : était-elle située dans l'intérieur de la cour du château ou 
de l'une de ses tours ? Nous ne saurions le dire. Celle qui nous 
occupe a été presqu'entièrement détruite depuis quelques an- 
nées ; il n'en reste aujourd'hui que des vestiges presque insi- 
gnifiants. Grâce à l'habile crayon de notre confrère, M. Morize, 

(1) Hist. dH dioc. de Paris, t. Vlîl, p. 68. 

(2) Lebeuf. Hitt,du dioc. de Paris, t. Vlll, p. 68. 

(3) Hist, du dioc, de Paris, t. VIII, p. 68. 



— ai- 
de Chevreuse, on en a conservé deux dessins qui nous font con- 
naître, tant à Textérieur qu'à Tintérieur, l'état de ces mines 
avant la dernière démolition. Elle est située obliquement en 
avant du château, entre la porte principale et la grosse tour du 
Nord-Ouest, ce qui rend son orientation très-irrégulière et dans la 
direction du Sud-Ouest au Nord-Est. Son plan offre un rectangle 
de 17 mètres de longueur sur 6 de largeur dans œuvre. On y en- 
trait par une porte à plein cintre et surmontée d'une large fenêtre 
ouverte dans le pignon du Sud-Ouest ; le chevet plat, dont le 
talus descendait jusqu'au fond des fossés, était percé d'une 
fenêtre dont on ne voyait plus que quelques traces. Une seconde 
porte en plein cintre, à côté de laquelle était une petite fenêtre 
en tout semblable à celles du donjon, s'ouvrait dans le mur laté- 
ral du côté du château. A l'intérieur, une grande arcade ogivale 
séparait la première travée de la seconde, après laquelle s'en 
trouvait, sans doute, une troisième où était le sanctuaire. Il est 
nécessaire de faire observer ici que cette seconde porte et la 
fenêtre dont elle était accostée, s'ouvraient dans le mur de 
la première travée, au pignon de laquelle était la première ; 
de sorte que l'une était probablement destinée aux fidèles 
venant de l'intérieur du château, et l'autre à ceux qui ve- 
naient du côté de la plaine. Autant qu'on en peut juger par nos 
deux dessins et les quelques vestiges qui en restent encore, 
cette chapelle pouvait être à peu près contemporaine des plus 
anciennes constructions du château. 



»:•{« 



— 33 — 



LA v^ 



MARQUISE DE RAMBOUILLET 



ET 



JULIE DWENNES, DUCHESSE DE NONTAUSIER 



La i la séance da 12 octobre 1869, par H. Eaitle Bellety membre 

tîtalaire. 



Aa commencement da dix-septième siècle, la société française 
présentait on étrange spectacle, la dépravation croissante des 
mœurs, la licence de la plupart des poètes et romanciers du 
siècle précédent, l'ignorance encore générale des esprits et plus 
que tout cela, la barbarie des guerres civiles, avaient développé 
au plus haut point la brutalité des relations sociales. Aux nobles 
traditions de la Chevalerie remises, pour un temps, en honneur 
par François l^ et son fils Henri n avait bientôt succédé cette 
violence sans excuse et cette corruption sans frein dont le sou- 
venir déshonore à jamais le nom des derniers Valois. Henri IV 
qui les remplaça sur le trône fut un grand roi, nul ne le con- 
teste. A la tète de ses armées, au milieu de ses conseils, il fit 
preuve de qualités supérieures ; son Édit de Nantes, par lequel il 
proclamait la liberté de conscience, assurerait seul à sa mémoire 
une éclatante immortalité; mais, sachons le reconnaître, si le 
monarque en lui est digne de toute notre admiration, Thomme 

T. I. 3 



— 34 — 

nous apparaît à quelques égards sous un jour moins favorable. 
Les révélations des chroniqueurs moins discrets que les graves 
historiens, nous démontrent jusqu'à Févidence que le Béarnais 
ne se piquait pas de délicatesse en matière de sentiments et que 
sa conversation était aussi peu édifiante que sa conduite. Ce n'est 
donc pas lui qui eût pu provoquer ou même simplement encou- 
rager une réaction favorable à ce qu'on a appelé depuis Turba- 
nité des Cours. 

Sous la régence de Marie de Médicis, les désordres civils re- 
prirent tout leur emportement, et il ne fallut pas moins que la 
sévère administration de Richelieu, pour réduire les derniers 
partisans de la féodalité expirante et rendre à la France un peu 
dç ce repos intérieur qui lui était devenu si nécessaire. Cet apai- 
sement des passions fut comme le signal d une heureuse trans- 
formation de mœurs et de langage. L'initiative de ce grand 
mouvement moral n'appartient en propre à personne, mais il 
reste établi que c'est aux femmes qu'en revient le suprême hon- 
neur. Parmi elles et au premier rang, l'histoire fait figurer à 
juste titre la marquise de Rambouillet et sa fille Julie d'An- 
gennes, duchesse de Montausier. 

Je n'ai pas la présomption de réfaire, après tant d'écrivains 
distingués, l'histoire complète de ces femmes illustres, la tâche 
que je m'impose est plus modeste, je ne ferai qu'esquisser à 
grands traits la physionomie de leur existence, en tenant parti- 
culièrement compte des quelques incidents qui se rattachent au 
domaine dont elles ont porté le nom et qu'elles ont toujours 
aimé. 

Catherine de Vivonne, fille du marquis de Pisani, naquit en 
4588. Elevée avec le plus grand soin par sa mère, Julie Savelli, 
romaine de haute race, elle fut unie, dès l'âge de douze ans, à 
Charles d'Angennes, vidame du Mans, plus tard marquis de 
Rambouillet. D'après Tallemant des Réaux, le marquis « avait 
terriblement d'esprit, mais uii peu frondeur, et qui était per- 
suadé que l'État n'irait jamais bien s'il ne gouvernait. » Il est à 
remarquer que M. de Rambouillet, qui ne s'effrayait pas de 



— 35 — 

ridée de gouverner TÉtat, était moins sûr de lui lorsqu'il ne 
s'agissait que de diriger sa maison, sa femme paraît avoir tou- 
jours tenu en main le sceptre conjugal ; quoiqu'elle fut beau- 
coup plus jeune que lui, il la respectait profondément et décla- 
rait à tous qu'on ne pouvait avoir plus d'esprit qu'elle n'en 
avait. La beauté et le mérite de Catherine de Vivonne lui valu- 
rent à la cour de Henri IV le meilleur accueil, mais elle fut 
promptement choquée et attristée de ce qu'elle y voyait et en- 
tendait. Soucieuse de sa dignité qui ne s'accommodait point du 
cynisme de propos et d'allures de la plupart des courtisans, elle 
ne fit que de rares apparitions au Louvre, puis, au bout de peu 
d'années elle résolut de n'y plus revenir ; son mari approuva ses 
scrupules et se retira avec elle, en abandonnant les charges qui 
auraient pu le rappeler auprès du roi. 

Libre désormais. M™* de Rambouillet se consacra à ses de- 
voirs de femme et de mère ; de 1 607 à i 624 elle eut sept enfants, 
Julie d'Angennes, Claire-Diane, abbesse d'Hyères, Louise-Isa- 
belle, abbesse de Saint-Ê tienne-de-Reims, Charlotte-Catherine, 
qui devint abbesse d'Hyères après la mort de Claire-Diane, An- 
gélique-Clarice, première femme du comte de Grignan. Après 
ses cinq filles elle eut deux fils, le marquis de Pisani et le vi- 
dame du Mans. Entourée de cette nombreuse famille dont elle 
dirigea elle-même Téducation avec amour, la marquise vint 
occuper son hôtel de la rue Saint-Thomas-du-Louvre qu'elle 
avait fait reconstruire sur ses propres plans. S'il faut en croire 
l'auteur des Historiettes, elle apporta d'utiles modifications dans 
l'architecture civile; c'est d'elle qu'on aurait appris à mettre les 
escaliers dans les angles du corps principal du bâtiment ; ce qui 
est certain c'est que, la première, elle s'est avisée de faire pein- 
dre une chambre d'une autre couleur que de rouge ou de tanné, 
d'où vient la célébrité de cette « chambre bleue » qui, pendant 
un demi-siècle, fut considérée comme le sanctuaire du bon ton 
et de la haute littérature. Il n'est point d'homme remarquable 
de l'époque qui n'y soit venu avec respect rendre hommage à la 
marquise ; « sa maison, dit Saint-Simon, bon juge en pareille 



— 36 — 

« matière, était le rendez-vous de tout ce qui était le plus dis- 
« tingué en condition et en mérite, un tribunal avec qui il fal- 
« lait compter, et dont la décision avait un grand poids dans le 
^ monde sur la conduite et sur la réputation des personnes de 
« la cour. » 

Vaugelas, Malherbe, Racan, furent les premiers lettrés ac- 
cueillis par M"»« de Rambouillet ;j les grands seigneurs, toujours 
nombreux chez elle, apprirent, a son exemple, à traiter les écri- 
vains avec quelques égards, plusieurs reconnurent que Tintelli- 
gence et le génie pouvaient se passer de quartiers de noblesse, 
et ils consentirent à faire bonne mine à Tesprit, alors même 
qi^'il se fourvoyait chez un homme sans naissance. 
( On a longtemps pensé que le cercle de M"® de Rambouillet 
était exclusivement littéraire, c'est une erreur que dans ses 
derniers ouvrages, M. Victor Cousin a combattu avec son auto- 
rité habituelle : « La littérature, dit-il, n*était pas le sujet uni- 
« que des entretiens ; on y parlait de tout, de guerre, de reli- 
« gion, de politique; les affaires d'État y étaient de mises aussi 
« bien que les nouvelles plus légères, pourvu qu'elles fussent 
<: traitées avec esprit et avec aisance. Les gens de lettres étaient 
« recherchés et honorés, mais ils ne dominaient pas. Voilà 
« pourquoi Thôtel de Rambouillet a exercé une influence géné- 
« raie sur le goût public ; chez la marquise de Rambouillet ré- 
« gnaient la suprême distinction, la noblesse, la familiarité, 
« Tart de dire simplement les plus grandes choses (1). » 

C'est environ vers TannéaJ 620 que nous voyons Julie appa- 
raîtra dans la chambre bleue ./xentilshommes et poètes la louè- 
rent à Fenvi ; on vantait partout sa beauté qui était réelle et les 
qualités é^e son intelligence que sa mère s'était plu à cultiver avec 
un soin i^fiai,(on l'appelait la divine Julie et elle ne s'en fâchait 
pas. On doit cpiïvenir que les adorations excessives dont elle 
fut prématurén^jent Tobjet, elle avait alors treize ans , eurent 
pour premier effet d'ajtér^r en elle le naturel et l'abandon qui 

(J) Uadamfi ae Sablé, par V, Cons'm. 



— 37 — 

s. 

font le charme de la jeunesse. Elle s'en rendit promptement 
compte et,sut s'arrêter à temps sur la pente dangereuse de Faf- 
fectationy Les précieuses, c'est-à-dire M">«» de Rambouillet et 
leurs amies (la qualification était alors prise en bonne part), ont 
été accusées d'avoir trop cherché à purifier le langage. Le re- 
proche n'est pas sans fondement ; en haine des mots vulgaires, 
elles ont inventé pour les remplacer des métaphores ou des pé- 
riphrases souvent hasardées; pour elles, on le sait, le miroir 
était le conseiller des grâces^ et le prosaïque bonnet de nuit, le 
complice innocent du mensonge ( ce sont là les excès de leur 
manière, mais souvent elles ont rencontré juste et leur vocabu- 
laire a certainement enrichi la langue. Nous employons chaque 
jom* certaines locutions qui nous viennent d'elles : cheveux d'un 
blond hardi, n'avoir que le masque de la vertu, revêtir ses pen- 
sées d'expressions nobles, être sobre dans ses discours , tenir 
bureau d'esprit, et bien d'autres formellement consacrées par 
l'usage. On ignore, en général, que c'est de l'hôtel de Ram- 
bouillet qu'est sorti le terme très-expressif de s'encanailler, au- 
quel cent cinquante ans plus tard, Champfort voulut substituer 
celui de s'enducailler qi;i, selon lui, exprimait plus exactement 
encore la même idée... |.e mot de précieuse fait inévitablement 
penser à Molière et à ses œuvres charmantes od il fustige le 
mauvais goût et l'afféterie. On a mainte fois agité la question de 
savoir si l'immortel écrivain a voulu attaquer l'hôtel de Ram- 
bouillet dans ses Précieuses Ridicules, Après bien des disserta- 
tions que je n'ai pas à reproduire, on est demeuré d'accord sur 
ce point que sa critique n'a pas voulu atteindre aussi haut; il en 
fournit lui-même le meilleur témoignage lorsqu'il dit, dans la 
préface de sa comédie, que « les plus excellentes choses sont 
sujettes à être copiées par de mauvais singes qui méritent d'être 
bernés, et que les véritables précieuses auraient tort de se pi- 
quer lorsqu'on joue les ridicules qui les imitent mal. » Au sur- 
plus, les précieuses n'étaient pas seules coupables, il y avait 
aussi les précieux, A leur tête nous rencontrons le poète Voi- 
ture, qui était des familiers intimes à Rambouillet^ son esprit 



i 



— 38 — 

toujours en éveil, son désir de plaire, Télégance de ses discours 
et le charme alors irrésistible de ses lettres, le faisaient recher- 
cher des gens de qualité. Tout ce qu*il disait ou écrivait passait 
pour merveilleux ; les plus nobles princesses Taimaient tant, 
qu'elles voulaient, disaient-elles, le conserver dans du sucre. 
Ébloui par ses succès. Voiture devint impertinent et se donna le 
ridicule d*étre amoureux de M"« de Rambouillet. Une fois, au 
milieu d'une de ces fêtes mythologiques fort à la mode à cette 
époque, il s'oublia au point de poser ses lèvres sur la main de 
la belle Julie ; le regard qu'il reçut en récompense fut si peu 
approbateur, qu'il partit aussitôt pour un voyage hors de France, 
lequel ne dura pas moins de deux ans* 

Au brillant Voiture, la famille de Rambouillet avait toujours* 
préféré Philippe de Cospéan, évêque de Lisieux; c'était un 
homme de mœurs austères, mais d'humeur facile et indulgente. 
Je le nomme d'autant plus volontiers qu'avec lui nous avons 
matière h venir au château de Rambouillet, à la suite de ses 
nobles amies. On l'y appela un jour pour prendre sa part d'une 
surprise que je laissa à Tallemant le soin de nous conter. 

« Il y a, dit-il, au pied du château, une fort grande prairie 
« au milieu de laquelle, par une bizarrerie de la nature, se 
« trouve comme un cercle de grosses roches, entre lesquelles 
« s'élèvent de grands arbres qui font un ombrage très agréa- 
« ble. C'est le lieu où Rabelais se divertissait, à ce qu'on dit 
« dans le pays, car le cardinal du Bellay à qui il.était, et MM. de 
« Rambouillet, allaient fort souvent passer le temps à cette 
« maison, et encore aujourd'hui on appelle une certaine roche 
« creuse et enfumée la Marmite de Rabelais. La marquise pro- 
« posa donc à Mgr de Lisieux d'aller se promener dans la prai- 
« rie. Quand il fut assez près de ces roches pour entrevoir à 
« travers les feuilles des arbres, il aperçut en divers endroits, 
« je ne sais quoi de brillant. Étant plus proche, il lui sembla 
« qu'il discernait des femmes et qu'elles étaient vêtues en nym- 
« phes. La marquise, au commencement, ne faisait pas sem- 
<i blant de rien voir de ce qu'il voyait. Enfin, étant parvenus 



— 39 — 

« jusqu'aux roches, ils trouvèrent M"« de Rambouillet et toutes 
« les demoiselles de la maison vêtues effectivement en nym- 
« phes qui, assises sur ces roches, faisaient le plus agréable 
€ spectacle du monde. Le bonhomme en fut si charmé, que de- 
« puis il ne voyait jamais la marquise sans lui parler des roches 
« de Rambouillet. > 

Une autre fois, c'est la belle M"« Paulet que la bonne châte- 
laine attendait. « Elle la fit recevoir à l'entrée du bourg par les 
« plus jolies filles du lieu et par celles de la maison toutes cou- 
« ronnées de fleurs et fort proprement vêtues. Une d'entre 
« elles, qui étaient plus parée que ses compagnes, lui présenta 
« les clefs du château, et quand elle vint à passer sur le pont, 
€ on tira deux petites pièces d'artillerie qui sont sur les tours. » 

La marquise aimait beaucoup Rambouillet, mais la médio- 
crité relative de ses revenus ne lui permit pas d'y faire des dé- 
penses considérables, elle le regrettait, car elle se plaisait à 
dire que sa plus grande joie eût été de faire mystérieusement 
construire, dans un coin reculé du parc, une maison aménagée 
avec élégance, où elle aurait conduit comme par hasard le 
groupe de ses familiers, à la seule fin de jouir de leur étonne- 
ment. 

Si M"»® de Rambouillet aimait à surprendre les gens, elle ne 
craignait pas non plus de les mystifier; le comte de Guiche fut 
une de ses victimes préférées. Etant un jour à dîner à Rambouil- 
let, on lui sert force champignons dont il mange abondamment. 
Un valet est chargé de faire, dans la nuit, main basse sur ses 
habits et de les rétrécir tous dans la même proportion. Le jour 
venu, le comte de Guiche a beaucoup de peine à se vêtir, les 
hôtes du château qui ont le mot, vont successivement lui faire 
visite dans son appartement et lui expriment avec intérêt com- 
bien il leur paraît enflé. Le comte, dont la tête n'est pas solide, 
conçoit aussitôt la plus vive inquiétude, il s'interroge et se rap- 
pelle avec désespoir les champignons de la veille, plus de doute, 
il est empoisonné, sa terreur ne connaît plus de borne, il crie, 
supplie qu'on lui donne des soins, chacun semble partager son 



s 



— 40 — 

angoisse, on s'agite, on cherche ; enfin, au bout d*une heure, 
un des plus empressés trouve une formule qu'il assure être sou- 
veraine et la présente au comte de Guiche, qui lit avec une 
joyeuse surprise ces quelques mots : Recipe de bons ciseaux et 
décous ton pourpoint. Il rit de bon cœur et fut sauvé. Cette 
mystification un peu primitive, ne mérite d'être rapportée que 
parce que le château de Rambouillet en fut le théâtre. 

LU ne serait pas sans intérêt de passer en revue, avec quelque 
tail, les nombreux personnages qui ont fréquenté Fhôtel de 
Rambouillet ; mais ce serait, pour ainsi dire, faire l'histoire de 
la moitié du grand siècle, et tel n'est pas notre but, il suffira de 
citer, en passant, les plus connus d'entre eux, tels que M"« de 
Scudéry, dont les romans ont eu pendant des années, une vogue 
maintenant inexplicable ; la charmante M"® Pàulet, que sa beauté 
et sa voix avaient rendue célèbre; M"»« de Sévigné, la duchesse 
de Longueville, M">« de Sablé, puis le prince de Condé, Riche- 
lieu, alors qu'il n'était qu'évêque de Luçon, le prince de Conti, 
Balzac, Corneille, Bossuet, Fléchier ; à la suite de ces hommes 
d'élite se glissaient parfois les mauvais auteurs, le médiocre 
Neufgermain, par exemple, qui s'intitulait naïvement jwoè'^e hé- 
tè*oclite de Monsieur, frère du roi. Il joua, pendant un temps, 
le rôle de bouffon à l'hôtel de Rambouillet, mais on en fut 
promptement fatigué.\ 

Nous voici conduits à nous occuper siuon du plus illustre, du 
moins du plus assidu et du plus dévoué des amis de la maison, 
le marquis de Montausier. Lorsque ce vertueux gentilhomme 
fut introduit auprès des dames de Rambouillet, il n'était encore 
qu'un cadet de bonne famille mais sans fortune, son frère aîné 
devant, selon l'usage, hériter du nom et du bien des Montau- 
sier. La réputation de Julie d'Angennes inspira au jeune mar- 
quis de Salles le vif désir d'être admis à joindre ses hommages à 
ceux de ses respectueux admirateurs. La noble famille était, à 
ce moment, sous le coup d'une cruelle douleur, le plus jeune 
des fils de M"»« de Rambouillet venait d'être emporté par la 
peste. Il n'était bruit à la cour que du rare dévouement avec 



— 41 — 

lequel Julie avait soigné son frère. Séduu par Taccneil bien- 
veillant qui lui fut fait, le marquis de Salles conçut pour M^ de 
Rambouillet une passion profonde dont il garda longtemps le 
secret dans son âme;Jl ne se permit quelque espérance que 
lorsque la mort prématurée de son frère le rendit seul mattre 
d'une fortune considérable et d*un nom qu'il résolut d'illustrer 
encore pour mériter la haute récompense que son cœur convoi- 
tait. Grâce à son courage et à ses talents, il conquit en peu d'an- 
nées le grade de maréchal de camp, puis il fut nommé lieute- 
nant du gouvernement d'Alsace. Dès lors il crut pouvoir se 
déclarer, une démarche fut tentée par des amis communs au- 
près de Julie qui repoussa nettement la demande et déclara 
qu elle honorait le caractère de M. de Montausier^ mais que son 
aversion pour le mariage était insurmontable. Cette résistance, 
qui ne fut d'ailleurs approuvée de personne, ne désespéra pas 
Montausier ; pour combattre la froideur de Julie, sinon la vain- 
cre, il imagina cette fameuse Guirlande qui porte son nom. Vingt 
poètes, dont le marquis lui-même, se mirent à l'œuvre et com- 
posèrent une série de madrigaux dans lesquels, en chantant les 
fleurs, on célébrait celle à qui les vers étaient destinés. Lorsque 
toutes les pièces furent réunies, le calligraphe Nicolas Jarry en 
fit le manuscrit, le peintre Robert peignit les fleurs, et le volume 
relié en maroquin rouge du Levant, fut présenté, le \^ janvier 
1642, à la belle insensible. M^^^ de Rambouillet convint aisé- 
ment que cette surprise, d'un goût aussi délicat que nouveau, 
était un chef-d'œuvre de galanterie, mais les espérances conju- 
gales de l'infortuné Montausier n'en furent pas autrement en- 
couragées. 

Rappelé, peu de temps après, à l'armée, Montausier prit part 
à la bataille de Dutlingen (4 643) et fut lait prisonnier. Pendant 
les dix mois que dura sa captivité, il ne cessa d'entretenir M"* de 
Rambouillet de sa profonde passion, il lui envoya de nombreu- 
ses ëpttres, € belles, polies et galantes, > nous dit Chapelain ; 
il ne voulait pas se laisser oublier, du reste, on n'en avait garde, 
à défaut d'un sentiment plus tendre, il avait su inspirer la plus 
haute estime. 



— 42 — 

A son retour d'Allemagne, le marquis reçut pour prix de ses 
services et de ses souffrances, le gouvernement de Saintonge et 
d'Angoumois; les charges et les honneurs lui étaient prodigués, 
M"« de Rambouillet n'en fut pas éblouie; il semblait que Tidée 
de se donner un maître lui devenait de jour en jour plus insup- 
portable. Dans cette conjoncture, Montausier, dont la constance 
était robuste, jugea que le meilleur moyen de triompher de la 
résistance qu'on opposait à ses vœux, était de faire le sacrifice 
de sa religion, de protestant il devint catholique, ce ne fut tou- 
tefois qu'après s'être fait longuement instruire par le père Faure, 
prédicateur alors célèbre. Cette preuve peu suspecte d'un amour 
véritable, ébranla M"« de Rambouillet; elle commença à faiblir, 
son père, sa mère, que ses refus persistants avaient attristés, 
exprimèrent de nouveau le désir de voir se réaliser cette union 
tant souhaitée par eux; de hautes influences intervinrent, le 
cardinal Mazarin, la Reine elle-même parlèrent en faveur de 
Montausier. Dès lors, Julie oubliant ses premières résolutions, 
accorda cette main qu'on lui demandait depuis quatorze années. 
Elle avait alors trente-huit ans. En consentant à ce mariage, M"® de 
Rambouillet obéit-elle à un mouvement de son cœur, ou bien, 
comme l'ont insinué quelques méchants esprits, fit-elle réflexion 
que de vieille fille elle devenait nouvelle mariée, c'est ce que 
nous n'aurons pas l'imprudence d'approfondir. 

Les fiancés se réunirent à Rueil, chez la duchesse d'Aiguillon, 
nièce de Richelieu, et c'est là que la cérémonie nuptiale fut célé- 
brée, le 16 juillet 1645, avec le plus grand édat; la bénédiction 
fut donnée aux nobles époux par Godeau, évéque de Grasse, 
grand ami des Rambouillet, et qui s'était qualifié lui-même de 
nain de la princesse Julie. Les fêtes duraient encore, lorsque le 
fils de M"6 de Rambouillet, Pompée de Pisani, fut tué à la ba- 
taille de Nordlingen, aussi glorieuse pour Condé que funeste pour 
la famille de Rambouillet. Amis et poètes tentèrent à l'envi de 
consoler la mère cruellement éprouvée, rien ne put lui faire ou- 
blier qu'elle ne reverrait plus le seul fils qu'elle eût conservé. 
Des chagrins d'une autre nature avaient déjà brisé le cœur de la 



— 43 — 

pauvre femme ; mie de ses filles, Claire-Diane, abbesse d'Hyè- 
res, lai avait causé depuis longtemps les plus graves soucis. 
Hautaine et insoumise, Claire-Diane, en dépit de ses vœux d'hu- 
milité, bravait ouvertement sa famille, ses supérieurs en reli- 
gion et le Pape lui-même. Elle ne recula pas devant le scandale 
de plusieurs procès qui finirent par ruiner Tabbaye dont elle 
avait le bénéfice. La violence de ses procédés détermina l'auto- 
rité séculière à intervenir, et le Parlement fit enfermer Tabbesse 
indocile dans un cloître de Paris. 

Bien qu'il lui fût pénible de quitter sa mère dans un si dou- 
loureux moment, la nouvelle marquise dut bientôt suivre son 
mari que ses fonctions de gouverneur rappelaient à Angouléme; 
elle ne tarda pas à l'y seconder utilement. Montausier était le 
plus honnête homme de son temps, mais pour employer une 
locution familièrement expressive, il était tout d'une pièce. Loyal 
presque à l'excès, il avait une franchise brusque qui surprenait 
les gens de cour rompus à la dissimulation; pénétré au plus 
haut degré du sentiment de ses devoirs, il se montrait sévère et 
souvent dur pour ceux qui, placés sous ses ordres, ne parta- 
geaient pas ses principes inflexibles. De là quelques haines dont 
l'austère gouverneur s'embarrassait peu, mais que l'aimable 
Julie prit à tâche de dissiper. Ses grâces bienveillantes exercè- 
, rent leur séduction accoutumée, et parvinrent aisément à rame- 
ner les esprits que la rudesse de son mari avaient effarouchés. 

Dès que M"»« de Montausier jugea possible de s'éloigner, elle 
se hâta d'aller rejoindre au château de Rambouillet sa mère 
bien-aimée. C'est le dernier séjour qu'elles y firent ensemble. 
M*"® de Rambouillet, voulant surprendre agréablement son gen- 
dre, avait introduit un nouvel embellissement dans son parc, 
c'était une sorte dé cascade venant se perdre dans un bassin 
placé sur les hauteurs; Tallemant, qui nous donne ce détail, ne 
trouve pas assez de louanges pour nous décrire ce qui fat fait à 
cette occasion. De toutes les belles choses qui ont frappé l'amu- 
sant conteur, il ne reste plus qu'un paisible étang (i). 

(1) L'éUng dit do la Ferme. 



— 44 — 

Montaasier était à peine arrivé à Ramboaillet, lorsque les 
désordres de. la Fronde éclatèrent avec violence, il retourna en 
toute hâte dans son gouvernement. Dévoué, quand même, au 
roi, il ne voulut point écouter le prince de Condé qui désirait 
l'attacher à sa cause, il s'appliqua, tout au contraire, à étouffer 
les séditions que les Mécontents fomentaient autour de lui. Dans 
un engagement très-vif qu'il soutint contre eux, près de la ri- 
vière de risle, il reçut de nombreuses blessures qui mirent sa 
vie en danger, il guérit toutefois et put revenir à Paris, où un 
accueil froid et désobligeant de la part du cardinal Mazarin, fut 
la seule récompense de son zèle. Le premier ministre de la Ré- 
gence n'aimait pas Montausier, dont il était d'ailleurs peu 
estimé; la droiture de ce noble caractère embarrassait le rusé 
politique, qui employait volontiers les intrigants sans scrupule 
et se déûait des hommes d'une vertu éprouvée. 

Au sentiment de l'injuste défaveur dont son mari était l'objet, 
vint se joindre, chez M">® de Montausier, le chagrin de perdre 
M. de Rambouillet, son père. Montausier, devenu ainsi chef de 
la famille, déclara ne prétendre en rien à la part de fortune qui 
revenait à sa femme. M"® de Rambouillet en eut l'entière jouis- 
sance, et rien ne s'opposa désormais à ce qu'elle ne quitta plus 
sa fille. 

Montausier, voyant décidément ses services méconnus, re- 
tourna sans plus attendre dans l'Angoumois, sa femme et sa 
belle-mère l'y suivirent. Éloignés de la cour, à l'abri de ses in- 
trigues, ils consacrèrent tous trois leurs loisirs aux chères et 
sérieuses occupations des temps passés. Leur plus grand plaisir 
était de réunir autour d'eux les hommes distingués de leur pro- 
vince. On se livrait, dans le palais du gouverneur, à des entre- 
tiens parfois savants, toujours spirituels, qui rappelaient les 
beaux moments de l'hôtel de Rambouillet. Les visiteurs, gens 
d'esprit, n'étaient pas rares; Angouléme était, à cet égard, dans 
une situation particulière, la cour avait fait de cette ville une 
sorte de lieu d'exil, où elle envoyait les gentilshommes que leur 
franchise et leur clairvoyance rendaient suspects à Mazarin. 



— 45 — 

Montausier, qui détestait le cardinal, accueillait avec empres- 
sèment tous ceux qui n'avaient pas su plaire au puissant mi- 
nistre. 

Pendant quelques années, rien ne vint troubler le bonheur de 
la noble famille, Montausier eut toutefois, pendant quelques 
jours, à concevoir les plus vives inquiétudes. Sa femme, atteinte 
d'une cruelle maladie, ne dut son retour à la vie qu'aux soins 
qui lui furent prodigués. 

Elle était à peine hors de péril, lorsque se répandit la nou- 
velle de la mort de Mazarin. 

Louis XIV, qui n'attendait que ce moment pour prendre en 
main les affaires de son royaume, s'appliqua tout d'abord à réu- 
nir autour de lui les hommes capables de servir ses projets. 
Un de ses premiers soins fut d'appeler à Paris M. et M"« de 
Montausier, et dès que la grossesse de la Reine fut déclarée, il 
nomma la marquise gouvernante des Enfants de France. Cette 
haute faveur répondait à la secrète ambition de la fière Julie qui 
rêvait depuis longtemps de rentrer à la cour avec éclat. Nous 
trouvons, à ce sujet, dans les mémoires de M™« de Motteville, 
quelques réflexions qu'il n'est pas inutile de connaître, parce 
qu'elles résument assez nettement l'opinion des contemporains 
sur la nouvelle gouvernante. 

« M"»® de Montausier avait été destinée par le roi, pour être 
« gouvernante de l'enfant qui lui devait naître. Ce choix, qu'il 
« avait fait de son propre mouvement, reçut d'abord une appro- 
<r bation universelle, parce que cette dame était généralement 
« estimée de tout le monde... Elle avait eu de la beauté, accom- 
€ pagnée d'une belle taille et d'une inine majestueuse et douce 
^ que les années ne lui avaient pas ôtées. La marquise de Ram- 
« bouillet, sa mère, qui a été si illustre dans son temps, l'avait 
« élevée dans le grand monde qui était toujours chez elle, où 
« était le réduit, non-seulement de tous les beaux-esprits, mais 
« de tous les gens de cour. Elle traitait ses amis et ses amies 
« d'une manière si honnête, qu'il était impossible de ne pas 
« désirer lui plaire. » 



— 46 — 

Dès la naissance du Dauphin, M">o de Montausier vint, avec sa 
famille, occuper au Louvre l'appartement qu'y avait eu le cardi- 
nal Mazarin. Les courtisans ne mirent aucun retard à s'empres- 
ser autour d'elle, dans l'espoir de se concilier la bienveillance 
d'une femme qui avait réputation de servir utilement ses amis. 
Quoiqu'elle ne fût jAns jeunette, selon l'expression impertinente 
de Tallemant des Réaux, elle savait plaire, et la supériorité de 
son intelligence, non moins que l'étendue de son savoir, fai- 
saient aisément oublier que les années ne se comptaient plus 
pour elle par leurs printemps. Lorsque les députés des villes, 
universités et parlements venaient saluer le Dauphin, c'est elle 
qui les haranguait. Elle recevait également les ambassadeurs, 
qu'elle étonnait par son éloquence et la noblesse de son main- 
tien. L'un de ces étrangers de retour en son pays, déclara que 
ce qu'il avait vu de plus parfait à la cour de France, c'était Fin- 
comparable M"« de Montausier. 

Le marquis, de son côté, ne fut pas oublié, le roi lui donna 
d'abord le gouvernement de la Normandie, poste considérable 
et difficile; puis, en 1664, le prince de Créqui, ayant été insulté 
à Rome, Louis XIV exigea que le Pape envoya son neveu en 
France pour présenter ses excuses ; Montausier fut chargé d'al- 
ler recevoir le légat à Marseille. A l'issue des négociations en- 
tamées à ce sujet, il fut fait duc et pair, et le roi conféra à sa 
femme le titre de dame d'honneur de la Reine. 

A la même époque, Julie de Sainte-Maur, fille unique de Mon- 
tausier, fut mariée au comte de Crussol, plu^ tard duc d'Uzès. 
Cette union ne devait perpétuer ni le nom de Rambouillet ni 
celui de Montausier; la mort de M™® de Rambouillet suivit de 
peu de mois ce brillant mariage. La douleur de la duchesse fut 
profonde, elle perdait sa meilleure amie, sa plus sûre confi- 
dente. Son deuil fut unanimement partagé ; le roi et la reine 
allèrent la visiter et rendirent un hommage public à la mémoire 
dé la noble et vertueuse femme. 

M"»® de Montausier ne pouvait que difl5cilement concilier les 
devoirs de sa charge de dame d'honneur avec ceux qui lui étaient 



— 47 — 

déjà imposés ; elle obtint, non sans peine, du roi, de n'être plus 
gouvernante du Dauphin, et fut remplacée par la maréchale de 
La Mothe; le moment approchait, au surplus, où le jeune prince 
allait être pourvu d'un gouverneur. Le roi, en cette occasion, 
jeta les yeux sur Montausier et lui annonça « qu'il le faisait gou- 
« vemeur de son fils, parce qu'il croyait ne le pouvoir mettre 
€ en de meilleures mains. » 

Montausier,. avec une rare modestie, se déclara indigne d'un 
tel honneur; mais le roi ayant insisté, il dut obéir. Les deux 
évoques Huet etBossuet lui furent adjoints comme précepteurs; 
nul n'ignore avec quelle supérioté ces hommes éminents s'ac- 
quittèrent de leur tâche aussi délicate qu'importante. D'un com- 
mun accord, ils s'attachèrent à faire de leur élève un homme 
avant que d'en faire un roi. Le duc, particulièrement, le traita 
toujours avec une judicieuse sévérité. Il avait surtout à cœur de 
lui inspirer la plus vive horreur pour cette basse flatterie dont 
le danger lui échappait moins qu'à personne. 

Il usait lui-même, à l'égard du royal enfant, de la plus en- 
tière franchise, il n'en faut pour preuve que ce qu'il lui disait 
un jour : 

« Monsieur, si vous êtes honnête homme, vous m'aimerez; 
« si vous ne l'êtes point, vous me haïrez et je m'en conso- 
< lerai. » 

Ce n'était point là le langage d'un vulgaire courtisan ; on a 
remarqué, avec raison, que le Misanthrope, dont on sait que 
Montausier fut le modèle, n'aurait pas mieux dit. 

Il y avait à peine trois ans que le duc exerçait sa charge de gou- 
verneur, lorsque Julie d'Angennes mourut. Depuis longtemps 
elle était gravement malade; quand elle sentit sa fin prochaine, 
elle s'efforça de calmer la douleur de son mari et de sa fille : 
« Je ne me plains pas de mourir, leur disait-elle, je me plains 
« d'avoir vécu trop heureusement; les peines que le ciel m'en- 
« voie ne sont pas proportionnées aux joies que j'ai reçues, et 
€ je souffre de ce que je ne souffre pas assez. 

La mort de M™® de Montausier fut à la Cour un deuil univer- 



— 48 — 

sei, Louis XIV ia pleura, Fléchier prononça son oraison fu- 
nèbre. 

Depuis ce temps, la duchesse et sa mère n'ont cessé de per- 
sonnifier, dans ce qu'elle a eu de plus noble et de plus pur, 
cette illustre société française du dix-septième siècle, dont le 
souvenir apparaît toujours plein de puissance et de grandeur. 



— 49 — 



PEINTURES MURALES 

DÉCOUVERTES EN 4868 

DAltfS l.'e«LISE DE B1JE1,I01!V 



Lu à la séance du 16 février 1869, par H* H^rijEey membre 

titulaire. 
Et à la Sorboniie, le l^r avril 1869. 



Bullion, désigné par les noms de Bualone au septième siècle 
Boolun au douzième, Boeleium au treizième, et de Boullon jus- 
qu'au dix-septième siècle, faisait partie de l'ancien diocèse de 
Chartres. Cette paroisse était dès le treizième siècle, sous le 
patronage de saint Vincent, et avait pour coUateur le grand 
archidiacre. 

L'église présente la forme générale d'un rectangle de 29 mè- 
tres sur 14, terminé par un chevet circulaire de 3 mètres de 
rayon. 

Le pignon de l'ouest, percé d'une fenêtre ovale, est précédé 
d'un porche qui abrite les trois entrées de l'église. La tour du 
clocher s'élève vers l'extrémité du collatéral du nord; elle pa- 
raît avoir été reconstruite en partie au siècle dernier. 

La nef est surmontée d'une voûte ogivale en bois. Le collaté- 
ral du nord est fort étroit et grossièrement construit. Le colla- 
téral du midi peut dater du quatorzième siècle ; sa voûte est en 
maçonnerie ; les quatre arcades latérales, ogivales et régulières, 
reposent sur des colonnes octogones. 

Le chœur, le chevet et les deux chapelles rectangulaires qui 
terminent les collatéraux, sont des constructions du commence- 

T. I. 4 



— 50 — 

ment du seizième siècle. Les nervures anguleuses s*élèvent de- 
puis les bases jusqu'à la voûte du chœur à 10 mètres de hau- 
teur et s'y ramifient ; cinq clés pendantes ornent les points 
d'intefsectîon; Trois loitgttes fenêtres de style ogival flamboyant 
éclairent le chevet. Deux larges arcades en anse de panier met- 
tent le chœur en communication avec les deux chapelles laté- 
rales. 

Ces deux chapelles, sans avoir exactement les mômes dimen- 
sions, présentent la même disposition générale. Elles ont toutes 
deux Une fehèti-é cintrée divisée par un meneau en deux com- 
partiments ogivaux. 

La chapelle du midi, qui paraît avoir été ranciei\ne chapelle 
seigneuriale, mesure 7 mètres sur 3 mètres 90 centimètres ; la 
voûte s'élève à 7 mètres. C'est dans cette chapelle que M. l'abbé 
Vitry, curé de Bullion et correspondant de la Société archéolo- 
gique de Rambouillet, a découvert, au mois de décembre 4868, 
des peintures murales qui, jusque-là, avaient été cachées et 
peut-être protégées par une couche épaisse de badigeon. 

Au point d'intersection des arcs ogives, oh voit Une clé fonde 
et plate sur laquelle sont peintes des armoiries qui devaient ap- 
partenir au seigneur qui a fait exécuter les peintures. Le inémé 
écùsson se retrouve au-dessus de l'arcade latérale, aii-dessûs de 
la fenêtre et sur la sellé du cheval dé saint Hubert ; il porte ! 
d'or à trois bandes de sable, au franc quartier de gueules au 
lion rampant d'or. 

Les quatre compartiments triangulaires dé la voûté sont dé- 
corés de ùiédâillons cîf cùlaif es dé 1 mètre i centimètres dé dia- 
mètre, représentant des anges jouant l'un du tambourin et du 
galoubet, l'autre du violon, Uii troisième du Irîangre, le qua- 
trième du hautbois. Ces médaillons sont eûtôufês de deux 
bandes élégamment ôrilèes. Des enroulements, des éorilés d'Où 
é*échâppent àés flammes, des faisceaux d'anïies peints eu brtiA 
décorent les pendentifs. En tête dû premier médaillon du cètô 
dé l'entrée de la chapelle, oh lit la daté dé 1542 inscrite dans 
un petit éhcadremeiil rectangulaire. 



— 51 — 

Au fond de la chapelle est adossé an aatel moderne en bois 
avec un rétable surmonté d'un fronton. Au-dessus de la boise- 
rie et sous la voûte ogivale, on voit quatre médaillons circulai- 
res de 70 centimètres de diamètre entourés de nuages. Dans le 
médaillon le plus élevé est figuré grossièrement un aigle rete- 
nant dans son bec le bout d'une banderoUe avec cette inscrip- 
tion en caractères gothiques : lOH. XX, Venit Jésus et $tetit va 
medio. Les trois autres médaillons sont placés horizontalement. 
Le médaillon central est décoré d'une figure de Jésus-Christ vu 
de face, bénissant de la main droite, et soutenant un globe de la 
main gauche. Les deux autres médaillons représentent à gau- 
che le bœuf, attribut de saint Luc, et à droite le lion de saint 
Marc, avec des inscriptions peu lisibles. Il est possible que l'em- 
blème de saint Mathieu se trouve plus bas, derrière le fronton 
du rétable. Une longue banderoUe jetée par-dessus le médaillon 
supérieur porte l'inscription suivante, avec les abréviations alors 
en usage : 

Ad Philippenses. In nomine Jesu omne genu flectatur celés- 
tium terrestrium ^ infemorum et omnis lingua confiteattir 
quia dominus Jésus Christus in gloria est Dei patris. 

' Une litre large de 65 centimètres, peinte tout autour de la 
chapelle, dans le reste de l'église et môme sous le porche, porte 
les armoiries de la famille de Claude de BuUion, marquis de 
Gallardon, seigneur de Bonnelles, d'Esclimont, de Montlouet, 
de Longchesne, surintendant des finances, garde des sceaux des 
ordres du roi, président à mortier au Parlement, qui fît en 16H 
l'acquisition de la seigneurie de Boullon, et à laquelle il imposa 
son nom. Cette famille, originaire du Maçonnais, et qui a donné 
à la France plusieurs magistrats distingués, portait : écartelé 
aux <«' et 4«, d'azur au lion d'or issant de trois fasces ondées 
d'argent; aux 2« et 3«, d'argent à la bande de gueules accostée 
de six coquilles de même mises en orle. Ces armoiries ont dû 
être appliquées par-dessus des armoiries plus anciennes, car 
l'espace nécessaire pour la litre a été ménagé dès 1542, lors- 
qu'on a tracé les peintures. Au-dessous de la litre, on a peint 



— 52 — 

deux personnages dans lesquels on peut reconnaître Job et 
Samson. 

Du côté du midi, au-dessus de la litre, on voit la conversion 
de saint Hubert. La fenêtre sépare en deux parties égales cette 
grande composition. A gauche, l'artiste a figuré le cerf etTap- 
parition du crucifix miraculeux, à droite, saint Hubert à genoux, 
les mains jointes, la tète nimbée. Devant lui un chien noir tient 
des gants dans sa gueule ; en arrière est le cheval du patron 
des chasseurs, et un lévrier qui s'enfuit. Le costume du saint, 
la coupe de ses cheveux et de sa barbe qui rappellent les modes 
du seizième siècle, en outre les armoiries peintes sur la selle 
du cheval, donnent à penser que le peintre a pu chercher aussi 
à reproduire les traits d'un des seigneurs de Boullon. 

Au-dessous de saint Hubert et de la litre, on aperçoit deux 
peintures fort endommagées, dans Tune desquelles on reconnaît 
Hérodiade présentant un bassin pour recevoir le chef de saint 
Jean-Baptiste, et dans l'autre, les donateurs à genoux en avant 
d'une femme debout, qui tient un livre ouvert à la main. 

La muraille qui fait face à l'autel est percée vers le milieu 
d'une arcade ogivale, irrégulière, sans ornements et qui sert 
d'entrée à la chapelle. Au-dessus de cette arcade on voit sainte 
Julienne plongée dans une chaudière sous laquelle un grand 
feu est allumé. La sainte est nue; à la hauteur de sa tête, à 
droite, on lit ces mots : Sainte Jullianne, Plus haut, une main 
sortant d'une nuée bénit la martyre. Un des bourreaux, à gau- 
che, appuyé sur une fourche, semble faire des menaces à la 
jeune vierge et l'accabler d'injures; l'autre attise le feu. Au- 
dessous des bourreaux, il y a d'un côté un soufflet, de l'autre 
un éventoir en bois. 

Plus bas et du côté droit est représentée la sainte Vierge 
assise sur un banc et tenant sur ses genoux l'enfant Jésus, qui 
joue avec un oiseau retenu par un léger cordon. 

Au-dessous de la litre, saint Jean-Baptiste nimbé, appuyé sur 
une barrière rustique, prêche dans le désert devant un auditoire 
composé de bêtes sauvages. 



— 53 — 

Plus bas est la naissance du saint Précurseur. Sainte Elisabeth 
présente Fenfant à une femme placée derrière le lit, et qui pa- 
rait avoir un nimbe autour de la tète. En avant, près du che- 
vet, Zacharie, assis, vient d'écrire sur une tablette, Johannes 
est nomen ejus. Au-dessous de ce tableau il y a encore quel- 
ques peintures décoratives. 

Toutes ces peintures ont été exécutées avec une grande sim- 
plicité. Sur un enduit à la chaux de couleur légèrement rou- 
geâtre, Tartiste a tracé au moyen d'un trait noir les contours 
des figures et indiqué les plis des draperies. Les cheveux des 
personnages sont peints en jaune ou en brun. Parfois les dra- 
peries sont teintées en bleu clair ou en vert pâle. Des procédés 
plus compliqués ont été employés pour les peintures du fond de 
la chapelle ; les traits du Christ et les plis de sa robe ont été 
rendus au moyen d'ombres et de nuances dégradées avec une 
certaine habileté. Les ornements de la voûte sont dessinés avec 
fermeté et ne manquent pas de relief. Ces dernières peintures 
présentent quelque solidité, tandis que les autres ne pourra'enl 
résister à un léger frottement. 

L'église de BuUion possède, en outre, deux tableaux à l'huile 
sur lesquels nous croyons devoir appeler l'attention des connais 
seurs; un saint Sébastien du dix-huitième siècle et une Vierge 
lisant et tenant l'enfant Jésus sur ses genoux, peinte en 1 657 
par Guérin. Les verrières données par Claude de BuUion, vers 
4 629, sont presque complètement détruites. Le grand chande- 
lier en bois sculpté pour le cierge Pascal, est une œuvre assez 
remarquable du dix-septième siècle. 

Des documents nombreux et intéressants recueillis par 
M. l'abbé Vitry, il résulte que, dès 1 482, Jean de la Motte, 
écuyer, était en possession de la terre et seigneurie de BouUon, 
dite des Carneaux, à laquelle il réunit les seigneuries de Gue- 
donne, de Longchône, de la Boissière, de la Grand'Maison de 
Ronqueux, et de Guette. François de la Motte, petit-fils de ce 
seigneur, mourut vers 1538, laissant une veuve, Charlotte de 
Charbé et deux filles : 1 "^ Agnès de la Motte, qui épousa Nicolas 



— 54 — 

Dupoucher, conseiller du roi, président de la chambre des 
comptes; 2<» Françoise de la Motte, qui était encore mineure au 
décès de sa mère arrivé avant le 27 octobre 1547, époque à la- 
quelle eut lieu le partage de la seigneurie de Boullon. 

Le rapprochement de ces dates porte à croire que les peintu- 
res de la chapelle seigneuriale ont été faites par ordre de Char- 
lotte de Charbé, veuve de François de la Motte ; que le peintre 
a donné au saint Hubert non seulement le costume et les armoi- 
ries, mais aussi les traits de François de la Motte, et qu'enfin 
les dbnateurs représentent Charlotte de Charbé, dame de Boul- 
lon, ses deux filles et son gendre. 

Le château des Cameaux, résidence de ces anciens seigneurs 
de Boullon, est situé dans le hameau du même nom, au fond de 
la vallée, à 700 mètres environ à l'ouest de l'église paroissiale. 
Il formait un quadrilatère presque régulier de 33 mètres sur 26. 
Il était flanqué-de tours aux angles, entouré de murailles épais- 
ses et de fossés mesurant 1 mètres de largeur. Les bâtiments 
d'habitation occupaient le côté oriental, celui qui faisait face à 
la basse-cour ; ils subsistent encore en grande partie. On remar- 
que dans les salles du rez-de-chaussée une cheminée en briques 
et une grande fenêtre ayant conservé sa croisée en pierre et son 
vitrage primitif. Ces salles communiquaient avec la tour de 
l'angle nord-est dans laquelle a été ménagée une salle voûtée 
de 3 mètres 90 centimètres de diamètre. A la clé sont sculptées 
les armoiries de la famille de la Motte. Les six nervures de la 
voûte reposent sur des consoles assez correctement sculptées, 
hormis les deux qui représentent des figures humaines. Des 
meurtrières ont été pratiquées à peu de hauteur au-dessus du 
carrelage. La salle est éclairée au midi par une petite fenêtre 
cintrée, taillée dans le grès et accompagnée d'un banc en pierre. 
Ces constructions paraissent dater du commencement du sei- 
zième siècle. 



— 55 — 



LE DUC DE PENTHIÈVRE 

(1795- 170S) 



La k la séance da 13 avril 1869. par M* Emile Bellet, membre 

lîlalaire. 



En novembre 4754, le duc de Penthièvre, voyageant en Ita- 
lie, descendit chez Tabbé de Bemis, ambassadeur de France à 
Venise, et y logea treize jours. « Je me suis très-bien tiré de 
€ cet embarras, écrivait le futur cardinal ; après beaucoup de 
€ dépenses faites avec profusion, mais sans désordre, il me reste 
« l'îwitié û'mprmee honnête homme (1). » 

Bemls maligne ces derniers mots, un prince honnête homme 1 
C'était pour lui, paratt-il, un sujet d'étonnement; mais que nous 
importe, puisque d'un trait de plume il caractérise si bien et en 
^Qute justice, le grand seigneur vertueux et charitable dont la 
vie va nous occuper. 

Le duc de Penthiëvre, fils du comte de Toulouse et de Marie- 
Victoire-Sophie de Noailles, naquit au château de Rambouillet, 
le 4 6 novembre 4 725. Il fut tenu sur les fonts baptismaux par 
Louis XV et la reine Marie Lekzinska. 

On lui donna pour gouvernante la comtesse de Marcé, et pour 
précepteur Tabbé Quesnel. Son gouverneur, le marquis de Par- 
Ci) Saiote-BeuYe, Causeries du lundi, tome VIL 



— 56 — 

daillan, eut pour mission spéciale de préparer de très-bonne 
heure le jeune prince à remplir dignement les hautes fonctions 
de grand amiral, que devait lui transmettre son père. Aussi 
ringénieux gouverneur imagina-t-il de faire construire à Brest 
une petite flottille, qu'on vit longtemps voguer à pleines voiles 
sur les pièces d*eau du parc de Rambouillet. L'enfant grimpait 
aux mâts, mettait le feu aux canons, commandait les manœu- 
vres, et au besoin se sauvait héroïquement à la nage, son épée 
à la main. 

Ces belles tentatives d'éducation navale n'eurent pas l'effet 
qu'en attendait M. de Pardaillan ; le duc n'aima jamais la mer, 
bien qu'il fût grand amiral, de même il n'aima jamais la chasse, 
bien qu'il fût aussi grand veneur. 

Sa jeunesse fut rêveuse, son âme était délicate et semblait 
avoir dès lors comme le pressentiment des douloureuses épreu- 
ves qui devaient la briser. Mais, en ce temps de luttes et de 
batailles, il n'était pas permis à un gentilhomme de haute race 
de n'écouter que les entraînements d'tm cowir qui n'enviait d'au- 
tre glorre que celle de faire le bien ; aussi le vit-on, dès l'âge 
de dix-sept ans, servir comme volontaire sous les ordres du 
maréchal de Saxe. Pendant trois années, il vécut de la vie des 
camps, se distingua à la funeste bataille de Dettii^en, et sur- 
tout à Fontenoi. Il commandait alors la cavalerie avec le comte 
d'Eu, son cousin; il montra une telle bravoure, que le roi et le 
dauphin l'embrassèrent sur le champ de bataille. 

« Penthièvrê dont le zèle a devancé l'âge, » dit à ce sujet 
Voltaire dans son poëme de Fontenoi. 

A cette époque, le duc avait à peine vingt ans, c'était un élé- 
gant gentilhomme, la nature l'avait traité en petit-fils de la 
belle M™« de Montespan; je ne puis mieux faire, du reste, que 
de reproduire ici le portrait que nous a laissé de lui la marquise 
de Créqui. 

« M. le duc de Penthièvrê, dit- elle, est d'une taille médio- 
« cre, mais noble et très-agréable; sa physionomie annonce de 
« l'esprit, de la douceur et même un peu de coquetterie; il 



— 57 — 

« vous oblige en vous regardant, et lorsqu'il vous a parlé, vous 

« vous sentez attiré à l'aimer autant qu'à le respecter Gréné- 

« reux sans prodigalité, charitable sans imprudence, dévot sans 
« minutie, tendre sans faiblesse, modeste avec dignité, discret 
€ sans minutie, tout est à sa place, paroles, actions, maintien, 
« égards ; rien n*est omis et rien ne parait coûter. » 

Une année avant son dernier fait d'armes, le prince avait 
épousé Marie-Thérèse-Félicité d'Est, fille du duc de Modène et 
de Charlotte-Aglaé d'Orléans. 

Le premier enfant né de cette union, le duc de Rambouillet, 
mourut à trois-ans; le second fut le prince de Lamballe, qui at- 
teignit sa vingt et unième année. Trois autres enfants virent à 
peine la jour, et enfin, le 43 mars 1753, naquit M"® de Penthiè- 
vre, depuis duchesse d'Orléans. 

La plus cruelle épreuve était réservée au malheureux prince : 
en 1754, il perdit la duchesse de Penthièvre, qui mourut à 
Paris, dans sa vingt-septième année; elle fut ensevelie auprès 
de ses enfants dans les cavéïiux de Rambouillet. 

Le désespoir du prince fut si violent qu'il se retira quelque 
temps à la Trappe (1 ) ; puis il quitta la France et parcourut l'Ita- 
lie. La vue des merveilles que renferme ce beau pays ne parvint 
pas à le distraire de ses pénibles pensées. 

Quoique voyageant incognito sous le nom de comte de Dinan, 
ville de Bretagne dont il était seigneur, il reçut partout l'accueil 
que lui assuraient ses vertus et son rang. Nous avons vu déjà 
que Bernis mit tous ses soins à le recevoir dignement. A Rome, 
le pape Benoît XIV ne lui ménagea pas ses sympathies ; en tout 
lieu on lui prodiguait les marques de respect, et ces hommages 
s'adressaient autant à Thomme qu'au prince de la royale maison 
de Bourbon. 

A son retour en France, les douleurs passées du prince furent 
ravivées par de nouveaux chagrins ; sa mère, la comtesse de 

(t) 11 fit construire par la suite, à la Trappe, un bâtiment à son usage 
où il renouvelait presque chaque année ses pieux péleriuages. 



— 58 — 

Toulouse, puig le prince de Lamballe qui, du reste, p'était tou- 
jours montré Tindigne fils 0e ^on père, allèrent rejoindre les 
ambres chéries de ceux qu'il avait déj^ perdus^ 

Dés lors, Qon pœur brisé fut f^rmé £^ux grandes joies; il ne 
restait auprès de lui que sa fille, il en fut bientôt séparé par le 
mariage de cette jeune princesse avec 1^ duc de Chartres, si 
tristement connu depuis sous le nom d^ Philippe Égalité. 

A cette époque, la princesse de Lamballe qui s*ét^it r^irée ^ 
l'abbaye Saint-Antoine, pour pleurer son épopx prématurénient 
enlevé, jugea qu'il était de son devoir de venir remplacer cjiez 
l'excellent prince celle qui venait de passer dans un^ autre 
liaison. 

La nature s'était plu h répandre tous ses dons sur l'aimable 
jeune femme ; remarquablement jolie, « d'une gaité atteQdrie, 
€ d'une vivacité rêveuse (i), p elle fit peu k peu renaître le 
printemps sous le toit désolé du prince qui, dans ses moments 
de douce bonne humeur, l'appelait amicalemept Marie la folle. 

Le duc et sa belle-fille passaient les mois d'hiver à Paris ou h 
Versailles. M. de Penthièvre allait rarement à la Cour. Tant que 
Louis XV vécut, il se tint complètement éloigné des affaires pu- 
bliques ; la politique des favorites n'était pas pour lui plaire, et 
jamais il ne voulut que son nom fût mêlé aux intrigues quj ont 
signalé le cours de ce déplorable règne. 

Dès que les beaux jours reparaissaient, il avait hâte de revoir 
ses nombreuses résidences qui le possédaient tour à tour. 

Rambouillet lui était cher à plus d'un titre; il entretint tou-^ 
jours ce domaine avec une large magnificence. « C'est lui qui, 
« le premier, lisons-nous dans l'excellent travail de M. Moutié 
« sur Rambouillet (2), fit dessiner le jardin anglais et couper la 
« rivière en une infinité de ruisseaux serpentant d^ns les prai- 
« ries, qu'ils divisent en une multitude d'îles ombragées d'épais 

(1) La princesse de Lamballe^ par M. de Lescure. 

(2) Notice historique sur le Domaine et le Château de Rambouillet^ 
par A. Moutié. 



— 59 — 

« massifs de verdure On loi doiX cetle rustique chaumière 

« à l'intérieur de laquelle on voit ce beau salon, dont toute la 
« décoration est faite de coquilles et de morceaux de verre in-^ 
« crustés. C'est encore lui qui fit bâtir, sur l'emplacement du 
« manoir seigneurial de Coudray, ce champêtre hermitage que 
« dérobent à la vue des futaies de noisetiers, de chênes et d'ar- 
« bres verts. > 

A Rambouillet, comme partout ailleurs, la vie du prince était 
des plus régulières, la matinée était consacrée aux prières et aux 
soins d'une toilette toujours très-recherchée ; nous l'avons vu 
plus haut, M"« de Créqui reproche au duc un peu de coquette- 
rie, mais comme elle est femme, elle a la prudeuce de ne pas 
insister sur ce léger défaut. 

Plusieurs heures étaient données aux affaires, tant cçUes qui 
se rattachaient aux hautes fonctions du duc que celles qui con- 
cernaient l'administration considérable de sa maison. C'est k ce 
moment que les seigneurs du canton étaient reçus en audience. 
Le dîner, fixé à une heure et demie, était suivi de lectures, la 
Bible était le livre préféré ; à ces diverses occupations succé- 
daient les promenades dont une mystérieuse charité était sou- 
vent le but. Le poète Gilbert nous le dit i 

Sons un modeste habit, déguisant sa naissance, 
Penthièvre qticlquefois visite l'indigence. 
Et de trésors pieux dépouillant son palais» 
Porte à la veuve en pleurs de pudiques bienfaits. 

Les plaisirs violents étaient sans prix à ses yeux ; il n'aimait 
pas la chasse, nous le savons, mais il laissait chasser chez lui 
et même un peu braconner. Il est juste de reconnaître que de 
nos jours on n'a plus de ces coupables complaisances. 

Le bon duc, comme Charles-Quint, avait un faible pour l'hor- 
logerie, il s'entourait de pendules, de montres, d'horloges de 
toutes provenances et de toutes dimensions. On raconte qu'un 
jour, il renverse par mégarde une table chargée de montres ; 
son secrétaire, témoin de la catastrophe, s'empresse à relever 



— 60 — 

les malheureuses blessées : « Ne vous inquiétez pas, Monsieur, 
« lui dit le duc, ce sera la première fois qu'elles seront allées 
« d'accord toutes ensemble. » 

Le duc de Penthièvre était aussi cuisinier; mais, entendons- 
nous, il ne s'occupait que de la cuisine de ses pauvres ; tous les 
mois il tenait à honneur de présider lui-même h la confection de 
la soupe et du ragoût de mouton distribués en sa présence aux 
affamés du pays. Louis XV le surprit un jour au milieu de ces 
charitables occupations; les roués de cour qui l'accompagnaient 
avaient bonne envie de rire; mais l'attitude du roi, sérieux à . 
ses heures, leur imposa un respectueux silence. Louis XV aimait 
dans son noble cousin des vertus qu'il ne se souciait pas, quant 
à lui, de pratiquer. 

Rien de plus délicat que la manière dont le prince répandait 
ses bienfaits; il n'oubliait pas, comme le dit Corneille, que : 
« La façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne. » 
Quand il faisait l'aumône à ses pauvres, il leur disait tout bas : 
« Je vous remercie. 

« Rendez tous les services possibles aux malheureux, ordon- 
« nait-il à ses intendants, sans que mon nom paraisse. > 

Lorsque son cousin le comte d'Eu, fils du duc du Maine, mou- 
rut, il laissa ses biens au duc de Penthièvre, dont la fortune 
déjà énorme, se trouva ainsi considérablement augmentée. 
Sceaux faisait partie des domaines transmis au prince. Depuis 
longtemps ce séjour était rendu célèbre par ses fêtes brillantes ; 
l'ambitieuse duchesse du Main^ y avait mené de front les cons- 
pirations et les plaisirs. Fontenelle, Saint-Aulaire, le cardinal 
de Polignac, Malézieu, étaient les hôtes ordinaires de la prin- 
cesse. On jouait à force comédies et tragédies, les marionnettes 
et les bergerades étaient à la mode; mais, il faut l'avouer, bien 
que l'esprit ne fît pas défaut, c'était le règne du genre préten- 
tieux. 

Avec le duc de Penthièvre, nous revoyons Sceaux toujours 
charmant, mais plus plaisible. On n'y conspire plus, et la meil- 



— 61 — 

leare preuve en est que le ton y est donné par le plus inofTensif 
des hommes, le gracieux fabuliste Florian. 

Dès l'enfance, le chevalier de Florian avait été attaché à la 
personne du duc en qualité de page; plus tard, il fut fait ca- 
pitaine de cavalerie dans le Royal-Penthièvre. C'était , avant 
tout, le favori de la maison. Il composa, flt jouer et joua lui- 
même à Sceaux plusieurs pièces qu'on ne lit plus, et qui ne 
sont pas sans grâce. La donnée en est essentiellement morale; 
qu'on en juge par les titres : le Bon ménage, la Bonne mère, 
le Bon père. Au sujet du Bon père, Lacretelle raconte que Flo- 
rian avait écrit cette dernière comédie pour la fête du duc de 
Penthièvre, le Bon père c'était le duc lui-môme, on le lui avait 
caché à dessein ; mais, au dernier moment, une malheureuse 
indiscrétion fut commise et tout se révéla; la modestie du prince 
fut effarouchée, il ne voulut pas prêter les mains à cette espèce 
d'apothéose de ses' vertus, la représentation de la pièce fut inter- 
dite; cela criait vengeance; aussi Florian, faisant fonctions de 
régisseur, s'avança tristement sur la scène et dit à la nombreuse 
compagnie déjà réunie : « Nous espérions vous donner aujour- 
« d'hui la comédie du Bon père, Mais Mgr le duc de Penthièvre 
« ne veut pas qu'on le joue. » 

C'était là parodier avec à-propos le mot connu de Molière. 

Quand Louis XV mourut, le prince fréquenta plus volontiers 
la Cour; le nouveau roi, qui méprisait les conseillers de son 
aïeul, voulut être sérieusement éclairé sur la situation du 
royaume ; le duc de Penthièvre fut des premiers appelé à don- 
ner son avis, il le fit avec franchise et dévouement. Sur l'invi- 
tation de Louis XVI, il alla en Bretagne, dont il était gouver- 
neur, présider les États. Il remplit cette mission délicate à la 
satisfaction générale, les malentendus disparurent, l'union et la 
paix furent rétablies. Le duc, et la princesse' de Lamballe qui 
l'avait accompagné, se montrèrent affables pour tous; ils su- 
rent conquérir ou ramener au roi bien des cœurs. Marie-Antoi- 
nette, dans une charmante lettre adressée à son amie, se plut à 
le reconnaître. Je demande la permission de la citer: 



— 62 — 
« Versailles, ce 29 décembre 1774. 

* je n*ai pas besoin de vous dire, ma chère Lamballe, le 
V plaisir que j'ai eu à recevoir de vos nouvelles. Nous venions 
« d'apprendre tous Vos succès dans cette belle province, que le 
« duc d'Aiguillon avait tant irritée. Il ne fallait pas moins que 
« M. de Penthièvre pour y faire oublier cette administration et 
« y Calmer les esprits. Puisque M. de Penthièvre a promis en 
4 partant qu'il n'aurait que des grâces à distribuer de la part 
« du Roi, le Roi Taidefa de bon cœur à tenir parole; car vous 
« savez qu'il aime mieux récompenser que punir. On voit, par* 
-« tout ce qui revient, que M. de Penthièvre a pris le droit che- 
« min de faire bénir le nom du Roi en Bretagne. Aussi on l*aime 
< comme îl est digiie d'être aimé. Vous vous promenez tous leâ 
« jours à pied au milieu de vos Bretons; vous marchez sur Téti- 
« quette. Vous vivez à distribuer des aumônes; mais c'est là 
« une vie de bonheur! Combien je vous envie, ma tendre amie! 
« Je suis enchaînée dans mon Versailles, contrainte à toutes les 
« gènes de l'étiquette, de la représentation, et encore je suis 
« loin de vous ! Je vous dirais de revenir promptement si vous 
« n'étiez pas si occupée à bien faire. Adieu, mon cher cœur; je 
« vous aîme et vous embrasse de toute mon âme (1). 

« Marie-Antoinette. » 

Oïi rie saurait mieux dire, et un pareil témoignage valait d'être 
rappelé ici. A son retour de Bretagne, la princesse de LambaUe 
reçut lé titre de surintendante de la maison. Ce titre ne 
pouvait que resserrer l'intimité qui existait entre la princesse 
et Marie -Antoinette; èlleè restèrent toujours étroitement 
unies. On sait cependant que la duchesse Jules de Polignac 
fut, un temps, préférée dans les bonnes grâces de la reine, 
mais au jour du danger elle émigra, et M"« de Lamballe ne quitta 

(1) CôrrespofUlanàe de Louis XVI , Marie-Antoinette et Madame 
Elisabeth, publiée par M. Peuillel de Conches. 



— 63 — 

sa souveraine que pour tombét* sous le fer des assassins de Sep- 
tetnbre. 

Depuis plusieurs artnées, Louis XVI convoitait le beau do- 
maine de Rambouillet. Après bien des résistances, le duc de 
Pfenthièvrô, qui n^avait jamais voulu s*en dessaisir eii faveur de 
Louis XV, le céda à sort successeur qui avait déclaré, h plusieurs 
Reprises, que « l'acquisition de Rambouillet importait au bonheur 
« de sa vie. » C'était en 1783 (1). 

En abandonnant Rambouîlîet, le duc reprit ce qu'il avait là 
de plus précieux, lés cendres de ceux qui n'étaient plus ; il or-» 
donna de les transférer à Dreux, qu'il possédait également. Le 
funèbre convoi partit, un matin, de Téglise de Rambouillet, ac- 
coûipagrté dé tous les officiers de la maison, et suivi d'un long 
cortège dé pauvres portant des cierges allumés. La sympathie 
douloureuse des populations escorta jusqu'à leur demeure défi- 
nitive les neufs cercueils qui furent déposés dans un caveau de 
l'église collégiale de Saint-É tienne. 

Tout en cédant cette terre, le duc de Penthièvre n*en resta 
pas moins le plus riche propriétaire foncier de France ; il con- 
servait, entré àutréâ domaines, Anet, Eu et Vernon. 

Au château d'Anet, il reçut le prince Henri de Prusse, frère 
dû Grand Frédéric. 

Non loin d'Anet s*étènd la plaine d'Ivry; une simple pyra- 
mide y consacrait la Victoire d'Henri IV sur la Ligue; le prince 
fienri voulut îa visiter, lé duc de Penthièvre lui servit de guide; 
lorsqu'ils furent près dû monument, une élégante bergère, en 
habits de fête, offrit des bouquets de fleurs à chacun des assis- 
tants, puis elle présenta au prince étranger une tige de laurier. 
Aussitôt, le frère de Frédécic, avec une modestie qu'il faut se 
hâter de louer chez un Prussien, de peur de n'en pas retrouver 
l'occasion, déposa sur le socle dé la pyramide ce symbole de 
l'héroïsme. 

Nous retrouvons lé duc de Penthièvre au château d'Eu, lors- 

(1) Le prix de cjttc vente fut fixé à quatorze miltions de francs. 



— 64 — 

qu'éclatèrent les premiers orages de la Révolution. Petit-fils de 
Louis XIV, il ne pouvait s'associer de cœur à cet irrésistible 
mouvement social ; il l'accepta toutefois, espérant sans doute le 
détourner au profit de la royauté, dans la mesure de ses moyens 
et l'étendue de ses influences. On le nomma commandant de la 
garde nationale d'Eu; il ne refusa pas ces fonctions patrio- 
tiques et jura solennellement fidélité à la nation, à la loi et au 
roi. 

Trois ans plus tard, cette même garde nationale qu'il com- 
mandait eut mission de le surveiller ; les vertus du prince 
étaient un abri insuffisant contre les soupçons. Il quitta Eu et 
se rendit avec la duchesse d'Orléans, sa fille, à son château de 
Bizy, près de Vernon. L'amour dont il était l'objet dans ce pays 
lui fut un rempart plus sûr. Voulant contribuer pour sa part à 
soulager les misères croissantes du peuple, il envoya sur deux 
voitures toute son argenterie à la Monnaie, et fit don absolu du 
quart de ses revenus à la patrie. Il se dépouilla de tous ses 
ordres, de son grand-cordon d'amiral; ces sacrifices lui coû- 
taient peu. Il était même prêt à quitter son nom ; il adressa 
spontanément, à ce sujet, le billet suivant à un de ses offi- 
ciers (1) : 

« J'ai de l'inquiétude que le nom que j'ai continué de porter 
« ne puisse blesser quelqu'tm, et je n'ai sûrement nulle envie 
« de scandaliser personne... Je pourrais m'appeler le citoyen 
« Penthièvre. Raisonnez, s'il vous plaît, de cet objet avec le Co- 
« mité et mandez-moi quel aura été son avis. > 

C'est à Vernon que le prince apprit les événements du 1 août. 
L'épreuve, pour lui, fut terrible; dès ce moment, il trembla 
pour les jours de M"»® de Lamballe, qu'il savait en prison. Ses 
craintes n'étalent que trop justifiées; la malheureuse princesse, 
livrée à d'infâmes bourreaux, expia par une mort affreuse son 
dévouement à la cause royale. 

L'ancien garde des sceaux, Miromesnil, qui s'était réfugié au- 

[i) M. de Lescure, la princesse de Lamballe, p£ge 458. 



— 65 — 

près du duc de Penthièvre, en apprit la fatale nouvelle par la 
rameur publique; c'était le soir et il était tard; qu'ils aient en- 
core une nuit de repos, pensa-t-il en s*arrôtant sur le seuil des 
appartements de la duchesse d'Orléans et de son père, et il 
attendit au lendemain. Le jour venu, le duc se réveille au bruit 
des sanglots; sa fiUe est assise à son chevet et cache son visage 
dans ses mains. Miromesnil est debout, les officiers et les gens 
du château sont là consternés et rangés en demi-cercle. Nul 
n'ose parler; le duc interroge les visages, son cœur lui révèle 
la douloureuse vérité, c Je comprends, dit-il. » D'un geste, il 
congédie tout le monde, se lève et va lui-même commander à 
la chapelle du château une messe des morts pour l'enfant qu'il 
venait de perdre plus cruellement encore que les autres. 

À quelque temps de là, les bons paysans qui entouraient sa 
demeure voulurent lui témoigner tout leur amour, ils plantè- 
rent devant la gi*ande grilla du château un arbre de la liberté, 
avec un écriteau portant çeé mots : Hommage à la veriu. Une 
députation de jeunes filles vêtues de blanc vinrent, au nom du 
peuple, le complimenter; le pauvre prince trouva encore un 
sourire pour les recevoir, quoique son âme fût abîmée dans la 
douleur. 

Il vécut quelques mois encore; tout s'écroulait autour de lui, 
l'échafaud dévorait d'illustres victimes, la tète du roi tomba, le 
duc ne put supporter ce dernier coup. Le mal dont il était atteint 
redoubla de violence; le 2 mars 1793 il sentit qu'il ne lui res- 
tait plus que quelques heures à vivre. Il se fit habiller et placer 
dans un fauteuil pour recevoir le viatique et bénir la foule pros- 
ternée, qui était venue contempler une dernière fois son bien- 
faiteur. 

Le lendemain, au point du jour, on l'entendit murmurer 
ces mots : « Sortez de ce monde, mon âme, partez. » £t il ex 
pira. 

Trente-six jours après, la Convention décrétait le bannisse- 
ment des Bourbons et la confiscation de tous leurs biens. 

T. I. 5 



— 67 — 



SAINT-LÉGER-EH-YVELINE 



Lu aa\ séances des 13 jaillct et 12 octobre 18G9, 
par M. kn^umim iHoatié. 



Mabillon, dans son De re diplomatica, lib. IV, § LXXVII, a 
consacré au village de Saint-Léger, dans la forêt de Laigue 
(Oise), un article dans lequel il parle aussi de la forêt Yveline et 
de la confusion qui aurait été faite des noms de ces deux forêts, 
soit dans les chartes, soit dans les chroniques. Cet article a pour 
titre : Ad Sanctum Leodegarium in sylva Lisga seu Lisica 
ubi de sylva Aquilina : nous commencerons par en donner la 
traduction. 

« L'an 877, Charles-le-Chauve donna à son fils Louis quel- 
« ques privilèges, à l'exception des porcs ou sangliers, dans la 
« forêt de Laigue, in sylva Lisga, que l'Aisne sépare de celle 
« de Cuise (Compiègne). Cette même forêt est nommée Lisica 
« dans les actes où saint Drausin, évêque de Soissons, s'occupe 
« de la fondation du couvent de Rothande (665-675). Philippe P% 
« dans un diplôme de Fan 1084, et Louis VII, son petit-flls, 
« dans un autre de Tan 1154, par une légère altération du pre- 
4 mier nom, l'appellent Lesga, Dans la suite, ce nom fut plus 
« gravement (atrocius) corrompu : on appela cette forêt en français 
« Lesgue^ei vulgairement L'aigle, que quelques-uns traduisirent 
« par Aquilina. On pense que c'est seulement pour cette rai- 
« son que, dès le onzième siècle, Helgaud, auteur de la Vie du 
« roi Robert, dit que ce prince fit construire un monastère, 



— 68 — 

« moîKUterium , dans la forèt Yveline , m sylva Aquilina. Je 
« me rangerais volontiers à cette opinion, s'il était bien établi 
« que ce monastère fût le même que Téglise de Saint-Léger, 
« située dans le château et la forêt de Laigae, Lisga, donné en 
« 4083, par Philippe P% aux moines de Saulve-Majeure. Mais 
« ce qui m'en empêche surtout, c'est que je lis dans la chroni- 
« que de Maurigny, à Tan 1129 (v. s.) : Les moines de Mauri- 
<( gny, surpris par l'arrivée inattendue du pape Innocent II 
« dans leur monastère, envoyèrent, en toute hâte, à l'abbé Tho- 
« mas qui était parti avec le prieur Guérin, pour une petite 
« congrégation d'ermites située dans la forêt Yveline, au-delà 
« de Saint-Léger, un courrier chargé de lui annoncer cette nou- 
« velle et de lui dire de revenir au plus vite, ce que fit l'abbé, 
« car il arriva dans la même journée, ou plutôt dans le courant 
« de la nuit. Il s'agit ici de la forêt Yveline, dont parle le roi 
« Pépin dans un diplôme rapporté par Doublet, et dans la- 
« quelle était située l'église de Saint-Léger, construite par le 
« roi Robert. 

« Il existe deux chartes de Louis-le- Jeune : l'une en faveur 
« de l'abbaye de Saint-Denis, datée de 1150, la quatorzième 
« année de son règne; l'autre, rapportée par Labbe, dans son 
« Alliance chronologique : Toutes deux sont datées de Saint- 
« Léger, dans la forêt Yveline; mais je doute fort qu'il s'agisse 
« ici de la forêt de Laigue, puisque dans les chartes que je rap- 
« porterai plus loin, le même Louis-le-Jeune appelle cette forêt 
^ Ltsga, comme l'avait fait son aïeul Philippe P'. Guillaume 
« le Breton paraît être le premier qui ait employé les mots de 
a Sylva Aquilina, au lieu de Lisga ou Lisica, dans le récit 
«: qu'il fait, liv. I de sa Philippide, de la vision que Philippe- 
f Auguste aurait eue dans l'église de Saint-Léger et qu'il com- 
4K misnce ainsi : 

Ja Castro sylvis Aquilina quod undique eingit 
Cuifanctus nomen Leodegarius aptat,.. 

* Je croirai que cette vision eut lieu dans l'église de Saint- 
« ' Légar-en-Laigue, plutôt que dans celle de Saint-Léger-en- 



— 69 — 

« Yveline, puisqu'à la même date (1484), Philippe- Angaste, 
^ pour la défense des pays de Valois et de Vermandois, se ren- 
« dit à Compiègne où se tint une assemblée générale du 
« royaume. Ajoutez à cela un grand nombre de chartes de la 
« même année, toutes données à Compiègne par Phîlippe-Au- 
« guste pour l'érection des communes de Cemi, Chamouille, 
« Beaune, Chivi, Courtonne, Vemeuil, etc., villages voisins de 
€ cette ville. Enfin, qu'on ne trouve plus qu'au treizième 
« et au quatorzième siècle, tant dans les chartes royales que 
« particulières, de mentions latines de la forêt de Lisga, nom- 
€ mée en français Lesgue, Laigue ou Laigle, et en latin Aqui- 
« lina, Aquilensis ou Aquilm (4). 

« En 1 083, comme je Tai déjà dit, Philippe I<* donna à Tab- 
« baye de Saulve-Majeure une église située k Textrémité de 
€ cette forêt, du côté de Tracy, par une charte dans laquelle il 
« s'exprime ainsi : Audita fama nobilium virorum, qui in 
« Siha Majori nuper inccepertmimonctsterium..., pulsavit 
€ animum meummentio cujusdam ecclesim sancto Leodegario 
€ in saUu Lesga dedicatm, quant eis obtuli vn caritcUis exhi- 
« bitione. Hcmc itaque ecclesiam cum altari et décima magna 
« et minuta, ^ vineam qum mea erat propria, cum tota 
€ jUfStitia et omnia qum ad villam pertindfant , dedi dic^ 
« Us monachis et mccessoribus suis ibidem Deo servientibus.,^ 
€ Dedi etiam domui et pertinentiis suis quascumfque^ kabuerii 
€ in silva mea de Lesga usuarium, etc. Louis-le-Jeuna- con^ 

(1) A cette assertion de MabiUon dous ponvoos ajouler (|ue I9 forèl 
de Laigae fut même appelée en français forêt ¥veline^.Mnsi que le 
prouve ane ordonnance de Philippe de Valois, du 2^. mai t346« portant 
création de dix maîtrises des eaux et forêts pour le domaine ro^al*» re- 
parties en dix circonscriptions différentes» parmi lesquelles étaient celles 
« d*Yveline, Sentis, Valois, etc.«.» » pour laquelle Regiiaolt de Giry, 
chevalier, et Kegnaud de Saint-Muard furent nommés maistres et en- 
questeurs {Ordonnance des rois de France, i» II« p. 244). 11 est évident 
qn'ici il ne peut s'agir de la forêt Yveline, près Rambouillet, distraite 
du domaine royal depuis près d*un siècle et demi, mais bien de celle de 
Laigue, qui en faisait encore partie. 



— 70 — 

« ûnna en ces termes la donation de son aïeul : Ecclesim sancti 
« Leodegarii in Lesga sitm... concedo et confirma elemosinam 
« ab antecessoribus nostris factam et confirmatam, eccle- 
« siam, altare cum v/niversis decimis, villam cum tota jus- 
« titia, etc. Acta sv/nt apud Compendium MCLIV, regninos- 
« tri XVII . Tout ce qu'on vient de lire prouve suffisamment 
« qu'il y eut au village de Saint-Léger, un château ou une mai- 
« son royale, dont j'ai entendu dire qu'il existait des vestiges 
« auprès du prieuré qui dépend encore de l'abbaye de Saulve- 
« Majeure. » 

Nous croyons fermement que le savant bénédictin s'est 
trompé lui-même sur un point important de cette petite disser- 
tation, et qu'il attribue à tort à Saint-Léger-en-Laigue un fait 
qui, selon nous, n'a dû s'accomplir qu'à Saint-Léger-en- Yve- 
line. Avant d'entrer en discussion, il est utile de donner quel- 
ques détails sur les deux forêts de Laigue et d'Yveline et sur les 
deux villages de Saint-Léger. 

La forêt de Laigue est située dans le département de l'Oise ; 
sa contenance totale est de 3,885 hectares, dont 4,475 hectares 
s'étendent sur le canton de Ribécourt, et 2,410 sur ceux d'Atti- 
chy et de Compiègne. Comme le prouvent les chartes citées par 
Mabillon, elle faisait primitivement partie du domaine des rois 
de la seconde et de la troisième race ; en 1 661 , elle fut comprise 
dans l'apanage du duc d'Orléans, frère de Louis XIV, et fit re- 
tour au domaine de l'État en 1791 , d'où elle revint à celui de la 
couronne en conséquence d'un sénatus-consulte du 30 janvier 
1810, puis rentra dans Tapanage du duc d'Orléans en 1814; et, 
après 1848, fît un nouveau retour à l'État et à la Liste civile. 
Comprise dans l'ancien duché de Valois, elle était le siège d'une 
maîtrise dont le chef-lieu était à Choisy-au-Bac, et dont le res- 
sort avait pour limites au midi, TAronde et la rivière d'Aisne, 
depuis Ollie, vers Soissons, jusqu'à son embouchure dans l'Oise ; 
au couchant, le ressort du bailliage de Montdidier et de Roye ; au 
nord, le bailliage de Noyon, et au levant, celui de Soissons. Les 
plus anciens titres qui fassent mention de cette forêt la dési- 



— 71 — 

gaent aassi sous les noms de sylva Li$ica, Lisiga, Lisgua, 
Aquilina et Esga; les titres, rédigés eo français, soas ceux de 
Esque, Lisque, Laisgue, Aiguë et même L'aigle par corrup- 
tion (1). 

Saint-Léger-en-Laigue, nommée en 4794 La Ghanvrière, a 
repris son ancien nom de Saint-Léger-aux-Bois. C'est une com- 
mune située à l'extrémité orientale du canton de Ribécourt, en- 
tre le Plessis-Brion et Montmacq à l'ouest, Pimprez et Bailly au 
nord^ Tracy-le-Mont du canton d'Attichy à l'est; limitée au nord 
par l'Oise et couverte, dans les trois quarts de son territoire, 
par la forêt de Laigue. Le village, à peu près central, touche à 
cette forêt de deux côtés; il est appelé /far6audiani^a dans 
la délimitation des diocéces de Noyon et de Soissons, faite 
en 844 au synode de Noyon. Nous avons vu qu'en 1083, Phi- 
lippe I** y fonda une communauté de religieux, sous le vocable 
de Saint-Léger, qui donna d,ès lors son nom au pays. L'église 
de saint Léger porte encore des traces aussi remarquables 
qu'incontestables de l'ancienneté de son origipe ; elle appartient 
en effet au style roman de la fin du onzième siècle. 

Quant à la forêt Yveline proprement dite et dont nous allons 
nous occuper, elle s'étendait sur le Parisis, le Pincerais, le pays 
deMadrie, l'Étampois et le pays Chartrain; elle comprenait, dans 
sa vaste circonscription, à peu près tous les bois situés, d'un 
côté, entre Versailles et Nogent-le-Roi, et de l'autre, entre 
Houdan et Dourdan. On sait que, dès l'origine de la monarchie 
mérovingienne, les rois francs, comme chefs des guerriers, re- 
çurent ou plutôt s'attribuèrent une large part dans la distribu- 
tion des propriétés conquises. Les immenses forêts, qui cou- 
vraient alors le sol de la Gaule, paraissent leur avoir été plus 
particulièrement dévolues. C'est ainsi que, dès le principe, ils 
possédèrent la forêt Yveline, dans laquelle quelques-uns, ne 
donnant point de preuves à l'appui de cette assertion, préten- 

(1^ Annuaire ttatiiti^e et adnUniitratif du département de VOite, 
p. 98, 2' partie. Beanvais, 1839, to-8o« 



- — 72 — 

dent qu'en 555 ou 557, Childebert avait déjà donné une grande 
portion de terres à saint Germaîn, évéque de Paris. Ce qu'il y 
a de certain, c'est qu'avant le mois de septembre 768, le roi 
Pépin ou ses prédécesseurs, avait donné de grandes possessions 
dans la forêt Yveline (sylva jEqualma ou JEquilina) aux at- 
bayes de Saint-Germain-des-Prés, de Saint-Maur-des-Fossés, 
de Saint-Benoist-de-Fleury, de Notre-Dame-d'Argenteuil, aux 
églises de Notre-Dame-de-Chartres et de Saint-Pierre-de-Poi- 
tiers. Par le môme diplôme qui nous révèle ces faits et que Ma- 
billon a cité dans son article. Pépin donna à l'abbaye de Saint- 
Denis une immense étendue de terrain dans la même forôt Yve- 
line (1). Charlemagne, par son diplôme de l'an 774, confirma 
ces donations faites par son père^ in foresta Equilina {%). Enfin , 
ce serait dans cette forôt que le joi Carloman aurait reçu, 
d'un sanglier ou d'un de ses gens, la blessure dont il mou- 
rut (3). 

Du domaine des Carlo vingiens, la forêt Yveline passa dans 
celui des Capétiens qui, à l'exemple de leurs prédécesseurs, 
continuèrent à y faire des donations considérables et de nom- 
breuses concessions aux églises, aux monastères et à leurs vas- 
saux. Hugues-Capet y donna l'église de la Boissière aux moines 
de l'abbaye de Saint-Magloîre, qu'il venait de fonder à Paris. 
En 999, Robert donna à la même abbaye, la terre de Guipé- 
reux, et dans une autre occasion, la dîme du pasnage de toutes 
les terres de l'Yveline, de omnibus terris Aquiline,,.. pasna- 
tici décimas (4). En 1026, suivant Hugues, moine de Fleury, 
Robert fit construire l'église de Saint-Léger dans la forêt Yve- 
line, in Aquilina etiam syka S, Leodegarii extntxit Eccle- 

(1) Diplôme de Pépin, rapporté par J. Doublet, Uîst.de Saint Denis, 
liv. I. p. 23t. Paris, 1625, in-4o. 

(2) Diplôme de Charlemagne, rapporté par Mabillon, De re éUploma- 
tica, liv. III, p. 645. 

(3) Ex chronico Alberici Trium Fontium, ap. Bouquet, t. IX, p. 59. 

(4) Recueil des historiens de la France^ t. XI, p. 567. 



— 73 — 

siam (i). Ce fait est rapporté à Tan 1031, par Helgaud, autre 

moine de Fleury, auteur de l'abrégé de la vie du roi Robert, 
fecit... Monestarium Sancti Lebdegarii in sylva Aquilina (ï) 
et par l'auteur d'un fragment de l'histoire de France donné par 
Duchesne, Extruxit eùiam ecclesiam Sancto Leodegario in 
sylvd Aqmlind (3). Cette "église est bien celle dont parle Ifabil- 
lon dans l'article que nous avons cité plus haut et qu'il n'hésite 
pas à placer, comme nous, dans la forêt Yveline plutôt que 
dans celle de.Laigue. En 1033, Henri P' confirma les donations 
faites par son père et son aïeul à l'abbaye de Saint-Magloire, et 
en 1043 celle faite par Charlemagne à l'abbaye de Saint-Maur- 
des-Fossés, du village d'Yvette situé sur les confins de la forêt 
Yveline, Villam norrnne Equdtam, in finibus silve Aquiline 
ntam (4). 

C'est avec la fondation de son église, en 1 026 ou 1 031 , que 
nous trouvons la première mention du village de Saint-Léger 
qui, dès lors, et peut-être antérieurement, paraît avoir été le 

cheMieu du domaine royal de la forêt Yveline. Il y avait, en 
effet, un château-fort assez considérable, dans l'enceinte duquel 

était situé l'église dont nous venons de parler, et où les succes- 
seurs du roi Robert firent souvent leur résidence, ainsi que nous 
allons l'établir. 

Dans les premiers temps que Hugues Bardoul était seigneur 
de Nogent-le-Roi, un des vassaux de cette terre, appelé Gaston, 
fils de Raoul le Barbu, dont la postérité a formé la seconde race 
des seigneurs de Châteauneuf-en-Thimerais, avait aumêné à 
l'abbaye de Coulombs un fief appelé Charpont. Hugues Bardoul 
avait confirmé ce don; mais le château et la terre de No- 
gent ayant passé peu de temps après dans les mains de Henri I<^, 
roi de France, qui les avait confisqués, le donateur demanda au 

(1) Recueil de$ hisiorienê de la France, t. XU, p. 794. 

(2) Recueil det historiens de la France, t. X, p. 115. 

(3) Recueil des historiens de la France, t. X, p 214. 

(4) Recueil des historiens de la France, t. XI, p. 567-577. 



— 74 — 

roi de ratifier la donation ; ce à quoi Henri voulat bien consen- 
tir, avec l'adhésion de tous les grands à qui il appartenait d'y 
concourir. Cet acte fut donné solennellement à SaintrLéger, 
dans la forêt Yveline et souscrit par Baudouin, chancelier; au 
bas étaient les sceaux de trente-trois seigneurs, tous signatairea, 
parmi lesquels nous nous bornerons à citer Henri, roi de France ; 
Eudes , son frère ; Hugues Bardoul ; le comte Thibault ; 
Etienne^ son frère ; et le comte Galeran. Quoi qu'il ne porte pas 
de date, il ne peut être postérieur à Tannée 4044, pendant la- 
quelle mourut Etienne, comte de Meaux et de Troye, l'un des 
signataires (1). 

L'an i 4 08, la quarante-huitième de son règne, Philippe I«" 
confirma, apud Sanctum Leodegarium in Aquilina, le don de 
terres sises à Gravent fait à l'abbaye de Coulombs par Ernaut de 
la Ferté et Milon de Maurepas. 

Ces actes, émanés de l'autorité royale, durent nécessairement 
avoir été accomplis dans le château de Saint-Léger, où les rois 
faisaient leur résidence. Il faut donc distinguer ce château de la 
maison que les seigneurs de Montfort possédaient au même lieu 
et qu'ils tenaient du roi, très-probablement à cause de leur 
charge héréditaire de gruyer de l'Yveline. Ils donnèrent eux- 
mêmes plusieurs chartes datées de Saint-Léger. Ainsi, en 4423, 
Nivard de Septeuil confirma à Sain t-Léger-en- Yveline, en pré- 
sence d'Amaury de Montfort, comte d'Évreux, la donation faite 
par son père au prieuré Saint-Laurent-de-Montfort, de la moi- 
tié des dîmes de Galluis, Boissi et Autouillet. Hoc autem publiée 
actum est apud Sanctum Leodegarium de Evelina. En 4424, le 
même Amaury de Montfort donna à ce prieuré l'épaule droite de 
tous les cerfs et biches tués dans ses chasses lorsqu'elles au- 
raient eu pour point de départ Saint-Léger, Montfort, la Pimen- 
lière, Adainville, Bourdonné, Gambais, Les Essarls, Villepert, 

(1) L'abbc (i'Ëspagnac, Les seigneurs de Nogent-le-Roi et les abbés de 
Coulombs, puhVié par M. Marre, p. U. Dreux, 1861, în-12. — Bibl. 
irop.. Fonds de Gaignères, t. CLXXX, p. 445. 



— 75 — 

Haute-Bruyère, Auffargis et Les Mesnnls (1). En 4459, Simon Ilf, 
comte d'Évreux et seigneur de Montfort, livra à Henri H, roi 
d'Angleterre, les forteresses qu'il avait en France, telles que 
Rochefort, Montfort, Épernon et les autres, au grand dommage 
du roi de France qui ne pouvait plus aller librement de Paris à 
Orléans ni même à Étampes, à cause des troupes normandes 
que le roi d'Angleterre avait mises dans ces ch&teaux; cela fit 
conclure entre les deux rois une trêve qui devait durer depuis 
le mois de décembre jusqu'à Toctave de la Pentecôte. Vers la 
Pentecôte de Tan 1160, probablement à. l'expiration de la trêve, 
les deux rois firent un traité de paix dans lequel nous remar- 
quons les passages suivants : Cornes Ebroicensis Simon rêver- 
sus est in hommagium régis Francie et servitium quiète in 
hominibu/S et castellis suis.... et habebit omnia jura sua de 
for esta Aquilina sicut jurata fueruntper servientes régis Fran- 
cim et ipsius comitis.... et de domo Sancti Leodegarii si cornes 
eum requiesirit de custodia ejusdem domus, rex ei rectum te- 
nebU (2). 

Louis-le-Gros nous a aussi laissé des traces de son passage à 
Saint-Léger et dans la forêt Yveline. Nous citerons entre autres 
la charte donnée à Saint-Léger la vingt-quatrième année de son 
règne (1132), par laquelle il confirma la donation faite par Ger- 
vais de Châteauneuf de sa terre de FaveroUes à Tabbaye de Cou- 
lombs (3) . Ce fut dans la forêt Yveline que ce prince contracta la 
maladie dont il mourut en 1137, Interea Ludovicus rex nimie- 
tate œstivi caloris in Aquilina silvd mgrotavit, et crescente 
languore II nouas Augusti hominem exuit; atque in ecclesia 
Sancti Dionysii areopagitminter reges regiam tumulationem 
accepit (4). Ne pourrait-on pas conclure de ces lignes d'Orderic 
Vital, que le roi resta malade et mourut à Saint-Léger môme ? 

(1) Cart. de saint Magloire, f. 16, Arch. de Tcmp., LL. 168. 

(2) Robert du Moiit, dans Bouquet, t. XVI, p. 21. 
(3; L'abbé d'Espagnac, loco citato, p. 30. 

(4) Orderic Vital, Rec. des hist. de la Gaule, t. XIII, p. 761. 



— 76 — 

Le 31 juillet 1139, Louis VII confirma à Saint-Léger les dons 
faits à Tabbaye de Coulombs par Eudes de Monceaux et Foulque 
de Marcilly, actum est hoc publiée apudSanctum Leodegaritim 
de Aquilina.... preseniibus Rodulfo de Perrona; Stephano ; 
galerano consiliario nostro ; Amalrico de Meulanto; Alberto 
de Alneto, etc.... Datum per manum natalis Roberti abbatis 
cancelldHi (1). En 1150, étant aussi à Saint-Léger, il donna 
une charte à l'abbaye de Saint-Denis en présence de Mathieu de 
Montmorency et des officiers de la couronne, ctctum apud Sanc- 

tum Leodegarium in Equilina astantibtis, etc. [i). Cette 

charte est la même que celle dont parle Mabillon et qu'il ne 
croit pas devoir attribuer à la forêt de Laigue. Nous pouvons 
encore citer une charte originale, par laquelle Louis YII, en 
1177, donna aux moines de Clairefontaine la pâture, l'usage et 
le pasnage dans la forêt Yveline, entre le bourg de Sonchamp et 
l'abbaye de Clairefontaine, et qui est aussi datée de Saint- 
Léger, pasturdm. usaicum et pasnagium porcorum ei omnium 
animalium in foresta nostra Yvelina qui est inter burgo de 
Sumpcampo et monasterio de Clarofonte.... actum apudSanc- 
tum Leodegarium in Aquilina awno incarnationis Verbi 
MCLXXVII, astantibus in palacio nostro quorum nomina sup- 
posita sunt et signa : Signum Gomitis Theobaldi dapiferi 
nostri, etc.... (3). La même année et au même lieu, Louis VII 
conféra les mêmes droits à l'abbaye de Saint-Rémy-des-Landes 
par une charte dont il ne reste plus qu'une traduction en fran- 
çais dans un inventaire des titres de ce monastère (4). 

Le 3 juin 1186, Philippe-Auguste étant dans son palais de 
Saint-Léger-en- Yveline, donna au prieuré de Saint-Germàin-de- 
Secqval, membre de l'abbaye de Clairefontaine, le droit de 

(1) Gaignères, loco cit., p. 434. 

(2) Duchesne, Hist. de Montmorenci, preuves, p. 50. 

(3) Arch de Seine^et-Oise (Clairefontaine), cart. 5, liasse t, n. 1. 

(4) Arch. d'Eure-euLùift Saint Rémi-des-Landes (abbaye de Lonye), 
inveut., p. 65 et 66. 



— 77 — 

chasse et de pêche sur les lieux de Guerville, Mantes-la- Ville, 
Bonneville et la rivière de Seine, datnm apud Sanctum Leode- 
garium i/n Aquilina anno incarnati verbi MCLXXXVL.. astaiif- 
tibus in palatio nostro.... (1). Du 2 avril au 31 octobre 1195, 
il confirma à l'église de Saint-Michel-de-Vemon trois deniers, 
monnaie d'argent, qu'elle avait coutume de prendre chaque jour 
à Vemon.... datum apud Sanctum Leodegarium in Aqui- 
lina,... (^). Étant encore au môme lieu, en 1203, il confirma les 
concessions rapportées plus haut, faites par son père à l'abbaye 
de Clairefontaine par une charte conçue à peu près dans les 
mômes termes, mais en différant pourtant en ce qu'elle donne 
le nom de forêt de Dourdan à la partie de l'Yveline où les con- 
cessions étaient faites.... abbati béate Marie de Claro fonte in 
Aquilina pasturam et usaticum suum in foresta nostra de 
Dordano que est inter vilagio de Suocampo et abbatiam de 
Claro fonte in plana foresta... actum apud Sanctum Leodega- 
rium anno incarnati verbi MCCIII, astantibus in palatio nos- 
tro.... (3). 

Cette charte est assurément l'une des dernières que ce prince 
ait donnée dans sa résidence royale de Saint-Léger-en-Yveline, 
car l'année suivante, au mois de novembre ou de décembre, Ami- 
cie de Montfort lui abandonna le château de Breteuil et tout ce 
que le comte de Leicester, son frère, avait de ce côté de la mer, 
et le roi lui donna en échange : 1® le château de Saint-Léger-en- 
Yveline ; ^ toute la forêt Yveline ; 3® ce qui dépendait de la 
prévôté de ce château, sauf les fiefs de Guillaume de Garlande 
et de Jean de Rouvrai; 4® le fief des Bordes et de Foulleuse; 
5« et son droit sur la vente des bois de Gazeran, Castrum Sancti 
Leodegarii in Aquilina et totam Aquilinam, et quicquid per- 
tinet ad preposituram ipsius castri, in feodo et dominio, 

(1) Arch. de Seine-et-Oite (Clairefontaine), d'après une procédure îm- 
primée, cart. 1, liasse Ire, n. 7 et 8. 

(2) Léopold Delisle, cart. de Philippe-Auguste, n. 443, p. 105. 

(3) Arch. de Seine-et-Oite ((Clairefontaine), ciirt. 10, liasse 5, n. 104, 
p. 60 et dernière, recto, copie d'une lettre sur parchemin. 



— 78 — 

encepto feodo Guillelmi de Garlande et feodo Johannis de 

Roborelo.... feodum Bordarum et de Foille$o, et quicquid 
ipse dominus rex habet in venditione nemorum de Gazer an (1). 
Ce fut ainsi que Saint*Léger passa du domaine royal dans celui 
de la maison de Monlfort-FAmaury. 

Dans les comptes royaux du règne de Philippe-Auguste de 
l'année qui précéda cet échange, c'est-à-dire de novembre 1202 
à novembre 1203, on voit que la prévôté de Saint-Léger rap- 
porta au roi 290 livres, plus 80 livres pour le panage de F Yve- 
line, et 47 livres de divers particuliers, en tout 4t7 livres. La 
dépense ne s'éleva qu'à une centaine de livres; on y remarque 
les articles suivants pour l'année 1202 : 

Pro aceribus ad targias faciendas xlv sol. 

Le compte de Tannée 1203 répète le môme chiffre de 
45 sous pour le bois d'érable propre à la fabrication des targes 
ou boucliers, et de plus pro furno de gaalus faciendo de novo 
xl soL 

Pro palicio reficiendo x soL 

Pro lambruchio domué fratris Garini xij sol. 

Pro domo Meriaci reficiendo et pro seris et pro corallis car- 
ceris et pro prima catena xx sol. . 

Pro charreio quod duxitpetram Ebroicas xix libras. 

Pro prisonibus ducendis de Galardun ûsque Parisius xl soL 

En outre, le bailli de Paris compta 200 livres pour les coupes 
de bois de l'Yveline (2), et Godefroy de Montfort, directeur des 
engins de guerre, reçut 36 livres pour son traitement annuel et 
son serviteur un sou par jour. 

Rien que l'énumération de ces faits suffit pour prouver l'im- 
portance que Saint-Léger avait sous les rois de la troisième race ; 
il possédait en effet une église de fondation royale, une prévôté 
et un château où ces princes, depuis Robert jusqu'à Philippe- 

(1) Layettes du trésor des Chartes, j. 219, Conches et Dreteuîl, n. 2, 
original, t. I, col. 271. 

(2) Brussel, De usu feodorum. 



— 79 — 

Aogaste, résidèrent quelquefois avec leur cour et les grands offi- 
ciers de leur couronne, et d'où ils datèrent un assez grand nom* 
bre de chartes. Nous croyons donc, avec Mabillon, qu'aucun des 
actes antérieurs au treizième siècle et datés de Saint-Léger-en- 
Yveline, ne peut être attribué à Saint-Léger-en-Laigue malgré 
la traduction vicieuse qui, vers cette époque, aurait été faite 
de ce dernier nom en Aquilina, àquilensis et même Yveline, 
Mais nous différons fortement de l'avis du savant bénédictin 
quand il dit que la vision de Philippe-Auguste, racontée par 
Guillaume le Breton, doit avoir eu lieu dans l'église de Saint- 
Léger-en-Laigue, plutôt que dans celle de Saint-Léger-en-Yve- 
line. Selon nous, le nom seul de Guillaume le Breton suffit pour 
attester la véracité de son assertion, et personne moins que lui 
ne pouvait se tromper et confondre la forêt Yveline avec celle 
de Laigue. Guillaume, né vers l'an 4470 en Bretagne, d'où lui 
vint son surnom de Brito ou de Breton, vint à Mantes à l'âge de 
douze ans, pour y faire ses études et y cultiver les talents qu'il 
faisait déjà paraître pour la poésie. Il embrassa l'état ecclésias- 
tique et, ayant été ordonné prêtre, il fut chapelain du roi Phi- 
lippe-Auguste. En i 202, il accompagna ce prince au siège de 
Château-Gaillard, en Normandie, contre les Anglais, dont il 
parle dans son poème avec des détails pleins de vérité de noms 
de lieux et d'hommes. En 4 24 3, il suivit le roi en Flandre et 
était encore avec lui à la bataille de Bouvines où, comme il le 
dit lui-même, il chanta des psaumes pour animer les combat- 
tants. Ce prince l'eut en telle considération qu'il lui confia l'é- 
ducation de son fils naturel Pierre Carlotte (4). 

Mabillon assigne à la vision de Philippe-Auguste la date de 
4484, année pendant laquelle ce prince donna plusieurs actes à 
Compiègne, et c'est à cause de cela qu'il dit qu'elle dut avoir lieu 
à Saint-Léger-en-Laigue; mais rien ne nous semble moins con- 
cluant que cette raison, car dans cette même année, du 4«' no- 
vembre 4484 au 20 avril 4485 {n. s.), Philippe-Auguste data de 

(1) Grand Dict. HUt. de Moréri. 



— 80 — 

Châteauforl une charte par laquelle il concéda aux lépreux de 
Linas des droits dans la forêt Yveline (1), qu*il n'est pas possible 
ici de confondre avec celle de Laigue. Or, Ghâteaufort n'est pas 
beaucoup plus éloigné de Saint-Léger-en- Yveline que Saint- 
Léger-en-Laigue ne l'est de Compiègne, et il est tout naturel de 
croire que c'est dans l'église de Saint-Léger-en- Yveline que 
Philippe-Auguste eut la vision, surtout quand c'est son chape- 
lain lui-môme qui la raconte. Ce fait intéresse trop notre his- 
toire locale pour que nous n'achevions pas la citation qu'en a 
commencée Mabillon. 



a 



« Dùin forte audiret naissae mysteria, vidit 

n Presbjteri in manîbus quâ sacra levantar in horâ, 

« Mirî gplendoris pueram, sludîo qae freqoentî 

« Angelicos cives assîslere coKiinàs illi. 

« Quo viso, in faciem lacrjmis procumbit obortis, 

« Et domino cordis totum se mactat in arâ, 

« Qai sua. quando Yult, eut vult, sécréta révélât. 

« Sed nec de populo qui circomstabat, idipsum 

« Promeruit quisquam vidisse, nec ipse sacerdos; 

« Solî se regî detexit mjstica virtus, 

n Gui soH digne poterat rcs tan ta patere ; 

« Ut qui promptus erat clerum ecclesianique toeri (2). » 

En 1184, Guillaume le Breton ne pouvait pas avoir plus de 
quatorze ans et, par conséquent, il n'était pas encore chapelain 
du roi; mais il dut naturellement, comme habitant Mantes, être 
l'un des premiers instruit de cette vision, que peut-être il célé- 
bra dès lors dans ses vers et inséra plus tard dans son poëme 
de la Philippide. Indépendamment de l'église, il y avait à Saint- 
Léger une chapelle desservie par un chapelain ; puisque dans 
l'acte de partage fait après la mort de Jean P% comte de Mont- 

(t) Léopold Delisle, cart. de Philippe- Auguste, p. 28, n. 114^ 

(2) Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XVII, 
p. 128. — GuiUemi Britonis armorici Philippidas, lib. I. 



— 81 — 

fort, vers 1250, on lit : « la grange de mons Jehan, le chape- 
« lain de Saint-Liger. > 

Nous croyons pouvoir revendiquer pour notre Saint-Léger-en- 
Yveline, un fait historique bien plus important qui s'y serait 
accompli, nous voulons parler du Concile qui, d'après Roger 
d'Hoveden, y aurait été tenu, le 7 septembre 1200, par le cardi- 
nal Octavien, légat a latere du pape Innocent in, les archevê- 
ques, les évêques et le clergé de France. Il s'agissait de déter- 
miner le roi à se séparer d'Agnès de Méranie, qu'il aimait ôper- 
dument, et à reprendre la reine Ingelburge, pour laquelle il 
avait une invincible répulsion. Philippe-Auguste, Ingelburge et 
Agnès de Méranie se rendirent à Saint-Léger où, cédant aux in- 
jonctions du légat et des prélats, le roi renvoya Agnès et reprit 
Ingelburge, en protestant devant le légat que cette union ne 
pouvait être maintenue pour cause de parenté, s'offrit à le prou- 
ver et demanda instamment que le divorce qui avait été pro- 
noncé précédemment entre eux fût maintenu. Le cardinal leur 
assigna un délai de six mois , six semaines , six jours et six 
heures à partir de la Vigile de la nativité de la sainte Vierge, 
pour délibérer sur cette affaire devant un nouveau concile qui, 
d'après le choix de la reine Ingelburge, devait se tenir à Sois- 
sons. Factum est autem m Vigilia natnitatis beatee Dei geni- 
tricis..,. prmdicto cardinali et archiepiscopis et episcopis et 
clero Franciee convenientibus apud Sanctum Leodegarium m 
Nivelé (1). 

A ce mot Nivelé, le savant éditeur du dix-septième tome du 
Recueil des Historiens de la Gaule et de la France, ajoute la 
note suivante : Legendum in Iwele sen Ivelina silva, Aquilina 
etiam dicta, Saint-Leger-en-Yveline, inter Parisios et Stam- 
pas. Ex alterato apud Hovedenum hujus loci nomine perpe- 
ràm finxerunt conciliorum collectores nigellense concilium 
ab Octaviano celebratum. Nous partageons pleinement cet avis 

(t) a Ex rogerî de Hovcden annalium parte posteriori. » Recueil des 
historiem des Gaules et de la France, t. XVil, p. 608. 

T. I. 6 



— 82 — 

et nous nous expliquons très-facilement la corruption du texte 
de Roger de Hoveden qui, n*ayant pas une parfaite connais^' 
sance de la localité, aura écrit d'après des notes abrégées in 
Ivele, ou, ce qui nous paraît très-probable, sous une dictée mal 
faite ou mal entendue, dans laquelle on aura mal à propos fait 
sentir la consonnance de la nasale in Nivelé, Nous trouvons un 
exemple frappant de laméme corruption qui ne peut avoir d'au- 
tre cause, dans un Vidimus émané de Jean Louché, prévôt de 
Paris, en l'an 1324, de la donation faite en 1267 par Robert de 
Dreux et Béatrix, sa femme, à Guillaume de Beaumônt, leur 
cousin, de la seigneurie des Bréviaires-en-Yveline (très-proche 
de Saint-Léger) : « .... Zo ville des Beurières-en-Nyvellyne o 
« toutes les appartenances (1) ». Sauf Tabréviation de la finale 
qui n'aura pas été comprise par un chroniqueur étranger, est-il 
possible de trouver une ressemblance plus grande que celle qui 
existe entre ces deux mots Nivelé et Nyvellyne, L'erreur, des 
auteurs de la collection des conciles qui ont traduit Nivelé par 
NigellensiSj corroborée de l'autorité des auteurs de VArt de vé- 
rifier les dates, a entraîné un grand nombre d'historiens qui 
placent ce concile à Néele, en Vermandois, au lieu de notre 
Saint-Léger-en- Yveline. Cette erreur est faite partout faute de 
réflexion, car, d'après le texte d'Ho#den, le concile a été cer- 
tainement tenu à un lieu nommé Saint-Léger et non pas Nivelé, 
autrement il y aurait apud Nivela, Nivelé, nous le répétons, 
n'est donc qu'une corruption d'Ivelina, et notre opinion se 
trouve heureusement corroborée par celle de M. Léopold Delisle 
qui, dans les notes de son cartulaire de Philippe-Auguste, dit 
positivement que l'assemblée présidée par le cardinal Octavien 
et rapportée par le chroniqueur Roger de Hoveden, se tint à 
Saint-Léger-en-Yveline (2). 

L'article de Mabillon, nous amène encore h entrer ici dans 

(t) Arch. du domaine de Rambouillet, fonds des Bréviaires, original 
en parchemin. 

(3) Pages 147 el 148, notes. 



— 83 — 

quelques développements sur cette petite congrégation d'er- 
mites située au delà de Saint-Léger-en- Yveline, où se trouvait 
Tabbé de Maurigny lors de la visite du pape Innocent II à son 
monastère. 

Depuis longtemps déjà il y avait des religieux ou des ermites 
dans la forêt Yveline, -au delà de Saint-Léger. Vers l'an \ 097, 
Raoul, fils d'Albert, seigneur de Gravent, attaqua un beau jour, 
dans le Val-Guyon, le moine Guimond, jeta à bas le pauvre reli- 
gieux, lui vola sa mule, la lui rendit à la prière d'Albérade, sa 
mère, et mourut quelque temps après (i). Ce lieu de Val-Guyon 
ou Vauguyon est souvent nommé dans les titres du treizième et 
du quatorzième siècle, comme faisant^partie de la forêt Yveline 
et du domaine des comtes de Montfort. Nous croyons en retrou- 
ver le nom corrompu dans celui du poteau du chêne Vaudion, 
situé au milieu d'un vaste carrefour, au-dessus de Planet et sur 
les limites du territoire de la commune de Saint-Léger. Non 
loin de là, sur la petite rivière de'Vesgre, qui prend sa source 
à Saint-Léger, se trouve le passage du Gué-Guimond, dans le- 
quel il faut peut-être retrouver un souvenir de Termite Gui- 
mond. Quant à l'ermitage, dont parle la chronique de Mauri- 
gny, il devait être placé à trois kilomètres environ à l'ouest de 
Saint-Léger, au-dessus de l'étang Poulin et à mi-côte sur un 
emplacement où se retrouve encore des ruines assez considéra- 
bles, dites les Caves du Haut-Planet. Un peu plus haut, sur la 
même route forestière, se trouvait le poteau dit du Haut-PIanet, 
dont le nom a été malheureusement changé depuis quelques 
années. 

Dans le courant du douzième siècle, un nommé Guinard avait 
obtenu des rois de France la concession des terres de Planet et 
de Poulempont, où il avait, de son propre labeur, construit une 
maison qu'il habitait avec quelques ermites, dont Guillaume, ar- 
chevêque de Sens, entre les années 1168Qt 1176, confirma l'éta- 
blissement en les exemptant du champart et de la dirae (2). En 

(1) Statistique de V arrondissement de Mantes, par A. Cassan, p. 23!). 

(2) Car t. des Vaux-de-Cernay^ t. 1, p. 52. 



— 84 — 

1179, le frère Guinard vint trouver Louis VII, qui était alors à 
Paris, et lui exposa que son intention était de donner, après son 
décès, à l'abbaye des Vaux-de-Cemay, le lieu de Planet et la 
maison qu'il y avait construite, situés dans la forêt Yveline et le 
domaine royal, à la condition que deux frères, prêtres de cette 
abbaye, y célébreraient à perpétuité le service divin et chante- 
raient des messes pour le repos des âmes du roi Louis VII, de 
son fils Philippe et de lui-même, fondateur de la maison. Le roi 
consentit à cette donation et à ce que, après le décès du dona- 
teur, les moines des Vaux-de-Cernay eussent, comme lui, leurs 
droits et leurs usages dans la forêt Yveline (I). 

Deux ans plus tard, le 22 octobre 1181, Guinard réalisa cette 
donation entre les mains de Pierre, évêque de Chartres, qui en 
donna les lettres. Il s'était entièrement soumis et donné lui, ses 
frères et leur maison à l'abbaye des Vaux-de-Cernay, mais à 
certaines conditions. L'abbé ne pouvait entrer en plein pouvoir 
de la maison que lorsque, par suite de décès, le nombre des frères 
donateurs aurait été réduit à deux; il pourrait alors y mettre des 
religieux de son abbaye, en laissant toutefois aux deux frères 
survivants la liberté de continuer à suivre leur règle et d'en 
conserver l'habit, la nourriture et la manière de vivre. Les frè- 
res, tant qu'ils ne seraient pas réduits à deux, devaient conser- 
ver le domaine de leur maison, et l'abbé n'aurait aucun droit 
d'ahéner, de vendre ou de diminuer leurs biens en quoi ce fût, 
ni de changer leur règle, leur habit et leur nourriture. Si dans 
cet état de choses un dissentiment s'élevait entre les frères, 
Fabbé devait être leur médiateur, et si leur prieur venait à mou- 
rir ou à se retirer, l'abbé devait le remplacer par un autre choisi 
parmi eux; les frères, toutefois, ne pourraient rien aliéner de 
leurs meubles ou immeubles ; si quelqu'un d'entre eux voulait se 
soustraire à ces conventions, le dissentiment serait jugé par l'é- 
vêque diocésain (2). 

(1) Cart»des Vaux-de-Cernay, I. I, p. 69. 

(2) Çart, des Vattx-de Cernay, I. I, f . 79. 



— 85 — 

La congrégation des frères de Planet et leurs biens passèrent 
ainsi sous Tautorité et dans la propriété de l'abbaye des Vaux- 
de-Cerïiay. 

Une charte d'Amaury de Montfort , donnée à Rochefort , 
en mai 1226, réglemente et constate les droits et les usages 
que l'abbaye des Vaux-de-Cernay et diverses maisons de sa 
dépendance, entre autres celle de Planet, avaient dans la forêt 
Yveline et tenaient de là libéralité des rois de France, des com- 
tes et des comtesses de Montfort (1). Par une autre charte du 
mois de janvier 1230, le même comte donna à cette abbaye le 
défends, nommé le Fay-de-Planet, deux arpents de pré au-des- 
sous du moulin de Hanet, entre les prés et la rivière de ce mou- 
lin, et cent soixante-dix arpents de terre contigus à ce défends. 
L'abbé et son monastère, du consentement de l'abbé de Savi- 
gny, leur supérieur, donna en échange, au comte, certains reve- 
nus de deniers, de grains et d'hôtes qu'ils avaient sur les terres 
du comte, et d'autres, à savoir : iO livres sur la prévôté de Ro- 
chefort; 20 sous sur les hôtes de Montfort; 8 septiers de blé sur 
les moulins du comte à Ëpernon ; un muid de blé à Gondé ; 
10 septiers de blé sur leurs terres à Galluis et 3 sous sur une 
hostise ; 3 septiers de sel à Gonflant et 4 septiers de châtaignes 
dus par Mathieu de Montmorency à Taverny. Le comte ajoutait 
que l'abbaye des Vaux-de-Cernay posséderait à perpétuité le 
défends, les terres et le pré dessus dits ; qu'elle pourrait vendre 
son bois toutes les fois qu'elle le voudrait et en disposer libre- 
ment; prendre toutes ses forfaitures dans les limites de cette 
possession et les suivre par toute la terre du comte. Il se rete- 
nait strictement le droit de chasse sur le défends et ses dépen- 
dances où nul ne pouvait chasser, sinon lui-même ou ses ofl&ciers, 
et les moines; mais ceux-ci seulement au^ lièvre et au lapin ppur 
leurs malades. Il se réservait aussi toute la haute justice à baron 
appartenant, la poursuite de ses forfaitures sur les terres dessus 
dites, en dehors de la clôture de la maison de Planet. Si les 
moines voulaient enclore leurs terres, ils devaient ménager des 

(1) Cart. des Vaux de-Cernay^ 1. 1, p. 155. 



— 86 — 

eîitrées et des sorties pour les chiens et les chasseurs du comte; 
si par hasard les moines ou leurs gens y trouvaient une grande 
béte morte ou fatiguée, ils devaient, sans être soumis h l'a- 
mende, la rendre au comte lui-môme ou à ses officiers s'il était 
absent (i). 

Mais il arrivait souvent, au temps où nous parlons, peut-être 
comme en celui où nous vivons, que les concessionnaires abu- 
sassent de leurs privilèges. C'est au moins ce que les moines des 
Vaux-de-Cernay paraissent avoir fait, si nous en croyons les let- 
tres du comte Amaury lui-même : < ..,. Eo quod dictis usagiis 
« maie utendo, sicut nobis videbatur, excessissent,... » Peut- 
être que ces pauvres moines, sous l'appaifhce d'humilité et de 
désintéressement, avaient coupé plus de bois vert qu'ils n'avaient 
besoin pour leurs constructions, ou ramassé pour leur chauffage 
plus de bois mort que la rigueur des saisons n'en avait fait mou- 
rir naturellement. Peut-être n'avaient-ils pas observé assez reli- 
gieusement les sévères restrictions du droit de chasse qui leur 
avait été accordé ; peut-être enfin, les officiers de leur justice 
monacale avaient-ils empiété sur les droits de la haute justice de 
leur noble suzerain. Quoi qu'il en soit, quelques-unes de leurs 
possessions étaient enclavées dans le domaine du comte, et cela 
donnait lieu à de nombreux conflits auxquels il devenait urgent 
de mettre un terme. Pour atteindre ce but, en juillet 1238, le 
comte Amaury de Montfort, qui depuis huit ans avait ceint l'épée 
de connétable et qui allait bientôt partir pour la Croisade, le 
comte Amaury, disons-nous, du consentement de Béatrix, son 
épouse, conclut l'échange suivant avec l'abbé et le monastère 
des Vaux-de-Cernay. L'abbé et son monastère, du consentement 
de l'abbé de Savigny, leur père, lui cédèrent à toujours, à lui et 
à ses successeurs, tout le droit d'usage qu'il pouvait avoir dans 
la forêt Yveline, qu'il tenait de la libéralité des rois de France, 
des seigneurs de Montfort, ses prédécesseurs, et de lui-même ; 
ces droits étaient l'usage du bois vert pour construire, du bois 

(1) Cart. des Vaux de-Cernay, t. 1, p. 285, 286. 



— 87 — 

mort pour le chauffage ou la fabrication du charbon et tous les 
autres droits et coutumes qu'il pouvait avoir; les moines s'en- 
gagèrent môme à éloigner pour toujours de la forêt Yveline 
leur haras et toute espèce d'animaux à eux appartenant, trou- 
peaux et bêtes de somme ; ils lui donnèrent en outre à perpé- 
tuité leur lieu de Planet et toutes ses dépendances. Le comte leur 
donna en échange mille soixante' arpents, tant de bois que de 
terre, savoir : trois cents arpents de bois dans son défends de 
Fouleuse que, on se le rappelle, la comtesse Amicie de Leices- 
ter, son aïeule, avait reçu de Philippe-Auguste pour partie de 
l'échange de la terre de Breteuil ; deux cents arpents de bois 
près de la fontaine Jean (Fontis Johannis alias in Fontis Gut- 
tujis)y dont ils ne pourraient vendre la coupe sans son consen- 
tement ou celui de ses héritiers, mais dont ils pourraient, pour 
le reste, disposer à leur gré ; enfin cinq cent s'oixante arpents 
de terre, situés entre les deux bois susnommés, qu'ils pour- 
raient convertir en labour ou toute autre espèce de culture, 
excepté en bois, à l'exception, toutefois, de trente arpents de 
bois faisaht partie des cinq cent soixante arpents, et qui leur fu- 
rent assignés en compensation des routes et des places qui 
étaient dans le défends de Fouleuse, routes et places qui de- 
vaient faire partie de la propriété des moines, quand même elles 
seraient couvertes de bois (1). 

Ce fut ainsi que l'ermitage de Planet, après être devenu 
prieuré de l'abbaye des Vaux-de-Cernay, après avoir été pos- 
sédé pendant plus d'un demi-siède par ce monastère, passa dans 
le domaine des comtes de Montfort, où nous pouvons le suivre 
encore pendant quelque temps. Nous trouvons d'abord , vers 
1250, dans le partage qui fut fait du comté de Montfort entre les 
héritiers du comte Jean, la mention suivante : «Toute la ville de 
« Sainct-Liger, toutes les appartenances et li estaug aux archiers, 
« li moulin et le pré et Plasnoy...» Et plus tard, nous lisons 
dans les lettres du partage du même comté, fait en 131 7, entre 

(1) Cart, deg Vauxàe-Cernay, 1. 1, p. 351 et suiv. 



— 88 — 

Yolande, duchesse de Bretagne et Jeanne de Roussy, sa sœur, 
filles de Béatrix, comtesse de Dreux et de Montfort : « .... Nous 
« Yolent.... emporterons et emportons la ville, la prevosté, le 
« chastel, la chastellenie de Saint-Liger et tout ce qui appar- 
« tient excepté ce qui en est baillé à nostre dite seur par par- 
« taige cy comme il est déclaré en la partie cy dessoubz. De re- 
« chef nous Yolent emportons et emporterons le manoir de 
« Planay o toutes les pourprinses et les appartenances.... les 
« molins de Planay.... les deux estangs de dessus le molin de 
« Planay.... » Enfin, on voit dans la part de la comtesse Jeanne 
de Roussy : « .... la moictié des prés d'entre Saint-Liger Pla- 
« nay et le molin du Gué-Porcheret.... » 

Nou& avons vu plus haut que le moulin de Planet, qui existe 
encore, appartenait déjà, avant rechange de 1238, au domaine 
du comte de Montfort. Quant au manoir de Planet, qui n'était 
situé qu'à quelques portées de fusil du moulin et, comme nous 
l'avons dit, au-dessus de l'étang Poulin, nous ignorons complè- 
tement qu'elles furent ses vicissitudes ; nous §avons seulement 
qu'en \ 406, la terre seigneuriale des Essarts-le-Roi devait une 
rente au chapelain de Planay « qui y souloi t. prendre vj livres, 
« y prend de présent Ix sols parisis (1). 

On en retrouve encore aujourd'hui l'emplacement. Vers 4840, 
le propriétaire de la terre et moulin de Planet, qui se livrait 
avec ardeur à la culture et à l'amélioration des terres de son 
petit domaine, sollicita et obtint de l'administration forestière 
d'alors, l'autorisation de fouiller cet emplacement et d'en enle- 
ver les décombres. Nous pûmes nous-mêmes assister à ces 
fouilles, qui ne tardèrent pas à mettre à découvert les fonda- 
tions du manoir de Planay et de ses pourprinses, comme 
dit l'acte de 1317. Sur l'extrême bord de la route de chasse, 
dite des Caves^de-Planet apparut d'abord une grande salle dont ' 

(1) Acte do vente de la terre des Ëssarts à Renaud d*Angennes, par 
Jean de Graon, seigneur de la Suze, du 17 mars 1406 (original), Arch, 
du domaine de Ratnbouillet , 



— so- 
les encoignures et lés contreforts étaient de grès bien appareillé 
et pouvait avoir au moins trente pieds de longueur sur quinze 
de largeur ; au bout de cette salle était un escalier à double de- 
gré conduisant à un bâtiment plus élevé, à cause de l'exhausse- 
ment du terrain, et dont il ne restait plus d'autres vestiges qu'un 
caveau dont la voûte était effondrée ; à droite et un peu plus 
haut que la grande salle, dont les murs avaient encore plus d'un 
mètre de hauteur, était un puits entièrement comblé par une 
immense quantité de tuiles minces, à peu près de la taille et de 
la forme de nos tuiles actuelles, mais munies à leur partie supé- 
rieure d'un crochet et d'un trou pour les accrocher et les main- 
tenir sur les lattes de la toiture. Il y avait de plus parmi les 
décombres de ce puits, que la prudence a empêché de creuser à 
une plus grande profondeur, quantité de vitrifications noires 
paraissant provenir de hauts-fourneaux; au delà des bâtiments, 
dont il a été impossible d'apprécier le nombre et la forme, on 
reconnaissait les traces de bassin ou d'abreuvoir et quelques 
portions de mur de clôture dont il a été également impossible 
d'apprécier l'étendue. Parmi les décombres enfouis ou épars sur 
le sol, nous avons trouvé, indépendamment d'une immense 
quantité de tuiles pareilles à celles que nous venons de décrire, 
des tronçons de colonnettes, des fragments de vitraux peints, 
entièrement décomposés par Toxidation des couleurs métalli- 
ques, des carreaux de terre cuite vernissée en jaune ou en vert 
de différentes nuances, des éclats de vase de verre mince qui 
accusaient une grande élégance, des tessons de toute espèce 
de poteries vernissées ou en grès appartenant au moyen âge, 
parmi lesquels étaient des fragments de terre pastillée; une 
petite bague de bronze, une monnaie de Savoie en billon, un 
méreau de cuivre jaune du quatorzième siècle et quelques mon- 
naies d'argent du règne de Charles VI. Indépendamment de 
tous ces objets, dont aucun ne paraît être postérieur au quin- 
zième siècle, nous avons aussi recueilli un petit vase entier en 
terre noire, guilloché et soutenu sur trois pieds, des tessons de 
vase de toutes formes et de toutes terres, sauf la terre rouge dite 



— 90 — 

Samienne, ayant appartenu à des amphores et poteries de toutes 
dimensions, et enfin des tuiles courbes ou a rebord, le tout re- 
montant incontestablement à l'époque gallo-romaine. De ce 
dernier fait on doit conclure naturellement que Termitage da 
frère Guinard avait été construit au douzième siècle, sur rem- 
placement d'une habitation beaucoup plus ancienne. Nous de- 
vons ajouter qu'avec tous ces objets il a été trouvé des débris 
considérables de cuisine, consistant en coquilles de moules et 
en ossements de toute espèce, parmi lesquels dominaient ceux 
de porcs et de moutons^ 

De même que la plupart des ruines, celles de Planet avaient 
leur légende merveilleuse : On disait, et de plus on croyait dans 
le pays que chaque année, pendant que le prêtre lisait l'évan- 
gile de la messe de minuit, les portes des Caves-de-Planet s'ou- 
vraient et laissaient voir des trésors considérables où chaque 
passant pouvait puiser à l'aise ; mais malheur à lui s'il n'était 
pas sorti avant le dernier mot de l'Évangile, car les portes se 
refermaient sur lui pour ne se rouvrir que l'année suivante. On 
vient de voir que, pour tout trésor, nos fouilles n'ont mis à dé- 
couvert que quelques monnaies sans grande valeur ; mais, en 
dédommagement, les chartes de l'abbaye des Vaux-de-Cernay 
nous ont mis à même de dire ce que c'était que cette mystérieuse 
cave de Planet, et nous ont permis de mettre au jour un point 
de notre histoire locale resté jusqu'alors inconnu. 

Revenons maintenant au village de Saint-Léger-en-Yveline, 
commune actuelle du canton et de l'arrondissement de Ram- 
bouillet, à onze kilomètres au nord de cette ville. Pendant les 
plus mauvais jours de la Révolution, pour effacer tout souvenir 
religieux ou féodal, on lui substitua le nom patriotique de 
Marat-des-Bois, mais elle ne tarda pas à reprendre sa dénomi- 
tion primitive ; sa population est de sept cent quinze habitants, 
en y comprenant celle des hameaux et écarts dits : Les Bruyères, 
les Grands et les Petits-Coins, le Rocher, le Jardinet, le Gros- 
Bouleau, laPierre-Ardroue, la Vallée-Moussue, Larcher, le Parc- 
d'en-Haut, le Parc-d'en-Bas, Planet, la Ducambarderie, le Mau- 



— 91 — 

pas, les Glos-Renards et la Pimentiëre, qui doit son nom à la 
grande quantité de myrica gale, vulgairement piment, qui croît 
dans ses environs. 

Le territoire de cette commune offre quelques vestiges des 
âges pré-historiques. Nous signalerons d'abord une hache de 
pierre quarlzeuse polie, de moyenne dimension, trouvée en 
1 867, près du carrefour de la Croix-Saint- Jacques, parmi les 
pierres apportées pour macadamiser le chemin de Montfort; 
mais malheureusement brisée en deux par la masse du canton- 
nier; elle a été recueillie' par les soins de M. Dubois, agent-voyer 
en chef du département, et fait partie de notre collection. 

A deux kilomètres environ et au nord-ouest de Saint-Léger, 
non loin de la Citerne de la Muette , dont nous parlerons plus 
ias, un peu au-dessus des écarts du Jardinet et de Larcher, 
touchant les bruyères de la Harasserie, dans un site agreste et 
sauvage et sur un monticule dominant une vaste étendue de 
bruyères, s'élève un dolmen de proportions colossales, dit la 
Pierre-Ardroue ou Ardoue, qui a donné son nom au carrefour 
le plus voisin, désigné ainsi sur la carte des chasses dressée par 
Berthier en 1764. Ce monument a été signalé en juillet 1841 à 
la société archéologique de Rambouillet; en avril 1842 au comité 
des Arts et Monuments et décrit, avec les détails les plus minu- 
tieux, par notre regrettable collègue Robert Franville, de Mont- 
fort-l'Amaury. Vers la première de ces dates, il fut visité par 
une commission de la société archéologique , composée de : 
MM. Robert, F. Peytal, Heude-Lépine et l'auteur de cet article. 
La table du dolmen, à peu près quadrangulaire, est formée d'un 
bloc de grès dur, long de 4 mètres 90 centimètres, large de 
4 mètres dans sa partie la plus saillante ; et d'une épaisseur 
moyenne de 66 centimètres, mais la partie la plus épaisse, à 
l'est, porte 85 centimètres et la plus mince 40. Dans sa longueur 
elle est régulièrement orientée de l'est à l'ouest. Elle repose hD- 
rizontalement sur quatre énormes supports, également en grès, 
correspondant presque régulièrement à son orientation ; sa sur- 
face est de 9 mètres 17 centimètres; elle cube 6 mètres 5 centi- 



— 92 — 

mètres, ce qui permet d'évaluer son poids, calculé sur la pesan- 
teur spécifique du grès, à 15,500 kilogrammes. Malgré ces 
énormes proportions, ce bloc paraît cependant avoir subi des 
mutilations qui en ont notablement modifié la forme et le vo- 
lume. Sur la face latérale nord, on remarque trois empreintes 
de coins à Taide desquels on en a dû retrancher quelques por- 
tions, qui ont mis à découvert une partie considérable des sup- 
ports du nord et de Test. Cette mutilation paraît ayoir été occa- 
sionnée, vers la fin du siècle dernier, pour l'assiette de quelques 
bâtiments d'exploitation rurale construits dans le voisinage du 
monument, dont la partie septentrionale a été retranchée pour 
faire place à des constructions aujourd'hui ruinées. La partie sup- 
primée et dont on retrouve des fragments employés dans les 
constructions ou servant de bornes dans la cour, peut être éva- 
luée environ au cinquième de la masse totale de la table, dont 
la surface actuelle peut être considérée comme à peu près plane, 
malgré de nombreuses concavités naturelles peu profondes. A 
son extrémité la plus étroite et la plus mince, à l'ouest, on 
remarque deux trous circulaires évidemment faits de main 
d'homme, l'un en dessus, l'autre en dessous, dans une direction 
perpendiculaire à l'épaisseur, sans être exactement dirigés l'un 
sur l'autre et sans communication entre eux. Au nord et à 
l'ouest, les supports sont engagés dans le sol sablonneux; au 
sud et à l'est ils le sont également, mais le terrain entre deux a 
été dégagé et creusé assez profondément pour donner accès sous 
la table et y établir bergerie, toit à porc ou cellier. 

Le sol sur lequel repose la Pierre- Ardroue, appartient à l'é- 
tage des sables marins tertiaires, analogues à ceux d'Orsay, de 
Rambouillet et de Fontainebleau, immédiatement inférieurs au 
calcaire lacustre et à l'argile à meulière, dont on rencontre 
quelques lambeaux dans les environs. Cependant on ne trouve 
à'sa superficie, du moins généralement couverte de terre de 
bruyère, aucune trace des roches qui composent le monument. 
Les gisements de grès les plus rapprochés sont : l'un vers 
l'ouest, au Mont-aux-Chiens, situé à deux kilomètres environ de 



— 93 — 

là, entre la Croix-Vilpaire et le village de Saint-Léger ; l'autre 
au sud de Saint-Léger, au hameau des Grands-Coins. Un troi- 
sième gisement existe sur les hauteurs de TÉpards, grand triage 
de la forêt qui s'étend vers Bom-donné; mais il est beaucoup 
plus éloigné. Il est donc probable que les blocs qui nous occu- 
pent ont été pris au Mont-aux-Chiens, non-seulement parce que 
la distance est moins grande, mais encore parce que le terrain 
est moins accidenté; s'ils avaient été pris aux Grands-Coins, il 
aurait fallu leur faire descendre et monter les deux versants de 
la vallée de Saint-Léger, ce qui aurait été une difficulté presque 
insurmontable sur un terrain aussi meuble. 

Malgré les mutilations qu'il a subies, le monument que nous 
venons de décrire nous paraît offrir les caractères les plus incon- 
testables de la plus haute antiquité, et nous ii'hésitons pas à y 
reconnaître un véritable Dolmen. Il ne nous paraît pas impossi- 
ble que, dans l'origine, il ait été entièrement recouvert d'un 
monticule factice ou tumuluSy qui se sera promptement affaissé 
et dispersé à cause de Textréme légèreté du sable qui le com- 
posait. Il est à regretter que la profonde excavation faite sous la 
table du Dolmen, ôte toute chance à de nouvelles foujjles qui 
pourraient y être tentées et qu'on n'ait point gardé de souvenir 
des objets qui ont pu y être trouvés. Mais les traditions populai- 
res viennent en quelque sorte suppléer au silence du monument. 
La Pierre-Ardroue a en effet aussi ses légendes superstitieuses. 
Les unes racontent que les blocs qui la composent ont été appor- 
tés par les fées, et les autres que c'est le point d'où la sainte 
Vierge a pris son essortle jour de son Assomption. Une circons- 
tance bien plus importante, selon nous, et plus apte à corrobo- 
rer l'opinion que nous venons d'émettre, c'est que la commune 
voisine et contiguë de ce côté à celle de Saint-Léger, est Cpndé- 
sur-Vesgre, dont le nom ancien Condato, qui signifie confluent, 
paraît incontestablement emprunté à la langue Celtique. Le 
ruisseau de la Vesgre, en effet, reçoit à Condé plusieurs petits 
affluents qui semblent bien motiver le nom qu'on lui a donné. 
Le Dolmen de la Pierre-Ardroue est actuellement le plus grand 



— 94 — • 

et le pltts remarquable de ce genre qui existe dans le départe- 
ment de Seine-et-Oise, et, à ce titre, nous croyons qu'il doit être 
conservé et protégé avec le plus grand soin. 

De même que dans l'intérieur de l'antique Yveline, l'époque 
gallo-romaine n'a laissé que de bien faibles vestiges dans la 
commune de Saint-Léger, où nous n'avons à signaler que les 
débris trouvés dans les ruines du manoir de Planet dont il a 
été parlé plus haut. Cependant, quelques autres vestiges 
épars dans les environs, viennent prouver qu'à cette même épo- 
que, quelques autres habitations étaient disséminées dans les 
clairières de la forêt. Ainsi, à moins de deux kilomètres au nord- 
ouest de Planet, aux confins de la commune de Saint-Léger, au 
moulin de la Chênaie, situé sur les extrêmes limites de la 
commune de Condé-sur-Vesgre, nous avons pu observer nous- 
même, il y a plus de trente ans, des meules de moulins à bras 
en pierre meulière, des tuiles à rebord, des fragments de pote- 
rie et des substructions antiques. Ces ruines avaient été décou- 
vertes et nous avaient été signalées par le docteur Baudet du 
Lary, qui faisait alors en cet endroit les essais d'un phalanstère. 
Beaucoup plus loin dans la môme commune, sur les terres du 
domaine*de la Christinière, au lieu dit l'Étang-de-Rouvray, en 
exploitant une tourbière qui s'était formée en cet endroit, on 
découvrit une assez grande quantité de troncs d'arbres de diffé- 
rentes essences, accumulés les un§. sur les autres, et qui parais- 
saient avoir été violemment renversés. Plusieurs de ces arbres 
étaient encore entiers, d'autres avaient reçu un commencement 
d'exploitation et quelques-uns même étaient complètement 
équarris. On y a trouvé quelques fragments de belle poterie 
gallo-romaine à couverte noire, une hache d'équarrissageenfer 
et une portion de bois de cerf démuni de ses andouillers, sauf 
du premier, et paraissant avoir servi d'instrument à fagoter. Un 
examen attentif du terrain a clairement démontré que, dans 
l'origine, une vaste marnière à ciel ouvert avait été creusée en 
cet endroit. Après l'exploitation, l'excavation s'était remplie 
d'eau et avait formé un étang sur les bords duquel s'élevait une 



— 95 — 

assez haute futaie, que l'éboulement des terres et peut-être un 
ouragan violent avait renversée dans les eaux de l'étang qui, par 
la suite, se trouva converti en tourbière. Cet éboulement doit 
avoir eu lieu vers le commencement de Tautomne, car il fut 
facile de reconnaître les feuilles de chênes, de hêtres, de char- 
mes encore accompagnées de leurs fraits et une grande quantité 
de noisettes. Au milieu de ces débris végétaux, on trouva aussi 
des squelettes de brochets et un grand nombre de valves de 
Yanodanta cycnea, La plupart des grandes pièces de char- 
pente, malgré leur long enfouissement, étaient d'une si bonne 
conservation, qu'elles ont encore pu être employées comme 
bois d'usage. La présence des poteries dont nous venons de par- 
ler, fait incontestablement remonter cet enfouissement à l'épo- 
que gallo-romaine. 

De ces derniers faits, il résulte que l'emploi de la marne était 
très-anciennement connu dans la contrée, où l'on rencontre aussi 
de vieilles marnières dont il est plus difficile de déterminer l'âge. 
Dans d'autres petites tourbières de la vallée de la Vesgre, no- 
tamment aux environs de l'étang Poulain ou de Planet, on a 
aussi trouvé d'autres troncs d'arbres assez profondément enfouis, 
les uns portant des traces d'un commencement d'exploitation et 
les autres en partie carbonisés, comme s'ils étaient tombés par 
suite d'un violent incendie. La plupart de ces arbres étaient des 
pins. Cette remarque nous paraît d'autant plus nécessaire que, 
depuis quarante ans environ, l'administration forestière et même 
un grand nombre de particuliers ont semé dans les bruyères, si 
communes dans la localité, des pins maritimes ou sylvestres qui 
forment déjà de vastes et hautes futaies. Avant ces semis, on ne 
connaissait pas, dans toute l'étendue de la forêt, de pins ou de 
sapins ayant crû naturellement. Ceux trouvés dans les tourbiè- 
res de Planet prouvent suffisamment qu'il n'en était point ainsi 
à une époque déjà ancienne, mais dont il nous est impossible 
de préciser la date. 

Saint-Léger ne se trouve point indiqué dans les deux diplô- 
mes de Pépin et de Charlemagne des années 768 et 774 qui, en 



— 96 — 

nous faisant connaître quelques villages alors situés dans la fo- 
rêt Yveline, en nomment un grand nombre d'autres marquant 
les confins des cinq grands districts qui partageaient cette forêt. 
Suivant la charte de 768, les confins du premier district étaient 
Cotonarias (Coignières), Vuatreias (La Verrière?) , Sarnetum 
(Cernay-la-Ville), et Vêtus MonaMerii (Vieille-Église). Ceux du 
second Epanevilla (Épainville dans la commune de Sonchamp), 
Putiolis (l'ancien fief de Puisieux) et Rumbelitto (Rambouillet). 
Hermeray (Hermolitum) est seul nommé dans le troisième. 
Ceux du quatrième étaient Adtanevilla (Adainville), Burdoniaco 
(Bourdonné), Condato (Coudé) et Vitriaco, localité aujourd'hui 
inconnue dont l'étang de Vitry, situé au delà de Gambaiseuil , 
nous senible avoir retenu le nom. Enfin, ceux du cinquième 
étaient marqués par Pincionemonte, qui devait être le fief de 
Montpinçon, dans la commune de Gambais, et un lieu nommé 
Villare, auquel nous n'osons donner d'attribution. 

Le territoire de Saint-Léger se trouvant entre Condé et Ram- 
bouillet, il est probable qu'il appartenait soit au second, soit au 
quatrième de ces districts. Du reste, si ce village existait déjà 
avant le septième siècle, il devait avoir une autre dénomination, 
car saint Léger, évoque d'Autun, dont il prit le nom, ne fut mar- 
tyrisé qu'en l'an 678. Son histoire ne doit donc commencer pour 
nous qu'en \ 026 ou \ 03i , époque à laquelle, comme nous Tavons 
déjà dit, le roi Robert y fit construire une église ou un moutier, 
car c'est ainsi qu'il faut traduire le monasterium du moine Hel- 
gaud, puisqu'il est certain qu'il n'y eut jamais de monastère en 
cet endroit. 

Cette église n'a conservé aucun des caractères d'une si an- 
cienne origine ; mais dans son ensemble actuel, elle ne paraît 
pas antérieure à la seconde moitié du douzième siècle, c'est-à- 
dire aux dernières années du règne de Louis VII et à l'époque 
de transition du plein cintre à l'ogive; elle est construite à mi- 
côte, sur un large terrassement, et séparée par la rue seulement 
de l'ancien château fort qui s'élevait sur le promontoire dominant 
au loin le pays. Son plan est une croix latine fort régulière, dont 



— 97 — 

le chevet est éclairé d*ane triple fenêtre ogivale, renfermée dans 
un grand arc ogive embrassant presque toute la largeur du pi- 
gnon. Les transepts et la nef ne reçoivent la lumière que par de 
rares et étroites fenêtres également ogivales. La porte d'entrée, 
précédée d'un porche en bois couvert de tuiles, s'ouvre à l'ouest 
sous une arcadeen ogive surbaissée, surmontée de tores à boudin 
reposant sur des consoles. La tour du clocher, de forme qua- 
drangulaire, s'élève au sud, terminée par une toiture de tuiles 
et éclairée par des fenêtres géminées en ogive. Tout l'édifice est 
construit en matériaux de très-bonne qualité réunis par un ci- 
ment devenu extrêmement dur; mais il est dépourvu, tant à 
l'intérieur qu'à l'extérieur, de tout ornement d'architecture. Ses 
dimensions sont vastes, eu égard à la population actuelle de la 
paroisse. Le Fouillé chartrain du treizième siècle, place cette 
église dans l'archidiaconé du Pincerais, à la collation de l'archi- 
diacre, évalue le nombre de ses paroissiens à cent douze et son 
revenu à 6â livres \ sols ; il n'en nomme pas les econd patron 
qui, de temps immémorial, est saint Jean-Baptiste. Ainsi que 
nous l'avons rapporté plus haut, ce serait dans son modeste 
sanctuaire que Philippe-Auguste aurait eu sa vision miracu- 
leuse, en 4484, et entre ses murs que se serait tenu le concile 
du 7 septembre 4200. 

De l'ancien château, qui fut une résidence royale, et d'où fu- 
rent datées un grand nombre de chartes dont nous n'avons sans 
doute rapporté qu'une faible partie, il ne reste plus au sommet 
de la colline qu'une grande esplanade, au-dessous de laquelle 
sont des caves et des ruines informes d'anciennes constructions. 
Il serait impossible de dire, à l'aide de ces rares débris, quelle 
fut la forme et l'importance de ce château. On ignore complète- 
ment à quelle époque il fat détruit. Il est probable que, devenu 
inutile après l'échange de 4204, il cessa d'être entretenu et, 
qu'étant tombé en ruines, ses matériaux furent employés à de 
nouvelles constructions. Le partage de Montfort, fait en 4347, 
nomme « la ville, la prévosté, le chastel, la chastellenie de Saint- 
Liger.... » 

T. I. 7 



— 98 — 

Le 20 décembre 4 694 , les commissaires nommés pour Téva- 
luation du comté de Monlfort, qui précéda l'échange de 1691, 
trouvèrent « le viel chastel de Saint-Léger en masure et entiè- 
« rement ruiné aussi bien que la plus grande partie de la cha- 
« pelle qui est contre icelui.» Selon les mêmes commissaires, 
le nouveau château consistait « en plusieurs pavillons joignant 
« Tun Tautre, couverts d*ardoise; cour, jardin, colombier à pied 
« en tour ronde; enclos fermé par la rivière et des murs, deux 
« tourelles à l'entrée. > 

Situé sur le point culminant d'un promontoire^ l'ancien châ- 
teau se trouvait entièrement dépourvu d'eau ; mais on parait, 
dès l'origine, avoir remédié à cet inconvénient. L'eau y était 
amenée par des tuyaux souterrains partant de la Citerne de la 
Muette, dont on retrouve encore les ruines à deux kilomètres 
environ vers l'ouest, sur la route de Saint-Léger à Gambaiseuil, 
auprès du triage de la forêt appelé les Ponts-Quentins. Cette 
citerne de forme carrée est construite et couverte en pierres 
meulières, mélangées de briques et mortier de chaux. A l'inté- 
rieur, elle présente quatre berceaux voûtés qui s'appuient d'un 
côté sur les quatre parois et de l'autre retombent sur un gros 
pilier central. carré reposant sur une base en grès ; de cette com- 
binaison il résulte une quadruple voussure, formée par l'épa- 
nouissement supérieur du pilier et qui se marie heureusement 
avec la courbe des parois. Deux petites arcades, dont le plein- 
cintre est également en partie formé de briques, s'ouvrant l'une 
sur la paroi de gauche et l'autre sur celle du fond. La première 
paraît avoir été destinée à l'alimentation de la citerne qui devait 
se faire, soit par l'égoût des terres, soit à l'aide d'une fontaine 
sise dans la partie supérieure du chemin ; la seconde arcade de- 
vait servir à la distribution des eaux à l'aide de tuyaux que l'on 
retrouve encore dans la direction du vieux château. Ces tuyaux 
sont en terre cuite d'une excellente qualité, revêtus à l'intérieur 
d'un vernis jaunâtre, d'un diamètre d'environ 1 centimètres, 
strictement emboités les uns dans les autres et noyés dans un 
lit épais de ciment de briques et chaux qui a acquis la dureté du 



— 99 — 

meilleur ciment antique. Deux fragments de ces tuyaux, encore 
emboîtés Fun dans l'autre et recouverts de leur lit de ciment, 
extraits par notre collègue M. Dubois, agent-voyer en chef du 
département, ont été offerts par nous au Musée céramique de 
Sèvres, qui les a acceptés avec empressement comme un rare 
échantillon de terre cuite du onzième ou douzième siècle. Primiti- 
vement cette citerne devait être entièrement fermée et recou- 
verte de terre et de gazon, de manière à la dissimuler complè- 
tement ; on y pénètre aujourd'hui par une brèche pratiquée dans 
la paroi septentrionale et partie de la votTte, ce qui permet de 
Futiliser comme abreuvoir. On doit la considérer comme un 
précieux spécimen des aqueducs du moyen âge. 

Sous les premiers rois de la troisième race, malgré les nom- 
breuses inféodations faites à leurs vassaux, le domaine royal de 
FYveline était encore très-considérable et Saint-Léger en était 
le chef-lieu. Sa châtellenie se trouvait alors limitée par celles 
de Gambais, de Montfort, de Maurepas, de Beaurain, de Che- 
vreuse, de Rochefort et d'Épernon qui, toutes, avaient été dis- 
traites du domaine primitif. Dans cette vaste circonscription, 
elle comprenait la plus grande partie des paroisses du canton 
actuel de Rambouillet : Saint-Léger, les Bréviaires, les Essarts, 
Auffargis, le Perray, Vieille-Église, partie de Rambouillet et de 
Gàzeran, Poigny, La Boissière et Mittainville; et dans le canton 
de Montfort, celles de Grosrouvres, Galluis, Méré et Bazoches, 
Nous ne savons que peu de choses sur Tadministration féo- 
dale de cette châtellenie antérieurement au règne de Philippe- 
Auguste, sous lequel nous n'avons qu'un nombre excessivement 
restreint de documents. Nous avons déjà donné un aperçu des 
revenus de la prévôté royale de Saint-Léger, en 4202 et 4203, 
et nous avons dit que la gruerie de l'Yveline, dont le siège était 
à Saint-Léger même, était inféodée aux seigneurs de Montfort, 
déjà vassaux du roi . Les registres de Philippe-Auguste nous ont 
conservé une curieuse enquête, qui fat faite en 4460, des cou- 
tumes et des droits que le gruyer pouvait avoir dans la forêt 
Yveline. Nous traduirons ici ce précieux document : 



975262A 



— iOO — 

« Voici les noms des chevaliers et des sergents da roi qni ont 
€ juré les coutumes de l'Yveline : Aimery de la Boissière, Gui 
« de Grosrouvres, Pierre le Maire, Hurtaut de la Celle, Terry 
« d'Oisil, Thibault Gibet, Geflfroy de Houjarré, Guillaume Cor- 
« nuaille, Amaury de Rutz (près Maintenon), Mathieu de Gué- 
« rinville, Pierre Havart, Hurtaut de Bonnelles, Grérard Dor- 
€ bator, Robert Rosel, Guillaume Poucin ; le doyen Henri et 
« le prévQSt Guarin. » 

« Noms des chevaliers et sergents du seigneur de Montfort : 
« Simon de Gazeran, Ferry de Gazeran, Robert-Sans-Avoir, 
« Méniers de Bruyère, Hervé de Marcq, Guillaume de Garan- 
€ cières, Sévin de Guérinville, Robert d'Ameil, Simon de Han- 
« ches, Geoflfroy de Bailly, Simon de Gohan, Jean-Tôte-Forte, 
« Robert-le-Diable, Gilbert Bc/m.... » 

« Tous ces chevaliers et sergents, de Tune et l'autre partie, 
€ s'accordèrent sur les coutumes de l'Yveline et dirent : 

« Le seigneur de Montfort est gruyer du roi, notre sire, dans 

« la forêt Yveline où il a telles coutumes : un fabricant de cer- 

« clés et son aide pour l'usage de ses celliers, sans pouvoir 

« vendre ni donner; un cendrier et son aide pour le bois 

« mort et l'herbe, ce cendrier a aussi le bois vert pour faire son 

« recoctum? ; un écueillier pour son usage. Les âniers et les 

« charbonniers de Poigny doivent enlever pour lui le bois mort 

« du défends des Moulineaux, et dans le village la paille pour ses 

« chiens sans causer de dégâts. Un charron et son compagnon 

« pour son usage sans pouvoir rien vendre; un bûcheron pour 

«ie bois mort dans les défends, qui ne pourra faire ni bardeau 

« ni latte; l'herbe et son usage dans le défends et en dehors 

« pour le besoin de ses maisons sans pouvoir rien vendre. Il a 

« aussi dans la forêt le droit de chasse avec sa meute et tout 

« autre moyen, sauf à la haie. Il a aussi un gruyer à cheval 

« avec un garçon pour garder le cheval; ce garçon ne peut arrô- 

« ter, pour un délit, sans l'assistance du gruyer à pied, qui a 

«' de plus deux sergents à pied pour fouiller le bois. Le sei- 

« gneur de Montfort a un sergent à pied et son suivant. Si un 



— lOi — 

« voleur est pris dans la forêt du seigneur de Montfort, il sera 
« son justiciable ; mais s'il en reçoit de l'argent, ce sera pour le 
€ roi. Le seigneur de Montfort a la garde du pasnage du roi, 
« pour laquelle il reçoit cent livres, si on les trouve à Poigny 
€ ou à Rambouillet, sinon il ne les a pas. Si du sang est ré- 
« pandu dans la forêt, la justice en appartient au seigneur de 
€ Montfort, auquel appartiennent aussi toutes les choses trou- 
« vées dans la forêt, de quelque nature qu'elles soient. Aucun 
« autre que les sergents du seigneur de Montfort ne peut rece- 
« voir les forfaitures dans l'étendue de la coutume; mais en 
« dehors elles appartiennent au roi. Si le seigneur de Montfort 
« ou ses gens trouvent des porcs dans les défends, ils doivent 
€ les garder pendant un jour et non les tuer ; mais en recevoir 
€ Tamende si elle leur échoit. Le seigneur de Montfort, tant que 
< le"pasnage ne sera pas payé, ne pourra laisser entrer dans les 
t défends d'autres porcs que les siens. (Ici est une lacune dans 
« le texte suivie d'une phrase tronquée). Si les archers du roi 
€ surprenaient un délit dans la forêt Yveline, ils pourraient 
« amener le nantissement à Saint-Léger et non ailleurs, et pour 
€ ce, percevoir une amende de cinq sous au plus. De tout ce 
€ qui est dit ci-dessus, le seigneur de Montfort est homme lige 
€ du roi, ainsi que pour ses autres fiefs, et s'il y forfaisait il de- 
« vrait l'amende au roi (i). » 

Cette enquête fut faite vers la pentecôte de l'année 4160, épo- 
que à laquelle, comme nous l'avons vu plus haut, le seigneur 
de Montfort rentra en possession de ses châteaux qui, en 1159, 
avaient été livrés au roi d'Angleterre. Le gruyer de l'Yveline, 
qui y est indiqué comme seigneur de Montfort, n'est autre que 
Simon III, comte d'Évreux, père du célèbre Simon IV et mari 
d'Amicie de Beaumont, qu'il laissa veuve, et à qui Philippe-Au- 
guste, en 1203, donna la châtellenie de Saint-Léger en échange 
d'autres biens. Sept ans avant cet échange, du 6 avril au 31 octo- 
bre 1197, Philippe- Auguste étant à Paris, donna à Jean deRou- 

(1) Reg. de Philippe-Auguste, Bibl. iinp., Ms. lat. 9778, fo 215. 



— 402 — 

vray, pour le récompenser de ses services, tout ce qu'il avait à 
Auffargis et à Poigny, apud Oferges et apud Pognies, à Texcep- 
tion du four qu'il avait précédemment donné à Thibault de Gar- 
lande; pour être tenu de lui et de ses successeurs en hommage 
lige et le service d^un chevalier (1). Ce fut ainsi qu' Auffargis et 
Poigny furent à jamais démembrés de la châtellenie de Saint- 
Léger, et continuèrent jusqu'à l'extinction de la féodalité, quoi- 
que enclavés dans le comté de Montfort, à relever directement 
du roi à cause de la vicomte de Paris. 

Nous avons une liste, malheureusement fort altérée, des fiefs 
et des vassaux de la seigneurie de Saint-Léger, qui dut être 
dressée après la mort de Simon de Montfort, arrivée le 27 juin 
4248. 

L La veuve de Gautier Hericé (alias Huete) tenait du comte 
tout ce qu'elle avait au Tronchet auprès de Bazoches, avec la 
coutume de la forêt. 

II. Amaury de Maintenon, chevalier, tenait du comte tout ce 
qu'Amaury de Prémont tenait de lui-même. 

III. Gautier de Milmont, chevalier et homme lige, tenait Mil- 
mont et ses appartenances avec les coutumes de la forêt et assura 
sa maison de Rondel. 

IV. Guillaume de Gravelle, homme lige, tenait la Boissière 
et toutes ses appartenances; Mauzaise et les bois 4e Rondel, 
avec tout ce qui y était tenu de lui-même. Il tenait encore...., 
le val Garengis et ce qui y était tenu de lui-même; le fief que 
Hugo de Changi, chevalier, tenait de lui; le val près Mont- 
fort, à savoir : ce qu'y tenait de lui les héritiers de Guillaume 
de Bois-Robert, chevalier; le fief tenu de lui par Jean Thuilli; 
ce qu'il avait dans la haie de la Boissière; ce qu'il avait à Auffar- 
gis, un hôte à Saint-Léger; ce qu'il avait à Mittainville avec 
ses appartenances, qui étaient autrefois au roi, et la coutume de 
la forêt telle que lui et ses successeurs devaient l'avoir; enfin, 
tout ce qui était tenu de luifet ce qu'il avait dans les dîmes de 
Milmont. 

(1) Reg. G. de PhiUppe-Augaste, fo 70. 



— 103 — 

y. Hugaes de Marmorell^ chevalier, était homme du comte 
et tenait de loi sa maison de Rtmceio, la garde de sa terre et 
devait un mois de garde. 

VI. Pierre Meqiiigne tenait le fief de Houjarré (1). 

On remarquera, dans cette énumération, les seigneurs de la 
Boissiëre et d'Houjarré qui, sous d*autres noms, figurent dans 
la liste des chevaliers et sergents de Louis VU, qui ont juré les 
coutumes de FYveline dans Fenquéte que nous avons rapportée 
plus haut et devaient éti'e tous vassaux de la châtellenie de 
Saint-Léger. 

L'acte d'échange conclu en 1203, entre Philippe-Auguste et 
la comtesse de Leicester, nous a fait connaître très-sommaire- 
ment quelle était alors la consistance de la châtellenie de Saint- 
Léger, dont le roi avait distrait les fiefs de Thibault de Garlande 
et de Jean de Rouvray, lesquels n'étaient autres que les terres 
de Poigny, d'Auffargis et le four dont il est pfirlé dans l'acte de 
donation de l'an 1197. Par suite de cet échange, la châtellenie 
de Saint-Léger cessa de faire partie du domaine royal et devint 
membre de la seigneurie de Montfort-l'Amaury, avec laquelle 
elle releva alors nuement du roi. Par suite du même acte, la 
gruerie royale de l'Yveline, dont le célèbre Simon IV, de Mont- 
fort, fut le dernier titulaire, se trouva naturellement supprimée 
et rentra dans le domaine des seigneurs de Montfort. 

Le seul acte que nous connaissions d'Amicie, comtesse de 
Leicester, comme dame de Saint-Léger, est celui par lequel, en 
1206, elle donna à l'église Notre-Dame-de-Chartres une rente 
annuelle de cent sous parisis, à dépenser de son vivant pour 
l'œuvre de la fabrique de cette église, et à être distribués, après 
sa mort, aux chanoines qui assistemient au service de son 
anniversaire. Cette somme devait être prélevée sur les cens de 
son château de Saint-Léger, et payée tous les ans le lendemain 
de la fête de Saint-Rémi par le prévôt de la châtellenie qui, s'il 
ne payait pas à ce terme, serait tenu de payer cinq sous parisis 

(1) Pancarte de MoQtfort, M. -S. 



— 104 — 

d'amende par chaque jour de retard. Simon IV, de Montfort, 
confirma, au mois d'avril 1215, cette donation de sa mère (1). 

Rien ne fut plus variable que la consistance et la mouvance féo- 
dale du domaine de Saint-Léger-en-Yveline qui, de même que 
celles de toutes les autres châtellenies qui composaient le domaine 
de Montfort-FAmaury, changèrent à chaque transmission héré- 
ditaire de ce comté. Ainsi, après la mort de Simon IV, en 1218, 
des parties de Saint-Léger, que nous ne pouvons spécifier, furent 
attribuées à deux des filles de ce seigneur, Amicie et Laure, qui 
furent mariées, la première à Gaucher de Joigny, deuxième du 
nom, et la seconde à Gérard, deuxième du nom, seigneur de 
Piquigny, vidame d'Amiens. Après la mort de Jean, comte de 
Montfort, en 1249, Marguerite et Laure, ses deux sœurs, firent 
le partage de ce qui leur revenait de la succession de leur 
père et de ce qui leur avait été donné par leur frère. Marguerite 
fut mariée, avant 1256, à Jean, troisième du nom, comte de 
Soissons, seigneur de Chimay; Laure, dame d'Épemon, épousa 
en premières noces Ferdinand, infant de Castille, comte d'Au- 
male, et en deuxièmes Henri de Grandpré, septième du nom. 
Voici comment elles s'expriment à l'article de Saint-Léger, dans 
« les partyes de toute la terre de Montfort si comme les damoi- 
€ selles Margueritte et Lore filles le comte Amaulry de Montfort 
« les ont faictes. » Cette pièce curieuse nous fera connaître, à 
quelques obscurités près, quelles étçiient la consistance, la mou- 
vance et les limites de la châtellenie de Saint-Léger : 

€ Sainct Liger. — Toute la ville de Sainct Liger, toutes les 
€ appartenances et li estant aux Archiers ; li moulin et le pré et 
€ Plasnoy et Viez Yglyses et Faiaus et li cens du champ d'Eve- 
« line et les Champart et la Nouville du chemin perré et tous li 
« terroirs qui y appendent; et la granche mons' Jehan le chap- 
€ pelain de Saint Liger et tous li terroirs qui y appendent; et le 
« desfois de Villeper ; la Noël Bernard ; li desfois de Malpertuis; 

(1) Ë. de Lépinois et L. Merlet, CartuL de Véglise de N.-D. de 
Chartres, t. II, p. 35. 



— 105 — 

€ li desfois de la Touche; li desfois de Siisor (1); la Saruelle; 
€ el desfois de Gambais GCXX arpens de boys si comme les 
« boones dont il sont bounées les divisent. £t tout Bussai si 
€ comme il sestend et vielz et nouvel ; li desfois de Vingre ; li 
« desfois de Morbois. Et X livres de terre quen tient à Conflans 

< de Mahi de Montmorenci. > 

€ £t cest hommaige qui cy sont nommés qui sont de parti de 
« Montfort et d'Esparnon, c'est assavoir : c'est la femme mons' 
« Gaultier Huete (alias Herice); li sires de la Boysière; li sires 

< de Mallemont ; li hoir Honna Larchier ; li hoir Emaulry Lar- 

< chier ; li sires de Rustioire ; mess"» Hervieulx de Chevreusse ; 
« li hommage de leritage que la femme mons"^ Gauchier de Joy- 
« gny ot en son mariage ; li hommage de leritage que la femme 
« le vidame de Puiquegny (2) ot en son mariage; mess« Raoul 
« de Conflans. » 

« Et si sestend la seigneurie de Saint Liger jusques à la bonne 
« qui siet el pré de la Pommeroye ; et de celle sen va si comme 

< les coustumes des courraus se partent du terrouer de Poy- 
« gnys; et du terrouer de Poygnys sen va a la bonne qui siet el 
« chemin qui va de Poygnyes à Saint Liger, si comme li che- 
« mins] départ les coustumes de Perrousel, Torchapel; et de 
€ celle bonne sen va tout ainsi comme Torchapel se part des 
« champs de Saint Liger jusques a la bonne qui siet el chemin 
« qui va de Ramboillet aux Loges lez la granche Perron Le- 
« clerc. Et de celle bonne sen va tout ainsy comme li chemins 

< de Ramboillet se porte jusques à la bonne qui la est ou li ter- 

< roirs de Saint Liger se part du terroir duPassouer; et de 
« celle sen va si comme li boys de Bussai se part du terrouer 

< du Passoir, si comme les bonnes le divisent jusques à la vante 
« Poquet. Et de la vente Poquet sen va tout ninsy comme Bus- 
« sai se part du terrouer du Passoir jusques à la bonne qui siet 

< lez le chemin de Nogent. Et de celle sen va si comme li boys 

(1) Peutélre fauUil lire Soissay, comme à la page suiTante, ligne 14. 

(2) Amicie et Laure de Montfort, filles de Simon IV. 



— 106 — 

< de Bussai se part des Bruyères à la boune qui siet el chemin 
« qui va du Passoir a Dainville. Et de celle si comme li boys de 
« Bussai se part des bruières à la boune qui siet en la terre 
€ Brion ; et de celle sen va a la boune qui siet el sentier qui va 
« de Lespinecte aux Loges, et de celle sen va a la boune qui siet 
€ les la croix de Bussai. Et de celle sen va droit à la boune qui 
« siet lez le gué d'Espernon; et de celle sen va droit à la boune 
€ qui siet au chesne de Vin espendu. El de celle sen va droit a la 
« boune qui siet entre les garrois et les bruières el chemin qui va 
« de Saint Liger à Gambais; et de celle sen va droit à la boune 
€ qui siet en cel chemin mesme. Et de celle sen va a la boune 
€ qui siet entre les boys aux moines de Gambaiseuil et le boys 
« de Saussai et les garrois. Et de celle sen va contre val a boune 
« qui siet entre les boys aux moines de Gambesseul et Soissay ; 
€ et de celle sen va tout ainsi comme le rui se porte à la boune 
« qui siet à la croix couverte; et de celle sen va toutainsy 
€ comme li ruis se porte à la boune qui siet les lestant mons^ 
€ Jean Dorlande. Et de celle sen va tout ainsy comme li che- 
« mins perrez de part la Sarcueuse et la baye de Montfort a la 
€ bonne qui siet el bout de la Sarcueuse par devers la Millière. 
« Et de la sen va tout ainsi comme li champs de la Millière 
€ se porte de la Sarcueuse à la boune qui siet entre la Sarcueuse 
« et le boys mons' Raoul de Bordein ; et de celle sen va tout 
« ainsy comme la Sarcueuse se départ des coustumes aux four- 
« niers de Montfort a la boune qui siet à la taille aux fourniers. 
« Et de celle sen va droit à la boune qui siet el Petit Chastel- 
« lier; et de celle sen va droit a la boune qui siet sur le bout de 
« la -terre aux moines de Neaulphe devers Monmoyen. Et 
« de celle se vient droit k la boune qui est entre la terre Jehan 
« de Condé et les Plains vaus ; et de celle sen va a la boune qui 
« siet lez la boune qui départ la terre aux nonnains de Porrois 
€ et la terre au porchier. Et de celle sen va tout ainsy comme 
« la terre aux nonnains de Porrois se part des coustumes des 
« Plainvaus à la boune qui siet entre la terre aux nonnains de 
« Porrois et la terre aux malades (il. Et de celle sen va tout 

{\) Terres de la MaUdrerie des Ëssarts-lo-Uoi. 



— 407 — 

€ ainsy comme li ruis de Pessonnier (1 ) départ le terroir du 
A chemin perré ^es coustmnes aux malades jusques au terroir 
< de la Ruis taire; et de la sen va tout ainsy comme li terroirs 
€ de la Ruistoire se part du terroir du chemin perré de bonne 
€ en bonne jusques au terroir Daufergiez se part du terroir du 
€ chemin perré jusques à la bonne qui siet entre la terre aux 
« moines de la Rouche (2) et le terroir Daufergiez. Et de celle 
€ sen va tout ainsi comme la terre aux moines de la Rouche se 
« part du terroir Daufergiez a la bonne qui siet entre (sic) aux 
* moines de la Rouche et la terre aux moines des Vas (Vaux) (3). 
« Et de celle sen va de bonne en bonne si comme li terroirs aux 
€ moines de Vans départ du terroir de Viez Yglyses jusques à 
€ la bonne qui siet entre le bois de Louppendu et la terre aux 
€ moines des Vaulx; et de celle sen va tout droit à la bonne 
€ qui siet entre les boys de Loupendu et la terre de la haye de 
€ Blairon (4). Et de celle sen va à «la bonne qui siet el bout des 
€ espés de Guernonville par devers Vielz Yglisses; et de la sen 
« va droit a la bonne qui siet entre les coustumes de Chappelon 
« et les prez aux mareschieres. Et de la sen vient tout ainsy 
« comme les coustumes de Chappellon se portent des champs 
« du chemin ferré jusques à la boune qui siet el bout de la Tou- 
« che par devers la granche du parc de la Roe; et de celle sen 
« va droit a la boune qui siet el chemin qui va de Saint Liger à 
« Ramboillet. Et de celle va droit à la boune qui siet el chemin 
« qui va de Ramboillet à Bussai ; et de celle va si comme li che- 
« min porte a la boune qui est au gué de Cerisier. » 

€ Et doit prendre Saint Liger en lenclos des bonnes de Gam- 
« bais iicxx arpens de boys el desfois de Gambays si comme les 
« bonnes le monstrent dont il sont bounez. Et doivent oster de 

(1) C*était le raîsieau descendant des étangs et trayersant la tallée de 
FArtoire, l'une des sources de rVvette. 

(2) Fief des Rouches dans la commane de VieîUe-EgHse.» dépendant 
de l'abbaye de la lloche. 

(3) Ferme de Saint- Benoist. 

(4) La Villeneuve, près Rambouillet- 



— 108 — 

« lencloz des bounes de Saint Liger la ville de Bevreres et la 
« granche Robert de Bougival qui est en celle ville, et la gran- 

< che la contesse du parc de la Roe tout ainsi comme chacun de 
« ses leus se contiennent et comme il ont tousiours usé et doi- 
€ vent estre à Montfort ; et la granche maistre Guille tout ainsi 
€ comme il a tousiours usé; et tous li terrois comme il a tou- 

< siours usé qui est a la partie de Gambais. £t doit cuillir son 
€ travers en tous lieus si comme il a tousiours usé et toute sei- 
€ gneurie et toute justice en tous les lieux devant nommés. Et 
« est assavoir que les damoiselles sereurs le conte Jehan de 
« Montfort qui fut peuent et doivent demander leur droicture 
« en tous les dons que li 1.... Jehan leur frère iist à heritaige. 
« Et ceste partie est à Saint Liger (1). » 

Après la mort du comte Jean (iâ49), le comté de Montfort 
échut à Béatrix, sa fille unique, issue de son mariage avec 
Jeanne de Châteaudun, dame de Château-du>Loir. BéaU*ix était 
déjà mariée, en 1260, à Robert IV, comte de Dreux, auquel elle 
apporta tous ses biens. De ce mariage naquirent plusieurs en- 
fants, entre autres : Yolande, mariée d'abord en 4286, à Alexan- 
dre III, roi d'Ecosse ; puis en secondes noces en 4294, à Artus II, 
duc de Bretagne; et Jeanne, mariée avant 4292 à Jean IV, 
comte de Roucy, et avant 4307, à Jean de Bar, seigneur de 
Puisaye. 

Un extrait, fait en 4543, du cartulairede Béatrix de Montfort, 
nous a conservé les comptes de la prévôté de Saint-Léger, faits 
pour cette dame en Tannée 4283, qu'il est curieux de comparer 
avec ceux rapportés plus haut et faits sous le règne de Philippe- 
Auguste. 

é 

« Ce sont rentes deubs a Madame la comtesse en la terre de 
« Montfort, hors les bois. 

« Ce sont rentes à Saint Légier. 

« Primes en la prévosté le four de Saint-Légier. 

(1) Àrehiveê du domaine de Rambouillet, armoire de Saiot-Léger, 
oerton 1, copie sur papier du quinzième liècle. 



— 109 — 

« Item les cens des maisons à la Saint Rémi et a la Saint 
« Jean valent xvi 1. 

« Item les charrons et les tourneurs valent xl sols. 
. « Item les ventes, saisines, amendes, péages et autres ex- 
« ploitSy toutes ces rentes sont en la prévosté laquelle est ven- 
« due par an deux cens quatre vingt dix livres ; les enchece^ 
« Tïiens (sic) abbatus chascun an cent et quarante cinq livres. 

« Item rentes hors la prévosté : les cens des terres à la Saint 
« Rémi valent xxviii 1. Ce sont tous les cens des Feyaus. 

« Item les cens des prés de Vesgre à la Toussaint valent xi 1. 
« XV sols. 

€ Item les moulins de Planay et TArché valent dix neuf 
« muids de bled ceste année, desquels sont en fief et aulmosnes 
« cinq muids et dix septiers. Item au chapelain de Planay deux 
« muids. 

« Item les champarts des Feyaus qui sont vendus ceste année 
€ huit septiers de grain moitié bled moitié advoyne. 

« Ce sont aulmosnes en la prévosté de Saint Legier. 

« Primes à Saint-Antoine de Paris à la Saint Rémy x 1. 

« Item à Haultebruière x 1. . 

« Item au chapelain de Saint Legier cens sols. 

€ Item à Saint Vincent du Bois vingt sols. 

€ Item à Jacqueline de Charly xvi sols lesquels elle tient en 
« fief. 

« Item au chapelain de la Pommeraie soixante dix sols. 

« Item a Mons. Raul d'Espernon dix livres. 

« Somme quarante six livres. 

« Item au chapelain de Planay quatre livres dix sols de cens 
« du Perray et dix livres de cens de Saint Legier a la Saint 
« Rémi. 

« Cest escript feist Gilles le Clerc en Tan de grâce mil deux 
« cens quatre vingt trois. > 

En 1295, Béatrix conclut avec Jean, abbé de Neauphle-le- 
Vieux, un accord ainsi daté : Data apud Sanctum Leodegarium 
in Aquilina siltoa^ anno 4295, 



— 140 — 

La comtesse Béatrix était morte en 4343. Lé 43 mai 4347, 
ses deux filles, que nous venons de nommer , se partagèrent 
le comté de Montfort qui leur était échu de la succession de 
leur mère. Yolande, duchesse de Bretagne, comme sœur aînée, 
emporta « par avantaige le chastel de Montfort ainsy come il 
« se comporte par ses clôtures, lommaige, le ressort etlasouve- 
« raineté de telle partie ou portion. > Indépendamment de la 
châtellenie de Montfort et de ses appartenances, elle eut dans 
sa portion, entre autres biens : La ville, la prévosté, le chastel, 
< la chastellenie de Saint Liger et tout ce qui y appartient et 
€ peult appartenir, excepté ce qui en est baillé à nostre dite 
€ seur par partaige cy come il est déclaré en la partie cy des- 
« soubz.... le manoir de Planay o toutes les pourprinses et les 
« appartenances ; De rechef la prévosté de Merey et tout ce qui 
« en appartient.... De recbef tous les sens de Saint Liger qui 
« sont deubz hors la prévosté excepté les cens de la Haulte Rive 

« et des Feyaus que notre dite seur emporte Les advenaiges 

« des rentes de Saint Liger.... les molins de Planay et à Lar- 
€ chier.... lestanc à Larchier soubz Sainct Liger; les deux es- 
« tangs de dessus le molin de Slanay, la moitié des prez dentre 
« Saint Liger, Planay et le moulin du gué Porcheret. » Dans la 
part de la duchesse de Bretagne, sont spécifiées entre autres 
parties de forêt : « La Noe Bernart, tous les autres boys adte- 
« nant illec ; tout le Trépiez jusques au Villepert, le fay de Pla- 
« nay, Vauguion, tout Busseyz, avesques Morbi-ay et Morbreel 
« et la Tasse derrière le courtil à la Meniguende, les grans 
« coutumes des Plains Vaux... etc. » La duchesse emportait aussi 
dans sa mouvance tous les fiefs des châtellenies de Montfort et 
de Saint-Léger, excepté ceux qui avaient été donnés à sa sœur 
et que nous nommerons bientôt ; enfin, elle avait dans toute sa 
partie, tous droits de garennes à connins, de gruerie, de chasse 
et toute justice haute, moyenne et basse. 

De son côté, Jeanne, comtesse de Roucy, eut le château, la 
ville et la châtellenie de Rochefort ; la prévôté de Sonchamp 
avec toutes ses dépendances, et la mouvance de quelques fiefs 



— 441 — 

détachés de la châtellenie de Montfort. Entre antres biens, 
elle ent de pins dans son domaine : « La prévosté de Baye* 
€ nières, de la Celle et des Bordes qui furent de la chastel- 
€ lenie de Saint Liger. De rechef le Perray, les cens de Vieux 
€ Eglises et toutes les appartenances ; les Ëssarts et toutes les 
€ appartenances, lesquelles villes du Perray et des Essarts sou- 
€ loient estre de la châtellenie de Saint Liger. De rechef les 
€ Feyaux, Haultes rives et les appartenances lesquelles furent 
« de la chastellenie de Saint Liger.... De rechef la moictié des 
« prez d'entre Saint Liger, Planay et le molin du gué Porche- 
« ret.... > On ajouta à sa mouvance « Les fiefe des Brevières 
€ et Vielz Eglises que le sires de Laval tient; le fief de la Ville- 
€ neufve de Blairon ; le fief du Patiz ; le fief monseigneur Heu- 
€ des de Montmor ; le fief Guyart de la Couldroye ; le fief mon- 
€ seigneur Thibault de Puysieus; le fief de Guyencourt; le fief 
€ de la Ritoire, lesquelz fiefz furent de la chastellenie de Saint 
€ Léger. > Parmi les bois de Rochefort et autres qui furent 
attribués à son domaine, on en remarque quelques-uns contigus 
à ceux de la Pommeraie et aux limites de la châtellenie de Ro- 
chefort, mais qui furent détachés de celle de Saint-Léger, tels 
que ceux de : « Villepert qui va du Mas à Saint Liger; de re- 
€ chef les boys Barbe ; les boys des Monsméans ; le bois de la 
€ Cheyanne; tous les plains vaux jusques aux grans coustu- 
« mes.... » De même que la duchesse sa sœur, la comtesse em- 
porte sur toute sa partie « les plains des gaaz et garennes de 
€ connins.... lâchasse et toute justice haulte, basse et moyenne 
€ avesques tous les émolumens et prouffitz, charges et advan- 
€ taiges..... > Mais « sauve la gruerie de notre dite partie et 
€ sauve la chasse lesquelles madame notre seur y disoit à avoir 
« nous disant le contraire, desquelles gruerie et chasse retenu 
€ est entre nous à ordonner (4). » 
Nous ne suivrons pas plus loin les diverses transmissions de 

(1) Lettres de partage du comté de Mont for t-l'Amaury, entre la du- 
eheue de Bretagne et la eomtesee de Rouey (13 mai t3t7), Àreh. du do- 
moine de Rambouillet, armoire de Saint- Léger, carton 1. 



— 112 — 

la seigneurie de Rochefort. Quant au comté de Montfort et à la 
châtellenie de Saint-Léger-en- Yveline, ils restèrent dans le do- 
maine des ducs de Bretagne jusqu'à ce que Anne, fille du duc 
François II, les apporta en mariage à Louis XII, roi de France, 
en 1499. 

Parmi les rares documents qui nous sont restés des ducs de 
Bretagne, comme comtes de Montfort et seigneurs de Saint-Lé- 
ger, nous trouvons les lettres suivantes du duc Jean V, datées 
de janvier 1376 (n. s.), par lesquelles nous est révélée l'exis- 
tence, à Saint-Léger, d'une aumône ou hôpital, fondé par la 
comtesse Béatrix de Montfort. 

« Jehan duc de Bretaigne, comte de Montfort et de Riche- 
« mont à nos bailli, gruier, receveur et procureur de notre 
« conté de Montfort ou à leurs lieutenants, salut. 

« Recèu avons l'humble supplication flu gouverneur de Tho- 
« mosne de Saint Liger en notre ville de Saint Liger contenant 
« comme il ayt droit à prendre et percevoir par chacun an à 
« cause de la fondation de ladite aumosne x livres parisis de 
< rente au terme de Saint-Rémy sur la prévosté de Saint Liger 
« et huit setiers de bled qui donnés et aumosnés furent à ladite 
« fondation dès longtemps a par feu Béatrix jadis comtesse de 
« Dreux et de Montfort, de laquelle rente ses prédécesseurs 
« avoient joy et usé paisiblement par tel et si longtemps qu'il 
« n'y a mémoire du contraire jusques à naguères que ledit sup- 
« pliant pour avoir solution et payement de la somme de dix 
« livres p. et des huit setiers de bled deus pour le terme de 
« Saint Remy par devant vous en requérant payement lui en 
« être fait, vous avez été refusans, disans que il ne devoit pren- 
1 dre par an que x livres tournois, et du bled que payer lui 
« vouliez à deux termes en l'an et que autre chose ne lui vou- 
« liez bailler si plus exprès commandement vous n'aviez de 
« nous, et que défendu vous avoit été par les gens de nos 
« comptes de notre parlement de Bretagne. Laquelle chose se- 
« roit un très grand préjudice dudit suppliant, et diminution de 
« ladite aulmosne si pourveu n'y étoit de nous gracieux et con- 



— 4<3 — 

« venable remède. Dit qu'il est prest de nous montrer bonnes el 

< suffisantes lettres de la dite fondation, nous lui voulions sur 
« ce pourvoir. Nous ces choses considérant, vu que nous ne vou- 
€ Ions t»llir les droits et fondations des églises et lieux ecclésias- 
« tiques, ainçois voudrions croitre etaugmenter, vous mandons 
« et à chacun de vous que la dite somme de x livres parisis et 
« huit setiers de bled de rente par an vous baillez et délivriez 
« chacune année au terme de Saint-Rémy et payer les arrérages 
€ qui deubs lui peuvent être de son temps audit suppliant ou à 
« ses successeurs sans lui donner ou mettre aucun empesche- 
€ ment. Avons donné et octroyé par ces présentes audit sup- 
« pliant pour une fois seulement douze livres de rente de bois 

< de coupe de trois ans pris en notre forest de Montfort pour la 
« nécessité dudit hostel. Car ainsi voulons et nous plait être 
« fait, vu ces présentes ou vidimus d'icelles et des lettres de 

< fondation de la rente faits sous seing royal ou authentique 

< pour une fois seulement. Donné à Paris le vingt quatrième 
« jour de janvier l'an mil trois cent (soixante) quinze. 

€ Par le duc de son mandement exprès 

Levesque (<). 

Claude de France, fille de Louis xn et d'Anne de Bretagne, 
fut héritière du comté de Montfort et de la seigneurie de Saint- 
Léger et les réunit à la couronne par son mariage avec 
François I»', en <514. Ce prince donna l'investiture du 
comté de Montfort à Marie de Luxembourg, veuve de François 
de Bourbon, comte de Vendôme et seigneur d'Épernon, en dé- 
dommagement de la perte de ses terres, qui avaient été cédées à 
l'empereur Charles-Quint, par le traité de i 532. Ce comté fut 
plus tard donné en usufruit à André de Foix, seigneur de l'Es- 
pare, oncle, à la mode de Bretagne, de la reine Anne. Il passa 
ensuite, au même titre, à W^ de la Trémouille, à la duchesse 
d'Ëstoutevilte. En 4 562, il fut donné à la reine Catherine de 
Médicis, veuve de Henri II, pour partie de son douaire; puis, en 

(1) Archives de Seine-et-Oife, dans une liasse relative à NeaDphle. 
T. I. 8 



— 114 — 

1570, entra dans l'apanage du duc d'Anjou, qui fal depuis 
Henri III, et à Tavénement de ce prince à la couronne, il fut 
compris dans l'apanage de son frère François, duc d'Alénçon, 
qui en a joui jusqu'en 1 584, époque de sa mort. Ce fut Henri III 
qui, n'étant encore que duc d'Anjou, fit « commencer un pavil*^ 
€ Ion, en forme de dôme, à Saint-Léger, pour luy servir au re- 
€ tour de la chasse, mais il est demeuré imparfait (1). » C'est le 
nouveau château construit dans le bas du village de Saint-Léger, 
dont il reste encore aujourd'hui les murs de clôture et quelque» 
parties des anciens bâtiments qui servent de logement à un garde 
général des forêts de la couronne. En 1 577, ainsi que nous le 
voyons dans une pièce originale de ce temps, Olivier Ymbert, 
architecte et maître maçon de monseigneur le duo d'Alençon, 
demeurait â Saint-Léger-en- Yveline (2). Est-ce à cet architecte 
que l'on doit la construction de ce château, qui était peint 
dans la galerie des chasses de Fontainebleau sous le règne de 
Henri IV. 

Quelques années après la mort du duc d'Alençon, le comté dô 
Montfort fut, en 1 587, cédé à titre d'engagement à Jean-Louis 
de Nogaret, duc d'Épernon, et tenu au môme titre par Bernard 
de Nogaret, son second fils, qui le transporta à Marie de Rohan, 
duchesse de Chevreuse, en s'en réservant l'usufruit Sa vie du- 
rant. A la mort de ce seigneur, arrivée en 1 661 , la duchesse de 
Chevreuse en prit possession ; puis, en 1 692, Louis XIV le donna 
au duc de Chevreuse et de Luynes, en échange d'une partie du 
duché de Chevreuse. 

La châtellenie de Saint-Léger suivit toutes les vicissitudes du 
comté de Montfort-rAmaury, dont elle fut séparée pour être unie 
et incorporée au nouveau duché-pairie de Rambouillet, érigé 
par lettres patentes de Louis XIV, en date du mois de mai 17«. 
et enregistrées au Parlement le 29 juillet de la môme année. 
Suivant les propres expressions de ces lettres. « Le 29 décembre 

(t) Détcription d$ îà généralité d$ Pàriê, par D**% p, 521 (Paris, 
ino, in.l2> 

(2) Voir noire Aeéueil d» pUeei relaMeiau pHvuré dei MwilineatuD, 
p. 67. 



— 445 — 

< 4706, nostre dit fils (le Comte de Toulouse, fils légitimé de 
« Louis XIV et de- Madame de Montespan) acquit des Sieur et 
€ Dame duc et duchesse de Chevreuse, la chastellenie, paroisse, 
« terre et seigneurie de SainMéger, avec les fiefs Chastelain et de 
€ Guiencourt, ensemble la fores t de Montfort, leurs circonstan- 
« ces et dépendances. La dite chastellenie, terres et fiefs cousis- 
€ tant en ancien et nouveau château, plusieurs maisons et fer* 
<L mes, prez, moulins, estangs, cens, rentes, droits seigneuriaux 
« et féodaux, travers, tabellionnage, haute, moyenne et basse 
« justice et de ressort; la dite forest en douze mille six cens 
« quatre vingt quinze arpens trente deux perches et demie de 
« bois et bruyères, avec tous droits de haute, moyenne et basse 
« justice et de maîtrise dans toute l'étendue de la dite forest de 
€ Montfort et sur tout ce qui est enclavé en icelle, droit de 
« voyerie, chasse, pesche, droits seigneuriaux, tant en cas de 
« vente qu'en toutes autres mutations suivant la coustume, avec 
4L faculté de rentrer dans toutes les usurpations tant anciennes 
« que moderne&j mesme dans les parties de la dite chastellenie 
« de Saint Léger aliennées et engagées, en remboursant toute- 
« fois la finance. Pouvoir de nommer aux bénéfices dans toute 
« rétendue de la dite chastellenie, terre et seigneurie de Saint- 
« Léger et forest de Montfort; pouvoir d'instituer et destituer 
€ bailly, lieutenant, maistre des eaux et forêts et tous autres 

< officiers nécessaires pour l'exercice des dites justices, avec 
<L connaissance tant en première instance qu'en cas d'appel de 
€ toutes les matières civiles et criminelles chacun à leur égard, 
« tant dans l'étendue de ladite chastellenie, terre et seigneurie 
€ de Saint Léger, domaine en dépendans, que dans Tétendue de 
€ la dite forest et de ce qui est enfermé en icelle, tout ainsy 
€ qu'en connoissent les officiers du bailliage et maistrise parti- 
€ culière du duché de Montfort et membre d'icelui et ce au lieu 
€ des officiers royaux qui ont esté supprimez, ensemble ressort 

< et connaissance des appellations de toutes les autres justices 
« qui ressortissent et sont mouvantes du dit bailliage et chastel- 
« lenie de Saint Léger, ainsi que les mouvances et ressort de 



— 116 — 

« justice du marquisat de Rambouillet, terres et seigneuries de 
« Gazeran, Orcemont, la Boissière, Sonchamp, le Mas, la Mare, 
« Hollande, Corbet, Villarceaux, Biennouvienne, fiefs de la cure 
€ de Poigny, fiefs de la cure des Essards , les Chasteliers, La- 
« bisme, le Passoir, la Malmaison, le Long des bois, Chastillon 
« et généralement tous les autres fiefs qui sont entre le Marqui- 
« sat de Rambouillet, les tailles d Espernon et la dite forest de 
« Montfort; les dites chastellenie, terre et seigneurie de Saint- 
« Léger, forest xle Montfort, ressort et mouvance, tant en fief 
€ que justice des dites terres, faisans la plus grande partie da 
< comté de Montfort, cy-devant par nous donné aux dits sieur 
« et dame duc et duchesse de Chevreuse, en contre-échange de 
€ la ville et domaine de Chevreuse.... par contrat du 1«' févrieir 
€ I69â. Le tout mouvant et relevant de Nous à cause de Nostre 
« Couronne. » 

D'après ces mêmes lettres patentes, la forêt de Montfort dut 
désormais porter le nom de forêt de Saint-Léger. 

La terre et châtellenie de Saint-Léger furent achetées par le 
comte de Toulouse, moyennant la somme de 841 ,296 livres. Ce 
prince, par suite des acquisitions successives qu'il fit des mar- 
quisat de Rambouillet, partie du duché d'Épernon, terre et châ- 
tellenie de Gazeran, Sonchamp, etc., etc., devint propriétaire, 
non seulement de tous les fiefs qui constituaient autrefois la 
châtellenie de Saint-Léger, mais encore de tout ce qui restait de 
l'ancienne forêt Yveline, dont il faut pourtant excepter des par- 
ties considérables de bois appartenant aux domaines de l'ancien 
comté de Rochefort, de la seigneurie de Bonnelles, etc., etc. Le 
nouveau duché-pairie de Rambouillet possédait, en effet, en 
1711, plus de vingt-huit mille arpents de bois et bruyères. Le 
domaine actuel de la Liste civile, à Rambouillet, contient 
12,133 hectares 76 ares pour la forêt de Saint-Léger, de Ram- 
bouillet et des Yvelines; 920 hectares 62 ares pour le grand 
parc; 236 hectares pour le petit parc et 1,391 hectares 33 ares 
pour la forêt de Dourdan (Saint-Arnoult et l'Ouïe). En tout 
1 4,681 hectares 71 ares. 



— 417 — 

Le duc de Penthièvre, héritier du comte de Toulouse, son 
père, vendit son duché de Rambouillet à Louis XVI, le 29 dé- 
cembre 4783. Après l'extinction de la féodalité, le domaine de 
rÉtat ne conserva de Fancien duché que la majeure partie des 
bois qui, sous le nom général de forêt de Rambouillet, ne furent 
distraits de ce domaine que pour être attribués aux différentes 
Listes civiles de Napoléon P', de Louis XVIII, de Charles X et 
de l'empereur Napoléon III. Quant au village de Saint-Léger, 
il devint le chef-lieu d'une commune du canton et de l'arron- 
dissement de Rambouillet, ainsi que nous l'avons dit plus haut. 

On lit dans une Description de la généralité de Paris, par 
un sieur D***, imprimé à Paris en 1710 : « Le Haras de Saint 
€ Léger est un château du Roy à onze lieues de Paris, et à une 
€ lieuë de Montfort dans la forest ; c'est le plus beau qui soit 
« dans le royaume, le temps de son établissement n'est point 
« certain par aucun registre du pays ; mais on tient par tradi- 
« tion qu'il est aussi ancien que la forest. 

< Il y a deux parcs à ce château, le parc d'en bas du côté de 
€ Planey, qu'on appelloit autrefois la Vieille-Harasserie ; c'est 
« dans ce parc qu'on met les cavales avec leurs poulins pendant 
€ l'hyver, et l'autre vers Saint-Léger qu'on nomme le Bastillon, 

< dans lequel on met les poulins de trois ou quatre ans, et on 
€ les fait paître autour. 

« Il y a ordinairement dans ce Haras 100 cavales et 12 ou 
«15 estalons qui donnent par année environ 80 poulins, les 

< chevaux de ce Haras sont fort bons après l'âge de sept ans et 
€ non pas plutôt. » 

Dans la révision qui fut faite, en 1701, de l'évahiation du 
comté de Montfort fkite le 20 décembre 1 691 , que nous avons 
déjà citée, on lit : « Le vieux château de Saint-Léger consis- 

< tant en une masure entièrement ruinée n'y ayant plus que 

< d'anciens vestiges d'une galerie basse, die deux pavillons et 
« d'une chapelle estimés néant. » Et plus loin : « Le domaine 
€ de Saint-Léger consiste en vieux château, nouveau château, 
« un corps de bâtiment servant de logement aux palfrèniers 



— H8 -^ 

4 des haras du roi, jardin de six arpents... garenne... colom- 
€ hier, etc. Le tout estimé i 00 liv. par an. 

€ La ferme du Clos Regnard près le vieux château, entrée de 
€ porte charretière, cour, parillon carré couvert en tuiles pour 
« le logement du fermier, grange, 40 arpents de terre laboura- 
€ ble, le reste en bruyères ; ladite ferme louée 4 40 1. 

« Métairie des Basses Mazures, 42 arpents de terre 80 1. 

€ La géole et auditoire de Saint Liger consistant en un petit 
« corps de logis, ou il y a cbambre à feu, affermée avec le droit 
€ de travers 150 1. 

« Le moulin de la Chênaie ou moulin Foulon 230 1. 

« La ferme de la Chênaie 200 1. 

« Le moulin de Planay , l'étang de Planay, l'étang Poulain 

« 400 1. 
€ La ferme des Grands Coins 54 arpents de terre dont 1 en 

€ friche 1301. 

€ Le moulin l'Archet 4 00 1. 

€ L'étang Neuf près le parc de Neuville et l'ét^g de Vitry au- 
€ quel sont joints deux arpens de pré 55 1. 

€ Cent quinze arpents de pré situés en divers endroits de la 
« paroisse de Saint Léger, dont il y en a de très çiédîocres, étant 
« administrés en régie par le s' Garsault, capitaine des haras 
€ 1781 I. 

€ La censive du fief du châtelain, jardins, prés, terres, mai- 
€ sons, tenu par le seigneur du fief châtelain. Sur ces héritages 
€ sont dus lods et ventes, saisines, défauts et amendes. Le fief 
« avant d'être réuni à la seigneurie de Saint Léger était sujet 
« aux droits de rachapt, quint et requint, marc d'argent et che- 
« val d'écurie, le tout évalué 27 1. 19 s. 

« Deux petits corps de logis près du château de Saint Léger 
« 51. 

« Ecurie attenant à la géole 6 1. 

« Maison et jardin de la grande rue de Saint Léger 10 1. 

« Four à ban de Condé, ruiné, néant. 

« Lods et ventes pour héritages payant cens en argent 370 1. 



— 119 — 

€ Lods et ventes pour héritages payant censives en grain éva- 
a luées 244 1. 

« Le total de ces sommes'est 4274 1. 48 s. 6 d. (1),> 

Nous sommea dans Fimpossibilité d'^youter aucun détail à 
l'histoire du haras qui n'existe plus, mais dont le souvenir 
est conservé par les dénominations de parc d'en bas, de la ha- 
Fasserie et de parc d'en haut. 

Il est k remarquer qu^une route appelée, sur la carte des 
chasses de Bertier dressée en 1764, route Goron, traversant la 
plaine des Tvelines, séparant les tailles de Y illarceaux des Pleins- 
Vaux, et traversant ensuite le bois de la Serqueuse, conduit au 
parc d'en haut en coupant à angle droit le chemin de Saint-Lé- 
ger à Montfort. On sait que Goron était Fun des géants des légen- 
des du moyen âge» et ce nom donné à une route suffit pour attes- 
ter son ancienneté. 

Quelques autres documents, malheureusement trop rares, 
nous prouvent qu'on élevait des chevaux dans toutes les parties 
de la forêt Yveline dès les premiers siècles de la féodalité. En 
l'an 1 053, Amaury, seigneur de Montfort, donnait aux moines 
de Marmoutier, établis au prieuré de Saint-Thomas-d'Épemon, 
la dîme de ses juments (â). Dans la suite ses successeurs, comtes 
de Montfort, semblent avoir voulu détruire ou s'approprier les 
Haras particuliers qui s'étaient établis dans leur forêt Yveline. 
En 1 238, en même temps qu'ils échangeaient Planet avec 
Amaury VU, les moines de l'abbaye des Vaux-de-Cernay renon- 
cent en faveur de ce comte à tous leurs droits d'usage dans la 
forêt, au haras, aux animaux, troupeaux et bestiaux qu'ils 
y avaient, « removentes ad perpetuitatem (fe dicta foresta 
« haradum suum et quelibet alia animalia tam pecora quam 
€ armenta (3) » En mai 1 248, le prieur et le couvent de la lépro- 
serie de Beaulieu- les -Chartres, abandonnèrent également à 

(1) Àrch. de l'Empire^ P. 1839. 

(2) Acte de fondation da prieuré de Saint-Thomas d'Epernon, aux 
Ârehivei d* Eure-et-Loir. 

(^) Car t. des Vaux-de-Cernay, 1. 1, p. 3S2. 



— 120 — 

Jean I«', comte de Montfort, le haras qu'ils avaient dans la forêt 
Yveline, € pro quitadone.... pro quU>usdam equis qui rmlga- 
« riter mmcupantur Harat quos ipsi prior et convmtus habe- 
€ bant in foresta mea de Aquilina. > En échange de cet aban- 
don , le comte leur donna quarante arpents de bois à défri- 
cher dans ses bois de Rambouillet, au lieu dit les Tailles de 
Fontel (4). Cependant on n'en continua pas moins, dans les siè- 
cles suivants et même jusqu'à nos jours, à élever isolément, 
dans les différentes parties de la forêt Yveline, des chevaux 
d'une race particulière généralement employés au service des 
charbonniers et des débardeurs. Nous laissons à d'autres, plus 
compétents que nous, le soin de faire des recherches sur ce sujet 
intéressant. 

(I) Archives du domainô de Rambauillei. 



-•oî^îo*- 



CHATKAXJ DK MON'ri''OK'r-L'AMATjrfV. 



— 424 — 



LE 



CHATEAU DE MONTFORT 



Par m. DE DlOltf. 



Le dessin, joint à cet article par notre ami M. Septime Le 
Pippre, retrace heureusement ce qui reste du cb&teau des com- 
tes de Montfort, mais il est pris de trop près pour donner une 
idée de la manière pittoresque dont ces ruines dominent la ville 
et la campagne qui l'environne. Môme après de plus grands 
spectacles, on aime à reposer ses yeux sur ce gracieux paysage 
chanté par Victor Hugo au temps de sa jeunesse. 

Raconter l'histoire des seigneurs de ce château serait ïort 
long, nous nous bornerons à celle du monument qui est beau- 
coup plus courte. En effet, le courage et l'esprit d'aventure des 
Àmaury et des Simon de Montfort s'exerça surtout au loin, en 
Normandie, en Languedoc, en Palestine, en Angleterre ou en 
Sicile , et heureusement pour nos populations ces remparts 
écroulés peuvent raconter peu de sièges. 1 

Un seul auteur parle de la fondation du château de Montfort : 
c'est le moine de Saint-Germain-des-Prés qui, au milieu. du 
douzième siècle, continua l'histoire d'Aimoin. Malheureuse- 
ment, cet endroit a été raturé dans le manuscrit unique de cet 
historien, et une lacune d'une ligne et demie a enlevé le 
nom du fondateur de Montfort. L'histoire d'Aimoin a été impri- 
mée sans signaler cette lacune, et la Chronique de Saint-De-- 
nis a traduit ce texte comme s'il était entier. De là Terreur des 
anciens auteurs qui ont attribué au roi Robert la fondation de 



~ 422 — 

Montfort, jusqu'à ce que Du Bouchet, dans son Histoire de 
Covrtmay, ait fait connaître la mutilation du manuscrit ori- 
ginal. 

Voici le texte d'Aimoin : Tempore régis Roberti Benia fuit 
de dominio Sancti Germani. ..«..«.. ^ ,,.«,.. . 
...,.,.,.,., ipse fimuxcit Spamonwn et Mtmtifor- 
tem; quamdam quoque de Novigento dominam habuit uxo- 
rem, de quâ tmum filium habuit nwncupatuvi, Almaricum; 
idem Almaricus duos filios habuit Simonem et Almari-- 
cum; etc. 

Voici la tradaetion des Chroniques de Saint-Denis : Cil rois 
Robert ferma h chastel de MotUfort et d^Espemon; une dame 
de.Nogent ot espousée; de celle ot im fils qui ot nom Am^u- 
ris; cil Amatms,^ etc^ 

Lcffsqu'on ignore la rature du te^^te original, ce passage pa- 
rait positif, quelque difficile qu*il soit d'admettre que Robert ait 
eu pour femme une dame de Nogent, du Tillet dit de Noyon^ 
dont autun autre historien n'a parlé. Soucbet, dans son His-^ 
tùire du diocèse de Chartres^ essaye de rendre cette opinion 
plus plausible, en confondant cette dame de Nogent avec Berte, 
veuve du c(»nte Eudes, que Robert épousa fort jeune, en 995, 
c&ntre le gré de son père, et dont il fut forcé de se séparer par 
les censures de l'Église. Mais Ordéric Vital, historien très-affec- 
tionné à la femille de Montf(»rt, tranche la question en nom- 
mant comme père d'Amanry V^ de Montfort, Guillaume de 
Hainaut. 

C'était un cousin de Régnier IV, comte de Haînaut, qui, avec 
Faide de Hugues Capet, due de France, recouvra, en 977, ce 
comté, dont son père Régnier III avait été dépossédé en 959. 

Guillaume, s'étant attaché à la fortune de Hugues Capet, resta 
en France, et ce prince lui procura la main de l'héritière de 
plusieurs terres aux environs de Nogent. Plus tard, le roi Ro- 
bert lui donna Beine enlevé à l'abbaye de Saint-Germain. On 
comprend facilement qu'un moine voulut effacer de l'histoire 
d*Aimoin la trace de cette donation. 

Guillaume de Hainaut fut donc le fondateur des deux châ- 



— 123 — 

teaux de Montfort et d'Épernon, maia sans doute avec l'aide et 
peut-être par Tordre du roi Robert, Construire un château était 
faire acte de souveraineté, surtout à celte époque où ils étaient 
encore rares. Môme plus tard, lorsque le *ol se couvrit de ma- 
noirs et de maisons fortes, le nombre des vrai? châteaux capa- 
bles de soutenir un siège fut toujours plus restreint. Mais, de 
même que le vassal ne pouvait fortifier sa demeure sans la per- 
mission de son seigneur, le châtelain ne pouvait augmenter les 
défenses de son château et, à plus forte raison, en construire un 
nouveau sans la permission du suzerain ; d'autant que la cons- 
tuction d'un château entraînait la formation d'une nouvelle châ- 
tellenie, aux dépens des anciennes, ce qui ne pouvait se faire 
sans son assentiment (4). Ce qui fait illusion k ce sujet, c'est que 
dans ces temps troublés, le droit était souvent mis de côté et 
que, dans les moments d^anarchie, chacun élevait à sa guise des 
châteaux félons, aduUerina castra^ selon l'expression d'Ordé- 
ric. Les deux châteaux de Montfort et d'Épemon sont encore 
remarquables par leur proximité du château royal de Saint- 
Léger-en-Iveline, qu'ils bloquent étroitement. Jamais un sim- 
ple seigneur n'eût osé les placer là, tandis qu'ils semblent bâtis 
tout exprès pour couvrir, l'un du côté de Paris, l'autre du côté 
de Chartres, cette résidence affectionnée du roi Robert. Nous 
dirons peut-être un jour comment, à notre avis, cette construc- 
tion se lie au mariage de ce prince avec la veuve ambitieuse du 
comte de Chartres, et à sa révolte contre son père. 

L'emplacement choisi pour le château de Montfort était sur 
la lisière de la forêt et de la paroisse de Méré, et à proximité de 
la route qui traversait cette localité se dirigeant vers Saint-Lé- 
ger. C'est un promontoire étroit qui se détache du plateau que 
couvrait alors la forêt Iveline. A l'endroit où ce promontoire se 
resserre se trouvait une tour, dont les débris énormes renversés 
à droite et â gauche par la sape, permettent de juger l'impor-^ 

(1) Voyez M. de JuhainyiWe, Histoire des Comtes de Champagne, 
11, 194, et ma lettre à M. Caumont sur plusieurs châteaux du départe- 
ment de Seine-et-Oise). 



— 124 — 

tance, non la forme ; derrière était un fossé profond ou ravin, 
au delà duquel s'élevait la motte des Sarrazins dominant le pla- 
teau, mais qui n'a conservé aucune trace de constructions; en- 
fin, après un second fossé, une troisième motte, dominant tout, 
portait le donjon. C'est de ce côté que le représente notre des- 
sin. En avant est la jolie tour de l'escalier, bâtie au seizième 
siècle, et derrière se dresse un pan du donjon de Guillaume de 
Hainaut. 

Sur le plan, les parties pochées indiquent ce qui reste de la 
construction primitive, et les parties tiachées la reconstruction 
du seizième siècle ; de ce côté, une ligne ponctuée donne le pé- 
rimètre probable de l'ancien donjon. C'était donc un bâtiment 
octogone fort irrégulier, ayant un vide de 1 4 à 1 5 mètres et des 
murs d'environ 3 mètres d'épaisseur, soit à peu près un septième 
du diamètre. Au point marqué A, on voit les traces d'une po- 
terne étroite, élevée au-dessus du sol et masquée par un contre- 
fort circulaire, dont la partie supérieure existe encore. Au-des- 
sous du donjon on voit les débris d'autres défenses et quelques 
restes de la chapelle du prieuré Saint-Laurent, dont la crypte a 
été récemment exhumée. Plus bas commence la ville au milieu 
de laquelle s'élève l'église paroissiale. 

Dès que le château de Montfort fut bâti, des habitations se 
groupèrent sous sa protection, et une petite ville s'étant formée 
à son pied, Amaury P% fils de Guillaume, y construisit l'église 
paroissiale de Saint-Pierre et commença le prieuré Saint-Lau- 
rent, que son fils Simon !« termina et donna, en i 072, à l'ab- 
baye Saint-Magloire de Paris. 

La châtellenie de Montfort était de forme singulière, ne se 
composant autour de la ville que de quelques lambeaux détachés 
de la forêt, et sa partie principale composée d'une trentaine de 
paroisses, dont les principales étaient Beine, Garancières, EUe- 
ville et Civry-la-Forôt, étant séparée du chef-lieu par la prévôté 
de Méré qui dépendait de la châtellenie de Saint-Léger. A une 
portée de flèche de son château, le seigneur de Montfort était 
sur les domaines du roi. Il est vrai qu'il était châtelain hérédi- 
taire du château royal de Saint-Léger et que, comme gruyer de 



— 125 — 

riveline , il avait sur tout le territoire qui forma en 4 223 le 
comté de Montfort, une juridiction très-étendue. 

Le comté de Montfort comprenait, dans l'arrondissement de 
Rambouillet, les cantons de Montfort, de Rambouillet et de 
Dourdan sud ; celui de Houdan dans l'arrondissement de Man^ 
tes ; enfin, plusieurs communes des cantons de Nogent , de 
Maintenon et d* Anneau dans le département d'Eure-et-Loir. 
Cette contrée, très-boisée et médiocrement peuplée, s'allongeait 
du nord au sud et coupait, par ses nombreux châteaux, tout pas- 
sage entre Chartres et Paris. 

Les châteaux des seigneurs de Montfort étaient, outre cette 
ville, Montchauvet, Beine, Houdan, Gambais, Épemon, Roche- 
fort et Breteucourt; leurs vassaux avaient, sans compter une 
centaine de manoirs plus ou moins fortifiés, les châteaux de 
Septeuil, Civry, Richebourg, Gaseran, La Tour-neuve, Mainte- 
non et laFerté-Choisel. Hardis, pleins de courage et de ressour- 
ces, ils surent tirer parti de cette position et se faire redouter 
même des rois de France. Dans les guerres entre ces princes et 
les rois d'Angleterre, leur lourde épée fit plus d'une fois pencher 
la balance en faveur de celui pour lequeji ils se déclarèrent. Mais 
comme nous l'avons dit, ils réussirent le plus souvent à éloi- 
gner de leurs sujets et de leurs châteaux, les fléaux de la guerre 
qu'ils allaient porter au loin. 

Cependant, au mois de septembre de l'année 1 098, toute la 
province était dans la terreur par l'approche d'une nombreuse 
armée de Normands et d'Angkds qui dévastait tout sur son pas- 
sage. La défection de deux barons lui avait ouvert, sans combat, 
la première ligne de défense de la France de ce côté. L'un était 
Nivard, seigneur de Septeiîil, l'autre, le propre frère du sei- 
gneur de Montfort, le jeune et ambitieux Amaury, soit qu'il 
fût mécontent de la part que lui faisait son frère Simon dans 
l'héritage de son père, soit que la discorde se fût mise entre 
eux à la suite des aventures de leur sœur Bertrade. Simon 
de Montfort munit si bien ses châteaux et les défendit avec tant 
de courage, que tous les efforts de l'armée anglaise, commandée 
par le roi Guillaume-le-Roux, se brisèrent contre les murs de 



— 126 — 

Montfort. Elle ne fut pas plus heureuse devant Épei*non> ni de- 
vant les châteaux de Neaufle et de Maule, et elle dut se retirer 
après avoir ravagé la campagne, mais sans prendre aucune place. 

En 1 \ 59, c'était le roi de France Louis VII qui menaçait Mont- 
tort, après avoir enlevé à son seigneur, Simon, troisième du 
nom, la garde du château royal de Saint-Léger et les fonctions 
de gruyer de ri véline. Celui-ci , poussé à bout et craignant de 
succomber, appela à son secours Henri, roi d'Angleterre, dont 
11 était vassal pour le comté d'Évreux, et lui fit hommage de 
tous ses châteaux, faussant ainsi sa foi au roi de France. Au 
mois de novembre, des garnisons anglaises occupèrent les châ- 
teaux de Montfortj Épemon et Rochefort, et menacèrent de là le 
cœur du royaume. Ce fut alors que l'abbaye des Vaux-de-Cer- 
nay réclama et obtint du monarque anglais des lettres de sauve- 
garde. La partie n'étant plus égale, Louis Vil dut céder et con- 
dure d'abord Une trêve, puis là paix en pardonnant à son vassal 
révolté, en recevant de nouveau sa foi et son hommage, et en 
lui rendant ses droits sur la garde du château de Saint-Léger et 
sur la charge de gruyer de î'Iveline. • 

Trente ans plus tard, le seigneur de Montfort n^aurait pu 
hîcommencer le même jeu. La royauté avait singulièremeut 
grandi avec Phlllppe^Augusté , et les progrès que ce prince 
avait fait faire à l'art des sièges, stationnaire jusqu'à lui, avaient 
de beaucoup diminué l'importance des châteaux forts. Peu de 
places lui résistaient et ses mineurs avaient raison des plus for- 
tes tours. La conquête de la Normandie ne lui coûta guère plus 
de peine que celle du château de Montlhéry n*en avait donné à 
son grand père. Il ne suffisait plus, comme un siècle aupara- 
vant, d'un donjon et d'un millier Se sujets pour se croire un 
prince indépendant. Aussi, les barons des environs de Paris, 
honteux d'une dépendance qui pesait surtout sur eux et sentant 
qu'ils ne pouvaient la secouer, se jetèrent-ils avec ardeur dans 
les entreprises lointaines et cherchèrent-ils à former, soit en 
Palestine, soit en Languedoc, de nouvelles principautés moins 
rapprochées d'un maître jaloux et de ses bailUs. C'est une re- 
marque du regretté M. Sainte-Marie-Mévil, que de tous les 



— 127 — 

baroâs qui se croisèrent contre les Albigeois, Simon de M ont** 
fort et ses voisins de notre département furent les seals qui 
réussirent ou essayèrent de faire dans le midi des établissements 
durables. 

La conquête de la Normandie, en 1204, en éloignant les fh)n* 
tières de là France, avait enlevé à Montfort presque toiité son 
importance militaire. Les expéditions lointaines du fameux Si* 
moii IV et ses efforts pour se créer Une principauté aux dépens 
du comte de Toulouse, durent épuiser ses domaines héréditai* 
res. Son fils, Amaury V, forcé par la résistance des populations 
à renoncer à ses ambitieuses espérances, revint en 1223 dans sa 
châtellenie de Moùtfort, qne le roi érigea en Comté, comme dé* 
dômmagement des droits qu'il lui cédait dans le midi^ Il reçut 
en outre le titre de connétable de France. Jean, son fils unique, 
mourut jeune à la croisade, en 1249, ne laissant qu'une fille au 
berceau, Béatrix qui^ en 1265, épousa Robert IV, comte de 
Dreux, après la mort duquel^ en 1 282, elle jouit pendant trente- 
trois ani» de ce comté. Elle le laissa à sa fille Tolande, duchesse 
de Bretagne. Jeanne, comtesse de Roucy, son autre fille, eut 
Rochefort pour sa part. 

Jean, fils de Tolande, porta le titre de comte de Montfort 
avant d'avoir celui de duc de Bretagne. Il le donna alors à son 
fils, et depuis tous les atnés des ducs de Bretagne prirent le 
titre de comtes de Montfort. Mais, comme les rois de France 
s'étaient déclarés contre cette famille et en faveur de celle de 
Blois, elle ne jouit du comté de Montfort que d'une manière 
précaire et intermittente. A la première menace de guerre, le 
roi commençait par le mettre en sa main et cela sans grande 
difficulté, cette possession étant trop éloignée de la Bretagne 
pour songer à résister. Plus d'une fois, dans le courant du qua- 
tonrïème et du quinzième siècle, il fut confisqué et donné à di- 
vers seigneurs, entre autres à DuguesClin. Le château fut sans 
doute démantelé à la première de ces occupations, et lorsque la 
paix se fit, les rois trouvèrent cette place trop rapprochée de 
Paris pour permettre d'en relever les fortifications» Mais, si 
Montfort n'avait pas à soutenir la guerre, il n'en supportait pas 



— 128 — 

moins rudement toutes les charges, étant trop souvent traité 
comme le domaine de Tennemi. En 1452, Pierre, duc de Bre- 
tagne, demande au roi des exemptions d'impôts pour ses sujets 
de Bretagne qui viendraient habiter son comté de Montfort dé- 
peuplé par les guerres (1). 

Nous avons, dans un relevé des cens de Montfort, en 1504, 
une description détaillée de la ville à la fin de la domination 
des ducs de Bretagne. On y voit que beaucoup de maisons sont 
inhabitées; une écrasée par les décombres tombés du château; 
les remparts renversés et les fossés partagés entre les proprié- 
taires riverains, ce qui prouve que depuis longtemps la ville- 
n'était plus en état de défense. Cette enceinte primitive ruinée, 
était beaucoup moins étendue que celle que Ton construisit au 
milieu du seizième siècle. Elle était limitée par les ruelles des 
Poulies et des Terrasses, ayant une porte au haut de la place 
Le Breton, au confluent des trois rues du Four, Droite et <ie la 
Treille, et une autre au milieu de la grande rue, près de la 
pompe. Elle laissait donc en dehors le cimetière de la Brosse, la 
place Normande et une grande partie de la ville actuelle. 

Le comté de Montfort ayant été réuni à la couronne après 
la mort de la reine Claude, femme de François P' et fille d'Anne 
de Bretagne, le roi en disposa en faveur d'André de Foix, comte 
de Lesparre. Ce seigneur, d'une famille féconde en grands capi- 
taines, avait suivi avec distinction la carrière des armes, mais 
il fut contraint d'y renoncer à la suite d'un combat en Espagne, 
où il reçut tant de coups de masse sur sa salade qu'il en perdit 
presque la vue. Il trouva à Montfort un château en ruines, une 
église en mauvais état, une ville à moitié dépeuplée. Il entre- 
prit de restaurer le château, de reconstruire l'église et de re- 
donner un peu de vie à la ville, dont il peut être regardé comme 
un des principaux bienfaiteurs. C'est probablement son por- 
trait et celui de Françoise du Bouchet, sa femme, qui sont sculp- 
tés dans deux frontons triangulaires au-dessus de la porte méri- 
dionale de l'église. 

(t) Ce u'est poortant pas là l'origine de la Bretonncrie» àMoDtfort, 
mentionnée dès 1287, dans un acte du Cart. de Béatrix de Montfort, 



— 129 — 

Le donjon de Montfort avait dû être démantelé, comme d'ha- 
bitude, en renversant sa partie antérieure. Le comte de Les- 
parre la rétablit, mais en ne donnant aux murs qu'un mètre 
d'épaisseur et en les ajourant de larges croisées. Nous avons 
quelques dessins du châ^au ainsi réparé, mais qui se contredi- 
sent sur plusieurs points, de sorte qu'on ne peut leur accorder 
qu'une confiance limitée. L'ensemble était un gros bâtiment po- 
lygonal, accompagné de tours et de tourelles et couvert d'un 
toit conique se terminant par un lanternon. Du côté de l'arrivée, 
la jolie tour de l'escalier qui subsiste encore, faisait le milieu 
de l'étroite façade ; de chaque côté s'ouvrait une croisée à cha- 
que étage ; et aux angles deux tourelles étaient posées en encor* 
bellement. La construction, alternée de briques et de pierres de 
taille, est très-soignée ; les angles de la tour sont ornés de légers 
contre-forts aux fines moulures que devaient reproduire les 
tourelles des angles; enfin, le tympan de la porte est couvert 
d'une sculpture délicate. Autant que l'on peut conjecturer, deux 
pièces assez grandes et à peu près régulières prenaient jour de 
ce côté, mais vers la ville , il n'y avait place que pour deux 
chambres étroites et anguleuses. 

Une semblable habitation, au sommet d*une colline escarpée, 
sans cour et avec des dépendances éloignées, nous paraîtrait 
aiqourd'hui peu agréable. Mais les siècles agités que l'on venait 
de traverser, avaient accoutumé la noblesse à vivre à l'étroit 
dans les châteaux forts. Par habitude comme par souvenir, 
même dans les temps les plus assurés, toute demeure seigneu- 
riale rappelait encore la forteresse. D'ailleurs, le vieux donjon 
était le centre féodal du comté. 

Une évaluation du comté de Montfort faite à cette époque, 
nous dit qu'il y avait en cette ville : Un château bien édifié, 
capital et dominant de tous les autres châteaux, fiefs et vassaux 
dudit comté; et a coûté de bâtir vingt mille livres. Il y a basse- 
cour, belles écuries pour grands chevaux et courtauds, granges, 
colombier, jardin de trois arpents; dedans ledit château il y a 

chapelle dédiée Mgr saint François dedans la basse -cour 

il y a prieuré fondé Mgr saint Laurent au-dessus le châ- 

T. I. 9 



— 130 — 

teau , près le jardin , est une belle chapelle fondée Mgr saint 
Nicolas. 

André de Foix n'ayant pas laissé d'enfants, le comté de Mont- 
fort, après avoir passé en plusieurs mains, fut donné à Cathe- 
rine de Médicis, puis à ses fils le duc d-Anjou et le duc d'Alen- 
çon. Ces grands personnages parurent rarement dans leur châ- 
teau de Montfort, qui resta confié à un concierge. Le 13 mai 
1572, Jacques Héron, bourgeois de Paris, demeurant rue des 
Lombards, ayant acheté une censive des religieux de Neaufle, 
vint pour porter sa foi au comte de Montfort, qui était alors 
Henri, duc d'Anjou, depuis Henri HL II fut reçu au château par 
Guillemette Grinvert, femme du concierge Jean Laurent, qui 
lui dit qu'il n'y avait personne pour le recevoir à foi et hom- 
mage. Ledit Héron, pour validité dudit hommage, baisa le cour- 
rf au (verrou) de la principale porte dudit château, et en fit dres- 
ser devant notaire l'acte qu'a retrouvé, dans les minutes du no- 
tariat de Montfort, notre regretté collègue M. Robert. 

On sait que la fin du seizième siècle fut aussi agitée que le 
commencement en avait été prospère, et que la guerre civile 
éclatant et s'organisant de toute part, chaque ville dut pourvoir 
à la sûreté de ses habitants. L'ancienne enceinte de Montfort, en- 
tamée depuis fort longtemps, ne renfermait que la moitié de la 
ville d'alors. On l'agrandit à l'ouest et au nord, en y compre- 
nant les nouveaux quartiers, et le nombre des portes fut porté à 
sept. Il nous reste assez de débris de cette construction pour en 
suivre le périmètre, et pour juger qu'elle était assez médiocre 
et faite à la hâte, comme toutes les fortifications construites à 
cette époque autour des petites villes. 

En 1 564, Charles IX, fondant le corps municipal de Montfort, 
dit qu'il avait autrefois commis quelques habitants aux affaires 
de cette ville et qu'ils s'en étaient fort bien acquittés; mais que, 
pendant les troubles, ceux qui avaient le maniement des deniers 
de la ville, les avaient mal administrés et ne les avaient pas 
employés aux réparations des murailles, portes et ponts de la- 
dite ville, de sorte que, lesdites murailles, par faute d'être en- 
tretenues, étaient grandement diminuées et en danger de tom- 



— 131 — 

ber bientôt. Pour y remédier, le roi décide que tous les trois 
ans, un maire et quatre échevins seraient nommés par le suf- 
frage universel des habitants, et qu'ils seraient chargés du ma- 
niement des deniers de la ville. 

En 1587, Montfort passa au duc d'Épernon, dont le petit-fils 
le vendit, en 1658, à Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse, 
qui le laissa à son lils le duc de Luynes. Toutes ces personnes 
possédaient le comté à titre d'engagement révocable; mais, en 
1 691 , Louis XIV rendit cette possession complète et incommu- 
table en faveur du duc de Luynes et en échange d'une partie du 
duché de Chevreuse. Le château, qui avait été fort peu habité 
depuis André de Foix, était loin d'être alors en bon état, non 
plus que les remparts de la ville. 

Pour ceux-ci, nous avons un procès-verbal d'estimation des 
réparations à faire, en 1672, aux portes, murailles, tours, fon- 
taines et abreuvoirs de la ville. On y voit qu'il faudrait 80 livres 
pour recouvrir le toit de la porte Bardoul et refaire à cette porte 
le battant du côté du guichet. Plus loin, que sur une longueur 
de cent vingt-quatre toises, la muraille, haute de dix-huit pieds, 
est à moitié tombée, h moitié prête h tomber, dt que pour la re- 
lever il en coûterait 2,400 livres; et ainsi de suite. 

Pour le château, nous lisons dans le procès-verbal d'estima- 
tion rédigé lors de l'échange : « Le château, près et hors ladite 
« ville de Montfort, consistant en un corps de logis avec deux 
« tourelles en saillies posées sur des culs de lampe au droit des 
« encoignures, et au devant des deux faces une tour. Tous les- 
« quels bâtiments nous avons trouvés en masures entièrement 
« ruinées et hors d'état de pouvoir servir d'aucune habitation. 
< Et une chapelle au derrière la plus grande partie aussi en 
« ruine. 

L'échange fut soumis au contrôle de la Cour des comptes, qui 
révisa les évaluations avec rigueur et força, en 1706, le duc de 
Luynes à payer une différence de 567,000 livres. La nouvelle 
évaluation du château de Montfort ne contribua en rien à ce 
résultat. Les commissaires, vu que d'après le dire des experts, 
le château de Montfort est hors d'état de servir d'habitation, et 



— 132 — 

que les démolitions ne vaudraient pas les frais qu'il convien- 
drait faire pour le démolir, le tirent pour néant dans Tévalua- 
tion du comté. 

Pendant le dix-huitième siècle, ces ruines continuèrent à se 
dégrader. A la Révolution, la famille de Luynes, qui avait tou- 
jours pris peu d'intérêt à son domaine de Montfort, le vendit par 
parties. M. Le Breton, ancien lieutenant du bailliage, acheta, en 
1791, la chapelle Saint-Laurent et, en 1795, les ruines du châ- 
teau. Ses héritiers donnèrent cette propriété improductive à la 
ville, pour y établir une promenade publique. Une souscription 
fournit les fonds et M. de Villarceaux se chargea de tracer 
la promenade, ce qu'il fit d'une manière assez capricieuse et 
sans trop ménager les ruines. En 1842, le pan méridional da 
donjon parut menacer ruine, mais les efforts qu'il fallut faire 
pour le renverser, prouvèrent qu'on s'était trop pressé de le 
condamner. 

En 1 851 , le même maire, M. Robert, fit réparer et couvrir la 
tour de l'escalier, de manière à assurer sa conservation. 

Telle est l'histoire de ces ruines. On peut espérer que, pro- 
tégées contre la main de Thomme, elles braveront encore long- 
temps les intempéries des saisons, et serviront de témoins à ce 
que furent autrefois le château et la ville de Montfort. 



-•<4^< 



Imprimerie de Uayic al, h RambouiUet. 



1 



— 433 — 



SAINT-LEGER-EN-YVELINE 



Notes et Additions* 



La graynre placée en regard représente la citerne de la 
Mnette,' décrite à la page 32 de Tarticle précédent; nous en de- 
vons le dessin à l'habile crayon de M. Le Pippre, jeune dessi- 
nateur sur qui la Société archéologique avait fondé de grandes 
espérances, et qu'une mort prématurée vient de lui enlever à la 
suite d'une blessure reçue à la funeste bataille du Mans, le 4 2 

janvier 1871. 

Puisque nous avons l'occasion de revenir sur Saint-Léger-en- 
Yveline, nous en profiterons pour réparer quelques omissions 
qui nous ont échappé dans la notice qu'on vient de lire. 

Aux détails que nous avons donnés des vestiges antiques dé- 
couverts sur le territoire de Saint-Léger (pages 26-28), nous 
devons ajouter, qu'au commencement de ce siècle, on y décou- 
vrit un petit trésor de monnaies d'or et d'argent, de divers 
modules, appartenant aux familles consulaires romaines et aux 
douze premiers Césars. Ces médailles ne furent point perdues 
pour l'étude, car elles furent achetées dans leur totalité et dis- 
tribuées dans diverses collections publiques et particulières. 
Nous avons eu l'occasion nous- même d'en voir plusieurs, ac- 
quises dès l'origine, par notre regrettable collègue M. De La 
Motte, et qui formèrent le premier fonds de sa collection. 

Notre article était imprimé depuis longtemps, lorsque nous 
reçûmes de notre confrère A. de Dion la lettre suivante : 

€ Monsjeur. 
« Il y a quelques semaines, M. Morize et moi, avons voulu 
rdire sur placé et en face des monuments, votre intéressant 

T. I. ^0 



— 434 — 

article sur Saint-Léger; je viens vous soumettre quelques obser- 
vations et quelques additions. 

« 1» Ainsi, outre les antiquités que vous signalez, nous avons 
vu, au nouveau château, deux meules supérieures de moulin à 
bras trouvées à la butte du Mas : Tune a 0,44 centimètres de 
diamètre, Tautre 0,55. 

€ 2^ L'esplanade où était le vieux château a 50 à 60 mètres 
de large. Limitée de trois côtés par des ravins profonds, elle ne 
présente, du côté de la plaine, aucune trace de fossé. 

€ 3^ Les caves au-dessous de cette esplanade sont voûtées 
en berceau plein cintre, construites en moellons avec chaînes 
de pierres de taille ; les portes par lesquelles elles communi- 
quent sont surmontées, soit d'un arc très-surbaissé, soit d'un 
linteau appareillé; les ouvertures en arc surbaissé et tout l'ap- 
pareil indiquent une construction fort postérieure au moyen 

âge. 

€ 4® L'église nous a paru' postérieure au règne de Philippe- 
Auguste. C'est une ^ construction solide, mais massive et gros- 
sière, que l'on ne peut attribuer à un roi de France ni môme à 
un comte de Montfort. Elle a dû être élevée tout entière au mi- 
lieu du xiii® siècle par les habitants, sans avoir recours à un 
architecte et même sans le concours d'un tailleur de pierre un 
peu habile. Les fenêtres sont mal percées, les arcs mal tracés, 
tout dénote des ouvriers maladroits. Nous n'avons trouvé comme 
souvenir de la construction primitive du roi Robert que [les 
bandeaux ou tailloirs au-dessous des arcs ogivaux qui séparent 
la chapelle nord et le clocher du vaisseau principal. L'un d'eux 
n'offre qu'un simple biseau, mais le second a ce biseau orné 
d'un cavet qui l'encadre; les deux autres sont cachés par les 
boiseries du chœur. 

« Leur longueur est de 0,85 centimètres, la largeur de l'arcade 
et leur épaisseur n'est que de 0,1 6 centimètres, dont moitié pour 
le biseau. Leur profil ne fait saillie que sous l'arcade et ne se 
jretourne pas sur les côtés. On ne rencontre de semblables pro- 
fils que dans les monuments du x« siècle. J'ai deàsiné des ban- 



— 135 — 

deaux à peu près semblables dans Féglise de la Trinité de Sein- 
court, à Épernon, qui devint, en 4053, Téglise du prieuré de 
Saint-Thomas, par la donation qu'en fit Amaury de Montfort à 
l'abbaye de Marmoutier , puis , en ^ 554 , Féglise paroissiale 
de Saint-Nicolas. On peut en rapprocher ceux de la crypte de 
la cathédrale de Chartres, que M. Paul Durand attribue au 
x« siècle. 

« L'église a 34 mètres de long sur 9 de large ; sa superficie in- 
térieure, avec les deux chapelles formant la croix, est de 360 mè- 
tres carrés. 

€ S9 Le bénitier est une cuvette hémisphérique posée sur un 
pied plus moderne. Elle est assez grossière, quoique ornée de 
deux écussons dont Tun a été mutilé, l'autre est un écartelé; 
au premier quartier trois étoiles à six pointes, deux et une; aux 
deuxième et troisième, une croix; au quatrième, trois tour- 
teaux ou besans posés deux et un. 

« Dans le cas où le comité de publication jugerait à propos 
de donner ces notes comme complément à votre article, on 
pourrait aussi y joindre la liste suivante des 37 fiefs qui rele- 
vaient, en 4703, de la châtellenie de Saint-Léger. > 

ETAT des Fiefs du comté de Montfort fourni par le sieur 
Percheron, lieutenant-général au bailliage de Montfort, 
aux commissaires chargés de réviser l'échange du duché de 
Chevreuse pour le comté de Montfort, annexé au procès- 
verbal du 3 août 4703. 

(ArcHvet as VBmpiTe, P. 1839, F. 196.) 

fiefs de la Châtellenie de Saint-Léger. 

Le fief Chastellain^ amorti au moyen de l'échange. 
Le fief de Hollande (4). 
Le fief des Vielles-Forges. 
Le fief de Rondeaux. 
Le fief de Toulifaut. 

(1) Le iief de HoUande oa Orlande, aujourd'hui ruiné, a donné son 
nom à un étang de la forêt. 



— 136 — 

Le fief de Clinaumoût (4). 

Le fief de Malimont. 

Le fief du Val-Garengis (2)* 

Le fief du châtelain de Mëré, éteint au moyen de rechange. 

Le fief de la cure de Mérë. 

Le fief du Plin-Méré sous Galluis. 

Le fief du Bois-Dieu (3). 

Le fief de Mauzaise. 

Le fief d'Houjarré. 

Le fief de la Noue (4). 

Le fief aux moines de Coulomb, amorti (5). 

Le fief de Perciilas. 

Le fief Qovei (6;. 

Le fief du Buisson, près Grosrouvre. 

Le fief de la Malmaison, près les Bréviaires. 

Le fief de Biennouvienne. 

Le fief de Haulterive. 

Le fief des Basses-Mazures. 

Le fief des Fléaux. 

Le fief de Saint-Magloire, amorti. 

Le fief de la Minière r?;. 

Le fief de Nouveleon. 

Le fief des Essartons (8). 

Le fief de Maison Rouge (9). 

Le ffef de Sarqueville, entre La Queue et leLieutel(40). 

Le fief des Beaux Ruisseaux. 

(1) Ëclinemont, commune de la Boissière. 

(2) Le Val, commune de MîUainTille. 

(3) Commune des Menuls, ruiné. 
(4j Commune de Grosrouvre, ruiné. 

(5) Probablement la Mandreuse, à Grosrouvre. 

(6) Goray, hameau de Grosrouyre. 

(7) Commune des Menuls. 

(8) Commune des Menuls. 

(9) Commune de Mérë. 

(10) Probablement la Minotière. 



— 137 — 

Le fief de la Couarde. 

Le fief de Grosrouvre. 

Le fief de la Noue (1). 

Le fief de Mortemer (2). 

Le fief de Pouilleux, près la Couarde. 

Le fief de Boissière-le-Mas. 

(1) C'est peoMtre un double emploi. 

(2) La Mormaire, commune de Grosrouvre. 



— 139 — 



HISTORIQUE 



SUR LES SEIGIURS DE NOISY-LE ROI 

Par M, Adbibh naquetj membre correspondant, Ine à la séance 

du 12 juillet 1870. 



Le village de Noisy-le-Roi fut d'abord nommé Noisy-en- 
Graye. Sa position sur la lisière de Tantique forêt de Craye, an- 
jourd'hui forêt de Marly, et sans doute le grand nombre de 
noyers qui croissaient sur son territoire lui firent donner ce 
nom. Il fut aussi désigné sous celui de Noisy, près de Versailles. 
Mais, lorsque le roi Louis XIY eut réuni, par acquisition, le do- 
maine de Noisy à ceux de Marly et de Versailles, il prit le nom 
qa'il porte actuellement. 

Le village de Noisy était érigé en paroisse au moins dès le 
xiii'^ siècle, et faisait partie du diocèse de Chartres. Son église» 
placée sous Tinvocation de saint Lubin, était à la collation de 
Tarchidiacre de Chartres, et suivant le pouillé chartrain du 
Jui^ siècle, comptait quarante-quatre paroissiens ; son revenu 
était de 45 livres (1). 

Sous le rapport féodal. Noisy fit partie du comté de Montfort 
et de la chàtellenie de Neaufle ; puis, au xv« siècle, de la chàtel- 
lenie de Villepreux. 

Cétait le siège d'une prévôté, dont les officiers rendaient la 
justice au nom du seigneur du lieu. 

(t) Prolégomènes da Cartvlaire de Saint-Père de Chartrei» 



— no — 

La tour du clocher» avec sa couyertare en bfttiëre et ses baies 
en plein cintre, pourrait bien être de l'époque romane (xi« ou 
XII* siècle). 

La seigneurie de Noisy relevait en let principalement des 
seigneurs châtelains de Neaufle; cependant les comtes de Hont- 
fort et les seigneurs de Marly avaient aussi des droits sur cette 
seigneurie; ce que les documents que nous allons rapporter 
établiront. 

Le plus ancien seigneur particulier de Noisy est nommé dans 
une charte du Cartulaire de l'abbaye des Vaux-de-Cemay, non 
datée, mais qui doit avoir été donnée de 1460 à 4496, au sujet 
d'un don fait à cette abbaye par Hélène d'Athies, et dont, entre 
autres étaient témoins, Gauthier de Chateron et Landry de 
Noisy (Landricus de Noisy). 

La présence de Landry parmi les hommes de fief du seigneur 
de Neaufle^ signataire de cette charte, porte à croire qu'il s'agit 
bien réellement d'un seigneur de Noisy-en-Cruye, d'un vassal 
de la seigneurie de Neaufle-le-Chastel. 

Au xiii* siècle, la seigneurie de Noisy était divisée en plu- 
sieurs arrière-fiefs, et les mutations y étaient assez fréquentes. 
C'est ainsi que l'on voit, en 4 20&, devant Maurice de Sully, évé- 
que de Paris, Simon de Noisy, clerc, vendre pour 30 livres, à 
l'église de Saint-Cloud, la dîme des Essarts de Noisy, dans le 
fief de Guillaume Mauceint (Guillelmus Maledncttis) et de 
Gilles de Noisy, chevaliers. Simon de Noisy donne pour garant 
de cette vente Eudes Pelus, chevalier ; et Bouchard, seigneur 
châtelain de Marly (dominits castelli de Malletojy confirme cette 
vente comme seigneur suzerain (4). 

Vers la même époque, Pierre de Maule tenait en fief, du 
comte de Montfort, une grande partie du domaine de Noisy-en- 
Cruye; car, parmi les nombreuses possessions qu'il avait au 
Val-de-Galie, et dont il devait foi et hommage audit comte, sui- 
vant la coutume du comté de Montfort, se trouvaient les sei- 
gneuries de Rocquencourt , de Noesy (excepté l'aumône ou 

(I) Cartulaire de SaintCloud, Bibl. imp., Ms, Ut., 9,165, fol. 14. 



— 444 — 

donation faite à Téglise de Saint-Gloud) ; de Crespières, le fief 
d*Alibe oudes...? auprès de Villepreux (1). 

Pierre de Manie était mort avant 4 226 ; car, en cette année, 
Mathieu de Marly, qu'il avait nommé son exécuteur testamen- 
taire, donne une charte en faveur de Tabbaye des Yaux-de-Cer- 
nay, par laquelle il s'engage à garantir la donation que Pierre 
avait faite à ladite abbaye, par son testament, de 40 sols de rente 
annuelle sur la cinquième partie de sa terre, et même sur la dot 
d'Avelina, son épouse, à condition, toutefois, qu'Avelina jouirait 
de ladite rente sa vie durant et qu'elle reviendrait de droit au 
monastère des Yaux-de-Cernay, après le décès de cette dame de 
Noisy (2). 

Les seigneurs de Rennemoulin avaient aussi des revenus à 
Noisy. Au mois de février 4231, Marie de Rennemoulin. veuve 
de Jean Paale, seigneur de Rennemoulin, donne dix sols de 
rente, à prendre sur Noisy, à l'abbaye de Joyenval, de l'assen- 
timent d'Ameline, sa fille, épouse d'Amaury de Meudon, cheva- 
lier, et de Jean et Colin de Rennemoulin, ses fils (3). 

L*an 4239, au mois de juillet, Pierre de Marly, chèvaUer, 
donne une charte par laquelle il fait savoir qu'il a vendu à son 
seigneur Louis IX, roi de France, la dîme qu'il avait à Bailty- 
en-Cruye, valant chaque année 42 muids de blé à la mesure de 
Poissy, laquelle est perçue sur les terres du Val-de-Galie, des 
gagniages de Bailly, des moUières de Noisy et des Essarts de 

(t) Dominas Petras de Maulia tenet de Domino comité. ..•••• 
el feodum Aliberoadesf apod YiUeperryY (Yillepreox Y], 

Item tenet Kocqoencourt corn pertinenciis usqae a4 MontazamY ; 

.•••••••• Item Noesy de eadem feodo> exceptis elemosinis 

Sanctî Clodoaldi qoe ezierunt de eodem feodo ; 

Item iUod qood MaurentisT habet apud Grespièras, etc., etc. 

(Scriptnm feodorum de Monteforti, dans la pancarte de Montfort, qui 
est un extrait fait, en t513, da Cartulaire de Béatrix de Mont fart, au- 
trefois à la Goar des comptes). 

(Gommnnication de M* de Dion). 

(2) MM. Merlet et Mootié. Cartulaire de$ Vaux-de- Cemay, t. I 
p. 260. 

(3) Titres de Tabbaje de Joyenyal, Archives de Seine^et-Oite. 

T. I. H 



— U2 — 

Marly, pour 540 livret parisis qui lai ont été payées, chaque 
muid vendu moyennant 45 livres parisis. Jeanne, son épouse, 
consent à cette vente. 

Gaston de Maubuisson^ tenait cette dtme de Simon de Neau- 
fle, qui la tenait en fief de Pierre de Marly, et ces deux sei- 
gneurs de Maubuisson et de Neaufle, approuvèrent aussi cette 
vente (4). 

En 1S4f, Pierre de Galon, chevalier, et Marguerite, son 
épouse, vendent moyennant 70 livres parisis, à Pierre de Noisy, 
8 livres de rente assignée sur le fief que Mathieu de Marly avait 
à Meulan. En mai 4245, Pierre de Noisy donne cette rente h sa 
nièce, Sédille, fille de Guillaume de Noisy, religieuse à Fabbaye 
de Port-Royal-des-Champs, avec le consentement de Bouchard 
de Marly (2). 

En 4247, une sentence de Farchidiacre de Paris donne gain 
de cause h Guy de Neaufle, clerc, contre Jean de Anches, sur 
une contestation qui s'était élevée entre eux au sujet des enfants 
de Hugues de Noisy ; voici comment : Jean de Anches ayant 
épousé la veuve de Hugues de Noisy, s'était opposé, au nom des 
enfants que cetle veuve avait eus de Hugues, et dont il avait la 
garde, à ce que Guy de Neaufle eut la jouissance des vignes de 
l'Épine et de Neauphante...?, de deux masures et d'un pressoir 
donnés k l'abbaye d'Abbecourt, par Simon de Noisy, clerc, frère 
sans doute de Hugues, lesdits biens venant du propre héritage 
et des acquêts dudit Simon, et que l'abbaye d'Abbecourt avait 
vendus à Guy. Avis ayant été donné de cette opposition. par 
l'abbé d'Abbecourt audit Guy, et les parties intéressées ayant 
comparu, les témoins entendus, l'archidiacre ou officiai de Paris 
ordonna à Jean de Hanphes de se désister de ses poursuites et 
dç laisser jouir Guy desdits biens sa vie durant, sans l'inquiéter 
davantage (3). 

En mars 4250 (nouveau style), Ansel de Noisy (Amellm die- 

(1) Fonds do Maubaisson, aaz Archivée de Seine-^t^Ùiêe» 

(2) Arehivee impêr%ale$, K,, carton 181, pièces 208 et 209. 
(3> Arch» de Seine-eUOite^ Fonds d*Abbecoart. 



— U3 — 

tus de Pfisuta), écuyer, rend à Tabbaye Notre-Dame -de- la- 
Rocbe, poar une somme de 46 livres^ une masure située à 
rÉtang-la-Ville, avec un arpent et un demi-quartier de vigne 
tenant aux vignes de l'église de TÉtang, provenant de son pro- 
pre héritage et chargés de deux sous de cens capital envers son 
frère, Milon, chevalier, seigneur de l'Étang, lequel approuve la 
vente comme seigneur dominant. Dans une charte de même 
date, en faveur de la même abbaye, le seigneur de l'Étang prend 
le nom de Milon de Neaufle (4). 

Au mois d'octobre 1255, Alix, veuve de Jean de Noisy, donne 
une charte qui confirme un don de Raoul Vilain, de Mantes, 
que son aïeul Pierre Mauvoisin avait déjà approuvé en 4243. 

En 4267, Robert de Noisy, chevalier, et Pétronille, son 
épouse, font une donation à l'abbaye de Joyenval (2). 

La famille de la Villeneufve, l'une des plus illustres du pays 
chartrain, issue des seigneurs de Maintenon, succède à ces pre- 
miers seigneurs de Noisy (3). 

En 4270, Pierre de la Villeneufve (4], écuyer» était seigneur 
de Noisy et Bailly-en-Cruye en partie. 

Philippe de la Villeneufve, son fils, écuyer, se qualifiait sei^ 

(1) M. Mootié, Cartuloire de N^-Dé-de-la-Roehe, p. 65. 

(2) Arch. de Seine-et^Oise, Fonds de JoyeiiTal. 

. (3) Manuscrit du xviiie siècle, intitulé : SfUU chronologique det iei' 
gneurs de Noisy et Bailly-en'Cruyef par M. Boulin, dernier seigneur 
de BaiHy, appartenant à M. Delafontaine, maire de Noisy, qui a bien 
?ou1a nous la communiquer. Qu^il en reçoive ici de nouveau nos remer^ 
ciements. G* est de ce manuscrit, des plus intéressants, que nous nous 
sommes servi pour ce qui va suivre. 11 est à regretter seulement que 
cette généalogie, tirée du cabinet de M. de Glérembaud et des titres des 
fabriques des paroisses de Noisy et Baîlly, rassemblés avec beaucoup de 
loin par M« Boulin, ne nous donne que fort peu de détails historiques 
sur la vie et les alliances des premiers seigneurs de la ViUeneufvê. 

(4) 11 y avait un fief appelé la Villeneuve, auprès de Saint- Nom la-^ 
Bretéche, je ne sais si ce fief a donné son nom à ces seigneurs ; je serais 
plutôt porté à croire que ce domaine ou fief, que je n'ai pu encore re« 
trouver, leur aurait emprunté son nom. Les armes de la Villeneufve 
sont : de gueules bilMés d* argent, am Von de même, }>rockant. 



— 144 — 

gneur de Noisy et Bailly-en-Cruye en partie, du Chène-Ro- 
gneux(l), de Goapillières et autres lieux. Il possédait la plus 
grande partie du Yal-de-Galie ; vivait en 4 285, et eut pour fils : 

Robert de la Villeneufve, écuyer, conseiller au Parlement de 
Paris, seigneur de Noisy et Bailly-en-Cruye, en 1344, qui fut 
père de Jean de la Villeneuve, premier du nom, écuyer, sei- 
gneur de Noisy et Bailly, nommé entre les conseillers du Parle- 
ment de Paris, en Tannée 4 366 ; il eut pour fils aîné : 

Jehan II de la Villeneufve, écuyer, seigneur de Noisy et de 
Bailly, qui, ayant épousé Alix de Lévis, fille de Philippede Lévis, 
chevalier, seigneur de Marly-le-Chastel, de Magny-l'Essart et de 
Florensac, et de dame Alix de Quélus, en eut deux fils et deux 
filles. 

Guillaume de la Villeneufve, premier du nom, écuyer, fils 
aîné de Jean II, fut seigneur de Noisy, de Bailly et d'Argat (2), 
premier échanson de Madame Michelle de France, fille du roi 
Charles VI. Il avait épousé Jehanne le Flament, dame de Bon- 
nelles, de la Breteschê, des Bordes et de TËtang. qui lui apportât 
ces terres en mariage, elle était fille unique et héritière de 
Jehan le Flament, écuyer, seigneur desdits lieux, et de dame 
Alix de Puisieux, fille de messire Thibaud de Puisieux, premier 
pannetier du roi Charles V , de laquelle il eut un fils unique 
nommé : 

Simon de la Villeneufve, écuyer, seigneur en partie de Noisy 
et de Bailly, desClayes, de la Hébergerie(3), du Chéne-le-Haut, 
du Chéne-Rogneux (4), de Goupillières, de la Tour de Marcq, 

(t) Le Chêne- Rogneax, hameao de la commane de Grosrootre. 

(2) Argat, aajoard*hai Ërgal, hameaa de Jouars-Pontchartrain. 

(3) La Hébergerîé» ancien fief près de Villepreox. Nous trouvons 
dans les manoscrîts de Gaignères (Extraits de Marmoutier, U L» p. 445), 
que Simon de Herbegeria portait sur son sceau dcoT fasces avec deux 
aunclets en chef, et autour cette légende : S. SIMON. DARSIS. CHE- 
VALIER, il était donc de la famille des seigneurs de Bois-d*Arcy, 

(4) £n 1460, Simon do Malntenbn, seigneur de la Villeneuve (celui 
précisémqnt dont il est question)» rendit aveu au duc de Bretagne, comte 



— .445 — 

de Petit-Mont (1), de Vilaines, le Poiret, de Neaufle, de Plaisir, 
d'Argal, des Bordes-sous-Neaufle, de la Goutière-sons-Neaufle, 
de la Melliëre, de la Boissière, de Yoisins-le-Bretonneux, d'Hau- 
villiers, de TÉtang, de la Chapelle-Milon, de la Nonette, de 
Méridon (2), de Bonnelles (3), de la Bretesche, des Bordes (4), 
de Cuivron, de Montelou, d'Élancourt, et en partie de Ville- 
preox. 

Il reçut la foi et hommage de Robert de Montmirail, conseil- 
ler da roi et clerc ordinaire de la chambre des Comptes, à cause 
de son fief des Moulins, appelé depuis Moulineaux, relevant de 
lui à raison de sa seigneurie de Bailly, haut, le 43 juillet 1459, 
par acte passé devant Huêt et Moustiers, notaires au Chàtelet de 
Paris. 

Le 16 juillet 4485, il reçut la foi et hommage de demoiselle 
Denise de Harlay, veuve de Robert de Montmirail et de Louis 
de Montmirail, son fils, clerc et conseiller ordinaire du roi en la 
chambre des Comptes, pour leur fief des Moulineaux qu'ils lé- 
guaient de lui. 

Simon de la Villeneufve mourut au mois de janvier 4 494 , et 
fut inhumé dans l'église de la paroisse de Villepreux, avec 
Jehanne de Ponceaux, sa femme, sous une même tombe sur 
laquelle ils étaient représentés, avec leurs armoiries et Tépita- 
phe suivante gravée autour de la tombe : Cy gùt, Simon de la 
Villeneufve, e'cuyer; vivant, seigneur de Bailly et Noisy, qui 

trespassa le jour de janvier, l'an mil CCCCIIllXX 

tmze, et damoiselle Jehanne de Ponceaux, sa femme, très- 

de Montfort, pour le fief de Chéne-Rognenz, dont relevait entre antres 
arrière-fiefs, un manoir ani Menuls. Areh. du château des Menuli. 

(1) Pettt-Mont, Parouê Mons^ écart de la commune de Villiers-le- 
Mahiea. 

(2) Ces trois derniers fiefs étaient dans la châtellenie de Chevreuse. 

(3) En 1556, Louis de la Villeneuve comparait à la rédaclion de la 
coutume de Montfort, comme seigneur de Bonnelles, 

(4) Les Bordes, ancien fief à rentrée de Villepreui, sur la roule de 
Neaufle à Saint-Germain -en-Laye. 



— 446 — 

passa ? Cette partie de l*épitaphe n'étant point 

achevée, il y a toat lieu de croire que Jehanne de Ponceanx, 
ayant survécu à son mari, avait fait faire cette tombe avec Tin- 
tenticm d'être inhumée auprès de lui, et que sa propre épitaphe 
avait été faite d'avance, réservant d^^jouter la date de sa mort 
lorsqu'elle serait arrivée; mais soit qu'on ait oublié de mettre 
cette date, ou qu'elle n'ait point été enterrée auprès de son 
époux, ce qui est fort douteux, cette inscription est restée ina- 
chevée. Elle est suivie d'une autre épitaphe en lettres gothi- 
ques d'une gravure différente de celle qui précède et dont voici 
la teneur : Cy gist, noble damoiselle Suzanne de la Ville- 
neuf ve, dame de la Hébergerie, et de ? Cette Suzanne 

était la petite-fille de Simon de la Villeneufve, et fut enterrée 
sous la même tombe, quoiqu'elle soit morte plus de soixante-dix 
ans après son aïeul, ainsi qu'il est prouvé par un contrat 
d'échange de plusieurs héritages en la censive de la Hébergerie 
qu'elle ensaisina le 15 janvier 1560 (1). 

Simon laissait un fils unique qui fut : 

Guillaume II de la Villeneufve, écuyer, seigneur de Bailly et 
Noisy, en partie. Il rendit foi et hommage au roi, le 23 mai 1 492, 
pour les fiefs des Bordes, des Clayes, de Montelou, la moitié du 
fief de Bailly, les fiefs de la Goutiëre-sous-Neaufle, de la mairie 
de Crest, de la Cour-des-Prez, du Chêne-Rogneux et de la Tour 
de Marcq. 

Nous devons à M. de Dion le texte' complet de cet acte, ana- 
lysé dans le manuscrit de M. Boulin. 

Charles, huitième du nom, par la grâce de Dieu, roi de France. 
A nos amés et féaux gens de nos comptes et trésoriers, à notre 
prévôt de Paris, à nos baillis de^Montlhéry, Poissy, Château- 
fort) Mantes et Montfort-l'Ainaury, ou à leurs lieutenants, salut. 

(1) Celte tombe a été déplacée, séparée en plusieuis morceaux, elle 
sert aujourd'hui de marche dans réglise de ViUepreux. La moitié de la 
pierre tombale représentant Jehanne de Ponceaux, est encore assez bien 
conservée, tandis (|ue l'autre moitié est presque edacée et forme plu- 
sieurs morceaux, dont uo entre autres, couvre un égoût dans la ru« prin- 
cipale de Yillepreux« 



^^147 — 

Saroir vous faisons que Guillaume de Villeneuve^ écuyer, nous' 
a fait aujourd'hui, au| bureau de la chambre des Comptes, les 
foi et hommage que tenu étoit de nous faire pour un flef à Ville- 
preux, dit le fief des Bordes, devant le prieuré; d'un autre fief 
dans la chàtellenie de Villepreux, dii le fief des Glayes, mou- 
vant de notre chàtellenie de Poissy; de la moitié d'un fief 
nommé Montelou ; et de 5 sols assis sur la chàtellenie de Mont- 
Ihéry ; d'un hommage que ledit Villeneuve tient à Guyancourt, 
en la chàtellenie de Chàteaufort; de la moitié de fiailly, en la 
haronnie de Neaufle ; d'un autre fief à Neaufle, contenant la voi- 
rie et la chàtellenie dudit Neaufle ; du fief de la Goutière-sous* 
Neaùfle ; du fief de la mairie de Plaisir, en la chàtellenie de 
Neaufle; du fief de la mairie de Crest; et du fief de la Cour- 
des-Prez, à Plaisir, en la chàtellenie de Neaufle; d*un autre fief 
nommé le Chêne -Rogneux, séant en la comté de Montfort- 
TAmaury, et du fief de la Tour de Marcq, assis à Marcq, avec 
haute, moyenne et basse justice, en la comté de Montfort- 
l'Amaury, mouvants de nous, à cause d'icelle. Auxquels foi et 
hommage nous l'avons reçu, sauf notre droit et l'autrui, et vous 
mandons, et à chacun de vous comme à lui appartiendra que 
pour cause dudit hommage à nous non fait vous ne travailliez, 
molestiez ou empêchez ; ne souffriez être travaillé, molesté ou 
empêché en aucune manière ; mais si les terres et fiefs pour 
lesquels il nous a fait lesdits hommages étaient arrêtés, mis en 
notre main ou autrement empêchés, les lui mettez, et faites 
mettre tantôt et sans délai à pleine délivrance. 

Donné à Paris le vingt-troisième jour de mai l'an mil quatre 
cens quatre-vingt et douze, et de notre règne le neuvième (1). 

Guillaume II de la Yilleneufve était lieutenant de Jacques de 
Dinteville, seigneui* de Dampmartin, grand veneur de France 
en i 50&. En son testament il légua à la fabrique de la paroisse 
de Villepreux, un arpent de terre, à la charge de dire tous les 
ans une messe haute pour le repos de son âme à pareil jour que 

(i) D'après l'original aux Archives de PEiiidire, Hommages anciens 
de France, p. 16, no 161, ancien no 5»90d* 



— U8 — 

celui de son décès, qui arriva le 15 novembre 4516. Ce legs ne 
fut délivré que le 16 janvier 4534, par Martin delà Villenéufve, 
son fils atné et son principal héritier. 

Guillaume avait été marié à Marie de la Balue, fille de Nico- 
las de la Baluè, écuyer, seigneur de Fontenay et en partie de 
Yillepreur, morte en 4518. Il épousa en secondes noces Anne 
de Contremeret, dame de Paracy, veuve de Jean du Mesnil-Si- 
mon, seigneur du Mesnil-Simon, de TAunay et d'Autouillet. De 
ses deux femmes, il eut six enfants, quatre fils et deux filles. 
Trois de ses fils moururent sur les champs de bataille sans avoir 
été mariés. Le cadet, nommé Louis, -fut prêtre, et seigneur de 
la Hébergerie après Suzanne, Tune de ses sœurs. Il mourut le 

3 août 1559. 

De leur vivant, les enfants de Guillaume II de la Villenéufve 
avaient affermé la part commune qu'ils avaient chacun dans les 
seigneuries de Noisy et Bailly. Après eux, on ne trouve plus 
de seigneurs de Noisy du nom de la Villenéufve (1). 

Dès Tan 4526, la terre de Noisy avait passé, par acquisition, 
des héritiers de Guillaume de la Villenéufve à messire Guillaume 
Poyet (2), pour lors avocat du roi au Parlement de Paris, baron 
de Beynes et abbé de Bardoues. Ce seigneur de Noisy était, en 

4 535, premier président de Bretagne et président en la Cour du 

(1) Dans r^rmortaZ. oiaauscrit de d*Hozier de la fia da xviP siècle, 
j'ai trouTé les armoiries suivantes, au nom de Claude de la VilleneoTC 
de Languedoc, chevalier, seigneur d'Orsonville, d'Aussonville et autres 
lieux, aide-major des gardes du roi de la compagnie de Lorges : 

Ècartelé aux 1 er et 4e d'argent, à 2 fascei de gueules, accompagnées 
de 8 coquilles de sable en orle, 3, 2 «( 3 ; aius 2® et 3"- de gueules, semés 
de billettes d'argent, au lion de même, brochant, qui est de la Ville 
neuve. (Manuscrits de la Bibliothèque impériale. Registre de l'Ile de 
France ou de la généralité de Paris), Est-ce qu'une branche puinée des 
seigneurs de Noisy de la maison de la Villenéufve, aurait ét^ . s'établir 
eo Languedoc ?.... 

(2) Les armes de Poyet, sont : Ècartelé aux l'r et 4« d'azur, à 3 co- 
lonnes d'or rangées en fasce. avix 2^ et 3 de gueules au lion d'or, au lieu 
et place d*un griffon qui était ses armes primitives. Devise : Justitiœ 
columnam sequitur leo{Hist. des Chanceliers de France, par Duchesne;» 



— U9 — 

Parlement de Paris; en 4541^ il est qualifié : chevalier, chan- 
celier de France, baron de Beynes, seigneur de Noisy-en-Cruye 
et autres lieux. Il était natif d'Angers et fils d'un avocat au siège 
présidial de cette ville. Guy Poyet, son père, seigneur de Ju- 
pilles, prit un grand soin de son éducation et le fit étudier dans 
les pluâ célèbres universités. Il suivit ensuite le barreau du Par- 
lement de Paris, où il s'acquit le titre d'un des plus célèbres 
orateurs de son temps ; comme tel il fut choisi par Louise de 
Savoie, mère du roi François I*', pour plaider sa cause et sou- 
tenir ses prétentions touchant la succession de la maison ducale 
de Bourbon, contre Charles de Bourbon qui, de connétable de 
France, devint traître et rebelle à son roi et fut tué au siège de 
Rome, en 45â8. Guillaume Poyet s'acquitta si dignement de 
cette pénible tâche, que la princesse^ pour le récompenser, lui 
procura la charge d'avocat du roi au Parlement. Il parvint suc- 
cessivement jusqu'à la dignité de chancelier de France, qu'il 

garda peu de temps, car la même année qui marquait le 

comble de sa faveur, fut aussi celle de son effroyable chute. 
L'amiral de France, Philippe Chabot, étant tombé quelques 
années avant (1 538) dans la disgrâce du roi, le chancelier Poyet 
fut choisi par le roi pour poursuivre le procès fait à l'amiral. 
Poyet servit tout à fois si aveuglément, et la passion du roi, et 
la jalousie secrète qu'il avait contre ce favori, qu'il tomba dans 
la honte de la concussion dont il avait voulu convaincre l'ami- 
ral, qui s'étant ensuite justifié et étant rentré dans les bonnes 
grâces du roi, rendit h son tour son accusateur si odieux à ce 
prince, qu'il le fit arrêter à Argilly, où était alors la Cour, le 2 
août 4 541 . Le chancelier fut d'abord enfermé dans la tour de 
Bourges, ensuite à la Bastille, puis transféré à la conciergerie 
du Palais pendant l'instruction du procès qui lui fut fait sur les 
abus, malversations et entreprises dépassant son pouvoir. En pu- 
nition et réparation desquels, par arrêt qui lui fut prononcé toutes 
les chambres étant assemblées^ lui présent,[deSout, la tête nue et 
appuyé sur le bureau du greflSer, le jeudi 23 avril 1 548, il fut 
privé de tous ses états et office de chancelier et autres charges 



— 450 — 

marquantes; il lai fat défenda de teûir à FaYenir àucon office 
royal; de plus, condamné à ane amende de 400,000 livres en* 
vers le roi; enfin il fat exilé pour cinq ans en tel lien qu'il plai- 
rait aa roi loi permettre de se retirer. Âpres la lecture de cette 
sentence, Guillaume Poyet dit h ses juges : Qu'il nemereiait 
Dieu de sa bonté infinie, le roi de la sienne justice, etpriaiU 
Dieu qu'il lui fit la grâce de lui faire wae oraison agréable^ 
et au rai profitable (4)..... On lui permit de se retirer dans 
r bétel de Nemours, où il vécut faisant le métier d'avocat con- 
sultant; puis, accablé d'affliction et de vieillesse, il mourut au 
mois d'avril 4 518, âgé de soixante-quatorze ans, et fut inhumé 
dans l'église des Grands-Augustins, à Paris. 

Quelques années après (4 552), là seigneurie de Noisy était 
passée dans les mains de la duchesse d'Étampes, Anne.de Pisse- 
leu (2), favorite du roi François I". Elle était fille de Guil- 
laume de Pisseleu, cbevalier, seigneur de Heilly, capitaine de 
1>000 bommes de pied de la légion de Picardie sous le roi 
Louis XII, et. d'Anne Sanguin, sa deuxième femme, sœur du 
cardinal de Meudon. Elle ne contribua pas peu à la disgrâce du 
cbancelier Poyet pour venger l'amiral son parent, et la reine 
de Navarre, sœur du roi François I*', la seconda en cette occa-^ 
sion avec non moins d'acbarnement (3). Le roi, qui aimait éper- 
duement la duchesse^ non-seulement lui fit don de la terre de 
Ndisy, mais encore de la baronnie de Beynes, confisquée à son 
profit sur le cbancelier Poyet, pour raison deFamendede i 00,000 
livres, à laquelle il avait été condamné et qu'il ne put payer. 

Après la mort de François P', Diane de Poitiers, ducbesse de 
Yalentinois et maîtresse du roi Henri II, se fit donner toutes les 

(1) François Blanchard. Les Maîtres des Requêtes. 

(2) Les armes de Pisseleu sont : d'argent à 3 lionceaux de gueules, 
posés 2 et 1 . 

(3) Voyez à ce sujjgt, Histoire de France chronologique du président 
Hénaut, année 1541. Dictionnaire historique de Moréry, t. YIII» 
p. 637, Le Féron, GodeCroj» Mézeray, François Blanchard et le père 
Anselme. 



^ 451 — 

terres et iseigaearies que possédait ia duckesse d'ÉUimpes^ qui 
avait pea à peu perdu tomt son erédit sous ce nouveau règne. 

Le "13 octobre 455)6, la ducbesse de Yalentinoiâ comparait par 
procureur à k rédaction de la coutume de Hont&^t, pour la châ- 
teilenie de Beynes, les seigneuries de Bue et de Grignon, de. 
SaintrAubin, de .Noîsy et de Bailly*en-Cruye. En ce qui est de 
Ifhommage de la chfttellenie de NeauphlOr Marcq en partie, le 
Chtoe-R(^eux, la Malmaison et Mormoulin. En ce qui est en 
ladite châtellenie de Neauphe, les fiefs de la Craune, de la Cour- 
des-Prés et de la mairie de Plaisir. 

La paroisse de Noisy ftt défaut à la rédaction de cette cou- 
tome (1). 

Le 24 novembre 4556, Diane de Poitiers fit bonmiage au roi 
pour la châtellenie de Beynes, la terre et seigneurie du Chène- 
Rogneiix, les fiefs et seigneurie de Grignon, pour une partie de 
Saint-Aubin et de Noisy-en-Gruye, pour le fief de la Cour-des- 
Prés et les mairies de Plaisir et de Clayettes (les Clayes?), le 
tout mouvant de sa majesté,^ à cause des châteaux de Hontfort 
et de Neauphle, et de la prévôté de Paris (3). Elle est qualifiée 
dame de Noisy, dans des actes en date des 44 et 4 5 novem^ 
bre 4560, passés par devant Mathurin Chanmau, derc, tabellion 
juré en la seigneurie de Noisy. 

Diane était fille de Jean de Poitiers, chevalier, seigneur de 
Saint- Vallier, marquis de Cottron, vicomte d'Étoile, baron de 
Clérieu, de Sérignan et de Chalençon, chevalier de Tordre du 
roi et capitaine de 400 gentilhommes de sa maison (S), 

L'on sait que Jean de Poitiers fut condamné à mort, par arrêt 
du Parlement en date du 16 janvier 1523^ comme complice de 
l'évasion du connétable de Bourbon et comme ayant favorisé ses 
desseins de trahison; Diane de Poitiers, obtint par ses fa- 

(1) Procés-Yerbal de la coatume de Mootfort, à la saite du Commen- 
take 8iir cette coutame de Claude Thoorette,. Parijs, 1721 • 

(2) Hommages originatêx, Arch. de l'Empire, |». 16, d<* 358. 

(a) Les armea de Poitiers de Sainl- Vallier, sont. : dCanur à 6 teaUfi 
émargent, posés 3, 2 et i, au chef d'or. 



— 152 — 

veurs (1) sa grâce du roi François I*', qui commua la peine en 
une prison perpétuelle ; mais comme cette grâce ne lui fut appor- 
tée que lorsqu'il fut monté sur Féctaafaud et au moment d*étre 
décapité, la frayeur de cette mort ignominieuse lui fit une si 
forte impression, que ses cheveux blanchirent pendant la nuit 
suivante, en sorte- que ses geôliers eurent peine à le reconnaître 
le lendemain. Il ne put, outre cela, guérir de la fièvre que lui 
avait causé la peur, et qu'il garda jusqu'à sa mort arrivée en 
4539. 

Diane de Poitiers, étant âgée de quatorze ans, avait épousé par 
contrat du S9 mars 4514, Louis de Brézé (â), comte de Maule- 
vrier, grand sénéchal de Normandie, fils de Jacques de Brézé, 
comte de Maulevrier, et de Charlotte, bâtarde de France, fille de 
Charles VU et d'Agnès Sorel. Louis de Brézé mourut père de 
deux filles, le 23 juillet 4 531 , non sans avoir contribué, par ses 
instances auprès du roi, jointes h celles des autres parents et 
amis du seigneur de Saint-Vallier, à obtenir la commutation 
d'une peine affreuse, par une autre peine plus affreuse encore, 
puisque ce coupable, par les lettres de rémission, devait être 
enfermé perpétuellement entre quatre murailles de pierres 
maçownées dessus et dessous, auxquelles, est-il dit, il n'y aura 

qu'une petite fenêtre, par laquelle on lui administrera son 
boire et son manger. 

L'atné des filles de Diane de Poitiers, nommée Françoise de 
Brézé, épousa, en 1 538, Robert de la Marck, duc de Bouillon, 
prince souverain de Sedan. Louise de Brézé, sa sœur, épousa, 
en 1546, Claude de Lorraine, duc d'Aumale, frère de François, 
duc de Guise, et oncle de Henri de Guise. .Ce fut là le lien qui 
unit depuis les intérêts de Diane avec ceux des Guise. 

Diane de Poitiers mourut âgée de sioxante-six ans, le S2 avril 
1566 (d'autres ont écrit le 26 avril), au château d'Ânet, que le roi 

(1) C'est du moins Topinion de Mézeraj, Varillas et d'autres histo- 
riens. 

(2) Anecdotes des. reines et régentes de France, Amsterdam, 1765, 
t. IIL p. 266, 267, 2(^8 et saiv. 



— 453 — 

Henri II avait fait bâtir pour elle, elle fut inhumée dans la cha- 
pelle de ce châteaa, sous on fort beau mausolée de marbre élevé 
an miliea du chœur. Dans son testament, fait en 4564, Diane de 
Poitiers voalut, après sa mort, que son corps fit une espèce de 
pénitence publique de son adultère avec le roi Henri II, car elle 
déclare que venant à mourir à Paris, elle entend qu'avant d'être 
enterrée à Anet, on la portât dans l'église des filles repenties (4), 
et que Ton y dit pour elle une messe des trépassés. 

Albert de Gondy (2). comte de Retz, puis maréchal de France, 
succéda à la duchesse de Yalentinois dans la seigneurie de 
Noisy. Il acquit, vers 4 574 , la seigneurie de Bailly-en-Cruye, 
on l'obtint, comme celle de Noisy, de la faveur de la reine Ca- 
therine de Médicis et du roi Charles IX. Il était aussi baron 
de Marly-le-Chastel et seigneur de Villepreux par acquisition. 

En 4574, Albert de Grondy résidait à Bailly, dans le château 
de ce lien, pendant que l'on construisait pour lui un château à 
Noisy, résidence des plus belles s'il en fut, et qu'il put habiter, 
en 4589, avec toute sa famille. Il fit aussi rebâtir l'église de la 
paroisse de Noisy à la place de l'ancienne, dont il fit la chapelle 
de son château. Albert de Gondy était fils d'Antoine de Gondy, 
d'une des premières familles de Florence, qui était venu en 
France à la suite de la reine Catherine de Médicis, qui les éleva 
{dus tard aux plus hautes charges du royaume. Il avait épousé, 
le 4 septembre 4 565, Catherine de Clermont, baronne de Retz, 
dame de Dampierre, veuve de Jean d'Annebaut,. baron de Retz, 
fille unique et héritière de Claude de Clermont, seigneur de 
Dampierre, dont il eut nombreuse postérité. Après lui, Henri 
de Gondy, son petit-fils, devint seigneur de Noisy, de Bailly, 
de Versailles, de la Grange-l'Essart et des Essarts, sous la tu- 
telle d'Henri de Gondy, son oncle, évoque de Paris, qui prit la 

(1) Les Filles- Repenties était une maison ou couvent, où les femmes 
de mauvaise vie et les prostituées, misérables et repenties, pouvaient 
se retirer. {Antiquités de PaHg, par Henri Sauvai, t* I, p. 578 et 582, 

(2) Les armes de Gondy, sont : d'or à deux masses d* armes de sàblt, 
pissées en sautoir, liées de gueules par le b(u. 



— 154 — 

qualité de seigneur de Noisy et de Bailly, pendant la miÀoritô 
de son nereii, eomme il se voit dans des actes des années 1 661^ 
1605, 1608, 1609, 161Sr el 4645, passés par-devant Mathias 
Hainaut, greffier et tabellion juré en la prétdtô de N&i^y et de 
Bailly, garde du scel aux contrats de la prévôté, tord et sei- 
gneurie de Noisy, bailli du bailliage et justice de Bailly au Tal- 
de-6alie. 

Henri de Gondy, étant majeur en 1 61 5, prit alors les titres 
de duc de Retz et de Beaupréau, pair de France, marquis de 
Belle-Ile et des Iles dTères, comte de Chemillé, baron du Ples- 
sis-le-Chastel, de Marly-le-Chastel et de Beaumanoir; seil sei- 
gneur haut justicier de Noisy et de Bailly, seigneur de la Grange- 
l'Essart et de Versailles. 

Il devint duc de Beaupréau, par le mariage qu'il contracta, le 
45 mai 1610, avec Jeanne de Scépeaux, duchesse de Beaupréau, 
comtesse de Chemillé, fille unique de Guy de Scépeaux, cin- 
quième du nom, duc de Beaupréau et comte de Chemillé. 

Henri de Gondy fut fait chevalier des ordres du roi, en 1619. 
et mourut à Prinçay, en Bretagne, le 1 2 août 1 659. 

En Tannée 1619, il avait vendu ou cédé à Messîres Henri de 
Gondy, cardinal, évéque de Paris, et Jean-François de Grondy, 
mattre de la chapelle du roi, ses oncles, les terres et seigneu- 
ries de Noisy, de Bailly, de Versailles, de la Grange-VEssart, 
des Essarts, et la baronnie de Marly-le-Chastel. 

Le cardinal de Retz, étant mort à Béziers, le 3 août 1 62% 
Jean-Françors de Gondy, son frère, fut sacré premier archevê- 
que de Paris, et lui ayant succédé dans tous ses biens, devint 
seul seigneur de Noisy, de Bailly, de Versailles et autres lieux, 
et baron de Marly-le-Chastel. 

Il vendit, en 1623, à Pierre de la Martelière, écuyer, seigneur 
du Fay, avocat au Parlement de Paris, la terre et le château de 
Bailly avec toutes ses dépendances, et lui accorda, pour lui et 
ses successeurs, les droits honorifiques en l'église de Bailly, 
mais il en retint la seigneurie. Par contrat passé le 8 avril 1632, 
il vendit la seigneurie et la terre de Versailles, avec le fief de la 



— 155 — 

Grange-rEssart, aa roi Loais XII[. Il moonit à Paris le 24 mars 
1654, âgé de soixante-dix ans» et fat inhouiA dans ladiapelle 
de Gondy, en Téglise cathédrale. 

François Bossnet (4), secrétaire du conseil d*État du roi, direc- 
tion et finances, acquit, par contrat passé le 28 juin 1656, par- 
devant Le Cat et Le Roux, notaires au Chàtelet de Paris , de 
messires Philippe-Emmanuel de Grondy, comte de Joigny, sei* 
neur de Villepreux, prêtre de l'Oratoire, et Henri de Gondy, 
duc de Retz, chevalier des ordres du roi, capitaine de 1 00 hommes 
d'armes de ses ordonnances, seuls héritiers bénéficiaires de Jean- 
Prançoisde Gondy, leur frère et leur oncle,la baronnie de Marly- 
le-Chastel, et les seigneuries de Noisy, de Bailly et des Essarts. 
Il était aussi seigneur de Louveciennes et de Ville-d'Array, au 
moins dès 1659. Il fit mettre ses armes, accolées de celles de 
Marguerite Beveran, sa femme, sur le fronton de la porte d'entrée 
l^ncipale du château de Noisy, et sur le haut de la façade dudit 
château, à la place de celles du maréchal de Retz. François 
Bossuet était le cousin du grand Bossuet, évèque de Meaux, el 
fut pour beaucoup dans son avancement, en le présentant aux 
personnages des plus haut placés à la cour qu'il recerait chez 
lai, et qui, reconnaissant le génie naissant du futur aigle de 
Meaux, lui procurèrent les dignités si éminentes dont il fut re- 
vêtu dans la suite et qu'il soutint avec tant d'éclat et de gran- 
deur. 

Malgré une fortune assez considérable pour le temps, les 
dépenses excessives de François Bossuet avaient entièrement 
dérangé ses affaires. Tous ses biens furent donc décrétés et ven- 
dus, et il se vit obligé de se retirer à Notre-Dame-de-Bon-Re- 
pos, petite chapelle située au bas du village de Bailly, à côté de 
laquelle il avait fait bâtir une très-petite maison, où il demeura 
quelque temps; il donna plusieurs héritages à cette chapelle, 
et la dota, en 1 664, de 90 francs de rente, à la charge par le 
curé de Noisy, de dire à son intention une messe basse tous les 

(1) Les armes de Bossuet, sont : d*azur à 3 roues d*or, 2 et \. 



— 156 — 

samedis, et de distribuer en même temps 40 sols aux pauvres 
enfants de Noisy et de Bailly. Il se retira ensuite aux Angustins- 
Déchaussés de la place des Victoires, où il mourut en F^née 
1675. 

Il avait eu de son mariage un fils, qu'il perdit, et deux filles, 
dont Tune fut la marquise de Fercourt, et Fautre la comtesse de 
Pont-Chavigny (1). 

Le roi Louis XIV acquit ensuite, par sentence de décret et 
adjudication faite à son profit, aux requêtes du palais, le âO mai 
1676, la terre et baronnie de Marly-le-Chastel, les seigneuries 
de Noisy et de Bailly, et réunit toutes ces terres à celles du do- 
plaine de Versailles. 

(1) Hiitoire de Bosàuet, par Mgr de Donald. Noat croyons qae l* il- 
lustre cardinal fait ici erreur. 'Lorsque François Bossuet donna, en 
1672, une cloche à l'église de Marly-îe-Chastel, elle fut nommée Mar- 
guerite, du nom de sa fille unique. Marguerite Bossuet, dame de Bré- 
viande? mariée le 27 juillet 1653 à Nicolas Melliand, conseiller an 
grand conseil et matlre des requêtes,. De ce mariage était née une fille 
unique, Marguerite Melliand. Nicolas Melliand étant mort en 1659, sa 
Yeuve se remaria à Gyprien Perrot, cheyalicr, seigneur de la cour, 
conseiller du roi en ses conseils et maître des requêtes. (Registres des 
actes deTétat civil de Marly-le-Roi, à la date du 28 août 1672.) 



— i57 — 



NOTE 

SDR LES PROGRÈS DE L'ARCHITECTDRE MILITAIRE 

sous LE RÈGNE DE PHILIPPE-AUGUSTE 
Par Adolphe De Dion. 



Ce travail approuvé par la Société archéologique de Rambouillet, dans 
sa séance du 15 mars 1870, a été lu le 20 avril suivant dans la section 
d'Archéologie du concours des Sociétés savantes, 1 la Sorbonne, 



L*archéologie, eonsidérée autrefois comme un simple délasse- 
ment de Fesprit, tend de plus en plus à prendre, dans les recher- 
ches historiques, la place importante qui lui appartient. Aussi, 
celui qui veut connaître le moyen âge, ne peut négliger l'étude 
des châteaux forts, dont les restes imposants dominent nos villes 
et nos bourgades, sont perdus au milieu des bois ou se dres- 
sent an sommet des rochers. Ces constructions sont la person-* 
nification de la féodalité, de cette puissante institution qui, à 
partir du x« siècle, organisa toutes les nations européennes, et 
dont les derniers débris ont disparu presque de nos jours. Né 
avec la féodalité, le château fort se multiplie et prend de Tim- 
portance à mesure qu'elle se développe, se transforme avec elle, 
décroît en même temps, et n'est plus qu'un souvenir lorsqu'elle 
disparait. De là, l'intérêt qui s'attache à ces monuments si mul- 
tipliés sur notre sol, mais qui, devenus inutiles et ne présen- 
tant qu'un intérêt historique, disparaissent avec une rapidité 
uniformément accélérée. Il est important de les étudier avec 
soin avan); leur disparition, car on peut espérer, en les connais 

T. I. 12 



— 158 — 

sant mieux, de comprendre plas complètement les mœars des 
rades batailleurs qui les ont construits ; en constatant leur ré- 
partition dans les provinces, d'éclaircir la géographie féodale ; 
enfin, en comparant les détails de leur architecture, de parve- 
nir à déterminer Fépoque de leur construction et les progrès 
accomplis par chaque siècle et par chaque pays dans Tart de la 
fortification. 

C*est dans la pensée de contribuer, pour ma faible part, à 
l'avancement de cette partie de la science archéologique, que je 
voudrais aujourd'hui, m*attachant à une époque glorieuse de 
nos annales, préciser quels furent les progrès réalisés sous le 
règne de Philippe-Auguste, et par son impulsion dans l'art de 
fortifier les places et dans celui de les prendre. 

On ne peut, en effet, séparer l'étude de ces deux parties de 
l'art militaire qui influent sans cesse Tune sur l'autre et luttent 
pour se surpasser. On n'invente de nouveaux moyens d'attaque 
que lorsque ceux en usage deviennent inefficaces contre les obs- 
tacles opposés par la défense; et, d'une autre part, ceux qui se 
fortifient, ne le font qu'en prévision des attaques qu'ils peuvent 
prévoir ' et ne se décident à de nouveaux travaux et à des cons- 
tructions dispendieuses, que forcés par l'insuffisance des an- 
ciennes fortifications à les garantir contre les assauts de l'ennemi. 
Nous assistons h une lutte semblable; l'architect-ure navale fait 
de nos jours de prodigieux efforts pour opposer des blindages 
suffisants aux projectiles de l'artillerie, laquelle de son côté en 
invente à mesure de plus puissants. 

Il nous faut commencer par jeter un coup d'œil sur les ori-^ 
gines de l'architecture militaire, en usage à la fin du xii« siècle, 
lorsque Philippe-Auguste monta sur le trône. 

Les Romains avaient un système complet pour Tattaque et 
pour la défense des places; ce fut d'après leurs traditions que 
s^élevèrent les enceintes des villes gaUo*romaines, dont plusieurs 
ont protégé, pendant tout le cours du moyen âge, la population 
qui s'y renfermait. On peut citer les remparts de la ville de 
Sens qui^ vieux de quatorze siècles et antérieurs à la monarchie 



— 159 — 

française, oût, en 48U, opposé une résistance temporaire à nn 
corps d^armée Wurtembergeois. 

Hais les traditions romaines se perdirent sous les Mérovin- 
giens et sous les successeurs de Charlemagne. D*une part, les 
armées ne savaient prendre les places qu'en brisant leurs portes 
à coups de hache, de l'autre, on négligeait de multiplier les 
points fortifiés. Aussi vit-on des troupes d'aventuriers nor- 
mands porter impunément leurs ravages d'un bout de la France 
à l'autre. 

A la fin du x« siècle, la nation, réduite au désespoir par ces 
ravages, et voyant la profonde impuissance du pouvoir central à 
repousser les envahisseurs et à maintenir la sécurité intérieure, 
lui substitua, en développant d'antiques usages, l'organisation 
féodale plus forte contre l'étranger et garantissant mieux le re- 
pos public. Ce système, qui reçut sa consécration par l'avènement 
des Capétiens au trône, organisait une hiérarchie militaire et re- 
posait sur la responsabilité directe et personnelle, soit envers le 
supérieur, soit envers les inférieurs. C'était le défaut de cette 
responsabilité immédiate et continue qij^i avait fait la faiblesse des 
règnes précédents^ ce fut à elle que la féodalité dut sa force et 
sa^mrée. 

L'administration se fractionna en même temps que la défense 
dû territoire. La noblesse, qui méprisait le séjour des villes, 
fortifia ses habitations à la campagne et s'enracina ainsi au sol. 
Le pays s'étant hérissé peu à peu de châteaux et de retranche- 
ments, la population rurale, jusqu'alors sans défense, se groupa 
autour d'eux, et apprit à les regarder comme sa sauve-garde et 
à les défendre avec acharnement. Le caractère national rei»rit 
de l'énergie, et tandis qu'auparavant une victoire donnait un 
royaume, après la construction des châteaux le plus petit pays 
ne craignit pas de défendre son indépendance contre un puis* 
sant envahisseur et réussit souvent à le repousser. Cette stabi- 
lité des populations, que rend évidente la fixité donnée, dès ce 
moment, aux moindres divisions géographiques, était le prin- 



— i60 — 

cipal avantage du régime féodal^ et ce premier progrès rendit 
possibles tons ceux qnr suivirent. 

Le château féodal avait un double caractère, d'une part, c'était 
une habitation fortifiée et une propriété particulière, de l'autre^ 
c'était une défense élevée pour Tutilité publique. Il ne faut pas 
croire, en effets que chacun fût libre d'en construire à son gré. 
Les documents abondent pour prouver que le vassal ne pouvait 
fortifier sa demeure sans la permission de son seigneur, et qu'à 
plus forte raison^ celui-ci ne pouvait bâtir une forteresse sans 
l'assentiment du souverain. Ce qui fait illusion à cet égards c*est 
que dans les moments d'anarchie, les barons hardis et ambi- 
tieux bravaient leur suzerain impuissant. Alors, comme le dit 
Ordéric Vital, des châteaux illégaux et félons s'élevaient de toute 
part. Adulterina municipia undiqut condebaniur. Mais les 
princes plus redoutés, comme le fut Philippe-Auguste, tenaient 
la main avec vigueur, non seulement à ce que l'on n'élevât pas 
de nouveaux châteaux, mais encore à ce qu'on n'augmentât pas 
la force des anciens. 

La plupart des châteaux du xi« siècle, empruntant leurs élé- 
ments aux traditions franques, consistaient en une enceinte cir- 
culaire sans flanquements, formée d'une palissade et d'un fossé. 
Au centre s'élevait, sur une motte, une tour de bois ou de pierre. 
Le château de Bréval, assiégé en 1 095, par Philippe P', celui 
du Puiset, qui tint en échec la puissante du roi Louis-le-Gros, 
ne consistaient qu'en une enceinte palissadée, avec une tour 
dans l'intérieur. Quelquefois, au lieu de la tour sur une motte, 
c'était une salle à plusieurs étages, dont les épaisses murailles 
formaient une forteresse intérieure. C'est là l'origine des don- 
jons rectangulaires employés à toutes les époques simultané- 
ment avec les donjons cyhndriques. 

Là où dominait la tradition de l'oppidum gaulois, T enceinte 
placée au sommet d'une colline, et souvent de forme irrégulière, 
était formée d'un mur haut de cinq à six mètres, épais d'un 
mètre à un mètre et demi, et qui n'était flanqué d'aucune tour. 
Le château de Rochefort-en-Yveline est un dû ceux qui rappel- 



— 161 — 

lent plus Yiv^ement les oppidums gaulois. La ti*adition romaine, 
de fortifier les courtines par des tours saillantes, paraît avoir 
été mise totalement en oubli, sauf peut-être dans les provinces 
du midi. Elle reparut en France et en Normandie au xii« siècle, 
se généralisa au xiii«; mais, selon M. Krieg, elle ne pénétra en 
Alsace et en Allemagne qu'au xv« siècle. 

L'art des sièges était si oublié, que ces fossés garnis de palis- 
sades suffisaient pour arrêter les armées presque uniquement 
composées de cavalerie, et qu'un simple baron pouvait, en s'en- 
fermant dans son donjon, braver la colère d*un souverain. On 
trouve bien çà et là, dans les chroniqueurs du temps, la mention 
d'une machine à lancer des pierres, d'une tour de bois ou d'un 
bélier ; mais ces engins grossiers, et sans doute mal dirigés, 
paraissent avoir rarement produit un effet sérieux. Aussi leur 
usage était-il extrêmement rare. 

Dans les dernières années du xi<* siècle, Guillaume-le-Roux, 
roi d'Angleterre, voulant faire de Gisors le boulevard de la Nor- 
mandie, se contenta d'enclore un vaste espace circulaire par un 
profond fossé et par un mur haut de huit mètres, mais n'ayant 
que un mètre quarante-cinq centimètres d'épaisseur et sans 
tours pour le flanquer. Au centre de cette enceinte, il posa la 
tour octogone du donjon au sommet d'une motte haute de quinze 
mètres. 

Le château de Chaumont-en-Vexin, qui se dressait du côté de 
la France, en face de Gisors, ne consistait aussi qu'en une vaste 
enceinte circulaire, sans flanquements, placée au sommet d'un 
mamelon isolé, au centre d'une large vallée. 

Le même Guillaume-le-Roux, ayante en 1098, envahi les 
provinces françaises à la tête d'une puissante armée^ assiéga 
sans résultat Chaumont-en-Vexin, Montfort-l'Amaury, Éper- 
non^ Neaufle-le-Château et Maule^ et dut se retirer sans avoir 
pris un seul château. 

Le xii® siècle est le moment ou la féodalité domine toute la 
société. Elle avait progressivement, de gré ou de force, enlacé 
dans son réseau toute la partie de la population libre restée jus- 



qu'alors en dehors de son organisation ; elle avait aapoienté la 
/ sujétion du peuple des serfs; elle luttait avec les rois pour ta 

possession du pouvoir souverain. Aussi, jamais les châteaux 
ne jouèrent un rôle plus brillant et n'eurent une plus grande 
importance. Mais l'égalité entre les nobles n'existait plus comme 
au siècle précédent. Une des principales causes de ce change- 
ment se ti'ouve dans les progrès de l'art militaire, à la suite de 
la première croisade. Les grands sièges d'Antioche et de Jéru- 
salem avaient appris aux croisés la puissance dés engins de 
guerre et ce que l'on peut obteniivpar la ténacité dans les atta*- 
ques. Quelques-uns d'entre eux étudièrent la science de l'ingé^ 
nieur, conservée par les Grecs, et construisirent des befirols, 
des chables et des perrières turques, qui eurent facilement rai- 
son des châteaux tels qu'on les bâtissait alors. Les seigneurs 
riches et puissants augmentèrent à proportion leà remparts de 
leurs forteresses, et rétablirent ainsi l'équilibre entre l'attaque 
et la défense. Mais ceux qui ne purent faire ces constructions 
dispendieuses, virent diminuer de moitié leur puissance et, pi^ 
suite, leur indépendance. Il y eut dès lors deux classel^ de sei- 
gneurs, selon que leur château pouvait ou non résister à un 
siège régulier. Les plus faibles durent, S l'exeiûple des proprié- 
taires allodiaux, se meUre par l'hommage plan, dans la dépen- 
dance des plus puissants (1). 

Dans les châteaux construits ou réparés au xir» siècle, on ré- 
serva les palissades pour les lices et les défenses extérieures ; 
(m donna au mur de l'enceinte une épaisseur habituelle d'une 
toise, deux mètres, et on le fortifia de distance en distance par 
des tours saillantes ; enfin, on mit plus de soin à bien placer les 
portes et à les garnir de herses et de défenses accessoires. Dans 

• 

(1 ) Les feirlisteâ disent qtiB ponr cet bomonage on ne devait que la 
bouche let ie$ mains, sans droit de rachat aut nutatroas. liais cette 
cérémonie était le gage d'une convention par laquelle ie plus faible assu- 
rait au plus fort sa maison ou son château, c* est-à-dire so mettait sous 
6a dépendance militaire en cas de guerre* Cette forme de vassalité, moins 
onéreuse que les antres, n'eut qu^nn temps et tomba en désuétude au 
XIII* siècle. Voir, à ce sujet, VUeage des fie f$, de Brussel. 



— 163 — 

les doQîcms, on chercha aassi à obtenir des flanquemeaU par 
des ^combinaisons variées^ dont les donjons d'Étampes^ de Hou- 
^an et de Proyins peuvent donner^nne idée. Henri U, roi d*An' 
gleterre, qui a construit ou réparé presque tous les châteaux des 
frontières normandes^ peut être regardé comme le souverain 
qui a fait faire le plus de progrès à Tarchitecture militaire de 
cette époque. 

Qu'il'nous suffise de signaler ici ce qu'il ajouta aux fortifica- 
tions de Gisors lorsque, en 4460, cette place tomba entre ses 
mains par la trahison des Templiers. Il entoura d'un mur le 
sommet de la'motte qui se dressait au centre du château^ il refit 
les portes et les ponts, mais surtout il fortifia le mur d'enceinte 
par l'adjonction de plusieurs tours rondes (4). En 4477, Phi- 
lippe-Auguste, encore enfamt, accompagnait son père dans une 
conférence avec le roi d'Angleterre, sous les murs de Gisors et 
à Tombre du fameux ormeteau ferré* Comme les chevaliers 
français admiraient, non sans un certain découragement, la 
beauté et la force de cette enceinte et la hauteur des tours que 
le roi Henri venait d'y ajouter, le jeune prince s'écria : Pour 
moi, je voudrais voir cette place encore plus forte et ses tours 
pleines de trésors connus de moi seul, car j'espère bien en être 
le maître un jour ou l'autre (2). Monté sur le trône, il poursuivit 
avec ténacité ce rêve de son enfance et finit par le réaliser au 
bout de douze ans. 

Philippe-Auguste est une des grandes figures du moyen âge. 
Sans doute sa loyauté ne peut se comparer à celle de son petit- 
fils, le roi saint Louis, et son courage personnel, quoique remar- 
quable, est éclipsé par la bravoure romanesque de son rival 
Richard-Cœur-de-Lion. Mais son £^)tivité, ses talents comme 
administrateur et comme général, son coup d'œil dans les affai- 
res et sur le champ de bataille, enfin, sa persévérance à suivre 

(1) Extrait des rôles de FËchiquier, cité par M. de Gaumont. Archi" 
teeture militaire, p. 448. 

(2) Girard le Gambrîeo, daos le lonra XV III des HiêUniem de France^ 
p. 1S3. 



— 164 — 

ses projets^ le mettent au nombre des grands princes qui ont 
laissé une trace profonde dans Thistoire de leur époque. 

Au prix d'une lutte acharnée, il triompha des sourerains an- 
glais et conquit la Normandie; il vainquit l'Allemagne à Bou- 
vines ; il abaissa la féodalité ; et, après un règne glorieux de près 
d'un demi siècle, il laissa la France plus forte et plus prospère, 
et la royauté plus puissante et plus respectée qu'elles ne l'avaient 
encore été. 

Il n'est pas facile de déterminer quelle fut son influence per- 
sonnelle sur ressort prodigieux qiie prit, sous son règne, l'ar- 
chitecture religieuse ; mais on peut affirmer qu'on doit, en 
grande partie à son initiative, les perfectionnements apportés à 
l'entrée du xin« siècle dans les constructions militaires, et ajou- 
ter qu'aucun prince de son temps n'a déployé autant de talent 
et de ténacité pour s'emparer des villes et des châteaux. Ces 
progrès dans l'art, militaire furent en partie la cause, en partie 
la conséquence de la diminution de l'indépendance féodale que 
Philippe-Augaste obtint au profit du pouvoir royal. 

Dès le commencement de son règne, ce jeune prince comprit 
que la formation d'une armée permanente était le seul moyen 
d'obtenir des succès durables. L'armée féodale, très-brillante 
sur le champ de bataille et excellente pour une rapide chevau- 
chée, permettait difficilement une campagne prolongée, et sur- 
tout les sièges pour lesquels la patience et la persévérance sont 
souvent plus utiles qu'une bouillante valeur. Pour former le 
noyau de cette armée, il s'attacha, par une solde permanente, 
un certain nombre de chevaliers qui le suivirent sur tous les 
champs de bataille, et parmi lesquels on trouve plusieurs mem- 
bres des familles de Montmorency, de Mauvoisin et de Poissy, 
Guillaume des Barres, l'Achille des Français, et Simon de Mont- 
fort, qui prouva, dans les terribles guerres du Languedoc, qu'il 
avait appris, sous Philippe-Auguste, à prendre les villes et à 
gagner les batailles. 

Sous ces chefs éprouvés, les milices communales, que l'ex- 
ension de la féodalité avait presque fait disparaître, reprirent. 



— 165 — 

dé l'importance, et elles firent voir à la grande jonrnée . 
de Bonvines, les services qu'elles pouvaient rendre. En ddioïc 
de l'armée féodale et de celle des communes, un grand nombre 
d'ayenturiers vendaient leur épée au premier venu et pillaient 
amis et ennemis; Philippe-Auguste sut tirer parti de leur bru- 
tal courage, tout en les maintenant dans une discipline plus 
sévère que celle que les autres princes leur imposaient. Si on 
ajoute qu'une administration prudente et régulière assurait la 
subsistance et l'armement de ces troupes, on reconnaîtra que le 
génie organisateur de ce prince avait su créer, avec ces divers 
éléments, une armée solide, bien supérieure à celle des siècles 
antérieurs, etisupérieure aussi, selon la remarque de M. VioUet- 
le-Duc, à celles qui essayèrent, au xiv« siècle, de lutter contre 
l'invasion anglaise. 

Comme nous ne pouvons avoir la prétention de suivre Phi- 
lippe-Auguste dans toutes ses expéditions et à l'attaque de tous 
les châteaux, au nombre de plus de cent, dont il s'est rendu 
mattre, nous ne nous occuperons que d'un petit nombre de siè- 
ges, pnncipalement de ceux dont Guillaume-le-Breton a laissé 
le récit dans ses vers, dont l'exactitude n'exclut pas toujours 
Télégance. C'est un des rares chroniqueurs qui inspire la con- 
fiance par la précision de leurs descriptions. 

Commençons parle siège de Châtillon-sur-Seine, en 4484. 

A l'approche du jeune roi, le duc de Bourgogne s'était hâté 
de fournir la place de vivres et de munitions, d'augmenter la 
profondeur des fossés, de faire poser des hourds sur les tours et 
les remparts, enfin de percer dans les murs des meurtrières lon- 
gues et étroites. 

Livre I. Vers 590. 

Uurdari tarres et propagnacuia, muros 
Subtas fulcirî facit, aptarî que fenestris 
Slrictis et longis, ut strenuus arte latenti 
Immiltat lelhi prenuocia tela sateiles (1). 

(1) Philippîde de Guiilaume-le-Bretoii, dans le t7« volume des Hiito- 
riens de la France, p. 130j 



— 466 — 

CeB mettrtrièreS) piroées duu les nilin aa moment d'un 
siège, indiquent an progrto snr la fortiftcation alors en usage, 
qui accumulait toutes les défenses au sommet des tours et des 
murs, de sorte qu'après la ruine de ce oouromMment, l'assiégé 
ne pouvait plus nuire à TassaillanU Par ces meurtrières; les ar- 
chers pouvaient, au contraire, frapper à couvert. La place une 
fois investie, le roi de France fait dresser des mangonaux^ jdoat 
les projectHes ruinent les hourds et les crAneuuXr-de la cour- 
tine, 

ym669. 

iiêngofiellsnim torneotii «axa rotuntart 
IcIîbiM «mMins hardicia IracUreceikiQt» 
Et diajoncU patent per propugoacula rimm» 

Alors les archers, couverts par leurs boucliers et par des man- 
Idets, s'avancent jusqu'au bord du fossé et écartent les défen- 
seurs par une grêle de traits. 

¥eft 672. 

/Cnitaf Mit«ktii et parmîf uadique janctis^ 
Jam pede non segni foftsarnm sumnia teneolet 
Crebra caleryatim jacolantur lela maniplî. 
Ândeat ut nollos sotnmofl aicêndere moros, 
Corftore tifec iiolito per propoignacola more. 
Ut vel tala feraot sive auxiliaria saia, 
Qa» defensores «Quroruai miltere possînt. 

Sous la protection des archers, les pionniers ayant comblé le 
fossé et dressé des échelles le long des murs, une troupe alerte, 
choisie parmi les dievaliers à la solde permanente du roi, et 
dont le poète compare l'agilité à celle des écureuils, ayant à sa 
tête Manassès Mauvoisin et Guillaume des Barres, grimpe à Tas- 
saut et s'empare de la ville. 

Vera 679. 

Aggere conplentnr fossa, muroa qme «ob îpsoa 

Scalîa erectia, agili Iwitate aatellea, 

Quo Rex ipse looo ae munit semper in omni, 

More cirogrilli velox in mœnia répit. 

Jam Malevicinus mira lavitate Manassea, 

Jam Barrensia equei festinus in agmine primo, 



— 467 — 

SmIss aeœndlinl Mit virlutilni» «si, 
StantqaD saper lonrot» victU cedentibot «ti|iM 
Agmine coodenso summam prendeiitibot arcem* 

C(mtre toute attente, les assiégés réfugiés dans le donjon ne 
tardelit pas à se rendre^ sans essayer de probnger la résistance. 
Cette attaque, dirigëe par on prince qui n'avait que dix-huit ws, 
peut servir de type pour un siège du xu* siècle, conduit avec 
hardiesse et bonh^ir . 

Nous allons en voir de plus disputés. 

L'année suivante, Philippe-Auguste, vouknt s'emparer d'A- 
miens, qui s'était déclarée pour le comte de Flandre, commença 
par assiéger le château de Boves qui couvrait cette ville. Les 
assaillants rencontrent d'abord des palissades extfrieures qu'ils 
brisent à coups de hache, après une rude mêlée et malgré une 
grêle de trsûts ils se logent sur la crête du fossé. 

« 

Livre IL Vers 38a. 

Garrîtur ad vaUuin, peditet com roilile, qttomm 
Corpora tala latent sçutis protecta ftinistris 
A jacta lapidam et mortem prBeante sagîtta 
Ascia dum dexlris, bisacota securis etenaîa 
Fulgarat et lorica latas prémunit utrumque. 
Ac Yelot in tilva lignorum, protinus îpsas 
Excidere fores, vallum mox Qcius omne 
Dejecére solo, fossata que summa tenebani, 
Qum sola impediunt ne mûri snflbdiantnr. 
Interea. pluTλ vel grandinis instar, ab intus 
Infestant lapides et missile qnod libet il|o«, 
Qoos incessanter hostes jaculantur ab allô. 

Guillaume-le-Breton, toujours exact, remarque que Tannée 
française n'employa dans ce siège, ni la baliste, ni l'arbalète. 

Franmgenis nostris illis ignota dîebuli 
Res erat ooinino quid balistarius arcai« 
Qatd batistA foret, neo habebat in agmine toto 
lies qaeroqiiam sciret armis qui lalrbas uti • 

D ne faut pas se hâter d'en conclure que Philippe-Auguste 
inventa la baliste et l'arbalète; car, sans remonter jusqu'aux 
Romains, Bicher nous montre ces deux armes en usage à la an 
du x« siècle, lors du siège de Laon par Hugues-Capet. Seule- 



— 468 — 

ment, elles étaient tombées en désnétade, comme tons les antres 
engins, et Philippe-Augoste est le premier qui, instruit par l'ex- 
périence de sièges mnltipliés, ait formé on corps spécial de ba- 
listaires et d'ingénieiirs, comme il en avait également un de 
minem*s exercés, que nous allons voir à l'œnvre (1). 

Les Français, maîtres des lices extérieures et de la contres- 
carpe, constmisent, arec des claies et des bois verts, une gale- 
rie couverte, à l'abri de laquelle ils comblent le fossé. Ce n'était 
pas un engin roulant, mais un chemin couvert que l'on allon- 
geait à mesure. 

Vert 326. 

Cratibas interea pluteift et robore crodo 
Murtlegos slroitur, sub qoo secora lateret 
Dvm stiidet insUnter fossas iraplere jorenlot. 

Le fossé rempli, les mineurs s'attachent au pied du mur, se 
protégeant par des mantelets, et commencent à le saper, en 
ayant soin de poser de nombreux étais à mesure qu'ils avan- 
cent. 

Yen 329. 

Poflftis jam pleoîs parmas ad maenia miles 
Appodiat, ftob eisque secare mioariot înstat 
Celtibus et picis imi fandameota mûri ; 
Et ne forte cadens super illos murus ab alto 
Sternat et indigna concladat morte cavantes, 

(1) Les comptes des baillis et des prévôts royaux, pour l'année 1202, 
qui nous ont été conservés par Brossel, dans sou Usage des fiefs^ et qui 
renferment tant de précieux renseignements, nous apprennent qu'à cette 
date, Geoffroy de Mon I fort, cbef des engins du roi, recevait une solde 
annuelle de 36 livres, et que diverses sommes lui étaient en outre allouées 
pour des cordes et d'autres fournitures. £n 1204, par acte daté de Saint- 
Pierre-sur- Div es, Philippe-Auguste donna le fief de Pînterville à Renaud 
Tatin, son/balistaire* (iiémoires des Antiquaires de Normandie, t. X.VI, 
p. d07)« Comme Guillanme-le-Breton le nomme au aiége de Château- 
.Gaillard, il est probable que ce don était la récompense des seryiccs qu'il 
venait de rendre. Il était riche, pnisqu'en 1227, il se porta caution pour 
800 marcs d'argent, de la bonne conduite de Cadoc, chef des routiers, 
que Philippd-Auguste avait fait enfermer et que la reine Blanche mettait 
en liberté. 



— i69 — 

Fuleitar brevibus truDcit lignîtqae rotuudit 
Peodula parg mari, qu» de super imm'net illis. 

Les assiégés ne paraissent avoir fait aucun effort sérieux pour 
rompre cette attaque, fort rarement employée jusqu'alors. Au 
moment donné, le feu ayant été mis aux étais, le mur croule et 
une troupe hardie, s'élangant par la brèche fumante, s*empare 
de cette première enceinte. 

Vers 336. 

Sic ullra mediom (alas cavat nodîque muram # 

Foflsor ; et ut yidit sibi jam satîs esse cavatum, 
Ignîbus appositis prudens in castra refugit. 
Sayit, et, absompto penitus fulcimitie, marum 
Yalcaous prosterntt huini ; cum pulvere famus 
Eripîaat oottlis solem : qoo deniqne viso, 
Obsessi fugiuni, sed non îndemiiiter omnes. 
Nam juvenum fcrrata maous pcr fragmina mûri, 
Pcr fumuni flaiDoiauique ruant,, multos qoe trucidant, 
£t laullos capiunt ; moltos fuga salvat in aree, 
Quain doplici muro ropes facit ardua tutam^ 

Ce dernier vers, en indiquant que la seconde enceinte, dans 
laquelle se réfugia la garnison, était placée sur un haut rocher 
et qu'un double mur restait encore à franchir, prouve que le 
mot arx doit s'entendre du corps du château, qui occupe un pla- 
teau de 80 mètres de large, surmontant, du côté du village, une 
falaise de craie. Du côté du promontoire, ce plateau était défendu 
par un rempart de terre, dont le mur a disparu, mais qui domine 
la cour de 4 à 5 mètres et la campagne de \% à 45 mètres, et 
s*appuie sur la motte du donjon. Ce donjon consistait en une 
enceinte rectangulaire de 3o mètres sur 20, à Tangle de laquelle 
se trouvait la maltresse tour, dont les ruines sont d'un effet si 
pittoresque et frappent les yeux de tous les voyageurs qui arri- 
vent à Amiens. 

Philippe-Auguste ne s'était donc emparé que d'une basse- 
cour, et de plus grands efforts restaient à'faire contre une en- 
ceinte que l'on ne pouvait attaquer par la sape. Le roi fait alors 
mettre en batterie divers engins de jet, des mangonaux turcs 
qni lançaient des pierres d'un poids médiocre, et de puissantes 



— 470 — 

perrières, dont la frofide se chargeait avec des Mocs portas par 
huit mains, c'est-à-dire par quatre hommes. La manœuvre de 
cet engin est fort bien expliquée par M. VioIlet-^le-Duc» à l'ar- 
ticle Engin. Une longue poutre, fixée à un axe élevé, était 
chargée à un bout d'un lourd contrepoids. A l'aide dé ûordes, 
on ramenait en arrière (axe rétrograda) l'autre extrémité, à la* 
quelle était fixée une fronde. Celle-ci chaiffée, il sfoflBsait de 
lâcher un déclic, pour que la poutre, se redres^nt avec vio- 
lence, lui fit décrire un arc de cercle en lançant son proje<^ile 
dans les airs. 

Vert 347. 

Maebina confestim tario fabrieata paralti 
Surgit, et innamerii irriut ictibas areeni. 
Nonc maDgonellas Tareorom more minora 
Saia rotat; dudc Tero minax pelraria verao 
Vi jovenum molta proeliTÎter aie rotator 
Retrogrado, traclit ad terrara foiiibui aota» 
Daronificos, fundâ fundît majore, molares 
Incircomtoftos et magnî ponderia, ut vix 
Tollalor manibus bis quatuor unus eorum. 
Quali dextrâ Joyia jasit ira folmeo inbottet 
TerrîgeoM, si quaiido imiIoqI Dis bella m9«c«<u 
El }tm rima ^tel per moros plarima, Jam^ue 
Par loca plnra tôt ictibas arx ilUsa fatiscit. 

Sous ces coups, que le poète compare h ceux de la foudre de 
Jupiter, la muraille commençait donc h se fendre, quand l'arri- 
vée du comte de Flandre vint suspendre le siège, que la conclu- 
sion de la paix empêcha de continuer (1). 

Le même auteur nous apprend qu%u siège de Châteauroux, 
en 4186, Philippe-Auguste employa la perrière, la baliste, l'arc 
et la fronde pour lancer des projectiles, le bélier pour battre les 
portes, la tortue et la vigne pour s'approcher de^s remparts; et 
qu'il fit construire, avec des troncs d'arbres et des claies, des 
beffrois, ou pour mieux dire, des cavaliers, qui dominaient les 
remparts et les tours, mais que rien dans sa description n'indi- 

(1) Tai public le récit de ce siège, accompagné de quelques bois, dans 
le Bulletin monumental de M. de CaamonI, année 1867, p. 435. 



— 471 — 

que avcrir été molûlea. Malgré toos ees^ efforts, on assaat donoé 
prématarément fat repoussé, et ce ne fut qa*à la saite d'an se* 
cond siège qu'il s*empara de cette ville, le 46 juin H 88. Cette 
conquête ne fut que le prélude d*ane campagne de cinq 9iois» 
qui fit tomber entre ses mains toutes les places fortes du Berry 
et de TAuvergne. Rigord nomme Busançais, Argejitan, I^ou- 
nmx» Montrichard, qui lai coûta de grands efforts, et dans le 
donjon duquel cinquante cheyaliers s'étaient renfeimés ; puis 
Patluau, Montrésor, Gh&tillon-sur-Cber, ia Roehe-Guillebaut, 
Gulant et Montluçon. Il la termina par la prise de Vendôme. 

L'année suivante, la guerre recommence au mois de mai avec 
de nouveaux succès pour le roi de France. Il prend plusieurs 
châteaux et la ville du Mans. N'ayant pu forcer le très-fort don- 
jon par lequel les rois d'Angleterre dominaient la ville et pressé 
de poursuivre Henri II, il se contente de l'investir; mais, à son 
retour, les mineurs qui suivaient toujours son armée, creusent 
avec un grand travail jusque sous la tour et s'en rendent mat- 
très (0. 

Quelques semaines plus tard, le roi de France ayant investi 
la ville de Tours, les ribauds ou troupes iiTégulières de son 
armée, s'élancèrent sans avoir reçu d'ordres, appliquèrent leurs 
échelles contre les murs, et forcèrent la ville par celte attaque 
inattendue. 

En 4491, Philippe-Auguste prit la croix pour la délivrance de 
la Terre Sainte, et trouva l'occasion de déployer toutes les res» 
sources de son talent militaire au fameux siège de la ville 
d'Acre, pour la défense de laquelle, selon un auteur arabe, 
180,000 musulmans perdirent la vie. Ce furent ses perrières et 
ses mangonaux qui firent brèche aux murailles; ce fiii^t ses 
mineurs qui sapèrent la tour que les assaillants désespérés 
avaient surnomQiée la maudite. 

A peine de retour de lacnrisade, Philippe-Auguste, profitant 
avec plus d'habileté que de loyauté, de la captivité de Richard- 

(1) Rigord, Historiens de France, t. XVii, p. 28. 



— 472 — 

Cceor-de-Lion, s*empara par ia force oa la corraption des châ- 
teaux du Vexin et, en particulier, de Gisors, qu'il convoitait 
depuis son enfance. Une fois mattre de cette place, il s'occupa 
d'en modifier les fortifications en vue d'une puissante attaque 
venant, non plus de France, mais de Normandie. Le donjon de 
Guillaume*4e-Roux étant, suivant l'habitude, placé au centre sur 
une motte élevée, la garnison qui s'y serait réfugiée après la 
prise du château, n'aurait pu avoir aucune communication avec 
les dehors. Ck>mme rien n'était cependant plus important qae 
de conserver la possibilité de recevoir à tout moment des se- 
cours du côté de la France, Philippe-Auguste y pourvut, en éle- 
vant du côté de l'Epte, à la rencontre de l'enceinte du château 
avec celle de la ville, une énorme tour cylindrique qui domine 
le château, sa basse-cour, la ville, les fossés et les remparts. 
C'est un véritable donjon, auquel on ne pouvait accéder que par 
les murs d'enceinte du château, sans lequel on ne pouvait dé- 
fendre la place, et qui, en maintenant les communications avec 
la France, permettait, jusqu'au dernier moment, un retour 
offensit 

Cette belle tour, que Ton dirait construite d'hier, a 44 mètres 
de diamètre et 28 de hauteur (4) ; ses murs ont 2 toises (près de 
4 mètres d'épaisseur) ; chacun de ses trois étages est couvert 
d'une voûte portée par six nervures ; enfin elle se termine par 
une plateforme sans toiture. Nous pouvons la considérer comme 
le type des nouveaux donjons que Philippe-Auguste construisit 
dans la suite et qui furent imités par ses successeurs. 

Philippe-Auguste, après avoir pris Gisors et les autres châ- 
teaux du Vexin, assiégea Rouen. Mais cette grande entreprise 
était prématurée, et il dut se retirer précipitamment en brûlant 
24 perrières qu'il avait dressées contre les murs de cette ville. 
Le roi Richard, délivré de ses fers, reprit môme plusieurs châ- 

(1 C*e8t une règle, presque sans exception, que les donjons du nord 
de la France ont une hauteur double de leur diamètre. Dans le midi, les 
donjons rectangulaires, plus spécialement destinés à observer de loin, 
ont souvent une hauteur quadruple de la largeur de leur base. 



— 473 — 

teaox dtt Vexin et, pendant plusieurs années, fit de longs et inu- 
tiles e£fort$ pour rentrer dans Gisors. Dans ces guerres, Dangu, 
Courcelles et les autres châteaux qui couvraient cette place fo- 
rent pris et repris à plusieurs reprises, mais le roi d'Angleterre 
ne put jamais Tassié^er d'une manière sérieuse. 

Parmi les nombreux sièges qui se succédèrent dans cette pro- 
vince et dans le reste de la France, nous pouvons noter, en 
\\9Q, celui d'Aumale, dans lequel après quarante-neuf jours 
d'attaques incessantes, une tour s'écroula sous le choc répété 
des projectiles lancés par les engins du roi de France ; et, en 
4202, celui de Goumay-en-Bray. Cette place, située dans une 
plaine humide et défendue par des fossés inondés, offirait pour 
Taborder des difficultés d'un nouveau genre. Biais Philippe- 
Auguste sut tourner contre elle ce qui faisait sa confiance. 
Les eaux d'un immense étang, brusquement lâchées, firent l'of- 
fice de bélier et ouvrirent une brèche dans les remparts de la 
ville. 

Ce fut lorsqu'il perdit l'espérance de devenir de nouveau le 
maître de Gisors, et pour réparer autant que possible la perte 
de cette forteresse de premier ordre, que Richard construisit, 
en un an, le formidable Château-Gaillard, destiné, à défaut de 
Gisors, à servir de point d'appui à toute la défense de la Nor- 
mandie. Il accumula sur ce rocher, qui domine le cours de la 
Seine, tous les obstacles que l'on savait alors opposer à un as- 
saillant, et en fit le centre d'un admirable système défensif, fort 
bien exposé par M. Viollet-le-Duc (4). Nous dirons, avec cet au- 
teur, que ces ruines grandioses sont le type le plus complet et 
le plus imposant d'un château du xii« siècle, et qu'il fallut, pour 
que Philippe-Auguste put s'en emparer, après un long siège où 
il déploya toute sa puissance et toute son habileté, que le faible 
Jean - sans - Terre eût succédé au terrible Richard - Cœur- de- 
Lion (2), 

(1) Dictionnaire d'Ârehiteeture, aa mot château. 
^2) Quoique cette construction date de 1197, on y troare dei arca 
plein cintre et on escalier construit selon la méthode romane. 

T. I. 43 



— 474 — 

Nons ne pouvons avoir la prétention de refaire le réôit Ûu 
siège de Cbâteau-Gaillard après M. YiolIet-le-Duc, dont AOtis 
n'avons ni la plume facile, ni Tinimitable crayon ; nous ne pou- 
vons davantage transcrire les 800 vers que Guillaume-le-^^Bre-' 
ton y consacre ; il nous sufiSra de noter quelques points êAil*' 
lants. 

Avant de commencer le siège, Philippe-Auguste dut consaôrêr 
plusieurs mois à s'emparer du cours de la Seine, de la ville deê 
Andelys et de plusieurs châteaux voisins. 11 eut de rudes com- 
bats à- soutenir et, dans une attaque nocturne. Tannée angUidé 
fut sur le point de jeter dans la Seine les troupes cantonnées sur 
la rive gauche; elle n'échoua que grâce à la valeur des cheft 
français , le comte de Dreux, Guillaume des Barres et Simon 
de Montfort. Alors seulement le roi, maître de ses mouvements, 
put serrer la place de plus près et l'entourer d'une double ligne 
de circonvallation et de contrevallation, chacune formée d'un 
fossé et d'une forte palissade. Entre les deux, il éleva des loge- 
ments pouj ses troupes et sept bretèches ou forts en bois, entou- 
rées d'un double fossé et destinées à servir de point d'appui en 
cas d'une attaque de l'extérieur ou de rintèz-ieur. Ces immenses 
travaux préliminaires, qui nous reportent aux sièges des Ro- 
mains, prouvent qu'il ne laissait rien au hasard et qu'il condui- 
sait sa diflScile entreprise d'après une méthode raisonnée. 

Le Château-Gaillard resta ainsi très-étroitement bloqué tout 
l'hiver, et l'attaque de vive force ne commença qu'avec le mois 
de mars 4204. Elle ne pouvait être conduite que par la langue 
de terre qui joint le plateau supérieur au promontoire, sur le- 
quel cette forteresse est construite. De tous les autres côtés de 
hauts rochers et des pentes abruptes la rendent inaccessible. 
Comme les assiégés avaient de nombreuses machines de jet et 
ne ménageaient pas les projectiles, on ne pouvait avancer qu'en 
se couvrant par des palissades, des mantelets mobiles et des 
cheminements couverts. Ces approches permirent de disposer 
des plateformes pour les perrières et les mangonaux, et de dres- 
ser avec des troncs d'arbres et des claies d'énormes beffrois ou 



— 175 — 

plutôt des (^valiers, qui dominaient les murs du cfa&teao. Voici 
les vers de Guillaume-le-Breton sur cet ouvrage : 

Parte aliâ, turres qaibos est belfragia nooien 
Roboribus crodis compact», utqoe arbore maltâ, 
lotactis dolabra, ruditer quibus atcia solos 
Absciderat ramos, sic edocanlor ut oiqoe 
Aëra sub médium ioiigo moUmine tenduot 
Ut doleat moms ilUs depressior esse. 

Le poète, toujours si curieux de détails pittoresques, ne dit 
pas un mot des roues ou des rouleaux qui auraient permis de 
faire avancer cette tour ; il ne parle que de sa hauteur et de la 
grossièreté des matériaux. Une tour roulante, telle que la repré- 
sente M. Viollel-le-Duc, dans son dessein du siège de Château- 
Gaillard, est une œuvré de charpente que Ton ne peut cons- 
truire avec des troncs simplement écôtés. Mais, en les croisant 
l'un sur l'autire, on peut obtenir une masse solide, mais informe 
et immobile. Le texte de Thistoire en prose, du même auteur, 
est plus favorable à Fidée d'une tour mobile. Sed et castellum 
altimmum roboribus et cratibus contexium erexit et duxit w- 
gue fere ad fossas. Ce que je crois pouvoir traduire ainsi : Il 
construisit, avec des troncs d'arbres et des claies, un cavalier 
très-élevé qu'il prolongea presque jusqu'au fossé. Il est vrai 
que Rigord parle de tours roulantes employées au siège de Ra- 
depont qui eut lieu pendant l'investissement de Château-Gaillard. 
^adipontem erectis tv/rribus ligneis ambulatoriis impugnavit 
^ cepU. Quoiqu'il en soit, ce beffroi n'eut qu'une importance se- 
condaire dans l'attaque de Château-Gaillard. Le fossé n'était pas à 
moitié comblé que de hardis mineurs, le traversant et grimpant 
aux rochers à l'aide de leurs poignards, atteignirent le pied de la 
tour et la sapèrent sans que les assiégés pussent s'y opposer. 
La chute de cette tour acheva de combler le fossé et permit aux 
ï'rançais de s'emparer de cette première partie du château. La 
seconde enceinte tomba en leur pouvoir par une surprise. 

Restait le formidable rempart du donjon. Tandis que les ma- 
chines de jet l'accablaient de leurs projectiles, on fit rouler jus- 
P'à son pied un chat ou galerie couverte, à l'abri de laquelle l»s 



~ 476 ~ 

mmeurs commencèrent à le saper. Comme de lear eôlé le^ assié- 
gés y pratiquèrent des embrasures pour tirer sur les mineurs, 
les masses pesantes, lancées par un chable, le rompirent en cet 
endroit et y firent un trou par lequel les assaillants pénétrèrent 
dans rintérieur, arec un tel élan, que la garnison, à bout de 
forces, n'eut pas même le temps de se réfugier dans la grosse 
tour du donjon, dernier refuge préparé avec art par la prudence 
du roi Richard. 

Si les préliminaires du siège avaient été longs et sanglants, 
l'attaque de vive force ne dura que trois semaines et ne coûta 
la vie qu'à quatre chevaliers. 

Après la chute de Château-Gaillard, que tous croyaient im- 
prenable, la conquête de la Normandie n'offrit plus de difficulté 
sérieuse. En même temps l'équilibre entre la royauté et la féoda- 
lité était rompu. D'une part, le roi avait beaucoup augmenté sa 
puissance ; de l'autre, la bonne organisation de l'arméa royale, et 
les progrès accomplis dans l'art des sièges par les corps spéciaux 
créés par Philippe-Auguste, avaient fait perdre aux châteaux 
des seigneurs la plus grande partie de leur importance. Le temps 
n'était plus où un simple baron osait résister au roi de France 
et lui fermer les portes de son donjon; les plus puissants sei- 
gneurs sentaient qu'ils avaient un maître, et que s'ils s'attiraient 
sa colère, les remparts de leurs forteresses seraient désormais 
un abri peu sûr. Cette dépendance, à laquelle ils étaient peu 
accoutumés, fut une des raisons qui poussèrent les seigneurs 
des environs de Paris, sur lesquels elle pesait principalement, 
à s'engager en foule dans la croisade contre les Albigeois, et à 
chercher à se créer, dans le midi, des seigneuries plus éloignées 
du souverain et de ses baillis. 

Par une conséquence semblable à celle que nous avons signa- 
lée au commencement du xn<^ siècle, le nouveau changement 
dans la valeur défensive des châteaux, accentua davantage la 
différence entre la grande et la petite ncAlesse. Un nombre res- 
treint de grands vassaux du royaume, qui pouvaient lever une 
armée et possédaient plusieurs forteresses importantes^ contt- 



— 477 — 

imèrent de J(mir d'an pouvoir presque souverain ; les seigneurs 
châtelains qui, au siècle précédent, marchaient presque leurs 
^nx, se trouvèrent relégués à un niveau bien inférieur, et les 
simples po^esseurs de manoirs ne purent plus prétendre à au** 
cane indépendance politique* Pour se convaincre qu'au xm* siè* 
cle, la féodalité était presque toute entière représentée par les 
grands vassaux, il suffit de lire rhistmre des troubles de la mi- 
norité de saint Louis. Ce grand prince ayant, par un règne long 
et prospère, assuré la prédominance du pouvoir royal et garanti 
la paix publique, beaucoup de châteaux furent abandonnés pour 
des demeures plus agréables, et plusieurs villes laissèrent tom** 
ber leurs remparts. La féodalité, qui commençait à vieillir, eût 
peut^tre disparu dans le courant du xiv« siècle, sans les mal- 
heurs qui fondirent alors sur la France, arrêtèrent le progrès 
social» et, en forçant à relever de toute part les châteaux et les 
remparts, firent renaître une nouvelle féodalité assez différente 
de la première. 

Mais revenons à Philippe-Auguste. Ce prince s'attachait â ré- 
parer et à améliorer les plus importants des châteaux nouvelle- 
ment conquis, de même que ceux de ses domaines; mais, en 
même temps, faisant valoir avec vigueur les droits que lui don* 
naient sur ce point les lois féodales, il s'étudiait â restreindre 
le nombre et à dimitfaer l'importance des châteaux seigneuriaux, 
qoi s'étaient multipliés, sous les règnes précédents, en raison 
du peu de puissance du souverain. Les layettes du trésor des 
chartes sont pleines d'actes de cette époque, par lesquels les ba* 
rons reconnaissent que leur château est rendable au roi ou à ses 
officiers, ou par lesquels ils s'engagent à ne pas relever leurs 
forteresses démantelées^ 

£n l'année 4S42, une querelle, née de l'usage de ce droit féo* 
dal, vint allumer une grande guerre. Renaud, comte de Boulo^ 
gne, ayant ruiné une maison fortifiée que l'évéque de Beauvais 

venait de faire construire contre les droits de la comtesse de 
Clermonty celui'-ci^ en représailles, fit démolir un château nou- 
vellement élevé par le comte dans la forêt de Halmesi, et enga*** 



— 478 — 

gea le roi de France dans sa querelle. Celui-ci était déjà indis- 
posé contre Renaud, à cause des intelligences qoiHl entretenait 
avec le roi d'Angleterre et Othon, empereur d'All^Diagne. Ayant 
appris qu'il remplissait d'hommes et de munitipuf l'importante 
forteresse de Mortain, en Normandie, il le somiHft de remettre 
cette place entre ses mains, et sur son refus s'en tmpara de vive 
force après un siège de quatre jours. 6uillawie-le-Breton dit 
expressément que ce refus de Renaud étmt contraire au droit 
et aux usages féodaux : contra jus et eonwdt'^dinem patri0f 
La comte -de Boulogne, ayant appelé ses riUés à son aîdf^ la 
guerre éclata et ne se termina qu'à la fajwase journée ^ pont 
de Bouvines. 

Dans presque toutes les villes dont H ^empara, Philippe-Au- 
guste construisit, comme à Gisors, u^ yiouveau donjon dominant 
la place et posé de la manière la plus favorable pour recevoir 
les secours venant du domaine royal. A Rouen et à Yerneuil, 
il démolit le donjon des ducs de Normandie pour reconstruire 
le sien sur des données nouvelles. A Rouen, c'est la tour, dite 
de Jeanne-d'Arc , dont les dimensions sont les mêmes que celles 
du donjon de Gisors ; à Vemeuil, c'est la Tour-Grise, qui a 
i 6 mètres de diamètre, autant que la grosse tour du Louvre, et 
dont on ne peut contester l'étroite parenté avec les précédentes, 
On peut ajouter les donjons de Lillebonne, *de Dourdan, de Yil- 
leneuve-le-Roi et la Tour-Blanche d'Issoudun, peut-être aussi 
la tour de Montlhéry.> Il est probable qu'une recherche plus 
exacte doublerait cette liste. 

Les donjons de Philippe-Auguste diffèrent par les caractères 
suivants de ceux construits jusqu'alors. 

1® Par leur position sur le périmètre des enceintes et à portée 
de recevoir les secours du dehors. Presque tous les donjons an- 
térieurs sont enclos dans les châteaux, tandis que ceux de Phi- 
lippe-Auguste sont indépendants et souvent isolés par un fossé 
avec deux portes, une sur la place, l'autre sur la campagne. La 
tour du Louvre, placée au centre de la cour du château, {fait 
exception. 



— \n — 



2« Par leiil^ fondations. La sape étant raremeni employée 
avant ce priûcd» on négligeait de donner aux tours da profondes 
fondations, et plusieurs de celles du xi« siècle sont fiftiplement 
posées sur le ftol ou sur des mottes. Mais, lorsque ce moyen 
d'attaque devint habituel, il fallut enfoncer leaf pied aune 
grande profondeur ou le défendre par un large toêêéé 

30 Par leurs portes. L'entrée des anciens dol^ofis était tou- 
jours fort élevée au-dessus du sol et très-étroite ; mais l'avantage 
d'empêcher les surprises était compensé par l'inconvénient, 
pour la garnison, de ne pouvoir entrer et sortir qu*avec une ex- 
trême difficulté. Au donjon de Gisors les portes Idttt plus larges, 
mais on ne pouvait y accéder gue par le sommet des remparts. 
Dans ceux qu'il éleva par la suite, Philippe-Attguste plaça les 
entrées au rez-de-chaussée, en les défendant pfti* Un pont-levis. 
La garnison pouvait donc en sortir et y rentrer àtec rapidité. 

40 Par les voûtes. Tant que les machines de jet ne purent 
lancer leurs projectiles à plus de vingt inètrôs de haut, on 
couvrit les tours d'un toit et on sépara leurd étages par des 
planchers. A mesure que les engins devinrent plus puissants, 
il fallut élever les tours au-dessus de la portée de leurs pro- 
jectiles, ou les couvrir d'une voûte qui n'eut rien à craindre 
des matières incendiaires et des lourdes pierres lancées en 
bombe. Presque aucun donjon du xi« siècle n'a de voûte, si ce 
n'est quelquefois à l'étage inférieur servant de magasin ou de 
cachot; elles deviennent moins rares au xii« siècle, et cependant 
BOUS ne trouvons que des planchers à la Roche-Guyon et même 
à Château-Gaillard. Tous les donjons de Philippe-Auguste ont 
deux ou trois étages de fortes voûtes, toujours divisées en six 
parties, par trois nervures qui se croisent et retombent sur des 
corbeaux. Outre ces différences capitales, les détails d'ornemen- 
tation et la forme des ogives distinguent facilement les tours de 
cette époque de celles qui leur sont antérieures. Les mâchicou- 
lis saillants distinguent celles construites dans la suite à leur 

imitation. 
On sait que Philippe-Auguste reconstruisit, en 42H, l'en- 



— ISO — 

I 

ceinte entière de la ville de Paris, et qu'il éleva, en ontre, le 
ch&teau du Lonvre, an centre duquel était la grosse tour, dont 
relevaient tous les fiefs de la couronne. Âpres cette grande en- 
treprise, il inspecta tour à tour chacune des villes, chacun des 
châteaux de son domaine et y fit faire, dans tous, des améliora- 
tions ou des agrandissements. 

Nous ne pouvons énumérer, même sommairement, toutes les 
constructions militaires de Philippe-Auguste, et nous nous con- 
tenterons de signaler à ceux qui voudraient avoir une idée des 
châteaux élevés par lui, celui de Dourdan (Seine-et«*Oise), cons- 
truit tout d'un jet, vers 4S20, sur l'emplacement d'un château 
de Hugues-Capet qu'il fit disparaître, et qui nous paraît un des 
types les plus complets et les moins remaniés de l'architecture 
militaire au commencement du xiii* siècle. C'est un carré de 
plus de 60. mètres de côté (200 pieds), entouré d'un profond fossé 
de 4 S mètres de large avec contrescarpe revêtue. Une grosse tour 
cylindrique fait saillie à chaque angle et une autre au milieu de 
chaque côté. Â l'est seulement cette tour est accompagnée d'une 
seconde pour défendre la porte placée entre deux. A l'angle nord, 
la tour beaucoup plus haute et plus forte, était séparée par un 
fossé du reste du château et formait donjon. Elle avait à peu 
près les dimensions des tours de Gisors et de Rouen, H mètres 
de diamètre et une hauteur double. Elle conserve encore ses 
trois étages de voûtes, portées sur des nervures, et a deux por- 
tes qui communiquaient par des ponts-Ievis, l'une avec le châ- 
teau, l'autre avec les dehors {<}. Tout, dans cette construction, 
est large, régulier et même symétrique. Ce n'est plus le château 
féodal étroit et compliqué dans ses défenses, par lesquelles on 
cherche surtout à se prémunir contre les surprises et la trahi- 
son ; c'est une forteresse destinée à se défendre contre une armée 
régulière et à soutenir un siège en règle. 

Guillaume-le-Breton nous apprend que Philippe-Auguste ac-» 

(1) Ce château appartient à M. Jos. Gojot» membre de notre Société^ 
qui Tentretient avec soin et a publié un beau volume sur Thitloire ée 
Dourdan. 



— 481 — 

complit tons ces travaux avec les ressources ordinaires du 
royaume, sans fouler le peuple et en payant comptant tous les 
terrains qu'il fallut exproprier. Mra et laudanda jttsUcia 
prmdpisl licet de jure scriptopossetpropterpublicumregni 
eommodum in aliéna fundo micros erigere et fossata, ipse 
tamenjuri prm ferons aqwUatem, damna de fiscoproprio corn- 
pensabat (p. 85). 

L'auteur ajoute que quoique atteint de la maladie dont il mou- 
rut, il continuait à inspecter les travaux militaires des villes de 
son domaine, veillant à ce que rien ne restât imparfait. Nous ne 
pouvons mieux finir et faire un plus bel éloge de ce grand prince , 
qu'en constatant ces soins assidus, cet ordre dans les finances, 
cette équité et cette vigueur dans l'administration. Après avoir 
admiré, en commençant, le guerrier hardi et persévérant, nous 
admirerons encore plus l'administrateur actif et prévoyant, et 
nous répéterons que, malgré quelques ombres, la figure de Phi- 
lippe-Auguste est une des plus grandes du moyen âge et qu'elle 
domine celle de tous ses contemporains. 



T. I. 14 



— 183 — 



ABBAYE DE GIF 

ET 

RUINES DU CHATEAU DE DAMIETTE 



La i la séance du 8 août 1871 par M. E.. IHorlze 



ABBATE DE GIF 

La commune de Gif appartient au canton de Palaiseaa et à 
Farrondissement de Versailles. On y compte 733 habitants. Le 
village est dans une situation heureuse, à Tendroit où la vallée 
de TYrette, élargie par la rencontre du vallon de la Mérantaise, 
présente les aspects les plus riants et les plus variés. 

L'église est bâtie dans la partie la plus élevée du village. Res- 
taurée en \ 865, elle offre peu d'intérêt, bien que certaines par- 
ties du chœur puissent dater du xiii« siècle. Elle possède quatre 
stalles assez curieuses de la fin du xv^' siècle. Les accoudoirs re- 
présentent une religieuse, un homme qui a deux doigts posés 
sur sa bouche, un autre sonnant du cor, le troisième battant du 
tambour. Sur l'une des miséricordes on voit un pélican qui se 
déchire la poitrine pour nourrir sa jeune famille ; on sait que cet 
oi^u est un des emblèmes de Jésus-Christ. 

Le château voisin de l'église, a été construit de 1756 à 4774. 
C'est une construction assez élégante, dont la façade présente 
40 mètres de développement. Le long de l'habitation du con- 
cierge, on a dressé une belle pierre tombale provenant de l'ab- 
baye de Gif. 

Elle mesure â mètres 4 5 centimètres sur 4 mètre. Sous une 
arcade à plein cintre subtrilobée, surmontée d'une accolade, 
Guillaume de Voisins, la tête nue, les mains jointes, est repré- 



— 18* — 

sente couvert de son armure et d'une cotte armoriée. Ses pieds, 
armés d*éperons, reposent sur un lévrier. En côté, vers le bas, 
à la droite du guerrier, on a figuré des gantelets, à sa gauche et 
en arrière un casque empanaché. Les deux pyramides servaat 
de support à Tarcade sont ornées chacune de trois niches super- 
posées, dans lesquelles sont figurés des moines. La partie supé- 
rieure est décorée d'une arcature ogivale élancée, en avant de 
laquelle on voit deux anges tenant des flambeaux, et au milieu 
Abraham nimbé et assis recevant l'âme du défunt. Les emblè- 
mes des évangélistes sont tracés dans un cercle, aux angles de 
la dalle. L'inscription s'étend le long des deux grands côtés et 
au bas de la tombe ; elle est coupée au milieu des côtés par deux 

écus portant : De semé de merlettes de aa 

franc quartier d'hermine. 

On lit ces mots gravés en caractères gothiques : 

Cy gist noble home Guille de Voisins en (écu) son vivant s. 
de Damiette près Gif et | 

en partie de Villiers le Bâcle | 

quitrespassa le x jo' de mars (écu) l'an mil y^ xviii pez Dieu 
pMuy. I 

C'est à M. Bourlon de Sarty que l'on doit la conservation de ' 

cette belle pierre. 

Dans le bas du village, près du moulin, on rencontre tne an- 
cienne maison bâtie au fond d'une cour. La porte charretière 
est accompagnée d'une petite porte, pour les gens de pied ; au- 
dessus d'une petite fenêtre, on remarque un écu portant : 
De. ... au chevron de. . . . accompagné de deux animaux 
en chef et d'un oiseau en pointe. 

Au pied des coteaux boisés, sur la rive droite de l'Yvette et 
au-delà du chemin de fer, on aperçoit un grand enclos, une 
ferme, une maison bourgeoise et les hautes murailles d'une 
église ruinée. C'est ce qui reste de l'abbaye de Gif. Nous avons 
pensé qu'il pourrait être intéressant de rechercher tout ce qui 
peut rappeler ce monument et en conserverie souvenir. 



— 185 — 

On ne connaît pas avec certitude Tépoque à laquelle Tabbaye 
de Notre-Dame du Val de Gif a été fondée. 

On pense que ce fut à Taide des libéralités d'une reine de 
France, et que, primitivement le monastère était double, c'est- 
à-dire qu'il se composait de deux communautés, l'une pour les 
fenmies, l'autre pour les hommes. 

L'origine de ce monastère devait être fort ancienne, puisque, 
vers 1480, Maurice de Sully, évoque de Paris, entreprit la res- 
tauration des bâtiments qui tombaient en ruines ; on sait au^si 
qu'à cette époque, la communauté était accablée de dettes. Pen- 
dant quelque temps les religieuses de Gif trouvèrent un asile à 
l'abbaye d'Yerres, nouvellement fondée et soumise comme elles 
à la règle de saint Benoist. L'abbaye de Gif était sous l'invoca- 
tion de la sainte Vierge ; elle possédait de nombreuses reliques, 
et entre autres une vertèbre de saint Révèrent, prêtre de 
Bayeux au iv« siècle, et qui était l'objet d'une vénération toute 
particulière. 

Nous donnons la liste des abbesses, avec l'indication des faits 
les plus importants qui se sont présentés pendant leur gouver- 
nement. 

4. — Eremburge, vers 4480. 

2. — C, vers 4203. 

3. — Isabelle de Saint-Aubin, 4280. 

4. — Jeanne I"», de Saint-Mars, 4356. 

5. — Ysène de Voisin, 4362. 

6. — Béatrix d'Argenteuil, 1370-4378. 

7. — Jeanne II, d'Aunoy^ 1383-4386. 

8. — Jacqueline la Salvaresse, 4415. 

9. — Marguerite P«, Caroussy, 4423.. 
40. — Marguerite II, la Picarde, 4452. 
44. — Jeanne III, de Rauville, 4 455. 

42. — Marguerite III, Dorouer, 4467. 

43. — Jeanne IV, de Sully, 4477. 

44. — Jeanne V, de la Roue, 4479. 

45. — Florence de Forge, 4493. 

16. — Jeanne VI, de Francières, 4506. 



— 186 — 

Àbbesses triennales. 

47. — Antoinette Auger ou Augier, 4547. 

48. «^ Hargaerite I'*', de Saint-Benoist, 4527. 

49. — Marguerite II, Gouge, 4629-4537. 

La maison comptait, en 4 535, 34 religieuses, 3 frè- 
res et 4 5 ou 4 6 domestiques. 
20. — Hélène Brolard, 4537-4544. 
24 . — Jeanne Boullard, 4 543. 

Abbesses titulaires. 

22. •— Jeanne I'^, de Blosset, 4543-4574. 

23. — Jeanne II, de Garnazet, 4574-4584. 

24. — Antoinette de la Beraudière, 4584-4599. 

25. •— Françoise Miée de Guesprée, 4600-4640. 

26. — Magdeleine I"», de Montenay, 4640-4629. 

Elle paya les dettes de la communauté, acheta le$ 
bestiaux nécessaires pour l'exploitation du domaine, 
fit revivre l'ancien esprit et la discipline selon la règle 
de Saint-Benoist et les statuts d'Etienne Poncher, évo- 
que de Paris. Les religieuses prirent l'habit noir, ob- 
servèrent la clôture et la stricte discipline, et remirent 
tous les biens en commun, 4649. 

A cette époque s'établirent des rapports assez fré- 
quents entre l'abbaye de Port-Royal et celle de Gif; 
mais toutefois les religieuses de Gif ne paraissent pas 
avoir imité la résistance opiniâtre à l'autorité légitime, 
par laquelle les religieuses de Port-Royal ont tant 
affligé l'Église catholique, dans la seconde partie du 
XVII® siècle. . 

27. — Magdeleine II, de Mornay - Villarceaux , 4629-4638, 

avait puissamment contribué à la réforme du mo- 
nastère ; elle avait passé deux années à Port-Reyal de 
Paris, afin de se pénéti'er davantage de l'esprit de la 
règle et des moyens de la rétablir. L'abbaye de Gif 
jouissait alors d*une réputation si grande, que plu- 
sieurs de ses religieuses furent demandées pour fon- 



— 487 ~ 

der de nouveaux monastères » ou pour réfonner des 
communautés anciennes. 

28. — Magdeleine m, de Mornay-Villarceaux , 4638-4654, 

nièce de la^ précédente, se montra pieuse comme elle, 
et fort désintéressée. 

29. — Catherine Morant, 4654, gagnée par la mère Angé- 

lique Arnauld, se démit de son aU)aye, en 4 654, pour 
entrer comme simple religieuse à Port-Royal, 

30. — Françoise U, de Courtilz de Boyon, 4654-4669. 
34. — Magdeleine IV, Hurault de Chevemy, 4669-1675. 

32. — Anne-Victoire de Clermont, de Monglat, 4675-4686, 

nièce de la précédente et du duc de Luynes, avait été 
élevée k Port-Royal. C'est pendant son gouvernement 
que les religieuses s'imposèrent une abstinence per- 
pétuelle. 

33. — Anne-Éléonore-Marie de Béthune,d'Orval, petite-fille 

de Sully et d'Antoine de Harville, marquis de Palai- 
seau, 4686-1733. 

34. — Marie-Anne-Françoîse de Ségur, de Ponchat, 4733- 

1749. Cette dame fut la dernière abbesse de Gif. 

En terminant ce résumé historique, nous allons transcrire 
la description de quelques sceaux conservés aux Archives de 
France. C'est à VL l'abbé Bourgeois, l'un de nos collègues de 
la Société de Rambouillet, que nous devons cette intéressante 
communication. 

Année 4238. — • Sceau rond de 5 centimètres de diamètre. 
Au centre, un buste de la sainte Vierge nimbée, vue de face, 
Toilée et portant une couronne k trois fleurons. Légende : + 
SIGILLVM . . CLIE S. MA ». E DE GIF. (N<> 8455 de l'in- 
ventaire). 

Année 1 238. •— Sceau rond, représentant une femme vue à 
mi-corps, la main gauche appuyée sur la poitrine et soutenant, 
soit un livre, soit un écusson, la droite posée au-dessus. Lé- 
gende : SIGIL E LA SE DE GIF. 

(NO 9212). 



— 488 — 

Année 4271. — Sceau ogival. II porte Tîmage d*aneabbesse 
debout, tenant de la main droite nne'crosse tournée en dedans; 
la main gauche est posée sous le scapulaire monacal. Légende : 
BATISSE DE G . . (No9243). 

Année 4364. — Sceau ogival. Il représente une abbesse 
debout, sous un dais ogival, tenant de la main droite une 
crosse tournée en dedans, et soutenant de la main gauche on 

livre appuyé contre sa poitrine. Légende : S lOHNE 

DEI GRATIA ISE CO. V. . T. . RE. (N^ 9544). 

Année 4 364 . — Sceau rond de 46 millimètres de [diamètre. 
Il ne reste que le bas de la figure de la sainte Vierge ou d'un 
chef de reine. Trois fleurs de lis sont posées dans le champ, 
deux à la hauteur du buste , qui est petit et ne descend pas 
plus bas que le centre du sceau, la troisième est au-dessous. 
La légende est effacée,' sauf les deux lettres ES qui sont en 
bas. {N« 8456). 



Ces pages étaient imprimées, lorsqu'une nouvelle communi- 
cation, faite par M. l'abbé Bourgeois, et des recherches que 
nous avons pu faire nous-méme aux Archives de Seine - et- 
Oise, sont venues ajouter quelques faits nouveaux à ceux que 
nous avions tirés de l'histoire du diocèse de Paris, par l'abbé 
Lebœuf, et du Gallia Christiana. Ne pouvant plus, à notre 
grand regret, faire entrer ces extraits dans le corps de notre 
notice, nous avons pris le parti de les donner comme complé- 
ment et en les rangeant par ordre chronologique. Quelques- 
uns de ces documents sont extraits des chartes dont nous avons 
décrit les sceaux. 

En 4238, Béatrix, abbesse de Gif, fit donation, aux cheva- 
liers de Saint- Jean-de- Jérusalem, des drpits qu'elle avait sur la 



— 489 — 

ciaquiëme partie de l'héritage du chevalier Anselme de Palai- 
seau. 

[Deux sceanx en cire jaune, décrits précédemment, sous les 
no» 8455 et 9212). 

En 1271, le l"" avril, le couvent de Gif adressa, au roi Phi- 
lippe ni^ ses condoléances au sujet des pertes multipliées que 
la famille royale venait d'éprouver. La communauté promit, 
sur la demande du roi, d'appliquer toutes les prières et toutes 
les bonnes œuvres des religieuses, au soulagement des âmes 
des princes et des princesses défunts, et elle engagea sept psau- 
tiers. 

ISceau en cire jaune, n^ 9213). 

En 1326, Charles le Bel reconnut le droit qui avait été donné 
à l'abbaye de Gif, par les rois, ses prédécesseurs, sur la moi- 
tié de la dlme du vin consommé par le roi dans son hôtel, à 
Paris. 

Cette donation fut aussi confirmée, en 1380, par le roi Char- 
les \1. 

Le 2 juillet 1361 , fut conclue une transaction entre l'abbesse 
de Gif, Jeanne Annette, et les religieuses d'une part, et les cha- 
noines de Saint-Benoist de Paris d'autre part, au sujet d'une 
rente de huit livres due aux religieuses sur une maison de la 
me Saint- Jacques, située dans la censive des chanoines, et du 
droit que les mêmes religieuses avaient de conserver, dans 
cette maison, leur habitation et demeure dans une chambre 
d'en haut, une cuisine et une étable pour toutes les fois qu'elles 
viendraient à Paris pour y vaquer à leurs affaires. 

Pour continuer à jouir paisiblement de ces deux droits, elles 
abandonnèrent aux chanoines cent sous parisis de rente annuelle 
et perpétuelle, à prendre sur les droits et redevances qu'elles 
percevaient à Fontenay, près Bagneux, Saint-Herbland et Chas- 
tillon. 

Jean, évêque de Paris, approuva cette transaction. 
(Trois sceaux : l'un eii cire brune, n^ 921 4 ; le second de 
l'évêque de Paris; le troisième en cire verte, portant les armes 



— 190 — 

de Tabbaye, un chef de reine et trois fleurs de lis, n^ 8456). 

En 1 608, la commnnautë de Gif acheta le fief, terre et sei- 
gneurie de Damiette. 

Âpres la mort de madame de Ségur, en 4749, l'état prospère 
du temporel de Tabbaye excita des convoitises. Dès Tannée 
4 759, on trouve plusieurs lettres anonymes adressées au cardi- 
nal de Luynes, archevêque de Reims, président du bureau de 
la commission des communautés religieuses; par ces lettres, on 
demandait la suppression de Tabbaye de Gif et sa fusion avec le 
prieuré de la Magdeleine de Traisnel, transféré, en 4 664, à 
Charonne, et aussi la translation du titre abbatial à cette com- 
munauté, qui dépendait du Paraclet. 

Rouillé des Filletières, frère d'une des religieuses de Gif, 
écrivit plusieurs lettres au cardinal de Luynes, pour s'opposer à 
la suppression de l'abbaye et pour repousser les attaques et les 
calomnies dont elle était l'objet. Les adversaires de l'abbaye 
alléguaient le petit nombre des religieuses, le mauvais état des 
bâtiments, l'interruption de l'oflBce divin, les dettes de la com- 
munauté. Dès 4735^ il avait été fait défense à cette maison de 
recevoir de nouvelles religieuses jusqu'à nouvel ordre. L'arche- 
vêque de Paris^ Christophe de Beaumont, demanda des sursis, 
disant que le grand âge des religieuses rendrait prochainement 
l'exécution du projet de suppression beaucoup plus facile^ 

Enfin, en 1786, le pape Pie VI unit l'abbaye de Gif à la com- 
munauté des Chanoinesses régulières de Sainte-Périne de Chail- 
lot. Pour motiver cette union, il avait été exposé au pape, que 
depuis longtemps l'abbaye de Gif était sans abbesse, sans reli- 
gieuses^ et qu'elle était devenue une simple maison de plai- 
sance, accompagnée d'une exploitation rurale. 

Le revenu de l'abbaye de Gif était assez considérable. Un in- 
ventaire des titres de l'abbaye, terminé en 1630, par Antoine 
Soreau, prévôt de Châteaufort, indique les sources de ce revenu. 

En voici l'énumération : 

« Les terres dépendant de la basse-cour de l'abbaye : ^7 ar- 
pents environ. 



— 194 — 

Les terres de la Grombaoderie, près de Tabbaye, vendues en 
partie par Jacqaes Gombault, en 4522: 48 arpents environ. 

Les prés de l'abbaye : 20 arpents. 

Le moulin de l'abbaye. 

La ferme de Giousson, sise au-dessus de Tabbaye, sur la mon- 
tagne: 60 arpents* 

Le fief, terre et seigneurie de Damiette. 

Des terres aux champtiers de Bellemère et de Rougemonl, 
terroir de Gif. 

Les dîmes à Gif, consistant, en vertu d'une transaction pas- 
sée, en 4536, en une redevance de 40 septiers de blé et 5 sep- 
tiers d'avoine, le tout mesure de Châteaufort, 4 2 livres de chan- 
vre et 200 botteaux de gluy de feurre (de paille longue de 
seigle), dus aux dames religieuses par le sieur curé de la pa- 
roisse de Gif. 

La ferme de Saint-Aubin. 

Par contrat de 4473, Marguerite Dorouer, abbesse, avait 
baillé, à titre de rente, pour quatre-ving-dix-neuf ans, à Gas- 
sot, la ferme de Saint- Aulbin, moyennant 8 septiers d'avoine 
et 2 d'orges, payables chacun an ; lesdits héritages au nombre 
de 72 arpents 4/2. 

Le tiers de la dîme de Villiers-Ie-Bascle. 

4 4 septiers de grain de redevance, à prendre sur l'hôpital et 
cure de Saclay. 

Des terres à Belleville. 

Le fief et ferme de la Nouq (près des Molières) de l'ancien 
domaine de l'abbaye : 80 arpents. 

Le fief et la terre d'Invilliers (près de Briis], contenant 374 
arpents, relevant de l'abbaye de Gif. 

Le grand moulin de Bures, baillé à 6 septiers de blé mouture, 
depuis réduit à la moitié. 

4 livres de rente, un minot de pois et une mine de fèves, 
mesure de Paris, à prendre sur le moulin de Bièvres. 

A GhastiUon sous Bagneux, 42 livres de rente, pour le droit 
de dîme délaissé au curé de Chastillon. 



— <92 — 

La ferme de Puisenx (lez Loayres), en France : 94 arpents. 

La ferme de Compans, en France, canton de Claye (Seine-et- 
Marne] : 23 arpents. 

Le droit de franc-salé, réduit à 40 minots de sel, payés le prix 
du marchand, à prendre au grenier à sel de Paris. 

Rentes sur le domaine de Paris, sor les Aydes, sur les gre- 
niers à sel, sur Louis Hurault, comte de Limours, sur le fief 
du Cormier ( comté de Limours ] , sur les recettes générales, 
sur Claude de Pradines , s'élevant à la somme totale de 730 
livres 4 3 sous. 

3 septiers de blé mouture de rente perpétuelle, sur un moulin 
à blé qui soulleoit estre assis sur la rivière descendant au pont 
de Geuisseau. En 4630, ce moulin n'existait plus, mais l'em- 
placement appartenait aux escoliers du collège Mignon. 

Exemption des dîmes au profit de l'abbaye. 

Admortissement de tout le revenu temporel de l'abbaye, par 
le roi Louis VII, en 4 1 38. 

Acquisitions d'héritages à Damiette. 

Le fief de la Croix-Guyon, sis à Mittry, en France, canton de 
Claye (Seine-et-Marne) : 43 arpents. 

Bois à la Gombaudrerie, au Fonceau de Ragonnant. 

Diverses acquisitions à Damiette et à Frileuse, au champtier 
de la Fosse Ardon. > 

Par suite d*aliénations ou d'échanges, une partie de ces biens 
n'était plus en la possession de l'abbaye de Gif à la fin du 
xvin® siècle, et cependant le revenu était considérablement aug- 
menté. Il était de 9,918 livres en 1704, de 11,163 livres en 
1747, et de 17,275 livres en 1771. Le nombre des religieuses 
avait été, au contraire, en décroissant; il était de 52 en 1693, 
de 36 en 1747, de 21 en 1759, et enfin de 8 seulement en 1771 ; 
la défense faite, en 1735, de recevoir de nouvelles religieuses, 
devait nécessairement amener ce résultat. 

La dernière déclaration est du 15 novembre 1771 ; elle fait 
connaître les différentes ressources et les charges de l'abbaye ; 
à ce titre, elle nous a paru offrir de l'intérêt. 



— 493 — 

1^ RECETTES. 
Biens non affermés. 

« Notre maison, enclos et jardin, contenant en tout 27 arpents, 
lesquels biens ne nous rapportent autre profit que le logement 
et nous engagent en de fréquentes réparations, à cause de leur 
antiquité (1®' article des déclarations antérieures]. 

Une ferme nommée Gousson, sur le territoire que nous fai- 
sons valoir par nos mains, consiste en une maison et autres 
bâtiments, et 60 arpents de terre labourable, qui peuvent pro- 
doire 6 muids de froment, estimé aujourd'hui à 30 livres le 
septier 2,400 liv. 

Le fief dit Damiette, consistant en 57 arpents de 
terres labourables, à seigle, dont plusieurs ne rap- 
portent guère que la façon, mais que le prix actuel 
des grains fait estimer à raison de 20 livres le sep- 
tier 4,800 

Plus, nous recueillons, tant sur la terre de Gous- 
son que sur celle de Damiette, la quantité de 
6 muids d'avoine, à raison de 20 livres le sep- 
tier 4,440 

Plus, environ 40 milliers de foin, à 25 livres le 
cent , 2,500 

Plus, le produit de 36 arpents de bois 400 

Total 8,240 liv. 

Redevances sur quelques dîmes. 
Nous percevons sur la dîme de Gif, 47 septiers de seigle, esti- 
més à 20 livres le septier 250 liv. 

Plus, 5 septiers d'avoine, à 20 livres 400 

Sur celle de Saclay, 6 septiers de blé méteil, à 

25 livres 450 

Plus 5 septiers d'avoine, à 20 livres 400 

Sur le territoire de Villiers-le-Bascle, 2 septiers 

de blé à 25 livres 50 

A Reporter. 650 liv. 



— 194 — 

Report. 650 liv. 

Et 2 septiers d*avome 40 

Plus, sur la dlme 43 

La somme de 1 2 livres représentant les grains que 
Tabbaye percevait, de temps immémorial , sur les 

dîmes de Ch&tillon 42 

Total 745 liv. 

Biens affermés. 

Une ferme appelée La Noue, sur la paroisse des Molières, 
consistant en une maison et autres bâtiments, 80 arpents, tant 
terres que prés, affermés la somme de 320 livres en argent, et 
4 8 septiers de blé froment, estimés à 30 livres le septier, le tout 
faisant 860 liv. 

Un moulin à eau, proche les murs de l'abbaye, 
sur la rivière d'Yvette, et environ 42 arpents de 
terre et prés, affermés à la veuve Jacques Pécheux 
pour la somme de 650 livres en argent, et la.mou- 
ture d'envinm 20 muids de blé, le tout faisant la 
somme de 4 ,250 

Une maison (dite de l'Image-Saint-Jean], sise au 
village de Gif, louée pour la somme de 400 

Le fief de la Croix- Guyon, consistant en 43 ar- 
pents de terres labourables, situés à Mittry, en 
France, affermés pour le prix de. 360 

83 arpents de terre, au territoire de Compans, 
Thieux et lieux voisins, affermés pour le prix de . . 290 

Une ferme, située sur la paroisse de Saint-Au- 
bin, consistant en une maison et autres bâtiments, 
56 arpents de terres labourables et 4 2 de pâtures, 
affermée à Jacques Farcy, la quantité de 4 8 sep- 
tiers de blé froment, évalués à 30 livres le septier, 
faisant la somme de 540 

Somme totale 3,700 liv. 



— 195 — 

Rentes sur le Roy. 

L'abbaye a droit, de temps immémorial, de recevoir, à 
titre de fondation royale, sur le domaine du Roy, la somme 
de 281. 2s.6d. 

Nous possédons six contrats sur l'hôtel de 
ville de Paris 4,522 

Somme totale 4,550 1. 2 s. 6 d. 

Rentes foncières. 
Une rente sur une maison sise à Saint--Clair (enseigne de la 

Corne de Cerf) 33 liv. 

Une rente sur une maison sise à Damiette 30 

Une rente sur 2 arpents de vigne 7 

Somme totale. ..... 70 liv . 

Récapitulation de la Recette. 

Biens non affermés 8,240 1. 

Redevances 745 2s. 

Biens affermés 3,700 

Rentes sur le Roy 4,550 2 6d. 

Rentes foncières 70 40 

Somme totale 47,2751. 4 4 s. 6 d. 

Nota. — Nous recevons, chaque année, environ 4 ,000 livres 

des pensions alimentaires des religieuses, casuel qui diminue 

successivement. 

20 CHARGES. 

Honoraires et nourriture de deux ecclé- 
siastiques 4,0001. 

Entretien et nourriture de 8 religieuses. . 4,000 

Gages 6t nourriture de 25 domestiques . . . 8,750 

Entretien des bâtiments 800 

Exploitation des terres 4 ,500 

Redevances 80 

Frais des 6 minots de franc salé que notre 
abbaye a droit de recevoir sur le grenier de 

Paris 402 

Décimes 404 8 s. 

Somme totale 46,6331. 8 s. 



.— 196 — 

Nous recevons 17,2751. Us. 6d. 

Nous dépensons 16,633 8 

Partant il reste 6421. 6s. 6 d. 

Nous, soussignée, certifions la présente déclaration véritable, 
en foi de quoi nous avons signé, le 1 5 novembre 1 771 * 

Sœur Jeanne-Marie Desvalles, dépositaire. > 

Le procès-verbal d'estimation, fait le 23 octobre 1790, donne 
à l'enclos de l'abbaye une valeur de 1 1 ,750 livres, l'arpent étant 
compté à 500 livres. 

Les bâtiments conventuels, qui étaient en assez bon état, 
surtout les bois et charpentes des combles, furent estimés à 
7,225 livres. 

Les bâtiments extérieurs, employés au service de la ferme, 
ne furent comptés que pour mémoire, h cause de leur mauvais 
état. 

Le pressoir, malgré quelques réparations urgentes, fut estimé 
à 1 ,200 livres. 

La charpente du clocher était fort mauvaise, et les Quatre 
petites cloches ne pouvaient être comptées que pour le service 
de l'horloge. 

Il n'y avait dans la maison qu'une seule chambre, meublée 
d'anciens meubles, dont les lits seuls avaient quelque valeur. 

A la fin d'une notice, écrite vers le commencement du 
xYii® siècle, et recueillant les traditions relatives à la fondation 
de l'abbaye de Gif, on lit le passage qui suit : 

« Les anciennes armes de l'abbaye de Notre-Dame du Val de 
Gif étaient : 

« 1<> Une Nostre-Dame dans un tabernacle d'un costé, et de 
l'autre un saint Biaise ; 

« 2® La figure d'un chef de Roy ne, avec trois fleurs de lis à 
Fentour (c'est ce que l'on voit sur le sceau de l'année 1 361 , 
no 8,456, que nous avons décrit plus haut; 



— 497 — 

€ 3^ Trois fleurs de lis et on lion, récosson étant surmonté 
d'une crosse d'abbesse ; 

« i^ Celles qui sont à présent sont trois fleurs de lis ; cela 
est dans plusieurs endroits de la maison et au-dessus des portes, 
ce qui n'est point dans toutes les autres maisons qui ne sont pas 
de fondation royale. » 

Nons allons maintenant essayer de faire connaître ce qui sub- 
siste encore de cette abbaye, et indiquer, à l'aide du plan fait en 
4 790^ la destination de chacun des bâtiments. 



T. I. 45 



— 499 — 

L'abbaye de Gif était bâtie sur la pente doace d*an coteau qui 
regarde le nord, à une faible distance de la rive droite de l'T- 
Tette, et à un kilomètre du village. Les bâtiments occupaient la 
partie la plus élevée, l'extrémité méridionale d'un enclos, dont 
les hautes murailles subsistent encore dans un bon état d'entre- 
tien. Cet enclos renferme 40 hectares 55 ares environ de terres 
labourables et de prairies. Sa forme est irréguliëre, des chemins 
le bordent au couchant et au midi. 

La petite gravure qui accompagne cette notice est une réduc- 
tion d'une peinture conservée dans l'église de Gif. Elle donne la 
vae générale de l'abbaye, prise des hauteurs qui la dominent 
au midi. Cette représentation, que nous avons cru devoir copier 
fidèlement, malgré les fautes de perspective les plus apparen- 
tes, nous permettra de passer rapidement sur les constructions 
qui offrent le moins d'intérêt. 

L'entrée principale de l'abbaye est au couchant. C'est une 
haute porte rectangulaire, ménagée sous un grand bâtiment 
affecté, en partie, à l'habitation du fermier, et occupé, vers le 
midi, par des écuries, des étables et des greniers. Au-dessus de 
la porte s'ouvre une fenêtre, accompagnée de deux niches cin- 
trées enduites de plâtre. A gauche de la porte une tourelle 
basse, percée de meurtrières, permettait de surveiller l'entrée 
du couvent. A droite s'ouvre une petite porte cintrée qui a con- 
servé son guichet en fer. Les membrures et les planches de la 
grande porte sont réunies par dés clous rivés, à têtes carrées 
taillées en biseau, et garnis de rondelles en fer élégamment dé- 
coupées. Ces deux portes donnent accès dans un large passage, 
qui communique avec la cour par une arcade en anse de panier. 
Un cartouche, trouvé dans les ruines, a été placé au-dessus de 
cette arcade par les soins de M. Bourlon de Sarty, propriétaire 
de l'abbaye. 

De l'autre côté de la cour est un bâtiment percé de quatre 
grandes arcades en plein cintre, servant de remises et de four- 
nil. L'habitation bourgeoise qui s'élève au bout des remises et 
au bord du chemin, et qui occupe le premier plan sur notre gra- 



— 200 — 

vure, était la maison des ecclésiastiqaes. Sa toiture en mansarde 
indiqae Tépoqae de sa constraction ; les arcades des remises ne 
paraissent pas plus anciennes. 

Le bas de la cour, le côté du nord, était fermé par des bâti- 
ments, qui comprenaient le pressoir, le logement des pension- 
naires, le réfectoire du dehors, le parloir, le logis de Tabbesse 
et l'église. Une porte à claire-voie remplace maintenant le pas- 
sage couvert et peu élevé par lequel on pénétrait dans une se- 
conde cour entourée de constructions et renfermant le colombier. 

En se dirigeant vers le Levant, on s'engageait dans une cour 
pavée, large de 10 à 12 mètres, et resserrée d'un côté par le 
mur du jardin des ecclésiastiques, et de l'autre par l'église, le 
parloir et le logis de l'abbesse. A l'extrémité de cette cour était 
un petit cimetière clos de murs, et réservé probablement pour 
les personnes du dehors. 

Notre gravure indique l'aspect général de ces constructions. 

L'église devait, dans l'origine, mesurer 41 mètres de lon- 
gueur sur 8 mètres de largeur dans œuvre. La longueur de cet 
édifice a été réduite à plusieurs reprises. Dans les derniers temps, 
on avait construit un mur de refend à 20 mètres seulement du 
pignon occidental. L'emplacement de l'ancienne église se trouve 
maintenant divisé en trois parties bien distinctes: 1® l'église 
proprement dite, correspondant à l'ancien chœur des reli- 
gieuses ; 2'' le nouveau pressoir ; et S^ le chevet. 

1 <> Les deux murailles latérales de l'église, ainsi réduite, exis- 
tent encore et s'élèvent jusqu'à 10 mètres, à la hauteur de la 
corniche en grès. Le pignon occidental est complètement dé- 
moli. Au levant, on a conservé le mur de refend, après avoir 
abaissé sa partie supérieure au niveau du comble du pressoir. 
Les fenêtres en plein cintre, s' ouvrant trois au nord, trois au 
midi, ont été murées. Elles mesurent 4 mètres de hauteur et 
1 mètre 80 centimètres de largeur, et elles sont à 3 mètres envi- 
ron du sol intérieur. Une large porte rectangulaire a été percée 
sous la deuxième fenêtre au midi, lorsque l'église fut convertie 
en grange. A 8 mètres du sol, un bandeau en plâtre cache les 



— 204 — 

anciennes sablières moulurées qui portaient une voûte légère. 
Deux pilastres seuls font saillie près du mur de refend. 

C'est vers 4840 que Téglise a été découverte et démolie en 
partie. Nous retrouvons dans nos notes, prises cinq ans après, 
quelques renseignements sur la décoration intérieure. 

Le pignon occidental s'élevait encore jusqu'à 3 ou 4 mètres 
de hauteur. Il était percé d'une porte au cintre surbaissé, et au- 
tour de laquelle on avait peint un appareil régulier de pierres. 
Au-dessus était une inscription dont il ne restait plus que ces 
lettres : 

MNIS S S. 

AVDET 

que l'on pourrait compléter ainsi : 

Omnis spirUus \ Laudet Dominum. 

De chaque côté de cette inscription, une petite fenêtre rec- 
tangulaire pouvait établir une communication entre l'église et 
le premier étage du bâtiment contigu. Sur le mur du nord, une 
peinture en grisaille représentait la Cène, et sur le pilastre était 
figurée l'agonie de Jésus-Christ au jardin des Oliviers. On voit 
encore, de ce câté, les traces des scellements qui retenaient les 
tables de marbre ou de pierre portant des inscriptions. Nous en 
retrouverons quelques-unes dans les localités environnantes. 
Le mur opposé présentait aussi quelques traces de peintures. 
La décoration peinte du fond de l'église consistait en deux 
fausses portes avec colonnes, frontons cintrés, anges en amor- 
tissement, guirlandes de lierre, cartouches, et dans l'intervalle 
une descente de croix. Ces peintures n'ont pas résisté longtemps 
à Faction de la pluie. De ce cété, on trouve les traces d'une 
large ouverture de % mètres 70 centimètres sur 3 mètres 30 cen- 
timètres de hauteur, où nous supposons qu'a dû être placée la 
grande grille du chœur des religieuses. 

9p Le nouveau pressoir, qui occupe la partie moyenne de l'église 
a subi moins de modifications. Il mesure, à l'intérieur, 4 4 mètres 
60 centimètres sur 8 mètres. Ses murs latéraux ne s'élèvent 
plus qu'à 3 mètres 60 centimètres. 



— 202 — 

On y trouve six des pilastres qai portaient les arcs ogives et 
les arcs doubleanx de la voûte, et aussi la partie inférieure des 
fenêtres anciennes. Nous pensons que la porte de l'église du 
dehors correspondait exactement à la porte actuelle du pressoir 
s'ouvrant au midi. 

3^* À la suite on retrouve, au milieu des broussailles, les fon- 
dations du chevet terminé par trois pans. 

Les bdùiments conventuels étaient au nord de l'église, et en- 
touraient un préau rectangulaire qui avait de 20 à 27 mètres de 
côté. Vers le nord, le préau était limité par une simple galerie 
voûtée, composée de neuf arcades. Cette galerie se prolongeait 
en retour d'équerre le long des bâtiments intérieurs. Le bâti- 
ment principal, au levant, renfermait la salle du chapitre, un 
dortoir composé de vingt et une cellules au premier étage, un 
second étage dont les cellules avaient été démolies, et des gre- 
niers. L'aile opposée létait affectée à la dépense, à la cuisine, au 
réfectoire, à l'apothicairerie et à l'infirmerie. 

Il y avait, en outre, près du chevet de l'église, un petit espace 
clos de murs, communiquant avec le jardin des ecclésiastiques, 
et dans lequel on voyait une maison d'habitation. 

De toutes ces constructions il ne reste plus que les caves et 
{a fosse d'aisances, placées sous le bâtiment qui faisait saillie vers 
l'angle nord-est du cloître, et que l'on nommait le pavillon du 
Four. Les deux caves sont solidement voûtées en plein cintre ; 
on y entre par une porte en grès cintrée, et elles sont aérées 
par deux soupiraux rectangulaires également en grès. 

La construction de la fosse d'aisances nous a paru offrir de 
l'intérêt; aussi nous avons dessiné deux coupes à l'échelle de 
un centimètre par mètre. 

Cette fosse mesure, dans œuvre, 7 mètres 80 centimètres sur 
4 mètres 45 centimètres. Les murs ont 4 mètre 25 centimètres 
d'épaisseur. On y pénètre par une porte basse. Vers le tiers de 
la longueur, une colonne avec chapiteau simplement épannelé, 
porte trois arcades inégales, Tune ogivale, les deux autres cin- 
trées. La voûte est composée de sept arcs parallèles, inégaux, 



v^£„yuip 



— 204 — 

s'élevant, les uns à 3 mètres 40 centimètres, les autres à 3 mè- 
tres da sol, et laissant entre eux sept intervalles qui mesurent 
de 30 à 40 centimètres de largeur. Quatre de ces arcs, soigneu- 
sement appareillés et chanfreinés, sont formés de pierres cal-^ 
caires. On remarque aussi, vers Tun des angles, deux corbeaux 
portant les parois latérales d'un conduit carré de 42 centimè- 
tres de côté, et vers le nord, l'entrée d'un petit canal pour fa- 
. ciliter l'écoulement des liquides. À quelques mètres au nord du 
pavillon du Four, se trouvaient la buanderie et un beau lavoir 
alimenté par de l'eau courante. 

Le puits a conservé sa potence en fer forgé et sa margelle 
creusée dans une énorme pierre meulière. Il devait se trouver 
près de la galerie orientale du clotlre. L'abbé Lebœuf indiquait 
une belle fontaine dans la cour; elle n'existe plus. Dans le bas 
de l'enclos, il y a plusieurs sources qui alimentent une pièce 
d'eau. 

Nos recherches, parmi les matériaux provenant des démoli- 
tions, ne nous ont fait découvrir qu'une petite base du xni<* siè- 
cle, avec griffes aux angles, et qui portait une colonnctte de 
4 5 centimètres de diamètre. Vers le milieu de l'enclos, près 

d'un puits, nous avons trouvé deux beaux chapiteaux accouplés, 
provenant vraisemblablement des arcades du cloître, et qui don- 
nent une haute idée de la richesse et de l'élégance de cette par- 
tie du monastère. Leprc^ de l'astragale, les crosses vigoureu- 
ses sortant de la corbeille et accompagnées de feuilles de chêne 
imitant fidèlement la nature, tout nous porte à croire que cette 
belle sculpture date de la fin du xiii® siècle, ou au moins de la 
première moitié du xiv«. Les colonnettes avaient un diamètre 
de 43 centimètres. Nous avons vu deux chapiteaux analogues 
scellés maladroitement sur les piliers d'une porte à Goupierre. 
Un autre chapiteau, également h Goupierre, fort endommagé, 
conserve cependant encore les traces d'une feuille élégante. 

Nous avons encore à signaler, dans l'abbaye, deux chenets en 
fer forgé qui peuvent être du xv« siècle, et près du puits, le 
haut d'une pierre tombale qui portait deux écussons. 



— 205 — 

Vers 481 4, M"'^* Y^Bagueneaa était propriétaire de Tabbaye de 
Gif. On dit qu'elle fit transporter et employer à Tembellisse- 
ment de son château d'Orse, près de Ch&teaufort, le portail qui 
décorait l'entrée de l'église du dehors. 

Ce portail a été rétabli à la façade d'une petite chapelle 
située sur le bord de l'ancienne route de Versailles, et mainte- 
nant complètement renfermée dans le parc d'Orse. Une porte 
cintrée, peu élevée, encadrée de vigoureuses moulures, est ac- 
compagnée de quatre colonnes accouplées, ornées d'oves et de 
Tolutes, portant un entablement surmonté d'un socle, de deux 
rases et de deux consoles qui retiennent les bouts d'une grosse 
guirlande de feuillage. Cette belle composition parait dater des 
premières années du xvii« siècle. Elle a 3 mètres 60 centimètres 
de développement et 4 mètres de hauteur. 

La chapelle d'Orse renferme une œuvre d'art dont nous igno- 
rons la provenance, mais sur laquelle nous croyons devoir ap- 
peler l'attention des connaisseurs. C'est une peinture sur bois 
de 80 centimètres sur 63, représentant saint Jéréme. 

Kma (Je Thélusson, étant devenue propriétaire de l'abbaye, 
après le décès de W^^ Bagueneau, sa mère, a fait lambrisser une 
salle de bain du nouveau château de Yaugien avec des boiseries 
provenant de l'une des salles du logis abbatial, ou du parloir. 
Ces boiseries, d'une forme élégante, ont été décorées au siècle 
dernier de charmantes peintures en camaïeu d'un rouge pâle, 
représentant des amours et des fleurs. 

Le moulin Aubert, sur la Mérantaise, entre Gif et Orse, ren- 
ferme plusieurs pierres tombales provenant des abbayes de Gif 
et de Port-Royal. Il y a dans la cuisine huit dalles, dont les ins- 
criptions sont presque entièrement effacées. On peut encore re- 
connaître cependant les deux pierres tumulaires de Anne-Vic- 
toire de Clermont, de Monglat, abbesse de Gif, de 1675 à 1686, 
morte en 1701; et de Marie-Anne de Ségur de Ponchat, ab- 
besse en 1733, morte en 1749, qui avait été enterrée au milieu 
du chœur, ainsi que le constate une longue inscription sur 
marbre noir conservée dans la chapelle du château de Mau- 



— 206 — 

viëres. Les antres dalles présentent peu d'intérêt à cause des 
dégradations qu'elles ont subies; deux d'entré elles étaient 
blasonnées : sur la première, l'écu était écartelé ; sur la se- 
conde, il portait deux pals diminués ou vergettes. A l'entrée du 
moulin, on rencontre une tombe qui fut transportée d'abord de 
Port-Royal dans l'église paroissiale de Gif, c'est celle d'Alexan- 
dre Varet, prêtre, mort en 4676. 



Haines de Damieito. 

A peu de distance de Tabbaye de Gif, en remontant la yallée 
vers Courcelles, près de la rive gauche de l'Yvette, on voyait 
encore il y a peu d'années les ruines du château de Damiette. 
Les murailles s'élevant à près de 6 mètres de hauteur en cer- 
tains endroits formaient une enceinte irrégulière à cinq côtés 
inégaux. Vers le milieu du cété oriental, deux murs parallèles 
paraissaient indiquer remplacement d'une porte. On ne voyait 
de traces ni de meurtrières, ni de fenêtres, ni de contreforts. 
Les murs avaient près de 2 mètres d'épaisseur. Le côté du nord 
présentant un développement d'environ 25 mètres formait deux 
angles presque droits avec les cêtés adjacents ; celui de l'est 
avait 28 mètres, et celui de l'ouest seulement 1 4 mètres de lon- 
gueur. Les deux cêtés qui regardaient le sud-ouest et le sud 
mesuraient l'un 20 mètres, l'autre 46. Lors des dernières dé- 
molitions, un pan de mur a été conservé pour indiquer la place 
de cet ancien manoir. 

Damiette est connu dès la fin du xiii« siècle. 

On lit dans le Journal d'tm Bourgeois de Paris, le passage 
suivant : 

« Le lundi en suivant (après le samedi 44 avril 4434, veille 
de Misericordia Domini), se partirent environ cent hommes 
d'armes de Paris, et allèrent vers Chevreuse, à une vieille forte 



— 207 — 

maison nommée Dannette, où avait bien quarante larrons de- 
dens, qui faisaient tous les maux qui peuvent estre faits, et feu- 
rent prins et admenés à Paris le jeudi en suivant; et forent par 
nombre touts accouplés ensemble vingt-neuf, touts jeunes gens, 
que le plus vieil n*avait point trente- six ans. Le samedi en 
suivant feurent pendus treize au gibet de Paris, et deux quant 
on les print devant leur forteresse, et neuf qui eschappérent 
comme saiges. > 

La pierre tumulaire que nous avons décrite au commence- 
ment de cette notice, nous apprend que dans les premières an- 
nées du xvi« siècle, Guillaume de Voisins (le Cuit) était seigneur 
de Damiette. 

En 4 608, François et Jehan de Gottelas, vendirent et garan- 
tirent aux dames religieuses et abbesse du couvent de Gif, ac- 
ceptant par dame Françoise Miée de Guespré, lors abbesse de la 
dicte abbaye, le fief terre et seigneurie de Damiette assis près 
la dicte abbaye et paroisse du dict Gif, consistant en chasteau 
fort estant lors et à présent (4 630) en ruines, clos de fossés, 
maison, jardin, cens, rentes tant en deniers que volailles à 
prendre sur plusieurs habitants et particuliers dudict Damiette, 
une pièce de pré tenant audict château contenant 7 arpents et 
demi clos de fossé et de la rivière tout à Tentour, le droit de 
rivière et pesche en icelle commençant depuis et près le moulin 
de Jaumeron jusqu'à l'écluse du moulin de l'abbaye, avec le 
droit du seigneur sur les subjects du dict Damiette et géné- 
ralement toutes les appartenances et dépendances d'icelles. 
Cette vente fut faite pour la sonmie de six mille cent cinquante 
livres. 



— 209 



COMMANDERIE DU DÉLUGE 



PRES DE MARCOUSSIS 



ET LE PLESSIS-SAINT-THIBAUD 



Lu à la séance da 10 octobre 1871 par M. L. IMorize 



COIHARDERIE DO DÉLUGE 

Un des écarts de la commane de Marcoussis, le Déluge, com- 
prend an petit château moderne et une ferme appartenant à 
M. Héluis. C'était autrefois une Commanderie du Temple. Les 
bâtiments de la ferme ont tous été réparés récemment ; il ne 
reste des anciennes constructions que la chapelle, convertie en 
grange depuis de longues années. Ce petit monument, voisin 
d'une mare et d'un groupe d'ormes, se présente sous l'aspect le 
plus pittoresque dans l'un des angles de la cour. Avant de le 
décrire, rappelons en quelques lignes les faits principaux re- 
cueillis, par l'abbé Lebœuf, dans Y Histoire du diocèse de Paris, 
et par M. Malte-Brun, dans l'intéressant volume qu'il a publié, 
en 1867^ sur Marcoussis. 

L'étymologie du nom de ce lieu est fort obscure. Il est proba- 
ble que les premiers seigneurs du Déluge, deDilugio, de Dilu- 
no, relevaient de la châtellenie de Montlhéry, pt que l'un d'eux 
abandonna cette terre aux Templiers. Après l'abolition de l'or- 
dre du Temple, en 1312, le Déluge fut attribué aux Chevaliers 
Hospitaliers de Sain t-Jean-de- Jérusalem. 



r 



— 210 — 

Les Templiers y entretenaient un maire qui, chargé de Tad- 
ministration du domaine et de la perception des redevances féo- 
dales, prélevait une partie des revenus pour sa subsistance, 
celle des frères et des serviteurs qu'il avait près de lui. On con- 
serve, aux Archives de France, plusieurs terriers du Déluge. 
Le terrier dressé en 4775, donne au domaine une contenance 
totale de 594 arpents et 80 perches. Dans cette évaluation, le 
chef-lieu, coyiprenant le château et les bâtiments adjacents, 
ferme, cours, jardins, occupe 2 arpents et 34 perches. 

« Le château était à l'est, un peu en arrière de la chapelle de 
la Commanderie. II parait avoir été composé d'un gros bâtiment 
carré, aux murs très-épais, auquel était sans doute accolée une 
tourelle d'escalier. > 

La chapelle, construite par les Templiers, à la fin du xii« siè- 
cle, formait un rectangle de 24 mètres 50 centimètres de lon- 
gueur sur 5 mètres 70 centimètres de largeur, dans œuvre. Plus 
tard, au xvi« siècle, les chevaliers de Saint- Jean ou chevaliers 
de Rhodes, appuyèrent, au nord du sanctuaire, une sacristie 
qui a 7 mètres de côté. 

Nous donnons le plan de la chapelle et de son annexe, à 
l'échelle de 2 millimètres par mètre (Figure 4). La grosse ma- 
çonnerie est en pierre meulière ; la porte et les fenêtres ont 
leurs archivoltes et leurs pieds droits en pierre calcaire. 

La partie la plus intéressante de cet édifice, celle qui attire 
tout d'abord les regards, c'est le pignon occidental. Il s'élève à 
14 mètres. Les contreforts, presque carrés à la partie inférieure, 
font trois fois retraite. Entre eux, à 6 mètres de hauteur, s'ou- 
vre une fenêtre ogivale, d'une construction régulière. La porte 
est d'une grande élégance; elle réunit les caractères des cons- 
tructions du xii® siècle, de l'époque de transition, les arcs ogi- 
vaux peu aigus, les chapiteaux, les bases et les ornements de 
style roman. Son archivolte se compose de trois rangs de cla- 
veaux. Les deux premiers rangs présentent deux tores dégagés 
par des cavets. Dans le troisième rang, le plus extérieur et en 
saillie sur le nu du mur, est sculpté un galon tuyauté, d'un heu- 



— 212 — 

reux effet. Les extrémités du bandeau, sur lequel s'élève cette 
archivolte, reposent sur quatre colonnettes, dont les chapiteaux 
sont ornés de volutes et de palme ttes. Les bases sont garnies de 
griffes recouvrant les angles du socle. Cette jolie porte est fort 
dégradée. 

Nous donnons une figure du côté droit de la porte, avec une 
coupe de l'archivolte, à l'échelle de 5 centimètres par mètre, 
et un des chapiteaux du cdté gauche au dixième (Figures 2, 3 
et 4). 

La voûte de la chapelle s'élevait & 1 mètres environ au- 
dessus du sol ; elle était en berceau ogival, se rapprochant beau- 
coup du plein cintre. A sa naissance régnait un bandeau mou- 
luré, faisant une saillie de 1 centimètres sur le nu du mur. 
Les murs latéraux ont de 4 mètre 4 centimètres à 4 mètre 
âO centimètres d'épaisseur; ils étaient soutenus par des contre- 
forts d'angles, et par deux autres contreforts régulièrement es- 
pacés au côté du nord et au côté du midi. La suppression de ces 
derniers parait avoir gravement compromis la solidité de l'édi- 
fice. 

Lorsque la voûte a été démolie, on a dû modifier la charpente 
et la reposer à la hauteur de la corniche en pierre meulière, qui 
est encore bien conservée du côté de la cour. Cette corniche se 
compose de deux rangs de pierres régulièrement appareillées, 
dont le dernier est légèrement incliné. 

L'intérieur était éclairé d'abord par la fenêtre ménagée au- 
dessus de la porte d'entrée, et par trois fenêtres latérales, dont 
une s'ouvrait au midi. Ces fenêtres, en ogive comme toutes les 
autres baies, mesurent â mètres 50 centimètres sur 76 centi- 
mètres, et leurs appuis sont à plus de 4 mètres du sol intérieur 
actuel. Une large fenêtre, dont le vitrage était divisé par deux 
meneaux, éclairait le chevet. Elle ne semble pas appartenir à la 
construction première, pas plus que la grande fenêtre circulaire 
de 3 mètres 20 centimètres, encore apparente au midi. Nous ne 
connaissons pasgcomplètement l'intérieur de la chapelle, parce 
que nous n'avons [jamais eu la bonne fortune de saisir le mo- 



— 213 — 

menl où les fourrages qui la remplissent ordinairement étant 
consommés, laissent la place libre pour la récolte nouvelle. Il 
est possible qu'il reste encore quelques traces de Tautel, de la 
piscine, des ouvertures primitives. 

La sacristie, bâtie par les Chevaliers de Saint- Jean-de* Jéru- 
salem, est assez bien conservée. Les deux arcs, qui se croisent 
au milieu de la voûte, reposaient sur des colonnes d'angles, 
dont les chapiteaux seuls sont encore en place. Deux de ces cha- 
piteaux sont très-dégradés ; un seul présente une certaine élé- 
gance (Voyez la figure 5). Mais les tailloirs sont d'une simpli- 
cité telle, qu'on hésiterait à les attribuer au xiv« siècle, s'ils ne 
portaient des arcs dont les moulures appartiennent, sans aucun 
doute, au style ogival secondaire. 

Cette salle était éclairée par trois belles fenêtres^ aveuglées 
maintenant par de la maçonnerie ; mais ce travail a été fait avec 
quelque ménagement, et il laisse voir les colonnettes élégantes^ 
les meneaux, les divisions trilobées et la rose à quatre lobes qui 
décorent ces ouvertures. 

A une époque que nous ne saurions déterminer, une arcade 
ogivale, large de 5 mètres, établissait une communication entre 
la sacristie et le chevet de la chapelle. Dans les réductions suc- 
cessives que cet édifice religieux a subies, il est possible que 
l'autel ait été placé au midi, sous la grande fenêtre circulaire 
dont nous avons parlé. 

Plus tard^ la grande arcade ayant été murée, la sacristie seule 
fut affectée aux cérémonies du culte, et l'autel fut dressé, on en 
conserve encore le souvenir, au bas de la fenêtre qui s'ouvrait 
au couchant. 

S'il ne reste plus de traces de la tombe signalée par Lebœuf, 
et sur laquelle il avait cru lire le nom de Rogeritis, il en existe 
deux autres fort mutilées et sans date. 

La plus grande de ces pierres, bien qu'elle ait été brisée en 

haut et en bas, et coupée en partie sur les côtés, mesure encore 

4 mètre 60 centimètres de hauteur. Elle se rétrécit à la partie 

inférieure ; la largeur au milieu de la pierre étant de 80 centi- 

T. I. 16 



— 2U — 

mètres, n'est plus que de 74 centimètres en basr L'épaisseur est 
de 1 4 centimètres. L'inscription est gravée en majuscules gothi- 
ques de 5 centimètres de hauteur sur une bande de 6 centimè- 
tres de largeur comprise entre deux filets. 

On lit sur le cdté, à la gauche du personnage : 
NT LËHËRI SCRIPTORIS. HA. . . 

Et à la droite* : 

DVMIS J. ELL . . 

Sous une arcade ogivale subtrilobée, de la plus grande sim- 
plicité, est tracée l'image en pied et sans doute un peu réduite 
du défunt. Il porte des cheveux longs et ondulés sur les côtés, 
coupés courts au-dessus du front ; il a pour coiflFure une toque 
basse, qui se relève un peu en pointeau milieu. Il est vêtu d'une 
tunique longue et d*un manteau plus court, terminé en haut par 
un large col rabattu. Ses bras sont recouverts de manches étroi- 
tes et ses mains sont jointes sur sa poitrine. Ses pieds, garnis 
de chaussures pointues, s'appuyaient sur un objet ou sur un 
animal dont il ne reste que des traces insignifiantes. La forme 
rétrécie de ce monument, la grande sobriété d'ornementation, 
les lettres de son inscription, tout porte à croire qu'il n'est pas 
postérieur au xin« siècle. 

La seconde pierre est bien plus incomplète encore, puisqu'elle 
ne mesure plus que 61 centimètres de hauteur sur 75 centimè- 
tres de largeur. Ce doit être l'extrémité inférieure d'une dalle 
tumuiaire sans ornements, sans représentation de personnage, 
et autour de laquelle deux filets profonds détachaient une bande 
de 6 centimètres de largeur. Les' lettres majuscules gothiques, 
fortement creusées, sont disposées comme il suit sur les trois 

côtés: 

MITES. I ET. AMIC | I. FBATR. 

M. Héluis a fait, en 1 858, une découverte fort intéressaiite, 
c'est un sceau en cuivre, très-bien conservé, qui a pu servir à 
l'un des premiers commandeurs du Déluge. 

M. Malte-Brun en a donné une gravure fidèle et une descrip- 
tion à laquelle nous ferons quelques emprunts. 



— «15 — 

Le sceau a 44 millimétrés de longoeur sur 25 millimètres de 
laideur ; sa forme est ogirale. 

€ Il représente une main droite tenant nne tige terminée, en 
haat et en bas, par deux fleurs de lis qui s^opposent Tune à l'au- 
tre ; sur les rameaux de cette tige reposent deux colombes se 
faisant face, et autour du champ on lit l'inscription suivante, 
en majuscules gothiques entremêlées de lettres romaines, > 
dont les deux extrémités sont séparées en haut par une croix: 

-h S. FRATRIS. NICOL 
AI. DEAVDELVGU, 

Le Déluge est à tn»s kilomètres à l'ouest de Marcoussis, dans 
une situation fort agréais, sur on coteau, à la rencontre des 
routes de Dourdan à Versailles par Soucy, et de Marcoussis & 
Limours et k Cernay, par Janvry. 

De eetta hauteur, on jouit d'une yue fort èlaidiie sur les fonds 
de Beaur^^ard et sur la riante vallée de Marcoussis» «a bout de 
laquelle se dresse la tour imposante de Hontlhéry. 



Le Plessis Saini-Tliiliaiid. 

Les bois du Déluge sont .contigus à la forêt de Linas et au bois 
des Biscomes, qui s'étendent entre Marcoussis et Bruyères-le- 
Chàtel. Si Ton s'engage dans cette forêt en allant vers le midi, 
on descend, après avoir parcouru deux kilomètres, dans un val- 
lon solitaire. Au-delà de ce vallon, en se dirigeant vers la butte 
de la Roche-Turpin, on rencontre les ruines du hameau et de 
la chapelle de Saint-Thomas; ce lieu est désigné depuis cent 
cinquante ans par le nom du Plessis-Saint-Thibaud. 

La chapelle de Saint-Thomas-de-Pleisseiz fut confirmée à 
l'abbaye de Saint-Florent-de-Saumur, en 1 \ 85. Elle eut pour 
fondateurs et pour bienfaiteurs les seigneurs de Bruyères-le- 



— 216 — 

Châtel. Eh 1697, il fut encore permis de faire célébrer au Ples- 
sis-Saint-Thibaud. Vers le milieu du siècle dernier, il n'y restait 
plus qu'une seule maison sans chapelle. 

Des sapins élancés, plantés parmi ces ruines, servent de re- 
père et permettent de les trouver sans trop de diflScultés. Sur 
le bord d'un chemin qui va de l'est à l'ouest, près d'une mare, 
on remarque la margelle élégante d'un puits entièrement com- 
blé. A une trentaine de mètres, en remontant le sentier, on 
rencontre quelques pans, de murailles en grès, alignés du nord 
au sud sur une longueur de 15 mètres, et soutenus par deux 
contreforts. A l'angle nord-ouest, il y avait une salle^qui ne me- 
surait que 2 mètres de largeur, dans œuvre. Près de là, on 
aperçoit l'entrée d'une cave fort ancienne. Elle a 1 mètre 45 cen- 
timètres de largeur et 10 mètres 50 centimètres de longueur; 
sa voûte ogivale s'élève à 1 mètre 50 centimètres. Deux caveaux 
perpendiculaires à la cave et disposés en croix de Lorraine, se 
prolongent à droite et à gauche, sur une longueur qu'il nous a 
été impossible d'évaluer avec précision, à cause de l'obscurité, 
mais qui ne paraît pas excéder 3 mètres. Ces caves sont assez 
remarquables par leur construction. 

L'abbé Lebœuf en indique de semblables au Fay, sur la com- 
mune de Linas. Nous avons eu occasion d'en dessiner d'analo- 
gues au château de Montlhéry , sous deux maisons de Chevreuse, 
à l'abbaye des Vaux-de-Cernay et à Coignières. 

En se dirigeant vers le nord-est, on rencontre un puits d'une 
profondeur de 1 mètres, et à l'angle d'un mur de terrasse, une 
cave au niveau du sol extérieur et mesurant 3 mètres sur 2 mè* 
très 80 centimètres. 



— 247 — 



LES ANCIENS CHEMINS 

DE 

L'imiNE ET DU GOITJ DE lONTFORT 

Par A. De Dion. 



La Société archéologique d'Eure-et-Loir a bien voulu accep- 
ter et insérer dans son Bulletin une note, dans laquelle je dis- 
cutais la direction de quelques chemins romains qui se prolon- 
gent du comté de Montfort dans le pays chartrain. D'après le 
conseil de M. Merlet, alors président de cette Société, je les ai 
tracés sur une carte dont M. A. Lecoq a bien voulu surveiller 
l'impression, en l'améliorant en plusieurs points. Comme cette 
étude intéresse encore plus directement notre arrondissement, 
la Société archéologique de Rambouillet a autorisé la reproduc- 
tion de cette note dans ses Mémoires, et je peux y joindre un 
tirage à part de la carte imprimée pour la Société d'Eure-et- 
Loir. 

Disons tout de suite que cette note et la carte qui l'accompa- 
gne ne sont que des ébauches. L'étude des chemins perrés gau- 
lois, romains, mérovingiens ou féodaux, est assez compliquée 
pour qu'il soit utile d'avoir un cadre provisoire, pour y placer 
à mesure les faits glanés 'çà et là. C'est le service quejevou-" 
irais rendre à ceux qui s'occupent des roules de cette partie du 
diocèse de Chartres. En discutant les données fournies par cette 
carte, en ajoutant ce qu'elle omet, en rectifiant les tracés dé- 



— 218 — 

fectaeoX; mais surtout en contrôlant chaque point sur le ter- 
rain, on arriverait à faire un travail intéressant, et si Ton par- 
venait à déterminer Tâge et l'importance de chacune de ces 
voies, une oeuvre définitive. 

Cette carte a été réduite, sur celle de l'État-Major, à une 
échelle moitié moindre 1/160,000. Le relief du terrain n*apu 
être indiqué que par le cours des ruisseaux soigneusement 
racé. Les routes modernes ont été supprimées pour éviter la 
confusion, sauf deux ou trois de premier ordre marquées en 
noir. Une ligne rouge représente celles qu'il y a lieu de croire 
anciennes, et lorsque le tracé est douteux, la ligne pleine est 
remplacée par un pointillé. Je n'ai pas osé les classer selon leur 
âge. 

Les villages sont placés par un seul point rond, de même que 
les hameaux, les fermes et même les localités disparues, comme 
la Boissière-du-Perray, Vilarceaux, près l'étang de Saint-Hu- 
bert, etc. Une petite crosse indique les prieurés et les abbayes. 
Si l'on veut se rendre compte de la topographie et étudier plus 
complètement le tracé de ces routes, il faut consulter la carte de 
rÉtat-Major, et ne considérer celle jointe à cet article que 
comme un tableau synoptique. 

Un pointillé rouge indique les limites du comté de Montfort, 
dont il manque cependant la partie méridionale composant 
la châtellenie de Rochefort, et s'étendant assez loin dans la 
Beauce, jusqu'à Anneau et Voise. Un pointillé noir sépare les 
diocèses et les doyennés. Ces limites ont été ajoutées pour ré- 
pondre à une autre question de géographie et servir à un mé- 
moire sur le comté de Madrie, inséré en tète du présent volume. 
La plupart des localités mentionnées dans ce mémoire, sont 
marquées sur cette carte. 

Notes sur les voies romaines traversant riveline. 

Toutes les fois que l'on voudra écrire sur la viabilité romaine 
ou sur celle du moyen âge, entre la Seine et la Loire, on devra 
prendre, pour point de départ, la belle étude de M. de Bois- 



— 249 — 

Tillette, publiée dans la statistique archéologique du départe- 
maat d'Eure-ét-Lbir. Il faudra sans doute longtemps se con- 
tenter de suivre cet auteur, en apportant seulement à son œuvre 
quelques améliorations de détail. C*est ce que je voudrais 
eissayer de faire pour les voies marquées lU, XX et XXV dans 
la carte itinéraire du pays Camute qui accompagne son travail, 
lesquelles traversaient la forêt Iveline, que remplaça plus tard 
le comté de Montfort. 

Voie N** III, de Rouen à Paris. Cette voie qui manque dans la 
carte de Peutiiiger, est décrite de la manière suivante dans llti- 
néràire d*Antonin : 

A Rothomago Lutetiam usque mil lia passuum LXXVI: 

Uggade (Caudebéc-lez-ElbeuO IX; 
Mediolanum Aulercorum (Évreua) XIV; 
Durocasses (Dreux) XVII ; 
biodurum (Jouars) XXII ; 
Lutetiam XVI (1). 

Prenaiit cette voie en sens inverse à partir de Paris, je fixe, 
avec M. Adolphe Berty, son embranchement sur la voie d'Or- 
léans, à l'École des Mines, dans la rue d'Enfer. Elle suit la pe- 
tite rue de Chevreuse, puis la voie de Vanves, et confondue 
avec elle, traverse, à la sortie des fortifications, le chemin de 
fer de l'Ouest sous un angle très-aigu. A Glamart, se détache 
l'ancien chemin de Chevreuse par Châteaufort, et la voie conti- 
nue probablement par Meudon, Viroflay, Versailles et Saint- 
Cyr. A ce point, nous trouvons une double direction, par Bois- 
d'Arcyetpar Élancourt, qui peut faire hésiter. M. de Boisvillette 
préfère celle par Bois-d'Arcy; mais, tandis que son texte lui fait 
suivre une courbe fort sinueuse par Jouars, Le Tremblay, Gros- 
rouvre et Richebourg, la carte qui y est jointe la conduit au 
même point par une ligne droite plus naturelle, et qui de Saint- 
Aubin à Behout, suit le fond de la vallée parallèlement au che- 
min de grande communication N® 42. 

(I) Boaquet, I. I, p. 108. 



— 220 — 

Avant de descendre dans la vallée et de franchir la Maadre 
au Pontel, sous Neauflc-le-Chûteau, cette voie dirigeait un em- 
branchement au sud-ouest, ou plus probablement croisait un 
chemin venant de Poissy dans cette direction. Cet embranche- 
ment descendait, non à Jouars, mais à Ite, après avoir franchi 
le Pont-Chartrain (Pons Camotensis, en 1155). Ce nom et cette 
direction indiquent clairement que cette ligne que nous étu- 
dierons bientôt, tendait à Chartres, non à Dreux. 

Mais il existe une seconde ligne, partant de Saint-Cyr, tra- 
versant Trappes et descendant à Élancourt, où elle croise la 
route de Poissy à Orléans par le Perray, Ablis et Allaines; 
de là, elle continue en ligne droite sur le clocher de Jouars, 
ne se détournant que pour contourner le cimetière et repre- 
nant sa direction première pendant dix kilomètres. Ce ne se- 
rait qu'une direction probable de la voie que nous cherchons, 
si la partie entre Jouars et Ite, abandonnée par la circulation, 
n'était restée entière sous l'herbe qui la couvre. Elle suit pen- 
dant un kilomètre la pente du terrain, élevée de deux pieds au- 
dessus du sol et conservant une largeur de cinq à six mètres. 
Cet exhaussement, la rectitude du tracé faisant partie d'une 
ligne droite de 16 kilomètres, et la profondeur du s^ra^t^men 
inférieur ne permettent pas;id'y méconnaître une voie romaine. 

Jouars esl situé au sommet d'un pli de terrain et au centre 
d'une large vallée ; on y a trouvé, ainsi qu'à Ite, des tuiles ro- 
maines et d'autres débris analogues. Tout porte à croire que 
c'est là la station de Dioduimm, dont le nom Jouars peut déri- 
ver, comme jour vient de Diurnus. Rien n'autorise à transporter 
cette station, comme le fait la carte de M. de Boisvillette, à 
Saint-Aubin, quatre kilomètres plus à l'ouest, juste à mi-che- 
min de Dreux à Paris, tandis que l'itinéraire la met à 22 lieues 
de Dreux et à 15 seulement de Paris. 

A Ite, la voie que nous suivons est traversée, sous un angle 
de 45 degrés, par la route mentionnée plus haut, dont le point 
de départ était probablement Poissy, et qui, franchissant le 
Pont-Chartrain, se dirigeait, sud -ouest, par Saint-Léger-en- 



— 224 — 

lYeline, sur la capitale des Cantates. Laissons-la de côté pour 
ua moment et suivons la voie qui se dirige, plein oaest, par 
un chemin défoncé qui portait, en 4507, le nom de Chemin 
Druois (4). 

Elle franchit le ruisseau des Menuls au moulin de TÉtrée, 
dont le nom est un jalon, pour regagner un kilomètre plus loin 
la grande route de Bretagne, qu'elle suit jusqu'au village de la 
Queue. Là, sa direction m'échappe après une ligne droite de 
46 kilomètres, dont la prolongation arriverait à Richebourg, où. 
elle rencontrerait une voie fort bien déterminée par M. de 
Boisvillette, à partir de Dreux jusqu'au moulin de Membre sur 
la Vesgre. Cette ligne remonte trop au nord pour -avoir Paris 
pour but; elle se continue très-directement par Tacoignères, 
Flexanville et Toiri sur les Alluets et Poissy. Deux embranche- 
ments s'en séparaient au nord, l'un à Bu-la-Vieille-Ville se 
dirigeait sur Mantes, l'autre à partir du passage de la Vesgre, à 
Membre par Gressey, Prunay-le-Temple, EUeville où les comtes 
de Montfort avaient un péage important, atteignait Épône, puis 
le pont sur la Seine en aval de Meulan. M. de Boisvillette indi- 
que un autre embranchement au sud qui, sous le nom de grand 
chemin de Normandie, se rendait de Richebourg aux Quatre- 
Piliers ; et le prolongeant avec un tracé sinueux par Grosrouvre, 
Basoches, Le Tremblay et Jouars, il en fait la voie de l'itiné- 
raire de Dreux à Paris. Mais nous avons déjà vu que dans la 
carte jointe à son travail, il abandonne cette opinion pour placer 
cette voie non plus au sud, mais assez loin au nord de la grande 
route de Bretagne, au milieu de la vallée de Saint-Aubin à 
Behout, et selon une direction qui aboutit à Ivry. 11 nous sera 
doHc permis de nous en tenir au tracé intermédiaire que nous 
avons décrit et qui est plus droit et plus directe. Il n'est pas 
tout à fait impossible qu'il s'arrêtât aux Quatre-Piliers, pour 
emprunter jusqu'à Richebourg le grand chemin de Normandie 
et reprendre, à partir de là, la ligne de Dreux à Poissy; cepen- 

(1) Dénombrenii'Dl de la baronnie de Cheyreaite, fourni en 1507. à 
^ e?éqae de Paris, par Antoine de Gauteleu. 



— ZZZ — 

dant la direetion générale de la Toie rend plus probable qu'elle 
continuait directement sor Houdan en sniTant la grande ronte 
actuelle; à moins que s inclinant pins an sud elle ne passât par 
Gambais, Champagne et Broué, pour aboutir an pont de Che- 
rizy. 

Mais soit qoe la voie de Paris passât par Richebourg, par 
Houdan ou par Gambais, le parcours est à peu près le nnème, 
et Jouars se trouve par elle & 40 kilomètres de Dreux et à 34 
de Paris. Nous avons donc pour cette seconde partie 2^270 mè- 
tres pour chacune des 1 5 lieues indiquées, ce qui répond assez 
bien aux autres distances de l'itinéraire; mais pour la première, 
de Dreux à Jouars, nous n'obtenons que des lieues de \ ,800 mè- 
tres, et pour l'ensemble des lieues de 2,000 mètres. Ces deux 
dernières mesures sont trop courtes, la lieue employée étant de 
â,2S0 mètres^ et il faut ou allonger la route ou diminuer le nom- 
bre des lieues. 

En supposant une erreur dans l'itinéraire d'Antonin, un X au 
lieu d'un V, nous aurions entre Jouars et Dreux XVII lieues de 
â,350 mètres, qui sont un peu trop longues, et de plus, il fau- 
drait changer le chiffre total du parcours de Rouen à Paris, et 
remplacer LXXVI par LXXII. 

Si l'on ne veut point modifier le nombre des lieues, il faut 
allonger le chemin et supposer que la route étant interrompue, 
par la ruine du pont de Cherizy par exemple , on devait, à 
l'époque où l'itinéraire fut rédigé, aller chercher plus haut un 
pont sur l'Eure, soit à Charpont, nommé Sonteripons dans le 
Polyptique d'Irminon, soit à Nogent, et de là gagner Saint-Lé- 
ger-en-Iveline, puis, en suivant la route venant de Chartres, 
Ite où l'on reprenait la route directe pour arriver à Jouars. Ce 
tracé donnerait 22 lieues d'une longueur suffisante, et il pré- 
sente sur plusieurs points de son parcours des traces évidentes 
d'une chaussée romaine. 

Cette chaussée, quel que fut son point d'origine vers le nord, 
en descendant du plateau de Neaufle, traversait le ruisseau de 
Chennevières, au moyen du poiit chartrain^ et arrivait à Ite. 



oà elle est coaverte par le chemin N° 23 jusqa'à Bazoches. Très- 
reconnaîssable au passage du ruisseau des Menuls sur une 
partie qui ne sert plus aux voitures, elle disparait au-delà, mais 
pour reparaître en chaussée sur plus d'un kilomètre, dans la 
plaine entre Montfort et les Mesnuls. Le fait qu'elle laisse Mont- 
fort très à droite est une preuve certaine qu'elle est antérieure 
à l'époque féodale. Sa largeur et sa composition me paraissent 
semblables à celles de la portion entre Jouars et Ite. A environ 
7 kilomètres de Ite et à l'entrée de la forêt, se trouvé le hameau 
de la Minière, dont le nom fait penser à une borne millière. 
Dans la forêt, la voie se dirige, toujours en ligne droite, sur le 
poteau de Hollande, et de là, descend à Saint-Léger. Un acte 
de 4^50, la mentionne ainsi comme limite entre les chàtellenies 
de Montfort et de Saint-Léger : 

< Et de là s'en va (la châtellenie de Montfort] si comme le 
« mis la porte à la borne qui siet lez l'étang Mgr d'Orlande ; et 

< de là si comme le chemin perré départ la Haye de Montfort 
f (Bois de la Mare Ronde) de la Sartueuse (Serqueuse) en la 
« borne qui siet en le bout de la. Sartueuse par devers la Mil- 

< lière; et de là s'en va, etc. (1). > 

Saint-Léger, chef-lieu de l'Iveline sous les premiers Capér- 
tiens, parait, d'après sa position sur une voie romaine et les dé- 
couvertes d'antiquités énumérées par M. Moutié dans l'article que ., 
l'on a pu lire plus haut, avoir été habité dès cette époque. Je 
regarde cette localité comme le nœud de toutes les anciennes 
routes de ce district, parmi lesquelles trois poun*aient être la 
continuation de la voie de Ite^ et auraient besoin d'être étudiées 
sur le terrain. Ce sont les anciennes grandes routes de Nogent, 
de Maintenon et d'Épemon. 

La route de Nogent traversait le Passoir et Senantes. Un em- 
branchement s'en détachait à la Boissière, gagnant par Fave- 
relies, Croisilles et Guerre l'Eure à Charpont, qui est le Sonte- 

(t) Les parties de la terre de Montfort, si comme les demoiselles Mar- 
guerite et Lore, sœurs le comte Amaury de Moiitfort qui fut, les ont 
faites. Gartulaire de Béatrix de Montfort, fol. lo. 



— 224 — 

ripons du Polyptique dlrminon, et où se trouvait certainement 
un ancien pont. Il est mentionné en ces termes dans un acte de 
1 225, pour le prieuré de Maintenon : 

« Via de Croisilles que ducit pér médium (Hrre usque ad 
< Seherpons, > Cette même branche pouvait se rattacher à la 
voie N» XX, étudiée par M. de Boisvillette, dé Marsauceux à 
Mérangle, le Pré et le sud de Saint-Laurent-la-Gatine, quoique 
la direction générale de cette voie tendit plutôt à Senantes et 
à Ëpernon. 

La route de Maintenon se séparait de celle de Nogent au Pas- 
soir, traversait Mittainville, Saint - Lucien - la - Chaussée, dont 
le surnom est caractéristique, et Églancourt où, en 1 080, Mai- 
nier de Montfort avait un péage, dont il exemptait l'abbaye de 
Saint-Père de Chartres. 

La carte de la forêt de Rambouillet, de 1764, indique une va- 
riante dans ce tracé. La route de Maintenon était la même que 
celle d'Épernon jusqu'au carrefour Roard , et de là gagnait 
Saint-Lucien. 

La route d'Épernon passait par le poteau de Pequeuse, puis 
à Hermeray, d'où une branche allait rejoindre à Épernon la voie 
N® XIX de M. de Boisvillette, allant d'Épernon à Chartres; tandis 
qu'une autre branche, traversant Hanches sous le nom de che- 
min de Montfort à Chartres, aboutissait au Parc, près Mainte- 
lion, et devait traverser l'Eure un peu au-dessus de cette ville. 
Une étude sur le terrain pouvait seule faire retrouver quelles 
sont, parmi ces diverses routes partant de Saint-Léger, celles 
qui remontent à l'époque romaine. 

En résumé : 

1° La voie romaine de Paris à Dreux devait suivre la ligne 
de Trappes à la Queue, en passant par Jouars, qui est Dio- 
durum. De la Queue à Dreux, la voie directe reste à déter- 
miner. 

2<* Une autre ligne se dirigeant de Poissy au sud-ouest, passait 
parPontchartrain, Ite, la Millière, Saint-Léger, et probablement 
Maintenon, pour se diriger sur Chartres. 



— 225 — 

3® Un embranchement de cette ligne gagnait Dreux par No- 
gent ou par Charpont; c'est eh suivant ce détour que Ton peut 
trouver lès 22 lieues que Titinéraire d'Antonin met entre Du/ro- 
casses et Diodurum, 

Voie N<» XX, de Dreux à Corbeil. Le tracé sinueux que M. de 
Boisvillette fait suivre à cette voie, dans sa traversée de Tlve- 
line, me paraît composé de tronçons de différents chemins. La 
première partie court sud-est de Marsauceux à Épernon, paral- 
lèlement à l'Eure ; la branche de Chenicourt, par Hermeray aux 
buttes de Ghaumont, qui se dirige à l'est, est une partie de la 
route de Nogent à Rambouillet. C'est celle qui est mentionnée 
dans le diplôme de Pépin, comme formant, près d'Hermeray, la 
limite du district de l'Iveline. 

Enfin, du Bois-Dieu au Perray, cette voie qui marche alors 
au nord-est, est l'ancienne grande route d'Épernon à Paris. S'il 
a existé une voie de Dreux k Corbeil, j'aimerais mieux la cher- 
cher par Broué, Condé-sur-Vesgre, dont le nom indique le pas- 
sage d'un chemin important sur un cours d'eau, puis la faire 
rejoindre, par le plateau au-dessus de Saint-Léger, la route 
Goron, laquelle est probablement un fragment d'une longue 
ligne venant d'Ivry-sur-Eure, que M. de Boisvillette signale 
entre Richebourg et les Quatre-Piliers sous le nom de grand 
chemin de Normandie, et qui se continue par Cernay^ Limours 
et Longjumeau. 

Voie N<» XXV, d'Orléans à Poissy. Cette voie est bien caracté- 
risée et son tracé bien déterminé dans Eure-et-Loir. Elle se 
dirige droit au nord par AUaines, Ablis et Rambouillet, où 
M. de Boisvillette l'abandonne. Je crois pouvoir la suivre jus- 
qu'à Poissy, en laissant Rambouillet un peu à gauche, passant 
par la Grarenne, Grenonvilliers, dessous l'étang du Moulinet, à 
la Boissière-du-Perray, où sont des substructions romaines; 
puis au Perray, dont le territoire composait, en 1250, H terroir 
du Chemin perré(\), et qui portait alors le nom de la Villeneuve- 

(1) Les parties de la lerre de Montfort citées plus haut. 



— 2Î6 — 

da-Perré, Villa Nova de Perreio; en suivant la grande route 
de Chartres jusqu'à la station de la Verrière, et de là, se diri- 
geant sur Élancourt et Chavenay. 

Noua aYons vu plus haut que la route étudiée par H. de Bois- 
villette^ de Dren à Bieheboorg, teidait directement à Poissy ; 
celles de Nogent, de Maintenon et d'ÉperiKHi à Sàiot-Légar et à 
Ite, ont aussi pour but Poissy et non Paris ; à plus forte raismi 
c^e d'AUaiiie» se dirige Ters la même ville, qui était probable- 
ment la troisième ville des damntes après Chartres et Orléans. 
Cette voie, qui allait de la Seine à la Lom^ eft trav^aant le 
pays Camute dans toute sa longueur, a dû avoir, à une cortrâie 
époque, une grande importance commerciale. 

En traçant sur la carte les trois voies anciennes que nous ve- 
nons d'étudier, j'ai été amené à ajouter un grand nombre d'au- 
tres chemins présumés anciens, sur lesquels je n'ai que des 
données fort incomplètes. Leur discussion mènerait trop loin, 
et il est d'ailleurs convenu que ce n'est qu'un cadre pour l'étude 
de ces chemins. A ceux qui voudraient l'entreprendre, je me 
permettrai de signaler deux points. 

4<> L'importance du passage sur les rivières, comme Mantes, 
Heulan et Pojssy sur la Seine ; Ivry, Nogent et Maintenon sur 
l'Eure. Chacun doit être étudié à part, en suivant les routes 
qui y convergent. Ainsi, une ou plusieurs voies aboutissant de 
l'Iveline à Nogent, il y a lieu de rechercher leur prolongation 
vers le Perche. 

2^ Le tracé parallèle de quelques lignes, d'une grande recti- 
tude, suivant le faite et la direction des collines qui s'allon- 
gent dans le département du sud-est au nord-ouest. 

Une de ces lignes, commençant vers Saint-Cloud, traverse la 
forêt de Marly, autrefois forêt de Cruye, passe près des Alluets 
et se dirige sur Mantes. Une autre commence à Palaiseau, tra- 
verse Châtçaufort, Trappes, Neaufle-le-Château, Toiry, Sep- 
teuil, et se dirige vers Pacy-sur-Eure, ou peut-être vers Lou- 
viers, en suivant la ligne de partage de la Seine et de l'Eure. 
Une troisième, parallèle aux deux autres^ vient de Limours, 



— 2« — 

peut-être de Lonjumeau, passe à Cemay-la-Yille, prend le nom 
de route des Cinq-Gents-Arpents, pais de route Goron, trarerse 
le parc d*Ëa-Haut, et se dirige sur Ivry par les Quatre-Piliers et 
Richebourg. 

Je m'arrête dans Fesquisse d'un travail, dont la conclusion 
est encore bien lointaine. Heureux si j'avais pu exciter ou aider 
ceux qui s'occupent de la géographie ancienne de ces contrées, 
je leur serai reconnaissant de toutes les cmommiicatiens qu'ils 
voudront bien me faire à ce siget; os, tmcore mieux, des notes 
qu'ils adresseraient sor ees questions aux Sociétés archéologi- 
ques de Rambouillet et de Chartres, pour lesquelles elles sont 
d'un égal intérêt. 

Le moindre fait bien constaté, peut éclaircir une question 
obscure et donner une direction vainement cherchée jusqu'a- 
lors. 

Je fais surtout appel à MM. les agents-voyers, que leurs étu- 
des et leurs connaissances rendent plus aptes à entreprendre ce 
travail, et auxquels leur position permet de recueillir des ren- 
seignements inabordables pour tout autre. 



QamboaiUet. — Typ. de Rathal. 



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Lile sur le registre 
I le la commune de 
tioD à la bitinveil- 
ville et notre coq- 



la Liberté, 
oommaae ou Etaient 
liciers municipaux et 
. Besson, citoyen de 



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— 229 — 



SÉPULTURE 



DE LA FAMILLE D'ANGENNES 



DANS 

• 

1^ ^8. 



L ancieue Eglise paroissiale de lanlioaillet. 



Notes lues à U Société archéologiqae de Rambooillet, daof lei féancei 

da 9 juillet et du 8 octobre 1872. 



Les copies collationnées des trois procès-yerbanx qui suiTent 
ont été faites avec la plus rigooreose exactitude sur le registre 
original des délibérations da Conseil général de la commune de 
Rambouillet; nous en devons la communication à la bienveil- 
lance de M. C. De La Motte, maire de cette ville et notre con- 
frère à la Société archéologique. 

« Budit Jour 9S août 4792, Van 4* dt la Liberté, 

En l'assemblée du Conseil Général de la commune où Etaient 

M. Le Maire, MM officiers municipaux et 

MM. ....... notable (\), M. Besson, citoyen de 

Rambouillet, a fait part au Conseil qu'en exécutant la commis- 
sion qui lui avait été donnée par la délibération du jour d'hier , 
à l'Effet de supprimer les chevrons et autres ornemens adaptés 
aux armoiries de franco, Il a fait oter la Couronne de Plomb 
d'audessus du portail de l'Eglise, Les armoiries des Grilles du 
Chœur et de la chapelle Saint-Louis et celles de la Grille de l'a- 
vant cour donnant en face la Grande place du Marché, ainsi que 
les couronnes, et a fait déposer le tout au Corps de Garde, Qu*il 
a voulu pareillement faire ôter les armoiries appliquée sur le 

(1) Ces blancs exifteot sur le registre^ 

T. I. n 






— S30 — 

fronton de la grande porte extérieare de l'Eglise mais qne les 
ouvriers les ayant déjà en domagëe en partie et vonlant éviter 
qu'elles ne le fussent tout à fait II n'^ pas cru devoir en faire 
achever la suppression qu'en faisant supprimer les armoiries qui 
se trouvaient dans TEglise auprès du monument de la famille 
d'Angène Ta cru devoir, quoi qu'il n'y fut pas autorisé, par la 
délibération de la municipalité, faire oter les deux représenta- 
tions qui se trouvaient sur la tombe de la famille d'Angène et 
en extraire les cercueuils qui se trouvaient dans la dite tombe; 
Qu'il l'a fait parcequ'il à pensé que le plomb dont sont composés 
ces cercueuils était plus utile aux viaans qa'atix morts et qu'on 
pouiTait en tiré quel que Emolument avec les quels on achète- 
rais des armes à la Commune, qu'en conséquence II en a fait 
sortir neuf Cercueils, Sept Grands et deux petits et une Boete 
d'Argent en renfermant un autre de plomb dans laquelle parait 
avoir été renfermé le cœur d'un sieur Léon pompé d'Angène 
mort à la Bataille de Norlingue le 3 août 4645, laquelle boite 
pesant dix sept onces et demi environ, Il a actuellement déposé 
sur le Bureau que les corps qui étoient renfermés dans ces cer- 
cueils ont été renfermés avec précaution dans la fosse ou était 
les cercueuils et que la Fosse a été recouverte et la place recariée 
par un ouvrier a qui il l'a commandé, que quant aux fleurs de 
lys qui étaient aux portes du Tribunal et de la maison commune 
11 les a fait déposer dans la salle ou nous sommes. 

Sur quoi le conseil ayant délibéré, oui le Procureur de la 
commune. 

Considérant que par sa délibération du 27 présent mois la 
municipalité n'avait autorisée le sieur Besson qu'à la suppression 
des armoiries, ce qui paraîtrait ordonné par une Loi du 14 pré- 
sent mois qui cependant ne lui avait pas encore été adressée, 
que le sieur Besson a pu se croire autorisé a faire enlever aussi 
les représentations des sieur et dame Dangène commue l'un des 
monument dont la suppression était ordonnée par la même Loi, 
qu il n'en n'est pas de Même des cercueuils de plomb et du cœur 
d'argent, car le conseil n'a entendu parler jusqu'à présent d'au- 



— 234 — 

cane lois qui permit de troubler la cendre des morts que néant 
moins, il n*entend improuver ni approuver en cela la conduite 
du sieur Besson dont il abandonnera l'examen aux autorités su- 
périeures, que comme il est incertin à qui les cercueuils et le 
cœur d'argent appartiennent si c'est à la famille d'Angéne aux 
frais de laquelle ils ont été faits, si c'est à la commune de Ram- 
bouillet dans le sein de laquelle ces objets ont été trouvé, ou si 
cest à la nation, au moyen de ce que l'église est une maison du 
culte publiq dont les fonctionnaires sont salariés par la nation, 
que néantmoins les cercueuils, ne pouvant actuellement avoir 
de valeur que par la vente qui en serait faite, et que le prix qui 
en proviendrait serait toujours représentatif de la valeur de ces 
cercueuils, que d'ailleurs ils procurent une mauvaise odeure 
qui pourrait nuire à la santé des citoyens et que leur vue répugne 
aux personnes sensibles, à arrêté que les cercueuils de plomb, 
seront vendu demain deux heures de relevée au plus ofib*ant et 
dernier enchérisseur sur la place publique par MM. Robert et 
Pigeon membres du Conseil, qu'à cette vente sera ajoutée la 
couronne de plomb qui était au haut du portail de l'église, et 
qui est déjà brisée mais pour être vendue séparément et qu'il 
sera surcis à faire emploi du prix provenant de la vente desdits 
cercueils ainsi que du cœur d'argent jusqu'à ce qu'il en ait été 
autrement ordonné par les administrations supérieures à l'effet 
de quoi expédition des présentes incessament adressée au di- 
rectoire du district et quant à tous les autres objets dont la sup- 
pression et Tenlévement ont été fait par le sieur Besson, qu'il 
en sera fait inventaire par MM. Robert et Pigeon membres du 
Conseil en présence du dit sieur Bes$on et le tout renfermé en 
un Ueu sur. 

Signé au registre : Bourlé, Deshayes, Ringuenoire, Pigeon, 
Dessomme, M. Te^sier, Fournau, Becquet, Robert et Huard, 
maire. 

Pour extrait conforme : 

le Maire de Rambouillet, 

De U MOTTE. 



— 232 — 
S^nce du mardi S7 novembre 4792. 

En r Assemblée du Conseil général de la commune où étaient 
les citoyens Huard, maire 

Les citoyens Robert et Pigeon font rapport qu'en exécution 
de la délibération du 28 août dernier ils ont vendu le lendemain 
sur la place de cette ville au plus offrant, les plombs provenants 
des cercueuils extrait de l'église par le citoyen Besson, que ce 
plomb pezant 1267 livres a été livré au citoyen Samson Taisné 
qui en a été le plus offert à 311. 49 s. le cent ce qui fait pour la 
totalité 404 1. 6 s. 6 d. qu'en faisant cette vente quelques per- 
sonnes ont paru désirer acquérir les statues des sieur et dame 
Dangesne et la tables de marbre qui fermait la tombe de cette 
famille et que ces deux objets ont été aussi laissé au citoyen 
Teissier maçon moyennant 45 1. 41 s. ce qui fait en tout 449 1. 
17 s. 6 d. laquelle somme il a été arrêté, oui le Procureur de la 
commune, que les citoyens Robert et Pigeon remettront au 
maire pour par lui en compter quand il appartiendrait ce qu'ils 
ont fait et ce que le maire a reconnu. 

Signé au registre : Rabourdin, Drouhin, Becquet, Lenfant, 
Grosse, Germain, Fourneau, Lefevre, Bourlé, Caillaux, Hénaux^ 
Deshayes, Pigeon, Ringuenoire, Robert et Huard, maire. 

Pour extrait conforme : 

Le Maire de Rambouillet, 

De U MOTTB. 

Séance publique du samedi 45 juin 4793. 

L'an iP de la République française ou étaient les citoyens 
Dufour, maire ; Horeau, Samson, Clépé, Lefevre, officiers mu- 
nicipaux ; Fourneau, Tessier, Grosse, Hubert, Robert, Ducoret 
et Guiblet, notables ; Rabourdin, procureur de la commune. 

Le citoyen Samson officier municipal fait rapport qu*en exé- 
cution de l'arrêté du 28 mai dernier, il a vendu le cœur d'argent 
qui était déposé à la municipalité et provenant des marques de 
feodalitées retirées de l'église, et ce 274 1. 8 s. 9 d. au citoyen 



— 233 — 

Vinant, orphivre à Paris ainsi qu'il résulte de son certificat du 
4 3 du courant. 

Sur la proposition d'un membre l'Assemblée arrête la consi- 
gnation aux Archives du certificat, celle du dépôt de ï74 1. 8 s. 
9 d. es main du trésorier de la commune. 

Signé au registre : Robert, Lefevre, M. Tessier, Clépé, Gui- 
blet, Grosse, Perthuy, Samson Tainé, Horeau, Ducoret, Rabour- 
din, procureur, et Dufour, maire. 

Pour extrait conforme : 

Le Maire de Rambouillet^ 

De Lk HOTTE. 

Après la violation du 28 août 4792 dont on vient de lire les 
détails, le caveau de la famille d'Angennes était resté intact et 
complètement caché sous le carrelage dont l'avait fait recouvrir 
le citoyen Besson. Sa position était, du reste, parfaitement conr 
nue en avant de l'autel de Saint-Hubert, qui était antérieure- 
ment consacré à la Vierge. Sur la droite et dans le mur septen- 
trional de l'église, on reconnaissait facilement les traces d'une 
lai^e niche cintrée sous laquelle étaient agenouillées ces repré-- 
smUUions de deux membres de la famille d'Angennes, dont 
nous aurons l'occasion de parler plus loin. Près de cette niche, 
on distinguait aussi les traces d'une autre plus petite^ dans la- 
quelle on voyait, avant 4792, une statue assise de la Vierge 
tenant sur ses genoux le corps inanimé de son Fils descendu de 
la Croix. 

Par suite de la construction d'une nouvelle église paroissiale 
à Rambouillet, l'ancienne avait été condamnée à l'abandon et à 
la destruction. La démolition en fut adjugée dans les premiers 
mois de la présente année 4872, sous la réserve, au profit de la 
commune, de tous les objets d'art, sculptures, inscriptions, etc., 
encore apparents ou pouvant être découverts accidentellement 
pendant le cours des travaux. Le caveau dont il s'agit devait 
naturellement faire partie de la réserve et être soumis, à une in- 
vestigation particulière. Déjà toute la toiture et l'énorme char- 



— 234 — 

pente dpû la supportait avaient été enlevées et Ton procédait 
à la démolition des voûtes , des murs latéraux et du clocher 
quand, le 4« juin, un bloc tombé du haut de ce dernier, effon- 
dra une partie du caveau et en fit précipiter l'examen. M. le 
Maire de Rambouillet, aussitôt prévenu^ fit faire immédiatement 
une visite minutieuse des lieux. On s'aperçut alors que les osse- 
ments extraits des cercueils de plomb étaient bien loin d'avoir 
été replacés avec le soin et la précaution dont s'était targué le 
citoyen Besson. On les trouva confusément entassés à l'un des 
angles du caveau. Ils en furent extraits un à un et déposés avec 
précaution dans une caisse de bois. Indépendamment des autres 
ossements, parmi lesquels ceux des jambes et des bras étaient 
généralement mieux conservés, on ne retrouva que cinq têtes 
plus ou moins endommagées. Sur l'une d'elle on distinguait en* 
core, nous a-t*-on dit, quelques traces de cheveux; sur d'autres 
quelques filaments d'un linceul ou d'une étoffe quelconque et 
sur l'une d'elle les traces du sciage opéré pour l'extraction de 
la cervelle lors de l'embaumement. L'une de ces têtes, beaucoup 
plus petite que les autres, paraissait avoir appartenu h un en- 
fant. Sur les mâchoires inférieures éparses parmi les ossements, 
on en remarqua une iooâ les dents, au grand complet, étaient 
d'une très-belle conservation, tandis que sur d'autres elles étaient 
excessivement usées et paraissaient avoir appartenu à des per- 
sonnes d'un âge très-avancé. 

Tels sont au moins les détails trop incomplets que nous 
avons pu recueillir de la bouche de témoins oculaires. Nous 
regrettons vivement que tous les ossements n'aient pas élé 
comptés et examinés avec soin par des personnes compétentes. 
On aurait bien certainement tiré d'un tel examen des détails 
précieux sur le nombre des squelettes retrouvés, comparé à celui 
des cercueils ; sur l'âge et sur le sexe des individus , ce qui 
n'eut point été fort difficile, étant donné qu'il y avait tant d'hom- 
mes, tant de femmes et tant d'enfants. Pour nous, malgré l'im- 
patience avec laquelle nous attendions l'ouverture du caveau, 
noua n'en fûmes prévenu qu'après les travaux terminés. Lors- 



— 235 — 

qud no^ nous rendîmes à la mairie, dans Tespoir d'y pouToir 
au moins examiner les ossements, ils venaient d'être renfermés 
dans un nouveau cercueil de bois de chêne, déjà cloué, et remis 
entre les mains du régisseur du cbftteau du Tremblay où ils 
devaient être transportés. 

Depuis quelques années, alors qu'il s'agissait de la destruction 
prochaine de Téglise, H. le Maire de Rambouillet avait cru de- 
voir offiîr, dans le cas où ils seraient découverts, les restes de 
la famille d'Angennes à M"« la comtesse de Rougé, propriétaire 
du château du Tremblay, pour les déposer dans le caveau de sa 
famille» M*^ la comtesse de Rougé descend d'une branche colla- 
téralle des seigneurs de Rambouillet par Louis d'Angennes, sei- 
gneur de Maintenon, sixième fils de Jacques d'Angennes, pre- 
mier du nom, et d'Isabeau Cottereaa, et frère de Nicolas 
d'Angennes, seigneur de Rambouillet, inhumé, en 4611, dans 
notre église paroissiale ; M** la comtesse de Rougé, arrière- 
petite-fille des précédents seigneurs, ne serait donc que l'arrière- 
petite-nièce de Nicolas d'Angennes. La branche directe des der- 
niers d'Angennes-Rambouillet est représentée aujourd'hui par 
M. le duc d'Uzès et de Grussol, propriétaire de Bonnelles, issu 
de cette famille par le mariage contracté, le \ 6 août \ 66i, par 
Emmanuel de Cnissol, duc d'Uzès, avec Julie de Sainte-Maure 
de Montausier, fille du duc de Montausier et de la célèbre Julie 
d'Angennes, qui elle-même eut pour père Charles d'Angennes, 
marquis de Rambouillet, fils de Nicolas d'Angennes que nous 
avons nommé plus haut. 

Un précédent justifiait l'offre faite à M"» la comtesse de Rougé 
et son acceptation. Philippe d'Angennes, neuvième fils de Jac- 
ques d'Angennes et d'Isabeau Cottereau, et par conséquent l'un 
des frères de notre Nicolas d'Angennes, seigneur de Rambouil- 
let, avait eu la terre du Fargis (ou Aufargis), dans la succession 
de son père, et avait épousé Jeanne de Halwin, fille de Charles 
duc de Halwin, pair de France, marquis de Piennes, et d'Anne 
Chabot, fille de l'amiral de ce nom. Philippe fut tué pour le ser- 
vice du roi au siège de Laval, en 1590. A la Révolution, l'église 



— 236 — 

d'Aoffargis avait été beaucoup plus maltraitée que celle de Ram- 
bouillet, puisqu'elle avait été presqu'entièrement démolie et 
tout à fait abandonnée ; mais la sépulture seigneuriale n'avait 
pas été violée, peut-être grâce à l'ignorance des dévastateurs du 
temps. Le 6 janvier 4824, on trouva dans les ruines de cette 
église un caveau placé sous l'ancien autel de la Vierge et conte- 
nant deux cercueils de plomb. Sur le premier était cette ins- 
cription : 

CI GIST LE CORPS DE DAME JEHJtNNE DE HALBVIN 
(sic) FILLE DE MESSIRE CHARLES DE HALBVIN ESPOVSE 
DE PHILIPPE DANGENNES SIEVR DV FARGIS MORTE LE 
XVII JOVR DE SEPTEMBRE M D LXXX IX EN LA XXIV 
ANNEE DE SON AAGE AVEC JEHAN SON FILS DVQVEL 
ELLE ESTOIT GROSSE ET QVI NEANTMOINS RECEVPT 
BAPTESME. 

Ces deux cercueils, sur la demande de M, le marquis de Vérac, 
père de M"*® la comtesse de Rougé, furent portés processionnel- 
lement à l'église du Tremblay et déposés dans le caveau de la 
famille de Vérac, à côté du cercueil de Françoise-Hélène d'An- 
gennes» morte en 1803, la dernière qui ait porté ce nom (4). 

(1) Loais d'Angennes de Rochefort de SaWert, petU-fiU de Louis 
d'Angeooes, chef de la branche des marquis de Maîntenon et sixième fils 
de Jacques d'Angennes, épousa, le 12 février 1640, Marie Le Clerc du 
Tremblay, fille de Charles Le Clerc, seigneur du Tremblay. Charles- 
J'rançois d'Angennes, ratué des nombreux enfants issus de ce mariage, 
eut pour femme Catherine Girauld de Poincy, et pour fils atné Gabriel 
d'Angennes, né à la Martinique, en 1686, qui fut raarié»Ie20 mars 1712, 
à Françoise de Mailly, fille d'André de Mailly, seigneur du Breoil ; de 
cette union naquirent, outre d*autres enfants morts en bas âge ou sans 
alliance, François-Hervé d'Angennes, seigneur du Tremblay, et Fran- 
çoise-Hélène d'Angennes, née le 5 août 1722, morte au Trembby, 
en 1803, dernière survivante de la famille d'Angennes, qui donna la 
terre du Tremblay â son cousin le marquis de Vérac. Marie-Elisabetb- 
Catherine -Louise d'Angennes, fille de Charles-François d'Angennes, 
nommé plus haut, et de Catherine Girauld de Poincy, avait épousé, en 
mai 1716, Charleft-François de Rianconrt, marquis d'Orival, dont one 
fille fut mariée, en janvier 1742, au marquis de Vérac» C'est ainsi qne 



— 237 — 

* Nous transerivoQs cette épitaphe et les détails de la transla- 
tion des cercneils d'après nne note manuscrite laissée par fen Re- 
Doolty alors notaire au Perray, et membre de la Société Archéolo- 
gique de Rambouillet. Le second cercueil portait-il aussi une ins- 
cription ? nous ne saurions le dire. Mais d'après les détails qui nous 
furent donnés verbalement par notre regretté collègue» il renfer- 
mait un corps d'une belle conservation et revêtu de ses habits. 
Les cheveux et la barbe existaient encore et les traits de la figure 
étaient très-distincts. Nous croyons que ce corps n'était autre 
que celui de Philippe d'Angennes, seigneur du Fargis, tué comme 
nous venons de le dire en 4590, qui avait été inhumé à côté de 
sa femme. Son fils fut Charles d'Angennes, seigneur du Fargis, 
et comte de la Rochepot par sa femme. Il vivait encore en 4 626, 
mais nous ignorons le lieu et la date de sa mort. Il laissa deux 
filles et un fils nommé comme lui Charles, tué sans avoir été 
marié, le â aodt 4640, à l'attaque des lignes d'Arras et qui fut le 
dernier héritier mâle des d'Angennes du Fargis. 

Il y a plus de trente ans^ longtemps avant la réédification de 
l'église d'Aufiargis, nous avons été à même de visiter le caveau 
d'où furent extraits ces deux cercueils, et nous avons pu cons- 
tater qu'il était entièrement peint en noir ayec des traces de 
bandes et peut-être des larmes blanches. Et^it-ce une peinture 
funèbre ou les couleurs de la maison d'Angennes qui portait de 
sable au sautoir d'argent. On n'a rien remarqué de semblable 
dans le caveau de Rambouillet dont les. murailles étaient entiè- 
rement nues. 

C'est ainsi, qu'après ces diverses péripéties, les restes mortels 
de deux branches de la famillel d'Angennes furent enlevés des 

s'explique la transmission de la terre du Tremblay dans la branche des 
d'Angennes-Maintenon et l'aUiance de cette famille avec celle de Vérac. 
Nous ajouterons» diaprés les notes communiquées par Min* la comtesse 
de Rougé, que Gabriel-Cbarles-François, marquis d^Angennes, né à la 
Martinique, et marié à Marie de Mailly du Breuîl, mort en 1762, fut 
enterré dans Téglise du Tremblay, derrière le mattre*antel. Dans le 
même eaveau fut inhnroée Francise-Hélène d'Angennes, morte eo 1803, 
dont nous tenons de parler. 



— 838 — 

ruines des églises paroissiales de leurs seigneuries, dans les- 
quelles elles avaient élu leur sj&poltare et cru reposer à perpé- 
tuité. Espérons que, recueillis par une main pieuse, ces restes 
épars et mutilés pourront trouver dans un nouveau caveau de 
famille un repos plus assuré à Tabri de toute nouvelle profana- 
tion. Mais que Ton remonte dans le passé jusqu'à la plus hante 
antiquité, ou que l'on descende au temps inrésent, ce dernier 
asile des morts est-il {dus respecté que celui des vivants ? 

Aodai omûia pêrpeti 
Geof hoBUiBa rait per t etitum et liefas* 

Horace, lib. 1, Ode 3. 
II 

Nous venons de faire un simple exposé des faits ; il nous reste 
maintenant à dire les noms des di£Eérents membres de la famille 
d'Angennes qui furent inhumés dans l'église de Rambouillet et 
à rechercher quels étaient les personnages renfermés dans les 
neuf cercueils de plomb profanés par le citoyen Besson, et ven- 
dus publiquement par ordre de la municipalité. 

Renault d'Angennes, seigneur de la Loupe, acheta, en 4384, 
la terre de Rambouillet et eut pour femme Jeanne d'Angellies 
(en Auxerrois). D'après de précieuses notes communiquées par 
M"« la comtesse de Rongé et extraites par elle des archives de 
sa famille, nous voyons que ce même Renault d'Angennes, 
€ grand écuyer de Charles VI, son conseiller et chambellaD» 

< capitaine du château du Louvre, gouverneur du Dauphiné et 
€ ambassadeur en Angleterre, demande, par son testament de 
€ 4415, à être inhumé dans la chapelle de la Vierge dans Té- 

< glise de Rambouillet; sa femme, Jeanne d'Angellies, exprime 

< le désir d'être enterrée près de lui, à Rambouillet. » 

Du mariage de Renault d'Angennes et de Jeanne d'Angellies 
naquirent deux fils : Jean P' et Louis d'Angennes. Jean P' fut 
marié à Jeanne de Courtremblay et succéda à son père dans la 
terre de Rambouillet, en \ 446. Après avoir été, le \^ novembre 






— 239 — 

4 44 5» gouverneur da ehftteau de Touques, en Normandie, et 
défendu pendant dix mœs contre les Anglais la ville de Cher^ 
boui^ qu'il rendit, en U17, il fut à la prise de Rouen décapité 
par ordre du roi d'Angleterre. On n'a aucun renseignement sur 
le lieu de sa sépulture. Quant à Louis d'Angennes, son frère, 
nous Yoyons dans les notes de M^ la comtesse de Rougé que 
< par testament du 21 octobre U20 il élisi sa sépulture 
« en réglise de Rambouillet s'il trépasse à dix lieues à la 
« ronde; mais comme Louis d'Angennes, pannetier du duc de 
« Guyenne, fut tué à la bataille de Vemeuil, en U2i, il est 
« probable qu'il ne fut pas rapporté à Rambouillet. » 

Jean II, fils unique des précédents, succéda, avant \ 427 et 
sous la tutelle de sa mère, à tous les biens de son père ; il épousa, 
le 26 août 4456, Philippe du Bellay, tante de Jean, cardinal du 
Bellay, évéque de Paris et ensuite archevêque de Bordeaux, et 
de Guillaume et Martin du Bellay, auteur de mémoires fort 
estimés sur l'histoire de France. Suivant les notes de M*« la 
comtesse de Rougé, c Jean d'Angennes, seigneur de Rambouil* 
€ let comme son père, écuyer d'honneur de Charles VII, gou- 

< verneur de Nantes, puis d'Angoulôme, laisse un testament en 
« latin. Sa femme, Philippe du Bellay, par testament de 4 489, 
« demande à être enterrée à Rambouillet. > 

Jean n d'Angennes mourut en 4490. Dès le 44 novembre 
4489, par contrat passé devant un notaire de Chartres, il voulut, 
consentit et ordonna à dame Philippe du Bellay, sa femme, que 
« en cas qu'il décède et va de vie à trespas premier avant la 
« dite dame... que icelle... la vie durant d'elle, tant seulement 
« après le décès et trespas de lui, tiengne entièrement tout son 
« chastel de Ramboillet et encloux d'iceluy, et en jouiste, po&- 
« sède et use par elle... et en îceluy ait plainement et paisible- 
« ment sa résîdance et demourance ; sans ce que de ce on ne 

< l'en saiche ne puisse mettre dehors ne départir d'iceluy... ne 
« que oultre qu'elle, la dite vie durant, ne le puisse tenir et 
t occuper sans l'exprès vouloir et consentement de ladite dame. 
« Cestz consentement, ordonnance et accord laiz pour la bMme 



— Î40 — 

< et singolière amour, affinité et dillection que le dit messire 
€ Jehan Dangennes avoitet a à la dite dame... etponr ces bons 
€ et agréables plaisirs et services qu'elle luy avoit et a faiz, fait 
€ et continue en chascun jour et espère que encore persévère 
€ et luy face au temps avenir... Ensemble aussi des deniers 
€ qui estoient communs entre le dit chevalier et la dite dame 
€ Philippe... Lesquels deniers ils et chascun d*eulx durant et 

< constant leur mariage avaient et ont mys, convertiz et em- 
« ployez à réddifier, repparer, soutenir et mectre en son estât 

< et valleur tant le dit chastel de Ramboillet que aussi les mai- 
€ sons et édifices du dit lieu de Hontlouet, le tout au dit messire 
€ Jehan Dangennes, chevalier, appartenant de son propre héri- 
« taige 11).» 

Du mariage de Jean II d'Angennes et de Philippe du Bellay, 
naquirent deux fils et une fille : Charles I^'' d'Angennes qui fat 
seigneur de Rambouillet; Renaud, seigneur de la Loupe, qui 
n'eut qae deux enfants naturels ; Jeanne, qui fut mariée à Ro- 
bert de Mainemares. 

Charles d'Angennes, premier du nom, seigneur de Rambouil- 
let, épousa, le 4 juillet \ 491 , Marguerite de Cœsmes, fille de 
Nicolas de Cœsmes, seigneur de Lucé; il mourut le <0 février 
\ 54 4. D'après les notes de M™« la comtesse de Rougé « il de- 
t mande par testament de 1 504 , codicille de 4 503, à être en- 
€ terré à Rambouillet près de soa père et sa mère ; sa femme, 
€ Marguerite de Couesmes, exprime la volonté d'être inhumée à 
€ Rambouillet. > D'un autre côté, les généalogistes, d'accord 
avec les pièces autenthiques que nous venons de citer, parlent 
pour la première fois des sépultures de la famille d'Angennes 
et disent que « Charles d'Angennes est enterré dans l'église de 
€ Rambouillet avec son père, sa mère et sa femme, qui sont nom- 
€ mez dans son épitaphe (2). » Au moment môme où nous écri- 
vons ces lignes, M. A, de Dion nous transmet cette épitaphe 

(1) Pièce originale, aux Archives de Rambouillet. 

(2) Hi$U générale de la Maison de France, t. Il, p. 424. E 



— m — 

qa'il a troayée à la Bibliothèque nationale, dans le 54* voL de 
la collection des extraits de Duchesne, p. 6^. 
< En l'église de Rambouillet, cy gisent Charles d'Angennes, 

< dernier seigneur de Rambouillet, etmessire Jean d'Angennes, 

< cheyalier, et dame Philippe du Bellay, sa femme, mère du dit 

< Charles, et demoiselle Marguerite de Couesmes, sa femme. Le 
€ dit Charles trépassa le 4 de février 4 5U. » 

Jacques d'Angennes, premier du nom, l'atné des trois fils et 
quatre filles issus du mariage des précédents, hérita de la sei- 
gneurie de Rambouillet en 4 54 i, encore mineur et sous la tu- 
telle de sa mère ; il épousa, le 4 3 février 4 526, Isabeau Cotte-^ 
reau, fille de Jean Cottereau, seigneur de Maintenon, et devint 
ainsi seigneur de cette dernière terre. En 4 564 , il fut envoyé 
par le roi en Allemagne et mourut en 4 562. On ne retrouve, ni 
dans les archives du Tremblay, ni dans les généalogistes, au- 
cune trace du lieu de sa mort ou de sa sépulture. Isabeau Cotte- 
reau, sa femme, mourut en 4554. Il est à peu près certain que 
d'après l'usage adopté par leurs ancêtres, et suivi par leurs des- 
cendants, ils furent aussi inhumés dans l'église de Rambouillet. 
Bu reste, il esta présumer qu'ils eurent une sépulture commune, 
d'après l'épitaphe suivante, dont nous devons la communication 
à Taimable concours de notre confrère M. A. de Dion. 

Epitaphes faits et composés par l'hauteur en sa maison de 
Betonsart près RanAouillet du temps que la peste regnoit à 
Mont fort en é58é. 

I>e Jacques d'Angennes seign&ur de Rambouillet lequel m^ourut 

en l'an é562. 

t Soubs ce marbre qu'on void en ce lieu s'eslever 
« Est d'Angennes enclos, noble et viel chevalier, 
« Qui a fait une vie honorable et heureuse. 
€ Une dame de nom, sage et très vertueuse 
« (Qui repose avec luy) jadis il épousa, 
« Et lors qu'elle mourut unze enfans luy laissa. 
« A scavoir sept guerriers (deux jàjmorts et la France 



Ne sent plus que de cinq respirer la yaiUance. 
Deux d'église ; l'an est aujourdhuy cardinal 
Et des premiers dans Rome au saint siège papal 
Et Fantre eresque et comte h Noyon ; et deux filles 
Qui ont trouvé parti en deux grandes familles. 
Tous frères si bien joints, si concords et unis 
Que d'amour fraternelle en exemple ils sont mis. 
De ses biens successifs dont il ayoit largesse 
Maintenoit sa maison en crédit et baultesse, 
Roys, princes et seigneurs visiter le. swloient 
Et h son Rambouillet parfois séjour fais<»œt 
Le trespas du grand roy François en sert de preov^ 
Là d'une Qebvre esprins fist une dure espreuve 
Du destin immuable et des fatales loix 
Qui communes à tous n'espargnent point les rois. 
Jeune a hanté la gu^re et viel passé sa vie 
En un repos louable et n'a jamais l'envie 
Sceu mordre dessus lui. n ne s'est exposé 
Ny aux travaux de court ; ny aussy amusé 
Aux superbes honneurs et délices d'icelle 
Estant content de soy et de fortune telle 
Que le ciel favorable en naissant lui donna 
Et de son patrimoine ample et beau se borna 
Des lettres dont estoit de son temps la science 

En pris et en honneur et qui es premiers ans 

Là faict enseigner et nourrir ses enfans. 

Enfin plein de vieillesse et lui saillant nature 

La mort l'a enfermé en ceste sépulture. 

Et afin qu'en après nostre postérité 

Puisse de temps en temps savoir' la vérité 

De sa vie honorable et rechanter sa gloire 

Les muses ont planté ces vers en sa mémoire (1). » 

(1) Tiré des poésies de Claude Rabet, poëte chartrain, esleu pour le 
roj à Montfart-l'Amaury, et avocat audit lieu. — Bib. nat. lis. ^rw- 
çais, 24,994. 



— 243 — 

Il n'y a rien d'exagéré dans cet éloge donné à Jacqnes d-An- 
gennes et à ses fils qui, lorsqu'ils farent rédoits à sept, forent 
dits la Pléiade de Rambouillet. Nous ¥oyons ailleurs que les 
d'Angennes de Rambouillet € étoient huit frères, qui se sont 
t tous distingués dans les lettres, les négociations et les armes. 
€ Aucun ne fut ligueur, chose unique dans ces tems malheu- 
« reux. De Thou est plein de leurs éloges (4). > Glanda Babs^ 
auteur de cette épitapbe, devait être du. reste fort bien rensei- 
gné ; sa maison de Bétonsard dépendait d'un petit fief de ce 
nom, situé dans la paroisse de Gazeran, à deux kilomètres à 
peine de Rambouillet et appartenant à la famille d'Angennes 
depuis 4 387. Nous n'avons pas besoin de dire qu'il s'en faut de 
beaucoup que toutes les éjûtaphes composées par les poètes 
aient été gravées sur les tombeaux et qu'il est probable que 
celle-ci ne figura jamais sur celui de Jacques d'Angennes , 
mort depuis vingt ans. 

De son mariage, Jacques d'Angennes I<" eut douze enfants : 
neuf fils et trois filles, dont huit fils et deux filles lui survécu- 
rent et partagèrent la riche succession de leur père et mère : 

\^ Jacques d'Angennes, deuxième du nom, seigneur de Ram- 
bouillet, mourut sans enfant, en 1 568, selon les généalogistes. 
Dès le mois de septembre 4 569, Claude Rabet lui composa ce 
sonnet : 

Sur te tombeau de mes&ire Jacques d'Angennes, chevalier des 
ordres du Roy, conseiller en son conseil privé et capitaine 
de 50 hommes d'armes de ses ordonnances^ au mois de sep- 
tembre 4569. 

€ Ce n'est en l'appareil d'un tombeau si pompeux 
« Qu'on te prépare icy que l'on doit d'Egérie 
« Faire couler les pleurs, ce seroit moquerie 
« De pleurer ceux qui sont de la race des Dieux. 

(1) Tiréjda livre intitalé : De l'amour de Henri IV pour let leUret^ 
édition de 1786» notes an sujet des amis et compagnons du roi^ 



— 244 — 

€ Bien plus séant il est d'an vers laborieux 
« Tracer le los qa'ils ont acquis durant leur vie 
€ Et d'employer pour eux tous les traits de poésie 
€ Les plus beaux que Ton peut inventer sous les cieax. 

€ Après ce temps guerrier qui ton trespas avance 
« L*esprit de quelqu'Homère esveillera la France 
€ D*Angennes pour sonner tes héroïques faits. 

€ Cependant je diray icy en ta mémoire 
€ Que ta sagesse ayant passé celle des Grecs 
€ D*un Ulysse en mourant tu effaces la gloire. » 

Certes, on ne peut pas dire, à*, la louange de Claude Babet, 
que ce sonnet vaille un long poème» mais il nous apprend da 
moins qu'on préparait un tombeau au seigneur de Rambouillet, 
selon toute vraisemblance, dans son église seigneuriale. En 
4 584 , le même auteur lui composait cette épitapbe dans sa mai- 
son de Bétonsard : 

m 

De son fik aîné (Jacques d'Angewnes P^ lequel fut chevalier 
de l'ordre du Roi, conseiller en son conseil privé et capi- 
taine de 50 hommes d'armes de ses ordonnances et mourut 
au mois de septembre 4569. 

« C'est icy le tombeau ou gist Jacques d'Ângennes 

< Dont la tige prins est en races anciennes 

€ De maints nobles seigneurs qui entre les Francoys 
€ Ont toujours eu la grâce et faveur de nos Roys. 
€ Ses ayeux ont été jadis durant leur vie 

< Pour leurs faits généreux et pour leur preudhommie 
€ Auprès leurs Majestés (comme Dieux) admirez 

€ Et de dignes estats et charges honnorez. 
€ Son père qui estoit amateur de science 
t Voyant florir les arts de son temps en la France 
« Et porter jusqu au ciel la fortune et le nom 
€ De ceux qui en faisoient alors profession, 
€ Aux escholles le mit en son âge plus tendre. 



— 246 — 

€ Et de là & la gaerre ou dextre faut apprendre 
c Les combats de Mavors, les lettres d'Apollon, 
c Et de ces deux ensemble illustrer son renom. 

« Il estoit excellent aux lettres et aux arts, 
c Tel recogneu des grands, des doctes, des gendarmes ; 
« Et luy ont ses vertus et aussy son scavoir, 
« Fait tant de haults honneurs et de crédit avoir, 
« Que du temps qu'il vivoit si on ayoit affaire 
« D'un sage ambassadeur, sur tous il vouloit plaire. 
« Les roys Henri, François et Charles eurent soing 
« De remployer pour eux en la France et au loing, 
€ Vers Rome, Portugal, Allemagne, Angleterre, 
€ Espaigne ou autres lieux pour traiter paix ou guerre. 
€ Hélas vivant n'a eu le temps ny le loisir 
€ Se retirer chez soy ni avoir le plaisir 

< Des beaux lieux et châteaux, des riches héritaiges 
« Que luy avoit donné son aisnesse en partaige. 

« Sans cesse il voyageait, sans cesse avoit des maulx 
€ Et s'usoit pour la France en extrêmes travaulx. 
€ Et lorsque s'approchoit le fruit de son mérite 
« La Parque espiant l'heure et se montrant despite 

< De lui voir préparer les lauriers triomphans 

< Lui trancha tout soudain le beau fll de ses ans. 
€ Mourut quadragénaire, et aux mêmes affaires 

« Qu'il s'estoit employé il délaissa ses frères 
€ Successeurs après luy et ses vrais héritiers 
€ Suivant de ses vertus la voye et les sentiers. » 

2® Charles d'Angennes, évoque du Mans, puis cardinal, dit 
de Rambouillet, mourut à Corneto, en Italie, le 23 mars 4587, 
et y fut enterré dans l'église des Cordeliers observantins où on 
lisait son épitaphe. 

30 Renaud d'Angennes, qui fut tué en Piémont, lé 48 août 
4557. Claude Rabet, qui le nomme seigneur de Montlouet, lui 
fit aussi une épitaphe dans laquelle il raconte les détails de sa 
mort. 

T. I. 18 



— 2*6 — 

De son autre fils RenatMl d*Angenne$, feignetir de MoiUlouet, 
qui mourut avant lui et fut tué dans une église et mterré 
dans Fossan, ville en Piedmont. 

Éguse parle : 

€ Un Jeûne cheyalier d'Ângennes gist icy 
« Qui de neaf frères fat et nasqait le troisième^ 
« Mort je Fay lamenté et enterré moi mesme 
« Et longtemps an regret en tint mon cœur saisy ; 

€ Ce fut après atoir^ hardy comme il estoit 
« Bataillant poor Thonnear de son pays de France 
« Rembarré tons les miens à coups d'espée et lance 
« Et mes portes franchi, ou ma prinse il croyoit 
« D.e passer plus avant aux soudards empêchés 
« Luy seul entra, dedans poursulyant mes gendarmes 
« Et toujours combattant ne lascha point les armes 
« Or qu'il ne veist son cheval et luy-méme blessez. 

€ Ënûn las et recreu fut par sort malheureux 
« Des miens qui se sentoient bravez de sa poursuite 
« Au lieu de recognoistre et louer son mérite 
« Occis en querellant à qui Tauroit d'entr eux. 

« Ja dispos et adroit à porter les harnois 
« Sous le roy de Navarre avait suivi la gaerre 
« Mesme. alors que Hesdin fut renversé par terre 
« Qu'usurpoit l'Espagnol sur le sceptre francois, 

« Et valeureux guerrier en ce temps commença 
« A éprouver de Mars la fureur et Touraige 
« Recevant dans son corps d'une balle Totraige 
« Et de florir depuis aux armes ne cessa. 

« Si jeune ne fust mort ou qu'il eut survesqu 
« Son père, comme ont fait ses frères il faut croire 
« Qu'eust esté de ses faits tant illustre la gloire 
€ Que ceux des vieux romains et grecs auroit vaincu. 

« Mais encore qu'il n'ait eu qu'une première fleur 
« Et un printemps de vie on aura souvenance ^ 

« A jamais dans Fossan de sa brave vaillance 
€ Et luy en doibt la France un immortel honneur. > 



— 247 — 

Brant^ne, dans ses Hommes illustresy dit que le jeune Ram- 
bouillet^ cornette de M. Danville, fat tué au combat du Pont- 
d'Astare, en Piémont, Taillant jeune homme» qu'il entra si 
avant dans la porte qu'il y fut tué. D'un autre côté, Duvillart' 
dit, dans ses mémoires, t. 30, p. 437, « que le iS^ d'août, ceui 
« de Foussan ayant fait une grosse sortie, le sieur de Termes, 
€ de Danpville et tous les autres seigneurs, qui se tenaient tou- 
« jours prêts à toutes sortes de mouvements , montèrent à 
« cheval, plusieurs charges et recharges faites de côté et d'au- 
« tre; mais enfin une jeune troupe de noblesse françoise qui 
€ s'estoit rangée ensemble sous Dampville, donna si furieuse- 
« ment dans les ennemis, qu'ils les menèrent batans jusque 
t dans la ville, où le sieur de Rambouillet et trois ou quatre 
€ autres se trouvèrent pesle meste enveloppez. Tout le mal 
€ qu'il y eut pour nous c'est la perte du dit sieur de Rambouil- 
< let et celle de Paul-Baptiste Fregoze. » 

4® Nicolas d'Angennes succéda à Jacques, son frère aîné, 
dans la seigneurie de Rambouillet, en 1569, et dans celle des 
Essarts-le-Roî, à Charles, cardinal de Rambouillet, en 1587. Il 
mourut âgé de 81 ans, après le 5 février 1614, et fut enterré • 
dans l'église de Rambouillet avec sa femme, Julienne d'Arque- 
nay, fille unique et héritière de Claude d'Arquenay, vidame du 
Mans. Les deux époux, étaient représentés en costume d'apparat 
par deux statues de marbre blanc, les mains jointes et agenouil- 
lés sur leur tombeau placé, comme nous l'avons vu plus haut, 
dans une niche cintrée auprès de l'ancien autel de la Vierge. Le 
seigneur de Rambouillet était décoré des colliers des ordres du 
roi ; au pied de ce tombeau une grande dalle de marbre noir, 
fermait l'ouverture du caveau sépulcral (1). C'était là les repré- 
sentations et la dalle signalées par le citoyen Besson. 

Claude Rabet ne vécut pas assez longtemps pour faire Tépita- 
phe de ce seigneur; mais il lui prodigua, de son vivant, dans 
deux sonnets, les éloges qu'il aurait pu lui donner après sa 
mort; voici le premier : 

(I) Traditions orales recueillies par nous de témoins oculaires. 



— 248 — 

A Nicolas d'Angen/nes, chevalier des ordres du Roy, conseiller 
en son conseil privé et capitaine de 50 hommes d'armes de 
ses ordonnances, seigneur de Rambouillet. 

« La croix d'argent qu'on voit obliquement gravée 
« En sable noircissant ton antique écusson 

< Devise est^ mon seigneur, de ta noble maison 
« Parmi ton Rambouillet richement eslevée. 

€ Ainsi que l'or au feu ta foy bien esprouvée 
« C'est le sable et la croix qui ont lustre en ton nom 
« Quand marchant comme chef d'un françois escadron 
« Tu les fais luyre en court ou dedans une armée. 

« Telle l'ayant nos Roys cogneue en divers lieux 
(Fust la guerre ou la paix) font employé pour eux 
« A faire maints voyages en régions lointaines. 

t Même lorsqu'élu vice-roy pour Henry 
« Tu fus en Pologne honoré et chéry 

< Digne d'un tel honneur chascun jugeoit ta peine. » 

Le second, adressé à Nicolas d'Angennes et à Jean, son frère, 
seigneur de Poigny, ne contenant qu'un éloge collectif, sans au- 
cun détail historique, ne nous paraît pas digne d'être reproduit. 

5® Claude d'Angennes, qui fut, en 1 578, évéque de Noyon et 
transféré à Tévôché du Mans où il succéda à son frère le cardi- 
nal de Rambouillet, en 4 588. Il mourut au Mans, le 4 5 mai 4 604 
et fut enterré dans le chœur de la cathédrale où était son épita- 
phe sur une tombe de cuivre (4). 

6® Louis d'Angennes, qui fut seigneur de Mainlenon et dont 
il a été parlé dans une note précédente. Il n'existe aucune indi- 
cation de sa sépulture; sa femme, Jeanne d'O de Maillebois, fut 
enterrée dans l'église de Maintenon, probablement auprès de 
lui. Jacques d'Angennes, évoque de Bayeux, son second fils, 
mort le 4 4 mai 4 647, fut enterré à Maintenon, le 6 juin suivant. 

(1) Anselme, Hist, génér,, t. II, p. 421. 



— 249 — 

Dans la même église fat déposé, le 30 décembre 4647, le cœur 
de Charles d'Angennes, marqais de Maintenon, frère atné de ce 
prélat (1). 

7<> François d'Ângennes, seigneur de Montlouet^ après son 
frère Renaud. 

S^ Jean d'Angennes, seigneur de Poigny, mort en 1593. 

9<» Philippe d'Angennes , seigneur du Fargis, qui, comme 
nous l'avons vu plus haut, fut enterré avec sa femme dans l'é- 
glise paroissiale de sa seigneurie. 

40<* Isabeau d'Angennes^ morte sans alliance avant 4554. 

44* Françoise d'Angennes, femme de Claude de Ravenel, 
seigneur de Rantigny, dès le 4 5 janvier 4 554 . 

4 ^ Antoinette d'Angennes, mariée en premières noces à Jean 
de Morais ; en secondes noces à François, seigneur du Plessis, 
et en troisièmes à Jean Colas, sénéchal de Montélimart, morte 
avant 4592 (2). 

De son mariage avec Julienne d'Arquenay, Nicolas d'Angen- 
nes eut deux enfants seulement : Charles d'Angennes, dont 
nous allons parler, et Madeleine d'Angennes, mariée successive- 
ment à Pierre du Bellay, seigneur de Thouars, et à Louis de 
Barbançon, seigneur de Cani et de Varennes, morte sans enfants- 
Charles d'Angennes, en faveur de qui la seigneurie de Ram- 
bouillet fut érigée en marquisat, en l'année 4 64 2, mourut à Pa- 
ris, le 6 février 4652, âgé de 75 ans. Nulle indication de sa sé- 
pulture. Il avait épousé, le 26 janvier 4600, Catherine de Vi- 
vonne, si célèbre sous le titre de marquise de Rambouillet 
et sous le surnom à'Arthénicef anagramme de son nom de bap- 
tême. Elle mourut en 4660 et fut enterrée au. grand couvent des 
Carmélites. De ce mariage naquirent : 

4<> Léon-Pompée d'Angennes, marquis de^ Pisani, tué en 
Allemagne à la bataille de Nordlingen, l'an 4645, à l'âge de 30 
ans. Nous avons vu plus haut que le citoyen Besson avait re- 

(1) Anselme, Hist. génêr., t. II, p. 427, et note* commoniquées par 
M"** la comtesse de Roogé. 

(2) Anselme, Hiit. gêner,, t. II, p. 426. 



— 250 — 

trouvé son co&ur renfenné daûs une boite d'argent «l déposé, 
avec les restes de sa famille, dans le caveau sépulcral de Téglîse 
de Rambouillet; 

^ N. d'Angennes, vidame da Mans, mort de la peste, en 
4631, âgé de sept ans; 

30 Clarisse-Diane d'Angennes, abbesse d'Hière, morte le 9 
mars 1 670 ; 

4<> Isabel-Louise d'Angennes, abbesse de Saint-Etienne de 
Reims, morte au mois de juin 1707; 

5® Charlotte-Catherine d'Angennes, abbesse d'Hière après sa 
s(Bur, mourut en sa soixante-neuvième année, le 21 mai 1 691 ; 

6^ Julie-Lucie d'Angennes, marquise de Rambouillet et de 
Pisaoi, mariée, le 12 juillet 1645, à Charles de Sainte-Maure, 
duc de Montausier, morte à Paris, le 1 5 novembre 1 671 , âgée 
de 64 ans et enterrée près de sa mère au couvent des Carméli- 
tes de là rue Saint- Jacques. De leur mariage naquit une fille 
mariée au dac d'Uzès, qui devint ainsi seigneur de Rambouillet; 

7® Angélique-Clarisse d'Angennes, mariée le 27 avril 1658, 
à François-Adhémard de Monteil, comte de Grignan, et noM^-te 
en janvier 1665. 

Des notes généalogiques et chronologiques qu'on vient délire 
il faut conclure qu'à partir de Renaud d'Angennes et à Tcxcep- 
tion de Jean l^% son fils, qui fut décapité à Rouen, tous les sei- 
gneurs et dames qui, jusqu'en 1652, se succédèrent dans la sei- 
gneurie de Rambouillet, eurent leur sépulture dans l'élise 
paroissiale de ce lieu. En admettant ce fait, nous devons comp- 
ter seize inhumations successives, nombre extcédant de sept, 
celui des neuf cerceuils existant dans le caveau sépulcral yiolé 
parle citoyen Besson, en 1792. Ces neuf cercueils, panni les- 
quels se trouvait déposé le cœur de Léon-Pompée d'Angennes, 
mort en 1645, doivent naturellement être attribués aux derniers 
seigneurs inhumés, et en remontant chronologiquement jusqu'à 
l'inhumation de Renaud d'Angennes, nous arrivons au résultat 
suivant : 



— 251 — 

A, 2. — Renaud d'Angennes (i 41 5) et Jeanne d'Ângellies, sa 
femme; 

3. --* Jeanne de Courtremblay, yenve de Jean d'Ângennes, 
décapité à Rouen; 

4, 5. — Jean II d'Angennes {A 489) et Philippe dn Bdlay, sa 
femme; 

6, 7. — Charles P' d'Antennes (1 51 4) et Marguerite de €œs- 
mes, sa femme. 

Les neuf cercueils da caveau doivent donc être attribués, en 
suivant Tordre cbromologique, à : 

l« — ^ Isabeaa d'Angennes, fille aînée de Jacques d'Angennes 
^t d'Isabeau Gottereau, morte sans alliance avant 1554; 

2, 3. — Jacques d'Angennes P' (1 562) et Isabeau Gottereau, 
^a femme (1554) ; 

4. — Jacques d'Angeimes IP, teur ffls aîné (1569); 

^, 6. — Nicolas d'Angennes (1611) et Jeanne d'Arquénay, sa 
femme ; 

7. — N. d'A«gen»es (1631) mort 4 l'âge de sept ans et par con- 
séquent renfermé dans l'un des deux petits cercueils ; 

8. — Charles II d'Angennes (1652). Quoique ce seigneur soit 
mort à Paris et qu'on ne trouve pas de mention du lieu de sa 
sépulture, il est diiScile d'admettre qu'elle ait été ailleurs qu'en 
l'église de Rambouillet où il avait feiit élever un monument à 
ses père et mère, inhumé son jeune fils et fait rapporter le 
cœur du marquis dePisani, le dernier fils qui lui resta. Quand 
au neuvième cercueil, qui devait appartenir à un enfant, nous 
ne saurions lui donner d'attriJbulioii. Cet enfant, qui n'est pas 
mentionné par les généalogistes, appartenait-il à Jacques P% à 
Nicolas, ou à Charles II d'Angennes? 

A défaut de toute inscription sur ces cercueils, l'ordre dans 
lequel ils étaient déposés dans le caveau aurait permis de ré- 
soudre cette question ; mais malheureusement le citoyen Bes- 
son était peu archéologue et bien plus préoccupé de détruire que 
de conserveries vestiges du passé. Nous ignorons complètement 
ce que sont devenues les statues en marbre de Nicolas d'Angen- 



— 258 — 

nés et de Jalienne d'Arqaenay qui, d'après le procës-yerbal de 
1792, forent adjugées au citoyen Tessier, maçon de son état. Il 
est peu probable que cet homme les ait acquises pour les dé- 
truire. Une tradition locale veut que pour en tirer parti plus 
tard il les ait enfouies dans sa maison de l'Ébat où la dalle qui 
fermait le caveau servirait encore de foyer à une cheminée. 
Peut-être que le temps et le hasard feront, un jour, découvrir 
ces deux monuments qui^ comme objets d*arts et comme por- 
traits, seraient des souvenirs très-importants pour notre ville 
dans laquelle, à l'exception de son antique château, on ne re- 
trouve plus aucun vestige d'une famille illustre qui l'a possédé 
pendant trois siècles et a été la source première de sa prospé- 
rité actuelle. 

Nous avons vu plus haut que la célèbre marquise de Ram- 
bouillet, femme de Charles n d'Angennes, et Julie d'Ângennes« 
sa fille, furent enterrées à Paris dans l'église des Carmélites ; 
trois autres de ses filles, abbesses de Reims et d'Hière durent, 
selon l'usage, être inhumées dans leur monastère ; enfin la der- 
nière fille, comtesse de Grignan^ le fut probablement avec la 
famillefde son mari. 



— 263 — 



LETTRE 



ne HonrsiEva jtoseph «ctot 

SUR LES 

TriTaiu opérés par lui an Tieu Bonjon de Dovrdan, 



Dowdan, 6 octobre i873. 



HoifSiBUR LE Président , 

Hon désir estd^être des vôtres mardi; mais^ comme je ne 
puis me dissimuler que j'ai contre md cent mauvaises chances 
à cause du temps qui se refroidit et de mon état d'extrême fati- 
gue pendant cette dernière semaine de maçonnerie, je veux me 
mettre en mesure pour vous faire par écrit, ainsi qu'à mes con- 
frères, une petite communication, dans le cas où je ne pourrais 
la faire de vive voix. 

Vous recevrez, par ce môme courrier, une petite boîte conte- 
nant deux empreintes de sceaux. L'une de ces empreintes est 
celle du sceau du priem* de la maladrerie de Saint-Laurent de 
Dourdan que vous connaissez déjà. Sigillum prioris saneti 
Laurendi ad causas. L'autre est celle d'un charmant sceau que 
je viens de découvrir au sommet de mon vieux donjon, en pi- 



— 854 — 

quant, pour préparer rendait, la conche de plâtre pourri qui 
recoavrait la voûte supérieure. Cette couche de plâtre est appa- 
rue, au fond de l'aire ou bassin débarrassé des terres qui le 
comblait, et n'était autre chose que le massif du carrelage d'une 
salle haute. 

Ce sceau,'qui me paraît être du treizième siècle, est en cui- 
vre, muni de son anneau, et d'une conservation tellement com- 
plète qu'il semble sortir de la main du graveur. On y lit sans 
aucune difficulté la légende : 

€ Sîgillum Lucepresbiteri de Ifubloneria. -» 

Le taureau ailé de l'effigie fait évidemment allusion au nom 
de Luc, comme animal symbolique de Tévangéliste. La pose est 
pleine de mouvement et d'élégance considérée soit dans le sens 
horizontal, soit dans le sens perpendiculaire. 

Qu'était ce personnage? Avant d'avoir une opinion, je désire 
savoir iavôti^. Votre mémoire «st le plus complet répertoire 
que je connaisse des noms anciens de notre région. 

Comment ce sceau s'est-il rencontré là? C'est un problême 
assez bizarre. Il ne se rapporte, du moins jusqu'ici, à aucun 
personnage connu de la localité proprement dite, et pour qu'il 
se rèoicontre à cette place et à tetie hauteur, je suis ^obligé de 
hasarder une suppositîoii : il poroviendrait d'm. 4e ces pillages 
ou .asto-da-lé d'objets reUgieuK faits sur la place de l'église 4e- 
Tant le château par les :soldats huguenots lors du siège de Dour- 
-danj^n i 567. Dérobé par ^ix au trésor de l'église ou apporté^e 
qudque paroisse ayant «obi le îméme «ort, il aurait été jeté, 
après avoir servi de jouet, par quelque iMimme de garde «u 
commet de la tom*, à moins qu'il ne se soit trouvé mêlé, quinze 
afis après, aux décombres et aux terres de la place précipitam-^ 
ment montées fiar le capitaine Jacques, comme les titres en font 
foi, pour servir de gabions à la veille du si^e de 4 5&4 . Dans 
£es décombres^ en effet, j'ai trouvé, outre des boulets et de la 
imtraille ^qui appartiennent au siàge^ certains 4ébiis de tuiles 



— tt5 — 

fomaifies et aatres qai Tiennent évidemmwt <le la place et un 
petH reli<|iiftire en plomb dont la relique parait avoir été Tio- 
lemmentâi^chêe, qui accuse vraisembiableinent quelqa'ime des 
profonatoins dont |e parbû». 

Monsieur et cher Président, je viens de terminer hier, après 
qnatre mois non intenrompns de travaux très-délicats, la con- 
solidation œmplëte du sommet de la grosse tour de Dourdan. 
Vous voudrez Ken vous rappeler, et ces Messieurs avec vous, 
les détails que je vous donnais, en 4870, au moment où je com- 
mençais cette restauration interrompue par la guerre. Compro- 
mise, d'une mamère inquiétante, par une masse de plus de cent 
mètres oobes de terre devenue perméable et gelant chaque an- 
née, la voûte du haut allait en se dégradant de jour en jour et 
les assises supérieures ébréchées perdaient de plus en plus leur 
aplomb. Par le conduit ouvert de la cheminée, quatre-vingt-dix 
tombereaux à deux chevaux de ces décombres ont été rejetés ; 
l'amorce d'une salle haute, un pallier intéressant, un réduit dans 
l'épaisseur de la muraille, avec fcourd, couHsseaux contenant 
encore leurs poutres vermoulues etc., ont été mis au jour. À Taide 
d'nn ^*and échafaudage à mmiëge, des ouvriers enfermés dans 
une chambre tournant autour de la toor^mt repris, rejointoyé, 
remplacé toutes les assises supérieures. L'épaisseur des murs, 
qui est de trois mèti^s, a ^té recouverte d'un blocage indes- 
tructible ainsi que le fond de l'aire au-dessus de la voûle, et le 
tout a reçu une dernière couche de ciment de Portland. Une 
double pente, ménagée avec soin, rejette au dehors toutes les 
eaux pluviales par une immense gargouille de pierre, de forme 
tubulaire et originale, qui a été elle-même retrouvée dans le 
conduit de la cheminée. La plate-forme de la tour, avec ses qua- 
torze mètres de diamètre, n'offre plus un seul point attaquable, 
et si l'œil du paysagiste regrette cette végétation pittoresque 
qui la couronnait en la minant, l'œil de l'antiquaire ne peut, je 
crois, qu'être intéressé par ce couronnement nouveau, qui ré- 
vèle un état de choses curieuses et promet au monument une 
durée illimitée, par suite des minutieuses précautions qui ont 



— 266 — 

été prises. L*escalier restauré est maintenant couvert par une 
voûte avec porte qui protège Tintérienr. Dès cette semaine^ avant 
l'hiver, les claveaux si menaçants des voûtes intérieures vont 
être remplacés de crainte d'accident. Au printemps, je l'espère, 
je continuerai ces travaux par des restaurations intérieures et, 
avec le temps, le donjon reprendra sans doute une partie de 
son ancien aspect. En tout cas, aucune fantaisie, croyez-le bien, 
ne viendra se mêler à ces réparations, sérieusement et respec- 
tueusement poursuivies, que je regarde comme le dernier cha- 
pitre de mon histoire locale. Le puits admirablement taillé dans 
l'épaisseur du mur, que j'ai trouvé sous des enduits, ainsi que le 
four de la cheminée, a donné lieu, lors de son curage, à une 
trouvaille assez curieuse : Onze boulets en métal de cloche de 
vingt-quatre à trente livres et plus, fondus avec les cloches de 
l'église, en 4594, avaient été noyés par le capitaine Jacques aux 
abois, avec le moule à balles et à chevrotines, quand il avait été 
forcé par la casemate, à la suite de la trahison d'un maçon dont 
parle la tradition et dont j'ai retrouvé la preuve. 

Voilà une longue causerie fort décousue, je sais qu'elle vous 
intéressera et pourra intéresser quelques-uns de nos confrères, 
La sympathie des hommes compétents, voilà la seule récom- 
pense que j'ambitionne pour toutes mes peines et tous mes sa- 
crifices de cette année. Que ne puis-je vous faire les honneurs de 
tout celai En attendant le plaisir de vous voir, recevez. Monsieur 
le Président, l'assurance des sentiments respectueux de votre 
tout dévoué 

Joseph GUYOT. 



— 867 — 



LES 



POÉSIES DE ailDE MBET 



bien pour le rey à lentfert-riauivlry et advectt audit lien 



Gommaoîcation de M» A» Pe P10IV* 



Tel est le titre d'an manuscrit conservé à la Bibliothèque na- 
tionale sous le numéro 34^994 du fonds français. L'écriture 
très-fine et très-élégante devient plus forte à la fin sans cesser 
d'être régulière. Ce fait, l'ordre chronologique des pièces et 
quelques ratures, me font croire qu'à l'exception du premier 
livre contenant les poésies de sa jeunesse, ce recueil a été écrit 
par l'auteur à mesure qu'une nouvelle pièce lui paraissait digne 
d'y entrer et de parvenir à la postérité. La médiocrité de ces 
poésies a laissé le nom de Claude Rabet dans une profonde 
obscurité, où il serait encore, si M. de l'Epinois, frappé du titre 
de charlrain qu'il se donne, n'eût recherché dans son œuvre ce 
qui avait rapport à Chartres et aux. familles chartraines avec 
lesquelles il était allié. Il en fait le sujet d'une notice intéres- 
sante insérée dans le troisième volume des Mémoires de la So- 
ciâé archéologique d^Ewe-et-Loir. On vient de lire, dans la 
notice de M. Moutié, sur les sépultures de la famille d'An- 
gennes, plusieurs sonnets consacrés par Rabet à la gloire 
de ces seigneurs dont il paraît avoir été le protégé ; il me reste 
à faire connaître quelques pièces intéressantes pour l'histoire de 
la ville de Hontfort. 



— 258 — 

Il avait épousé à Montfort Catherine l'Hostellier, fille d'E- 
tienne l'Hosteliier^ avocat et géomètre, et nièce da chancelier 
de Ganay et de Pierre de Montdoré, garde de la librairie du roy. 
n a Itt^môBid rësmoiô sa vie dans le huitain suivant 

HuiCTAIIf. 

Chartres m'a engendré; Paris et Oriéans 
Et Bourges m'ont ouvert les trésors de science ; 
De Chartres le barreau, flattant mes jeunes ans, 
De mes estudes eut premier l'expérience. 
Le destin envieux du lieu de ma naissance 
Me ravit à Montfort ou j'ai passé mes jours 
En servant au public sans injure et offense ; 
Et y ay fait de vie.un honorable cours. 

On peut passer sous silence le premier livre qui ne renferme 
guère que des poésies amoureuses ressemblant à toutes celles de 
cette époque et où l'on ne pourrait glaner que quelques stances 
agréables. Le second livre, composé également à Chartres, œu- 
vre d'un âge plus mur a un ton plus sérieux. Il s'ouvre par une 
épitre contre les médisans des poètes adressée à Claude Grenet^, 
seigneur de Gas, conseiller au siège présidial de Chartres. Une 
autre est dédiée par l'auteur à son frère Etienne Rabet, conseil- 
ler au môme siège. D'autres pièces chantent la rivière d'Eure 
ou les charmes de la poésie ; M. de Lépinois en a donné des 
extraits. Vient ensuite une élégie sur la mort de son bon ami, 
Michel Paste, arrivée en 1 557, suivie l'année d'après des Re- 
grets sur le trespas de Jean Moisy, excellent advocat et poète 
latin, en décembre 4558. Entre les deux pièces on trouve les 
Etrennes à Claude Moisy, escholier à Paris. 

Moisy le petit mignon 
Des compagnes d'Apollon 
Qui sur le jumeau Parnasse 
Boy le sucre et la liqueur 
Que la source de Pégase 
Laisse couler en leur faveur, etc. 



— 250 — 

Le troisiësne liyre, composé en paitie k. MoBtiarty renfenne 
plasieors pièces d'un eerUôn intérôt historiqae local. 

Notons d'abord une Ode aux nmses en faveur de Pierre de 
Mondoré, seigneur du Rondeau (4] et maistre de la libravrie 
du roy, dont voici la première strophe : 

Muses jadis les délices 
De mon âge le plus beau, 
Muses, pleines de blandices, 
Qui encore de nouveau 
De vos douces merveilles 
Flattez mes sourdes aureilles ; 
Sourdes des vents et du bruit 
De cette forest ombreuse 
De Montforl, ou je m'amuse 
En trop paresseux déduit, 
Etc. 

Dans la pièce suivante, Claude Rabet s'adresse à son beau- 
père Maistre Estienne l'Hostelier, excellent advocat et géomè- 
tre. Je ne retrancherai de ces vers où il joue sur le nom de son 
beau-père que quelques strophes sans intérêt. 

Ce malheureux prince de Thrace 
Qui plein de fureur et d'audace, 
Voulut forcer en son hostel 
Le troupeau chaste et immortel 
Des muses qu'il avoit attraites 
Esmeu d'impudique désir 
D'en disposer à son plaisir 
Dedans ses chambres plus secrettes ; 

Combien qu'il eust tiltre royal 
Ne leur fut oncques si loyal 
Hostellier que je te voy estre. 
Etc. 

(1) Le Rondeaui ancien fief dans le bois de Miltainyille. 



— 260 — 

Je crains qae Ton ne me vienne reprendre 
D*aatant qae ta m'as fait ton gendre 
Et qa'on ne die» en te loaant 
Qae je vais mon los publiant* 
Etc. 

Si dirais je sincèrement, 
Sans t'applaadir aucunement, 
Que dès longtemps Montfort t'estime 
De tous ses avocats le prime; 
Soit pour debout en plein barreau 
Un fait discrètement déduire, 
Soit pour un procès escrire 
Et résoudre un cas tout nouveau. 

C'est pourquoy ta maison agrée 
A maints seigneurs de la contrée. 
Ou de jour en jour es requis 
D'ouvrir de la sage Thémis 
Les beaux secrets et la richesse. 
C'est pourquoy à son Hostellier 
Ce vieil et noble chevalier, 
D'Ângennes fait tant de caresses. 

Montfort qui ci-devant son bruit 
N'espandoit que parmy la nuit 
D'une forest sombre et obscure, 
Le fera voler à ceste heure 
Par les aisles de ton scavoir 
Jusqu'où le soleil se resveille 
Au matin, et où il sommeille 
Couvrant son chef d'un voile noir. 

Quelques détails intimes sur un jeune magistrat montfortois 
du seizième siècle serviront d'excuse à la reproduction des Re- 
grets sur la mort de Jacques Barthomier, bailly de Montfort, 
au mois de novembre i565. 



— 86< — 

Rochers n'estes tous poiat humides de mes pleurs, 

Eto. 

Ecoutez les regrets que je fais sur la mort 

De ce bon juge et saint le bailly de Montfort, 

Tige des Barthomiers, qui de pale avarice 

Ne souillèrent jamais la chaize de justice. 

Etc. 

Vous astres (comme Ton dit] qui dominez les jours 

De la vie de l'homme et les faites si courts. 

Ou si longs qu'il vous plaist ; vous qui les avantures 

Prononcez quelquefois aux simples créatures, 

A luy qui les scavants et doctes fréquentoît. 

Et qui ceux de son âge en scavoir supplantoit. 

Que n'avez vous prédit et conseillé d'attendre 

Ce soleil d'Aries, qui pour santé lui rendre 

Estoit plus gracieux et plus propre saison, 

Qu'un hyver hérissé de mortelle frisson. 

Vous deviez retarder par tempestes et oraiges 
Ou menaces de mort ce malheureux voyaige 
Que crédule il a fait se confiant en vain 
En Tart d'un médecin et chyrurge inhumain, 
n pouvait sans cela pour le moins dix années 
Sa vie prolonger malgré les destinées ; 
Car il estoit dispos et encore ne tournoit 
Sur son chef l'an trentiesme ; et puis se maintenoit 
Invincible au travaux^ et au lieu des délices 
On le voyoit suivant honnestes exercices. 

Le lut le récréoit y sonnant la chanson 
Qui console le juste en son affliction. 
Il passoit le temps avecques ses amis ; 
Quelquefois la verdure émaillant une plaine, 
Quelquefois le discours d'une histoire romaine 
Bien le scavoient venger contre tous les ennuis (4). 

(1) Nous trooTons oa renseîgDemeDt sur Jacques Barthomier, ômûlé» 
T. I. i9 



— «68 — 

Les vers : A 9on petit cotmn Estimne Aligre, natif de Mont- 
fort, âgé de neuf ans, me paraissent une des meilleures pièces 
du Tolume à cause du sentiment simple et sincère qui les anime, 
et peut-être aussi à cause de leur brièveté. 

Petit Adonis, délices de ta mère, 
Tout le désir et espoir de ton père. 
Dieu t*a doué d'une grâce et beauté 
Et élargi une dextérité 
De corps, d'esprit; et si n*es qu'en enfance. 
Tes parents ont des biens & suffisance. 
Que faut-il plus? sinon en toy un cœur 
Toujours ardent de vertu et d'honneur. 

jeune enfant, rejeton de ma race 1 
Suis de vertu le chemin et la trace. 
Pour l'acquérir il te faut bien souvent 
Lire et escrire et devenir scavant 
En tous les arts que tu pourras comprendre. 
Surtout d'oisif garde l'habitude prendre. 
Tel si tu viens en âge plus parfait 
Un jour sera des princes le souhait. 

Le troisième livre se termine par le sonnet sur la mort de 
Jacques d'Angennes, en septembre 4569; le quatrième s'ouvre 
par des ters héroïques à Henri duc d'Anjou , lorsque ma- 
niant la guerre et les plus grands affaires de ceste couronne, 
50US le règne du feu roy Charles, son frère, luy fust baillé en 
apanage le comté de Monlfort-l'Amaury, en décembre 4569. 
La première de ces pièces a été publiée par M. Moutié, la se- 
conde, où le poète et Hontfort sont entreparleurs, fatiguerait le 

9%dimu$ d*ane charte de l'Hôtel-Diea de Montfort, donné lo 31 dé- 
cembre 1562. par Philippe d*Alione» qui ae dit : avocat en la coor da 
Parlement de Parig, bailly commis à la charge et exercice da bailliage 
et comté de Montfort-rAinaury et anciens ressorts d'icelnjr, pour Tao- 
cusation et l'absence de Mtn Jacques Barthomier, bailljr en chef dodit 
Montfort, et par arrêt d*icelle cour du 4 et 5 noyembre 1662, et ce dé- 
faut les premiers troubles advenus en ce royaume. 



— 263 — 

lecteur par sa longaear. Ces vers héroïques sont soiris d'un 
sonnet et d'nn hnitain an chancelier de Chivemy; je donne le 
huitain comme étant le plus court 

Cheyemy me souviens, quand tu vins de Hontfort 
Prendre possession pour Henry, fils de France, 
Qui lors que ce royaulme ardoit tout en discord 
Faisoit guerre en Charente à sa source et naissance ; 

Que d'un yisage affable et plein de bienveillance 
Tu receus tous ces vers dont je te fis présent, 
ns s*en revont à toy, implorant ta puissance 
Pour leur donner vers luy la faveur d'un doux vent. 

Je passe le Tombeau de noble dame Catherine de Boulehari, 
jadis épouse de messire Jacques du Mansel, chevalier de l'or- 
dre du roy, seigneur de Saint-Léger-en-Artois, et le sonnet 
où il déplore le meurtre d'Elienne de Haulteterre, grenetier h 
Montfort, en juillet 4572, pour arriver au Tombeau de son 
beau-père Estienne l'Hostellier, excellent advocat et géom^re^ 
le i septembre 4574. 

Icy gist THostellier qui en plaidant faisoit 
Reluire en soy l'honneur d'un brave Demosthène ; 
Qui le compas d'EucIyde et les traits effaçoit 
Mesurant de sa plume un mont ou une plaine. 

Hontfort en a eu le los 
Et par luy se fait cognoistre ; 
Rambouillet qui le fist naistre 
En a maintenant les os. 

Voici maintenant une pièce importante, parce qu'outre son 
intérêt propre à cause du sentiment qui l'anime^ elle nous 
apprend que le château de Montfort, relevé de ses ruines par 
André de Foix, au commencement du seizième siècle, était 
abandonné et en fort mauvais état cinquante ans plus tard. 

I 



— «64 — 

Sur la mort de Charles Rabet, fils aisné de Pautewr, lequel 
mourut d'une ehtUe aux mwrs de Samt-Law'ens^de^Ètont- 
fort, le /9« novembre 457 â. 

Hé que d*eanais au monde 1 Hé qae la pauvre vie 
Des hommes icy bas est de malheurs suivie l 
Hé qu*un malencoûtre au chef d*un jeune enfant 
Perce de déplaisir et rend le cœur dolent 
D*un père qui pensoit dessus ceste jeunesse 
Bastir quelque repos de sa proche vieillesse I 
Hé qu'il a de regrets de perdre tel appuy 
Et de voir ainsy mourir son enfant avant luy. 

L'on ne doibt s'esbahir si tant je me tourmente, 
Et comme jadis fis Dédale, je lamente 
La chute de mon fils qui en Tage d'unze ans 
S'en est dlé mourir aux murs de Saint-Laurens. 

Ah cruelle mazure, encore la relique 
D'un ancien manoir de la gent Armorique, 
Qui ne sert plus icy que de nid aux hibous, 
Aux enfants de malheur, aux pères de courroux. . 
Qui ne sert plus icy que d'un sanglant théâtre 
Pour de Thorrible nuit les trois filles esbatire. 
Hé que t'avois je fait? Hélas qu'ais je commis? 
Que tu as à tes pieds (o dure mort) occis 
Charles^ lequel estoit de moy qui suis son père, 
Et de tous mes enfants l'espérance première? 
Charles, duquel le nom et les mœurs me plaisoient, 
Et quand vieil je serois d'un support m'assuroit. 

Et bien que se voyant eschappé de l'eschole 
Et courant aux plaisirs d'une jeunesse folle, 
Il grimpast (^ «t là comme fait le poulain 
Relasdié dans les monts sans recteur et sans frein, 
Las ! pour s'estre iengagé dessus ton édifice 
Debvoit-il pour cela souffrir tel précipice ? 



— 266 — 

Escbole malheureuse 1 et toy le précepteur 
De ce meurtre la cause et principal anthenr. 
Entre les mains daqnel j'avois mis ceste enfance. 
Vivras-tu impuni d'une si lourde offense? 
J'en remets tout àJDieu qui a préfix le jour 
Pour donner jugement sur cbascun à son tour. 

Mais toy vieille masure et demeure funèbre. 
Ou logent les daimons quand tout est en ténèbres, 
Bastiment plein d'effroy, dont le sable et la chaux 
Ont esté attrempés aux infernales eaues, 
Penses-tu estre encore seulement une année 
Ainsy superbement vers nos yeux eslevée? 
Penses-tu que de ce mont ou de loing te fais voir 
Destruit par les Anglois, te souffre plus en place? 
Et qu'ainsy tant d'enfans ton impiété défacé? 
Les vieillards de ce temps sont encore bien reccords 
Que tu as massacré un grand nombre de corps, 
Et qu'à tuer enfans et hommes coutumiëre 
As le nom et le bruit d'une infâme meurtrière. 

Or quand il n'y auroit que ce meurtre récent. 
Que tu as osé faire encontre mon enfant. 
Tant que vivre pourray tu ne seras sans guerre. 
Et point ne cesseray qu'inutile par terre 
Je te voye en monceaux de pierres sans honneur 
Pour rester à jamais en ce monde un horreur. 

J'informeray justice, et plaidant ceste histoire. 
Les juges suaderay à damner ta mémoire ; 
Sy que par jugement Tusaige en défendront 
Comme mortel à ceux qui ouvraige en feront. 

Charles, ton dolent père en extrême tristesse, 
Ainsy plaignoit le sort de ta tendre jeunesse. 
Détestant et TeschoUe et le maitre et les murs 
Qui te causent la mort et à luy ses douleurs. 



— 866 — 

Ad Raffronium, eausarum regi$ apiid Montiforiem eogni- 
Raffrone en querulos patris ne despice luetus [torem (1 ) 
Dai Caroli hos tuetus sors miseranda m. 

RaflGron ne dédaigne la plainte 
D'an père saisy de regrets, 
Le sang dont la terre s'est teinte 
De son fils, ce deuil loi permet. 

Je passe des vers enThonneurde Miles Haligre^naguires eon- 
frolev/r en Véledion de Montfort, les traductions des éiMtaphes 
latines de Simon et Amanry de Montfort dans l'église dn prieuré 
de Haulte Bruyère, et le Tombeau de Jean Àllego, jadis lieu- 
tenant'-gméral au comté et baillage de Montfort- l'Amaulry et 
Du/nois, et de Marguerite du Chastel son épouse, lesquels sont 
mhumés à Chasteaudim; Des vers latins de Messvre Antoine 
Allegoy leur fils, pour arriver aux épitapbes des d'Angennes. 
Non que je veuille les reproduire après M. Moutié, mais pour 
noter la date qui nous fait connaître une maladie contagieuse 
qui désola Montfort à cette époque. Epitapbes faits et composés 
par l'auteur, en sa maison de Bétonsart, près Rambouillet, du 
temps que la peste regnoit à Montfort, en 4 581 . Dans une autre 
pièce, où il célèbre les rocbes de Rambouillet, il indique la du- 
rée de ce séjour. 

Lorsque Dieu m'inspira et toute ma famille 

Pour le danger de peste abandonner la ville 

Deux byvers, deux printenq;)s, double automne, un esté. 

Les champs de Betonsart m'ont tint et arresté. 

De retour à Montfort, Claude Rabet composa l'Epitaphe de 
Jacques du Mansel, seigneur de Saint-Liger, chevalier de l'or- 
dre du roy, et capitaine de cinquante hommes d'armes de ses 
ordonnances^ en septembre i584. Nous avons vu que vers 4570 
il avait déjà composé celle de sa femme Catherine de Boulehart. 

(1) Noël RafrOD, conseiller en roi, procarear an baîUiage de Monifori, 
fat dépoté de ce liaiUiage aox Etats généraux de 1576. 



— 267 — 

Celle du mari oSrant des détails biographiques nous la donnons 
malgré sa longueur. D'après un huitain qui suit Tépitaphe, Jac- 
ques du Mansel aurait, pendant les guerres de la ligue, sauvé du 
pillage la Tille de Montfort (1). 

Icy gist du Mansel, seigneur de Saint-Liger 
Aimé durant sa rie et des roys et des princes. 
En leur rendant service il s'est fait renommer 
En maintes régions et diverses provinces. 

Qui des roys Charles et Henry 

Fut cogneu chevalier adextre 

£t fort respecté et chéry 

De feu Monsieur le Duc, son maistre. 
Dès lors qu'il s'en alla (leur père encore vivant) 
Sous l'Hercule Lorrain à Rome et Italie 
Jeune d'âge mais ja aux armes fleurissant 
Fist paroir qu'il estoit d'une race hardie. 

Et nonobstant qu'il fust guerrier 

Si estoit-il doux et affable 

Sa grâce le faisoit aimer 

Le rendant à tous agréable 
Comme depuis Bellone augmenta son bonheur 
Montcontour et Domfront porteront témoignage 
Ou sur deux chefs de guerre il monstra sa valeur, 
Sa force, et la grandeur de son brave courage. 

L'ordre de chevalier royal 

Pour sa prouessejet sa vaillance 

Eut du roy, et fut coronnal (colonnel) 

De cinquante hommes portans lance. 

(1) Notre collée, M* Lépioe» nous a commooîqaé l'extrait saiyant 
da registre mortaaire de la paroisse de Montfort, Gommençant en 1577. 
« Die martis 28 meosis septembris 1584, horâ 7* a manè obiit Dobilis 
• ^ir dominus Jaeobus da Mansel, miles et eqaes torqaatas, dnx qain- 
« quagnita eqoitum, dies extremos transiit et tamolatos fait in et sab 
« plambo, rétro majus aUare in caveâ expresse facta, fataram resarrec* 
« lionein expectat et extrême sacramenia primis excepit anteqaant 
« obiisset. Orate pro eo« Pater noster* Ave Maria. » 



— 268 — 

Sur la fin de ses a&s la Flandre commençoit 
Admirer sa rerta, sa belle et forte taille, 
Armé de pied en tête alors qnMl gaerroyoit 
En Tassanlt d'one ville, escarmouche on bataille. 

Qoand chez Iny faisoit son retour 

Ou de la court ou de la guerre 

Aimoit son repos et séjour 

A Montfort plus qu'en autre terre. 
Et là une monture en chevaulx de haut prix 
Une despense honneste» et ouverte sa table 
Aux seigneurs, aux voisins et à tous ses amis 
Entretepoit tousjours sa maison honnorable. 

El bien il est mort, la fureur 

D^Atropos a tranché sa vie 

Mais ne peut trancher son honneur 

Immortel malgré sa furie. 

HUICTAIN. 

Citoyens de Montfort regrettez vostre Achille, 
Du Mansel que la Parqiœ a mis en ce tombeau. 
Sans luy eust Fennemy fait sac de vostre ville. 
Et du sang de vos corps fluer vostre ruisseau. 

Vouez luy d'an en an un triomphal chapeau 
De lauriers verdoyans en son los et sa gloire, 
Et d'un poétique vers et en chant le plus beau 
Que pourrez adviser, célébrez sa mémoire* 

Nous ne ferons qu'indiquer un soni^t à Pierre de (roussain- 
Tille qui venait de succéder à son père danâ la charge de lieute- 
nant-général du bailliage de Montfort, et une Remontrance au 
peuple de France sur le bruit et remuement de guerre ^^ en l'an 
4585. Cette pièce, pleine d'une vraie émotion patriotique, est 
assez longue et ne renferme aucun détail local. 

Puis vient un sonnet sur la mort du jeune Josué Haligre, 
âgé de dix-sept ans, mort en se baignant dans la Seine. Il ae 



— 269 — 

dit pas s'il était frère d'Etienne Haligre, dont il vantait quinze 
ans auparavant la grâce et la dextérité. 

Dans des vers adressés à Groillaame Gaillard» avocat du roi à 
Montfort, il le compare à Achille. 

Les armes et le lat sont adextres à ta main 

L'on te rend brave et fier, Tantre doux et humain ; 
£t pour les deux ensuis les traces d'un Achille. 

De même, louant Simon Guesdon, contrôleur du gi^nier à 
sel de Montfort, il le compare à Sënèque, beaucoup moins sage 

que lui, puisqu'il ne sut pas se contenter d'une moyenne ri- 
chesse. Enfin il commence amsi une éçitre à M. de Maisons : 

Achille et Alexandre au nombre de neuf preux 
Se sont fieût renommer par leur force et vaillance 
Etc. 

A ces louanges pompeuses et banales on peut préférer les 
vers adressés à sa petite chienne Turquette, ou les stances à 
Louis de Basemont, seigneur de Saint-Jeulin, qui commencent 
ainsi : 

Saint-Jeulin si encores jeune 
Je n'avois d'âge que trente ans 
Je m'en irois parmy les grands 
Comme toy pousser ma fortune 

Mais déjà vieillesse me sonne 

* 

Retraite à ces braves désirs 
Et fait qu'à tout jeunes plaisirs 
Pour son repos congé je donne. 
Etc. 

Terminons ces extraits, peut-être trop longs, par FEpitaphe 
de Raoul Moreau, trésorier de Vespargne, Quelque temps au- 
paravant il avait adressé à M. Moreau, seigneur d'Auteuil, tré- 
sorier général de France, des vers où il déplorait la guerre 
civile qui empêchait ce seigneur de jouir de sa maison duTron- 



— 270 — 

cbay, embellie par lai arec tant de soin. L'épitaphe prouve qn'il 
y revint finir ses jours (<). 

Moreau qui gist icy, trésorier sans reproche, 
De vie, aussy (l*bonneurs a fait un cours beureux 
Son heur et sa vertu, toujours comme une roche 
Ferme l'ont maintenu contre tous envieux 

Ayant servy cinq roys il a sur ses ans vieux 
Sa maison du Tronchay pour son repos bastie, 
Ou quittant de la court les travaux soucieux 
Passa mainte saison et puis finit sa vie. 

La dernière pièce du recueil est une prière à Dieu qu'il ter- 
mine en faisant le vœu, mais sous condition, de ne plus em- 
ployer son talent qu'à des sujets pieux. 

.4... Désirant, o mon Dieu! si jamais je puis estre 
Paisible habitateur d'une maison champestre. 
De ne plus faire vers, sinon en ton honneur 
£t pour glorifier et louer ta grandeur. 

(1) Le pavillon do Tronchet, au sad da parc de Thoirj. Un 6ef da 
TroDchet existait aussi à Basoches, mais ii*a laissé aocnne trace. 



■v-/.-/ 



— 274 — 



Découverte d'nne Hache 

EN BRONZE 

laite dans la eonniae de Tfllien-Saiat-FrédériCi eaatoi 
de lofttfort-riBanry (Seiae^t-Mae) 



G>oiiiionicatioD de M. W. HoriB^ membre titolaîre. 



Au mois de mai 1872, le siem* Gîroux, ourrier maçon, habi- 
tant de Neauphle-le-Château, en travaillant à extraire de la 
pierre dans le bois de Villiers-Neauphle, commune de Villiers- 
Saint-Frédéric, découTrit à environ 50 cent, de profondeur, un 
petit dépôt de dnq haches de bronze enfouies, sans ordre, dans 
les pierres et le sable, dont le sol est composé ; ces cinq haches, 
parfaitement identiques, mesurant 4 6 cent, de longueur, étaient 
d'une très-belle conservation et recouvertes d'une magnifique 
patine verte. Quatre d'entr'elles ont été dispersées. Nous avons 
été assez heureux pour en recueillir une, qu'on nous a assuré 
être la plus belle et que notre confrère M. Morize a reproduite, 
ci-jointe, avec la plus grande exactitude et toutes ses dimen- 
sions. 

Cette hache,'comme on le voit, appartient au type le plus or- 
dinaire ; mais sa découverte est d'autant plus précieuse qu'elle 
vient grossir le petit nombre des monuments du même genre 



— 372 — 

déjà découverts dans le canton de Montfort-rAmanry on les plus 
proches environs. Le savant Caylus, si notre mémoire ne nous 
trompe pas, cite dans Tun des volumes de son Recueil d'Antir- 
quUés Egyptiennes^ Etrusques^ Grecques et Romaines, une ha- 
che à peu près pareille, trouvée au siècle dernier sur le terri- 
toire de Latjueue, commune de Galluis. Nous avons vu, dans la 
collection de notre confrère, M. A. Moutié^ de Rambouillet, le 
fragment d'une hache pareille, également découvert à Laqueue, 
et une autre bien entière trouvée siu* la commune de Houdan. 
Nous-même, nous en possédons une, à douille ronde, d*une 
forme beaucoup plus rare, recueillie par nous chez un habitant 
de Neauphle-le-Château, dont nous ignorons l'exacte prove- 
nance, mais qui, selon toute probabilité, a été trouvée près de 
cette commune. Jusqu'à présent les haches de pierre polie ou 
non polie se sont montrées dans les environs en plus grande 
abondance que celles de bronze. Nous en avons recueilli quel- 
ques-unes qui font partie de notre collection, et nous en avons 
vu quelques autres dans celle de M. Moutié. Elles ont été décou- 
vertes notamment dans j les communes de Montfort-l'Amaury, 
Beynes, Jouars-Pontchartrain, à Ergal, Auteuil, Méré et Thi- 
vervat pour ne nommer que les communes les plus voisines de 
Neauphle-le-Château. 

Espérons que l'éveil une fois donné sur l'intérêt que les dé- 
couvertes de ce genre peuvent avoir pour notre histoire locsde, 
les ouvriers qui seront à môme d'en fciire de nouvelles ne nous 
les laisseront pas ignorer et nous mettront à même de faire de 
plus fréquentes communications à la Société Archéologique de 
Rambouillet. 



y 



— «3 — 



SilNT'SDLPICIi'DE'FAVlERES 



CROIX ET STALLES 



La par M. L. HorâJECy à la séaace du 9 jaoTÎer 1872. 



A rextrémitd de l'airondissement, entre Dourdan et Arpa- 
jon, se trouve le village de Saint-Sulpice-de-Favières qui pos- 
sède une des plus belles églises dn département de Seine-et- 
Oise. Connaissant déjà cet élégant édifice par une courte excursion 
que nous avions faite, en 1849, nous désirions vivement le vi- 
siter de nouveau et pouvoir l'étudier dans tous ses détails. Nous 
avons ea le plaisir d*y accompagner, Tété dernier, deux de nos 
{dos savants confrères, M. A. de Dion, et M. Bourbon, Thabile 
sculpteur. Nous serions heureux si cette première visite, pou- 
vait engager nos confrères à consacrer leurs loisirs à Tétude 
sq[>pmfondie de ce beau monument, et nous nous mettons de 
grand cœur à leur disposition pour recueillir les maté- 
riaux nécessaires pour en faire une description qui serait main* 
tenant encore trop au-dessus de nos propres forces. M. Bour- 
bon a dessiné une trentaine des plus beaux chapiteaux de 
rarcature, et M. de Dion a relevé exactement le plan de l'é- 
glise, et préparé deux coupes à une grande échelle. 



— 274 — 

En aidant M. de Dion à prendre les mesures, nous ayons eu 
la bonne fortune de découvrir sur une armoire de la sacristie^ 
et probablement jetée au rebut, une croix qui nous a paru fort 
remarquable, et qui a dû échapper depuis longtemps aux regards 
des visiteurs. Un estampage que nous avons pris sur-le-champ 
et que nous avons complété par quelques dessins nous permet- 
tra d*en donner une description certaine. 

C'est une croix en bois sur laquelle sont clouées de minces 
feuilles de cuivre estampé. La hauteur totale est de 50 cent, et 
la plus grande largeur de l'extrémité d'un bras à l'autre est de 
40 cent. La largeur des parties droites est de 4 cent, environ et 
l'épaisseur de 2 cent. Un médaillon à quatre lobes, ou quatre- 
feuilles, dont le plus grand diamètre est de 54 millimètres, ' et 
un amortissement trilobé d'une grande élégance décorent cha- 
cune des extrémités. 

Les parties droites de la crmx scmt orales d'un enroulement, 
ou plutôt d'une tige flexueuse de rosier portant des feuilles, 
des fleurs épanouies et des boutons; cette tige est accompagnée 
de chaque côté par trois filets saillants. La bande extérieure 
comprise entre ces filets a reçu les gros clous destinés à fixer le 
cuivre sur le bois; la bande intérieure a été repoussée de place 
en place de manière h simuler de petites tètes de clous, tantôt 
isolées, tantôt groupées par trois ou par quatre. Le môme orne- 
ment, la branche de rosier séparée des deux bandes laté* 
raies a servi à garnir l'épaisseur du bois. Au centre de la croix, 
un espace rectangulaire irrégulier n'est pas recouvert de cui- 
vre. 

Les quatrefeuilles encadrent les emblèmes des évangélistes. 
En haut, c'est l'aigle nimbé tenant avec son bec «t ses serres 
une bande déroulée sur laquelle on lit en majuscules romaines 
entremêlées d'A majuscules gothiques SA... lOHANNË. A gau- 
che le lion ailé, la tète nimbée tournée de face, avec ces mots : 
SANCTE MARGE. A droite le bœuf avec cette inscription : 
SANCTE LA.CAV. Ces trois premiers emblèmes se trouvent re- 
produits également sur les deux faces de la croix. Le quatre- 



— 275 — 

feuilles du bas, an contraire, est décoré d'an côté d'an ange 
nimbé tenant aossi une bande déroulée, et de Vaatre il porte an 
centre nn petit carré perlé, posé sur Fangle, accompagné peat* 
être de qaelqaes lettres on emblèmes qu'il nous a été impossi- 
ble de déterminer. 

L'amortissement trilobé se développe aux exti^mités sur une 
largeur maximum de 8 cent. ; il est orné d'une triple branche 
de rosier d'un dessin élégant et gracieux. Il serait difficile d'in- 
diquer comment cette croix se terminait en bas, car l'amortis- 
sement a été coupé vers le milieu et le bois sur lequel il est 
appliqué, plus épais que celui du reste de la croix, parait être 
le reste d'une hampe. 

Nous sommes trop peu expérimenté pour préciser l'époque 
où cette belle croix a pu être façonnée. Nous ferons toutefois 
remarquer le caractère héraldique des emblèmes des évan- 
gélistes et l'emploi presque exclusif de lettres romaines, parti- 
cularités qui nous portent à croire que cette œuvre élégante n'est 
pas postérieure au treizième siècle. 

En quittant Saint-Sulpice-de-Favières, nous avons recom- 
mandé cet objet d*art à la sollicitude du curé de la paroisse. 
Quelques jours après, nous avons pu appeler également sur lui 
l'attention de monseigneur l'Ëvèque de Versailles. Nous espé- 
rons donc que désormais cette croix sera placée en un lieu con- 
venable et sûr, et qu'elle sera conservée dans l'église à laquelle 
elle appartient sans doute depuis bien des siècles. 

STABLES 

Les dessins que nous avons faits, les notes que nous avons 
prises nous permettent dès à présent de faire connaître à nos 
confrères les stalles de l'église de Saînt-Sulpice-de-Favières. 
Ces stalles sont un beau travail de sculpture sur bois du quin- 
zième siècle, remanié ou complété au dix-septième. 

Lés amortissements qui, du quart de cercle, conduisent aux 
colonnettes supportant les accoudoirs, sont des figurines remar- 
quables. Ces amortissements servent de pommes pour appuyer 



— 276 — 

les mains lorsqu'on yeut se relever; mais comme ils peuvent 
aussi servir à appuyer les coudes lorsque l'on est assis, il est 
arrivé que beaucoup d'auteurs les désignent sous te nom d'ac- 
coudoirs. Parmi ces amortissements, il y en a qui présentent 
un dessin rempli d'énergie, d'esprit et de vérité; plusieurs se 
distinguent par la finesse et l'élégance des formes ; d'autres enfin 
sont un peu grêles et négligés, ce sont généralement les figures 
retournées qui garnissent la dernière stalte de chaque [rangée. 

Sous les sièges tournant au moyen de charnières sont fixées 
des consoles qui permettent aux assistants de s'asseoir assez 
commodément tout en paraissant être debout. Ce sont cesconsoles 
que l'on nomme miséricordes ou patiences. A Saint-Sulpice-de- 
Favières elles sont toutes du dix*septiëme siècle. L'une d'elles 
(n'^ 11), qui porte deux anges soutenant un écusson fleurdelisé 
et au-dessous duquel on voit une L accompagnée de deux pal- 
mes, ne peut laisser de doute sur l'époque h laquelle ce travail 
a été exécuté. Du reste, les formes généralement lourdes et tra- 
pues des personnages, leurs chevelures longues et bouclées, 
parfois l'expression des figures, rappellent trop les types adop- 
tés sous l'influence de Lebrun et de Mignard pour que l'on 
puisse hésiter à rapporter ces sculptures à la seconde moitié du 
dix-septième siècle. On sait, du reste, que M. Bouvier, curé de 
Saint-Sulpice pendant quarante-quatre ans, de 4672 à 1716, fit 
exécuter dans l'église des travaux de réparation et des embel- 
lissements pour une somme considérable. 

Les stalles disposées sm* un seul rang forment la clôture du 
chœur; elles le séparent de la nef principale et des collatéraux. 
On en compte vingt-deux, y compris deux stalles détachées, 
ouvrages du dix-septième siècle, qui sont décorées de fort beaux 
culots de feuillages, ce qui (soit dit en passant), nous parait 
beaucoup plus convenable pour l'ornement d'un siège, que des 
sujets tirés de Thistoire sacrée. Le plan, l'élévation et la coupe 
que nous mettons sous les yeux des Membres de la Société dou- 
neront une idée exacte de l'ensemble des stalles, de l'arrange- 
ment fort simple des pieds, des séparations, des colonnettes aux 




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— 277 — 

fûts yariés qui sontienneat la saillie des accoudoirs. H ne nofis 
restera plus qu'à indiquer les sujets représentés sur les miséri- 
cordes et les amortissements ; nous le ferons en commençant 
par le haut du chœur du côté de révangile, on du nord. 

1 . — Stalle détachée décorée de feuillages. 

2. — Miséricorde. — L'Annonciation ; figures élégantes. 
Amortissements. — Un moine tourné yers Tintérieur de la 

stalle. — Un paysan porte sur son dos une gerbe retenue par 
une courroie et tient des raisins enlre ses mains et sa poitrine. 

3. — M. — La Visitation. 

A. — Un personnage en méditation. 

4. — M. — Sainte Anne instruisant la sainte Vierge. 

A. — Un vendangeur chargé de sa hotte pleine de 
raisins. 

5. — M. — Saint Joseph fait un tracé avec un compas sur 
une tablette tenue par l'enfant Jésus. 

A. — Une femme appuyée sur sa main droite tient 
un yase de la main gauche. 

6. — H. — Songe de saint Joseph. [Saint Matthieu, I. 20.) 

A. — Une femme dont la tôte est cassée. 

7. — M. — Jésus-Christ et la femme adultère. 

A. — Un jeune garçon tourné yers le dedans de la 
stalle. 

8. — M. — Deux oiseaux becquetant des fruits. 

A.A. — Deux moines, l'un tourné yers l'intérieur de 
la stalle, l'autre privé de sa tôte. 

9. — H. — Un beau fleuron orné de tôtes de chémbins ^n- 
panachés. 

A. — Un moine. 

10. — M. — Un fleuron décoré de fleurs. 

A. — Un aveugle mendiant, figurine fort expressive. 

1 4 . — H. — Deux anges debout, soutenant un écusson qui 

a conservé les traces de trois fleurs de lis. Sous la pointe on 

remarque deux palmes et une L majuscule. Cette miséricorde, 

dont les figures sont bien exécutées, a une importance particu- 

T. I. 20 



— 278 — 

lière par.ce qu'elle indique approximativement l'époque à la- 
quelle ces parties de stalles ont été sculptées. 

A. -^ Un moine, tourné de -cété, accoudé, tient un 
livre sus ses genoux. 

Entre cette stalle et la suivante se trouve l'entrée principale 
du chœur. 

12. — M. — Saint André, agenouillé, salue la croix qui 
va devenir l'instrument de son triomphe. 

AA. — A droite, un prêtre jeune, accoudé, tient de 
la main droite un bonnet carré ; à gauche, un moine tient un 
livre appuyé sur ses genoux et contre sa poitrine. 

13. — M, — Jésus-Christ tenté par le diable que Ton prea- 
drait au premier abord pour un ange de lumière si sa robe ca- 
chait entièrement son pied fourcha. 

A. — Un bossu, ou un bouffon, accroupi, demandant 
l'aumône, ou plutôt injuriant les passants ; statuette énergique 
et habilement traitée. 

U. '-^ M, — ' Des oiseaux se retournant pour becqueter des 
feuillages. 

A. -^ Un moine encapuchonné, appuyé sur un bâ- 
ton ; figure d'un beau caractère. 

15. — M. — Le martyre de saint Denis et de ses compa- 
gnons. 

A- — Un îpgiQine tourné de cOtô, 

16. — M. — Agonie de Jésus-Christ au jardin des Oliviers; 
un ange lui prfeente le calice et la croix. 

A.A. — A droite, un personnage à longs cheveux, 
retourné, appuie ses pieds sur une boule. A gauche, un homme 
assis, a les mains posées sur ses genoux; la tète manque. 

•17. — M. — Zozlme donne la communion à sainte Marie- 
d*Egypte. 

A. — Un moine, accroupi, retient à deux mains un 
gros sac lié par le haut. Ce personnage pourrait bien figurer 
ravariee ou la cupidité. 



V 



/ 



— 279 — 

48. ^— M. — Baptême de Jésus-Christ par saint Jean. La 
tête du Chrisl manque. 

A. ^-- Une jeune fille, assise, tient à deux mains un 
livre ouvert posé sur ses genoux. Cette statuette, vraie et gra- 
cieuse, contraste foiiement avec le dessin lourd et négligé de la 
miséricorde. 

49. — M. — Jésus- Christ, assis auprès de la fontaine de 
Jacob, instruit la Samaritaine. 

A. — Un homme barbu tient un livre fermé posé sur 
ses genoux. 

20. — M. — Saint Pierre et saint Paul reconnaîssables à 
leurs attributs, les clefs et Tépée, sont assis près d'une table 
qui porte deux livres ouverts. 

A. — Un jeune moine lit dans un livre qu'il tient 
sur ses genoux. Figure calme, sereine, d'une grande distinc- 
tion. 

24. — M. — Jésus-Christ, assisprès d'une table sur laquelle 
est posé un flambeau, parle à Nicodéme, coiffé d'un haut bonnet 
à revers et qui caresse sa longue barbe. 

A. — Une jeune femme coiffée d'une toque. 
2d. — Une stalle détachée semblable à la première. 

Dans le courant de cette année on a enlevé la peinture qui 
recouvrait ces stalles; on doit prochainement assurer leur con- 
servation et leur parure en les frottant d'encaustique. 

Ce ne sont pas, du reste, les seuls travaux de restauration 
qui aient été achevés cette année dans l'église de Saint-Sulpice- 
de-Favières. Les boiseries du dix-septième siècle qui entouraient 
le bas des colonnes ont été retirées ; les deux pierres tombales 
de Babet, dame de Labroce, 4 406, de Gilles de Couldrier et de 
Françoise de Baudouyer sa femme, 4614, ont été dressées dans 
les fausses-baies qui accompagnent la porte principale ; les 
sculptures du tympan, représentant la résurrection générale et 
le jugement dernier, ont été dégagées du plâtre dont on avait 
cm devoir les recouvrir après les affreuses mutilations qu'elles 



— 280 — 

avaient subies ; enfin, la magnifique verrière de la sainte Vierge 
qui termine si dignement le bas-côté méridional a* été complè- 
tement réparée. Le zèle de l'arcbitecte et des personnes géné- 
reuses de la contrée ne s*est pas refroidi et on a Tespoir de faire 
beaucoup encore. 



— 284 — 



CHRYPTE 



DE 

L'ÉGLISE DE SAINT-ARNOULT 



La par M. &• Horlj^e, à la séance da 8 octobre 1872^ 



L'élise de Samt-ArnouU*en-Iyeliae mérite l'attentioa des 
archéologaes à différents titres. Plusieurs siècles, plusieurs sty^ 
les d'architecture y ont laissé leur empreinte. 

Au style roman et à Tépoque de transition appartiennent : 
I <» la porte principale ; ^ la grande nef séparée des collatéraux 
par des colonnes aux chapiteaux godronnés; 3^ le chœur ter- 
miné par un chevet arrondi, éclairé par deux fenêtres le long 
des pieds droits desquelles on a superposé des tronçons de co- 
lonnettes richement décorées du onzième siècle (4) ; 4<^ et enfin 

(1) PrimitiTement la Toûle da chœar était beaacoap moios élevée qae 
celle delà nef; les mars latéraux ont été exhaussés de plasieors mètres. 
Les fenêtres aTaîent leurs appuis i 2 m. 80 cent, du sol, et leur archi- 
volte reposait sur des colonnettes cachées maintenant par les lambris. 
Trois de ces colonnettes sont encore en place; il y a deux, chapiteaux 
ornés d*animaux rampant le long des tailloirs- et de personnages disposés 
autour des corbeilles ; sur l'und'eox, nous avons cru reconnaître David» 
Tainqueur, présentant à SaUl la tête du géant Goliath. Au-dessus de ces 
chapiteaux, on a posé des tronçons de colonnettes de diamètres diffé- 
rents. Deux de ces fÙls sont décorés de rinceaux profondément fouillés , 
deux autres présentent la figure d'un guerrier terrassant un dragon, et 



— 882 — 

la petite chapelle semi-circulaire intérienrement, située en ar- 
rière de la chapelle dédiée à saint Amoult, et qui a dû terminer 
autrefois le collatéral du nord . 

Le côté méridional, comprenant le clocher et la sacristie, pa- 
raît moins ancien. 

Enfin le double collatéral du nord, resté malheureusement 
inachevé, et la voûte en bois de la grande nef si remarquable 
par les sculptures variées qui décorent les entraits, les poin- 
çons et les corbeaux, présentent tous les caractères du style ogi- 
val flamboyant. 

Il est une autre partie de l'église moins apparente, moins 
connue, déblayée depuis une trentaine d'années seulement, qui 
ne se recommande ni par l'élégance de son architecture, ni par 
sa décoration, mais qui cependant nous parait être la partie la 
plus intéressante et certainement la plus vénérable de l'édifice; 
c'est la crypte dans laquelle la tradition veut que les corps de 
saint Amoult et de sainte Scariberge aient été conservés pen- 
dant plusieurs siècles. Nous ne pensons p$3 que cet aottiquô mo- 
nument ait été encoi'e décrit; nous espéroBs,^ à l'aide des figures 
qui accompagnent cette note^. le faire connaître jusq^ dans 3es 
moindres détails et attirer sur lui raltentioQ et te respect qu'il 
mérite (1). 

Mais auparavant» comme la vie de saint Amoult est peu con- 
nue, il ne nous a pas paru hors de propos, malgré le$ ido^rti- 
tudes qui restent à ce si^get, de résumer les traits les plos. sail- 
lants que l'on trouve dans les documents réunie et publiés par 
les savants auteurs des Acta Sancùorum au t. XXX, p^ 396 et 

aa animal moastrueux frappé arec ane arme tranebaitte. Les àeax tron- 
çons sapérieors, plus courts et pins grêles qne les quatre antres, portent 
encore leurs chapiteaux historiés. Ces sculptures doivent dater des pre- 
mières années du onzième siècle ; elles paraissent contemporaines de 
celles du portail de la cathédrale de Chartres et de Notre-Dame d*£tampes. 

(1) Lorsque nous avons écrit cette notice, nous ignorions que Féglise 
de Saînt-Arnoult eût été déjà Tobjet des savantes recherches de Al. A. 
Moutié* La description complète de cet intéressant édiBce a para dans 
l'Annonciateur de Rambouillet* au mois de janvier 1843. 



-- 183 — 

sQiyantes. Il serait difficile de Jastifier Vont les faits relatés dans 
ces récits posiériears de plasieurs siôcles ad temps où ils font 
virre notre saint; cependant qaelqoes-ttns de Ces faits, sans 
être absolument proutés» ne laissent pas que d'être fort vrai-^ 
semblables. 

Saint Arnoolt appartenait à. due famille illustre parmi lés 
Francs. Baptisé par saint Rémi, élevé dans les bonnes mœnrs 
et la piété, il obtint par Fentretnise de ce saint évéque la faveur 
de Clovis, et ce fut par son onlre qu'il épousa la noble Scan- 
berge, que certains auteurs croient avoir été la petite-^fille, on I& 
nièce, ou même la fille du roi des Francs. Les deux époux firent 
vœu de continence. Saint Arnoult, Renonçant aux honneurs et 
aux richesses, alla, en 503, visiter le tombeau des ApOtres. Pen- 
dant ce voyage, qui dura dix-sept ans, Dieu fit à la prière de 
notre Saint deux miracles éclatants; deux morts furent rappelés 
à la vie : l'un à Raivenne, l'autre près de Sens. Arnoult était 
déjà exorciste^ lorsque venant à Tours vénérer le tombeau de 
sainl Martin, il fut forcé d'accepter l'épiscopat, en 532. Ad bout 
d'une aimée et demie, d*autres disent après dix-sept jours, vou- 
lant se dénduer aux honneurs, il se remit à voyager pendant 
onze ans. Lorsqu'il apprit la mort de saint Rémi, en 533, il vint 
à Reims prier sur son tombeau, puis il comsacra son épouse à 
Jésus-Christ et la revêtit du voile des vierges. Les parents ou 
les serviteurs 4e Scariberge^ irrités, massacrèrent Arnoult au 
moment où il sortait de l'oratoire de saint Rémi. Sd mort arriva 
donc en 533, ou au plus tard en 544 après un dernier voyage 
qui aurait encore duré onze années. 

Avant d'expirer, Arnoult avait recommandé à sa pieuse épouse 
de faire transporter son corps h Tours, à son siège épiscopal. 
Scariberge remplissait ce dernier devoir, lorsqu'au milieu du 
voyage le chariot qui portait les restes sacrés s'arrêta, retenu 
par une force surnaturelle, dans un lieu de la forêt Ivelîne, dé- 
pendant du Pays Chartrain, et nommé depuis lors Saint-Ar- 
noult. Dès que le corps du martyr eut été déposé avec honneur 
en ce lieu, une vertu divine le rendit célèbre. Scariberge alla 



— 284 — 

porter à Tours le récit de ces événements. Quand elle fut reve- 
nue, elle fit construire un tombeau sur le corps de son glorieux 
époux et au-dessus un oratoire en Fbonneur de saint Rémi. 
Elle se fit aussi élever une cellule en ce lieu, embrassa la vie 
religieuse et solitaire, et mérita par sa persévérance de rejoin- 
dre son saint époux dans le séjour de la félicité. Son corps fut 
enseveli auprès de celui de saint Amoult (4). 

Vers le milieu du dixième siècle, un prêtre, nommé Cons- 
tance et originaire du Valois, étant employé dans l'église du 
Pays Chartrain où le corps de saint Amoult reposait, s'empara 
de ces restes précieux et les apporta à Rocquemont d'abord, puis 
à Vez (près de Crépy en Valois] où ils opérèrent quelques mi- 
racles. 

Raoul II, seigneur de Crépy, en fut informé. Il obtint de 
Constance la cession des reliques qui furent transférées avec 
une grande pompe dans la cbapelle du cb&teau de Crépy, le 
â7 septembre 949. Une collégiale fut fondée et dotée par Raoul. 
Gautier-le-Blanc, fils de Raoul, comte d*Amiens et seigneur de 
Crépy, remplaça le chapitre par des moines de Tordre de Saint- 
Benoist en faveur desquels il bâtit des lieux réguliers et com- 
mença une nouvelle église, en 4006. L'abbaye réunie à Tordre 
de Cluny, en 4 072, fut désignée dès lors sous^le nom de prieuré 
de S^nt-Amoult. 

Le deuxième abbé, Lezcelinus, honoré de Tamitié du roi Ro- 
bert, est probablement Tauteur de la vie métrique de saint Ar- 
noult publiée par les BoUandistes (2). Le poète consacre une 

(1) On a attribaé à sainte Scariberge la fondation du monastère de 
Saint-Rémy*des-Lande8, près de Glairefontaine ;, cette tradition ne s'ap- 
puie sur aucune preu?e certaine. 

(2) Ce poëme, que Lezcelinus entreprit pour répondre ans instances 
de ses frères, n'est proprement que la yie en prose de saint Arnoult, 
qu'il a mise en vers, en ornant et paraphrasant le texte original. La 
légende sur laquelle il a travaillé ne paraît pas antérieure au temps oà 
les reliques de saint Arnoult ont été mises à Crépy. Quoique la TCrsifi- 
cation de Lezcelinns*retienne*de grands défauts, elle est cependant beau- 
coup moins plate que celle de la plupart des autres yersificateurs de son 
siècle {HUMre littéraire de la France, t. VII, p. 335). 



Orurj^e^ de ^ ç^^yt/Tcou/c. 




r 



«àËÛJjy — 



Cc^ic/o^ /o/tgî/fiG^tact/e, 




Û^ /an. 



/^ 



£Mar<i7^. i87i 



tdo 



QtapU de c^^^lrooiUâ 




Cûtcrfz tt'a*7Jvérjaiê' Jîtr/a /iq/ic A^. 






— 285 — 

quarantaine de vers au récit de rêvénement qni fit connaître à 
la pieuse Scariberge le lien où le corps de saint Amonlt devait 
être déposé ; il fait aassi intenrenir an comte nommé Dordin- 
gos, qui, frappé de ces prodiges, donna à saint Amonlt tout ce 
qu'il possédait en ce lieu. D'après le même auteur, ce &it arriva 
dans la forêt Iveline, non loin d*un lieu célèbre nommé Hiber^ 
nio^ dominant la Babette et appartenant au Pays Ch&trais. Tout 
porte à croire que le mot Hibemio désigne le lieu qui plus tard 
prit le nom de Rochefort. Voici du reste les vers dans lesquels 
sont consignés ces renseignements précieux pour la topographie 
de la contrée : 

Yenerai ad quemdam. Domino diu^ente^ locellum 
Qui sitm in pago castrensi Hibemio dicttis 
Resbads fluvii mpe reminet inelytus arvis, 
Sciliceù in saUu, qui nomen habens Aquiline 
Innumeros rnUrit per pascfoa eongrua cervos (4). 

Il parait donc yraisemblable que le corps de saint Amonlt 
fat déposé dans le lieu où s'élera la petite Tille qui fut désignée 
par le nœn même du saint martyr. 

On sait que, durant les premiers siècles de TEglise, la plu- 
part des corps saints étaient renfermés dans des cryptes plus 
ou moins spacieuses, plus ou moins décorées, et que cet usage 

(1) Deux notes des BoUaodistes sont destinées à expliquer les mots 
Hibemio et Ee$baeU flutii; en Toici U traduction : 

« Noos avons cherché pendant longtemps et înotilement le nom de ce 
« lien. Il est peut-être tellement changé aujourd'hui, qu*on ne peut plus 
f le reconnaître. » 

« Au sujet de ce ruisseau ou de ce torrent, on peut consulter Adrien 
« de Valois dans la Notice des Gaules, p. 471. Sur les cartes géographi- 
• qnes modernes, il est nonwié Remarde. » 

La seconde de ces notes nous semble erronée. Adrien de Valois, à la 
page indiquée, ne fait mention que d'un afiluent du Rhône. Le nom latin 
de la Remarde était Remanda. Il paraît hors de doute que le mot 
Resbax, an génitif Resbacis, désigne la Rabette. Rochefort est au bord 
de la Rahette» et à peu de dîstaace^ il est vrai, de son confluent a? eo la 
Remarde* 



— 286 — 

fat absenré jusque Ters la fin da donziëme siècle* A partir de 
éette époque^ la séeurité étant pins grande, les retkpies, placées 
dans des châsses précieuses, furent généralement déposées des- 
sous ou derrière leis autels des églises hautes ; aussi ne voit-on 
pas de cryptes dans les églises entièrement bâties depuis cette 
époque. Il reste en France plusieurs cryptes remontant à une 
époque très-reculée. Ces édifices présentent presque tous les 
mêmes dispositions. L'autel est le plus souvent placé au fond 
de Fabside ; la confession, ou Martyriumy est creusée au cdté 
Opposé ; c'est une salle, ou un caveau, ou même un petit réduit 
destiné à recevoir les reliques qui se trouvaient ainsi déposées 
au-dessous du maître-autel de l'église ; car, dans ces temps re- 
culés, l'autel principal était placé en avant de l'abside occupée 
par les clercs. Souvent les cryptes n'étaient que des caveaux 
très-simples, sans collatéraux et dépourvus de tout ornement. 
C'est ce caractère de simplicité que l'on rencontre dans la crypte 
de saint Arnoult. 

Cette crypte, depuis Icmgtemps abandonnée et fermée, avait 
été en grande partie obstruée par des terres et des décombres, 
et, il y a une trentaine d'années, on n'y pénétrait que rare- 
ment et avec difficulfiè par un tcwi pratiqué dans la voûte. 
Vers 4853,. le maltre-aulet s'élevait encore, selon Fanci^ usage, 
SQ-4essus de la c<Hifessioi»; eft le déplaçant pour Tavancer au 
t^as du chœur, et en posant un parquet dans l'abside, on mit à 
jour les premières, marches de l'escalier ; c'est alors ^e M. l'abbé 
Dubois, curé de Saint-Arnoult, fit déblayer l'entrée de cet anti* 
que monument 

On descend dans la crypte, du côté nord de l'abside, par un 
es<:alier courbe composé de treize marches en grès. Le palier 
inférieur se prolonge en ligne droite et forme un petit caveau, 
A gauche se trouve l'entrée de la crypte : c'est une porte k plein 
cintre construite en pierres dures et taillées. La salle a pour 
mesures : I m. 80 cent, de longueur totale, 3 m. 60 cent, de 
largeur, etâ m. 50 cent, de hauteur sous la voûte. 

Au-dessous du soupirail à demi fermé, qui seul donne un peu 



d'air et de Ivmiëre» un massif de macoimerie oecapant toat le 
fond a dû senrir de support à Taiitel ; il est acecMupagai k gw 
cbe d'une petite armoire grossièremei\t coQStroita, et à droite, 
dn côté de Tépltre, d'une pisçjoe engagée sous une petite nicbe 
anal(^e k Farmoire. 

Vis-à-vis de Tautel, et dans l'axe de la crypte, s'ouyre la con- 
fessioa qui est un cadeau étroit (90 cent.), maçonné sur une 
longueur de 3 m. 30 cent.^ mais dont la yoûte n'a {dus que 
80 cent, de longueur. Au-dessus de l'entrée de ce caveau, on 
remarque une petite ouverture rectangulaire qui devait com- 
muniquer avec l'intérieur de l'église. 

La porte de la crypte, rentrée de la confession, Tembrasure 
du soupirail et la cuvette de la piscine sont les seules parties 
construites en pierres taillées; des pierres meulières plates, 
compactes et de petite dimension, ont servi pour le reste de la 
maçonnerie; un enduit de chaux lissé et assez épais recouvre 
encore la voûte et les murs. Il est à remarquer que sur les pa- 
rois latérales de la confession les pierres sont toutes disposées 
en feuilles de fougère ou en arêtes de poisson. On sait que cet 
appareil^ souvent employé par les Romains, est une présomp- 
tion de grande ancienneté pour les monuments dans lesquels 
on le rencontre. Les deux entrées ne présentent aucune trace 
de scellements. 

Les quatre dessins ci-Joints suppléeront à ce que notre des- 
cription pourrait avoir d'insaflBsant ; ils sont tous à l'échelle de 
un centimètre par mètre. Ils présentent la crypte sous ses diffé- 
rents aspects, et font voir tous les détails de la construction. 
Dans la coupe longitudinale, c'est la paroi nord de la. confes- 
sion qui est en vue ; un reste d'enduit et de la terre interposée 
dissimulent en partie l'appareil en arête de poisson qui est par- 
faitement net et apparent aux dix assises de la paroi opposée. 

La crypte de l'église de Saint-Amoult est-elle l'édifice qui a 
été, dit-on, construit au sixième siècle par les soins de sainte 
Scariberge? Nous n'avons pas autorité pour trancher une ques- 
tion aussi grave; mais nous insistons sur l'analogie qu'il y a 



— 288 — 

entre cette constraction fort simple, et même an peu grossière, 
et plusieurs cryptes dont Tanciennetë est incontestable. 

Les dispositions générales de ce monument ne peuvent lais- 
ser de doute sur Tusage auquel il était destiné ; il avait été bâti 
pour conserver le corps entier d'un saint; il parait être anté- 
rieur au dixième siècle, au vol sacrilège à la suite duquel les 
seigneurs de Crépir, en Valois, ont fondé un monastère enrhon- 
neur de saint Amoult» 



— 289 — 



V 



LES FIEFS 



DO 

COMTÉ DE MONTFORT-L'AMAURY 



Communication de M. A» De Dion» 



Noas ne connaissons ni la teneur ni la date exacte de l'acte 
par lequel Louis VIII érigea en comté, en faveur des seigneurs 
de Montfort-rAmaury, le pays de Flveline qu'ils administraient 
depuis deux siècles en qualité de gruyers héréditaires. Cette 
érection fut une des compensations données par ce prince à 
Amaury V, fils du célèbre Simon IV, lorsque, renonçant au rôve 
de son père, il abandonna à la couronne toutes ses prétentions 
sur le Languedoc. 

Une première cession de ses droits fut faite par Amaury, en 
février 1224. Il s'intitule simplement, dans cet acte, seignetir 
de Montfort, mais il le scelle du sceau de majesté qu'il em- 
ployait comme comte de Toulouse et sur lequel il est représenté 
assis et tenant son épée nue sur ses genoux (1). Dans une expé- 
dition de cet acte la chancellerie royale, selon la remarque de 

(1) Laffettes du trésor d$$ Chartes, t. II, n» 1631, et Inventaire des 
iceatw des Archives nationales, no 748. 



— 290 — 

M. Moutië, le nomme comte de Montfort (1)* Il en est de marne 
dans une confirmation royale d'un de ses actes datée de 4423, 
première du règne, c'est-à-dire antérieure à Pâques 4124 (2). 
Cependant divers obstacles ayant retardé la pacification du Lan- 
guedoc et empêché Louis VIII d'en prendre possession, Amaury 
continua à prendre les titres de duc de Narbonne, comte de 
Toulouse et seigneur de Montfort, en août et novembre 4224, et 
en novembre 4225 (3). Ce ne fut qu'après une nouvelle renon- 
ciation devant le Concile qui de tint à Parid, le 26 janvier 4 226, 
qu*il quitta ces titres pour prendre ceux de conUe de Montfort 
et de Leicester. Le premier exemple de ce changement se 
trouve dans une charte de mai 4 226 publiée dans le cartulaire 
des Vaux-de-Cernay, d'après l'original des Archives de Seine- 
et-Oise auquel pend un beau sceau équestre de cire verte 
dont la légende est : Sigillutn Amalrici comitis Montis Fortis. 
Ce sceau, gravé dans l'atlas de ce cartulaire, pi. V, 4, est dé- 
crit dans l'Inventaire des sceaux des Archives sous le nu- 
méro 740 d'après une empreinte de juin 4230. 

Il serait difficile de dire si ce nouveau titre apporta quelques 
changements aux rapports du seigneur de Montfort avec les ha- 
bitants de la contrée, ou s'il ne fit que confirmer un état anté- 
rieur. Au onzième siècle, lorsque la féodalité n'enlaçait encore 
dans son réseau qu'une partie de la nation, les seigneurs de 
Montfort paraissent n'avoir eu qu'un nombre restreint de vas- 
saux et ne devoir leur puissance qu'à la charge de gruyers de 
l'Iveline. Ce litre qui, dans l'origine, était égal à^celui de comte, 
leur donnait juridiction sur tous les habitants de la contrée qui 
n'étaient pas leurs vassaux et même sur les barons voisins, les 
seigneurs de Rochefort, de Maule, de Neaufle-le-Château et de 
Maurepas que nous voyons comparaître à leur cour. Le chroni- 
queur de Morigny les dit les premiers dans la province après 
les comtes de Chartres. 

(1) Cartulaire des Vaux-de^Cerfiay, p. 255. 

(2) Foods de Joyenval, aux Archives de Seine-et-Oiee. 
(3; Layettes du trésor des Chartes, do 1670, etc. 



— «9< — 

An treizième siècle, la féodalité avait toat envahi ; l'ancien 
adage : Justice et fief n'ont rien de commw% ayant été remplacé 
par cet autre : Nulle terre sans seigneur, les propriétaires in-- 
dépendants avaient été forcés de faire hommage à an plus puis* 
sant qn'enx. Ils avaient autant que possible choisi le lien le 
moins étroit et étaient entrés dans la bMntrchie féodale par 
Vasswrem&n^ de leors masoirs an seigneur principal. Ce genre 
d'engagement est très-fréquent dans les premières listes des 
Yassaox du comté de Montfort; plus tard ces nuances s'efiacent 
et tous deviennent vassaa\ au même titre* 

Une étude sur la consistance du comté de Montfort, au on- 
zième, au treizième, au seizième et au dix-huitième siècle, se- 
rait presque une histoire de tout le régime féodal. N*osant pas 
Tentreprei^dre dans son entier je veux au moins en poser les 
bases en publiant plusieurs listes qui composaient ce comté à 
différentes époques. Ces documents, en mettant au jour les 
noms d'une foule de localités et de familles, peuvent être éga- 
lement utiles à toutes les autres études de notre histoire locale. 
La table alphabétique à la fin du volume permettra toutes les 
recherches. 

En tête de ces listes devrait se trouver la plus ancienne, la 
plus complète et la plus curieuse par la multiplicité des détails, 
celle qu'Amaury V fit rédiger vers l'époque de l'érection de 
Montfort en comté. Il suivait en cela l'exemple de Philippe Au- 
guste qui, sur la fin de son règne, fit consigner dans des regis- 
tres les services dus par chaque vassal de ses prévôtés. Le 
Scriptum feodorum de MonteforH, inséré d'abord dans le car- 
tulaire de Bèatrix de Montfort, puis dans la Pancarte de Mont- 
fort qu'Anne de Bretagne fit extraire de ce cartulaire, en 1513, 
ne nous est malheureusement parvenu que par une troisième ou 
quatrième copie exécutée au dix-septième siècle, avec une telle 
négligence, que la plupart des noms sont méconnaissables et 
quelquefois figurés par un nombre approximatif de jambages de 
lettres. Plusieurs de ces noms ont pu être rétablis à l'aide d'au- 
tres pièces, mais le nombre de ceux qui restent douteux est en- 



^" ^ 



■» 



— 292 — 

core trop grand pour permettre la publication d'un document 
de cette importance dans son état actuel. Dom Morice, dans les 
Preuves de son Histoire de Bretagne, en a extrait la liste des 
vassaux du comté de Montfort, mais en négligeant le détail des 
fiefs et le nom des arrière-vassaux. 

D'après le Scriptum feodorum de Monteforti, 

90 fiefs et 43 arrière-fiefs relevaient de la châtellenie de 
Montfort; 

66 fiefs et 67 arrière-fiefs de celle d'Epemon; 

6 fiefs et 4 arrière-fiefs de celle de Saint-Léger (4); 

49 fiefs de celle de Houdan; 

Enfin 34 fiefs et 50 arrière-fiefs de celle de Rochefort. 

En tout plus de 200 fiefs et de 4 60* arrière-fiefs. 

I. 

La première pièce que nous rencontrons en laissant de c6té 
le Scriptum feodorum de Monteforti, était ainsi intitulée dans 
le cartulaire de Béatrix de Montfort, dont il occupait les pre- 
miers feuillets : Ce sont les partyes de toute la terre de Mont- 
fort si comme les damoiselles Marguerite et Lore, filles le 
conte Amaulry de Montfort, qm fut, les ont faites. 

Ce fut à la mort du comte Jean de Montfort, fils d'Amaury, 
que ses sœurs, pour servir à leurs réclamations sur une partie 
de rtiéritage paternel, déterminent dans cet acte les limites des 
cinq châtellenies de Montfort, Gambais, Epernon, Rochefort et 
Saint-Léger. Fort curieuse, au point de vue topographique, cette 
pièce ne donne que deux courtes listes de fiefs : l'une, de dix 
fiefs séparés des châtellenies de Montfort et d'Epemon pour être 
réunis à celle de Saint-Léger, a été publiée ci-dessus (p. 405] , 
par M. Moutié, l'autre demande une explication. 

En 4 248, Alix de Montfort, sœur de Marguerite et de Laure, 
avait reçu en'dot, lors de son mariage avec Simen de Clermont 

(1) M. MoQkîé a publié ci-dessus, p. 102, ce qui regarde cette châ- 
teUenie. 



t 

r 



— 293 — 

qui devint dans la suite connétable de France, la rille et le chà« 
teande Hondan avec la monyance féodale de Thionville-sor- 
Obton, Cloches, Boutigny, Le Moutier, Champ-lsambert, le 
Mesnil-Félon, la Trocbe, Bois-l'Epicier, Maolette, Chantreoil, 
laBrière, Serville, Dannemarie^ Hons, TÂllemandy Beoil et au- 
tres fiefs. Le reste de la châtellenie forma la nourelle chfttelle- 
nie de Gambais en y ajontant les dix-huit fiefs suivants enlevés 
à celles de Montfort et d'Epemon. 

Tonte la ville de Gambais et toutes ses appartenances; Bor- 
den, Condéy Houel, lePIessier, la Queue (4), Festangde Vitry, 
Testang d'Aunoy, la Charmoise (2), Lespinecte, le Mesle^ le Pas- 
souer, et trois granges que la comtesse (3) a en ces trois villes : 
Adainville, le Ck)uldray et la Jaulnière ; la granche Messire Guil- 
laume et la terre qui appartient à celle granche si comme Mes* 
sire Guillaume Fa usé, etc. Et tous cet hommaiges comme ils 
sont icy nommés qui sont ostés de Montfort et de Espemon. (Test 
à scavoir : 

Lé sires de la Rocheguyon, 

Messire Regnault de Gambais, 

Perrin de Garriel, 

Le fief Éstendart (4), 

La dame de Bordené, 

Renault de Chantellou, 

Li hoir Patin, 

Li sires de Condé, 

Li sires de Montpinçon, 

Simon du Breuil, 

Pierre li Archier, 

(1) La Qoeue-Noire, écart da Tartre-Gaodran. . 

(2) Maintenant la HaoteTÎUe* 

(3) Jeanne de Chateaadon, ^eave da comte Jean, qoi se remaria à 
Jean d'Acre. 

(4) Un fief de Létendart, sitoé dans la paroisse de Bleory (canton de 
Maintenon), relevait de la châtellenie d'Epemon, en 1760 (Arehivu 
drSurû-êt'Loir). 

T. I. 24 



— 294 — 

Jehan li Archior, 

Mcssirc Simon de la Charmoye, 

Messire Pierre de la Charmoye, 

La femme Messire Rcgnault d'Aoneel, 

Messire Robert du Tcltre (1), 

La dame de Chaudejoxte, 

La dame de Daiûe-Marie. 



IL 



Hommages de 1283. 

Robert IV, comte de Dreux, étant mort le 14 novembre 1282, 
Bèatrîx de Montfort, sa veuve, entra en jouissance provisoire 
de tous ses biens comme ayant la garde noble de ses enfants 
encore mineurs. En 1286, elle rendit compte de sa tutelle à 
Jean, comte de Dreux, son fils aîné ; mais elle continua à jouir 
jusqu'à sa mort, en 1315, c'est*à*dîre pendant trente-trois ans, 
du comté de Montfort qui lui appartenait en propre. C'est à la 
prise de possession de ce comté, à la mort de Robert IV, que 
se rapporte l'acte suivant. 

Dom Morice, qui l'a publié dans les preuves de son Histoin 
de Bretagne, lui a donné la date de 1292 malgré la mention si 
explicite qui se trouve en tête. Il a dû être amené à cette erreur 
par les dates de 1285 et 1287 que portent les deux derniers 
hommages de la châtellenie de Montfort. Mais il est probable 
que ces deux hommages, plus développés que les autres, ont 
été ajoutés postérieurement en note sur l'acte original et con- 
fondus ensuite avec les autres lors do sa transcription dans le 
cartulaire. La reddition d'hommage se comprend le 9 mars 1283, 
quatre mois après la mort de Robert IV, mais rien ne la moli- 
yeraiten1292, 

(1) Le Tarlrc-Gaudran. 



/ 



— 296 — 

Le texte est pris dans nue copie de la Pancarte de Montfort» 
extraite en 1513, comme nons venons de le dire, du cartolaire 
de Béatrix de Montfort. 

Le mardi après les Brandons, Tan nu ^ II (9 mars 1283), 
récent Madame la Ck>ntesse ses hommaiges de la conté de Mont- 
fort. 

Ce sont les hommaiges de la chastellenie de Montfort. 

A primes, le maréchal de Mirepoix, homme lige [1]. 

Item, Monsieur Guy de Lavau, homme lige (2). 

Item, Monsieur Pierre de Richebourg, homme lige. 

Item, Monsieur de Montorgueil, homme lige. 

Item, Monsieur Hue des Orgerus, homme lige deux fois. 

Item, Guérin d*Amueil ? homme lige. 

Item, Gilles de la Ritouëre, homme lige (3). 

Item, Simon, son nepreu, homme lige.' 

Item, Renaud de Minomes, homme lige (i). 

Item, Almaury de Sauf-Marché, homme lige. 

Item, Huet del Matray, homme lige. 

Item, Oudart de Montmort, homme lige. 

Item, Michel de Neauphle, homme lige (5). 

Item, Denis de Pampeuil (6), homme lige. 

Item, Jehannot de Millemont, homme lige. 

Item, Robert de Baseinville, homme lige. 

Item, Guérin Pavy ? homme lige. 

Item, Perrin de Vi, homme lige. 

(t) Gni de Lé^îs, d« du nom, teigneur de Mirepoix, maréchal de la foi. 

(2) Gui de La? al, seignear des Bref iaires, par don &it à son père par 
Robert IV et Béatrîx, en 1267. 

(3) L'Artoire. 

(41 Liea dit de la commune de Méré, non loin de Bardelle. 

(5; L'église des Vaux-de-Gernaj renferme la pierre tombale de ce 
Midiel, bourgeois de Neauphle, qui fut employé des finances du royaume, 
5O0S Philippe III. V. Cart, des FaiMT-de-C^emay, t. II, p. 202. 

(6) Pampoux, ferme de la commune de Septeuif. 



— 296 — 

Item, Guillaame de Vi, homme lige. 

Item, Robin de Neufville. 

Item^ Guillaume de Marc, homme lige. 

Item^ Perrin de Saini-Rémy, homme lige. 

Item, Monsieur Pierre de Mesalant, homme lige. 

Item, Guillaume de Hargeville, homme lige. 

Item, Geoffroy Havart, sergent fiévé à hommaige de VII li- 
vres, et juré. 

Item, Hue Berele, sergent fiévé et juré. 

Item, Legier, le fils Pierre Lesevel , sergent fiévé et juré. 
(D. Morice met : Guillaume Roguerin, Legier Le 
fils, Pierre Lescriel, sergents fiévés et jurés.) 

Item, Pierre Avat, procureur et fondé en justice pour Mon- 
sieur Simon de Grosrouvre, son seigneur. 

Item, Jehan de la Queue, homme lige. 

Item, Robert Aux Piet (Annicet)? du Breuil. 

Item, Simon de la Queue, homme lige. 

Item, Les hoirs Michel Bruaye, homme lige. 

Item, Jehan de Mareuil, homme lige. 

Item, Monsieur Guillaume de Yvry, homme lige. 

Item, Simonet de Painsy, homme lige. 

Item, Hermant des Menuls et Simonet, ses frères, 

Fondé et procureur en justice pour icelui Simonet. 

Item, Robert de Gonflans, homme lige. 

Item, Renault Ëspichel^ homme lige. 

Item, Robert de Mezalant, homme lige du fief de Bardelle 
que révesque d'Evreux tenoit, tant seulement dont 
il ,doit solvir, XX livres V deniers à Madame, pour 
le rachapt; etcstpleige Monsieur Robert de Hausleî 
chevalier; et feist hommaige à la Koberdiëre le jour 
de la Saint Michel XU<^ IIIIj^ VII. 

Item, Gauthier de Nanthueil, homme du moulin de Hauteon 
et des banniers à cel moulin, et feist ses hommaiges 
à la Pommeraye le jeudy après Noël de Tan IIII " 
et cinq. 



— 297 — 

Cy sant les maisons asseurées de Montfart. 

Nicolas Hartaad asseure sa maison de Ronchamp (4). 

Monsieur Robert Sans-Avoir asseure ses deux maisons (%). 

Monsieur Guillaume d'Authenil asseure sa maison de Malasize. 

Pierre Avant asseure sa maison de Méry. 

Guillemin de Marc asseure sa maison de Marc» 

Monsieur Guillaume de Vy asseure sa maison de Vy. 

Eustace Agoulant asseure sa maison d'Aulheuil. 

Thierry Aux Febves asseure sa maison d*Autbeuil. 

Denisot de Méry asseure sa maison de Méry. 

Pierre Bescherel asseure sa maison de Vy. 

Robin de Bouvenel asseure sa maison de Bouclenville (Rou- 

chainville). 
Guillaume de Thoiry asseure sa maison de Thoîry. 
Simon d'Autheuil asseure sa maison d*Autheuil. 
Robin de Vy asseure sa maison de Vy. 

Cy sont les hommaiges de la chastellenie de Rochefort. 

Primes le chastelain de Neauphle, homme lige. 

Item, Le sire de Denisy, homme lige (3). 

Item, Monsieur Pierre de Richebourg, homme lige (4). 

Item, Monsieur Pierre du Val-Saint-Germain, si comme le 

fief le doibt. 
Item, Geoffroy de Corbreuse, si comme le fief le doibt. 
Item, Guérin d'Amueil, si comme le fief le doibt^ 

(1) Village 8008 les murs de Montfort, qui devint le faubourg die Ta 
Minotte, an quatorzième siècle. 

(2) Dans le^ Scriptum feodorum de Montfortt^ on tit : « Gaillelmos 
« Sine-Censn est bomo ligins domini comitis de domo sua de Buxiaco, 
« et de domo sua de Septolia et de domo Nemoris Mivardi, et de garda 
« terre sue, etc. » 

(3> Jean d' Anneau» seigneur de Denis j. 

(4) Pierre de Uicbebourg, que nous avons déjà vu parmi les vassaux^ 
de la Gbâtellenie de Montfort, était d'une puissante famille qui, selon le 
cartulaire de Pbilîppe-Aoguste, possédait 28 6efs de cbevalieu, tant ea 
deçà qu*au delà de la Seine» 



— 298 — 

Itein, Jehan de Mareoil, homme si comme le fief le doibt. 

Item, Marie de Bourgneaf, femme si comme le fief le doibt. 

Item, François des Loges, homme lige si comme le fief le 
doibt. 

Item, Guillaume Evrard d* Angenrillîers, homme lige si comme 
le fief le doibt. 

Item, Jehan d'Angervilliers. 

Item, Jehan de Flory. 

Item, Monsieur Guillaume Tesson. 

Item, Regnault de Prunay feist hommaige des fiefs de Glé- 
ville. 

Item, Monsieur Jehan de Bellay. 

Le total de ces hommages n'est que de soixante et onze, mais 
il faut remarquer qu'il.ne reste que deux châtellenies : la châ- 
tellenie de Montfort, dans laquelle celle de Saint-Léger est fon- 
due, et la châtellenie de Rochefort. Les deux autres, Gambais 
et Epernon, avaient fait la part des deux sœurs Marguerite et 
Laure et chacune d^elle ne rendait qu'un hommage à la comtesse 
de Montfort. Ces hommages ne sont point mentionnés, non plas 
que ceux de Houdan et de Breteucourt, appartenant à des mem- 
bres de la famille de Montfort. Nous allons les retrouver dans la 
pièce qui suit. 



m. 



Partage du comté de Montfort, en 1317. 

A la mort de Béatrix de Montfort, en 1 31 5, et par suite de di- 
vers arrangements antérieurs, deux de ses filles, Yolande, du- 
chesse de Bretagne, et Jeanne, comtesse de Roucy, se partagè- 
rent le comté de Montfort. L'acte de partage avait été transcrit 
dans un cartulaire de la Chambre des comptes coté CXIIL J'en 
connais deux copies : Tune aux Archives du domaine, à Ram- 
bouillet; Fautredans le fond de Tabbaye de Clairefontaine, aux 
Archives de Seine-et-Oise. Il contient de précieux détails sur Je 



— 299 — 

domaine des comtes de Montfort, mais ne donne qu une liste 
incomplète des fiefs, ne s'attachant qa*à ceux démembrés de 
leor châtellenie naturelle ou situés sur la limite des deux parts* 

Comme sœur aînée, Yoland prend d'abord hors part le châ- 
teau de Montfort, avec l'hommage, le ressort et la souveraineté 
sur la part de sa sœur. Puis on lui attribue : la ville, la prévôté 
et la châtellenie de Montfort; le château, la prévôté et la châtel- 
lenie de Saint-Léger ; la prévôté de Méré ; des prés, des cens, 
des étangs et des bois ; enfin les fiefs qui suivent : 

Le fief d'Espernon ; 

Le fief de Houdan ; 

Le fief de Gambais [\ ) ; 

Les fiefs de Gazeran ; 

Le fief de Neuville- Jouxte-Gambais; 

Le fief Messire Pierre Mesalant; 

Le fief des deux chasses du Bois-Nivard et de Millemont; 

Et tous les autres fiefs des chastellenies de Montfort et de 
Saint-Léger, excepté ceux baillés à nostre dite sœur qui sont 
déclarés en sa partie. 

Jeanne reçoit pour sa part : le chastel, ville et chastellenie de 
Rochefort; la prévosté et les champarts de Sonchamp; la pré- 
Yosté de Beynières, de la Selle et des Bordes, qui furent do la 
chastellenie de Saint-Léger; lePerray ; li cens de Viels église; 
les Essarts et toutes les appartenances; lesquelles villes du Per- 
ray et des Essarts souloient estre de la chastellenie de Saint- 
Léger. Derechef les Feians et Haulterive lesquels furent de la 
chastellenie de Saint-Léger; derechef les fiefs qui ensuivent : 

Le fief de Breteucourt; 

Le fief d'Auneel (Àuneau), et tous les autres fiefs appartenant 
à la chastellenie de Rochefort; 

Le fief de la chasse de Boulchard que tient le conte de Dreux; 

Le fief du seigneur de Ramboillet; 

Le fief de Montorgueil ; 

(1) Chacun de ces trois fiefs représente à peu près les ehâtellenies du 
tfidiiie 019m, que nous avons yucs dans les pièces antérieures. 




] 



— 300 — 

Le fief que Monsieur de Ne^ayiHe tient à Ramboillet; 

Le fief de Gnernonvilliers ; 

Le fief au Fanlconnier à Ramboillet ; 

Le fief de Grossez près Ramboillet ; 

Le fief à Ancel de Saint-Rémy ; 

Lesquels fiefs furent en la chastellenie de Monlfort, 

Derechef les fiefs des Bréviaires et de Viels-Eglises que le 
sires de Laval tient; 

Les fiefs de la Villeneuve» de Blaron, du Patis ; 

Le fief Monsieur Eude de Montmort ; 

Le fief Guinard de la Coudraie ; 

Le fief Monsieur Thibaut de Puysieux ; 

Le fief Guignancourt; 

Le fief de l'Artoire, lesquels furent de la chastellenie de Saint- 
Léger. 



IV. 



Les trois ordres du comté de Montfort, eu 4556. 

Tolande de Dreux avait porté le comté de Montfort dans la 
famille de Bretagne qui le posséda deux siècles. Ce ne fat pas 
cependant sans quelques interruptions, le premier soin des rois 
de France à chaque guerre avec la Bretagne étant de mettre 
Montfort en leur main et même de le confisquer. C'est ainsi 
quMl fut quelque temps possédé par Duguesclin. Le mariage 
d'Anne de Bretagne l'apporta à laFrance, et il fut réuni à la cou- 
ronne, en 4533. Nous avons une description bien complète de ce 
qu'était ce comté au milieu du seizième siècle, par le procès- 
verbal de la rédaction qui fut faite, en 4556, de la coutume qui 
lui était propre. 

La minute originale de ce procès-verbal, revêtue des signa- 
tures et munie des sceaux des trois commissaires du roi, char- 
gés de cette rédaction, existe dans les archives de M. le duc 
de Luynes, à Paris. Il a été publié, en 4734, par Claude Thou- 









— 304 — 

rette^ avocat da roi à Montfort et bailli de Rambomllet* à la 
suite de cette contome et du commentaire qui avait joint son 
grand-père aussi nommé Claude Thourette. Mais il est assez dif- 
ficile de faire une recherche dans ces noms entassés sans ordre 
et dont un assez grand nombre sont défigurés dans la minute 
originale t^mme dans Fimprimé. Il ne sera donc pas inutile de 
publier de nouveau, dans notre recueil, non le procès-verbal 
mais la liste des comparants, en y introduisant l'ordre alphabé- 
tique, et en y joignant un certain nombre de notes. Les unes 
seront prises dans divers recueils généalogiques, imprimés ou 
manuscrits, et en particulier dans les Extraits de Duchesne, à 
la Bibliothèque nationale, et dans le recueil manuscrit de Laine, 
prieur de Mondonville, conservé sous le numéro 24,4 26 du fonds 
français ; les autres nous seront fournies par un grand nombre 
d'actes isolés. Mais les renseignements les plus précis et les 
plus importants pour le sujet qui nous occupe proviennent des 
hommages originaux de la Cour des comptes, conservés aux 
Archives nationales. Ils forment par leur réunion d^énormes 
volumes cotés P 4 , 2, 3, etc. Les hommages du comté de Mont- 
fort sont surtout dans les volumes P 7, 8, 45 et 46, auxquels 
nous renverrons en indiquant le numéro que l'acte porte dans le 
volume. 

Le procès-verbal de la rédaction de la coutume du comté et 
bailliage de Montfort s'ouvre par les lettres patentes du roi 
Henri II, du 19 août 4556, nommant commissaires pour la ré- 
daction des coutumes de Montfort^ Ëtampes, Mantes, Meulan et 
quelques autres qui n'avaient pas été révisées, Christophe de 
Thou, président au Parlement; Barthélémy Faye et Gilles Bou- 
din, conseillers (le 45 septembre Nicolas Viole fut substitué à 
ce dernier). En vertu de cette délégation, les trois commissai- 
res, par lettres datées d'Ëtampes, le 221 septembre de la même 
année, ordonnèrent au bailli et aux autres oiBciers du roi, à 
Montfort, de faire assembler les trois ordres du bailliage. Ceux- 
ci, le 7 octobre, donnent assignation à comparaître à tous les 
sujets du bailliage, le mardi treizième jour du présent mois 



— 302 — 

d'octobre à dix heures du matin en Vauditoire dudit baillage 
audit Montfort, o intimation qu'ik y comparent ou non, no- 
nobstant l'absence sera procédé à ladite homologation, ainsi 
que de raison. 

Au jour dît, Jean de la Place, greffier du bailliage, après avoir 
donné lecture des pièces qui précèdent, fit l'appel nominal des 
personnes convoquées, marquant les comparants en personne 
ou par procureur et donnant défaut contre les autres. Plasîears 
des comparants firent insérer au procès-verbal diverses réser- 
ves et protestations. Enfin les gens des trois Etats prêtèrent 
serment : qu'en leu/rs conscimces et loyautés, ils rapporteront 
les coutumes ancien/nes qu'ils ont vu garder es dits comté et 
baillage afin de les faire rédiger par écrit; au^i diront en 
leurs consciences ce qui est sujet à réformation powr le regard 
des coutumes qui semblent être dures ou déraisonables, pour, 
par l'avis des états, les abroger du tout, ou bien réformer et 
modérer pour le bien profit et utilité du pays. 

Le lendemain, H octobre, eut lieu la discussion des articles. 
Sur l'article 2, En succession directe n'est du que la bouche et 
les mains (c'est-à-dire que l'héritier direct n'a pas à payer de 
droits de succession pour son fief). Le procureur du roi a requis 
qu'il soit dit que pour le regard de la châtellenie de Neauphle- 
le-Châtel, l'on se réglera suivant la coutume du Vulquesin-le- 
François (le Vexin français) ; que ladite châtellenie de Neauphle 
est une acquisition séparée qui relevait antérieurement de la 
châtellenie de Meulan. Que de toute mort et mutation est dû ra- 
chat, ce qui a toujours été observé. A cette cause a requis que 
dudit article soit exceptée la châtellenie de Neauphle-le-Chastel. 
M« Mahéas, pour la duchesse de Valentinois ; les seigneurs de 
Villiers Cul-de-Sac (Jean de Rouville), de Palaiseau (Esprit de 
Harville), pour sa portion de la Bretesche-Baucher, et le sei- 
gneur de la Grange (Philippe de Harville), ont soutenu que de 
père à fils n'est dû que la bouche et les mains, et ont requis 
que ledit article demeure sans exception. M«» Hostellier et Beau- 
vais, pour le seigneur de la Queue, ont dit que ce fief relève de 



H 



— 303 — 

Neaaphle-le-Chàiel et en a fait ledit seigneur de la Queue foi 
et bomms^e au roi à caiise dudit Neauphle ; qu'il a plusieurs 
fiets relevant du roi, y assis et situés, et qui se gouvernent selon 
la coutume de Vulquesin-le-François. Et a fait pareil réquisi- 
toire que le procureur du roi : Ouï l'opinion des trois Etats, a 
été ordonné que ledit article demeurera sans aucune exception. 
Pont ]e procureur du roi a protesté d'appeler, c<Hnme aussi le 
procureur de la duchesse d'Estouteville (comtesse de Montfort]. 
Les autres remarques sur divers articles n'ayant qu'un intérêt 
général, au point de vue du droit, nous donnerons de suite la 
liste des personnes convoquées sans distinction de ceUes qui 
comparurent en personne ou par procureur, ou de celles qui fi- 
rent défaut. 

I. — Ordre du Clergé. 

\ . Louis Guillard, évéque de Chartres, est convoqué comme 
évéque diocésain, et comme seigneur du Val-Garengis et 
du Tartre-Gaudran. Son procureur proteste que le Tartre- 
Gaudran est du bailliage de Chartres et se règle suivant les 
coutumes de ce bailliage. 

2. Les doyen, chanoines et chapitre de Chartres, seigneurs de 
Droue et Emancé, disent que ces lieux sont assis au bail- 
liage de Chartres et se règlent suivant la coutume dudit 
lieu. Le procureur du roi a fait protestations contraires et 
dit que lesdits lieux sont enclavés de toute part au comté 
de Montfort et sujets d'icelui (1). 

3 et 4. Jacques de Monthelon, grand archidiacre de Chartres, 
et Jean Forget, archidiacre du Pincerais, font défaut. 

5. Le cardinal de Châtillon (2), abbé de Saint-Benoit-sur- 

(1) Ces deux localités sont comprises dans Tavea do la châtellenie 
d'Eperooo, reada ou roi, en 1497, par Marie de Laxembourg, comtesse 
de Vendôme. 

(2)0det de Coligny, frère de Tamiral, dit le cardinal de Châtillon, fut 
archevêque de Toulouse, évéque de Bcauvais, abbé de Saint-Bénigne de 
Dijon, de Ferrières, de 5aint-Benoit«sur-Loire et des Vaux-de-Ceroay, 
devint par la suite huguenot, se maria et mourut en 1571 (Morérî). 



— 304 — 

Loire, est convoqué pour la seigneurie de Sonchamp que 
son procureur soutient être du bailliage d'Orléans. La so- 
lution de cette question est remise à la décision du prochain 
parlement. 

6 . Le même, comme abbé de Grantchamp, et les religieux, 
prieur et couvent dudit lieu, représentés par frère Antoine 
Gilbert, prieur claustral, et Biaise Noël, religieux et curé 
de Grantchamp, assistés de M** Antoine Beauvois, leur pro- 
cureur. 

7. Charles Boucher, abbé de Saint-Magloire, de Paris, pour 
les seigneuries de Méré, le Lieutel, Saint-Magloire, près 
Epemon, et autres assises audit comté. 

Pour lesdits religieux, abbé et couvent de Saint-Magloire, 
ledit abbé en personne a dit et remontré que combien que 
lesdites seigneuries fussent assises audit comté, elles se rè- 
glent suivant la coutume de la prévosté et vicomte de Pa- 
ris, où leurs appellations ont toujours ressorti. Et par ledit 
procureur du roi a été dit que lesdites seigneuries n*ont été 
appelées à l'homologation des ^coutumes de la vicomte de 
Paris, et doivent être gouvernées selon les coutumes du- 
dit comté, et leurs appellations ressortir devant le bailli 
dudit Montfort et Saint-Léger. Sur quoi a été ordonné qu'à 
l'avenir elles se gouverneront suivant les coutumes da 
comté et bailliage de Montfort. 

8. Etienne de Brézé, abbé commendataire, et les religieux de 
l'abbaye de Coulomb, pour les seigneuries de la Noue (4), 
de Houdreville, près Gas (2), et autres audit comté. 

9 . Mathurin de Harville, abbé de Clairefontaine. 

40. Michel Bayard, abbé de Saint- Jean-en-Vallée-lès-Chartres. 

4 4 . Le cardinal de Bourbon, abbé de Saint-Denis, convoqué à 

raison de la châtellenie de Trappes et de Beaurin, fit dé- 

(1) A Grosroavres. 

(2) Eo 1627 et 1660, Nicd'Elbée est seigoear de HoQdreTÎlle(ir- 
chiveê d^Eure-et'Lair B. 2052}« 



-^ 305 — 

faut et avec raison, cette cb&tellenie ne releyant pas da 
comté de Montfort. 

1â. L'abbé de Saint-Përe de Chartres, pour la seigneurie de 
Saint-Lucien, près d'Epernon, et autres terres. 

43. Gibert Filhol, abbé, et le couvent de Neaufle-les-Vîels. Di- 
sent que l'abbaye ne fat oncques du baillage de Montfort, 
ains de la vicomte de Paris pour la justice, élection, fief et 
coutume. Le procureur du roi a répondu que lesdits reli*- 
gieux ont été fondés par les comtes dudit Montfort (1) et 
enclavés audit comté, et que si défunt frère Jean Lhomme, 
abbé de Neaufle, a été présent à la rédaction de la coutume 
de Paris, c'était comme abbé de Saint-Germain-des-Prés. 
Un nommé de Hambye était alors abbé de Neaufle. 

U. Le cardinal de Meudon (% abbé des Yaux-de-Cemay, et le 
couvent, pour l'abbaye et les seigneuries de Prouvellus, 
Greffiës, Ue-Saint-Benoit , Grande et Petite-Uogue , les 
Ebisoirs, Saint-Robert et la Tuilerie. 

4 5 . Les religieux de Nostre-Dame de la Rousche-Lévitz, pour 
cette abbaye et la Petite-Rousche, près la Selle (3). 

46. Pierre de Fauville, abbé de Joyenval, pour les seigneuries 
d'Andelu et de la Malemaison (4). 

(I) L'assertion est inexacte. D'abord dépendance de l'abbaye de Saint- 
Blesmin d'Orléans, le monastère de Neauphle fut érigé en abbaje, par 
Philippe h^y en 1078. Les seigneurs de Montfort ne figurent parmi les 
bienfaiteurs de Tabbaje que sur la fin du treiiième siècle. 

(2j Antoine Sanguin, dit le cardinal de Meudon, mort en 1559. Voir, 
pour cet abbé et pour les possessions de Tabbaye des Vaux-de-Cernay, 
\e Cartulaire publié par MM. Merlet et Moutié, aux frais du feu duc de 
Luynes. 

(3) Voir, pour l'abbaye de la Roche, fondée, en 1 196, par Gui de Lévis» 
le Cartulaire accompagné de notes et d'une notice historique qu*a pu- 
blié, en 1862, notre président, M. A. Moutié. 

(4) L'abbaye de Joyenyal,' près Ghambourcy, fut fondée, en 1221, par 
Barlhélémi de Roie, chambrier de France, et Pétronille de Montfort, 
son épouse. A la consécration de l'église, par Gautier, évéque de Char- 
tres, le 16 juin 1224, Amaory V, comte de Montfort, frère de Pétro- 
nille, donna au nouveau monastère 200 arpents de bois et de friches 




— 306 — . 

47. L*abbeâsede Saint-Corentin, près Septeuil, pour son ab- 
baye. 

18. M"» Harault, abbé de Breuil-Benoit, pour la seigneurie de la 
Couarde (^). 

'19. L'abbé de Josaphat-lèz-Chartres, pour la seigneurie d'Aul- 
moy (Osmoy, canton de Houdan]. 

âO. L'abbesse de Saint-Rémi-des-Landes, pour son abbaye (2). 

SI. L'abbessede Saint-Saureur-d'Erreux, pour une terre à 
Orvilliers. 

22. L'abbesse de la Virginité, près Vendôme, pour terres à Le- 
nainyiUe et Halassis. 

â3. Le prieur de Saint-Martin-des-Champs, à Paris, pour la 
seigneurie de Saint-Hilairey à Orgerus (3). 

24 . Le chapitre de Notre-Dame-de-Pacy , pour fiefs à Tirenral 
et à Grignon. 

25. Les religieuses, prieure et couvent de Notre-Dame-de- 
Haute-Bruyère, à cause dudit prieuré, seigneuries et dé- 
pendances d*icelui assises audit comté (4). 

26 . Le chapitre de Notre-Dame-de-Cléry, pour la seigneurie de 
Mainguerin-Dimancheville. 

dans la forêt Yveline, dont la mise en culture forma le domaÎDe de la 
Malmaigon, près de Fétang de Hollande. Celui d'Andelu leur fut veoda, 
en novembre 1238, par Guillaume d'Andeiu et Emmeline, son épouse 
(Fonds de Jojenval, aux archivée de SHne-et-Oiêej^ 

(1) A Orosrouvres. 

(2) Petite abbaye fort pauvre, dont il reste à peine des traces, com- 
mune de Glairefontaine. 

(3) Nous n'avons pu découvrir Torigine de cette possession du mo- 
nastère Saint-Martin-des-ChampSy mais au commencement do douzième 
siècle, Amaury 111, seigneur de Montfort, leur avait donné le domaine 
de la Couperie, commune de Beynes, â la prière de son gendre, Hugues 
de Crécy, devenu moine de Gluny, pour expier l'assassinat de Milon de 
firay. Amaury avait ajouté le bois du Plessis avec les terres attenantes 
et la permission d*j bâtir un hameau, mais en se réservant les corvées 
dues par les serfs et le service militaire dû par le fief (^rcA. naf. S 
1343, no 18). 

(4) De l'ordre de FontevrauU fondé, vers 1115, par Bertrade de Hont- 
fort et son frère Amaury m. 



— 307 — 

27. Le chapitre du Bois-de-Vincennes, poar la seigneurie des 
Prés, à Boissi-sans-Avoir. 

^. Le chapitre de Sâint-Gloud, pour la seigneurie de Sonp- 
plainville. 

29 « Les frères et sœurs administratenrs de l'Hôtel-Dieu, de Pa- 
ris, à cause du Aef des Murs et autres seigneuries à EUe^ 
ville, 

30 . Nicolas de Feugeroles, chevalier de Saint*Jean-de-Jérusa- 
lem, commandeur de Prunay-le-Temple. 

31 . Frère Nicole de Saint-Ûuen, abbé de Mimtebourg, prieur 
de Saint-Laurent-de-Montfort, curé de Beynes, pour son 
dit prieuré de Saint-Laurent-de-Montfort [\). 

32. Les religieux, prieur et couvent de Saint-Thomas-d'Eper- 
non, à cause de leur dit prieuré et autres terres assises 
audit comté (2). 

33 « Mattre Charles d'Angennes, prieur commendataire de Ba- 
sainville, a réclamé que son prieuré est du ressort et cou- 
tume de la vicomte de Paris. Mais comme il n'avait pas été 
appelé à la rédaction de la coutume de Paris, et que son 

(1) Cepriearé^ coastruît dans le château de Montfort, ayait été coin- 
mcDcé en même temps que l'église paroissiale de Saint-Pierre, située 
dans le bourg, par Amaury I, seigneur de Mootfort, et terminé par son 
ù\sj Simon 1. Celui-ci soumit le prieuré à Tabbaje de Saint-Magloire de 
Paris, et fit confirmer ce don, en 1072, par le roi Philippe t. Les biens 
de ce prieuré, distincts do cent de l'abbaje, situés à Montfort, à Méré et 
aux èntirons, s'accrurent par les largesses des seigneurs de Monlfort et 
ceUes de leurs vassaux. Il reste quelques faibles débris de l'église primi- 
tive détruite au commencement du siècle. 

(2) Fondé par Amaury I, dans sa chàtellenie d*Epernon en même 
temps qu*il construisait le prieuré de Saint-Laurent, dans sa chàtellenie 
de Montfort. Ayant trouvé dans la succession de ses ancêtres lo petit 
monastère de la Trinité de Séincourt, situé dans la paroisse de Hanches, 
au pied du château d*Epernon, il le donna, en 1052, à Tabbaye de Mar- 
moutier, avec les églises paroissiales qui en dépendaient : Kanibouillet, 
Gazeran, Uenneray, Lormaye, près Nogent, et Prooais. Les moines de 
Marmotilier ajoutèrent à r ancienne église un vaste chœur du onzième 
siècle avec un bas côté circulaire et trois absides rayonnantes. Ces belles 
ruines viennent d*étre démolies pour en vendre les pierres. 



• 



— 308 — 

priearé euclavé dans le bailliage de Montfort a été doté par 
les comtes et comtesses dadit Montfort, a été ordonné qu'à 
l'avenir ledit lieu de Basainville et dépendances se gouver- 
neront selon la coutume de Montfort (1). 

34. M« Claude Fumée, prieur de Saint-Nicolas-d'Auneau (2). 

35. Denis de la Porte, prieur de Saint- Jean-de-Houdan (3). 

36. Le prieur d'Aulmoy (Osmoy). 

37. Le prieur de Saint-Espoing-d'Ablis. 

38. Le prieur de Saint-Arnoult-en-Iveline (4). 

39. Le prieur de Mondonville-la-Saint-Jean. 

40 . Le prieur de Notre-Dame-de-Plaisir, 

41 . Le prieur d'Ivette (5). 

42. Le prieur des Moulineaux (6). 

43. Le prieur de Saint-Martin-de-Bréîheucourt (7). 

44. Le prieur de Houel (8). 

45 à 58. Les maîtres-administrateurs des Hétels-Dieu de Mont- 
fort, Ablis, Anneau, Houdan, Neaufle et Saint-Arnoult, et 

(1) Le prieuré Saint-Georges de BasainTÎHe, dépendant de l'abbaje de 
Marmoatier, fat fondé, en 1064, par Geoffroy de Gomets, vassal de 
Mîlon, seigneur de Ghevreuse; il lui donna, outre Téglise de Basainville 
et celle de Bécoacelles ou Orgerus, trois prébendes à VersaiUes» avec 
ses droits sur le cimetière de cette ville, et la dtme d'une coutume qu'il 
percevait à Mantes. Ce Geoffroy de Gomets me parait avoir été la tige 
des seigneurs de Neaufle-le-Cbâteau. 

(2) Ce prieuré dépendait de Fabbaje de Bonneval. 

(3) Prieuré dépendant de l'abbaye de Coulomb, fondé, en 1 105, par 
Amaury III de Montfort. 

(4) Voir ci-devant la notice de M. Mortze sur ce prieuré. 

(5) Prieuré dépendant de Tabbaje de Saint-Maur-des-Fossés. 

(6) De Tordre de Grandmont. M Moutié a publié, en 1846, le Cartu- 
laire des Moulineaux, accompagné d*une notice sur ce monastère et sur 
le cbâteau de Poigny, qui lui a succédé. 

(7) Ce prieuré fut fondé, vers 1104, par Gui le Rouge, comte de Bo- 
cbefort, et soumis par lui à l'abbaye de Marmoutier. Les seigneurs de 
Montfort. les seigneurs de Brétheucourt, de la même famille, et les sei- 
gneurs d'Auneau, furent ses principaux bienfaiteurs. 

(8) Le prieuré Saint-Jean de Houel, à Bourdonné. 






— 309 — 

des maladreries de Montfort (1), Ablis, Basainville, Garen- 

cières, Houdan, Saint-Arnoalt, le Petit-Sainville et Saint- 

Lubin-de-la-Haye . 
59 et 60. Les chapelains de la Madeleine et de Saint- Jacques- 

de-Brétheucourt. 
61 à 64. Les chapelains de Morainville, de Noire-Epinay et de 

Saint-Rémi-d'Ablis. 
65 à 194. Cent trente curés dont nous verrons les paroisses à 

l'article du tiers-état. 



IL — Ordre de la Noblesse. 

4. La duchesse d'Estouteville, comme tutrice de dame Marie, 

sa fille, comtesse usufruitière dudit Montfort (2). 
2. Et encore ladite dame en son nom, comme dame en partie 

(1) La maladrerîe de Saîot-Blaise était dans la paroisse de Méré. 

(2) Adrienne d^Estoute ville, vicomtesse de Roocheville, baroone de 
Cleoville et de Bri4aebec, fille de Jean IIL seigneur d'Estouteville, née 
en 1512, épousa, le 9 février 1534, François de Bourbon, comte de 
Saînl-Pol, qui fut créé duc d'Estoutevine. En 1537, François 1 lui 
donna le comté de Montfort en dédommagement do celui de Saint-Pol 
conquis par l'empereur. Il mourut le 1er septembre 1545, laissant un fils 
mineur, mort Tannée suivante, et Marie de Bourbon, duchesse d'Estou- 
teville. comtesse de Montfort, etc. Adrienne d'Estouteville fit son testa- 
ment le 15 décembre 1560, mourut peu après à Trie, et fut entcrréedans 
l'abbaye de Vallemont, comme son mari et ses enfants. Marie de Bourbon, 
née le 30 mai 1539, épousa : 1» le 14 juin 1557, Jean de Bourbon, 
comte d*Enghien et de Soissons, tué le 20 août suivant, à la bataille de 
Saint-Quentin ; 20 le 20 octobre 1560, François de Clè vos, ducdeNevers, 
avec Tautorisation duquel, le 8 août 1561, elle fit hommage à Catherine 
de Médicis, comtesse de Montfort, pour la terre et seigneurie de Boche- 
fort et le fief et la Vieille Cour d*Auneau, fief séparé de la seigneurie 
dudit Anneau (Hommage oHginal, P. XVII, n» 123); Henri 11 avait en 
effet repris Montfort pour le donner à sa femme, Catherine de Médicis; 
3<» après la mort, sans enfants, du duc de Nevers, à la bataille de Dreux, 
15 janvier 1563, Marie de Bourbon se remaria la même année à Léonor 
d'Orléans, duc de Longueville, dont elle eut plusieurs enfants. Elle 
mourut le 7 avril 1601. 

T. I. 22 



de la baronnie de Rochefort, Auneau, Aunay, Voise et 
leurs dépendances (i). 
3. Le roi de Navarre, à cause de sa baronnie d'Espernon, re- 
présenté par M''* Nicolas Bobusse , son bailli , et Es- 
tienne Chavannes, son procureur audit Espernon {%). 

(11 NoD» avons yo plas haut, qa*en 1317, é la mort de Béatrix de 
Monlfort, Rochefort avait composé la part de Jeanne, comtesse de Roue j. 
£Ue en laissa un tiers à sa fiUe, Béalrude Roocy, mariée à Amaary 111, 
seigneur de Craon. Cette partie, dite le fief de Craon, relevait du châ- 
telet de Paris, tandis que les deux autres tiers relevaient de Monlfort. 
Jeaiî de Craon en fit hommage au roi, le 19 décembre 1383 (Hommage 
original, P. XYi, 6}. Il mourut sans enfants, en 1415, et Marguerite, 
dame d'Aunean, sans doute sa parente, apporta à son mari, Bureau de 
la Rivière, ce tiers de Rochefort avec la châtellenie d*Auneau. Celle-ci 
qui avait pour seigneurs, au douzième siècle, une branche cadette de la 
(amille de Gallardon, relevait, au moins en partie de Rochefort. Clé- 
mence d'Anneau, tutrice de son fils Gui, figure dans X^Scriptum feo- 
dorum de Monteforti comme dame d'Auneau, dont relevaient dix-huit 
fiefs, dont Aunay et Voise. 

Perctte de. la Rivière, restée seule de sa famille, en 1446, épousa 
Gui VI, seigneur de la Rocheguyon, dont la petite-fille, Marie, dame de 
la Rocheguyon, fit hommage au roi pour un tiers de Rochefort, la cbâ- 
lellenier d* Auneau, la terre d'Adonville, etc. : (oie 21 janvier 1463, 
avec son preipier mari, Michel d'Estoutevitle ; 2o comme veuve, le 
8 avril 1471 ; et le 23 juillet de la même année, avec son second marî^ 
Berlin de Silly ( P. XVI, 110, 118, 120). Le 18 juillet 1498, Bertin de 
Silly renouvelle Thommage du tiers de Rochefort, mais le 4 février 
suivant, son, fils, Jacques de Silly, fait hommage de la totalité de Roche- 
fort, un tiers relevant du châtelet de Paris, et les deux autres tiers du 
comté de Monlfort ( P. VU, 123). 

Cependant quelques portions de la châtellenie de Rochefort étaient 
restées dans la famille d*£stouteville. Outre la part d'Adrienne, men- 
tionnée ci-dessus, dejix autres avaient été données en dot à deux filles de 
Marie de la Rocheguyon : Jeaone, dont le fils, Louis des Barres, fit 
hommage à sa mort, le 10 décembre 1516, pour un sixième d'Auneao ; 
et Catherine, mère de Joan d'Ëpinay, que nous retrouverons au no 63 
comme seigneur en partie de Rochefort, Auneau, Aunay et Voise. 

(2) Laure de Monlfort, dame d'Ëpernon, éppusa Ferraod de Ponthieu 
ou de Castille, fils de Ferdinand IIl, roi de Castille, et de Jeanne, com- 
tesse de PonlJ^ieu. A sa mort, en 1270, elle laissa cette seigneurie à son 
fils Jean I, comte d'Aumale, dont le fils, Jean II, laissa deux filles. 
Blanche, comtesse d*Aumale, et Jeanne, dame d'Ëpeçnoa. Celle-ci épousa 



H 
V 




V 



— 3H — 

4. Jean d'Adonville le Jeune, pour on fief assis aux faubourgs 

d'Epernon (4). 

5. Le seigneur d'Allainrille. 

6. Jean Allego, seigneurde Boiteaux, Mote et laHandreuse (9). 

7. Jean d'Alnoîs, seigneur de Thoiry, 

8* Gui d'Alnois, pour Marcilly et Favières en partie. 

9. Messire Jacques d'Angennes, chevalier, seigneur châtelain 
des Essarts, Rambouillet, le Perray, Vieils-Eglises, les 
Bréviaires, Besnières, FEpinay, Briquesac, la Vallée 
Alais, Montmort, Biennons vienne , les Feuillardeaux , 
Vaujoyeuse, Malassize, Baudricourt, les Châteillers et 
Orcemont. 

N'entend comparaître comme seigneur de Poigny; et 
d'Auffargis, parce qu'il tient ces terres du roi à cause de 
son châtelet de Paris, et que les appellations des juges 
de ces seigneuries ressortissent par-devant le prévôt de 
Paris. Le procureur du roi a dit que lesdites seigneuries 
sont enclavées de toutes parts en dedans dudit bailliage. 
Sur quoi a été ordonné que lesdites seigneuries se gou- 
verneront dores en avant suivant les coutumes dudit 
bailliage de Montfort (3). 

Jean VI, de Vendôme, dont la fille, Catherine, porta Vendôme et EpeVnon 
dans la maison de Bourbon, par son mariage avec le coait« de la Marche, 
le 2ft septembre 1364. Marie de Luxembourg, restée veave de François 
de Boorbon, comte de Vendôme, rendit aven an roi pour la châtellenie 
d'Epernon, le 21 avril 1497. Une copie de cet aven voluminenz et très- 
détaillé existe aux archives du domaine à Rambouillet. Le roi de Na- 
Tarrov dont les procureurs figurent ici, était Antoine de Bourbon, père 
de Henri IV. 

(t) Ce fiel qui venait à Gilles d'Adonville par sa femme, fille de fea 
Pierre Mallevie, est décrit tout au long dans Taveu d'Epernon, de 1497. 

(2) Le 6 septembre 1536, Jean Allego de Sobremont, écoyer, fait 
hommage au roi pour le fief de la Mandreuse, relevant de Montfort 
(P. Vil, 266 ). Le 30 juin 1564, Miles Ualigre fait hommage au ror pour 
le même fief, à cause de Jeanne Allego, sa femme. Ce fief est dans la 
commune de Grosrouvres (P. XV, 304). Il le renouvelle, le 8 février 
1567, à Catherine deMédicis, comtesse de Montfort (P. XVII, 331). 

(3) Nous avons vu ci-dessus, p. 102, dans la notice de M« Montié, sur 



— 312 — 

Pour le môme, seigaeur de Rambouillet, a été dit qae 
les fiefs de Joinvilliers, de Beauvais, de la Haute-Maison 
et de la Rue de Maintenon sont du bailliage de Chartres. 
Le procureur du roi a soutenu le contraire (I). 

40. Le seigneur d'Ardenay, François et Louis de Chartres, et 
Nicolas le Maréchal, pour leur seigneurie de Bœssez. 

4 r Le seigneur de TArtoire- 

42. Guillaume Aubry, seigneur de la Fontaine. 

13. Claude d'Auvergne, bourgeois de Paris, seigneur de Bussy. 

\ 4. Le seigneur de Bailleau. 

\ 5. La veuve et les héritiers de François de Bandeville, seigneur 
de Villiers-les-Aoudets. 

46. Le seigneur du Barillet (2). 

47. François de la Barre, seigneur de Groslu. 

48. Jean Barthomier, écuyer, comme seigneur d'Olivet, Ni- 

gelles, Ponthéan, la Perruche, Dannemarie, OUainville, 
Recoin-les-Caves, représenté par M*" Jean Barthomier, 
conseiller au Parlement, son fils aîné (3). 

Saini-Léger,qae1or8;]ue Philippe-Aagoste donna la chàtelleniede Saiot- 
Léger à la famille de Moiitfort» il en retrancha rhommage des fiefs de ' 
Poigny el d^Auflargis. 

(t) Ces fiefs sont compris dans l'avea d*Ëpernon» de 1497. 

(2) Fief de la châtellenie de Gambais. 

(3) En 1492, Pierre Barthomier fait hommage au roi pour la terre de 
la Haye, mouvant de la seigneurie de la Herse au comté de MontforL Le 
16 décembre 1494, il lui en fait uu autre pour son bétel de Bue et le 
village de Grignon, tenant ledit Bue, tenu de Neauphle-le-Château, au 

. comté de Montfort ; et le même jour, un troisième pour Dannemarie, 
OUainville, Mani galle, et la dîme des Clouseaux, mouvants du châteaa 
de Houdan, et pour son château d'Olivet et un fief à Feucherolles, tenus 
du château de Gambais au comté de Montfort , enfin un quatrième, le 
13 novembre 1595, pour un fief au Boulay de Gambais, acquis de Jean 
de Garancières, seigueur de Pa.visson. Son fils, du même nom, fait hom- 
mage^ en 1499, et da plus, en 1502, pour Recoin et les Poussineanx. 
tenus de la châtellenie de Gambais ( P. Vil , 225. 226, 227, 233, 239 
et 241). Un Vidimus pour l'abbaye de Graudchamp noua apprtindque 
Jean Barthomier était bailli de Montfort, en 1541. Le 20 juin 1542, suc- 
cédant a son père Pierre, il fait hommage au roi pour la moitié de la 
place forte d*01ivet et des fiefs de FeucheroUes, Poussineanx, liecoin, la 



— 313 — 

11 proteste contre le titre de seigneur d'Eglancouri, 
pris par Claude Grenet (V. n*> 82). 
49. Adrienne de Bazaincourt, yeuve de Nicolas de Chardon, 
pour la Tour de Richebourg. 

20. Le seigneur de Beauchesne [\). 

21 . Claude de Beaulne, dame de la reine, pour la châtellenie 

de Septeuil (2). 

22. Nicolas Le Bel, receveur du comté, pour partie de Maison- 

Rouge, à Méré. 

Maison da Bois, Fief Dillon, et Mairie da Boalay en la châtellenie de 
Gamhais, et la moitié de Dannemarie et OUainville an comté de Montfort 
>P XV, 285). I/autre moitié devait appartenir à Jacqnes Barthomier, 
bailli de Montfort, mort en 1565, dont nou? a%oos parlé, page 262, à 
l'occasion de l'éloge qu'en fait Claude Habet. Les deux fils de Jean Bar- 
fhoiuier, Pierre, seigneur de Crécy, ef Jean, font hommage de sa suc- 
cession, le U janvier 1567 (P. XYII, 329). 

(1) Fief de la châtellenie d'Epernon, commune de Pronais. 

(2 La châtellenie de Septeuil paraît avoir été importante au onzième 
siècle. £n 1123, Nivard de Septeuil confirme le don que son père Eudes 
avait fait au prieuré Saint- Laurent de Montfort de U moitié de la dtme 
et de Téglise dé Gallois ; de la moitié de la dimeet de Téglisede Boissj, 
et de Téglise d'Antouillet avec la moitié de la dtme, du consentement de 
Waston, dans le fief duquel se trouvaient ces dtmes et ces églises. 
Amaurj 111, seigneur de Montfort et comte d*Ëvreux« approuve cet acte 
et y fait apposer son sceau. L'année suivante, il approuve également le 
don de la moitié de Téglise de Bazoches, fait par le même, au même 
prieuré, du consentement du seigneur de ce fief, Simon, fils deVaocher, 
et de ses fils Milon et Theudon (Petit cartulatre de saint Magloire. Ar* 
chives nationales, LL. 168, fol. 16 et 39).. 

Le premier article du Scriptum feodorum de Monteforti est ainsi 
conçu : n Guillelmus siue-censu est homo ligius, domini comitis de domo 
<c sua de Buxiaco et de domo suâ de Septolia, et de domo Nemoris Ni- 
er vardi, et de garda terre sue. Chassara ad grossum animal in nemore 
•• Nivardi, sahâ chassa Domini Comitis, tenet de domino Comité ; et 
H claosuram castelli ; et de hoc débet très menses cuslodie apud Mon- 
9 temfortem. 'Dans les hommages de 1283, Robert Sans-Avoir se 
contente d'assurer ses deux maisons à la comtesse. 

Le 10 mars 1345, Jean de Perray fait hommage à Amaorjde Main- 
tenon de la châtellenie de Septeuil avec une dizaine d*arrière-fiefs (Livre 
velu de Chevreuse, fol. 147, ArcK du château du Tremblay), En 1373. 
Amaury de Maintenon porte à Pierre, seigneur deChevreuse, pour son 

/ 



— 344 — 

23. Florent du Bellay, écuyer, l'un des cent gentilhommes de la 

maison du roi, seigneur en partie de MareiHe-Guyon, 
le Pontel et le Houlet (1). 

24. François du Bellay, comme curateur de Jeanne de la Motte, 

pour la seigneurie de Longchène et partie du moulin des 
Echelettes. 

châteaa de Chevrease. l'hommage de quatre fiefs sons une seule foi : 
loGailIaume Morhîer tient de laila Halmaison du BoisNivard, près 
Montfort, avec 290 arpents de boîs ; — 2o Tassette de MainteDon ou de 
la Qacue en tient 50 arpents, au même lien ; — 3o Simon de Maintenon, 
seigheor dé la Queue, tient un fief à Boissy dont relèvent cinq vassaux : 
les hoirs Robert de la Queue, les hoirs Guillaume du Maine, Jean de 
Vilette, Robinet de Mesnillot et Jean de Sabrevois ; — 4o Guillaume 
d'Aubeof tient, à cause de sa femme, le chAteau de Septeuil avec toute 
justice, et sept vassaux avec plusieurs arrière-vassaux (i6tdem, fol. 62). 

Nous n*avons pu savoir si le seigneur de Chevreuse reportait aa 
comte de Monlfort rhommage du seigneur de Maintenon, ni comment 
Septeuil devint un fief direct de Montfort. Voici, d'après M. Armand 
Cassan, la liste de ses seigneurs après Guillaume d*Aubeuf : 1449, Ca- 
therine d^Aubeuf; 1459, Jean Lhomet; 1476, Philippe de Fleorignj; 
i5âU, Renaud de Beaune; 1550, Claude de Beaune, dame d'honneur de 
Catherine de Médicis; 1559, DII« Viole; 1582, Olivier de Halgœt; 
168^ Claude Robert; 1741, Louis-Charles de Bourbon, comte d'Eu. 
M. Tourteau Tacheté en 1776, dont les Tourteau, comtes de Septeuil. 

(1) En 1283, Jean de Mareil était homme lige de la comtesse de 
Montfort. Mais en dehors de ce fief principal il y en avait d'autres à 
Mareil, mouvants de Chevreuse. En 1371, Adam d'Ecrdnes, chevalier, 
seigneur d'Oison ville, tient à Mareil, en face do Thètel de Jean, seigneur 
de Mareil, un fief valant dix livres et un vasseur nommé Jean de Vergy 
(Arch. du château du Tremblay). Après cette première famille,. Mareil 
fut partagé et passa par un grand nombre de mains. Nous verrons, aa 
no 177, que Jean du Tillet se dit seigneur de Mareil en partie. Le 
13 mars 1498, Mt''c Christophe deCarmonne fait hommage au roi pour 
Mareil-le-Guyon, mouvant de Montfort. Le 5 septembre 1523, Mtre Ar- 
naud Lhuillier, conseiller au parlement, fils atné de Jean Lhuillier et de 
Jeanne de Nanterre, fait hommage pour un quart de cette seigneurie ; 
et le 20 novembre 1525, Gui du Belloy, seigneur d*AunÎ8, fait hommage 
pour les trois quarts. Le 4 septembre 1528, Hélène de Sauvage, veuve 
de Charles de Polhier, chevalier, mettre des. requêtes, fait hommage 
pour un huitième. En 1552, Florent du Belloy succéda à Jeanne de 
Carmonne, sa mère (P. Vil, 232, 248, 250, 252; P. XV, 217). Le 
24 décembre 1569, Anctte Ligay, veuve de Florent du Bellay, fait hom* 



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— 315 — 

25. Michel Bichot, pour partie du Bois-de-Fourches (1). 

26. Le seigneui' du Bœuf-Couronné (2). 

27. Claude du Bois^ huissier, sergent à cheyal, pour le ûef du 

Tartre, à Aunay-sous-Auneau (3). 
28* La veuve et lés héritiers de François Boislève, pour les 
fiefs du Petit-Loreau et de TOrme-Coupé. 

29. Claude de Bombelles, pour le fief de la Boissière, à Aunay- 

sous-Auneau. 

30. Jean Bonien, écuyer, seigneur de ;Claquin , à la Haute- 

ville (4). 

31 . Philippe de Boulehard, pour le fief du Chêne (5). 

mage i Gai du Uamel, seigneur du Tronchet, à Basoches, pour le fief de 
llontphelippe {Arch. du Tremblay). En 1611, Charles de Meneau, 
écoyer, seigneur de Villiers-Cul-de-Sac, Vy et Chatcroo, achète Mareil 
à René de Mailly, seigneur de Menneville. En 1627, son fils. Pomponne 
de Meneau, lui succède (Titres Le Boîstel). Cette terre était, au dix- 
hnifième siècle, à M. de la Galaisière, dont elle est passée par succession 
âMoi« Lepetletierd'Aunay, à Mm^Séguier, à MmeU marquise d'Avaray. 

(1) Cf. no 82. La succession de Michel Bichot fut réglée par un acte 
de 1573 (Archives d'Eure-et-Loir, B, 1 tO). 

(2) Le BcBuf-Couronné est une auberge de la commune de Basainvilté, 
sur la grande route de Bretagne* 

(3) Le 28 février 1446, Perette de la Rivière, dame de la Koche- 
guyon, fait hommage au roi de diverses terres, après la mort de son 
frère Charles, et entre autres de la seigneurie du Tartre à Aunay-lez- 
Auneel, mouvant de Nogent-le-Koi (P. XV i, 79). 

(4) Le 15 novembre 1502, DU" Guionne de Moustiers, veuve de Jean 
de Bonfin, fait hommage au roi pour le fief de Claqin, h la Hauteville, 
autrement Charmoie, relevant de Gambais au comté de Monlfort 
(P. VU, 239). 

(5) En 1554, partage de la succession de Louis Boulehart, fils atné de 
Jean, entre ses frères Guillaume, Jacques, Jean et Charles ; ce:; deux 
derniers sous la garde de leur mère, Marie de Brichanteau. En 1586, 
Jacques de Boulehart, seigneur du Chêne, du Plateau, du Houx et de la 
Yallée Jaunet, laisse pour héritiers : Jean, écuyer, Marguerite, femme 
de Jeira Gallot, Etiennette, mariée à Robert de Gillin, seigneur de Bois- 
gnille, et Daniel de Boulehart. Jean de Gallot, seigneur de Bouglainval. 
rendit aveu à Nicolas de Morelay, contrôleur de rartillerie, pour le fief 
du Chêne, arrivé à sa femme Marguerite, par la mort de Jacques Boule- 
hart, son frère {Bibl* nat. Extraits dé Duchesne, I. LIV, p. 672}. 



— 316 — 

33. Marie de Briclianteau, veuve de Jean Boulehart, dame du 
Chêne, en partie. 

33. Thibaut Le Bourrelier, pour le fief des Audrains, à Aunay- 

sous-Auneau. 

34. Pierre de BouteiTîUiers , écuyer, pour le fief des Vaux- 

Rousseaux, à Grosrouvres (1). 

35. Le seigneur des Brosses. 

36. Messire Antoine de Canion, chevalier, châtelain d'Orgerus 

et seigneur de Tacoignières, se fait représenter par mes- 
sire Gaspard de Canion, chevalier, son fils aîné (2). 

37. Jacques Chambort, pour un fief à Saulx. 

38. Le seigneur de Champagne. 

39. François de Champgiraud, écuyer, pour un fief à Morainville. 

40. Le seigneur de la Chapelle de Villiers. 

41 . Marie ChantauU, pour les fiefs du Rocher (3), Maroles (4) 

et Hartonville. 

(1) La famîlle de BooterviUiers, qui fit, aa treizième 8ièc!e,des dons à 
Tabbayo de Murigny, tire son nom d'un fief de la châtellenie d*£tampe8« 
En 1306, Jean de BonterviUiers était seigneur des Essartons, près 
Montfort. En 1341, il reçut en cette qualité l^hommage de Robert Mi- 
gnon, seigneur du Tremblay, pour un fief aux Menuls. Le 7 octobre 1363, 
Simon de Bouter villiers, seigneur des Essartons, reçoit do Michel Mi- 
gnon 5 francs d*or pour le rachat de ce fief {Arch. du château du Trem-' 
6^a|/. Gartulaîre de R. Mignon, fol. 103, etc.). En 1379, Sidonie et 
Claudine de BoutervîUiers vendent à Christophe du Refuge, seign«ar 
des Menuls, leur fief des Vaux, à Grosrouvres, tenu de l'abbaye de 
Neaufle-le-Vîeux {Arch, du château des Aienuî$). 

(2) Le 19 février 1523, Antoine de Canion ou Canjon, écuyer, fait 
hommage au roi pour la seigneurie des Orgerus, au comté de Moatfort; 
et en 1530, pour le fief de Boutefief, en la seigneurie des Orgerus. 
Gaspard, son fils, lui succède le 14 juillet 1559 (P. VII, nos 246,. 259 ; 
P. XV, 297). Il dut mourir sans postérité, puisque sa sœur Louise est 
dite dame des Orgereux ; mariée à Louis de la Fontaine, seigneur de 
Vaux-sous-Meulan, elle fut mère de Denise de La Fontaine mariée, en 
1594, à Louis de Saint-Simon, père du premier duc de ce nom (Laine, 
Arch, de la noblesse^ art. Vxon;. 

(3) Bertrand Aufray était seigneur du Rocher, mouvant d*Epernon, 
en 1525 {Àrch. d'Eure-et-Loir, B 107). 

(4) En 1573, Jacques Acarie était seigneur de Maroles, en la châtel- 
lenie d^Epernon (Àrch. d'Eure-et-Loir, B 112},. 



V 



— 3n — 

42. Jeanne Charigaait, veave de Jacqaes de Ligneris, dame de 

Bailly (1). 

43. Le seigneur du fief de la Charmoie (2). 

44. Anne de Châteauchâlons, veuve de René de MaroUes, che- 

valier, lieutenant des Suisses de la garde du roi, pour la 
seigneurie de Longorme. 

45. Le seigneur des Châteillers, 

46. Le seigneur de Chatonville. 

47. Le seigneur de Chaumusson. 

48. Marin Chevalier, écuyer, seigneur de Ronumangion. 

49. Jean Chevillard, prêtre, pour le fief de la Cour-des-Prés et 

la seigneurie du Coudray-Hellouin (3). 

50. Jean de Clamorgan , écuyer, pour Favières en partie (4). 

51 . Thomas de Cléry, écuyer. 

52. Jacques de Cochefilet, seigneur de Vaverclas, pour fiefe à 

Ablis et à Garancières, en Beauce. 

53. Jean Le Cocq, chanoine de Paris, pour la seigneurie de 

Corbeville (5). 

(1) Voir la notice de M. Maquet, p. 139, sur Noisy-en-Cruye» dans 
laqueUe il est souvent question de BaiUy. Jeanne de Ghaligaat, dame 
d'Ecrônes» Etioles et Bailly, en la comté de Montfort, était fille Je 
Claade de Chaligaad, seigneur d*Ëcrônes,. fils de Charles, seigneur de 
Koy, et de Charlotte de Chanteprîme, sœur de la femme de Pierre Lescot ; 
sa mère, Catherine.de Saint-Benoit, dame de Bailly, était fille de Simon 
de Saint-Benott, seigneur de Bailly, et de Jeanne Auger. Son mari, 
Jacques de Ligneris, né en 1502, était fils de Kené des Lignerisetde 
Jeanne de Champrond, et petit-fils de Michel des Ligneris et de Claude 
de Cardonne, nièce ,du vice-roi de Naples, Il descendait d*Etienne des 
Ligneris, baron do Morainville, près Etampes, qui vivait en 1184 et 
avait épousé Henriette de Lestendart, fille du baron de Beine (Dochesne, 
t. LYllI, p. 138). 

(2) Maintenant la Hauteville. 

(3) Fiefs de la châtellenie de Houdan. 

(4) Conférez le no 8. 

(5) Le 4 janvier 1602, Jacques LeCocq, fils de Thomas, fait hommage 
au roî pour Corbeville, au comté de Montfort (P. XV n<» 310). Jean 
J^e Çocq, seigneur de Corbeville, Elleville et les Porcherons, conseiller 
au parlement de Paris, en 1625, fait marquis de Goupillières, en 1678^ 



— 318 -^ 

6*. Perrette le Cogneux, reuVe de Jean Auger, pi'ocurenr au 

parlement, pour Laanay, à Mittainvillë. 

65. Henri le Cointe, écuyer, pour Aubeville, Houdcbout et Co- 
tereau. 

56r Denis Colin, bourgeois de Montfort, pour la seigneurie du 

Bois-Epicier (1). 
57. Anne de Connan, veuve de Michel de Champrond, auditeur 

des comptes, pour les seigneuries de Hanches, la Tour^ 

neuve et Vinerville (2). 

mort en 1683, eut, d'Anne de Btoé, Jean- François Le Goc^, seigneur de 
Corbetille, qui, le 31 octobre 1686» afferma peur 150 livres la moitié du 
péage d*£Ileville, qu'il partageait avec le comte de Monlfort. 

(1) On lit dans le Scriptum ftodorurn de Monte for H : « Espechel est 
« homo ligius domini comitis, et fenet quidquid habet apod Flexanvil- 
M lam et débet unum mcnsem custodie; • et dans les hommages de 1283, 
Renaut Espicbel, homme lige. Le Bois-rEpicier, qui doit sans doute son 
nom à cette famille, était on des fiefs de Boudan.Le 25 noTembrel719, 
Nicolas de Barthomier, écuyer, seigneur du Boîs-rEpicior, chevalier du 
Mont-Carmel et de Saint-Lazarre, fils de feu Epiphane de Barthomier 
et de Marguerite de Vuognes, épouse Marguerite, fille de J.-B. Le 
Boistel, écuyer, lieutenant d'épée au bailliage de Montfort, et de Marie 
Le Pelletier de Montmort. 11 moarut en 1729 (^Titres de la famille Le 
Pippre). 

(2; La famille de Hanches était importante au doozlèoie siècle. Payen 
de Hanches, chanoine de Chartres, donna Téglise de Hanches à Saint- 
Père de Chartres, en 11 08, et vers ltl4 an prieuré Saint -Thomas 
d'Epernon. Son frère Rahier donna à Saint-Magloire un quart de la 
dtme de Basoches. Dreux de Hanches, vassal du comte de Motitfort, vers 
1230, l'était aussi du roi pour des biens à Meulan. Le 13 février 1354, 
Jean TElendart était seigneur de Hanches en partie {Bibh nat,, Mn. lat.; 
5185, p. 2). En 1478, Jean de TËtendart, fils de Jean, écuyer, était 
seigneur de Hanches et de Bois Kicheui ; il était petit-fils de Gallet de 
TEtendart, seigneur de Saint-Lubin? au comté de Montfort, de Becoin 
en la chàtellenie * de Gambais, de la Tourneuve, Grenortvilliers, Boîs- 
des-Foorches et Arménonville en la chàtellenie d^Epernon, de la sei- 
gneurie de Beauvais, de la terre de l'Etendart (sur la route d'Epernon 
à i^ïogent), de Heorteloup, près Meulan, et de l'hôtel de Bois-Rieheax, 
pré» Nogent-le-Roi. Gallet de TEtendart avait épousé Jeanne d'Ecrdnea, 
fille de Begnault d*£crônes et de Peronelle, fille de Baudouin de Cor- 
beil. (Laine, prieur de Mondou ville). £n 1497, les héritiers de Louis 
l'Etendart, chevalier» seigneur de Hanches, tenaient trois fiefs de Marie 



\ 






— 319 — 

58. Alexandre de Coquebonrue^ seigneur en partie d'Onral et 

du Petit-Bourdonné (1). 

59. Adrien Dudrac, vicomte d'Ay, conseiller du roi en ses cours 

du parlement de Paris et de Bretagne, pour les flefs de 
la Bâte, h Saint-Cyr, et de Foinard. 

60. Pierre Discrouées, écuyer, pour un fief à Ronceroles (2). 
6\ . Louis Dumoulin, pour un fief à Garencières. 

62. Le seigneur d'Epainville (3). 

63. Jean d'Epinay, chevalier, gentilhomme ordinaire de la 

chambre du roi, baron en partie de Rochefort, Auneau, 
Aunay et Voise (4). 

de Lazemboorg, dame d^Eperoon, cImcod d'eux devant foi, hommage, 
rachat, ehetal de service, marc d* argent et qaiol denier. Un d'eux était 
eotre Féglise de Hanches el le PasIiU, sor l'emplacement <faqoel fut 
conatroit depuis le château de Morvrlle, le seconda Bouglainval, le troi* 
ftiemeà Fosseol. Ils tenaient de plus à Beauval un fief de Regnanltda 
Gintray, seigneur de Houx. (Aveu d'Epernon, eu 1497.) 

Nous verrons, au iio75, qu'en 1556, Jean de Gallot était seigneur de 
Bouglainval, et qi»e Claude Grenet se dit, an n» 82,. seigneur de Hanches. 
£n 1574, Alexandre de hi Vallade était seigneur de Hanches; en 1711, 
c'était François de la Kochefoucaud {Àrch, d* Eure-et-Loir,) 

(I] 11 partage ces seigneuries avec l^ierre de la. Porte, mari de Cathe* 
rine de Coquebourne, n^* 150, Jeanne de Vion^ fille de Denis de Vion, 
seigneur de Tessancourt, Grosrouvre et les Pintières, mort en 1641, et 
d'Hélène de Villiers, morte en 1619, épousa Claude de Cocbome, écuyer, 
seigneur d*Orval prèsHoudian. (Laine, Àr. delà noMeste, t. V&, art.Vion} 

(2) 11 faut peut être lire Pierre d*Escrdnes« 

(3) Louis d'Elbée, seigneur de Caumont et d'Epainville en parUe» 
épousa, le 23 mai 1594, Jacqueline de Pinceloup, fille de Franfois, sei- 
gneur de Pinceloup et de Jarrieitx, dont François d'^Elbée, dont v 

10 Louis, tige des seigneurs d*Ëpainville; 

2o Philippe, tige des marquis d'£lbée ; 

30 François, tige des seigneurs de Jarrieux. 

{Nobiliaire de Saint-Âilaii, t. X.VI, p. 212.) 

Ua arrêt du 3 avril 1691, entre M. Basin, seigneur du fief de la Baste, 
eC Marguerite d'Hemery, femme séparée de biens du sieur de HarpCr 
propriétaik-e du fief de Painville, en la paroisse de Sonchamp, a décidé 
qoe ladite d'Hemery étant séparée de biens d*avec son mari, par son 
contrat de mariage^ elle ne devait aucun relief pour son fief de Painvtle 
{'Commfntaire de la coutume de MofUfhrt, p^ 52). 

(4) («laiherine dËslouteville, fille de Michel et de Biarie, dame dé la 



— 320 -^ 

64. Jean d'Bstauleville , chevalier, gentilhomme ordinaire de 

la chambre du roi, capitaine de cent hommes d'armes, 
gOHVemeur de Picardie, pour les seigneuries de Menain- 
ville etPresles (4). 

65. Etienne le Faulcetier, écuyer, seigneur de la Jaulnière, en 

partie (2). 

66. Joachim de Fesvières, écuyer, seigneur de Morainville. 

67. Le seigneur de Faveroles (3). 

68. Roger Fournier, écuyer, pour Marc, Petit-Mont, partie de 

Maule, Mareil-sur-Maule, Jumeauville, Goussonville et 
Arnouville (4). 

BochegayoD, épousa, en 1485» Henri d'Epinay, dont Gai 11, mort en 
1522; dont Gui 111 eut de Louise de Goulaîne. Jean, qui' fut depuis 
marquis d'Epiuay, comte de Durstal, et baron en partie de Bocbefort 
et de la Rocheguyon. Il mourut à soixante-trois ans, en 1591. Il était 
astrologue, théologien et poëte (Moréri). Catherine d*£stouteville se 
remaria à Bonabez de Poce,.qui, le 8 mars 1516, fait, à cause d'elle, 
hommage pour la sixième partie par indivis d*Auneau, Aunay, Adon- 
ville et Franconville» et pour la neuvième partie de la Kochegnyon* 
VetheuiU Trie et Fresnes-l'Eguillon, mouvant deChaomont (P. XVI, 
235). Cf. les notes relative» à Adrienne d'Estou te ville et à Jacques de 
Silly. 

(1) De la branche des seigneurs de ViHebon, avait épousé Denise, fille 
de Jean de la Barre, vicomte d'EUampes (Moréri). 

(2) Le 23 juin 1565, Pierre le Faustier fait hommage àCalherinede 
Médicis, comtesse de Montfort, pour partie de la Jaulnière, relevant da 
château de Gambais (P. XVll, no 268). 

(3) Le fief du Bout*Corné, en la paroisse de Faveroles,. relevait de la 
chfllellenie d'Epernon, suivant Taveu de 1497. 

(4) Le 10 mai 1553, il avait fait hommage au roi pour la seigneurie 
de Marc, à lui advenue par la mort de Philippe de Villeneuve, sa mère 
(P. XV, 289). Voir, pour la famille de celle-ci, la notice sur Noisy, de 
M. A. Maquet. Pour Maule et les autres seigneuries, il ne devait y 
avoir qu'un faible droit. Robert de Harlay, seigneur de Sancy, était sei- 
gneur de Maule, Jacques Paillard, de Jumeauville, Uélion de Tranche- 
lion, d* Arnouville. Toutes ces seigneuries relevaient de Poissy • M. Emile 
Beaux a écrit une fort bonne histoire de la châtcllenie de Manie, fort 
importante dès le onzième siècle. 11 lui a cependant échappé que les ba- 
rons de Maule étaient, dans une certaine mesure, dépendants des comtes 
de Montfort. On voit, en effet, flans le ScHptum feodorum de Mante^ 
forli, que Pierre de Maule était non-seulement vassal de ces <\pmtesy 



— 321 — 

69. Artas de la Fresnaye, écuyer, seigneur de la Feuillée. Le 

bailli d'Epernon, au nom du roi de Navarre, proteste que 
la Feuillée n'est pas un fief. 

70. Alexandre de Fresnières, écuyer, pour Saint-Hilarion, Le 

Rousseau (Le Rossay) et Voisins en partie (1). 

71. Raoul de Furet, écuyer, pour Cemay-la-Ville (2). 

72. D"« Suzanne de Gaillon, dame du Plessis-Marly, en 

partie (3). 

73. Jean de Gallot et Guillaume de Fontaines, écuyers, pour la 

seigneurie de Chantignon ville. 

pour divers fiefs à Vie, à Roquencoart et à Noisy, près VersaiUes, i 
Crespières, à Villiers-le-Mahieu et à Behoul, mais encore qu'il tenait 
d'eoz son château de Maule, et qu'il devait pour cela quinze jours de 
garde an château de Montfort. Comme confirmation de ce fait, on lit 
dans le registre de Philippe-Auguste (Mss. lat.; 9777, f. 33 : « Dominus 
« Petrus de Mau|ia lenet de domino rege quod habet apod Mauliam de 
c dominio, excepta domo iua de Maulia quum non tenet de rege, » 

(t) Ces fiefs relevaient d'Epernon; cependant, en 1582, Robinet de la 
Roqoe^ seigneur de Voisins, refuse de comparaître aux assises d'Eper- 
non, ledit lieu de Voisins ressortissant de Montfort {Archivée d^Eure- 
et'Loir.) 

(2) Pour les anciens seigneurs de Cernay, consultez le Cartulaire des 
Vatix de Cernay^ Le 27 novembre 1452, Pierre de Haubergeon, écujer, 
fait hommage au duc de Bretagne, comte de Montfort, à cause de sa 
seigneurie de Neaufle-le-Château, pour son manoir assis à Cernay, le 
colombier, la haute justice, le foar à ban, etc.; le fief de Pierre de Vil- 
lairt et le fief des Prés, consistant en on hôtel à Cernay, etc., et appar- 
tenant aux hoirs de Samson Plisson. {Archives de Seine-et-Oise,) Le 16 
avril 1523, Tristan de Uingant, dit Furet, fait hommage au roi pour la 
terre et seigneurie de Cernay-la- Ville, mouvante de la tour de Neaufle 
au comté de Montfort. Le 12 septembre 1546, Raoul de Foret en hérite 
de sou père Guillaume. Sa sœur Louise, mariée à Jean du Gallot, y avait 
aussi des droits. (P. VU, n» 247; P. XV, nos 278 et 281.) Par un 
échange du 14 juin 1699, le comte ds Ponfchartrain, seigneur de 
Neaufle, cède au duc de Chevreuse, comte de Montfort, la mouvance 
féodale du fief de Cernaj-la- Ville, possédé par les héritiers de Pierre de 
Furet. 

(3) Françoise du Bec, dame du Ptcssis-Marly, fille de Jacques du Bec, 
seigneur de Boory et de Vardes, vice-amiral de France, et de Madeleine 
deBeauvilliers, porta cette terre à son mari, Jacques de Moroay. On la 
noiDjme maintenant Le Plessis-Moruay. 



— 322 — 

74. Jean de Gallot, écuyer, pour la seigneurie des Pintières {^). 

75. Jean de Gallot, pour Bouglainval (2). 

76. Nicolas du Gard, écuyer, pour Craches, Orphln et pour 

Thionville, en partie (3). 

77. Jacques Garnier, pour un fief à Autouillet. 

78. Le seigneur de la Gastine. 

79. Jean Le Grand, écuyer, pour la seigneurie de Neuville (4). 

80. Le seigneur de Grandvilliers. 

81. Jean de Gogo, écuyer, pour la seigneurie du Temple^ à 

Sang^. 

(1) Daiu le Seripiwm feodorum de M<mtefbnU Robert L^Fraoe et 
Pierre du Bois, tieonent deui fiefs apttd E$pintiere$ de Jeu de Yadbe- 
restes» vassal de la châteHeoie d'Epernoa. Le 25 fëvrfer 1555» Jeaft 
GaUel, éenyer, héritier de son père, Amaory, et de son frère Guillaoniey 
fait bommage pour Ka Vigeelle aux Pintières» mouvant de Gambaîs. 
(P. XV, 29K) Le 2 asars 1575. soo neveu, Jean de Gallot, hérfte de loi 
un quart de ce ftef. (P. XVi, 494,} Louis de Vion, seigneur des Pin- 
tières, nsourat sans po&rërité, en 1693. 

(2) £a 1497, les liëritiers de Louis L'Etendart, seigneur de Hanches, 
lenatént de la dame d'Epernon ne fief à Boaglarnvaf. 

(3) Jean Le Maréchal se dit plus loin, au no 118, seigneur d'Orfin en 
partie. Pour les anciens seigneurs de ce lieu, on peut consulter le Car- 
tftlatre ée$ Vaux-de-Cernay. En 1497, Jean de Chambiiies tenait de 
Marie de Luxembourg le manoir d'Oria avee plessts dos à fossés, Fétang 
de la Bâte prèsOrio, 99 arpents de bois, etc., et deux masseurs : Robert 
derBandvicoort et Yvonnet da Marciltj, qui tenait de lui la place où 
avait été le mouiin de Beeberel. En 1524, Jacqueline Lecomte était 
dame d'Orfin. £o 1927, cette terre fut saisie sur R^ené de Normandin, 
seigneur de la Pointe; elle appartint ensuite à Philippe de Sakrt-Paui. 
^Anh, d'Ewe^t'-Lavr, B. 94. etc.) Le 20 février 1533, Pierre du Gard, 
écuyer, tapissier du roi, fait hommage an roi pour des terres à Thion- 
ifiUe, mouvantes de Iloudan et de Neaufie. (P. VU, 261.) 

(4) Le29'juin 1529, le cardinal dé Sens, évéque d*Albj (ÂnfotAe du 
Prat, qui avait été marié et chancelier de France), fait hommage an roi 
poitr Neuville et Thionville, relevant du comté de Montfort. (P. XV. 
255.) Le 16 avril 1556, la seigneurie de Neuville est pour moitié à Jean 
Le Grand, seigneur de la Lande, et Philippe et François de Roddês, hé- 
ritiers de leur oncle, Jean des Prés, en ont chacun un quart. (P. XV> 
294 et 295.) Le 5 juillet 1565, François de Raeonis, conseiller dtt roi, 
fait hommage à Catherine de Médicis pour la terre et seigneurie deNeo~ 
▼ille, avec moyenne et basse justice, relevant de Montfort, acquise par 
échange. (P. XVII, 271.) 



V 

"■1 









i 



— 383 — 

82. Claade Grenet, conseiller aa siège présidial de Chartres, 

pour les fiefs d^Eglanooart, Hermeray, ChaaK, Hanches 
et le Bois-de-Fourches, en partie (1 ). 

83. Etienne de Grenet» receveur des aides en Vélection de 

Chartres, pour an fief à HaroUes, appartenant à Made- 
leine de Gnénièresy sa femme. 

84. Le seigneur de Guéherville (2). 

85. Richard de Gaérard, écuyer, seigneur de Poulampont (3). 
86« Gilles de Guincheux» écayer, pour un fief à la For6l-de- 

Civry. 

87. Robert de Harlay, conseiller au parlement, pour le flèf de 

Dancourt (4). 

88. Marie de Tilly, veuve d'Antoine de Hargeville, et comme 

tutrice de ses enfants^ pour Behout et Hargeville (5). 

(1) l^oas avoos va, aa po 18^ que Jean Parthomier». leîgiMar de Ni- 
gelles» proteste contre le titre de seigneur d'Eglancoort que prend Ciande 
Grenet ; et, aa no 57, nous avooa paa^é en revoe qoelques-ana de» tei- 
goeurs de Hanches.. Claade Rabet, adressant une ^tre à Claude Gronet, 
le dit seigneur de Gas; il n'est point fait mention ici de cette seigneurie, 
parce qo*elle relevait de Galardon. En 1574, Louis de la Taille était 
seigneur d*Hermeray. {Areh» fEMre^et'L^irf B» 1 12.) 

(2) Guer ville, près Ablis. 

(3) Fief de la paroisse 4e Condé, relevant de Gamhaii. Voir CattMr 
laire de$ Vaux-de-Cemay, p. 712. 

(4) Fief à Septeuil. Ce Kobçrt de Barlay devint célÂbse» sont le rdgne 
de Henri iV, sou^ le nom de seignjeur de Sanoy. 

(5) On lit dans le Scriptum feodorum da HonUforii : « Domiwn de 
« Hargevilla e&t homo liglu» conj^tis de dom% sua et de bosco, et de 
« vinea quod ibi habet domina Petronilla, et de. oustodiA terre sne« 
« Dominas Ambrosius de Hargevilla ten.et gardam terre sue et d«iaom 
« suam et iiemas ibidem et est hqmo comitîs» » En 12^3, Guillaume de 
Hargeyijle bit hommage à Béatrix de Monlfort.. GuiUemttte, fille de 
Robert V^t^ndart, vivant au quatorzième S:iè^le. et de la fille du sei- 
gneur de Jyiaroles et de Galardon en partie, épou«a messire ^ea» de 
Hargeville, seigneur des Prés, au comté de Mon tfort,. dont Guillaume, de 
Hargeville, seigneur de Behout, près. Montfort, et. bailH d*£vreu](. 
(Prieur de Mondonville.} On trou.ve dans des titres pour (e prieuré, de 
Mantes, de 1404 et 1.105, Pierre de Hargeville, bailli d'ËvreÛK. (Gtaj- 
gnères. Ea>tr. da Marmoutier, I, 215.) Dans le dénombrement d^ la 
châtellenie de Chevreuse^ fourni en 1507,, à révéque de Paria.» par Ail. 



— 324 — 

89. Philippe de Harville , écuyer , gouverneur du comté de 
Montfort, seigneur de la Grange-du-Bois , Saint-Ger- 
main de Morainville , Plaisir en partie, Breteschelle en 
partie, et encore à cause de Claude de fiouville, sa 
femme, seigneur des flefs de l'Orme, de Launay, à 
Cressay, et de Garancières, en partie (1). 

toinc de Gantelea, il mentionne : « Item, il est tena dadtt baron, en la 
comté de Montfort, un fief qui fut Simon Thoreau, depuis à messire 
Pierre de Hargeville. chevalier; ledit fief aui Orgoros, et est à présent à 
Antoine de Hargeville. » Cet Antoine de Hargeville avait fait hommage 
au roi, le 9 décembre 1502, pour un fief à Behout et à Garancières, à lut 
advenu par la mort de Jean de Hargeville, son père (P. Y II, no 240). Le 
24 mars 1505, Bernard de Hargeville fait hommage au seigneur de Cha- 
vreuse, pour le fief de Behout. I^e 13 janvier 1529, Richard de Harge- 
vtile, â la mort de son père, Bernard, fait hommage au roi pour Harge- 
ville, le Breuil, en la paroisse de Garancières, et le fief Baynel, à Behout 
(?. VU, 253). Et le même, le t3 juin 1530, fait hommage du fief de 
Behout au seigneur de Che vreuse. On voit qu'il s'agit de deux fief» dis- 
tincts relevant : run de Montfort, Tautre de Chevreuse. 11 y avait aussi 
dans la paroisse et la seigneurie du Tremblay un petit fief de Behout. 
En 1637, Pierre d'Hargeville fait encore hommage du fief do Behout au 
seigneur de Chevreuse, et la DU» de Bragelonne le renouvelle, le 
30 mai 1696, aux dames de Sainl-Gyr. Mais une note de rinvcntairé des 
tilres de Chevreuse montre que cet hommage ne fut pas renouvelé, et 
que les dames de Saint-Cjr ne savaient plus où ce fief était situé (Àrch^ 
de Seine-et-Oise), 

La fille de Marie de Tilly, Claude de HargeviUe, dame de Grespierre 
et Vauguyon, et veuve d'Horace Ducs, écuyer, fit, en décembre 1595, 
un accord avec son oncle, Jean de Tilly, châtelain de Blaru, seigneur de 
Yillegast, Chauffour et Port-Villez (Àrch. de Seine-et-Oise, titres du 
marquisat de Blaru). 

Le 25 juin 1591, Jean de Longueil fait hommage au roi pour la vi- 
comte d'Arge ville, mouvant de Meulan, par succession sous bénéfice 
d'inventaire d*Ëtienne d'Argeville, son oncle (P. XYll, no 346). 

(1) Laine, prieur de Mondonville, donne, t. III, p. 28 de ses extraits 
manuscrits, la généalogie de la famille des Harville, depuis le qua. 
torziéme siècle ; mais celte généalogie ne concordant point avec le do- 
cument qui nous occupe, ni avec les hommages originaux, aurait besoin 
d'une révision qui tiendrait trop de place ici. Notons seulement les 
hommages suivants. Le 20 juillet 1494, Malhurln de Harville, pour la 
Grange-du-Bois; le fief de Montmor, à Plaisir; le fief qui fut à Jean de 
la Neuville, à Chateron, dont dépend le fief de la Boissière ; et le fiçf de 



— 325 — 

90. Philippe de Ruellan, curateur de Mathuria de Harrille, 

mineur, pour Millemont et la Perruche, par succession 
de Christophe de Harville, abbé de Grandchamp. Le sei- 
gneur de la Grange-du-Bois leur conteste cet héri- 
tage (1). 

91 . Esprit de Harville, chevalier, seigneur de Palaiseau, comme 

seigneur de la Celle, Champoudry, Voise et l'Erable ; le 
Plessis et Moustiers en partie; le fief d'Espois, Longvil- 
liers, La Grande maison de Ronqueux et Breteschelle en 
partie (2). 

92. Antoine de Hébert, écuyer, pour les fiefs de Ponceaux, 

Raiseux, Cadil, Boulehartet les Etourdis (3). 

Pierre de Vîtry, à Saînt-Germaîn-de-Morain ville, le toat relevant da 
château de Neaafle (P. Vil. 174). £n 1530, Esprit de Harville, fiU de 
François, poar Palaiseau, relevant du châtelet de Paris, et deux parts 
dont cinq font le tout do la Bretesche, mouvant du château de Neaafle 
(P. XVI, 299). Le 3 aoât 1577, Claude de Harville, gentilhomme or- 
dinaire de la chambré du roi, fait hommage, pour lui et Louise, sa sœur, 
pour la châtellenie de Palaiseau, mouvant de ChâteauforI, par héritage 
de Esprit, son père, et Henri, son frère (P. IV, 61). 

(1) Millemont était un fief relevant de Neaufle, et ce ne fut que par 
raccord de 1699 que le comte de Pontcharlrain en céda la mouvance 
féodale, avec ceUe de la Queue, au duc de Cbevreuse, comte de Mont- 
fort. Cependant les seigneurs de Millemont étaient hommes du comte de 
Montfort par l'assurement de leur manoir et tenaient en fief de lui un 
droit de chasse. Ce fief de la chasse de Millemont est mentionné dans le 
partage de 1317. Dans un relevé des fiefs de la châtellenie de Neaafle^ 
au quinzième siècle, le droit à payer à chaque changement de seigneur 
est évalué 300 livres tournois. 

(2) Selon Laine, prieur de Mondonville, Guillaume de Harville, en 
Beauce, seigneur de Lérable, les Bordes et Champoudry, épousa Jeanne, 
dame de Voise (commune de la Celle), dont Guillaume, tué à Azincourt, 
en 1415, marié à Jeanne, fille d*Adam le Brun, seigneur de Palaiseau. 
Leur fils Guillaume, seigneur de Harville, Palaiseau, Voise, etc., épousa, 
en 1436, Anne de Contes, dont François, marié à Renée de RouviUe; 
dont Esprit, dont nous venons de voir les titres; qui eut pour femme 
Catherine de Leoze, fille du comte de Cbarlus. 

(3) Dans le Scriptum feodorum de Montefortit on trouve Amaury, 
Jean, Begnault et Philippe des Ponceaux et Dreux de Raiseux, qui, 
outre ce fief, tient ceux de Vignoles et de la Couperie près Beine. En 

' T. I. 23 



— 326 — 

93. Jacqnes de Hémard, chevalier, écuyer des écuries du roi, 

seigneur de Denonrille, pour la seigneurie de Chenne- 
velles (1). 

94. Anne de Hémard , veuve de Nicolas de Laiilier» écuyer, 

dame de Noire-Epinay (2). 

95. Oudart Hennequin, président à la cour des comptes, pour 

la Castaigne . 

96. Pierre Henaequin, conseiller du roi en sa chambre du 

trésor, à Paris, pour la seigneurie de Boinville-le- Gail- 
lard (3). 

97. Alophde l'Hôpital, chevalier, seigneur de Choisy-les-Loges, 

1497, KegnauU de Ponceanx tient de Jean Morhier les Gefs de Baiseax 
el do la Perroehe, -en la paroÎMO Saînt-Martin de Ntgelles, avec trois 
arrière-fassaux ; lean Lamy, caré d^Ëpernoa, tient un fief à Rataeuz, 
et Jean Làndruyer un- fief hi^arsier à Gadil, près Epernon. En 1612, 
Honoré de Alauroy« aeigneor de Batilljf fait honinij^ aa due d*Epernon 
pour Amiel, Boulehart et FosseuU. (ircA. d* Eure-et-Loir,) En 1â(6 el 
16t8>, procès poar le fief de Baiseox entre Jean L'Ëtendart, seigneur de 
Uanche^» et Marguerite de Cintra j» dame de Houx. En 15*29, le due de 
Vendôme, seigneur d'Epernon, remet à Louis L*Elendart, «eigneur de 
Hoiix, les droits de relief dus pour les fiefs de Houx et de Raisenx» Eu 
1713, Louis de Kermeno, seigneur de Raiseux (Areh. d'Eur^^euLoir^ 
B» 94, etc.)« Ea 1550, Antoine de Hébert fait hommage pour le fief de 
l'Etourdi. G* est en 1573 un des tuteurs de Michel de Bichot, seigneur 
du Bols-dea-Fourches (Ibidem). 

(1) Deuooville était un fief mouvant d*Ëtampes. Plusieurs seigneurs 
de Eblionviile figurent aux oosième et douzième siècles dans des chartes 
pour Tabbaye de Bonneval et le prieuré de Bréteucourt. f^ 13 juillet 
1521, Marguerite de Buissay, veuve de Robinet, seigneur de DenonviUe, 
avait pour gendre Jean de Hémard. En 1461, Jean de Homard, fils du 
précédent, épouse Jeanne de Saint-Marry. Leur fils, Pierre, vivait en 
1492 et 1509. Le 7 juin 1540, Jacques de Hémard, seigneur de Denon- 
villot son fils, épouse Claude de Maolny, dame de Saint-Aignan, veuve 
de Françoia de Stlly, en présence dô sou frère Charles de Hémard, car- 
dinal de Màcon, évéque d'Amiens (l^e prieur de Mondonville, t. 111, 
L4). 

(2) Hameau de la commune de Létuin (Eure-et-Loir). Ce fief était 
vassal de Denoaville, mais ressortissalt pour la justice à Mont fort 
(M. Merlet, JHct. top, d'Eure-et-Loir). 

(5) Commune de Guilleville (Eure-et-Loir) . 



\ 



V 



— 327 — 

poar la seigneurie de Denisy. Il soutient contre le pith 
carear da roi que son fief relëre de la grosse tour de 
Dourdan (1). 

98. Etienne L'HostelIier, éla pour le roi à Montfort, comme tu- 

teur et curateur de ses enfants mineurs d*ans, et de feue 
Anne de Hondoré, sa femme, à cause du fief de la mairie 
du Coudray (2). 

99. Jacques Hurault, conseiller du' roi an parlement, pour les 

seigneuries du Marais et du Val-Saint-Germain (3). 

400. Jacques Hurault, écuyer, notaire et secrétaire du roi en 

ses finances, grand audiencier de France, comme sei* 
gneur-châtelain de Bréteucourt (4). 

(1) Bans la prisée de la châtellenie de Doardan, eu f 307, figurent les 
aveoes de Denisi {Chron. de Dourdan, par M. Jos. Guyot, p. 30). Et 
cependant, yers 1230, Clémence d'Aaneaa faisait hommage an comte de 
Montforl de ce qu'elle avait à Denisy. Jean d*Aoneau, seigneur de De- 
nisy, chevalier du roi, vivait en 1272 et 1291. En 1320, à Ronchamp 
sons Montforf, Thibaut de Danisy, seigneur do Boolon, assiste comme 
parent au mariage de Bouchard, comte de Vendôme, avec Alix de Bre- 
tagne, fille de Yolande, comtesse de Montfort. Le 31 juiUet 1372, Si- 
mon de la Queue, chevalier, fait hommage au seigneur de Ghevreose 
pour Méridon et antres terres dont sa femme Péronnelle venait d*hériter 
de son père Ferry do Denisy (Papier yelu de Ghevreose, f. 17 et 44; 
Archivés du château du Tremblay). 

(2) Galherine, une des filles d'Etienne I/Hostellier et de Anne de 
Mondoré, épousa Glande Rabet, dont nous avons vu plus haut les vers 
en rbonneur de son beau-père, p. 260, et son épitaphe, p. 263* 

(3) Parent, comme le suivant, du chancelier de Chîverny* 

(4) La cbâlellenie de Bréteucourt fut démembrée dans les premières 
années du deuxième siècle de celle de Rochefort, lorsque Gui le Rouge, 
comte de Rochefort, construisit le château de Bréteucourt. Elle fut 
Tapanage d*une branche de la famille de Montfort issue de Gui, fils da 
Simon 111, comte d*£vreux, et Ëléonore de Montfort rapporta, en 1300, 
dans la famille de Vendôme. Le 28 juillet 1372, Jeanne de Vendôme, 
dame de Bréteucourt, rendit aveu à Bureau de la Rivière, seigneur de 
Rochefort, pour le châtel et la cbâlellenie de Bréteucourt, excepté quinze 
livres de rente qu*elie a achetées en la ville d*Ablis : pour quatorze vas- 
saux tenus de messire Amaury de Maintenon, chevalier; pour le fief d# 
Baudicourt que tient messire Guillaume de Morainville; pour le fief du 
Perray, tenu par M. Renault de Groiz, et pour douze â quinze petits 



— 328 — 

401 . Le seigneur dlvetle. 

102. Guillaume de Lailly, écuyer, pour la seigneurie des Es- 

sartons (1). 

103. Martin de Lailly, écuyer, pour un fief à Condé (2). 

fiefs lèz la yille d'Ablis (Registre des titres d'Ahlis, à M. Ghenn, à SaioU 
Araoalt). En 1374, Catherine de Vendôme hérita de sa sœar et se 
maria à Jean de Bourbon, comie de la Marche. Leur petite-fille» Eléo- 
nore de Bourbon, épousa Bernard d'Armagnac, comte de la Marche, de 
Perdriac et de Castres, qui fit hommage au roi, pour la châtellenie de 
BréteucourI, le 15 septembre 1436. Dans cet hommage, cette châtellenie 
est dite relever du comté de Chartres (P. VIIl, 113). En 1563, Hurault 
de Chiverny, seigneur de Bréleucourt, vend cette châtellenie au comte 
de L'Hôpital. 

(1) Ferme de la commune des Mesnuls. Simon des Essartons est un 
des yassaux de la châtellenie de Montfort, en 1230. Jean de Bontervil- 
lierg était, en 1306, seigneur des Essartons, comme nous Favons vu plus 
haut, au numéro 34. Blanchet de Boulervilliers vendit les Essartons à 
Jean Etienne, qui cède cette terre à la famille Petit. Le 2 juillet 1514, 
Guillaume cl Thomas Petit, frères, vendent le^s Essartons à Guillaume 
do Bergerac, écuyer, seigneur de Ragonant près Chevreuse {Archives 
du château des Mesnuls), Cependant, nous trouvons que le 13 décembre 
1493, Guillaume de Lailly, écuyer, seigneur de Saint» Aubin, fait hom- 
mage au roi', comme comte de Montfort, pour la moitié du fief des Es- 
sartons et d'un fief à Méré, plus les 2^7 qu'il a en Tautre moitié (P. VII, 
no 224 • Il avait épousé Antoinette, fille d*]Iélion de Tranchelion et de 
Catherine de Rosny, laquelle était remariée, en 15tl, à Martin de Cour- 
talain« seigneur do Moinville en Beauce. Louise de Lailly, leur fille, 
épousa, en 1523, Louis de Courlalain, fils do Martin et d'une première 
femme (Gaignères, Bibl» nat,, 5185, p. 435). Le 15 juin 1528, Louis 
de Courtalain fait hommage au roi pour partie du fief de Lauuay-Bertin, 
mouvant de Montfort (P. VII, 251.) Le 16 mai 1571, Christophe du 
Refuge, seigneur des Menais, acheta le manoir des Essartons, avec la 
mouvance des fiefs de Chalellois, la Bemolterie, du moulin du Muid à 
Vie, de Champaudry, paroisse du Tremblay, de la Millière, du Jardin, 
de Launay-Bertin et du fief Courtalain à Méré. Le 27 avril 1600, 
Bénigne Bernard en fait hommage avec ses autres fiefs (P. XV, 307} et 
il fait encore partie du domaine des Menuls. 

(2) Le 10 mai 1552, Martin de Lailly avait vendu à Nicolas Le Clerc, 
seigneur du Tremblay, deux septièmes du fief de Launay-Rogueriu ; 
Fleur-de-Lis de Bergerac, femme de Gabriel de Lailly, vend au même 
un septième plus un vingt-huitième du même fief, dont les autres por- 
tions sont cédées au seigneur du Tremblay par Antoine, Louis et Nicolas 



— 329 — 

404. Le seigneur des Laiz. 

105. Jean de Languedoue, écuyer, pour le Clos, le Petit-Her- 

meray et Bourdonné {\). 

106. Le seigneur de Lévis (2). 

1 07. Florent de Lestre, écuyer. 

1 08. Le seigneur de Loireau, paroisse de Sonchamp. 

109. Le Révérendissime Cardinal de Lorraine, seigneur d*Au- 

teuil, Boissy, Vilarceaux, et partie de Garancières (3). 

de Bergerac. Le 3 juillet 1383, J«an de Mareil, ayant acquis le fief de 
Launay-Roguerin, avait payé 9 francs d*or à Guillaume' de Bois-Niyard, 
seigneur de Ncaufle, dont ce fief était tenu. Le 4 mars 1452, Simon de 
Mareil vend ce fief à Jean deGrandrue. Il est partage, le 22 juin 1494, 
entre les héritiers de Pierre de Grandrne et sa veuve, Fleur-de-Lis Auger. 
Guillaume de Bergerac, marié à Jeanne de Grandrne, en fait hommage, 
en 1492 et 1507, et sa veuve le 18 mai 1540 {Arch, du château du 
Tremblay)» 

(1) Nicolas de Languedoue était seigneur du Clos, mouvant d'Ëpernon, 
en 1547. Louis de Montanguibert était seigneur de Bourdonné, en 1553 
{Ârch. d^Eure-et-Loir), Le 23 septembre 1533, Menoy du Lit? écuyer, 
seigneur du Bois-d*IUiers, fait hommage au roi pour Bourdonné, mou- 
vant de la châtellenie de Houdan (P. Yll, 262). 

(2) Dès 1283, les seigneurs de Lévis étaient vassaui des comtes à» 
Montfort ; mais nous ne saurions dire pour quel fief. 

(3) Charles, second fils de Claude, duc de Guise, et d'Antoinette de 
Bourbon, était archevêque de Keims. On le nommait cardinal de Lor- 
raine, et son frère Louis, archevêque de Sens, cardinal de Guise. 

Le 14 juin 1500, Bernardin de Mineray, écuyer, fait hommage au roi 
pour la seigneurie d*Auleuil, tenue du château de Montfort (P. XVf,^ 
188). Le 18 janvier 1518. hommage (de Jean Berruyer (P. Vil, 244), 
Le 12 mai 1528, hommage de Perette Perdrier, veuvede Jean Berruyer, 
pour moitié ou environ d*Auteuil et Boissy-sans-Avoir im comté de 
Montfort, et Médan, mouvant de Poissy (P. XVI, 284). Le 26 février 
15 >6-t557, le cardinal de Lorraine abandonne au cardinal de Bourbon, 
abbé de Saint-Dénis, les seigneuries d'Auteuil et Boissy, en échange de 
la châtellenie de Beaurain {^Livre velu de- Chevreuse, f. 175). Le 4 no- 
vembre 1564, Jean Arnoul, bourgeois de Paris, fait hommage pour la 
seigneurie d'Auteuil et partie du fief de Boissy-sans-Avoir cP.XVU, 
249). En 1609, Jean Briconnet fait hommage pour Au teu il. Anne-Marie 
Le Mercier, veuve du seigneur de Forcadel, morte en 1739, était dame 
de Boissy et Groussay et possédait les fermes d'Aigreroont et Launay, 
en; la paroisse de Méré, et de Chienchiaot, en la paroisse de Basoches. 



— 330 — 

HO. Le seigneur de la Loupinière, près Saulgy. 

< < < . M*'* Vincent de la Louppe, lieutenant-criminel au bailliage 

et siège présidial de Chartres, pour la seigneurie de 

Meulcent. 
412. M*" Jean Macé, pour partie du fief de Saint-Martin, à 

Ormoy. 
113. Christophe Maillard, seigneur de la Haute-Boissière, en 

partie (1). 
1 1 !• Les seigneurs de Maisons-en-Beauce. 

115. Abraham de Malalvoy, seigneur du Bas-Breuil, en partie. 

116. Toussaint Mansel, écuyer, gentilhomme de la vénerie du 

roi, maître particulier des eaux et forêts du comté, ca- 
pitaine des châteaux de Montfort et de Saint-Léger^ 
en-Iveline (2). 

(1) Les seignears de la Boissière figurent dès le commencement da 
douzième siècle parmi les vassaux des seigneurs de Montfort* Le 5 
juiUet 1561, Robert Vippart* seigneur de Silly, fait hommage à Cathe- 
rine de Médicis, comtesse de Montfort, pour la Haute-Boissière, en la 
châlellenie de Saint-Léger, à lui échue par la mort de Simon Vippart, 
son frère (P. XVII, no 121). 

(2) Par arrêt de la troisième chambre des enquêtes du 8 juin 1610, en 
faveur du sieur du Mansel, contre Elisabeth de Cocherel, veuve de 
Toussaint du Mancel, la donation de tous ses biens faîte par le défunt â 
sa femitae dans leur contrat de mariage, est réduit au quint, d'après Tar- 
ticle 143 de la coutume de Montfort. il n'est loisible à aucune personne 
de disposer par donation entre vifs de ses propres, au préjudice de ses 
héritiers. Outre le quint {Commentaire de la coutume de Montfort, 
p. 370). 

Je ne saorais dire quelle était sa parenté avec Jacques du Mansel, 
seigneur de Saint-Léger en Artois, et chevalier des ordres du roi, dttnt 
nous avons vtt. page 267, Teitrait mortuaire, avec une épitaph^ faite 
par Claude Rabet, qui avait également composé celle de sa femme, Ca- 
therine de Boulehart. En 1577, il acheta à l'abbaje de Neaufle Ik terre 
de la Grange-du-Bois, près des Menuls, consistant en 175 arpents de 
terre, chargés de 10 livres 3 sous 6 deniers de cens, 15 poules et demi, 
33 poulets, etc», et qui provenait du don de 200 arpents de bois et 
friches qui leur avaient été donnés par Jean, comte de Montfort, en 
1248 {Arcmee de Seine-et^OUe). Le 28 avril 1579, H fait hommage 
pour une nouvelle acquisition, la seigneurie de Feucherolles, mouvant 



— 331 — 

417. Jean de Marais, pour un fief à Thionville. 

118. Jean Le Maréchal, écuyer, seigneur d'Oi*pbm, en partie, 

et le même, pour sa femme, seigneur en partie de Mor- 
sang, près de Rochefort (1). ' 

119. Les héritiers de Christophe de Marie, conseiller au parle- 

ment, pour Boutigny, en partie, Cloches, la Musse^ les 

Joncs et le Petit-Bourdonné (2l), 
4^. Le seigneur de Massy, pour un fief à Chantignonville. 
1 21 . Jean de Maubuisson, écuyer, l'un des cent gentilshommes 

de la maison du roi, seigneur de Maison^Rouge, prë3 

Méré. 
♦22. Antoine Mazin, écuyer, pour la seigneurie de Cbrbeil (3). 

123. Don Diego de Mendosse, chevalier, gentilhomme ordi- 

naire de la chambre du roi , seigneur de Boullon et 
Guette, à cause de sa femme (4). 

124. Charles de Ménil-Simon, écuyer, seigneur de Launay, 

Yilliers-le-Mahieu et Autouillet (5), 

de Poissy (P, IV, 74\ Il eut an 6ls du même nom, dont U veuve. Ma- 
rie do L'Aulnoy, fait hommage de Feucherolles pour elle et ses enfanta^ 
Charles, François et Marte, le 14 février 1598 (P. IV, 167). 

(1) Voir la noie du numéro 76. 

(2) • Le 9 sciptembre 1496, Jean de Marie fait hommage au roi« poar 
Cloches, au comté de MontCbrt (P. \ II, 229). Le 12 août 1547, méiifte 
hommage par Christophe, de Marie (P. XV, 280). Le H juin 1562^ 
I<îîcole de Marie, demoiselle, veuve de Kené Hector, seigneur de Fer- 
reuse, fait hommage pour partie de la moitié de la terre de Cloches^ à 
die échue par la mort de son père, Louis de Marie (P. XVil. 123). 

(3) Corbet ou Corbeil, eu la paroisse des Bréviaires* M. Moutié cite 
un BTeu de la châtellenie des Essarta, en 1562, rendu par Jacques d'An- 
gennes à Jean de Silly, seigneur de Uochefort, où ce fief est identifié 
avec celui de la Granne-Aubebert, compris dans la donation de la terre 
des Bréviaires, fjiite eu 1267 par Kobert, comte de Dreux, et Béalriz, 
«omtesse de Montfort,à GuiUaome de Beaumont. 

(4) V. p. 53 quelques seigneurs de BuUion, cités par M. Morize. 

(5) Avait fait hommage au roi pour Autouillet, le 17 juiHet 1529 
^, Vil, 256). D*après le Scriptum feodarum de JHonteforti, Hugues de 
[esalan tenait sa terre de Villiers, partie de Pierre de Mesalan, partie de 
4erre de Maule, qui se reconnaissaient tous deux vassaux de MontCoct 



— 332 — 

425. Le seigneur du Ménil-Roland (\). 

126. Madeleine de Mesmes, dame du Petit-Bourdonné , en 

partie, et du Jarrier (2). 

127. Le seigneur de Mittainville (3). 

128. Etienne de Morainville, écuyer, pour Chantignonville. 

129. Raoul Moreau, trésorier de Tépargne, pour les fiefs du 

Chardonnet et de Blahie, et un fief à Saint-Aubin (4). 

130. Jean le Morbier, écuyer, pour Brunel et pour ses droits 

avec Biaise Mauguey, en la seigneurie de Gressez (5). 

131. Mile le Morbier, écuyer, seigneur du Mats et Saugy, en 

partie (6). 

poar cet arrière fîef. Dans le même acte, Simon de Groussay est sei- 
gneur d^Âatouiilet; mais Amaary de Thoirj y possède un fief, sans 
doute celai que nous avons vu au no 77 appartenir à Jean Garnier, En 
1632, le seigneur de Launay-Yilliers, comme seigneur de Meselant, 
opère le retrait lignager de la terre de Laonay {Commentaire de la 
coutume de Mont fort, p. 37]. 

(1 ) Fief de la châtellenie d*Epernon, en la paroisse d*Orfin. 

(2) Le 22 février 1538, maître Jean de Veignoles fait hommage aa 
roi pour le Jarrier, au comté de Montfort (P. Vil, 267). 

(3) Le 23 juin 1492, Charles Blanchard, licencié en. lois, fait hom- 
mage au roi pour Catherine Lemoine, sa femme, pour la seigneurie de 
Mittainville, mouvant du chastel de Saint-Léger en Yveline, au comté 
de Montfort. Le 7 novembre 1496, cet hommage est renouvelé par 
Giles Polîn, écuyer, gentilhomme de Thôtel du roi (P. VU, 218 et 230). 
En 1564, Charles Poucet fait hommage pour lut, ses frères et ses sœurs, 
de la même seigneurie, après la mort de Louis Poncet, leur père 
(P. XV. 305). 

(4) Voir plus haut Tépitapheque lui a consacrée Claude Kabet, p. 270. 
11 fut aussi seigneur du Tremblay et Grosbois; de Jacqueline Foarnier 
il laissa Marie Moreau, dame de Grosbois, mariée le 15 février 1575 à 
Nicolas de Harlay, baron de Maule et seigneur de Saney, ambassadeur, 
surintendant des finances, colonel des Suisses, etc. (Moréri.) 

(5) Les Morbier, seigneur de Villiers-le-Morhier, près Nogent-le-Roi, 
figurent souvent, au onzième et au douzième siècle, dans le Cctrtulaire 
de Saint'Père de Chartres. Simon Morbier, seigneur de Villiers, fut 
prévôt de Paris pour les Anglais, de 1430 à 1436. 

(6) Le 15 janvier 1577, Jean Le Clerc, seigneur du Tremblay, 
hommage au duc d'Anjou, comme seigneur de Neaufle-le-Cbâteau, poi 
Saogy el le fief Paumier à Sainl-Bémy ^ le fief Le Clerc à Galluis et 



•— 333 — 

^32. Richard le Morbier et Bertin de Vaunisson, écuyers, pour 
la seigneurie de Vacheresses-les-^Hautes (1). 

133. Louis du Moulin^ pour un fief à Garancières. 

4 34. Le seigneur du fief du Moulin-de-la-Planche et du Jarrier. 
près Saint-Arnoult. 

135. Jean Mourant, écuyer, seigneur du Breuil, Adainville en 

partie, de la Jaulnière et du Bas-Breuil, en partie (2). 

136. Antoine Moy encourt, écuyer. 

137. Philippe Moysen, avocat à la cour, pour son fief d'Al- 

lones (3). 

138. Robert de Neuville. 

139. Le seigneur d'Orsonville. 

1 40. Le seigneur de Paray. 

141. Le seigneur du Parc (4). 

fief Tronchet à Basoches. L'hommage de ces fiefs, porté tantôt à Mont- 
fort, tantôt à Neaufle, resta à Neaafle par une transaction de 1716 
(Archives du château du Tremblay), 

(1) £n 1497, Jean le Morhier tenait en fief de Marie de Luxembourg, 
dame d'Epernon, le fief de Yacheresses-les-Hautes, avec trois vasseurs, 
et celai de Fervaches, en la paroisse de Nigelles, avec quatre vasseurs 
et plusieurs arrière-vasseurs. 

(2) Cf. no 115. Le 13 janvier 1529, Richard de Uargevîlle, fils de 
Bernard, fait hommage pour le Breuil, en la paroisse de Garencières 
(P. Ml, 253). En 1566, Pierre, fils de Haoul d*£corchevel et de Cathe- 
rine do Bonrget, fait hommage à Catherine de Médicis pour un quart 
de la seigneuFie du Breuil, au comté de Montfort, moitié venant de son 
père, moitié de sa mère (P. XVII, 260.) En (590, Gentien Thomas, 
seigneur de la Courtillière, fait hommage au roi pour Nicole d'Ecor- 
chevet, sa femme, héritière pour une part dans la seigneurie du Breuil. 
(P. XVII. 344). 

(3) Ce fief consistait en une maison de la rue Parisis à Montfbrt. Dans 
un vidimus de 1562, Philippe Moisen, écuyer, se dit premier, prochain 
et seul vassal du roy nostre sire en sa ville et faulxbourgs de Montfort, 
à cause de notre fief et seigneurie dudit Moisen, dit d'Alloués, de luy 
tenue en foy et hommaige plein, direct et lige ; hailly commis audit 
cooQté par ledit sieur roy, en sa cour du parlement de Paris {Archives 
d^VHôtel'Dieu de Montfort), 

i (4) D'après le Scriptum feodorum de Monteforti^ Amanry de Main- 
l^uon tenait du comte de Montfort son château de Maintenon, sa maison 



— 334 — 

442. Le seigneiir de Perray-Abiis. 

U3. Le seigneur de Perdreauville (1). 

444. Alain de la Phaye. 

4 45. Jean , Charles , Raimond et Nicolas les Philippe^ h cause 

du fief de TEnroule. 
4 46. Mattre Guillaume Pléon, pour le fief de la Croix-Percée, 

à Elleville. 
4 47. Antoine de Pont-Bréant, écuyer, pour les seigneuries de* 

Bordes, de la Bretesche et du Petit-MéniL 
4 48. Charles de Ponville, écuyer, pour le fief de la Chapelle- 

de-Donchamp. 

449. Germain de la Porte, écuyer, pour le fief de Saint-Benoit, 

à Flexanville. 

450. Pierre de la Porte, conseiller du roi, bailli de Montfort, 

seigneur de Neuville, en partie, et aussi seigneur 
d'Orval et du Petit-Bourdonné, en partie, à cause de 
Catherine de Coquebourne, sa femme (2). 

4 54 . Guillaume Poussemotte, pour le fief de Montfaucon. 

4 52. D"« Philippe des Prés et Jean de la Rivière, écuyer, tuteur 
des enfants de feu Gabriel de la Vallade. 

453. Le seigneur de Prunay-sous-Ablis. 

454. André de Prunelay, écuyer, seigneur-châtelain de Gazeran 

et des Rotils (3). 

dn Parc et plusieurs fiefs, pour lesquels il devait deux mois de garde an 
château d'Eperoon. Selon Taveu de 1497, Le Parc du côté devers Hottx 
«st de la châtellenie d*£penioo« 

(1) En 1540, Guillaume Collet fait hommage au roi pour Perdreau- 
ville, paroisse de Gambais, au comlé de Montfort (P. Vil, 273). 

(2) Cf. n» 38. 

(3) Une première famille des seigneurs de Gaseran, vassaux de Mont- 
fort, commence à Adelelme, qui €t un don an prieuré de Manie, en 1076. 
Mainier il, seigneur de Gaseran, augmenta beaucoup la fortune de sa 
famille par. son mariage avec Mathilde, hérilière de Oaarville en Beauce. 
Son descendant, Bouchard, était seigneur de Gaseran etd'OuarviUe« en 
1312 et 1322, et avait pour frère Pierre de Gaseran, écuyer, seigneur 
d'Orfin. En 1403, Philippe de Guiencourt, seigneur de Gaseran et d*Ou^r- 
vîlle> laissa ces terres à sa nièce Philippe de Machery, femme de Gub- 



— 335 — 

455. Charles de Qaatrebarbes, êcayer, pour la seigneurie des 
Noues. 

156. Le seigneur de la Queue-Noire (1). 

157. Le seigneur de la Queue dit que son flef relève de Neaufle* 

le-Château, et qu'il se gouverne selon la coutume du 
Yexin français. Les commissaires décident qu'il sera à 
l'avenir soumis à la coutume de Hontfort (S). 

158. Le seigneur de Ragonant (3^ 

159. Christophe de Refuge, chevalier, l'un des cent gentils* 

lanme Y de Prunelé, qQÎ les transmit à sa postérité. Elisabeth de Pra- 
nelé, petite-fille d' A odré, épousa» eo 1620, Jean le Bouteillcr de Seolis, 
dont la fille Marie porta Gaseran à Henri* Auguste d*0rléans» marquis de 
Rothelîo. (Moréri.) 

(1) Ferme de la commune do Tartre-Gaudran. 

(2) Le seigneur de la Queue dotait être Pierre Bureau, arocat an 
parlement, qui, dans son hommage au roi, pour eette seigneurie non* 
vante de la châtellenie de Neanfle, le 27 juin 1530, dit l'avoir acquise 
de feue Perette des Prés et de François Le Comte et de Flavantine de 
Uavart, sa femme (P. VII, n» 258). Le 6 octobre 1561^ Philippe de 
Flessoles, conseiller du roi, fait hommage do quart du fief de la Queue» 
tenu du château de Montfort, appartenant à Guitlemette de Machault, 
sa femme, parle décès de Pierre Bureau, ton oncle; les trois autres 
quarts à Marguerite Bureau, teuve de monseigneur Chariot (P. XV, 
no 300). Cependant Marie de Pré, morte en 1667, troisième femme 
d*Aîmoin de Vion, est dite fille de Jean de Pré, baron de la Queue, 
près Montfort (Laine, Archives de la noblesse, t. VI, art. Viom). Par 
une transaction du 16 juin 1699, le comte de Pontohartrain, seigneur de 
Neanfle, céda an doc de Chevreuse, comte de Montfort, la mouvanco 
féodale de Millemontet de la Queue. £n 1712, Bernard des Prés, sei- 
gneur de la Queue, fit faire le terrier et lever le plan de sa seigneurie* 
Ces documents appartiennent, avec les terres, aux héritiers de M. Du- 
lieu. La première famille des seigneurs de la Queue était une branche 
cadette des seigneurs de Maintenon ; le même personnage s'appelle tour 
 tour Simon de Maintenon, Simon de Villeneuve et Simon de la Queue* 
Vers 1230, Simon de la Queue était vassal du comte de Montfort pour 
sa maison de Boccart, et tenait de Simon le Chambricr la Noue de Huai 
en arrière-fief. Quant à la Malmaison du Bois-Nivard,qui appartenait, en 
Iâ31, à un autre Sinson de la Queue, elle était, en 1230, à Guillaume- 
s4i)S-Avoir. 

(3) Serait-ce la ferme du même nom dans la commune de Gometst 
)n 1514, Guillaume de Bergerac est dit seigneur de Kangonan*. 



— 336 — 

hommes de la maison da roi, seigneur des Menas, 
Chantereine, Groussay et Basoches, en partie, et de la 
Ferme-des-Bois, près Gambais (\). 
160. D^^« Guillemelte de Richebourg, veuve de Charles de 
Buscad, écuyer, seigneur de Soindres, comme dame en 
partie de la Forôt-de-Civry (2). 

(1) Dans le Scriptum feodorum de Monte for H, Ernaat des Ménuls 
est vassal de Montfort ponr son manoir, son usage dans la forêt, sa terre 
de la Minière et plusieurs autres fiefs, pour lesquels il doit garde toute 
l'année au château do Montfort. La famille du Refuge parait avoir 
acquis cette terre au commencement du seizième siècle. Christophe du 
Refuge acheta le fief de Ghautereine du prieur des Chartreux de Paris, 
en 1537. 11 dérangea î>a fortune par ses acquisitions et hâtiments, et son 
fils François, qui, dans un bail de 1570, prend le titre de vicomte des 
Menuls, fut forcé ds vendre cette terre, en 1575, à Robert de Combolt, 
capitaine dqs gardes de la reine, qui augmenta le château et en creusa 
les fossés. Les filles de celui-ci le vendirent, en 1606, pour 60,000 livres, 
à Bénigne Bernard, notaire du roi, dont le fils le céda à M. Courlin, en 
1637. Charlotte de Courtin, veuve de Pierre Roque, seigneur de Varan- 
geville, le donna, en 1731, à sa fille Jeanne Angélique, mariée au duc de 
Yillars, maréchal de France. Celle-ci le vendit, en 1739, à Balthazard, 
comte Ouall. M. de Saint-Héan Tacheta en 1767, M. de Maupeou en 
1776 et M. Le Roy de Camilly en 1791 . Le petit-fils de ce dernier, M. le 
comte de Nugent, le possède actuellement (Résumé d'une note commu- 

, niquée par M. le comte de Nugent). Le Val de Basoches, acheté par 
Christophe du Refuge, en 1540, fut vendu par son fils en 1574 {Arch. du 
château du Tremblay). Le 12 janvier 1499, Louis de Graville, amiral 
de France, fait hommage au roi pour partie du fief de Groussay relevant 
du comté de Montfort, et de Pontchar train, relevant de Neaufle 
(P. Vil, 235). 

(2) Cf. les nos 86, 165 et 184. La famille de Richebourg, très-impor- 
tante au douzième siècle, était vassale des comtes do Montfort pour les 
deux châtellenies de Richebourg et de la forêt de Civry, dont relevaient 
sept paroisses et de nombreux fiefs ; mais elle avait en outre 27 fiefs de 
chevalier dans la prévôté de Mantes, tant en deçà qu'au delà de la Seine, 
quatre dans la châtellenie de Nogcntle-Roi, des terres à Escorpain, 
Tréon, Saint-Georges-sur £ure, etc. £n 1235, Ëves, héritière de cette 
famille, apporta Richebourg à son mari, Pierre de la Ferté, qui prit le 
nom et Técu chevronné des Richebourg. En juillet 1266, tiugues de 
Châteauneuf, seigneur de Richebourg, amortit un don fait en mai 12^2 
par Eustache de Tracart, chevalier, à l'abbaye de Neaufle, dans le fiel 
qu*il tenait à Villiers-le^Mahieu de Mathieu d*£lancourt, et celui-ci df 



— 337 — 

161. Jean de Rouville, écuyer, pour Villiers-Cul-de-Sac (1). 

162. Jean Le Royer, conseiller du roi en la prévôté de Paris, 

pour Cloches, en partie (Cf. n» 119). 

163. Le seigneur du fief de la Rue, à Aunay. 

164. Amaury de Sabrevois, pour le Ménil-Aubeton (2). 

165. Jean de Sabrevois, chevalier, l'un des cent gentilshommes 

de la maison du roi, seigneur de Saulx et de Riche- 
bourg (3). 

Pierre de Richebourg. Robert de Dreux, comte de Montforl, amortît 
aussi ce don après Hugues de Ghâteauneuf {^Arckivei d^ Eure-et-Loir), 
Simon de Richebourg, seigneur de Herse, était, en 1401 et 1408, vassal 
de Tévéque de Chartres pour un fief aux Pintières (Gaignières, Fonds 
lat., 5185, p. 405). Le 6 février 1501, Charles de Richebourg, écuyer, 
âgé de dix-sept aus, fait hommage au roi pour la Forêt -de-Civry, tenue 
en partie du château de Montfort, en partie do château de Montesper- 
mier, à Mante». Le 26 septembre 1504, son frère Jean, encore mineur, 
lui succède sous la tutelle de Marie Bignet, sa mère, veuve de Simon do 
Richebourg. Il mourut aussi sans enfants, et ses trois sœurs, Guille-^ 
mette, femme de Charles de Busca; Justine, mariée à Jean de Lalande, et 
Jeanne, veuve de Jean de Broquier et qui se remaria depuis à Jacques 
de Tranchelioii, firent hommage an roi, le 17 juillet 1522, chacune ponr 
un tiers de celte seigneurie. Le 15 juillet 1547, Hélion de Tranchelion, 
seigneur d*Orvilliers et d'Arnouville, fait hommage du tiers, dont il 
avait hérité de sa mère (P. Vit, 176, 179, 180, 270; P. XVI, 322^ 
Nous verrons, à la page suivante, que la terre de Richebourg était alors 
dans la famille de Sabrevois. 

(1) Guillaume de Rouville, seigneur des Moulineaux, Tétait aussi de 
Villiers-Cul-de-Sac, le 30 novembre 1481. Son fils, Louis de Rouville, 
fait hommage, le 18 septembre 1493, pour cette terre, relevant de 
Neaufle-le-Château, au bailliage de Manies (P. VII, 172). Le 5 mai 1551, 
hommage de Louise d*Aumont, veuve de François de Rouville (P. XV, 
283). Le 29 avril 1564, hommage de François de Meneau, qui Tavait 
acquise par échange (P. XVII, 183). 17 août 1601, hommage de Charles 
de Meneau (P. XV, 309). 

(2) Le 20 novembre 1495, Pierre de Gantières, avocat au parlement, 
fait hommage au roi, commt^ procureur de Jeanne de Sabrevois, sa mère, 
héritière en partie de Guillaume de Sabrevois, son frère, pour ce qui 
loir revient en la seigneurie de Ménil-sur- Aubton, tenue de la châtellcnie 
deJHoodan (P. VII, 228}. 

(3) En janvier 1323. Jean de Sabrevois, écuyer, demeurant à Bar- 
>lle, fait un don à Tabbaye de Neauflele-Vieux. En 1331, il est vassal 



— 338 — 

466. Louis de Saintes, écayer, seigneur du Saussay. 

467. Le seigneur de Saint-Rémy-rHonoré(l). 

468. Simon de Séjourmont,écuyer, pour partie de la seigneurie 

de Moustiers. 

469. Mattre Oudet de Selva, conseiller du roi en son grand 

conseil, ambassadeur à Rome, pour Souplainville , 
Groslu, en partie, Ctiantignonville et Aubeville, en 
partie (2). 

470. Le seigneur de Sénicourt (3). 

de Simon de Maîntenon, seigneur de la Qaeae, poor fiefs à Gressey et à 
Satnt-Lobin, et de Jean de Perey poar un fief à Septeuîl, le tout tenu 
en arriére-fief d*Amaury de Maintenon. En 1373, un autre Jean de Sa- 
breTois possède lei mêmes fiefs. En 1376» Jean de Sabrevois, ëcuyer, 
demeurant aux Menus-sous-Montfort, rend aveu à Pierre, seigneur de 
Chevreuse, pour un fief au €los sous Manrepast {Arch» du château du 
Tremblay), Le jeudi saint, 19 avril 1576, les seigneurs de Sabrevois, 
père (et fils, seigneurs de Ricbebourg, tuent Michel Vialart (voir ci- 
après, nO 184), et sont décapités le 28 septembre suivant. Pierre de 
Sabrevois, seigneur de Prémont, près Uoudan, épouse, en 1583, la fille 
de Michel Yialard (M. Gastan). Le 24 janvier 1617, Charles de Sàbre- 
iois, né en 1601 , fait les preuves de noblesse pour entrer dans l'ordre de 
Malte. 11 était fils de Jacques de Sabrevois, seigneur des Monceaux, 
près Jouars, dont le grand-père, Mathurin de Sabrevois, était aussi sei- 
gneur des Monceaux [àUnutes de M. Brault, notaire à Montfort). 

(I) Dans le 5cr<pfttm feodorum de Monte for ti, le seigneur de Saint- 
Rémy et Guillaume Cbampelin relèvent de Renaud du Tremblay, et en 
arrière-fief de la châtellenie de Montfort. En 1283, Perrîn de Saînt- 
Rémy est homme lige de la comtesse de Montfort. Le fief à Âscot de 
Sainl-Rémy est, en 1317, détaché de la châtellenie de Montfort, pour 
entrer dans la part de Jeanne de Roocy, dame de Rochefort. Au qua- 
torzième siècîe, Ascot de Saint-Rémy et son fils Pierre sont vassaux de 
G. GhampeUn, seigneur de Becherel, vassal des seigneurs du Tremblay, 
en la châteltente de Maurepas. Quelques pièces de terre sont cependant 
dans la châtellenie de Montfort. Josqu*à un accord du 27 juin 1705 aVee 
le comte de Pontchar train, les Le Clerc, seigneurs du Tremblay, se 
disaient seigneurs do Saint-Rémy en partie. Ils y possédaient, en 1538, 
le fief Paomier ^ ceux de Becherel et de Profondeval. 

(2*) Cf. nM 73 et 120. Moréri donne quelques détails snr celte famille» 
originaire du Limousin. ' \ ' 

(3) Sans doute Ghcnicourt, dans la paroisse de Saint-Lucien. Dans liB 
Scriptum feodorum, la veuve de Raoul de Sénicourt est vassale i^oisi 



— 339 — 

171. Le seigneur de Serqueuse. 

172. Antoine de SiUans, écuyer, capitaine da château de Tom» 

belaine, pour Bréau-Sans-Nappes. 

173. Jacques de Silly, gentilhomme ordinaire de la chambre 

du roi, seigneur et baron de Rochefort, Anneau , Aunay 
et Voise, représenté par M''* Jacques Leschalatz, lieu- 
tenant-général au bailliage dudit Rochefort (1). 

son manoir, pour un antre à Ghangî (Saugis, même commune) et pour 
plusieurs arriére-fiefs i Epernon, Val de Châtaines, etc. 11 faut cepen- 
dant peut-être lire Seincourl, car, un peu plus loin, son vassal, Pierre 
de Nigelles, assure an comte de MontforI ses deux manoirs dé Hig^llit 
et de Sancta-Curia ; Taveu de 1497» souvent cité, traduit également ces 
denx formes par Saintconrt. Le faubourg d'£pernon, dans lequel était 
construit le prieuré Saint-Thomas, se nommait Seincourt au onxiéme et 
an treizième siècle. 

(I) Nous avons vu à Tarticle de la duchesse d'ËstoutevilIe que Bertîn 
de Sillj fut le second mari de Marie de la Rocheguyon* Le 23 juillet 
1471, il fit hommage avec elle, au roi, pour le fief de Kraon, qui est le 
tiers de la seigneurie de Rochefort, mouvant de la vicomte de Paris; 
pour les fiefs de Franconville et Adonville mouvant de la comté de 
Chartres; pour la vicomte de Roncheroles, mouvante de la vicomte 
d*Ange; et pour les terres de la Rochegoyon, Trte-le-Châlel et Fresnet- 
rEsguillon, mouvantes de la comté de Chaumont en Vexin (P. XVI, 
n» 120). 11 renouvela cet hommage en son nom, le 10 juillet 1498, pour 
la Rocheguyon (P. V, no 137), et, le 18 du même mois, pour le tiers de 
Rochefort et la seigneurie d*Auneau. Le 4 février suivant (141^1499), 
son fils, Jacques de Silly, fait deux hommages an roi. Le premier était 
pour le châtel et la chilellenie de Rochefort-en- Y véline, tenu et mou* 
vaut les deux parties du comté de Montfort, et la tierce partie du chA* 
telet de Paris (P. Vil, 231). Le second hommage est pour le châtel et 
châlellenie d*Auneau, et les terres et seigneuries de Voise, de Francon- 
ville et d* Adonville (P. VilL no 134). A sa mort, son frère Charles de 
Silly lui succéda, le 15 mars 1&13 (P. V, n<* 212;. Il mouvut le 4 août 
1518, et sou fils aîné Nicolas le 15 octobre 1527. Les frères de Nicolas, 
sans doute mineurs à sa mort^ ne firent hommage pour Rochefort que le 
16 mars 1535. L'atné, Louis, fut seigneur de la Rocheguyon, le cadet, 
Ji^cques» qui comparait à la coutume de Montfort, prit dans la suite le 
tî^e de comte de Rochefort, fut Damoiseau de Commercy par sa mère, 
Pjpilippe de Sarrebruck, descendante de Jeanne de Dreux, comtesse de 
Bffoiicy, et mourut sans enfants en 1570. Sa scear Catherine épousa 
ipraiiçois de .Rohan, seigneur de Gié, dont Eléonore de Rohan, coin- 



— 340 — 

<74. Le seigneur da fief de Tessé (1). 

475. Guillaume de Tillou, écuyer, pour partie du flef du Marais, 

à Hanches. 

476. D"« Bonne Thurin,pour le grand Lorèau et le Marais (2). 

477. M*** Jean du Tillet, protonotaire, secrétaire du roi, greffier 

civil du parlement de Paris, pour partie de Mareil-le- 
Guyon, le Pontel et le Houlet (3). 

tesse de Rochcfort , épousa LoaU de Rohan Guëmené , comte de 
Montbazon. Le 8 juin 1596, Hercule de Rohan, duc de Montbazon, pair 
de France, comte de Rochcfort, fait hommage au roi, pour telle partie 
qui lui appartient audit comté, par donation à lui faite, pour avance- 
ment d*hoirie, par son père, Roger de Rohan, prince de Guémené. 
Ledit comté de Rochcfort, tenu et mouvant de nous, à cause de notre 
chastel et comté de Montfoct-FAmaulry (P. XVU, 388). Cette terre est 
ensuite passée dans la maison de la Kochefoucault, où elle se trouve 
actuellement. 

(t) Hameau de Tacoîgnières. £n novembre 1230, Nivelon de Tessé 
engage pour 30 livres, au prieur de Saint-Laurent de Montfort, la 
moitié de sa dtme de Tessé et la moitié de celle de TOrme, du consen- 
tement de ses seigneurs, Hugues de Flexanville, chevalier, et Guillaume 
Pichières, écujer (Àrch. nat., L 609, original). Le Scriptum feodorutn 
de MontefoTti appelle ce dernier £»pechel. Le 19 octobre 1492, Jean 
r£tendart, écuyer, fait hommage, avec divers fiefs à Flexanville, d*un 
fief à Tessé, qui fut à Jean Balu, et depuis à Jean TEtendart, père dudit 
Jean (P. VII, no 220). 

(2) Bonne Thurin, qui vivait encore, en 1582, avait épousé Pierre 
Poyet, seigneur du Loreau, dentelle eut deux filles : lo Marie, épouse 
de Jean de la Guesle, président au parlement ; 2o Geneviève, mariée à 
Guillaume deBoulehart, seigneur du Chêne, dont deux filles : lo Marie 
de Boulehart, mariée à Adrien du Bois-des-Cours; 2o Isabelle, qui 
épousa, le 8 septembre 1«')96, Edme de Prunelé. chevalier, seigneur de 
Saint-Germain-le-Désiré (Le Prieur de Mondonville, t. 111, p. 44). Le 
même auteur fait Bonne Thurin sœur cadette de Marie Thurin, femme 
de Jean Cotereau, seigneur de Maintenon, et mère d'Isabeao Cotereao, 
qui épousa, le 13 février 1526, Jacques d*Augenne8, seigneur de Ram« 
booillet. 

(3; Jean du Tillet, autenr denoYnbreux ouvrages historiques, mourut, 
selon Moréri, en décembre 1570. Voyez, pour les seigneurs de Mareil, 
la note du numéro 23. En août 1402, Jean du Pontel affranchit l'abbaj^e 
de Neaufle des cens qu'elle lui devait sur Thôtel de Beaurepaire (Titn 
de Vabbaye de Neaufle, ^tchives d'Eure'et-Loir), 



I 



— 341 — 

178. Le seigneur du Traîneau. 

179. Gaston de Tranchelion, écuyer, pour la seigneurie d'Or- 

villiers (4). 

180. Guillaume de TrouUart, écuyer, pour le fief de Maroles, à 

Gaz, qui fut à un nommé Le Sueur dit le Fresne. 

181. Guillaume Troussart, avocat au parlement, seigneur de 

Douaville. 

182. La duchesse de Valentinois, pour sa châtellenie de Beine, 

seigneuries de Bue et Grignon, Saint-Aubin, Noisy et 
Bailly (en ce qui est de Thommage de la châtellenie de 
Neauphle) ; Marc en partie, Chesne-Rogneux et la Male- 
maison ; Mormoulin (en ce qui est en ladite châtellenie 



(1) Hugenin de Tranchelion, vivant 1305, avait épousé Jeanne, dame 
de Chalaau, en Touraîne; dont Claude, seigneur de Chaluau, en 1340, 
épouse Isabelle, fille de Jean de Meneau ; dont Guillaume, épouse Guil- 
lemette, dame du Rocher ; dont Jean aîiàs Helion de Tranchelion, sei- 
gneur d'Arménon ville, vivant 1464 et 1489, épouse Catherine de Rosny, 
laquelle, le 6 juillet 1489, donne à leur fils Jean, seigneur du Coudray, 
prés Galardon, 3,000 écus d*or, en raison de son mariage avec Margue- 
rite de Uellenvilliers, fiUe de Richard et de Philippe de Merconr. En 
mars 1511, les enfants de Jean, François, Robert et Bertrandede Tran- 
chelion, partagent la succession de Catherine de Rosny avec leurs oncles, 
Guillaume et Charles de Tranchelion, et leurs tantes, Jeanne, femme 
de Uue, seigneur d*Anet, et Antoinette, veuve de Guillaume de Lailly 
et femme de Martin de Courtalain, seigneur de Moinville en Beauce 
(Laine, prieur de Mondonville, lil, p. 114, et Gaignères, Fonds lat. 
51 85, p. 435). Le 24 septembre 1534, Robert de Tranchelion fait hom- 
mage au roi pour un tiers d'Orvilliers, relevant du château de Montfort 
(P. VU, 264). 

Le 1 5 décembre 1 538, Jeanne de Richebourg, fait hommage an roi 
pour la moitié de la terre d'Orvilliers, au comté de Montfort, à elle 
échue par le trépas de son mari, François de Tranchelion (P. VII, 
]io,J2f^702- Le 14 juillet 1547, Hélion de Tranchelion, écuyer, seigneur 
d'Au/noaville, fait hommage pour Orvilliers, mouvant da Montfort, et 
poujr un tiers de la Forêt de Civry, à lui écho par le trépas de Jeanne 
de 1 Richebourg, sa mère (P. XVI, 322). En 1556 et 1562, Michel 
Vy&lart achète de Hélion, Gaston et Raoul de Tranchelion, Orvilliers 
el^ le tiers de la Forêt de Civry (P. XV, 301 et 302;. 

T. I. 24 



— 342 — 

de Neaufle) ; les fiefs de la Craune, la Court-des-Prés et 

la mairie de Plaisir (1). 
{ 83. D"« Jeanne de la Vallade , veuve d'Antoine de Pony , 

écuyer, pour la seigneurie de^Corbreuse. 
484. Pierre de Vaultier, écuyer, pour la seigneurie de Pavillon. 
185. Maître Michel Vialart, conseiller et maître des requêtes de 

l'hôtel du roi, seigneur en partie de la Forôt-de-Civry, 

et seigneur de Herse, Richeville et Saint-Lubin-de-la- 

Haye (2). 

(1) Voir flor Diane de Poitiers et ses seigneuries, Tarticle de M. A. 
Maqael sur la seigneurie de Noisy* p, 149 et suiv. La cbâteUenie de 
Beine avait été l'apanage d'une branche cadette de la famille de Moot- 
fort, issue de Gui, frère de Simon iV, et fils de Simon 111 le Chauve, 
comte d*£vreux. Le 17 mars 1334, Mahiou Mathieu de Trie, seigneur 
de Vaumain, maréchal de France, assigne à Ide de Rosny, sa femme, 
6,000 livres sur le chAtel et la chàtellenie de Beine (Duchesne, Hist. de 
Driux, 295). Le 29 juillet 1413, Bobert de la Ueoze, dit le Borgne, 
chevalier, seigneur de Beine et châtelain de Bréteucourt, est prévôt de 
Paris (Titres de Neaufle, Àrek. de S.-et-O.). Golarl d'Estouteville est 
dit seignenr de Beine, comme Guillaume^ son fils, et Robert, son petit- 
fils. Celui-ci fut prévôt de Paris en 1446, et épousa Ambroise de Loré, 
baronne d'irry; dont Jacques, prévôt de Paris après son père, en 1479, 
épousa Gilette de Coétîvy et eut deux filles, dont Tatnée, Charlotte 
d*£sloutevilIe, dame de Beine, épousa Charles de Luxembourg, comte 
de Br tenue (Moréri). 

(2) Michel Vialart, qui devint président sdn grand conseil, était frère 
d'Antoine Vialart, archevêque de Bourges. Il avait acquis la Forêt do 
Herse de Louis de TEstrange, chevalier, et en avait fait hommage le 31 
août 1551 (P. XV, 286). Le 22 septembre 1556, il fit hommage pour on 
tiers de la Forêt de Civry, acquis de Hélion de Tranchelion (P. XVI, 
867). Le 8 janvier 1562, il fait hommage d'abord pour le Coudray, près 
Houdan, puis pour la seigneurie d*Orvilliers, acquise de Hélion, Gaston 
et Raoul de Tranchelion (P. XV, 301, 302). 11 fut assassiné le jeudi 
saint, 19 avril 1576, par les sieurs de Sabrevois de Ilichebourg, père et 
fils, qui eurent la tête tranchée le 28 septembre suivant. Ses c^fa^ti 
furent; lo Félix, seigneur de Herse et de la Forêt-de-Civry; donà Mi- 
chel; dont Jean, lequel d'Anne Séguier, fille de Jacques, seigneur Ue la 
Verrière, eut Marie- Anne Vialart, dame de Herse et la Forêt, \ qui 
épousa, en 1693, Charles Caruel, seigneur de Méré, près Dreux 1;^ 
20 Jean Vialart, seigneur d'Orvîlliers; dont Archambaut; dont Etiempe, 
seigneur d*OrviHiers; — 3o Denis, seigneur de la Ville l'Evêque etjde 



— 343 — 

486. Le seigneur de Vy (1). 

187. Pierre de Viellard, écuyer, seigneur de la Hauteville. 
488. Louis de la Villeneuve, écuyer, pour la seigneurie de 
Bonnelles (S) . 

Favîères, épouse Margoerite de Refuge; doot Louis, épousé Lara Bar- 
thomier; dont Louis 11, qui n'eut que des enfauts morts saus postérité 
(P. Anselme, 11, 383}« 

(t) Vicq, on mieux Vie, commune dans laquelle est le tillage de Bar- 
delle* Vers 1 116, Guillaume de là Ferté-Arnaud, partant pour la croi- 
sade, donna ou Tendit, à l'abbaye de Saint-Père de Chartres, l'église 
d*un de ses villages, situé près Monfort et nommé Vi. Amaurj de Mont* 
fort approuva cet acte comme seigneur dominant. Geoffroy de Vie j 
ajouta divers dons. Dans le Seriptum feodorum de MonUforti^ Amaury 
de Vie tient sa maison du comte de Montfort; Pierre de Vie tient sa 
maison du comte et un arriére^fief au Val des Noyers de Pierre de 
Maule ; Hugues de Vie tient sa seigneurie de la Pissote (commune de 
Beine) ; enfin, Simon de Marc et Eustacbe de Vie tiennent à Vie des 
arrière-fiefs de Pierre de Maule. En 1283, Guillaume et Perrin de Vie, 
et Pierre Bescherel, tiennent chacun, de la comtesse de Montfort, un 
manoir à Vie. En juin 1290, l'abbé de Saint-Père deClhartres amortit 
60 sous de cens acquis dans sa seigneurie de Vie par l'abbaye de Neauflo 
(Titres de cette abbaye, ArcH, d'Eure-et-Loir), En janvier 1300, Ro- 
bert de Mesalent, chevalier, abandonne à Tabbaye de Neaufle, en échange 
de ce qu'elle avait à Villiers le Mahieu, sa seigneurie de fiardellci la 
dtme dite de Mesalant et des cens au Tronchay et près Mesalant. 11 te- 
nait cette seigneurie en fief de Guillaume de Mesalant, chevalier, qui la 
tenait de Philippe, fille de Pierre de Mesalant et femme de Jean de Ven- 
dôme, seigneur de la Ferté et de Fresnes. En mars 1388, Alix de Vie 
\end à Pierre le Bègue de Villaines une censive à fiardellc. Le 7 août 
1595, Geneviève de la Rochette, veuve de Charles de Chardonnay, sei- 
gneur de Bardelle, achète divers biens de Tabbaye de Neaufle à Vie. Le 
17 octobre 1699, François de Chardonnay, seigneur de Bardelle, fait 
bommage à l'abbé de Neaufle pour les fiefs de la Cour-au-Gruyer, de 
Doulay et de la Chapelle de Bardelle {Ibidem), 

Ï2) La famille de la Villeneuve, pour laquelle on peut consulter l'acticle 
de M. A. Maquet sur les seigneurs de Noisy, p. 143, partageait la sei- 
^enrie de Bonnelles avec le prieur du lieu, religieux du prieuré de 
Siiint-Martin-des-Champs de Paris. Sous Louis Vil» Béatrix de Pierre* 
Ibilnds, qu'un acte de 1284 dit fille d*nn comte de Montfort, sans qu'on 
pf/liisse la rattacher à cette famille, donna à ce prieuré toute sa seigneurie 
i^sk B<^elles. L'acte original, scellé, conservé aux Archives nationales 
[lip. 1409), ne porte aucune date et ne nomme que des témoins parfaite- 



i 



— 344 — 

489. Pierre de la Villeneuve et Nicolas du Belloy, écuyers.pour 
la seigneurie de Flexanville (1). 

ment inconnus. Mais sous la date de 1143, la même» du consentement 
de son mari, Dreux de Pierrefonts» et do ses fils Gui, Hugues et Jean, 
donne au môme prieuré sa dîme du Vieux-Crécy (S. 1429, f. 101 )• Les 
gens de Robert, comte de Dreux et de Montfort, ayant enlevé les four- 
ches patibulaires dressées par le prieur de Bonnelles, un arrêt d*août 1284 
rendit la justice de ce lieu' aux religieux (S. 1409, no 30). Le 26 juin 
1550, Louis de la Villeneuve, écuyer. seigneur de Bonnelles, avoue tenir 
en fief, du prieur de Saint-Marlin-des-Champs, le fief des Champarts, 
communs de Bonnelles, indivis entre lui et le prieur, fief qui fut jadis à 
messire Thibault de Puisieux, et depuis à Guillaume, Simon, Robert et 
Regnaoltde la Villeneuve, ses prédécesseurs. Robert était seigneur de 
Bonnelles en 1487 et 1499, et Regnault en 1519 {Ibidem), 

(1) Dans le Scriptum feodorum de Monte forti, Pierre de Flexanvilla 
doit un mois de garde au château de Montfort pour son fief; Ëspcchel 
un mois de garde pour ce qu'il possède à Flexanville; Guiard Maunuît 
(Malanox) de Flexanville assure sa maison ; et Hogonet de Flexanville 
tient un fief d*Aubert d*Andrezel, seigneur de Beconcelles. Guillaume 
L*£tendart, panelierdu roi, seigneur d'OIivet, Flexanville, au comté de 
Montfort, et U'eurteloup, vivait en 1412. 11 épousa lo lisabelle de Bos- 
sant? fille de Pierre; 2o Marguerite, fille do messire Jean de Châteaufort 
et de Jeanne de Laillier, qui lui apporta Châteaufort, La Ghapelle-Milon 
et la Perruche, et dont il eut Jean, seigneur de Flexanville et Beurteloup, 
capitaine de Honfleur. Celui-ci épousa Charlotte, fille de messire Jean, 
dit Maquistage? seigneur de Marchais: dont Jean, seigneur de Flexan- 
ville, épousa Marie, fille d'Adrien de TBôpital; dont Jacqueline, mariée 
à Roger de la Taille, et Tancrède, femme de Nicolas de Bullon (Le prieur 
de Mondonville). Le 19 octobre 1492, Jean TËtendart, écuyer, fait 
hommage au roi, comte de Montfort, pour le fief Cocheny ? à Flexanville, 
le fief de Thorîgny-sous-Launaj, le fief Chantereine, entre Villiers et 
Boissy, un fief à Tessé, qui fut à Jean Balu, et depuis à Jean l'Etendart, 
père dudit Jean, et un fief à Garcncières (P. VII, 220). En 1658, la suc- 
cession de Philippe de Ronceroles, seigneur de Flexanville, fut partagée 
entre lo Marguerite de Ronceroles, femme du seigneur de Bellefosse et 
filU de Jacques de Ronceroles, seigneur de Tessé, frère du défunt, et 
2» Marguerite de L'Ëmeray, femme du seigneur de Fontenelle et fille^de 
Louise de Ronceroles, fille de Claude de Ronceroles, frère du défiint. 
Les premiers voulaient exclure de la succession du fief de Flexanvnlle 
Louise de Ronceroles. Mais une sentence du bailliage de Montfort, con- 
firmée par un arrêt de la quatrième chambre des enquêtes, décida qu'aille 
représentait les droits de son père qui, étant mâle, devait avoir part^u 
fief (Commentaire sur la coutume de Montfort, p. 251). 



\ 



— 345 — 

190. Le seigneur de Villeray. 

191 . Gilles de Villeroy, seigneur de Thionville. 

192. D*^« Marie de Villeroy, veuve du seigneur de Sotonville, 

pour le fief de Vaucoulard. 

193. Simon Vippart, pour la seigneurie de la Basse-Bois- 

sière (1). 

194. Jeanne de Vitry, veuve de feu M*" Jean Paillard, pour 

Goupilières. Elle prétend que celte seigneurie est dans 
la prévôté et vicomte de Paris, hors du comté de Mont- 
fort. Ce qui a été dénié par le procureur du roi, soute- 
nant le contraire (2) . 

(1) Le 26 octobre 1469, GaîUaumo Vippart fait hommage au roi poar 
partie de la seignearie de Maole-sur-Maadre« mouvant de Poissy, qu'il 
partageait avec la famille de Morainvilliers. Le 7 février 1483, son fils, 
du même nom, renouvelle Thommage, et Jean Vippart le 25 septembre 
1490 (P. I, 2\6, 316, 379). Le 5 juillet 1561, Robert Vippart» seigneur 
de Silly, demeurant audit lieu de Silly, paroisse d'Ozu1oy,en Normandie 
(Dozulé), fait hommage à Catherine de Médicis, comtesse de Montfort- 
l'Amaury, pour la terre et seigneurie de la Haute-Boissière, tenue de la 
châtellenie de Saint-Léger-en-1 véline, à lui échue par le trépas de 
Simon Vippart, son frère (P. KVII, 121). 

(2) Le 23 août 1349, Pierre de Vitry donne à l'abbaye de Neaufle 
13 arpents de terre à Beaumez. En 1352, il donne au même monastère 
7 livres parisis de rente sur Grignon, tenues de Guillaume du Bois, qui 
les tenait d'Isabelle, femme de Pierre de Flacoort. L*abbaye, en août 
1363, paye 8 francs d'or pour Famortissement de ce fief à Robert d*Au- 
bervillîers (Titres de Tabbaye de Neaufle, Arch. d'Eure-et-Loir). Le 13 
juillet 1470, Guillaume de Vitry, conseiller du roi, fait hommage pour 
la seigneurie de Goupilières, mouvant de Poissy (P. I, 252). Le 21 oc- 
tobre 1482, Jacques de Vitry, conseiller du roi, fait hommage pour la 
garde des châteaux de Poissy, Triel, Saint- James et Saint-Gcrmain-en- 
Laye (P. l, 314). Le 28 janvier 1484, le même pour Goupilières (P. 1, 
320). Le 17 septembre 1492, lean de Vitry, comme procureur de Jeanne 
Le4 Picard, sa mère, veuve de Guillaume de Vitry. fait hommage pour 
Vfflumartin, Launay-sous-Saint-Nom et partie de la Bretesche, le tout 
mrluvant de la châtellenie de Neaufle (P. VU, 219). Le 2 mai 1515, Jean 
de/l Vitry, avocat au parlement, fait hommage pour Goupilières, mouvant 
deii Poissy (P. XVI» 224). Le 17 avril 1516, le même, comme fils aîné 
à(M Jeanne Le Picart, fait hommage pour la Bretesche, relevant de 

îaufle (P. VU, 243). Le 10 mai 1527, Jacques de Vitry, fils aîné de 



— 346 — 
195.* Jacques de Vovier, écuyer, pour la seigneurie de Houx (1). 

in. — Ordre du Tiers-Etat, 

4 . Philippe de Harville, écuyer, gouverneur, pour le roi, du 
comté et bailliage de Montfort-rAmaury. 

2. Pierre de la Porte, écuyer, conseiller du roi, bailli de 

Hontfort. 

3, Jacques de Groussainville , lieutenant-général civil et cri- 

minel (2). 

Jean de Vitrj» châtelain de Chauny, fait hommage pour Goapilières, et 
Fannëe suivante donne cette terre à Gui, son frère» curé d'Autouillet 
(P. XVI, 282 et 285). Le 30 septembre 1542, Jean Pomières, curé de 
Villejuif, fils de Gilette de Vitrj, fille de Gruillaume de Vîtry et de 
Jeanne le Picard, fait hommage au roi pour Yaumartin, Launay et par- 
tie de la Bretesche mooyant de Neaufle (P. XY, 275). Jeanne de Yitrj, 
qui comparait k la coutume de Montfort, avait, d'un premier mariage, 
une fille, Marguerite Budé^ dame de Marly-la- Ville, qui hérita d'elle, en 
1563, avec son mari, Pierre de Saint-André, avocat au parlement; mais 
étant morte sans enfants, Goupilières revint au fils de Jeanne de Vitry, 
Jacques de Paillard, écuyer, seigneur de Jomeauville, qui en fit hom- 
mage la 7 juillet 1565. A sa mort, ses enfants, Jean de Paillart, Cathe- 
rine, mariée à André Roui, et Jeanne, femme de René de Gervais, font 
hommage pour Goupilières le 31 mai 1566. En février 1678, Goupi- 
lières fut érigé en marquisat pour Jean Le Gocq, seigneur d'ËUeville et 
Gorbeville. Ses héritiers en jouirent jusqu'à la fin du dix-huitième 
siècle. 

(1) Dans le Scriptum feodorum de Monte for Ht Simon de Houx assure 
son manoir au comte de Montfort et est son vassal pour ce qu'il possède 
à Ëpernon. £n 1497, RegnauU de Gintray tient de la dame d'Epernon 
trots fiefs à Uoui, provenant d*Amaury de Houx ; RegnauU de Poo- 
eeanxen tient un autre, ainsi que le chapitre Saint- André de Chartres; 
enfin, (es héritiers de Pierre Cochart tiennent le fief des Carneaux\de 
Houx, qui fat à feu Guillaume de Houx. En 1518, Marguerite de C&o- 
tray était dame de Houx; en 1573, c'était Jean de Boulehart. En 164i2, 
Michel de Champrond, seigneur de Houx, dispute au seigneur du Bow 
des-Fourches le titre de premier vassal de la baronnie d*£pernon (ar- 
chives d'Eure-et-Loir, B. 94, 158, etc.). 

(2) Vers 1584, Claude Rahet adresse des vers à Pierre de Goussail 
viUe, qui venait de succéder à son père dans la charge de lieutenant 



— 347 — 

4. Pierre Lecomte, lieutenant particulier an bailliage (<)• 

5. André Âudiger, avocat du roi an bailliage. 

6. Pierre Guignard, procureur du roi au bailliage. 

7. Pierre de Bourges, prévôt de Montfort. 

8. Nicolas Le Bel, receveur du comté. 

9. Guillaume Dieudonné, contrôleur du domaine. 

40 et H. Etienne Hostellier et Charles Loupereau, élus pour 
le roi en l'élection de Montfort. 

42. Noël Collet, receveur des aides et tailles en l'élection. 

43. Jean Mahéas, procureur du roi en l'élection. 

14. Miles Haligre, contrôleur en l'élection. 

1 5. Toussaint Mansel , écuyer , gentilhomme de la vénerie du 

roi, capitaine des châteaux de Montfort etde Saint-Léger, 
maître particulier des eaux et forêts du comté. 

46. Jean Moisy, lieutenant pour le roi en ladite maîtrise. 

47. Alphonse Frédy, Vaîné, avocat pour le roi en ladite maî- 

trise, et prévôt principal des maréchaux de France. 
18. Pierre Lefèvre, procureur du roi en ladite maîtrise. 
49. Macé Petitpas, voyer de Montfort. 
20. Lancelot Bazin, procureur de la comtesse de Montfort. 
24. Jean de la Place, greffier du bailliage de Montfort etde 

Saint-Léger. 

22. Siméon Chevalier, greffier de la prévôté de Montfort. 

23. Pierre Marquet, greffier de l'élection. 

24. Pierre Mahieu, grenetier du grenier à sel de Montfort. 

25. Simon Guesdon, contrôleur audit magasin. 

26. Jean Le Pelletier, mesureur audit magasin. 

général du bailliage de Monlfort (V. [p. 268). Le 4 jain 1608, il se dit 

mlftîgfieor de Chatellai», confeiller da roi, Ireu tenant-général civil et cri- 

el^inel, et garde en propriété da fcel royal établi aax contrat» du comte 

éf ^t baillage de Montfort pour le roi, notre sire, et monseigneur le comte 

4?|adit Montfort, duc d*Epernon {Titres le Boistel), 

i (1) Le 24 octobre 1346, Philippe Vl amortit 6 livres de rente sur la 
^^illière, données à Tabbayé de Neaufie par Regnanlt Le Comte, huissier 
le la duchesse de Normandie (Bonne de Luxembourg, femme du prince 
ifJeant qui succéda à son père). 



— 348 — 

27. Maurice Foubert, greffier dudit magasin. 

28 à 33. Piat Gosselin, Denis Bercher, Jean de Pictres, Jean 
Gignet, Jean Suatin, le jeune, Alphonse Frédy, le jeune, 
avocats à Montfort. 

34 à 49. Jean Guyenet, Jean Macé, Jean Grouteau, Michel 
Thirouin, Jean Bonichon, Jean Mahéas, Jean Huet, An- 
toine Beauvais, François Marin, Lancelot Bazin, Nicole 
Lefebvre, Siméon Chevalier, Claude Bardet, Giles Fabre, 
Aoudet Blanchouin, André Bertrand, procureurs à Mont- 
fort. 

50. Nicolas Amaulry, sergent royal, châtelain hérédital auxdits 
comté et bailliage. 

51 à 57. Raoul Chevalier, Jean Allego, Claude Frédy, Nicolas 
Barbot, Eustache Luce, Guillaume Cavet, Etienne Ba- 
joue, sergents royaux audit comté. 

58. M'^« Jean Suatin, bailli de Houdan. 

59. M'~ Barnabe Barat, lieutenant audit bailliage. 

60. Gilles Dieudonné, prévôt de Houdan. 

61. Jacques Flutault, substitut du procureur du roi, à Houdan. 

62. Louis Arnoul, greffier du bailliage de Houdan. 

63. Mathttrin Chable, greffier de la prévôté de Houdan. 

64. Jean TAnglois, sergent royal et hérédital, à Houdan. 

65 à 67. Michel Dudon, Jean Mauzaise et Mathurin de la Bre- 
nade, sergents royaux, à Houdan. 

Les officiers du bailliage de Houdan disent qu'il n'y a 
audit lieu d'autre seigneur que le roi; que la châtellenie 
de Houdan est séparée du comté de Montfort; que de 
tout temps il y a eu bailli, lieutenant-général et particu- 
lier, procureur du roi, prévôt et autres officiers pour led^ 
seigneur, autres que ceux du bailliage de Montfort, lesi 
quels ont toujours prétendu que les appellations dud^ 
bailliage doivent ressortir directement à la cour du pai 
lement; que pour raison dudit ressort, il y a procès penfl^* 
dant en ladite cour, entre lesdits officiers et les officien 
de Montfort, lequel n'est vidéjni décidé ; et ont protesté' 



— 349 — 

qae ladite comparution ne lear puisse nuire ni préjudi- 
cier. A quoi a été répondu par le procureur du roi que 
quant à présent il n'est question desdits procès, mais de 
procéder à la rédaction des coutumes dudit comté de 
Montfort, selon lesquels, tant les baillis que prévôts dudit 
Houdan se sont toujours réglés, comme étant inférieurs 
du bailli de Montfort. 

68. M'^ Nicole de Brasse, prévôt de Gambais. 

69. Jean Lefèvre, sergent royal, châtelain hérédital, à Gam- 

bais (i). 
70 à 73. Jean Buisson, Nicolas Auvray, Robert Blanche, Guil- 
laume Belle, sergents royaux, à Gambais. 

74. Claude Phelippes, prévôt de Neaufle-le-Châtel. 

75. Jean Phelippes, sergent royal, châtelain hérédital, à Neaufle. 

76. Jean Chuppin, sergent royal, à Neaufle. 

77. M**"® Thibaut d'Auvergne, prévôt de Saint-Léger. 

78. Guillaume Colin, sergent royal, châtelain et hérédital (2). 

79. M*'« Guillaume Pléon, prévôt d'EUeville. 

80. Jean Fluiault, sergent royal, àEUeville. 

81 . Robert Le Maire, greffier de la prévôté de Méré. 

82. Nicolas Baynel, sergent royal, châtelain hérédital, à Méré(3). 

Aussi sont comparus les manants et habitants des villes 
et villages desdits bailliage et comté. A savoir : 

4 . Les manants et habitants de la ville de Montfort, par lesdits 
M**"® Jacques de Goussainville, lieutenant-général dudit 
bailliage, et Jean de Pictres, avocat, comme marguilliers 
et proviseurs de l'église Saint-Pierre dudit Montfort. (A 

(1) Jean Lefèvre fut bientôt remplacé par Jean Baisson, qui transmit 
cêttfe charge à son fils, du môme nom, qai rendit hommage an roi le 16 
seftAtembre 1563 (P. XVI, 371). 

b'r2) Le 15 avril 1586, Nicolas Colin> écnyer, fils de Yves Colin, fait 
^ rhimage au roi pour son office de sergent royal, châtelain hérédital de 
Il II VhâteUenie de Saint-Léger (P. XY, 306). 

.>(3) Le 16 novembre 1557, Mathurin Baynel succède à son père dans 
il i^charge de sergent fieffé et hérédital en la prévôté de Méré, en la châ- 
^JtUenie de Saint-Léger (P. XY, 296. . 



I 



— 350 — 

Tordre du clergé étaient comparus Frère Marceau Gaul- 
tier, curé d'une des portions de cette cure, représenté 
par Nicole Vaucler, vicaire, et M''^^ Claude de Rangueil, 
curé de Fautre portion, représenté par Michel Ânceaulme, 
vicaire). 
S. Les manants et habitants d'Âblis. 

3. D'Adainvilie. 

4. D'Allainville. 

5. D'Aunay-sous-Auneau. 

6. De Saint-Nicolas d'Auneau. 

7. D'Aufargis. Le curé et les habitants réclament être de la 

vicomte de Paris ; le procureur du roi proteste du con- 
traire. 

8. D'Auteuil. 

9. D'Autouillet. 

40. De Bailly; réclament être de la vicomte de Paris. 

1 1 . De Basainville; font la même réclamation. 

12. DeÎBasoches. 
43.;DeBehout. 

44. De Boissets; disent que la plus grande partie de la paroisse 

est du bailliage de Mantes ; le procureur du roi soutient 
le contraire. 

45. De La Boissière. 

46. De Boissy-sans-Avoir. Robert et Bernard Portebois sont 

marguilliers. Voir sur cette paroisse le petit ouvrage de 
M.le curé; Quilery. 

47. DeJBoinville-le-Gaillard; curé Marin Le Coincte. 

48. De Bonnelles. Se disent de la vicomte de Paris. 

49. DeBoullon. 
20. De Bourdonné. 
24 . Des Bréviaires ; Denis Le Breton et Jean Le Comte, m 

guilliers. 

22. De Boutigny-sur-Obton. 

23. De Breteucourt. 

24. De Cernay-la-Ville. Lors de la convocation des Etats gén 







\l 



— 351 — 

raax, en 4588, les habitants de Cernay-la- Ville, assignés 
pour Télection du dépaté de la prévôté de Paris, ont dit 
avoir été assignés à Montfort, le 15 joillet dernier,- pour 
la même cause et avoir baillé leurs doléances au bailli de 
Montfort (BibL de l'Ecole des Chartes, VII, 457). 

25. De la Celle ; font défaut. 

26. De Champagne. 
â7. De Chanttgnonville. 

28. De la Chapelle-d'Antesson. 

29. De Chevrense; font défaut et avec raison. 

30. Des Claies; se disent de la vicomte de Paris. 

31 . De Clairefontaine. 

32. De Cogniéres ; font^défaut. 

33. De Condé. 

34. De Corbreuse ; font défaut. 

35. De Craches. 

36» De Dampierre ; font défont. 

37. De Dannemarie. 

38. De Denisi; disent être de Dourdan. 

39. De Denonville. 

40. De Droue et Emancé. Se disent de Chartres. 

41 . De Saint-Martin-d'Elleville. 

42. D'Epemon. Paroisses Saint-Pierre, Saint-Jean, Saint-Ni- 

colas, aux faubourgs, et la chapelle de la IM^eleine. 

43. Des Essarts-le-Roy. 

44. De Flexanville. 

45. De la Forêt-de-Civry. 

46. DeGalluis. 

47. De Gambais. 
[8. De Gambaiseul. 
9. De Garencières, près Montfort. 
0. De Garancières-en-Beauce. 
H . De Gas ; se disent du bailliage de Chartres. 
2. De Gaseran. 

^3. De Goupilières ; se disent de la vicomte de Paris. 



— 352 — 

54. De Goussainville ; se disent du ressort de Dreux, pour la 
plus grande partie ; le procureur du roi soutenant que la 
totalité est du ressort de Montïort. 

65. De Grandchamp. 

66. DeGressez. 

67. De Grosrouvre. 
58. De Hanches. 
69. De Hatonville (paroisse réunie à AUainville et Chantignon- 

ville). 

60. De la Hauteville. 

61. D'Hermeray. 

62. DeHoudan. 

63. D'Houdreville. 

64. DeHouel. 

65. De Houx. 

66. Dlvette. 

67. De Jouars; se disent moitié de Neaufle, moitié de la vicomte 

de Paris. 

68. Des Laies; font défaut. 

69. De Lestuin; se disent du bailliage de Montargis et avoir été 

convoqués à la rédaction de cette.coutume. 

70. De Lé vis ; font défaut. 

71. De Longvilliers. 

72. De Maisons-en-Beaùce ; font défaut. 

73. De Marc; curé, Jean Mansel. 

74. De Mareil-le-Guyon. 

75. De Maulette. 

76. De Maurepas; Charles de Pony, curé. Se disent de la vi- 

comte de Paris. 

77. De Méré ; Jean de Chomède, curé. ' 

78. De Meulsan. 

79. De Miilemont. 

80. De Mittainville. 

81 . De Mondonville-la-Saint-Jean ; se disent partagés entre lelA 

trois bailliages de Chartres, Orléans et Montfort. 



— 353 — 

82. De Neaufle-le-Château. 

83. De Neaufle-le-Vieux ; se disent de la vicomte de Paris. 

84. De Nigelles. 

85. De Moostiers-en-Beauce ; font défaut. 

86. De Noisy; font défaut. 

87. D'Orcemônt. 

88. D'Orfin. Les habitants se disent pour moitié dans le bail- 

liage de Chartres, sur lequel l'église est construite. Ro- 
bert Le Boistel est marguillier. 

89. D'Orgerus. 

90. D'Orson ville ; font défaut. 
94. D'Orvilliers. 

92. D'Osmoy. 

93. De Paray ; font défaut. 

94. Du Perray et de Vieille-Eglise ; le curé est Jean Nanlier, 

chancelier du chapitre de Chartres. 

95. De Plaisir. 

96. De Poigny ; se disent de la vicomte de Paris. 

97. De Pontévrard ; se disent de Chartres. 

98. De Prunay-le-Temple. 

99. De Prunay-sous-Ablis. 

100. DeRaizeux. 

101. De Rambouillet. Curé, Jean Bourguigneau, chanoine de 

Chartres et prieur de Maintenon. 

1 02. De Richebourg. 

103. De Rochefort. 

104. De Sainctuille. Les habitants, en leur nom et au nom de 

leur seigneur, le cardinal de Chatillon, se disent du bail- 
liage d'Orléans. 

f<)5. De Saint-Arnoult. 

\06. De Saint-Aubin. 

07. De Saint-Cyr, près Dourdan. 

08. De Saint-Germain-de-Morain ville ; Philippe de Ruellan, 
vicaire. 

09. De Saint-Hilarion. 



— 354 — 

440. De Saint-Lëger. 

414. De Saint-Lubin-de-la-Haye. 

443. De Saint-Lucien. 

443. De Saint-Projecl. 

444. De Saint-Rémy-rHonoré ; curé, Frère Gabriel de Puyher- 

baut. 

445. De Saint-Sulpîce-de-la-Haye. 

446. De Saulx-Marchais. 

447. De Septeuil. 

448. De Sonchamp ; se disent de la coutume d'Orléans. 

449. De Tacoignières. 
420. De Thionville. 
424. DeTiverval. 
4 22. De Toiry. 

423. Du Tremblay; se disent de la coutume de Paris. 

424. Du Val-Saint-Germain. 

425. De Voise; font défaut. 

V. 

ÉTAT DES JUSTICES DU BÀILLU6E DE MONTFORT, EN 4553. 

Cet important document, contemporain de la rédaction de la 
coutume, est transcrit avec quelques arrêts sur un cabier de pa- 
pier joint à l'expédition originale sur parcbemin de cette cou- 
tume, aux archives de M. le duc de Luynes. Nous en devons la 
communication à notre président, M. A. Moutié. 

Extrait des bailliages, prévostez et autres justices royales et 
non royales, ressortissans par appel devant le bailly de 
Montfort'l'Amaulry, Gambais, Saint-Léger et Neauphle-i 
Chastel; ensemble les noms et nombres des paroisses esta\ 
en icelles justices, suivant l'extrait qui auroit été envoyé ^m 
Roy et à Messeigneurs de son conseil privé. 

4 . Premièrement, le bailliage de Houdan, où il y a cinq p; 



I 

t 

II 

t 



— 355 — 

roisses, assuYoir : La ville dodit Hoodan, Thionville, 
Boutigny, Saint-Project et îlaulette. 

2. Item, la prévostô de Montfort en laquelle il y a hnict pa- 

roisses , assavoir : La ville dudit Montfort, Meillemont, 
Garencières, Boissy , Autouillel, Vy, une rue de la pa- 
roisse de Thoiry et partie de la paroisse de Saint-Rômy. 
En marge, on a ajouté au dix-septième siècle : Boissy 
et Thoiry ont été distraits et sont de présent de la chas- 
tellenie d'Aulheuil. 

3. Item^ la prévosté d'EUeville où il y a cinq paroisses, assa- 

voir : Saint-Martin dudit Elle ville, Osmoy, Villiers-le- 
Mahieu, Thoiry et Flexanville. 
En marge : Thoiry distrait comme dessus. 

4. Item, le bailliage de Rochefort au ressort de juridiction du- 

quel il y a vingt-cinq paroisses. C'est assavoir : La ville 
de Rochefort, Saint-Amoul, Bouillon, la Selle, Le Val- 
Salnt-Germain, Sdnt-Cyr, Longvilliers, Clairefontaine, 
Saint-Martin-de-Breteucourt, Ablis, Boinville-le-Gaillard, 
Athonville, Parey, Allainville, Garencières-en-Beaulce, 
Chatignonville, Moudre ville-la-Saint- Jean, Les Essarts, 
Rambouillet, Le Perray, Viclzéglises, les Brevières, Aul- 
neau, Aulnay et Voise. 

5. Item, le bailliage d'Espernon et ressort d'iceluy, où il y a 

treize paroisses, assavoir : Saint-Pierre, Saint- Jehan du- 
dit Espemon, Saint-Nicolas aux faulxbourgs dudit lieu. 
Hanches, Houx, Houdreville, Craiches, Orfln, Saint-Hi- 
larion, Hermeray, Saint-Lucien, Saint-Martin-de-Ni- 
gelies, Droue et Esmencey. 

6. Item, le bailliage de Gazeran se consiste en la paroisse du- 

dit Gazeran. 

7. Item, le bailliage de Sonchamp se consiste en la paroisse 

dudit lieu. 

8. Item, le bailliage d*Orgeruz se consiste en trois paroisses, 

assavoir : celle dudit Orgeruz, de Behoust et partie de 
Flexanville. 



I 



h 



— 356 — 

^. Item^ le bailliage de Septeuille se consiste en la paroisse 

dudit Septeuille. 
10. Item, le bailliage de la Forest-de-Civry s'estand en huict 

paroisses, savoir est : la paroisse de ladite Forest, Saint- 

Lubin, Orval, Gressey, Orvilliers, Tacoignières, Boissets 

et Meulsang. 
4 \ . Item, le bailliage de Pruney-le-Temple se consiste en la 

paroisse dudit Pruney. 

12. Item, le bailliage de Saulx se consiste en une partie de la 

paroisse de Richebourg. 

13. Item, le bailliage de Mareil-le-Guyon se consiste en la pa- 

roisse dudit Mareil. 

14. Item, le bailliage du Chasteiller de Orcemont est sur la pa- 

roisse dudit Orcemont. 

15. Item, le bailliage de Beyne se consiste en deux paroisses, 

assavoir : la paroisse dudit Beyne et celle de Saulx- 
Marcbais, avec partie de celle de Marc. . 

16. Item, le bailliage d*Orvilliers se consiste en deux paroisses 

ci-dessus nommées soubs le bailliage de la Forest-de- 
Civry, assavoir : ledit Orvilliers et Meulsang. 

17. Item, le bailliage de Herse où il y a deux paroisses, assa- 

voir : Saint-Lubin-de-la-Haye et Saint-Suplix. 

18. Item, le bailliage de Saint-Hilère, qui se consiste en une 

partie de la paroisse de Behoust, nommée soubs le bail- 
liage d'Orgerus. 

19. Item, le bailliage de Cloches se consiste en une partie de 

la paroisse de Boutigny, nommée soubs le bailliage de 
Houdan. 

20. Item, le bailliage de Bouchemont, qui se consiste en une 

partie de ladite paroisse de Boutigny. 

21 . Item, la prévosté de Brunel se consiste en la paroisse cme 

Gressey, nommée soubs le bailliage de la Forest-de|- 
Civry. 

22. Item,, la prévosté de Dampnemarie, qui se consiste en kl 

paroisse dudit lieu. 



— 357 — 

23. Item, la prévosté d*Autbeail, qui se consiste en la paroisse 
dudit Autheuil. 

j En note, à la marge : Depuis, la prévosté dudit Au- 

theuil a été érigée en chastellenie, et de présent se con- 
siste en les paroisses dudit Autheuil, de Boissy et de 
Thoiry qui y ont été annexées. 

24. Item, la prévosté des Préz se consiste-en partie de la pa- 
roisse de Boissy. 

25. Item, la prévosté de THôtel-Dieu de Paris, à EUeville, se 

consiste en une partie dudit village d*Elleville. 

26. Item, la prévosté de Chesne-Rongneux se consiste en por- 
tion de la paroisse de Grosrouvre. 

27. Item, la prévosté de Marc, appartenant à trois seigneurs, se 
consiste en la paroisse dudit Marc. 

28. Item, la prévosté de Thoiry est sur portion dudit lieu. 

29. Item, la mairie du prieuré Saint-Laurent de Montfort est 
sur partie des habitants dudit Montfort. 

30. Item, le bailliage de Bazainville est sur la paroisse dudit 
Bazainville. 

31. Item, le bailliage de Neauphle-les-Vielz est sur la paroisse 
dudit lieu. Il y a contention pour le ressort desdits bail- 
liages de Bazainville et Neauphle, entre les officiers dudit 
Montfort et ceux du chastelet de Paris. 

GÀHBÀIS. 

32. Item, au bailliage dudit Gambais anexé audit Montfort, res- 
sortit la prévosté dudit Gambais en laquelle il y a sept 
paroisses, et les justices étant en aucunes d'elles dont 
les noms ensuivent: Sain t-Aignan dudit Gambais, Grand- 
champ, Bourdonné, Condé, Adainville, la Haulteville, 
Gambaiseul et partie de Dampnemarie. 

SAINT-LÉGER. 

33. Item, au bailliage de Saint-Léger anexé au bailliage dudit 
Montfort, ressortissent les prévostés royales dudit Saint- 
Léger et Merey. 

34. Laquelle prévosté de Saint-Léger est sur quatre paroisses 
T. I. 25 



H 



— 358 — 

qai sont : ledit Saint-Léger, la Boissiëre, Mittainville et 
partie des Brévières. 

35. Et ladite prévostô de Herey est sur quatre antres paroisses 

qui sont : ledit Merey, Galluis, Bazoches et Grosrouvre. 

neauphle-lb-ghàstël. 

36. Item, au bailliage de Neauphle-le-Chastel anexé audit bail- 

liage de Hontfort, il y a la prévosté royale dudit lieu en 
laquelle il y a quatre paroisses, assavoir : ledit Neau- 
phle. Plaisir, Thiverral et Saint-Germain de Morainrille. 
Plus y ressortissent par appel les justices non royales 
qui ensuivent^ savoir est : 

37. Premièrement, le bailliage de la Grange-du-Bois, qui con- 

siste sur partie de six paroisses qui sont : Plaisir, Thi- 
verval , Saint-Germain-de-Morainville , Neauphle-les- 

yiel2, Elancourt 6t Jouarre. 

38. Item^ le bailliage de Grignon^ où il n*y a que partie de la 

paroisse de ThiVerval. 

39. Item, la mairie de Villiers-Cul-de-Sac, où il n'y a que 

partie de la paroisse de Neauphle-les-Vielz. 

40. Item^ le bailliage de Cernay-la- Ville est sur la paroisse 

dudit lieu seulement. 
44* Item, la prévosté de Saint-Aubin, sur la paroisse dudit 
lieu. 

L'original dudit extrait est ^signé : De la Porte, Audiger et 
Guignard, qui sont les baillis, advocat et procureur du roy, et à 
iceluy extrait a été coliationné par M*'« Hurault, conseiller da 
roy et secrétaire de ses finances, le XXIIP jour de décem- 
bre 1553, et Fa ledit W^ Hurault signé. 

Je certifie ce que dessus être vray. (Signé) J. dk la Place. 

M. Moutié a reconnu dans l'écriture de cet extrait celle de 
Jean de la Place , greffier du bailliage de Montfort, en no-\ 
vembre4578. \ 



i 



— 359 — 
VI 

FIEFS DE LA GHATELLEIflB DE NEAUFLE AU GOMMElfCEMENT 

DU SEIZIÈME SIÈCLE. 

L'Etat du comté de Montfort, rédigé sous les derniers ducs 
de Bretagne, est un document antérieur aux deux qui précè- 
dent et qui serait non moins important, s'il nous était parvenu 
en entier. Malheureusement nous n*aYons, en ce qui regarde 
les fiefs, que la liste de ceux d*une seule châtellenie, celle de 
Neaufle. Elle nous a été conservée par un extrait sur papier qui 
se trouve aux Archives de Seine-et-^Oise, 

Estât et déclaration de la chastellenie de Neaufle-le-Chastel, 
tirée de l'Estat du comté de Montfort-l'AmauIry. 

Ledit lieu de Neaufle. est ancienne baronnie et chastellenie. 
Audit lieu, il y a ancien chasteau clos de murailles, fossés et 
ponts-levis, etc. 

Les droits féodaux peuvent valoir 400 livres parisis et plus, 
parce qu'en toute mutation y a droits de rachapt, etc. 

Des juridictions ressortissantes par appel devant le bailly 

dudit Neaufle. 

La prévosté dudit lieu; 

Le voyer dudit lieu; 

Le bailly de la Grange; 

Le bailly de Cemay ; 

Le prevost de Saint- Aubin ; 

Le maire de Villiers-Cul-de-Sac ; 
' Le prévost et garde de la justice de Plaisir ; 
I Le prévost et garde de la justice de Noisy et Bailly ; 

Le bailly de Grignon. 

'Les fiefs tenus en plein fief des chastel et baronnie de Neaufle. 

4 . Le fief et chastel de la Grange-du-Bois, qui vaut de revenu 
1 ,500 livres tournois et plus. 



'f 



— 360 — 

2. Le fief, seigneurie et chastel de Saint-Germain de Morain- 

villiers. 

3. Le fief et chastel de Villiers-Cul-de-Sac , qui vaut par 

chascun an 2,000 livres tournois ou environ. 

4. Les fiefs de Bailly et Noisy valent par Chascun an 600 Uvres 

et plus. 

5. Le fief de Bue valant 400 livres (4). 

6. Le fief de Grignon. 

7. Le fief, seigneurie et chastel de Cemay-la- Ville , qui est 

assis près de Chevreuse, vaut 400 livres. 

8. Le fief de la Bretesche vaut 250 livres (2). 

9. Le fief et chastel de Blaru, assis près Vernon, vaut 500 li- 

vres (3). 

(1) Le 23 novembre 1379, Gaillaome d^Aaneel (Aaneaa) fait hom- 
mage à Jeanne Boudard, dame de Neaufle, poar son manoir de Boc à 
Grignon. En 1396, Arnaud de Biecqnenconrt, écuyer, fait hommage à 
Guillaume de Bois-Nivard, seigneur de Neaufle, pour Boc et an fief à 
Grespières (Arch, de Seine-et Oise). 

(2) Le 10 février 1363, le tuteur des enfants dé Jean de Saint-Marcel 
fait hommage à Jean d'Aigreville, seigneur de Neaufle. pour la Bretes- 
chelle. Le 5 mars 1376, le tuteur des enfants de Nicolas de Ghampî- 
gnoIes fait hommage à Jeanne Boudard, châtelaine de Neaufle et tutrice 
de son fils, Jean d'Aigreville, pour la moitié du flef Estendart à Bretes- 
chelle sor Plaisir. Le 16 juillet 1385, hommage à la même, par Gillet 
des Essarts, pour sa maison de Bretesche-sur-Plaisir. Le 29 juillet 1413, 
Nicolas des Prés, conseiller du roi en la chambre des comptes, fait hom- 
mage à Catherine d*Aigreville, dame châtelaine de Neaufle, du fief de la 
Breteschelle, en la paroisse de Plaisir, acheté de Pierre de Gampignolcs 
et de Marion, sa femme, consistant en quatre livres de menus cens, etc. 
(Arch, de Seine-et-OUfs). 

(3) En 1052, Pierre, fils d'Odard de Vernon, donne à Tahbaye de 
Goolomb Téglise de Saint-Hilaire de Blaru, qu*il tenait d*Amaury de 
Versailles, lequel approuve ce don, avec lie, son épouse. Pierre promet 
de plus de le faire conBrmer à la cour de son seigneur, Simon de 
Neaufle, et à celle do roi (Bibl. nat., Fonds, lat., 12,777, p. 657). Par) 
an accord du 13 avril 1391, entre Clément Le Tenant, écuyer, époux de^ 
Jeanne* Boudard, veuve de Jean d'Aigreville, et Goillaume de Bois .\ 
nivard, marié à Catherine d'Aigreville, Qlle du premier mariage de 1 
Jeanne, qui partageaient la seigneurie de Neaufle ; le rachat du fief de n 
Blaru, échu par le trépas d'Etienne Bracque, dut être partagé entre 6ax J\ 

\ 



i^ 






— 361 — 

40. Le fief du Pied-de-Port, assis en la ville de Mantes, vaut 

40 livres tournois. 
U. Le fief de Chennevières vaut 400 livres (1). 

42. Le fief des Avenards, près Cressay, vautîiO livres (2). 

43. Le fief du Clos. 

44. Le fief de la Marche de Plaisir vaut 300 livres (3). 

par moitié. En 1486, Jean de Tilly était seigneur dé Blaru. Loois de 
Tillj» son fils, fit hommage an roi pour la châtellenie de Blaru, relevant 
de Mantes (9. VIL 207). En juin 1622, Françoise l'Advocat était Ten?e 
de Jean de Tilly, seigneur de Blaru. Le 7 novembre 1532, Jean de Tilly, 
écuyer, seigneur de Blaru, fait hommage au roi pour partie du fief et 
chastellenie de Blaru , relevant de Neaufle, au comté de Montfort 
(P. YII, 260). En 1595, Jacques de Tilly était châtelain de Blaru, sei- 
gneur de Villegast, Chauflbur et le Port-de-Villers. En 1690, Charles 
de Tilly était marquis de Blaru. Le 18 septembre 1724, François-Bona- 
Tenture de Tilly, marquis de Blaru, fils de Charles, dépose chei un no- 
taire, comme si c'était son testament, une protestation sous enveloppe, 
scellée de ses armes (une fleur de lis de gueules en champ d*or), contre 
Farrét de la chambre des enquêtes, qui adjugeait à la châtellenie de 
Neanfleet au marquis de Pontcbarirain la mouvance de Blaru, qui relève 
du roi, à cause de son comté de Mantes, sous prétexte d'un prétendu 
aveu de 1366, qui n'a été ni présenté ni reçu. Il explique qu'il n*ose 
attaquer Tarrét à cause du crédit de M. de Pontchartrain, ancien chan- 
celier, qui a enkv^ à son père le gouvernement de Vernon pour le punir 
de sa résistance, et de celui de M. de Maurepas, secrétaire d'Etat; au- 
cun notaire n'oserait recevoir une protestation publique, et il est réduit 
à la faire en secret {Archives de Seine-et-Oise, titres du marquisat de 
Blaru.) 

(1) Le 12 aoi^t 1376, Pierre de Chevreuse achète de Bcrtaud de Maule 
le manoir de Chennevières, sous Neaufle-le-Château, pour 1,200 livres 
(Inv. des titres de Chevreuse). Le 23 novembre 1492, hommage au roi 
du curateur de Françoise de Canteleu, héritière sous bénéfice d'inven- 
taire de Colart de Chevreuse, pour moitié de la terre de Chennevières, 

; relevant de Neaufle. Le même jour, hommage pour la terre de Chenoe- 
^ vières par Antoine de Canteleu, baron de Chevreuse, à cause de sa 

femme, Yde de Chevreuse, fille de Colart de Chevreuse et de Jeanne de 

Savéuse (P. VU, 222 et 223). 

(2) Le 8 juillet 1398, Perrin le Bougre, Vatoé; le 27 mars 1404, 
Jacques Ogier, fils de Guillaume ; le 12 septembre 1456, Gillet le Bougre, 
font hommage aux seigneurs de Neaufle pour des fiefs à Cressaj {Arch, 
de Seine-et'OUe) 

(3; La paroisse de Plaisir était fort étendue et renfermait plusieurs 



— 362 — 

4 5. Le ûef du Coudray, appartenant aux religieuses, priearé et 
couvent de Haute-Bruyère, vaut 300 livres (\). 

16. Le fief d'Ite, appartenant aux religieux, abbé et couvent 
des-Vaux-de-Cernay, vaut 300 livres (2)- 

47. Le fief de la Grange vaut 60 livres. 

48. Le flef.de Tiverval vaut 400 livres (3). 

fiefs. On peut consulter, pour oeox qnî les possédaient au douzième 
sîèole, le Cartulair$ deê Vaus-de-Cemay, Le 5 février 1402, Jean Odde, 
drapier et bourgeois do Paris, fait hommage à Catherine d*Aîgrevil1e, 
dame de Neaufle, veuve de Guillaume de Bois-I^ivard, pour on fief à 
Plaisir. Le 15 août 1403, Geoffroy de Feuchières, seigneur ie la Chaîne* 
sur-Plaisir, fait hommage i la même pour onze arpents au terroir des 
Gatines, diz livres de menus cens, vingt arpents de bois, tenant à ceux 
deGuiot do Meudon et au chemin de Chavenay aux Gatines; le fief 
d*£tienne de Damars, bourgeois de Paris; le fief de Brichantel à Jean 
Levéque de Uoudan; le fief de Guillaume d*Auneel, etc. (iircAives dt 
Seine-$t-Oiie). 

(1) Enclos dans le parc de Pontchartrain. 

(2) Voy. le Cartulaire de$ Vaux-de-Cemay. Outre la terre de Ite, 
cette abbaye possédait encore le domaine, ferme et mestairie des Ebi- 
souers, au Val de GaUie, en la chastellenie de Neaufle, contenant 4 17 
arpents de terre et prés (Etat des biensde l'abbaye^ en 151 1, t.II,p. 127). 

(3) Au commencement du douzième siècle. Garin de Mareil avait 
donné i Tabbaye de Coulomb une terre de deux bovées à Tiverval, avec 
le quart de la dtme et des oblations de Taulel et la moitié des droits de 
sépulture, du consentement de son frère Goslin, dont il tenait le tout en 
fief. Simon de Neaufle et Adam de Mareil mirent successivement obstacle 
à cette donation, puis donnèrent leur consentement, probablement 
moyennant finance (Extr. de Duchesne, Bibl, nat,, coll. Baloze, 38, 
(• 28). En 1206, Simon, châtelain de Neaufle, approuve, comme sei- 
gneur féodal, la vente d'une dtme à Tiverval, faite i l'abbaye d*Abbe- 
court par Hugues et Pierre de Chateron, chevaliers {Ârch. de Seîne-«|- 
Ois0, Fonds d'Abbecourt). Dans le même fonds et dans les registres de 
Philippe-Auguste, on trouve Eudes de Tiverval, chevalier, vassal, ei 
1217, de la châtellenie de Poissy, et plusieurs autres chevaliers de cett^ 
famille. Une enquête faite sous saint Louis établit que la justice de Ti- 
verval appartenait au châtelain de Neaufle, sauf sur la terre du chapitri 
de Poissy (Cartulair$ normand, no 447). C'est à tort qu*à la page 30é^^ 
nous avons, d'après le procès-verbal de la coutume de MontfortTm^nJÀ 
tienne le chapitre de Notre-Dame de Pacy comme possédant dos fiefif.^ 

âTiverval et Grignon, il faut lire Notre-Dame de Poissy. Le 1er marsl 
1500, Bertrand Le Picard, seigneur de Hoideville, fait hommage au roi 1 
pour Tiverval et un fief à Grignon, relevant de Neaufle (P. VII, 237)^ 



— 363 — 

49. Le fief de Vitry vaut 400 livres tournois. 

20. Le fief du Grand-Moulin vaut 400 livres tournois. 

24 . Le fief de Gautier de Goupilières vajit 400 livres tournois (4 ). 

22. Le fief des Bordes, près Chevreuse. 

23. Le fief de Millemont vaut 300 livres tournois. 

24. Le fief de la dime de vaut 60 livres tournois. 

Î5. Le fief de FOrme-du-Buisson vaut 33 livres tournois. 

26. Le fief, terre et seigneurie de Feucheroles vaut 300 livre» 

tournois (2), 

27. Le fief Sodarus, près Beynes, vaut 20 livres. 

28. Le fief de Crespierres vaut 300 livres tournois (3). 

29. Le fief de Bonnelle vau?600 livres tournois. 

30. Le fief de la Maison-Neuve. 
34 . Le fief de la Court-des-Prés. 
32. Le fief du Pont-Chartrain (4). 

(1) Voir ci-devant, p. 345, quelques notes snr la famille de Vîtry, 
leignear de Goupilières. 

{V) En mai 1226, Simon de Poissj tient de Tabbë de Saint-Denis 
sept fiefs de chevalier à Feucheroles, avec ceux de Davron, Lanluet, etc. 
{Cartulaire blanc de Saint-Denis). En 1537, Catherine Séguin, veuve 
de Jacques de Villiers, fait hommage au roi pour Feucheroles, mouvant 
de la châtMlenie de Poissy. En 15S8, Joachim Roland, seigneur de 
Plessis-lèz-Troyes, fait hommage pour la moitié de Feucheroles. Le 28 
avril 1579, hommage du nouvel acquéreur, Jacques du Mansel, et le 
14 février 1598, hommage de sa veuve et de ses enfants (P. III, 10, tl, 
74 et 167). 

(3) Arnaud de Blequancourt fait, en 1396, hommage au seigneur de 
Neanfle pour Bue à Grignon et un fief â Grespières. En décembre 1595, 
Glaude de Uargeville était dame de Grespières {Arch» de Seine- et-Oife). 

(4) Au commencement du douzième siècle, Etienne de Massj, dit 
I Palmarius, approuve des dons de terres, à Pontchar train, faits i Tab- 
^ baye des Yaux-de Gernay par Ermentrude de Plaisir et antres {Cart. 
' des Vaux de-Cemay, 18). En 1323, Marguerite, dame de Ghateron, 

Teuve de Pierre Ghoisel, vendant sa terre du Tremblay à Jean Mignon, 
y comprend la mouvance de deux fiefs tenus par Guillaume Bagot, che- 
yalier, seigneur de Pontchartrain en partie, l'un de quatre arpents de 
terre devant la porte de Pontchartrain, l'autre de 40 sous de cens èz 
vignes de Romonde {Cart, de R. Mignon, f. 0). En novembre 1330, 
Jean Goquatrix, bourgeois de Paris, rend aveu à Jean Mignon pour les 



— 364 — 

33. Le flef de la Cronne. 

34. Le flef de la Boissiëre. 

35. Le fief qui fat à Jeau Advenard. 

36. Le fiefdaPontel (1). 

deux fiefs qaî précèdent, mouvants de la Huniére, et pour un troisième 
de 40 sous de cens à Pontchartraîn, dont le seigneur du Tremblay re* 
porte riiommage à Guillaume de Marc (^Ibid., f. 98). En 1331 et 1337, 
Pierre Pilet. écuyer, seigneur de la Tremblaje, en la vicomte de Paris, 
et de Pontchartrain en partie, en la cbâiellcnio de Ncaufle, vend di- 
verses terres et censives à Jean Mignon (l&td., f. 32). Le 7 octobre 1342, 
Mtre Guillaume du Bois, clerc du roi, possède les trois fiefs de Pont- 
cbartrain, mouvants du Tremblay, à cause de sa femme, fille de Jean 
Goquatrix. Il la laissa veuve avant 1359 {Ibid., f. 121). Leur fille, Jda- 
rie do Bois, les porta à Etienne des Granges, cbevalier, conseiller du 
roi, qui en fit hommage, en août 1370, à Michel Mignon. Elle était 
veuve en 1380 et en 1412 (/6td., f. 174). Le 12 juillet 1499, Louis 
de Graville, amiral de France, fait hommage au roi pour Groos- 
say, au comté de Montfort, et Pontchartrain, relevant de Neanfle-le- 
Ghâteau (P. VII, 235). Dans le dénombrement de la baronnie de Che- 
vréuse fourni à Tévéque de Paris par Antoine de Canteleu, le 27 août 
1507, il donne pour limite à sa châtellenie de Maurepas le ruisseau 
d'Elancourt, qui la sépare de la châtellenie de Neaufle et de la terre de 
Pontchartrain à Tamiral de Gra ville. Cependant une motte de four au 
delà de Veau, devant Pontchartrain, est de la châtellenie de Maurepas 
(M. Moutié, Hist. de Chevreuse). 

Paul Phelippeaux, mort en 1621, avait épousé Anne de Beauharnais, 
dame de Ponchartrain, fille de François de Beauharnais, seigneur de 
Miramion, et de Anne Bourdineau. Elle ne mourut qu'en 1653* La 
même année, son fils, Louis Phelippeaux, acheta au duc de Ghevreuse 
la baronnie de Maurepas. Le parlement cassa celte vente, et ce ne fut 
qn*en 1691 que son fils, du même nom, ministre d'Etat, obtint le dé- 
membrement de Maurepas du duché de Chevrensé et sa réunion à la 
terre de Pontchartrain, sons le nom de comté de Pontchartrain, mouvant 
de la couronne. Dans l'acte d'érection publié par le P. Anselme, sont 
indiqués comme faisant partie de la seigneurie de Pontchartrain les fiefs | 
de Jouars, Ergal, Ghambors, Chennevières, Les Bordes, la Maison 
Neuve^ Uosny, le fief de Flexanville, le fief Chevalier, le fief de TAilerie \^ 
en partie, la Lune en partie, Godemaiue, Villeneuve, Launay et la Dau- 
berie..En 1693, il acquit la châtellenie de NeauOe. 

(1) En 1506, Denis Blutte achète à Mathnrin Falaise le fief de la 
Planchette, à Méré et à Vicq, dit aussi le fief Thibaut de Neaufle, qui 
relevait de Neaufle , et dont dépendaient i le fief Godemaine, sous 
Neaufle-Ie-Châtel, près du Gué-au-Pont, et le fief du Ponte!. Il le rc- 



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— 365 — 

37. Le fief des Clés (4). 

38. LefiefHaedeSanlx. 

39. Le fief Robert de Roy. 

40. Le fief et seigneurie de Saint-Aubin (9). 
4L Le fief de TAilerie, 

vend, le 15 Dovembre 1511, à Pierre LeClero, seigneor do Tremblay. 
Le 24 septembre 1676» Nicolas de MeoYan, seigneor do Pontel, fait 
hommage à Henri-Marie Le Clerc, seigneor do Trembla j, poor le fief 
da Pontel, consistant en 7 arpents de terre à la Croix de Beaorepaire, 
no arpent de pré ao Gné-ao-Pont, sor le chemin de Paris, etc.; et le 
seigneor do Tremblay fait hommage ao seigneor do Pontel, comme sei- 
gneor de Hotijaray, poor on petit fief an Tremblay appelé la Coor-des- 
fiardes, consistant en nne masore, etc. Le 28 août 1693, Jean Passart, 
seigneor de Saint-Aobin, rend hommage à Charles Leclerc poor le fief 
da Pontel. Le 4 février soîvant, le même est condamné à payer ao sei- 
gneor do Tremblay 280 livres poor les droits féodaox résoltant de Tac- 
qaisition de ce fief [Inventaire des Htrei du Tremblay, en 1775). 

(1) Le 31 mars 1381, Pierre de Chaillol (oZiàa Ckaliau), écay et de 
cuisine do roi, fait hommage i Jeanne Boodard, dame châtelaine de 
Neaofle-le-Châteao, poor ses cens de Plaisir, ses bois des Cloies; le fief 
qoi fut à messire Jean do Merlay, à caose de sa femme, sœor de mes- 
sire Simon do Mesnil; on fief à Jean do Mesnil, oncle dodit Simon, etc. 
lArch. de Seine^t-Oiee). 

(2) Le 15 octobre 1341, Robert Mignon fait hommage à Robert de 
Villepreox, entre antres terres, de celles qu*il avait achetées A Saint- 
Aobin, emprèê Neaphe'lesrVies, de Jean de Goiencoort et de Jeanne, sa 
femme (Cari, de Rob. Mignon^ f. 130, vo). En 1412, Mario du Bois, 
dame de Pontchar train, veuve do seigneor des Granges, fait hommage 
à Loois des Moosseaoi de cinq quartiers de terre et de champaris à 
Saint-Aubin {Àreh. du Tremblay), Le 13 décembre 1493, Guillaume de 
Lailly, seigneor de Saint Aobin, fait hommage ao roi pour une partie du 
fief des Essartons (P. Vil, 224). Le 2 août 1541, Richard Audiger, 
avocat au parlement, f&it hommage au roi pour Saint-Aubin, au comté 
de Montfort [P. YII, 274). Le 7 du même mois, Guillaume Poyet, 
e^iancelier de France, rend aveu à Pierre Le Clerc, seigneur du Trem- 
i^Iay, pour héritages à Saint-Aubin. Celui qui a transcrit l'indication de 

st aveu dans Y Inventaire des titres du Tremblay, en 1775, ajoote en 
lote : ces héritages relèvent plotôt de Coupeville. Ce doit être 
tour les mêmes héritages que la duchesse de Valentinois fit hom- 

lage au roi , comme dame en partie de Saint-Aobin. le 23 no- 
lembre 1556 (P. XVI, 358). Pierre Passart était seigneor de Saint- 

Lobin en 1676, et Jean Passart seigneur de Saint-Aobin et du Pontel 
)n 1693. 



— 366 — 

42. Le fief de la Chapelle de Cressay. 

43. Le fief du Seigneur-Olivier, appartenant au seigneur de 

Roinville. 

44. Le fief des Brasseries. 

45. Le fief de Beaumais (\). 

46. Le fief M''« Jehan Le Clerc (2). 

(1) En mars 1277» Gai de Ghevrease, châtelain- de Neaiifle, approuve 
raoqoifition da manoir de Beaomez, faite par Tabbaje de Neaefle 
{Àreh. d'Eure^t'Loir). 

(2) La famille des Le Glero da Tremblay possédait dans la châtellenie 
de Neaufle le manoir de Coupôville et diverses terres achetées, comme 
le reste de la seignenrie da Tremblay, de 1323 à 1343, par Jean Mignon, 
archidiacre de Blois et clerc de la chambre des comptes, à la famille de 
Ghateron et à d'aaires familles nobles tombées dans la pauvreté. Le 
cartolaire de ce domaine, composé par son frère et héritier, Bobert 
Mignon, permettrait de donner les détails les plus minutieux sur ces 
biens, qui passèrent an siècle suivant dans la famille des Le Clerc, puis 
dans celles d'Angennes et de Roogé. Nous nous contenterons do som- 
maire de quelques aveux. 

22 juin 1334. C*est ce que Simon Mireol, bourgeois de Paris, avoue à 
tenir de Jehan Mignon, clerc nosire sire le roy. Premièrement, deux 
et demi arpens de terre au terrouer de Saint-Germain dé Moraiuville; 
le champart de dix.arpens audit terrouer; 8 sous 10 deniers de cens, etc. 
Girard l'Archevêque, garde des sceaux de la baîllie de Manie, gendre de 
Simon Mireol, renouvelle cet hommage en 1345 (fol. 102). Le 26 mai 
1343, Robert Mignon fit finance avec Guiot de Lenoe. procureur de 
Ottdîn de Vy, éenyer. de tout ce que ledit Mtre Jehan Mignon souloit 
tenir en fié dudit Oudin, parmy la somme de 73 livres parisis, c'est i 
savoir 70 livres audit Oudin, qu'il pata, 40 livres en lions d'or à 62 sous 
la pièce et 30 livres cy sont deoes (en marge : il les ot depuis) ; et se 
paia Ton audit Guiot 80 sous pour chambellage et pour dépens 10 sous. 
Présens : M^'® Robert Piedefer, gouverneur de la conté de Monifort; 
Guillaume Duant, balli; Jehan Evrart, recepveur; Jehan du Mesnil, 
chastelain; Pierre Sarrazin, tabellion; Jehannin Duant. £n la grande 
salle de liiostel de Jehan Gautier à Montfort (fol. 89, vo). 

C'est le fié que feu Jehan Mignon tenoit de Oudin de Vy, escuyer, et 
qui fut feu Petitmoot. 60 arpens de terre à la mesure de la châtellenie 
de Meanfle, qui est mendre le quint de celle de Monifort, aux t^roaei 
des Festes, de Coudray, du Rcf, etc.; plein champart sur 9 arpens, etc\.; 
8 livres 12 sous 8 deniers obole que doivent les personnes qui ensuivei 
Mire Pierre de Villaines.... Mtre Jehan de Trie, clerc, sire de Beaui 
paire, etc. Et trois arrière-fiés : 1o Le manoir de Goupeville, qui filkt 



/ 



— 367 — 

47. Le fief Pierre Hébert (4). 

48. Le fief Poinctier appartenant à messire Jehan Le Clerc, 

conseiller. 

49. Le fief M"« Martin Piqnart, appartenant à Louis Huile, 

écuyer. 

50. Le fief de la Mon^oie. 

51. Le fief du Petit-Breuil. 

52. Le fief Jacques Dailly. 

53. Le fief du prieur de Saint-André de Neaufle. 

54. Le fief de l'Hostel-Dieu dudit Neaufle. 

55. Le fief de la Maladrerie dudit lieu. 

GoiHaame de Ghateron» éoajer, que tint Jehan Agoalaot, ëcajer, dudit 
Jehan MignoUt et depuis le tient Pierre de Mesalant et sa femme, fille 
dodit Jehan Agonlant ; 4 livres de cens dus par : Almarrj Godemaine .... 
Simon Poilevillaiu... Simon le Berruier, etc.; et un arrière-fié au Pontel, 
que les hoirs Kobert de Vy tiennent dudit Agonlant nu à nu et lui dudit 
Jehan Mignon (En note: L*an 1375, Jehan de Dugny et Jehan Durant 
le tiennent à rente de grain de Jehan de Vergy, gendre dudit Oudin 
de Vy). 20 Trois arpens de pré an Goudray, que tient ledit Oudin de 
Vy, etc. 3o Le fief de Saint-Aubin, qui fut Guillaume de Ghateron, 
que tient Jehan Agonlant, etc. £t tenoit ledit feu Jehan Mignon ces do- 
maines, avec les trois arrière-fiés dudit Oudin de Vy à deux fois; et 
ledit Oudin tenoit lesdits trois arrière-fiés dudit Jehan Mignon ; et som- 
mes en souffrance fun de Tautre; et il tient tout le fié du chastelain de 
Neaufle et ressortissent, je crois, au chasteau de Meulan (fol. 84, vo). 

Sachent tous que je Thibaut de Neauphe, ou nom et comme aiant la 
cause à titre d*acbat de damoiselle AHps de Vergj, fille feu Oudin 
de Vj, escuyer, ay receu en ma foy Mtre Michel Mignon de tout ce 
qu'il tient de moy à la cause dessus dite. Fait le lil** jour de mars Tan 
Illc un» XI {Ibidem, fol. 163). 

Sachent tint que je Lubin Ragnier, premier queux du roy nostre sire, 
ay reçeu et mis en ma foy Maître Michel Mignon, de tout cequ*il tient 
de moy, à cause de Marguerite, ma femme, fille feu Thibaut de Neaphe, 
et en aï receu son aveu. Le mardi douzième jour do février Tan mil 
quatre cens et quatorze {Ibidem, fol. 310). 

(1) Le 12 avril 1615, Marguerite Hébert, femme de François Pas- 
quîer, seigneur de Bussy et des Etangs, et fille de Vincent Hébert, sci- 
^gnenr de Bue et de l'Ile, reçoit dans la succession de son père les fiefs 
du Moulin-Koberl, de l'Ile, du Breul et du Moulin-du-Muid, à Vie 
{Titrée le Bùistel). 



I 



— 368 — 

56. Le fief Louis Paulmier (1). 

57. Le fief de la Boissière-lèz-NeauQe (2). 

58. Le fief Charteron (3). 

(1) Le 25 septembre 1543, Jean do Uamel fait horomage au roi poar 
na tiers du fief Paomier, relevant de Naufle-le-Châtel (P. XV. 277). 
Par accord de 1699, la mouvance des fiefs Paumier et Saogy, en la pa- 
roisse de Saint-Këmjr, en conteste entre Montfort et Neaufle, est cédée 
par le duc de Lujnes au comte de Pontchartrain, seigneur de Neauflo. 

(2) En 1293, Philippe, dit Poignart, chevalier, seigneur de la Bois- 
sière, près Neaufle, fait un don à l'abbaye de Jojenval {Areh. de Seine- 
et'Oiié). 

(3) Pierre de Ghateron est témoin d'un acte pour Tabbaje de Cou- 
lomb, entre 1133 et 1145. Son nom et celui de Gautier de Chateron se 
retrouvent plusieurs fois après cette époque dans le Cartulaire des 
Vau»'de-Cemay, M. Moutié, à propos d'un don fait, en 1233, par Si- 
mon de Ghateron à l'abbaye de Notre -Dame-de-la-Roche, mentionne 
quelques autres membres de cette famille. En 1226, Hugues de Ghateron. 
chevalier, vend à Tabbaye d*Abbecour(, pour 30 livres, ce qu'il possé- 
dait dans la dtme de Tiverval, du consentement de son frère, Pierre de 
Ghateron, chevalier, et de son seigneur, Simon de Neaufle. En 1227, 
Hugues et Gautier de Ghateron font un don à Saint- Victor de Paris. 
Le sceau de Hugues porte un écu écartelé de quatre quartiers pleins, 
avec la légende : S.HYGONIS.VIGEGOMITIS.DE.GHATERON. 
Gantier ajoute un lion sur le premier quartier de son écu, et la légende 
de son sceau est : S.GAVTlEK.DE.GHAT£BON<(/nt;en/atre des sceaux 
des Archives nat,, nos 739 et 740). Je suppose que le mot de vicomte 
est plutôt nu surnom qu'un titre, une vicomte de Ghateron n'étant pas 
admissible, et une vicomte de Neaufle peu probable ; tout au phis pour- 
rait-on admettre un souvenir de la vicomte de Dreux qui, an onzième 
siècle, était dans la famille des seigneurs de Neaufle. En 1323, Margue- 
rite, dame de Ghateron, veuve de Pierre Ghoisel, chevalier, et ses trois 
filles, vendent la moitié de la seigneurie du Tremblay à Jean Mignon, 
qui, en 1330, achète le reste à Guillaume de Ghateron {Cartulaire de 
Rob. Mignon), Le 16 août 1394, Jean de Neuville, écuyer, au nom de 
ses enfants, héritiers de leur mère, Jeanne de Voisins, fait hommage à 
Goillaome de Bois-Nivard, châtelain do Neaufle, pour masures et jar* 
dins à Ghatron, 40 arpents de terre, 7 de bois, 6 livres de cens, troi^ 
arrière-fiefs, etc. Le 30 novembre 1481, Guillaume de Rouville, sei- 
gneur de Monlineaux et Villiers-Gul-de-Sac, et Mathurin de Har ville] 
seigneur de la Grange-du-Bois et Saint-Germain de Morainville, foi^j 
un accord sur divers biens A Ghateron {Archives de Seine-et-Oise). 
20 juillet 1494, Mathurin de Harville, dans son hommage au roi, com) 
prend un fief qui fut Jean de la Neuville à Ghateron (P. VU, 174). 



— 369 — 

59. Le fief de Saint-Prins. 

60. Le fief de Bourettes. 

M. Le fief M'" Pierre de Saint-Rémy. 

62. Le fief Gnillot Le Febvre. 

63. Le fief de la Goutière [\). 

64. Le fief Gilbert. 

65. Le fief Aonette. 

66. Le fief Martineau, assis à Moutières. 

67. Le fief Corbin. 

68. Le fief Guillaume Chrochet. 

69. Le fief des Mares. 

70. Le fief de Villances. 

71 . Le fief Dampierre. 

72. Le fief de la Celle. 

73. Le fief da Bat. 

Et plusieurs autres qui ne se peuvent déclarer sans faire une 
saisie générale. 

Collation faite à Torigirial en papier, aussitôt rendu, par moi 
greffier du bailliage et comté de Montfort^' Amaury, le \ 2 juin 
1627. — Bajoue. Collationné à l'original. — Bellanger. 

Cette liste des fiefs de la châtellenie de Neaufle rend sensible 
une des principales difficultés de Tétude que nous poursuivons. 
Les fiefs prenant souvent le nom de leurs propriétaires succes- 
sifs, il n'est pas toujours possible de suivre ces changements et 
de savoir, par exemple, que le fief d'Oudin de Vie, en 1345, est 
le même que celui qui portait le nom de Jean de Yergy, en \ 394, 
et de Lubin Ragnier, en 4 41 4. 



1 

y!\ (1) Le 30 septembre 1375, Jeaa de Poissy, écayer, fait hommage à la 
^Éame' de Neaufle pour le fief de la Goutière. Le 24 juin 1407, Jeanne de 
/!»alan ville rend aveu à Catherine d* Aigre ville, dame de Neaufle, pour 
j'ifrhostel de la Goutière-sous-Neanfle, avec son pourpris, 36 setiers 
/M'avoine de cens, 6 livres de menus cens, trois quartiers de yigne, etc. 
/f/i-^i. de Seine-et-Oise). 



m^rch. 



l 



\ 



— 370 — 



vn. 



FIEFS DE LÀ GHATELLENIE DE GAHBAIS, EN 467i. 



Le registre, P. 1 457, des Archives nationales est un volume 
de papier relié en velours vert, qui renferme une évaluation de 
la châtellenie de Gambais, faite en 4672, lorsqu'il s'agissait de 
la céder en toute propriété au duc de Bouillon, en déduction de 
ce qui lui était dû pour Rocourt et Sedan. Le revenu est évalué 
2,789 livres 12 sous 10 deniers, et le capital 69,741 livres. 

Le duc d'Anjou, comte de Montfort, avait distrait Gambais 
du domaine de ce comté et l'avait engagé, en 1 581 , à Nicolas 
Griffon. Celui-ci, en décembre 4 582, avait cédé son engagement 
à Anne de Bray, veuve du seigneur de Granderue. A la mort de 
celle-ci, le roi l'avait, par un nouvel engagement, donné, le 
8 octobre 4 620, à Joachim de Bellengreville, qui, le 1 mars 1 625, 
cède son engagement à Aloph. Rouault, seigneur de Thiembrune. 
Le 40 septembre 4642, cette terre est vendue par décret dans 
la succession du seigneur de Thiembrune et adjugée à Antoine 
de Bordeaux. En 1651, la. pleine propriété en est donnée à 
Maurice de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, qui cède son 
titre, en 4660, au même Antoine Bordeaux. En 1670, Jean-Bap- 
tiste Vallot en est seigneur. L'évaluation de 4 672 montre que 
ces diverses cessions avaient été résiliées, puisque le roi cède 
de nouveau Gambais au duc de Bouillon, fils du précédent. Ce 
prince ne garda pas longtemps une terre peu importante pour/ 
lui; dès 1690, Louis de Nyert est seigneur de Gambais. En 4739i 
et 4760, c'est M. de Révol ou Revel; en 4774 et 4775, M. d^ 
Laverdy qui, en 481 4, le laisse à sa fille, M'"^ de la Briffe, mèn 
du marquis de Colbert, propriétaire actuel. 

A la suite de l'évaluation de cette châtellenie se trouve la] 
liste suivante. 



— 371 — 

Lisie des fiefs relevans deGambais, dressée le 6 septembre 4673, 
diaprés les registres, comptes, hommages et autres titres et 
enseignemens concemans le comté de Ëtontfart-FAsnaubry. 

Le flef et chasteaa d'Olivet; 

Lefiefd'Adainvme(4); 

Le fief et maison forte de Neuville ; 

Le fief da Coudray-Bonneville ; 

Le fief du Jarrier ; 

Le fief du Breuil, qui fut à Jean Morant ; 

Le fief du Bas-Breuil ; 

Le fief Pinson (2) ; 

Le fief du Barillet (3) ; 

Le fief de Houel ; 

Le fief des moines de Grandchamp ; 

Le fief du maire de Bourdonné. Ce flef, comme les trois sui- 
vants, est contesté par le prieur d'Argenteuil. 

Le fief et seigneurie de Bourdonné; 

Le fief et maison forte du Clos ; 

Le flef du Petit- Val. 

Le fief de la Jaulniëre n'est contesté que pour moitié par le 
même prieur. 

Le fiefd'Orienville; 

Le fief Illou ; 

Le fief de Perdreauviile ; 

(1) Le 23 jan?ier 1617, Charles de Cocherel, cheyalier, seignear da 
Pelît-AdainviUe et de Bourdonné, gonverneur et baîllj da comté et baîl- 
lage de Montfort, âgé de cinquante ans, est an des témoins des preaves 
de noblesse de Charles de Sabrevois, v. p. 338. Le 2 juillet 1648, il se 
dit seignear du Parc, Adainville et Bourdonné, gouverneur et bailH de 
lÉpiitfort pour le roi et le duc d'Ëpernon, comto de Monlfort (Titret Le 
Bé oistal). 

i)l[2) Ne serait-ce pas Montpinçon? 

/|(3} Le 20 janvier 1567, Jean Langlois, prêtre, fils de Richard Lan- 
gl^ Jpis, fait hommage à Catherine de Médicts pour le fief du Barillet, assis 
e M la paroisse de Gondé, en la châtellenie de Gambais et au comté de 
ii (Aontfort{P. XVII, 330). 



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II 



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— 372 — 

Le fief Damiet ; 

Lefief daPrest; 

Le fief des Brayères ; 

Le fief de Guespin ; 

Le fief des chapelains de la Hauteville ; 

Le fief de la Charmoye ; 

Le fief de la Queue-Noire ; 

Le fief de Beauterne ; 

Le fief Picard ; 

Le fief d'Allemand ; 

Le fief d'Escluselles ; 

Le fief de Curé ; 

Le fief des Joncs; 

Le fief de la Ronce ; 

Lefief Buchelé; 

Le fief de Bouchemont ; 

Le fief de Ghauldejouste ; 

Le fief de Feucherolles ; 

Le fief du moulin de FEtang; 

Le fief de Goupigny (Coupigny) ; 

Le fief de Maisoncelles ; 

Le fief du BouUay ; 

Le fief de Maumusset ; 

Le fief des Caves ; 

Le fief Badaire ; 

Le fief Cotentin ; 

Le fief M''« Jean Rouillard ; 

Le fief des Pintières ; 

Le fief des Noues ; 

Le fief de Chennevières ; 

Le fief des Ponceaux ou des Poussineaux; 

Le fief du Bois-de-la-Houe ; 

Le fief de Poulampont ; 

Le fief de Hervière ; 

Le fief de la Hauteville ; 



— 373 — 

Le lief de la dlme de Montanglaat ; 

Le fief de Villiers ; 

Le fief de la Vignette ; 

Le fief da Champ ; 

Le fief da Buisson-Brôon ; 

Le fief de Robert de Gambais ; 

Le fief du chastelainde Gambais. 

Vin. 

Etat des fiefs du comté de Montfort-l*âmaulry, fourni par 
LE SIEUR Percheron, lieutenant-général au bailliage de 
montfort, aux commissaires chargés de la révision de 
l'Échange du duché de Ghevreuse, pour le comté de Mont- 
fort. Cet état est annexé au procès-verbal du 3 août 1 703 
(Archiv. nat., registre P 4839, fol. 496). 

\ . Le comté de Rochefort. 

â. La châtellenie de Gazeran. 

3. La châtellenie des Orgeras. 

4. Le fief du Cocq (4). 

5. Le fief de Margat, sans domaine ni censive (2). 

(1) La maison du Cocq, à Montfort, qui est aujourd'hui une auberge, 
a donaé son nom à on carrefour à la rencontre des rues Parisis, Nor- 
mande, de la Barre et de Ronchamp. Fondée sur un double étage de 
caves elle conserve des traces d'architecture du quatorzième et du 
seizième siècle. XJEtat de$ cen$ de la ville de Mont fort en 1504, indique, 
comme dépendant de ce fief, 7 quartiers de vigne au-dessus de la maison 
et 5 quartiers de pré tenant au chemin de Mareil à Mootfort et au sen- 
tier des Vignes. On lit dans le Commentaire de la coutume de Mont fort ^ 
p. 21, que lorsque le fief ne consiste qu'en une maison ou manoir, 
comme â Montfort, le fief d*Â lionne et le fief du C^ocq, il est tout à Fatoé, 

' à charge de donner à ses frères leur légitime, ainsi qu'il a été jugé en 
Icctte coutume, pour le fief d'Alloué, par arrêt du 25 mai 1555. 

(2) Dans le Scriptum feodorum de Monteforti^ la maison de Pierre de 
argat, près Montfort, est dans le fief de Guérin de Chénerogneux. 

ffbans un acte de 1297, Guillaume de Margas est dit ancien prévôt de 
'' ^Monfort. L'Etat de» cens^ en 1504, place le fief de Thôtel Margat au bas 
de la rue de la Boucherie, au delà du ru. C'est une petite ferme tou- 
chant au faubourg de la Tripière, qui dépend du domaine de Bluche. 

T. I. 26 



A 



— 374 — 

6. Le fief de Montrosty (I). 

7. Le fief des Essartons. 

8. Le fief du Jardin (2). 

9. Le fief de Launay-Bertin. 

40. Le fief de Ronchamp (3). 

4 1 . Le fief de Bois-Renault (4) . 

42. Le fief d'Allones vaut XX livres (5). 

43. Le fief du prieuré de Montfort (6). 

(1) Champtier entre Aîgremoat et Montfort. Le fief des Menuls rele- 
vait de ce fief. 

(2) Aax Menuls. 

(3) Ronchamp, Rotundus Campus, après avoir formé une paroisse 

séparée, fut, au quatorzième siècle, réuni à Montfort, dont il forma le 

faubourg du côté de Grousàay. Il ne faut point cependant confondre 

l'église Saint-Martin de Ronchamp avec la chapelle Saint-Eutrope de 

Groussay. VEtat du comté de Montfort du quinzième êiècle les mentionne 

toutes les deux. Dans le Scriptum feodorum de Monteforti, on lit : 

<c Domina Ysavia de Montfelipe assicu ravit domum suam de Rotuudo 

t Campo...Dominus Simon de Essartonis est homo Domini comitis, sicul 

({ erat Simon de Groceio de hoc quod tenebat apud Rotundum Campum. 

« Hoc modo lenet genêt Gilonis Herpin... Simon de Grusseio est homo 

« comitis et tenet domum suam de Rolundo Gampo et gardam terre sue, 

A et consuetudinem foreste ad camdem domum et censum in platea de 

« stagno Montis fortis; item domum suam de Autoliolo et assicuravit 

«t domum suam de Grosseîo ; item tenet decem solidos censuales apud 

(f MoDtemfortera. » En 1283, Nicolas Hurtaud assure à la comtesse sa 

maison de Ronchamp. Le contrat de mariage de Bouchard, comte de 

Vendôme, avec Alix de Bretagne, fat signé, en août 1320, à Roont- 

champ sous Montfort (Duchesne, Hist» de Dreux, 287). 

(4) Ou Bois-Renoud, près Montfort. En 1230, Gucrin de Chénero. 
gneux y possédait des vignes* 

(5) Voir p. 333 et la note relative au fief du Coq. VEtat de$ cent de 
1504 nous apprend que le fii^f Moisan, qui est le même, est la maison de 
la rue Parisis, au-dessous de la Géole. ^ 

(6) La Déclaration du temporel de l'abbaye de Saint-Magloire^ enj% 
1385, donne la liste de tous les biens du prieuré Saint-Laurent de Mont-^' 
fort, il possédait, à Montfort, Téglise Saint-Laurent, deux hôtels outreJË* 
l'ancien presbytère de Ronchamp ; dix arpents de terre, onze de bois, elc«;^;' 
quinze livres do cens, deux muids de grains, etc.» et plusieurs hostices 
en ladite ville, sur lesquelles, et en toute la terre du prieuré, le prieiur 



l 1 



— 375 — 

44. Le flef de F Hôtel-Dieu de Montfort est d'environ XV livres 

de censives. 
4 5. Le flef de la Maladrerie de Saint-Biaise. 
4 6. Le fief de la cure de Basoches. 

47. Le fief qui fut à M*" Jacques Le Cocq. 

48. La ferre et seigneurie de Mareil (4). 

49. Le fief l'Archevêque (2). 

50. Le flef Guiencourt. 
34. Le fief Billet (3). 

22. Le fief de Morainvilliers. 

a toote jastîco et seigneurie, comme le comte de Monlfort, excepté les 
membres. (Dans la donation d'Amaary III, en 1123, on lit : t Addita 
« mercatunm et nandiuarum justicia, sola fariam non concessa obsci- 
« sione mémbrorum. ») Et le dixième marché en icelle ville, etc.; pins 
divers biens et revenus à Beine, Mons près Hoadan, Galuîs, Boissy, 
Basoches, Poigny. Autenil et Flexanville; une rente de sept muids de 
grain sur le seigneur des Essarts, de trois muids sur le curé de Ram- 
bouillet, et de 18 setiers sur celui de Gondé, etc., etc. {Àrchivei nat,^ 
cartulaire LL, 170, fol. 10). 

(1) Aux seigneurs de Mareil, mentionnés p. 3! 4, on peut ajouter 
Tricotas Brebier, seigneur de Mareil-le-Guyon le 6 janvier 1687 {Titrei 
de Vabhaye de Neauphle). 

(2) En 1315, Eudes TArchevéque de Maule fait un don à l'abbaye 
d*Abbecourt. 

(3) En 1323, Marguerite, dame de Gbateron, vend à Jean Mignon, 
avec la terre du Tremblay, la mouvance d'un fief, consistant en le quart 
du moulin d'Arondel, à Mareil, et environ 6 livres de cens, que tenaient 
d'elle Marguerite de Mareil et Geoffroy de Chennevières, à cause de sa 
femme (Cart, de Rob. Mignon, fol. 9). En 1327, Jean de Mareil tient 
de Jean Mignon un fief de 62 sous de cens sur deux pièces de terre, aux 
Ormes de Boissy et à Bardelle ; celui-ci le tient de Pierre de Gressay, 
fils de Pierre le Picart de Gressay, qui le tient lui-même de l'abbaye de 

k Neaufle-le-Vieux. Une note en marge dit : Je ne sais de qui nous devons 

]k tenir, car mon oncle et mon frère n'en firent oncques adveu ni à l'hoir 

'.du Bois, ni à Jehan de Mareul (fol. 82). Quant au quart du moulin 

/d'Arondel, Jean Billet de Mareul le tenait de Jean Mignon, qui le tenait 

l/i de Jean de Mareil; celui-ci reportait Thommage au même Jean Billet, 

;'.| qui en était vassal de Guérin d'Ecrônes, et celui-ci du seigneur de Che- 

* r 1 vreuse. Ge fief ne se desservait pas par 60 sous, mais par 40, comme 

étant dans la châtellenie de Montfort. Une note ajoute que lesdits vavas- 



'tt 



— 376 — 

23. Le fief Paulmier et Saugis, sis à Saint-Rémy (1). 

24. Le* fief du Tronchay, sis à Basoches (2). 

25. Le fief Piquart (3). 

seurs n*cn dcservirent oiicqucs ledit feu Jean Mignon ni la dame de 
Chateron, dont il avait cause (fol. 81, vo\ Cependant on lit plus loin : 
Mtre Jehan Billet est en ma souffrance depuis que Jehan de M^reul me 
mit en la sienne, en Tété Tan 43 ; et en note à la marge : il mourut 
Tan 45 et mis en ma souffrance Pierre Billet, son fils, le samedi, feste 
Saint- Barnabe, en ma salle (fol. 9l). 

(1) 12 janvier 1540, donation par Barbe de Licnné, veuve d'Etienne 
du Uamel, à Anne de Terrîères, son cousin germain, du quart du fief 
de Basoches, relevant de Maurepas; de la moitié du fief du Tronchet; 
du fief Paulmier et du fief de Saulgy, sis à Saint-Kémy, et relevant de 
Montfort. 11 septembre 1540, Michel Leroy et Arture du Harael, sa 
femme, seigneurs de Basoches, cèdent à Christophe de Refuge, seigneur 
des Menais, les droits dus pour la vente du Val-do-Basoches, relevant 
de Maurepas, le fief Paumier et le fief Tronchet, relevants de Montfort. 
Le 15 janvier 1577, Jean Le Clerc, seigneur du Tremblay, fait hommage 
au duc d'Anjou, seigneur de Neaufle, pour Sangy et le fief Paumier à 
Saint-Rémy, le fief Le Clerc à Galluis et le fief Tronchet à Basoches 
{Inventaire des titre» du Tremblay en 1775). 

(2) Voir la note qui précède. 

(3) Le 30 décembre 1728, Charles-Maurice Colbert de Villacerf. abbé 
commendataire de Tabbayc de Saint-Pierre de Neaufle-le-Vieux, dans la 
déclaration des biens de cette maison, comprend dans la mense abba- 
tiale pour 66 livres 13 sous 4 deniers les deux tiers du produit des droits 
de quint, lets et ventes sur les mutations des fiefs suivants : 

Le fief de la Haute- Pierre, paroisse de Neaufle-le-Vieux. 

Le fief de Riant, id. 

Le fief de Val-Martin, id. 

Le fief de Cressé, id. 

Le fief de Greitsé, à Boissy-sans-Avoir. 

Le fief de la Rivière, au Méntl-Pîquet, paroisse de Vie. 

Le fief de Becherel, à Vie. 

Le fief de la Cour du Gruyer, à Vie. 

Le fief d*Aateuil, à Autenil. 

Le fief Rogneux, à Grosrouvre. 

Le fief des Vauxruisseaux, à Grosrouvre. 

Le fief de la Censé, à Maule. 

Le fief du Quesnoy, à Méré. 

Le fief Houdard, dans la même paroisse (archivée d'Eure-et-Loir')^ 

Jean, châtelain de Maurepas, avait donné à l'abbaye de Neaufle tout 



— 377 — 

26. Le fiefde la Rivière (1). 

27. Le fief du Vivier (2). 

28. Le fief de Minomets. 

29. Le fief de Becherel, à Vicq (3). - 

30. Le fief de la Place, à Bardelle (4). 

le domaine et la justice qu'il avait sor trois Gefs i Cretsaj, teooi par 
Jean et Bogues de Cressaj et par Pierre Picard (Picardus), et sur on 
quatrième qoe tenait, à Méré. Ricbeude, veuve de Philippe de Neaufle. 
£n 1286, son seigneur, Tévéque de Paris, accorda son consentement 
moyennant une rente de cent sous (Cart, de Notre-Dame de Parie, 
111. 74\ 

Le 25 avril 1771. Thimotbée de Yaullier, seigneur de Petilmonl, 
abandonne par échange, à l*abbë de Neaufle, le fief de Cressay, dit an 
Picard, consistant en un manoir audit hameau, jardin, etc., relevant de 
ladite abbaye; plus le fief de Roland de Marc, dit de Mortefontainc, 
consistant en 13 arpents en domaine, etc., mouvant de la baronnie de 
Beyne, uni au premier et situé comme lui dans la hante justice et sei- 
gneurie de Neaufle-le-Vieui, à ladite abbaye. Jean-Fiédéric de Phelip- 
peauxy comte de Pontchartrain et de JUaurepas et baron de Beyne, ap- 
prouve cet échange (iircA. d'Eure-et-Loir). 

(1) Voir la note qui précède. 

(2) Le Vivier, à Vie; nous verrons plus loin une seconde seigneurie 
du même nom. Dans un inventaire des titres de la seigneurie de Bar- 
delle, on trouve la mention d*un aveu, sans date, de Jean le Tixier au 
duc de Bretagne, comte de Montfort, pour le fief du Vivier. Il faisailt 
en 1663, partie.de la succession de Jérôme de Chardonnay, seigneur de 
Bicbercl. £n 1685, il était à François de Pontbréanl. £n 1727, dans la 
succession de François de Chardonnay il est évalué 3.325 livres. En 
1746, Jean de Chardonnay, ccuyer, était seigneur de Bardelle, la Place, 
le Vivier et le MesniM'Ëssart (Titres Le Boistel). 

(3) Le nom de Bicherel, Becherel ou Bechereau est commun à plu- 
sieurs moulins. £n 1699, François de Chardonnay, chevalier, seigneur 
de Bardelle, achète de Jean Hubert, chanoine de Chartres, fils afné de 
François Hubert, le fief de Bicherel, mouTant de l'abbaye de Neaufle, et 
obtient de Tabbé que les censives, droits seigoeoriaui, honorifiques et 

j,) de chasse de ce fief fussent réunis à son fief de la Cour-au-Gruyer, mou- 
vant en plein fief de ladite abbaye. Cette terre a\ait été longtemps dans 
, sa famille. £n 1564, Philippe de Chardonnay, était seigneur de Becherel, 
,'/( Jérôme de Chardonnay, en 1656, et Louis, en 1680 {Titres Le Boistel)* 

' I (4) Dit aussi de l'Hôtel de Bardelle, en la paroisse de Vie. Le 27 mars 

1418, Pierre de Fresnes (près Meulan) donne à Gilles de Fresnes, valet 



i 



il 



— 378 — 

31. Le fief Essartai ). 

32. Le fief du Moulin du Muid (2). 

33. Le fief qui fut à Michel Bluste (3). 

de chambre du roî, Tbôlel de Bardelle et celui du Mesnil, en la paroisse 
de Neaufle-le-Vîcux. Le 17 septembre 1601, Jeanne de Yaoltier, Yeuve 
de Louis de Fresncs, écuyer, seigneur de la Place, vend ce fief dit aussi 
l'Hôtel de Bardelle, tenu en plein fief du comté de Montfort, à Jacques 
Dagas, seigneur de YilUers-en-Soret, et à sa fencme, GeneTiè?e de la 
Rochette. En 16 M, ce fief est à Bené de Mailly, seigneur de Manne- 
yiUe, et, en 1622, Jacques de Cbardonnay se dit seigneur de Bardelle, 
de la Place «t du fief de Neaufle. En 1666, François de Cbardonnay est 
seigneur de Vigny, de Bardelle et du fief delà Plrce. Le 6 novembre 1705, 
François de Cbardonnay, chevalier, seigneur de Bardelle, de la Place et 
autres lieux, signe un volumineux aveu du fief de la Place, en la paroisse 
de Vie, mouvant en plein fief du comté de Pontchartrain, avec hante 
justice, par concession du comte de Pontchartrain, du 20 mai 1702, 
confirmée par lettres patentes d'octobre 1703. Le manoir féodal avec 
enclos, où sont vestiges de maison forte qui a été incendiée, est situé 
entre la rivière et le chemin de Maule à Montfort, en face de la chapelle 
(c*est la ferme de Bardelle appartenant à la famille Le Pippre). Le 
3 mars 1779, Charles de Cbardonnay vend à J.-B.-Antoine Le Boistel, 
lieutenant de roi de la ville de Montfori, les fiefs de Bardelle, la Place, 
la Cour-au-Gruyer et le Vivier {Titres Le Boistel), 

(1) C'est sans doute le Mesuil-l'Essarl qui fut donné, en 1418, avec 
THôtel de Bardelle. Vers 1600, Jean de Montmlrel eu rend aveu à Jac- 
ques de Chardoimay {Titres Le Boistet). 

(2) En 1564, Jean Orant ou Horan, bourgeois de Paris, achète de 
Guillaume de Lancy et de ses frères et sœurs le fief du moulin du Muid, 
dont le revenu censuel est évalué 1 livre 12 sous. Sa petite-fille, Gene- 
viève Héron, hérite des fiefs du moulin du Muid, du moulin Robert, de 
rile et du Breul ; elle fut mariée à Vincent Hébert, seigneur de Bue, et 
laissa pour héritiers, en I6f5 : son petit-fils François, fils mineur de 
Jacques Hébert, et ses filles Marguerite Hébert, femme de François 
Pasquier, seigneur de Bussy et des Etangs, et Geneviève, mariée à Ga- 
briel de Tardieu, seigneur de Melleville. En 1790, B.-J. I^e Boistel était 
seigneur de Bardelle, la Place, T Ile-Robert, le Muid, etc. (Titres 
Le BoiMtel). ( 

(3) En 1615 et 1616, Etienne Bluste achète à Antoine Le Clerc, seî- Â 
gneor de la Forêt et Gourseilles, maître des requêtes de Thôtel de la v 
feue reine Marguerite, bailli de Neaufle-le- Vieux, et à divers autres» 
des terres à Neaufle -le-Vieux et àVillîers-Cul-de-Sac.En 1673, Laurent 
Blatte était garde du haras du roi, à Saint-Léger {Titres Le Boistel). 



— 379 — 

34. Le fief de la Chapelle de Paris. 

35. Le fief Aularge. 

36. Lefief deBardelle(l). 

37. Le fief de Jean de Chardonnet (2). 

38. La terre et seigneurie de Boissy-sans-Avoir. 

39. Le fief de FHôtel-des-Prés, amorti au profit des chanoines 
de Vincennes, 

40. Le fief de Brichanteau. 

41 . Le fief du Breuil. 

42. Le fief Basuel. 

43. Le fief de'Perette de Neaufle. 

44. Le fief Bastu. 

45. Le fief aux Potiers. 

46. Le fief de Frémainville. 

47. La terre et seigneurie d'Auteuil. 
48.* Le fief de Mauquignon. 

49. Le fief aux religieux de Neaufle, assis à Auteuil, amorti. 

50. Le fief des Ancherets. 

51 . Le fief de Launay-Roguerin (3). 

52. Le fief du Passoir. 

53. Le fief de la Bizuel. 

(1) En 1564» Catherine de Chartres était Tenye de Bernard de Char- 
donnay, seigneur de BardeUe. En 1592, GeneYÎève de la Rochette était 
Teuve de Charles de Cbardonnay, seigneur de Bardelle. Noos venons de 
Toir qa*en 1779» un autre Charles de Chardonnay vendit tous ses biens 
à Antoine Le Boistel. 

(2) Peut-être le fief des Vieux-Fossés, à Vie, ou celui de la Cour-an* 
Gruyer. 

(3) Le 3 avril 1374-1375, Jean Mauteint, écuyer, avoue tenir de 
M^re Michel Mignon, bourgeois de Paris, son hébergement où il demeure 

!! à Launay-Roguerin, cour, jardins et fossés, 19 arpents de terre, ete. Le 
3 septembre 1378, Thommage pour ce fief consistant en un manoir clos 
à eau et fossés, etc., est renouvelé au même par Ligier Poulain, bour- 
geois de Paris {Cart. de Roh, Mignon^ fol. 170]. Nous avons vu plus 
v,'^ haut, p. 328, que ce fief, après avoir passé dans les familles de Mareil, 
Granderue et de Bergerac, fut acheté, en 1552, far le seigneur du 
Tremblay dont il relevait. 



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— 380 — 

54. Le fief de Marcq. 

55. Le fief duBucq (1). 

56. Le fief de la Tourelle, à Marcq. 

57. Le fief de la Goncie. 

58. Le fief d'Andelu. 

59. Le fief de la Baste. 

60. Le fief de Saint-Léonard (2). 

61 . Le fief de Bouclainville. 

62. Le fief de FOrme-Rainelle. 

63. La terre et seigneurie de Neuville. 

64. Le fief du Jarrié. • 

65. Le fief des Canars. 

66. Le fief du Boulay, dit de Robert de Gambais. 

67. Le fief de Loiron, 

68. Le fief de Cloches. 

69. Lefiefd'Orgeville. 

70. Le fief de Mittainville. 

71. Le fief d'Autouillet. 

ê 

72. Le fief qui fut à Jean Garnier (3). 

73. Le fief qui fut à Philippe Louvet. 

74. Le fief de Vaucornu. 

75. Le fief de Thouary (Thoiry). 

76. Le fief du Tronchay (4). 

77. Le fief de Villarceau (5). 

78. Le fief de Laurouille. 

79. Le fief de Pampou. 

80. Lefiefdu Vivier(6). 

81. Le fief de Bourganville. 

(1) Od trouve les friches de Bue dans la commune de Marc. 

(2) Le 14 mai 1566, Léonard de RocheGnen, fait hommage à Cathe- 
rine de Mëdîcîs pour Saint-Léonard, relevant de Montfort, acquis de ' 
Christophe de Roussel, seigneur de Co€heret(P.XVlI« 301). 

(3) A Aatouillet. V. p. 322. 

(4) Commune de Toiry. | \ 

(5) Commune de Toiry. ^ 

(6) Commune de Prunay-ie-Temple. 



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— 381 — 

82. Le fief de Milhéroust (1). 

83. Le fief da Horhiers. 

84. Le fief de Corbeville. 

85. Le fief de Boaillainville. 

86. Le fief Dosmont. 

87. Le fief de Breuil-sans-Nappe. 

88. Le fief Cocheny (2). 

89. Le fief de Thorigny. 

90. Le fief de TAunay. 

91 . Le fief de Meselant. 

92. Le fief de Dancourt. 

93. Le fief de Morainvilliers. 

94. Le fief de Mculsan. 

95. La terre et seigneurie de la Forest-de-Civry. 

96. Le fief de Civry, appartenant à Haulte-Bruyère, à Marly. 

97. Le fief de Herse. 

98. Le fief du Bois-dllliers. 

99. Le fief de Biennouvienne, appartenant à Haulte-Bruyère. 

100. Le fief Boissers (Boissets)? 

101. Lefiefd'Orvilliers. 

1 02. Le fief de Brunel. 

103. Le fief de Gesse (Gressey)? 

1 04. Le fief de la Mandreuse. 

1 05. La terre et seigneurie de Richebourg. 

1 06. Le fief de Saulx. 

1 07. Le fief de la Tour-de-Civry. 

1 08. Le fief d'Arménonville. 

109. Le fief de Guignonville. 
il 1 0* Le fief de Prunay, amorti. 

, 111. Le fief qui fut à Jean Boutesif. 
îl12. Et le fief d'Ocagne. 

I ] Les fiefs de la châtellenîe de Saint-Léger ont été donnés ci- 
dessus, page 135. 

(1) Comoranc d'Arnoo ville. 

(2) A Flexanville, comme les deux saivanls. 



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— 382 — 

FIEFS DE LA GHÂTELLENIE DE HOUDÂN. 

1 . Le fief du vidame (1). 

2. Le fief du prieur. 
8. Le fief Tors (2). 

4. Le fief de Perdreauville. 

5. Le fief du Bois-l'Epicier. 

6. Le fief Paquette. 

7. Le fief de Menas. 

8. Le fief du Coudray. 

9. Le fief du Ménil-Obton. 
10. Le fief de Fligny. 

4 1 . Le fief de Séligny. 

42. Le fief de la Masse. 

43. Le fief qui fut à Clément le Tenant. 

44. Le fief de Corville. 

45. Le fief d'OUainville. 

46. Le fief de Dammarie. 

47. Le fief de Beccart. 

48. Le fief de Bourdonay, près les Brosses. 

49. Le fief delà Court-des-Prés.. 
20. Le fief de Vaux. 

24 . Le fief de Courcelles, près les Brosses. 

22. Le fief de Rosloins, près les fossés de Houdan. 

23. Le fief de Thionville. 

(1) Le 6 aodt 1547, François de Vendôme, Yidame de Chartres, fait 
hommage au roi pour un fief à Uoudan, nommé le fief du Vidame de 
Chartres, mouvant du comté de Montfort et de Neaofle-le-Châtel, à laîj ^ 
advenu par succession de Louis de Vendôme, son père (P. XVI, 323) . 
Le 26 mars 1560, avant Pâques, hommage pour le four à ban de Houdan |, i 
par Beraulde de Ferrières, femme de Jehan de Lafin, chevalier, seigDeuu 
de Plommières, autorisée par justice, après refus de son mari, seule hé- 
ritière de feu François de Vendôme, vidame de Chartres (P. XV, 299), 

(2) Sans doute le fief Thorel, au faubourg de Houdan, pour lequel 
Martin Carré, fils d'Etienne, fit hommage au roi, le 21 décembre 153* 
(P. XVI, 290). 



— 383 — 

Lorsque le sieur Percheron remit la liste qui précède aux 
commissaires chargés de la révision de l'échange de CheTreose 
pour Montfort, ils loi demandèrent pourquoi il n'avait pas fait 
mention de la valeur des ûefs. Il répondit que les grandes terres, 
comme les comtés de Rochefort et d'Auteuil, les marquisats de 
Gambais, Neuville et Richebourg, et les châtellenies de Gaseran 
et Orgerus, contenaient un grand 'nombre de petits fiefs incor- 
porés dont il était impossible de dire la valeur. Faute de cette 
évaluation, les commissaires recherchèrent dans les comptes 
des vingt années antérieures ce qu'avaient produit les droits de 
quint, rachat et les autres profits féodaux, et obtinrent pour 
moyenne la somme de 1 ,603 livres 8 deniers par an. 

IX. 

DISLOCATION DU COMTÉ DE MOFCTFORT. 

L'échange de 4691 avait partagé le duché de Cheyreuseen 
trois parties : la plus forte part avait été cédée au roi avec la 
ville et le château de Chevreuse ; Dampierre et quelques pa- 
roisses voisines avaient formé avec le comté de Montfort le 
nouveau duché de Chevreuse-Montfort ; enfin, la châtellenie de 
Maurepas avait été réunie au comté de Pontchartrain. Cet 
échange amena aussi la dislocation du comté de Montfort au 
profit du comté de Pontchartrain et du duché de Rambouillet. 

La famille Phelippeaux, alors toute puissante, obtint de 
réunir à son nouveau comté la châtellenie de Neaufle, distraite 
du comté de Montfort. Un accord du 4 4 juin i 699 régla les li- 
mites entre les possessions du duc de Chevreuse et celles du 
comte de Pontchartrain. Par cet accord, le duc de Chevreuse 
cède à son voisin : tout ce qu'il possède en fiefs et Justices dans 
la paroisse de Vie, au nord du ruisseau, à partir du fief de la 
/, Place de Bardelle, cédé également au comte de Pontchartrain; 
le droit de haute justice sur l'église, le château et les maisons 
I de Saint-Aubin, au delà de la Mauldre ; la mouvance du fief de 

( 



— 384 — 

Mareil, aa delà du même ruisseau et du chemin de Mareil aux 
Menuls; la mouvance et haute justice sur les paroisses dé Baso- 
ches et Saint-Rémy, et les hameaux de Houjarré et la Pinso- 
nière, au delà des limites posées ; la mouvance du fief Dupuis, 
à Basoches, possédé par le curé du lieu, et sur lequel est 
construite la grange du presbytère ; la mouvance des fiefs Pau- 
mier et Saugy, à Saint-Rémy, en contestation entre eux ; enfin 
le ressort de la justice de VilIiers-Cul-de-Sac. 

Le comte de Pontchartrain cède en échange : la mouvance des 
fiefs de Millemont, de la Queue ; de l'Aunay-Roguerin, tenu par 
le seigneur du Tremblay ; et de Cernay-la- Ville, possédé par 
les héritiers de Pierre de Furet ; 43 sous de cens sur 23 arpents, 
à Chevaumort, faisant partie du fief de Godemaine, appartenant 
au comte de Pontchartrain ;'enfin 27 sous 4 deniers de censives 
sur 19 maisons à Monlfort, faisant partie du fief de la Villedieu 
(Recueil de pièces au baron Le Prieur de Blainvilliers). 

Une note du même recueil donne la liste des paroisses et des 
feux faisant partie du comté de Pontchartrain, sur lesquels les 
cas royaux appartenaient aux oflSciers du bailliage royal de 
Montfort, et qui doivent être attribués aux oflBciers du Châtelet 
de Paris, par accord entre le duc de Luynes et le comte de 
Pontchartrain. 

Paroisse de Vicq, 11 feux; de Saint-Aubin, 4; de Mareil, 39; 
de Basoches, 20; de Saint-Rémy, 27; de la ville de Neaufle, 
248 ; de la paroisse de Neaufle-le- Vieux, 6 ; de Saint-Germain- 
de-la-Grange, 22; de Plaisir, 255; de Thiverval, 14; des 
Clayes, 3 ; d*Elancourt, 3 ; total, 652 feux. 

Les feux cédés par les oflBciers du Châtelet à ceux de Montforti 
sont : dans la paroisse de Dampierre, 97; de Saint-Forget, 70"^ 
de Senlisses, 78 ; de Choisel, 78 ; de Maincourt, 24 ; des Layesj 
49 ; de Goupilliers, 69 ; de Bazainville, 99 ; total, 564. 

L'échange de 1691 paraît avoir été fait tout à l'avantage dift 
duc de Luynes; la révision qui en fut faite, de 1701 à 1706, luli 
fut, nous ne savons pour quelle cause, beaucoup moins favo— ^ 
rable. Non-seulement il fut forcé d'ajouter en supplément 



— 385 — 

d'échange la châtellenic de Villepreax, achetée 145,000 livres, 
el la seigaearîe de Rennemoulin, payée 50,000 livres; mais il 
dut encore verser une soulte de 372,000 livres. Cette révision 
lui coûta donc 567,000 livres, deux h trois millions de valeur ac- 
tuelle. Ce fut sans doute pour payer cette somme qu'il se déter- 
mina à vendre au comte de Toulouse, le 29 décembre 1706, la 
forêt de Montfort comprenant 12,700 arpents, pour 751,546 li- 
vres, et la châtellenie de Saint-Léger pour 89,700 livres. 

Avec la châtellenie de Saint-Léger furent cédés les mou- 
vance et ressort de justice du marquisat de Rambouillet, sei- 
gneuries de Gaseran, Orcemont, la Boissière, Sonchamp, le 
Mas, la Marre, Hollande, Corbet (1), Villarceaux, Biennouvienne, 
le fief de la cure de Poigny et celui de la cure des Essarts, les 
Chateillers, TAbyme, le Passoir, la Malmaison, le Long-des- 
Bois, et autres flefs entre le marquisat de Rambouillet, les 
Tailles d*Epernon et la forêt de Montfort. 

Le 6 février 1706, le comte de Toulouse avait acheté du sieur 
Fleurian, d'Arménonville, le marquisat de Rambouillet dont 
dépendaient la châtellenie des Essarts, les paroisses du Perray 
et Vieille-Eglise, et les seigneuries des Greffiéi?, Montorgueil, la 
Bretonière, Guéville, le Barillet, Groussay, la Motte, Vaujoyeut 
et les Landes, avec haute, basse et moyenne justice ; la haute et 
moyenne justice sur la Bruyère, le Coudray, Villeneuve, Blairon, 
l'Artoire, Malassis, Grenonvilliers, Grange-Colombe, le Pâtis; 
justice sur la paroisse de la Celle et les seigneuries de Champou- 
dry, Voise. FErable, les Bidaux, les Bordes et la Bretesche, 
Montmort et le Pré-à-FAbbé ; droit de ressort sur les seigneu- 




^ 30 jaiUet 1686, adjage les (erres des Bréviaires et de Hollande à Marie- 

//Angéliqae de la Laure, veave de J.-B. Marpon. Leur fille, Henriette 

*' Marpon, fait hommage, le 3 juin 1695, au duc de Chevreuse, comte de 

i/ Montfort, pour Hollande, en la paroisse des Bréviaires {Arch, du do- 

{ maine de Rambouillet, comm. par M. Moutié). 

i î 



— 386 — 

ries des Bréviaires, Beniers, TEpinay, Briqnesac et la Vallée- 
Alais; t,tOO arpents de bois, etc. 

En même temps, il avait acheté du même les terres de la 
Pommeraie, Villepert, la Renardière et le Chable,avec 3,026 ar- 
pents de bois et bruyères, etc. ; et la seigneurie d'Epainville 
dont, en 4708, il acheta la mouvance au sieur de Crouy, sei- 
gneur de la Bâte, dont elle relevait. 

Le \ 5 juillet 1706, il avait acheté la chértellenie et paroisse de 
Poigny avec les Feuillardeaux , les Moulineaux , les Basses- 
Mazures, les Fléaux, les Hauterives et Biennouvienne; la pa- 
roisse et seigneurie d'Orcemont dont il avait déjà la mouvance ; 
les terrés des Châteillers, FEpinay, Bricquesac, Racinay, Gre- 
nonvilliers, Grange-Colombe, la Vallée-Alais , le Pâtis, les 
Mandreuses, Blairon, Bétojasart, Hymes, Baudricourt, le Verger- 
des-Champs, Cutesson et Herbouville ; 4 ,650 arpents de bois, etc. 

Le 9 avril 1707, le comte de Toulouse joignit à ses précé- 
dentes acquisitions la châtellenie et paroisse du Fargis, la sei- 
gneurie foncière du Perray , dont il avait la mouvance ; le fief de 
Guain,à Chevreuse(l), droit de haute justice sur le fief de Mont- 
mort, etc. Le 1 4 juillet de la même année, il acheta au marquis 
de Bullion le fief de Montlouet, dans la paroisse du Perray, 
consistant en cens, 404 arpents de bois dans la Forêt- Verte, etc. 
Il acheta au marquis d'Antin une partie du duché d'Epemon ; 
5,740 arpents de bois et bruyères; les fiefs de Toulifaut, Mon- 
telet, Mesnil-Roland ; partie des fiefs des Piffaudières (SI), Ville- 
neuve, Guiperreux et Boisserote ; la mouvance des Piffaudières, 
Troussebaton, Bois-Dieu, Bois-Cibot et Sauseusse, et partie de 
la mouvance du prieuré d'Epernon. 

Le 42 juin 4708, il acheta au seigneur d'Arménonville le 
Bois-Dieu, la Feuillée et Saint-Magloire, à Guiperreux; le 

(1) Voir, pour ce fief, YHistoire de Chevreuse, de M. Moatîé. 

(2) Louis Maillard, seigneur des Piffaudières, mort vers i 705, eut 
pour héritière Françoise de MaiUard, dame des Piffaudières, mariée à 
Gaston de Tranchelion, seigneur de Pontean (Arch. d'Eure-et-Loir, B, 
74 et 77). 






r, 



— 387 — 

5 septembre 1708, au marquis de Béthnne, la chàtellenie de 
Gâseran; les fiefs des Rôtis, Batonceau, le Breail, Hedevilliers, 
Bertranières et le Baissonnet, avec haute justice, mourant de 
Saint-Léger; enfin, le 42 juin 1710, de la dame de Fitte, la sei- 
peurie de Poyers, mouvante de Gallardon. 

Toutes ces acquisitions, dont un marquisat, 5 cbâtellenies, 
M paroisses, 75 fiefs, ^,000 arpents de bois, etc., furent éri- 
gées en duché-pairie de Rambouillet, mouvant de la grosse tour 
da Loavre,par lettres patentes de mai 171 1 , qui sont imprimées 
dans le P. Anselme. 

Cette érection réduisit à peu de chose l'ancienne importance 
féodale du comté de Montfort, en même temps que le domaine 
en était singulièrement diminué par la vente de la forêt. 



} 



— 389 -^ 



TABLE ÂLPHÂBÉTIP 



) 



i 



l 



Abl>ccoort, abbaye, 142, 362, 375. 
Ablis, 220. 225, 308, 309, 327, 

328, 350, 355. 
L*Abjme, 116, 385. 
Acarie (Jacques), 316. 
Acre (Jean d), 293. 
Adainville, 5. 6, 74, 94, 106, 293, 

333, 350, 357, 371. 
Adonvnie,310, 3l'0, 339; (Jean d'). 

311. 
Agoalant (Eusiache), 297; Jean, 

367. 
A igremont, prèsMontfort, 329, 374. 
Aigreville (Jean d*), 360; Calhc- 

rioe, 360, 362, 369. 
Ailerio ifief de l), 364, 365. Peut- 

être fan(-il lire Laiterie, corrup* 

tion de PEstrée. 221. 
Alençon (François, duc d*), 114. 
Allaiues, 220. 22.'>. 
AllaiDville, 311, 350, 352, 355. 
Allego (Antoine), 266; Jean, 266, 

311, 348; Jeanne, 311. 
Allemand, 293, 372. 
Allones, à Monlfort, 333,'373, 374 ; 

(PhiL). 262. 
Les Alluets-Ic-Rpî, 22 1, 226. 
Alnoys. V. Aunâj. 
AmauIry(Nîcplas). 348. 
Araiel, Amueil,326; Rob.de, 100; 

Guérin de, 295. 297. 
Anceaulme (Michel , 350. 
Ancherels, 379. 

Andclu, 305,380; Guill. d^ 306. 
Andrezel (Anbert d'), 344. 
Anet-sur-Eure, 5 ; (Albert d'), 76. 
Angellîes (Jeanne d*), 238, 251. 

T. ï. 



Angennes (Antoinclle d* ), 219; 
Angélique, 250; Charles I, 240, 
241, 251 ; CharKs il, 34. 235, 
249 ; Charles, cardinal de Kamb., 
245 ; Charlos.S.d'Aufargis. 237; 
Charlotte , 250 ; Ciarice-Diano , 
43, 250; Claude, cv, du Mans, 
248; Françoise, 236, 249; Ga- 
briel, 236, 237 ; Hervé , 236 ; 
Jacques I, 235. 211, 25t, 321, 
310 ; Jacques 11. 243, 260, 262, 
311; Jacques, év. de Bayeux . 
248 ; Jean 1, 238; Joan H, 239. 
241 ; Jean, S. de Poigny, 248, 
249; Julie, 33 et suiv.. 235,250; 
Léon-Pompée, 230. 249, 250 ; 
Louis, 239; Loui-. S. de Main- 
tenon, 235, 248 ; Madeleine, 249; 
Nicolas, 235, 247,251 ; Philippe, 
235, 236, 237. 249; Renaud, S. 
doMoDtlouet, 245 ; Renaud,S.de 
laLouppe, 238, 240, 251. 

Angervillieis(JcaD, Guill. elEvrard 
d'). 298. 

Anjou (Henri, duc d*), 114, 130, 
262. 

Annebant (Jean d'), 153. 

L'Archer ou Larchet, à Saint-Lé- 
ger, 90; moulin de, 109, 110, 
118; étang, 104. 110;(Amanry 
F), 105 ; Je,in.294; Pierre, 293. 

L'Archevêque (Eudes r — deMaule\ 
375; Girard. 366. 

Ardenay(le S. d*j, 312. 

Argat. V. Ergal. 

Argenteuil, prieuré, 371 : (Béatrii^ 
d'), 185, 188. 

27 



390 — 



Armagnac (Bernard d*)» 328. 
Arménonville, 318, 381. 
Arnoul (Jean), 329; Louis, 348. 
Arnoayillo, 6, 337, 341. 
Arondel, mon lin à Mareil, 375. 
Arqnenay (Julienne d'), 247, 249, 

251. 
L'Artoîre, Ruistoire, 105, 107, 1 1 1 , 

300, 312, 385 ; (Gilles et Simon 

de) 295. 
AthiscHélène d*), 140. 
Aubervilliers (Rob. d*}, 345. 
Aubeville, 318, 338. 
Aubeuf (Guiil. et Cath. d*), 314. 
Aubry (GuilI.). 312. 
Audiger (André), 347, 358 ; Uicb., 

365. 
1466 Audrains, 376. 
Aùfargis, 6, 74, 99, 102, 107, 235, 

311, 350, 385. 
Aofroy (Bertrand), 316. 
Auger (Flenrdelis). 329; Jean, 318; 

Jeanne, 317. 
Augier (Antoinette), 185. ' 
Aularge(Ber). 379. 
Aumale (Jean, Blancbe, etc.), 3i0. 
Aumont (Louise d'j, 337. 
Aunay-sous-Aoneau, 310,316,319, 

320, 339, 350, 355. 
L*Aunay-Bertin, 328, 329, 374. 
L'Aunay-Kognerin, 328, 329, 379, 

384. 
L'Aunay-YiUiers, 148, 331, 332, 

381. 
L*Annay» à] Mittaioville, 318; à 

Gernay, 324 ; à Pontcbartraîn, 

304 ; près Saint-Nom, 345, 346 ; 

à Gambais, 293. 
Aunay et Aunoy (Hogucs d*), 344 ; 

Jean et Gui, 311 ; Jeanne, 185; 

Marie, 331. 

Anneau, Auneel, 299, 308, 310, 
319, 320, 339, 350, 355 ; Gef de 
la Vieille Cour, 309 ; Clémence 
d'— 310. 327 ; Gui, 310 ; Guill., 
360, 362 ; Jean. 297, 327 ; Re- 
gnauU, 294 ; Thibaut, 327. 

Aunette, 369. 

Annis, 314. 

Aoteuil, 329, 350, 355, 357, 375, 
376,379,383, (Simon et Guill.), 
297. 



Aulonillet, 4, 313, 322, 331, 332, 

350, 355, 374, 380. 
Auvergne (Claude d*), 312 ; Thi- 

baud, 349. 
Aux Febves (Tierry), 297. 
Avat ou Avant (Pierre), 296, 297. 
Avenard ou Advenard (Jean), 361, 

364. 
Ay, 319. 
Badaire, 372. 
Bagot (Guill.), 363. 
Bailleau-Ièz-Galardon, 312. 
Bâillon (Michel de), 385. 
Bailly-en-Cruye, 5, 141, 143, 144. 

151, 153. 154. 317. 341, 350, 

359, 360; Geoffroy de — 100. 
Bainel, Baynel,à Behout, 324 ; Nie. 

et Mathurin, 349. 
Bajoue (Etienne), 348, 
Balanville (Jeanne de), 369. 
Balu (Nie. et Marie), 148; Jean, 

340, 344. 
Bandevillc (François de), 312. 
Bar (Jean de), 108. 
Barat (Barnabe), 348.. 
Barbot (Nicolas), 348. 
Bardelle, 296, 337, 343, 375, 377, 

378, 379 ; fief de la Place ou de 

r Hôtel de — 377, 378, 383 ; cha- 

pelle do — 343. 
Bardoues, abbaye. 148. 
Bardoul (Hugues), 73, 
Le Barillet, 312, 385. 
Barre (François de la), 312; Jean 

et Denise, 320. 
Barres (Guill. des), 166, 174; 

Louis, 310. 
Barlhomier (Epiphane) 318; Jac- 
ques, 260, 261, 263, 313; J^^^p, 

312, 313; Lara, 343; Nicolas. 

318; Pierre, 312. 
Basainville, 215, 307, 308, 309, 

350, 357, 384 ; Robert de— 295. 
Basemont (Louis d^\ 269. 
Basin (Lancelot), 319, 347, 
Basoches, 99, 221, 223, 313, 350, 

358, 375, 376, 384. Dîme de — , 

318, 336, 
Le Bastillon, 117. 
Bastu et Basuel, fiefs, 379. 
La Bâte à Raiseux, 319, 380, 386 ; 

à Saint-Cyr, 319. 
Batilly, 326, 



— 39< — 



I 



i 



Biioaceau, 387. 

Baudicoart, 327. 

Baadoojer (Françoise de), 279, 

fiaodrîcoart, 311, 3S6; Rob. de — 

322. 
Bayard (Michel), 304. 
Bazaincoart (Adrieone de), 313. 
Beaochèoe, 313. 

Beaaharo«is (Aane el Fr. de). 364. 
Beaaine iClaode de), 313, 314 ; Ke- 

naod, 314. 
Beaomez oa fieaamais, 345, 366. 
Beaamont Goill. de), 82, 331. 
Beauprix (Martin de), 28. 
Beaarain, 304, 329. 
Beaarepaire, 340, 365. 366. 
Beaoterne, 372. 
Beaovais près Rambouillet, 310, 

318. 
BeaQvaîs ^Aotoioe), 302, 304, 348. 
Beaoval près Epernoo, 3 19. 
BeaaYilliers (Madeleine de), 32 i. 
Beaux ruisseaux, V. Vaux rous- 

seaux. 
Bec (Jacqaes et Françoise du), 321. 
Beccard, V. Boccard. 
Bechercl à Vie, 376, 377 ; à Eper- 

ooD, 322. 
Becherel à St-Rémy] (Pierre de). 

297, 343. 
Beconcelles à Orgerus, 308, 344. 
Bègue (Le — de Yillaines), 343. 
Bebout, 5, 221, 321, 323, 350, 355, 

356 ; Gef au Tremblay, 324. 
Beine, Beyoes, 148, 150, 151, 307, 

317,341,342,356,371,377. 
Bel (?^icolas le), 313, 347. 
Bellay on Belloy (Gui, Franc, et 

Florent du), 314; Jeandc-«-298; 

le cardinal du — 239; GuîU. et 

Martin, 239 ; Nicolas, 344 ; Phi- 

lippe du— 239,240, 251: Pierre, 

S. de Thouara, 249. 
Belle (GuilL), 349. 
Bellefosse (le S. de), 344. 
Bellemèro à Gif, 191. 
Bellengre?ille (Joachim de), 370. 
Bemoterie, 328. 

Béraudière (Antoinette de la), 186. 
Berelle (Hue . 296. 
Bergerac (Antoine, etc., de), 323; 

Guill., 335. 
Bernard (Bénigne), 328, 336. 



Berroyer (Jean le\ 327; Simen, 

367. 
La Bertraniére, 387. 
Les Besnières, Bayniëres, 111, 299, 

311, 386. 
Besseran (&larguerite), 155. 
Béthnoe (Eléonore de), 187. 
Bétonsart, 241, 266, 386. 
Beoil, 293;Gf.Brcuil. 
Bichot (Michel), 315, 326. 
Les Bidaux. 385. 
Biennouvienne à Saint-Léger, 116, 

1 36, 31 1 , 385, 386; fief de Haute- 
Bruyère, 381. 
Bignet (Marie), 337. 
Billet (Jean ---de Mareil), 375, 376; 

Pierre, 376. 
Bizuel, 379. 
Blahie, 332. 
Blairon, ou la Villeneuve de Ram* 

bouillét, 107, 300, 385. 
Blanchard (Charles), 332. 
Blanche (Robert), 349. 
Blanchouin ou Bianchemain (Aou- 

det), 348. 
Blaru près Vernon, 324, 360. 
Blëcourt (P. de), 30. 
Blecquencourt (Arnaut de), 360, 

363. 
Blenry, 6, 293. 
Blosset (Jeanne de), 188. 
Bluste (Michel, Et. et Laurent), 

378. 
Bobusse (Nicolas), 310. 
Boccard, 335, 382. 
BoinYille le Gaillard, 5, 326, 350, 

355. 
Bois (Claude du), 315 ; Goill., 102, 

345, 364; Marie, 365; Pierre, 

322; Rob., 102. 
Bois-d'Arcy, 219; (Simon de\ 144. 
Bois-Cibot, .386. 

Bois-dcs*Cour9 (Adrien du), 340. 
Bois-Dieu à Eermeray, 225, 286 ; 

aux Menuls, 136. 
Bois rEpicier, 293, 318, 382. 
Bois-de-Fourches, 315, 318, 323, 

326, 346.' 

Bois-de-Ia-Uone, 372. 
Boisguille, 315. 
Bois d'IUiers, 329. 
Boislèye (François), 315. 



— 392 — 



Bois-Nivard, 297, 299, 313; Giiill. 

de — 327, 360. 368. 
Bois Renaad ou Renoud, 374. 
Bois-Robert (Guitl. de), 102. 
Boisserote, 386. 
Boissets, 350, 3.56, 381. 
La Boissière en Yveline, 5, 72, 99, 

102, 116, 223, 330, 345, 350, 

357, 385; Amaury de la — 100, 

105. 
Li9 Boissière le-Mas, 137; du Per- 

ray, 218, 225 ; près Bullion, 53 ; 

à Aonay-sous-Auneau, 315; près 

Neaufle, 145, 324, 364, 368. 
Boissy-sans-Avoir, 74, 297, 307, 

313, 314, 329. 350. 355, 357, 

371, 379; les Ormes de — 375. 
Le Boistel (J.B.), 318, 378; Roh., 

353. 
Boilcaux, 31 1 

Bombelles (Giaude de), 315. 
Bonienou'Bonfiu (Jean de\ 315. 
Bonnelles, 144, 145. 235, 343, 350; 

Hartaudde— 100;fiefdeNeauQe, 

363. 
Bonnes ille, 77. 
Bordeaux (Antoine de), 370. 
Les Bordes à la Celle, 111, 299, 

325, 334, 385. 
Les Bordes sous Neaufle, 144, 1^5, 

364; fief, 77; de Villepreux, 

145, 146; près Ghevreuse, 363. 
Bossant (Isabelle de), 344. 
Bossuet (François), 165. 
Bouchemont, 356, 372. * 
Boucher (Charles), abbé de St- 

Magloire, 304. 
Bouche t (Françoise du), 385. 
Bouclainville, 297, 380. 
Boudard (Jeanne), 360, 365. 
Boudin (Gilles), 301. 
Le Bœuf couronné, 315% 
Bouglainval, 315, 319, 322. 
Bouffival. Grangede Robert de. 108 
Le Bougre (P. et Gilles), 361. 
Bouillainville, 381. 
Bouillon Je duc de), 370. 
Le Boulay de Gambais, 312, 372, 

580. 
Boulehart, 325. 326 ; fief de la 

chasse, 299 ; famille, 315 ; Jean, 

316, 346; Guill., 340 ; Jeanne, 

136 ; Calh.i 263, 



Bourbon ( le cardinal de ), 304 ; 

Ëléon., 328 ; François, comte de 

Montfort, 309; Jean, comte d^n- 

ghien, 309; Jean, comte de la 

Marche, 328; Marie, comtesse 

de Montfort, 309. 
Bourdineau (Anne), 364. 
Bourdonné, 6, 74, 96, 293. 327, 

350. 357, 371 ; bois de Raoul dç» 

— 106; la dame de — 293 : le 

Petit — 319, 331, 332, 334 ; 

Bourdonné près les Brosses, 382. 
Bourgan ville, 380. 
Bourget [Gath. du), 333. 
Bourges (Pierre de), 347. 
Boorgneuf (Marie de), 298. 
Bourguigneau ( Jean ), prieur de 

Maintenon, 353. 
Bourrelés, fief, 369. 
Le Bourrelier (Thibaut), 3 16. 
Boury, 321. 

Le Bout-Corné à Fa véroles. 320. 
Boutechef, Boutefief ou Boutcsif à 

Orgerus, 316, 381. 
Le Boutciller de Seolis (Jean), 335. 
Bouter villiers (Pierre, Jean, etc., 

de), 316; Jean et Blanchet, 328. 
Boutigny-sur-Oblon,293,331, 350, 

355, 356. 
Bouvenel (Robert de\ 297. 
Bracque (Etienne), 360. 
Bragelonne (MUe de), 324, 
Brasse (Nicolas de) 349. 
Bray (Anne de), 370. 
Bray-s.-Seine, 15; Milonde— 306. 
Brebier (Nicolas), 375. 
Brenade (Mathurin de la), 348. 
Biéau-sans-Nape, 339. Cf. Brenil. 
Bretagne (Alix de), 327, 374 ; . 

Anne, 112, 128; Artus, 108; 

Jean V, 112; Pierre, 128. 
La Bretesche à Plaisir, Breteschc- 

Baucher ou Breteschclle, 144, 

145, 302, 324, 325, 334, 360 ; 

à Saint-Nom, 345, 346 ; à la 

Celle, 385. 
Bretencourt, 15, 19, 125, 298, 299, 

308, 309, 327, 342, 350, 355. 
Breteuil en Normandie, 77. 
Breton (Guill. le], 79; Denis, 132,, 

350. 
La Bretonerie à Montfort, 128. 
La Bretonière, 385. 



\ 



— 393—. 



fireoil-Benott, tbbaje, 306. 
Breoi!-s«nf-Nape, 339, 381. 
Le Brcuil, à Condé, 293, 330, 367, 

371 ; à Garencières, 236, 333. 

378, 379 ; près RambottîUet,387, 
Les Bréviaires, 82, 99, 108, 295, 

300. 311, 331, 350, 356,358, 

385, 386. 
Brézë (Louis, etc., de), 152 ; £ 

tienne, 304. 
Brichanteau, fief à lléré, 379; 

Marie de — 315,318. 
Brichantel, fief à Plaisir, 362. 
Briçonnet (Jean), 339. 
Brie-Comte- Robert, 14. 
Brion (terre de), 106. 
Briqueoart, 311, 386. 
Broce (Babet de la), 279. 
Broauier (Jean de).. 337. 
Les Brosses, 3 16. 
Broué, 222, 225. 
Bran (Adam le). 325. 
Bronel, 332, 356, 381. 
Les Bruyères, à Saîiit-Léger, 90. 

372, 385 ; Maioier de — 100. 
Bu-la-Vieille. Ville, 5, 221. 
Bdc, prèsGrignoo, 151, 312,341, 

360, 367 ; à Marc, 378, 380. 
Buchelé, 372. 
Budé (Marguerite), 346. 
Boissay (Marg. de), 326. 
Le Buisson, à Grosroafre, 136; 

Baisson-Bréon, 373. 
Le Boissonet, 387. 
BulHon, 327, 331. 350, 355 : pein- 
tures, 49; seigneurs^ 53; Nico- 
las de — 344. 
Bureau (Marg. et Pierre), 335. 
Bures (moulin de , 14K 
Buscad (Charles de), 336, 337. 
Bussay (bois), 105. 167, 110. 
Bussy, 312, 367. 
Le But, fief, 3fi9. 
La Butle du Mas, 134. 
Cadil, 325, 326. 
Les Canards, 380. 
Canion (Ant..Gaspard et Louise), 

316. 
Cantelen, 324 ; Antoine de — 29, 

324,361, 364. 
Cardinal de Bourbon, 329 ; de Guise 

et de Lorraine, 327 ; de Hacon, 

326, 

T. I. 



Cardonne (Claude de), 317. 
Carmoooe (Christophe de), 314. 
Carnaiet (Jeanne de). 186* 
Les Carneaux de BuUîon, 53, 54 ; 

de Uoux. 346. 
Caroussy vMarg. de), 186. 
Carré fMariin et Etienne), 382. 
Caruel (Charles), 342. 
La Castaîgne, 326. 
Castille (Perrand de), 104, 310. 
CaumoBt, 319. 
Les Caves, 312,372. 
La Celle-les- Bordes, 1 1 1, 299, 325, 

351, 355. 385 ; Hurlaud de la^ 

100; fief, 369. 
La Censé, à Maule, 376. 
Cerisier (gué du), 107. 
Cernay-la-Ville. 5, 96, 225, 227, 

321, 350, 358,360,384. 
Chable (Mathurin', 348. 
Le Chable, 386. 

Chabot (Phil.), 149 ; Anne, 235. 
Challiau ou Chaillot (Pierre de), 

365. 

Chaligaut. V. Charigault. 
Chambines (Jean de).. 322. 
Chambors, 364 ; Jacques Cham^ 

bon, 316. 
Chambrier (Simon le), 335. 
Le Champ, 373. 
Cbamp-lsambert, 293. 
Champagne, 222, 316. 351. 
Champaudry an Tremblay, 328. 
Champelin (Guill.). 338. 
Champgiraud (François de), 316. 
Champignoles (Nie. et Pierrc),36Q* 
Champoudry. Z'25, 385. 
Champrond (Jeanne de}, 317; Mi* 

chef, 318, 346. 
Changi (Hugues de). Y. Sangis. 
Chantellon (Kenaud de), 293. 
ChantauU (Marie). 316. 
Chanteprime (Charlotte), 317. 
Chantereinc, 336, 344. 
Chantignonville, 321, 331, 332. 

338, 351. 352, 355. 
Chapelle-Milon, 145, 344. 
Chapelle de Donchamp, 334; de 

Cressey, 366; de Paris, 379; 

d' Antesson, 351 , de Villiers, 316. 
Chapellon (coutumes de ^) 107. 
Charbé (Charlotte de), 53. 
Chardon (Alix do}, 313. 

28 



— 394 — 



Le Chardonnet, 332. 
Chardonnay (Charles de), 343.377; 

Jérôme, etc., 377, 378, 379. 
CharîgauU oa Ghaligaat ( Jean , 

Charles, etc. de), 317. 
Charlas de Leuzo, 32ô. 
Charly (Jacqueline de), 109. 
Charmoye à la Haoteville , 293, 
317, 372 ; Simon et Pierre, 294. 
Charpont, Scherpons, 73, 222, 223. 
Chartres (Etienne et Thibaut com- 
tes de), 74 ; Louis et François, 
312;Cath.,379. 
Chastel (Marg. du), 266. 
Châteauchalons (Anne de), 317. 
Chateaudun (Jeanne de), 108, 293. 
Ghâteaufort. 15, 80, 226; Jean et 

Marg., 344. 
Chateauneuf ou Thimerais (Gaston 
de), 73 ; Gervais, 74 ; Hugues, 
336. 
Chateiller (Le Petit), 116. 
Les Châleillers à Orcemont, 311, 

317, 356. 
Les Châteillcrs à St- Léger, 106, 

116. 385, 386. 

Ghateron, 315, 324; famille de, 

368 ; Gautier, 140 ; GuilL, 367 ; 

Hugues et P., 362; Marg., 363. 

Chatillon, 116. 

Chatillon-sous-Bagneux, 189, 191, 

194. 
Chatillon (Odet de Coligny, cardi- 
nal de), 303. 
Chatonville, 317. 
Chaudejoute, 372 ; la dame de — 

294. 
Chaufonr, 324. 

Chaumont près Epernon, 225. 
Chaumusson, 317. 
Chauny, 346. 
Chavannes (Etienne), 310* 
Chavenay, 5, 526. 
Chemins anciens, 105, 107, 221, 

223, 378. 
La Chênaie à St-Léger, 74, 118. 
Le Chêne prés Epernon, 215, 318, 

340. 
Chêne do vin épandu, 106. 
Chéne-Rogneui , 144, 146, 147, 
151, 341, 357, 376; Guérin de 
— 373. 374. 
Chennevelles, 326. 



Chenneviëres, fief de Gambais, 372; 

â Jouars, 322, 361, 364; Geo- 

froy de — 375. 
Chénicourt ou Senicourt, 225.307, 

338. 339. 
Chevalier (Marin\ 317; Siméon. 

347, 348; Raoul, 348; fief, 364. 
Chevaumort. 384. 
Cheverny (le chancelier de), 263, 

328. 
Chevillart (Jean). 317. 
Chevreuse. 13 et suiv., 351 ; An- 
seau. 21 ; Antoine de Canleleu, 

30, 324, 361, 364 ; Gui, 21 , 366; 

Hervé. 105; Milon, 18, 308; 

Nicolas. 21, 29; Pierre, 21, 25, 

318,338,361; Yde, 30,361. 
La Cheyaune, bois. Ht. 
Chien chiant ou Cinq champs, mon- 

lin,'329. 
Choisel, 384; Pierre de-363,368. 
Choisy-au-Bac , 70 ; Choisy-aux- 

Loges, 324. 
Chomède (Jean de), 352. 
La Christinière, 94. 
Cinq cens arpens (route des), 227. 
Cintray (Regnault de), 319 346 ; 

Marg., 326, 346. 
Citerne à Saint-Léger, 91, 98, 133. 
Civry-la-Forêt, 6, 124, 125, 381. 
Clairefontaine , abbaye, 76, 304, 

351, 355. 
Clamorgan (Jean de). 317. 
Claquin à la Hauteville, 315. 
Les Clayes, 144, 146, 147, 351, 

355,\384. 
Le Clerc du Tremblay (Antoine), 

378; Charles. 236. 365; Gilles, 

109; Jean, 332, 366. 367, 376 ; 

Marie. 236; Nicolas, 328; Pierre, 

105, 365; divers, 338, 366. 
Clcrmont (Caih. de), 153; Jeanne, 

187.205; Simon, 292. 
Cléry (Thomas de% 317. 
Clinaumont. V. ËcUnemont. 
Cloches, 293, 331, 337, 356, 380. 
Le Clos, 361 ; à Epernon, 329 ; à 

Gambais. 371 ; à Maurepas, 338. 
Clos-Renard, 91, 118. 
Clouseaux (la dtme des), 312. 
Cochart (Pierre), 346. 
Cocheny à FlexanvîUe, 344, 381 « 
Cochefilet (Jacques de), 317. 



1 



— 395 — 



Cocherel (Elis, de), 330 ; Charles, 
371. 

Cocheret, 380. 

Le Cocq à Montfort, 373; Jean, 

317, 346, 375; Jacques, elc, 

Coesme (Marg. de), 240, 241, 251; 

Nie. 240. 
Coétivj (Gilelte de), 342. 
J^gneox (Perette le), 318. 
Cotgnièrcs, 5, 94, 351. 
('Oins, les Petits et Grands Coins à 

Sl-Léger. 90. 
J^ointe (Henri le\ 318; Marin, 350. 
J^olberl (Ch.-Maarice), 376. 
Ulas (Jean), 249. 
^olin (Denis), 318 ; Gnill., Nie. et 

Yves, 349. 
Collet (Gnill.), 334; Noël, 347. 
Combojt (Koberl de), 336. 
Çomle (François le), 335. 
j^^ Concie. 380. 
Condé-sur-Vesgre. 5, 6, 7, 85, 93, 

96, 118, 225, 293, 328, 351, 357, 

371, 375; Jean de, 106, 293. 
Conflans-Sl«-Honorine , 15, 105; 

Bob., 296. 
Connan (Anne de), 318. 
j^onles (Anne de), 325. 
Cooiremeret (Anne de\ 148. 
J^oqualrix (Jean), 363. 
Coqoebourne ou Cockborn (Alex. 

et Claude de), 319; Cath., 334. 
Corbeil ( Péronnelle et Baudouin 

de), 318. 
Corbet, 116, 331, 385. 
Corbeville, 317, 318, 346, 381. 
Corbin (fief), 369. 
Corbreuse, 342, 351 ; Geoffroy de 

^297. 
Cormier près Limours, 192. 
Cornuailles (Guill.), 100. 
Corville, 382. 
Colentin (fief), 372. 
Cotereau, 318, 340. 
Cotereau (Isabelle), 235, 241, 251, 

318. 
La Couarde, 137, 306. 
Le Coudraj, 293; à Adainville, 

382; à Pontchartrain, 362, 366, 

3t57; près Galardon, 341; à Ham- 

bonillet, 300, 385; Guiard du— 

1 1 1 ; la raairie du — 327. 



Le Coadray-Hellouîn, fief de Gam- 

bais, 317. 342. 
Coudrier (Gilles du), 279. 
Coulomb, abbaye, 74, 76, 136, 304, 

308, 360, 362. 
La Couperie à Beine, 306, 325. 
Coupeville, 365, 366. 
Coupigny, 372. 
La Cour-au-Gruycr, 343, 376, 377, 

378, 379. 
La Cour-des-Bardes, 365. 
La Conr-des-Prés, 146, 151, 317, 

342, 363, 382. 
Courcelles près les Brosses, 382. 
Courseilles, 378. 
Courtalain (Louis de), 328; Martin, 

328, 341. 
Couitil de Boyon, 187. 
La Courtillière, 333. 
Courtin (Charlotte, etc.^, 336. 
Courtremblay (Jeanne de),238, 251. 
Coutumes de la forêt Yveline, 100. 
Coutumes (les grandes); bois, 111 ; 

aux Fourniers, 106. 
Craches, 322, 351, 355. 
Craon (Amaary et Jean de), 310 ; 

fief, 339. 
La Craune ou Cronne, 151, 312, 

364. 
Gravent, 74 ; Albert et Raoul, 83. 
Crécy (Hugues de), 306. 
Crespierres, 141, 321, 324, 360, 

363. 
Crépy (Raoul, comte de), 284. 
Cressay ou Crécy à Neaofle-le- 

Vieux, 313, 361, 376, 377 ; cha- 
pelle de, 366 ; Pierre, 375; Jean 

et Hugues, 377. 
Cressay, fief à Boissy, 376. 
Crochet (fief Guill.), 369. 
Croix couverte, 106; dé Bussay, 

106; Saint-Jacques, 91 ; de Vil- 

pert, 93;percéeà Ellevine,334; 

Guyon à Mitry, 192, 194. 
Croix-Saint-Leufroy , abbaye , 3, 

11. 
Croix (Renaud de), 327. 
Crouy (le S. de), 386. 
Crussol (Emm. de), 235. 
Croye, forêt, 139, 226. 
Cuculosa, 7. 
Cuivron, 145. 
I Curé, 372. 



— 396 — 



Ca tesson» 3S^6. 

Dagas (Jacques), 378. 

Daill^ (Jacques), 367. 

Damiet à GagcDbais, 372. 

Damars (Etienne), 362. 

Damiette près Gif, 184, 190, (93, 

206. 
Dammartin (Jean de), 147. 
Dampierre, 3l51, 384 ; fief de Neaq- 

fle, 369, 
Dancourt à Septeuil, a23, 3S1. 
Dannemarie, 293» 294, 312, 313, 

351. 356, 357, 382. 
La Dauberie, 364, 
Davron, 363. 
Le Déluge, 209 et suiv. 
Denisy, 297, 327, 351; Ferry et 

Pernelle, 327. CL Auncau. 
DenonTille (Robinet de), 326, 351. 
Diable (Robert le), tOO. 
Dieudonné (GiUes),348; Guill ,347 
Dillon (le fiel), 313. 
DimancheYille. 306.. 
Dinteville (Jacques <|e), 147. 
Dtodurum, Jouara, 219. 
Discroaées (Pierre) on d'Ecrdnes, 

319. 
Doncbamp (la cbapelle de), 334^ 
Dorbator (Gérard), 100. 
Dardingus cornes, 285, 
Dosmont, 381. 
Douaville, 34 L 
Doulay, fief à Bardelîe, 343. 
Dourdan, 178, 180, 253, 327. 
Dreui (Robert IV, comte de), 82, 

108, 294, 344; Jean, 294. 299 ; 

Jeaone, 108, 1 10, 298; Yolande, 

88, 108, 110, 298, 300. 
Droue, 351, 355. 
Duant (Guili. et J.), 366. 
La Ducamberie, 90. 
Ducs (Horace), 324. 
Dudrac (Adrien). 3t9. 
Dugny (Jean de), 367. 
Dumoulin (Louis), 3 19. 
Dopuis, fief à Basoches, 384. 
Duponchet (Nicolas), 54^ 
Durand (Jean), 367. 
Les Ëbisoirst 305, 362. 
Eclinemont, Clinaumont, 136. 
Echelettes (moulin des), 314. 
Ecorche?eI (Pierre, RaouJ, etc. d*;, 

333. 



Ecrdnes, 317$ Adam d* — 314 î 

Garin, 375 ; Jeanne et Regna»U, 

318; Pierre, 319. 
Ëcluselles. 372. 
Eglaucourt, 224, 313, 323. 
Elancourt. 5, 145, 219, 220, ^26, 

358, 384 ; Mathieu d* — 336. 
Elbée, famille, 319. 
Elleville, 5, 124, 22U 307, 317, 

318, 334, 346, 351, 355, 357. 
Emancé, 351,355. 
Emeray. Y. Uemeray. 
l/enroulo, 334; Cf. LaurouUle, 380. 
Ëpainville, 96, 319, 386. 
Epard (triage de), 93. 
Epcrnon, 75, 85, 104, 113, 122, 

125, 126. 135. 161, 224. 290. 

310, 339, 351, 355, 386; Raoal 

d'-^ 109; Prieuré Sl-Tbomas, 

119, 307. 
Epicier, EspicheLPicbiéres(GuilL)* 

318,340 344; Renaud, 296,^1 8. 
Eplnay , 31 1 , 386. 
Epinay (Jean d), 311, 319, d20 ; 

Gui, 320. 
Epone. 5,221. 
L'Erable à Bullion, 325, 385. 
Ërgal. Argat, 144, 145, 364. 
Escorpain, 336. 
Espois (le fief d*), 325. 
Les Essartons, 136, 316, 328. 36d, 

374 ; SimoQ des — 328, 374. 
Les Essarts-le-Roi, 74, 88, 99, 1 1 1 . 

153, 247. 299, 311, 351,355, 

375 ; fief de la cure, 1 16. 385. 
Les Essarts de Marly, 14 1 ; de Noî- 

sy. 140^; de Neaufle le Yieux. 

Y. Mesnil rEssart. 
Essarts (GiUet des), 360. 
Est (Marie-Thérèse d'), 55* 
Estrée, moulin, 221. Cf. Ailerie, 
Ëstouteville (Adrienne>, 103, a09; 

Catherine, 319, 320; Colard, Xao- 

ques, etc., 312; Jean, 309, 320; 

Michel, 310,319. 
Estranges (Louis de T), 342. 
Ëtampes. 301; Jean duc d' —^29. 
L*Etang neuf près Gambais, 118» 
Etang la YilLe, 143, 144,. 145; Mî« 

lou, 143. 
Les Etangs, 378. 
Etendard, fief, 293; fief à Plalair. 

360; Guillaume^ etc., 344 f Hen* 



— 397 — 



rîelte, 3t7;GaiUemette, Robert, 
323;GaUet, 318; Jeao, 318, 326, 
340; Louis, 318, 323, 326. 
Etienne (Jean), 328. 
Etioles, 317. 

Les Eloardis, 325, 326. 
Evrard ((Jean), 366. 
Emox, 78, 219; Té? éqae d*— 296. 
Faalcetier (P. et Etienne le), 320. 
Faoconier (le fief an --); à Rau- 

booillet, 300. 
Faaville ^P. de), abbé de Joyenval, 

305. 
Faverolea, 5, 75, 223, 320. 
Favières. 311,317. 343. 
ï^eFay. 154; de Planay, 85. 
Faye(Barth.), 301. 
Febvre(tiiiillolle), 369. 
Fercourt (le marquis de) 156. 
Ferme des Bois à Gambais, 336» 
Ferrières (Béranide de), 382. 
Ferté-Ernaud (Ernaud de la). 74; 

Goill., 343; Pierre, 336. 
Ferié-Choisel. 125. 
Ferfackes à Nigelles, 333. 
Les Fe&tes, 366. 
Fesvières (Joachim de), 320. 
Feucheroles, 312, 330, 363, 372. 
Feugcrolles (Nicolas de), 307. 
Les Feuillardeaux, 311, 386. 
Fencbières (Geoffroy de), 362. 
La Feuillée, 321.386. 
Les Feyans, 104, 109, 110, 111, 

299. 
Filhol (Gibert), abbé ae Neaiifle, 

305. 
Flaeoort (Pierre et Isab. de), 345. 
Le Flainent (Jean et Jeanne), 144. 
Les Fléaux, 136, 386. 
Fleuriao d'Arménon ville, 385. 
Flessoles (Phil. de), 335. 
Fleurigny (ttob.de). 114. 
Flexanville, 221, 318, 351, 355, 
375 ; fief St-fienoit à — 334 ; 
Hugues de — 340 ; seigneurs de 
—344; fief à Pontchartrain,364. 
Fiigny, 382. 
Flory (Jean de), 298. 
Flutault (Jacques), 348; Jean, 349. 
Foinard, 319. 

Foix (André de), 113. 128, 385. 
Fontaine (Jean de la), 87; Louis et 
Denise, 316; GuilK-Aubry, 312. 

T. I. 



Fontaines (Guill. de), 321. 
Fooienelles (le seigneur de), 344. 
Forcadel (M. de), 329. 
La Forét-do Civry, 323, 336, 337, 

341,342, 351.378, 381. 
Forges (Florence de), 185. 
Porget (Jean), 303. 
Fossan en Piémont, 246. 
Fosse-Ardoue près Gif, 186. 
Fosseul, Fosseuil, 319, 326. 
Pouilleux ou Fouleuse, bois et fief, 

77, 87. 137. 
Fournier (ttogcr), 320; Jacqueline, 

332. 
Foutel (Les tailles de), 120. 
Franc (Robert le), 322. 
France (Claude de), 113; Michelle, 

144. 
Fraucières (Jeanne de), 185. 
François L 113,242. 
Franconville en Beauce, 320, 339. 
Frémainville, 379. 
Frédy (Alpbonse et Claude', 347, 

348. 
Frégose (Paul), 247. 
Frénaye (Arlhus de la), 321. 
Fresnes,343; TAiguillon, 320,339. 
Fresnes près Meulan (Louis), 378; 

Gilles et P., 377. 
Le Fresne dit le Sueur, 341. 
Frileuse près Gif, 192. 
Fumée (Claude), 308. 
Furet (Raoul, etc.), 321 ; Pierre, 

321, 384. 
Gaillon (Suzanne de), 321. 
Galaisière (M. de la), 315. 
Galardon, 78 ; le S. de, 323. 
Gallot (Amaury et Guill. de), 322; 

Jean, 315, 319, 321, ."^22. 
Gallais, 8, 74, 85. 99,313,351, 

358, 375. 
Galon (Pierre de), 142. 
Gamapio, la Gamacberie, 5. 

Gambais, 6, 74, 105, 107, 125, 
222, 351, 357, 383; Chatellenie, 
293, 299, 370 ; châtelains de — 
373; Renaud de — 293. 

Gambaiseul, 5, 96, 351, 357; bois 
des moines de — 106. 

Gana^ (le cbancelier de), 258. 

Garencières-en-Beauce, 317, 351, 
355. 

29 



— 398 — 



Garencièrcs près Montfort , 124, 

309, 319, 324, 329, 333, 344, 

350, 351; Guill., 100: Jean de— 

312. 
Gariel (Perrin de), 293. 
Garrl (Nicolas et P. du), 322. 
Garin, prévôt, 100; chancelier, 78. 
Garlaiide (Guill. de), 77 ; Thibaut. 

102. 
Garnier (Jacques), 322; fief à Aa- 
touillet, 380. 

Garrene de Uarabouîllet, 225. 
Les Garrois, 106. 
Garsaud, capitaine des haras, 118. 
Gas, 258, 351. 
Gaseran, 99, 77, 116, 125, 299, 

307, 350, 351, 373, 383, 385, 

387 ; les seigneurs de — 334 ; 

Simon et Ferry, 100. 
La Gasline, 322: à Plaisir, 362. 
Gaultier (frère Marceau), 350. 
Gautier (Jean). 366. 
Gentien (Thomas), 333. 
Gervais (Kené de), 346. 
Gibet (Thibaut), 100. 
Gif, abbaye, 183 et soiv.; sceaux, 

187, 196. 
Gilbert, fief, 369; Antoine — 304. 
Gilles, 6. 

Gillin (Kobert de), 315. 
Giraud (Cath.), de Poincy, 136. 
Giry (Kegnaut de), 69. 
Godemaine (Amaury), 369; fief, 

364, 384. 
Gogo (Jean de), 322. 
Gobam ou Gorlohera (Simon), 100. 
La Gombauderie à Gif, 191* 
Gomets, 15, 335; Geoffroy de — 

308. 
Gondy (Albert de), 153; Henri, 

154. 
Goret à Grosrouvre, 136. 
Goron (route), 119, 225, 227. 
Gottelas (François et Jean), 207. 
Gouge (Marg.), 186. 
Goulaiue (Louise de , 320. 
Goupilières, 144, 317, 351,384; 

seigneurs de — 345, Gautier de, 

363. 
Goussainville, 5, 351; Jacques de 

— 346, 349; Pierre. 268, 346. 
Goussofi à Gif, 191, 193. 
Goussonville, 320. 



LaGoatièresousNeauflj, 145,146, 

369. 
Grand (Jean le), 322. 
Grandchamp, abbaye, 304, 325, 

357. 371; paroisse, 352. 

La Grande maison de Ronqueux, 

53, 325. 
Grand moulin, fief de Neaufle,363. 
Grandpré (Henri de), 104. 
Granderue (Jean, Pierre, etc.), 329, 

370. 
Granvilliers. 322. 
La Grange, 362; Audcbert ou Gor- 

bet, 331 ; — du Bois, 324, 330. 

358, 359, 368: — Colombe, 385, 
386; du chapelain de St-f^éger, 
104;— rEssart, 153, 154; — 
prés Neaufle, 302 ; du Parc de 
la Hoc, 107, 108. 

Granges (Etienne des), 364. 
Graville (l'amiral de), 336, 364 ; 

GuilL, 102. 
r.es Greffîès, 305, 385. 
Grenet (Claude), 258, 313, 319, 

323; Etienne, 322. 
Grenonvilliers, 107, 225, 300, 318. 

385, 386. 
Gressey, 221, 332 338, 352, 356. 

381 
Griffon (Nicolas), 370. 
Grignan (le comte de), 250. 
Grignon, 151, 306, 312, 341. 345, 

358. 359, 360, 362. 
Grosbois, 332. 
Gios bouleau à St-Léger, 90. 
Groslu, 312. 338. 
Grosrouvre, 5, 8, 10,99, 137, 219. 

221, 311. 319, 352, 357; Gui 

de — 100. 
Groussay près Montfort, 329, 336, 

364, 374; Simon de— 332, 374. 
(iroussay à Ramb., 300, 385. 
Gnains (fief des — ) à C'ievreuse, 

386. 
Gué-au-Pont, 365; d'Aune ou Gué- 
donne, 53; — d'Epernon à St- 

Léger, 106; — du Cerisier, 107; 

Guimoud, 83. 
Gué-Porcheret (Moulin du), 88, 

110, 111. 
Guénières (Mad. de), 323. 
Guépin, fief, 372. 
I Guérard (Richard de), 323. 



— 399 — 



GoériDYiUe (Mtlhîea et Gaénode), 

100. 
Goenille, Gueherville. 77, 323. 
Guesle (Jean de la), 340. 
Gaesdon (Simon), 269, 347. 
Guette, 53, 331. 
Goévilie, 385. 

Goignard (Pierre), 347, 358. 
Goigaancourt. V. Guyencoorf. 
GaigQonyiUe, 381. 
Gaillard (Guill), 269. 
Guillaaine(la grange messire). 293, 
GoiUisviUe, 326. 
Goinard, ermite, 83, 84. 
Guipereux, 72, 386. Cf. Sl-Ma- 

gloire. 
Guincheax (Gilles de), 3^3. 
Goyencoart près Versailles, 147; à 
Si-Léger, 111, 115, 300, 375; 
Jean de — 365; Phil.. 334. 
Goyenet (Jean"), 348. 
Halgoel (Olivier de). 314. 
flaligre (Etienne), 262; Josué,268; 

Miles, 266, 311, 347. 
Halwin (Charles de). 235, 236. 
Hambje, abbé de Neaufle, 305. 
Uamel (Arlure du), 376; Etienne. 

376; Gui, Sl.'V; Jean, 368. 
Hancbes, 224, 307, 322, 323. 326, 
352, 355 ; seigneurs de — 318 ; 
Simon, 100; Jean, 142. 
La Barasserie, 91. 
Uargeville, famille , 323 , 324 ; 
Guill., 296; Richard et Bernard. 
333. 
Harlay (Denise de), 145; Nie; 332; 

Rob. 320, 323. 
Harpe (le S. de), 319. 
Har ville, famille, 3^4, 325; Esprit, 
302; Mathurin, 304, 368; Phil., 
302, 316, 
Uattonville, Harlonville, Hallon- 
vilU (E.-et-L.), 316, 352, 355. 
Haulteterre (Etienne de), 263. 

flaubergeon (Pierre de), 321. 
Haasle (Robert de), 296. 
Haussonyille, Aussonville, 148. 

Haatebruyère, abbaye, 74, 109, 
266, 306, 362. 

Hautefeullle, 13. 
Hantéon, moulin, 296. 
Ilaatemaisoo, fief d'Epernon, 312. 



Haotepierre, fief de Neaufle- e- 

Vieux, 376. 
Les Bauterives, 110, 11 1, 136, 299, 

386. 
La Hauteville, 343, 351, 357, 372. 
Uauvilliers, 145. 

Uavarl (Flavanline de), 335; Geof- 
froy, 296 ; Pierre, 100. 
La Haye de Montfort, 106, 223 ; de 

Herse 312. 
La Hébergerie, 144, 146, 148; Si- 
mon. 144. 
Hébert (Antoine de). 325, 326 ; P. 

Vincent. Marg.. 367, 378. 
Hector (René), 331. 
Hedevilliers, 387. 
Hellenvilliers (Marg. de), 341. 
Hemard, famille), 326. 
Hemery. Emeray (Marg. do T), 

319, 344. 
Hennequin (Ondart et Pierre), 326. 
Herbou ville, 386. 
Hericy ou Huetle, 102, 105. 
Hermeray. 6, 96, 224, 225, 307, 
323, 352, 355 ; le Petit — 329. 
Héron (Jacques), 130; Geneviève, 

378. 
Herpin (Gilon), 374. 
Herse, 312, 337, 342, 356, 381. 
La Hervière, 372. 
Heurteloupf près Meulan, 318,344. 
Heuze (^Robert de la), 342. 
Hingant (Pierre de) dit Furet. 322. 
Les Hogues. 305. 
Holande ou Orlande, 106, 116.135, 

223, 385. 
Hôpital (Adrien de F). 344 ; Aloph, 

337. 
Hôpitaux du comté de Montfort, 

308. 
Horant. V. Orant. 
Hostellier (Cath. l'). 258, 327; 
Etienne, 258, 259, 302, 327, 347. 
Hondcbout. 318. ■ 
Houdan, 71, 125, 222, 272, 292, 
293, 298, 299, 3 8. 309, 348. 
352, 354 ; fiefs de la châtellenie 
de — 382 ; prieuré, 308, 382 ; 
fief du Vidame, 382. 
Houdart, fief à Méré, 376. 
Houdreville, près Gas, 304, 352, 

355. 
Hooel, 293. 308, 352, 371. 



— 400 — 



Uonjarty, lOS, 136. 365. 384. 

Le doalet, 314, 340. 

HoQX. 315, 319, 326,352,355; 

seigneurs de — 346. 
Hubloneria, 253. 
Hubert (Jean et Franc.), 377. 
Unetteoo Herîce, 102, 105. 
Hoideville, Wideville, 362. 
Halle (Louis), 367. 
La Uunière, 364. 
Hérault deGhiveny,358; Jacques, 

327; Louis, 192; Madeleine. 187. 
Hurlaud (Nicolas;, 297, 374. 
Hjmes, 386. 
Ile llobert, 367. 378. 
Ile Saint-Benott, 305. 
llloo, 371. 

Inviliiers, près Briis, 191. 
Ite, Aite, 220, 222, 225, 362. 
lyeline, 6, 9, 11, 67 et suiv., 283, 

285, 289, 306. 
Ivelte, rivière, 183; Gef, 328; 

prieuré, 308 ; paroisse, 352. 
iTrj-snr-Ëore, 221, 225; Ambroise 

d' ^ 342 ; Guill. 296. 
Le Jardin, aux Menuls, 328, 374. 
Jardinet, 90. 
Le Jarrier, près Garobais, 332, 37 1 , 

380; près Saint- A moult, 333. 
Le Jarrieux, à Soncharap, 319. 
La Jaulnière, 293, 320, 333, 371. 
Janmesson, moulin, 207. 
Joigny (Gaucher, comte de), 104, 

105. 
Joinvilliers, 313. 
Les Joncs, 331, 372. 
Josaphat, abhaje, 306. 
Jouars, 219, 220, 352, 358, 364. 
Jojenval, abbaye, 141. 143, 305. 
Jumeauville, 320, 346. 
Jupilles, 148. 
Kermeno (Louis de), 326. 
Ladvocat (Françoise), 361. 
Lafin (Jean de), 382. 
Les Laies. 329, 352, 384. 
Laillier (Jeanne de), 344 ; Nie, 326 
Lailly (Martin, etc., de), 328; 

Guill., 328, 341,365. 
Laigue (forêt de), 67, 70 et suiv. 
Lamarck( Kob.de la), duc de Bouil- 
lon, 132. 
Lamy (Jean), curé d'Ëpernon, 326. 
Lancy (^Guill. de), 378. 



La Lande, 322 ; Jean de la — 337. 

Les Landes, 385. 

Laudruyer (Jean), 326. 

Languedoue (Jean et Nie. de), 329. 

Langlois (Jean), 348, 371 ; Richard, 
371. 

Laaluets, 363. 

Launay. V. Aunay. 

Laure (Angélique de la), 385. 

Laurouille, 380; Cf. L'Enroule, 
334. 

LavaliGui de), 295, 300. 

Laverdy (M. de), 370. 

Lecorote (P. et Renaud), 347 ; Ja* 
oueline, 322 ; Jean, 350. 

Letebvre (Jean), 350; Nie, 340; 
P., 347. 

Lefils ? (Léger) 296. 

Lemoine (Gath.) 332. 

Lenainville, 306. 

Lepinettp, 106, 293. 

Leroy (Michel), 376. 

Letcelinus, abbé de Cr^y, 284. 

Lescot (Pierre), 317. 

Lescriel ou Lesevel (Léger et P.), 
296. 

Lestre (Florent de), 329. 

Létuin, 326,352. 

Leone (Guiot de), 356. 

Leuze (Catherine de), 325. 

Lévéque (Jean) — de Houdan, 362. 

Lévis, paroisse, 352 ; Alex, et PhiL, 
144; Gui, 295. 329. 

Lhomet (Jean), 314. 

Lhomme (Jean), abbé de Neauflr, 
305. 

Lhuiilier (Jean et Armand), 314. 

Lienné (Barbe de), 376. 

Le Lieutel, 304. 

Ligner is, famille, 317. 

Ligny et non Ligay ^^Anétte), 314. 

Limours, 225, 226. 

Lit? (Menoy du). 329. 

Les Loges, à Saint-Léger, 105 ; 

Franc, des — 298. 
Loireao, à Soncbamp, 329. 
Loiron, 380. 

Le Long des Bois, 116, 385. 
Longchéne, 53, 314. 
Longjumeau, 225, 227. 
Longorme, 317. 
Longueil (Jean de), 324. 
Longueville (dae de), 309. 






— 404 — 



Ungvillicrs. 325, 352, 355. 
Lormaye près NogenI, 307. 
i'Orraine ^le cardinal de), 329; 

Claude — 152. 
iorrcao, oa Loîreaa, 319, 315, 

340. 

bré (Amlroîse de), 34i. 

i-oupereao (Charles). 347. 

I^a Loupinière, à Saugis, 330. 

U Looppe (Vincent de la), 330. Cf. 
Angennps. 

buppendii (bois du), 107. 

I-ooroux, 171. 

louvecionnes. iSô, 

Uavet Phil.), 380. 

i-océ, 240. 

Lune i6ef de la), 364. 

Luxembourg (Charles de), 342; 

Marie de— 113,303,311.319. 
Loynes (lé duc de), 114, 131. 
Macé (Jean), 330, 348 
Machaull (Guillemelle deV 335. 
Macherj (Philippe de), 335. 
Magny TEssart, 144. 
Mahéas (Jean), 302, 347, 348. 
Maillard (Christophe de), 330. 
Mailly (André et Françoise de), 

236 ; Kené, 315, 378. 
Maine (Guill. du), 314. 
Mainemère (Hob. de>, 240. 
Mainguerin-Dimancherille. 306. 
lUaintenon, 125, 224, 225,248; 

Amaury, 102, 313, 327, 333, 
. 338 ; ^imon, 335, 338 ; Tassette, 

3j4 ; Cf. Angennes et la Queue. 
&lairo (Pierre le), 100; liobert. 

349. 
La Mairie de Plaisir. V. Plaisir. 
La Mairie des Clayes ou Cresl, 

146, 147; du Boulay, 313; du 

Coudray, 327. 
Maison-du-Bois, G^f de Gambais, 

312. 
Maison-Neuve, fief de Ncaufle, 363, 

364. 
Maison-Rouge, à Méré; 136,313, 

331. 
Maisons-sur-Seînc, 4; M. de — 269; 

— en Beauce. 330, 352. 
Maisoncriles, 372. 
Malades (Terre aux — des Essarts), 

lOC. 
Malalvoy (Abraham de), 330« 

T, J. 



Malanox; Maunuîl (Guîard) 34 f. 

Malas«is. 297, 306. 311. 385. 

Mallemont, 102, 105. 

Mallevie (Pierre). SU. 

La Maluiaîson. aux Bréviaires, 1 10, 

136, 305, 385; du Bois-Nivard, 

151, 314,335,341. 
La llandreuse, à Grosrouvre, 136, 

311,381. 
Manigalle, 312. 
Manneville, 378. 
Mansel (Jacques du), 263, 266, 330, 

363; Jean, 352; Charles, Fran-r 

çois, Marie, 331 ; Toussaint, 330, 

347. 
Mantes, 10. 1 1, 77, 300. 508. 
Maquistagc (Jean), S. de Marchais, 

344. 
Le Marais, 340 ; à Hanches, 310 ; 

prés Dourdau, 325 ; Jean de — 

331. 
Marc, 320, 341. 352, 356,357. 

380 ; la tour de — 144, 151 ; fief 

de Holand de — ou Morlcfoii- 

laine, 377 ; Guill. de —296, 297, 

364 ; Hervé, 100. 
Marcé (la comtesse de), 55. 
Marchais, 344. 
Marcilly, 311; Foulque, 76;Y%on- 

net, 312. 
Maréchal (Nie. le), 312 ; Jean, 322, 

331. 
Mareil sur Maudrô, 320; Adam et 

Garin, 362. 
Mareil-le-Guyon. 7, 8, 9, 315.310, 

352, 356, 375. 384 ; (seigneurs dj 

314; Jean, 329, 375; Marg., 

375; Simon. 329. 
La Mare, aux Bréviaires, 1 16, 385; 

ronde, 223. 
Les Mares, 369. 
Margat, à Monlfurt (P. et Guill.), 

373. 
Marie Ciirîstophe, efc), 331. 
Marlyle-Uoi, 5, 144, 154, 15.-^; 

forêt de — 139 ; Bouchard de — 

140, t4l'; Mathieu, t41 ; Pierre, 

141 142. 
Marly-la vïlle,348. 
Marmorel (Hogucs\ 103. 
Marmoulier, abbaye, 307, 308. 
Maroles, 9 Gas, 316, 323,341; 
I Kcnéde — 317. 

30 



— 402 — 



Marpon (J.-B. et Henriette), 38.5. 
Marscoceux, 221. 225. 
Martelîére (Pierre de la), 151. 
Martineau, fief, 369. 
Le Mas, 111, 116,332. 
La Masse on la Masse. 382, 385. 
Massy, 331 ; Etienne de — 363. 
Matraye (Hue del), 295. 
MaubitissoQ (Gaston de), 142; Jean, 

331. 
MauccinlouMâQteînt(rfuill.), 141. 
Mau$;ey (Biaise), 382. 
Maille, 126, 161, 290, 320,321, 

332, 345, 376 ; Bertand de — 

361 ; Pierre, 140, 320, 331, 343. 
Maulette, 293,352,355. 
Maulnj (Claude de), 326. 
Maiimusset, 372. 
Maunait ou Malanox, 344. 
Maupas, 90. 
Mauquignon, 379. 
Maurepas, 290, 352, 383; Mîlon de 

74 ; Joan, 376. 
Mauroy (Honoré de), 326. 
Maasaiscs. 102, 136; Jean, 348. 
Maiileint Jean), 379. Cf. Mauceint 
Mauvières, 205. 

Mau voisin (Manassès), 161; P., 143* 
Mazin (Antoine), 331. 
Maziires (Basses), 1 18, 136, 386. 
Medan, 329. 
Médicis (Calh.dc), 113, 309, 311, 

320. 330. 
Mellevillc, 378. 
Melliaud (Nicolas). 156. 
Merabrë-sur-Vesgre, 221. 
Mcnainville. 320. 
Meneau (François ai), 337 ; Gb« et 

Pomponne, 315. 
Menigaude (Coarlil à la), 1 10. 
Ménil ou Mesnil (Jean), 365, 366 ; 

Simon, 365. 
Menil-l'Essart 377,378; le Petit 

— 384; —Félon, 293; — Oblon, 
337, 382 ; — Piquet, à Vie, 376; 

— Roland, 332, 386. 
Ménil-Sinion (Jean et Louis), 148 ; 

Charles, 331. 
Mcnneville, 315. 
Les Menuls, 75, 328, 336, 338. 

374 ; Hermant et Sinqon, 296, 

336, 
Mérangle, 224. 



Méranlaise, rivière. 185, 205. 
Mercour (Philippe d('\ 341. 
Mercier (Anne-x\larie), V" Força - 

del, 329. 
Mëré, 5. 7, 78, 99, 123. 297, 304, 
352, 357 ; fiefdn châtelain, 186; 
fief de la cure, 136; prévôté, 8, 
110, 299; Plin-Méré, 186; De- 
nisot de — 297. 
Méré, près Dreux, 342. 
Méridon, 145, 327. 
Merlay (Jean du), 365. 
Meselant, 381; Hugues de — 331 ; 
Guill , etc., 343; Pierre, 206, 
296. 331, 332,367; fief de P. de 
— 299. 
Le Me^le, fief de Gambaîs, 293. 
Mcsme (Madeleine de) 332. 
McsniUot(Kobinetde), 314. 
Mesure de Noaufle, 366. 
Moudon, 219; Amaury, 141 ; An- 
toineSanguin, cardinal de — 305; 
Gui, 362. 
Meulan, 4, 300, 302,318; Amaury 

de — 76; Galeran, 74. 
Meulccnt, 330. 352, 356, 381. 
Meuvan (Nicolas de), 365. 
Miée de Guesprée (Françoise d<;), 

186, 207. 
Mignon (Jean\ 363, 364; 366. 375; 
Michel, 379 ; Kobert, 316, 365 ; 
collège à Paris, 192. 
Milhéroust, 381. 

Millemonl, 325. 335. 352, 355. 

363, 381 ; fief de la chasse de -- 

299, 325; Gautier, 102; Jean, 

295 

La Minière, 106, 136, 145, 223, 

328, 336, S\7. 
Mineray (Bernardin de), 329, 
Minomets, 377. 
La Minette, à Montfort, 297. 
Miramion, 364. 

Mirepoix (le maréchal de), 295. 
Mircul (Simon), 266. 
Mittainville, 99, 102, 224. 318. 

332, 352, 358, 380. 
Moinville-en-Beauce, 328. 341. 
Moisan, Moisen ou Alloues, 333, 

374. 
Moisy (Claude),258; Jean, 258. 347 
Les Molières de Noisy, 141; sur 
Vitry, 7. 



— 403 



Monas, fief. 382. 

Monceaui (Eudes de), 76. 

Mondoré (Anne de), 327 ; P. 268. 
259. 

Mondonvîlle-la-St-Jean, 308, 352, 
365. 

Mous, près Hoadan. 293, 376. 

Mont-aux-Chieus, 92. 

lUontanguibert (Looi» de), 329. 

MoDtangtant (dtme de), 373. 

MontcLxam? 141. 

MonUusier (le duc de), 40, 235, 
240 ; Julio, 236. 

Montbazon (Hercule de Rohan, duc 
de), 340. 

Montelet, 386. 

Montelon, 146, 146. 

Montenay (Madeleine de), 186. 

Montespermîer, à Mantes, 337. 

Montfaucon, fief, 334. 

Monlfbrt, 6, 161 : château, 121 ; 
prieuré Si-Laurent, 74, 124,129, 
307, 313, 340, 367, 374 ; églises 
et hôpitaux, 124, 128, 129, 130. 
307, 308, 309, 360. 376 ; châtel* 
Icnie, 292, 299, 296, 309. 354 ; 
officiers du bailliage, 346. 

MoDtrort(Alixde), 292; Amaury I, 
119^ 122, 124, 307; Ain. III, 
74, 125, 306, 308, 313, 343; 
Am. V, 85, 119, 127, 289. 291, 
305 ; Amicie, 77, 87, 101, 103, 
104: Béatrix, 82,86, 108,110, 
112, 127, 289. 291,298; Bcr- 
trade, 126, 306; Geoffroy, 78, 
164 : Gui, 327, 342; Eléonorc, 
327; Jean, 80, 120. 127 ; Laure, 
104, 292, 310; Maiiiicr, 224; 
Marg., 104, 292; Pétrooillé, 306; 
Simon I, 112, 307; Simon 11, 
125; Simon 111, 101,126; Si- 
mon IV, 171. 

Monihelon (Jacques de), 303. 

La Montjoie, 367. 

MoDthéry, 14, 178. 

Montlouet, 245; fief au Perray, 386. 

Monlmirail, 14; Jean, 378; tiobert 

et Louis, 148. 
Montmorency ( Mathieu de ), 85, 
105. 

Monlmort, 311, 318, 385, 386; 
fief à Plaisir, 324; Eudes ou Ou- 
dart, 111,296, 300. 



Montmoyen ou Monlméans, bois, 

106, 111. 
Montorgueil, 295, 299, 385. 
Montphelippe h Basoches, 315; 

Isavie, 374. 
Montpinçon, 7, 96, 293, 371. 
Motitrosty, 374. 
Morainfillo prés Etampes , 317, 

309. 
Morainvilliers, 375, 381 ; Etienne 

de— 332;Guill., 327. 
Morats (Jean de), 249. 
Morand (Cath.), 186; Jean, 371. 
Morbois, Morbcel, Morbrav, 105, 

110. 
Moreau (Marie), 332; Raoul, 269, 

332. 
Morelay (Nicolas de). 315. 
Morbier, fief. 381; Gnill., 314; 

Jean, 326, 332. 333; Mile, 332; 

Richard, 333; Simon, 332. 
Morigny, abbaye, 53, 316. 
La Mormaire, 137. 
Mormoulin, 151, 3)1. 
Mornay (Madeleine de), 186 
Morsang près Rochcfort, 331. 
Mortefontaine ou fief de Roland de 

Marc, 377. 
Morville, 319. 
La Motte, 31 ! . 385 ; Françoise de 

la — 53; Jean, 53, 314. 
Moulin (l^ouis du), 333. 
Le Moulin-Auhert, 205 ; — de VE- 

tang, 372; — de Jaumesson, 207; 

—de la Planche, 333;— du Muid, 

367, 378, 328 ; — Robert, 367, 

378. 
Moulineaux, 337. 368 ; à Poigny, 

100,308,386; à Bailly, 145. 
Le Moulinet, 225. 
Mourant (Jean), 333. 
Les Mousscaux à Jouars , 338 ; 

Louis. 366. 
Mouslier, 325, 338, 363; Gnyonnc 

de — 316. 
Moulières, 369. 
Le Moutier près Bondan, 293. 
Moyencourt (Antoine de), 333. 
Moysen (Pbil.^ 333. Cf. Moisan. 
Murs (fief des) à Elleville, 307. 
La Musse, 331, 382, 386. 
Nauterre (Jeanne de), 314. 
I Nanteuil (Gautier de), 296. 



— 404 — 



Nantier (Jeto), 253. 

Navarre (Antoine, roi de}, 310, 

311. 
N eau fan te (Vîgnes de), 14'2. 
Neanfle le Châteaa, 126, 139. 145, 

161, 222, 226, 290, 302, 353, 

358, 384; châlellenie, 239 et 

8UÎV.; châtelain, 297; prieuré, 

367; Uôtel-Dieu, 308, 367; Gui 

de — 142; Michel, 295; Milon, 

143; fief de Pcrette de — 379; 

l^hil., 377; Simon, 142, 360, 362; 

Thibaut, 367. 
Neaufle le-Vienx, akbaje, 106, 305, 

316, 330, 340, 343; fiefs, 376: 

paroisse, 353, 357, 35S, 384. 
Néron, 7. 
La Neuville du Chemin perré. V. 

Le Perray. 
La Neuville de Gambais, 299, 322, 

334, 371, 380, 383; fief à Uamb., 

300; fief de Jean de — 324, 368; 

Uobert de — 296, 333. 
Nevers (duc de), 309. 
Nigelles, 312, 353; Pierre de — 

337. 
Noaiilcs (Sophie de]-~ 55. 
Nogaret (J. Louis), duc d*£pcrnon, 

114. 
Nogent-Ie-Uoî, 71, 73, 122.22», 

315. 
Noisy-2n-Cruye. 139 et suiv., 317, 

321, 341, 353, 359, 360; An- 

scl, etc., do. 140 et suiv. 
Noire £pinay, 309, 326. 
La Nouette, 145. 
Norraandin ou Normandel (Heoé 

de), 322. 
Notre-Dame de la Roche, abbaje, 

143, 305. 
Notre- Dam 3 de Poissy et non de 

Pacy, 306. 
La Noue à Grosrouvre, 136, 137, 

304; aux Molières, 191, 194; 

bois de la — Bernard, 104, 110. 
Les Noues, 305. 372. 
Nouvellon, fief à Méré, 136. 
Nyert (Louis de). 370. 
O de Maillebois (Jeanne d'), 248. 
Ocagne, 381, 
Odde (Jean), 362. 
Ogier-le-Danois, 7. 
Ogier (Jacques et Guill ), 361. 



Oisîl (Terry d' j, 100. 
Olivier (le Sr). 366. 
Olivet, 312, 344, 371. 
OUain ville, 3t2, 313,382. 
Orant ou Uorant (Jean), 378. 
Orcemont, 116, 311, 353, 356, 

385, 386. 
Orfin, 322. 331. 334, 353, 355. 
Orgerns, 5, 306, 308, 316, 353. 

355, 373. 333; Pierre des -295. 
Orgeville, 380. 
Orienville. 371. 
Orlande (Jean d), 106. Cf. Uo- 

lande. 
Orléans (Henri d*), Rolhelin, 335 ; 

Léonor — duc de Longuevillc, 

309. 
L*Orme, 324, 340; ^ coupé, 315; 

do Buisson , 363 ; — Kainellc, 

380. 
Orse près Châteaufort, 205. 
Orsonville, 148,314,333. 
Orval, 236, 334, 356. 
Orvilliers, 306, 327, 311,342, 356, 

381. 
Osmoy, 5, 306, 307. 330, 353, 355. 
Ouall (le comte), 336. 
Ouarville-eu-Beauce, 331. 
Oaerre, 223, 224. 
Ourouer (Marg. d'), 185, 191. 
Paale(Jean), 141. 
Paillard (Jacques de), 320, 346 ; 

Jean, etc., 345. 
Painsy (Simon de), 296. 
Palaiseau, 226, 325 ; Anselme de 

— 189. 
Pulmarius, Stephanus, 2Q^a Cf.j 

Paumicr. "" 

Pampoux, Pampocil, 295, 380. 
Paquelte, fief. 282. 
Paracy, 148. 
Paray, 333, 353, 335. 
Le Parc, 371 ; d*en bas, 99; d'en 

haut, 97, 227; de la Boue, l^?, 

108; de Maintenon, 224,333, 

334. 
Pardaillan (le marquis de), 55. 
Pasquier (François). 367, 378. 

Passarl (Jean et Pierre), 365. 

Le Passoir, 105, 116. 223, 224, 
293, 379, 385. 

Paste (Michel), 258. 






— 405 — 



U Patîs oo Pastils, 111, 300, 319, 

385. 
Patio (les hoirs), 293. 
Paoniier, fief A SuKémy, 332, 338, 

368, 376. 384. 
Pifilloo, 342. 
PavissoD, 312. 
P«vy (Guérin). 295. 
Pecqaeuse (poteau de), 224. 
Le Pelletier de Montmort (Mtrg.), 

318. 
Pelletier (Jean), 347. 
Pelos (Eudes), 140. 
Percheron (Nicolas), 135, 383. 
Percillas, fief, 136. 
Perdreauville, 334, 371. 382. 
Perdrier (Peretle), 329. 
Peroassel, 105. 
Le Perray, 99, 104, 107, 111, 220, 

225, 299, 311, 353, 355, 385, 

38f>. 
Le PerrayAblis, 327, 334. 
Perray ^Jean de), 312, 338. 
Perrense, 331. 
Perrona, Rodulfuê de, 76. 
Perrol (Cyprien), 156. 
La Perruche à Nigelles, 312, 326; 

à Millemont, 325; à Châteaufort, 

344. 
Pessonier (le ru du), 107. 
Peste à Montfort. 266. 
Petit (Guill. et Thomas), 328. 
Petitmont, 145, 320, 366, 377. 
Petitpas (Macé), 347. 
Phaye (Alain de la), 334. 
Phelipeaui, famille. 364 ; Frédéric, 

377. 
Philippe (Charles, etc.), 334; Jean, 

349. 
Le^Picard ou Piquard ^Bertrand), 

362; Jean, 345. 346; Marg., 185; 

Martin, 367; fief de Guill.— 372; 

Pierre — 375, 376, 377. 
Pichières (Guill.), 340. Cf. Epicier. 
Pietés (Jean de), 346, 349. 
Piedefer(Béatrix),343;Dreux,etc., 

344. 
Pied de Port à Mantes, 361. 
Pierrefitte, Petraficta, 6. 
La Picrre-Ârdroue à St-Léger, 90, 

91. 
Pierrcfont, Béalrîx de Montfort, 

dame de— 343; Dreux, etc., 344. 

T. I. 



Les PifTandiéres, 386. 
Pilet rPierre), 364. 
Les Pimentièrcs, 74, 91. 
Pinceloup (François de), 319. 
Pinçon, fief, 371. 
La Pinsonière, 384. 
Pinterville. 168. 

Les Pintières, 319, 322, 337, 372. 
Piquigny \^Gérard de), 104, 105. 
Pisani (le marquis de), 149 et suiv. 
Pisseleu (Anne et Guill. \ 150. 
Place (Jean de la)-> 302, 347, 358. 
Les Plains?aux, 106, 1 10, 1 1 1, 1 19. 
Plaisir, 145, 324, 353, 358, 359, 
361, 362, 365, 384; mairie ou 
marche de — 147, 151. 312, 361; 
prieuré, 308 ; Ermentrude de — 
363. 
Planay ou Planet, 83, 84, 87, 88, 
104. 119; moulin, 109, 110,118; 
Le Fay de, 110; chapelain de — 
109. 
Le Plateau près Epernon, 315. 
Pléon Ciiuill.), 334, 319. 
Le Plessier, 293. 

Le Plessis, 325; François du— 249; 
— à Beine, 306; — Marly ou 
Mornay, 321:-St-Thibaut, 215. 
Plin-Méré sous Galluis, 136. 
Plisson (Samson), 321. 
Plombier (Alard), 29. 
Plommières, 382. 
Poce (Bonabes de), 320. 
Poighart (Phil.), 368. 
Poigny, 99, 100, 101, 102, 105, 
110, 111, lis, 248, 308,311, 
353, 375, 386; cure de, 1 16, 385. 
Poilevillain (Simon), 367. 
Poinctier (le fief), 367. 
Poincy (Cath. Giraud de), 236. 
La Pointe, 322. 
Le Poire t, 145. 

Poissy, 219, 221, 320, 345; cha- 
pitre, 362; Jean de— 369; Si- 
mon, 363. 
Poitiers (Diane de), 150, 302, 34f, 

342, 365. 
Polin (Gilles). 332. 

Poraières (Jean), 346. 

La Pommeraie, 105, 296. 386; le 
chapelain de la — 109. 

PoDceau de Ragonant, 192. 

31 



~ 406 — 



Poi\ceaux , Amaury , etc. , 325 ; 

Jeanne, 145; Kegnaoll, 326. 346. 
Les Ponccauxoa Poussineaox, 312, 

372. 
Poocct (Louis et Charles), 332. 
Pontbréant (Antoine de), 334; 

Franc., 377. 
Pontchartrain, 220, 336, 363. 
Pont-Chavigny (la comtesse de), 156. 
Le PonteU 220, 314, 340, 36), 

365, 367; Jean du — 340. 
Ponte?rard, 353. 
Ponihieu (Ferrand et Jeanne de), 

311. 
Pontbéan, 312. 
Pont-Génisseau à Gif, 192. 
Pont-Qnantins, D8. 
Ponville (Charles de), 334. 
Pony (Anf. de), 842; Charles, 352. 
Les Percherons, 317. 
Port-Royal, Perrois, Pourras, 106. 
Porte (Denis de la), 307; Germain. 

334; Jean, 358; Pierre, 334, 346, 

319. 
Pothier (Charles de), 314; fief aux 

Potiers, 379. 
Poucin (Guill.). 100. 
Poulain (Léger). *79. 
Poulcmpoot, 83, 323. 372. 
Poulin, étang. 83. 95, 118. 
Poussemotle (Goill.), 334. 
Les Poussineaux, 312, 372. 
Poyers 387 * 

Poyet '( Guiil. ), chancelier, 148, 
340; P., 340. 

Pradines (Claude de). 192. 

Prat ( Ant. du), 322. 

Le Pré, 224; Pré*à-rabbé, 385, 

l^e» Prés à Cernay, 321 ; à Boissy, 
307. 323. 357, 379 ; Bernard des 
— 335; Jean. 322, 335; Perelte 
et Marie, 335 ; Nicolas, 360 ; 
l*hil., 334. 

Prémont, 5, 338; Amaury de— 102. 
Presles, 320. 

Le Prest, 372. 
Prouais, 307, 313. 

Prouvellus, 305. 
Prunay.sous-Ablis, 331, 353; He- 

gnault de. 298. 
Prunay le Temple, 221, 307. 353, 

356.381. 



Priinelé (André et Guill.). 334 ; 
Edme, 340. 

Puiseux, Putiolis, 96 ; — lez Lou- 
tres, 192; Alix de — 146; Thi- 
haut, 111. 146, 305, 344. 

PuyherbauU (Gabriel de), 354. 

Quatrebarbes (Charles de), 335. 

Les Quatre piliers. 221, 225, 227. 

Qnélus (Alix de). 144. 

I^e Qoesnoy à Méré. 376. 

La Queue-Galluis, 5, 7, 221, 272, 
302, 325. 335; Guill. de la — 
338; Jean, 296; Rob., 314; Si- 
mon, 296, 314, 327, 335; Tas- 
sette, 314. Cf. Maintenon. 

LaQueue*Noire, 293. 335, 372, 384. 

Rabet ^Claude) , 212. 257, 327 ; 
Etienne, 258. 

La Rabette, ririère, 285. 

Racînay, 386. 

Raconis (François de), 322. 

Kafron (Noël), 266. 

Ragoier (Lubio). 367. 

Ragonaot. 192, 335. 

Raiseux, 325, 326, 353; Dreux de 

— 325. 

Rambouiriet, 6, 96, 99, lOi. 225, 
263> 299, 307. 311, 353.355, 
375, 385; château, 26, 58; sépul- 
tures dans Téglise. 229. 

Rangueil (Claude de). 355. 

Ravenel (Claude de), S. de Rantt- 
gny, 249. 

Recoin-les-Caves. 312. 318. 

Refuge (Christophe du), 316, 328, 
335, 336, 376; François, 336 ; 
Marg.. 343. 

La Renardière. 386. 

Rennemoulin,385; Jean Paalë.Dtc., 
141. 

Rianconrt (Ch. de), 236. 

Riant à Neaufle-le- Vieux, 376. 

Richebourg 125, 219, 221, 225, 
227, 3^3, 354. 381. 383; tdorde 

— 313; famille, 336; Jeanne, 
341; Pierre, 295, 297, 337 ; Si- 
mon, 337. 

RichevMle, 342. 

La Rivière on le MéniUPiquet, 276, 

277. 
Rivière (Bureau de la), 310, 327 ; 

Charles, 315; Jean, 334; Perette, 

310, 315. 



—407 — 



La Rîloire, la Roistoire.y.Artûîre. 

Roard (carrefour) 224. 

La Roberdîère, 296. 

Kobert (Claude), 314. 

Rochefioeo (Léonard de), 380. 

Rochefort-en-Y véline, 6. 15, 75, 
85, 110, 125, 160, 285, 290, 299, 
309, 310, 319, 320, 327, 339, 
353, 373, 383; baillage, 355; 
Gai-le-Rooge , comte do — 19, 
308, 329. 

RochefoQcaiid (François de la), 319. 

Rocheguyon (le aire de la), 293; 
Goi, etc., 310; Marie, 310,320, 
339. 

Rochepot (comte de), 236. 

Lo! Rocher près Ëpernon , 316; 
Gnillemelte da — 34 1 . 

Rochette (GenevtèYe de la), 343, 
378, 379. 

Rocque de Varangeville, 336 ; Ro- 
binet delà >- 321. 

Roddes (Phil. et Franc, de), 322. 

La Ro8, la Roae aoz Bréviaires, 
107. 108. 

Rohan (Marie de), 114; Franc, et 
£léon., 339, 340. 

Rogaerin (Guitl.) 296. 

Koie (Barih. de), 305. 

Boinville (le S. de), 366. 

Roland (Joachtm), 363. 

Romonde près Pontchartrain, 363. 

La Ronce, Ronceio, 103, 372. 

Ronceroles (Phîl., etc. de), 344. 

Roncheroles, 309, 319. 

Ronchamp, 297, 327. 374. 

Rondel, LeRondeaa, 102,135, 259. 

Ronqoeax, 53, 325. 

Ronumangiofl, 317. 

Roquemont en Valois, 284. 

Roquencofirt, 140, 321. 

Kosel (Robert), 100. 

Rosloain à Hoadan, 382. 

Rosny (Gath. do), 328, 341; Ide, 
342; fief près Jouars, 364. 

Rossay on le Rousseau, 321. 

Les Rotil», 334, 387. 

Les Rouches à Vieille Eglise, 107. 

Roucy (Béatrix de), 310; Jeanne, 

88, 108, 298, 310, 
Roae (Jeanne de la), 185. 
Rougemont à Gif, 191. 
Rouillard (fief de Jean), 372, 



Ronillé des Filletîdres, 190. 

La Ronche, 305. Cf. N. D. delà 

Roche. 
Roussel (Christophe de) 380. 
RoQville (Claudine de), 324; Jean, 

302, 337; Jeanne, 185; Gaîll., 

337, 368; Renée, 325. 
Ronvres, 5. 
Roovray (Ëtang de), 94 ; Jean de 

— 101. 

Roy, 317; Robert de — 365. 

Le Hoy de Camilly. 336. 

Royer (Jean le), 337. 

La Rue, à Aonay, 337; de Mainte- 
non, 31^. 

Rueil, 5. 

Ruellan (Phil. de), 325, 352. 

Rutz, près Maintenon (Amaury de), 
100. 

Sabrevois, famille, 337, 338, 342; 
Jean de — 314, 337. 

Saclay, 192, 193. 

Sainctuille, 353. 

Saint-Aignan, 326. 

S.-André (Pierre de), 346. 

S.-Arnoult-en-Iveline, 6, 283 et 
saiv., 308, 309, 343, 353, 355. 

S.-Arnonlt de Crépy, 284. 

S.-Aubin, 151, 191, 194, 219, 221, 
328, 332, 341, 353, 358,359, 
365, 367, 383, 384 ; Isabelle de 

— 185. 

S.-Benolr, àFlexanviile,334; Marg. 

de— 186; Calh., 317. 
S.-Benoit-sur-Loire, abbaye, 303. 
S. -Biaise, à Méré, 309. 
S.-Cloud, 149, 226; chapitre, 307. 
S.-Corentin, abbaye, 306. 
S.-Cyr-en-Galie, 219, 220; abbaye, 

324. 
S.-Cyr, près Dourdan, 319, 353, 

355. 
S.-Georges-snr-Eure, 336. 
S.-Germain-en-Layc, 4, 345. 
S.-Germain de Seeval, 6, 76. 
S.-Germain de Morainville, 324, 

326, 353, 358, 360, 366, 368, 384. 
S.-Germain le Désiré, 340. 
S.-Hilaire, à Behout, 316, 356. 
S.-Uéan (M. de), 336. 
S.-Hilarion, 321, 353, 355. 
S.-Jealin (Loub de', 269. 
S.-Laurent-la-Gâtine, 224. 



— 408 — 



S.-Léger-en-Iveline, 5 et suîv., 67 
et 8., 123,133, 220, 223, 354; 
château, 134; chAtellenie, 99, 
136. 292, 299,357; église, 96, 
134; hôpital, 212; chapelain, 
109; châtelains, 115,118. 124, 
135,349. 

S.-Lëger-en-Laye, 4, 7, 9. 

S.-Léger-en- Artois, 330, 

S.-Léooard, 380. 

S.-Lobin-dc-la-Uaye , 309, 318, 
338, 342, 354, 356. 

S.-Lacien de Nigelles on la Chaus- 
sée, 224, 305, 354.355. 

S.-Magloire, abbaye, 7,. 72, 124, 
304,317,318,374. ; 

S.-Magloire, à Guipereux. 136, 304, 
386. 

S.-Marcel (Jeao de), 360. 

S.-Mard on Mars (Jeanne de), 185 ; 
Regnanlt, 69. 

S.-Marry (Jeanne de^, 326. 

S.-Martin-des-Chaïups, prieuré, 306, 
343; à Elteville; V. ce mot; à 
Ormoy, 330; à Nigelles, 3û5. 

S.-Maur-des-Fossés, abbaye, 4, 73. 
308. 

S.-Ooen (Nicole de), 307. 

S.-Paul (Phil. de), 322. 

S.-Prins, 369. 

S.Project, 354, 355. 

S.-llemy-des-Landes, abbaye, 76, 
284,306. 

S,-Kémy-rHonoré, 338, 354, 355, 
384; fief d'Ancel de — 300; 
Ascot, 338; Pierre, 296, 338, 369. 

S.-Robert, 305. 

S.-Scariberge, 283. 

S.-Simon (Louis de), 316. 

S.-Sulpice-de-la-Uaye, 354, 356. 

S.-Thomas, chapelle, 215; prieuré 
â Epernon, 307, 318, 339. 

S.-Vincent-au-fiois, abbaye, 109. 

Saintes (Louis de), 338. 

Sainville(maladreriedu Petit), 309. 

Salvaresse (Jacqueline la), 185. 

Sancta Guria, 339. V. Chenicoort. 

Sancy (Rob. de Uarlay, S. de), 320, 
332. 

Sangoîn (Anne), 150 ; Ant., G>^ de 
Me n don, 305. 

Sans-Avoir (Guill.>, 297. 313, 335; 
Robert, 100, 297, 313. 



Sarqoevîlle, près le Lieutel, 136. 
Sarrazin (Pierre), 866. 
Sarrchruck (Phil. de), 339. 
Sartuelle. V. Serqueuse. 
Saugis, Saugy, Ghangy, 332, 339 ; 

à St.Rémy, 332, 338, 368, 376, 

384 ; le Temple à — 322. 
Saulx-Marchais, Saumarchais, 366; 

Amaury de — 295. 
Saulx-Richebourg, 337, 356. 381 ; 

fief Hugues de — 385. 
Saussay-sur-Eure, 5, 6, 338. 
Saussay, 338. V. Soissay. 
Saussence, 386. 
Sauvage (Hélène de), 314. 
Savelli (Julie), 34. 
Saveuse (Jeanne de), 361. 
Ségnier (Anne et Jacques^ 342. 
Séguin (Calh.}, 363. 
Sdgur de Ponchet(Anne), 187, 190, 

205. 
Seincourt, 307. Cf. Chenicoort. 
Sejourmont (Simon de), 338. 
Seligny, 382. 
Selva i^Oudet de), 338. 
Senantes, 5, 223, 224, 
Sepleuîl. 5, 125, 226, 297,313, 

338, 356 ; seigneurs de — 314 ; 

Eudes, 313; Nivard, 74, 125, 

313. 
Serqueuse, Sartueuse, 105, 106, 

119.226, 339. 
Serville, 293. 
Sillans (Antoine de\ 339. 
Silly, 330, 345 ; fiértin de - 310; 

François, 326 ; Jeao, 330 ; Jac- 
ques, e(c.^ 339. 
Sobremont, 3ll. 
Sodarus, à Beine, 363. 
Soindres, 336. 

Soissay, Saussay (bois de), 105, 106. 
Soissons (Jean de), 104. 
Sonchamp, 76, 110, 116, 299, 304, 

355, 385. 
Soton ville (le S. de), 345. 
Souplainville, 307, 338. 
Le Sueur, 341. 
Sully (Jeanne de), 185. 
Sureau (Antoine), 190. 
Tacoignières, 221, 356. 
Taille (Roger de la), 344. 
Tardieu (Grabriel de), 378. 
LeTvtte-Gaudran, 302; Rob., 274. 



— 409 — 



Le Tartre A AoDay soos Auneaa, 
315. 

La Tasse, bois, 110. 

Taverny, 85. 

Le Temple à Saugis, 322. 

Teoaut (Glémenl le), 360, 382. 

Terrières (A nue de), 376. 

Tessancourt, 319. 

Tessé, 340, 314; Nivelon de—340. 

Tesson (GoîlL), 298. 

Téteforte (Jean), 100. 

Theadon, fils de Simon, 313. 

Thîeax, 194« 

Thionville sur OUon, 293, 322, 
331, 355, 382. 

Thoreau (Simon), 324 ; fief — ou 
Thorel à Orgeras, 324 ; à Uou- 
dan, 382. 

Thon (Christophe de), 301. 

Thooars, 249« 

Thourette (Claude), 300. 

Thuili (Jean), 102. 

Thurin (Bonne et Marie), 340. 

Tillet (Jean du). 340. 

Tilly, 6 ; Jean de — 324, 361 ; Ma- 
rie, 323, 324. 

Tillou (Guill. de), 340. 

Tiverval, 306, 358,384; Eudes,etc., 
362. 

Tiiier (Jean le), 377. 

Toiry on Thoiry, 221, 226,311, 
355, 357, 380; Amaury de, 332; 
GuilL, 297. 

Torchappel on Corchappel, bois, 
109. 

Torigny à Fleianville, 344, 381. 

La Touche, bois, 105. 

Toulifaut, 135, 386. 

f«a Tour de Civry, 381 ; de Riche- 
bourg, 313 ; de Marc ou la Tou- 
relle, 144, 146, 147, 151,380; 
Neuve, 125, 318. 

Tourteau de Scpteuil, 314. 

Tracart (Ëustache de), 336. 

Le Traineau, 341. 

Tranchelion, famille, 341, 342; An- 
toinette, 328; Hélion, 320, 328, 
337, 342; Jacques, 337. 

Trappes, 226, 304. 

Le Tremblay, 219, 221, 263; sei- 
gneurs do — 236; Renaud, 338. 

Le Tremblay en Parisis. 332, 364. 

Trémouille (Marie de la), 113. 

T, I. 



Tréon, 336. 

Trépied, bois du, 110. 

Trie-lc-Châtel, 309, 320, 339; Jean 
de — 366; Mathieu, 342. 

Triel (château de), 345. 

La Troche, 293. 

Le Tronchet ou Tronchay, à fiaso- 
cbes, 102, 270, 315, 333,376; à 
Toiry, 270, 343, 380. 

Troullart (Guill. de), 341. 

Troussart (Guill.), 341. 

Troussebaton. 386. 

La Tuilerie, 305. 

Uggade, Caudebec, 219. 

UzéE (le duc d'), 235. 

Vacheresses-les-Uautes (Jean de), 
322, 333. 

Le Val de Basoches, 336, 376 ; des 
Noyers, 343 ; Petit- Val, 371 ; — 
de Châtaines, 339; — sous Mont- 
fort, 102; ^ Martin, 376. 

Val-S(-Germain, 327, 354, 355; 
Pierre du — 297. 

Val-de-Galie, 140, 141, 144. 

Val Garengis, 102, 136, 302. 

Val-Guyon, Vaudion, 83. Cf. Vau- 
guyon. 

Valade(Alex. de la), 319; Gabriel, 
334; Jean, 342. 

La Vallée-AIais, 311, 386; -mous- 
sue, 90; — Jaunet, 315. 

Vallemont, abbaye, 309. 

Varaogeville, 336. 

Vardes, 321. 

Vaucher de Basoches, 313. 

Vaucler (Nicolas), 350. 

Vaocornu, 380. 

Vaucoulard, a45. ' 

Vaugien, 217. 

Vauguyon, bois, 110, 324. 

Vauioyeuse, 31 1, 385. 

VauUier (Jeanne de), 378; P., 342; 
Thimoihée, 377. 

Vaumain, 342. 

Vaumartio, 345. 346. 

Vaunisson (Berlin de), 333. 

Vaox-de-Cernay, abbaye, 84, 107, 
120, 140, 141, 295, 303, 305, 
362. 

Vaux près Houdao, 382. 

Vaux Rousseaux, à Grosrourre, 
136, 316,376, 

Vaverclas, 317. 

32 



~ 4f0 — 



Vendôme (Bouchard de), 327, 374; 

Cath., 3tl, 328; François, 311, 

382; Jean, 3U, 343; Jeanne, 

327. 
La Vente Poquet, 105. 
Le Verger des Champs, 386. 
Vergy (Jean de), 314, 367; Âljps, 

367. t 

Verneuil-sor-Seîne, 7, 9. 
Vernon (Odart et Pierre de), 360. 
La Verrière, 96, 226, 342. 
Versailles, 153, 154, 219, 308; 

Amaury de — 360. 
La Vesgre, riv., 83, 93; les prés 

de — 109. / ^^ 

Vélheuil, 320. ' ^ 

Vialard (Antoine, etc.), 342; Mi- 
chel, 338,341, 342. 
Vie ou Vicq, 315, 321, 343, 355, 

S83, 384 ; Alix, etc., 313, 367 ; 

Guill.. 296, 297; Oudin, 366, 

367 ; Perrin, 295 ; Robin, 297. 
Vieillard (P. de), 343. 
Vieille-Eglise. 5, 96. 99, 104, 107, 

111, 297, 300, 311, 353, 355, 

385. 
Vieillcs-Forges. 135. 
Vieux-Crëcy, 344. 
Vieux-FoBsés. à Vie, 379. 
La Vignette aâx Pintiéres, 322, 

373. 
Vignoles, 325 ; Jean de Veignoles, 

332. 
Vigny, 373. 
Vilain (Raool), 143. 
Vilaines, 145!; (P. de), 366; le Bè- 

gae de — 366. 
Vilette (Jpan de), 314. 
Villairt (Pierre de), 321. 
Villancë, 369. 
Villarceaox, 329 ; aux Bréviaires, 

116, 119, 228, 385; à Toiry, 

380. 
Villars (duc de) - 336. 
Villaret(Pierrede), 321. 
Ville d'Avray, 155. 
Ville TEvéquc, 342. 
Villebon, 320. 
Villedieu, 384. 
Villegast, 324. 



Villeneuve en Madrie, 5; — de Blaî- 

ron, à liambouillet, 11 1, 300,385 

de Maurepas, 361 ; près S.-Nom, 
143. 
Villeneuve d*Epernon, 386; famille, 

143 et suiv., 343, 344; Phil.. 

320. Cf. Maintenon et la Queue. 
yjiUepert, 74, 93, 104, 110, 111, 

386. 
Villepreux, 385; Robert de— 365. 
Villeray, 345. 

Villeroy (Gilles et Marie de), 345. 
Villiers (Hélène de), 319; Jacques, 

363. 
Villiers- les- A ondets, 312. 
Villiers le Bâcle, 184, 191,193. 
Villiers-en Soret, 378. 
Villiersle-Mahieu, 321, 331,343, 

355. 
Villiers le Morhier, 7, 332, 336. 
Villiers près Gambais, 373. 
Vincenties (chapitre de), 307, 379. 
Vinervilte, h Hanches, 318. 
Vingre (Deffens de), 105. 
Viole (Nicolas), 301 ; DMe, 314. 
Vion (Aimoin de). 335: Denis et 

Jeanne, 319; Louis, 322. 
Vippart (Goill. et Jeanne), 345 ; 

Rob. et Simon, 330, 345. 
Vilry, 363; près Gambais, 6, 96, 

118, 293; famille de — 345; P., 

325 
Le Vivier, à Vie, 377, 378; h Pru- 

nay, 380. 
Vivonne (Gath. de), 36 et suit.» 

249. 
Voise, 310, 319 ; près Auneao, 

339. 351, 355; près la Celle, 

325, 385; Jeanne, 325. 
Voisias (Guill. de), 183; Jeanne* 

368. 
Voisins le Bretonneux, 145; prè» 

Ramb., 321. 
Vovier (Jacques de) — 346. 
Vuognes (Marg. de), 318. 
Waston de Septeuil, 313. 
Vuatreias, La Verrière? 96. 
Ymbert (Olivier), lt4. 
Yseure, abbesse de Gif, 185. 






TABLE DES HATIÈBES 



CONTENUES DANS CE VOLUME. 



Page». 

Le Comtéde Madrie, par A. Db-Dion 4 

Le Château de Chevreuse et les deux Chapelles de 

Sainte-Maric-Madeleine, par A. MouTiÉ 43 

La Marquise de Rambouillet et Julie d'Antennes, du- 
chesse de Montausier, par E. Bellet «. 33 

Peintures murales découvertes en 4868 dans l'église de 

Bullion, par M. Morize 49 

Le Duc de Penthièvre (4725-4793), par E. Bellet. . . 56 

Saint-Léger-én-Yveline, par A. Moutié 67 

Le Château de Montfort, par A. De Dion 424 

Saint-Léger (notes et additions), par A. MouTiÉ. ... 433 

Notice historique sur les Seigneurs de Noisy-le-Roi, par 
Adrien Maquet 439 

Note sur les Progrès de l'architecture militaire sous le 
règne de Philippe-Auguste, par A. De Diow 457 

Abbaye de Gif et ruines du Château de Damiette, par 

L. Morize 483 

Commanderie du Déluge, près de Marcoussis, et le Plessis- 
Saint-Thibaud, par L. Morize 209 



— .412 — 

Les anciens chemins de iV^^iQ^ ^t du comté de Mont- 
fort, par Â. De Dion . . 217 

Sépulture de la famille d*Angennes dans l'ancienne 
église paroissiale de Rambouillet, par A. Moutie . . 229 

Lettre de M. Joseph Gutôx )^r les travaux opérés par 
lui au vieux donjon de Dcmrdan 253 

r 

Les Poésies de Claude Rabet, Chartrain, esleu pour le 
roy à Montfort-rAmaulrv, et advocat audit lieu, par 
A. DrfDiON èu 257 

Découverte d'une hache "eîTbronze, faite dans la com- 
mune de Villiers-Saint-Frédéric, canton de Montfort- 
l'Amavry, par F. MoRiN 5f7t 

Saint-Sulpice-de-Favières, Croix et Stalles, par L. Mo- 
RIZK 281 

Crypte de l'église de Saint-Arnoult, par L. Morize . . 281 

Les flefs du Comté d^ Monlfort-l'Amaury, par A. De Dion 289 

Table alphabétique 389 



Impriincrie de Ratr al, à Rambouniet. 



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OCT 2 5 1938